'■■j f- '-4 « r* ■«^ ' ^*,V*v, j* '- 'H j" P " -î^:1^^-- ^ '4\é^' 4 t^ ^-^ ^^• fip^ f^^a < *ft 0>. ^ ^^^ / ^v^ -^ ■■■- >r*" ^■^""" •- ,'V*^'>' ■v^> >V ■* > , i u xX'Ki^ HARVARD UNIVERSITY. LIBRARY MUSEUM OF COMPARATIVE ZOOLOGY. GIFT OF ALEXANDER AGASSIZ. VLa^\,a^^- S^Wa-vav^ r l or COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, QUAI DES GRANPS-ADGUSTINS, 55. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PUBLIÉS, CONFORMÉMENT A UNE DÉCISION DE L'ACADÉMIE 1^1» dixta da ^3 duipt^i ^835 PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CENT- SEPTIEME JUILLET — DÉCEMBRE 1888. PARIS, GAUTHIER-VILLARS Eï FILS. IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1888 1888 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR ITOI. liES SÉCRÉTAI RÎËS PERPÉTUEIiS . T03IE CVII. W 1 f2 Juillet 18881 PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 55, 1888 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séaxces des aS juix 1862 et 24 mai 1875. yomptes rendus hebdomadaires des séances de nie se composent des extraits des travaux de ïibres et de l'analyse des Mémoires ou Notes es par des savants étrangers à l'Académie. ne cahier ou numéro des Comptes rendus a If» pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article i'^' . — Impression des travaux de U Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupar un Associé étrangerdel' Académie comprennent au plus G pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicic en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académii sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autan que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personne qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Act demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sor tenus de les réduire au nombre de pages requis. L Membre qui fait la présentation est toujours nomme mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extra autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le foi pour les articles ordinaires de la correspondance ofl cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus lard, jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à teni]) le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompte renc actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu su vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des ai teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fa un Ra])|)ort sur la situation des Comptes rendus apn l'impression de chaque voir"-" Les Secrétaires sont chai sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Sécrétai déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 2 JUILLET 1888. PRÉSmENCE DE M. .lANSSEN. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉTÉOROLOGIE. — Réponse aux critiques de M. Douglas Archibald, au sujet des tempêtes; par M. H. Faye. « Une des plus grandes découvertes de ce siècle, c'est assurément celle des lois des tempêtes. Ces lois, the stormlaws, sont dues à des Anglais, le capitaine J. Capper, le juge Piddington et le colonel Reid, et à un Amé- ricain de New-Vork, Redfield. Chose singulière, c'est en Angleterre et aux États-Unis qTie se trouvent leurs plus ardents détracteurs ; elles n'ont guère aujourd'hui de défenseurs qu'en France ('). » On lit dans le dernier numéro (i4 ji'i") fie l'excellent journal anglais Nature la déclaration suivante : » Nous n'hésitons donc pas à dire que ces observations du professeur Loomis (') Voir dans V Annuaire du Bureau des Lom^itudes pour 187:3 ma Notice inti- tulée : Défende de la loi dex leinpéles. (. ^' ) donnent le coup île la mort {t/w clealh-blo{\-) à la tliéoiie purenicnl circulaire de Reid et de Piddinglon, et qu'elles constituent eu outre un argument décisif cotiire la tiiéorie de M. Fave sur les giralions descendantes des cyclones. » Elle serait bien morte, en eiïet, cette loi de Piddington, the Eight Points Ride, à laquelle déjà les météorologistes de l'Inde anglaise veulent ajouter deux ou trois points, si l'on en venait à lui en appliquer cinq ou six à la demande de l'auteur de la critique. » Comme il s'agit ici d'un intérêt supérieur, celui de la navigation, j'essayerai donc de parer ce coup et de prendre en mains, pour la seconde fois, la défense des stonnlaws. » Voici l'attaque (^Nature, p. i5o et i5i) : n M. Faye affirme (dans sa récente brochure Sur les tempêtes, p. rj et 46) que, a là » où, d'après la théorie moderne, la direction du vent devrait couper les isobares sous )) un angle voisin de 90°, cet angle est, en fait, insensible; que la prétendue conipo- » santé centripète disparait et que les isobares ainsi que les flèches du vent dessi- » nent une circularité presque rigoureuse ». De plus (p. 12), il tourne en ridicule l'idée du gradient barométrique dans les régions tropicales « où le vent souffle préci- » sèment le long des isobares ». Ce n'est pas par goîit pour une pure polémique que nous relevons le gant qu'on nous jette, mais le magnifique Ouvrage que le météorolo- giste si exact et si renommé M. le professeur Loomis vient de publier après revi- sion (') va nous permettre d'établir de la manière la plus concluante : 1° que, dans la région des Philippines, limite des vrais cvclones du côté de l'équateur, la direction du vent dans un cyclone particulièrement violent et bien observé a coupé les isobares, d'un bout à l'autre, sous un grand angle de 62°; 2° que l'examen d'un grand nombre d'autres tempêtes violentes à diverses latitudes montre que cet angle, compris entre les flèches du vent et les isobares, va en croissant, conformément à la théorie, depuis les pôles jusqu'à l'équateur. 11 La figure ci-jointe rejjréseiUe exactement les observations, sauf que les isobares n'étaient pas aussi exactement circulaires. D'autre part, le Tableau numéri((ue suivant montre, au premier coup d'oeil, combien les faits sont contraires à l'opinion de M. Faje lorsqu'il dit : « Les isobares elles-mêmes dessinent sur le sol, comme les 1) flèches du vent, un édifice cyclonique non encore déformé. » /nclinaison du veuf, sur les isobares dans les tempêtes violentes. Latitude. Inclinaison. Régions arctiques 70.66 28.35 Océan Atlantique 56. i5 3o. 6 États-Unis 4-5. o 40. 3 Indes et golfe du Bengale 20.48 57. 12 lies Philippines i4.35 62. 12 (') Contributions to Meteorology. revised édition, 1887. (7 ) » A l'aspect de celle tigiire et de ce Tableau, les marins qui savent ce qu'est un cyclone sous les tropiques seront grandement surpris. Cyclone veut dire tourbillon, vents tournant circulairement avec violence autour d'un centre, tandis que cette étonnante figure représente des vents Cyclone de Manille d'oclobre i!o, 1882. Les flèches indiquent la direclion du vent; les cercles sont les isobares de 5"" en 5""; l'inclinaison des flèches sur les isobares était constante et partout égale à 62° 12'. soufflant en lignes à peine courbées vers un centre. Il faudrait donc changer le nom donné par Reid, Redfield et Piddington, et dire, non pas une tempête cyclonique, mais une tempête centripétale . Voici ce que dit M. Mohn dans son Traité classique de Météorologie, page 2g3 : i> A l'intérieur des cyclones tropicaux le vent souffle presque circulairement autour du centre. Les isobares seul à peu près circulaires et les trajectoires du vent coïncident presque avec les isobares. » C'est justement ce que les auteurs des lois des tempêtes nous ont appris, c'est ce que les marins, si directement intéressés dans la question, vérifienttous les jours. Qu'importe à MM. Loomis, Archibald, Meldriun et bien d'autres, les cyclones ne tournent pas; il y a là un parti pris invin- cible. Voyons-en d'autres conséquences. » Au centre de tout cyclone, sauf le cas où il est en train de se défaire, il existe une merveilleuse région de calme, au-dessus de laquelle les nuées ( 8) s'entr'ouvrent et laissent Aoir les étoiles en pleine nuit, le bleu du ciel en plein jour. Justement à Manille, lors de l'ouragan si singulièrement figuré plus haut, la région centrale du calme a passé sur l'observatoire espagnol, pourvu d'instruments enregistreurs. C'était une chance bien heureuse, une chance unique pour la Météorologie, car ici pas de contestation pos- sible ; ce sont les instruments eux-mêmes qui ont enregistré, avec des dé- tails qu'on n'avait jamais recueillis, ce calme d'un quart d'heure. Le vent avait soufflé avec une force croissante; sa vitesse avait atteint 54" par seconde. Tout à coup les enregistreurs du vent s'arrêtent, le vent tombe à zéro, la température de l'air s'élève siihiternenl de 24° à Si*", l'humidité re- lative tombe pareillement de 98 à 53 pour 100, sécheresse presque inconnue à Manille. La renverse a lieu au moment où la région du calme a fini de passer; aussitôt, non moins subitement, le vent reprend la même furie, le thermomètre retombe à 24", l'humidité remonte à 98. Jetez maintenant les yeux sur le diagramme de la Nature : vous y verrez que le vent, au maxi- mum de sa violence, capable alors d'abattre des murailles, aurait abordé la région circulaire du calme sous un angle de 62° 12' (') et se serait arrêté net, comme si une voix d'en haut lui avait crié : « Halte ! tu n'iras pas plus loin. » Lorsqu'une théorie aboutit à des résultats pareils, contraires au sens commun, l'auteur devrait se demander si sa théorie n'est pas elle-même contraire à la vérité. » Quant au Tableau numérique cité par M. D. Archibald, il y a là une bien singulière méprise. Les deux premières déviations relatives à l'Eu- rope ont été obtenues par des observations faites sur le continent, à Londres, Paris, Bruxelles, etc., et non sur l'Océan. M. Clément Ley, à qui nous les devons, a eu soin de donner à part les déviations observées sur les côtes : elles sont trois fois plus faibles. Elles tiennent en effet, avant tout, à la résistance que le sol solide, hérissé d'obstacles, oppose aux mou- vements de l'air (^). En pleine mer, elles sont bien plus affaiblies encore, (') D'après cette théorie, un navire désemparé, presque à l'état d'épave, comme le brick le Charles Heddle, dans les parages des Mascareignes, pendant le cyclone de février i845, serait infailliblement poussé dans la région du calme, oscillant tout au plus d'un bord à l'autre sans pouvoir en sortir. Au lieu de cela, tous les marins savent que le pauvre navire a exécuté cinq tours entiers, dans le sens des aiguilles d'une montre, autour de cette région centrale. (-) De même, à une certaine élévation au-dessus du sol, ces déviations s'atténuent, parce que la résistance du sol se fait moins sentir. Voir à ce sujelle Journal de la Soc. météor. d'Ecosse, n" IV, 3" série, p. 22; 1886. ' ( 9) grâce à la mobilité des flots. Comment se fait-il que dans ce Tableau on donne des déviations continentales pour l'Europe et l'Amérique, alors qu'il s'agit de cyclones en mer? M. Mohn, qui n'est pas suspect de partialité pour mes idées, vient de nous dire que, sous les tropiques, elles sont presque nulles. Sur les bords du calme, elles le sont rigoureusement, autrement l'existence même de ce calme serait impossible. Ce Tableau est donc sans valeur; la dernière ligne, entre autres, relative aux tropiques, contient une erreur de 62", je n'ose dire de 62° 12'. » Passons outre néanmoins, et appliquons à la navigation les théories de MM. Loomis, Meldrum, Douglas Archibald, etc. Avec les stormlaws, dans les parages des Philippines, un marin saurait que la tempête marche à l'O.-N.-O. et que le centre se trouve à 90" de la direction du vent. MM. Meldrum, Loomis, Archibald, etc., viennent lui dire : Prenez garde, vous allez commettre une erreur énorme de 62° 12'; le centre de la tem- pête n'est pas à 90" de la direction du vent, mais à 27° 48'. Et là-dessus, l'auteur nous raconte qu'un marin, ayant eu l'imprudence de se fier aux; stormlaws sur l'autre hémisphère, s'aperçut à temps qu'il courait à sa perte et qu'il réussit à se sauver, sans doute en corrigeant sa roule d'après le diagramme centripète que l'on vient de voir. » Il m'avait paru important, il y a de cela une quinzaine d'années, de résoudre cette dangereuse contradiction. D'un côté, me disais-je, je vois des observateurs consciencieux, des marins expérimentés qui ont étudié les tempêtes sur place, sans idée préconçue, sans prétendre faire de la théorie. Ils ont abouti à un ensemble de lois qui, déduites de l'observation, ont an moins le mérite de pouvoir servir de guide aux praticiens. » De l'autre côté, je vois des savants qui, avant toute enquête et par cela seul que le baromètre baisse rapidement au milieu d'une tempête, se sont persuadé que les tempêtes sont dues à une aspiration vers un centre. Un savant météorologiste, M. Espy, en concluait que l'air en contact avec le sol doit se mouvoir de toutes parts vers ce centre, et qu'au centre il se produit un courant ascendant très rapide qui, parvenu à une très grande hauteur, se déverse de tous côtés sur les couches d'air ambiantes ('). La (') Voirie rapport favorable de MM. Arago, Pouillet et Babinet sur le Mémoire que M. Espy était venu soumettre à l'Académie en 1841 {Comptes rendus, t. XII, p. 454)- M. Espy était convaincu que la giration n'existait ni dans les cyclones ni dans les tornades. Ses successeurs accordent une giration d'environ un quart de tour. Il attribuait le mouvement de translation de ces météores non pas à un vent ordinaire C. R., 1888, 2' Semestre. (T. CVII, N° l.) '-^ ( lo) théorie de M. Espy est encore celle de MM. Loomis, Mcldrum, Archi- bald, etc., à une légère modification près. Voici en quoi consiste cette variante. On a remarqué que M. Espy avait négligé l'influence de la lente rotation de la Terre sur ces courants centripètes. En en tenant compte, on a vu que l'air, au lieu de marcher en droite ligne vers le centre de la dé- pression, doit décrire une trajectoire légèrement courbe, une spirale loga- rithmique faisant à peu près un quart de tour, comme sur le diagramme ci-dessus. Cette correction s'applique bien à l'hypothèse d'un mouvement centripète, mais ici il s'agit d'un mouvement giratoire, et elle n'a plus de sens. » Pour moi, j'ai été frappé de ce que ces savants météorologistes négli- geaient la moitié la plus caractéristique de la question, h savoir le gran- diose mouvement de translation des tempêtes, dont personne ne s'était douté avant la découverte des stormlaws. Persuadé que, dans la forma- tion d'une théorie, il fallait tenir compte de cette marche régulière des tempêtes tout aussi bien et en même temps que de leurs girations rapides, j'ai été conduit à assimiler les cyclones à ces mouvements tourbillon- naires si fréquents dans les cours d'eau, qui suivent le fil de ces courants tout en diminuant notablement la vitesse, parce qu'ils s'en approprient les inégalités, et qui descendent, tout en marchant, jusqu'au lit du fleuve pour y opérer un travail d'affouillement bien connu des ingénieurs hv- drauliciens. » Alors la trajectoire d'une tempête n'est que la projection sur le sol du fleuve aérien supérieur où elle est née et où son énergie s'alimente, tandis que la violence des girations par lesquelles elle soulève les eaux de la mer, ou bien affouille parfois le soldes continents, s'explique parla con- centration progressive que leurs spires subissent en descendant de l'em- bouchure supérieure et en traversant les couches d'air situées au-dessous. » Il est naturel de demander si l'observation justifie directement cette assertion que les mouvements giratoires se forment en haut et de là des- cendent jusqu'au sol à travers des couches d'air immobiles ou animées d'un mouvement quelconque. M Eh bien, il n'y a qu'à consulter pour cela le cyclone ci-dessus cité de Manille. Les instruments enregistreurs ont prononcé de la manière la qui, produisanl mi mouvement commun à toute l'atmosphère, ne troublerait pas l'as- cension de la colonne d'air humide, mais à l'impulsion que les vents supérieurs com- muniqueraient à la partie la plus élevée de cette colonne. ( I' ) plus nette en ma faveur. L'auteur des critiques, dans la Nature, m'accuse même à ce sujet de triompher trop tôt; il cherche à amoindrir la portée de phénomènes auxquels les météorologistes ne s'attendaient certes pas. Je me bornerai à répondre en empruntant les propres paroles dcM. leD' Sprung, page 241 de son Traité de Météorologie : )) Ces phénomènes hautement caractéristiques ne peuvent évidemment s'ex- pliquer qu'en admettant que l'air est descendant (') dans la partie centrale d'un cyclone. Remarquez, dirai-je à mon tour, que c'est justement là où le courant ascendant devrait être le plus énergique si la théorie que je com- bats était vraie, car cette région centrale répond précisément au mini- mum dépression barométrique. » En résumé, ce qui fait l'erreur de la théorie adverse, c'est que l'on y confond deux genres de dépressions bien différentes. Tout cvclone a bien à sa base un minimum barométrique qui l'accompagne partout, quelle que soit sa vitesse, et ses girations violentes sont elles-mêmes l'obstacle qui em- pêche l'air ambiant d'y affluer ; mais la réciproque n'est pas vraie, tout minimum ne correspond pas à un cyclone. » La différence immédiatement saisissable, c'est que l'un marche, et même à grande vitesse, dans un sens absolument déterminé, tandis que le second reste en place, comme les maxima auxquels on a donné à tort le nom à' anticyclones . » Dans le premier phénomène, les pressions, au sein des masses d'air supérieures animées de girations rapides, ne se transmettent plus égale- ment en tous sens comme à l'état statique; l'air ne monte pas, il descend, entraînant avec lui les cirrus élevés. L'intrusion violente de ces cirrus dans les couches inférieures chargées d'humidité détermine la formation brusque des averses, de la grêle, du tonnerre. » Dans les dépressions fixes (-), bien plus faibles d'ordinaire, les choses se passent différemment; l'aspect du ciel y est tout autre; la suc- cession des phénomènes s'y opère tranquillement ; c'est une question de Météorologie statique. 11 s'y produit, vers la périphérie, des brises plus ou moins convergentes (déviées naturellement par la rotation du globe), mais non des girations violentes. L'air y monte avec lenteur. Il peut y avoir (') J'ajouterai, el dépourvu de cirrus. Dans la partie périphérique, il est aussi descendaut, mais il entraîne avec lui les cirrus charriés par les courants supérieurs. (*) M. Teisserenc de Bon en a présenté un exemple frappant dans la traduction française de la Météorologie de Mohii, pages 290 et 291. ( I^ ) des pluies, non des averses ou de la grêle. Averses, tonnerres, grêles exi- gent en effet l'intervention des cirrus qui, dans ce second cas, restent en haut, charriés par les courants supérieurs, ou tombent avec lenteur par le seul effet de la gravité (' ). » Cette confusion de deux ordres de phénomènes essentiellement diffé- rents trouble depuis plus de cinquante ans la Science météorologique, entrave ses progrès et compromet la sécurité de la navigation. » ÉCONOMIE RURALE. — Sur la culture delà Ramie en Provence. Lettre de M. IVaudin à M. Fremy. « Amibes, a3 juin 1888. « Vous n'avez sans doute pas oublié que aous m'avez envové de la graine de Ramie, venant de Chine, par les soins du P. David, et que vous me recommandiez de semer ici, pour savoir comment la plante y vien- drait. Elle a parfaitement réussi. C'est la Ramie blanche, Bœhmaria nwea. Les jeunes plantes, après avoir passé l'hiver sans aucune protection, ont été repiquées sur une grande planche, où elles ont maintenant de o'",5o à o"',6o de hauteur. Dès l'année prochaine, elles pourront donner des tiges exploitables. » Mais nous avons aussi l'autre espèce, la Ramie verte, B. utilis ou tenacissima, celle-ci déjà ancienne dans le jardin, et non moins rustique que la précédente. Elle y a fait d'énormes touffes, donnant chacune plu- sieurs centaines de tiges vigoureuses, hautes de i"", 70 a a", quoiqu'elles ne soient ni fumées ni arrosées. Dés les premiers jours de juin, elles pour- raient fournir une première coupe, et, comme à cette époque il y a encore ici quatre mois de chaleur, on pourrait certainement compter sur une se- conde coupe, et peut-être sur une troisième avant l'arrivée de l'hiver. Il paraît donc que la culture des deux Ramies serait profitable en Provence, et à plus forte raison en Corse et en Algérie. )) Pour vous faire juger de l'état actuel de nos Ramies, je vous envoie, mon cher Confrère, un panier dans lequel vous trouverez : 1° un petit bot- tillon de tiges de Ramie blanche (celle que vous avez envoyée), qui com- mence sa seconde année; 1° une tige entière de Ramie verte, telle qu'elle (') Annuaire du Bureau des Longitudes pour 1887 : Sur les orages et la forma- tion de la grêle, et Contributions à la Météorologie électrique du Professeur J. Luvini, Turin, 1888. ( i3) est aujourd'hui ; 3° un paquet de lanières toutes fraîches que j'ai détachées d'une dizaine de tiges, travail des plus faciles, et que des femmes et des enfants pourraient faire sans se fatiguer. Vous remarquerez que les fibres de cette Ramie verte sont déjà très résistantes. Elles font des liens excel- lents pour attacher des plantes à leurs tuteurs. » Je fais remarquer, en passant, que les feuilles de Ramie sont un très bon fourrage pour les vaches, qui les broutent avidement, et qu'à ce point de vue la plante pourrait encore rendre des services ; seulement, il ne faudrait pas attendre, pour la faucher, que les tiges fussent devenues li- gneuses, et à ce compte on ferait cinq à six coupes de fourrage dans une année; mais, pour obtenir ce résultat, il faudrait que les plantes fussent arrosées pendant les fortes chaleurs. » Vous portez un tel intérêt à la culture de la Ramie que j'ai cru, mon cher Confrère, vous faire plaisir en mettant sous vos yeux les produits que nous en avons obtenus ici, sans grande peine, car on peut dire que les plantes viennent toutes seules. Vous pourrez même, sur ces lanières fraîches, essayer les réactifs qui vous ont si bien réussi sur des lanières sèches. » IVOMINATIOIVS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Corres- pondant pour la Section d'Astronomie, en remplacement de feu M. Roche. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 34, M. Langley obtient 28 suffrages. M. Gill » 4 » M. Auwers » i » Il Y a un bulletin blanc. M. Laxgley, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est élu Cor- respondant de l'Académie. ( i4 ) MEMOIRES PRESENTES. MÉCANIQUE. — Réglage automatique de la vitesse dans les machines à régime variable. Mémoire de M. H. Léauté, présenté par M. Sarrau. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Phillips, Lévy, Marcel Deprez, Sarrau.) (( Dans un travail précédent, publié en collaboration avec M. Bérard (') et dont l'Académie a bien voulu voter l'insertion au Recueil des Savants étrangers {'), nous avons fait connaître les moyens dont on dispose pour éviter les accroissements dangereux de vitesse dans les moteurs munis de régulateurs à action indirecte. » Nous avons montré que ces appareils ne sont pas susceptibles, malgré les perfectionnements dont ils ont été l'objet, de donner la régularité né- cessaire à tous les cas, et nous avons indiqué comment, pour une vitesse de régime donnée, il convient de les modifier, afin qu'ils s'opposent, d'une faron plus efficace, à ces accélérations de mouvement si dangereuses quel- quefois, soit pour le mécanisme, soit pour la matière travaillée. » La question, envisagée à ce point de vue, est donc complètement traitée, et l'on sait établir, d'une façon rationnelle, un régulateur quand la machine sur laquelle il est placé doit fonctionner à une vitesse de régime déterminée ou, du moins, dans une zone de régime fixée. )) C'est là le cas général; cependant, pour plusieurs industries, la nature même du travail à effectuer exige que certains mécanismes éprouvent à divers moments des changements notables dans leur vitesse moyenne. On est alors conduit à employer des machines qui fonctionnent successive- ment à des régimes différents, et il n'est pas rare d'avoir à faire varier la vitesse du simple au double. » Le problème de la régularisation du mouvement, résolu, comme je viens de le rappeler, pour les machines à régime déterminé, ne l'est pas pour ces mécanismes à vitesses successives différentes; il doit être repris (') Sur les uioyens de réduire les accroissements momentanés de vitesse dans les maclunes munies de régulateurs à action indirecte (Comptes rendus, 1 3 décembre 1886; Mémorial des Poudres et Salpêtres, j). a^a; 1888). (2) Rapport de M. Pliillips, 7 mars 1887. ( i5 ) à nouveau dans ce cas particulier, fréquent, d'ailleurs, dans la pratique. Le présent travail en fait connaître la solution et donne un procédé de ré- alaee de la vitesse dans les machines à réo-inie variable. )) J'avais le moyen, par mes recherches antérieures, de traiter d'une façon complète cette question intéressante dans les applications. » Le premier point, en effet, qu'il importe de résoudre consiste à mo- difier les appareils de régulation en les disposant de telle sorte qu'ils per- mettent de changer à volonté la vitesse de régime. » Mais il ne suffit pas, pour cela, d'imaginer un dispositif qui rende va- riable, selon les besoins, la vitesse d'équilibre de l'appareil à boules; car, en modifiant cette vitesse, on peut faire naître des oscillations à longues périodes et l'on en produit même, à coup sur, si l'on dépasse certaines limites; il faut, comme je l'ai montré ('), en même temps que l'on fait varier la vitesse de régime, faire varier le degré d'isbchronisme et régler les variations de ce dernier sur les variations mêmes de la vitesse. » De là la nécessité de mettre à la fois dans la main de l'ouvrier la vi- tesse de régime et le degré d'isochronisme; j'ai fait connaître un appareil qui remplit cette double condition (-). » Une fois en possession de cet appareil, ayant par lui le moyen de faire varier simultanément les deux éléments dont il s'agit, il suffit, chaque fois qu'on change le régime, de changer en même temps le degré d'isochro- nisme d'une quantité que la théorie fait connaître et que le mécanisme permet d'obtenir immédiatement; cette opération, qui ne présente aucune difficulté et qui n'exige aucun calcul, peut s'effectuer sans même qu'il soit besoin d'arrêter la machine, » Le travail que j'ai l'honneur de soumettre aujourd'hui à l'Académie, et qui termine les recherches que j'ai entreprises depuis plusieurs années sur la régularisation du mouvement, est ainsi l'application de mes travaux antérieurs sur ce sujet aux machines à régime variable, pour lesquelles la théorie générale n'est pas applicable. » (') Mémoire sur les oscillations à longues périodes dans les machines actionnées par des moteurs hydrauliques et sur les moyens de prévenir ces oscillations {Comptes rendus, 19 janvier i885. — Journal de l'Ecole Polytechnique, LV' Ca- liier). ('-) Sur un procédé permettant d'obtenir d' un régulateur à boules quelconque le degré d'isochronisme qu'on veut, et de maintenir ce degré d'isochronisme pour toutes les vitesses de régime {Comptes rendus, 25 août 1879, i" septembre 18-9. — Journal de l'École Polytechnique, XT.VII" Cahier). ( i6) MAGNÉTISME. — Boussole déterre et de mer, permettant de trouver le méri- dien malgré le voisinage du fer. Mémoire de M. Bisso\, présenté par M. Bouquet de la Grye. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Becquerel, Mascart, Bouquet de la Grye). « I. L'aiguille aimantée, qui, convenablement placée sur terre, marque la direction vraie du méridien magnétique, donne rarement sur mer une indication exacte, surtout sur les navires en fer et les cuirassés. » Les diverses actions qui sollicitent la boussole, sur un navire, en dehors des pôles magnétiques de la Terre, se composent ensemble à chaque instant et peuvent être considérées comme se résumant en une action résultante égale à celle d'un aimant unique constamment variable en intensité et dont les pôles seraient, suivant les époques de l'année ou les heures du jour, suivant les latitudes et les changements de cap du navire dans une même latitude, diversement placés par rapport au compas. La boussole se trouve donc actionnée par deux couples : le couple terrestre et un couple déviant; les forces qui constituent le premier changeant de direction comme la dé- clinaison et variant d'm/eR5(7e suivant les latitudes; celles qui constituent le second continuellement variables comme direction et intensité. » La résultante des actions de ces deux couples détermine le plan ver- tical dans lequel l'aiguille vient se placer. » On peut admettre dans la pratique que les deux plans verticaux dans lesquels sont renfermées la force terrestre et la force déviante, à la condi- tion que cette dernière soit éloignée de a"" à 3", seront respectivement les mêmes pour deux aiguilles placées à une faible distance l'une de l'autre sur une même verticale ; on peut, par suite, admettre que les composantes hori- zontales des forces déviantes sur les deux aiguilles seront parallèles. » Si l'une quelconque des deux forces agissait isolément sur les deux aiguilles, elle leur donnerait une direction identique; mais, toutes deux agissant simultanément, il n'y aurait identité de direction pour les deux aiguilles que si l'intensité de la composante horizontale de la force déviante était la même pour toutes deux. Il n'en est pas ainsi, sauf dans des cas particuliers que l'on peut toujours éviter. « Les deux aiguilles sont donc soumises toutes deux à l'action de la Terre; et chacune d'elles, en outre, à l'action de la force déviante, laquelle, par rapport aux deux aiguilles, a des composantes horizontales de même ( '7 ) direction, muisd' intensité différente. Si à ces deux actions on ajoute l'action d'un barreau aimanté placé à égale distance des aiguilles et assez loin d'elles pour que ses actions sur leurs pôles soient égales, les aigudles se rangeront respectivement dans la ilirection des résultantes des deux actions de la Terre et du barreau qui sont les mêmes pour toutes deux, d'une part, et des actions inégales de la force déviante, de l'autre. 11 est clair que, tant que la résultante des actions de la Terre et du barreau ne coïncidera pas avec la direction de la force déviante, les aiguilles ne coïncideront pas non plus; mais il est facile de démontrer que, si l'on fait tourner le barreau autour de l'axe vertical passant par les deux aiguilles, on trouvera deux directions du barreau dans lesquelles les aiguilles seront amenées en coïn- cidence; que cette direction commune sera celle des forces déviantes el que, de plus, elle sera bissectrice de l'angle formé par une des directions du barreau et le prolongement de l'autre en sens contraire. Si l'on prend un barreau tel que son action soit égale à celle de la Terre, l'une des deux directions du barreau sera le méridien magnétique et l'autre formera avec le méridien un angle dont la bissectrice sera la direction commune des deux aiguilles, celle des forces déviantes. » On remarquera que, dans ce dernier cas, on trouve la direction du méridien magnétique; mais que, dans les deux cas, on trouve la direction des forces déviantes. » II. S'il existait des Tables complètes des intensités de la composante horizontale terrestre, il serait facile de graduer sur l'instrumentla distance à donner au barreau dans chaque latitude, pour que son action soit égale à celle de la Terre; on pourrait recourir aussi à une observation azimutale pour rectifier cette distance, mais j'ai cherché le moyen d'opérer ce ré- glage sans recourir à aucune donnée extérieure. Me plaçant donc à un autre point de vue, je me propose d'examiner l'effet sur les deux aiguilles soumises à l'action de la Terre et à celles des composantes horizontales différentes, de la force déviante d'un barreau placé dans la direction connue de cette force déviante, mais à une hauteur quelconque ; il est clair que, toutes les fois que les deux aiguilles auront été ramenées dans une même direc- tion , on pourra affirmer que, à l'aide de l'action du barreau, celles des forces déviantes auront été égalisées; par conséquent, la différence des actions du barreau sur les deux aiguilles sera la même que celle des forces déviantes, et si, en outre, je puis disposer le barreau de manière que le rapport de son action soit le même que celui des forces déviantes, les actions subies G. R., 1888, J" Semestre. (T. CVU, N" 1.) J ( i8 ) par les aiguilles seront égales deux à deux et celles-ci seront ramenées dans le méridien magnétique. Il faut donc : i" exercer sur les deux aiguilles des actions dont la différence soit égale à celle des forces déviantes; i° obtenir que ces actions soient proportionnelles à celles des forces déviantes. » Je réalise la première de ces deux conditions très facilement, au moyen de deux barreaux (au lieu d'un) placés à contre-pôles, de manière à gra- duer à volonté leur action commune, suivant que j'éloigne plus ou moins l'un d'eux; j'obtiens, enfin, la hauteur à laquelle doivent être placés ces deux barreaux pour exercer sur les deux aiguilles des Rctions proportion- nelles à celles des forces déviantes, en prenant pour cette hautein* celle à laquelle l'une des deux aiguilles, ou une troisième placée sur la même verticale, éprouverait, sous la seule influence des forces déviantes et de la Terre, une déviation un peu inférieure à la movenne des déviations initiales des deux aiguilles; je démontre que l'erreur qui peut résulter de ce moyen empirique est au plus de ^ de millimètre et que cette erreur ne peut influer sur la détermination du méridien que dans une proportion absolument né- gligeable dans la pratique. ) Des expériences faites sur les cuirassés l'Océan, le Diiperré et le Colbert ont confirmé ces diverses propositions, qui ont fait l'objet d'une savante Notice du capitaine de frégate L. Vidal, publiée dans la Revue maritime et coloniale d'octobre 1886. » III. Bien que, dans ce résumé, je n'aie envisagé la question qu'au point de vue maritime, il est clair que mon compas pourra servir sur terre comme sur mer, notamment dans les mines. Pour ces emplois l'instrument sera même beaucoup plus simple, puisque, la composante horizontale terrestre n'étant plus une inconnue, le méridien magnétique sera toujours obtenu à l'aide d'une seule opération, avec un barreau placé à liaalear/ix-e, c'est- à-dire à égale distance des deux aiguilles. » CORRESPONDANCE . M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Une brochure de M. ./. Brongniart. avant pour titre : « Contrexéville, 1860- 1886; indications et contre-indications du traitement hvdrominéral ». (Présentée par M. de Quatrefages.) ( '9) 2° Un Ouvrage de M. B. Renault sur « Les plantes fossileà ». (Présenté par M. Duchartre.) ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Les neiges, les glaces et les eaux de la planète Mars. Note de M. Flasim.vriox. « Je demande à l'Académie la permission de lui soumettre les faits sui- vants, en réponse aux considérations cpii ont été présentées à la dernière séance par l'un de ses Membres les plus illustres. >' Les glaces polaires fondent plus sur Mars que sur la Terre. C'est là un fait d'observation constante. Tandis que chez nous les expéditions les plus hardies et les plus aventureuses ne .sont jamais parvenues à s'ap- procher à moins de 7° du pôle Nord, et sont restées incomparablement plus éloignées du pôle Sud; tandis que nos deux pôles paraissent constamment entourés de glaces, sur Mars la fusion de ces glaces avec l'élévation du Soleil au-dessus de l'horizon s'opère presque complètement pendant l'été aux deux pôles de la planète, surtout au pôle Sud, dont l'été arrive au pé- rihélie de l'orbite. « En cette année 1888, la planète nous a encore présenté son hémi- sphère Nord, par suite de son inclinaison. La limite des glaces polaires boréales a été nettement déterminée : elle s'est graduellement rapprochée du pôle pendant les mois de février, mars, avril et mai derniers. J'estime qu'à la fin du mois de mai, à l'époque de leur minimum, le diamètre de la tache polaire mesurait environ 3oo''™(le solstice d'été est arrivé, pour l'hémisphère boréal, le 16 février dernier, et l'équinoxe d'automne arrivera le i5 août prochain). » Les neiges des deux pôles ont été depuis longtemps l'objet d'une attention scrupuleuse et de mesures très précises. Voici les principales : Variations de la tache i'olaiue austhalk. 1830. — Observations de Maedler. — Date du solstice : iS septembre. Dates. Si août Jours avant le solstice. .. 18 Diamètre de la tache polaire. 0 ■2.7 11,5 7.3 Dates. 2 octobre . 5 » 20 » Jours après le solstice. ... i3 ... 17 .. 32 Diamètre delà tache polaire 0 6,4 5.7 7.6 i3 septembre i5 » .. 8 .. 3 ( 2o) 1862. — Obsenatio/ts de Lassell. — Date du solstice : 9 septembre. Jours Diamètre après de la Dates. le solstice. tache polaii'c j3 septembre. 4 0 20,0 20 » 1 1 i4,5 22 » . i3 i3,o 25 » . '16 11,1 i3 octobre . . . . 34 10,6 18 « ... • 39 9.3 877. — Obser vations de U. Schiapc Diamètre J ïurs avant (le la Dates. 1 e solstice. tache polaire 23 août . 34 38 °6 3 septembre . 23 26,0 10 )i . 16 23,9 1 1 » . i5 20,2 i4 » 12 .7,4 16 » 10 16, 1 22 » . 4 '4,7 Jours Diamètre après de la Dates. le solstice. tache polaire 21 octobre . . .. 42 8°6 27 )) .. 48 8,2 i5 novembre ■ 67 7^I 17 » • 69 5,5 8 décembre • • 90 7.5 II ». .. 93 9.5 - Date du sols lice : 26 septembre. Diamètre Jours après de la Dates. le solstice. tache polaire 3o septembre / 4 0 12,5 2 octobre . . . 6 t. ,8 10 n .. i4 10,4 12 » . 16 9.5 1 3 .. . . • '7 9.3 i4 » .. 18 7.6 27 ,' .. ,. 3i 7.0 H On voit par ces chiffres que ces glaces polaires fondent considérable- ment, beaucoup plus que sur notre planète. L'ensemble des observations montre d'ailleurs que le minimum arrive environ deux mois et demi à trois mois après le solstice. (On sait que l'année de Mars dure 687 jours.) Le phénomène est donc absolument du même ordre que celui qui se passe aux pôles terrestres, mais plus marqué. » Les mesures micrométriques de la même tache polaire australe, faites par M. Schiaparelli en 1879, montrent que cette tache a été réduite à 4° de dimension apparente à la fin de novembre (le solstice austral était ar- rivé le i4 aoitt). En admettant que ces quatre degrés de dimension appa- rente représentent, à cause de l'irradiation, le double des dimensions réelles, on voit qu'en l'è-jf) les dimensions réelles de cette tache polaire ont été réduites à 2° ou 120'"" de diamètre. Elles varient au moins dans la pro- portion de tjoo'"" à 120'"" de diamètre. ). Comme sur la Terre, ce pôle du froid ne correspond pas au pôle géographique, mais lui est excentrique ; il est placé à environ 6" du pôle géographique, à peu près sur l'intersection du 84^ degré de latitude et du ( 21 ) 3o^ degré de longitude. La tache polaire boréale reste toujours beaucoup plus vaste (de deux à trois fois) et présente, en général, de longues ra- mifications ; mais elle subit, comme la précédente, des variations corres- pondant aux saisons et à la température. » Cette fusion des taches polaires penilant l'été est en contradiction manifeste avec l'hypothèse que les continents de Mars seraient des champs de glace et que la température de la planète serait inférieure à celle de la Terre. Elle prouve le contraire, si l'on admet que ces neiges et ces eaux soient de même nature que les nôtres, ce qui n'est pas absolument cer- tain, malgré les investigations de l'Analyse spectrale, car la pression atmo- sphérique, les points de fusion et de saturation, la composition chimique de l'atmosphère et des liquides, doivent offrir des différences originaires et permanentes avec ce qui existe sur notre planète. >) C'est peut-être ici le lieu de remarquer que la température d'un lieu n'est pas uniquement réglée par sa distance au Soleil, mais encore et sur- tout par les |)ropriétés physiques de l'atmosphère qui le recouvre. Il y a beaucoup de vapeur d'eau dans l'atmosphère de Mars, ce qui est démontré par les raies d'absorption de son spectre (mais la coloration de la planète n'est pas due à cette cause, puisqu'elle est plus forte au centre du disque, oii il V a moins d'épaisseur à traverser que vers les bords). Or c'est la va- peur d'eau qui joue le plus grand rôle dans la conservation des rayons calorifiques reçus. On sait que le pouvoir absorbant de i""' de va- peur aqueuse est 16000 fois supérieur à celui de i'""' d'air sec. Sans la vapeur d'eau ou quelque protection analogue, notre propre pla- nète resterait constamment glacée. Les vapeurs de l'éther sulfurique, de l'éther formique, de l'éther acétique, de l'amylène, du gaz oléfiant, de l'io- dure d'éthyle, du bisulfure de carbone, jouissent des mêmes propriétés, d'après les expériences de Tyndall. » Remarquons aussi que l'aspect des continents de J\Lirs diffère con- sidérablement de celui des glaces polaires et des neiges qui, parfois, blan- chissent certaines régions. Les neiges et les glaces resplendissent d'une blancheur éclatante, tandis que les continents sont colorés d'un jaune très chaud, rappelant le ton des blés mûrs vus du haut d'un ballon. )) L'ensemble des observations faites sur Mars et l'application des con- naissances qui se rattachent à l'étude de la constitution physique des pla- nètes conduisent donc à conclure que les glaces polaires n'envahissent point la surface entière de ce globe, mais, au contraire, subissent plus que les nôtres l'influence de la température ; que, relativement à la constitution ( 22 ) physique de ces neiges et de ces eaux, la température produit là des effets au moins aussi sensibles que sur notre planète, et que le monde de Mars n'est pas dans un état glaciaire. » ALGÈBRE. — Sur les criteria des divers genres de solutions multiples communes à deux équations. Note de M. R. Peuui\, présentée par M. Halphen. « Soient u, v deux polynômes entiers en x des degrés »i, « ; E leur résul- tant. En conservant les notations de ma précédente Communication, ces polynômes et leurs dérivées de tout ordre sont liés par mn 4- i relations, savoir : j R= R, „.'-'.+ Boit-- -^ (R,o-i'-!- 2R,,wç;^^-R,,,'.'=) j -1- 3j (R:,„«-'4- . . . 1 . . ., et les mn qui s'en déduisent en differentiant mn fois par rapport à x. » Si M et ç» ont des facteurs communs, R r= o ; les « valeurs de u corres- pondant aux n racines de v s'obtiennent évidemment en faisant, dans la relation (3), ^ = 0, ce qui donne l'équation connue, ordinairement em- ployée pour démontrer le théorème de Lagrange relatif aux conditions d'existence de solutions communes multiples. Mais nous pouvons aller plus loin. )) Désignons par a, p, y, . . . des facteurs linéaires; par «,, c, des poly- nômes premiers entre eux et avec a,, p, y, . . .; et supposons que u et v soient, par exemple, de la forme u--= a.-[j-u^, r = a^pt'i, ce qui entraine, d'après le théorème de Lagrange, les conditions (4) R = R,„=R,o = R„, = R„,r-R„3 = o. » L'équation (3) se réduit dès lors à [ o =r - R,,a''[i'«,(^, ( -^(R,„7.«'^v; + ... -h Ro^'^'^pv: )-(-.... 1) Mais, puisque (5) a lieu quel que soit r, il ne peut y exister de terme ( 2'^ ) isolément non divisible par une puissance de a ou de (3 qui diviserait tous les autres. Le premier terme, étant dans ce cas, ne peut subsister; d'où la condition (6) R,,=---o. » Prenons ensuite la troisième des relations (2) de ma précédente Com- munication, en y introduisant les conditions (4) et (G) : elle fournit évi- u' demment les trois valeurs de — correspondant aux facteurs communs à u et ('. Mais le calcul direct montre que l'une de ces valeurs doit être nulle, et les deux autres égales : d'où la condition supplémentaire (7) 3R^,-- 'iR3oR,.-o. » On trouverait d'ailleurs, en suivant la même marche, que chacune des quatre autres hypothèses compatibles avec les conditions (/i), savoir admet un système de conditions supplémentaires spécial et distinct de (6) et (7)- » Le Tableau ci-dessous résume les critena que j'ai calculés par cette méthode, jusqu'au nombre maximum de quatre facteurs linéaires com- muns : Facteurs linéaires ' Fonctions qui s'annulent communs entrant dans (^) ('*) ___,_,^ d'après le théorème spécialement a a a} a aS 2 3 a^P ocp 1 a' a-^ \ a-^P a?2 \ -h apY ,."-p a^p ( ~3 a? de Lagrangc. en plus des conditions A. R I. R, R«i « Rn R, Rio, Roi ' Rii R20) ^02 R, Rio. Roi J p., R, Roij Ro-2 R) Rioi Roi) R02 i j Ru, (R3oRo3-R2,Rn)--4(R3oRj2-R;,)(R2iRo3-R;2) ^ Ru, R30R03 — R21R12, R30R12 — R21 R, Ro,, R02, Ro ( M ) Facteurs linéaires ronrlinns t[iii ^'aiiiiulenl communs entrant dans ( A ) ( B) — — « -^ — d'après le théorème spécialement u. V. tk' Lagrangc. en plus des rondilions ^. -8^ ^? ' B, H,„, R„,, R„„, R„, H,, y." a'- ) ( R,,. 3R^-R,oRo4 '12 I ^■^Pt -3Y H R R '^" .■^p «-^p ( '""' "»" ''»' Rn, 3R^,-4RsoR ' Rn, Ri., Ru 'J.V «-Pï «s^ï j 1 Ru «'P '.^p-i î R,,, R,, ocp-fS : ARITHMÉTIQUE. — Sur la représentation graphique des diviseurs des nombres. Note de M. Saint-Loup, présentée par M. Darboiix. « Je me suis proposé d'examiner si une distribution particidière des nombres dans un plan pouvait conduire à quelques résultats sur la répar- ( 25 ) Lition fies nomlires premiers. J'avais d'abord pensé que la distribution en triangle arithmétique pouvait être favorablement choisie, parce qu'elle partage les nombres en séries suivant une loi simple. J'ai bien été conduit à un résultat assez curieux, qui consiste en ce que les multiples d'un mC'me nombre sont disposés sur une parabole de paramètre constant, ainsi qu'à certaines formules, en nombre indéfini, renfermant des nombres qui n'ad- mettent jamais certains diviseurs en nombre indéfini et faciles à assigner. Mais il ne m'a pas paru que ces recherches m'aient donné une solution satis- faisante du problème que j'avais en vue. » Il était évident qu'une disposition, répartissant les multiples d'un nombre suivant des droites, pouvait donner lieu à des résultats conduisant à des conclusions pratiques plus aisément réalisables. » On obtenaitcerésultat par la distribution rectangulaire; bien que, dans la distribution en triangle arithmétique, la lecture d'un nombre fût facile, elle devenait plus simple encore dans la nouvelle distribution. j> Le principe de la recherche consiste donc dans la substitution d'un point à un nombre, qui se lit comme tout nombre d'une Table à double entrée, et dans l'indication, au point considéré, des diviseurs du nombre dont il tient la place. » Écrivons sur une ligne horizontale les (joo premiers nombres de la suite naturelle en omettant les nombres pairs, ce qui donne '3oo points; 3oo points situés au-dessous du premier représentent les 3oo nombres suivants, et ainsi de suite. Ces points se trouveront immédiatement marqués en prenant du papier quadrillé, et il est évidemment facile de trouver le point correspon- dant à un nombre donné, et inversement. » Considérons un nombre premier quelconque, 1 7 par exemple, et mar- quons tous les multiples de 17: nous obtenons une distribution rectiligne de ces multiples qui sont aux points d'intersection d'un système de droites parallèles, par un autre système de droites parallèles. » Ce système est défini par le point 17 et deux points voisins : si on le trace, les droites passeront par tous les points où se trouvent des multi- ples de 17. En faisant un tracé semblable pour ig, 28, ..., on aura cou- A-ert le plan d'une série de réseaux qui deviendra rapidement inextricable, si déjà il n'est pas obscur au premier tracé. )) 11 est, en effet, difficile de reconnaître les sommets d'un quadrillage par lesquels passe une droite qui joint deux d'entre eux. » Pour éviter cette confusion, il suffit de substituera la ligne continue une ligne interrompue, c'est-à-dire de joindre de deux en deux les points G. R., 188S, 2- Semestre. (T. CVII, N" S.) 4 ( 26 ) successifs en ligne droite. Il résulte de cet artifice, d'une part, une défini- tion précise des points; d'autre part, la direction delà droite, ou son coef- ficient d'inclinaison, devient un élément caractéristique du diviseur auquel elle correspond. Ainsi, pour 17, le coefficient d'inclinaison est 3 : si donc en un point du tableau passe une droite terminée à ce point et ayant pour coefficient 3, ce point correspond à un multiple de 17. Si la droite n'est pas terminée au point, c'est qu'elle n'y passe pas. Il n'est pas inutile d'ob- server que le coefficient d'incliitaison n'est pas un nombre absolument défini, car on peut définir un réseau par une infinité de systèmes de droites; on prendra le coefficient d'inclinaison qui déterminera le tracé le plus clair : ainsi, pour 17, on aurait pu prendre — {, mais les droites seraient plus longues et par suite leur distance moindre, conditions qui change- raient le dessin. » La détermination des coefficients d'inclinaison résulte du tracé direct de trois points non en ligne droite. Mais elle peut aussi se faire par un calcul simple et l'on peut déterminer a priori, étant donnée la période de chaque horizontale du Tableau, quels sont les nombres premiers correspondant à un coefficient d'inclinaison donné. » On ne saurait indiquer dans un Tableau graphique qu'un nombre limité de diviseurs; mais, d'une part, on reconnaît aisément qu'au-dessous d'environ looooooo un nombre n'a pas plus de f\ diviseurs distincts au- dessus de 7. D'autre part, si l'on admet comme coefficients d'inclinaison des rapports dont les termes varieraient de i à i3, ce qui n'est pas excessif pour le tracé, on aurait 56 coefficients d'inclinaison distincts et autant de négatifs. On pourrait donc représenter 112 diviseurs. En s'arrêtant à 11 comme grandeur maximum des termes du rapport, on peut représenter tous les diviseurs premiers jusqu'à 200. Pratiquement, cette représentation serait suffisamment étendue si on l'appliquait aux nombres premiers infé- rieurs à i5o, c'est-à-dire à environ 3o nombres premiers. Cette hmite est assignée par le problème du calcul des rouages. » Lorsqu'on n'a pas en vue de figurer les diviseurs, mais seulement les nombres premiers, il suffit de supprimer les points multiples; les points restants correspondent aux nombres premiers, en sorte que ceux-ci four- nissent les éléments de l'application des lois régulières d'oii dépend le prolongement de la série qu'ils forment. M Les considérations qui précèdent semblent pouvoir utilement con- duire à une solution pratique du problème de lu détermination des nombres premiers et des erreurs que peuvent contenir les Tables actuelles. » ( ^7 ) ÉLECTRICITÉ. — Sur la détermination des constantes et du coefficient d'élas- ticité dynamique de l'acier. Note de M. E. Mercadier, présenléc par M. Sarrau. « Dans une série de Communications précédentes {Comptes rendus des II, 25 juillet et i*'' août 1887), j'ai indiqué une méthode simple pour déterminer le rapport -des constantes de Lamé pour un corps solide et, par suite, sou coefficient d'élasticité d\namique, en me fondant sur la théorie des vibrations des plaques circulaires de Kirchhoff. » En l'appliquant à des disques d'un acier fondu dont je ne connaissais ni la provenance, ni la composition, ni les qualités ])liysiques, j'avais trouvé - = 2 et, pour le coefficient d'élasticité, q = 20G08. » J'ai fait les mômes recherches sur six disques d'aciers do composition, de propriétés, de fabrication bien définies, provenant de l'usine du Creusot, et que M. l'ingénieur Barba a bien voulu me faire ])réparer et envoyer. En voici d'abord la composition et les propriétés déterminées à l'usine, d'après les procédés qui y sont ordinairement employés : Charge Alloiigc- Limite de mcnl Coefficicnl d'claslicilc. ruplure. élasLiquc. d'élasticité. Manga- Aciers. (') (') ( = ) (') Carbone. Silicium. Soufre. Pliosphurc. nèse. 1. Trèsdoux. 23,5 36, J 0,0520 19250 0,12 0,022 0,066 0,o58 0,26 2. » 23,2 35,5 o,o5oo 20000 » î) « )> » 3. Mi-doux .. 3i ,8 02 o,o5oo 20000 0,43 0, 120 0,026 0,028 o,5i k. » 26,5 5o, 5 o,o5i2 19550 » )) 1) 1) » 0. Dur 39,8 70,1 0,0472 21170 0,64 0, 160 0,032 o,o33 0,71 G. » 4o , 2 69,4 0,0495 20200 » » » » » » I . Détermination de -• — n=fQud, Reprenons la formule de Kirchhoff <>/fo (1 + 26)^ ■H-t))(l + ' e 30) /^' (') Les nombres des colonnes 2 et 3 représentent des kilogrammes f>ar millimètre carré. (^) Les nombres de la colonne h- correspondent à i''s par milliniètre carré el par mètre de longueur; ils sont déterminés sur une longueur de 200"'™ seulement, ce qui fait que les coefficients statiques de la colonne S ne présentent pas de grandes garan- ties de précision. ( 2S ) dans laquelle e est répaisseiii' d'un disque, / le diamètre, q le coefficient d'élasticité, o la densité, rf le noinbre des nodales diamétrales, c celui des nodales circulaires correspondant aux divers harmoniques, 6= — > n le nombre de vibrations complètes, /une fonction déterminée par la théorie. » Soient «„ le nombre de vibrations du sou fondamental pour lequel c?= 2, c = o: n^ lé nombre de vibrations du premier harmonique, pour lequel , z= 1,717. ; pour les disques 5 et 6, 1 — 2y.. » Il en résulte les conclusions suivantes : » 1" Si l'ésalité - =: i est, comme l'indique de Saint- Venant, caracté- ristique de Visotropie d'un corps élastique, les aciers ci-dessus définis ne sont nullement isotropes. ( ^9) » 2'^ Il est remarquable que des aciers aussi différents que les aciers très doux et durs, au point de vue de leurs propriétés physiques et de leur composition chimique, diffèrent si peu quant au rapport -• « Dans une prochaine Communication, je donnerai les résultats ob- tenus dans la recherche des coefficients d'élasticité. » ÉLECTRICITÉ. — Jctio/i combinée de l insufjlalion et de t' illuminalion sur les couches électriques qui revêtent les corps conducteurs . Note de MM. E. BiciiAT etR. ÏÎLoxDi.oT, présentée par M. Lippmann. « I. Un plateau et un grillage, découpés dans la même feuille de laiton et bien décapés, sont disposés en regard l'un de l'autre. On fait tomber sur le ])lateau, à travers les mailles du grillage, un faisceau de lumière électrique obtenu en employant un charbon positif contenant une âme en aluminium. Le plateau est relié à l'une des paires de quadrants d'un élec- tromètre, l'autre paire de quadrants étant reliée au grillage et au sol. On constate que le plateau prend, par l'illumination, une charge positive, c'est-à-dire perd de l'électricité négative. Le potentiel qu'il acquiert est de 3 à 4 volts. » IL Les choses étant ainsi disposées, si l'on vient à diriger contre le plateau un courant d'air, on constate aussitôt que la déviation de l'élec- tromètre devient six à sept fois plus grande. L'expérience réussit avec de l'air parfaitement desséché, comprimé dans un réservoir jusqu'à S-'"'"; on obtient déjà des effets très marqués en agitant simplement l'air dans le voisinage du plateau à l'aide d'une feuille de carton. Tout eftet de l'insuftlation disparait d'ailleurs quand on supprime la lumière. » IIL 11 faut remarquer que, dans cette expérience, la face du plateau sur laquelle on fait agir la lumière ne possède au début aucune charge, puisque, à ce moment, le plateau et le grillage, ayant été reliés l'un à l'autre, sont au même potentiel. L'électricité négative enlevée par l'illu- mination ou par le souffle ne provient donc pas d'une charge statique ap- parente existant à la surface du plateau. )i On pouvait objecter toutefois que l'état physique des surfaces du grillage et du plateau n'est peut-être pas identique et que, par suite, il existe de petites charges statiques sur les faces en regard du condensateur qu'ils forment. Pour éclaircir ce doute, nous avons fait l'expérience suivante. ( '^o ) Au lieu de mettre le grillage en communication avec le sol, on le relie au pôle négatif d'une pile dont le pôle positif est au sol. En employant une pile de force électromotrice d'environ 2 volts, on peut être sûr, lorsque le plateau est relié au sol, que sa face interne est revêtue d'une charge positive, puisque les différences de potentiel entre les couches qui recouvrent deux métaux en contact n'atteignent jamais cette valeur.. Les choses étant ainsi disposées, le plateau est mis en communication avec l'un des pôles d'un électromètre, dont l'autre pôle est constamment au sol. On l'illumine alors, et l'on constate qu'il devient négatif, c'est-à-dire qu'il perd de l'élec- tricité positive. Si maintenant on insuffle de l'air sur le plateau, on voit aussitôt la déviation de l'électromètre changer de sens et devenir très grande, ce qui indique que le plateau perd de l'électricité négative, bien qu'il soit recouvert d'une couche d'électricité positive. Il est donc certain que l'électricité qui est enlevée par i insufflation n'est pas prise à la charge statique du plateau. » En remplaçant l'électromètre par un galvanomètre très sensible, on peut observer des faits analogues aux précédents. » 1. Le grillage et le plateau étant réunis par l'intermédiaire du galvano- mètre sans l'interposition d'aucune pile, si l'on illumine le plateau à travers le grillage, on ne constate la production d'aucun courant appréciable. Si l'on vient à diriger sur le plateau un courant d'air sec à une pression de ,^atm ;^ gatDi^ qj^ constatc aussitôt la production d'un courant qui indique que le plateau perd de 4'électricité négative : c'est la répétition, sous une autre forme, de la première expérience faite avec l'électromètre, avec cette dif- férence toutefois que le galvanomètre, moins sensible que l'électromètre, n'indique pas le dégagement de l'électricité sous l'influence de la lumière seule avant l'insufflation ('). » 2. Si l'on intercale dans le circuit une pile de Go éléments de Volta dont le pôle négatif est relié au plateau, l'illumination donne, comme on sait, naissance à un courant. Si, lorsque le courant est devenu constant, on insuffle de l'air sec sur le plateau, on observe une forte augmentation de la déviation galvanométrique. Il peut arriA er cependant exceptionnelle- (') Cette moindre sensibilité fait (jue certaiues œpériences, qui rtjussissenl avec réleclromètre, donnent un résultat négatif avec le galvanomètre. C'est ainsi que M. Sto- letow n'a obtenu aucun résultat en leniplaçant, dans une expérience que nous a\ons précédemment décrite, la lame d'eau par une feuille de carton mouillée. En réalité, avec l'électromètre, le carton mouillé donne un effet des plus marqués. ( .^t ) mont, dans des circonstances que nous n'avons pu définir encore, que l'insufflation produise, au lieu d'une augmentation, une légère diminution de la déviation. )) Tous ces phénomènes ne se produisent que grâce à l'illumination : l'insufflation sans illumination reste absolument sans effet. M Nous croyons que tous les faits décrits dans cette Note peuvent être ex- pliqués en admettant que l'action combinée de la lumière et de l'insufflation agit non seulement sur la charge apparente de la surface du plateau due à son électrisation préalable, mais encore sur la moitié située dans l'air de la couche double qui produit la différence électrique entre l'air et le métal. Il suffit de supposer que le métal est positif par rapport à l'air. Les courants produits par l'insufflation nous paraissent tout à fait analogues à ceux que l'on obtient en plongeant deux lames métalliques dans un électrolyte et agitant 1 une d elles. ÉLECTRICITÉ. — Sur le niécanisme de Vélcctrolyse par les courants alter- natifs. Note de MM. J. Ciiappuis et G. Maxeuvrieu, présentée par M. Lippmann. « I. On considère comme un fait classique qu'il n'est pas possible d'électrolyser le sulfate de cuivre par les courants alternatifs. On explique l'absence de tout phénomène électrolytique, dans ce cas, en disant que le cuivre déposé sur chaque électrode par l'un des courants est immédiate- ment redissous par le courant inverse. On présente même cette expé- rience négative comme une preuve de l'égalité des deux courants induits successifs, au point de vue de leur quantité d'électricité. Nous avons pu justifier cette explication en rendant visible la décomposition du sulfate de cuivre, comme nous l'avions fait pour l'eau acidulée; toutefois, cette nou- velle expérience est à la fois plus complexe que la précédente (') et plus difficile à réaliser. » Si l'on substitue, en effet, dans le voltamètre à fils de platine, une solution concentrée de sulfate de cuivre pur à l'eau acidulée, des cou- rants d'une intensité moyenne de 2''"°'',5, qui produisaient précédemment un abondant dégagement de gaz tonnant, ne donnent plus rien dans le sulfate, sauf un échauffemont considérable ; mais si l'on réduit alors 1er. (') Comptes renduSj séance du j8 juin 1888, ( 32 ) dimensions des électrodes à o""",i en diamètre et au""" en longueur ^gmmq environ en surface), on y fait apparaître à la fois un dégagement gazeux et un dépôt de cuivre. » L'électrolvse réussit également bien avec des électrodes en cuivre de mêmes dimensions. On voit, dès que les courants passent, monter simul- tanément une nappe de fines bulles gazeuses avec un nuage brun rouge de cuivre pulvérulent, et les électrodes elles-mêmes prennent rapidement l'aspect du cuivre spongieux, fraîchement réduit. « II. Il semble donc résulter de l'ensemble de nos expériences que, dans l'électrolyse par les courants alternatifs, il est toujours possible de réaliser une sorte d'équilibre entre la vitesse de décomposition de l'électro- lyte et la tntesse de recombinaison de ses éléments. Une fois cet équilibre atteint, il n'y a plus, ou il n'apparaît plus, d'électrolyse proprement dite. Mais alors toutes les circonstances qui feront prédominer la première vitesse sur la seconde feront réapparaître les produits de l'électrolyse ; toutes celles, au contraire, qui feront prédominer la vitesse de recombi- naison les feront disparaître de nouveau. )) Au premier rang des circonstances accélératrices de l'électrolyse, nous devons citer la densité du courant, c'est-à-dire le rapport de son intensité moyenne à la surface des électrodes. Il est évident, en effet, que, si l'on accroît d'une part la quantité d'électricité qui traverse l'électrolyte, et qu'on diminue d'autre part la surface des électrodes, on fera prédo- miner la vitesse de décomposition sur la vitesse de recombinaison et qu'on favorisera l'apparition et le dégagement des produits de l'électro- lyse : c'est ce que nos expériences ont vérifié dans l'électrolyse de l'eau acidulée. » On conçoit également cjue les électrodes et l'électrolyte puissent in- fluer, par l'intervention de leurs affinités chimiques ou de leurs propriétés physiques, sur la vitesse de recombinaison. -La facilité de l'électrolyse doit donc dépendre aussi de la nature des électrodes et de l'électrolyte. C'est ce que nos expériences comparatives ont vérifié dans les électrolyses de l'eau acidulée et du sulfate de cuivre par des électrodes en platine et en cuivre. » On peut prévoir enfin que la rapidité plus ou moins grande des alter- nances doive, toutes choses égales d'ailleurs, jouer un rôle important dans l'apparition ou la disparition des phénomènes électrolvtiques. Car, si l'on supposait que la succession des deux courants induits devînt assez lente pour que les produits de l'électrolyse du premier courant eussent disparu ( 33 ) de l'cleclrodc, soit par dégagement direct, soit par dilïusion, avant que les produits du courant inverse y eussent apparu, il n'y aurait plus de recombinaison possible : chacun des courants alternatifs se comporte- rait successivement, dans le voltamètre, comme un courant continu de courte durée. On voit donc que le ralentissement des alternances doit, toutes choses égales d'ailleurs, faciliter l'apparition de l'électrolyse et que l'accélération des alternances doit produire l'effet contraire. C'est ce que nous avons pu vérifier par des expériences directes. » III. L'emploi, comme éleclromoteur, de machines dynamo-électri- ques à excitatrice séparée nous a permis de faire varier la rapidité des alter- nances, sans toucher à l'intensité moyenne ni, par suite, à la densité des courants. En effet, d'une part, en portant la vitesse de rotation de la ma- chine de 1 5oo tours par minute à 2G00 tours, nous élevions le nombre des alternances de 100 par seconde à lyS; d'autre part, en modifiant conve- nablement l'intensité du champ magnétique inducteur, par l'intermédiaire du courant de l'excitatrice, nous pouvions maintenir constante l'intensité moyenne des courants induits. Nous avons fait, dans ces conditions, les deux expériences suivantes : » 1° La machine tournant à sa vitesse ordinaire (qui est de 2000 tours par minute et correspond à i33 alternances par seconde), nous réglons l'intensité des courants de manière à réaliser Xètat d'équilibre, c'est-à-dire à faire disparaître tout dégagement gazeux dans un voltamètre à eau aci- dulée. Si, à ce moment, on laisse tomber la vitese à i5oo tours, on voit les gaz réapparaître et se dégager abondamment sur les électrodes. » 1° La machine tournant à sa vitesse ordinaire de '2000 tours, nous réglons la densité du courant de manière à produire un dégagement gazeux notable et régulier. Si, à ce moment, on pousse la vitesse à 2600 tours, tout dégagement disparaît immédiatement. )) On peut d'ailleurs, dans l'un et l'autre cas, annuler l'effet de cette va- riation de vitesse par une modification convenable de la densité. Ainsi, dans la première expérience, on fera disparaître de nouveau les gaz en augmentant la surface des électrodes ; et on les fera réapparaître, dans la seconde expérience, en réduisant cette surface. « IV. On voit donc que les variations de la rapidité des alternances et les variations de la densité des courants influent sur l'électrolyse en sens contraire, et qu'on pourra manifester l'électrolyse avec des courants de densité médiocre, pourvu qu'on ralentisse suffisamment les alter- nances. C'est ainsi qu'on s'explique que de la Rive ait pu, dès 1887, C. R., 1888, 2- Semestre, (T. CVU, N° 1.) -> ( ;i4 ) facilement décomposer l'eau acidulée par les couranLs alternatifs des ma- chines magnélo-èlectriques récemment inventées ( ' ). H a pu réaliser le déga- gement du gaz tonnant sur de larges électrodes de platine, ayant jusqu'à j^cmq fig surface : de sorte que la difficulté, pour lui, semble avoir été de faire disparaître les gaz, tandis qu'elle était, pom- nous, de les faire ap])a- raître. Cette différence résulte de ce fait que l' électromoteur employé par de la Rive donnait au plus 5o alternances par seconde, tandis que nos ma- chines dynamo-électriques en donnent loo au minimum. » V. De cette étude expérimentale des diverses circonstances qui in- fluent sur l'éleclrolyse par les courants alternatifs, nous pourrons déduire, avec les lois numériques de ces divers phénomènes, les règles générales qui devront diriger l'utilisation de ces courants pour ce genre d'applica- tions. » THERMOCHIMIE. — Application du principe de Carnot aux réactions cndolltcrmiques. Note de M. Pellat, présentée par IM. Sarrau. « M. Potier (-), en appliquant aux réactions chimiques l'inégalité de Clausius ( / -T^ montré qu'une réaction endothermique n'est possible que si la température des corps réagissants est supérieure à celle oîi la réaction devient réversible (température de dissociation ou d'anti- dissociation). M. Potier suppose, du reste, que la température des corps réagissants est la même que celle des sources qui fournissent la chaleur, » Nous allons distinguer la température t des corps qui donnent lieu à la réaction endothermique de la température T de la source A qui fournit, sous forme de chaleur par rayonnement ou par conductibilité, toute l'énergie nécessaire à cette réaction. T ne peut pas être inférieur à t, mais il peut lui être supérieur, et même très supérieur si la source A agit par rayonnement. En faisant cette distinction, l'application du principe de Carnot va nous conduire à une loi analogue à celle de M. Potier, mais plus générale. » Considérons un corj)s explosif ou un mélange explosif a provenant (') De LA Rive, Recherches sur les propriétés des courants inagnclo-éleclri'jues Comptes rendus, p. 835; 1807). (-) Journal de i'hysirjue, v ^me, l. V, p. âô-oj. ( 35 ) d'une réaction endothermique à laquelle des corps /; ont donné naissance, par exemple du clilorure d'azote ou un mélange détonant d'oxygène et d'hydrogène; on ne peut pas élever indéfuiiment la température de ce corps ou de ce mélange cxplosit a sans que la réaction exothermique inverse de la précédente se produise spontanément et régénère le sys- tème 6 (') : y ers Soo" un mélange d'oxygène et d'hydrogène détone en reproduisant l'eau; bien au-dessous de cette température, le chlorure d'azote se décompose spontanément. Nous appellerons T, la plus basse température à laquelle la réaction exothermique se produit nécessaire- ment. Cette définition donnée, voici la loi : » 1° La température T de la source A ne peut être inférieure « T, ; » 2° Sila température des corps réagissants est inféiieure à T, , la tempéra- ture T de la source A doit être d'autant plus élevée au-dessus de T, que la réac- tion considérée est plus fortement endothermique. » Dans le cas oîi la température t des corps qui donnent lieu à la réaction endothermique est supérieure à T,, comme on doit toujours avoir T^t, il en résulte T > T, et la première partie de la loi est satisfaite. Voici la démonstration de cette première partie dans l'autre cas, celui où t est in- férieur à T, . )) Grâce à la source A, produisons la réaction endothermique et la tempé- rature t ; portons les produits a de cette réaction à la température T, au moyen de la chaleur q fournie par des régénérateurs de chaleur R; à T, la réaction exothermique se produit et il y a une quantité de chaleur créée, que les corps céderaient à une source B à T" ; les produits b de cette réaction sont ensuite refroidis par les régénérateurs de chaleur R jusqu'<à/; ils cé- deront ainsi à R une quantité de chaleur q' sensiblement égale à q ; en faisant agir de nouveau la source A, nous pourrions répéter indéfiniment ce cycle d'opérations, par lequel de la chaleur prise à une source A à T" serait transportée sur une source B à T'J, sans autre transport de chaleur, puisque les régénérateurs reçoivent ce qu'ils ont donné ( '). et sans fournir (') Dans le cas où la réaction exollieimiqne engendrerait un ensemble de produits dilTérents de b, le raisonnement qui sert à étaldir la loi ne serait plus rigoureux. Ce cas ne se présentera jamais, bien entendu, si la réaction exothermique donne nais- sance à un seul produit, ou si les corps simples mis en présence ne peuvent fournir qu'un seul composé. (-) La quantité q ne pourrait différer notablement de q' que dans le cas où les pro- duits a ou b éprouveraient un changement d'état physique. Si q est supérieur à q' , la conséquence du raisonnement subsiste a fortiori: &\. au contraire, q est inférieur à q' , ( 30 ) de travail ('). lJ'a])rès l'axiome de Clausius, équivalent, comme on le sait, au principe de Carnot, ceci n'est possible que si l'on a T^T,. » Du reste, comme la réaction exothermique qui se produit à T, porte les produits b à une température T.^, d'autant plus élevée au-dessus de T, que la première réaction est plus fortement endothermique, ces produits 6 peuvent céder de la chaleur à une source C à une température supérieure à T,, mais inférieure à To. En partant de cette idée, et en appliquant le principe de Carnot, on arrive, d'après la connaissance de T, et de T», à déterminer une température R, d'autant plus élevée au-dessus deT, queTj est plus élevée, à laquelle la température T de la source A doit être su- périeure pour que cette source jmisse fournir sous forme de chaleur toute l'énergie nécessaire à la réaction endothermique, quand celle-ci se produit à une température t inférieure à T,. Par exemple, dans le cas où la réac- tion endothermique serait la décomposition de l'eau, comme on a environ T, = 5oo** et To -- 2200°, on trouve K = 890° : une source à une tempéra- ture inférieure à 890° ne peut produire la décomposition de l'eau au-des- sous de 5oo" (^). » Le plus souvent, dans les expériences de laboratoire, la seule source de chaleur est constituée par 'les parois des vases qui renferment les substances réagissantes, et la température de la source ne diffère pas sensiblement de celle de ces substances : c'est le cas où s'est placé M. Potier. La température des corps doit alors, d'après notre loi, être supérieure à T,, pour que la réaction endothermique puisse se produire, et, par conséquent, elle ne peut se produire que dans les conditions de réversibilité; on retrouve ainsi la loi de M. Potier. » Ceci nous montre l'impossibilité d'effectuer des réactions endother- miques dans des vases opaques aux basses températures (<^T,). Mais cette impossibilité n'existe plus si l'on fait agir par rayonnement une source à température élevée, ce qu'on exprime habituellement en il en résulte une faible diminution pour la \ aleur de la limite K à laquelle la tempé- rature de la source doit être supérieure, et, comme R est notablement plus élevé que T,, la température limite reste supérieure à T,, sauf, peut-être, dans le cas de quelques réactions très faiblement endolhermiques. (') Nous négligeons ici le travail des pressions extérieures, eji général tiès faible, el tout à fait nul si les réactions se font dans des vases inextensibles, ce qu'on peut toujours supposer. (-) La démonstration de la deuxième partie de la loi, dont nous n'indiquons ici que le principe, paraîtra prochainement dans le Journal de Physic/iic. ( '^1 ) (lisant que c'est la lumière qui a accompli la réaction. Ainsi l'acide carbo- nique de l'air est décomposé, à la température ordinaire, par les parties vertes des végétaux et le carbone s'unit aux éléments de l'eau; c'est là une réaction fortement endolhermique; aussi n'est-elle possible que par le rayonnement d'une source à température très élevée : le Soleil. Notre loi permet d'affirmer (si toutefois le principe de Carnot reste exact pour les transformations accomplies chez les êtres vivants) que l'action chloro- phyllienne ne peut avoir lieu que sous l'influence d'une source à une température notablement plus élevée que celle où les produits végétaux commencent à prendre feu. » Plus la température d'une source est élevée, plus son spectre s'étend loin du côté de l'ultra-violet. Sans prétendre expliquer complètement par le principe de Carnot l'efficacité bien connue des radiations très réfran- gibles pour produire les réactions chimi([ues, nous ferons remarquer pourtant que certaines réactions endothermiques pourront être effectuées par des radiations très réfrangibles, tandis qu'elles ne pourront pas l'être, d'a^irès notre loi, par des radiations moins réfrangibles, parce que celles-ci peuvent être émises par des sources à température trop basse. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur quelques composés des métaux de la cérile. INote de M. L. Ouvrard, présentée par M. Troost. « Nous avons cherché à obtenir quelques sels nouveaux avec les métaux de la cérite, c'est-à-dire le cérium, le lanthane et le didyme, en employant un procédé dont nous avons donné précédemment la description ( ' j, et qui consiste à faire agir les phosphates alcalins sur les oxydes des métaux con- sidérés. » Voici le résumé de nos recherches à ce sujet ; » Cérium el lanthane. — L'oxyde de cérium sur lequel nous avons opéré était débarrassé complètement de lanthane et de didyme par la méthode des azotates fondus dans dix fois leur poids de nitre, due à M. Debray. » L'oxyde de lanthane, séparé du didyme par la méthode de de Marignac, qui consiste à traiter les oxalates des deux métaux par l'acide azotique, était exempt de cérium, et sa solution nitrique concentrée ne présentait plus les bandes d'absorptiou du didyme, même sous une épaisseur assez (') Comptes rendue, t. CI, p. i^^gg- (38) grande. Après calcinatiou à l'air, l'oxvde de lanthane restait parfaitement blanc. » Le cériiim et le lanthane fournissent, par les réactions que nous envi- sageons, des produits absolument identiques, comme forme cristalline et comme composition chimique; ils diffèrent seulement par la couleur. Tout ce que nous disons au sujet du cérium peut se répéter pour le lanthane. » Le métaphosphate de potasse fondu donsie avec l'oxyde céroso-cérique le phosphate tribasique Ph"'0, 3CeO (Ce ---^ ^3, (3) ou PhO', Ce'^0' (Ce :^ 70), selon la notation que l'on adopte. » Ce sel, insoluble dans les acides et qui cristallise en prismes jaunes, clinorhombiques, a été préparé un trop grand nombre de fois pour que nous y insistions davantage. » Le lanthane donne de même le phosphate tribasique PhO\ 3LaO (La = 46) ou PhO', La'-O^ (La'= 69), isomorphe du précédent, mais en prismes sensiblement incolores. » Le pyro et Vorthop/iosp/mte de potasse donnent, quand on les sature d'oxvde au rouge vif, avec le cérium l'orthophosphate double PhO^ 2CeO, KO ou 3PhO', aCc'^OS 3 KO et avec le lanthane, l'orthophosphate double PhO=, oLaO, KO ou 3PIlO^ aLa'=0% 3KO. )> Ces deux sels, isomorphes, sont cristallisés en prismes droits à base rhombe, à axes peu écartés, qui paraissent liémimorphos. » Leurs densités respectives sont 3,8 et 3,5 à 20°. 1 Ils sont solubles daus Ic^s acides. » L'addition de chlorure de potassium au mélange fondu donne nais- sance au phosphate tribasique: ainsi, en traitant par une quantité suffisante de chlorure alcalin le pvrophosphate de potasse saturé d'oxyde, qui repris par l'eau donnerait le phosphate double précédent, on voit la masse fondue et limpide se troubler, et il ne tarde pas à se déposer au fond du creuset des cristaux de phosphate triljasique, lesquels se forment à l'exclu- sion de tout autre produit. » Le mclaphosphate de soude donne avec les oxydes de cérium ou de ( ;^9 ) liiulliane, suivant les proporLioiis employées, «.l'iiborcl les pyrophosphaLcs 2PliO=, 3CcO, NaO ou ■2PhO% Ce'^0», NaO, et :iPhO% 3T.aO. NaO ou 2PhO% La'=0% NaO, en prismes clinorhombiques, solubles clans les acides, déjà observés par M. Wallroth. En employant une plus forte proportion d'oxyde, on obtient le phosphate tribasique de cérium ou de lanthane, facilement séparable, i^ràce à son insolubilité dans les acides, du pyrophosphate précédent qui peut s'y trouver mêlé. » Le pyro et V orthophosphate de soude donnent avec les oxydes de cérium ou de lanthane les orthophosphates 2PhO', 3CeO, 3 NaO ou 2 PhO=, Ce'- 0% 3NaO et 2PhOS 3LaO, 3NaO ou 2PhO% La'-0% 3NaO. ;i Ti'action du chlorure de sodium est la même que dans le cas du phos- phate double de potasse; elle tend à produire, quoique avec moins de faci- lité, le phosphate tribasique. )) Dldyme. — L'oxyde de didyme que nous avons employé était exempt lie lanthane, mais n'avait pas été traité en vue de la séparation des autres oxydes, tels que le samarium, c[u'il aurait pu contenir. Cependant son équivalent semblait très voisin de celui du didyme pur (71 d'après M. Clève). H L'oxyde de didyme se comporte avec les phosphates de potasse comme ceux de cérium et de lanthane. Il donne, dans les mêmes conditions que celles décrites précédemment, soit le phosphate tribasique de didyme, soit le phosphate double PhO^ 2DiO, IvO(Di =-: ',7,3) ou 3PhO% 2Di'-0% 3K0(Di':^ 71). » Avec le métaphosphate de soude, nous avons obtenu non seulement le phosphate tribasique qu'avait pu obtenir M. Wallroth, mais encore le pyrophosphate 2PhO% 3DiO, NaO ou 2PhO% Di'-O», NaO, isomorphe des sels correspondants de cérium et de lanthane. » Le pyro et V orthophosphate de soude donnent les mêmes produits avec le didyme qu'avec le cérium et le lanthane, c'est-à-dire l'orthophosphate 2PhO%3DiO,3NaO ou 2ph0% Di'-0\ 3NaO. ( 4o ) » En résumé, les Lrois métaux cériuni, lanlhane et didyme forment, au point de vue des réactions qui nous occupent, un groupe absolument ho- mogène, donnant des pyrophosphates de la formule 2PhO'',3MO,NaO, et des orthophosphates des formules Ph0%2M0,K0 et 2Ph()\ 3M0, 3NaO. )) Ces phosphates sont caractérisés par la facilité avec laquelle ils don- nent le phosphate tribasique ('). » CHIMIE. — Sur le chlorhydralr. de chlorure cuivrique. Note de M. Paul Sabatier, présentée par M. Berthelot. » J'ai pnblié récemment {Comptes rendus, CVI, 1724) une Note sur la préparation, les propriétés et la composition d'un chlorhydrate de chlo- rure cuivrique. Je dois faire observer que M. Engel avait antérieurement (Comples rendus, CYI, 273) publié un travail sur ce sujet. Dans ce travail, qui m'avait échappé et dont je me plais à reconnaître la priorité, ce savant indique le phénomène du minimum de solubiHté et signale la formation du chlorhydrate, en aiguilles rouges très altérables, sans doute identique à celui que j'ai de nouveau préparé. » Mais il lui assigne une composition fort différente de celle que j'ai trouvée moi-même ; ce serait : INotalion atomique CuGl-, HCl, 3M-0. Nolatiou en équivalents aCuCI, HCl, 6110. » Au contraire, j'ai obtenu : Alomes CuCl-,2HCl,5H-0, Equivalents CuCl, IICl, 5H0. » Cette dernière formule est, à part l'eau, analogue ;i celle du chlor- hydrate de chlorure de cadmium, CdCl, HCl, 7HO, trouvé par M. Ber- thelot. ( ' ) Ce travail a été fait au laboratoire d'enseignement et de rcchcrclies de la Sor- bonne. ( 4. ) » Voici les résultats comparés des analyses : Calculé Trouvé. pour ' I — ^ ~ CuCI, HCi, ôUO. (Sabaticr.) (Engcl.) CuCl pour 100 45, I '171 3 ^9;9 H Cl pour 100 '^4)4 2-3,3 i5,9 )) Je crois pourtant que M. Engel et moi avons préparé le même chlor- hydrate. Mais, dans le procédé d'essorage mécanique employé par M. Engel, la substance ne peut, si vite qu'on procède, échapper à la décomposition, et j'ai échoué même dans une atmosphère de gaz chlorhydrique : l'auteur avoue lui-même que la masse est verte extérieurement par suite de la dis- sociation. » Le procédé Recoura seul fournit des cristaux très nets et bien séchés, sans aucune trace de destruction. Pourtant, même alors, il est visible que les analyses devront toujours donner un léger déchet d'acide chlorhy- drique, avec un faible excès de chlorure cuivrique. La composition du chlorhydrate me paraît donc être bien réellement CuCl, HCl, 5IIO. » M. Engel a donné les solubilités du chlorure cuivrique pour des aci- dités variables, à o". J'ai fait des mesures semblables à 21", 5; le Tableau suivant fournit les nombres d'équivalents d'acide (HCl = 36,5) et de chlorure (CuCl = 67,2) contenus dans une dose constante d'eau, loo"'' (HO = 9). Densité approchée. HCl. CuCl. cq é»! I I ,30 O I I >9i II 1,47 0,95 10, .56 m '•.'..: 1,44 1,76 8,36 IV i,3i 4,19 5,69 V I ,38 6,22 4,32 VI .,27 7,45 3,86 VII 1,34 i4,02 6,46 Vlli 1,38 i5,25 7,26 IX 1,43 16,95 8,19 » Le relèvement de la solubilité est bien plus marqué qu'à zéro. » C. R., 188S, 2- Semestre. (T. CVII, N° 1.) (42) CHIMIE. — Sur un chlorliydrale de chlururc de cobalt. Note de M. Paul Sabatier, présentée par M. Berthelot. « Le chlorure de cobalt est précipité de sa solution aqueuse saturée quand on ajoute de l'acide chlorhydrique. On peut obtenir ainsi des hydrates inférieurs, comme l'a montré M. Ditte ; mais, lorsque la propor- tion d'acide croît de plus en plus, la solubilité du sel ne décroît pas tou- jours, mais passe par un minimum comme pour le chlorure de cuivre. 1) Voici quelques résultats obtenus à 19° : ils indiquent les nombres d'é- quivalents d'acide et de chlorure (CoCl = 65) unis à loo^'' d'eau (HO = 9) dans des liqueurs saturées de sel et d'acidité croissante : Densité approchée. il Cl. CoCI. 1 '.397 o 7,77 11 -•■• i,3o7 1,99 6,i3 III 1,256 9ji6 3; 29 •V 1,290 12,41 4,07 V i,3i4 16,24 4.70 » Cette dernière liqueur exposée à l'air dégage de l'acide chlorhydrique, et dépose des aiguilles de chlorure sous-hydraté bleu-améthyste. C'est la démonstration visible du minimum, qui pourtant est moins accusé que pour le cuivre. Il y a lieu de conclure à la formation d'un chlorhydrate. En effet, les liqueurs refroidies donnent un dépôt pulvérulent (cristallin) bleu pâle, qui paraît être le composé. Il se détruit promptement quand on veut le sécher, en donnant du chlorure améthyste. » Certaines difficultés matérielles ne m'ont pas permis jusqu'à ce jour de déterminer sa formule. J'espère y revenir prochainement. » MINÉRALOGIE. — Sur la reproduction arlificielle des micas et sur celle de la scapolite. Note de M. Doelter, présentée par M. Fouqué. « J'ai l'honneur de soumeLti'e à l'Académie le résumé succinct des recher- ches qui m'ont permis d'arriver à la reproduction artificielle des princi- paux minéraux du groupe des micas. « Le procédé employé a consisté à chauffer un silicate naturel ou arti- I ( i3 ) ficiel de composition convenable avec une petite quantité d'un fluorure alcalin. La température nécessaire au succès de l'opération était le rouge sombre; elle ne devait pas être dépassée. » Le culot obtenu dans chaque cas était rempli de nombreux cristaux dont la composition chimique a été contrôlée et dont les propriétés opti- ques et cristallographiques, la dureté, le poids spécifique, etc., ont été reconnus conformes:! ceux de la variété de mica dont la reproduction avait été recherchée. » Comme silicates naturels servant de matière première avec un fluorure alcalin, j'ai employé la hornblende, la glaucophane et l'augite alumineuse, le grenat, le chlorite, l'andalousite. » Les micas reproduits sont les suivants : ) La biotite; ;) La phlogopite ; » Lamuscovite; » La lépidolite (variété zinnwaldite). » Dans une expérience faite pour obtenir la muscovite artificielle, j'ai constaté dans le culot, outre ce mien, la présence d'un minéral à un axe quadratique. Un autre essai m'a permis d'arriver à recueillir presque seul le minéral en question, dont la composition et les propriétés cristallogra- phiques et optiques sont celles de la scapolite naturelle. )> CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Nouvelles recherches physiologiques sur la substance organique hydrogènant le soufre à froid. Note de M. .1. de Rey-Pailhade, adressée par M. de Lacaze-Duthiers. (i Dans le cours de mes recherches sur la substance d'origine organique hydrogènant le soufre à froid ('), que j'ai appelée /J^j/oi/iion, j'ai constaté des faits nouveaux, dont j'ai l'honneur d'adresser les conclusions à l'Académie. » Quand on traite la levure par les réactits, on observe que la mort de cet organisme précède toujours la destruction de cette substance. » L'alcool méthylique concentré l'enlève facilement à la cellule de la levure. Un courant d'air traversant pendant deux heures une solution alcoolique de ce corps ne le décompose pas sensiblement. Cette (') Comptes rendus, séance tlii i i juin 1888. ( 41 ) substance existe clans le blanc d'œuf de poule frais, dans le sang frais de mouton ('). La bile fraîche d'agneau, l'urine normale d'homme n'en renferment j)as. » On trouve aussi ce corps dans le règne végétal, mais, en moins grande abondance que dans le règne animal. Il existe dans les sommités des jeunes pousses d'asperges, détachées de leur tige depuis peu de temps; mais les jeunes graines de fèves et de pois n'en contiennent pas. » Le philothion est engendré par la vie évolutive de la levure; il se combine au soufre, suivant une équation dont l'hydrogène sulfuré est un des facteurs. M Agissant comme une diastase, il vient ajouter une preuve de plus à la théorie de la fermentation de M. Berthelot. C'est le premier exemple connu d'un corps extrait d'un organisme vivant, doué de la propriété d'hydro- géner le soufre (-). » ZOOLOGIE. — Sur quelques espèces jwuvelles de Cèponiens. Note de MM. A. Giard et J. Boxmer. « Les Cèponiens ou Épicarides parasites des Décapodes brachyoures n'étaient connus, jusque dans ces dernières années, que par un très petit nombre d'espèces fort insuffisamment décrites. Depuis la publication de notre monographie du Cepon elegans, suivie d'une revision du groupe, nous avons reçu de riches matériaux d'étude qui nous permettent d'étendre con- sidérablement les notions acquises sur ces curieux Isopodes. » M. le professeur A. Milne-Edwards nous a communiqué un Céponien parasite de Nautilogiapsus minulus Fab. de la mer des Sargasses. ]\L le pro- fesseur J.-R. lienderson, de Madras, nous a envoyé un Portunicepon para- site de Thalamitacallianassa Herbst de la mer des Indes. Enfin M. A. A^assiz ayant bien voulu nous confier, pour la décrire, la superbe série d'Épi- carides du Muséum d'Harvard Collège (Cambridge, Mass.), nous avons trouvé dans cette collection un type fort intéressant, recueilli aux îles de la Société, sur Trapezia dentlfrons \a\V\'. (' ) De Rbï-Paildade, Recherches ejcpérimentales pour expliquer l'absorption du soufre introduit par la voie yaslro-intcstinalc (^Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Toulouse; 1886). (-) Ces recherches seront 'publiées in e.vtcnso dans le Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Toulouse, ( 15 ) » I.e Cepon du Naulilograpsits, que nous appellerons Grapsicepon Ed- (vardsi, paraît être une espèce relativement abondante. Sur 826 Nautilo- grapsiis recueillis le 4 août i883 (campagne du Talisman), 32 portaient des parasites, soit à droite, soit à gauche de la carapace; 2 étaient infestés simultanément à droite et à gauche ; les deux sexes sont également atteints par le Cepon. » Ce parasite ne produit aucune déformation apparente sur la carapace des NaïuUograpsus. Il est aisé néanmoins de constater sa présence à cause de la transparence des téguments du Crabe, qui permet de distinguer va- guement les contours du Bopyrien. La couleur rougeàtre de la femelle adulte de Grapsicepon Edwardsi se conserve assez bien dans l'alcool et facilite beaucoup la recherche. L'influence exercée sur les organes internes de l'hôte semble des plus légères. Bon nombre de femelles de Naulilograp- siis infestées portent des œufs sous la queue en quantité aussi considérable que les femelles saines. » Comme chez tous les Grapsicepon, les lames pléales de la femelle de G. Edwardsi sont finement et régulièrement frangées. La patte-mâchoire a exactement la même forme que chez G. Messoris Kossmann, mais se dis- tingue spécifiquement par l'absence de toute denticulation. Il existe deux bosses dorsales sur le milieu des sixième et septième segments thoraciques : la plus grande est sur le septième segment. » On ne connaissait pas jusqu'à présent les mâles des Grapsicepon. Celui de G. Edwardsi est fort remarquable : par sa dégi'adation, beaucoup moindre que celle des autres Céponiens, il se rapproche des Leidya. La pigmentation est très forte; les anneaux du pléon vont en se rétrécissant très rapidement d'avant en arrière; chacun d'eux porte des pattes pléales biartic niées. Les appendices latéraux du pygidium, sans être aussi longs que chez le mâle de Leidya, sont très saillants et infléchis du côté ventral. Les boutons ventraux médians s'étendent jusque sur les trois premiers segments pléaux et sont parfois très pigmentés. » Nous n'avons pu étudier qu'imparfaitement le Cepon parasite de Trapezia dentifrons. N'ayant à notre disposition qu'un exemplaire unique recueilli par J.-M. Barnard {fuie A. Garrett), nous avons dû nous abstenir de toute dissection; mais le seul examen extérieur de ce parasite, que nous nommons Grapsicepon amicorurn, présente déjà un grand intérêt. Il existe, en effet, encore aujourd'hui, une certaine hésitation sur la position systé- matique des Trapezia. Le professeur H.-Milne Edwards faisait de ces Crustacés, sous le nom de Cancériens quadrilatères, un groupe intermé- (46 ) diaire eiHre les Catométopes et les Cyclométopes, auxquels il les reliait par les Eriphia. » E. Nauck , en s'appuyant sur les caractères fournis par l'armature stomacale,' considère les Trapezia comme tout à fait distincts des Cyclo- métopes et tend à les rapprocher de la division des Hétérodontes, dans lacpielle il place les Gélasimides et les Pinnotliérides. » L'étude du Grapsicepon amicorum semble plutôt fournir des arguments en faveur de l'opinion de Milne-Edwards. La femelle est très grande rela- tivement à la taille de l'hôte. Elle est d'une couleur brunâtre et le tégu- ment dorsal est luisant comme celui de Trapezia. Il n'y a pas de bosses dorsales, ce qui rapproche cette espèce du Cepon typus dont elle diffère," d'ailleurs, complètement par la forme des pelotes coxales. Les lames et les appendices du pléon sont semblables à ceux du Grapsicepon ; le mâle est très pigmenté, les boutons ventraux existent jusque sur le premier an- neau du pléon seulement ; ils sont volumineux et couverts de squames denticulées. Les pléopodes sont biarticulés, à article terminal rudimen- taire. Les lobes latéraux tlu pygidium sont beaucoup plus courts que chez Grapsicepon Edwardsi. En somme, les caractères de celte espèce le rappro- chent plus des Céponiens parasites des Grapses que des Leidya, parasites des Gélasimes ; aussi, pour éviter l'établissement de coupes génériques trop nombreuses, nous la plaçons provisoirement dans le genre Grapsi- cepon . » Nous appelons Portunicepon Hendersoni le Céponien parasite de Tha- lamila callianassa Herbst (Goniosoina A. M.-Edw.). Cette espèce paraît assez fréquente à Madras, d'où le professeur Henderson nous en a envoyé quatre exemplaires sur des Thalamites recueillis en 1887 dans des eaux peu profondes. Le parasite produit une très légère déformation de la ca- rapace. La femelle se distingue immédiatement de celle du Portunicepon portuni Kossmann en ce qu'elle n'a que deux bosses dorsales sur les sixième et septième segments thoraciques (celle du sixième segment beaucoup plus grande que la suivante). Les franges des appendices pléaux sont assez fines, mais inégales, et le pléon est moins allongé que chez les Grapsicepon, Le mâle est très dégradé, le pigment est rare et les lobes latéraux du py- gidium se confondent presque avec la partie médiane; les pattes pléales sont très rudimentaires; cependant elles existent, taudis qu'elles feraient complètement défaut, d'après Kossmanu, chez Portunicepon porluni. Les boutons ventraux sont peu visibles et bien moins saillants que chez les Grapsicepon. En résumé, comme on pouvait s'y attendre d'après la position Um ) systématique de riiùte, le parasite des Thalamilcs se rapproche surtout des Cépons des Portunus et nous le plaçons provisoirement dans le genre Por- tunicepon. )) Jusqu'à présent les Bopyriens ont été rencontrés sur les Crustacés vi- vants dans de petites baies aux eaux tranquilles. Le Grapsicepon Eclwardsi nous prouve que la mer des Sargasses fournit aussi des conditions de mi- lieu favorables à ces animaux; on y connaissait déjà d'aillein-s le Bopyroides latreitticola Gissler, parasite du Lalreutes (Hippolyte) ensifems M.-Ed\v. Mais une découverte récente vient démontrer que même les Crustacés des grandes profondeurs ne sont pas à l'abri des atteintes des Epicarides. M. le professeur A. Milne-Edwards a bien voulu nous remettre un superbe Bopyrien, Pleurocrypta formosa G. et B., parasite du Plychogaster formosus A.M.-Edw. ,splendideespécedeGalathéidedraguéeàg46°deprofondeuraux îles Canaries, pendant la campagne du Talisman. Nous publierons pro- chainement la description de cet Epicaride, mais nous ne voulons pas ter- miner cette Note sans remercier publiquement MM. A. Milne-Edwards, A. Agassizet J.-R. Henderson pour les précieux matériaux qu'ils nous ont permis d'utiliser. » ZOOLOGIE. -- Su7- la distribution géographique du genre Diaptomus. Note de MM. J. DE GuERXE et J. Richard, présentée par M. Milne-Edwards. « Les travaux récents relatifs aux faunes lacustres ont appelé l'attention sur les Calanides d'eau douce. Ces Copépodes, et particulièrement les Z>/a- ptomus, sontbeaucoup plus nombreux en espèces et beaucoup plus répandus qu'on ne le croit généralement. )) Si l'on en excepte quelques formes récemment décrites ( ' ), la plupart des types vulgaires ont été confondus et signalés sous le nom de Diaptomus castor. Il en résulte que la distribution géographique de ces espèces ne peut être établie d'une manière complète. Toutefois, les nombreux docu- ments qu'il nous a été possible de réunir et le gracieux concours de plu- sieurs zoologistes (-) nous permettent de tracer, en laissant de côté toutes (') Voir dans le Bulletin de la Société zoologique de France ^ vol. XHI, février et juin 1888, la description de hiùl Diaptomus nouveaux, pav MM. Richard, Lilljeborg, l^oppe, Richard et de Guerne. (-) Nous devons remercier à ce sujet tout particulièrement les professeurs Lillje- (48) les observations douteuses, le Tableau de la répartition du genre Diaplomus à la surftice du globe. » Les espèces européennes que nous admettons ('), sans tenir compte des formes purement nominales ou insuffisamment décrites, sont au nombre de quinze. Parmi elles, six espèces ne sont connues qu'en une seule loca- lité de l'extrême nord, du centre ou du midi de l'Europe (Laponie, Alle- magne, Russie, Espagne). Trois autres paraissent propres aux régions montagneuses de l'Europe centrale, mais n'ont jamais été rencontrées en- semble. Le reste, c'est-à-dire : D. castor Jurine, D. cœruleus O.-F. ftlùl., D. denticornis Wierz., D. gracilis G.-O. Sars, D. graciloides Lilljeb. et D. laticeps G.-O. Sars, se trouve plus ou moins répandu dans le nord, l'est et l'ouest de l'Europe. )) On ne connaît en France et dans les Iles Britanniques que D. castor et D. cœruleus, signalés également en Suède et en Allemagne. D. cœruleus vit en troupes nombreuses dans les eaux claires d'une certaine étendue; D. castor, au contraire, se rencontre dans de petites mares ou dans la région littorale des lacs. D. gracilis se trouve dans toute l'Europe septen- trionale et centrale; c'est la plus répandue des formes lacustres; une espèce voisine, D. graciloides, se rencontre dans toute la Suède jusqu'en Laponie russe (Lilljeborg). D. denticornis est connu en Scandinavie, en Suisse et dans les monts Tatra. D. laticeps, signalé en Finlande (") et en Norvège, a été reconnu par S. -A. Poppe dans le Salzigersee, près Halle- sur-Saale. » On connaît en Asie, dans des points fort distants les uns des autres, île de Behring, Turkestan, Changhaï, Ceylan et Jérusalem, 5^r espèces de Diaplomus. Il est certain que des recherches ultérieures feront découvrir dans ce pays un grand nombre d'autres formes; cela est d'autant plus vraisemblable que, sauf en ce qui concerne le Turkestan, les types actuel- lement signalés ont été rencontrés à une faible distance des côtes. )) Les recherches ont été presque nulles en Afrique ; les deux seuls borg, G.-O. Sars, Wierzejski el M. Poppe, qui ont bien voulu nous communiquer des tjpes peu connus ou des descriptions d'espèces inédites. (') Voir notre Béi'ision des Calanides d'eau douce, qui paraîtra prochainement dans le volume I des Mémoires de la Société zoologique de France, 1888). (^) C'est à tort, selon nous, que le D'' O. Nordqvist réunit D. laticeps à D. gracilis {Die Calaniden Finlands, Bidr. till Ivanned. af Fini. Nat. och Folk, part 4", p. 7, note 3). ( 49 ) Diaptomus rapportés de ce continent sont nouveaux. Tous deux provien- nent d'Algérie. L'un a été recueilli près d'Alger par M. Letourneux ; l'autre, découvert aux environs d'Oran par M. le ly Raphaël Blanchard, a été retrouvé par lui à Temacin, au sud de Tougourt. » En Amérique, les Diaptomus n'ont été l'objet que d'un petit nombre de travaux aux États-Unis. Parmi beaucoup d'espèces mal définies, on peut en distinguer cinq qui, très certainement, ne représentent pas la richesse totale du genre dans ce pays ('). » L'Amérique du Sud n'a fourni encore qu'un Diaptomus bien recon- naissable ; une autre espèce, rapportée de Patagonie par C. Darwin, indique toutefois l'extension du genre jusque dans les régions australes. » D'ailleurs, quatre espèces signalées en Océanie font présager que le genre est largement représenté dans l'hémisphère sud. Le professeur G.-O. Sars a du reste obtenu, à Christiania, un Diaptomus encore inédit, en cultivant des vases rapportées sèches d'Australie. » Ce fait présente un haut intérêt au point de vue de la répartition géo- graphique du genre. Il indique un moyen facile de dissémination et permet d'expliquer la présence d'un Diaptomus, en quantité considérable, aux environs d'Oran (voir ci-dessus), dans des chotts qui restent à sec durant la majeure partie de l'année. » Nous ferons remarquer également à ce propos que certains Diaptomus paraissent s'adapter facilement à des eaux de salure très différente. Le D'' Raphaël Blanchard a recueilli l'espèce déjà mentionnée, dans des eaux qui tenaient en dissolution, le i" avril 1888, jusqu'à 29^'', i5 de chlorures par litre. Ce Copépode se trouvait à la même époque dans des eaux ne contenant pas plus de i4^%o4 de chlorures par litre. Des faits analogues ont été précédemment signalés en ce qui concerne D. salinus (^- ) et D. lati- ceps. Cette dernière espèce vit aussi bien dans les eaux douces de la Scan- dinavie que dans le Salzigersee, près Halle, dont les eaux renferment o, i5 pour 100 de sels. >) En résumé, le genre Diaptom,us peut être regardé comme cosmopolite. Suivant toutes probabilités, des recherches ultérieures amèneront la dé- couverte d'espèces nouvelles en différents points du globe et permettront (') Biiclioltz a signalé, sous le nom de castor, un Diaptomus recueilli au Groenland oriental, en février 1870, et dont la détermination nous parait douteuse. (^) Espèce insuffisamment décrite par von Daday. C. R., 1888, V Semestre. (T. CVII, N" I.) 7 ( 5o) de constater la distribution géographique beaucoup plus étendue des formes décrites. » BOTANIQUE CRYPTOGAMIQUE . — Sur un nouveau genre de Chylridinées parasite des Algues. Note de M. P. -A. Dangeard, présentée par M. Du- chartre. « Je remarquai pour la première fois, il y a trois ans, à l'intérieur de quelques cellules de Conjuguées, des formations dont il me fut impossible alors de saisir la signification; depuis cette époque, je les retrouvai à plu- sieurs reprises aux environs de Caen, sans parvenir d'ailleurs à les classer même approximativement; il devenait certain que j'avais affaire à un para- site à développement très particulier; mais était-ce une Monadinée, un Protozoaire, ou bien était-ce un Champignon inférieur? » Il m'a été possible cette année d'étudier à nouveau ces formations; elles appartiennent à uneChytridinéequi, par certains caractères, s'éloigne sensiblement de celles que nous conuaissons; elle devra constituer un nouveau genre que je désigne sous le nom de Micromyces, à cause de ses faibles dimensions. )) Les Conjuguées, à l'intérieur desquelles habite ce parasite, vivent sur la terre humide ou dans des eaux peu profondes; elles appartiennent au genre Zygogonium. I^e même fdament d'Algue a souvent plusieurs de ses cellules attaquées; la cellule à l'état normal renferme un noyau central, deux corpuscules amylifères ; la chlorophylle colore presque entièrement le protoplasma. La présence du parasite détermine d'abord un renflement localisé à la partie médiane de la paroi cellulaire; c'est dans ce renflement que viennent se placer, en une masse irrégulière verte, les deux corpus- cules; le parasite se loge au-dessous, au contact; à mesure qu'il grossit, le renflement de la paroi s'accentue et l'amas chlorophyllien disparaît; la digestion se fait par la surface du corps. » Le parasite a une forme sphérique; il montre une partie centrale finement granuleuse et une zone externe plus ou moins ridée; un peu plus tard, une paroi de cellulose limite la zone interne; elle porte de longues épines qui paraissent s'être formées aux dépens delà zone externe; la cel- lule épineuse ainsi formée a un diamètre de 8a à loy.. >i Au moment de la reproduction, le protoplasma tout entier sort de sa ( 5. ) cellule et, au contact de l'enveloppe vide, produit un sporange composé; à cet effet, le protoplasma s'entoure d'une membrane et se divise ordinai- rement en quatre parties qui constituent autant de sporanges; dans chacun de ces sporanges s'organisent bientôt une centaine de zoospores; une dé- hiscence se produit à la partie supérieure du sporange composé et les zoospores s'échappent au dehors; leur mouvement est saccadé, brusque comme dans les Chytridiurn. J'ai noté chez ces zoospores, malgré leur petitesse extrême (i ]j.), un globule oléagineux et un long cil. Il reste par- fois dans les sporanges une dizaine de zoospores qui ne peuvent parvenir à sortir ; l'observation de leurs mouvements est alors relativement facile. » Comme toutes les espèces qui habitent des endroits soumis à des al- ternatives de sécheresse et d'humidité, le Micromyces s'enkyste assez fré- quemment; les cellules épineuses, au lieu de produire immédiatement un sporange composé, épaississent davantage leur membrane; les épines de- viennent également plus grosses ; le tout prend une couleur brun rougeâtre prononcée. On rencontre ces kystes souvent groupés au nombre de trois ou quatre dans la même cellule. 1) A cause de sonhabitat.je désigne cette espèce sous le nom à& Micromyces Zygogoniisp. n. Elle est assez commune et c'est sans aucun doute à la dif- ficulté toute particulière de sonétudequ'ilfaut attribuer l'absence complète de renseignements à son sujet; seul le caractère du mode de nutrition, tel que nous l'avons précisé dans des publications antérieures, permettait de la séparer nettement des Monadinées zoosporées, quioffrent le même aspect et ont un habitat identique. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Maladie vermiculaire des Avoines. Note de M. Prillieux, présentée par M. Duchartre. (i Les cultivateurs de la Brie ont depuis longtemps remarqué une ma- ladie de l'Avoine qui leur fait éprouver parfois des pertes notables et dont la cause leur est inconnue. Les pieds attaqués tallent beaucoup, forment touffe, mais ne montent pas ; ils sont arrêtés dans leur croissance et meurent sans produire ni paille ni grappe. Non seulement les pousses ne s'allongent pas, mais elles présentent un aspect tout spécial qui permet de distinguer une touffe atteinte par la maladie, même quand elle est encore bien verte et vigoureuse, d'une touffe jeune dont la tige n'a pas encore grandi : le rudiment de chaume et la partie inférieure des gaines de feuilles qui l'en- ( 52) tourent se renflent de façon à former une sorte de bulbe ; en outre, sou- vent les jeunes pousses de tallage, tout en se gonflant à leur base, se con- tournent et se déforment. » Les pieds d'Avoine malade, devenus ainsi bulbeux, ont été comparés par les cultivateurs à de petits poireaux. Aux environs de la Ferté-sous- Jouarre, où j'ai étudié cette maladie qui cause d'importants dégâts dans les terres d'alluvion des bords de la Marne, on dit que ces avoines sont poi- reautées. » On a attribué le mal au manque de consistance du sol, à la sécheresse, aux fumures, etc. ; en réalité, la cause en est demeurée inconnue jusqu'ici. L'examen analomique des pieds malades m'a permis de reconnaître que l'altération en est due à l'introduction dans la jeune tige et la base des gaines des feuilles de vers nématoïdes d'une extrême finesse. C'est une maladie vermiculaire analogue à celle que M. Kùhn a décrite en Allemagne sur la Cardère et sur les Seigles, etc., à celle que M. Joannès Chatin a étu- diée sur l'Oignon ordinaire et que j'ai observée sur les Jacinthes, etc. » Les maladies vermiculaires des plantes cultivées sont produites par des Anguillules se rapportant, soit au genre Tylenchus, soit au genre Hetero- dera. Les premières ont, même à l'état adulte, la forme de fil ou de ser- pent; dans les Anguillules du genre Heterodera, au contraire, les femelles, après avoir été filiformes à l'état de larve, comme les Tylenchus, se gonflent après la fécondation au point de perdre leur forme nématoïde et de prendre celle d'un petit ballon ou d'un citron rempli d'œufs. C'est au genre Hete- rodera qu'appartient le Nématode de la Betterave, dont les ravages ont depuis quelques années attiré vivement l'attention des cultivateurs et des savants. Parmi les Anguillules appartenant au genre Tylenchus, qui atta- quent les plantes cultivées, il convient de distinguer deux types différents. Les unes vivent à l'état de larve à la surface des feuilles et des tiges jeunes, puis font naître des galles à l'intérieur desquelles elles prennent la forme adulte et se reproduisent. Telle est l'Anguillule bien connue du Blé; ce qu'on nomme les grains niellés du Blé sont des galles remplies de larves du Tylenchus Tritici. Les autres Tj/e/îcAu* pénètrent dans l'intérieur des tiges et des feuilles, y vivent et s'y multiplient en causant dans la plante dont ils se nourrissent l'altération des tissus entre les cellules desquels ils se glissent. M Dans l'Avoine poireautée, les cellules de la tige et de la base des gaines de feuilles sont courtes, gonflées, peu adhérentes les unes aux autres et laissent entre elles des lacunes où l'on trouve à la fois des Tylen- (53) chus adultes mâles et femelles, des œufs et des larves à tout état de déve- loppement. Il en est de même pour les Oignons, les Cardères, les Trèfles et les Seigles attaqués par des Anguillules. Les petits vers qui attaquent ces diverses plantes ont été rapportes, bien que fort semblables, à des es- pèces différentes, mais il n'est pas certain que plusieurs ne soient séparées à tort. M. Kûhn a prouvé expérimentalement que l'AnguilIule qui désor- ganise les tètes des Cardères peut infester les pieds de Seigle. » A la Ferté-sous-Jouarre, les cultivateurs n'ont pas observé que la ma- ladie des Avoines gagnât d'autres plantes; mais ils ne cultivent guère, sur les terres où j'ai vu le mal fort intense, que du Blé et de l'Avoine alterna- tivement, l'Avoine revenant tous les deux ans dans le même champ. Le moyen qui semble le plus simple et le plus efficace pour arrêter la propa- gation de la maladie est de cultiver dans les champs infestés des plantes sur lesquelles l'AnguilIule de l'Avoine ne puisse vivre en parasite : les Betteraves et les Pommes de terre sont certainement dans ce cas. Quant au Trèfle et à la Luzerne, ils peuvent être attaqués par un Tylenchus, Il est vrai qu'il a été considéré comme espèce spéciale et décrit sous le nom de Tylenchus Uavensteinii ; cependant des expériences de culture me parais- sent nécessaires pour constater si l'AnguilIule de l'Avoine ne peut pas attaquer soit le Trèfle, soit d'autres plantes. Il est permis d'en attendre des renseignements utiles pour fixer l'ordre des cultures qu'il conviendra d'adopter dans les terres où règne la maladie vermiculaire de l'Avoine. )) J'ai installé, à l'aide de nombreux pieds d'Avoine poireautée , que j'ai rapportés de la Ferté-sous-Jouarre, des essais d'infection de plantes fort diverses dans les champs d'expérience de l'Institut agronomique. J'aurai l'honneur de rendre compte à l'Académie des résultats de ces cultures. » GÉOLOGIE . — Sur un gisement de quartz bipyramidè avec cargneule et gypse, à Souk-Arras (Algérie). Note de M. A. Pomel, présentée par M. Dau- brée. « Le géologue arrivant à Souk-Arras par les voies ferrées a son atten- tion fortement éveillée par l'aspect des tranchées avoisinant cette ville. Des terres argileuses, plus ou moins bigarrées des vives couleurs de la série ferrugineuse et criblées de points scintillants, renferment des blocs parfois très volumineux de roches cariées comme des cargneules ou concrétionnées ( 54) comme des travertins. Ils v sont emballés sans ordre, constituant des con- glomérats incohérents, sans aucun indice de classement mécanique. Des fragments de toute grosseur d'une roche brune ou noirâtre foisonnent dans cette matière, qui a l'apparence d'une boue desséchée, plus ou moins rude et dépourvue de fossiles. Beaucoup de ces masses ont été fragmentées sur place en débris, tout en ayant conserA'é leurs positions respectives; les fragments, quelquefois libres, sont souvent reliés par la matière englobante et d'autres fois soudés en brèche par un ciment calcaire. Par places ces masses rocheuses présentent des traces de stratifications et représentent, en effet, des paquets plus ou moins étendus et disloqués de strates sem- blablement emballés dans le magma. » L'acide chlorhydrique à froid détermine une effervescence à peine sensible sur ces roches, mais à chaud elle est très vive. M. le professeur Curie a confirmé par des essais analytiques ce qu'indiquait leur examen macroscopique : ce sont des dolomies. Il a, en outre, constaté que la sur- face des fragments était bien moins magnésienne que leur centre ; cette do- lomie intérieure est souvent alors pulvérulente et laisse sur les cassures, par sa disparition, des cavités qui, dans les grosses masses, sont presque des cavernes. Parfois tout a disparu et il ne reste que le réseau de la gangue interposée, formant une masse alvéolaire à cellules irrégulières ; les cloisons en sont formées par de l'argile ferrugineuse, ou plus souvent par du calcaire cristallisé ou non, avec les surfaces revêtues d'un enduit concrétionné subcristallin. Le résidu de l'attaque par l'acide consiste en un trouble argileux et un sable très fin quartzeux, dont la plupart des grains sont des cristaux bipyramidés. » La matière englobante est par place de l'argile assez plastique, homo- gène, parsemée de grains quartzeux brillants. Le plus souvent c'est une terre peu argileuse, très calcarifère, faisant une très vive effervescence avec les acides et donnant, comme résidu principal, un sable quartzeux cristallin. Sur les surfaces lavées par les pluies, quelle que soit leur nature et leur coloration, on voit, en bien des points, miroiter au soleil des fitcettes cristallines. Elles appartiennent à des cristaux bipyramidés de quartz libres et isolés dans le magma, très rarement groupés en fausses macles ou en petites druses. Ces cristaux peuvent atteindre o™,o2 à o'",o3 de long et o*",©! à o'",02 de large. Le prisme, plus ou moins long, a ses faces peu inégales, très finement striées en travers. Les pyramides ont également des faces à peu près égales, mais fortement corrodées et dépolies. La cou- leur obscure, rarement hyaline, laisse voir beaucoup d'impuretés à l'in- ( 55 ) térieur. Certains exemplaires ont le prisme tellement raccourci qu'ils sont presque des dodécaèdres. On observe aussi des cristaux de pyrite de fer transformés en limonite, sur lesquels M. Curie a constaté une légère mo- dification dans la valeur des angles; certains d'entre eux, incomplète- ment transformés, montrent encore des taches jaunes à l'intérieur ou à la surface. Ces cristaux, isolés ou groupés en petit nombre, sont moins fréquents que les quartz; les uns et les autres, très inégalement disséminés, sont loin de se rencontrer partout. )i Sous le conglomérat apparaît souvent la formation qui lui a fourni les roches emballées et qui faitpartie de l'étage urgonien suivant toute pro- babilité. Elle comprend des calcaires assez compacts, en bancs de 0*^,4 à o"',8 d'épaisseur, souvent dressés verticalement. Certains bancs, peut-être plus marneux , ont conservé, ou à peu près, leur caractère primitif. D'autres, intercalés à ceux-ci, ont été cariés et imprégnés de magnésie. D'autres au contraire, sans avoir subi une aussi forte minéralisation, sont fragmentés en morceaux presque libres, de volume assez uniforme, comme la pierre à macadam, au point de fournir en un point presque sans frais du ballast pour la voie. On peut observer au contact du magma congloméré toutes les transitions du calcaire presque intact à la cargneule la plus va- cuolaire, soit en place, soit emballés dans la gangue boueuse. » Ailleurs les calcaires urgoniens ont été transformés en gypse et leurs couches redressées donnent l'apparence de gypse sédimentaire grenu. A côté, on peut observer des blocs plus ou moins volumineux inclus dans le conglomérat et qui sont gypsifiés en totalité ou seulement à la surface. Ces gypses contiennent aussi des cristaux bipyramidés de quartz et des pyrites. » Il y a lieu de signaler l'absence dans la région de toute roche érup- tive, de celles par exemple qui ailleurs, en Algérie, forment le plus souvent cortège au sulfate de chaux. » Il ne peut y avoir de doute sur le processus de ces phénomènes. Des eaux boueuses très chaudes ont amené de l'intérieur les principes niinéra- lisants qui ont agi sur les substances traversées, avec une intensité variant selon la durée de leur contact ou la nature des émanations qui les ac- compagnaient. Les boues émises ont dû être à un moment assez denses pour déplacer et emballer des blocs volumineux et assez imprégnés de principes minéraux pour les métamorphiser. Les eaux qui les ont délayées n'ont point été assez abondantes pour donner lieu à des coulées ni pour opérer le classement mécanique des éléments du magma, sauf en des ( 56) points restreints des parties les plus supérieures. Les émissaires de ces boues nous sont restés masqués dans les parties profondes, et les fissures des points rocheux en relief n'en contiennent pas de traces. » Il est à croire que l'acide carbonique a joué un rôle, tout au moins comme véhicule des carbonates, mais surtout par sa tension dans les parties profondes du sol, d'où il a contribué à la production des épanche- ments. Cependant il a laissé peu de traces de corrosion dans les fentes des calcaires. Il est probable aussi que de violents tremblements de terre ont été concomitants de ces émissions, et il serait difficile d'expliquer au- trement la fragmentation sur place de roches dont le redressement pri- mitif paraît dater d'une époque antérieure. » Le développement en puissance et en étendue de cette formation n'est pas moins remarquable que sa constitution et implique une énergie et une durée interdisant de les considérer comme le résultat de phéno- mènes locaux. De la côte, 420™, sur les bords de la Medjerda, elle s'élève à 1070™ chez les Zarouria, et, en admettant une dénivellation postérieure au dépôt, "on ne peut estimer l'épaisseur réelle à moins de 3oo" à 400™. La surface couverte n'est pas moindre que aoû"^""'' (10'"" X 20'""). Plus à l'ouest, après une faible interruption, on la retrouve dans les plaines de Tifech et de Rhamissa, couvrant des surfaces encore plus étendues de chaque côté d'un massif urgonien semblablementmétamorphisé. On pour- rait signaler beaucoup d'autres points semblables qui témoignent de la généralité du phénomène en Algérie; je me borne à citer le Tessala, près de Bel-Abbés, où le quartz bipyramidé dans l'argde ferrugineuse, le gypse et la dolomitisation sont en relation directe avec une roche dioritique, ce qui complète la démonstration de leur caractère éruptif. » Ces phénomènes sont postérieurs à l'époque du dépôt des couches helvétiennes à Ostrea crassissima, et antérieurs aux plus anciens atterrisse- ments quaternaires. Ils paraissent se rapporter à la fin des temps pliocènes, d'après d'autres gisements où leurs relations d'âge sont un peu plus faciles à préciser. » CHIRURGIE. — Sur les effets des armes nouvelles {fusil modèle 1886, dit Lebel), et des balles de petit calibre à enveloppe résistante. Note de MM. Chauvel et IViMiER, présentée par M. Larrey. « Nos expériences, faites à l'amphithéâtre des hôpitaux au mois de février dernier, grâce à la bienveillance de M. le professeur Tillaux et avec le ( .^7 ) concours de nos collègues de l'armée, MM. les D" Breton et Pesme, con- firment en partie les résultats communiqués par nous, en février 1887, à la Société de Chirurgie, et les complètent. Pratiquées avec des charges ré- duites, à toutes les distances, depuis 2000™ jusqu'à bout portant, elles sont antérieures aux recherches analogues de jM. Delorme, dont les conclusions, du reste, ne diffèrent que peu des nôtres. » Voici un résumé succinct de nos observations : )) 1° Lésions cutanées. — a. IjCs ouvertures d'entrée sont arrondies, taillées à l'emporte-pièce, d'un diamètre parfois égal, mais plus souvent inférieur à celui du projectile; elles sont d'autant plus petites que la vitesse est plus grande. » h. Les ouvertures de sortie sont irrégulières, en fente, en étoile, et d'un diamètre plus variable; mais elles sont presque toujours insuffisantes pour permettre l'exploration digitale. » 2° Tissus fibreux . — Les perforations, fentes, déchirures, sont d'ordi- naire plus petites que les ouvertures cutanées. » 3" Nerfs, muscles, tendons. — Les nerfs, comme les tendons, échap- pent facilement à l'action des projectiles. Si la balle frappe un muscle per- pendiculairement à la direction de ses fibres, elle y creuse un canal d'au- tant plus large que la distance est plus rapprochée; si elle atteint le corps charnu très obliquement, parallèlement à ses faisceaux, le trajet est étroit, tellement étroit, qu'il peut échapper aux recherches. » 4" Vaisseaux. — Les artères et les veines sont perforées, échancrées ou coupées nettement, les bouts sectionnés restent béants dans la plaie, les tuniques divisées ne se rétractent pas sensiblement. » 5° Os spongieux. — La balle, \)ar pression directe, broie les tissus spon- gieux (sillons, gouttières, canaux); par pression latérale, elle les fait écla- ter, et cet éclatement se traduit par des fissures radiées et concentriques, par des esquilles longitudinales, au voisinage de la perforation et principa- lement au trou de sortie. » 6° Os compacts. — La même action se traduit ici par la formation de longues fissures, aux grandes distances, sans destruction étendue du pé- rioste, par le broiement de l'os, de la moelle, la multiplicité et la dis- jonction des esquilles à partir de 600™ et en deçà. » n° Arrêt, déformation des balles. — Dans aucune de nos expériences, même à 1800™ et 2000™, le projectile, si grande qu'ail été la résistance, ne s'est arrêté dans les parties frappées ; dans aucune de nos expériences, les balles ne se sont divisées, aplaties ou même sensiblement déformées 0. R., 18S8, 3" Semestre. (T. CVII, N" I.) 8 ( 58 ) par le choc sur les os les plus résistants. A l'avenir, la Chirurgie n'aura plus à se préoccuper de la recherche et de l'extraction des balles. » S" Comparaison avec les anciennes balles. — Comparés aux balles de plomb dur ou mou, essentiellement déformables, les projectiles à enve- loppe résistante du fusil Lebel ont l'avantage : (a) se déformant à peine et exceptionnellement, de ne produire A' effets explosifs qu'aux distances très courtes, 200"" et en deçà ; (6) de faire dans les parties molles des trajets rectilignes, plus étroits, moins contus; (c) de ne pas s'arrêter dans les chairs. Il est vrai que les lésions osseuses qu'elles produisent nous ont semblé plus considérables pour les longues distances, surtout dans les os compacts et résistants; mais, en somme, si dans les guerres futures le nombre des blessés est plus grand, les blessures seront parfois moins sé- vères, et la chirurgie conservatrice continuera de s'exercer dans des con- ditions favorables, si elle sait être résolument antiseptique. » HYGIÈNE. — Contribution à l' étude des moyens proposés pour V assainissement des villes. Note de MM. P. Chastaing et E. Barillot, présentée par M. Fremy. « Plus que jamais, les pouvoirs publics s'occupent d'assurer l'hygiène des villes. L'attention est en ce moment plus spécialement portée non seulement sur les moyens à employer pour livrer aux habitants des ali- ments non frelatés, pour leur assurer l'usage d'eau pure, mais de plus on s'efforce de faciliter le rejet hors des villes de toutes les matières excré- mentitielles, source d'infection et d'épidémies lorsqu'elles y restent accu- mulées. Pour éloigner facilement ces matières des centres habités, le sys- tème du tout à iégout est considéré comme nécessaire; il faut alors purifier et chercher à utiliser les eaux d'égout, afin qu'elles ne polluent point les cours d'eau voisins. )) Pour atteindre ce dernier but, deux systèmes sont actuellement en présence : » 1° U irrigation ou épuration par le sol et la culture; système possédant beaucoup de partisans, applicable lorsqu'on dispose de surfaces immenses, de terrains propices à ce genre d'épuration, et que les eaux à épurer sont peu chargées en matières putrescibles. » 2° 'Le& procédés chimiques ; très discrédités il y a quelques années, mais, en raison des progrès réalisés récemment et encore possibles, ils méritent la plus grande attention. ( h ) » Le premier mode d'assainissement a été très étudié, disons même exclusivement étudié en France; c'est ce qui nous a engagés à examiner la valeur des procédés chimiques d'assainissement, croyant qu'aucun des moyens propres à contribuer à l'hygicne publique et à l'intérêt général ne doit être oublié ou même négligé. » De nombreux systèmes pour l'épuration chimique des eaux d'égout ont été proposés. )> L'eau du tout à l'égout de la ville do Bruxelles a été examinée à l'effet d'en déterminer : » i" La composition; 2" les modifications apportées à cette composi- tion par un traitement chimique destiné à la purifier ('). )) L'analyse nous a donné les résultats suivants : £au do tout à 1 égout de la ville de Druxelleti prise à la sortie des colleclpurs. purifiée. Aspect Bourbeux. Limpide. ( Nauséabonde j Odeuv et Nulle. ( ammoniacale. ) Réaction Très alcaline. Léger' acide. Extrait sec ou total des matières en dissolution par litre 5s',357 os', 697 Matiéi-es minérales 3e% 826 os', 587 Matières organiques et produits volatils au rouge i6',53i o»', 1 10 Matières en suspension iE', 000 Néant. ' • , ( de l'ammoniaque libre. .. . os' 56o Néant. i ammoniacal i .,,.., , r Azote I ( à letat de sel ib',5io o5',oii Composition des matières orga- 1 se divisant / nitrique os', 082 Néant. niques en dissolution dans 1'" < en : / . ( des cristalloïdes » os',oio !• Il organique 1 , ., . ... ,, ,, . , , d eau. i \ ( des alhummoides o°%3o2 INeant. Le total de l'azote est 26', 4^4 0^,021 Carbone organique Non dosé. Non dosé. Alumine os',200 ob'.oSo Scsquioxyde de fer oe%o3o ob',oo5 Cliaux • Néant. ob^Soo Composition des matières mine- 1 Magnésie o6',o5o ob',o3o raies en dissolution dans 1''' < Chlorure de sodium os', 100 0^,060 d'eau. ] Potasse i«',970 os',037 Silice 05', 006 os',oo4 Acide phosphorique os', 126 ob',o63 Acide sulfurique (SO«H') combiné iS',344 oe',o5S / Gaz ammoniac libre 736", 5 Néant. \ , ,„ , . (en poids oB',oof)S Néant. Oaz dissous. < Acide sulCliydrique . ,„ r ,,.< „, j "^ ^ ( en volume 4 1 ■> Néant. ' Oxvgène Néant. 5", 00 (') Procédé Defosse. (6o) Eau (lu lotit à Icgoul de la ville de Bruxelles prise rà la sortie des collecteurs. purifiée. Azote organique o'%olio Néant. , . 1 ,. . . ; Carbone , Composition des boues charriées l Matières organiques ( „ . ■>, j ■ ^ ,, j , 1 ) Oxygène > Non doses. » par les eaux d egoul dans les i i ti j • \ ,, _ ^ „„f„^ ; I Hydrogène ) Chaux 1 Alumine J os',35i Néant. Fer ) Acide phosphorique qk', 1 20 Néan t. collecteurs. Ces eaux renfer- ment i5' de ces boues conte- nant : 1 Matières minérales DISCUSSION DES ANALYSES. » i" Matières organiques. — On voit par les analyses qui précèdent que les eaux d'égout, avec le système du tout à l'égout, de^àennent extrême- ment chargées en matières organiques, parmi lesquelles dominent surtout les produits azotés. ); La proportion des substances dissoutes est, par litre, de 5^"^, 35 dans les eaux d'égout de Bruxelles, alors qu'elle varie de a^'', 69 (collecteur d'Asnières) à 3s%5o (collecteur de Saint-Denis). » La différence est encore plus considérable entre les proportions d'azote; alors que les eaux d'égout contiennent 2''8, 434 par mètre cube d'azote en dissolution, et ôo^"^ d'azote des matières en suspension, celles des égouts de Paris ne contiennent que de 44^"^ (Asnières) à 140^' (Saint- Denis) d'azote total. » Enfin le poids des matières organiques putrescibles est d'environ a''^ par mètre cube, dans les eaux du tout à l'égout de Bruxelles, tandis qu'il ne dépasse pas gioS"^ dans les eaux d'égout actuelles de Paris. » L'eau d'égout de Bruxelles purifiée par les procédés chimiques est limpide, inodore ; sa composition seule dénote que cette eau ne pourrait servir d'eau de table, mais sa pureté est suffisamment grande pour que, rendue à la rivière, elle n'y puisse plus produire d'infection; enfin elle contient assez d'oxygène en dissolution pour permettre aux poissons et aux végétaux d'ordre supérieur de s'y développer. » La purification est-elle plus complète par les procédés chimiques que par le sol? )) Si l'on s'en rapporte aux publications faites au sujet de l'épuration par le sol, on voit que l'eau d'égout après purification conserve ^^ à f^ de son azole primitif. )) Les analyses précédentes indiquent que l'eau purifiée par la méthode (6, ) chimique conserve environ ~ de son azote primitif, mais que conserve- rait cette même eau (tout à l'égout) après épuration par le sol? » 2" Matières minérales. — Les matières minérales contenues en disso- lution dans les eaux examinées ont une importance moindre que les corps organiques; il n'est cependant pas inutile défaire remarquer que i""^ d'eau d'égout, avec le système du tout à l'égout, peut fournir près de 2.^^ de po- tasse et loo^' d'acide phosphorique, tandis que les eaux d'égout de Paris ne contiennent actuellement qu'environ 80^'' maximum de potasse et 40^'' maximum d'acide phosphorique. » 3° Gaz en dissolution. — La présence du gaz ammoniac libre, ou fai- blement retenu par l'acide carbonique, a une très grande importance; les eaux d'égout répandues sur le sol pourront, dans certains cas, abandonner ce gaz à l'air; or i™'' d'eau d'égout pourrait alors laisser dégager 736'" de gaz ammoniac; il se dégage aussi de ces eaux des produits volatils phospho- res très toxiques, sans compter les produits sulfhydriques et autres éma- nations nauséabondes et insalubres. » Dans le traitement chimique, ce danger ne saurait exister, en prenant quelques précautions dans l'installation des appareils. » Il semble donc nettement établi que : i" l'épuration des eaux d'égout par la méthode chimique a une efficacité véritable; 2" elle peut être appli- quée sans interruption et sans émanations insalubres; 3° l'utilisation en agriculture de l'azote, de la potasse et de l'acide phosphorique contenus dans les eaux d'égout traitées par cette méthode sera facilement réalisable. » Dans une Communication prochaine, nous donnerons d'autres résul- tats analytiques concernant l'épuration chimique des eaux résiduaires in- dustrielles et l'application de la méthode d'épuration par le sol à Paris. » M. C. Decharme adresse un Mémoire sur les « courbes magnétiques et isodynamiques ». La séance est levée à 5 heures. J. B. (62 ) BULLETIN BIBLIOGKAPHIQUE. Ouvrages reçls dans la séance du 2 juillet 1888. Les climats d'Uyêres et /e Sanatorium maritime ; parle D' E. Vidal. Hvères, H. Souchon, 1888; i vol. in-8°. Chantiers de terrassements en pays paludéen; parle, D'". Ad. Nicolas. Paris, C Masson, 1889; i vol. gr. in-S*^. [Présenté par M. le baron Larrev. — Renvoyé aux concours de l'année 1889 (Montyon, Médecine, et Chi- rurgie).] L'hygiène de l'estomac; par le D'' E. Monin. Paris, Octave Doin, 1888; 1 vol. in-i8. (Présenté par M. Bouquet de la Grye.) Co/i^rea;m7/e ( 18G0-1886). Indications et contre-indications du traitement hydrominéral de Contrexéville; par le D*^ J. Brongniart. Paris, 1888; br. in-i8. (Présenté par M. de Quatrefages.) Les plantes fossiles ; par B. Renault. Paris, J.-B. Baillière et Fils, 1888; 1 vol. in-i8. (Présenté par M. Duchartre.) Traité élémentaire d' Électricité; par i . iovsKRT. Paris, G. Masson, 1889; I vol. in-8°. (Présenté par M. Mascart.) Traité de Chimie minérale et organique ; par MM. Ed. Willm et M. Hanriot. — Chimie minérale, tome II (première Partie). Paris, G. Masson, 1888; 1 vol. gr. in-S". Louis Gérard, un des précurseurs de la méthode naturelle; par M. D. Clos ; br. in-S". (Extrait des Mémoires de l'Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse, tome X, année 1888.) Recherches micro graphiques sur quelques roches de l'île de San Miguel (Açores); par EvGENio Vaz Pacheco do Canto e Castro. Lisbonne, Impri- merie nationale, 1888; br. gr. in-8''. Sur les modifications que subit la cunduclihilité électrique et calorifique du bismuth dans un champ magnétique ; par M. xAnatole Leduc. Paris, impri- merie de la Lumière électrique, 1888; br. in-4°. (Renvoi au concours Jérôme Ponti de l'année 1890.) Officiai Cupy (n" 71). — Synchronous weather charts of North Atlantic and the adjacent continents for every day from ist augiist 1882 to2>ist august i883. — Published under ihe aulority ofthe meleorological Coimcil . London; atlas in-i". (Présenté par M. Mascart.) ( 63 ) Officiai Copy (n"?;}). — Meleorologicalohse.n>alions al stations of the second order for t/ie ycar iii8'5. iMiulon, 1888; i vol. in-4". Officiai Copy (n° 74). — Hoiuiy readings, i885, Part II, april to june. London, 1888; br. in-4". Officiai Copy (n" 76). — Charts showing the mean h arôme trie al pressure over the Atlantic, Indian, and Pacific Océans. Published by the autority of the meteorological Council. London; atlas in-f°. (Présenté par M. Mascart.) Observations on the embryology of insects and arachnids ; by Ad km Todd Bruce. Baltimore, publication agencv of Johns Hopkins University, 1887; br. gr. in-4''. Compilation of notes and memoranda hearing upon the use of human or- dure and human urine in rites of a religions or semi-religions character; by John G. Bouuke. Washington, 1888; br. ia-8°. (Deux exemplaires.) A Treatise on the chemical constitution of the brain, based throughout upon originairesearches ; by J.-L.-W. Thudichum. London, Baillière, Tin- dall and Cox, 1884 ; i vol. in-8°. Elementos de Geometria analitica; par José Maria Villafane y Vinals. Valencia, t883; i vol. in-8". Teoria de los déterminantes ; por e\ D' José Maria Villafane y Vinals. Barcelona, 1888; i vol. in-8°. Dell' antico studio di liologna e sua origine; per Giacomo Cassini. Bo- logna, regia Tipografia, 1888; i vol. in-8°. Archivas do Museu nacional do Rio de Janeiro ; volume VII. Rio de Janeiro, Imprensa nacional, 1887; i vol. gr. in-4°. ERRATA. (Séance du 23 juin 1888.) Note de MM. C. Friedel et J.-M. Crafts, Sur la densité de vapeur du chlorure d'aluminium et sur le poids moléculaire de ce composé : Page 1769, expérience 6, colonne 3, au lieu de 9,93, lisez 9,88. Page 1770, ligne 16, au lieu de il semble, lisez il ne semble pas. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai des Grands- Angustins, n° 55. )epuis 1835 les COMPTES RENDDS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils l'orineiU, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Deux >les, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel Dartdu 1" janvier. . , „ , ^ ••■.■, -, Le prix (le l abonnenient est fixe ainsi qii il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, en. jer. liens... gers... vonne.. ançon •deaux ■ ■xr ga- in ambéiy srbowg •rmonl-Ferr. on •tai. noble . . . . Jiochelle.. Havre (e.. chez Messieurs : Michel el Médan. I Gavault Sl-Lager. , ' Jourdan. ( Ruir. . Hecquet-Dccobert. ( Germain elGrassin. i LachéseelDolbeau. Jérôme. . Moicl el C ". I Avrard. \ Cluuimas. ■ 1 Dulhii. ' Mullcr frères. . Soiimard-Berneau iLelouriilei. F. Koberc. J. Koberi. V" Uzel CarolT. ( Baiir. . ! Hervieu. ( Massif. Perrin. Henry. Rousseau. iLamarchc. Ratel. Renaud, j Lauverjat. ( Crépin. 1 Drevet. ( Gratier. Hairilau. ( Bourdignon. ( Poinsignon. I Beghin. . 1 Lefebvre. ' Quarré. Montpellier . Moulins chez Messieurs : ( Gosse. Lorient ; ,, . „. ( M"' lexicr. SBeaud. Georg. „_,„ Alégret. i Paiud. l Vitte et Pérussel. iBérard. Laffitte. Pessailhan ; Calas. Goulet. Bietrix. Martial Place. [ Sordoillet. Nancy ! Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. ( Prevert et Houis Nantes ii,„. >r i ( M"° Veloppe. 1 Barma. Nice ... ( Visconli. Nîmes Thibaud. Orléans Luzeray-Laille. „ . . ( Blanchier. Poitiers i „ . , ( Druineaud. Rennes Plihon et Hervé. Rochcfort Boucheron - Rossi - Lauglois. [gnol. Métérie. S'-Élienne Chevalier. .„ , ( Bastide. Toulon , „ ,, ( Rumebc. ( Giniel. ( Privât. iMorel. Péricat. Suppligeon. 1 Giard. I Lemaitre. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam . chez Mcssicur j Caai'elsen. I Feikema. Atliènes Wilberg. „ , , Verdaguer. Barcelone. ■ Berlin- Berne . Bucharest. Bouen. Toulouse.. Valenciennes. Piaget. Asher et C'". Calvary et C'". Friedlandcr et lils. Mayer et Millier. Scbmid, Francke et C". Bologne Zanichelli et C". Boston Sever et Francis. iDecq. Mayolez. Falk. ( Haimann. ( Ranisteanu. Budapest Kilian. Caire {Le) V» Barbier. Cambridge Deighton, Bell etC' . Christiania Cammcrnieycr. Constantinople. . I.orentz et Keil. Copenhague Hijst et fds. Florence Lœschcr el Secbei Gaiid Hostc. Gènes Beuf. i' Cherbuiiez. Geort;. Stapelmohr. Kharkofj Poloueclove. La Haye Bclinfante frères. ( Benda. ( Payot. Barth. Brockhaus. Leipzig > Lorenlz. I Max Rube. \ Twietmeycr. chez Messieurs i Dulau. ( Nuit. V. Bûck Fuenlès et Capde- ville. Librairie Gulen berg. Gonzalès e hijos. Yravedra. F. Fé. ( Dumolard frères. ( Hœpli. Moscou Gaulier. iFurcheim. Margliieri di Gius Pcllerano. , , j Cliristern. I\ew-iork Londres .... Luxembourg Madrid Milan Lausanne.. Westermann. Odessa Rousseau. Ccford Parker et O'. Palerme Pédone-Lauriel. Porto Magalhâés el Moniz. Prague Rivnac. Hio-Janeiro Gariiier. ( Bocca frères. ' Home , , . „.. ( Loescherel 0'". Bolterdani .... Kraniers. Stochholni Samson et Wallin. l IssakofF. ! .Melli»r. ( We'iT. iBoc M frères. Brero. Loescher. RosenbergctScllicr Varsovie Gebethner el WolIT Vérone DruckerelTcdcschi ( Frick. Vienne Liège. I Decq. ! Gnusé. S'-Pétej'sbour: Turin. Zilrich. Gerold et C". L Franz Hanke. ' Meyer elZeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1« à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o ) Volumes in-4°; i8J3. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i8Gj. ) Volumes in-4°; 1870. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : omel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des .\lgues, par .M.M. A. DERDi:set A.-J.-J. Solier. — .Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les aéles, par M.H,issEN.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières sses, par M. Claude Bernard. Volume 'n-4'', avec 32 planches ; !856 15 fr. 'orne II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix propo.sée en iSôo par r.\cadémie des Sciences ir le concours de iS53, et puis remise pourcelui de i856, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles d.nns les différents terrains sédi- nentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature les rapports qui existent entre l'état actuel du régne organique el ses états antérieurs, » par M. le Professeur Bronn. In-4°, avec 27 planches; 1861... 15 fr. V la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 2 juillet 1888.) MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBItES ET DES CORUESPONDAXTS DE L' ACADEMIE. Pages !M. H. Favi;. — llùpunsc aux criliques fie M. Douglas Aicliibald. au sujet des tem- pêtes . . 5 M. Naidin. — Sur la eulluie de la ramie eu Proveuee Pages NOMINATIOIVS. !\I. LAN(iLEY est élu Correspondant pmir la Section d'Astronomie, en remplaecmeni de feu -M. Iloclie. MEMOÎIIES PRESENTES. M. II. LiiAL'TK. — Réglage automatique de j M. BissoN. — Doussulc de terre cl de mer, la vitesse dans les machines ù régime va- permettant de trouver le méridien malgré riable i4 ' le voisinage du fer ili CORRESPONDANCE. M. le SEenïïTAiiîE PEnritifKL signale, parmi les pièces imprimées delà Correspondance, divers Ouvrages de M. J. Biongiiiait, de M. B. neiuntlt i8 M. Flajimaiïion'. — Les neiges, les glaces et les eaux de la planète Mai-s ig M. R. Pkbiîin. — Sur les criteria des divers genres de solutions multij>les communes à deux équations 22 M. SAIXT-Lorp. — Sur la repi'ésenlalion gra- phique des diviseurs des nombres 2^ M. E. Mkucauikr. — Sur la délerminalioji des constantes et du coefficient d'élastiriié dynamique de l'acier 27 MM. E. UieiiAT et R. Bi.oNriLOT. — Action combinée de l'insufflation et de l'illurui- nalion sur les couches électriques qui re- vêtent les corps conducteurs 2g MM. J. CiiAPL'i.s el Ci. Maxeuviukr. — Sur le mécanisme de réleclrolyse j>ai' les cou- rants alternatifs 3i M. Pei.lat. — Application du principe de Carnot aux réactions endothermiques. . . . 34 M. L. OuviîAun. — Sur quelques composés des métaux de la eérite 37 M. Pai'L Sabatieu. — Sur le chlorliydrate de chlorure cuivriqui- 40 M. Pae'l Sabatier. — Sur un chlorlivdrale de chlorure de cobalt M. DoKi.TEU. — Sur la reproduction artifi- cielle des micas el sur celle de la scapolite. M. .1. DE Rey-Pam.hade. — Nouvelles recher- ches physiologii]ues sur la substance orga- nique hydrogénant le soufre à fi'oid MM. A. GiAiiD et .1. BoNMKii. — Sur quelques espèces nouvelles de Céponiens MM. J. DE GrEiiXE et J. Rich.usd. — Sur la distribulion géographique du genre Dia- ptomiis M. P. -A. Danc.eaiui. — Sur un nouveau genre de Chylridinces, parasite des Algues M. Piiu.LiEi X. — Maladie vermiculaire des Avoines M. A. PosfEE. — .Sur un gisement de quartz bi pyramide avec cargneuleet gypse, à Souk- Arras (Algérie) M.M. CuAUVEE et N1MIEH. — Sur les elTets des armes nouvelles (fusil modèle iXSli, dit Lehel) et des balles de petit calibre à en- veloppe résistante MM. P. Cuastaixg et K. Hauii.i.oT. — Con- tribution à l'élude des moyens proposés pour l'assainissement des villes M. C. Deciiaume adresse un Mémoire sur les "Courbes magnétiques el isodynamiques». 42 4! 47 Bulletin dibliographîqie . .')8 62 P.AUIS. — IMPRIMERIE G\UTHIER-VILLA.RS ET FILS, Quai des Grands-Vugusiini, 55. 1888 SECOND SEMESTRE. 302 '?- COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR IfllTI. liES SECRÉTAIRES PERPÉxrEIiS. TOME CVÏI. W 2 (9 Juillet 1888). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 55. ''1888 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses jMenibres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il V a deux volumes par année. Article i"' . — Impression des travaux de V Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 30 pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Noies sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie a^ant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires soni tenus de les réduire au nombre de pages requis. Lf Membre qui fait la présentation est toujours nommé mais les Secrétaires ont le droit de réduire cetExtrai autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fon pour les articles ordinaires de la correspondance offi cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, 1 jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temp; le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompte rend actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu su A-ant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des ai teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5 . Tous les six mois, la Commission administrative b un Rapport sur la situation des Comptes rendus apr l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pij sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés dej déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5". Autrement la présentation sera remise à la séance suivaij COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI î) JUILLET 1888. PRÉSIDENCE DE M. JANSSEN. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie que le tome CV des Comptes rendus (2^ semestre 1887) est en distribution au Secrétariat. PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur les cyclones. Note de M. Mascart. « La discussion relative au mouvement de l'air dans les cyclones ne peut aboutir que s'il s'établit un accord préalable sur les résultats des observations. Dans une précédente Communication ('), M. Faye a ac- cepté l'existence d'une composante du vent vers le centre des cyclones, mais il appelle cette déviation continentale, pour indiquer qu'il l'attribue à la résistance du sol et aux obstacles de toute nature. (') Comptes rendus, t. CV, p. io5o. C. R., 188S, 2' Semestre. (T. CVII, N« 2.) 9 (66) » ].a fin de sa dernière Note contient une déclaration que je n'avais pas entendue à la lecture et qui me paraît également importante : » Dans les dépressions fixes, bien plus faibles d'ordinaire, les choses se passent différemment.... Il s'y produit vers la périphérie des brises plus ou moins conver- gentes (déviées naturellement par la rotation du globe), mais non des girations vio- lentes. L'air y monte avec lenteur. )) Sauf quelques réserves sur le sens attribué à « dépressions fixes » et sur l'importance relative des phénomènes, c'est là une concession nou- velle que je suis heureux d'enregistrer. » Je voudrais espérer que notre éminent Confrère ira plus loin et que, se rendant à l'évidence des faits constatés dans le monde entier, il recon- naîtra que la convergence partielle du vent dans les dépressions est la règle générale, aussi bien pour les cyclones de toute nature que pour les effets moyens annuels ou saisonniers ; il sera possible alors, en partant des mêmes faits, d'examiner les questions de théorie. )> J'ajouterai encore que, connaissant les vues de mon savant Collègue M. Mohn , j'ai été surpris de la citation faite par M. Faye ; j'*ai donc recouru au texte, que je demande la permission de reproduire, en le com- plétant : » In den tropischen Wirbelsturmen geht der grossie Tbeil der Bewegung der Luft wirklich im Kreislauf um das Centrum heruni for sich. Die Richtung des Windes weist weniger nach dem Mittelpunkte hiuein, als dies bei unseren Stiirnien der Fall isl ; aber die grosse Geschwindigkeit bat doch den Erfolg, dass fortwahrend eine ausserordentlich grosse Luftmasse von aussen nach dem Innerii des Orkanes hineinge- presst wird, wahrend sie zu gleicher Zeit das Centrum umkreist. Grade so, wie in unsern Wirbeln, muss darum auch in den tropischen Wirbelsliirmen ein aufsteigender Luftstrom slatlfmden mit ail den Phanonienen, die dieseni eigenthiimlich sind und ihn gleichzeitig unterhalten. n )> I^a traduction donnée dans l'édition française me paraît assez exacte pour qu'il ne soit pas nécessaire de la modifier : » Dans les tempêtes tournantes des tropiques, la iixnjeare |wrtie du mouvement de l'air s'effectue circulairement autour du centre. La direction du vent dévie moins vers le centre que dans nos tempêtes; mais la grande vitesse fait qu'une masse d'air extraordinairement considérable passe sans cesse de l'extérieur à l'intérieur de l'ou- ragan, pendant que celui-ci environne le centre. Ainsi donc, de même que dans nos tourbillons, il doit exister dans les tourbillons intertropicaux un courant d'air ascen- dant, accompagné de tous les phénomènes qui lui sont inhérents et qui l'entre- tiennent. » ( ^7 ) MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur la figure de la Terre. Note de M. II. Poincarê. « Est-il possible de trouver une loi de la variation de la densité à l'inté- rieur de la Terre qui satisfasse à la fois : » i" A l'équation de Clairaut; » 2" A la valeur observée — ~ de l'aplatissement; » 3° A la valeur observée 3o5,6 de la constante de la précession? )) Depuis quelque temps déjà, les géomètres considèrent comme vrai- semblable que cela est impossible; si, en effet, on admet que la compres- sibilité diminue rapidement quand la pression augmente, M. Callandreau a montré que l'on a et, si r, est croissant, M. Radau a démontré qu'il doit y avoir entre l'apla- tissement et la constante de la précession une relation à laquelle les valeurs observées ne satisfont pas. » Quelques doutes pouvaient subsister cependant; pour établir cette relation, M. Radau est obligé de supposer que la quantité qu'il a appelée v) est comprise entre o et o,54- Son résultat subsiste-t-il encore quand on s'affranchit de cette hypothèse? » Cette Note a pour but de montrer que le théorème de M. Radau est encore vrai, sans qu'on ait à faire aucune hypothèse. » Rappelons d'abord les notations habituellement employées. » Nous appelons e l'ellipticité d'une couche sphéroïdale quelconque; a le rayon de cette couche, celui du globe entier étant pris pour unité; p la densité de cette couche; D la densité moyenne du sphéroïde limité exté- rieurement par cette couche; a di y di] z da da' D,, £, et vi| les valeurs de D, a et yi à la surface. » L'équation de Clairaut s'écrit à-t" — t)T> + (ac'-t-j)p = o, (68) ou bien encore (l) (^ + .,= _^_6)(^-.)-t-(!: + -0^+5r,) = O. De plus, on doit avoir à la surface I ■fi, = 0,543. ' ~ 293- Enfin les observations de la précession nous donnent Si la densité est constamment décroissante, on a P ^o. et l'équation (i) donne alors (^ + rr - -^ - 6)(^ + r," + 5r,)< O. Comme l'aplatissement va constamment en croissant, on a r, > O, de sorte que l'inégalité précédente se décompose en deux : (2) "C + 71- 4- 5ri > O, C + ■/)= — •/! — 6 < o. » Je vais me proposer maintenant de démontrer qu'on a constamment ■/)<3. En difïérentiant l'équation (i), on trouve f/Ç + (2ir) — i)d-i] rfÇ + (21) 4- 5) o, "C - 7)- + 3r, > o, c?F < o, l'inégalité (4) nous donne !:>o, ce qui est incompatible avec les inégalités (2) et la supposition que ^ — 71" + 3-/1 est très voisin de o. » Nous avons donc toujours ■( — 7,= + 3r, >0. » En résumé, les deux quantités r, et (^ doivent satisfaire aux inégalités suivantes r, >0, 'C + rr — -/i — G<0, ^ — r,^-f- 37, >0, et ces inégalités sont les seules auxquelles elles doivent satisfaire. » Il est aisé d'en déduire r,<3. » On sait que Clairaut avait déjà démontré, mais seulement pour la valeur ( 7o) de Y, à la surface, l'inégal ilé Y,.<3. » Cela posé, reprenons le raisonnement de M. Radau. Ce savant établit, par un calcul ingénieux, l'identité suivante d'où l'on déduit v/' + -^i, = - I O / I \ I 2 lO l, étant une des valeurs que peut prendre r,, quand a varie de o à i , » L'observation donne d'où l'on déduirait v^'-^^'^^^O-TTP^)' 1 . 1 j-. (o) -=. ^ L^^i,oi8. v/I-^ ? I I- 1,955 » Or, quand a varie de o à i, ■/) reste compris entre o et 3; il en est donc de même de E, ce qui entraîne l'inégalité < ^ < 1 ,0008. 3 v/- » L'équation (5) est donc impossible. » En résumé, aucune hypothèse sur la loi des densités ne peut satisfaire aux obsen'ations. » Je m'abstiens de toute tentative d'interprétation de ce résultat et je ne recherche pas si l'on doit, pour expliquer cette anomalie, reprendre la dis- cussion des observations, ou supposer, avec quelques géologues, un mou- vement relatif du noyau fluide interne par rapport à l'écorce solide; ou, enfin, si la petite différence, entre l'aplatissement observé et l'aplatisse- ment calculé, est due simplement aux irrégularités de la surface et à celles qui, selon les idées de M. Faye, existeraient dans la distribution des ma- tières solides et liquides à l'intérieur du globe. ( V ) » Dans les hypothèses envisagées par M. Radan, et où la valeur de I reste sensiblement constante et égale à 1,987. Dans le cas plus général où je me suis placé, I peut prendre d'autres valeurs, mais il reste toujours plus grand que 1,987; j'ajoute qu'il est toujours plus petit que 2,04. On voit que les limites entre lesquelles peut varier I sont encore très rapprochées. » STATISTIQUE. — Les centenaires en France (^recensement de 1886); par M. Emile Levasseur. Communication faite sur l'invitation du Ministre du Commerce et de l'Industrie. « Il existe des centenaires, mais le nombre en est moins grand qu'on ne le suppose d'ordinaire. » Les jeunes femmes ont la coquetterie de se rajeunir ; au contraire, les vieillards qu'on cite pour leur très grand âge ont la vanité de se vieillir pour se faire admirer. Les octogénaires que l'on consulte sur l'âge de leurs aînés, lorsque ces aînés approchent de la centaine ou l'ont dépassée, sont portés à les dire plus vieux qu'ils ne sont réellement, parce qu'ils s'imaginent les avoir toujours vus vieux, les ayant toujours connus plus âgés qu'eux. De là, des illusions et des exagérations sur le nombre des cen- tenaires, que les traditions bibliques sont de nature à encourager. » Cependant si, au lieu de s'en tenir aux vieillesses fabuleuses des pre- miers patriarches, on cherche des textes plus authentiques, on voit dans la Bible même un psaume (') attribué à Moïse employer pour caractériser la durée de la vie humaine, des termes que ne désavouerait pas un démo- graphe du XIX* siècle : Dies annorum nostrorum in ipsis sepluaginta anni. Si aiitein potentatihus, octoginta anni. M Le chef du bureau de la Statistique de Bavière est, à ma connaissance, (') Psaumes, XC, v. 10. Voici la traduction du verset entier (traduction de I^ouis Segond, faite sur le texte liébreu) : « Les jours de nos années s'élèvent à soixante- dix ans, et, pour les plus robustes, à quatre-vingts ans; et l'orgueil qu'ils en tirent n'est que peine et misère, car il passe vite, et nous nous envolons. » L'esprit du psaume autorise à penser que l'auteur était disposé à assigner à la vie luimaine une durée plutôt un peu abrégée que trop étendue. (70 le premier qui ait cherché à contrôler, à propos du dénombrement de 1871, les déclarations de centenaires. Il y en avait 37. Vérification faite sur les registres de l'état civil constatant la date de la naissance, il se trouva qu'il n'y avait, en réalité, qu'une femme qui avait vécu plus d'un siècle. » A la même époque, le Canada, qui jouit depuis longtemps du renom de longévité, a procédé à une investigation du même genre. On y citait 421 personnes comme étant mortes centenaires. Sur ce nombre, l'admi- nistration a pu reconstituer, à l'aide de pièces authentiques, l'état civil de 82 personnes, et il s'est trouvé que 9 seulement, 5 hommes et 4 femmes, avaient véritablement vécu plus de cent ans. » En France, le Ministre du Commerce et de l'Industrie a voulu établir aussi un contrôle du même genre, à propos du dénombrement de 1886. » Il a communiqué au Conseil supérieur de Statistique les résultats de l'enquête faite à ce sujet, laquelle a été dirigée par M. Vannacque, chef de division, et recueillie par M. Turquan, chef de bureau de la Statistique générale de France, et il m'a chargé de les porter à la connaissance de l'Institut. Je dépose sur le bureau la copie du Rapport adressé au Ministre par M. Vannacque et je demande à l'Académie la permission de lui pré- senter un résumé des faits qui y sont contenus. » Les premiers états envoyés au Ministère portaient 1 84 centenaires. Les préfets ont été invités à faire rechercher par les maires l'acte de naissance ou des pièces authentiques établissant avec certitude l'âge de ces per- sonnes. Au premier examen, il a été reconnu que 101 personnes avaient été inscrites à tort dans cette catégorie, soit qu'elles eussent un grand âge (') sans avoir encore un siècle d'existence, soit que leur inscription résultât d'une déclaration fausse par le recensé (^) ou d'une erreur de transcription par le recenseur ('). Sur 83 personnes déclarées cente- naires, après examen, 67 ne l'ont été que sur l'affirmation de leurs proches, sans qu'ils pussent fournir d'acte; il y a assurément dans cette catégorie un certain nombre de vieillards qui n'ont pas encore le droit d'y figurer. (') 4' avaient au moins 90 ans. (') 3 personnes ayant 25, 3o et 3i ans ont déclaré par plaisanterie avoir 100 ans; 8 ont été portées comme centenaires, ayant de 77 à 89 ans. (^) Un enfant de 6 ans a été porté comme centenaire parce qu'on a inscrit pour date de sa naissance 1780 au lieu de 1880; 48 personnes, devant être portées à la ligne « âge inconnu », ont été portées par erreur à la ligne précédente : 100 ans et plus. ( 73) Des pièces authentiques, comme acte de baptême, congé de réforme, etc., ne sont parvenues au bureau de Statistique que pour i6 centenaires. Parmi ces derniers se trouve un homme (Joseph Ribas), né à San Estevan de Litera, en Espagne, et baptisé le 20 août 1770, qui avait par conséquent, en 1886, 1:6 ans et 9 mois; il vit ou du moins il vivait encore en 1888 à Tarbes; il a été marié à 5o ans, il a eu 7 enfants et il est devenu veuf à 100 ans. Si cet homme n'a pas emprunté l'acte de baptême d'un frère aîné — ce qui n'est pas probable, ])uisqu'il existe en France des actes datant d'une époque où il n'avait aucun intérêt d'amour-propre à se vieillir, — c'est un centenaire bien authentique et l'on doit en trouver très rare- ment d'un aussi grand âge. Les autres, au nombre de 82, avaient de 100 à io5 ans; une veuve atteignait même peut-être 112 ans, mais c'est un centenaire dont l'âge semble fort douteux. Les femmes étaient en ma- jorité ('). Il y avait naturellement peu de couples marié» (-), il y avait quelques célibataires, beaucoup de veufs et surtout de veuves ('). Une d'elles, âgée de io3 ans, la femme Rostkowski, née Mazurkiewicz, fille d'un chambellan de Stanislas 11 et sœur d'un général du génie, a fait les campagnes de Pologne comme aide chirurgien-major avec son mari qui était capitaine adjudant-major; elle compte douze campagnes et a reçu deux blessures; elle vit aujourd'hui d'un secours de 60*^'' par mois que lui accorde le gouvernement français. Le plus grand nombre des centenaires est dans l'indigence (^). » Il n'y a aucune raison de penser que le nombre des centenaires aug- mente ou diminue aujourd'hui en France, de même qu'il n'y a aucun motif de croire qu'on vivait plus longtemps dans les siècles passés que de notre temps. Or, depuis une vingtaine d'années, l'état civil enregistre en moyenne 78 décès de centenaires par an, nombre dans lequel il doit se trouver, comme dans les déclarations faites à propos du dénombrement, mais dans une proportion vraisemblablement moindi'e, des exagérations. » Le recensement a enregistré plus de centenaires dans le sud-ouest que dans le reste de la France. Or le relevé des décès confirme cette ré- partition ; car le quart des centenaires morts de 1866 à i88j appartient (') 52 femmes, 3i hommes. (^) I femme et 2 (?) hommes. (') 6 célibataires du sexe masculin, 16 du sexe féminin; 28 veufs, \i veuves. (*) 22 étaient dans l'indigence, 4? dans une position très modeste, 7 dans une posi- tion modeste, 7 seulement dans une position aisée ou très aisée. C. R., 1888, 2- Semestre. (T. CVII, N» 2.) 'O ( 74 ) à six départements •. la Gironde, les Landes et, au pied desi Pyrénées, leâ Basses-Pyrénées, les Hautes-Pyrénées, la Haute-Garonne et l'Ariège et une carte dressée par M. Turquan fait voir que tout le bassin de la Ga- ronne, des Pyrénées au Puy-de-Dôme, compte à lui seul autant de décès de centenaires que le reste de la Franco ('). Vit-on réellement plus long- temps dans cette région ou, sur les bords de la Garonne, est-on plus porté à l'exagération qu'ailleurs? Il parait difficile, cependant, d'admettre com-r plètement cette fin de non-reoevoir en présence d'un groupement aussi régulier. » Entre le nombre de 78 décès de centenaires et celui de 83 centenaires acceptés comme probables après enquête, la différence n'est pas considé- rable. En ramenant, par hypothèse et pour tetiir compte des exagérations, le nombre des véritables centenaires qui existent aujourd'hui à une cin- quantaine environ, on n'est peut-être pas éloigné de la vérité. Si nous acceptons cette hypothèse et si nous calculons le rapport d'après le nombre des naissances, qui était en moyenne de 940 000 de 1771 à 1779, on trouve que la génération qui a traversé le xix* siècle a eu i chance sur 18800 d'atteindre l'âge de 100 ans. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. -^ Sur la composition de l'urine sécrétée perir^ dant la durée d'une contre-pression exercée sur les voies urinaires. Note de MM. R. Lépine et E. Porteret, transmise par M. Bouchard. « L'un de nous, en collaboration avec M. P. Aubert {Comptes rendus de la Société de Biologie, p. i3j 1886), a déjà étudié les modifications que subit la composition de l'urine sécrétée après l'enlèvement d'un obstacle à son cours (ligature temporaire d'un uretère, par exemple). La présente Note a pour but de faire connaître celles qu'offre l'urine sécrétée pendant la durée d'un certain degré de contre-pression. » Ainsi que dans les expériences citées plus haut, les recherches dont nous allons rendre compte ont toutes été faites chez le chien, et en sui- vant rigoureusement la même méthode. » Nous mettons une canule dans chaque uretère. D'un côté, nous lais- sons couler librement l'urine et, de l'autre, nous élevons à une certaine (1) La moitié des 1470 centenaires morts dans une période de vingt ans appartient à un groupe compact de 21 départements du sud-ouest et d» centre. ( 75 ) hauteur le bout périphérique d'un tuLe de caoutchouc dont le bout cen- tral est adapté à la canule. NbUs produisons ainsi urte contre-pression uni- latérale, mesurable par la hauteur de la colonne liquide, et nous analysons comparativement les urines sécrétées dans le même temps par l'un et l'autre rein. 1) Les auteurs disent que chez le chien l'excrétion urinaire continue tant que la contre-pression ne dépasse pas 4o'^'" d'eau. Cette assertion n'est pas parfaitement exacte, car il y a des différences individuelles assez impor- tantes ; nous avons recontré des chiens chez lesquels, avec une contre- pression inférieure à 4o'^'" de liquide, l'excrétion urinaire était presque nulle, ou même tout à fait arrêtée, tandis que chez d'autres chiens elle avait lieu encore, malgré 55"=" de contre-pression, fort diminuée il est vrai. » Mais nous avons surtout étudié les variations de quelques-uns des principes constituants de l'urine sécrétée par le rein soumis à la contre- pression. Le Tableau suivant met sous les yeux les résultats de quatre expériences que nous considérons comme parfaitement léussies, et que nous choisissons parmi une trentaine comme présentant chacune un type : I. — Contre-pression faible (20'''"). Durée de l'expérience, quatorze heures. Côté sain Coté de la contre-pression pour 1000. Quantités absolues. pour 1000 Quantités absolues. R apport Quantité d'urine., tjréé . . )) .. i4,5 190 2573 S, 66 o,36 » i3,t 3,48 90 0,^53 ■>i79 o,3i3 47 3i Sels... Clilore... .;...;.., .. y^^ .. 2,96 44 56 IL — Contre-pression forte (4o'=""). Durée de l'expérience, huit heures. Coté sain Quantités pour 1000. absolues. Quantité d'urine.. . . » 3oo è,2a 1,879 5,07 Sels .. iB,9 Cl.lorë..:;.. 4,5 1,35 Coté de la contre-pression Quantités pour 1000. absolues. Rapport )) 66 22 18, i3 i,2o45 H 17,2 i,i332 li 2,83 0,1881 i3 ( 76 ) m. — Contre-pression forte (45""). Durée de l'expérience , deux heures. Côlé sain Coté de la contre-pression Quantités pour 1000. absolues. Quantité d'urine. ... » 78 Urée 2 o, i46 Sels 12,8 0,9344 Glilore 4,8 0,35 Quantités lour 1000. absolues. Rapport. » I I l5 1 1 0,121 88 i3.5 o,i485 16 4 o,o44 12,5 IV. —Contre-pression forte (44'^"')- Durée de l'expérience, Jiuit lieiires. Cùté de la contre-pression Quantités pour 1000. absolues. Rapport n 46 5,75 i5,75 0,7245 20 26,0 1,196 8.7 7'72 0,355 6,7 pour 1000. absolues. Quantités d'urine... « 800 Urée 4,5 3,6 Sels 17,4 13,92 Chlore 6,62 5,29 » Il est à noter que dans toutes nos expériences nous avons sollicité la sécrétion de l'urine par des injections intra-veineuses d'eau salée à 5 pour 100. C'est ce qui explique la proportion assez forte du chlore dans toutes les urines. » Les chiffres inscrits sous la rubrique Rapport expriment la relation existant entre les quantités absolues du côté de la contre-pression et celles du côté sain, chacune de ces dernières étant supposée égale à 100. » Rapports de la quantité d'urine. — Ces rapports sont 47 dans l'expé- rience où la contre-pression était faible, et 5,^5 dans l'expérience IV, où la contre-pression était forte. Il est exprimé par un chiffre intermédiaire dans d'autres cas de contre-pression forte et dans un certain nombre d'ex- périences de contre-pression moyenne que nous n'avons pas rapportées ici. // n'est pas en corrélation nécessaire avec le degré de la contre-pression. )) Rapports de r urée . — Dans l'expérience I (contre-pression faible), le rapport est 3i, chiffre plus faible que 47. qui exprime le rapport de la quantité d'urine. Dans d'autres expériences, nous avons trouvé sensible- ment égaux les rapports de l'urée et de la quantité d'urine. Nous croyons ( 77 ) que, en général, clans le cas de contre-pression yatè/c, le rapport de l'urée n'est pas plus grand que celui de la quantité d'urine; en d'autres termes, que la quantité d'urée est plus diminuée que la quantité d'urine. » Il en est autrement dans le cas de contre-pression /or/e. Ainsi, dans l'expérience II, 64 > 22; dans l'expérience III, 88 >■ i5, et, dans l'expé- rience IV, 20^5,75. En d'autres termes, dans le cas de contre-pression forte, la quantité d'urée est moins diminuée que la quantité d'urine. )') Rapports des sels. — D'une manière générale, dans les contre-pres- sions faible et forte, leur rapport ne diffère pas sensiblement de celui de la quantité d'urine, sauf exceptions. )) Rapports du chlore. — Dans le cas de contre-pression faible, le rapport des chlorures est supérieur à celui des sels; il est, au contraire, inférieur dans le cas de contre-pression forte. » Rapport de V acide phospJiorique . — Dans plusieurs expériences que nous ne rapportons pas ici, nous avons constamment trouvé le rapport de cet acide très inférieur à celui des sels. En d'autres termes, les phosphates passent moins bien du côté de la contre-pression que les sels en masse. » Rapport du sucre de canne. — Dans quelques expériences où une so- lution de sucre de canne avait été injectée dans les veines pour favoriser la sécrétion de l'urine, le rapport du sucre n'a pas différé notablement de celui de la quantité d'urine. » Il est clair que les rapports précédents n'ont pas la prétention de nous renseigner sur le phénomène de la sécrétion pendant la contre-pression, car la composition de l'urine, dans ce cas, est le résultat d'un double pro- cessus, à savoir, un de sécrétion et un de résorption. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Vice- Président, qui doit être choisi parmi les Membres de l'une des Sections des Sciences physiques, en remplacement de feu M. Hervé Mangon. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 44 > M. Des Cloizeaux obtient 4o suffrages. M. de Lacaze-Duthiers « 3 » Il y a un bulletin blanc. M. Des Cloizeaux, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. M. le Président l'invite à prendre place au Bureau. ( 7«) CORRESPOND ANGE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1" Uii Volume portant pour titre : « C.-W. Borchardt's gesailimelte Werke ». (Offert par l'Académie royale des Sciences de PiHisse.) 2° La IP Partie du Compte rendu de la i6* session de l'Association fran- çaise pour l'avancement des Sciences, tenue à Toulouse en 1887. (Pré- senté par M. Friedeh) GÉOGRAPHIE ET NAVIGATION. — Formule pour le calcul des longitudes par les chronomètres. Note de M. Caspari, présentée par M» Bouquet de la Grye. ((. Oii sait que la marche des chronomètres varie sous l'influence de diverses causes mécaniques, physiques 6t chimiques. On n'a réussi à bieh dégager que la loi de l'action du temps et de la températui-e : on â plusieurs méthodes pout- en calculer les effets; nous supposerons qu'on les dit éli- minés du résultat* » Pour la déterUiittation des positions géographiques par le transport dU temps, il faut encore tenir compte des autres causes de variation. Une opération de ce genre ne donne de bons résultats que si elle commence et se termine au même point, ou en deux points déjà fixés en position relative. Après élimination des diTeUi-s calculables, on trouvera générale- ment que la somme des diverses différences de longitude n'est pas égale au résultat qu'on aurait dû trouver; cette erreur, qui représente en bloc l'effet des causes inconnues, doit être répartie sur la traversée. » Quoi que l'on fasse, le problème est indéterminé, cette indétermina- tion étant resserrée dans des limites très étroites en pratique avec de bons instruments bien étudiés. Il s'agit de réduire le plus possible la part de l'arbitraire dans le choix de l'hypothèse à faire. La comparaison des montres entre elles ne fournit aucune relation nécessaire pour séparer ces effets : elle ne sert qu'à donner autant de longitudes distinctes qu'on a de chronomètres. Il suffit donc d'examiner le cas d'un seul chroriomêtre; » ConsidcrtJns la courbe qui a pour abscisses les temps etpourordon- ( 79) nées les états absolus sur le méridien de départ. Les méthodes proposées jusqu'ici reviennent toutes à rendre cette courbe aussi continue que pos- sible. Mais on calcule généralement la marche d'une relâche en la consi- dérant comme constante et l'élément de courbe correspondant comme droit, ce qui rompt la continuité. Ainsi, quand on suppose que d'une relâche à l'autre la marche varie en progression arithmétique, la courbe se compose de deux droites raccordées par un arc de parabole tangent. Or les causes auxquelles est dû le changement de marche produisent leur plein effet dès qu'on prend la mer : la continuité pratique revient donc à sup- poser les marches de route constantes comme les marches de rade et à remplacer la courbe par une ligne brisée. D'autre part, l'ignorance où l'on est. du mode d'action des forces perturbatrices conduit à traiter les erreurs résiduelles comme fortuites. » Si le chronomètre était parfait, la courbe des états serait une droite. J'ai donc pensé qu'on obtiendrait le résultat le plus plausible en cherchant à réaliser la ligne brisée qui diffère le moins de la droite joignant les états extrêmes. Cette hypothèse paraît la plus simple et la plus naturelle, ahstrao- lion faite de toute considération de probabilités mathématiques. » Partant du point o, on visite successivement les points i, 2, 3, ,.., auxquels on observe une ou plusieurs fois, puis on arrive au point M, dont la différence de longitude avec o est connue. On calcule avec une marche constante les longitudes approchées de i, 2, 3, ...; il ne restera qu'à déterminer leurs erreurs x. Soient C,,, C, , C,, . . . , G,„ les états ou coi>- rections du chronomètre rapportés au méridien de o au moyen des lon^ gitudes approchées, qui sont comptées positivement vers l'ouest, les états vrais seront C„, C, + J7,,C. + x._, . .., C,„ aux époques e„,t,,t.^, ..., ^„, ^„ et x,„ étant nuls. » Si l'on appelle a la longueur d'un des éléments rectilignes considérés, (j. son inclinaison sur l'axe des temps, q = (Cp^Xp) -^ (Cp_, + -^p-i) la différence de deux états consécutifs, t l'intervalle tp— tp_^, on aura f/ 1 '' f . Q' tang[j, == 7> a cos}/. = t , a =^'y ^ -^ Pour que la ligne brisée soit aussi voisine que possible d'une droite, sa longueur Ja doit être aussi courte que possible, ce qui revient ici au même que de chercher le nunimuw de %eL\ c'est-à-dire encoi'e celui àe:^{{Ç\p+çep)~ {Cp^,'^cc^,)Y. » En prenant la différentielle totale et égakot à zéro les coefficients ( 8o ) des dx, on arrive 'a m — i équations de la forme générale Cp_, + C'y,+ | 2Lp= IXp Xp_^ Xp+\1 dont les solutions, avec x^ = a;,„ = o, sont mx^ = {m — i) C„ — mC, + C,„, miCp = (m — />) C, — /nCp -l-/^C,„, • > /wa;„,_, = Co — »îC,„_, -h (/« — i) C,„. » Il est clair, d'ailleurs, que c'est bien un minimum qu'on a, car la fonc- tion ia- peut croître sans limite. Les intervalles de temps ont disparu ; la formule ne contient que les états multipliés par des nombres entiers, ce qui simplifie beaucoup les calculs. » La forme de la solution indique qu'on peut se dispenser de chercher les longitudes approchées et prendre pour les C^ les états observés direc- tement sur le temps local : les Xp seront les longitudes rapportées à o. Puisqu'on a écarté la considération des marches, toutes les données du calcul ont le même degré de précision. » En appliquant cette méthode à une série d'observations que j'ai faites en 1878, dans un voyage, aller et retour, entre Saigon et Haï-Phong, avec quatre chronomètres, j'ai trouvé une correction de 2^,45 de la longitude admise pour Haï-Phong, ce qui diffère peu de la correction (2%93) que le télégraphe a donnée récemment à M. La Porte. » GÉOGRAPHIE. — Sur la position de Timbuktu {Tomhouctou). Note de M. Caro\, présentée par M. Bouquet de la Grye. « La position de Timbuktu a été obtenue en partant, pour la longitude, de celle de Manambugu, cf?l\, qui a été donnée antérieurement par la mission Borgnis-Desbordes. » Nous avons fait deux stations près de Timbuktu, l'une à Roiretago, à 2ykm (Jans le sud de la ville, qui nous a donné i6''34'3o"de latitude; l'autre au mouillage dit de la Tortue, où nous avons obtenu pour latitude iG"25' et pour longitude 5°2i'3o". Ce mouillage est à i ô""", 8 à l'ouest de la ville, sur laquelle on a pu prendre un relèvement. ( f^' ) » Nous avons conclu de ces données, pour la position approchée du centre de la ville : latitude ï6°49'N., longitude 5°i2'0. » Cette position diffère notablement de celle cpii a été tlonnée par Barth et qui figure dans V Index géographique de la Connaissance des Temps (\nli- tude 18" 3'4')"N-, longitude 4° j'io"). Caillé a donné des résultats plus ap- prochés » . ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Observations sur une Communicatioji rérente de M. Cesaro. Note de M. J.-L.-W.-V. Jexsen, présentée par M. Her- niite. « Dans une Note Sur les fondements du calcul asymptotique (Comptes rendus du II juin), M. Cesaro a fait quelques applications des théorèmes pu- bliés dans ma Note Sur une généralisation d'un théorème de Cauchy (Comptes rendus du 19 mars; cf. Comptes rendus du 28 mai, p. iSao). Ayant démontré que -cp(n), où(p(/2) désigne la fonction de Gauss ( Bisquisitiones arithme- ticœ, art. 38), est égale en moyenne à — > c'est-à-dire que cs(l) -r- ^7(2)+...+ ^^ç(«) g lim = —> pour n = 30, M. Cesaro se demande si l'on pouvait, de ce résultat, déduire que o(n) devait être asymptotique à —n, et il croit pouvoir donner une réponse affirmative à cette question. Cette affirmation me semble incorrecte. » Si la fonction o{n) est asymptotique à ^n, cela veut dire que l'on a ?(«) = (i + ^»);;5"' où lime,, = o pour n = x; d'où il suit que ;-/?(") = (' + ''")^-' et - 'o(n) devait alors être asymptotique à ^^ tandis que M. Cesaro a seule- G, R., 188S, -■ Semestre. (T. CVII, N" ii.) II ( «2 ) ment prouvé que -o(n) est moyennement égale à 35- Il est maintenant impossible que la fonction - o(n) = ( i — - j | i — - j • • -, oii p, q, ... dé- PJ \ 1,_ signent tous les diviseurs premiers du nombre n, puisse être asymptotique à — , puisqu'on peut trouver une infinité de valeurs de n qui rendent - o(n) aussi petite qu'on le voudra. Il me semble donc que M. Cesaro a confondu des notions très différentes, et la démonstration essayée par lui fait claire- ment voir cela. )) Il suppose que lim —^ ^ — —17; II d'où il tire très justement, en appliquant un de mes théorèmes, que l'on a ,. F(i)-!-''.'-F(2)H-...-f.H'F(/0 a «' +' /■ -1- 1 où du reste (r-i- i) doit être positif; mais, sila fonction F(/j) est moyenne- ment égale à a, on n'a pas, comme il le suppose, le droit d'en conclure que la fonction n''F(n) est asymptotique à an''; car, en supposant /• = o, ce qui est permis, on arriverait à la conclusion erronée : si la fonction F(«) est moyen/iement égale à a, la fonction est asymptotique à a. » ÉLASTICITÉ. — Sur la détermination des constantes et du coefficient dyna- mique d'élasticité de l'acier. Note de ]\I. E. AIercadiek, présentée par M. Sarrau. -^ ^^^^y~7~ (t + 2oF~~' ■ ''■'■(", + (j)(,-u30) » En remplaçant successivement n par «„ et n, et, en même temps, a-d,c par x^^o et x„^,, on aura les valeurs q„ et q, du coefficient d'élasticité déterminé à l'aide du son fondamental et du premier harmonique. » J'ai fait celte détermination pour les .six disques définis dans ma précé- dente Communication, après avoir déterminé expérimentalement, comme on l'a vu, «8. ") 6t 0 pour chacun d'eux. D'ailleurs, ces disques ayant un diamètre de 200™™, une épaisseur de 4'""» un poids d'environ i''^, la me- sure des quantités /, P et e a pu être faite avec une précision d'au moins ,;^ pour la plus difficile à mesurer, c, et beaucoup plus grande pour les autres. » A'^oici le Tableau de ces mesures pour les six disques : Disques. P. l. e. n . n,. 0 = k;; uni) imii Très doux 0,9929 200 4io35 SaS 903 0,9 » 0,9916 200 4 -035 526,8 901 0,9 Mi-doux 0,9885 200 4i028 53o 899,4 o,838 » 0,9901 200 4,024 53o,4 898,8 o,838 Dur 0,9880 200 4,028 524,65 906 I » 0,9887 200 4,o32 524,4 906,2 I («4 ) )) Voici maintenant le Tableau des valeurs correspondantes des coel- ficients q^ et fj, : 1. 2. 3. i. 5. 6. Disques .Aloyennes d'acier. 7„. JIojcQncs. 2OQO2 ^„ > 20Q20 2001 I » 20990 ) ■^ 2090.3 ) Dur 20645 ) „ 20600 ) .,^^ ^.o ( 20DI2 ,_ 2O0b6 2O0QO » 20000 ) 20067 ) » Ces lésultats donnent lieu aux remarques suivantes : » 1° Il y a une concordance complète entre les coefficients q„ et q, pour chaque disque, les nombres des colonnes 3 et 5 sur une même horizontale ne différant entre eux que de -j-^ à j~ de leur valeur moyenne. » 2° L'acier qualifié mi-doux a sa composition chimique et celles de ses propriétés physiques constatées au delà de la limite d'élasticité intermé- diaires entre celles des aciers doux et durs ; mais il n'en était pas de même déjà ni pour le rapport- îles constantes élastiques (voir Comptes rendus, t. CVII, p. 28), ni pour les coefficients d'élasticité moyens, déduits de l'allongement, 19600, iq^jo, 20680 (/oc. cit. : 19700 correspond à l'acier mi-doux). )) Il n'en est pas de même non plus pour les coefficients d'élasticité dynamique, ainsi qu'on le voit à la colonne 6 du Tableau ci-dessus. Cette anomalie, qui va de i à i,5 jjour 100, ne peut être, je crois, attribuée à des eri'eurs d'exjîérience, mais plutôt à ce que les aciers dits mj-û?o?i^ auraient une composition et une constitution moins bien définies et moins régulières que les deux autres. » 3° Comme on l'a vu pour les rapports -> et beaucoup plus encore, les coefficients d'élasticité d'aciers aussi différents que le sont les aciers très doux et durs sont presque identiques ; ils ne diffèrent que des o,oo5 de leur valeur moyenne (colonne 6). » Il semble donc résulter de l'ensemble de ces études sur des aciers bien définis, et considérés, au poinl de vue physique, chimique et indus- triel, comme très différents, qu'il y aurait lieu de distinguer nettement les propriétés élastiques proprement dites manifestées dans des phénomènes, ( 85) vibratoires ou autres, où les déformations ne sont pas permanentes, de leurs propriétés physiques accompagnées de déformations permanentes, telles que la limité d'élasticité et la charge de rupture par exemple. Celles-ci varient beaucoup d'un acier à l'autre. Les premières, au contraire, varie- raient très'peu ; elles seraient caractérisées par un coefficient d'élasticité unique, ou à peu près, soit qu'on le déduise de mesures statiques d'allon- gement, comme l'indiquent (malgré les réserves faites précédemment à leur sujet) les coefficients 19600 et 2o685 trouvés au Crcuzot et cités plus haut, soit qu'on le déduise de mouvements vibratoires, comme on le voit au Tableau ci-dessus : ce coefficient peut être considéré comme égal à 20700 à la température de iS". » D'autre part, il y aurait deux constantes X et [j. réellement différentes dans les divers aciers ; mais leur rapport varierait très peu. » ACOUSTIQUE. — Sur la propagation du son produit par les armes à feu. Note de M. de Labouret, présentée par M. Sarrau. » L'augmentation apparente de la vitesse du son, constatée pendant le tir des projectiles animés de grandes vitesses, peut être expliquée, comme l'avait indiqué M. Journée dans une précédente Communication ('), en admettant que le projectile est à tout instant de son mouvement le centre d'un ébranlement sonore. Il en résulte que le premier son entendu après le tir d'une arme, par un observateur placé à distance, n'est pas le son de la détonation, mais le son émis par le projectile en un certain point de sa trajectoire; ce point est géométriquement défini (^), ainsi que je l'ai établi dans une première Communication, parla condition que la droite qui le joint à l'observateur fait, avec la direction de la tangente à la trajectoire en ce point, un angle dont le cosinus est égal au rapport de la vitesse du son à la vitesse du projectile. » Les formules usitées en Balistique permettent, à l'aide de cette pro- priété, de calculer par approximations successives l'intervalle de temps séparant, pour un observateur placé dans des conditions connues, le moment du tir de l'arme de l'audition de la première onde sonore perçue par lui. (') Comptes rendus, l. CVl, p. 244. (■-) Ibid., t. CVI, p. 934. ( «ti ) » Ces calculs ont élc appliqués à deux groupes d'expériences : )) i" Une série de tirs, faits au camp de Chàlons (') avec des fusils, en écartant plus ou moins l'observateur de la direction du tir et enregistrant au moyen de chronographes le temps écoulé depuis le départ du coup jus- qu'à l'audition de la première onde perçue; » i" Une série d'expériences faites à la Commission de Gavres, pour l'essai d'un télémètre fondé sur la vitesse du son : les résultats de ces essais comportent des mesures de durées faites comparativement avec l'in- strument essayé et avec des chronomètres à pointage. » Pour la première série d'expériences, la position de l'observateur est indiquée par deux coordonnées p et w, en la rapportant à la bouche du fusil et à la direction du tir. » Pour la deuxième série, on a rapporté la position de l'observateur à trois plans : le plan horizontal passant par le centre de la bouche de la pièce, le plan vertical de tir, et un plan perpendiculaire aux deux premiers. Les distances de l'observateur à ces trois plans sont désignées respective- ment par /, k, h. Première série. Observateur Vitesse initiale. Durées calculées, observées. Écarts. Vitesses apparentes du son calculées, observées. \'lTESSE DU SON : S^O^j.OO. Fusil modèle 1874. Calibre, 11»"". 435 49i55 j 0,1 iDO 0,1 lyi —0,0001 2^5 00,00 [ 35 o,i446 o,i446 0,0000 ■270 5o,oo ) » o,i448 —0,0003 Fusil modèle t886. Calibre S""". 625 \ I ■■■- o,o8o5 0,0828 —0,00023 675 ( .- i ^^ 0,0746 0,0772 —0,0026 625 j '^9'"| ..,,^ , 0,1433 o,i436 -o,ooo3 675 ) i ^'^ ^^ o,i43i o,i45o —0,0019 43o,86 345,55 345,55 61 5, 02 663, 61 345,77 346,26 43o,49 345,55 345,30 598,42 64i,84 345, o5 341,72 (') Les résiillats de ces tirs sont einprunlés à luie Note de M. Journée, en date du 25 oc- tobre 1887, sur les expériences relatives à la vitesse du son émis par les armes à feu. ( 87 ) Observateur Durées initiale. p. u. calculées, observées. Écarts. Vitesse du son : 346",-'). Fusil modèle 1886. Calibre, 8'"»>. m m , s s s 695 ) „ „, ., 0,3290 0,3437 —0,0147 „,_ 200,06 34,00 „„^ „,.,/ r. 645 ) o,3ooo o,306o —0,0160 Fusil modèle 1874. Calibre, 11™'". 445 ) „ 1 o , 5oQO o , .5 1 5o — o , 0060 ■200,06 , r , 270 ) I ^ I 0,5940 —0,0170 275 J ' i l 0,5870 —0,0100 200 ) 200,47 1 34,3o > o,.5770 / o,588o —0,0110 Sansballe.) \ l i o,.394o —0,0170 Sans balle. . 200,07 ' ^ o,588o —0,0110 Vitesse du son : 34o'",5. Fusil modèle 1886. Calibre, 8-". 620 \ ) .,. „ o,o8i3 0,0822 — 0,0009 1 > 3.J , 00 - , V 670 j ) «3,0759 0,0774 — o,ooi5 670 I 5°8' o,o856 0,0945 —0,0089 670 l 5o,oo i4°4o' 0,1042 0,1 i4i -1-0,0001 670 l 3o°o' 0,1279 o,i32i —0,0042 670 j ) ,,^^ , o,i43o o,i458 —0,0028 Sansballe,.) \ '^'^°'^° 0,1469 o,i523 -o,oo.54 Fusil modèle 1874. Calibre, ii'"'". 43o ' j 0,1167 0,1190 — 0,0023 Sansballe../ „ > 35', 3o) ( 0,1476 -0,0017) , ,, > .jo,oo 1 f ,,- ' I \ Sansballe.. ! ( 0,1469, 0,1491 —0,0022 j 225 ) 2° 20' ) ' 0,1467 -i-0,0002 ) Seconde série Observateur Durées Vitesse Angle - — ^ — -- — -^ — — ™» — -~ — ^"^ - initiale. de lir. /). /,. /. raleulées. observées. Ecarts. Vitesse du son : 333"', i, Canon de 10"". Li u , m m ui S s ^ s 460.. 8.3o 2o5o i44 ^-■î 5,5oo J,5i2 —0,009 460.. 11 255o 100 -V 5 6,921 6,924 — o,oo3 Vitesses apparentes du son calculées, observées. 608,08 588, 20 571,60 346,61 393, 346,5 6 I 5 , 00 658,76 584,11 479,84 390,93 349,64 340, 5o 388,46 336, 80 341, 5i 340,94 337,48 340,94 608,27 645,75 529,10 438,23 378,55 342,93 328,88 428,44 420,17 ( 338,75 340, 5o \ 335,35 ( 340, 83 Vitesse apparente du son calculées, observées. 373,44 372,82 368,87 368,71 Vitesse Angle initiale. de tir. 545 65o 537, 7.45 (88 ) 2000 1 00 8187 2000 200 Durées calculées, observées. Canon de i4'""'- m s -5 4,71,3 4, 304 Canon de 24'''". -.j 21,10.) 20,990 Vitesse du son : .332"', 5. Canon de 16"". 120 +5 6,o3- 0,825 Ecarts. + 0,212 Vitesse apparente du son calculées, observées. 4-0,190 443)G6 ^62,10 -t-0,110 388,10 390,23 422,88 438,28 » Si l'on tient compte du degré de précision qu'il était possible d'ob- tenir avec chacun des modes d'observation employés, on voit que, dans l'un et l'autre cas, les résultats ob.servés s'accordent convenablement avec les prévisions du calcul. » ÉLECTRICITÉ. — Nouvelle méthode pour la mesure de la résistance électrique des sels fondus. Note de MM. E. Bouty et L. Poixc.\ré, présentée par M. Lippmann. « La méthode employée précédemment par l'un de nous, pour la mesure de la résistance électrique des solutions salines, consiste essentiellement à prendre, au moven de flacons électrodes, la différence de potentiel entre les extrémités d'une colonne capillaire de liquide, contenue dans un tube enroulé et terminé par des entonnoirs. Ce tube est maintenu à température constante dans un bain isolant. » Si l'on veut appliquer la même méthode aux; sels fondus, par exemple entre 3oo" et ooo", on est arrêté par de graves difficultés. On a d'abord à écarter les dérivations du courant principal, qui se produisent à haute température à travers l'épaisseur du \erre devenu bon conducteui". Si l'on chauffe le tube à résistance dans un bain de sel fondu, dès 35o°, le résultat des mesures peut être altéré presque de moitié par le f;u't de ces dérivations ; d'ailleurs, on ne peut songer à employer un bain d'huile ou de toute autre substance organique isolante, qui serait décomposée à des températures aussi élevées. ( 89 ) » En second lieu, les flacons électrodes ne peuvent être employés direc- tement. Si on les remplace par des électrodes parasites en platine, on est gêné par les polarisations irrégulières qu'elles contractent au courant des mesures, et la précision de la méthode est perdue. » Pourobvier à ces difficultés, nouschauffons letube à résistance au bain d'air et nous établissons la communication des flacons électrodes avec le sel fondu par l'intermédiaire d'électrodes d'amiante, de disposition spéciale. » 1° Bain d'air. — Le tube à résistance A est de forme très ramassée. L'enceinte qui le contient comprend deux creusets de fer concentriques, C,c, prolongés à leurpartie supérieure par des entonnoirs cylindriques et séparés par une couche d'air. Le creuset extérieur C est chauffé par un paquet de becs Bunsen dontla flamme, réglée à volonté, peut l'enveloppera peu près complètement. Le tube A est environné d'un sac d'amiante; il est supporté par un panier en toile métallique P qui se place au fond du creuset c. » La température de la résistance liquide varie très lentement; elle n'est pas rigoureusement uniforme dans toute la masse, mais sa valeur moyenne est suffisamment indiquée par un thermomètre placé au centre du panier. Au-dessous de 3go°, nous avons employé un thermomètre à mercure, portant des divisions jusqu'à 400° et comparé au thermomètre à air; au delà, nous n'avons plus fait usage que du thermomètre à air. » 2° Electrodes d' amiante . — Le tube d'un flacon électrode ordinaire plonge dans un vase isolé B, contenant une solution du sel sur lequel on opère. Ce vase est muni d'un long tube à robinet fermé par un gros tampon d'amiante, dont l'extrémité filiforme pénétre dans l'entonnoir du tube à résistance A; l'amiante est donc imprégnée de dissolution saline à sa partie supérieure, de sel fondu à sa partie inférieure; on la maintient aisément à un degré constant d'humidité, par un réglage convenable de la pression. Le fil terminal doit toujours demeurer parfaitement flexible, sans que l'eau puisse arriver à l'intérieur du tube à résistance. » On s'est assuré que, dans les conditions ordinaires de réglage, le sys- tème de ces électrodes n'est le siège d'aucune force électromotrice para- site supérieure à -^^ de daniell. " Pour diminuer le plus possible les variations accidentelles de la pola- risation, et par suite de l'intensité du courant pendant une mesure, nous introduisons dans le circuit une force électromotrice et une résistance totale assez considérables et nous attribuons aux électrodes la plus grande capacité possible (' ). (') Nous employons des électrodes de plaliiie platiné de 6""'"t à 7''™'! de surface. C. R., 1888, -2' Semestre. (T. CVII, N» 2.) 13 (90 ) « Grâce à ces précautions, les mesures de résistance sont d'une régula- rité parfaite; elles peuvent être considérées comme approchées à moins de ^ près. La seule difficulté qui subsiste est relative à la fixation exacte de la température, beaucoup plus difficile ici que dans le cas des sels dis- sous. ') Voici, à titre d'exemple, les résultats fournis par Tazotate de potasse pur. Les valeurs des résistances spécifiques sont déduites de la compa- raison des résistances d'un môme tube rempli successivement d'azotate de potasse fondu et d'une solution normale de chlorure de potassium dont la résistance spécifique est connue en valeur absolue. » Dans le Tableau suivant, nous désignons par t la température correspondant au thermomètre à air; r la résistance spécifique en ohms ( ' ) ; c la conductibilité spécifique -• /. ;•. observé. calculé. Dilïérence. 335° ,5i6 0,6574 0,6698 + 0,0124 340 ,464 o,683o 0,6879 -h 0,Oo49 345 ,420 0,7042 0,7060 + 0,0018 35o ,38i 0,7241 0,7241 admis 355 1 ,346 0,7429 0,7422 — 0,0007 36o ,3i4 0,7610 0,7603 — 0,0007 365 ,384 0,7787 0,7784 — o,ooo3 370 ,255 0,7967 0,7965 — 0,0002 370 ,227 0,8149 o,8i46 — o,ooo3 38o 1 , 200 0,8333 0,8327 — 0,0006 385 , 175 o,85io o,85o8 — 0,0002 390 , i5i 0,8688 0,8689 -H o,oooi 433,5 ( ',971 1,0298 1,0264 — o,oo34 5i3 ( 5,780 I , 2820 I ,3i4i 4- o,o32i » Ces résultats sont suffisamment d'accord avec ceux que M. Fousse- reati (^) avait antérieurement obtenus entre 329" et 355° par une méthode différente. (') De 335° à 390", les valeurs de /• indiquées ont été relevées sur une courbe con- struite au niojen des observations. (^) FoussEREAU, Annales de Chimie et de Physique, 6" série, t. V, p. 357. Voici les valeurs de r indiquées par M. Foussereau, en regard de celles que nous avons obtenues : t. F. B et P. Différence. 329 335 344 355 1,66 » » 1,57 i,5i6 — o,o54 •>47 1,428 — 0,042 i,3i 1,346 -t- o,o36 ( 91 ) » Les valeurs calculées de c ont été obtenues par la formule c = 0,7241 [i + o,oo5(« — 35o)]; elles coïncident parfaitement avec les valeurs observées, sauf au voisinage immédiat du point de fusion et de la température à laquelle le sel com- mence à se décomposer (vers 5i5°). » ÉLECTRICITÉ. — Suite des recherches actino-électriques . Note de M. A. Stoletow, présentée par M. Mascart. « Pour être en état d'étudier les courants actino-électriques dans diffé- rents gaz et vapeurs et sous diverses pressions, j'ai fait construire l'appa- reil suivant, où l'on reconnaît le condensateur à réseau de mes expériences antérieures (' ), modifié suivant le but proposé. )) C'est une boîte cylindrique, de 46°"° de hauteur et 87™™ de diamètre extérieur. La paroi cylindrique est en verre couvert de gomme laque; les bases sont formées, d'un côté par un anneau métallique qui porte une belle plaque de quartz (69°"" de diamètre, 5°"° d'épaisseur), de l'autre côté par une pièce de métal dans laquelle tourne une vis micrométrique (un pas = o^^.Sô) à tambour divisé. L'extrémité intérieure de la vis porte un disque bien plan, en laiton argenté, à peu près de même diamètre que le quartz : c'est l'armature négative du condensateur. La surface intérieure du quartz est argentée et rayée à la manière d'un réseau de diffraction : c'est l'armature positive. » En se servant d'un quartz, on a été contraint de diminuer la super- ficie des armatures; mais, en revanche, on gagne à avoir un réseau plus parfait, et l'on peut rapprocher les armatures à des distances très petites, qui se laissent mesurer avec précision. Par les deux orifices pratiqués dans la boîte, on peut la remplir d'un gaz quelconque et sous la pression voulue. » Quelques expériences préliminaires ont été faites avec cet appareil. La distance des armatures (o""",72) et la force électromotrice (100 élé- ments zinc-eau-cuivre) restaient toujours les mêmes. A l'aide d'une pompe à pistons, combinée à une trompe de Sprengel, on remplissait la boîte de différents gaz desséchés et l'on mesurait le courant aclino-électrique, en levant l'écran de la lanterne. L'isolation était très soignée et la perte élec- (') Comptes rendus, iG avril 1888, p. 11^9, et '1 juin 1888, p. ijgS. ( 92 ) trique ordinaire (à écran baissé^ insignifiante, même aux plus grandes ra- réfactions. Comme l'intensité de l'arc voltaïque changeait de temps en temps, un condensateur de contrôle (disque et toile dans l'air) était ins- tallé devant la même lampe; on reliait la pile et le galvanomètre alternati- vement au nouvel appareil et au condensateur de contrôle, et l'on rédui- sait les observations d'après les indications de celui-ci. » Dans les conditions de mes expériences, je n'ai pas trouvé de diffé- rences considérables entre l'air sec, l'air humide et l'hydrogène à pression ordinaire, tandis que pour l'acide carbonique le courant était presque deux fois plus grand. En observant l'influence des rayons sur les décharges à étincelles, M. E. Wiedemann avait déjà constaté qu'elle est beaucoup plus prononcée dans l'acide carbonique que dans l'air ('). » J'ai étudié plus spécialement l'air et l'acide carbonique secs, en dimi- nuant la pression jusqu'à la limite extrême. Le caractère général du phé- nomène reste le même pour les deux gaz : le courant actino-électrique croît d'abord, atteint un maximum à 3°"" ou 4°"" de pression et diminue en- suite. Cela s'accorde bien avec ce qu'avait obtenu M. Arrhenius, en opé- rant avec l'air raréfié dans des circonstances assez analogues (-). La valeur maxima du courant est 4-6 fois plus grande que celle qui correspond à la pression ordinaire : la variation du courant est donc beaucoup moins ra- pide dans mes expériences que dans celles de M. Arrhenius. Même aux extrêmes raréfactions que j'ai pu atteindre, le courant actinique était loin de devenir nul; je ne saurais dire, pour le moment, si cela tenait à l'im- perfection du vide ou bien à la sensibilité de mon appareil. » Je me propose de continuer ces recherches. » ÉLECTRICITÉ. — Sur les détonations qui se produisent spontanément dans r électrolyse de Veau par les courants alternatifs. Note de MM. G. Maneu- VRIER et J. Chappuis, présentée par M. Lippmann. (c I. Lorsque, dans l'électrolyse de l'eau par les courants alternatifs, on cherche à recueillir les gaz à l'aide du dispositif ordinaire, c'est-à-dire en (') Annales de Wiedemann, Bd. XXXIII, p. aSg; i888. (') Ibid., p. 64o. Pour les décharges à étincelles dans l'air, l'eflet actinique le plus frappant s'obtient entre Soo'"'" et 4oo""" de pression, selon M. E. Wiedemann {ibid., p. 25l). ( 93 ) coiffant directement les électrodes en platine avec les cloches à gaz, l'ex- périence se termine invariablement par une explosion. Le gaz tonnant, qui s'est dégagé à chaque électrode, détone spontanément au moment oîi, par suite du remplissage de la cloche, le fd de platine émerge du liquide presque totalement. La détonation est plus ou moins forte suivant le volume des gaz accumulés dans la cloche. Elle peut se réduire à une série de légers cré- pitements, accompagnés de petites flammes violettes sur les électrodes; elle peut, au contraire, être très bruyante, avec rupture de l'appareil et projection d'éclats de verre et d'eau acidulée. Il suffit que le volume gazeux ait atteint 2S'"' k 3o™ pour qu'elle devienne dangereuse. Elle arrive plus ou moins vite, suivant la vitesse plus ou moins grande du déga- gement gazeux; mais elle arrive toujours. Ce n'est pas un fait accidentel, mais un fait normal et inévitable, dans les conditions ordinaires de cette électrolvse. Nous l'avons rencontré, comme un obstacle, au début de nos recherches, et nous n'avons pu continuer celles-ci qu'après en avoir déterminé les causes par des expériences préalables, et en avoir prévenu les effets à l'aide d'un dispositif particulier. 1) IL Deux éminents physiciens avaient, longtemps avant nous, observé et étudié des phénomènes analogues : de la Rive, en 1837, et Berlin, en 1857. C'est dans leurs expériences que nous avons cherché tout d'abord l'explication des nôtres. » De la Rive lançait dans l'eau acidulée d'un voltamètre les courants alter- natifs d'une machine magnéto-électrique. Il constata que les électrodes en platine se recouvriiient au bout d'un certain temps do platine pulvérulent ; introduites alors dans une cloche pleine de gaz tonnant, elles en provo- quaient l'explosion. Les mêmes effets étaient obtenus avec des électrodes en palladium et des électrodes en or. Ces phénomènes se réduisaient donc pour lui à une manifestation de ce qu'on a appelé la force catalytique àw platine. » Bertin a produit des explosions de gaz tonnant par une autre méthode et les a étudiées d'une manière plus approfondie. Il décomposait l'eau aci- dulée par le courant continu d'une pile de oo'"' Bunsen, et il recueillait les deux gaz sous une même cloche. Le voltamètre était disposé de manière qu'on pût à volonté faire varier la nature des électrodes. Il a observé que, lorsque l'éprouvette à gaz était presque entièrement pleine, tantôt le mélange détonait spontanément avec certaines électrodes (Pt et Pt, Pt posi- tif et Fer négatif, etc.), tantôt il ne détonait pas avec certaines autres ( Pt et Cuivre, ou bien Pt négatif et un métal oxydable positif). Pour lui, la (94) cause de l'explosion n'était donc pas la force catalytique du platine, puisque d'autres métaux la provoquent; ce n'était pas non plus réchauffement des électrodes, qui, dans ses expériences, « était peu considérable ». Il fallait, disait-il, « rattacher ces phénomènes à la polarisation des électrodes dont )) ils sont la manifestation grandiose et inusitée ». » III. Ni l'une ni l'autre de ces explications ne saurait s'appliquer à nos phénomènes, qui sont d'ailleurs notablement différents de ceux de de la Rive et de Bertin. Toutefois, l'un et l'autre des faits qu'ils ont signalés peuvent intervenir, dans une certaine mesure, comme circonstance favorable à l'explosion, mais nullement comme cause déterminante. » De même que de la Rive, nous avons constaté un enduit noir qui recouvre à la longue les électrodes et qui pourrait être du platine pulvé- rulent ou du noir de platine; mais sa présence n'est pas nécessaire pour l'explosion, puisque celle-ci se produit, bien avant son apparition, dans la première éprouvette remplie de gaz par une électrode toute neuve. M De même que Bertin, nous avons produit nos explosions avec des électrodes différentes du platine, par exemple avec des fils de cuivi^e et des baguettes de charbon Carré : l'intervention de la force catalytique du platine n'est donc pas nécessaire. Mais elles ne sont pas davantage déter- minées par un état particulier, électrique ou autre, de la surface du métal, qui proviendrait de son contact prolongé avec les gaz qu'il a dégagés. En effet, si l'on remplit préalablement une cloche de gaz tonnant, à l'aide d'une électrode neuve, puis qu'on substitue à celle-ci une autre électrode neuve, le gaz détone instantanément, dès qu'on lance le courant, pourvu que la portion d'électrode immergée soit suffisamment courte. » IV. Le mécanisme de ces explosions nous a paru être tout autre et beaucoup plus simple. Le gaz de nos éprouveltes doit détoner, comme tous les mélanges détonants, dès qu'il est mis en contact par un ou plu- sieurs points avec un corps incandescent. Or l'électrode peut évidemment devenir incandescente par suite de son émersion progressive du liquide; car elle est soumise, de ce chef, à trois causes d'échauffement progressif : d'abord l'accroissement de densité du courant, puis l'accroissement de ré- sistance au passage, enfin la suppression du refroidissement au contact du liquide. Nous avons pu, en effet, rendre cette incandescence y/«6/e, par plusieurs expériences : » i" Nos électrodes sont constituées par un fil de platine placé dans l'axe d'un tube recourbé en siphon; l'un des bouts du platine est soudé à un fil de cuivre qui amène le courant; l'autre bout, soudé au verre, en (95 ) émerge sur une longueur de o™,o4, et constitue, ;i proprement parler, l'électrode. Or, nous avons souvent observé que le bout contenu dans le verre, et ainsi soustrait à l'action réfrigérante du liquide, devient incan- descent au moment de l'explosion. » -3.° Une de ces électrodes ayant été rompue, un bout presque imper- ceptible sortait du verre. Cette pointe devenait incandescente dès qu'on lançait le courant, et les bulles de gaz tonnant, qui provenaient de l'élec- trolyse, s'enflammaient à son contact au fur et à mesure de leur dégage- ment. » 3° On peut reproduire à volonté cette dernière expérience. Il suffit de placer les électrodes, non plus de bas en haut dans le liquide, mais de haut en bas, par la surface libre, et de les enfoncer plus ou moins. Si l'on n'introduit que les pointes, on voit l'incandescence s'y produire aussitôt, avec l'inflammation des gaz de l'eau qui s'y dégagent. » V. Il résulte de cette explication que toutes les circonstances qui fa- ciliteront réchauffement des électrodes dans le liquide devront accélérer l'incandescence et par suite l'explosion des gaz : telles sont l'accroissement d'intensité du courant et la diminution de la surface des électrodes. Ainsi, avec des fds de platine de ^ de millimètre de diamètre, la détonation dans une cloche n'a pas lieu avant que le gaz ait refoulé le liquide jusqu'à 5°" du point d'émergence; elle a lieu, au contraire, à une distance de aS'"™, pour des électrodes de ~. » Inversement, toutes les circonstances qui atténueront réchauffement retarderont l'explosion, et elles la supprimeront tout à fait |si elles em- pêchent l'incandescence : tel est, en particulier, le refroidissement des électrodes obtenu par leur contact />(?rmrt/(£'«i avec le liquide électrolysé. C'est un dispositif expérimental réalisant cette condition qui nous a permis de prévenir toute incandescence, et par suite toute explosion des gaz recueillis. Il consiste simplement à coiffer les électrodes, non plus avec les cloches elles-mêmes, mais avec un entonnoir conique ou cylindrique, sur- monté d'un petit tube droit abducteur sur lequel on pose les cloches à gaz. Celles-ci peuvent alors se remplir sans que les électrodes cessent jamais d'être immergées complètement. Ce dispositif, ou tout autre réalisant la même condition, suffira pour écarter tout danger dans la manipulation du gaz tonnant qui se dégage dans ce genre d' électrolysé. » ( 90 ) THERMODYNAMIQUE. — Sur les procédés de tirage des coups de mine dans les mines à grisou. Note de MM. Mallard et Le Chatelieh, présentée par M. Berthelot. « Les beaux travaux de M. Berthelot, de MM. Sarrau et Vieille ont permis de se rendre un compte exact des propriétés des substances explo- sives. Jusqu'à présent, cependant, on s'est occupé principalement de ces substances au point de vue des effets mécaniques, laissant de côté, comme un élément de second ordre, la température des gaz au moment de la dé- tonation et avant qu'ils aient eu le temps de se refroidir, même partielle- ment. » Cette température peut être calculée en appliquant aux gaz produits par la réaction les valeurs, croissantes avec la température, des chaleurs spécifiques gazeuses, telles qu'elles résultent de nos expériences anté- rieures (^Comptes rendus, 1882, et Annales des Mines, i883). » On peut vérifier l'exactitude des températures ainsi calculées, en les comparant aux observations faites par divers observateurs, et notamment par MM. Sarrau et Vieille, de la pression développée en vase clos par la détonation des explosifs. » En effet, lorsque la température est élevée et que le volume des gaz n'est pas trop petit, on peut calculer cette pression P par la formule ^ ' I — ai déduite de l'expression caractéristique des gaz due à Clausius, et dans laquelle il faut faire (2) /= ''°333..„T ^^ ^^icv,^ » A est la densité de chargement, c'est-à-dire :rj, w étant le poids de l'explosif, en kilogrammes, V le volume de l'éprouvelte, en litres, dans laquelle il détone; P est la pression dévelojjpée dans l'éprouvette, en kilogrammes, par centimètre carré; T est la température absolue de détonation; ('„ le volume, en litres, des gaz de l'explosion ramené à 0° et à la pression atmosphérique; 11 est un coefficient qu'on appelle le coi'o- lunie. Des valeurs de ce coefficient, calculées pour différents gaz par M. Sarrau au moyen des expériences de M. Amagat, nous avons été amenés à penser que ce coef- ficient devait avoir, exactement ou à très peu près, la même valeur pour tous les gaz, et nous avons admis cette valeur égale à 0,001. ( 97 ) )) Nous avons constaté que les expériences de MM. Sarrau et Vieille, sur les pressions développées par la cellulose undécanitrique, l'azotate d'ammoniaque, le mélange de 60 parties de cellulose undécanitrique et de 40 parties d'azotate d'ammoniaque, vérifient très exactement l'expres- sion (i), ce qui démontre que la loi du covolume reste applicable, même à des températures voisines de 3ooo° et à des pressions de plus de 7000"'™. Depuis les températures et les pressions les plus basses jusqu'à ces tempé- ratures et ces pressions considérables, les choses se passent donc, au moins pour les gaz qu'on peut rencontrer dans les produits de la déto- nation des explosifs, comme si les molécules gazeuses avaient un volume invariable, le même pour toutes, et à très peu près égal au millième du volume gazeux à zéro sous la pression atmosphérique. » Nous avons constaté en outre que, pour les explosifs dont les gaz contiennent, par rapport à l'acide carbonique et à la vapeur d'eau, des quantités de gaz parfaits relativement faibles, tels que la dynamite et le mélange de fulmi-coton et d'azotate d'ammoniaque, l'accord était parfait entre les/observés et les /déduits de la température de combustion cal- culée avec nos expressions de la chaleur spécifique de CQ- et H-O. Le désaccord n'atteint pas 3 pour loo de la valeur. )) Lorsque les gaz parfaits sont en quantité plus considérable, comme cela a lieu pour le fulmi-coton et l'acide picrique, l'écart atteint 10 pour 100. Mais l'écart entre les / calculés et les / observés serait beaucoup accru si l'on admettait que la chaleur spécifique moléculaire des gaz par- faits ne varie pas avec la température. Pour représenter les observations, il faudrait admettre au contraire que le coefficient b de la formule c :^ a -h bt, que nous avons pris pour les gaz parfaits égal à 0,0006, devait être porté à 0,001 3 environ. L'accroissement, avec la température, de la chaleur spéci- fique des gaz parfaits qui résulte de nos expériences, ainsi que de celles de MM. Berthelot et Vieille, est donc confirmé de la manière la plus nette par les observations de MM. Sarrau et Vieille sur les pressions développées par la déto- nation des explosifs en vase clos. » La Commission des substances explosives, qui a été dernièrement saisie de l'importante question du tirage des coups de mine dans les mines à grisou, est arrivée à des résultats qui confirment l'exactitude des consi- dérations précédentes. Cette Commission, dont nous avions l'honneur de faire partie temporairement, a constaté, par de nombreuses expé- C. R., 1888, 2- Semestre. (T. CVII, N»2.) l3 ( 98 ) riences ('), que les substances explosives, en détonant au milieu de mé- langes grisouteux, ne peuvent les enflammer que lorsque leur température de détonation excède 2200° environ. Nous avons établi jadis que la tempé- rature d'inflammation de ces mélanges peut être fixée à 65o°, mais nous avons remarqué en même temps que ces mélanges présentaient un retard considérable à l'inflammation. C'est probablement par ce retard, combiné avec la détente et, par suite, le refroidissement extraordinairement rapide des gaz produits à haute pression lors de la détonation de l'explosif, que l'on peut expliquer cet énorme écart entre 2200" et ôSo". » La Commission a pu ainsi préparer des mélanges de substances ex- plosives, incapables d'allumer les mélanges grisouteux en détonant sans enveloppe au milieu d'eux. Il suffit, pour déterminer la composition de semblables mélanges, de s'assurer que leur température de détonation, calculée avec les données ihermochimiques dues à M. Berthelot et les expressions que nous avons données pour les chaleurs spécifiques des gaz, est inférieure à 2200°. » C'est ainsi que la Commission a constaté, par de très nombreuses expériences, que les mélanges de dynamite avec poids égaux de carbonate de soude cristallisé ou de sulfate de soude à lo'^'' d'eau, ou d'alun am- moniacal, ou de chlorhydrate d'ammoniaque, n'allument pas les mélanges grisouteux au milieu desquels ils détonent. On produit le même effet en mêlant à la dynamite des poussières de houille finement pulvérisées. w Les mélanges formés en ajoutant de l'azotate d'ammoniaque à la nitroglycérine ou au coton-poudre sont particulièrement avantageux ,' parce que l'azotate agit comme étant lui-même un détonant, tout en abais- sant la température de détonation, puisque sa propre température de dé- tonation est de I i3o°, tandis que celle de la dynamite est de 2940°, celle de la nitroglycérine de 3170°, et celle du fulmi-coton undécanitrique de 2636". » La Commission a constaté que les mélanges de 20 parties de dynamite ou de nitroglycérine avec 80 parties d'azotate d'ammoniaque, et naturel- lement aussi les mélanges plus riches en azotate, n'allument pas les mé- langes grisouteux, et qu'il en est de même des mélanges contenant, sur 100 parties, 20 parties ou moins d'une cellulose dont le titrage en bioxyde d'azote est inférieur à ir)3'='^. (') Ces expériences ont été exécutées à la poudrerie de Sevran-Livry, avec le concours de M. Bruneau, ingénieur de la poudrerie et membre de la Commission. (99) . » Des cartouches fabriquées avec les divers mélanges dont nous venons d'indiquer le |3rincij3e général ont été soumises à de nombreux essais; elles vont être l'objet d'essais faits en grand dans l'industrie des mines, dont on peut espérer qu'elles accroîtront la sécurité. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur quelques composes de l'yttrium. Note de M. A. Duboiîî, présentée par M. Troost. « Les combinaisons de l'yttria, qui se forment par voie humide, ont été l'objet d'un grand nombre de recherches. Il n'en est pas de même des combinaisons préparées par voie sèche; on n'en connaissait encore que quelques-unes. J'ai réussi à obtenir par cette voie un certain nombre de composés nouveaux. » Silicate d'yttria; gadolinite de l'yttria pure. — Un mélange intime et bien desséché de 3 parties d'yttria pure, obtenue par la calcination de l'oxa- late, de i partie de silice, provenant de la décomposition du fluorure de silicium par l'eau, et de 3o parties de chlorure de calcium, est chauffé pendant deux heures dans un fourneau à vent. Après refroidissement lent, la masse est reprise par l'eau ; elle abandonne une poudre cristalline homo- gène, attaquable par les acides chlorhydrique, azotique et sulfurique et qui le devient encore plus facilement après digestion dans le carbonate de soude, qui n'attaque les cristaux que superficiellement. L'analyse, con- duite comme l'analyse des silicates solubles dans les acides, donne les ré- sultats suivants : Ti'ouvé. Calculé. Silice 20,69 20, 83 Yttria 79 1 28 79 1 • ^ » La formule de ce silicate est donc Y-0', SiO-, analogue à celle de la gadolinite naturelle. » Vu au microscope, le produit se montre parfaitement cristallisé. Les cristaux sont isolés; ils ont environ o™"',2 de long et o™",o6 à o'"",o8 de large; leur épaisseur n'excède pas o^'^jC^ à o"'",o5. Ils sont transparents; leur réfringence est peu diflfé- rente de celle de la gadolinite naturelle. Ils se présentent sous deux aspects : les plus nombreux se montrent sous forme de lamelles losangiques dont l'angle aigu est de 40°, les autres sont des rectangles allongés, modifiés par un polntement dissymétrique. » Les formes et les propriétés optiques prouvent que la substance est monoclinique. Les lamelles losangiques sont aplaties suivant p, elles sont limitées par les faces m et tronquées, aux extrémités de leurs diagonales, par les faces hi et ^'i, beaucoup moins ( lOO ) développées que les faces m. Sur un grand nombre de cristaux on aperçoit encore une troncature sur l'arête pni. » Les lamelles rectangulaires à pointement dissymétrique appartiennent à des cris- taux aplatis suivant ^i et dans lesquels celte face est prédominante. L'allongement a lieu parallèlement à l'arête Ihg^. Le pointement terminal est formé par les faces p^ et «,. L'angle de p sur /j, a été trouvé égal à 86" et /t' sur a' égal à i45°. » En conséquence de ces données, nous avons è = 86°, 0=10,939, ^=o,342, b'.h:\ 1000: 1 i5o. » En lumière polarisée parallèle, entre les niçois croisés, les lamelles losangiques s'éteignent parallèlement à leurs diagonales ; les autres, aplaties suivant^,, s'éteignent sous un angle de 3i° par rapport à l'arête higi. » La biréfringence est énergique. Le maximum a été trouvé égal à 0,040. » En lumière polarisée convergente, on constate que le plan des axes optiques est parallèle à g^. La bissectrice aiguë est celle qui fait un angle de [\0° avec l'arête A'^', elle correspond à l'axe rig. Le cristal est donc positif. » L'angle des axes optiques est d'environ 35°. » Dans les cristaux on constate la présence d'une grande quantité d'inclusions vitreuses à bulles fixes qui n'offrent pas généralement de relation nette de forme ni de position avec les faces du cristal; cependant, dans quelques cas, ces inclusions se montrent alignées parallèlement aux faces m. Comparaison du silicate d'yttria pur et de la gadolinite nalurelle. » La gadolinite artificielle est monoclinique, comme la même espèce naturelle. Comme elle, elle est positive, fortement réfringente, et, dans l'une comme dans l'autre, le plan des axes optiques est parallèle au plan de symé- trie et à la petite diagonale de la base. Cependant les deux minéraux dif- fèrent l'un de l'autre par quelques caractères. Dans la gadolinite naturelle, l'angle d'extinction en g^ est de 3° d'après M. Des Cloizeaux, de 8" à 10" d'après Broger; dans le produit artificiel, cet angle est de 3 1°. Dans le miné- ral naturel, l'écartement des axes optiques est très grand (environ i4o°); dans le produit artificiel, il est petit et ne dépasse pas certainement 35°. Il y a lieu en outre de remarquer la très grande différence de l'angle des faces m dans les deux produits. Ces différences peuvent s'expliquer peut-être par ce fait, que la gadolinite artificielle est un silicate d'yttria pur, tandis que le minéral naturel contient, outre cette base, des oxydes de cérium, de lan- thane et de didyme, de la glucine et de l'oxyde de fer. » Oxyde d'yUrium cristallisé. — Le procédé employé pour obtenir le sili- cate d'yttria est celui qu'a appliqué M. Lechartier à la synthèse des bisili- cates. Les expériences exécutées par ce procédé m'ont donné un mélange de cristaux appartenant au système cubique et de prismes allongés. Ce mélange, après digestion dans le carbonate de soude fondu, a été repris par ( loi ) les acides. Il a laissé la plus grande partie des cristaux cubiques, tandis que tous les prismes allongés étaient dissous. L'analyse du résidu montre qu'il est constitué par de l'oxyde. Les prismes sont un silicate double d'yltria et de chaux dont je n'ai pu fixer la composition, faute de pouvoir le séparer exactement de l'oxyde. » J'ai ainsi été amené à essayer de reproduire l'oxyde d'yttrium cristal- lisé, en fondant avec du chlorure de calcium l'oxyde ami)rplîe obtenu par la calcination de l'oxalate d'yttria pur. Le mélange, introduit dans un creuset de platine protégé par deux creusets de terre, était chauffé au bon rouge, pendant environ deux heures. Après refroidissement lent, la masse, reprise par l'eau chaude, abandonne de beaux cristaux, très réfringents, identiques à ceux qui s'étaient produits en même temps que le silicate double d'yttria et de chaux. Ces cristaux sont difficilement attaquables par les acides; l'acide sulfurique est celui qui les attaque le mieux. Ils sont inattaqués par le carbonate de soude en fusion. C'est cette propriété qui m'a permis de les séparer du silicate dans les expériences où ces deux corps s'étaient produits simultanément. n Les cristaux sont des trapézoèdres parfaitement nets, très réfringents; ils ont tout à fait l'aspect de l'analcime et de l'amphigène, mais en diffèrent par ce qu'ils n'exercent absolument aucune action sur la lumière pola- risée ('). » CHIMIE MINÉRALE. — Recherches sur la blende hexagonale phosphorescente. Note de M. A. Verneuil, présentée par M. Friedel. « Dans un récent Mémoire (- ),j'ai montré que le sulfure de zinc sublimé en présence du platine dans un courant lent d'hydrogène n'est pas phos- phorescent. » Pour prouver que ce résultat est dû à l'hydrogène sulfuré formé dans ces conditions, j'ai distillé au rouge orangé de la blende naturelle ou arti- ficielle dans un courant d'acide sulfhydriquc pur et sec; la wurtzite ainsi (') Ce travail a élé fait au laboratoire creiiseignement et de recherches de la Sor- bonne, sous la direction de M. Troost. L'étude optique de ces cristaux a été faite au laboratoire de Minéralogie du Collège de France, sous la direction de M. Fouqué. [}) Comptes rendus, t. CVI, p. 1104. ( 102 ) obtenue ne présente pas trace de phosphorescence une seconde après l'insolation. La blende n'étant pas dissociée dans cette, atmosphère, le vernis du tube de porcelaine n'est pas altéré et les zones multiples qu'on observe dans les produits obtenus avec l'hydrogène disparaissent pour faire place ici à un produit unicpie. » Les expériences que j'ai effectuées à très haute température montrent que la blende est très volatile au blanc éblouissant, car dans un courant modéré d'hydrogène sulfuré cette sublimation est totale en moins d'une demi-heure lorsqu'on opère sur 3^'. La wurtzite préparée à cette haute température n'est pas phosphorescente, quelle que soit la vitesse du cou- rant gazeux. Le gaz sortant de l'appareil présente une composition à peu près constante : c'est un mélange d'hydrogène et d'acide sulfhydrique ren- fermant 71 à 75 pour 100 de ce dernier ( ' ). )) On conçoit qu'en opérant dans des mélanges d'hydrogène et d'hydro- gène sulfuré on puisse retrouver les résultats décrits précédemment et voir apparaître la phosphorescence; c'est ce qui a lieu à la température du rouge orangé, lorsqu'on sublime la blende dans un mélange contenant 22 pour loo d'acide sulfhydrique: le produit obtenu ne possède qu'une phosphorescence faible, mais cependant très nette pour l'œil bien reposé. Avec un mélange gazeux contenant moitié moins d'hydrogène sulfuré, soit 12 pour 100, la phosphorescence devient plus vive; dans ces deux cas, il ne se dépose pas de soufre. » Il résulte de ces faits que la wurtzite condensée dans une atmosphère renfermant approximativement 3o ou 4o pour 100 d'hydrogène sulfuré n'est jamais phosphorescente. Il m'a semblé, d'après cela, que la phospho- rescence de la wurtzite ne pouvait être due qu'à la présence d'un sulfure inférieur du zinc se formant dans les régions relativement froides du tube, toutes les fois que les éléments dissociés se recombinaient dans une atmo- sphère ne contenant pas un excès de soufre. » J'ai recherché alors si l'analyse ne viendrait pas confirmer cette hypo- thèse en décelant un excès de zinc dans la blende phosphorescente; mais, en suivant les méthodes les plus exactes pour le dosage du zinc, j'ai re- connu que les différences de composition que présentent la wurtzite non phosphorescente préparée dans l'hydrogène sulfuré et la wurtzite très phosphorescente obtenue dans l'hydrogène sont de l'ordre de grandeur (') La wurtzite obtenue par l'action de l'hydrogène sUlfuré, au rouge, sur l'oxyde de zinc est identique à celle préparée en sublimant la blende de ce même gaz. ( >o3 ) des erreurs d'analyse. Les dosages suivants montrent seulement que, si la blende phosphorescente contient un sous-sulfure de zinc, ce n'est qu'en très petite quantité ; j'ai trouvé, en effet : Wurtzite non très phosphorescenle. phosphorescente. Tliéorie. S 32,89 32,83 32,96 Zn 67,11 67,19 67,03 » L'hypothèse précédente ne pouvant être contrôlée par l'analyse, il ne me restait plus, pour établir son degré de probabilité, qu'à distiller la blende dans différents gaz et discuter les résultats obtenus. » Dans ce but, j'ai sublimé d'abord la wurtzite artificielle non phospho- rescente dans une atmosphère neutre, c'est-à-dire dans l'azote pur et sec. L'appareil était purgé d'air jusqu'à ce que le gaz dégagé n'eût plus d'action sur le ferrocyanure ferroso-potassique, ce qui exigeait dix heures de courant; puis, l'appareil étant scellé d'un seul côté, on chauffait au rouge orangé pendant huit ou dix heures pour sublimer le sulfure de zinc. Dans ces conditions, un papier de tournesol placé vers l'extrémité du tube n'indique pas trace d'acide sulfureux, mais une mince bande de papier au carbonate de plomb sec montre qu'il se forme toujours des traces d'hydro- gène sulfuré, mênïe lorsque l'azote employé a traversé une colonne d'oxyde de cuivre chauffée au rouge. a Je crois que cette petite quantité d'acide sulfhydrique provient de gaz occlus dans cette blende ; car celle-ci, chauffée dans le vide vers 400°, brunit de la même manière du carbonate de plomb sec placé à quelque distance. » Quoi qu'il en soit, la wurtzite sublimée dans l'azote a toujours pré- senté une phosphorescence blanche très faible, durant vingt à trente se- condes environ, mais qui n'existe que dans les cristaux formés vers les parties centrales du tube; tous ceux qui adhèrent fortement à la paroi et qui se sont, par conséquent, formés dans les régions les plus chaudes ne sont pas phosphorescents. » Le résultat est le même lorsqu'on élève la température jusqu'au blanc éblouissant; mais si, dans les mêmes conditions, on fait intervenir une cause désulfurante, en ajoutant à la blende j pour 100 d'oxyde de zinc ou encore i à 2 pour loo de charbon de sucre, certaines zones de la wurtzite obtenue possèdent la vive phosphorescence qu'on produit si aisément dans l'hydrogène. ( io4 ) » On peut encore arriver à ce résultat en opérant dans une atmosphère neutre, mais en partant de la blende pure, en se plaçant dans des condi- tions analogues à celles du tube chaud et froid de Sainte-Claire Deville, c'est-à-dire en amenant rapidement les produits dissociés dans les régions froides du tube, afin de faciliter la formation de la combinaison inférieure du zinc, qui ne paraît s'engendrer qu'à basse température, d'après les faits précédents. J'ai réalisé ces conditions en distillant la blende dans le vide de la trompe de Sprengel au rouge orangé ; c'est la limite extrême de température à laquelle on peut maintenir le tube de porcelaine sans qu'il se rompe par l'effet de la pression atmosphérique. » La blende hexagonale artificielle donne ainsi un produit très phos- phorescent, vert, analogue à celui qui est obtenu dans l'hydrogène; il se dégage toujours au commencement de l'opération une trace d'hydrogène sulfuré. La blende de Santander se comporte de même, mais le rendement en produit phosphorescent est plus grand. Cette différence est due, en par- tie, à la présence d'une petite quantité de carbonate de zinc dans la blende que j'ai employée; elle dégage, en effet, une quantité notable d'acide car- bonique dès le rouge cerise (2'='^ par gramme environ), et, de fait, lorsqu'on oxyde légèrement la wurtzite artificielle, en la chauffant au rouge avant de faire le vide dans le tube, on retrouve à peu près le même résultat qu'avec la blende de Santander. » Il résulte de ces faits : 1° que, conformément à l'hypothèse énoncée précédemment, la wurtzite obtenue est très phosphorescente lorsqu'on fait agir sur la blende primitive une cause désulfurante ; 1° que la phos- phorescence de ce produit, formé dans une atmosphère neutre, est d'au- tant plus vive qu'il s'engendre à une température moins élevée. » CHIMIE ORGANIQUE. — Synthèses au moyen del'éther cyanacétique . Éthers orthotoluyl, phénylacétyl , cinnamyl et dicinnamylcyanacé tiques . Note de M. Alb. Haller, présentée par M. Berthelot. « Ces éthers ont été obtenus en suivant le procédé indiqué dans une Communication antérieure, à propos de la préparation des éthers benzoyl, acétyl, propionyl, etc., cyanacétiques. )> On traite 1"°' d'éther cyanacétique sodé, en suspension dans l'alcool absolu, par 1™°' du chlorure acide étendu d'éther anhydre. Quand la réaction est terminée, on évapore à siccité; le résidu est repris par une ( io5 ) solution de carbonate de soude et agité avec de l'éther, pour enlever l'éther cyanacétique non entré en réaction. La solution aqueuse, sursaturée avec de l'acide sulfurique, est épuisée à l'éther : le liquide étliéré fournit par évaporation le corps cherché, qu'il suffit de purifier soit par cristalli- sation, soit en le transformant de nouveau en sel de soude et en précipi- tant de nouveau. •i) Ether orthololuylcyanacètique : C*H" /CAz ._ Ce corps constitue l'homologue supérieur de l'éther benzoylcyanacétique. Il se pré- sente sous la forme de Tables ou de prismes à base rectangulaire dont les petites arêtes des bases sont modifiées. Il fond à 35", 2 et peut rester long- temps en surfusion. Il est insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool et dans l'éther. Ses solutions donnent avec les perselsde fer une coloration rouge. Chauffé en présence d'un excès d'eau, il se décompose nettement en acide carbonique, alcool et cyanacétophénone orthométhylée C»H'/ /CAz +H^O = C^H«Oh-CO=-+-C''H'(^^ ^„^^ ■ \CO.Ch(^.q.,^.,jj, \CO.CIRCAz » Comme son homologue inférieur, l'éther orthotoluylcyanacétique peut former des sels bien définis. C«H*CO( ^cÂz » Le sel de chaux C-a -t- 4 H- O a été obtenu en faisant I ,CO-^G-^H' \CH' bouillir une solution hydro-alcoolique de l'éther avec du carbonate de cal- cium précipité. Il cristallise en petites aiguilles blanches, réunies autour d'un centre commun, peu solubles dans l'eau, mais très solubles dans l'alcool. GAz » Véther phénylacétocyanacétique C''H'-CH^CO.CH(' est iso- mère du corps que nous venons de décrire. C'est une huile jaunâtre, non distillable sans décomposition, et qu'il n'a pas encore été possible de soli- difier, même par un froid de 60° au-dessous de zéro. A cette température, elle se prend en une masse visqueuse, qui reprend la forme liquide dès C. R., 1888, 2" Semestre. (T. CVII, N» 2.) I4 ( ïo6) qu'elle revient à la température ambiante. Ses solutions donnent avec les persels de fer une coloration rouge très intense. » Chauffé avec un excès d'eau, cet éther se décompose en alcool, acide carbonique et en un corps qui reste en dissolution dans l'eau, à laquelle on peut l'enlever au moyen de l'éther. La solution éthérée l'abandonne sous la forme de cristaux très fusibles, noyés dans une huile dont il est dif- ficile de les séparer. Ce produit, exposé au contact de l'air pendant quelque temps, fonce en couleur, devient visqueux et en partie insoluble dans les alcalis. » Comme ses analogues, l'éther phénylacétocyanacétique est susceptible de former des combinaisons métalliques. / ,CAz \2 » l.e sel de baryum ( C^H'.CH'.CO- CC ) Ba s'obtient en dé- composant du carbonate de baryum par une solution hydroalcoolique de l'éther. Il cristallise sous la forme de mamelons blanchâtres, peu solubles dans l'eau, mais solubles dans l'alcool. Chauffé à ioo°, il se décompose partiellement. » Le sel d'argent ic'^W.CW.CO.Ck^(^ ! , 5) ^ ^^^ préparé par double décomposition entre le sel de baryte et l'azotate d'argent. C'est un précipité blanc, insoluble dans l'eau. CAz » Cinnamylcyanacétate d'éthyle CH^CH : CH.CO.CH^ .— Aiguilles jaunâtres fondant à io4°. Elles sont insolubles dans l'eau, peu solubles dans l'alcool, et les solutions ont une réaction faiblement acide. Elles décomposent néanmoins les carbonates alcalins avec dégagement d'acide carbonique, et donnent avec les sels ferriques une coloration rouge. » L'eau bouillante décompose cet éther en acide carbonique, alcool, et en une masse visqueuse rougeâtre, de laquelle il n'a pas été possible de retirer un produit cristallisé. Nous nous proposons d'ailleurs de revenir sur cette réaction. G«H5.CH:CH.G0. .CAz » Ether dicmnamYlcyanacetique C . ^ Ce •^ -^ ^ G«H5.CH:CH.C0/ ^CO^C^tP corps constitue un produit secondaire de la préparation du composé décrit ci-dessus. Si, après avoir évaporé le produit brut de la réaction du chlo- rure de cinnamyle sur l'éther cyanacétique sodé, on le reprend par du carbonate de soude, il reste un corps insoluble dans l'alcali et aussi dans ( I07 ) l'éther; on le sépare et on le dissout dans l'alcool bouillant; par refroi- dissement, on obtient de fines aiguilles soyeuses et de couleur jaunâtre, qui répondent à la composition d'un éther dicinnamylcyanacétique. Ce composé se forme sans doute en vertu de la réaction suivante : afcHNaC' ^ ) + C»H'.CH:CH.C0.C1 (i; i ,CAz /GAz = NaCl + C«H^CH:CH.CO.CNa^ -f-CH^;^ ^ , (II) G Az CH'.CHrCH.CO.CNar' + C''H^CH:CO.Cl \GO^G^H^ /GAz = NaCl + (CnP.CH:CH.CO)^C:^ » La synthèse directe de ce corps nous permettra de vérifier notre hy- pothèse. » Nous nous proposons également d'étudier l'action de l'ammoniaque, de l'aniline et d'autres ammoniaques composées sur tous ces éthers cyanés. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'acide pimèlique dérivé du menthol. Note de M. G. Artii, présentée par M. Berthelot. « Je demande à l'Académie la permission de lui présenter quelques observations au sujet d'un travail publié par M. H. Mehrliinder, sur les produits d'oxydation du menthol ('). » J'ai montré qu'en oxydant ce composé par le permanganate de potas- sium en solution acide, on obtient deux acides (^), l'un répondant à la formule CH'^O', l'acide oxymenthylique, l'autre ayant la composition d'un acide pimèlique C'H'^0*. » M. Mehrliinder a repris cette oxydation, en opérant dans des condi- tions déterminées, avec un mélange de bichromate de potassium et d'acide acétique cristallisable. Il a obtenu, comme moi, l'acide C'"H'^0\ et il a de plus démontré que ce composé est un acide acétone. Cet acide, oxydé à son tour par le permanganate en solution alcaline, lui a fourni l'acide C'H'-O*, que j'avais appelé '^-pimèlique. (') Mehrlaender, Inaugural Dissert, der Universùât Leipzig ; Breslau, 1887. (-) Annales de Chimie et de Physique, 6» série, t. VII, p. 439 et suiv. ( io8 ) » I. Comprenant mal ma pensée, M. Mehrliinder paraît croire que j'ai choisi cette dénomination pour indiquer que mon acide est identique avec celui qui a été préparé au moyen de l'acide camphorique ('), et que l'on a reconnu depuis être l'acide isopropylsuccinique. » La différence de 28° (8G° à 1 14°), qui existe entre les points de fusion de ces deux composés, ne m'aurait pas permis une pareille assimilation. J'avais seulement choisi le terme piméliq ne k cause de la parenté (au moins apparente) du menthol et du bornéol ; de plus, le signe (3 ne se trouvait attribué à aucun de ces acides, et je disais expressément que celui qui dérive du menthol est différent de l'acide fondant à 1 14° (^). )) II. Notre acide n'étant certainement pas l'acide isopropylsucci- nique, M. Mehrlander admet qu'il n'est autre chose que l'acide normal propylsuccinique (') étudié par Roser et Waltz. Comme le dit très juste- ment l'auteur, la différence de 4° à 5° (Sôo-gi"), observée pour les points de fusion de ces acides d'origines si dissemblables, n'est pas une raison suf- fisante pour les croire différents. » Je m'étais déjà préoccupé moi-même de celte similitude, et la récep- tion du travail cité plus haut m'a engagé à faire connaître les quelques recherches que j'ai exécutées à ce sujet. La question offre un certain intérêt au point de vue de la constitution du menthol. En effet, partant de l'hypothèse que le menthol représente un hydrobornéol et admettant que l'acide C'H'-O' qui en dérive est l'acide normal propylsuccinique, M. Mehrlander explique la formation de cet acide par l'échelle de com- bustion que voici : àll Cil. on CH2 CH' CH' r^ ■ co cm \ Jco cil CH' MentUonc. C(OII) Composé inconnu. (') Meiirlaender, loc. cil., p. 19. (■-) On trouve aussi désigné, sous le nom de <^-piiHcliqae,VaLciàe fondant à 106», ex- trait par Gautter et Ilell des produits d'oxydation de l'iiuile de ricin. (Beilstein, édi- tion de 1886.) Le signe p n'existe pas dans la Note des auteurs (Bericht., t. XVII, p. 221 3.) (') MEHKLAliNDEn, loC. Cit., p. 20. ( I09 ) et, après rupture de la chaîne benzénique, CH CH^ CH2 C) Cette méthode enlève la presque totalité des alcaloïdes de l'huile. Un nouveau traitement à l'acide oxalique plus fort, à l'acide chlorhydrique, ou par saponification, n'en retire presque plus. Les oxalates dissous dans l'eau, traités par la potasse, donnent une huile brune, épaisse, très alcaline, qui vient surnager et qu'on sèche sur la po- tasse récemment fondue. On obtient ainsi de oS', 35o à oS'', 5oo d'alcaloïdes secs par kilogramme d'huile de foie de morue. )) Séparation des alcaloïdes. — Le mélange des bases, soumis à la distilla- tion fractionnée au bain d'huile, se sépare en deux parties à peu près égales en poids : (a) bases volatUes; (b) bases peu volatiles oufixes. » Pour abréger, nous nous bornerons ici à les énumérer : » 1° Fraction bouillant de 87° à 90° (butylamine) ; » 2° Fraction bouillant de 96° à 98° (annylamine) ; » 3° Fraction bouillant un peu au-dessus de 100° (hexylamine); » 4° Pai'tie bouillant de ig8° à 200° (hydrolutidine), base nouvelle; » 5° Partie des bases fixes donnant un chlorhydrate précipitable immé- diatement à froid (aselline) , base nouvelle; >) G" Partie des bases fixes donnant un chloroplatinate assez soluble qui cristallise des eaux mères de la précédente (morrhuine), base nouvelle; » 7° Il existe en outre dans l'huile de foie de morue un peu de lécithine et un acide azoté cristallisable très particulier, que nous nom- merons acide gaduiiiique ; c'est à la fois un acide assez puissant cl un alcaloïde capable de donner des chloroplatinates cristallisés. » Nous reviendrons sur ces divers composés dans une prochaine Com- munication. » ( ii3 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la production de l'iodure de propylène, par la fixation de l'acide iodhydrique sur l'iodure d'allyle. Transformation de l'iodure de propylène. Note de M. H. Malbot, présentée par M. Friedel. « Simpson avait annoncé que l'iodure d'allyle était transformé c?i>ficie- ment (') en iodure d'isopropyle par un courant d'acide iodhydrique. Erlenmeyer (-) croyait à la formation d'un composé intermédiaire, l'io- dure de propylène, qui fournissait, par sa décomposition, du propylène, dont une portion se dégageait et dont la plus grande partie se combinait à de l'acide iodhydrique pour former de l'iodure d'isopropyle. , . , , ,, » J'ai reconnu qu'il y avait effectivement formation préalable d'une grande quantité d'iodure de propylène, mais que cet iodure était suscep- tible, suivant les circonstances : » 1° Soit de se transformer en iodure d'isopropyle, sans dégagement de propylène ; » 2" Soit de se dédoubler en propylène et iode, sans formation d'iodure d'isopropyle. » La transformation en iodure d'isopropyle est assurée par une action ménagée de l'acide iodhvdrique ; le dédoublement en propylène et iode résulte d'une décomposition brusque, explosive de l'iodure de propylène. Suivant qu'on empêche ou qu'on favorise cette décomposition brusque, on détermine l'un ou l'autre mode de transformation. )) J'ai évité tout dégagement de propylène en entourant l'iodure d'allyle d'un mélange réfrigérant de glace et de sel marin, et faisant arriver un courant très régulier d'acide iodhydrique. Le produit obtenu en employant un peu moins de i"°' d'acide iodhydrique a une densité supérieure à 2; la densité est plus faible quand on emploie plus d'acide. La transformation en iodure d'isopropyle commence avant que la première soit terminée ; mais elle s'accomplit avec une lenteur et une difficulté croissantes. Quand on fait passer une seconde molécule d'acide iodhydrique, une partie réagit, mais une portion considérable se dissout simplement. J'ai obtenu ainsi un produit de densité 1,86. Après un traitement semblable, la den- (') Proceedings of the Roy. Soc, t. XII, p. 533. {-) Annale/i der Chem. u. Pharm., t. CXXXIX, p. 211. C. R., 1S88, 2« Semestre. (T. CVII, N« 2.) ï5 ( "4) site est devenue i , 8 1 ; après un nouveau traitement et un séjour de vingt- quatre heures en tube scellé, le produit eut pour densité 1,7 et distilla à 88°, 5. La transformation en iodure d'isopropyle était complète. » L'iodure d'allyle non refroidi s'échauffe beaucoup quand on y fait passer un courant d'acide iodhydrique, et l'iodure de propylène peut se décomposer avec violence et en masse ('). On peut le détruire à mesure qu'il se forme en chauffant légèrement ; mais alors on empêche sa trans- formation en iodure d'isopropyle, et l'on ne trouve plus à la fin qu'un dépôt d'iode avec un résidu goudronneux. » Lorsque l'iodure d'allyle est mélangé d'iodure d'isopropyle, la décom- position de l'iodure de propylène est rendue plus difficile, mais elle est encore très violente, et l'on ne trouve, à la fin, que l'iodure d'isopropyle qu'il y avait au début. Cette opération constitue une source commode et abon- dante de propylène. )) L'iodure d'allyle (i""'), maintenu à froid pendant vingt-quatre heures avec un excès d'acide iodhydrique (4"°') très concentré, donne un mélange d'iodure de propylène et d'iodure d'isopropyle. Si l'on chauffe à reflux l'iodure d'allyle et l'acide iodhydrique, il se dégage du propylène avec une vitesse décroissante, et il reste de l'iodure d'isopropyle. » Si l'on opère à 100°, en vase scellé, on assure la transformation totale en iodure d'isopropyle, parce que le gaz propylène qui se répand dans l'atmosphère du matras réagit à la longue sur l'acide iodhydrique. » Lorsqu'on emploie, pour préparer l'iodure d'isopropyle, les données de Markownikoff, en ajoutant à la glycérine sèche 10 pour 100 d'eau seu- lement, la réaction est extrêmement violente, même avec le phosphore rouge, et fournit beaucoup d'iodure de propylène. Le produit non cohobé distille régulièrement, pour la moitié, de go" à gS". )) Puis la température s'élève vers io4°, et le liquide est soulevé en masse et transporté d'un bond dans le récipient. Là il éprouve encore des soubre- sauts violents, et il se forme un dépôt considérable d'iode. )) Il est impossible d'éviter la production de l'iodure de propylène dans le traitement de la glycérine sèche, par l'iode et le phosphore. 1) MM. Berthelot et de Luca ont, en effet, montré depuis longtemps que l'action de l'iodure de phosphore sur la glycérine produit beaucoup (') Celle décomposition peut se produire même dans un mélange réfrigérant, à un moment où l'acide iodhydrique arrive trop vite. (.i5) d'eau ( ' ). Cette eau sert, en partie, à faire de l'acide iodhydrique qui trans- forme l'iodure d'allyle en iodure de propvlène. Une partie de ce nouvel iodure se décompose, comme l'atteste le dégagement de propvlène, mais une autre portion se conserve et se retrouve dans le résidu de la rectifica- tion. En chauffant ce résidu dans une petite cornue, on observe le carac- tère explosif signalé plus haut (^). » CHIMIE ORGANIQUE. — Action de V ammoniaque sur l'épic/tlorhydrine. Note de M. Ad. Fauconnier, présentée par M. Friedel. (i Lorsqu'on soumet l'épichlorhvdrine à l'action d'un courant de gaz ammoniac sec, à la température ordinaire, on ne constate tout d'abord aucun phénomène appréciable : le liquide n'augmente pas de poids d'une façon sensible, et il ne se produit pas d'élévation de température. Si l'on abandonne à elle-même l'épichlorhydrine ainsi traitée , dans un vase bouché et rempli de gaz ammoniac, on peut remarquer que ce gaz est absorbé au bout de vingt-quatre heures. On renouvelle alors le traitement et l'on abandonne de nouveau pendant vingt-quatre heures. » A la quatrième saturation, le liquide devient visqueux et s'échauffe notablement : il faut alors avoir soin de refroidir sous un courant d'eau froide etde maintenir le produit à basse température d'une façon continue ; si l'on néglige cette précaution, le Hquide continue à s'échauffer et se car- bonise entièrement en donnant lieu à une sorte d'explosion. « Si l'on évite avec soin toute élévation de température, on voit le liquide se prendre, le cinquième ou le sixième jour, en une masse blanche, formée de cristaux microscopiques présentant la forme d'octaèdres tron- qués sur les sommets. » On purifie le produit en l'essorant vigoureusement à l'essoreuse, la- vant à l'eau alcoolisée froide, enfin en dissolvant dans l'acide acétique faible et neutralisant par l'ammoniaque aqueuse. La solution laisse déposer au bout de quelques heures de petits cristaux blancs, présentant le même aspect que le produit brut, et fusibles à 92°-93''. (') Mémoire présenté à l'Académie des Sciences, le i6 octobre iS54 {Annales de Chimie et de Physique, 3= série, t. XLIII, p. 237). (^) La présente étude sera exposée avec détail dans le Bulletin de la Société chimique de Paris. ( i'6) )) Le composé ainsi obtenu donne à l'analyse les chiffres suivants, en centièmes : I. II. III. IV. V. C 36,01 36,70 )) » » H 6,21 6,25 « » » Az » » 5,18 4 , 89 » Cl » » >> » 36,55 » Ces résultats conduisent à la formule (C'H=ClO)'AzH\ qui exige : C 36,67 H 6,11 Az 4,62 Cl 36, 16 » Le composé dont il s'agit a donc pris naissance par l'union directe de 1"°' d'ammoniaque et de 3""°' d'épiclilorhydrine. On peut, par consé- quent, lui attribuer l'une des deux formules 'CH-CL\^ /CH=a \' CH.OH I ou j CH— JAz, ^CH^- /Az \cH=OH/ et lui donner le nom de trichloroxypropylamine . » Cette base est extrêmement altérable. Il suffit de la dissoudre à la température du bain-marie dans l'eau ou dans l'alcool pour la voir se transformer en un sirop incristallisable. » Elle est presque insoluble à froid dans les réactifs neutres. Elle se dis- sout aisément dans les acides étendus en donnant des sels pour la plupart incristallisables, d'où on peut la reprécipiter sans altération par l'ammo- niaque faible. » Le chlorhydrate a pu être obtenu par évaporation dans le vide, à froid, de la solution clilorhydrique de la base : il se précipite en aiguilles mame- lonnées, peu solubles dans l'alcool froid, assez solubles dans l'eau, et fusibles sans altération à 173°. )) Analyses de ce sel en centièmes : Calculé pour I. II. III. (C>H=C10)'Az.HCl. C 32,49 " " 32,62 H 5,84 » » 5.74 Az » 4,27 » 4i23 Cl « >■ 42,44 42,90 ( ■>7 ) » La solution acétique de trichlorox\ propylamine présente les réactions suivantes : phosphotungstate de sodium, précipité blanc amorphe; phos- phomolybdate de sodium, précipité jaune -citron amorphe; réactif de Nessler, précipité blanc amorphe; réactif de Bouchardat, précipité brun clair. Elle ne précipite pas par l'iodure double de mercure et de potas- sium, l'iodure double de cadmium et de potassium, le chlorure d'or, le chlorure de platine, le chlorure mercurique, ni par le ferrocyanure de potassium; elle n'est précipitée par l'acide picrique qu'en présence de car- bonate de sodium. » Enfin, en solution alcoolique, cette base donne à froid par le nitrate d'argent un précipité de chlorure d'argent; elle réduit lentement à froid le nitrate d'argent ammoniacal avec formation de miroir. )) L'action des alcalis, soit à froid, soit à chaud, ne m'a fourni jusqu'à présent que des substances ayant absolument l'aspect de la gélatine, et complètement insolubles dans tous les réactifs, même dans les acides con- centrés et bouillants. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur la fermentation peptonique de la viande. Note de M. V. Marcano, présentée par M. Schlœsing. (i Dans une Note que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie dans sa séance du lo novembre 1884, je m'étais proposé de démontrer que la fermentation peptonique constituait le meilleur moyen pour transformer la fibrine musculaire en peptone pure de premier jet, et irréprochable au point de vue de l'odeur et de la conservation. » Depuis cette époque, le procédé a reçu la sanction industrielle; pen- dant les trois dernières années depuis sa publication, il a servi régulière- ment au Venezuela pour l'obtention de peptone destinée aux usages pharmaceutiques, sans qu'on ait eu à enregistrer le moindre accident. Cette fabrication industrielle m'a permis d'approfondir l'étude de la fer- mentation peptonique et de certains faits qui s'y rattachent. » J'avais dit dans la Note mentionnée que, si l'on ajoute à de la viande hachée du jus d'Agave, la fermentation, pour être complète, exigeait trente-six heures. La pratique a montré que, si l'on ajoute en même temps à la viande les tissus de la plante préalablement soumis à la presse pour en extraire le jus, la dissolution de la fibrine s'accomplit en cinq ou six heures, toujours avec le rendement de 20 pour 100 en peptone, rendement pres- que théorique. ( "H ) )) Si l'on malaxe la viande hachée et exprimée, avec le tissu de la plante additionné de son jus, sans ajouter d'eau, la masse placée dans un flacon à l'étuve {'^3") se gonfle peu à peu; dans le liquide, peu abondant du reste, qui en suinte, on ne décèle, même trois ou quatre heures après, qu'une faible proportion de peptone. » Mais, si l'on prend le magma précédent et si, après y avoir ajouté de l'eau, on le chauffe, à peine la température atteint-elle 70°, que le tout se liquéfie presque instantanément, en donnant une solution de peptone aussi concentrée qu'on voudra, ne précipitant aucunement par le prussiate jaune de potassium. » L'explication du fait est simple. J'ai démontré déjà (loc. cit.) qu'il se forme, dans le cas présent, une pepsine. Celle-ci s'unit à la fibrine du muscle, en formant un composé insoluble à la température de l'étuve, mais qui se dissout après dans une quantité suffisante d'eau à 70". Un fait analogue a été découvert par Wurtz, qui a étudié la manière d'agir de la pepsine animale sur la fibrine du sang. » Restait à éclaircir le rôle du tissu végétal dans cette fermentation. Pour cela, j'ai pris deux poids égaux de viande hachée; une certaine quan- tité de sève d'Agave a été divisée en deux parties égales, qu'on a ajoutées à chaque échantillon de viande, mais séparément, dans deux flacons chauffés à l'étuve. Le tissu quia fourni le jus a été partagé en deux portions égales, et l'une d'elles a été bouillie dans l'eau; chacune a été introduite dans son flacon correspondant. Trois heures après, bien avant que les microbes peptonisants eussent eu le temps de prendre tout leur développement, les contenus des flacons ont été chauffés à l'ébullition, pour y doser compara- tivement la peptone formée. Le rendement a été constamment double dans le flacon qui avait reçu le tissu non bouilli. M Si l'on remarque que la différence entre les contenus des deux flacons tient seulement à ce que l'un des tissus végétaux était privé de vitabilité par l'ébullition, on est conduit à attribuer à la cellule végétale vivante la faculté de peptoniser les albuminoïdes, de même qu'on lui avait reconnu déjà celle de faire fermenter alcooliquement le sucre (' ). (>) Pour mettre en relief, d'une autre façon, ce pouvoir peptogène des cellules vé- gétales, je fais l'expérience suivante. Je prends des pois avant maturité qui, une fois écrasés, sont épuisés par l'eau tiède pour enlever toute la légumine. La masse humide est abandonnée dans un flacon à l'étuve ; ensuite on la traite, cinq heures après, par Veau froide qui entraîne une forte ( '19 ) » Pour terminer, je rappellerai qu'on a essayé, sans résultats satisfai- sants, la digestion artificielle des albuminoïdes en les soumettant à l'action des microbes cultivés de la bouche et des intestins. On a attribué cet échec à l'impossibilité, pour la peptone, de se dialyserau fur et à mesure de sa pro- duction. Pourtant, dans la fermentation peptonique que j'ai décrite et telle qu'elle marche, même industriellement, se trouvent réunies les conditions présentées par les matières qui parcourent le tube intestinal, et, malgré l'impossibilité de la dialyse, la transformation en peptone s'opère intégra- lement. ') PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Étude comparative des pouvoirs antisep- tiques du cyanure de mercure, de l'oxycyanure de mercure et du sublime. Note de M. Chibret. « 1° Les solutions de HgOHgCy ont une réaction légèrement alcaline et ne précipitent que très peu l'albumine. Ces solutions sont beaucoup moins irritantes pour les tissus que les solutions de sublimé. La solution au —^ est bien tolérée par les muqueuses et les plaies. » 2° L'absorption des solutions de HgOHgCy par les tissus parait moindre que celle des solutions de sublimé. » 3° La solution de HgOHgCy au j^ attaque d'une façon négligeable les métaux usités en Chirurgie, tels que acier, argent, cuivre, maillechort ; elle ne se ilécompose pas à la lumière. 1) 4° Essayé pour la conservation du bouillon nutritif peptonisé, généra- lement employé pour la culture des microbes pathogènes, le pouvoir anti- septique de HgOHgCy se montre six fois plus grand que celui de HgCl (twôô ^'^ HgOHgCy conserve ce bouillon comme -r~ de HgCl). » 5" La constatation de ces faits m'a déterminé à étudier comparative- ment l'action destructive de HgOHgCv, HgCy, HgCl sur le Micrococcus aureus pyogène. proportion de peptone, facile à mettre en évidence par le sulfate de cuivre et la po- tasse. Avec les pois préalablement chaufTés, la peplonisalion, dans les mémos conditions, ne se produit pas. 11 a été constaté que les cellules jeunes des plantes ont plus d'acli\ ité que celles qui sont plus âgées. ( I20 ) )) Pour cela, j'ai pris des cultures pures à'aureus sur agar et les ai sou- mises à des bains antiseptiques courts, longs ou prolongés ; ces bains étaient forts, moyens ou faibles. Dans toutes les expériences on concluait à l'action destructive du bain sur Vaureus si un repiquage de Vaureus baigné s'y montrait stérile. )) Il résulte d'une longue série d'expériences que l'HgOHgCy au j^^ agit comme l'HgCl au — -; que l'HgCy agit un peu moins bien que l'HgOHgCy; que les solutions au y^ d'HgOHgCy, HgCy, HgCl tuent Vaureus en cinq minutes; que les mêmes solutions au j^^ le tuent en moins d'une heure, que ces mêmes solutions au -:~^ ne commencent à le tuer qu'au bout de quatre heures et que des cultures à'aureus peuvent survivre même après dix heures de bain. » Les bains faibles et prolongés au j^,, qui ne détruisent pas Vaureus, agissent cependant sur lui en diminuant sa fécondité. En effet, des cul- tures sur gélatine démontrent que Vaureus, après ces bains, fluidifie la gélatine moins rapidement et en moins grande quantité que Vaureus non baigné. i) Dans une autre série d'expériences, afin d'étudier l'influence du mi- lieu ou terrain, Vagar était seul baigné, puis ensemencé. » Un bain sur agar de trois minutes avec une solution au j^ de HgCl, HgCy, HgOHgCy suffit pour rendre la surface de l'agar impropre à la cul- ture de Vaureus. Cette infertilité subsiste durant plusieurs jours et plus longtemps pour l'agar baigné avec HgCy, HgO et HgCy que pour celui baigné avec HgCl. )> 6" Employé en Chirurgie sur les surfaces suppurantes ou pour rendre aseptiques les muqueuses, et particulièrement la conjonctive, la solution HgO-HgCy au ~^ permet d'obtenir une asepsie supérieure à celle que l'on obtient par le sublimé, tant à cause de sa tolérance des tissus que par suite de la faible absorption. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — La surdité paradoxale et son opération. Note de M. Boucheron, présentée par M. Bouchard. « Dans la surdité paradoxale, ou paracousie de Willis, le patient est sourd pour la parole dans une chambre isolée, dans le silence; et cependant il entend la môme parole dans le bruit, en voiture, en chemin de fer, dans la rue, etc., et, en général, dans les milieux oii s'entrecoupent pendant un ( I2r ) temps assez prolongé des oiules sonores multiples. Cette surdité, très an- ciennement connue, n'a pas encore de patliogénie précise ni de thérapeu- tique. Voici un résumé de ce que nos recherches nous ont appris sur le mécanisme et le traitement opératoire de cette singulière surdité. » La surdité paradoxale, qui est habituellement grave, progressive et quelquefois héréditaire, est, comme nous allons le démontrer, une surdité par compression labyrinthique, c'est une variété d'otopiésis (de ou;, wtô;, oreille; -tcci;, compression). )) Elle n'est cependant pas modifiée par les moyens ordinaires de décom- pression labyrinthique, tels que les insufflations d'air, etc., qui n'arrêtent même pas la marche progressive delà maladie. Parfois les insufflations sem- blent aggraver la surdité, car tout est paradoxal en apparence dans cette surdité : c'est que ces moyens sont généralement insuffisants pour produire la décompression du labyrinthe. Mais si l'on décomprime directement le labyrinthe, par l'opération de la mobilisation de l'étrier, d'après la méthode que nous avons indiquée ('), la surdité diminue et le malade recommence à entendre mieux la parole dans les milieux silencieux. » Cette amélioration de l'ouïe est proportionnelle à ce qui reste du nerf acoustique; plus exactement, l'audition de la parole dans les milieux si- lencieux devient égale, au moins, à l'audition dans les milieux bruyants, voitures, wagons de chemin de fer, etc. Dans les cas les plus favorables, c'est-à-dire les plus récents, dans lescasoîi la compression est faible, l'ouïe est aussi légèrement améliorée dans les milieux bruyants. )) Les cas de surdité paradoxale sont même les cas les plus avantasfeux et les plus certains pour les résultats opératoires. Ainsi, sur cinquante- deux opérations de mobilisation de l'étrier pour les différentes formes de surdités otopiésiques, nous avons opéré neuf cas de surdité paradoxale qui ont donné de bons effets. Ces résultats sont conformes à la théorie. Tant que l'oreille est capable de percevoir les harmoniques de la parole au milieu du bruit, c'est que les éléments anatomiques nécessaires à cette percep- tion existent encore; mais ils sont comprimés et gênés dans leur fonction- nement. Dès que la décompression opératoire du labyrinthe est effectuée, il s'établit un fonctionnement plus régulier de ces éléments, percepteurs des harmoniques de la parole. « Le point de départ de la compression labyrinthique dans la surdité (') BoLCHERON, Opération de la surdité otopiésiquc {Comptes rendus du 23 avril 1887). C. .-(., 1SS8, 2' Semestre. (T. CVII, N» 2. ) ' 16 ( '2'-^ ) paradoxale est, dans la majorité des cas au moins, le catarrhe naso-pha- ryngo-tubaire, soit infectieux, soit arthritique, afrigore, syphilitique, etc., avec l'obstruction intermittente de la trompe d'Eustache, le vide de la caisse tvmpanique par résorption de l'air y contenu, la compression par l'atmosphère, sans contrepoids, sur la membrane tvmpanique, compression transmise par les osselets et l'étrier aux liquides labyrinthiques et aux nerfs acoustiques; d'où la destruction progressive des nerfs. Nous avons constaté, chez nos malades, la présence du catarrhe tubaire à répétition et l'aggravation de la surdité lors de chaque retour du catarrhe. » Ce qui fait que les insufflations d'air sont insuffisantes pour remédier à la compression labyrinthique, c'est que, le plus souvent, elles sont em- ployées trop tard, lorsque Tétrier est déjà fixé, en état d'enfoncement, par une immobilisation prolongée; car le malade, tromj)é jjarsa demi-audition dans le bruit, n'est convaincu que tardivement de la diminution réelle et progressive de l'ouïe. Si les insufflations paraissent quelquefois augmenter la surdité, c'est que l'air, accumulé dans la caisse, presse sur les fenêtres labyrinthiques, au lieu de dégager l'étrier déjà fixé. Car l'insufflation ne décomprime le labvrinthe que si la dépression, produite par l'éloignement du tympan et le dégagement de l'étrier, est plus considérable que la pres- sion exercée sur les deux fenêtres. Si l'étrier est fixé, il n'y a ni dégage- ment ni dépression, mais une pression sur la fenêtre ronde et, par consé- quent, sur le labyrinthe. » L'interprétation du symptôme principal de la paracousie (audition de la parole dans les milieux bruyants, surdité dans les milieux silencieux) a suscité beaucoup de recherches. L'expérience la plus originale est celle de Politzer, montrant que les vibrations d'un diapason, placé sur le crâne, améliorent l'audition comme les vibrations d'une voiture, d'un tambour (Lœvenberg). » L'application d'une montre sur l'apophyse masloïde améliore aussi l'audition de la parole (Boucheron). Il y a aussi amélioration quand ce sont les vibrations d'un piano, d'un orgue qui sont entendues en même temps que la parole. Nous avons remarqué qu'avec les notes basses du piano la parole est entendue sur un ton un peu bas, et qu'avec les notes hautes la parole semble s'élever. Les sons musicaux ou réguliers ont donc la même action que les sons non musicaux irréguliers. » Quant à la nature de la surdllv paradoxale , elle se trouve précisée par les remarques que nous avons faites antérieurement sur les surdités disso- ciées. Nous avons luontré que certains malades ont une surdité dissociée. ( 1^3 ) portant, pour les uns, seulement sur les sons fondamentaux; pour les au- tres, seulement sur les harmoniques de la parole ('), la plupart ayant tou- tefois une surdité à peu j)rès égale pour les sons fondamentaux et les har- moniques de la parole. Dans la surdité paradoxale, la parole est entendue dans le bruit; c'est donc une demi-surdité pour les harmoniques de la parole existant seulement dans les milieux silencieux. » Ces surdités sont presque toutes des variétés à'olopiésis. » Dans toutes ces surdités produites j)ar une compression labyrin- thique, on obtient une amélioration par la décompression du labyrinthe, soit à l'aide de moyens simples, quand ils sont suffisants; soit par l'opéra- tion de la mobilisation de l'étricr, qui est sans danger, si nous en jugeons par nos 52 premiers cas, oii nous n'avons observé aucun accident sé- rieux. » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Sur la sécrétion cutanée de l'albumine chez le cheval. Note de M. A. Leclerc, présentée par M. Schlœsing. (Ex- trait.) « Dans mes études sur l'alimentation du cheval, j'ai été amené à recher- cher quelle est la composition de l'écume blanche qu'on observe si souvent sur les chevaux en sueur. Cette écume se résout à la longue en un liquide opalescent très difficile à filtrer, et contenant toujours, à côté des chlorures alcalins qui sont abondants, de l'albumine, des sels ammoniacaux, de l'urée et, en outre, un ou des composés organiques azotés (sudorates alca- lins?). » Si la présence de l'ammoniaque, de l'urée, des sudorates et des chlorures alcalins n'a pas lieu d'étonner, il n'en est plus de même de l'albumine. Comment ce composé si important est-il éliminé par la peau? Voilà assurément un problème physiologique d'un grand intérêt. La fatigue consécutive à une sueur abondante est-elle en rapport avec la perte d'albumine? Mon but n'est pas de répondre à ces questions : je me propose seulement de montrer, par quelque:, chiffres, que le poids d'albu- mine éliminée par la peau n'est pas négligeable, et qu'il est nécessaire d'en tenir compte lorsqu'oii veut établir le bilan de l'azote dans les études d'ali- (' ) BoucHEROX, S II le/ Clé pour les liarinoniques de la parole dans l'utopiésis (Comptes rendus, 26 mars 1888). ( »24 ) mentation. Jusqu'ici, il ue me parait pas que l'albumine ait été considérée comme élément normal de la sueur. Divers observateurs ont constaté son absence dans la sueur humaine; sa présence a été plutôt considérée comme accidentelle; mais, en ce qui concerne le cheval, la sécrétion cutanée de l'albumine doit être considérée comme permanente. » Je vais d'abord indiquer la composition de la sueur recueillie sur le cheval dont les poils sont très mouillés. Je donnerai ensuite les chiffres relatifs à la perte journalière d'albumine par la peau.' 1) Le 9 mai 1887, je recueille de là sueur sur le cheval n" 1. Elle est mousseuse et souillée de poussières, i'" de cette sueur contenait Ss'jyi d'azote et i5s'",6o d'albu- mine. » Ces 158^,60 d'albumine contenant aS', 4^9 d'azote, il restait, par conséquent, 38'', 710 — 2?'', 449 ^ 18'', 261 d'azote sous forme d'ammoniaque, d'urée et de siidorates. » Le 17 mai 1887, j'ai encore recueilli de la suaur sur ce même cheval; i''' de cette sueur contenait : Cidorures alcalins 28s'', 320. Azote total 28'', 655 dont Azote de l'urée qs'', 548 Albumine i iS' , 200 » Dans cette albumine, on a dosé l'azote pour s'assurer de son identité ; sur oG™'^'' d'albumine, on a dosé 8"'s',6 au lieu de S"'^','], chiffre théorique qu'on devait trouver. » Mais si intéressants que soient ces chiffres, ils n'indiquent pas la pro- duction moyenne journalière de ces éléments. Au reste, la composition de la sueur varie considérablement suivant qu'elle est recueillie au début ou à la fin de la sudation. Pour éliminer ces différences, je me suis astreint à laver complètement le cheval, et cela pendant quatre jours consécutifs. Les eaux de lavage étaient soigneuseilient recueillies et analysées. Cliei'al n" 1 (ce cheval sue facilement pendant le traxail). Azole Eau des Azote Clilorures Date de sudorates — —^ — -~ — ^ alcalins des lavage ammo- et de de exprimés lavages. lecueillic. iiiacal. l'urée. Albumine. ralbiuiiine. total. enlSaCl. ksr sr gr gr ' sr gr gr i5 juin 1887 9i96o 0,287 0,286 io,3o8 1,649 2,6i3 » 16 » .... 7j940 0,267 o,43i 5,558 0,889 1,616 » 17 »■ .... 8,390 o,io5 o,23o 4)237 0,668 i,oi4 » 18 » .... 9,200 0,1 ij 0,181 5,596 0,895 1,237 " ( 120 ) Clieval II" 3 (ce cheval sue difiicilenient, pendant le travail). Azole Eau des .\/.ole Chlorures Date de sudorates — ^ ■ — — — - alcalins des lavage ammo- et de de exprimés lavages. recueillie. niacal. l'urée. VIbumine. l'albumine. total. en \a Cl. 20 juin 1SS7. . . iigr io,'i3o 0,200 0,767 8,6o5 1 ,076 2,569 25,366 2 1 1) . . . . 8, Sic 0,119 0 , 3.59 2,701 0,432 > 6,713 22 » 9,440 0,121 0 , 1 66 2,690 0,432 0,900 6,417 20 » . . . 1 1 , 120 0, 124 0,145 4,1.4 0 , 658 0,890 8,327 » Donc la transpiration cutanée latente, c'est-à-dire celle qui ne mouille pas le cheval, occasionne une perte journalière d'azote qu'on peut évaluer au miniinum à i^'' par jour. Mais quelle serait la perte journalière d'azote qui résulterait d'une sudation abondante et prolongée? » Les expériences tentées dans le but de mesurer la quantité de sueur sécrétée par la peau de l'homnie ont montré qu'elle paraît être avec l'ex- halation pulmonaire dans le rapport de 7 à 12 ('). En appliquant ces don- nées, par exemple au cheval n" 1, qui a travaillé au trot en mai 1881 (-), on trouve que, sur la transpiration pulmonaire et cutanée moyenne jour- nalière de i3''^, 366, il y aurait eu production de l\^^,C)'i.\ de sueur mouil- lant le cheval, qui, à raison de tSs' d'albumine par litre, auraient éliminé environ 73''''', 86 d'albumine contenant i2S'',o6 d'azote. Or, pour ce mois d'expérience et pour ce cheval, on a constaté un déficit moyen journalier de 98' , 49 d'azote ('). Ne serait-ce pas à utie cause de cette nature que serait due itne partie, sinon la totalité des déficits d'azote que nous avons constatés dans nos expériences de 1880- 1882 et celles qui ont suivi? » La sueur, en se desséchant, laisse sur le corps du cheval un dépôt blanc formé principalement d'albumine et de chlorures alcalins. Ce dépôt a alors l'aspect de pellicules blanches que l'étrille enlève facilement, et qui jusqu'ici ont été considérées comine étant des débris épithéliaux. Il est aisé de s'assurer que ces derniers sont en très faible proportion : l'albumine, n'ayant été que desséchée à la température du corps du cheval, est encore (') G. -G. Leh.mann, Chimie physiologique. Traduction de Drion. {-) L. Gkaxdeau et A. Leclerc, Etudes expérimentales sur l' aliinenlation du cheval de trait, deuxième Mémoire, p. i5l. (^) -Même Mémoire, page 167. ( 126 ) soluble dans l'eau; on l'extrait aisément des poussières du pansage avec de l'eau à 5o°, et l'on s'assure de sa pureté par un dosage d'azote. L'albu- mine obtenue ainsi soit par coagulation, soit par précipitation avec l'acide acétique, a fourni une moyenne de 10,77 pour 100 d'azote ('). » ZOOLOGIE. — Sur l'emploi de nasses pour des recherches zoologiques en eau profonde. Note de M. le prince Albert de Moxaco , présentée par M. Milne-Edwards. « Lorsque, en 1886, je m'occupais d'approprier V Hirondelle à des re- cherches zoologiques en eau profonde, la vulgarité des appareils de traî- nage précédemment employés pour des travaux semblables me frappa. N'était-il pas évident que la drague et le chalut, s"acs plus ou moins étroits promenés sur le fond de la mer, ne pouvaient prendre en général que des organismes fixés, ou bien les plus lents parmi ceux qui se déplacent? )) D'autre part, un traînage aussi brutal mutilant beaucoup d'orga- nismes délicats , il devenait souvent impossible de reconstituer leurs formes et d'établir nettement le rôle que tenaient dans ces altérations les phénomènes d'ordre physiologique tels que la décompression. » J'ai cru possible de compléter l'emploi du chalut par celui d'une nasse dans laquelle des espèces voraces, attirées au moyen d'amoi'ces, remonteraient jusqu'à la surface, protégées contre toute détérioration d'ordre accidentel. » L'arsenal de Lorient construisit sur mes plans une première nasse, dont j'ai fait connaître les proportions ; elle fut immergée deux fois pen- dant dix-huit heures, par 14"" et 120" de profondeur, lestée avec 1.3''^ à 3o''5 de fonte ; on lui fixait un câble en chanvre relié par son autre bout à une bouée faite de barriques surmontées d'un voyant. » A la troisième expérience, tentée par une profondeur de 363"", le câble se rompit dans l'effort nécessaire pour décoller la nasse, qui avait sans doute pénétré dans la vase , très molle sur ce point, et tout fut ])erdu. » Pour la campagne de 1887, l'arsenal de Lorient construisit trois nou- velles nasses : l'une semblable à la précédente, mais rendue plus légère (') Ces recherclies ont été faites au laboraloiie de la ConuDagnie générale des Voi- tures, à Paris. ( 127 ) par la substitution de plusieurs montants en bois à quelques-uns des mon- tants en ter ; la deuxième, de forme analogue, avec une dimension moindre ; la troisième, encore plus réduite. » Dans un premier essai, j'ai descendu le moyen de ces engins près de la côte nord de l'île Pico (Açores), par 38° 55' lat. N. et 3o''48' long. O., jusqu'à une profondeur de 758'". Cette fois un fd d'acier, résistant à 32o''«, ( .28 ) remplaçait l'ancien câble de chanvre; mais, pour in même raison sans doute, il cassa également. » Quelques jours plus tard, une double expérience fut tentée non loin du même endroit, par 38° 38' lat. N. et 3o" 28' long. O., à 620™ de profon- deur. On descendit la grande et la movenne nasse tout près l'une de l'autre : la première par un càble de chanvre capable de supporter une charge d'au moins looo''^; la seconde, pnr une ligne sept ou huit fois moins, forte. Après un séjour de vingt-quatre heures sur le fond, elles en rappor- tèrent a ivants cinq ou six grands crustacés, dont un nouveau probable- ment, et quelques poissons d'assez grande taille dont l'un vivait égale- ment, tandis que les autres étaient plus ou moins détériorés par la décompression. » Ces quatre premières expériences, sans précédent je crois, m'ont rapporté environ vingt espèces qui auraient subi l'attraction d'une amorce organique rehaussée par l'adjonction de quelques objets clin- quants. » Pour la présente campagne, l'Hirondelle est munie de trois nasses pa- reilles aux précédentes, avec une maille plus large, j)Our diminuer le frotte- ment et le poids; d'un càble spécial de 42 fds d'acier en G torons, mesurant 4™", 5 et résistant à 1000"^; il a 3ooo" de longueur et se sectionne en six bouts de 5oo™ réunis par des joints en acier rajîidement ouverts ou fermés. Une bobine-treuil est affectée à la manœuvre de tout l'appareil. )) La facilité relative acquise de la sorte par ces opérations ayant fait concevoir à M. le D'' Paul Regnard la pensée qu'une pile capable de pro- duire l'incandescence d'un fil pourrait être placée dans une nasse et des- cendue à diverses profondeurs pour de nouvelles investigations zoolo- giques, j'ai fait construire dans ce but une nasse spéciale dont voici la description : le corps est cylindrique, en toile métallique de i'^" démaille; trois entrées coniques donnent accès à l'intérieur, l'une par le sommet du cvlindre, deux autres par ses côtés; une porte également latérale permet d'introduire la pile. Sur la base du cylindre, un plancher métallique, com- posé de deux feuilles mobiles en charnière autour d'un axe diamétral à cette base, et qui, pendant la descente, sont maintenues horizontales par un fd, doit empêcher la nasse de pénétrer dans les terrains mous. Dès la première résistance que le plancher présente à la colonne d'eau appuyée sur lui quand la nasse remonte, le fil casse, les deux feuilles du plancher retombent verticalement et soulagent d'autant l'effort que subit le càble. Cette nasse, contenant un appareil lumineux dont M. le D' Regnard (. '2y ) rendra compte à l'Académie, a été essayée près de l'île de Groix pcndaiiL la liait du 24 au 23 juin et devant Belle-Ile dans la nuit du 2G juin. » ZOOLOGIE. — Sur un dispositif destiné à éclairer les eaux profondes. Note de M. P. Regxard, présentée par M. Milne-Edwards. « Il est de connaissance vulgaire que beaucoup d'animaux sont attirés par la lumière; certains insectes se brûlent aux bougies, les papillons de nuit se prennent à des pièges éclairés, les oiseaux de mer viennent se jeter sur les lentilles des phares. Les poissons vont aussi à la lumière ou aux objets brillants. On prend les thons au moyen d'un objet en fer-blanc, tournoyant auprès de l'hameçon; un appât excellent pour les casiers à homards consiste en fragments d'assiettes cassées : la pêche au fanal est si productive que la loi a pris la peine de la défendre. » Nous nous sommes donc demandé ce que produirait la vue de la lu- mière aux animaux qui vivent dans les grands fonds de l'Océan oii elle ne pénètre guère, sinon pas du tout. » Notre expérience a deux buts : résoudre une question de Physiologie générale, constituer un piège qui permettrait de capturer des espèces en- core inconnues habitant les eaux profondes. » Nous avons essayé de faire un appareil qui permît d'éclairer les grands fonds de l'Océan. » La seule lumière que l'on puisse envoyer dans les grandes profon- deurs est la lumière électrique; toutes les autres exigent le concours de l'oxygène de l'air et doivent être rejetces. Mais, même aA ec la lumière électrique, le problème est encore des plus compliqués. La première idée qui se présente est de construire une nasse, un casier, dans lesquels se trouverait une lampe à incandescence reliée à un navire par un câble, l'électricité étant produite à bord. Cette combinaison très simple est abso- lument impraticable. En effet, ou bien la nasse sera entre deux eaux et suivra le navire à la traîne, et alors, comme elle ne sera jamais immobile, il n'y entrera jamais rien ; ou bien elle sera coulée sur le fond et, comme le navire ne peut rester sans mouvement, elle sera rapidement mise en morceaux. La seule solution est donc de couler l'appareil avec la pile, source de la lumière électrique, et de l'abandonner avec une bouée. C'est ce dernier parti que nous avons pris : il présente quelques difficultés, comme on va voir; il faut, en effet, que les piles soient placées dans une boîte fermée et étanche. Or à 4000'" il y a une pression de 4oo"". C. R., 1888, 2' Semestre. (T. CVII, N° 2.) I7 ( i3o ) Quelle boîte peut résister à uue pareille pression, quelle fermeture peut la supporter sans laisser entrer l'eau immédiatement? Ce que nous avons voulu obtenir, c'a été que la pression fût égale en dedans et eu dehors de notre appareil et par conséquent nulle. ( ''^'I ) » Nous nous V sommes pris de la façon suivante. Les piles (qui sont de simples bunsens dans lesquelles l'acide azotique est remplacé par de l'acide chromique), les piles, dis-je, sont dans une boîte en fer close par un couvercle serré par des boulons sur une bague de caoutchouc : ce cou- vercle est percé de deux trous; l'un laisse passer les fils qui vont des piles à une lampe Edison de 12 volts, l'autre se termine par un tube où aboutit un ballon situé au-dessus et rempli d'air; ce ballon, en toile caoutchoutée, est soutenu par un fdet solide. Quand on immerge ce système, le ballon se comprime à mesure qu'il s'enfonce, et il injecte dans la boîte des piles de l'air juste à la pression à laquelle elle est soumise au lieu même oi^i elle se trouve. Il V a donc pression égale en dehors et en dedans de la boîte et par conséquent pression nulle, fùt-on à une profondeur immense. » La lampe et sa pile sont suspendues sur une cardan et placées dans une de ces nasses dont le Prince de Monaco a donné la description. Le tout est en ce moment embarqué sur la goélette i Hirondelle et sera mis en essai dans les grands fonds près des Açores. Une première expérience pré- liminaire a eu lieu devant Groix et une seconde devant Belle-Ile. La lampe a fonctionné pendant les deux nuits par un fond de 20'" environ; la nasse a rapporté plusieurs espèces de Crustacés. » Si les animaux de la faune abyssale sont lucifuges, notre casier lumi- neux reviendra vide des grands fonds, mais alors nous aurons résolu un point de Physiologie générale : s'il en est autrement, nous pouvons espérer recueillir un certain nombre d'espèces nouvelles. » PHYSIOLOGIE COMPARÉE. — Sur le mode de locomotion des Chenilles. Note de M. G. Carlet, présentée par M. Marey. « Dans une Note déjà ancienne ( ' }, j'ai décrit le mode typique de loco- motion des Insectes et des Arachnides. Aujourd'hui, j'ai l'honneur de com- muniquer à l'Académie le résultat de mes observations sur la locomotion des Chenilles, résultat qui aura pour but, non seulement de faire connaître ce mode de locomotion, mais encore de supprimer une erreur classique. » Il est de règle, en effet, d'admettre que, dans la locomotion terrestre, deux pattes d'une même paire ne se meuvent jamais simultanément; or les observations que je viens de faire sur les Chenilles donnent un démenti formel à cette manière de voir. (') Comptes rendus du 29 décembre 1879. ( I.V-i ) » On sait qup le corps des Chenilles se foniposede douze anneaux, indé- pendamment de la tête. Les trois premiers anneaux ont chacun une paire de pattes pointues (^paltes ccailleuscs), que nous appellerons (1, 2, 3); en- suite viennent deux; anneaux apodes, suivis de quatre anneaux munis chacun d'une paire de pattes élargies, généralement armées de crochets (^pattes membraneuses ou fausses pattes), pattes que nous nommerons (4, 5, 6, 7). Puis viennent, de nouveau, deux anneaux apodes et enfin le dernier anneau terminé par deux pattes membraneuses (^pattes anales), auxquelles nous attribuerons le chiffre (8). Ainsi, pas de fausses pattes sur les deux premiers, ni sur les cleux avant-derniers anneaux de l'abdomen ; en tout seize pattes, abstraction faite de quelques cas particuliers sur lesquels nous insisterons à la fin de cette Note. 1) Si l'on prend une Chenille ordinaire, c'est-à-dire une Chenille à huit paires de pattes, et qu'on la lasse marcher sur le plat d'une règle à dessin, maintenue à la hauteur de l'œil, on voit que les deux pattes d" une même paire se soulèvent toujours en même temps. Il n'y a donc qu'à examiner huit pattes au lieu de seize. Pour cela, on fera marcher la Chenille sur le tran- chant de la règle plate maintenue cette fois verticalement et de préférence sur le tranchant inférieur, genre de locomotion protectrice qu'affectionne la Chenille sur les branches et dans lequel les pattes sont plus faciles à observer si l'animal est couvert de longs poils. On voit alors parfaitement les pattes de profil, mais on éprouve tout d'abord une extrême difficulté à se rendre compte de l'ordre de leurs mouvements. En considérant attenti- vement d'abord deux pattes consécutives, puis l'ensemble des pattes mem- braneuses, enfin la première patte membraneuse en même temps que la membrane écailleuse, on observe ce qui suit : » Soit une Chenille arrêtée, le corps bien étendu. Son premier mouve- ment va détacher la patte anale (8) et la rapprocher de la patte (7) en contractant les deux avant-derniers anneaux apodes qui la séparent de cette patte. Aussitôt les quatre premières fausses pattes (4, 5, 6, 7) se détachent (Varnère en avant, dans l'ordre (7, 6, .5, 4 ), mais elles sont, en même temps, poussées en avant par le relâchement des deux avant-der- niers anneaux apodes, comme par un ressort qui se détend. Cette série de mouvements progressifs des anneaux arrive, comme une ondulation, aux deux premiers anneaux apodes de l'abdomen maintenus par les pattes écailleuses des trois premiers anneaux. Ces deux anneaux apodes de devant sont donc comprimés par la détente des deux anneaux apodes de derrière, et la j)atte (4 ) arrive ainsi dans le voisinage de la j)atte (3) ou ( ^■^■^ ) troisième patte écailleiise. Tnimédiatemenl cette patte se soulève et, presque simultanément, quoique successi\'cment, se soulèvent aussi les pattes (2^ » Ainsi s'effectue la locomotion ou marche de la Chenille; c'est une ondulation formée par un saut de deux pattes opposées qui se propage de l'arrière à l'avant du corps. » On comprend maintenant pourcpioi les fausses pattes sont si robustes à côté des autres. On pourrait les appeler les pattes-amarres, car ce sont elles qui maintiennent, en réalité, la Chetiille et commandent la progres- sion. Ce sont elles aussi qui assurent la station et fixent la Chendle, au moment de la nymphose. Ce sont donc, en réalité, les vraies pattes de la Chenille et non pas les fausses pattes, comme on le dit. Au contraire, les pattes éeailleuses sont, physiologiquement parlant, les fausses pattes delà Chenille; mais elles seront, plus tard, les vraies pattes, les seules pattes même du Papillon. Nous proposons donc de supprimer l'expression de fausses pattes, qui est inexacte, et de la remplacer par celle de pattes mem- braneuses, qui est mieux en opposition avec celle de pattes éeailleuses. » On s'explique aussi pourquoi, chez les Chenilles des Coi^wj et quelques autres Chenilles xvlophages, les pattes membraneuses sont rudimentaires ou dépourvues de crochets. M Cette disposition est en corrélation a^ ec leur vie dans l'intérieur des troncs où elles creusent des galeries, comme les larves à pattes très courtes ou nulles des Coléoptères xylophages; mais, en revanche, l'appa- reil masticateur s'est développé en proportion de son fonctionnement, c'est-à-dire en raison inverse de l'appareil locomoteur. De part et d'autre, le même genre de vie a amené des dispositions semblables chez des êtres appartenant à des ordres différents. Enfin les considérations qui précèdent permettent d'expliquer comment il se fait que, quand les Chenilles ne possèdent que trois paires de pattes membraneuses (Chenilles demi-arpen- teuses), ce sont les trois dernières ])aires qui restent. Quand il n'y a plus que deux paires de pattes membraneuses (Chenilles arpenteuses\ ce sont les deux dernières aussi qui restent, et alors la Chenille, privée de ses pattes intermédiaires, recourbe son corps en boucle pour rapprocher ses patles éeailleuses de ses pattes membraneuses, puis détache les premières et les porte en avant pour les fixer à leur tour, marchant pour ainsi dire comme une sangsue, genre défectueux de locomotion qui les met, sous ce rap- port, dans une situation inférieure à celle des Chenilles à seize pattes ; aussi ont-elles d'autres movens d'éeha|)per à leurs ennemis. En effet, ces ( i34 ) Chenilles qui vivent sur les écorces ont une couleur grise ou verdâtre qui leur permet de passer inaperçues. Ce sont elles aussi [Arpenteuses en bâton) qui restent fixées par les pattes de derrière avec le corps raidi, simulant une baguette, et qui également se dérobent brusquement en se laissant couler au bout d'une soie qu'elles filent tout en se laissant tomber. » ANATOMIE ANIMALE. — Formation de la gastru/a, du mésoblaste et de la chorde dorsale chez V Axolotl. Note de MM. F. Houssay et Bataillon, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « Environ vingt heures après la ponte, l'œuf de l'Axolotl, après avoir subi une segmentation un peu différente de celle que l'on décrit pour les Batraciens, et que nous feions prochainement connaître, se présente comme une sphère avec deux pôles : l'un noir, formé de petites cellules; l'autre gris clair, formé par des cellules plus grosses. Entre ces deux sortes de sphères, existe une cavité de segmentation. Malgré la différence de taille et d'aspect, il n'y a pas lieu de faire encore une distinction radicale entre ces deux groupes de cellules. Il est inexact de considérer les petites sphères comme devant principalement donner l'épiblaste, tandis que les grosses deviendraient le mésoblaste ou l'hypoblaste. L'œuf est, à ce stade, unewo- rula : la forme des éléments ne peut encoie faire prévoir leur évolution ultérieure. » L'épiblaste, en effet, dérive aussi bien des grosses sphères que des petites. C'est toute la couche périphérique de l'œuf qui se différencie et se sépare des cellules sous-jacentes. L'épiblaste est donc d'abord formé d'une seule couche. Alors même que le toit de la cavité de segmentation est encore constitué par plusieurs épaisseurs de cellules, c'est l'assise péri- phérique seule qui est l'épiblaste du pôle supérieur. Un peu plus tard seulement, elle se divisera en deux couches. Ce fait est conforme à l'idée de Scott et Osborn (') qui considèrent comme originelle la présence d'un épiblaste formé d'une seule couche chez les Urodèles. » Il est juste de dire que la diftérenciation de cette couche se produit tl'a- bord au pôle des petites sphères, et qu'elle n'intéresse ensuite que progres- sivement et peu à peu les cellules de la périphérie du pôle inférieur. Cela revient à dire que l'organisation, comme l'a été la segmentation, est plus hâtive au pôle le moins dense et n'a pas d'intérêt morphologique. (') Scott et Osborn, Quarterty Journal, vol. XIX; 1879. ( i35 ) » Le terme d'épibolie, employé par les embryologistes pour le cas des Batraciens, ne rend pas bien compte de cette différenciation progressive el tend à faire croire que les petites cellules, originellement épiblastiqiies, cheminent sur les grosses cellules jusqu'à ce qu'elles les aient recouvertes, ce qui est tout à fait inexact, au moins pour l'Axolotl. » Pendant que la différenciation en épiblaste, partie du pôle supérieur, gagne peu à peu les sphères vitellines périphériques, l'invagination qui doit donner lieu à la gastrula se prépare. Le premier indice est une ligne brisée, signalée par Van Bambecke (' ); les coupes montrent que cette ligne est un sillon et qu'il existe au milieu des sphères vitellines que la différenciation n'a pas encore atteintes, c'est-à-dire au pôle dense de l'œuf. Cette ligne prend la forme d'un fer à cheval. La différenciation épi- blastique gagne déjà, quoique confusément encore, la partie convexe de ce fer à cheval. Les cellules de l'intérieur restent nettement vitellines. La rencontre des deux branches produit le bouchon d'Ecker. Une invagina- tion se produit. La cavité de segmentation se réduit et, par contre, une autre cavité se creuse, qui deviendra le mésentéron et se mettra en rap- port avec l'invagination. » Chez l'Axolotl, rien de comparable au fait suivant, décrit chez les Anoures, à savoir : une lame épiblastique s enfonçant pour former le toit du mésentéron, ce qui pousse à considérer la formation de la gastrula comme un mélange d'épibolie et d'embolie. Il se fait une invagination nette, bien que peu profonde, par suite de la quantité de cellules vitel- lines, grosses ou petites, contenues dans la blastosphère. C'est de l'em- bolie pure et simple. L'intestin primitif se creuse, se met ensuite en rap- port avec l'invagination, devient tangent à l'épiblaste le long d'une ligne, qui sera l'axe de l'embryon. Sur cette ligne, la cavité du mésentéron n'est séparée de l'épiblaste que par une couche de cellules. C'est celle que les auteurs ont appelée Jiypoblasle d'invagination. Le mot est assez vague. Pour l'Axolotl, nous l'admettrons, si l'on veut entendre par là que des cellules vitellines se sont alignées, sous X influence de l' invagination ; mais nous le rejetons absolument si l'on veut lui faire exprimer que ce sont des cellules primitivement périphériques et devenues internes par invagina- tion. Jamais, à aucune période, ces cellules n'ont un aspect épiblastique, si ce n'est au voisinage du blastopore, où il y a vraiment invagination. (') Van Bambecke, Nomeltes recherches sur l'embryologie des Batraciens {Ar- chives de Biologie; 1880). ( I^^) » Des deux côtés de cette ligne, une portion des sphères vilellines com- prises entre l'intestin primitif et l'épiblaste prend des caractères spéciaux et forme deux lames, que l'on peut appeler dès lors le mésoblaste. Cette différenciation débute près du blastopore et gagne peu à peu, ainsi que cela est établi pour les Anoures. » Ainsi, vers la cinquantième heure après la ponte, on a un épiblaste très net qui va se diviser en deux couches; un mésoblaste formé de deux lames latérales et qui n'existe pas le long de l'axe. On peut, dès ce moment, appeler hypohlaste le reste de l'œuf. » La notochorde, dès lors, puisqu'il n'existe pas de mésoblaste sur la ligne axiale, semble ne pouvoir se développer qu'aux dépens de l'hy- poblasle. C'est ce qu'admettent tous les embryologistes qui ont traité ce point, Gotte ( ' ) excepté. » Mais, un peu plus tard, les lames médullaires se soulèvent, laissant entre elles un large bourrelet arrondi. L'intérieur de l'œuf est le siège d'un travail actif, et le résultat est que le mésoblaste forme une lame conti- nue qui passe au-dessous de l'axe. » Nous nous rallions donc à l'opinion de GiJtte. La chorde dorsale est d'origine mèsohlastique chez l'Axolotl. L'examen des stades suivants ne peut que confirmer cette idée. Dans un Mémoire plus étendu, accompa- gné de Planches, nous espérons établir que des faits exacts, mais incom- plets, ont conduit Calberla (') à une interprétation erronée d'après nous. » Le mésoblaste dérivant de l'hypoblaste, la question risquerait de devenir une querelle de mots, si on ne la réduisait aux termes suivants : les cellules vitellines, avant de donner la chorde, s'organisent d'abord en mésoblaste et ne la forment pas directement (^ ). » ZOOLOGIE. — Sur la position systématique du genre Héro. Note de M. A. Vayssière, présentée par M. Milne-Edwards. « Il existe parmi les Opistobranches quelques genres dont la |iosition systématique est encore incertaine. Ayant eu l'occasion de capturer dans (') GôTTE, Die Enlwicklungsgeschichle der ElonAe. Leipzig, 1875. (■-) Calbkrla, Zar Enh\ic/\l(ing des Medullarrolires 11. d. Chorda dursalis d. Telcostier a. d. Petroinyzoïitcn {Morpliologisclies Jaltrbacli, 1877). (^) l^acullé des Sciences de L\oii, laboratoire de Zoologie. ( '37 ) le golfe de Marseille deux ou trois individus appartenant à l'un de ces genres, je me suis attaché à fixer leurs caractères ('). » Le genre Héro, créé par Loven en 1839 pour de petits Mollusques recueillis dans les mers du nord de l'Europe, a été placé jusqu'ici, par tous les naturalistes (Aider et Hancock, O. Sars, Bergh, Fischer, etc.) qui ont eu à s'en occuper, dans la famille des Dcndronotidés, une des subdi- visions du grand groupe des Tritoniadés. V Ces différents naturalistes paraissent tous n'avoir eu à leur disposition que des individus conservés dans l'alcool; les dessins que Sars et Bergh en donnent feraient croire que les appendices qui garnissent toute l'étendue du bord du manteau ont une forme dendritique. Nous croyons que cet aspect est dû à l'effet de la conservation dans l'alcool. )) L'étude des mâchoires et de la radula aurait dû déjà montrer que Ton n'avait pas affaire à des Dcndronotidés, mais bien à des /Eolididés. » En observant des exemplaires vivants, on reconnaît de suite, par la conformation de leurs appendices latéraux, que le genre Héro appartient au grand groupe des /Eolididés; en effet, ces appendices, qui, chez les indi- vidus conservés dans l'alcool, ont un aspect dendriforme, sont bien de véritables cirres dorsaux fusiformes, disposés symétriquement par groupes pédoncules sur les parties latérales du dos. Ces groupes de cirres ont beau- coup d'analogie avec ceux du Calma Cavolinii; seulement, dans le genre Héro, nous trouvons en avant du corps, sur les côtés de la région cépha- lique entre les tentacules labiaux et les rhinophores ou tentacules dorsaux, une paire de houppes de cirres qui fait complètement défaut dans^le genre Calma. Ce sont ces deux houppes qui possèdent les cirres les plus nom- breux et les plus longs; tous les groupes postérieurs aux rhinophores ne présentent chacun que un, deux ou trois cirres rudimentaires. » Nous pouvons tirer de nos études la diagnose génésique suivante : » Forme générale du corps rappelant celle des Tritoniadés avec ses bords du dos nettement carénés; pied un peu plus large que le corps. « Tentacules labiaux, forts et recourbés; rhinophores simples et non rétractiles. Cirres dorsaux fusiformes, insérés dichotomiquement sur de courts pédoncules dis- posés sur les parties latérales du dos; les pédoncules de la première paire, placés eti avant des rhinophores, sont les seuls formant des groupes bien fournis de cirres; tous (') Ces recherches ont été faites dans le laboratoire de Zoologie marine, dirigé par M. Marion. C. R., iS38, 2' Semestre. (T. CVII, N° 2.) 18 ( i38) les pédoncules posl-rhinophoriens ne portent qu'un, deu\ ou trois cirres rudimentaires. Sac cnidophore avec nombreux nématocystes. )) Anus sur le milieu du flanc droit; orifice sexuel du même côté, mais placé plus en avant. Pénis inerme. » Mâchoires à bord masticateur avec dentelures irrégulières. Radula trisériée, dent médiane à lame denticulée. » Collier œsophagien composé de quatre ganglions (deux ganglions cérébroïdes et deux ganglions pédieux); yeux pédoncules; otocystes avec nombreux otolithes. » )) Les individus que nous avons pris dans le golfe de Marseille s'éloi- gnent par divers caractères tirés de la radula et des mâchoires du Hero formosa étudié parSars et par Bergh. Nous les considérons comme formant une espèce nouvelle. » ZOOLOGIE. — Sur une méthode de préparation des filaments tégumen- taires des Flagellés, Note de M. J. Kuxstler, présentée par M. Mdne- Edwards. « On sait que les Infusoires flagellifères, traités par certains réactifs, se montrent couverts d'une quantité variable, souvent foi't considérable, de fdaments, quelquefois très longs, et que, chez les Ciliés, on observe un phénomène analogue. Mais, chez ces derniers, chaque filament tire son origine d'une petite capsule réfringente, contenue dans l'assise périphé- rique du corps. Ces petits appareils, que l'on a comparés aux nématocystes des Métazoaires, ont été appelés trichocystes. Il est assez douteux que ces productions tégumentaires soient nettement homologues à celles qui se voient chez les Flagellés. Cependant, cette réserve faite, pour la commo- dité du langage, on peut provisoirement accepter pour les formations fila- menteuses de ces êtres la dénomination de trichocystes, jusqu'au moment où les progrès de la Science auront fourni des renseignements plus précis sur leur véritable nature. » On peut préparer les trichocystes par un grand nombre de procédés, donnant des résultats variables; un des plus imparfaits est, certes, la mé- thode qui consiste à traiter ces organismes par l'acide acétique. Au con- traire, si, à l'état absolument frais, on les fixe par l'acide osmique con- centré et qu'on les colore au moyen de picrocarminate d'ammoniaque arri- vant avec une extrême lenteur, par diffusion, on parvient à les voir d'une manière remarquable. ( i39 ) » Mais ce procédé est d'une application délicate. Ici je me propose simplement de faire connaître une méthode qui, si elle ne permet guère de voir bien nettement la disposition réelle des trichocystes, a ce grand avantage d'être d'une application facile et de permettre de reconnaître aisément si une espèce déterminée en possède ou non. » Ainsi, en prenant une goutte d'eau de mer contenant en abondance VOxyrrhis marina, espèce chez laquelle on n'a jamais vu ces filaments, en fixant par l'acide osmique concentré, puis en colorant un peu plus tard par une solution de noir Collin, acidulée par de l'acide chromique et addi- tionnée de glycérine, on voit, en agissant avec quelque précaution, les divers individus couverts d'un revêtement, plus ou moins fourni, de fila- ments irrégulièrement disposés, rayonnant dans tous les sens. » Par ce procédé, sans être obligé d'user des précautions par trop minu- tieuses de la méthode rappelée plus haut, il est aisé de déterminer quelles sont les espèces possédant ou non des trichocystes. » HELMINTHOLOGIE. — Sur kl Structure des téguments de rReterodeva Schachtii ei sur les modifications qu ifs présentent chez les femelles /econdées. Note de M. JoAN.VES Chatix, présentée par M. Chauveau. « I. En faisant connaître l'existence et le mode de formation des kystes bruns qui protègent durant l'hiver les œufs de V Beterodera Schachtii et con- courent ainsi puissamment à assurer la propagation de ce parasite de la Betterave ('), j'avais dû me borner à faire allusion aux modifications que subissent les téguments des femelles fécondées, sans pouvoir insister alors sur des faits dont l'observation est particulièrement délicate. Les dimen- sions microscopiques de l'Helminthe, la minceur et la faible différenciation de certains de ses tissus, la rapidité avec laquelle se succèdent les phéno- mènes qui s'y accomplissent, etc., créent de nombreuses difficultés et commandent une grande réserve dans l'interprétation des résultats obtenus. Aussi ai-je tenu à contrôler ceux-ci par une nouvelle série de recherches dont je présente aujourd'hui les principales conclusions. » II. Lorsqu'on examine, en s'aidant des réactifs colorants, les tégu- ments d'une jeune femelle adulte, on reconnaît qu'ils sont constitués par une cuticule et un hypoderme recouvrant la musculature somatique. (') Comptes rendus, ii juillet 1887. ( i4o ) » La cuticule offre deux couches distinctes : i" la couche superficielle ou striée ; 2° la couche jjrofonde ou fibriUaire. La couche superficielle est transparente, réfringente et résiste à la plupart des agents chimiques, surtout aux alcalis; elle porte d'élégantes stries circulaires qui sont dues à la présence de bourrelets annulaires, séparés par de fins sillons et inter- rompus au niveau des champs latéraux. La couche profonde, plus difficile à distinguer, est généralement mince; elle se montre formée de fibrilles entre-croisées. » L'hypoderme est ici représenté par une couche granuleuse dans laquelle se voient des noyaux très nets, mais peu abondants. On ne peut y découvrir une véritable structure cellulaire, même en faisant usage d'ob- jectifs à immersion et en variant la technique. » Immédiatement au-dessous de cette couche viennent les muscles répartis en masses longitudinales, orientées obliquement et moins symé- triques que chez le mâle. Durant cette période, l'épaisseur des couches musculaires est toujours très notable. » IIL Le premier changement qui s'observe dans ces tissus, à la suite de la fécondation, se localise dans l'hypoderme et s'y traduit par une dimi- nution dans le nombre des noyaux; en même temps, l'ensemble de cette zone devient plus clair. La cuticule et la musculature restent normales. M IV. Bientôt, la femelle grossissant rapidement, on remarque un amin- cissement progressif dans les couches musculaires, qui subissent une sorte de délamination. L'effet de cette modificalion est facilement appréciable et détermine une atténuation marquée dans l'épaisseur totale du tube dermo-musculaire. » V. Au stade suivant, la tendance qui vient de se manifester semble s'effacer, et l'on serait tenté d'accorder à l'enveloppe musculo-cutanée une importance égale à celle qu'elle possédait au début des observations. Toutefois, une analyse attentive révèle de sérieuses différences : les couches musculaires, si développées initialement, deviennent de plus en plus minces, mais leur régression rapide est masquée par les changements qui se produisent dans l'hypoderme. On a vu (III) que la masse hypodermique ne présentait jusqu'ici que de rares noyaux épars ; maintenant, le nombre de ces noyaux augmente dans une proportion remarquable. Leur répartition affecte môme une certaine symétrie et les espaces qui les séparent ont une étendue sensiblement égale; jamais la constitution de l'hypoderme ne sera plus voisine de la structure cellulaire. J'hésite cependant à employer ce terme qui exprime ( i4i ) ici un rapprochement, plutôt qu'une assimilation véritable, les champs cel- lulaires étant toujours très vaguement indiqués. Une autre particularité achève de montrer que l'hypoderme acquiert en ce moment une valeur spéciale : avec la prolifération qui vient d'y être signalée, coïncide l'appa- rition de gouttelettes visqueuses et réfringentes se rassemblant à la surface delà cuticule. Cette sécrétion ou exsudation trouve son issue non dans des pores cutanés, dont on ne découvre aucune trace, mais dans des ruptures locales de la cuticule cédant sous l'énorme accroissement du corps que dis- tendent les œufs. » VI. Les couches musculaires ont alors disparu, et c'est à peine si l'on en retrouve parfois un dernier vestige dans une mince bandelette appli- quée contre l'hypoderme, qui est fort aminci et tend à se confondre avec la cuticule. Le sort ultérieur de celle-ci varie suivant les cas : si les œufs doivent être mis immédiatement en liberté, la cuticule se brise sur plusieurs points et, après aAoir résisté plus longtemps que les autres tissus, se désa- grège à son tour; si, au contraire, les œufs doivent demeurer inclus dans un kyste brun, ce dernier se forme grâce à l'exsudation mentionnée plus haut et qui, agglutinant les parcelles ambiantes et les soudant aux débris tégumentaires, revêt ainsi les œufs de la coque protectrice que j'ai anté- rieurement décrite. » VII. Les faits qui viennent d'être résumés- semblent intéressants à plusieurs points de vue : i° en ce qui concerne l'histologie des Nématodes, ils montrent que le tégument et la musculature, pouvant offrir, dans le même stade de l'évolution, des modifications différentes et parfois même inverses, doivent être désormais distingués nettement, malgré les asser- tions contraires de quelques auteurs; 2" par leur processus et par leurs effets, certaines transformations tégumentaires rappellent les phénomènes d'histolyse observés chez d'autres Invertébrés; 3" le kyste brun est d'origine adventice mixte et ne peut être rapporté ni à une néoformation pathologique apparaissant dans les tissus de l'hôte, ni à une induration des téguments de l'Helminthe; 4" l'i prophylaxie, subordonnée aux con- naissances acquises sur la biologie du parasite, peut également s'inspirer des notions précédentes, car il est vraisemblable qu'on devra surtout chercher à atteindre les mères au moment où leurs téguments, désorganisés par de complexes modifications histiques, ne peuvent plus leur assurer une protection suffisante ( ' ). » (') C'est au commencement de l'été que l'on trouve simultanément, dans une même ( i42) BOTANIQUE. — Recherches sur le développement du Physcia parietina. Note de M. Gaston Bonnier, présentée par M. Diichartre. (( On n'a pas, jusqu'ici, décrit le développement complet d'un Lichen, depuis la spore initiale germant, jusqu'à la production de spores sem- blables; c'est surtout la période de l'évolution du Lichen qui succède aux; premières phases de la germination sur laquelle on manque de renseigne- ments précis. Grâce aux cultures pures de Lichens dont j'ai donné les ré- sultats généraux à l'Académie, en 188G ('), j'ai pu suivre, jour par jour, l'association de l'Algue et du Champignon, dont l'ensemble constitue le Lichen, jusqu'à la formation du thalle différencié. Ces études ont pu être suivies sur la même culture. » Je décrirai, en particulier, la série d'observations qui m'a donné les résultats les plus complets et qui sont relatives au développement du Phys- cia parietina, ce Lichen ordinairement jaunâtre, si commun sur les troncs d'arbre et les murailles. » Le semis avait été fait suivant le mode de recherches expérimentales que j'ai décrit dans la Note citée plus haut. Ce semis ne comprenait que deux spores de Physcia et une quarantaine de cellules d'Algue appartenant à l'espèce Protococcus viridis. Cette Algue était issue d'une culture sur plâtre provenant de cultures successives, dont l'origine première était une Algue presque pure, recueillie sur les branches d'un Châtaignier qui ne présentait aucun Lichen sur toute l'écorce de l'arbre. » Au début, les fdaments, issus des spores, s'allongent à leur extrémité, se renflent et se cloisonnent souvent à leur base, puis émettent latérale- ment de petits renflements qui deviennent des rameaux grêles entourant les cellules de l'Algue. Cette phase a déjà été très bien décrite par M. Bor- net et par M. Treub; je n'ai pas à y revenir. » En examinant cette culture cinq jours après, on voyait que les Tda^ ments s'étaient multipliés et différenciés sans que les cellules d'Algue aient culture, le plus grauci nombre de femelles traversant les phases de délaminalion, etc.; j'ai pu récemment le constater encore sur de jeunes Betteraves que M. Aimé Girard avait bien voulu mettre à ma disposition. (') Gaston Bo.nnier, Recherches expérimentales sur la synthèse des Lichens dans lin milieu privé de germes {Comptes rendus, i5 novembre 1886). ( i43 ) sensiblement changé. On pouvait alors distinguer déjà trois parties princi- pales dans les ramifications du Champignon : )) i" Les filaments renflés, développés à ce moment dans la partie moyenne de l'association; » 1° Les filaments crampons, ramifications plus étroites, à rameaux courts, qui entourent les cellules de l'Algue; » 3" 'Lq?, filaments chercheurs, assez étroits aussi, peu ramifiés et qui se dirigent vers la périphérie, comme pour aller à la rencontre de nouvelles Algues. » Les jours suivants, on voit l'adhérence entre les Algues et les fila- ments s'accentuer encore, tandis que les premières se divisent et com- mencent à se multiplier. En même temps, les filaments renflés se ramifient, leurs rameaux se resserrent et ils commencent à former un faux tissu dont les mailles présentent des intervalles arrondis. » Quinze jours après le semis, la culture avait bien changé d'aspect. Les cellules d'Algues, plus nombreuses, sont plus intimement accolées aux filaments crampons. Les filaments chercheurs s'allongent tout autour du jeune Lichen et divergent en tout sens; enfin les filaments renfles com- mencent à former un faux tissu qui recouvre les parties vertes. Pendant les jours suivants, lorsque les filaments chercheurs n'ont plus rencontré aucune Algue à la périphérie, ils s'anastomosent entre eux; en môme temps, le faux tissu devient de plus en plus serré et les filaments com- mencent à s'épaissir. » Environ un mois après le semis, on pouvait voir le faux tissu achever sa différenciation en formant ce qu'on peut appeler le tissu de bordure qui enveloppe le mélange des filaments plus étroits et des Algues devenues ce qu'on nomme les gonidies du Lichen. » Mais, à partir de ce moment, l'épaississement du thalle rend impos- sible l'examen microscopique sur la lamelle de culture et ce n'est que sur les bords du Lichen que l'on peut assister à la formation et à l'accroisse- ment du faux tissu recouvrant. » La culture dont je viens de décrire le développement ayant été sa- crifiée cinquante-cinq jours après le semis, alors que le Lichen constituait sur la lamelle de verre un petit thalle d'un vert pâle, parfaitement limité, une coupe mince faite à travers ce thalle offrait déjà la structure d'un Physcia parietina de très petite taille, pris à l'état naturel. )) D'autres semis identiques, faits en même temps que celui dont je viens de parler, mais sur une écorce stérilisée dans un flacon Pasteur, ont ( '44 ) permis de suivre le développement jusqu'à la formation des spores dans les asques; d'ailleurs cette dernière partie de l'évolution du Lichen était déjà complètement décrite. » En somme, ces recherches font voir de quelle manière se constitue l'association de l'Algue et du Champignon qui forme le Lichen et ont permis de suivre, jour par jour, sur la même culture, la différenciation première des filaments, la formation des faux tissus, ainsi que la manière dont les Algues deviennent peu à peu les gonidies du Lichen. Toutes les phases du développement, depuis le semis jusqu'à la constitution d'un thalle identique à ceux qu'on observe dans la nature, ont pu être étudiées en détail j) . ANATOMIE VÉGÉTALE. — Siv la constitution de la ly^emhrane des végétaux. Note de M. Louis Mangix (' ), présentée par M. Duchartre. « On admet ordinairement que la membrane qui revêt le corps proto- plasmique de la plupart des végétaux est formée par un hvdrate de car- bone plus ou moins condensé, la cellulose, défini, à l'état de polymérisa- tion le plus faible, par sa solubilité dans le réactif de Schweizer et par la coloration bleue ou violette qu'il prend sous l'influence de certains réac- tifs (acide sulfurique et iode, chloroiodurc de zinc). )) On savait cependant que, dans les cellules agrégées en tissus, la la- melle moyenne est formée par un corps qui n'a pas les réactions de la cellulose; M. Dippel a même annoncé que la nouvelle cloison excrétée par le protoplasma ne jouit pas non plus des propriétés de cette substance. Cette manière de voir n'a pas rencontré beaucoup de partisans, et les anatomistes qui, dans ces derniers temps, ont étudié la constitution de la membrane, ne paraissent pas avoir dirigé leurs investigations sur la nature de cette matière, dont l'existence a été depuis longtemps signalée. » Les travaux que M. Fremy a publiés sur la composition du squelette des A'égétaux fournissent cependant des indications précieuses pour les recherches entreprises dans cette voie nouvelle. Les tissus des fruits, des racines, renferment, en effet, d'après M. Fremy, un principe immédiat qu'il a nommé pectose ; ce principe, qui n'a pu être séparé de la cellulose, produit, par une série de transformations complexes, les composés pecti- (') Ces recherches ont été réalisées au lycée Louis-le-Grand. ( i45 ) ques qu'on rencontre dans les friiils mûrs. D'autre part, M. Maudet a montré que la moelle de certains arbres renferme de la pectose et du pectate de chaux; ces substances formeraient, suivant M. Fremy, un ciment destiné à relier les cellules entre elles, comme cela a lien probablement dans les fibres libériennes du lin et du chanvre. » J'ai entrepris, depuis plusieurs mois, une série de recherches sur la constitution de la membrane cellulaire; les résultats que j'ai obtenus me permettent de confirmer et de généraliser l'existence du principe immédiat entrevu par le savant Directeur du Muséum. J'énoncerai brièvement ces divers résultats. M Les tissus des végétaux les plus différents sont généralement formés par l'association de deux substances : la cellulose, définie comme on le sait, et une substance ternaire, incolore, insoluble dans l'eau, soluble dans les alcalis, colorable en violet par l'hématoxyline alunée, que je dé- signerai provisoirement sous le nom de pectose. Cette substance ne possède pas, en effet, toutes les réactions attribuées par M. Fremy au corps qu'il nomme ainsi, et mes recherches ne m'ont pas encore permis de démon- trer si elle constitue un principe immédiat ou un mélange de plusieurs principes présentant des polymérisations analogues à celles qu'offre la cel- lulose. » Dans les tissus adultes (feuilles de Houx, Ginckgo biluba, Lonicerà Peridymenuni, Vinca major. Scolopendriuin officinale, etc. ; tiges de Pinus silvestris, Vinca major. Asparagus officiiialis, Houx, etc.; racines de Radis, de Marronnier, etc.), la pectose forme, à l'état de pureté, la lamelle moyenne des tissus ou substance intercellulaire. Associée à la cellulose, elle constitue ensuite toute l'épaisseur de la membrane qui vient s'appuyer contre la lamelle moyenne. Lorsqu'on a débarrassé les coupes de la cel- lulose qu'elles renferment, la structure est exactement conservée et les sculptures que montrent les parois cellulaires se présentent avec la même netteté que lorsque la cellulose existe. » Les rapports de la cellulose et de la pectose, difficiles à mettre en évi- dence dans les tissus à parois minces, apparaissent, au contraire, avec la plus grande netteté dans le parenchyme des feuilles du Houx, de l'écorce de la tige du Pin silvestre, dans le coUenchyme de la Vigne, dans l'assise épidermique des feuilles. )) Dans les tissus jeunes, la pectose parait former la première membrane constituée par le cloisonnement, et de très bonne heure cette membrane G. R., i8S8, 1' Semestre. (T. CVII, N» 2.) '9 ( i46 ) hyaline se tapisse sur ses deux faces d'une couche mince de cellulose et de pectose qui va croître en épaisseur en même temps que la lamelle moyenne. La cellulose n'apparaîtrait donc pas dès l'origine de la membrane, et l'opi- nion de M. Dippel rapportée plus haut se trouverait ainsi vérifiée. I) Dans certains tissus même, notamment dans ceux qui doivent liqué- fier ou gélifier leurs éléments, la cellulose n'apparaît pas; ainsi la paroi des cellules mères du pollen, la membrane des cellules de l'assise nourri- cière interne, la membrane du grain de pollen jeune sont exclusivement formées de pectose (anthères du Cerasus vulgaris, du Pyrus Malus, de Y Hemerocallis fiih'o, etc. ). !> Rarement la pectose n'existe qu'à la surface de la membrane cellulaire (fibres du Cotonnier, fibres libériennes de certains arbres); dans ce cas l'épaisseur de la membrane est formée, abstraction faite de la couche ex- terne, par de la cellulose pure. » On voit ainsi que la pectose constitue la substance fondamentale de la membrane cellulaire ; la véritable cellulose n'existe que très rarement seule, et se trouve associée ordinairement à la pectose. » C'est la pectose qui joue le principal rôle dans le phénomène désigné sous le nom de fermentation cellulosique. Sous l'influence du Bacillus Amylobacter, la pectose donne naissance à une série de composés pectiques, notamment de l'acide métapectique, dont M. Rolb a constaté l'existence dans les eaux du rouissage du chanvre, et que j ai retrouvé dans le liquide où les tissus végétaux se putréfient. » La présence constante de la pectose dans les membranes, l'apparition de cette substance avant la cellulose dans un certain nombre de tissus, permettent de considérer les modifications chimiques, telles que la liqué- faction, la cutinisation, comme des transformations de la pectose; la cellu- lose serait étrangère à ces productions. Ce fait semble démontré par l'exa- men des anthères en voie de formation; là les membranes des cellules mères des cellules de l'assise nourricière ne présentent ordinairement pas trace de cellulose, et la liquéfaction des tissus s'opère en son absence; d'autre part, la membrane des cellules jeunes de pollen est dépourvue de cellulose, ou n'en présente qu'un revêtement très mince à la face interne, au moment oii la cutinisation de la couche externe se produit. » Je borne ici cette énumération, destinée surtout à prendre date. J'aurai l'honneur d'exposer prochainement à l'Académie le développement et la démonstration des diverses propositions que je viens d'énoncer. » ( 1^7 ) PHYSIQUE DU GLOBE. — Cartes magnétiques de l'Algérie, de la Tunisie et du Sahara algérien. Note de M. Lêo\ Teisserexc de Bort, présentée par M. Mascart. (( J'ai l'honneur de présenter à TAcadémie les premiers résultats des observations magnétiques faites au cours de plusieurs missions scientifi- ques que M. le Ministre de l'Instruction publique a bien voulu me confier dans l'Algérie, la Tunisie et le Sahara algérien. » Ces observations comprennent 62 déterminations de la déclinaison faites en 37 stations et 65 déterminations de l'inclinaison se rapportant à 39 stations. Les stations sont réparties de Tunis à Nemours, près de la côte, et de Gabès à Ain Sefra au sud, les points extrêmes vers le sud étant Bereçof, par 32°32', et plus à l'ouest El Golea, par 3o"35' de latitude N. » Les déclinaisons ont été observées dans mes premiers voyages (i 883-85-87) avec des instruments' de Brunner, et en t888 avec un théo- dolite de Lorieux avec barreau à fil, que M. le contre-amiral Mouchez a bien voulu me prêter. Les mesures de l'inclinaison ont été faites avec la boussole n° 31 de Gambey. » J'ai d'ailleurs pris soin de vérifier la marche de ces instruments à l'observatoire du Parc Saint-Maur. » Variation diurne. — Les premières observations sur la variation diurne de la déclinaison sont dues à Aimé, qui trouva, en 1841-42, qu'à Alger l'am- plitude en hiver était de l\' , 5 et en été de 9,4- » Pour étudier cette variation à l'époque actuelle et dans le Sahara, j'ai installé à Riskra un petit déclinomètre à lecture directe que M. Mascart a bien voulu mettre à ma disposition. Cet instrument, suivi à diverses re- prises avec beaucoup de zèle par M. Colombo, a permis de constater que la variation diurne de la déclinaison à Biskra est, comme on pouvait s'y attendre, plus faible dans l'ensemble qu'au Parc Saint-]Maur, station située bien plus au nord. La différence porte surtout sur les mois de la saison chaude et atteint 3' en moins en été. On retrouve ce même caractère en comparant les observations de Perpignan avec celles de Saint-Maur. » Distribution des lignes d'égale déclinaison. — Nos observations, rame- nées à leur valeur pour le mois de janvier 1888, nous ont permis, en y joignant les déterminations faites sur la côte de Tunisie par les missions ( i48 ) hydrographiques, de tracer la Carte des lignes d'égale déclinaison. Ces lignes donnent lieu aux remarques suivantes : » D'une façon générale, les lignes isogones vont en se resserrant légère- ment de la côte de Tunisie à la frontière du Maroc, où leur distance est de I environ moindre. L'inclinaison de ces lignes sur les méridiens, qui croît vers l'occident, est de .')° à i5° vers l'ouest dans le nord de l'Algérie ; plus au sud, ces lignes s'infléchissent en se rapprochant du méridien. La ligne de 1 1", qui touche la côte de Tunisie et pénètre en Afrique près de Djerba, est presque droite; celle de 12°, qui passe près de la Calle, s'in- fléchit légèrement vers l'est, à partir du 34*^ parallèle; celle de i3° pré- sente, à sa sortie des montagnes, vers le Sahara, une anomalie assez remarquable : elle passe à 40""° à l'ouest de Biskra et, au lieu de con- tinuer vers le sud, elle oblique vers Laghouat, tendant à devenir parallèle à la ligne de faite des montagnes, comme on peut le voir par les observa- lions de trois stations, puis elle s'infléchit vers l'est, pour reprendre sa direction générale. » Cette anomalie, cjui correspond à* une déviation sensible des lignes d'égale inclinaison, ne s'explique pas par la présence de terrains magné- tiques apparents. » La ligne de i4" entre en Algérie près de Tipaza, à l'ouest d'Alger, s'infléchit légèrement vers les montagnes de Médéah, puis reprend une allure régulière, suit une courbe dont la convexité maximum vers l'ouest parait être sur le 34" parallèle, et passe entre Brezina et El Abiod Sidi Cheik. 1) La ligne de 1 5° entre en Algérie tout près d'Arzew et présente peu après une inflexion A^ers l'est, comme la ligne du i4 ; puis elle forme une courbe à grand rayon parallèlement au i4''. H est intéressant de constater l'inégal accroissement de la déclinaison quand on s'avance de l'est à l'ouest; entre Cherchell et Tenez, pour 80''™, la variation est de 3o'; de Tenez à Mostaganem, pour iio"^"", elle n'est plus que de 10'; enfin, de Mostaganem à Arzew, pour 35'"", elle est de i3'. Au sud-est de Mosta- ganem, les observations de Hillil indiquent aussi une anomalie magné- tique. » Distribution des lignes d'égale inclinaison. — Ces lignes, dans l'en- semble, sont plus inclinées sur les méridiens que ne l'indiquent les meil- leures Cartes générales publiées jusqu'à ce jour et d'après lesquelles l'angle d'une isocline avec le méridien serait en movenne sur l'Algérie de G8°, ( '^19 ) jîendanl qu'il est A'oisin de 78°. Cela se traduit par ce fait que l'isocline de 54°, qui passe au nord de Bizerte et pénètre en Algérie près de Bougie, devrait passer près de Saïda, pendant que, dans la réalité, elle passe par Arzew, puis au nord de Nemours, en mer, ce qui fait une différence de i°3o' en moins dans l'inclinaison admise à Nemours. 1) Dans le Sahara on observe les mêmes différences. » D'autre part, la distance qui sépare les isoclines est assez variable, en dehors même des perturbations de détail qui affectent certaines de ces lignes. Leur distance, au lieu de croître l'égulièrement avec la latitude, comme c'est le cas ordinaire, augmente au voisinage de la chaîne de mon- tagnes qui borde le Sahara ; puis elle diminue au voisinage de la seconde chaîne qui borde le Tell, croît ensuite légèrement et paraît reprendre son allure normale sur la Méditerranée. M Les reliefs de l'Algérie, si importants par leur masse, paraissent donc jouer un rôle manifeste dans la distance qui sépare les lignes isoclines, même lorsqu'ils ne contiennent pas de terrains magnétiques proprement dits. » Le point où ces lignes sont le plus rapprochées est situé entre Bo- ghar et la région de Sétif ; la distance entre les isoclines de 53° et de 54° y est seulement de 78""", pendant que, entre les mêmes lignes, on constate au nord de Tunis un écart de loo'""" et de 120'"" près de Nemours. C'est aussi une des régions qui possèdent les plus grandes montagnes de l'Al- gérie ; la Mouzaia, les Bibans, le Jurjura s'élèvent brusquement au-dessus des plaines qu'ils dominent de i5oo"' à 2000'". Dans cette région, la ligne de 54° présente un bombement vers le nord. L'action des reliefs qui resserre les lignes cesse auprès de Mostaganem et d'Arzew où la côte s'abaisse vers le sud ; l'isocline de 54° s'éloigne vers le nord et reprend sa distance normale. » La ligne de 5i" offre aussi une particularité remarquable: près de Laghouat elle s'infléchit vers le sud, puis elle prend une allure plus régu- lière vers l'ouest. » Dans une autre Note, je donnerai les résultats des déterminations de la composante horizontale et les valeurs absolues des déclinaisons et inclinaisons, ainsi que les positions géographiques des points d'observation que j'ai dû déterminer pour douze stations. » ( '5o ) TRAVAUX PUBLICS. — Sur le puits artésien de La Chapelle, à Paris. Note de M. Hcet, présentée par M. Daubrée. » Exécution du forage. — Les travaux du puits artésien de La Chapelle ont été commencés en i863. Ils ont été arrêtés définitivement le 7 no- vembre 1 887, après avoir duré par conséquent un peu plus de 24 ans, sans interruption, pour ainsi dire. » Jje temps considérable qu'a exigé ce forage tient à la profondeur à laquelle on a dû descendre pour atteindre la couche aquifère, au diamètre de i'",3o avec lequel il a été foncé jusqu'à une profondeur de 677", enfin et surtout à un accident gi-ave qui est survenu à cette profondeur. » En 1874, on n'était plus qu'à 28"" de la nappe artésienne; on tra- versait la craie chloritée et l'on descendait la dernière colonne de tubage en tôle de \^,iç) de diamètre intérieur et de o^.oa d'épaisseur qui devait régner sur toute la hauteur du puits, lorsqu'au cours de la descente cette colonne s'est brisée; un tronçon de 120"" de longueur est tombé au fond du puits et il n'a pas fallu moins de onze ans de travail pour le bro3er et le retirer par fragments. » Ce n'est qu'en i885 qu'on a pu reprendre le forage, en descendant au fur et à mesure de l'avancement un nouveau tube de même épaisseur, mais de i'",075 de diamètre seulement. Depuis cette époque le travail s'était poursuivi sans présenter d'autres particularités que des accidents sans gravité, tels que chutes d'outils, de trépans, de soupapes, ruptures de sondes. On avait atteint le 27 juillet 1887 la première couche aquifère des sables verts qui alimente le puits artésien de Grenelle, et l'eau, qui jus- qu'alors était restée constamment à ij™ en contrebas du sol, s'était élevée rapidement de 1 1"" au-dessus de ce niveau ; tout faisait espérer que, suivant les projets, on pourrait descendre à une profondeur importante dans la couche des sables verts, en contrebas de la nappe artésienne qui alimente le puits de Passy. » Mais un accident plus grave encore que le premier est venu arrêter le forage dans des conditions telles qu'il n'est pas possible de songer à le poursuivre : il ne reste plus aujourd'hui qu'à prendre les mesures néces- saires pour remédier autant que possible aux fâcheux eifets qui en ont été la conséquence. !i Le 7 novembre 1887 au matin, les ouvriers, en reprenant le travail ( >5i ) qu'ils avaient quitté le samedi 5, à 6'' du soir, constatèrent que le tube inté- rieur de revêtement, qui reposait sur le fond du forage et était maintenu ou plutôt guidé par les freins à sa partie supérieure, avait disparu. Ce tube, en place depuis près de trois ans, n'avait rien présenté jusque-là d'anor- mal; aucune flexion, aucune déviation ne s'y était produite. » On reconnut bientôt que sa partie supérieure était descendue à i jq"" de profondeur et qu'en contrebas il était intact sur 471""; mais que la partie inférieure, sur une longueur de 247™, était brisée, repliée sur elle- même dans une hauteur de 88°'. C'est sur ses débris que repose main- tenant la partie supérieure de la colonne restée intacte. » Quelle est la cause de cet accident? Il est impossible de la préciser : des éboulements survenus dans la gaize ont pu écraser la partie inférieure du tube, le replier sur lui même et attirer la partie supérieure qui, dans sa chute, a écrasé, brisé et refoulé sur 88™ de hauteur une longueur de 247"°. Ajoutons que la date de l'accident coïncide avec celle d'un trem- blement de terre ressenti en Italie et, en France, à Màcon. 1) Comparaison aiec le puits artésien de Passy. — Le Tableau suivant donne en regard les hauteurs par rapport au niveau de la mer auxquelles ont été rencontrées dans les puits de Passy et de La Chapelle les prin- cipales couches géologiques : Passy. La Chapelle. Niveau du sol 53, i5 48; 00 Calcaire grossier 49; '5 38, 00 Argile plastique 27,16 — i6,55 Terrain crétacé — 5,55 — 76, 3o Craie grise — 390,07 — 456, 00 Argiles du gault — 512,96 — 634,55 Sables verts — 533,96 — 557,20 Point d'arrêt du forage — 533,35 — 670,00 » Au puits de Passy, on avait atteint la couche aquifère a 547™ ^^ pro- fondeur. » Température des eaux artésiennes. — La température des eaux du puits de La Chapelle, constatée à la suite de la pénétration du forage dans la couche des sables verts et après leur élévation dans le puits à 4" *in con- trebas du sol, était de 3o°; elle s'est toujours maintenue sans variations. Celle des eaux du puits de Passy est de 28" et celle des eaux du puits de Grenelle de 27", 4- » Débit du puits. — Le volume d'eau fourni au puits de La Chapelle par ( i52 ) la nappe artésienne avant l'accident qui a brusquement arrêté les travaux du forage et complètement modifié les conditions d'écoulement des eaux a été trouvé de 2100""= par vingt-quatre heures, jaugé à 4™ en contrebas du sol. Depuis cet accident, il n'est plus que de 1000™"^. Mais il se perd certainement beaucoup d'eau dans les différentes couches sablonneuses du terrain tertiaire, dans les sables inférieurs du Soissonnais, dans les sables moyens de Beauchamp. En effet, une surélévation considérable s'est produite dans la température des eaux des puits des maisons voisines du forage, à dater du jour de l'ascension des eaux artésiennes; la tempé- rature des eaux de certains puits s'est élevée de 9°, 5 à 22°. » Ces pertes d'eau se produisent par les vides qui existent entre les parois du puits et les tubages placés successivement pour maintenir les différentes couches sableuses ou argileuses du terrain tertiaire et il sera facile de les a\ eugler par un bétonnage général descendu jusque sur les couches crétacées en arrière du dernier tubage intérieur. » On peut penser qu'une fois les vides fermés et comblés par un béton- nage général, le débit du puits de La Chapelle sera supérieur à 3ooo'°^' par vingt-quatre heures. )) Influence du forage du puits de La Chapelle sur le débit des puits de Gre- nelle et de Passy. — Après le percement du puits de Passy, le débit du puits de Grenelle, qui était de 900""^ par vingt-quatre heures, est tombé à 650""= environ ; plus tard, il a encore fléchi peu à peu et il était depuis long- temps de 300°"^, lorsqu'au mois de septembre 1887, deux mois après le percement du puits de La Chapelle, il est descendu à 2 5 0°"^ environ. Ce débit de 25o"'' n'a pas varié sensiblement depuis cette époque et l'acci- dent du 7 novembre 1887, qui a réduit de moitié le débit apparent du puits de La Chapelle, ne l'a pas influencé. )) Par suite de la suppression du bassin de la place Victor-Hugo, dans lequel les eaux du puits de Passy se déversaient et étaient régulièrement jaugées deux fois par mois, le débit de ce puits n'a plus été constaté depuis l'année 1884. On n'a donc aucune indication relative à l'influence qu'a eue sur ce débit le forage du puits de La Chapelle, au moment où celui-ci a atteint les nappes artésiennes de la couche des sables verts. Les derniers jaugeages remontent au mois d'octobre i884; ils accusent un débit de 6535™'= par vingt-quatre heures, débit qui était sensiblement constant depuis le jour où ce puits avait pris son régime régulier. » Des travaux viennent d'être exécutés pour permettre de nouveau la constatation régulière de ce débit : le premier jaugeage a eu lieu le i G juin ( '53 ) 1 888 ; il accuse un débit de 6000™'' par vingt-quatre heures : l'influence du forage du puits de La Chapelle sur le débit du puits de Passy n'a donc pas été considérable, et, en tous cas, elle a été bien moins importante que sur celui du puits de Grenelle. )) Pour aveugler les pertes qui ont lieu dans les couches perméables du terrain tertiaire, il faut rétablir un tubage dans lu partie supérieure du puits et faire un bétonnage en arrière. C'est une dépense d'environ 100 000^''. La dépense faite jusqu'à présent pour le forage de ce puits s'élève à 2137990*"''. » M. Daubrée ajoute : « On devait s'attendre à atteindre à La Chapelle la nappe jaillissante des sables verts à peu près à la même profondeur qu'à Passy et à Gre- nelle ; car, en ces points, l'altitude de la surface du sol ne diffère que faible- ment. 11 n'en a pas été ainsi : dans la première localité, la nappe a été ren- contrée à 137™ plus bas qu'à Passy et, d'après le Tableau qui précède, chaque groupe de couches n'y a été lui-même traversé qu'à des profon- deur très notablement plus grandes. Les différences indiquées entre les verticales de ces deux points, bien qu'ils ne soient distants que de 7*"°, sont de 80" à 130™. Ces écarts paraissent dénoncer en cette région un déran- gement dans la stratification, soit une inflexion, soit une cassure ou faille, comme on en connaît à Meudon. » A raison d'un accroissement moyen de i°par 32™ d'approfondisse. ment, la température de l'eau du forage de La Chapelle, arrivant de la profondeur de 718", devrait marquer environ 5° de plus que celle du puits de Grenelle, qui jaillit de 547™. ^''' ^^^ lieude 32°, 4, elle n'est cjue de 3o". L'infériorité de 2", 4 résulte sans doute de ce que l'obstruction causée par le refoulement du tubage oppose un obstacle à l'ascension de l'eau. Celle qui échappe aux épanchements intérieurs et arrive jusqu'à la surface du sol a eu le temps de perdre pendant son trajet une partie de sa chaleur acquise dans les couches profondes dont elle provient. » PHYSIQUE DU Gl,OBE. — Étude sur la Structure d'un éclair. Note de M. E.-L. Trouvelot. (Extrait.) (c Pendant l'orage du 24 juin dernier, qui éclata sur Paris et ses en^i- rons, je suis parvenu à photographier un éclair très brillant, qui est ap- paru vers 10'' 30'". c. R., 188S, 2- Semestre. (T. CVII, N° 2.) 20 ( i54 ) » D'après la photographie, cet éclair, qui semble relier la surface ter- restre à la nue, sous-tendait un angle d'environ 40". Il est évident que l'angle devait être plus grand encore, puisque la photographie n'en montre qu'une partie. 5) Le trait fulgurant se divise en quatre branches principales, qui sont brillantes et fortement accusées; mais il en est d'autres qui sont moins vi- sibles : quelques-unes sont si faibles qu'elles ne peuvent guère être re- connues que sur le cliché négatif, à l'aide d'un verre grossissant. Le nombre total des ramifications, grandes ou petites, que j'ai ainsi pu reconnaître, est de trente-sept. » L'étude microscopique de cet éclair semble indiquer qu'il se présente sous la forme d'un long ruban, prenant toutes les formes que pourrait revêtir un ruban souple qui serait plongé dans un liquide se mouvant avec lenteur, et au sein duquel il se produirait des remous.... » Le ruban semble traversé perpendiculairement par une multitude de raies, plus ou moins serrées et plus ou moins brillantes. Ces raies trans- versales s'observent à peu près partout sur l'éclair, et l'on en reconnaît même des traces sur ses plus faibles ramifications.... En les examinant at- tentivement, on reconnaît qu'elles correspondent en général avec la bri- sure des zigzags plus ou moins grands qui semblent constituer l'éclair » M. Ch. Cros adresse une Note relative aux « erreurs dans les mesures des détails figurés sur la planète Mars » . M. A. BoiLLOT adresse une Note relative à « un effet singulier du Soleil couchant » . Le 6 juillet, à ■y'^So™ du soir, le ciel a pris, du côté de l'est, une colora- tion rouge intense, en même temps qu'il apparaissait un arc-en-ciel, remarquable surtout par l'intensité lumineuse de la partie du ciel com- prise entre l'arc et l'horizon. MM. P. CiiASTAixG et E. lÎARiLLOT adrcsscut une Note portant pour titre : « Contributions à l'étude des moyens proposés pour l'assainissement des villes ». La séance est levée à 5 heures. J. B. ( >55 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus bans la séance du 9 juillet 1888. Association française pour V avancement des Sciences. Compte rendu de la seizième session. Toulouse, 1887. Seconde Partie : Notes et Mémoires. Paris, G. Masson, 1888; i vol. gr. in-4°. (Présenté par M. Friedel.) Précis analytique des travaux de V Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen, pendant l'année 1 886-1 887. Rouen, Espérance Cagniard ; Paris, A. Picard, 1888; i vol. in-S". Bollettino di bibliografia e di storia délie Scienze matematiche ejisiche, pub- blicato da B. Boncompagni; Tome XX, ottobre 1887. Roma, tipografia délie Scienze matematiche e fisiche, 1887; br. in-4''. Atti délia R. Accademia délie Scienze di Torino; vol. XXIII, disp. IP, 1887- 1888. Torino, Ermanno Loescher; br. in-8°. Rendiconti del Circolo matematico di Palermo; tome II, anno 1888, fasc. III; br. in-8''. Atti délia reale Accademia dei Lincei; série quarta, volume IV°, fasc. 7" e 8°. Roma, 1888; 2 br. gr. in-8". Giornale delGenio civile; anno XXVI, fasc. 3°. Roma, 1888; i vol. in-8°. Principii di Fisica seconda la dotlrina deW ilemorfismo moderno, di Gian- N ANTONIO Zanon. Vcnczia, Tipografia Emiliana, 1888; i vol. in-8''. Franc. Paolo Camillo Siragusa, Ricerche sul geotropismo. Palermo, 1888; br. in-8°. Bollettino mensuale, puhhlicato per cura deli Osservatorio centrale del real collegio Carlo Alberto in Moncalieri; série II, vol. VIII, num. VI, giugno 1888; br. in-f''. Bulletin de la Société vaudoise des Sciences naturelles; 3* série, vol. XXIII, n" 97. Lausanne, F. Rouge, juin 1888; br. in-8''. Bulletin de la Société des études indo -chinoises de Saigon, année 1887, 2." semestre. Saigon, Rey et Curiol, 1888; br. in-8°. Thirtieth annual Report of the Trade and Commerce of Chicago for the year ended december "il , 1887. Chicago, Knight and Léonard, 1888; i vol. gr. in-8°. ( i56) Transactions of the New-York Academy of Sciences; vol. VII, n°* 1, 2, 1 887-1 888; br. in-S". Annals of the New-York Academy of Sciences, late lyceiim of natural His- tory; vol. IV, n°' 3 and 4, february 1888; br. in-8°. The medico-legal journal, published iinder the auspices of the medico-legal Society of New-York; vol. V, n° 4, march 1888; br. in-8°. C.-W. Borchardt's gesammelte Werke (auf Veranlassung der koniglich preussisclien Akademie der Wissenschaften), herausgegeben von G. Hett- NER. Berlin, Georg Reimer, 1888; i vol. in-4°. Mitthedungen aus der inedicinischen Facultdl der kaiserlich-japanischen Uni- versitàt; Band I, n° 2. Tokio, 1888; br. in^". ERRATA. (Séance du 2 juillet 1888.) Note de M. Bisson, Sur une boussole permettant de trouver le méridien malgré le voisinage du fer : Page 17, lignes 29-80, au lieu de des composantes horizontales difTérentes, de la force déviante d'un barreau..., lisez des composantes horizontales différentes de la force déviante, d'un barreau. . . K 2. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 9 juillet 1888.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBIŒS ET DES CORHESPOxXDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. Pages M. le .Secrétaire perpétuel annonce à TA- [ M. E. Lev-4.sseur. — Les centenaires en cadcmie que le tome CV des Comptes ren- ; France (recensement de iSSO) .;, dus (a' semestre 18S7) est en distribution , MM. K. Lépine et E. Porteret. — Sur la au Secrétariat fô \ composition de l'urine sécrétée pendant la M. M.i.scART. — Sur les cyclones (i:> durée d'une conlre-prcssion exercée sur M. IL PoiNOARÉ.— Sur la figure de la Terre. 1I7 ; les voies urinaires -', NOMINATIONS. M. Des Cloizeaux est élu vice-président de \l . Hervé Mangon r.\cadémie, en remplacement de feu CORRESPOxADANCE. .M. le Secrétaire PERpÉTrEL signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Volume portant pour, titre : « G.-W. BorcliardtsgesainmelteWerlve»; la II' Par- tie du Compte rendu de la 16° session de l'Association française pour l'avancement des Sciences, tenue à Toulouse en ifiS^. -fi, \l. Ca.si'Aiu. -^ Formule pour le calcul des longitudes par les chronomètres 7S .M. Cahon. ~ Sur la position de Timbuktu. «Su M. J.-L.-W.-V. .Iexsen. — Observations sur une ConiniunicKtion récente de AL Cesaro. Si M. E. Mercadieu. — Sur la détermination des constantes et du coeflicient dynamique d'élasticité de l'acier 82 M. de Larouret. — Sur la propagation du son produit par les armes à feu Sj M-M. E. Bolty et L. Poincaré. — Nouvelle méthode pour la mesure de la résistance électrique des sels fondus SS .M. A. Stoletow. — Suite des recherches actino-électriques 91 -\1M. G. Maxeuvrier et .1. Ciiappiis. - Sur les détonations qui se produisent sponta- nément dans l'èlectrolyse de l'eau par les courants alternatifs c)2 -MAL Wallard et Le Chatelier. — Sur le procédé de tirage des coups de mine dans les mines à grisou (|G .AL .\. DiBuix. — Sur quelques composés de l'yltrium gq AI. A. Verxeuil. — Recherches sur la blende hexagonale phosphorescente lui AL Alb. Haller. — Synthèses au moyen de l'éther cyanacétique. Éthers orthotoluyl, phénylacétyl, cinnamyl et dicinnamylcya- nacéliques lo'i M. G. Artii. — Sur l'acide pimèlique dérivé du menthol n>7 AIM. Arm. Gautier et L. .Mot;RGUES. — Sur les alcaloïdes de l'huile de foie de morue, nu AI. IL Maleot. — Sur la production de l'io- dure de propylène.par la fixation de l'acide iodhydrique sur l'iodure d'allyle. Transfor- mation de l'iodure de propylène 1 i.i AL Au. Favcoxxier. — Action de lammo- niaque sur l'épichlorhydrine i ij AL \'. Marcaxo. — Sur la fermentation pep- tonique de la viande y i - M. CniBRET. — Etude comparative des pou- voirs antiseptiques du cyanure de mer- cure, de l'oxycyanure de mercure et du sublimé 119 AL BoLCHERON. — La surdité paradoxale et son opération i!ii M. .\. Leolerc. — Sur la sécrétion cutanée de l'albumine chez le cheval i23 iAI. le Prince Albert de Mon.aco. — Sur l'emploi de nasses pour des recherches zoo- lugiques en eau profonde i>i> AI. P. Kegnard. — Sur un dispositif destiné à éclairer les eaux profondes 129 Al. G. Carlet. — Sur le mode de locomotion des chenilles i3i AIM. F. HûussAY et B.'taillox. — Forma- tion de la gastrula, du mésoblasle et de la chorde dorsale chez l'axolotl i?>\ Al. X. Vayssière. — Sur la position systé- matique du genre Héro l'Hi Al. J. IvixsiLER. — Sur une méthode de pré- paration des filaments tègumentaires des Flagellés i,3S Al. J. Chatin. — Sur la structure des tégu- ments de VHeterodera Sc/iac/itii et sur les modifications qu'ils présentent chez les femelles fécondées 1.^9 AL G. B0XXIER. — Recherches sur le déve- loppement du Physcia parieiina i '1-' M. L. AI.iXGiN. — Sur la constitution de la membrane des végétaux 1 î i AI. LÉON Teisserexc de Bort. — Cartes ma- gnétiques de l'Algérie, de la Tunisie et du N° 2. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages. Sahara algérien 1^7 "SI. HuET. — Sur le puits artésien de La Chapelle, à Paris k^o M. Daubrée. — Remarques l'elatives à la Communication de M. Huet j53 IM. E.-L. Trouvelot. — Étude sur la struc- ture d'un éclair i33 M. Ch. Crûs adresse une Note relative aux Pages. « Erreurs dans les mesures des détails figu- rés sur la planète Mars » ij^ M. A. BniLLOT adresse une Note relative ù « un effet singulier du Soleil couchant ». ià(\ MM. P. CiiAST.\iN& et E. Bakillot adressent une !\ote portant pour titre : « Contribu- tions à l'étude des moyens proposés pour l'assainissement des villes n i54 Bulletin bibliographique 1 -, 5 Errata ,55 PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augusiins, 55. 1888 iS-S ' SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, rAB Mai. liES SECRÉTAIRES PERPETlTEIiS . TOME CVII. N°5 (16 Juillet 1888). îhS>^^ PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS. IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1888 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou G feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il V a deux volumes par année. Article 1*". — Impression des travaux de V Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par rAcadémii sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autan que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étransers à ï Académie. , ■1 Les Mémoires lus ou présentés par des personfil qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac I demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'uni sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires so tenus de les réduire au nombre de pages requis. 1 Membre qui fait la présentation est toujours nonim mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet E^tr autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le k pour les articles ordinaires de la correspondance a cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rei l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tai jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à t le titre seul du Mémoire est inséré dans \eCompte actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte ren, vaut, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais d^ teurs; il n'y a d'exception que pour les Rappd les Instructions demandés par le Gouveruemens Article 5. Tous les six mois, la Commission administrati| un Rapport sur la situation des Comptes rendus] l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution > sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont pries o déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5", Autrement la présentation sera remise à la séance suit. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 10 JUILLET 1888. PRÉSIDENCE DE M. .lANSSEN. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. HYDRAULIQUE. — Expériences SUT une nouvelle machine hydraulique; par M. Anatole dk Calignv. « J'iii donné la description de ce système dans le second Volume de mon Ouvrage intitulé : Recherches théoriques cl expérimentales sur les oscillations de l'eau et les machines hydrauliques à colonnes liquides oscillantes, p. 70G à 710, Pi. VIII, fig. 17 et 18. Mais le moyen que je viens d'exécuter et qui permet d'obtenir la marche automatique, en utilisant convenablement une chute d'eau, est beuicoup plus pratique que ceux dont j'avais parle. )) Il suffit de rappeler qu'une longue colonne liquide débouchait par une extrémité dans le réservoir contenant les eaux motrices et par l'autre dans 0. R., 1888, 1' Semestre. (T. CVII, N" .'.) ^' ( i:hS ) lin tube vertical, rccoiirljc inférieure ment de manière ;i former un siphon renversé qui débouchait dans le bief d'aval; cela composait toute la ma- chine. On bouchait alternativement l'extrémité de ce siphon renversé pour la faire fonctionner. » L'eau, après être montée par oscillation au sommet du tube vertical toujours ouvert, avait le tem|)s, après le versement à ce sommet, de le vider par une oscillation descendante, bien au-dessous du niveau du bief inférieur. C'était après cette descente qu'oiT bouchait ensuite l'extrémité du siphon renversé de décharge pour que l'eau se versât alternativement au-dessus du niveau du bief d'amont, en partaut de plus bas que le niveau du bief in- férieur, pour arriver à une hauteur qui pouvait être beaucoup plus grande que la chute motrice. L'inertie de la longue colonne liquide du tuyau de conduite faisait alternativement fonction de soupape, c'est-à-dire de ma- nière à donner le temps de produire l'oscillation précitée de décharge. » Il a suffi de disposer nu clapet à l'extrémité du siphon renversé pour le faire fermer à la fin de l'oscillation de décharge, à cause de la pression de haut en bas de l'eau du bief inférieur et parce que la colonne liquide, contenue dans la seconde branche, est alors une cause d'aspiration. » Cette disposition est le point essentiel, quant au principe de la marche automatique dont il s'agit dans cette Note. Il était intéressant d'avoir un moyen de faire fermer ce clapet sans aucun coup de bélier possible. H faut qu'il garde l'eau quand la colonne liquide remontante est arrivée au ni- veau du bief inférieur, et il doit la garder aussi dans l'autre sens pendant que cette colonne s'élève vers ce niveau. Il doit ensuite s'ouvrir quand l'eau a cessé de se verser au sommet du tube d'ascension. Un crochet à ressort le tient fermé en temps utile. » Pour le faire ouvrir, il suffit qu'un flotteur soit convenablement aban- donné quand le sommet de la colonne liquide est uu peu redescendu par un commencement de retour vers le bief d'amont. Alors il agit sur un ba- lancier articulé qui ne jiermet de faire fonctionner le crochet que dans un sens de son mouvement. T^e clapet se soulève librement et l'appareil est en train. )) Il y a une autre combinaison, essentiellement différente, des oscilla- tions de l'eau dans le même appareil. Au lieu de ne laisser descendre que très peu le sommet de la colonne liquide du tube d'ascension avant que le flotteur soit suffisamment abandonné, on peut, en diniinuatit le dia- mètre de celui-ci et eu augmentant sa longueur, faire retlescendre beau- ( '39 ) coup plus bas le sommet de cette colonne, par une oscillation en retour, en la laissant rentrer plus librement vers le bief d'amont. Il en résulte qu'on peut diviser d'une autre manière les deux oscillations : l'une en" retour vers le bief d'amont, l'autre de décharge vers le bief d'aval. Cette combi- naison a un avantage spécial pour les cas où l'on doit élever l'eau à des hauteurs petites par rapport à la chute motrice. » La théorie indique que le travail en résistances passives peut être notablement diminué par ce moyen, qui a également permis de faire fonc- tionner régulièrement l'appareil. Mais, s'il en résulte une augmentation de rendement, on ne jouit plus au même degré d'un autre avantage qui peut résulter de la disposition des lieux. En effet, il y a des circonstances oii l'on est obligé d'amener l'eau par un tnvaii de conduite d'une assez grande longueur, et il est intéressant d'avoir une combinaison qui permette de mettre le moins possible sur le compte de la machine le travail qui serait nécessaire pour faire arriver l'eau sur un autre appareil. On conçoit donc que, dans cette dernière hypothèse, il est utile de diminuer autant que possible l'oscillation en retour vers le bief d'amont. » L'appareil, objet de cette Note, est moins simple que celui qui est à tube oscillant sans soupape, et que j'ai spécialement présenté aux exposi- tions internationales universelles de Paris, comme applicable à l'agricul- ture. Mais je crois utile d'appeler aussi l'aftention sur ce que, du moins pour certaines conditions, les expériences sur le système que je viens de décrire conduisent à un rendement notablement plus élevé. Je reviendrai ultérieurement sur divers détails. » Tenant à signaler tout ce qui peut avoir le rapport, même le plus éloigné possible, avec mes inventions, je me fais un devoir de rappeler que Manoury, d'Ectot, dans un brevet d'invention qui n'a, d'ailleurs, été publié qu'après l'exécution de l'appareil dont le perfectionnement est l'objet de cette Note, avait donné l'idée d'employer l'inertie d'une colonne d'eau à faire fonction de soupape; mais il ne s'agissait que d'un appareil très curieux, comme le sont en général ses inventions, quoiqu'il n'eût aucun rapport avec une machine à élever l eau. » ( 'tio ) MEMOIRES PRESENTES. M. DiETRicHKEiT iidressc un complément à sa Communication précé- dente sur quelques cas exceptionnels de la Mécanique supérieure. (Renvoi à l'examen de M. Maurice Lévy.) M. SciiNYDEK adresse, de Brigue (Suisse), une nouvelle Note sur le traitement des vignes malades. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. PoujADE adresse un complément à ses Notes précédentes sur le choléra. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) CORRESPONDANCE. M. le Maire de Touks invite l'Académie à se faire représenter à l'inau- guration du monument que la ville vient de faire élever à la mémoire du général Meusnier. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un « Historique des recherches siw les ondes liquides », rédigé, vers 187.5, par M. de Sainl-Venant. Ce travail a été publié dans le numéro de mai i888 des Annales des Ponts et Chaussées, par les soins de M. Fla- mant, qui l'a fait suivre d'un travail personnel intitulé : « Exposé som- maire de la théorie actuelle des ondes liquides périodiques ». (Présenté par M. Boussinesq.) 2° Une brochure intitulée : « Le temps et la manière de le compter ». ( I(il ) (Adressé par l'Institiit canadien de Toronlo et transmis par le Ministère de l'Instruction i)ublique.) 3" Un Rapport fait à l'Académie de Médecine sur « le plâtrage des vins », par M. //. Marty. (Présenté par M. Larrey.) ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur la planète Mars. I Lettre de M. Perrotin à M. Faye. « J'ai l'honneur de vous adresser, ci-inclus, les croquis de Mars que j'ai annoncés dans ma précédente Lettre et qui donnent l'aspect de la planète aux dates indiquées. » La différence entre les dessins 1 et 2 de cette année et le dessin cor- respondant 3, de i886, est frappante en ce qui concerne la région Libya, de Schiaparelli. A un mois d'intervalle, les dessins 1 et 2, de leur côté, in- diquent, dans la même région, des modifications notables. » Les deux premiers dessins contiennent le nouveau canal A, et le canal de la calotte blanche du pôle boréal, dont il est question dans les Comptes rendus du 14 mai dernier. » Dans le dessin n" 2 se trouve, en outre, un canal simple B, vu le 12 juin pour la première fois. » Le dessin n° 4 contient quatre canauv simples et trois doubles, dont un seulement double sur une partie de sa longueur, mais tous bien carac- térisés. » Deux de ces derniers, C et D, partent des régions voisines de l'équateur et viennent, eu suivant à peu près un méridien (long. : 33o° pour l'un, 5" pour l'autre, de la carte de Schiaparelli), se perdre dans les environs de la calotte blanche du pôle nord. f| )) Sont-ce bien là des canaux dans le sens que nous atlactions à ce mot? Il me semble que les deux canaux doubles singuliers que je signale pourront un jour ou l'autre nous donner à ce sujet d'utiles renseigne- ments. Si ce sont de vrais canaux, ils ne peuvent, en effet, manquer d'é- prouver de profondes modifications lors des changements de saison, au moment surtout où, sous l'influence des rayons solaires, la tache blanche du pôle boréal tend à disparaître, à fondre, comme le pensent certains astronomes. » Ainsi considérés, les canaux en question et deux autres du même genre. iSSS, mai S. 1888, juin 12 i>i^*''j niai 2r, 3> i-SsS, jtiiii 'î- ( 164 ) que lions indiquerons dans une publication dVnsemble, se recommandent d'une façon parliculière à l'attention des observateurs. » THERMODYNAMIQUE. — Sur l' explication d'une expérience de. Joule, d'après la théorie cinétique des gaz. Note de M. Ladislas ]\ata\so\, transmise par M. G. -A. Hirn. i « Dans un Mémoire ayant pour titre : « T^a Cinétique moderne et le Dynamisme de l'avenir « {Mémoires de l' Académie royale de Belgique, t. XLVI), M. G. -A. Tiirn oppose, à la théorie cinétique des gaz, entre autres objections, la suivante : » Examinons, au point de vue où nous nous sommes placés, l'expérience classique et justement mémorable de Joule. » Dans un réservoir (A), de l'air sec se trouve comprimé à unepression Pq; dans un réservoir (B), le vide est fait aussi complètement que possible. Les deux réservoirs sont mis en communication. Lorsqueles pressions se sont égalisées de part fel d'autre, on constate que l'air en (A) s'est refroidi, que l'air en (B) s'est échauffé, et que les deux phénomènes se balancent, de telle sorte que la quantité de chaleur présente dans la masse totale de gaz est restée in\ariable (p. 80). » Au moment de l'ouverture, les molécules ne passent en (B) que par celte raison unique que, au lieu de rencontrer partout un obstacle qui les force à rebrousser che- min, elles rencontrent une surface dénudée; elles traversent donc celle-ci avec leur vitesse intégrale primitive Ll, ; il n'y a aucune raison imaginable pour qu'elles accélè- rent ou ralentissent. Celles qui restent en (A), ne cédant ou ne recevant rien, ne peuvent non plus varier de vitesse. Pendant le premier instant, si court qu'on voudra, mais non infiniment petit, le refroidissement est donc, en toute hypothèse, nul en (A). Et il n'y a aucune raison plausible pour qu'il en soit autrement dans les instants suivants (p. 8,-80). » La théorie cinétique des gaz ne saurait-elle expliquer, en effet, ce phénomène très connu, acquis à la Science depuis Joule et Regnault? Je prie l'Académie de vouloir bien me permettre d'examiner cette ques- tion. » Les recherches de Clerk Maxwell, confirmées et généralisées depuis par M. Boltzmann, ont démontré que, d'après la théorie cinétique des gaz, différentes molécules d'un gaz quelconque sont animées de vitesses diffé- rentes. T.e nombre des molécules qui, à un moment donné, présentent une I ( I6-> ) vitesse comprise entre v et ç^ + ch', se trouve très sensiblement exprimé par 4N .-'êj — -=v-e " dv, (X? y/TÏ N étant le nombre total des molécules présentes et a désignant la vitesse la plus probable. C'est cette vitesse a qui se présente le plus fréquemment parmi les molécules. w Ceci étant admis, supposons qu'à un moment donné une voie de com- munication, dont la surface est S, ait été établie entre le réservoir (A) et le réservoir (B), que nous supposerons entièrement évacué. Dès ce mo- ment, considérons une période de temps de très courte durée t. Les mo- lécules c[ui, durant t, traverseront le plan S seront celles qui n'ont eu à franchir que le chemin v.-z tout au plus pour atteindre S; au contraire, les molécules qui, au moment de l'ouverture, en étaient plus éloignées dans la direction de leur mouvement, ne pourront y parvenir. Cette limite étant proportionnelle à la vitesse, ce seront les molécules animées d'une vitesse notable qui passeront de préférence, tandis que, dans le nombre de celles qui demeureront en (A), ce seront les molécules relativement lentes qui se trouveront en majorité. » Le nombre des molécules qui, dans un temps t, passent un plan de surface S, ayant une vitesse comprise entre v et c + dv, et suivant une direction dont l'angle d'incidence est de 0 à 6 + c?6, se trouve représenté par ScCOSe.T 2N 2 ""S • ûJ Jû ^, — ~v^e "smôwaO, V désignant le volume du réservoir (A). On établit cette formule par un calcul facile, en ne tenant aucun compte (conformément à ce qu'ont dé- montré MM. Clausius et Maxwell) des chocs des molécules entre elles. » Le nombre total des molécules qui frappent S sera ^' 2 ^/tt il y a donc une probabilité Ap'e «'sin6cos9 6?('rf9 a* pour qu'une molécule traverse le plan avec une vitesse do v i\ v + dv et C. R., 1888, 2» Semestre. (T. CVII, N° 5.) 2a ( I«6 ) suivant une direction de 0 à 0 -i- c/0, tandis qu'il y a une probabilité '^^v^e °''sm^ dvda pour qu'une molécule choisie arbitrairement au sein de la masse suive une direction comprise entre 0 et 6 -F- d%, avec une vitesse de ç» àc -+- di^. » On trouve dès lors comme valeur de la moyenne du carré de vi- tesse : (i) Molécules du gaz primitif en (A), avant l'ouverture .... c'' = l^^ (2) Molécules traversant le plan S de communication c^ ^aa^ » La température absolue de la portion de gaz qui passe, pour ainsi dire, la première en (B) devrait, d'après ce calcul, s'élever de manière à devenir les ^ de la température absolue primitive. Ce résultat n'est réalisé, bien entendu, que d'une manière approximative, les portions suivantes du gaz arrivant en (B) à des températures de moins en moins élevées. Dans l'expérience bien connue de Joule (Scienti/ic papers of J.-P. Joule, t. I, p. i83), 2'", 20 d'air à 21^"°, i et i5°C. ont été admis dans un volume sen- siblement double ; l'effet calorifique observé aurait produit un échauffe- ment de 84°, 2 C. s'il s'était porté sur l'air tout seul. Le changement de température aurait été de g6"C., dans le cas où la température absolue du gaz pénétrant en (B) se serait élevée jusqu'à | de la température pri- mitive ; mais ici 96° C. ne sont, d'après ce qui précède, qu'une limite théo- rique, qui ne saurait être atteinte. )) La conclusion qui semble découler de ces considérations est que l'expérience de Joule et de Regnault, loin de se trouver en désaccord avec la théorie cinétique des gaz, pourrait ser\ ir, bien au contraire, de confir- mation expérimentale à la loi de distribution des vitesses moléculaires, découverte par Clerk Maxwell . » MÉCANIQUE. — Rcjlexions relatives à la Note précédente de M. Ladislas Natanson; par M. G. -A. HiRX. « En adressant à l'Académie la Note de M. Ladislas Natanson, de Var- sovie, qui a pour but de discuter une de mes objections à la théorie ciné- tique des gaz, je présenterai moi-même, sur les données que l'auteur a ( i67 ) prises pour point de départ de son analyse, les observations suivantes : » Dans plusieurs de mes derniers travaux, j'ai présenté neuf objections capitales à la théorie cinétique des gaz. Aucune n'a été réfutée, dans le sens propre du mot. Personne n'a su démontrer que je m'étais trompé, soit dans la mise en équation, soit dans l'analyse raisonnée des phénomènes; on s'est borné à faire à la cinétique des additions nouvelles, par lesquelles elle échappe à telle ou telle objection ; on a mis des cales à l'édifice. Parmi ces additions cependant, il en est de tellement contradictoires qu'elles s'excluent les unes les autres. Trois de mes objections ont un caractère si élémentaire qu'elles sautent aux yeux de chacun : les critiques les ont sagement laissées dans l'ombre. Personne, et pour cause, ne s'est avisé, par exemple, de vouloir prouver que la propagation du son puisse être une constante, puisse n'être pas fonction de la vitesse d'impulsion, dans un milieu discontinu; et heureusement fictif, comme celui que crée la Cinétique. Je pourrais donc, de plein droit, affirmer que la théorie cinétique a fait son temps. )) Le travail qu'a bien voulu m'envoyer M. Natanson me fournit cepen- dant une occasion de montrer en quoi consiste l'une des additions dont je parle; je la saisis avec empressement. » Dans l'expérience justement mémorable de Joule, de l'air fortement comprimé dans un réservoir A se précipite dans un réservoir vide B. Lorsque ré(iuilibre des pressions est rétabli, on trouve que le gaz est plus chaud en B et plus froid en A qu'il ne l'élait initialement, et, si l'on fait la somme de la diminution des calories en A et de leur accroissement en B, on trouve que cette somme est nulle (du moins à peu près). )) En Cinétique, la température d'un gaz est une fonction directe de la vitesse des atomes, ou, pour mieux dire, elle est cette vitesse même sous une certaine forme. Si l'on suppose que les atomes, parfaitement élasti- ques et absolument indépendants entre eux, ont tous une même vitesse, ou du moins à peu près, il devient impossible d'expliquer comment cette vitesse pourrait croître en B et diminuer en A, par le seul fliit du passage d'un réservoir dans l'autre. Je puis me permettre de renvoyer, à ce sujet, à mon travail que cite M. Natanson. » Divers critiques ont dit que j'avais par trop simplifié, en admettant une même vitesse pour tous les atomes ; que, de plus, il y a continuellement des conflits entre ceux-ci, etc. Je le concède bien volontiers; je n'ai simplifié que pour rendre la Cinétique plus claire, plus spécieuse, plus difficile à ré- futer. Si j'étais, dès le début, parti d'un autre point de vue, je me serais ( iGH ) évité bien des efforts, car la Cinétique se serait réfutée d'elle-même. Une faut pas de longues réflexions pour reconnaître que, si, à un moment donné, les atomes d'une masse de gaz avaient tous effectivement la même vitesse et dans toutes les directions imaginables, il résulterait bientôt de leurs chocs réciproques que les uns perdraient de la vitesse, que les autres en gagneraient, et que la seule chose constante serait la somme totale des forces vives que représejitent leurs mouvements. Dans un même gaz, il pourrait se trouver des atomes temporairement en repos et d'autres animés, temporairement aussi, d'une vitesse illimitée; en d'autres termes et cinétiquement parlant, il pourrait s'y trouver des points au zéro ab- solu et d'autres à une température indéfiniment élevée. » Les choses se compliquent encore lorsque, d'un gaz à atomes simples, on passe à un gaz formé de molécules ou de groupes d'atomes chimique- ment combinés. Il se produirait alors nécessairement des mouvements de rotation, qui ne se manifesteraient plus comme température. Je m'abstiens ici de toute réflexion critique. Avouons que ce nouveau point de vue cesse d'être le côté séduisant de la Cinétique. En s'y plaçant, on fait passer la théorie des gaz, du domaine de la Physique, sur celui du Calcul des proba- bilités. Pour savoir ce qui se passerait à un moment donné dans un même gaz, il faudrait, en vérité, posséder un œil bien clairvoyant. » Quoi qu'il en soit, ce point de vue modifie l'interprétation de la ma- gnifique expérience de Joule. En s'y plaçant, on dira : les atomes ne pren- nent pas plus de vitesse en passant de A en B; ils possèdent déjà cette vitesse (disons cette température) en A. Ils ne perdent pas non plus de vitesse à mesure qu'ils deviennent plus rares en A; cette vitesse, ou cette température, existe aussi déjà en A. L'ouverture du robinet de jonction ne fait que séparer les atomes les uns des autres, que trier les températures. •Ceux qui possèdent la plus grande vitesse passent tout naturellement les premiers en B; ceux qui ont la moindre vitesse, les plus paresseux, ne passent qu'ensuite. » Nous avons dit que si, à un moment donné, on suppose la vitesse la même pour tous les atomes, cet état ne durera pas; mais, par aucune Algèbre au monde, on ne pourra prouver que cet état ne se renouvellera pas indéfiniment, soit par place, soit dans la totalité de la masse gazeuse. On aura beau recourir aux grands nombres, accumuler différentielles sur différentielles, on ne prouvera pas non plus que l'état des vitesses, disons des températures, doive être le même jusque dans les divisions infinitési- males; mais quand on l'admettrait même, toujours est-il que cet état serait ( i6;) ) forcément variable d'un instant à l'autre. I^es phénomènes qui se passent clans l'expérience de Joule, et que la Thermodynamique analyse si rigou- reusement dans leurs détails, deviennent en quelque sorte tributaires du hasard. Dans leur mesure numérique, dans leur grandeur, ils dépendent désormais du moment où l'on ouvre le robinet de communication entre A et B. On peut algébiûquement se donner toutes les vitesses qu'il plaît, pour que la température finale, en A et en B, soit ce que l'expérience nous apprend. Mais dans la réalité, et par la nature même de l'hypothèse expli- cative, cet état de température antérieur à l'écoulement est une variable. L'exjjérience tout entière dans ses résultats passe donc sur le domaine du Calcul des probabilités. » Je me résume. Dans un gaz constitué comme celui d'où part M. Na- tanson, il se fait nécessairement un échange incessant de vitesses entre les atomes. Un atome animé d'une vitesse U,, peut, en en frappant un autre dans certaines conditions, faciles à établir, lui communiquer toute sa vi- tesse, celle de l'atome frappé devenant y/Uj -t- U,. Ce dernier, à son tour, peut donner toute sa vitesse à un autre, etc. Comme, en Cinétique, tempé- rature et vitesse sont équivalentes, il suit de là : i° qu'un atome peut communiquer toute sa température à un autre; 2° que dans un même gaz il existe, et sous forme contiguë, des parties au zéro absolu et d'autres indéfiniment chaudes; 3° que cet état de chose est continuellement et spontanément variable. Il me semble qu'une théorie qui aboutit à de pareils résultats est jugée. » GÉOMÉTRIE. — De la mesure de la simplicité dans les constructions géomé- triques. Note de M. Emile Lemoine, présentée par M. Haton de la Gou- pillicre. « Il ne nous paraît pas qu'on ait jamais songé à remplacer par une me- sure l'idée un peu vague de la simplicité en Mathématiques. Nous croyons que la chose est possible et nous nous proposons d'en donner ici l'exemple qui se présente d'abord à l'esprit : l'évaluation de la simplicité d'une con- struction géométrique. » Avec la règle, on ne peut faire que deux opérations élémentaires : 1° faire passer le bord de la règle par un point déterminé marcpié sur l'épure : c'est l'opération R, ; si nous assujettissons le bord de la règle à ( 170 ) passer par deux points, nous dirons que l'opération sera 2R, ; 2° tracer la ligne en suivant le bord de la règle : c'est l'opération Ro. » Avec le compas, on ne peut faire que trois opérations élémentaires : 1° mettre une des pointes en un point déterminé (opération C,); 2° mettre une pointe en vin point arbitraire, mais assujetti à se trouver sur une ligne déjà tracée (opération C^); 3° tracer la circonférence (opéi'ation C3). » Avec l'équerre, on fait les mêmes opérations qu'avec la règle et, en outre, deux opérations nouvelles: 1° placer un côté de l'équerre le long d'une règle ou une règle le long d'un côté de l'équerre (opération E,); 2° faire glisser l'équerre sur la règle (opération Eo). » Toute construction graphique est la répétition un certain nombre de fois de chacune des opérations R,, Ro, C,, Co, C,, E,, E^; ce c|ue nous ap- pelons la simplicité ow le coefficient de simplicité d'une construction, c'est le nombre total des opérations élémentaires effectuées. Nous considérons toutes les opérations élémentaires ci-dessus comme équivalentes entre elles et ayant une simplicité égale à i . Il est évident que si l'on n'admet pas cette équivalence, rien n'est plusfacile que de leur donner à chacune un coefficient que déterminerait l'expérience; mais, outre que cette précision ne nous paraît pas dans la nature de la question, que, de plus, les coefficients va- rieraient suivant les appréciations, elle serait illusoire puisque nous négli- geons forcément des quantités de même importance que les différences résultant de l'application des coefficients, comme les longueurs tracées de chaque droite, les rayons des cercles, la longueur de l'arc, etc. C'est pour la même raison que nous comptons 2R, pour faire passer le bord de la règle par deux points donnés; 20, pour prendre avec le compas la lon- gueur d'une droite; C, H- C3 pour porter cette longueur sur une droite à partir d'un point donné, etc., sachant bien que la parfaite exactitude de cette appréciation pourrait être contestée. » Pour appliquer cette idée, nous avons pris le Traité de Géoinétiie de MM. Rouchéetde Comberousse; nous avons ca\c\i\ë\?i simplicité de chaque construction qui y est donnée, comme : diviser un angle ou une droite en deux parties égales; par un point mener une parallèle, une perpendicu- laire à une droite donnée, etc., au moyen desquelles toute construction s'effectue. Rien n'est plus simple que d'évaluer à l'aide de cette première base la simplicité d'une construction et de comparer entre elles deux con- structions différentes amenant toutes deux à un même résultat. Que l'on cherche, par exemple, la simplicité de la construction : mener par un point ( I7Ï ) une parallèle à une droite donnée, on trouvera que la construction au moyen de la règle et du compas est représentée par 2R, + Rj H- 5C, + SCj et que la simplicité est 11. Au moyen de l'équerre on aurait 3R, + Rj + E, 4- Eo, sijnplicité : 6. » On peut, d'une façon analogue, mesurer la simplicité d'un raisonne- ment; car toute Science mathématique s'appuie sur un petit nombre de vérités primordiales A, B, C, ..., et tous les théorèmes s'en déduisent par voie syllogistique en s'appuyant sur des notions élémentaires, après avoir montré par voie de substitution ou par constatation directe que ces no- tions élémentaires s'appliquent aux quantités ou aux figures que l'on con- sidère; il suffit donc de compter le nombre des éléments syllogistiques né- cessaires à la démonstration considérée pour appi'écier sa simplicité. » PHYSIQUE. — Sur la conductibilité thermique du mercure au-dessus de 100°. Note de M. Alphonse Berget, présentée par M. G. Lippmann. <( Dans une précédente Communication ('), j'ai étudié la variation que subit la conductibilité thermique du mercure quand on l'étudié, non plus entre 0° et 100, mais entre 0° et 133". J'ai pensé qu'il serait intéressant de pousser cette étude jusqu'au voisinage du point d'ébullition du mercure, et j'ai entrepris ce travail jusqu'à 3oo°. » J'ai repris pour cela la méthode des températures stationnaires, réa- lisée sous la forme du fnur, en opérant sur une colonne de mercure pré- servée de la déperdition latérale par une masse annulaire de même métal formant cylindre de garde. Dans ces conditions, si le coefficient de conduc- tibilité thermique entre deux températures est constant, la distribution des températures sera, le long de la colonne, fonction linéaire de l'ordonnée ^ mais si, au contraire, le coefficient varie avec la température la distribution cesse d'être linéaire; si l'on admet que cp soit une fonction du premier degré en t, on voit que la distribution des températures sera parabolique. )) On peut donc mesurer la variation de K d'une manière simple, en substituant aux mesures calorimétriques des mesures de températures ; (') Comptes rendus, 16 avril ( '72 ) la variation a. du coefficient K est donnée par la formule a = — 2 T^i — m' l étant la longueur de la colonne observée, T sa température à la face supérieure, 6 et ^ la température et l'ordonnée en un point : la face infé- rieure est supposée maintenue à o°. M Les températures étaient mesurées par des fds de fer qui formaient, avec le mercure de la colonne, des couples thermo-électriques. Ces couples ont été étudiés avec le plus grand soin jusqu'à 320°. 1) Pour chauffer la partie supérieure de la masse conductrice, je me suis servi d'une boîte de nickel reposant sur le mercure, et dans cette boîte j'ai fait circuler un courant de vapeurs de mercure. Pour faire varier la température supérieure, j'interposais, entre le fond de la boîte à vapeur et la surface du mercure, une ou plusieurs feuilles de papier qui opposaient ainsi une résistance variable. )) J'ai opéré dans diverses conditions : la température inférieure étant toujours o°, la température supérieure de la colonne a été successivement 299", 295", 25o°, 241°. J'ai trouvé ainsi pour a la valeur a ^ — o, 00045 ; donc le coefficient K diminue quand la température s'élève, et sa va- riation pour 1° est 0,00045, l'expérience ayant été poussée jusqu'à 3oo°. » J'ai vérifié accessoirement, pendant ces mesures, une loi facile à dé- duire de la théorie de Fourier et qui est la suivante : )) Dans deux murs de même nature, ï/iais d'épaisseurs inégales, les temps employés à l'établissement du régime des températures stationnaires sont entre eux comme les carrés des épaisseurs de ces murs. n En opérant sur des colonnes ayant comme longueurs i5'", 16'='", 20*"" , 24'='", et en mesurant le temps nécessaire à l'établissement du régime permanent dans chacune d'elles, j'ai trouvé pour valeurs du quotient ^ les nombres 5, 625 ; 5, 1 20 ; 5,714; 5, 760. Les mesures étant faites de dix en dix minutes, on voit que la loi est très sensiblement vérifiée par l'expé- rience ( ' )• » (') Ce travail a été exécuté au Laboratoire de recherclies physiques de la Sorbonne. ( 173 ) ÉLECTRICITÉ. — Mesure des vitesses d' éthérification, à l'aide des conductibilités électriques. Note de M. Negreano, présentée par M. Lippmann. (( Dans une Note (') que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie, j'ai établi qu'on peut mesurer la vitesse d'éthérification d'un mélange à équivalents égaux d'alcool et d'acide acétique, en'détermi-nant la résistance électrique du liquide par la méthode électrométrique de M. Lippmann. L'objet de la présente Note est l'extension du même procédé appliqué à des masses réagissantes d'alcool ou d'acide acétique, différant par leur nombre d'équivalents. )) L En opérant sur un mélange formé de a^"" d'acide acétique et i^'' d'al- cool, qu'on maintenait à la température constante de 5o"; mesurant les résistances du liquide, après des intervalles connus, et déterminant l'alté- ration du liquide par la relation RRo — R T' ' K où a est la fonction d'équivalent d'alcool modifié, Ro la résistance initiale du mélange, R la résistance à un moment donné et R une constante, on peut construire la courbe d'altération en fonction du temps. » Le coefficient angulaire de la tangente à la courbe d'altération, ou, ce qui revient au même, la vitesse de l'altération, décroissant avec le temps, à mesure que les masses réagissantes d'alcool et d'acide diminuent, on est conduit à poser (i) |=A(2- a) (,-.). oîi A est un paramètre dépendant de la température et de la nature des masses réagissantes. » L'intégration de (i) donne log(2 — a) — log(l — a) = Kt + C. On détermine la constante C par la condition que, pour / = o, a ^ o; ce qui permet d'obtenir l'équation définitive de l'altération en fonction du (') Comptes rendus, ii juin 1888. C. R., 1888, 2* Semestre. (T. CVII, N° ô.) 2'3 ( 174 ) temps, dans le cas particulier considéré (2) 2(1 — a) M La courbe, qui exprimera R en fonction du temps, est donnée par l'expression /o\ R — \K{Ro— R) .( ^"^^ R-K(R„-R) "^ • » Le Tableau suivant confirme les faits avancés, dans les limites des expériences effectuées : Résistances Altération Temps de chaufTe électriques à 18°, du en heures. en ohms. liquide a. h o,o ôyiSoo 0 2,0 625400 0,0087 4,25 479390 0,0292 io,o 389300 0,0467 i8,5 334800 0,0706 3o,5 279560 o,io4 0,002 » IL Effectuant les mêmes mesures sur un mélange de 2'^'' d'alcool et 1'='' d'acide, maintenu à 60°, et convenant d'appeler altération a du liquide la fraction d'équivalent d'acide modifié, on est conduit à exprimer l'altéra- tion du liquide en fonction du temps par une relation analogue à (2) (4) 2(1 — a) » Voici quelques chiffres à l'appui : Temps de chauffe en heures. Résistances en ohms. .^Itération x. 0,0 3,5 435600 3463oo 0 0,023 7.0 i9>5 290400 2o85oo 0,045 0,098 A'. 0,09 o,oo3 » IIL Un dernier cas étudié était celui où le nombre des équivalents de l'un des corps réagissants est de beaucoup supérieur à l'autre. L'expé- rience a été réalisée en maintenant à 65° un mélange formé de lo*' d'acide acétique et i''' d'alcool. » Dans ce cas, la relation (5) J=A(m-a)(i.-a), ( '75) où a est l'altération par rapport à i*' d'alcool, c'est-à-dire du corps dont le nombre des équivalents est le plus petit, se simplifie en considérant m — a. comme constant : (6) %=H^-.), ou bien — log(i — y.) = B^ + C. » Pour t = o, a = o, la relation (6) deviendra (7) I — a. = e — X.-B' qui exprime que la masse d'alcool non modifié diminue en raison inverse d'une exponentielle du temps. >) La relation entre R et ^ sera D ï . -.r Rn — R ■ -.--K ^ » Je donne ici les résultats de l'expérience : Temps de chauffe Résistances en heures. en mégohms. Altération. K. B. b m ti> O I ,667 O » » 2 1,527 0,082 » )) 5 1,392 0,068 0,35 0,01 10 1,245 0,119 " " 19 I,o52 0,2o4 » » 28,5 0,952 0,263 1) » » Si l'on considère (7) sous la forme loo(i _ «) = _ B«, son développement en série «H 1 â -+-...= B« 1.2 1.2.3 montre que, tant que l'altération a sera très petite, on pourra l'exprimer par la relation linéaire a = Bï. )) Si l'on considère une altération plus prononcée et inférieure, pjir exemple, à ^- d'équivalent, l'erreur commise en négligeant les termes de la série à partir du troisième serait inférieure à ~ d'altération, et, dans ( '7t^) l'intervalle de temps correspondant, la courbe d'altération pourrait être représentée assez exactement par la relation parabolique v2 a H B< = o ('). » OPTIQUE. — Sur la mesure des indices de réfraction des cristaux à deux axes, par l'observation des angles limites de réflexion totale sur deux faces quel- conques. Note de M. Cuari.es Soret, présentée par M. A. Cornu. (( On admet généralement que, pour déterminer par la méthode de la réflexion totale les indices principaux d'un cristal à deux axes optiques, il faut opérer sur une face taillée parallèlement à l'un des axes d'élasticité. Sur les quatre valeurs maxima et minima de l'angle limite I, il y en a trois qui donnent directement les trois indices principaux, par la formule n =^ [xsini, où [j. représente l'indice du milieu extérieur au cristal. On reconnaît aisé- ment ces trois valeurs, soit en répétant l'opération sur une seconde face parallèle à un autre axe d'élasticité, soit en tenant compte des conditions de polarisation des deux rayons. Si la face contient deux des axes d'élas- ticité, deux des quatre valeurs deviennent égales, et toute indétermination disparaît. » On ne paraît pas avoir remarqué jusqu'ici que la même méthode peut être appliquée, sans difficultés ni restrictions d'aucune sorte, à une face quelconque du cristal, pourvu que l'intersection de cette face et de la sur- face de l'onde de Fresnel soit une courbe convexe en tous ses points. Les faces qui ne satisfont pas à cette condition, et qui passent assez près d'un point ombilical pour entamer le cercle de contact du plan tangent singu- lier, exigent des précautions spéciales lorsqu'elles ne sont pas parallèles à l'un des axes de plus grande ou de plus petite élasticité : je les laisserai de côté dans cette Note. Pour les autres faces, la seule différence avec le cas habituellement considéré est que les maxima et minima de l'angle limite ne s'observent plus, en général, dans deux plans d'incidence rectangu- laires entre eux. (') Ce travail a été fait au Laboratoire de recherches physiques de la Sorboane. ( 177 ) » Cette généralisation, qui supprime de sérieuses difficultés expérimen- tales, repose sur l«s trois propositions suivantes : » 1° Sur toute section diamétrale de la surface de l'onde, trois des quatre rayons vecteurs maximum et minimum sont égaux respectivement aux trois vitesses principales. Ce théorème peut être en défaut pour les sections qui passent par un point ombilical, un maximum de la nappe intérieure pouvant dans ce cas se confondre en un point double avec un minimum de la nappe extérieure. » Il est facile de se rendre compte intuitivement de l'exactitude de cette proposition; sa démonstration analytique, que je ne puis développer ici, n'est pas moins aisée. Il suffit d'observer que l'équation du quatrième degré, qui, ainsi que l'a montré M. Brill, donne les vitesses principales en fonction des coefficients qui déterminent la courbe d'intersection, est identique à celle que l'on obtient en cherchant directement les rayons vecteurs maxima et minima de cette courbe. » 1° Sur toute section diamétrale ne passant pas dans le voisinage des points singuliers de la surface de l'onde, la quantité V, déduite de l'angle limite de réflexion totale I, dans un milieu d'indice -> par la formule (i) ^ = ^sinl, est le rayon vecteur, compris dans le plan d'incidence, de la podaire de l'intersection de la surface de l'onde avec le plan considéré. » La construction d'Huygens montre, en effet, qu'à la limite de ré- flexion totale le rayon réfracté est compris dans le plan réfringent et que la quantité -r—r est la projection sur le plan d'incidence de la vitesse de ce rayon. On voit d'ailleurs, par la même construction, que le théorème est en défaut dans le voisinage des points ombilicaux, où des ondes planes réfractées peuvent couper la surface de l'onde sans cesser de correspondre à des rayons réfractés réels. L'un de ces cas spéciaux a été étudié par de Senarmont et, plus récemment, par M. Mallard. » 3" Sur toute section coupant la surface de l'onde suivant une courbe convexe, les maxima et les minima de la podaire se confondent avec ceux de l'intersection elle-même. M Je dois à l'obligeance de M. Cellerier une démonstration de cette proposition, plus simple et plus complète que celle que je m'étais d'abord donnée à moi-môme. Soient p = (:;- + y^Y le rayon vecteur d'un point ( ,78 ) de la courbe, 55 celui du point correspondant de la podaire; on a, pour dislance de l'origine à la tangente au point (jf-, y), ^ _ Y — px dn (py-{-x) en posant p = -r^, y = -y^- Ainsi S devient maximum ou minimum, soit quand p y + x =^ o, auquel cas p est aussi maximum ou minimum, soit quand ^ ^ o. Si ^ était nul sans que le point {x,y) fût un point d'inflexion et sans que la courbe cessât d'être convexe, on trouve, en poursuivant l'analyse, que S et p devraient coïncider et passer en même temps par un maximum ou un minimum. » En résumé, les quantités V que l'on obtient en substituant, dans la formule (i) ci-dessus, les valeurs des angles limites de réflexion totale maxima et minima sont, en vertu de la seconde proposition, les rayons vecteurs maxima et minima de la podaire de l'intersection de la surface de l'onde par le plan réfringent ; ils sont égaux, en vertu de la troisième pro- position, aux rayons vecteurs maxima et minima de l'intersection elle- même; et trois de ceux-ci, en vertu de la première proposition, sont égaux aux trois vitesses principales de la lumière dans le cristal, ou aux inverses des trois indices de réfraction principaux. » CHIMIE. — Observations relatives à de récentes Communications de M. Sa- batier, sur le chlorhydrate de chlorure de cuivre et le chlorhydrate de chlorure de cobalt. Note de M. Engel, présentée par M. Friedel. « M. Sabatier vient de publier deux Notes sur le chlorhydrate de chlo- rure de cuivre. Dans la seconde (2 juillet), il reconnaît ma priorité dans cette étude; mais, pour expliquer la différence de formule trouvée par cha- cun de nous pour le chlorhydrate de chlorure cuivrique, M. Sabatier admet que j'ai analysé un corps impur. « L'auteur avoue lui-même, dit-il, que la masse est verte extérieurement par suite de la dissociation. » Cette phrase laisse supposer que j'ai analysé cette masse partiellement décomposée. Or j'ai indiqué aussi que j'ai écai lé soigneusement la partie décomposée et que j'ai analysé des cristaux bruns, sans trace d'alléralion. » La formule donnée par M. Sabatier diffère de la mienne par HCI-+-2II-O eu plus. Or j'ai fait remarquer précisément que, lorsque ( 179 ) l'acide chlorliYdrique se combine avec un chlorure, il entre au minimum deux molécules d'eau dans la combinaison. Les deux chlorhydrates de chlorure de zinc, que j'ai décrits et analysés, diffèrent également l'un de l'autre par HCl + 2H^0. Il existe donc deux chlorhydrates de chlorure de cuivre distincts. Dans le cours de mon travail, j'ai d'ailleurs obsei-vé l'existence de ce deuxième corps. Mais j'opérais à o° et je n'ai pu, à cette température, l'obtenir que mélangé avec une certaine quantité du pre- mier. » M. Sabatier a publié également une Note « Sur un chlorhydrate de chlorure de cobalt ». J'ai adressé, U y a trois semaines, à la rédaction du Bulletin de la Société chimique un travail sur les variations qu'éprouve, à o", la solubilité du chlorure de cobalt en présence de l'acide chlorhydrique. Dans ce travail, je dis que, même a — 4r>°, je n'ai pu isoler de chlorhydrate de chlorure. Le dépôt pulvérulent bleu pâle, observé par M. Sabatier, est un hydrate de chlorure de cobalt et non un chlorhydrate de chlorure. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la composition élémentaire de la slrophantine cris- tallisée, exli'aitc du Strophantus Kombé. Note de M. Arnaud, présentée par M. Friedel. On sait, depuis les recherches physiologiques de Fraser ('), dePolaillon et Carville (") et d'autres auteurs, que l'Inée ou Onaye agit comme un poison cardiaque redoutable : les Fans ou Pahouins du Gabon se servent, du reste, des semences pilées de l'Inée {Strophantus hispidus ou Kombé, Apocynées) pour empoisonner leurs flèches et sagaies. MM. Hardy et Gal- lois (') ont signalé une substance cristallisée contenue dans le Strophantus du Gabon. Tout récemment, M. Catillon (*) a fait connaître quelques- unes des propriétés de la strophantine, sans indiquer de mode de prépa- ration et sans donner aucun renseignement sur la composition élémen- taire de ce corps, ainsi d'ailleurs que les auteurs précédents. Il m'a donc paru intéressant d'en reprendre l'étude chimique et d'en déterminer la composition, d'autant plus que je venais de m'occuper d'un corps pré- sentant la plus grande analogie comme action sur l'organisme, je veux (') Fraser, Proceed. oj thc royal Soc. Edinburg, t. VII, p. 99; 1872. (^) PoLAiLLON et Carville, Arcliiw physiol. iiorin. el pathoL, t. IV, p. 523; 1871-72. (^) Hardy et Gallois, Comptes rendus, t. LXXXIV, p. 261; 1877. (*) Catillon, Archiv. de Pharm., t. III, p. loo; 1888. ( '8o ) parler de l'ouabaïne ('), le principe actif de l'ouabaïo, le poison à flèche des Çomalis. » Ces deux substances proviennent, en effet, d'une apocynce, et leur action physiologique comme poison cardiaque est à peu près la même ; elles ne sont pas azotées et elles se dédoublent à la façon des glucosides, sous l'influence des acides étendus et de la chaleur, en donnant naissance à un corps réduisant la liqueur cupropotassique, sans cependant que ce corps réducteur paraisse être du glucose. Il était donc permis de leur pré- voir une composition élémentaire très voisine, hypothèse qui s'est trouvée vérifiée par l'expérience. )) Préparation de la strophantine. — Le procédé indiqué par MM. Hardy et Gallois (°) est absolument défectueux, car ces chimistes se servent d'al- cool acidulé par l'acide chlorhydrique et, conséquemment, par ce traite- ment, doivent détruire la plus grande partie de la strophantine. Voici le mode de préparation que j'ai suivi : les graines pulvérisées, passées au moulin, sont épuisées par l'alcool à 70", à l'ébullition, dans un appa- reil muni d'un réfrigérant ascendant. Après quelques heures, on achève l'épuisement par déplacement dans une allonge. Les teintures alcooliques obtenues sont distillées au bain-marie, de manière à chasser la plus grande partie de l'alcool. On finit l'évaporation dans le vide, en laissant toutefois une certaine quantité de liquide, on laisse refroidir, puis on sépare l'huile et la résine qui surnagent, ou filtre, puis on chauffe la liqueur filtrée au bain-marie, après addition d'une petite quantité de sous-acétate de plomb et de litharge en poudre fine. On filtre de nouveau après refroidissement, on enlève le plomb resté en solution par un cou- rant d'hydrogène sulfuré, on sépare le sulfure de plomb; enfin, la liqueur claire est concentrée à l'étuve à So", de manière à obtenir un sirop pas trop épais : du jour au lendemain, la strophantine cristallise; on sépare les cristaux en filtrant, tout en maintenant la température à 5o°. Si l'on n'a pas trop concentré, le sirop coloré s'écoule peu à peu, et il ne reste plus qu'à purifier la strophantine, en mettant les cristaux à égoutter sur une plaque de porcelaine dégourdie, et faisant cristalliser plusieurs fois dans l'eau bouillante. Le rendement en strophantine cristallisée, que j'ai obtenu en traitantles semences du Strophantus Rombé('), a été de 4^"^. 5 (') Arnaud, Comptes rendus, séance du 3 avril 1888. (-) Loc. cit. (') Je dois à l'obligeance de M. Thomas Ghristj-, de Londres, de m'avoir fourni un lot de semences de Strophantus Ivombé, en très bon état. ( i8i ) par kilogramme; mais, évidemment, une partie est restée en solution dans les sirops; il serait peut-être possible de la retirer en passant par une précipitation par le tannin. » Propriétés. — La strophantine est une substance blanche, très amère, parfaitement cristallisée en paillettes groupées autour d'un centre, présen- tant un aspect micacé, rappelant un peu celui de l'iodure de cadmium, surtout en suspension dans l'eau. Ces cristaux, très spongieux, retiennent très facilement l'eau par imbibition. » La strophantine forme un hydrate qui perd son eau dans le vide sec ou même séché à l'air. Lorsqu'on chauffe cet hydrate à l'étuve, il fond en dessous de ioo°; en reprenant par l'eau, on constate que la strophantine est devenue incristallisable. « Mais, si l'on a eu soin de dessécher au préalable dans le vide sec, on peut alors porter la substance même à i io°, sans l'altérer en aucune façon. )) La strophantine chauffée à l'air brûle sans laisser de résidu; elle ne fond pas nettement, elle prend l'état pâteux vers iGS", en perdant son opacité et en brunissant assez rapidement. Elle agit sur la lumière pola- risée, en solution dans l'eau (concentration 2, 3 pour 100); on a [«]„ = + 3o". » L'eau froide dissout peu de strophantine : i partie exige 43 parties d'eau à 18°. Elle est assez soluble dans l'alcool qui l'abandonne sous forme de vernis; elle est insoluble dans l'éther, le sulfure de carbone et la ben- zine. Le tannin la précipite de ses solutions aqueuses. » La strophantine n'est pas azotée; séchée à i ro", la combustion avec l'oxyde de cuivre a donné les résultats suivants : Calculé pour Trouvé. C"H"0" Carbone 60, 46 60,62 60,78 Hydrogène 8,07 7,92 7,84 3i,38 I 00 , 00 » La strophantine C"H^*0'- présente donc une composition élémen- taire qui en fait l'homologue supérieur immédiat de l'ouabaïne, C" H** O'- : Ces deux substances si voisines paraissent posséder un noyau central com- mun dans leur constitution; peut être en est-il de môme pour toute une série de poisons cardiaques, peu étudiés en général. C. R., 1888, a' Semestre. (T. CVII, N" 3.) ^4 ( i82 ) » Dans une prochaine Communication, je continuerai l'exposé de mes recherches sur la strophantine. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Influence de la température de fermentation sur la production des alcools supérieurs. Note de M. L. Lixdet, présentée par M. Friedel. « M. H. Schwarz (') a annoncé que le kirsch des Vosges est dépourvu d'alcools supérieurs et il a attribué ce fait à ce que la fermentation a lieu avec lenteur; cette observation, qui semble indiquer que les alcools supé- rieurs se produisent surtout pendant les fermentations tumultueuses, a été contrôlée par M. Le Bcl(^), qui n'a rencontré, dans\ine bière faite à basse température, qu'une faible quantité de ces impuretés. Aussi quelques distillateurs ont-ils pu croire qu'ils auraient avantage, pour améliorer la qualité de leurs flegmes, à refroidir plus que de coutume les moûts qu'ils soumettent à la fermentation. » J'ai voulu rechercher par l'expérience s'il en est bien ainsi ; et, après avoir fait fermenter, aux températures de 8*^-10°, de i8°-2i'', de ■iS°-i'j°, de 32°-35°, un même moût à l'aide de la même levure, j'ai recherché dans chacun de ces moûts les alcools supérieurs qui y avaient pris naissance. J'ai constaté alors qu'effectivement, à basse tempéi'ature, il y a diminution dans la production de ces alcools, mais que cette diminution ne se mani- feste que dans des limites extrêmement restreintes, si bien qu'en aucun cas les industriels ne sauraient, pour obtenir un flegme un peu plus pauvre en alcools supérieurs, supporter les dépenses que nécessiterait le refroi- dissement de leurs cuves de fermentation. » Les moûts que j'ai employés à ces expériences étaient des moûts de grains, fabriqués en saccharifiant du maïs et du seigle au moyen du malt d'orge. Pour chacune des opérations, le volume des moûts représentait une trentaine de litres. Ils étaient renfermés dans de grands flacons, munis de tubes en S, de façon à éviter l'accès de l'air et la formation de produits secondaires par oxydation, et ces flacons étaient eux-mêmes placés dans des enceintes iiiaintenues avec soin aux températures intliquées ci-dessus. » Pour rendre les expériences comparables, ces moûts avaient été ense- (') H. SciiwAKz, Dingler Polr/ec/iin.sc/ies, l. CLXXll, p. aSg. ('-) Le Bel, liulletin de la Société chiiuùjiic. t. II, p. 98; 18S2. ( iH3 ) mencés avec un mélange à parties égales de levure haute et de levure basse. Ces levures, purifiées industriellement, mais non pas pures dans le sens scientifique du mot, n'ont pas été, pendant les fermentations, envahies par des organismes étrangers. L'acidité, d'ailleurs, déterminée au début par l'addition de o,3 pour loo d'acide sulfurique, s'est maintenue à cette dose pour chacune des expériences. » Les moûts ont été distdlès, et j'ai pu, en combinant l'action déshy- dratante du carbonate de potasse et la distillation fractionnée, retirer des flegmes obtenus une petite quantité d'alcools supérieurs, insolubles dans l'eau, dont la presque totalité représentait de l'alcool amylique. » Les résultats de la rectification sont consignés dans le Tableau suivant : Tempéralurc Alcools supérieurs de la Alcool • ^ — -^ — — fermentation. brut. pour loo. o o ce ce 32-35 675 3,9 o,58(') 25-27 1607 g, 6 OjSg 19-21 i834 9,9 0,54 8-10 1877 9,7 0,52 )» Comme je l'ai dit plus haut, les proportions d'alcools supérieurs changent peu quand on fait varier les températures de fermentation. Les variations constatées ne sauraient cependant être attribuées à des erreurs d'analyse; les fractionnements ayant été faits dans des conditions iden- tiques, j'ai tout lieu de croire les résultats comparables entre eux. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Contribution à l'étude expérimentale de la gangrène foudroyante et spécialement de son inoculation prévenliçe. Note de M. Cii. CoRNEVi.\, présentée par M. Chauveau. (Extrait par l'auteur.) (( L Si l'homme et la plupart des animaux à sang chaud, le bœuf ex- cepté, subissent les atteintes de la gangrène foudroyante ou gazeuse, la réceptivité des espèces animales domestiques pour cette maladie est fort (') La proportion d'alcools supérieurs U-ouvée dans la fermentation 32''-35'' doit être un peu faible. Par suite d'un accident, je n'ai pu opérer que sur le tiers environ de l'alcool qui m'a servi dans les autres expériences. Les perles inévitables que j'ai faites pendant le travail cessent d'être comparables aux pertes que j'ai faites dans les autres cas. ( '84 ) inégale. Mes recherches m'ont fait les classer comme suit, d'après l'ordre décroissant de leur susceptibilité : le cobaye, l'âne et le cheval viennent en première ligne; le mouton et le pigeon, en deuxième ligne; le lapin et le coq, en troisième; le rat blanc, en quatrième; le chien, le chat et le canard, en cinquième. )) La constatation d'une pareille inégalité amena à rechercher si, par le passage sur une série de sujets d'une même espèce animale, le virus est modifié dans son activité pour d'autres espèces. Le cobaye et le rat blanc furent choisis pour poursuivre cette idée. » Les expériences exécutées montrèrent que, quel que soit le nombre de générations que l'on atteigne en passant de cobaye à cobaye, le bacille de la gangrène conserve intacte sa virulence; reporté sur les animaux énumérés plus haut, il les tue tous. » Les résultats sont différents si l'on agit sur l'espèce du rat blanc, en se servant de sujets adultes ou âgés. A partir de la septième génération, le virus, recueilli et transporté sur d'autres espèces, tue, dans les délais habi- tuels, tous les cobayes inoculés, ne fait mourir qu'une partie des lapins et des pigeons et, dans un laps de temps plus long que quand le virus a une autre provenance, il respecte le canard, le chat et le chien, à moins qu'il ne s'agisse de jeunes sujets. Nous sommes autorisé à conclure que le pas- sage par l'organisme d'une série de rats atténue la virulence de la gan- grène. M IL En combinant l'action de la chaleur et celle des antiseptiques, il est possible de préparer des vaccins propres aux inoculations préventives de la gangrène gazeuse ou foudroyante. » Dans cet ordre de recherches, il a été constaté : i" que dans la série des phénols, telle qu'on l'entend aujourd'hui en Chimie, le pouvoir atté- nuant est en raison inverse du nombre des fonctions phénoUques ; 2° qu'à 0° et au-dessous, l'atténuation ne se produit pas. » Le tannin n'est pas attaqué par le bacille septicémique et transformé en acide gallique; c'est, au contraire, un atténuant de ce microbe. Cette constatation n'est pas sans importance pour l'industrie du tanneur. » On a préparé deux vaccins. Le premier s'obtient de la façon suivante: on dépose o^', 25 decoumarine dans lo^^' d'eau stérilisée et tiède, on mêle à un égal volume de liquide de pulpe virulente, fournie par trituration, des muscles d'un animal qui vient de succomber à la gangrène; le tout est introduit dans de petits ballons, on fait le vide, on scelle à la lampe et l'on porte à l'étuve réglée à 38"-4o°. Au bout de vingt-quatre heures, on retire ( '«5 ) de l'étuve, on verse le liquide sur des soucoupes préalablement stérilisées et l'on fait dessécher. Recueilli, pulvérisé et placé dans des tubes bien clos, ce vaccin pulvérulent se conserve au moins un an. » Le second vaccin se prépare en remplaçant la coumarine par l'acide gallique. On laisse tomber o*'''', 5o d'acide gallique dans i5^'' de liquide de pulpe virulente, on mélange avec soin et l'on agit comme pour le premier A'accin. » III. Lorsqu'on veut utiliser la poudre vaccinale, on la triture et on la délaye dans de l'eau stérilisée, puis on filtre; en un mot, on agit comme on le fait couramment aujourd'hui, dans la pratique, pour le vaccin du charbon symptomatique. » Comme la mort, lors de la gangrène, est surtout le résultat de l'en- vahissement des séreuses par le bacille septicémique, j'ai été amené à introduire directement le liquide vaccinal dans la cavité péritonéale. Mes essais ont surtout porté sur le chien; liuoculation préventive intra-péri- tonéale ne présente d'ailleurs aucune difficulté sur cet animal, quand il est solidement maintenu. A l'aide de la seringue Pravaz, on pousse de 3 à 6 gouttes du premier vaccin dans la cavité abdominale, suivant la taille et le poids de l'animal, et, six jours après, on renouvelle l'opéitition en employant le deuxième vaccin. On confère de la sorte une solide immu- nité contre la gangrène. » IV. La gangrène présente une particularité qui'la classe à part, pour le moment tout au moins, dans le groupe des maladies virulentes pour lesquelles un vaccin a été trouvé; l'immunité contre ses atteintes est de courte durée et se termine assez brusquement : elle ne dépasse pas vingt- quatre jours, et fréquemment elle est de moindre durée et ne s'étend pas au delà de treize à quatorze jours. » y. Il est possible de rendre au virus septicémique, qui a été affaibli ou atténué, son activité première en l'additionnant d'acide lactique. La remarquable propriété de cet acide a été utilisée pour rechercher le ba- cille de la gangrène dans la terre, les eaux et l'air. De ces recherches, il ressort que ce microbe est extrêmement abondant dans les terres cultivées et très rare, sinon absent, dans le sol des forêts. Il a été trouvé aussi dans les eaux boueuses. Dans les conditions normales, l'air atmosphérique ne le tient pas en suspension ou, s'il le charrie, ce microbe a cessé de pou- voir être régénéré et conséquemment d'être dangereux. » VI. Il a été trouvé dans les poussières soulevées par la violence des vents, mais son dépôt sur les muqueuses intactes des animaux exposés à ( i86) ces poussières n'est pas suivi de septicémie. On a introduit de très fortes quantités de virus gangreneux très actif sous les paupières, dans les na- rines, la bouche, la trachée et même les voies rétrogrades, sans provoquer aucun accident. » VIII. L'identité du microbe de la gangrène gazeuse et du vibrion septique, introduite en Pathologie par MM. Chauveau et Arloing, est con- firmée par les preuves suivantes : Il 1° Si l'on soumet le vibrion septique à l'action des agents atténuants précédemment indicjués pour le bacille gangreneux et qu'on suive le modusfaciendi décrit, on le transforme en vaccin, comme celui-ci, et il pré- serve les sujets qui l'ont reçu de l'inoculation du vibrion non atténué. « 2° Les inoculations de virus atténué sont préservatrices pour la gan- grène foudroyante et pour la septicémie d'origine tellurique, ainsi que le montrent les épreuves croisées, c'est-à-dire celles oii un sujet inoculé pré- ventivement avec le virus atténué de la gangrène foudroyante est éprouvé avec du virus d'origine terrestre, et inversement celles où l'animal vacciné avec le virus septique atténué est éprouvé avec la gangrène foudroyante. » ZOOLOGIE. — Sur un nouveau type d' Anthozoaire , /a Fascicularia radicans C. Vig. Note de M. Viguier, présentée par M. de Quatrefages. « Vers le milieu d'avril dernier, nous avons recueilli, en draguant dans la vase du port d'Alger, ce petit Alcyonaire, qui a vécu deux mois dans un des aquariums de la nouvelle Station zoologique. J'ai fait de ce type non- veau une étude détaillée, quoique malheureusement incomplète sur plu- sieurs points (' ). » L'unique échantillon recueilli était une colonie femelle, fixée sur un morceau de charbon qu'elle recouvrait d'un réseau de stolons anastomo- sés, légèrement aplatis, et larges de 3™™ à G"™. Sur ces stolons se dres- saient, à des intervalles fort variables et parfois presque à se toucher, des groupes de polypes qui, à l'état de rétraction extrême, ressemblaient assez à ceux des Paralcyoniurn. Mais, dès que la colonie commence à s'épa- nouir, on voit qu'il s'agit d'un type fort différent. )) En effet, tandis que, chez le Paralcyoniurn, la j)artie basilaire est sur- montée, à l'état d'expansion complète, d'une autre portion commune de (' ) Ce travail sera publié ailleurs in extenso, avec des planches qui sont actuelle- ment terminées. ( .87 ) dimensions encore plus grandes, tandis que, en un mot, le polypier se di- vise en deux portions, l'une, molle, rétractile, et l'autre, dure, dans laquelle celle-ci vient se replier, chez la Fascicularia, il n'y a d'autre partie commune que la base même ; et, loia que les polypes soient fixés les uns sur les autres ou, pour mieux dire, incomplètement séparés, ils sont ici entière- ment distincts jusqu'au niveau du sommet de la colonne basilaire ; et, en ce point, leur séparation est fort nettement marquée par des lignes blanches, produites par des spicules occupant le haut des cloisons interpolypaires. Le reste de ces cloisons n'en renferme pas; mais la muraille commune qui entoure le faisceau de polypes est soutenue par une palissade de longs spi- cules blancs, verticaux, qui lui donnent sa rigidité caractéristique. Si l'on mène une coupe perpendiculairement à l'axe de cette colonne basilaire, on voit que la cavité de chacun des polypes est parfaitement distincte de celle de ses voisins, et qne même les polypes jeunes se séparent de très bonne heure de celui sur lequel ils ont bonrgeonné. Aussi chacun des po- lypes se rétracte-t-il isolément dans sa propre loge ou, pour mieux dire, dans sa partie basilaire, et jouit-il d'une indépendance parfaite vis-à-vis de ses voisins. Ce n'est que lorsque la rétraction de tous les polypes est com- plète, que la colonne elle-même commence à se rétracter autant que le lui permettent les spicules qui garnissent sa muraille. » La portion libre des polypes peut atteindre, à l'état d'expansion ex- trême, le double de la hauteur de la colonne basdaire; ce qui donne, pour le tout, une hauteur maxima de 16"™ à uS"°". Le nombre des polypes ne paraît pas dépasser 10 à 12 par faisceau. Ces polypes ont les bras relative- ment fort longs, d'un jaune verdàtre clair sur la face buccale. Sur la face externe, au contraire, ces bras, ainsi que toute la région œsophagienne du polype, sont d'une couleur brune très sombre, sur laquelle se détache un collier d'un blanc pur, formé par des spicules à texture cristalline parti- culière, ne ressemblant en rien aux spicules ordinaires. Au-dessous de la région œsophagienne, la couleur du polype s'éclaircit beaucoup; le tube devient presque translucide, et laisse deviner les lignes d'insertion des cloisons. Puis la couleur se fonce de nouveau jusqu'au point d'union. )> ]*ar cette description, on voit ([u'il s'agit d'un animal parfaitement distinct des Paralcyonium, bien que ce soit avec eux qu'il présente le plus d'affinités. La Fascicularia devra, je pense, former le type d'une troisième sous-famille, des Fascicularines, intermédiaire à celles des Cornularines et des Alcyonines, entre lesquelles on s'accorde généralement à diviser aujourd'hui la famille des Alcvonidcs ». - ( '88 ) HISTOLOGIE. — Sur l'histologie comparée de l' épithéliam glandulaire du rein des Gastéropodes prosobranches. Note de M. Rémy Peruier, présentée par M. de Quatrefages, « Dans une précédente Note que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Aca- démie, j'ai exposé, en prenant la Littorine comme exemple, la structure anatomique et histologique la plus fréquente du rein des Prosobranches. Je me propose d'indiquer aujourd'hui quelles variations subit ce type dans la série des Prosobranches. » Chez quelques Prosobranches inférieurs, tels que la Fissurelle, les cellules épithéliales ne sont pas ainsi différenciées. La couche unique d'éléments qui tapisse les parois du rein ne comprend qu'une sorte de cellules, toutes glandulaires et ciliées, comme l'a déjà signalé 13. Haller. Mais ces cellules diffèrent également des cellules ciUées et des cellules vésiculeuses du rein des Monotocardes élevés. En effet, tandis que les éléments ciliés de ces derniers sont des cellules étroites, à plateau très net, à noyau allongé, et souvent périphérique, les cellules rénales de la Fissurelle sont grosses, leur noyau est arrondi et plus ou moins basilaire, et leur plateau est peu différencié. Elles ne renferment pas de vésicules d'excrétion. Quelquefois, elles ne présentent pas de concrétions, d'autres fois elles en sont bourrées au point que le noyau en est invisible. Elles diffèrent par là des cellules vésiculaires de la Littorine. » Mais, pas plus que dans la Littorine, l'excrétion n'est le résultat de la fonte des cellules. Le revêtement épithélial est d'une régularité pour ainsi dire schématique; tous ses éléments sont incontestablement du même âge, et l'on ne saurait y distinguer des cellules de nouvelle formation, n'ayant pas encore fonctionné, et d'autres flétries, prêtes à s'éliminer. Pourtant je n'ai jamais vu les produits d'excrétion sortir de la cellule, et l'on ne retrouve pas dans la chambre urinaire les agglomérations de con- crétions qui sont si abondantes chez les autres Gastéropodes. Il faut donc admettre dans ce cas que la sécrétion se fait par osmose. Mais si la produc- tion des matières urinaires s'exagère, elles se déposent sous forme de petits granules dans l'intérieur de la cellule, et toute la paroi du rein apparaît alors sur les coupes comme uniformément bordée d'une ligne de granu- lations sombres, sans qu'on en rencontre dans la chambre urinaire. » Il n'y a d'ailleurs pas de ligne de démarcation absolue entre les cel- ( i«9 ) Iules granuleuses cl les cellules vésiculeuses et coexistent souvent clans le même organe. » En opposition avec ce type si peu différencié se place le rein des Té- nioglosses supérieurs, par exemple celui de la Cassidaire. La structure en est extrêmement complexe. Au lieu de simples lamelles attachées au pla- fond du rcui, comme dans la Littorine, cm trouve un lacis compliqué de trabécules conjonctifs inlriqués en tout sens. Ces trabécules sont creusés de lacunes sanguines et tapissés d'une couche épithéliale continue. Leur ensemble forme une épaisse masse spongieuse recouvrant tout le plafond du rein jusqu'à l'organe que j'ai désigné sous le nom de glande héniatiqiie. La surface libre de cette masse spongieuse est sillonnée par les vaisseaux afférents, et la couche épithéliale se différencie sur cette surface d'une façon remarquable. A côté de nombreux éléments ciliés se trouvent des cellules glandulaires, mais celles-ci n'ont pas l'aspect habituel des cellules vésiculaires rénales qui abondent dans les parties plus profondes. Elles offrent bien une vacuole; mais, au lieu d'être claire et de contenir une concrétion solide, celle-ci est bourrée de granulations que colore le bleu de méthylène. Ces cellules, qui présentent tous les caractères des cellules à mucus, telles qu'on les rencontre dans tant de régions du corps des Mol- lusques, constituent donc un troisième élément de l'épithélium du rein. » Les différents types que j'ai indiqués ^dans le rein des Gastéropodes sont reliés par une foule d'intermédiaires que je me propose de décrire dans un Mémoire détaillé. » Dans une récente Communication, M. Garnault a cru pouvoir con- tester quelques-unes des conclusions de ma première Note. Il trouve notamment que dans le Cyclostome et la Valvée les cellules rénales sont disposées sur plusieurs rangs. Mes observations, portant sur de nombreuses espèces prises dans 32 genres de Prosobranches, et concordant sur ce point avec celles de B. Haller, qui a aussi étudié plusieurs types, m'ont toujours montré ces cellules sur un rang unique. » En i-aison du volume considérable des cellules glandulaires, qui comblent souvent entièrement l'espace compris entre deux lamelles con- sécutives, le Cvclostome présente des difficultés d'interprétation que M. Garnault n'a pas surmontées. Mais il rentre parfaitement dans le type général, et l'on n'y rencontre pas ces couches de cellules jeunes si fré- quentes dans les glandes massives. » Quant à la Valvée, l'hésitation n'est pas possible. Dans toutes les régions coupées perpendiculairement à la membrane basilaire, il n'y a C. R., 1888, j' Semestre. (T. CVII, N» 3.) ^^ (190) qu'un rang de cellules fort analogues à celles de laFissurelle, et bien dilïé- rentcs des cellules ciliées ordinaires. Celles-ci ne sont nullement sécré- trices, et leur rôle est de chasser les produits rejetés, comme avait raison de le penser M. Garnault lui-même dans son travail sur le Cyclostome. Il est regrettable qu'il soit amené aujourd'hui, par une assimilation inexacte avec les celkdes de la Valvée, à revenir sur cette opinion. )) Sur le mécanisme même de la sécrétion des cellules vésiculaires, toutes les observations nouvelles confirment entièrement mes vues à cet éi^ard. Lorsque j'exprimais ces vues, j'avais à ma disposition non seule- ment l'observation directe, tlont on peut s'étonner que M. Garnault con- teste la valeur, mais de très nombreuses coupes doublement colorées au bleu de méthylène et au picrocarmin qui ne permettent aucun doute à cet égard. » Toutes les cellules sont semblables, munies à leur base d'une quan- tité toujours notable de protoplasme et adhèrent, sans laisser aucun vide, à la membrane Ijasilaire et aux cellules voisines. Ce ne sont certes pas là les caractères d'éléments épuisés et prêts à s'éliminer. Quant aux vé- sicules, prises dans le mucus excrété normalement, elles ne présentent aucune trace de noyaux. Le violet de gentiane employé jjar M. Garnault ne présente pas un pouvoir électif suffisant. Le vert deméthvle et le picro- carmin, bien préférables à cet égard, ne m'ont montré aucun élément nu- cléaire autour des vésicules libres. « Pour la Valvée, l'absence de chute de cellules est plus nette encore. Sur des animaux bien préparés, on ne trouve dans la cavité urinaire, con- trairement à ce que dit M. Garnault, qu'un mucus homogène sans aucun débri cellulaire. Le picrocarmin n'y montre pas de noyaux. Mais il importe pour cela de bien fixer l'organe, et c'est là une réelle difficulté. Le procédé le meilleur consiste à plonger pendant quelque temps l'objet à couper dans un mélange d'acide acétique et d'acide picrique en solution saturée. » Par ce qui précède je n'entends évideminent pas dire cjue les cellules du rein sont éternelles. Comme les cellules de toutes les glandes, elles finissent par s'user et se résorbent sur place. Mais il n'y a aucune corré- lation directe entre la sécrétion et la mort de la cellule même. » Je maintiens donc dans toute leur intégrité les conclusions de ma pre- mière Note. Les légères erreurs qui existent dans le travail, fort conscien- cieux d'ailleurs, de M. Garnault sont inévitables dans une monographie où manquent de précieux points de comparaison. Mais la vérification de mes conclusions sur des animaux marins .sera facilitée à mon contradicteur par ( 191 ) le voisinage du laboratoire d'Arcachon. (l'est en effet à l'oblioeance inépui- sable de son directenr, M. Dnrègne, que je dois les animaux vivants que j'ai utilisés, et je suis heureux de lui adresser ici mes remercîments. » ANATOMIE COMPARÉE. — Recherches analumiques sur la Valvata piscinalis. Note de M. Félix Bernard, présentée par M. de Quatrefages. « Mes recherches sur les organes palléaux des Mollusques m'ont amené à étudier l'anatomie encore peu connue de la Valvée, où ces organes, un peu aberrants, semblent liés ù une oiganisation toute spéciale, l'our pousser cette étude aussi loin que possible, j'ai dû disséquer constamment sous le microscope, injecter rm grand nombre d'individus au moyen d'une canule de verre, enfin faire des coupes en deux couleurs, soit dans l'animal entier, soit dans les divers organes. J'ai obtenu ainsi plusieurs résultats nouveaux. » Appareil digestif. — L'estomac, non encore décrit, est très vaste et se prolonge dans le tortillon. Le foie a des acini très nets. Les glandes sali- vaires, au nombre de deux, débouchent dans le bulbe. » Système artériel. — Les cellules épithéliales de l'oreillette, qui ont été vues récemment (') par M. Garnault, se rencontrent toujours chez les Diotocardes et sont identiques à celles que Grobben a décrites chez les Acéphales. L'aorte antérieure contourne l'estomac du côté ventral, donne une branche récurrente qui va jusqu'à l'extrémité du tortillon, atteint obliquement l'œsophage et le suit dorsalement. Un peu en arrière des gan- glions cérébroïdes, elle contourne le bulbe et passe ventralement entre ce dernier et le collier nerveux. Vers le milieu des ganglions pédieux, elle se bifurque en artère céphalique et artère pédieuse. L'aorte postérieure est dorsale; elle donne au foie et aux organes génitaux des branches assez constantes. Il n'y a pas de capillaires artériels. )i Système veineux. — Les sinus abdominaux se prolongent en avant par plusieurs systèmes de sinus : i" un sinus abdominal antérieur aboutissant aux environs du cardia et partant de la cavité générale du corps; 2° dans le manteau, un large sinus entre le rectum et les conduits génitaux, et un système de sinus aboutissant à la formation d'une veine palléale transverse qui vient se résoudre à la partie antérieure du péricarde. Toute la surface (') Comptes rendus, séance du a5 juin 1888. ( '92 ) du manteau csl couverte tl'un réseau dont les mailles sont nettes, surtout sur le rein, et qui met en relation la veine transverse, les veines bran- chiales afférentes et efférentes, les lacunes circumrectales, et enfin un sinus circumpaltéal qui se détache près du péricarde du sinus abdominal an- térieur. Ce réseau, sur le conduit efférent du rein, semble au premier abord formé de véritables capillaires; l'histologie montre qu'il n'y a là que des lacunes. )) La branchie reçoit le sang par un large sinus afférent, élargi au point d'attache de l'organe. Elle diffère de celle de tous les Diotocardes en ce qu'elle ne se prolonge pas en arrière de sa ligne d'insertion sur le man- teau; sa structure est d'ailleurs la même que celle de la partie libre de la branchie de ces animaux : le nerf branchial, très volumineux, envoie à l'épithélium des fdets grêles comme chez la Fissurelle, et non de gros faisceaux comme chez les Trochidés et l'Haliotis. La même disposition se présente au bord libre de chacun des feuillets branchiaux. Enfin la bran- chie ne présente pas les trous qu'avait cru y voir Moquin-Tandon. » J'ai étudié le rein avec M. Rémy Perrier. La partie essentielle de cet organe est, comme d'ordinaire, au fond de la cavité palléale et déborde assez loin en arrière. Il y a un véritable canal excréteur placé à gauche du rectum et s'ouvrant tout à fait en avant, entre le bord du manteau et la hgne d'insertion de la branchie. C'est donc à tort que M. Garnault place l'orifice du rein « au fond de la cavité palléale ». Cette disposition est importante, car elle ne se retrouve que chez la Paludine, et encore, dans cet animal, le canal excréteur se trouve-t-il à droite du rectum. Le long de ce canal et à droite de lui se voit un diverticule du rein, se terminant en avant en cul-de-sac et recevant le canal réno-péricardique. » Au sujet du système nen'eux, M. Garnault se dit d'accord avec M. Bou- vier; mais, dans sa courte description, il ne s'explique pas sur un point très important entrevu par cet auteur : l'origine de la commissure viscérale. J'ai repris la question avec M. Bouvier et nos résultats sont concordants. La commissure viscérale naît bien du ganglion désigné comme sus-intestinal et, d'autre pari, du gros nerf palléal droit après son entrée dans les tissus. Le ganglion viscéral, inconnu jusqu'ici, est à droite et au fond de la cavité palléale, sur l'œsophage, au bout de la glande salivaire droite. Les deux commissures palléales existent : celle de droite, très réduite, se joint au nert palléal avant son entrée dans le manteau; celle de gauche est tout près du ganglion branchial. Le nerfpénial naît près du nerf palléal droit, présente un gros ganglion à la base du pénis et reste ganglionnaire presque ( -93 ) jusqu'à l'extrémité. Il existe un ganglion olfactif, petit, mais très net. situé comme chez les Diotocardes. On voit facilement les filets reliant les olo- cystes aux ganglions cérébroïdes. De la commissure des deux ganglions buccaux naît un nerf impair qui bientôt se divise sur le bulbe. Il n'y a ni commissure labiale ni anastomoses pédieuses. En somme, le système nerveux est très voisin de celui de la Bithynie, comme l'avait pensé M. Bouvier. )) 'i^e filet tentacidi forme est presque identique par sa structure au ten- tacule lui-môme; il a comme lui un rachis conjonctif ramifié et des fais- ceaux musculaires longitudinaux et circulaires; mais il ne présente qu'un nerf au lieu de deux et la lacune sanguine est très réduite. » Les organes génitaux sont difficiles à étudier. La glande hermaphrodite donne à la périphérie des œufs, au centre des cellules mères de sperma- tozoïdes qui tombent dans la cavité. Le canal déférent part presque de l'extrémité du tortillon. Plus loin, il suit l'oviducte dans le tortillon et le manteau jusque auprès de l'orifice femelle; là il présente une petite dilata- tion, mais auparavant il reçoit les produits d'une glande accessoire située en arrière ; il suit quelque temps le bord du manteau , pénètre dans le corps et entre près de l'œil dans le pénis. ). Voviducte présente sur son trajet une dilatation importante. Il reçoit les produits réunis de deux glandes albuminipares, l'une située dans le tortillon et munie d'un long canal excréteur, l'autre située à droite, beau- coup plus volumineuse, et débordant même en avant de l'orifice femelle, il existe aussi un diverticule cilié débouchant tout près des glandes précé- dentes. On voit que les conduits génitaux sont séparés, contrairement à l'opinion de Moquin-Tandon. » La Valvée se prête à des observations histologiques intéressantes. Je me bornerai aujourd'hui à faire observer que les glandes salivaires, la glande de l'albumine et tous les organes palléaux n'ont ifuune seule couche de cellules épithéliales, et que la distinction entre les cellules ciliées et par les cellules sécrétrices s'y voit très nettement. Le processus de sé- crétion osmose ou par déhiscence de cellules est assez général. Je l'ai moi- même observé avec détail à propos des cellules mucipares des organes palléaux d'un très grand nombre de Prosobranches. » Les affinités zoologiques de la Valvée sont difficiles à établir, les diffé- rents organes ayant des points de ressemblance avec ceux des Gastéropodes les plus variés. Cependant on peut dire que l'ensemble de l'organisation fait nettement de cet animal un ProsobrancheTénioglosse. L'appareil her- ( 'i<^. Toulouse Nantes. Nice . Poitiers ■ Runiébe. Gimet. Privât. ( Morel. Tours j Péricat. ( Suppligeon. Giard. Lemaitre. Valenciennes. On souscrit, à l'Etranger, ; Amsterdam . chez Messieurs j Caarelsen. ( Feikema. Athènes Wilberg. , ( Verdaguer. Barcelone. . Berlin. Bucharest. Piaget. Asher et C' . Calvary et C''. Friedlander et fils. I Mayer et Millier. Berne * Schniid, Francke el \ C". Bologne Zanichelli et C". Boston Sever et Francis. iDecq. Mayolez. Falk. Haimann. Ranisteanu. Budapest Kilian. Caire (Le) V" Barbier. Cambridge Deighton, Bell et G'. C hristiania Canimermeyer. Constantinople. . I.orentz et Keil. Copenhague Host el iils. Florence Lœscher et Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. iCherbuliez. Georg. Stapelmohr. Kharkoff Polouectove. La Haye Belinfante frères. Benda. Payot. Barth. Brockhaus. Leipzig I Lorentz. Max RUbe. Twietmeyer. ( Decq. ( Gnusé. Lausanne.. Liège. Londres Luxembourg . . Madrid Milan chez Messieurs Dulau. Nuit. V. Buck Fuentès el Cande- ville. Librairie Gulcn berg. Gonzalès e hijos. Yravcdra. \F. Fé. Duinolard frères. Hœpli. Moscou Gautier. / Furcheiin. Naples Marghieri di Gius ( Pellerano. ,, ,. , ( Christern. New-tork \ ... . ( vVestermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et C''. Palerme Pédone-Lauriel. Porto Magalhâés el Moniz. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. ( Bocca frères. ( Loescherel C''. Rotterdam Krainers. Stockholm Samson el Wallin. / Issakoir. S'-Pétersbourg. . ! Mellier. ( Wo'fr. / Bot la frères. Brero. Loescher. ( RosenbergetSellier. Varsovie Gebethner et Wollf. DruckerelTedeschi. j Frick. I Gerold et C''. Franz Hanke. Meyer etZeller. Rome . Turin . Vérone . Vienne. Ziirich. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes !« à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volumes in-4''; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— ( i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volumes in-4''; 1870. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, pat- MM. A. DERuÉsel A.-J.-J. Soliek. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les Jinetes, par M. Hansen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières ■asses, par M. Claude Bernard. Volume 11-4'', avec 32 planches; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences lur le concours de i853, et puis remise pourcelui de i853, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs, » par M. le Professeur Bronn. In-4", avec 27 planches; 1861... 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N" 3. TABLE DES ARTICLES. (Séance d.. IG juillet 1888.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBIÎES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. A. iiE Caliony. — Expérionces sur une nouvelle machine liyclraiilique. Pages . MÉMOIRES PRESENTES. IM. DiETiiioiiKiîiT adresse un complénienl a une Communication ]irijccdentc sur quel- ques eas exceptionnels de la Mécanique su- périeure iCo M. SciiNYDER adresse une nouvelle Note sur le traitement des vignes malades iCu M. PoujADE adresse un complément à ses Notes précédentes sur le choléra l'io CORRESPONDxlNCE . M. le Mathe de Touiis invite l'Académie à se faire représenter à l'inauguration du monument que la ville vient de faire élever à la mémoire du général Meus/lier 16" M. le Secuetaiue perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un « Historique des recherches sur les ondes liciuides », par M. de Saint-Venant ; une brochure adressée par VJnstilut cana- dien de Toronto et un Rapport de M. //. Marty 1 ' 'o M. Peuhotin. — Sur la planète Mars iiii M L. Natansom. — Sur l'explication d'une expérience de Joule, d'après la théorie cinétique des gaz l'i'i M. G. -A. Hnix. — Réflexions relatives à la Note précédente de M. L. Natanson iiili M. Emile Lemoine. — De la mesure de la simplicité dans les constructions géomé- triques 161) M. Alph. Berget. — Sur la conductibilité thermique du mercure au-dessus de 100°. 171 M. Necreano. — Mesure des vitesses d'éthé- rilication, à l'aide des conductibilités élec- triques 1 73 M. Cu. SoRET. — Sur la mesure des indices de réfraction des cristaux à deux axes, par l'observation des angles limitesderéllexion totale sur deux faces quelconques 1 -jl) M. Enoel. — Observations relatives à de récentes Communications de M. Sabatier sur le chlorhydrate de chlorure de cuivre cl le chlorhydrate de chlorure de cobalt.. i-S M. .\iinaui). — Sur la composition élémen- taire delà strophanti ne cristallisée, extraite Bulletin eiBLioiin vpii!qi:k du Stropliantus Kombé 179 M. L. LiXDET. — Influence de la tempéra- ture de fermentation sur la production des alcools supérieurs 'S-' M. Cr. CoRNEViN. — Contribution à l'étude " expérimentale de la gangrène foudroyante et spécialement de son inoculation préven- tive i83 M. ViGUiER. — Sur un nouveau type d'An- tho/oaire, la Fascicularia radicansC.Wii. "Wi M. Re.my Perrier. — Sur l'histologie com- parée de l'épillu'lium glandulaire du rein des Gastéropodes prosobrancbes i8>* M. FÉLIX lÎERXARD. — Recherches anato- miqnes sur la Valvata piscinalis 191 M. A. d'Arsoxval. — Éluve auto-régulatrice entièrement métallique ig'i M. V. Banaré fait observer qu'il avait déjà publié un dispositif tout à fait semblable à celui qui a été adopté par M. Begnard dans une Communication récente ij)7 M. BoiiQi'ET DE la Grve. — Observations relatives à la revendication de M. A. Ba- nale 197 M. Cii.-V. Zi;m;i:i! adresse une Note sur «l'O- rigine cosmique des tempêtes » 19** M. E. Caille adre-se une Table de loga- rithmes à huit décimales, avec le calcul de diverses fonctions '9^ M. J. DE Rey-I'ailiiade, à propos d'une Note récente de M. L. Olivier, adresse divers documents établissant qu'il avait signalé lui-même le phénomène de la combinaison de la matière organique vivante avec le soufre libre 198 i ^• » 2" Construire S'\ connaissant une de ses droites L, sept points a, h, c, d, e, y, g, qu'on sache être situés sur une même courbe gauche du quatrième ordre et de première espèce, et cinq autres points, indépendants entre eux, I, 2, 3, 4, 5. » Dans les deux cas, les données sont équivalentes à dix-neuf conditions. » Solution du problème I. — Si l'on prend L"pour art'te ou base du fais- ceau de plans, les droites L, L', /seront tiois cléments de la base de l'antre faisceau générateur (hyperboloïdes aune nappe). Pour compléter celle-ci, il reste à déterminer le quatrième côté /'du quadrilatère gauche LL' //'. D'ailleurs, comme /' s'appuie sur L et L', il suffit de trouver un de ses points, par exemple son point de rencontre avec un plan quelconque M. On connaît, sur ce jjlan, les trois points a, h, c, où le traversent les droites L, L', /, et l'on sait que ces trois points sont communs à toutes les coni- ques suivant lesquelles le plan M coupe les hyperboloïdes générateurs. Cinq de ces surfaces passent, respectivement, par les cinq points donnés r, 2, 3, 4» 5. Après qu'on les aura déterminées complètement (car, pour l'instanr, on ne connaît de chacune d'elles que l'équivalent, relatif à une (') Nouveaux quant à la nature des données du problème. Pour les quatre cas déjà résolus, voir mes précédentes Coninuinications {Complea rendus, t. C\ l, pages 526 et 907). c. K., 188S, 2- Semi'Stre. (T. CVII, N° 4.; 28 ( 2IO ) S-, de huit points, savoir les trois droites Ij, T/, /, qui équivalent à sept, et celui des points i, 2, 3, 4. 5, par lequel elle passe), ces cinq surfaces devront former ensemble un faisceau projectif à celui des cinq plans L"[i, 2, 3, 4, 5J. Il en sera de même des cinq coniques que le plan M y découpe; ces courbes ont, par conséquent, un point oc commun, en outre des points connus a, b,c, et ce point a; est précisément le point d'aboutis- sement (inconnu) de la génératrice cherchée /'. Pour déterminer celle-ci, on remarquera que, si l'on mène par l'iui des cinq points i, 2, 3, 4, 5, par le point I par evemple, la droite qui s'appuie sur L et L', son point de rencontre avec le plan M v complète, avec les points a, b, c, la base d'un faisceau de coniques, traces sur ce plan du faisceau d'hyperboloïdes qui a pour base cette droite et les trois droites L, L', /. On a donc, pour les cinq points, cinq faisceaux semblables, et la question à résoudre pour trouver le point X peut s'énoncer en ces termes : )) Problème auxiliaire. — Connaissant sur un plan cinq faisceaux, ou sys- tèmes une fois infinis, de coniques (ayant toutes trois mêmes points communs donnés o, b, c) , trouver cinq de ces courbes, appartenant aux cinq systèmes respectivement, qui forment ensemble un faisceau, de base \ a, b, c, ic], projectif à un faisceau plan de cinq droites données. )) La solution de ce problème a été donnée depuis longtemps ('); je me borne à rappeler qu'elle exige qu'on puisse disposer de cinq points donnés, comme c'est ici le cas, savoir deux à cause de la détermination à faire, sur le plan M, du point inconnu x, et trois pour établir simultanément la pro- jectivité des deux faisceaux. » Solution du problème II. — On connaît a priori sept points a, b, c, d, e, f, g de la base du faisceau générateur de quadriques. Par les trois pre- miers, par exemple, menons le plan M qu'ils déterminent (ce plan, qui n'est plus arbitraire ici, va nous servir au même usage que dans le pro- blème I). Les sept points précités (-) et, successivement, les cinq autres points donnés i, 2, 3, 4. 5, déterminent cinq faisceaux de quadriques dans (') Essai sur la génération des courbes géométriques. § 27; t. XVI des Mémoires des Savants étrangers à l'Académie. (^) Ces sept points, dont quatre seulement peuvent être pris arbitrairement, équi- valent à dix conditions simples données, à cause des trois points dépendants a, b, c, dont chacun doit se trouver sur une courbe déterminée et exige, pour sa propre dé- termination sui- le |)lan M, deux de ces conditions, lin résumé, la détermination com- plète de la base du faisceau de quadriques sur S^ exige toujours l'emploi de douze conditions simples (Halphen, Classification des courbes gauches, § S). ( 2.. ) l'espace et, par suite, cinq faisceaux de coniques sur le plan sécant M. On sait aussi que ces courbes ont en commun les trois points donnés a, h, c; mais ici l'on ne possède plus, comme dans le problème I, la ressource com- mode de génératrices rectilignes connues, telles que (L, L')i , (L, L')2, ..., pour déterminer sur le plan M le quatrième point de la base de chacun de ces cinq faisceaux de conic{ues. Ou est, par suite, obligé de déterminer chacun de ceux-ci à l'aide de deux coniques, intersections du plan avec deux quadriques quelconques de chaque faisceau; problème connu, n'exigeant pas que l'on construise ces surfaces, dont on connaît, respec- tivement, neuf points. D'ailleurs, ces deux coniques une fois déterminées, on trouvera aisément leur quatrième point d'intersection. Ainsi le pro- blème se trouve réduit, comme dans l'autre cas, au problème, ci-dessus énoncé, de Géométrie plane. )) II. Essayons maintenant, en utilisant les résultats déjà obtenus, de faire quelque lumière sur les voies à suivre pour arriver à la solution des autres cas de la question générale qui restent à aborder. Quelles cjue soient les données de S'', la question à résoudre (^onsiste toujours à déterminer complètement les bases des deux faisceaux générateurs, dont quelques élé- ments, sauf de rares exceptions, sont toujours inconnus a priori et doivent être trouvés au moyen des données non utilisées. A cet égard : )i i" Si, parmi les données, il y a plusieurs droites, on ne peut attribuer à la base du faisceau de quadriques plus de deux de celles qui ne se ren- contrent pas; » 2° Si l'on a affaire à des points donnés, il n'est pas permis d'en attri- buer plus de quatre à cette base; car tel est le nombre par lequel une courbe gauche du quatrième ordre, et de première espèce, se trouve détei'- miné(! sur une surface générale du troisième ordre ( ' ). (') Sur ce point iniporlant, voir le Mémoire de M. Rud. Suirm, intitulé : Sur les courbes de In surface générnlc du troisième ordre {Math. Annalen, t. XXI, p. 494)- Cette limitation, dont l'auteur donne la valeur numérique qui convient à chacune des espèces de courbes des dix prenaiers degrés tracées sur S^, ainsi que la méthode à suivre pour trouver celles relatives à tout autre degré, se présente néces- sairement (avec d'autres valeurs numériques) dans toutes les courbes tracées sur une surface algébrique quelconque. Comme il n'en a pas été tenu compte dans ma A'ote sur la génération des surfaces algébriques, ni dans les deux qui l'ont suivie et en découlent, les conclusions de ces trois Notes sont affectées par cette omission, ainsi que j'en ai déjà fait la remarque. En particulier, dans la dernière d'entre elles (*), le (■) Voir los Comptes rendus, t. CVI, p. iô8. < 2.2 ) » Il faut donc, dans l'un comme dans l'autre cas, trouver les éléments nécessaires pour compléter la détermination de cette courbe dans l'espace absolu, sans quoi l'on n'en pourrait faire usage comme base du faisceau de quadriques. Il va sans dire que ces points complémentaii'es inconnus doivent èX-ra particularises parmi ceux, en nombre infini, qui appartiennent à la courbe gauche, car il n'y aurait pas de spéculations possibles à l'égard de points qui ne seraient pas nettement désignés. Le moyen le plus simple de le faire, et le plus commode, consiste ici (comme je l'ai fait dans les exemples déjà étudiés) à les définir comme étant ceux où la courbe dont il s'agit est coupée par un plan M, choisi, selon le cas, soit arbitrairement (problème 1), soit dans des conditions indiquées par les données mêmes de la question (problème II). De la sorte, la solution du problème se trouve l'amenée (absolument dans plusieurs cas, et autant que possible dans d'autres cas) à celle d'un problème de Géométrie plane. Mais, pour qu'il en soit ainsi, il faut, avant toutes choses, obtenir, sur le plan M, un équivalent univoque des données, restant disponibles, qui n'y sont pas situées. Les exemples traités ci-dessus expliquent suffisamment en cjuoi consiste cet équivalent; on en verra bientôt plusieurs autres. » III. Ces principes généraux une fois établis, il reste à tirer, au point de vue de la marche à suivre pour aller plus avant, quelque enseigne- ment des solutions déjà obtenues. Celles des deux problèmes ci-dessus et du deuxième de ma Communication du 2G mars dernier laissent apercevoir immédiatement que les problèmes de Géométrie plane d'où elles dérivent sont les deux premiers termes d'une série de quatre questions de même nature, dont la deuxième ( ' ) et les deux suivantes, de plus en plus élevées dans l'ordre hiérarchique, peuvent être abréviativement comprises dans l'énoncé (multiple) qui suit : nombre donné comme étant celui du maximum des points doubles, indépendants, d'une surface ne peut être regardé comme étant l'expression précise de ce maximum, tandis qu'au contraire il n'existe aucune limitation analogue dans les courbes planes, pour lesquelles j'ai l'ait antérieurement la même recherche (*). Quant à la diflférence entre les nombres de conditions par lesquels une même courbe gauche est déterminée sur une surface donnée et dans l'espace, on en a un exemple familier sur la sphère, où deux points sur la surface déterminent un grand cercle, tandis qu'il en faut trois dans l'espace pour le déterminer. (') Le problème précité du 26 mars repose sur la solution de cette deuxième ques- tion, présentée, il est vrai, sous une forme un peu moins générale que le sujet permettait. (■) Comptes rendus, t. CV, séance du 2i novembre 1S87. ( ?'3 ) / sept \ [ deux » Problèmes A. — Étant donnés neuf , sysirmcs, < trois )^fois infinis, de \ onze J ( quatre ) i deu.r \ ( sept \ coniques, ayant toutes en commun ^ un • points connus, trouver < neuf , coni- ( zéro 1 ( onze ) l a, l), .r, Y \ ques, appartenant à un même faisceau, de base ■ a, x, y, z ,, et, respectivement, ( jc, y, z, u ) aux \ neuf [ systèmes, telles que le faisceau de ces courbes suit projectif a un onze ) faisceau plan de neuf ' droites données onze » Dans ces problèmes échelonnés, le degré d'infinité des systèmes et celui des points inconnus x,y, z ou u, qu'il s'agit de trouver, s'accroissent chaque fois à' une unité, tandis que celui des points dont on dispose pour effectuer cette recherche augmente de deux unités, comme cela doit être, puisque c'est sur un plan M que la détermination doit se faire. Le problème est donc toujours bien déterminé et théoriquement possible. » Faisant m\ pas de plus, on a vu {') que, étant donnés sept points dans l'espace, on peut toujours trouver une droite, et une seule, telle que le faisceau des sept plans passant par les sept points et par la droite soit pro- jectif à un faisceau plan de sept droites données, ou, plus généralement, de sept coniques ayant pour base quatre points donnés a, b, c, d. » Actuellement, si l'on regarde l'un des points de cette base, et successi- vement tous les autres, comme inconnus, on se trouve en présence de quatre nouveaux problèmes, compris dans l'énoncé (multiple) suivant : neuf J 1 une „ „,•,,, 1 onze , , deu.r \ r ■ ■ £ • » Problèmes B. - Etant donnes \ ^^^,^._^ systèmes, ' ^^^.^ \ fois infinis, quinze 1 \ quatre I trois \ I neuf , . 1 deu.v f . ^ , onze de coniques, ayant toutes en commun ' /points connus, troui'er' ^^.^i.^. un éro j I quinze ! a, l>, c, jr \ a, b, X, Y coniques, appartenant à un même faisceau, de base ■ ' ' .' 1 [• ^'' ( a-, Y, z, u ) (') Voir Comptes rendus, t. CVI, p. ôiQ el suiv. ( ^>^1 ) / neuf 1 respectivement, aux ' ^^"j'^, - systèmes, telles que le système dont il s'agit soit \ quinze ' l "^"-^ J • .•/■ ' /- • , \ onze \ , projectij a un J aise eau de ■ ._^ l plans, passant respectivement par autant ' quinze ] de points donnés de S' et ayant tous pour arête commune une droite incon- nue X quil s'agit de trouver simultanément. » IV. On se rend aisément compte que la solution de chacun de ces problèmes conduit à celle d'un problème concernant la construction de S^, et que leur ensemble embrasse tous ceux-ci. Par exemple, si les données déterminantes de S^ sont une droite L et quinze points 1,2,..., i5, on prendra L pour base du faisceau de plans, et quatre (quelconques) des points donnés, soit ceux désignés par 12, rj, i4et i5, pour les éléments partiels de la base du faisceau de qnadriques. Par ces qnatre points et, res- pectivement, par chacun des onze points i, 2, . .., 11, il passe une infinité de quadriques, foi-mant un système déterminé, quatre fois infini. Cloupons la figure par un plan M arbitraire, mais ne passant par aucun des points donnés. Chacun de ces onze systèmes de quadriques donne naissance, si;r le plan sécant, à un système de coniques, pareillement quatre fois infini, qu'on déterminera par cinq coniques du système, n'ayant pas de dépen- dances mutuelles. On aura aussi sur le plan M les onze droites, traces des plans menés par L et par les onze points i, 2, . . ., 1 1. La question de dé- terminer les quatre points x, y, z, u, complémentaires de la base du fais- ceau de quadriques, projectif à ce faisceau de onze droites, base dont on connaît déjà les quatre points 12, i3, i4, i5 (qui la déterminent sur S% mais non dans l'espace), n'est donc autre que le quatrième des problèmes A ci- dessus. En effet, les qnadriques qui correspondent, une à une, aux onze coniques (x, y, z, u)[i, 2, ..., 11] et sont déterminées par elles, respecti- vement, formeront un faisceau, projectif à celui des coniques, donc à celui des onze plans L[i, 2, . . ., 11]. Les intersections des surfaces correspon- dantes des deux faisceaux engendreront une S' satisfaisant aux données, qui est par conséquent la S^ demandée. Par suite aussi, non seulement les quatre points trouvés x,y, z-, u sont situés sur cette S^, mais encore la courbe gaucher'', que ces points déterminent avec les quatre 12, i3, i4 et i5, y est située tout entière, etc. » ( 2l5 ) M. DE Lacaze-Duthiers, à propos de la Note de M. Vigitier « Sur un nouveau type d'Alcyonaire , la Fascicularia radicans », présentée par M. de Qnatrefages le i6 juillet ('), fait remarquer que ce Coralliaire ne lui paraît être autre que celui dont il a parlé dans sa Communication du 25 juin dernier, qu'il a nommé Paralcyoïiium Edwarsii et dont il a mis les dessins sous les veux de rAcadéinie. MEMOIIIES PRESENTES. M. L. MiRiNNY adresse une nouvelle Note « Sur les canaux de la planète Mars ». (Commissaires : MM. Fave, Fizeaii, Janssen.) de la vigne. M. J.-M. ScHNYDER adresse deux nouvelles Notes relatives aux maladies (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) CORRESPONDANCE. M. le Maire de Tours informe l'Académie que la cérémonie d'inaugura- tion du monument élevé an général Meiisnier aura lieu le dimanche 29 juillet. M. le Secrêtaibe perpétuiîi. signale, j)armi les pièces imprimées de la Correspondance, le 3*^ fascicule du XI*" Volume des » Acta matliematica », publiés par M. MiUag-Loffler. M. Bouquet de i.a Grye dépose sur le Inireau de l'Académie, pour la Bibliothèque de l'Institut, les Cartes suivantes, nouvellement publiées par le Service hvdrographirjue de la Marine : Numéros. 4-146. Baie de Samana (lie Saint-Domingue, Anlilles). 4205. Anse Vollogong. Port Ulladula (côte est d'Australie). f) Comptes rendin. t. CVII, p. 186. ( 2.r> ) Numéros. 4214. Golfes de Terrano\ a el de Sparlatta (Sardaigne). 4215. Goll'e de Congianus (Sardaigne). 4229. Golfe d'Asinara (Sardaigne). 4231 . Chenau\ inléiiems de rarchipel de Faï-Tsi-Long (Toiikin). 4234. Port de Barcelone (côte sud d'Espagne). 42.53. Ports Otway et Barbara (côte ouest de Patagonie), 4256. Bouches de Catlaro (nier Adriatique). 4265. Rivière Opobo (côte de Guinée). 4271. Du goulet de Guia au chenal de la Conception (Patagonie). 4284. Baie du cap Lopez (côte occidentale d'Afrique). 4285. Croquis de l'Ogowé (côte occidentale d'Afrique). 4287. Fernand Vaz, croquis de l'Eliva (côte occidentale d'Afrique). 4289. Mouillages dans l'archipel des Nouvelles-Hébrides (océan Pacifique). 4203. Poils Havannali, Vlhi, Havre Na-Ora (Nouvelles-Hébrides, océan Paci- fique). 4297. Tle Ustica (Sicile, Méditerranée). 4302. Ports el mouillai^es dans l'île du Saint-Esprit (archipel des Nouvelles- Hébrides, Pacifique). ASTRONOMIE. — Sur le ligament lumineux des passages et occultations des satellites de Jupiter. Note de M. Ch. André, présentée par M. Mascart. « En observant, avec ré(juatorial Brunner (o'",i8) de l'observatoire, les passages ou les occultations des trois premiers satellites de Jupiter, j'ai toujours trouvé que, même par des états du ciel où l'image de la pla- nète est le plus calme, oii les bords sont le moins mal terminés et où, par conséquent, l'observation paraissait devoir se faire avec précision, j'ai toujours trouvé que le contact externe, soit d'entrée, soit de sortie, le commencement ou la fin de l'occidtation ne se produisaient pas nette- ment ; il m'a toujours paru qu'aux en^ irons du point de contact il y a une augmentation notable de lumière entre la planète et son satellite, augmen- tation qui va jusqu'à faire disparaître l'mtervalle obscur qu'au premier abord on croit devoir trouver partout entre les bords de ces deux astres. De plus, cette espèce de liaison lumineuse entre la planète et son satellite commence (ou se termine) assez tôt (ou assez lard) pour que l'incertitude de l'observateur sur le moment réel du contact dépasse i'" et atteigne jiarfois, par lui bel état du ciel, i'"3o'. » Avec notre lunette de Bietle (o"',i2), liont M. Marchand avait bien ( 217 ) voulu se charger, riinprcssiou est la même et rinccrlitiide encore plus crande. » Telle est, sans doute, l'une des raisons principales qui ont fait négliger souvent ces observations, pourtant si utiles à l'achèvement de la théorie du système de Jupiter. » Il était donc bon de soumettre ces phénomènes au contrôle de l'ex- périence, en les isolant de toutes les circonstances qui en rendent parfois bien difficile l'observation directe. Dans ce but, et en attendant d'avoir à ma disposition un appareil les reproduisant d'une façon continue, j'ai fait tailler dans une lame de bronze une ouverture circulaire de o'",o4 de dia- mètre, et le long de sa circonférence deux groupes de quatre cercles plus petits (l'un de o"'",!, l'autre de o'"™,8) diamétralement opposés deux à deux, et dont les bords étaient séparés du bord voisin de la grande ouver- ture par des intervalles de i""", o'""',5, o""",3 et o°"",t. Cette lame, placée à l'extrémité nord de la grande chambre noire de l'observatoire de Lyon, en avant d'une lame de verre dépoli éclairée par de la lumière oxyhydrique, et observée avec notre lunette de o^.ta, installée à l'extré- mité sud de la chambre noire, à 120'" de distance, représentait quatre positions successives dune planète Jupiter artificielle qui aurait i'5"de diamètre apparent et de deux groupes de satellites, de 6", 5 et i3", o de dia- mètre apparent, placés à des distances angulaires des bords de la planète successivement égales ta r',5, o",8, o', 5 et o", i5. )i Or, dans ces conditions, une liaison lumineuse très sensible, un véri- table ligament ou pont lumineux, apparaît nettement dès la distance o", 8, plus fort a\ec le satellite à grand diamètre qu'avec le second, augmentant dans chaque cas graduellement de largeur et d'intensité, à mesure que la distance relative des deux bords diminue, si bien qu'à la distance de o", i5 ce pont lumineux est devenu d'éclat très peu inférieur à celui du disque lui- même qui représente la planète Jupiter. » Le phénomène est donc bien l'éel, et son influence sur les observa- tions doit être considérable. En effet, pour le premier satellite, dont la vitesse relative est la plus grande, les quatre positions de nos deux groupes de satellites correspondent à 4" •/. ^"'i3% i'" 28% et 2j^ de dis- tance au moment du contact géométrique. Avec l'intensité lumineuse pré- cédente et une lunette de o'", 12 d'ouverture, l'incertitude sur le moment où l'on peut déclarer le contact durerait donc au moins deux minutes. » En diminuant graduellement l'intensité de l'éclairement, on a constaté que, pour une intensité lumineuse à très peu près égale à celle de Jupiter, C. R., 1888, 2' Semestre. (T. CVII, N» 4.) 29 ( 2.8 ) le lii>amenL lumineux qui commence à apparaître à la distance de ()",8 est fort net à la position suivante, c'est-à-dire à i" 23*da contact géométrique ; en contimiant à diminuer progressivement l'éclairement, on voit le liga- ment persister encore nettement à la position suivante, soit a 20* du contact géométrique, lorsque l'éclat de la planète artificielle est devenu de beau- coup inférieur (le sixième environ) à l'éclat actuel de Jupiter. » La cause de ces apparences doit d'ailleurs, comme dans les passages de Vénus, être cherchée tout entière dans les changements qu'apportent à la marche des ondes lumineuses les surfaces optiques de nos instruments d'observation. C'est encore un effet de diffraction dans les instruments d'Op- tique. On peut en donner deux sortes de preuves : l'une expérimentale, l'autre théorique : » 1° Si l'on diaphragme l'objectif de la lunette d'observation, on voit les phénomènes constatés plus haut s'accentuer progressivement. Avec une ouverture réduite à o"', oG, par exemple, le ligament lumineux paraît rela- tivement plus intense et il a presque doublé d'étendue. On en soupçonne alors des traces à la position la plus éloignée, tandis qu'avec l'ouverture de o"", 1 2 l'intervalle entre le satellite et la planète était complètement noir. » 2" Les règles générales, qui donnent l'éclairement aux différents points des images formées dans le plan focal d'une lunette, rendent compte de ces apparences. En effet, si, en un point de l'intervalle qui sépare les images géométriques des deux disques lumineux voisins, on place l'axe du solide de diffraction qui correspond à l'ouverture de l'instrument employé, les cylindres normaux à ces images géométriques empiéteront sur le solide dès que la distance angulaire de leurs bases deviendra coinparable aux dimensions angulaires du solide lui-même. L'intensité lumineuse de la bande de diffraction, qui forme le bord ordinaire de Jupiter, se trouvera donc accrue en ces points de tout ce qui correspond à la portion du solide de diffraction comprise dans l'image géométrique du satellite; il en résulte alors entre Jupiter et le satellite une liaison lumineuse, un véritable liga- ment lumineux, dont l'intensité et les dimensions croîtront au fur et à mesure qu'on s'approchera du contact géométrique, et aussi à mesure que, l'ouverture de l'instrument diminuant, les dimensions angulaires du solide de diffraction iront en augmentant. » ( ^19 ) ALGÈBRE. — Sur les criteria des divers genres de solutions multiples communes à trois équations à deux variables. Note de M. R. Perrix, présentée par M. Halphen( ' ). (( Soient ;/, r, ir trois polynômes entiers en .r, y, des degrés m, n,p; R leur résultant. En conservant les notations de mes précédentes Commu- nications, ces polynômes et leurs dérivées partielles de tout ordre par rap- port à .r et y sont liés par \(mnp -f- i) (mnp -+- 2) relations, savoir yj- (R3 „„;/■' -i-...+ 3R., ,„;<-(' H-...-I- 6R|| , unx^) et celles qui s'en déduisent par différentiation. » La relation (8) fournit immédiatement les conditions connues pour que u passe par q des np points communs à c et w, savoir n = l\| 011 =^ 1*211(1 ^ . . . = "q—l 0(1 — ^ ^■ )i si, on particulier, u, doit passer par tous ces points, q z= np-^ et l'on obtient ce théorème (extension d'une proposition évidente pour deux poly- nômes à une variable) : » Si V et w sont deux courbes de degrés n etp, toute courbe u (de degré m) qui passe par tous les points communs à v et w satisfait à une relation de la forme (9) «'"'/'= Vr H- W(v, V et W étant des polynômes en u, r, tr, au plus des degrés n(mp — 1), p(mn — i), par rapport à x el y ('-). ( ') Voir, dans ce Volume, p. 22. (-) On verrait de même que toute surCace w assujettie à passer par tous les points communs à trois surfaces u , r, iv, de degriis m, n p, satisfait à une relation de la forme et w tan- gentesenM; 2° que, pour Rofo = f^ooi =<>. l'»io(i<'J. on a 11 , =u, — o, c'est- à-dire M point double sur u (cuspidal, si, en outre, Rj;, , = Ro2oRoo2)- » Supposons maintenant R = R,„„ = R„,„ = R„„, = o, ce qui entraîne l'existence de deux points (distincts ou coïncidents) communs aux trois courbes. En différentiant (8) deux fois et faisant w = (^ = tp = o, on ob- tient les trois relations IRj„„?<; + Ro2o<';+ Roc2 <'^' + 2 R, ,„;/,(•, -t- aR,^,;/, ir, + aR,,,,*^,»-, = o, R20»"l"2+ Rû20^l''2+ Ro02«'i"-'2+ Rno(«l^'2 + (^ «2 ) + = O, R2„„W;;+ Ro20^'2+ R„02(l"o+ 2R, ,„;/.(', -h =:^ o. » Regardons pour un instant î<,, c,, n, , ?<., Co, n'., comme les coor- données homogènes de deux points P,, P^. Les relations (u) expriment que V, et Po sont sur une même conique T, et que chacun de ces points est sur la polaire de l'autre par rapport à r : ce qui exige ou que P, et Po coïn- ci'ieiit, ou que F se décompose en deux droites, dont l'une passe par P, et P.,. Dans le premier cas, on conclut que — = —' = —', c'est-à-dire aue ^ ' 11.2 l'2 (T, T U, c, w sont tangentes, M et M' coïncident (ou encore l'une des trois courbes a pour point double le point de contact des deux autres). Le se- cond cas est donc seul compatible avec la situation séparée de M et M', et il exige que le discriminant A de T soit nul. Mais il serait absurde d'ad- mettre que A, constamment nul dans le cas général où M et M' sont dis- tincts, cesse de l'être dans le cas particulier où ils coïncident : donc T est loi/Jours décomposable. Je dis d'ailleurs que, si M et M' sont distincts, ils correspondent à deux facteurs linéaires distincts; car, autrement, on au- rait, en appelant w',, u.,, ... les valeurs des dérivées en M', quatre relations telles que xu, -h [ic, -+- Ytv-, = o, y.u., -+- pr. + yw., = o, 0Li(\ -h_{iv\ + yw\ = o, xii.^ -+- pc!. -I- y«-''^ = o. ( '-^2 1 ) d'où l'on tirerait, par un calcul facile, (o„-o„)(6;,-6;,) ^ (lo) (9„-9,v)(e;,-o:,) r,ir; en désignant les coefficients angulaires des tangentes à a, c, w en M par 0„, 6,„ 9„,, et en M' par O;,, O;., 0',^; par conséquent, étantdonnées les courbes r, (F, et la direction de u en M, la relation (12) déterminerait a priori la direction de u en M', ce qui est absurde. Donc, enfin, M et M' sont dis- tincts ou coïncidents, suivant que F se décompose en deux facteurs dis- tincts ou coïncidents. )) En oénéralisant ces considérations, on est conduit au théorème sui- u vaut : » Si la relation {%) est décomposée, en groupes homogènes par rapport à u, (', w, celui de ces groupes de moindre degré q, dont tous les coefficients ne sont pas nuls, est toujours décomposahle en q facteurs linéaires, correspondant aux q points communs aux trois courbes; et les divers cas possibles d'égalité de ces facteurs correspondent aux cas possibles de coïncidence des q points entre eux. » On verrait sans peine ce qui se passe lorsque v et w admettent un fac- teur commun ; ce qui précède suffit pour montrer comment la forme de la relation (8) permet de distinguer les divers genres de solutions multiples communes à trois équations à deux variables. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les équations différentielles du premier ordre. Note de M. Painlevé, présentée par M. Darboux. « Je me propose d'indiquer ici quelc|ues résultats généraux relatifs à la théorie des équations différentielles du premier ordre. On connaît les théorèmes de MM. Fuchs et Poincaré sur les équations dont l'intégrale est uniforme ou n'admet que des points critiques fixes. Les équations que nous voulons étudier sont celles dont l'intégrale générale ne prend dans le plan qu'un nombre fini n de valeurs ou, plus généralement, n'admet dans le plan que n déterminations se permutant autour des points critiques qui va- rient avec la constante d'intégration. D'une manière plus précise, soit y (.r) lUie intégrale quelconque de l'équation (i) pCj''/' ■^) = ^- ( 2 22 ) » Cette intégrale présente dans le plan des points critiques dont les uns restent fixes et dont les autres se déplacent quand la constante d'intégra- tion varie : nous appelons les premiers points critiquesy?a7e5, les seconds points critiques mobiles de l'intégrale. Supposons que nous partions du point .To du plan des x avec la détermination /„ de j, et faisons parcourir au point x un circuit fermé c[uelconque assujetti à la seule condition de ne renfermeraucun des points critiques fixes de l'intégrale. Si, quelsque soient .r„ etjo, on n'obtient pour y que « valeurs Vo, j,, ..., >'„_,, nous disons que l'intégrale n'admet que n déterminations se permutant autour des points critiques mobUes. Quand l'intégrale générale de (i) satisfait à celte condi- tion, elle peut se mettre sous la forme (2) r"+ A, {x, C)r" -' + A,(.2-, C )/'-- +. . .+ A„(.r, C) =^ o, les A, étant des fonctions de x dont les points critiques ^oni fixes. » Nous admettons, dans ce qui va suivre, que la relation (\) est algé- brique par rapport à j et y', et l'on peut toujours la supposer irréductible, sauf pour des valeurs particulières de x, (i) F( V, y, x) = lB>„^(a7)yy^-= o; les B désignent des fondions quelconques de x. Nous appelons m le degré de F en y et p le genre de la relation F = o entre y et y' (en regardant dans cette relation x comme une constante). » En s'aidant de quelques propositions générales que j'ai démontrées dans un Mémoire (' ) Sur les lignes singulières des /onctions analytiques, on voit en premier lieu qu'une intégrale, qui, dans l'espace où elle est définie, ne prend cjue n valeurs se permutant autour des points criticjues mobiles, est définie dans tout le |ilan. Ceci suppose, toutefois, que les coefficients B(a;) ne présentent pas de coupures fermées; dans ce cas, on se borne à considérer la partie du phni limitée par les coupures. ■» Quels que soient tl'ailleurs les coel'ficients B, si l'intégrale générale n'admet, dans tout l'espace où elle est définie, que n valeurs se permu- tant autour des points critiques mobiles, elle vérifie une équation de la forme Ç^) /Lr..ro.(--^)l --=<>' C) Annales r/,- /a Faculté de Toulouse, p. 38-5; ; jaiiviei- 1888. ( 223 ) oîi/représenle un polynôme en y et r„ de degré nm par rapport à y e\.y„ respectivement. )) Ces propositions subsistent si l'on admet seulement que F est un polvnôme en y et une fonction uniforme quelconque de y ne présentant pas dans le plan des y (pour chaque système de valeurs y', x) de lignes singulières. Il en résulte que l'intégrale générale ne peut, dans ce cas, vérifier la condition énoncée que si F est aussi un polynôme par i-apport ky. Si F est un polynôme par rapport à v et une fonction uniforme dey, on rentre dans le dernier cas en éliminant/ entre F := o et -7- = o. » Ces généralités établies ( ' ), il convient d'insister sur les divers modes de représentation de l'intégrale, quand elle est de la forme (2). Outre la relation (3), elle vérifie aussi une relation de la forme (4) y'^-H4.,n,y,(a•„),(.r•)]y'-' + ...^-RJr„,7;„(x„),(^„),(.r)]=o, où R, désigne une fonction rationnelle de r„,y, dont les coefficients dé- pendent de j:\, et de a; d'une manière quelconque. Cette relation peut aussi bien s'écrire y 4- R, [y, y, (x), (>r„)J.vr' + • • • + R„[,v,y,(a;;, (a-„)] = o. » Si, dans R, (y,y',x, j:'„), on remplace v et y' par une intégrale y^ {x) et sa dérivéey (a;), la valeur de Rj est la même, quel que soit x, de sorte que l'intégrale de (i) s'écrit encore a,- = l\i[y,y',(x), (>„)|. » Dans cette égalité, a, désigne une constante, et y' la fonction de r et de X définie par la relation (1). Il est donc toujours possible de mettre l'intégrale sous la forme (4) c = R[7,y,(^)] et cela d'une infinité de manières. Mais ou peut toujours choisir deux formes de l'intégrale, telles que r = c[j,y,(a)], Y=C'[y,y',{x)], (') Aucune des remarques précédentes ne s'applique aux équations différentielles d'ordie supérieur. ( 224 ) (le manière qu'une intégrale (4) quelconque se déduise des précédentes par une transformation rationnelle Entre y et y', il existe une certaine relation algébrique (5) A(y,y') = o. Si cette relation est de genre o, toutes les intégrales (4) se déduisent d'une certaine d'entre elles par une transformation rationnelle C = ç(y). Si la relation est de genre r, les intégrales (4) s'expriment rationnellement en fonction de y et de \/(i — y^)(i — /:"y^). Enfin, quel que soit le genre de (5), les R, s'expriment en fonction rationnelle de y et y', de sorte que l'in- tégrale se met aussi sous la forme y" + R', [r- y'. (•^)]y'- + K [y- y'. U)\y"-' + • • ■ + K [y. y'. (^ )] = «. n est le nombre des valeurs de j qui se permutent effectivement autour des points critiques mobiles; 7 et y' sont liés par la relation (5). Elle n'est définie qu'à une substitution birationnelle près. Son genre - est au plus égal n p : quand 77 = 0, l'intégrale s'écrit (6) y + R',[y, (.:r)J j"-' + R:[y,(.r)]j"- + . . . 4- R;, [y,(a;)J = o. Quand - est égal à i , on a ^^^ jy'+R;[yV(i-y^)(i-x-y^),(^)]y'-' + ... » Dans tous les cas, les intégrales y, y' établissent une correspondance rationnelle entre les deux courbes algébriques A = o, F = o. » Cette dernière remarque joue un rôle essentiel dans l'étude des pro- blèmes que nous nous proposons de résoudre; nous la développerons, si l'Académie veut bien le permettre, dans une autre Communication. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les courbes de genre un. Note de M. Otto Schlesingeii, présentée par M. HeriTiite. « Si l'on a deux fonctions doublement périodiques X(m), Y{u) aux périodes co, o/, d'ordre n et ayant les mêmes infinis, les équations (i) .r = X(M), 7 = Y(m) ( 220 ) représentent les points (•2", r) d'une courbe elliptique d'ordre n, à moins que, d'après ces formules, chaque point (ar, y) ne se trouve lié avec/; pa- ramètres a (non homologues). M. Humbert, dans une Note insérée aux Comptes rendus (p. 1 1 87 ; 1 883), a avancé que, dans ce dernier cas, la courbe devra être unicursale et de degré - > c'est-à-dire que X et Y auront la forme X(M) = F[o(a)J. Y(m) = G[ç(«)]. F et G étant des fonctions rationnelles, 9(m) une fonction doublement périodique d'ordre/?. » Mais ce théorème n'est pas juste. Car, s'il subsistait, la somme des paramètres a,, a^, . . ., «^ appartenant à un point quelconque de la courbe serait évidemment constante, à des multiples près des périodes. Mais il est facile de choisir, dans les équations (1), pour X, Y des fonctions telles qu'à chaque point (>r, y) correspondent p valeurs de u dont la somme varie d'un point à un autre. Je vais en donner un exemple. » Soient k, k' (^' |> i) deux entiers qui n'aient pas de diviseur commun avec p. Mettons, pour abréger, f{U,i') = J,(W-(')j,^U- i' — r. , k (0 -+- k' t X Sr, (u — (^ — 2- ^A-(o^-/x'( u-v-{p~i) ~ » Soient ensuite (5,, îîj, . . ., S^» £,, £0, . . ., £v. Ci. 'C2. ..., ^v des valeurs, arbitraires du reste, mais satisfaisant aux relations §, + . . . + §v = M -t- . . . 4- £v = 'Cl 4- . . . -h Cv, et posons enfin /•(».8,)/(K,g,l.../(»,c\) _^, ..^ f(u,^,)..../(a,t,,) _. y/■■^ /(",^.)y(«>?.)---/(",!;v)~^ -*' ^~/(«,ç.)-.-/(",Çv) ^ -'• » On démontre aisément que X(u + c j =X(u), Ylu + >j j = Y(«), (c = I, ...,/?— 1), c'est-à-dire que chaque point a:, y de la courbe a/? paramètres (non homo- C. R., 1888, 2' Semestre. (T. CVII, N" 4.) ^^ ( 226 ) logues évidemment) de la forme U, Un ~ . ll-h^ ' ■•■' U + (p-l) Mais la somme de ces valeurs, savoir pu -+- (^oj + X'oj), dépend de u. C. Q. F. D. » Le théorème de M. Humbert ne se trouvant pas juste, j'ai moi-même abordé la question sur laquelle il devait porter. On en trouvera une solu- tion, suffisante je l'espère, dans un Mémoire que je viens de présenter à la rédaction des Annales de Leipzig. Qu'il me soit permis de mentionner ici encore un résultat obtenu dans ce travail. En partant des formules (i), on peut trouver l'équation de la courbe par la même méthode que M. Her- mite a employée pour les cubiques (' ). La raison pour laquelle ce procédé faisait défaut en apparence pour un degré supérieur à 3 se trouve (comme on le verra) dans les relations découlant de l'existence des points doubles. )) Je suppose, pour plus de simplicité, que chaque point de la courbe (i) ne possède en général qu'un seul paramètre. Faisant a; = '-^,y=^ -y^ on a, avec une restriction indifférente au point de vue géométrique, x, = H(a— y.,)R(u — a,). .. H(« — y.„^ = '\it{u), X. = H(« - p, ) H(m - P/) . . . H(m - p,,) = A,(«), x^ = H(m - y, ) H(« - y.) . . . H(u - y„) =- i^-A.u), 1 i 1 ■ » Mais on peut démontrer directement qu'il y a points de la courbe (les points doubles) qui possèdent des couples de paramètres (S,, E, ), ( (1, £,,■) p,,„_;„. £„|„-3,1 tels que l'on ait i=i, ..., n(n—3) ( ' ) Voir Journal de Crellc. t. 82, p. 344- (■-) Clebscii, Journal de Crelte, t. GV, p. 32 1. ( 227 ) » Les h 1 ronctions 2 (2) X(") = J'?(")'I'?(")^K«). a4-p+Y = « vérifient donc les équations (3) x(M = r;'x(0, i=i '-^^^^ - n' — {2u-\-(a ] (4) /_(?/ + w) = (-i)"V_(«), yj;,, + o/) = (-]■)''' e "' ' yXu). » Or les fonctions définies par les formules (4) renferment n- constantes arbitraires ( ' ). Si une fonction de ce caractère doit aussi vérifier les équa- tions (3), les constantes seront assujetties à— ^— équations linéaires et homogènes dont on peut d'ailleurs démontrer l'indépendance. Les fonc- tions qui remplissent à la fois les conditions (3) et (4) renferment donc exactement n{n — 3 ) /; f /i -H 3 ) n- — constantes arbitraires et, par conséquent, les — H-i fonctions (2) sont liées par une identité linéaire et homogène 2 ««IiY■^^^o'|'I = 0. C. Q. F. D. » CHALEUR. — Mesure des coefficients de condactibililé thermique des métaux. Note de M. Alpiioxse Berget, présentée par M. G. Lippmann. « J'ai cherché à appliquer aux métaux la méthode du mur, prise sous la forme d'une tige conductrice entourée d'un cylindre de garde, comme je l'ai fait pour le mercure (-). » Considérons deux murs accolés l'un à l'autre et supposons le régime permanent établi dans chacun d'eux, la face supérieure 'lu premier étant à une température constante T°, la face inlérieure du second étant à une température inférieure 0. Dans chaque mur la distribution des tempéra- (') Hermite, Journal de Ci elle, l. 32, p. 3S8. (^) Comptes rendus, 10 iuWlel i>i^-, 16 juillet 1S88. ( 228 ) tiires est linéaire et pourra être représentée graphiquement par une droite dans chacun des murs considérés. » Dans le mur (i), la quantité de chaleur traversant l'unité de surface pendant le temps élémentaire sera constante et donnée par la relation dans le mur (2), ce sera k -r =^ const.; k, -—- = const., les deux constantes étant égales. Donc k _ lit dti donc le rapport des coefficients angulaires des deux droites qui représen- tent la répartition des températures donne le rapport des coefficients de conductibilité des deux substances considérées. » La méthode qui en résulte est simple. Nous surmonterons une masse de métal d'une masse de mercure dont nous connaissons, par des mesures antérieures, le coefficient A- en valeur absolue, nous mesurerons en ces deux points a, a' du métal la température et l'ordonnée; nous ferons la même chose en deux points p, fl' du mercure, et nous aurons ainsi toutes les don- nées nécessaires à la connaissance du rapport 7- • » J'ai donné aux blocs de métal la forme de prismes ou de cylindres droits, de 8*=™ de hauteur et S*^"" de diamètre. Un trou cylindrique, percé suivant l'axe, reçoit une barrette de même hauteur représentant la colonne conductrice. Des trous très fins, perpendiculaires à l'axe, laissent passer les appareils thermo-électriques qui doivent donner la température en deux points de l'axe de la barrette. » Au-dessus du prisme un système concentrique de deux tubes de verre, l'un large, formant manchon, l'autre étroit, prolongeant la barrette, con- tient du mercure dont on peut échauffer la surface libre par un courant de vapeur d'eau. Les températures des deux points s'y mesurent par deux fils de fer, comme je l'ai indiqué dans de précédentes Communications. La partie inférieure du bloc de métal est refroidie à o" par le contact per- manent d'un bloc de glace. ( 229 ) » J'ai opéré sur trois métaux : cuivre rouge, laiton et fer. Voici les ré- sultats obtenus : Cuivre rouge /c = i ,o4o5 Laiton A- = 0,2625 Fer A = 0,1687 )) Les mesures de température étaient faites en étudiant, par la mé- thode de Poggendorff, la force électromotrice des couples thermo-électri- ques employés (') ». PHYSIQUE DU GLOBE. — Déterminations magnétiques dans le bassin occidental de la Méditerranée . Note de M. Tu. Mouueaux, présentée par M. Mascart. « M. le Ministre de l'Instruction publique ayant bien voulu me charger de réunir les éléments nécessaires pour dresser des Cartes magnétiques du bassin occidental de la Méditerranée, j'ai effectué dans cette région, du i() avril au 20 juin 1887, 98 mesures de la déclinaison, go de la com- posante horizontale, et Sg de l'inclinaison; ces déterminations se rap- portent à J2 stations, dont 4 en Corse, 3 en Italie, 2 à Malte, i à Tripoli, n en Tunisie, 25 en Algérie, 1 au Maroc, 8 en Espagne et i en France. J'ai fait usage des deux appareils construits spécialement pour le voyage par MM. Brunner, et qui m'ont servi déjà à la mesure des éléments ma- gnétiques en France (-). En cours de route, ces appareils ont été com- parés aux instruments magnétiques en service dans les observatoires de Naples, de San Fernando et de Perpignan. » Les résultats obtenus en chaque point, pour les divers éléments, ont été comparés aux valeurs correspondantes relevées au magnétographe de l'observatoire du Parc Saint-Maur, en tenant compte, pour la déclinaison, de la diminution d'amplitude de la variation diurne avec la latitude; on les a ramenés ensuite au 1*'' janvier 1888 en les corrigeant de la variation sé- culaire. L'époque de réduction ne différant d'ailleurs que de quelques mois de l'époque à laquelle ont été faites toutes les observations, on a pu admettre l'uniformité de la variation séculaire ii Paris et dans la région considérée, pendant un aussi court es])ace de temps. (') Ces expériences ont été faites au Laboratoire de recherches physiques, à la Sorbonne. (2) Comptes rendus, t. Cil, p. 1878. ( 23o ) Valeurs des éléments magnétiques xv i"' janvier 1888, Stations. Ajaccio . . Bastia . . . Bonifacio Gorte ... Longitude. Latitude nord. Corse. Déclinaison occidentale. Inclinaison. Livourne. Rome. . . . Naples. . . La Valette. . . Ciltà Vecchia Trîpoli Tripolitaine . io.5o,6E 82.54,0 lo.Si.S Tunisie. Carthage Gabès La Manouba . . Sfax Souk-el-Aiba . Sousse Tunis Affreville Aïn-Temouchent . . . , Alger Arzew Batna Biskra Bône Bordj-Bouira , Boudzaréah (Obs''"). Boufai'ik Constantine o. 6,90 3.28,60 o.44,3E 2.38,90 3.5o,5E 3.23,3E 5.25, 1 E 1.35 E o-4i ,9 E o.34,6E 4.17-oE Algérie. 36. i5,5 35. 17,0 36.44,9 35 . 5 1 , 6 35.33,0 34.50,8 36.54,0 36.23 36.47-9 36.34,7 36.20.3 13.57,2 i5. 8,7 13.45, r 1 4 - 09 , 6 I 2 . 40 , 3 1 2 . 49 , o 12.17,5 13.27,9 i3.52,8 I 3.5o,o I 2 . 36 , o 53.58,8 53.3o,8 54.18,8 53 . 56 , 5 52 . 18,0 5f.32,8 53.35,9 53.43,4 54. 20,0 54. 8,0 53.10.0 Composante horizontale. 6.23,4E 41.54,7 12. 8,4 58.48,7 0,22905 7. 7,oE 42.42,2 I 3 . 52 , 2 59. 10,3 O,225l0 6-49. 7E 4l .23,0 11.58,8 58.11,3 0.23319 6.48,8E 42.18,2 Italie. 12.17,8 58.58,9 0,22873 7-59, 9E 43.33,1 i I . 5o , 6 60. 0,3 0,22340 .i.54,9E 4o.5i,8 10.14,4 36.5o,8 0,23962 10. 6,0 E 4i .33,2 Malte. II . 1,5 58.12,2 0,28296 12. 10, 8E 35.53,8 9.48,0 5i .22,8 0,26241 12. 3 E 35.52 9.48,5 5i.2i,7 0,26261 47.36,5 0,37643 7-59, lE 36.5i , I I .24,5 53. 6,3 0,25523 7-45, 9E 33.53,0 1 . 16,2 49-34,4 0,26887 7-44 E 36. 5o 1.26,4 53. 4,0 0, 25571 8.25,5E 34.44,0 I. 4,8 50.28,0 0,26559 6.26 E 36. 3o 1.48,5 52.59, 5 0,25574 8.i6,oE 35.49,9 i.i3,5 5 I . 49 , 5 0,26048 7.48,3E 36.49,2 1.27,2 53. 3,5 o,255i8 o, 20120 0,254l3 o,25o45 0,25204 0,25807 0,26020 0,25326 0,25233 o,25o64 o, 25077 0,25471 ( 23i ) Latitude Déclinaison Composante Stations. Longitude. nord. occidentale. Inclinaison. horizontale. Duzerville 5.24,oE 36.48,3 I2.i3,9 03.26,7 o.aSSSa Le Kroubs 4.22 E 36.1.5 i2.32,o 53. 5,i 0,25527 Magenta 3. 5 O 34.43 i4.52,i 52.49,0 o, 25563 Maison-Carrée 0.47,9 E 36.43,':! i3.49,i 54-12,4 o, 26028 Mascara 2.11,90 35.23,5 i4.37,6 53.22,7 o, 25333 Mecheria 2.33 O 33.37 i4.36,2 5i.i5,7 0,26175 Ménerville i.i3,4E 36.43,5 t3.4o,4 54-7,6 o,25it8 Oran 3.57,40 35.42,5 i5. 4,9 53.45,2 0,25279 Orléansville i. o,oO 36. 9,9 14.22, 5 54. 3,i o,25o8o Philippeville 4-34, oE 36.52,o 12. 32, 3 53.37,2 o, 25283 Saïda 3. II O 34.50 i4.5ii7 52.5o,9 o, 25548 Sétif 3. 3,8E 36.11,." i3.o,5 53. 8,7 0,25469 Sidi-bel-Abbès 2.58,oO 35.12,3 i4.54>8 53. 18, 3 0,25419 Souk-Ahias 5.37 E 36.17 12. 5,8 52.48,8 0,25576 Maroc. Tanger 8.9,10 35.47, i i6.46,o 55.i4,5 0,24596 Espagne. Algésiras 7.46,30 36. 7,2 16.34,9 55.27,8 0,34509 Alicante 2.48,80 38.20,8 i5-i4,9 56.42,6 0,23940 Almeria 4-48,40 36.5o,3 i5.44,8 55.32,3 0,24455 Barcelone 0.9,30 41.24,0 i4-43,4 59.14,6 0,22704 Carlhagéne 3. 19,30 37.35,8 i5.20,6 56. 4,3 0,24193 Malaga 6.45,30 36.44,6 16. 21, 5 55.56,3 0,34242 San Fernando 8.32,60 36.27,7 i6.54,o 55.59,2 0,24328 Valence 2.39,10 39.27,1 i5.2i,i 57.48,3 o, 23436 France. Perpignan o.32,8E 42.4'2,' i4.38,9 60.22,3 o,22i58 )) Dans une prochaine Communication, j'ain-ai l'honneur de présenter à l'Académie les Cartes magnétiques du bassin occidental de la Méditer- ranée, construites d'après ces observations. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Analyse deieau du Nil. Note de M. A. Muntz, présentée par M. A. d'Abbadie. « M. Antoine d'Abbadie, ayant appelé mon attention sur les causes de la fertilité proverbiale de l'Egypte, m'a demandé de rechercher dans cpiellc ( .32 ) mesure les nitrates qui se trouvent clans les eaux du Nil peuvent concourir à la production végétale ininterrompue, qui caractérise la vallée arrosée par ces eaux, dont il a bien voulu me faire parvenir des échantillons, préparés par le procédé que iious avons fait connaître, M. Aubin et moi, dans le but d'empêcher toute altération. » M. A. d'Abbadie m'a, en même temps, demandé de rechercher quelle est l'origine des nitrates que ces eaux contiennent en notable proportion, d'après ce que nous savons par les analvses faites par M. Boussingault et par d'autres savants ('). » Les résultats de ces observations sont consignés ci-dessous. » Un premier échantillon, arrivé en mauvais élat, n'a pu servir à l'analyse. » Deuxième échantillon (première crue de juillet 1887). — 5"' d'eau ont été éva- porés sur place avec une pastille de potasse et le résidu concentré a été additionné d'alcool. La préparation et la conservation étaient irréprochables. » L'analyse a donné : Acide nitrique 20"8'', 36, soit par litre 4"^S 09 ce qui équivaut, pour i''', a Nitrate de potasse 7™s"-, 62 contenant Azote 1°"?'', 067 » Troisième échantillon (août 1887). — 5''' ont été préparés comme le précé- dent. La préparation et la conservation étaient irréprochables. » L'analyse a donné : Acide nitrique 2o"'S'',o9, soit par litre 4'°^'', 02 ce qui équivaut, pour i''', à Nitrate de potasse 7"S'',5i contenant Azote I'"?'', 002 » Quatrième échantillon (septembrei887). — 5''' ont été préparés comme les pré- cédents. La préparation et la conservation étaient irréprochables. » L'analjse a donné : Acide nitrique g™?'', 16, soit par litre i™s'', 83 ( ' ) Il convient de faire remarquer que toutes les analyses faites antérieurement à celles que nous donnons ici ont porté sur des eaux conservées depuis un certain temps sans préparation préalable et qui, par suite, ont pu subir des altérations portant sur la ri- chesse en nitrates. ( 233 ) ce qui équivaut, pour i''', à Nitrate de potasse S™?', 7 1 contenant Azote o"S'', 5 1 9 » Observations. — Les quantités de nitrate paraissent donc variables ; mais elles ne dépassent pas, elles n'atteignent même pas les chiffres trouvés pour d'autres fleuves. M. Boussingault a dosé dans i'" d'eau de la Seine I i™8r (le nitrate de potasse. » Origine de l'acide nitrique contenu dans l'eau du Nil. — Cet acide ni- trique provient-il des eaux pluviales ou du lavage des terres ? Dans les climats tempérés, l'eau de pluie ne renferme jamais que des proportions minimes de nitrate. M. Boussingault a trouvé, comme moyenne de cinq mois, o'^sr, 184 d'acide nitrique par litre ; d'autres observateurs ont obtenu des résultats plus élevés, mais ne dépassant jamais o™^',l\ à o'"k'', 5 comme moyenne. » De nombreuses analyses d'eaux pluviales recueillies sous les tro- piques, et qui feront l'objet d'une autre publication, ont fait voir que les nitrates sont beaucoup plus abondants dans ces régions que dans les pays tempérés. A Caracas (Venezuela), la moyenne que nous avons obtenue, M. Marcano et moi, est presque dix fois supérieure à celle que M. Bous- singault a trouvée en Alsace. » Il est probable que, dans la région dont les eaux alimentent le Nil, les pluies sont également riches en nitrate; par suite, une fraction importante de l'acide nitrique contenu dans l'eau de ce fleuve doit provenir directe- ment de l'atmosphère. Mais il convient d'ajouter que ces eaux, avant d'aboutir au fleuve, ont traversé des terrains où, en raison de la tempéra- ture moyenne élevée, la nitrifîcation des débris organiques est extrême- ment énergique et qui sont, par suite, riches en nitrate. Ce nitrate aura été dissous et ajouté à celui que les eaux renfermaient originairement. 1) Les nitrates contenus dans l'eau du Nil proviennent donc en partie de l'atmosphère, en partie du sol. Dans les régions tempérées, l'apport de l'atmosphère est insignifiant et les nitrates des fleuves proviennent presque exclusivement du lavage des terrains. » Influence sur la fertilité. — En calculant l'apport d'azote que peuvent fournir les eaux du Nil à la végétation, on peut s'appuyer sur les considé- rations suivantes : » Les nitrates ne sont pas absorbés par la terre; il n'en restera dans le sol qu'en proportion de l'eau qui y sera elle-même retenue. Or une terre C. R., 1888, 1' Semestre. (T. CVII, N» 'î.) 3l ( 234 ) moyenne peut retenir environ \ de son volume d'eau, soit, en considérant une profondeur de terre de 2"", 4000""^ d'eau par hectare. » Avec une teneur en azote de i™sr^o52 par litre (août), l'eau du Nil laisserait donc dans le sol, de ce chef, 4''^, 208 d'azote par hectare; avec une teneur de o™^'', 5 19 (septembre), elle n'en laisserait que 2''s,o36. On voit combien est peu importante la quantité d'azote que peut laisser au sol l'eau du Nil qui l'imprègne. La masse d'eau qui a séjourné sur le sol rem- porte avec elle, à une petite fraction près, le nitrate qu'elle avait apporté. Une récolte de 3o hectolitres de blé par hectare absorbe, rien que pour ses parties aériennes, plus de 76''^ d'azote. Qu'est, en regard de ce chiffre, le faible apport d'azote dû à l'eau du Nil? » Il ne semble donc pas que les nitrates que renferme l'eau du Nil doivent être considérés comme la principale cause de la fertilité de l'Egypte. C'est plutôt dans le limon qu'elle dépose qu'il convient de chercher la faculté de produire sans interruption d'abondantes récoltes. La détermination des principes fertilisants du limon du Nil montrera si cette hypothèse est justifiée. » CHIMIE MINÉRALE. — Recherches sur quelques sels de rhodium ('). Note de M. E. Leidië, présentée par M. Troost. » Chloronitrate de rhodium et d'ammoniaque : Rh=CP,3AzH'Cl, AzH^O,AzO\ Lorsque, dans une dissolution concentrée de chlorure double de rhodium et d'ammoniaque renfermant une notable quantité d'acide azotique, on verse une dissolution saturée de chlorhydrate d'ammoniaque, il se dépose des écailles cristallines semblables à du sesquichlorure de chrome. Ce corps a été pris autrefois pour ime forme particulière du chlorure double Rh'Cl% 3AzH'Cl,3HO, et plus récemment par Th. Wilm, autant du moins qu'on peut en juger par les conditions dans lesquelles il l'a ob- (') Ce travail a été fait au I^aboraloire des leclierches de l'École Normale. Errata. — Dans les Comptes rendus du 28 mai 1888, t. CVI, p. i535, ligne S en remontant, au lieu de iG"! d'eau, lire Sa^'i d'eau (Note sur le sesquichlorure de rhodium ). ( 235 ) tenu, pour un chlorure particulier n'existant qu'à l'état de sel double Rh^Cl=,4AzH'Cl,7HO. » Ce corps, traité par l'eau, se décompose en chlorure double Rh-Cl\3AzH'Cl.3HO, que l'on peut faire cristalliser par évaporation de la dissolution, en sesqui- chlorure Rh-CP, et en différents produits gazeux qui se dégagent pendant la dissolution; ceux-ci sont constitués par des produits nitreux analogues à ceux qui prennent naissance dans la réaction de l'eau régale sur l'am- moniaque ou le chlorhydrate d'ammoniaque. L'analyse de ce sel desséché dans le vide donne des chiffres qui s'accordent assez bien avec la formule Rh=CP,3AzH'Cl,AzH^O,AzO^ Trouvé pour loo. 1. 2) 3. pour 100. Rli 23, o3 23, i5 23,23 23, o6 Az total i5)9J '^'Q? '^j?? i5,5i Az ammoniacal 12, 43 12,140 12, 38 12, 4i Az nitrique (par diflr.) 3,53 3,57 3, 39 3, 10 Cl 47) i5 47)00 47)07 47,22 » Il faut tenir compte de la faible solubilité de ce produit dans l'acide azotique lorsqu'on veut se servir du chlorhydrate d'ammoniaque pour sé- parer le platine d'avec le rhodium : dans ces conditions, les deux métaux se précipiteraient simultanément. )) Sulfate de sesquioxyde de rhodium : Rh-0',3S0^ — Les procédés de préparation de ce sel sont connus; ses propriétés le sont beaucoup moins; ainsi on le décrit tantôt comme très soluble dans l'eau, tantôt comme in- soluble, ce qui tient à ce que dans le premier cas il renferme un excès d'acide sulfurique, dans le second des sous-sulfates provenant de l'évapo- ration à température trop élevée. La dissolution du sesquioxyde de rho- dium renfermant un excès d'acide sulfurique doit être éA aporée d'abord à feu nu jusqu'à consistance sirupeuse, puis dans une étuve à vapeur de soufre, c'est-à-dire à 44o°> jusqu'à dessiccation complète : on chasse ainsi tout l'excès d'acide sulfurique sans décomposer le sulfate. M Ainsi obtenu, il se présente sous forme d'une poudre rouge-brique, non hygrométrique, peu soluble dans l'eau. Il se dissout sans décomposi- tion dans ce liquide tant que l'on n'emploie pas plus de 16^1 d'eau pour 1'=^ de sulfate : si la proportion d'eau est plus considérable, il se décompose ( .36 ) en acide sulfurique et sulfate basiques. Si on le fait bouillir avec de grandes quantités d'eau jusqu'à ce que les eaux de lavage ne soient plus acides, on obtient une poudre jaune-citron insoluble dans l'eau, qui est un sous-sulfate ( Rh=0')=(SO')' = RlvO%3SO= + Rh=0^ » Le sulfate de sesquioxyde de rhodium ne forme pas d'aluns, ni de sul- fates doubles cristallisés. » Oxalates doubles. — L'oxalate de sesquioxyde de rhodium est incris- tallisable. Il se combine aux oxalates alcalins et alcalino-terreux pour donner naissance à des oxalates doubles parfaitemenl cristallisés. Ces sels ont pour formule générale Rh^0',3C-0'(M0,C=0')' -f- /iHO; ils sont analogues par leur constitution aux oxalates doubles, formés par le ses- quioxyde de fer et par le sesquioxyde de chrome (oxalates bleus), mais ils ne sont pas isomorphes avec eux. » Oxalatede rhodiumet de potassium : Rh=0%3C=0^(RO,C=0')',9HO. — On le prépare en saturant une dissolution concentrée et bouillante d'oxalate acide de potasse, par du sesquioxyde de rhodium récemment pré- cipité par la potasse du sesquichlorure hydraté; on fait cristalliser dans le vide sec. Il se présente sous forme de beaux prismes tricliniques ( ' ), rouge grenat, très solubles dans l'eau. Dans les dissolutions concentrées, les réac- tions habituelles de l'acide oxalique et du rhodium sont partiellement (') Je dois la détermination cristallographique de ce sel à l'obligeance de M. Dufet, Maître de Conférences à l'École Normale supérieure. i 1 1 Cristaux tricliniques. Faces: />, m, l, h\ b' , c% d^,/'-. Le plus souvent aplatis suivant m. Angles plans des axes. o ' " (ab) ii3.48.2o ibc) io4. 17.20 (ca) 81.49.40 Angles dièdres des axes. (a) 102. 4-20 (6) 87.14.30 (c) I i2.35.3o rt:^!c::o,969343: i ,o4o3oi : i Angles fondamentaux. o ' /H^(ant.) 93. 4 pm (sur d) 76-49 me- 145.25 pt (sur b) 84.40 i pf^ 123.24 ( ^h ) masquées; dans les dissolutions étendues, le sel se dédouble en donnant un précipité de sesqnioxyde de rhodium. ,. Oxalate de rhodium et de sodium : Rlr O ' , 3 C= O ^ (Na O , C^ O ^' / , 1 2 HO . » Oxalate de rhodium et d'ammonium : Rh-0',3C-0'(AzH^O,C^O')',9HO. — On prépare ces deux sels comme le composé potassique, en employant l'oxalate acide de soude ou d'ammoniaque, et le sesquioxyde de rhodium précipité du sesquichlorure hydraté par la soude ou l'ammoniaque. Ils se présentent sous forme de cristaux rouge grenat, possédant les propriétés du sel de potasse correspondant; le sel de soude est très efflorescent. » Oxalate de rhodium et de baryum : Wr 0',3C-0'(BaO,C=0')%6HO. — Petits cristaux jaune orangé, peu solubles dans l'eau bouillante, presque insolubles dans l'eau froide. On le préparc en traitant par le chlorure de baryum l'oxalate de rhodium et de potassium; le précipité formé est repris par l'eau bouillante, l'oxalate de rhodium et de baryum cristallise par refroidissement. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur une nouvelle méthode de dosage de la lithine au moyen des fluorures. Note de M. A. Carxot, présentée par M. Troost. (c La présence de la lithine a été constatée dans un assez grand nombre d'eaux minérales, particulièrement dans des eaux riches en chlorures ou en carbonates alcalins. Son dosage présente une certaine importance, à raison des propriétés thérapeutiques qu'on s'accorde à lui attribuer. Mais les pro- cédés suivis pour opérer ce dosage laissent encore beaucoup à désirer, les uns à cause de leur peu d'exactitude, les autres à cause de la complica- tion et de la longueur des opérations analytiques. » Le spectroscope fournit les indications les plus précieuses pour la re- cherche qualitative de la lithine, à cause de l'extrême sensibilité de la réaction ; mais la comparaison de l'intensité des raies spectrales ne peut donner qu'une approximation douteuse sur la proportion du métal, sur- tout lorsque cette proportion devient notable et dépasse quelques milli- grammes par litre d'eau. » Quant à la détermination quantitative, qui fera l'objet de cette Note, elle s'obtient jusqu'ici par voie directe ou par voie indirecte, après que l'on a concentré tout le chlorure de lithium avec une faible partie des autres chlorures alcalins par l'emploi de l'alcool et de l'éther. ( 238 ) » Le dosage direct se fait ca précijntant la lithiiie à l'état de phos- phate tribasique en présence d'un excès de soude caustique à l'ébullition (Mayer) ; mais le précipité, bien que lavé à l'eau ammoniacale, retient une certaine quantité de soude (Rammelsberg) et ne peut être purifié que par des opérations longues et minutieuses (Frésénius). » Le dosage indirect s'obtient en fixant aussi exactement que possible le poids total des chlorures alcalins, puis celui du chlore et celui du po- tassium, et calculant ensuite les proportions de lithium et de sodium. Les opérations sont longues et le calcul laisse toujours de l'incertitude ; il donne des résultats erronés, si le mélange renferme du chlorure de ma- gnésium, même en petite quantité, comme cela arrive presque toujours dans l'examen des eaux minérales. » A l'occasion de l'analyse de quelques eaux minérales françaises, où le spectroscope avait révélé la présence de la lithine en proportion élevée, j'ai cherché une nouvelle méthode de dosage qui fût plus sûre et plus simple que les précédentes. Je me suis arrêté à une méthode fondée sur les propriétés des fluorures, et principalement sur leur degré différent de solubilité. » Le fluorure de potassium est très soluble dans l'eau, ainsi que ceux de césium et de rubidium; beaucoup moins soluble que ceux-ci, le fluorure de sodium ne demande encore que 20 parties d'eau froide (Fremy). J'ai trouvé jjour le fluorure de lithium une solubilité beaucoup moindre : i partie de ce sel récemment précipité et encore humide exige environ 800 parties d'eau pure, à la température ordinaire, et 1900 jjar- ties d'un mélange, à volumes égaux, d'eau et d'ammoniaque. L'addition d'un peu de fluorure d'ammonium diminue encore la solubilité (sans doute en faisant obstacle à la dissociation du fluorure alcalin, que les expériences de M. Berthelot ont montrée si facile), car elle se réduit alors à yuTô "^^^s l'eau, j-jL-j dans un mélange de | eau et i ammoniaque et 3-5^;^ dans un mélange d'eau et d'ammoniaque, à volumes égaux. Or il faut moins de 70 parties de ce dernier liquide pour dissoudre i partie de fluorure de sodium. M On peut profiter de cette dilTérence de soluljilité j)our isoler le sel de lithium, mais à la condition d'opérer dans une quantité de liquide assez faible pour que la perle de lithium soit à peine sensible, et en présence d'une quantité de sel de soude qui ne soit pas trop grande, afin d'é\ilcr qu'il se fasse aucun dépôt de fluorure de sodium. » Le réactif dont je me suis servi est le fluorure d'ammonium. Il se trouve dans le commerce ; mais il est indispensable de le purifier, parce qu'il renferme du fluosilicate en quantité assez grande. On dissout quelques grammes du sel dans un petit volume d'eau, on ajoute un volume double d'ammoniaque, on porte à l'ébullition pendant quelques secondes, puis on laisse refroidir, on filtre et on lave à l'ammoniaque. La silice se trouve ( 239 ) ainsi éliminée et l'on a le fluorure en solution ammoniacale assez concen- trée, que l'on conserve soit clans un creuset de platine couvert, soit dans un vase fermé en verre, où il peut rester plusieurs jours sans y produire aucune altération. » Supposons que l'on ait en solution quelques décigrammes au plus d'un sel de lithine avec des quantités comparables d'autres sels alcalins ou du moins des quantités ne dépassant pas dix ou quinze fois celle du premier. On opérera de la façon suivante : » La solution est réduite à quelques centimètres cubes dans une capsule de platine tarée; on y verse le fluorure d'ammonium et un excès d'ammo- niaque, jusqu'à un volume de i5™ à 20™, proportionné à la quantité de sels. On mélange bien et on laisse reposer. Il se fait un précipité blanc, peu visible, assez gélatineux, de fluorure de lithium, qui adhère, en partie du moins, au fond de la capsule. Le lendemain il est bien complet; on dé- cante la presque totalité du liquide sur un très petit fdtre, on le remplace par quelques centimètres cubes d'eau ammoniacale avec fluorure d'ammo- nium, on agite avec la spatule de platine et on laisse déposer. Bientôt après on peut faire une seconde et une troisième décantation, et laver le fdtre avec quelques gouttes du même réactif. On enlève ainsi tous les sels alca- lins solubles et l'on a, partie sur le filtre, partie dans la capsule, tout le sel de lithium imprégné seulement d'ammoniaque et de fluorure d'ammo- nium. « On chasse les matières volatiles en chauffant très légèrement, on brûle le filtre, on traite les cendres par quelques gouttes d'acide sulfu- rique étendu et l'on réunit tout le liquide dans la capsule tarée. On éva- pore et calcine doucement jusqu'à disparition complète des vapeurs d'acide sulfurique et l'on pèse le sulfate neutre de lithine. » Pour tenir compte de la solubilité du fluorure de lithium dans le liquide ammoniacal, on mesure le volume total de liquide fdtré (variant en général de 3o'"' à So'^''). D'après les résultats cités plus haut et en re- marquant que les eaux de lavage sont restées peu de temps en contact avec le précipité, on peut admettre que lo'^'^ du liquide renferment sensi- blement 2"'8'' de fluorure de lithium, correspondant à peu près à 4"^'' de sulfate ou à i^^' de lithine. On ajoute la quantité ainsi calculée à celle qui a été pesée directement. » Je citerai quelques résultats obtenus dans les dernières expériences synthétiques, que j'ai faites pour préciser les conditions du dosage. ( 240 ) » En opérant sur un mélange de oô'',ioo de carbonate de litliine, o8'',3oo de car- bonate de soude, oS'', 3oo de nitrate de potasse et formant des nitrates, puis des fluorures, j'ai trouvé oS'',i48 de sulfate de lithine (calculé : o8'',i486). » Sur o"'',o5o de carbonate de lithine, os'',33ode carbonate de soude, o?'', /JSo de chlorure de potassium et formant des chlorures, j'ai obtenu os^oyS de sulfate de lithine (calculé : oS'',0743). » oS'",o3o de LiOCO-; o'"', 120 de NaOGO*; os%o6o de KOAzO^ ont donné oS"',o43 de LiOSO» (calculé : os--,o446). » 08', 100 de LiOCO'; os^aoo de NaOCO-; os'',20o de KCl ont donné o5'-,i475 de LiOSO' (calculé : ossi486). » Ces résultats sont évidemment très satisfaisants; les opérations sont assez simples; enfin la méthode présente cet avantage accessoire de ne laisser que des sels facilement volatils avec les sels de potasse et de soude, en sorte que l'on peut, sans difficulté, continuer la séparation des alcalis sur le liquide fdtré. )) Je me propose, dans une prochaine Communication, de montrer comment on résout la difficulté créée par la présence de la magnésie et de faire connaître l'analyse de quelques eaux minérales françaises remar- quables par leur teneur en lithine. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur quelques hydrates de ferrite de potasse, cristallisés par voie sèche. Note de MM. G. Rousseau et J. Bermieim, présentée par M. Troost. « En chauffant l'hydrate ferrique dans un bain de soude caustique fondue, nous avons obtenu des composés renfermant de l'eau et de la soude associées au sesquioxyde de (er (Comptes rendus, t. CVI, p. idjo). Dans les mêmes conditions, la potasse ne se combine pas à l'hydrate fer- rique ou, du moins, ne donne qu'une masse amorphe dont nous n'avons pas poursuivi l'étude. » A la suite de nos recherches sur le ferrate de baryte, nous avons été amenés à essayer de décomposer le ferrate de potasse par la chaleur, en présence d'un fondant convenablement choisi. Nous avons constaté que le ferrate de potasse solide, préparé d'après les indications de M. Fremy, se transforme brusquement en ferrite de potasse, avec un vif dégagement d'oxygène, quand on l'introduit dans la potasse caustique ou le chlorure de potassium maintenus en fusion. L'alcalinité du milieu ne modifie pas le ( ^4i ) sens du phénomène, contrairement à ce (|uc nous avions observé dans la décomposition du ferrate de baryte. » Si l'on continue à chauffer la masse au rouge vif, on n'observe aucun chanoement dans l'apparence du ferrite, quand on a employé comme fon- dant la potasse caustique pure. Mais, si l'on opère avec un mélange de potasse et de chlorure de potassium, le ferrite se métamorphose bientôt en petits cristaux rougeàtres, d'une composition analogue à celle des hy- drates de soude précédemment décrits. » Pour reproduire ces cristaux , on peut se dispenser de préparer le ferrate de potasse , puisque celui-ci se transforme en ferrite dès qu'on le met en contact avec les fondants. Nous nous sommes assurés que le fer- rite de potasse, obtenu d'après la méthode de Mitscherlich, en grillant au rouge l'oxalate ferrico-potassique, donne des cristaux d'un rouge brun et d'une composition identique aux précédents, quand on le maintient quelque temps au rouge vif, soit dans le chlorure de potassium, soit dans un mé- lange de chlorure de potassium et de potasse causticpie. Deux échantillons, obtenus par la calcination de 5^'' de ferrite de potasse dans un creuset de fonte, avec un mélange de 3oS'' de potasse et de 3o°' de chlorure de potas- sium, ont donné à l'analyse : I. II. Fe^O^ 86,52 90,16 HO 11,34 5,76 KO 2,91 3,73 » Dans la préparation du second échantillon, on avait laissé à dessein se volatiliser la presque totalité du fondant, et l'hydrate à 1 1,34 pour 100 d'eau s'était ainsi dissocié en un second hydrate, moins avancé, mais beau- coup plus stable, comme nous le montrerons plus loin. » Les cristaux obtenus à l'aide du ferrite amorphe de Mitscherlich étant d'une extrême petitesse, il est préférable d'employer le ferrite de potasse semi-cristallisé, préparé, comme le recommande Salm-Horstmar, en chauffant de l'Iiydrate ferrique avec du carbonate de potasse en fusion. » On fond, dans un creuset de platine, au four Forquiguon et Leclercq, 65'' de car- bonate de potasse, puis on y introduit iS"", 5 d'hydrate ferrique desséché à 100°. Quand le dégagement d'acide carbonique a cessé, on y ajoute iS»"' de chlorure de potassium décrépité et l'on chauffe au rouge-orange, pendant une heure et demie environ, jusqu'à volatilisation de la plus grande partie du chlorure. En examinant au microscope des prises d'essai de la masse, prélevées de temps à autre, on voit les cristaux de ferrite perdre peu à peu leur teinte jaune verdâtie et se métamorphoser progressivement en cristaux plus volumineux et beaucoup plus nets, colorés en rouge brun par transpa- C. R., 1888, 2< Semestre. (T. CVII, N° 4.) 32 ( 2^2 ) lence et paraissant noirs par létlexion. Ces cristaux présentent la même composition que ceux qui proviennent de la calcination du ferrate cristallisé ou du ferrite amorphe. Leur richesse en eau est sensiblement constante, mais leur teneur en sesquioxyde de fer et en potasse varie légèrement; elle paraît dépendre de la température et de la quantité de chlorure de potassium volatilisée, conditions qu'on ne peut maintenir rigoureusement identiques d'une expérience à l'autre. Trois échantillons différents renfermaient (') : I. II. III. Fe^O' 85,46 86,34 84,67 HO 10,82 II, II 10,94 KO 3,57 3,01 3,g5 » Cet hydrate est facilement soluble dans les acides minéraux; après avoir été calciné, il présente une réaction alcaline, et ne se dissout plus que lentement dans l'acide chlorhydrique concentré et bouillant. Il perd 5, 08 d'eau entre i5o°et 160°, 3,45 pour 100 vers Soo", etie reste au rouge. » Ces nombres indiquent l'existence de trois hydrates successifs, définis par leurs tensions de dissociation différentes. )) En calcinant un mélange d'une partie de sulfate de fer cristallisé avec deux parties de chlorure de potassium, d'après la méthode de Ram- melsberg, nous avons réussi à isoler les deux termes extrêmes d'hydratation du ferrite. Dans une première expérience, on a chauffé le mélange pendant une demi-heure au rouge moyen, puis on a coulé la masse fondue, et rete- nant encore un excès notable de chlorure, sur une plaque de tôle; en reprenant par l'eau bouillante, on a isolé des lamelles bi'illantes, présentant la composition de l'hydrate provenant de la calcination du ferrite de potasse dans le chlorure de potassium. Une seconde expérience, dans laquelle on a continué l'action du feu pendant une heure jusqu'à volatilisation complète du chlorure, a fourni des cristaux dont la composition correspond à celle du troisième hydrate, stable au-dessous du rouge sombre : I. II. FeO,SO'-l-KCl FeO,SO=+KCl calciné calciné une demi-heure. une heure. Fe^O^ 84,33 97,20 HO 11,45 1,^7 KO 3,66 i,oS (') Les cristaux de ferrite de soude hydraté, obtenus dans les mêmes conditions, possèdent une constitution analogue. Ils renferment, en effet, d'après nos analyses : l 84,09' I 12, 3o' ( 2,72 (Comptes rendus. (. CVI, p. i532). ( 243 ) » Sous l'action prolongée de la chaleur, on parviendrait sans doute à décomposer ce troisième hydrate et à atteindre un produit limite qui ne serait autre que l'hématite. Nous appelons surtout l'attention sur ce fait que la potasse et l'eau se volatilisent simultanément pendant la calcination du ferrite au sein du fondant. Ce curieux phénomène tend à prouver, comme nous l'avons déjà fait observer à propos des hydrates de ferrite de soude, que ces deux éléments jouent le même rôle dans ces composés, et qu'une partie au moins de l'eau qu'ils renferment y existe à l'état basique ('). » CHIMIE MINÉRALE. — Sur Ics chlorurc, bromure et sulfure cl'yttrium et de sodium. Note de M. A. Duboix, présentée par M. L. Troost. (( Chlorure d'yttrium anhydre eristallisé. — On sait qu'on ne peut pas évaporer à siccité sans la décomposer une solution d'yttria dans l'acide chlor- hydrique. Même en présence d'un excès de chlorhydrate d'ammoniaque, on obtient une masse blanche contenant des quantités variables d'oxychlorure. » En traitant par le chlore un mélange intime d'yttria et de charbon, on parvient à transformer intégralement l'yttria en chlorurc d'yttrium, mais le chlorurc obtenu reste toujours mêlé à un grand excès de charbon dont il est impossible de le séparer. » J'ai obtenu le chlorure d'yttrium pur en faisant réagir au rouge sur de l'yttria pure, contenue dans une nacelle en charbon des cornues, un mé- lange de chlore et d'oxyde de carbone. La nacelle était placée à la partie médiane d'un tube de porcelaine, chauffé dans un fourneau à réverbère. Pour éviter l'influence de la vapeur d'eau qui aurait pu provenir des bou- chons, j'ai placé de chaque côté de la nacelle, comme l'a fait M. Didier dans la préparation du chlorure de cérium, des cylindres de charbon des cornues fermant incomplètement le tube. Il convient de ne pas trop élever la température et de modérer la rapidité du courant gazeux, car une grande partie du chlorure serait entraînée. Au tube de porcelaine étaient adaptés une allonge et un flacon où se condensaient une poudre blanche contenant des quantités notables d'yttrium et les produits provenant de l'attaque des silicates du tube. (') Ce travail a été lait au Laboratoire d'enseignement et de recherches de la Sor- bonne. ( m ) )) Le chlorure se présente sous forme de lamelles confusément super- posées, (le manière à donner à l'ensemble une a|jparence mamelonnée. Lorsque la température a été très élevée, portée à i 1 00° environ, on aune masse fondue à la surface de laquelle on voit parfois des cristaux très nets et très volumineux. ). Le chlorure est fiicilement fusible et se volatilise assez rapidement dans un courant gazeux rapide. Il est très soluble dans l'eau, avec laquelle il donne un hydrate Y= Cl', 12 HO, très hygrométrique, étudié par Clève. » Il ne subit aucune altération dans la benzine, ce qui m'a permis d'étudier ses propriétés optiques. » En lumière polarisée parallèle, par suite de l'enchevêtrement des la- melles, on n'observe le plus souvent qu'une polarisation d'agrégats. Quel- ques lamelles isolées m'ont présenté les propriétés suivantes : » Elles sont transparentes, incolores, de forme rectangulaire, allon- gées, et se clivent transversalement. » En lumière polarisée parallèle entre les niçois croisés, elles s'éteignent longitudinalement, sont positives dans le sens de l'allongement. » Examinées en lumière polarisée convergente, elles se montrent per- pendiculaires à la bissectrice; l'écartement des axes est d'environ So", la bissectrice est négative. La biréfringence de ces cristaux est très grande; car, dans des lamelles perpendiculaires à la bissectrice, épaisses de o",oi, on observe le jaune du premier ordre. » Bromure d'yUrium anhydre cristallisé. — On le prépare de la manière suivante : Dans une petite cornue tubulée contenant du brome, on fait arriver, par un tube ])longeant dans le liquide, un courant de gaz oxyde de carbone bien sec. Le col de la cornue pénètre dans un tube de porcelaine disposé comme pour le chlorure. On fait passer lentement le courant d'oxyde de carbone, en portant graduellement le tube au rouge. A ce mo- ment on chauffe légèrement la cornue. Le brome est rapidement et inté- gralement absorbé et l'atmosphère de l'allonge reste incolore, si la tem- pérature n'est pas trop élevée et le courant trop rapide. » De même que le chlorure, dont il a tout à fait l'aspect, il est incolore, facilement fusible et volatil dans un courant de gaz. Il est très déliques- cent et donne avec l'eau un hydrate Y'-Br% 18 HO étudié par Clève. )) Sulfure d'yttriumet de sodium NaS, Y-S' cristallisé. - Je l'ai obtenu en faisant passer un courant d'acide sulfhydrique parfaitement desséché sur du chlorure d'^ttrium anhydre, en présence d'un excès de chlorure de sodium. Le mélange contenu dans une nacelle de charbon était cbauflé ( 245 ) dans un liibc de porcelaine à la tempéraUire de 1000° environ (' ). L'acide suUhydrique a peu à peu déjilacé l'acide chlorhydrique, et le sulfure formé s'est dissous dans le chlorure de sodium. Après refroidissement, la masse avait une couleur verte et une apparence cristalline. Reprise par l'eau chaude, elle abandonnait de belles lamelles transparentes, d'une couleur verdàlre. Ces lamelles, inaltérables à l'air à la température ordi- naire, brûlent au-dessous du rouge en donnant de l'acide sulfureux et de l'yttria. Inattaquables par l'eau même chaude, elles sont décomposées par les acides étendus, même par l'acide acétique. Leur analyse conduit à la formule NaS,Y=S\ » Quand on les examine au microscope, les sections qu'on aperçoit sont des prismes hexagonaux aplatis perpendiculairement à l'axe. )) Les cristaux présentent trois clivages parallèles aux côtés de l'hexa- gone de base; deux des clivages sont plus accentués que le troisième, ce qui indique un certain degré d'imperfection dans la svmétrie ternaire. » En lumière polarisée parallèle, entre les niçois croisés, les cristaux hexagonaux observés demeurent éteints dans toutes les orientations. » En lumière polarisée convergente, on y voit une croix qui présente une trace de dislocation. Ce phénomène vient à l'appui de ce qui vient d'être dit à propos des clivages. La substance examinée est hexagonale, mais ses propriétés sont celles d'un cristal appartenant à une forme limite. » Le signe du cristal est négatif. M On remarque, dans les cristaux, d'innombrables inclusions vitreuses, distribuées parallèlement aux clivages. Dans ceux-ci, on aperçoit des parties qui polarisent et qui peuvent être dues aussi bien à la même matière, autrement orientée, qu'à des impuretés (^). » (') Ce procédé, employé d'abord par Durochcv {Comptes rendus, l. \X.\Il,p. 8i3), a depuis été utilisé par M. Didier {Comptes rendus, t. C, p. 1461) pour obtenir le sulfure de cérium cristallisé. (-) Ce travail a été fait au Laboratoire d'enseignement et de recherches de la Sor- bonne. L'étude optique des cristaux a été faite au laboratoire de Minéralogie du Col- lège de France, sous la direction de iM. Fouijué. ( 246 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le dosage de la glycérine par oxydation. Note de M. Victor Plancho.v, présenlée par M. Friedel. (c En présence du peu de précision des procédés ordinaires servant à la détermination de la glycérine dans ses dissolutions par extraction directe, MM. Fox et Wanldyn (') ont imaginé récemment une nouvelle méthode de dosage basée sur ce fait que la glycérine, oxydée par le permanganate de potasse dans une dissolution fortement alcaline, se transforme en eau, acide carbonique et acide oxalique suivant l'équation C'H«0'4-60 = C-H-0' -H CO- H- SH^O. » Il suffit, dès lors, d'évaluer la proportion de l'acide oxalique formé pour en déduire la quantité de glycérine mise en expérience. )) Ce mode de dosage, appliqué aux dissolutions aqueuses pures de gly- cérine, fournit des résultats très approchés; il est toutefois d'une exécu- tion longue et assez pénible : il faut, par exemple, séparer par fdtration et laver un précipité très volumineux de bioxyde de manganèse, puis opérer sur le liquide filtré les diverses opérations du dosage de l'acide oxalique. )) En étudiant à ce point de vue l'oxydation de la glycérine, j'ai été con- duit à constater l'extrême facilité avec laquelle cette substance est com- plètement brûlée parle permanganate en liqueur acide. Tandis qu'en solu- tion alcaline la glycérine fournit de l'acide oxalique, en liqueur acide, au contraire, elle est intégralement détruite et transformée en eau et acide carbonique, suivant l'équation C^H^O» + 70 = 3C0= + 4H-0. )) La réaction est des plus faciles à réaliser et pourrait constituer une belle expérience de cours : on mélange loo'^'^ d'une dissolution renfermant oB'', 5 de glycérine avec 4^' » 200 de permanganate pulvérisé (léger excès sur la quantité théorique) et 100'='= d'eau contenant i5^'' d'acide sulfurique; on n'observe d'abord aucune réaction; mais, en chauffant doucement le mé- lange, on constate que l'acide carbonique commence à se dégager vers 4o°; à une température un peu plus élevée, le dégagement est abondant (') Chemical News, 8 janvier 188G. ( 247 ) et régulier; enfin, lorsqu'on arrive à rébullition, la décomposition est ter- minée et la totalité de l'acide carbonique fourni se trouve éliminée. » Plusieurs méthodes peuvent être employées pour évaluer la proportion de l'acide carbonique dégagé dans ces conditions; celle qui m'a paru la plus simple consiste à faire passer le gaz dans une série de tubes à ab- sorption, destinés : les premiers à arrêter l'humidité entraînée, les autres remplis de chaux sodée et préalablement tarés, à absorber l'acide carbo- nique. )) Lorsqu'un appareil de ce genre est convenablement disposé, le dosage de la glycérine en solution aqueuse devient une opération d'une très grande facilité; l'expérience peut être achevée en une demi-heure; enfin de nombreux essais ont démontre que l'exactitude des résultats est des plus satisfaisantes. -» Ainsi j'ai obtenu les chiffres suivants pour un échantillon de glycérine pure commerciale : Quantités co= Glycérine employées. recueilli. correspondante. Erreur. SI" gr er er 0,25 0,354 0,247 o,oo3 o,3o 0,421 0,293 0,007 0,35 0,49' 0,342 0,008 o,5o 0,707 0,493 0,007 0,70 0,983 0,684 0,006 » Je me propose de donner, dans une prochaine Communication, de plus amples détails opératoires, ainsi que le résultat des recherches que je poursuis sur l'apphcation de cette méthode au dosage de la glycérine dans les matières grasses et dans les liqueurs fermentées. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'anagyritie. Note de MM. E. Hardy et N. Gallois, présentée par M. Friedel. « U Anagyris fœtida est une plante de la famille des Légumineuses. Elle croît dans le Midi de la France, en Algérie, et dans tout le bassin de la Méditerranée. Elle jouit de propriétés toxiques. En 1870, M. Arnoux a fait quelques recherches sur les propriétés physiologiques de l'extrait d'a- nagyre. » Nous en avons obtenu le principe actif. Nos premières expériences ( 248 ) ont élé publiées à la Société de Biologie, le i3 juin j 885 (Cnmples rendus fie la Société de Biologie, p. 3r)T ; 1 885). Nous disions, dans cette Note : » Des diverses parties de VAnagyiis fœtida, et surtout de ses graines, nous avons réussi à extraire un alcaloïde reconnaissable aux divers caractères qu'offre cette classe de corps, et que nous désignons sous le nom iWinagyrine. Sa réaction est fortement alcaline; elle sature les acides pour former des sels. Elle donne en particulier, avec l'acide clilorhydrique, un sel très bien cristallisé. » Nous réclamons donc la priorité de la découverte de l'anagyrine. » Depuis, M. Nicolas Reale a publié {Gazzetta chimica italiana, p. 385; 1887) un Mémoire sur V Anagjris fœlida. Ce chimiste n'avait probablement pas connaissance de la Communication que nous avions faite, deux ans auparavant, à la Société de Biologie, car il annonce comme nouvelle la découverte d'un alcaloïde dans VAnagyris fœtida. Il décrit cet alcaloïde comme ne donnant que des sels déliquescents à l'air, au point qu'il n'a pu obtenir des sels cristallisés, sauf le sulfate, qui semble cristallisable en feuilles de fougère. Il a préparé et analysé le sel de platine; il représente sa composition par la formule C" H" AzO\ )> Nous sommes arrivés à des résultats différents. Contrairement aux assertions de M. Reale, les sels d'anagyrine que nous avons obtenus sont parfaitement cristallisables. Leur cristallisation est même très facile avec des substances pures. )) Pour obtenir l'anagyrine, on met les graines concassées en macération dans l'eau froide, on précipite par l'acétate basique de plomb, on décom- pose par l'hydrogène sulfuré; on concentre la solution; on ajoute du bi- chlorure de mercure qui précipite l'anagyrine. On recueille le précipité et on le décompose par l'hydrogène sulfuré. On concentre le liquide, on le sature avec du carbonate de potasse, on agite avec du chloroforme à plusieurs reprises, et le chloroforme est agité à son tour jusqu'à épuise- ment avec de l'eau acidulée par l'acide chlorhydrique. Les solutions éva- porées laissent déposer le chlorhydrate d'anagyrine à l'état cristallisé. » Le chlorhydrate d'anagyrine ainsi obtenu est soluble dans l'eau. On décompose la solution par du carbonate de potasse, on agite avec de l'alcool , on sature ensuite l'alcool décanté par un courant d'acide carbonique qui précipite la potasse, et la solution filtrée fournit, par évaporation, l'anagy- rine, qu'il suffit de reprendre par de l'alcool absolu pour l'obtenir pure. )) L'anagyrine est une substance amorphe, d'un aspect jaunâtre, soluble dans l'eau, l'alcool et l'éther. Exposée à l'air libre, elle se ramollit et prend ( ^49) une consistance visqueuse. Elle se combine aux acides pour former des sels bien cristallisés. Elle précipite l'iodure de mercure et de potassium en blanc, l'iodure de potassium ioduré en brun, le bichlorure de mercure, le chlorure d'or, le chlorure de platine, etc. « Chlorhydrate (/'a/ja^jnVie ; CH'^Az^O". HCI . 4H'0. — Sel blanc formant des tablettes rectangulaires avec biseau sur chaque côté, qui ap- partient au système orthorhombique; les biseaux sont environ 49°33' et io4°3o' (M. Richard). Les cristaux sont inaltérables à l'air. Le chlor- hydrate d'anagyrine est très soluble dans l'eau, le chloroforme, moins so- luble dans l'alcool, peu soluble dans l'éther. Son pouvoir rotatoire est [x]u= — 114. Calculé Trouvé. C"H"Az'0».HC1.4H'0. C 46,83 47.39 H 6,10 5,35 » Chauffé à 125°, il perd 4'""'d'eauetdevient anhydre C"H'^\z='O^HCl. Calculé Trouvé. C"H"Az"O^HCl. C 09 , 68 39 j 46 H 7,43 6,72 Az 10,10 9,91 Cl 12, o4 12,53 » Chlorhydrate d'or et d'anagyrine : C 'ir^Az^O^HCl. AuCI'. - Une solution de chlorhydrate d'anagyrine forme avec le chlorure d'or addi- tionné d'acide chlorhydrique un précipité jaune, amorphe au premier moment, mais qui ne tarde pas à se cristalliser. Calculé Trouvé. C'*H"Az»0», HCI, Au Cl». C 28,55 28,71 H 3,38 3,24 Az 5,20 4,78 Au 33,79 33,53 Cl 24 , 5o 24,33 0 4,58 5,46 » Chlorhydrate d'anagyrine et de platine : C ■'H'*Az'0% H=C1-, PtCl'. c. R., 1888, 2' Semestre. (T. CVII, N° 4 ) 33 ( 25o ) — Le chlorhydrate d'anagyrine donne, avec le chlorure de plaline, un précipité qui se dépose en houppes cristallisées. Calculé Trouvé. C"H'"Az^O% H'C1=, Pi CI'. C 25,48 20,66 H 3,59 3,o3 Az 4i43 4)27 Pt 29,55 29,61 Cl 3i,o3 32, 5i » La formule de l'anagyrine est donc C'^H'^Az-O". » L'anagyrine est une substance toxique. Nous avons commencé à étudier l'action physiologique du chlorhydrate d'anagyrine, d'abord avec M. Bochefontaine, puis avec M. Gley. Les phénomènes généraux que nous avons observés sur les animaux à sang chaud sont à peu près ceux qu'a- vait constaté M. Arnoux avec l'extrait d'anagyrine : vomissements, frisson avec tremblement, ralentissement des mouvements respiratoires; enfin arrêt de la respiration et arrêt du coeur. » Chez la grenouille, le phénomène le plus frappant est l'abolition du mouvement musculaire; les battements du cœur persistent longtemps après que tous les autres mouvements ont cessé. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action de l'ajiHine sur- répichlorhydrinc. Note de M. Ad. Fauconnier, présentée par M. Friedel. « J'ai eu l'honneur d'annoncer à l'Académie, il y a quelques mois, que j'avais obtenu par l'action de l'aniline sur l'épichlorhydrine une base hui- leuse dont le chlorhydrate répond à la formule C'^H^''Az-Cl-0. » J'ai réussi depuis à préparer cette base à l'état cristallisé, et j'ai pu en obtenir quelques dérivés qui permettent d'établir sa constitution. » La base libre cristallise dans l'eau alcoolisée bouillante en aiguilles blanches très longues et très fines, fusibles à 53" et 54°- Abandonnée à la lumière, elle ne tarde pas à se colorer en violet, même en vase clos. Analyse. Calculé (Moyenne.) pour C"H"Az'0. C 74,28 74,38 H 7.67 7:43 Az 11,81 11)57 ( 25l ) » \'oxalat(' se précipite en fines aiguilles feutrées, lorsqu'on agite une solution étliérée de la base avec une solution aqueuse d'acide oxalique. Purifié par lavage à l'eau et cristallisation dans l'alcool faible, il fond à il\rf-i5o°. Abandonné ii la lumière, il se colore lentement en jaune citron. Calculé pour Analyse. C" H» Az» O . C H' 0'+ 1 1 H' G. C 56,88 56,82 H 6,4i 6,40 Az 8,10 7)79 » Le chloroplatinate lorme de petites lamelles jaunes, très brillantes, qui s'agglomèrent par la dessiccation en une masse bronzée ayant l'aspect de l'or mussif. Calculé puur Trouvé. C; H» A z= Cl= O , Pt CI' + 4 H» O. Pt 27,28 27,81 » Le derù'e acétique s'obtient en chauffant pendant quelques heures dans un appareil à reflux un mélange de la base avec trois fois son poids d'anhy- dride acétique; on chasse ensuite l'excès d'anhydride par distillation au bain-marie dans le vide, et l'on fait cristalliser le résidu dans l'alcool faible. On obtient ainsi des lamelles incolores, d'apparence hexagonale, qui par la dessiccation deviennent blanches, opaques et friables, et se brisent au moindre contact en donnant des cristaux prismatiques. Point de fusion 99"- 100°. Calculé pour Analyse. C'=H" Az"0(C=H'0) + H'O. G 67,42 67,54 H 6,77 7,28 Az 9,33 9,27 M Le dérivé nilrosé se précipite sous forme de résine quand on mélange des solutions aqueuses de nitrite de sodium et du chlorhydrate de la base. Il cristallise dans l'alcool bouillant en aiguilles orangées, fusibles à io8°-io9". On n'a pas réussi à le transformer par réduction en dérivé hy- drazinique. Calculé pour Analyse. C'H".\z'0(AzO)». C 59,80 60 , 00 H 5,61 5,33 Az i8,3r 18,66 ( 252 ) » L'existence de ces deux derniers dérivés démontre que la base dont il s'agit renferme un hydroxyle alcoolique et qu'elle possède en outre deux fois la fonction de base secondaire. On est donc autorisé à admettre comme définitive la formule proposée dans une Note précédente C'H^(OH)(AzH.C''H'^)^ » Ail lieu du nom de dianilglycénne proposé dans la même Note, je don- nerai à cette base celui à' oxypropylène-diphényldiamine , qui a l'avantage de rappeler cette constitution. » CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur la constitution de la spongine. Note de M. Pierre Zalocostas. L'analyse élémentaire du résidu fixe, ou du mélange des composés amidés résultant du dédoublement, a donné, en moyenne : Carbone 43 , lo Hydrogène 7,3o Azote 1 2 , o3 M D'après les analyses de Posselt, la spongine contient : Carbone 48)70 Hydrogène 6 , 35 Azote i6,4o » De ces résultats, nous pouvons tirer les conclusions suivantes : » I. L'azote ammoniacal (4,20) est égal au quart de l'azote total (16, 4) comme pour l'albumine. » IL Pour chaque molécule d'acide carbonique et oxalique, nous trou- vons 2^' d'azote ammoniacal, comme cela arrive avec toutes les matières protéiques. » La réaction peut être représentée d'une façon graphique par l'équa- tion suivante : C"H«'Az«-0" +i2H^O = 3AzH'-f-CO-+o,5 x C^H'O' Spongine. Acide oxalique. + 0,5 X C='H^O=' + C"H"Az"0='\ Acide Résidu fixe, acétique. » On voit que : » L Le nombre des molécules d'eau fixées est égal au nombre des atomes d'azote contenus dans la spongine , conformément à la règle donnée par M. Schûtzenberger. » IL Dans le résidu fixe, le rapport entre les atomes de carbone et d'hy- drogène est égal à I : 2. » III. Le rapport entre l'azote et l'oxygène est égal à i : 2,66, contrai- rement à ce qui arrive avec les matières albuminoïdes et collagènes, où il est très voisin de 1:2. » L'analvse immédiate du résidu fixe nous a donné, avec l'emploi des dissolvants neutres (eau, alcool à divers degrés) : >. i" De laleucine, C*H''AzO^ » 2° Delabutalanine, C'H"AzO^ ( 254 ) )) 3° Delà tyrosine (traces), C'H"AzO'; » 4° Delagljcalanine, C/H'^Az^O'; » 5° Un acide hydroprotéique ou hydrate de leucéine, CH'^Az-O'. » On voit donc que ia spongine se rapproche beaucoup, par sa manière d'être et par sa constitution, des matières protéiques, et notamment des ma- tières collagènes ( ' ) . » CHIMIE ORGANIQUE. — Alcaloïdes volatils de l'huile de foie de morue : butyl- aniine, amylamine, hexylamine , dihydrolutidine. Note de MM. Aitni. Gautier et L. Mourgues, présentée p;ir M. Friedel. « Nous avons dit (p. iio de ce Volume) comment ont été extraits de l'huile de foie de morue les six alcaloïdes suivants : butvlamine, amyl- amine, hexylamine, dihydrolutidine, aselline et morrhu'ine, accompagnés d'un acide répondant à la composition C'-'H'^ AzO% \ acide gaduinique, à la fois acide et base. Nous ferons plus particulièrement aujourd'hui l'histoire de l'hydrolutidine, qui appartient à la famille des bases hydropyridiques, dont on ne connaît encore que peu de termes. Il nous suffira de quelques mots pour caractériser les bases de la série grasse qui l'accompagnent. » Butylamine. — Après de nombreuses rectifications, notre butylamine bout vers 86" à 760""". Densité de vapeur 2,3i, au lieu de 2,5i, nombre ; théorique pour C^ H" Az. » Analyses: € = 17,18; H = 4. 5o ; Az = 4.5i ; Pt = 35,52, au lieu de : C = 17,21; H =: 4.3o; Az = 5,oi; Pt = 35, 3o, nombres théoriques. » Liquide incolore, mobile, très alcalin, attirant l'acide carbonique de l'air. Son chloroplatinate est en lamelles jaune d'or assez solubles. » Les sels de cette base produisent sur les animaux une accélération des fonctions de la peau et des reins; à plus forte dose, la fatigue, la stu- ])eur, les vomissements. >) Isoamylamine et hexylamine. — \J ainylam.ine forme le tiers de la to- talité des bases extraites de l'huile de toie de morue. C'est un liquide inco- lore, fortement alcalin, d'odeur non désagréable. Il bout, sous la pression ordinaire, à g^^-gS". Son chlorhydrate forme de beaux cristaux déliques- cents, d'un goût désagréable, amer. Son chloroplatinate, jaune d'or, cris- tallise en feuillets minces, très solubles dans l'eau bouillante. (') Ce travail a été fait au Laboratoire de M. ScliiUzenberger, au Collège de France. ( 255 ) » Cette base a donné à l'analyse : C =; 69,20; H = i4.o5; Az == 16, 58, au lieu de : C = 68,96; H = i4.94; Az = 16,09, chiffres théoriques. » D'après ses propriétés et son point d'ébullition, c'est Visoamylainine, identique à celle qu'on a retirée de la décomposition de risoamylcar- bimide par la potasse : 3/CH -CH--CH--AzH^, base qui bouta 96°-97°. Oïl » L'amylamine de l'huile de foie de morue est d'une activité extrême. 4"^' de son chlorhydrate ont tué un verdier en trois minutes. A petite dose, elle excite les réflexes et la sécrétion urinaire. A dose élevée, elle produit un tremblement général, puis des convulsions bien caractérisées et la mort. I) U hexylamine se trouve à côté de la base précédente dans l'huile de foie de morue, mais en faible proportion. Les liquides, bouillant vers loi", ont la composition d'un mélange à molécules égales d'hexylamine et d'amylamine. Le chloroplatinate a donné : C^22,5i; H^5,3i; Az=5,o3; Pt ^ 32,12, au lieu de : C := 22,i5; H = 5, 04 ; Az == 4.<39; Pt = 32,55. » L'hexylamine exerce sur les animaux une action semblable à celle de l'amylamine, mais elle est bien moins toxique. » Dihydrolutidine C'H"Az. — La partie des bases volatiles de l'huile de foie de morue bouillant à igS^-aoo" sous la pression de 770"™ répond aux propriétés des bases dihydropiridiques. Elle a la composition d'une dihydrolutidine C'H"Az. Voici les nombres : Calculé I. II. pourC'H"Az. Carbone 77)30 « 77^07 Hydrogène 10,47 - " 10,09 Azote » 12,52 12,84 » Sa densité de vapeur prise dans la diphénylamine bouillante (299") correspond à 3,3 (nombre théorique, 3,8; il se fait à cette température une très légère décomposition). Notre hydrolutidine, la première connue, répond donc bien à la formule C'H" Az et non à un multiple. » La dihydrolutidine est un liquide incolore un peu huileux, très al- calin, très caustique,' d'une odeur vive, agréable lorsqu'elle est diluée. A l'air, elle attire l'acide carbonique, fonce et s'épaissit. Elle est faiblement soluble dans l'eau, sur laquelle elle nage sous forme de gouttes oléagi- neuses incolores. Elle bout à 199° sous la pression de 760'"™. » Son chlorhydrate cristallise en aiguilles confuses ou en lamelles parais- sant appartenir au prisme droit à base rhombe. \J azotate réduit le nitrate ( 256 ) d'argent, comme le font, d'après W. Hofmann, les bases hydropyridiques. Le sulfate cristallise en fines aiguilles groupées en étoiles. Il est déliques- cent. Tous ces sels sont amers. )) Le chloroplatinate, jaune serin, se précipite facilement en liqueur un peu concentrée. Il cristallise à chaud en lamelles losangiques souvent im- briquées. Bouilli quelque temps avec de l'eau, ce chloroplatinate perd de l'acidechlorhydrique et so transforme dansle*e//nof/()?e(C' H' 'AzCl)-PtCl-, de couleur plus claire, beaucoup plus soluble que le précédent et cristalli- sant confusément. » Le chloraurate forme de longues aiguilles groupées en éventail ou des tables losangiques. Il est peu altérable, même à chaud. » Uiodométhylate de dihydrolutidine se forme à froid lorsqu'on mélange cette base avec un petit excès d'iodure de méthyle. La masse s'échauffe et se prend bientôt en cristaux. Uiodiire de mélhyldihydrolulidiniutn C'H"Az(CH')I est incolore, soluble dans l'eau et l'alcool, d'une odeur désagréable, légèrement nauséeuse. La potasse en sépare une huile inco- lore, aromatique, très alcaline. C'est la dihydrométhyllutidine. )) Constitution de la dihydrolutidine. — Nous avons essayé d'éclairer la constitution de notre base en étudiant ses produits d'oxydation. On sait que, comme les alcaloïdes pyridiques, mais bien plus difficilement qu'eux, ces bases donnent en s'oxydant des acides carbopyridiques qui peuvent contenir autant de carboxyles qu'elles avaient de chaînes latérales. » Nous avons donc soumis notre hydrolutidine à l'action du perman- ganate de potasse en solution bouillante; il s'est dégagé bientôt une odeur aromatique très agréable rappelant la coumarine, qui nous indiquait la formation d'un corps intermédiaire à chaînon COH. Nous avons donc continué l'oxydation en tube scellé et à ioo°. Le produit filtré, déco- loré par un peu de SO-, puis séché, a été repris par l'alcool bouillant. Par évaporation, il reste un sel cristallin, blanc jaunâtre. Celui-ci, re- dissous et très légèrement acidulé d'acide acétique, précipite par le nitrate d'argent en blanc et par l'acétate de cuivre en blanc bleuâtre; la chaleur accentue et condense ce dernier précipité. On sait que ce sont là les carac- tères des acides carbopyridiques. Le sel d'argent, asèez facile à réduire à chaud, fut rapidement lavé, essoré et séché. Son analyse donna : C ^35, 6i; H=;2,59; Ag = 45,49 pour 100. Le méthylcarbopyridale d'argent C=H^(CH^)Az-CO-'Ag demandée = 34,42; H = 2,49; Ag = 44,2g pour 100; le carbone, l'hydrogène et l'argent un peu forts s'expliquent par la ré- duction légère du sel d'argent et par une oxydation imparfaite. On sait, en ( 2^7 ) effet, que les bases hydropyridiques sont difficiles à transformer en dérivés carboxyliques. Le produit d'oxydation de notre hydrolutidine correspond donc à la formule brute C^ H' AzO" et, ne contenant qu'un seul carboxyle, il apour constitution C/H'(CH')Az-CO-H. Il s'ensuit que la dihydrolutidine dont dérive cet acide était une dihvdrodimcthvlpvridinc C'Ii''(CH^)-AzH. » Comme on devait s'y attendre, la dihydrolutidine est modérément vé- néneuse. A faible dose, elle diminue la sensibilité générale. A dose plus élevée, les animaux sont pris de tremblements, localisés surtout à la tête. Ils tombent dans une dépression profonde, entrecoupée de périodes d'ex- citation extrême, et meurent paralysés des membres postérieurs. » Nous nous proposons de faire bientôt connaître les bases fixes de riuiile de foie de morue, l'aselline et la morrliuine. » CHIMIE ORGANIQUE. — Neutralisation de l'acide malonique par les bases solubles. Note de M. Massol, présentée par M. Berthelot. « I. L'acide malonique appartient à une série d'acides bibasiques et à fonction simple, dont les deux termes voisins, les acides oxalique et suc- ciniqu-e, sont beaucoup mieux connus. » On doit à MM. Berthelot, Thomsen et Chroustchoff des études ther- miques sur les oxalates et les succinates, qui donnent une idée exacte de l'énergie relative des deux fonctions acides. Citons encore quelques données de MM. Gai et Werner ( ' ) sur la chaleur de dissolution de l'acide malonique et la neutralisation par la soude. » II. Chaleur de dissolition de l'acide malonique. — L'acide em- ployé provient de la fabrique Kahlbaum: il est en gros cristaux déliques- cents. Comme l'acide malonique ne renferme pas d'eau de cristallisation, j'ai pu dessécher le produit en le laissant, sous des cloches rodées, en présence d'acide sulfurique. » La chaleur de dissolution a été déterminée en dissolvant l'équivalent (lo/j^') d'acide anhydre dans 4"'' d'eau (soit i'"^ dans 200 H-0^ environ). J'ai obtenu, vers 20°: Moyenne (') Gai. et W'krner, Co/n/Hes rendus, l.CIIl, p. 871. C. n., 188S, 2» Semestre. (T. CVII, ^" 'i.) ^^'l ( 258 ) » MM. Gai et Werner ont trouvé — 4^^"', J73, vers 10", en dissolvant i^'' d'acide clans 8"' d'eau. J'ai préféréemployer la dilution de i"'' dans 4''S pour rendre ces expériences comparables à celles qui ont été déjà faites sur l'acide oxalique. )) Mais ces différences de dilution n'expliquent pas complètement l'é- cart des deux séries de mesures. En effet, l'acide malonique (i"^''^ io4), étant dissous d'abord dans 2''' d'eau, a donné par l'addition de 2''' d'eau une absorption de cbaleur de — o^^', 02 et — o^^^'.oi dans deux expé- riences. Il me semble donc qu'il fout plutôt attribuer à l'écart des tempé- ratures ({' 10° et 20°) la différence très faible que j'ai signalée. » III. Chaleur de neutralisation-. — Les bases alcalines : soude, po- tasse, ammoniaque, ont été employées à la dilution de 1"'^ dans 2'"; la ba- ryte à i"^"! dans 6'" ; la strontiane à r'' dans 8''' et la chaux à r'' dans 25'". Résultats obtenus vers 20". Soude Potasse Ammoniaque Bar) le. Strontiane. CliauN Sel acide . Sel neutre. Sel acide . . Sel neutre. Sel acide . . Expériences, -h::; I I . . . (Sel neutre Chaleur totale l Sel acide dissous Sel neutre partiellement précipité. . Sel acide -!-i3,o3 -i- 1 3 , 1 5 4-12,98 -Hi3,63 H- 1 3 , 35 + i3,63 -hi3,33 4-13,39 + 13,95 4-i3,93 -1-12,12 +12,17 4-12,90 -1-12,90 1 . . . 2. . . I . . . Sel neutre dissous . Sel acide Sel neutre dissous. 'I d'acide 4- 2'^'i de i\H^ -f-i3,48 -h 1 3 , 5 1 4-i6,64 4-16,64 4- 1 3 , 65 4-i3,32 4-i3,3i 4-i3,52 4-13,72 4-1 3, 26 ( '■ Moyenne. 4-l3,o5 Cal - 1 3 , 60 4-1 3, 36 -t-i3,94 4-12, i4 -M2,90 + 13,39 + 16,64 4-i3,485 + i3,4i5 + i3,49 60 Total. -26,65 + 27,00 +23,04 -20,08 4-3o, i3 -i3,6o ) -10,60 ) -26,90 -27>o9 ( 239 ) )) IV. Comparaison dks chaleurs de dissolution et de neutralisa- tion DES acides organiques rirasiques a fonction simple. — On ne prendra que les trois premiers termes, les seuls sur lesquels il ait été pu- blié des données thermiques. » A. Chaleur de dissolution. — Les quantités de chaleur dégagée vont en augmentant avec le poids moléculaire : Cal Acide oxalique -2)29 (^O O ..... ( -4,57 (G. el W.) Acide malonique , , ,^^ ^ ' ( -4,49 (Ma) , ., . . ( -6,4s (T.) C^) Acide succinique . , ,^, . , ,, ' ( —6,40 (Ch.) {'■) » B. Chaleur de neutralisation. — Les déterminations n'ont été faites, pour les acides oxalique et succinique, qu'avec les alcalis : soude, potasse et ammoniaque. Acide oxalique. malonique. succinique. Sel acide Cal ^-f-i3,8(B.) ■( -Hi3,844(T.) Cal H- 1 3, 34 (G. et W.) -;-i3,o5 (Ma.) Cal + 12,4 (T.) » Soude { Sel neutre 1+14, 8(B.) ï +14,434 (T.) -H 13,778 (G. etW.) -ri 3, 60 (Ma.) » + 11,756 (T.) Chaleur totale. (-hi4,3x2(B.) (+14, 139x2 (T.) --i3,56x2(G. etW.) -r i3,325 X 2 (Ma.) + 12,078 (T.) + i3,2 X 2 (Ch.) Sel acide H-i3,8(B.) -f-i3,36(Ma.) + i3,62 (Ch.) Potasse j Sel neutre .... + i4,72(B.) + i3,94(Ma.) -1-12,78 (Ch.) Chaleur totale. + 14,26 X 2 (B.) i- 13,65 X 2 (Ma.) -l-i3,2 X 2 (Ch.) . i Ammoniaque . ' Sel acide -.2,7 (B.) -M 2,1 4 (Ma.) + 12,35 (Ch.) Sel neutre .... + 12,7 (B.) H- 12,90 (Ma.) + 10,55 (Ch.) Chaleur totale. + 12,7 X 2 (B.) -r- 12,52 X 2 (Ma.) -1- 11 ,45 X 2 (Ch.) )) Pour les ba.ses alcalino-terreuses, les chaleurs de neutralisation n'ont été déterminées qu'avec l'acide oxalique. Acide oxalique. malonique. Csl Cal Baryte Chaleur totale -h 33,4 (B.) +3o,i3(Ma.) Strontiane » -:-35,2(B.) +26,90 (Ma.) Chaux » +37,0(8.) +27,09 (Ma.) (') Berthelot, Ann. de Chiin. et de Phys., 5" série, l. IV, p. loS. ('-) TiioMSEX, Ann. der Phys. iind Chem., t. CXL, p. 497. (') CnROUSTCBOFF, Ann. de Chim. el de Phys.. '>' série, t. XIX, p. 422. ( 26o ) » Les quantités de chaleur sont assez différentes, ce qui s'explique suf- fisamment par la solubilité assez considérable des malonates alcalino- terreux. » CoNCLtsio.Ns. — D'une manière générale, ces résultats suffisent pour montrer que les chaleurs de neutralisation de l'acide malonique sont infé- rieures à celles de l'acide oxalique, mais supérieures à celle de l'acide suc- cinique ('). » CHIMIE ORGANIQUE. — Préparation el propriétés du fluorure d'éthyle. Note de M. H. Moissan, présentée par M. P. -P. Dehérain. K Les composés organiques fluorés ont été peu étudiés jusqu'ici. Dans ces dernières années cependant, Paterno et Oliveri, en Italie, ont préparé le fluobenzol et les acides fluobenzoïque, fluotoluique et fluoanisique (-). En Allemagne, Wallach (^), puis Wallach et Ileusler (*), faisant réagir l'acide lluoriiMlrique concentré sur les composés diazoamidés, ont étudié le fluobenzol, la fluoraniline, le fluophénol et quelques-uns de leurs dé- rivés. Ces recherches ont donc porté spécialement sur la série aromatique et aucun travail important n'a été publié sur les composés fluorés de la série grasse. » Nous avons pensé qu'il était utile d'entreprendre cette étude d'abord pour reconnaître si les puissantes affinités du fluor n'imprimeraient pas à ses composés des propriétés particulières, et enfin pour fixer d'une façon définitive la place du fluor dans la classification des métalloïdes. En effet, les propriétés générales du fluor et les réactions que ce gaz fournit en pré- sence de l'eau, des chlorures, des bromures et des iodures semblent indi- quer nettement qu'il doit être placé en tête de la famille du chlore. Pour qu'il ne puisse rester aucun doute sur ce point, il fallait, cependant, se rendre compte si les dérivés organiques fluorés venaient, par leurs pro- priétés générales et surtout physiques, se placer avant les dérivés simi- laires chlorés et bromes. (') Ce travail a été fail au laboratoire de M. de l'orcrand. (^) E. Patekno et V. Oliveri, Recherches sur les trois acides fluobenzoujues iso- mères cl sur les acides fluotoluique et fluoanisi retiennent les dernières traces d'iodure. Enfin le gaz est recueilli sur le mercure dans des flacons de verre séchés avec soin. Le fluorure d'argent en excès au contact de l'iodure d'éthyle s'échauffe, et il se dégage aussitôt un corps gazeux en même temps que le fluorure d'argent jaune prend une teinte marron. Il s'est produit dans ces conditions un fluiodure d'argent qui, à 100°, eu présence d'une nouvelle cjuantilc d'iodure d'éthyle, va continuera fournir un dégagement gazeux avec formation finale d'iodure d'argent. (') Reinscu, Journal, fur prakl. Cliein., t. \I.\, p. 3i4- ('^) Frismy, Recherches sur les fluorures {Annales de Chimie et de Physique. 3" série, t. \L^II, p. i3). Ce savant a obtenu le fluorure d'étliyle en cliaufTant dans un appareil de platine un mélange de sulfovinale de potasse et de fluorlivdrate de fluorure de potassium. ( aG2 ) 1) Le fluorure d'éthyle est un corps gazeux, incolore, d'une odeur éthérée agréable, pouvant être liquéfié à — 48° sous la pression normale. On voit donc que son point d'ébuUition est bien inférieur à celui des chlo- rure, bromure et iodure d'éthyle. Nous trouvons, en effet, pour ces composés, les différences suivantes : Fluorure d'étlij'le — 48 Chlorure d'élliyle -h 12 Bromure d'éthyle + 38,8 Iodure d'éthyle —72 » A la température de 19°, le fluorure d'éthyle peut être liquéfié dans l'appareil de M. Cadletet sous la pression de S''"'". On obtient un liquide incolore, n'attaquant pas le verre et dissolvant en petites quantités le soufre et le phosphore. En augmentant la pression, on peut ensuite, par la détente, passer de l'état liquide à l'état solide; il se produit une neige blanche re- prenant presque instantanément l'état liquide. » La densité de ce corps gazeux a été déterminée au moyen de l'appared de Chancel. La moyenne de trois expériences a fourni le chiffre 1,70. La densité théorique serait 1,684. » Le fluorure d'éthyle est soluble dans un assez grand nombre de li- quides. L'eau privée d'air en dissout, à la température ordinaire, une no- table quantité : ioo'=<= d'eau, à 14", absorbent 198*^'= de gaz. Un fragmentde potasse ajouté à cette solution en dégage presque tout le gaz. La solubilité du fluorure d'éthyle est surtout très grande en présence de liquides dont la composition est simUaire; loo^d'iodure d'éthyle dissolvent envii'on 1480''^ [le fluorure. Le bromure d'éthyle, l'éther ordinaire et surtout l'alcool anhvdre en dissolvent aussi de grandes quantités. Par une élévation de température, il est facile de séparer le fluorure d'éthyle de ces différents liquides et de le régénérer avec toutes ses propriétés. L'acide sulfurique bouilli absorbe aussi le gaz fluorure d'éthyle. » Le fluorure d'éthyle est un gaz combustible, brûlant, lorsqu'il est pur, avec une flamme bleue. Une trace de chlorure d'éthyle ou de méthyle donne à la flamme une coloration verte. Dans la combustion du fluorure d'éthyle, il se produit d'abondantes fumées d'acide fluorhydrique, qui corrodent la partie supérieure de l'éprouvette. Additionné d'une petite quantité d'oxygène, ce gaz brûle flans un tube allongé avec une flamme blanche, en fournissant un léger dépôt de charbon. Enfin, en présence d'un excès d'oxygène, il produit au contact d'une flamme une violente détonation. Chauffé à 100", en tube scellé, en présence d'une solution ( ^63 ) très étendue de potasse, le tluonire d'éthyle est décomposé et fournit un fluorure alcalin, de l'alcool et surtout de l'éther ordinaire. » Le chlore ne réagit pas sur le fluorure d'éthyle, à l'obscurité, dans l'espace de quelques heures. Au contraire, si nous faisons arriver un courant de fluor gazeux dans un flacon rempli de chlorure d'éthyle, il y a toujours mise en liberté de chlore, qu'il est facile de caractériser en dissolvant le gaz dans une petite quantité d'eau. Le liquide ainsi obtenu décolore l'indigo et précipite l'azotate d'argent. En résumé, le fluor dé- place le chlore de sa combinaison organique, comme il le fait pour les composés métalliques. )> Dans une prochaine Communication, j'aurai l'honneur de présenter à l'Académie une nouvelle Note sur les propriétés et l'analyse de ce com- posé. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sulfates acides de dimélhylaniline et de diphényl- amine. Sur une réaction générale des sulfates acides de certaines bases aro- matiques. Note de M. Léo Vigno.v, présentée par M. Berthelot. c( Les chimistes qui ont étudié la diméthylaniline et la diphénylamine n'ont décrit qu'un très petit nombre de sels de ces bases. Leurs recherches ont abouti à ces conclusions : les sels de diméthylaniline sont incristalli- sables et présentent peu de stabilité; les sels de diphénylamine ont une stabilité encore moindre, et sont décomposables par l'eau. )> Ayant fait agir l'acide sulfurique sur ces deux aminés, j'ai été amené à découvrir deux sulfates acides, nettement cristallisés. J'ai l'honneur de présenter à l'Académie le résultat de mes recherches sur la préparation, les propriétés et les chaleurs de formation de ces deux sels, et sur une réaction qui paraît être générale, pour les sulfates acides de l'aniline et des aminés substituées qui en dérivent. » Sulfate acide de diméthylaniline. — Quand on mélange peu à peu, dans ua vase de Bohème, de l'acide sulfurique et de la diméthylaniline bien purs et privés d'eau, ces deux corps se combinent, avec dégagement de chaleur, pour former un sulfate acide, se prenant par le refroidissement en une masse cristalline. Quelles que soient les proportions de diméthylaniline employée, il ne se forme pas de sulfate neutre. ') Le sulfate acide qui jji'end naissance dans ces conditions, purifié par ( 264 ) les lavages à la benzine, renferme C''H%Az(CrF)'-,SO"IP. Fusible à 80°, il est soliible dans l'eau, insoluble dans l'éther et la ben- zine. » Acide diméthylanilinernonosulfonifine. — Chauffé à l'étiiAC pendant deux heures, à i8o°-ir)o", le sulfate acide de diméthylaniline fond, puis perd de l'eau en se transformant en acide monosulfoconjugué, dont on a préparé le sel de baryum. » La solution barytiquc a laissé déposer, par cvaporation, des cristaux qui ont été divisés en deux fractions et soumis à l'analyse; on a trouvé, pour leur composition, r /AzfCIinn^ L \so» J C'\V( Ba, !^W-0. » Sulfate acide de dipliénylamine . — Comme hi diméthylaniline, la diphé- nylamine, préalablement fondue, s'unit directement avec l'acide sulfu- rique pur et froid, pour donner naissance à un sulfate acide. Quelle que soit la proportion d'aminé employée, il se forme toujours un sulfate acide, et pas de sulfate neutre, sans traces de sulfoconjugué. » Le produit de la réaction, lavé avec de la benzine pure, essoré et séché à la température ordinaire, est légèrement coloré en brun, cris- tallin, fusible à i23"-i25". Projeté dans l'eau, il laisse déposer des flocons de diphénylamine. Il est insoluble dans l'éther et dans la benzine. Ce com- posé répond à la formule (C"H')',AzII,SO'n-. » Acide diphènylaminemonosulf onique . — En chauffant à 180"- 190° pen- dant deux heures, à l'étuve, le sulfate acide de diphénvlamine, ce corps perd de l'eau'et se transforme en acide diphénylaminemonosulfonique. « Le produit de la réaction fournit un sel de baryum renfermant r .AzlI(C>H=)"|2 C'H'^ Ba ( 265 ) » Chaleur de formation des sulfates acides d'aniline, de diméthylaniline et de diphénylamine. — J'ai mesuré les chaleurs de formation des deux sulfates que j'ai préparés, en prenant comme terme de comparaison le sul- fate acide d'aniline. La basicité de la diméthylaniline et de la diphényla- mine peut, de la sorte, être déterminée et comparée à celle de l'aniline, qui est connue. Dans des recherches précédentes ('), j'avais pu comparer déjà les chaleurs de formation des sels de diméthylaniline et d'aniline, à l'état de dissolution ; mais une pareille mesure n'est pas applicable à la diphénylamine, dont les sels sont décomposables par l'eau. » Les chaleurs de formation ont été déterminées en faisant agir, dans le calorimètre de M. Berthelot, les sulfates solides et cristallisés sur une dis- solution titrée de soude (NaOH compté en grammes dans 5'" d'eau). Elles se trouvent donc rapportées aux sels solides. Les calculs ont été fiuts pour les bases supposées précipitées et les acides dissous. » J'ai trouvé : Cal Cni^AzH- non dissoute -)- SO* II- étendu dégage i6,6 j Pour la forma- C«HSAz(CH=')2 » -hSO'IP » 8,4 I tion des sels (G«H=)^AzH » -i-SO'H- ). 4,5) solides. » Réactions générales des sulfates acides d'aniline, de diméthylandine et de diphénylamine. — La formation des acides monosulfoconjugués de la di- méthylaniline et de la diphénylamine, obtenue en chauffant les sulfates acides de ces bases pendant deux heures à i8o°-i9o'', paraît constituer une réaction générale. » Le sulfate acide d'aniline, en effet, dans les mêmes conditions, se transforme aussi presque quantitativement en acide sulfanilique ou acide anilineparamonosulfonique. Cette réaction est utilisée industriellement pour la préparation de l'acide sulfanilique. Les sulfates acides de l'aniline et des aminés substituées qui en dérivent ont donc la propriété de perdre de l'eau à iSo^-igo", pour donner des dérivés sulfonés, suivant l'équation C''H%AzH%SO'H= = C''H'('^^^^+H-0. » Cette réaction est digne de remarque : on admettait, en effet, que les sulfoconjugués se formaient par suite de l'action déshydratante exercée par l'acide sulfurique, employé d'ordinaire en grand excès dans ce genre (') Comptes rendus, séance du i8 juin i888. C. R., iS88, i- Semestre. {T. CVIl, N° 4.) 35 ( 266 ) de réaction. Cette interprétation ne peut être admise pour la formation des dérivés sulfonés des aminés que nous avons étudiées. Ces composés prennent naissance par un jeu spécial des affinités, s' exerçant à haute tem- pérature et déterminant h elles seules le départ d'une molécule d'eau. « THERMOCHIMIE. — Chaleurs de formation des alcalis isomères, tohtidines, benzylamine , méthylaniline. Note de M. P. Petit, présentée par M. Berthelot. (( J'ai étudié, au point de vue thermique, cinq composés répondant à la même formule C'^H'Az, et possédant tous la fonction basique à un degré plus ou moins élevé. Ces corps sont les trois toluidines, la monobenzy!- amine et la monométhylaniline. » On a purifié et analysé avec soin ces produits avant de les soumettre à la combustion dans la bombe calorimétrique de M. Berthelot. Voici les nombres obtenus : Orlhololuidine. Chaleur de combusUon Poids. de if. gr Cal o,4i35 +9,oi3 o,56i4 +9,018 0,4554 +8, 990 Moj'enne -1-9,007 Clialeiir de comliiistion de i'''i à volume constant. . . . gôS*-"',";) » à pression constante . . 964*^"', 7 » On en déduit la chaleur de formation depuis les éléments C'*diam. H-FPgaz-H Azgaz=:C'*H'Azliq h-3C">,8 Mélalohiidine. Chaleur de combusticni Poids. de i^'. er Cal 0,7264 +9,012 0,4827 +9,023 0,5672 +9,008 Moyenne +9,016 Clialeur de combustion de ri à volume constant 964*^"', 6 I' » à pression constante. ... 963'-"', 6 ( 267 ) et pour la chaleur de formation depuis les éléments C* diam. + IP gaz + Az gaz = C'IP Az liq Paratoluidine. Clialeur de combustion Poids. de i'^- gr Cal 0,6286 +8,963 0,4953 +8,951 0,7862 +8,9^3 Moyenne -+-8,952 Chaleur de combustion de i'''i à volume constant 957*^^', 86 » » à pression constante .... 958''"', 8 » Formation depuis les éléments : C"diam.-+- H« gaz + Az gaz == C'*H' Az sol -+-9'''', 7 » Si, de la chaleur de combustion de la toluidine solide, on déduit la chaleur de fusion 3,8, on constate que les chaleurs de combustion molé- culaires des trois isomères ne diffèrent entre elles que de quantités très petites, à peine supérieures aux erreurs d'expérience. Cette remarque a déjà été faite en diverses circonstances par M. Berlhelot, d'abord à propos des dérivés sulfuriques de l'éthylène et notamment à propos des acides oxybenzoïques, pour tous les isomères dont la fonction chimique est sensi- blement la môme. » On peut dériver les trois toluidines par l'action de l'ammoniaque sur les trois crésylols correspondants, avec élimination d'eau. Les don- nées thermiques directes manquent pour ces crésylols, mais on peut ad- mettre que leurs chaleurs de combustion sont très voisines et diffèrent de celle du phénol d'environ i55^^', chiffre moyen répondant à une substi- tution méthylée. » Si nous considérons, par exemple, l'orthotoluidine, iious la dérivons de l'orthocrésylol par la réaction exothermique C'*H*0=sol.-4- AzH'gaz = G"H^\zliq.-)-H20Miq.... +i8c^' » Les trois toluidines donneront des nombres voisins de celui-ci. ( 268 ) Monobenzy lamine. Chaleur de combustion Poids. de is'. or5o47 -1-9.079 0,7549 +9,oi4 0,7641 -l-9'037 Moyenne -1-9,043 Chaleur de combustion de i^i à volume constant 967"^"', 6 » » à pression constante . . . 968'^''', 6 » Chaleur de formation depuis les éléments : C" diam. 4- H'* gaz -t- Az gaz = C'^H" Az liq — 0^"',! )) Nous trouvons encore une chaleur de combustion très voisine de celles des toluidines liquides. )) Quant à la génération de cette base par l'alcool benzylique et l'am- moniaque avec élimination d'eau, elle donne lieu à un dégagement de chaleur eu HSQ^ liq. -H k-LW gaz = C'*H' Az liq. 4- tPO^ liq. +i2^'\ 1 Monométhylaniline. Chaleur de combustion Poids. de is'. ;r Cal 0,5887 -h9,o8o 0,7719 -t-9,107 0,5029 -1-9,096 Moyenne -1-9 , 094 Chaleur de combustion de 1*1 à volume constant. . . . 978^»', 06 » à pression constante. . 974*^"' » Chaleur de formation depuis les éléments: C'*diam. -hH»gaz-H Azgaz=;C"H='Azliq — 5'^"i,5 » La chaleur de combustion différencie nettement ce corps des tolui- dines et de la benzylamine. On voit qu'il n'y a plus avec ces bases de rela- tion d'origine. » Nous pouvons considérer la monométhylaniline comme dérivant, soit ( 2^9 ) du phénol, de l'alcool méthylique et de l'ammoniaque : C'=H«0- sol. + C-1I*0'- liq. -+- AzH3 gaz = C'^lPAz liq. + 211-0- liq.. 4-24cai,8 soit (le l'aniline et de l'alcool méthylique avec élimination d'eau C'-irAz liq. + CnPO^ liq. = C'*H»Az liq. + H-O^ liq +i5c^'' » Ces deux réactions sont exothermiques. » Les nombres que nous venons de trouver rendent compte de la trans- formation des sels de méthylaniline en sels de paratoluidine. En effet, le changement de la méthylaniline en paratoluidine répond à un grand dé- gagement de chaleur, environ iS^"', et l'union des bases avec l'acide chlor- hydrique, par exemple, provoque un dégagement de chaleur plus consi- dérable pour la paratoluidine que pour la méthylaniline. » THERMOCHnilE. — Sur les glycèrinales polyhasiqiies. Note de M. de Forcrand, présentée par M. Berthelot. « J'ai indiqué récemment (' ) que le glycérinate diiiodique ne pouvait être préparé à l'état de pureté par le procédé de F. Lœbisch et A. Loss, et j'ai fait connaître la chaleur de formation de ce composé. » En poursuivant ces recherches, j'ai fait quelques autres détermina- tions sur les glycérinates polybasiques. » I. Chaleur de neutralisation de la glycérine par les bases alcalines dis- soutes. — J'ai obtenu, à + 20°, Cal IC«H»0'^(i'^'i = 2"')-(-NaH0^(i"i = 2i") + o,5o C«H"NaO''(i'^i=:4'") + NaHO-(i'^' tandis que la formule CH^K^O" exigerait 4^,49- » La différence considérable qui existe entre les résultats des deux do- (') La réaction C«H"K08 (i>^^ir= 4''') -i-G^H^KO^ (r5o d'acide phosphorique pour 1000) être peu toxiques ou varier de toxicité suivant les époques, sans va- rier de composition chimique. ). Dans les cas de toxicité paradoxale (urines du sommeil hypertoxiques), la quantité d'azote domine généralement; mais nous avons eu des urines ( 270 ) hypertoxiques ne contenant que 3 à 5 pour looo d'azote, tandis que cer- taines autres contenant jusqu'à iS^'' et 22^'' d'urée, ii^'' et 1 4^' d'azote, avaient perdu leur toxicité. » La quantité d'ammoniaque nous avait paru un instant avoir une im- portance primordiale. Là encore, des résultats contradictoires ont été trouvés : nous avons vu une urine contenir 4"',oio d'ammoniaque chez un malade dont le coefficient urotoxique était tombé à 0,139. » Nous nous proposons néanmoins de poursuivre nos investigations à cet égard, la découverte d'une réaction [)ratique fixant le degré de toxicité d'une ui'ine alhumineuse ayant une importance clinique qu'on ne saurait aujourd'hui méconnaître. » PATHOLOGIE. — Sur la nature des variclcs atypiques du lupus vulgaris. Note de M. H. Leloir, présentée par M. Bouchard. u A côté de la forme classique du lupus vulgaire, j'ai constaté depuis plusieurs années que celui-ci pouvait se présenter, dans certains cas, sous des aspects un peu particuliers, atypiques, et au point de vue objectif cli- nique et au point de vue anatomo-pathologique. J'ai donc cherché si ces variétés atypiques, non décrites encore, devaient, comme la forme clas- sique, être considérées comme des tuberculoses atténuées du tégument. » Dans une première variété, les tubercules lupeux se présentent sous un aspect un peu vitreux, demi-opaque. Ils renferment ]3arfois de petits kystes provenant de la dégénérescence colloïde d'une partie des éléments du lupome. Lorsqu'on pratique des coupes dans ces nodules lupeux, on constate qu'ils sont constitués par des blocs colorés en jaune orange par le picro-carmin, d'apparence vitreuse, et présentant les caractères de la dégénérescence colloïde. Ces blocs ne sont autre chose que les parties centrales des follicules lupeux. Ils tranchent par leur aspect jaune vitreux sur les amas de cellules embryonnaires qui les entourent. Ils renferment le plus souvent une ou plusieurs cellules géantes très peu apparentes, dans lesquelles ou au voisinage desquelles on peut parfois, mais après de longues recherches portant sur un grand nombre de coupes histolo- giques, rencontrer de rares bacilles tuberculeux. Ces nodules lupeux sont presque totalement dépourvus de vaisseaux sanguins. » Les nombreuses inoculations expérimentales que j'ai faites (d'après la technique que j'ai indiquée dans mon travail de 1884) avec des par- (276) celles lie ces nodules liipeux, mes recherches bactériologiques m'ont dé- montré que cette variété de lupus n'était autre chose qu'une variété atté- nuée de la tuberculose tégumentaire. Cette variété est au lupus vulgaire classique ce que la tuberculose colloïde du poumon, décrite par Grancher, est à la tuberculose vulgaire de cet organe. Il s'agit ici d'une variété parti- culière de lupus, à laquelle on pourrait donner le nom de lupus vulgaire, variété colloïde. » Dans une deuxième variété, le lupus se présente sous forme de tuber- cules transparents, mollasses, d'apparence un peu gélatiniforme. Ces tubercules sont en général parcourus par des vaisseaux sanguins ténus, faciles à voir et faciles à isoler, qui constituent à leur surface de fines ar- borisations vasculaires. Il existe parfois à la surface de ces tubercules lupeux de petits points transparents qui ne sont autre chose que de petits kystes renfermant une substance muqueuse, comme l'a montré l'examen histologique. Ces tubercules lupeux s'ulcèrent très difficilement et très rarement. » Dans cette variété, l'infiltrat lupeux est plutôt diffus. Les cellules embryonnaires qui le constituent sont disséminées irrégulièrement et d'une façon relativement peu dense dans le derme. Le tissu conjonctif dermique a perdu son apparence fasciculée et présente plutôt l'aspect d'une sub- stance demi-molle, un peu grenue, d'apparence gélatiniforme. Les fibres élastiques ont presque totalement disparu. Ce n'est qu'avec peine que l'on retrouve en certains endroits des vestiges du tissu conjonctif der- mique. En ces points, l'on peut observer souvent une dégénérescence mu- queuse des cellules plates du tissu conjonctif. Sur les coupes colorées au picro-carmin, les cellules embryonnaires qui constituent l'infiltrat lupeux diffus tranchent par leur coloration rouge sur le tissu dermique altéré et coloré en jaune. Quelques-unes de ces cellules embryonnaires ont elles- mêmes subi la dégénérescence muqueuse. Elles ont de la tendance à se grouper autour des vaisseaux sanguins dilatés qui abondent dans ce tissu lupeux. Ce n'est qu'exceptionnellement qu'elles forment de gros amas, de gros nodules constituant le follicule lupeux caractéristique. » Dans ces très rares follicules lupeux, il est encore plus exceptionnel de rencontrer des cellules géantes. Il faut un grand nombre de coupes pour en trouver une ou deux. La recherche des bacilles est des plus diffi- ciles. Le plus souvent, on n'en trouve pas. Il m'a fallu plusieurs fois prati- quer jusqu'à soixante coupes en série avant d'en trouver un ou deux. Ces bacilles se trouvent toujours dans les cellules géantes ou dans leur voisinage. ( 277 ) » ContraiienieiiL ù ia varicLc précctlenlc, ces Liibeiciiles lupeux sont parcourus par de nombreux vaisseaux sanguins, souvent dilatés. Il existe parfois aussi des hémorragies interstitielles qui se mélangent dans certains cas à la matière muqueuse des pseudo-kystes. Ceux-ci ne sont pas tapissés par un épithclium. Des lambeaux fibrineuxsont quelquefois accolés à leurs parois. » Les inoculations expérimentales que j'ai faites avec des parcelles de ces nodules lupeux, mes recherches histologiques m'ont démontré que cette forme atypique de lupus vulgaire n'était autre cliose qu'une variété atténuée delà tuberculose tégumentaire. » C'est une i^ariélé mucoïde ou mieux myxomateuse du lupus vulgaire. » Dans une troisième variété, le lupus se présente sous une forme parti- culière que j'ai décrite, en collaboration avec E. Vidal, sous le nom de lupus scléreux. (Leloui et Vidal, Comptes remlus de la Société de Biologie, novembre 1882.) » Depuis le travail que j'ai publié en 1882, en collaboration avec E. Vi- dal, sur cette variété de lupus, j'ai entrepris une série de recherches pour savoir si cette variété de lupus était d'essence tuberculeuse. » J'ai pu ainsi, en inoculant un grand nombre d'animaux, reproduire des tuberculoses expérimentales inoculables en série. La date d'apparition de ces tuberculoses expérimentales est encore plus tardive chez les animaux inoculés avec le lupus scléreux que chez ceux qui sont inoculés avec le lupus vulgaire classique. D'autre part, de nombreux examens histologiques m'ont permis de m'assurer de l'existence de bacilles tuberculeux (très rares, il est vrai, et encore plus rares que dans le lupus vulgaire clas- sique) dans les cellules géantes situées au milieu des follicules lupeux non encore sclérosés, ou au voisinage de celles-ci. Dans deux cas, il m'a été donné de trouver un bacille tuberculeux au milieu d'un follicule lupeux presque totalement sclérosé. » Le lupus scléreux est donc aussi une variété atténuée de la tubercu- lose du tégument. )) Il est bien, et au pointde vue spécifique etaupointde vueanatomique, au lupus vulgaire ce que la tuberculose fibreuse du poumon est à la tuber- culose fibreuse de cet organe. » Donc les trois variétés atypiques précédentes du lupus vulgaire : variété colloïde, variété mucoïde ou myxomateuse, variété scléreuse, ne sont autre chose, de même que le lupus vulgaire classique, que des formes atténuées de la tuberculose du tégument. Je dis atténuées, parce que ces formes ne ( 278 ) renferment de bacilles qu'en très petit nombre; parce que l'infection de l'animal en expérience se fait beaucoup plus lentement que si l'on employait du tubercule vrai; parce que parfois, à moins d'inoculer de très grosses parcelles de lupus, l'inoculation peut être négative. )) Il importait de connaître l'existence et la valeur nosologique des variétés précédentes, car ces variétés atypiques peuvent induire en erreur l'anatomo-palhologiste et le clinicien. » PHYSI0I,0G1E. — Effets de la lésion des ganglions sus-œsophagiens chez le Crabe (Carcinus Mœnas). Note de M. Louis Petit, présentée par M. A. Milne-Edwards. « Ainsi que je le rappelais dans une récente Communication ('), les expériences de divers physiologistes ont montré que la lésion d'un des oanglions sus-œsopliaeiens, chez les Articulés (Grillon, Dytisque, Ecre- 1 '1'' 1"' visse), provoque des mouvements de manège du côte lèse vers le cote sain. Les Crabes, si curieux par leur locomotion latérale et leur faculté de marcher indifféremment le côté droit ou le gauche en avant, n'ayant pas été l'objet de recherches analogues, il m'a paru intéressant d'étudier chez ces animaux les résultats de la lésion ou de l'ablation des ganglions sus- œsophagiens. » Ablation du ganglion sus-œsophagien gauche. — Dès qu'il a été opéré, l'animal, remis dans l'eau, dresse ses pattes de derrière, penche sa tête vers le sol et souvent culbute sur le dos. Il fait généralement de vains efforts pour se relever ; quelquefois il se met à tourner immédiatement après l'opération, et voici ce que l'on observe : )) L'animal décrit, en marchant de côté, une série de cercles dans le sens des aiguilles d'une montre, mais sa tête est dirigée tantôt en dehors du cercle, tantôt en dedans. L'animal passe de l'une à l'autre de ces positions par un simple demi-tour, effectué également dans le sens des aiguilles d'une montre. En somme, il s'agit ici d'un mome7nent en rayon de roue, comme on en observe chez les Mammifères, h. la suite de lésions de l'en- céphale; mais, dans ce dernier cas, la tête de l'animal est toujours opposée à l'axe de rotation; chez le Crabe, la tête peut prendre, par rapport à cet axe, deux directions inverses, le sens de la rotation demeurant constam- ment le même. (') Comptes rendus, séance du i juillet i888. ( 279 ) » Soit sur place, soit en marche, les pattes de l'animal sont, à différents intervalles, agitées de mouvements convulsifs qui, parfois, le font sauter à une petite distance du fond. )) Sur terre, l'animal tourne comme dans l'eau, mais ses mouvements sont pénibles, de courte durée, les cercles décrits sont très petits. M En résumé, si nous comparons la marche du Crabe à celle des autres Articulés cités plus haut, nous voyons que l'ablation du ganglion sus- œsophagien gauche produit toujours, chez ces animaux, un mouvement de rotation dans le sens des aiguilles d'une montre, mais le Crabe présente cette curieuse particularité qu'il tourne tantôt du côté lésé, tantôt du côté sain. Par conséquent, avant comme après la lésion, le Crabe jouit de la faculté de marcher le côté droit ou le côté gauche en avant; l'ablation du ganglion gauche a pour résultat de lui imposer un mouvement de rotation dans un sens déterminé. » L'ablation du ganglion sus-œsophagien droit provoque des mouvements de rotation en sens inverse des précédents, c'est-à-dire en sens inverse des aiguilles d'une montre. » hes piqûres des ganglions sus-œsophagiens donnent, au point de vue des mouvements de rotation, les mêmes résultats que leur ablation. » Si la piqûre est faible, l'animal peut se rétablir rapidement et l'eprendre au bout de quelques heures sa marche normale. La section d'un conneclif du collier œsophagien produit une rotation dans le même sens que l'ablation ou la piqûre du ganglion correspondant ('). » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Contribution à l'élude du centre cérèbro-sensitif visuel chez le chien, ^ote de M. Alexandre N. Vitzon, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « Les recherches expérimentales c[ui ont eu pour but d'établir le centre cérébro-sensitif de la vue chez les animaux sont fort controversées ; en effet, pour Ferrier, Yeo, Luciani, etc., le centre de la perception des sen- sations visuelles comprendrait à la fois le pli courbe (le gyrus angulaire) et le lobe occipital, dont la destruction provoquerait la cécité totale et per- manente des deux jeu.v. I' Le professeur Hermann Munk, de Berlin, considère le lobe occipital (') Ce travail a élé l'ail au laboratoire inaritiine d'Arcaclioii. ( 28o ) comme la seule région de l'ècorce cérébrale affectée à la perception tnsuelle, le pli courbe ne jouant aucun rôle clans les phénomènes. Si Ferrier, Yeo, Luciani et autres, ajoute Munk, ont pensé différemment, c'est qu'ils ont été induits en erreur par des expériences dans lesquelles les lésions du pli courbe étaient accompagnées de contusion ou d'irritations inflammatoires des lobes occipitaux. » Les conclusions de M. H. Munk ont été attaquées en 1881 et 1884 par le professeur Goltz ('), de Strasbourg. En 1886, M. Goltz (-) soutient qu'il est impossible d'admettre l'existence dans l'ècorce cérébrale des centres distincts destinés exclusivement à la vue, à l'ouïe, etc. A l'appui de son opinion, M. Goltz présente les cerveaux de deux chiens dont les lobes occipitaux avaient été détruits dans une étendue telle que toute la région qui, d'après Munk, sert à la vision, avait entièrement disparu, et cependant ces chiens n'étaient pas aveugles. Sur un autre chien auquel il enlève les lobes frontaux, Goltz remarque que la vision est gravement al- térée, bien que le lobe occipital gauche fût entier et qu'une partie notable du lobe droit eût été conservée. Ainsi, la localisation du centre cérébro- sensitif de la perception visuelle chez les animaux, et spécialement chez le chien, est fortement controversée. )) J'ai repris ces recherches en 1887 et, en variant les procédés opéra- toires, j'ai conservé des animaux deux et trois mois ; j'ai obtenu les résul- tats décisifs suivants : » Mes premières reclierclies ont porté sur des chiens de taille moyenne dont j'enle- vais par trépanation et avec le couteau de Paclin la substance grise de la zone visuelle de Munk d'un seul côté. Immédiatement après l'opération, lorsque l'animal s'éveillait du sommeil cliloroformique, on constate la perle de la vue dans l'œil opposé à la lésion effectuée. L'expérience est assez démonstrative pour représenter une expérience de cours. » Lorsqu'on applique un bandeau sur l'œil sain, l'animal a le regard égaré, il hésite à se déplacer et, lorsqu'il marche, il va se heurter à tous les obstacles. Cet état dure aussi longtemps qu'on maintient un bandeau sur l'œil sain. » Dès qu'on supprime ce bandeau, le chien marche librement, évitant les obstacles. )) La conclusion de ces expériences est que, à la suite de l'ablation de la substance grise de la zone visuelle de Munk d'un seul côté, le chien perd (') PJluger's Archiv, t. XXVI, 1881, et t. XXXIX, 1884. (^) Assemblée des naturalistes et médecins allemands réunis en Congrès à Berlin 1886; séance du 28 septembre. ( ^«' ) la vue clans l'œil opposé à la lésion expérimentale. Je dois Loulefois faire remarquer que cette cécité n'est pas absolue après la guérison de l'animal, ainsi que je m'en suis assuré ultérieurement. » Dans une autre série d'expériences, j'ai étudié les elfols de l'ablation simultanée des deux lobes occipitaux. » Le 7 novembre 1887, j'enlève les deux lobes occipitaux à une cliienne de taille moyenne, pesant i5''k, par le procédé suivant : l'animal étant anesthésié par la méthode de Paul Bert, après incision des téguments et du périoste sur la ligne médiane, après rugination du périoste et des insertions des muscles temporaux à la crête interparié- tale, je continue à détacher ces muscles de chaque côté sur une assez grande étendue et je procède à la trépanation. L'incision médiane a pour eflfet d'éviter les hémor- ragies qui se montrent d'ordinaire lorsqu'on opère sur cette région avec des instru- ments traneiiants. » J'agrandis la perte de substance crânienne en pénétrant avec une pince coupante dans le trou de trépanation et j'enlève ainsi par fragments toute la partie postérieure de la voûte crânienne, en respectant toutefois la crête médiane et le sinus qu'elle protège. » On obtient l'hémostase des vaisseaux du dijjloé au mo3en de la cire à modeler, qui donne des résultats très satisfaisants. 1) J'ouvre la dure-mère et j'enlève toute la partie postérieure du cerveau, en ne ni'arrèlant que lorsque j'ai mis à nu sur la ligne médiane la faux du cerveau, en bas et en arrière la tente du cervelet. » Cette opération a pour ellet l'ablation de la moitié postérieure des première, deuxième et troisième circonvolutions parallèles et, par conséquent, de tout le lobe occipital. » On lave ensuite la région opérée au moyen de la solution de sublimé à x^rô> P"'* on fait la suture des plans musculaires et des téguments, en ayant soin de laisser de cliaque côté un tube de drainage stérilisé. I^e pansement de la plaie s'obtient au moyen d'ouate imbibée de solution de sublimé. » Immédiatement après l'opération, lorsque l'animal a cessé d'être sous l'inlluence du chloroforme, on observe que la mobilité est parfaite, que l'animal marche tout seul, mais qu'il se heurte à tous les obstacles, ce qui prouve que les deux yeux sont atteints de cécité. Dix jours après, l'animal est en bonne santé; il est gai et répond par des signes de joie lorsqu'on l'appelle, mais la vue est complètement perdue des deux côtés. » Deux mois après l'opération, lorsque l'animal est complètement guéri, on con- state que les yeux sont sains, les pupilles fort dilatées, et une variation dans l'intensité de la lumière est capable de mettre en jeu le réllexe pupillaire; quant aux perceptions visuelles, on remarque une perte complète et permanente de la vue dans les deux yeux; en échange, les autres sens, et spécialement le sens de l'ouïe et du tact, ont ac- quis un développement exagéré. En elTet, le chien étant appelé, il se dirige dans la di- rection de la voix de la personne qui lui parle ou qui l'appelle par une démarche C. R., 1S88, 2» Semestre. (T. GVII, N« 4.) J? (282 ) parliculiére. en élevanl le? membres antérieurs d'une manière plus prononcée qu'à rordinaire et semblant explorer ainsi les obstacles; c'est cette démarche que j'appelle démarche à talons. » Lorsqu'on interpose un écran entre l'expérimentateur et le chien opéré depuis deux mois et qu'on l'appelle, le chien s'avance et vient se heurter contre l'écran, dont il n'a su reconnaître l'existence. Placé à l'extrémité d'une table et appelé, le chien avance et, lorsque la patte qui retombe dépasse les bords de la table, l'animal est sur le point de tomber. Lorsque, au contraire, l'animal louche de sa patte le bord de la table, il s'arrête, étant averti par le sens du tact du danger qu'il court (M. ù Trois mois après l'opération, c'est-à-dire le i3 février, l'animal est mort à la suite d'attaques épileptiformes. " L'examen du cer»eau de ce chien a montré qu'en effet la moitié postérieure des première, deuxième et troisième circonvolutions parallèles des deux côtés avait été enlevée. u Ceci nous autorise à conclure que, chez le chien, 1 intégrité de la vue est en rapport avec l'intégrité des lobes occipitaux; la destruction de cette partie du cerveau amène une cécité immédiate, complète et permanente dans les deux veux. Nous pouvons donc localiser le centre des percejj- tions visuelles , chez le chien, dans la moitié postérieure des première, deuxième et troisième circonvolutions parallèles. •^ Ces résultats sont en parfait accord avec ceux qui ont été obtenus par M. H. Munk, de Berlin : ils infirment les conclusions de Goltz et des autres physiologistes. » Pour les Singes, les conclusions de Ferrier et Yeo, relativement à la localisation du sens de la vue, ont également besoin d'être modifiées, ainsi que je m'en suis assuré par des expériences que je ferai prochaine- ment connaître. » AXATOMIE AXLMALE. — Segmentation de l'œuf et sort du blastopore chez rjxololl. \ote de MM. F. Houss.w et Bataillox, présentée par .M. de Lacaze-Duthiers. '( La segmentation débuie chez 1 Axolotl exactement comme chez les Anoures jusqu'au stade de huit cellules formées par deux méridiens et un équateur, qui n'est pas le véritable équateur de la sphère: il est bien plus (') Ces expériences ont été répétées, le 9 janvier 1S88, devant les membres de la Société de Médecine de Bucareit. ( 2S3 ) rapproché du pôle supérieur tic l'œuf. Ce pùlc, toujours placé eu haut, est formé par les éléments les moins denses. C'est cette moindre densité qui détermine l'inégalité de la segmentation, soit par suite d'une moindre ré- sistance au fractionnement, soit pour toute autre cause. C'est pour cela que l'on voit à l'origine des sphères de doux sortes, bien que, plus tard, elles doivent suivre une évolution pareille, ainsi que nous l'avons indique dans une précédente Communication ('). » Ensuite la marche du fractionnement diffère notablement de ce qui a été signalé jusqu'ici. Une demi-heure plus lard, quatre plans sécants nou- veaux apparaissent. Ils ne passent pas par les pôles. Ce ne sont par con- séquent pas des plans méridiens. Ils sont parallèles aux deux premiers méridiens. Ceux-ci, étant perpendiculaires entre eux, rencontrent les quatre plans nouveaux en huit points : quatre au-dessus de l'équatcur, quatre au- ilessous. Ces points peuvent être déterminés par le rapport de leurs dis- tances au pôle et à l'équateur : ce rapport est égal à 3. )) Ces quatre plans laissent subsister les huit cellules du dernier stade, et retaillent simplement leurs angles. Ils ajoutent seize cellules nouvelles : quatre autour de chaque point d'intersection des deux premiers méridiens et de l'équateur. L'œuf passe donc immédiatement de huit cellules à vingt- quatre cellules. » Une demi-heure plus tard encore, le nombre des cellules est de trente- deux, par suite de la formation de deux petits cercles : l'un dans l'hémi- sphère des petites cellules, l'autre dans l'hémisphère des grosses cellules. Ces petits cercles passent par les points de rencontre des deux premiers méridiens avec les quatre plans précédents; ils n'intéressent donc pas les seize cellules dernièrement formées. Ils coupent en deux les huit anciennes cellules retaillées, ce qui fait par suite seize autres cellules ; en tout trente- deux. » On a donc les stades successifs 2, 4, 8, 24, 32. A la suite, il devient difficile de suivre la marche du fractionnement. » Parmi les faits qui suivent le fractionnement, prend place la formation du blastopore par invagination. Le sort de cet orifice est éminemment va- riable, même parmi les Batraciens. Chez les Anoures, il est acquis qu'il s'ouvre dans un canal neurentérique et disparaît; il se produit alors un anus secondaire. Pour les Urodèles, les résultats sont beaucoup moins fixés. (') Comples rendus, séance du aô juin. ( ^M ) Clarke('), qui étudie des œufs d'Amblvstome, croit que le blaslopore de- vient l'anus. Van Bambecke (*) suit le développement de l'AxololI et dit nettement que cet orifice se ferme. Leurs observations, au reste, ne por- tent que sur la forme extérieure. Chez le Triton, Scott et Osborn (') parlent de l'existence d'un canal neurentérique, tandis que A. Johnson ( ') montre que le blastopore devient l'anus définitif. La question est donc fort contestée. » Chez l'Axolotl, on constate que le blastopore, d'abord très largement ouvert, se réduit de plus en plus. Il existe encore quand les lames médul- laires se soulèvent. L'anus de Rusconi est à ce moment juste en arrière de l'aire médullaire. Cependant les lames se rapprochent pour constituer un canal neural. Le blastopore devient de plus en plus petit, à peine visible à la loupe, et l'on conçoit que V. Bambecke ait cru le voir disparaître. Mais le canal neural se ferme d'abord dans la région médiane; les deux lames qui doivent le constituer restent assez longtemps écartées à la partie posté- rieure et ne peuvent dès lors enclore le blastopore. Dans le temps cju'elles se ferment, la croissance dorsale incurve l'embryon, le bourgeon caudal apparaît et le blastopore est rejeté de plus en plus loin sur la face A'entrale. Quand la portion postérieure de la moelle se clôt, le blastopore est troj) loin pour être enfermé et il n'y a pas formation de canal neurentérique. Ces derniers phénomènes ne peuvent être décrits d'après la forme exté- rieure; mais ils deviennent très nets si l'on pratique des séries de coupes transversales et longitudinales, sur des embryons d'âges assez rapprochés, afin d'écarter, autant qu'il est possible, toutes les chances pour qu'aucun phénomène ne s'accomplisse entièrement entre deux observations. » On constate ainsi qu'il n'y a pas de canal neurentérique, que le blas- topore demeure toujours ouvert et qu'il devient l'anus définitif ('). » (') Clxrkk, Si i/dies from zoolog-ical Laboralory of Jolin's Ilopkins University; 1880. (-) Van Beneden, ArcliU-es de Biologie: 1880. (^) Scott et Osboiin, Oiiartcrly Journal of microscopical Science; 1879. (') k. iownios, ibid. ; iS8/|. ('') Ce travail a été fait au laboratoire do Zoologie tic la Faculté des Sciences de Lyon. ( 285 ) BOTANIQUE. — Sur ht constitution du fruit des Graminées. Note (le M. Hexri Jumelle. « Le e;raia des Graminées, décrit d'abord par Mirbel sous le nom de ceriuni, puis par Richard sous celui de caryopse, a été défini par ces deux auteurs : un fruit dont les parois se sont soudées, vers la maturité, avec les téguments de la graine. » Cette définition, qui exprime un fait assez rare dans le règne végétal, a été généralement adoptée par les botanistes qui, après ftlirbel et Richard, ont repris l'étude du fruit des Graminées. MM. Rudelka et Johann- sen ('), entre autres, tout en constatant que le tégument externe de la graine disparaît peu de temps après la fécondation, admettent la persistance du tégnraent interne et sa soudure avec le péricarpe. Telle n'est pas la conclusion à lacjuelle semble devoir amener l'observation attentive des faits, pendant le cours du développement du grain de Blé par exemple. » Ce grain, au moment de la fécondation, est constitué par \u\ péricarpe très épais, enveloppant un ovule à deux téguments. » Le péricarpe se compose : d'un épiderme externe ; d'une couche de cellules allongées tangentiellement; d'une ou deux assises de celhdes à chlorophylle; d'un épiderme interne à cellules minces, presque trans- parentes. » Les deux téguments de l'ovule, formés chacun par deux assises cellu- laires, sont nettement distincts. » En dedans du tégument interne se trouve le nucelle, en voie de résorption, mais dont une grande partie persiste encore à celte époque. L'épidcrme du nucelle, à grandes cellules prismatiques, est appliqué contre le téeument interne. » A un stade plus avancé, le tégument externe a disparu, ainsi que le parenchvmedu nucelle, dont l'éjîiderme seul a persisté. En même temps, l'albumen, qui se développe dans le sac embryonnaire, refoule à la fois cet épiderme du nucelle et le tégument interne contre les parois du fruit. » Ces parois elles-mêmes se sont modifiées : l'épiderme interne n'existe (') Kldelka, U cher die Entwick. u. d. Bon d. Fruclit u. Samenschale : 1875. — W. JonANMSEN, Om froiwiden og dens iidvekling hos byg (pé\-cloppement et coiisli- tulinn de l'endosperme de l'Orge) ; i885. ( ^8(i) plus, et la couche de cellules allongées s'amincit, par résorption des cel- lules, de l'intérieur vers l'extérieur. La résorption ne se fait pas, du reste, uniformément ; elle est moindre le long de la ligne d'insertion de l'ovule, où le nucelle subsiste également. Sur tous les autres points, le tégument interne de l'ovule s'applique contre les cellules à chlorophylle du péricarpe. » Aucune raison ne permet d'affirmer qu'il se produit alors cette sou- dure jusqu'ici décrite. En réalité, sous la pression de l'albumen, les parois extérieures des cellules du tégument interne sont bombées vers le dehors et s'appuient simplement contre le péricarpe. On constate en effet, entre l'enveloppe de la graine et celle du fruit, une ligne de réfringence qui est due à l'étroit intervalle subsistant entre les convexités des membranes jux- taposées et qui rend impossible toute idée de soudure. » En outre, la couche à cellules allongées du péricarpe, se résorbant par- tiellemenf, est toujours facile à séparer de l'assise à chlorophylle; celle-ci reste, il est vrai, adhérente au tégument de la graine, mais il Suffit de plonger une coupe dans l'alcool pour l'en détacher; preuve manifeste que l'adhérence est due à une simple compression des membranes par l'al- bumen, en voie continuelle de croissance. » A l'époque où le grain commence à jaunir, ses enveloppes sont consti- tuées : )) i" Par un péricarpe comprenant : l'épiderme externe; deux ou trois assises de cellules allongées, non résorbées; et une assise de cellules vertes, dont la chlorophylle disparaîtra bientôt; n 2° Par le téeument interne de la graine; » 3" Par l'épiderme du nucelle. » A cette phase du développement, les cellules qui représentent le funicule se subérifient, séparant, comme dans tous les autres fruits, la graine du péricarpe. Mais alors, fait particulier aux Graminées, ic tégu- ment interne et V èpiderine du nucelle disparaissent. Par contre, la partie pro- tectrice de la graine est formée par l'assise externe de l'albumen, dont les grandes cellules cubiques épaississent fortement leurs parois. » En résumé, de tout ce qui précède et de l'examen comparé des fruits mûrs d'autres Graminées, il est permis de déduire les conclusions sui- vantes : » 1° ^1 aucun moment, pendant la maturation du grain des Graminées , il n'y a soudure entre les téguments de la graine et le péricarpe . » 2" Le péricarpe se résorbe en partie ; les téguments de la graine dispa- raissent complètement. ( 287 ) » 3" Le fruit des Graminées ne incrile pas un nom spéeial; c'est un akène renfermant une graine sans tégument ('). » BOTANIQUE. Le rhizome des Tmesipteris. Note de M. P. -A. Dangeakd, présentée par M. Dachartre. « Les Tmesipteris sont des Cryptogames vasculaires qui vivent sur le tronc des Fougères arborescentes; les échantillons étudiés jusqu'ici se ter- minaient inférieurement par une tige souterraine simple; aussi a-t-on sup- posé que ces plantes étaient parasites à la façon du Gui. )) La présente Note a pour but de constater l'existence, chez les Tmesi- pteris, d'un rhizome analogue à celui des Psilolum ; Vhypolhè&e déplante nourrice attribuée à la Fougère support devra donc être abandonnée. » Les rameaux souterrains dont il est question ici peuvent atteindre une longueur de 5*^"; ces exemples sont excessivement rares, mais on peut rencontrer assez fréquemment des pieds de Tmesipteris sur lesquels les traces d'insertion de ces rameaux sont visibles; on peut même se rendre compte, par les éminences qui sont restées, de leur structure anatomique. » Dans sa portion souterraine, la tige ne possède qu'une stèle, considé- rée comme un faisceau par plusieurs anatomistes; on voit sur une section transversale, à ce niveau, une bande ligneuse bombée en sou milieu; à ses deux extrémités se trouvent les trachées; au centre sont les vaisseaux sca- lariformes; le liber entoure le bois; il existe un endoderme. L'écorce pré- sente un épidémie bien caractérisé et sept ou huit rangées de cellules po- lyédriques dont les parois, surtout au voisinage de l'endoderme, tendent à se gélifier. )) Les rameaux souterrains partent de cette tige suivant une dichotomie sympodique; la stèle s'allonge, s'étrangle en un point, se sépare en deux parties ayant chacune son endoderme. A la partie interne de chacune se forment de nouvelles trachées; ces deux stèles ne cheminent ensemble sous une écorce commune que fort peu de temps; la plus faible se porte presque horizontalement pour constituer l'axe du rameau souterrain. » Par suite de ce mode de départ, les branches constituantes du rhizome se trouvent disposées à droite et à gauche suivant deux lignes parallèles; (') Ce travail a été fait au Laboratoire de recherclies botaniques de la Sorbonne, sous la bienveillante direction de M. le professeur Bonuier. ( :288 ) leur nombre esL de trois à six environ; elles peuvent cgalcuient se ramifier par diehotomie le plus souvent sympodi([ue. Leur ccorce offre des parti- cularités à signaler : l'épidernie possède de nombreux poils absorbants, unicellulaircs, un peu coniques; leur couleur est jaunâtre; sous cet épi- derme tomeuteiiK s'étend un collcnchyme à grandes cellules polyédriques qui va jusqu'à l'endodci'rac. j) Comme on pouvait le prévoir, l'extrémité de ces ramifications soûler, raines ne présente point de coiffe. On y distingue seulement une masse conique de parenchyme dont une partie se différencie très rapidemenfen bois et liber; ce fait, joint aux considérations anatomiques qui précédent, ne saurait laisser aucun doute sur la nature caulinaire de ces organes. » En résumé, les Tmesipteris ne sont point des plantes parasites; elles possèdent un rhizome qui, par sa structuuc et son mode de ramification, est analogue à celui des Psilotum, )> M. E.-L. TiiouvELor adresse une nouvelle Note « Sur la sLruclure de l'éclair ». jM. Léopold Hugo adresse une Note « Sur un halo remarquable, ob- servé à Paris le 22 juillet, peu après minuit. » La séance est levée à 3 heures trois quarts. J. B. N" 4. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 23 juillet t8»8.) Pages. M. le Président i-appellc à rViadiMiiio la perle (loiiloureiise iiii-elle a faite dans la Pages, personne de M. //. Debray, Membre de la Si'cljun de Chimie, tléeétlc le nj juillet 201 3IEM01RES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORKESPONDANTS DE [.'ACADË.MIE. iM. J. Bertrand. — Note sur le tir à la cible . MiM. BEiiTHELoT et G. André. — Hcniartiues sur le flosage de l'azote dans la terre végé- tale M. DE JoNuL'iEUES. — >ouvclles l'eclierrhcs sur la construction, par deux faisceaux piiijectifs, de la surface générales du lri>i- ^iéuie ordre (09 iM. DE Lacaze-Duthiers. — Observations re- latives à une Note récente de iM. Viguk'r " Sur un nouveau type d'Alcyttnairx' »... n'* aiEMOIRES PIIESENTES. \1. L. .MiRiNNY adresse une nouvelle Note .1 Sur les canau.v de la planète Mars «... M. I.-M. SuHNYDER adresse deux nouvelles Notes relatives aux maladies de la vigne. CORRESPONDANCE. .M. le i\L\iRE DE ToiRS informe l'.Aradémie que la cérémonie d'inauguration du monu- ment élevé au général Meiisiiier aura lieu le dimanche Jcj juillet mT) M. le Secrétaire I'erpi;tuel signale, parmi les pièces imprimées tle la Correspondance, le 3" Kascicule du XI" Volume des « Acta mathematica », publiés par M. Miltag- r^efjler ■u'S M. Bouquet de la Grye fait hommage à l'..\- cadémic de diverses Cartes nouvellement publiées par le Service hydrographique de la .Marine 2 1 J M. Cii. André. — Sur le ligament lumineux des passages et occultations des satellites de Jupiter -.nG M. lî. Perrin. — Sur les criteria des divers genres de solutions multiples communes à trois équations à deux variables nii .M. Painlëve. — Sur les équations difl'éreu- tielles du premier ordre in M. 0. Schlesinger. — Sur les courbes de genre un .■ 22^ M. Alpii. Berget. — iMesure des cocflicicnts de conductibilité thermique des métaux. 2\<- .M.Tii. Moureaux. — Déterminations magné- tiques dans le bassin occidental de la .Médi- terranée a?.Ç) M. A. MuNTZ. — .\naly5e de l'eau du NU... ■ïii M. E. Leidié. — Kecherches sur quelques sels de rhodium 2.3 '| M. A. Carnût. — Sur une nouvelle méthode de dosage de la lithine, au moyen des lluorures i'''~. MM. G. Rousseau et J. Bkunmeim.— Surqucl- cpies hydrates de ferrite de potasse, cristal- lisés par voie sèche a'i" M. .\. DunoiN. — Sur les chlorure, bromure et sulfure d'yltrium et de sodium .'.'{i M. V. Planciion. — Sur le dosage de la gly- cérine par oxydation i'jii iM.M. E. Hardy et N. Gallois. — Sur l'ana- gyrine i\-j .M. Ad. Fauconnier. — Action de l'aniline sur Pépichlorhydrine aôo M. P. Zalocostas. — Bechcrchcs sur la con- >litution de la spongine 202 MM. .An.M. G.VUTIER et L. Mourgues. — .\lca- loVdes volatils de l'huile de foie de morue : butylamine, amylamine, hexylamine, di- hydrolutidine 20 '1 M. Massol. — Neutralisation de l'acide ma- biiiique par les bases solubles 25- M. II. i^IoissAN. — Préparation et propriétés du fluorure d'éthyle 260 M. L. ViONON. — Sulfates acides de dimé- thjlaniline et de diphénylamine. Sur une réaction générale des sulfates" acides de certaines bases aromatiques 263 M. P. Petit. — Chaleurs de formation des alcalis isomères, tolnidines, bcnzylamine, méthylaniline 266 .M. DE FoRCRAND. — Sur les glycérinates |)olybasiques 2C9 MM. J. Teissier et G. lîOQUE. — Nouvelles recherches sur la toxicité des urines albu- mineuscs 272 \1. II. Leloir. — Sur la nature des variétés N" 4. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages, atypiques du lupus vulgaris 37") M. L. Petit. — Effets de la lésion des gan- glions sus-œsophagiens chez le Crabe (C«r/'- ciiius Mœnas] i-fi M. A.-N. ViTZOX. — Contribution à l'élude du centre cérébro-sensitif visuel chez le chien 379 MM. F. HoussAY et B.\taillon. — Segmen- tation de l'œuf et sort du blastopore chez IWxùloll ..S'.! Pages. M. II. .IiMF.iJ.E. — Sur la constitution du fruit des Graminées 38.Î .M P.-A. D.\NGE.\RD. — Le rhizome des True- sipleris 387 M. E -L. Trouvelot adresse une nouvelle Note « Sur la structure de l'éclair » iSS M. Leopold IIugo adresse une Note « Sur un halo remarquable, observé à Paris le 22 juillet 1 288 PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1888 ■i ^0^"^ SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR ]fl]ll. liES SECRÉTAIRES PERPETUEIiS . TOME CVIÏ. N^5 (oO Juillet 1888). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEUKS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustiiis, 55. '"1888 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il V a deux volumes par année. Article 1"'. — Impression des travaux de r Académie. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes 7'endus. Article 2 . — Impression des tjrnaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ^iémie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- ouparun Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus G pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. liCS Membres qui présentent ces Mémoires sonl tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à i o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans \eCompte rend^ vernemeut sont miprunes en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendus les correspondants de l'Académie comprennent au [ vaut, et mis à la fin du cahier, plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il eu soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie a^ant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouveruement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5 ■. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI oO JUILLET 1888. PRÉSIDENCE DE M. JANSSEN. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEiMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président rend compte ;'i l'Académie de la cérémonie de l'inau- guration du monument élevé à Tours à la mémoire du général Measnier, où il avait été chargé de la représenter, et, à la demande de plusieurs de ses Confrères, il donne lecture du discours qu'il a prononcé à cette oc- casion. Ce discours sera inséré dans un prochain Compte rendu. M. Dauboux présente à l'Académie le Tome XI des « OEuvres de Lagrange ». Ce Tome contient le premier Volume de la Mécanique analytique. Conformément aux intentions de M. Serret et au vœu unanime des géo- mètres, on a conservé les notes de la troisième édition, publiée en i853 par M. Joseph Bertrand. C. R., 1888, 1' Semestre. {T. CVII, N» «.) 38 ( 290 ) CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur les relations de l'azote atmosphérique avec la terre végétale; par M. Tu. Sciilœsixg. « J'ai eu l'honneur de communiquer à l'Académie, les 19 et 2G du mois de mars dernier, les résultats d'une première série d'expériences que j'avais entreprises au commencement de 1886, pour voir si la terre végé- tale est capable de fixer l'azote gazeux. Ces expériences consistaient essen- tiellement à mesurer l'azote gazeux enfermé avec les terres dans des vases clos, et à constater, après plus d'un an écoulé, soit les variations, soit la permanence des volumes d'azote. Ceux-ci étant demeurés constants, j'ai conclu que les terres n'avaient fixé d'azote gazeux dans aucune de mes expériences. » Mais, ainsi que je le disais dans ma Note du 17 mars, en une matière si délicate, il convient de varier les conditions de l'expérimentation. Dans les expériences citées, l'azote, accompagné d'oxygène, devait rester rigou- reusement emprisonné dans les terres, sans aucune communication avec l'atmosphère. Il m'a paru nécessaire d'instituer d'autres expériences sous la condition contraire du renouvellement continu du contact des terres avec l'air extérieur. Cette condition exclut l'emploi si précieux des mé- thodes gazométriques auxquelles j'ai eu recours dans mes premières expé- riences; elle oblige à user de la méthode indirecte, souvent employée par Boussingault, qui consiste à doser l'azote combiné contenu dans les terres au début et à la fin des expériences. Les difl'érences entre les quantités dosées fournissent, selon leur sens, la mesure des pertes ou des gains d'azote. » J'ai réalisé de deux manières le renouvellement de l'air dans les terres : )) 1° Les terres sont contenues dans des récipients fermés où je fais pas- ser constamment de l'air pur. » 2" Elles sont simplement étalées au libre contact de l'air dans des vases largement ouverts. » Dans le premier cas, je puis toujours faire passer dans mes terres des c[uantités d'air assez grandes pour que la combustion lente de la matière organique n'en altère pas sensiblement la composition, en sorte que, sous le rapport de l'aération, les terres se trouvent dans les conditions natu- relles. Mais, d'un autre côté, ces mêmes quantités d'air peuvent être assez ( agi ) petites pour que leurs apports d'ammoniaque et d'acide nitrique soient tout à fait négligeables. Supposons, par exemple, que i''*^ de terre soit traversé journellement par i'" d'air. Cet air sortira bien peu altéré. Que l'expé- rience dure un an, deux ans, il passera pendant ce temps 4oo'", 800'" d'air. Or, d'après mes dosages poursuivis tous les jours, durant treize mois, 100™" d'air puisé hors de mon laboratoire contiennent en moyenne 2'"s, 2 d'am- moniaque : 400'", 800''* en contiendront o^^.oog ou o™»', 018, quantités vraiment négligeables en regard du poids d'azote combiné contenu dans le kilogramme de terre. » Pour l'étude de la question de la fixation de l'azote, cette terre sera placée dans des conditions favorables : en effet, elle sera toujours en con- tact avec'l'air normal, comme si elle était encore dans son champ; mais elle ne lui empruntera pas d'azote combiné; elle n'en pourra gagner qu'en exerçant le pouvoir de fixer l'azote gazeux qui lui a été attribué et qu'il s'agit précisément de mettre à l'épreuve. )) Dans le second cas, les terres possèdent encore, comme dans le premier, une atmosphère confinée normale; mais, de plus, par leurs sur- faces en libre contact avec l'atmosphère, elles lui empruntent des quan- tités d'azote combiné, principalement à l'état d'ammoniaque, qui ne sont plus du tout négligeables au regard de l'azote qu'elles possèdent déjà. On voit immédiatement combien devaient être intéressantes des expé- riences consistant à placer les mêmes terres dans l'un et l'autre cas. Non seulement elles renseigneraient sur la question de la fixation de l'azote gazeux; mais elles permettraient encore, par la comparaison des gains d'azote réalisés dans les deux cas, de mettre en évidence, de mesurer même les quantités d'azote combiné que les terres empruntent à l'atmo- sphère dans des conditions déterminées. » Par ces considérations, j'ai été conduit, aussitôt après l'installation des premières expériences dont j'ai déjà rendu compte, à en instituer une deuxième et une troisième série, correspondant aux deux cas dont je viens de parler. Les terres de ma deuxième série sont enfermées dans de grandes allonges de 2'",5o de capacité. De l'air puisé au dehors y circule sans cesse à l'aide de mécanismes très simples que j'ai déjà employés dans mes études sur la nitrification de la terre végétale ('). Dans ma troisième série, les mêmes (') Contribution à l'élude de V atmosphère et du sol [Hncyclopédie chimique de M. Fremv). C 292 ) terres, contenues dans des vases de verre à fond plat, sont rangées dans un coffre horizontal en bois constamment parcouru par un courant d'air. Une toile métallique, à mailles très fines, fdtre l'air à son entrée et préserve les terres des atteintes des oiseaux et des moucherons ou autres insectes; l'appel de l'air est produit par une cheminée en poterie chauffée par des becs de gaz. » De cette troisième série, j'espère entretenir bientôt l'Académie; elle m'a fourni déjà plusieurs observations intéressantes. Présentement, il s'agit uniquement des résultats donnés par la deuxième série. )) J'ai employé sept terres : » I. Terre de Boulogne-sur-Selne, formée du limon du fleuve, mélange de cal- caire, d'argile et de sable, très fertile ; engraissée avec du fumier et des gadoues de Paris ; » II. Sous-sol de cette terre, puisé entre o"',6o et o'",70 de profondeur; » III. Terre de Neauplile, argilo-sableuse, non calcaire, meuble, très fertile; » IV. Sous-sol de cette terre, puisé entre o"',4o et o™,5o de profondeur; .) V, VI, VII. Terres de Grenelle, Pouilleuse et Monlretout, employées dans les expériences de la première série. » Toutes ces terres ont été passées à travers un crible de sept mailles au centimètre linéaire ; j'en ai ainsi extrait les éléments trop grossiers, dont la présence n'aurait pas permis de compter sur la fidélité des échantillons soumis aux analyses. Je les ai ensuite mises à sécher spontanément, afin de pouvoir les conserver indéfiniment sans altération. Je me proposais, en effet, pour les mieux définir et mieux étudier les modifications produites par un long séjour au contact de l'air, d'en faire les analyses mécaniques, d'y doser les proportions d'azote total, nitrique, ammoniacal et organique, d'y rechercher enfin les quantités de matières organiques. Toutes ces dé- terminations devaient prendre un temps assez long pendant lequel les élé- ments à doser auraient varié, si les terres n'avaient pas été privées d'abord de leur humidité. Bien entendu, cette humidité leur a été rendue au mo- ment où je les ai mises en expérience. » Les expériences sur les sept terres ont commencé du 18 au 2't fé- vrier 1886. Les terres de Boulogne (sol), Neauphle (sous-sol), Grenelle, Pouilleuse et Montretout ont été échantillonnées du 17 au 21 avril 1888, plus de deux ans après leur mise en expérience. Boulogne (sous-sol) et Neauphle (sol) l'ont été plus tard encore, les 2 et 4 juillet. » Pour prendre un échantillon, j'ai versé toute la terre d'une allonge (i''e,7 à 2'-s) dans une grande capsule de porcelaine; après mélange, j'ai ( 293 ) prélevé o^'^oG à oS',07 de terre que j'ai aussitôt iiitroiluite dans un ballon; le reste a été remis dans l'allonge pour la continuation de l'expérience. Le ballon a été réuni à un serpentin entouré de glace aboutissant à un réci- pient. Le vide ayant été fait dans l'appareil, on a chauffé le ballon jus- qu'à G(j". Dans ces conditions, la dessiccation de la terre est obtenue en quelques heures. L'ammoniaque dégagée se trouve tout entière dans l'eau condensée où on la dose. Je n'y ai trouvé que des quantités d'alcali à peine dosables, comprises entre o et o™s'', 04, ce qui montre une fois de plus que l'ammoniaque est énergiquement retenue dans les sols. Voici, par exemple, la terre de Boulogne cpii est 1res calcaire : les Goo''''' soumis à la des- siccation contenaient S^sr^oG d'ammoniaque, quantité sur laquelle o"'S'', 02 seulement, soit tt^, a passé à la distillation. Cependant la température était de G6°, et l'eau recueillie mesurait plus de 90S'', ce qui représente plusieurs mètres cubes de vapeur d'eau détendue dans le vide. Combien donc était faible dans la terre la tension de l'ammoniaque. » Je vais maintenant présenter les résultats numériques fournis par mes analyses : Analyse mécanique des terres. Boulogne. Neauplile. Sol. Sous sol. Sol. Sous-sol. I siliceux 27,02 \ '5,77 1 3i,64 1 2.5, 21 1 calcaire 17, 12 | 45>52 17.6.5 | 3i, 60 0,00 > 3i ,76 0,00 > 25,3o débris de terreau. . i ,08 ) 0,18 ) 0,12 ) 0,09 ) I siliceux 17,61 ) 20,76 j 53,.5o I 53,45 \ Sable fin \ calcaire 19,86 . 39,72 26,80 ; 48; '3 0,00/64,88 0,00 > 54, 06 ( débris de terreau. . 2,36 ) i,58 ) i,38 ) 0,61 ; Argile et matière humique i3,45 16,62 11,10 18,66 Humidité i,3i 1,65 1,00 0,96 100,00 100,00 9'^) 74 9^ '97 » J^a composition des terres de Grenelle, de Fouilleuse, de Montretout a été donnée dans ma Note du 2G mars; je rappellerai .seulement ici que la terre de Fouilleuse ressemble à celle de Neauphle (sous-sol); que la terre de Grenelle est très calcaire et très pauvre; que celle de Montretout, plus pauvre encore, est un sable argileux non calcaire. Humidité des terres, pour 100 de terre sèche. Boulogne. Neauphle. Sol. Sous-sol. Sol. Sous-sol. Grenelle. l''ouilleuse. .Alontvetout. i5,3 18,0 16,2 i4,3 i3,2 16,4 12,8 ( 294 > Carbone organique, acide nitrique, ammoniaque pour looS'' de terre sèche. Carbone. Acide nilrique. Ammoniaque. 1886. 1888. Différence. 1886. 1888. Différence. 1886. 1888. Différence. gr gr gr mgr mgr mpr nigr mgr mgr Boulogne (sol) 2,591 2,4oi —0,190 3,6 4i,9 +38,3 o,84 0,75 —0,09 Boulogne (sous-sol). 1,288 i,i4i — o,i47 2,5 27,6 4-25,1 0,72 0,66 —0,06 Neauphle (sol) i,oo3 0,909 —0,094 2,9 87,5 -i-34.6 o,65 0,37 —0,28 Neauphle (sous-sol). 0,390 o,388 —0,002 o,4 ii,i —10,7 0,49 o,35 —0,1 4 Grenelle ,. » » » 24,6 3o,8 H- 6,2 1,70 0,28 —1,42 Pouilleuse 0,329 o,3i4 — o,oi5 7,4 9,9 -H 2,5 o,52 o,i5 —0,37 Monlretout o,o3i 0,024 —0,007 1,1 i,5 -I- o,4 0,40 0.09 — o,3i )) On voit que, dans toutes les terres, la combustion lente de la matière organique et la nitrification ont suivi leur cours; en même temps, l'ammo- niaque a diminué, par suite, sans doute, d'une nitrification partielle. » Azote total pour looS' de terre sèche. — L'azote a été déterminé par la combustion de la matière organique. Vu l'importance spéciale de ses do- sages, je donnerai les poids de terres supposées sèches qui ont servi aux analyses, et les volumes d'azote recueillis, déduction faite des petites quantités de gaz combustibles révélées par l'analyse eudiométrique. Azote en ai'ril 1886. Azote Poids des terres. dosé. pour loof de terre sèche. gr te ce !I. 234,455 879,96 162,06 II. 165,901 271,91 i63,9 111. i3i,229 212,87 162,2 ) ni / IN i ^- igij'jaS 217,73 ii3,56 ) Boulogne (sous-sol). „ -^^ ' '' -, cr \ (II. i3o,220 153,70 110,60 ) (I. i88,4u 162,12 86, o5 ) Neauphle (sol) o / ,-9 // oc q ^ ^ ' { \\. 189,747 i(j3,44 86,1 3 ) ÎI. 173,607 76, 10 43,84 1 II. 175,725 76,15 43,34 > III. 220,641 97,0 43,96 ) Grenelle I. 204,090 27,79 i3,6i ( 1. 165,454 56,47 34, i3 ) I II. 2i4,3oi 73,55 34,32 s Pouilleuse . 162,70 = 2o4,5 Il 3, 62 = 142,8 86,09 :r:i Io8,2 43,71 = 54,94 i3,6i — 17,11 34,22 =: 43,02 1 1. 160, 780 8,99 5,3o ) „ ,. ,. Monlretout ,, V r^:, Vr K r\ ^'27= 6,6a ' II. 218,768 11,4" 5,24 ) ( 295 ) Àzolti en ihtH ou i iiillct 1888. » On a vu que les terres ont perdu du carbone; les chiffres exprimant ces pertes doivent être doublés pour représenter à peu près les quantités de matières organiques brûlées. Ainsi la terre de Boulogne (sol) a perdu o^'',i9o de carbone, soit oS'',38o de matière organique pour loo^'' de terre sèche; d'oîi résulte que le poids P de terre supposée sèche dans lequel je détermine l'azote en 1888 correspond à un poids P X ^s de la terre de 1886. Pour obtenir des résultats vraiment comparables, il faut rapporter l'azote dosé en 1888, non au poids P, mais bien à P X — tt-- )i Ce sont les poids corrigés de la sorte qui figurent dans le Tableau suivant : Azote pour loo^f Poids de terre. dosé. de terre sèclie primitive. gr ce ce luiîi" Boulogne (sol) i33,6i.} 216, 325 i63, 12 = 2o5,o4 Boulogne (sous-sol) . 211, 4i8 239,96 ii3,5o= 142,67 Neauphle (sol) 228,886 197,107 86, 12 =r 108,23 Neauphle (sous-sol) . 240,786 106,26 43,23= 54>34 Grenelle 260,498 34, 97 i3,44=^ 16 j §9 Pouilleuse 208,820 71,82 34,39= 43,23 Montretout 2i3,666 "QO 5,67 r^ 7)0o Résumé des dosages d'azote. Azote dans loos' de terre sèche en 1886. ea 1888. DifTérence. msr ragr mpr Boulogne (sol) 2o4,5i 2o5,o4 +o,53 Boulogne (sous-sol) 142,82 142,67 — o,i5 Neauphle (sol) 108,22 io8,25 -i-o,o3 Neauphle (sous-sol) 64,94 34>37 — 0,67 Grenelle I7jIi '6,89 — 0,22 Pouilleuse 43, 02 43,23 -Ho,2i Montretout 6,62 7,00 -i-o,38 Total 5-7,24 677,45 » )) Entre les doses d'azote trouvées en 188G et 1888, il y a de petites dif- férences, tantôt positives, tantôt négatives, évidemment imputables à l'im- perfection de l'analyse. Ces différences s'évanouissent presque lorsque ( ^96 ) l'on compare les totaux des doses obtenues à deux ans et plus d'intervalle. » La conclusion de cette deuxième série d'expériences est donc la même que celle de la première série. Qu'elles aient été exposées au contact re- nouvelé de l'air ou enfermées en vases clos avec une atmosphère confinée mais oxygénée, les terres sur lesquelles j'ai expérimenté n'ont pas fixé d'azote gazeux. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur le dosage du carbone et de l'azote dans la terre végétale; par M. Tu. Sciii-œsixg. > Il me semble indispensable de compléter la Note qui précède, sur les relations de l'azote atmosphérique avec la terre végétale, en faisant con- naître les méthodes d'analyse que j'ai employées, afin que chacun puisse juger du degré de confiance mérité par les résultats obtenus. M Je ne dirai rien des procédés d'analyse mécanique, de dosage d'am- moniaque et d'acide nitrique, parce qu'ils sont répandus dans la plupart des laboratoires où l'on s'occupe de questions agricoles. Je parlerai seule- ment de la détermination des matières organiques et de celle de l'azote. 1) Matières orgainques. — On ne sait pas en faire l'extraction totale d'une terre. Il faut donc avoir recours, pour les déterminer, à quelque méthode indirecte. Plusieurs ont été proposées, parmi lesquelles la moins impar- faite, à mon avis, consiste à doser le carbone de ces matières en les brûlant selon les errements de l'analyse organique élémentaire. En doublant le poids du carbone dosé, on n'est pas loin du poids de l'ensemble des matières qu'il s'agit de déterminer. Mais, pendant la combustion, les car- bonates préexistants se décomposent en partie. Le dosage serait donc trop élevé, si l'on s'en tenait au poids d'acide carbonique fourni par cette pre- mière opération ; il faut déterminer l'acide carbonique restant dans la terre brûlée; il faut encore le déterminer dans la terre avant la combustion; après quoi, on obtient l'acide carbonique correspondant aux seules ma- tières organiques en ajoutant l'acide recueilli pendant la combustion à celui qu'a donné la terre brûlée, et retranchant l'acide préexistant. C'est ainsi que j'ai déterminé le carbone organique dans mes diverses terres. » On trouve disséminés dans les terres cultivées des fragments de char- bon de bois, de coke, de houille même, dont l'origine est évidente; ils pro- viennent des cendres jetées au tas de fumier, ou ramassées dans les rues des villes avec les détritus dont se compose la gadoue. Le criblage en éli- ( 2^7 ) mine la majeure partie, et le reste est négligeable dans la plupart des cas, mais non quand une terre est engraissée chaque année, comme celle de Boulogne, avec les immondices de Paris. Le dosage du carbone organique est alors très exagéré. En pareil cas, on peut corriger l'erreur, au moins partiellement, de la manière suivante. On étale 200^'" de la terre tamisée dans un moufle dont la température atteint à peine le rouge naissant. Les matières organiques sont très combustibles et disparaissent intégralement. Le coke demeure et peut être ensuite déterminé à part; mais le charbon de bois, s'il y en a, brûle avec les matières organiques, et l'erreur due à sa présence n'est pas évitée. J'ai trouvé ainsi, dans la terre de Boulogne, oS'',67 de coke pour loo^'' de terre sèche, quantité que j'ai défalquée du résultat fourni par les dosages d'acide carbonique. » Au reste, ce genre d'erreur n'empêche nullement de mesurer l'acti- vité de la combustion organique pendant nn certain laps de temps. Cette mesure est donnée par la quantité de carbone disparu ; et cette quantité, à son tour, est donnée par une différence entre deux dosages affectés d'une même erreur cpii s'évanouit. H Azote. — Le procédé le plus sîu' pour doser l'azote dans une matière organique est toujours celui de Dumas, surtout quand il s'agit de terre vé- gétale. C'est un procédé direct, puisqu'il mesure l'azote gazeux provenant de la destruction totale de la matière par la combustion. Il y a plusieurs manières de le mettre en pratique. Comme l'exactitude du dosage dépend des dispositions adoptées par l'analyste, je vais décrire celles qui m'ont paru les meilleures et que j'ai employées. » Une terre végétale, même après avoir traversé un crible à sept mailles par centimètre, n'est pas encore assez homogène, en général, pour être représentée avec une absolue fidélité par im échantillon de lo^' à iS^"". Il suffirait d'un débris d'insecte, de quelque graine ou autre petit corps azoté pour modifier quelque peu le taux d'azote. Je me suis donc imposé tout d'abord la condition d'opérer sur des poids de terre beaucoup plus grands, compris entre iSo^'' et 25of''". Ce n'est pas que je croie les résultats d'une analyse d'autant jilus exacts c[u'ils sont foui-nis par une plus grande quan- tité de substance : c'est uniquement pour parer au défaut d'homogénéité que je me suis résigné à faire ce qu'on pourrait appeler de l'analyse en grand. » J'emploie des tubes de Bohême d'une longueur de 2™; ma rampe à gaz a i", 85 et compte quarante-huit becs Bunsen. Après lavage et séchage, un tube à analyse est étiré en pointe à une extrémité, puis reçoit les charges G. R.. 1888, 1' Semestre. (T. CVU, N» 3.) Sq ( 29» ) ordinaires de tournure de cuivre grillée ou rédiute. Ces charges occupent une longueur de o™,58 à o'",6o; la partie du tube qu'elles remplissent est seule protégée par un ruban de clinquant. A la suite vient, entre deux tampons d'amiante, un petit tube bouché à un bout contenant une dizaine de grammes de carbonate de plomb pur. La terre occupe tout le reste du tube, sauf une longueur de o™,i5 à l'extrémité que je laisse vide. Le tube est couché au-dessus de la rampe dans une rigole en laiton peu fusible, sur un lit de sable. La rigole est coupée en trois tronçons : le premier, sous les charges de tournure; le deuxième, beaucoup plus court, sous le tube à carbonate ; le troisième sous la terre. Grâce à ce sectionnement, je puis chauffer soit la tournure, soit le carbonate, sans craindre que le laiton ne conduise la chaleur dans la terre avant le moment voulu. M L'extrémité étirée du tube est reliée par du caoutchouc à une ampoule bitubulée où se condensera l'eau dégagée au cours de l'analyse; l'ampoule est reliée, d'autre part, au tube capillaire en plomb d'une trompe à mercure. A l'autre extrémité du tube est adaptée une cornue en verre vert contenant du chlorate de potasse pur; son col a été étiré après l'introduction du sel. Pour assurer l'étanchéité de tous les joints, je plonge dans l'eau l'ampoule et ses caoutchoucs; et je noie dans le mercure le bouchon qui relie le tube à la cornue. La figure ci-jointe me dispensera de plus amples détails sur ces dispositions. , CuO Cu.0 )) Pour procéder à l'analyse, je commence par faire le vide. Bientôt le bruit sec produit par la chute du mercure annonce que la trompe n'aspire plus de gaz. Il ne faudrait pas croire que le vide est dès lors obtenu. La moindre quantité d'eau humectant l'ampoule, le tube ou le cuivre réduit devient une source de A'apeur qui alimente seule la trompe. Comme cette vapeur y disparaît brusquement sous la pression de chaque petite colonne ( 299 ) de mercure qui tombe, le 6n//^ du vide se jM'orluit; néanmoins, un reste d'air, dont la tension est équilibrée par celle de la vapeur, demeure sta- tionnaire dans le tube et la cornue, et reste là aussi longtemps que le jeu de la trompe n'a pas épuisé l'humidité. Pour expulser ce reste d'air, j'ar- rête la trompe, je chauffe le chlorate et en dégage de l'oxygène jusqu'à ce que tout l'appareil en soit rempli à la pression atmosphérique, puis je fais le vide une deuxième fois. Ce n'est pas tout : quand le vide est fait, je chauffe les colonnes de tournure au rouge naissant; je règle la flamme sous le chlorate de manière à entretenir un courant d'oxygène (il faut peu de ce gaz, parce qu'il est extrêmement détendu); je chauffe le carbo- nate de plomb. Voici ce' qui se passe alors : les dernières traces d'air sont apportées dans le cuivre réduit par le courant d'oxygène; là, l'oxygène est absorbé et les abandonne, mais elles sont reprises par l'acide carbonique dégagé du carbonate de plomb et chassées définitivement par la trompe, qui n'a pas cessé de marcher. On peut toujours recueillir le gaz dégagé; quand il est entièrement absorbable par la potasse, j'arrête la trompe; elle ne marchera plus jusqu'à ce que la combustion soit terminée. Alors je chauffe plus fort le carbonate, de manière à remplir tout l'appareil d'acide carbonique à la pression atmosphérique : l'excès de gaz se dégage sponta- nément par la trompe. Je puis ensuite chauffer la tournure grillée ou ré- duite au rouge vif sans craindre l'écrasement du tube. Quand la tempéra- ture de la tournure est suffisamment élevée, la cloche destinée à recevoir les gaz étant placée au-dessus du tube de la trompe qui va servir de tube à dégagement, je procède à la combustion. » Elle se divise en deux temps : pendant le premier, je chauffe pro- gressivement la terre jusqu'au rouge, à partir du tube à carbonate qui ne contient plus maintenant que de la litharge; le chlorate doit demeurer fondu, sans dégager sensiblement d'oxygène. Il se fait ainsi une véritable distillation en vase clos de la matière organique, distillation durant laquelle les nitrates sont entièrement réduits. Quand toute la terre est rouge, je dégage de l'oxygène pour brûler le charbon azoté, résidu de la première partie de l'opération : c'est le second temps. Le dégagement de l'oxygène se règle sans peine par la flamme d'un fort bec Bunsen, tant qu'on ne dépasse pas la phase tranquille de la décomposition du chlorate. La phase tumultueuse, qui n'est pas sans danger pour l'opérateur, peut toujours être évitée par l'emploi d'un excès suffisant du sel. )) La combustion est achevée quand le gaz cesse d'arriver dans la cloche. Il ne reste plus qu'à faire le vide une dernière fois. Mais, auparavant, il faut diminuer le feu, sous toute l'étendue du tube, et laisser tomber lâcha- ( 3oo ) leur au rouge très sombre. Le verre reprend alors assez de dureté pour résister à récrasement; mais il garde un reste de mollesse qui le préserve d'une rupture. Celle-ci se produit presque toujours pendant le refroidis- sement final. » L'azote est recueilli dans des récipients cylindriques, de capacité va- riable comprise entre 5oo'='' et loo"^*^; ils se terminent en tubes aux deux bouts; l'un des tubes est étiré et fermé à la lampe. Avant de remplir de mercure l'un de ces récipients, j'y introduis la potasse à 4(>°-47°. q"i doit absorber l'acide carbonique; je verse ensuite le mercure à l'aide d'un entonnoir dont la pointe descend jusqu'au fond du récipient. La potasse chasse l'air devant elle, et, comme elle mouille le verre, elle n'en laisse pas une trace adhérente à la paroi. » Quant à la mesure de l'azote, selon le volume du gaz, je l'effectue de l'une des deux manières suivantes : si le volume dépasse loo™, je transvase dans un volumètre d'environ 400'''^, construit dans mon laboratoire et taré par moi-même. Le transvasement se fait sans perte aucune, à l'aide de manipulations très simples que je ne saurais pourtant décrire ici sans l'aide de quelques figures. Je dirai seulement cpie la j^otasse ne pénètre pas dans le volumètre et que l'azote est toujours saturé de vapeur d'eau à la tension maxima correspondant à sa température. Si le volume est infé- rieur à 100'^'^, je transvase simplement dans des cloches graduées de 100'^'=, So'^'', 25"^*^, dont j'ai corrigé la graduation, selon l'usage, par les pesées du mercure contenu jusqu'à certains traits. » Quand l'azote a été mesuré, je vérifie sa pureté par l'analyse eu- diométrique : celle-ci me révèle presque toujours la présence de gaz com- bustibles, dont la proportion n'atteint pas, le plus souvent, y—, mais peut s'élever en certains cas jusqu'à 2 pour 100. J'attribue cette imperfection de la combustion à la grande quantité de vapeur d'eau qui dilue les gaz com- bustibles quand les terres sont argileuses. Qu'une terre contienne, par exemple, 20 pour 100 d'argile retenant 10 pour 100 d'eau combinée : 200^' de cette terre fourniront pendant la calcination /|S' au moins d'eau dégagée par l'argile; admettons qu'elle contienne, d'autre part, i pour 100 d'hu- midité, il y aura encore a^"^ d'eau à ajouter aux 4^' précédents, sans compter celle cpic fournira la combustion de l'hydrogène organique. 6^"' d'eau donnent 10'" de vapeur à 100°, et ce volume triple à la température du rouge vif. On conçoit sans peine qu'un pareil volume de vapeur accé- lère singulièrement la vitesse des gaz à travers le cuivre grillé et en sous- traie quelques traces à son action. M Les teri'es contenant une quantité tant soit peu notable de matière ( 3oi ) organique ne m'ont jamais donné de bioxvde d'azote; on sait cependant combien il est difficile d'éviter ce composé, quand la terre a été mêlée a^ec de l'oxyde de cuivre fin, selon les anciens errements. Il est probable qu'il prend alors naissance au moment même où l'azote sort de combinaison, grâce à l'excès d'oxvgène offert par l'oxvde. Pareille oxvdation de l'azote à l'état naissant est impossible pendant le premier temps de mon analyse, puisqu'alors le milieu est essentiellement réducteur. Elle parait ne pas se jjroduire davantage quand l'ammoniaque et d'autres produits azotés de la calcination de la terre passent sur la tournure grillée et s'y brûlent. 11 est à croire encore que, pendant le deuxième temps de l'analyse, l'oxygène gazeux n'a pas, comme celui qui est condensé dans l'oxyde de cuivre fin, le pouvoir d'oxyder l'azote au moment de la combustion du résidu char- bonneux. Quoiqu'il en soit, l'azote recueilli dans mes analyses a toujours été exempt de bioxyde, excepté dans un seul cas, celui où la terre est presque entièrement dénuée de matière organique, comme celle de Gre- nelle ou celle de Montretout, et ne mérite plus le nom de terre végétale. Alors le bioxvde se montre même en très forte proportion relativement à la quantité d'azote libre, laquelle est d'ailleurs très petite. C'est un fait assez singulier, que je constate sans chercher à l'expliquer. La pauvreté de la terre permet heureusement de prévoir la présence possible du bioxyde d'azote dans le gaz obtenu, et de régler en conséquence les opérations analytiques qui doivent suivre la mesure de ce gaz. » CHIMIE. — Sur la densité du chlore et sur la densité de vapeur du chlorure ferrique; par MM. C. Friedel et J.-M. Ckafts. « Nous avons montré récemment (' j que le chlorure d'aluminium a, dans l'intervalle de température allant de 288° à l\QO°, une densité de vapeur répondant à la formule APCl'"'. Plus haut, la densité diminue et, d'après les expériences de Ù\DI. Nilson et Pettersson, elle atteindrait une valeur moitié moindre. » Il y avait intérêt à étudier dans des conditions analogues le perchlo- rure de fer, d'autant qu'à côté des déterminations de MM. H. Sainte-Claire Deville et Troost, qui répondent à la formule Fe-Cl", sont venues se placer tout dernièrement celles publiées par MM. Y. Meyer et Grûne- (') Comptes rendus, t. CM, p. 1764; 1888. ( ?>02 ) wald ( '), prises entre 44o° et i3oo". M. Meyer conclut de celles-ci que le poids moléculaire du chlorure ferrique n'est jamais représenté par la for- mule Fe-Cl°, mais plutôt par celle moitié moindre FeCP, qu'il ne consi- dère cependant pas comme complètement établie, en raison de la décom- position, observée par lui à la température de oi8° et au-dessus, du chlorure ferrique en chlorure ferreux et chlore. » Nous avons pensé, comme l'avait d'ailleurs déjà fait M. Meyer, mais sans obtenir un résultat répondant à son attente, que la dissociation du cldorure ferrique pourrait être comliattue par la présence d'un excès de chlore, suivant le principe appliqué ]iour la première fois par Wurlz au perchlorure de phosphore. Il nous a semblé nécessaire, pour le calcul exact des expériences, de déterminer la densité du chlore dans les condi- tions mêmes de celles-ci. Une légère erreur sur cette densité aurait eu une influence très notable sur les déterminations faites à une très faible tension de la vapeur de chlorure ferrique. » Densité du chlore. — Nous avons préparé le chlore d'aliord par le bioxyde de manganèse et l'acide chlorhydrique, puis par l'action d'une solution très concentrée d'acide chlorhydrique sur le dichromate de po- tassium. Le chlore était lavé en passant dans un tube à pierre ponce ren- fermant de l'eau, puis séché en traversant de l'acide sulfurique liquide et un tube à ponce sulfurique. Les cylindres dans lesquels se faisaient les déterminations, pareils à ceux qui de\aicnt servir pour le chlorure fer- rique, étaient parcourus par le courant de chlore jusqu'à ce que celui qui s'échappait fût entièrement absorbé par une solution de sulfite de sodium mélangée de potasse. 1) Nous avons trouvé ainsi : Poids de l'air sec Barom. Air occupant réduit Capacité Excès déplacé le même volume Température. Densité. à zéro. du vase. de poids. humide. que le Cl. o 21,6... 2,458 752,6 225,2 0 , 3903 S"- 0,2662 0,2672 ) Cl préparé avec 44o,o... 2,448 752,8 225,2 o.ooSo 0,2708 o,n85 ) iMnO-. i9>7--- 23,0 . . . 356,9... 3,479 3,475 2,45l 758,5 752,2 7^7'' 224,8 3io,25 3io,25 o,4oi6 0,5347 0 , 0600 0,2696 o,3686 o,3686 0,3708 1 „' [ <.l prépare avec o,36oq } , ,. f ,1 le dichromate. )) Le nombre théorique est 2,449> qui se confond avec celui qui a été (') Bcrichlc der detitschen ch.L'iuixcltca (iescllscli(ifl , t. XXI, p. 687; 1888. ( 3o3 ) tromé aux temjit; ratures élevées. A 21", la moyenne est 2,471; on a donc entre cette température et 357" pour le chlore un coefficient de dilatation cpii est à celui de l'air comme i ,009 est à i . » Densité de vapeur du chlorure ferrique. ~ On a opéré pour ce corps exactement comme pour le chlorure d'aluminium, et l'on s'est attaché à le faire à des températures relativement basses, afin de pouvoir juger des variations, si elles ont lieu, sur un plus long intervalle de l'échelle ther- mométrique, et aussi pour éviter autant que possible la dissociation. » Les premières expériences ont été faites dans l'azote à la tempéra- ture d'ébullition du soufre. Nous avons trouvé que, contrairement à ce qu'indique M. Meyer, le chlorure ferrique se décompose dès 44o° partiel- lement en protochlorure et chlore. Le protochlorure se dépose au fond du vase en lamelles peu colorées et les cristaux ainsi séparés ne se recom- binent avec le chlore libre ni pendant le refroidissement, ni après plu- sieurs jours de contact à la température ordinaire. Nous avons dosé le chlore resté libre, en faisant passer le mélange d'azote et de chlore contenu dans le cylindre à travers une solution d'iodure de potassium, dans laquelle nous avons ensuite titré l'iode libre. Nous avons retranché le volume du chlore de celui de l'azote et, pour le calcul de la densité, nous avons admis que la dissociation du perchlorure en protochlorure et chlore se fait sans changement de volume de la vapeur, puisque le protochlorure de fer n'est pas volatil à 440". » La méthode de Dumas, avec la modification que nous avons introduite dans la manière de chauffer le vase à densité, permet de s'assurer très fa- cilement s'il est resté ou non du protochlorure non volatilisé. On peut sortir le cylindre du bain d'air dès que l'opération est terminée et, comme ses parois sont propres, ce qui n'a pas lieu quand on chauffe directement dans un bain de liquide ou de A^apeur, on peut observer son contenu au premier moment et avant que le vase ait i)u se refroidir d'une manière sen- sible. On peut même juger par le temps, assez long parfois, qui s'écoule avant la formation d'un nuage de matière condensée si l'on a chauffé plus ou moins loin au-dessus du point d'ébullition. » Lorsque le chlorure ferrique est chauffé dans une atmosphère d'azote, on voit, dès le moment où l'on sort le cylindre, au fond de celui-ci et surtout dans la pointe capillaire qui le termine par le bas, 'un dépôt de cristaux de protochlorure qui préexistaient évidemment; au bout de quelques instants de refroidissement, il se produit un nuage de perchlorure qui se condense sur les parois en lamelles hexagonales rouges d'une grande beauté. Tempc- ralure. /|33... 43^,7. ( 3o4 ) >) Pour la dcLcrmination des densités, comme nous l'avons indiqué an- térieurement, nous avons chauffé le vase renfermant la substance pendant vingt minutes au moins à la température fixe du bain d'air, en scellant le tube de sortie de la vapeur et en l'ouvrant de temps en temps. » Nous avons trouvé ainsi : Tension lîaromèlre Tension Tempé- Poids de la rt'duit Capacilè Az e\ Cl du gaz rature Poids Poids Excès de lalr vapeur. DetisUè. a zéro. du vaso. restés. Cl libre. resté. du gaz. de l'Aï. du Cl. de poids. déplace. 0,75 10,75 mm 763,2 ce 337,2 ce 56, 60 ce 4,6 mm 0 7G0 .8,4 ET 0,0572 ET 0,0145 0,8962 er o,4o63 0,72 '0-97 761.5 319.2 42,7.5 5,3 762 16,0 o,o468 0,0167 0,9490 o,386G Densité tlii borique = II ,25. M. V. Meyer, ainsi c[ue nous l'avons indiqué plus haut, a fait, par sa méthode, une séné de déterminations allant de 448*^ (température qu'il admet pour l'ébuUition du soufre) à i3oo". C'est seulement à a 18" qu'il remarque un commencement de dissociation; celle-ci devient très notable au\ températures supérieures. En titrant le chlorure ferreux resté après l'expérience, il trouve qu'elle est de ^ à Go6°, de ^ à 'jbo", de ^ à io5o°; mais évidemment ces nombres ne peuvent donner une idée de la proportion du chlorure ferreux qui s'est recombinée avec le chlore pendant le re- froidissement. » Les densités trouvées par lui sont : Températures 448° 5i8° 606° 700" i65o° i3oo° Densités ïo,49 9 '5; 8,38 5,4o 3,i .3,2 » Il croit pouvoir conclure du nombre 10,49 li'ouvé à la plus basse dé- cès températures, et qui est déjà inférieur à la densité théorique pour la formule Fe^Cl", que celle-ci n'est bonne pour aucune température, et, ne voyant d'autre formule moléculaire acceptable que FeCl',il pense que c'est à celle-ci qu'il faut s'arrêter, quoique les faits observés par lui ne soient pas démonstratifs à cause de la dissociation du chlorure ferrique. » Nous voudrions faire remarquer que, loin d'être démonstratifs en fa- veur de la formule FeCP, ils peuvent au contraire difficilement s'accor- der avec elle. En effet, M. Meyer a trouvé à 750" une densité de 5,4 et une dissociation de ^ devant être regardée comme un minimum. Nous pouvons supposer qu'à cette température la tension de sapeur du chlorure ferreux soit négligeable ('). Ee tiers du volume de la vapeur étant formé (') M. Meyer dit (Bericlite, t. XXI, p. 693) qu'il n'y ;i pas de doute qu";i io5o" ( 3o5 ) du mélange de Cl et de protochlorure de fer (solide), si nous retranchons de 5,4 le tiers de ii,25, c'est-à-dire 3,75, et si nous multiplions le reste par '^, nous aurons la densité réelle de la vapeur restante. Le nombre trouvé ainsi est 2,47, qui répondrait non à la formule FeCP, mais bien à celle inadmissible Fe^'^'Cl'-^'. » Nous serions plus portés à croire que les nombres constants trouvés par M. Meyer, à partir de 730°, sont dus à une dissociation complète du perchlorure en protochlorure et chlore avec volatilisation du protochlo- rure, celui-ci répondant à la formule Fe-Cl', mais ayant peut-être déjà vers io5o° une tendance à se dissocier en 2FeCr-, ce qui expliquerait les nombres trop faibles trouvés. Il serait prématuré d'ailleurs d'insister sur ces considérations. Nous ne savons pas quelle est la température de vapo- risation du chlorure ferreux, ni quelle est sa densité de vapeur, et il faudra attendre les expériences promises de MM. Nilson et Pettersson pour pou- voir tirer de celles de M. Meyer des conclusions quelque peu fondées. » Nous avons pensé que nous pourrions arriver à des résultats con- cluants en opérant à des températures relativement basses, dans une at- mosphère de chlore, et avec des quantités de matière telles que le chlorure ferrique se trouve en présence d'un excès notable de ce gaz. En effet, quand on chauffe de 820° à 440" "'^ cylindre ainsi préparé, on reconnaît que tout le perchlorure se volatilise; on n'aperçoit pas le moidre dépôt de protochlorure dans le vase, et cependant ce dépôt serait facile à observer s'il se formait. » Nous avons donc commencé par opérer à la température d'ébuUition du soufre et avec la vapeur à de faibles tensions; nous nous sommes en- suite rapprochés du point d'ébuUition de lu matière, qui est situé, d'après une expérience que nous avons faite à la pression atmosphérique, avec un thermomètre entouré aussi bien que possible de matière solide, vers 280"- 285"^. Le point de fusion du perchlorure pris dans de petits tubes étroits entièrement plongés dans le bain est supérieur et situé à o-3oi". Nous avons réussi à faire fondre et bouillir le perchlorure sous pression, comme nous avions fait pour le chlorure d'aluminium; mais la coloration intense des vapeurs et la sublimation des lamelles cristallisées nous a empêchés de lire le thermomètre. ), En ce qui concerne les déterminations à de très faibles tensions, nous même ce corps peu volatil soit loin d'avoir une densité constante et indépendante de la température. G. R., 1888, j' Semestre. (T. CVII, N° 3.) 4o ( 3o6 ) ferons remarquer qu'elles sont très délicates à exécuter et que la moindre erreur dans les pesées a une influence sensible sur les résultats : c'est ce qui peut expliquer quelques faibles divergences. )) Nous ajoulerons encore que le volume du chlore restant a été déter- miné en brisant la pointe du cylindre, rattaché préalablement à l'aide d'un tube de caoutchouc, à un tube de verre assez long doublement recourbé. Ce dernier tube était lui-même en communication avec un tube manomé- trique large, à mercure, sur lequel on lisait le volume primitif de l'air con- tenu dans la branche devant être mise en communication avec le cvlindre, puis le volume diminué après l'ouverture par la rentrée de l'air dans le c} lindre, le tout à la pression atmosphérique. )i Voici les nombres trouvés : Tempé- raiore. Tansion de la Tapeur en aliii. Densité. Baromèlre réduit à zéro. Capacité du yase. Chlore resté. Pression du chlore. Tempnr. du chlore. Poids du chlore. Excès de poids. Air déplacé. Observalion'ï. o 44^,3 0,l4 I I ,3o 766,0 317,5 ce II7,'4 mm 731 ,3 0 0,3476 gr 0,2460 0.3865 Soufre Ijouillant à la 442,2 357,0 356,9 0,27 o,5o 0,12 11,66 11,85 13, a4 766,0 763,75 75-, n 340,3 327,7 255,2 io3,4 78,0 I 1 5 , 45 743,5 753,4 757,0 21 ,5 20,0 0,3997 o,23o2 o,3oS5 o,4oo 1,0935(0 0,22o5 0,4074 o,3o32 pression atmosph. Mercure à la pression atmosphérique. $25,2 o,ig .2,47 757,13 245,7 98,0 756,6 23,4 0,2870 0,3484 0,2920 ' Mercure, pression 407"°, 4. Mercure, pression 377°",4. 321,6 0,33 ..,4i 757,0 247,2 95 , 55 753,0 22,8 0,2791 0,-3732 0,2920 )i II résulte de là que, entre Sa 1° et 442°, le perchlorure de fer a une densité sensiblement constante, correspondant à la formule Fe-Cl". « CHIMIE. — Sur la densité de vapeur du perchlorure de gallium ; par MM. C. Friedel et «I.-M. Crafts. « D'après les déterminations de M. Lecoq de Boisbaudran, le perchlo- rure de gallium Ga*Cl°fond à 76°, 5 et bout à 2i5"-220°, peut-être même à une température inférieure, car le savant auteur de la découverte du gal- lium fait remarquer que le thermomètre devait être un peu surchauffé dans cette détei-mination. » Nous avons transfonné en chlorure o^', 4 de gallium, qui nous avaient été obligeamment confiés par M. Lecoq de Boisbaudran, en les chauffant (') Un accident arrivé à la lige du cvlindre a empêché de compléter la pesée. On a déterminé le fer par précipitation sous forme de sesquioxvde. ( 3o7 ) doucement dans un mélange de chlore et d'azote purs et secs. Le métal était placé dans la première d'une série d'ampoules soudées sur le cylindre qui devait servir à la détermination de la densité. On a volatilisé successi- vement le chlorure formé, d'abord dans un excès de chlore, puis simple- ment dans l'azote, d'une ampoule dans l'autre et jusque dans le cylindre. Les déterminations étaient faites dans l'azote, dans lequel le chlorure a été plusieursfoisvolatilise.il formait alors un beau liquide incolore et d'une limpidité parfaite, se prenant en jolis cristaux par le refroidissement. Les vases à densités étaient des réservoirs cylindriques terminés par un tube recourbé muni d'une ampoule, de manière à permettre de recueillir la presque totalité de la précieuse matière. » Après que chaque cylindre avait été fermé à la lampe, dans les condi- tions voulues, et refroidi, on ramenait, en la fondant et en la sublimant, la plus grande partie de la matière condensée dans le tube capillaire qui terminait le cylindre, et l'on détachait ce petit réservoir à la lampe, ce qui n'altérait pas sensiblement le volume de l'ensemble. On pesait le cylindre et le petit tube et l'on ouvrait le premier sur de l'eau bouillie ( ' ), pour con- tinuer l'opération comme d'ordinaire. » Quant au tube capillaire renfermant le chlorure de gallium, on l'in- troduisait, après l'avoir ouvert aux deux bouts, dans une ampoule soudée sur un nouvel appareil à densités. C'est seulement après avoir volatilisé le chlorure dans le cylindre et détaché l'ampoule que l'on pouvait laver et sécher les portions du tube capillaire et les peser, pour ajouter leur poids à celui du vase vide de la précédente opération. » En opérant ainsi, nous avons pu faire, avec une très petite quantité de matière, quatre déterminations de densités sur des volumes de vapeur beaucoup plus considérables que ceux employés dans les expériences antérieures de M. Lecoq de Boisbaudran et de l'un de nous. Nous avons dû seulement opérer à des températures croissantes pour les trois premières (') Quand il restait dans le cylindre de l'azote, on constatait facilement que celui- ci n'était pas mélangé de chlore. Nous pouvons ajouter que, depuis la publication de notre Note sur la densité de vapeur du chlorure d'aluminium, nous avons fait des expé- riences de diffusion ayant pour but de reconnaître s'il y a du chlore mis en liberté quand le chlorure d'aluminium est fortement cliaufle. Nous avons volatilisé du chlo- rure dans un tube de terre poreux placé à l'intérieur d'un tube de porcelaine chauffé au rouge vif, les deux étant parcourus par un courant d'azote pur et sec, et nous n'avons pu reconnaître aucun indice de mise [en liberté de chlore. Ce fait négatif parle en faveur d'une dissociation de 2Al^Cl°en 2 Ai Cl'. ( 3o8 ) expériences, et pour la dernière, faite à une température relativement basse, sous une très faible pression. » Voici les nombres trouvés : Tension de la Tapeur Baiomètre Pression Temp. Poids en réduit Volume Azote de de de Excès Air Température atmosphères. Densité. a o". du vase. restanl, lazutc. 1 azole. laïote. de poids déplacé. o uim ce ce mm o gr gr &r 3o7 0,87 io,Gi 758,2 6g, 1 5 0,77 7^0 -^o 0,0008 0,3573 o,o83o 357, i5 0,64 9,08 737,15 73,25 13,1 74o ji 0,0139 0,1720 0,0874 377,6 0,57 7,82 757,15 34,66 6,86 738 22 0,0077 o,o532 o,o4o3 237 0,24 ïi)73 74^)4 24,77 ">75 724 22 0,01 32 0,0261 0,0287 Benzopbénone a la pression atmospb. Mercure, pression at- mosphérique! Mercure S0OSl0<|0""",2O de pression. Naphtaline SOUSIi38'°",41 de pression. L. de B. L. de B. L. (J 247° 273° •3,4 11,9 307" 0.97 10,61 357° 10,0 357» o,64 9,08 3770,6 0,57 7,82 4/ 7 n Si l'on joint à ces déterminations celles faites par M. Lecoq de Boisbaudran, en se servant aussi de la méthode de Dumas, on a la série suivante : Températures . . 237° Tensions . , 0,24 Densités ' ' ,73 » La moyenne des trois premières déterminations est de 12, 36. La théorie exige 12, 2 pour la formule Ga^CP. Dès Son", il y a une diminution notable de la densité, et deux déterminations faites par l'un de nous, par la méthode de M. V. Meyer, ont donné, à SSn", D = 8,5 et, à 44°°, D = 6,6. » C'est uniquement de ces derniers nombres que MM. Nilson et Pet- tersson (') ont voulu tenir compte pour attribuer au perchlorure de gallium la formule GaCP. » L'ensemble des faits nous paraît, au contraire, prouver que la formule moléculaire de ce corps est Ga" Cl" jusqu'à la température de 2t3", mais que la vapeur a une tendance marquée à se dissocier (peut-être en deux molécules de GaCl') à des températures supérieures. On peut d'ailleurs faire remarquer que, si l'on considère le groupe formé par les éléments, Al, Ga, In, on v trouve un accroissement de cette tendance au dédouble- ment qui correspond à celui des poids atomiques. )) Il faut observer que les densités trouvées par nous sont un peu infé- {^)Zeitschri/lJ'urphysikalisclie Chemie, t. I, p. 46o. ( 3o9 ) rieures à la densité théorique; nous attribuons cette circonstance à une erreur constante que nous n'avons pu rechercher en raison du peu de matière dont nous disposions. Peut-être est-elle due à l'absorption d'une trace d'humidité, décomposant le chlorure lorsqu'on le chauffe. Nous avons remarqué que, même à froid, le chlorure scellé pendant quelque temps dans une ampoule laisse dégager des fumées quand on ouvre le vase. Nous avons observé aussi dans les cylindres, à côté de beaucoup de cristaux, quelques gouttelettes restées liquides et qui peuvent être du chlorure resté en surfusion ou bien maintenu liquide par la présence d'une trace d'humidité. » PALÉONTOLOGIE. — Sur les dimensions gigantesques de quelques Mammifères fossiles ; par M. Albert Gaudry. « M. Strauch, le savant Directeur du Musée de l'Académie des Sciences de Saint-Pétersbourg, m'écrit : M Comme vous l'aviez vu, lors de votre visite à Saint-Pétersbourg, notre célèbre squelette de Mammouth est placé dans une salle trop petite pour qu'on puisse en prendre la photographie. Je viens de le transférer momentanément dans une vaste salle destinée à l'installation du Musée d'Ethnographie; cela m'a permis de faire la photographie de notre Mammouth, et je vous en adresse des exemplaires. » J'ai l'honneur d'offrir à l'Académie un des exemplaires qui m'ont été envoyés par M. Strauch. » Le Mammouth (Elephas primigenius) du Musée de Saint-Pétersbourg est celui dont le cadavre entier fut trouvé en 1799 sur les bords de la mer Glaciale, près de l'embouchure de la Lena. Comme sept années s'écoulèrent entre le moment de sa découverte et celui où il fut rapporté à Saint-Pé- tersbourg, une partie de sa chair fut dévorée par les chiens, les bêtes féroces; la plus grande portion de ce qui en restait fut détachée des os par Adams, parce qu'elle rendait le transport trop difficile. La photographie que je mets sous les yeux de l'Académie montre que la peau et la chair n'ont été conservées que sur la tête et autour des pieds. » Suivant Tilesius, le squelette a 3™, !\i de hauteur, du sommet de la tête à la base des pieds. Il est moins grand que le squelette de VElephas meri- dionalis du pliocène de Durfort, qui est dans notre nouvelle galerie du Muséum. Le squelette de Durfort a 3", 77 de hauteur au garrot et 4™, 22 de hauteur au sommet de la tête; il a 6"", 60 de long depuis le bout des dé- ( ^lo ) fenses jusqu'au bord postérieur du bassin et 5"", 36 de long depuis le bord antérieur de la tête (sans y comprendre les défenses) jusqu'au bord pos- térieur du bassin. Ces dimensions sont bien supérieures à celles de notre squelette de Mastodonte de Sansan, et même elles surpassent celles des gigantesques Mastodontes américains ( ' ). Notre squelette de Durfort est le plus grand squelette entier de Mammifère fossile connu jusqu'à présent. » Nous avons des os isolés qui annoncent des bêtes encore plus puis- santes : ainsi M. Haussmann, lorsqu'il était Préfet de la Seine, a donné au Muséum un humérus de \ Elephas anliquus trouvé tout auprès de Paris dans le cjuaternairc de Montreuil-sous-Bois; cet os mesure l'^.So, tandis que celui de ï Elephas meridionalis de Durfort mesure seulement i™, 24. J'ai rapporté de Pikermi un tibia de Dinotherium qui a o"", 94, au lieu que celui de l'Eléphant de Durfort n'a que o"", 80, et des métacarpiens qui présentent une différence aussi forte. » Si les rapports entre les tibias, les humérus, les métacarpiens et la hauteur totale des squelettes ont été les mêmes dans {'Elephas antiquus et le Dinotherium giganteum que dans V Elephas meridionalis de Durfort, il faudrait supposer que V Elephas anliquus atteignait 3"", 9.5 de hauteur au garrot, 4'"» 42 au sommet de la tête et que le Dinotherium atteignait 4'">43 au garrot (-), 4">96 au sommet de la tête. » Ainsi deux hommes géants placés l'un au-dessus de l'autre ne par- viendraient pas au sommet de la tête de l'Éléphant de Durfort, et trois hommes de i™,8o debout sur les épaules les uns des autres atteindraient à peine le sommet de la tête du Dinotherium giganteum de Pikermi. » Il est naturel de trouver le maximum de grandeur chez le Dinotherium de Pikermi, car cette majestueuse créature a régné à côté de deux espèces de Mastodontes, de l'Ancylothérium, d'une Girafe et de l'Helladothérium, à l'époque du miocène supérieur, c'est-à-dire au moment où le monde animal a eu son apogée. L'Elephas meridionalis et V Elephas antiquus ont vécu en compagnie d'Hippopotames dans des phases chaudes du pliocène (') Warrcn, dans son grand Ouvrage Sur les Mastodontes américains, indique un squelolle haul de 3™, 35 au sommet de la lèle et long de 5™, 18 du bord postérieur de la face au commencement de la queue. (-) Lors de mes recherches sur les fossiles de Pikermi, on n'avait pas encore trouvé VElephas meridionalis de Durfort. En basant mes calculs sur la comparaison du squelette de Mastodonte de Sansan, et de quatre squelettes d'Eléphants actuels qui sont dans les collections du Muséum, j'étais arrivé à un chiffre presque semblable pour le Dinotherium, 4'">^o de liauteur au garrot. ( 'il. ) et du quaternaire oi'i il devait y avoir une riche végétation. Si une chose peut étonner, c'est que le Mammouth des terrams glaciaires de Sibérie, ha- bitant sans doute des régions trop froides pour le développement d'une végétation forestière, ait atteint la grande taille que présente ic squelello du musée de Saint-Pétersbourg. » On voit, d'après ce que je viens de dire, que si l'on voulait classer quelques-uns des plus puissants Mammifères par ordre de grandeur, il faudrait établir les rangs suivants : Premier rang Dinotheriuin giganteiim du miocène supérieur de TAttique. Deuxième rang .... Elephas antiqiiiix du quaternaire (phase chaude) des environs de Paris. Troisième rang .... Elephas meridionalis du pliocène supérieur de Durfort (Gard). Quatrième rang.. . . Mastodon americanus du quaternaire des Etats-Unis. Cinquième rang.. . . Elephas primigenius du quaternaire de Sibérie (phase froide) et Eléphants actuels. » Il n'est pas vraisemblable que l'homme ait vu le Dinothérium, mais il est certain qu'il s'est trouvé face à face avec VElephas antiquus et avec le Mammouth; pour les combattre, il n'avait que des haches en silex et pourtant il les a vaincus. Cela nous permet de croire que nos aïeux des temps quaternaires ont eu du génie et du courage. » CHIMIE. — A quels degrés d'oxydation se trouvent le chrome et le manganèse dans leurs composés fluorescents? Note de M. Lecoq de Boisbaudua.v. « Chaux et chrome (continué) ('). — La calcination du carbonate de chaux chromifère a donné lieu aux remarques suivantes : » Le CaOCO^ -I- Cr-O', étant précipité par le carbonate d'ammoniaque, fournit une masse verte, après forte calcination à l'air. Si l'on précipite par le Na-OCO-, le produit (même assez bien lavé avant sa calcination) est, le plus souvent, d'un jaune pur, coloration qu'on obtient à coup sûr en ajoutant à la matière une faible quantité de Na-OCO^. » Du CaOCO- -I- Cr-0% précipité par Na^OCO*, ne devient plus jaune, mais vert, si, avant la calcination, il a été arrosé avec H Cl ou AzH^Cl très étendus. L'addition du NaCl n'empêche pas le jaune de se former. )> I^a matière jaune (provenant de CaOCO" et Cr'-O^ précipités par (') Voir Comptes tendus, p. 1781, 25 juin 1888. ( 3l2 ) Na^'OCO") possède une propriété assez intéressante : mise dans le vide, elle fluoresce en joli vert, tout en restant jaune, pourvu que le courant ne soit ni trop prolongé ni trop puissant. Si, pendant le passage du cou- rant, on chauffe le tube avec une flamnie d'alcool, la matière devient aus- sitôt d'iui vert d'autant plus pur qu'elle contient moins d'alcali; elle fluo- resce en vert après refroidissement. Il est à noter que la chaleur appliquée au tube est bien faible, relativement à celle que la matière avait sup- portée lors de sa calcination. )) De la matière jaune (provenant de loo parties CaOCO^ + 5 parties Cr^O''), après plusieurs mois d'exposition à l'air libre, s'était carbonatée sans changer de couleur. Dans le vide, cette matière n'a pas fluoresce et y est restée jaune; mais, par chauffage du tube électrique, elle a passé au vert sans acquérir la fluorescence. Kecalcinée, la masse a repris sa teinte jaune, a fluoresce dans le vide froid, a verdi par chauffage du tube élec- trique et est restée fluorescente après son refroidissement. » La même matière à -^ de Cr-0', verdie, il y a quelques mois, par chauffage dans le vide électrique et conservée depuis dans un vase ouvert, ne fluoresce plus dans le vide. )) Discussion des expériences faites sur les fluorescences CaO-f-Cu, CaO + Fe et CaO -+- Cr. — L'analogie de ces fluorescences conduit à se demander si elles ne dépendent pas d'une cause unique, par exemple de la présence du cuivre, corps très actif. Mes expériences ne s'accordent guère avec cette interprétation, du moins en ce qui concerne la présence supposée du cuivre dans les Fe^O^ et Cr^O^ ajoutés à la chaux. Il est même très improbable que les traces de cuivre contenues dans le CaOCO^ soient capables des effets observés, car les fluorescences vertes CaO -+- Fe et CaO H- Cr se développent au sein de chaux donnant un premier éclat blanc bleu et non blanc vert, ce qui exclut la possibilité d'une proportion appréciable de cuivre dans la chaux. Le fer et le chrome semblent donc jouer le rôle de corps actifs vis-à-vis de la chaux, et cela est vrai, pratique- ment parlant, puisqu'ils donnent des fluorescences assez vivement colo- rées qu'on n'obtient pas sans eux. » Cependant, l'activité du fer et du chrome sur la chaux pourrait diffé- rer à quelques égards de l'activité de certaines autres substances. )) Ordinairement, la matière active exalte de beaucoup le pouvoir lu- mineux du dissolvant solide. Appelons positive cette espèce d'activité. Exemples : Ca OSO' + Mu, Sm, Za, etc. Dans ces divers cas, le dissolvant fluoresce assez peu par lui-même; la chaux possède au contraire un vif ( 3i3 ) premier éclat (blanc bleu pour ma chaux la plus pure) suivi d'une jolie fluorescence bleu violet. )) Quelles que soient les causes de ces fluorescences de la chaux, la matière active ajoutée peut se comporter de deux façons : )i I** Produire une émission supplémentaire et quasi-indépendante de lumière; activité positive. Exemple : CaO + Mn. )) 2° Ne pas produire de lumière spéciale, mais modifier la fluorescence préexistante, soit en absorbant une partie des rayons émis, ou des rayons efficaces incidents; soit en empêchant la production de certains rayons par une sorte d'interférence de vibrations incompatibles. Appelons /le^a^iVe cette deuxième espèce d'acti^ ité, sans préciser sa cause physique et la con- sidérant seulement comme très analogue à l'extinction mutuelle de M. Crookes, avec cette différence toutefois que, dans les expériences du savant chimiste anglais, chacune des matières actives était individuellement positive vis-à-vis du dissolvant solide ('), tandis que ma matière active négative peut jouir, ou être privée, du pouvoir de fluorescer individuelle- ment avec le dissolvant purifié. » L'activité d'une matière sera positive, relativement à une étroite ré- gion spectrale, s'il y a, sur ce point, accroissement de lumière; elle sera négative pour les régions dont l'éclat aura baissé (-). Le cuivre a bien, sur la chaux, une activité positive, car, avec ^ ou -~^ de CuO (') dans le CaOCO", l'éclairage du vert spectral est beaucoup plus vif qu'avec CaOCO' calciné seul. )> Les choses sont moins évidentes pour le fer et le chrome, dont les fluorescences dans la chaux donnent des verts spectraux généralement un peu plus pâles que celui de la chaux seule. Parfois, il est vrai, j'ai trouvé une petite supériorité du côté CaO + Fe, ou CaO + Cr, mais les différences étaient insuffisantes pour établir une conviction, car le degré de vide et (') Voir Comptes rendus, p. i495, i5 juin i885. l^our M. Crookes, les mélanges employés par lui contenaient: les sulfates de samarine et d'yttria. Pour moi, ces mé- langes se composaient réellement: d'une part, de sulfate d'yttria avec traces (ou faibles quantités) de Za, Zp, etc.; et d'autre pari, de sulfate de samarine, le sulfate d'yttria jouant le rôle de dissolvant et Sm, Za, Z[3, etc., celui de matières actives. (2) On fait les comparaisons exactes au speclroscope, mais parfois il suffit de regar- der avec des verres colorés. (^) Même avec j^% de CuO dans le CaOCO-, on obtient un premier éclat assez bril- lant, quoique plus coloré et plus sombre; mais il faut que la calcination ait été suffi- samment énergique et que le vide soit convenable, ni trop ni trop peu avancé. C. R., 1888, T Semestre. (T. CVII, N° S.) 4 1 ( 3.4 ) d'autres causes font un peu varier les intensités relatives des fluorescences. Je ne suis pas cependant éloigné de penser que le fer et le chrome oxydés se comportent, dans la chaux, comme des matières actives négatives ayant peu d'influence sur la production des rayons voisins du vert, mais affaiblis- sant plus ou moins les autres, d'oîi coloration verte de la fluorescence totale. » M. Haton de la Goupillière fait hommage à l'Académie d'un Travail qu'il vient de terminer, et qui paraîtra dans le Volume publié par la Société philomathique à l'occasion du centenaire de sa fondation. Il est intitulé : Transfoimation propre à conserver le caractère du potentiel cylindrique d'un nombre limité de points. Le but de cette recherche est de constituer un pro- cédé de transformation qui, appliqué au potentiel cylindrique d'un nombre limité de points, tel que ceux qui ont servi à Lamé pour former des sys- tèmes de coordonnées curvilignes, donne comme résultat un potentiel de même nature ; de telle sorte qu'il y ait lieu de considérer le potentiel dérivé d'un potentiel proposé, et d'étudier la corrélation mutuelle des deux sys- tèmes matériels qui leur donnent respectivement naissance. M. L. Ollier fait hommage à l'Académie, par l'entremise de M. Ver- neuil, du second Volume de son « Traité des résections et opérations con- servatrices qu'on peut pratiquer sur le système osseux « . Ce second Volume est relatif aux résections pratiquées sur le membre supérieur. MÉMOIRES LUS. M. Paul Gibier donne lecture d'une « Étude sur l'étiologie et le traite- ment de la fièvre jaune « . (Renvoi à la Section de Médecine.) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. A. RiGHi adresse une nouvelle Note « Sur quelques phénomènes électriques produits par les radiations » . (Renvoi à l'examen de M. Mascart.) ( 3i5 ) M. RouiRE adresse une « Note complémentaire sur la géographie du littoral de la Tunisie centrale ». (Renvoi à l'examen de M. Bouquet de la Grye.) M. MocRA adresse une Note sur les vibrations glottiques. (Commissaires : MM. Marey, Richet.) M. Maiche adresse une Note relative à des échantillons de carbone cris- tallisé artificiellement. (Renvoi à l'examen de M. Daubrée.) M. A. DuMONT adresse, de Chassart (Belgique), une Note relative au rôle de l'azote dans la végétation. (Renvoi à la Section d'Économie rurale.) M. Sauzay adresse un Mémoire relatif à la « direction aérienne, par ballon sphérique n. (Renvoi à la Commission des aérostats.) CORRESPOND ANGE. M. le Ministre de l'Ixstruction publique et des Beaux- Arts adresse une ampliation d'un Décret qui autorise l'Académie à accepter le legs qui lui est fait par M. J.-B. Mège. M. Daubrée communique à l'Académie une Lettre par laquelle SaMajesté l'Empereur du Brésil le prie, dans les termes suivants, de Lui servir d'in- terprète auprès de SesConfrères de l'Académie: « Jeleuradresse mes adieux en les assurant de l'heureux résultat de mon voyage, qui me permettra de rendre encore d'assez longs services à mon pays et au développement que les Sciences continuent à y prendre. » M. le Président remercie M. Daubrée de sa Communication. L'Aca- (3i6) demie est très heureuse d'apprendre le rétablissement de la santé de son illustre Associé et elle charge notre Confrère de transmettre à Sa Majesté les vœux qu'elle forme pour la longue durée d'une existence si no- blement employée au progrès des Sciences et du bien de l'humanité. S. M. DOM Pedro prie aussi M. Daubrée de faire hommage à l'Académie du Volume présentant les Premiers travaux du Bureau des Longitudes du Brésil (Primeiros travathos da Commissâo de Longitudines), rédigé par MM. Calheiros da Graça et Indio do Brazil. Ce beau Volume offre un nouvel exemple de l'habileté avec laquelle d'importantes investigations scientifiques de natures variées sont poursuivies au Brésil. ASTRONOMIE. — Observations de la comète a 1888. Note de M. Cruls, transmise par M. Faye. « Cette comète a été observée du 24 février au 2 avril; à partir de cette date, sa position un peu basse au-dessus de l'horizon, ainsi que les brouil- lards qui vers cette époque de l'année commencent à se former un peu avant le jour, n'ont pas permis de continuer les observations. » L'aspect physique de la comète n'a présenté aucune particularité digne de mention, sauf toutefois l'allongement du noyau, suivi de sa sub- division en trois petits noyaux, ou condensations lumineuses. Ce phéno- mène a dû se produire vers le 27 mars, date à laquelle il a été noté par M. Lacaille. Voici ce que j'ai constaté deux jours plus lard. Le noyau s'était allongé et présentait une courbure assez accentuée, sa concavité tournée vers le nord. Ce noyau allongé avait l'aspect d'un trait lumineux, le long duquel on notait trois condensations lumineuses assez distinctes, ( 3-7 ) d'intensité inégale, la plus forte située du côté du Soleil, ainsi que le montre le croquis ci-joint, qui représente l'aspect de la tête de la comète, vue dans le champ de la lunette, ainsi que la position des trois noyaux a, b, c. J'ai mesuré, le 29 mars et le 2 avril, à l'aide du micromètre de position, la distance angulaire et l'angle de position des noyaux, a, b. Voici ce que j'ai trouvé ; « Mars 29 P ::= 243°, I 3 — 1" , 96 Avril \ P=r2:',3»,6 S — 3", 79 » L'angle P est compté de a comme centre, et dans le sens usuel nord, est, sud, ouest. Le peu de lumière du noyau c n'a pas permis de mesurer son angle de position, mais j'estime qu'il devait être d'environ aSo". Re- marquant, d'une part, la valeur de ces deux angles de position, et, d'autre part, que l'angle de position delà queue delà comète était d'environ 270", puisque les déclinaisons de celle-ci et du Soleil étaient peu différentes l'une de l'autre, on en conclut que la courbure du noyau allongé avait sa concavité tournée du côté nord, ainsi que je le disais plus haut, et comme le représente la ligne pointillée mri. » Je n'ai pu jusqu'à cette date (17 avril) revoir la comète, afin de vé- rifier si la position des noyaux avait changé. » Observations de la comète (a) 18SS, faites à l'observatoire impérial de Rio Janeiro. Dates. 1888. Étoiles de compar. et grandeurs. Févr. 24 « 7)0 26 A 8,0 Mars 26. 28. 28. 28. 29. 3. 3. G. 7- i3. c 8J il 7,0 e 9 2 / 7'0 A'' 7 ' o h » / 6,0 / 7i A- » / 7,0 Comète -3.34,27 -T-3.26,91 -r-3 .07,33 — 6.56,4o — 1.44,40 : 0.54,71 + 3.33,26 » +4.54,37 +0.37,80 — o. 0,61 -3. 5,i4 —0.11,17 Étoile. I). P. \. -H 9.56,3 — i5. 6,5 -H 2.22,4 — 5-'7'9 — o..53,4 ■-12.24,6 ;- 3.49.0 B -t- J.28,2 -i4.52,8 -17-27.8 + 5.34,9 — 1 1 . 3 1 , o Nombre des comparaisons. 3:3 I ; 1 : I ; 4:4 i5: i5 » 4:4 6:6 i5:i5 >4:i4 6:6 Observateurs. Cruls. Ici. Id. kl. kl. kl. Lacaille. Morize. Id. Id. kl. Lacaille. Morize. ( 3i8 ) Étoiles Comète - - Étoile. Nombre Dates. d e compar. ■ — — — des 1888. et grandeurs. ai. D. P. N. comparaisons. Observateurs. Mars i3. . «-i m s +0. 6,38 + 8. 6,4 6:6 Id. i6.. o6| + 1.19,40 + 1.39,3 16:16 Lacaille 17 . . P 7 1 7 —2.54,18 —0.29,1.5 -f- 8.49,6 M- 8.12,9 6:6 10: 10 Cruls et Morize, 26.. Lacaille. 29.. /■ 8 —0. i3,07 + o.3o,7 6:6 Cruls et Morize 29.. r » —0. 8,99 — i-i4,9 10:2 Id. Avril 2 . . s 6i — 1 . 3 1 , 4o + 6.i4,o 12:12 Cruls et Lacaille, Positions des éioiles de comparaison. Dates. ai Réduction D. P. N. Réduction 1888. Etoiles. moy. 1888,0. au jour. moy. 1888,0. au jour. Autorités. Févr. 24. . • . . . a h m s 19.53. i8, 16 s —2,16 0 ' " 137.42. 10,5 —6,9 2l54, IL 19, Gould. 26... ... b iq. 56. 35,46 — 2,o3 i35. i5.32 ,7 -6,4 2274, H. 19, Gould. 26... . . . c 19.56. 4,81 — 2,02 134.56.59,3 —6,5 2249, IL 19, Gould. 28... ... d 20.16.26,22 -1,98 i32. 9.12,8 "4,8 10894, Stone. 28... . . . e 20.11 . 16,70 — 1.95 i32. 3.23,0 -5,0 334, H. 20, Gould. 28... ••• / 20. 8.38,92 — 1,93 i3i.49. 7,4 — 5,2 10836, Stone. 29... ■■• g- 20. 10. 18,96 -1,87 i3o.3i .46,6 -4,9 10849, Stone. Mars I . . . ... h a » » M Id. 3... ... / 20.21 .35,45 — 1,72 125.57,52,4 — 3,6 10928, Stone. 3... ... j 20.25.58, 17 — 1,75 126.15. 10,5 -3,4 84o, H. 20, Gould. 6... ... A )) » » » Id. 7... ... / 20.44-52,32 — I ,60 1 19.51 .23,2 -1,3 1 1090, Stone. i3... m 21. 3. 8,61 — 1,39 III. 0.17,2 -t-0,9 4220, Cape Cat.. i85o i3... ... n 21. 2.52,66 -1,39 110.38.46,2 -1-1,0 4219, Cape Cal., i85o 16... ... 0 21 . I I .38,98 — 1 ,3i 106.21 .38, 1 +2,1 4i3i 7, Lalande. 17... ... p 21.19.16,09 — i,3o 104.45.42,6 ■+-2,7 41601, Lalande. 26.., .... q 21.45.39,07 — 1, i3 91.46. 0,0 +7,3 42591, Lalande. 29... . . . . V )) » )) » Id. Avril 2 . . . . . . s 22. 8.25,60 — 1,01 84.46.36,8 +7.4 43378, Lalande. Positions apparentes de la comète. Dates. Temps moyen Jl Log. fact. 1888. de Rio Janeiro. apparente. parall. h m s h m s Févr.24 16.37.14 19.49.41,73 —0,120 26 i6.4o.4o 20. O. 0,34 —0,097 26 i6.53.i6 30. o. 0,12 —0,088 28 17. 8.5i 20. 9.27,84 — o,o56 28 17.15.43 20.9.30,35 — o,o5i 28 17.26.37 20. 9.31,70 — o,o4o D. P. N. Log. fact. apparente. parall. 0 ' •' 137. 5i .59,8 8,817 i35. 0.19,8 8,945 134.59. 1 5, 2 8,7i3 I 32 . 3 . 5o , I 8,6i3 i32. 2.24,6 8,394 i32. 1.26,8 7,ii3 ( 3iy ) Dates- Temps moyen 1888- de Rio Janeiro, h m s Févr. 2g i6.2g.5o Mars I » 3 16.34.26 3 17- 9-37 6 16. 50.45 7 16. 19.20 i3 i6.3i.48 i3 17. 0.55 16 16.28.47 17 17.24.54 26 16. 58. 6 29 16.47, i3 29 17-18.18 Avril 2 17. 14.47 ai apparente- Log. fact. parall. D. P. N. apparente. Log. fact parall. Il m s 20.i3.5o,35 —0,072 i3o.35.3o,7 9,180 20.26.28, 10 20.26.34,22 » —0,043 — 0,020 126. 3.17,0 126. 0.16,4 » 9.948 8.999 20.41 -45,58 21. 2.56,o5 21. 2.57,65 21 . 12.57,07 21 . 16.20,61 21.45. 8,79 » — 0,020 -9.9^9 —9.930 -9.969 —9.924 -9.928 119.56.56,8 I 10-48-47. I 1 10-46.53,6 106.23. 19,5 104.54.34,9 92.54.20,2 9.406 9.367 9.298 9.486 9.4î7 9,566 )> 22 . 6.53, [9 )1 -9.908 84.52.58,2 9.629 ASTRONOMIE. — Positions de la comète (t888,I), mesurées à l'cquatorial de 8 pouces de l'observatoire de Besançon. Note de M. Gruey. Étoiles Ascension Distance Nombre Dates. de droite. polaire. de 1888- comparaison- Grand- *«"-*. »■#->«-- compar. Obseï uin 7- . . . a WeissCj 967 (0'') 8 m s — 2.25,26 — 0. 1,9 l5:i5 G. 7... . b 8 — 2.20,4l — o.5o,3 i5:.8 II. 12,. . . c Weisse^ 1037 9 -T-0.56,01 —3. 2,2 i5:3o G. 12.. . . d 9 ■+- 1 . 1 , 42 -4.16,5 i5:3o II. f5... e An. rap. à 1 145 Weisse2 9 H-o.45,o5 + 1.45,3 i5:2o G. i6... - / Weisse.2 1201 9 — 1 . I ,01 — 2. 9,5 i5:i8 G. 19... g- Weisse.) i265 7 — 0. 4.00 -T-I .22,0 i5:i5 G. Positions des étoiles de comparaison. Étoile: a . b. c . d. e . /• Ascens. droite moy. 1888,0. h m s 0.38.37,26 0.38.37,26 o.4i .59,62 0.41.59,62 0.46. 4,00 0.48.54,00 o.5i . i8,o3 Réduction au jour. s +1,59 -t-i,6i +4.o5 +4.09 » -f-5,71 4-7, 3o Dist. polaire moy. 1888,0. o ' " 48. 6.56,5 48. 6 56,5 46.44-25,1 46.44-25, I 45.49.11,0 45.36.58,7 44.46. 0,7 Réduction au jour. + 12", 3 + 12,2 + 12,2 + 12,2 » + 12, 1 + 12,0 Autorités. Weisse» 967 » Weissej 1037 )) An. rap. à 1 i45Weisse Weisse^ 1201 Weissej i265 ( 320 ) Positions apparentes de la comète. Dates. Temps moyen Ascension droilc Log. fact. Dislance polaire Log. fact. 1888. de Besançon. apparente. parall. apparente. parall. h m 9 h m 3 o ' « Juin 7 12. 2.47 0.36. 13,39 T,7oi„ 48. 7. 6,9 0,799,, 7 13.17. 2 0.36. 18,46 1,732,1 48. 6.18,4 0,700,, 12 10.57.24 0.42.. 59, 68 T,659„ 46.41 -35,1 o,848„ 12 13.44-28 0.43. 5,i3 T,738„ 46.4o.2o,8 0,731,, i3 12.00.9 " " " " 16 i3. 0.43 0.47.58,70 T>757„ 45-35. i,3 o,663„ 19 13.42.43 o.5i.2i,33 'i",747n 44-47-34,7 o,56i,j )) Les initiales G et H désignent les observateurs, M. Gruey et M. Hé- rique. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les éqticitions différentielles du pi'emier ordre. Note de M. Paul Painlevé, présentée par M. Darboux. « Dans une Communication récente (^Comptes rendus, iG juillet), nous avons établi quelques propriétés de l'intégrale de l'équation (i) F|r,/,(.^)| = o, dans le cas où cette intégrale n'admet que n déterminations se permutant autour des points critiques mobiles. A l'intégrale correspond alors une cer- taine relation algébrique (ou plutôt une surface de Riemann) (5) h{^;,f) = o, qui n'est définie qu'à une transformation birationnelle près, et que nous appelons relation entre les constantes intégrales. )) L'intégrale de (1) vérifie deux égalités de la forme Y'-nj.y.G^-)]. dont chacune suffit à la déterminer et qui établissent une correspondance rationnelle entre les courbes (i) et (5). » Ces préliminaires rappelés, nous nous proposons de reconnaître si l'in- tégrale d'une équation (i) donnée n'admet que n déterminations se permutant ( 32. ) autour des points critiques mobiles, n étant indéterminé. La théorie des trans- formations rationnelles des courbes algébriques va nous permettre d'étu- dier la question, quand on suppose le genre - de la relation (5) supérieur ou égal à 1, mais elle ne fournit aucun renseignement sur le cas oii - est nul. » Le problème de la transformation rationnelle des courbes algébriques peut s'énoncer ainsi : » Soient (-■) /(j. =) -- o, ([i) /,(7,,=,).-o deux courbes algébriques ; trouver toutes les fondions rationnelles telles que {y, z) parcoure { x) quand (y,, z,) parcourt ((î). » Nous avons démontré à ce sujet les propositions suivantes (Comptes rendus, 3i octobre 1887) : » Si le genre p de (x) est nul, on peut toujours, quels que soient (a) et (p), passer de (x) à (p) par une infinité de substitutions rationnelles; ces substitutions renferment une fonction arbitraire du point analytique » Quand p = 1, on ne peut, en général, passer rationnellement de (x) à (p). Pour que cela soit possible, il faut et il suffit qu'une intégrale de première espèce de la courbe ((î) se ramène à une intégrale elliptique, dont le module soit égal au module de (x). Il existe alors une infinité de substitutions rationnelles qui dépendent au moins d'une constante et d'un entier arbitraire. Elles renferment parfois plusieurs entiers arbitraires, mais ne dépendent jamais d'un second paramètre continu. » Quand p est plus grand que i , on ne peut passer de (x) à ((3) que par un nombre fini de substitutions rationnelles, et l'on détermine algébrique- ment toutes ces substitutions. » Il convient d'ajouter que si le genre p, de (p), qui n'est jamais infé- rieur k p, est égal à p(p >■ i), toute correspondance rationnelle entre (x) et (P) est nécessairement birationnelle. Les courbes de genre o et i sont les seules qui se laissent transformer en courbes de même genre, par des substitutions simplement rationnelles. Enfin, quand la courbe (p) est hy- perelliptique, il en est de même de la courbe ( x), G. l!., 1888, 2" Semestre. (T. CVII, N" ?.) ^2 (322 ) » On peut généraliser le pi'ublème précédent et se proposer de trouver toutes les courbes (a) qui correspondent rationnellement à une courbe (p) donnée. Quelle que soit (fl), toutes les courbes de genre o, ainsi que les courbes qui ont même genre et mêmes modules que (p) répondent à la question. Si p, = i, le problème est celui de la transformation des fonc- tions elliptiques. Si /), est plus grand que i, tout revient à trouA'er des courbes de genre plus grand que o et plus petit que /?,, qui correspondent rationnellement à (p). Si une courbe (a) jouit de cette propriété, toutes ses transformées birationnclles en jouissent également : nous regardons ces diverses solutions comme formant une classe, et nous cherchons seule- ment à obtenir un type de chaque classe. On reconnaît, par des opérations purement algébriques, s' il existe de telles courbes (o.) de genre plus grand que i, et l'on obtient algébriquement un type de chaque classe. Pour qu'il existe des courbes (a) de genre i, il faut et il suffit qu'une intégrale de première espèce de (P) se ramène aux intégrales elliptiques ('). )) Ces propositions suffisent pour résoudre immédiatement la question suivante : Reconnaître si l'intégrale de (i) n'admet qu'un nombre fini (d'ail- leurs inconnu) de déterminations se permutant autour des points critiques mo- biles, la relation (5) étant supposée de genre t. plus grand que i. Autrement dit, reconnaître si l'intégrale de (i) est de la forme (2), mais ne peut se ramener aux formes particulières (G ) et (7) de la dernière ISote. On vérifie algébriquement si l'intégrale satisfait aux conditions précédentes, et, dans ce cas, l'intégrale s'obtient elle-même algébriquement. » Le même problème, quand on suppose t. ^i, est plus compliqué. On reconnaît algébriquement si les conditions sont vérifiées, et l'équation s'in- tègre alors par quadrature, ou bien on ramène l'équation à une équation linéaire d'ordre p au plus {p est le genre de F). Dans les deux cas, si ■ïz=p (77 n'est jamais supérieur à p), l'intégrale n'a que des points critiques fixes (-). (') II est facile d'apercevoir la relation qui existe entre le pi'oljlème précédent et le problème de la transformation des fonctions fiiclisiennes. (-) Les deu\ problèmes que nous venons de traiter renferment, comme cas particu- liers, bien des questions plus simples : par exemple, reconnaître si l'intégrale de (i) n'a que des points critiques fixes, ou qu'un seul point critique mobile, ou un seul con- tact avec son enveloppe, etc. Dans ces divers problèmes, on connaît à l'avance une courbe algébrique qui doit correspondre rationnellement à la courbe (i). Celte courbe est une transformée rationnelle de (5). Si son genre est égal ou supérieur à 1, les ré- sultats précédents s'appliquent. ( 323 ) » En définitive, l'hypothèse -z = o échappe seule à la méthode. L'inté- grale est alors de la forme (6) ,r"-t- R'.h'. (^)']y'-' +•■•+ r;[t- (^)] =-- o. Mais on peut, quel que soit tt, traiter la question suivante : Reconnaître si r intégrale de (i) n admet quiin nombre donné n de déterminations se per- mutant autour des points critiques mobiles. Nous traiterons cette question dans une prochaine Note. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Régulateur isochrone. Note de M. Baudot, présentée par M. Mascart. « Le régulateur isochrone dont il est question ici a pour but de main- tenir uniforme la vitesse de rotation du rfw^nÔMfeur que j'emploie dans mon système de télégraphe multiple imprimeur, malgré les variations de la force motrice emplovée et celles du travail résistant, provoquées par le fonctionnement des organes de l'appareil ou par toute autre cause. Son mode de fonctionnement consiste à introduire dans le mécanisme moteur une résistance variant automatiquement lorsque cela est nécessaire, de façon à maintenir l'équilibre ])arfait entre le travail motein* et le travail résistant total. » Ce régulateur est constitué par une masse métallique mobile, suscep- tible de se déplacer, en glissantsurdeux tiges-guides fixées transversalement à l'extrémité d'un arbre appartenant au moteur dont le mouvement doit être régularisé. A cette masse sont accrochés deux forts ressorts à boudin destinés à la ramener vers le centre de rotation. Ces ressorts prennent leurs points d'appui sur l'extrémité même de l'arbre. Au repos de l'organe, la masse est légèrement excentrée par rapporta l'axe de rotation, et, dans cette position, le système comprenant la masse, les ressorts et leurs sup- ports a son centre de gravité sur l'axe. » Lorsque le moteur est mis en mouvement, sa vitesse va s'accélérant jusqu'à ce que la force centrifuge, agissant sur la masse, atteigne et dépasse la valeur de la tension des ressorts. Dès que la masse mobile s'écarte en tirant sur les ressorts, ceux-ci, prenant leurs points d'appui sur l'arbre, le font presser contre ses paliers et augmentent le travail dépensé par le ( 32/, ) frottement: il en résulte que le travail supplémentaire imposé au moteur dépend de l'écartement de cette masse ('). » On conçoit déjà que cette disposition puisse constituer un modérateur de vitesse; mais il est facile d'en faire un véritable régulateur isochrone à la condition d'établir une relation convenable entre les points d'attache des ressorts, le centre de rotation et le centre de gravité de la masse mobile. » La force centrifuge d'une massé, à vitesse de rotation constante, est proportionnelle au rayon de la circonférence décrite. D'autre part, on sait qu'un ressort à boudin bien fait subit des allongements directement proportionnels aux efforts; on peut donc concevoir une vitesse angulaire telle que la force centrifuge et la tension des ressorts restent constamment égales. » Supposons maintenant que le centre de gravité de la masse mobile puisse être amené à coïncider avec le centre de rotation (position qui cor- respondrait à une valeur nulle de la force centrifuge) ; si l'on accroche alors à cette masse l'extrémité libre des ressorts, sans les déformer par aucun allongement (ce qui pour eux correspond à une valeur nulle de l'effort appliqué à les allonger), l'équilibre existera, pour cette position de la masse, entre la force centrifuge et la tension des ressorts, qui sont toutes deux nulles; et cet équilibre subsistera également pour toutes les positions que la masse mobile pourra occuper, mais à la condition expresse que la vitesse angulaire ait une valeur déterminée. )) La masse se trouve ainsi dans une sorte d'équilibre instable qui ne peut exister qu'à cette condition. » Mais, pour que le mouvement soit uniforme, il faut que le travail moteur soit égal au travail résistant. Si donc nous voyons la masse tour- nant se maintenir en équilibre, nous pourrons en conclure que la vitesse de rotation est bien la vitesse pour laquelle le réglage a été effectué et, de plus, que l'appoint de travail résistant apporté au moteur par l'écartement (') Avec une masse pesant 4o°'' et une vitesse de rotation de i65o tours par minute, la valeur de la force centrifuge croît de 1200S'' (environ par centimètre d'écartemenl de la masse, et cet accroissement de pression sur l'arbre du moteur provoque un sujjplé- ment de travail résistant pouvant être évalué à 35^™ par seconde environ avec un graissa;;e normal de l'axe du régulateur. Dans le modèle présenté, la masse peut s'é- cai'ler de o"',oo environ. ( 325 ) actuel (le la masse est juste suffisant pour équilibrer la puissance et les résistances. » L'accroissement ou la diminution du travail moteur produit d'abord une variation de vitesse angulaire faible et momentanée, puis l'équilibre se rétablit par un simple déplacement de la masse mobile et la vitesse rede- vient ce qu'elle était avant la perturbation. )) Le modèle construit spécialement pour régulariser le mouvement du distributeur de mon appareil télégraphique, qui emprunte sa force motrice à l'électricité ou à la pesanteur, maintient une vitesse constante qui lui fait régulièrement accomplir iG5 tours par minute. Les variations de la vitesse provenant des variations de température sont insignifiantes, étant donné le résultat à obtenir, car elles atteignent à peine un millième de sa valeur. » Le travail supplémentaire im|:)Osé au moteur par le régulateur varie de 5 à 90 grammètres, suivant l'état plus ou moins onctueux des pivots de l'appareil. » ÉLECTRICITÉ. — Sur un téléphone à champ magnétique fermé, ai,' ec plaque à sections cylindriques concentriques égales. Note de M. Kkebs, présentée par M. Mascart. « Le fonctionnement d'un téléphone repose sur les variations de l'in- tensité magnétique d'un noyau de fer doux, autour duquel est placée une bobine à fil fin. A chaque variation de l'intensité magnétique de ce noyau correl^îond, dans le fil de la bobine, une action électrique dont la grandeur, en dehors des conditions extérieures qui constituent le circuit électrique, dépend de la grandeur des variations de l'intensité magnétique. Récipro- quement, à chaque variation de l'intensité électrique qui circule dans le fil de la bobine correspond une variation de l'intensité magnétique du noyau de fer doux. » Dans les deux cas , les variations magnétiques du système servent d'intermédiaire dans la transmission des ondes sonores; il importe donc que ces variations soient aussi grandes que possible. » Ces variations résultent, dans un téléphone, des vibrations de la plaque, qui font varier la distance com])rise entre l'extrémité du noyau de fer doux portant la bobine et la plaque. On peut admettre que l'intensité du champ dans cet intervalle, poiu' un appareil donné, est sensiblement ( 326 ) proportionnelle à la distance des pôles, si la section des pièces de fer qui constituent le circuit magnétique est telle qu'en un point quelconque elle soit éloignée de la saturation. Enfin, la grandeur de la variation est elle-même proportionnelle à l'intensité magnétique totale. » Les dispositions que nous avons adoptées ont pour but de satisfaire à ces conditions. » Le champ magnétique est produit au moyen de un ou plusieurs ai- mants dont les pôles sont recueillis, d'une part, par le noyau de fer doux portant la bobine; de l'autre, par la plaque de fer doux formant la mem- brane vibrante, et dont le centre est maintenu à une faible distance de l'extrémité du noyau. La réunion de cette plaque avec les aimants est obtenue par l'intermédiaire d'une couronne en fer doux, à laquelle sont fixés lesjjimants, et dans une feuillure de laquelle se trouvent serrés les bords de la plaque. Cette plaque est construite de telle façon qu'une section cylindrique quelconque, ayant comme axe celui du noyau ou de la plaque, est sensiblement constante et égale à celle du novau. )) La surface de la plaque en regard du noyau est donc le quart du dia- mètre de ce dernier. En s'éloignant vers la circonférence, l'épaisseur est telle que l'égalité 4 soit satisfaite, D étant le diamètre de la section cvlindrique considérée sur la plaque, d le diamètre du noyau, x l'épaisseur correspondante de la plaque. H Cette loi de décroissance dans l'épaisseur de la plaque est suivie jus- qu'au moment où la plaque est suffisamment mince pour vibrer •facile- ment. Pratiquement, l'amincissement est poussé jusqu'à D ^ 8û?; et le diamètre extérieur de la plaque est au moins égal à \od. » Avec ces dispositions, l'intensité magnétique résultant des aimants emjilovés ne trouve de résistance sérieuse que dans la lame d'air com- prise entre la plaque et l'extrémité du noyau. Celle-ci est rendue aussi faible que possible, mais telle que, dans ses vibrations, la plaque ne vienne pas toucher le noyau. )) Les variations du champ sont ainsi rendues plus intenses et, par suite, la puissance du téléphone rendue plus grande que lorsc{ue la plaque a une épaisseur constante. Dans ce cas, en effet, si la plaque est mince, elle est saturée au centre; si elle est épaisse, ses vibrations sont très faibles. » Avec le téléphone que nous venons de décrire, l'amplitude des vibra- ( 327 ) lions reste très grande et, en aucun point du circuit magnétique, la sec- tion n'est saturée. )) Ces dispositions permettent d'établir des appareils puissants, faciles à construire et de toutes dimensions, )> PHYSIQUE DU GLOBE. — Cartes magnétiques du bassin occidental de la Médi- terranée. Note de M. Tu. Moureaux, présentée par M. Mascart. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie les Cartes magnétiques du bassin occidental de la Méditerranée, dressées d'après les observations dont j'ai donné les résultats dans une précédente Communication (' ). Pour construire ces Cartes, j'ai utilisé également, après les avoir ramenées au i''' janvier 1888, les mesures absolues que j'ai effectuées dans le midi de laFranceen 1884 et i885; celles deM. de Bernardières en différents points de la côte méditerranéenne, de M. Hatt à l'île Rousse, de la Mission hydro- graphique française en Tunisie, de M. Chistoni en Italie, en Sardaigne et en Sicile, de l'observatoire de Pola, de la Commission hydrographique espagnole sur la côte d'Espagne. J'ai tenu compte également des observa- tions, encore inédites, faites par M. d'Abbadie aux environs d'Hendaye et dans le Guipuzcoa, de M. Le Cannellier dans la région de Toulon, et du P. Martin Juan en Espagne. Le réseau comprend ainsi, autre les îles prin- cipales, toute la côte européenne entre Cadix et le détroit de Messine, et la côte d'Afrique depuis Tanger jusqu'à Tripoli. » Lignes d'égale déclinaison. — Les lignes d'égale déclinaison, sur la Méditerranée, font avec les méridiens géographiques un angle qui diminue de Touest à l'est; leur direction générale entre le sud et le sud-sud-ouest persiste sur la partie occidentale du réseau; mais, vers la Tripolitaine et déjà à Gabès, elles s'infléchissent vers l'est, c'est-à-dire dans une direction opposée relativement aux méridiens : les lignes isogones s'étalent ainsi en éventail sur le nord de l'Afrique. )i L'isogone de 10° passe à Salerne, traverse irrégulièrement la Sicile, laisse Malte à l'est et aborde la côte de la Tripolitaine vers le iS" degré de longitude. La ligne de 1 1" va de Rome à l'île deDjerba; celle de 12° coupe la côte d'Italie par le 44*^ parallèle, près de Carrare, présente des sinuosités très remarquables en Corse et en Sardaigne, et atteint l'Algérie près de La ') Comptes rendus, l. C\ H, p. 329. ( 328 ) Galle. L'isogone de i4°, qui part de l'embouchure du Rhône, enlre en Al- gérie à l'ouest d'Alger; elle est rejetée ensuite vers l'ouest aux environs de Miliana. La ligne de i5" quitte l'Espagne entre Barcelone et l'embouchure de l'Èbre; elle s'infléchit à l'ouest vers la côte, au large d'Alicante, puis présente une courbure de sens opposé en arrivant à la côte d'Algérie, par Arzew. Enfin l'isogone de 17°, qui passe à l'ouest de Madrid, rencontre la côte d'Espagne sur l'Océan, à l'embouchure du Guadalquivir. » A Bastia, j'ai trouvé une déclinaison de i'i''5i', supérieure de plus d'un degré et demi à la valeur qu'on aurait obtenue par interpolation, en admettant l'aniforniité des lignes d'égale déclinaison. La montagne qui domine Bastia au nord-ouest renferme d'ailleurs des affleurements ferrugi- neux très importants; Gueymard, dans son voyage géologique en Corse (1820-1821), dit que l'une des mines de Farinole, village situé à 9'"° ouest- nord-ouest de Bastia, doit être très abondante; car, « en approchant la >i boussole de l'entrée, l'aiguille se dirige de l'est à l'ouest ». Les autres observations que j'ai pu faire dans les différentes parties de l'île, à Ajaccio, Bonifacio, Corte, témoignent également d'influences locales dues à la nature spéciale des terrains. M. Chistoni a observé aussi des déviations de même ordre en Sardaigne et en Sicile; il a constaté l'existence d'un maxi- mum anormal de la déclinaison dans le voisinage de Gênes. » Lignes d'égale inclinaison. — La distance entre deux lignes consécu- tives d'égale inclinaison diminue assez régulièrement avec la latitude sur la Méditerranée. Les anomalies signalées plus haut se retrouvent également pour l'inclinaison, et les lignes isoclines sont accidentées vers Gênes, sur la Corse, la Sardaigne, la Sicile. Il en est de même en certains points de la côte d'Algérie : c'est ainsi que l'isocline de 54° est rejetée sur la mer, au nord des massifs magnétiques de Collo et du Cap de Fer. » M. L. Teisserenc de Bort a montré qu'en Algérie les isoclines se rap- prochent plus des parallèles que ne l'indiquent les Cartes les plus ré- centes ; cette remarque s'applique également à la Méditerranée occiden- tale. La ligne de 57°, par exemple, traverse effectivement la côte d'Italie à Naples; mais, dans l'ouest, on la fait passer pi'ès de Tanger, alors qu'en réalité elle atteint l'Espagne au nord d'Alicante ; l'inclinaison à Tanger est seulement de 55''i4'. » Lignes d'égale composante horizontale. — D'une manière générale, les lignes d'égale composante horizontale, sur la Méditerranée, ont la même allure que les isoclines; les deux systèmes de courbes font avec les pa- rallèles des angles sensiblement égaux, au moins dans les régions où les ( 329 ) phénomènes sont réguliers. Toutefois, entre la Sicile et Tripoli, les lignes d'égale composante horizontale plongent plus que les lignes d'égale incli- naison. Dans les îles, la composante horizontale présente aussi, comme les autres éléments, des anomalies très nettes. » Les Cartes publiées dans ces dernières années prêtent à la même critique que celle des isoclines : les courbes ne font pas, avec les parallèles, un angle aussi grand que celui sous lequel on les a figurées. D'après ces Cartes, la composante horizontale serait plus élevée à Naples qu'à Tanger, tandis que les valeurs de cet élément, en ces deux points, sont respective- ment 0,239 ^^ 0,246. La ligne 0,240, au lieu de passer à Tanger, est reportée beaucoup plus au nord; elle coupe la côte d'Espagne dans le voisinage d'Alicante. » PHYSIQUE. — Sur la conservation de l'Elecliicité et la Thermodynamique. Note de M. Gouv. « Je me propose de rattacher le princijjc de la conservation de l'Élec- tricité (') à ceux de la Thermodynamique, en prenant comme point de départ expérimental la première loi des actions électriques. » 1. Considérons des conducteurs très petits, invariables, isolés et élec- trisés, tels, par exemple, que les boules de la balance de Coulomb. Nous admettrons que deux quelconques d entre eux sont sollicités par une force dirigée suivant la droite qui les joint, indépendante de la présence d'autres corps électrisés, ainsi que des variations de température, et exprimée, en grandeur et en signe, par — —, en désignant par r leur distance, et par m, m' des constantes qui caractérisent respectivement leur état d'électri- sation, et qu'on nomme la valeur de leur masse électrique. Dans ces condi- tions expresses, l'invariabilité de ce coefficient fait partie intégrante de la (') Pour l'énoncé exact de ce principe et son rôle dans les théories électriques, je renverrai le lecteur au Ménaoire de M. Lippmann {Journal de Physique, 1881). On peut reniar([uer à ce sujet que les vérifications expérimentales de ce principe paraissent tort difficiles dans beaucoup de cas, et notamment pour les états instables (courants variables, etc.), en sorte qu'il ne serait peul-élre pas admis d'une manière générale sans l'influence exercée encore par l'ancienne livpothèse des deux fluides, considérés comme matériels et indestructibles, qui a fourni à la science éleclrique la plupart de ses formes de langage et de raisonnement. G. H., 1SS8, 2' Semestre. (T. CVII, N° S.) 43 ( 33o ) loi des actions électriques; nous pourrons donc considérer des masses électriques invariables, réalisées par de très petits conducteurs électrisés, qui sont et restent isolés. » Nous admettrons qu'il peut exister de même, aux divers points des corps, des masses électriques agissant suivant cette loi, mais qui varient, avec le temps et les circonstances, d'une manière inconnue. Nous ignorons donc, par exemple, comment varie la masse électrique lorsqu'elle passe d'un corps à un autre, et toute autre notion impliquant la conservation de l'Électricité, notamment celle de l'énergie électrique, dans ses rapports avec le principe de la conservation de l'énergie. » 2. Ceci posé, remarquons que, d'après la loi énoncée, un très petit conducteur isolé et électrisé ne peut être le siège d'une production ou d'une destruction de chaleur, sous l'action des forces électriques. Consi- dérons, en effet, un système quelconque de pareils conducteurs, à tempé- rature uniforme, maintenus au repos par des forces extérieures, et produi- sons une déformation quelconque du système, en revenant finalement aux positions initiales. Les forces mutuelles qui agissent entre eux ne dépen- dant que de leurs distances, le travail dépensé est nul. Par suite, il ne peut se produire de variation de température sur aucun d'eux, car on pourrait alors, par rayonnement, échauffer ou refroidir des corps faisant partie d'une machine thermique, et produire ainsi du travail, ce qui est en oppo- sition avec le principe de Carnot. » 3. Considérons maintenant un système matériel électrisé quelconque S. Supposons que des masses électriques invariables m, définies comme plus haut, égales et en très grand nombre, mais telles que Im ait une valeur déterminée, soient uniformément réparties sur une sphère de rayon R, enfermant S. Des forces extérieures sont appliquées à S et aux masses ni, qu'elles maintiennent en place. )i Considérons une transformation quelconque de S, et en même temps faisons varier R, de manière à le ramener finalement à sa valeur initiale Ro ; pendant cette variation, chacune des masses m est déplacée suivant un rayon. Soient, pour S, 0 le travail dépensé pendant la transformation et fourni par les forces extérieures, et Q la chaleur produite; soient de même 0' et Q' pour le système des masses m. Posons C = 0-EQ, C'=0'-EQ'. Le principe général de la conservation de l'énergie, appliqué à l'ensemble ( 33i ) de S et des masses m, nous apprend que, dans l'identité 0-t-0'=E(Q + Q')4-C + C', la somme C -l- C ne dépend que de l'état initial et de l'état final. » Remarquons que les forces électriques produites par les masses m réparties sur la sphère ont à chaque instant une résultante nulle en tous les points de S; par suite, rien de ce qui se passe en S ne dépend de R, et 0, Q et C ont les mêmes valeurs que si R restait toujours égal à R„. Il en est de même pour C + C et, par suite, pour C. Mais, dans cette hypo- thèse, on aurait 0'=o, et l'on a toujours Q'=o d'après la proposition démontrée précédemment; on a donc C'==o. » Le travail c?©' dépensé pour faire varier R de c?R est — ~~î^ — ^^» ^^ désignant par M la masse électrique existant à cet instant en un point quel- conque de S, et en négligeant un terme dépendant des actions mutuelles des masses m, qui disparaîtrait dans l'intégration. Il vient donc Q'=—^mj ^dR = o, quelle qtie soit la variation de R. » Comme IM ne peut être fonction de R, d'après la remarque précé- dente, il faut que IM reste invariable à chaque instant dans la transforma- tion de S ; c'est le principe de la conservation de l'électricité. » 4. Dans cette démonstration, nous avons admis que les masses m ne sont soumises, de la part de S, qu'à des forces électrostatiques. Il en est ainsi si S ne produit pas de champ magnétique extérieur. Dans le cas con- traire, il y aurait à considérer des forces électromotrices d'induction, qu'on regarde, en général, comme s' appliquant aussi bien aux masses iso- lées, telles que m, qu'à celles qui font partie d'un circuit. La difficulté dis- paraît si l'on remarque qu'on peut prendre R aussi grand qu'on le veut, et que le champ magnétique, finissant par être inversement proportionnel à R% deviendra négligeable vis-à-vis du champ électrostatique ('). (') Le développement de ce qui précède, qui paraît conduire à des relations entre les lois de l'Electrostatique et celles du champ magnétique, fera l'objet d'un autre travail. (332 ) » Le même raisonnement s'applique à la loi de conservation du poids de la matière dans ses transformations, et, en général, à tous les centres de forces obéissant à la loi du carré des distances. » ÉLECTRICITÉ. — Sur la conductibilité électrique des mélanges de sels fondus. Cas particulier de l'azotate de potasse et de l'azotate de soude. Note de MM. E. BoLTY et L. Poixcaré, présentée par M. Lippmann. « Nous nous sommes proposé de chercher s'il est possible de déduire la conductibilité électrique d'un mélange de sels fondus, sans action chi- mique, de la conductibilité supposée connue de chacun d'eux. » Les mélanges d'azotate de potasse et d'azotate de soude nous ont paru aussi favorables à ce genre de recherches que pouvaient l'être les dissolutions salines étendues, étudiées antérieurement par l'un de nous : ces deux sels fondus possèdent, en effet, des propriétés physiques sensi- blement identiques ; leurs densités et leurs coefficients de dilatation ont presque la même valeur, leurs coefficients de frottement intérieur sont peu différents ('). On peut donc espérer que la conductibilité de leurs mélanges obéira à une loi simple. » Nous avons établi (^) que la conductibilité de l'azotate de potasse entre 33o° et 5oo° est représentée par la formule (i") c, = 0,7241 [ I + o,oo5 {t — 330)]. Nos expériences sur l'azotate de soude se rapportent à un intervalle de température plus restreint (de 325" à 38o"); elles nous ont aussi conduits à une formule linéaire (■') (2) 1"^' = i,3o2 [i + 0,00497 (/ — 35o)]. » Les valeurs absolues des deux conductibilités diffèrent, mais le coef- ficient de variation avec la température est le même; il est donc naturel (') V. FoussEREAU, Annales de Chimie et de Physique, 6° série, t. V, p. 363; i885. (^) } oir page 88 de ce volume. (^) M. Foussereau assigne à l'azotate de soude fondu une résistance presque double de celle qui correspond à noire formule. Un tel écart ne saurait être mis sur le compte de la méthode employée par ce savant : il est probable qu'il faut l'attribuer à quelque cause accidentelle, par exemple à la présence d'une bulle inaperçue à lun des orifices capillaires du tul)e eniplo\é par M. Foussereau. ( 33:^ ) de supposer qu'il sera aussi le même pour les divers mélanges des deux sels. )) D'autre part, puisque les densités sont les mêmes, la composition en volumes d'un mélange se confond avec sa composition en poids. Soient donc p elq les poids des deux sels; il y avait lieu de chercher si la con- ductibilité c", de leur mélange entre 300° et 4oo" ne pourrait pas être cal- culée par la formule (3) e:=°-^^^^^^^\^-^o,oo5(i-35o)l représentant la movenne des conductibilités des sels mêlés. » Nous avons opéré sur huit mélanges, et, chaque fois qu'il a été pos- sible, dans un intervalle de température assez large pour vérifier la con- stance du coefficient de variation avec la température. » Pour résumer nos expériences dans un Tableau unique, nous nous bornerons ici à indiquer la température moyenne t, rapportée au thermo- mètre à air, de chaque série d'observations, les valeurs moyennes des conductibilités observées et calculées et leurs différences absolues et relatives. Compo sition 1- t. c'i Diffère absolue. ;nces P- observée. calculée. relative. 0,9l44 o,o855 346,6 0,799 0,760 —0,039 — o,o52 0,8 0,2 332,8 0,754 0,768 M-o,oi4 +0,019 0,7142 0,2867 343,3 o,S23 o,85o -1-0,027 -i-o,o33 0,543 0,456 344,9 0,961 0 , 963 -i-0,002 +0,002 o,5(') 0,5 3o6,7 0,823 0,794 —0,029 — o,o35 0,393 0,606 321,3 0,911 0,921 -1-0,010 + 0,012 0,2857 0,7142 3i3,7 0,902 0,928 — o,oo4 — o,oo4 0,2 0,8 336,7 1 ,060 1,109 Moyenne -HO, 049 +0,047 +0,0028 )> Les différences relatives atteignent parfois 5^, mais n'offrent aucun caractère systématique. La différence moyenne entre le calcul et l'obser- vation ne dépasse pas ^. Si l'on tient compte des complications que l'on (') Le mélange à poids égaux et les mélanges plus riclies en soude se décomposent à des températures peu élevées ; les températures moyennes qui s'y rapportent sont donc nécessairement assez basses. ( 33/, ) rencontre dans ces mesures à températures élevées pour relier une série à une autre, on trouvera l'accord entièrement satisfaisant. » Les résultats très simples de ce premier travail semblent pouvoir servir de base à des recherches ultérieures sur les mélanges de corps de propriétés physiques très différentes ou susceptibles de réagir chimi- quement. » ÉLECTRICITÉ. — Sur la production de l'ozone par des décharges électriques. Note de MM. Biciiat et Guxtz, pi'ésentée par M. Bertlielot. « Nous nous sommes proposé d'étudier les diverses circonstances qui influent sur la production de l'ozone par les décharges disruptives. » I. Dans un appareil simple, formé d'un fd de platine d'un dixième de millimètre de diamètre, tendu suivant l'axe d'un cylindre de même métal, on fait passer un courant lent d'oxygène sous pression constante. Le fd est réuni à l'un des pôles d'une machine de Holtz et avec un électromètre absolu; le cylindre est mis en communication avec la terre par l'intermé- diaire d'un galvanomètre ; enfin un trop-plein de M. Mascart permet d'ob- tenir un débit constant. Dans ces conditions, on a obtenu les résultats sui- vants : Effluve positive. Effluve négative. galvanométrique. Poteuliel (CGS). Ozone produit. Potentiel. Ozone. 20 l4,6 O™", 2 12,68 2™'",o5 )) On voit donc que, pour un même débit, l'effluve négative fournit une quantité d'ozone dix fois plus grande que l'effluve positive. )) On obtient un résultat analogue en faisant agir sur l'oxygène l'effluve produite entre une pointe de platine et un disque du même métal. La dif- férence entre les poids d'ozone produits, quand la pointe est successive- ment positive et négative, est moins grande que dans le cas du fd, mais elle est encore très nette ; elle augmente d'adleurs avec la distance de la pointe au disque. » Si l'on admet que la production de l'ozone est due à une élévation de température produite par l'effluve, et non au passage dans l'oxygène d'une certaine quantité d'électricité, ce résultat s'explique : l'effluve négative est en effet plus chaude que l'effluve positive. )) Si, dans cet appareil simple, on fait varier le débit ou le potentiel, on ( 335 ) constate que le poids d'ozone formé, [lar une même vitesse de courant d'oxygène, augmente avec le débit et le potentiel ; mais il n'y a aucune rela- tion simple entre ces divers éléments. Ce poids d'ozone varie d'abord pro- portionnellement au carré du potentiel, mais cette loi n'est vraie que pour des potentiels inférieurs à 2o(C.G.S) dans l'appareil que nous avons em- ployé. La loi de Faraday, en particulier, n'est pas applicable. » II. Les appareils que l'on emploie aujourd'hui pour préparer l'ozone sont plus complexes que celui qui nous a servi dans les expériences que nous venons de résumer. Deux diélectriques, le verre et l'oxygène, sépa- rent les conducteurs entre lesquels doit se produire la décharge disruptive. Si l'on regarde un de ces appareils, celui de M. Berthelot par exemple, dans l'obscurité, on voit qu'il s'illumine à chaque décharge, pourvu que l'étincelle soit suffisamment longue. Il se produit, dans l'oxygène, entre les deux surfaces vitreuses en regard, une infinité d'étincelles constituant le phénomène connu sous le nom de pluie de feu. Elles sont d'autant plus brillantes que la résistance du circuit est plus faible. On constate, en même temps, que le poids d'ozone produit varie avec cette résistance et qu'il est d'autant plus faible que l'étincelle est moins lumineuse ou moins chaude. » Si, entre les deux armatures d'un tube à ozone de M. Berthelot, reliées à une machine de Holtz, on maintient une différetice de potentiel con- stante, on n'obtient que des traces d'ozone. En même temps, on constate, dans l'obscurité, qu'il ne se produit que de maigres étincelles, d'une ma- nière fort irrégulière et à de rares intervalles. » En réunissant les armatures du même tube à un excitateur muni de boules de i*"" de diamètre, on ne commence à apercevoir la pluie de feu que si la distance explosive est supérieure à i™",75. C'est la valeur en air de l'intervalle qui sépare les armatures, en admettant le nombre G comme pouvoir inducteur spécifique du verre par rapport à l'air. Tant que les étincelles ne sont pas visibles dans l'appareil, il ne se produit pas d'ozone. Ainsi, en faisant passer, pendant plus de deux heures, de l'oxygène dans l'appareil de M. Berthelot, chargé avec une machine de Holtz, de façon à donner, d'une manière continue, des étincelles de i"™ de longueur, on n'obtient pas trace d'ozone. Cette expérience prouve que la production de l'ozone n'est pas due à la polarisation du diélectrique oxygène, ou à l'état de déformation qui l'accompagne. )) Enfin, de nombreuses expériences, faites avec le tube à ozone de M. Berthelot, nous ont montré qu'il n'y a aucune relation simple entre le poids d'ozone formé et la différence de potentiel des armatures ; comme ( 336 ) la capacité est constante, il en résulte que la loi de Faraday est appli- cable. » Ces résultats montrent que la formation de l'ozone est surtout liée à l'élévation plus ou moins considérable de la température de l'oxygène, sous l'action des décharges électriques. L'oxvgène se trouve placé dans des conditions analogues à celles que l'on obtient dans le tube chaud- froid de M. II. Sainte-Claire Deville. M. Troost a montré, en effet, qu'en employant cet ingénieux appareil, on peut obtenir de l'ozone sans faire in- tervenir l'électricité en aucune façon. » IV. Les mesures électriques, faites dans le cas de l'appareil simple (pointe et disque), permettaient d'évaluer en valeur absolue l'énergie mise en jeu. Ce galvanomètre mesure le débit; l'électromètre donne le potentiel. D'autre part, du poids d'ozone obtenu, on pouvait déduire la chaleur absorbée par sa formation. Nous avons trouvé que, sur a'îo petites calories fournies par les décharges, sous un potentiel correspondant à une distance explosive d'environ 9™'", une seule était employée à produire de l'ozone. Le rendement de l'appareil était donc très faible. » En mesurant la capacité d'un tube à ozone de M. Berthelot, et en s'arrangeantde manière que les décharges se produisent comme précédem- ment pour une distance explosive de 9°"", on trouve au contraire un ren- dement très considérable. » Dans le tube qui nous a servi, et dont la capacité était de 37'^'", on a trouvé que, sur 29 petites calories fournies par les décharges, 26 étaient employées à produire l'ozone, l'expérience étant faite à — 20°. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur le dosage de la lilhine dans les eaux minérales. Analyse de deux sources de la Côte-d'Or. Note de M. A. Cakxot, pré- sentée par M. Friedel. u Dans les eaux minérales, la proportion de lithine est toujours extrê- mement faible en comparaison de celle des autres alcalis, et principalement tle la soude. LTne première opération est donc nécessaire pour concentrer le sel de lithine en éliminant la plus grande partie possible des autres sels. C'est sur le produit de cette concentration que s'effectuera ensuite le do- sage de la lithine. J'indiquerai sommairement la marche à suiAre. M On mesure un volume d'eau qui peut varier depuis i"' jusqu'à 10''' suivant la teneur présumée en lithine, on le réduit par évaporation et l'on ( '^'^1 ) se débarrasse successivement des carbonates alcalino-terrcux et de l'oxyde de fer, de la silice, de l'acide sulfurique, de la magnésie, de la baryte et de la chaux, enfin des sels ammoniacaux, en ayant soin de vérifier par le spectroscope qu'aucun des précipités formés ne retient de lithine. On arrive ainsi à n'avoir en dissolution que les chlorures alcalins seuls ou accompagnés de quelques traces de chlorure de magnésium. » Cette dissolution, légèrement acidifiée, est évaporée doucement jus- qu'à ce que les sels commencent à se déposer; on agite alors constamment avec la spatule de platine, de manière à n'avoir qu'une poudre cristalline fine et facile à laver. On arrête avant siccité et l'on mêle avec de l'alcool à ~ environ; on triture avec le pilon et on laisse digérer quelque temps, puis on filtre et l'on essore à la trompe. On enlève ainsi une grande partie des chlorurés alcalins et on vérifie au spectroscope qu'ils ne renferment pas de lithium. L'alcool est distillé; le résidu salin qu'il laisse est redis- sous dans un peu d'eau avec deux ou trois gouttes d'acide chlorhydrique, puis évaporé et traité, encore humide, par de l'alcool concentré. On reçoit sur un filtre, on essore et on lave avec l'alcool seul d'abord, puis addi- tionné d'éther qui dissout les dernières parties de chlorure de lithium; on s'assure qu'il n'en reste pas dans le mélange salin après qu'il a été essoré. On distille l'alcool éthéré et l'on n'a plus, avec le chlorure de lithium, qu'une faible proportion des autres chlorures alcalins. » On applique à ce mélange la méthode de dosage du lithium, que j'ai exposée récemment et que je rappelle en peu de mots : on dissout dans iS'^'^ ou 20*"^ d'eau, on ajoute un égal volume d'ammoniaque et un peu de fluorure d'ammonium en solution ammoniacale. Après plusieurs heures de repos, on décante sur un très petit filtre (purifié par lavage à l'acide chlorhvdrique et à l'acide fluorhvdrique). On lave deux fois avec de petits volumes des mêmes réactifs. On mesure le liquide filtré et l'on peut estimer qu'il tient en dissolution i'"»'' de fluorure de lithium pour 3'^'^,5, quantité dont on tiendra compte dans le calcul ('). » On calcine faiblement le précipité, pour chasser l'ammoniaque et le fluorure d'ammonium, et l'on pèse ; puis on transforme le fluorure en sulfate, qu'on pèse à son tour dans la même capsule. )) Le poids du sulfate doit être un peu plus que double de celui du (') 11 y a eu erreur à la page 289 : au lieu de iC', il Jaul lire 7™ de liquide comme corres^pondanl à 2'"5' de LiFl. 0. R., 1888, 2" Semestre. (T. C\II, N° iî. j /['l ( 338 ) fluorure ( ^î-^t— = 2,1 it), s'il n'y a pas d'autre métal que le lithium. II y LiCl a là un moyen de contrôle des plus précieux, car les autres métaux alca- lins donneraient une proportion très différente : NaOSO' ,. KOSO^ » On pourrait même se servir des deux nombres obtenus pour calculer le lithium et le sodium, s'ils étaient seuls. » Mais il est plus sur, s'il y a désaccord entre les poids de fluorure et de sulfate, de recommencer la précipitation du fluorure de lithium, sur les sulfates pesés et dissous dans quelques centimètres cubes d'eau. » Après la séparation des fluorures insolubles, le liquide ammoniacal filtré ne renferme que les métaux alcalins autres que le lithium. On peut les y rechercher par les méthodes connues, après avoir expulsé l'ammo- niaque et le fluorure d'ammonium. )) J'ai dit plus haut que, souvent, la solution alcoolique des chlorures renferme une petite quantité de magnésium, que l'on n'a pas réussi à éli- miner complètement. J'ai dû me préoccuper de la présence de cet élément pour l'exactitude des dosages. Je me suis assuré que le magnésium est inté- gralement précipité à l'état de fluorure dans les conditions favorables pour le dosage du lithium. Les deux sels sont transformés en sulfates, pesés et dissous dans 40"'^ ou 20*^'^^ d'eau; on ajoute du sel ammoniac, de l'ammo- niaque et du phosphate, afin de précipiter la magnésie, qu'on dose à l'état de pyrophospbate. On calcule le poids correspondant de sulfate de ma- gnésie et on le retranche du poids total des sulfates pour avoir celui du sulfate de lithine. » Les expériences de contrôle que j'ai laites sur des mélanges de sels de lithine, de magnésie, de soude et de potasse m'ont donné des résultats très satisfaisants. )) Je crois intéressant de présenter, à cette occasion, l'analyse de deux sources minérales du département de la Côle-d'Or, dont la teneur en lithine est exceptionnelle et où la recherche île cet élément a été faite en suivant la méthode précédente. » I. Fontaine salée du hameau de Maizières, vallée de TArroux, commune de Magnieii, caïUon d"Arna>-le-Duc, arrondissement de Beaune. » IL Source Diinéiale de SaïUenay, canlon de Nolay, arrondissement de Beaune. ( >^9 ) Composition élémenlairr pour \ lilre. Source de Maizières. Source de Santcnay. Acide carbonique libre » 0,1286 » des bicarbonates o, 1998 o, 18170 )i chlorhydriqiie .).,i620 3,433o >' sulfurique o,o3i2 i,8538 Silice '. o , 0260 o , 0345 Protoxyde de fer 0,0072 0,0067 Chaux 0,3290 0,46/48 Magnésie 0,0208 0,0576 Soude 1,4680 3,7310 Potasse o , r 6o5 o , 1 233 Lithine o,024o o,o3io Matières organiques traces traces 4,4285 io,o5i3 Résidu fixe (pris à 180") 3,644o 8,9800 Groupement, hypothétique des éléments. Acide carbonique libre » o, 12S6 Silice 0,0260 o,o345 Bicarbonate de chaux 0,3268 0,2926 n de protoxyde de fer. o,ot44 o,oi49 Sulfate de chaux 0,0218 o, 852.5 » de magnésie » o, 1725 » de soude » 2,1 962 Chlorure de calcium o,3565 » )) de magnésium o,o494 " )) de sodium 2,7710 5,23i3 » de potassium o,254o 0,1953 » de lithium o,o6go 0,0874 Matières organiques traces traces 3,8889 9,2o58 CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur l'obtention économique, des chlorures des éléments oxydés, tels que ruluminium. Note de M. A. Faurïj, présentée par M. Berthelot. « La méthode classique pour obtenir les chlorures d'aluminium, sili- cium, et autres éléments nécessitant une haute température, consiste à mé- ( Mo ) langer les oxvdes de ces éléments avec du charbon et à les soumettre à l'action du chlore libre à une haute température, dans un tube ou récipient qui les protège contre les flammes du foyer. )) Le but que je me suis proposé d'atteindre est de supprimer la ma- jeure partie des désavantages inhérents à ce système, lesquels désavantages résident dans le coût de l'usure des récipients, la grande quantité de com- bustible nécessaire pour chauffer à blanc les matières contenues dans ces récipients, la lenteur des opérations, le coût du chlore, ainsi que les opé- rations de mélange des matières et du charbon et d'huile. )) Les importantes données thermochimiques qui ont été publiées dans ces dernières années par M. Berthelot et autres savants font clairement pressentir que le chlore peut être remplacé par l'acide chlorhydrique, qui est bien moins coûteux. » J'ai résolu de chauffer les matières directement, sans les mélanger de charbon qui serait brûlé, et en opérant en masse, et de les traiter sub- séquemment par le gaz chlorhydrique mélangé d'un hydrocarbure con- venable et peu coûteux. » Tous les hydrocarbures sont décomposés avec dépôt de charbon à la température mise enjeu; ceci serait fatal au procédé, car un dépôt superficiel et floconneux de charbon ne formerait pas le mélange intime nécessaire et obstruerait les pores de la matière. Mais le mélange à proportion con- venable de naphtaline et de gaz chlorhydrique devient, au rouge, un com- posé gazeux indécomposable par la chaleur seule à la température produite par un fourneau à vent alimenté au charbon de cornue à gaz. Ce composé se dégage des appareils sous forme d'une fumée épaisseblanche, ne donnant rien à la condensation vers ioo°C. Cette vapeur attaque au rouge blanc tous les corps oxydés en question. » J'ai disposé un fourneau de grande dimension de manière à chauffer une masse de matière, épaisse de o",5o, ayant plusieurs mètres carrés de surface. )) Les flammes d'un four à gaz, muni de récupérateur de chaleur, passent par filtration descendant à travers la matière (bauxite, par exemple). Quand on a atteint la température voulue, on ferme les ouvertures d'admission des gaz de chauffe etl'on fait passer le courant gazeux chlorhydrique en sens inverse. Le maximum d'effet est obtenu, les gaz sont entièrement utilisés sans qu'on ait à craindre leur action sur les briques du fourneau. » Ce procédé permet d'obtenir le chlorure d'aluminium en très grande quantité et à peu de frais. » ( 34i ) CHIMIE. — Sur un procédé de dosage et de séparation du zinc. Note de M. J. Ribax, présentée par M. Berthelot. ic Le dosage rigoureux du zinc par voie luunide présente, on le sait, de grandes difficultés. La précipitation à l'aide du sulfhydrate d'ammoniaque exige un repos de douze à vingt-quatre heures, la filtration est d'une len- teur désespérante et l'on est obligé de surcharger la liqueur et les eaux de lavage de sels ammoniacaux pour éviter le passage du précipité à travers le filtre. » D'autre part, si l'on effectue la précipitation par l'hydrogène sulfuré en liqueur acétique, le sulfure obtenu offre dos inconvénients analogues, quoique à un degré moindre; il est encore gélatineux. La précipitation du zinc par le carbonate de soude est souvent incomplète et le précipité, toujours floconneux, entraîne des quantités fort notables d'alcali, que les lavages ne réussissent pas à éliminer complètement; en outre, ce mode de dosage ne saurait être appliqué en présence des alcalino-terreux, et il ne permet pas la séparation du zinc d'avec les alcalis. » J'ai pensé qu'en changeant la nature du sel à précipiter, et par suite celle du milieu où le précipité prendra naissance, on arriverait à obtenir un sulfure dans un état d'agrégation favorable au dosage. Les nombreux exemples que l'on rencontre en analyse de l'influence des milieux sur l'état des corps qui s'y forment justifiaient cette hypothèse. Après diverses tentatives infructueuses, je suis arrivé au procédé que j'ai l'honneur de présenter à l'AcadéTtiie. Il remédie aux inconvénients précités; à cause de sa rapidité et de son exactitude, il me parait devoir être substitué dans un grand nombre de cas aux moyens emplovés jusqu'à ce jour. Il consiste il transformer le sel de zinc en liyposulfate soluble par une addition con- venable d'un hyposulfate alcalin ou terreux, et à traiter à froid par l'hv- drogène sulfuré; dans ces conditions, il se forme un sulfure de zinc pur, amorphe, tellement dense qu'il se rassemble bientôt au fond du vase et que la liqueur surnageante reste souvent limpide malgré le mouvement produit par le courant gazeux. A mesure que le précipité se produit, de l'acide hyposulfurique (dithionique) S-O^H^ devient libre, mais celui-ci a un pouvoir dissolvant très faible pour le sulfure de zinc et nul en liqueur étendue; de telle sorte qu'à partir d'un certain degré de dilution, que nous déterminerons tout à l'heure, le dosage devient très rigoureux, tout en restant rapide. Le précipité se laisse séparer complètement du liquide surnageant par simple décantation : il est dès lors très facile à laver par ( M2 ) décantation et filtration combinées. On peut employer indifféremment pour ce dosage l'hyposnlfate de soude on de barvte de Gay-Lussac et Welter, mais je préfère le premier; ces deux sels sont, comme l'on sait, faciles à préparer : on les trouve d'ailleurs aujourd'hui dans le commerce des produits chimiques. » Voici comment on doit opérer pour doser le zinc par le procédé que je viens d'indiquer : la liqueur contenant le sel de zinc est saturée par le carbonate de soude jusqu'à apparition d'un précipité persistant, que l'on redissout par quelques gouttes d'acide chlorhvdrique étendu. A cette dis- solution, légèrement acide, on ajoute alors un excès dhyposulfate de soude ou de baryte dissous plus que suffisant pour faire la double décomposition avec le sel de zinc et l'acide libre; on n'a pas à redouter un large excès d'hyposulfate. On étend d'eau la liqueur, de telle sorte qu'elle ne ren- ferme au plus que o^', i de zinc par loo*^", puis on v fait passer, à froid, un courant d'hvdrogène sulfuré. Le précipité de sulfure, d'un beau blanc et très lourd, se rassemble promptement. Après quelques instants de re- pos, on décante le liquide limpide sur le fdtre; cette décantation se fait nettement. On verse sur le précipité de l'eau bouillante additionnée de so- lution d'hydrogène sulfuré; le précipité, mis en suspension, se dépose presque aussitôt. Après deux ou trois lavages par décantation et fdtration, on termine sur le filtre, toujours avec de l'eau chaude additionnée d'hy- drogène sulfuré. On dessèche à loo", on sépare aussi complètement que possible le précipité du filtre, ce qui se fait aisément, car il est pulvé- rulent; on incinère dans un creuset de porcelaine, après avoir humecté le papier de nitrate d'ammoniaque; enfin, on ajoute aux cendres le sulfure de zinc et du soufre et l'on calcine dans un courant d'hydrogène, suivant le procédé bien connu de Rose. On peut également griller le sulfure pour le changer en oxvde. )) Citons quelques exemples qui montrent à la fois la nécessité d'opérer en liqueur convenablement étendue et l'exactitude du procédé, quand on se place dans les conditions voulues. Zinc contenu Volume Zinc clans la solution. de la solution. trouvé. Différence. pr rr gr çr 0,2299 90 0,2379 — 0,0020 0,2878 90 0,2357 — o,ooai 0,2206 128 0,2196 — 0,0010 0,2821 i36 0,2816 — o,ooo5 o,a4'3 286 o,24i3 — 0,0002 0,2809 ''•4o 0,2808 — 0,0001 o,24o4 943 0,2404 0,0000 0,2548 270 0,2543 — o,ooo5 ( 343 ) » Il ressort de ces aiialyses que, lorsqu'on elFectue la précipitation en solution relativement concentrée, de petites quantités de zinc peuvent rester en dissolution dans l'acide hyposulfurique devenu libre; mais si l'on opère en liqueurs diluées, ne contenant environ que o»'^,! de zinc par lou"^*^, comme je l'ai dit plus haut, le dosage est d'une exactitude et d'une rapidité que l'on ne retrouve dans aucun des procédés indiqués pour le dosage de ce métal. )) Celte méthode permet, en outre, de séparer le zinc des métaux alca- lino-terreux et des métaux alcalins; pour ces derniers, on substituera né- cessairement l'hyposulfatc de baryte à celui de soude. » Enfin, comme le fer, le manganèse, etc., ne sont pas précipités par l'hydrogène sulfuré en présence des hyposulfates, on pourra doser ainsi le zinc et le séparer de ces métaux sans élimination préalable du fer. Mais cette étude, que je poursuis, fera l'objet d'une Communication ulté- rieure. » THERMOCHIMIE. — Sur le glycol-alcoolate de soude. Note de M. DE FoRCRAND, présentée par M. Berthelot. « Dans son Mémoire classique sur le glycol , Wurtz (') annonçait, en 1859, que ce corps s'unit au sodium pour donner deux alcoolates C/H'NaO' et CH'^Na-O*. D'après Wurtz, le premier de ces corps s'ob- tient en dissolvant le sodium dans le glycol (23^'' pour 62»') à 100"; le second, en faisant réagir à lyo" un second équivalent de sodium sur le pre- mier. » Ces faits sont tellement conformes à la théorie des alcools poly- atomiques qu'ils sont depuis longtemps enseignés et considérés comme une vérification de la double fonction alcoolique du glycol. Cependant, en reprenant l'étude de ces corps, j'ai rencontré des difficultés inattendues. » Le glycol que j'ai employé bout à 196°- 198° sous la pression de 760"". Son amalgame a donné : G. H. Calculé. Trouvé. 38,71 38,29 9.67 9,38 » On constate immédiatement que ai^' de sodium ne peuvent se dis- (') Annales de Chimie el dii Physique, 3° série, t. LV, p. 412. ( 344 ) soudre complètement clans 62»' du glycol, même en laissant la liqueur s'échauffer, et maintenant ensuite le produit pendant plusieurs heures vers 200° dans un courant d'hydrogène sec. » Dans ces conditions, on obtient une masse translucide, boursouflée, déliquescente, qui contient 24,79 pour 100 du sodium, au lieu de 27,38 qu'exigerait la formule C*H^NaO\ Sa composition correspond à C'H=NaO*-4-yC*H«0''. On retrouve y du sodium inaltéré, à l'état de globules, dans la masse. Il est impossible, d'ailleurs, de chauffer ce produit avec du sodium à une température plus élevée, qui altère tous ces composés. On ne peut pas non plus chasser l'excès du glycol à 200", car il n'est pas simplement mélangé, mais combiné avec le glycol-alcoolate monosodique. » Je n'ai pas mieux réussi à préparer ce corps en précipitant à froid une dissolution alcoolique d'éthylate de soude par le glycol, parce que le composé C'H^NaO' est très soluble dans l'alcool éthylique et ses homo- logues. » Je me suis arrêté au procédé suivant : » On fait une dissolution concentrée d'éthylate de soude avec 23^'" de sodium et 2308' (S"^"!) d'alcool éthylique absolu. Une partie de l'alcool étant chassée pendant cette première opération, on obtient, après refroi- dissement, au fond du ballon, une masse cristallisée et sèche. C'est le com- posé C'H'NaO-, 3C^H«0- déjà connu. )) Lorsque ce produit est froid, on y ajoute 62^'' du glycol (i"''). La ma- tière se dissout en s'échauffant un peu. Enfin le produit est chauffé au bain d'huile, dans un courant d'hydrogène pur et sec, à io5-iio°. Il abandonne 4^*^ d'alcool, s'épaissit et se dessèche peu à peu. Lorsqu'il devient tout à fait sec et blanc, l'alcool éthylique cesse de se dégager, et le poids du ballon ne diminue plus. L'expérience doit être prolongée pen- dant sept à huit heures. )) On obtient ainsi du glycol-alcoolate monosodique très sensiblement pur. » Analyse Calcul é pour Na C II C'H'NaO'. 27>38 '^-8,57 J,93 C^ ■H ■NaO' + J, 26,74 28,80 6,00 C'H' ■0'. Trouve. 26,70 28,68 •5.97 ( 345 ) » Le 1res faible excès de glycol trouvé dans ce produit s'explique par la difficulté de peser très exactement le sodium. Il ne peut évidemment en modifier les propriétés. » Le glycol-alcoolate monosodique est inaltérable dans l'air sec, très soluble dans l'eau et très déliquescent à l'eau humide. » Sa dissolution dans l'eau (i'='i = 84*^' dans 4''') '^ donné, vers 20°, + 6^"', 01. » D'autre part, le glycol dissous dans l'eau a fourni, à la même tempé- rature, -f i^*', 65, pour l'^i dans 2'", nombre très voisin de celui qu'a obtenu M. Louguinine (+ i^^'.yo). » Cette dissolution du glycol, ajoutée à un volume égal de soude, a donné C'H''0*(ri = 2'î')4-NaO(i''i = 2'") +oC"',9i )) Enfin, comme contrôle, j'ai ajouté à la dissolution du glycol-alcoolate monosodique, immédiatement, 1*'' d'acide sulfurique (1*1= 2'"), ce qui a donné + i4'^''',68 et rendu la liqueur neutre. En ajoutant à + i4,68 le nombre -4- 0,91, on trouve -+- i5^^\5ç), nombre très voisin de + i5^''',85 (chaleur de neutralisation de la soude par l'acide sulfurique). On déduit des données précédentes : Cal C»H»0*liq.-+->îaO sol. = C'H5NaO''sol.+ HOsol -^24, 77 C'H'^OMiq. + NaHO-sol. = C'H=NaO*sol.+ ir^0^sol.... + 7,76 C'H^OMiq.+ NaO sol. = C'H5NaO*sol.H-Hgaz +39,60 » Rapprochons ces résultats de ceux que fournissent les autres alcools : » Si, dans les trois réactions précédentes, on remplace le glycol par H-0% C='H'0^ CH'O", tous à l'état liquide, on trouve : Cal Col Cal PouiH-^O^ +18,43 +1,43 +33, 3o CHl'O- +18,32 +1,32 +33,19 C'H«0* +24,77 +7.76 +39,65 C^H^O" +29,02 +12,02 -+-43,89 » La chaleur dégagée par le glycol est donc constamment intermédiaire entre celle que donnent les alcools mono-atomiques et iri-atomiques. » Le composé que je viens de décrire se combine soit avec un excès de glycol, soit avec les alcools mono-atomiques, pour former des composés très bien cristallisés que j'étudie actuellement. » G. R., 1888, 2' Semestre. (T. CVII, N" S.) 4^ ( ^46 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un éther dibenzoïque dérivé de la marmite. Note de M. J. Meunier, présentée par M. Troost. « I. J'ai cherché à appliquer, dans de nouvelles conditions, la méthode de déshydratation de la mannite, au moyen de l'acide chlorhydrique et du chlorure de zinc, que j'ai fait récemment connaître (^Comptes rendus, t. CVI, p. 1425 et 1732). » Quand on veut obtenir par cette méthode des combinaisons aldéhy- diques, il faut éviter d'employer une trop forte proportion de chlorure de zinc, sans quoi le composé qui tend à se former se détruit au moment même de sa formation. Il n'en est plus ainsi quand on veut obtenir des combinaisons avec des chlorures d'acide, le chlorure de benzoyle par exemple. Ce corps, Aersé dans une liqueur préparée comme je l'ai indiqué et contenant encore beaucoup d'alcool non transformé en chlorure d'é- thyle, se mélangea la liqueur qui s'échauffe, et il v a alors dégagement d'acide chlorhydrique et foi-mation de benzoate d'éthyle. On lave le pro- duit avec une lessive alcaline, puis avec de l'eau, pour le débarrasser de l'acide chlorhydrique et des composés zinciques qu'il contient, et l'on a ainsi du benzoate d'éthyle qui, distillé ou abandonné à l'évaporation spon- tanée, laisse déposer de jolis cristaux transparents. Ces cristaux appartien- nent au système clinorhombique ou au système anorlhique, et leurs fa- cettes inégalement développées leur donnent souvent l'aspect de tétraèdres irréguliers. Ils sont assez solubles dans l'alcool à l'ébullition, beaucoup moins à la température ordinaire, et la substance se dépose de la solution chaude, après quelques minutes de refroidissement, sous la forme de prismes allongés, fusibles à i32". Ce corps est également soluble dans le chloroforme, l'acide acétique cristallisable, l'acide sulfurique concentré, l'éther, la benzine, etc. L'eau bouillante en dissout une trace, assez pour devenir trouble par refroidissement. Il ne contient pas de chlore. » II. La présence du benzoate d'étlivle rend celte préparation un peu longue; il est préférable d'en éviter, autant qu'il est possible, la formation, et pour cela de n'em- ployer que peu d'alcool absolu et une forte proportion de chlorure de zinc, de ma- nière à transformer la plus grande partie de l'alcool en chlorure d'éthyle, que l'on fait dégager en chauflanl légèrement la liqueur. Aj)rès le départ du chlorure d'éthyle, celte liqueur peut absorber de nouveau de l'acide chlorhydrique, qui produit du chlo- rure d'élh}lc que l'on fait dégager pour la seconde fois, et ainsi à sept on huit re- prises. » Le liquide qui résulte de celte opération est ti'ès visqueux, et le clilorure de beii- zoyle ne s'y mélange pas immédiatement; mais, à la surface de contact, il y a échaufTe- raent et dégagement d'acide chlorliydiique et toute la masse entre bientôt en réaction. Quand le dégagement semble se ralentir, on chaulïe au bain-marie et l'on continue à chauffer jusqu'à ce qu'il soit complet. On lave ensuite le produit à la potasse et à l'eau, et l'on chasse la faible quantité d'éther benzoïque qu'il contient en évaporant au bain-marie. On reprend la masse refroidie par un peu d'alcool, qui dissout les pro- duits gommeux et laisse un résidu solide ([ue Ion fait cristalliser dans l'alcool bouil- lant, comme il a été dit plus haut. Ce traitement à l'alcool ne réussit pas toujours bien : cela tient peut-être à la présence de composés du zinc; on traite de nouveau le produit visqueux par une lessive concentrée de potasse et, celle-ci éliminée, on re- prend par l'éther ou par l'alcool pour olitenlr les cristaux qui viennent d'être décrits. » in. L'analyse élémentaife m'a mouti-é que ces cristaux constituent nn éther dibenzoïque correspondant au inannide C"H"'0*. M On sait que M. Berthelot(') a combiné la mannite avec les acides acétique, butyrique, stéarique, benzoïque, etc., à des températures com- prises entre 200° et aSo", et qu'il a obtenu ainsi, non pas des éthers de la mannite, mais des éthers de la mannitane, ce qui l'a conduit à penser que la mannitane joue le rôle d'alcool. 'è'y \q jyiannide {') , qui est le deuxième anhydride de la mannite, joue aussi le rôle d'alcool, on pourrait penser qu'il s'éthérifie par le chlorure de benzoyle, dans les circonstances que je viens de décrire, comme l'indi- querait l'équation suivante : C<'H"'0''-i- aC'H^OCl r^ 2HCI -^C'"H'^0^ La formule C^''H'*0° exige 0 = 67,80 pour 100 et H = 5,08 pour 100; or, j'ai trouvé dans mes combustions successives : G H I. II. III. IV. 66,90 66,55 66,94 66,7a 5 , .39 5,20 4,8. 6,o3 )i T^a matière analysée était pM.v--^V La dissolution aqueuse provenant de la fdtration du précipité d'acide benzoïque, évaporée au bain-marie, a laissé un résidu composé surtout de chlorure de sodium; en reprenant ce résidu par l'alcool bouillant, je n'ai pas obtenu une quantité appréciable de mannite. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur la toxicité comparée de l'ouabaïne et de la strophantine. Note de M. E. Glev, présentée par M. Ricliet. « L'ouabaïne et la strophantine présentent une composition élémen- taire très voisine, ayant respectivement pour formules C^'H^'O'^ et C"H'''0'^, comme nous l'ont appris les recherches récentes de M. Ar- naud; d'après ces mêmes recherches, leurs propriétés chimiques gé- nérales sont analogues (' ). Aussi n'était-il sans doute pas sans intérêt d'étudier comparativement, au point de vue phvsiologique, ces deux sub- stances, chimiquement pures, parfaitement définies par M. Arnaud. » Or, l'action physiologique de ces deux corps est très analogue, ainsi ( ' ) Voir deux iS'oles de M. Arnaud dans les Comptes rendus, séances des 3 avril et 16 juillet 1888. ( 349 ) qiio me l'ont montré, d'une part, les recherches que j'ai entreprises sur l'action de l'ouabaïne, avec M. P. Rondeau ('), et qui seront bientôt terminées; d'autre part, celles que j'ai déjà faites sur l'action du Stro- phantus (") et une étude détaillée de l'action de la strophantine, en com- mun avec M. le professeur G. Sée, achevée depuis plusieurs mois déjà et qui sera prochainement publiée. Essentiellement , les deux substances a£;issent sur le système nerveux bulbo-médullaire, comme le prouvent les troubles respiratoires et les vomissements, et sur l'appareil cardio-vascu- laire, dont elles exagèrent d'abord (accélération et augmentation d'ampli- tude des contractions cardiaques et vaso-constriction généralisée), puis dont elles suppriment le fonctionnement (arrêt du cœur). Mais, sans entrer dans l'exposé analytique de ces effets, je ne veux considérer ici, pour le moment, que la toxicité comparée des deux corps en question. C'est à M. Arnaud que je dois d'avoir eu à ma disposition tes produits nécessaires pour les expériences que je vais relater. )) Un des effets les plus caractéristiques de l'ouabaïne et de la strophan- tine consiste dans l'action de ces substances sur le cœur de la grenouille, qui est absolument la même : cette action, arrêt rapide du cœur en systole, est même tellement spéciale et si puissante qu'il faudrait sans doute des doses infinitésimales pour qu'elle ne se produisît plus. Après une injection sous-cutanée de tV de milligramme d'ouabaïne cristallisée, le cœur s'arrête en six minutes; sous l'influence de la même dose de strophantine cristal- lisée, il met environ douze minutes pour s'arrêter ; après l'injection de ^ de milligramme d'ouabaïne, j'ai encore vu cet arrêt en systole survenir en huit ou neuf minutes ; ce qui prouve que cette dose est d'ailleurs trop forte encore, c'est que, si l'on donne une dose quadruple, ^ de milli- gramme, le cœur ne s'arrête guère plus rapidement. Quand le bulbe et la moelle ont été préalablement détruits, la mort du cœur survient dans les mêmes conditions, retardée cependant de quelques minutes, sous l'in- fluence de l'une ou l'autre substance. » Les expériences sur les animaux supérieurs (cobayes, lapins et chiens) fournissent des renseignements plus circonstanciés. D'une façon (' ) E. Glf.v et P. RoM)EAU : Sur l'action physiologique de l'ottaha'ine {Comptes rendus de la Société de Biologie, séance du 5 mai 1888, p. 421). (^) E. Gley et L. Lapicqie : Reclierclies sur l'action physiologique du Slrophan- tus {Comptes rendus de la Société de Biologie, séance du 2 juillet 1887, p. 42')- ( '^50 ) générale, la dose toxique limite d'ouabaïne, priur le colja\e (injection sous-cutanée faite toujours clans les muscles de la cuisse droite), est, en prenant des chiffres ronds, de -^ de milligramme par kilogramme d'animal (ti^ pour un cobaye de 5oo^''), la mort arrivant au bout de vingt-cinq minutes environ; tandis que celte dose pour la strophantine s'élève à ^^ de milli- gramme, la mort survenant en cinquante minutes à peu près. Ces chiffres résultent de quinze expériences. Je dois cependant signaler ce fait, à savoir que, dans une expérience sur un animal pesant 375^^', la mort a eu lieu avec ^ de milligramme d'ouabaïne en i''!.')'"; mais un autre cobave, du poids de 425*'''', a résisté à la même dose de ^ de milligramme. Ce chiffre, que je prends comme plus exact, c'est-à-dire pour l'ouabaïne ^^^ de milli- gramme et, pour la strophantine, ^ de milligramme, représente la dose qu'on pourrait appeler close toxique suffisante. Mais n'y a-t-il pas une autre dose toxique, qu'on pourrait considérer comme la dose toxique la plus efficace? C'est la dose qui détermine la mort dans le minimum de temps. Pour l'ouabaïne, cette dose, amenant la mort eu vingt minutes environ ou un peu moins, serait à peu près de ^j^ de milligramme par kilo- gramme d'animal. Que si l'on dépasse de beaucoup cette dose la plus effi- cace, la mort ne survient pas plus rapidement, même si l'on injecte o^'', 001 et oS',oo5; dès que l'élément anatomique sur lecpiel agit le poison est im- prégné, il n'importe pas, ce semble, qu'il reçoive un excès de ce poison, cet excès reste inutile. Il est résulté aussi de ces expériences sur les cobayes que le degré de dilution n'exerce pas d'influence sensible sur la toxicité, dans les limites, du moins, dans lescjuelles j'ai expérimenté, avec des solutions variant entre | de centimètre cube et 2'='^ d'eau. La cause la plus importante de variation, pour la toxicité de ces deux substances, comme pour celle de beaucoup d'autres corps, ainsi qu'on le sait, c'est le facteur physiologique proprement dit, c'est le degré de résistance orga- nique, dépendante de causes multiples et diverse suivant les individus. » Pour le chien, les doses sont dans un semblable rapport, la dose toxique-limite (injection sous-cutanée dans les muscles de la cuisse) ayant été trouvée, pour l'ouabaïne, dans plusieurs expériences, de -^ de milli- gramme par kilogramme d'animal, la mort se produisant à cette dose en vingt ou vingt-cinq minutes; et, pour la strophantine, dans plusieurs expé- riences également, de -j^ de milligramme, la mort arrivant au bout d'une heure. Dans les deux cas, les premiers accidents se montrent entre cinq et cjuinze minutes après l'injection. On remarquera la concordance de ces ( 35i ) chilïres avec ceux qui représentent le pouvoir toxique de ces deux sub- stances sur le cobaye. » J'ai eu également recours, dans cette étude de toxicologie compara- tive, à la méthode des injections intra-veineuses, supérieure à divers points de vue, on sait pour quelles raisons diverses, et, par exemple, pour la con- stance des résultats, à la méthode des injections sous-cutanées. C'est sur des lapins que j'ai fait ces essais, injectant par une veine de loreille une solution à :;^ de milligramme par centimètre cube d'eau. Dans ces condi- tions, la toxicité de l'ouabaïne a été trouvée égale environ à ~ de milli- gramme par kilogramme d'animal, et celle de la strophantine à :^ de mil- ligramme. Comme on le voit, le lapin résiste un peu mieux à l'action de ces deux substances que le chien et le cobaye. » Introduits par la voie stomacale, ces deux corps sont naturellement beaucoup moins toxiques. Un jeune chien de S""^', 280, auquel j'ai fait absorber o^^', 008 d'ouabaïne dans 3o'^'' d'eau, a présenté tous les accidents que détermine cette substance, mais a survécu; de même, un jeune chien de2''S', ■ySo a survécu, après l'absorption d'une dose de o^"", 10 de stro- phantine dans 3o" d'eau et après des accidents très graves. De là il résulte évidemment qu'en augmentant la dose on déterminerait la mort. » Ainsi, pour le lapin, la toxicité de l'ouabaïne est presque le double de celle de la strophantine; pour le chien, elle est le triple et, pour le co- baye, elle est le quadruple. De plus, la strophantine agit toujours moins rapidement. Pour la grenouille, mais à en juger seulement par la rapidité de l'action sur le cœur, la toxicité de l'ouabaïne est le double. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Injliiencc des excitations simples et épileplu- géncs (lu cen'eau sur i appareil circulaluire. Note de M. Ch.-A. Fraxçois- Fraxck, présentée par M. Bouchard. « La divergence des opinions émises sur le sens des effets produits sur le cœur et les vaisseaux par les excitations du cerveau nous a paru résul- ter de ce fait que presque toutes les expériences ont été pratiquées sur des animaux immobilisés par le curare et mis en état à'èpilepsie interne, à l'insu des expérimentateurs. Vulpian seul a attribué à leur véritable cause les troubles circulatoires observés dans ces conditions ; nous avons développé la même idée dans nos Cours de 1 884 ; mais, nos conclusions sur la nature des modifications circulatoires différant notablement de celles de Vulpiau, ( 352 ) nous avons tenu à les contrôler à nouveau. Ce sont ces résultais que nous résumons ici. § 1. — Troubles cardiaques accoinpa g nanl les convulsions. » Dans le cours d'un accès complet, successivement Ionique et clonique, le cœur se ralentit pendant la phase tonique et s'accélère dès que les se- cousses commencent à se dissocier; l'accélération s'atténue à mesure que Fis- I. Diagramme représentant les rapports des variations de la fréquence du cœur ( Cœ), de la pression artérielle {Pr) avec les deux phases tonique (7") et clonique (Cl) dans deux accès épileptiques complets (M) provoqués par l'excitation électrique du cerveau (5o G). Le nombre des battements du cœur et la valeur de la pression en millimètres Hgsc comptent d'apré? l'ordonnée; le temps est évalué de 3 en 3 secondes sur l'abscisse G. les secousses s'espacent davantage, mais elle persiste le plus souvent à un degré très notable après la lin de l'attaque {fig. i). » Dans les accès incomplets, exclusivement cloniques, généralisés ou inté- ( 353 ) ressaut une grande partie du corps, le cœur subit exactement les mêmes modifications que dans la phase clonique des accès complets. )) Les accès anomaux, caractérisés par Y intercalât ion d'une période, to- nique entre deux phases cloniques, permettent de vérifier notre formule que le ralentissement du cœur est lie à la phase tonique et l'accélération à la phase clonique : on voit, en effet, dans ces accès, une période de ralentis- sement s'intercaler entre deux périodesd'accélération, l'une initiale, l'autre terminale. § 2. — Troubles cardiaques des accès épilepliques masqués par la cararisalion (accès organiques, épilepsie interne). » Des expériences nombreuses ont établi la justesse de notre hypothèse que la plupart des troubles cardiaques produits par les excitations du cer- veau, chez les animaux curarisés, sont d'ordre épileptique. » En agissant sur des sujets dont un membre avait été conservé comme témoin d'attaque el préservé de la curarisation par la compression de ses artères ou par une circulation artificielle de sérum normal, ou bien en opérant sur des animaux curarisés à la limite, nous avons vu le conir se ralentir d'abord pour s'accélérer ensuite si l'accès, artificiellement circon- scrit, était successivement tonique et clonique; nous n'avons observé que l'accélération cardiaque si l'accès était exclusivement clonique. Quand l'animal est complètement curarisé et ne peut présenter aucune manifes- tation convulsive de l'épilepsie provoquée, les mêmes troubles circula- toires se retrouvent, exprimant à eux seuls l'état épileptique et variant suivant la forme qu'aurait eue l'attaque convulsive si elle eût pu se pro- duire. § 3. — Troubles vascalaires de l'épilepsie provoquée, avec ou sans convulsions externes. » La pression artérielle tend toujours à s'élever dans les accès épilep- tiques, tant par l'effet mécanique des convidsions que par l'influence des troubles respiratoires; mais la cause principale de cette élévation tient au spasme énergique des vaisseaux par action vaso-constrictive d'origine cen- trale. On démontre cet effet vaso-moteur indépendant par un grand nombre de procédés (section des pneumogastriques, atropine, coexistence de l'élévation de pression avec les ralentissements modérés du cœur, cu- rarisation complète, etc.); mais le résultat suivant est le plus significatif : quand un organe vasculaire, comme le rein ou la patte d'un animal, di- C. K., i88S, i' Semestre. (T. CVU, N" ij.) 4t> ( 354 ) minite de volume et se rétracte au point de ne plus admettre le sang arlé- ricl dans son tissu, tandis que, d'autre part, la pression artérielle s'élève, on peut affirmer la provenance vaso-motrice de l'augmentation de la pres- Démonstration de l'action caso-inoti-ice du cerveau. Opposition (croisement) des courbes de la pression artérielle (P. C.) et du volume du rein ( Vol. H) sous l'influence des excitations corticales E, chez un animal immobilisé par le curare et dont le cœur est soustrait aux influences nerveuses centrales par l'atropine. La pression artérielle s'élève rapidement très haut (de i3o°"° à 260°"° Hg), tandis que le rein se res- serre énergiquemeiit et n'admet plus de sang dans son tissu. sion; l'opposition de sens et le croisement des courbes manométrique et volumétrique sont obtenus dans ces conditions, ainsi que le montre la Jig. 2 ci-jointe. !^ 4. — E U'cls circulatoires d'origine corlicale, indépendants de L'étal épileptique. » Malgré les réserves qui précèdent, nous n'hésitons pas à admettre que les excitations modérées, non épileptogénes du cerveau, produisent des modifications circulatoires simples, consistant, non point, comme on l'a dit, eu réactions irrégulières et inconstantes, mais en réactions vaso- constrictives, d'une part, et en réactions soit cardio-modératrices, soit ( 355 ) cardio-accélératrices, suivant l'intensité des excitations et le degré de l'ex- citabilité cérébro-médullaire. Les unes et les autres survivent à l'excitation et s'atténuent graduellement; elles ne se produisent que quand la zone dite motrice est intéressée dans l'excitation, ce qui n'implique nullement, à notre avis, qu'on doive admettre des centres corticaux cardiaques modérateurs et accélérateurs, vaso-conslricteurs ou autres : la surface excitable se comporte comme une surface sensible et joue le rôle de point de départ, non d'organe producteur des réactions circulatoires. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Traitement efficace du Black Rot. Note de M. Prillieux, présentée par M. Duchartre. « La maladie des Vignes, désignée en Amérique sous le nom de Black Rot, s'est malheureusement installée dans notre pays et y fait des progrès incessants. Ne l'ayant découverte d'abord que dans un espace très resserré de la haute vallée de l'Hérault, on a pendant deux ans espéré qu'elle demeurerait renfermée dans des limites fort étroites; mais l'an dernier déjà j'ai pu signaler de nouveaux fovers du mal, répandus çà et là dans la vallée de la Garoniîe, entre x\gen et Aiguillon, dans la haute vallée du Lot, à partir de Figeac, et aussi dans celle du Tarn, près de Millau et de Saint- Affrique. Cette année, on a reconnu sa présence auprès du riche vignoble d'Aigues-Mortes, à côté de Lunel, et dans la Gironde à Gérons, non loin de Sauternes. Enfin, ce matin même, je reçois la preuve qu'un foyer nouveau existe dans une région jusqu'ici indemne, la Charente : des raisins et des feuilles de Vigne qui me sont envoyés de Chazelles sont incontestable- ment atteints du Black Rot. » Quand on a été témoin des effroyables dégâts que peut causer la ma- ladie du Black Rot, quand on a vu avec quelle rapidité elle anéantit une riche récolte, on ne peut se défendre dès aujourd'hui, bren que le mal ne dévaste encore que quelques points isolés, d'une grande crainte pour l'avenir. » Le plus urgent était de chercher un remède efficace contre le Black Rot. Je ne reviendrai pas ici sur les raisons qui m'ont fait exprimer, l'an dernier, l'espoir que des traitements faits, dès le commencement de l'an- née, par les procédés reconnus efficaces contre le Mildew, pourraient servir utilement aussi à combattre le Black Rot. » Un petit foyer liés foi-lemeiU infecté depuis i885, auprès d'Aiguillon, à l'em- ( 356 ) Ijouchure du Loi dans la Garonne, m'avait paru particulièrement propre à servir de cliamp d'expérience pour les Irailemenls contre le Black Hol. Le propriétaire de la vigne, M. Despeyroux, consentait à se prêter à tous les essais que je voudrais faire faire; un pharmacien d'Aiguillon, M. Lavergne, m'ollVait de faire eflecluer sous sa surveillance attentive les traitements que je lui indiquerais; M. le Ministre de l'Agri- culture voulut bien accorder les fonds nécessaires pour assurer l'essai des remèdes présumés du Black Rot, dans des conditions bien déterminées. » Dès l'automne, quand les raisins desséchés par la maladie pendaient encore aux ceps, je priai M. Lavergne de lever le plan de la tache de Black Rot comprise dans la vigne de M. Despeyroux, en marquant exactement tous les pieds malades. Je pus, d'a- près cette donnée très précise, organiser le plan de l'expérience que j'allais faire faire au premier printemps. » La partie de la vigne réservée pour les essais comprend onze rangées conliguès et dans chacune 5o pieds. Trois rangées (n"* 6, 7 et 8) traversant le milieu de la tache infectée ont été conservées sans aucun traitement, pour servir de témoins. Les trois rangées suivantes (n^^ 9, 10 et il) ont été traitées à la bouillie bordelaise, d'abord à des doses diverses, puis uniformément à la proportion de 6^' de sulfate de cuivre et 6^s de chau\ par hectolitre d'eau. Les trois rangées précédentes furent traitées, les deux premières (n"*3et4-) à l'eau céleste, la troisième (n" o) avec une solution de sulfate de cuivre à 2 ou 3 pour looo; enfin, dans les rangées 12 et 13. on employa différentes poudres : sulfostéatite, sulfate de cuivre pulvérisé et poudre Carrère. » Les taches sur les feuilles furent reconnues nettement, le 8 juin, sur les lignes non traitées; sous l'influence de la température constamment humide, le mal se pro- pagea malgré les premiers traitements; le i8, les feuilles étaient envahies partout, mais à des degrés fort divers. Dans les trois rangs témoins, les pieds n'avaient presque pas de feuilles intactes, tandis que dans les parties traitées, surtout celles qui avaient reçu de la bouillie bordelaise, les taches étaient très rares. » Les traitements furent répétés à plusieurs reprises. C'est le I2 juillet (jiie l'inva- sion de la maladie commença sur les raisins; quelques grains se montraient attaqués dans les rangées non traitées. Le i3, les trois lignes témoins (6, 7 et 8) étaient com- plètement atteintes et le mal envahissait quelques grappes dans les parties traitées. Sous l'influence d'une humidité constante et d'une température parfois assez chaude, la maladie fît des progrès efl'rayants; le i6, tous les pieds non traités étaient perdus; les pieds traités à la bouillie bordelaise étaient ceux qui résistaient le mieux ; on fit un nouveau traitement le 19. C'est vers ce moment seulement que les grains, jusqu'alors livides, se couvrirent des fructifications du parasite, en prenant la couleur noire et l'aspect chagriné qui sont si caractéristiques. » Je ne puis donner ici tout le détail de rexpéi-ience, qui a été suivie avec une consciencieuse exactitude par M. Lavergne. Pour chacun des joo pieds de Vigne en expérience, le nombre des raisins sains ou attaqués plus ou moins fortement a été noté avec précision. Les résultats qui se dégagent de l'examen de l'état du vignoble au 2:') juillet sont frappants. \ ( 357 ) » Dans les trois rangées de Vignes non traitées, la ilestruction île la récolle est com- plète; on en peut juger par les chifiTres suivants : Raisins sains. malades. Pour liju. Pour 100. Sixième rang 10 90 Septième rang a 98 Huitième rang 0,28 99>77 » Le contraste avec les lignes suivantes, qui ont reçu quatre traitements à la bouillie bordelaise (22 mai, 22 juin, 2 juillet et 19 juillet), est frappant : Raisins sains. malades. Pour lijo. Pour lou. Neuvième rang 86 1 4 Dixième rang 78 22 Onzième rang n.5 25 » Les traitements à l'eau céleste ont été moins efficaces; dans la ligne où les résultats ont été les plus favorables, on a eu, pour 10042 laisins sains, .58 raisins malades. » La solution de sulfate de cuivre à 2 ou 3 jjoui- 100 a donné de très médiocres ré- sultats : i5 raisins sains pour 85 malades. Lell'et des poudres a été aussi fort peu satis- faisant. » Je publieiai eti détail les nombreux chiffres de cette expérience, en en discutant les données. Elle démontre avec une complète certitude que, comme on le soupçonnait, mais sans l'avoir positiveinent établi, ni en Amérique où la maladie ravage les vignobles depuis nombre d'années, ni en France, les traitements cupriques peuvent arrêter l'invasion du Black Rot comme celle du Mildew, à condition d'être appliqués à temps et d'une façon convenable. » La réussite du traitement expérimental d'Aiguillon, dans une année où les conditions atmosphériques se sont montrées si exceptionnellement favorables au développement du mal, comme le prouve la destruction complète de la récolte des pieds non traités, est une garantie certaine du succès pour l'avenir. Les vignes résisteront en France au Black Rot, comme <'lles ont résisté à l'Oïdium et au Mildew. » ( m ) GÉOLOGIE. — Structure, géologique des environs Je Sisteron (Basses- Alpes). Note de M. W. Kilian, présentée par M. Hébert. « L'analyse détaillée des dislocations qui affectent la chaîne de Lure, près de Sisteron, nous a montré quelle est la complexité de structure de ce massif, dont la constitution semble si simple au premier abord. » Nous n'avons rencontré, dans l'exploration de la chaîne de Lure, que des dislocations témoignant d'une poussée langentielle de la croûte ter- restre, c'est-à-dire des accidents pouvant tous être ramenés à des phéno- mènes de plissement. Ce sont : )) 1° Des plis anticlinaux entiers ou entr'ouverts (anticlinal de Briasc, tronçons d'anticlinaux entre Barret et Séderon, pli de la mollasse de Mont- brun, anticlinal du nord, anticlinal des Fabres près d'Authon, voûte tria- sique du Roucas-Blanc) et synclinaux (synclinal de la basse vallée du Jabron, synclinal de Rougnouse, de Chardavon), avec leurs dépendances, auxquelles s'applique parfaitement la nomenclature inaugurée jadis avec tant d'éclat dans le Jura par Thurmann. » 2° Des failles provenant de l'acuité trop grande de plis anticlinaux et ne représentant autre chose que la limite de plis brusques. A cette caté- gorie appartient visiblement la grande faille de Lure, qui se décompose localement, à l'ouest, en plusieurs branches. Cette faille doit son origine à un pli anticlinal, couché vers le nord, et dont la montagne de Lure pro- prement dite est le flanc méridional. La production de cette cassure a été favorisée parla subite diminution d'épaisseur des couches, le long de l'axe du système. » A cette catégorie appartiennent probablement aussi les failles d'Es- parron, du Caire et de Saint-Geniez, quoiqu'il soit plus difficile de le prouver directement. La faille horizontale du Clôt de Vieris également est un bon exemple de la transformation d'un pli en faille. » 3° Des failles dues au contournement, à la torsion des couches et à la production de surfaces gauches. Telles sont les failles du champ de frac- tures de Banon et les petites cassures que l'on observe aux environs de Saint-Donat, d'Authon et de Briançon, ainsi que sur le versant oriental de Trénom. » Nous avons vu qu'il existe, dans le territoire embrassé par nos études, trois systèmes d'accidents, d'âges différents. i ( 359 ) )> 1. Le plus ancien (anticlinal du nord) peut être considéré comme antérieur à la mollasse helvétienne, qui n'est pas affectée par les failles de Saint-Geniez et de Mélan qu'elle recouvre de ses strates. )) A ce système, qui constituerait une zone intérieure des chaînes sub- alpines de formation moins récente que la zone extérieure, appartien- nent les failles sud-est-nord-ouest de Sainl-Geniez et d'Esparron avec les dislocations qui les accompagnent (bassins de Reynier, de Feissal, etc.), ainsi que l'anticlinal du nord ( Séderon-Sorine) dirigé est-sud-est-ouest- nord-ouest, qui vient se joindre, près de Naux, au faisceau (virgation) d'accidents dont font partie les failles susdites. Cet anticlinal est également antérieur au miocène, sous lequel il disparaît près d'Arpil. » Lorsque l'anticlinal du nord tend à devenir isoclinal, comme à Curel et près de Sisteron, il se couche vers le sud. » '2. Le i)lus important, auquel appartient le pli-faille de I^ure, est posté- rieur au miocène supérieur [la mollasse se trouve ])incéc contre cette grande faille ( ') à Montbrun, aux Moulins-de-Barret, près de la Gourre, de Séderon, et à Chàteauueuf-Miravail, et les conglomérats du miocène su- [)érieur sont relevés par le môme mouvement tout le long de la bordure orientale ( Vaumuse, le Cognet, etc.)]. » Cette dislocation, dont la direction est à peu près est-ouest et forme une courbe très ouverte Aers le nord, est venue se greffer sur les précé- dentes : elle coupe le flanc méridional de l'anticlinal du nord et l'a fait dis- paraître près de Séderon; à l'est, son imiépendance par rapport aux élé- ments du système précédent est encore bien visible entre Sisteron et Abros, où la bande tertiaire coupe obliquement l'extrémité de l'anticlinal du nord (Jonchier, Arpd). » Le pli-faille de Lure, contrairement à l'anticlinal du nord, accuse une tendance à se coucher t^ers le nord. » 3. Un troisième système qui n'a qu'une importance toute locale ; il com- prend le champ de fractures de Banon, rappelant la région faillée de Saint Andreasberg(Hartz), si bien représentée par M. Suess(-), et doit son origine à un mouvement de torsion qui n'a pu se produire que lorsque l'axe prin- cipal de Lure était déjà formé et que les strates, relevées au nord le long (^) Dans le Veicors, on connaît à l'intérieur des chaînes subalpines les lambeaux miocènes du \ illars-de-Lans et de Sainl-Julien-en-Vercors, également disloqués. (-) Das Antlilz der Erde, t. I,' p. i63. ( ,%0 ) (le cet axe et au su avril 1888), sur les Lamellibranches sans branchies; d'autre part, de présenter quelques rectifications au sujet de ce travail. A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures un quart. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 16 juillet 1888. {Suite. ) Annual Report ofthe geological Survey of Pennsylvania, for 1 886; Part III. Harrisburg, 1887; i vol. in-8° et trois atlas. Journal and Proceedings of the Royal Society of New South Wales, for 1887; vol. XXL Sydney, F.-W. White, 1888; i vol. in-8". The superior incisors and canine teeth of sheep; by Florence Mayo. Cam- bridge, printed for the Muséum, june 1888; br. in-8°. American Journal of Photo graphy ; vol. IX, n° 7, july 1888. Pliiladelphia; br. in-S". Verdeeling der Warmte over de aarde; door C.-H.-D. Buys-Ballot. Am- sterdam, Johannes Mûller, 1888; br. in-4°. Natuurkiiridig Tijdschrift voor Nederlandsch-Indië, uitgegeven door de konin- klijke natuurkundige vereeniging in Nederlandscli-Indië . Onder redactie van D'' H. Onnen; deel XLVII, achtste série, del VHI. Batavia en Noordwijk, ErnstetC, 1887; i vol. in-8''. Nederlandsch melcorologisch Jaarhoek voor 1887. Uitgegeven door het ko- ninklijk nederlandsch meteorologisch Institut. Negen en dertigste Jaargang. Utrecht, Remink et Zoon, 1888; i vol. in-4". C. R., 188S, 1' Semestre. (T. CVII, N" 3.) 4? (362) Ouvrages reçus dans la séance dd 28 juillet i888. Bulletin astronomique, publié sous les auspices de V Obsen'atoire de Paris; par M. r. Tisserand. Tome V, juillet 1888. Paris, Gauthier-Villars et Fils, 1888; br. §T. in-8°. Bulletin de la Société de l'industrie minérale. Troisième série, tome II, i'*^ livraison, 1886. Saint-Etienne, au siège de la Société; i vol. in-8° et un atlas in-f". De la dimidiation des êtres et des organes dans le règne végétal; par M. D. Clos. (Extrait de V Association française pour l'avancement des Sciences, année 1887.) Acta mathematica. Journal rédigé par G. Mittag-Lkffler. II : 3. Stock- holm, 1888; br. in-4<'. Proceedings of ihe Royal Society ; \o\. XLIV, n° 268 and n° 269. (Deux exemplaires.) Bulletin of the philosophical Society of Washington; vol. X, 1887. Wash- ington, 1888; I vol. gr. in-S". Proceedings of the american philosophical Society, vol. XXV : january to june 1886; n° 127. Philadelphia ; i vol. in-8''. Memoirs of the Boston Society of Natural History; vol. IV, number V : The Taconic of Georgia and the Report on the geology of Vermont; hy Jules Marcou; vol. IV, number VI : The Entomophthoreœ ofthe United States ; hy Roland Thaxter. Boston, published by the Society, 1888; 2 br. gr. in-4°. Three cruises of the United States coast and geodetic Survey Steamer Blake in the gulf of Mexico, in the Caribbean sea, and along the Atlantic coast of the United States, from j8']'] to 1888; by Alexander Agassiz (vol. I and vol. II) ; vol. XIV and vol. XV of the Bulletin ofthe Muséum of comparative Zoology at Harvard Collège, in Cambridge. Cambridge, Mass., U. S. A., 1888; 2 vol. gr. in-8°. Àbhandlungen der ynathematisch-physikalischen Classe der kôniglich baye- rischen AJcademie der TVissenschaften. Mïmchen, 1887; Verlag der K. Aka demie; i vol. in-4°. Ouvrages reçus dans la séance du 3o juillet 1888. Œuvres de Lagrange, publiées par les soins de M. J.-A. Serret (t. I-IX et XIII) et de M. Gaston Darboux, sous les auspices de M. le Ministre de ( 363 ) l'Instruction publique; tome onzième. Paris, Gauthier-VillarsetFils, 1888; I vol. in-4''. Transformation propre à conserver le caractère du potentiel cylindrique d'un nombre limité de points ; par M. Haton de la. Goupillière. (Extrait du Cen- tenaire de la Société Philomathique.) Paris, Gauthier-Villars et Fils, 1888; br. in-f. Annuaire de l' observatoire municipal de Montsouris pour l'an 1888. Paris, Gauthier-VillarsetFils, 1888; i vol. in-i8. Recherches sur les eaux minérales des Pyrénées ; par Edouard Filhol. — Œuvre posthume, publiée par les soins de M. le D"^ Léon Joulin. Paris, Masson, 1888; i vol. gr. in-8'^. Chimie appliquée à l'Agriculture. Travaux et expériences dulf A. Vœicker ; par k. RoNNA. Paris, Berger-Levrault et C'*", 1886; 2 vol. gr. in-8°. (Pré- senté par M. Schlœsing.) Traité des résections et des opérations conservatrices qu^ on peut pratiquer sm le système osseux; par L. Ollier; tome deuxième : Résections en particulier. — Membre supérieur. Paris, G. Masson, 1889-, i vol. gr. in-8''. (Présenté par M. Verneuil.) Traitement de la tuberculose pulmonaire par les pulvérisations biiodo-mer- curiques et Technique des pulvérisations ; par P. Miquel et A. Rueff. Paris, G. Masson, 1888; br. in-8°. (Présenté par M. Bouchard.) Memorie délia renie Accademia délie Scienze di Torino; série seconda, to- mo XXXVin. Torino, Ermanno Loescher, 1888; i vol. in-4''. Primeiros trahalhos da Commissào de Longitudines, incumbida ao capitào tenente Francisco Calheiros da Graça e primeiro tenente Arthur Tndio do Brazil. Rio-de- Janeiro, typ. G. Leuzinger e Filhos, 1887; i vol. in-4''. (Présenté par M. Daubrée, au nom de S. M. dom Pedro, empereur du Brésil.) Observaciones meteorologicas effectuadas en el observatorio de Madrid, 1 882- i885. Madrid, Rafoel Marco, 1887-1888; 3 vol. in-8°. Boletin de la Sociedad geogràfica de Madrid; tomo XXIV, numéros 4°, 5° y 6°. Madrid, Fortanet, 1888; i vol. iii-S". A nnual report of the Chief signal Officer ofthe army to tJie Secretary of War for the year 1887. Part I. Washington, Government printing Office, 1887; I vol. in-8°. Minutes of proceedings ofthe Institution of civil Engineers ; ivith olher selec- ted and ahstracted Papers; vol. XCIII, edited by James Forrest. London, 1888; I vol. in-8°. ( 364 ) Report of the Jî/ty-sevenlh meeting of the hritish Association for tlie advan- cement of Science held at Manchester in august and september 1887. London, John Miirrav, 1888; 1 vol. in-8°. ERRATA. (Séance du 16 juillet 1888.) Note de M. Anatole de Caligny, Expériences sur une nouvelle machine hydraulique : Page iSg, ligne 27, ait lieu ofe Manouiy, d'Ectot, lisez Manoury d'Ectot. K 5. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 50 juillet 1888.) MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBUES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. le Président rend compte à rAcadOmic de la cérémonie de l'inaugiiratioii du mo- numeiit élevé à Tours à la mémoire du général Meusnier 2S1) M. Darhoux présente à l'Académie le tome \I des « OEuvres de Lagrange 2>>il M. Th. Soiii.œsixg. — Sur les relations de l'azote atmosphérique avec la terre végé- tale 3f)0 M. Th. Schlcesixg. — Sur le dosage du car- bone et de l'azote dans la terre végétale., igli MM. C. FiiiEDEL et J.-M. Ckaets. — Sur la densité du chlore et sur la densité de va- peur du chlorure fcrriqnc .101 MM. C. Friedel et J.-M. Crai'ts. — Sur la densité de vapeur du perchlorurc de gai- Pages, lium .ioG M. A. Gaudry. — Sur les dimensions gigan-" tcscjues de quelques Mammifères fossiles. oiii| M. LEr.oQ DE BoiSBAUDRAN. — A quels degrés d'oxydation se trouvent le chrome et le mauL;anèse dans leurs composés lluores- ceius? .■> 1 1 M. Haton de la Goui'iLLiimE fait hommage à rVcadémie de son Mémoire intitulé : « Transformation propre à conserver le <'aractére du potentiel cjdindriqvie d'un non] lire limité de points » .'n^ M. L. (Sllier fait hommage à l'Académie du second Volume de son « Traité des résec- tions et opérations conservatrices qu'on pcul pratiquer sur le système osseux ».. .'ii^ aiEMOIRES LUS. M. P. GiBiLH donne leclure d'une »( Étude sur l'iHiolojiie et le traitcuieut de la iîcvrc jaune MEMOIRES PRESENTES. \I. A. Rioiii adresse une nouvelle Note '< Sur ((uelques phénomènes électriques produits par les radiations >> .'ii'j M. Houir.E adresse une « Note complémen- taire sur la géographie du littoi'al de la Tunisie centrale » '.\i'i M. MouuA adresse une Note sur les uhra- tions glottiques 01') M. M vii:iiE adresse une Note relative à des écliaiitillons de carbone cristallisé artifi- ciellrment. ,M. A. Du.MOXT adresse une Note relative au rolc de l'azote dans la végétation M. Svuz.iY adresse un Mémoire relatif à la u direction aérienne, par ballon sphéri(|uc ». CORRE SPOND ANGE . M. le .Ministre de l'Instul^ctiox l'i'unyi'E ET DES Beaux-.'Vrts adressc une amplia- tion d'un Décret qui autorise l'Académie ik accepter le legs qui lui est fait par M. J.-B. Mège j 1 -1 .M. Daubree communifiuc une Li'tlre de Sa j\lajesté l'Empereur du Brésil, adressant ses adieux à l'Académie 'ii') M. le Président charge M. Daubrée de trans- mettre à Sa Majesté les vo'uxdc l'Académie, oij .S. M. DOM Pedro fait hommage ii r.\cadé- mie des « Premiers travaux du Bureau des Longitudes du Brésil u Jili M. CuL'Ls. — Observations de la comète a 1SS8 3il> .M. Gruey. — PositioJis de la comète iSSS, 1, mesurées à l'équatorial de 8 pouces île l'ulisrrvatoire de Besançon M. I'. Paixleve. — Sur les équations dilfé- rcnlielles du premier ordre SI. Baidot. — Régulateur isochrone M. KiiKBS. — Sur un téléphone à champ magnétique fermé, avec plaque i sections cvlinilriques concentriques égales AL Tu. -MoURE.\ux. — Cartes magnétiques du bassin occidental de la Méditerranée. M. GoiY. — Sur la conservation de l'Elec- tricité et la Thermodynamique M.M. 1;. BouTY et L. Poixcare. — Sur la con- din iibilité électrii|ue des mélanges de sels foudus. Cas particulier de l'azotate de po- tasse et de l'azotate de soude 020 3>:i :f2.i :i>çi K 5. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages. MM. Bichat et Guxtz. — Sur la production de l'iizone par des décharges électriques.. 3.!4 M. K. Carnot. — Sur le dosage de la lithine dans les eaux minérales. Analyse de deux sources de la Cote-d'Or 33G M. A. Kauue. — Sur l'obtention économique des chlorures des éléments oxydés, tels que l'aluminium 339 M. .1. KiBAx. — Sur un procédé de dosage et de séparation du zinc < M. DE FoRCRAXD. — Sur le glycol-alcoolate de soude M. .). MEtxiER. — Sur un étiier dibenzonjuc dérivé de la nninnite 34: 3'|3 3', fi M. E. Gley. — Sur la toxicité comparée de l'ouabaïne et de la strophantine M. Cii.-A. Framçois-Fraxck. — Influence des excitations simples et épileptogénes du cerveau sur l'appareil circulatoire M.PiuLLiEux. — 'TraitementefGcace du Black Bot M. AV. KiLiAX. — Structure géologique des environs de Sisteron (Basses-Alpes) M. W.-H. Dall adresse une revendication de priorité à propos d'une Communication de M, P. Pelseneer, relative aux Lamelli- branches sans branchies, et quelques rec- tilications an sujet de ce travail Pages. V,^ o.ii 35.S 3hi Bulletin biblidgrvpiiiqi'e . Errata 3(ii 304 PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-.^ugustins, 53. 1888 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR IVIIU. liES SECRÉTAIRES PERPÉ'TIJEE.S . TOME CVII. N^ 6 (6 Août 1888). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS. IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Qaaj des Grands-Augusiins, 55. 1888 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des 28 juin 1862 et 24 mai 1876. Les Contpies rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analvse des Mémoires ou Notes présentés j)ar des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou G feuilles en moyenne. 2G numéros composent un volume. Il V a deux volumes par année. Article 1*' . — Impression des travaux de V Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupar un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un INIembre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, cpi'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o jjages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au |)lus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales cjui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait menliou, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie eu rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes on Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académ sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Ra| ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autai que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pi blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnt qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac; demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un n sumé qui ne dépasse pas 3 pages. I/CS Membres qui présentent ces Mémoires soi tenus de les réduire au nombre de pages requis. L Membre qui fait la présentation est toujours nomnif mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extra autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le foi pour les articles ordinaires de la correspondance off cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rer l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard,^ jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temB le titre seul du Mémoire est inséré dans \eCompterei actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais desj teurs; il n'y a d'exception que pour les RapporlsT* les Instructions demandés par le Gouveruement. Article .5 . Tous les six mois, la Commission administrative fai un Rajjport sur la situation des Comptes rendus aj)rcv l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du prc sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de le; déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES Discours prononcé par M . Janssex, Président de l'Académie, à l'inauguration du monument élevé par la Ville de Tours à la mémoire du général Meusnier, le 1^ juillet 1888. « Messieurs, » L'Académie des Sciences a deux passions : celle de la patrie et celle de la vérité. Si elle est jalouse du mandat qu'elle a reçu de la nation de travailler à l'avancement des Sciences et de le provoquer par tous les moyens dont elle dispose, elle n'oublie pas cependant qu'il est des circon- stances où le pays a d'elle un besoin pressant et qu'elle doit alors sus- pendre le culte des vérités abstraites pour des devoirs plus impérieux et plus urgents. » Reconnaissons même que l'Académie aime à voir ses Membres ajouter à la gloire scientifique et aux services rendus à l'humanité l'auréole du dévouement à la patrie; et quand ce dévouement s'est élevé jusqu'au sacrifice de la vie, elle entoure alors la mémoire de celui qui a su accomplir ce sacrifice de ses plus hauts hommages, et elle se glorifie de son nom. » Tels sont les sentiments qui animent l'Académie. Aussi, quand le pre- mier magistrat de cette ville l'a conviée à prendre sa part des hommages que la ville de Tours voulait rendre à la mémoire d'un ancien Confrère qui a si glorieusement accompli le programme que je viens de tracer, a-t-elle répondu avec empressement, et son Président a-t-il considéré comme un honneur et comme un devoir de venir la représenter ici. » Le général Meusnier, en effet, Messieurs, nous offre l'exemple d'un C. R., 1888, i' Semestre. (T. CVII, N' C.) 4° ( 3G6 ) homme de science doué par la nature d'un rare génie et appelé aux plus hautes destinées scientifiques; mais qui, en présence des dangers que court son pays, quitte d'abord ses chères et hautes études pour se consacrer à des questions intéressant la défense nationale, et ensuite, le danger devenant plus pressant, court à la frontière, se fait soldat et meurt en héros à trente- neuf ans. » Montrons, en quelques traits, les deux côtés de cette belle et méri- tante carrière. » ,lean-Baptiste-Marie-Charles Meusnicr de la Place naquit à Tours le 19 juin 1754, dans une famille aisée, jouissant de la considération publique et comptant plusieurs de ses membres dans la magistratui'e. )) Par suite de circonstances spéciales, le jeune Meusnier n'alla pas au collège et reçut cette éducation particulière souvent si favorable au déve- loppement des esprits originaux. » Son goût pour les Sciences se manifesta de très bonne heure. Envoyé à Paris pour se préparer à l'examen d'admission au corps des ingénieurs militaires, il devint bientôt, dit-on, le professeur de ses camarades, et levait les difficultés que ceux-ci pouvaient l'encontrer dans les Ouvrages de Science qui étaient entre leurs mains. » Cet esprit de recherche et d'invention qu'il avait reçu de la nature, et que sa libre éducation avait laissé se développer en lui, ne lui permet- tait guère de suivre méthodiquement le programme et les méthodes du Cours qui devait le conduire aux examens. Aussi, quand cet examen arriva, y échoua-t-il, au grand étonnement de ses camarades, qui avaient déjà la plus haute idée de sa capacité. » Mais l'erreur fut bientôt réparée, et l'année suivante, bien cju'il n'v eût point de promotion, on le fit entrer à l'École d'application de Mézières, où professait l'illustre Monge. » Ici, Messieurs, nous avons une bonne fortune. Monge nous a laissé, sur ses rapports avec le jeune Meusnier à cette époque, des notes pré- cieuses qui éclairent les points les plus importants de la vie scientifique de celui-ci. » Quand Meusnier vint à Mézières, il avait dix-huit ans, et la répu- tation de ses brillantes dispositions pour les Sciences l'y avait précédé. » Dans un entretien avec son illustre professeur, le jeune Meusnier lui demande de lui donner à traiter une question pro[)re à mettre en évidence ses dispositions scientifiques. Monge l'entretient alors de la théorie d'Eu- 1er sur les rayons de courbure des siu-faces; il lui en expose les principaux ( 367 ) résultats et lui propose d'en chercher la démonstration. Mais, quel ne fut pas l'étonnement du professeur quand, le lendemain matin, Meusnier lui apporta les démonstrations demandées! et, ce qui était plus extraordinaire, c'est que les considérations employées par l'élève étaient plus directes et mieux prises dans la nature même du sujet que celles d'Euler lui-même. A la demande de Monge, il compose un Mémoire qui fut lu les i4 et 21 fé- vrier 1776 et qui est inséré au Recueil des Savants étrangers à l'Académie, tome X. » Dans ce Mémoire, Meusnier reconnaît que la question principale de la courbure a été résolue par Euler, mais il la montre sous un autre point de vue qui relie mieux la théorie des surfaces à celle des lignes et qui est plus analytique. Il complète du reste la théorie d'Euler en plusieurs points importants, et trouve un théorème qui a conservé son nom. » Dans un second Mémoire, le jeune IMeusnier, en étudiant quelques cas particuliers d'un problème général que Monge s'était proposé sur les surfaces, parvient à d'intéressantes propriétés de la chaînette et de l'hé- lice. )) Ces deux Mémoires montraient de rares aptitudes mathématiques chez leur jeune auteur; aussi fut-il reçu Correspondant de l'Académie peu de temps après son admission dans le corps du Génie. » Il eût été bien désirable que les circonstances permissent au jeune "éomètre de se livrer entièrement à ses hautes études, mais les devoirs professionnels d'abord et bientôt les événements vont l'arracher de cette voie et forcer son génie à s'appliquer à des sujets d'utilité publique. A peine entré au corps du Génie, il est envoyé à Cherbourg et employé à fortifier les îles qui défendent l'entrée de la rade de cette ville. » C'est à cette occasion que son génie inventif en Physique et en Mé- canique se manifeste à son tour. » Une des îles dont nous parlons, l'île Pelée, est absolument aride et doit tirer de terre tout ce qui lui est nécessaire, et spécialement l'eau po- table. Meusnier se propose le problème de lui donner cette eau, qui seia empruntée à la mer et qui ne coûtera ni combustible ni force méca- nique. Il imagine alors une machine qui distille l'eau de mer par l'effet du vide et il emprunte à la marée elle-même la force motrice nécessaire pour mettre sa machine en mouvement. Il lui fallut deux années d'un travail opiniâtre pour la terminer, et elle lui occasionna de grandes dépenses. I/auteur la présenta à l'Académie. On admira la puissance d'application ( 368 ) (le cet esprit et toutes les ressources qu'il avait déployées pour surmonter les difficultés considérables du problème qu'il s'était posé. » Malheureusement, les faibles ressources de l'officier étaient épuisées; il avait même contracté à cette occasion une lourde dette : aussi ne put-il donner d'autres suites à cet ingénieux projet. )) Mais il eut au moins une compensation : il fut bientôt nommé Membre adjoint de l'Académie. » C'était alors que Lavoisier faisait ses magistrales expériences et jetait les fondements de la Chimie moderne. La svnthèse de l'eau, que Monge avait réalisée de son coté à Mézières, montrait bien la composition réelle de ce liquide; mais le fait de la formation de l'eau par la réunion de deux gaz, dont l'un était inflammable, paraissait si extraordinaire que les meil- leurs esprits ne se rendaient pas encore. Pour lever tous lesdoutes, Meus- nier proposa à Lavoisier de reprendre cette grande expérience en prenant toutes les précautions propres à la rendre absolument démonstrative. C'est le sujet du beau Mémoire lu à l'Académie le 2 1 avril 1 784, qui conquit tous les esprits et où Meusnier se montre le digne collaborateur de Lavoisier, comme il s'était montré, quelques années auparavant, l'émule d'Euler. » A cette occasion, il imagina le gazomètre dont Lavoisier avait eu la première idée et que Meusnier munit de tous les organes qui en rendent l'emploi si précieux. < » Ces belles expériences excitèrent l'admiration universelle ; elles dissi- pèrent les derniers doutes qui pouvaient rester sur la véritable nature de l'eau, et la beauté philosophique de cette conquête de la Science éclata alors à tous les yeux. » Mais, à cette époque si remarquable, les découvertes succédaient aux découvertes, et le génie de Meusnier était sollicité dans toutes les direc- tions. » Aussi serions-nous entraînés trop loin si nous voulions analyser toutes les inventions fécondes ou ingénieuses de notre Confrère. » Rappelons seulement ses travaux sur la combustion des flammes, où il indique les vrais principes à appliquer pour obtenir une combustion parfaite et un grand pouvoir éclairant, et l'invention de cette ingénieuse machine qui permettait d'appliquer la gravure en taille-douce à la fabri- cation des assignats. » Mais nous devons un souvenir spécial de reconnaissance et d'admira- tion à la mémoire de Meusnier pour ses travaux sur l'aérostation. ( 369 ) )) Des les premières expériences qui démontrèrent la possibilité pour l'homme de s'élever dans les airs, le génie de Meusnier s'enflamma d'en- thousiasme pour la grande découverte. On peut dire qu'il y pensa sans cesse, et que les problèmes que soulèvent l'aérostation et la navigation aérienne l'occupèrent jusqu'à la fin de sa vie. « C'est qu'aucune question ne pouvait présenter à un plus haut degré à son esprit, avec le sentiment de préparer pour l'avenir la conquête la plus étonnante peut-être qu'il soit réservé à l'homme d'accomplir, une applica- tion plus belle de ces génies mathématique, physique et mécanique que Meusnier réunissait à un degré si surprenant. » Quand il aborda cette grande question, il le fit, suiA^ant son habitude, en considérant le problème dans toute sa généralité et sa difficulté. » Il étudia non seulement les formes générales les plus avantageuses à donner au navire aérien et à sa nacelle, ainsi que les dispositions qui de- vaient assurer la rigidité de la suspension de celle-ci et le minimum de fa- tigue pour l'enveloppe du ballon qui la supporte, mais encore les moyens d'obtenir le gonflement constant de l'aérostat et ses mouvements suivant la verticale, sans perte de gaz ni de lest. Il examina encore avec le plus grand soin les questions qui se rattachent à la pression des gaz sur leurs enveloppes et imagina une machine pour mesurer la résistance de celles-ci suivant les matières qui les forment. Il aborda enfin l'étude des moyens de locomotion du navire aérien et en donna une solution qui est restée la base de tous les travaux ultérieurs. » Toutes ces études furent résumées en quelque sorte dans un projet grandiose de machine aérostatique avec laquelle Meusnier voulait exé- cuter un voyage qui serait resté célèbre. » Meusnier, nous dit Monge, conçut le dessein d'entreprendre un grand voyage pour lequel il emploierait les dillérentes directions du vent et les petites déviations que pourraient lui procurer des rames. » Il voulait faire le lourde la Terre au moyen d'un aérostat capable de porter vingt- quatre liomnies d'équipage et six hommes d'état-major. Cet aérostat devait être composé de deux ballons oblongs contenus l'un dans l'autre. » Le ])allon intérieur aurait renfermé de l'hydrogène et l'intervalle aurait contenu de l'air atmosphérique. De grands soufflets manœuvres par l'équipage auraient intro- duit l'air atmosphérique pour augmenter le poids et faire descendre vers la terre, lorsqu'on aurait voulu jeter l'ancre. Des rames en forme d'hélice et mises en rotation par l'équipage auraient donné à la machine un petit mouvement perpendiculaire à la direction du vent et capable de faire gagner des vents favorables. )) Le cas de chute en mer était prévu et les précautions nécessaires avaient été prises. (370 ) )i II paraît que le projet fut soumis à Louis XVI, qui l'admira. Mais ' la réalisation demandait une dépense si considérable qu'elle fut aban- donnée. » Dans ce beau travail, on remarque surtout comme dispositions qui sont restées acquises à la Science : la forme oblongue donnée à l'aérostat, la création de cette capacité intérieure destinée à contenir de l'air atmo- sphérique et dont on tire aujourd'hui si bon parti pour assurer la constance des formes du ballon, enfin l'emploi de l'hélice réalisée par des rames tournantes. » Aussi peut-on dire que les principes fondamentaux qui doivent pré- sider à la construction des machines aérostatiques destinées à se mouvoir dans l'atmosphère ont été posés par Meusnier, et que ses successeurs, ou bien les ont adoptés en les perfectionnant quand ils les ont connus, ou bien ont été conduits à les retrouver quand ils les ont ignorés. » C'est ainsi que Giffard, Dupuy de Lôme, MM. Tissandier, et surtout MM. Renard frères et Rrebs, se sont inspirés des idées de Meusnier dans les travaux remarquables qu'ils ont accomplis sur l'aérostation. » En résumé, on peut dire que, si les frères Montgolfier sont les glorieux initiateurs de l'Aéronautique, Meusnier en est le législateur. » Mais il ne lui fut pas donné de voir même les premières applications de ses belles conceptions. » A partir du moment où éclata la Révolution, Meusnier fut tout entier occupé, avec ses Confrères de l'Académie, des questions qui concernaient la défense nationale, et le savant se transforma peu à peu en soldat. Nous le voyons, après le lo août 1792, concourir, au Ministère de la Guerre, à l'organisation et au mouvement des armées; mais bientôt ce rôle même ne suffit plus à son patriotisme, il se fait envoyer à la frontière. )) .fe n'ai pas ici à apprécier le rôle militaire de notre Confrère. Les hommes de guerre les plus hautement compétents l'ont considéré comme un général d'un mérite hors ligne, joignant à la profondeur et à la justesse des conceptions le courage, l'activité, l'initiative. Ses soldats étaient pour lui pleins d'enthousiasme et de dévouement. Sa mort fut non seulement un malheur irréparable pour la défense de Mayence : elle le fut pour la Nation tout entière. ■) Vous venez d'entendre le récit de sa fin et l'éloge que ses talents, sa conduite et sa mort héroïque arrachèrent de la bouche même du roi de Prusse. » Oui, comme l'a dit son auguste ennemi, parmi les enfants de la France, ( 371 ) il n'en est point qui aient été plus grands et dont la vie représente un sacri- fice plus soutenu, plus entier et plus pur. » Ce £;rand homme nous montre quel doit être le véritable rôle de l'homme de science dans les temps de péril national. » Pendant la paix, le savant doit travailler à augmenter ce trésor de hautes connaissances qui sont l'honneur et le patrimoine intellectuel de l'humanité. S'il livre alors des combats, ce ne sont que des combats paci- fiques pour arracher à la nature la connaissance de ses lois et leur utilisa- tion pour le bien-être de l'homme. M Mais si l'horizon s'assombrit, si la Patrie est menacée, il faut alors que le savant s'arrache à ses chères études et qu'il tourne contre l'envahis- seur ces armes puissantes que la Science met aux mains de ses ministres. » N'est-ce pas ainsi qu'ont agi tous les grands hommes depuis l'anti- quité jusqu'à nous, et, pour n'en citer qu'un seul, qui pourrait dire, en voyant Archimède défendant Syracuse avec toutes les ressources de son immense génie, que sa haute renommée n'a pas reçu une auréole plus au- guste et plus resplendissante du sacrifice qui a couronné sa vie? » Et quand, je vois le rôle de la Science augmenter tous les jours dans l'art de la guerre, je dis même que les obligations patriotiques du savant doivent augmenter dans les mêmes proportions. » Prenons donc occasion du noble exemple qui nous est donné ici et de la grande mémoire que nous honorons pour affirmer des sentiments aujourd'hui plus nécessaires que jamais, et terminons en répétant à notre jeunesse savante ces paroles de notre début : N'ayons que deux passions : celle de la Patrie, celle de la Vérité. » (372) SEANCE DU LUNDI 6 AOUT 1888. PRÉSroENCE DE M. JANSSEN. MEMOIRES ET COai»IUIVIC AXIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. F. FouQUÉ fait hommage à l'Académie d'un volume qu'il vient de publier sous le titre « Les tremblements de terre », et indique, en quel- ques mots, le but qu'il s'est proposé en écrivant cet ouvrage. CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Expériences nouvelles sur la fixation de l'azote par certaines terres végétales et par certaines plantes; par M. Berthelot. « J'ai poursuivi mes expéi'iences relatives à l'absorption de l'azote atmo- sphérique, en variant les circonstances, afin de contrôler mes résultats primitifs; les résultats nouveaux que j'ai obtenus confirment et étendent les anciens, avec un degré de certitude qui me paraît rendre superflue toute polémique relative à des expériences négatives récentes, faites dans des conditions très différentes, et où la terre a été traitée à la façon d'un composé chimique ordinaire, sans que les conditions de vitalité des bac- téries du sol semblent avoir été suffisamment respectées. )i Je me suis proposé spécialement d'étudier d'une façon comparative la fixation de l'azote par la terre et par les légumineuses; on sait que cette dernière est admise aujourd'hui par la plupart des savants, sans pourtant que son caractère ait été complètement précisé. ') J'ai pris trois terres argileuses différentes, dont deux assez riches en azote, l'autre plus pauvre ('). Elles étaient faiblement calcaires. Dans ('j Terre de l'enclos, par kilo, azote : oS'',(j;'i; parc : is'',j44; terrasse : i?'',655. ( 37:^ ) chacune de ces terres, j'ai semé six espèces de légiiiniiieiises, telles que le lupin, la vesce, le trèfle, la luzerne, etc. ; et j'ai opéré simultanément sur la terre nue. Je me suis placé dans quatre conditions difïérentes, savoir : à l'air libre; sous un abri permettant la libre circulation de l'air et delà lumière; dans des cloches de /|5 litres, hermétiquement closes; dans une cloche pareille, où l'on fliisait passer lentement, chaque jour, 5o litres d'air privé d'ammoniaque et de poussières par l'action successive de l'acide sul- furique étendu et d'un tube en U rempli de ponce sulfurique : en outre, un litre d'acide carbonique était introduit chaque jour dans cette cloche. Enfin, j'ai ensemencé avec certains microbes, supposés aptes à déterminer la fixation de l'azote, les trois terres précédentes, prises dans l'état naturel et dans l'état stérilisé, et placées dans des récipients fermés. Le nombre des expériences ainsi exécutées dépasse Go. Je pensais n'avoir à les publier c|ue lorsc[ue toutes auraient atteint leur terme, c'est-à-dire à la fin de l'année ; mais je puis détacher de l'ensemble trois séries dès à présent com- plètes, celles qui concernent les terres nues, le lupin et la vesce, ces dernières relatives seulement au début de la végétation. Je vais résumer ces expériences, sans en écarter aucune : dans toutes, sans exception, j'ai observé la fixation de l'azote. En deux mois, cette fixation sous cloche s'est élevée jusqu'à 9,2 centièmes; et à l'air libro, en trois mois, jusqu'à 27, 2 centièmes : nombres trop élevés pour laisser aucun doute. » Résumé des expériences (' ) par couples de deux, terre nue et plante. 1. — Terre n" 1, dite « de l'enclos ». » Elle renfermait au début, par kilo : Azote, o^', c)^4- » Premier couple. Sous r/ocAe, à la lumière. — I. Pot n° 53. — Terre nue. Du 9 mai au 3 juillet : i^'^gSo de terre sèche + igS^'' d'eau. Azote initial i ,900 Azote final 3 ,o63 Gain os'',i63 soit 8,4 centièmes d'azote gagnés par la terre nue. (') Elles ont été faites dans des pots de porcelaine vernie. Le poids de la terre est évalué comme sec (à 110°); il a varié entre i'"8 et 3'^s,5. La dose d'eau a été réglée à 10 et 12 centièmes, au début. La surface des pots était de 282"!, en moyenne. A la fin de chaque expérience, la totalité de la terre était séchée à l'air libre, mélangée, broyée finement au mortier, et mélangée de nouveau, avant la prise de l'échantillon destiné à C. R., 1888, 2' Semestre. (T. CVII, N» 0 ) 49 ( 37^4 ) )) 2. Pot n" 54. — Lupin. — Du 9 mai au i:) juin. 3"*^, 5io de terre, -f- 421^'' d'eau (12 pour 100). On y sème 20 graines de lupin, pesant 9^'', 4 (à l'état sec). Au bout de quelques jours, on introduit environ 4'" d'acide carbonique. D'après les analyses d'échantillons gazenx, prélevés de temps à autre, ce gaz n'a pas été absorbé; mais l'oxygène a diminué du tiers en- viron. La plante se développe bien d'abord, à cela près que ses tiges ten- dent à s'allonger considérablement. Mais, vers le 8 juin, les feuilles ont commencé à se flétrir; la plante est morte lei5; elle était envahie par quelques moisissures blanches {Penicilliunï) et l'eau ruisselait sur les parois, condition de saturation peu favorable à la végétation. Je m'attendais à ce résultat; mais j'ai cru intéressant d'examiner l'influence d'une végétation commençante, même incomplète, sur la fixation de l'azote. Azote initial de la terre 3, 420 Azote des graines o,483 Somme Ss^goS er Azote final de la terre.. . 3,809 Plante hors du sol 06'', 366 Racines et débris visibles o^', 070 0,436 Somme de l'azote 4^', 245 Gain d'azote : o*!', 342 : soit 8,1 centièmes par la terre et la plante réunies. On voit que ce gain a eu lieu surtout par la terre, la plante ayant plutôt perdu. Le poids des plantes sèches était d'ailleurs sensiblement moindre que celui des graines; ainsi qu'on pouvait le prévoir, l'absorption de l'acide carbonique n'ayant pas eu lieu (ou bien une compensation s'étant établie avec l'émission initiale de ce gaz par la graine en germination ). » Deuxième couple. En plein air, sous abri transparent. — On a pris soin d'arroser avec de l'eau distillée, ajoutée tous les jours. » 1. Pot n° 39. — Terre nue. Du 12 mai au 27 juillet. Terre : iS',95o. Azote initial iS',qoo ) , . ,, , , - . „ , ^, o,i4q — 0,001 j (azote d arrosage) r= oS'', 1473- Azote final 25'-,o49 j ' ^^ ^ o / > t/ gain définitif : o^'', 1473 ; soit 7,6 centièmes par la terre nue. )i 2. Pot «°41. — Lupin. — Du 1 1 mai au 18 juillet. Terre : 3''s,5io. » 20 graines pesant (sec) : 9^', 4- La plante s'est bien développée; l'analyse. On a contrôlé avec soin et à plusieurs reprises, au moyen du procédé Dumas, les résultats obtenus par la chaux sodée, et l'on a trouvé exactement les mêmes ac- croissements d'azote. Par exemple, la terre du pot (4-0) a gagné : d'après le procédé Dumas, i3,2 centièmes d'azote; d'après le dosage ordinaire, i3,4 centièmes. Il y a donc accord parfait entre les gains fournis d'après les deux méthodes analytiques, ap- pliquées chacune à la terre Initiale et à la terre finale. (375) 19 pieds poussent; mais ils sont trop nombreux, le pot est trop peu pro- fond et leur végétation estmoins florissante que celle de la plante en pleine terre. Cependant, au moment où l'on a mis fin à l'expérience, il y avait i3 pieds en pleine floraison sur 19, et un abondant chevelu de racines. Azote initial de l,i terre 3,420 Azote des graines 0,483 Somme 3s'',go3 Azote final de la teire... 3, 713 Plante 0,261 ) „__, Débris el racines visibles o,ii3 i ' ' Somme de l'azole 4^'"j087 gain d'azote : of=%i84 — oK'',oo3 (arrosage) — o^', 181, soit 5,3 centièmes. Ce gain a porté entièrement sur la terre. » Troisième couple. A l'air complètement libre. - - On a dosé l'eau de pluie, à l'aide d'un udoinètre juxtaposé, et complété l'arrosage, les jours secs, avec de l'eau distillée. Les apports totaux d'azote combiné sous ces deux formes se sont élevés à o^'', 01 23. )) 1. Pot n" i6. Terre nue. — Du 11 mai au 27 juillet. — Terre i''",95o. Azote initial iS'',goo Azote final 2?', 060 , 160 — 0,012 t= oS'', I 48. » Un orage, qui a uoyé le pot, a fourni une eau de drainage, renfermant o^', 020 d'azote nitrique. Ce chiffre doit être ajouté au précédent, les apports en azote de l'eau d'orage, apports beaucoup plus faibles d'ailleurs, étant compris dans la correction ci-dessus. Le gain définitif est donc o^'', 168; soit 8, 6 centièmes d'azote gagnés par la terre. >) 2. Potn°i8. — Lupin. — Du 11 mai au 16 juillet. - 3''^, 5io terre. » Expérience conduite comme le pot 4 l, et végétation semblable. Azote initial de la terre 3, 420 Azote des eraines o,5io Somme 3»', 930 Az final de la terre 3,49^ Az des plantes o, 2025 1 „„ * 1 • . iM • i - \ o>53o Az des racines el debrxs. 0,26'jj \ Somme 4^'' > 02.5 » Le gain final est 0,095 — - 0,012 (pluie et arrosage) = oB'',o83, soit 2,1 centièmes. » Ainsi, dans les six expériences précédentes, il y a eu toujours gain d'azote; le gain étant également marqué, sinon supérieur, sous une cloche hermétiquement close. En outre, le gain a toujours porté sur la terre; ce qui s'explique, si l'on remarque que la végétation est demeurée à sa première phase. Enfin, la terre nue a toujours gagné autant et plus que la terre et la ( 37(3 ) plante réunies. Avant de discuter ces observations, cherchons si elles sont générales et applicables à d'autres légumineuses et à d'autres espèces de terre. Voici les données relatives à la vesce : je les condenserai dans un Tableau, les détails étant semblables à ceux des expériences précédentes. Premfbr couple. Sous cloche. 1. Terre nue. 2. Vesce ('). Voir plus liaut n» 34. N" 55. 12 mai au 27 juin. Gain d'azote : os'', i63 Terre =r3''S,5io. ou 8,4 centièmes. , ••.-,. ■?' , ^ Az initial, terre 6,i^20 » graines totales 0,278 Somme 36', 698 Az final, terre 3s'',8i7 » plante o, 12^ ) .^ ■ .11- „ o, 106 » racines et deljris .... o,o32 ) Somme 3s'', 928 Gain d'azote : o?'",28o; ou 7,6 centièmes. Deuxième couple. Sous abii. 1. Terre nue. '2. Vesce. Voir plus liant 11° 39. A" kQ. 12 mai au 18 juillet. Gain d'azole : o^', 147.J Terre —" S'-s, jio. ou 7,6 centièmes. , . . . , J' , ' \/. initial, terre 3 , 420 » graines o, 192 Eau d'arrosage o,oo3 Somme 3k"', 61 5 Az final, terre 3, 877 (-) » plante 0,286 ) • ..1 ■ ., ! 0,070 n racines et débris . . . 0,298 ) ' Somme 4^'')456 Gain d'azote : oS'',84i, soit 28,8 centièmes. La plante s'est bien développée; un cer- tain nombre de pieds ont fleuri et fruc- tifié. Le poids de la matière végétale a octuplé environ. (') On avait semé d'abord de la luzerne, ([ui n'est pas venue; puis de la vesce, qui s'est allongée eu tiges grêles, de 80'^'" à 85''"'. On a introduit un peu de C0-. (-) Cela fait i3,4 centièmes d'azote gagnés par la terre. D'après le procédé Dumas, appliqué à la terre initiale et à la terre linale, on a trouvé 18,2. (^77) Troisième couple. (('/■ libre. 1. Tcire ruic. '-• Vcscc. Voir plus haut n" VG. N" '■*■', même période. Gain d'azote : os^l6- Terre ~ 3'-?, 5io. ou 8,6 centièmes. ^^ j^j^;^,^ ^^^^.^^ ^%^^^ » graines o, 189 Eau d'arrosage cl pluie. . 0,012 Somme ?s'',62i Az final, terre 3,708 « niante o,486 ) , » racines el débris. .. . 0,410 ) Somme 4"''>6o75 Gain d'azote : f)S'',g865. Ce qui répond à la valeur énorme de 27,2 centièmes. Le poids de la matière végétale a presrue décuplé. » Ainsi la Icrrc nue a gagne clans les trois conditions une dose d'azote, qui a été à peu près la même. )) La végétation sous cloche adonné à peu près le même gain total; gain cfui a porté seulement sur la terre, précisétiient comme avec le lupin. Mais, à l'air libre, la végétation de la vesce a été beaucoup plus vigoureuse et poussée plus loin cpie celle du lupin. Il en est résulté que le gain d'azote a porté à la fois sur la terre, où il a été comparable au précédent, et sur la plante, dont l'azote a triplé et quintuplé. Le gain total s'élevait jusqu'à 2T, 2 centièmes dans ces conditions. Ce sont là des faits fort instructifs. » Tels sont les résultats observés avec la terre de l'enclos, la plus pauvre en azote et la plus apte à en fixer. La place me manque pour donner les détails des expériences parallèles, faites avec les deux autres terres, bien plus riches en azote. Je me bornerai à dire ici que les fixations d'azote sur ces terres nues, dans le même temps, ont été beaucoup plus faibles en général et plusieurs fois même à peu près nulles ; ainsi qu'on de- vait s'y attendre d'après mes précédentes observations. Voici les gains d'azote observés avec les plantes, en centièmes de l'azote initial : )) En présence du lupin, dont la végétation a été médiocre : Terres. Sous cli)chc. Sous abri. A l'air libre. ferre du parc ,^,,, r, , tiJ o,^ ' ( sans CO- ■■>, ? Terre de la terrasse. 6,2 7,0 5,8 ( 378 ) >i En présence de la vesce, à végétation -vigoureuse : Terre du parc (pas d'expérience) i3,8 17,3 Terre de la terrasse. 9,2 '7>i '9)4 » Avec le trèfle, les résultats ont été intermédiaires; avec cette particu- larité que, dans plusieurs des expériences, l'azote de la terre est resté presque stationnaire (sans avoir jamais diminué); le gain en azote portait à peu près entièrement sur la plante. » En résumé, dans tous les cas que j'ai observés et avec les terres mises en expérience, il y a eu fixation d'azote, aussi bien en vase hermétiquement clos que sous abri et à l'air libre; avec les terres nues, aussi bien qu'en présence des légumineuses. Au début de la végétation de celles-ci, l'absor- ption d'azote porte surtout sur la terre; mais, quand la plante devient vigoureuse, elle emprunte de l'azote à la terre; de telle sorte que celle-ci ne conserve qu'une fraction plus ou moins considérable du gain total. Il y aurait bien des choses à dire à cet égard ; mais je réserve la suite de cette étude, et spécialement la question si souvent agitée de savoir si une partie de l'azote, gagné par une plante vigoureuse, ne pourrait pas être prise directement à l'atmosphère. J'insiste seulement sur la nouvelle évidence donnée au fait fondamental de l'absorption de l'azote. » MÉTÉOROLOGIE. — Siw une. rectijlccuion de M. Mascart au sujet de la Note du 2 juillet; par M. H. Faye. « Notre savant Confrère a cru devoir rectifier, dans les Comptes rendus du 9 juillet, que je trouve à mon passage par Paris, mie citation relative aux assertions de MM. Archibald, Loomis, Meldruni, etc., sur la forme des cyclones tropicaux. Ces savants affirment que les isobares y sont par- tout coupées par les flèches du vent sous un angle considérable, tandis que M. Mohn dit, page 298 des Grundzi'ige der Météorologie, Berlin, i883 : » lui iunereii Tlieil eines Cjklons jjlasl der ^\ iud fasl in Kreisen um das Centruni. Die Isobaren slnil naliezu kreisfôrmig, uiid die Bahnen des Windes oder der Luft- theilchen fallen beinalie mil den Isobareu zusauinieu. » Je reproduis ma traduction : » A l'intérieur des cyclone^ tropicaux, le \eut souille presque circulaireiiient au- tour du centre. Les isobares sont à jk-u prè~ circulaires, et les tiajectoires ilu \ent cdïucident presque avec les isol.ares. ( 379 ) » Ce passage ne réduit pas seulement à néant les diagrammes de MM. Loomis etMeldrum, il porte aussi en plein sur ce que notre éminent Confrère nomme, dans son article, l'évidence des faits constatés dans le monde entier. Aussi M. Mascart, ne pouvant croire que M. Mohn se soit exprime ainsi, a-t-il voulu vérifier ces déclarations si opposées à ses idées, et, au lieu d'aller à la page 293 que j'avais eu soin d'indiquer, il a cherché dix pages plus loin, page 3o3, un autre passage' où M. Mohn ne se borne plus à énoncer nettement des faits bien connus, mais cherche à les inter- préter conformément à l'hypothèse favorite d'un mouvement ascendant. On voit que la méprise, et il y en a une assez forte dans cette affaire, n'est pas de mon côté. » Quant aux concessions [que M. Mascart me croit disposé à faire aux opinions régnantes, il paraît que je ne me suis pas bien fait comprendre. La Note suivante fera connaître de quel côté les concessions commencent à se produire. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur une évolution récente des météorologistes, relativement aux mouvements giratoires; par M. H. Faye. « Il s'est formé dans ces dernières années une nouvelle doctrine mé- téorologique qui se rapproche de mes idées sur certains points. Ainsi, on a enfin reconnu que les mouvements giratoires ont leur origine non pas au ras du sol, comme on l'a si longtemps soutenu, mais dans les régions supé- rieures de l'atmosphère. Ces girations sont donc descendantes, conclu- sion qui mettrait bien vite tout le monde d'accord si la nouvelle école n'était, mallieureusement, aussi imbue que l'ancienne du vieux préjugé des trombes et des tornados pompant jusqu'aux nues l'eau des mers ou des rivières. Cette école se croit donc obligée d'établir qu'un cyclone, en- gendré en haut, doit produire en bas une énergique aspiration, un mouve- ment ascendant de l'air à partir du sol. )) Comment concilier dans une même doctrine des idées aussi contra- dictoires? C'est ce qu'on verra par les lignes suivantes, que j'extrais de la Note de M. Douglas Arcliibald ( ' ), Note déjà discutée à un autre point de vue dans les Comptes rendus du 2 juillet dernier (^) : (') Journal anglais .Vattire, numéro ilu i'\ juin dernier, article iniiUilé : M. Faye s tlieory of slonns. (-) Réponse aux critiques de M. Douglas Archibald au sujet des tempêtes; par M. H. Faje {Comptes rendus, t. CVII, p. 6). ( 38o ) » M. Faye part tle ces deux idées : i" le mouvement commence en haut; 2" il se propage vers le bas et est accompagné d'une glration autour d'un axe vertical. » La théorie combattue par M. Fa\e en est exactement le contre-pied : 1° l'action débute au ras du sol; ■i" elle se propage vers le haut; ?>" elle emprunte sa glration à celle de la Terre. » Nous ne croyons pas que les chefs d'école de la Météorologie moderne persistent à soutenir cette dernière théorie. La surface de la Terre est ce qu'il y a de moins propre à donner naissance à un tornado, à un cyclone ou à une trombe. Pour mainte- nir un courant ascendant, il faut que l'air soit à peu près saturé d'humidité; or cela n'arrivera généralement que dans la plus basse couche de nuages ou tout près de cette couche. Le gradient vertical de température et les perturbations qui déterminent l'ac- tion se trouveront réunis précisément à ce niveau, en sorte que toutes les conditions nécessaires pour faire naître un tornado commenceront à se produire à une certaine hauteur au-dessus de la surface de la Terre. Sur cette question, par conséquent, nous pouvons inviter M. Faye à reconnaître son accord avec nous. » Il serait plus exact tle dire : Sur ce point, nous nous rapprochons de la théorie de M. Faye, nous lui donnons pleinement raison contre nos prédécesseurs, puisque, au lieu de placer comme autrefois l'origine au ras du sol, nous la cherchons, après lui, dans les régions supérieures. Mais, s'il y a là un pas de fait vers la vérité, le bénéfice en est aussitôt perdu pour la Science par cela seul qu'on conserve, de l'ancienne théorie, l'idée d'un courant ascendant partant d'en bas, tandis qu'on place en haut l'origine et la cause de tout le phénomène. Voici comment les météorolo- gistes modernes arrangent les choses : )) La théorie physique développée par Ferrel et Sprung lait commencer l'action par un léger déplacement vers le haut, dans une couche à l'étal instable. Cette action résultera d'une inégalité de température ou de quelque autre cause. Joignez-}- encore une condition, une seule, à savoir un faible mouvement giratoire autour de quelque centre, ce qui ne manque jamais dans une aire cyclonique. Dès que ce mouvement aura commencé à se produire, l'action continuera si l'air qui le nourrit est à peu près saturé ; elle se propagera vers le bas, non par la descente de l'air, mais par la simple propagation des conditions physiques qui favorisent la production et le développe- ment maximum du courant ascendant. La rapidité croissante avec laquelle s'opère la giration de l'air dans le voisinage de l'axe, quelle que soit sa lenteur à l'origine, suffit pour produire et maintenir continuellement un vide, et ce vide se trouve ainsi forcé d'emprunter la plus grande partie de l'air qui lui manque à la base de la colonne non encore affectée par la giration. En même temps que cet air est pompé vers le haut, il est forcé de tourbillonner plus rapidement (en partie à cause du frottement exercé parla couche supérieure qui possède la giration initiale), et ainsi la giration et les coiidilions jihvsiques se propagent en l)as jusqu'à ce que l'équilibre s'établisse entre l'ollVe et la demande. » Les idées que nous venons d'esquisser peuveiU être considérées comme étant la théorie moderne de l'aspiration appliquée aux lornados. On trouvera, croyons-nous, ( 38. ) qu'elle répond à loutes les objeclions que M. Faye a faites aux nolions luilinientaires (crude notions) qui régnaient naguère, alors qu'on n'avait encore étudié que quelques conditions de surface isolées {a fcv isnlated surface conditions). » Voici un second point sur lequel l'ccole nouvelle fait une concession non moins grave, et qui doit singulièrement scandaliser mes anciens adver- saires. J'ai montré, il y a quinze ans, que les théories régnantes étaient condamnées à rester muettes devant le grandiose mouvement de transla- tion de toutes les girations atmosphériques, cyclones, typhons, troinbes, tornados ou grains arqués, dont j'ai donné une explication si simple et si naturelle. » iXous admettons que l'ancienne liiéorie des niéléorologistes peut difficilement prétendre à fournir cette explication. Mais, si M. Faye veut bien permettre aux météo- rologistes de le suivre jusqu'à quelques milliers de pieds d'altitude, il verra que la théorie des courants {tlie diift-theory), dont il paraît se considérer comme l'auteur et le seul partisan, est reconnue depuis quelques années comme une des principales causes du mouvement de translation des phénomènes cycloniques. » Le professeur Ferrel regarde les mouvements des courants supérieurs et de hau- teur moyenne comme la principale cause du mouvement d'un cyclone en longitude, tandis que son mouvement en latitude, lequel s'opère généralement vers le pôle, serait dû à la tendance propre à toute masse fluide, animée d'une giration de même sens que la rotation de l'hémisphère correspondant, de presser vers son pôle. » Le professeur Loomis est plus réservé; mais, dans son dernier Ouvrage, où il signale de nombreux facteurs phvsiques capables de rendre compte des anomalies fré- quentes que présentent les mouvements des tempêtes (anomalies que M. Faye ignore élégamment), il attribue leur direction générale de translation au mouvement général extrinsèque que l'atmosphère possède à une certaine hauteur, et combine cette cause avec le principe mécanique posé plus haut. » Toutefois, nous admettrons volontiers que ce ne sont pas là les seules causes du mouvement des tempêtes, et nous nous rangeons tout à fait à cette assertion du D'' Sprung, que ^L Faye cite en italiques avec un air de triomphe, savoir qu'aucune des théories proposées jusqu'ici ne peut suffire à rendre compte complètement du mouvement de translation des cyclones ('). » Beaucoup de faits, tels que la direction des nuages qui surmontent ou entourent un cyclone, les vitesses observées en bas dans les divers quadrants, le retard des mi- nima barométriques aux stations de montagnes et la hauteur souvent si faible des cyclones (pas plus de 65oo pieds suivant Loomis), détails entièrement négligés par M. Faye, s'accordent mieux avec la marcIie d'une onde {wave-motion), par laquelle les conditions du phénomène se reproduiraient continuellement dans une certaine direc- (') Le D' Sprung n'a discuté, en cette occabion, que les hypothèses proposées par les météorologistes. C. R , 1888, 2' SeinesUe. (T. CVII, N» C.) ^O ( 382 ) lion, qu'avec la drifl-theory. et demandent, en tout cas, d'autres causes addition- nelles pour leur complète élucidation. » Je me borne à exposer ces théories, afin que le lecteur sans parti pris les juge en pleine connaissance de cause. Ajoutons cependant quelques lignes prises dans le même Mémoire, pour montrer que la récente évolu- tion accomplie par les météorologistes de l'école en question n'a pas fait disparaître la croyance au pouvoir des trombes et des tornados de pomper et de faire tournoyer jusqu'aux nues l'eau des riAaères ou des mers, les débris d'une maison et des rails en fer du poids de 20''^ : » Ce serait une lâche laborieuse, mais bien facile, que de signaler les nombreux faits démontrant, dans les tornados, une aspiration de bas en haut en même temps qu'une propagation de haut en bas- des conditions seules. . .. Ainsi, encore dans le Rapport officiel sur le tornade du 22 mai i8-3, dans l'iowa et l'illinois, différents témoins ont dit : « Vu des planches tourbillonner dans l'entonnoir, l^endanl que le » tourbillon était sur la rivière, l'ea-u cessa de couler par-dessus la digue, bien que les » eaux fussent hautes à cette époque. Vu des rails d'environ [\o livres s'échapper du » sommet du tornado, etc. » En discutant les dépositions des témoins oculaires dans ma Notice sur les treize tornados des 29 et 3o mai^ 1879, aux Etats-Unis {Annuaire du Bureau des Longitudes pour 1886), j'ai montré qu'il n'existe pas un seul fait d'aspiration sérieusement constaté. Même résultat par l'examen des trombes en mer et en Europe. Tous les faits s'expliquent par l'impulsion que l'eau ou les débris reçoivent en divers sens par les formidables gira- tions des tornados américains ou des trombes de nos pays. Quand on songe que le seul moyen qu'une trombe ou un tornado puisse avoir pour retenir dans son intérieur des masses tourbillonnantes d'eau, de débris ou de rails pesants, consiste dans l'enveloppe nuageuse dont il est entouré, on ne saurait assez s'étonner de rencontrer une crédulité pareille, non plus sur de siiBjDles témoins pris au dépourvu et sans savoir acquis, mais chez de savants professeurs. » Sans insister sur l'insuffisance des explications précédentes, je me bornerai à résumer la situation prise par la nouvelle école météorologique : » 1° Elle adopte mon idée que les mouvements giratoires sont en- gendrés, non pas en bas, mais dans les régions supérieures. » 2^* Elle reconnaît que toutes ses tentatives pour expliquer le mouve- ment de translation des cyclones, tornados, etc., sont restées infruc- tueuses, ce qui dénonce sans doute quelque chose de radicalement faux dans cette doctrine nouvelle. ( 383 ) » 3" Elle maintient l'hypothèse du mouvement ascendant de l'au- dans les trombes, tornades ou cyclones. » Cependant certains météorologistes reconnaissent franchement que cette hypothèse aurait grand besoin d'une vérification directe, pour la- quelle M. Tarry et le P. Dechevrens ont imaginé des girouettes spéciales. » Pendant ce temps il s'est trouvé, fort heureusement pour la Science, qu'un cyclone trojiical a passé presque centralement sur un observatoire muni d'instruments enregistreurs. Grâce à ces instruments, les phénomènes ont été observés avec une netteté et un ensemble dont on n'avait jusqu'ici aucun exemple. » Or ces faits prouvent sans contradiction possible que l'air au sein d'un cvclone est descendant. )) Dès lors, ceux qui se laissent guider par les faits, non par des sup- positions ou des préjugés, ajouteront une dernière concession aux pré- cédentes ; ils admettront que les girations nées dans les courants supérieurs sont descendantes. Si la nouvelle école météorologique nous faisait effec- tivement cette dernière concession, suite assez naturelle de la première, les difficultés contre lesquelles elle se bute disparaîtraient; elle verrait aussitôt que la marche des tempêtes n'est autre que celle des courants su- périeurs oii leurs girations se forment, et où ces girations puisent l'énergie qu'elles transportent sur le sol, tout en |)arcourant leurs immenses tra- jectoires. » MEMOIRES PRÉSENTÉS. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur les déformations élastiques dans les pièces à fibres moyennes. Mémoire de M. Rertuand de Foxtviolant, présenté par M. Maurice Lévy. (Extrait.) (Commissaires : MM. Maurice Lévy et Sarrau.) « Dans les additions à son beau Mémoire Sur la recherche des tensions dans les systèmes de barres élastiques et sur les systèmes qui, à volume égal de matière, offrent la plus grande résistance possible, présenté à l'Académie en 1873, additions contenues dans la seconde édition de la Statique graphique, M. Maurice Lévy a donné une nouvelle démonstration du remarquable théorème suivant, dû M. le professeur Krohn : » Principe de uéciprocité des déplacements. — Si, sous l'action d'une (384 ) force I agissant dans une direction arbitraire, en un nœud quelconque A d'un sYslènie librement dilatable déterminé de position, un autre nœud quelconque C prend un déplacement qui. estimé dans une direction aussi arbitrairement A choisie, est «'■; réciproquement, une force i appliquée au point C dans cette dernière direction imprime au point A un déplacement qui, estime suii'ant la A première direction, est aussi »'' , de sorte que, si l'on appelle ce second déplace- c ment u"" , on a A C » Cet énoncé concerne spécialement les déplacements des nœuds; il suppose expressément que le système est composé de barres rectilignes articulées entre elles, et qu'il est librement dilatable. » Dans un Mémoire dont cette Note donne l'analyse succincte, nous éta- blissons que la réciprocité est une condition générale à laquelle satisfont les déplacements élastiques des pièces ou des systèmes de pièces à fibres moyennes planes ou gauches, que l'on considère en Résistance des maté- riaux. Elle se formule par la triple proposition suivante : » Étant donné un système formé d'une pièce élastique unique ayant pour ligne moyenne une courbe plane ou gauche, ou d'un nombre quelconque de pièces de cette espèce, arbitrairement disposées dans l'espace et assemblées ou articulées entre elles, ce système pouvant d'adleurs être ou non assujetti à des liaisons surabondantes : » 1° Si une force égale à l'unité et de direction A, . appliquée à un point (i) d'une pièce, quelconque, imprime à un point (2) appartenant à la même pièce, ou à une autre pièce, un déplacement dont la projection sur une direction A, a une valeurl'.,, réciproquement, une force égale à l'unité, appliquée au point (2) suii'ant la direction 1.,, imprime au point (i) un déplacement dont la projec- tion >.^ sur la direction A, est égale à X.',. » 2° Si un couple égal à l'unité, cl dont l'axe a une direction A, , appliqué à une section ]), d'une pièce quelconque, imprime à un point (2) appartenant à la même pièce, ou à une autre pièce, un déplacement linéaire dont la projec- tion sur une direction A» a une valeur 1',, réciproquement, une force égale à l'unité, appliquée au point (2) suivant la direction \.,, imprime à la section I), un déplacement de rotation qui, reporté sur l'axe représentatif, a pour pro- jection y^ sur A, la même valeur Vy ( 38,^ ) » 3° Si lin couple égal à /'unité, et dont l'axe a une direction A, , appliqué à une section D, d' une pièce quelconque, imprime à une section ])., appartenant à la même pièce, ou à une autre pièce, un déplacement de rotation qui, reporté sur l'axe représentatif, a pour projection sur une direction ù^., une valeur 'f'^, réciproquement, un couple égal à l'unité, appliqué à la section T>.,, et dont l'axe est dirigé suivant A.^, imprime à la section D, un déplacement de rotation qui, reporté sur l'axe représentatif , a pour projection -^'^ sur A ^ la même valeur -^l. » La théorie de la réciprocité troin e son application immédiate dans la détermination des lignes d'influence relatives anx pièces ou aux systèmes élasticpies assujettis à des liaisons surabondantes. On peut établir notam- ment ce théorème, dû à M. Maurice Lévy, en ce qui concerne la poussée des arcs : Les lignes d'influence des forces de liaison on réactions des appuis sont toujours des courbes funiculaires faciles à construire. » Le principe du travail qui fournit la démonstration des théorèmes précédents conduit aussi à des formules générales remarquables exprimant les déplacements linéaires ou angulaires de points ou de sections appar- tenant à des pièces pleines ou à des systèmes élastiques déterminés de po- sition et soumis à des forces données, formules développées dans notre Mémoire. » M. H. SicARD adresse une nouvelle Note relative à la matière colorante contenue dans les feuilles de vigne de certains plants. (Commissaires: MM. Fremy, Deliérain. ; M. WiLLOT adresse une Note sur la destruction, par le sel marin, de V Heterodera Scliachtii et du Phylloxéra vastatriv. (Picnvoi à la Commission du Phylloxéra.; CORRESPONDANCE. La Société libre d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres DU DÉPARTEMENT DE l'Eure prie l'Académie de vouloir bien prendre part à une souscrqjtion destinée à placer une plaque commémorative sur la mairie d'Ajou, lieu de naissance de J.-B. Bréant, auteur d'importants tra- vaux scientifiques et industriels, et fondateur d'un prix de cent mille francs. ( 386 ) à décerner par l'Institut à celui qui aura découvert un remède contre le choléra. (Renvoi à la Commission administrative.) M. VAN DoRSTEN adrcsse quelques remarques relatives à une Note sur les lois de mortalité de Gomperlz et de IMakeham, par M. ./. Bertrand ( Comptes rendus , t. CVI, p. 1042; 1888). Le théorème démontré par M. Bertrand a été donné j)ar M. de Morgan (^Philosophical Magazine, novembre iSSg) et cité par M. Woolhoose (^Jour- nal of actuaries , t. XV). M. Woolhoose, dans cet Article, semble réclamer pour lui-même, en citant le Tome X du même Recueil, la priorité pour une partie de l'énoncé. M. J.-P. Janse, dans une dissertation | Over de conslructio en afronding van Sterfetafels {Sur la construction des Tables de mortalité')], suit, pour dé- montrer le théorème relatif à la loi de Malœham, une marche semblable à celle qu'avait suivie M. Laurent pour celle de Gompertz, et les deux dé- monstrations sont fondées sur une traduction analytique des théorèmes, peu différente de celle de M. Bertrand. M. van Dorsten réclame également pour le géomètre hollandais Jacob de Gelder {Traité d' Arithmétique. Rotterdam, 1793) la découverte d'un théorème sur la divisibilité, énoncé par M. l^oiv (Comptes rendus, t. CVI, p. 1070). Le P. Laïs adresse, par l'entremise de M. Janssen, deux photographies lunaires, prises pendant l'éclipsé totale de Lune des 28-29 janvier, avec un télescope de 108™™ d'ouverture, pendant l'émersion de la Lune de l'ombre terrestre. La durée de la pose a été de quatre secondes. Elles présentent cette particularité que, dans la première, le cône d'ombre se traduit par une convexité vers le centre de la Lune, tandis que dans la seconde on retrouve la concavité que le raisonnement fait prévoir. ( 387 ) ASTRONOMIE. — lîcsumé des observations solaires faites à i observatoire royal du Collège romain pendant le deuxième trimestre de 1888; par M. P. Tac- CIIIM. « Le nombre des jours d'observation a clé de 26 eu avril, 2G eu mai et 24 en juin. Voici les résultats : l'rcquenrc relatives Grandeur rclalivc Nombre des dcsjuurs dos des de taches 1888. taches, sans taches. laclies. facules. par jour. Avril 1,65 0,39 4j3i i3,65 Oj^O Mai 2,00 0,54 '8>77 7)20 o,46 Juin 3,71 0,42 4'iS 17,52 0'79 » Le minimum secondaire constaté en mars s'est prolongé en avril; puis, les taches solaires ont augmenté en mai et en juin. Dans la nou- velle série, on rencontre trois périodes de fréquence minima absolue pour les taches, correspondant aux époques moyennes 1 1 avril, G mai et 3i mai, c'est-à-dire séparées par une rotation solaire, ou à peu près. » Pour les protubérances, nous avons obtenu les résultats suivants : Xomln'c ProLuliérances. Jours Nombre Hauteur Extension 1888. d'observalLon. moyen. moyenne. moyenne. Avril 22 12,00 45,8 1,3 Mai 24 7,46 46,7 1,5 Juin 23 8,83 46,3 i,3 » L'augmentation dans le nombre des protubérances, constatée en mars, est bien plus marquée en avril; pendant les journées des 5, 7, 8 et 10 avril, le nombre des protubérances a été respectivement de 16, i5, i5 et 27. On doit faire remarquer que la moyenne diurne de in est considérable; il faut remonter jusqu'en 1884 pour rencontrer dans nos observations une fré- quence pareille. Quant aux taches, nous avons vu qu'elles présentaient un minimum en mars et avril, ce qui démontre que la relation entre les taches et les protubérances hydrogéniques n'est pas aussi intime qu'on a pu le croire, car nous avons en mars et avril lui maximum très marqué des ( 388 ) protubérances. Après le mois d'avril, le nombre diurne des protubérances s'est réduit aux proportions des nombres trouvés en janvier et février. » PHYSIQUE MOLÉCULAIRE. — Sui- un nouvel appareil pour l'élude du frottement des fluides. Note de M. M. Couette, transmise par M. Lippmann. « Deux méthodes expérimentales ont été employées jusqu'à ce jour pour l'étude du frottement des fluides. Or, la méthode de Coulomb, ou des oscillations, ne se prête qu'à un calcul approximatif fondé sur la con- dition que les oscillations soient très lentes. La méthode de Poiseuille, ou de l'écoulement -dans les tubes, vérifie la théorie de Navier pour les tubes très fins et les écoulements lents, et semble la contredire dans les autres cas. Elle est d'ailleurs d'une application difficile au gaz, à cause de la dé- tente qui s'accomplit pendant l'écoulement dans des conditions thermiques mal déterminées. » J'ai donc essayé de réaliser une troisième méthode, indiquée en i88i ]xir le D' Margules (' ) et qui permet : i° de contrôler la théorie de Navier, en faisant varier les vitesses relatives des différentes parties du fluide entre des limites très étendues; 2° d'opérer sur les gaz à pression constante. )) Je ne puis décrire ici que très sommairement l'appareU que j'ai fait construire chez M. Ducretet et que j'ai installé au laboratoire de M. Lippmann. Un cylindre de cuivre A est animé, par un moteur Gramme, d'un mouvement de rotation uniforme autour de son axe qui est vertical. Ses tours s'inscrivent sur un enregistreur de M. Marey. Un second cylindre B est soutenu par un fil de torsion à l'intérieur de A et conaxiale- ment avec lui. Deux cylindres de garde fixes prolongent la surface de B, qu'on peut ainsi considérer comme découpée dans un cylindre indéfini. Le fluide, qui est entre les cylindres A et B, est entraîné par A et entraîne lui-même B; mais on ramène B à sa position primitive en tordant le fil, d'un angle qu'on mesure (-). » Un calcul facile et rigoureux déduit des équations de Navier la formule (0 (') Wiener Berichle, 2= série, l. LXXXllI, p. 588. ('-) En 1882, M. B. Elle a fait tourner une splière dans une sphère concentrique suspendue à un bifdaire {Journal de Physique, 2" série, t. 1, p. 224). ( 389 ) ou T est l'angle de torsion en degrés ; N le nombre de tours de A par minute; - le rapport de la circonférence au diamètre. » Les autres grandeurs sont évaluées en C.G.S. et représentent £ le coefficient de frottement intérieur du fluide; k le coefficient de torsion du fil ; R,i le rayon extérieur de B ; h la hauteur de B ; R, le ravon intérieur de A. T . . » D'après cette formule, le rapport i^ doit être indépendant de N. Or j'ai trouvé poiu" l'air atmosphérique : T N. r. Température. N' 27,0 7,65 18,7 0,288a 64,3 18,69 18,0 0,2906 106,8 80,75 18,1 0,2879 i5i,o 43,59 48,3 0,2888 218,6 63,07 18,3 0,2885 283,3 83,53 20,5 0,2948 33o,5 99'04 20,3 0,2997 5 10, 3 i56,5 20,0 0,3067 'j-i^À 240,7 19,9 0,3174 T , » On voit que le rapport rj j à peu près constant dans les cinq premières expériences, augmente ensuite lentement avec la vitesse. Cette augmenta- tion est plus sensible pour l'eau. En effet, j'ai obtenu pour l'eau distillée à 19,1, comme moyennes de plusieurs expériences très concordantes : T N. n' 25,6 16,81 52,8 17,52 )) Elle parait devoir être attribuée surtout aux imperfections qu'il est bien difficile d'éviter complètement dans la construction et le réglage de l'appareil. La perturbation qu'elles apportent devant décroître indéfini- ment avec la vitesse, j'ai, pour calculer £, mis dans la formule (7) la limite T vers laquelle tend ^ quand N tend vers zéro. Pour l'eau, j'ai calculé cette limite par extrapolation linéaire: c'est iG,i4 à 19",!. G. R., 1888, '.' Semestre. (T. CVII, N° G.) 5l ( 390 ) » Pour l'air, j'ai pris simplement la moyenne des cinq premières expé- riences, qui est 0,2888 à 18°, 3. )) La valeur du coefficient constant -A— TnTTrr' calculée directement au moyen des dimensions de l'appareil, est 0,00070 16 C.G.S. » Mais, pour corriger à la fois l'effet des imperfections de l'appareil et les erreurs que l'on commet dans la mesure de ses dimensions, il vaut mieux déterminer cette constante au moyen des expériences sur l'eau, dont le coefficient de frottement intérieur à 19", i est o,oio32, d'après les données de Poiseuille. On trouve ainsi 0,01082 ,,„ u. ■ — - — ^ ^ 0,0000^93. » Le coefficient de frottement intérieur de l'air atmosphérique est, d'après cela, 2 = 0,0006393x0,2888 — 0,0001847 C.G.S. à 18", 3. » Voici les nombres donnés par divers physiciens : Dates. Auteurs. 1866. J.-C. Maxwell. 1871. O.-E. Meyer. 1873. O. Meyer et Springmiihl. 1879. L. Meyer et Schuinann. 1884. O. Schumann. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la lévulose. Note de MM. E. Jungfleisch et L. Grimbert, présentée par M. Bertlielot. « Dans divers Mémoires oîi ils critiquent quelques-unes des données de la 'Note dans laquelle MM. JungfleischetLefranc ont fait connaître la lévu- lose cristallisée (Comptes rendus, t. XCIU, p. 547), MM. Herzfeld et Winter (Annalen der Chernie, t. CCXXIV, p. 274 et 293) ont énoncé une conclusion aussi importante qu'inattendue, à savoir que le sucre de canne en s'iiydra- tant fournit 2™°' de lévulose pour une seule molécule de glucose. Les ré- sultats de ces derniers auteiu'ss'écartant considérablement de ceux obtenus autrefois par l'un de nous dans des expériences demeurées inédites, nous avons repris l'étude de la lévulose pure. Nos recherches confirment plei- Méthode. Température. z. Disque oscillant. 18 0; ,000200 Disque oscillant. 18 0; ,000200 Écoulement. 18 ( 0, ( 0 ,000190 ,000160 Ecoulement. 20 0 ,000198 Disque oscillant. 20 0 ,000178 (391 ) nement les expériences anciennes précitées, et sont en désaccord avec celles de MM. Herzfeld et Winter. Réservant pour un Mémoire détaillé l'exposition de notre travail et la discussion des résultats, nous résumerons seulement ici ce qui est relatif au pouvoir rolatoire de la lévulose pure. » Les quelques centaines de grammes de lévulose qui nous ont servi provenaient du sucre interverti; elles avaient subi quatre cristallisations dans l'alcool absolu. La pureté de ce produit est établie notamment par l'identité de ses propriétés avec celles d'un autre échantillon n'ayant subi que deux cristallisations. L'analyse y démontrant la présence de 2,5 pour loo d'eau, les pesées de nos prises d'essai ont été corrigées en consé- quence. » L'influence considérable de la température sur le pouvoir rotatoire de la lévulose se déduit de celle exercée sur le sucre interverti, étant donné que rien de semblable ne s'observe aA^ec la glucose. Pour cette raison, nous avons opéré à l'aide de tubes métalliques, dorés intérieurement et munis d'une double enveloppe avec circulation d'un liquide ou d'une vapeur à température fixe; celle-ci était mesurée par des thermomètres placés à l'entrée et à la sortie. Le dispositif permettait d'employer les précautions habituelles, et notamment de pratiquer la rotation et le retournement des tubes. » Nous avons étudié méthodiquement et séparément l'influence des diverses conditions expérimentales sur le pouvoir ï^tatoire en question. » Influence du temps. — Lorsqu'on dissout à froid la lévulose dans l'eau, le pouvoir rotatoire diminue à partir du moment où la dissolution a été effectuée. A 7°, une liqueur contenant 9^% 75o de matière sucrée pour 100™ donnait a„ = — 97°, 33 après 35™ de préparation, a.^= — 96'% 1 1 après SS"», ai,= -95",ii après i''i5", et aj, = -94°- 77 après i''45°^, le pouvoir rotatoire devenant ensuite invariable. A 8°, sur une autre liqueur conte- nant is',779 de lévulose pour ioo<=% on a observé a^ = — 106°, 02 après loî", an = — 99", 32 après 16^, a^ = — 93°, 83 après 45'°, et x^ = - 92°, 00 après i''3o™, ce dernier chiffre étant dès lors constant. Le pouvoir rota- toire de la lévulose va donc en diminuant avec le temps; le phénomène est assez marqué,' beaucoup moins cependant que pour la glucose. Comme avec celle-ci, une élévation de la température accélère beaucoup la pro- duction du pouvoir rotatoire final. » Influence de la température. — La chaleur exerce sur le pouvoir rota- toire des solutions de lévulose deux actions différentes : 1° une modification ( 392) profonde et définitive; 2° une modification momentanée, qui disparaît en même temps que la température qui l'a déterminée. » i" Les solutions de lévulose pure sont beaucoup plus altérables que ne le faisait prévoir l'action de la chaleur sur le sucre interverti. C'est ainsi qu'en examinant à 12" plusieurs portions d'une même liqueur à gS'',75o pour loo"*^, préalablement maintenues pendant une heure à des températures diverses, on a obtenu ocj, = — 94°» 58 pour 32°, a,, = — 93°, 3^ pour 4o°, Kp = — 93°, 33 pour5o°; à cette dernière température, le liquide avait pris une faible teinte ambrée, très manifeste dans un long tube. C'est ainsi encore qu'une même solution à 4^% 876 pour roo*^*^, donnant à i3° aj, =: — 93^,83, ne donnait plus que a^ = — 91°, 93 après avoir été main- tenue à 100° pendant i5", et «i, = — 88°, 28 après 3o™; la même, portée à 59° pendant 3o™ donnait ensuite à i3° ap = — 92°, 72. Les valeurs ainsi observées restent désormais invariables, la liqueur étant maintenue froide; l'altération du produit est donc définitive. Elle devient très marquée quand l'action de la chaleur a été prolongée : une liqueur pour laquelle a^ = — 88°, 28 à 19° donnait à la même température a^ = — 85°, 83, après vingt et une heures de chauffage à 92" dans un vase scellé ; a„ = — 83° i5, après quarante-sept heures; a„= — 79°, 89, après quatre-vingt-douze heures. Il résulte de là que le pouvoir rotatoire de la lévulose ne peut être mesuré avec quelque régularité qu'au-dessous de [\o°. Une autre consé- quence est que tout chauffage qui n'est pas indispensable doit être évité dans la préparation de cette substance, conformément aux indications de MM. .Tungfleisch et Lefranc. » 2° La lévulose pure possède un pouvoir rotatoire qui varie beaucoup .ivec la température, et en sens inverse de celle-ci. Une solution à 9^^750 de lévulose pour 100*^° a donné, à diverses températures, les pouvoirs rota- toires suivants : a.-Q-= — 97°, 3i à 7°, a„ = — 91°, 55 à 17°, aj, = — 89°, 90 à 20°. Une autre solution, à 48^', 70 pour 100*=°, c'est-à-dire très con- centrée, a donné de même ap = — io5°, 76 à 0°, aD = — io2°,20 à 7°, a,, — — 97°, 62 à iG°, y.|, = — c)o°,39 ^ 28° et a,, = — 82°, 53 à 4o°. A ne considère!" que la température, on trouve qu'à mesure que celle-ci aug- mente ou diminue de 1°, oc„ diminue ou augmente de o°,56; » Influence de la concentration. — La concentration des solutions em- ployées agit notablement sur le pouvoir rotatoire observé. Par exemple, des solutions diversement concentrées, étant examinées à 17°, ont donné *D= — 91°. 55 à g»"", 750 pour 100*-'% a„ = — 92", 72 à 19e'', 5oo pour 100*=°, ( 393 ) ai,= — gS^jSo à 39e'', oo pour ioo<=% et 7.^=~ c)-j°, 06 à 48"% yS pour 100'=''. » Résumé. — En laissant de côté l'influence du temps écoulé depuis que la dissolution a été effectuée et en nous mettant en dehors de l'intervention des modifications permanentes résultant d'une altération de la matière sucrée, nous avons I^it un très grand nombre de mesures concordantes. Nous pouvons seulement ici les résumer dans la formule suivante, où t re- présente la température et p le poids de lévulose contenu dans 100™ de liqueur : a^ = — 101°, 38 — o,56/ -f-o,io8 (p — 10). Cette formuleest ap- plicable aux températures comprises entre 0° et 40° et aux concentrations inférieures à lo pour 100. » Les chiffres fournis par la lévulose pure diffèrent très notablement des valeurs que l'on tire du pouvoir rotatoire du sucre interverti, con- sidéré comme un mélange à poids égaux de glucose et de lévulose. Par exemple, dans les conditions où le sucre interverti conduit pour la lévulose à 0.0= — loo", l'expérience directe sur la lévulose pure donne a.i,= — 93'',54- Cet écart n'est qu'apparent, il est dû à certains faits restés jusqu'ici inaperçus dans la formation du sucre interverti. » THERMOCHIMIE. — Sur les malonates dépotasse et de soude. Note de M. G. Massol, présentée par M. Berthelot. (Extrait.) « Malonates de soude. — Les chaleurs de neutralisation sont : Cal C«H*0' (ri = 4'")+ Na0(i''i=2'") +i3,o.5 C« H3NaO«( dissous dans 6'" ) -i- NaO (i'^'!= a»') 4- i3,6o C^H^O' (i'Sq = /i"i) + 2NaO(i''n= 2'i') 4- 36,65 » 1° Malonate acide de soude : CH' NaO'. — Sa chaleur de dissolution a été trouvée de — 6'^"',i7 et — 6'^''',o4, moyenne : — 6^'''Sio pour i^+3H0. 1» NaO pour 100 35, 60 35,28 35,43 ( 394 ) Calculé pour C'H'iNa'0"4- 2|H0. 2° NaO pour loo 36,96 ! .,^' k^ [ 36, 3q ' ( 36,56 y -^ Calculé pour C«H'Na'0',2H0. 3° NaO » 37, i5 37,07 37,35 Les deux derniers avaient été abandonnés pendant quelques jours en pré- sence d'acide sulfurique concentré. )) On a mesuré la chaleur de dissolution de ces trois échantillons : 1° Sel à 3 HO -lot'ie 1 2° Sel à 2|H0 -0,12 > Moyenne : -!- o*^"', i3 SoSelàalIO -i-o,i2 1 M II est très probable que le vrai hydrate défini est le composé à 2 HO. » Dans une préparation, j'ai obtenu un sel hydraté contenant 3c),45 pour 100 de NaO, ce qui correspond à un hvdrate à i HO (calculé 39,49) et dont la chaleur de dissolution est + i^"', 5o. )) La chaleur de dissolution du sel anhydre est + 3*^''',o8. » On déduit de ces trois données : Cal C»IPO«sol.-(-2NaH02sol. = 2H2 02sol.H-C»H2Na2 0»sol -h4i,49 CH'NaO'sol. + NaH02sol.= 2lP02sol. + C''H^Na2 0«sol.... -f- i5,63 C'>H2Na20'sol. + HOHq. = C=H2Na'^0«,HOsol + i,58 CffNa^O', HOsol. + H01îq. = C''ir^Na2 0»,H2 0=sol + i,45 C^IPNa^O' sol.-t- ir-0= liq.^CIPNa^O', H'^O^sol + 3,o3 M Malonates de potasse. — Les chaleurs de neutralisation sont : Cal G^H'O' (1*1= 4'i') + KO (1-^1= 2'") -H i3,36 C'H'KO' (dissous dans 6"') + KO (1*1= 2»') -H i3,94 . G«H'0«(r'î=4'i')-l-2KO(i^'i=2'i') +27,30 » i" Malonate acide de potasse : CH'RO*, HO. — La chaleur de disso- lution C«H'0' sol. + KIIO^ sol. = HO sol. + CqPKO% HO sol + 3iC'i,66 » 2" Malonales neulres de potasse : cm- ¥J'0'',iWO- etCH^K^O^ — La chaleur de dissolution de l'hydrate est — 5*^"'. » La dissolution du sel anhvdre i^^= 180^"', 2dans 8'" a donné -+- 2*-^', 10. ( 395 ) » D'où l'on déduit : C»H*0»sol.4-2KHO'sol.= 2H'0'sol. + C'=H2K20«sol .. .. ^48<:",56 C^H^K^O» sol. + 2ir-02 liq. = Cir-K^O», 2IPO2 sol n- f\ 10 » Les deux nombres qui représentent les chaleurs de formation des sels de soude et de potasse, + 41 ^"',49 et + 48^"', 56, peuvent être comparés à ceux que M. Berthelot a obterius pour les deux oxalates correspondants H- 53*^^', o3 et -h 58*^"', 87. Ils sont constamment inférieurs, ce qui est con- forme aux analogies. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les hydrates de méthane et d'éthylène. Note de M. Villard, présentée par M. Berthelot. ( Extrait.) (i Dans une précédente Note ('),j'ai indiqué l'existence de composés cristallisés, formés par l'eau avec le méthane, l'éthane, l'éthylène, l'acéty- lène et le protoxyde d'azote. )) J'ai repris l'étude des hydrates de méthane et d'éthylène : tous les deux présentent un caractère commun, ils existent à des températures su- périeures au point critique du gaz correspondant. » Hydrate de méthane. — Le gaz pur a été introduit dans un tube Cail- letet avec des quantités d'eau variables ; les résultats obtenus ont toujours été identiques, ce qui semble indiquer qu'il ne se forme qu'un seul hy- drate. On l'obtient à o" en comprimant à 75'"", produisant une détente et comprimant de nouveau ; un peu au-dessus de 0°, une détente beaucoup plus considérable est nécessaire. On peut également, comme je l'ai mon- tré, comprimer simplement le gaz en présence de l'eau, le tube étant re- froidi très peu au-dessous de 0°. L'hydrate une fois formé, on peut laisser la température s'élever, en maintenant une pression suffisante. » Les tensions de dissociation, obtenues dans plusieurs séries d'expé- riences, sont résumées dans le Tableau suivant : Pressions en atmosphères. 26,5 3o 47 63,5 (') Comptes re/idus, l. C\ I, p. 1602. ï ciupé ratures. 0 0 -+- I , I -+- 5, ,5 8, ,5 (396) Températures. Pressions en almosplicres. 9.9 75 10,8 83 i4,3 123,5 16,1 l52 ;> 3 178,5 19,3 282 20 , 3 26.5 » Ces tensions, comptées à partir de la pression atmosphérique, sont indépendantes de la quantité d'eau introduite dans le tube. » A 21°, les cristaux ont pu être conservés pendant une demi-heure sous une pression de 3oo^""; à 21°, 5, ils se détruisent lentement sous la même pression. Cette température paraît être très voisine du point cri- tique de décomposition de l'hydrate ; mais l'appareil dont je disposais ne m'a pas permis d'aller au delà de 3oo^'™. )) En résumé, le méthane forme avec l'eau une combinaison cristallisée ne se détruisant qu'au-dessus de 21°, 5, présentant une tension de disso- ciation rapidement croissante et assez considérable : de plus, cet hydrate existe à des températures bien supérieures à la température critique du gaz, laquelle est — 99°, 5, d'après M. Dewar ('). » Hydrate d'éthylcne. — ' Les tensions de dissociation de cet hydrate sont les suivantes : Tt-nipcratures. Pressions en atmospliùres. o" 6,5 + 3 8,5 5,5 8 1 1 14 II 21' i3,4 28,5 i4,8 34,5 16,6 45 17,2 09 )) A i8'\7, les cristaux se détruisent lentement, même sous forte pres- sion : c'est la température critique de décomposition de l'hydrate; on peut remarquer qu'elle est notablement supérieure au point critique de l'éthylène, laquelle est -f-io°, i d'après les travaux de M. Dewar (^) : (•) Pliilosophical Magazine, 5' série, t. XVIII. C-) Ibicl. (397 ) j'ai, du reste, déterminé la température et la pression critiques du gaz que j'ai employé; cette température est + lo" et la pression critique 5i"'"'. Ce dernier nombre est identique à celui qui a été trouvé par M. Dewar. La courbe isotherme du gaz à la tempéralure de 9", 9, construite en prenant pour abscisses les pressions et pour ordonnées les volumes, pré- sente, à partir de Si""", une dépression peu sensible et, à parlir de 57""", tend à devenir parallèle à l'axe des pressions. » J'ai constaté également que le point critique de l'étlivlène en présence de l'eau est très sensiblement le même que celui de l'éthylène sec. L'hydrate existe donc bien réellement au-dessus du point critique du gaz humide. » CHIMIE AGRICOLE. — Observations sur la fixation de l'azote atmosphérique parles Légumineuses dont les racines portent des nodosités. Note de i\L E. Bréal, présentée par M. Dehérain. " La question de l'intervention de l'azote atmosphérique dans la végé- tation est entrée dans une phase nouvelle depuis la publication des travaux de M. Berthelot sur les organismes du sol, de ceux de MM. Ilellriegel et Willfarth (') sur les nodosités des racines des Légumineuses. » Au mois de mai dernier, j'ai pu recueillir ces nodosités sur un pied de luzerne en végétation au Muséum, dans le jardin du laboratoire de Phy- siologie. Ecrasées sur une lame de verre, elles laissent échapper un liquide blanchâtre dans lequel on distingue, au microscope, des grains arrondis très réfringents, entremêlés de nombreux fdaments en mouvement, sem- blables à des bactéries. » Je me suis procuré les tubercules d'un certain nombre de Légumi- neuses, en quantité suffisante, pour y doser l'azote par la chaux sodée. J'ai analysé également les autres parties de la plante ; je réunis dans un Tableau les nombres obtenus : Azote contenu dans 100 de matière sèche. Haricots avc Acacia. Tubercules 3,25 Tiges et feuilles » Chevelu des racines . . » Grosses racines 2,3o (') Annales agronomiques, t. XIIl, p. 33o; t. XIV, p. aSi. G. R., 1888, 1' Semestre. (T. GVH, N" C.) 52 avant après Pois. Lupin. floraison. lloraison. Lentilles. 2,68 3,3o 3,8o 4,6o 7,00 » )j 2,3o 3, 10 » » 2,5o » » i,8o 2 ,3o o,So » 3,00 » ( 398 ) » Le poids considérable d'azote qui entre dans la constitution des tuber- cules permet de les ranger à côté des graines ou des champignons. Les racines qui les portent sont elles-mêmes très riches en substance azotée; rappelons-nous que les racines de blé, analysées par MM. Dehérain et Meyer, ne contenaient plus, au moment de la récolte, que oS^34 pour loo d'azote combiné ('). 1) J'ai reconnu que la matière des tubercules de la luzerne peut être ensemencée sur les racines d'autres Légumineuses et qu'elle y fait naître des tubercules. » J'avais fait germer des graines de pois sur de l'eau tenant en dissolution un peu de chlorure de potassium et de phosphate de chaux ; quand les cotylédons furent vidés, j'ai fait tomber dans l'eau où plongeaient les racines le liquide provenant d'un tuber- cule de luzerne écrasé. Les racines des pois se sont alors garnies de véritables chape- lets, dont chaque grain était bourré de corps bactériformes. Après cinquante jours de végétation dans l'eau, les plantes furent séchées à loo"; les pesées et les dosages d'azote donnèrent les nombres suivants : Azote pour 100 de Poids sec. Azote. matière sèche. pr Tubercules et radicelles adhérentes 0,990 0,0266 2,68 Racines 0,720 o,oi5o 2,07 Tiges et feuilles réunies 2,475 o,o54o 2,20 Plante entière 4.190 0,0906 » Graines ayant donné naissance aux plantes, i ,255 o,o46o 3, 70 Gain 2 , 935 o , 0896 » » Les graines, en se développant, avaient prescjue doublé leur quantité d'azote ; les tubercules étaient la matière la plus azotée de toute la plante. » J'ai pu inoculer les mêmes matières de la luzerne à un jeune plant de lupin : la graine avait germé sur du papier à filtre maintenu humide ; quand la racine eut at- teint environ o",o3 de longueur, je l'ai piquée avec une fine aiguille que j'avais au préalable fait pénétrer dans un tubercule de luzerne. Le jeune plant fut ensuite planté dans un pot de fleur contenant l'^s de gravier et, à côté, fut enraciné un autre plant de lupin semblable au premier, mais qui n'avait pas été piqué. On arrosa le gravier avec une dissolution étendue de chlorure de potassium et de phosjjliale de chaux. Le lupin piqué se développa très bien, en verdissant beaucoup; son voisin restait pâle, cliétif, et donna seulement ce que Boussingault appelait une plante limite. Après quarante- cinq jours de végétation, les deux plantes furent déracinées ; celle qui avait été ino- (') Annales agronomiques, t. VIII, p. 28. (399) culée avait ses racines chargées de tubercules ; l'autre, qui avait des racines très déve- loppées, n'en portait pas. » Voici les nomlires obtenus par les pesées et les dosages : Lupin piqué. non pi(|ui;. Poids de la plante fraîclie. . . n,io 8,io n sèche .... 2 ,00 1 ,2.5 Poids d'une graine sèche. .. . 0,3i5 » Azote dans In plante entière. o,o33 o,oi4 Azote dans la graine o,oi3 n » Le lupin piqué a sextuplé la matière sèche de sa graine et aug- menté deux fois et demie l'azote qu'elle contenait; l'azote de l'autre était resté stationnaire. )i Un autre ensemencement sur un pois fut fait simplement en faisant germer la graine sur de la terre de luzerne; quand la racine eut acquis o™, 02 de longueur, le pois fut enraciné dans un pot contenant 3^s de gravier, arrosé avec la dissolution de chlorure de potassium et de phosphate de chaK\. La plante se développa vigoureuse- ment ; elle présentait une disposition souvent signalée par M. G. Ville : la tige à la partie supérieure était forte et d'un diamètre bien supérieur à celui qu'elle présentait à l'origine. Après cinquante jours, la plante déracinée montra de nombreux tuber- cules; elle portait trois siliques, dont un miir ; la racine mesurait o™,2.5, la tige 1™, 20. » Les pesées et les dosages donnèrent les nombres suivants : Poids _ — Il .11 — . Azote pour 100 frais. sec. de matière sèche. Azote. Tige 3 1,0 6,000 2,6 0,1 d6o Racine 10, 5 3, 600 2,1 0,0766 Plante totale ([i,5 9,600 » o,23i6 Une graine de pois. . » o,2.5o 3,7 o,oog3 » La plante avait multiplié 38 fois la matière sèche et i5 fois l'azole de sa graine. » Remarquons que la racine seule contenait 3s'',6 de matière sèche et oS'',o756 d'azote; cette quantité d'azote, fixée en si peu de temps dans le gravier, nous explique comment M. Dehérain a pu trouver qu'un champ de Grignon, cultivé en Légumineuses, contenait primitivement i6'',45 d'azote par kilogramme de terre, et après dix ans de culture i^', 80. » ( 4oo ) PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur le tétanos expérimental. Note de M. RiETSt:n ( '), présentée par M. Ranvior. '( En prenant pour point de départ de la poussière de foin, j'ai pu vé- rifier les expériences de Nicolaier, de Beumer, etc., sur le tétanos expé- rimental et donner à un âne le tétanos typique des Equidés. Le foin provenait de la dessiccation de l'herbe coupée dans le square de l'Hôtel- Dieu de Marseille. » La poussière en question a été inoculée sous la peau à quatre cobayes qui meurent de tétanos les quatrième et cinquième jours. Les symptômes observés ont été les suivants : contracture et extension du membre posté- rieur du côté de l'inoculation; la contractiu'e gagne ensuite le membre antérieur correspondant, l'autre membre postérieur, et en même temps la musculature dorsale. Opisthotonos. Trismus plus ou moins prononcé. La marche a d'abord encore lieu assez aisément avec les trois pattes non atteintes; puis elle devient déplus en plus difficile et l'animal renversé sur le flanc ou sur le dos est incapable de se relever. On peut à ce moment déterminer des mouvements convulsifs, soit par un léger attouchement, soit en frappant sur la table où est placé le cobaye. La mort est précédée de convulsions. » A l'autopsie, les organes internes, foie, rate, poumons, etc., paraissent sains. Au point d'inoculation, on trouve chez les quatre sujets un peu de pus qui sert à inoculer deux autres cobayes. Ceux-ci meurent, après trente heures, avec les mêmes symptômes. Le pus de l'un de ces derniers a servi à faire («) de nouvelles inoculations et (7>) des ensemencements en gélatine et en sérum. » (a). Pour cette troisième inoculation, faite sur deux cobayes, je n'ai employé intentionnellement que des quantités extrêmement faibles de pus. L un d'eux n'a rien manifesté du tout. L'autre n'a montré que le quatrième jour des symptômes tétaniques bien marqués qui, après quelques jours, diminuent d'intensité; l'animal a fini par guérir. » (h). Les cultures en gélatine n'ont donné aucun microbe ressemblant au bacille long, droit et mince, à spore terminale renflée, qui est considéré (') Ce travail a élé fait au laboratoire de bactériologie de l'École de Médecine et de Pharmacie de Alarseille. ( 4oi ) comme étant la cause du tétanos; ce résultat négatif est conforme à ceux obtenus par les auteurs précités. Les cultures en sérum solide ou liquide, maintenues vers 3.5°, montrent, après quelques jours, un mélange de mi- crobes, parmi lesquels le mince bacille droit prédomine. )) Les cultures ont été exposées cinq minutes à la température de loo", puis replacées à l'étuve à 35° ; le sérum, coagulé par la chaleur, a éprouvé, après quarante-huit heui'es, un coramencemeat de liquéfaction et les pré- parations faites à ce moment n'ont guère montré que de gros bacilles courts; le bacille tétanique, à spores terminales renflées, était très rare. Cinq jours plus tard au contraire, c'est-à-dire après sept jours d'incuba-. tion, ce même bacille était extrêmement al)ondant dans quatre tubes de sérum sur cinq; le sérum alors était en partie liquéfié. )) La partie liquide d'un de ces quatre tubes a été alors délayée dans ,j à G volumes d'eau ; 2'^'^^ du mélange sont injectés sous la peau, à la cuisse droite postérieure, à un âne âgé d'une dizaiue d'années. L'observation et plus tard l'autopsie de cet âne ont été faites avec l'aide de MM. les vétéri- naires SteuUet, du i"' hussards, et Hedoin, du 19' d'artillerie; je suis heu- reux de remercier ici ces messieurs pour le concours si compétent qu'ils ont bien voulu me prêter. )) Les premiers jours, il se forme au point d'inoculation un noyau induré du volume d'un œuf de poule environ, chautl et douloureux au toucher, qui se résorbe peu à peu, sans cependant disparaître complètement. Vers le cinquième jour, l'appétit semble diminuer quelque peu, mais pendant deux semaines on ne remarque aucun autre symptôme. Le quinzième jour, l'animal a cessé brusquement de manger; les jambes postérieures, surtout celle du côté de l'inoculation, montrent une certaine roideur qui aug- mente les jours suivants. On constate en même temps un trismus bien net; l'animal saisit avec les lèvres la nourriture qu'on lui présente, mais est incapable de l'introduire entre les dents. Contracture générale très pro- noncée de tous les muscles de la colonne vertébrale; A la face, symptômes tétaniques bien accentués; le corps clignotant est projeté à l'extérieur, sur- tout quand on détermine des mouvements d'élévation de la tète; les na- seaux sont constamment dilatés, la commissure des lèvres tirée; en gé- néral, contracture permanente de tous les muscles de la tête, ce qui donne à l'animal le faciès caractéristique du tétanos; les oreilles sont roidies. A la moindre excitation, toutes ces contractures s'accentuent encore davan- tage. La respiration est saccadée, et surtout abdominale; l'àne fait souvent avec les lèvres comme un mouvement de succion. Opisthotonos de plus en ( 402 ) plus accentué; l'animal ne peut plover le cou en bas, et, pour toucher terre avec le museau, il est obligé d'infléchir les pattes antérieures. La contracture se propage les jours suivants de la tête aux muscles des parties supérieures du tronc, et la respiration devient exclusivement abdominale. Mort le vingt-deuxième jour après l'inoculation. )) A l'autopsie, on trouve, au point d'inoculation, un petit foyer puru- lent de la grosseur d'une noix; le pus se trouve localisé dans le tissu con- jonctif sous-cutané fortement infdtré de graisse. Les organes internes, cer- veau, poumons, foie, rate, tube digestif, paraissent sains; il n'y a eu à noter que le sang noir asphyxique, se coagulant assez difficilement et ne rougissant pas à l'air. )) Les préparations sur lamelles, faites avec le foie et le cerveau, n'ont point montré de bactéries; dans le sang, elles étaient peu nombreuses et différentes du bacille tétanique. Celui-ci a été trouvé dans le pus avec d'autres microbes, et surtout avec beaucoup de corpuscules ovoïdes, se colorant sur les bords, qui pouvaient être des spores du bacille tétanique. )) L'âne a servi à faire les expériences suivantes ; il 1° Deux lapins inoculés (a) avec 5'^'^ de sang et (b) avec le nerf scia- tique sont restés bien portants. Il 2° Deux lapins inoculés (a) avec le foie, (/>) avec le cerveau, sont morts de septicémie le onzième jour sans symptômes tétaniques. )) 3° Quatre lapins inoculés avec le pus et avec le tissu bordant l'abcès sont pris de tétanos après trente-six heures ; les deux premiers meurent le cinquième jour, les deux autres les sixième et septième jours. 1) Le tétanos expérimental des Équidés ne semble donc différer en rien du tétanos spontané. Ce qui précède confirme encore l'opinion émise par divers auteurs sur l'identité entre le tétanos spontané en général et le tétanos expérimental, et montre une fois de plus combien le virus téta- nique est répandu dans la terre et les poussières. » ANATOMIE VÉGÉTALE. — De l'importance du système libéro-ligneux foliaire en anatomie végétale. Note de M. O. Ligmer, présentée par M. Du- chartre. » Pour trouver de nouveaux caractères taxinomiques ou des matériaux d'anatornie comparée végétale, de nombreux botanistes ont étudié le par- cours des faisceaux libéro-ligneux. Ils l'ont examiné, les uns dans la tige à la ( 4o3 ) fois et clans toute la feuille, d'autres seulement clans |la tige, d'autres enfin dans une partie de la feuille; certains aussi, en vue d'une application à la Paléontologie, ont étudié particulièremenl le mode de nervation des feuilles. » La connaissance de la nervation a fourni, pour la classification, des caractères importants. Mais il ne nous semble pas que la connaissance du parcours et de l'arrangement des faisceaux dans la tige ait fourni, à ce point de vue, des résultats en rapport avec les efforts faits. Fréquemment, en effet, l'arrangement des faisceaux de la tige diffère dans deux genres ou dans deux espèces voisines, même aux divers niveaux d'un même rameau; et la constatation de ces faits force le botaniste à admettre de nombreuses exceptions aux règles générales qu'il établit. Quelles sont donc les règles méconnues dont la connaissance permettrait de comparer facilement et utilement entre eux les systèmes libéro-ligueux des di\erses tiges de Pha- nérogames? Tel est le problème que nous nous proposons de résoudre ici. » Le système libéro-ligneux/>mnai'/e d'un rameau ne doit, pensons-nous, être considéré que comme un tout formé par l'agglomération généralement régulière de parties constituantes plus ou moins semblables. Nous appelons système libèro-ligneux foliaire chacune de ces parties qui constituent le tout libéro-ligneuxdu rameau. Sous cette dénomination nous comprenons tous les faisceaux cjui dépendent d'une même feuille, cjuels qu'en soient le nombre et la distribution, et dès lors les faisceaux qui circulent dans le limbe ou dans le pétiole de cette feuille, ainsi que ceux cjui descendent dans la tige et constituent la trace foliaire. Chacun de ces derniers est en outre considéré comme faisant encore partie du système foliaire jusqu'à son extrémité inférieure, c[u'elle se termine librement en pointe ou c[u'elle s'accole à un faisceau d'une des traces foliaires sous-jacentes en trans- formant ce faisceau en un faisceau dit caulinaire, anastomotique ou répa- rateur. » Supposons cjue les divers systèmes libéro-ligneux foliaires d'un rameau soient, à leur origine, indépendants les uns des autres et c]ue la différen- ciation se produise au début de haut en bas et verticalement pour chacjue faisceau de trace foliaire. » Dans cette double hypothèse, les rapports et par suite les contacts entre les faisceaux des divers systèmes libéro-ligneux foliaires de la tige varie- ront en même temps que \q?, positions relatives de ces systèmes; ainsi, clans un rameau de symétrie ~, l'insertion des traces foliaires sera autre que dans un rameau de symétrie \ ou dans un rameau verticillé. Or il en est ainsi ( 1o4 ) dans la nature; il sutïit pour le voir de comparer dans une plante deux i-ameaux à symétrie dilférente, ou mieux d'étudier dans toute sa longueur (sur des coupes successives) un rameau dont la symétrie varie avec le ni- veau. » D'autre part, si l'on admet ces deux hypothèses, on peut encore s'at- tendre à voir que, dans des rameaux de symétrie semblable, les rapports de position et les contacts entre les faisceaux des diverses traces foliaires varieront en même temps que la/orme des systèmes foliaires, c'est-à-dire en même temps que la distribution et le nombre des faisceaux composant chaque système. Considérons en effet deux rameaux de symétrie semblable, mais pourvus de traces foliaires à cinq faisceaux dans l'un, monofascicu- laire dans l'autre. Les rapports et les contacts entre les faisceaux des traces foliaires de ces deux tiges seront différents. De même ces rapports et ces contacts pourront encore être influencés par la distribution des faisceaux dans chaque système foliaire. Ils varieront suivant que les faisceaux de chaque système seront distribués sur un ou plusieurs rangs cencentriques ou qu'ils y seront plus ou moins écartés tangentiellement. Or ces variations de contacts et de rapports entre traces foliaires, on en constate facilement l'existence en comparant la structure de deux rameaux de symétrie sem- blable, mais dont le système foliaire soit de forme différente à la base du pétiole, ou simplement deux rameaux d'un même individu, ou deux parties de rameau dont les feuilles soient do taille très différente, la symétrie res- tant la même. En effet, aux feuilles réduites correspond le plus souvent un nombre de faisceaux moins important et les rapports entre traces fo- liaires se trouvent par suite modifiés de la base au sommet d'une même tiee. » D'ailleurs ce n'est pas seulement l'étude de la tige adulte qui confirme les hypothèses ci-dessus, celle de la différenciation des tissus vient encore les appuyer. En effet, on a constaté que, dans les traces foliaires des Dico- tylédones et des Gymnospermes, la différenciation se fliit de haut en bas. Le contraire a été indiqué chez beaucoup de Monocotylédones, mais cette exception n'est qu'apparente, (^uaut à la règle d'après laquelle la différenciation des faisceaux se ferait verticalement à l'origine, elle peut rencontrer de légères exceptions qui n'infirment en rien le raisonnement d'après lequel nous regardons les systèmes libéro-ligneux foliaires comme originairement indépendants les uns des autres ('). (') La disposition priniill\ement verlicale tlu tissu ooiitlucteur est le jiliis souvent ( 4o5 ) » Donc l'examen des faits montre que le système libéro-ligneux de chaque feuille est originairement indépendant de celui des feuilles voisines, et que dans chacun des faisceaux qui composent sa trace foliaire la diffé- renciation des tissus primaires se fait de haut en bas. L'arrangement des faisceaux, dont est formé le système libéro-ligneux d'une tige, et par suite les contacts qui s'établissent entre eux, sont de là, sous la dépendance : 1° de la symétrie de la tige au moment de la différenciation, i° de la forme des systèmes foliaires. )i Ceci admis, on se rend compte des diificultés insurmontables que peut rencontrer dans l'étude comparée du parcours des faisceaux delà tige l'a- natomiste non prévenu. )) En somme, il faut comparer d'abord dans le système libéro-ligneux de deux rameaux, non le parcours des faisceaux dans la tige, mAi?, celui des faisceaux dans le système libèro-hgneux foliaire, tel qu'd est défini plus haut. L'étude des contacts qui s'établissent entre les diverses traces foliaires ne doit intervenir qu'en second lieu (' ). » Les observations qui précèdent ne s'aj)|)liqaent qu'aux tissus libéro- ligneux primaires initiaux. 1) .MINÉRALOGIE. — Sur la production des sulfates anhydres cristallisés de cadmium et de zinc (zincosile artificielle). Note de M. A. ne Sciiultex, présentée par M. Fouqué. « Pour faire cristalliser les sulfates anlndres de cadmium et de zinc, je me sers d'une méthode qui a été employée par plusieurs chimistes pour préparer d'autres sulfates anhydres cristallisés, méthode qui consiste à évaporer lentement la solution des sulfates dans l'acide sulfurique con- centré. modifiée chez radulte par des inégalités dans l'accroissenient du parenchyme fonda- mental qui rendent obliques ou sinueux les faisceaux d'abord verticaux. La torsion des tiges peut agir de même. (') En nous prononçant pour l'indépendance originaire des divers systèmes libéro- ligneux foliaires d'un même rameau, nous ne prenons point parti pour la théorie de la formation de la tige par la coalescence de la base des feuilles ni contre celle qui regarde les feuilles comme des appendices de la tige; même la notion du système li- béro-ligneux foliaire indépendant ne jîeut être invoquée pour ou contre ces deux opinions. C. R., 1888, ■>' Semestre. (T. CVII, N° 6.) 53 ( /loG ) » On débarrasse les cristaux de l'acide sulfurique adhérant en les sou- mettant, dans une capsule de platine, à l'action d'une chaleur modérée. Les cristaux de sulfate de zinc doivent être chauffés très modérément. Si on les chauffe au rouge sombre, ils perdent leur trans^Jarence. Les cristaux de sulfate de cadmium supportent mieux la chaleur. On peut, eu effet, les chauffer au rouge sombre sans qu'ils subissent aucun changement. Chauffés à une température plus élevée, ils deviennent opaques et fondent. Les deux sulfates qui m'occupent se présentent en cristaux bien réfléchis- sauts. Toutefois, les cristaux de sulfate de zinc deviennent bientôt ternes à l'air, quoiqu'ils soient débarrassés d'acide sulfurique libre avec beaucoup de soin, tandis que les cristaux de sulfate de cadmium ne s'altèrent à l'air que très lentement. » La densité du sulfate de zinc cristallisé est 3,74 ^' iS"; son volume moléculaire est égal à 43. » La densité du sulfate de cadmium non cristallisé est 4, 72 à iS"; son volume moléculaire est égal à 44- » La composition des cristaux que j'ai préparcs a été vérifiée par l'ana- lyse qui a donné les nombres suivants : Cristaux eL suif a le de zinc. Calculé Troi ivé. pour ZnSO*. 0=... . .. 4q ,43 49>72 Hy : Cl •istaitx de su If a le d( Tro . 38, ? ca uvé. 49 d/Hi ium. Calculé pourCdSO* 38,54 » Le sulfate de cadmium cristallisé se présente en prismes orthorhom- biques aplatis parallèlement à p. Les dimensions des cristaux atteignent environ 2'°". Ils offrent les faces /j (dominante), m, e' et quelquefois a'" (très réduite). Ils sont ordinairement réunis en macle, formé de deux individus qui se pénètrent et dont l'un a tourné de 90° par rapport à l'autre autour de la normale de p. Les mesures goniométriques ont donné m '. m =: go° 2' et e'e' = iog°8'. Les paramètres sont r ,001 : i : i, 406. Il y a donc isomorphisme dans la zone du prisme avec l'anhydrite. L'ex- tinction se fait suivant les diagonales de la face p. Le plan des axes optiques est parallèle à A'. » Le sulfate de zinc cristallisé est en Tables rectangulaires appartenant ( 4o7 ) au système orthorhombique. Les dimensions des cristaux atteignent en- viron i"™. Ils possèdent des faces/» (dominante), e' et «'. J'ai pu mesurer au goniomètre approximativement e' e* = 109° 27' et a' a' = f i5°28'. Il y a donc isomorphisme dans la zone e' e' avec le sulfate de cadmium. D'après Breithaupt, la zinconite naturelle est orthorhombique et homéomorphe avec la barytine. Dans les cristaux artificiels, l'extinction se produit sui- vant les arêtes de la face p. Le plan des axes optiques est parallèle MINÉRALOGIE. — Des figures de corrosion naturelle des cristaux de bary- tine du Puy-de-Dôme. Note de M. Ferdixand Goxxaud, présentée par M. Fouqué. « M. G. Tschermak a, dans son Manuel de Minéralogie, donné un exemple de figures de corrosion artificiellement produites sur un cristal de barytine (solide de clivage ou forme primitive?), montrant que les figures des bases présentent deux axes de symétrie respectivement parallèles aux diagonales des rhombes, et que celles des faces du prisme sont simplement monosy- métriques, l'axe unique de symétrie étant, pour chaque face, parallèle aux arêtes correspondantes des bases; mais il n'a pas fait mention de figures de corrosion naturelle sur les cristaux ap])artenant à cette espèce minérale. J'ai donc pensé qu'il y avait quelque intérêt à indiquer les résultats de re- cherches que j'ai faites à cet égard sur les cristaux si remarquables de bary- tine que renferment les arkoses et les gisements plombiféres du départe- ment du Puy-de-Dôme. » J'ai examine un assez grand nombre de cristaux provenant des loca- lités suivantes : le puy de Châteix, près de Royat; Saint-Saturnin, près de Saint-Amand-Tallende ; les eaux du tambour, au pied et à l'est du puy de Corent, sur la rive gauche de l'Allier; les environs de Coudes, à 2""" à peu près en amont de cette localité, au voisinage même de la route de Cler- mont-Ferrand à Issoire; les environs de Champeix; Four-la-Brouque, près de Buron; Rochepradière, près de Chàtelguyon; enfin, la mine de Roure, près de Pontgibaud. Je dois dire que ce n'est guère que sur les cristaux provenant de Four-la-Brouque que j'ai pu observer des figures de corro- sion nettes, et encore n'est-ce que sur un nombre assez restreint de ces cristaux. » Les cristaux de barytine les plus répandus dans les collections, ceux ( 4o8 ) que l'on connaît généralement sous le nom de barydne d'Auvergne, pro- viennent surtout de Saint-Saturnin, Champeix et Four-la-Brouque. Les premiers sont principalement remarquables par les dimensions exception- nelles qu'ils atteignent; leur poids s'élève jusqu'à G''*'', et leurs dimen- sions, qui en font une des monstruosités du règne minéral, ne nuisent en rien, à l'encontre de ce qui arrive d'ordinaire, à la perfection de leurs formes, à la netteté de leurs faces, à leur transparence ou, tout au moins, à leur translucidité. Ils présentent les formes /j(o o j), a^(^o i 2) et e'(i o i), auxquelles se joint parfois aussi 7m(i i o). Ils sont d'un beau jaune plus ou moins foncé. Ceux de Champeix, à couleur brune et comme légèrement enfumée, auxquels on pourrait assimiler les cristaux du puy de Chàteix, offrent la combinaison de formes dominante m(i i o)p(o o i) avec une série de facettes a", n étant égal à i, 2, 3 et 4, et avec les facettes e'(i o i) et h'(o I o). Ils ont, comme particularité curieuse ('), les faces m el p fré- quemment opaques et blanchâtres. Enfin, les cristaux de Four-la-Brouquc affectent communément la forme d'octaèdres allongés, désignés sous le nom d'octaèdres cunéiformes par les anciens auteurs, combinaison de a-(o i 2) et de '(i i i ). » J'ai également observé, quoique plus rarement, des figures de cor- rosion sur les faces a-. Toujours sous forme de cavités tétraédriques, elles se distinguent néanmoins des premières par leur position, qui est, pour ainsi dire, inverse des précédentes. En effet, le triangle situé dans le plan de la face a' a son sommet dirigé vers la base p du cristal, et sa base paral- lèle il l'arête «^A' ; de là un moyen de distinguer à simple vue les faces e' eta^, que le peu de différence entre les valeurs de leurs dièdres (environ 3°) poui'rait faire confondre, lorsqu'il s'agit d'octaèdres cunéiformes ou, mieux encore, de cette forme raccourcie. Ces triangles sont isoscèles et allongés, de telle sorte que la hauteur est au moins trois fois la base ; quelques-uns toutefois paraissent à peu près équilatéraux. Les figures de corrosion des faces à-, moins profondément creusées que celles des faces e', et dont le plan du fond est à peu près parallèle aux faces a-, sont sou- vent juxtaposées en grand nombre, et même chevauchent l'une sur l'autre, à la manière de celles que j'ai observées et signalées précédemment sur les rhomboèdres e' de la calcite des carrières de Couzon (Rhône). La forme de ces figures ne semble donc pas exclusive à la barytine ; mais, quoi qu'il en soit, elles sont bien en relation avec la symétrie propre au système terbinaire, auquel la barytine appartient, » En dehors de ces corrosions, pour ainsi dire normales, j'en ai observé, toujours sur les faces e' des octaèdres cunéiformes de Four-la-Brouque, de beaucoup plus nettes que les précédentes, et qui offrent deux axes de symétrie, le premier, déjà indiqué, perpendiculaire à l'arête e' g', le se- cond parallèle à cette arête. Les figures sont ici des cavités octaédriques analogues à celles que produit l'acide sulfurique sur la calcite ; la base de ces cavités, dans le plan dee', est un carré ou un rectangle à côtés légère- ment courbes ; les faces des pyramides sont éclatantes, et ces creux ont l'aspect d'une pointe de diamant qui, au premier abord, rend l'observa- teur incertain si la figure est en relief ou si elle est le résultat d'une cor- rosion. Je me borne, au reste, à signaler cette exception, qui n'est sans doute qu'apjiarenle, à la loi de symétrie. » J'ai également trouvé, sur les faces cr de petits cristaux des environs de Coudes, les remarquables figures en forme de pyramides à base hexago- nale allongée, signalées par M. Tschermak sur les faces rhombiques d'un cristal de barytine ; mais, comme ce savant adopte pour la forme primitive ( Aïo ) de ce minéral le prisme de i i6°2i' formé par les faces a\ et que les faces a' et a^ se coupent sous un angle de pi'ès de i6i°, on comprend qu'il est difficile, sur d'aussi petites figures, d'apprécier avec exactitude si la hau- teur de la pyramide passe bien en effet au centre de l'hexagone de base, et si, par conséquent, les figures en question ont bien réellement deux axes de symétrie. Si cependant la dyssymétriea lieu en effet, il est fort probable que, de même que pour le cas précédent, c'est à des macles qu'elle est due. )) PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la manière dont se produisent les mouvements barométriques correspondant aux déplacements de la Lune en déclinaison. Note de M. A. Poixcaré, présentée par M. Janssen. (Extrait.) « Pour me rendre compte du mode de production de ce phénomène, j'ai dû me borner à comparer les hauteurs barométriques des jours suc- cessifs à midi i3™ sur l'hémisphère boréal. L'heure des observations de chaque jour est ainsi placée à cinquante minutes avant le passage de la Lune au même méridien que la veille. Cette comparaison donne une idée approchée de la rapidité des mouvements barométriques au passage de l'astre ; elle pourrait peut-être même servir à une étude grossière de la marée elle-même. Je n'ai voulu apprécier que ses effets d'un jour à l'autre. Dans chacune des quatre situations intermédiaires entre les lunistices et l'équateur, j'ai choisi un jour aussi éloigné que possible des effets des autres révolutions lunaires. Sur chacune des quatre Cartes du Signal Q/^ce ainsi choisies, j'ai rapporté les différences barométriques entre la veille et le jour. Voici les principaux faits que j'ai pu constater : » Au point actuel du passage de la Lune, il s'est produit, de la veille au jour, un abaissement barométrique; en arrière de ce point, s'étend une vaste surface d'abaissement. M A l'antipode de la Lune, on voit au contraire une grande surface d'exhaussement, commençant vers le point de passage de cet antipode. » La forme des surfaces, déprimées ou exhaussées, engendrées par le mouvement diurne de la Lune, est différente suivant que l'astre se rap- proche ou s'éloigne de l'équateur. Cette différence tient évidemment au sens de la variation de la longueur des parallèles sur lesquels l'action s'exerce. » Prenons l'antipode dans la marche du lunistice austral à l'équilunc. ( 4ii ) La masse surhaussée est grossièrement piriformc et embrasse cet antipode dans sa pointe. Son axe fait, du côté du nord, un angle d'environ 45° avec la trace du plan de l'orbite. Elle occupe une quarantaine de degrés en longitude et sa partie renflée va, en latitude, du 20' au 55* degré. Le sur- haussement est d'environ o""», 5 à l'antipode et de 5°"° vers l'autre extré- mité de l'axe. Tout autour de cette masse, des abaissements baromé- triques. » En un jour, cette situation par rapport à celle de la veille se reproduit successivement sur tous les points de la spire, avec accroissement continu de l'angle de l'axe sur le parallèle. » Malgré les alternatives qui se manifestent sur chaque méridien, cette rotation amène l'augmentation constante de la pression moyenne sur les parallèles de So" et 4o° aux dépens de l'air appelé des latitudes inférieures et supérieures. » Dans la marche du Innistice boréal à l'équateur, même forme et situation de la surface déprimée dont la pointe renferme le point de pas- sage de la Lune. Résultat inverse pour le mouvement barométrique moyen à 3o° et à 10". )i Lorsque la Lune s'éloigne de l'équateur, la surface déprimée ou exhaussée s'étend sur 80° à 90° de longitude en une traînée dirigée vers l'est ou l'est-sud-est. Refoulement ou appel de l'air au nord de cette traînée; d'où diminution de la pression à 10" et augmentation à So" ou inversement, suivant que l'astre va de l'équateur au lunistice boréal ou au lunistice austral. » Ces effets ne sont nets que quand la déclinaison positive ou négative de la Lune a atteint environ 10°. Vers l'équateur, ceux qui sont produits sous la Lune et à son antipode se contrebalancent. » Il faut aussi tenir compte du changement de forme et de direction des surfaces considérées au passage aux lunistices. » Ces faits jettent du jour sur la manière dont s'opèrent les mouve- ments barométriques que j'ai décrits dans la Communication sus-rappelée. Ils font aussi supposer que la marée atmosphérique influe sur le déplace- ment des points de rupture de la ceinture des calmes. » M. CAHAVEN-CACinx présente, par l'entremise de M. Hébert, une Note sur la grotte de Boset, dans le Tarn. Jusqu'à présent, cette grotte n'avait pas été fouillée. M. Caraven-Ca- ( 4i2 ) chin y a découvert, au-dessous d'une couche néolithique, une couche qui renferme de nombreux silex taillés dans le tvpe de ceux du Moustier, une dent humaine, un os travaillé et des ossements de Rennes, d'Ursus spelœiis, Canis vulpes, Bos launis, Eqiiiis et Sus. Il a été aidé par M. Louis Lartet pour la détermination de ces fossiles. M. Couette demande et obtient l'autorisation de retirer du Secrétariat un Mémoire intitulé « Oscillations tournantes d'un solide de révolution dans un liquide visqueux », Mémoire sur lequel il n'a pas été fait de Rap- port. k 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à j heures et demie. J. B. ERRATA. (Séance du 23 juillet 1888.) Note de M. Th. Mouiraax, Sur les déterminations magnétiques dans le bassin occidental de la Méditerranée : Page aSo, Italie, intervertir les mots Rome et iS'aples. (Séance du '3o juillet 1888.) Note de MM. Bichat et Guntz, Sin* la production de l'ozone par les décharges électriques : Page 336, ligne i, au lieu de est applicable, Usez n'est pas applicable. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai (les Grands-Angustins, n° "ij, is 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièi-eraetii le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-^". Deux l'une par ordre alpliabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Autours, tenniucnt ciiaciue volume. L'abonnement est annuel du r'' janvier. Le prix île rubonnenient c\l fixé ainsi qiCil mit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 IV. - Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Michel et Médan. ( Gavault St-Lager. ' Jourdan. ( Ruir. Hecquet-Decobcrt. ( Germain etGrassin. / Lachèseel Dolbeau. le Jérùme. jfi Mord cl C''. 1 Avrard. ) Cliaumas. '"^ j Dulliu. ( Millier frères. M Soumarcl-Herneaii Lelouriiiei . f. Robert. J. Robert. V Uzel Carotr. : Baër. Hervieu. ' Massif. 'léry Perrin. )«;•§■ Henry. ont-Ferr... Rousseau. ; Lamarche. Ratel. ' Renaud. \ Lauverjat. ( Crépin. ( Drevet. I Gratier. CORRESPONDANCE. La Société lidre D'AonicuLTURE, SciENcr.s, Arts et Belles-Lettres du DÉr.vRTEMENT IiE L'Iît'RE prie l'Académie de vouloir liieu prendre part à une souscription destinée à placer une plaque commémorative sur la mairie d'.\jou, lieu de naissance de J.-Jt. Biéant M. v.\>.' DoRSTEN adresse quelques remarques relatives à une Note de M. J. Bevlrand sur les lois de mortalité de Gompertz et de Makeliam, et à un théorème sur la divisi- bilité, énoncé par M. Loir Le P. L.Vis adresse deux photographies lu- naires, prises pendant l'éclipsé totale de Lune des 28-39 janvier 18S8 M. P. T.iccHiNi. — Hésunié des observations faites à l'observatoire royal du Collège romain pendant le deuxième trimeslre de 18S8 M. M. Couette. — Sur un nouvel appareil pour l'élude du frottement des lluides MM. E. JuxGFLEiscn et L. GniMDERT. — Sur la lévulose M. G. .M.vssoL. — Sur les malonates de po- tasse et de soude M. ViLLARD. — Sur les hydrates de mèlhaue EnnATA 385 388 386 3S7 388 390 393 et d'éthylène m{\ .M. E. Breal. — Observations sur la fixation de l'azote atmosphérique, par les Légumi- neuses dont les racines portent des nodo- sités 397 M. KiETscH. — Sur le tétanos expérimental. -'|Oo M. O. LiGXiER. — De l'importance du sys- tème libéro-ligncux foliaire en anatomie végétale '|o^ M. A. DE ScuuLTKN. — Sur la production des sulfates anliydrcs cristallisés de cadminni cl de zinc (zincosite artificielle) V'' M. F. GoxNARD. — Des figures de corrosion naturelle des cristaux de barytine du Puy- de-Dôme i"7 M. .\. PoiNCARE. — Sur la manière dont se produisent les mouvements barométriques correspondant aux déplarementsdelaLune en déclinaison '1'" M. Cauaven-Cachin présente une Note sur la grotte de Boset, dans le Tarn .'1 1 1 M. Couette obtient l'autorisation de retirer du Secrétariat un Mémoire intitulé «Oscil- lations tournantes d'un solide de révolu- tion dans un liquide visqueux » 4''- 4l^ PAKIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLAIÎS ET FILS, Quai de5 Grands-Augusiins, jj. 1888 é: Tn. SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. liES SECRÉTAIRES PERPÉTlEIiS. TOME CVII. N^ 7 (13 Août 1888). PARIS, GAUTHIEK-VILLARS lîT FILS, IMPRIMEUKS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Oiiai des Grands-Augusiins, 55. ■' 1888 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS .tiin 1862 et 24 mai 1873. Les Comples rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'aiialvse des Mémoires ou Notes pré^ientés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque caliier ou numéro des Comptes Tendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il V a deux volumes par année. AuTiCLE l'^'. — Impression des travaux de V Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un ^lembre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus G pages par nmnéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o jjages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comples rendus, qu'autant cju'une réilaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne i-eproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicic en rien aux droits qu'ont ces Mcml)i-es de lire, dans les séances suivantes, îles Notes ou Mé- moires sUr l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadér sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rat ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autai que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance m blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance olfi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte re/idu actuel, et l'extrait est renvové au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvcruemenl. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rajjport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du [)ré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5' . Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 13 AOUT 1888. PRÉSIDENCE DE M. JANSSEN. MEMOIRES ET COMMUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Bouquet de la Grye présente à l'Acailémie, au nom du Bureau des Longitudes, la Connaissance des Temps pour 1890, 212*^ année de cette publication : « De nouvelles améliorations ont été apportées à ce Volume par M. Lœwy; ainsi, il contient pour chaque jour les éléments d'une nouvelle polaire boréale, comblant l'intervalle qui existait vers lo"". 1) On y trouve également, pour tous les jours de l'année, le demi-dia- mètre du Soleil, la durée de son passage, la parallaxe et l'aberration, ce qui dispensera de faire des interpolations. Les conditions de la visibilité de l'anneau de Saturne sont aussi nouvellement exposées. » Des Tableaux ont été ajoutés pour calculer les phases des éclipses de Soleil pour tous les points de la Terre. C. R., 1888, 2- Semestre. (T. CVII, N" 7.) 54 ( 4i4 ) » Toutes ces améliorations ont été apportées sans augmenter le nombre des pages de ce Volume, au moyen d'une impression plus serrée. » Enfin il importe de signaler à l'Académie que cette publication est en avance de près de trois mois sur celle de l'an dernier. » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur une propriété générale des corps solides élastiques; par M. Maurice Lévy. « Théorème. — Si, à un corps solide élastique, isotrope ou cristallisé, libre ou non (^et, par suite, à un système de pareils corps reliés entre eux d'une manière quelconque^, on applique successivement deux systèmes de forces en équilibre, la somme des travaux des forces de l'un de ces systèmes, pour les déplacements élastiques dus à l'autre, est égale à la somme des travaux des forces de ce dernier pour les déplacements élastiques dus au premier. n Appliquons, en effet, aux corps considérés un premier système de forces en équilibre. » Soient (a) X, Y, Z les composantes rectangulaires de l'une d'elles; u, V, w les composantes du déplacement élastique de son point d'application. » Le principe du travail virtuel donne l'équation (i) 2 (^ ^" + YSp- + Z Sm') ^fff^adxdydz, en désignant par II le potentiel des forces élastiques rapporté à l'unité de volume, et l'intégration du second membre étant étendue à tout le volume occupé par le corps ou les corps considérés. » La somme E du premier membre se rapporte à toutes les forces don- nées (a), qu'elles soient en nombre fini ou non, qu'elles soient appliquées à l'intérieur des corps ou à leurs surfaces. ') Le potentiel II est, comme on sait, une fonction homogène et du (4.5 ) second degré des six grandeurs . du dv dw ^'-^' ^^-W '-"d^' 6 +7.54,2 21:. 4 3:2 i5:7 Positions des étoiles de comparaison. Ascension droite Réduction Déclinaison Réduction Dates 1888. moyenne Étoiles. iS88,o. au jour. moyenne 1888,0. au jour. Autorités. Août 10. 1 1 . n . h m s a 10. 3i .19,79 -- « 10.31.19,79 /) 10.39.59,54 s -0,79 -0,78 -0,78 + 44.42.16, +44.42.16, + 44.41.39, ,8 8 9 + 1 ,6 + 1,7 -t-'>9 Weissej » Lalande ( 420 ) Positions apparentes de la planète. Ascension droite Log. fact. Déclinaison Log. fact apparente. parall. apparente. parall. Il m s 10.29.41 ,06 7,642 +44.50.25,7 o,8d6 10.37.10,44 1,687 +44-49-28, 1 0,819 10.37.16,64 1,668 +44.49-36,0 o,838 Dates Temps moj-cn 1888. de Paris, h m s Août 10 9.38. 4 II 9. 4- o II 9-22-19 CHIMIE. — Sur l' antimoine amorphe . Note de M. F. Hérard, présentée par M. Troost. (Extrait.) M. Hérard a réussi à obtenir directement la modification allotropique de l'antimoine, signalée par M. Gore et résultant de la décomposition par la pile d'un chlorure, bromure ou iodure d'antimoine. Après quelques e.s- sais infructueux, il a chauffé l'antimoine au rouge sombre dans un courant d'azote; on observe un dégagement de vapeurs grisâtres, qui se conden- sent sous forme d'une poudre grise et ténue sur les parois du tube de verre qui termine l'appareil : « Cette poudre présente au microscope l'aspect de petites sphères réunies en chapelet, comme l'arsenic amorphe de Bettendorf ; elle con- tient 98,7 pour 100 d'antimoine. )) Sa densité à 0° est de 6,22, tandis que celle de l'antimoine cristallisé est comprise, d'après Isidore Pierre, entre 6, 72$ et 6, 787. )) La fusion de l'antimoine amorphe se produit vers 614" (le point de fusion a été pris avec le pyromètre électrique de M. L. Carpentier), tandis que l'antimoine cristallisé fond vers 44o"' » Si l'on considère maintenant que la sublimation dans un courant d'hydrogène ou dans le vide ne donne que des résultats négatifs et que la présence de l'azote semble nécessaire, ne peut-on pas admettre que ce gaz n'agit pas seulement comme gaz inerte, mais qu'il se forme une azoture d'antimoine qui, en se décomposant dans les parties moins chaudes du tube, abandonne l'antimoine amorphe (')? » (') Ce travail a été fait au Laboratoire d'enseignement et de leclierclies de la Sor- bonne. ( 'p. ) CHIMIE. — Sur quatre nouveaux titanates de zinc. Note de M. Lucien Lêvy, présentée par M. Bcrthelot ('). « J'ai décrit antérieurement {Comptes rendus, t. CV, p. 378) un tritita- nate de zinc obtenu à l'aide de fluorures. Depuis, j'ai réussi à produire quatre autres titanates de zinc, en fondant l'acide titanique avec des mé- langes de sulfiite de zinc et de sulfate de potasse. Les analyses ont été faites par la méthode décrite antérieurement. » A. Tilanale hibasique : TiO-,2ZnO (-). — 11 s'obtient en chauffant au rouge blanc, dans un creuset de biscuit brasqué, 2 parties de TiO^, i5 parties de sulfate de potasse et i5 parties de sulfate de zinc. On peut remplacer le sulfate de zinc par le poids correspondant d'oxyde. On le produit encore en chauffant le titanate sesquiba- sique, additionné ou non de sulfate de zinc, avec un excès de sulfate ou de chlorure alcalins. Après triage et lévigation à l'eau, il constitue des parcelles cristallines, noires, de densité 4ii6 à 20". Le chlore le décompose; l'hydrogène ne l'attaque pas; il est altéré par les acides ou la potasse, froids et concentrés, ou chauds et dilués, et par le mélange en fusion de salpêtre et de carbonate de soude. i> B. Tilanale sesquibask/ue : iTïO'^jiïnO {^). — Je l'ai préparé, en chauffant au bon rouge sombre, pendant une heure, comme plus haut, i partie de TiO-, 5 parties de sulfate de zinc et i ou a parties de sulfate de potasse. On obtient ainsi une masse jaune, que l'on fond de nouveau a\ ec du sulfate de zinc et du fondant, et qu'on lave à l'acide sulfurique. Il reste sous forme d'une poudre cristalline jaune, de densité 3,83 à 20°, indécomposable par la chaleur. Le chlore le détruit; l'hydrogène le change en zinc métallique et acide titanique. 11 est attaqué lentement par les acides sulfurique et nitrique chauds, et par le mélange d'acide lluorhydrique et d'acide sul- furique; il est dissous totalement par IICl froid. La potasse fondante le décompose, mais il n'est pas attaqué par le salpêtre et le carbonate de soude en fusion. Dissous dans des sulfates ou des chlorures alcalins, il donne le titanate bibasique. » G. Titanate neutre : TiO^, ZnO ('). — On l'obtient en chauffant au rouge blanc, (') Ce travail a été fait au laboratoire de M. Jungfleisch. (2) Analyse. — TiO^ = 3i ,52 ; Si ,3o. Fe'-0' = o,82; 0,86. ZnO =67,04; 67, 17. En supposant que FeO remplace ZnO: TiO^ = 3i,7i; 3i,5o; calculé, 32, 5i. Zn0^68,3o; 68, 5o; calculé, 67,69. En supposant que Fe^O^ remplace TiO-, on a TiO- = 32,27 ! 32,08; calculé, 32, 5i. ZnO = 67,73; 67,92 ; calculé, 67 ,49- (3) Analyse. — TiO^ = 39,85; 39,45. l'VO'=i3,a6; 2,84. ZnO = 57,39; 67,89. En sujjposant que FeO remplace ZnO : riO- = 39,64; 39,37; calculé, 39,70. ZnO ^ 60, 39; 60, 63 ; calculé, 60, 3o. (*) Analyse. — TiO-^49i39. Fe'-0^^o,9i. ZnO = 5o. En supposant que FeO remplace ZnO : TiO- = 49j39; calculé, 49j68- ZnO = 5o,46; calculé, 5o,32. G. R., 1888, 2' Semestre. (T. CVII, N" 7.) 55 ( '122 ) pendant une heure, a parties de TiO^, 8 parties de sulfate de zinc et 3 parties de sulfate de potasse; la masse violette qu'on obtient ainsi est lavée à l'acide sulfurique et à l'eau. C'est un corps violet clair, à cassure conclioïdale, contenant parfois des aiguilles cristallines, de densité 8,17 à 20". Le chlore le détruit; l'hydrogène n'agit pas sur lui- les acides, même l'acide sulfurique bouillant, et la potasse concentrée, l'attaquent difficilement. La potasse fondante le dissout; mais le mélange de salpêtre et de carbo- nate de soude l'altère peu. » D. Tilanale acide ; STiO^ 4ZnO ('). — On chauffe pendant quatre heures, au rouge-cerise, 3 parties de TiO^, 12 parties de sulfate de zinc et i partie de sulfate de potasse. On obtient un culot bistre, qu'on lave à l'acide nitrique étendu pour en- lever l'excès d'ox3-de de zinc calciné, puis à l'eau. Il reste de petits cristaux feuilletés, couleur de café au lait, insolubles dans les dissolvants ordinaires, de densité 3,68 à 19°. Ce corps est décomposé par le chlore; il n'est pas attaqué par l'hydrogène. Les acides, même concentrés, ne l'attaquent pas à froid; à chaud, tous le dissolvent, sauf H Cl. La potasse fondante l'attaque difficilement. Il est soluble dans le bisulfate en fusion, avec dégagement de SO- et production de la flamme bleue du soufre. Un peu de sulfure prend sans doute naissance sous l'action prolongée des gaz du fojer. Le soufre a été dosé, par attaque au salpêtre et au carbonate de soude, élimination de TiO- par ébullition et précipitation de SO' par la baryte. » Des différents essais de production des corps précédents, comparés entre eux, il résulte que deux facteurs interviennent principalement : la température et la quantité de fondant; au contraire, les proportions rela- tives des générateurs mis en présence ont peu d'influence. Au rouge sombre, c'est toujours le titanate sesquibasique qui se forme. Au rouge vif, c'est l'un des trois autres, et la nature du produit dépend alors du rap- port entre le poids du fondant et le poids du sulfate de zinc : si ce rapport est de beaucoup inférieur à un demi, on a le titanate acide; s'il est voisin de un demi, c'est le titanate neutre qu'on obtient; s'il dépasse l'unité, le titanate bibasique se forme. Ce point a été mis en évidence par de nom- breuses expériences, parmi lesquelles je citerai les suivantes : 3 parties de TiO^ et 12 parties de stilfate de zinc ont donné, avec 1 partie de fondant, le titanate acide; avec 6 parties de fondant, le titanate sesquibasique à basse température, et le titanate neutre à haute température; enfin, avec 12 par- ties de fondant, on a eu le titanate bibasique. Ce fait s'explique-l-il par une dissociation des titanates basiques, en présence d'un excès de sulfate ( ') Analyse. — TiO-= 54,45 î 54, 47- Zn =35,36 ; 35,45. S =^ 2,76; 2,46. 0(par différence) 7,43 ; 7,62. Il manque de l'oxygène pour saturer le zinc; si on le complète par la quantité équivalente de soufre, on a Ti O'- =: 54 , 45 ; 54,47- Zn0=:44)O6; 44i28. S = o, 22; 0,04. En laissant de côté le petit excès de soufre, on a TiO'-=: 55,28; 55,26; calculé, 55,24. ZnO ^ 44j72 ; 44)74; calculé, 44; 76. ( ^123 ) de potasse? Faut-il y voir riiitcrvcntion d'une réaction préalable du fon- dant sur l'acide titanique, avec production d'un titanate de potasse, lequel agirait ensuite, par double décomposition, sur le sulfate de zinc? Cette dernière hypothèse me paraît la plus vraisemblable, car j'ai constaté la production de titanates de zinc, par l'action directe du sulfate de zinc sur le titanate de potasse. » MICROBIOLOGIE. — Sur le cycle évolutif d'une nouvelle Bactèriacêe chromo gc ne et marine, Bacterium Balbianii ('). Note de M. A. Billet. « Les macérations d'Algues marines, et notamment de Laminaires, où j'ai déjà trouvé l'occasion d'observer le développement du Bacterium La- minariœ, m'ont permis d'étudier une autre espèce du même groupe, que je décris aujourd'hui sous le nom de Bacterium Balbianii. » Ce n'est que dans des macérations datant de quelques semaines qu'on voit apparaître la nouvelle Bactériacée, soit à la surface des liquides, soit sur les parois des vases de culture. Sa coloration et son état zoogléique la font aisément distinguer des autres Bactériacées. La coloration varie du jaune pâle au jaune orangé. L,'état zoogléu/ue consiste en un grand nombre de petites capsules, plus ou moins sphériques, à mince enveloppe gélati- niforme. A l'intérieur des capsules, se trouvent des éléments bactériens : ce sont de petits bâtonnets droits, en Bacterium très ténus, de i |xà 2 rx de long, la plupart accouplés, ou en voie de division, sous forme de Diplobac- terium. La segmentation des éléments est très active ; elle s'opère dans les trois directions, et l'on y observe fréquemment un stade oîi les Bacterium sont disposés quatre par quatre. Ce stade, qui n'est que transitoire, corres- pond à la forme décrite comme un genre spécial sous la dénomination de Sarcina. Les capsules augmentent rapidement de volume, se rapprochent, s'unissent les unes aux; autres, et, dans leur développement, forment des sinuosités et des circonvolutions qui finissent par donner à l'ensemble des zooglées un aspect céréhroîde des plus nets et des mieux caractérisés. » En partant de cet état zoogléique, dont la forme et la coloration sont si faciles à reconnaître, je suis parvenu à établir une série de transplanta- tions sur milieux stérilisés, de façon à obtenir, par la méthode des cul- tures pures, le cycle évolutif du Bacterium Balbianii. (') Recherches faites au laboratoire d'Embryogénie comparée du Collège de France. ( 42", ) » Jusqu'ici je n'ai employé que deux sortes de milieux : i° comme mi- lieu solide, la gélose, renfermant i,5 pour loo d'agar-agar; i° comme mi- lieu liquide, une infusion de Laminaires, obtenue en faisant bouillir, pen- dant une heure, dans de l'eau de mer, une certaine quantité de ces Algues, puis en fdtrant le liquide et le stérilisant à 120°. La densité de cette infusion est de 1,029. Ces deux milieux ont été choisis à cause de leur composition à la fois salée et à base d'Algues marines, peu différente, par suite, de la composition des milieux oii vit naturellement le B. Balbianii. » Voici le résumé de mes expériences et de mes observations : » 1° Les zooglées cérébroïdes, obtenues en culture pure, sur la gélose, conservent l'état zoogléique, avec ses caractères particuliers, tant que le milieu ne change pas. La coloration seule s'affaiblit avec le nombre des générations : très vive à la première, elle diminue rapidement d'intensité; et, dès la troisième ou la quatrième génération, elle n'est presque plus perceptible. C'est entre 20» et 25° G. que le développement et la coloration atteignent leur maximum. » 2» Les zooglées cérébroïdes, transplantées de la gélose dans l'infusion de Lami- naires, se dissocient rapidement. Dès les premières i!\ heures, il se forme, à la surface du liquide, une pellicule très mince, incolore, où l'on trouve des éléments en Bacte- rium très ténus, analogues à ceux des zooglées : les uns isolés, d'autres en Diplohac- terium, d'autres enfin en chaînettes de 3 ou 4 éléments, ou en Streptobacteriuin. Bientôt, entre 36 et ^8 heures, à la température de 35° à 37° G. , ces divers éléments s'étendent sous forme de filaments plus ou moins longs, composés eux-mêmes d'élé- ments rectilignes en Bacteriiitn et Bacillus, suivant leur longueur. Ges filaments fi- nissent jiar prédominer, au bout de 2 à 3 jours de culture. Ils sont immobiles et con- stituent, en réalité, un deuxième état, Vétat filamenteux. Par places, ils se trouvent entremêlés, comme en un lacis inextricable, et forment un troisième état, Vétat enchevêtré. Dans la profondeur du liquide, on ne rencontre que àes Bacterium et des Bacillus, soit isolés, soit accouplés, ou en chaînettes de 3 ou 4 éléments, mais doués de mouvements : c'est un quatrième état, Vétat dissocié. » 3° Une goutte de la culture obtenue dans l'infusion de Laminaires est ensemencée sur la gélose : elle donne, entre 20° et 25° G., des colonies arrondies, d'abord inco- lores, qui !ne renferment que des Bacterium ténus, les uns isolés, les autres associés en chaînettes plus ou moins longues. Mais, dès le deuxième jour, la culture présente la nuance orangée, qui s'accentue les jours suivants. On ne rencontre plus que des Bacterium isolés, mais dont le volume a augmenté, presque arrondis, ou à peine plus longs que larges, et qu'on prendrait pour des Coccus. Ges éléments sont mobiles : ce sont probablement des corps reproducteurs. En eflet, transportés dans l'infusion de Laminaires, ils redonnent l'état filamenteux et l'état dissocié. » 4° Si, à l'infusion de Laminaires, on ajoute un égal volume d'eau de mer stérili- sée et qu'on y transplante une parcelle de la culture orangée obtenue sur la gélose, on n'obtient plus, entre 35° à 37° G., que des Bacterium ténus, isolés et mobiles, dont quelques-uns affectent la forme recourbée : c'est Vétat dissocié, qui se manifeste à l'exclusion des autres états. ( 425 ) » 5° Enfin une goulte de celle dernière culliire donne, sur la gélose, enlre ao" el 25° C, un semis de petites colonies arrondies et de coloration orangée, qui, dans l'es- pace de quarante-huit heures, s'épaississent, se fusicnnent les unes avec les autres, el finalement redonnent les zooglées que j'ai prises comme point de départ de cette série de transformations. )) Conclusions. — a. Le Bacterium Balbianii, de même que le B. Lamina- riœ, dans les mêmes milieux, offre un cycle évolutif qui comprend quatre phases distinctes : état fdamenteux, élat dissocié, état enchevêtré, état zoogléique. » b. L'état zoogléique offre une disposition cérébroïde constante et ca- ractéristique pour cette espèce. » c. Les différentes phases qui constituent ce cycle sont déterminées par des modifications de milieux. La température ne semble jouer qu'un rôle secondaire. » d. La coloration spéciale du B. Balbianii n'apparaît qu'à certaines phases de son existence. C'est un rapprochement à faire avec plusieurs autres Bactériacées chromogènes, entre autres avec le Bacillus pyocya- neus, qui présente également des variations morphologiques en rapport avec des changements de milieux, comme l'ont démontré MM. Guignard et Charrin ('). » PATHOLOGIE. — Sur la contagion de la clavelèe. Note de M. Peucii, présentée par M. Chauveau. « Cette Note traite de la virulence du lait et des espèces animales sus- ceptibles de contracter la clavelèe. » L Virulence du lait de brebis atteintes de clavelèe. — Parmi les questions relatives à la contagion de la clavelèe, celle de la virulence du lait n'a point encore été élucidée. On sait seulement que les agneaux qui sont allaités par des brebis atteintes de clavelèe contractent parfois cette ma- ladie; mais, dans ce cas, l'influence de l'allaitement se complique de celle de la cohabitation et l'on conçoit que, pour déterminer le rôle qui revient au lait lui-même, dans le développement de la clavelèe, il faut rechercher si ce produit est doué de virulence. C) L. Guignard et Charrin, Sur les variations morphologiques des microbes (^Comptes rendus, 12 décembre 1887). ( /i2G ) » c'est dans ce but que j'ai fait les expériences suivantes : M Du lait provenant d'une brebis inoculée de la clavelée, quatorze jours auparavant, et qui ne présentait aucune éruption sur les mamelles, tut injectée sous la peau des cuisses de trois brebis, qui en reçurent l'une i5^% l'autre iG^' et la troisième 20^'. Par cette opération, j'ai communiqué la clavelée à ces trois brebis, qui ont eu d'abord une large pustule au point inoculé; puis une éruption générale, surtout prononcée sur la brebis ino- culée par 206'' de lait. Mais sur deux; autres brebis, inoculées avec ce même lait, par quinze piqûres sous-cutanées faites à la lancette, je n'ai pu réus- sir à transmettre la clavelée. Ces deux bêtes n'étaient cependant point réfractaires à cette maladie, comme je m'en suis assuré en leur inoculant du claveau . » Ces expériences démontrent donc : i°que, dans la clavelée, le lait est virulent; 2" que les effets de cette virulence ne se manifestent que par l'inoculation d'une grande quantité de ce produit, et que leur intensité est proportionnelle à la quantité inoculée. » II. Espèces animales susceptibles de contracter la clavelée. — Suivant un auteur estimé, Zûndel, la clavelée se transmettrait à la chè^Te, au bœuf et au lapin ; toutefois la plupart des écrivains vétérinaires considèrent cette maladie comme particulière à l'espèce ovine : l'un d'eux, M. Galtier, tout en partageant cette opinion, pense que la clavelée peut néanmoins se transmettre, « quoique difficilement, à l'espèce caprine et peut-être à l'es- pèce bovine, voire même à d'autres animaux, tels que les lapins et les oiseaux de basse-cour ». Afin d'éclairer cette question controversée, j'ai inoculé du claveau frais et très virulent à une chèvre en état de gestation, à 4 génisses de huit à dix mois environ et à 16 lapins. Ces animaux ont été inoculés par piqûres sous-épidcrmiqucs et même sous-cutanées. Or, à l'ex- ception de la chèvre, qui n'a eu d'ailleurs de pustules qu'aux points ino- culés, les autres sujets n'ont pas contracté la clavelée. Il s'est bien produit, sur la plupart d'entre eux, de petits boutons furonculeux aux points ino- culés, mais le contenu de ces boutons, ayant été inoculé à trois moutons, ne leur a pas communiqué la clavelée. » Celte maladie ne s'inocule donc ni au bœuf, ni au lapin, du moins quand on opère par incisions sous-épidermiques ou sous-cutanées. « M. Cesaro adresse quelques remarques relatives aux objections faites par M. Jensen à l'une de ses précédentes Communications; il maintient ( 427 ) l'exactitude de ses énoncés et de ses preuves, et explique le désaccord avec son contradicteur par la différence des sens donnés par eux au mot asyni- plotique. M. Cesaro, comme conséquences de ses recherches sur la théorie asym- ptotique des nombres, énonce les théorèmes suivants : « Le nombre des diviseurs de n, doués d'une certaine propriété, est asympto- tique au logarithme de n, multiplié par la probabilité qu'un nombre entier, pris au hasard, jouisse de la même propriété. » Le nombre des décompositions de n en deux facteurs, dont le plus grand commun diviseur possède une certaine propriété, est asymptotique aulogarithme de n, multiplié par la prohabilité que le plus grand comnuin diviseur de deux nombres quelcortcpies, pris au hasard, soit doué de la même propriété. » M. A. DupoNciiEL adresse une Note « Sur un cycle de périodicité de 24 ans, dans les variations de la température à la surface du globe ter- restre ». y L'auteur a pris, pour point de départ de ses recherches, les relevés dos températures moyennes à Paris, reproduites par \ Annuaire de Montsouris pour les années postérieures à i8o4 (et accessoirement pour les années 1 765-1783, observées par Messier). En divisant ces moyennes annuelles en deux séries alternatives, de 12 ans chacune, en sorte que la première série s'applique aux années i8o4-i8i5, 1828-1839, ..., et la seconde série aux années 1 816-1827, i84o-i85i, ..., et prenant, dans chaque série, la valeur moyenne de chaque terme, on constate une réciprocité remar- quable des moyennes de même ordre, d'une série à l'autre; c'est-à-dire que, si l'un des chiffres de la première série est supérieur à la moyenne générale, qui est de 10", 7 à Paris, le chiffre correspondant de l'autre série est habi- tuellement inférieur à cette moyenne générale. D'après M. Duponchel, cette réciprocité des deux séries, à 12 ans d'intervalle, ne peut s'expliquer que par l'hypothèse de trois périodes de 8 ans, se superposant à deux pé- riodes de 12 ans, et constituant dans leur ensemble un cycle total de i\ ans, dont le développement serait représenté par la succession des deux séries. L'auteur représente les perturbations du cycle de 24 ans, depuis i8o4, par une courbe dont les ordonnées sont les moyennes comptées à partir de 10", 7; cette courbe, passant tantôt au-dessus et tantôt au-dessous ( 'P8 ) de la ligne des abscisses, fournit, dans chaque série partielle, la succes- sion des années dont la moyenne est supérieure ou inférieure à la moyenne. En admettant la loi d'alternance comme établie, on arrive à prévoir que l'hiver de 1 896-1 897 dépassera d'un degré la moyenne; que l'hiver 1 908-1 909 lui sera inférieur de la même quantité, etc. M. Duponchel ajoute, en terminant, que la durée du cycle de 24 ans et celles des périodes de 8 et de 12 ans n'ont rien d'absolument régulier, et peuvent se rattacher à des périodes pseudo-régulières, comme on en ren- contre en Astronomie. M. L. Olivier, en réponse à une Note récente de M. de Rey-Pailhade, fait observer que ses propres recherches ont porté spécialement sur l'hy- drogénation du soufre intra-cellulaire , c'est-à-dire sur la consommation du soufre par le protoplasme des sulfuraires et la conversion de ce métalloïde enH^S. M. Taffe adresse, de Nice, une Note relative à un procédé permettant d'obtenir industriellement du vin et de l'eau-de-vie, par la fermentation du jus des Nèfles du Japon. M. Lepuince adresse, de Bourges, une Note relative à la destruction des Insectes par le sulfure de carbone. La séance est levée à 3 heures trois quarts. J. B. On souscrit à Paris, oliez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai (les Grands-Augiisuns, n° 5j. jpuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièremetU le Dunanche. Us l'ormeiit, à la fin de l'anaée, deux volumes in-}". Doux es, l'une par ordiïu alpliabélique de matières, l'autre par ordre alpliaboLi.|iie de noms d'Auteurs, terminent cliatiue volume. L'abonnement est annuel •irt du i" janvier. Le i>rix (le Ciibonnemi'M istjîxé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, On souscrit, à l'Etranger, ynne. nçon chez IMcssieurs : I Michel cl Médan. I Gavaull St-Lager. /■ / Jourdaii. ( Ruir. jns Hecquel-Decubert. ( Germain etGrassin. * Lachcse et Dolbeau. Jérùme. Word et G'". / Avrard. ) Chaumas. Dulliu. Muller frères. ■ges Soiimard-Berncau / I^etourmei. 1 K. Koben. 1 J. Itobert. ' V Uzel Carofr. , Baër. < Hervieu. ' Massif. nbery Perrin. •bourg Henry. mont-Ferr... Rousseau. I Laniarche. 1 j Ratel. ' Renaud. ( Lauvcrial. "1 j P . . { Crcpin. . , i Drevet. 'Oble r Oratjer. lochelle.. avre .... Lorient. chez iMessicurs ( Gosse. Mai ri ta 11. \ Bourilignon. ( Poinsiguon. [ Beghiri. • Lefebvre. ' Quarré. M"° l'exier. Beaud. Georg. Lyon '' -Mégret. Pal^d. Ville et Pérussel. ; Bérard. Marseille ■ Laffitle. ( Pessailhan j Calas. Montpellier Goulet. ( Bielrix. Moulins Martial Place. j Sordoillet. Nancy -, Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. j Prevcrt et Houis / j]m« Veloppé. . \ Barma. ( V'isconti. Thibaud. Orléans Luzeray-Laille. j Blarichier. / Druineaud. [ Bennes Plihon et Hervé. ftochefort Boucheron - Rossi - i Langlois. [gnol. ( Météric. S'-Élienne Chevalier. .„ , ( Bastide. Toulon Toulouse i\' a rites Xice . . . . Nîmes . foitiers.. Bouen. ( Rumèbe. \ Gimet. ! Privai. ( Morel. Tours Pérical. ( Suppligeon. j Giard. / Lemaitre. Valenciennes.. Amsterdam . chez Messieurs t Caarelsen. ( Fcikema. A tliènes W i I berg. Barcelone.. i Verdaguer. Berlin. W lUicharest. { Piaget. Vsher et G''. Calvary et C'*. Fricdiander et fds. f .Mayer et iMiUler. ,, , \ Scluiiid, l'rancUc el Bologne Zauichelli et C'". Boston Sevcr et Francis. Bruxelles.. ..... Mayolez. ( Falk. \ Haiuiann. / l^aiiisleanu. Budapest Kilian. I Caire (Le) V" Barbier. Cambridge Dcighlon, BelletC'. Chrisliania Cammerineyer. Constantinople. . f.orenlz et Keil. Copenhague Hiisl et fils. Florence Lœscher et Seebcr. Gand Hoste. Gthics Beuf. [' Cherbuliez. Genève Georg. ( Stapelmohr. Kharko// Poloucctove. La Haye Bclinfanle frères. I Benda. Lausanne , _ ' Payot. BarUi. I Brocivhaus. Leipzig ' Lorentz. i Max Rube. '. Twietnie eyer. Lièi ( Dccq. ( Gnusc. clicz Messieurs \ Dulau. I Nutt. V. Buck Fuentês et Gapdc- ville. Librairie Gulen - Gonzalcs e liijos. Vravcdra. V. Fé. ( Ducnolard frères. ( Hœpli. Moscou Gauliei'. / I''urcheim. Naples ' Marghieri di Gius ( Pellerano. ,, ,. , ( Christern. New- 1 or II Londres Luxembourg . Madrid Milan M'eslermann. Odessa Rousseau. Oxford - . Parker et G'". Palcrme Pcdone-Lauriel. Porto JNLigalhâès et Moniz. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. j Bocca frères. ( Loescheret G'". Krauicrs. Sanison et Wallin. ! Issakoir. ! Mcllier. ( Wolir. Bocca frères. Brero. Loescher. osenbergctSellicr. Varsovie Gebethner et Wolff. DruckerelTedeschi. \ Frick. ' Gerold et G'*. i Franz Hankc. i iMever etZeller. Bome Bolterdam . . . . SlocUiolm S'-Pétersbourg. Turin . iLo [ Ro Vérone. Vienne. Ziirich. 15 fr. 15 fr. TABLES GÉNÉRALES DES C0MPTES:RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1»' à 31. — ( j .\oûl i835 à 3i Décembre i85o. ) Volumes 10-4°; iS33. Prix Tomes 32 à 61. — i i" Janvier i85i à 3i Décembre i8G5. ) Volumes in-i"; iS;o. Prix SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : aael: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par .\LM. .\. DEiiutsct A.-J.-J. Solier.— .Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les îles, par M.Hansev.— Mémoire sur le Paacréas et sur le rùle du suc pancréaliquc dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières es, par AL Claude Bernard. Volume 'n-')", avec 02 planches; i856 15 fr. me II : Mémoire sur les vers intestinaux, par ]\L P.-J. Vas Besedex. — Essai d'umi réponse à laquestioude Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences le concours de i853, el puis remise pourcelui de iSô'i, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles d.ins les différents terrains sédi- nlaircs, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature i rapports qui existent entre l'état actuel du régne organique et ses états antérieurs, » par ^L le Professeur Bro.nn. In-4°, avec 27 planches: 1861... 15 fr. ia nifmo Librairie les Mémoires de rAcadémie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. K 7. TABLE DES ARTICLES. (Séance d,. 15 août 1888.) MÉMOIRES ET C0M3IUIVICATI0IVS DES MEMBIŒS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Tu;; es. ,M. BDUliUKT DE LA Gryk présciile à l'Aciitlé- iiiie, au nom du Bureau des Longitudes. la Cl Connaissance des Temps pour iSfjn ». {iS M. iMaurk;k Lkvy. — Sur une propriélé gé- Pages. néi-ale des corps solides élastiques \i\ M.M. li. LÉPIXK et PoiiTKHET. — De l'inlluence qu'exercent les substances antipyrétiques sur la teneur des muscles en glycogéne.. jiB ME3IOIRES PRESENTES. M. Si. Ml' adresse un Mémoire inliluli; : « Histoire médicale du i')4° tie ligne, de iSSo à i8S'{; élude statistique, étiologique et prophylactique » \l. Cu. Moussp.TTii. - Sur les précautions à ])rendre pour olilenir des photographies d'éclairs /|iX M. AVii.i.oT adresse une Note relative à l'em- ploi de l'azotate de soude pour la destruc- lion de VlIvferoderaSchachtiiùl du Phyl- loxéra laxtatrix 'i i ;) CORRESPOND AÎVCE. M. G. Uiiiouiiii.\x. - Observations delà nou- velle comète Brooks. faites à l'observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest), '('il i\I. F. HÉiiAUU. — Sur l'antimoine amorphe, ff.to M. Lucien Lëvy. — Sur quatre nouveaux tilanates de zinc '| >i M. A. Billet. — Sur le cycle évolutif dune uiuivelle Baclériacéc chromogéne et ma- rine, liffcteriitni Balbiaiiii \ii M. Pkuoii. — Sur la contagion de la clavelée. \'.h jM. CÉs.Mio. Remarques relatives aux objections faites par .M. Jenseii à l'une de ses précéflenles Communications 4'''' M. A. Uui'oNOiiEL. — Sur nn cycle de pé- riodicité de a'i ans, dans les variations de la température à la surface du globe terrestre 4 '27 M. h. OuviEU, en réponse à une Note de -M. (le Her-Pailhade, fait observer que ses propres recherches ont porté spécialement sur l'hydrogénation du soufre intra-cel- lulaire '1-^ .^L T.iiFE adresse une Noie relative à un piocédé permettant d'obtenir industriel- lement du vin et de l'eau-de-vie, par la ferniontation du jus des Nèfles du .laptui. 4'-'^ -M. Lli'Rixce adresse une Note relative A la destruction des Insectes par le sulfure de carbone ^2t) PABIS. — LVIPRIMERIE GAUTHIEll-VILLAKS ET FILS, Quai des Grands-.Vuguslin», 53. 1888 {M.S--/^^?-- SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES . DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR Ifliri. l4i:S SECRÉTAIRES PERPETlEIiS. T03IE CVII. N°8 (20 A0ÙH888). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEUKS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÊiMIE DES SCIENCES, Qiiai des Grands-Augustins, 55. 1888 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 2^ mai 1875. 1 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires on Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier on numéro des Comptes rendus a 4s pages on G feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il V a deux volumes par année. Ar.TiCLE 1*^' . — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre on par un Associé étrangerderAcadémie comprennent au plus G pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o jjages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Co/nptes rendus, qu'autant qu'une l'édaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communicjués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les JMembrcs cpii v ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjndicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire-, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analvse on d'un ré- sume qui ne d enasse pas iages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sonl tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chac{ue Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à I o heures du matin ; faute d'être l'emis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont j)as de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rajiports et les Instructions demandés par le Gouveruement. Article 5 . Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus a|)rès rim])rcssion de chacjne volume. Les Secrétaii'es sont chargés de l'exécution du [irc- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au pUis tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES >-@-€^^-« SÉANCE DU LUNDI 20 AOUT 1888. PRÉSIDENCE DE M. JANSSEN. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Note sur l'adoption d'une heure légale en France; par M. Bouquet de la Grye. « J'ai l'honneur de porter à la connaissance de l'Académie que l'étude de Tunification de l'heure, en France, en Algérie et en Tunisie, a été à di- verses l'éprises l'objet des délibérations du Bureau des Longitudes. » Le 4 janvier dernier, le Bureau nommait une Commission pour lui présenter un Rapport à ce sujet, en recherchant quelles mesures devaient être prises pour arriver à l'adoption d'une heure unique légale. » La Commission a présenté son Rapport le 4 juin dernier et le Bureau l'a adressé aussitôt au Ministre de l'Instruction publique, en proposant à son approbation un projet de loi devant être soumis au Parlement, ainsi que divers arrêtés ministériels. C. R., i888, 7.' Semestre. (T. CVII, N° 8.) 56 ( 4'^o ) » Nous espérons qu'une solution prochaine sera donnée à celte ques- tion, dont l'intérêt scientifique est aussi grand que l'intérêt commercial. » Les recherches de Physique générale y gagneront autant que les re- lations entre les industriels et les commerçants. » GÉOMÉTRIE. — Construction géométrique d'une surface, à points doubles, du quatrième ordre ; par IM. de Joxquiêres. « La méthode et les procédés, décrits et employés dans ma dernière Communication et dans la précédente ( ' ), peuvent trouver leur application dans la construction de quelques surfaces cki quatrième ordre. La solution du problème suivant en va fournir un exemple : » Problème. — Construire, à l'aide de deux faisceaux projectifs, la sur- face S\ du quatrième ordre, qui est déterminée par sept points doubles et six points simples, donnés de position les uns et les autres. » Les sept points doubles donnés étant équivalents à vingt-huit points simples, les données représentent trente-quatre conditions simples; la sur- face S* est donc bien déterminée. » Soient a, b, c, d, e,f, g les sept points doubles, i , 2, 3, 4, 5, 6 les six points simples donnés ; que, par l'un de ces derniers, le point 6 par exemple, et par les sept premiers, regardés comme étant simples, on fasse passer une infinité de surfaces du second ordre, ce système sera l'un des deux faisceaux générateurs de S^ ; il s'agit de former l'autre. » La base de celui-ci (courbe gauche du quatrième ordre) doit passer une fois par les sept points a, b, ... , g, de façon que ces points, apparte- nant à l'une et à l'autre base, donnent lieu à des points doubles sur la sur- face qu'engendreront les deux faisceaux. [1 ne reste donc qu'à en trouver un huitième point x, achevant de le déterminer, et tel que le second fais- ceau soit projectif au premier ; ce qui est possible, puisqu'on a cinq points disponibles, i, 2, 3, 4» 5, propres à trouver la position du point a? qui satisfera à cette condition. » A cet effet, considérons le plan qui passe par trois quelconques des points a, b, ■ ■ ., g, par exemple par les trois points a, b, c. Ce plan coupe les surfaces du premier faisceau (où tout est connu) suivant un faisceau (') Voir Comptes rendus, t. CVI, p. 907, et I. C\'II, p. 209. ( 43i ) de coniques dont la base se compose des trois j5oints a, h, c et d'un qua- trième point i facile à déterminer. » Dans le second faisceau, on connaît seulement sept points qui soient communs à toutes les S" dont il se compose et, respectivement, cinq points appartenant à cinq d'entre elles. Les sept points et ces cinq-ci déterminent respectivement cinq faisceaux de surfaces du second ordre, et l'on pourra (comme je l'ai déjà dit précédemment) déterminer, sur le plan abc, les cinq faisceaux de coniques suivant lesquelles le plan coupe ces surfaces et qui ont pour bases respectives [rt, h, c, ij, [a, b,c, 2J [a, h,c, 5]. Cela fait, on n'a plus qu'à trouver, sur le même plan, un point x tel, que les cinq coniques [a, 6, c, vP] (^i, 2, 3, 4.5) forment entre elles un faisceau projectif à celui des cinq coniques [a, b, c, i\ (i , 2, 3, 4, 5), dont on pos- sède déjà tous les éléments. Or, c'est là un problème dont la solution connue a été plusieurs fois rappelée dans les Communications précitées. Le point x sera précisément le huitième point cherché de la base du second faisceau générateur de S-, et de même que, sur le plan abc, les deux faisceaux projectifs de coniques engendrent une courbe du quatrième ordre, douée de trois points doubles, de même les deux faisceaux de sur- faces du second ordre, d'où ces coniques dérivent, donneront lieu dans l'espace à une surface du quatrième degré, douée de sept points doubles aux points désignés et passant aussi une fois par chacun des six points G, I, 2, 3, 4. 5; ce sera, par conséquent, la surface S^ demandée et le problème est résolu. )) IL Je terminerai par quelques mots d'explication sur un passage de ma Communication du 23 juillet dernier. L'énoncé du deuxième problème que je me propose d'y résoudre {^Comptes rendus, t. CVII, p. 209, ligne 16) est ainsi libellé : » Construire S% connaissant une de ses droites L, sept points qu on sache être situes sur une même courbe gauche du quatrième ordre et de première es- pèce, etc., etc. » Le sens n'en saurait être douteux, surtout lorsqu'on se reporte à la solution donnée page 211, et, de même que la droite L est une droite si- tuée sur la surface S% la courbe gauche dont il s'agit, et à laquelle on sait (par hypothèse) qu'appartiennent les sept points précités, est une courbe gauche de la surjacc, c'est-à-dire qu'on sait être entièrement située sur elle. y" / (432 ) Il est évident a/7non que l'énoncé ne peut être entendu autrement, puisque, s'il s'agissait d'une courbe gauche quelconque de l'espace, non seulement sept points quelconques, mais même huit, seraient toujours situés sur une telle courbe, et il n'y aurait pas lieu de supposer qu'on le sache et de le dire. » Cette explication n'était donc pas nécessaire à la rigueur : toutefois, préférant éviter toute équivoque, je signale le changement ci-après à faire dans l'énoncé ci-dessus; ligne deuxième, il faut lire : être situés sur l'une de ses courbes gauches du quatrième ordre, etc. » MEMOIRES PRESENTES. PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur la vaccination préventii'e du choléra asiatique (^ ). Note de M. N. Gamaleïa, lue à l'Académie par M. Pasteur. « Odessa, 12 aoilt 1888. )> Le travail suivant n'est qu'une simple et fidèle application de la mé- thode expérimentale qui a été créée au laboratoire de M. Pasteur et qui a déjà donné de si beaux résultats pour le choléra des poules, le charbon, le rouget des porcs et la rage. » L'auteur n'a pas besoin de rappeler quel obstacle cruel s'est opposé, il y a cinq ans, à l'application de cette méthode au choléra asiatique. Cet obstacle a forcé M. Pasteur de laisser cette maladie pour les recherches de ses futurs élèves. » Or, l'auteur, comme nous l'avons dit, n'a fait cpi'appliquer au cho- léra deux grands principes de la « méthode expérimentale « : celui de la virulence progressive et celui des vaccins chimiques. )i II est connu que les cultures ordinaires du vibrion cholérique n'ont qu'une virulence minime, à ce point que M. Koch, qui les a découvertes, a cru, après de nombreux échecs, que le choléra n'était pas inoculable aux animaux. De l'autre coté, les élèves de M. Pasteur, lors de la mission française en Egypte, n'ont cpi'une seule fois réussi à donner le choléra à une seule poule. )) Or, il est facile de douer le vibrion cholérique d'une virulence extrême : (') La Note du jeune pliysiologiste russe est reproduite ici telle qu'elle a été écrite, en français, tout entière de sa main. {î\'otc de M. Pasteur.) (433 ) il ne faut pour cela que le porter sur un pigeon après un passage par le cobaye. Il tue alors les pigeons en leur produisant un choléra sec (avec l'exfoliation de l'épithélium intestinal). Ce qui est plus important encore, le microbe apparaît aussi dans le sang des pigeons qui ont succombé. Après quelques passages, ce microbe acquiert une telle virulence que le sang des pigeons de passage, en dose d'une ou de deux gouttes, tue tous les pigeons frais dans l'espace de huit à douze heures. » Ce virus tue aussi, avec des doses encore plus petites, les cobayes. )) Il est important de noter que tous les animaux de ces deux espèces, sans exception, succombent à l'infection virulente. )i Avec ce virus absolument mortel nous avons pu constater l'existence A' une immunité cholérique . Ainsi, nous avons inoculé un pigeon deux fois avec une culture ordinaire (non viridente) du choléra: la première fois dans les muscles pectoraux; la deuxième, dans la cavité abdominale. Ce pigeon est devenu réfractaire à l'infection réitérée par le virus le plus virulent, le sang des pigeons de passage. Le fait de l'immunité a été ainsi acquis. » Maintenant, si l'on cultive ce virus de passage dans un bouillon nu- tritif et si l'on chauffe ensuite cette culture à lao*^ pendant vingt miiuites, pour tuer sûrement tous les microbes qu'elle contient, on constate alors que le chauffage a laissé subsister une substance très active dans la culture stérilisée. Cette culture, en effet, contient une substance toxique qui dé- termine des phénomènes caractéristiques chez les animaux d'expérience. » Inoculé en quantité de 4*"^ à un cobaye, le bouillon stérilisé produit un abaissement progressif de la température et la mort en vingt à vingt- quatre heures (à l'autopsie, on trouve une hyperémie prononcée de l'es- tomac et des intestins et, comme de raison, une absence complète des microbes cholériques). » Les pigeons succombent aussi avec les mêmes phénomènes morbides. Seulement, ils sont plus résistants vis-à-vis de ce poison, et leur mort n'ar- rive qu'à la suite d'une dose de 12*^"^, injectés à la fois. » Si, au contraire, on leur introduit cette même quantité de 12*^'', mais en trois, quatre ou cinq jours (en injectant, par exemple, 8*^*^ le premier jour et 4*^" le surlendemain), on ne les tue plus. )) Sur ces pigeons, on constate, en outre, un phénomène de la plus haute importance : ils sont devenus réfractaires au choléra. )) Le virus le plus virulent, le sang d'un pigeon de passage, inoculé même en quantité de o'''',5, n'est plus capable de les tuer. ( 434 ) )) La vaccinalion des cobayes réussit encore plus facilement : en leur introduisant le bouillon toxique et vaccinal par la quantité de 2'^"', on les vaccine en deux ou trois séances (en tout 4*^"^ à 6'^'^). Ainsi, nous sommes en possession d'une méthode de vaccination préventive du choléra. » De plus, cette méthode est fondée, comme on l'a vu, sur l'emploi des vaccins stériles. Et elle possède tons les avantages de la vaccination chi- mique : la sûreté et la sécurité, puisque le vaccin chimique peut être me- suré d'une manière tout à fait rigoureuse et introduit par des doses assez petites pour être entièrement inoffensif, tandis que la somme de celles-ci peut donner la quantité Aoulue, nécessaire pour une immunité complète. Ainsi, dans nos expériences, l'immunité est conférée sans danger eX. sans exceptions. Nous espérons, par conséquent, que cette méthode pourrait être appliquée à la vaccination humaine pour préserver les populations du choléra asiatique. « M. Pasteur, après la lecture de cette Communication, ajoute : c( Dans une Lettre particulière que j'ai reçue en même temps que la Note qui précède, le D'' Gamaleïa s'exprime ainsi : » Je vous autorise à déclarer que je suis 2>rèl à répéter toutes mes expériences clans votre laboratoire, à Paris, en présence d'une Commission de l'Académie des Sciences. Je m'oflVe également à trouver sur moi-même la dose inofTensive et suffisante pour la vaccination liumaine, comme aussi d'entreprendre un voyage dans les pays ravagés par le choléra pour prouver l'efficacité de la méthode. » Si vous jugez nécessaires quelques autres détails, je puis vous les donner dans une Note complémentaire, oii je pourrais vous parler de la durée de l'immunité, du mode d'infection, etc. )) J'ai l'honneur de prier M. le Président de l'Académie de vouloir bien renvoyer la Note de M. Gamaleïa à la Commission du grand prix Bréant sur le choléra. )) En ce qui me concerne, il est inutile de dire que j'accepte avec empres- sement que les expériences de M. Gamaleïa soient faites dans mon labora- toire, conformément au désir qu'il m'en exprime. M. Gamaleïa a déjà tra- vaillé, àplusieurs reprises, au milieu de nous; notamment dans l'année 1886, lorsqu'il fut envové à Paris par la municipalité d'Odessa, à la demande de la savante Compagnie des médecins russes de cette ville, afin d'étudier la pratique des inoculations préventives de la rage, méthode dont il nous fait connaître aujourd'htii une extension et une application si remarquable à la ( 435 ) vaccination préventive du choléra asiatique. Mais, comme il le dit, avec toute la modestie d'un grand iiiveuteur, il a joint aux méthodes de mon laboratoire les inspirations des pages publiées par moi sur le vaccin chimique de la rage dans le premier numéro des Annales de M. Duclaux, et des belles et décisives expériences du D'' Roux sur le vaccin chimique de la septi- cémie, dans le numéro de décembre dernier de ces mêmes Annales. M Depuis les travaux que je rappelle, les découvertes grandissent et s'accumulent en ce qui touche les vaccins chimiques. On ne saurait douter que nous en posséderons bientôt beaucoup d'autres. Celui de la rage, par exemple, ne peut tarder à être connu et utilisé. Voici l'une des dernières expériences que j'ai faites avec l'assistance d'un de nos jeunes aides de laboratoire, Eugène Viala, qui a acquis dans l'art des trépanations une habileté particulière : )) Le i(3 novembre 1887, 15*=" en longueur de la moelle d'un lapin de 171" passage, mort rabique, ont été délayés dans So*^*^ de bouillon stérile, après qu'on eut j^orté le cylindre de moelle pendant quarante-huit heures à la température de 35°. Deux lapins trépanés et inoculés par cette moelle diluée n'ont pas pris la rage, ce qui constitue la plus grande probabilité, sinon la certitude, que la moelle, par le chauffage au contact de l'air pur et sec, avait perdu sa virulence dans toute sa longueur. » Cependant les deux chiens traités avaient été rendus réfractaires à la rage; car, inoculés par trépanation, le i3 mai 1888, avec la moelle bulbaire d'un chien mort de rage furieuse, ces deux chiens ont résisté et sont encore bien portants. La moelle chauffée rendue non \'irulente était donc vaccinale par un vaccin chimique. » (La Communication de M. Gamaleïa est renvoyée à la Commission du legs Bréant, à laquelle M. Pasteur est prié de s'adjoindre.) M. Ch. Moussette adresse une Note portant pour titre : « ïiiéorie mécanique de la foudre ». L'auteur revient sur l'opinion qu'il avait formulée en présentant à l'Aca- démie ses premières épreuves de photographies d'éclairs (5 juillet 1886), et d'après lesquelles la foudre ne serait qu'un projectile. Le sillon lumineux décrit par l'éclair ne serait cjue la trajectoire de la foudre globulaire, etc. La présente Note est destinée à prendre date pour cette opinion, cpi'il pense avoir formulée le premier en France. (Commissaires : MM. Fizeau, Becquerel, Cornu, Mascart.) ( 436 ) CORRESPONDANCE . M. le Maire de Moxtbard prie l'Académie de vouloir bien se faire repré- senter à la solennité du Centenaire de la mort de Buffon, le lundi 17 sep- tembre prochain. ASTRONOMIE. — Observations de la comète Paye, retrouvée à Nice le 9 août ; par M. Perrotix. (Transmis par M. Faye.) Étoiles i^^ — i(. Nombre Dates. de ^ ^ — --^ — .^ , de 1888. comparaison. Grandeurs. Sy. 'P. comp. Août 9 a B.B. + 1908.5? 8,5 10 Id. 8,5 Positions des étoiles de comparcdson. Etoiles Ascension Distance Dates. de droite Réduction polaii'e Héduction 1888. comp. mo)'. 1888,0. au jour. moy. i8S8,o. au jour. .autorités. Il lu s S O ' '' " Août 9 a 5. 1.16,77 -l-o,5o 70. 0.26,6 +2,7 lîapp. à {(Gl. i^5n-Lal. 9648). 10 a )> 4-0,02 » H-2,6 Id. Positions apparentes de la comète. Dates. Temps moyen Ascension Lug. fact. Distance Log. fact. 1888. de Nice. droite. parallaxe. polaire. parallaxe. Il m s II m s 0 ' '' Août 9 15.19.82 J. 0.28,82 7,623,, 69.59. 6,9 0,689,, 10 14. 4a. 52 5. 3. 7,00 T,646„ 70. i. 7,5 0,717,, » Remarque. — La comète est très faible; elle a une légère conden- sation centrale; la nébulosité, de forme circulaire, qui l'entoure, a une étendue de près de i'. » ( 437 ) ASTRONOMIE. — Observations de la nouvelle comète Brooks, faites à l'obser- vatoire de Nice (rqnatorial de Gautier de o^.SS d'ouverture); par M. CiiARLois. (Transmis par RI. Faye.) Dales 1888. Dales 1888. Étoiles de comparaison. Août g. . . . a WeissCo 470, li- X 10.... a » Ascension Grandeurs. droite. •?. m s ' '/ 7 —3.54,29 —4.1,7 7 +3.43,13 —5.3,8 Positions des étoiles de comparaison. comp. Distance polaire moyenne i88S,o. Août 9 a 10 a Étoiles Ascension droite licduction de moyenne au i88S,o. jour, h m 8 s 0 ' " 10.35.48,72 — 0,79 45.i4-33,2 » — o , 79 » Réduction au jour. — 1,2 Nombre de comp. 5 5 Autorités. L(W2 47o + OEltz. logn) id. Positions apparentes de la comète. Dates 1888. Temps moyen de Nice. Août 9 9.31 .39 10 9-26.44 Ascension droite. Il m s 10.21 .53,64 10.29.31 ,06 Log. fact. parall. 7,704 T,68o Distance polaire. 0 ' " 45. io.3o, I 45. 9.28,2 Log. fact. parall. o,838„ o,856„ 1) Remarque. — L'éclat de la comète est celui d'une étode de 9* à 10" grandeur. La queue est faible; sa longueur est d'environ 5'; elle est dirigée dans l'angle de position de 270". " ASTRONOMIE. — Sur les satellites de Mars. Note de M. E. Dubois, présentée par M. Mouchez. « Les II et 17 août 1877, M. Asaph Hall a découvert deux satellites de la planète Mars. Ces petits astres, ignorés jusqu'à cette époque, ont été observés depuis par plusieurs astronomes et leurs éléments elliptiques sont inscrits dans V Annuaire du Bureau des Longitudes. On peut se de- mander comment il se fait qu'ils n'aient jamais été aperçus auparavant. Ils sont excessivement près de la planète Mars, puisque le plus éloigné n'en C. R., 1888, -i' Semestre. (T. CVII, N» 8.) ^7 ( 438 ) est qu'à 1,83 du rayon écinatorial de Mars et l'autre à 0,73 seulement. Leurs mouvements, surtout celui de Phobos, sont excessivement rapides, puisque celui-ci décrit son orbite en 7''39™. Ces deux circonstances ne pouvaient être que très favorables à l'observation et à la découverte de ces petits astres. » Mars a été observé un nombre considérable de fois, par tous les as- tronomes du globe et avec des lunettes et des télescopes d'un très fort grossissement. On a étudié avec soin la surface de cette planète, et l'on a essayé, par la comparaison de cet astre à des étoiles très voisines, d'en dé- duire la parallaxe solaire. Comment donc, encore une fois, peut-il se faire que ces satellites n'aient été vus qu'en 1877? Pour les voir, fallait-il la lunette de M. Asaph Hall? » Quand on considère le nombre considérable de planètes télesco- piques qui circulent autour du Soleil, entre Mars et Jupiter, on peut se demander si Phobos et Deimos ne seraient pas deux petits astres delà zone des planètes télescopiques qui, dans leur mouvement, auraient passé si près de la planète Mars qu'ils en seraient devenus des satellites, accompa- gnant dorénavant Mars, dans l'orbite que cette planète décrit autoiu- du Soleil. )) Pour permettre cette hypothèse, qui ne me semble pas pouvoir être rejetée sans examen, il suffit de consulter le Catalogue des petites pla- nètes inséré dans V Annuaire du Bureau des Longitudes. On y voit, par exemple, que la planète (^, iEthra, découverte en 1873 par M. Watson, a pour distance moyenne 2,6o254 et pour excentricité 0,379926. On en conclut que sa distance périhélie est 1,61 38, tandis que la distance aphélie de Mars est i,6658, environ. » Par suite des perturbations planétaires, qui produisent sur Mars et sur /Etlira des mouvements directs dans leur périhélie, il pourra donc se faire un jour que la petite planète @) se trouvera enlr-e Mars et le Soleil. » On peut donc comprendre, dès à présent, qu'il peut arriver une époque où Mars et yEthra sont excessivement voisines et que celle der- nière planète, étant entrée dans la sphère prépondérante d'action de Mars, peut en devenir le satellite. » En calculant l'époque à laquelle les deux planètes ont eu la même longitude héliocentrique (120" environ), qui est le 28 juin 1876, on trouve qu'à ce moment leur distance était o, 2784. » En calculant l'époque à laquelle Mars est à son aphélie, qui est le 12 septembre 1876, on trouve, pour leur distance, o,iio4; enfin, en calcu- ( -1% ) lant leur distance à l'époque où /Ethra était à son périhélie, le il\ no- vembre 1876, on trouve o,i232. )i On voit donc que, dans le mois de septembre iS'yô, les planètes étaient déjà très voisines. » Il existe probablement dans la zone des planètes télescopiques un nombre considérable de petits astres qui n'ont pas encore été découverts et dont, pour quelques-uns, la distance moyenne QtV excentricité ^euyQni, comme pour ^îlthra, être telles que, en raison des perturbations planétaires et de la forme de leur orbite, elles puissent devenir un jour des satellites de Mars. » Je crois donc qu'il n'est nullement impossible que Phobos et Deimos ne soient deux petites planètes de la large zone des planètes télescopiques qui, tout dernièrement, ayant passé excessivement près de la planète Mars, en sont devenues les satellites. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Lois provisoires de l'affaissement d'une portion du sol de la France. Note de M. G. -31. Goulier. (Extrait par l'auteur.) n Quand, pour les mêmes repères, on compare les altitudes imprimées dans le répertoire du nivellement Bourdalouë avec celles du nouveau ni- vellement de précision de la France (' j, altitudes rapportées les unes et les autres au niveau moyen de la mer à ftlarseille, on constate que leurs différences croissent progressivement, depuis le sud jusqu'au nord de la France, où la discordance est de o'",78 (^). Ces discordances dépassent tant les résultantes des erreurs accidentelles des deux nivellements (erreurs kilométriques probables : 2°"", 5 pour le nivellement Bourdalouë; moins de i"'" pour le nouveau nivellement) qu'on ne peut les attribuer qu'à des erreurs systématiques et, en particulier, à des changements produits dans les distances des repères à la surface de niveau zéro considérée comme invariable. (') Exéculé sous les ordres d'un Comité composé de MM. Marx, inspecteur général des Ponts et Cliaussées en retraite, président; Prompt, inspecteur général des Ponts et Cliaussées; Cheysson et L. Durand-Claye, ingénieurs en chef des Ponts et Chaussées; C.-M. Goulier, colonel du Génie en retraite; Lalleniand, ingénieur des Mines, secré- taire du Comité, dirigeant et surveillant les opérations. (-) Pendant longtemps on a cru que toutes les altitudes du nivellement Bourdalouë étaient exactes à o™,o3 près. ( 44o ) )) Pour trouver les lois de ces mouvements verticaux du sol, on a consi- déré, au lieu des altitudes données dans le Répertoire de Dourdalouë, les altitudes dites revisées, qui sont basées sur les mêmes opérations que les siennes, mais pour le calcul desquelles on a eu égard à certaines considé- rations qui avaient échappé à cet habile et consciencieux opérateur ('). Puis, supposant pour l'affaissement une marche régulière pendant les n années qui ont séparé, pour chaque repère, les opérations nouvelles des anciennes, on a pris, pour l'affaissement annuel, le n''"'"'* de la discor- dance ('), donnée par l'expression altitudes nouvelles — altitudes revisées. Alors on a représenté, sur une Carte de France, toutes les localités, au nombre d'une centaine, où les deux nivellements ont été rattachés l'un à l'autre. Ensuite on a inscrit, à côté de chaque point, la discordance annuelle constatée. Enfin, on a tracé des courbes d'égale discordance. » La figure ci-après représente ces points et ces courbes. Ces dernières sont en pointillé quand elles correspondent à des affaissements et en plein quand elles se rapportent à des exhaussements. Le plan est accompagné de deux profils dirigés, l'un suivant le méridien de Lille à Béziers, l'autre suivant le parallèle de Pau à Marseille. » De l'inspection de ces figures, on tire, entre autres, les conséquences suivantes : » 1° A ne considérer que les profils, on voit que l'affaissement annuel du sol, progressif du sud au nord, est de o'",o3o pour 810'''' ou, en moyenne, de I™™ pour 27'''', tandis que le sol est resté presque horizontal sur le paral- lèle de Marseille. w 2!^ De ces remarques, il ne faudrait pas conclure que la France se serait affaissée comme un glaçon rigide en tournant autour d'une tangente à ce parallèle; car, s'il en était ainsi, toutes les courbes d'égal affaissement (') En particulier, on a corrigé, au moins en moyenne, les erreurs dues à l'excès de longueur de l'unilé des mires Bourdalouë sur le mètre légal; on a fait subir à ses altitudes les corrections orthométriques. (Voir Comptes rendus, t. C\', p. QjoetSoô). La revision a été faite par M. J. Richard, lieutenant-colonel du Génie en retraite. Elle a conduit à modifier les altitudes primitives, de o"',i en moyenne, de o™,3 au maxi- mum. ('-) Le nivellement Bourdalouë a été exécuté de iSSy à i863. Le nouveau nivelle- ment est en cours d'exécution depuis 1884. Les valeurs extrême et moyenne de n sont 21, 29 et 26 ans. (44> ) devraient être perpendiculaires au méridien. Loin de là, ces courbes offrent des directions diverses, qui indiquent autant de charnières de rota- tions particulières. » 3° L'équidistance étant de 2™" pour les courbes d'égal affaissement, ou autrement cet affaissement étant de 2""" d'une courbe à la suivante, on en conclut que pour la région nord-est de Paris, oii l'écartement des courbes est de 18'''' à 20'''', l'affaissement est de i°""pour 9'''' à lo""'', et cor- respond à une rotation triple de celle que nous avons constatée sur le mé- ridien de Lille. Plan, à l'échelle d'un luiil-millioniéme, des courbes d'égal affaissenienl annuel moyen du sol, par rapport à la siu'facc de niveau zéro; elles sont tracées on pointillé. Les courbes d'égal exhaussement annuel moyen sont tracées en plein. Les cotes inscrites sur chaque courbe indiquent le mouvement annuel exprimé en millimèlrcs. Les points ronds marquent les emplacements des repères communs au nivellement Bourdaloué et au nouveau nivellement. » 4" Entre Lyon et Troyes, et même jusqu'à Lille, les courbes d'égal affaissement figurent une sorte de vallée et, par suite, semblent indiquer, pour les deux versants, des rotations iuAcrses autour du thalweg. M 5" Le tracé des lignes d'égal affaissement peut, par ses anomalies, faire découvrir des faits intéressants. Par exemple : après avoir négligé, parce qu'elle était gênante pour le tracé des courbes, la cote d'affaisse- ment annuel, 17°"",!, observée au point V (Versailles), ces courbes ont indiqué pour l'alïaissement annuel du même repère la cote i3""", j. Il en ( -442 ) résulte pour l'afTaissement total, constaté à Versailles, un excès de o", 09 qui ne peut être attribué qu'à une faute, ou bien au tassement du bâtiment sur lequel le repère est fixé. » 6" Les altitudes nouvelles sont rapportées au niveau moyen actuel àe la mer à Marseille. Cette surface zéro est en désaccord, de quelques cen- timètres, avec le repère zéro de Bourdaloué. C'est par suite de cette légère discordance que les courbes d'égal affaissement zéro ne passent pas par Marseille. » 7° Les données sont actuellement trop incomplètes pour que la figure et les conséquences ci-dessus puissent être considérées autrement que comme de premières approximations, que l'on pourra perfectionner ulté- rieurement, soit en multipliant les rattachements des deux nivellements, soit en améliorant, par de nouvelles discussions, les altitudes de Bourda- loué revisées. C'est alors seulement qu'on pourra reconnaître si les mou- vements sont oscillatoires ou continus et, dans le second cas, si les données sont suffisantes pour qu'on réduise à une même époque les alti- tudes d'un nivellement; de telle sorte que l'on puisse, en corrigeant ces altitudes réduites, en conclure, pour des moments peu différents de l'é- poque, les vraies distances des repères à la surface de niveau zéro sup- posée invariable. » 8° Mais, dès maintenant, il paraît non douteux que les mouvements du sol, donl l'existence avait été constatée juscpi' ici le long des côtes, et, en particulier, sur les rivages du nord de la France, sur ceux de la Hol- lande, etc., ?,Q produisent aussi dans rintérieur des continents, et cela, proba- blement, avec une intensité et une complexité que l'on ne soupçonnait guère. » CHIMIE. — Sur les tensions de vapeur des dissolutions faites dans l'alcool. Note de M. F. -M. Raoult, présentée par M. Berthelot. (c En 1887, à la suite d'expériences assez nombreuses, exécutées avec douze dissolvants différents (Comptes rendus, 22 juillet 1878, G décembre 1886, 23 mai 1887), j'ai été conduit à formuler la loi suivante : 1""°' de substance fixe, non saline, en se dissolvant dans 100"'°' d'un liquide volatil quelconque, diminue la tension de vapeur de ce liquide d'une fraction con- stante de sa valeur et voisine de 0,010^. » J'ai restreint provisoirement cet énoncé aux composés non salins, parce qu'il ne s'applique point aux sels dissous dans l'eau ; ceux-ci, en ( 443 ) elTet, s'y comporlent comme s'ils étaient décomposés en leurs ions, c'est- à-dire en leurs radicaux électropositifs et électronégatifs (^Annales de Chi- mie et de Physique, G^ série, t. IV; i885), lesquels, d'après M. Arrhénius, suivraient la loi générale de congélation et, par suite, aussi celle des ten- sions de vapeur (^Zeitschr. f. Physik. Chem., t. I, p. 63i, et t. II, p. 490- Mais il V a des raisons de croire que cettejanomalie, quelle qu'en soit la cause, ne se produit pas pour les sels dans tous les dissolvants. Il existe un rapport constant, pour tontes les dissolutions faites dans un même dis- solvant, entre l'abaissement moléculaire du point de congélation et la di- minution moléculaire de tension de vapeur. Or j'ai reconnu que les for- miates alcalins dans l'acide formique et les acétates alcalins dans l'acide acétique produisent le même abaissement moléculaire de congélation que les substances organiques (^Annales de Chimie et de Physique, (jf série, t. II, p. 72). D'autre part, les puissantes considérations théoriques présentées récemment par M. Van t' Hoff à l'appui de la loi ci-dessus (^Zeilschr. f. Physik. Chem., t. I, p. 497) ^'^ ^^^^ prévoir aucune exception. Il y avait donc lieu de rechercher directement comment les sels modifient la ten- sion de vapeur des liquides autres que l'eau : c'est en partie pour cela que j'ai entrepris les expériences dont je vais rendre compte, sur la ten- sion de vapeur des dissolutions alcooliques. )) Ces expériences ont été exécutées par la méthode barométrique, ou statique, et conduites de la même manière que les précédentes (Comptes rendus, 16 décembre 188G et 23 mai 1887). Toutes les observations ont été faites à 78° et elles ont porté sur des substances dont la tension de vapeur, à cette température, est pratiquement négligeable par rapport à celle de l'alcool. » Si l'on désigne par/' la tension de vapeur de l'alcool tenant en dissolu- tion une substance fixe déterminée; par y la tension de v^ipeur de l'alcool pur, à la même température ; par N le nombre de molécules de substance fixe dissoutes dans 100™°' d'alcool; par C la diminution relative de tension pour 1™"' de substance fixe dans 100""°' d'alcool, on a, d'après la loi de WûUner généralisée, /N = C. )) Si cette dernière loi était exacte et bien appliquée, la quantité C devrait rester constante, du moins pour les dissolutions étendues, quand on donne à N des valeurs de plus en plus grandes; mais, pour les dissolutions alcoo- ( 444 ) liques, comme pour les dissolutions aqueuses, il en est rarement ainsi, et, fréquemment, C est croissant ou décroissant, suivant la nature du corps dissous. Il est croissant, par exemple, pour les dissolutions alcooliques de chlorure et de bromure de lithium, de chlorure de calcium, d'éthylate de soude, quand N est calculé dans l'hypothèse où ces corps ne contractent aucune combinaison avec le dissolvant; mais ce n'est sans doute là qu'une apparence. Cette supposition est, en effet, douteuse, et il est bien plus probable que ces composés existent dans les dissolutions alcooliques à l'état d'alcoolates définis, ayant à peu près la même composition que ceux qui cristallisent par le refroidissement de ces mêmes dissolutions. Ce qui tend à le prouver, c'est que, si l'on calcule N d'après cette dernière sup- position, les valeurs de C cessent de croître avec la concentration et res- tent sensiblement constantes pendant assez longtemps. J'ai donc, dans le Tableau suivant, fait figurer ces sels à l'état d'alcoolates définis ; de plus, pour achever d'éliminer, autant que possible, l'influence de la concentra- tion, j'ai attribué à tous les composés inscrits dans ce Tableau les valeurs de C trouvées pour une concentration moléculaire faible et constante, cor- respondant à N = 3. Diminution relalive de tension produite par i"°' d^ns 100""^ Composition admise „_ / — /' pour les corps dissous dans l'alcool. /.N Perclilorale de soude C10*Na =: i22,5 0,0098 Acétate de potasse .. .- C^H'KO^^rgS 0,0100 Éthylate de soude C^H^NaO + 3C'H«0 = 206 o,oio5 Chlorure de lithium LiCl + 5C-H'0 = 272,5 o,oio4 Bromure de lithium LiBr -|- SC'H^O = 817 o,oio4 Sulfocyanure de potassium. KCyS=r97 o,oio5 Azotate de chaux GaAz20' = i64 0,0099 Chlorure de calcium CaCl^-t- SC'H'O rr 249 0,0099 Cyanure de mercure HgCy-=r252 0,0110 Thymol C"'H'*0 = i5o 0,0106 Acide picrique CH'C Az' = 229 o,oio3 Nitrobenzine C'H^O-Az = 128 0,0097 Salicylate d'éthyle C'II'<'0'= 166 0,0007 Benzoate d'élhyle C'H'«0- = i5o 0,0094 Diphénylaraine C'-H" Az z_- 169 . 0,0100 Naphtaline C"'IP = i28 0,0091 Moyenne... o,oio4 ( 445 ) )) Il résulte évidemment de là que, pour les sels métallicjues aussi bien que pour les substances organiques, la dimiiuilion relative de tension de vapeur, pro- duite par \^°^ de substance dans loo'""' d'alcool, est sensiblement constante et voisine de o,oio4, conformément à la loi énoncée au commencement de cette Note; ce qui prouve, à la fois, que cette loi est générale en principe et que les poids moléculaires inscrits dans ce Tableau sont exacts; pour quelques-uns d'entre eux, cela n'est pas sans importance. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Observations sur l'action des micro-organismcs sur les matières colorantes. Note de JVF. J. Raumn, présentée par M. Pasteur. « I. Si l'on colore du moût en fermentation alcoolique par de la fuchsine, du bleu Nicholsen, du violet impérial, de la safranine, de l'oranqjé 2 Poirrier, etc., une partie de la matière colorante est entraînée par la levure de bière et la colore fortement, tandis que la cochenille, le cam- pèche, l'orseille, le carmin d'indigo ne la colorent pas: il y a là une véri- table action par teinture, analogue à celle que les mêmes matières colorantes exercent sur les fibres animales. )) IL On a semé des spores d' Aspergillus niger sur des liquides artificiels propres à la nutrition : l'un contenait du nitrate d'ammoniaque, le second un sel d'aniline, le troisième un sel de rosaniline, le quatrième du carmin d'indigo, le cinquième était privé d'azote. La Mucédinée s'est bien déve- loppée dans le premier liquide, elle n'a donné qu'un poids insignifiant dans les quatre autres. On se rappelle que M. Pasteur a vu les Mucédinées s'assimiler l'azote de l'éthylamine, comme M. Georges Ville a vu les grands végétaux s'assimiler l'azote de l'éthylamine et de la méthylamine. Ces dif- férences d'action seraient-elles en relation avec les différences de constitu- tion des composés de la série grasse et de la série aromatique? » III. De l'eau de levure, du moût de bière, un liquide artificiel sucré, légèrement acides, teintés par du carmin d'indigo, se décolorent lentement et progressivement en quelques jours, en l'absence de tout organisme, en présence de l'air : c'est une oxydation, car le gaz carbonique empêche la décoloration. » Certains organismes aérobies, V Aspergiltus niger, le Mycoderma vini, le Mycoderma aceti, empêchent ou retardent cette décoloration, comme l'acide carbonique, en s'opposant à l'accès de l'oxygène. G. R., 1888, 2" Svinesire. (T. CVII, N» «.) 58 • ( 446 ) » La levure de bière en activité produit le même effet; pourtant, après quelques semaines, du moût de bière en fermentation alcoolique, à l'aide de levure ordinaire des brasseries, teinlé par du carmin d'indigo, se déco- lore en l'absence de l'oxygène de l'air; mais c'est là une réduction par liydrogénation, car la coloration reparaît par le contact de l'air, et cette réduction coïncide avec le développement d'organismes microscopiques, semblables au ferment lactique. » Pour rendre cette décoloration du carmin d'indigo par réduction aussi silre et aussi rapide que possible, on abandonne de l'eau de levure à elle-même, vers 24°, pendant plusieurs jours; elle est alors remplie de bactéries accompagnées d'une odeur putride, souvent animées d'un mou- vement propre, qui pullulent rapidement et sûrement si on les sème dans de nouvelle eau de levure. » Colore-t-on cette eau de levure par du carmin d'indigo, celui-ci se décolore plus ou moins rapidement : un quart d'heure suffit dans les cir- constances les plus favorables, et, en quelques heures, on peut réduire Soo"^'' de carmin d'indigo sec dans i'" de liquide. Cette décoloration est cor- rélative de la multiplication et du développement de ces organismes, car elle est d'autant plus rapide qu'il y en a un plus grand nombre; d'autre part, la chaleur, les antiseptiques tels que le phénol, l'acide salicylique, qui tuent les organismes, s'opposent à la décoloration; la filtration rend le liquide fdtré inactif, pendant que le liquide resté sur le fdtre conserve son activité. Cette décoloration n'est donc pas le résultat de l'action d'une sub- stance antérieurement fabriquée par les microbes, qui s'accumulerait dans le liquide, à moins qu'on ne dise que la chaleur, les antiseptiques, l'oxy- gène de l'air apporté par la filtration détruisent celte substance : hypo- thèse inadmissible, car, en saturant d'oxygène le liquide non filtré, on ne détruit pas la faculté de décoloration. Cette action des microbes est donc une action actuelle, directe ou indirecte, inhérente h leur vie ; c'est une action par réduction, car le carmin se recolore à l'air et ces bactéries elles- mêmes sont anaérobies. » Il ne faut pas confondre ce phénomène avec la décoloration du carmin d'indigo dans une solution alcaline de glucose, car dans ce dernier cas les microbes ne sont nullement nécessaires, et dans le premier la décoloration se produit encore dans un milieu neutre ou légèrement acide. Elle n'est pas due à l'hydrogène mis en liberté, car il s'en produit bien une petite quantité, mais tout à fait insuffisante pour expliquer le résultat. » Ce phénomène est sans doute lié au mode de respiration spécial de ces ( 447 ) organismes : les espèces qui le produisent sont des espèces déterminées, mais il paraît y en avoir plusieurs. » D'ailleurs, M. Duclaux a vu la décoloration, par voie de réduction, du carmin d'indigo, dans le lait, apparaître en même temps que les premiers organismes, et M. Dubois a constaté que la décoloration spontanée du tournesol en vase clos est due à une espèce de micrococcus. » Ce n'est pas seulement sur le carmin d'indigo que ces microbes exercent leur activité par hydrogénation : le campèche, l'orseille, la safra- nine se décolorent assez rapidement, moins cependant c{ue le carmin d'indigo, et se recolorent à l'air; certains dérivés azoïques; le ponceau 3R de Meister Lucius, l'orangé 2 Poirrier, le rouge Bordeaux se décolorent assez rapidement sans se recolorer à l'air; le bleu Nicliolsen, le violet impérial se décolorent en quelques jours; la fuchsine, la cochenille, la matière colorante du vin résistent pendant plusieurs semaines. Grâce à cette diversité d'effets, les microbes dont je parle pourraient peut-être fournir lui utile réactif pour déceler les matières colorantes étrangères ajoutées au vin. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Expérience sur le traitement de la maladie de la Pomme de terre. Note de M. Prillieux, présentée par M. Duchartre. « Depuis que l'on a bien constaté l'efficacité des traitements au cuivre pour arrêter le développement du Pei'onospora de la Vigne, on a pensé cjue les mêmes remèdes pourraient probablement être utilisés pour combattre la maladie de la Pomme de terre. Dès i885, M. Jouet employait la bouillie bordelaise au traitement des Tomates malades qui sont, comme on le sait, attaquées par le même Peronospora que la Pomme de terre. J'ai mentionné le succès de ce premier essai, dans le Rapport que j'ai adressé au Ministre de l'Agriculture, en octobre i885, sur le traitement du Mildew; aujour- d'hui ce remède est d'un usage général dans les grandes cultures de To- mates du Midi. )) Quant au traitement de la maladie de la Pomme de terre, je ne connais pas encore d'expérience précise. A plusieurs reprises on a fait quelques essais et l'on a pu citer des faits tendant à établir l'efficacité des sels de cuivre, mais les conditions des expériences n'avaient pas été déterminées de façon à leur donner une valeur certaine. Le plus souvent on avait essayé de traiter une pièce entière déjà atteinte par la maladie, sans conserver de ( 448 ) pieds intacts comme témoins, et ce n'est qu'à l'aspect général du feuillage que l'on jugeait, par comparaison avec les pièces voisines, que les Pommes de terre traitées se montraient moins fortement atteintes. » Cette année, la maladie de la Pomme de terre s'est développée dans les champs de l'Institut agronomique à Joinville-le-Pont. Dès que j'en ai constaté l'apparition, j'ai résolu de profiter de l'occasion pour étudier dans une expérience en petit, mais faite avec précision et dans des conditions exactement déterminées, l'action de la bouillie bordelaise sur la Pomme de terre malade. )) Le traitement fut fait, le 5 août, sur des pieds d'une variété hâtive, la Quarantaine des Halles ; le mal était tout à fait à son début et cependant les taches noires apparaissaient déjà nombreuses sur les feuilles ; 9 pieds fu- rent traités avec de la bouillie bordelaise contenant, pour 100 d'eau, 6 de sulfate de cuivre et 6 de chaux. Le liquide fut répandu avec grand soin à l'aide d'un pulvérisateur, de façon à mouiller toutes les feuilles; 6 pieds voisins furent réservés pour servir de témoins. » L'arrachage des Pommes de terre eut lieu le 16 août. L'examen attentif des tubercules à leur sortie de terre a donné les résultats sui- vants : Nombre de tubercules Nombre de pieds. ■ récoltés. 9 pieds traités 1 1 5 6 pieds non traités 53 » On peut ajouter que, le jour même du traitement, on avait arraché prématurément les autres pommes de terre de la plate-bande où sont restés les i5 pieds en expérience. On a constaté, au 16 août, que les tubercules retirés de terre le 5 étaient attaqués dans hi proportion de iG pour 100. Ils avaient été, sans aucun doute, infectés au moment de l'arrachage par les spores de Peronospora tombant des feuilles déjà tachées. » Bien que restreinte à un petit nombre de pieds, cette expérience me semble tout à fait démonstrative. Elle devra encourager les cultivateurs à recourir à l'emploi des traitements au cuivre pour se mettre à l'avenir à l'abri de la maladie de la Pomme de terre. Je ne doute pas qu'ils n'obtien- nent en grand un succès complet, à condition d'appliquer le remède pré- ventivement, ou du moins dès la première apparition du mal. » malades malades. pour 100. 0 0 n 32,07 ( 449 ) PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur l'élat de fascination déterminé chez r homme à l'aide de surfaces brillantes en rotation [action somnifère des miroirs à alouettes). Note de M. J. Luys. (Extrait.) « Il résulte des recherches que je poursuis en ce moment, à l'hôpital de la Charité, que l'action fascinatrice déterminée, chez les alouettes, par un miroir en rotation, est susceptible de développer chez l'espèce humaine, et chez certains sujets névrosiques de l'un et l'autre sexe, des phénomènes analogues. )) Il suffit, en effet, de mettre en présence d'un miroir à alouettes en rotation un sujet névropathique quelconque, pour voir se développer chez lui, quelquefois instantanément, d'autres fois dans l'espace de huit à dix minutes, un état de sommeil spécial et progressif, qui diffère du sommeil naturel en ce sens que les sujets tombent en catalepsie, avecanesthésie du tégument cutané. » Cet état de sommeil, engendré par une incitation mécanicjue, est d'au- tant plus profond que l'on prolonge plus longtemps l'action du miroir en rotation. Le réveil s'opère d'une façon très simple, en soufflant légèrement sur les yeux du sujet. ...» M. Larrey, sur l'invitation de M. le Secrétaire perpétuel, présente les remarques suivantes : « Puisque M. le Secrétaire perpétuel veut bien me demander mon avis sur la Note de M. Luys, dont je ne puis être juge, l'Académie me per- mettra de lui citer un mode à peu près semblable d'anesthésie, dite aujour- d'hui l'hypnotisme, appliqué à de grandes opérations chirurgicales. » J'ai eu occasion, il y a déjà une trentaine d'années, d'en rendre compte à la Société de Chirurgie, dans un très long Rapport sur l'c'léphan- tiasis du scrotum ('). Cette énorme tuméfaction des bourses acquiert par- fois un monstrueux développement, constitue une maladie fréquente, surtout dans l'Inde, et nécessite souvent une extirpation difficile et com- pliquée, plus qu'elle n'est douloureuse. » Un habile chirurgien anglo-américain , James Esdaile, a pratiqué, maintes fois, cette opéi'ation, sans recourir à l'anesthésie par le chloro- (') Mémoires de ta Société de Chirurgie de Paris, t. IV; i856. ( 45o ) forme, qui lui inspirait de l'appréhension. Il y avait substitué le mesmeric- Ir'ance (l'extase magnétique), comme étant le plus inoffensif des agents anesthésiques. Les faits extraordinaires, qu'il a signalés à l'appui, avaient d'abord soulevé des doutes et des objections, réfutés ensuite par une Com- mission officielle, qui constata les résultats obtenus par M. Esdaile. Il les a publiés, du reste, dans un journal anglais de Médecine (' ). » Je me rappelle avoir eu l'honneur de dire déjà quelques mots sur ce sujet à l'Académie, et je lui demande la permission de les répéter, d'après les propres termes de mon Rapport : « Nous ne pouvons accepter, sans » beaucoup de réserve, une doctrine et un système aussi contraires aux » croyances médicales les plus rationnelles et les plus répandues en » Europe. » (Page 107 du Rapport.) » M. Mouchez communique à l'Académie l'Extrait suivant d'une Lettre du 23 juin 1888 de M. le vice-consul de France à Erzeroum, sur un trem- blement de terre qui s'est produit à Erzindjian et a causé l'effondrement d'un village : « D'après les avis reçus de Keghi, district situé au sud-ouest d'Erzeroum, un acci- dent phénoménal s'est produit pendant le mois dernier, à Horhor, village composé d'une centaine de maisons el distant de 3 lieues du chef-lieu du district précité. » Les habitants de Horhor entendaient, depuis quelques jours, des bruits souter- rains venant du fond de l'emplacement même du village. Ces bruits persistaient encore, lorsque tout à coup le terrain occupé par le village, se détachant sur un cir- cuit de plus de 1^"^ des terrains contigus, s'est enfoncé de o™, 20 environ. » Effrayée par ces symptômes menaçants, la population s'est empressée d'évacuer immédiatement le village el de se disperser dans les localités avoisinantes, en attendant la fin du phénomène. » Cette précaution prise parles habitants de Horhor ne pouvait être plus à propos : le lendemain même de son évacuation, une grande partie du village s'est effondrée à une profondeur de plusieurs dizaines de mètres, tandis que sur l'autre partie, le sol se fendant en plusieurs endroits el en divers sens, toutes les maisons existant sur cet em- placement étaient précipitées au fond des profondes crevasses qui venaient de s'ou- vrir. » Environ un mois après l'accident de Horhor, deux secousses de tremblement de terre ont eu lieu, à un intervalle de 2 lieues l'une de l'autre, à Erzindjian, ville distante de i4 lieues el au nord-ouest de Keghi. D'après l'avis officiel reçu à ce sujet par le Vali d'Erzeroum, la première secousse a été assez forte el a duré environ quinze secondes. Une église arménienne, le dôme d'une mosquée, quatre minarets, avec une (') London médical Gazelle, t. XLVI; i85o. ( 45i ) dizaine de maisons, se sont écroulés, ensevelissant sous leurs décombres trois femmes et huit enfants. » M. Léopold Hugo adresse une Note « Sur les révolutions des satellites de Mars » . La séance est levée à 4 heures un quart. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 6 août i888. Les tremblements de terre; par F. Fouqué. Paris, J.-B. Baillière et Fils, 1889; I vol. in-i6. Les formes du terrain; par G. de la Noe, avec la collaboration de Emm. DE Margerie. Paris, Imprimerie nationale, 1888; 2 vol. in-^" (texte et planches). (Présenté par M. Bouquet de la Grye.) Bibliothèque de l'École des Hautes Études. Section des Sciences naturelles. Tome XXXIV (première Partie). Paris, G. Masson, 1887; i vol. gr. in-8''. (Deux exemplaires.) Description géologique de la montagne de Lare (Basses- Alpes); par W. RiLiAN. Paris, G. Masson, 1889; i vol. gr. in-8°. (Présenté par M. Hébert.) Études géologiques sur les hauts massifs des Pyrénées centrales (Ariége, Haute-Garonne, vallée d'Aran); par Joseph Caralp. Toulouse, Durand, Filions et Lagarde, 1888; 1 vol. gr. in-8°. (Présenté par M. Hébert.) Phtisie laryngée; par le D"' A. Gouguenheim et Paul Tissier. Paris, G. Masson, i88g; i vol. in-8". (Présenté par M. Bouchard.) Archives néerlandaises des Sciences exactes et naturelles, publiées par la Société hollandaise des Sciences à Harlem, et rédigées par J. Bosscha. Tome XXII, 4* et 5* livraisons. Harlem, les héritiers Loosjes, 1888; i vol. in-8''. Mémoires de la Société d' Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Or- léans. Tome XXVII, 4* série des travaux de la Société. Orléans, Michau etC'«, 1888; I vol. in-8°. ( 452 ) Atlante délia marina militare italiana ; dalc&v. prof. Francesco Corazzini ; Fasc. VI-X. Torino, Roma, Livorno, i885; in-f°. Bulletin de la Société des médecins et naturalistes de Jassy; dirigé par Eu- gèneRizu. Deuxième année, n°* i, 2, 3. Jassy, Imprimerie nationale, i888; 3 br. in-4°. The causation of pneumonia; bv Henry B. Baker. Lansing, i888; br. pet. in-4". Schri/ten der physikalisch-ôkonoinischen Gesellschaft zu Kônigsberg i. Pr. Achtundzwanzigster Jahrgang, 1887. Riinigsberg, in Commission bei Roch et Reimer, 1888; i aoI. in-4°. Obsen'ations de Poulkova, publiées par Otto Striîve. Vol. W\. Bearbei- tung der Reclascensionsbestimmungen fur die Epoche i8G5,o. Mémoire de M. A. Wagner. Observations faites à la lunette méridienne. Saint-Pé- tersbourg, imprimerie de l'Académie impériale des Sciences, 1887; i vol. gr. in-4''. Ouvrages reçus dans la séance du i3 août 1888. Connaissance des Temps ou des mouvements célestes, à l'usage des astro- nomes et des navigateurs, pour l'an 1890, publiée par le Bureau des Longi- tudes. Paris, Gauthier-Villars et Fils, 1888; i vol. gr. iii-8°. (Présenté par M. Bouquet de la Grye. ) Matériaux pour l'étude strati graphique et paléontologique de la province d'Angola; parVkxi. Choffat e< P. de Loriol. Genève, H. Georg, 1888; br. in-4°. Annuaire de la Société météorologique de France. 35^ année, 1887, dé- cembre. Paris, Gauthier-Villars; br. gr. in-8°. Précis d'Analyse chimique qualitative; par A. Classen, traduit par L. Gautier. Paris, F. Savy, 1888; i vol. in-i8. Bulletin de la Société d' Anthropologie de Lyon. Tome septième, 1888; n"^ 1 et 2. Lyon (Georg), Paris (Masson ), 1888; 2 br. in-8°. Annales de Chimie et de Physique, G'^ série, t. XIV, août 1888. Paris, G. Masson, 1888; br. in-8°. Osservazioni sulle stelle doppie. — Série prima, comprendente le misure di 465 sistemi eseguite colreffrattore di otto pollici di Merz negli a/mi 1 875-1 885 ; da G.-V. Sciuaparelli. Milano, Llrico Hoepli, 18H8; i vol. in-4°. On souscrit à Paris, cluv > , VUTUIER-VILLÂRS ET FILS, Quai des Gramls-Augustuis, n° 55. puis 1835 les COMPTES RENDUS liebdomadaires paraissent régulM'rumenl b Diinnnch:-. Ils lonnaiU, à la fin de l'année, deux volumes in-/,». Deux ,s, l'une par ordire alphabétique do malières, l'autre par ordre aliilMl,:Hi,iuc do noms d'Autours, lenninciil chaque volume. L'abonnement est annuel rt du i"' janvier. Le prix de Vabonncniint est fixé ainsi (jiiil muI : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale ; 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. cliez Messieurs : Michel et Médan. I Gavaull St-Lager. r ' Jourdau. ( lUilV. ;ns ■Hcciiiicl-Decohert. ( Germain elGrassin. ■'* ( Laclièse elDolbcau. inne... Jérôme. iço/i Morel et C". 1 Avrard. ) Cliaunias. eaux < ^, ., I Diilhu. ' Millier frères. ■ges Soumarcl-Iîcnicau / Leiouriiiet. \ !•'. Honert. 'j J. Ivobert. ( V> Uzel Caroff. / Baër. 1 J Hervicu. f Massif. ■nbery Perrin. ■bourg Henry. mont-Ferr... Hoiisseau. J Lamarclie. 1 Hatel. ' Renaud. i Lauvcrjat. u ] r ■ ■ ( Crepin. i Drevct. loble ,-, ( Gralier. iochcllc Hairitau. , \ Bourdignon. 'avre ,., . . ( 1 uinsigiion. ; Ucghin. !. Lefebvre. ' Quari'é. chez Messieurs : ( Glisse. Lorient ,,„„ ... ■ ( M'"" Ie.Mer. Beaud. Georg. Lyon '■ Mégret. i Pabid. V Ville et Pérusscl. ; Bérard. Marseille Laflitte. ( Pessaiilian / Calas. Montpellier . ... Goulet. ( Bieli-ix. Moulins Martial Place. / Sordoillet. Nancy Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. i Prevert et lloiiis ( M"» veloppe. i Barma. Nice ,-. ( Visconti. Ntnies Thibaut!. Orléans Luzcray-Laillc. j Blanchier. foitiers p, . , ( Druineaud. Rennes Plilion et Hervé. Rochefort liourheron - Uossi - ( Langlois. | i;u'jI. Rouen , ,, .. . ■ ( Melene. S'-É tienne Chevalier. ( Bastide. Toulon , ,, ,, ( Itiimeoe. 1 Gimct. Toulouse i n • I Privât. ( Morel. Tours 1 Pèricat. ( Suppligeon. . ( Giard. \ alenciennes , , i Lcniailre. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam . chez Messieurs ( Caarelsen. ) Feikema. Berlin. Athènes Wilberg ( Verdagucr. Bc'celone , p.^^^^ I Ashcr et G'«. 1 Calvary et C'". ' ■ ' J Friediandcr et fils. I -Mayer et iMiilIcr. _ l Schmid, FranrUc et Berne q^. Bologne ZaDichelli et C'°. Boston Sever et Francis. I Decq. Bruxelles Mayolez. ( Falk. ( Haiiiiann. '^'"^''«'■'''' (Ranisleann. Budapest Kilian. Caire (Le} V' Barbier. Cambridge Deighton, lîelIctC'. Christiania Camraerineycr. Constantinople. . t.orentz et Keil. Copenhague Hiist et fils. Florence Lœscher et Secbe G and Cènes Hosle Beuf. [ Cherbuliez. Genève Georg. ( Stapelmolir Kharkofi P'd La Haye chez Messieurs ( Dulan. / Nutt. V. Biick Fuenlès et Capde ville. Librairie Guten - berg. Gonzalès c liijos. Yravedra. \ F. Fé. ( Durnniard frères. ( Hœpli. Moscou Gautier. I Furcheiin. Londres Luxembourg . Madrid Milan Naplcs. JVen'-Vorli. ■rliive. Lausanne- Leipzig. Lié se. Bciinfaiite frères. ( Benda. I Payot. Barth. Brockhans. Lorentz. i Max Rube. \ Twietmeyer. ( Decq. ! Gnusé. . . ' Margliieri di Gnis ( Pellerano. ( Christcrn. / Weslermann. Odessa Rousseau . Oxford Parker et C". Palerme Pèdune-I.auriel. Porto Magalhâès et Moniz. Prague... Rivnae. Rio-Janeiro Garnier. j Bocca frères. / Loescheret C". Rotterdam Kramers. Stoc/Jiolm Samson et Wallin. l Issakoff. Rome . S'-Pctersbour, Turin. Mellier. WolIV. Bocca frères. Brero. Loescher. RosenbergclScllicr. Varsovie Gebethiier et Wolff. Vérone DruckeretTcdeschi. i Frick. * Gerold et C". ( Franz Hanke. / Meyer etZeller. Vienne. . Zitrich. . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES _RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" a 31. _ , 3 Août i835 à 3i Décembre i83o. ) Volumes in-i°; i83 J. Prix 15 IV. Tomes 32 à 61 — 1 1" Janvier i8di à 3i Décembre i863.) Volumes in-i"; 1870. Pri\ 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : )me I : Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Ueruks et A.-J.-J. Sulier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les létes, par M.Hansen.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières SCS, par M. Claude Bernard. Volume n-4°, avec 32 planches; i85G lo 11. )me II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Besedem. — Essai d'une réponse à la ciucslionde Prix proposée en iS.3a par l'Académie des Sciences • le concours de iS53, et puis remise pour celui de iSôî, savoir : .< Étudier le, lois delà distribution des corps organisés fossile; d.ins les différents lerrains sédi- entaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée.— Rechercher la nature !S rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs, » par M. le Professeur Biios.i. In-',', avec 27 planches: i86i... 15 fr. la mèine Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. W 8. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 20 août 1888.; aiEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBIŒS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADËMIE. .M. BororET Di; la Ghve. — \nic sur l'iidiip- tion d'une heure légale en l'rancc '|!9 M. DE JoNOluÈREs. — Construction géomctri- Pagcs. que d'une siiri'aee. à points doubles, ilu ([uatriènie ordre 'l'So MEMOIRES PRESENTES. M. IN. Gam.\le'i.\. — Sur la vaccination jnc- ventive du elioléra asiatique 43a M. Pasteuh. - Remarques relatives à la Communication de M. Gainaleïa 4-^4 M. Ch. Mou.ssette adresse une Note portant pour titre : « Tliécuie mécanique de la foudre » (S'i CORRESPONDANCE. M. le iVlAiliE DE MoNTBARU prie l'Académie de vouloir bien se faire représenter à la solennité du Centenaire de la mort de BulVon, le lundi 17 septembre 1888 M. l'EUROTiN. — Observations de la comète Paye, retrouvée à Nice le 9 aoiH M. CiiARLois. — Observations de la nouvelle comète Urooks, faites à l'observatoire de Nice (équatiirial de Gautier de 0"', 38 d'ou- verture ) .■^I. E. Duiuns. — Sur les satellites de Mars. iM. C.-M. GouLiER. — Lois provisoires de l'affaissement rl'une [lortiem tlu sol de la France M. l''.-M. Uaoult. — Sur les tensions de va- peur des dissolutions faites dans l'alcool. M. J. Raui.in. — Observations sur l'action 4.Î(J '|.3fi |.'!) 'm'^ des micro-organismes sur les matières co- lorantes 4''l-^ M. l'iiiLLiEi'x. — Expérience sur le traitement de la maladie de la l'omme de terre 4'l7 M. J. Livs. - Sur l'état de fascination dé- terminé chez l'homme à l'aide de surfaces brillantes en rcjtation (action somnifère des miroirs à alouettes) '(49 M. Larrey. — Observations relatives i> la Communication de .M. Luys 4'ni .M. Mouchez communique l'extrait d'une Lettre de M. le Vice-consul de France à Erzeroum sur un tremblement de terre qui s'est produit à Erzindjian 'y'm M. LÉoi'OLii Hugo adresse une Note « Sur les révolutions des satellites de Mars » 'l'ii Bulletin BiBLioGRVi>iiiQrE 45 1 PARIS. — IMPRLMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Auguslins, 55. ..•_ ' 1888 , SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR ITOI. liES SECRÉTAIRES PERPÉXUEIiS . TOME CVH. N^9 (27 Août 1888). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 55. ''1888 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté daîss les séances des aS juin 1862 et 24 mai 1870. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de lanalvse des Mémoires ou Notés présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 4b pages ou G feuilles en moyenne. 26 numéros composent uli volume. Il y a deux volumes par année. Article 1"'. — Impression des travaux de V Académie. Jjes extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparun Associé étrangerdel'Açadémie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o ])ages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y .ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne projudicie en rien aux droits qu'ont ces Memljres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. IjCs Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance olli- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chacjue Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à tem])s, le titre seul du Mémoire est inséré dans XeCompte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouveruement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administi-ative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus ajiros l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution ilu [uo- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de Iq déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5'. Autrement la présentation sera remise à la séance suivantel COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 27 AOUT 1888. PRÉSIDENCE DE M. JANSSEN. ftlEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président annonce à l'Académie que le tome XLIV (2® série) des Mémoires de l'Académie des Sciences est en distribution au Secrétariat. M. G. -H. Halphen fait hommage à l'Académie du second Volume de son « Traité des fonctions elliptiques et de leurs applications; 2* Partie : Appli- cations à la Mécanique, à la Physique, à la Géodésie, à la Géométrie et au Calcul intégral ». PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Observation relative à une précédente Commu- nication « Sur une propriété générale des corps solides élastiques » ; par M. Maurice Lévy. « Notre Confrère M. Boussinesq veut bien me faire remarquer que la formule finale de ma Note insérée aux Comptes rendus du i3 août se trouve G. R., 1888, 2' Semestre. (T. CVII, N« 9.) ^9 ( 454 ) dans les Leçons sur la théorie de l'élasticité de M. le Professeur Betli. Le théorème qui fait l'objet principal de ladite Note doit donc aussi être considéré comme appartenant à cet illustre géomètre (' ). » M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte douloureuse qu'elle vient de faire dans la personne de M. Rudolf Clausius, Correspon- dant de la Section de Mécanique, décédé à Bonn, le il\ août 1888. M. le Secrétaire perpétuel rappelle les services rendus à la Science par M. Clausius, dans sa longue et glorieuse carrière, et se fait l'interprète des profonds regrets de l'Académie. NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Commission de deux Membres, pour la vérification des comptes de l'an- née 1887. MM. Chevreul et Fremy réunissent la majorité des suffrages. MEMOIRES PRESENTES. M. Ferra\ écrit, de Barcelone, pour prier l'Académie de tenir compte, dans l'examen des recherches effectuées pour la découverte de la vaccine chimique du choléra asiatique, des documents qu'il lui a adressés à di- verses reprises et dont il renouvelle l'envoi. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) M. J.-M. ScHXYDER, M. S. Vingt adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) (') Voir aussi Boussinesq, Cours d'Analyse in/initésimale , t. I, fascicule II, p. (27. ( 455 ; CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, les « Transactions of the Philosophical Society of Vic- toria, tomes I à XX, années i855 à 1884 », imprimées à Melbourne. M. Treub, nommé Correspondant pour la Section de Botanique, adresse ses remerciements à l'Académie. M. Langley, nommé Correspondant pour la Section d'Astronomie, adresse ses remerciements à l'Académie. ASTRONOMIE. — Observations de la comète Brooks, faites à l'observatoire d'Alger, au télescope de o'",5o. Note de MM. Trépied, Sv et Rénaux, présentée par M. Mouchez. Dates. 1888. Août 1 1 12 12 14 >4 i5 10 Temps moyen d'Alger. 8.30.49 8.36.22 8..58.50 8. 1 5.59 8.28. 8 8.50.26 8.13.47 8.23.48 Étoiles. a B.D. -H 45°, n" 1809. b Lalande, n° 20726. » c B.D. + 44°! n° 2o52. d W2, XI"», n" 107. Nombre Ascension de Grandeurs. droite. Déclinaison. comp. Obse 8,8 m 9 —0.34,69 —26. 8,75 6:6 T. 8,5 +4.46,29 -f- 5 4,8 8:8 T. )) -f-4.52,90 + 5. 3,8 8:8 S. 7.5 —0. 10,48 - 8.46,8 12:8 T. » -0. 6,43 — 8.5o,o 12:6 S. » HO. 0,48 - 8.54,8 12:6 Re 9>o -0.16,48 - 1.58,7 8:6 T. » —0. i3,23 — 2. 5,6 8:6 T. Positions des étoiles de comparaison. Étoile^ C d. Ascension droite moy. 1888,0. h m s 10.87.35,92 10.40. 0,07 II . 0.26,09 Il . 8.22 , l4 Réduction au jour. s -0,77 —0,78 - -0,76 —0,74 Déclinaison moy. 1888,0. o ' " +45-15.54,7 +44.41.38,9 -t-44.43.11,8 ^-44 •27- 7'4 Réduction au jour. + 1,8 + 1,7 +2,7 +3,1 Autorités. 1 1079, Arg.-OEltz. 2554, Radcliffe. 2620, RadclifFe. W,, XI\ n"»-î^- 108 ( 456 ) Positions apparentes de la comète. Dates. 1888. Août 1 1 12 12 i4 i4 i4 i5 1.5 Ascension Temps moyen droite Log. fact. Déclinaison Log. fact d'Alger. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe h m B h m s 0 ' " .. 8.30.49 10.37. Oi'iS T,8oi +44.49-47.7 0,731 8.36.22 10.44.45,58 1,798 +44-46.45,4 0,735 8.58.50 10.44-52, 19 T,78' +44-46.44,4 0,769 S.iS.Sg II . 0. i4,85 I ,812 +44.34.27,7 o,685 8.28. 8 II. 0. 18,90 T,8o6 +44 -34 -24, 5 0,708 8.50.26 1 I . 0.25,81 1.79' +44.34.19,7 0,745 8.13.47 II. 8 . 4 • 92 T,8.3 +44-25.11,8 0,672 8.23.48 II. 8. 8, '17 7,809 +44.25. 4,9 0,691 >) Août II. - L'éclat du noyau est à peu près celui d'une étoile de 10* grandeur, nébulosité de i' environ de diamètre avec une queue faible dans la direction du mouvement diurne. » ASTRONOMIE. — Observations de la comète Paye, faites à l'obsen'atoire de Nice. Note de M. PERROTiîf, présentée par M. Faye. *- Dates 1888. AoiU I 14. «7- Étoiles de compaiaison. aBB + i9»,852. /:* Weissej 259, h. V. c Riimker i446- Grandeurs. .\scension droite. 'i\ Observateurs 9 9 8 m s + 4.34,79 + 2.46,24 — 2.21,81 +2.55 +2.41 +3 . 29 4 6 4 Perrotin. Charlois. Charlois. Positions des étoiles de comparaison. Dates 1888. Août 1 1 . .4- Étoiles Asc. droite de moyenne comp. 1888,0. b I 5. I. Kédnction au jour. Distance polaire moyenne 1888,0. a a. 1.16,77 +0,56 70. 0.26,6 b 5.11.12,63 +0,59 70. 8.44.5 c 5.24.18,70 +0,61 70.17.47,1 Réduction au jour. -2,6 -2,5 -2.5 Autorités. Rapp. à i(Gi.i25i H- La). 9648 > Weisse.j. Rumker. ( 457 ) Positions apparentes de la comète. Nombre Dates Temps moyen Ascension Log. fact. Distance Log. fact. de 1888. de Nice. droite. parall. polaire. parall. comp. hmslims o'" Août II i5. 1.25 5. .5.02,12 T,634„ 70. 3.24,6 0,701^ 6 i4 I 5. 20.1 5 5.13.59,46 T,6i7„ 70.11.28,6 o,684re 6 17 i5. o,3o 5.31.57,50 1,629,, 70.21.19,0 o,698„ 7 » Bemarque. — La correction de l'éphéméride la plus probable con- tenue dans le n" 2849 des A. N. est la suivante : Aa=:~ 4'", 4, A8 — +4'. >. NAVIGATION. — Sur des expériences de téléphonie sous-marine. Note de M. A. Banaré, présentée par M. Bouquet de la Grye. « Des expériences de téléphonie sous-marine ont été effectuées en rade de Brest, par ordre du Ministre de la Marine, du 2 au i3 août, à l'aide de l'appareil auquel j'ai donné le nom à'hydrophone (' ). » Dans ces expériences, on a pu recueillir les sons produits sous l'eau à l'aide de divers instruments sonores, cloche, sifflet et trompette; ceux d'une cloche du poids de i 5o''s ont été facilement perçus à toutes les dis- tances auxquelles la configuration de la rade a permis de s'écarter de l'appareil, en évitant l'interposition de bancs ou de pointes de terre entre celui-ci et le point d'émission des signaux : la plus considérable de ces di- stances a été de 6200™ et les sons étaient encore clairs et vibrants. 1) Les expériences d'audition sur un navire en marche, convenablement disposé pour recevoir l'hydrophone et le soustraire à l'action directe du sillage, ont donné de bons résultats; elles ont été reproduites devant une Commission officielle, nommée par le Préfet maritime et composée d'offi- ciers et d'ingénieurs de la marine. Cette Commission, après avoir fait effectuer plusieurs trajets circulaires autour du bâtiment à bord duquel étaient actionnés les appareils producteurs des signaux sous-marins, s'est écartée de ceux-ci jusqu'à la distance de i/too™, et les sons de la cloche (') Coininiiiiicalion du 16 juillet 1888. ( 458 ) ont toujours été perçus avec netteté, en même temps que le bruit de la machine et de l'hélice du navire remorqueur. » PALÉONTOLOGIE. — Sur le dermato-squelette et les affinités zoologiques du Testudo perpiniana, gigantesque Tortue fossile du pliocène de Perpignan. Note de M. P. Fischer, présentée par M. Albert Gaiidry. « La nouvelle galerie de Paléontologie du Muséum, créée par M. le Pro- fesseur A. Gaudry, s'est enrichie récemment d'un magnifique squelette de Tortue découvert par M. A. Donnezan et décrit par M. Ch. Depéret sous le nom de Testudo perpiniana. L'examen des diverses pièces osseuses de cette Tortue montre des particularités intéressantes de son squelette tégu- mentaire, qui pourront peut-être jeter quelque jour sur ses affinités avec certaines Tortues actuelles. » On remarque, en effet, que l'avant-bras gauche porte une série de nombreuses pièces osseuses (20 environ), larges, épaisses, solides, de forme variable, subtrigones, arrondies ou polygonales, plus ou moins dis- coïdales, de dimensions inégales, mais pouvant atteindre jusqu'à 55""" de diamètre, plus développées au niveau du bord cubital et cachant une grande partie du cubitus et du radius. » La structure et la forme de la plupart de ces pièces rappellent celles des phalangettes ou des os du carpe, et l'on pourrait, au premier abord, les confondre avec ces os, si leur nombre n'était pas trop considérable pour éviter cette erreur d'interprétation et si, d'ailleurs, on ne possédait pas la plupart des os de la patte antérieure. Ces pièces manquent en grande partie sur le membre antérieur droit; néanmoins, les plus larges se voient encore à peu de distance du carpe. Quelques-unes enfin ont été conser- vées sur les pattes postérieures, mais elles étaient évidemment de plus petite taille. » D'après leur structure intime, semblable à celle des os du carpe et des phalanges, il n'est pas douteux que ces pièces aient fait partie d'un exo- squelette extrêmement développé, et, dans cette hypothèse, il m'a paru nécessaire de faire quelques recherches sur le squelette tégumentaire des Tortues terrestres actuelles ou Chersites. J'ai donc examiné dans la collec- tion herpétologique du Muséum, mise à ma disposition par MM. Vaillant et Mocquard, les espèces qui présentaient un squelette dermique bien pro- noncé. (. 459 ) ') Une Tortue africaine, Tesludo pardalis, est très remarquable à ce point de vue. Le membre antérieur, dans sa région antibrachiale et au niveau de sa face cubitale, est armé d'écaillés cornées très grandes, saillantes, aiguës au sommet, imbriquées, et au moyen desquelles l'animal peut se protéger passivement en remplissant l'hiatus qui existe entre les bords an- térieurs du plastron et de la carapace. » Si l'on détache la couche épidermique de l'avant-bras avec ces tuber- cules écailleux, on trouve au-dessous et dans le derme plusieurs plaques osseuses, épaisses, discoïdales, servant de point d'appui aux tubercules cornés, et dont la structure histologique est celle d'un os véritable avec os- téoplastes parfaitement caractérisés. Quelques-unes de ces plaques osseuses mesurent jusqu'à 20™"" de diamètre et ont une épaisseur de 6°"" ou 7™". Elles sont blanches à la surface ainsi tpi'à l'intérieur et montrent partout une structure homogène. Chaque tubercule corné ne s'appuie pas sur un noyau dermique osseux, comme on pourrait le supposer; l'ossification manque au niveau des petites écailles. » Le membre postérieur du Testudo pardalis porte également quelques tubercules cornés, avec des noyaux dermiques osseux. » Enfin, à la partie interne et supérieure des cuisses, il existe, de chaque côté, trois tubercules cornés, saillants, en forme d'ergots, s'appuyant sur des noyaux osseux extrêmement épais, coniques à leur face externe, hémi- sphériques à leur face interne et qu'on peut appeler plaques crurales. )) Or, ces plaques crurales, de forme si caractéristique, existaient aussi sur la Tortue fossile de Perpignan. Elles y sont représentées par de grosses pièces très convexes, mesurant 45""" 'le longueur et 4o°"" de diamètre. Nous en possédons quatre, formant deux paires de même taille, ce qui donne à penser qu'elles étaient symétriques. 1) La présence de ces séries de plaques osseuses permet d'établir les re- lations zoologiques de la Tortue de Perpignan avec les différents groupes de Tortues actuelles. • » Et d'abord constatons que, d'après ces caractères, notre fossile dif- fère nettement des grandes Tortues terrestres du groupe des Éléphantines. Chez celles-ci, en effet, les plaques cornées des avant-bras sont à peine saillantes, disposées en mosaïque, non imbriquées, et sans noyaux osseux du derme. La région interne des cuisses ne montre pas trace de tuber- cules cruraux. La principale affinité entre ces espèces et la Tortue de Per- pignan n'est donc basée que sur la grande taille de ces divers animaux. La carapace a d'ailleurs une forme dissemblable; celle du fossile est rela- tivement beaucoup moins bombée et moins oblongue. ( 46o ) » Au contraire, le Testudo perpiniana se rapproche beaucoup plus des Testudo pardalis, sulcata, dont les écailles des membres antérieurs sont saillantes, imbriquées, coniques, unguiformes, et dont les tubercules cru- raux atteignent leur développement le plus complet. On trouve trois ou quatre tubercules cruraux chez le T. pardalis, deux ou trois chez le T. sul- cata. h Enfin les Tortues du périmètre de la Méditerranée ( Testudo maurita- nica, grœca, marginata) sont remarquables par le faible développement ou l'absence de tubercules cruraux, quoique les plaques cornées des membres soient bien prononcées. I) En résumé, d'après ses tubercules osseux des membres antérieurs et de la région crurale, la Tortue de Perpignan aurait été une forme gigan- tesque d'un groupe actuellement africain ( Testudo pardalis, sulcata). Ses affinités avec les Tortues géantes actuelles confinées dans quelques îlots de l'océan Indien (archipel d'Aldabra ) ou du Pacifique ( Gallapagos ) ne paraissent pas établies, non plus que ses relations avec les Chersites de l'Europe méridionale. Elle peut donc être considérée comme le reliquat, dans le midi de la France, d'une faune terrestre plus ancienne, à faciès africain, et peut-être trouverait-on ses ancêtres dans les grandes Tortues signalées dans les dépôts du mont Léberon par M. A. Gaudry, mais qui, malheureusement, ne sont connues que par des débris de carapace. » M. A. Clekcy adresse une Note sur la périodicité des inondations dans le bassin de la Seine. La séance est levée à 4 heures. J. B. ERRATA. (Séance du 6 août 1888.) Note de M. F. Gonnard, sur les figures de corrosion naturelle des cris- taux de barytine du Puy-de-Dôme : Page 4 10, ligne 6, au lieu de la dyssymétrie, il faut lire la disymétrie. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLAKS ET FII.S. Quai des Grands-AiisruslMis, a" 55. )uis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement, le Dimanche. Ils foriuont, à la fin de l'année, deux volumes in--!". Deux 3, l'une par ordire alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabùLiiiue do noms d'Autours, terminent chaciue volume. L'abonnement est annuel ft du i*"" janvier. Le i>rix ilf Ciihoiincinint ctt fixé ainsi qiiil .suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, mnc. nçoti . i-ges. chez Messieurs ; Michel et Médan. ( Gavaull St-Lager. r ' Jourdan. ( Ruir. ns Hecquel-Decobert. ( Germain et Giassin. " ( Lacliése et Dolbeau. Jércinie. More! el G''. (Avrard. Chaumas. Dulhu. Muller frères. Soumard-Berncau Lelournici . !>'. Hobcrt. J. Hobert. V" Uzel CarolT. i Baër. 1 ■ Hervieu. ( Massif. nibe/j- Perrin. rbourg Hqin y. •mont-Ferr... Rousseau, i Lamarche. m ■ Rate!. ' Renaud. ( Lauverjal. ai l ■' ( Crépin. \ Brevet. ( Gratier. Rochelle Hairitau. ( Bourdignon. ( Poinsignon. , Beghin. le Lefebvre. ' Quarré. noble . Havre. Lorienl. chez Messieurs : ( Gosse. ( M"" Toxier. Beaud. Georg. Lyon ■! Mégret. Pahid. Vitte et Pérusscl. 1 Bérard. Marseille Laf'fitte. f Pessailhan ( Calas. . Montpellier Coulct. ( Bielrix. Moulins Martial Place. / Sordoillet. Nancy ■. Grosjcan-Maupin. ( Sidot fi-ères. ( Prevert et Houis / M»" Veloppé. I Barma. ( V'isconti. Ninies Thibaud. Orléans Luzeray-Laillc. . , ( Blaachior. f ailiers ,- . , ( Druineaud. Bennes Plilion et Hervé. Rochefort Boucheron - Rossi Nantes Nice . Rouen. Langlois. [gnol. ( Métérie. S'-Étienne Chevalier. ( Bastide. ( Rumèbe. ( Gimct. i Privât. I Morcl. Tours < Péricat. ( Suppligeon. Giard. Lemaitre. Toulon . . . Toulouse.. Valenciennes.. On souscrit, à l'Étranger, .Amsterdam . .llhènes Barcelone.. . . Berlin chez Messieurs ; ( Caarelsen. ( Fcikema. Wilherg. ( Verdaguer. i Piaget. I .Vslicr et C". 1 Calvary cl C'. 1 Friedlander et fils, f Mayer et Millier. Berne j Sc^mid, FrancUc el Bologne Zanlchelli et G'". Boston Sever et Francis. iDecq. Mayolez. Falk. \ Haimann. / Ranistcanu. Bucharest. Budapest Kilian. aire (Le) V" Barbier. Cambridge Dcighton, Bell elC°. Christiania Canimermeyer. Conslantinople. . I.orentz et Keil. Copenhague Host et fils. Florence Lœschcr et Sécher. Gand llostc. Gènes Beuf. /■ Chcrhuiiez. Georg. ( Stapelmohr. Kharkofi Polouectove. La Haye Belinfante frères. ( Benda. / Payot. Barth. Brockhaus. Leipzig / Lorentz. Max Rube. Twietmeyer. ( Decq. I Gnusè. Genève . . Lausanne. Liège. Londres . . .. Liixembour L chez .Messieurs j Dulau. ( Nuit. V. Buck / Fuenlés et Capde- Madrid . Milan . New-Yorh. ville. Librairie Guten - berg. I Gonzalcs e hijos. Yravedra. , F. Fè. j Dumolard frères. Hœpli. Moscou Gautier. / Furcheim. Naples ' Marghieri di Gius ( Pellerauo. Christern. Westermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et G'". Païenne Pédone-Lauriel. Porto Magalhâés el Moniz. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. j Bocca frères. ( Loescher el C''. Rotterdam Kramers. Stockholm Samson et Wallin. [ IssakofT. S^-Pétersbourg . . ! Mellier. ( Wolir. Bocca frères. Brero. Loescher. osenhergetSellier. Varsovie Gebethner el Wolff. Druckerel'l'edescbi. j Frick. / Gerold el G". j Franz Hanke. ' Meyer elZeller. Rome . Turin. Vérone . Vienne. Ziirich . \ Lo ( Ro TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES .RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1« à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volumes in-4''; i8Jj. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. — (^ i" Janvier iS5i à 3i Décembre i8GJ.) Volumes in-4°; 1870. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : l'orne I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. .V. Deiiunset A.-J.-J. Solier.— .Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les mêles, par 1\LHansen.— Mémoire sur le Pancréas el sur le rùle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particuliéremcnl dans la digeslion des matières îsscs, par M. Claude BBiijf.VRD. Volume 'n-Zi", avec Sa planches ; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par AL F'.-J. V,vn Bbsedes. - Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en iS5o par l'Académie des Science^ ur le concours de iSj3, et puis remise pourcelui de i855, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles d.ins les différents terrains sédi- menlaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nalnrc des rapports qui existent eulre l'étal actuel du régne organique el ses états antérieurs, » par iVL le Professeur Buonn. In-'i", avec 27 planches; 1861... 15 fr A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N" 9. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 27 août 1888.) MEaiOIRES ET COaiMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. le l'uÉsiDENT annonce à l'Académie que le lomc \LIV (2' série) des « Mémoires de l'Académie des Sciences » est en dislri- bulion au Secrétariat '|33 M. G. -H. Halphen lait hommage à l'Aca- démie du second Volume de son » Traité des fonctions elliptiques et de leurs appli- cations; a" Partie : Applications à la Mé- canique, à la Physique, à la Géodésie, à la Géométrie et au Calcul intégral » \'}o Pages. M. Mauricie Levy. — Observation relative à une précédente Communication « Sur une propriété générale des corps solides élastiques » ^5"î M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'A- eadémie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. Kitdolf Clau- siiis, Correspondant de la Section de Mé- canitpie, et rajjpelle les services rendus à la Science par ce savant '|5'i NOMINATIONS, Commission chargée de vérifier les comptes de l'année 1887 : MM. Cliei'reii/, Fremy .ii.'i MEMOIRES PRESENTES. M. Ferran prie l'.Xcadémie de tenir compte, dans l'examen des recherches effectuées pour la découverte de la vaccine chimique du choléra asiatique, des documents qu'il lui a adressés à diverses reprises \3\ M. J.-M. ScHNYriER, M. S. Vinot adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra !\h\ CORRESPONDANCE. ij.i i5fi 'P7 M. le SEcnÉT.viuE perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, les « Transactions of the Philosophical So- ciety of Victoria, tomes I à X\, années 1855 à 1884 45.1 M. Treub, nommé Correspondant pour la Section de Botanique, adresse ses remer- ciements à r.\cadémie \hh M. Langley, nommé Correspondant pour la Section d'Astronomie, adresse ses remer- ciements à r.\cadémie 455 MM. Trépied, Sy et Ren'aux. — Observa- tions de la comète Brooks, faites à l'ob- EHR.IT.\ 4(")0 servatoire d'Alger, au télescope de o^jâo. M. Perhotin. — Observations de la comète [<'aye, faites à l'observatoire de Nice M. A. B.^NARE. — Sur des expériences de téléphonie sous-marine M. I^. Fischer. — Sur le dermato-squeletle et les affinités zoologiques du Testudo perpiniana, gigantesque Tortue fossile du pliocène de Perpignan '\hS M. A. Clercy adresse une .Note sur la pério- dicité des inondations dans le bassin de la Seine 4'^o PAKIS. — IMPKIMERIE GAUTHIEK-VILLA.RS ET FILS, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1888 ^ SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. liES SECRÉTAIBËS PERPÉTlTEliS . T03IE CVII. NMO (3 Septembre 1888). PARIS, GAUTHIER-VILLARS KT FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, yuai des Grands-Augusiins, 55. 1888 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté da«s les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. '-eKSHSH^ — — T>cs Comptes rendus hebdomadaires des séances de {'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 4s i)ai!;es ou ("> feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il V a deux volumes par année. Ar.TiCLE 1*' . — Impression des travaux de l'Académie. J^es extraits des Mémoires piésentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus G pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, cpi'autant tju'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des IMémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. ]Jans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales cpu s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui v ont pris j)art désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- \ent l'édiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicic en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre cpii fait la présentation est toujours nommé;, mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance olfi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer âc chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans \eCo/npte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4 . — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Ra])port sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du })re- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5'. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 5 SEPTEMBRE 1888. PKÉSIDENCE DE M. JANSSEN. MEMOIRES ET COMMUMCATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIRURGIE. — M'icrobisme et abcès; classification de ces derniers. Note de M. Verxeuil. « Lorqu'une grande idée surgit dans la Science, il est rare qu'elle ne modifie jias dans une mesure quelconque les notions dites classiques et qu'elle ne jette pas un nouveau jour sur les questions qui semblaient les mieux connues. » C'est bien, à coup sùi-, le cas du microbisme qui, malgré la date ré- cente de son introduction dans la Pathologie, n'en a pas moins déjà révo- lutionné presque toutes les parties. » Certes, s'il est une affection fréquente, observée et décrite depuis des siècles et sur laquelle on croirait qu'il ne reste presque rien à dire, c'est bien l'abcès vulgaire, résultant de l'accumulation du pus dans une cavité C. R., 1888, 2- Semestre. (T. CVII. N" 10.) 6o ( 462 ) circonscrite naturelle ou accidentelle. Or il est facile de montrer que, dans ces dix dernières années, son histoire s'est enrichie de données pré- cieuses autant que neuves, et qui conduisent à une thérapeutique dont l'étiologie forme la base solide. » Jusqu'à ces derniers temps, on s'accordait à dire que l'abcès se com- pose de deux parties : le contenu et le contenant; en d'autres termes, le pus et la cavité qui le renferme; — que, de ces deux parties, la première est de beaucoup la plus importante, parce qu'il n'y a pas d'abcès sans pus et que, macroscopiquement, c'est le pus qui caractérise l'abcès; — que la ca- vité contenante, au contraire, est accessoire, puisque c'est le pus qui la forme mécaniquement en écartant les tissus en cas d'abcès interstitiels ou parenchymateux, ou qui la remplit simplement quand elle préexiste, comme en cas de collection dans les séreuses ou les muqueuses; — que, à la vérité, celte cavité présente, en certains cas, une paroi propre, spéciale : la mem- brane pyogénique, néo-organe pathologique paraissant sécréter le ])us, mais qu'on ne saurait regarder comme partie nécessaire de l'abcès, puisque, d'une part, elle n'est point constante et que, de l'autre, elle suit et ne pré- cède jamais la formation du pus; — que le pus, produit morbide composé comme le sang, d'un sérum tenant en dissolution des matières organiques et des sels minéraux, et en suspension des éléments figurés visibles au mi- croscope, est anatomiquement caractérisé par ces derniers, appelés glo- bules purulents ; — que ceux-ci, longtemps regardés comme éléments hétéro- morphes, de nouvelle formation, sans analogues dans l'économie, ne sont, en réalité, que les leucocytes du sang ou les cellules migratrices du tissu conjonctif, constatation d'identité qui mettait fin aux débats sur l'origine, la nature et le mode de formation des globules de pus, désormais consi- dérés simplement comme des éléments normaux en hétérotopie et en hy- pergénèse. » Tout en fournissant les caractères principaux de la suppuration, y compris sa pathogénie, ces données n'indiquaient pas encore les causes réelles de la pyogénèse et n'expliquaient point pourquoi, ni sous quelle in- fluence les globules blancs du sang traversaient les parois vasculaires pour se collecter dans les espaces conjonctifs ou les cavités préexis- tantes (' ) ; pourquoi ni sous quelle influence les cellules migratrices rares et éparses dans l'éLat normal se produisent parfois en quantité énorme et dans un temps fort court. (') La diapédèse montre le mécanisme, mais n'indique pas la cause première du phénomène, car elle ne révèle pas sa propre cause. ( '.63 ) » On savait, sans doute, qu'il existait «les rapports étroits entre la suppu- ration et l'inflammation, mais on ne pouvait pas faire de celle-ci la cause constante de celle-là, puisqu'on voit plusieurs sortes d'abcès (abcès froids et métastatiques) se former sans être précédées d'aucun phénomène inflam- matoire. » On admettait aussi que le pus n'était pas toujours identique et qu'avec les mêmes apparences extérieures il possédait des propriétés pathogènes si diverses, que tantôt, formé ou introduit dans l'organisme, il ne détermi- nait aucune réaction sensible, tantôt au contraire provoquait des phéno- mènes inflammatoires locaux et généraux intenses, ou agissait même à la façon des matières infectieuses ou virulentes; maison connaissait mal la raison de ces différences. » Bref, les choses en étaient là et la pyogénèse restait fort obscure lorsque intervinrent les recherches microbiennes sur la suppuration. » Bien qu'avant 1878 plusieurs auteurs (1872-1875), Klebs, Nepveu, H. Bergeron, aient signalé la présence de micro-organismes divers dans le pus des abcès profonds, c'est surtout après que notre illustre Confrère M. Pasteur eut trouvé et décrit dans l'eau commune im vibrion qui, cul- tivé, isolé et inoculé à un animal, faisait naître une maladie comparable à la pyohémie, que ces recherches se multiplièrent à l'infini à l'aide de trois méthodes qui se contrôlent et se prêtent un mutuel appui, savoir : l'examen microscopique avec emploi de matières colorantes, les cultures et les ino- culations. » Or voici ce que ces études ont appris déjà : » 1" Le pus n'est plus exclusivement caractérisé au point de vue anato- mique par ses globules, car on y découvre aussi des éléments figurés tout particuliers qu'on peut reproduire à volonté et multiplier in vilro comme dans les tissus vivants des animaux et qui appartiennent au règne micro- bique. » 2° Ces microbes sont, sinon constants, du moins si fréquents, qu'ils semblent inséparables de la pyogénèse et en constituent, suivant toute vraisemblance, la cause unique et réelle, hypothèse à peu près démontrée par ce fait, qu'introduits expérimentalement dans l'organisme, les mi- crobes susdits y font naître la suppuration et les abcès. » 5" Le pus esl l'Antôl mono-T}iicrohi(jup. ne présentant qu'une espèce de micro-organisme, tantôt poly-microbique , c'est-à-dire contenant à la fois plusieurs genres et espèces différents : microcoques, bactéries, vibrions, bacilles, etc. Dans le premier cas, nul doute possible sur la propriété pyo- ( m ) s^ène (lu microbe observé; mais, dans le second, impossibilité de décider encore si tous les microbes constatés ou seulement quelques-uns d'entre eux sont capables de provoquer la suppuration. )) 4° Jusqu'à solution de ce dernier problème, il convient provisoire- ment de répartir les microbes observés jusqu'ici dans les abcès en deux catégories : » On peut placer dans la première ceux qu'on rencontre si souvent, si régulièrement, si uniquement dans les suppvirations superficielles, intersti- tielles et cavitaires, qu'on est autorisé à les croire normaux et nécessaires, sinon exclusifs : microbes pyogènes proprement dits (microcoques et diplo- coques diversement groupés et colorés, streptocoques, zooglées, staphylo- coques orangés, citrins, blancs, etc.). » Et dans la seconde, les microcoques, bactéries, vibrions, bacilles, etc., que sans doute on rencontre dans le pus, mais fortuitement, irrégulière- ment, tandis qu'ils existent normalement dans l'organisme en l'absence de tout processus pyogénique et en dehors de tout foyer de suppuration, soit cpi'ils proviennent directement du dehors, qu'ils habitent une cavité naturelle , ou qu'ils aient envahi l'économie tout entière , comme cela arrive chez les sujets ayant été ou étant encore en proie à une contami- nation locale ou à une maladie générale infectieuse; microbes inconstants, anormaux, hétérotopes eu quelque sorte, et que, par opposition à ceux de la première catégorie , on peut nommer microbes accidentellement pyocoles. » Les études dont je viens de donner une idée sommaire n'ont certes pas dit leur dernier mot, et je reconnais si bien les lacunes qu'elles pré- sentent que je les poursuis depuis quelque, temps, avec l'aide et le con- cours de mou habile chef de laboratoire, M. le D' Clado. Néanmoins, j'affirme que, dès à présent, elles ont fourni des résultats importants, ne serait-ce que d'avoir complété la théorie de la formation du pus; car ou peut dire que la découverte de la cause d'un processus morbide constitue toujours un grand progrès. M Je n'aborderai pas aujourd'hui tous les points de l'histoire des abcès que les recherches microbiennes ont élucidés et permettent d'éclairer da- vantage encore. Laissez-moi seulement en indiquer un seul : je pense cju'à l'aide des notions acquises on peut, chose plus utile qu'on ne le croit, remplacer les anciennes classifications des abcès, basées plutôt sur l'obser- vation clinique que siu- l'origine des causes et la nature du mal, par un groupement plus naturel et fort simple d'ailleurs, fondé sur l'étiologie de ( '.6:-; ) la pyogcnésc, aussi bien que sur l'anatomie et la phvsiologie pathologiques (In contenu et du contenant des abcès. » En conséquence, j'admettrai la division suivante : » i" Abcès simples, développés sous l'unique influence des microbes pyoe;ènes normaux et ne l'entermant qu'eux seuls à l'exclusion de tous les autres; » 2" Abcès infectés, nés sous l'influence, soit des microbes pyogènes normaux, soit des microbes pyocoles accidentellement pyogènes (je laisse la question indécise), mais en tout cas caractérisés par la présence de ces derniers, avec toutes les conséquences de cette juxtaposition micro- bienne. » Je ne voudrais pas paraître découvrir la Méditerranée et je m'em- presse de reconnaître que de temps immémorial on a décrit un pus légi- time, pur, bénin, de bonne nature et d'autres pus impurs, infectants, virulents, putrides, etc.; de même, en regard des abcès dits idiopalhiqiœs, indépendants de tout état pathologique antérieur, développés chez des sujets sains à la suite d'un trauma ou d'un refroidissement et guérissant sans laisser de traces, on a placé d'autres abcès, dits sjmptomatiques, appa- raissant dans le cours ou à la suite de diverses maladies générales, infec- tieuses et virulentes, et en renfermant les principes spécifiques : abcès morveux, pyohémiqnes, puerpéraux, varioleux, typhoïdes, etc. "^ » Mais, avant les études microbiennes, les deux colonnes, si elles étaient ouvertes, n'étaient ni bien circonscrites ni exactement remplies : on eût certainement fort embarrassé l'anatomo-pathologiste le plus habile en lui demandant de distinguer le pus de bonne nature du pus infecté avec le seul secours du microscope et des réactifs chimiques. Le chirurgien le plus expérimenté eût été souvent dans la même impuissance, tandis que de nos jours, dans maints laboratoires de la capitale ou de la province, un élève instruit et exercé pourra indiquer en quelques jours, sinon même en quel- ques heures, la provenance et les propriétés d'un pus soumis à son examen. » Pour ne citer qu'un exemple, il suffit de rappeler qu'il y a peu d'an- nées encore les chirurgiens considéraient les abcès froids, quand ils ne provenaient pas d'une altération du squelette, comme moins graves que les abcès chauds et que moi-même, discutant en 1871 sur le pus pur et impur, je donnais comme type du premier précisément ce pus des abcès froids, sans songer que, s'il n'était ni pyrogène ni phlogogène, grosse question agitée à cette époque, il avait en revanche la redoutable propriété d'être virulent à un haut degré et d'engendrer ou de propager la tuberculose. » Au demeurant, peut-être les recherches que je \ante si fort et la classi- ( 4()6 ) (ication que j'en déduis seront jugées pins utiles, si je mets sous vos yeux la liste des abcès coïncidant avec une maladie générale contagieuse, viru- lente ou infectieuse et en contenant les germes. Déjà MM. Cornil et Babes, dans leur important Ouvrage Les Bactéries, avaient donné quelques indications dans la phrase suivante : « Les arthrites suppuratives secondaires aux infections généralisées M montrent, dans le liquide puriforme qu'elles contiennent, les microbes » propres à ces maladies générales » et ils citent la blennorrhagie, la pyo- hémie, la morve, la fièvre puerpérale, l'ostéomyélite, etc. (2* édition, p. 345; 1887). » Mais depuis le nombre s'est singulièrement accru, comme on en pourra juger par le Tableau suivant : Abcès érysipélaleux. Abcès malariques, Abcès puerpéraux, Abcès urineux, Abcès pyohémiques, Abcès blennorrhagiques, Abcès septicémiques, Abcès tétaniques, Abcès septiques ou gangreneux, Abcès tuberculeux, Abcès saprogènes, Alicès de la lèpre. Abcès morveux et farcineux, Abcès de la filariose. Abcès typhoïdes, Abcès de l'aclinomycose. Donc seize variétés déjà et la liste n'est certes pas close; on n'y voit pas fi- gurer, en effet, les abcès qu'on observe chez les varioleux, les rubéoliques, les syphilitiques, pas plus que ceux qui succèdent aux chancres mous, parce que les microbes de ces diverses maladies n'ont pas encore été iso- lés et qu'on n'a pu étudier les qualités virulentes de leur pus par la mé- thode des inoculations, les maladies susdites n'étant pas transmissibles aux animaux. » On fera certainement des découvertes dans ce champ nouveau en exa- minant toutes les variétés possibles des abcès, et, comme preuve, j'indi- querai en terminant une très curieuse observation recueillie récemment dans mon service par M. le D*^ Clado. » Ayant eu l'occasion d'ouvrir un abcès de l'extrémité du doigt et d'en examiner aussitôt le pus, il y découvrit, non sans surprise, avec les mi- crobes pyogènes ordinaires, un des microbes de la salive, la spirille. Pour s'expliquer le fait, il interrogea soigneusement le malade et apprit de lui que l'abcès était survenu à la suite d'une écorchure faite au doigt par le crochet d'une pièce prothétique supportant des dents artificielles. )) Ceci ne veut pas dire, bien entendu, que tout abcès survenant chez un sujet atteint d'une maladie infectieuse renfermera nécessairement le ( 467 ) microbe correspondant, mais seulement qu'il pourra le renfermer, et cela dans une proportion et avec une fréquence que de nombreuses observa- tions sauront seules établir. Il est permis cependant d'avancer que toute maladie infectieuse ou virulente à microbes spécifiques, alors même qu'elle ne compte pas la suppuration parmi ses processus habituels, peut déverser les microbes susdits dans des abcès développés sous des influences banales. » Dans une Communication ultérieure, je chercherai à montrer l'im- portance de ces notions au point de vue de la thérapeutique des abcès. » ASTRONOMIE. — Inscription donnant les dctails d'une c'clipse de Lune ('). Note de M. Oppeut. « L'an 168, qui est l'an 282 d'Arsace, roi des rois, voici ce qu'a |)rédit Oiiroudâ (Orodès) l'astronome. » Au mois de nisàn, à la i3'' nuit, à l'heure 5 et .ji parties, l'heure prédite, 5 degrés en avant du point nodal, la Lune a été éclipsée du côté du sud et de l'est. » Il était 6 heures, après le coucher du Soleil, lorsque léclipse commença. » -^^ de doigt furent entamés sur le disque lumineux lorsque l'éclipsé commença, dans la l'i" nuit. » En partant du sud et de l'est, et allant vers le nord et l'ouest, après 4 heures la lumière reparut. » Cette éclipse eut lieu dans la constellation de l'Epi. » Pendant cette éclipse (trois signes encore obscurs). ,) Pendant cette éclipse Mercure et Vénus » Les grandes planètes ne disparurent pas sous l'horizon. « Sur les I de l'empan, c'est-à-dire du disque lunaire, la lumière fut enlevée du côté du sud, à la 7'' heure (le texte porte à la 6"). \'ers le sud, un petit éclair de lumière commença pourpasser de l'obscurité à la lumière. La \'i' nuit, c'est en comptant la i'= du second jour du mois. » (La dernière ligne mise sur la marge et presque effacée est encore inexpliquée.) » Cette éclipse de l'an 232 d'Arsace démontre qu'il faut mettre avec Justin .(Liv. XLI, Ch. 4) l'époque de l'ère des Arsacides à 25G avant J.-C. car en l'an 24 avant J.-C. eut lieu l'éclipsé lunaire dont l'inscription parle; c'est celle du lundi 23 mars de cette année, que l'abbé Pingre porte temps (') Le texte se trouve publié dans la Zeilschrift fur Assyriologie, l. II, par le P. Strassmaier, el M. Oppert l'a traduit pour la première fois. Le traducteur a provi- soirement maintenu l'explication des termes bab\ Ioniens que donne le Talnuid pour nord Ql sud, tout eu observant qu'il est possible que le passage hébreu les ait intervertis. y ( 468 ) moyen de Paris, f)''3(i"' Hii soir; ce qui donnerait pour le milieu à Babvloiic minuit 2u"'. » Conformément à cette indication, le Canon des éclipses d'Oppolzei- donne pour le milieu de l'éclipsé 21'' 18'" de Greenwich; ce qui porterait, avec les corrections, le milieu à minuit 2,5™. L'astronome autrichien donne, conformément au texte cunéiforme, pour la grandeur 8 doigts f^, c'est-à-dire les|. Pingre la fixe à 7 doigts ^. » La durée, selon Oppolzer, fut de 2'' 56'" et le lieu où la Lune était au zénith, au milieu de l'éclipsé, était juste sur l'équateur terrestre, à 42" est de Greenwich. » Ij'année 1G8 se rattache à une ère locale d'origine inconnue, qui part de 192 avant l'ère chrétienne. » En l'an 282 des Séleucides, le i 1 avril 80 avant J.-C, eut également lieu une éclipse lunaire plus petite ('). Mais l'ère des Séleucides est toujours distinguée par le nom de Séleucus; puis, historicjuement, il est impossible de confondre les deux ères. Un document de l'an 108 d'Arsace, daté de Bab\lone, ne peut pas se rapporter qu'à l'an 148 avaut J.-C, et en lan 108 des Séleucides, 204 avant J.-C, Babylone était au pouvoir d'Antiochus III le Grand qui date les inscriptions de son nom en se servant de l'ère de Séleucus (3 12 avant J.-C). Après la chute de l'empire de Syrie réduit en ])rovince romaine (64 avant J.-C), les rois parthes acceptèrent l'ère uni- verselle des Séleucides. » CHIMIE. — .4 quels degrés d'oxydation se trouvent le chrome et le manganèse dans leurs composes fluorescents . Note de M. Lecoq ue Boisbaudra.v. « L'alumine chromifére, rose(-) et fluorescente, préparée dans l'hy- drogène, saurait difficilement contenir le chrome à un degré d'oxydation (') Celle éclipse, nolée par Pingre, el décrile par Oppolzer sous le 11° 1737, ne se prêle pas d'ailleurs aux indications du texle. I^a Lune s'élall couchée éclipsée el le so- leil élail levé sur la Chaldée, (|uand le jiliénoniène lînil, ce (|ue le document n'aurail pas manqué de menlionner. (*) Mes alumines cliromifères ont généralement élé un peu plus violelles après calcinalion dans l'hydrogène que lorsqu'on opérait à l'air; cependanl, certaines alu- mines (surtout celles provenant de gelées) de\iennent violettes, même dans l'air. En présence du charbon, les colorations tirent aussi sur le violet, ou passent même au gris d'acier. Les colorations violettes, qui se ])roduisent à l'air, paraissent parfois ( 469 } supérieur àCr-0^ Comme de l'alumine, rose et fluorescente, s'obtient aussi au contact de l'air, le chrome des rubis ne semble pas devoir être moins oxydé que dans Cr^O'. A la rigueur, on pourrait cependant sup- poser que, même à l'air, un oxyde inférieur à Cr-0^ se forme par suite de sa plus grande affinité pour l'alumine. » Il faudrait une analyse bien délicate pour décider si l'oxydation du chrome est, dans le rubis, Cr^O', CrO, ou Cr'O'. La question paraît être plus abordable par synthèse, les opérations se bornant alors à calciner des substances fixes et à les peser. Mais, dans la pratique, il se présente certaines difficultés provenant surtout de ce que l'alumine, suffisamment calcinée pour ne plus perdre de son poids par une nouvelle calcination, se combine mal avec Cr-O'. » Voici d'abord l'examen des conditions de formation du composé rose : « 1° Alumine préparée en calcinant fortement de l'alun ammoniacal dit pur, mais contenant des traces sensibles de potasse. Sesquioxyde de chrome provenant de la forte calcination du chromate mercureux pur. )) Les Al-0^ et Cr-0', bien mélangés et chauffés dans l'air à la. fusion de l'argent, s'unissent peu ou point (' ) : la matière reste verte. A la cha- leur blanche (-), il y a réaction. Avec ^^ à ^ de Cr^O', le produit est rose. En augmentant Cr^'O', on obtient un gris, d'abord rosé (^), puis de teinte neutre, enfin verdàtre. Avec assez de Cr-0', la masse est vert franc. dépendre de matières organiques dont la combustion est difficile lorsqu'elles sont emprisonnées dans des fragments d'alumine. On a préparé de l'alumine en gelée, con- tenant j^ de Cr^O^. Une partie fut lavée à l'eau sucrée et l'autre au nitrate d'ammo- niaque. En séchant, puis calcinant rapidement à l'air, on obtint une masse légèrement plus violette avec l'alumine lavée au sucre. Toutefois, la différence de teinte est beaucoup plus accentuée (après forte calcination) entre de l'alumine chromée, préci- pitée par ÂzH^ d'une solution ciilorhydrique et lavée à l'eau, et la même alumine lavée au sulfate d'ammoniaque. La première est agglomérée et très violette; la seconde est peu agrégée, plus rose et bien plus pâle; mais, finement porphyrisées, ces alumines chromées diffèrent peu, la première étant même de nuance légèrement plus rose et aussi colorée. L'état d'agrégation joue donc un rôle important dans ces variations de teintes. (') Il y a bien en réalité un commencement d'union, jjuisque de l'alumine non fluorescente le devient lorsqu'on la calcine à la fusion de l'argent après lui avoir incorporé une quantité notable de Cr^O'; mais la proportion de Cr^O^ ainsi combiné paraît être très faible. ('^) Chaque chauffe des mélanges Al-0' -H Cr^O' durait une minute et demie. (') Avec 88 parties Al'^0' et I2 parties Cr^O% on a du gris rosé. C. R., i888, 2' Semestre. (T. CVII, N° 10.) 6l ( 47" ) )> Les teintes grises sont dues à la coexistence des composés rose et vert, dont les couleurs se neutralisent; aussi les imite-ton en mêlant à froid de l'alumine chromée rose et du Cr-0'. 1) La même alumine, ayant seulement subi une calcination modérée, se combine encore mieux avec Cr-0'; à compositions égales, les teintes sont plus roses. » 2° Alumine (') préparée en traitant Al- Cl" par l'eau, évaporant et calcinant fortement. Même Cr^O' que ci-dessus. » La présente alumine, plus agglomérée et plus dure que celle de l'alun ammoniacal, a, sur le Cr-()% une action différente; car, après plu- sieurs fortes calcinalions de 9i,3APO' et 8,7Cr^O', le produit reste vert : l'union a été presque nulle. » Avec la même alumine, mais faiblement calcinée, on obtient une masse rose après forte calcination. Pour une calcination préalable d'in- tensité intermédiaire, la matière est grise. » Si l'on verse sur le APO'+ Cr-0'^ à -^ (très fortement calciné, mais 100 ^ ' resté vert) une solution étendue de carbonate sodique ou potassique et qu'on recalcine, on obtient une combinaison encore incomplète, |car la matière est verdàtre ou grise. L'alcali semble donc ici favoriser l'union de Al-0' et de Cr-0', mais seulement un peu. 1) On traita du Al-CP par l'eau, on évapora et on calcina au rouge nais- sant. Cette alumine, arrosée de chromate d'ammoniaque et fortement cal- cinée, devient rose et très fluorescente. Si l'alumine a été d'abord forte- ment calcinée, le rose est beaucoup plus pâle et la fluorescence bien moindre. En calcinant d'abord fortement l'alumine, mais après addition d'unpeudeNa^O CO^, on obtient une masse notablement moins rose qu'avec APO^ faiblement calcinée seule, mais plus rose qu'avec Al'O^ fortement calcinée seule. Avec un peu plus d'alcali, le produit final est blanc-jaunâtre, ou blanc-verdâtre; sa fluorescence est plus intense que lorsqu'on part de l'alumine préalablement très calcinée seule, mais bien moindre que si l'on emploie l'alumine faiblement calcinée seule (-). (') Celte alumine ne contient qu'une trace de fer. (-) En mettant beaucoupplus de Na-OCO-, calcinant très fortement à l'air et refroi- dissant tout à coup, on obtient une substance d'un joli vert bleu, tirant sur le vert jaune quand le refroidissement a été plus lent. Le vert bleu se décolore promptement au contact de très peu d'eau pure ou d'une eau alcaline et moins vite dans un excès ( 471 ) » 3° Une alumine de l'alun ammoniacal (dit pur ) ilu commerce fluores- çait en rouge après forte calcination à l'air; mais, si l'on ajoutait d'abord ■ — de R-O (sous forme de sulfate), la fluorescence rouge ne se montrait lOO ^ ^ " plus. Ainsi, quand Cr-Q^ est en infime proportion; une importante quan- tité d'alcali l'empêche de s'unira l'alumine (' ). » L'action des alcalis varie donc assez notablement avec les proportions de Al-0% deCr^O^ et d'alcali. » 4° En traitant Al-Cl" (le même que ci-dessus) par l'eau, puis par SH-0\ évaporant et calcinant fortement pendant une minute et demie, on obtient de l'alumine qui se combine avec Cr^O' calciné et qu'on peut employer pour l'expérience de synthèse. Cette alumine contient pourtant encore une faible trace d'alcali ; car, eu la caicinaut modérément avec du Cr-0% ou prépare une masse qui se colore en jaune brunâtre par le nitrate mercureux. L'acide chromique ne paraît pas d'ailleui's se former sans une trace d'alcali, car l'alumine du APCl" de M. Friedel (-), étant mêlée de Q.2Q3 ç[^ modérément calcinée, ne se colore qu'en jaunâtre par le nitrate mercureux. Ici la production de l'acide chromique est très restreinte, sinon douteuse. )) Si la même alumine (provenant du sulfate) a été trois ou quatre fois calcinée fortement, elle s'unit beaucoup moins facilement au Cr- O'. Avec 92,7 Al^O' et 7,3Cr-0% on obtient seulement alors du gris rosâtre. » J'aurai prochainement l'honneur de présenter à l'Académie la fin de cette étude. » MEMOIRES PRESENTES. M. J.-M. ScHNYDER adresse une Note relative à l'inoculation du choléra. (Renvoi à la Commission du concours Bréant. ) M. le Ministre de l'Instruction publique transmet à l'Académie un d'eau pure ou acidifiée; j'en ai obtenu qui ne changeait pas sensiblement de couleur par le nitrate mercureuN.; mais, le plus souvent, la matière est d'un vert moins bleuet rougit dès qu'on la jette dans le réactif. (') On a vu {Comptes rendus, p. 1229, 19 décembre 1887) que l'alumine modéré- ment chromifère devient moins rose quand elle contient notablement de potasse. (- ) Celte alumine est la plus pure que j'aie eue entre les mains. ( 472 ) Mémoire de M. A. Clercy, ayant pour titre : « Résultat de recherches ayant pour but de déterminer la quantité d'alcool étranger ajouté à une boisson alcoolique ». (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. Carl Polony adresse une Communication relative au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte que la Science vient de faire dans la personne de M. Edlund, décédé le 19 août 1888, et rappelle les Mémoires importants publiés par le savant physicien de Stockholm sur la Météorologie, la Chaleur et l'Electricité. ASTRONOMIE, GÉODÉSIE. — Note sur les positions de quelques points de la côte du Brésil. Extrait par M. Cruls d'un Mémoire de la « Commissào de Longitudes », présenté par M. Bouquet de la Grye. « M. F. Calheiros da Graça, capitaine de corvette, et M. Indio da Brasil, lieutenant de vaisseau ('), viennent de terminer les calculs relatifs aux déterminations des positions géographiques de Cabo frio et de Santos. » Ils ont obtenu, en se servant des fds télégraphiques terrestres, les différences suivantes entre Rio-de-Janeiro (observatoire) et Cabo frio (morro da Guia) : h m s 23 juin 1884 o. /4-34,io 24 » 33,87 29 » 34, 18 Moyenne : o''4'"34'',o5 à l'est de Rio-de-Janeiro. — Erreur probable : o', 12. (') Ces deux officiers sont attachés au Service hydrographique dirigé parle Contre- Amiral baron de TefTé. ( 473 ) » En ce qui concerne Santos, la différence obtenue en utilisant le câble de la Western and Bresilian télégraphie Company a été b m s i4 avril i885 o. 12.33,48 » 33, 5o » 33, i8 » 33, 6 1 Moyenne : o''i2™33s44 à l'ouesl de Rio-de-Janeiro. — Erreur probable : o%20. » La latitude de Cabo frio a été déterminée par M. F. Calheiros da Graça avec 27 paires d'étoiles (méthode dite de Talcott) et il a obtenu 22"52'4o",2oS., avec une erreur probable de o", 18. La latitude de l'obser- vatoire de Santos, déterminée par M. Indio da Brasil avec 4° paires d'é- toiles, a été de 23''56'9",68S., avec une erreur probable de o",2o. La posi- tion de la tour de l'église de Monserrato devient lat. 23°56'27",45 Sud et long. o''i2'"36%43 Ouest. » Enfin, M. Indio da Brasil a obtenu les chiffres suivants pour la décli- naison de l'aiguille aimantée : Rio-de-Janeiro, colline de Païm pamplona. " t II 10 décembre 1884 5. 17. 3 N. 11 1) 5.14.17 12 )) 5.16.6 Moyenne : 5°i4'49"N. Sanlos observatoire. 2 mai i885 1.59.36N. » 1 .57.54 » 2.3.4 Moyenne : 2"o'24"N. )) Les déterminations des longitudes indiquées ci-dessus ont été faites en se servant des méthodes reconnues comme les plus précises. » Le Mémoire publié par la Commission des Longitudes donne la descrip- tion des instruments employés dans ces opérations, ainsi que le détail des observations. Ces premiers résultats donnent bon espoir pour la réussite de la mesure du grand réseau qui vient d'être commencée par le Service hydrographique du Brésil. » ( 474 ) GÉOMÉTRIE. — Sur le volume engendré par un contour lié invariablement au triédre d'une courbe, et, en particulier, sur une propriété des courbes de M. Bertrand. Note de M. G. Kœmgs. « Dans mes Notes aux Comptes rendus du 26 mars et du 28 mai, j'ai étudié les volumes engendrés par un contour fermé invariable, animé d'un mouvement quelconque, et montré qu'un tel A^olume se représente par le moment de deux systèmes de segments, systèmes dont l'un est attaché au contour, et l'autre au mouvement. « Un cas particulièrement intéressant, c'est celui où le mouvement est dirigé par une courbe, c'est-à-dire où le contour est lié invariablement au trièdre Ox, Oj', Os formé par la tangente, la normale principale et la bi- normale d'une courbe. )) Je représente, comme dans mes Notes précédentes, par A, B, C les aires des projections, prises avec leurs signes, du contour fermé, sur les plans de ce trièdre, et par L, M, N les secteurs de révolution engendrés par le même contour tournant d'un angle unité autour de chacun des axes Ox, Oj, Oz respectivement. Les quantités A, B, C, L, M, N sont les coor- données du système de segments lié au contour. » Les coordonnées du système de segments lié à la torsion instantanée qui produit le déplacement du trièdre et, par suite, du contour, sont, comme on sait (voir Darboux, Cours de Géométrie, t. I, p. 10 ), ds ds , — >,,-' o, -fr) as, o, o, 1 ri où ^) K' ?p représentent l'arc et les courbures de la courbe directrice du mouvement. )> D'après le théorème que j'ai rappelé au début, et que j'ai démontré dans mes premières Notes, le volume engendré dans la torsion élémen- taire aura pour valeur • (A-^ + J)^, d'où, pour le volume correspondant à un arc fini PQ de la courbe direc- trice, ( 475 ) » Introduisons l'arc s = PQ et les arcs correspondants n, t de l'indica- trice sphérique des tangentes (P. Serret) et de l'indicatrice sphérique des binormales; l'expression précédente devient V = As -Lt + Ns; formule facile à retenir, et où le contour et la courbe directrice inter- viennent par leurs éléments les plus simples. Cette formule conduit aisé- ment au théorème qui termine ma Note du 28 mai; il serait facile d'en déduire d'autres analogues. » Je m'arrêterai sur les considérations suivantes, qui mettent en évi- dence une propriété nouvelle des courbes rencontrées par M. Bertrand dans ses recherches sur les surfaces de normales principales. I) Soient un contour fermé donné et un trièdre trirectangle Occ, Oy, Oz lié invariablement au contour. Cherchons à déplacer ce trièdi'e, de façon qu'il demeure le trièdre d'une certaine courbe directrice, et que les volumes engendrés par le contour soient proportionnels à l'arc de cette courbe. » Nous devrons exprimer que l'on a A^ - Lt -+- N2 ( 478 ) Elle appartient à la classe qui nous occupe; on pourra prendre et l'on aura La forme A'=A"^i, B = o, dB" dB' , f ax ()y ^ AV= + V;-t- V^+ aB'VVo f- 2B"VV, sera définie si l'on a ov dy ■' -^ » Donc les régions du plan où nous pourrons appliquer le théorème énoncé seront celles où l'on pourra trouver deux fonctions B' et B'de .r et y, uniformes et continues, et vérifiant cette dernière inégalité. » En particulier, dans une région oùy(.r, j) est négative, il suffira de prendre B' = B" ^ o. » Pour examiner un autre cas, supposons que /se réduise à la con- stante positive m-\ en se servant de l'indétermination de B' et B", on éta- blira sans peine le théorème suivant : » Une intégrale de l'équation -y-T + "TV + '«" V = O est déterminée par ses l'a leurs le long d'un contour C, si elle reste uniforme et continue à l'intérieur de ce contour, et si, pour cette courbe fermée C, la dis- tance minima de deux tangentes extrêmes parallèles à une direction quelconque est moindre que — ; le cas le plus simple sera celui d un cercle de rayon moindre que — ^■ ' 2 //(, » Les résultats qui précèdent peuvent être présentés sous un autre point de vue; ils peuvent être rattachés aux mémorables recherches de M. Lips- chitz sur les fonctions entières et homogènes de différentielles. On est ainsi conduit à distinguer, dans la catégorie précédente d'équations linéaires, une classe particulièrement remarquable se rapprochant plus étroitement de l'équation de Laplace. ( 479) OPTIQUE . — Sur la mesure des indices de réfraction des cristaux à deux axes, par l'observation des angles limites de réflexion totale sur des faces quel- conques. Note de M. Charles Soret, présentée parM. Cornu. « Dans une Note précédente (' ) j'ai fait remarquer que, si l'on mesure sur une face plane quelconque d'un cristal à deux axes immergé dans un liquide d'indice - les quatre valeurs niaxima et minima de l'angle limite de réflexion totale I, et si on les substitue dans la formule ' ' • T y=-sinl, trois des quatre valeurs de V ainsi déterminées sont égales respectivement aux trois vitesses principales a, h et c. » Dans cette première Communication, je n'ai considéré que les faces réfringentes qui coupent la surface de l'onde suivant des courbes con- A'exes ; il me reste à indiquer comment la même méthode peut être appli- quée aux faces réfringentes qui passent dans le voisinage des points ombi- licaux. » Les particularités qu'offre dans ce cas le phénomène de la réflexion totale ont été signalées déjà par de Senarmont, par M. Liebisch et par M. Mallard, et observées expérimentalement par M. W. Kohlrausch. J'ai repris cette étude au point de vue spécial de la détermination des indices de réfraction, en me servant uniquement de la surface de l'onde de Fresnel et de la construction d'Huygens, et je suis arrivé aux conséquences que voici : » 1° Sur une face qui traverse un ombilic, comme sur une face quel- conque, le plus jielit et le plus grand angle limite donnent directement par la formule ordinaire la plus grande et la plus petite des vitesses prin- cipales; mais la détermination de la vitesse moyenne b exige plus d'at- tention. » 2" La détermination des trois vitesses peut se faire par la méthode (') Je relèverai en passant une erreur typographique d'une certaine importance qui r V s'est glissée dans cette Note : à la page 177, ligue 24, on doit lire ^ — = et non -^—r- sinl sini ( 48o ) générale si la face est parallèle à l'un des axes de plus grande ou de plus petite élasticité. )) 3" Sur une face oblique quelconque et sur une face parallèle à l'axe de moyenne élasticité, les limites de réflexion totale sont déterminées par la construction suivante {fig. i) : » Soient ir et EE' les deux courbes intérieure et extérieure de l'intersec- tion de la surface de l'onde et de la face considérée. La courbe II' est convexe en tous ses points et présente seulement dans la région ombilicale une aug- mentation de courbure plus ou moins marquée, et un j)ointw dont leravon vecteur est maximum. La courbe EE' offre dans cette même région une Fig. I. F, sinuosité rentrante avec deux points d'inflexion A' et A", entre lesquels se trouve un point k dont le rayon vecteur est minimum. Traçons les po- daires F^ et F, de ces deux courbes. Y ., est convexe et tangente à II' au j)oint m. F, se compose de deux branches qui se croisent en B, en dehors et en face de la sinuosité, puis pénètrent à l'intérieur de EE', offrent deux points de rebroussement /' et /' où le rayon vecteur est minimum, et se relient enfin l'une à l'autre par un nrcl' kl", concave du côté du centre de la figure et tangent à EE' au point k. Le tout forme une sorte de boucle triangulaire Vtl' l" . » A partir du point O, centre de la surface de l'oude, et siu' le tracé du plan d'incidence, portons une longueur OL = ^r—^- Si l'extrémité L de ( 4Hi ) cette droite tombe en dehors de la podaire extérieure F,, ou dans l'inté- rieur de la boucle B/7", les deux rayons sont réfractés. Si L tombe dans l'espace compris entre les deux podaires F, et F,, un seul rayon est ré- fracté, l'autre est totalement réfléchi. Si L tombe en dedans de la podaire inférieure F^, les deux rayons subissent la réflexion totale. » Au réfractomètre, on observera les deux limites et, dans l'espace com- pris entre elles, un prolongement triangulaire en forme de croissant de la partie la moins éclairée du champ, se raccordant à celle-ci par un de ses angles, et terminé du côté de la lumière et un peu avant la seconde limite par un arc concave. » 4° L'angle limite de réflexion totale que l'on doit introduire dans la for- mule pour obtenir la vitesse moyenne b est, suivant l'orientation du plan réfringent, ou bien l'angle qui correspond an point m, ou bien l'angle qui correspond au point k. On devra donc mesurer l'angle limite minimum sur la première limite que l'on rencontre en allant de la lumière à l'obscu- rité, et l'angle limite minimum sur l'arc du croissant tourné du côté de la lumière. » 5° Si la face réfringente passe exactement par le sommet A de l'om- bilic {/ig. 2), les deux podaires F, et Fj se réduisent à deux courbes qui se Fig- a. coupent en B, en dehors de A, et à un arc de cercle décrit sur Ox\ comme diamètre. L'espace en forme de croissant compris entre les deux courbes et cet arc joue le même rôle que la boucle de la podaire extérieure jouait ( 482 ) dans le cas général d'une face qui entame simplement l'ombilic sans passer par son sommet. » Au réfractomètre, on observera deux limites qui se coupent et, en avant du point de croisement, un prolongement triangulaire de la partie sombre du champ, terminé du côté de la lumière par un arc concave dont les deux bouts s'appuient contre les deux branches des limites ('). » ()° Dans ce dernier cas, la vitesse principale b s'obtient toujours eu introduisant dans la formule l'angle limite minimimi sur l'arc du croissant tourné du côté de la lumière, et non, comme on pourrait le croire, l'angle qui correspond au point de croisement des deux limites. » PHYSIOLOGIE. — Action physiologique du chlorure d'éthytèiie sur la cornée. Noie de M. Raphaël Dubois, présentée par M. Brown-Séquard. « Dans une Note précédente (^), nous avons signalé un phénomène sin- gulier, qui s'est présenté au cours des expériences entreprises avec la colla- boration de M. Léon Roux, maître de Conférences de Chimie à la Faculté des Sciences de Lyon, pour déterminer les relations existant entre les pro- priétés physico-chimiques des composés chlorés de l'éthane et leur action physiologique. Nous avons montré que le chlorure d'éthylène (C-H^Cl- ), introduit dans l'organisme par une voie quelconque, produisait, chez le chien, plusieurs heures après le réveil, une opacité tout à fait singulière de la cornée. » Quelle est la nature de cette altération et par quel mécanisme se pro- duit-elle (=)? » L'opacité cornéenne survient après l'élimination du chlorure d'éthy- lène. Elle est constituée par la formation d'un réseau dont les mailles, d'une teinte blanc bleuâtre à contours flous, feraient croire tout d'abord à la for- mation d'une véritable vascularisation lacunaire du tissu cornéen. )) Au bout de plusieurs mois, cette opacité disparait de la périphérie vers le centre par élargissement et effacement progressif des mailles du réseau. (') Ces apparences ont été figurées par iM. W. Kohlrausch {Annales de U iede- niann, t. VI; 1879) et par M. Mallard (Journal de Physique, 1886). (-) Voir Comptes rendus, l. CIV, n" 26; 1887. (*) Nous ne donnons ici que les conclusions du Mémoire, qui sera publié dans les . 1/- chives de Physiologie. ( 483 ) » Sur une coupe, on constate que la cornée devenue opaque est épaissie, surtout vers le centre, où elle acquiert deux à trois fois l'épaisseur d'une cornée normale. Cet épaississement explique la déformation de la cour- bure cornéenne cl la résistance plus grande à la pression qui poiu'rait faire croire à une augmentation de tension intra-oculaire. » En réalité, l'opacité, l'épaississement et la déformation cornéenne sont dus à une infiltration lymphatique des cellules à protoplasma vitreux et surtout au gonflement des éléments conjonctifs de la trame cornéenne. On ne rencontre ni granulations graisseuses, ni aucune autre altération pouvant faire croire à un processus inflammatoire. » Dans nos expériences, les vapeurs de chlorure d'éthylène n'ont pas pu agir directement sur la cornée. Le résultat a été le même quand on s'est servi de la voie hypodermique ou que l'on a fait l'occlusion parfaite d'un des deux yeux pendant l'iidialation. )) L'instillation de chlorure d'éthylène entre les paupières ne détermine qu'une vive irritation et l'extirpation préalable des glandes lacrymales n'empêche pas l'opacité de se produire. » On ne saurait attribuer cette lésion aux mêmes causes que celles qui déterminent les désordres consécutifs à la section du nerf de la cinquième paire. Dans notre cas, la sensibilité est conservée et il n'y a pas d'ulcéra- tions consécutives. » On ne peut pas non plus accuser la tension intra-oculaire exagérée, puisqu'elle n'est qu'apparente, ainsi cjue nous l'avons dit plus haut. » Mais, si l'on introduit une goutte de chlorure d'éthylène dans la chambre antérieure, on voit au bout de quelques heures se produire les accidents signalés. Il est évident que l'humeur aqueuse se charge de chlo- rure d'éthylène pendant l'anesthésie et que, par cet intermédiaire, l'action se jiroduit par la face postérieure de la cornée. )) On peut reproduire le phénomène. Ln fragment de cornée, placé dans de l'humeur aqueuse saturée de chlorure d'éthylène ou mieux di- rectement dans ce liquide, se déshydrate rapidement et diminue d'épais- seur; mais, transporté de nouveau dans l'humeur aqueuse ou dans l'eau pure, il se gonfle outre mesure et acquiert par son hvdratation deux à trois fois l'épaisseur de fragments témoins abandonnés dans l'eau pure et qui n'ont pas subi l'action du chlorure d'éthylène. » Cette simple expérience nous explique ce qui se produit pendant l'anesthésie par le chlorure d'éthviène (astigmatisme irrégulier), et après le réveil (opacité, épaississement, déformation des courbures normales de la cornée). » ( 484 ) MM. NiLsoN et Peïerson annoncent une Note relative aux densités de vapeur des chlorures d'indium, gallium, fer et chrome, qu'ils trouventcor- respondre aux formules : In Cl, In Cl'"', InCP; GaCP, GaCF; FeCl- ; CrCl- ct CrCP. Les auteurs se proposent également de décrire le nouveau chlo- rure d'indium : InCl. M. P. MoRET adresse un travail intitulé : « Loi mathématique de la ré- sistance électrique spécifique d'un corps simple bon conducteur électrique en fonction de sa température, précédée de l'exposé de quatre nouvelles lois physiques ». La séance est levée à 4 heures un quart. J. B. BULLETIX BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 20 août 1888. Cercle /taiilique; par Edmoso Durois. Paris, Challamel et C'*^, 1888; br. in-8°. (Présenté par M. Mouchez.) Eléments de Zoologie; par C Claus, traduit de l'allemand par G. Moquin- Tandon; fasc. IV. Paris, F. Savy, 1889; i vol. in-i8. Les légendes de la Pnn'ence ; par L.-S .-H. Bérenger-Fkrald. Paris, Ernest Leroux, 1888; i vol. gr. in-8°. (Présenté par M. le baron Larrey.) Rendiconti del circolo malematico diPalermo; tomo II, anno 1888, fasc. IV, luglio-agosto; br. gr. in-8°. Bolelin de la Academia nacional de Ciencias en Cùrdoba (Repùblica Argen- lina); diciembre de 1887, tomo X, entrega 2''. Buenos Aires, 1887; br. gr. in-8°. Journal of the royal microscopical Society ; 1888, Part 4, august. London and Edinburgh; 1 vol. gr. in-8°. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai (ies Grands-Augustins, n° 55. is 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièreraeiil le Dimanche. Ils fonnent, à la fin de l'anuéo, deux volumes ia-4°. Deux l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétiquo de noms d'Autours, tei-miuout chaque volume. L'abonnement est anuue du !""■ janvier. Le prix de Vohoniieiuent est fixé ainsi qnU suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale ; 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : . Michel et Médan. 1 Gavault Sl-Lagcr. . . ' Jourdan. ( liuir. . Uccquel-Decoberl. ( Germain elGrassin. Lyon / Lachèseel Dolbeau. ■e . Jérôme. m . Morel el C". , Avrard. ) Cliaumas. Marseille tix jDullm. ( Muller frères. Montpellier . .... Soumard-Berncau s i Lelouniici. ) K. Koberi. 1 ,1. liobcrt. Nciticy ( V Uzel Caroiï. Nantes ; Baiir. . . Hervieu. ' Massif. Nimes ery . l'errin. Orléans urg . Henry. . lîousseau. j-'oitiers / Lamarche. . ! Ralel. /ioche/orl ( Renaud. Rouen ( Lauverjal. S'-Étienne ( Crépin. le ( Drevet. Toulon ( Gratier. helle.... Hairitau. Toulouse ( Bourdigiion. ( Pfunsignon. . Beghin. Tours 1 Quarré. Valenciennes chez Alessieurs : i Gosse. ( M"" Texier. Beaud. Georg. Mégret. i Palud. 1 Ville cl Pérussel. ; Bcrard. Laffitle. ' Pessailhaii j Calas. Coulet. I Bielrix. Martial Place. / Sordoillel. Grosjean-Maupin. ( Sidol frères. ( Preverl et Houis / M"" Veloppé. \ Barma. ( Visconti. Thibaud. Luzeray-Laille. ( Blanchicr. ( Druineaud. Plihon el Hervé. Boucheron - Kossi - ( Langlois. [gnol. ( Mélcrie. Chevalier. ( Bastide. ( Hunièbe. ( Ginict. i Privai. ! Morel. Péricat. Suppligeon. ( Giard. / Lemaitre. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam . Berlin. Berne ■ Bucharesl. chez Messieurs : ( Caarciscn. / l'cikema. À tliènes W'i I berg. \ V'crdaguer. Barcelone „. I Piagel. I Ashcr el C'". ' Calvary et C'". , Friedlander el fils. 1 Mayer el Mnllcr. \ Schrnitl, FrancUc el \ O'. Bologne Zanichelli el C". Boston - . . Sevcr el lù-ancis. / Decq. Bruxelles ' Mayolez. ( Falk. ^ Hainiann. ( Ranisleann. Budapest Kilian. Caire {Le) V" Barbier. Cambridge Dcighlon, lîclletC". Christiania Caniineiineyer. Constantinople. . T.orenlz cl Keil. Cojicnkague Hfist el fils. Florence Lœscher et Secber. Garid Hosle. Gènes Beuf. / Chcrbuliez. Genève Georg. ( Stapelmohr. Kharkoff Poloucctovc. La Haye Belinfanle frères. ( Beiida. ' Payol. Barlh. Brockhaus. Leipzig '' Lorcnlz. I Max Riibc. ' Twielme Lausanne.. Lie \ Twielmeyer. ( Decq. ( Gnusé. Londres Luxembourg. Madrid . Milan . chez Messieurs j Dulau. ( NuU. V. Buck / Fuenlès el Capde- ville. Librairie Guten - berg. Gonzalès e hijos. Yravedra. F. Fé. \ Duinolard frères. ( Hœpli. Moscou Gautier. / Furcheim. A'aples ' Marghicri di Gins ( Pellerano. Christern. Weslermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker el O'. Païenne Pédone-Lanriel. Porto Magalhâès et Moniz. Prague Rivnac. Hio- Janeiro Garnier. \ Bocca frères. ( Loescher el C''. New- York. Rome . Rotterdam Stockholm S'-Pètersbourg. . Turin. Kraniers. Samson el \\'allin. Issakoff. Mellier. w<.iir. Bocca frères. Brero. Loescher. ( Rosenbergel Sel lier Varsovie Gebetiuier et Wolff. Vérone DruckerelTedeschi. Frick. Gerold et C'*. Franz Hanke. Meyer etZeller. Vienne. Ziirich. .BLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes i^^ à 31. — ( 3 Août i835 à 3i Déeembre i85o. ) Volumes in-4''; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. — i i" Janvier i85i à 3i Décembre i86j. ) Volumes in-4"; i8-o. Prix 15 fr. PPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MiM. A. Diiain sel A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvenl les i, par M. Hamsen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréaliqnc dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières par i\L Claude Beunard. Volume 'n-4'', avec 32 planches; iS56 15 fr. II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'unie réponse à la questiou de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences concours de i8d3, el puis remise ponrcelui de iSjT, savoir ; « Étudier les loi> île la distribution des corps organisés fossile- ri. ins les différents terrains sédi- urcs, suivant l'ordre de leur superpjsition. — Discuter la question de leur apparUion ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature ipporls qui existent entre l'état actuel du règne organique el ses états antérieurs, » par M. le Professeur Broxn. In-4°, avec 27 planches; 1861... 15 fr. même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. K 10. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 5 septembre 1888.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBIŒS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. 1\I. ^■Kli^■t;UIL. — Microliismc cl abcès; rlas- siliraliou de ces derniers 4^1 M. OiM'iîRT. — Inscription donnant les dé- tails d'une éclipse de Lune 'fi-j Pages. M. Lec.ou de BoisBAiDRAN. — A quels de- grés d'oxydation se trouvent le chrome et le manganèse dans leurs composes fluo- rescents V'*^ MEMOIRES PRESENTES. M. J.-M. ScHNYDKR adresse une Note rela- tive à l'inoculation du choléra ,'i;i M. le Ministre de l'Instructiox PUBLrauE iransnietà l'Académie nn Mémoire de M. .^. Clercy, ayant pour titre : n Résultat de re- cherches ayant pour but de déterminer la quantité d'alcool étranger ajouté à une boisson alcoolitjue > .'17:! M. Carl Pulony adresse une Communication relative au Phylloxéra '\-i CORRE SPOIN D ANCE . M. le SECRETAIRE PERPitTUEL annonce à l'Aca- démie la perle que la Science vient de faire dans la personne de M. Ediiind et rappelle ses principaux litres scienlifiques '172 M. Cri'ls. — Note sur les positions de quel- ques points de la côte du Brésil /(7 ! M. G. Kœniqs. — Sur le volume engendré par un contour lié invariablement au Iri- édre d'une cfturbe, et, en particulier, sur une propriété des coui'bes de M. Bertran^l. \-]\ M. E. l'icARD. - Sur une classe d'équations linéaires aux dérivées partielles '^-fi M.Ch.Soret. — Sur la mesure des indices de réfraction des cristaux à dcnx axes, par BlI.LIiTl.N IllIîl.lCHIIlAI'lllOlF. l'observation des angles limitesdercllexion totale sur des faces quelconques M. RAriiAEi. DuDois. — Action physiologique du chlorure d'élhyléne sur la cornée MM.Nilsox el Petersox annoncent uneNote relative aux densités de vapeur des chlo- rures d'indiuni, gallium, fer el chrome... M. P. MoRET adresse un travail intitulé : « Loi mathématique de la résistance élec- trique spécilique d'un corps simple bon contlucleur électi'ique en fonction de sa température, précédée de l'exposé de qua- tre nouvelles lois jihysiques » 1^ f 484 P.\RIS. — IMPIUMIÎKIE G^UTlIllîK-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1888 Jâ'?^'^ SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR ]VOI. liES SECRÉTAIRES PERPETVEIiS . TOME CVII. NMKIO Septembre 1888). PARIS, GAUTHIEK-VILLARS ET FILS, I.Ml'Rl.MEURS-LIBKAlRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiiiis, 55. '"1888 RÈGLEMENT RELATIF ALI COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 2Z1 mai 18-75. J Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés j)ar des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*' . — Impression des travaux de F Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants • étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un rè sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sonl tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans \eCompte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouveruement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5'\ Autrement la présentation sera remise - l ance suivante. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 10 SEPTEMBRE 1888. PRÉSIDÉE PAR M. DES CLOIZEAUX. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES GORRESPOiNDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉCANIQUE CÉLESTE. — Remarque sur an point de la théorie des inégalités séculaires. Note de M. V. Tissecand. « On doit à Le Verrier une remarque curieuse relative à la stabilité du système planétaire ; « Il existe, entre Jupiter et le Soleil, une position telle » que, si l'on y ])laçait une petite masse, dans une orbite d'abord peu M inclinée à celle de Jupiter, cette petite masse pourrait sortir de son » orbite primitive et atteindre de grandes inclinaisons sur le plan de » l'orbite de cette planète et de Saturne. Il est remarquable que cette » position se trouve à très peu près à une distance double de la distance » de la Terre au Soleil, c'est-à-dire à la limite inférieure de la zone où » l'on a rencontré jusqu'ici les petites planètes. >> )) Je me suis proposé de voir s'il existe une position analogue dans laquelle l'excentricité, supposée d'abord faible, de l'orbite d'une petite masse pourrait arriver à prendre des valeurs considérables. G. R., 1888, 2« Semestre. (T. CVII, N° U.) 63 ( 486 ) M Soient P le petit astre dont nous supposerons la masse évanouissante; P', P". ... les autres planètes; e, e', . . , cp, ç', . . . , cT, cî', .... 6, 9', . . . les excentricités, les inclinaisons, les longitudes des périhélies et des nœuds, h := e sinnr, /:^ecosra, yo ~- tangcp sinO, ^ = tangç cos6, A' = e'sincj', , on a, en adoptant les notations de Laplace, (0 ^=: j(o, l)-h(0,2) + ...|/-[0, .]/'-[o,2]/"-..., '— z= - j(o, l)-l-(o, 2)4- . . . j/» + [o, l]/l'+[o, 2]^" + ...; dp dt - j(o, i) + (o, 2) + . .. l^+fo, \)q' -\- (o, 2)7"H-..., ^J = j(o, I ) '-I O, 2) 1 ... \p ■- U1, \)p' {0,2)p" +.. .. » Dans ces équations, les expressions de A', A", ...,/', /", ..., p',p", ..., q', q" , . . ., qui doivent être supposées données par la théorie générale des inégalités séculaires, sont de la forme m = 2 ^f ^iii (G;^ r Fy), /(" = 2 ''^y cos(G;^ 4- F,), » Si l'on fait (3) ^ = {'0, l) + (o,2) + ..., et que l'on désigne par G, B, c, b quatre constantes arbitraires, les inté- grales générales des équations (t) et (2) seront (4) {^) h--=C sxn{kt + B ) + 22] x~ïr ^f sin( Gy/ -+- F,), /= Ccos(^^ + B)+ 212 l~}i. A;'cos(G;^ + F/j; ' Ô J ' J f ( 4«7 ) on déterminera les quatre constantes arbitraires à l'aide des valeurs ini- tiales e„,—~ 0,756. ( 488 ) grande, ne considérer que les planètes P' (^Jupiter) et P" (Saturne ; on a alors et l'équation se met sous la forme (o, Il -:- (o, 2) = (i, 2) + {2, i) donnée par Le Verrier. i> Si l'on considère maintenant l'équation (9) (o, l)-'r(o, 2)+...= G3r-.^ 22", 828, on en déduit a = 1,83, et cette valeur de la distance moyenne peut conduire à de grandes excen- tricités; en ne faisant intervenir que les actions prépondérantes de Jupiter et de Saturne, l'équation (9) peut être mise sous la forme j('o, I>-t-(0, 2) - (l,2)| i(0, l) + (0, 2^) — (2, l)l — [l, 2] [2, l] rr:0. La valeur i,83 de a est assez notablement inférieure à 2,1 qui est, jus- qu'ici, la plus petite des distances moyennes des astéroïdes au Soleil. )) Si, dans l'équation (6), on remplace Gx ou ^x pai" l'i suite des va- leurs ( 7 ), on déterminera de même une série de régions d'instabilité au point de vue des excentricités et des inclinaisons. Il semble qu'en envisa- geant la question comme nous venons de le faire, si elle gagne en généra- lité, elle perd un peu de son importance au point de vue de l'application aux astéroïdes. » VITICULTURE. - Les vignes françaises ; par M. A. Chatix. u Mes observations aux environs de Paris, rapprochées de celles que je viens de faire en Dauphiné et dans le Lyonnais, et plus spécialement à Meyzieux (Isère), dans l'admirable vignoble de M. Desbois, me paraissent avoir un véritable intérêt pour la viticulture, qu'elles tendent à engager dans une voie pratique qui serait le salut de la vigne française, devenue résistante au Phylloxéra et au moins à plusieurs des parasites végétaux par une grande vigueur acquise. ( 489 ) >i 11 est malheureusement notoire qu'aujourd'hui tous les grands vigno- bles à vignes basses du Dauphiné, du Lyonnais, etc., ont été détruits par le Phylloxéra, dont les ravages s'étendent chaque année, envahissant de proche en proche les grandes treilles et les hautains du bas des coteaux, et même des plaines à sol frais. )) Notons que la marche du Phylloxéra est lente dans le Centre de la France et que celui-ci n'a pas encore paru à Paris, en Seine-et-Oise et en Seine-et-Marne, ou que, tout au moins, il ne s'y est pas développé, sans doute parce que le climat n'y est pas favorable à son évolution. » Aux désastres par le Phylloxéra se sont ajoutés, depuis quelques années, ceux du Mildew { Peronospora viticola), qui ne dédaigne pas, lui, le département de la Seine et les départements voisins, où, cette année même, beaucoup de vignerons, mis dans une fausse sécurité par le sec été de 1887, qui avait laissé leurs cépages indemnes, ont la douleur de voir la récolte perdue dans tous les vignobles qui n'avaient pas reçu un sulfatage préventif ; telle a été même la violence de la maladie, favorisée par une saison exceptionnellement pluvieuse, que c'est avec une peine extrême que l'on est parvenu à enrayer le mal par des traitements répétés jusqu'à quatre fois et même plus. M Au Phylloxéra qui s'attaque aux racines, au Mildew qui détermine la dessiccation des feuilles vient de se joindre, cette année avec une grande intensité, la maladie noire ou black root, qui se porte directement sur les grains du raisin. Il Or la Communication que je fais aujourd'hui à l'Académie a précisé- ment pour objet de signaler à l'attention publique, aux viticulteurs surtout , ce que je viens de voir, non sans surprise je l'avoue, à Meyzieux, où un vignoble de plus de 4'"' forme une belle oasis pleine de fraîcheur et de promesses, au milieu d'un canton où le Phylloxéra n'a même rien laissé au Mildew et à la maladie noire. » Je ne saurais rendre l'impression que j'ai éprouvée, par ce temps de vignes mortes ou maladives, à la vue d'admirables lignes de ceps vigou- reux, aux fortes racines, aux gros et longs sarments déjà aoùtés, aux feuilles épaisses, d'un vert intense et démesurément grandes, soutenues par des pétioles semblables à de petits sarments, aux grappes nombreuses et d'un volume extraordinaire, serrées les unes près des autres. On ne saurait dire lequel doit le plus fixer l'attention, de l'appareil végétatif ou de l'appareil de la fructification. » Jamais, aux beaux jours où des parasites de la vigne on ne connais- ( 490 ) sait que la peu nocive Pyrale, je n'ai vu de vignoble supérieur à celui qui existe en ce moment à Meyzieux, et que voudront sûrement visiter, avant la vendange, qui ne se pratiquera pas avant la fin de septembre, les per- sonnes qu'intéresse, à des titres divers, la conservation de ces fins cépages français, qui ont fait la réputation de nos grands vins des côtes du Rhône, du Dauphiné, de la Bourgogne, du Bordelais et de la Champagne. » J'ajoute que parmi les cépages de Meyzieux se trouvent la Marsanne, le Pinot, la Mondeuse, la Bâtarde, le petit Gamai du Beaujolais et le Cor- beau. Tous résistent au Phylloxéra (bien que leurs racines n'en soient pas indemnes); aucun ne paraît avoir été attaqué par le Mildew; quelques grains atteints par la maladie noire se sont éliminés d'eux-mêmes, laissant la place aux grains sains qui l'ont bientôt occupée, en grossissant. » La pratique sur lac[uelle repose la constitution et la conservation du beau vignoble de Meyzieux se compose de la combinaison d'une taille à long bois triennale, avec pincements anticipés, ou mieux éborgnements, et d'un engrais très puissant, dans lequel entrent, avec du phosphore granulé, des produits à base d'azote, de potasse et de chaux. » Si j'ajoute qu'une partie (200 ceps) de ma vigne d'Yvette (près des Essarts-le-Roi, Scine-et-Oise), qui a reçu cette année l'engrais spécial, mais n'avait pas subi la taille pratiquée à Meyzieux, a été envahie (comme le reste de la vigne) par le Mildew (aperçu trop tard et alors que les traitements devaient rester presque insuffisants), j'aurai dit que l'en- grais seul ne met pas à l'abri du Mildew : la double action de la taille et de l'engrais parait au contraire être un efficace préservatif. » CHIMIE. — A quels degrés d'oxydation se trouvent le chrome et le manganèse dans leurs composés fluorescents ? Note de M. Lecoq de Boisbaudr.4n. « Synthèse pondérale de l'alumine chromée rose. - On a d'abord étudié la variation, presque nulle, des poids du creuset pendant les calcinations. » Dans chaque série d'essais, tous les poids ont été pris exactement au bout du même temps à compter de l'extinction du feu. » Les mélanges APO^ + Cr^O' étaient calcinés : au rouge à peine visible dans l'obscurité, au voisinage de la fusion de l'argent, ou à la chaleur blanche (constante) jusqu'à poids sensiblement invariable. Comme termes de comparaison, on traitait semblablement les AP O' et Cr'O' isolés. >i Première eapérieiice. — Alumine provenant de la très forte calcination d'un alun (49" ) ammoniacal conlenanl des traces sensibles de potasse. Gr-0^ assez pur extrait du chro- mate mercureux. par très forte calcinatioii. » Avec oSfjaSSo.a Al-O' et os'',o386.3 (') Cr^O^ (déterminés après fusion — Ag), il y a eu o5'',ooo3.6 de perte de la fusion — Ag à la chauffe au blanc. _, , . ( Perte pour passage de Cr'O' à CrO . . os'',oo4o.4 Iheorie. ^ „ „, , ^ ,,,, „^ „ ^ l » Cr^O'aCr'O*. oS"^,ooi3.5 )) La transformation du Cr^O^ en matière rose est au moins très avancée, la masse étant gris rouge au jour et rouge à la bougie. ') La faible perte : o^^oooS.G, observée pendant la formation du rose, comprend cependant les pertes qu'auraient subies Al'O^ et Cr'-O^ isolés. D'après la perte constatée dans l'expérience suivante, sans formation sensible de rose et avec une alumine d'origine différente, il est vrai, mais également soinnise à une très forte calcination, on aurait diî trouver envi- ron 3,5. Donc ni gain ni perte appréciables d'oxygène. « Deuxième expérience. — Alumine préparée par dissolution de AP Cl'^ dans l'eau et très forte calcination. Même Cr^O^ que ci-dessus. » Avec oS'', 4241 .2 APO^ et oB'',o4o3.4 (') Cr-0' (déterminés après fusion — Ag), il y a eu oB'',ooo8.3 de perte, de la fusion — Ag à la chauffe au blanc. Perte pour passage de Cr'O' à CrO . . os'',oo42 .2 » Cr-^O-'àCrMJ'. o5r,ooi4.i » La formation du rose a été presque nulle, car la matière est restée verte après huit fortes calcinations. )> Troisième expérience. — Alumine retirée du Ar^Cl" en traitant par leau, calci- nant légèrement, reprenant par SIPO* et calcinant assez fortement. Même Cr-0^ que ci-dessus. )i Avec 06', 4750.06 APO^ et oS'', oSgi .5 (') Cr'^0-' (déterminés après fusion — Ag), il y a eu oS"", 0024.8 de perte, de la fusion — Ag à la chauffe au blanc. » D'après opérations identiques faites sur Al-0' et Cr-0' isolés, on a : Calculé Trouvé pour Al' 0'. pour Cr'O'. Total. Différence. AI'O'-h Cr'O'. Pertes de fusion — Ag à Théorie. chaleur blanche 27,3 0,1 27,4 — 0,6 26,8 l Perte pour passage de Cr-0' à GrO . . cS"', 0040.9 » Cr^O^àCr'O». 05% 001 3. 6 Thé T T 8 (') Soit environ - '— de Cr-0'. 100 S T (2) Soit environ -^ de Cr^ 0\ loo " f\ (■') Soit environ '-'- de Cr-0\ ^ 100 ( /l 92 ) )) La matière est rose et la combinaison paraît être presque cojnplète, mais ni gain, ni perle sensibles d'oxygène. » Quati'ième expérience. — Même alumine que pour la troisième expérience, mais beaucoup plus fortement calcinée. Cr-0' pur, retiré du chromate mercureux et forte- ment calciné. » Avec OB', 7485-0 Al-0' et os'',o589.o {') Ci'^O' (déterminés après fusion — Ag), il y a eu oS'',ooio.4 de perte, de la fusion — Ag à la chauffe au blanc. ■) D'après opérations identiques faites sur APO^ et Cr-0^ isolés, on a : Calculé Trouvé pour Al' 0'. pourCr'O". Total. Différence. Al'OM-Cr'O' Pertes de fusion Ag à cha- leur blanche 9,2 0,1 9,3 4-1,1 10,4 _,, , . ( Perte pour passage de Cr^O' à CrO . . oS'.ooGi.G Théorie. ^ " rir\%'rir\'. .,• r » La matière est d'un gris quasi neutre, à peine rose {^). Il y a donc eu formation de rose, mais beaucoup moindre qu'avec la même alumine plus modérément calcinée. Encore ici, ni gain, ni perte bien sensibles. » Cinquième expérience (particulièrement soignée). — Alumine préparée en trai- tant Al^Cl* par SH-O' étendu et calcinant très longuement vers la fusion de l'argent, mais loin de la chaleur blanche. Cette Al-0' se combine facilement avec Cr'O^ et perd notablement de son poids pendant l'opération. Le Cr^O', pur et fortement cal- ciné, dérivait du chromate mercureux. » Comme Cr-0' et surtout APO', fortement calcinés, gagnent moins de poids après l'extinction du feu que les mêmes corps modérément calcinés ('), et comme l'union de Al-0' avec Cr-0' semble modifier un peu le pouvoir absorbant de la masse, la somme des poids de Al-0^ et Cr-0^, calcinés à part, doit différer légèrement du poids du mélange calciné, même s'il n'y a eu ni perte, ni gain réels. Afin de corriger presque entièrement celle petite cause d'erreur, on a mesuré les absorptions successives d'air après les chauffes à fusion d'argent et après les calcinations au blanc. Les courbes (très analogues entre elles) ainsi obtenues avec Al-0' et Cr-0' isolés et avec Al'-O" -t-Cr-0', étant prolongées jusqu'à l'axe des temps, donnent des valeurs très approchées (et sur- tout, je crois, très comparables) des absorptions réalisées de la cessation des feux aux pesées. » On a fixé la composition du mélange en pesant séparément Al-0' et Cr-0^ après maintien au rouge à peine visible dans l'obscurité, jusqu'à sensible constance des poids. Le creuset, contenant les matières bien mélangées, a été taré après même chauf- 7.3 (') Soit environ '-^^— de Cr-0'. 100 (-) A la lumière du jour, mais paraissant bien rose à la bougie. (') En dix minutes (depuis quinze jusqu'à vingt-cinq minutes après extinction du feu), o8'',4959 delà présente alumine ont gagné, en moyenne, o5'',ooi6.8 après fusion — Ag et seulement os"', 00021 après chauffes à blanc. ( 493 ) fage au sous-i'oiige. Deux pesées : Tune |5 minutes, l'autre 35 minutes après extinction du feu; on prenait la moyenne. L'expérience a été faite avec un mélange contenant réellement (d'après les essais de comparaison exécutés sur Al-0' et Cr-0^ isolés) : oS'-,528a.o Al-^O^ et oS'', 0480.7 (') Cr^O'. Marclœ des poids pendant l'opération : Calculé Trouvé avec A1»0'. Cr'O". Total. Pertes. Différence. Pertes. Al'O'^-Cr'O'. Après sous-rouge ( dé- 1 o \ gr gr gr part) 0,5407.40 0,0481.90 0,5889.3 Moyenne des quatrième et cinquième chauffes, fusion — Ag 0,5335.77 o,o4Si.66 0,5817.4 / 107 , i Gains d'air depuis les feux (par courbes). .. . o,oo35.i7 0,0000.06 o,oo35.2 Aprèsfusion — Ag.Net. o,53oo.6o 0,0481.60 0,5782.2 -4,0 Moyenne des troisième et ((uatrième cliauft'es au blanc 0,5286.87 o, 0481.59 0,5768.5 Gains d'air depuis les / I9!5 — 4>3 i5,2 feux (par courbes). ., . 0,0004. 84 0,0000.91 o,ooo5.8 Après chauflage au blanc. Net 0,5282.03 o, 0480.68 0,5762.7 I -t-0,3 Pertes totales 126,6 — o,3 126, 3 o '5889. 3 o,abi I-. I o,oo32.9 o, 5778.2 0,5770.9 0,0007.8 (■'') 0,5763.0 r.,, , . \ Perte pour passage de Cr-0' à CrO os'',oo3o.3 "'■"'■ i » » Cr'O» à Gr'O- os%ooi6.8 » La matière est rose (^) et la combinaison paraît y être complète; car, en recalei- (') Soit, exactement, -^- de Cr^O^ - 100 ('-) Cette correction s'abaisse à os'', 0005.9 pour les pesées faites i5 minutes après les feux. (^) Cette matière, peu agrégée, est d'un rose franc, mais assez pâle. On obtient de gros grains durs, d'un rose plus violet et Isien plus foncé, en dissolvant de la même 8 3 ' Al'^0' dans SH'O', ajoutant ' Cr'^0' en solution, précipitant par AzII', lavant et calcinant fortement; mais ces grains, finement ])orphyrisés, donnent une poudre ])resque aussi pâle que l'autre, quoique de teinte plus violette (voir Note précédente, Comptes lendiis, p. 468; 3 septembre 1888). G, R., 1888, 2« Semestre. (T. CVII, N" II.) 64 ( 494 ) nant avec d'autre Cr-0^, on obtient encore du rose, bien que le mélange cru contienne assez de Gr^O' pour être gris neutre. » Au total, ni perte ni gain appréciables; mais on voit que le mélange Al'-O^-t- Cr^O' perd plus du sous-rouge à la fusion — Ag et moins de la fusion — Ag à la chaleur blanche, que APO' et Gr^O' isolés, ce qui s'accorde avec les valeurs des absorptions d'air pour indiquer, vers la fusion — Ag, une contraction corrélative d'un commen- cement de combinaison ('). Avec l'alumine très calcinée d'avance, cette cause de contraction ne se manifeste qu'à la chaleur blanche, aussi trouve-t-on : DilTêrences hrii/es Pertes brut f s (de fusion ~Ag èehalear blanchcj (de fusion —Ag à chaleur blanche) entre les poids trouvés sur AI^O' isolé. pour les mélanges (Poids ramenés ù ogr. 53358 et ceux cairniés par de AI'O', AI'O» et Cr>n' isolés, pesée après fusion — Ag.) (Ramené a ogr. ."r.'î'.s APO'.) gr gr 5^ expérience. Al-O^ faiblement calcinée 0,0048.9 4-0,0008.7 3' n APO' moyennement calcinée o,oo3o.7 -0,0000.7 4^ n Al- 0' fortement calcinée 0,0006.6 —0,0000.8 » D'après ces expériences, le chrome se trouverait bien, dans le rubis, sous forme de sesquioxyde. Pour ne pas conclure ainsi, il faudrait sup- poser que les pertes de poids par élimination d'oxvgène ont été compen- sées par des gains tels que ceux qui résulteraient de la formation d'un peu de chromate; mais cela paraîtra peut-être difficile à admettre, parce que, les opérations ayant été faites avec des alumines différentes et inégalement calcinées, les compensations n'auraient pas été exactes. D'ailleurs le chro- mate se produirait mieux à la fusion d'argent qu'au blanc, et c'est précisé- ment à la fusion — Ag que la perte brute est maxima, ce qui s'explique par les raisons exposées ci-dessus. » Maintenant, le composé rose est-il la cause réelle de la fluorescence? Cela paraît très vraisemblable, car l'intensité de la fluorescence suit sensi- bleinent la même marche que l'intensité de la couleur rose, du moins tant que la proportion de matière active n'est pas assez grande pour que la fluorescence ait commencé à diminuer. » ( ' ) La proportion de Gr^'O' transformée en matière rose est alors très faible et la combinaison n'a sans doute lieu qu'aux points de contact des parcelles de Al-0' et de Gr^O', car la masse reste d'un vert franc a])rès calcinatioii ;i fusion d'argent. ( 495 ) GORRE SPOND ANGE . ASTRONOMIE. — Observations de la nouvelle comète Barnard, faites à r ob- servatoire de Paris {équatorial de la tour de l'Ouest); par M. G. Bigourda!v. Communiquées par M. Mouchez. « Cette comète a été découverte, le 2 septembre, à l'observatoire de Lick, à r6''26'"3o', temps moyen du lieu; elle était alors à la position m = 6'' 52™ 16'*, Déclin. = 4- lo'Sg'. » Son mouvement est remarquablement faible. •■#-*. Étoiles — — — — ' Nombre Dates de Ascension de 1888. comparaison. Grandeurs. droite. Déclinaison. comp. m s ' 'I Sept. 5 «1349BD + 10". g, .5 +0.5,14 -i-i.56,o 10:10 5 a Id. >' -t-0.4,93 -1-1.49,9 5:5 5 a Id. » +0.4,76 +1.43,6 5:5 7 6i535W,6''. 8,5 —0.7,10 +3. 8,2 10:10 7 b Id. » —0.7,15 +3. 3,8 10:10 Positions des étoiles de comparaison. Étoiles Asc. droite Héduction Héduction Dates de moyenne au Dccl. moyenne au 1888. comp. i8.S8,o. jour. i88.S,o. j'Hir. Autorités, b m s s 0 ' " " Sept. 5... . a 6.51.55,59 4-o,63 +10.47.28,7 — 0,8 Rapportée à *. 7.... b 6. 5 1.5 1,90 -)-o,68 +10. 38. 7,7 +0,4 Weisse,. Positions apparentes de la comète. Dates ' Temps moyen Asc. droite I^og. fart. Déclinaison Log. fact.- 1888. de Paris. apparente. parall. apparente. parall. hms liDis 0'" Sept. 5 i4-49-23 6.52. i,36 T,583,i -t-io.49-23,9 0,790 5 i5.2i.53 6.52. i,i5 T,56i,j 4-10.49.17,8 0,784 5 16. 4-37 6.52. 0,98 7,317,1 +10.49.11,5- 0,772 7 14.24.55 6.51.45,48 7,590,1 +10.41.16,3 0,800 7 i5. 3.59 6.51.45,43 7,569,, +10.41.11,9 0,788 » Remarques . — Sept. 5. La comète est une nébulosité ronde, de i' à i',5 de diamètre, avec un noyau assez stellaire, de grandeur ii,5-i2, qui n'occupe pas le centre de la nébulosité; celle-ci, par rapport au noyau, est un peu plus développée vers 20° d'angle de position. » Sept. '7. Même dissymétrie de la nébulosité par rapportai! noyau. » ( 496 ) ASTRONOMIE. — Positions de la comète Brooks (7 août 1888), mesurées à l'observatoire de Besançon par M. Gruey. Noie de M. Gbuey.' Étoiles Ascension Dislance Nombre Dates. tie droite polaire de 1888. comparaison. Grandeurs. •■# — )<-. »-# — *. compar m s I II Août 9 a 470, Weisse,, X''. 7 —3.38,44 —4- 3,4 9'i8 10 a Id. 7 +3.56, 18 — 5 3,5 12:24 12 b 20726, Lalande. 8,5 —2.46,41 — ']-^&,'] i2:32 12 c Anonyme, rap. à 20726 Lai. 9 -f-2.ii,5o -H0.35,o 12:24 Positions des étoiles de comparaison. Ascension Distance Dates. droite Hédiicli'in polaire Réduction 1888. Etoiles. moy. iSS8,o. au jour. moy. 1888,0. au jour. Autorités. Voùl 9. . . . . . a h D1 s 10.25 .48,74 -0,79 0 ' " 45.14.32,7 -1,4 WeissBj 10. . . ... a 10.25.48,74 -0.79 45.14.32,7 — 1,2 Id. 11... ... b 10. 89.59,54 —0,78 45.18.19,8 — •>9 Lalande. 12. . . c ïo.fy2.l\f\,oo » » » Anonyme l'osiiions apparentes de la comète. Temps moyen Ascension Dates. de droite Log. fact. 1888. Besançon. apparente. parallaxe. h ui s II m s Aoùi g 10. 5.4o 10.22. 9,5i T1619 10 10. 0.55 10.29.44,13 1,621 II 9.22.35 10.37.12,35 1,682 12 9.20.39 » 7,690 Distance polaire Log. fact. apparente. parallaxe. 44.10.27,9 0,873,, 45. 9,28,0 0,872, 45. 10.21 ,2 o,834„ }l 0 ,828,, ASTRONOMIE. — Sur la planète Mars. Lellre de M. Perrotin à M. Paye. n Nice, le 1 1 aoiU 1888. )) J'ai l'honneur de vous envoyer quatre nouveaux dessins de Mars qui font suite aux quatre que l'Académie a bien voulu publier dans les Comptes rendus {ïd ']m\\e\. 1888). » Afin de rendre facile la comparaison de ces dessins avec ceux ft\its par d'autres observateurs, il est utile de connaître les coordonnées du centre de la planète au moment où les dessins ont été pris. ( 497 ) » Les voici, en adoptant pour origine des longitudes le méridien ac- cepté parles astronomes, M. Schiaparelli particulièrement : Numéros. Longitude. LatiUide N. 5 igS 24 6 i4o 24 7 120 24 8 90 24 » La /ig. n" 5 montre une partie de la surface de la planète fort acci- dentée, surtout dans le voisinage de la calotte de glace du pôle nord, et, en même temps, une région R, comprise dans une sorte de pentagone formé de canaux, et qui, par sa couleur blanche et éclatante ('), tranche d'une façon singulière avec la couleur rougeâtre des parties environnantes. » \jViJig. n° 8 présente deux canaux, un simple et l'autre double, KL, MN, analogues à ceux dont j'ai déjà parlé dans une de mes précédentes Lettres. Ces canaux partent des régions équatoriales et se dirigent, en sui- vant à peu près un méridien, vers le pôle nord. » Ce dessin est à rapprocher de celui portant le n" 4, dans la première série. 11 reproduit, d'alUciu-s, des régions voisines de celles de ce n" 4 et situées seulement plus à Yest sur la planète. » Les dessins n"" 6 et 7 sont malheureusement incomplets. Je les donne parce qu'ils mettent en évidence l'existence d'un nouveau canal qui, ainsi que celui déjà signalé précédemment (Jig. i et 2), coupe suivant une ligne droite sombre la calotte blanche des glaces polaires. » Ce nouveau canal est peut-être un peu moins net que le premier; mais son existence et son caractère ne sont pas douteux ('). » Lay?^. 5 montre les deux canaux; celui de droite est l'ancien, celui de gauche est le nouveau. » On voit encore mieux ce dernier dans les dessins n"* 6 et 7 ; le dessin n" 7 le fait voir dans tout son développement. » J'ai beaucoup regretté que les circonstances atmosphériques ne m'aient (') I/éclat est presque aussi vif que celui de la calotte polaire. Cet état de choses n'existait plus ou n'avait pas été remarqué quand ou a fait les dessins 1 et 2; mais il est pas probable qu'il s'est produit là encore un changement notable durant les ob- servations de celte année. (-) Circonstance bizarre, le nouveau canal commence sur le pourtour de la calotte de glace, au point même où finit le canal primitivement reconnu. ( 5oo ) pas permis de revoir en juillet, par de bonnes images, la région Libya. Ce que j'ai entrevu me foit croire à de nouvelles modifications qui se seraient produites dans cette partie de la surface de la planète depuis le mois de juin, et je crains beaucoup qu'il ne soit trop tard pour qu'il soit encore pos- sible d'en reconnaître la nature. C'est la continuation des changements sur lesquels j'ai appelé l'attention au mois de mai dernier et qui ne sont, sans doute, qu'une partie des changements, à période plus ou moins longue, qui se produisent fréquemment à la surface de la planète. En ce qui me concerne, pendant mes longues soirées d'observation, j'en ai constaté plu- sieurs, plus particulièrement dans le voisinage de la calotte de glace. Ces changements, qui ont lieu quelquefois du jour au lendemain, ne modifient pas l'aspect général, mais portent seulement sur les détails; ils affectent surtout les parties sombres de la surface. » J'en ai remarqué aussi d'autres de nature différente. C'est ainsi que, le i8 et le 19 juin, j'ai vu, en peu de temps, pendant le cours de mes ob- servations, la région R de la^^. 5 se couvrir et se découvrir tour à tour d'une sorte de brouillard rougeàtre qui s'étendait jusque sur les canaux environnants, tandis que le reste de la surface de la planète continuait à se montrer avec une grande netteté et une rare pureté de détails. » Je ne puis mieux comparer ce phénomène qu'à celui que nous donnent ici souvent, pendant l'été, les brouillards de la mer qui le soir, après les journées chaudes, envahissent le littoral en quelques minutes, pour disparaître ensuite presque aussitôt. M Je n'ai pas besoin d'ajouter que tout ceci, même dans notre grande lunette, ne saute pas aux yeux et qu'il faut pour le voir une attention sou- tenue, un bon instrument et par-dessus tout des images, non pas seu- lement bonnes, mais excellentes. » CHIMIE. — Sur les chlorures d'indium. Note de MM. L.-F. IVilson et Otto Pettehsson. (Extrait.) (( On ne connaît qu'une combinaison de l'indium et du chlore, le tri- chlorure InCP, corps volatil formé par l'action directe du chlore sur le métal. Cependant M. Winkler a observé en 1867 que le métal fond d'abord dans le chlore en une masse brun foncé, ce qui semble indiquer l'existence d'un chlorure inférieur. » Nous avons trouvé trois chlorures distincts et stables à l'état ( OOI ) » 1. Trichlorure, laCl'. — L'indiuin demeure inattaqué dans un courant de gaz chlorhydriqiie sec et pur à la température ordinaire; à chaud il se forme InCl'^ qui, chauffé doucement dans un courant de chlore, se trans- forme en trichlorure avec les propriétés indiquées par M. Winkler ('). On n'a qu'une expérience sur la densité de vapeur de ce trichlorure, due à MM. C. et V. Meyer ; elle donne 7,87 au commencement du rouge blanc. Nous avons trouvé : 8, i5 à Go6°; 7,39 à 8jo°; 6,71 à io48°; 6,23 entre 1 100° et 1200°. M La valeur théorique pour InCP est 7,548. Ce chlorure atteint sa densité normale entre GoG° et 85o° ; au-dessus de 85o°, il commence à se dissocier. » 2. D'ichlorure, InCP. — On l'obtient en chauffant le métal dans un courant de gaz chlorhydrique ; c'est un li(pii(le d'une couleur ambre jaune, qui se solidifie en une masse blanche cristalline. Avec de l'eau il se dé- compose en trichlorure, qui se dissout, et en indium, qui se dépose en masses grises et spongieuses, faciles à comprimer en un seul morceau. La décomposition (') a lieu selon la formule 3InCl- = 2lnCl' + In. » La synthèse répond à la formule In + 2HCl = 2H+InCl% » Poiu' la densité de vapeur, nous avons trouvé : 7,67 à gîS"; G, 54 à 1 167°; 6,43 entre i3oo° et 1400°. » La densité calculée pour InCP est 6,362. Ce dichlorure, qui ne peut exister en solution aqueuse, est donc très stable. La densité est, à 958°, notablement supérieure à la valeur théorique; à une chaleur plus intense, elle est, au contraire, normale. » 3. Monochlorure, InCl. — L'indium métallique, en excès, doucement chauffé dans un courant modéré de gaz chlorhydrique, forme un liquide (') M. Winkler a l)ien voulu mettre à notre disposition une certaine quantité des deux métaux rares, indium et gallium. Pour les détails de nos expériences, nous ren- voyons le lecteur à notre Mémoire dans les Annales de Chimie et de Physique, 6= série, t. IX, p. 554; '886. (^) La quantité d'indium précipitée est un peu inférieure à la valeur qu'exige la formule. Gela tient à la formation d'oxyclilorure aux dépens de l'oxygène dissous dans l'eau. C. R., 1888, 2" Semestre. (T. CVII, N» 11.) ' 65 ( 'io?. ) rouge foncé. Pour préparer cette combinaison à l'état de pureté, nous avons d'abord transformé nne quantité pesée du métal en dichlorure, puis distillé ce chlorure dans un courant d'acide carbonique dans la partie ter- minale d'un tube étiré, où se trouvait un poids d'indium un peu supérieur au premier, et enfin séparé, en soudant, la seconde partie du tube. En chauffant le tube fermé sur la flamme libre, la réaction s'est produite tout de suite; le liquide s'est coloré en rouge sang et s'est solidifié en masses roussâtres ayant à peu près l'aspect de l'hématite. Le petit excès de métal s'est retrouvé en un petit globule dans le tube, après que le chlorure eut été chassé dans un courant d'acide carbonique. Le monochlorure d'indiimi se décompose avec l'eau selon la formule 3InCl = InCP + 2ln. » Pour la densité de vapeur, nous avons trouvé : 5,53 de i3oo° à i/joo"; 5,29 de 1 100° à 1 i5o°; 5,3^ de 1200'' à i3oo°. » La densité de vapeur exigée par la formule InCl est 5 , i lo. » En résumé, nous voyons qu'un métal du troisième groupe du système natiu'el des éléments peut agir comme mono, di et trivalent dans des com- binaisons bien caractérisées. » PHYSIOLOGIE. — Sur le rôle de la symbiose chez certains animaux marins lumineux. Note de M. Raphaël Dubois , présentée par ]\L Brown- Séquard. n Nous avons exposé dans diverses Communications antérieures com- ment nous avions été conduit à admettre que la réaction fondamentale nécessaire à la production de la lumière chez les animaux était de l'ordre de celles qui s'effectuent sous l'action des ferments. M Dans la séance du 12 mai 1888, nous avons fait connaître à la Société de Biologie l'existence, à l'état normal , dans les parois du siphon des Pholas doctylus, de micro-organismes (Bacillus Pholas) qui donnent une belle lumière lorsqu'on les cultive dans un bouillon préparé avec les tissus phosphorescents de l'animal vivant. Ces tissus contiennent, en effet, la substance que nous nommons provisoirement luciférine, sur laquelle le ferment porte son action. La réaction nécessite en outre, pour s'effectuer avec production de lumière, un milieu convenable; il doit être salé et alcalinisé dans des proj)ortions déterminées. Pendant la vie, le bouillon ( 5o3 ) est fourni par l'animal, qui le modifie suivant les cas ; il n'est pas le même chez le mollusque au repos, qui ne brille pas, et chez celui qui est excité et rejette au dehors une abondante quantité de liquide phospho- rescent. » On est donc, chez le Pholas dactylus, en présence d'un nouveau cas de symbiose des plus intéressants à divers points de vue. Ce cas n'est pas isolé. » J'ai trouvé, au mois de juin dernier, dans le mucus sécrété par le manteau d'une Pélagie (Pelagia nocti/iica), abondante dans la baie de Vil- lefranche, un micro-organisme que Ton peut aussi éteindre et rallumer à volonté, en faisant varier les conditions du milieu. » Pendant ses changements d'activité physiologique, le Bacillus Pholas jouit d'une grande fixité morphologique ; il n'en est pas de même du nou- veau micro-organisme de la Pélagie i^Bacterium Pelagia). Cultivé dans la gélatine (gélatine et eau), il creuse rapidement des entonnoirs remplis de substance fluidifiée, dans laquelle on trouve en abondance des filaments plus ou moins longs, remplis de spores très petites, parfaitement arrondies et régulièrement espacées. Elles se colorent seules et au bout de plusieurs heures par le réactif d'Erlich. A côté de ces filaments, on trouve des spores libres et quelques bâtonnets mobiles, qui deviendront des filaments à spores. Dans la gélatine pure, ces filaments ne sont pas lumineux; mais si on les transporte dans des bouillons à réaction alcaline convenablement salés et contenant des matières azotées phosphorées (nucléines, léci- thines), ils développent une belle phosphorescence bleuâtre dans les parties qui sont en contact avec l'air. On ne i-encontre alors presque plus de filaments à spores et de tubes mobiles, mais presque exclusivement des spores. » Ces bouillons lumineux obéissent aux mêmes influences que les tissus lumineux des animaux phosphorescents. » En outre, on voit s'accumuler dans les bouillons de culture cette sub- stance biréfringente si caractéristique, qui forme la couche crayeuse des tissus lumineux des Pyrophores, des Lampyres, des Podurides, que l'on retrouve dans le tissu lacuneux des cordons du siphon de la Pholade, dans l'épithéliumdu tube digestif des myriapodes phosphorescents, etc., et dont nous avons reconnu l'existence même dans l'eau de mer phosphorescente du port de Menton (' ). (') Les Vacuolides {^Comptes rendus de la Société de Biologie, 8° série, t. IV, n°1; 1887). ( 5o4 ) » Celte substance, qui se rapproche de la leuciiie par certains côtés, et dont nous pourrons donner bientôt la composition, présente dans les bouil- lons de culture toutes les formes que nous avons rencontrées chez les ani- maux étudiés : fines granulations arrondies biréfringentes, homogènes ou présentant au centre une partie brillante figurant une vacuole ( Vacuolides) ; corpuscules arrondis, scintillants dans la lumière polarisée (sphéro- cristaux); enfin, petites aiguilles prismatiques radiées ou isolées. On peut suivre facilement toutes ces transformations d'une seule et même substance que nous avons considérée comme constituant un des éléments de la réac- tion photogène, alors qu'elle semble plutôt, d'après nos dernières recher- ches, n'en être que le résultat. » A côté de coproduit, qui se dépose dans les bouillons phosphorescents, comme dans les organes des animaux lumineux, on trouve une quantité considérable de cristaux de phosphate ammoniaco-magnésien et calcaire, et dans la liqueur en dissolution des phosphates alcalins. Ces phosphates sont formés presque en totalité par l'oxydation des matières azotées phos- phorées contenues dans le bouillon. Mais, pour des raisons que nous indi- querons dans un prochain Mémoire, on doit admettre que ces matières azotées phosphorées, qui ne sont pas directement oxydables à l'air, four- nissent, sous Vinjluence du ferment, une substance qui possède cette pro- priété. » Ces dernières recherches permettent donc de concilier la théorie de la fermentation photogène, que nous avons toujours soutenue, avec Ihypo- thèse proposée par quelques auteurs de l'oxydation d'une matière phos- phorée. » Elle nous explique le rôle du sang alcalin et salé dans les tissus acides photogènes des Lampyrides et des Élatérides, que nous avions constaté sans pouvoir l'expliquer. Enfin, on conçoit comment la phosphorescence de la mer peut être produite par la désagrégation d'animaux marins, ainsi que nous l'avons observé (Vacuolides, loc. cit.'), et quelles sont les causes qui font cesser ou apparaître ce phénomène et qui en exagèrent ou en atté- nuent l'intensité. » ANATOMIE. — Sur les myélocytes des Invertébrés. Note de M. Joanxes Chatiiï, présentée par M. A. Milne-Edwards. « Les myélocytes n'ont été généralement mentionnés que chez les Ver- tébrés dans la substance grise des centres céphalo-rachidiens et dans la ( SoS ) rétine. Les observe-t-on éoaicmentchoz les Invertébrés? L'élnde de ceux-ci peut-elle aider à éclairer et à compléter un chapitre encore obscur de l'his- toire du tissu nerveux? Peut-on, en variant les types et en les empruntant aux différents embranchements, arriver à clore certaines discussions et à fixer divers points encore controversés? Telles sont les questions c[ue je me suis elforcé de résoudre en poursuivant les recherches dont je présente aujourd'hui les principaux résultats. » I. Contrairement à l'opinion admise, les myélocytes ne peuvent être assimilés à des noyaux libres. Ils représentent de véritables cellules norma- lement constituées et possédant toutes leurs parties essentielles. » Ainsi qu'on peut le constater sur les types les plus différents (Géphy- riens, Annélides, Hirudinées,Linguatules, Crustacés, Insectes, Mollusques), le myélocyte offre un corps protoplasmique, un noyau, souvent un ou plusieurs nucléoles, parfois une ébauche de membrane, divers produits secondaires, etc. On voit que c'est le tableau complet des attributs qui caractérisent la cellule. » Les dimensions totales de cette cellule sont toujours très minimes, mais ne varient pas dans des limites aussi étendues que chez les Vertébrés dont les myélocytes mesurent de 6;^. à i8;a; ici les diamètres minima et maxima sont représentés par gtz et i5[y.. La partie protoplasmique ou somatique de l'élément n'occupe jamais qu'une étroite zone périphérique, ce qui explique comment elle a pu échapper à l'attention des observateurs, surtout à une époque où la technique était imparfaite, oii la morphologie générale de la cellule se trouvait à peine esquissée et diversement interprétée. Malgré son faible développement, cette zone protoplasmique ne saurait être contestée : exa- minée sous un fort grossissement, elle se montre souvent parsemée de fins granules qui lui donnent un aspect pointillé; cet aspect devient spu- meux chez certains animaux (Crustacés, etc.). » Toujours très volumineux, effaçant ou mascpiant les autres parties de l'élément, le noyau est elliptique ou grossièrement sphéroïdal, rare- ment polyédrique. La masse nucléaire est presque toujours plus granu- leuse que le protoplasma somatique du myélocyte. » Les nucléoles ne s'observent pas d'une façon constante. On sait qu'il en est de même pour plusieurs éléments histiques : loin d'infirmer ou d'atténuer la valeur franchement cellulaire du myélocyte, ces variations des nucléoles viennent au contraire la corroborer. )) Ainsi que je l'indiquais plus haut, le myélocyte peut offrir quelques ( 5o6 ) produits secondaires qui sont principalement représentés par des globules adipeux ou par des granulations pigmentaires. On peut même établir une distinction, sinon générale, au moins assez fréquente, dans la répartition de ces produits : tout en pouvant s'observer dans l'ensemble du proto- plasma, les gouttelettes de graisse se montrent surtout dans les régions parallèles au grand axe du noyau; quant aux pigments, ils se localisent vers les pôles du myélocyte (Sabelliens, Térébelliens). 'I D'après la description classique du myélocyte des Vertébrés, cet élé- ment devrait posséder constamment deux prolongements opposés l'un à l'autre. Or, chez les Invertébrés, on trouve fréquemment des myélocytes pourvus d'un seul prolongement (Pontobdelle, Arénicole, Sabelle, Lo- custe, etc.) et d'autres qui en présentent plusieurs (Gastéropodes, etc.). La forme bipolaire n'est donc pas la seule que puisse revêtir le myélocyte ; il se montre parfois unipolaire ou multipolaire. )) Les prolongements se rapprochent et se mêlent pour former un lacis fibrillaire dont la nature devient mixte lorsque des fd^res conjonctives prennent part à sa constitution. Ces détails réclameront une attention spéciale quand on cherchera à préciser l'origine du Punctsubslanz qui s'ob- serve dans les centres ner^ eux de plusieurs Invertébrés. » II. Ceux-ci ne permettent pas seulement d'analyser et de comprendre la structui'e intime du myélocyte; ils révèlent encore sa véritable na- ture. i> L'étude des animaux supérieurs n'avait fourni à cet égard que des indications très vagues. Ne pensant pas devoir élever le myélocvte au rang de cellule, souvent exposés à le confondre avec des noyaux conjonctifs, les auteurs hésitaient à se prononcer sur ses affinités histiques, le considérant tantôt comme de nature nerveuse, tantôt comme de nature conjonctive. » Cette confusion cesse dès qu'on interroge les principaux types de la série des Invertébrés : partout on voit le myélocyte s'affirmer comme élé- ment nerveux ; si son mode de répartition permet déjà de le pressentir, sa morphologie comparée achève de l'établir nettement. » Les variations qui se remarquent dans la forme du myélocyte ne sont pas fortuites, mais déterminées par des variations correspondantes dans les cellules nerveuses : là où les myélocytes sont surtout unipolaires, les cellules nerveuses le sont également; là où les myélocytes deviennent multipolaires, les cellules nerveuses revêtent aussi fréquemment la même forme. » Partout éclatent ces affinités intimes entre les myélocytes et les cel- ( 5o7 ) Iules nerveuses : chez les Limuées, les Cyclostomes, etc., on trouve tous les états de passage qui, do la cellule nerveuse normale, conduisent au myélocyle. La parenté est si évidente que l'on doit se demander s'il est légi- time de conserver en faveur du myélocytc une espèce histologique parti- culière : réduction dans la partie somatique et prééminence du noyau, tels seraient les seuls caractères distinctifs. Très secondaires en eux-mêmes, ils perdent toute importance réelle lorsqu'on se reporte aux l"ormes inter- médiaires. « III. Vivement ébranlée par l'étude embryologique des Vertébrés, inadmissible au point de vue de l'histologie zoologique, l'autonomie du myélocyte pourrait-elle se maintenir plus justement sous le rapport fonc- tionnel? Dans l'état actuel de nos connaissances, la question ne peut être abordée qu'avec une extrême réserve, et l'on doit se borner à rapprocher certains faits. » Depuis longtemps les anthropotomistes ont insisté sur la localisation des myélocytes dans la substance grise et dans la rétine. Chez les Inverté- brés, on voit les myélocytes se grouper sui^ant un mode fort analogue : on les observe principalement dans les ganglions qui possèdent la plus haute valeur physiologique et qui donnent naissance aux nerfs de sensibilité spé- ciale; d'autre part, surtout chez les animaux pourvus d'yeux rétiniens, on les retrouve à peu de distance des bâtonnets optiques. » Quel que soit le sort ultérieur du myélocyte, cpi'il soit conservé comme type histologique distinct ou, ce qui semble plus rationnel, qu'il se confonde avec la cellule nerveuse, on remarquera la concordance des dispositions offertes par les Vertébrés et les Invertébrés. » ZOOLOGIE. — Sur /'Heterodera Schachtii. Note de M. Willot, présentée par M. Chatin. u Le G août dernier, j'ai communiqué à l'Académie une Note ayant pour titre : Destruction, parle sel marin, de /'Heterodera Schachtii et du Phylloxéra vastatrix. » Le D'' Strubell, de l'Université d'Erlangen (Bavière), m'a fait la gra- cieuseté de m'envoyer le Mémoire qu'il vient de publier sur l'anatomie de V Heterodera Schachtii. Je l'ai reçu le 28 août dernier et il porte cette date sur l'enveloppe, dont l'adresse est écrite de la main de l'auteur. » Nous sommes arrivés, l'un et l'autre, en poursuivant des buts diamé- ( 5o8 ) tralement opposés, ù constater le même fait. Il a trouvé, comme moi, que le sel marin tue V Heterodera Schachtii, même à la faible dose de 5 pour loo. » Je tiens à déterminer avec précision la part qui revient à chacun de nous dans cette découverte, d'une grande importance pratique. » Je cherchais un nématocide, et que lui demande-t-on? qu'il tue sûre- ment le parasite, qu'il respecte la plante hospitalière, qu'il soit utile même, s'il est possible, à la plante envahie, enfin qu'il soit à^bon marché. » En lisant le Mémoire de Davaine, sur le Tylenchus tritici, j'ai vu qu'il a, pour détruire ce Nématode, essayé, mais en vain, les jioisons les plus hé- roïques : morphine, belladone, atropine, curare, strychnine. Rien d'éton- nant, me suis-je dit; entre la constitution histologique d'un Nématode et celle d'im Vertébré il y a un abîme! Ce qui est utile à ce dernier peut-être est-il funeste à l'autre. Essayons le sel marin, qui réunit toutes' les condi- tions d'un excellent nématocide. Et le premier essai fut heureux! » Le D"^ Strubell, au contraire, cherchait, dans l'intérêt de ses recher- ches, à conserver le Nématode en vie. » Uni zu meinen Untersuchungen die Eier môglichst lange lebendig zu erhallen, brachle ich dieselben in eine 0,75 "/o Kochsalzlôsung, in der die Enlwickelung vôUig normal von Statten ging (p. 63, § 3). M Et plus loin, page [\i, § 3, ligne 10 : » In gleicher Weise gediehen sie (les Nématodes) in 1,2 und seibsl 3 "/„ Kochsalz- lôsung; in 5 "/o dagegen starben sie bereits nacii zwei Tagen ab. » Le D"' Strubell s'arrête là. L'idée d'appliquer son expérience à l'Agri- culture ne lui vient pas; il est absorbé par ses travaux anatomiques, fort remarquables, surtout au point de vue du développement de l'embrvon. Je cherchais, au contraire, un nématocide qui réunît les conditions voulues. » Le D"^ Strubell indique avec précision dans quelles limites le Néma- tode peut vivre dans une dissolution de sel marin; je parle d'une manière sûre, mais sans accuser de chiffre, des effets toxiques, selon la concentra- tion saline, du sel marin. » Le docteur établit la non-réviviscence de V Beterodera Schachtii; je n'ai pas prononcé le mot, mais j'ai dit la chose : « J'ai transporté les Néma- todes de la dissolution saline dans l'eau ordinaire et la décomposition ca- davérique s'en est suivie. » (Communication à l'Académie du i3 août 1888.) Enfin M. Strubell fait, en véritable naturaliste, un savant parallèle, au point de vue de la reviviscence, entre le Tylenchus tritici et V Heterodera ' 5o9 ) Schachtii : je le cite d'autant plus volontiers qu'il est tout à son avantage. » Son Mémoire est muet quant aux propriétés toxiques de l'azotate de soude sur YBeterodera Schachtii et d' autres, et j'en ai fait, à la date du i3 août dernier, la Communication à l'Académie. » Un fait domine toute cette discussion dans l'intérêt de la Science et de l'Agriculture : les expériences du D' Sfrubell confirment celles que j'ai faites et que j'ai communiquées à l'Académie le 6 août dernier; de plus, l'avantage de la priorité de publication est en ma faveur. » M. A. Chabrol adresse deux Notes ayant pour titres : « Appareil de certitude à l'usage des gares, pour connaître instantanément la distance, la vitesse et les arrêts des trains en route », et « La sécurité complète des A'oyageurs en chemin de fer » . La séance est fevée à 4 heures. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE, Ouvrages heçus dans la séance du 27 août 1888. Traité des fonctions elliptiques et de leurs applications ; parG.-R. Halphen. — Deuxième Partie : Applications à la Mécanique, à la Physique, à la Géo- désie, à la Géométrie et au Calcul intégral. Paris, Gauthier-Villars et Fils, 1888; I vol. gr. in-8°. Leçons cliniques sur les affections chirurgicales de la vessie et de la prostate, professées à l'hôpital Necker par T.-C. Félix Guyon, recueillies et publiées par le D'' F. -P. Guiard. Paris, J.-B. Baillière et Fils, 1888; i vol. gr. in-8°. (Présenté par M. Richet. ) V encéphale. — Journal des maladies mentales et nerveuses ; sous la direc- tion de MM. B. Ball et J. Luys; 8* année, n°^ i à 4 (janvier-août 1888). Paris, J.-B. Baillière et Fils, 1888 ; 4 br. in-S". Annales télé graphiques . Troisième série, t. XV, janvier-février 1888. Pa- ris, V^"^ Ch. Dunod, 1888; br. in-8°. Bulletin de ta Société de Géographie ; septième série, t. IX, i*"" et 2" tri- mestres 1888. Paris, Société de Géographie, 1888; 2 br. in-8°. C. R., 1888, 2- Semestre. (T. CVII, N° 11.) 6^5 • lO La inoculacion preventàa conlra el colera morbo asiàtico ; por J. Ferra:^, con la colaboracion de los D'^^'* Gimeno y Pauli. Yalencia, 1886; t vol. in-S". (Renvoi à la Commission du legs Bréant. ) El colera înorbo-asialico. — Brèves consideraciones sobre la etiologia y pro- filaxis de esta enfermedad ; por los D'"^ J. Ferran e J. Pauli, con una lamina represenlando las diversas fases evolutivas del microbio colerico. Sevilla, 188G; br. in-8°. ^ Renvoi à la Commission du legs Bréant. , Memorie délia reale Accademia délie Scienze di Torino. Série seconda, tomo XXXVII. Torino, Ermanno Loescher, 1887; i vol. in-4°. Transactions of the phUosophical Society of Victoria; vol. I-XX. Mel- bourne, James J. Blundell and C", 1 855-1 884; i3 vol. in-8°. Astronomical and magnetical and meteorological observations made at the Royal Obsen'alory, Greemvich, in the year 1884. London, printed by Eyre and Spottiswoode, 1886; i vol. gr. in-4°. Spectroscopic and photographie observations made at the Royal Observatory, Greenwich, 1884. (Extracted from the Greemvich Observations, 1884 ;; br. gr. in-4°. Observations of the great cornet 1882, Il (Annals of the royal observatory Cape of Good Bopé). Vol. II, Part I; br. gr. in-4°. Photometric observations of asleroids; by Henry M. Parkhurst {Annals of Harvard Collège observatory, vol. XVIII, n° III); br. in-4°. Total éclipse of the Moon; january 28, 1888 {Annals of Harvard Collège observatory, vol. XVIII, n° IV); br. in-4°. Total éclipse of the Sun; august 29, 1886; by William H. Pickerikg (Annals of Harvard Collège observatory, aoI. XVIII, n" V); br. in-4°. Bulletin of the Muséum of comparative Zoology, at Harvard Collège; vol. XVII, n" I. Studies from the Newporl marine taboratory, communicated by Alexander Agassiz. — XX. On the development of the calcareous plates of Asterias; by J. Walter Fewkes. Cambridge, printed for the Muséum, july 1888; br. in-8''. Transactions of the seismological Society of Japan; \o\. XII, 1888. Yoko- hama, printed at the Office of the Japan Mail; i vol. in-8°. Ouvrages reçus dans la séance du 3 septembre 1888. Journal de Mathématiques pures et appliquées . Quatrième série, publiée par Camille Jordan. Tome quatrième, année 1888, fasc. n" 3. Paris, Gauthier- Villars et Fils, 1888; br. in-4°. ' 5ii ) Bulletin de la Société des études indo-chinoises de Saigon; année 1888, I*'' semestre. Saigon, Rey et Curiol, 1888; br. in-8". Commission géologique et d'Histoire naturelle du Canada. Ali-red Selwyn, Directeur. Rapport annuel (nouxcWe série), volume li, 1886. Primeiros trahalhos da Commissâo de Longitudes incumbida ao capilâo te- nente Francisco Calheiros da Graça e primeiro ienenie Arthur Indio do Bha- ziL. Rio-de-Janeiro, Leuzinger et Filhos, 1887; i vol. in-4". The scientijic Transactions of the Royal Dublin Society ; vol. III (séries H ) and vol. IV (séries II ). Dublin, 1887-1888; 2 br. in-4°. The species of ficus of the indo-malayan and chinese countries ; Part II : Synœcia, Sycidium, Covellia, Eusyce and Neomorphe; by George King. Cal- (utta and London, 1888; i vol. in-f°. Journal of the Trenton natural History Society; n" 3, january 1888. Treii- ton, N. J., published by the Society, 1888; i vol. in-8°. The rallie of the Rattlesnake; by Samuel Garman. Cambridge, 1888; br. in-8°. Bestimmung der Elasticitdtsconstanlen von Flussspalh, Pyril, Sleinsalz, Syl- vin; von W. Voigt. Gottingen, Kaestner, 1888; br. in-8". Unlersuchungen zur Naturlehre des Menschen und der Thiere, heraiisge- geben von Jac. Moleschott. XIII Band. Giessen, Emil Roth, 1888; br. gr. in-8°. Werken van de Nederlandsche Rijkscommissie voor Graadmeting en Wa- terpassing. II. Uitkomsten der Rijkswaterpassing, ontworpen en aangevangen door L. Cohen Stuart, voortgezet en voltooid door H. G. van de Sande Bakhuyzen en G. van Diesen. 1875-1885. S'Gravenhage, Martinus Nijhoff, 1888; I vol. in-4°. Odvrages reçus dans la séance du 10 septembre 1888. Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Toulouse; janvier, février, mars 1888. Toulouse, Durand, Fillous etLagarde; br. in-8°. Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles de l'Yonne; année 1888, 42" volume, 1" semestre. Auxerre, Secrétariat de la Société, 1888; I vol. gr. in-8°. Mémoires de l'Académie de Stanislas, 1887; 5* série, tome V. Nancy, Berger-Levrault et C'% 1888; i vol. in-8°. La station quaternaire ou mouslérienne de la Quina {^Charente )\ par 1 5l2 M. Emile Rivière. Paris, au Secrétariat de l'Association française pour l'avancement des Sciences, 1887; br. in-8°. (Quatre exemplaires.) Résumé météorologique de l'année 1887 pour Genève et le Grand Saint-Ber- nard; par k. Rammerm.vnn. Genève, Charles Schuchardt, 1888; i vol. in-8°. Bibliothèque géologique de la Russie ( III, 1887), rédigée par S. Nikitin. Saint-Pétersbourg, 1888; i vol. gr. in-8°. Les vestiges de la période crétacée dans la Russie centrale; par S. Nikitin {Mémoires du Comité géologique, vol. V, n"2). Saint-Pétersbourg, Eggers etC'% 1888; I vol. in-f". Céphalopodes de la section supérieure du calcaire carbonifère de la Russie centrale; /?«/• Marie Tzwetaev (Mémoires du Comité géologique, vol. V, n° 3 \ Saint-Pétersbourg, Eggers et C'*, 1888; br. in-f°. Rescna geografica y estadistica de Espana. for la Direccion gênerai del Instituto geografico y estadistico. Madrid, imprenta de la direccion gêne- rai del Instituto geografico y estadistico, 1888; i vol. gr. in-4''. Om sannolikheten af intrddande divergens vid anvàndande af de hittills brukliga methoderna att analytiskt framstâUa planetariska stôringar; q/"Hi go GvLDÉN. Stockholm, 1888; br. in-8°. Om sannolikheten af ait patrâffa stora tal vid utvecklingen af irrationela decimalbrâk i kedjebràk ; a fiîvGo GyhDÈî^ . Stockholm, 1888; br. in-8". Transactions of the Connecticut Academy of Arts and Sciences, vol. VII. Part 2. New-Haven, published by the Academy, 1888; i vol. in-8°. The Great Lakes and their relations to the lakcs and gulf Water-Way ; by OssiAN GuTHRiE ; br. in-8°. Memoirs of the american Academy of Arts and Sciences; vol. XI, Part VI, n° VIL Cambridge, John W^ilson and Son, 1888; i vol. gr. in-4°. Proceedings of the american Academy of Arts and Sciences; new séries, vol. XV; whole séries, Vol. XXIII, Part I, from may 1887 to may 1888. Boston, John Wilson and Son, 1888; i vol. gr. in-8°. A nnual Report of the Board of régents of the Smithsonian Institution, to july i885; Part II. Washington, Government printing Office, 1888; i vol. sr. in-8°. 1 On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. puis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièremiMii le Dimnnclw. Ils formeot, à la fin de l'année, deux volumes in-4''. Deux ss, l'une par ordre alphabétique do matières, l'autre par ordre alpliabétiquo de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnemenl est annue rt du i^'' janvier. Le prix de Vaboiuienicnl c\i fixé ainsi qiiil suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, On souscrit, à l'Etranger, chez Messieurs : Michel el Médan. I Gavaull St-Lager. ieaiix . r ' Jourdan. ( Kuir. ;;is Hecquel-Decobert. i Germain et Grassin. ( Lachèseet Dolbeau. Mne Jérôme. nçon More! et C'°. I Avrard. Cliaumas. Duthu. ' Muller frères. •ges Soumard-Benieau Lelouriiici. F. Koberc. J. lloberi. V" Uzel Caronr. , Baër. 1 ( Hervieu. ' Massif. mbeiy l'errin. rbourg Henry. •mont-Ferr... Rousseau. i Lamarclie. m . . liatel. ' lienaud. \ l-auvcrjal. ( Grépin. ,, i Urevet. noble ' ( Gralier. Rochelle Hairitau. ïavre * Bourdignon. { Poinsignon. ; Beghin. e Lefebvre. ' Quarré. Lorient. chez Messieurs ( Gosse. M°" Texler. Beaud. Georg. Lyon ' Mégret. i Palud. V Vitte et rérnsscl. / Bérard. Marseille ] Laffille. f Pessailhan I Calas. Montpellier Goulet. I Bietrix. Moulins Martial Place. / Sordoillet. Nancy Grosjcan-Maupin. ( Sidol frères. I Prevert et Houis ( M"" Veloppé. \ Barma. ( Viscontl. Ninies Thibaud. Orléans Luzeray-Laille. Blanchier. Druineaud. Bennes Plihon et Hervé. Rocheforl Boucheron - Kossi - ( Langlois. [gnol. / Météric. Chevalier. ( Bastide. i ïiunièbe. ( Gimct. / Privât. / Morel. Tours j Péricat. ' Suppligeon. ( Giard. ( Lemaitre. Naii tes Nice... foiliers.. rtouen S'-Étienne Toulon.... Toulouse... Valenciennes.. Amsterdam . chez Messieurs \ Gaarcisen. / Feikema. ■1 tliènes Wilberg. \ Verdaguer. Barcelone. . Berlin. . Berne . Bucharést . I Piaget. I Aslicr el C". ' Calvary et C". I Friediander et fds. ' Mayer et Muller. ^ Schmid, Fiancke el ' ■ ( C". Bologne Zanichelli et C". Boston Sever et Francis. j Decq. Bruxelles ! Mayolez. ! Falk. ( Haimann. / Ranisteanu. Budapest Kilian. Caire {Le) V° Barbier. Cambridge Deighlon, Bell etC". Christiania Cammerineyer. Constantinople. . I.orentz et lieil. Copenhague HiJst et (ils. Florence Lœscher et Seebcr. Gand Hoste. Gênes Beuf. j Cherbuliez. Genève Georg. ( Stapelmohr. Kharkofi Polouectove. La Haye Belinfanle frères. ( lienda. ■ / Payol. ; Barth. 1 Brockhaus. Leipzig ' Lorentz. i Max Riibe. V Twielmeyer. ( Decq. ( Gnusé. Londres . . . Luxemboiir Madrid . Lausanne.. Liège. chez Messieurs j Dulau. ( Nutt. V. BUck Fuentès et Capde- vllle. Librairie Guten - berg. Gonzalès c hijos. Yravcdra. F. Fé. ,,., l Dumolard frères. Milan , , ( Hœpli. Moscou Gautier. / Furclieim. Naples ' Marghieri di Gnis ( Pcllerano. ,, ,, , ( Christern. Neiv-tork ' , ( Westermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et C". Palernie Pédone-Lauriel. Porto Magalhâès et Moniz. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. Bocca frères. Loescheret C. Rotterdam Kramers. Stochholin Samson et Wallin. / IssakolT. Rome . Turin. Vienne. Ziirich. S'-Pétersbourg. . ! Mellier. ! Wolir. Bocca frères. Brero. Loescher. Rosen berg et Sel lier Varsovie Gebethner et Wolff. Vérone. ......... DruckeretTedeschi. Frick. Gerold et C". Franz Hanke. Meyer etZeller. 15 fr. 15 fr. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES^RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes l^r à 31. — ( 3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volumes in-4°; '853. Prix Tomes 32 à 61. — i i" Janvier i85i à 3[ Décembre i865.) Volumes in-/,"; 1870. Prix SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Omel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, parM.M. A. DEniiiset A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les aètes, par M.Hansen.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréati(iue dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières isses, par M. Claude Bernard. Volume ■n-4% avec 32 planches; i8û6 15 fr. " ome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vas Benede.v. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en iS5o par l'Académie des Sciences f r le concours de iS53, et puis remise pourcelui de iS56, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- lentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature les rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs, » par M. le Professeur Bronn. In-'(°, avec 27 planches; 1861... 15 fr. l la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N° 11. TABLE DES ARTICLES. (Séance d.i 10 septembre 1888.; MEMOIRES ET COMMUIVICATIO.XS DES MEMlilîES ET DES CORIŒSPONDANTS DE L'ACADËMIE. Pilles M. 1'. TissiiiiAND. — Hcinavque sur nn point de la théoi'ie des inégalités séculaires.... '|H M. A. CiiATiM. — Les vignes françaises '|88^ M. Lkcoq de BoiSBAuriRAN. — A quels de- i Pages. grés d'oxydation se trouvent le rhrome et le manganèse dans leurs composés fluores- cents? ^90 CORllESPOIVDAIVCE. .M. ti. BiGoi'KUAX. — Ohsoivalions de la nou- velle comète Barnard, faites à l'observa- toire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest ) ^l)5 -M. GiiUEY. — Positions de la comète Brooks (7 août i.SSS), mesurées à l'observatoire de Besançon qi)6 M. Perrotin. — Sur la planète Mars 'lyB MM. L.-K. NiLSOX et O. Petterssox. — Sur les chlorures d'indium ')oo M. Hai'iiael Dubois. — Sur le rôle de la sym- biose chez certains animaux marins lumi- neux 5o3 M. JoANNES Chatix. — Sur les myélocites des Invertébrés 5o'| M. WiLLOT.. — Sur VHeterodera Scliachtii. 507 M. A. Chauuoi. adresse deux Notes ayant pour titres : « .Vppareil de certitude à l'u- sage des gares, pour connaître instantané- ment la distance, la vitesse et les arrêts des trains en route " et « La sécurité com- plète des voyageurs en chemin de fer ".. bon Bulletin bibmogrm'iiiqie Sog PARIS — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-.Vugusiins, 55. 1888 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PAR lUlTI. liES SECRÉTAIRES FERPÉTUEIiS . T03IE CVII. NM2(17 Septembre 1888). PARIS, GAUTHIER-VILLARS KT FILS, IMPRIMEUllS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 5'j, 1888 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté da>'s les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéi'o des Comptes rendus a 4B pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volimies par année. Article 1"' . — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un JMembre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus G pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Meinbre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- \cnt rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie aAant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicic en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- poits relatifs aux prix décernés ne le sont cpi'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices on Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sonl tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Sj Le bon à tirer de chacjue Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remisa temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans \cCompte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. i Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouveruement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les fiéposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante- COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 17 SEPTEMBRE 1888. PRÉSIDÉE PAR M. DES CLOIZEAUX. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. HYDRAULIQUE. — Complément à la théorie des déversoirs en mince paroi qui s'étendent à toute la largeur du lit d'un cours d'eau : influence, sur le débit, des vitesses d'arrivée des filets fluides ; par M. J. Boussinesq. « I. Dans trois'Noles insérées au Tome C V des Comptes rendus (4 juillet, lo et 24 octobre 1887), i'ai montré comment l'hypothèse d'une section contractée verticale où les fdets fluides superposés auraient un centre commun de courbure, permet, en se combinant avec la formule deD. Ber- nouUi et avec un principe de débit maximum qui est comme la définition des déversoirs non noyés ('), de calculer à fort peu près les principales circonstances de l'écoulement par un déversoir en mince paroi et sans contraction latérale (ou d'une longueur égale à la largeur, supposée uni- (') Car il exprime que le niveau du fluide, sur la section contractée, s'est abaissé jusqu'au point où s'annule son influence sur le niveau en amont du barrage. C. R., 1888, 2- Semestre. (T. CVII, N° 12.) "7 ( 5i4 ) forme, du cours d'eau qui y passe), soit quand la nappe déversante est libre, c'est-à-dire soumise inférieurement comme supérieurement à la pression atmosphérique dont on peut faire abstraction, soit quand elle est ou déprimée ou soulevée par une diminution ou un accroissement donnés delà pression exercée à sa face inférieure. En appelant: q le débit par unité de longueur du déversoir ; h la hauteur de charge, ou hauteur, au-dessus du seuil, du niveau de l'eau un peu en amont du barrage, sur une section où la surface libre soit sensiblement horizontale; s le relèvement éprouvé par la face inférieure de la nappe déversante depuis l'arête du déversoir jusqu'à la section contractée où cette face a son plan tangent horizontal, relèvement dont le rapport à h est un certain coefficient de contraction variable avec la direction de la paroi formant barrage et avec la pression exercée sous la nappe déversante ; — npg(h — £) l'excédent de cette dernière pression sur celle de l'atmo- sphère, ou n la non-pression déprimante, supposée connue, évaluée en prenant pour unité la pression pg{h — s) d'une colonne d'eau égale à la hauteur h — s. de charge au-dessus du bord inférieur de la section con- tractée ; r, la hauteur de cette section contractée et R^ le rayon de courbure des fdets fluides à sa partie inférieure; enfin y, /■, m les expressions (26) R„-+-5-ï ^^ Ro ' Ro ' Ro4-r/ ) m = [{k s/T^h^) - {k v'TTT;)'] losA' A- — I V /' I — V ' où z est la hauteur, au-dessus du seuil, d'un point quelconque de la sec- tion contractée. » J'ai trouvé, pour la vitesse V du fluide en ce point quelconque de la section contractée, la formule (27) \ = sj2g(h-^)(l +n)R^^,_, = ^—^ ~ -' et, pour (- = 7: = — 0,75812, on trouve, par des réductions évidentes. (34 his) 1 = '-^^:^ - (^) V I - ^-4- 8P) = o,o46. La petitesse du résultat o,o46 tient à un changement de signe du facteur trinôme figurant dans (33) avant y<^Y' changement qui se produit pour logy = 0,33 163, c'est-à-dire pour Y = 1,3933 et rr ou — y-^= 0,4374? de sorte que 1 se compose, entre y = i et y ^ i ,3g33, d'éléments positifs, piùs, entre y = i ,3933 et y ^ A~' = 2,i343, d'éléments négatifs atteignant presque la valeur absolue totale des précédents. En effet, ces deux inté- grales partielles, directement calculées, sont o,4o5 et — 0,359. » A une approximation plus grande, la a aleur approchée i + r-~: du ( 5.7 ) z facteur i — „ se trouve réduite dans un rapport croissant avec y; car, si l'on retranche de i les deux membres de (32), il vient, pour exprimer Z . ....... , , Z / Z I — „, le quotient de cette valeur approchée par i+a^ (""^H/' ^^'^'" seur qui, entre les deux limites, grandit de i à i + a, réduisant par suite tous les éléments d'une fraction de leurs valeurs respectives, graduellement croissante depuis zéro jusqu'à a, savoir, de o à (o,4374)(2 — 0,4374) a = o, 6835a dans la première intégrale partielle o,4o5 et de o,6835 aka dans la seconde — 0,359. D'ailleurs, les éléments influents de ces deux intégrales se com- pensant presque et n'étant pas voisins de la limite commune y = i,3933, où s'annule la fonction sous le signe /, l'intégrale négative — 0,359 ^^ trouve notablement plus réduite que l'intégrale positive o, 4o5, et, par suite, sa variation, comprise entre (— 0,359) (— o, 6835 a) ^^ ( — 0,359) (— a) = 0,359a, donne son signe à la variation même, évidemment moins forte, éprouvée par l'intégrale totale 1. Ainsi, dans le cas d'un déversoir à nappe libre, la valeur exacte de X sera comprise entre 0,046 et 0,046 + 0,359a : nous pourrons la représenter par 0,046 -I- o,359«(i, si 0 désigne une fraction de I inconnue, mais ne paraissant très voisine d'aucune de ses deux limites zéro, I. » III. Cela posé, reprenons l'analyse des Notes citées des f4 juillet et 10 octobre 1887, en y tenant compte des vitesses mm'a/e^W. Celles-ci ajou- teront un petit terme à l'équation (i) de D. Bernoulli, qui deviendra ( I bis) [- J— -\- z = h -\ , et d'où se déduira, pour porter dans l'équation (2), une expression de - -payant en plus le terme W —rr' que l'égalité des deux expressions V ^/:3 et W dZ du débit d'un même filet permet de transformer en V -7y-i ou, d'après (3o), en V -^ [^ ~ h)* Par suite, si l'on appelle V„, V, les valeurs respectives de V aux deux limites z = t, z = s. -h ■/], valeurs qui, d'après ( 5i8 ) (i bis) et la seconde (28), seront facilement V il viendra, au lieu de (4) ou (i/j) et de (5), c'est-à-dire au lieu de V = -^7 et de ^ = k, les deux relations (36) » Portons dans la seconde les expressions (35) de Vo, V, et, rappelant que le dernier terme de chacune des quatre relations (35), (36) est très petit ou évaluable par les formules de première approximation, rempla- çons d'ailleurs, dans ces termes, non seulement, pour abréger, 2^(A-£)(l + «) TTH par V^, mais aussi R^ par sa valeur ., . ^,, qui résulte de l'expression ap- '0 '"»' 1 prochce du débit / V dz ou UH. D'une part, la seconde équation (36) deviendra aisément et fera connaître, en fonction de k, le rapport de % à A — t; après quoi la seconde formule (26) donnera, pour R,,, la valeur Ro = (A - 0^' — r=T — (38) { X |'+ ,_A-.(n-«) Yi _ i2« r I -|-' u^ /-"v z\ , ) ( 5i9 ) D'autre part, la première (36), après avoir pris la forme \dz ou Ro / Ydy, en y observant qu une intégration par parties donne à l'expression (4o) , = _V.R.(log.)[,-^ïjf (,-!)(.+ , ^,),rf,]. » Remplaçons enfin, dans celle-ci, le premier facteur, Vq, par sa va- leur (35) et le deuxième, R„, par le second membre de (38), dans la der- nière partie duquel le binôme élevé à la jHiissance — i pourra être évalué en fonction de k par la formule approchée (2g); car ce terme est de deuxième approximation. En nous rappelant les significations (26), (33) de m et de 1, ainsi que les valeurs U(i + a), U(i — 2a) de W, et de Wo, puis posant, pour abréger, (4i) -=(^i-/lj (l+«) L 3[.-/t^(n-«)] -^^^J' nous aurons (42) q = hsl2gh7n(^i-i- -v^j =ms/2g(^/i-\-^ NOMINATIONS. MM. Peligot et Mouchez sont élus Membres de la Commission chargée de la vérification des comptes de l'année 1887, en remplacement de MM. Chevreul et Fremy. ( 520 ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. J.-M. ScHNYDER adresse, de Chàteauneuf-dii-Pape, une Communica- tion relative au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) CORRESPONDANCE. M. le Maire de Lyon invite l'Académie à se faire représenter à l'inaugu- ration de la statue élevée à André-Marie Ampère, qui aura lieu dans les premiers jours du mois d'octobre prochain. MÉCANIQUE. — Sur une récente Communication de M. Lévy. Note de M. E. Cesaro, présentée par M. Maurice Lévy. « L'intéressant théorème que M. Lévy vient de communiquer à l'Aca- démie (') n'est pas nouveau, ainsi qu'il l'a lui-même déclaré {-). Il est dû à M. Betti, qui en a tiré une foule de conséquences importantes. Dans la Teoria délia Elaslicita (') de Betti, le théorème en question joue un rôle essentiel. Il est, pour ainsi dire, le théorème de Green de la théorie de l'élas- ticité, qu'il permet de àé\e\o^^&r parallèlement à celle de la fonction po- tentielle, et l'on doit savoir gré à M. Lévy d'avoir montré que le môme théorème admet également des corollaires intéressants en graphostatique. Du reste, le théorème de Betti est loin d'être complètement exploité. Le seul fait qa il subsiste en coordonnées curvilignes permet de prévoir d'innom- brables résultats, et, en particulier, il ne serait pas difficile de s'en servir pour déterminer la variation de volume d'un corps, sous l'action de forces qui admettent une fonction potentielle. Il y a plus, le théorème de Betti est (') Comptes rendus, i3 août 1888. (-) Ibid., 27 août 1888. (') Nuovo Ciinenlo, 2" série, t. VII, VIII, XI, X. ( '2. ) vrai flans un espace à v .dimensions, quel que soit v. On en déduit, par exemple, que la capacité d'un corps /lomogrnc, à v dimensions, soutenu par son barycentre, ne change pas sous l'action de la gra\ité. On en déduit aussi que la capacité d'une sphère homogène et isotrope, à v dimensions, suspendue par un fil rigide ou appuyée sur un espace linéaire rigide, à v — i dimensions, subit, sous l'action de la gravité, des variations égales et de signes contraires, proportionnelles à la (v -h !)"■""= puissance du rayon, etc. Mais, laissant de côté toute autre application, je veux m'attacher à faire voir que la formule de Laplace, donnant la vitesse du son dans les milieux élastiques recti- lignes, est une conséquence du théorème de Betti. Si un corps S, à v di- mensions, est soumis successivement à deux pressions, uniformément distribuées dans l'espace 5 à v — i dimensions qui le borne, et que ces pres- sions soient p et p' par unité d'espace, le théorème de Betti donne '■/("■£■ dx.^ dx.\ j =-.((" , d.r, , dx.^ , dji\ \ , 17, +"^77;f+- + "v77;7^^^^' d'oïl, par une transformation connue, // Tor/S = p ft-)'dS, 0 étant le coefficient de dilatation cubic/ur donné par la formule du, du, du., OX, Ox, Ox., )) Ainsi le rapport de / 0f/S à p est une constante qu'il s'agit de déter- miner. Prenons m, = kx,. Si l'on pose ^àu,- duj^ 'J 2 \duj ' dxj Oij est k ou o suivant que i est égal ou non à y. Cela étant, on démontre sans peine que le potentiel unitaire des forces élastiques est toujours donné par la formule dans le cas de l'isotropie parfaite. On a désigné par p la densité du corps, C. R., i888, 2- Semestre. (T. CVIl, N" 12.) (i8 ( 322 ) par a ai b les vitesses de propagalion des ondes longitudinales et des ondes transversales. Dans le cas actuel, et il faut, pour l'équilibre intérieur, que l'on ait ^ = £ = ~ ii- p[v(a^ - 2^0 + 26^1. » D'ailleurs, dans ce cas particulier, 0 = ov^, /0f/S = v/cS, ■-s et, par suite, si l'on représente par s l'augmentation unitaire de capacité. p v«'- — 2(v — 1) b- » En particulier, si v = i et yw = — g^, s. représente l'allongement que l'unité d'espace éprouve sous une traction égale à son poids, et la dernière relation nous donne ce qui est la formule de Laplace. » PHYSIQUE. ~ Compressibilitè des gaz : oxygène, hydrogène, ozote et air jusqu'à 3ooo''"". Note de M. E.-H. Amagat. « J'ai suivi la méthode qui m'a déjà servi pour étudier les liquides dans les mêmes limites de pression; mais ici la difficulté est beaucoup plus grande, elle tient surtout à la petitesse du volume, occupé par le gaz dès qu'il est un peu fortement comprimé. Je suis arrivé, cependant, après de nombreux essais, à des résultats parfaitement réguliers et concordants, en employant pour le jaugeage des tubes à fds de platine le procédé même de lecture par contacts électriques qui sert ensuite à estimer dans les mêmes tubes les volumes successivement occupés par le gaz comprimé. » J'ai obtenu ainsi, pour un même gaz, avec des tubes différents, des tracés graphiques presque absolument superposés. ( 523 ) » Les résultats que je donne plus loin, et qui sont seulement les résul- tats apparents, diffèrent notablement île ceux auxquels Natterer était arrivé (^numériquement^ . Les différences distribuées assez irrégulièrement atteignent jusqu'à plusieurs centaines d'atmosphères dans la partie com- mune à nos recherches; pour une même réduction de volume du gaz, je trouve, en général, des pressions beaucoup plus fortes que celles données par Natterer; on peut se rendre compte facilement de cette différence, en discutant les causes d'erreurs probables et même inévitables de la méthode suivie par ce physicien. Les résultats qui suivent sont relatifs seulement aux fortes pressions; les pressions inférieures à looo""" seront étudiées à part avec un appareil permettant d'élever la température infiniment plus que je n'ai pu le faire avec le dispositif imposé par les très fortes pressions, et avec lequel j'ai pu opérer seulement entre o° et 5o°. » Le Tableau qui suit donne, sous les pressions indiquées à la première colonne, les volumes occupés à i j"par une masse gazeuse dont le volume, à la même température et sous la même pression de o^j^G, est égal à l'unité. mosphèies. Air. Azûle. Oxygène. Hydrogène. 75o o ,002200 0,002262 » » lOOO O; ,001974 0,002082 0,001735 0,001688 1000 0; ,001709 0,001763 0,001492 0,001344 2000 O. ,001 566 o,ooi6i3 0,001373 0 , 00 I I 6 I 25oo O; ,001469 o,ooi5i5 0,001294 0,001047 3ooo 0; ,ooi4oi 0,001 446 0,001235 0 , 000964 » Il est intéressant de comparer les compressibilités des gaz fortement comprimés, entre elles et avec celle des liquides; pour faciliter cette com- paraison, j'ai calculé de 5oo*"" en 5oo^"" leur coefficient de compressibilité défini comme on le fait d'habitude pour les liquides. Voici le Tableau des résultats obtenus : Limites des pressions en atmosphères. alm alui Entre 75o et 1000 . . » 1000 et i5oo . . » 1 5oo et 2000 . . >) 2000 et 25oo . . » 2000 et 3ooo . . Air. o,ooo4i I 0,000268 0,000167 0,000128 0,000093 Azole. o , 000407 o , 000265 0,000170 0,000122 0,000091 Oxygène. » o,ooo258 0,000160 o , 000 I I 5 0,000091 Hydrogène. » o,ooo4o8 0,000272 0,000197 0,0001 58 » On voit que, aux très fortes pressions, les gaz oxygène, azote et air ( 524 ) ont presque la même compressibilité; elle est de l'ordre de grandeur de celle des liquides; à 3ooo"'"'elle est sensiblement égale à celle qu'a l'alcool sous la pression normale. » La compressibilité de l'hydrogène est beaucoup plus grande, presque le double; à 3ooo"""elie est à peu près égale à celle de l'étlier vers la pres- sion normale. » Il est facile de prévoir que ces compressibilités doivent, comme celle des liquides, augmenter avec la température ; c'est ce que montre le Ta- bleau suivant, relatif à l'hydrogène : Coefficients Limites des pressions -■ — ^ -^ —— ^ en atmosphères. à zéro. ;i i5°,'|. à 47°i^- atm alui Entre looo et i5oo 0,000 o,ooo4o8 o,ooo4i6 » i5oo et 2000 0,000263 0,000272 0,000280 » 2000 et 25oo 0,000196 0,000197 0,000208 » 25oo et 3ooo o,oooi56 o,oooi58 o,oooi58 » Les densités apparentes se déduisent facilement du premier Tableau ; en admettant provisoirement pour la compressibilité du verre le nombre généralement adopté, on obtient les résultats que voici à 3ooo^'™ : Densités à Sooo""" rapportées à l'eau. Apparentes. Kéelles. Oxygène 1 ,0972 i , io54 Air «0,8752 0,8817 Azote 0,8281 0,8293 Hydrogène 0,0880 0,0887 M Les courbes obtenues comme je l'ai déjà fait, en portant les pressions sur l'axe des abscisses et les produits /«■ sur celui des ordonnées, sont des lignes presque droites, mais qui présentent toutes une légère concavité tournée vers l'axe des abscisses; je reviendrai sur ce point important à propos des volumes limites quand j'aurai déterminé la variation de volume des enveloppes. » PHYSIQUE. — Sur les chaleurs spécifiques des dissolutions. Note de M. E. M.inii.vs. (Extrait.) « Lorsqu'on a besoin de connaître les chaleurs spécifiques des disso- lutions de substances salines (acides, bases, sels) à différents degrés de ( 525 ) concentration, on est souvent arrêté par le trop petit nombre de déter- minations. Il est très difficile expérimentalement d'étudier des solutions contenant plus de /joo'^'' du dissolvant pour 1°'' du corps dissous, et, pour des solutions moins étendues, il faut faire des interpolations d'autant moins exactes que les expériences sont plus espacées. )) Il serait utile de posséder une formule simple, convenant à tous les sels, et donnant exactement la variation de la chaleur spécifique avec la dilution. Anciennement déjà, M. SchùUer ( ') a indiqué une formule em- pirique qui donne les chaleurs spécifiques des solutions salines aqueuses, connaissant le poids de sel dissous. Mais cette formule, évidemment inexacte pour les dissolutions très étendues, comme l'a fait remarquer M. Marignac (-), ne donne pas de bons résultats même pour les dilutions moyennes. )> De son côté, M. Marignac a pu représenter très fidèlement ses expé- riences sur ce sujet par la formule ,, D h c d C = iH/i + « -1 \- —, -\ — î» Il II- ir OÙ c est la chaleur spécifique moléculaire de la dissolution, n est le nombre des molécules d'eau pour i"'"' du corps dissous, a, b, c, d sont des con- stantes. » Malheureusement, ce genre de formule ne dégage aucune loi simple pour la variation de la chaleur spécifique avec la dilution. Les mêmes nombres peuvent être représentés par une autre formule susceptible d'une interprétation théorique simple. » Considérons le cas des dissolutions salines quelconques, pour les- quelles le nombre n des équivalents du dissolvant pour i"' du corps dis- sous est supérieur ou égal à 25, en général; la chaleur spécifique y„ est représentée très exactement par la formule suivante : r,\ a-\- Il c est la chaleur spécifique du dissolvant, a clb sont des constantes. » Il suffit de deux expériences pour déterminer les constantes de la (') Poggendorff's Annaleii-, t. CXXXVI, p. 70; 1869. (^) Annales de Chimie et de Physique, 4° série, t. XXII, p. 4o6; 1871. ( .526 ) formule. Voici quelques exemples de formules pour les dissolutions aqueuses, les données manquant pour les autres : SOS HO + «HO ., =;2A±_^ 7 , 3 + /j HC1-^«H0. 'in 2,70 + Il 10,1 -\- Il NaO,H0 + «H0 ^,^ = H^I^jtii KO,HO + .HO -;.= ''-g''^" 22,564-1-/» NaCI-h«HO .i,45-K» ' 20 -h « AzH*CI 4- «HO Y„ = ^jlll^jti^ i2,d53-(-« NaO, SO»-H«HO v=i|jlL±i^ ' 28,12 4- /< Ci2H"0"+«H0 -, ^hl]l±2i » J'ai eu recours aux expériences de M. Marignac et de M. Thomseu pour déterminer les constantes et vérifier la formule ; la concordance entre les résultats calculés et observés atteint le plus souvent j~. » La fidélité avec laquelle les expériences sont représentées pour les corps précédents, qui appartiennent à des séries très différentes, montre la géné- ralité de la formule proposée. » Il est facile de l'interpréter. Soit e l'équivalent du dissolvant; posons ïo=77' E=:eè; la relation (i) peut se mettre sous la forme (2) (2) Ey„ -I- nec = y„(E -^ ne), d'où le théorème suivant : )) Lorsqu'une substance saline entre en solution étendue («^ aS), la loi de Wcestyn est applicable à la dissolution, et tout se passe comme si le corps dis- sous avait pris un nouvel équivalent (S) et une nouvelle chaleur spécifique à l'état liquide (yo ), tous deux indépendants de la dilution. » Pour l'acide sulfurique, en particulier, la chaleur spécifique apparente ( 'i^? ) à l'état liquide, Vg, coïncide avec les déterminations de Koppet de Pfaundler; d'où un énoncé plus général du théorème, pour ce corps. » Si l'on considère l'expression de -~> on en déduit facilement de nou- veaux énoncés simples, équivalant au théorème précédent. Le détail des autres vérifications de la formule, et son application aux corps dissociables par l'eau, seront donnés dans un Mémoire ultérieur ( ' ). » CHIMIE. — Sur les chlorures de gallium cl sur la valeur des éléments du groupe de l'aluminium. Note de MM. Nilsson et Otto Petterssoîî. a II est bien connu que M. Lecoq de Boisbaudran, à qui l'on doit la découverte du gallium, a montré qu'il existe deux chlorures différents Ga^'Cl" (ou GaCP) et GaCl-. Ce savant a trouvé, pour la densité de vapeur du premier chlorure (par la méthode de Dumas), 247° C. 273' C. 35o°C. 4'io°C. Densité i3,4 ''i9 10,0 7,8 et M. Friedel (par la méthode Dulong-Meyer) 35o°C. 440'' C. Densité 8,5 6,6 » La valeur calculée est 12, iG pour la formule Ga-Cl'' et 6,08 pour GaCP( = ). )) Trichlorure de gallium, GaCl''. — Le gallium métallique forme un tri- chlorure par l'action du gaz chlorhydriqiie. Le métal se transforme en chlorure sans résidu; mais, en distillant le produit dans un courant d'acide carbonique pour chasser l'acide chlorhydrique qui y adhère encore, nous avons observé dans le tube des traces d'un corps moins volatil, d'un jaune brun, qui se décolore tout de suite dans le gaz chlorhydrique. Il se peut que ce soit un chlorure inférieur, analogue au monochlorure d'indium. » Nous avons trouvé pour la densité de vapeur du trichlorure de gal- lium : 8,84à3Go°; 6,11 l\f\^\o"; 6,1 4 àGoG"; 5, 18 entre 1000° et 1100°. (') Ce travail a été fait au laboratoire d'enseignement physique de la Faculté des Sciences. (^) M. Lecoq de Boisbaudran a eu la complaisance de nous fournir des matériaux pour nous mettre en état de fixer le poids moléculaire de ce chlorure. ( 528 ) » La densité, calculée d'après la formule GaCP, est égale à G, 081; le trichlorure de gallium atteint donc son état normal gazeux au-dessous de f\f\o" et commence à se dissocier au-dessus de 606". » BicJdorure de gallium : GaCl". — Nous avons préparé ce chlorure comme le monochlorure d'indium, en faisant agir os%o352 de gallium sur le trichlorure formé de os%oi7o du métal. La réaction terminée, on a obtenu par distillation un chlorure incolore dans un courant d'acide car- bonique, après quoi on y a retrouvé un petit globule métallique pesant oS'',o225. Une très petite quantité du corps jaune brun, mentionné plus haut, s'était déposée dans le tube. Le bichlorure est à chaud un liquide limpide, qui se solidifie à la température ordinaire. » La densité de vapeur du bichlorure de gallium a été trouvée égale à 4,82 entre 1000" et iioo"; 3, 56 entre iSco^et 1400°. » La densité de vapeur, calculée d'après la formule GaCl-, est 4.859. » Les éléments du troisième groupe du système naturel, dont nous avons examiné jusqu'ici les chlorures, forment avec le chlore les combi- naisons suivantes : Monoclilorure. Bichlorure. Trichlorure. Aluminium manque manque AlCl' Cristaux incolores, non fusibles H la pression ordinaire. Gallium existence douteuse GaCl- GaCl^ Cristaux incolores, Cristaux incolores, fusibles. fusibles. Indium In Cl InCl^ In Cl' Masse roussàtre. Cristaux incolores, Cristaux incolores, à l'état fondu i'i l'état fondu non fusibles d'un rouge brun. liquide, à la pression ordinaire, jaune ambre. » Il faut noter que l'aluminium et le gallium déplacent 3 atomes, l'in- dium 2 atomes et le thallium (') i atome d'hydrogène du gaz chlorhy- drique sec. Avec l'accroissement du poids atomique, il se présente dans ce groupe une tendance évidente des éléments à former plusieurs combi- naisons avec le chlore. L'aluminium nous a donné un seul chloriu'e, pendant que le gallium peut en former au moins deux, l'indium trois et le thallium quatre distincts, TlGl, TPCl% TlCl= et TK;1\ » (') Selon M. Lf.psius, Ber.. t. XXI, p. 55G; 1S88. ( 5^9) CHIMIE. — Sur le chlorure /erreuT el les chlorures de chrome. Note de MM. ]\ilsso\ et Otto Pettersso.v. (Extrait.) « Chlorure ferreux. — M. Victor Mcycr , qui a déterminé la densité de va- peur des chlorures de fer, s'est réservé la revision du chlorure ferrique. Quant au chlorure ferreux, il nous a invités à en fixer le poids moléculaire. Nous avons d'abord cherché si la densité de vapeur de ce chlorure prend une limite définitive aux températures très élcA ées. D'après deux expériences citées ci-dessous, d'accord avec les déterminations de M. Meyer et confor- mément à presque tous les chlorures examinés, le chlorure ferreux aurait une constitution plus compliquée aux températures inférieures, pour se résoudre au blanc en molécules de la com[)osition normale FeCP. » La densité de vapeur trouvée est 4>J4 entre i3oo" et i4oo°; 4.29 entre 1400" et looo". )) La densité, calculée d'après la formule FeCl', est égale à 4>375. » Chlorures de chrome. — On connaît deux chlorures de chrome, dont on a exprimé jusqu'ici la composition par les formules Cr'-Cl° et CrCl-, con- formément aux combinaisons correspondantes de fer. » Le trichlorure de chrome CrCP a pour densité de vapeur : 6, 1 3 à i oôS" ; 5,5i à I 191"; 5,42 à 1277°; 4.82 à i347°; ^'67 entre 1 100° et 1200°; 5,17 entre lajo" et i35o°; 4» 58 entre i35o" et i4oo°. » Pour la formule CrCF, la densité de vapeur calculée est égale à 5,47- Ce chlorure a donc une densité de vapeur entièrement conforme au nombre théorique à 1200°- i3oo°. Au-dessus de i3oo°, la densité diminue, fait au- quel on pouvait s'attendre par suite de la décomposition commençante. » Nous avons préparé le bichlorure de clirume Cr^CP ou CrCl- en chauf- fant le chlorure chromique dans un courant d'hydrogène pur et sec à une chaleur assez douce pour que le tube de verre ne fût pas incandescent. » oS"", 2927 de CrCP sec a donné o^'', 2274 CrCP, quantité tout à fait cor- respondante à celle que la théorie exige. Le chlorure CrCP est d'un blanc tirant sur le gris. C'est en effet le moins volatil de tous les chlorures mé- talliques que nous avons examinés, prenant l'état gazeux assez lentement, même à la température la plus intense qu'on puisse produire dans notre fourneau à l'aide d'une lampe à seize becs, alimentée avec du gaz d'éclai- rage et de l'air à 2^"'" de pression. C. R., 1888, 2» Semestre. (T. CVIt, N» 12.) 69 ( 53o ) » Nous avons trouvé pour la densité de ^■apeur : y, Ho entre i3oo" et 1400°; 7,27 entre i4oo'^ et iSog"; G, 22 entre i5oo° et iGoo". » La densité, tirée de la formule CrCl-, est égale à 4.2.')6. » On a ainsi trouvé une valeur notablement plus grande que la valeur théorique. Cependant, nos trois expériences présentant une diminution continuelle de la densité avec l'accroissement de la chaleur, il est hors de doute que le bichlorure de chrome, quant à sa densité de vapeur, est un pendant du chlorure terreux, avec cette différence seule qu'il est volatil à une température bien plus haute et passe à peine à l'état normal môme à la chaleur la plus intense qu'on puisse produire. » ZOOLOGIE. — Sur le système nerveux grand sympathique des poissons osseux. Note de M. Rexé Chevrel, adressée par M. de Lacaze-Duthiers. (( Voici les résultats positifs de l'étude anatomique que j'ai entreprise sur le svstème nerveux grand sympathique des poissons osseux. Les uns m'appartiennent en propre, les autres, trouvés par différents auteurs, n'é- taient présentés ou acceptés qu'avec réserve; je les confirme : » i" Les racines de l'extrémité antérieure du sympathique sortent tou- jours du trijumeau proprement dit. » 2° La portion céphalique du sympathique n'est pas toujours située en dehors du crâne. Chez quelques poissons sa partie antérieure est logée dans la cavité crânienne. » 3° Chez un certain nombre de poissons, le premier ganglion cépha- lique émet des filets nerveux qui peuvent se rendre : » a. Au palatin; b. à la masse commune des maxillaires; c. à l'ophthal- mique; d. au nerf cil iaire court; e. au nerf ciliaire long; f. à la branche antérieure du glosso-pharyngien. )) 4° Tj6s filets sympathiques qui se rendent directement aux arcs bran- chiaux ne se rencontrent que dans un petit nombre de familles. Plus sou- vent, des filets très courts, émanés des ganglions correspondant aux nerfs glosso-pharyngien et pneumogastrique, se portent sur ces nerfs, aux fibres desquels ils se mêlent intimement. » 5° Chez quelques poissons, des filets se détachent de la partie du cordon comprise entre le trijumeau et le pneumogastrique et se ramifient dans les muscles des branchies. ( 53i ) » 6" Chez les Physostomes apodes, on voit, un peu en arrière du tronc formé par les deux artères épibranchiales postérieures, un ganglion re- marquable duquel partent : )) a. Un filet qui s'anastomose avec la branche viscérale du pneumo- gastrique et forme un plexus ontoiu'ant l'œsophage ; )) b. Un autre filet qui se porte en arrière sur le rein céphalique; » c. Enfin, chez ceux de ces poissons qui ont des pectorales, un certain nombre de filets qui accompagnent l'artère axillaire et ses nombreuses ra- mifications. De ces filets s'en détachent d'autres; les uns se mêlent intime- ment aux nerfs rachidiens innervant les muscles internes et externes de la pectorale; les autres vont se ramifier sur la muqueuse de la cavité bran- chiale. )) 7° Chez la plupart des autres osseux, l'artère axillaire est accompa- gnée d'un ou de deux filets sympathiques présentant parfois sur leur trajet de tout petits ganglions. » 8° En général, la plupart des artères intercostales sont accompagnées d'un filet sympathique. A l'endroit où naît l'artère rénale, ce filet se bi- furque : l'une des branches s'accole à l'arlère rénale et pénètre avec elle dans le rein, l'autre suit la branche dorsale de l'artère intercostale. » 9" Les rameaux communicants qui unissent le cordon sympathique aux nerfs rachidiens sont parfois mixtes, c'est-à-dire qu'ils contiennent des filets venus du nerf rachidien et d'autres venus du ganglion sympathique correspondant. » lo" La partie caudale du sympathique est toujours double, même quand la partie abdominale est simple. ^ » II" Les ganglions de la partie caudale donnent naissance à des filets nerveux très fins qui s'anastomosent avec les nerfs rachidiens innervant les muscles de la nageoire caudale ('). » PHYSIOLOGIE. — L'entre-croisement incomplet des fibres nerveuses dans le chiasma optique chez le chien. Note de M. Alexa.vdre N. Vrrzou, adressée par M. de Lacaze-Duthiers. « Dans une précédente Communication sur le centre cérébro-sensitif visuel chez le chien, j'ai montré que l'ablation d'un seul lobe occipital détermine la cécité de l'oeil du côté opposé à la lésion expérimentale. (') Ce travail a été fait dans les Laboratoires Je Roscofl' et de Banyuls-sur-Mer. ( 532 ) » L'animal étant complètement guéri, cette cécité n'est pas absolue. En voici la preuve : le 2 octobre 1887, ^^- Obregia, mon préparateur, enleva le lobe occipital gauche d'un chien de taille moyenne. » Immédiatement après l'opération, lorsque l'animal s'est éveillé du som- meil chloroformique, je constate que la vue est abolie dans l'œil opposé à la lésion effectuée. Cet état dure aussi longtemps qu'on maintient un ban- deau sur l'œil sain du côté correspondant au lobe occipital enlevé; mais, après la guérison de la plaie (26* jour), on remarque les faits suivants : » La mobilité et la sensibilité sont à l'état normal, l'animal a le regard un peu égaré et les pupilles sont légèrement dilatées. Le chien ne voit pas de l'œil droit : en effet, en mettant un petit morceau de viande à o'^jSo au devant de l'animal et sur la ligne médiane, on remarque que l'animal le regarde avec envie. Lorsqu'on déplace la viande vers la gauche, l'ani- mal la suit du regard. En ramenant de nouveau la viande sur la ligne mé- diane, on remarque que l'animal ne cesse pas de la regarder; mais, au delà de la ligne médiane, du côté droit, la viande n'est plus vue par le chien, car il reste indifférent ou bien il dirige son regard ailleurs. » Les faits deviennent plus évidents lorsqu'on applique un bandeau sur l'œil gauche. Immédiatement la pupille droite atteint le maximum de dila- tation, l'animal a le regard égaré et donne des signes d'inquiétude, en cher- chant à enlever le bandeau. Les menaces que l'on fait devant l'œil droit avec le doigt ou bien avec un corps allumé ne sont pas capables d'éveiller le clignement; mais la sensibilité de la conjonctive est intacte, car elle est éveillée par le moindre attouchement. M Les modifications dans l'intensité lumineuse provoquent la dilatation et la contraction de la pupille, ce qui prouve que le siège du réflexe pupil- laire est en dehors des lobes occipitaux. » Cependant la vue n'est pas complètement perdue dans l'œil droit, comme le prouve l'expérience suivante : » Lorsqu'on applique un bandeau sur IVeil gauclie et qu'on excite le chien à mar- cher en l'appelant, on observe ce fait curieux : c'est qu'au lieu de s'avancer en droite ligne, le chien appuie, en marchant, vers le côté gauche, comme s'il ne trouvait de la lumière que de ce côté-là, et il évite les obstacles. » Si l'on contrarie la marche de l'animai et qu'on le force à appuyer sur la droite, il de\ient hésitant et n'évite plus les obstacles. » Il existe donc une différence très marquée selon que les objets exté- rieurs viennent plutôt impressionnci- la partie externe ou la partie interne du champ visuel de l'œil atteint de cécité. ( 533 ) » Nous avons cherché à nous rendre compte des raisons de ces diffé- rences par l'expérience suivante : » On présente au cliien un morceau de viande dans le champ visuel externe et l'on remarque que l'animal ne le regarde pas; mais lorsque la viande est apportée dans le champ visuel interne, l'œil droit suit les mouvements qu'on imprime au morceau de viande dans le plan vertical assez étroit du champ visuel interne. Néanmoins, la per- ception ne paraît pas parfaite. L'animal a bien l'impression visuelle de l'objet qu'on agite devant son œil, mais les notions qu'il en retire n'éveillent pas en lui l'idée d(! la nature de l'objet aperçu ni le désir de s'en emparer. » Lorsqu'on enlève le bandeau et qu'on l'applique sur l'œil droit, l'attitude et le regard sont changés, la pupille gauche n'est plus dilatée et le chien, en marchant, évite tous les obstacles; il connaît les objets. Le morceau de viande présenté à distance devant l'œil gauche est vu, et l'animal cherche à le prendre ; ceci prouve que l'animal voit et qu'il reconnaît ce qu'il voit. » Cependant, la vue dans le quart externe du champ visuel est anéantie, parce que, dans le plan vertical correspondant, le morceau de viande n'est pas aperçu. » Ces faits nous démontrent jusqu'à l'évidence que, lorsqu'un seul lobe occipital est enlevé, le chien est atteint d'hémianopsie lalérale homonyme, comprenant les trois quarts du champ visuel externe de la rétine de l'œil opposé à la lésion expérimentale et le quart externe de l'œil corres- pondant. » Conclusion : chez le chien, les fJjres nerveuses partant des lobes occipitaux et se rendant à la rétine ne s'entre-croisent pas complètement dans le chiasma optique, comme on l'a soutenu jusqu'ici; la plus grande partie de ces fd)res (les trois quarts environ) se portent du lobe occipital à l'œil du côté opposé, tandis qu'un certain nombre d'entre elles vont innerver directement, sans subir d'entre-croisement dans le chiasma, l'œil du côté correspondant. » PHYSIOLOGIE. — Sur r action physiologique de la para- et de la métaphé- nylène-diamine . Note de MM. Raphaël Dubois et Léo Vignox, présentée par M. Brown-Séquard. « Les phénylènes-diamines possèdent des propriétés basiques très accentuées ; elles présentent avec les leucomaïnes et les ptomaïnes une similitude de fonctions chimiques remarquable. Il nous a paru a priori que ces particularités devaient assurer à ces corps une activité physiolo- gique digne d'être étudiée. ( 534 ) » Nous avons riionneiir de présenter à l'Académie les résultats qui nous ont été fournis par l'étude préliminaire comparative des propriétés physiologiques de la meta- et de la paraphénylène-diamine. L'intérêt de ces recherches paraît êti-e accru par ce fait que les deux bases, que nous avons examinées, présentent la même composition élémentaire, le même poids moléculaire et possèdent toutes les deux une double fonction basique ; qu'elles constituent en un mot un exemple typique de l'isomérie spéciale aux dérivés bisubstitués de la benzine. » Métaphénylêne-diamine CH^ («H-)- i-3. — Cette base a été obtenue, par traitement au moyen de l'étain et de l'acide chlorhydriquc, de la méta- binitrobenzine pure. Après réduction complète, l'étain a été précipité par l'hydrogène sulfuré. La liqueur, rendue alcaline, a été épuisée par l'éther. La solution éthérée, évaporée dans le vide, a abandonné de la métaphé- nylène-diamine, qu'on a achevé de purifier par la distillation dans un courant d'hydrogène et cristallisation dans la benzine. Elle fondait exacte- ment à 63". » Paraphénylène-diamine C°H''(/?H-) 1-4. — Pour préparer cette base, on est parti de l'orthonitraniline pure, qui a été réduite par l'acide chlor- hydriquc : la réaction terminée, on a précipité l'étain par l'hydrogène sulfuré; la base a été extraite par l'éther de la solution aqueuse rendue alcaline. On l'a purifiée par des distillations, puis par sublimation dans un courant d'hydrogène. Elle fondait à i4o° et passait à la distillation à267<'-268°('). » Ces deux poisons, qui se rapprochent par le côté chimique des leuco- maïnes et des ptomaïnes, produisent également des accidents ayant la plus grande analogie avec ceux que l'on observe dans certaines affections pathologiques. » L'intoxication aiguë par chacun de ces deux poisons présente des sym- ptômes communs : à la dose deo^', i par kilogramme d'animal, on voit sur- venir rapidement, chez le chien, de la salivation, des vomissements, de la diarrhée, une émission d'urine abondante parfois, puis la mort dans le coma, au bout de deux à trois heures avec la paraphénylène-diamine et de douze à quinze heures avec lamétaphénylène-diamine. Ces deux bases s'al- tèrent progressivement en s'emparant peu à peu de l'oxygène des tissus, comme le ferait un micro-organisme en se multipliant. Les produits bru- (') Ces produits ont été préparés dans le laboi'atoire de Chimie appliquée de la Faculté des Sciences de Lyon, par M. Léo Vignon. ( 535 ) nàtres qui résultent de cette oxydation donnent au sang et aux tissus une coloration foncée. n A côté de ces propriétés physiologiques génériques, chaque isomère possède des propriétés spécifiques très singulières et très tranchées. » La métaphénylcne-diamine détermine chez le chien tous les symptômes d'une grippe intense: l'animai, pris d'un coryza violent, éternue à chaque instant ; ])uis survient une toux rauque tout à fait caractéristique : au début les oreilles et le nez s'échauffent. L'animal tombe ensuite dans un profond abattement, qui le rend indifférent à tout ce qui l'entoure, et il meurt dans un état comateux analogue à celui que développent certaines maladies infectieuses. » La paraphénylène-diamine porte son action du côté de l'orbite. Elle produit, peu après son introduction dans l'organisme, par injection sous- cutanée, dans un point quelconque du corps, une exophtalmie extraordi- naire. L'œil sort peu à peu de l'orbite; la conjonctive, pâle et œdématiée, forme un chémosis énorme, qui masque presque complètement la cornée. Tout le tissu cellulaire intra-orbitaire estinfdtré et les glandes lacrymales, devenues complètement mélaniques par le dépôt d'un pigment brun déposé dans leurs éléments sécréteurs, ressemblent à des tumeurs développées à la surface de l'œil ( ' ). » M. Cii.vPEL adresse une Note ayant pour titre : « Sur la résolution des écpiations générales du troisième et du quatrième degré au moyen d'une règle et d'un compas ». La séance est levée à 4 heures. J. B. (') Ces faits et d'autres qui ne sauraient trouver place dans cette Note provoquent des considérations importantes au point de vue physiologique; elles seront développées dans un travail qui paraîtra prochainement dans les Archives de Physiologie. ( 536 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance dl 17 septembre 1888. Direction générale des Douanes. — Tableau général du commerce de la France avec ses colonies et les puissances étrangères pendant l'année 1887. Paris, Imprimerie nationale, 1888; i vol. in-f°. Mémoires de la Société d'émulation du Doubs; sixième série, ileuxième vo- lume, 1887. Besançon, Dodivers et C'*, 1888; i vol. in-8°. Précis de Minéralogie; par A. de I.apparent. Paris, F. Savy, 1889; i vol. in- 18. (Présenté par M. Des Cloizeaux.) Annales de l'École Polytechnique de Del/t; tome IV, 1888, i"' et 2^ livrai- sons. Leide, E.-J. Brill, 1888; br. in-Zj". Transactions of the clinical Society of London; volume the twenty-first. London, Longmans, Green and C°, 1888; i vol. gr. in-8°. University of Nebraska. — Second Report fj-om ihe patho-biological labora- tory. Swine plague; by Frank S. Billings, director. Lincoln, Nebraska, U. S. A., 1888; I vol. gr. in-S". ERRATA. (Séance du 10 septembre 1888.) Note de M. Lecoq de Boishaudran, Sur le degré d'oxydation du chrome et du manganèse dans leurs composés fluorescents : Page 491, ligne 27, aw lieu de il y a eu os^ 0024. 8 de perle, lisez'ûy a eu oS"', 0026. 8 de perle. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai (les Graiuls-Augustins, n° 55. uis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissont régulièi-oiueiit lo DimanJw. Ils fonneiit, à la fin da l'année, deux volumes in-4°. Deux ,, l'une par ordre alpliabétiquo do matières, l'autre par ordre alpliabcliiiuo de noms d'Autours, terminent cliaiiue volume. L'abonnement est annue t du i" janvier. Le j»ix (le l'aboiiiicniriit i\ljixé ainsi qtiil suit : Paris : 20 fr. — Déparlements : 30 fr. — Union postale : 34 h\ — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Michel et Médan. I Gavault Sl-Lager. t Jourdun. I Ruir. s Hecquet-Decobert. Germain et Grassin. Lachcse el Dolbeaii. Jérùmc, ■on Morel el C". Avraril. Chaiimas. Duthu. Millier frères. Soumanl-Berneaii Letoui'iiiei . 1''. HolieiT. J. Ivobert. V" Uzel Carolî. Batr. Hcivieu. Massif. iery Perrin. ourg Henry. ont-Ferr... Rousseau. i Lamarche. Ratel. ! Renaud. ( Lauverjat. ( Crépin. \ Drevet. ( Gi'atier. Haii'ilau. ( Bourdignon. ( Poinsignon. / Bcghin. Lefebvre. ' Quarré. \ Me.... ckelle.. ire Lorient. chez Messieurs : j Gosse. ( M"" Texier. Beaud. Georg. Lyon / Mégrel. Palud. \ Ville cl Pérusscl. ; Béravd. Marseille j Laffille. ( Pessailhan [ Calas. Montpellier J Coulcl. ( Bietrix. Moulins Martial Place. / Sordoillcl. Nancy '. Grosjcan-Maupin. ( Sidol frères. ( Preverl el Houis ( M"' Veloppé. j Barma. ( Visconli. Nîmes Thibaud. Orléans Luzeray-Laille. . . ( Blanchier. foitiers „ J ( Uruineaud. Rennes Plihon el Hervé. Rocheforl Boucheron - Kossi Nantes . Ni<-e Rouen. Langlois. [gnol. Toulon . . . Toulouse.. ( Mélérie. S'-Élienne Chevalier. ( Bastide. ( Humèbe. ( Gimel. ■ ■ ■ ) Privai. ( Morel. Tours i Pèrical. ( Suppligcon. ir , ■ ( Giard. Valenciennes ' ( Lemailre. On souscrit, à l'Étranger, imsterdani . chez Messieurs ( Caarelsen. ( Feikenia. .Athènes Wilberg. ( Verdaguer. Barcelone Berlin. Piagel. Asher cl C''. Calvary el C". Friedlander el fils. Mayer el Millier. „ l Schmid, Kranckc el Lseme '. ^^^ Bologne Zanichelli el C'". Boston Sever cl Francis. / Decq. Bruxelles Mayolcz. (Falk. Haiinann. Kanislcanu. Budapest Kilian. Caire {Le) V* Barbier. Cambridge Deighlon, BellclC". Christiania Cammernieyor. Cunstantinople. . I.orenlz el Keil. Copenhague HiJsl el (ils. Florence Lœscher el Seeber. Gand Hosle. Gènes Beuf. !■ Cherbuliez. Georg. Slapelmohr. Kharkoff Poloueclnve. La Haye Belinfanle frères. Bucharest. Lausanne.. Benda. Payol. Banh. Brockhaus. Leipzig I Lorentz. J Max Riibe. \ Twielmeyer. Decq. Gnusé. Londres . . . f^uxembour Madrid . . . Milan chez iMessieurs Dulau. Nuit. V. Buclc Fuenlès el Capde ville. Librairie Gulen berg. Gonzalès e hijos. Yravedra. F. Fé. ( Duinolard frères. j Hœpli. Moscou Gaulier. / Furcheim. Naples ' Marghieri di Gius ( Pellerano. „ , , Chrislern. New-York Liésre. Weslermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et C". Palerme Pédone-Lauriel. Porto Magalhâès el Moniz. Prague Rivnac. RiO'Janeiro Garnier. ( Bocca frères. Rome , , . r-\, ( Loeschcr et C". Rotterdam Krainers. Stockholm Sanison el Wallin. / IssakolT. S'-Pétersbourg.. ! Mellier. ( WolIT. [ Bocca frères. Brero. Loeschcr. [ RosenbergelSellier Varsovie Gebelhner et Wolff. Vérone. DruckerelTedeschi. Frick. Gerold el C". Franz Hanke. Meyer elZeller. Turin. Vienne. Ziirich. ABLES GÉNÉRALES DES COMPTES^REr ODS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31.— (3 Août i835 à 3i Décembre iSio. ) Volumes in-4''; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. — ( i" Janvier i8Ji à 3i Décembre iSC.J. ) Volumes in-4°; 1870. Prix 15 fr. OPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : el: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par ,MM. A. Di;ii;" ^ '-1 A.-J.-J. Soleer. — .Mémoire sur le Calcul des Perlurbalions qu'éprouvent les es, par M. H.imsem. — Mémoire sur le Pancréas el sur le rôle du suc pancréaliquo dans les phénomènes digestifs, particulièremenl dans la digestion des matières , par M. Claude Beunaro. Volume ■n-4"', avec 3a planches; i856 15 fr. e II : Mémoire sur les vers intestinaux, par AL P.-J. Van Benedes. — Essai d'ucie réponse à la question de Prix proposée en i83o par l'Académie des Sciences e concours de iS53, el puis remise pourcelui de iSJ'i, savoir ; « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles d.ins les différents terrains sédi- laircs, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature rapports qui existent entre l'état actuel du règne organupic el ses étals antérieurs, » par M. le Professeur Bro.nn. Li-.'i", avec 27 planches; 1861... 15 fr. môme Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. K 12. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 17 septembre 1888.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. J. BoussiXESQ. — Complément à la théorie (les déversoirs en mince paroi qui s'é- tendent à toute la largeur du lit d'un cours Pages. d'eau : influence, sur le débit, des vitesses d'arrivée des lilcts 11 u ides 5i3 NOMINATIONS. Commission chargée de la vérification des comptes de l'année 1887, en remplacement de MM. Chevreul et Fremy : MM. Peligot, Mouchez .ïic) MEaiOIRES PRESENTES. M. J.-M. ScHNYDER adresse une Communication relative au Phvlloxcra 5?o CORRE SPOND ANCE . M. le Maire de Lyon invite l'Académie à se faire représenter à l'inauguration de la statue élevée à André-Mniie Ampère, qui aura lieu dans les premiers jours du mois d'octobre prochain 620 M. E. Cesaro. — Sur une récente Commu- nication de M. Lévy .520 M. E.-H. Amaoat. — Compressibilité des gaz : oxygène, hydrogène, azote et air jusqu'à 3ooo"'" .322 M. E. Mathias. — Sur les chaleurs spécifiques des dissolutions 52^ MM. NiLSONet Otto Petteusson. — Sur les chlorures de gallium et sur la valeur des éléments du groupe de l'aluniinium 537 Bulletin bibliographique Errata MM. Nilsson et Otto Pettersson. — Sur le chlorure ferreux et les chlorures de chrome. 529 M. R. CiiKVHEL. — Sur le système nerveux grand sympathique des poissons osseux.. j3o M. A.-.N. ViTzof. — L'enlre-croisement in- complet des fibres nerveuses dans le chiasma optique chez le chien .'ï.'îi MM. Rai'Iiael Dubois et Léo Vignon. — Sur l'action physiologique de la para- et de la métaphéiiyléne-diaminc .VÎS M. Chapel adresse une Note ayant pour titre » Sur la résolution des équations générales du troisième et du quatrième degré au moyen d'une règle et d'un compas » 5Î5 •iSfi 'lié PARIS — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILL\RS ET EILS, Quai des Grands- Vugusiins, 55. 1888 SECOND SEÎ^ÎESTRE. yî ï COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PAR MM. liES SECRÉTAIRES PERPETrEIiS. TOME CVII. NM5(24 Septembre 1888). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 55. 1888 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou G feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article l*^''. — Impression des travaux de r Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparun Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre dé l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communicalions verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'auUint qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cepeuchuit, si les Membres qui y ont pris j)art désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances sviivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas jjartie des Coriiptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les ]Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- flémie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. I;es Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon tt tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvové au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. ^Ê Tous les six mois, la Commission adminisIratiA'e fait un Raji|)ort sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5 '. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 24 SEPTEMBRE 1888. PRÉSIDÉE PAR M. DES CLOIZEAUX. MEMOIRES ET COMMUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie qu'un nouveau Volume de la « Table générale des Comptes rendus», tomes LXII à XCI, 2 janvier i866 à 27 décembre 1880, est en distribution au Secrétariat. MÉCANIQUE. — Généralisation d' an théorème de Gauss ; par M. J. Bertrand. « Gauss a démontré ce beau théorème, devenu classique : » Quel que soit le corps attirant, la valeur moyenne du potentiel aux diffé- rents points d'une sphère est égale au potentiel relatif au centre de cette sphère. » La démonstration suppose la sphère extérieure au corps attirant. » Il est naturel de se demander ce que devient le théorème quand cette condition n'est pas remplie. C. R., 1888, 2" Semestre. (T. CVII, N° 15.) 7° ( 538 ) » En substituant à la sphère pleine une surface sphériquc, le théorème de Gauss n'est pas changé. » Si la surface sphérique enveloppe le corps attirant, la valeur moyenne du potentiel est égale à la masse attirante divisée par le rayon de la sphère. )) Si le corps attirant est en partie intérieur à la sphère et en partie extérieur, la valeur moyenne du potentiel sur la surface sphérique est égale au potentiel au centre de la sphère de la partie extérieure de la masse attirante, plus la masse intérieure à la sphère divisée par le rayon de la sphère. » Le théorème de Gauss est la traduction géométrique de l'équation dx^ "*" dy- "^ 1^- ~~ "■ » La généralisation précédente, dans le cas oii la surface sphérique est infiniment petite et située dans l'intérieur de la masse attirante, équivaut à l'équation d"-^ dys_ d-N _ dx- "•" 4-2 ^ ~dz^ ~ ~ ^^~^- On en déduit que l'électricité libre, d'après les conditions d'équilibre ad- mises par les géomètres dans la théorie de l'électricité statique, doit se porter à la surface des corps : la valeur constante de V serait sans cela impossible. » Les théorèmes sur le potentiel moyen d'une couche sphérique ont l'avantage de se démontrer sans aucun calcul : ils sont la traduction immé- diate d'une identité algébrique; l'intervention des équations différentielles qui les traduisent est inutile à la démonstration aussi bien qu'à celle des corollaires qui s'en déduisent. » HYDRAULIQUE. — Complément à la théorie des déversoirs en mince paroi : influence, sur le débit, des vitesses d'arrivée des filets fluides. Applications; par M. J. BoussixESQ ('). ^ = o,o4G +o,35r)aH, il vient, vu que (i — o,i 12)"' ou 0,888"' = 1,126. 045) = (i,i26)(i + 1,171a + 1 ,437 a- + 0,3590^0) = 1,126 + 1,3 1 8a +1,6190- + 0,404 a* 0. » Pour un canal à parois polies comme le sont ceux d'expériences, la constante a définie par la seconde (3o)est, dans l'état de régime uniforme, un peu inférieure à |, valeur correspondant à un rapport, ^=o,833..., de la vitesse moyenne U à la vitesse maxima W,, qui s'y trouve légèrement dé- passé. Or, avec a := |, la valeur (45) de v, où 0 désigne une quantité com- prise entre zéro et i, serait i,455 + o,oi60, c'est-à-dire, sensiblement, 1,46. Mais ce paramètre a, croissant avec l'inégalité relative des vitesses W de la surface au fond, est moins petit au sommet du remous de gonfle- ment produit à l'amont d'un déversoir, là où se forme la veine, que dans un régime uniforme, et d'autant moins petit que le déversoir et le remous sont plus élevés, ou que le rapport de h à II est une fraction plus faible. Donc a et, par suite, v varient en sens inverse de 775 ce qu'ont montré, en effet, de nombreuses valeurs de v, déduites directement par M. Bazin de ses mesurages de débits. » A défaut, jusqu'à présent, de constatations directes de la vitesse maxima W, au sommet du remous, c'est-à-dire sur la section d'amont où se mesurent les hauteurs /i et H, la meilleure valeur de a qu'on puisse adopter est évidemment celle qui convient alors que la correction à effec- tuer acquiert une certaine importance, c'est-à-dire alors que, le rapport de A à H ne se trouvant pas très petit, le remous de gonflement est le moins accusé et la répartition des vitesses qui s'y produit le moins différente de celle qu'entraînerait un régime uniforme. Ainsi, il faut choisir une valeur de a peu supérieure à celle qui conviendrait à ce dernier; et, si l'on désire en outre qu'elle soit simple, il suffira, d'après les considérations précédentes, de poser a ^ ^, ou, par suite, v == 1,46. Comme, d'ailleurs, en vertu de la troisième formule (26), (46) m = (o,52i6)(o,888)^= o,4365, le coefficient i^vm' du terme correctif, dans (44)> sera 0,182. On aura ( 54i ) donc la rormule approchée suivante cln cooFficient m' de débit : {f\-]) m' = o, 4365 + 0,182 j^- » V. Appliquée, par exemple, aux trois moins hauts des cinq déver- soirs à nappe libre expérimentés par M. Bazin, c'est-à-dire à ceux oi^i le terme correctif devenait le plus sensible, vu leurs hauteurs H — h 3= o"", 24, o'",35, o™,5o seulement (au lieu de o'",75 et i^jiS c£u'avaient les deux autres), cette formule donne à m' , pour les quatre hauteurs de charge h = o'^.io, o'", 20, o'",3o et o™,4o, dans le premier (deo'",24), les valeurs respectives 0,452, 0,474» o.49^. o,5o8; dans le deuxième (de o™,35), les valeurs o,445, o,4'ji, 0,475 et 0,488; enfin, dans le troisième (de o™,5o), les valeurs 0,442, o,45i, 0,462, 0,472. Or, d'après l'expérience, on avait respectivement o,445, 0,462, 0,482 et o,5o3 avec le premier; o,43g, 0,449. 0'4t»4 et 0,479 'l'vec le deuxième; enfin, o,436, 0,439, o,448 et 0,458 avec le troisième. Les petits excctlents des valeurs théoriques, sa- voir, 0,007, 0,012, 0,011, o,oo5 pour le déversoir le plus bas, 0,006, 0,012, 0,011, 0,009 pour le moyen et 0,006, 0,012, 0,014, o,'oi4 Jiour le plus haut (de o"", 5o), s'expliquent, au moins en grande partie, par cette circonstance, qu'il y est fait abstraction de l'influence des frottements, évidemment réductrice du débit. Le frottement des bords, en particulier, doit, même avec la largeur de 2'" donnée par M. Bazin à son canal d'ex- périences, devenir sensible pour les hauteurs de charge un peu grandes, et, non seulement y réduire m', mais surtout altérer la parité, admise ici, de l'écoulement, dans tous les plans verticaux perpendiculaires à l'arête du déversoir. » Aussi, et sans doute pour d'autres causes encore, la valeur expérimen- tale de m' varie-t-elle moins simplement que ne le suppose la formule (47)- Au lieu de grandir sans cesse avec h, sur un même déversoir, à partir de h = o, elle ne commence à croître qu'après être passée par un certain mi- nimum, d'autant plus voisin de A = o que la hauteur H — h du déversoir se trouve plus faible; et c'est pourquoi, dans chacune des trois séries pré- cédentes d'observations, la valeur expérimentale de m' croit d'abord, en fonction du rapport de h à H, moins vite que ne le fait la valeur théorique. La mesure, malheureusement bien difficile, des relèvements i se produi- sant pour les petites charges h, pourrait éclairer sur la cause de ce mini- mum de m', ou de l'augmentation sensible de m' à rapproche de A = o, augmentation qui, par exemple, fait atteindre à ftï, pour /i = o™, o5, la va- ( 542 ) leur 0,45 environ sur chacun des cinq déversoirs expérimentés par M. Bazin. » VI. Pour terminer, observons que le coefficient v affectant, dans le troisième membre de l'équation (42), la hauteur due à la vitesse moyenne U d'arrivée, dépasse notablement plus l'unité qu'il n'arriverait si le dé- versoir, au lieu d'être en mince paroi, constituait, comme l'admettait Bélanger dans un premier essai de théorie, un canal court, évasé à son entrée, où les filets fluides seraient rectilignes et, la pression^, variable hydrostatiquement ; car, alors, v se réduirait au coefficient (48) a^r •^0 " 'W\=^/Z ij , 16" 11 .> âo bien connu des hydrauliciens, et dont l'excédent sur l'unité est seulement de l'ordre de a-. En effet, l'on aurait, dans le plan de la section con- tractée, £ == o, Rq = co, Y = I . jD = ?o ('1 — -) ; et la formule (i bis) donne- rait pour V l'expression, dont le petit terme en W varie seul avec z ou avec Z, (49) V = VÏK^=^[' + 4^~-,)]=--^V^^^^^0 + ^> Il en résulterait pour le débit (/ ou / Ydz, en remplaçant, dans le petit terme, fh ou ,; par -^ — > puis / W'rfZ, ou aU'H, ou enfin aU-<7, par aU^'VoY,, (5o) q =: y'-2g(h ~ r,) (■, + -i^ jfV Vz) équation reliant g, h et r,, car U y vaut le quotient de g par H, fonction connue de h. Il \ aurait donc lieu d'appliquer le principe de débit maxi- mum, en annulant la déri^ée de q en r,-, ce qui conduirait à la solution de Bélanger, mais où la hauteur de charge se trouverait bien accrue du pro- duit, par a, de la petite hauteur — due à la vitesse moyenne d'arrivée U de l'eau. » M. ( :;43 ) le Secrétaiue perpétuel communique à l'Académie une Lettre dans laquelle M. Grandidierlin annonce l'envoi du Discours qu'il a prononcé à Montbard, au nom de l'Institut, à l'occasion du centenaire de la mort de Buffon. Un toast a été également porté par M. Guillaume, Membre de l'Acadé- mie des Beaux-Arts, qui est né à Montbard, et dont la famille est alliée à celle de Buffon. CORRESPONDANCE. ASTRONOMIE. — Obsen'Mions des corne tes Brooks (août 7) et Barnard {septembre 'i), faites à V éqaatorial de o'", 38 de i observatoire de Bordeaux. Note de MM. G. Rayet et Courty, présentée par M. Mouchez. Comète Brooks. Temps moyen Ascension Distanrc Date». de droite Log. fact. polaire Log. fact. 1888. Bordeaux, h m s apparente, h m s parallaxe. apparente. 0 ' " parallaxe. Étoiles. Observ. spi. 5,. ■ 9- 9-i7'2 i3.38.35,o5 +T,702 56 . I 5 . 5o , 5 —0,755 a Rayet. 6.. . 8.12.43,4 I 3 . 44 • n ) o4 + •.699 56.59.25,0 —0,686 b Id. 8.. 8.44.57,9 i3.55.35,5o . -1-1,696 58.32. 6,2 —0,728 c Id. II.. . 8.43. 6,8 I 4 • I I • 3 I , 73 -f-T,682 60.53. 11,7 —0,723 cl Courty 12 . . 8.49.41,7 14.16.37,19 -hT,683 61. 3o. 18,6 -0,743 e Rayet. ,4.. . 5.55.42,8 14.26.24,35 -1-1,675 63.i5.2o,4 — 0,752 f Courty i5 . . . 8.32.52,8 14. 3i. 2,61 +1,670 64. 1.52,3 — 0,733 g Id. 16.. . 8.17. 7,8 14.35.35,91 +T,658 64.48.36,7 —0,733 h Rayet. 17.. 8.24.22,2 14.40. 5,93 -t-T , 665 65.35.12,7 —0,731 i Id. Comète B.inxARB. Sept. 1 1 14.., i5 . . , 17... Étoiles. i5. 1 5. 53,0 i4.5i . 0,1 i5. 2.39,2 13.59.44,3 6. 00. 3 I ,84 6.49.39,01 6.49.17,62 6.48.55,33 -7,578 -T,589 — 1 , 606 — T,6i8 79.36. 4,6 79.50.16,6 79.55.17,0 80. 5. 9,6 -0,749 -0,754 -0,763 -0,771 Position moyenne des étoiles de comparaison pour 1888,0. / Courty. k Id. l Id. m Id. Catalogues. a Lalande, 25442. b Lalande, 25499. W^, II. XIII, 932. Ascension droite moyenne. Il m s l3. 43.54,30 i3. 44. 58, 49 Réduction au jour. s — 0,2 1 — 0,20 Distance polaire moyenne. o ' " 56. 17.35,6 56.55.20,0 Réduction au jour. -+-8,38 -h8,28 ( Wa ) Ascension Dislance droite UccUiction polaire Héduclion moyenne. au jour. moyenne. au jour. Il m :< i4. 1.28,23 s — 0, i3 58 "36. 42 "e 4-8, '82 14. i3. 0,98 —0,08 60.47.27,9 +8,82 14.20. 6,38 — o,o5 61 .89.50,5 +8,98 i4.2i.3o,43 — o,o3 63. 17.26,6 +8,59 i4-29. 6,33 -1-0,01 64. o..5o,8 4-8, 80 14.39.45,39 -1-0, o4 64.45.47>7 +9>'9 14.42.18,43 M-o , o5 65.44.54,9 4-9,06 6.5o. 8,93 -t-0,80 79.42.43,6 —0,57 6.47.46,68 4-0, 89 79.48.51 ,6 —0,46 6.47.46,68 -HO, 92 79 . 48 . 5 I , 6 -0,46 6.5o. 16, 12 -t-0,96 79.53.56,4 — o,5o Étoiles. Catalogues. c Lalande, 25909, W2, II. XIII, i325. cl Weisse^, H. XIV, 241. e Weisse,, H. XIV, 4o2. / Weissej, H. XIV, 428-429, g Obs. Bonn., t. VI 4- 26», 258i. h Weisse^, II. XIV, 814. i Weisse,., H. XIV, 882. j Rapportée à Weissej, II. IV, i4i4' k Weisse,, II. VI, i4i4. / Id. m Obs. Bonn., l. V'I 4-10", r335. PHYSIOLOGIE. — Sur l'action physiologique de /'Hedwigia balsamifera. Note de MM. E. Gaucher, Combemale et Marestaxg, présentée par M. Bou- chard . « U Hedwigia balsamifera (vulgb bois-cochon, sucrier de montagne) est un arbre de la famille des Térébinthacées, qui croît aux Antilles et qui a été classé et décrit par Descourtilz (Flore des Antilles, t. III, p. 263). » Pour l'étude des effets physiologiques de VBedwigia, nous avons pré- paré des extraits alcoolique et aqueux des écorces de racine et de tige. La tige donne 19 pour 100 d'extrait alcoolique et 17 pour 100 d'extrait aqueux; laracine, 18 pour 100 d'extrait alcoolique et 25 pour 100 d'extrait aqueux. Toutes nos expériences ont été faites par injections hjpodermiques. » Avec les extraits alcooliques (écorce. de tige et écorce de racine), que nos expériences nous ont montrés d'une égale activité, il a suffi de o^', 146 par kilogramme d'animal pour déterminer, chez le cobaye, des troubles graves, et de qK', 161 pour pi'oduire la mort. » A raison de o8'",o23 par kilogramme, on produit un afFaissement immédiat; le co- baye répond à peine aux excitations. A raison de oS'',07, laflaissement est beaucoup plus marqué; cependant l'animal se relève encore avec peine, quand on Ta couché sur le côté. Avec une dose double, 08'', i4, les symptômes précédents augmentent, la respi- ration devient irrégulière et fréquente (96 respirations, au lieu de 80 par minute avant l'expérience), la température baisse de i°,5en trente-cinq minutes (de 380,8 à 87», 3). Le lendemain l'animal est encore prostré, sa température reste à 37°, 5 et son poids a diminué en vingt-quatre heures de 79S'', soit de ^ environ (de 822s'' à 7438'). » A la dose de oS', i6i par kilogramme, cinq minutes après l'injection l'animal a ( 545 ) l'oreille basse et congestionnée; au I)oul d'un qiinit d'Ijeure, on observe des frissons et des secousses convulsives des membres; au liout d'une demi-heure, une parésie du train postérieur, qui devient peu à peu de la jiaralysie, laquelle remonte ensuite au train antérieur, où elle est moins marquée; la température a baissé de i°,6 (de S-j°,î) à 35°, 9). Au bout d'une heure et demie l'animal meurt, après une éjaculation sperma- tique abondante. L'autopsie montre une congestion intense de tous les viscères, parti- culièrement du poumon. » Avec OS'', 298 par kilogramme, un cobaye meurt en une heure, après avoir présenté les mêmes symptômes que le précédent et, de plus, de la diminution de la sensibilité des réflexes dans les premières minutes de l'expérience; vingt minutes après l'in- jection, la température avait baissé de 2", 4 (de 38", 5 à 36",!). Mêmes lésions que ci-dessus à l'autopsie. » Les extraits aqueux sont moins toxiques que les extraits alcooliques. L'extrait aqueux de tige est plus toxique que celui de racine. » Jj' extrait aqueux de racine est deux fois et demie moins toxique que l'extrait alcoolique ; il faut oK'',65 par kilogramme pour amener la mort en une heure. Les symptômes sont les mêmes que ceux que produit l'ex- trait alcoolique. » Avec oS'', I d'extrait, chez un cobaje jjesant 6i5k'', en vingt minutes la température baisse de o'',5 ; la paralysie du train postérieur se manifeste après l'injection de 08'', 3, avec des frissons, une respiration convulsive, de la dilatation pupillaire et l'abolition des réflexes. Cette paralysie s'étend au train antérieur et aux muscles du cou. Au bout de quarante-cinq minutes, la température a baissé de i°,9. Au bout de cinquante mi- nutes , les battements cardiaques se ralentissent, la respiration s'arrête quelques minutes et reparait ensuite; les quatre membres et la mâchoire inférieure sont agités de convulsions synchrones; une éjaculation se produit, puis la respiration s'arrête, les convulsions deviennent plus rares et se localisent à la mâchoire inférieure, les battements du cœur s'arrêtent et l'animal meurt une heure après le début de l'expé- rience. A l'autopsie, tous les organes sont congestionnés, le cœur en diastole. i> En espaçant les injections pendant quatre jours, pendant lesquels un cobaj'e reçoit oR'',888 d'extrait par kilogramme, on produit la mort au bout de quinze jours. Les symptômes observés sont les mêmes : frissons, hypothermie, convulsions, paralysie. a Sur le lapin, on obtient des phénomènes analogues, avec des doses comparables : à 08'", 35 par kilogramme on détermine riiypothermie, la congestion des oreilles, l'af- faiblissement du train postérieur; l'animal se remet d'ailleurs complètement au bout de deux jours. » L'extrait aqueux de tige, à la dose de o^"", 53 par kilogramme, tue un cobaye en vingt minutes. » Les convulsions commencent cinq minutes après l'injection ; la paralysie apparaît aussitôt après et s'étend du train postérieur au train antérieur. Au bout de quinze minutes, respiration entrecoupée et ralentie (6 à 7 par minute); éjaculation, para- G. R., 1888, 5. Semestre. (T. CVII, N" l.".) 7I ( 546 ) Ivsie complète; il n'y a plus de convulsions, mais une dilatation pupillaire linornie et un abaissement de la température de 2°, 6. Au moment de la mort, la température baisse encore de o», 8. A Tautopsie, congestion pulmonaire. » A la dose de o5'',35 par kilogramme, il faut cinquante-cinq minutes pour amener la mort, après les mêmes symptômes, moins précipités. )) D'après ces expériences, les effets physiologiques produits par les extraits alcoolique et aqueux des écorces de racine ou de tige de VHed- wigia se résument ainsi : » 1° Abaissement rapide et considérable de la température; » 2° Paralysie débutant par le train postérieur et s'étcndant progres- sivement au reste du corps, s'accompagnant de convulsions généralisées, de dilatation pupillaire et d'éjaculation ; » 3° Phénomènes vaso-dilatateurs appréciables sur l'oreille; M 4° Quand l'intoxication est mortelle, la mort est précédée d'irrégu- larité de la respiration et de parésie cardiaque. » La seule lésion nécroscopique est une congestion viscérale et sur- tout pulmonaire, d'autant plus marquée que la mort a été moins rapide. » jL'Hedwigia balsamifera est donc un poison nerveux, hypolhcrmisant, paralysant et convulsivant, dont les effets s'étendent progressivement de la partie inférieure de la moelle au bulbe rachidien. » Quels sont dans ces extraits les principes actifs? Nous y avons trouvé un alcaloïde et une résine. » La présence de Valçaloïde a été décelée dans tous les extraits par les réactifs ordinaires : iode ioduré, acides picrique et phospho-molvb- dique, iodure double de mercure et de potassium. » Cet alcaloïde, séparé le plus possible des substances étrangères, et notamment de la résine, a été injecté en solution aqueuse à des cobayes et a produit les mêmes symptômes que les extraits aquèirx. C'est lui qui apporte dans la symptomatologie des extraits les convulsions observées, semblables à celles que détermine la strych- nine. » La résine, retirée à l'état de pureté de l'extrait alcoolique, complète- ment séparée de l'alcaloïde, existe dans cet extrait dans la proportion de — k'— 5 soit environ -^. Elle est très peu soluble dans l'éther, le chloro- forme, la benzine, les alcools méthylique et élhylique ; plus soluble dans l'alcool amylique, qui en dissout^. Elle est bien plus toxique que l'alca- loïde. Injectée à des cobaves, elle produit une hypothermie de plusieurs degrés, qui persiste vingt-quatre heures après ; une paralysie ascendante. f ( 547 ) bientôt généralisée, sans convulsions, et la mort plus ou moins rapide suivant la dose employée. » Injectée en solulion saturée dans l'alcool amvlique (ynir)' ^ '■'' ''"^^ ^^^ oS'',oo224 par kilogramme, elle détermine en trois minutes uneparalysie flasque, complète et géné- ralisée, avec perte des réflexes, ralentissement et aflaiblissement de la respiration. En sept minutes, la température baisse de o°,3. Au bout de treize minutes, la respiration reprend peu à peu son amplitude et sa fréquence; puis l'animal remue les paupières et les pattes de devant. Au bout de quarante-quatre minutes, la température est tombée de 4°, 8; le mouvement est revenu dans les pattes de derrière. Au bout de une heure vingt minutes, l'animal est complètement revenu à lui et marche. » Seize heures après, l'hvpothermie est encore de 2°, bien que l'animal soit aussi vif qu'avant l'expérience. La mort arrive de vingt-quatre à trente-six heures après l'injection. » D'après ces expériences, V alcaloïde est s\xr\.o\\tconvulsivant; il est aussi paralysant et hypothermisant, à un moindre degré que la résine. » La résine est excXusiveraeni paralysante cl hypothermisante, d'une façon beaucoup pins active que l'alcaloïde. En dehors de son action anlither- mique, qui est tout à fait spéciale, elle semble agir comme le curare. » A 3 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 3 heures trois quarts. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 24 septembre 1888. Statistique générale de la France. — Résultats statistiques du dénombrement de 1886; première Partie : France. Paris, Berger-Levrault et C'"', 1888; I vol. in-4''. (Deux exemplaires.) Annales de l Observatoire royal de Bruxelles; nouvelle série : Annales astro- nomiques; tome V, 3^ fasc, et tome VI (188J-87); i vol. et i br. gr. in-4°. Deuxième série : Annales météorologiques ; tome II (i885); \ vol. gr. in-4°. ( 548 ) Annales du Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique; tome XIV : Faune du calcaire carbonifère de la Belgique; sixième Partie : Brachiopodes ; par L.- G. DE RoNiNCK. Bruxelles, F. Hgyez, 1 887 ; texte et planches, 2 vol . in-f°. Memorie délia regia Accademia di Scienze, Lettere ed Arti in Modena; série II, volume V. lu Modena, 1887; i vol. in-i". On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai (les Grands-Aiigustuis, n° 55. lepuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièreiuiMit lo Di/wtnclœ. IlsformeiU, à lu fin de l'année, deux volumes in-/,°. Deux lies, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabéti-iie de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est aiinue 'jartdu 1- janvier. . , „ , ^ . ■-■,■, Le i>ru:dc l abonnement est fixe ainsi qii tl .\int : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, On souscrit, à l'Etranger, m- jers — 'onne... ançon . . deaux. rhez Messieurs : Michel cl Médan. I Gavault Sl-Lager. ' Jniirdan. ( Huir. Hecquct-Decobert. \ Germain etOrassin. ( Lachéseel Dolbeau. Jérùmc. More! cl C". 1 Avrard. \ Ci]aumas. jDiithu. ' Millier frères. iigts Soumard-Bei-neau. ! Leioui-iiiei . ) !•'. Kobert. J. Robert. V" Uzcl CarofT. i Baër. (Il i Ilervieu. ( Massif. jmbeiy l'errin. 'rbourg Henry. \rmont-Ferr... Housseaii. I / Laiiiarclie. ! m ... i Hatel. ( Renaud. , i Laiiverjal. l'ai I r ■ ■ I ( Crepin. 1 ,, ( Drevet. •■noble ( Gratier. • Rochelle Hairilau. l Bourdiguoii. ( Poinsignon. / Beghin. j|e ■ Lefebvre. ( Quarré. Loi lent. Nantes l 'lavre. chez Messieurs : ( (josse. ( M"' Icxier. Beaud. Georg. Lyon ^ Mégret. Palud. Ville et Pérussel. / Bcrartl. Marseille ! Laflitte. ' Pessailhan ( Calas. Montpellier | Coulcl. ( Bietrix. 1 Moulins .Martial Place. i / Sordoillel. Nancy ' Grosjean-.Maupin. I ( Sidot frères. ( Pieverl et Houis / M"' Veloppé. ) Barma. ( Visconli. Nîmes Tliiliaud. Orléans Luzcray-I.aille. 1 Blancliiec. Poitiers ' , , ( Druineaud. Bennes Plilioii et Hervé. Hoche fort Rouclicron - Rossi - j Langlois. [gnol. ( Mètèrie. S'-Étienne Chevalier. ( Bastide. ( Ruiiièbe. ( Giniel. I Privât. ( Morel. Tours ( Péricat. ( Suppligcon. ( Giard. ( Lemaitre. chez Messieurs : ( Caarelsen. ( Feikema. .Athènes Wilberg. ( Verdaguer. Amsterdam . Berlin. . Jiucharest. Nice. Bouen. Toulon . . . Toulouse. Valenciennes. \ Barcelone , „. I ( Piaget. Ashcr et C'". Calvary et C'", Fiiediandci- cl lils. I Mayer cl Millier. r, { Sclimid, Fraiicke et Berne „;, ' Bologne Zanichelli et C''. Boston Scver et Francis. , Decq. Bruxelles Mayolez. ( Falk. ( Haimann. ( Ranislcaiiu. ['Budapest Kilian. ' i Caire {Le) ^" Barbier. Cambridge Dcighloii, BelIctC Christiania Caiiimerineyer. Constantinople. . [.orèntz el Keil. Copenhague Hiisl et fils. Florence Lœscher el Seeher. Gand Hoste. Gênes Beuf. / Cherbuliez. Genève • Georg. ( Slapelmohr. Kharkoff Poloucclove. La Haye Belinfanle frères. ) Bciula. [ Payol. ' Barlh. l Brockliaus. Leipzig ( Lorenlz. Max Hiibe. Twietineyer. Decq. Gnusè. Lausanne.. Liège. chez Messieurs Londres Luxembourg. . . Madrid ( Dulau. ■ ( Nuit. . V. Buck / Fuentcs et Capde- 1 ville. 1 Librairie Guten - . berg. Gonzalès e hijos. Vravcdra. F. Fé. Milan Moscou ( Diiinolaril frères. ■ ! Hœpli. . Gautier. Furcheim. Naples : . Marghieri di Gins ( Pellerano. New-York ( Christern. ( Weslermann. Odessa Oxford Palerme . Rousseau. Parker el C'". Pédone-Laiiriel. Porto Magalliâès el Moniz. Rio-Janeiro .... . Garnier. Rome ( Bocca frères. ( Loescher el C'". Rotterdam Stockholm Kramers. . Samson el Wallin. 1 Issakoir. .S'-Pétershoiirg. . ! Mellier. ( Woin', / Bocia frères. 1 Brero. j Loescher. [ RosenbergetSellier Varsovie . Gebelliner et Wolff. Vérone ......... . DruckerelTedeschi. ( Frick. ■ [ Gerold el C". Ziirich t Franz Hanke. i Meyer etZeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volumes in-4°; iSJ). Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. — ( i" Janvier i85i à 3i Décembre i863. ) 'Volumes in-4°; 1870. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : )mel: Mémoire sur quelques points de la Phvsiologie des .Vlgues, par JLM. A. DerdiscI A.-J.-J. Solier.— .Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les (lèles, par M.Hansen.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, parliculièremenl dans la digestion des matières I ses, par iM. Claude Bersard. Volume 'n-4°, avec 32 planches ; i856 15 fr. )me II : Mémoire sur les vers intestinaux, par AL P.-J. Van Bemedes. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par r.\cadémie des Sciences p ■ le concours de i853, et puis remise pourcelui de i858, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles d.ins les différents terrains sédi- enlaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée.— Rechercher la nature «;s rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses étals antérieurs, » par M. le Professeur Buonn. In-4°, avec 27 planches; 1861... 15 fr. la mémo Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N" 13. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 2>i septembre 1888.) MEMOIRES ET COaiMUIVICATIOrVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. le Secrétaiue l'Eiii'KTUEL annonce à l'Aca- démie qu'un nouveau Volume de la «Taliji générale des Comptes rendus », t. LXIl à XCI, j janvier iS(i(i à 3- décembre iS8o, est en distribution au Secrétariat 117 M. J. Bertrand. — Généralisation d'un tliéo- rèmc de Gauss y'<-^ M. J. BoussiNESQ. — Complément â la théo- rie des déversoirs en mince ]jaroi : intlucnce. Pages, sur le débit, des vitesses d'arrivi'-e des filets lluides. Apiilications .').'is .M. le Skcretaiuk PERi'ÉTt'EL communique à r\cadémie une Lettre dans lacim'lle M. Orandidier lui annonce TeuNoi du l->is- cours qu'il a prononcé à .Montbard, au nom de l'Institut, à l'occasion du cente- naii'e de la m()rt dr lîull'on ."i').'! CORRESPONDANCE. MM. G. Rayet et Courty. — Observations des comètes Brooks (août -j) et Barnard (septembre a). faites à l'équatorial de o^jSS de l'observatoire de Bortlcaiiv MM. li. triAunnER, CoMiiEMALE et Marestang. — Sur l'action physiologique de VHedtvi- girr hahtiini/era BULI.IÎTIN lllHI.IO(;R\I>lllQrE . PARIS — IMPRIMERIE OAUTHIER-VILL.\RS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 55. 1888 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOM VI) VIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. I.ES SECRÉTAIRES PERPÉTI EliS . TOME CVII. Nn4(r^' Octobre 1888). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusùns, 55, 1888 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des 28 juin 1862 et 24 mai 1875. r*" Les Comptes rendus /lebrlomadaires des séances de r Académie se composent des extraits des travaux de ses INIembres et de l'analvse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes lendus a /|8 pages ou G feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il v a deux volumes par année. Article l*"' . — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupar un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Los extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. i Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Co/nptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analvse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sonl tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remisa l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du jNIémoire est inséré dans leCompte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouveruement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Rèolement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5 '. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. i COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 1" OCTOBRE 1888, PRÉSIDÉE PAR M. DES CLOIZEAUX. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE, PHYSIOLOGIE. — Valeurs relatives des deux composantes de la force déployée dans le coup d'aile de l'oiseau^ déduites de la direction et de l'insertion des fibres du muscle grand pectoral. Note de M. Marey. « Après avoir mesuré par la photo-chronograpliie les accélérations ver- ticale et horizontale de la masse de l'oiseau, j'en ai déduit la valeur des deux forces qui agissent dans le vol : l'une égale au poids de l'oiseau et destinée à le soutenir contre la pesanteur, l'autre horizontale et le pro* puisant malgré la résistance de l'air. Cette seconde force est beaucoup plus grande que la première, du moins au moment de l'essor, et peut dé- passer le double du poids de l'oiseau. » Toutefois, cette conclusion est en opposition formelle avec les idées de presque tous les auteurs qui se sont occupés de la théorie du vol ; ils pensent que, grâce à ses formes fines d'avant et d'arrière, l'oiseau qui glisse dans l'air n'y doit pas trouver une très grande résistance. Cette opinion C. R., 1888, 2« Semestre, (T. CVII, N« 14.) 7^ ( 55o ) est peut-être exacte pour le plein vol; mais, à l'essor, la manière dont les ailes s'orientent au moment de leur relevée doit leur faire rencontrer suf l'air une grande résistance, qui ne peut être surmontée que par une force proportionnée. » Il m'a semblé que, dans la disposition des fibres musculaires, on de- vait trouver l'indication des valeurs relatives des composantes horizontale et verticale de la force de ce muscle. » En effet, quand les fibres d'un muscle dont l'épaisseur est uniforme convergent vers un point d'attache unique, la résultante de leur action collective s'exerce suivant une ligne moyenne, bissectrice de l'angle que font ces fibres en rayonnant autour de leur attache mobile. >) Or, le grand pectoral de l'oiseau, ce muscle puissant qui produit à lui seul presque tout le travail du coup d'aile, présente dans son ensemble l'aspect d'un triangle rectangle avec un grand côté formé par la crête du sternum presque horizontale pendant l'attitude du vol, taqdis que l'hypo- ténuse représentée par le bord supérieur du muscle serait plus ou moins inclinée sur l'horizon suivant l'espèce d'oiseau que l'on considère. )) Sur une tourterelle que je viens de disséquer, la direction moyenne des fibres du grand pectoral a été estimée d'après la bissectrice de l'angle formé par ses fibres à leur attache sur l'humérus. Cette bissectrice était inclinée obliquement sur l'horizon, avec lequel elle formait un angle de 35*^. D'après cela déjà on peut conclure que la composante horizontale de l'action du muscle l'emportait sur la composante verticale. » Si l'on considère que l'attache du grand pectoral sur l'humérus ne se fait pas sur un point limité, mais s'étale sur une crête assez étendue, on devra admettre que les fibres les plus externes du muscle, ayant leurs attaches plus éloignées du centre de mouvement de l'épaule, auraient un moment d'action plus favorable et que, par conséquent, la résultante de l'effort total du muscle sera située sensiblement en dehors de la bissec- trice de l'angle d'insertion humérale et près du bord externe du muscle, c'est-à-dire de l'hypoténuse du triangle. » En cherchant, d'après ces considérations, à déterminer la position de l'axe suivant lequel s'exerçait l'effort moyen du pectoral, j'ai trouvé que cet axe est incliné sur l'horizon d'environ 27° et que, par conséquent, ses projections verticale et horizontale sont entre elles sensiblement dans le rapport de i à 2. » Il sera intéressant de comparer à cet égard les muscles pectoraux des différentes espèces d'oiseaux. Les canards, oies, cygnes, dont les pecto- ( 55, ) raux sont très allongés, doivent avoir l'action de ce muscle très oblique par rapport à la ci'ête du sternum. Les Rapaces, et surtout les oiseaux pourvus de grandes ailes, offrent la disposition contraire. On peut déjà prévoir qu'à ces conformations anatomiques différentes correspondent des J:fC.: ,]'„ n.i.,J„ .l^„f 1^ ,,^1 différences d'attitude pendant le vol. MEMOIRES PRESENTES. MM. H. Rravard et P. Germain adressent une Note relative à un nouveau mode de traitement des vignes phylloxérées. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel, en présentant à l'Académie, au nom de M. Goi^i, un Mémoire portant pour titre : « Il microscopio composto inventato da Galileo », et relatif à l'invention du microscope composé, donne lecture des passages suivants de la lettre d'envoi : « J'entends par Microscope tout instrument apte à donner des images agrandies, réelles ou virtuelles, des olijets.très rapprochés, et je partage, comme tout le monde, les Microscopes en Microscopes simples, consistant en une seule lentille, ou en un seul miroir, et en Microscopes composés de plusieurs lentilles ou d'un assemblage conve- nable de lentilles et de miroirs. » On attribue ordinairement à Cornélius Drebbel l'invention du Microscope com- posé, et l'on assigne à cette invention la date de 1621, mais je démontre par un document imprimé en 1610 (peu connu, ou mal apprécié jusqu'ici) que Galilée avait imaginé dès cette époque de tourner la lunette de Lippersheim {lunette de Galilée) sur de petits objets très rapprochés, et d'en faire de la sorte un Microscope composé, avec lequel il avait pu observer « les organes du mouvement et des sens des plus petits animaux » {minimorum animaliuru organa motus et sensus). Il en reparla, en 161^, à Jean du Pont, seigneur de Tarde, qui l'était allé voir à Florence, et qui nous dit, dans la relation de son voyage, que : a avec ce long canon, il {Galilée) me dit avoir vu des mouches qui paraissent grosses comme un agneau, et avait appris qu'elles sont toutes couvertes de poils et ont des ongles fort pointus » Quelques années plus tard (de 1619 à 1628), dans son livre écrit contre le Père Grassi et inti- tulé « il Saggiatore » {l'Essayeur), Galilée reparle du « Télescope disposé pour voir les objets très rapprochés » en les amplifiant; il ne faut donc pas s'étonner si, en 1624, ( 552 ) lors de l'apparilion en Italie des premiers microscopes composés de Drebbel, Galilée essaya de revendiquer cette invention, et s'il construisit et envoya alors à plusieurs de ses amis des microscopes de sa façon qu'il appelait : Occliialini. M Galilée ne tarda cependant pas à se convaincre de la supériorité du microscope de Drebbel, à deux lentilles convergentes, sur les siens qui consistaient en un objectif convergent combiné avec un oculaire divergent, et il cessa dès lors de s'en occuper. » Galilée et Drebbel avaient donc imaginé chacun un Microscope composé différent, en utilisant, pour observer les petits objets très rapprochés, des instruments déjà in- ventés pour voir les grands objets situés à de grandes distances. Galilée s'était servi à cet effet de la lunette de Lippersheim ou de Zacharie Janssen; Drebbel avait eu re- cours à la lunette de Kepler; mais tous les deux n'en étaient pas moins des inven- teurs, car l'invention ne consiste pas uniquement à découvrir un objet nouveau ou à construire un nouvel appareil, mais encore à trouver des applications nouvelles et imprévues d'appareils ou d'objets déjà existants et connus. » La gloire d'avoir réalisé et employé le premier Microscope composé appartient donc à Galilée, et ce qu'on nomme maintenant la Loupe de Brïicke n'est rien autre chose qu'un Microscope, ou Occhialino de Galilée, doué d'un très faibJe pouvoir gros- sissant. » Dans mon travail, je reproduis de longs extraits d'une correspondance, en grande partie inédite, entre Peiresc, Jérôme Aleandro et Scipione Cobellucci, cardinal de Sainte-Suzanne, d'où il ressort qu'au mois de juin 1622 le microscope de Drebbel avait déjà été apporté à Paris par Jacques Kuffler. Il est donc maintenant à peu près démontré que l'invention du microscope de Drebbel, à deux lentilles convergentes, re- monte bien à l'année 1621, comme on l'avait affirmé jusqu'ici, sans le pouvoir prouver par des documents incontestables. » Voici encore quelques renseignements assez curieux qui se rencontrent, parmi beaucoup d'autres, dans mon Mémoire. » Le nom de Télescope a été donné, en 161 1, à la lunette d'approche par le prince Frédéric Cesi, fondateur de l'Académie des Lyncéens {dei Lincei), et celui de Micro- scope a été imaginé en 1624 par Jean Faber, secrétaire de la même Académie, pour dé- signer, soit VOccIdalino de Galilée, soit là petite lunette de Drebbel. » Les Anciens n'ont point connu les instruments d'optique fondés sur la réfraction de la lumière; l'emploi de lentilles en cristal de roche ou en béryl {Bericlcs ou Besicles des Français, Baricole des Piémontais, Brillen des Allemands), pour corriger les défauts de la vue, a été indiqué pour la première fois par Roger Bacon en 1276; mais ce n'est qu'entre 1280 et i3oo que l'invention des lunettes ( OccA/a//) par Salvino degli Armati, de Florence, en popularisa l'usage. En i3oo, on contrefaisait-déjà, à Venise, avec le verre, des lentilles qu'on vendait comme étant en quartz ou en bérvl ; mais, malgré la grande .diffusion des verres lenticulaires, il paraît qu'avant l'année i6io personne ne s'était avisé de les utiliser, même comme Microscopes simples, pour péné- trer plus avant dans la connaissance des objets naturels. Torricelli construisit, en 164^, les premiers misci'oscopes simples, d'un très fort pouvoir grossissant, en y eraplo\ant de petites sphères (perline) de verre fondu à la lampe d'émailleur. » ( 553 ) ASTRONOMIE. — Positions de la comète Barnard (2 septembre 1888) mesurées à V observât oire de Besançon, à l'équatorial de o'", 12. "Sole âe M. Gruev. Dates. 1S88. Sept. o. 6. 8. 1 1 . 12. .4. i5. Éloiles de comparaison. a l Weissci 162S, Nine Year 681 a' Id. kl. a Id. Id. i anonyme rap. à i535 Weisse, c anonyme rap. à 1 335 Argelander c Id. Id. Id. f/ A Argelander i335 (T. VI) Ascension Distance Nombre droite. polaire. de rand. ■«- — * ■ «~> — * • compar. Oljserv 8,6 m s — 2.46,70 -2.27,8 9: 12 G. 8,6 — 2.54,10 + 1 .3o,o 9: 12 G. 8,6 — 3.12,27 -Kg. 32, 9 9:18 G. 9>'o i-2.41,00 — 2.26,5 12:18 G. 9 hl.41,10 -',. 6,0 9: 12 H. 9 4-1. 3,60 -'r 5 . 2 I , 5 9: "^4 G. 6 —0.34, 10 + 1 . 1,8 9:24 G. Positions des éloiles de comparaison. Dates. 1888. Sept. Étoiles. 9 « 6 a 8 a II b 12 c i4 c i5 d Ascension droite moy. i88S,o. h m s 6.54.47,15 6.54.47>>5 6.54.47.15 6.48.16,00 6.49. 0,00 6.49. 0,00 6.5o. 16, I I Réduction au jour. +0,61 -f-0,64 4-0,69 ,90 Distance polaire moy. 1888,0. o ' " 79.13. 5,5 79.13. 5,5 79.13. 5,5 79.38.40,0 79.44.56,0 79.44-56,0 79.53.56,4 Réduction au jour. 4-0,9 4-0,9 +0,9 » » )) —0,6 Autorités. ;7 Weiss et iXine Year. Id. Id. Anonyme. Id. Id. 4^ Argelander. Id. Id. Positions apparentes de la comète. Dates. Temps moyen Ascension droite Log. fact. Distance polaire Log. lad. 1888. de Besançon. apparente. piirall. apparente. parall. h m s II ui s o r V Sept. 5 i5.48.47 6.52. 1,06 T,548„ 79.10.38,6 0,763,, 6..... 10.9.39 6.51.53,69 T,58o„ 79.14.36,4 0,774,, 8 i5. 0.42 6.5i.35,57 T,58o„ 79.22.59,3 0,775,, II i5.3o.58 » T,543,j » 0,760,, 12 13.35.57 » 7,53i,i B o,759„ i4 i5.20.56 « T,537„ » 0,763,, i5 i4.36.3o 6.49.42,91 T..".;7„ 79.54.57,6 0,777,, )) Les lettres G, H désignent comme observateurs M. Gruey et M. Hé- riqiie. » ( 554 ) ASTRONOMIE. — Observations de la comète Sawerlhal (i888, I), faites à l'équatorial de o", !^8 de l'observatoire de Bordeaux par MM. G. Rayet et Coiii'ty. Note de M. G. Rayet, présentée par M. Mouchez. Comète Sawerthal (1888, I). Temps moyen Ascension Distance Dates. de droite Lof '. fact. polaire Log. fact. 1888. Bordeaux. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe. Étoiles Observ. h m s h m s 0 ' a Avril 4.. 16.21 .28,3 22.12.80,80 — " ,61 1 82.57.56,2 —0.777 1 G. Ravel 5.. 16. 1.18,0 22.15.27,71 — " ",611 81 .59.80, 1 —0,780 2 \à. 6.. 16. 16. 0,7 32.18.28,01 —1 -,6i5 81. 0. 4,8 -0,778 8 Court}. 8.. 1.5.49.57,1 22.24.21,16 — " ',629 79- 7-57,1 -0,776 4 G. Rajet 23.. 15.37.20,3 23. 5.56,86 — - •,655 67.31.82,5 —0.727 5 Courly. Mai 5... i3.58.38,2 23.35. 5,o5 — " '>679 60.43.82 ,7 —0,777 6 G. Rayet 6.. i4- 5.10,6 28.87.23,77 — " ■,683 60. 13.34,7 —0,766 /' Id. 12. . i4- i3.4i ,5 28.50.29,68 — " r,70o 57.25.01 ,4 -0,744 8 Courty. 12. . i4.i3.4i,5 23.50.29,70 — ' r,7oo 57.25.34, 1 —0,744 9 Id. Juin I . . 11.28. 1,8 0.27.18,22 — " r,66o 49-58.84,2 — o,848 10 Id. 2. . 12.42. 5,4 0.28.52,66 — " ''>729 49.88. 2,8 —0,764 1 1 G. Rayet 3.. 12.28.46,7 0.80.24,12 — r,723 49.19.49,8 -0,784 ï 2 Id. 10. . l3.20. 1,8 0. '(0.18,91 — " 1,768 46.56. 24,4 —0,609 18 Id. 11.. 12.43.50,8 0.41 •45(43 — -,758 46.47.88,2 —0,718 i4 Id. 18.. 12.35.16,6 o.5o. 9,95 — ' "■,778 45. 3.3i,5 —0,698 i5 Id. Juin. !.. I I . 17 .42,5 1. 1.44,55 -" r,785 4i. .56.30,3 — 0,786 16 Id. 7- ■ 10.43.24, 1 1. 5.11,84 -' r,785 40.89.28,6 -0,749 '7 Id. 8.. ii.3o.33,5 1. 5.40,01 — r,8iT 40.26.24,7 -0,668 18 Id. 9-- 10. 4o. 29,8 I. 6. 3,19 — " f.793 4o. 14.08,0 —0,745 19 Courly. II.. 11.16.59,9 1. 6.46,63 ^ ■ r,8i5 89.50.34,8 —0,666 20 G. Rayel 12. . 11.10. l4,2 I. 7. 5,09 — r,8i6 39-39- 7,7 — 0,670 21 Courly. Position moyenne des étoiles de comparaison pour 1888,0. Ascension Distance droite Réduction polaire Réduction Etoiles. moyenne. au jour. moyenne. au jour. Catalogues. Il m s s 0 ' " " 1 22. 7. 4,24 -0,94 83. 8.3o,i2 — 7,56 Argelaiider 4- 6", n" 4984. 2 22.10.25,11 — 0,98 82. 0.26,14 — 7,81 Glasgow, 0759. 3 22.17.81.94 —0,94 81. 6.21,21 — 8,o3 -i (Lai., 48671-672 -H Armagh, 4 22.20.54,55 -0,89 79.11.20,56 - 8,4i Weisse,, H. XXII, 4o8. 5 28.2.48,80 —0,72 67.34.37,08 — io,5i Weissej, II. XXII, i4oo. 6 28.81.39,41 —0,55 60.35.17,89 -11,24 Weisse», H. XXIII, 645. 8008.1 I ( 555 ) Ascension droite Réduction Distance polaire Kéduction Etoiles. 7-..- moyenne, h m s . 23.42.52,88 au jour. -o',58 moyenne. 0 • » 60 . 5 . 4o , 2 I au jour. — 11,54 8--.. 9.... 10. . . . . 23.47-16,40 . 23.54.29,67 o.3i. 19,50 -0,43 —0,47 —0,06 57.23.16,57 57.28.58,45 49.53.20,35 -11,85 — 11,81 -12,29 12 ... . i3.... 0.23.25,08 0.28.57,90 0.37.20,66 -Ho , o3 -l-o,o3 -}-0,23 49.46.28,22 49.14.44,30 49.52. 9,o3 — 12,21 — 12,27 — 12,26 .4.... 0.37.20,66 -1-0,27 49.52. 9,o3 — 12, 18 i5. . . . 16.... 17.... 18.... 0.5 1.56, 97 I. 0.17,85 I. 8. 3,23 I. 8. 3,23 -1-0,44 H-0,92 -i-i,i4 -hi,i8 45. 0.27,25 4i .57. 10,78 40.34.42,32 40.34.43,32 — 12,0^ — £ 1 ,33 — 1 0 , 98 — 10,82 19.. . . I . 2 .50,29 -;- 1 , 20 40. 8.26,63 — 10,64 20. . . . 21 ... . I. 2.40,77 I. 3.57,25 -1-1,36 -:-i,/io .39.53. 3,63 39.35. 4,07 — 10, 36 — -10,30 Catalogues Weisse,, H. XXIII, 883. Weissej, H. XXIII, 966. Weissej, H. XXIII, 1106. Weisse,, H. O, 759. Weisseo, H. O, 546 et 547- Weisse,,, H. O, 689. Weisse2, H. O, 938 et 939. Id. Paris, 1229. Obs. mérid. Bonn-, VI 4- 47°, 3o9- Ârgelander-OEllzen, 1271- Id. Obs- mérid. Bonn-, VI -h 49", 307. Argelander-OEltzen, ii38. {(Argel--Œltz., 1 166 et 1167 -j- Rad- I, 35..) MÉCANIQUE CÉLESTE. — Énergie potentielle de la grcmtcuion d'une planète. Note de M. O. Callandreau, présentée par M. Tisserand. « L'objet de la présente Note est de montrer que l'énergie potentielle de la gravitation d'une planète (en d'autres termes, le travail de l'attrac- tion pour amener les molécules de l'infini dans leurs positions actuelles) peut être calculée à très peu près quand on connaît les dimensions de la planète, sa masse et la vitesse angulaire de rotation, sans faire intervenir la loi des densités internes. » Ce résultat est à rapprocher de cet autre qui a fait l'objet de plusieurs travaux, savoir que le moment d'inertie d'une planète relativement à l'axe de rotation s'exprime à très peu près au moyen des mêmes données que plus haut, toujours sans faire intervenir la loi des densités internes ( ' ). » On sait qu'en partant de la théorie de Clairaut la propriété men- tionnée est particulièrement nette si la compressibilité diminue rapide- ment avec la pression ; c'est ce que j'admettrai ici. (') Voir, dans les Comptes rendus et le Bulletin astronomique, années i884 et sui- vantes, les travaux de MM- Tisserand, Stieltjes, Radau, Maurice Lévy, Poincaré. J'ai consacré à ce sujet un tra\ ail étendu inséré au Tome XIX des Annales de l'Observa- toire: le même Volume renferme aussi une étude inléressante de M. Hamy. k ( 556 ) » Il s'agit de calculer l'intégrale ^ f Y dm étendue à tous les éléments de masse dm de l'ellipsoïde fluide, V étant le potentiel de l'ellipsoïde sur l'élément dm; on a, avec les notations usitées, , =a[i — a(cos»e - i)] =a(i + U,); i = ^i::J''?ada-,-^^Ç£'?'-^da dm = pr- dr sinO rfO d<\/, dm =^ oa^ da sin9 rfÔ rfiL + 3 p ^^^ da sinO rfO rfi. "^ ' 1^ da )) Il est facile de voir qu'en intégrant d'abord V dm par rapport à 0, les termes en Uo disparaissent; il reste donc à calculer y dm — i6t.^ I oa'^da f r.ada 4- t6-^ / -^ada 1 ocr da. » Si Ton a égard ix l'identité pa^ / pada -- pa / pa^da — D„( | p«Va x f pada), qui donne pa^daj pada—j pada j pa- da, et si l'on introduit les notations B = ^j\da^ d'où P = D-+-|D', M.= 'Çf\da\ il viendra - I Y dm = —:^ I Dpa'da = ~ f'D^a'da-^r ~ f'DD'a'da = 1(^-^1^ rD^-a^da); ( 557 ) )) Or, l'équation de Clairaut, à laquelle M. Radaii a donné la forme {a-n'-h 5r, H- rr)D + 3rt(i + r,)D'= o, en taisant v; = — j peut s ecmre [a=(n-r,)D-]'=D-( 1- ^')5«'; il en résulte / D* rfrt^ = — (i -f- r,,) ^ j / D-r,^ fia' ; par suite, 2j 2 ai L ■5^ I ■'50 9 J » Considérons la Terre en particulier : suivant les hypothèses admises, croît avec a; à la surface, r,, =: ^ — 2 = o,5/i. I- 2 E correction à la première partie sera, au maximum, Y) croît avec a; à la surface, r,, = — ^ — 2 = o,54. I^e rapport du terme de I 23 ■"'•+1(1-^-^,) 73" On aura donc une valeur assez approchée de l'énergie potentielle W de gravitation de la Terre, en prenant W=M.Y3^_±,\^MY^_, 11)^0,654 M'' ÉLECTRICITÉ. — Sur les phénomènes actino-électriques. Note de M. E. Bichat, présentée par M. Mascait. (Extrait.) ce Divers expérimentateurs ont constaté que le passage de l'électricité à haute ou à faible tension à travers les gaz est singulièrement facilité lors- qu'on illumine le corps électrisé par des radiations très réfrangibles. )) I. Dans une Communication précédente ('), nous avons montré, M. Blondiot et moi, qu'en substituant, dans l'expérience de M. Stoletow, unelame d'eau au plateau métallique on n'obtient aucune déviation du (') Comptes rendus, 7 mai 1888. C. R., 1888, a- Semestre. (T. CVII, N" 14.) 73 ( 5,^8 ) galvanomètre. Ce fait semble prouver que le transport de l'électricité ne s'effectue point par voie de conduction. Les expériences suivantes confir- ment cette manière de voir. » Un cylindre métallique enduit intérieurement de noir de fumée est électrisé négativement et mis en relation avec un électromètre. On con- state que la déperdition n'est pas modifiée quand on éclaire l'intérieur du cylindre, au moyen d'une ouverture latérale, par des radiations ultra-vio- lettes, tandis qu'elle est considérablement accélérée quand on fait tomber le faisceau de lumière électrique sur l'extérieur du cylindre. Ici encore, si le faisceau lumineux constituait une sorte de conducteur, il serait égale- ment apte à effectuer la décharge en touchant un point extérieur ou inté- rieur du conducteur. » Le tourniquet électrique que j'ai récemment décrit ('), placé dans un cylindre conducteur non isolé, commençait à se mettre en mouve- ment, à la lumière diffuse, pour un potentiel négatif de 63 unités C.G.S. Illuminé par un arc électrique dont le charbon positif contenait une âme en aluminium, il commença à tourner d'une manière non douteuse pour un potentiel de 22 (C.G.S.). L'interposition d'une lame de verre suffit pour empêcher tout effet de l'illumination. » Il semble donc que la convection joue le rôle essentiel dans les phé- nomènes qui nous occupent. )) II. En étudiant l'action des radiations ultra-violettes dans diverses circonstances, j'ai observé certains phénomènes qu'il me paraît intéressant de signaler. w Si l'on éclaire par des radiations ultra-violettes un conducteur quel- conque relié à un électromètre, on constate que l'électromètre devient aussitôt positif et atteint un potentiel de 7^°"^ à 8^""% c'est-à-dire que l'air en contact avec le conducteur se charge négativement. C'est l'expérience de M. Righi sous une autre forme. » On a observé exceptionnellement, dans le cas du cuivre, une électri- sation négative de l'électromètre ; mais la charge acquise dans ce cas par l'électromètre était toujours très faible. » Les potentiels les plus élevés ont été obtenus en éclairant, dans les conditions indiquées plus haut, une plante quelconque disposée sur un support isolant. Ici, la règle générale est que l'électrisation produite sous l'influence de l'illumination est négative. La déviation de l'électromètre (') Comptes rendus, l. CI\', p. 1786. ( 559 ) peut atteindre et dépasser 200 divisions, ce qui correspond à un potentiel supérieur à 20™'"\ L'air qui environne la plante est donc électrisé positi- vement. Une seule fois, avec un géranium, on a obtenu une électrisation positive de la plante, d ÉLECTRICITÉ. — Sur quelques nouveaux phénomènes électriques produits parles radiations ; par M. Auguste Rigui. « Dans une Note précédente (' ) j'ai établi : i°que les rayons ultra-vio- lets réduisent sensiblement au même potentiel deux métaux placés très près l'un de l'autre (lame et toile métalliques, parallèles et très voisines); 2° que plusieurs couples photo-électriques de ce genre peuvent former une pile, qui montre les phénomènes connus des piles à circuit ouvert; 3" qu'une simple lame métallique se charge positivement lorsqu'elle reçoit les radiations; 4° fine l'arc voltaïque produit avec un bâton de zinc donne, comme sources des radiations, les effets les plus forts, pendant que le soleil n'en donne pas du tout. )) En continuant mes recherches, j'ai obtenu les résultats suivants : » a. Certains gaz et vapeurs absorbent très fortement, même sous une faible épaisseur, les rayons actifs (gaz d'éclairage, sulfure de carbone). « b. vSi le corps qui reçoit les radiations, et qui est chargé négativement, est très mobile, il se déplace comme le tourniquet électrique. )) c. Une lame de gypse, placée entre la toile métallique et la lame, se charge négativement, lorsque les radiations égalisent le potentiel des deux métaux. En interposant deux lames, c'est celle qui est du côté du métal négatif qui se charge négativement. » d. Les radiations produisent leur effet (dispersion de la charge néga- tive), même sur des corps isolants (ébonite, soufre). Si la charge négative donnée à la lame isolante est très faible, il est bon d'en approcher parallè- lement une toile métallique; si celle-ci est isolée, elle se charge négative- ment. Sur le verre, la résine, certains vernis résineux, l'action est très faible ou presque nulle. » e. Si l'on fait l'expérience de l'égalisation des potentiels avec une toile de cuivre et une lame de zinc (ou généralement avec une lame qui ( ' ) Compte rendu de l'Académie des Lincei, !\ mars 1888. — Journal de Physique, avril iBSS. ( 56o ) soit électropositive par rapport ix la toile), le phénomène disparait pres- que en vernissant la toile. Cette expérience, de même que b et c, est favorable à l'hvpothèse que j'ai émise lors de mes premières recherches, c'est-à-dire, que les radiations produisent une convection de l'électricité négative, qui probablement est effectuée par les molécules de lair. )) /. Les molécules électrisées négativement, qui, sous l'influence des radiations, s'éloignent du corps chargé d'électricité négative, se meuvent suivant les lignes de force, comme lors de la \woduciion des ombres élec- triques ( ' ). L'expérience qui semble le prouver est la suivante. Un cylindre de zinc isolé, vernis sur toute sa surface, à l'exception d'une de ses géné- ratrices, est chargé négativement par une pile sèche (à environ 1000^°''^); il se trouve placé parallèlement à une large lame plane, communiquant avec le sol, dans laquelle un rectangle très étroit et parallèle au cylindre est isolé de la partie restante et en communication avec l'électromètre Mascart. Les radiations produisent leur effet seulement sur la génératrice découverte du cylindre. Si le petit rectangle se trouve là où les lignes des forces (arcs de cercle) qui partent de la génératrice découverte abou- tissent au plan, l'électromètre dévie fortement. On a une faible déviation en déplaçant un peu le plan (ou en tournant quelque peu le cylindre), et la déviation se réduit à zéro, dès que le petit rectangle est assez éloigné des lignes de force qui partent de la génératrice nue du cylindre. » g. Les radiations chargent positivement un métal isolé, même lors- qu'il est dans une enceinte fermée, dont la surface intérieure est de même nature que le métal qui reçoit les radiations. Dans ce cas, le métal est cer- tainement sans charge superficielle au début de l'expérience. » L'action a lieu môme sur des corps isolants, comme le soufre et l'ébo- nite. Si le corps a une charge initiale positive assez faible, les radiations peuvent l'augmenter. )) h. Pendant que la dispersion de l'électricité négative, sous l'action des radiations, est plus forte sur le zinc et l'aluminium, et plus lente sur le cuivre, l'or, etc., suivant la série de Volta, \i\ force électromotrice des radia- tions, par laquelle un métal à l'état naturel se charge positivement, parait plus forte dans l'or, le charbon, etc., et plus faible dans le zinc, l'alumi- nium, etc., suivant la série de Volta : c'est l'inverse de l'autre cas. » i. Si l'on fait tomber les radiations sur une lame métallique isolée, communiquant avec l'électromètre, et placée dans une enceinte formée (') Journal de Physique, janvier i883. ( 56i ) du même métal, la déviation positive que l'on obtient est d'autant plus forte que la lame est moins voisine des parois de l'enceinte. » Avec un appareil fonde sur le principe de l'anneau de garde de Thomson, je me suis assuré que la charge positive produite par les ra- diations est limitée par la densité électrique acquise par la lame; dès que cette densité arrive à une certaine valeur, constante pour un métal donné, l'action s'arrête. On comprend ainsi que la déviation électrométrique et, partant, le potentiel final de la lame, soient d'autant plus grands, que la capacité électrostatique de la lame est plus petite. » Il est donc établi que les radiations agissent sur les particules du gaz qui touchent le conducteur. Elles les détachent avec une charge négative (la positive restant au conducteur); mais, dés que le conducteur a acquis une denirié positive suffisante, la force électrique fait équilibre à l'action ties radiations. » y". Il est vraisemblable que, si les rayons du soleil ne produisent pas d'effet, cela est dû à l'action absorbante de l'atmosphère. En effet, si l'on place entre la source des radiations et des métaux qui en subissent l'in- fluence un tube fermé par des lames de gypse, les effets deviennent sen- siblement plus forts en faisant le vide dans le tube. >> PHOTOGRAPHIE. — Emploi du sulfite de soude en Photographie. Note de M. Paul Poibé, présentée par M. Mascart. (Extrait.) « Dans la révélation de l'image photographique obtenue par les plaques au gélatinobromure d'argent, l'emploi du carbonate de soude, en présence de l'acide pyrogallique, présente des inconvénients sérieux, spécialement pour les plaques n'ayant reçu de la lumière qu'une action insuffisante, soit par défaut de pose (instantanés), soit par l'emploi d'un diaphragme très petit destiné à augmenter la netteté de l'image. On est obligé alors de prolonger l'action du bain révélateur, et l'on voit apparaître peu k peu cette teinte uniforme et grisâtre qui voile les détails de l'image. De plus, le cliché s'empâte. » Le voile me paraît provenir de l'action prolongée du carbonate de soude, qui modifie les grains de bromure aussi bien dans les blancs que dans les noirs du cliché. Ce qui m'a confirmé dans cette opinion, c'est que je suis arrivé bien des fois à développer le voile sur des plaques qui n'avaient pas été exposées à la lumière. ( 562 ) » Depuis longtemps, je parais à cet inconvénient en augmentant la dose du sulfite et celle du carbonate, ce qui permettait de réduire le séjour de la plaque dans le bain révélateur. L'image apparaît alors beaucoup plus vite, acquiert rapidement de l'intensité, et le voile n'a pas le temps de se produire. Une expérience décisive a été faite en révélant deux épreuves identiques par les deux méthodes. » Des recherches prolongées me permirent de constater que les résul- tats sont d'autant plus satisfaisants qu'on augmente la proportion de sulfite et qu'on diminue celle du carbonate, jusqu'à suppression complète de ce dernier. Ces résultats ont été confirmés par MM. Thierrée et Obry. » "Voici la composition du bain que nous employons : solution de sulfite de soude à i5 pour loo, loo'^''; acide pyrogallique solide et dissous dans le sulfite, i^"' à is%5 au plus. On baigne la plaque dans le bain, l'image appa- raît au bout de deux à trois minutes au plus, acquiert peu à peu son inten- sité, et sans qu'elle puisse être voilée par le contact prolongé du bain. Si la dissolution de sulfite a été faite avec de l'eau de pluie ou de l'eau distillée, les plaques n'ont pas de coloration, alors même qu'elles n'ont pas été alu- nées. Les clichés obtenus par ce procédé sont d'une grande pureté et ont l'aspect de clichés obtenus au sulfate de fer. Leur transparence provient sans doute de ce que la matière colorante brune due à l'action de l'acide pyrogallique sur la soude est soluble dans le sulfite. Le même bain peut servir à développer plusieurs plaques. J'ai pu employer des bains faits de- puis vingt-quatre heures. » L'avantage du procédé que je viens de décrire est d'éviter le voile que produit l'action prolongée du carbonate; des plaques ont pu rester quarante-cinq minutes dans le bain en gagnant toujours au point de vue de l'intensité, mais sans présenter la moindre apparence de voile. » Ces résultats sont-ils dus à l'action de l'acide pyrogallique sur le sulfite, qui deviendrait un agent réducteur et révélateur, ou à celle de l'acide sur le carbonate, que contiennent souvent les sulfites vendus comme purs ? C'est là un point à éclaircir. » PHYSIOLOGIE COMPARÉE. — Sur la locomotion terrestre des Reptiles et des Batraciens tétrapodes, comparée à celle des Mammifères quadrupèdes. Note de M. G. Carlet, présentée par M. Marey. « La marche et le saut sont les deux seules allures terrestres des Batra- ciens et Reptiles à quatre pattes : le saut chez la Grenouille, la marche et ( 563 ) le saut chez le Crapaud ; la marche plus ou moins précipitée chez les Sala- mandres, Tortues, Lézards, etc. )) A première vue, les Reptiles et les Batraciens sont caractérisés parla brièveté et la disposition oblique ou même horizontale de leurs membres. Chez les Mammifères ordinaires, les membres sont, au contraire, plus ou moins allongés et verticaux. Le saut de la Grenouille, dont le corps est projeté par l'extension brusque et simultanée des deux pattes postérieures, est connu de tout le monde. Le saut du Crapaud n'en diffère qu'en ce que, les deux pattes de derrière étant plus courtes que chez la Grenouille, le corps est projeté moins loin. » Quant à la marche des Crapauds, Salamandres, Tortues, Lézards, etc. , elle constitue une allure dite reptation, qui est caractérisée, à un premier examen, par le contact plus ou moins accusé du ventre avec le sol. Elle s'effectue généralement avec lenteur, plus rarement avec rapidité, comme chez le Lézard. Quoi qu'il en soit, cette allure n'est pas, ainsi qu'on l'a cru jusqu'à présent, calquée sur celle des Quadrupèdes : elle a, on va le voir, son cachet particulier. » En effet, la reptation comprend deux temps égaux : l'un pendant lequel le bipède diagonal droit est à l'appui et le gauche au soutien ; l'autre pendant lequel, au contraire, le bipède diagonal gauche est à l'appui et le droit au soutien. Dans chacun de ces temps, les deux membres d'un bipède se détachent du sol simultanément, parcourent leur trajet, puis se posent ensemble sur le sol, l'instant de leur poser correspondant à celui du lever des deux membres de l'autre bipède. Quelquefois, quand la progression est lente, on observe un temps intercalaire très court pendant lequel le corps est à l'appui sur les quatre pattes. La reptation se distingue donc de la marche ordinaire du Mammifère qui comprend quatre battues successives et du trot qui comprend deux battues diagonales, séparées par un temps de suspension. De plus, les quatre mem- bres des Reptiles et des Batraciens ne se détachent pas successivement, comme chez le Cheval à l'allure du pas ; mais ils se meuvent deux ensemble, par bipèdes diagonaux, comme dans le trot du Cheval, avec cette différence que le temps de suspension n'existe pas chez les Reptiles et les Batraciens. Nous avons même vu plus haut que, bien au contraire, s'il existe une phase intermédiaire entre les deux battues diagonales, elle est caractérisée par l'appui du corps sur les quatre membres. » Une première conséquence de cette absence de suspension en l'air. ( 564 ) est, dans les espèces à corps ramassé, un mouvement de bascule à chaque pas, autour du bipède diagonal à l'appui. C'est cette marche à bascule qui donne au Crapaud l'allure grotesque et culbutante qu'on lui connaît. » Une seconde conséquence, dans les espèces à corps allongé, est la courbure latérale du corps à chaque pas. Cette courbure résulte : i° de l'avancement de la patte gauche de derrière au soutien, qui se rapproche de la patte gauche de devant à l'appui; 2° de l'avancement de la patte droite de devant au soutien, qui s'éloigne de la patte droite de derrière à l'appui. Ces deux phénomènes ayant lieu en même temps, il y a, par suite, un bipède latéral à membres rapprochés et un autre à membres éloignés. Le corps est donc forcé de s'infléchir en tournant sa concavité du côté du bipède latéral à membres rapprochés, ce qui produit une marche à incur- vations alternatives qu'il est facile d'observer chez la Salamandre. )) La reptation diffère aussi de l'allure du jeune enfant marchant « à quatre pattes », car celui-ci soulève à la fois les deux membres d'un même côté, marchant ainsi l'amble comme la Girafe et quelques autres Mammi- fères. » Lorsqu'un homme s'essaye à marcher « à quatre pattes )),on observe souvent, au début, une allure à quatre temps dans laquelle le corps est soutenu par trois membres, pendant que le quatrième se soulève, la suc- cession des soulèvements étant la même que dans le pas du cheval. A cette allure succède bientôt celle de l'amble, moins stable, il est vrai, mais plus simple et plus rapide, qu'emploie tout de suite l'enfant, moins lourd et moins éloigné que l'homme de la locomotion quadrupède. » En résumé, la marche des Reptiles et Batraciens tétrapodes est une allure spéciale, voisine du trot des Quadrupèdes, et qui pourrait être re- présentée exactement par celle de deux hommes marchant, l'un derrière l'autre, d'un pas contraire. Cette marche ou reptation se fait par bipèdes diagonaux et comprend deux temps seulement. Dans l'allure en question, le corps éprouve tantôt des mouvements de bascule, comme chez le Crapaud et la Tortue, tantôt des incurvations latérales alternatives, comme chez le Lézard et la Salamandre: c'est, si l'on veut, une sorte de trot lent, sans suspension du corps en l'air. » ( 565 ) PHYSIOLOGIE COMPARÉE. — De la marcha d'un insecte rendu tétrapode par la suppression d'une paire de pattes. Note de M. G. Carlet, présentée par M. Marey. « Comme comparaison avec les allures de marche des Mammifères, connues depuis longtemps, et celles des Reptiles ou Batraciens tétrapodes, que nous avons fait connaître dans une Note précédente, il nous a paru intéressant de rechercher comment marcherait un insecte auquel on sup- primerait les deux pattes du milieu, pour le transformer en animal tétra- pode. On verra aussi que cette opération, certainement moins doulou- reuse pour l'insecte que celle qui consiste à le traverser d'une épingle, fournit l'explication de la constance des six pattes dans la classe tout en- tière des Insectes. » A priori, l'on pourrait croire que l'insecte, ainsi privé de sa paire de pattes du milieu, doit marcher l'amble, puisque, dans l'allure naturelle de l'hexapode, les deux pattes extrêmes d'un même côté vont toujours en- semble, soit pour le lever, soit pour le poser ('). Il n'en est rien cepen- dant, car l'animal rendu tétrapode présente deux allures distinctes, dans chacune desquelles les membres agissent toujours en diagonale. )) 1° Si la marche est lente, on observe une allure à quatre temps qui, chose curieuse, n'est ni celle du pas normal des Mammifères, ni celle des Reptiles et Batraciens tétrapodes. Reposant toujours sur trois pieds, l'in- secte mutilé lève : dans le premier temps, le pied antérieur droit; dans le deuxième temps, le pied postérieur gauche; dans le troisième temps, le pied antérieur gauche; dans le quatrième temps, le pied postérieur droit; allure qu'on pourrait figurer comme ci-dessous : en représentant par des points les membres à l'appui et par le signe X le membre au soutien. )i En y réfléchissant, on comprend qu'il en soit ainsi. Habitué à se (') Comptes rendus, séance du 29 décembre 1879. C. R., i888, 2- Semestre. (T. CVII, N» 14.) 74 ( 566 ) poser, pendant la marche, sur un trépied de sustentation, l'insecte con- tinue, après la suppression de la paire de pattes du milieu, à se faire un trépied de trois des quatre membres qui lui restent. » On comprend aussi que cette allure, toute de stabilité, soit, comme nous l'avons signalé dans notre précédente Note, celle de l'homme qui s'essaye à marcher « à quatre pattes », allure qui ne tarde pas d'ailleurs à se transformer en amble, genre de marche plus rapide que prennent cer- tains Mammifères. » 2° Si la marche de l'insecte rendu tétrapode est rapide (elle l'est toujours moins que chez l'hexapode), on observe l'allure que nous avons décrite chez les Reptiles et Batraciens tétrapodes. Mais le corps de l'insecte est rigide et ne peut s'incurver latéralement, comme chez la Salamandre; il n'est pas non plus si bien soutenu que chez le Crapaud, car les membres postérieurs ne peuvent se replier assez en avant pour servir d'appui au milieu du corps. Il en résulte pour l'insecte mutilé une accentuation du mouvement de bascule qui se produit, à chaque pas, autour du bipède dia- gonal à l'appui. Ce mouvement peut même amener le renversement de l'insecte sur le dos, si l'allure est trop précipitée. 5) Dans tous les cas, on comprend l'utilité, pour ne pas dire la nécessité, des six pattes chez les Insectes : elles servent non seulement à assurer la stabilité, mais encore à accélérer l'allure. On s'explique ainsi que tous les Insectes, sans exception, soient hexapodes. » Dans ce qui précède, nous avons supposé que la paire de pattes sup- primée était celle du milieu; mais les résultats sont les mêmes, à peu de chose près, pour le défaut de stabilité et le ralentissement de l'allure, si l'on supprime la première ou la troisième paire de pattes. » ZOOLOGIE. — Perforation de roches calcaires par des escargots. Note de M. J. Bretonmère, présentée par M. Marey. (Extrait.) « A la surface des masses de calcaire supportant la ville de Constantine et composant, entre autres montagnes des environs, le Sidi-Méid qui est séparé de la ville par la déchirure de 200™ de profondeur où coule le Rim- mel, apparaissent ça et là des trous percés en pleine roche. Ces trous sont parfois isolés, mais le plus souvent groupés. La pierre a été attaquée en dessous ou latéralement, jamais en dessus. ( 567 ) » Lorsqu'une des assises de la montagne est séparée de l'assise infé- rieure par un vide, occupé autrefois par une roche plus friable, on y trouve généralement un certain nombre de ces trous ou alvéoles, creusés verti- calement dans l'assise supérieure, et par conséquent la bouche en bas. )) Dans ces abris sont réfugiés, pendant leur sommeil estival, des escar- gots, soit isolés, soit réunis en petit nombre, soit groupés en colonies nombreuses. Ils sont là, gros ou petits, fixés, les uns aux parois du rocher, les autres aux coquilles de leurs congénères... » Ces alvéoles ne sont-elles pas creusées par les escargots eux-mêmes?. . . Si l'on remarque que la pierre est formée de carbonate de chaux comme la coquille du limaçon, on incline à penser que l'animal a pu avoir un autre intérêt à creuser les alvéoles que celui de se créer un abri pendant son sommeil estival. Pourquoi la Nature ne lui aurait-elle pas donné le moyen, à l'aide d'un acide contenu dans sa bave, de décomposer le calcaire pour s'en approprier la chaux?... « GÉOLOGIE. — Sur la géologie de la formation pliocène à troncs d'arbres sili- cifiés de la Tunisie. Note de M. Philippe Thomas, présentée par M. Albert Gaudry. « Les savants qui accompagnèrent l'expédition française de 1799 en Egypte signalèrent les fameuses forêts pétrifiées des environs du Caire, forêts dont l'aire géographique fut ensuite étendue à des surfaces considé- rables des déserts de Libye et de Nubie, et même jusque sur les hauts plateaux de l'Abyssinie; mais personne ne les avait encore signalées dans l'Afrique occidentale. La Note ci-jointe de M. Fliche ('), professeur à l'École forestière de Nancy, montre que les végétaux silicifiés que j'ai rapportés de la région sud des hauts plateaux de la Tunisie composent un ensemble forestier très analogue à celui dont furent peuplées les forêts pétrifiées d'Egypte; de son côté, M. le D"' Bleicher a bien voulu examiner la litho- logie de ces singuliers dépôts, montrer l'unité de leur constitution mi- néralogique et formuler des considérations de nature à éclairer leur ge- nèse. » Parmi les principaux gisements à bois silicifiés de la Tunisie, je citerai : Oued Mamoura, oued Goubeul et Coudiat oum Ali, près Fériana ; Ain Cheri- (' ) Voir plus loin, p. Sôg. ( 568 ) dura, près Kairouan ; oasis A' El Eamma, entre les chotls Djérid et Rharsa. Faute d'espace, je ne décrirai que le gisement de Voued Mamoura, figuré dans le diagramme ci-après : fi MFcricma. mfcl fTummm- ^J'P^l^ ^> . yr^^ ^°'^ siliclfiés '"* eS^ Phospborites /^^^^^K ^it^v'-^z-j^J^»-*^ ' Oued- .iftmwura^ Craie supérieure Pli&céne Craie supérieure » Dans ce gisement, les dépôts tertiaires visibles présentent, de bas en haut : » 1° Un système de couches inclinées vers le nord, formé de So™ à loo™ de marnes sableuses grises ou jaunes, gypsifères par places, entre lesquelles s'intercalent quelques bancs de grès à éléments quartzeux fins ou poudingiformes, à ciment calcaréo-ferrugi- neux. Les grès inférieurs, moUassiques, jaunes et assez friables, sont remplis de dé- bris usés et roulés d^hiii'tres et de balanes. Les grès supérieurs, sans fossiles, sont plus siliceux et plus ferrugineux; ils ont parfois la dureté des quartzites et leur coloration les a fait nommer par les indigènes Aarf/V?/- 50f/rf (pierres noires). Un sable siliceux jaune, fin et pulvérulent sépare les deux bancs de grès supérieurs et contient quelques bivalves, parmi lesquels j'ai remarqué des fragments bien typiques, mais usés, roulés, couverts de balanes et visiblement remaniés, de VOstrea crassissima.k côté desquels gisaient les valves mieux conservées d'une huître voisine de la précédente, dont elle n'est sans doute qu'une simple variété déjà signalée par M. Pomel dans l'étage plio- cène du littoral tunisien ('). Cette variété de VOstrea crassissima s'en distingue par ses valves beaucoup plus minces, plus plates et plus triangulaires, par son bord palléal plus étalé, par sa charnière plus courte et plus conique. » 2° Un système de couches horizontales franchement discordantes avec les précé- dentes et commençant par 8™ à lo™ d'une roche jaune verdàtre, d'aspect marneux, compacte ou un peu schisteuse, tendre, à pâte très fine, ne contenant pas de calcaire, mais du mica calcique blanc en minces et fines paillettes, du chlorure de sodium, de la silice hydratée et de la lithine. Cette pseudo-marne alterne souvent avec un grès micacé fin, tendre et schisteux, nuancé de teintes ocreuses. Ni dans ce groupe, ni dans le précédent, je n'ai aperçu aucune trace de fossiles végétaux. » 3° Au-dessus vient un dépôt de sables quartzeux jaunes ou rougeâtres, micacés et très meubles, assez peu développé à Voued Mamoura , mais atteignant 20™ à 3o" dans le voisinage. Ces sables offrent les plus remarquables analogies physiques et mi- néralogiques avec les sables jaunes astiens de l'Italie, de la Bresse et de Montpellier; on y retrouve même , dans une position identique et évidemment arrachés aux hadjar soud sous-jacents, ces curieux lits d'énormes galets gréseux nommés rocs de sable à Montpellier, lesquels affectent les mêmes formes bizarres qu'a signalées M. de Rouville (^). Je n'ai rencontré, dans les sables jaunes de l'oued Mamoura, que (') Voir Géologie de la côte orientale de la Tunisie, p. i3; 1884. C) Voir Géologie des environs de Montpellier, p. 89; i853. ( 569 ) des fragments d' /mitres et quelques moules à^IJeli.v, parmi lesquels M. Locard a dis- tino-ué une forme très voisine de YHelix seniperiana Crosse, des dépôts pliocènes de l'Atlas et du Sahara algériens. Mais ces sables sont le véritable gisement des troncs d'arbres silicifiés, qui sont, comme en Egypte, mais en moins grand nombre, dissé- minés dans tontes les positions en fragments dépassant rarement o"',3o de long sur o™ 20 de diamètre. Je n'en ai vu aucun entier ou accompagné d'une trace quel- conque de feuilles et déracines; presque tous ont perdu leur écorce, et les seules traces qu'on retrouve de celle-ci consistent en quelques empreintes sur des grès fer- rugineux formant, çà et la, au contact des bois silicifiés, comme de véritables alios pliocènes. En somme, il est visible que ce sont là des bois flottés d'abord, puis silicifiés sur place par des agents chimiques venus soit de la profondeur, soit de la surface. » 4" L'étage des sables jaunes passe peu à peu à une marne sableuse rougeàtre, où la calcite joue un rôle plus important en donnant lieu, sur quelques points, à la for- mation d'un dépôt tufacé à concrétions noduleuses blanchâtres, parmi lesquelles j'ai recueilli le moulage d'une tige de bambou et une valve A'Iinitrc couverte d'un bryo- zoaire bien conservé. » Je me suis assuré que les trois derniers termes de cette formation se relient insensiblement et intimement, de l'autre côté de la frontière tu- nisienne, avec \a. formation lacustre du nord de Biskra ( ' ), dont j'ai montré ailleurs le svnchronisme avec la formation pliocène des environs de Con- stantine (-). Elle n'est, en quelque sorte, qu'un faciès littoral on Jluvio- marin, passant très probablement aussi, dans l'est, aux dépôts pliocènes marins décrits par M. Pomel. De tout ce qui précède, je crois donc pouvoir conclure à l'âge pliocène de cette formation à bois silicifiés de la Tunisie. » PALÉONTOLOGIE. — Sur les bois silicifiés de la Tunisie et de l' Algérie. ^^ote de M. P. Fliche, présentée par M. Albert Gaudry. « M. Ph. Thomas, membre de la mission scientifique de la Timisie, m'a remis, pour les examiner, des fossiles végétaux recueillis par lui dans ses diverses explorations du pays. » Ces bois silicifiés présentent la plus grande analogie d'aspect avec ceux du célèbre gisement du Caire, étudies d'abord par Unger et, plus complètement, par M. Schenk, qui a étendu ses recherches à des fossiles (') Voir TissoT, Carte géologi(jue de Conslantine au jôôVôî; i88i. (^) Voir Mémoires de la Société géologique de France, 3' série, tome III; 1884. ( 570) semblables, provenant d'autres dépôts situés dans la région orientale du grand désert africain (' ). » L'analogie se poursuit quand on examine l'état interne de ces fossiles. Ceux de Tunisie, comme ceux dont il vient d'être question, sont entière- ment minéralisés; la paroi des organes est, le plus souvent, convertie en silice qui peut aussi remplir leur cavité, soit à l'état amorphe, soit à l'état cristallin; l'oxyde de fer a pris aussi part à la fossilisation, mais à un degré beaucoup plus faible. Les bois ont parfois, avant leur fossilisation, subi un commencement de décomposition à l'air : on y trouve même du mycé- lium, dans les régions les plus altérées; plus fréquemment, ils paraissent avoir été fortement ramollis par un séjour prolongé dans l'eau et avoir subi des compressions qui ont déformé les tissus. Souvent ces bois pré- sentent, comme ceux des espèces vivantes, des caractères distinctifs très visibles à l'œil nu ou à la loupe; dans tous les cas, la structure peut être étudiée au microscope, sur des lames minces. Il est possible, par suite, de les rapporter sinon à des genres vivants, au moins aux types convention- nels admis pour l'étude des bois fossiles. Voici le résultat de mes détermi- nations, avec l'indication des gisements pour chaque espèce : Gymnospermes. » Araucarioxylon cegypliacum Krauss. — Oued Mamoura, Aïn Clierichira(?) — Un morceau de bois de Gonifère d'Ain Cherichira présente beaucoup de ressemblance avec cette espèce; cependant, quelques caractères, notamment la hauteur des rayons, paraissent le séjjarer du type habituel. MONOCOTYLÉDONES. » Bambusites Thomasi, n. sp. — Oued Mamoura. — Moule d'un fragment de tige articulée de monocotylédone de grande taille, sans structure conservée, mais dont la ressemblance avec celle des Bambusées est remarquable. Ce fossile est d'autant plus intéressant que sa présence en Tunisie ne concorde guère avec la distribution géogra- phique actuelle du groupe auquel je le rapporte. Il est bon de faire observer, cepen- dant, qu'une espèce a été trouvée en France dans le pliocène de Meximieux. » Palmoxylon Cossoni, n. sp. — Oued Mamoura. — Bois de Palmier voisin du P. Aschersoni Schenk; s'en distinguant par la structure plus complexe du faisceau et par les dimensions plus faibles de celui-ci. Avec cette espèce on trouve, dans la même localité, un autre Palmier qui en est différent, mais réclame un supplément d'étude. (') Fossile Hœlzer, von D'' A. Scbenk. Extrait de l'Ouvrage intitulé : Libysche JP'«/.v Le /nica calcique blanc paraît aussi avoir une certaine importance clans la constitution de ces roches. Il est très apparent, notamment dans les grès tendres, schisteux et bariolés, ainsi que dans la roche Aerte d'ap- parence marneuse des dépôts supérieurs des environs de Fériana; il est plus rare dans les grès durs, où il n'est visible qu'à l'aide du microscope. » En y ajoutant les débris végétaux silicifiés, qu'on rencontre dans cette formation partout où l'on a fait des recherches sérieuses, on a la série à peu près complète des éléments composant les grès et les poudingues. Le mode de fossilisation de ces végétaux indique une substitution, par voie lente, de la silice hydratée et du fer aux molécules organiques, les éléments cristallins y sont même beaucoup plus nets que dans les grès. » Mais cette formation comprend aussi des roches d'apparence mar- neuse, qu'a bien voulu analyser mon Collègue M. le professeur Schlag- denhaufen. Un échantillon de ce genre de roches, provenant de la partie supérieure du gisement de l'Oued Mamoura et contenant du mica calcique en proportion notable, donne lieu aux observations suivantes : elle se dé- lite dans l'eau en feuillets d'une minceur extrême et lui abandonne des principes solubles ; après évaporation, il reste un dépôt blanc floconneux qui ne se redissout plus dans l'eau. Les principes solubles Sont des cA/o- rures et des sulfates qui, après traitement par l'acide chlorhydrique, lais- sent constater la présence du sodium, du calcium, du magnésium, en fai- bles proportions, avec des traces de plomb. A l'aide du spectroscope, on y distingue enfin très nettement la lilhine. La portion du résidu restée inso- luble dans l'eau, sous la forme de précipité floconneux, est de la silice. Il existe donc, dans certaines roches de cette formation, de la silice hydratée non engagée dans une combinaison, fait qui doit être signalé pour servir à l'explication de la silicification des troncs et branches d'arbres qu'on y rencontre. L'étude des coupes microscopiques de grès et de bois sili- cifiés vient à l'appui de ce fait et démontre que, à côté d'un ciment sili- ceux qui se rapproche du silex ou de la calcédoine, il y existe des grains de quartz cristallisé, reproduisant la forme des quartz bipyramidés. » M. Barthélémy m'a rapporté d'une visite qu'il a faite récemment aux fameuses intailles de Tiout, dans le Sahara oranais, un certain nombre d'échantillons minéralogiques dont l'étude doit prendre place ici, comme complément à ses recherches sur la nature et l'origine de la formation à bois silicifiés. On sait que sur la Carte géologique de la province d'Orande MM. Pomel et Pouyanne, les collines gréseuses à intailles préhistoriques des environs de Tiout sont marquées comme appartenant au miocène infé- C. R., 1888, 2» Semestre. (T. CVII, N« 14.) 7^^ ( 574 ) rieur (^cartennien) formant îlot au milieu de la craie inférieure. Cette dé- termination repose-t-elle sur des données paléontologiques ? Nous l'igno- rons. Quoi qu'il en soit, l'examen du grès rouge d'Ain Sefra, qui continue dans l'ouest la formation de Tiout, indépendamment de la présence, dans son voisinage, du bois silicifié, étudié par M. le professeur Fliche, nous amène à l'idée de l'assimiler aux grès de la formation à troncs silicifiés de la Tunisie et de la province de Constantine, dont il a non seulement l'ap- parence extérieure, mais aussi la composition microscopique. » La conclusion de ces recherches minéralogiques est donc la suivante : unité de composition dans les roches de cette formation, pour la Tunisie et l'Algérie ; extension probable de la formation à troncs silicifiés de la Tunisie au Maroc. Quant à la silicification des végétaux, la présence de la silice libre dans certaines roches de ce terrain, leur richesse en sels miné- raux permettent de la concevoir comme le résultat de l'action prolongée d'eaux artésiennes imprégnant ses assises perméables et amenant, chemin faisant, de la silice propre à la fossdisation, pendant la période de forma- tion ou de consolidation de cet étage géologique ; cette silice pouvant provenir soit de la profondeur, soit des terrains plus anciens traversés par l'infiltration aqueuse. » M. H. Fol adresse, par l'entremise de M. de Lacaze-Duthiers, une Note sur l'emploi des appareils lumineux pour la pèche dans les grands fonds. L'auteur rend compte d'une tentative faite par lui, en envoyant, dans des profondeurs de Soo", des lignes et de petites nasses munies de tubes de verre scellés à la lampe et remplis de sulfure de calcium phosphorescent. Cette tentative a échoué, par suite de la rupture de presque tous les tubes de verre par l'effet de la pression : l'auteur se propose de la renouveler bientôt, avec des tubes plus épais et mieux recuits. La séance est levée à 4 heures un quart. J. B. ( 575) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du i"' octobre 1888. Travaux et Mémoires du Bureau internnlional des Poids et Mesures, publiés, sous l'aulorité du Comité international, parle Directeur du Bureau, t. V^I. Paris, Gauthier-Villars et Fils, 1888; i vol. gr. in-4°. Comité international des Poids et Mesures. — Procès-verbaux des séances de 1887. Paris, Gauthier-Villars et Fils, 1888; i vol. in-8°. (Deux exem- plaires. ) Annales du Bureau central météorologique de France, publiées par E. Mas- cart; année 1886. I. Mémoires. Paris, Gauthier-Villars et Fils, 1888; i vol. gr. in-4°. Mémoires publiés par la Société nationale d' Agriculture de France, t. CXXXII. Paris, Georges Chanierot, 1888; i vol. in-8°. (Deux exemplaires.) Les irrigations agricoles faites en France de 1866 à 1886; par M. Cham- BRELENT. Paris, Gauthier-Villars et Fils, 1888; br. in-4°. Études sur le terrain houiller de Commentry . Livre troisième : Faunes ichtyologique et entomologique; par M. Cii. Brongniart et M. Emile Sau- vage. Saint-Etienne, Théolier et C'^, 1888; br. gr. in-4°. (Présenté par M. Gaudry.) Recherches cliniques sur la fausse appréciation des couleurs. — Persistance de la guérison du daltonisme congénital traité par l'exercice; par le D'' A. Favre. Lyon, imprimerie du Salut public, 1888; br. in-8". (Présenté par M. le baron Larrey.) De la myopie. Ses rapports avec l'astigmatisme. Etude statistique et clinique ; par\e D'' J. Chauvel. Paris, G. Steinheil, 1888; br. in-S". (Présenté par M. le baron Larrey et renvoyé au concours de Statistique.) Il microscopio composito inventato da Gcdileo. Memoria di Gilberto Govi. Napoli, tip. délia R. x\ccademia délie Scienzefisiche e matematiche, 1888; br. gr. in-4°. Abhandlungen der kôniglichen Ahademie der Wissenschaflen zu Berlin. Aus dem Jahre 1887. Berlin, 1888; i vol. gr. in-4'*. Nederlandsch-Chineesch Woordenboek met de transcriptic der chineesche (576) Karakters in het Tsiang-Tsin Dialekt. Bewerkt door D' G . Schlegel. Deel IV, Aflevering I. Leiden, E.-J. Brill, 1888; i vol. in-4°. ERRATA. (Séance du 17 septembre 1888.) Note de MM. R. Dubois et L. Vignon, sur l'action physiologique de la para- et de la métaphénylène-diamine : Page 534, ligne 9, au lieu de G«IP(«FP)' i-3, lisez C«H'(NH2)'^ i-3. Même page, ligne 17, au lieu de C«H*(«H2)2 i-4, lisez C«H»(NH2)2 1-4. Même page, ligne 18, au lieu de on est parti de l'orthonitraniline pure, qui a été réduite par l'acide clilorhydrique, lisez on est parti de la paranitraniline pure, qui a été réduite par l'élain et par l'acide chlorhydrique. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai des Grands- Augustins, n" 55. is 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissoiU régiilicremi'iu le Dimnnclte. Ils lonneu, à la fin de l'année, deu\ volumes in-4°. Deux l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par oi-dre alphabétiipio de noms d'Auteurs, terminent cliaipie volume. L'abonnement csl annue du i'^'' janvier. Le prie lie l'tibonnenieiU r si fixé (iiii.si rpiil .■>uit : Paris : 20 fr. — Déparlemenls : 30 fr. — Union poslale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Michel et Médan. I Gavault St-Lagcr. t Jourdaii. ( Ruir. : Hecquet-Decobert. ( Germain etGrassin. ( Lachèseel Dolbeau. je Jérùme. 971 Morel cl C'". ^Avrard. 1 Chauuias. Dulhu. Muller frères. Soumard-Rerncau Letourniei. K. KoDeri. J. Robert. V° Uzel Caroff. ( Baër. j Hervieu. ' Massif. bery Perrin. yurg Henry. ont-Ferr... Rousseau. [ Laniarche. ! Ratel. ( Renaud. ( Lauverjal. ( Crépin. ( Drevet. ( Gratier. chelle Hairitau. fre jBourdignon. { Piiinsignon. / Beghin. I Lefebvre. ' Quarré. ble Lorient. Lyon. Marseille Montpellier . Moulins Nancy Nantes . Nice. Nimes . . Orléans foitiers. Bennes . . . . Roche fort . chez Messieurs ; j Gosse. ( M"* Texier. (Beaud. Georg. .Mégret. Palud. Ville cl Pérussel. I Bérard. j LaflUte. ( Pessailhan ( Calas. I Goulet. ( Bietrix. Maniai Place. [ Sordoillet. ' Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. ( Preverl et Houis ( M"" Veloppé. j Barma. ( Vlsconli. Thibaud. Luzeray-Laille. ( Blanchier. ( Druineaud. Plihon et Hervé. Boucheron - Rossi On souscrit, à l'Étranger, chez Messieurs ( Caarelsen. A msteraam .' , , ( Feikema. Athènes Wilberg. , Verdaguer Barcelone Berlin. Dacharest. I Rouen S'-Étienne Toulon .... \ Langlois. Toulouse.. Tours.. Valenciennes.. ) { Métérie. Chevalier. ( Bastide. ( Humèbe. ( Gimet. ( Privât. ! Morel. Pérical. Suppligcon. j Giard. ( Lemailre. [; Piagel. / Asher et C". 1 Calvary et C". J Friedlander et fils. f Mayer cl Muller. n^ ^ ( Schmid, Franckc cl Berne „,„ ' ( '-• ■ Bologne Zanichelli et C". Boston.: Sever cl Francis. / Decf[. Bruxelles | Mayolcz. ( Falk. j Haimann. ( Ranistcanu. Budapest Kilian. Caire (Le) V» Barbier. Cambridge Deighton, Bell ctC'. Christiania Carnmeruieyer. Conslantcnople. . l-orcnlz et Keil. Copenhague Hijst et fils. Florence .... Lœschcr et Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. I Cherbuliez. Genève . . Georg. ( Stapeiraohr. KharUofl Puloucctovc. La Haye Belinfante frères. ( Benda. ( Payol. Barth. Brockhaus. Leipzig / Lorenlz. Max RCibe. \ Twietmeycr. ( Decq. ' Gnusé. Lausanne.. Liège. riiez Messieurs Londres 1 DuUtu. 'Nutl. Luxembourg . . . Madrid V. Buck Fuentés cl Capde- villc. Librairie Guten - berg. Gonzalés e hijos. Yravedra. , V. Fè. Milan Moscou Ducnolard frères. Hœpli. Gautier. Furcheiui. Naples Marghieri di Guis Pellerano. New-Yorli Chrislern. Weslerniann. Odessa Oxford Palermc Porto Rousseau. Parker et C". Pédone-Lauriel. Magalhâès et Moniz. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. Bocca frères. / Loescher et C-. Rotterdam Kramers. Stockholm Samson et Wallin. ( IssakolT. S'-Pètersbourg. . ' Mellier. WollL Bocca frères. Turin Brero. Loescher. Rosenbergel Sel lier Gebethner elWolff. Frick. Gerold et C'". Ziirich Franz Hanke. Meyer etZeller. ABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31.— f 3 Août i835 à 3i Décembre i85o.) Volumes in-4''; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. — ( i" Janvier i85i à 3i Décembre i8G5.) Volumes in-4''; 1870. Pri,\ 15 fr. ÏÏPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : lel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. .\. LiEnunsel A.-J.-J. SoLiEa. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les .es, par M.Hassen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, parliculiéremenl dans la digestion des matières s, par AL Claude Bernard. Volume 'n-4°, avec 32 planches ; i8J6 15 fr. le II : Mémoire sur les vers intestinaux, par AL P.-J. Va.n Benedes. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences le concours de i85.3, et puis remise pour celui de i855, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles d.ins les différents terrains sédi- ITitaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature d rapports qui existent entre l'état actuel du régne organique et ses états antérieurs, » par AL le Professeur Bronn. In-4°, avec 27 planches; 1861... 15 fr. M même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N^ 14. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 1" octobre 1888.) MEMOIRES ET COMMUIVICATIONS DES MEMBliES ET DES CORKESPONDANTS DE L'ACADÊMIK. Pii; M. Maiiey. —Valeurs vplalivrs rJcsilcux com- posâmes de la l'orcç déployée dans le coup d'aile de l'oiseau, déduites de la direction Rases. et de l'insertion des filirrs du muscle grand pectoral MEMOIRES PRESENTES. MM. 11. Bravard et P. Germain adressent une Note relative à un nouveau mode de trailoment des vignes phylloxérées. CORRESPONDANCE. M. le SEi'.KÉTAinE l'ERi'ÉTUEL présente à l'A- cadémie, au nom de M. Govi, un Mémoire portant pour titre : « Il microscopio cora- posto, inventato da Galilei », et donne lec- ture de (|uelc[ucs passages de la lettre d'envoi M. Gruev. — Positions de la comète 13ar- nard (2 septembre 18S8), mesurées à l'ob- servatoire de Besançon, à l'éiiualorial de 0'",22 M. G. Kayet. — Observations de la comète Sawertlial (188S, I), faites à l'équatorial de o"',3S de l'observatoire de Bordeaux par MM. G. Bayct et Coiirty M. O. Callandreau. — Energie potentielle de la gravitation d'une planète M. E. BiCHAT. — Sur les phénomènes actiim- électriques M. A. HiGHi. — Sur quelques nouveaux phé- nomènes électriques produits par les ra- diations ,),).'| M. Paul Poire. — Emploi du sultile de soude en Photographie M. G. Carlet. — Sur la locomotion terres- tre des Reptilesctdcs Batraciens, comparée à celle des Mammifères quadrupèdes .M. G. Carlet. — De la marche d'un insecte rendu tétrapode par la suppression d'une I)aire de pattes M. J. Bretonnière. — Perforation de roches calcaires par des escargots M. Pu. Thomas. — Sur la géologie de la formation pliocène à troncs d'arbres sili- ciliés de la Tunisie M. P. Fliciie. — Sur les bois siliciliés de la Tunisie et de l'Algérie M. Bi.EicHEK. — Recherches lithologiques sur la formation à bois siliciliés de Tunisie et d'Algérie M. H. Fol adresse une Note sur l'emploi des appareils lumineux jjour la pèche dans les grands fonds ... Bulletin iiiBLioGiivfiiiQtK . Eruvta .■1IJ2 .>ii.> :/t) .Jli; 5(.il PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLAllS ET FILS, Quai des Grands-.Vugustins, 55. ; ,/ 1888 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR mm. liES SECRÉTAIRES PERPÉTUEIiS . TOME CVII. N^ 13(8 Octobre 1888 PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEUKS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES Dlî L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augnsiins, 55. ■ 1888 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hehdojnadaires des séances de l' Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il V a deux volumes par année. Article 1*" . — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au |)lus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académi sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autaq que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personne qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Ives Membres qui présentent ces Mémoires soni tenus de les réduire au nombre de pages requis. L( Membre qui fait la présentation est toujours nomme, mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrail autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le foni pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. IjC bon à tirer de chaque Membre doit être remisa l'iniprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouveruemcnl. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fai' un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5'. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 8 OCTOBRE 1888, PRÉSIDÉE PAR M. DES CLOIZEAUX. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. BOTANIQUE. — Ordre cV apparition des premiers vaisseaux dans les feuilles des Humulus Lupulus et japonicus; par M. A. Trécul. « Dans le Cannabis sativa les feuilles sont digitilobées ; clans les Humulus Lupulus et japonicus, elles sont palmatiséqaées. Elles ont une stipule de chaque côté. Les unes et les autres appartiennent au mode Aq formation basipète par l'apparition de leurs lobes et de leurs dents. Je m'occuperai ici principalement des Humulus. Ils ont les feuilles ordinairement opposées, quelquefois alternes. )) Où les feuilles sont opposées, chaque mérithalle est couronné par deux feuilles et par quatre stipules plus ou moins connées deux à deux. )) Au-dessous de chaque feuille et de chaque stipule, il y a, sur les jeunes tiges et les jeunes rameaux, un sillon on proéminence longitudinale sail- lante, qui s'étend sur toute la longueur des mérilhalles; ce qui donne à la coupe transversale de ces axes la figure d'un hexagone, régulier au bas de C R., 1888, 2' Semestre. (T. CVII, N° 13.) 7^ ( 5n8 ) chaque mérithalle, un peu comprimé en haut, dans le plan parallèle à ce- lui de l'insertion des deux feuilles opposées; plus tard l'hexagone devient régulier en haut comme en bas. » A chaque angle saillant de ces axes est opposé un faisceau vasculaire qui se prolonge dans la nervure médiane de la feuille ou de la stipule qui lui est superposée. Ces six faisceaux sont les premiers-nés de chaque méri- thalle, mais d'autres s'interposent à mesure que de nouvelles feuilles se développent dans le bourgeon. Il en naît un d'abord au milieu de chaque intervalle qui sépare les six faisceaux primaires, puis un autre dans chaque nouvel espace ainsi produit, et un autre encore alterne avec les précé- dents. Le cylindre fibrovasculaire est ainsi graduellement complété. » Naissance des stipules et des feuilles. — Les feuilles sont simples, rare- ment bilobées, très souvent trilobées, quinquelobces, ou même septem- lobées et plus rarement novemlobées dans VB. japonicus. » Le début de ces feuilles et de leurs stipules présente une singularité qui n'a pas été remarquée par les botanistes, et qui vient à l'appui de l'opi- nion que j'ai émise en i853, dans mon Mémoire sur la formation des feuilles (^Annales des Sciences naturelles, 3® série, t. XX, p. 299), où j'ai dit dans une de mes conclusions : que les stipules naissent avant les folioles inférieures et que, dans quelques cas, elles commencent même avant les supérieures. C'est ce qui arrive dans les Bumulus. » Où les feuilles sont opposées, il naît, de chaque côté de la tige, deux bourrelets opposés qui embrassent celle-ci en grande partie. Chaque bourrelet, en s' élevant plus sur les côtés qu'au milieu, produit deux lobes qui représentent les deux stipules plus ou moins connées, interposées aux deux feuilles de la même paire. Ces feuilles n'apparaissent, sous la forme d'une petite éminence, qu'un peu jîlus tard, quand les lamelles stipulaires sont déjà bilobées. » Où les feuilles sont alternes, les stipules sont aussi plus précoces que les feuilles proprement dites ('). (') En ce qui regarde la morphogénie des feuilles alternes surtout, il en est à peu près de même que dans le Cannabis saliva, où j'ai trouvé les feuilles commençant par une lamelle surbaissée, à chaque côté de laquelle était une faible proéminence représentant une stipule. La lame proprement dite de la feuille n'était accusée que par une courbe très basse séparant les deux stipules. Peu après, cette lame, en s'élevant, prend la forme d'un triangle à large base et à sommet obtus. Puis ce sommet s'al- longe en un lobe médian étroit, tandis que la base s'élargit et donne de chaque côté un premier lobe latéral. Un peu plus tard, un deuxième lobe latéral naît au-dessous du premier. La feuille possède alors cinq lobes et ses deux stipules. Une jeune feuille ( 579) » En grandissant, les stipules des IJiimiilus conservent pendant assez longtemps la prééminence sur les feuilles. Voici quelques mesures prises à divers âges. Dans les cas observés, des stipules ayant o™"',2o, la feuille cor- respondante n'avait que o""",io; dans un autre exemple, la stipule ayant o™'", 48, la feuille avait o"'", i5 ; ailleurs, les stipules ayant o°"", 60, la feuille avait o""", 20; où les stipules avaient i'"'°,j5, la feuille avait o""",85; des stipules ayant i""",95, la feuille avait o"'", 60; où une stipule avait 4"™, 40, la feuille avait 1™"; enfin, où les stipules avaient 8™™, la feuille avait 4""", etc. » Le premier vaisseau apparaît dans la nervure médiane des stipules des Bumulus avant celui de la nervure médiane de la feuille correspon- dante. Tel est du moins le cas le plus ordinaire. » I^e premier vaisseau de la stipule et aussi celui de la feuille peut ap- paraître d'abord à la base de l'organe, quelquefois en haut ; mais souvent on le trouve formé de deux parties : l'une placée en bas de la nervure médiane, l'autre plus ou moins haut dans celle-ci. Une paire de feuilles hautes de o™™, 45 n'avait pas encore de premier vaisseau ; tandis que dans les stipules hautes de 0'°™, 72, chacune de ces dernières avait déjà un long vaisseau qui s'étendait de la base jusqu'à la partie inférieure de l'acu- men. La prééminence des stipules existe donc pour les vaisseaux comme pour la lame, dans la jeunesse des organes. )) Suivons maintenant l'apparition successive des vaisseaux, d'abord dans les stipules et ensuite dans les feuilles. » Vaisseaux des stipules . — Une stipule haute de o™'",55 avait un vais- seau droit occupant sa région moyenne. Dans une autre stipule haute de o"™,5o, le premier vaisseau se courbait vers la feuille voisine, près de l'insertion de la stipule, et montait ensuite dans la nervure médiane de celle-ci ; par l'autre bout, il descendait dans l'axe. Ce vaisseau courbe était simple dans toute sa longueur ; mais dans plusieurs stipules hautes de o'"'",6o et o™"", 65, etc., le vaisseau se doublait d'un autre dans la courbure, et le vaisseau doublant, s'allongeant horizontalement, s'inflé- chissait un peu plus loin et montait dans la première nervure latérale verticale, parallèle à la nervure médiane. Le vaisseau horizontal basi- m'a donné les mesures suivantes : lobe médian haut de 0°"", 55 ; premier lobe latéral de chaque côté o™"',25; deuxièmes lobes latéraux o""",o4, situés entre les premiers lobes et les stipules; stipules 0™™, 35. Une autre feuille a donné : lobe médian o^^jôS, avec trois dents basipètes en bas ; premiers lobes latéraux o""", 4o ; deuxièmes lobes laté- raux o°"",07 ; stipules o'"",42 de haut sur o""",22 de large. ( 58o ) laire continue de s'étendre et bientôt produit un autre rameau qui monte dans une deuxième nervure verticale. Il peut encore naître ainsi le premier vaisseau d'une troisième nervure verticale. Quelquefois cette deuxième ou cette troisième nervure verticale s'insère sur la précédente un peu au- dessus de la base de celle-ci. Mais pendant que se développe cette pre- mière nervure horizontale basilaire, il naît de l'autre côté de la base de la nervure médiane stipulaire un autre faisceau vasculaire horizontal, ana- logue à celui qui l'a précédé de l'autre côté. Ce nouveau faisceau se dirige vers un faisceau semblable né dans la stipule adjacente, avec lequel il s'unit par son extrémité, en sorte que les deux stipules connées sont alors vasculairement liées par leur base. )) De même que les deux stipxdes connées sont unies entre elles, de même elles se relient vasculairement avec les deux feuilles contiguës; mais ce n'est pas avec la nervure médiane de ces feuilles qu'elles se lient d'a- bord, c'est avec le premier vaisseau médian longitudinal du premier lobe latéral correspondant, qui alors est tout à fait indépendant vasculairement de la nervure médiane de la feuille à laquelle il appartient, puisque ce premier vaisseau naît libre par les deux bouts dans la région moyenne du lobe considéré. Ce premier vaisseau du lobe s'allonge par en haut et par en bas. Par en bas il s'incurve vers le vaisseau basilaire horizontal de la stipule, avec lequel il s'unit. Mais on peut dire que le vaisseau foliaire et le vaisseau stipulaire avancent l'un vers l'autre. J'en ai trouvé des cas évi- dents. Parmi les exemples que j'ai observés, j'ai vu c^u'én bas d'une stipule haute de i™™,4o la nervure basilaire horizontale s'allongeait déjà au- dessous des deux premiers lobes latéraux de la feuille, alors que ces lobes n'avaient pas encore de vaisseaux. )) J'ai dit que les premiers lobes latéraux de la feuille sont unis vascu- lairement avec les stipules adjacentes, avant de l'être avec la nervure mé- diane de la feuille dont ils font partie; mais un peu plus tard un vaisseau courbé de haut en bas s'interpose entre la base de la nervure médiane du premier lobe et la nervure médiane de la feuille. Ce vaisseau d'abord unique se double successivement d'un et de plusieurs autres comme à l'ordinaire. Son interposition présente deux aspects : ou bien il semble prolonger par en bas la nervure médiane du premier lobe, ou bien il semble continuer la nervure horizontale basilaire delà stipule, qui, se courbant de haut en bas, irait rejoindre la nervure médiane de la feuille. rt C'est de cette époque que l'on peut dater la naissance du pétiole. Jusque-là, la jeune feuille est sessile, et elle n'est d'abord unie vasculaire- ment à la tige que par la nervure médiane. Elle s'y relie plus tard encore ( ^8, ) par le prolongement de la nervure médiane du premier lobe latéral, qui court parallèlement au faisceau qui correspond à la nervure médiane de la feuille. Il y a alors trois faisceaux dans le jeune pétiole : le dorsal et un de chaque côté. A ces trois faisceaux^ s'ajoute la prolongation de la nervure médiane du deuxième lobe et, plus tard encore, celle du troisième. Le jeune pétiole possède alors les sept faisceaux qui se montrent d'ordinaire sur sa coupe transversale, disposés en cercle ou suivant une ellipse, les- quels sont apparus d'arrière en avant, suivant l'ordre de naissance des lobes auxquels ils correspondent. Ces divers faisceaux se rattachent les uns aux autres, au sommet du pétiole, par des vaisseaux ou des faisceaux obliques, et d'une façon bien plus compliquée dans YH.japonicus que dans VH. Lupiihis. C'est que, dans le pétiole de ce dernier, il n'existe que les faisceaux périphériques, et que, dans le pétiole de 1'//. japonicus, il y a de plus un gros faisceau central, ayant les vaisseaux tournés vers la face su- périeure. Il parcourt le pétiole dans toute sa longueur. On y remarque sou- vent encore un ou deux fascicules très grêles, orientés de même et situés entre le faisceau central et les faisceaux périphériques les derniers-nés. Avant d'entrer dans les nervures de la lame, tous ces faisceaux s'anasto- mosent, se réunissent par de courtes branches, qui se confondent et don- nent lieu à un entrelacement dont la confusion est accrue par une grande augmentation du nombre des éléments vasculaires. Le défaut d'espace ne me permet pas de décrire la part que chaque faisceau prend à la formation de ce lacis (dans VH. japonicus). )) Le pétiole ainsi constitué s'allonge par intercalation, pendant que les stipules et les feuilles complètent leur nervation par la production de nervures secondaires, tertiaires, etc. Dans la stipule, la première nervure latérale verticale de chaque côté monte dans l'acumen, où elle s'unit à l'apicule vasculaire en forme de pinceau, en prenant elle-même la forme d'un pinceau ajouté à celui qui termine la nervure médiane. La deuxième nervure latérale verticale s'élève moins haut dans le côté de la lame stipu- laire; une troisième nervure verticale et parfois une quatrième s'arrêtent plus bas dans le côté libre ou externe de la stipule ; elles peuvent aussi être terminées par un pinceau vasculaire. Dans le côté conné avec la sti- pule voisine, il y a aussi une ou deux nervures verticales, qui sont insérées sur la grosse nervure horizontale basilaire qui relie vasculairement les deux stipules connées. Enfin, les nervuresverticales portent une ou quel- ques petites nervures obliques à extrémité libre. » Vaisseaux de la feuille. — Dans le très jeune bourgeon, comme il a été dit plus haut, les quatre stipules connées deux à deux par la base forment ( 582 ) deux couples opposées l'une à l'autre. Vis-à-vis de chaque disjonction de ces couples stipulaires encore extrêmement jeunes, naît une éminence qui devient à peu près ovale, un peu atténuée au sommet; puis, s'élargissant davantage au-dessous de la région moyenne, en grandissant, elle produit un premier lobe de chaque côté. En continuant de s'accroître, elle peut donner successivement jusqu'à quatre lobes de chaque côté dans VH.Japo- nicus, insérés les uns sur les autres. Mais de bonne heure, en s'allongeant, le lobe médian reste plus étroit par en haut, plus large par en bas. Vers le milieu de sa hauteur environ, apparaît de chaque côté une première dent à sommet d'abord arrondi; il naît une deuxième dent au-dessous, puis une troisième, une quatrième plus bas, et successivement une série basipète de nombre variable. Quelques dents secondaires peuvent s'y in- terposer. Il en est de même dans chacun des lobes latéraux, à mesure qu'ils arrivent à une dimension convenable. » Vers l'époque de l'apparition des premières dents, quelquefois même auparavant, se montre le premier vaisseau de la nervure médiane, où il monte de la base. Parfois il débute en même temps dans la partie inférieure large qui constitue la lame du lobe, et dans la partie supérieure rétrécie en long acumen. Le premier vaisseau se comporte de môme dans la ner- vure médiane de chaque lobe latéral. Quand ce premier vaisseau est arrivé au sommet de l'acumen, les vaisseaux s'y multiplient et forment un pin- ceau vasculaire plus ou moins long. » Mais le premier vaisseau de la nervure médiane de chaque lobe laté- ral ne va point par en bas s'ajouter à ceux de la nervure médiane de la • feuille,, comme je l'ai déjà dit; celui du deuxième lobe s'ajoute à celui du premier lobe, et avec lui ou séparément va se relier à la nervure horizon- tale basilaire de la stipule. Le premier vaisseau du troisième lobe rejoint celui du deuxième, etc. » Jusque-là il n'y a pas de vaisseaux des nervures pinnées obliques qui soient insérés sur la nervure médiane de la feuille. Quand celle-ci est simple, les premiers vaisseaux qui naissent après celui de la nervure mé- diane sont ceux qui correspondraient au premier vaisseau médian du pre- mier lobe latéral, si la feuille était tri- ou cjuinquelobée, etc., et leur inser- tion est la même sur le bas de la stipule. Ce n'est qu'ensuite que naissent les vaisseaux des nervures pennées obliques s'insérant sur la nervure mé- diane; mais ces nervures pennées sont moins nombreuses que les dents et leur apparition n'est point basipète comme celle de ces dernières, avec lesquelles elles sont en relation par des rameaux. » Les vaisseaux contenus dans ces dents, où ils forment d'élégants pin- ( 583 ) ceaux, naissent basipètement comme les dents elles-mêmes, de sorte que les dents inférieures, nées les dernières, sont aussi les dernières pourvues de vaisseaux. Il ne faut pas omettre qu'entre les dents primaires il s'en développe parfois de secondaires qui peuvent être pourvues de vaisseaux un peu plus tard que leurs voisines immédiates primaires. » Entre les nervures pinnées ou latérales principales, il y en a de trans- verses, qui vont de l'une à l'autre de celles-ci. Les nervures de cet ordre existent d'abord dans les parties supérieures de la feuille. Il est formé des vaisseaux transverses dans l'acumen de feuilles de 4""".5o à 8™™, où ils donnent lieu de chaque côté de la nervure médiane à une rangée de mailles presque rectangulaires. Plus tard, un peu plus bas, les nervures transverses naissent sur les nervures pinnées et leurs rameaux. Là, elles commencent près de la base des dents et leur apparition continue de haut en bas entre les nervures pinnées. Elles peuvent présenter deux aspects différents : ou bien elles vont tout de suite d'une nervure à l'autre; ou bien, comme me l'a montré entre autres une feuille de 9'"™, elles com- mencent toutes sur le côté externe ou inférieur des nervures pinnées; elles s'arrêtent toutes au milieu de l'espace qui sépare les nervures pin- nées adjacentes. Il en naît ensuite au côté supérieur ou interne de chaque nervure pinnée, et elles s'unissent à celles qui sont préalablement formées au côté inférieur de la nervure placée au-dessus, ou bien elles sont reliées par les premiers vaisseaux qui constituent les plus petites nervures du ré- seau vasculaire. » Il est bien démontré par ce qui précède que, ainsi que je l'ai annoncé dès x853, les stipules peuvent naître bien avant qu'aucun lobe de la feuille soit apparent. La vérification est des plus faciles dans les Humulus cités et dans le Cannabis saliva. » MÉMOIRES LUS. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le poids moléculaire et sur la valence de laperséite. Note de M. Maquenne. « Dans une récente Communication {Comptes rendus, t. CVI, p. i235), j'ai fait voir que la perséite possède la fonction d'alcool polyvalent et que ses éthers présentent la même composition centésimale que ceux delà man- ( 584 ) nite ou de la dulcite. On sait d'ailleurs que laperséite donne à l'analyse les mêmes résultats que la mannite et que ces corps, à poids égal, abaissent également la température de congélation de leurs dissolvants. Il était dès lors permis de supposer que la perséite est isomère des mannites C H' ' O' ; cependant le calcul montre que la composition des éthers polyvalents ne change pas d'une manière sensible, quand on passe de l'un d'eux à ses homologues immédiatement voisins, de sorte qu'il restait encore quelque doute sur le véritable poids moléculaire de la perséite. » J'ai donc repris cette étude, et l'examen de quelques nouveaux déri- vés de la perséite m'a fait bientôt reconnaître que la formule de cette sub- stance, telle que je l'ai admise dans ma première Note, telle que l'ont admise avant moi MM. Mûntz et Marcano, est inexacte et doit être modi- fiée. J'indiquerai d'abord les résultats que j'ai obtenus avec l'acide iodhy- drique. » L'acide iodliydrique bouillant transforme la perséite, partie en résines fixes et indéterminables, partie en un liquide volatil que l'on sépare aisément du mélange par la distillation. Ce liquide, distillé une seconde fois, se sépare nettement en deux por- tions, passant l'une à loc'-iio", l'autre à igC-aco". Les rendements sont faibles, et j'ai dû, pour réunir une quantité suffisante de produit, opérer, en deux traitements suc- cessifs, sur une masse totale de SooS"' de perséite pure. » Le corps passant de ioo° à iio^est un carbure incomplet : purifié par plusieurs rectifications successives sur la cliaux et le sodium, il distille entièrement entre 102° et loS". Sa densité par rapporta l'eau à 20° est égale à 0,78. Ses propriétés chimiques ne permettent de le ranger dans aucune des séries bien connues : j'espère pouvoir prochainement donner quelque indication sur sa constitution probable. L'analyse a donné les résultats suivants : Trouvé. . -^ .^ Calculé ■ "traitement. 2' traitement. pour C' H". Carbone 86, 4i 87,00 87,60 Hydrogène 12,87 12,75 i2,5o Densité de vapeur (appareil Meyer, à aiS") 3,45 Théorie pour CH'^ 3,32 Ce premier produit est donc un heptine, isomère de l'œnanthylidène. Le corps passant à 190-200° se décompose en grande partie quand on le distille, même sous pression réduite : il est fort difficile à obtenir pur. Il présente l'aspect d'une huile rougeâtre, dense et d'odeur légèrement étliérée. Son point d'ébullition normal paraît être i92°-i96'' sous la pression atmospliérique, 92''-95'' dans le vide (pres- sion de 40™™ à5o"'™). ( 585 ) » J^'analyse moiUre que ce corps esl esseniielleraent conslilué par de l'iodure d'heplyleàwn. Trouvé. I" traitement. 2" traitement. pourC'H"!. Carbone 36,19 37,07 37,17 Hydrogène 6,71 6,45 6,64 Iode 56,86 56, 3i 56,19 » 11 renferme cependant un peu d'iodlijdrate d'hepllne C II'^I ; car, si on le dé- compose par la potasse alcoolique, il donne naissance à un carbure qui fournit, à l'analyse, des nombres intermédiaires entre la composition de riieptylène et celle de riiepline. Trouvé. Calculé pour ■ "traitement. 2" traitement. C'H". C'H'*. Carbone 86,74 86,21 87,50 85,71 Hydrogène 18,26 i3,56 i2,5o 14,29 » Ce produit, que je n'ai pu purifier davantage, passe à la distillation de 91° à gS"; sa densité à 18° est égale à 0,782; il donne toutes les réactions de l'heptine, mais moins vivement que l'heptine pur. » L'action de l'acide iodhydrique sur la perséite est donc de trans- former cette substance en heptine C'H'- et iodiire d'heptyle C'H'^J. » Acétal dibenzoïque de laperséite. — On obtient ce corps comme l'acétal mannitique, en traitant hi perséite par l'aldéhyde benzoïque, en présence d'alcool saturé d'acide chlorhydrique ('). » L'acétal dibenzoïque de la perséite se présente sous la forme d'aiguilles microv scopiques très fines, feutrées et extrêmement légères. Complètement insoluble dans l'eau, il se dissout à peine dans l'alcool bouillant; par une cliaufFe lente, il se ramollit vers 21 5° sans montrer de point de fusion net. H L'analyse a donné les résultats suivants : Calcule Trouvé. pour G" H" G'. Carbone 64,38 64,90 Hydrogène 6,23 6,19 Perséite pour 100 54, 4o 54,64 » La perséite a été dosée en saponifiant par l'acide chlorhydrique et précipitant par l'alcool mélangé d'éther. (') L'emploi du chlorure de zinc, recommandé par M. Meunier {Comptes rendus, t. CVl, p. i425), est nuisible, même dans le cas de la mannite, en ce sens qu'il re- larde considérablement la réaction. G. R., 1S88, 2- Semestre. (T. CVII, N° lo.) 77 ( 58G ) » La composition de cet acétal est incompatible avec l'ancienne formule attribuée à la perséite; on a donc là une vérification complète des résultats obtenus avec l'acide iodliydrique. » En résumé, la perséite donne uniquement des dérivés heptyliqiies, quand on la réduit par l'acide iodhvdrique ou lorsqu'on la combine à l'aldéhyde benzoïque : la perséite elle-même est donc un composé heptylique, et, comme j'ai montré antérieurement qu'elle renferme autant d'oxhydriles que d'atomes de carbone, nous devons maintenant l'envisager comme l'ho- mologue immédiatement supérieur à la mannite ordinaire et écrire sa for- mule Cil'" 0\ » La perséite constitue à la fois le premier alcool heptavalent et le pre- mier sucre en C qui ait encore été signalé. » C'est, après l'arabite de Kiliani, le second exemple d'alcool sucré à fonction simple que l'on reconnaît n'être pas en C, et le nombre des iso- mères de formule G" H' 'G" se trouve ramené aux quatre termes : mannite, dulcite, isodulcite et sorbite. » MEMOIRES PRESENTES. M. RouFFiANDis adresse, de Montpellier, une Note relative à ses expé- riences sur les maladies de la vigne. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Une brochure de M. Cltambrelent intitulée « Les irrigations agricoles faites en France de 1866 à 188G » ; 2° Un numéro de la « Revue internationale des falsifications » ; 2*^ année, i"^^ livraison. (Présenté par M. Berthelot.) M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une Note de M. G. Govi, extraite des Comptes rendus de ( ^^1 ) l'Académie des Lincei, el iiUiliilce : « Niiovo nielodo pcr cdslniirc e cal- colare il luogo, la situazionc e la grandezza délie imagini date dalle lenti o daisistemi ottici complessi ». En prcsentaiiL celte Note à l'Académie, M. le Secrétaire perpétuel donne l'analyse suivante des principaux résultats con- tenus dans le Mémoire : « Dans le Mémoire imprimé donl railleur fuit hommage à l'Académie, il expose une nouvelle construction du lieu, de la grandeui- et de la situation des images données par des systèmes optiques réfringents quelconques, limilés par des surfaces sphériques centrées. Les points cardinaux, dans cette nouvelle construction, sont donnés par les centres de courbure de la première et de la dernière surface du système et par les images de ces mêmes centres dues à Faction des autres surfaces. » Ainsi, dans le cas de trois milieux différents, séparés par deux surfaces sphériques (c'est le cas le plus général des lentilles), on commence par déterminer le foyer con- jugué du centre de courbure de la première surface par rapport à la seconde, el celui du centre de courbure de la seconde par rapport à la première. Ce sont là ce que M. Govi appelle les points centrirjues, c'est-à-dire les images des deux, centres de courbure des faces. » Rien de plus simple, après cela, que la construction de l'image d'un point situé en dehors de l'axe du système. On mène de ce point un premier rayon incident, savoir une ligne droite, au centre de courbure de la première face et de l'endroit où cette ligne coupe la seconde surface, on fait passer une droite par le premier point cen- trique. On obtient ainsi la direction d'émergence du premier rayon incident. » Cela fait, on tire une autre droite du point donné au second point cenlrique jusqu'à la rencontre de la première surface, et l'on joint le point de rencontre avec le centre de courbure de la seconde surface. Cette dernière droite, qui représente la direction d'émergence du second rayon incident, rencontrera le premier rayon émer- gent en un point réel ou virtuel, qui sera l'image du point donné, vu à travers le sys- tème. La projection de ce point sur l'axe donnera le foyer conjugué de la projection du point donné sur le même axe. » Quand il s'agira de plus de trois milieux successifs, et, par conséquent, de plus de deux surfaces de séparation, on procédera d'après le même principe, c'est-à-dire que l'on fera passer la direction de l'un des rayons incidents par le centre de cour- bure de la première surface, puis par ses images successives {points centriques), et celle de l'autre rayon par la dernière image du centre de courbure de la dernière sur- face, donnée par la première, puis par toutes les autres images, jusqu'à la sortie, qui aura lieu sans déviation en partant du centre de courbure de la dernière surface du système. » Celte méthode se prête très facilement à la détermination expérimentale des points centriques des systèmes, mais surtout de ceux des lentilles. » Dans une autre partie de ce travail, qui n'a pas encore été publiée, M. Govi fait con- naître l'usage des plans perpendiculaires à l'axe, qui passent par les centres de cour- bure et par leurs images, po. déterminer directement les foyers conjugués des points situés sur l'axe. ( 588 ) » Il V signale en outre l'eniploi des pôles ou sommets des faces courbes, de leurs images successives et des plans perpendiculaires à Taxe, qui passent par ces mêmes points, pour découvrir la marche des rayons à travers un système donné. » Toutes ces constructions ne sont d'ailleurs vraiment utiles que lorsqu'on les applique à des systèmes imariables (lentilles, objectifs et oculaires composés); car l'avantage des points cardinaux, quels qu'ils soient, disparaît aussitôt qu'on modifie, aussi légèrement qu'on voudra, une partie quelconque du système. » ASTRONOMIE. — Sur l'orbite de la comète périodique de Winnecke et sur une nouvelle détermination de la masse de Jupiter. Note de M. E. de Haertl, communiquée par M. H. Faye. « Avant de publier mon travail sur cette comète, je désire en présenter les principaux résultats à l'Académie. J'avais pour objet de rechercher si les mouvements de cette comète à courte période, parfaitement observée à ses apparitions de i858, 1869, 1873 et 188G, sont altérés, de même que ceux de la comète d'Encke, par la présence d'un milieu résistant. » M. Axel M()ller, qui a étudié d'une manière si approfondie les mou- vements de la comète de Faye sur un intervalle de quarante années, n'v a trouvé aucune trace d'un pareil milieu. Mais la distance périhélie de la première (celle d'Encke) est de o,33, tandis que celle de la deuxième est de 1,74- Il y avait intérêt à examiner le cas d'une comète intermédiaire, comme celle de Winnecke, dont la distance périhélie n'est que de o,83. Si, comme Encke le pensait, la densité du milieu décroît en s'éloignant du Soleil, son influence devrait encore se manifester sur cette dernière. » Cette étude, où j'ai pris pour point de départ les excellents travaux de mon maître M. de Oppolzer, a exigé le calcul de près de trente années des perturbations dues à Vénus, la Terre, Mars, Jupiter, Saturne et Uranus, en adoptant des intervalles en partie très petits. Si l'on désigne par [j. le mouvement moyen diurne osculateur pour le moment du passage au périhélie en 1875, mars I2,i3753 (t. m. de Berlin), par A les nombres des révolutions, par Aoil les perturbations de l'anomalie moyenne causées par les six grandes planètes, par t le temps que la comète a employé à parcourir A orbites, la i-elation Ax 360°— AOru [. = ^ devient entre i858 et 1875 1875P 3 X I8Q60OO"— 72522,89 ,. „ ^ ,. j. l^-- = 6.58,06.59 == ^'9 '^90605, ( 589 ) et, enlrc 1875 et i886, „1886P _ 2 X 1296000"— 6719,85 ^ „ ^orDQ_ Au lieu (le diminuer, le moyen mouvement au£;menterait un peu. Le phé- nomène de la comète d'Encke n'est donc pas plus sensible pour la comète de Winnecke que pour celle de Faye. » La nécessité d'une petite correction pour la masse de Jupiter sem- blait indiquée par la petite différence que présentent les deux valeurs de [j.. En introduisant cette septième inconnue dans les équations de con- dition, j'ai été conduit à la valeur suivante de la masse de Jupiter, qui satisfait à l'ensemble des observations : /n =:i : 10/47,1732 ± o,oi36. » Les éléments définitifs sont : Epoque et osculation : 1875 mars 1 1 ,0 t. m. Berlin. 0 1" " aiL = 359.48. i5, 20 ± 0,41 TT = 276.41.55,62 ± 1,92 1 • g =11 1.33. 38, 33 ±,0,08 ""J-'"- l =; 1 1 . 17. 5,97 ± 1 ,26 ) 45 » oct. 4 — 0,16 -1-6,71 » nov. i3, 4-6, 3o -1-8,09 \ ( 590 ) » Le degré de précision que le calcul assigne à la masse de Jupiter ainsi obtenue tient à la grandeur des perturbations que cette planète a produites dans la marche de la comète de Winnecke. Je me suis assuré que l'introduction de cette masse dans les calculs de la comète d'Encke est parfaitement justifiée par les observations. Je place sous les yeux de l'Académie les résultats obtenus jusqu'ici pour cette masse par différentes voies : Par les comètes ci les petites planètes. Comète de Faye i ; 1047,788 Thémis i ; 1047,588 Amphitrite i : 1047,870 Comètes d'Encke et de ) Winnecke ( Par les satellites. 1047,170 Observateurs. Bessel . . . Luther. . . Vogel. . . . Aii7 Jacob. . . . Schur. . . . 1047,900 1047,817 1047,767 1047,641 1047,370 1047,282 » Parmi ces dernières, les observations de M. Schur méritent la préfé- rence à cause de leur grand nombre, et son résultat I : io47 ,282 ± 0,246 s'accorde avec le mien en dedans des erreurs probables. Il ine paraît donc qu'après le chiffre des unités, depuis longtemps fixé à 7, on peut adopter 2 pour celui des dixièmes ; la moyenne I : 1047,204 serait approchée à quelques centièmes d'unité près. » ASTRONOMIE. — Image réfléchie du Soleil à l'horizon marin. Note de M. Ricco, présentée par M. H. Faye. « Ces observations ont été faites, depuis juillet 1886, sur la terrasse orientale de l'observ atoire de Païenne, distante de 2'"" du rivage, à la hau- teur de 72™ sur le niveau de la mer; partant, la dépression de l'horizon marin est de i5', et la distance de 33''™. » Les photographies ont été faites avec une lunette de Merz de l'ouver- ture de o'", 1 15; le chercheur a servi pour les observations oculaires. J'ai ( 591 ) fixé le plan des plaques photographiques (an gélatinobromure d'argent) à la distance focale des rayons chimiques, que j'ai déterminée avec le spec- troscope, suivant la méthode de M. Vogel. M Si la surface de la mer était plane, lorsque l'horizon est bien pur, on verrait au-dessous du segment ou du disque solaire se levant (ou se cou- chant), à la mer, un autre segment ou disque, égal et symétrique par rapport à la ligne de l'horizon (' ). » Au lieu de cela, tant que le segment visible est moindre que la moitié du disque, on voit au-dessous de ce segment simplement une dépression de la ligne de l'horizon marin {fig- i), qui n'est autre chose que l'image réflé- chie du segment : par son grand éclat, cette image ne se distingue pas du vrai serment solaire. Fis- i. Fig. /,. Fis Fie. 3. Fig. 5. » Cette image est beaucoup plus étroite ou basse quele segment solaire, non seulement à cause de la courbure de la Terre, par laquelle la mer agit à peu près comme un miroir cylindrique, mais aussi parce qu'elle n'est pas (*) On ne se rend généralement pas compte des dimensions qu'un miroir plan éloi- gné doit avoir pour donner, par réflexion, une image complète du disque solaire. A So'"'" de distance, ces dimensions doivent être de 3oo™ environ ; elles croissent rapide- ment à mesure que l'incidence diminue. H. F. ( 592 ) vraiment l'image de la portion du disque solaire qu'on voit directement du lieu élevé où est l'observateur, mais seulement du segment visible du lieu de la surface de la mer où s'effectue la réflexion, segment qui est moindre à cause de la même courbure de la terre qui en cache une partie en bas. M Lorsque plus de la moitié du disque a surgi de la mer, le phénomène change {fig. 2), puisque l'image réfléchie, ayant la dimension horizontale sensiblement égale au diamètre horizontal du disque, surpasse de chaque côté la corde du segment jusqu'à la verticaledes bords; et l'on a complexi- vement la forme d'unie dont les pieds se resserrent toujours plus {fig. 3); et enfin le disque se détachant de l'horizon, l'image se détache de lui, res- tant sur l'horizon en forme de trait brdlant {fig. 4)- Cela dure ordinaire- ment jusqu'à ce que le bord inférieur du Soleil soit arrivé à une hauteur sur la ligne de la mer d'environ un quart de son diamètre vertical; puis le plus souvent l'image disparaît, en se confondant dans la traînée brillante qui ordinairement se développe sur la surface de la mer. Mais, si celle-ci est parfaitement calme, on voit distinctement l'image réfléchie du Soleil s'avancer lentement et s'élargir, en prenant une foi-me plus ou moins régu- lièrement elliptique {fig. 5). Enfin elle se perd dans l'éblouissante traî- née qui traverse la mer dans le vertical du Soleil. » Lorsque le Soleil se lève derrière la pointe d'une des îles Éoliennes visibles de Palerme : Alicuri, Filicuri, Salina, on voit comme si la lumière du disque s'étendait au-dessous de ces pointes, en forme d'une langue brillante et aiguë {fig. 6). Cette langue est l'image de la portion du disque solaire dont les rayons, passant au-dessus de l'ile, se réfléchissent sur la mer et peuvent arriver à l'œil de l'observateur. • » L'interception des rayons venant de la partie plus basse du disque solaire, opérée par la pointe de l'île, produit une sorte à' ombre de celle-ci; ce qui fait que son contour inférieur parait convexe veis le bas, au lieu d'être rectiligne. )> Quand plus de la moitié du disque est émergée de la mer, on observe à un côté la pointe appartenant à l'image du disque et à l'autre côté une autre langue causée par l'interposition de l'île, comme on vient de le dire {fig. 7) ; cette dernière pointe occupe, au commencement, une place sur le disque, variable selon la position de l'astre par rapport à l'île, mais son extrémité ordinairement n'arrive pas à la verticale du bord correspondant du Soleil, parce que l'île empêche la réflexion des ravons qui partent de l'extrémité du diamètre horizontal du disque. ( 593 ) )) Le Soleil se levant derrière les terres, par exemple derrière la chaîne de Madonie et la côte neigeuse de l'Etna {Jig. 8), n'est accompagné d'au- cun phénomène semblable, ce qui prouve qu'il est vraiment un effet de la réflexion sur l'eau. Fig. 6. JSalinct. Fig. Fis- «• » Je me suis décidé à photographier ces phénomènes aux premiers jours d'août; mais, chose étrange à Païenne, depuis lors jusqu'au 17 sep- tembre (époque où le Soleil cesse de se lever à la mer), j'ai trouvé presque toujours l'horizon oriental occupé par une mince couche de brouillard, de manière que mes photographies sont défectueuses et la série en est incomplète. Je crois que cet état de l'horizon dépend de l'éruption de Vulcano, qui commença justement à la nuit entre le 2 et le 3 août, et qui, après une pause entre le G et le 18 août, a continué jusqu'à présent. » A l'inconvénient de l'horizon embrumé, il faut ajouter la difficulté de régler le temps de la pose, dépendant de la grande variabilité du pouvoir absorbant du brouillard pour les rayons actiniques. » Partant, mes photographies ne méritent pas d'être présentées à l'Aca- démie; mais, comme il devra passer encore six mois avant que le Soleil revienne se lever à la mer, pour l'authenticité des observations et des dessins que j'ai l'honneur de soumettre à l'Institut, j'ai prié M. Faye de vouloir bien les comparer avec les épreuves positives que je me suis per- mis de lui envoyer. C. R., 1888, 2' Semestre. (T. CVII, N» 13.) 7^ ( 594) )) Je me propose de continuer ces études au printemps prochain, lors- qu'il nie sera possible de revoirie Soleil à l'horizon marin. » M. Forel, le premier, a fait remarquer que la déformation des images des objets terrestres réfléchis dans les lacs donne une preuve de la ron- deur de la Terre. Je n'ai pas réussi à voir nettement ce phénomène à la mer; au contraire, par un ciel pur et une mer calme, la forme elliptique de l'image du Soleil est très évidente, et il est même remarquable que personne n'y ait fait attention et surtout que les anciens astronomes n'y aient pas vu un indice de la rondeur de la Terre. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la transformation de Laplace et les équa- tions linéaires aux dérivées partielles. Note de M. E. Picard, présentée par M. Hermite. « La transformation de Laplace relative aux équations linéaires à une seule variable s'étend d'elle-même aux équations linéaires aux dérivées partielles. En se bornant aux équations à deux variables indépendantes x ely, on doit chercher des solutions de la forme (i) j'J'e^-e'^/(z,z')dzdz' en déterminant convenablement la fonction / de :; et :;', et en choisissant convenablement le domaine de l'intégration double. Cette transformation ne paraît guère présenter d'intérêt que pour les équations linéaires aux dérivées partielles, dans lesquelles les coefficients sont des polynômes du premier degré en x et y. Prenons donc l'équation /V\ K^'" , n <^^" , r'f'" , r\àii , „ Ou ,, (h) A— + B^^ + C^ + D-^^, + E^+lu^o, les coefficients A, B, . . . , F étant linéaires en x et y. » On transformera, en intégrant par parties, chacune des dérivées et leurs produits par x et par )% en supposant que le produit (2) z-z:^e^-e'~'='f{z,z') (a, ^ = ,,2) s'annule le long du contour du domaine de l'intégration. M On est ainsi conduit, pour déterminer/, à l'équation linéaire du pre- ( 595 ) mier ordre (3) i'I + qI^ + v^o, P, Q et R étant des polynômes du second degré en z et :;'. On a donc à déterminer une fonction/de z et :;' satisfaisant à l'équation (3), et un con- tour le long duquel s'annulent les expressions (2); certaines parties de ce contour peuvent d'ailleurs être à l'infini. Déplus, il sera très avantageux de ne pas se borner à la signification usuelle de l'intégrale double, mais de prendre une telle intégrale avec le sens plus général que lui a donné M. Poincaré, en considérant ;; et z' comme des variables complexes. » L'intégration de l'équation (3) revient à l'intégration de l'équation ordinaire du premier ordre dz' Q rfj-p' que l'on ne sait pas intégrer d'une manière générale. Ce sera donc seule- ment dans les cas, assez nombreux d'ailleurs, où l'on a pu ture complète- ment l'étude de l'équation précédente que l'on pourra tirer parti de la transformation qui nous occupe. )) 1. Un exemple assez général nous est fourni par l'équation suivante la méthode précédente conduit à deux types distincts d'intégrales renfer- mant chacun une fonction arbitraire. J'indiquerai seulement le calcul dans un cas particulier : c'est celui de l'équation d'Euler et de Poisson qui a fait l'objet d'une étude si remarquable de M. Darboux dans ses belles Leçons sur la théorie des surfaces. » L'intégrale générale de l'équation en / sera, dans ce cas, f=:zS'-*z'^''-'0(z+z'), o désignant une fonction arbitraire. On a donc à considérer les intégrales doubles " V''e='-''=1*-' z'^'-' o(- + z') clzdz'. ff^ ( 596 ) )) Supposons d'abord que l'on intègre dans le plan de la variable z le long d'une courbe partant de l'infini et y revenant, et pareillement dans le j)lan de la variable z' . On ajoute seulement la condition que e~-^ et e'-'^ s'an- nulent à l'infini pour les chemins suivis. On obtiendra de cette manière, quelle que soit la fonction o( :; -h s'), pourvu seulement que l'intégrale ait un sens, une intégrale de l'équation avec une fonction ai"bitraire. En parti- culier, en prenant pour ç une constante, on obtient ainsi la solution im- portante x^'^y~^' . )) On peut obtenir aisément une autre solution. A la place de z , intro- duisons la variable «< = - + z'; nous aurons l'intégrale C Ce^{^-y) e'o ,p- < ( ^^ __ - f- ' ,^ ( a ) dz du . » Prenons connue ligne d'intégration dans le plan de la variable u une coiu'be quelconque C partant de l'infini et y revenant, puis dans le plan de la variable z une courbe analogue C, ne rencontrant pas la première quand on trace les deux courbes sur un même plan; enfin, g-'-^-^' et e"-*' sont supposés s'annuler quand z et u s'éloignent à l'infini. On obtient ainsi une autre solution de l'équation d'Euler, renfermant une fonction arbitraire. En particulier, si l'on pose ?(«) = - et que l'on prenne pour la courbe C une courbe fermée enveloppant l'origine, l'intégrale précédente se réduit à {x-yy-^-^'. » 2. Considérons un second type; c'est celui où dans l'équation (E) les coefficients A, B, C se réduisent à des constantes, les autres coefficients étant des fonctions linéaires quelconques de x el y. En remplaçant x eiy par des fonctions linéaires convenables de nouvelles variables, on peut supposer que D ne dépend que de x, et que E ne dépend que de y; on peut encore, sans diminuer la généralité, supposer que F se réduit à une constante. » Dans ces conditions, l'intégrale générale de l'équation en /"sera de la forme p, m, ainsi que les coefficients x, ..., s, étant des constantes déterminées. w Pour définir l'intégrale double, on peut prendre tout d'abord dans les plans des variables z et :;' deux courbes, partant de l'infini et y revenant, sous la condition facile à réaliser que l'exponentielle ,.«='+P=='+y;" s'annule ( ^'97 ) quand :; ou z' est à l'infini. L'intégrale ainsi obtenue sera une fonction liolomorphe de x et y, pour toutes les valeurs de ces variables indépen- dantes. » Pour obtenir d'autres intégrales, il faut recourir à des domaines d'in- tégration beaucoup plus complexes, en envisageant, comme je l'ai dit plus haut, l'intégrale double sous son sens le plus général. Mais je dois me borner ici à cette indication, qui sera développée dans un travail plus étendu, sur la classe d'équations linéaires qui a fait l'objet de cette Note. » THERMOCHIMIE. — Étude des chaleurs de combustion d' quelques acides se rattachant à la série des acides oxalique et lactique. INfote de M. Louguinine, présentée par M. Berthelot ('). « Les résultats réunis dans ce Mémoire portent sur les acides : i" malo- nique; 2" succinique; 3" pyrotartrique ; 4" subérique; 5° sébacylique; G" oxiisobutyrique. Les cinq premiers présentent des relations d'homo- logie entre eux et avec l'acide oxalique; le dernier se rattache d'une manière analogue à l'acide lactique. / » Ces recherches ont été faites à l'aide de la bombe calorimétrique de M. Berthelot et ont porté sur des substances que j'ai purifiées et analysées moi-même. M I. Acide Diatonique. — Il est dégagé dans la combustion de iS'' de cette sub- stance (5 expériences) 2006™', 25; et pour i'""' en grammes C'H'O* solide + 40 gaz = 3G0' gaz + 2 H^O liq 208 ôjC-^'. » J'ai déterminé autrefois la chaleur de combustion de cet acide par voie indirecte en comburant son éther, et je l'avais trouvé égal à 207601"="', nombre à peu près iden- tique au précédent. La chaleur de combustion de l'éther malonique a été déterminée sous pression constante, mais, dans ce cas, la dillérence entre les résultats obtenus par les deux méthodes est peu important. » II. Acide succinique. — Il a été dégagé dans la combustion de iB'' de cette sub- stance (7 expériences) 8017"', 7, et pour i™"' en grammes C H« O* solide + 7 O gaz = 4 GO - gaz H- 3 H^ 0 liq 356 oSg-^^"'. )) L'étude de l'éther à pression constante m'a\ ait donné 354 000"'. (') Cette Note avait été présentée à l'Académie dans la séance du 1'='' octobre. ( 59B ) » III. Acide pyrotarlriqiie . — Ha été dégagé dans la combustion de is'' de cette substance (S expériences) 3876''''', 3, et pour 1™°' C=H«0'solide + ioOgaz = 5C02gaz = 4H-01iq. -8876,3 x iSa » IV. Acide snbérique (provenant du liège) tion de i?'' de cette substance (8 expériences) 6703"', 5, et pour i'"" C«H"0* solide 511672^ 11 a été dégagé dans la combus- 19O gazeux =r 8C0- gazeux -i- 7H^0 liquide.. . . 992/109""''. » V. Acide sébacylique. — Il a été dégagé dans la combustion de is'' de celle sub- stance (6 expériences) 64i4™')2) et pour 1™°'. Q10JJ18O4 solide -t- 250 gazeux r= 10 CO- gazeux — 9H-O liquide. , » Nous avons pour cette série d'homologues : 295668"' Chaleur de combustion. ( COOII Acide oxalique ! I COOII Difféi-ence pour CH. 60000 \ malonique GH^ /GOGH j \GOOH )■ succinique G^H^ / GOGH \COOH pyrotarlrique GH^GH / COOH \GIIGOOH CGOH 1 subériqueG«H"/ ,. \GGGH \ /CGOH sébacvliqueC^H'* " \COOH 708600 356089 5 1 1 67 2 992409 1293608 i4865o 147434 i55583 3 X 160246 2 X i5i629 » Il semblerait, d'après ce Tableau, que les acides oxalique, malo- nique, succinique forment une série d'homologues; les acides subérique et sébacvlique, une autre; l'acide pvrotartrique fait anomalie dans l'une et dans l'autre de ces séries. La chaleur de combustion ayant été dé- terminée avec une grande précision, cette anomalie doit, je le crois, être attribuée à la structure de la molécule de cet acide, qui la différencie de ses homologues inférieurs et supérieurs. » La fixation de 1 H sur les acides de la série ( ;^ H' O ' ( itaconique et iso- mères), en vue de leur transformation en acide pvrotartrique, doit être ac- compagnée d'un dégagement de chaleur d'à peu près 34 000"' d'après les chiffres ci-dessus. De même, la transformation des acides fumarique et C=H'='0.... I ^^, G=H'»0.... 742000 ( 599) maléique, par la fixation de 2 H, en acide succinique, doit être accompa- gnée d'un dégagement de chaleur d'à peu près 34ooo'='''- » En comparant, dans d'autres séries organiques, les différences de cha- leur de combustion correspondant à une différence de 2H dans les for- mules, nous avons, pour les alcools comparés aux aldéhydes, Différence. CH^O 324500 C-H'0 269500 55ooo C'IPO 478419 C'H«0 420000 58491 788000 /^,Tj.o/. r i aaooo ' „ C=H'»0 742000 . 768000 ' ( 46000 Hydrocarbures. Différence. Acétylène (C^ H*) 3i8ioo ^^Sqo Éthylène (C^H*) 34i4oo ^ Ilydrure d'éthylène ( G^ H« ) 379800 ''^*^° AUylèiie (G^H') 4655oo ^^^^ Propylène(G^H«) 507800 7°^°° Hydrure de propylène (G^H') 5535oo » Nous voyons que, dans ces deux séries, les différences sont beaucoup moins régulières que celles qui correspondent aux séries d'acides. GtP ^OH i^W. Acide isobutyrique G . — Dans la combustion de M^ de celte GH^ ^GOOH substance, il a été dégagé (5 expériences) 4554'^'', 7, et pour i"""' C'IPO^ solide + 9O gaz = 4G0-gaz + 4tr-0 lie). . . . 4554,7 x io4 = 478689"!. » J'ai déterminé la chaleur de combustion de l'acide lactique CH^O' par voie indirecte, en étudiant son éther éthylique, et j'ai trouvé pour sa chaleur de combustion le nombre 329 ooo*^*' à pression constante, ce qui donnerait pour la différence des deux homologues (en admettant que l'acide oxiisobutyrique puisse être regardé comme l'homologue supérieur de l'acide lactique) i44 189''''', nombre un peu inférieur à celui qui corres- pond ordinairement à deux homologues. » Du reste, l'acide oxiisobutyrique ne peut être regardé comme l'homo- /OH logue direct de l'acide lactique CH' — CH^ vu la différence de structure des deux acides. » Je dois observer, à ce sujet, que la grande précision que comporte la méthode de la bombe calorimétrique permet de déterminer des différences, entre les chaleurs de combustion d'isomères de même fonction chimique, ( Goo ) qui échappent aux anciennes mctliodes de recherche ou du moins se con- fondent presque avec les erreurs d'expériences. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les points de congélation des dissolutions des com- posés organiques de l'aluminium. Note de MM. E. Louise et L. Roux, présentée par M. Friedel. « La détermination des densités de vapeur des composés organiques de l'aluminium nous a conduits à attribuer à ces corps la formule générale Al-X". Bien que le résultat de ces expériences, entièrement d'accord avec les recherches récentes de MM. Friedel et Crafts relatives à la densité de vapeur du chlorure d'aluminium, ne nous paraisse présenter aucune incertitude, l'intérêt de la c|uestion nous a engagés à entreprendre de nou- velles déterminations sur le même sujet. Nous avons donc cherché à éta- blir la valeur des poids moléculaires des composés organiques de l'alumi- nium au moyen de la méthode instituée par M. Raoull et fondée, comme on sait, sur l'abaissement des points de congélation des dissolutions. » Nous avons choisi comme dissolvant le bromure d'éthylène. Le bro- mure d'éthylène dont nous nous sommes servis, desséché d'abord sur du chlorure de calcium, puis sur de l'anhvdride phosphorique, passait entiè- rement à la distillation entre iSo", 5 et i3o",() sous la pression de 745™™- Soumis au refroidissement, il se congelait, suivant les expériences, à9°,'73, g", 74. d"']^- La valeur moyenne de l'abaissement moléculaire pour ce dis- solvant a été établie par deux séries d'expériences, l'une faite avec des corps cristallisés, parfaitement purs et à poids moléculaires élevés, l'autre avec un certain nombre de composés organiques du mercure. » En désignant par /; le poids de la substance dissoute dans loo^"' du dissolvant et par M son poids moléculaire, par c l'abaissement observé du point de congélation, par A le coefficient d'abaissement (A = - ] et par T l'abaissement moléculaire (T = MA), nous avons trouvé (') : Corps employés. M. p. c. A = - • T = JNIA. Benzylnaphlaline. . . . 218 3,755 2,o3 o,54i ''7j9 Triphénylméthane. . . 244 2,705 1,82 o,488 119,1 (') Ces résultats sont absolument d'accord avec ceu\ de M. Jîaoult, qui indique comme \aleur moyenne de l'abaissement moléculaire dans le bromure d'éthylène le nombre 1 18 {Annales de Chimie et de Physique, 6" série, t. Il, p. 80). ( 6oi ) Corps employés. M. p- c. ^~p' T = MA. Dibenzojlmésitylène . 828 3,609 i,3i o,363 119,0 Mercure-propyle. . . . 9.bb < ,, „ ,,, .„, , } 124,» ' I ■' ( 3,92(3 1,26 0,431 17.6,à ) . , . o / ( 2,687 '1O6 0,893 12/4,0 ) Mercure-isobutyle. . . 3i4 „„, - „ oq^ ,„, c 122,7 "^ ( 2,970 1,10 0,007 121, D ) ( 1,656 0,60 0,362 123,8 ) Mercure-isoamyle. . . 042 ,5 n, oa „o s ( 120,0 ■' ( 2,329 0,84 0,001 I2j,0 ) Mercure-pliényle . . . . 354 2,467 o,S4 o,34o 120,4 » L'abaissement moléculaire présenté par le mercure-pliényle, que l'on peut obtenir très pur par des cristallisations, est identique à ceux qui ont été obtenus dans la première série d'expériences (benzylnaphtaline, etc.). Quant aux valeurs fournies par les autres composés du mercure, elles en diffèrent très peu et le léger écart observé est dû vraisemblablement à la présence d'une petite quantité de l'iodure ou du bromure alcoolique qui a servi à leur préparation et dont on ne peut les débarrasser rigoureusement par la distillation. » Ces premiers résultats établis, nous avons soumis à l'expérimentation quelques composés organiques de l'aluminium. La substance, pesée dans une ampoule scellée à la lampe, était introduite dans un flacon bouché à l'émeri et renfermant de loo^'' à 1 10^' de bromure d'éthylène. Au moment de l'expérience, l'ampoule était brisée à l'intérieur du flacon et la dissolu- tion immédiatement transvasée, à l'aide d'un siphon amorcé par une pres- sion d'azote, dans l'appareil cryoscopique préalablement rempli de ce gaz. On procédait alors à la détermination du point de congélation, en conti- nuant à faire arriver dans l'appareil un courant très lent d'azote sec. » Aluminium-éthyle. — Nous avons obtenu avec ce composé les résultats suivants : p. c. A = - . T = MA. p gr o 1 2,559 1,26 0,492 112,7 1 II 3,616 1,86 o,5i5 118,9 >i'5,6 III 4,648 2,34 o,5o3 II 5, 2 ] » Les valeurs de T contenues dans le Tableau précédent ont été calcu- lées en admettant que l'aluminium-éthyle a pour formule Al-(C-H^)° et, par suite, que son poids moléculaire est 229. » On voit que dans cette hypothèse l'aluminium-éthyle possède bien un abaissement moléculaire normal. Si on lui attribuait, par contre, la for- C. R., 1888, ^" Semestre. (T. CVII, N" IS.) 79 ( 6o2 ) mule simple Al(C^H^)% la valeur moyenne de l'abaissement moléculaire ne serait plus que 57,8; ce qui paraît inadmissible. )) Ahiminhim-propyle. — Ce composé, préparé en faisant réagir l'alumi- nium métallique sur du mercure-propyle, passait à la distillation vers 25o" sous la forme d'un liquide incolore, mobile, inflammable au contact de l'air. » 3s'', 016 du produit ont donné à l'analyse iS'',o5i d'alumine, soit 18,6 pour 100 d'aluminium. La formule Al-(G^H')^ exigerait 17,6 pour 100. » Ce corps présente donc une teneur un peu forte en aluminium due à une légère décomposition pendant la distillation. ..,,-.,• 'I » Nous l'avons jugé cependant suffisamment pur pour l'étudier d'après la méthode cryoscopique. Nous avons ainsi obtenu en moyenne : T = 92,8. » Cette valeur a été calculée en attribuant à l'aluminium-propyle le poids moléculaire M = 3i3, correspondant à la formule Al^(C'H')*. Elle nous paraît encore assez rapprochée de la valeur moyenne de l'abaisse- ment moléculaire normal pour que l'on puisse représenter l'aluminium- propyle par la formule AP(C'H')''. La différence observée s'explique ai- sément par la teneur un peu forte en aluminium mise en évidence par l'analyse. » Alwninium-isoamyle . — Ce produit, préparé en faisant réagir l'alumi- nium sur du mercure-isoamyle, a été rectifié dans le vide, au sein d'une atmosphère raréfiée d'azote. On recueillait ainsi vers 200°, sous la pression de S'^"' à lo*^™ de mercure, un liquide incolore, un peu épais, possédant l'odeur des composés amyliques. Quoique très fumant à l'air, il s'enflam- mait pourtant assez difficilement à son contact, au moins à la température ordinaire. » 35'',4io du produit ont donné à l'analyse o5'',759 d'alumine, soit 11 ,9 pour 100 d'aluminium. La formule ÂP(C'1I")^ exigerait 11, 4 pour 100. « On voit d'après cela que, même distillé dans le vide, ce corps subit une certaine décomposition et possède une teneur un peu forte en aluminium. » Étudié d'après la méthode cryoscopique, il nous a conduit , en moyenne, à T = 84,5. » Cette valeur a été calculée en attribuant à l aluminium-isoamyle le poids moléculaire M = 481, correspondant à la formule Al-(C'H")'. » L'écart existant entre la valeur trouvée et celle qui serait exigée par la formule Al-X* est plus considérable dans ce cas que dans celui de l'alu- minium-propyle. Mais on remarquera que le produit employé avait subi a. la distillation une certaine décomposition; ce qui contribuait à en élever ( 6o3 ) le poids moléculaire. On peut donc encore vraisemblablement attribuer à l'aluminium-isoamyle la formule Al-(C''H")'. )) En résumé, nos nouvelles déterminations, eirectuées d'après la mé- thode de M. Raoult, viennent confirmer nos premières recherches sur les densités de vapeur des composés organiques de l'aluminium et montrent que ces corps ne sauraient être représentes dans aucun cas par la formule simple Al X\ » MÉTÉOROLOGIE. — Bolide observé le iJ) septembre i88S; par M. F. Gonnard. (Extrait d'une Lettre à M. Daubrée.) <( Le i3 septembre, à 5'^ iS'" du matin, j'ai observé un bolide, se mou- vant à peu près de l'est à l'ouest, qui a été visible pendant environ deux secondes. Il paraissait composé de trois parties distinctes : celle d'avant, de beaucoup la plus importante, figurait une sorte d'ellipsoïde très allongé et aminci à son extrémité postérieure; une deuxième partie, beaucoup moindre, était suivie d'une troisième de dimension encore plus faible. Quoique la ville fût endormie et sdencieuse, je n'entendis ni sifflement ni crépitation ('). » M. JvDËE adresse une Note relative aux opinions qu'il a exprimées sur l'innervation du cœur. M. E. Maumenë adresse une Note « Sur la synthèse des principes im- médiats des éléments de l'atmosphère, sous l'influence des corps poreux )> . La séance est levée à 4 heures et demie. J. B, BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 8 octobre i888. Rc'ue de l' hypnotisme expérimental et thérapeutique. Première et deuxième années. Paris, 1887-88 ; 2 vol. gr. in-8°. (Présenté par M. Brown-Séquard.) (') L'apparition de ce même bolide a été signalée dans le nord de la France, no- tamment dans l'Aisne et dans Eure-et-Loir. ( 6o4 ) Note sur l'existence du genre Oldhamia dans les Pyrénées; par Charles Barrois. 1888; br. in-8°. Observations préliminaires sur les roches des entrons de Lanmeur (Fî/îvî- . Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (I" Janvier i85i à 3i Décembre iS"i.) Volumes in-4''; 1870. Prix 15 fr. IPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : ra 1 1 : Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. KiiiuÊset A.-J.-J. Solii;r. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les œ» s, par M.Hansen.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréalique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières iss , par M. Claode Bernard. Volume ■n-4'', avec 3a planches ; i85G 15 fr. "o; 1 II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vas Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences UT concours de i853, et puis remise pourcelui de iSôS, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles d.ins les différents terrains sédi- ûfiejires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature îles ipports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs, » par M. le Professeur Bronn. In-4°, avec 27 planches; 1861... 15 fr. Al même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. W 15. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 8 octobre 1888.^ MEMOIUES ET C03IMUNICATIOrVS DES MEiMBlŒS ET DES CORUESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Niinufhis Lupulits cl jctponicus . Pages. Pages. ]\[. A. Trécil. — Ordre d";ipparilioi) dos premiers vaisseaux dans les feuilles des i MÉMOIRES LUS. M. M.iQUENNE. — Sur le poids moléculaire et sur la valence de la pcrscile 5S3 MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. RouFFUNDis adresse une Noie relative à I vigne 5sr> ses expériences sur les maladies de la I CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire thri-étuei, signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une brochure de M. Chambrelent cl un numéro de la « Revue internationale des falsiliciitions », 2' année, i" livraison.... .M. le SECRETAmE l'ERrÉTrEi, signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une INole de .M. Govi, intitulée : « Nuovo metodo per coslrnire e calcolare il luogo, la grandezza délie imagini date dalle Icnli o dai sistcuii otlicr coniplcssi », et donne lecture de la Lettre d'envoi i\I. E.. DE Haeutl. — Sur l'orbite de la co- mète périodicjue de \^ innecke et sur une nouvelle dcterminalion de la masse de Ju- piter M.Ricco. — Image réfléchie du Soleil à l'horizon marin M. E. Picard. — Sur la transformation de 5S6 .-)S6 jgo a.?: 6011 Laplace et les ccjuations linéaires aux déri- vées partielles 5y'| M. LouGuiN'iNE. - Élude des chaleurs de combustion de quelques acides se ralta- chanl à la série des acides oxalique et laclic|ue MM. E. Louise et L. Boux. — Sur les points de congélation des dissolutions des com- posés organiques de l'aluminium M. F. GoNXARD. — Bolide observé le i3 sep- tembre iSSS 6o3 M. JuDEE adresse une Note relative aux opi- nions qu'il a exprimées sur rinnervalion du cœur 6o3 M. E. M.iUMENE adresse une Note « Sur la synthèse des principes immédiats des élé- ments deratmosphère, sous l'inllueuce des corps poreux « 6o3 BuLLliTIN lUDLIOUIlVWllQUK 6(>3 . PARIS. — IMPKI.MERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-.iugustins, 55. 1888 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. I>ES SECRÉTAIRES PERPETHEIiS . TOME CVII. NM6(15 Octobre 1888). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES ICOMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55, 1888 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. î^es Cnmf.'is rendus hebdomadaires des séances de l' Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier on numéro des Comptes rendus a 48 pages ou G feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1"''. — Impression des travaux de V Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des IMémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au |)lus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui v ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Biu-ean. L'impression de ces Noies ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. ' Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. liCs Membres qui présentent ces Mémoires soni tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre tpii fait la présentation est toujours nomme; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. i nîsa Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est reuAoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandes par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission adminish'ative fait un Rapport sur la situation dos Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement, Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5". Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 15 OCTOBRE 1888, PRÉSIDÉE PAR M. DES CLOIZEAUX. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Sur la déformation des images des astres vus par réflexion à la surface de la mer; par M. C. Wolf. « La Communication très intéressante faite par M. Ricco, à la dernière séance de l'Académie, et la surprise qu'a excitée l'annonce de la déforma- tion des images des astres vus par réflexion sur la surface convexe de la mer, m'ont engagé à calculer la grandeur de cette déformation. » Un observateur, supposé placé à loo"" au-dessus de la mer, et pour lequel la dépression de l'horizon est de 19', 8, voit directement un point lumineux à une hauteur angulaire o, au-dessus de son horizon apparent. A quelle distance angulaire w au-dessous de ce même horizon en voit-il l'image réfléchie par le miroir courbe, de SS""" environ d'amplitude, que forme la surface calme de la mer? « Cet angle w est déterminé par la condition qu'un pinceau cylindrique de ravons parallèles, de diamètre égal à l'ouverture de la pupille ou de c. R., 1888, 2' Semestre. (T. CVII, N» IG. ) 8o ( 6o6 ) l'objectif de la lunette, se réfléchit régulièrement sur l'eau de manière à arriver à l'observateur. La détermination de la position du point où se fait la réflexion pour un angle a donné entraîne à des calculs un peu compli- qués. J'ai préféré me donner a priori la position de ce point par l'angle de sa verticale avec celle du lieu d'observation, et construire une Table des angles a et w correspondants. Voici cette Table : a 512,8 295,1 202,4 108,5 76,3 59,4 48)6 4'iO 35, i 3o,3 26,2 to 535,0 258,1 166,0 74)1 43,9 29,0 20,2 i4,6 10,7 7,9 5,8 a — 3 ^-i 2,2 1,5 1,0 0,6 0,3 0,2 0,1 0,0 0,0 a — 10.... 18,4 16,4 i4i4 12,4 10,4 8,4 6,4 4)4 2,4 0,4 0,0 » Lorsque le Soleil est tangent à l'horizon par son bord inférieur, le diamètre vertical de son image réfléchie se réduit à 10' environ, résultat qui est bien d'accord avec l'ensemble des observations de M. Ricco (' ). » La différence des hauteurs angulaires de l'objet et de son image va en croissant jusqu'au zénith, très rapidement d'abord, puis très lentement; elle atteint sa valeur maxima au zénith, pour lequel elle est le double de la dépression de l'horizon, soit ici 38', 4- Cela veut dire qu'une bande lumineuse qui s'étendrait de l'horizon apparent au zénith de l'observateur et sous-tendrait un angle de 90° 19', 2 donnerait une image qui se termine- rait au nadir et n'aurait qu'une étendue angulaire de 90" — 19', 2. )) M. Ricco a rendu un véritable service en appelant l'attention sur un phénomène presque inaperçu jusqu'à présent. » (') Je ne puis comprendre ce que dit M. Ricco au bas de la page 591 : « Cette image est beaucoup plus étroite que le segment solaire, non seulement à cause de la courbure de la Terre...., mais aussi parce qu'elle n'est pas vraiment l'image de la portion du disque solaire qu'on voit directement du lieu élevé où est l'observateur, mais seulement du segment visible du lieu de la surl'ace de la mer où s'effectue la réflexion.... » Chaque point du diamètre vertical du Soleil est réfléchi par un point particulier de la surface de la mer, compris entre l'horizon et le point où se fait la réflexion des rayons partis du bord supérieur, et aucun de ces rayons n'est intercepté par la courbure de la surface. ( ^o7 ) TECHNIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Modifications de la Photo-chronographie pour l'analyse des mouvements exécutés suj- place par un animal. Noie de M. Marey. « L'essence de la méthode photo-chronographique consiste à recueillir, sur une même plaque sensible, des images instantanées et successives d'un objet qui se déplace plus ou moins rapidement. La translation de l'objet au devant de l'écran noir se reproduit sur la plaque photographique de telle sorte que les images successivement obtenues ne se confondent pas entre elles. » Mais si l'objet est animé d'une translation trop lente, ou s'il exécute des mouvements sur place, les images sont imparfaitement séparées ou même se superposent complètement. » Or il est d'un grand intérêt de pouvoir décomposer, dans leurs phases successives, les mouvements qui s'accompagnent d'une translation lente ou qui se font sur place, tels que la marche de l'homme, le maniement des outils ou des armes et la plupart des exercices gymnastiques. » La méthode de Muybridge donnait, il est vrai, ces résultats en rece- vant les images sur les plaques d'appareils photographiques différents, placés en série et fonctionnant successivement; mais la multiplicité des appareils entraine des changements dans l'aspect de l'objet en mouvement, puisque ses images successives sont prises de points différents et sous des incidences toujours changeantes. » Étant admise la nécessité de prendre, d'un point toujours le même, la série des images successives d'un objet qui ne change pas de place, il n'y a que deux moyens d'en empêcher la superposition. L'un consiste à déplacer la surface sensible, afin que des points différents de cette surface se présen- tent successivement pour recevoir les images de l'objet; l'autre procédé consiste à imprimer à l'image une translation, de façon qu'elle se produise en des points différents de la plaque immobile. » Je me suis appliqué, dans ces derniers temps, à essayer comparative- ment ces deux méthodes, et j'espère obtenir une série d'images sur une longue bande de papier sensible, animée d'une translation rapide avec arrêts aux moments des poses. » En attendant, une méthode beaucoup plus simple m'a donné des ré- sultats assez satisfaisants. Elle consiste à recevoir sur un miroir tournant ( 6o8 ) les ra\'ons émanés de l'objet et à les réfléchir dans l'appareil photogra- phique. Sous l'influence de la rotation du miroir, l'image de l'objet se transporte d'un bout à l'autre de la plaque sensible. La rotation du miroir se fait avec une grande régularité sous l'influence d'un mouvement d'hor- logerie, dont on règle à volonté la marche suivant l'intervalle qui doit sépa- rer les imases. » C'est ainsi qu'a été obtenue la série des attitudes d'un gymnaste qui fait tournoyer des massues autour de sa tête. Le cycle complet du mouvement contient quatorze images, et la durée totale du mouvement n'excédait pas une seconde. )) De la même façon ont été obtenues des images d'un marcheur; le nombre en est de douze en moins d'une seconde. » La vitesse angulaire du miroir tournant est si faible, qu'il sera sans doute facile de l'immobiliser pendant les temps de pose, ce qui accroîtra encore la netteté des images, déjà assez satisfaisante. » Ces séries photo-chronographiques avec dissociation artificielle des images se prêtent, comme celles de IMuybridge, à être examinées au moyen du zootrope. En faisant tourner l'instrument avec lenteur, on se rend très bien compte de l'enchaînement des phases du mouvement représenté. » Application du miroir tournant à l'étude de la natation des poissons. — En se servant du miroir tournant, on n'a plus besoin d'opérer devant un fond obscur comme dans la Photo-chronographie ordinaire; cela m'a per- mis d'étudier le mécanisme de la natation des poissons que j'avais placés dans un aquarium à fond de verre, éclairé par en dessous au moyen d'un réflecteur. )) Une longue caisse opaque, verticalement placée, emboîtait exactement les contours de l'aqiuirium et, par son autre extrémité, enfermait le miroir tournant qui renvoyait dans l'appareil photo-chronographique l'image de l'aquarium sous forme d'une bande lumineuse, au milieu de laquelle se détachait la silhouette noire du poisson. En réglant convenablement la rotation du miroir, la bande lumineuse et la silhouette qu'elle contenait se déplaçaient de telle sorte que la glace sensible recevait une douzaine d'images juxtaposées, représentant douze attitudes successives du poisson avec les phases de sa progression liées aux différents mouvements de sa nageoire caudale. » Des grenouilles, des lézards et de petits mammifères, placés sur le fond de l'aquarium mis à sec, ont donné la série des phases de leurs mou- vements de progression. ( 6o9 ) » Dans une \ote prochaine, j'exposerai le résultat d'expériences, faites avec le concours de M. Corblin, sur la natation de l'anguille et sur la nature du mouvement ondulatoire qui caractérise la locomotion de ce poisson. » M. l'amiral Juriex de la Gravière t'ait hommage à l'Académie d'un volume qu'il vient de publier, avec le titre « Sur l'amiral Roussin ». MEMOIRES LUS. PHYSIQUE (chromatique). — Sur les couleurs latentes des corps. Note de M. G. Govi. « Dans le domaine des Sciences d'observation et d'expérience, tout fait imprévu peut devenir le point de départ d'une voie nouvelle. Nous ne croyons donc pas inutile de faire connaître à l'Académie un phénomène qui paraît avoir échappé jusqu'ici aux observateurs. Les conséquences qui s'en peuvent déduire ne manqueront pas, nous l'espérons, d'attirer sur lui l'attention des physiciens. » Toutlemondesait que, si l'on éclaire les corpspardesradiationssimples, ou par un faisceau de radiations simples très rapprochées dans le spectre, ces corps ne paraissent colorés que si la hmiière qui les frappe peut en être diffusée ou transmise. Ainsi (pour ne parler que des matières opaques) le carmin paraît noir dans la lumière verte ou dans la lumière bleue et n'est rouge éclatant que dans le rouge; l'outremer ne brille que dans le bleu, les rayons rouges ou jaunes lui donnent l'apparence du noir de fumée; le vert de Scheele, très vif dans le vert, est noir dans le rouge ou dans le violet, et ainsi de suite. Il n'y a que les couleurs mélangées qui peuvent s'illuminer en des parties différentes du spectre, quoique leurs teintes n'apparaissent alors que rabattues, ou mêlées d'obscurité. » Voilà ce que les physiciens connaissent touchant la coloration propre des corps. C'est à Newton qu'on doit ces connaissances, auxquelles les observations postérieures n'ont pas beaucoup ajouté. » Si, dans cet état de choses, on s'était proposé de prévoir l'effet qu'au- raient produit sur du biiodure de mercure, sur du minium, sur de l'orangé de chrome, etc., d'autres radiations spectrales, ou simples, que les radia- (6io ) lions orangées, ou eût été tenté d'affirmer que ces matières colorantes y auraient perdu en grande partie ou complètement leur belle teinte orangée et leur éclat, et qu'elles y seraient devenues brunes ou noires. Or il n'en est rien; car, si l'on expose ces substances à la lumière de la vapeur incan- descente du sodium, qui donne, comme on sait, la lumière jaune D presque pure, au lieu de s'assombrir, ou de perdre toute coloration, le biiodure de mercure, le minium, etc. prennent une couleur jaune très vive, savoir la couleur de la lumière qui les frappe, et perdent toute trace de rouge, sans même paraître très assombris par cette perte. )) C'est là, certainement, un phénomène imprévu, et qui produit une grande impression quand on l'observe pour la première fois. » Le biiodure de mercure, le minium, l'orangé de chrome, etc. se com- portent donc à la lumière D comme des matières blanches ou jaunes; ils ne sont orangés qu'à la lumière blanche ordinaire; mais leur couleur propre, c'est-à-dire celle qu'ils diffusent en plus grande proportion, est tout autre; elle est jaune et non rouge, et précisément de ce jaune parti- culier qui rayonne des vapeurs incandescentes du sodium et qui manque, ou ne se trouve qu'en très faible proportion, dans les ravons du Soleil. Ces matières doivent paraître, par conséquent, plus rouges à la lumière solaire qu'à celle des corps solides incandescents, puisque celle-ci contient les rayons D, qui font défaut au Soled, et que ces corps diffusent plus spécialement. » Si l'on couche à côté l'une de l'autre sur un fond noir des bandelettes de papier couvertes de blanc de plomb, de jaune de chrome et de biiodure de mercure, et qu'on les éclaire avec de la lumière D, c'est à peine si l'on peut parvenir à les distinguer l'une de l'autre, le pouvoir diffusant du biiodure par rapport au rouge et à l'orangé étant beaucoup moindre que son pouvoir diffusant pour la lumière du sodium. » Mais il y a quelque chose de plus surprenant encore : c'est qu'en pla- çant auprès d'une bande de biiodure de mercure une autre bande de vermillon (sulfure de mercure), qui, à la lumière ordinaire, paraît avoir presque la même couleur, on voit ces deux bandes différer complètement à la lumière du sodium : le biiodure y devient jaune pâle, presque blanc, et le vermillon y brunit tellement qu'on le prendrait pour delà terre d'ombre. » Voilà, par conséquent, des corps qui seraient réellement jaunes au lieu de nous paraître rouges, si nos sources ordinaires de lumière conte- naient des rayons D en quantité suffisante. ( 6ii ) » La lumière ordinaire ne nous montre donc pas la véritable couleur de ces corps, et il faut faire intervenir un éclairage spécial pour que cette couleur invisible, cachée ou latente puisse se manifester. » Ce qui est vrai pour le biiodure de mercure, pour le minium, etc. ne peut pas manquer de l'être également pour d'autres corps convenablement éclairés. » Il serait maintenant inutile de développer davantage les conséquences de ce phénomène. Les physiciens les en déduiront sans difficulté. » Nous ferons observer seulement que, la lumière du soleil ne contenant pas, ou ne renfermant qu'en très faible proportion toutes les radiations co- lorées dont la place est marquée sur le spectre par les raies de Fraunhofer ou par les raies telluriques, la lumière du soleil ne saurait nous montrer toujours la couleur propre des corps ('). Il se pourrait même qu'on rencon- trât des matières paraissant noires ou presque noires au soleil, et qui ne manqueraient pas de briller de très belles couleurs si on les éclairait aA^ec les lumières de l'hydrogène, du lithium, du zinc, etc., qui fournissent pré- cisément les radiations dont le Soleil est très pauvre. » Il est à présent très facde d'expliquer les faits anciennement connus des changements de couleur de certains corps à la clarté des chandelles, des quinquets, des bougies, du gaz, de la lumière Drummond, de l'arc vol- taïque, etc. Les explications qu'on en donnait n'étaient pas toujours fort heureuses, parce qu'elles faisaient abstraction des couleurs latentes des corps, dont on ne soupçonnait pas l'existence. » Conclusions. — Si l'on convient d'appeler couleur propre d'un corps celle qui résulte des radiations diffusées ou transmises en plus grande quantité par ce même corps, on peut dire que ces couleurs propres ne sont encore que très imparfaitement connues. » Les causes de cette connaissance imparfaite sont surtout les suivantes : » 1° Que la lumière du soleil ou la lumière diffuse, ne contenant pas toutes les rad'itions colorées visibles, ne peut pas nous montrer toujours la véritable couleur des corps; » 2° Que même la lumière donnée par les solides incandescents, qui (') La faiblesse de certaines radiations ou, ce qui revient au même, la présence des raies sombres dans le spectre solaire, leur largeur et leur nombre, bien plus considé- rables dans la partie du spectre qui va du vert au violet que dans celle qui va du rouge au vert, expliquent la teinte jaune-orangée de la lumière du soleil et le ton plus froid ou plus azuré de celle des solides incandescents. (6i2 ) contient toutes les radiations visibles, ne suffit pas pour nous montrer l.es corps avec leur couleur propre ; )) 3° Que, pour découvrir cette couleur propre, il faut éclairer les corps par un spectre continu complet et sans raies ni bandes d'absorption, ou par des radiations simples provenant de gaz incandescents. La véritable couleur des corps est alors celle qui en est diffusée ou transmise avec plus d'intensité, ou le mélange de celles qui en sont diffusées ou trans- mises en plus forte proportion; » 4° Qui' peut v avoir et qu'il y a réellement des corps dont la couleur propre est iiwisible ou latente dans les conditions ordinaires d'éclairage, quoiqu'on la puisse découvrir par un éclairage convenable ('). « MEMOIRES PRESENTES. M. N. Bailly soumet au jugement de l'Académie deux Mémoires por- tant pour titres : « Etude sur la nature des taches solaires » et « Étude sur les effets du mirae:e ». (Renvoi à la Section de Physique.) CORRESPOND AÎVCE. M. le Ministre des Affaires étraxgèkes adresse, par l'entremise du Ministère de l'Instruction publique, les Rapports et Cartes de la Commis- sion chargée d'établir les relevés hydrographiques de la Nouvelle-Galles du Sud en 1886- 1887. M. Pasteur fait hommage à l'Académie, au nom de ^I. E. Macé, d'un « Traité pratique de Bactériologie ». (') C'est là, si l'on veut, quelque chose d'analogue au dichroïsme ou au polychroïsrae de certains corps, de la solution alcoolique de clilorophylle, par exemple, qui peut paraître verte, brune ou rouge, suivant son état de concentration ou son épaisseur sur le trajet de la lumière blanche qui la traverse. ( 6i3 ) ASTRONOMIE . — Sur les observations d'étoiles par réflexion et la mesure de la flexion du cercle de Gambey. Note de M. Périgaud, présentée par M. Mouchez. « J'ai eu l'honneur de communiquer à l'Académie une modification du bain de mercure de Villarceau, permettant d'observer le nadir à toute heure de jour et de nuit, malgré les agitations de l'air et les trépidations du sol. /) On pouvait prévoir à peu près sûrement qu'on obtiendrait aussi main- tenant de bonnes images pour les étoiles réfléchies, et c'est ce que l'expé- rience vient de pleinement confirmer. » Malgré l'intérêt qui s'attache aux observations réfléchies, pour la dé- termination des constantes instrumentales, la mobilité de l'ancien bain les rendait extrêmement difficiles. Aussi, c'est à peine si, dans les Annales de l'Observatoire, on en trouve cjnelques traces en 1859, et encore il ne s'agit presque exclusivement que d'étoiles circompolaires passant au méridien à une heure très avancée de la nuit. De môme, Laugier, dans son Mémoire Sur un Catalogue de fondamentales, pour se faire une idée de la flexion de son cercle, ne trouve à s'appuyer pour deux années que sur huit observa- tions de la Polaire et une de \ Petite Ourse. » Avec le nouveau bain, au contraire, ces déterminations s'opèrent sans la moindre difficulté. Dans l'intervalle de cinq à six semaines, j'ai obtenu une centaine d'observations d'étoiles de toute hauteur, depuis iS° au-des- sus de l'horizon sud jusqu'à iS° au-dessus de l'horizon nord. » Par les soirées calmes, j'ai effectué des séries détoiles réfléchies comme je l'aurais fait d'étoiles directes, et j'ai pu de même observer la Polaire le jour entre midi et i*" et constater les excellentes images de la réflexion. M Les étoiles observées sont les suivantes : à l'horizon sud, y Cygne, Véga, 32 Petit Renard, |î Aigle et S Capricorne; à l'horizon nord, aCéphée, P Céphée, \ Petite Ourse, Polaire PI, 5i Hévélius Céphée PI et a Grande Ourse PI. » Ces étoiles ont été observées généralement six fois par réflexion et trois fois directement. » Si l'on désigne par /la lecture au cercle pour une étoile vue directe- ment; /' la lecture pour la même étoile vue par réflexion, et n la lecture au C. R., 1888, 2« Semestre. (T. CVII, N" IG.) "^ ( 6'4 ) nadir; si, de plus, on représente la flexion du cercle par l'expression a sins + bcosz, on a les deux relations Au sud (/ — n) -{- (l' — rt) -h 2a sine = 180° — 26 Au nord (n — l) -i- (n — l') -h 2a sin- ^iSo"-!- 2b » Or, voici les résultats obtenus et groupés par distance au zénith : Distances Distances Étoiles sud. zénithales. Étoiles nord. zénithales. (/-/0+(/'-/0-i8o°={ ^°- 45. 10... — 1,6 ,12... +1,3 66.. » Ces relations ne var —0,8 ( 69... -1-1,9 ant pas avec z, c'est que a est nul ou très près de o. On obtient pour b la valeur è = + o",65. » Dans les cercles méridiens ordinaires où la lunette est grande et le cercle petit, c'est le coefficient b qui est très petit, a pouvant avoir une va- leur notable. )) Ponr expliquer cette anomalie, il faut se rappeler que, dans le cercle de Gambey, la lunette est relativement petite et le cercle de grande dimen- sion. De plus, la lunette est fixée par son milieu à l'axe, et par ses deux extrémités au cercle même. Dans la position verticale de la lunette, aucun obstacle ne s'oppose à la déformation inégale des deux moitiés nord et sud du cercle, tandis qu'à l'horizon la lunette soutient le cercle et s'oppose à la flexion. » Quoi qu'il en soit, si l'on admet pour flexion du cercle de Gambey l'expression F =: 6 cosz = + o", 65 cos :;, la latitude obtenue précédemment au moyen des passages inférieurs et supérieurs de la Polaire comporte la correction b 4- bcosz = i",i, ce qui la ramènerait à 48°5o'io",9 et l'identifierait presque avec le chiffre donné par Villarceau 48''5o'io",7. » (6i5 ) ASTRONOMIE. — Sur le ligament lumineux des passages et occultations des satellites de Jupiter. Moyen de l'éviter. Note de M. Cii. André, présentée par M. Mascart. « Dans une Communication précédente ('), j'ai montré qu'une des causes les plus grades d'incertitude dans l'observation des passages et occul- tations des satellites de Jupiter provenait de la formation dans le plan focal de la lunette, et, à partir d'une certaine distance du contact géométrique, d'une liaison lumineuse entre les images du satellite et de la planète, liai- son lumineuse que j'ai appelée, par analogie, ligament lumineux. » Depuis, j'ai repris l'expérience de contrôle dans des conditions bien diflerentes de celles adoptées la première fois; à la plaque représentative placée à l'extrémité nord de la grande chambre noire de l'observatoire de Lyon, j'ai substitué : » 1° Un ensemble de deux sphères moulées en albâtre, l'une fixe, de o'",o4 de diamètre, l'autre mobile, de o"',oo3 de diamètre; sur cet ensemble on projetait soit la lumière d'une lampe Drummond, soit celle d'un régu- lateur électrique Foucault. Or, dès que la distance des deux sphères devient inférieure à o"'",5, soit en temps deux minutes environ du contact, on reconnaît que, dans les deux cas, mais beaucoup plus fortement dans le second, on voit le ligament lumineux que je viens de rappeler, ligament croissant de dimensions angulaires et d'intensité à mesiu'e que la distance angulaire des deux boules diminue; )) 2° Un ensemble de deux disques de même substance, taillés en biseau, l'un fixe, de o'",o4de diamètre, l'autre mobile, de o™,oo3 ou o™, 002 de dia- mètre, qu'on observait aux mêmes distances que les sphères en les éclai- rant de la même manière. Le ligament lumineux était plus visible encore que précédemment, et ses dimensions angulaires croissaient également lorsque la distance des deux disques diminuait. » Qu'on emploie des sphères ou des disques, le ligament augmente d'ailleurs d'intensité relative et d'étendue dès qu'on réduit par un dia- phragme l'ouverture de la lunette d'observation. » Le phénomène suit donc absolument les mêmes lois, soit avec des sphères ou des disques éclairés par réflexion, soit avec une ouverture en (') Comptes rendus, t. CVIT, p. ^16. ( 6.6) verre dépoli éclairée par transparence; et comme, avec ce dernier mode expérimental, la constance de l'éclairement est beaucoup plus facile à obte- nir, c'est lui que j'ai adopté pour l'étude photographique du phénomène, étude dans laquelle j'ai été aidé par M. Le Cadet, élève de notre Observa- toire. » En laissant constante l'intensité lumineuse de la source, on a fait varier, d'une part, la durée de pose et, d'autre part, l'ouverture de l'instrument employé; on a reconnu ainsi que l'intensité et les dimensions angulaires du ligament lumineux augmentaient avec la durée de pose, et aussi bien, toutes choses égales d'ailleurs, quand on diminuait l'ouverture de l'objec- tif photographique. » Ces résultats sont, comme on le voit, tout à fait analogues à ceux que M. Angot et moi avons obtenus autrefois dans l'étude des passages de Vénus et de Mercure sur le disque du Soleil : ils comportent, d'ail- leurs, le même genre d'explication. Mais il y a plus, ces expériences pho- tographiques nous ont encore permis de rendre visibles les moyens que la théorie des phénomènes de" diffraction suggère pour éviter la cause d'erreur que nous étudions ici. Ils consistent à placer en avant de l'objectif des écrans de forme déterminée destinés à changer la figure et les dimen- sions du solide de diffraction correspondant à la lunette employée. » Un écran composé d'un nombre convenable d'anneaux concentriques, d'égale épaisseur et alternativement pleins et vides, diminue encore ici considérablement le ligament de diffraction; mais on obtient des résultats plus nets avec certaines toiles métalliques serrées que l'on trouve dans le commerce. Celle que nous avons employée est faite de fils deo™",!, d'épaisseur moyenne, fixés perpendiculairement les uns aux autres à o™™,2 de distance environ, et laisse en conséquence passer les deux tiers de la lumière qu'elle reçoit. Placé contre l'objectif de notre lunette de Biette, un pareil écran ne laisse plus subsister, pour l'œil et dans l'image principale, que des traces très faibles de ligament. M La démonstration photographique de cette propriété est facile : si l'on prend des épreuves de notre lame représentative, d'une part avec l'objectif de la lunette photographique réduit ào™,o65 d'ouverture et une durée de pose de quarante-cinq secondes, d'autre part avec la même ou- verture et une durée de pose de neuf minutes, mais en plaçant en avant de l'objectif un écran formé par ladite toile métallique, on trouve que les dimensions angulaires et les intensités relatives du ligament sont sensible- ment les mêmes dans les deux cas et toujours faibles, même à la plus petite (6.7) distance (o™'",i) du contact. Or, si la toile métallique n'avait agi qu'en diminuant l'étendue de la surface qui reçoit la lumière, le même résultat eût été obtenu avec une durée dépose d'environ une minute dix secondes, c'est-à-dire huit fois moindre. » J'ai, d'ailleurs, l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie quelques-unes des épreuves photographiques que nous avons obtenues. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l' équation cV Euler. Note de M. T.-J. Stieltjes, présentée par M. Darboux. « On a représenté déjà de bien des manières l'intégrale générale de l'équation dx , dv v'aoa;* + 4«i-K^-H ti aj .r- -f- 4 «3 ;i Le 24 septembre, à l'aide de ce dernier appareil, nous avons aussi dé- terminé simultanément la distance du jjoint neutre au-dessus du Soleil (point neutre de Babinet). » Voici les résultats que nous avons obtenus : Heure Distance au Soleil du point neutre 1888 Berne. de Brewster. de Babinet. h Di 23 septembre 8. 5 15° à 16° » » 8.17 i7°io' » C. R., 1888, 2» Semestre. (T. CVII, N° IC.) 82 ( 622 ) Heure Distance au Soleil du point neutre 1888. Berne. de Brewsler. de Babinet. h m 23 septembre 8.25 i^^ao' » » 8.32 16'' » » 9. 5 i6''2o' (') » » 9.40 i5° (ehv.) » 24 )' 8. 5 16° i5» » 8.12 13° (?) 16° » 8.i5 i6°4o' iS" à 16° )' 8.25 15048' 15° à 16° » Ces mesures donnent, pour la distance du point neutre de Brewster au Soleil, des chiffres plutôt forts comparativement à ceux que Brewster lui-même (-) et M. F. Busch (') ont trouvés. Est-ce une conséquence de l'altitude à laquelle les observations ont été faites? C'est ce qu'il serait prématuré d'affirmer. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur quelques phosphates doubles d'yttria et de potasse ou de soude. Note de M. A. Duboin, présentée par M. L. Troost. « J'ai obtenu quelques phosphates doubles d'yttria et de potasse en fai- sant réagir, par voie sèche, le phosphate amorphe d'yttria sur le sulfate de potasse (procédé de M. H. Debray, étendu par M. Grandeau aux princi- pales familles d'oxydes métalliques), soit encore en faisant réagir, à tem- pérature élevée, l'yttria pure sur les métaphosphates et les pyrophosphates de potasse et de soude (procédé de MM. Troost et Ouvrardj. » 1° Pyrophosphate d'yttria et dépotasse : KO, \-0\ aPhO'. — J'ai obtenu ce produit en faisant réagir lytlria pure, provenant de la calcination de l'oxalate, sur le métapliosphate de potasse; le sel, saturé à la température du rouge vif, était aban- donné, pendant quelque temps, à une température plus basse. Après refroidissement lent, on isolait par l'eau un produit homogène qui se présente sous forme de petits prismes incolores, très biréfringents. Leur biréfringence est comparable à celle de la calcite. En lumière polarisée, ils s'éteignent en long. Le signe d'allongement est positif. (') Mesuré directement au sextant. (*) Transactions of the Roy. Soc. of Edinbiirg, Vol. XXIII; 1861. (^) Meteorologische Zeitschri/t, décembre 1886. (623 ) Ce composé rappelle celui qu'a obtenu Wallroth par fusion de l'yllria dans le sel de phosphore et qui a pour formule NaO, Y' 0', aPhO^ 2° Orl/iopho.yj/iate d'yttria et de potasse 'iKO, Y^O^, 2PhO''. — J'ai ajouté un excès d'yttria calcinée à un mélange conlenanl os^S de pyrophosphate de potasse et 45'", 5 de chlorure de potassium. Le tout a été chauffé au bec Bunsen pendant environ vingt minutes. Dans ces circonstances, le chlorure de potassium, employé comme fondant, favorise la cristallisation du produit. Par refroidissement, on voit des cris- taux se déposer; en reprenant par l'eau le culot refroidi, on obtient des lamelles hexa- gonales. » Le contenu du creuset repris par l'eau m'a donné des lamelles brillantes, transpa- rentes, d'un éclat nacré, mêlées à des cristaux d'oxyde analogues à ceux que j'ai obtenus par fusion de l'oxyde amorphe dans le chlorure de calcium ('), mais beau- coup plus petits, ce qui permet de les séparer des lamelles par tamisage. On les isole en dissolvant, dans l'acide azotique étendu, les petites lamelles qui ont passé avec eux. » Les lamelles ont pour densité 3,3 à 20". Leur analyse conduit à la formule 3 KO, Y-0', 2PhO^. Elles sont hexagonales et présentent trois clivages. On y remarque des inclusions vitreuses. Les arêtes de la base présentent des modifications. » En lumière convergente, on observe une croix noire qui se disloque légèrement. Les cristaux sont négatifs (-). )) J'ai obtenu le même orthophosphate 3K0 1-0', 2PhO*, en faisant réagir le phos- phate amorphe d'yltria sur le sulfate de potasse. Le phosphate amorphe était préparé en précipitant le phosphate d'ammoniaque dans une dissolution d'azotate d'yttria. Un mélange de i partie de phosphate amorphe avec 20 parties de sulfate de potasse, était enfermé dans un creuset de platine protégé par deux creusets de terre, puis chauffé au coke pendant environ cinq heures dans un fourneau à vent. » Dans d'autres expériences, le mélange a été chauffé pendant dix heures au charbon des cornues à la température la plus élevée que l'on puisse atteindre sans détériorer le creuset de platine. Le résultat a été exactement le même. L'élévation de la température n'influe donc pas sur la nature du produit obtenu ; il n'en est pas de même, comme nous allons le voir, de la proportion relative des ma- tières mises en contact. » Orthophosphate d'yttria et dépotasse : 3 KO, 5 Y- 0% 6Ph 0^. — En augmentant la proportion de phosphate d'yttria mêlé au sulfate de potasse et en chauffant pendant sept heures au charbon des cornues, on obtient un résultat tout différent du précé- dent. L'oxyde disparait ainsi que le premier orthophosphate et l'on isole par l'eau des cristaux prismatiques incolores, brillants et transparents, qui atteignent plusieurs millimètres de long. Leur analyse conduit à la formule 3K0, 5 Y=0', 6PhO^. (') Comptes rendus, t. CIV, p. 99. C) Orthophosphate d'yttria et de soude : 3 NaO, Y-0', 2PhO''. — J'ai obtenu ce phosphate en faisant réagir l'yttria sur le pyrophosphate de soude, en opérant comme pour le produit piécédent. Il se présente en cristaux dendritiques, en rosaces hexago- nales analogues aux cristaux de neige. L'analyse conduit à la formule 3NaO, Y^O', PhO=. (624 ) » Quelques-uns de ces cristaux, ont été taillés perpendiculairement à l'axe; les sec- tions obtenues se présentent sous forme d'hexagones sensiblement réguliers doués d'une très faible action sur la lumière polarisée (ce qui tient sans doute à ce que la section n'est pas rigoureusement transversale). Ces cristaux sont creux et la cavité a la forme d'un cristal semblable au cristal ambiant. « En lumière convergente on aperçoit une croix noire qui présente une trace légère de dislocation. Le cristal est positif. » Ortliophosphate d'yltria. Aénolime de l'ytlria pure. — En employant une proportion encore plus forte de phosphate mélangé au sulfate de potasse (4»'' de phos- phate précipité pour 4oe'' de sulfate de potasse, et chauffant pendant lo'' à une tempé- rature très élevée, j'ai obtenu l'orthophosphate d'vttria. » J'ai également obtenu ce composé en saturant avec de Tyttria du pyrophosphate de potasse fondu, laissant refroidir et refondant le culot dans du chlorure de potas- sium. n Dans ces deux séries bien différentes d'opérations, j'ai obtenu le même produit, difficilement attaquable par l'acide azotique; il se présente en cristaux prismatiques cannelés, quadratiques, terminés par un pointement dont les faces sont inclinées de 122° sur les faces du prisme. La biréfringence est très élevée, o, 100 environ. • » Ces propriétés sont celles de la xénotime, orthophosphate nafairel où l'acide phos- phorique est combiné aux terres de l'yttria lirute. Ce dernier n'avait encore été re- produit que par Radominski ('), qui l'avait obtenu par fusion du phosphate amorpfee d'yttria brute dans le clilorure correspondant (^). » THERMOCHIMIE. — Étude de la chaleur de combustion des acides camphoriques droit, gauche et caniphoracémique. Note de M. W. Louguinine, présentée par M. Berthelot. (Extrait.) « J'ai cru qu'il serait intéressant de déterminer l'inflaence de l'isomérie (\[le physique sur les chaleurs de combustion et d'étudier sous ce rapport divers acides camphoriques. I. — Acide camphorique dboit (préparé et analysé par moi). » Il est dégagé dans la combustion de iS'' de cette substance 6202"', 9 (huit expé- riences), et, pour 1"°', CH'^O^sol. -^240 gaz = loCO» gaz + 8 fP O liq. . . 6202"i,9 x 200= i 24o58o"'. » L'acide camphorique diffère de l'acide sébacylique par 2 H en moins. (') Radominsky, Mémoire sur la production de la monazite et de la xénotime {Bull. Soc. chim., [2], t. XXIII, p. 177). (') Ce travail a été fait au laboratoire d'enseignement et de recherches de la Sor- bonne, sous la direction de M. Troost. L'élude optique des cristaux a été faite au labo- ratoire de Minéralogie du Collège de France, sous la direction de M. Fouqué. ( 620 ) )) J'ai trouvé la chaleur de combustion de ce dernier égale à lagSôôS"""', ce qui fait, pour une difTérence de 2 H entre les deux acides, une différence de 55 088''"'. La fixa- tion hypothétique de 2H sur l'acide camphorique transformé en acide C'°H"0'' de- vrait être accompagnée d'un dégagement de i4ooo'""'. Or, dans un précédent Mémoire, j'ai indiqué que la fixation de 2 H sur les acides itaconique, citraconique, mésaconique et leur transformation en acide pyrotartrique est accompagnée d'un dégagement de 34000"'. De même, la fixation de 2 H sur les acides fumarique et maléique changés en acide succinique dégagerait 32000<^='' pour le premier et 45ooo'^^' pour le second de ces acides. » La même fixation de 2 H sur l'acide camphorique serait accompagnée d'un déga- gement de chaleur beaucoup moindre, ce qui paraît indiquer que, dans ce cas, la réaction est plus difficile à réaliser que dans les précédents. II. — ANHYDnioE DE l'acide CAMPHORIQUE DROIT (préparé et analysé par moi). /C0\ \G0/ » Il a été dégagé dans la combustion de iS'' de cette substance 6824''''', i4 (cinq ex- périences) et, pour 1™°', C'»H'*sol.4- 240 gaz = loCO^ gaz + -H-Oliq.. . . 6824,14 x 182 = 1 24i 994'-»' nombre qui ne diffère presque pas de celui qui a été trouvé pour l'acide camphorique, d'où il suit que la fixation de IPO sur l'anhydride camphorique ne doit être accom- pagnée d'aucun phénomène thermique notable. Ceci explique la grande facilité avec laquelle l'acide camphorique perd H-0 à réchauffement et se transforme en anhydride. III. — Acide camphorique gauche. » a. Acide camphorique gauche préparé par M. Chautard en pariant du cam- phre de matricaire. — Je n'avais à ma disposition qu'une très petite quantité de cette substance (deux déterminations) ; la moyenne pour li' de substance a été égale à 622"', 7. » b. Acide camphorique gauche provenant du camphre de la valériane («D^ — 46°, i), (fusion ; 1860,2), donné par M. Haller. — Il a été dégagé, dans la combustion de iS"' de cette substance, 62ii"',3 (cinq expériences). » Ce nombre ne diffère de celui qui a été trouvé pour l'acide droit que de 0,82 ^our 100 (pour le cas a) et de o, i4 pour 100 (pour le cas b). » On peut donc affirmer que les chaleurs de combustion des acides camphoriques droit et gauche sont identiques. Nous avons, pour les trois échantillons d'acides que nous avons étudiés : Chaleur dégagée de la combustion de \^°^ en gramme suivant l'équation déjà citée. 1. Pour acide droit i24o58o"' 2. Pour acide gauche (préparé par M. Chautard). . . i24554o"' 3. Pour acide gauche (préparé par M. Haller) 1242260"' ( 62G ) IV. — Acide camphoracémique (donné jDar M. Ilaller : fusion, 2o4"',8). » Celle substance est assez difficile à comburer; pour éviter qu'il se forme des ta- ches noires dans l'intérieur de la bombe, il faut comprimer l'acide en pastilles extrê- mement fines, briser ces pastilles en petits morceaux et en remplir la capsule de pla- tine. n II a été dégagé dans la combustion de is'' de cette substance 6261"^^', 3 (6 expé- riences). » Ce nombre diffère de celui qui a été trouvé pour l'acide camphorique droit de 0,98 pour 100, et pour l'acide gauche de Haller de 0,80 pour 100, ce qui, certes, dépasse les erreurs de ce genre de recherches. » La molécule d'acide camphoracémique est formée par la combinai- son d'une molécule d'acide camphorique droit, dont la combustion dégage i24o58o'^''\ et 1™°' acide gauche, dont la chaleur de combustion égale I 245 S^o'^"'. La chaleur de combustion de ces 2"°' d'acide égale 2^86 120'"'. D'après mes expériences, la chaleur de combustion de l'acide camphora- cémique est égale à 6261,3 X 4oo = 2604 56o''''', nombre supérieur de 18440''^' à la somme des chaleurs de combustion des molécules d'acide camphorique droit et gauche dont la réunion l'a produite. » Il suit de là que, dans la formation d'une molécule d'acide camphora- cémique par la combinaison de 1""°' d'acide droit et gauche, il y a un déga- gement de chaleur égal à -h i844o''''' " * CHIMIE ORGANIQUE. - Sur les alcaloïdes de l'huile de foie de morue (suite). Note de MM. Arm. Gautier etL. Mourgues, présentée par M. Friedel. « Dans nos précédentes Communications (' ), nous avons dit que les huiles de foie de morue fauves contiennent un demi-millième environ de leur poids d'un mélange de six alcaloïdes généralememt très actifs, vérita- bles leucomaïnes dissoutes par le corps gras, après la mort de l'animal, à l'intérieur des cellules hépatiques. » Les méthodes qui nous ont permis de découvrir et séparer ces corps ont été déjà exposées. Nous avons aussi décrit ceux de ces alcaloïdes qui sont volatils : butylamine, amylamine, hexylamine et hydrodiméthylpyri- dine. Nous allons faire connaître les deux bases fixes qui les accompagnent. ( ' ) Voir ce Volume, p. 1 10 et 254- (627) » Lorsqu'on a séparé, par distillation poussée jusqu'à 21 5°, les alca- loïdes volatils du mélange brut total des bases libérées de leurs oxalates par un excès de potasse, il reste une matière brune, très épaisse, qu'une chaleur plus élevée décomposerait. Cette masse, traitée par l'éther, laisse, après évaporation de ce dissolvant, un résidu pâteux contenant les alca- loïdes fixes; elle se dissout lentement, mais presque complètement, dans l'acide chlorhydrique affaibli. » On obtient ainsi une solution neutre, peu colorée, de deux chlorhy- drates cristallisables qu'on sépare très nettement grâce au chlorure de platine. Ce réactif [irécipite aussitôt un chloroplatinate jaune orange, so- luble seulement à chaud, tandis que le chloroplatinate d'une autre base bien plus abondante et assez soluble à froid reste en dissolution. » Aselline : G^^H^^'Az'. — Le chloroplalinate insoluble ci-dessus, précipité à froid, est lavé rapidement et décomposé par l'hydrogène sulfuré; la liqueur filtrée conte- nant le chloihvdrate de la base est concentrée dans le vide. Elle précipite par la po- tasse des flocons blancs, amorphes, d'une base presque insoluble dans l'eau qui tombe au fond de la liqueur et qu'on la^ e par décantation, puis essorage sur le biscuit de por- celaine. » Elle se présente sous la forme d'une niasse presque incolore, si on la soustrait à l'action de la lumière qui la verdit légèrement, amorphe, non hygrométrique, d'une densité de i,o5 environ. Elle fond en un liquide visqueux, jaunâtre, d'une odeur aromatique, rappelant celle des ptomaïnes. Presque insoluble dans l'eau, elle lui communique cependant une légère amertume et une faible alcalinité. Elle se dissout dans l'éther et, mieux encore, dans l'alcool. Cette base donne avec les acides des sels cristallisables, mais que l'eau chaude dissocie partiellement. » Son chlorhydrate forme des aiguilles croisées enX ou enchevêtrées, assez amères; son chloromercurate précipite à froid, se redissout à chaud et recristallise ensuite; son chloraurate se réduit très aisément; son chloroplatinate, jaune orange, soluble à chaud, s'altère rapidement dans l'eau bouillante. » Ce chloroplatinate a donné à l'analyse les nombres suivants, d'où l'on déduit la composition et le poids moléculaire de ce nouvel alcaloïde : Calculé pour I. II. III. (C"H"Az')2HCl,PtCM. Carbone 37,4© » » 87,50 Hydrogène... 4i38 n u 4ii5 Azote » 7) 70 " 7,00 Platine » » 28,94 24,62 Chlore » » 25,88 26,68 » Pour rappeler son origine, nous donnerons à cette base le nom d'a- selline, tiré delà dénomination d'Asel/us major sous laquelle les zoologistes distinguent souvent la grande morue. ( ^^^8 ) » Cet alcaloïde n'existe qu'en faible proportion dans les huiles de foie de morue, et nous en avons eu trop peu pour essayer d'étudier ses dédouble- ments; mais nous nous sommes assurés que c'est une base faiblement ac- tive sur les animaux. A dose relativement forte, elle produit la fatigue, l'anhélation, la stupeur. 3'"^'' de son chlorhydrate ont tué un verdier en 1 4™. » Morrliiiine : C'H^'Az^. — Les eaux mères du précédent chloroplalinate contien- nent celui d'une nouvelle base assez abondante. Après légère concentration dans le vide froid, qui sépare les dernières traces du chloroplatinate d'aselline, il cristallise un chloroplalinate soluble qui, jusqu'à la fin, conserve la même composition. » Ce sel, dissous dans l'eau et traité à chaud par l'hydrogène sulfuré, donne le chlor- hydrate d'une base qu'on sépare en alcalinisant par la potasse, agitant avec l'éther et évaporant ce dernier dissolvant. » L'alcaloïde libre, ainsi obtenu, est un liquide huileux très épais, jaune ambré, répondant à la composition C'H'^'Az'; son odeur douce rappelle un peu le seringa. Il surnage à l'eau et s'y dissout faiblement. L'alcool et l'éther sont ses meilleurs dissol- vants. Il est très alcalin, caustique à la langue. Il se carbonate à l'air. Il précipite les sels de cuivre, mais sans redissoudre l'hydrate qui s'est formé. » L'origine de cette base, son abondance, ses remarquables propriétés physiologiques, dont on va dire un mot, nous font lui attribuer le nom de viorrhuine, tiré de celui de la morue ordinaire, Gadus morrhua. » L'analyse de son chloroplatinate bien cristalhsé a donné les nombres suivants : Calculé pour I. II. m. IV. V. (C"H"Az')2HCl,PtCl'. Carbone 3i,83 3i,8o 82,0 » » 82,1 5 Hydrogène 4, 01 8,98 4,19 « » 4,09 Azote )> « » 6,48 )) 5,92 Platine » « » « 28,18 27,78 Chlore )) » » » 3o,4i 3o,o8 u Le chlorhydrate de morrhuine est très déliquescent ; le chloraarate est un pré- cipité jaune qui se réduit rapidement à chaud ; le chloroplatinate assez soluble cris- tallise en aiguilles barbelées. )) La morrhuine forme le tiers de la totalité des bases de l'huile de foie de morue; une cuillerée à bouche en contient 1^'^ environ, quantité non négligeable. En effet, cette base jouit de propriétés excitantes de l'appétit, diaphorétiques et surtout diurétiques des plus remarquables. Un cobaye de 240S'', auquel on avait injecté sous la peau o^', 029 de morrhuine à l'état de chlorhydrate, avait perdu en deux heures et demie par transpiration, et surtout urination cinq fois répétée, 13^% 5 de son poids. En fitisant ( 6^9 ) abstraction des pertes respiratoires, un homme adulte de 7o''*''" aurait pro- portionnellement sécrété dans le même temps 3872^'" d'urine. Les mêmes effets se sont renouvelés chez l'oiseau. A forte dose (o^', i par kilo d'ani- mal), la morrhuine produit la fatigue et l'hébétude. » On sait que l'on a depuis longtemps signalé les propriétés diurétiques, diaphorétiques, excitantes pour la nutrition, des huiles de foie de morue usuelles. Il existe encore dans ces produits du foie des Gadus d'autres composés intéressants que nous ferons connaître. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la propylphycile. Note de M. Ad. Fadco.vxier, présentée par M. Friedel. « Sous le nom de propylphycile, Carius a décrit, en i865, un corps qu'il envisageait comme un alcool tétratomique, homologue inférieur de l'érythrite, et ayant pour formule C'H'O'. Il l'obtenait en saponifiant la dichlorhydrine de la propylphycile, préparée elle-même par l'action de l'acide hypochioreux aqueux sur l'épichlorhydrine. » Depuis cette époque, Claus a émis l'opinion que la propylphycite n'est autre chose que l'aldéhyde glycérique, et Carius lui-même a reconnu que la dichloro-dibromhydrine de la propylphycite n'est que le dichloro- dibromacétone. Ce dernier fait, confirmé en 1879 par MM. Grimaux et Adam, pouvait faire supposer que la propylphycite est la dioxyacétone CH^OH-CO-CH=OH. L'aldéhyde glycérique et la dioxyacétone étant également inconnues à l'état de pureté, j'ai été amené à reprendre le tra- vail de Carius. » Une solution d'acide hj-pochloreux (obtenue en agitant i"' de chlore avec looS'' d'eau et iSs'' d'oxyde jaune de mercure, préalablement desséché à 3oo°) a été traitée par l'épichlorhydrine, en opérant tantôt avec un excès de ce corps, tantôt avec un excès d'acide : le résultat est le même dans les deux cas. » Au fur et à mesure que l'épichlorhydrine se dissout, la solution, d'abord incolore, prend peu à peu une teinte verte, et laisse dégager du chlore; puis, au bout de quatre ou cinq jours, l'odeur de chlore disparaît, et le liquide se décolore de nouveau. On traite alors la solution limpide par l'hydrogène sulfuré, pour éliminer le mercure non encore dissous, puis on filtre, et l'on distille le liquide dans le vide, d'abord au bain- marie pour chasser l'eau, puis à feu nu. La majeure partie du produit passe à i37''-i38° sous une pression de iS™"^ sous la forme d'un liquide légèrement jaunâtre, qui doit constituer à l'état de pureté la di- C. R., i888, 2* Semestre. (T. CVn, N" IC.) 83 ( 63o ) chlorhydrine de la propylphycite. Or ce corps a donné à l'analyse les chiffres d'une monochlorhydrine glycérique. Calculé pour Trouvé. CH'Cl-CHOH-GH'OH. G 32,5 82,57 H 6,5 6,33 Cl 32, 16 32,12 » Ayant encore quelques doutes, malgré les analyses et le point d'ébullition, j'ai saponifié celte monochlorhydrine, et ainsi obtenu la gljcérine. )) On voit donc que l'action de la solution d'acide hypochloreux sur l'épichlorhydrine se réduit à une simple fixation d'eau, due sans doute à l'acidité de la liqueur. » Il résulte de ce qui précède que la propylphycite de Carius n'est autre chose que la glycérine elle-même ('). » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur l'élimination, par les urines , des matières solubles vaccinantes fabriquées par les microbes en dehors de V organisme. Note deMM. A. Charrin et Armand Ruffer, présentée par M. Bouchard. « L'un de nous a établi (^Comptes rendus, -ilx octobre 1887) que l'on peut conférer au lapin l'immunité contre la maladie pyocyanique, en injectant au préalable à cet animal les produits solubles des cultures débarrassées de tout microbe par la chaleur et la filtration sur porcelaine. » M. Bouchard a ensuite démontré (Comptes rendus, 4 juin 1888) qu'il était possible d'obtenir la même immunité à l'aide des urines provenant de lapins ayant succombé à l'infection pyocyanique, urine également débar- rassée de tout microbe. » Ces dernières expériences prouvent que la plus grande part au moins des substances chimiques vaccinantes, fabriquées par le microbe dans le corps de l'animal, s'éliminent par le rein. » Nous avons cherché à savoir si les matières solubles vaccinantes, qui prennent naissance en'dehors de l'organisme vivant, dans les milieux de culture artificiels, seraient capables de traverser le corps du lapin et de se (') Travail fait au laboratoire de M. A. Gautier, à la Faculté de Médecine. (63i ) retrouver dans les urines, sans avoir perdu la propriété de conférer l'im- munité. » Pour résoudre la question, nous avons semé le bacille du pus bleu, dans du bouillon de bœuf stérilisé, neutre ou très faiblement alcalin, ren- fermé dans des ballons placés à rétuveà35°C., et contenant i''' de bouillon. Six jours après l'ensemencement, le liquide, agité de temps en temps, présentait les réactions de la pyocyanine. » Nous l'avons alors fdtré plusieurs fois sur du papier, puis nous l'avons porté à l'autoclave et chauffé à i iS^C. pendant dix minutes. Les bouillons ensemencés avec le liquide ainsi chauffé étant demeurés stériles, ce liquide a été injecté dans le tissu cellulaire de lapins avec toutes les précautions antiseptiques. Les quantités injectées quotidiennement, pen- dant trois jours de suite, ont été de 20'''' par kilogramme. Nous avons sou- mis au régime lacté les lapins en expérience, afin de diminuer la toxicité de leur sécrétion urinaire. A l'aide d'un dispositif spécial, ces urines ont pu être recueillies aussitôt après chaque miction. » La fdtration sur porcelaine les a débarrassées des germes qu'elles pouvaient contenir. Elles ont ensuite été injectées dans la proportion moyenne et quotidienne de iS'^'' par kilogramme, durant trois jours consé- cutifs, sous la peau d'autres lapins. » Ces injections d'urine laissent ordinairement les animaux bien por- tants; quelquefois on constate un peu d'albuminurie et une diarrhée lé- gère. Les injections d'urine terminées, nous avons introduit, dans les veines des lapins qui les avaient reçues, le bacille pyocyanique; ce bacille, puisé dans la même culture, a été inoculé en même temps, de la même fa- çon et à la même dose, à des lapins témoins. Tous les animaux ont reçu o*^*^, 4 de la culture. » Dans une première série d'expériences, le lapin témoin a succombé au bout de vingt-cinq heures, tandis que l'animal au préalable inoculé avec les urines est actuellement vivant vingt-trois jours après l'injection intra- veineuse du bacille du pus bleu, injection pratiquée le 22 septembre 1888. » Dans notre dernière série d'expériences, le témoin a survécu trente- six heures; les deux lapins chez lesquels nous avions pratiqué des injec- tions d'urine sont actuellement vivants et bien portants cinq jours après l'inoculation dans les veines. » Nous ajouterons que l'élévation thermique et l'albuminurie provo- quées chez les animaux témoins par le microbe de Gessard sont toujours (632 ) beaucoup plus marquées que chez les animaux soumis antérieurement à l'injection d'urines. » Ces expériences établissent donc que, dans la maladie pyocyanique, les substances chimiques fabri(|uées dans les milieux de culture artificiels sont capables de traverser le corps du lapin et de s'éliminer par les urines, en conservant leurs propriétés vaccinantes. Elles prouvent en outre que la propriété vaccinante des substances chimiques fabriquées dans les tissus des lapins inoculés avec le bacille pyocyanique (expériences de M. Bou- chard) est bien attribuable, vraisemblablement pour la plus grande partie du moins, à ce bacille lui-même et non à l'action des cellules de l'animal, puisqu'on retrouve cette propriété dans les cultures stérilisées avant leur injection dans le corps de l'animal, aussi bien que dans les urines des animaux soumis à ces injections. » De noTivelles expériences nous feront savoir si les matières morbi- fîques, celles qui, par exemple, sont capables d'engendrer les paralysies, obéissent aux mêmes lois d'élimination. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Nouvelle contribution à l'étude des concré- tions sanguines par précipitation. Note de M. G. Hayem, présentée par M. Charcot. « On sait depuis longtemps que les transfusions faites avec du sang d'une espèce différente déterminent souvent des hémorragies. Ces accidents ont été attribués par Landois à de petites embolies formées, soit par des amas de globules étrangers, soit par des conglomérats de stromas globulaires. Worm MùUer a, au contraire, invoqué une altération de la paroi des vais- seaux suscitée par le sang étranger. » J'ai repris cette étude à l'aide d'expériences exécutées avec du sang complet, injecté d'animal à animal par les voies les plus directes. Tantôt, avec l'aide de M. Barrier, j'ai injecté du sang de cheval ou du sang de bœuf à des chiens préalablement saignés; tantôt, dans mon laboratoire, j'ai injecté du sang de chevreau au chien, ou inversement du sang de chien au chevreau. )) Les résultats de ces recherches peuvent être résumés dans les propo- sitions suivantes : » I. L'introduction d'un sang étranger dans les vaisseaux d'un animal ( 633 ) donne lieu à une action réciproque des deux sangs l'un sur l'autre, se tra- duisant anatomiquement par de profondes modifications des éléments figurés. Ces modifications varient dans chaque expérience suivant les espèces animales utilisées et les doses de sang injecté, mais elles sont tou- jours de même ordre. Elles consistent en deux faits principaux : formation de concrétions par précipitation, plus ou moins nombreuses et volumi- neuses; altérations diverses des hématies avec dissolution de l'hémoglo- bine. 1) II. Des que le sang étranger pénètre dans les vaisseaux du transfusé, il se produit des amas d'hématoblastes qui forment bientôt des masses granuleuses compactes. A ces amas s'ajoutent des globules blancs et un nombre variable de globules rouges. Ainsi prennent naissance de petits caillots constitués par deux parties distinctes : une partie centrale, inco- lore, hématoblastique; une partie périphérique, rouge, composée d'héma- ties conglomérées et fortement adhérentes les unes aux autres. Ces petits caillots innombrables sont, pour la plupart, visibles à l'œil nu et rendent, par suite, le sang grumeleux (concrétions par précipitation grumeleuse). Charriés par le sang, ils vont oblitérer un nombre plus ou moins considé- rable de petits vaisseaux et produisent des hémorragies par embolies. )) En même temps, il y a presque toujours une destruction active des hématies par dissolution de l'hémoglobine. L'action dissolvante s'opère, soit sur l'une seulement des deux espèces de sang, soit sur les deux à la fois. Cependant, la mise en liberté de l'hémoglobine dans le mélange sanguin n'est pas la cause productrice des concrétions par précipitation, car celles-ci se forment instantanément avant toute dissolution globulaire. Les stromas mis en liberté peuvent en s'aggliitinant donner lieu à des amas plus ou moins volumineux; mais, contrairement à l'opinion de Landois, ces amas de stromas ne paraissent pas concourir à la production des lésions emboliques. » III. Ce sont les transfusions faites sur le chien avec le sang du bœuf qui provoquent les concrétions les plus volumineuses. La périphérie de ces petits caillots est constituée par des globules de chien fortement co- hérents. » Les injections de sang de chien faites au chevreau déterminent des effets analogues. Ici encore ce sont des hématies du chien qui s'attachent au noyau hématoblastique central pour constituer les concrétions embo- liques. » De toutes ces transfusions, les mieux supportées sont celles qui sont ( 634 ) faites chez le chien avec le sang du cheval. Elles déterminent cependant à très haute dose, et après saignées successives suivies de transfusions, de nombreuses concrétions par précipitation dont la périphérie est formée, comme toujours, par des hématies; mais les globules rouges du cheval ressemblent trop à ceux du chien pour qu'on puisse reconnaître à quelle espèce de sang appartiennent les amas globulaires. » IV. A la suite des injections de sang de bœuf ou de sang de cheval au chien la dissolution globulaire est relativement peu prononcée ; ce sont les lésions emboliques qui dominent. Au contraire, lorsqu'on injecte du sang de chevreau au chien, les lésions emboliques paraissent nulles, tandis que la destruction globulaire est d'une remarquable rapidité. Elle porte princi- palement sur les éléments du chevreau. » V. Quand les concrétions par précipitation sont très petites, elles s'arrêtent surtout dans les vaisseaux de l'intestin et des reins (injections de sang de cheval chez le chien). Lorsqu'elles sont plus volumineuses, elles produisent des lésions plus étendues et notamment des lésions pulmonaires, de sorte que les animaux succombent parfois en quelques minutes par asphyxie (injections de sang de bœuf chez le chien ou de sang de chien chez le chevreau.) « VI. En dépouillant le sang des hématoblastes, ces sortes de trans- fusion diminuent la coagulabilité du mélange sanguin. Dans certaines conditions (réalisables dans les injections de sang de cheval chez le chien), ce mélange peut ainsi devenir presque absolument incoagulable. Lorsque, au contraire, les globules rouges sont rapidement dissous, sans qu'il se forme une quantité appréciable de concrétions hématoblasliques, la coagulabilité du mélange sanguin est augmentée (injections de sang de chevreau chez le chien). Dans ce dernier cas la mort est plus tardive; elle paraît due aux conséquences des lésions rénales (urémie). » VII. L'action d'un sang complet, aussi dépourvu que possible de ferment de la fibrine, étant plus grande encore que celle d'un sérum étranger, il est impossible de rapporter les effets nocifs de ces diverses transfusions, faites avec un sérum ou un sang étrangers, au ferment de la coagulation fibrineuse. Comme, d'autre part, ces effets ne paraissent pas liés, non plus, à la nature des matières albuminoïdes ou des sels, leur cause reste indéterminée. Elle se rapporte peut-être à des substances chimiques et en quelque sorte individuelles (spécifiques) qui seraient variables suivant les espèces de sang et qui agiraient sur les éléments anatomiques, particulièrement sur les hématoblastes. En tout cas, les con- ( 635 ) crétions par précipitation ressemblent à celles qu'on obtient artificiellement en faisant agir sur du sang phlegmasique la solution de bichlorure de mer- cure, dont je me sers pour la numération des globules du sang. » Vin. Ce conflit entre deux espèces de sang différentes est de nature à jeter un certain jour sur la pathogénie des maladies hénion-agipares. Les expériences précédentes tendent, en effet, à démontrer que l'adultération du sang par des principes d'origine cellulaire peuvent provoquer la for- mation de concrétions par précipitation grumeleuse et par suite des lésions emboliques hémorragiques. » ANATOMIE VÉGÉTALE. — Le mode d'union de la tige et de la racine chez les Angiospermes. Note de M. P. -A. Davgeard, présentée par M. I^. Du- chartre. « Le mode d'union de la tige et de la racine est certainement, en Ana- tomie végétale, l'un des points les plus obscurs; nous exposerons dans cette Note le résultat de nos recherches sur ce sujet chez les Angiospermes. » Il faut considérer séparément trois parties : la racine, les faisceaux fournis par les cotylédons, les faisceaux fournis par les feuilles. Les fais- ceaux de la racine ne s'allongent que vers le bas; aussi ne dépassent-ils jamais les cotylédons; ce sont les faisceaux foliaires qui ont été jusqu'ici fréquemment confondus avec ceux de la racine ('). Les faisceaux des cotylédons prennent un grand développement vers le bas, par suite d'un allongement terminal et d'une croissance intercalaire. Nous allons étu- dier les relations qu'ils présentent avec ceux de la racine, en ne nous oc- cupant d'abord que des faisceaux vasculaires. A. — La racine possède deux faisceaux. » Cas général : Les faisceaux sont également au nombre de deux dans chaque pétiole des cotylédons. — Ils descendent verticalement et viennent s'unir plus ou moins bas à la partie interne du faisceau correspondant de la racine : il en résulte une disposition en forme de T ou de V; selon les familles et les genres, les deux faisceaux du pétiole restent plus ou moins écartés. Si la croissance intercalaire est faible, il existe des traces des vaisseaux de la racine entre les Ijranches du V jusqu'à la base des cotylédons. (') Nous avons l'intention de décrire d'une façon spéciale le cas des Viciées : Pisum, Vicia, Lathyrus, etc. ( 636 ) » Tous les autres cas que nous allons décrire ne sont que des modifications de celui-ci; il est d'ailleurs de beaucoup le plus répandu. On le trouve dans les familles suivantes : Renonculacées : Nigella, Delpliinium, Ilelleboriis, T/ialictri/m ; Cappa- ridées : Cleome,Gynandropsis ; Crucifères : Barbarea, Iheris, Succowia, Heliophila ; Caryophj'Uées : Saponaria; Légumineuses : Baptisia; Ombeliifères : Didiscus, Œnanthe ; Solanées : Capsicuni, Solarium, Lycopersicurn; Labiées : Phlomis, Oci- mum ; Scrophulariées : Alonsoa; Acanlhacées : Acanthux ; Rubiacées : Sherardia, Asperula; Campanulacées : Platycodon, Carnpanula; Aristolochiées : Aristolochia ; Chénopodées : Atriplex, Chenopodium, Kochia, Salsola, Basella ; Phytolaccées : Rii'ina, etc. » Cas secondaire : Le pétiole des cotylédons renferme deux faisceaux médians et deux latéraux. — Les premiers se comportent comme dans le cas général ; les latéraux s'anastomosent plus ou moins longuement avant de rejoindre le médian vers le bas. » Il en est ainsi chez les Composées : Lonas, Catananche, Helininthia, Sonchus, Artemisia, Picridium, C hrysanthemum , et chez quelques Renonculacées : Eranlhis, Aquilegia, Ranunculus. B. — La racine possède quatre faisceaux. » Cas général : Les faisceaux sont également au nombre de quatre dans le pé- tiole. — Les deux, médiaus s'unissent à un faisceau de la racine suivant le mode général; les latéraux, d'un cotjlédon à l'autre, se comportent de même à l'égard des faisceaux de la racine inter-cotylédonnaires; il en résulte la formation de quatre V ou T. » Cette disposition se rencontre chez les Convolvulacées : Coni'oli'ulus,. Calystegia, Ipomœa, Quamoclit; dans les Balsaniinées : //?i/ja■ a quatre faisceaux dans le pétiole; deux médians et deux latéraux. — On trouve, comme en B, formation de quatre T; puis chaque T se fend par le milieu suivant le rayon : il se forme ainsi cinq, six, sept ou huit faisceaux, la séparation n'ayant pas lieu au même niveau : Juglans, Ricinus, etc. ('). » Tels sont les rapports généraux du système vasculaire. Les faisceaux (') La nervation des cotylédons correspond à ces divers types. (637 ) libériens se conduisent entre eux comme les faisceaux vasculaires, mais leur réunion n'a pas lieu nécessairement au même niveau; ils viennent se placer extérieurement aux branches du V pour se fusionner ensuite à ceux de la racine ; si le pétiole possède du liber interne, ce liber se retrouve, comme on doit s'y attendre, plus ou moins bas dans l'axe hypocotylé. )) Les faisceaux foliaires viennent se fixer sur les faisceaux des cotylé- dons; ils se placent avec ces derniers suivant une circonférence; ils oc- cupent l'espace correspondant à l'intervalle des cotylédons; leur nombre et leur disposition varient avec les genres et aussi avec l'âge du végétal étudié; à des feuilles opposées correspond une différenciation égale des deux groupes; à des feuilles alternes, une différenciation inégale; il semble que ce soit là le point de départ de la diversité des cycles foliaires. )) En résumé, plusieurs conséquences découlent de cette étude : » 1° Le plan vertical médian des cotylédons correspond toujours à un faisceau vasculaire de la racine ; » 2" Les faisceaux de la racine ne dépassent jamais les cotylédons; M '5° L'insertion des faisceaux cotylédonnaires sur les faisceaux de la racine se fait suivant un mode général ; » 4" Il n'y a aucune limite absolue entre la tige et la racine : la dési- gnation de collet peut être réservée au plan qui sépare l'assise pilifère de l'épiderme, à condition toutefois de ne pas y attacher une autre signifi- cation ; » 5° Le nombre des faisceaux de la racine correspond, dans une cer- taine mesure, à celui des cotylédons. Il n'est guère possible, d'après ce qui précède, de considérer le système libéro-ligneux de la racine comme un seul faisceau ; » 6" L'étude des rapports réciproques des faisceaux de l'axe, à condi- tion de les généraliser, ne peut que simplifier l'anatomie végétale. » Nous espérons pouvoir étendre prochainement ces conséquences aux Gymnospermes et aux Monocotylédones. » M. Otesca adresse, de Bucarest, une Étude sur le postulatum d'Euclide. La séance est levée à 4 heures et demie. J. B. C. R., i888, 2« Semestre. (T. CVII, N» 16.) 84 ( 638 ) BULLETIN BIBLIOCRAPIIIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du i5 octobre 1888. Bulletin du Comité international permanent pour l' exécution photographique de la Carte du Ciel; deuxième fascicule. Paris, Gaulhier-Villars et Fils, 1888 ; br. in-4°. (Présenté par M. Mouchez.) Nouveau Cours de Géométrie élémentaire ; yoar Léon Lecointe. Paris. J. Le- bègue et C'^, 1888; i vol. gr. in-8°. (Présenté par M. J. Bertrand.) Table des positions géographiques des principaux lieux du globe; par MM. Daussy, Darondeau et de la Roche-Poncié, continuée par le vice- amiral Cloué. Paris, Gauthier- Villars et Fils, 1888; i vol. in-8''. (Présenté par M. Faye. ) L'amiral Roussin; parle vice-amiral Jurien de la Gravière. Paris, E. Pion, Nourrit et C'% 1888; i vol. in-i8. LeM'Zab et les M'Zaèî/e.y ; par le D"" Charles Amat. Paris, Challamel etC'*, 1888; I vol. in-8°. L' accumulateur employé comme transformateur-distributeur à courants con- tinus dans les stations centrales électriques. Paris, J. IMichelet, 1888; br. gr. in-8°. La Sismologie terrestre; par M. A. -F. Noguès. (Extrait de la Revue scien- tifique.) Paris, 1888; br. in-8°. Description géologique des environs de Pont-Saint-Esprit ; par Louis de Sarran d'Allard. Paris, Comptoir géologique, 1886; br. gr. in-8". (Pré- senté par M. Hébert.) Bulletin de la Société géologique de France ; troisième série, tome seizième, 1888, n° 6. Paris, au siège de la Société, 1887-1888; i vol. gr. in-8°. Mémoires de la Société zoologique de France pour l'année 1888; i vol. 2^ Partie, feuilles 12 a 17. Paris, au siège de la Société, octobre 1888; br. gr. in-8°. Revue internationale scientifique et populaire des falsifications. 2* année, i"^^ livraison. Paris, J.-B. Baillière et Fils, 1888; br. in-4°. (Présentée par M. Berthelot.) Traité pratique de Bactériologie; par E. Macé. Paris, J.-B. Baillière et Fils, 1889; I vol. in-i6. (Présenté par M. Pasteur.) (639) Étude sur le dédoublement des opérations cérébrales et sur le rôle isolé de chaque hémisphère dans les phénomènes de la pathologie mentale; par M. J. LuYs. Paris, aux bureaux de l'Encéphale, 1888; br. in-8°. (Deux exem- plaires.) Études sur les maladies du foie; par MM. Hanot et Gilbert. Paris, Asselin et Houzeau, 1888; i vol. gr. in-8°. [Présenté par M. Charcot. — Renvoi au concours Montyon (Médecine et Chirurgie) de l'année 1889.] Rapport sur les travaux du Conseil central de salubrité et des Conseils d'ar- rondissement du département du Nord, pendant l'année 1887; par M. P. Hallez; n° XLVI. Lille, L. Danel, 1888; j vol. m-8'\ Rapport sur les travaux : 1° du Conseil central d'hygiène publique et de salu- brité de la ville de Nantes et du département de la Loire-In/érieure ; 2° des Con- seils d'hygiène des arrondissements; 3" des médecins des épidémies, etc., pen- dant l'année 1887. Nantes, L. Mellinet et C'% 1888; i vol. in-8°. New South Wales. — Royal Commission. — Conservation of water. — Re- ports of the commissioners 1885-1887. Sydney, Charles Potter, 1885-1887; 3 vol. tn-f° et un atlas. (Deux exemplaires.) Annalen der schweizerischen meteorologischen Central- Anstalt, 1886 : der « Scho'eizerischen meteorologischen Reobachtungen » dreiundzwanzigster Jahrgang. Zurich, Druck von Zûrcher et Furrer; i vol. in-4''. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augusluis, n° 55. puis 1835 les COMPTES RENDUS liebdomadaires paraissent réguliôremunt le Dimanche. Ils foniioul, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Deux - l'une par ordre alphabélique de matières, l'autre par ordre alpliabctiquo de noms d'Autours, terminent chaque volume. L'abonnement est annue du i"' janvier. Le prix de l'ahonnemnil est fixé ainsi rjuit suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, On souscrit. à l'Étranger, chez Messieurs : .. iMicliel et iMéd'an. chez iUessieurs : ( Gosse. .Amsterdam .Athènes Barcelone Berlin Berne Bologne Boston Bruxelles Bucharesl Budapest Caire {Le) Cambridge Christiania Constantinople. Copenhague — Florence Gand chez .Messieurs : ( Caarelsen. ( Feikema. . Wilberg. ( Verdaguer. • ( Piaget. 1 Asher et G'". 1 Calvary et G'. \ Friedlander et fils. f Mayer et Mullcr. ( Schmid, Francke et ■\ G'. . Zauichelli et G'. . Sever et Francis. 1 Decq. . 1 Mayolez. ( Falk. ( Haimann. ( Ranistcanu. Kilian. . V Barbier. . Deighton, BelletC. . Cammerineyer. . Lorentz et Keil. . HOst et (ils. . Lœschcr et Seeber. . Hoste. Beuf. [ Cherbuliez. . Georg. ( Stapelmohr. , Poloueclove. . Belinfante frères. ( Benda. ' ( Payot. / Barth. l Brockhaus. . ' Lorentz. i Max Rilbe. \ Twietmeyer. Decq. Gnusé. chez Messieurs Dniau. 1 Gavaull St-Lager. Lyon ( iM"" Texier. / Beaud. 1 Georg. . . ' Méa;ret. Luxembourg. . . Madrid Milan Moscou Naples New-l'orli Odessa Oxford Païenne Porto ( Nutt. \'. Biick ( RuIT. Fuentes et Capde- ville. Librairie Guten - berg. Gonzalès e hijos. Yravedra. F. Fé. Dumolard frères. Hcepli. Gautier. Furcheim. Marghieri di Gius Pellerano. Christern. Westermann. ( Germain etGrassin. j Palud. i Vitte et Pérussel. ; Bérard. . . . Laflitte. Ba nne Be i<;on Bo ".aux Bo ?es ( Lachéseet Dolbeau. . . Jérôme. . . Morel et C'°. / Avrard. \ Chauuias. j Dulhu. ( Mullcr frères. . .. Soumard-Berncau / Lelournici. \ F. Hubert. Montpellier . . . .Moulins ( Pessailhan [ Calas. . . Goulet. ( Bielrix. Martial Place. / Sordoillet. Nantes Nice ( Sidot frères. ( Prevert et Houis ( M»" Veloppé. ^ Barrna. ^« j J. Kobert. ( V Uzcl Caroiï. i Baiir. ^ ' ■'■ . .. Hervieu. Rousseau. Parker et C". Pédone-Lauricl. Rivnac. Garnier. ;/i ibery '■nt-Feri 7/ lût Massif. . . Perrin . . Henry. ... Rousseau. ; Lainarche. .. Ratel. Lauverjat. ( V isconti. . . Thibaud. Rio-Janeiro Rome i Rotterdam Stockholm S'-Pétersbourg. . ! Turin i Orléans /-"oitiers .. Luzeray-Laille. ( Blanchier. Bocca frères. Loesclieret G''. ( Druineaud. Kramers. Samson et Wallin. Genève Kharkofi La Haye Lausanne Bochefort Rouen . . Boucheron - Rossi - i Langlois. [gnol. Issakoff. Mellier. Wollï. Bocca frères. Brei-o. S'-Étienne Toulon Toulouse ( Métérie. . . Chevalier. ( Bastide. ( Rumèbe. j Giniet. { Privât. ( Morel. . . 1 Péricat ./ . hle .helle... re i7/, Crépin. j Drevet. ( Gratier. Hairitau. ( BourdigDon. ( Pninsignon. ( Begliin. . . ■ Lefebvre. ' Quarré. Varsovie Loescher. RosenbergetSellier Gebethner et WolBf. Vérone ...... DruckeretTedeschi. Frick. Liège Valencienncs.. ( Suppligeon. ( Giard. / Lemaitre. Ziirich Gerold et C". Franz Hanke. Meyer etZeller. ABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1« à 31.— (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ,) Volumes m-'f; iSVÎ. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à Si Décembre i8(')5. ) Volumes in-.',"; 1S70. Prix 15 fr. JPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : To e I : Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Deiibi:s et A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les ■i, par M. IUnsen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières , par M. Claude Bernard. Volume 'n-'|°, avec Sa planches; iS56 15 fr. To 3 II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vas Beneoen. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Acadéniie des Sciences lur ; concours de iS53, et puis remise pour celui de i85l3, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps orgaaisés fossiles (i.ins les différents terrains sédi- me aires, suivant I ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature de: apports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs, » par M. le Professeur Bronn. In-4°, avec 27 planches; 1861... 15 fr. même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. W 16. TABLE DES ARTICLES. (Séance du lo octobre 1888. MÉMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBKES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. I (les ' la " I surface de la mer 6o5 ' M. Marey. — Modifications de la Photo- i chronographie pour l'analyse des moiive- Al. C. Woi.F. — Sur hi drl'orrn.ilio images des astres vus par i-éilexiou Pages. Oo- Mienls exécutes sur place par uu animal. M. l'amiral .li'niEN de la Gravilre lait hommage à l'Académie d'un volume « Sur l'amiral limissin > fio.^ MEMOIRES LUS. M. G. Govi. — Sur les couleurs latentes des corp> MEMOIRES PRESENTES. M. N. Bailly adresse deux Mémoires por- tant pour titres : « Elude sur la nature des taches solaires » et efl'ets du mirage < Etude sur les fio(( Gr. CORRESPOND AIVCE . M. le Ministre des .affaires ETRA\Gi;nEs adresse les Rapports et Caries de la Com- mission chargée d'établir les relevés hy- drographiques de la Nouvelle-Galles du Sud, en 1.SS6-18S7 t>i2 M. Pasteur fait hommage à l'Académie, au nom de M. E. iVacé. d'un ■■ Traité pi-a- tique de Bactériologie " 61 j M. Pehicjaud. — Sur les observations d'é- loiles par réflexion et la mesure de la flexion du cercle de Gambey 'J''^ M. Cii. Amiué. — Sur le ligament lumi- neux des passages et occultations des sa- ' tellites de Jupiter; moyen de l'éviter.... 6i5 | M. T.-,I. Stieltjes. — Sur l'équation d'Iîuler. 617 1 M. E.-H. AMACAT. — Recherches sur l'élasti- cité du cristal 618 1 MM. J.-L. SouET et Cu. Soret. — Observa- ! lions du point neutre de Brewster 621 M. A. DuBoiN. — Sur quelques phosphates I Bulletin bibliographique ^^^ doubles d'yltria et de potasse ou de soude. M. \V. LouGUiNiNE. — Étude de la chaleur de combustion des acides camphoriques droit, gauche et camphoracémique MM. AiiM. Gai'tier et L. Moi'RGUES. — Sur les alcaloïdes de l'huile de foie de morue. M. \i). Eai'co.nnier. — Sur la propylphycite. .M.M. A. Chakuin et Armand HuI'Fer. — Sur l'élimination, parles urines, des matières soliibles vaccinantes fabriquées par les mi- ciobes en dehors de l'organisme .M. G. llAVEM. — Nouvelle contribution à l'élude lies concrétions sanguines par pré- cipitation M. P.-.\. Dangeard. — Le mode d'union de la tige el de la racine che?, les Angiosper- mes M. Otesça adresse une étude sur le postu- lalum d'Euclide tj34 62(i 629 tJ3o li^i:' (i35 ')3- PAKIS. — LMPI'.IMERIE GA,UTmER-V[LL\RSïET FILS, Quai des Grands-Augustius, 55. MÂK ■04 ^6^^ ^ 1888 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. I,ES SECRÉTAIRES PERPETHEIiS . TOME CVII. NM7(22 Octobre 1888). "^PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1888 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier on numéro des Comptes rendus a 4s pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*''. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupar un Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadéii sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Ra ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autaj que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance bliquc ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des SavanuA étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personne qui ne sont pas Membres ou Correspondants de lAca demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré sumé qui ne dépasse pas 3 jiages. Les Membres qui présentent ces Mémoires son! tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant ({u'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remisa l'irnjirimerio le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 1 o heures du matin ; faute il'ètre remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans \eCompte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu saix- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés j)ar le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5'\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 22 OCTOBRE 1888, PRÉSIDÉE PAR M. DAUBRÉE. MEMOIRES ET COftIMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — De la claudication par douleur. Noie de M. Makey. « La claudication peut avoir des causes très variées : le raccourcisse- ment d'un membre, la raideur d'une articulation, la faiblesse d'un muscle ou d'un groupe de muscles, etc., sont des causes mécaniques de claudica- tion. MM. Quénuet Demeny ont entrepris, depuis quelque temps, à la Sta- tion physiologique, des études basées sur l'emploi de la Photo-chrono- graphie et destinées à déterminer les caractères objectifs de ces différentes manières de boiter. Ces recherches, dont les premiers résultats ont été soumis à l'Académie, se poursuivent sur un grand nombre de sujets atteints de lésions diverses. » Mais il est une autre cause qui fait boiter, c'est quand l'appui du pied sur le sol est douloureux. La claudication est alors volontaire; elle a pour but d'atténuer la souffrance en diminuant la pression du pied sur le sol. C. R., i88S, 2' Semestre. (T. CVU, N° 17.) 8,^ ( 642 ) » L'homme qui souffre d'un pied peut, en surmontant la douleur par un effort de volonté, cesser un moment de boiter, mais sa claudication re- paraît bien vite ; elle s'exagère même à mesure qu'il s'étudie à trouver une manière de marcher qui le fasse souffrir le moins possible. » Sur les chevaux, on voit des boiteries de ce genre cesser un instant sous l'action d'un coup de fouet ou par ime émotion soudaine de l'animal. » Si l'on observe avec quelque attention la boiterie par douleur, on voit qu'elle consiste en un abaissement subit du corps au moment où le pied douloureux repose sur le sol; le corps se relève ensuite énergique- ment pendant l'appui du membre sain. Or la descente du corps pendant l'appui du pied sur le sol diminue la force de cet appui et par conséquent la douleur qui l'accompagne. » C'est à tort qu'on a pu dire que, du moment oîi un seul pied repose sur le sol, ce pied porte nécessairement tout le poids du corps et rien que ce poids. Cela serait vrai si le corps restait immobile; mais, comme dans la marche la jambe à l'appui se ploie et s'étend tour à tour, le centre de gravité du corps exécute des mouvements de descente et de remontée qui s'accompagnent de diminution et d'accroissement alternatifs de la pression du pied sur le sol. Du reste, chacun peut sur soi-même se rendre compte des effets mécaniques de la claudication. 1) Et d'abord, pour rendre douloureux l'appui d'un pied sur le sol, il suffit de placer dans sa chaussure un corps étranger dur et anguleux; au bout de quelques instants de marche, on sera dans l'état voulu. On consta- tera alors facilement que, dans la marche à pas égaux, la douleur est très vive, mais que si, au moment de l'appui du pied endolori, on laisse fléchir brusquement la jambe correspondante et le corps s'abaisser, la douleur sera plus faible. Pendant cet appui incomplet, le pied non douloureux va rapi- dement prendre sa position nouvelle et, d'une poussée vigoureuse, relève à son niveau normal le corps qui s'était laissé tomber un instant. M Au point de vue des lois mécaniques qui régissent la pression du pied sur le sol, il y a lieu de considérer trois cas, dans lesquels celte pression est tantôt égale au poids du corps, tantôt supérieure, tantôt inférieure à ce poids. » 1° Si le centre de gravité du corps est immobile ou animé d'un mou- vement uniforme d'élévation ou d'abaissement, la pression sur le sol est précisément égale au poids du corps. » 2" Si le centre de gravité s'élève d'un mouvement accéléré, c'est que l'appareil musculaire fait plus que soutenir le poids du corps, mais déve- ( 643 ) loppe un surcroit d'effort qui se transmet au sol et qui a pour mesure l'ac- célération même imprimée à la masse du corps. )) 3" Si le centre de gravité du corps s'abaisse d'un mouvement accéléré, le poids du corps ne se transmet pas tout entier au pied à l'appui, car une partie de la pesanteur travaille à produire l'accélération descendante de la masse du corps. Cette force, qui ne se transmet pas au sol, repré- sente une partie du poids du corps d'autant plus grande, que l'accélération descendante est plus grande et s'approche davantage de la valeur de g, ou 9™, 80 par seconde. )) Ces conséquences nécessaires de la théorie se vérifient par l'expé- rience lorsqu'on a recours à l'emploi simultané de la Photo-chronographie pour saisir les phases de l'accélération verticale du centre de gravité, et du dynamomètre Inscripteur pour mesurer la valeur de la pression sur le sol à chaque phase du mouvement. )) On voit, en comparant les deux courbes concurremment obtenues, que plus l'appui du pied douloureux s'accompagne d'un brusque abaisse- ment du corps, plus est courte et peu élevée la courbe qui exprime l'inten- sité d'appui du pied. » Mais, dès que le pied non douloureux vient à l'appui, il rachète l'abaissement passager qui venait de se produire, en imprimant au corps une ascension qui rétablit le niveau moyen suivant lequel la masse du corps se transporte. Cette ascension s'accuse sur le tracé du dynamomètre par une courbe élevée et d'une durée beaucoup plus grande que celle qui cor- respond à l'appui du pied douloureux. « PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Des mouvements de la natation de l'an- guille, étudiés par la Photo-chronographie. Note de M. Marey. « Dans la dernière séance, j'ai indiqué une modification de la Photo-chro- nographie qui permet de recueillir les silhouettes successives d'un poisson se détachant sur le champ clair d'un aquarium éclairé par-dessous. M. Cor- blin et moi, nous avons opéré sur différentes sortes de poissons et en parti- culier sur l'anguille qui nous a donné les résultats suivants. » Quand on juxtapose les images successivement recueillies à des inter- valles de jL de seconde, on constate {fig. \) que l'anguille a notablement progressé et que les courbures de son corps ont changé entre deux images successives. On peut suivre, de la tête à la queue de l'anmial, le transport ( 644 ) d'ondes qui semblent se mouvoir avec assez d'uniformité. Pour mesurer exactement la vitesse de translation de l'anguille et celle de ses ondes, nous avons tracé quelques lignes sur la figure. >) Deux lignes droites ponctuées aa' et hh' joignant l'une les têtes. Kif l'autre les queues dans toutes les images, montrent, par leur jjarallélisme, que les deux extrémités de l'animal progressent uniformément. )) L'anguille avait o™,3o de longueur, ses inflexions la réduisaient à o*", 29. )) Pour apprécier la vitesse de translation, on a tracé une droite 00 qui, dans toutes les images, passerait par un même point du fond de l'aquarium et qui, par conséquent, exprime l'origine du mouvement. » L'angle que la ligne ad , joignant les têtes dans les images successives, fait avec la ligne OO permet d'apprécier la vitesse de progression : cette vitesse était de o^jOIq en ^ de seconde, soit o'", 19 par seconde. » Pour apprécier la vitesse de progression des ondes, on a dû construire d'autres lignes. Si l'on se reporte à la première image à gauche de la figure et que l'on suive le contour du côté droit de l'anguille, on y trouve une onde positive ou convexe P' entre deux ondes négatives ou concaves N' et N". Ces ondes, qui alternent de part et d'autre de l'axe du mouvement du poisson, sont parfaitement recounaissables dans les images succes- sives qui s'échelonnent en allant vers la droite de la figure; ces ondes s'évanouissent tour à tour en arrivant à l'extrémité de la queue. ( 645 ) » Or, si l'on joint par nne ligne les positions qn'occupc le centre de l'onde positive P' dans la série des images, on voit que tous ces centres sont situés sur une même droite. Il en est de même si l'on réunit entre eux; les centres des ondes négatives N' et N-. Enfin les nouvelles ondes P^ et W qui se forment dans les images suivantes se comportent de même. » Toutes les lignes ainsi tracées sont parallèles entre elles et séparées les unes des autres par un intervalle constant, qui était de o'",07 pour une demi-onde, soit o™, i4 pour une onde entière. 1) Enfin, si l'on cherche le temps qu'une onde a mis à parcourir sa propre longueur, on trouve, en se reportant à la ligne 00, qui représente l'origine du mouvement, que ce parcours exige pour s'effectuer deux tiers de seconde. » De sorte que l'onde chemine d'avant en arrière avec une vitesse de o'",2i par seconde, tandis que le poisson ne progresse dans le même temps que de o"', 19. Il y a là un effet assimilable au recul des hélices pro- pulsives. )) M. le Secrétaire perpétuel communique à l'Académie une Lettre de M.Janssen lui annonçant qu'il vient de faire, dans le massif du mont Blanc, une ascension destinée à étudier les phénomènes d'absorption produits par l'oxygène de l'atmosphère terrestre. Malgré des difficultés considé- rables, il a pu atteindre la station des Grands Mulets, et y passer trois jours. Les observations ont été faites dans les meilleures conditions : M. Janssen se propose d'en communiquer les résultats à l'Académie, dès son retour. MEMOIRES PRESENTES. M. J. Feku.w adresse, de Barcelone, une série de documents destinés à établir ses droits de priorité à la découvei-le des vaccins du choléra asia- tique. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) M. DoMiXGos Freire adresse, de Rio-de-Janeiro, une réclamation de priorité au sujet de la méthode d'atténuation du virus cholérique due à M. Gamaleïa. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) ( 646 ) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées rie la Correspondance, le tome V du « Traité de Physique mathématique de M. E. Mathieu : Théorie del'Électrodynamique «. (Présenté par M. Resal.) ASTRONOMIE. — Eléments et éphétnéride de la comèie Barnard. Note de M. E. Viex.vet, présentée par M. T'Iouche/.. « Cette comète, pour laquelle nous donnons les éléments, a été dé- couverte par ]M. Barnard le 2 septembre 1888 à l'observatoire Lick [mont Hamilton (Californie)]. Deux jours après, M. Brooks, de l'observatoire de Geneva (Etats-Unis), faisait la même découverte. » Les obser^■ations qui nous ont ser\i à calculer les éléments ci-après ont été faites le 5 et le 18 septembre et le i"'' octobre, la première à Be- sançon, les deux autres à TLimbourg. Passage au périliélic T := 1889, janvier 3i ,65887. Longitude du périhélif ... . ir =337. 7.58,0 Longitude du nœud Q = 3o7. 8.a8,6 , ^ . , ,r T ,. . ■ nr- ,^ hquinoxe moven de 1888. Inclinaison i =100.22.40,7 1 log. distance périhéliquc. . . q =0,260946 Représentation du lieu milieu cosp fA :=; -i- 1 1 ", 2, 6?p =+ 1 ",i. » Au moyen des éléments ci-dessus, nous avons calculé l'éphéméride suivante, 12'' temps moyen de Paris : 188S. iR. CO. log A. Il m o ' Oct. 28 5.40.19 -!-3.49,5 o,i5i9 3o 5.33.24 4-3. 18, 3 Nov. I 5.23.5i 1-2.45,4 0,1236 3 5.14.34 -!-2.io,9 5 5. 4-47 H- 1.34,7 0,0972 7 4-54-i3 -1-0. 56, 9 9 4-42.58 H- 0.17,8 0,0741 II 4-3i. 5 — 0.22,3 1 3 4 • ' 8 . 36 — 1.3,1 G , 0557 i5 '.. 5.37 — 1.44,1 17 3.52.13 —2.24,6 0,0437 -3. 4,2 -3.42,3 0,0890 -4.i8,3 — 4.01,7 0,0421 — 5.22, I — 5.49,3 o,o526 ( 647 ) 1888. B. CD. logA. Il m 9 . . Nov. 19 3.38.32 21 3.24.41 23 3. 10.49 25 2.07. 5 27 2.43.36 29 2 .30.29 ASTRONOMIE. — Sur' quelques erreurs affectant les observations de passages. Note de M. Gonnessiat, présentée par M. Lœwy. « La formation du Catalogue d'étoiles fondamentales dont je suis chargé à l'observatoire de Lyon m'a amené à étudier séparément quelques-unes des causes d'erreurs entachant les observations méridiennes. Aujourd'hui j'examinerai l'influence, sur les observations de passages, de la grandeur des étoiles d'une part, de leur position d'autre part. Les observations sont faites par la méthode de l'œil et de l'oreille, avec un grossissement de i3o fois. L'instrument méridien a o'",i3 d'ouverture. » L Influence de la grandeur. — Les grandeurs apparentes sont réduites à l'aide de réseaux de toile métallique interposés au devant de l'objectif : un réseau simple, n° 1, abaisse de 2,5 unités l'ordre de grandeur; un ré- seau double, n°2, le diminue de 4,5, et un réseau triple, n''3, de 6,5 environ. Pour étudier l'influence de la grandeur, on observait l'étoile dans une moitié du champ avec un réseau et dans l'autre moitié avec l'objectif libre, en général à huit fils de chaque côté. Cette influence se manifeste à la fois sur l'équation personnelle et sur la précision des observations. » 1° Equation personnelle. — Le Tableau suivant fait connaître la dif- férence systématique A entre les temps de passage avec ou sans réseau, dans le sens réseau-ouverture libre; on y donne en outre la déclinaison moyenne, la grandeur normale et le nombre de déterminations. Limites en déclinaison. ô. Ré G'. seau 1. lié- ieau s. S. A. 5. Ri G'. ■soau 8. N. A. ô. G'. N. A. Jour . . Nuit.. — 3o à +3o ( +8 ! =-4 1,2 4,^ 5 3o -1-0,020 -f-o,o3o -f-IO ±.4 1 ,0 3,0 10 55 -Fo,o36 -Fo,o39 0 -+- 9 » 1,3 3 -1-0,007 Nuit . . +3o à +5o +4t 4,4 8 -t-o,o6i -1-35 3,0 i5 -+-o,o48 +4' 1,2 10 -ho, 121 Nuit.. +5o à +70 -T-63 4,0 12 -Ho,oi7 -h6o 2,3 II -)-o,o8o » » » » » L'erreur moyenne d'une seule détermination de A est comprise enti'e ± o%o4 et ± o%o5. ( 648 ) » Il est bien indiqué par ce Tableau c|iie le passage d'une étoile réduite est noté systématiquement plus tard que celui de la même étoile non ré- duite. Les différences sont d'autant plus fortes que la grandeur est plus diminuée. La lumière du jour, en atténuant les grandeurs, doit avoir une influence analogue à celle des réseaux la nuit. Il faut voir là, sans doute, la cause principale des variations apparentes que des observations faites à différentes heures du jour et de la nuit montrent entre les distances ho- raires de deux étoiles fixes. » Pendant le jour, la réduction de grandeur des plus grosses étoiles exerce aussi son influence, comme on en peut juger plus haut. Il faut noter que le réseau diminue l'éclairement du champ, en sorte qu'une étoile de première grandeur réduite par le réseau 2 reste aussi facilement obser- vable le jour qu'une étoile de 3^,5 grandeur. » 2° Précision des observations. — Désignant par t l'erreur movenne acci- dentelle d'une observation à un fd, je donnerai pour chaque réseau, et pour l'ensemble des étoiles comprises entre — 3o° et -+- 5o°, la valeur moyenne de t cos S avec objectif libre (L ) ou avec réseau (R), ainsi que le rapport P des carrés des erreurs, qui mesure la précision relative. e ros 5 Grandeur Réseau. L. R. P. normale. réduite. s s 1 ±10,067 i: 0,061 1,20 4)2 6,7 2 074 062 1,43 3,0 7,5 3 072 o33 1,87 1,2 7,7 » Ces résultats paraissent probants : l'emploi des réseaux accroît la précision des observations dans une proportion d'autant plus forte que l'étoile vue librement est plus grosse. » Relativement aux circompolaires, je ne possède encore que trois soi- rées d'observations sur a Petite Ourse, observée avec le réseau 2. Chaque série (avec ou sans réseau) comprend l\o passages. Dates. L. R. P. A. Qualité des images. Oct. 12.. . ^0,89 ±0,60 2,2 rO,o5 Très bonnes. I.5.. . 95 9^ I, I -;-o,72 Agitées et un peu diffuses 18.. . 86 ".j 1.3 +0,19 Assez bonnes. » Ici encore la précision est accrue, et dans une proportion qui parait dépendre de la plus ou moins grande netteté des images ; de même, la dif- férence systématique est positive. (649) » II. Variation de r erreur accidentelle avec la position de l'étoile. — Afin d'éliminer autant que possible l'influence de la grandeur, on emploie les réseaux de façon à ramener les grandeurs apparentes à être comprises entre 5,5 et 8, o. Le Tableau suivant donne les différentes valeurs de t, ainsi que celles de e ces o, erreur absolue mesurée sur un arc de grand cercle : Nombre Limites Déclinaison Distance d'bbserv. en déclinaison. moyenne. zénithale. Séc c. z. e cos S. àiolils. o o o o s s — 3[ à — i8....— 25,2 70,9 1,11 0,074 0,067 ^9 — i8à-i-i8.... 0,0 45 17 '-oo 064 o64 5o -+■ 18 à -1-38.... 27,3 18,4 i,i3 069 o6i 56 -1- 38 à -!- 5o. . . . 43,4 2,3 1,38 078 037 58 -H 5o à -f- 60 55,6 9,9 1,77 o83 047 54 4- 60 à -1- 70. . . . 66,1 20,4 2,46 io5 '^^'^îo4'> ^^ -i- 60 à -h 70 PI. 64,6 6g, 7 2,33 091 089 S ^^ 37 H- 70 à 4- 80 75,6 29,9 4,02 121 o3oi 22 4o H- 70 à H- 80 PI . 75,2 59,1 3,92 0,1 35 o,o35( 47 » Comme l'a déjà remarqué M. Rayet, l'erreur ne s'accroît cjue faible- ment jusqu'à 5o°. On peut conclure de là qu'il y aurait avantage à étendre jusqu'à cette limite la zone des étoiles employées à la détermination des corrections de pendules, de façon à mieux éliminer les erreurs de flexion. L'erreur absolue diminue lorsque la déclinaison augmente et à 75° n'est que moitié de celle de l'équateur. Comme à Bordeaux, la distance zéni- thale, au-dessous de 70", paraît être sans influence : le petit écart trouvé au sud n'est pas confirmé au nord. » Quant aux circumpolaires, la recherche des erreurs accidentelles est basée sur une longue série d'observations faites de i885 à 1887 dans une zone de 5° autour du pôle. Les étoiles étaient en grande majorité comprises entre la 8", 5 à la 9^,2 grandeur. Il s'agit d'observations courantes, faites en général avec un peu de précipitation ; aussi il ne serait peut-être pas rigoureux de considérer les résultats qui suivent comme faisant suite au Tableau donné plus haut. Limites Déclinaison N. d'ubs. en déclinaison. moyenne. sjc 5. s. scosS. à lo fils. o s 3 e Pelite-Otii-se (graiuleiu- réduite). 82,28 7,4 0,28 o,o38 5o 84° 8 à 85° 5 85,22 12,0 0,87 o3i loo 87,2387,5 87,35 91.7 0,55 026 5o 88,1 à 88,3 88,22 32,1 0,68 021 5o 88,5 à 88,7 88,63 4i>9 0,78 019 5o 88,8389,0 88,89 5i,5 1,12 022 5o 89,2389,6 89,47 108,0 2,4o 0,022 5o C. r.., 1S88, 2- Semestre. (T. CVII, N° 17.) 86 C 65o ) » A ne considérer que l'erreur absolue, on voit qu'elle décroît ra- pidement jusqu'à 2° environ du pôle, pour devenir ensuite sensible- ment constante. Dans la détermination des constantes instrumentales, il faut donc employer de préférence les étoiles les plus voisines du pôle. » Ces recherches seront poursuivies sous la haute direction de M. André, directeur de l'observatoire, qui a d'ailleurs inspiré et guidé le présent tra- vail. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Images réfléchies sur la nappe sphèroidale des eaux du lac Léman. Note de M. F. -A. Fobel, présentée par M. Faye. (Extrait.) « La Note de M. Riccô, présentée à l'Académie dans la séance du 8 oc- tobre (^Comptes rendus, t. CVIII, p. :%o) montre la déformation de l'image du Soleil réfléchie par le miroir sphéroïdalde la surface delà mer. Je puis confirmer, par mes observations sur le Léman, l'interprétation du savant astronome de Palerme. )) C'est M. Ch. Dutour,' de Morges, qui, le premier, a donné la démon- stration théorique de la probabilité de telles déformations (Soc. Vaud. Se. nat., séance du 4 avril 1874; Bull., t. XIH, p. 3o3). » Depuis lors nous avons eu fréquemment, aussi bien M. Ch. Dufour que moi-même, l'occasion de voir sur le lac l'image ainsi réduite d'objets fortement éclairés, située à une faible hauteur au-dessus de l'horizon. Une telle réflexion n'a lieu que lorsque la nappe des eaux est assez calme pour former miroir continu. » La seule erreur possible serait une confusion avec des faits de mirage dans le cas de réfractions anormales. Mais nos études sur ces derniers phé- nomènes nous ont assez bien fait connaître toutes les possibilités du mi- rage, pour que nous soyons assiu'és de distinguer avec certitude les deux indices d'apparitions; et cela d'autant mieux que, sur une nappe d'eau aussi bien limitée que notre lac, les conditions thermiques et hygrométriques sont assez simples pour que nous puissions, dans chaque circonstance, prévoir d'avance quel type de mirage nous devons avoir devant nous. Les images de réflexion ainsi déformées ne sont nettes et précises qu'en l'ab- sence de toute espèce de mirage. Les croquis que je vous envoie avec cette Note vous donneront une idée ( 65i ) de l'apparence de ces images sur le lac f.cman. Ils représentent quelques maisons de la côte opposée, ou cjuelques barques naviguant en plein lac; l'image réfléchie est tellement déprimée qu'elle est presque méconnais- sable. Le fait est que ces images de réflexion sont fort difficiles à recon- naître, même pour un observateur prévenu, s'il n'est pas bien habitué à l'étude des choses du lac. Ces dessins, dont je puis garantir la fidélité générale, vous montrent, de même que les figures de M. Riccô, au- dessous de l'image réelle non altérée, une image réfléchie, déprimée, ré- duite à peu près au tiers, comme les calculs de M. Ch. Dufour l'avaient fait prévoir. » Cette démonstration nouvelle de la rotondité de la Terre n'est donc pas seulement théoricjue : elle est appuyée sur l'observation directe du phé- nomène. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la réduction de la différentielle elliptique à la forme normale. Note de M. T.- J. Stieltjes, présentée par M. Dar- boux. (c 1. On effectue ordinairement la réduction de la différentielle dw -= > X = fio ^ ' H- 1 " 1 '^^ "+- ^^(i" '^'^ -+- ^fis'^ -h a^, à la forme normale dy v/4r^ — Sv — T (où S et T sont les invariants de X), soit en établissant entre ^ et j' une équation doublement quadratique, soit à l'aide d'une substitution linéaire X Yj-t-o » On peut présenter cette réduction sous la forme suivante » L'intégrale générale de V équation différentielle ( 652 ) esl (a) o ■2 X o 2 y — xy 1 O o o 1 c ce o o o c <) o () — o ^'o f, a.. iJ 1 c «, a.. ":! ~xy c o ('2 «3 a., c étant la constante arbitraire. >) On pourra donner à c une valeur quelconque; en prenant e = o ou c = 00, on obtient des formules assez simples. » Pour V = o:, les deux valeurs de a; fournies par la relation (a) se confondent en une seule x = c, ce qui fait connaître la signification de la constante arbitraire. » 2. Mais cette formule (a) donne aussi les substitutions linéaires. En effet, si l'on détermine c par l'équation biquadratique o o o 17 C o o — 2 C O o — o rt„ «^'l a 2 1 c rt, «2 «:, c o a.. 'ïa f/4 = flo<^' -1- ![a,c^ ■+- 6a.,c^ +■ f\a.^c -^ a^ = o, le premier membre de (a) est un carré parfait, et la relation entre x oiy se réduit à ï O o O — œ o o — 2 c o 0 — o a. «1 b' 1 c «, a. — XY c O a.. (h O. » On obtient ainsi les quatre substitutions linéaires correspondant aux cpiatre valeurs de c. » ?i. D'après une remarque due à M. Cayley, ou peut déduire l'inté- grale gépérale de l'équation (i) de celle de l'écjuation d'Euler. On obtient ( 653 ) ainsi (b) I «0 a, r -+- .V CV œv a, a., -h y «< cœ a., — ly a. Cl H '.1 = o. » Des transformations faciles permettent de constater directement que les déterminants qui figurent dans les formules (a) et (/>) sont égaux au signe près. » GÉOMÉTRIE. — Sur les surfaces de singularités des syslèmes de courbes con- struits avec un élément donné. Note de M. E. Cosseiîat, présentée par M. rJarboux. « On connaît tout l'intérct qui s'attache à adjoindre à l'étude d'un com- plexe de droites celle de sa surface de singularités; on peut également as- socier à chacun des systèmes de courbes construits avec un élément donné une surface de singularités. I) Adoptons comme élément une courbe dépendant de («+i) para- mètres ?/|, ?/o, ..., «„+i, et dont nous prendrons les équations sous la forme (0 x=/{:.,u,,u.,, ...,u„^;)—/{z.\u), j = ç(3|h). » Soient S„, S„_ S|,S|) les systèmes (le courbes que l'on peut former avec cet élément, l'indice indiquant l'indétermination du système, et con- sidérons le système S„_;;.^, défini par les /• relations (2) 0,(//,, u„, ..., a,,,.,) = o, Oa(.7,, u.,. ..., ;/„_,,) = 0 entre les paramètres «, , ;/,, . . . , ,7,, , , . » Appelons courbes singulières celles qui vérifient les relations (3) ()0i au, '' du, {'■/.■ du, je, (je, ' du,,^ .H- [J./, M;, àUn + l OU, di'i ôf _^^ ô. du„+i ' " du„+i » Toutes les courbes des syslèmes S„, S,, Sj sont des courbes singu- lières; si /c est inférieur à (n — i), les courbes singulièns vérifient les (654 ) (n — k — i) équations que l'on obtient en éliminant z, \, ix,, ..., a^ entre les équations (3). » Si l'on élimine >., ;x,, ..., [j.^, ;/,, . . ., zi„_^, entre les équations (i), (2), (3), on obtient généralement une seule équation S(a-, y, :;) = o; la sur- face représentée par cette équation est la surface de singularités de S„_/,+ ,; dans le cas des systèmes Sj et S,, on obtient respeclivement la surface focale de la congruence So et la surface sur laquelle sont réparties les courbes de S,. » Si k est inférieur à (n — i), les courbes singulières forment une con- gruence et sont tangentes à la surface de singularités qui est une des nappes de la surface focale de la congruence. » Supposons que les équations (4) soient vérifiées par toutes les courbes du système; on a le théorème suivant : » Si les fonctions 0,, 0^, ..., 0^ vérifient les équations (4), soit identique- ment, soit en vertu des équations (2), les courbes du système S,,.;;^, défini par ces dernières équations sont tangentes à une surface ou rencontrent une courbe. )> Dans le cas où X- =; i, on retrouve le théorème de M. Kœnigs. » Les surfaces de singularités jouissent d'une propriété géométrique qui peut leur servir de définition; considérons, par exemple, le système 83 ou complexe de courbes; on a la proposition suivante : » Les courbes du complexe passant par un point P de l'espace forment une surface à point conique 7 ; le lieu du point P tel que l'une des courbes soit une ligne double de 'S est la surface de singularités ; la courbe qui forme la ligne double est une courbe singulière. » Cette proposition s'étend à tous les svstèmes; il suffit de généraliser les notions bien connues relatives aux droites doubles des conijjlexes et congruences de droites. » Les surfaces de singularités des différents systèmes présentent entre elles une liaison remarquable qui est indiquée par les théorèmes suivants : » La surface de singularités d'un système S^ contenu dans le système S„+, est circonscrite à la surface de singularités de Sa+, . » La surface de singularités d'un système S„ contenu dans le système S^+o est tangente en un nombre limité de points à la surface de singularités de S„+.,. ( 655 ) )) Si l'on suppose que l'élément considéré soit la droite, on retrouve les propositions connues de la théorie des systèmes de droites. » Ces théorèmes peuvent être très utiles dans la recherche des surfaces de singularités; nous le montrerons en considérant les systèmes linéaires de cercles. » Soit le système A^ général défini par l'équation ^ r/,/,/?,/, = o; a, [i, y, S, î étant les cinq premiers nombres écrits dans l'ordre de permutation naturelle i, 2, 3, 4> > i' partir de l'un d'eux, posons "«(»= rtp,.«5e+ rtp5«e.,.+ «pe«Y5. il y a cinq quantités i2a(«) formées avec les coefficients a,/,, assujettis à la relation «,a = — f'^/î la surface de singularités du système A-, est la sphère qui a pour équation V £>,(«)j:-, == o, dans le système de coordonnées pen- 1 tasphériqucs auquel est rapporté le système A^; c'est la spiière centrale K qui, par son association avec un complexe linéaire de droites, permet de définir le système A5. î> Si l'on considère un système Aj satisfaisant aux conditions renfermées dans l'énoncé du théorème de M. Kœnie;s, tous les cercles de ce svstème rencontrent une droite isotrope. » Un système A , est défini par deux équations V «,^^0,^, ^ o, V hu.Pik = o ! la surface de singularités s'obtient en égalant à zéro le discriminant de la forme quadratique V £2,(aa-{- |36).r,- des deux variables a, ^ : c'est une 1 cyclide. )) Un svstème A3 est défini par trois équations V «,-,/j,/,^ o, V 6,^/^,^ = o, V r,7,/;,;i= o; la surface de singularités s'obtient en annulant le discrimi- nant de la forme quadratique ^ li,(7.rt 4- fi^ + ^'^)'^i îles trois variables a, 1 P, y; c'est une surface du sixième degré admettant le cercle imaginaire de l'infini comme ligne triple. » La surface focale de la congruence linéaire définie par les quatre équa- tions ^ a,:i/7,vi = o, ^hikPih= ç>, 2^'''/^'''^"' ^ ^'/'/''/. = f^ s'obtient en ( <3^6 ) s annula allé (liscfiminant de la forme quadratiq ne ^i2,(aa-;-|ii^^YC + f/(\)3:?, des qualre variables :'., [3, y, S; c'est une surface du luiitième degré adinet- lant le cercle imaginaire de l'infini comme ligne quadruple. » ÎjCs cercles du système A, défini par les cinq équations ^ «,a/^,7.— o, ^^ikPih = o, y^Ci„p,i,=:o, ^di,,p,,--=o, Yf./,/j,.^=o sont répartis sur une surface du dixième degré, dont on obtient l'équation en annulant le discriminantdelaformequadratiquc V î>;(aff + [ib -',- yc -}- ^cl + se)^;,- des cinq variables a, (3, S, y, s. Ils coupent une sphère quelconque suivant des doubles-points dont les droites appartiennent à un complexe linéaire; les axes de ces cercles appartiennent également à un complexe linéaire. » GÉOMÉTRIE. — Sur l'intersection de deuj: courbes algébriques en un point singulier. Note de M. G.-B. Guccia, présentée par M. Halphen. « Plusieurs géomètres se sont occupés, depuis longtemps, de la re- cherche du nombi-e I des intersections de deux courbes o =; o, ji = o, con- fondues en un point singulier P. L'on doit, en dernier lieu, à MM. Cayley et Halphen d'avoir û\it connaître des solutions générales de ce problème très délicat. Si je m'occupe de la môme question, c'est que mes récentes recherches sur les points singuliers m'ont conduit, incidemment, à une nouvelle expression générale du nombre I, laquelle, à cause de son extrême simplicité et des nombreuses et fiïciles applications qu'elle peut fournir, ne me semble pas dépourvue d'intérêt. » Désignons par [c] et [t] les singularités, bien déterminées, que les courbes 7 = 0, A = o (des degrés m et /?) possèdent respectivement au point P. La courbe 9, par exemple, qui, par hypothèse, n'est astreinte à aucune autre condition en dehors du point P, appartient, en général, à un système linéaire [ç] eee;!, . Soit donc 9,. = o une autre courbe de ce système. De même : soit "j/i = o une autre courbe du sys- tème linéaire [i}/] ee^ ;j., ij/, + [J..^i -f- . . . = o, analogue au précédent. Sous ces ( 657 ) hypothèses, j'appellerai singularité composée [i + fj celle, bien déterminée, dont toute courbe (x) ^^ ?^s -+- "^i"?/- = o ^^^ douée au point P ( ' ). » Soient E^, E-, E<;^- les abaissements du genre d'une courbe algébrique produits par les singularités [n], |t], [a -+- -r]. » Appliquons au plan II du faisceau (/) une suite de transformations quadratiques biratioiinelles ou, ce qui revient au même, une transforma- tion Cremona, telle que, dans le plan transformé II', les courbes cp, o,., 'h, ^j/^ soient représentées respectivement par des courbes » 5,90 ô,-- 5,396 O » » » » 23,022 » Ce corps est un acide monobasique, comme l'indique son sel d'argent que l'on prépare en jirécipitant sa solution potassique par l'azotate d'argent. Le précipité blanc, cristallin, ainsi obtenu est insoluble dans l'eau et dans l'acide azotique, mais très soluble dans l'ammoniaque ; il noircit à la lumière. L'anahse de ce sel d'argent a fourni en centièmes : Calculé pour I. II. (C H^-CH,OH)'PO,OAg. Ag 27,94 27,70 28,00[ • Ph 8,25 8,09 8,o52 » L'eV/fc/' élliyliqiie de cet acide se produit en faisant digérer au bain-marie le sel d'argent avec un excès d'iodure d'éthyle. Il est à peine soluble dans l'eau, peu soluble dans l'éther ordinaire etdans le chloroforme; l'alcool le dissout très bien, etpar évapora- lion il l'abandonne en prismes brillants radiés. La potasse le saponifie lentement à froid; l'addition d'un excès d'acide chlorhydrique au produit saponifié met en liberté l'acide dioxyphosphinique cristallisé. Quand on fait réagir la potasse à chaud, la réaction est Jilus complexe; on observe la formation de gouttelettes huileuses d'aldéhyde benzoïque, «t la liqueur renferme de l'acide phosphorique. ( 66i ) » L'analyse de ce composé a donné, en cenlièmes Calculé pour I. II. UI. IV. (C H- -CH. OH)' PO. OC II'. C 62,16 62,54 » » 62,745 H 6,48 6,52 » » 6,209 Pli » >' 9>99 10,24 io,i3i O )) 11 » » 20,9 r 5 n Cet acide renferme deux o\.hydryles alcooliques. Cette double fonction alcoolique est indiquée par l'existence d'un éther diacélyl-ctliylique, préparé en faisant digérer au bain-marie l'éther éthylique avec un excès de chlorure d'acétyle. On obtient une masse visqueuse, transparente, qui au contact de l'éther ordinaire se prend assez rapi- dement en un produit cristallisé, soluble dans l'alcool et dans l'éther; l'évaporation spontanée de la solution éthérée donne un produit cristallisé, d'un blanc très pur. La potasse le saponifie lentement à froid; le produit saponifié, traité par un excès d'acide chlorhydrique, abandonne l'acide dioxyphosphinique en groupes cristallisés; la liqueur filtrée et neutralisée donne les réactions des acétates. Si l'on fait agir la potasse à chaud, cet éther est décomposé avec mise en liberté d'aldéhyde benzoïquo; on constate dans la liqueur la présence de phosphate et d'acétate. » Ce composé a donné pour sa composition, en centièmes : Calcule pour I. II. m. IV. (C'H:-CH.OC'IPO)=PO.OC"H'. C 6i,3i 61,19 " " 61,539 H 6, i3 6,00 » » 5)897 Ph » » 8,25 8,i5 7)949 O » )) » » 24, 61 5 » En résumé, les faits qui précèdent montrent que l'acide hypophos- phoreux s'unit à l'aldéhyde benzoïque pour donner un acide trialomique monobasique , un acide dioxyphosphinique dont la constitution doit être exprimée par la formule CH^-CH.OH I PO. OH. C^H'^-CH.OH » On peut le désigner sous le nom d'acide dioxybenzylène-phosphiiiique. » Je poursuis cette étude sur d'autres aldéhydes. Je me propose égale- ment d'étudier l'action de l'acide phosphoreux sur les aldéhydes. )i ( 662 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Aclion de l' hypobromite de soude sur quelques dérivés azotés aromatiques et réaction diffcrenliclle entre les acides hippurique et benzoïque. Note de M. G. Dexigès, présentée par M. Berthelot. « Si l'on fait bouillir pendant quelques instants un peu d'hypobromite de soude chargé d'un excès d'alcali, comme la solution qui sert dans les laboratoires au dosage de l'urée, avec une petite quantité d'acide hippurique ou d'hippurate, il se dégage quelques bulles gazeuses et il se produit un trouble jaune rougeàtre qui va en augmentant. Le précipité qui se dépose par refroidissement est un dérivé brome, se présentant sous l'aspect d'une poudre rouge kermès. )) L'acide benzoïque ne donne rien dans les mêmes conditions. » Quant au glycocoUe, il décolore l'hypobromite avec dégagement de gaz azote. » Nous avons essayé l'action de l'hypobromite de soude sur un grand nombre de produits azotés de la série aromatique et sommes arrivé aux résultats suivants : » Benzamide et benzonilrile. — Rien à froid; à rébullition, précipité rouge kermès. » Aniline. — La solution aqueuse, même très étendue, donne un précipité orangé par l'hypobromite. La réaction est presque aussi sensible que celle de l'hj-pochlorite de chaux. » Mélhylaniline el diméthylaniline. — Précipité jaune un peu verdàlre à froid, virant vers le rouge à l'ébullilion. » Toluidine. — Mêmes résultats que pour l'aniline. Le précipité est plus brun. 1) Anilides. — Rien à froid. A l'ébuUition, précipité rougeàtre. Il se dégage en même temps une odeur de cyanure de méthyle. » Chlorhydrate de métaphénylène diamine: acide diamidobenzoïque ; toluylène diamine. — Précipité rouge marron à froid et à chaud. » Ferrocyanures, ferricyanures, nitroprussiates. — A l'ébullition, précipité rouge d'hydrate ferrique. » Pyridine. — Rien. » Quinoléine. — Elle ne précipite en rouge orangé que lorsqu'elle renferme de l'aniline, ce qui est fréquent. » ( 663 ) BOTANIQUE. — Sur V hermaphrodisme f/^^ Lychnis dioica atteint d'\]?,t\\a^o. Note de M. Ant. Magni.v, présentée par M. Duchartre. (Extrait.) « On sait que les fleurs du Lychnis dioica L. (Z,. vespertinaSW:)\\ï^.) sont ordinairement unisexuées, bien que Linné lui-même y eût déjà constaté la possibilité de l'hermaphrodisme (' ) : d'autre part, M. Crié a appelé l'atten- tion (^) sur le polymorphisme floral de cette plante, mais sans faire men- tion des fleurs hermaphrodites; je rappellerai enfin que les anthères sont assez souvent envahies par VUstilago antherarum Tul. » J'ai constaté que, sur de très nombreuses plantes de Lychnis dioica, aucune fleur saine n'était hermaphrodite, tandis que les fleurs atteintes d'Ustilago portaient, pour la plupart, des étamines et un ovaire plus ou moins développé. )) J'ai observé, en effet, VUstilago antherarum dans les anthères de deux sortes de fleurs du L. dioica : i° chez des fleurs mâles du type normal, caractérisées par un calice fusiforme presque cylindrique et à dix nervures, par la longueur de l'entre-nœud qui s'étend de l'origine du calice à la nais- sance des pétales, par l'absence absolue d'ovaire, que remplace un court fdament axile; 2° chez des fleurs ayant, outre les étamines, un ovaire avec ovules bien conformés, ces fleurs étant elles-mêmes constituées d'après les divers types suivants : les unes ont un entre-nœud sépalopétalaire aussi long que dans les fleurs mâles saines, mais possèdent, de plus, un ovaire rudimentaire à la place du filament axile signalé plus haut; chez d'autres, cet entre-nœud est aussi court que chez les fleurs femelles et l'ovaire bien développé ne diffère de celui de ces fleurs que par son extrémité supérieure, de forme un peu différente, et par les cinq styles presque avortés qui le sur- montent. Tous les intermédiaires existent entre ces deux types extrêmes de fleurs hermaphrodites, mais leur ovaire renferme toujours des ovules bien conformés, tandis que les styles sont toujours atrophiés et réduits à cinq filaments longs de 2'"'" à 6'"™ seulement, atténués à leur extrémité. )) La seule observation que je connaisse d'un fait analogue est due à (') I/orL Cliff., p. 170; 1787, et surtout FI. siiec, 2" édition, 1755; Sp. Plant., 2'" édition, 1763. (-) Comptes rendus, t. XGIX, p. 942 ; 188/4. (664 ) Tiilasne ('). Mais Tulasne n'a observé qu'un cas de cette singulière dispo- sition, et j'en ai trouvé près d'une centaine, sur un millier de plantes de Lychnis exèixnmées, dans les environs de Lyon, au cours de cet automne(-). » Ces pieds hermaphrodites, dont les anthères sont envahies par les spores de YUstilago, ont le port, les caractères de végétation, le calice à vingt nervures des plantes femelles; les sevdes différences consistent dans la forme de ce calice, qui est plus renflé dans sa partie moyenne, la pré- sence des étamines et les variations qu'on observe, tant dans la longueur de l'entre-nœud sépalopétalaire que dans l'atrophie de l'ovaire et des styles. » Mes observations sur plus de looo exemplaires m'ont prouvé que : 1° toutes les fleurs mâles dépourvues d'UslUago sont construites sur le type normal, c'est-à-dire avec long entre-nœud sépalopétalaire et sans trace d'ovaire; 2° toutes les fleurs femelles ont cet entre-nœud court, l'ovaire et les styles bien développés, et ne présentent jamais trace d'étamines ('); 3° seules les fleurs atteintes à'Ustilago peuvent avoir, outre les étamines, un ovaire plus ou moins développé, avec styles toujours airophiés, le tout porté par un entre-nœud sépalopétalaire de longueur variable. » Cette constance dans l'organisation des diverses sortes de (leurs ne peut s'expliquer que par une des deux hypothèses suivantes : ou toutes les plantes à fleurs hermaphrodites sont destinées à être envahies par VUsti- lago, ou bien la présence du parasite détermine dans la plante nourricière une activité physiologique spéciale, analogue à celle qui produit ces défor- mations si fréquentes dans les organes atteints par les Ustilaginées, et aboutissant, chez le Lychnis dioica, au développement des étamines dans les fleurs femelles, qui ne sont unisexuées que par avortement. On trouve la confirmation de cette dernière hypothèse dans les observations de Spal- lanzani, Bernardi, K. Mùller, etc. (citées par Hoffmann dans le Botciri. (') Annales des Sciences naturelles. 1847, Botanique, p. 26. — Je dois ajouter que plusieurs botanistes ont signalé l'existence de Heurs hermaphrodites, tachées de pous- sière brune, mais sans rapporter ce fait à sa cause véritable, la présence d'un Lsti- lago; voy. Li.n.né, Hort. Cliff-, p. 170, n" 3; Cariot, Étude des fleurs, Q' édition, t. II, p. io5, etc. (-) J'ai trouvé, en général, une proportion de !0 pour 100 de pieds A' Ustilago, la plupart ayant les fleurs heimaphrodites. (') Je n'ai trouvé qu'un seul cas de fleur femelle à styles avortés, ( 665 ) Zeitung, i885, col. i65, 169), qui ont montré que le changement du sexe de la fleur (apparition de fleurs mâles sur une plante femelle, transfor- mation des fleurs femelles en fleurs mâles, etc.) peut être provoque par une mutilation (^Cannabis) ou par une modification dans la quantité de nourriture {Zea)\ je rappelle encore l'observation récente de M. Roze ('), qui a vu des ovaires atteints à'Ustilago Caricis se développer anormale- ment dans l'épi mâle du Carex prœcox. Quoi qu'il en soit, l'apparition des deux organes sexuels se fait de bonne heure, comme l'apprend l'examen de très jeunes boutons. » Un autre fait intéressant et qui n'a pas été signalé par Tulasne, c'est que ces fleurs de Lychnis, d'apparence hermaphrodite, le sont réellement, malgré l'atrophie des styles et l'absence complète des papilles stigma- tiques, si dévelojipées sur les styles des fleurs femelles ; ces fleurs sont, en effet, souvent fécondées (par pollinisation croisée), ainsi que je l'ai con- staté sur des plants envahis par YUsiilago et qui portaient néanmoins des capsules mûres contenant des graines paraissant bien constituées, mais moins nombreuses que dans les capsules des fleurs femelles, et entremêlées d'ovules avortés. » En résumé, le parasite du Lychnis dioica produit des effets différents suivant le sexe de la plante : chez les pieds mâles, il ne cause qu'une légère déformation des anthères et le remplacement du pollen par les spores de VUstilago; chez les pieds femelles, il provoque dans la fleur l'apparition des étamines, seul organe où il puisse développer ses corps reproduc- teurs. » MINÉRALOGIE. — Pétrographie de l'Hérault. Les porphyrites de Gabian. Note de MM. P. DE RouviLLE et Auguste Delage, présentée par M. Fouqué. « Depuis longtemps déjà, l'un de nous avait constaté, dans les environs de Gabian. l'existence d'un grand dyke éruptif, dirigé est-nord à ouest- sud et dont les affleurements constituent une série d'îlots au milieu des terrains paléozoïques de la région . En attendant la publication des résultats complets de nos récentes observations sur ce dyke, en voici le résumé : » Le dyke est constitué par deux porphyrites très différentes, tant au (' ) Bulletin de la Société botanique de France, 20 mai 1888. C. R., 18S8, 2' Semestre. (T. CVH, N° 17.) 88 ( 666 ) point de vue de leur développement qu'à celui de leur composition et de leur âge. A. — La première, qui est de beaucoup la plus importante, puisque, à l'origine, elle formait à elle seule le dyke tout entier, est une porphyrite andésitique à mica noir, composée comme il suit : » I. Apatite, zircon, fer oxydulé, oligoclase, mica noir, accessoirement orlhose. » II. Fer oxydulé, oligoclase, orthose rare, matière amorphe. » III. Chlorite, calcite, damourite, quartz. » Pas de pyroxèae, ni d'amphibole. » Cette composition peut être considérée comme étant celle de la roche franche, que l'on rencontre partout, d'un bout à l'autre du dyke. Mais il s'en faut qu'elle soit constante, et l'étude microscopique des nombreux échantillons que nous avons recueillis nous a montré que le vrai caractère de la roche consiste surtout dans son manque d'homogénéité, lequel ré- sulte non seulement de transformations ultérieures, mais aussi du brassage insuffisant du magma fluide primitif. Ainsi, tel minéral essentiel, qui abonde sur certains points, devient plus loin très rare ou fait totalement défaut; et ce qui est vrai pour les minéraux essentiels l'est aussi pour les minéraux accessoires, et plus encore pour les minéraux épigénisants du troisième temps de consolidation; si bien qu'un observateur non prévenu, qui n'au- rait pas recueilli lui-même les échantillons sur place, se croirait en pré- sence, non pas d'une porphyrite à composition variable, mais d'une série de porphyrites, les unes andésitiques vraies, les autres passant à l'ortho- phyrite, les autres dépourvues de bisilicates ferrugineux, etc. » L'âge de cette porphyrite a pu être déterminé d'une façon précise. La roche a traversé, sans les modifier, les terrains silurien, dévonien et carbonifère; elle a ensuite pénétré dans le bassin houiller, qu'elle n'a pas totalement traversé, mais qu'elle a métamorphisé assez profondément. Enfin, elle a fourni une partie des éléments qui, à l'état de cailloux rou- lés, entrent dans la composition des conglomérats et poudingues par les- quels débute, dans le voisinage, le terrain permien. La roche est donc d'à^e houiller. o » B. — La seconde porphyrite du dyke est une porphyrite labradorique à pyroxène, donnant au microscope la composition suivante : )> I. Grands cristaux du premier temps, entièrement épigénisés et indéterminables. » II. Labrador en microlithes bien développés et très nets, magnétite, augite très chloritisé. » III. Calcite, chlorite, damourite, quartz, produits ferrugineux. (667 ) » Nous n'avons jusqu'ici rencontré cette roche que dans un seul des îlots d'affleurement du dyke, où elle est sortie au milieu même de la por- phyrite andésitique qu'elle a en partie écrasée en la refoulant. Nulle part elle n'est en contact direct avec les terrains sédimentaires adjacents. On ne peut donc, en ce qui concerne son âge, rien affirmer, sinon qu'elle est postérieure à la porphyrite andésitique. Toutefois, une action métamor- phique, une sorte de cuisson, qu'on peut lui attribuer, parce qu'elle est absolument locale, et qui s'est exercée, dans le voisinage, sur des calcaires faisant partie de la base du permien, prouverait que la porphyrite labra- dorique est également postérieure à la partie inférieure de ce terrain. » MINÉRALOGIE. — Sur les filons de quartz de Charbonnières-les-Varennes {Puy-de-Dôme). Note de M. Ferdixa.vd Gonnard , présentée par M.Fouqué. (Extrait.) (c Les environs de Charbonnières-les-Varennes sont sillonnés de nom- breux et puissants fdons de quartz, dont les crêtes émergent, sur divers points, du terrain primitif. Ces fdons sont remarquables à plus d'un titre; je ne les considérerai ici qu'au point de vue minéralogique. » Je dois tout d'abord citer une espèce minérale intéressante qu'ils ren- ferment : la chalcolite. J'ai reconnu l'existence de ce phosphate d'uranium et de cuivre sur des échantillons de quartz recueillis par un minéralogiste de Clermont, M. Nicaise, et provenant d'un fdon situé à 200" à peine du hameau de Douriaux, au nord et à 2""° environ de Charbonnières. La chal- colite de Douriaux se présente en nombreuses lamelles carrées, de 1°"" au plus de côté, d'un vert émeraude plus ou moins foncé suivant leur épais- seur. Elles sont assez abondamment distribuées dans les fissures d'un quartz rubéfié par places, et parfois aussi dans les géodes, où elles sont associée? à de la sidérose en petits rhomboèdres maclés, complètement limonitisés. La chalcolite semble donc être ici le résultat d'un apport ulté- rieur. Nous avons, M. Nicaise et moi, retrouvé récemment à Douriaux cette belle espèce minérale, nouvelle pour le département du Puy-de- Dôme. » En dehors de la chalcolite, dont la présence au sein de ces masses quartzeuses peut être un indice de l'existence de l'étain dans la région, les filons de Charbonnières renferment de nombreuses pseudomorphoses. » Les plus remarquables d'entre elles affectent la forme de gros rhom- ( 668 ) boèdres allongés suivant un axe binaire, et ayant vraisemblablement ap- partenu à la calcite. Le primitif/? est modifié par un rhomboèdre direct de notation e'; j'ai trouvé, en effet, que l'angle des deux faces du pri- mitif et de l'autre rlTomboèdre, qni se coupent suivant une diagonale horizontale, est d'environ i53''4o', nombre très voisin de i53°i7', va- leur calculée poin- l'angle de/> et de e'. C'est une combinaison de formes qui se retrouve identiquement sur certains cristaux de calcite de Traver- selle. Les angles latéraux portent encore les facettes d'un autre rhom- boèdre; mais elles sont trop petites et trop rugueuses pour qu'il m'ait été possible de mesurer, même approximativement, l'angle qu'elles font avec e"' . Les faces de ces rhomboèdres sont striées parallèlement aux diagonales horizontales, ainsi qu'aux arêtes en zigzag. Ce qui ajoute en- core à l'intérêt qu'offrent ces belles pseudomorphoses, c'est qu'elles sont encapuchonnées sur d'assez vastes surfaces, et se déboîtent aisément, grâce à l'interposition d'une faible couche d'argile ferrugineuse. On re- connaît ainsi, dans cette combinaison de pseudomorphoses d'enveloppe et de remplissage, les quatre actes génétiques suivants : i" formation des cristaux originaires de calcite, dont la présence peut paraître surpre- nante dans ces terrains granitiques, mais dont cependant les environs de Clermont nous offrent d'autres exemples, ainsi que je me propose de l'in- diquer ultérieurement ; i° revêtement de ces cristaux par la matière sili- ceuse; 3° disparition complète de ceux-ci; 4° enfin remplissage des moules par la matière siliceuse, accompagnée d'argile en suspension dans le véhi- cule qui la ramenait. » Outre ces formes qui semblent prédominantes, et que leur magnifique développement signale spécialement à l'attention du minéralogiste, on observe également dans les mêmes filons d'autres formes, telles que des scalénoèdres métastatiques, imprimés parfois avec une très grande netteté dans la masse quartzeuse compacte, ou bien encore sous l'aspect de cris- taux enveloppe, à parois épaisses, et dont la surface est chagrinée par l'agglomération d'une multitude de petits cristaux de quartz, dont les axes paraissent perpendiculaires aux faces des scalénoèdres. )) Une autre particularité intéressante des filons de Charbonnières est l'existence, au sein de leurs masses, de belles druses de quartz noir. Quand on examine l'une des pyramides, qui en sont la seule partie vi- sible nettement cristallisée, et qu'on en suit le prolongement, on recon- naît, sur cet élément de la druse, depuis l'extrémité engagée de celui-ci (669 ) jusqu'au sommet de la pyramide, une succession de zones plus ou moins nombreuses, alternativement blanches et enfumées ; et, dans ces arrêts et ces reprises successives de l'acte de cristallisation, ce sont toujours les zones noires qui paraissent formées les dernières; ce qui se conçoit d'ail- leurs, la substance bitumineuse qui constitue la matière colorante des pointes ayant dû flotter, en raison de sa faible pesanteur spécifique, à la surface des eaux siliceuses venues de la profondeur. L'accumulation des matières bitumineuses à l'extérieur des surfaces drusiques successivement formées en permet même le déboîtement ; il suffit, en effet, de chauffer fortement les échantillons; le bitume brûle et disparait; le quartz blan- chit, et l'on obtient des cristaux encapuchonnés artificiellement. n Ces apports de bitume, dans les fdons de Charbonnières, ne sont pas, au reste, une exception parement locale ; ils se rattachent à un phénomène d'ensemble. A une certaine distance de ce village, en effel, et sur le par- cours même du chemin de fer de Clermont-Ferrand à Tulle, A. Julien a, en 1877 (voir Comptes rendus, p. 717), constaté l'existence de veines bitu- mineuses dans le granit des tranchées faites pour l'établissement de la voie. Ces deux faits se corroborent, et constituent, pour l'Auvergne du moins, des preuves décisives en faveur de la théorie qui attribue au bi- tume une origine exclusivement minérale. » La séance est levée à 4 heures un c|uart. J. B. BULLETIN BIBLIOGHAPIIIQUE. OuVUAGliS REÇUS DANS LA SÉANCE DU 22 OCTOBRE 1 888. Théorie de l' Éleclrodynarnicjiie; par ftL Emile Mathieu. Paris, Gauthier- Villars et Fils, 1888; i vol. in-4°. (Présenté par M. Resal.) Bibliothèque de l'École des Hautes Études publiée sous les auspices du Minis- tère de l'Instruction publique. — Section des Sciences naturelles; t. XXXV (deuxième Partie). Paris, G. Masson, 1888; ! vol. gr. in-8°. (Deux exem- plaires.) (670) Smithsonian miscellaneous collections; volume XXXII-XXXIII. Washing- ton, i888; 2 vol. gr. in-8". Journal of the royal geological Society oj Irland; vol. XVII, Part II; vol. VII, Part II (new séries), 1885-87. Edinburgh, Williams and Norgate, 1887; br. in-8°. The Edinburgh Review or criticalJournal; n° 344, october 1888. London, 1888; I vol. gr. in-S". The culminalion of the science of logic; by John C. Smith. Published by Herbert C. Smith, Brooklyn, N. Y. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Qitai des Grands-Augustms, n° 55. puis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimunchi\ Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-'t". Deux )S l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'.\uteurs, terminent chaque volume. L'abonnement esl annue rt du ]"■ janvier. Le prix de V abonnement est fixé ainsi ipiil suit : Paris ; 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, On souscrit, à l'Étranger, chez Messieurs : . Michel et Médan. 1 Gavault St-Lager. . ' Jourdan. 1 Ruir. . Hecquet-Decobert. l Germain etGrassin. j Lachèse et Dolbeau. . Jérôme. . Morel el C". / Avrard. j Chaumas. ■ j Duthu. ( Muller frères. Soumard-Berneau / Leîourniei. \ F. Koben. j J. Robert. ( V Uzel Caroir. ( Baër. . j Hervieu. ( Massif. . Perrin. . Henry. . Rousseau. j Lamarchc. . Ratel. ( Renaud. ( Lauvcrjat. ( Crépin. 1 Drevet. ( Gratier. • Hairitau. Bourdignon. Poinsignon. ( Beghin. Lorient Lyon chez Messieurs ; ( Gosse. ■ ' ( M-' Texier. / Beaud. 1 Georg. . . ' Mégret. Amsterdam . . . Athènes Barcelone Berlin Berne Bologne Boston Bruxelles Bucharest Budapest Caire (Le) Cambridge Christiania Constantinople. Copenhague — Florence Gand Gènes Genève KJiarkoff La Haye Lausanne Leipzig... chez Messieurs : ) Caarelsen. \ Fcikema. . Wilberg. ( Verdaguer. ( Piaget. ( Asher et C". 1 Calvary et C". É Friedlander et fils. f Mayer et Millier, i Schmid, Francke et •( C. . Zanichelli et C". Sever et Francis. 1 Decq. Mayolez. Falk. ( Haimann. ( Ranisteanu. Kilian. V' Barbier. . Dcighton, Bell et C'. . Cammernicycr. . liOrentz et Keil. . Host et fils. . Lœscher et Seeber. . Hoste. Beuf. / Cherbuiiez. . 1 Georg. ( Stapelmohr. Poloucctove. . Belinfanle frères. 1 Benda. ' ( Payot. / Barth. \ Brockhaus. . ' Lorentz. Londres Luxembourg. Madrid Milan Moscou Naples New-York Odessa Oxford Palerme Porto chez Messieurs Dulau. Nutt. . V. BUck / Fuenlès et Capde- ville. Librairie Guten - berg. Gonzalès e hijos. Yravedra. F. Fé. ( Dumolard frères. ■ ( Hœpli. . Gautier. Furcheim. . Marghieri di Gins ( Pellerano. 1 Christern. j Wcstermann. •s Marseille Montpellier . Moulins Nancy Nantes Nice i Palud. \ Vitte et Pérussel. ■ Béravd. . . Laffitte. ( Pessailhan / Calas. . . Coulet. ( Bietrix. . . Martial Place. 1 Sordoillet. . . ' Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. i Prevert et Houis ( M"" Veloppé. j Barma. '" ) V'isconti. . . Thibaud. me. ?<"! ^ux •Jï . Rousseau. . Parker et C". Pédone-Lauriel. Magitlliâés et Moniz Prague •ery •urg mt-Ferr.. Rivnac. Rio- Janeiro Rome ... . . . Garnier. Orléans .... Poitiers Bennes .... Luzcray-Laille. ( Blanchier. ( Druineaud. j Bocca frères. Rotterdam Stockholm S'-Pétersbourg. Turin ( Loescheret C'". . Kramers. Samson et Wallin Rocheforl Rouen S'-Étienne . . . . Toulon Toulouse Tours . . Boucheron - Rossi - ) Langlois. [gnol. i -Métérie. . . Chevalier. ( Bastide. ( Rumèbe. \ Gimet. ■' i Privât. Morel. péricat / Issakolî. . ! Mellier. ! Wolir. >.e ieWe 1-e 1 Bocca frères. ) Brero. Varsovie i Loescher. 1 RosenbergetSellicr Li'-ge i Max Rube. \ Twietmeyer. ( Decq. ( Gnusé. Vienne Zilrich j Frick. ■ ! Gerold et C'-. Valenciennes.. . ! Suppligeon. ( Giard. ) Lemaitre. ( Quarré. ( Franz Hanke. ( Meyer etZeller. T ÎLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes !« à 31. — ( 3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volumes in-4°; t853. Prix , 15 fr. Tomes 32 à 61. — d" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volumes in-4°; 1870. Prix 15 fr. 81 PLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : m : Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par AIM. A. Derbcs et .\.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les ir M.Hamses.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières I jM. Claude Bernard. Volume 'n-'|°, avec Sa planches; i8û6 15 fr. mi I : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Be.nedev. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences concours de i853, et puis remise pourcelui de i856, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- »les, suivant 1 ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée.— Rechercher la nature >,t; ports qui existent entre l'état actuel du régne organique et ses états antérieurs, . par iVL le Professeur Brons. Ia-',=, avec 27 planches; 1861... 15 fr. ,5m6 Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N" 17. TABLE DES ARTICLES. (Séance d.. 22 octobre 1888.) MEMOIRES ET COMMUIVIC AXIONS DES MEMBUES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. Pages. M. MAHtv. De la rlamlii alion [jar climloiir. C/ji M. Marey. — Des muiiviiuents de la nala- tion de l'anguiile, éliuliés par la Pliolo- cliroiiographie 643 M. le Secrétaire terpetuel comiiiiniic|ne Pages, une Lcllrc de M. Janssen, annonranl ([Ti'ij vient, de faire, dans le massif du nionl Blanc, une ascension destinée à cludier les phénomènes d'absorplion produits par ^o^yséne de l'alniosplière terrestre. . . ()| j MEMOIRES PRESENTES. M. J. Kerra?) adresse une série de documents destinés à établir .ses droits de priorité à la flé'couverte des \arriiis i\\\ rliolt'i-a asia- tique M. lio>]iN(;os ri!i.iKE adresse «ne réclama- tion de [iriorité au sujet de la nictliode d'atténuation du virus cholérif|uc due à M. Gamaleïa 6.^5 CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire peri-etuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une <( Théorie de rKleetrodynami{|ue x' de M. E. Mathieu 1)46 M. E. ViENNET. — Eléments et éphéinérides de la comète Barnard O^G IM. GoNNEssiAT. — Sur quelques erreurs af- fectant les observations de passages 6/17 M. F.-A. FoREl. — Images réfléchies sur la nappe sphéroïdale des eaux du lac Léman. 65o M. T.-J. Stieltjes. — Sur la réduction de la dill'érentielle elliptique à la l'orme nor- male 65i M. K. (Zosserat. — Sur les surJ'aces de sin- gularités des systèmes de courbes con- struits avec un élément donné 653 M. G.-B. GucciA. — .Sur l'intersection de deux courbes algébriques en un point sin- gulier 636 Bulletin lîiBLioGiiAfiiiQtK G61) M. RlAQiJENNi;. Sur la combinaison de l'aldéhyde lienzoïi|ue avec les alcools poly- atomiqucs iM. J. Ville. — .•Vction de l'acide hypophos- phoreux sur l'aldéhyde benzoï(]ue: for- maticm d'un acide dioxyphosphinique. . . . M. G. DENiGiiS. — Action de l'hypobromite de soude sur quehjucs dérivés azotés aro- matiques et réaction dilTéreulielle entre les acides hippurique et benzoïque M. Ant. Magmn. — Sur l'hermaphrodisme du Lrclinis dioica atteint d'i'stilago. . . . ' MM. 1'. ]iK HouviLLE et Auguste Deeage. — Pétrographie de l'Hérault. Les porphyrites de Gabian M. F. Gonxari). — Sur les filons de (luartz de Charbonnières-lcs-Varennes (Puy-de- Dome ) fi.')S G.nf 661. cfi:. 66- PARIS. — tMPlilMEKIE iJAU rHtKI{-V[LL\HS lîT FILS, Quai des Grands- \ugustins, 55. 1888 6^j ^, SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. liES SECRÉTAIRES PERPÉTl^EIiS . TOME CVIÏ. NM8(29 Octobre 1888). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 55 1888 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou G feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*''. — Impression des travaux de l' Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupar un Associé étranger deTAcadémie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remeltre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicic en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acad sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'a que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séanC'j blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savai étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des pers( 11 qui ne sont pas Membres ou Correspondants de k demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'i 1 sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires 0 tenus de les réduire au nombre de pages requi I Membre qui fait la présentation est toujours noi mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet E 1. autant qu'ils le jugent convenable, comme ils h 0 pour les articles ordinaires de la correspondanc )l cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rc lis l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus ta , jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à b ir le titre seul du Mémoire est inséré dans ieCompte > actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rend m vaut, et mis à la fin du cahier. Article 4 . — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais d( teurs; il n'y a d'exception que pour les Rappc les Instructions demandés par le Gouvernemen Article 5. Tous les six mois, la Commission adminisirati' un Rapport sur la situation des Comptes rendus l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution d sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priésl déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance i COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 29 OCTOBRE 1888, PRÉSIDENCE DE M. JANSSEN MEMOIRES ET C0M3IU1VICATI0NS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE; M. J. Bertrand présente à l'Académie l'Ouvrage qu'il vient de publier sous le Litre de Calcul des probabilités . » De nombreux extraits de ce Livre ont été communiqués déjà à l'Aca- démie et insérés dans les Comptes rendus. L'auteur s'estimera heureux s'il a pu justifier l'épigraphe empruntée à Daniel Bernoulli : Facile videbis hune calculiim esse sœpe non minus nodosum quam jucunduni. » M. Cornu rend compte de la mission dont il a été chargé pour repré- senter l'Académie à l'inauguration de la statue d'Ampère, à Lyon, le 8 oc- tobre dernier, et dépose sur le Bureau le Discours qu'il a prononcé à cette occasion. C. R., i888, 2« Semestre. (T. CVII, N» 18.) 89 (672) SPECTROSCOPIE. — Sur- le spectre tellurlque dans les hautes stations, et en particulier sur le spectre de l'oxygène; par M. Janssex. « Te viens rendre compte à l'Académie des résultats d'une ascension exécutée sur le massif du mont Blanc, et dans des circonstances qui lui donnent peut-être un intérêt particulier. » Cette ascension avait pour but de rechercher comment les groupes de lignes obscures, produits |)ar l'oxygène dans le spectre solaire, dimi- nuent d'intensité avec l'élévation de la station, de manière à élucider cette importante question, à savoir : si les groupes en question sont totalement dus à l'action de l'oxygène contenu dans l'atmosphère terrestre, ou bien si, au contraire, l'atmosphère solaire prend une certaine part dans le phé- nomène; en un mot, si la lumière solaire analysée avant son entrée dans l'atmosphère terrestre présente ou ne présente pas dans son speclre les bandes et raies de l'oxygène. )) L'oxygène joue un rôle si important dans la formation de la croûte terrestre, dans les phénomènes de la vie à la surface de notre globe, et bien vraisemblablement dans l'univers entier, que les questions qui se rapportent à sa présence dans les astres ont une importance capitale. » Pour le moment, la question que je me proposais était nettement dé- finie. Il ne s'agissait pas de décider si l'oxygène entre dans la constitution du globe solaire lui-même , ce qui est une question spéciale et tout autre, mais seulement de rechercher si l'atmosphère solaire contient ce gaz dans un état où il produirait les phénomènes d'absorption semblables à ceux que l'oxygène atmosphérique inqirime à la lumière qui le tra- verse. » On sait que ce sont principalement les groupes A, B et a du spectre solaire dont la présence est attribuée à l'action de l'oxvgène. Ces groupes sont distribués dans la partie la moins réfrangible du spectre, dans l'orangé et le rouge. Or, c'est aussi dans cette région que se trouvent les groupes les plus importants de la vapeur aqueuse. Pour éviter toute con- fusion, j'ai résolu de faire les observations par un temps très froid, cir- constance qui, combinée avec l'élévation de la station, devait amener l'élimination à peu près complète des groupes de la vapeur d'eau, et lais- serait les phénomènes dus à l'oxygène dans toute leur netteté. (673 ) » La présence de grands glaciers m'a paru aussi très favorable à la pureté de l'atmosphère. C'est ainsi que j'ai été conduit à m'élever sur une haute station des Alpes et à choisir, pour cette ascension, un moment avancé de la saison. » La station dite des Grands Mulets, située sur le massif du mont Blanc et sur la route qui conduit à la cime de cette montagne, réalisait la plupart des conditions que je recherchais. Située à plus de 3ooo™ au-dessus du niveau des mers, elle est entourée de grands glaciers, etii cette époque de l'année (octobre) la température de l'atmosphère qui l'entoure s'abaisse, en général, beaucoup au-dessous du zéro de l'échelle thermométrique. En outre, il existe, aux Grands Mulets, un refuge qui permet, à la rigueur, d'y séjourner cjuelques jours. » Je résolus donc de faire l'ascension des Grands Mulets avec mes instru- ments, et d'y attendre une journée favorable aux observations. » Mais cette ascension présentait, à cette époque de l'année, des difficultés particulières. Le refuge était déjà abandonné et il était tombé récemment une grande quantité de neige qui avait effacé les sentiers, masquait les crevasses et devait rendre la marche extrêmement difficile. Enfin, le froid, déjà rigoureux dans ces hautes régions, nécessitait des dispositions spé- ciales pour y permettre un séjour prolongé. )) Je fis venir le chef des guides, que j'avais choisi parmi les plus expéri- mentés, et, après avoir examiné ensemble la question d'une manière ap- profondie, il convint que l'expédition, quoique très difficile, n'était pas absolument impossible, et nous arrêtâmes les dispositions qu'il convenait d'adopter. » J'envoyai, tout d'abord, une escouade de guides et montagnards les plus expérimentés, dont le guide chef prit la direction, pour reconnaître la route et faire la trace que devait suivre l'expédition, depuis Pierre à l'É- chelle, qui est situé à l'entrée du glacier, jusqu'à la cabane des Grands Mulets où devaient avoir lieu les observations. Ce travail préliminaire fut extrêmement pénible et non sans danger. Les hommes avaient souvent de la neige jusqu'à la ceinture et ils ne purent qu'indiquer la route que nous devions suivre le lendemain. La longueur du chemin de Pierre-Pointue aux Grands Mulets et ses difficultés au milieu des blocs de glace que pro- duit la rencontre du glacier des Bossons avec celui de Taconnaz étant au-dessus de mes forces physiques, j'avais combiné un appareil qui permet- tait de me porter au moins une bonne partie duclieniin. » Cet appareil consiste en une sorte d'échelle longue de 3'" à 3", 30, ( 674 ) dont les extrémités reposent sur les épaules de quatre ou six poiteurs; le voyageur est placé entre deux échelons, au centre, sur un siège léger sus- pendu par des courroies, de manière que les montants ne lui touchent pas les aisselles et que ses bras soient libres et en dehors de ceux-ci. Dans les endroits où il est absolument nécessaire de marcher, le voyageur peut mettre pied à terre sans quitter sa position au centre de l'échelle, et il se trouve alors soutenu sous les aisselles par les montants de l'appareil, ce qui diminue énormément sa fatigue. Si une crevasse se présente, l'échelle peut être posée dessus et en faciliter le passage. Enfm, quand les circonstances l'exigent, le voyageur, enveloppé d'épaisses couvertures, peut s'étendre sur l'appareil et être porté à bout de bras par la troupe de ses porteurs. Cette petite machine a réalisé en grande partie les espé- rances que j'avais fondées sur elle, mais les difficultés que nous avons ren- contrées ont néanmoins exigé des efforts dont je parlerai tout à l'heure. » Les instruments, sortis de leurs caisses, avaient été distribués en frac- tions qui permettaient leur transport à dos d'homme et en tenant compte des difficultés de l'ascension. On portait également au chalet les vivres nécessaires pour un séjour de plusieurs jours à la troupe nombreuse qui devait y séjourner. » Tous ces préparatifs terminés, nous partîmes de Chamonix, le 12 au matin, avec des mulets pour le voyageur et les bagages jusqu'à Pierre Pointue, afin de ménager les forces des porteurs. On passa la nuit au chalet de Pierre-Pointue et le i3, à 6'' du matin, l'expédition se mit en route. Du chalet de Pierre-Pointue au point dit Pierre à l'Échelle, la route s'élève à travers des pentes rapides de rochers appartenant à l'aiguille du Midi et aux moraines du glacier des Bossons. » La route longe alors le pied de l'aiguille du Midi, endroit que les guides estiment dangereux en raison des avalanches et des chutes de pierres. C'est alors qu'on s'engagea sur le glacier même, et en un point où les glaces forment une sorte de plaine légèrement ondulée et peu fissurée; là, le voyageur put être porté et l'on avança régulièrement et sans trop de fatigue. Mais, parvenus au point que les guides nomment \a Jonction, les difficultés augmentèrent beaucoup. La traversée des crevasses, les montées et descentes incessantes au milieu de ces blocs de glace jetés pêle-mêle et noyés dans la neige, demandaient une gymnastique et des efforts que la jeunesse seule semble en état de fournir. Avec beaucoup de persévérance, avec des repos fréquents, et grâce au dévouement des guides, nous arri- vâmes, après plusieurs heures d'efforts, à sortir de ce chaos. Il s'agissait alors ( 675 ) . de franchir les pentes du glacier de ïaconnaz qui passent devant le rocher des Grands Mulets, où l'on a assis la cabane. Il y a là encore de grandes fissures; la route les contourne et s'élève en contours nombreux jusqu'au pied du rocher. Là, les seules difficultés que nous avons rencontrées ré- sidaient dans l'épaisseur des neiges et dans l'ctroitesse du chemin qui ne permettait pas l'emploi de l'échelle. » Nous fûmes surpris par la nuit avant d'avoir atteint les Grands Mulets. On continua alors l'ascension à l'aide des lanternes. Sur une pente où le chemin plus large permettait l'emploi de l'appareil, je pus être porté quelques instants, ce qui me soulagea un peu. Je mis pied à terre au pied du rocher, et dix minutes après j'entrais à la cabane, où des guides nous avaient précédés et préparé le feu et les aliments. Mais les efforts extraor- dinaires que j'avais été obligé de faire pour accomplir cette ascension, dans ces circonstances, ne me permirent point de prendre de nourriture. Nous avions mis treize heures, du chalet de Pierre-Pointue, pour parvenir au chalet des Grands Mulets. Dans la bonne saison, cette route est parcou- rue en quatre et cinq heures. » La cabane dite des Grands Mulets est une construction en pierres sèches et charpentes, adossée à un rocher qui s'élève entre les deux gla- ciers des Bossons et de Taconnaz, formés sur les pentes du mont Blanc et avant leur jonction. Ce refuge, suffisant pour l'usage des touristes pen- dant la belle saison, devra être amélioré beaucoup, si l'on veut pouvoir y faire un séjour prolongé, surtout en automne et en hiver. Cette station, cependant, présente un haut intérêt, soit pour des études du genre de celles que je poursuis, soit pour celles cjui se rapportent aux phénomènes physiques et mécaniques présentés par les glaciers; car elle est située au centre des grands phénomènes glaciaires et les domine entièrement. » Le lendemain de notre arrivée (i4 octobre), les instruments furent disposés et les observations préliminaires faites. » Je craignais d'être obligé d'attendre assez longtemps une belle journée, lorsque, pendant la nuit même qui sui\it le jour des préparatifs, le ciel s'éclaircit et nous présagea un temps très favorable pour le lendemain. En effet, le i5, le Soleil se levait dans un ciel d'une pureté admirable, et telle, paraît-il, qu'on n'en avait point observé depuis le commencement de l'année. Je pus instituer une série continue d'observations, depuis lo'' du matin jusqu'au coucher. » Dans un spectroscope à plusieurs prismes, qui me sert d'ordinaire pour ces études, je suivais, avec l'élévation du Soleil, la décroissance d'in- • ( 67(3 ) tensité des bandes de l'oxygène et des groupes de raies produites par ce gaz dans le spectre solaire. » Je constatai d'abord que les raies et bandes de la vapeur d'eau parais- saient absolument absentes du spectre. C'était une circonstance très favo- rable et que j'avais d'ailleurs recherchée. Les raies de la vapeur d'eau se mêlent en effet à celles de l'oxygène, de manière à compromettre la sûreté des spécifications. Ce premier point acquis, je donnai alors toute mon attention aux lignes et bandes de l'oxygène. » Au passage au méridien, je constatai que les bandes de l'oxygène dont j'ai entretenu l'Académie, à savoir celle du rouge, celle du jaune, celle du bleu, étaient tout à fait absentes du spectre. Il ne parait donc pas que, dans la production de ces bandes dans le spectre solaire, quand celui-ci les présente, on puisse attribuer une portion quelconque du phénomène au Soleil. » Ce résultat est très conforme à la loi de formation de ces bandes, sui- vant le carré de la densité, car le calcul montre, en effet, que l'action de l'atmosphère terrestre, au delà de 3ooo'", doit être énormément plus faible que celle qui est nécessaire pour rendre ces bandes naissantes dans les tubes. » Ainsi, déjà au point de vue des bandes, l'action solaire peut être écartée. » Mais les raies de l'oxygène telles que les groupes A, B, a sont formées par des lignes dont la plupart sont très sombres. » Pour ces lignes, qui, du reste, obéissent à une loi différente de forma- tion, l'action solaire peut-elle être également écartée? » L'étude de ces groupes à la station des Grands Mulets me paraît permettre de répondre à cette seconde question. » J'ai, en effet, constaté un très grand affaiblissement de la raie B et surtout des lignes et doublets voisins, de même pour le groupe a; A était difficilement visible. )) En rapprochant cette observation de celles que j'avais faites avec la lumière solaire à Meudon, avant mon départ et au retour, c'est-à-dire avec un Soleil sensiblement de même hauteur, mais à une station située à en- viron 3ooo" au-dessous, on peut conclure que les groupes en question disparaîtraient complètement du spectre solaire, si l'on observait aux limites de l'atmosphère terrestre. » Le lendemain i6, ayant été encore favorisé par un ciel d'une pureté égale, j'ai repris toutes ces observations, et elles se sont pleinement con- firmées. ( <^77 ) )) J'ai pu obtenir des pliotographies de ces spectres, à l'aide de l'appa- reil qui m'avait déjà servi au pic du Midi l'annce dernière. » Ainsi, les raies et bandes dues à l'oxygène que le spectre nous pré- sente sont dues exclusivement à ratmosjihère terrestre. L'atmosphère so- laire n'intervient pas dans le phénomène. Il est exclusivement tellurique. » Devons-nous en conclure que l'oxygène n'entre pas dans la composi- tion du globe solaire? Au début de l'analyse spectrale, on aurait été tenté de tirer cette conclusion; aujourd'hui, nous avons appris à être plus ré- servés. •» L'oxygène qui existerait dans les couches profondes situées au-des- sous de la photosphère et des taches ne donnerait pas de manifestations accessibles à nos méthodes actuelles d'analyse spectrale. Ajoutons même, en présence des spectres multiples de ce gaz et des propriétés moléculaires si singulières qu'il présente, que nous ne savons pas si de grandes varia- tions de température n'amèneraient pas des changements complets dans les manifestations spectrales de ce corps. » Ce que nous pouvons dire, c'est que l'oxygène n'existe pas dans l'at- mosphère solaire à un état où il produirait les manifestations spectrales cpi'il nous donne dans l'atmosphère terrestre. » C'est une étape de l'histoire de l'oxygène dans ses rapports avec le Soleil. C'est une première base sur laquelle la Science pourra s'appuyer pour conduire plus loin ses investigations. » TECHNIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Décomposition des phases d'un mouvement au moyen d'images photographiques successives, recueillies sur une bande de papier sensible qui se déroule. Note de M. Marey. « Pour compléter les recherches dont j'ai entretenu l'Académie dans les dernières séances, j'ai l'honneur de lui présenter aujourd'hui une bande de papier sensible sur laquelle une série d'images a été obtenue, à raison de vingt images par seconde. L'appareil que j'ai construit à cet effet déroule une bande de papier sensible avec une vitesse qui peut atteindre i"\ 60 par seconde. Cette vitesse excédant mes besoins actuels, je l'ai réduite à o'",8o. » Si l'on prend les images pendant que le papier se déroule, on n'obtient aucune netteté : on peut seulement apprécier les changements d'attitude du sujet en expérience. Mais si, au moyen d'un dispositif spécial basé sur ( «78 ) l'emploi d'un électro-aimant, on arrête le papier jiendant la durée de l'éclai- remcnt j~ de seconde, les images prennent toute la netteté désirable. » Cette méthode permettra de recueillir des images successives d'un homme ou d'un animal en mouvement, en s'affranchissant de la nécessité d'opérer devant un fond obscur. Elle semble donc destinée à faciliter grandement les études sur la locomotion de l'homme et des animaux. » MEMOIRES PRESENTES. M. J. Meuxiek adresse un « Projet de mécanismes destinés à empêcher certains accidents sur les chemins de fer ». (Renvoi à la Commission des chemins de fer.) M. A. Mathellon adresse une Note « Sur les chaleurs de changements d'état physique et de transformations chimiques w. (Renvoi à l'examen de M. Fizeau.) M. G. Bellencontre adresse un Mémoire relatif à un compteur élec- trique. (Renvoi à l'examen de M. Lippmann.) M. J. ViNOT adresse une Note relative à une anomalie singulière, qui auimt été fournie par l'observation de la planète Neptune, les 20, 21 et 22 octobre. (Renvoi à l'examen de M. Faye.) M"^ Clémence Royer adresse une Note additionnelle à son Mémoire sur la constitution moléculaire des corps simples. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) (679) CORRESPONDAIVCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° La collection complète du journal « la Lumière électrique », adressée par M. Cornélius Ilerz; 2° La seconde édition de la « Balistique », de M. F. Siacci. (Présentée par M. le général Menabrea. ) L'Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg communique le programme d'un prix récemment fondé (mi Russie, et destiné à stimuler les recherches sur la nature du poison qui se développe dans les poissons salés non cuits. PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur l'affaissement prétendu du sol de la France entre Lille et Marseille. Note du général Alexis de Tillo. « Saint-Pétersbourg, lo octobre i888. « La Note de M. C.-M. Goulier, insérée dans le n° 8 (20 août 1888) des Comptes rendus, est si importante pour la Géologie et la Géodésie qu'une prompte critique àe?, premières approximations du savant géodète me paraît absolument nécessaire. » En admettant qu'un affaissement progressif a effectivement eu lieu entre Marseille et Lille (qui sont à une distance de Sio"""), que s'esl-il passé entre Lille et Dunkerque dans la période qui sépare le nouveau ni- vellement de la France des opérations de Bourdalouë. Peut-on prétendre que le sol se soit affaissé à Lille comparativement à Dunkerque de tonte la valeur de la discordance entre les deux nivellements, c'est-à-dire de o™, 78, la distance entre Lille et Dunkerque n'étant que de 65'""? ou bien faut-il affirmer que toute la côte du Pas-de-Calais prend part à cet affaissement? Mais dans ce dernier cas les étiages de Dunkerque, Calais et Boulogne en auraient déjà donné une jireuve évidente. » Avant de tirer des conclusions par rajiport à l'affaissement du sol, il est indispensable d'éliminer les erreurs systématiques des nivellements et G. R., 1888, 1' Semestre. (T. CVII, N° 18.) 90 < 68o ) de se débarrasser des erreurs tout à fait accidentelles dépassant de beau- coup les erreurs kilométriques probables. Qu'il me soit permis de rappeler que les discordances entre les cotes Bourdalouë et les résultats des nivelle- ments de précision belges, prussiens et suisses dépassent de beaucoup la limite de o™,o3. Ainsi, m Entre Dunkerqiie et Mézières cette discordance est de o, i45 (') » Tliionville et Allkirclien » » o,i45 (^) » Pierre du Niton et la Cure » « o,356 (^) M. Bouquet de la Grye, à propos de la Communication du général de Tillo, croit devoir rappeler à l'Académie que la Commission de nivelle- ment va prochainement relier sa grande ligne de Marseille à Lille aux ports de la Manche et de l'Océan. )) Le colonel Goulier a certes apporté un esprit supérieur d'analyse et de critique dans la discussion des observations faites à deux époques sé- parées par un intervalle d'une génération; la dernière opération se dis- tingue, d'un autre côté, par une précision dans les résultats partiels, qui n'avait jusqu'à présent pas encore été obtenue; mais le niveau moyen de la mer peut seul offrir, par sa permanence relative, un critérium de l'exac- titude d'une grande ligne de nivellement faite à diverses époques. » Nous avons, sur plusieurs points de nos côtes, des séries calculées de niveau moyen s'étendant sur de longues périodes de temps; le contrôle des opérations va donc être prochainement obtenu, et toute conclusion visant d'une façon absolue la grandeur du mouvement du sol indiquée par le colonel Goulier doit être réservée. » HYDROGRAPHIE. — Levé du Haut Javary; par M. le contre-amiral DE ÏEFFÉ. Présenté par M. Bouquet de la Grye. « En 1866, une expédition brésilio-péruvienne, chargée de fixer la frontière entre le Brésil et le Pérou, avait dû reculer, après une attaque des Indiens Mangeronas, laissant entre leurs mains le plus grand de ses deux canots et les armes, les vivres et les instruments scientifiques. (') Nivellement général du Royaume de Belgique. Nivellement de base, p. !\i-'\'i. (^) Nivellements der Landesaufnahme, Y. Band, p. i36. (') Nivellement de précision de la Suisse, II" livraison, p. 141. ( 6«i ) » En 1874, une nouvelle Commission mixte de dclimitalion, présidée par les capitaines de frégate baron de Teffé et don Guillermo Black, péné- trait dans les eaux du Javary. Chaque gouvernement était représenté par quatre officiers. Huit chalands, couverts et défendus latéralement par des filets à mailles fines, devaient les transporter, ainsi que l'équqîage, qui se composait de 74 marins ou Indiens. » L'expédition, partie le 1 7 janvier 1874, du fort de Tabatinga, situé sur la rive gauche de l'Amazone, en face de la bouche du Javary, atteignait, le 14 mars suivant, la source principale de cette rivière, où elle posait la der- nière borne limitant les deux Etats (' ). M En ce qui concerne la valeur du levé exécuté par le baron de Teffé, et qui est mis sous les yeux de l'Académie, disons que les observations avaient été faites au moyen de neuf chronomètres, dont cinq conservèrent leur marche régulière pendant tout le voyage. Le circuit, ayant le fort de Taba- tinga pour point de départ, fut fermé. )) Pendant la durée du voyage, la latitude a été prise, toutes les nuits, au moyen d'observations d'étoiles. Des hauteurs de Soleil, prises matin et soir, ont donné les longitudes. 1) La vitesse du courant était mesurée au moyen d'un plomb que l'on mouillait, et en comptant sur la ligne la distance parcourue en un temps donné. » La largeur du fleuve était obtenue au moyen du micromètre Lugeol. )) La position de Tabatinga, base de tout le système, a été déterminée par plusieurs transports du temps et par de nombreuses culminations lu- naires. » THERMODYNAMIQUE . — Tensions des vapeurs : nouvelle relation entre les tensions et tes températures. Note de M. Ch. Antoine. « Dans sa Thermodynamique, M. J. Bertrand a montré que les tensions des vapeurs à saturation sont données par une fonction T-X T (') Des 82 personnes qui avaient pris part au début de l'expédition, 55 seulement arrivèrent à ce point. Les Hèclies empoisonnées des Indiens, les fièvres, la faim elle- même avaient eu raison des autres. ( 682 ) )) Pour la vapeur d'eau, on a P = G(I:=iM) T 5 \ 43 5 P=:G ^'^ ' °" T — 78,3V P = G''~^^' P = G — T— ; ' T — 88,2\'-'«" T M. Dupré a donné, pour cette vapeur, la relation logP = 17, 44324 - ^ - 3,8682 logT. » Des formules générales (b) logP = C-|-NlogT, on déduit, par différentiation, après transformation des logarithmes ordi- naires en logarithmes népériens, et en posant j' = 1^ m' De la formule («) : la parabole y = ■ r — rp. De la formule (L>): l'hyperbole y =z — -—— --- ^ ' ^^ -^ 2, 3 M — NT » .('ai montré que, dans des limites de températures assez étendues, la fonction P = i5o représente pratiquement les tensions de la vapeur d'eau (en atmo- sphères). >•■ On en déduit y — . = r -' (équation d'une droite). dt ( 683 ) » Dans la relation P = G ^ ^ on peut, pour exprimer les tensions de la vapeur d'eau, prendre comme valeur de l'exposant a. un nombre quelconque compris dans les limites de a = 43 à a. — 100; puis, en déduire la valeur de 1 qui doit corres- pondre à cet exposant a. )) De là, des infinités de paraboles qui, pour des températures de 4o° à 200", par exemple, viendront se rapprocher de la droite dont l'équation est 7=5^5 + 10. » On peut se demander si, en comptant les températures 0 à partir d'un zéro spécial à chaque vapeur, il n'existerait pas une parabole, telle que j= Ce-, qui résumerait les données d'expériences d'une manière plus satisfaisante que la droite qui serait déduite de l'exponentielle. 5,5 P = A0 , qui a été prise pour représenter les tensions des vapeurs. » On aurait alors F de) = C0- En intégrant, on arrive à une fonction de la forme logP = C-Ç, expression qui, pour la facilité des calculs, peut être transformée ainsi : logP = A (d - A et D étant des coefficients à déterminer par l'expérience. )) Je me réserve d'étudier, dans cet ordre d'idées, d'abord les tensions des diverses vapeurs, puis leurs volumes, leurs chaleurs totales, les coef- ficients de dilatation sous pression constante, etc. » Je me bornerai, aujourd'hui, à indiquer ci-après les tensions qui ( 684 ) sont obtenues ])our la vapeur d'eau en posant 0 = 23o M- t. lyjQ,. — 1 , uuq^j 14, Vapeur d'eau. ; Pressions d après d'à près d' après t. Regnault. la formule. t. Regnault. la formule. t. Regnault. la formule -3o. . G, 4 mm 0,4 60... iiim i48,8 mm i5o,2 i5o. . ni m 358i,2 mm 3566,2 — 20. 0,9 0,9 70... 233,1 234,7 160. . . 465 1,6 463i,4 — 10. 3,1 3,1 80... 354,6 355,8 170., 5961,7 SgSi ,6 0. . 4,6 4,6 90... 520,5 526,6 180.. 7546,4 7523,5 lO. . • 9.2 9'3 100. . . 760,0 7.59.5 190. . 9442,7 9425,0 20. . • 17.4 '7>7 IIO. . . 1075,4 1073,3 200. . 1 1689,0 11682,0 3o.. . 3i,6 33,4 120. . . i49''3 1490,0 210. . 14324,8 14336,0 4o.. . 54,9 53,6 i3o. . . 2o3o,3 2046,0 220. . 17390,4 17103,0 5o.. 92,0 • 93,1 i4o... 2717,6 2-o5,3 280. . . 20926,4 21096,0 ÉLECTRICITÉ. — La Photographie appliquée à l'étude des décharges électriques. Note de M. E.-L. Trouvelot. (c Au cours d'une série d'expériences ayant pour but l'étude de l'étin- celle électrique, je fus amené à répéter les expériences si intéressantes faites en 1884 p:u' M. E. Ducretet, et publiées dans les Comptes rendus de la séance du i*^'' décembre. )) Le 8 octobre dernier, j'obtenais par cette méthode plusieurs clichés, qui donnaient des images fort curieuses, mais qui laissaient cependant à désirer sous le point de vue de la netteté. En faisant ces expériences, je constatai que l'étincelle ne suivait pas toujours exactement la surface de la plaque sensible, et cju'elle s'en éloignait même souvent en faisant de nombreux soubresauts. Il me vint alors à l'esprit qu'il était possible, peut- être, de donner plus de stabilité à l'étincelle et de la contraindre à se tenir en contact immédiat aAec la surface sen.sibilisée. Dans ce but, je préparai un simple condensateur à lame d'étain, à l'aide duquel j'obtenais, le jour suivant, des images de rétincclle qui étaient d'une netteté remarquable et d'une élégance de forme tout à fait inattendue : les photographies jointes à cette Note en donneront une idée complète. ( 685 ) « Les images données par les pôles opposés diffèrent complètement, quant an caractère et à la forme. L'image donnée par le pôle positif est très sinueuse et très ramifiée ; de ses branches principales partent des milliers de longues fibres dentelées, qui rappellent certaines algues. L'image produite parle pôle négatif diffère : ses branches principales sont, en gé- néral, formées de lignes droites qui, souvent brisées àangledroit sur elles- mêmes, leur donnent une certaine ressemblance avec la foudre placée entre la main du Jupiter des Grecs. Cette image, qui revêt des formes beau- coup plus gracieuses, ressemble à la feuille duLatanier. » Les marques de feuilles de fougères, que l'on a souvent constatées sur le corps des personnes frappées par la foudre, semblent n'être que l'empreinte du passage de l'électricité. )) Déjà, par la rapide inspection des clichés que j'ai obtenus, j'ai re- connu des particularités que je me réserve d'étudier avec plus de soin et de publier prochainement, avec des figures appropriées ('). » M. J. Brown, en étudiant le même sujet, m'a précédé, je l'ai appris ré- cemment, dans l'application du condensateur pour l'obtention des photo- graphies des déchai-ges électriques (■). » CHIMIE MINÉRALE. — Siu' la séparation du cobalt et du nickel par la méthode des nitrites. Note de M. Baubigxy, présentée par M. Troost. (c L'intérêt des observations de Fischer et Stromeyer, relatives à l'ac- tion du nitrate de potasse sur les sels de ces deux métaux, est dû à ce cju'elles sont la base de l'une des deux principales méthodes employées pour leur séparation. » A l'origine, on ignorait que l'oxyde de nickel et celui de cobalt fussent susceptibles de donner des nitrites triples, et que, parmi ces composés du nickel, quelques-uns fussent insolubles. Lang signala le pre- mier'de ces composés auxc|uels il assigna la formule KO, AzO' + NiO, AzO^ -f- BaO, AzO'. (') M. Er. Roger m'a aidé dans ces ex^périences. Je dois le remercier cte son utile concours. (-) Figures produites sur des plaques photographiques sèches par les décharges électriques, par J. Brown {La Lumière électrique, 20 octobre 1S88, n" 42, p. i34). ( 686 ) » Ce fait était d'une extrême importance au point de vue de l'analyse, et, depuis, Erdmann a montré qu'en effet la méthode de Fischer était inapplicaWe si la liqueur renfermait du baryum, du strontium ou du cal- cium. » Toutefois, ni Lang ni Erdmann n'ont fait mention d'un nitrite triple de potassium, nickel et plomb, correspondant à ceux obtenus avec les métaux alcalino-terreux, et, cependant, les sels de baryum et de plomb ont des caractères communs. Il était donc utile de rechercher si la présence de ce métal n'était pas également une cause d'erreur dans l'emploi de la mé- thode précitée, d'autant plus que les nitrites alcalins se préparent aujour- d'hui en grande masse dans l'industrie en réduisant les nitrates par le plomb métallique, et qu'une partie de l'oxyde formé y reste combiné avec de l'alcali libre. M Or, môme une petite quantité d'une solution d'un sel soluble de plomb, ajoutée à une liqueur d'azotite de potasse renfermant de l'acétate de nickel, y détermine un précipité jaune orangé, peu soluble même dans l'eau acidulée par l'acide acétique. Ce corps, qui ressemble au nitrite double de cobalt et de potassium, renferme de l'acide nitreux, du plomb, du nickel et du potassium. M Supposant la composition de ce nitrite tri|)le analogue à celle indi- quée pour les dérivés du baryum, du strontium ou du calcium, j'ai cherché si les poids de plomb, nickel et potassium étaient dans le même rapport que les poids équivalents de ces métaux. Mais cette proportionnalité, je n'ai pu la vérifier pour aucun des produits préparés et analysés après puri- fication par des lavages méthodiques. » Sans entrer ici dans des détails (') que la présente Note ne saurait comporter, il me suffira, pour résumer mes observations, de dire que la substance renferme toujours, après le lavage, si l'on prend comme unîtes de poids pour le plomb et le nickel leurs poids équivalents, un excédent relatif du métal, plomb ou nickel, qui prédominait dans la solution d'où se sépare le produit qui semble, dès lors, un mélange de divers nitrites dont les pro- portions varient avec la composition du milieu de formation. « Quoi qu'il en soit, la présence du plomb, comme celle des métaux alcalino-terreux, est un obstacle à l'emploi du procédé de séparation du cobalt et du nickel fondé sur l'action du nitrite de potasse. » (') La relation des expériences effectuées sera donnée aux Annales de Chimie et de Physique. ( «87 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les dérivés chlorés de l' éther acétylacétique . Note de M. Gexvuesse, présentée par M. Friedel. « Le dérivé monochloré de l'éther acétylacétique a été trouvé par M. Allihn, qui l'a obtenu en faisant réagir sur ce corps le chlorure de sul- f uryle. M. Conrad a préparé le dérivé bichloré en faisant passer dans l'éther refroidi un courant de chlore. Leurs auteurs leur donnent pour formules de constitution CTP-C0-CIIC1-C0.0C=H' et Cir'-C0-CCl--C00C2H'. )) Des doutes s'étant élevés sur ces formules, j'ai repris l'étude de ces composés. » Si l'on fait passer un courant de chlore dans l'éther non refroidi, la température s'élève jusqu'à i65°, pour s'abaisser ensuite, et l'on obtient un mélange d'éthers acétylacétiques bichloré, Irichloré, et de petites quarTtités de composés plus chlorés; on les sépare par des distillations frac- tionnées. » Je venais de terminer l'analyse du dérivé trichloi'é, lorsque I\L W. Mewes publia sur ce corps une étude dans les Liebig's Annalen. Il lui donné pour formule de constitution CHCl- C0II = CC1-C00C-H\ » Cette formule invraisemblable de ce corps doit être remplacée par la suivante : C CP - CO - Ciï- - CO OC^ H^ . » En effet, traité avec de l'eau acidulée par de l'acide chlorhydrique, en tubes scellés, à 170", il donne de l'alcool, de l'acide carbonique et l'acétone trichlorée CCl'-CO-CH'. » J'ai isolé l'alcool par plusieurs distillations fractionnées ; j'ai caractérisé l'acide carbonique par la potasse et l'eau de chaux, et l'acétone trichlorée en faisant réagir sur elle l'ammoniaque, suivant la réaction indiquée par M. Ch. Cloëz; il se pi'oduit du chloroforme et de l'acétamide. J'ai reconnu le chloroforme en le transformant en forraiate de potasse, et l'acétamide C. l\., iSSS, 2' Semestre. (T. CVH, N« 18.) 9' ( G88 ) en prenant son point de fusion. La réaction est donc exprimée par l'équa- tion C Cl ' - CO ^ Cil- - CO 0C= H= + H= O = CCP - CO - CH^ + H-O + C^H\ OH. » Pour trouver la formule de constitution du dérivé bichloré, j'ai traité celui-ci par un courant de chlore à une température de 170°; j'ai obtenu un mélange des dérivés trichloré, tétrachloré et pentachloré, que j'ai séparés par des distillations fractionnées. » Le dérivé trichloré est le même que le précédent; or, l'éther acétvl- acétique bichloré, traité par l'eau acidulée avec de l'acide chlorhvdrique, donne de l'acétone bichlorée dyssymétrique, de l'eau et de l'alcool. Sa formule de constitution est donc CHCl- -CO-CH— CO . OC-H\ » Quant au dérivé monochloré, il correspond forcément à la formule CH-Cl-CO-CH--CO.OC=H^ En effet, M. Allihn a montré, ce que j'ai vérifié du reste, qu'en chlorurant l'éther acétylacétique, on obtient d'abord le dérivé monochloré. » h' éther acétylacétique tétrachloré bout de 229° à 23i°sousla pression ordinaire, en se décomposant partiellement; aussi vaut-il mieux le distiller dans le vide, où la décomposition est beaucoup moins notable; il passe de i53°à 1.57" sous une pression de !i"'^. » Il est incolore, plus lourd que l'eau; traité comme les éthers précé- dents, il se dédouble en acide carbonique, alcool et acétone tétrachlorée dyssymétrique. La formule de constitution de ce corps est donc CCP-CO-CHCl-CO . OC-H% et la réaction est exprimée par l'équation CCP-CO-CHCl-CO.OC=H^-i-H=0 = C0-+ C2H^0H + CCP CO-CH=Cl. » L'éther acétylacétique pentachloré distille de 240" à 244° sous la pres- sion ordinaire, et dans le vide, sous une pression de 3*='", 5, de 164° à 168". Il est incolore, plus lourd que l'eau; chauffé en tubes scellés à 160'', ( '5«9 ) avec de l'eau acidulée par de l'acide chlorhydrique, il donue de l'acide car- bonique, de l'alcool et de l'acétone penlachlorée. J'ai caractérisé l'acé- tone pentaclîlorée : i° par son point d'ébullition; 2" par le dosage du chlore; 3° par son hydrate; l\° par sa réaction avec l'ammoniaque. On doit donc lui donner ponr formule de constitution CCP-CO-CCl— COOG=ir. » En faisant passer un courant de chlore dans de l'éther acétylacétique chauffé progressivement de i5o" à 220° pendant dix jours, j'ai obtenu un mélange d'ethers acétylcicétiques sept fois et neuf fois chlorés, que j'ai sé- parés par des distillations fractionnées. » Sous la pression ordinaire et en se décomposant beaucoup, le dérivé sept fois chloré distille de 270° à 272", et de 220" à 220" sous une pression de 1 1*^™; la décomposition est peu considérable. » Étant donné ce qui précède, sa formule de constitution est CCF-CO-CCl=-CO.OCni'Cl^ Il est sirupeux et à peu près incolore. » Le dérivé neuf fois chloré distille de 22 j° à 230" sous une pression de 4'''"; il a pour formule de constitution CCP-CO-CCP-CO.OCHCl'. Il est sirupeux, un peu plus coloré que le précédent, et ne se solidifie pas à - 23°. » J'ai également étudié l'acétylacélate de méthyle; en opérant à des températures différentes et en prolongeant plus ou moins longtemps l'ac- tion du chlore, j'ai obtenu les dérivés de substitution deux, trois, quatre et cinq fois chlorés; ils se comportent comme les dérivés éthyliques en pré- sence de l'eau acidulée par de l'acide chlorhydrique; le dédoublement est même beaucoup plus complet, et ils ont des formules de constitution analogues. M Je continue l'étude de ces produits de substitution ( ' ). » ( ' ) Ce travail a été fait au laboratoire de M. Friedel. ( l^es bactéries ont été cultivées sur des substances nutritives, à la tem- pérature du corps. » Quoique je n'aie pas réussi à déterminer, chez le bœuf, une maladie mortelle par l'injection du sang de bœuf malade, il ne me paraît pas dou- teux (]ue les bactéries ci-dessus décrites ne soient l'agent [)athogène do cette maladie. » c ^^95 ) THÉRAPEUTIQUE. — De l'emploi du bichlorurc. de mercure comme moyen thérapeutique et prophylactique contre le choléra asiatique. Note do M. A. YvERT, présentée par M. Bouchard. « J'ai eu, pendant le cours de mon récent séjour au Tonkin. l'occasion d'observer et de traiter, comme médecin attaché au corps expédition- naire, un nombre assez considérable de cholériques. La mortalité, dans cette région de l'Asie comme en Europe, était de 66 pour 100 en moyenne. Sur 45 malades que j'ai soumis au traitement par le bichlorurc de mer- cure, à des doses variant de o^^oa à oS', o/j en vingt-quatre heures, j'ai eu à constater seulement 9 décès, soit 20 pour 100. » Ce résultat me donnant à penser que le bichlorurc de mercure exer- çait son action sur l'agent pathogène de la maladie, je l'ai administré comme moyen prophylactique chez des convalescents arrivés récemment dans un fovcr cholérique et chez lesquels le mal venait déjà de faire une victime. Aucun de ceux qui ont été soumis à cette médication préventive n'a été atteint par le choléra. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Nouvelles recherches sur V action du chlo- rure d'éthylène sur la cornée. Note de M. Raphaël Dubois, présentée par M. Brown-Séquard. « Dans une précédente séance, nous avons présenté à l'Académie les résultats de nos recherches sur la production de l'opacité cornéenne par le chlorure d'éthylène et sur le mécanisme de cette lésion. » Nous avons montré que cette opacité, provoquée sur le vivant et com- patible avec la vie du tissu cornéen, était due principalement à une imbibi- lion exagérée, à une surhydratation inégale des éléments des lames cor- néennes. Cette altération est donc du même ordre que celle qui a été découverte par M. le Professeur Ranvier, en maintenant les cornées d'un animal mort dans un milieu d'humidité. » ftlais nous avons également indiqué que le chlorure d'éthylène, comme tous les autres liquides anesthésiques, 2:)rovoquait tout d'abord, pendant le sommeil, une déshydratation du tissu cornéen et que l'opacité ne se mon- trait que lorsque l'organisme était débarrassé du poison. L'imbibition du G. R., iS88, 2' Semestre. (T. CVII, N» IH.) 92 ( «96 ) tissu cornéen n'est donc qu'un accident tardit, qui éclate, non parce que le poison continue à agir, mais parce qu'il laisse l'organisme dans un état d'équilibre différent de l'état normal. Dans le cas particulier qui nous oc- cupe, il est manifeste que le chlorure d'éthylène laisse la cornée sans dé- fense contre l'action de l'humeur aqueuse. » Il est facile d'établir expérimentalement l'exactitude de l'interpréta- tion des faits observés que nous proposons. » En effet, en soumettant, aussitôt l'apparition de V opacité cornéenne, un jeune chien à des inhalations répétées de chlorure d'éthylène, nous avons pu ramener les cornées presque à leur degré de transparence normale. C'est à peine si un très léger nuage persistait à la fin de l'expérience et il était dû non à l'imbibition inégale, mais à la présence des éléments étran- gers qui apparaissent dans la trame cornéenne, comme nous l'avons indi- qué (voir Ar-chives de Physiologie^. » Enfin nous avons voulu savoir si un autre agent anesthésique, suscep- tible comme le chlorure d'éthylène de déshydrater la cornée, pouvait faire disparaître ou seulement diminuer l'opacité en question. Le chloroforme en inhalation prolongée nous a donné ce résultat : il y a eu éclaircissement manifeste pendant le sommeil anesthésique. » On peut, croyons-nous, tirer de ces expériences les conclusions sui- vantes : » 1° Dans un empoisonnement aigu, on peut voir survenir, après sup- pression brusque du poison, des accidents comparables à ceux que nous avons autrefois désignés sous le nom à' intoxication en retour dans l'al- coolisme, le morphinisme, etc. )) 2° Ces accidents peuvent être combattus par l'mtroduction dans l'or- ganisme d'une nouvelle dose du même poison. » 3" Dans le traitement de l'intoxication en retour, le poison primitif peut être remplacé par un poison similaire, qui produit alors des effets équivalents, mais à des doses différentes (équivalents physiologiques des toxiques (^Comptes rendus de la Société de Biologie). » OPTIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Sur kl forme de la cornée humaine normale. Note de M. C.-J.-A. Leroy, présentée par M. BroAvn-Séquard. « La forme de la cornée humaine n'est pas encore parfaitement connue; quand la cornée est normale, c'est-à-dire dépourvue d'astigmatisme au ( ''97 ) centre, on l'assimile à un ellipsoïde de révolution et, au contraire, à un ellipsoïde à trois axes, quand elle est entachée d'astigmatisme régulier. Les recherches auxquelles je me suis livré, avec le nouvel ophtalmomètre pra- tique Lero\ et R. Dubois, me permettent de préciser davantage la formule qu'il convient d'assigner à la cornée humaine normale. » J'ai ophtalmométré des deux yeux quinze cuirassiers, jouissant d'une vision parfaite; leurs cornées ne présentaient aucun astigmatisme central, ou bien cet astigmatisme était au plus égal à une demi-dioptrie. Ces sujets présentant les mêmes conditions d'âge, de taille, d'habitudes physiolo- giques et d'éducation, la moyenne de mes observations possède une signi- fication très nette. Sur chaque cornée, j'ai mesuré la courbure en cinq points : l'un au centre et les quatre autres à 19° du centre, en haut, en bas, à droite et à gauche. En chacun de ces points, j'ai d'ailleurs mesuré les courbures des sections horizontale et verticale. » Il résulte de mes observations que la surface de la cornée normale peut être assimilée à un elHpsoïde déformé; la courbure diminue du centre de la cornée à la périphérie, mais cette diminution n'est pas la même dans tous les méridiens : si l'on prend pour unité l'aplatissement temporal, les aplatissements du méridien vertical en haut et en bas sont égaux sensible- ment à deux, tandis que l'aplatissement nasal est égal à quatre. Ainsi la cornée appartient à une surface asymétrique; mais, suivant que cette asy- métrie se poursuit à un degré appréciable jusqu'au centre ou non, la cornée est dite normale, ou bien elle est chte astigmate. » Le mode de distribution des maxima et des mininia est très signifi- catif; il est évident que la forme de la cornée est étroitement liée à celle de la sclérotique; or l'aplatissement maximum, le nasal, se trouve précisé- ment en regard de l'insei'tion du droit interne, dont l'importance fonction- nelle est prépondérante à un si haut degré; il est présumable que les mus- cles moteurs du globe oculaire sont les agents principaux de son asymétrie. Les choses se passent comme si l'œil, primitivement sphérique, était dé- formé par les sangles musculaires qui lui donnent le mouvement; cette déformation, considérée à l'équateur, serait très inégale comme l'est l'ac- tion des divers muscles; cette déformation se transmettrait toujours jusque sur une étendue plus ou moins considérable de la cornée; si, au centre, cette déformation ne se faisait plus sentir à un degré appréciable, la cornée serait dite normale; elle serait dite astigmate dans le cas contraire. » ( 698 ) ZOOLOGIE. — Sur U7t noweau Cyanius parasite du Cachalot. Note de M. G. Pouciiet. (c On n'avait jusqu'à ce jour que des notions fort incertaines sur les pa- rasites du Cachalot. L'animal échoué en 1874, près d'Ancône, portait des Penelles. Bennett et Scainmon parlent de poux; mais, jusqu'à l'année der- nière, M. Lùtken n'avait pu s'en procurer. A la même époque, alors que je recevais du prince Albert de Monaco l'hospitalité la plus gracieuse et la plus généreusesur rZ/«>on<:/e//e, j'ai pu, grâce à l'obligeance de M. S.-VV.Dab- ney, observer à Lagens (îledePico) un Cachalot et en suivre le dépèce- ment. J'ai trouvé sur lui trois sortes de parasites : 1° dans le premier estomac, des vers nématoïdes en grand nombre, mêlés aux becs et aux cristallins de Céjîhalopodes, dont j'ai pu recueillir plusieurs litres; 2° un ver cestoïde enkysté dans le lard, très abondant également; 3" à la surface du corps, un Cyamus nouveau, pour lequel je propose le nom de C. physe- teris Pouchet. Les deux vers seront étudiés plus tard. » La ressemblance que présente, au premier abord, le Cyamus avec d'autres espèces du même genre, en particulier avec celle qui vit sur le Megaptera boops, a sans doute été cause que les baleiniers ont négligé de recueillir spécialement \e pou du Cachalot et qu'il n'a pas encore été décrit, à notre connaissance. » lia nouvelle espèce se distingue d'ailleurs à première vue (et cette diagnose suffit actuellement) par ses branchies courtes, nombreuses, dis- posées en bouquets de chaque côté du deuxième et du troisième anneau (libres), leur longueur n'excédant pas le diamètre antéro-poslérieur des anneaux. Par sa tête, intimement unie au premier anneau, par la première jîaire de pattes grêles et reportées en dedans, le C. physeteris rappelle le C. fiiysticeti et le C. ovalis. Au contraire, ]3ar le dernier article des grands membres en forme de crochet continuant d'abord l'axe de ceux-ci, puis se recourbant en demi-cercle complet, la nouvelle espèce se rapproche du Platysciamus Thompsoni. Comme la disposition des branchies suffit d'ail- leurs à la distinguer, il paraît complètement inutile de créer un genre nou- veau intermédiaire et de charger la nomenclature. » Le mâle et la femelle sont sensiblement de même taille. Chez cette dernière, les lames ventrales paraissent caduques. Quand les jeunes qu'elles abritent se développent, elles s'écartent cl s'étalent en dehors, en ( <'<.)9 ) sorte que le corps de l'animal, au niveau des trois premiers anneaux (libres), prend la forme d'une calotte sphérique, au-dessous de laquelle sont les jeunes, de tailles très différentes, au contact de l'épiderme dont ils font déjà leur nourriture. » GÉOLOGIE. — S/raclure des gneiss. Note de M. Le Veuriek, présentée par M. Fouqué. « Les gneiss du Forez peuvent se rattacher, au point de vue de la struc- ture microscopique, à trois types principaux : )) 1° La structure normale : alternance régulière de lits de mica et de bandes granulitiqucs. Cette structure, par elle-même, ne porte aucune trace de remaniement ou de métamorphisme. » Le mica semble mouler les autres éléments; mais cette relation n'est pas toujours évidente. J'ai observé parfois le rapport inverse : les micas ont souvent un contour dyssymétrique ; postérieurs aux autres minéraux d'un côté, ils leur seraient antérieurs de l'autre. Ce mode de relation té- moignerait d'une cristallisation progressive, analogue à celle du granité, et n'en différant que par l'orientation, qu'il est facile d'expliquer. On observe, en effet, dans beaucoup de fdons granulitiqucs, que le mica s'est déposé le premier, en tapissant les épontcs; puis le fdon s'est rempli d'un mélange de quartz et de feldspath. La juxtaposition de plusieurs filons semblables donnerait un véritable gneiss. C'est ce qui doit se produire si un magma granitique se consolide lentement, avec des surfaces d'égal refroidissement restant planes. Le mica doit se déposer d'abord sur la paroi déjà solide ; puis le magma appauvri en éléments basiques dépose un lit de granulite : ce processus continuant, une nouvelle couche de mica vient se superposer, puis une nouvelle bande de granulite, et ainsi de suite. » La structure des gneiss réguliers cadrerait donc avec l'idée d'un magma granitique, se consolidant de haut en bas sous l'écorce terrestre. » Des faits d'un autre ordre semblent indiquer, du reste, que certains gneiss ont été à l'état de fusion. J'ai observé au sud d'Ariane, sur une grande longueur, une tranchée fraîche oii des gneiss parfaitement l'égu- liers, sans traces d'injections éruptives, contiennent des fragments angu- leux, rarement arrondis, de micaschistes et d'amphibolites. » Si l'on fait abstraction de l'orientation du mica, l'aspect est tout ( 700 ) à fait celui d'une roche ignée, englobant des fragments de terrains an- térieurs. >) 1° La structure glanduleuse : des feldspalhs lenticulaires intercalés dans les lits de la roche sont reliés entre eux par des filaments granuli- tiques, qui tantôt suivent les lits, tantôt les coupent. Cette structure esl analogue à celle des schistes granitisés du terrain cambrien, pour lesquels le fait de l'injection ultérieure dans une roche primitivement sédimen- taire n'est pas douteux ; on voit, du reste, les canaux par lesquels ont dû s'introduire les agents minéralisateurs, et le mécanisme de l'injection est pour ainsi dire écrit dans la structure de la roche. Seulement, dans les schistes cambriens, la séparation des éléments primitifs et des éléments injectés se fait d'une manière nette ; dans les gneiss, elle est plus douteuse parce que^ la roche primitive y était déjà cristallisée. )) 3° La structure laminée : les feldspaths sont brisés, et les fragments écartés dans le sens de la schistosité ; parfois les stries de l'oligoclase sont courbées et repliées ; j'ai observé ce détail dans une grande masse de gra- nulite, située au sud de Noiretable, et qui passe insensiblement sur les bords d'un faciès granitoïde à celui de leptynites très schisteuses. » Des faits d'un autre ordre prouvent la réalité du laminage : près de Job, on voit des granités schisteux, coupés par des dykes de granulite ; cette dernière roche a pris la schistosité générale, quoique le sens en,soit transversal aux épontes des dykes. » En résumé, l'étude de la structure permettrait de distinguer trois espèces de gneiss dus à des modes de formation différents ; les gneiss nor- maux produits par cristallisation directe, les gneiss formés ou modifiés par des injections granitiques, et ceux qui proviennent du laminage d'une roche massive. » Les phénomènes d'injection ont été très généraux dans le Forez, et s'y sont produits à différentes reprises pendant les temps paléozoïques ; ils ont dû avoir une grande activité pendant la période même de forma- tion des gneiss ; d'autre part, le laminage a pu affecter toutes les roches. Ainsi bien des gneiss peuvent réunir les caractères des trois types, parce qu'ils ont passé par des phases variées. » Les trois types peuvent également passer par transitions insensibles au granité : le premier et le troisième par effacement graduel de l'orien- tation , le deuxième par prédominance croissante des éléments in- jectés. » ( 70I ) GÉOLOGIE. — Les plis couchés de la région de Draguignan. Noie de M. Marcel Bertrand, présentée par M. Daubrée. « Les plis couchés que j'ai signalés au Beausset (') et à la Sainte- Beaume (^) se retrouvent peut-être encore avec plus d'ampleur au- près de Salernes, h l'est de Draguignan. Nous venons, avec M. Ziirchcr, qui fait la carte de la région, d'en recueillir les preuves incontestables; la constatation est plus facile encore cjue dans les exemples précédents. Sur 4'^™ au moins de largeur et sur une longueur deSo""", l'infra-lias et les diffé- rents termes de la série jurassique, régulièrement stratifiés et presque lio- I izontaux, surmontent et masquent en partie les couches de Rognac, c'est- à-dire les couches les plus élevées de l'étage crétacé. )) Entre les deux séries s'intercalent presque partout des lambeaux de terrains jurassiques renversés. » Si je signale cette confirmation de mes observations antérieures, c'est surtout pour faire ressortir quelques particularités nouvelles, qui complè- tent l'analogie avec les coupes classiques de la Suisse. » Jusqu'ici, en Provence, j'avais toujours trouvé les masses de recouvre- ment concordantes avec les terrrains plus récents qu'elles recouvrent. 11 n'en est pas ainsi à Glaris, dans la région qu'ont rendue célèbre les beaux travaux d'Escher de la Linth et de M. Ileim : le permien, horizontal, sur- monte les couches nummulitiques/?/('i5ré^; des sommets de la Richetli Alp, au-dessus de Linththal, on peut suivre des yeux, tout le long de la grande chaîne, à 25oo'" de hauteur, le liséré blanc jurassique qui forme la base du psrmien, se poursuivant horizontalement, avec la régularité d'une ligne géo- métrique, au-dessus des couches éocènes dont on constate à ses pieds les violents contournements. C'est certainement, au point de vue de la puis- sance des actions mécaniques, un des plus beaux spectacles que présente la chaîne des Alpes. » Je peux maintenant signaler, en Provence, un exemple à peine moins saisissant des mêmes phénomènes : dans le défilé de la Bouissière, au sud de Salernes, le bathonien, le bajocien et l'infra-lias, plusieurs fois ramenés par une série de coudes brusques, se dressent en couches verticales des deux (') Comptes rendus, 1 3 juin 1887. (2) IbicL, i4mai i888 eL4jinn 1888. ( 70?- ) côtés de la vallée, cL à l'ouest, au sommet des collines, au-dessus de celle série tourmentée, on voit reposer l'infra-lias en bancs parfaitement hori- zontaux; sous l'infra-lias on trouve des lambeaux de brèches et de sables rouges, appartenant aux couches de Rognac. La supériorité de la Provence sur la Suisse, c'est qu'on peut voir la coupe sans descendre de chemin de fer et qu'on peut la vérifier en une journée de course. ') A Salernes même, on trouve une autre coupe intéressante; là, sur la hauteur de la Croix de Solliès, c'est la masse de recouvrement, presque horizontale sur plusieurs kilomètres, qui se plisse brusquement; au som- met de la colline le bajocien forme un V couché {<), englobant le batho- nien. C'est la reproduction de la coupe du sommet de la dent de Mordes dans le Valais; c'est en petit le phénomène qui a formé le Glarnish. » Sur une ligne presque rigoureusement est-ouest, de 20""" de long, de Salernes à Barjols, par Sillans et Rognette, on retrouve dans la masse de recouvrement des accidents analogues à celui de la Croix de Solliès, et il semble bien probable qu'ils marquent la terminaison du pli couché. A Bar- jols surtout la signification n'en paraît pas douteuse : on voit là la petite bande renversée, qui à la Bouissière fait complètement défaut, qui au nord- est de Rognette est réduite à peine à un mètre, augmenter d'épaisseur, montrer sous l'infra-lias le bajocien et le bathonien, puis toute la série ju- rassique jusqu'aux dolomies supérieures, et se relever verticalement. Evi- demment c'est là l'amorce du mouvement de retour qui reliait la bande renversée à la série normale; c'est le noyau du pli anticlinal. Ainsi le bi- seau que forment les couches successivement amincies ne marque pas, comme je l'avais cru, l'extrémité, mais le milieu du pli couché; à l'exti'é- mité au contraire, la courbure anticlinale existe, et la série des couches se complète. C'est là un point important pour la théorie de ces phéno- mènes de recouvrement; il montre qu'ils ne sont pas le produit seulement d'un charriage, mais d'un véritable déroulement du pli, et que la désignation de /j/i coMcAe n'est pas une traduction schématique des faits, mais qu'elle correspond à une réalité. » Le pli de Salernes permet également d'observer les deux apparences caractéristiques dues aux progrès de la dénudation : les bassins isolés de bathonien ( Saint-Barnabe) ou de crétacé (la Ferme) au milieu de l'infra-lias et les chapeaux de jurassique couronnant les collines crétacées. Dans ce dernier cas, qui est le plus fréquent, et dont je connais maintenant plus de vingt exemples en Provence, la nalure sableuse des assises crétacées amène ici des conditions spéciales dont la conséquence est assez curieuse ( 7o3 ) et fournit un nouveau rapprochement avec un des phénomènes les moins expliqués de la géologie des Alpes. » A mesure que la dénudation entraîne les parties sableuses d'une col- line, les rochers durs du sommet s'éboulent sur les pentes, et, faute de support, descendent verticalement sous l'action de la pesanteur. La col- line entière peut ainsi disparaître à la longue, et il ne reste plus sur son emplacement qu'un entassement de blocs, débris du couronnement pri- mitif. C'est ainsi qu'à Barbizon on voit de petites collines, formées de blocs de grès de Fontainebleau, s'élever au milieu de la plaine de calcaire de Brie; les sables intermédiaires ont complètement disparu. Dans le cas des îlots de recouvrement de la Provence, ce sont des rochers triasiques ou jurassiques qui se trouvent ainsi épars sur le crétacé ou sur le tertiaire, sans qu'on voie de quelle colline voisine la pesanteur ou les courants auraient pu les faire descendre : ce sont de véritables blocs erratiques. De même, dans le flysch de la Suisse et de la Bavière, on trouve, isolés à la surface ou à moitié enfoncés dans les schistes, des blocs souvent énormes, d'origine lointaine ou inconnue, qu'on a nommés blocs exotiques. Sans nier les difficultés spéciales du problème tel qu'il se pose dans les Alpes, il semble qu'une analogie au moins partielle avec les blocs de Provence soit assez vraisemblable, et, en tout cas, on voit que la double action, con- tinuée pendant de longues périodes géologiques, des forces orogéniques et des phénomènes de dénudation, a pu produire des résultats tout à fait semblables à ceux des transports par les glaciers. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur les mouvements verticaux de l'atmosphère; par M. Ch. André. « L'observatoire de Lyon possède trois stations météorologiques voi- sines l'une de l'autre, mais d'altitudes différentes (Parc de la Tête-d'Or, 175™; Saiut-Genis-Laval, 299™; sommet du mont Verdun, 623™), et mu- nies d'appareils enregistreurs identiques, dont on relève méthodiquement les indications. )) Si l'on compare les pressions moyennes qui, en deux quelconques de nos stations, correspondent à la même heure, on constate que leurs dif- férences varient très régulièrement pendant la durée du jour, passant par un maximum compris entre 7'' et 8'' du matin et par un minimum compris entre S"" et 4'' du soir. D'autre part, dans les températures moyennes, dont G. R., 1888, 2' Semestre. (T. CVII, N» 18.) qB ( 7o4 ) les oscillations sont de sens inverse, les valeurs extrêmes sont atteintes deux heures environ avant celles de la différence de pression entre ces deux stations. Pour se rendre compte de cette non-concordance, on a cal- culé, au moyen de la formule barométrique donnée par M. Angot dans les Annales du Bureau central météorologique, et en y introduisant les moyennes horaires de la température et de l'humidité, la pression théorique qui de- vrait exister pour chaque heure du jour au sommet du mont Verdun, en partant des pressions horaires données au Parc de la Tête-d'Or. Les nom- bres ainsi obtenus diffèrent en général des pressions moyennes horaires déduites des observations du mont Verdun, et leurs différences, en cen- tièmes de millimètre, sont données dans le Tableau suivant :. Dijjérence entre la pression observée et la pression calculée. h h II h o H-i5 6 -hio I +17 7 — 6 2 +'9 8 — 15 3 -^li 9 —19 -i8 10 — 27 -16 II — 3o II 12. . . . . . -26 i3.... . — 21 14.... .. —19 i5.. . . .. -i3 16.... • - 9 17 — 2 18.... .. + 4 19.... .. -i- 9 20. . . . -r-I2 21 ... . -J-II 22. . . . . . +12 23.... .. +.4 )) Ce Tableau montre que la pression calculée est moindre que la pres- sion moyenne observée dans tout l'intervalle compris entre 6*" du soir et 6'' du matin, et qu'elle lui est au contraire supérieure de G*" du matin à & du soir. » On paraît en droit d'en conclure qu'en moyenne, sauf deux inter- valles de temps assez courts le soir et le matin, l'atmosphère est constam- ment en mouvement dans le sens vertical ; et tout se passe comme s'il v existait pendant la nuit un mouA ement général descendant, et pendant le jour un mouvement général ascendant. » Les périodes de calme que nous indique le Tableau précédent sont celles aux environs desquelles il convient, dans nos régions, de déter- miner les différences de hauteur par le baromètre ; ce sont aussi celles que l'expérience nous a indiquées, depuis quelques années, comme y étant les plus favorables aux obserA ations astronomiques. » J'ajouterai que M. L. Teisserenc de Bort avait déjà constaté cette va- riation diurne des différences de pression par ia comparaison des observa- tions faites au sommet du Puy-de-Dôme et dans la plaine de Clermont. » M. F.- A. FoREL adresse, par l'entremise de M. Bouquet de la Grye, une Note relative à un moyen de contrôler la distribution de l'heure dans ( 7o5 ) les diverses stations télégraphiques. Ce moyen consisterait à astreindre chaque station à communiquer immédiatement toute secousse de tremble- ment de tei-re, avec l'indication précise de l'heure du phénomène. La séance est levée à 4 heures trois quarts. J. B. BVLLETIX BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 29 octobre 1888. Calcul des probabilités ; par J. Bertrand. Paris, Gauthier-Villars et Fils, 1889; I vol. gr. in-8°. Essai d'une théorie rationnelle des Sociétés de secours mutuels; par Prosper DE Lafittê. Paris, Gauthier-Villars et Fils, 1888; i vol. gr. in-8°. Etude sur la sphère, la ligne droite et le plan; par k. Calinon. Nancy, Ber- ger-Levrault et C'% 1888; br. gr. in-8°. De l'intensité de la scintillation des étoiles dans les différentes parties du ciel; par Cm. Montignv. Bruxelles, F. Hayez, 1888; br. in-8". (Présenté par M. Cornu.) Recherches sur la répartition des points radiants, d'après les mois de l'année et d'après les coordonnées célestes; parle général D' Alexis de Tillo. Paris. Gauthier-Villars et Fils, 1888; br. gr. in-8°. « La Lumière électrique ». Journal universel d'Electricité. Directeur D' Cor- nélius Herz. Paris, aux Bureaux du Journal. 1879-88; 29 vol. in-4°. Traité de Chimie minérale et organique; par MM. Ed. Willm et M. Han- riot. Chimie minérale, tome II (deuxième Partie). Paris, G. Masson, 1889; I vol. gr. in-8°. Eludes d'hygiène publique; par le D'^ AvGvsTE Ollivier; deuxième série. Paris, G. Steinheil, 1888; i vol. in-8°. [Présenté par M. Charcot et ren- voyé au concours Montyon (Médecine et Chirurgie) de l'année 1889.] Recherches sur l'anatomie normale et pathologique de la glande biliaire de l'homme; par le D"' Ch. Sabourin. Paris, Félix Alcan, 1888; i vol. in-8°. [Présenté par M. Charcot et renvoyé au concours Montyon (Médecine et Chirurgie) de l'année 1889.] Atlas d'embryologie; par Mathias Duval. Paris, G, Masson, 1889; i vol. in-4°. (Présenté par M. Sappey.) ( 7o6 ) Balisùca, di¥. Siacci. Torino, F. Casanova, 1888; i vol. gr. in-8°. (Pré- senté par M. le général Menabrea.) Mémoires du Comité géologique de Russie. Vol. V, n° 2 : Les vestiges de la période crétacée dans la Russie centrale; par S. Nikitin. Vol. V, n° 3 : Cépha- lopodes de la section supérieure du calcaire carbonifère de la Russie centrale; par Marie Tzavetaev. Vol. V, n° 4 : Anthozen und Bryozen des oberen mittel- russischen Kohlenkalks ; iwn A. Stuckenberg. — Vol. VI : Geologische For- schungen am westlichen Ural-Abhange in den Gebieten von Tscherdyn und Solikamsk; von P. Rrotow. — Vol. VII, n" 1 : Carte géologique générale de la Russie; feuille 92 : Saratov-Pensa, composée par I. Sintzov. Vol. VII, n° 2 : La région transvolgienne de la feuille 92 de la Carte géologique générale de la Russie; par S. Nikitin et P. Ossoskov. Saint-Pétersbourg, 1888; 6 vol. h\-lf. Report of the scientific results of the exploring voyage of H. M. S. Chal- lenger, 1 873-76 :Zoo/o^j; vol. XXI-XXV, text and plates. London, 1887-88; 7 vol. gr. '\x\-l\°. ERRATA. (Séance du 22 octobre 1888.) Note de M. A. Magnin, Sur l'hermaphrodisme du Lychnis dioica atteint d' Ustilago : Page 664, "ote 2, au bas de la page, ligne 3 en remontant, au lieu de 10 pour 100 de pieds à^ Ustilago, lisez 10 pour 100 de jiieds atteints d^Ustilago. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLARS ET FILS, Quai (les Grands-An^ustins, n" 5j. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dlmnnrhe. Ils l'orineal, à la fin de l'année, deux volumes in-4"'. Doux Tables l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre al|)hiibétuiue de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuo et part du i" janvier. Le i»ix (le l'ohonnenuiit est fixé ainsi qa il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale ; 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. Bordeaux ■ chez Messieurs : jigen Michel et Médan. I GavauU St-Lager. Alger < Jourdan. I Ruir. Amiens Hecquel-Decobert. ( Germain etGrassin. -^"S'"'* ( LachéseelDolbeau. Bayoïine Jérùme. Besançon Morel et C'°. Avrard. Chaumas. Duthu. Muller frères. Bourges Soumard-Berneau / Leiouiiiiei. ) I''. Kobert. Brest { , ,, . . J. Kobert. V Uzel Caroff. ( Baër. Caen j Hervieu. ( Massif. Chambery Perrin. Cherbourg Henry. Rousseau. Lamarche. Clermonl-Ferr Dijon Grenoble . .. Ralel. ( Renaud. _ 1 LauveriaL. 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Calvary et C'". Friediandcr et fils. ' Mayer et Millier. P i Schniid, Prancke et Bologne Zauichelli et C'". Boston Sever et Francis. j Decq. Bruxelles { Mayolcz. Falk. Haiinann. Ranislcanu. Budapest Kilian. Cair-e (Le) V' Barbier. Cambridge Dcighton, BelletC". Christiania Cammerineyer. Constantinople. . I.orentz et Keil. Copenhague llijsl et fils. Florence Lœscher et Seeher. Gand Hoste. Gênes Beuf. [ Cherbuliez. Genève ! Georg. ( Stapelmohr. Kharkofl Puloucclove. La Haye Belinfante frères. ^ Bcnda. / Payot. Barth. Bruckhaus. Leipzig / Lorentz. Max Riibe. \ Twietmeyer. ( Decq. ( GlUlSc'-. Lausanne. Liège. Londres . Luxembourg Madrid . Milan . . Moscou. Naples. New- York. Odessa Oxford Palerme Porto Prague Rio- Janeiro . Rome . Rotterdam. Stockholm.. S'-Pétersbourg. . Turin. Varsovie. Vérone . . . Vienne. Ziirich. chez Messieurs \ Dulau. / Nuit. V. Buck IFuentès et Capde- ville. Librairie Guten - berg. Gonzalès e hijos. Yravedra. F. Fé. ( Duinolard frères. ( Hœpli. Gautier. / Furchcim. ' Marghieri di Gins ( Pellerano. 1 Chrislern. / Westermann. Rousseau. Parker et C'". Pèdoiic-Lauriel. Magalhâés et Moniz. Rivnac. Garnier. j Bocca frères. ( Loescher et C*. Krainers. Samson et Wallin. / Issakofi". Mellier. ( WolIT. 1 Bocca frères. Brero. i Loescher. Rosenberg et Sel lier Gebelhner et Wolff. DruckerelTedeschi. ( Frick. i Gerold et G". ( Franz Hanke. ( Meyer ctZeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31.— (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volumes in-i"; i853. Prix Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volumes in-4''; 1S70. Prix. 15 fr. 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. .\. DeRDÊset Â.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les Comètes, par M. Hansen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréaliquc dans les pliénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Claude Bernard. Volume n-^", avec 02 planches ; 1806 15 fr. Tome IX : Mémoire sur les vers intestinaux, par ,M. P.-J. Van Beneden. — E^^ai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences pour le concours de iS53, et puis remise pourcelui de iSôS, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles d.ins les différents terrains sédi- mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature u des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs, » par M. le Professeur Bronn. In-'(°, avec 27 planches; 1861... 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et ks Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. K 18. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 29 octobre liiiiS.) MEaiOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. Pages. .M. i. BiiRTRAND préscnle a rAcadomic son Ouvrage sui- le « Calcul des probabililés >i. (j-i M. A. Cornu rend compte de la mission dont il a (Hé ciiargé pour représenter l'Académie à l'inauguration de la statue d'Ampère, à Lyon, et dépose sur le Bureau le Discours qu'il a prononcé (î; i M. Jaxssen. — Sur le spectre Iclluriquc dans Pages, les hautes stations, et en particulier sur le spectre de l'oxygène G72 ! M. .M.\UEY. — Décomposition des phases d'un mouvement au moyen d'images pho- tographiques successives, recueillies sur une bande de papier sensible qui se dé- roule U-17 MEMOIRES PRESENTES. M. .1. .Meunier adresse un <■ l'rojet de mé- canismes destinés à empêcher certains ac- cidents sur les chemins de fer » 67S M. A. M.n'iiEi.LON adresse une Note « Sur les chaleurs de changement s d'état physique et de transformations chimiques » lJ-8 M. G. liELLENCONTRE adresse un iVIémoire re- latif à un compteur électrique 678 M. J. VixoT adresse une Note relative à une anomalie fournie par l'observation de la planète .N'eplune. les 20, 31 et 22 octobre.. 678 M"' Clémence Koyer adresse une Note addi- tionnelle à son Mémoire sur la constitution mnléculaire des corps simples 1)78 CORRESPONDANCE. -M. le Secret.\ire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, la collection du journal « la Lumière élec- trique » et la seconde édition de la •• Ba- listique » de M. F. Siocci iî;9 L'Académie impériale des Scienxes de Saint-Pétersbourg communique le pro- gramme d'un prix fondé en Russie, et destiné à stimuler les recherches sur la nature du poison qui se développe dans les poissons salés non cuits 079 M. A. DE TiLLo. — Sur l'aU'aissement pré- tendu du sol de la France entre Lille et Marseille 6711 M. BouuuET DE LA Grye. — Observations re- latives à la Communication de .M. de T1//0. 680 M. DE Teffé. — Levé du Haut Javary G80 M. Ou. Antoine. — Tensions des vapeurs : nouvelle relation entre les tensions cl les températures liquité relativement grande, l'objectif est entièrement obscur; mais, en diminuant l'obliquité, c'est-à-dire en rapprochant peu à peu la lunette latérale de réclaireur, on aperçoit d'abord sur les bords opposés de l'objectif, normalement au plan des axes optiques, deuxminces filets lumineux; puis ces deux filets, légèrement inégaux, grandissent en largeur et, finalement, tendent à se rejoindre le long du contour circulaire de l'objectif; si alors on éloigne progressivement le collimateur, on juge que les segments lumineux en s'épanouissant finiront par envahir toute la surface libre du verre. » On démontre aisément que les bordures lumineuses qui sont le début du phénomène ne sont nullement dues aux iinperfections inévitables des bords : il suffit de placer un petit écran au milieu de la surface de l'objec- tif, on le voit bordé de filets lumineux particulièrement intenses sur les cléments de son contour perpendiculaires au plan de diffraction (' ). » On reconnaît que l'illumination de l'objectif du collimateur est né- cessairement un peu dissymétrique, à cause de la différence d'incidence des rayons diffractés aux deux bords de l'objectif; bien qu'à grande dis- tance l'effet devienne invisible, cette dissvmétrie pourrait faire craindre une cause d'erreur dans les pointés de la mire. » J'ai pensé qu'on pouvait du même coup compenser cette petite dissy- niétrie et doubler la quantité de lumière diffractée en employant deux appareils éclaireurs identiques, symétriquement placés de part et d'autre de la lunette d'observation : c'est la disposition adoptée dans l'appareil définitif installé récemment à l'observatoire de Nice, avec le concours em- pressé du directeur, M. Perrotin; en voici la description succincte (-) : » 1° Collimateur à réjlexion. — Sur un jiilier en maçonnerie bâti au mont Macaron, est placé le collimateur dont l'objectif illuminé constitue (') Celte image de l'écran est toujours accompagnée d'une seconde image, symé- tiique de la première par rapport à la normale au plan du miroir : c'est uneconsé- ((uence des lois géométriques de la réflexion. (-) MM. Brunner ont été chargés de l'exécution des appareils et se sont acquittés de cette tàclie avec le soin et Tliabileté qu'ils apportent à tout ce qui sort de leurs ateliers. ( 7" ) la mire; ce collimateur consiste en une véritable lunette de 6*^™ d'ouver- ture; au foyer principal se trouve une lame de glace, argentée et vernie sur la face extérieure, fixée sur le chariot d'un micromètre qui la fait glis- ser dans son plan. L'argenture a été grattce sur la moitié de la surface de la lame, de sorte qu'en manœuvrant le tambour du micromètre on peut à volonté couvrir ou découvrir le chamji de vision. Un ocidaire fort per- met de mettre exactement au point l'image de la station opposée dans le plan de la surface argentée, à l'aide de ([uelqnes fdaments d'argenture laissés à dessein lors du grattage. On peut donc aisément faire coïncider le plan de l'image focale avec la surface intérieure de l'argenture, c'est- à-dire réaliser les conditions théoriques bien connues ( ' ). Ce collimateur est protégé par un long tube en fonte de iS*^"" de diamètre noyé dans la maçonnerie du pilier; il est fixé invariablement dans ce tube p;ir des vis buttantes qui assurent la permanence du réglage en direction. Du côté de l'oculaire, le tube de fonte est fermé par une plaque métalliciue couverte finalement par la maçonnerie; de l'autre côté, qui doit rester libre, l'ou- verture est réduite à un orifice circulaire de y""" de diamèti'c. Par mesure de précaution, cet orifice est grillé au moyen d'un réseau de fils métalliques équidistants (-). » -i" Éclaireiirs. — Deux lunettes de i6''™ d'ouverture et de i" de dis- tance focale, disposées svmétriquement à 35"° de part et d'autre du plan de visée du cercle méridien, servent à projeter sur l'objectif du collimateur du mont Macaron deux faisceaux de lumière. Ces éclaireurs sont placés sur un pilier construit en dehors de la salle méridienne. Le réglage en est facile; à cet effet, on braque chaque lunette de manière que l'image de la mire tombe sur la croisée des fils de l'oculaire qui est un microscope à long fover ; on place ensuite au foyer commun de l'oculaire et de l'objectif la source lumineuse qui parait alors en coïncidence avec le réticule. Cette source lumineuse se trouve donc au point même où se fait l'image réelle de la mire ; elle envoie ainsi dans le collimateur deux faisceaux intenses qui se réfléchissent et retournent en majeure partie ii leurs points de départ respectifs; mais, à leur sortie du collimateur, ces faisceaux s'épanouissent (') Voir Annales de l'Observatoire, Mémoires, t. XllI, p. A. 129. (^) Des expériences à grande distance m'ont démontré que, conformément à la lliéorie, ce réseau n'offrait auciui inconvénient appréciable; la distance des fils peut même être choisie de manière à accroître un peu la quantité de lumière diffractée dans la diiection utile. (7^2 ) par diffraction clans tous les sens; les portions diftractées suivant la bissec- trice de leurs directions sont recueillies par la lunette méridienne et con- courent à la formation de l'image de la mire ( '). Cette image se présente sous forme d'un petit point très brillant, tout à fait semblable à une étoile; avec des lampes à pétrole, flamme de tranche, l'éclat de ce point lumineux est à peu près celui d'une étoile de '^* à 4*^ grandeur. )) On a pu, avec avantage, substituer aux lampes à pétrole des lampes Edison dont le fdament de charbon est assez épais pour couvrir l'image du pilier de la mire dans toute sa largeur, ce qui assure un réglage facile et stable. Le jeu d'un simple commutateur suffit alors pour illuminer ou éteindre la mire. » D'après le plan primitif, il resterait à ajouter entre les deux éclaireurs, c'est-à-dire sur le trajet des faisceaux revenant à la lunette méridienne, un verre légèrement convergent destiné à compenser la petite différence de distance focale entre les étoiles et la mire; mais les premiers essais ne paraissent nullement démontrer la nécessité de cette addition. Les pointés se font avec une précision et une concordance remarquables : il n'est donc pas probable que l'interposition d'un verre, difficile à tailler et altérant la simplicité optique de la mire, puisse apporter une amélioration appré- ciable à des pointés déjà si parfaits. » En résumé, le collimateur à réflexion de M.Fizeau réalise en quelque sorte la mire idéale, la mire identique à un petit astre, directement com- parable aux objets célestes sans rien changer aux conditions de l'obser- vation astronomique (-). » Les astronomes féliciteront, je n'en doute pas, le Bureau des Longi- (') L'épanouissement pai" diffraction va encore plus loin ; car, lorsqu'on n'alhime qu'un seul éelaireur, la mire devient visible dans l'autre éclaireur fonctionnant comme lunette : leurs axes optiques étant distants de o^jyo, on voit qu'on pourrait, au be- soin, les écarter bien davantage du plan de visée. Je ne doute pas que dans des condi- tions favorables, si l'emploi de ces appareils se généralisait, on ne puisse atteindre la largeur transversale des cercles méridiens, ce qui faciliterait beaucoup l'installation des éclaireurs. (^) L'appareil offre d'ailleurs beaucoup de ressources et se prête à divers genres d'études : ainsi, avec un oculaire nadiral convenable, on illumine aisément la mire comme dans l'expérience de la vitesse de la lumière. On peut donc comparer directe- ment la mire au nadir sans rien changer à l'oculaire, opération utile dans les études sur la réfraction, sur les variations apparentes de la verticale, sur la détermination absolue de la latitude et, en général, sur les erreurs systématiques provenant d'un petit cliangemeiit dans le mode d'observation. ( 7'3 ) tildes de son heureuse initiathe et remercieront M. Bischoffsheim de n'avoir rien épargné jjour assurer le succès d'une expérience qui accroît encore la puissance scientifique de son bel observatoire. )> PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Essai sur la théorie du ressort BellevUle; par M. H. Resal. « Ce ressort, imaginé il y a environ vingt-cinq ans, a donné les meil- leurs résultats dans son application au matériel des chemins de fer. » Une rondelle du ressort se compose de deux troncs de cône creux en acier, identiques, dont l'épaisseur aux deux bases est coupée suivant des cylindres; ces troncs s'appuient l'un contre l'autre suivant les arêtes cir- culaires de leurs erandes bases. Deux rondelles consécutives sont en con- tact suivant les arêtes des petites bases. Enfin, un guide cylindrique tra- verse les ouvertures des petites bases des rondelles. Une des rondelles extrêmes étant relativement fixe, si l'on exerce un effort uniforme sur le bord extérieur de l'autre de ces rondelles, le système forme un ressort. )) Soient /•(,, 7\ les ravons de la grande base et de l'ouverture d'un tronc de cône; e, z^ l'épaisseur et la hauteur du tronc; N le nombre maximum de tonnes que doit supporter le ressort, et par suite chaque tronc. » On a été conduit par la pratique à établir les règles suivantes : m / ^ivT . e < 0,12.5 J, < 0,075 r' = o,o4 -I- o,oo3N, r, = o,2j/-„, — ^ ,-, - . ,,• " ' r . 1 > 0. /•„> 0,094 /„>o,oo4 On voit ainsi que l'inclinaison i des génératrices du tronc sur sa base est un petit angle qui est compris entre 4° et 6°. )) Un ressort peut être soumis à des efforts considérables, tels que N = 8^ pour /fl = o'",075, sans que la limite de l'élasticité soit dépassée; mais on observe que son raccourcissement croît moins rapidement que la charge, d'où il suit que les déformations des rondelles ne restent pas très petites et que la théorie mathématique de l'élasticité n'est pas applicable à l'étude du ressort. )) Cependant, cette théorie, comme on le verra ci-après, conduit à des résultats intéressants lorsqu'on suppose que : 1° l'épaisseur e est assez ( 7'4 ) petite pour qu'on puisse conduire le calcul de la même manière que poiu" une membrane; 2° la charge Q* ne dépasse pas une certaine limite. 1) On peut considérer la grande base d'un tronc comme fixe et l'arête circulaire de la ])etite base comme soumise à la résultante Q. ') Soient () le centre de la grande base; Oz l'axe du tronc; (/ ) l'index de la tangente au parallèle. » En remarquant que \ - 0, on a ^ - r\dr dz j (2) ^,,.:^_('xA+2y.~), ('3) ^,^^_/xA + 2a^), (4) ;,,, = - ()a + 2;.^ ^^) /^--' = - K 7/7- ■^- 177 ) cl, identiquement, » On reconnaît facilement que — p,. X 1-re cos / 4- Q -^ d'oii .,. , f/U d\y k ^ -^ (/;; «/• ii.r en posant O (a) 2t:c COSi » Si l'on exprime qu'un élément de volume déterminé par deux paral- lèles consécutifs et deux méridiens faisant entre eux l'angle (hh est en équi- libre dans le sens de /•, on trome ,1 e dru,.,. l'dr ,, — c/Ç/ : - ' 1 . ptt dh — o. ( 7'^^ ) ce qui revient à oii, en développant, dr ' \ (//•- /■ (Ir l'- on encore , . ^ d\ d \ d\] La condition d'équilibre de l'élément suivant (i) est satisfaite d'elle-même. » Nous supposerons que p.. est nul dans l'épaisseur du tronc de cône comme sur ses surfaces extérieure et intérieure, hypothèse que la suite des calculs pourra seule justifier. Nous aurons ainsi (8) >A + 2y.^--=o fAV et, par l'élimination de -r^- au moyen de l'équation (i). (9) (^+2l^)A-f^^ d'oii o. ,d\ d ^/'U (X-f-2.a)^. -2;.^-^;-^^ = o. » Cette dernière équation ajoutée à l'équation (7) donne — = o, et A ne peut ainsi dépendre que de z. L'équation (9) donne ensuite, en dési- gnant pary"( = ) une fonction arbitraire, (m) yi=hï^\^':^-IM\. » En ayant éi^ard à la relation (9 ), l'équation (1) donne /VV _ À dz 2 (j. ' (") -d7 = -^^' (I ou .'//■ dz C. R.. 1888, a" Semestre. (T. CVU, N" 19.) 05 ( 7'6 ) et l'équation (6), différentiée par rapport à z, conduit à -TT = o. dz- » Eu substituant dans cette dernière équation la valeur (lo), on voit que l'on doit avoir rfTî^^o. /(;) = o, d'où, en désignant par A, B, M, N quatre constantes arbitraires, A = A-hB3, /(.r) = M + N-. » L'équation ( i i ) devient -7- = ( A + Bs), et l'on y satisfait, ainsi qu'à la condition W = o pour r -- o, en prenant (io_) w = -^(a= + ^> » Enfin, l'on a, au lieu de l'équation (10), (i3) rT X + 2tJl (A-i- Bs)- -f » En portant les valeurs (11) et (i) ) dans l'équation (6), on trouve k ce qui exige que . B = n, N = - ik X -H 2JX. » On a donc en résumé, jusqu'ici du moins, A = A, U = ''-±^ \'^ -^'-{M - .^^^y i[x. L -^ '■ ^, '' + '•* !■■■ / dr 2 |Ji L /■ /■- \ A + 2 a/ » En exprimant que fj,.,.=.o pour r=^r,, 2 = 3, d'une part, et pour r=:r^, z = o de l'autre, on obtient M A 2kz,rl 2 A ^1 u-3-'1)(X + 2i^)' ( 7'7 ) par suite, en se reporlaiil à la l'ormiile (12) et se rappelant que B = o, !^ ('"0 — 'DC^ + '-^l-'-) lJ-(>' + 2|x)(/-5 — /•;) 2T:ecosi » La flèche du Ironc de cône sera donc X- Q W, [A ( X + 2 ;a ) ( l'I — /■]) 2 7: e cos i » En désignant par n le nombre des rondelles, et pary"= — 2rni\ le raccourcissement du ressort, il vient / ^ n\zH) ■^ T^ [i.{l + ■i}x.)e cos i( ri — l'i) )) Si l'on suppose [j. =; X comme on le fait d'habitude, et si l'on désigne par E = ^X le coefficient d'élasticité de la matière, on a . 5nzlQ 5/i(/-D — ''i)Q sin-t ' 6TtEe(/'o — r1)cosi 6T;Ee(/'o + /'i) cos« » Il est maintenant facile de former les expressions de /)„, Pct^ 6t, en y faisant :; = {r„ — r,) tangf, on trouve 2 A- tang j {ro— r) (r — r, ) 3 A- tan g; /fX + |j. _ /'o /'i r„ + /■ ■^"~" /•»+/■, \X + 2;jL r^ ^ r )) Les maxima de p,.r, — Pu correspondent respectivement à r—yjr^r,, r = ^/2 /„ /•, et ont pour valeurs 2A: tangi(v//',i — \'>'i)" Pn— ■ '■ , , ■ ' ('■0-+- ''l) V''o'l _ 2Atangi / X / 0+ r^\ P"— ,•„+,-, (^X + 2;^ v/âTy^y" )) Si / est suffisamment petit, ils seront évidemment inférieurs à celui de — Przt savoir _ .^ A ^ Q ' '" /', 'iT.i\e cosi et, en représentant par F l'effort élastique que l'on ne peut pas dépasser, on aura 2-1 /". COSl ( 7'« ) » Il faut d'ailleurs, comme on l'a supposé, que — soit une petite fraction, d'où une limite pour Q que l'on doit au plus atteindre. » ZOOLOGIE. — Sur les avantages de l'emploi de la lumière électrique dans les observations de Zoologie marine. Note de M. de Lacaze-Duthiers. « En revenant du laboratoire Arago, M. de Lacaze-Duthiers désire faire connaitre, en quelques mots, à l'Académie, qui a toujours suivi avec intérêt la création de cette station maritime, combien les essais d'éclairage élec- trique dans les grands bacs de l'aquarium de Banyuls lui promettent de précieuses observations. » C'est surtout la lumière d'une lampe à arc qui lui a permis de faire ses dernières observations. Pendant que la machine à vapeur remplit les réservoirs d'eau de mer destinée à l'entretien de la vie dans l'aqua- rium, en même temps la dynamo est suffisamment actionnée pour donner dans un régulateur Serrin réglé de 22^™p à 24"'"'' un arc dont la lumière projetée par un réflecteur parabolique sur les bacs remplis d'animaux permet l'observation de détails infinis. » Les grands bacs cubiques, de i'",6o de long, reçoivent le pinceau de lumière sur l'une de leurs faces, et l'observateur, se plaçant à côté, devant la paroi perpendiculaire à celle qui laisse pénétrer les rayons lumineux, A'oit de la sorte les animaux sur une incidence de lumière de 90°. » Dans ces conditions, les effets sont très beaux. Pour peu que les ani- maux soient transparents, on distingue facilement tous les détails de leur organisation. En les approchant des parois de glace, on peut les observer à la loupe. On découvre ainsi des embryons nageant dans le corps même des animaux dont la présence échappe à la lumière ordinaire. » Dans les polvpes des Alcvons, des Pennatulcs, des Vérétilles, on voit, avec une admirable netteté et une évidence qui enchante le naturaliste, les grappes d'œufs, les mésentéroïdes bordés de leurs cordons pelotonnés, etc. » Lorsqu'on a étudié quelques animaux marins dont les tissus contrac- tiles au dernier degré reviennent sur eux ou s'étendent extraordinairement pendant l'épanouissement, on sait combien les idées qu'on ])eut se faire d'après l'état de ces animaux préparés ou conservés pour la dissection sont fausses et contraires à ce qui existe dans l'état naturel. )» Parmi ces animaux on peut citer les Mollusques nudibranches, les ( 719 ) Coralliairos, les Hydraires. En particulier, les Pennatulcs ont un sarcosome formé d'aréoles que limitent des lamelles entrecroisées en tout sens. Lors de leur contraction, on n'a aucune idée de l'étendue de ces aréoles et des dispositions des tissus qui les forment; pendant l'épanouissement et sous l'éclairage d'une lampe à arc, on peut reconnaître aussi clairement qu'il est possible de le souhaiter la constitution des trames aréolaires qui échappent à la vue dans les conditions ordinaires. Ces faits suffisent pour montrer quels avantages on peut tirer des éclairages nouveaux dans les études biologiques qui se font au bord de la mer. )) L'impressionnabilité des animaux n'a pas paru aussi grande qu'on pouvait le supposer tout d'abord. » Les Poissons ont été sans doute étonnés, ils sont venus, mais lente- ment, du côté de l'éclairage, mais ils ne s'y maintenaient pas avec persis- tance. » Les Langoustes ont semblé, au premier moment, plus impression- nées. » Les Annélides tubicoles, nombreuses et d'espèces très variées, fort épanouies, se sont tout d'abord un peu rétractées. » L'agitation a été grande dans le bac des Bernards hermites. )) Les Actinies, les Alcyonnaires ne se sont point rétractés. » Dans un bac vivent depuis longtemps de nombreux Illyanthes, Actinies pivotantes qui s'ensablent et restent cachées pendant le jour pour s'épa- nouir seulement le soir. Dès que la nuit arrive, ces animaux forment un tapis et recouvrent le sable, qui disparaît sous leurs nombreux tentacules étalés, formant de vraies corolles. La hmiière électrique, malgré la cha- leur qui l'accompagne, n'a pas, dans un premier essai, fait rentrer ces animaux. » Du reste, ce n'est que par une étude prolongée et comparative qu'il sera possible de mieux établir quels sont les effets de l'action directe de la lumière électrique produite par l'arc sur les êtres divers qu'on conserve dans les aquariums. » On sait d'ailleurs que, lorsque les animaux se sont acclimatés dans nos réservoirs, ils deviennent moins impressionnables aux excitations exté- rieures. » Ainsi, les Céphalopodes, si remarquables et si remarqués par leur pro- priété du Caméléon, finissent par s'habituer aux excitations et ne changejit plus aussi rapidement de couleur, quelquefois ne changent plus du tout. Les Poulpes et les Elédones, les Sépioles qu'on apporte de la nier sont fort ( 7^" ) irritables. Il suffit alors de frapper inopinément un coup sec sur la glace du bac pour faire changer leur couleur : après quelque temps de séjour, ils restent impassibles, ils ne lancent même plus leur encre. Cela arrivait à Banyuls pour deux Poulpes qui y vivent depuis deux mois très bien accli- matés. » La lumière les a attirés évidemment, mais pas très énergiquement. Ils sont devenus plus foncés de couleur, leurs verrues et leurs tubercules cu- tanés devenaient plus saillants, plus pointus, surtout ceux de la tête. )) Il faudrait, pour rester dans la vérité relativement aux effets de la lu- mière, observer surtout comparativement l'effet produit sur les animaux nouvellement péchés et sur ceux déjà acclimatés. Cela sera fait ultérieu- rement. » MEMOIRES PRESENTES. M. L. Bailly adresse une Note intitulée : « La réforme monétaire; rap- ports à établir entre la monnaie nouvelle et le Système métrique décimal des Poids et Mesures. » (Commissaires : MM. Peligot, Fremy.) M. L. Bataille adresse un Mémoire relatif à un nouveau propulseur pour la navigation aérienne. (Renvoi à la Commission des aérostats.) M. DE Bussv est adjoint à la Commission qui a été nommée pour juger le Concours du Prix extraordinaire de six mille francs. CORRESPOND AIVCE. M. le Ministre de la Guerre prie l'Académie de vouloir bien désigner deux de ses Membres, pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'École Polytechnique, en remplacement de MM. Hervé Mangon et le général Perrier, décédés. ( 72' ) ASTRONOMIE. — Positions de la cornètc Dnmard (i septembre 1888), mesurées à l'observatoire de Besançon. Note fie M. Gruey. Dales. 1888. On. II., i.j . , 17.. 17.. Étoiles de comparaison. a 12434, Lalande b 2188, Schjellei'iip c iLalande, iigaS. Schjell., 2io() a' Id. Ascension Distance Nombre droite. polaire. de ami. .-#—*. *-%-*. compar. Observ ,3 m s + 1.22, 18 1 't +3. 9,0 9:24 G. 9 — 2 .20,00 —9. 6,1 12:32 G. 7 H-3. 5,3o —2.22,4 9:24 H. 7 h3. 1,60 —2. 7,7 9:^4 G. Positions des étoiles de comparaison. Ascension Dates. droite 1888. Étoiles, moy. 1888,0. h m s Oct. Il a 6.23.46,91 i5 b 6. 19.35,67 17 c 6. 9.40,02 17 c 6. 9.40,02 Distance Héductioii polaire Réduction au jour. moy. 1888,0. au jour. Autorités. + i'',78 82. 47. M, 4 -0,8 Lalande. + 1,92 83.39.11,6 — i>i Schjelleriip. -1-2, o3 83.53.54,5 -1,5 !L ilaude. Sclijellei-Lip -h2,o3 83.53.54,5 — 1,5 Id. Positions apparentes de la comète. Dates. Temps moyeu Ascension droite Log. fact. Distance polaire Log. fact. 1888. de Besançon. apparente. parall. apparente. parall. h m s h ui s o f II Oct. 1 1 14.16.20 6.25.10,87 2,898,, 82.50.19,6 0,753,, i5 15.47.59 6.17.17,5g 2.934,1 83. 3o. 4,4 o,76i„ 17 16. 7.51 6.12.47,35 5,388,( 83.5i.3o,6 0,763,, 17 16.43.02 6.12.43,65 ■"!,6o5 83. 5 1.45, 3 0,763,, M Observateurs : G, M. Gruey; H, M. Hérique. » ASTRONOMIE. — Observations de la nouvelle comète Barnard (1888, oct. 3o) et de la nouvelle planète m PaJisa, faites et l'observatoire de Paris (è(/ua- torial de la tour de l'Ouest):, par M. G. Bigourd.\n. Communiquées par M. Mouchez. •« ^ Dates. 1888. ( Nov. 3 . . ) 3... 3.. M. Déclin. iles. Astre— 4. m s Astre — )«•. a Anonyme 10,. j -0. 7,82 — 0.37, I 12.12 b [d. 10,5 -0.25, 1 3 -5. 0,8 12.12 c loSg W,, 1' 9 -0.43,07 T-2.28,4 18.16 ( 722 ) Poxitions des étoiles de lompa raison. Ascension droile Rt'clurtion Déclinaison Réduction Dates moyenne au moyenne au 1888. Étoiles. 1888,0. jour. 1888,0. jour. .\ulorilés. h m s s o ' " " Nov. 3.... a 9.49. 0,90 " +1,80 — 14. 44- '1,1 -1- 0,2 Rapp. à d 3.... h 9.48.29,28 +1,79 — i4-3g.39,8 + 0,1 kl. 3.... c 2. 0.18,99 +2,98 +i3.33.53,8 -i-i3,8 Weisse, d 9.46.10,97 » — 1 4. 5 1.38, 2 » 1(1. Positions apparentes de la conu-lr et de la planète. Temps moyen Ascension Dates de droite Log. fact. Déclinaison Log. fact 1888. Paris. Il m s apparente. h m s parallaxe. apparente. 0 ' parallaxe. Vov. 3 . . . 16.29.42 9.48.54,88 'i',374,. -14.44-48, 0 0,882 3... . 16.46.28 9.48.56,20 T,327„ —14.44.40, .4 o,885 3... 10. 33.. 59 1.59.38,90 2,736,, + i3.3i .39, ,2 0,707 rasT) ASTRONOMIE . — Sur une triple détermination de la latitude du cercle de Gambey. Note de M. Pkrigaud, présentée par M. Mouchez. « Lorsqu'on dirige la lunette du cercle de Gambey vers une étoile réflé- chie et qu'on emploie l'ancien bain de mercure, on n'aperçoit, en général, qu'une image diffuse et grossière. Si l'on vient à se servir du nouveau bain (dont la description a été donnée aux Comptes rendus du i6 mars 1888), l'image apparaît, au contraire, très brillante et très nette. Mettant à profit cette facilité qu'offre le nouveau bain pour les études de réflexion, j'ai observé la Polaire du 21 septembre au 3o octobre, à ses passages supé- rieurs et inférieurs, directement eX par réflexion, ainsi que le nadir. ,) Les mesures obtenues peuvent être combinées de trois manières dif- férentes, pour obtenir la latitude : » 1° Méthode ordinaire. — Combiner a^ec le nadir les observations directes des passages supérieurs et inférieurs; » 2° Combiner avec le nadir les observations réfléchies des passages supérieurs et inférieurs; )) 3° Combiner entre elles les observations directes et réfléchies des passages supérieurs et inférieurs, sans l'adjonction du nadir. » Or voici les résultats se rapportant à 10 passages supérieurs et 1 2 pas- sages inférieurs, et ramenés au 21 septembre. ( 7^3 ) » Nous désignerons par n hi lecture au nadir, par / la lecture directe, /' la lecture réfléchie : Observations dir ectcs Obsei-valions réfléchies Observations directes et nad r. cl nadir. n - r. PS. ' PI. et rénécliic;. -/. PI. /■— /. PS. PS. PI. 1888. 5o<'7' 47" 32' 39" 52' 42°27' 100"! 5' 95"5' Oci. i8... 3o'i9 Sept. 21... 53", 3 3i , I 7.4 —o'ii 45'; 9 » 1 9 ■ ■ • 3o,8 )) 2 2... .53,2 3o,2 7.6 +0,6 45,6 » 21... 3i,6 ). 28... 53,3 3o,7 8,3 0,9 45,0 » 22... 3i,i Oct. .5... 52,7 3o,3 7.3 0,8 45,4 » 23... 3o,.5 " i7--- 52,8 29,8 7'7 0,7 45,1 » 24 . . . 3o,8 )i i< ) . . . 52, G 3o,7 8,2 0,1 44,4 » 2.J... 3.,i » 20... 52,1 3o,5 8,9 0,6 43,2 » 26... 3i,9 » 22... 52,2 3o,2 9.8 1,7 42,4 » 29... Si,. 5 » 23... 52,0 3o, 2 8,2 1,6 43,8 » 3o . . . 3. ,7 » 24..- 53,5 29-9 7.9 1,6 45,6 » 26... 53,6 3o, I 7.9 45,7 » 27... .-53,2 8,6 44,7 Moy... .5o''7'3i",i9 47 '32 52", 88 39- 52'3o",34 42 48o5o'io" ''27'8",i5 10 76 o».5'o",84 95''5'44",74 Latit. 1 48°5o'i2",o3 48'>5o'ii",4o conclue. ) » Le dernier nombre est évidemment la moyenne des deux premiers. Ces trois latitudes diffèrent sensiblement, comme on le voit; mais, si l'on applique la formule de flexion que j'ai donnée (Comptes rendus, 1888, 0." semestre, n" 16), F = + o",G5 cos.3, on trouve (z étant égal à 4i°io') qu'il faut attribuer au premier résultat la correction — (b -\- h cosz) — — i",i4; au deuxième, la correction + (^ — b coss ) = -h o", iG; et au troisième, la correction — bcosz == — o",49' M On arrive alors aux trois nombres presque identiques 48°5o' i<)",8(), 10", 92, io",f)i. « De ce qui précède, on peut conclure : » i" Que la latitude ne varie pas avec les saisons, puisque le résultat obtenu en octobre 1888 se trouve identique à celui précédemment acquis au même instrument en juin 1887: C. R., 1888, o. Semestre. (T. CVII, N" 19.) 9^ ( 724 ) » 2° Que l'expression adoptée pour la flexion s'adapte parfaitement aux observations; » 3° Que, maintenant, avec le nouveau bain de mercure, et pour la détermination des coefficients de la flexion, on peut se servir avec un grand avantage de la méthode basée sur les observations directes et réflé- chies d'étoiles nord et sud ; » 4° Enfin, que le nombre 48°5o'io",9 représente, avec une haute probabilité, la latitude du cercle de Gambey. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les équations différentielles du premier ordre. Note de M. P. Painlevê, présentée par M. Darboux. « Nous nous proposons de traiter ici la question suivante (' ) : » Reconnaître si l'intégrale de l'équation (i) F[r',y, (^)] = o n'admet qu'un nombre donne n de déterminations se permutant autour des points critiques mobiles. )) Dans ce cas, l'intégrale vérifie une relation de la forme j«+j'-'R.[y„,7„,(^„),(a.)]+... + R^b'o' 7o. (^o). {oc)] = X[j, 7;,7o. (^o), (»] = o, où Rj représente une fonction rationnelle de y„, Jo> R.-r;r'A;fr„,(^„),(^)] + jr'A;[j'o, (^o), {oc}] +.. .4- a;"[7„, {x,), {x)\ (m étant le degré de F en j'). Le principe de la méthode consiste à déter- miner une limite supérieure du degré auquel /„ figure dans les A^. Or l'in- tégrale de {i) satisfait à une relation /[y>ro, {.0,}] =y«« + ^—'6, [r„, ^^)] -i- . . . ^ b,„„[v„, (^)j = o, où les B, renferment jo au plus au degré mn. D'autre part, soient X,, Xa, . . ., X,„ les m valeurs de X qui correspondent pour une valeur de y,, (') Voir Comptes rendus des 23 et 3o juillet i888. ( 7^5 ) aux m valeurs dej,,; on a identiquement /[.y,yo,(.r)] = X,\,...X^, et cette identité permet de calculer la limite cherchée. Cela fait, on cherche à déterminer le système de relations algébriques qui existent entre R, et -^, et entre R, et les {n — i) autres fonctions R, et l'on arrive en défini- tive aux résultats suivants : » On peut reconnaître par des opérations purement algébriques si l'intégrale d'une équation (i) donnée ne prend que n valeurs autour des points critiques mobiles (n étant donné); l'équation s'intégre alors algébriquement, ou par quadrature, ou se ramène à une équation de Riccati. Le genre de la relation entre les constantes intégrales est plus grand que i dajis le premier cas, égal à I dans le second, nul dans le troisième. » En particulier, on vérifie par des opérations linéaires si l'intégrale de (^i) est une fonction algébrique y{x) n'admettant qu'un nombre donné n de déterminations, et l'intégrale s'obtient alors algébriquement. » Pour appliquer la méthode, il est souvent utile de ramener l'équation à une forme plus simple à l'aide d'une transformation y, = ?[j'. y, {oc)\ rationnelle en / et y. Parmi ces transformations, la plus simple est la transformation homographiquc a y -:- 1> à laquelle on peut adjoindre le changement de variable a?, = '^(x). Nous faisons de cette transformation et des invariants qui lui correspondent une étude détaillée dans un Mémoire, dont cette ^ote et les deux précédentes ne sont qu'un résumé sommaire, et qui paraîtra très prochainement. » Plusieurs des résultats obtenus s'étendent aux équations d'ordre su- périeur. Soit, par exemple, (i)' F[/',/,r,(a;)]=.o une équation du second ordre où F est un polynôme en y'\y' et j. Si son intégrale ne prend que n valeurs autour des points critiques mobiles, elle satisfait à une équation ( 7^6 ) où les R, sont uniformes ( mais ne sont pas nécessairement rationnels) en yô' yo'.^'u* I^'iiitégrale vérifie aussi des relations telles que /|,v", y , y, ( X) I = const. , /•étant uniforme enj'^y.j. On ])eut choisir trois relations particulières / = y, /' = y', /" = y", liées par une équation algébrique (■1)' ■ ^(y, y', y';=o, et telles que z soit fonction uniforme de /, /', /". Pour compléter l'analogie avec le premier ordre, il faut ajouter la condition que l'intégrale dépende algébriquement des constantes y'^, j„, ou encore n'admette que des points essentiels fixes. Il existe alors une correspondance rationnelle entre la rela- tion (2)' et la relation (i)'. En étendant aux transformations rationnelles des surfaces certaines des propositions démontrées par M. Picard pour les transformations birationnelles, on peut généraliser quelques-uns des résul- tats contenus dans la Note du 3o juillet. iNIais la question traitée dans la présente Note ne saurait être résolue pour les équations d'ordre supérieur à l'aide de la méthode que nous venons d'exposer. » CiNÉMA'i'IQL'E. — Groupement et construction géométrique des accélérations dans un solide tournant autour d' un point fixe ('); par M. Pu. Gilbekt. « La question a été traitée par MM. Resal (^Cinématique pure, Ch. IV), Schell (^Théorie der Baiegung, t. I, p. 474 )> Griiey (Sur les accélérations des points d'un solide), etc., dont nous citerons quelques résultats néces- saires à l'intelligence de ce qui suit. » 1. Les points du corps situés sur une même droite passant au j)oiut fixe O ont leurs accélérations parallèles et proportionnelles à leurs dis- tances au point O; elles sont de sens contraire pour deux jioints situés de part et d'autre de O. )i Tous les points situés dans un plan passant par O ont leurs accélé- rations normales à une môme droite 0(^; réciproquement, les points à (') ]'oir, ))Our le-; iiolalidiis, Cuiiij)tcs rendus, •jo décembre i88(i. 17 jainier 1887. ( 72? ) accélération normale à une droite OQ sont clans un plan passant par O, que l'on construit comme suit : )) Projetons r accélération angulaire OLenOL, sur le plan normal à OQ, faisons tourner cette projection de go" autour de OQ, de gauche à droite, jusqu'en OQ'. Portons d'autre part sur OQ une longueur égale à or que nous projetterons en OQ, sur l'axe instantané 01, et tirons OQ" égal et parallèle à la droite projetante QQ,. La résultante OP de OQ', OQ" est normale au plan cherché. 11 2. Rappelons que, si i désigne l'angle conique décrit par l'axe instan- tané; (•/, i' les dérivées de co, 6 par rapport au temps, l'accélération angu- laire 1 a pour composantes parallèle cl normale à Taxe OI A,„ = 0)', ;,^ — M'V. » Le plan lOL, passant par l'axe instantané et l'accélération angulaire, sera le plan principal; les directions 01 ou OZ de l'axe instantané, ON ou OX de la composante ).,,, OY de la normale à XOZ dans le sens habituel, seront les directions principales : elles sont rectangulaires. » Les points du corps dont l'accélération est parallèle à OX sont sur l'accélération angulaire OL; ceux dont l'accélération est parallèle à OY sont sur l'axe 01; ceux dont l'accélération est parallèle à OZ sont sur une droite OH qui se construit comme suit : On mène par l'axe OI un plan faisant avec OX l'angle i défini par la /'dation tan2i =: ;> et l'on projette sur ce plan l'accélération angulaire OL : la projection est la droite cherchée OH. )) 3. Le lieu des points d'égale accéléialiony est un ellipsoïde qui a pour centre le point fixe O ; les ellipsoïdes répondant aux diverses valeurs dey sont homothétiques; il suffit d'étudier la distribution des accélérations sur celui qui répond ày= i. Nous l'appellerons l'ellipsoïde (E). » Les directions de raccélcration angulaire OL, de l'axe instantané OI et de la droite OH définie ci-dessus sont celles de trois diamètres conju- gués de l'ellipsoïde ( E) (' ). Les demi-diamètres correspondants ont pour ( ') ( k' tliéoiviuo paraît dû ii M. Sclit'Il (Oinr. citi'. p. 'i<)d). ( 7^8 ) valeurs respectives a' = -^, b'= ~, c'=z -Z-;, P = \/(«' + >^-)(o/ + 0/= ). )) 4. Soient x',y', :■' les coordonnées d'un point M de l'ellipsoïde pa- rallèlement à ces diamètres OL, 01, OH \jjc,jy,jz les composantes de l'ac- célération du point M parallèlement aux directions principales OX, OY, OZ ; on a les relations remarquables .7-' . y' ■ z' )) On en déduit sans peine le théorème principal de M. Gruey et di- verses conséquences simples ; ainsi, le plan passant ])ar les droites OI, OH a ses accélérations normales à OX, etc. )) De même, x, y, z étant les coordonnées de M parallèlement aux di- rections principales ;j\,j\>,Jiy les projections de l'accélération de ce point sur OL, sur le prolongement OI' de 01 et sur OH' symétrique de OH par rapport au plan principal, on a vh; y>. — ^" -'' J<^'— ~~ ]y' /il — ~ f d'où résultent plusieurs propriétés : le lieu des points dont l'accélération est normale à OL est un plan mené par O normalement à OX, etc. » 5. Les équations (%) permettent de construire géométriquement l'ac- célération du point M : » 1° Menons le plan tancent en M à l'ellipsoïde (E); projetons les demi- diamètres de (E) dirigés suivant OL, 01, OH sur la normale abaissée de O sur le plan tangent, et portons respectivement ces projections, à partir du point O, sur les directions principales OX, OY, OZ. Leur résultante, prise en sens con- traire, donne la direction de l' accélération du point M. )) 2° Portons sur les directions principales OX, OY, OZ les longueurs a, b' , d des demi-diamctres conjugues, et par leurs extrémités menons des plansfixes normaux à OX, OY, OZ. Cela fait, le plan tangent à l'ellipsoïde en M fera sur les directions OÏj, 01, OH, à partir du point O, trois segments qu'on prendra pour rayons de trois sphères ayant leur centre en O. Les cônes de sommet O, ayant pour bases les sections respectives de ces trois sphères par les trois plans fixes, ont une génératrice commune dont la direction est celle de l'accélération du point l^L ( 729 ) » Les équations (a) et (p) conduisent encore à la solution très simple des problèmes suivants : » Étant donnée une droite OQ, trouver le plan dont les accélérations, projetées sur OQ, ont une grandeur donnée ct. » Étant donné un plan (A) normal à une direction OP, trouver la droite OQ sur laquelle les accélérations du plan (A) se projettent en gran- deur égale, etc. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur les calculs (le résistance des systèmes réticu- laires à lignes ou conditions surabondantes. Mémoire de MM. FRiENELL et Bachy, présenté par M. Maurice Lévy. (Extrait par les auteurs.) « La présente Note est extraite du Mémoire à l'appui de la construc- tion des ponts sur l'Adour et l'ancien Adour que l'un de nous a été chargé d'exécuter pour le chemin de fer de Condom à Riscle. 1) Avec M, Maurice Lévy, nous appellerons systèmes réliculaires des sys- tèmes «m/j/emen^ triangulés. -S^~^^2iiBra*j Am'-i C.'n » Dans le système l'éticulaire quelconque ci-dessus, si nous connais- sions les tensions qui se développent dans les barres au-dessus des ap- puis, sons l'action du système des charges données, nous en déduirions les tensions dans toutes les autres parties du système par la seule statique. Donc, ce sont ces tensions qu'il s'agit de déterminer, ou les allongements des barres dans lesquelles elles se produisent. M Or l'allongement d'une barre quelconque A,„B,„ sur appui (ou le déplacement relatif des deux points extrêmes A,„ et B,„ de cette barre) est la somme algébrique des projections suivant la direction de km^,„ des déplacements suivants : » Déplacement du point A,„ (les barres sur appui supposées coupées et les travées supposées indépendantes) sous l'action des charges de la travée dont il fait partie ; » Déplacement du point B,„ (les barres A,„B,„ et A,„,.,B,„^., supposées ( 73o ) coupées et les travées supposées indépendantes) sous l'action des charges de la travée dont fait partie B,„; » Et déplacements de chacun de ces mêmes points A,„ et B,„ sous l'ac- tion des tensions qui se développent dans les barres A,„._|B,„_,, A,„B,„ et A,„+,B,„+., sur appuis; le tout en vertu du principe de la superposition des effets des forces. Nous allons calculer ces divers déplacements : » 1° Déplacements des points A,„ et B,„ dans leurs travées, supposées indé- pendantes et soumises aux charges e/ui leur sont propres. — Pour A„, les charges de la travée rendue indépendante y déterminent des tensions calculables par la seule statique. Ces tensions une fois calculées, ainsi que les allongements et raccourcissements qui en résultent, il reste à dessiner la travée dans sa vi'aie position : le point A,„ viendra en A'„, et la projec- tion de A„iA^„ sur la direction A,„B,„ sera le déplacement de A,„ cherché, lit de même pour B,„. )) 2" Déplacements des points A,„ et B,„ sous l'action des tensions qui se dé- veloppent dans les barres A,„_,B,„_|, A,„B„,, A,„+,]i,„_^, sur appuis. — Les travées n'étant pas indépendantes, les ])oints A„, et B,„ ne prennent pas les déplacements calculés ci-dessus; ils sont amenés, des positions cal- culées ci-dessus, à leurs positions réelles, par l'action complémentaire des tensions dans les barres sur appuis. » \insi le point A,„ de la travée B,„_,A,„ se déplace sous l'action des deux tensions X,„_| et X,„ qui se développent dans les barres limitant la travée dont il fait partie; le point B,„ de la travée B,„ A,„^,, se déplace de même sous l'action des deux tensions X,„ et X,,,^.,. » Si nous connaissions X,„_| et X,„, la seule statique nous indiquerait quelles déformations ces tensions font subir à la travée B,„_|A,„; nous dessinerions cette travée ainsi déformée et, par projection sur la direction A,„B,„, nous aurions le déplacement du point A,„; et de même pour le point B„,, si nous connaissions X,„ et X,„^.| . )> 3" Théorème des trois tensions. — Supposons ces tensions X connues : » Appelons r,^ , -o«_ les déplacements des points A,„ et B,„ calculés au 1° ci-dessus. » Appelons de même : ^/«-iK-A^r '' ^^ déplacement du point A„, sous la seule tension X,„_,, [J-f,'"'" étant par suite le déplacement du point A„, sous l'action d'une force unité agissant en B,„_| suivant la direction de la force X,r._, ; X,„(^-a'';,"' Is déplacement du même point A,„ sous la seule tension X,„, 'j.f^f ayant une signification analogue à celle de (j-à'^;' ' ; ( 73i ) et aussi X,„i^.'^f et X,,,^., [^-ii^,"'^'' les déplacements du point B,„ sous les tensions A,„ et A,„+i . » Écrivons alors, comme nous l'avons dit plus haut, que l'allongement de la barre A,„B,„ sous l'action de la tension X,„ qu'elle subit est égal à la projection sur la direction A,„B,„ de tous les déplacements calculés ci-des- sus; nous aurons, en appelant il,,, la section de la barre A,„ B,„ et E le coef- ficient d'élasticité, chacun des termes du second membre étant la longueur de la projection sur la direction A,„B,„ du déplacement qu'il représente. » Dans cette relation, les seules inconnues sont les tensions X; en effet, les r,^ _ et r,^^ sont calculées au i" ci-dessus et les ,a^_^_ et p-j^^ sont les dépla- cements des points A,„ et B,„ sous l'action de forces unités agissant dans les directions des barres sur appuis, les travées supposées indépendantes. » Or, nous pouvons obtenir, pour chaque barre sur appui telle que A,„B,n, une relation analogue à celle ci-dessus; nous aurons donc autant de relations (i) entre trois tensions consécutives X,„_|,X,„ et X„,+^| qu'il y a de barres, ou de tensions X à calculer. La résolution de ce système d'équations linéaires, à autant d'équations que d'inconnues, fera connaître les tensions X cherchées. » La relation (i) entre les tensions consécutives quelconques X,„_,, X„, et X„,+, s'appelle le théorème des trois tensions. » Nous indiquons dans notre Mémoire la marche à suivre pour effectuer pratiquement les calculs et nous l'appliquons aux ponts sur l' Adour que nous avons eu à construire pour la ligne de chemin de fer de Condom à Riscle. » PHYSIQUE. — Sut' un moyen d'étudier les petites déformations des surfaces liquides. Note de M. J.-B. Baille, présentée par M. A. Cornu. « M. Fizeau a donné une méthode d'une sensibilité exquise pour la mesure des petites longueurs : c'est de produire des anneaux colorés entre deux plans de verre séparés par un petit intervalle vide. Cette méthode est susceptible d'un grand nombre d'applications; et, en particulier, si on remplace le plan de verre inférieur par la surface horizontale d'un C. K., 1888, a" Semestre. (T. CVII, N° 19.) 97 ( 732 ) liquide, on peut apercevoir nettement toutes les déformations de la surface liquide, quelque petites que soient les actions qui les occasionnent. » Il n'est pas difficile d'obtenir des anneaux colorés entre un liquide et un plan de verre placé parallèlement au-dessus de lui : quelques pré- cautions suffisent pour éviter que le verre soit mouillé. On doit noircir le liquide, ou tout au moins le placer sous une faible épaisseur dans une cuvette noire; le liquide peut encore être rendu légèrement visqueux, par une addition de glycérine, par exemple. Mais cette dernière condition n'est pas indispensable, et on peut se servir d'un liquide bien défini, non altéré par le mélange avec des corps étrangers. On peut même employer le mercure ; mais alors les anneaux, noyés par la lumière réfléchie sur le mé- tal, sont plus difficiles à voir. » En prenant la lumière jaune de la soude et en rapprochant douce- ment le liquide du plan supérieur, on obtient assez facilement les diverses alternatives d'intensité que M. Fizeau a signalées. Quand l'écartement des surfaces n'est plus que de -j^ ou t;'j de millimètre, les anneaux sont très beaux et très faciles à observer. Si l'appareil est placé sur une base solide et dans une cage percée des ouvertures indispensables, les agitations de la surface liquide sont détruites presque entièrement, d'autant plus que la couche d'air emprisonnée entre les deux surfaces amortit et arrête d'une manière remarquable tous les mouvements du liquide. Mais si on laisse le plan de verre se mouiller, le phénomène disparait aussitôt. » Par le réglage du plan supérieur, on obtient le centre même des anneaux, ou l'un des bords assez éloigné du centre pour qu'il paraisse rectiligne et soit pointé avec un réticule. » Avec cet appareil, j'ai pu observer la déformation superficielle des liquides magnétiques ou diamagnétiques, sous l'action d'un faible aimant : les anneaux, placés entre les deux pôles, devenaient elliptiques, le grand axe placé parallèlement ou normalement aux lignes de force. De même, pour les actions capillaires, lorsqu'un liquide mouille le vase, les anneaux dans le voisinage du bord deviennent plus fins et plus serrés; et le point où les anneaux perdent leur régularité, c'est-à-dire le point où le voi- sinage du bord se fait sentir et où commence la courbure capillaire, est parfaitement visible. » Enfin j'ai pu observer que, de même qu'un fil de cuivre ti-aversé par un fort courant attire le fer, de même il attire la surface du perchlorure de fer en dissolution. Avec un fil de cuiM'e, assez gros pour qu'il ne ( 733 ) s'éclianffo pas, traAersé par f\^i ampères, et placé à V'"" fin liquide, j'ai obtenu une attraction caractérisée par un quart de frange : ce qui indique que le plan liquide se creusait d'un sillon a vint 2'=" de largeur et une hau- teur d'un millième et demi de millimètre, c'est-à-dire que la verticale était déviée de 1,3" par une force d'attraction horizontale de o°'k, 00021, la den- sité du liquide étant 1,37. » ÉLECTROCHIMIE. — Su?' l' occlusion des gaz dans Véleclrolyse du sulfate de cuivre. Note de M. A. Soret, présentée par M. Lippmann. « On sait que, en solutions très étendues, on obtient généralement, c'est- à-dire sauf le cas de densité très faible de courant, un dépôt boueux, plus ou moins brun ou noirâtre, qui peut renfermer une certaine quantité d'h\- drure de cuivre, comme Ta indiqué Poggendorff. » Mais en solutions suffisamment concentrées ou même saturées (et c'est le cas de la pratique industrielle en galvanoplastie), ces dépôts boueux et l'hvdrure de cuivre ne se forment plus ; on ne pourrait guère les observer ciu'avec des électrodes de petites dimensions, c'est-à-dire dans le cas de densité de courant fort élevée. En général, le dépôt est brillant, franche- ment métallique. 1) Cependant, il e~,l plus ou moins malléable , et il peut arriver qu'il soit d'une très grande fragilité, laquelle il garde même après avoir été chauffé à haute température. La malléabilité du métal et, par suite, sa valeur in- dustrielle dépendent des conditions de température et tVacidité de l'élec- trolyte ; c'est un fait bien connu des praticiens. » D'un autre côté, Lenz {Journ. praÀt. Chem., t. CVllI, p. 436) a re- connu la présence de gaz, particulièrement d'hydrogène, dans le cuivre électrolytique, et il donne la proportion de 4'''''. 4 gazeux comme ré- sultat d'une analyse faite par lui sur un dépôt très cassant. )) J'ai recherché si cette proportion de gaz n'était pas soumise à des variations dépendant des conditions de l'expérience et si l'on ne devait pas la considérer comme jouant un grand rôle dans l'état physique des dépôts. » Voici les conclusions auxquelles m'ont conduit mes recherches et ce que je puis affirmer dés maintenant. >i 1° Le cuivre électrolvtique renïerme toujours une certaine quantité de gaz, composée presque exclusivement d'hydrogène. Il retient un peu ( 734 ) d'acide carbonique et une quantité toujours très faible, et même souvent nulle, d'oxyde de carbone. » 2° Il existe une certaine relation entre les quantités de gaz occlus et les conditions de température et d'acidité énoncées ci-dessus, conditions elles-mêmes en rapport avec la malléabilité du métal. » 3° Par conséquent cette atmosphère gazeuse intérieure est variable et le nombre 4™'> 4 donné par Lenz ne peut être attribué qu'au seul cas particulier dans lequel s'est placé ce physicien. Ce nombre, correspon- dant à un dépôt très fragile, même après avoir été fortement chauffé, est un des plus élevés que j'aie moi-môme constates dans un très grand nombre d'analvses. » Dans aucun cas, cet hydrogène n'a paru avec le caractère d'une com- binaison : il s'agit d'une simple occlusion. » Je me propose actuellement de poursuivre ces recherches et d'éclaircir cette question si délicate en suivant la marche que voici : Opérer l'élec- trolyse dans des solutions concentrées, contenant ties quantités variables d'acide libre et maintenues à des températures parfaitement constantes pendant toute la durée des expériences ; soumettre le métal libéré à une haute température, dans le vide; procédera l'analyse des gaz extraits. » J'étendrai ces recherches à quelques autres métaux. » CHIMIE. — Sur l'étain. Note de M. Léo Vigxon, présentée par M. Berthelot. « Si l'on plonge une lame de zinc dans une solution aqueuse d'un des chlorures d'étain, ce dernier métal est précipité par le zinc suivant les relations thermochimiques connues : Sn Cl- dissous -H Zn =: ZnCP dissous 4- Sn +31*^"', 6 Sn Cl' dissous -h 2 Zn == a Zn Cl' dissous + Sn + 68c='i, s » L'étain déplacé par le zinc dans ces conditions possède des propriétés spéciales, qui n'avaient pas été signalées jusqu'à présent. J'ai l'honneur de présenter à l'Académie les résultats qui m'ont été donnés par l'étude de cette question. » On a préparé une solution de loo^'' de chlorure stanneux pur et cris- tallisé (SnCl-, 2H-O) dans 2'" d'eau distillée, et l'on a plongé dans ce liquide deu\ lames minces de zinc pesant 80^' environ. Le mélange a été ( 7'^^ ) abandonné à lui-même; après vingt-quatre heures, on a recueilli l'étain cristallisé, on l'a lavé complètement sur un tamis fin, sous un courant d'eau distillée; finalement, on l'a essoré et séché entre des doubles de pa- pier buvard. » Cet étain n'est pas susceptible d'être fondu; chauffé dans une capsule de porcelaine, au contact de l'air, il brûle comme de l'amadou, en laissant suinter parfois quelqiies globules d' étain métallique. Porté an rouge pen- dant deux heures, dans un lube de porcelaine traversé par un courant d'acide carbonique, il se résout en ime infinité de petits globules d'étain métallique, mélangés d'une poudre grise. Il est facile de séparer par lévi- eation les globules, qui sont fusibles et semblables à l'étain normal, de la poudre grise, qui brûle avec énergie quand on la chauffe au contact de l'air. Ces phénomènes donneraient à penser à un état allotropique de l'étain : une étude approfondie montre que cette interprétation serait erronée. » Tout d'abord, j'ai constaté que toutes les solutions d'étain ne laissent pas déposer, par l'action du zinc, de l'étain infusible, et j'ai dû chercher à préciser dans quelles conditions on obtient cette modification de l'étain. )) La nature des solutions d'étain employées, de même que leur concen- tration, semble ne pas avoir d'influence : c'est ainsi que le chlorure stan- neux, le chlorure stannique, en solutions aqueuses, fournissent de l'étain au même état. Par contre, l'acidité ou la neutralité (')des liqueurs ont une influence capitale. Le chlorure stanncux, le chlorure et l'oxyde stannique, l'acide métastannique, dissous dans l'acide chlorhydrique concentré, lais- sent déposer de l'étain, qui, après purification, se montre fusible et sem- blable en tous points à l'étain normal. Avec les solutions de chlorure stanneux ou stannique, chimiqiiement neutres, ne renfermant pas d'acide, on obtient, au contraire, de l'étain infusible. » On observe, toutefois, que la modification de l'étain n'est jamais im- médiate : dans toutes les liqueurs, l'étain recueilli un quart d'heure après le commencement de la réaction est normal et fusible. C'est peu à peu, pendant la dessiccation des cristaux d'étain, à la température ordinaire ou à ioo°, que l'étain se modifie de plus en plus, au point de perdre la fusi- bilité et de devenir combustible comme de l'amadou. Cette transformation (') J'entends parler de la neiUralhé chimique et non pas de la neutralité par rap- port aux indicateurs colorés, qui ne peut être obtenue avec les solutions aqueuses du chiorm-e d'étain. ( 736 ) est d'autant ])liis rapide <[up l'étain provienl i!e liqueurs dont la composi- tion se rapproche le plus de la neutralité cliimiqne. » Au bout de quelques heures, l'étain déposé dans des solutions de chlorures d'étain cristallisés, sans excès d'acide, est complètement modifié. L'étain pro^enant de solutions de chlorures fortement acides se transforme également, mais avec beaucoup plus de lenteur. On a observé, dans un cas, de l'étain cristallisé qui était demeuré normal après un mois. )) Pour déterminer à quelle cause doit être attribuée cette modifica- tion des propriétés fondamentales de l'étain, on a fait les essais suivants. » La densité de l'étain modifié, déterminée avec de grandes précau- tions sur plusieurs échantillons plus ou moins combustibles, a été ti'ouvée comprise entre 6,910 et 7,198 a j5". » L'examen microscopique a montré que l'étain infusible est formé, le plus souvent, de belles dendrites très divisées; l'étain normal se présen- tant, au contraire, en masses compactes de cristaux aiguillés, )) A l'analyse, par transformation en acide mélastannique au moven de l'acide nitrique, on a trouvé, dans quatre échantillons d'étain modifié : Su pour 100 97 > 3 96,'? 9'i;' 9^ » En examinant au microscope la poudre grise provenant du chauffage au rouge, dans un courant d'acide carbonique, de l'étain modifié, on l'a vue formée de masses spongieuses grisâtres, à éclat métallique faible, recou- verte d'une couche pulvérulente jaunâtre avant l'aspect du protoxyde d'étain. » En calcinant, au contact de l'air, de l'étain modifié parfaitement sec, on a trouvé que l'augmentation de poids était de 12,99 pour 100. OrSnO pour sa transformation en SnO^ absorbe t3,5o d'oxygène pour 100. » L'étain modifié est complètement soluble, avec dégagement d'hydro- gène, dans l'acide chlorhydrique concentré. » L'ensemble de ces caractères nous permet d'affirmer que l'étain mo- difié, infusible, est un mélange d'étain métallique et de protoxvdc d'étain anhydre. Les teneurs en étain que nous avons trouvées s'appliquent à des mélanges en proportions suivantes : Sn pour loo. 1 77,5 2 68,3 3 67,5 4. 60,6 Su 0 pour 100 22 ,5 3l Sa. ' 7 1 5 33; ,4 ( 737 ) )) Comme conclusion de ces recherches, nous pouvons formuler les deux propositions suivantes : » i" L'étain déposé, par l'action du zinc, des solutions chimiquement neutres des chlorures stanneux ou stanniques, est très ox;ydable; ex})osé à l'air, il contient au bout de quelques jours une quantité de protoxyde d'é- tain anhydre égale au quart ou au tiers de son poids. » 2" Une quantité relativement peu considérable de protoxyde d'étain anhydre, mélangée à l'étain métallique cristallisé, suffit à le rendre infu- sible. En chauffant un étain partiellement oxydé, au contact de l'air, on le voit brûler sans fondre. Dans un courant de gaz inerte, des globules d'étain se forment et subsistent à l'état isolé, sans se tenir en culot. Ce phénomène est analogue à celui que présente le mercure, qui reste divisé, sans se réunir en une masse, lorsqu'il renferme certaines inij^uretés. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'homoptéroccirpine et la ptérocarpine du bois de santal rouge. Note de MM. P. Cazexeuve et L. Hugounexq, présentée par M. Friedel. « Dans une précédente Note ('), nous avons communiqué à l'Académie nos premières recherches sur deux principes immédiats nettement cristal- lisés extraits par nous du Santal rouge, l'homoptérocarpine C'-H'^'O' et la ptérocarpine C'°H'0' dont nous avons donné toutes les constantes phy- siques; nous avons depuis appliqué méthodiquement à l'étude de ces deux corps l'action des principaux réactifs. » A. Homoptérocarpine. — Ij'action de la chaleur nous a fourni quelques résultats intéressants; si l'on chauffe jusqu'à décomposition, on obtient de la créosote et un peu de pyrocatéchine. ■ » Quand on distille la substance sur le zinc en poudre, il passe une très petite quantité d'une huile volatile à odeur de coumarine; on recueille en même temps des vapeurs de benzine, de toluène, de formène, de l'éthy- lène, de l'oxyde de carbone. » Nous avions déjà constaté que l'acide chlorhydrique à froid, plus rapi- dement à chaud, attaquait l'homoptérocarpine et en dégageait du chlorure de méthyle; le produit principal de la réaction est une résine noire incri- stallisable, soluble avec fluorescence dans les alcalis; l'acide chlorhydrique (') Comptes rendus, l. CIV, p. 1723; 1887, ( 73H) Lienl en solution une faible quantité d'un corpsamorphe qui se dissout, lui aussi, dans les alcalis et qui est une véritable matière colorante rouge fluo- rescente rentrant probablement dans la classe des fluorescéines. ■» L'acide iodhydrique a une action identique à celle de l'acide chlorhy- drique. » Quant à l'acide sulfurique au dixième, employé à chaud et en tube scellé, il paraît faire subir à l'homoptérocarpine une transformation isomé- rique : le produit ne varie pas de poids, mais se transforme en une résine opaline jaunâtre incristallisable, semblable au succin. L'acide sulfurique conserve sa couleur et ne subit aucun changement. » En solution concentrée à 200°, la potasse est sans action sur l'homo- ptérocarpine; entre 200° et3oo° la potasse fondue l'attaque; on obtient un peu d'une huile volatile à odeur de coumarine; nous avons pu également retirer des produits de la réaction de la phloroglucine, mais il nous a été impossible d'en extraire un acide quelconque gras ou aromatique. » L'action de l'acide azotique nous a conduits à des résultats beaucoup plus nets. Attaquée par l'acide ordinaire à froid, l'homoptérocarpine donne un dérivé nitrosé amorphe de couleur verte très instable et se décompo- sant sous l'influence de l'eau bouillante en matières résinoïdes. Le dosage de l'azote dans ce composé nous a donné 3,5 pour 100 d'azote; la formule exigerait 3, 2. » L'acide fumant décompose énergiquement l'homoptérocarpine; après une vive ébullition avec dégagement de vapeurs nitreuses, la réaction cesse; on précipite par l'eau qui donne une résine rouge insoluble. Par évaporation du liquide surnageant, on obtient un dépôt cristallisé qui cède à l'eau froide de l'acide oxalique et à l'eau bouillante un corps jaune en belles aiguilles fondant à 162°; ce composé précipite les alcaloïdes, le sul- fate de cuivre ammoniacal, il teint facilement en jaune la laine et la soie; le cyanure de potassium le colore en rouge à la longue, le perchlorure de fer en rouge brun ; les acides minéraux le précipitent de sa solution aqueuse. Ce sont là tous les caractères de l'orcine trinitrée. » Nous avons préparé le dérivé barytique de ce composé ; c'est un sel formé de belles aiguilles jaunes, détonant au delà de i5o°, et que nous avons identifié avec le trinitrorcinate de baryum connu C'H'(AzO=)^0-Ba-+-3H=0. M Nous avons pu également retirer des produits de la réaction une or- cine trinitrée incristallisable, isomérique de la première et qui, transformée ( 73-j ) eu dérivé barytiqiie, ;i fourni à l'analyse des nombres correspondant à la formule C H'(AzO-)' Q-Ba. » IjC brome attaque l'homoptérocarpinc ; en employant un excès de brome, ou obtient une niasse qui est d'abord lavée à l'eau, puis à l'éther, enfin dissoute dans la benzine : on ajoute à la liqueur son volume d'éther : on obtient des paillettes cristallines fondant vers 270° et renfermant CH'^Br^O". « Si l'on emploie 2'°°' de brome pour i'""' d'homoptérocarpine en so- lution chloroformique, on obtient un dérivé monobromé qui, repris plu- sieurs fois par l'alcool bouillant, abandonne par refroidissement une substance cristallisée blanche C^''H^'BrO\ » Nous sommes amenés par suite à doubler la formule primitivement admise, C'-H'^0% pour l'homoptérocarpine, et à admettre le symbole » Ni la phénylhydrazine, ni l'anhydride acétique n'agissent sur ce com- posé, ce qui exclut la présence d'un groupement d'alcool, d'aldéhyde ou d'acétone; comme il ne saurait être question, d'après tout ce qui précède, d'une base, d'un glucoside, d'un acide ou d'un éther d'acide, on est con- duit à admettre que l'homoptérocarpine est un anhydride; les résultats obtenus avec l'acide azotique fumant nous donnent à penser qu'il s'agit il' un noyau orcinique, d'une sorte de polyorcine condensée dans le genre de celle que représenterait le schéma suivant : /Cll- C« II'— OC 11'^ >' ^ " —OCtl' > ,cqi-— OCIl' » Malheureusement l'absence de protluits nets et cristallisés dans les autres modes de décomposition de l'homoptérocarpine ne permet pas de présenter cette constitution autrement que comme une hypothèse vrai- semblable. » P). Ptérocarpine. — Nous avons répété avec la ptérocarpine toutes les réactions mises en œuvre avec l'homoptérocarpine; nous sommes arrivés à des résultats identiques. L'acide azotique l'attaque toutefois beaucoup plus énergiquement que l'homoptérocarpine. C. R., 1888, -1' Semestre. (T. CVII, N° 1".) 9*^ ( 74o ) )) Il n'est pas douteux que la ptérocarpino est un homologue inférieur de l'homoplérocarpine. » La-forraule primitive C'*H'0' doit être doublée également, comme le démontre l'existence d'un dérivé monobromé bien cristallisé : nous aAons obtenu ce dérivé en faisant agir a""' de brome sur i"'°' de ptérocarpine, les deux corps étant en solution sulfocarbonique; le liquide se trouble, noircit et dégage de l'acide bromhydrique ; le résidu brun de l'évaporation du sulfure est lavé à la soude faible, puis à l'eau, séché et repris par la ben- zine d'abord, puis par un mélange chaud de benzine et d'alcool à 93°. Par refroidissement il se dépose des aiguilles jaunâtres renfermante-" II ''BrO". » La formule de la ptérocarpine est donc C-"ÎI"'0''. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un corps, à /a fois aride et base, contenu clans les huiles de foie de morue : l'acide morrhuicjue. Note de MM. Arm. Gautier et L. Mourgues, présentée par M. Friedel. « A côté des six alcaloïdes que nous avons trouvés dans les huiles de foie de morue fauves ('), d existe un acide important à la fois par son abondance relative, par sa double fonction d'acide et d'alcali, et par son origine qui se rattache très probablement à l'existence des lécithines végé- tales. Cet acide se trouve dans ces huiles sous la forme d'une combinaison instable et complexe, se conduisant comme le font les lécithines ordi- naires, c'est-à-dire qu'elle s'altère, surtout si l'on chauffe en présence des acides et des alcalis, en mettant en liberté de la glycérine, de l'acide phos- phorique et un acide complexe. Nous nous sommes assurés d'ailleurs directement que les lécithines existent bien dans les huiles de morue. Elles contribuent sans doute à l'action bienfaisante de ce médicament en présentant le phosphore à l'économie sous une forme éminemment assimi- lable. Nous donnerons le nom d'acide morrhuique à l'acide remarquable par l'instabilité de sa combinaison de la nature des lécithines, acide qui se sépare lentement et continûment des extraits alcooliques ou aqueux acidulés d'huile de foie de morue, même lorsqu'on les concentre à froid. » Pour séparer l'acide morrhuique, il suffit d'épuiser méthodiquement les huiles par de l'alcool à 35° C, aiguisé de 5 pour 100 d'acide chlorhy- drique. Les liqueurs alcooliques sont saturées de carbonate de potasse et I ' j Voir ce Volume, p. i lo, ■x'>!\ et 6->.6. ( 7-4 1 ) distillées dans le vide, à 4 >"• Le résidu est réacididé, porte un instant à loo" et repris par de l'alcool à 8j° C. Celui-ci s'empare de l'acide qu'il abandonne sous forme d'une huile épaisse, visqueuse, colorée, dès qu'on évapore et qu'on additionne d'eau ce dissolvant. Les bases restent dans la liqueur acide quon avait épuisée après acidulation. » Pour purifier l'acide morrhuique, on le redissout dans de la potasse faible, ou neutralise la liqueur par de l'acide nitrique et l'on y verse de l'acétate de plomb tant que le précipité qui se forme n'est pas décoloré. On recueille seulement alors le sel plombique, on le lave et on le décom- pose par l'hydrogène sulfuré. On fdtre bouillant, on i-eprend le sulfure plombique par de l'alcool chaud, et les deuv liqueurs mélangées sont lente- ment évaporées dans le vide. Il s'y dépose peu à peu un corps jaunâtre cjui cristallise en plaques carrées, un peu molles, hérissées de pointes. Longuement desséché dans le vide, l'acide morrhuique devient cassant, pulvérisable et peut être alors analysé. Voici les nombres : I. C 58 , 5 1 H -,ii Az » O » Ce corps répond donc à la formule C/'H'WzO', qui ne diffère de celle de la tvrosine C'^H" AzO' que par 2 H en plus. » C'est un acide d'aspect résineux, mais pouvant cristalliser en prismes carrés aplatis ou en larges lames ayant la forme de fers de lance. Récemment précipité, il est oléagineux, visqueux, puis durcit peu à peu. Il se dissout dans l'eau chaude, mais se reprécipite à froid. Ses solutions d'une odeur aromatique désagréable rappellent tout à fait celle des varechs qui, dans les hauts fonds, servent d'aliment à l'animal. Ij'acide morrhuique se dis- sout dans l'alcool, et fort peu dans l'éther » Il rougit le tournesol, décompose les carbonates, s'unit aux alcalis et donne des sels qui précipitent les acétates de plomb, le nitrate d'argent, mais non l'acétate de cuivre, môme à chaud. » L'acide morrhuique est remarquable par sa double aptitude à se com- biner aux bases et aux acides. Il donne im chlorhydrate cristallisable que l'eau en excès dissocie en partie, en en précipitant l'acide sous forme d'émulsion. Son chloroptalinate soluble est en très petits cristaux prismati- Calcul u. HI. poui 1- C'H"AzO>. 58,70 j) 59,01 7,20 » 7,10 )) 7,80. 7,66 » )) a6,'23 ( 742 ) ques souvent réunis en croix; de Saint-André. Son chloraurate eslnn préci- pité amorphe très altérable à chaud. » Co]NSTiTUTio>". — Les aptitudes générales de l'acide morrhuique, entre autres sa double fonction d'acide et de base, aussi bien que sa composition, nous ont fait soupçonner qu'il se rattache à la série pyridique. Nous nous en sommes assurés par les expériences suivantes : » i" Distillation avec les alcalis. — On a mélangé l'acide avec un excès de chaux vive très légèrement hydratée et soumis le tout à la température du bain d'huile, puis du bain de sable, tant qu'il passe un liquide huileux très alcalin, qui vient surnager l'eau. Nous avons constaté qu'il se fait fort peu de goudrons et qu'il se forme du carbonate calcique. On fait cristal- liser le chlorhydrate delà base huileuse et l'on extrait celle-ci à l'état pur en traitant ce sel par la potasse, agitant avec l'éther et évaporant. )) Cette base est désagréable à l'odorat et donne aussitôt à froid, avec l'iodure de méthyle, un iodométhvlate cristallisé. » Ce nouveau sel traité par la potasse fondue dégage une odeur nau- séeuse et fournit un polymère qui se dissout dans l'eau alcoolisée avec une couleur rouge lie de vin assez intense. » Ce sont là les caractères des bases pyridiques. » Notre acide contient donc bien le noyau de ces bases, mais son car- boxyle ne paraît pas y exister en connexion directe avec ce noyau ; les morrhuates ne précipitent pas à chaud par l'acétate de cuivre. » 2° Oxydation. — Pour contrôler ces jiremières données par une autre méthode , nous avons soumis notre acide à l'action du permanganate de po- tasse, dans le but d'en oxyder les chaînes latérales, et d'obtenir un acide contenant autant de carboxyles qu'il y a de branches carbonées surajoutées au noyau. On a donc chauffé avec le permanganate une solution de mor- rhuate de potasse tant qu'il y a décoloration. Le produit, (iltré et neutra- lisé, précipite déjà à froid , abondamment à chaud, par l'acétate de cuivre. Le sel cuprique, lavé, décomposé par l'hydrogène sulfuré, donne une so- lution qui, évaporée, dépose des prismes et des lames rhomboïdales. C'est un acide monobasique et carbopyridique : non seulement il précipite, sur- tout à chaud, par l'acétate de cuivre, mais il donne un chloroplatinate soluble dans l'eau chaude et un chloraurate soluble et très altérable. » ].,a base pyridique qui provient de l'acide morrhuique lorsqu'on le distille avec les alcalis, et l'acide carbopyridique (|ui en dérive par oxyda- tion, démontrent bien que l'acide morrhuique se rattache aux séries pyri- dique ou hydropyridique. D autre part, nous savons, par la composition fie ( 7i'3 ) son sel cl argent, qu'il peut contenir 2 atomes de ce métal par molécule; enfin, de la non-précipitation de l'acide morrhuique au moyen de l'acé- tate de cuivre, nous a^•()ns conclu que le carboxyle n'est pas en contact immédiat avec le noyau. » La formule de constitution HC HC COH H^C C-CMP-COH \ / Azil interprète bien toutes ces propriétés. Elle indique pourquoi le sel à 2 atomes d'argent se réduit si aisément, même à froid, lorsqu'il est humide. Elle comporte certainement quelques autres vérifications partielles, mais il eût fallu une bien plus grande quantité de matière que celle dont nous dispo- sions pour pousser plus loin les déterminations de détail. » De Jungh, qui a fait autrefois une étude attentive de l'huile de foie de morue, en a extrait une substance acide oii il n'a pas recherché l'azote et qu'il nomma gaduine. Par toutes ses propriétés, cette gadiiinenous parait correspondre à l'acide morrhuique. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — SnT le yaraque. boisson fennentée des tribus sauvages du haut Orénoque. Note de M. V. Marc.wo. « Au cours d'un voyage d'exploration dans le haut Orénoque, j'ai pu observer de près les habitudes des Indiens qui iiabitent cette région et rap- porter, en quantités suffisantes pour l'étude, les produits peu connus d'ori- gine végétale dont ils font usage. Grâce à un séjour de deux mois parmi les tribus de Gualuhos, j'ai pu suivre dans tous ses détails la préparation de la liqueur fermentée (yaraque) qu'emploient les Indiens de races diverses de l'Orénoquc et de l'Amazone, pour s'enivrer dans les fêtes. » La base de la préparation du yaraque est la cassave, produit exclusi- vement féculent, obtenu au moyen de la racine du manihot réduite en pulpe et lavée à l'eau ( ' ). (') BoussiNGAi'LT, Ecoiiniiiie rafale, t. I, p. \\ij. ( 7^4 ) » Je décrirai d'abord, très sommairement, les opérations pratiquées par les Indiens et ensuite les expériences que j'ai été amené à instituer. Je ferai remarquer tout d'abord que le ja^aç'ae diffère essentiellement de Vdchicha, boisson fermentée de mais, des Indiens de la Cordillère, sur laquelle j'ai déjà eu l'honneur d'appeler l'attention de l'Académie ( ' ). » Pour transformer la cassave en produits fermentescibles, les Indiens, après l'avoir humectée, en font des tas qu'ils couvrent avec des feuilles, qui sont ordinairement celles du bananier. Quelques jours après, la masse est pétrie et brassée. On en fait alors un cylindre, bien enveloppé de feuilles de bananier, cpi'on incline légèrement, en ménageant un trou à la partie inférieure. On y voit, dès le lendemain, suinter un liquide épais et très sucré. Lorsqu'on vent obtenir la boisson fermentée, par exemple la veille d'une fête, on introduit par la partie supérieure du cylindre, et par petites portions, une infusion d'une plante amère et aromatique; ce liquide traverse la pâte et s'écoule par la partie inférieure, formant un sirop qui, étendu d'eau, fermente énergiquement et donne une boisson enivrante. » Chez d'autres tribus, on se borne à jeter dans l'eau la masse tout entière du cylindre; la fermentation se produit et donne un liquide trouble et alcoolique. )) Telle est, en résumé, la préparation du yaraque; pour en interpréter les détails, j'ai fait les expériences suivantes : » I" La cassm'e, riche en fécule, cède à l'eau froide beaucoup de-granulose et très peu de dexlrine, mais pas de sucre. » L'iode donne avec le liquide une coloration bleue. » a° Des morceaux de cassave humectés d'eau se recouvrent, au bout de deux jours, d'une moisissure dont le mycélium pénètre dans l'intérieur de la masse. \'a\ traitant par l'eau, on obtient alors une proportion notable de deKtrine et peu d'amidon so- luble. L'iode donne une coloration bleu violacé. » 3° Une partie de la niasse, brassée ensuite et traitée au bout de vingt-quatre heures par de l'eau, se mit eu fermentation tumultueuse; quarante-huit heures après, le liquide contenait 1,7 pour 100 d'alcool. La masse, traitée par l'eau, colorait l'iode en violet. » 4° On préleva, deux jours après, une autre jjortion de la masse, qu'on laissa éga- lement fermenter pendant ([uarante-luiit heures avec de l'eau. Le rendement en alcool fut de 2,6 pour 100. Le liquide, avant fermentation, colorait l'iode en rouge vineux. » 5" Le restant de la masse priniiti\e s'était fluidifié au bout de trois jours, en foi- Mianl un liquide contenant beaucoup de sucre et de dextrine. L'iode ne colorait plus (') Comptes rendus, séances du \!\ août et du 6 novembre 1882. ( 745 ) la solution. Par fernienlation avec de l'eau, on obtint un rendement de 4.9 pour 100 d'alcool. La masse montre, au microscope, de longs tubes mycéliens, accompagnés de spores que, à la grandeur près, on prendrait pour une levure alcoolique du genre Sac- charomyces. Ensemencée dans une solution sucrée stérilisée, elle détermine une fer- mentation alcoolique franche; une suite de cultures aboutit à un ferment ayant le caractère d'une véritable levure, sans tube mycèlien. » Mais si cette levure, ainsi purifiée, est placée dans une solution d'amidon soluble, de dexlrine ou de sucre très concentrée, un ou deux jours après, le liquide se remplit d un feutrage de mycélium, identique à celui qu'on observe dans la casscu'e lluidifiée. » Ces observalions font penser que, dans la cassavehumide, se développe une moisissure, dont le mvcélium sécrète une diastase qui dégrade suc- cessivement la grannlose en dextrine et sucre. Une condition indispen- sable à cette transformation due à la diastase, c'est que la pâte ne con- tienne pas trop d'eau. Dans ce dernier cas, les levures de la moisissure agiraient comme ferment alcoolique et empêcheraient le travail ultérieur sur l'amidon non transformé. )) Le fait d'une moisissure dont les spores font fonction de ferment alcoolique, exceptionnel sous les cliinats tempérés, me parait général ou du moins très fréquent sous les tropiques, ainsi que j'ai pu l'observer. » CHIMIE ORGANIQUE. — Elude siif l'analyse des levures de brasserie. Note de M. Maistisaxd, présentée par M. Berthelot. « Il est fort important pour le brasseur de pouvoir reconnaître si une levure de brasserie est souillée ou non par des levures sauvages. » Hansen a proposé d'utiliser, dans ce but, le temps que la levure meta former ses ascospores à la température soit de 25°, soit de 1 1". )) Comme à 25° il faut aux levures sauvages considérées, Sarcharotnyces ellipsoideus et pastorianus, de douze à quarante heures pour former leurs ascospores, il sera facile de constater leiu' présence dans la levure de brasserie lorsque celle-ci ne formera les siennes qu'au bout de deux jours et plus. Il n'en sera plus de même si elle les forme déjà entre vingt-cinq et trente-cinq heures ; dans ce dernier cas, l'examen microscopique du moiit en fermentation permettra encore parfois de distinguer la présence des S. paslorianus par leurs formes allongées et rameuses, mais non celle du S. ellipsoideus. ( 746 ) » Tout d'abord, à i i" le développemenl des ascospores devient telle- ment lent (deiiK à cinq jours et idus), qu'il est fort difficile de saisir le moment exact où se forment leurs premiers rudiments. Ensuite, à celte température, il peut arriver aussi que le S. cerevisiœ à analyser forme ses ascospores dans le même temps que la plupart des levures sauvages. On doit choisir alors d'autres températures, ce qui rend l'opération compli- quée et incertaine. » Ces raisons m'ont amené à rechercher un autre procédé d'analyse, applicable aux cas où celui de l'éminent savant danois ne conduit plus aussi sûrement à un résultat pratique. » Jai opéré en tout sur lienle-quatre Sciccharoinyces . dont : » 5 apicLilatus. recueillis sur des fraises, groseilles ou pommes (par la méthode de cullure sur plaque de Kocli et avec l'emploi du nioùt houblonné gélalinisé de Hansen). » lo ellipsoiileus, recueillis de même, ou provenant des vins de Bourgogne, Bor- deaux, Eperna\ . » 2 pastorianus. » lo cerevisiœ de distillerie (presse llefe). » 7 cerevisiœ de brasserie. » Ces levures (sauf le 5. apiculatus) ont été caractérisées par le temps nécessaire à la formation de leurs ascospores. » J'ai cherché à utiliser ce fait, que le ^'. cllij'soideiis ne fait pas fermenter les moûts de maltose aussi complètement que les S. cerevisiœ et pastorianus, fait que j'avais observé dès i886, pendant des recherches entreprises dans un autre but, et que j'ai vu confirmer récemment par une anahse d'Amthor {Zeitschrifl fiir physiolog. Cheinie, Bd. XII, i888, S. 64-71). » Après plusieurs tâtonnements, je me suis arrêté au mode opératoire sui\aiU : » Avec chacune de ces levures, j'ensemence un tube à essai contenant 5" de moùl de malt d'orge stérilisé. Après vingt-quatre heures à 25", ce moût est versé dans des matras contenant ôoo"^ de moût de mail d'orge non houblonné, stérilisé trois fois par la vapeur d'eau bouillante, marquant 16° Balling {t ^=. i5") et préparé depuis moins de huit jours. » Pendant tout le temps de la fermentation, ces llacous ont été maintenus à ih" et n'ont pas été agités. Le sixième jour, on détermine le maltose non fermenté. Ce dosage est fait par le procédé de Sohxlet, en réduisant par l'hvdrogène l'oxyde de cuivre pré- cipité que l'on pèse; on calcule le maltose d'après : i i3 Cu :^. 100 maltose. Chacun des essais a été répété au moins trois fois. » Le Tableau suivant résume les résultats mo>ens de ces dosages. Le chiflre inscrit après le numéro de chaque SaccharoDiyces indique, en heures, le temps nécessaire à la formation des premier? rudiments d'ascospores dans les conditions indiquées; t =: 23". ( 747 ) Maltose Maltose restant. restant de la quantité de la quantit primitive. primitive. N"-. Heures. Pour 100. .\ •. Heures. Pour 100. ' 1 3o o.-r, J 1 17 2,54 2 4o oM ■2 3o 2,47 3 29 0,77 3 '9 2,22 4. 29 '/, 0,70 4 20 1,86 S. cerevisiœ de brasserie 5 6 28 47 0,73 0,74 5. elUpsoideus 1 S G 33 26 2,34 i>95 7 38 0,70 7 1.5 2,07 8 40 0,67 8 i5 2,27 9 42 0,75 • 9 i5 2,20 10 48 0,70 10 2 1 2,45 1 2 21 23 o,So 0,8.5 s. paxtorianus < 1 2 27 35 0.97 0,81 5. cerecisiœ j de brasserie 3 4 5 22 18 23 0,925 0,84 0,95 S. apiculatiix < 1 2 3 « » 10, 80 10,70 10,26 6 18 0,862 4 )) 10,35 7 38 0,772 [ 5 » 10, 5o » On voit qu'après six jours à 25" la quantité de maltose laissé intact par les S. eUipsoidcus diffère assez de celle qui est laissée par le S. cerevisiœ pour qu'il soit possible de les distinguer les uns des autres, tandis que cette distinction ne serait plus possible pour les 5. elUpsoideus i, 3, /j, 5, 6 par le temps nécessaire à la formation des ascospores, t ^ 20". » Le S. apiculatus, très répandu dans la nature, comme l'a déinontré Hansen, se distingue ici par .son faible pouvoir de fermentation (fait déjà connu). On ne tient pas compte de sa pré.sence dans l'industrie delà bière et de l'alcool, quoique l'on sache, par les expériences de Hansen, qu'il ralentit la multiplication du S. cerevisiœ. En remplaçant, dans les expériences précédentes, le moût de maltose par une solu- tion de sucre de canne interverti par HCl, solution contenant de faibles quantités de matières niUrilives, azotées et minérales, on arrive à des résultats inverses, et les pro- portions de sucre interverti restées intactes après six. jours à ao" sont en moyenne : Pour 100. Pour les S. cerevisicL' o, 186 » S. pastorianus o, 197 » 5. elUpsoideus o,o33 C. R., 1888, 2< Semestre. (T. CVII, N° 19.) 99 ( 748 ) » Les différences indiquées pour le sucre interverti étaient à prévoir. En effet, Pasteur, dans son Étude sur la bière, dit (p. i47) 1U6 « la levure de » bière haute se développe mal dans les moûts de raisin » et (p. 1 49 et sui- vantes) que « les vins restés doux ajirès la fermentation principale con- » tiennent des S. pastorianus. » « Si les résultats différenciels que j'ai obtenus avec le moût de maltose se confirment pour un plus grand nombre de levures, on aura là une méthode sûre pour différencier les 5. ellipsoideus des autres Saccharomyces , méthode qui renseignera en même temps sur la puissance de fermentation de la levure considérée. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — De la transfusion péritonèale, et de l'im- munité qu'elle confère. Note de MM. J. Héricourt et Ch. Riciiet, pré- sentée par M. Verneuil. « Pour faire suite à notre Communication précédente ('), relative aux effets du Staphvlococcus pyosepticus, nous donnons les résultats obtenus sur l'immunité consécutive à la transfusion péritonèale. » Nous avions d'abord essayé de faire passer directement du sang de chien dans le système vasculaire du lapin : mais nous avons bientôt renoncé à ce procédé; car, même à la dose de 12^', le sang de chien, injecté direc- tement dans une veine, fait immédiatement mourir un lapin. Au contraire, la transfusion péritonèale, comme cela a été indiqué par M. Hayem (-), est une opération inoffensive qui équivaut à une transfusion vasculaire lente. » A'^oici comment nous procédons. Nous injectons du sang complet en le faisant passer directement, par un tube de caoutchouc, de la carotide d'un chien dans le péritoine d'un lapin, en pesant le lapin avant et après la transfusion, nous connaissons la quantité de sang injecté (^). » L'innocuité de cette opération est remarquable: sur trente-quatre ex- périences nous u'aAons eii qu'un cas de mort par septicémie. Dans vingt- huit expériences où la dose de sang transfusé a été inférieure à 70S'', il y a eu, sauf une exception, survie des lapins. La dose transfusée était en (M Comptes rendus. 1888; i. CMI, p. 690. (2) Ibid.. iSS.'i; l. XCVIII, p. 749. (") Nos chifTi-es se rappoitenl tons à des lapins pesant enviion aoooS"'. ( 749) moyenne de So»'' à oo^''. Une transfusion péritonéale qui ne dépasse pas yo^"" peut donc être considérée comme inoffensive. » Il est vrai qu'une dose plus forte est toxique. Dans cinq expériences où la dose de sang transfusé a atteint et dépassé 70^'" (i lo-i 10-100- 80-70), il y a eu, saut une exception, mort des lapins en moins de vingl- quatre heures ('). » Les effets de cette transfusion sont immédiats. On observe une po- lypnée parfois très intense. Il y a émission d'une urine abondante et claire. Le lapin se couche à plat ventre, et sa température s'abaisse de 2" et même 3° (dans un cas, 35°, 3 deux heures après l'opération), tous phénomènes explicables d'une part par le passage rapide du sang intra-péritonéal dans le système vasculaire, d'autre part par l'action dissolvante que le sérum du sang de chien exerce sur les globules rouges du lapin. (Landois.) !) Or, en inoculant des cultures de Staphylococcus pyosepticus à des lapins ayant subi depuis trente-six heures environ cette transfusion péritonéale, nous avons constaté qu'ils avaient acquis une immunité remarquable vis- à-vis des effets de ce micror^'anisme, immunité portant : 1° sur l'œdème, 2° sur la fièvre, 3° sur la survie. » Voici quelques exemples, entre autres, pour démontrer ces trois effets : » I. OEdème. — Le 26 octobre, 1% lapins sont inoculés, chacun avec 4 gouUes d'une cuUure de Staphylococcus pyosepticus. G onl reçu trente-six heures auparavant du sang de chien dans le péritoine, a ont été antérieurement vaccinés et 4 servent de témoins. Quarante-huit heures après rinoculalion, les 6 lapins transfusés présentent, au lieu de l'inoculation, une petite tumeur dont la plus grosse a le volume d'une noix, a de ces lapins n'ont qu'une tumeur à peine appréciable. Les 2 lapins vaccinés ont : l'un, une tumeur grosse comme une noix.; l'autre, nulle tumeur. Les 4 lajtins témoins ont tous une énorme tumeur qui s'étend dans toute la région abdominale et qui forme une masse empâtée plus grosse que le poing. » IL Température. — Le 10 septembre, 4 lapins sont inoculés avec quatre gouttes de culture. Le lendemain, le lapin témoin a 4i°i6. Les 3 autres, qui avaient reçu une transfusion péritonéale, ont 4o°,2, 4o".4 et :\o'',\. » IIL Siiri'ie. — Le 4 octobre, 7 lapins sont inoculés avec 4 gouttes de culture de Staph. pyosepticus. 6 ont reçu, quarante-huit heures auparavant, du sang de chien dans le péritoine. Le témoin meurt moins de vingt heui'es après l'inoculation. Des (') Dans une série d'expériences en cours d'exécution, nous avons pu rendre évi- dente cette action toxique des produits solubles du sang en pratiquant la transfusion stomacale. Un lapin est mort en quelques heures après avoir reçu 470^'' de sang de chien dans l'estomac. Un autre est mort en vingt-six heures après avoir reçu I8os^ D'autres, ayant reçu i3o, 110, 100 et 70s'', ont survécu. L'absorption doit être rapide; car la polyurie, la jKilypnée et l'hypothermie s'obser\eut presque immédiatement. ( 7-5" ) 6 autres, 3 meurent, l'un cinquante lieures, raulre soixante-dix Leures, le troisième quatre-vingt-dix heures après riuoculalion. Les 3 autres survi\enl; ils sont encore vivants aujourd'liui. )) Pour expliquer l'inconstance apparente de ce résultat, il faut remar- quer que le sang transfusé a été pris à deux; sources différentes : i" sang d'un chien intact : les lapins qui avaient reçu ce sang n'ont pas résisté à rinoculation ; 2° sang d'un chien ayant subi, quelques mois auparavant, des inoculations de Staph. pyoseplicus : les 3 lapins qui avaient reçu ce sang ont tous trois résisté à l'inoculation du Skiph. pyoscpticus. » Or ce n'est pas là un fait exceptionnel. Parmi les chiens qui ont servi à donner du sang, il en est 3 qui avaient été inoculés avec notre microrga- nisme, et qui, après avoir présenté d'énormes abcès, avaient guéri com- plètement. Or tous les lapins transfusés avec le sang de ces chiens ont résisté à l'inoculation, tandis que les lapins transfusés avec du sang de chiens intacts ont généralement succombé. Sur 1 8 expériences, 6 ont été faites avec du sang de chien précédemment inoculé. Ces 6 lapins ont sur- A écu à l'inoculation du Slaph. pyoseplicus. 12 ont été transfusés avec du sang de chiens intacts. Sur ces 12 transfusés, puis inoculés, 9 sont morts, 3 ont survécu. (Parmi les 3 qui ont survécu, il y en a 2 qu'il faut mettre à part ; car, par une très rare exception, le témoin inoculé en môme temps a survécu.) » Il nous semble donc assez probable que le sang des chiens inoculés précédemment avec le Staph. pyoseplicus, puis absolument guéris, confère une immunité plus complète que le sang des chiens intacts. » Mais ce qui est incontestable, c'est l'effet saisissant qu'exerce la transfusion péritonéale du sang de chien chez les lapins inoculés avec des cullures, de Slap/i. pyoseplicus. Au lieu de l'énorme œdème qui s'observe constamment chez tous les lapins qui n'ont été ni vaccinés, ni transfusés, on ne détermine qu'une petite tumeur. Il est à peu près impossible de trouver une différence entre les lapins transfusés et les lapins bien vac- cinés, tellement les effets phlogogènes locaux ont été atténués, dans l'un et l'autre cas. » Cette influence du sang de chien, donnant aux lapins une sorte d'im- munité pour les maladies auxquelles résiste le chien, s'étend peut-être à d'autres microrganismes (le charbon, la tuberculose); nous poursuivons nos recherches dans ce sens ('). » Cj Tiavail du laboratoire de Physiologie de la Faculté de Médecine de Paris. ( 75i ) ZOOLOGIE. — Sur les rapports zoologujues du genre Notacanthus Bloch, Note (le M. Léox Vaillaxt, présentée par M. A. ]Mil ne-Edwards. « Les récoltes fiutes à bord du Talisman avant permis d'étudier de plus près l'organisation des Notacanthes et de compléter, sur certains points, les observations anatomiques présentées par M. Gùnther dans sa récente pu- blication sur les Poissons du Challenger, on peut, je crois, en déduire quel- ques considérations nouvelles sur la position que ce genre doit occuper dans la série zoologique, point que les ichtyologistes les plus autorisés laissent encore dans le doute. « Toutes les ])arties du squelette examinées (vertèbres, os du crâne, côtes) sont osseuses dans le sens propre du mot, c'est-à-dire renferment des ostéoplastes. En ce qui concerne la constitution du rachis, le Notacan- thus offre une corde dorsale persistante, mais d'une manière plus exagérée que chez beaucoup d'autres poissons, car chaque ccntrum présente en son milieu une perforation très large. L'arc neural se compose de deux lamelles, réunies en haut parla neurépine; dans chacune des lamelles on peut dis- tinguer une partie centrale, eu triangle isoscèle, et deux parties supérieures de même forme, l'une en avant, l'autre en arrière de la précédente, pièces qui offrent un rapport frappant avec les cartilages cruraux, intercruraux et surcruraux des Elasniobranchii, d'autant plus cjue dans la pièce supéro- postérieure se voit, comme chez ceux-ci, un trou par lequel sort une des racines nerveuses. Cet arc aussi bien que l'arc hœmal ne se soudent pas avec le corps vertébral directement : ils lui sont unis par des bases cartila- gineuses, qui jjénètrent le centrum sous forme de coins, apparaissant sur la coupe transversale comme quatre rayons centripètes, disposition cjui rappelle celle des cartilages radiants des Elasmobranchii asterospondyli. » Le crâne, absolument dépourvu de crêtes, très solide par suite do l'ossification avancée des parties qui le composent, présente, en avant, des lames cartilagineuses, dont l'une verticale, plus importante, sert de soutien au rostre muqueux, qui termine le museau et doit jouir d'une grande sensibilité, à en juger par le volume des branches de la cincjuième paire qui s'y distribuent. Le j)alatin n'entre pas dans la composition du suspensorium de la mâchoire inférieure; il est uni assez solidement à celui du côté opposé, tous deux formant, en dessous du Aomer, une sorte de demi-cercle mobile, armé d'une rangée de dents, à laquelle répondent les ( 732 ) dents de la mâchoire inférieure. C'est encore un point de rapprochement il établir avec les Plagiostomes et un argument en faveur de l'opinion de Cuvier, laquelle consiste à regarder la mâchoire supérieure des Elasmo- branchii comme constituée non par les maxillaires et les intermaxillaires, mais par les palatins. » Les épines qui forment la nageoire dorsale et la portion antérieure de l'anale étant dures, on a, d'après cette- apparence, rapproché jusqu'ici les Notacanthes des Acanthoptérygiens; mais l'identité n'est pas complète, ces épines étant réellement osseuses, ce qu'on n'a signalé jusqu'ici dans les parties homologues chez aucun de ces derniers, où elles sont formées d'un tissu scléro-dentineux. Pour les Abdominales, il est vrai, lorsqu'il se rencontre quelques rayons durs, ceux-ci présentent des ostéoplastes; tou- tefois, dans ce cas même, on trouve une différence non sans importance par comparaison avec les épines des poissons ici étudiés ; dans les j^remiers, la constitution binaire du rayon se constate par la présence de deux canaux de Havers, un de chaque cùté; chez les Notacanthes, le rayon est simple avec un seul canal central. » f.es organes sensoriels rappellent ceux des Téléostéens. J'ai trouvé des otolithes solides et non à l'état d'otoconies, la forme du sagitta étant d'ailleurs très simple. » L'étude splanchnologique, bien qu'elle n'ait pu être faite aussi com- plètement que cela eût été désirable, montre que l'estomac est médiocre- ment développé; l'intestin, très simple, ne présente qu'un repli circulaire indiquant la limite entre l'intestin grêle et un rectum très court. Le cœur est placé assez en arrière des branchies, en quelque sorte dans la cavité abdominale, comme chez l'anguille. Les branchies sont celles des Poma- tobranches ordinaires. On trouve une vessie natatoire libre dans la cavité abdominale; elle est composée de trois tuniques, l'externe séreuse, la moyenne argentée, l'interne assez épaisse, comme muqueuse; les corps rouges font défaut. Il n'est pas douteux que cette vessie natatoire ne soit pourvue d'un canal pneumatophore ; car les individus pêches à des pro- fondeurs de 900"" et 2000'" ne sont jamais arrivés à bord avec les viscères projetés hors de la bouche par l'expansion des gaz, ainsi que cela s'observe chez les poissons physoclystes; l'orifice externe de ce canal se trouverait au point d'union de l'œsophage avec l'estomac à la partie dorsale. » Les laitances sont comparables à celles des Téléostéens. » En résumé, les Notacanthes présentent dans leur organisation, tant au point de vue morphologique qu'au point de vue hislologiquc, un mélange ( 753 ) des caractères propres soit aux Elasmobranrhii, soit aux Teleostei, ce que l'on connaît exister déjà chez les Ganoidei : c'est donc à celte dernière sous-classe qu'il conviendrait de les rapporter, comme appartenant peut- être à l'ordre des Ami'adei, ou plutôt comme formant une division spéciale, intermédiaire entre ceux-ci et les Chondrostei, faisant passage aux Teleostei abdominales et apoda. » ' ZOOLOGIE. — Note sur les Acariens marins recueillis par M. Giard au labo- ratoire maritime de Wimereux. Note de M. E.-L. Trouessart, présentée par M. A. Milne-Edwards. « Les Acariens marins des côtes de France n'ont pas encore été l'objet de recherches suivies et nous n'en connaissons qu'un très petit nombre de types brièvement décrits par Dujardin (1842) etLaboulbène (i85i). Ceux des côtes d'Angleterre, au contraire, ont foarni le sujet de plusieurs tra- vaux de Gosse (i85j), Hodge et Brady (i8^5), qui ont décrit en tout une douzaine d'espèces et plusieurs types génériques nouveaux. )) M. le professeur Giard ayant bien voulu me confier récemment une petite collection d'Acariens recueillis par lui sur des animaux marins, au cours de ses recherches au laboratoire de Wimereux, il m'a été facile de constater que la plupart des espèces des côtes d'xingleterre se retrouvent sur nos côtes de France; de plus, on y trouve plusieurs types spécifiques et génériques nouveaux pour la Science. La collection comprend neuf espèces, dont sept sont probablement nouvelles. Elles se répartissent entre les quatre familles des Gamasidœ, Bdellidœ, Trombididœ et Halacaridœ, cette dernière seule formée de types exclusivement marins. )i Les Gamasidœ sont représentés par un petit Gamasiis parfaitement typique. Le niàle est bien caractérisé par ses pattes delà deuxième paire, de moitié plus courtes et plus grosses que les autres et armées sur le bord supéro-interne du second article d'un fort tubercule allongé, dirigé en a\ant; à tous les âges et dans les deux sexes le der- nier article des palpes porte, en dedans, un poil court, aplati, transparent et iridenté. La couleur est d'un brun marron, et la taille de o""",95 de long. Ce Gamase vit en <'ommensal sur Balanus balanoïdes. Je le nomme Gamasiis Giardi, n. sp., le dédiant à M. Giard qui l'a découvert. n Les Bdellidœ nous présentent une grande et belle espèce que ses caractères placent dans le G. Eupalus (Koch). Ce sera E. sanguineus, n. sp., à corps d'un rouge de sang très foncé, avec le rostre et les pattes plus claires. Le céphalotliorax porte une seule paire d'jeux d'un violet carminé. Ce type a plus de 3™™ de long et a été trouvé sur Balanus balanoides avec l'espèce précédente. ( 754 ) n Les Trombididœ sont représeiués par un Bhyncholophiis poilu comme Rh. his- pidus (Bradv), mais à rostre plus allongé, à palpes plus minces, le dernier article (coudé) plus long et plus grêle. Les pattes sont assez grêles. La couleur est d'un rouge grenat avec les pattes rouge vif. L'espèce a 2™" de long et s'appellera Rli. rubipes, n. sp.; elle vil aussi sur Balanus balanoides. n La famille des Halacaridœ a été créée en 1873, par A. Murray, pour des Acariens marins précédemment classés avec les Oribatidœ ou les Trombididœ. Elle est carac- térisée par la forme des palpes, qui sont libres allongés, composés de quatre ou cinq articles dont le dernier est conique, styliforme, droit ou infléchi en dehors : les mandi- bules sont chéliformes ou stjliformes, généralement peu développées, engainées par la lèvre inférieure. Les pattes insérées sur les flancs sont terminées par une double griffe souvent peclinée. Les téguments forment une cuirasse chitineuse lisse ou cou- \erte de fossettes en rosaces régulières. Il y a une paire d'yeux au niveau de la deuxième paire de pattes et souvent un troisième œil impair à la base du rostre, qui est étran- glée. Cette famille comprend les ^enresHalacarris {Gosse, i855), Leptognathus (Hodgei et probablement aussi Jlalaracline {k\\ma.nn, 1847), P'*^^ trois genres nouveaux qui seront caractérisés ci-après. Six espèces de notre collection appartiennent à celte famille. » La )M-emière est Halacarus ctenopus (Gosse, i855), espèce qui semble assez répandue, car M. Giard l'a trouvée dans les Moules, sur Lascea riibra et sur Euden- driiim capillare. n Une seconde espèce du mèm6 genre, presque moitié plus petite, à palpes dépour- vus des épines qui caractérisent la précédente, a été recueillie sur des Hj'draires (T/iiiiaria lliiiia llincks), péchés au large cte Newcastle-upon-Tjne. La cuirasse est lisse, d'un fauve jaunâtre souvent teinté de noir; il v a trois veux. Ce sera Halacariis inermis. n. sp. » La troisième espèce est Leptognathus falcatim (Brady), ou une espèce très voisine, mais pourvue de trois yeux (Brady n'en figure que deux). Elle vit sur Lasœa rubra. » La quatrième appartient au genre /'(7c/ij',?/i«//i(M de Gosse (i855),Hodge et Brady, mais non de Dugès (i834). Ce dernier tj'pe est terrestre et a des mandibules (chéli- cères) en pince. Le type marin décrit par les naturalistes anglais a ces mômes organes styliformes. 11 est donc nécessaire de créer un nom nouveau pour le tvpe de Gosse, que je propose à'a\i\)e\er Rhombognatlius. g. n., avec Pachygn. notops (Gosse) pour type. Une seconde espèce ( Rhombognathus longiroslris, n. sj).), à rostre plus allongé, à ongles pectines, à cuirasse lisse, jaunâtre et pour\iie de trois veux, longue deo"'"',55, se trouve aussi sur Lascea rubra. » La cinquième espèce de ce groupe est plus intéressante encore, cl doit former un genre bien distinct sous le nom de Copidognathus, g. n. Les palpes à quatre articles sont conformés comme ceux à'IIalacarits, mais les mandibules (chélicères) sont beaucoup plus développées, renflées et libres dès leur base, coniques, aussi longues que les palpes et terminées par une pointe en lame de couteau à bord finement dentelé. Le rostre, étranglé à sa base, se termine, en dessous des mandibules, en forme de gouttière tronquée portant une lèvre inférieure peu développée et qui n'engaine en aucune façon les mandibules. Il y a deux yeux huméraux sans trace d'œil impair. Les autres caractères sont ceux A' Halacarus. ( 755 ) 1) I^'espèce type {Copidognatliiis gtyplodcrma . n. sp.) est couverte d'iiiie cuirasse ponctuée comme celle A'Halacarus /'odostigma. Les rosaces serrées, très régulières, sont disposées par rosaces longitudinales et formées d'une fossette centrale et de huit à dix fossettes plus petites rayonnant autour comme les pétales d'une fleur. La forme est ovale, la couleur d'un fauve jaunâtre. La taille de l'exemplaiie (mâle) ne dépasse pas o'"™,65. Ce type a été trouvé par l'auteur dans l'eau des huîtres de Marennes et provient, par conséquent, de nos côtes de l'Océan. -» Enfin, uu exemplaire mâle, confondu d'abord avec les nymphes à'Halacarus clenopus provenant des Moules, ne peut rester dans ce genre, et doit former un genre nouveau {Leplopsalis longipes, g. et sp. n.). Les palpes ont leur dernier article 6;/?f/e, constituant une très petite pince chélifornie : la lèvre inférieure prolongée en spatule foi-me une gouttière où glissent les mandibules intermédiaires par ie\ir forme entre celles de Copidognathua et celles d'/Ialricririix. » PHYSIOLOGIE COMPARÉE. — Suriii /louveau mode de fermeture des trachées, « fermeture opercnlaire », chez les Insectes. Note de M. G. Carlet, pré- sentée par M. de Lacaze-DiUhiers. « Clhez les Hyménoptères, en arrière de la pièce que M. de Lacaze- Duthiers a décrite sous le nom d'écai/le anale, dans ses belles Recherches sur l'armure génitale des Insectes, on obser\e une pièce triangulaire qui rat- tache l'armure génitale aux téguments. Nous appellerons cette pièce V écaille trouée, parce qu'elle est munie d'un gros stigmate en forme de trou. Ce stigmate, le plus gros du corps de l'Hyménoptère, joue im rôle consi- dérable dans l'aération du système trachéen de l'appareil vulnérant. » On sait c[ue presque toujours, ch(z les Insectes, les stigmates les plus importants sont munis d'organes oblmateurs qui permettent à l'animal d'ouvrir et de fermer à volonté les orifices trachéens, de façon à laisser entrer et sortir l'air ou, au contraire, à l'empêcher d'entrer et de sortir. C'est tantôt une boutonnière qui s'ouvre ou se ferme, tantôt un volet simple ou double fonctionnant comme une ou deux paupières. )i Ici, rien de semblable : la trachée s'ouvre au dehors par un simple trou, sorte d'œil de bœuf creusé dans l'épaisseur de l'écaillé trouée et ne présentant pas la moindre pièce valvulaire. Mais, si l'on regarde l'écaillé trouée par sa face interne, on voit au microscope un muscle qui, parti de l'angle antérieur de l'écaillé, vient s'épanouir sur la trachée immédiate- ment au-dessus de l'endroit où elle se recoiu'be pour s'insérer au pourtour du péritrème. Ce muscle, que nous novameron?, muscle trachéen , obture la trachée parle mécanisme que nous allons décrire. C, R., 188.S, 3" Semestre. (T. CVII, N» 19) lOO (756) » En examinant attentivement le tube trachéen, on voit qu'avant d'ar- river au stigmate il perd sa spirale chitineuse, devient mon et s'élargit brusquement pour former une sorte de sac, que nous appellerons sac tra- chéen, dans lequel s'ouvre le stigmate. On aperçoit aussi, en face du stig- mate, une fente oblique qui divise ce sac en deux parties. L'une de ces parties, à laquelle nous donnerons le nom à' opercule, est située au-dessus Fig. I. inX Fis. 2. Fis. Ecaille trouée de l'Abeille. —Vue en dedans cL gi-ossie. mt, muscle trachéen. Fig. 1. — Milieu de la figure précédente, très grossi. — 0, ouverture du stigmate; j>, sou péri- trême; Op, opercule; cr, son crochet; mt, muscie trachéen; T, trachée; ar, sa partie arrondie munie de son spiriculc; ap, sa partie aplatie, dépoui-vue de spiricule. de la fente, et c'est précisément sur cet opercule que s'étale le muscle tra- chéen. Le bord de l'opercule est rigide; il offre à son extrémité antérieure un crochet chitiueux, recour])é en haut, qui réunit dans sa boucle les fibres du muscle trachéen. Celui-ci se trouve ainsi étranglé au milieu et élargi à ses deux extrémités. Quant au sac lui-même, il figure un quart de sphère et rappelle assez exactement un nid de Salangane. Le sac avec son opercule ressemble à un de ces paniers à couvercle oblique que les pê- cheurs portent o;i bandoulière. ( ih ) )) Sur les Abeilles conservées dans l'alcool, le muscle trachéen, rétracté par la liqueur, a soulevé l'opercule; la fente s'élargit alors, et le panier reste ouvert. » Il est facile maintenant de comprendre le fonctionnement de cet ap- pareil. Quand le muscle trachéen est relâché, l'opercule est abaissé, et la trachée s'emplit ou se vide à la manière ordinaire. Quand, au contraire, le muscle trachéen se contracte, il soulève l'opercule qui, par un mouve- ment de bascule, obture la trachée, à peu près comme on obturerait un petit tube de caoutchouc en soulevant l'un de ses bords avec l'ongle et le repliant en dedans. On fait ainsi disparaître la lumière du tube par une sorte d'écrasement : on le ferme, pour ainsi dire, en l'ouvrant. » En résumé, il existe, chez les Hyménoptères, entre l'armure génitale et le tégument, une pièce que nous appelons écaille trouée, parce qu'elle est percée d'un gros stigmate. En dedans de ce stigmate, la tracbée res- semble à un de ces paniers à couvercle oblique que poitent les pêcheurs. Un muscle (^muscle trachéen) vient s'épanouir sur ce couvercle (^opercule) et, en le soulevant, obture, par balancement et écrasement, la tracbée, dont le contenu se trouve ainsi isolé de l'air extérieur. Nous désignons ce nouveau mode de fermeture sous le nom àQ fermeture operculaire. w BOTANIQUE. — Sur la castration parasitaire du Lychnisdioica L., />fl//'Ustilago antherarum Fr. Note de M. A. Giard. « Les particularités signalées récemment par M. A.Magnin ( ') sur l'her- maphrodisme du Lychnis dioica T^., infesté par Y Ustilago antherarumVv. (U. violacea Tul.), ne sont pas absolument nouvelles. Quelque temps après la découverte de Tulasne, nous avons, M. Maxime Cornu et moi, observé maintes fois, aux environs de Paris, la curieuse modification des pieds fe- melles parasités, et le fait fut exposé par l'un de nous à la Société bota- nique de France (Cow/j^ei- /•e/ic/«5d/e^5eff/(c«', 3* série, t. XVI, p. 2i3; 1869). Depuis, j'ai pu répéter bien souvent ces observations dans le nord de la France, où YUstilago antherarum est très commun, non seulement sur le Lychnisdioica, mais aussi sur le Silène injlata Sm. Il y a deux ans, j'ai de nouveau attiré l'attention des biologistes sur les effets du parasitisme de (') Compter rendus, 22 octobre 1888. ( 7-^« ) celte Ustilaginée ( '). Je me suis efforcé, dès lors, de rattacher ce phéno- mène à un ensemble considérable de faits que jai étudiés sous le nom de castration parasitaire et sur lesquels j'ai eu l'honneur de présenter déjà plusieurs Communications à l'Académie. » Aussi la présente Note a-t-elle bien moins pour objet de revendiquer une priorité à laquelle j'attache peu d'importance, que d'insister à nouveau sur la généralité des processus physiologiques et morphologiques résul- tant de l'action des parasites sur la sexualité des organismes végétaux ou animaux (-). A ce point de vue, le travail de M. Magnin renferme un détail nouveau et intéressant : je veux parler de la variabilité remarquable qui a été constatée dans les effets de la castration parasitaire chez les divers pieds femelles de Lychnis envahis par XUstilago. Cela concorde absolument avec mes observations sur les Crustacés châtrés par les Bopy- riens ou les Rhizocéphales, et avec celles de Ferez sur les Andrènes stylo- pisées. » En présence de l'extension croissante de ces phénomènes, il importe de bien définir les termes que nous aA ons employés précédemment ou que nous emploierons à l'avenir dans ce genre de recherches. » Nous appelons castration parasitaire l'ensemble des modifications pro- duites par un parasite animal ou végétal sur l'appareil générateur de son hôte ou sur les parties de l'organisme en relation indirecte avec cet appa- reil. Au point de vue physiologique, ces modifications peuvent aller depuis un simple trouble de la fonction génératrice diminuant à peine la fécondité jusqu'à la stérilité complète en passant par tous les états intermédiaires; on observe souvent en outre chez les animaux infestés une interversion de l'instinct génital. » Au point de vue morphologique, la castration parasitaire agit plus ou moins énergiquement sur les caractères sexuels primaires et même secon- daires de l'organisme parasité; elle fait souvent apparaître dans un sexe les caractères ou une partie des caractères du sexe opposé. » Pour simplifier le langage, on peut dire que la castration parasitaire (') GiARD, De l'inlluence de eertains parasites sur les caractères seai/ets de leurs hôtes {Comptes rendus, 5 juillet 1886). (') Voi)-, sur celle quesliou : Giard, La castration parasitaire {Bulletin scienti- fique du A'ord de la France. 2" série, 10' année, 1887, pp. 1-28), et Xouielles Recherclies (même Recueil, 3= série, i'° année, 1888, pp. 12-45). ( 759 ) est androgène lorsqu'elle fait apparaître dans le sexe femelle certains ca- ractères appartenant ordinairement au sexe mâle. Elle est /Ae/j^g-e/je au con- traire lorsqu'elle produit chez le niàle des caractères du sexe femelle. Nous disons enfin qu'elle est arnphigène lorsqu'elle mêle les caractères des deux sexes en développant dans chacun d'eux des caractères du sexe opposé. » C'est ainsi cpie la castration des Crustacés décapodes par les parasites Bopyriensou Rhizocéphales, dont nous avons cité plusieurs exemples dans les Comptes rendus, est généralement une castration thélygène. D'autre part, des observations récentes nous conduisent à penser que la castration de certains Crustacés décapodes (Écrevisses) par d'autres parasites (Bran- chiobdelles) est une castration androgène (faisant apparaître chez la femelle les appendices abdominaux mâles de la première paire). La cas- tration du Lychnis dioica par VUslilago antherarum est également une castration androgène. Enfin la castration des Andrènes par les Slylops, si bien étudiée par Ferez, présente Ions les caractères d'une castration arn- phigène. » Les exemples de castration parasitaire sont aussi nombreux dans le règne végétal que dans le règne animal. Poiu' les plantes comme pour les animaux, le parasite gonolorne peut d'ailleurs être animal ou végétal. Lorsque la plante infestée est normalement dioïque, elle affecte, selon que la castration est androgène, thélygène ou arnphigène , les allures d'une plante androdioique , gynodioïque ou hermaphrodite. Peut-être même trouverait-on, dans certains cas, une relation causale entre les faits pré- cédemment indiqués et la dioïcité de certains types appartenant à des familles de végétaux généralement hermaphrodites. C'est ce que semble avoir entrevu Gaertner dans ses belles recherches sur la contabescence des étamines (' ); mais, au lieu d'attribuer, comme il le fait, la dioïcité à une tendance de certaines plantes à la contabescence, nous serions plutôt porté à supposer que la contabescence résultant de la présence d'un para- site a déterminé progressivement la dioïcité. » ( ' ) Gaebt.ner, Beilrâgc zuf Kennlniss dtr tSefiuclUuni;-, p. 1 17 et siii\ . ; i84'|- ( l^o ) GÉOLOGIE. — Sur le Cainbrien cl sur l'allure des dépôts paléozoïques de la montagne Noire. Note de M. Jules Bergeko.v, présentée par M. Hébert. « Dans une Note précédente ('), j'ai en l'honneur d'annoncer à l'Aca- démie la découverte d'un horizon du Cambrien (Paradoxidien) sur le ver- sant méridional de la montagne Noire. Les recherches que j'ai entreprises aux dernières vacances m'ont permis de reconnaître l'existence des deux antres liorizons cambriens sur ce même versant. » Ainsi que je l'ai déjà dit (-), la montagne Noire correspond à un vaste pli anticlinal, tout autour duquel se trouvent rangées régulièrement les assises paléozoïques. Son axe est occupé par du gneiss granulitique sur lequel reposent, en concordance de stratification, des schistes micacés, puis des schistes à séricite renfermant à leur partie supérieure quelques bancs de calcaire. Les schistes à séricite passent à des phyllades qui se relient intimement à des grès qui deviennent de plus en plus argileux. Il résulte de mes observations qu'il est impossible de tracer la limite pétro- graphique exacte entre les schistes à séricite et cet étage des phyllades et des grès. » Jusqu'ici, je n'ai rencontré dans ce dernier horizon que des trous de vers dont le diamètre atteignait jusqu'à o"',o3. Une plaque de grès pré- sentant plusieurs de ces traces se voit sur la route de Saint-Pons à Saint- Chinian, à i'^'" environ avant d'arriver à Contades. Elle est redressée ver- ticalement, et l'on peut y compter plusieurs cercles correspondant à autant d'orifices de trous d'Annélides. » Il est très difficile d'apprécier l'épaisseur de cet étage, qui correspond à l'Annélidien; car, par suite des ondulations qu'elle a subies, la série n'est jamais visible dans son ensemble, et il est très difficile de recon- naître les différentes zones qui la constituent. Cependant cette épaisseur peut être évaluée à plusieurs centaines de mètres. » J'ai suivi ces grès sur. tout le versant méridional de la montagne Noire. Ils forment un puissant massif, alfecté de nombreux: plis syncli- naux et anticlinaux, qui s'étend depuis la vallée de l'Orbiel jusqu'à (') Coiiiplcs rendus, l. C\ I, séance ciu 3o janvier 1888. ^ (-j Ibid.. -.il février 1887. ( 7^1 ) Olargues et même un peu au delà vers l'est. Plus à l'est, des failles post- siluriennes, orientées sensiblement N. 60" E., ont ramené la série des schistes à séricite au contact du silurien, et le tout a été recouvert par les calcaires dévoniens. C'est ce qui explique l'absence du Cambrien dans toute la région orientale de la montagne Noire, notamment à Cabrières. » Les grès de l'Annélidien apparaissent grâce à des vallées profondes, orientées d'une manière générale du nord au sud et qui viennent aboutir soit dans la plaine du bas Languedoc, soit dans la vallée du Jaur. » A la partie supérieure de cet horizon, se montrent des schistes de cou- leurs vives, jaune et lie de vin, dans lesquels j'ai déjà signalé la présence delà faune caractéristique du paradoxidien. Ils affleurent dans les mêmes vallées où l'on observe l'Annélidien; ils deviennent visibles par suite d'on- dulations du sol, sans qu'il soit nécessaire d'admettre que leur apparition corresponde toujoui's à une faille. » Comme l'extension du Paradoxidien est aussi grande que celle de l'Annélidien, il en résulte que cet horizon moyen a été rencontré dans un très grand nombre d'affleurements depuis le jour où j'ai fait connaître son existence. J'avais reconnu moi-même plusieurs gisements de ces schistes; rtais je n'avais pas cru devoir les signaler, puisque je n'y avais pas recueilli de fossiles déterminables. A mon dernier voyage, j'ai retrouvé des Conoce- nhalites à Ferrais même, à Rodomouls; M. Escot en a reconnu également des vestiges dans la plupart des gisements que M. de Rouville a signalés ici même ('), et je ne doute pas qu'on n'en puisse encore trouver d'autres. )) Sur ces schistes repose une série de grès et de schistes alternant entre» eux. Les fossiles, jusqu'à présent, y ont été rares. J'en ai rapporté quelques Crinoïdes très mal conservés (Trochocysti tes) et des débris de Trilobites, notamment un thorax composé de dix anneaux avec plèvres sans sillon. Toute cette dernière série, épaisse d'environ 8b™, présente la même exten- sion que l'Annélidien; elle est recouverte en stratification concordante par les schistes à nodules calcaires de Cassagnoics que j'ai rapportés au niveau de l'Arenig inférieur ( "). Sa position stratigraphique, à défaut de caractères paléontologiques, permet de l'assimiler à l'étage olénidien, ainsi que je l'avais déjà fait (^). (') Comptes rendus, i4 mai 188S. (^) Bulletin de la Société géologique, t. XVI, p. 282. (') Comptes rendus, t. CVI, séance du 3o janvier 1888, et Bulletin de la Société iéologii/ue. S*" série. I. W'I. p. 280. ( 7f>2 ) » ]je Cambn'en, pris dans son ensemble, jjlonge vers le siul. Il est re- couvert presque partout par le silurien moyen, sous lequel il disparaît. C'est ainsi que, dans la vallée de l'Argentdonble, il ne dépasse guère vers le sud le premier pont en venant de Caunes. Dans la vallée du Cesse, il s'arrête à peu près au niveau de Ferrais. Entre les Verreries, Cavenac, Sainte-Co- lombe, Ferrières et Olargues, toutes les vallées permettent de le voir sur une grande épaisseur. Cependant, il reparaît encore plus au sud et sur la lisière des dépôts paléozoïques, grâce à une faille ayant une direction N. Go°E., dont la lèvre septentrionale ramène les grès cambriens au sud de Rieussec et de Poussaron. » Les calcaires dévoniens, qui présentent une transgressivité très sen- sible par rapport au Silurien, reposent successivement, à mesure que l'on s'éloigne de Taxe de la montagne Noire, sur les sckistes à sériciteet sur les différentes assises du Silurien. » Toutes ces assises cambriennes, siluriennes et dévoniennes présentent de nombreux plis qui sont antécarbonifères, puisque les dépôts de cette dernière époque se trouvent, pour ainsi dire, cantonnés sur la lisière dn massif paléozoïque. Ce fait établit également l'âge de la formation delà montagne Noire, qui, contrairement à l'opinion de Dufrénov, n'est ni cam- brienne ni postmiocène, mais bien antécarbonifère. Ces plis sont très accen- tués dans la partie de la bande paléozoïque qui a\ oisine les terrains secon- daires et tertiaires, qui sont, au contraire, presque horizontaux. Dans cette région limite, on peut voir en bien des points les plis se coucher tantôt vers le nord, tantôt vers le sud. J'ai déjà signalé le pli couché de la colline de Japhet; on en peut voir encore à Roquesels, au sud de Roque- brun, au sud de Poussaron et au sud de Ferrais. » Il en est im sur lequel je crois devoir appeler l'attention : c'est celui qui existe entre les deux premiers gisements de Paradoxidien que j'ai signalés, ceux de Faveyrolles et de Faillières. C'est un pli s\nclinal couché dans lequel on retrouve deux fois les mêmes assises, mais eu ordre in- verse ; il intéresse le I\Tradoxidien et les autres étages du Silurien jus- qu'aux grès armoi'icains inclusivement. » Tous ces plis représentent, en de bien moindres proportions, les ac- cidents que M. M. Bertrand a signalés et interprétés si habilement dans les premiers contreforts des Alpes. » ( 763 ) PALÉONTOLOGIE. — Sur la faune et les ossements humains des Baumas de Bails et de la grotte Saint-Martin (^Alpes-Maritimes). Note de M. Emile Rivière, présentée par M. Janssen. « C'est pendant le cours d'une mission scientifique, dont j'ai été charqé par le Ministère de l'Instruction publique, en 1879, mission ayant pour but de continuer mes recherches sur l'anlliropologie et la paléontologie des Alpes-Maritimes, que j'ai exploré les cinq grottes sur lesquelles j'ai l'honneur d'appeler l'attention de l'Académie. » Ces grottes sont intéressantes surtout par la faune nombreuse qu'elles renfermaient. Elles sont situées dans la région nord-ouest du département des Alpes-Maritimes, sur le territoire de la commune d'EscragnoUes, à peu de distance du hameau de Bails, dont quatre d'entre elles portent le nom. » T. Ces quatre grottes ou Baumas de Bails, ainsi qu'on les appelle dans le patois du pays, sont creusées dans le massif rocheux qui sert de contre- fort à la route nationale d'Antibes à Castellane, et à une assez grande altitude au-dessus du ruisseau des Vallons, sur sa rive gauche. Bien que très voisines les unes des autres, elles n'ont aucune communication entre elles. Je les ai fouillées toutes quatre, mais l'une d'elles seulement, la se- conde, n'a jamais été habitée. Les trois autres m'ont donné les résultats suivants : I. — FAUNE. » Elle ne comprend pas moins de vingt-neuf espèces animales différentes, qui sont : Â. — Vertécrés. » A. Mammifères. — 1° Carnassiers : Ursus arclos, Canis vulpes, Felis catus férus. » 2° Rongeurs : Arclomys primigenia, Arclomys marmolta, Lepus cuniculus, Lepus timidus. » 3» Pachydermes : Sas scrot-A. )' 4" Ruminants : Cervus elaphus, Cervus capreolus, Cervus dama, Cervus..., Capra primigenia, Ovis. . ., Bos longifrons. » B. Oiseaux. — i" Rapaces : Circus, cysineus. » 2° Passereaux : Turdus merula, Turdus. . ., Corvus corone, Corvus pica » C. Poissons. — Clcnoïde : Scinena aquila. B. — • Invertébrés. » Gastéropodes. — Hélix obvolula, Hélix roiundata. Hélix nemoralis, Hélix nicien- sis, Hélix cespilum, Hyalina cellaria, Zonites olivelorum. C. n., 1S8S, 2« Semestre. (T. CVII, N» 19.) lOI (764) II. - INDUSTRIE. » Quant aux objets trouvés dans les Baumas de Balls, ce sont : «. une phalange de cerf fendue longitudinalement dans toute sa longueuren deux fragments, dont l'un, le fragment dorsal, est percé, au niveau de la tète de l'os, d'un trou de suspension poui- être porté comme bijou ou amulette; h. deux éclats de silex; c. un certain nombre de frag- ments de poteries grossières, noirâtres ou d'un rouge brun; e. une pointe plate en os, usée et polie par frottement. m. - OSSEMENTS HUMAINS, » Je n'ai trouvé ni squelettes humains entiers, ni crânes, mais seulement un certain nombre d'ossements et de dents provenant de sujets d'âges très différents, appartenant à une race de petite taille. » II. La grotte Saint-Martin est située à peu près en face des Baumas de Bails, un peu au-dessus du ruisseau des ^'allons et sur sa rive droite. Les fouilles que j'y aipraliquées avec un archéologue du pays, M. C. Bottin, m'ont permis de constater qu'il s'agissait là aussi d'une grotte habitée par l'homme à l'époque néolithique. Ces objets, en dehors d'une faune relati- vement peu considérable, sont représentés par une énorme quantité de poteries, toutes fort grossières aussi et dépourvues, à l'exception d'une seule, de toute ornementation. » Quant à la faune, elle comporte les dix espèces animales suivantes : A. — Vertébrés. » A. Mammifères. — i" Rongeurs : Mjoxus priscus, Arvicola amphibius. » 2° Pac/iydennes : Sus scrofa. » 3" Ruminants : Cervus elaphus, Capra plus petite que la primigenia, Ovis de la taille du mouton actuel, Bos, peut-être le longifrons. » B, Ois li AUX. — Gallinacés : Perdix gra;ca. B. — Invertébrés. )) Gastéropodes. — Hyalina cellaria, Pomatias jjatulum. » Je dois ajouter que je n'ai trouvé aucun ossement humain dans la grotte Saint-Martin. « La séance est levée à 4 heures un quart. J. B. ( 765 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçts dans la séance di; 5 novembre 1888. Cours (le Thermodynamique ; par M. Lippmann. Paris, Georges Carré, 1889; I vol. gr. iu-S". Quelques observations sur le rendement lumineux des becs de gaz usuels; par M. Ad. Bouvier. Paris, Société anonyme de publications périodiques, 1888; br. in-S". Des causes de dépopulation dans la région sud-ouest de la France; par M. le D' GuiR.AUD. Paris, Association française pour l'avancement des Sciences, 1887; br. in-8°. (Deux exemplaires.) Les tubercules radicaux des Légumineuses: par Paul Vuillemin. Nanc)', Berger-Levrault et C'% 1888; br. gr. in-8". Du lavage électrique et de la faradisation intra-stomacale dans la dilatation de l'estomac (maladie de Bouchard); par le D'H. Baradlc (de Paris). Paris, Bureau des publications du Journal de Médecine de Paris, 1888; br. in-8°. Du choléra; parle D'Rézp^rb de Wouves. Paris, A. Delaliaye, 186.8; i vol. in-8°. (Sept exemplaires. ) (^Renvoi au concours Bréant de l'année 1889.) Atlas stellaire, publié par J. Messer. Saint-Pétersbourg, 1 888 ; i vol. in-S". The royal Jnstitute of British Architects. Transactions, vol. IV, new séries. London, 1888; i vol. in-4". P. Tacciiini. Eclissi totali di Sole del diceinhre i8yo, del maggio 1882 e i883, e deWagosto 1886 e 1887. Relazioni e Note. Ronia, tipografia Eredi Botta, 1888; I vol. in-4°. (Présenté par M. Janssen.) Modificazioni alla projilassi e cura del choiera in rapporto con le ({uarantene marittime; perDoll. Domenico Comba. Milano, 1887; br. in-8". Vier sellenere Faite von Verietzung des Auges und seiner Umgebung; von Dr. E. Berger; br. in-8°. [Présenté par M. le baron Larrey et renvoyé au concours Montyon (Médecine et Chirurgie) de l'année 1889.] Upsala Universitets Arsskrift. 1887. Upsala, Akademiska bokhandeln; I vol. gr. in-8". ( 766) ERRATA (Séance du 22 octobre 1888.) Note de M. G.-B. Giiccia, Sur l'intersection de deux courbes algébriques en un point singulier : Lisez •h- Iransforniation Pages. Lignes. Al M lieu de 607 20 ?»• « 35 démonstration 658 2 «3 » 6 •^ )) i4 1^7 n i5 N 19. TABLE DES ARTICLES. (Séance d.i 3 iiovembre 1888.) MEMOIRES ET COMMUrVICATIOIVS UlîS MEMBliES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. l'âge*. M. J. lîiJinnAND, au nom du Coniilo de llri- stilut Pasteur, l'ait sa\oir à l'Académie i|ue la séance solennelle d'inauguration de l'Institut Pasteur a été fixée au mercredi l 'i novembre, à i'' 707 M. Litn'MANN l'ait hommage à 1' VcadéTiiiede son H Cours de Therniodynaniitiur, pro- , fessé à la Sorbonne « 707 Pages. M. A. Cornu. — Sur l'emploi du collima- teur à rélle.\ion de M. Fizeau comme mire lointaine ^os M. H. Re.sal. — ICssai sur la lliéorie du ressort BelleviUe 71,'i M. H. DE LACAZE-DiTiiiKHS. — Sur Icsavari- lages de l'emploi de la lumière électrique dans les observations de Zoologie mai'iiie. -iN ^MEMOIRES PRESENTES. .M. L. 15.ULLV adresse une Note intitulée : <( La réforme nionélairc; rapports à éta- blir entre la monnaie nouvelle et le Sys- tème métrique décimal des Poids et Me- sures >' M. L. fiATAii.i-t. adresse un Mémoire relatif a un nouveau prnpulsciii- [)Our la naviga- tion aérienne M. IHC BfssY est adjoint à la Coniniission <|ui a été nommée pour juger le Concours ilu Prix extraordinaire de si.\ mille francs. . . CORRESPOrVDAIVCE. ^L le Ministre ue i.a Gl'ekrk prie l'Aca- démie de désigner deux de ses Membres, pour faire partie du Conseil de perfection- nement de l'I'À'ole Polytechnique, eu rem- placement de MM. Hervé Mangoii et le gé- néral Perrier 7 ^" M. Crlev. — Positions de la comète Bar- nard (2 septembre 1888), mesurées à l'ob- servatoire de Besançon 7-n M. G. BiuoURDAN. — Observations de la nouvelle comète Barnard (30 octobre 1SS81 et de la nouvelle planète '281 Palisa. faites à l'observatoire de Paris ( équalorial de la tour de l'Ouest ) 721 M. Perioaud. — Sur une triple détermina- tion de la latitude du cercle de Gambey.. 722 M. P. Painleve. — .Sur les équations diffé- rentielles du premier ordre 734 M. Ph. Giluert. — Groupement et con- struction géométrique des accélérations dans un solide tournant autoui- d'un point fixe 7i M. \'. Marcaxo. — Sur \tyarafjue, boisson fermentée des tribus sauvages du haut Orénoque 74:$ M. MARIiNANli. — lituilc sur l'analyse des levures de brasserie 7'i'i JIM. J. HÉRicouuT et C.ii. ISiciiET. — fJc la transformai ion p(*rilonéale, et de l'imniu- nité qu'elle iind'ère 7'iS M. L. Vaillant. — Sur les rapports zoolo- giques du genre Nolacanthits Bloch 7.")! .M. E.-L. Trouessaut. — Note sur les Aca- riens marins recueillis par M. Giard au laboratoire maritime de \\ imereux 75.) _\1. G. Cablet. — Sur un nouveau mode de Icrmeture des trachées, fernii'ture nper- cti/aire, chez les Insectes -;'>'> M. A. OlARD. — Sur la castration parasitaire du Lychnis dioicti L. par l'^.s<(/a^o aiithe- K 19. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. I'ai;cs. rarurti "^t-j .M. .1. Beugeuox. — Sui' le cambrien et sur l'iilliire des dépôts palér)zoï(|ues de la mun- lagiie Nuire -Go BULLIÎTIN BIBLIOGRAPIIIQIE I!!rr\t\ Pages M. K.Mii.i. lii\n\i:L. — Sur la faune et les ossements liumaius des Daunias de Bails et de la S'ofe Saint-Maitin (Alpes-Mari- times ) -'l.'i 7(15 76(1 PAUIS. — IMPlîl.MEKIE G\UTHIK1{-VILL\KS ET KILS, Quai des Grands- VuRusiins, 55. 1888 SECOIVD SEMESTRE. / COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PAR lUni. liES SECRÉTAIRES PERPETlEIiS . TOME cvn. N°20(12 Novembre 1888) ^"^ PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. Quai des Grands-Augustins, 55. 1888 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 24 mai 1876. Les (amples rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéio des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume^ Il y a deux volumes par année. Article 1*". — Impression des travaux de V Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger del'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaiies sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne l'eproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux di'oits qu'ont ces Membi-es de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadén sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rî ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autf que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance p blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personn qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Af demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'unr sumé c[ui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires se tenus de les réduire au nombre de pages requis. .I<| Membre qui fait la présentation est toujours nomim mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extra autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le foi pour les articles ordinaires de la correspondance ofl [ cielle de l'Académie. Article 3. ": Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis it l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, 1 ij jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temps ;? le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompte rend actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu s,\x\' vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports e les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fail un Rapport sur la situation des Comptes rendus aprèi l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré sent Rè"lement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. i COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 12 NOVEMBRE 1888, PRÉSIDENCE DE M. JANSSEN. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ÉCONOMIE RURALE. — Sur la culture du blé à épi carré en r887 ''^ ^" 1888 ; par MM. E. Porion et P. -P. Dehéràik. « Nous avons eu l'hoaneur, en 1886, d'entretenir l'Académie des ré- sultats remarquables que nous a fournis la culture du blé à épi carré ( ' ). Depuis cette époque, cette variété s'est répandue : nous sommes entrés en relations avec de nombreux cultivateurs qui avaient semé du grain pro- venant de nos cultures et, pour savoir si, dans des conditions autres que celles où nous avions opéré, l'épi carré conserverait ses qualités, nous avons mis à profit l'obligeance de nos correspondants, en les priant de répondre à des questionnaires que nous leur avons adressés en 1887 et en 1888. (') Comptes rendus, t. CIII, p. 587. C. R., 1888, 1' Semestre. (T. CVII, N° 20.) ' 03 (768 ) >) Les renseignements qui nous ont été ainsi fournis, l'expérience ac- quise pendant deux nouvelles années de culture, nous permettent de re- venir aujourd'hui sur un sujet qui nous paraît mériter d'attirer pendant quelques instants l'attention de l'Académie. » Récolte de 1887. — L'été de 1887 a été très chaud et très sec : dans la région méridionale, la saison a été défavorable, la maturation trop précipitée, et les rendements signalés sont l'estés médiocres; dans les Bouches-du-Rhône, on a obtenu lô*"''' à l'hectare, 20'''" dans la Dordogne; cependant, dans le Lot-et-Garonne, on a atteint Sô*"'", mais sans que l'épi carré présentât une supériorité marquée sur les variétés du pays. )) Dans la France moyenne, les résultats ont déjà été meilleurs : on a récolté 3o''''', 36''''' et 42''''' dans différents départements de la Bretagne; dans l'Indre, sur des cultures de plusieurs hectares, l'épi carré a rendu 20''"', aS*"'", 29''"' et SS""'"; on obtient encore 35''"' dans l'Allier et SS""'" dans la Creuse; dans toutes ces cultures, l'épi carré montre une supériorité marquée sur les autres variétés avec lesquelles il est mis en comparaison. )) Au champ d'expériences de Grignon, les récoltes, moins bonnes qu'en i885, donnent cependant 37*'"' avec une variété d'épi carré et 43''''' avec une autre. » Mais c'est surtout dans la région septentrionale que l'an dernier ont été obtenus des rendements considérables. » Dans le Pas-de-Calais et le Nord, on obtient 37''''', puis So*"''* sur plu- sieurs hectares; M. Vandebeulqne, sur près de l\^^, récolte sur chacun d'eux 5f)'''",4i. A Blaringhem, la moyenne à l'hectare, sur S*", 60, est de 44'''"; à^Wardrecques, sur 5*", 6, on obtient en moyenne à l'hectare 56'''''. Cette. moyenne comprend deux récoltes extraordinaires, les plus fortes que nous ayons jamais obtenues : Tune, sur une pièce de 67^, a donné un rendement correspondant à 63'''" à l'hectare, et sur une autre pièce de 68", 5, le rendement, calculé à l'hectare, a été de 67'''", 3. M Ainsi, pendant une saison favorable, cette variété donne, sur les terres fertiles de la région septentrionale, des récoltes admirables qui sur- passent de plus de moitié celles que fournissent les variétés habituelle- ment semées. )) Récolte de 1888. — L'année 1888 a été très différente de la précédente, un été froid et pluvieux a succédé à un hiver long et rigoureux. » Ces conditions, fâcheuses dans le Nord, ont été plus favorables à la culture de l'épi carré dans le Midi que la haute température estivale de 1887. ( 7% ) » Dans les Bouches-du-Rliône, il a donné Sa*"'"', tandis que le blé du pays n'en fournissait que 17*^'"; dans les Basses-Pyrénées, ag*"'", 5 au lieu de ig*"'". Dans la Dordogne, l'épi carré fournit 3o''''* à l'hectare, le blé bleu mis en comparaison, aS""'", 3; dans la Corrèze, aS'''", au lieu de ai**''' donnés par le blé de Bordeaux. » De la région moyenne de la France, on nous a transmis les renseigne- ments suivants : dans la Charente, l'épi carré a donné à l'hectare Sg'''"', le blé du pays, ao*"''* ; dans la Vendée, aS**'" contre iS*"'"; dans les Deux- Sévres, où il parait s'être beaucoup répandu, l'épi carré a rendu aS*"''*, 3ihiit^ 3ghiit et 40""' à l'hectare. » Si, dans la Loire-Inférieure, les rendements tombent dans un cas à 21''''', ils remontent dans un autre à 38'^'"; dans la Mayenne, entre les mains de cultivateurs très habiles, MM. Defas frères, qui obtiennent avec le blé de Bordeaux 44''''S 1 épi carré en fournit SS*"'", 5, » Le seul correspondant qui nous écrit du Loiret n'a pas réussi ; dans la Marne, aux environs d'Épernay, on a recueilli Sa*"''* à l'hectare. A Grignon, la moyenne du champ d'expériences est de 46*"'", mais cette moyenne est composée d'éléments très différents : on tombe à 29'''" sans fumure, et l'on s'élève à ôo*"'" quand les engrais ont été distribués en quantités conve- nables; dans une autre partie du domaine, on a récolté la valeur de So**''* à l'hectare. » La comparaison des diverses fumures appliquées au blé à épi carré et au blé de Bordeaux au champ d'expériences de Grignon est très instruc- tive. Sans fumure directe le blé de Bordeaux donne 17''''', 3, l'épi carré ag'"''' : la différence est de g*"'", 5. Avec une fumure moyenne le blé de Bor- deaux donne 27'''", 3, l'épi carré 39™' : la différence est de 1 1""'", 7, et enfin, avec une forte fumure, le blé de Bordeaux reste à 28'''", 5 ; cette fumure est sans effet sur lui, tandis que l'épi carré s'élève à 43'"''', 6 : la différence est de i4''''S i; les différences s'accroissent à mesure que les fumures sont plus fortes. » Ce qui caractérise cette variété est de bien utiliser les fumures qu'elle reçoit et encore mieux les arrière-fumures que les engrais récents; nos correspondants nous ont fourni de nombreuses observations dans ce sens et cette année, au champ d'expériences de Grignon, les récoltes maxima atteignant 60''"* à l'hectare ont été obtenues sur des fumures modérées, succédant à l'emploi d'une forte dose d'engrais les années précédentes. » En 1888, dans le Nord, les récoltes sont encore belles, mais elles ont eu à souffrir des gelées printanières et elles ne sont plus exceptionnelles ( 77" ) comme les années précédentes; on nous a signalé les rendements suivants : 35''"', deux fois 48"", puis 5i'''" et SS»"''' à l'hectare. M Dans les terres plastiques de Blaringheni le rendement n'a été que de 4 1 *"''', les terres voisines ensemencées avec du gros blé barbu sont restées à 2o''''' à l'hectare. Sur l'excellente terre de Wardrecques, la meilleure pièce a fourni 6o''''',97, une autre 56'''", gS, mais en moyenne, sur 6''^, l'hectare a produit seulement 5 1'''", 74. » En réunissant aux chiffres de nos correspondants ceux que nous avons recueillis, nous obtenons les movennes suivantes: Hectolitres de blé recueillis à l'hectare. 1887. 1888. Région méridionale 2J 29, i " moyenne 33,5 36,6 I) septentrionale -49 • 3 4? » 4 » En comparant ces rendements aux 1 5'"''' produits habituellement en France, on voit quels progrès il reste à accomplir. Bien que notre pays consacre chaque année 7 millions d'hectares à la production du froment, le rendement est si faible qu'il nous faut en moyenne acheter à l'étranger 10 millions d'hectolitres. Si, en employant des variétés plus prolifiques que celles qu'on sème aujourd'hui, on faisait monter la production de l'hectare de 2 ou 3'"'", non seulement la France produirait tout ce qui est nécessaire à sa consommation, mais elle pourrait en outre exporter des excédents. » Il n'est pas besoin de dire qu'il ne suffit pas de choisir une bonne va- riété de blé pour être certain d'obtenir une abondante récolte, il faut en- core se placer dans des conditions que nous allons essayer d'indiquer, en profitant des observations de nos correspondants et de celles que nos nom- breux essais nous ont permis de recueillir. » Et tout d'abord nous devons dire que nos renseignements sur la cul- ture de l'épi carré dans la région méridionale ne sont pas assez nombreux pour que nous puissions conseiller son emploi sur de larges surfaces : il faut, à notre avis, s'en tenir encore aux essais. » En revanche, nous croyons fermement que cette variété est tout à fait à sa place dans la région moyenne de la France et surtout dans la région septentrionale. » L'épi carré donne les plus belles récoltes sur les terres fortes argi- leuses, bien assainies par le drainage; le semis en ligne nous a toujours ( 77^ ) mieux réussi que l'épandage à la volée; à Wardrecques, nous n'employons que 120'" à l'hectare, en lignes, et 180''' à la volée; l'espacement des lignes doit être compris entre o",i5 et o", 20. » Sur les terres fortes, arrivées à un haut degré de fertilité, comme celles de Wardrecques qui ont reçu, pour la récolte précédente de bet- teraves, une forte fumure de fumier ou de tourteaux, une nouvelle fumure organique pour blé est inutile; elle peut même devenir nuisible : nos cor- respondants nous ont signalé plusieurs échecs dus à ces fumures exagé- rées. » Sur ces terres fertiles, Soo''^ de superphosphates à l'hectare si la terre manque d'acide phosphorique, et aoo*"^ d'azotate de soude ou de sulfate d'ammoniaque au printemps si la végétation est un peu languissante, sont suffisants. » Quand, au contraire, les terres fortes ne sont pas enrichies depuis longtemps, l'emploi du fumier à haute dose est indispensable; à Bla- ringhem, nous allons jusqu'à Soooo''^ de fumier à l'hectare, nous ajoutons toujours 3oo''5 de superphosphates, et souvent, en outre, l'addition des engrais salins au printemps a montré une grande efficacité. » Sur des terres un peu légères qui souffrent aisément de la sécheresse, comme celles de Grignon, l'emploi du fumier pour blé est indispensable, même quand le blé succède au trèfle. On a obtenu de très bons résultats en répandant à l'automne de 20 ooo''^ à 3o 000**^ à l'hectare et 20o''s de nitrate de soude au printemps. » Si le blé succède aux betteraves et que celles-ci aient reçu 5o 000'*^ de fumier, loooo'^s suffisent pour le blé; si les betteraves n'avaient eu que 2oooo''ê, le blé pourrait en recevoir autant; l'addition du nitrate de soude au printemps est presque toujours avantageuse. » La qualité du blé à épi carré est analogue à celle des autres blés roux ; d'après un travail consciencieux exécuté cette année même par M. Pagnoul, ' la richesse en matières azotées de l'épi carré analysé a été de 1 i , 87, supé- rieure à la moyenne 11,0 de l'ensemble des blés examinés ('). » En résumé, il faut profiter de la résistance à la verse que présente l'épi carré pour lui donner d'abondantes fumures; c'est en les employant qu'on réussit à en obtenir des rendements qui naguère auraient paru fabuleux. (') Annales agronomiques, t. XIV, p. jôS. ( 772 ) » Nous nous faisons un devoir de remercier publiquement les cultiva- teurs qui ont bien voulu remplir nos questionnaires ou nous adresser des renseignements pendant ces deux dernières années ; ce sont ; » 1887. — MM. Gallician (Bouches-du-Rhône), Desvaux-Lafforest (Dordogne), "Noël Carrié (Lot-et-Garonne), Camaret (Vaucluse), Godisier (Mayenne), Fonteinne, Davost( Loire-Inférieure), de Mauduit (Finistère), vicomte de la Tour du Breuil, Osmin Petit (Indre), Guilhommet (Allier), Dessaix fds (Creuse), Vilperin, Berge (Seine-Inférieure), Constant Galla- niez, Bailly, Mosnier (Pas-de-Calais), Benoît Verriele, Pruvot-Seillez, Wartelle, Vandebeulque (Nord). » 1888. — MM. G. de Llamby (Pyrénées-Orientales), Gallician (Bou- ches-du-Rhône), Desvaux-Lafforest (Dordogne), baron de Mevnard (Cor- rèze), Cordeau (Charente), Roget (Vendée ),Fradin, Dessaivre, Baudouin, Puichard (Deux-Sèvres), Meresse, Davost (Loire-Inférieure), Defas frères (Mayenne), Vasseur (Marne), Bavard (Pas-de-Calais), Lameraud-Lebleu, Pacquerson, Gadenne, Vandebeulque (Nord). » IXOMINATIOIVS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la désignation de deux de ses Membres qui devront faire partie du Conseil de perfectionnement de l'Ecole Polytechnique, en remplacement de MM. Hervé Mangon et le gé- néral Perrier. MM. Halphen et Cornu réunissent la majorité des suffrages. MEMOIRES LUS. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur la nature du lait. — Réponse à cette question : « Le lait contient-il des éléments anatomiques de l'organisation et les glo- bules laiteux sont-ils au nombre de ces éléments? » ; par M. A. Béchamp. (Extrait par l'auteur. ) « L'étude du lait a donné lieu à trois ordres de questions : )) 1° TjCs globules du lait sont-ils de simples globules de corps gras nus, ( 77^ ) semblables ou identiques aux globules d'une graisse éniulsionnée, ou bien sont-ils munis d'une enveloppe qui les empêche de s'agglutiner? » 2° Dans l'une ou l'autre hypothèse, la partie liquide du lait contient- elle une matière albuminoïde unique, qui serait la caséine, ou en contient- elle plusieurs qui seraient différentes dans les différents laits? » A ces deux premières questions s'en rattache une autre, savoir : » 3° Le lait se caille-t-il et fermente-t-il spontanément, je veux dire naturellement; ou bien le phénomène est-il accidentel, corrélatif à l'acti- vité de ferments étrangers dont les germes préexisteraient dans l'air com- mun et s'y introduiraient furtivement pendant la mulsion? » Les auteurs ont trop négligé l'observation suivante, savoir : » Le lait est le produit normal d'une fonction physiologique qui s'établit temporairement, dans une glande, comme la conséquence d'une autre fonction physiologique antérieure, également temporaire, et, de plus, pro- voquée par l'introduction dans l'organisme femelle d'un élément anato- mique qui lui est étranger. Et, il faut bien le remarquer, la glande ne sécrète pas tout à coup le produit de sa nouvelle fonction, laquelle, au contraire, ne s'établit que peu à peu, après une longue préparation et, gé- néralement, seulement à la suite de la parturition. Enfm, le lait apparaît seulement après le colostrum, dans lequel on peut suivre les changements histologiques et chimiques qui précèdent l'apparition du lait véritable. » Or, en partant de ces considérations et d'études préliminaires sur les matières albuminoïdes du lait, il m'a semblé que, contrairement à une opinion séculaire erronée, on pourrait démontrer que le lait n'est pas une émulsion, mais que les globules laiteux sont, comme l'avait admis Dumas, des vésicules constituées sur le type de la cellule, c'est-à-dire munies d'une enveloppe qui les empêche, dans le lait, d'être dissoutes par l'éther et, dans la crème, de s'agglutiner pour former le beurre. » Dans le Mémoire complet que j'aurai l'honneur de présenter à l'Aca- démie : w 1° J'insisterai sur la démonstration déjà donnée que la caséine con- stitue une espèce chimique nettement définie et que le lait contient en même temps d'autres matières albuminoïdes aussi nettement caractérisées (' ). )) 2° Je démontrerai que le lait se caille et fermente spontanément, naturellement, sans le concours de ferments étrangers. (') Dumas a été rendu lémoiu de ces faits, les a reconnus exacts et les a confirmés {Comptes rendus, t. LXXVI, p. iSaS ; Recueil des Savants étrangers, t. XXVIII, n" 3). ( 774 ) » Je me propose de répondre ici surtout à la première question, en démontrant qu'en réalité les globules laiteux sont de véritables vésicules isolables et ensuite maniables, comme le sont les cellules de levure de bière ou les globules du sang : il y faut seulement, à cause de la plus grande dé- licatesse de leur enveloppe membraneuse et de la différence de leur con- tenu, plus de soins et de précautions. )) La méthode d'extraction des globules laiteux est fondée sur les faits d'expérience suivants : il i"^ La partie liquide du lait ne contient pas de caséine libre, dissoute ou en suspension, mais elle la contient dissoute avec les autres matières albuminoïdes en combinaison avec des alcalis; bref, le lait contient la caséine comme une solution de sulfate de potasse contient l'acide sulfu- rique. » 2" Les caséinates et albuminates alcalins du lait ne sont pas précipi- tables de leurs solutions par l'alcool de concentration moyenne. » 3° La matière de l'enveloppe membraneuse des globules laiteux n'est pas soluble dans une dissolution étendue de sesquicarbonate d'ammo- niaque, qui, au contraire, dissout aisément la caséine. » Extraction des globules laiteux. — Ils peuvent être isolés de la crème, du lait et même du caillé. Le lait frais ou la crème récente sont délayés dans une quantité suffisante d'alcool étendu d'eau et jetés sur des filtres où les globules finissent par être retenus. Par des lavages à l'eau alcalinisée de sesquicarbonate d'ammoniaque et alcoolisée, on les débarrasse complè- tement de la solution de caséine et des autres albuminoïdes adhérents. Quant au caillé ( ' ), après l'avoir recueilli et lavé à l'eau, il est délayé dans une quantité suffisante d'une solution très étendue de sesquicarbonate d'ammoniaque, de façon que le mélange devienne franchement alcalin; les globules recueillis sont ensuite traités comme ci-dessus. Il est utile que ces traitements se fassent à une température voisine de zéro. « Des propriétés des globules laiteux, de la quantité et de la nature de la matière de leur enveloppe. — La masse des globules, lavés à l'eau alcoolisée et égouttés sur le filtre, n'a rien de l'apparence du beurre. Une parcelle délayée dans l'eau laisse voir au microscope les globules intacts. » Délayés dans une solution étendue de sesquicarbonate d'anunoniaque ou dans l'alcool à 3o°, ils se conservent presque indéfiniment inaltérés. (') Il s'agit du caillé naturel de lait non cuit. Je ferai voir, dans mon Mémoire, que le caillé naturel de lait cuit diffère de l'autre. ( 773 ) » r.eur masse desséchée n'entre pas toul entière en fusion. La partie infusible retient du beurre comme le ferait une éponge; débarrassée par l'éther du beurre adhérent, la portion non fondue des globules représente au minimum i,3 pour loo du poids des globules secs, et sa substance n'est pas de la caséine; elle est probablement de nnture épidermoïde. " Les globules incinérés laissent des cendres. » Les globules essorés se détruisent dans l'éther : le beurre se dissout et les membranes se séparent; elles sont visibles au microscope; on y peut même reconnaître la forme des globules. » Les globules essorés, délayés dans une à deux fois leur volume d'eau, ne se réduisent en beurre que par un vigoureux barattage. Dans le lait de beurre qui se sépare, on distingue des granulations moléculaires et l'on y découvre une matière albuminoïde soluble. » En résumé : i° le lait n'est point une émulsion. Les globules laiteux ne sont point des globules gras nus, mais de véritables vésicules adipeuses libres; a° le lait de vache (') contient, outre la caséine, d'autres matières albuminoïdes, non pas libres, mais dissoutes en combinaison avec des al- calis. » Quant à la troisième question, je l'ai depuis longtemps résolue en démontrant que le lait se caille spontanément, sans le concours de vibrio- niens proprement dits (^) : fait sur lequel j'insisterai dans mon Mémoire détaillé. » Les expériences à l'appui de cette lecture, mises sous les yeux de l'Académie, je les ai préparées au laboratoire de M. Friedel. » CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Deux Volumes de M. Nourrisson ayant pour titres : a Pascal, physicien et philosophe » et « Défense de Pascal ». ( ' ) Le lait de femme n'est pas, à proprement parler, un lait à caséine; il contient une zymase qui lui est propre (Comptes rendus, t. XCVI, p. i5o8). (^) Annales de Chimie et de Physique, 4'' série, t. VI, p. 248; i865. Comptes rendus, t. LXXVI, p. 654; 1873. C. R., 1888, 1' Semestre. (T. CVII, N" 20.) 1 0.'3 ( 776) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une classe d'équations différentielles ré- ductibles aux équations linéaires. Note de M. Appell, présentée par M. Hermite. « Théorème. — Pour qu'une équation différentielle d' ordre n 'i'Cr././. •••.y"0 = o, algébrique et entière par rapport à une fonction y de x et à ses dérivées, ad- mette une intégrale générale de la forme (i) J^C,j,-hC,j„+...-F- C„+,J„^,, oùyf,y-2, . . ., Y„^, désignent (n + i) fonctions de x linéairement indépen- dantes et C,,C.,, . , . , C,,^, , (n -h i) constantes liées par une relation algébrique entière (2) 9(C,, Co, ..., C„_j.,) = o, il faut et il suffit qu'il existe une fonction 1 de x telle que l'expression se décompose en deux facteurs dont l'un soit linéaire et homogène en y, y', )> 1° Cette condition est nécessaire. En effet, formons l'équation diffé- rentielle à laquelle satisfait la fonction y définie par l'équation (1). En difïérentiant n fois cette équation (i), on a (« -t- i) relations (3) y^'=c,y;" + c,ji^'H-...+ c„^.j;;;, (i = o,i,2,...,n) qui, résolues par rapport à C,, Co, . . ., C„+,, donnent (4) A„C, = A,, AoC2=:A,, ..., A„C„+, = A„^,, où Ao désigne le déterminant dont les éléments sont j"'. .r;/'. •■■. fL (^ = «,n-.,..., 2,1,0), et A, le déterminant déduit de 1„ en y remplaçant y, par j. En portant ( 777 ) ces valeurs (4) de Ci.Co, ..., C„+, dans l'équation algébrique (2) sup- posée de degré k et chassant le dénominateur aJ, on a l'équation différen- tielle en y d'ordre 11 K7.y.---7"")=A:?(^;4s...,^)^o, algébrique et entière G,\\y,y' , . . ., y^"K Le premier membre de cette équa- tion est une fonction homogène de degré k de A,,, A,, A^, . . ., A,i+, ; on a donc ^ -^ dx dà^ dx d\i dx d\,_ dx ' ' ' t)-i«-n dx » Multiplions la première de ces relations par — -t-^, la seconde par A,, et ajoutons, en remarquant l'identité Ao^ - A,-^ = D^,- (î = i, 2, ..., /H- i), oili D désigne le déterminant dont les éléments sont y'\ fi\ y/'. •••' y,L (j = n + i,n, n-i, ..., 2, i,o) et S, le mineur de A^ par rapport à l'élément y|"'; nous aurons » L'expression -^ — l'h est ainsi, pour "a = t- ^' décomposée en un ■•o produit de deux facteurs dont l'un D est linéaire et homogène en j, j-', 7 >•••■< J » 2" La condition est suffisante. En effet, si l'on a identiquement (7) :^-H=pQ. P étant un facteur linéaire et homogène en y, j', ..., j("+", ce facteur P égalé à zéro donnera une équation linéaire homogène d'ordre (n-h i) dont ( 778 ) l'intégrale générale sera de la forme (i). Si, dans l'identité (7), on rem- place V par cette expression (i), on a, quelles que soient les constantes C, , r r C étant une constante, fonction de C,, C^, ..., C„^,,, C =o(C,, Co, .., C„^,). » Cette fonction f sera algébrique entière, car ^, étant une fonction algé- brique entière de y, y', ...,y"', deviendra une fonction algébrique entière de C|, C^, ..., C„+, quand on y remplacera _/ par l'expression (i). Si donc on établit entre les constantes C,, C^, .... C„+, la relation 0 = 0, « d'entre elles resteront arbitraires, et l'expression (i)dey sera l'intégrale générale de l'équation A = o. Le facteur Q égalé à zéro pourra donner des inté- grales singulières. » On pourrait supposer aussi les fonctions «p et
  • = o, telles que l'expression soit divisible par une fonction linéaire de v, y' , y", ..., y^"'^^\ lorsqu'on dé- termine convenablement 'k,,'k.2i •••» ^v en fonction de x. » On trouvera des exemples de cette classe d'équations dans un travail de M. Perrin (Bulletin de la Société mathématique, t. XVI) et dans une Note que nous avons eu l'honneur de présenter à l'Académie le 20 juin 1H87. » PHYSIQUE. — Calcul des tensions de diverses vapeurs. Note de M. Cii. Axtoixe. (Extrait.) « Je me suis proposé d'appliquer hi formule générale log/> = A(D-i^) à diverses vapeurs prises au hasard. ( 779 ) » Pour les vapeurs sui^anLcs, on a les rolalions : ,, . ^ ^ , „w /„ „. , lOOO Benzine n = t + -iii5; logyj ;- i , iboo I .j ,8024 — Chloroforme O^i^+aig; logy* — i, i2'jo (6, 1^97 -— 1 Alcool 9=ri-i-3i3; log/> := 1 , 4533 ( 5 , 4 1 59 — J Clilorure de carbone 0 =r < -h 220; log/j := i , i663 ( 5,8396 — j Sulfure de carbone 0 = < -h 2^6; log/i — i , 2020 ( 5 ,8181 — | Mercure 0 = M- 38o; iogy» ^ 4-2520 ( 2, 0828 — j Élher 0 = < H- 242 ; logi> = 1 , 1 85 ( 6 , o4 1 1 r — ) Acétone 6 m / H 220 ; log/) :t3 i , 1 44 (6,1 869 r — Acide carbonique 0 = i-t-263; logy; =: 0,81 18 ( 9,2615 —j 1) Regnault, après avoir donné les pressions de la vapeur d'acétone, a reconnu que, par suite d'erreurs dans l'évaluation des températures prises au thermomètre à mercure, il y avait lieu de modifier la Table qu'il avait dressée pour les tensions de cette vapeur. Cet illustre physicien a calculé alors une nouvelle formule pour coordonner ces tensions; mais il n'a pas dressé la Table qui résulterait du calcul de cette formule. » Il convient de noter que les relations (a) 0==<+22o, logp = i,.44(6,i384--^)> étant appliquées aux cinq températures qui ont servi de base pour le calcul de la nouvelle formule de Regnault, donnent les résultats comparés ci-après : Pressions d'après t. Regnault. la formule. 22 197,4 197,8 5i 63i ,0 682,4 80 161 1 , 1 i6i8,2 log 3507 , 6 35o8 , 7 i38 6727,8 6712,8 ( 7«o ) » Ce sont donc ces dernières formidcs (a) qu'il convient d'adopter, lorsque l'on aura à étudier les propriétés de la vapeur d'acétone. » ÉLECTRICITÉ. — Sur les moyens d'atténuer les effets nuisibles de l'extra- courant dans les électro-aimants. Note de M. Vaschy, présentée par M. A. Cornu. « Les effets nuisibles de re.vtra-courant de rupture dans un circuit de self-induction considérable sont de diverses sortes. I^es étincelles qui éclatent au point de rupture (circuit primaire de la bobine de Ruhmkorff, balais des machines dynamos, appareils télégraphiques, etc.), oxydent les contacts, accroissent la résistance du circuit et réduisent l'effet utile du courant. Au point de vue physiologique, le danger de l'extra-courant est encore plus grave et peut devenir mortel. » Pour atténuer les effets nuisibles, ou a proposé plusieurs moyens : 1° condensateur emplové à la manière de M. Fizeau (bobine de Ruhm- korff); 2" condensateur en dérivation entre les bornes de l' électro-aimant (relais et appareils télégraphiques); 3° rhéostat en dérivation sur l'électro- aimant (mêmes appareils); 4° voltamètres en dérivation sur une dynamo (d'Arsonyal, Comptes rendus, janvier-mars i88j); 5° paratonnerre télégra- phique en dérivation (R.vy^aud, Comptes rendus, mars i885); etc. )) Je me propose d'indiquer comment on peut soumettre au calcul et traduire en chiffres les conditions d'efficacité de ces deux moyens. Nous admettrons à cet effet que, pour la suppression des effets nuisibles, la dif- férence de potentiel aux bornes de l'électro-aimant ne doit dépasser à aucun moment un maximum E, dont la valeur restera à fixer (ioo*°', 200^°', Soo^"' suivant les cas). )> 1° Rhéostat en dérivation sur l'électro-aimant. — Soient R la résistance de l'électro-aimant, I l'intensité normale du courant qui le traverse, p la résistance du rhéostat, dont la self-induction doit être négligeable. A la rupture du circuit extérieur, l'électro-aimant et son shunt forment un cir- cuit fermé dans lequel le courant tombe graduellement de I à zéro, La dif- férence maximum V de potentiel aux bornes du shunt, et par suite aux bornes de l'électro-aimant, ne peut donc dépasser pi. Il en résulte que l'ef- ficacité du shunt sera assurée si l'on prend p inférieur à j- » Exemple : électro-aimanl Morse ( R = 5oo''', I r^ o-',oi5 - courant normal de Ira- ( 7«' ) \ail). Si l'on veut que \ ne dépasse pas E^ roo^', on n'aura qu'à donnée au sliunl une résistance p inférieure à loooo'''. » Si l'on peut tenir compte de la très faible self-induction du shunt, le résultat n'est pas sensiblement modifié. Ce calcul serait trop long pour être dévelo])pé ici. » Voltamètres en dérivation. — On prend des voltamètres en nombre tel que leur force électromotrice maximum e dépasse légèrement la différence normale RI de potentiel aux bornes de l'électro-aimant; soit R leur résis- tance. En répétant le raisonnement précédent, on trouve que la différence maximum \' de potentiel aux bornes de l'électro-aimant pendant la rup- ture ne peut dépasser pi + e, soit sensiblement (p + R)I. Si la résistance p des voltamètres est faible, "V ne dépassera guère la différence de poten- tiel RI du régime nonnal. » A cause de leur capacité considérable de polarisation voltaïquc, l'em- ploi des voltamètres ne saurait convenir au cas de courants essentiellement variables (transmissions télégraphiques, dynamos à courants alterna- tifs, etc.). » 3" Condensateur en dérivation sur l'électro-aimant. — Soient R et L la résistance et la self-induction de l'électro-aimant, I le courant normal, C la capacité du condensateur. A la rupture du circuit extérieur, l'électro- aimant et le condensateur forment un circuit fermé, dans lequel le cou- rant f va tomber graduellement de I à zéro. Ce courant / fait décroître la charge C^' du condensateur et, par suite, la différence v de potentiel aux bornes. Lorsque la décharge est complète, si l'intensité i est réduite à zéro, l'extra-courant prend fin, sans que v ait dépassé la différence normale de potentiel RI ; la condition d'efficacité est remplie d'elle-même. Ce cas se présente quand C dépasse la valeur 77^,» comme le montrerait un calcul développé. » Mais il peut se faire qu'au moiuent où la charge du condensateur de- vient nulle, le courant ait encore une intensité «, <^ I. La charge Ce con- tinue alors à décroître, c'est-à-dire change de sens ; v change également de sens et atteindra un maximum lorsque le courant i sera nul. Puis le condensateur se déchargera de nouveau et ainsi de suite ; c'est le phéno- mène bien connu de la décharge oscillante. Il s'agit de maintenir V au- dessous du maximum fixé E. » Or, au moment où le condensateur est entièrement déchargé, le cou- rant ayant une intensité j, , l'énergie qui reste à dépenser est ■ Tw', <^ :: LP. ( 782 ) Puis, lorsque l'intensité i est tombée à zéro, l'énergie encore disponible est ^CV* < ^ LjJ. Donc, pour que V soit inférieur à E, il suffit que l'on ait ^lp<^tCe» ou (;>^- C'est là une condition suffisante d'efficacité ; la condition nécessaire s'ob- tiendrait par un calcul trop compliqué pour la pratique, (^n adoptera donc, comme limite inférieure de la capacité C, la valeur -j^, ou bien la valeur j^ si celle-ci est inférieure à la précédente (^voir plus haut). Exemple : Electro-aimant Morse (L r^ lo, i =: o",oi5), si l'on fixe E^r-iSo'"'', on devra prendre C supérieur à lo^' farad, soit -^ de niicrofarad. » 4° Cas d'une rupture voulue du circuit. — On peut rompre un circuit en introduisant des résistances progressivement croissantes jusqu'à l'infini. La durée d'une telle rupture ne doit pas être inférieure à -pT! si l'on veut que la force électromotrice de self-induction dans l'électro-aimant ne dé- passe pas le maximum fixé E. La loi suivant laquelle il est avantageux d'in- troduire les résistances progressives se calcule facilement. » Les autres moyens, qui ont été proposés ou qui pourraient être étudiés en vue d'atténuer les effets nuisibles de l'extra-courant, sont susceptibles d'être traités par le calcul d'une manière analogue. » ÉLECTRICITÉ. — Nouvelle méthode pour améliorer le rendement des lignes té- légraphiques à grande dislance. Note de ]M. Fernaxd Godfroy, présentée par M. A. Cornu. « Cette méthode consiste à établir, à chaque extrémité de la ligne, à l'en- trée du poste télégraphique, une dérivation à la terre possédant un coeffi- cient de self-induction assez considérable pour que les effets nuisibles, bien connus, résultant de la capacité électrostatique du conducteur, pendant la jiériode variable du courant (diffusion du courant, etc.) se trouvent, sinon compensés, du moins atténués dans une grande proportion, parles effets inverses que tend à produire la self-induction. » Elle est applicable aux divers systèmes de transmission, qui peuvent être divisés en trois catégories : i° ceux dans lesquels toutes les émissions, quel ( 783 ) que soit leur sens, posilif ou négatif, doivent produire un signal et sont, dès lors, séparées par des intervalles, durant lesquels la ligne cesse d'être mise en communication avec une source électrique ; 2° ceux dans lesquels la ligne se trouve toujours mise en communication, au poste transmetteur, avec une pile, tantôt positive, tantôt négative, les courants positifs étant utilisés comme courants de travail ou à' impression et les courants négatifs comme courants de repos ou à' espacement ; 3° ceux qui tiennent à la fois des deux premiers, comme, par exemple, certains appareils transmetteurs à courants de décharge. » Dans le premier cas, la dérivation présente, au début de l'émission et par suite de son inertie électromagnétique, une résistance apparente consi- dérable et n'affaiblit pas sensiblement le courant qui charge la ligne; elle donne lieu ensuite, à la fin de l'émission, à un extra-courant qui agit pour fiiciliter la décharge de la ligne, comme le ferait une émission de sens con- traire, succédant sans interruption à la première. Les signaux à l'arrivée sont ainsi plus nettement espacés et le récepteur même du poste de départ est protégé contre les effets du courant de décharge ou courant de re- tour. » Dans le deuxième cas, la dérivation donne également lieu, au moment de chaque inversion, à un extra-courant agissant immédiatement et produi- sant le même effet que si la pile inverse était momentanément augmentée; elle contribue donc à diminuer la durée de la période variable et, consé- quemment, à augmenter la vitesse de transmission. » Dans le troisième cas, son action s'explique de la même manière que dans les deux autres. » Les considérations ci-dessus concernent l'action de la dérivation placée au poste transmetteur. Or le système complet comporte une déri- vation semblable à chaque extrémité de la ligne; mais on sait depuis long- temps qu'une dérivation électro-magnétique (electro-magnetic shunt) au poste récepteur favorise la rapidité des transmissions et la netteté des signaux : c'est là un effet connu et utilisé, notamment sur les longues lignes aériennes de l'empire des Indes. )) La présence d'une dérivation de même nature, vers le milieu de la ligne, produit aussi un effet analogue, comme je l'ai constaté expérimenta- lement; mais elle nécessite l'emploi, aux extrémités, d'appareils récepteurs plus sensibles ou de piles un peu plus fortes. » La méthode s'appliquant, comme il a été dit, à la généralité des sys- tèmes télégraphiques, quels que soient les appareils des postes extrèmeti C. R., 1&S8, 2' Semestre. (T. CVII, N° 20.) Il4 ( 784 ) ou intermédiaires (transmetteurs, relais, récepteurs, etc.), offre donc un moyen de remplacer par un dispositif plus simple, les procédés dits de décharge ou de compensation mécaniques ou autres, actuellement en usage, notamment sur les lignes souterraines et sur quelques lignes sous- marines. » Elle a été expérimentée avec succès au Poste central des Télégraphes, avec l'autorisation de l'Administration, sur plusieurs lignes souterraines à grande distance, entre autres sur celle de Paris à Angoulême (Soo''™). On a pu, au cours d'expériences avec cette dernière localité, transmettre à la vitesse de 20 mots par minute, avec un appareil Morse ordinaire, sans re- lais intermédiaire ni local, et en n'utilisant qu'un seul sens du courant. La ligne avait une résistance de 5ooo ohms et une capacité de 100 micro- farads; la dérivation, qui comprenait un électro-aimant à circuit magné- tique fermé et une petite bobine auxiliaire, avait une résistance de 780 ohms et un coefficient de self-induction égal à 12 unités pratiques; la pile était formée de 5o éléments Callaud. » Des résultats également satisfaisants ont été obtenus avec d'autres appareils, mais l'exemple cité semble suffisant. 11 L'expérience a démontré qu'il n'est pas indispensable, dans la pra- tique, d'avoir une neutralisation parfaite des effets inverses de la capacité de la ligne et de la self-induction de la dérivation : c'est ainsi que le même électro-aimant a donné des résultats également bons sur des lignes souter- raines de 200""" à Sjo"^"; un autre a pu servir pour des essais sur des lignes de 400""" à ^oo"""; il suffisait, pour chaque ligne nouvelle, de prendre la pile convenant à cette ligne, ])uis de faire varier un peu la résistance de la bobine auxiliaire, ou bien de rompre le circuit magnétique de Télectro-aimant pour éloigner plus ou moins les pièces de fer doux con- stituant les armatures. » On pourrait toutefois, pour des expériences plus délicates, avoir recours à des boîtes renfermant un certain nombre de bobines ou électro- aimants, disposés de manière à pouvoir être groupés à volonté, pour donner une graduation déterminée. » ÉLECTRICITÉ . — Phénomènes produits par les décharges électriques sur le papier pelliculaire Eastman. Note de M. E.-L. Trouvelot. <; Si l'on fait une décharge du pôle positif d'une bobine d'induction sur la surface sensibilisée d'une feuille de papier négatif Eastman, on aperçoit ( 1»- ) les ramifications de l'étincelle se dessiner en traits de feu sur cette surface et, au développement, on obtient une image vigoureuse comparable à celles que l'on obtient par le même procédé sur les plaques sur verre. » En faisant l'expérience avec le pôle négatif, les résultats sont diffé- rents : on ne distingue alors que quelques courtes ramifications sur la pellicule. En soulevant un peu le coin de la pellicule, on constate que le trait de feu a traversé pellicule et papier, et qu'elle continue son trajet à la surface de la feuille de verre portant le condensateur sur son côté opposé. Au développement, les traits aperçus sur la pellicule apparais- sent rapidement, et l'on constate qu'ils sont considérablement épaissis sur certains points et ressemblent beaucoup à certaines mousses qui végètent sur les branches d'arbres. Ces parties moussues se terminent souvent en forme de massue, au point même où le trait lumineux traverse la pellicule, comme si leur formation était due à la résistance apportée par cette pelli- cule au "passage de l'étincelle. En poussant le développement d'un tel cliché, on voit apparaître des traces plus ou moins nettes des ramifications qui se sont produites sous la pellicule, qui s'est trouvée impressionnée par sa surface inférieure, à travers le papier. » Si l'on prend un cliché ainsi obtenu, quand il est fixé et bien séché et que, le plaçant sur le condensateur, on provoque une décharge de la bobine sur le point correspondant, où s'est faite la décharge première qui l'a pro- duite, on constate un singulier phénomène. Si l'on décharge \epôle négatif sur un cliché donnant une image de Véleclricité positive, on remarque dès la première décharge de faibles lignes blanchâtres qui s'allongent et s'élar- gissent graduellement avec d'autres décharges qui succèdent à la première. Ces traits blanchâtres, qui semblent avoir été tracés finement à la craie, suivent exactement les ramifications du cliché positif sur toutes ses branches, excepté sur la ramille, où je n'en ai jusqu'ici constaté nulle trace. Si l'on fait la môme expérience en déchargeant le pôle positif sur une image de l'électricité négative, rien de semblable ne se produit, quel que soit le nombre de décharges produites. » On voit souvent les images données par les décharges des pôles po- sitif et négatif entremêlées sur le même cliché. Si l'on provoque des décharges du pôle négatif sur un tel cliché, on voit peu à peu les ramifica- tions positives apparaître en blanc, tandis que les ramifications négatives restent inaltérables, excepté là où ces ramifications sont accompagnées par des traits positifs suivant le même parcours. Les mêmes expériences faites sur des clichés sur verre n'ont donné aucun résultat. ( 786) » Examinés au microscope, ces traits blanchâtres semblent résulter de milliers de petites boursouflures de la pellicule, sans doute provoquées par l'élévation de température causée par le passage de l'électricité sur les mêmes traits. )) Ces expériences mettent de nouveau en évidence les caractères dissemblables des électricités opposées et montrent que l'électricité né- gative possède un pouvoir de pénétration bien supérieur à celui de l'élec- tricité positive. » D'autres faits également intéressants sont révélés sur mes nombreux clichés, mais une étude plus approfondie est nécessaire avant de les faire connaître. » CHIMIE MINÉRALE. ~ Sur les combinaisons silicatées de la siucîne. Note (le MM. P. Hautefeuille et A. Pekuev, présentée par M. L. Troost. « I. Les éléments d'une leucite à base d'alumine (4SiO^, Al^O', RO) ou à base de glucine (4SiO-, GPO', KO), chauffés entre 600° et 800° avec un excès de A'anadate neutre de potasse, sont rapidement minéralisés. Mais la nature des crisiaux qui prennent naissance varie, au cours d'une même opération, à mesure que l'agent minéralisateur cède au produit qui cristallise une portion croissante de son alcali. Aussi ce produit n'est-il qu'exceptionnellement homogène; dans le cas général, c'est un mélange de plusieurs espèces chimiques, dont la séparation immédiate s'impose tout d'abord. » Lorsque les cristaux ont été débarrassés, par des lavages à l'eau et à la potasse faible, de la matière amorphe qui les cimente, on réussit à effec- tuer avec une précision suffisante cette séparation en fractionnant les pro- duits qui se déposent dans une dissolution progressivement étendue de tungstoborate de cadmium. » L'examen microscopique montre que les cristaux de tous les lots, qu'il s'agisse desconijK)sés aluminiques ou des composés gluciniques, possèdent la même forme, celle de l'icositétraèdre a-. » L'analyse chimique montre que dans tous les composés aluminiques le rapport en équivalents entre l'alumine et la potasse est invariablement égal à i; que dans les composés gluciniques ce rapport est variable. » Dans les dépôts les moins denses, formés exclusivement de cristaux transparents, exempts d'inclusions amorphes, le rapport en équivalents ( 787 ) entre les quantités de glucine et de potasse varie de i, ou même de ^, à ^. Le silicate renfermant iGPO'-f-KO a été obtenu sans aucun mélange dans un milieu notablement alcalin dès l'origine; le silicate renfermant GPO' + KO est celui qui se tonne le plus abondamment dans un milieu originairement neutre. )) Dans les dépôts les plus lourds la proportion de glucine s'élève beau- coup; il n'y a pas lieu d'en donner une valeur numérique, exagérée sans aucun doute par les inclusions amorphes qui troublent ou détruisent la transparence d'une partie des cristaux. Toutefois, dans ces dépôts, on trouve isolés des cristaux transparents, et l'on doit admettre que, en raison même de leur densité, ceux-ci renferment plus de J d'équivalent de glucine. » La glucine forme donc au moins deux séries de composés, renfermant Tune ^, l'autre i"' de cette base pour 1^"^ de potasse. » Les composés aluminiques renferment 4"'' i 5*"' de silice pour 1'^'' de potasse. Il est relativement facile de préparer des produits entiers homo- gènes contenant exactement 4SiO', comme la leucite, ou 5SiO- ('). M Les composés gluciniques, aussi bien les cristaux les plus lourds que les cristaux les plus légers', renferment 4'^''> ^3 à 4'"'>95 de silice pour l'^^'de potas.se. Le produit entier est toujours hétérogène et, selon toute vraisem- blance, il résulte de la cristallisation simultanée de silicates à 4*'' et de silicates à 5'^'^ de silice. Si d'ailleurs nous n'avons pu, au cours de ces expé- riences, isoler un silicoglucinate renfermant seulement 4*^'' de silice pour i"^*" de potasse, nous avons réussi à le préparer en utilisant la méthode qui a permis à MM. Fouqué et Michel Lévy de préparer la leucite aluminique, c'est-à-dire par la fusion des éléments à haute température, suivie de recuit. La fusion doit être faite très rapidement, pour qu'il ne se_ produise, ni cristallisation de glucine ni volatilisation d'alcali. On obtient alors une masse qui affecte la forme extérieure de l'icositétraèdre et qui, en plaques minces, agit faiblement sur la lumière polarisée ; c'est la leucite glucinique 4SiOSGPO%KO. )> IL Nous avons fait cristalliser en grand nombre, dans le vanadate neutre de potasse, des silicates renfermant à la fois de la glucine et de l'alumine. Leur forme est toujours celle de l'icositétraèdre a'-. Dans les cristaux transparents et de densité homogène, le rapport entre la silice et la potasse est resté compris entre 4, 3 et 4. S, le rapport -yjr- a varié de 0,70 (') A n/ialc's de l'Ecole Normale supérieure, T' séiie, t. IX. p. 365. ( 788 ) Al-0' à i,oo, le rapport j^^T^YTï f'^ O' 5 à i,75. Quelle que soit leur composition, tous ces cristaux fondent sans difficulté. Or, si les silicoglucinates sont aisé- ment fusibles, les silico-aluminates sont remarquablement réfractaires : dans un simple mélange de silicoglucinates et de silico-aluminates, les pre- miers seuls devraient fondre. » Nous avons fait cristalliser, dans le vanadate neutre de potasse, des sili- cates renfermant à la fois de laglucine et de l'oxyde de fer. Comme la leucite ferrique, comme les silicoglucinates précédemment décrits, ils cristallisent encore dans la forme de l'icositétraèdre a^. Dans les cristaux transparents et de densité homogène, le rapport entre la silice et la potasse est resté compris entre 4. 39 et 5, 00, le rapport ^-„ a varié de 0,6 à i,3, le rapport p,,ç.^ de o,3o à i,3o. Tous ces cristaux, qui possèdent plus ou moins atténuée la coloration jaune de la leucite ferrique, n'exercent aucune action sur la lumière polarisée ; la leucite ferrique agissant avec énergie, l'hypothèse d'une juxtaposition d'espèces doit être absolument exclue. )) in. Lorsqu'on chauffe avec le vanadate neutre de potasse un mé- lange d'alumine et de 6^'' de silice, sans addition de carbonate de potasse, on obtient des cristaux d'orthose toujours maclés. Lorsqu'on remplace l'alumine par la glucine, on obtient des icositétraèdres. Mais si l'on associe l'alumine et la glucine, on obtient presque exclusivement un produit de densité homogène, parfaitement transparent, formé de cristaux prisma- tiques sans macles, dont la composition répond très exactement à la for- mule 6SiO-,R-0\KO, et dans lequel le rapport de la. glucine à l'alumine varie seul; il s'est élevé dans nos expériences jusqu'à \. * « IV. Dans les expériences décrites nous avons donc obtenu des silicates de glucine cristallisant simultanément, en icositétraèdres, et répondant aux formules 4SiO=,iGl-0\KO, 5SiO%iGl-0\KO, 4SiO^ G1-0%K0, 5SiO=,Gl-0\KO. » Nous avons pu substituer partiellement et en toutes proportions dans ces silicates l'alumine et l'oxyde de fer à la glucine. )) Nous avons préparé un silicate cristallisé en prismes, qui, dans sa com- position répondant à la formule 6SiO-,R-0%ls.O de l'orthose, admet en proportion variable la glucine et l'alumine. >i Dans ses combinaisons avec le silicate de potasse, la glucine peut donc ( 7«9 ) être remplacée en toutes proportions par les sesquioxydcs d'aluminium et de fer : elle remplit par conséquent elle-même le rôle d'un sesquioxyde. i> Dans des combinaisons d'autre nature la glucirie paraît cependant remplir le rôle d'un protoxvde, comme si cette base était apte à remplir l'un ou l'autre rôle, suivant la nature de la combinaison dont elle fait partie. Toutefois, au jugement de M. Marignac, la substitution réciproque de la glucine et d'une base protoxyde n'a pas encore été réalisée. Nous revien- drons sur ce sujet dans la suite de notre étude des combinaisons de la glu- cine. )) CHIMIE ORGANIQUE. — Présence de l'acide glycolique et de l'acide propylêne- dicarhonique normal dans lesnini. Note de MM. A. et F. Buisixe, pré- sentée par jM. Friedel. « En poursuivant l'analyse immédiate des eaux de suint, nous sommes parvenus à en isoler deux acides qui n'avaient pas encore été signalés parmi les produits de cette sécrétion du mouton. Ce sont l'acide glycolique et l'acide pyrotartrique normal COOH-CH^-CH--CH--COOH ou propy- lène-dicarbonique normal, homologue supérieur de l'acide succinique. » Ces acides se trouvent dans la portion des acides du suint qui sont solubles dans l'eau, l'alcool et l'éther, portion dont nous avons déjà sépai'é les acides benzoïque, succinique et malique. Ils restent, avec l'acide lac- tique sous forme de sels de baryum, dans l'eau mère d'où s'est déposé le malate de baryum au cours du traitement que nous avons décrit dans une précédente Note ( ' ). Pour les isoler du mélange, voici comment il convient d'opérer : » L'eau mère très concentrée et incristallisable du malate de baryum est étendue d'eau et décomposée par une quantité convenable d'acide sulfu- rique. Les acides mis en liberté sont enlevés par des épuisements à l'éther et restent, après distillation du dissolvant, sous la forme d'un sirop incris- tallisable. Celui-ci est repris par beaucoup d'eau et la solution est agitée avec un excès d'hydrate de plomb lavé. Il se précipite, dans ces condi- tions, un glycolate de plomb basique extrêmement peu soluble; les sels de plomb des acides pyrotartrique normal et lactique restent en solution. » Le précipité est décomposé par l'acide sulfurique et l'acide mis en (') Comptes rendus, t. C\'I, p. 1 426. ( 790 ) liberté enlevé par l'éther comme précédemment. J/acide gl\ colique ainsi obtenu est encore impur et incristallisable. Pour terminer sa purification, on le sature de nouveau par la baryte et l'on ramène à un petit volume la solution du sel de baryum ; il se dépose alors un peu de malate de barvum qu'on sépare. On ajoute ensuite à la liqueur une petite quantité d'acide sulfurique, de façon à ne mettre en liberté qu'une faible portion de l'acide organique, qu'on enlève par agitation avec de l'éther. On sépare ainsi un acide huileux, peu soluble dans l'eau, sur lequel nous reviendrons, et il reste en solution du glycolate de baryum tout à fait pur. Le sel sec ren- ferme li~,6t pour loo de baryum (théorie 47.77 pour loo). 1) L'acide qu'on sépare de ce sel s'obtient par évaporation de sa solution éthérée sous la forme d'un liquide sirupeux qui se prend au bout de peu de temps en une masse cristalline. Il possède en outre toutes les propriétés de l'acide glycolique. « La liqueur séparée plus haut du glycolate de plomb, renfermant en dissolution les sels de plomb solubles, est traitée par un courant d'hydro- gène sulhiré; on sépare le sulfure de plomb et l'on extrait les acides mis en liberté par l'éther. Ceux-ci sont transformés ensuite en sel de baryum et l'on traite la solution concentrée de ce sel par une petite quantité d'acide sulfurique, puis par l'éther, comme nous l'avons fait pour le glycolate de baryum dans le but d'en séparer une certaine quantité du même acide hui- leux peu soluble dans l'eau. Pour enlever complètement cet acide étranger, on recommence plusieurs fois le même traitement, si c'est nécessaire, jus- C[u'à ce que l'acide séparé par l'éther soit entièrement soluble dans l'eau. Ainsi purifié, le sel de baryum, amené en solution aqueuse convenable- ment concentrée (So^"^ de sel dissous dans environ 70'''= d'eau à chaud), se prend par refroidissement en une masse cristalline formée d'aiguilles soyeuses rayonnées. L'eau mère renferme le lactate de baryum. » Ces cristaux sont séparés, exprimés et purifiés par une nouvelle cris- tallisation dans l'eau. Égouttés, puis séchés entre deux feuilles de papier à filtrer, ils perdent à l'étuve, entre 100" et 160°, 20,18 pour 100 d'eau de cristallisation. Le sel sec renferme 50,96 pour 100 de baryum. >) Ces nombres correspondent à la composition du pyrotartrate normal du baryum qui a pour formule CH^O^Ba + 5H-0 et qui contient 23,20 pour 100 d'eau de cristallisation et 5i,34 pour 100 de baryum à l'état sec. Ce sel, décomposé en solution aqueuse par une quantité calculée d'acide sulfurique, donne, après filtration et concentration de la liqueur, une belle cristallisation d'acide pyrotartrique normal. Cet acide est aussi soluble dans ( 791 ) l'alcool et l'éther; ce dernier dissolvant l'enlève à ses solutions aqueuses et l'abandonne sous la forme de grandes lamelles, fusibles à g6°-97°. Cet acide a toutes les propriétés de l'acide pyrotartrique normal ou propylène dicarbonique normal obtenu pour la première fois par M. Reboul (') par voie de synthèse et qui a été trouvé récemment par M. Carette parmi les produits d'oxydation de l'acide sébacique (-) et des acides des graisses ('). » L'acide glycolique et l'acide pyrotartrique normal existent dans les eaux de suint à l'état de sels de potassium et sont, du moins le premier, des produits de la sécrétion, car on les trouve dans l'eau fraîche, qui n'a subi aucune altération. Toutefois l'acide pyrotartrique normal pourrait bien être un produit de l'oxydation à l'air sur la toison des acides gras de la sécrétion sébacée. L'acide glycolique, qui jusqu'à présent est resté inaperçu dans les sécrétions animales, est très abondant dans ces eaux ; on en extrait environ i pour loo du résidu sec renfermant 5o pour loo de matières minérales. Son homologue, l'acide lactique, n'y existe qu'en quan- tité beaucoup plus faible. Quant à l'acide pyrotartrique normal, on en retire environ 0,2 pour 100 du résidu sec. » La liste des produits isolés par nous du suint est déjà longue; il nous reste cependant encore à examiner certains résidus dont nous comptons poursuivre l'étude. Nous croyons en effet qu'il y a intérêt à pousser aussi loin que possible ce travail. La composition, toujours très complexe, des liquides de l'organisme est souvent assez mal établie : généralement on n'a déterminé que les produits principaux qu'ils renferment; les autres, con- tenus en petite quantité, n'ont pu être séparés, souvent faute de matière. Pour le suint on n'a pas à se préoccuper de cet inconvénient, car on trouve la matière première en abondance et l'on peut espérer arriver à la connaissance complète du produit. Déjà, du reste, nous sommes parvenus à en extraire certains principes qu'on ne s'attendait pas à trouver parmi les produits des sécrétions animales. Il Quoi qu'il en soit, notre travail d'analyse est suffisamment avancé pour que nous puissions résumer les résultats acquis. Si nous ne considé- rons que les acides de la sécrétion sudorique, en laissant de côté les pro- duits sébacés, on arrive à les classer naturellement de la façon suivante : M Des acides gras depuis l'acide acétique jusqu'à l'acide caprique ; les (') Annales de Chimie et de Physique, 5° série, t. XIV, p. 5oi . (-) Comptes rendus, t. CI, p. 1498. (^) Ibid., t. Cil, p. 69a. G. R., 1888, 2' Semestre. (T. CVII, N" 20.) 'o5 C 792 ) oxyacides des acides précédents : l'acide glycolique et l'acide lactique ; leurs acides amidés : glycocolle, leucine ; les acides bibasiques : oxalique, succinique, pyrotartrique normal ; un oxyacide de l'un des acides bibh- siques précédents : l'acide malique, et enfin des acides divers, tels que l'acide hippurique, l'acide benzoïque, l'acide urique, etc. ('). » ZOOLOGIE. — Sur les Hersiliidie,yrt/nj7fe nouvelle de Copepodes commensaux . Note de M. Eugène Canu. (Extrait). « Grâce à la découverte que j'ai faite à Wimereux de deux genres nou- veaux , très A'oisins d'Hersilia et commensaux de divers Invertébrés , je suis arrivé à cette conclusion que les Hersiliens doivent constituer une famille nouvelle aussi distincte des Siphonostomes que des Peltidiens. » Il me paraît suffisamment démontré que, dans l'ontogénie des types les plus divers, le premier rang dans l'ordre d'apparition est réservé aux caractères tirés de l'organisation des appendices buccaux; c'est donc à ces caractères que revient la prépondérance dans la taxonomie des Copepodes, et nous croyons pleinement justifié l'usage que nous en faisons dans les diagnoses suivantes : » Fam. Hersilud*. — Corps complètement segmenté, premier soniite tlioracique réuni à l'anneau céphalique. Antennes antérieures 7-articulées, semblables dans les deux sexes. Antennes postérieures simples 4-a'"ticulées. Mandibules sans palpes ni dents pour la mastication, munies à leur extrémité distale de pièces accessoires mo- biles en forme de griffe solide et recourbée, de lames aplaties à bords déchiquetés et denticulés ou de soies barbelées. Maxilles rudimentaires divisées en un lobe mastica- teur interne et un lobe palpiforme externe. Paragnathes très développées, recouvrant les mandibules. Maxillipèdes bien développés; les internes fournissant d'importantes diflerences sexuelles. Pattes thoraciques biramées et à rames 3-articulées dans les quatre premières paires, simples et aplaties dans la cinquième. )) Mandibules portant à leur extrémité distale une griffe recourbée et : » A. Deux pièces accessoires : » 1° Dont l'antérieure est une lame aplatie et déchiquetée, et la postérieure une petite soie barbelée. Chez le mâle, le maxillipède interne est formé de deux articles et d'une extrémité préhensile très réduite. (Gen. Hersilia Philippi.) » Une espèce : H. apodiformis Philippi (= Clausidiiim testudo Kossmann). Sur la carapace des Callianasses, dans la Méditerranée et l'Adriatique. (') Ce travail a été fait au laboratoire de Cliimie générale de la Faculté des Sciences de Lille. ( 79^ ) » 1" Presque identiques et sous forme de lames triangulaires aplaties et dentelées. Le maxillipède interne du mâle comprend, avec les deux, articles lîasilaires, une ex- trémité bien développée en griffe longue et recourbée. (Gen. Giai délia mihi.) » Je dédie ce genre à M. le professeur Giard, directeur du laboratoire de Wime- reux, où j'étudie depuis longtemps les Copépodes. Une espèce : Giardella callia- nassœ mihi, très abondante dans les galeries de Callianassa subterranea, creusées dans les sables de la Pointe-aux-Oies, près de Wimereux. » B. Trois pièces accessoires : » Dont l'antérieure est une longue lame sublriangulaire déchiquetée, et les autres deux longues soies barbelées et flexibles. (Gen. Hcrsiliodes mihi.) )) Trois espèces : » a. Hersiliodes Pelsenceri milii, que j'ai trouvé, eu compagnie de M. le D'' Pelseneer, dans le tube d'un Clyménien très abondant à la Pointe-aux-Oies. » b. Hersiliodes Thomsoiii mihi, que je dédie à M. isaac G. Thomson, et dont trois exemplaires immatures ont été recueillis, au mois d'avril, sur les pattes abdominales de la Callianasse. » c. Hersiliodes Pujjini Thomson, décrit d'après les jeunes stades copépodex péchés à la surface de l'eau dans la baie de Liverpool et aux environs de l'île Puffin, par le professeur I.-C. Thomson (Cfclops Puffmi, in Proceedings of biological, So- ciety Liverpool, vol. Il, pi. \,fig. r-g; 1887). » Je tiens à remercier ici M. le professeur Giard de l'hospitalité qu'il m'a accordée au laboratoire de Wimereux ; je remercie également MM. Giesbrecht et I.-C. Thomson, qui ont bien voulu m'envoyer des exemplaires à'Hersilia apodiforinis et à' Hersiliodes Puffmi. » GÉOLOGIE. — Sur une nouvelle Carte géologique de la France à l'échelle de ToToTôô > publiée par le Service de la Carte géologique détaillée de la France. Note de MM. Jacquot et Michel Lévv. c( Dans ces derniers temps, le Service géologique a été amené à entre- prendre l'exécution d'une nouvelle Carte au millionième de la France. Au moment où cette Carte va paraître, il semble utile de faire ressortir le but de ce travail et les moyens employés pour le mener à bonne fin. )) Les Cartes géologiques à petite échelle présentent un double intérêt bien évident : elles permettent mieux que les Cartes détaillées d'embrasser dans leur ensemble les principaux traits de la constitution du sol et, par leur grande diffusion, elles contribuent efficacement à vulgariser la Science. Aussi, lorsque Élie de Beaumont et Dufrénoy ont publié en i84o leur belle Carte géologique au ^^^t,^^, ont-ils eu le soin d'en faire une réduction au JOOOOOO ni ères années ( 794 ) |iii a été l'objet de nombreuses éditions jusque dans ces der- )) Le Service géologique ne pouvait méconnaître que cette Carte, remon- tant à près d'un demi-siècle, ne répondait plus en dernier lieu à l'état de la Science. Il avait donc formé le projet delà remplacer, lorsqu'à la fin de l'année i883 il fut officiellement chargé par le Ministère des Travaux pu- blics de coopérer à la publication de la Carte géologique de l'Europe. Dès lors, l'exécution de la Carte au ,„„l^^^, dont un spécimen a été mis sous les yeux de l'Académie, a été commencée. » Pour mener à bonne fin cette tâche importante, le Service do la Carte géologique détaillée pouvait déjà fournir des documents d'autant plus pré- cieux que les explorations avaient été étendues, à dessein et dans une pensée d'avenir, aux principales régions naturelles de la France. On peut admettre qu'en i883 uii peu plus du tiers du territoire français avait été exploré par les collaborateurs du service et pouvait être immédiatement dessiné sur la Carte projetée ('). . » Le surplus des tracés a été confié à un Comité de collaborateurs, déjà initiés, par leurs travaux antérieurs, aux principales régions naturelles qui leur ont été attribuées. Ce sont MM. Barrois pour la Bretagne, Bergeron pour la montagne Noire et le Rouergue, Bertrand pour le Jura et la Pro- vence, Depéret pour le Roussillon, Fabre pour les Cévennes, Fontannes pour le bassin tertiaire du Rhône, Fouqué et Michel Lévy pour le Plateau central, Gosselet pour l'Ardenne, Jacquot pour les Pyrénées et le bassin tertiaire du sud-ouest, Lecornu pour le Cotentin, Lory pour les Alpes, Potier pour les Alpes maritimes, Vélain pour les Vosges. » On a adopté, pour les terrains sédimentaires, la légende arrêtée par le Comité de la Carte géologique au tyj-Ù-^j^ de l'Europe. Les études, en- treprises depuis quelques anhées sur les terrains cristallophylliens et les roches éruptives, ont permis d'en développer la légende, en y introduisant autant que possible la notion d'âge. » Les bases du travail se trouvant ainsi arrêtées, les explorations néces- saires ont été faites sur le terrain dans le cours des années i884, i885 et 1886, sans d'ailleurs porter préjudice à celles que nécessitait la confec- tion des minutes au j^^. On a également consulté, pour le tracé de la nou- velle Carte, des travaux inédits de MM. Boisselier, Bureau, Collot, Dela- (') M. Ttiomas, chef des travaux graphiques du service, a été chargé de la coordi- nation des Cartes déjà parues. ( 795 ) fond, Genreaii, de Grossoiivrc, Hollande, Kiiian, deLaunay, Le Verrier, Linder, Mouret, Nentien, OEhlert etZurcher. Il y avait, pour compléter le cadre de la Carte, à recourir aux travaux publiés par nos voisins immé- diats. En Belgique, en Suisse et dans les provinces rhénanes, on s'est servi des Cartes de Dumont, de M. von Dechen, et des Services géologiques. MM. ïopley et Giordano ont bien voulu fournir des relevés inédits et ré- cents de la partie méridionale de l'Angleterre et occidentale de l'Italie. On a consulté les études de M. Mallada sur le versant méridional des Py- rénées. » Les régions naturelles, dont les contours ont été modifiés de la façon la plus profonde par les nouveaux tracés, sont les Pyrénées, la Bretagne, les Alpes, le Plateau central, le bassin tertiaire du Rhône. )) L'étude plus détaillée et la délimitation des terrains cristallins et pri- maires permet notamment de suivre, de la Bretagne aux Vosges, les plis qui affectent ces terrains, et d'étudier dans le Plateau central la jonction des deux principales directions qu'ils suivent en France. » Dans les Pyrénées, entre autres modifications importantes, on a pu suivre les bandes régulières des diverses formations et notamment les traî- nées triasiques, jalonnées par les lignes d'éruptions ophitiques. » La grande extension du terrain houiller dans le Dauphiné, la dispo- sition dentelée des plis couchés autour du massif ancien des Maures dans la Provence et les Basses-Alpes, la jonction des contours compliqués des Alpes maritimes avec ceux qui résultent des derniers relevés italiens, res- sortent nettement sur la nouvelle Carte. Elle a bénéficié des remarquables résultats acquis par le regretté Fontannes dans le bassin tertiaire du Rhône. » En vue de conserver à la Carte au millionième son caractère géologique, on y a fait figurer de préférence les localités appartenant aux catégories suivantes : centres de grandes exploitations minérales, principaux établis- sements thermaux, gisements remarquables de fossiles ou de minéraux. » Elle paraîtra à la fin de l'année 1888, devançant ainsi sur notre terri- toire l'exécution de la Carte géologique de l'Europe et laissant au Comité que nous avons cité plus haut, avec la responsabilité du travail, l'honneur d'avoir parcouru une nouvelle étape dans le relevé géologique de la France. » ( 79^^ ) GÉOLOGIE. — Sur le passage du calcaire de Ventenac à la formation à li- gnite du Languedoc. Note de M. l'abbé Baichèiik, présentée par M. Hébert. (; Dans sa description géognostique du versant méridional de la mon- tagne Noire, Leynierie admet que le calcaire de Ventenac se termine à ])eu près à la vallée de l'Orbiel, au nord de Conques et ne montre pas ses rela- tions avec l'étage à lignites du Languedoc, qui apparaîtrait seulement à une quinzaine de kilomètres à l'est de ce point, vers le méridien de Trausse. Ce savant est cependant porté à admettre le parallélisme des deux forma- tions. » Mes recherches m'ont permis de reconnaître que la formation du cal- caire de Ventenac se prolonge sans interruption depuis Conques et la Ver- nède jusqu'au nord-ouest de Trausse, c'est-à-dire jusqu'au point où l'étage à licnite est bien caractérisé. ) Cette bande de calcaire de Ventenac est toujours très réduite, mais existe constamment au-dessus des couches à mélonies et au-dessous des grès de Carcassonne. )) De la Vernède au Clamoux, le calcaire présente ses caractères ordi- naires; mais, en s'avançant vers l'est, il passe à un calcaire gris et à des marnes ou desgrès grisâtres avec empreintes ligniteuses près de Saint-Rocli. Près de la Lande, cette bande calcaire a une largeur d'environ aSo"; elle traverse la Ceize à Soo™ au nord de Tillegly et, dans la vallée du Clamoux, on voit le calcaire lacustre, à côté de la Métairie-Haute, supporter les couches d'argiles sableuses au-dessus desquelles des grès exploités m'ont fourni des empreintes de feuilles de Dicotylédones, de Palmiers et des tiges indé- terminables. )> A l'ouest d'Escapat, le long des talus de la rive gauche du Clamoux, on peut constater la présence du calcaire de Ventenac représenté par un banc de calcaire grisâtre peu consistant et des couches de marnes sableuses de couleur blanche, reposant directement sur les calcaires gris à alvéolines du nummulitique et supportant des grès marneux identiques à ceux de la Lande. En avançant vers l'est près de Pratmajou, la formation de Ventenac occupe encore une largeur nord-sud de aoo"" environ, entre le nummu- litique et le grès de Carcassonne, mais elle est surtout représentée ici par ( 797 ) des marnes un peu sableuses, de couleur claire, reposant toujours sur des calcaires à alvéolines avec grains de quartz. Du ruisseau du Lonc au nord- est de Trausse, le passage du calcaire de Ventenac au faciès de la formation à lignites devient définitif. )) Au nord de Trausse, un peu au-dessus de Saint-Roch, les calcaires de la formation à lignites sont intercalés entre deux couches à fossiles du num- mulitique (nombreuses mélonies); la couche inférieure est calcaire, la couche supérieure plus sableuse a^ ec des grains de quartz. » GÉOLOGIE. — Sur r affaissement du littoral dans le Finistère. Extrait d'une Lettre de M. du Ciiatellier à M. de Quatrefages. « Aux grandes marées du mois de septembre dernier, j'ai fait sur la grève de Loctudy, canton de Pont-l'Abbé, des constatations que je crois intéressantes. » La grève de Loctudy fournit en effet une des preuves les plus carac- térisées de l'affaissement de notre littoral. » A quelques centaines de mètres, à l'ouest du petit phare de la pointe de Langous, dans l'anse comprise entre les deux pointes dites Bec-Quer/éde et Corn-Guernic, connue dans le pays sous le nom d'anse de Corn-Giiernic, ainsi que dans l'anse à l'ouest de Bec-Querfédé, on voit, dans les grandes marées, à la basse mer, des tourbières ayant jusqu'à i™ d'épaisseur, ren- fermant des détritus de végétaux. )> En explorant celles de l'anse de Corn-Guernic, j'ai été assez heureux pour y découvrir de nombreux arbres couchés dans la tourbe. J'en ai extrait trois fragments de troncs de chêne, longs de i"', i'",4o et i'", 80, et deo", 20, o™,24 eto'^jSo de diamètre, que j'ai emportés à Kernuz. Sous l'un d'eux, j'ai recueilli des fragments d'un tronc de tremble ayant o", i5 de diamètre et des tranches de détritus de végétaux ayant o™,4o d'épais- seur. A i5o™ du rivage j'ai vu, dans la tourbe, un tronc de chêne long de plus de 20" et de o'", 60 de diamètre. » Une remarque qui m'a frappé, c'est que tous ces arbres sont couchés du sud-est au nord-ouest, comme s'ils avaient été renversés par un cata- clysme venant du sud-est. Ils faisaient certainement partie d'une vaste forêt s'étendant sur toute cette partie sud de notre littoral. A quelle époque a-t-elle été subraero;ée? au v*^ ou au vi" siècle? Les causes sont-elles les mêmes que celles qui amenèrent l'engloutissement de la forêt de Scissy? ( 798 ) » Une découverte des plus intéressantes a été faite dans la tourbière de Corn-Guernic, par M. Revélière, pendant un court séjour qu'il fit à Loctudy cette année : c'est celle d'un bois de cerf de grande taille qu'il y a recueilli et qu'il a bien voulu déposer dans mes collections. » Il n'est pas sans intérêt de rapprocher de ces faits ce qui suit : » A la grève de Kerity, en Penmarc'h, que vous connaissez, j'ai exploré les substructions d'une villa romaine qui ne se découvrent qu'aux basses mers; et j'ai dans mes collections un vase romain en terre, péché dans des substructions en petit appareil, qui aujourd'hui, à environ 800'" de la grève, sont sous la mer qui ne les découvre jamais. > M. DE QuATREFAGES ajoute : (c Je tiens de M. Hamy que des découvertes analogues aux précédentes ont été faites au nord de Boulogne-sur-Mer; mais, au lieu de restes d'in- dustrie romaine, on a découvert, dans la forêt sous-marine, des haches polies. La forêt date donc au moins de l'époque néolithique. On voit que ces faits, intéressants par eux-mêmes, établissent en outre des jalons dans l'histoire de notre littoral. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Nouvelles expériences tendant à démontrer r efficacité des injections intra-veineuses de virus rabique en vue de préserver de la rage les animaux mordus par des chiens enragés. Note de M. V. Gai.tier, présentée par M. Chauveau. « Après avoir, dès 1 880- 1 881, établi le premier, par des expériences sur le mouton et la chèvre, qu'on pouvait conférer l'immunité contre la rage, au moyen des injections intra-veineuses de virus rabique, j'ai depuis, dans des Communications nouvelles, démontré que, par ce moyen, les ani- maux herbivores peuvent être préservés, alors même qu'il s'est écoulé un certain laps de temps après les morsures. Ces résultats ont été pleinement confirmés par les expériences récentes de MM. Nocard et Roux. La mé- thode est applicable aux animaux ruminants et aux porcs; elle n'offre aucune difficulté sérieuse dans son application; la matière à inoculer peut être empruntée au chien qui a fait les morsures, et il suffit, pour l'obtenir, de délayer dans de l'eau la substance nerveuse, puis de décanter après un repos suffisant ou de filtrer convenablement pour enlever les particules ( 799 ) solides, qui pourraient amener des accidents dans les vaisseaux ; l'injection peut être faite sans qu'on ait à se préoccuper d'éviter la contamination du tissu péri-veineux, car, alors même qu'on le contamine, la réussite n'en semble pas moins assurée. C'est donc une méthode aussi facile qu'elle semble sûre. Les résultats favorables qu'elle m'avait donnés jadis ne se sont pas démentis depuis. Dans de nouvelles séries d'expériences, j'ai obtenu le même succès : Deux brebis, inoculées le i6 février 1888 dans la région parotidienne, ont été préservées de la rage, qui a fait périr les deux témoins pris dans la même espèce et inoculés de la même façon ; ces deux brebis avaient été vaccinées par quatre injections intra-veineuses pra- tiquées à partir de la quarante-deuxième heure après l'inoculation; elles ont été livrées à la boucherie le 12 juillet. La même expérience, répétée dans les mêmes conditions le 21 avril et le 27 avril, a donné les mêmes résultats; les témoins sont morts, et les vaccinés, au nombre de quatre, deux pour chaque expérience, ont résisté et ont été vendus à la boucherie le 12 Juillet. Un porc de huit mois environ, inoculé le 21 avril dans la ré- gion parotidienne, a été vacciné vingt-quatre heures après par une injec- tion copieuse dans une veine de l'oreille, répétée une demi-heure après; bien que le tissu périveineux eût été contaminé pendant l'opération, l'ani- mal n'a jamais présenté aucun signe de rage; il a été livré à la consomma- tion le 20 juillet. Deux brebis, inoculées le 1 3 décembre 1887 et préservées de la rage par une double vaccination commencée vingt-quatre heures après l'inoculation, ont en outre résisté à de nouvelles insertions viru- lentes faites dans la région parotidienne le 10 février 1888 et le 16 avril; elles ont été livrées à la boucherie le 12 juillet. » Ces nouvelles données confirment celles que j'ai fait connaître jus- qu'ici; il est donc bien démontré aujoiu'd'hui qu'on peut sûrement pré- server, au moyen des injections intra-veineuses, les animaux herbivores et omnivores qui ont été mordus par des chiens enragés; il est, de plus, permis de présumer que l'immunité conférée a pour effet non seulement de préserver contre les conséquences des morsures déjà reçues, mais qu'elle garantit aussi contre les morsures ultérieures. » M. d'Ocagne, après avoir rappelé que ses études antérieures sur le même sujet l'avaient conduit à se proposer le problème suivant : Passer de l'un à l'autre des systèmes de péninvariants principaux , G. R., 1888, 2- Semestre. (T. CVU, N» 80.) ïo6 ( 8oo ) rappelle que les formules générales ont été données par M. L. Cesaro pour le cas des indices pairs. Partant des résultats obtenus par le géomètre sicilien, M. d'Ocagne parvient aux formules générales correspondant au cas des indices impairs. M. DE QuATREFAGES présente, de la part de M. Sabatier, professeur à la Faculté des Sciences de Montpellier, un grand Mémoire imprimé de M. C. Brunotte, préparateur à la Faculté de Nancy, sur le genre Bran- chiotnma et ajoute les remarques suivantes : « Ce travail a été fait à la station zoologique fondée à Cette par M. Sa- batier. Quoique cette station soit moins importante que celle de Marseille créée par M. Marion, par suite de la modicité des ressources dont dispose le professeur de Montpellier, elle n'en témoigne pas moins du mouvement remarquable qui s'est produit dans les Facultés de province. La station de Cette a déjà rendu à la zoologie marine de sérieux services et en rendra certainement bien d'autres. En particulier, elle permettra de faire con- naître la faune de l'étang de Tau, dont M. Sabatier a déjà constaté la richesse. » A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures un quart. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 12 novembre 1888. Acta mathematica. Journal rédigé par G. Mittag-Leffler. II : /J- Stock- holm, Brijer, 1888; br. in-4°. (Offert par M. Hermite.) Comptes rendus des séances de la Commission permanente de l' Association géodésique internationale réunie du 21 au 29 octobre 1887, à l'observatoire de Nice, rédigés par le Secrétaire perpétuel k. Hirsch. Verlag von Georg Rei- mer in Berlin, 1888; i vol. in-4°. ( 8oi ) Association géodésique internationale. Comptes rendus de la Commission per- manente à Nice, en 1887. Supplément. — Rapport sur les triangulations ; par le générai A. Ferrero. i vol. in-4°. Annales de l' observatoire impérial de Rio de Janeiro, publiées par L. Cruls, Directeur. — Tome troisième : Observation du passage de Vénus en 1882. Rio de Janeiro, H. Lombaerts et C'", 1887; i vol. gr. in-4''. Redressement de la Seine maritime depuis son embouchure jusqu'à Rouen et approfondissement de tous ses hauts-fonds ; par Ernest Lehman. Imprimerie administrative de Pont-Audemer, 1888; br. in-8°. Pascal, physicien et philosophe; par Nourrisson. Paris, Emile Perrin, i885; I vol. in-i2. Pascal, physicien et philosophe. — Défense de Pascal; parUiiovRmssoN. Paris, Perrin et C''^, 1888; i vol. in-12. Traité d' Anatomie comparée pratique; par Carl Vogt et Emile Yung. 12'' livraison. Paris, C. Reinwald; br. in-S". (Présenté par M. de Quatre- fages.) Recherches anatomiques sur une espèce du genre Brancliiomma ; par Ca- mille Brunotte. Nancy, Mangeot-Collin et NicoUe, 1888; br. in-4°. (Pré- senté par M. de Quatrefages.) Recherches sur les enveloppes cellulaires des Nostocacées filamenteuses ; par M. Maurice Gomont (extrait du Bulletin de la Société botanique de France, tome XXXV); br. [n-%\ Mémoires et Bulletins de la Société de Médecine et de Chirurgie de Bordeaux ; année 1887. Paris, G. Masson, 1888; i vol. gr. in-8°. Mémoires de la Société royale des Sciences de Liège; deuxième série, t. XV. Bruxelles, F. Hayez, novembre 1888; i vol. gr. in-8°. Reale Istituto lombardo di Scienze e Lettere. Rendiconti ; série II, vol. XX. Milano, Ulrico Hoepli, 1887; i vol. gr. in-8°. Memorie del reale Istituto lombardo di Scienze e Lettere, Classe di Scienze matematiche e naturali; vol. XVI, VII délia série III; fasc. II. Milano, Ul- rico Hoepli, 1888; br. gr. in-4'*. ( 802 ) ERRATA. (Séance du 5 novembre 1888.) Note de M. Léo Vignon, Sur l'étain : Page 734, 2'^ ligne des équations, au lieu de SnCP dissous -t- 2Zn= aZiiCl', lisez Sn Cl' dissous + 2 Zn = 2 Zn Cl^ On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai (les Grands-Augustms, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrernniU le Dimanclic. Us forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Doux ibles l'une par ordre alpiialjétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel part du i" janvier Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Déparlements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, On souscrit, à l'Étranger, ■ge. rdeaux. chez Messieurs : ,gn Michel el Médan. I Gavaull St-Lager. / Jourdan. ( Ruir. niens Hecquel-Decobert. ( Germain etGrassin. ^S^'" ( Lachèse et Dolbeau . lyonne Jérùme. sançon Morel et 0°. Avrard. Chaiimas. Duthu. Millier frères. urges Soumard-Berneau iLelountiei . F. Koberi:. J. Robert. V Uzel Caroff. ( Baër. :en j Hervieu. ( Massif. .ambéry Perrin. erbourg Henry. ermont-Ferr... Rousseau. iLamarche. Ratel. Renaud. Lauverjal. Crépin. ■enoble l^'^"''- ( Gralier. Hochelle Hairilau, Bourdignon. Poinsignon. j Beghin. le Lefebvre. ' Quarrè. LorienI . chez Messieurs : ( Gosse. ( M°* l'exier. SBeaud. Georg. _^ „ , Mégret. Palud. \. Vitle el Pérussel. / Bérard. Marseille j Laffitte. ( Pessaillian j Calas. Goulet. ( Bietrix. Martial Place. [ Sordoillel. Nancy ! Grosjean-Maupin. ( Sidot frères, j Preverl el Houis I M°" Veloppé. ( Barma. ( Visconti. Nîmes Thibaud. Orléans Luzeray-Laille. ( Blanchier. ( Druineaud. Bennes Plihon et Hervé. Boche fort Boucheron - Rossi Montpellier Moulins Nantes. Nice. Poitiers.. Havre. Langlois. Métérie. S'~Etienne Chevalier. l Bastide. j| ( Rnraèbc. i Gimet. ( Privât. i Morel. Tours Péricat. ' Suppligeon. ) Giard. ( Lemaitre. Bouen. S'-Ètie Toulon. . . Toulouse.. Tours Valenciennes. Le chez Messieurs : chez Messieurs 1 .Irnsterdam . . . . ( Caarelsen. i Feikenia. Londres Dulau. Nutl. . Wilberg. ( Verdaguer. ■ i Piagel. ( Asher et C'=. Luxembourg . . . V. Buck Barcelone Fuentès et Capde- ville. 1 Madrid Librairie Gutcn berg. Berlin Berne 1 Calvary el C". i Friedlander el fils. [ Mayer et Millier. ( Schmid, Francke et Milan Gonzalès e hijos. Yravedra. F. Fé. Duinolard frères. Hœpli. Bologne . Zanichelli et C". Moscou Gautier. Boston . Sever et Francis. Furcheim. 1 Decq. Naples Marghieri di Gins Bruxelles . Mayolez. Pellerano. Bucharest ( Falk. ( Haimann. ( Ranisteanu. New-Yorh Odessa Christern. Wcsterniann. Rousseau. Biidapeàt Kilian. Oxford Parker et C^'. Caire {Le) . V" Barbier. Palerme Pédone-Lauriel. Cambridge Deighton, BelletC". Porto Macalhâés et Moniz. Ckristiania Cimstantinople. Copenhague — Florence Gand . Cammermeyer. . liOrentz et Keil. . Host et fils. . Lœscher et Seeber. Hoste. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. i Bocca frères. Rome , , . „.. ) Loescher el C'*. Gènes Beuf. Botterdam .... Stockholm /■ Cherbuliez. Sanison et Wallin. Genève . ] Georg. ( IssakolT. ( Stapelmohr. S'-Petersbourg. . Melli-^r. Kharkoff . Polouectove. Wo'ir. lia Haye . Belinfante frères. Bot Yd frères. Lausanne ( Benda. ■ \ Payol. Brero. Loescher. 1 Barth. RosenbergetSellier. Leipzig l Brockhaus. . / Lorentz. Gebethner et Wollf. Vérone DruckerelTedesclii. 1 Max RUbe. \ Twietmeycr. Vienne ; Frick. Gerold el G". Liège ( Decq. ( Gnusé. Ziirich Franz Ilanke. Meyer elZeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES ; Tomes lef à 31.— (3 Août i835 à 3i Décembre r85o. ) Volumes in-4''; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. — i i" Janvier i85i à 3i Décembre iSGÎ.) Volumes in-4''; 1870. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : 'omel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, parM.NL A. DcRBEset A.-J.-J. Solier.— Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les [( niétes, par M. Hansen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières 1{ isses, par M. Claude Bernard. Volume '0-4'', avec 32 planches ; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Be.sedën. — Essai d'uae réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences !ir le concours de iS53, et puis remise pour celui de i856, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles d:in3 les différents terrains sédi- :iientaires, suivant l'ordi-e de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature les rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs, » par M. le Professeur Bro.nn. In-4°, avec 27 planches; 1861... 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. \ K 20. TABLE DES ARTICLES. (Sëance du 12 novembre 1888.) MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBHES ET DES CORllESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. MM. K. Poniox et P. -P. Deueu.vin. — Sur lii culuire du l)lc ù opi carre en 1887 et cri iSSs. Papes .. -67 NOMIIVATiOIVS. M.M. Hali'Men et Cornu sont désignés pour faire partie du Conseil de perfectionne- ment de l'Ecole Polytechnique, en remphi- ceineut de MM. //ene Maiigon et le géné- ral Perrier 77J ME3I0IRES LUS. M. .\. BÉciiAMP. — Sur la nature du lait. Répnnse à celte question : u Le lait con- tient-il des éléiiienls anatomiques de l'or- ganisation et les glolniles laiteux au nnmlire de ces éléments? ». . . . :>nt-ils CORRESPOND ANCE . M. le SiiciîHT.MiiE l'EiU'ETUEL signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, deux Ouvrages de M. Nourrisson sur Pascal 775' M. Appelé. — Sur une classe d'équations différentielles rcductiljles aux équations li- néaires 776 .M. Cii. Antoine. — Calcul des tensions de diverses vapeurs 778 M. Vascuy. — Sur les moyens d'atténuer lis effets nuisibles de l'extra-courant dans les électro-aimants 7*^0 M. V. Goiu'ROY. — Nouvelle méthode pour améliorer le rendement des lignes télé- graphiques à grande distance 782 M. E.-L. Thouvelot. — Phénomènes pro- duits par les décharges électriques sur le papier pelliculaire Eastman 784 M.M. P. llAtiTEFEUii.i.E et A. Perrey. ~ Sur les combinaisons silicalées de la glucine. . 786 M.M. \. et V. BuisiNE. — Présence de l'acide glycolique et de l'acide propyléne- dicarbonique normal dans le suint 789 M. EuoicNE C.VNU. " Sur les Hersiliida-. famille 1 ville tW (:opé]iodes commen- saux MM. jAcyioT et .MicuEi. LÉvv. — Sur une nouvelle Carte géologi(|uo de la France à l'échelle de ,„„J„„,. publiée par le Service de la Carte géologique détaillée de la France M. l'abbé Baiciiére. — Sur le passage du calcaire de Ventcnac à la formation à lignite du Languedoc M. nu CEi.vrELLiER. — Sur l'alTaissement du littoral dans le Finistère M. V. Galtier. — Nouvelles expériences tendant à démontrer l'efficacité des injec- tions intra-vcineuscs de virus rabique, en vue de préserver de la rage les animaux mordus par des chiens enragés M. M. d'Ocaqne. — Sur les systèmes de pén- iuvarianls principaux M. de Of.vrREFAGES présente, de la part de M. Sabalier , un .Mémoire imprimé de M. C. Brunotte, sur le genre Bran- rhinniina 79'^ 1'/' 797 79»^ 799 Bulletin bibliqgr.^phiqie Erkat V Soo 800 Soa PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-.Vugustins, 55. 1888 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIliES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PAR irini. K.ES SECRÉTAIRES PERPÉXUEIiS. TOME CVII. N^21(19 Novembre 1888). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 55. 1888 BÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 2.A mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*' . — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupar un Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. . Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Los extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris jiart désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bui-eau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadi sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'at que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2 . — Impression des travaux des Savant étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des persoi qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1'. demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'ur, sumc qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires 1 nt tenus de les réduire au nombre de pages requis, ^e Membre qui fait la présentation est toujours nom ;; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet E\l it autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le 1 it pour les articles ordinaires de la correspondant cielle de l'Académie. Article .3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rem l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard;e jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à teir 5. le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte re. 'u actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendt vaut, et mis à la fin du cahier. I H , 1- Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais dt- teurs; il n'y a d'exception que pour les RapjxirL; les Instructions demandés par le Gouvernement. Article .5. Tous les six mois, la Commission administrative : un Rapport sur la situation des Comptes rendus ap: l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du p sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés dé déposer au Secrétariat au plus lard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivai COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 19 NOVEMBRE 1888, PRÉSIDENCE DE M. JANSSEN. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président rappelle à l'Académie que sa séance publique annuelle est fixée au lundi 24 décembre. HISTOIRE DES SCIENCES. — Sur la Collection des anciens alchimistes grecs, 3* Livraison; par M. Berthelot. « J'ai l'honneur d'offrir à l'Académie la troisième Livraison de la Collec- tion des anciens alchimistes grecs, texte et traduction ('). Cette Livraison complète la publication du texte grec (p. 253 à 460), occupant en tout 460 pages in-4°, ainsi que celle de la traduction correspondante. Des Index (') Steinheil, Paris; 1888. C. R., 1888, 2» Semestre. (T. CVII, N° 21.) IO7 (' 8o4 ^ et Tables analytiques développés, en cours d'impression, termineront pro- chainement cette grande publication, que j'ai réussi à mener à bonne fin par un travail assidu, et grâce à la collaboration du savant helléniste, M. Ch.-Em. Ruelle. )) La Livraison actuelle renferme, dans la IV^ Partie, les Ouvrages et Extraits attribués à divers vieux auteurs, tels que Pelage, Ostanès, Jean l'Archiprêtre, Comarius, Justinien, Jamblique, le Pseudo-Moïse : ces deux derniers écrits semblent renfermer des parties contemporaines du Papyrus de Ijcide. » La VP Partie contient les Commentateurs byzantins : le Chrétien, le Philosophe anonyme, Cosmas, Hiérothée, Nicéphore Blemmidès. » La V^ Partie est la plus intéressante : on y trouve les Traités techniques sur l'Orfèvrerie, la trempe et la teinture des métaux (bronze et fer), le moulage du bronze, la dorure du fer, la fabrication des feuilles d'or, la coloration des pierres précieuses artificielles, le traitement des perles, la préparation-de la lessive de cendres, celle de la bière, du savon, etc. La plupart de ces Traités paraissent tirés d'un grand Manuel byzantin de Chi- mie pratique, composé au viii* on au ix* siècle, et dont le titre a été con- servé. Plusieurs sont écrits dans le dialecte byzantin. Mais certains de ces textes remontent à l'antiquité, ainsi que je l'ai déjà montré dans le présent Recueil, en en donnant un extrait relatif à la phosphorescence des pierres précieuses. La publication complète des textes, que je présente aujour- d'hui, permettra à chacun d'en juger l'importance: elle est d'autant plus grande pour l'histoire des Sciences qu'il s'agit, dans cette Partie, non de rêveries et d'imaginations mystiques, mais de procédés positifs et de résul- tats définis. » MÉCANIQUE CÉLESTE. ~ Sur le satellite de Neptune. Note de M. F. Tisserand. « M. Marth (') a appelé récemment l'attention des astronomes sur les changements notables survenus depuis une trentaine d'années dans la position du plan de l'orbite du satellite de Neptune. Voici, en effet, le Tableau qu'il donne des valeurs de la longitude 6 du nœud ascendant et de (') Monlhly Notices of Ihe royal astronomical Society . t. XLVl, 1886. ( 8o5 ) l'inclinaison 48' + i5'xi, I (p^i48"2G'~ -12'x i. t désignant le temps compté en années à partir de i852. » M. Marth s'est borné à mettre ces variations en évidence, sans en assi- gner la cause. * » Je me propose de montrer qu'elles s'expliquent très naturellement dans l'hypothèse d'un aplatissement assez faible de la surface de Neptune. On peut, en effet, vu la grande distance du Soleil, faire abstraction de sa force perturbatrice et ne considérer que celle qui provient du renflement équatorial de la planète. On démontre aisément que, dans ces conditions, le pôle de l'orbite du satellite doit décrire d'un mouvement uniforme et rétrograde un petit cercle ayant pour pôle le pôle de l'équaleur de Nep- tune, ce dernier point étant supposé fixe; il est possible d'assigner au rayon du cercle et à la vitesse toute une série de valeurs, de manière à satisfaire aux formules (i) et, par suite, à représenter les déplacements observés dans le plan de l'orbite du satellite, entre 1832 et i883. » Soient xy l'orbite de Neptune ; AC celle du satellite; BC l'équateur de Neptune, ii;A = 6, irB=:9', jAC = 9, jBC = cp'. » Disons tout de suite que l'excentricité de l'orbite du satellite étant au- dessous de 0,01 est entièrement négligeable ici; si, comme il y a lieu de le faire, nous nous bornons à la recherche des inégalités séculaires de tp et ( 8o6 de 6, nous aurons les équations (2) . do avec dR smç rf8 dï — + n R = k(l-sin'D), A = (~] (;£^i)c); a est le rayon de l'orbite, n le moyen mouvement du satellite, D sa décli- naison M'M, a' est le rayon équatorial, e l'aplatissement de Neptune et -/. le rapport de la force centrifuge équatoriale à la pesanteur correspondante. Nous désignerons par A, B, C, a, b, c les angles et les côtés du triangle sphérique ABC; le triangle rectangle MM'C nous donnera sinD = sinCsin(/2i + const.). » Pour la recherche des inégalités séculaires, on pourra réduire sin^D à jsin'C, et les formules (2) deviendront (3) do 7 • ^ r^dC sincp-.'= X/îsmCcosC dt di) ^''"^dt de' — kn sinC cosC -r—- » Les formules différentielles de hi Trigonométrie sphérique, appliquées au triangle ABC, donnent, en remarquant que B = tc — cp' est constant. dC dC (4) , =; — sine sinçp, » Les équations (3) pourront donc s'écrire kn sinC cosCsini, rose cosb. dtf dt dt kn sinC cosC ( 8o7 ) » Dans le triangle ABC, C et è sont des fonctions connues de cp, cp' et 6'— ô; les seconds membres des équations ( '() dépendent donc de cp et 6 et des constantes kn, cp' et 6'. Une intégrale de ces équations s'offre d'elle- même; on a, en effet, en tenant compte des formules (3), — z= -- — , — h -\ — r^ = o, C ^ const. dt di) di ^ do dt )> Ainsi, l'inclinaison de l'orbite sur l'équateur est constante, et le pôle de l'orbite décrit bien sur la sphère un petit cercle ayant pour pôle le pôle de l'équateur de Neptune. » Si l'on différentie la relation cosA = — cosBcosC -+- siiiBsinC cosa, et si l'on remplace -^- = ^ par sa valeur (4), il vient -y- = — kn cosC, dt de sorte que a décroît proportionnellement au temps. Dès lors, les inté- grales générales des équations (4) seront données par les formules a = a„ — knt cosC, costp = cosCcosç'+ sinC sincp'cosa, (ri) ; ' sin dt ^ dt on trouvera sans peine, en partant des formules (4) et affectant de l'indice zéro les valeurs des diverses quantités qui répondent à i = o, — knt sin C cos C sin b^ - ( knt s\nC cosC sin&oV -- cotCoH- . . ., 2 ^ - Sin ts„ " (<•> 9„ + knt smC cosC -^ — " sintfo AnisinCcosC " ) tang^ Z'o(colCo + cotèo coscpo)- 2\ sintfo/ '^ ^ -^ ( 8o8 ) » Les observations ayant indiqué, pour un intervalle de trente et un ans à partir de i852, que cp et 9 varient à fort peu près proportionnellement au temps, il faut que, dans ces limites, les termes en t^ dans les formules (6) soient presque insensibles; on en conclut que cote, ne doit pas être trop grand. L'angle C ne doit donc pas être par trop petit. C'est du reste ce qu'indique la deuxième des formules (5), qui montre que

    ) On voit que «p' varie peu et passe par un maximum déterminé par les formules tangC: -tang^ocosèj, sinç' = sincp„ sin^^, a = 90°. » Représentons par (5, 8^ » 0 = 25° s>Tr2 » G = 3o° s > ÎTT » On aurait- des aplatissements plus forts, si la condensation de la masse vers le centre de Neptune était prononcée. Il est vraisemblable néan- moins que l'aplatissement de la planète est assez faible et qu'il ne pourra pas être constaté par des mesures directes faites sur le petit disque de Nep- tune. » La durée de la révolution du pôle sur son petit cercle est égale à (3,177) sinC; elle est supérieure à 5oo ans. ■» Des observations ultérieures feront connaître C et par suite h, en même temps qu'elles donneront des valeurs plus précises pour les éléments numériques déterminés plus haut. On pourra voir alors si les formules (5) continueront à représenter convenablement les changements de position du plan de l'orbite, et décider si ces changements ont bien pour cause unique celle que nous avons indiquée. » ASTRONOMIE. — Sur la latitude du cercle mural de Gambey, à l' observatoire de Paris; par M. H. Faye. « On a plusieurs fois signalé à l'Académie les difficultés qu'on éprouve à l'Observatoire pour déterminer la latitude avec précision. MM. les officiers du Service géodésique, appelés par leur belle vérification de la méridienne de France à donner toute leur attention à cette latitude fonda- mentale, ont été tellement frappés de ces difficultés qu'ils ont entrepris tout récemment un grand travail pour fixer enfin cet élément a^ec une pleine certitude. Pensant qu'il n'y avait rien à attendre de l'Observatoire, à cause de sa situation désavantageuse dans l'atmosphère d'une grande ville, ils ont choisi quatre stations autour de Paris et ils y ont déterminé avec soin la latitude, afin d'en déduire ensuite, par une triangulation, celle de l'Observatoire lui-même. Mais cette ingénieuse combinaison devait échouer devant les effets des attractions locales. ( 8.1 ) » Heureusement il paraît, d'après un travail récent de M. Périgaud, présenté à l'Académie par M. l'amiral Mouchez dans la séance du 5 de ce mois, que l'insuccès des tentatives faites à diverses époques à l'Observa- toire, à l'aide du magnifique cercle mural de Gambey, ne tiennent pas aux causes qu'on avait soupçonnées, mais tout simplement à ce qu'on n'avait pas recherché les termes correctifs dus à l'action de la pesanteur sur l'instrument. M. Périgaud, par une méthode qui lui est j)ropre, établit que, des deux premiers termes de la série par laquelle cette action peut être représentée, à savoir asin:; + bcosz, le premier est insensible, tandis que le second a une valeur notable. En tenant compte de ce terme , dont il a su déterminer le coefficient, les observations de la Polaire faites directement et par réflexion sur un bain de mercure, qui ne produisaient autrefois que des résultats discordants, s'accordent désormais à donner pour la latitude 48<'5i'io",9. » J'avais montré en i85o (') comment on pouvait, par des combinai- sons variées de collimateurs, déterminer directement non seulement ces deux termes, mais encore ceux qui dépendraient de 2z, de 3z, ..., de ma- nière à doter le cercle mural de Gambcy des qualités qu'on attribuait exclusivement, <à cette époque, aux instruments susceptibles de. retour- nement. Seulement on ne tenait pas, il y a une quarantaine d'années, à avoir la latitude de Paris avec une rigueur extrême, et comme mes pro- cédés présentaient quelques difficultés d'exécution, ils ne purent pénétrer dans la pratique de l'Observatoire. » Cette Note n'a pas pour but de faire à ce sujet la moindre réclamation ; je veux seulement dire qu'il y aurait intérêt à vérifier directement, par les moyens indiqués en i85o, les résultats obtenus en 1888 par M. Périgaud au moyen d'observations astronomiques. Par exemple, l'application de mon collimateur zénithal, combiné avec la détermination usuelle du nadir, donnerait immédiatement le coefficient b pour lequel M. Périgaud a trouvé, par des observations d'étoiles, la valeur remarquable +o",6j. S'U y avait quelque difficulté à établir une lunette zénithale au-dessus du cercle mural de Gambey, on la remplacerait aisément par un miroir horizontal suscep- (') Comptes rendus, t. XXXI, p. 760 et suivantes. 0. R., 1888, 2' Semestre. (T. CVII, N° 21.) Jo8 ( f^I2 ) tible de retournement autour d'un axe fixé au pilier, axe dont la verticalité serait réalisée au moyen d'un niveau très sensible. » Quant au terme en sin:;, on en déterminerait le coefficient, comme on le fait depuis Bessel, au moyen de deux collimateurs opposés horizontaux; seulement on aurait quelque (Jifficulté à les placer dans la salle d'observa- tion, car il faudrait leur donner des supports indépendants du plancher de cette salle. En outre, la lunette n'ayant pas'de cube percé latéralement d'une large ouverture, comme celle des nouveaux cercles méridiens, on ne voit pas tout d'abord comment on pourrait diriger ces deux collimateurs l'un sur l'autre. Mais je me souviens fort bien que feu notre Confrère M. Gam- bey avait apporté à l'Observatoire un appareil fort simple, dont il s'est sersi pour retirer devant moi l'axe du cercle mural de sa gaine et du pilier lui- même, afin de corriger un léger défaut que nous avicms remarqué dans cet axe. A l'aide de cet appareil on écarterait assez l'instrument de son pilier pour permettre de pointer l'un sur l'autre deux collimateurs hori- zontaux placés l'un au sud, l'autre au nord du cercle mural. )) L'importante correction découverte par M. Périgaud devant être appliquée, dans le passé aussi bien qu'à l'avenir, à toutes les observations faites au cercle mural de Gambev, il serait bon, je le répète, de la déter- miner directement, sur l'instrument lui-même, par la méthode que je viens de rappeler. En tout cas, j'applaudis de grand cœur aux efforts que M. Pé- rigaud vient de faire, avec l'appui et les encouragements de son savant Directeur M. l'amiral Mouchez, pour remédier à un échec pénible et trop prolongé, et pour montrer que, par une étude approfondie des observa- tions et des instruments, il est possible de produire à l'observatoire de Paris certaines déterminations absolues d'une «rande exactitude. » &■ HYDROGRAPHIE. — Note sur la stabilité de la côte de France; par M. Bouquet de la Grve. « Au moment où l'on poursuit en France avec une grande activité un nivellement de précision et que l'on recherche, par des comparaisons avec d'anciennes observations, la stabilité de diverses parties de notre terri- toire, il me paraît intéressant d'indiquer les résultats auxquels nous con- duit l'étude des courbes relevées dans les marégraphes de Brest, de Cher- bourg et du Havre. » Le niveau de la mer, en dehors des ondes dues à l'action lunisolaire qui donnent des termes dont la plus longue période a une durée de dix- ( «x3 ) huit années, est influencé par la pression barométrique, par la torce el par la direction du vent et aussi par la variation de la densité de la mer. » Nous avons pu, par la résolution d'équations nombreuses de condi- tion, évaluer les corrections afférentes à toutes les ondes et à tous les termes de correction, sauf à celui dû à la densité de la mer et obtenir ainsi une série de chiffres représentant un niveau moyen comparable en divers points. » Les différences de hauteur pour les divers ports de ce niveau moyen ne peuvent provenir alors que de cette densité de la mer qui n'a pu jusqu'à présent, faute de données, être introduite dans les calculs, et aussi de l'action dynamique de la marée qui constitue la différence entre le niveau moven et le niveau d'équilibre. » Les résultats auxquels nous sommes arrivé sont les suivants : » Le niveau moven diminue de hauteur de Brest au Havre, si l'on s'en rapporte au nivellement de Bourdaloue. » Au Havre, l'alfaissement annuel de la cùte paraît être de 2""" , à Cher- bourg il serait de i""", et à Brest il y aurait une stabilité presque absolue du terrain granitique sur lequel est appuyée l'échelle des marées. » Ces résultats, que l'on peut Aérifier sur les Tableaux ci-après, sem- blent montrer que le sens du mouvement indiqué par les consciencieuses recherches du colonel Goulier est exact. ( 8i4 ) Niveau moyen de la mer à Brest. Moyenne des Correction H. ctB.iM.. — - -~- _ - corrigées pour de la du zéro ramener relative pression du au niveau Onde relative à Niveau \nnée5. barométrique. niarégraphc moyen. lunaire. au vent. la pluie. moyen. m Diru mm mm mm m 1817.... 4,438 — 9 4-29 + 1 0 — I 4,458 1834. . . 477 — 8 — I - 4 4- 5 5o6 1851... 45o 0 — 0 0 + 4 } 480 1852. . . 497 — 6 — 1 - 9 > 5io 1853. . . 478 - 4 — 2 4- 6 ) 507 1854. . . . 44 1 - 4 -4 + 8 ) 470 1855. . . 456 -^ 5 — 5 -H 8 — 2 481 1856. . . 497 — 17 — 5 — 3 4- 5 5o6 1860. . 453 - 6 » - -4 — 2 ? 4-0 1861... 465 — 2 —3 ~ 7 ? 482 1862. . . 462 H- 2 —2 — 12 ■? 479 1863. . . 426 0 0 — 2 -i6 437 1864. . . 437 — 3 _i-i — 3 — 6 455 1866. . . 457 + 1 1 -1-2 — 13 0 486 1867. . . 453 + 5 + 2 - 8 0 48. 1868. . . 443 + 5 +2 — II + 5 473 1869... 429 4- 8 4-1 - 5 4- 6 468 1870. . . 4>> 0 — I - 4 + 8 443 1871... 424 + 6 — 2 - 9 0 448 1872. . . 440 — I » — 2 -36 0 440 1873. . . 460 — 6 » -3 — 9 -+- 5 476 1874. . . 419 -+- 2 » -3 — 10 -H 6 443 1875... 448 + I )) -4 - 4 + 4 474 1876. . . 470 — 2 » -5 -i3 0 479 1877... 456 — 2 » — 5 — 15 — I 462 1878. . . 473 - 7 » -4 -16 4- I 476 1879. . . 466 — I )) — 2 -i4 — I • 477 1880. . . 466 — 2 » — I — n - 7 474 1881... 473 — 2 » 0 -i4 0 486 1882. . . 483 -Hl5 )) 4-1 -.4 -18 496 1883. . . 475 . 0 )) 4-2 — 10 — 16 480 1884. . . 468 — I » +3 — 7 - 7 485 1885. . . 462 — 2 )) 4-3 - 8 + 4 488 1886... . 4,474 — 2 - + 29 4-3 - 6 0 4,498 M4,476 Correction due à la hauteur du baromètre 4-0,007 » en 1868 4,483 Nivellement général, cote du zéro — 3,392 Niveau moyen 4-1 ,091 Exhaussement moyen du sol, | de millimètre par an. Niveau moven d'après les Ponts et Chaussées. 4-1 ,022 DilTérence — o , 069 .( 8i5 ) Niveau moyen de la mer à Cherbourg . Années. Moyenne des H el B.M., corrigées de la pression barométrique. .... 3,58i .... 3,6i6 .... 3,5g2 .... 3,6o3 .... 3,598 .... 3,6o4 .... 3,63o 1867 3,635 1868 3,622 1860. 1861. 1862. 1863. 1861. 1865. 1866. 1869 3,606 1870 3,587 1871 3,565 1872 1873 187'i. 3,558 1875 3,610 1876 3,624 1877 3,660, 1878 3,618 1879 1880 1881 1882 1883 3,608 1884. 3,622 3,619 3,600 3,626 3,64i 3,63o 3,621 pour ramener au niveau moyen. mm +48 » » Corrections Onde lunaire. -3 — 2 o 4- I -t-I -1-2 +2 -t-2 -1-2 -hl — I — 2 -3 -3 -4 -5 -5 -4 -3 — 2 o -i-i + 1 --2 relative au vent. m + 4 -+- 3 -1- 8 -H 3 + 4 -h 3 + 8 -f- 6 + 5 + 6 -H 6 -H 3 -H 2 -H 6 + 5 + 4 -H 6 -l-io ■+■ 2 -i- 8 -i- 6 + 6 + 7 -f- 6 Moyenne en 1 873 Affaissement moyen (annuellement) Zéro du marégraphe (nivellement général). . . Niveau moyen (nivellement général) Le niveau moyen des Ponts el Chaussées est. Hauteur moyenne. m 3 , 639 3,664 3,646 3,654 3,65i 3,6.56 3,688 3,691 3,677 3 , 662 3,642 3,6i5 3,667 3,65i 3,608 3,658 3,673 3,713 3,664 3,679 3,693 3,684 3,677 3,663 3,673 3'", 663 —2"', 676 +o'",987 4-0^,895 Différence. -0,093 Années. 1860. . . 1861... 1862. . . 1863... 1870. . . 1871... 1872. . . 1873. . . 1874... 1875. . . 1876. . . 1877. . . 1878. . . 1879. . . 1880. . . 1881... 1882. . . 1883. . . 1884. . . 1883. . . 1886. . . ( 8i6 ). /Vi\-e(iii moye/i i/e Ici mer an Havre. Moyenne des Corrections H. et B.M., pour corrigées ramener delà au pression niveau relative Onde Niveau barométrique. moyen. an venl. lunaire. moyen. m mil) 4,579 + 176 + 9 -4 4 ,760 595 4-l3 -3 781 612 + 21 — 2 807 587 + 25 0 788 .538 + 11 + 1 726 09 r + 10 — I 776 648 +24 —2 846 632 -t-'9 —3 824 594 .+ ■4 -3 78. .583 + iG -4 77' 297 +26 -5 794 676 + 25 -5 872 7.3 + 10 -4 895 674 +18 —3 865 626 + 9 — 2 809 » » » » 582 + 12 + 1 761 573 + 12 + 1 762 619 + 11 +2 808 091 + 9 +3 779 4,592 + 176 + 21 +3 4 ,792 Moyeni ne eu 1874 4 ,801 Affaissement moyen annuel . . 2' tu m lent général î Zé ro du niarégraphe . . . . -4 ,343 Ni veau moye s Ponts et nce ;n +0 ,4t>7 ,341 uoyen d'aprè- île ère Chaussées. . +0 Diff — 0 ,iifi ( «'7 ) NAVIGATION. — Élude sur les bateaux sous-marins. Note de M. A. Ledieu. (Extrait par l'auteur.) a I. Toutes les tentatives de bateaux sous-marins faites jusqu'à ces der- nières années ont échoué plus ou moins misérablement. Dans les diffé- rentes combinaisons proposées, les échecs tenaient moins à des erreurs de principe qu'à l'insuccès de détails importants, que les immenses pro- i^rès de la mécanique navale permettent actuellement de réaliser sans mécompte. )) Le Plongeur de l'amiral Bourgois, essayé en i863 et décrit par l'amiral Paris dans l'Art naval, présentait une solution du problème à grande échelle, rationnelle et en apparence complète. Le savant marin avait longuement étudié les conditions multiples de la navigabilité sous l'eau, à savoir : stabilité d'assiette latitudinale et longitudinale, stabilité de route aussi bien au-dessous de la mer qu'à la surface, stabilité d'immersion à diverses profondeurs, vitesse et rayon d'action appropriés au but mili- taire poursuivi, aération du navire immergé. » Le Plongeur était en tôle et avait la forme d'un cigare aplati, de façon à restreindre sa résistance à la marche et à le prémunir contre l'écrase- ment par la pression de l'eau dans les immersions profondes. Il jaugeait 45o tonnes et avait 4o™ de long sur 6" de large et 3™ de haut. Il était pro- pulsé par une hélice que commandait une machine mue avec de l'air com- primé à 12""" dans une série de réservoirs cylindriques d'un voluine total de I jo'"'=, et qui subvenaient incidemment à l'aération du bateau. » Les moyens de descente et de remontée comprenaient des réservoirs à eau d'une capacité de 5o'"°, pouvant se remplir ou se vider plus ou moins complètement à l'aide d'un petit cheval. De son côté, la stabilité d'immersion de^ ait s'obtenir au moyen des appareils suivants : i° un cy- lindre vertical à piston, communiquant par le haut avec la mer et par le bas avec les réservoirs à air, et constituant un régulateur de profondeur; 2° un gouvernail horizontal double placé à l'arrière du bâtiment; 3" des hélices de suspension. )) Aux essais, la stabilité générale ainsi que les évolutions à fleur d'eau ne laissèrent rien à désirer; le navire atteignit une moyenne de 4 nœuds, avec un rayon d'action d'environ 8 milles , et la force de la machine varia de 70 à 10 chexiniK indiqués. Mais l'équilibre entre deux eaux ne put jamais être obtenu ni en repos, ni en marche : le bateau ne faisait que monter ou ( «I« ) descendre, sans qu'il fût possible de l'arrêter, pendant plus de quelques secondes, à une profondeur déterminée. Les divers appareils de stabilité d'immersion étant mus à bras manquaient de puissance, et en outre fonctionnaient trop par à coups. » L'amiral Bourgois avait bénéficié sur ses devanciers des progrès réa- lisés dans l'emploi de l'hélice et dans la fabrication des machines. Malheu- reusement on ne savait pas à l'époque confectionner des réservoirs en acier suffisamment légers et des pompes à compression assez puissantes pour emmagasiner couramment de l'air à loo'"", et décupler ainsi l'énergie mo- trice propre à déterminer la marche du bâtiment et son rayon d'action et à desservir les appareils de stabilité d'immersion. » On ignorait en outre le principe si fécond àe V assenissement des mo- teurs, que M. Joseph Farcot a le premier posé et mis en pratique dans toute son ampleur en 1868. » II. Sans l'emploi de seivo-moteurs, il n'y a pas de stabilité d'immer- sion possible; c'est là un point dont l'importance a longtemps échappé aux inventeurs de bateaux sous-marins. En d'autres termes, il faut que les divers organes qui concourent à la stabilité d'immersion soient asservis de façon à suivre docilement les mouvements de la main qui les commande. » Quant à ces organes eux-mêmes, ils doivent d'abord, pour les cas de repos ou de petite vitesse, comprendre des /jjV/o«5 régulateurs, jouant dans des cylindres destinés à contenir de l'eau et à s'en vider, et placés partie vers l'avant du navire, partie vers l'arriére. A ce procédé fondamental, il importe d'adjoindre à la poupe du bateau un gouvernail horizontal double destiné, dès que la vitesse s'accentue, à diriger verticalement le navire, de même que le gouvernail vertical le guide horizontalement; et, bien entendu, la mise en mouvement doit s'obtenir par une machine avec servo-moteur. » Ce dernier mécanisme peut être avec avantage conduit automati- quement par un piston hydrostatique à diaphragme, en contact par une de ses faces avec l'eau ambiante, et contretenu sur sa seconde face par des ressorts antagonistes plus ou moins bandés, suivant la profondeur à atteindre. Ce piston ne saurait, comme la main de l'homme, modérer ou accélérer son effet sur le servo-moteur du iiouvernaii horizontal à mesure que le bateau se rapproche ou s'éloigne du plan d'immersion convenu; et, abandonné à lui-même, il lancerait sans cesse le navire au-dessus ou au- dessous de ce plan par bonds plus ou moins désordonnés. Mais il y a inoyen de l'accoupler à un lourd pendule, servant de modérateur ou d'ac- célérateur de son action. { «'9 ) » Poiir cet accouplement, la tige du piston A s'articule en li, avec une tringle ob, dont le haut b est relié au servo-moteur du gouvernail G, et ^ / Q \ li \ "' \ ; \ /' \ 1 \ ,' \ / \ ; V 1 \ 1 ^ \ 1 / lO' 1 k... ^..J-^ dont le bas est articulé en o avec la tige OR du pendule (tige vue sur la figure en arrière de la tringle). En balançant le pendule de QR en QR' et QR" sans bouger le piston, la tringle oscille autour du point B, deoèeno'6' et o"h". Au contraire, en mouvant le piston sans toucher au pendule, la tringle oscille autour du point o, qui vient successivement en o' et o". » D'après cela, les effets simultanés du piston et du pendule seront de même sens ou de sens contraire à bord du bateau sous-marin, suivant qu'il s'éloignera ou se rapprochera de son plan d'immersion, aussi bien proue en bas que proue en haut ; et son centre de gravité décrira ainsi des lacets verticaux très aplatis et presque insensibles à très grande vitesse, en réali- sant un équilibre dynamique d'immersion très stable. )) L'idée du piston hydrostatique a été miseen avant par M. Courbebaisse, un des ingénieurs attachés aux essais du Plongeur de l'amiral Bourgois. Mais l'invention du pendule régulateur est due à M. Whitehead de Fiume (Autriche); il l'a appliquée dès 1872 avec un éclatant succès à ses célèbres torpilles automobiles, et a été suivi en cela par M. Schwarzkopf en Alle- maone, et par les usines établies un peu partout aujourd'hui pour confec- tionner ces engins. Toutefois, qu'on ne l'oublie pas, la combinaison si remarquablement ingénieuse de M. Whitehead serait demeurée stérile sans l'invention du servo-moteur par M. Farcot. C. R., 1888. Q- Semestre. (T. CVII, N' '21.) ' f'O ( S-20 ) )i Xoiis n'insisterons pas sur les hélices de suspension, comme procédé pour obtenir la stabilité d'immersion; car il n'v a moyen de les loger à l'abri des heurts qu'au prix de leur efficacité. » III. La force motrice appliquée aux navires sous-marins doit varier avec leur destination. L'usage de l'air comprimé semble naturel pour les bateaux de petites dimensions destinés à n'agir qu'à proximité d'un bâti- ment ou d'un magasin de ravitaillement. Cependant, pour ces bateaux, l'emploi de l'eau surchauffée vers ir).5° (i/l''"") a été proposé de préférence, quoiqu'il présente un désavantage marqué comme poids et encombrement par cheval-heure (l'énergie totale embarquée étant mesurée suivant l'habi- tude actuelle avec cette unité ambiguë, qui n'est autre que 2to tonneaux- mètres). Ce choix tient à la difficulté de fonctionner avec de l'air comprimé à de très hautes tensions sans congeler les presse-étoupe et les matières lubrifiantes. Mais l'agent moteur qui tend à dominer pour les petits navires plongeurs, et qui vient de faire brillamment ses preuves dans les essais du Gymnote à Toulon, c'est l'électricité fournie par des piles ou des accu- mulateurs actionnant des dynamos. Avec cette combinaison le poids relatif à l'approvisionnement de l'énergie ne change pas pendant la marche; il est en outre bien inférieur par cheval-heure électrique au poids de l'eau sur- chauffée afférent au cheval-heure ?/?r//y«e. Dans le cas d'accumulateurs des derniers types il vaut37''s, et ne diffère guère du poids correspondant de l'air comprimé à loo^"", dont il n'est même que la moitié environ avec les piles légères chlorochromiques de M. Renard ; sans c;ompter que les dynamos sont beaucoup moins lourdes que les autres machines motrices, au moins pour les petites puissances. » IV. En ce qui concerne les bateaux sous-marins destinés à une cer- taine autonomie et à des parcours de quelque étendue, des dimensions comparativement élevées s'imposent pour la coque, en même temps que l'approvisionnement total d'énergie devient relativement considérable. Le poids de cet approvisionnement par cheval-heure avec les agents précédents cesse d'être pratique; il faut alors emprunter la force motrice principale directement à un combustible minéral alimentant une machine à vapeur très légère, avec une consommation par cheval-heure ne dépassant pas aujourd'hui i''^. Cette combinaison est d'autant plus rationnelle qu'en somme la navigation sous la mer n'est nécessaire qu'aux approches de l'ennemi, et que le reste du temps le navire peut naviguer à fleur d'eau. » La chaudière est en ce casa très haute pression; elle peut brûler du charbon de terre comme d'habitude, et ne fonctionner que pendant les ( «2, ) émersions, reniplissaiil subsidiaireniciiL des réservoirs d'eau surchaiilfée. Au momeut des descentes, on clôt le foyer et la cheminée, et l'on marche avec les réservoirs. » Mais il est bien plus avantageux d'installer hardiment la chaudière de façon qu'elle continue à marcher sous l'eau en chambre close entretenue avec une provision d'air comprimé, qu'il est facile de renouveler pendant les émersions. La tension à l'intérieur de la chambre doit être constamment maintenue supérieure à la pression d'immersion, de façon que la che- minée, débouchant en dehors de cette chambre et terminée par une dis- position spéciale, puisse toujours déverser à la mer les gaz de la combus- tion. Toutefois, en raison des tensions élevées corrélatives des grandes profondeurs, les hommes sont obligés ici de se tenir à l'extérieur de la chaufferie. De là la nécessité d'avoir recours pour le combustible au pétrole pulvérisé dans un courant d'air par des jets de vapeur lancés à travers de petites buses, le tout très facilement dirigeable à distance. Le pétrole ainsi brûlé est adopté depuis plusieurs années sur les locomo- tives du Caucase et les vapeurs de la mer Caspienne, qui se trouvent à proximité de sources de ce-combustible liquiile; on est li'ailleurs parvenu à supprimer les dangers et les inconvénients du système. » MEMOIRES LUS. PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur dk'ers modes du traitemenl de la rage. Note de M. Odo Bujwid, de Varsovie. « C'est le 29 juin 1886, après mon retour du laboratoire de M. Pasteur, que j'ai commencé le traitement antirabique à Varsovie. » Depuis cette date jusqu'au i" janvier 1887, j'ai traité io4 personnes mordues par des chiens enragés ou suspects de rage. J'admettais au trai- tement toutes les personnes qui se présentaient, même celles dont les mor- sures paraissaient peu graves. Je ne refusais que les personnes mordues par les chiens reconnus sains (4). » Le traitement que j'avais appliqué pendant cette demi-année était le traitement simple de M. Pasteur, si bien connu queje n'ai pas besoin d'en donner les détails. Ce traitement commence par l'inoculation de la moelle de quatorze jours et finit parcelle de la moelle de cinq jours. Il ne com- porte qu'une inoculation par jour. ( 822 ) » Le 23 novembre, j'avais un cas de mort chez un enfant de 1 1 ans, Ar- thur Stoboy, mordu grièvement à nu à lavant-bras droit et qui n'a com- mencé le traitement que neuf jours après la morsure. Le chien errant qui l'avait mordu n'a pas été retrouvé, ce qui a empêché de constater d'une façon certaine s'il était enragé. » Après ce cas, et influencé par les travaux que M. Frisch, de Vienne, venait de publier sur l'application du traitement antirabique, j'ai voulu essayer un traitement plus faible encore, et je n'ai pas inoculé de moelles plus fortes que celles de six et même de sept jours. On sait que ces moelles contiennent si peu de virus rabique, que le Prof. Frisch les a reconnues inofFensives. » Comme auparavant, j'ai admis au traitement les personnes mordues même légèrement par les animaux suspects et n'ai refusé que celles qui étaient mordues par les chiens sains (G). Pendant sept mois, j'ai inoculé de cette manière 198 personnes mordues par les animaux enragés ou suspects de rage (5 personnes mordues grièvement au visage). )) Comme résultat de ce traitement affaibli, j'ai eu huit cas de mort par rage, malgré le traitement. Parmi elles, étaient toutes les personnes mor- dues au visage (5), et 3 mordues grièvement à l'avant-bras. » Les premiers jours d'août, j'ai reçu deux personnes mordues griève- ment, à la tète et à la figure, par un loup dont la rage était constatée par l'moculation du bulbe aux lapins. Comme je voyais que le traitement af- faibli était impuissant dans les casdegraves morsureset surtout de morsures au visage, j'ai appliqué pour la première fois à ces deux nouveaux-venus un traitement qui ne diffère que très peu du traitement intensif de M. Pas- teur. Je leur ai inoculé les moelles de douze à trois jours, faisant les inocu- lations deux fois par jour et répétant la série trois fois de la manière sui- vante : Moelle de Première journée. jouri 10 n ■ ■ ■ (8 Ueuxieme journée j 1 roisienie journée \ Quatrième journée. » Celte série a été répétée trois fois pendant douze jours. ( 823 ) » Un mois après, j'ai reçu deux jierson nés mordues pkis grièveaienl encore, par une louve dont la rage a été aussi constatée par l'inoculation du bulbe à deux lapins. Le traitement suivi était le même que le précédent; mais, comme il faisait très chaud et que j'ai constaté que la virulence des moelles rabiques diminue beaucoup par la chaleur, j'ai poussé, dans un cas, les inoculations jusqu'à la moelle de deux jours. » Ces quatre personnes sont restées en bonne santé, comme le prouvent les lettres de M. le Chef de district de Chelm (gouvernement de Lublin). » Depuis, nousavons traitédéjà 'i'jo personnes, dont 3o ont été mordues au visage ou à la tête, sans un seul cas de nioit. Nous appliquons toujours un traitement commençant par la moelle de dix jours pendant l'été, et de douze jours pendant l'hiver, et finissant par la moelle de deux jours pen- dant la saison chaude et par celle de trois jours pendant l'hiver, et répé- tant la série deux ou trois fois suivant la eravité des morsures. » Il est bon de faire remarquer que, à Varsovie, nous desséchons les moelles à la température de i6''-i8°C. environ, et que, dans ces conditions, elles conservent leur virulence plus forte que celles qui sont conservées à 23°, comme on le fait d'ordinaire. » Avec la méthode que nous venons de rapporter, seize mois se sont écoulés sans que nous ayons eu un seul insuccès. » Il faut encore ajouter qu'actuellement je fais un choix très sévère parmi les personnes mordues. Je refuse le traitement aux personnes mordues par les animaux peu suspects, ou dont les habits n'ont pas de déchirures évidentes. C'est ainsi que j'ai refusé le traitement à i6o personnes qui, na- turellement, sont restées en bonne santé. Les 370 personnes qui forment la dernière partie de ma statistique ont donc été mordues par des animaux certainement enragés et leurs morsures ont été aussi certainement dange- reuses. » Dans le même espace de temps, qui correspond à la dernière partie de ma statistique, 8 personnes, non traitées, ont succombé à la rage à Varsovie ou dans les gouvernements voisins. Ce nombre ne représente qu'une partie des cas de rage chez les non traités, car il ne comprend que les personnes qui se sont présentées à l'Institut avec la rage déclarée, et celles dont la mort a été signalée par les personnes mordues en même temps, et qui venaient, seulement alors, réclamer le traitement antirabique. 1) L'application du traitement intensif s'est montrée non seulement inof- fensive, mais encore parfaitement efficace. » ( «24 ) MEMOIRES PRESENTES. M. A. Chabrol adresse la description et le dessin d'un motenr à air comprimé. (Commissaires : MM. Maurice Lévy, Sarrau.) M. T. Blaxchox adresse une réclamalion de priorité, au sujet du trai- tement du choléra asiatique par le bichloruie de mercure. Cette réclama- tion est accompagnée d'une brocliure, datée d'Alexandrie 1866. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) M. DuMAY adresse un Mémoire « Sur une nouvelle manière de se servir de la boussole dans la navigation et sur diverses questions d'Astronomie nautique ». (Renvoi à l'examen de M. Cornu.) CORRESPOND AIVCE. ASTRONOMIE. — Ohseivations de la nouvelle planète fjsr Palisa et de la co- mète Barnard (1888, oct. "io), faites à l'observatoire d'Aller, au télescope de o"", no; par MM. Rambaud, Sy, Rénaux. Commimiquées par M. Mou- chez. Dates. Nov, Eloilcs (le 588. comparaison. 1. 3.. («) 1 Weisse,, f", n- 1039 5. . («) M. 5.. («) Id. 6.. («) Id. 6.. («) Id. / ' • (/') Weisse,, 1'', 11" 881 1 . . (h) Id. i'y) Id. (Irand. Planète (m'i Palisa Ascension Nombre droite. Déclinaison de Astre — * . Astre — *. comp. >bser\ 5A. m 3 -0.41,7s '. .ib ,6 12:12 S. -2.44,24 -- 4.T2,r 10: 10 Rà — 2.46,27 — 4.11,2 5:5 R« — 3.44,90 — 5. 2,0 8:8 S. -3.46,4i — 5. 2,8 8:8 Rd ■+-3.59,27 -t- 3.35,9 10: 10 RJ -1-3.57,63 h 3.35,3 10:10 S. -(-3.56,5o -4- 3 .35,0 10:10 R" ( 820 ) Dates. 188S. Nov. 8.. l6) (à) Étoiles. de comparaison. Weisse,, I^, noSSl 1(1. kl. ijranJ, 9 Vsrension droite Asire— Y. m -^ -2.59,76 +2.58,46 +2.57,81 Déclinaison Astre — *. -1^ ■•i-49,9 -i 3.48,0 ^- 2.47,8 N'ombi-e de comp. Observ. 10; 10 S. 10:10 R'^. 8:8 R^ Nov. 5.. 5 7 7 7 Comète Baunard ( 3o octobre 9 » 8,9 n- (c) J(W.,n'll83 + Laniont,n"632) (c) kl. (d) { (W., n 1178 + Lamont,n''630) {d) ' kl. (d) kl. (d) kl. -4.56, '28 -1-54,99 — 1-56,97 — T . 56 , 07 — 1 .55,20 — 0.40,2a 3 . 55 , 3 4- 1,4 • 1 3 . 34 , 2 -T 3. 25,0 ■13.19,2 • 3.49, I 8:8 8:8 8:8 8:8 8:8 10: 10 R'i. S. RJ. S. H\ RJ. Positions des étoiles de comparaison. Ascension Dates. droite Réduction Déclinaison Réduction 1888. Étoiles, nioy. iS88,o. an jour. moy. i88S,o. au jour. Autorités. i\ov. 3 {«) Il m 5 2. 0.19,02 -i-2,97 0 ' '/ + 1 3. 33. 53, 7 + l3,9 Weisse,. 5. {a) 2 . 0. 19,02 +3,98 + 1 3. 33. 53, 7 + i3,9 kl. 6. (a) 2 . 0. 19,02 + 2,98 + i3.3.j..j3,7 + 1 3 , 9 Id. 7- {/') I .5l .36,21 -^-2,97 ' +13.24.19,4 + i4,4 kl. 8. {b) 1 . 5 1 . 36 , 2 I -1-2,96 + 13.24.19,4 + i4,4 Id. Nov. 5 (c) 9.56.40,99 + 1,23 — \f\.1Ç). ■>.•?., 0 ~ 0,3 i(We sse + Lamont) 1 ■ {d) 9.56.32,59 + 1 , 29 — 1 3 . 5 1 . l 'i , 6 - 0,7 .î (Weisse + Laniont) 8. {d) 9.56.33,59 + 1,33 — 13 .5i . 1 '(,6 - o,S kl. Positions apptirrntps. Dates Temps moyen Asc. droite Lu;;, fact. DéclinaisoM Log. facl . 1888. d'.\lger. apparente. parail. apparente parail Planète 281, Pai.isa. I) m s Nov . 3 10. 5.26 5 9. 1 1 . 46 5 10. 2. 8 6 9. 3.53 6 9.38.14 7 8.39.25 ■j 9 . 1 5 . 58 7 9-44.13 8 8.49.22 I .59.40, 2 1 7,1 oo„ + i3 3i. 43,0 0,547 1 .57.37,76 7,329,, + i3 29 55,5 o,56i I .57 . 35,73 1 , o5o„ + i3 29 56,4 0 , 546 1 .56.37, 10 T.34o„. + i3 29 5,6 0,563 1 .56.35,09 •,•79/. + i3 29 4,8 o,55i 1.55.38,45 i,4o7„ + i3 28 9-7 0,074 1.55. 36, 81 7,269,, + i3 28 9,' 0, D07 1.55.35,68 7,110,, + i3 28 8,8 0,549 1.54.38,93 7,357,, + i3 / 23,7 o,565 ( «2(^ ) Dates Temps moyen Asc. droite Log. fact. Déclinaison Log. fact. 1888. d'Alger. apparente. parall. apparente. parall. hmshiDs o'" \ov. 8 9.33.33 1.54.37,63 7,148,, -t- 13.27.21 ,8 o,55o 8 9.. 52. 4 1.54.36.98 T,oio„ 4-13.27.21,6 0,546 Comète Barxard. 9.51.45.9', 0, 145 , 1 — M- 2.0.27,0 0,800 9.01 .47,20 0,111 -14. ,2.0.20,9 0,807 9.54.36,91 0,029 — 14. 4.49,5 0,817 9.54.37.81 7,966 — i'i. 4.40,3 0,822 9.54.33,68 1,912 — 14, . 4.34,5 0,825 9.15.53,70 0,224 — 13. .5.3. 4,5 0,78. Nov. 5 10.39.22 5 15.57.3s 7 l6.3o.22 7 16. 5o. 4 7 i". 4-12 8 1 ',.30.43 PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur l'affaissement du sol de la France. 1^ Note de M. le colonel Goulier, présentée jjar M. Bouquet de la Grve. « Dans une Note publiée au\ Comptes rendus du 29 octobre (p. 679 de ce volume), M. le général Alexis de Tillo critique ma Note sur l'affaisse- ment du sol de la France, insérée dans les Comptes rendus du 20 août. » Si le savant général veut bien nous faire l'honneur de lire les expli- cations suivantes, il y trouvera indiquées, sinon explicitement du moins implicitement, les réponses à ses objections. )) Il ne trouvera énoncé nulle part, dans la Note du 20 août, que l'affais- sement de Lille par rapport à Marseille soit de o™,78. Ce nombre est la discordance des altitudes trouvées par les deux nivellements, et, évidem- ment, c'est la résultante de plusieurs effets et en particulier des erreurs dues aux opérations. Or, par une revision des calculs de Bourdalouë, on a pu compenser les effets des erreurs systématiques et réduire de 2""", 9 à 2°"",4l'6''r6ur kilométrique accidentelle probable. D'ailleurs, pour le nou- veau nivellement, l'erreur kilométrique probable est de i""". On peut conclure de là que, pour un cheminement de iGoo""" tendu de Marseille à Lille, la discordance probable due aux causes accidentelles est seulement de 104°"", au lieu de 780°"" trouvés par les opérations. C'est la comparai- son de ces deux nombres qui nous a permis d'affirmer que la plus grande part de cette discordance doit être attribuée, soit à des erreurs svsté- matiques encore inconnues, soit à l'alTaissement du sol. Puis c'est l'exa- men des courbes d'égal affaissement et la simplicité de la forme topogra- phique que représentent les courbes d'affaissement annuel qui nous ont ( «^7 ) permis d'en induire que les discordances semblaient dues plutôt à l'afifiiis- sement du sol qu'à des erreurs systématiques ; car, ainsi que le montrent la Carte des discordances totales et d'autres Cartes non publiées, cette sim- plicité n'existerait pas si les discordances étaient dues en grande partie aux erreurs systématiques que nous connaissons. » Quant au mouvement du sol des rivages, nous avons évité d'en parler parce que nous n'avions pas sur ce sujet des données certaines. Mais l'exa- men des courbes d'égal affaissement ifig. t de la Note du 20 août) et de leurs brusques changements de direction montre qu'à des affaissements dans le continent pourraient très bien correspondre, ou la stabilité, ou l'exhaussement des rivages les plus voisins, et réciproquement. » Mais tous les raisonnements qu'on peut faire sur ce sujet sont loin de donner la certitude de l'affaissement; aussi avons-nous indiqué cette hypo- thèse comme seulement plausible, et admissible jusqu'à preuve du con- traire. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur les chaînes de montagnes et leurs relations avec les lois de déformation du sphéroïde terrestre. Note de M. A. de Grossouvre, présentée par M. Daubrée. « L'étude des dislocations que l'on observe à la surface du globe a de- puis longtemps démontré le recul successif, vers le sud, des zones plis- sées. » Ainsi l'on a reconnu, dans notre hémisphère boréal, l'existence de quatre lignes correspondant à quatre époques principales de plissement, qui limitent pour chacune d'elles la région atteinte par les grandes dislo- cations : telle est, par exemple, la ligne des Alpes et des Carpathes, au nord de laquelle les terrains secondaires n'ont pas été sensiblement déran- gés ou, du moins, n'ont subi que des dislocations d'ordre secondaire, si on les compare à celles qui ont eu lieu au sud. » Cette régularité du phénomène orogénique constitue donc une loi de déformation du sphéroïde terrestre, qui tloit se rattacher aux condi- tions dans lesquelles celle-ci s'est produite; nousy trouverons une confir- mation de l'hypothèse de la fluidité primitive du globe. » Il suffit, pour cela, de reprendre la théorie de Laplace sur la forme d'équilibre d'un fluide animé d'un mouvement de rotation (^Mécanique cé- leste, Liv. III). C. R., 188S, 2' Semestre. (T. CVII, N" 21.) HO ( 828 ) » Pour un fluide homogène, T^aplace a démontré (Chap. III) que la figure elliptique est la seule figure d'équilibre possibleet qu'elle est réalisée par deux ellipsoïdes de révolution, dont l'un est très aplati et dont l'autre diffère peu d'une sphère ; pour ce dernier, l'examen des formules de La- place fait voir que l'ellipticité (ou aplatissement) est, toutes choses égales d'ailleurs, en raison inverse de la densité de la masse fluide. » Dans le Chapitre IV, Laplace montre que, pour un fluide, dont les diverses couches augmentent de densité en allant de la surface au centre, la figure d'équilibre est également un ellipsoïde de révolution, et que, pour chaque couche, l'ellipticité est d'autant moins grande qu'elle est plus rapprochée du centre. » Il est facile, en partant de ces données, de conclure la loi de déforma- tion de la Terre, supposée primitivement fluide et se refroidissant progres- sivement, en se rappelant d'ailleurs que la densité dos matériaux terrestres augmente en se rapprochant du centre. » Le refroidissement successif de la masse fkiide a amené ultérieure- ment la formation d'une première croûte, ayant la figure d'un ellipsoïde de révolution, dont l'ellipticité était déterminée par les conditions dans lesquelles se trouvait la masse fluide au moment oii la solidification a com- mencé. » Le refroidissement continuant, le noyau fluide interne s'est contracté plus vite que l'écorce solide : les tensions supportées par celle-ci sous l'in- fluence de son poids et de la réaction du noyau fluide ont été en augmen- tant progressivement, il en est résulté des plissements et des tassements dans les parties qui offraient moins de solidité ; puis il est arrivé un moment où la limite de résistance a été atteinte et alors une débâcle plus ou moins subite s'est produite : l'écorce solide s'est affaissée en se brisant et se plis- sant de manière à épouser la fornu^ du noyau liquide qui lui servait de support. )) D'après les résultats de l'analyse de Laplace, la figure d'équilibre de ce noyau liquide était un ellipsoïde de révolution dont l'ellipticité était infé- rieure à l'ellipsoïde primitif, correspondant aux premiers moments de la solidification ; car, d'une part, la densité moyenne générale était augmentée par la diminution de volume et de l'autre le noyau fluide était composé de couches plus denses que celles de l'écorce supérieure. Une période d'équi- libre s'est alors établie; puis, le refroidissement continuant, une nouvelle crise a été produite par la contraction du noyau fluide et l'écorce terrestre a dû une seconde fois se tasser et se plisser pour s'adapter à la forme du ( «2(J ) noyau fluide réduil, dont la figure d'équilibre était un nouvel ellipsoïde de révolution ayant une ellipticité encore moindre que celle du précédent, pour les raisons déjà données. » On voit, par suite, que les figures successives de la Terre ont été des ellipsoïdes de révolution dont l'aplatissement a été successivement en di- minuant : en d'autres termes, le diamètre de l'équateur a diminué plus rapidement que l'axe des pôles et il en est résulté que les grandes défor- mations ont été en s'éloignant de plus en plus vers le sud. » C'est ce résultat que l'on a exprimé sous une autre forme, comme conséquence de l'observation directe, en disant que dans les zones plissées le massif résistant était au nord et que relïort de refoulement venait du sud. Le massif résistant situé au nord de la région plissée a donc conservé une sorte de stabilité relative : il a constitué l'obstacle, fias Vorlarul de M. Suess, contre lequel la zone plissée est a enue buter. )) Celle-ci s'est donc trouvée exactement dans les conditions réalisées par les expériences de M. Daubrée (Géologie expérimentale. Chap. II, p. 28g), où des couches flexibles appuyées contre une butée fixe sont soumises à des pressions latérales, c'est-à-dire exercées dans le sens de leur longueur. Ces expériences expliquent ce qui a dû se passer, lorsque les couches de la ré- gion plissée ont été refoulées contre l'obstacle placé au nord et rendent compte des phénomènes de dyssymétrie transversale et de tassement suc- cessif des plis contre le massif résistant, phénomènes présentés par toutes les régions fortement disloquées. » Le mouvement progressif de plissement a pu avoir lieu d'une manière continue ou par saccades : les deux hyjiothèses s'expliquent également dans notre théorie, suivant la manière dont on fait varier les conditions de résistance et de plasticité de la zone plissée. » Entre les diverses époques de crise, dont le nombre est relativement restreint et dont chacune a pu avoir une durée corresjjondant au dépôt de plusieurs étages géologiques, il a existé des périodes de calme plus ou moins prolongées, comme celle qui corres[)ond, par exemple, aux terrains secondaires, pendant lesquelles l'écorce terrestre n'a éprouvé que de légers plissements qui se sont traduits par les transgressions relatives des couches successives. » A chaque crise subie par le sphéroïde terrestre, il y a eu réaction de l'écorce solide sur le noyau fluide, et il en est résulté une série de roches éruptives et de filons métallifères. Il est naturel de penser que chaque fois, ( 83o ) la réaction s'étanl produite à peu près dans les mêmes conditions, il en est résulté la même succession de phénomènes éruptifs semblables. » En dehors des mouvements qui sont dus aux contractions subies par l'écorce terrestre, celle-ci éprouve encore des ondulations microsismiques ou mouvements vibratoires continus d'intensité très faible qui ne peuvent être constatés que par des instruments spéciaux d'une grande sensibilité ; ces mouvements se rattachent probablement au déplacement relatif de l'écorce solide et du noyau' fluide qu'elle enveloj)pe et au frottement qui en résulte. M En résumé, les résultats auxquels nous venons d'arriver par des con- sidérations purement théoriques concordent complètement avec les deux grands faits recoimus dans les mouvements orogéniques : » 1° Recul progressif vers le sud des zones plissées ; » 2° Formation successive des plis contre le massif stable situé au nord. » CINÉMATIQUE. — Sur les accélérations des points d'un solide tournant autour d'un point fixe et sur les centres de courbure de leurs trajectoires ( ' ) ; par M. Pli. Gilbert. (Extrait.) « La composante tangenlielle de i accélération du point M s'obtient en multi- pliant le rayon vecteur du point M par la projection de V accélération angulaire sur la normale Ot au cône que décrit ce rayon. » De là on tire les conséquences suivantes : Le lieu des points du corps qui ont une accélération tangentielle nulle est un cône du second degré (C, ), lieu géométrique de l' intersection de deux plans rectangulaires menés respecti- vement par Taxe instantané 01 et par l'accélération angulaire OL; ses sec- tions circulaires sont normales^ les unes à OI, les autres à OL, et ont leurs centres dans le plan lOL. » Le rapport des distances d'un point quelconque de ce cône aux bissectrices des deux angles supplémentaires formés par l'axe 01 et la droite OL est con- stant, égal à cot — • » Concevons qu'un angle droit, ayant son sommet en 0,se déplace de façon (') Comptes lundus, 5 novembre i888. ( 83i ) que son plan passe toujours par l'axe instantané 0\ et que l'un de ses côtés décrive le plan normal à 0T> ; l'autre côté décrira le cône (C, ). » La projection de l'accélération d'un point sur son rayon de rotation est le produit du rayon vecteur de ce point par la projection de la droite OD sur la normale O / au cône que décrit ce rayon. » L'auteur donne ensuite le moyen de construire le centre de courbure de la trajectoire décrit par un point du corps, en s'appuyant sur ce tliéo- rème : « Tous les points du corps situés sur une droite passant par le point fixe ont les centres de courbure de leurs trajectoires sur une même droite. » On construira d'abord un cylindre tangent au plan principal lOL, le long de l'axe OI, du même côté de ce plan que la direction principale OY, et ayant pour section droite un cercle de diamètre 'k^ . )) Cela fait, soient OQ une droite menée par le point fixe, E le point où elle perce le cylindre ci-dessus ; portons, à partir de E, sur la génératrice du cylindre et dans le sens de l'axe positif 0\, une longueur constante EF ^ co-. La droite OF sera l'axe de courbure pour la trajectoire d' un point quelconque M de OQ ; M^C perpendiculaire sur OF sera la normale principale et C le centre de courbure de cette trajectoire. » ARITHMÉTIQUE. — Sur les égalités à deux degrés. Note de M. Michel Frolov, présentée par M. Haton de la Goupillière. (Extrait par l'auteur.) « Ce travail est relatif aux propriétés des groupes de n nombres dont les premières et les secondes puissances donnent des sommes respectivement égales, propriétés qui n'ont pas encore été signalées par d'autres auteurs. Lorscpi'on a simultanément a, + «o + . . .+ a„= A, + Aj + . . .+ A„ et a\ + a:; + . . . + a^ = AJ + Ai; + . . . + A,";, ce que j'appelle une égalité à deux degrés, je démontre qu'on peut augmenter ou diminuer de la même quan- tité tous les termes de celte égalité, les retrancher d'une même quantité, les multiplier ou diviser par la même quantité, etc. Ensuite j'indique des méthodes expéditives pour déduire de telles égalités au moyen de simples identités ou en combinant entre elles des égalités données. Enfin je donne une règle pour répartir in^ nombres consécutifs de toute progression arithmétique en n groupes égaux à deux degrés. J'estime que ces propriétés peuvent avoir des applications dans la Géométrie et dans la pratique. Legendre, dans le supplément de son Essaisurla théorie des nombres, réédité ( «32 ) en 181G, a indiqué les moyens de décomposer un nombre donné en quatre carrés, tels que la somme de leurs racines soit égale à un nombre donné, mais ce travail n'a aucun rapport avec celui dont je me suis occupé. » ASTRONOMIE. — Spectre maximum de Mira Ceti ( ' ). Note de M. J. Nor.ma.v LocKYER, présentée par M. Mouchez (-). « Je désirerais appeler l'attention de l'Académie sur le spectre que pré- sente actuellement Mira Ceti, dont l'éclat a atteint son maximum le i.t du mois précédent. Dans une Communication que j'ai faite récemment à l'A- cadémie, j'ai indiqué que les étoiles de la classe à laquelle appartient Miia sont des essaims de météorites éparses comme les comètes et que, lorsqu'elles sont variables, leur variabilité est due à des collisions qui se produisent entre deux essaims dont les centres sont le plus rapprochés l'un de l'autre (passage au péri-astre) au moment du maximum. » En d'autres termes, nous pouvons considérer les variables de cette classe comme des étoiles ^doubles qui naissent ou comme des essaims qui se condensent et qui possèdent deux noyaux; le compagnon est invisible, soit à cause de la proximité de l'étoile principale, soit à cause de son faible éclat. Il est clair que la variabilité se manifestera le plus fréquemment dans les essaims ayant une condensation moyenne, par la raison que, au début, les météorites sont à une trop grande distance pour que de nom- breuses collisions se produisent et que, à la fin, les météorites extrêmes de l'essaim principal sont attirées dans l'orbite de l'essaim plus petit gravi- tant autour du premier, de sorte qu'il passe inaperçu (it passes clear). » L'éclat actuel maximum de Mira me permet de vérifier mon hvpothèse ; en effet, l'éclat de cette étoile est tel qu'une petite lunette et un oculaire spectroscopique de Maclean suffisent pour montrer la façon complète dont mon hypothèse est confirmée. Les deux bandes les plus brillantes actuel- lement visibles se trouvent à >, = 617 et à X = ^\(^, précisément oh on les voit dans les comètes les plus brillantes. La première est la plus brillante des cannelures du carbone que l'on voie dans le spectre de la flamme de (') Traduction par iM"'= Kluiupke. (-) Celle Communicalion avait élé adressée à l'Académie dans la séance du .5 no- vembre. ( 833 ) Bunsen, ou clans la lampe à esprit-de-vin ; la seconde, celle à / = 5/(6, est la cannelure jaune citron du carbone commençant à 564; on la voit modifiée cependant, masquée qu'elle est par les effets de la cannelure d'absorption du manganèse à 558 et par ceux de la cannelure du plomb à 546. » La teinte noire des espaces qui séparent les cannelures brillantes montre qu'il ne peut y avoir qu'une faible continuité dans le spectre des météorites et, partant, que l'absorption est celle de la lumière des canne- lures du carbone. 0 0 Mira Cell, 1 octobre i^â«. Comète d'Encke, ■ au 6 décembre i:J Comète de Wells l" juin 1SS2. /" jx ,_ r \ 1 / / /i /\ y / / \ y' 1 J y A ^ _ y / ^ A / ^ y y -i . r\ / / __^ y \ ^_ / V ^ k. Lz L / ^ » Le spectre moyen de Mira est celui d'une étoile telle que p Pégase, qui consiste, ainsi que je l'ai montré, en cannelures brillantes du carbone et en cannelures sombres du magnésium, du manganèse, du fer, du plomb et du baryum. Dans p Pégase, ainsi que dans Mira telle qu'elle est dans les conditions moyennes, le carbone est un peu faible; mais dans x Hercule il est très brillant. Les conditions où se trouve Mira à l'époque du maximum semblent donc avoir pour effet général île changer l'aspect du spectre de cette étoile, qui passe de celui de p Pégase à l'aspect du spectre de a Her- cule. » J'ai remarqué que la cannelure principale du carbone ayant pour lon- gueur d'onde 317 était lui peu plus brillante le i4 que le 17 octobre. )) Nous avons donc maintenant une preuve certaine que, dans les étoiles variables de la classe en question, l'accroissement de lumière est accom- ( 834 ) pagné de conditions cométaires et que cet accroissement est dû à un plus fort rayonnement du carbone. » Dans la figure ci-jointe, on compare le spectre de Mira à ceux des comètes d'Encke et de Wells. Dans quelques comètes, la cannelure du car- bone s'arrête brusquement à 546, exactement comme cela a lieu dans Mira Ceti. » COSMOLOGIE. — Sur les rapports mutuels des météorites et des étoiles filantes. Note de M. Stanislas Meuxier, présentée par M. Janssen. (Extrait) (' ). « A l'occasion de la Note adressée à l'Académie par M. Lockyer, sur la constitution de l'étoile variable o de la Baleine, je crois devoir faire re- marquer que plusieurs astronomes semblent se laisser aller à un entraî- nement irréfléchi quant à la signification des météorites. On peut lire par exemple, à cet égard, le discours prononcé en 1886, àBufalo, par M. H. -A. Nev^rton, devant l'Association américaine pour l'avancement des Sciences. )) A la suite de la découverte de M. Schiaparelli sur l'origine cométaire des étoiles filantes, démontrée par des circonstances de périodicité, on a posé en fait que les météorites ne sont que des étoiles filantes arrivant au contact du sol avant la combustion intégrale qui dissipe la plupart des mé- téores cosmiques. » Or c'est là une assimilation aussi gratuite que celle en vertu de laquelle, à l'époque de la chute de Lancé (1772), on identifiait le phéno- mène météoritique à l'explosion de la foudre. Les savants du siècle der- nier se fondaient sur la grossière apparence des deux manifestations natu- relles, lumière et bruit à travers les airs; aujourd'hui on est séduit par la circonstance commune aux deux ordres de faits, le passage dans l'atmo- sphère de globes lumineux. » Mais, à côté de celte analogie unique, les traits de dissemblance abondent (°). Les étoiles filantes, même les plus grosses, sont silencieuses; (') Cette Note avait été adressée à l'Académie dans la séance du 12 novembre. C) Il ne faut pas, en effet, insister sur les résultats de l'analyse spectrale, qui mon- trent, dans les gaz qu'on dégage des météorites, la même composition générale que dans la substance des comètes; car cette conformité est commune à tous les corps fai- sant partie de notre monde astronomique. ( 835 ) les bolides à météorites sont toujours extrêmement bruyants, et il n'y a aucune transition entre les deux types, ce qui doit tenir à une différence au moins dans leur état physique. En second lieu, les étoiles filantes sont périodiques et les météorites ne le sont pas. » Si les unes et les autres étaient deux formes d'un même phénomène, c'est pendant les pluies d'étoiles filantes qu'il devrait y avoir le plus de chance d'observer la chute des pierres ou des fers. Or il est remarquable que cela n'a pas lieu: jusqu'en i885, on n'avait jamais vu de météorite coïncider avec une averse d'étoiles. Le 27 septembre i88j, il tomba ce- pendant à Mazapil, au Mexique, pendant une pluie estimée à ^jooo étoiles à l'heure, une masse de fer de 8 livres anglaises, ayant d'ailleurs tous les caractères ordinaires des météorites. M Cette rareté est d'autant plus étrange, même dans l'opinion de l'indé- pendance absolue des deux phénomènes, qu'il tombe de temps en temps de vraies averses de météorites, donnant jusqu'à looooo météorites, comme on l'a assuré pour le phénomène de Pultusk en 1869. Or, de toutes ces chutes si abondantes, non seulement aucune n'a eu lieu durant une pluie d'étoiles filantes, mais encore aucune ne s'est produite en août ou en no- vembre, qui sont les époques les plus riches en débris cométaires : Kiiya- hinya est du 9 juin; l'Aigle, du 26 avril; Pultusk, du 3o janvier; Mocs, du 3 février; etc. On ne voit pas pourquoi, d'une manière fortuite, il n'y aurait pas coïncidence des deux ordres de phénomènes; tellement que si, après l'indépendance tant de fois constatée, il arrivait qu'un jour une averse de météorites coïncidât avec une grande pluie d'étoiles filantes, on n'aurait aucun droit d'en conclure l'identité de nature et d'origine. )) Il est vrai qu'on pourrait essayer d'expliquer la non-concomitance des étoiles filantes et des météorites, en insinuant que les unes et les autres dérivent d'un même tout, mais que, comme elles ont des dimensions fort différentes, un triage s'est réalisé entre elles. Mais alors les éléments gros- siers ainsi triés et qui sont les météorites devraient manifester, de leur côté, une périodicité qui, pour être différente, ne devrait pas être moins mani- feste que celle des étoiles filantes. » En tous cas, si la communauté d'origine des deux ordres de météores, même supposée réelle, ne se traduit par aucune circonstance constatable, il ne reste aucun motif de l'admettre. La plupart des astronomes qui dis- cutent ces questions n'ont pas étudié en détail la structure des divers types de roches cosmiques. Les conditions extraordinairement complexes que suppose, par exemple, la constitution intime du célèbre fer de Pallas, C. R., 1888, 2' Semestre. (T. CVII, N° 21.) III ( 836 ) sont absolument incompatibles avec la supposition d'une origine comé- taire, et cet argument dispenserait d'en chercher d'autres. » Convaincus que nous sommes de l'unité de substance des étoiles fdantes et des comètes, nous persistons à voir dans le phénomène météo- ritique un ordre de faits parfaitement distincts et dont la théorie n'est pas touchée par la dernière Communication de l'astronome anglais. » PHYSIQUE. — Tensions de diverses i^apeurs. Note de M. Ch. Antoine. ( Extrait.) '( Dans cette Note, je me propose d'analyser les tensions des vapeurs d'après la formule générale AD log/? » Pour les vapeurs ci-après, on a : Ether chlorhydrique Ammoniaque Chlorure de bore Essence de térébenthine Protoxyde d'azote 1000 Hydrogène sulfuré , Esprit-de-bois Chlorure de cyanogène Acide sulfureux Vapeur de soufre Chlorure de phosphore Ether iodhydrique Hydrocarbure de brome Ether bromhydrique Chlorure de zinc aiiimoniacal. lodure d'argent « Chlorure de chaux » Ces relations sont la conséquence de la formule A= 1,0719; D^ 6,5802; 6 = '-f- 244 A = 1 ,4565; D = 5,4i59; 0 = ' -t- 2l3 A = o,929o; D~ 7,1268; e = '-t- 23o A = 2, i685; D^ 3,5670; e = ' -t- 286 A = 9,4574; D = 1,46927; e = ! -+- 1000 A = o, 72176; D = 9,6282; 6 — '-I- 238 Ar=0,4l75; D = 5,4826; e = i ' -h 223 A= I ,o4oi ; D=r 6,8790; e — / -H 23o A = o, 98215; D = 7,3593; 6 = / -1- 236 A ;:= 2,6i5o; D = 2,7346; e = i -h 164 A= 1,2112; D = 5,6885; e=r ' + 228 A— 1,0895; D = 6,1099; 6 = ' -\- 216 h.—- 1 ,8220; D = 4,0977; 6 = / + 265 A= I ,i35o; D = 6,1682; e — '-H 237 A = 4,9443; 0 = 2,4391; e — / -h 449 A=:o,2373; D = .4,4478; 6 = / -V- 80 og/> =; 2, i36i H- 0 jO-xit dp = cO=. (I ou cfi-' ( «37 ) » Lorsque 9 grandit, -^ - diminue très rapidement. La fonction ( tend à devenir constante, et, comme dO — dt, on aurait, comme première approximation, —4- = const. = X X 2,3oi2. . .. p eu Intégrant et passant aux logarithmes ordinaires, log/) = logA ^- )./ ou p = A(io)". Pour le protoxyde d'azote, par exemple 0 — loo -t- /, M. J. Bertrand a donné pour cette vapeur p = G(io)^f = G(Toy''^^'"= (G X io"')(ioy^'= A(Ioy^ Pour le chlorure de chaux ammoniacal, on trouve 6 > looo h /. H est plus simple alors d'adopter pour cette vapeur la forme log/> ^ c h- \t, et j'ai posé log/) = 2,r36i + o,o23^ » PHYSIQUE. — Sur la décomposition des sels haloïdes d'argent sous l'influence de la lumière. Note de M. F. Griveaux, présentée par M. Lippniann. (( Il résulte des recherches que j'ai entreprises depuis plusieurs années que la décomposition des sels haloïdes d'argent, provoquée parla lumière, peut être considérée comme une dissociation, telle que la produit la cha- leur. On observe, en effet, particulièrement avec l'iodure d'argent, les faits suivants : » i" Si l'on fait tomber un faisceau de lumière, de manière à l'éclairer complètement, sur l'une des deux lames d'argent recouvertes d'une couche d'iodure d'argent et placées dans une auge contenant un liquide, il se dé- veloppe une force électromotrice qui, au bout d'un certain temps, acquiert une valeur maximum. )) 2" Si l'on fait circuler, d'une façon continue, dans l'auge, des disso- lutions d'iode de concentrations différentes, les lames iodurées restant identiques, on trouve que la valeur maximum de la force électromotrice, développée par la lumière éclairant la totalité de l'une des lames, diminue ( 838 ) progressivement à mesure que la concentration de la liqueur augmente. Il existe toujours une dissolution dont la concentration est telle que la force électromotrice qui s'y rapporte soit nulle. Il en est de même pour toutes les dissolutions de concentrations plus grandes. >i 3° Si l'on place successivement l'auge à des distances plus grandes de la source lumineuse, de manière à faire décroître la température acti- nique de la lame totalement éclairée, on constate que la concentration de la liqueur circulant dans l'auge, à laquelle se rapporte la force électro- motrice, de valeur nulle, va en diminuant de plus en plus. » 4° On dispose l'auge à une distance D de la source, et l'on y fait cir- culer la dissolution de concentration c pour laquelle la force électro- motrice est égale à o. Si l'on rapproche progressivement l'auge de la source lumineuse, il se développe une force électromotrice qui prend des valeurs régulièrement croissantes. Si on l'arrête à la distance cl de la source, la force électromotrice atteint la valeur qu'elle aurait prise si l'on avait, initialement, placé l'auge à la distance dde la source. » Inversement, l'auge étant placée à une distance telle de la source qu'il y ait développement de force électromotrice avec la dissolution employée et qu'on l'en éloigne graduellement, la force électromotrice décroît d'une manière continue et devient nulle à la distance à laquelle il aurait fallu ini- tialement placer l'auge pour obtenir une force électromotrice égale à o, avec la dissolution employée. » 5° Si l'on opère avec des lames identiques, l'auge étant placée à une distance invariable de la même source, on trouve que, en faisant circuler dans l'auge une dissolution de concentration c, on obtient une force électromotrice de valeur y et, en employant une dissolution déconcen- tration c', une force électromotrice de valeur /'. » Si, dans le premier cas, on substitue à la circulation de la liqueur de concentration c celle de la liqueur de concentration r', on voit la force électromotrice varier d'une manière continue de/^à /'. » Réciproquement, dans le second cas, si l'on substitue à la circulation de la liqueur de concentration c' celle de la liqueur de concentration c, on voit encore la force électromotrice varier d'une manière continue dey à /". » 6° Lorsque, après avoir laissé se développer jusqu'à sa valeur maxi- mum la force électromotrice produite dans une dissolution de concentra- tion déterminée, on arrête la circulation de cette dernière, la force électro- motrice prend des valeurs lentement et régulièrement croissantes. Si l'on rétablit la circulation de la dissolution à travers l'auge, la force électro- ( 839 ) motrice décroît lentement et d'une manière continue jusqu'à ce qu'elle se soit fixée à sa valeur primitive. » Dans le premier cas, l'accroissement de force électromotrice est la conséquence de la diminution progressive de la concentration résultant de la décomposition de l'eau par l'iode sous l'influence de la lumière. Celte diminution de concentration est d'ailleurs rendue visible par la décolora- tion de la dissolution. » Dans le second cas, la diminution de la force électromotrice résulte de l'accroissement de concentration de la dissolution, déterminé par le rétablissement de la circulation. » 7° Les mêmes faits s'observent avec le bromure et le chlorure d'ar- gent. Seulement, dans les mêmes conditions d'expérience, la concentra- tion de la dissolution, h laquelle se rapporte la force électromotrice nulle, dépend de la nature du sel sensible! » CHIMIE ORGANIQUE. — Chlorhydrates de benzidine; leur dissociation par l' eau . Note de M. P. Petit, présentée par M. Berthelot. « Il existe deux chlorhydrates de benzidine, C-' H'^ Az-, 2HCI et C^^H'^Az-, HCl. Le premier, le dichlorhydrate, s'obtient en dissolvant la base dans l'acide chlorhydrique étendu en excès; il peut être sublimé, se dissout à 10" dans quatre fois son poids d'eau, est insoluble dans HCl concentré. Le second, le monochlorhydrate, obtenu par MM, Schmidt et Schutz en traitant le dichlorhydrate par une grande quantité d'eau, est peu soluble dans l'eau et se dissout facilement dans HCl étendu. Je me suis proposé d'étudier l'action de l'eau sur ces deux sels. » Le monochlorhydrate est stable dans ses dissolutions. -Si, en effet, on les traite par du sulfate neutre de potasse, il se précipite un sulfate inso- luble (C-'H'-Az-)-, S-0*H-, et aucune trace d'acide ne devient libre, » Pour le dichlorhydrate, j'ai emplové deux méthodes : un procédé ca- lorimétrique et un procédé analytique. » 1° Métliode calorimétrique. -- J'ai déterminé d'abord les chaleurs de formation des deux sels. Au moyen de cycles de réactions partant du même état initial, pour arriver à un état final identique, j'ai trouvé les nombres suivants : C"H'2Az2 solide -t- 2HCI gaz = C"H'2AzS2HCl cristal -h 48^»', 9 C"H'2Az- solide-t- HCl gaz = C"H'^\z^ HCl cristal -+- 27^»' ( «4o ) )) Je joins à ces Jonnées la clialeur de dissolution du uionochloiliydrate; elle esl de -Cil î » On déduit de ces nombres la quantité de chaleur mise en jeu par la transformation du dichlorhydrate en monochlorliydrale et II Cl : G^'H'^AzS 2HCI solide = C"H'2Az^HCl diss. -+-HCI diss. .. — iiC^',9. » Ceci posé, je dissous dans i''' d'eau des poids croissants de dichlorhydrate. Tant que le poids de sel est inférieur à 56', 4, on a des dissolutions limpides; au-dessus de ce poids, il se précipite du monochlorhydrate cristallisé. » Si l'on prend pour abscisses les poids en décigrammes et pour ordonnées les quantités de chaleur absorbées en petites calories, on peut représenter le phénomène par les deux droites (i) 7 = 2,43.r, (2) 7 = 2,33(.r-i- I ,o3): la première pour les poids inférieurs, la seco*ide pour les poids supérieurs à 3s'', 4. » La quantité de chaleur absorbée croit proportionnellement au poids jusqu'à la valeur Qo, correspondant à 5s'',4 par Htre. Pour les poids plus grands, la quantité de chaleur absorbée par la dissolution de 5?'', 4 + '^ est représentée par Q = Q„-,-Ka, K = 2,33. » Pour déterminer l'iulluence de l'acide chlorhydrique, j'ai dissous un poids con- stant de dichlorhydrate dans 1'" d'eau contenant des quantités croissantes de HCl. » J'ai obtenu les nombres suivants : Poids de HCl en milligrammes. Chaleur absorbée. Pour l'i. cal cal O — 0,128 — 6,6 14,6 — 0,119 — 6,1 25,6 — o,u.b — 5j9'2 182,5 — o,ii5 — 5,9 365o — 0,11 5 — 5,9 » La quantité de chaleur absorbée décroît, toutes choses égales d'ailleurs, quand le poids de HCl par litre augmente, et elle tend vers une limite. Cette lipiite, rapportée à l'^i, est la même, quel que soit ce poids de sel initial. Elle représente la vraie cha- leur de dissolution du sel. » La quantité de chaleur devenant sensiblement constante pour les poids d'acide supérieurs à 25"'ei,6, ce nombre représente le poids d'acide mis en liberté par la décomposition du poids de sel considéré. » 2° Procédé analytique. — En traitant une solution de dichlorhydrate par du sul- fate neutre de potasse, il se forme du sulfate de benzidine ( G'^II^'Az-), S^O'H* inso- luble, sans que l'état d'acidité de la liqueur soit modifié. Le monochlorhydrale dans les mêmes conditions donne un sulfate (G"H'* Az2)^,S''0'H^, également insoluble, et sans mise en liberté d'acide. En séparant le précipité de sulfate, on peut doser l'acide ( «41 ) libre dans la liqueur filtrée. J'ai employé une solution étendue de potasse (i<' Si l'on prend pour abscisses les poids en décigrammes de sel dissous dans i"' d'eau et pour ordonnées le nombre de centimètres cubes de potasse enaploj'és à neutraliser, on peut représenter, vers 12°, le pliénomène par les équations y^o,265.c. y = 0,668 (.r — 16); la première pour les poids inférieurs, la seconde |)our les poids supérieurs à oe'',^ par litre. » iXous avons remarqué déjà que, poui' cette concentration, S?', 4 par litre, du niono- clilorliydrate cristallisé se déposait. » Nous pouvons donc conclure que le dichlorhydrate de benzidine est décomposé par l'eau suivant deux lois distinctes: » 1° Tant que la concentration n'atteint pas 5^', 4 P''i' litre, une fraction constante, j|^, du sel est décomposée en nionochlorhydrate dissous et H Cl dissous. » 2° La concentration dépasse 5^', 4 ; ^, qui est la fraction correspondant à 5''''',4; l'autre proportionnel à l'excès du poids sur 5^'',4- On peut donc écrire CJ = CJo + /?îz., GÉOLOGIE. — Sur un horizon à Trinucleus du Glauzy (Hérault). Note de M. DE RouviLLE, présentée par M. Hébert. « Pendant une des excursions faites avec M. Delage, dans le but d'étu- dier les porphyrites de Gabian, dont la description a f;iit l'objet de notre Note commune (Comptes rendus, p. 665; 1888), mon collaborateur dé- tacha, d'un heureux coup de marteau, l'empreinte insuffisamment recon- naissable d'une Orthis de la roche de grès dont j'ai parlé sous le nom de grès de Glauzy dans une Communication antérieure (Comptes rendus, p. 242; 1887). Ce fossile éveilla mon attention sur la roche en question, que sa position et aussi les analogies qu'elle présentait, en certains points, avec un vrai conglomérat carbonifère, m'avaient déterminé, en l'absence d'aucun vestige de débris organique, à rapporter à l'âge du culm. )) De nouvelles trouvailles, dues à AI. Charles Escot, sont venues dis- ( 842 ) siper mes doutes et me permettre de signaler aujourd'hui deux niveaux distincts de grès, le grès proprement dit de Glauzy, à grains fins, presque quartziteux, contenant des Orthis et aussi des Trinucleus , et le grès plus grossier qui restera le conglomérat carbonifère. » Un second résultat, non moins intéressant pour la stratigraphie de la région, c'est la distinction, à titre d'horizons nettement différents, des calcaires jaunes à Hemicosmiles et à Orthis actoniœ déjà signalés par moi, et le grès de Glauzy à Trinucleus. Ce grès ne présente pas les Hemicosmiles, mais d'autres fossiles, peu favorablement conservés, qui ont fourni à l'examen de M. de Roenen, non sans quelque doute, Orthis patena Salter, Strophumena expansa Sow., Str. patena Salter, Tentaculites anglicus Salter » Mes ressources locales en documents paléontologiques ne me per- mettent pas d'être plus explicite que le savant professeur de Gottingen ; je m'en tiens à l'appréciation des caractères pétrographiques respectifs et des relations stratigraphiques des deux termes signalés : très différents par leur nature, calcaire d'une part et gréseuse de l'autre, ces deux termes, dans la région où ils s'observent, donnent lieu, au point de vue stratigra- phique, entre eux et avec le vrai conglomérat du culm, à des constatations nouvelles que je ferai sous peu connaître. » Il ne sera pas sans intérêt de constater une nouvelle fois la coexis- tence, sur un point géographique très circonscrit, d'horizons fossilifères très nombreux : terrain houiller, culm, schistes à Cardiola interrupta, grès à Trinucleus et calcaire à Hemicosmiles, schistes d'Angers, armoricain à Dinobulus, et peut-être même (?) schistes colorés de la faune première ( vallée de la Peyne entre Roujon et Vailhan). » M. L. JouBiN demande l'ouverture d'un pli cacheté qui a été déposé par lui le 22 octobre dernier, et inscrit sous le n° 4334. Ce pli est ouvert, en séance, par M. le Secrétaire perpétuel. Il contient une « Note sur les ravages causés chez les Sardines par un Crustacé para- site », dont voici le texte : « J'ai trouvé à Banvuls, au printemps de 1887, un Crustacé parasite de la Sardine, dont la présence avait été seulement signalée par M. Moreau, mais sans aucun nom ni description, et j'ai pu pendant cette année 1888 en étudier, au laboratoire Arago, les diverses particularités. Ce parasite ( 843 ) est la forme femelle, au stade de reproduction, d'un genre de Lernée voisin des Lerneonema M. Edw., Lerneascus Claus, Lernœeniscus Les. » Il est composé d'une tête arrondie, de 2°"" à 3"'"' de diamètre, armée de trois grandes cornes recourbées et d'antennes en forme de pince. A la suite, un long cou s'attache à un thorax cylindrique, avec un court abdomen suivi de deux, grands sacs ovigères. La tète et une partie du cou sont enfoncées dans le corps de la Sardine, et par ses cornes recourbées la tête est solidement fixée el résiste aux tractions. Les points où l'animal se fixe sur la Sardine sont, par ordre de fréquence : la terminaison posté- rieure de la nageoire dorsale, l'œil, la paroi abdominale, la naissance de la queue. » Ordinairement, les Sardines ne portent qu'un seul parasite, mais quelquefois deux ; j'en ai observé une seule fois trois. » La tête du parasite jouant le rôle, dans les tissus de la Sardine, de corps étranger, y détermine un véritable abcès qui ne manque pas d'èlre fort grave, car la zone inflam- matoire atteint plus d'un demi-centimètre de diamètre, ce qui, rapporté aux dimen- sions d'un lipmme, représente une tumeur grosse à peu près comme le poing. » Si l'on fait des coupes dans ces abcès, on trouve que les fibres musculaires péri- phériques sont écartées, lacérées, et leurs interstices remplis de tissu conjonctif fibrillaire, disposé par couches concentriques formant une petite sphère que l'on dé- tache facilement par simple dissection. Un peu plus profondément, on trouve quelques vaisseaux qui semblent dilatés, puis, autour d'eux, des cellules à gros noyaux en grande abondance, qui prennent plus loin l'aspect des leucocytes du pus et sont rem- plies de très fines granulations. Enfin, ces cellules, devenues libres et de forme irré- gulière, mêlées à des fibrilles conjonctives et à quelques globules sanguins, rem- plissent la cavité de l'abcès dont la tète du parasite occupe le centre. Le liquide purulent ainsi formé sert à la nourriture du parasite, et l'on retrouve les leucocytes à granulations dans son intestin. » La suppuration me paraît être entretenue par les deux petites antennes en forme de pince; l'un des mors delà pince, le plus long, est cannelé et une petite masse glan- dulaire est située à sa base; il est possible qu'un liquide excitant soit sécrété par cette glande. Les pinces, en effet, fort petites, ne me semblent pas avoir de rôle dans la fixa- tion de la tête, qui est assurée par les trois cornes recourbées en arrière. » Cette forme type d'abcès se retrouve quel que soit le point de fixation du para- site. Cependant quelques complications s'y ajoutent suivant les organes du voisinage ; par exemple, si l'abcès est situé dans la paroi abdominale, il peut comprimer les organes internes, comme je l'ai observé; dans l'œil, on trouve des désordres particu- lièrement graves. Il arrive que la présence de l'abcès à la base de la nageoire dorsale amène la destruction, par résorption, des apophyses épineuses de trois ou quatre ver- tèbres consécutives, déterminant ainsi une vaste échancrure dans la colonne verté- brale. Dans ce cas, la zone inflammatoire peut atteindre les enveloppes de la moelle et la moelle elle-même. J'ai trouvé plusieurs fois, sur le rivage, des sardines mortes, et toujours elles étaient pourvues du parasite, ce qui est une présomption en faveur de la gravité des désordres qu'il cause. » J'ai pu constater diverses particularités remarquables, relatives aux C. R., 1888, 2- Semestre. (T. CVII, N" 21.) I '2 ( 844 ) conditions d'existence delà Sardine et de son parasite, et contrôler les ren- seignements fournis par les pêcheurs. Ceux-ci distinguent à Banyuls deux sortes de Sardines : l'une de belle apparence, grande, large, forte, à dos vert, à ventre argenté, qu'ils ne pèchent qu'au large pendant la belle saison; l'autre, au contraire, plus petite, plus maigre, au dos d'un bleu intense, qu'ils nommenl fourmi gi/cre et ne pèchent que sur la côte, en automne et au printemps. C'est celle-ci qui porte le parasite, et jamais je n'eu ai trouvé un seul sur la grosse sardine du large. Les pêcheurs prétendent que c'est parce qu'elle est chétive et malade que le parasite (qu'ils connaissent bien) l'attaque; il est probable que la réciproque est également vraie, bien que de nombreuses Sardines côtières n'aient pas ou n'aient plus de parasite. En outre, cette question est liée à celle très complexe des migrations de ce poisson, qui est loin d'être résolue. » J'ai trouvé la Sardine infestée à La Nouvelle, où on la prend dans de grandes seines que l'on tire sur la grève ; au mois de mai, près de la moitié des Sardines portaient le parasite. A CoUioure, Port-Vendres et Banyuls, on trouve au maximum une Sardine infestée sur trente ou quarante ; mais ces chiffres sont très variables. » A Roscoff, je n'ai pu, au mois de juillet, trouver un seul parasite; mais au commencement d'octobre il en a été trouvé en grande abondance ; les pêcheurs disent cepentlant en avoir vu quelques-uns pendant l'été. A Roscoff aussi, la Sardine prise près de la côte est plus petite, plus maigre, de moins bonne qualité, et porte beaucoup plus de parasites que celle du large, qui en a fort peu et est beaucoup plus belle. » En résumé, je pense que ce parasite, fort abondant sur les côtes du Roussillon et du Finistère, étant la cause d'un gros abcès, celui-ci pouvant occasionner de graves complications et amener l'épuisement par la conti- nuité de la suppuration, doit être la cause de la perte d'un grand nombre de Sardines. » M. Ed. Piette adresse une Note portant pour titre « Notions sur les ves- tiges de la période magdalénienne dans les Pyrénées ». M. Daubrêe présente à l'Académie une Carte représentant l'itinéraire suivi par M. Joseph Martin, des bords de la Lena aux monts Stanovoï et au fleuve Amour. « Cette Carte, à l'échelle de ^d^^ (quatre verstes par pouce), a été exé- cutée à la section de l'État-niajor général russe en i885 et 188G, en utili- ( 845 ) sant les données recueillies par M. Joseph Martin dans ses pénibles voyages de i883 et 1884. Les seize feuilles, accompagnées d'un tablean d'assem- blage, indiquent le relief d'un sol au moyen de courbes horizontales. Des couleurs conventionnelles représentent les essences dominantes des forêts. » Sur ce long itinéraire, franchi avec un courage digne d'éloges, plus de 2000""" n'avaient pas été jusqu'alors explorés et M. Martin a fourni à leur égard des altitudes et d'autres notions géographiques exactes. » Une série de roches, au nombre de plus de 800, a été rapportée et offerte au Muséum, ainsi qu'une précieuse collection de minerais d'or pro- venant des mines de Vitim, de Nacktouiskaïa et de Nertschink. D'après l'examen qu'en a fait M. Stanislas Meunier, autant que le permet l'absence de renseignements relatifs à leur gisement, ces roches appai'tiennent à des catégories très diverses. Une place à part peut être faite aux roches érup- tives, et spécialement aux roches amphiboliques dont cette collection renferme des types remarquables. » La traversée des monts Stanovoi entre les mines d'or de Vitim et le fleuve Amour coupe, entre autres massifs, des couches d'apparence houillère, comprenant des schistes avec calamités, de la houille, des mar- bres noirs et gris et des trapps pyriteux. » En Transbaïkalie, entre Irkoutsk et ïchita, la série des roches grani- tiques est traversée par un ensemble de roches volcaniques, andésites et wackes en partie à l'état amygdaloide; des roches analogues, ainsi que de vrais basaltes, ont été trouvés par M. Martin bien plus à l'est, sur les bords de l'Oussouri, côte sibérienne de la mer du Japon. » Un exemplaire complet de cette Carte est offert par M. Martin à l'Aca- démie. » M. Daubrée présente à l'Académie, de la part de M. Arthur Issel, une relation du tremblement subi en 1887 en Ligurie {Il terremoto del 1887 in Liguria), avec quatre Planches hors texte et une Carte. « Chargé d'une enquête par le gouvernement d'Italie, M. Issel n'a rien négligé pour mener à bien la tâche qui lui était confiée. Après avoir exposé la constitution géologique de la Ligurie occidentale, qu'il a tant contribué à faire connaître, il a repris l'étude des principaux tremblements de terre qui se sont fait sentir dans la Ligurie et les Alpes maritimes et dont il a retrouvé les dates. Il arrive à cette conclusion, que l'aire séismique du ( 846 ) 23 février 1887 est sensiblement celle des ébranlements du 23 février 181 8, du 9 septembre 1828 et du 26 mai i83i. » Arrivant au tremblement de terre du 23 février 1887, M. Issel en résume les circonstances essentielles : signes précurseurs; moment de la première secousse, ses allures, sa durée et sa direction; observations faites dans les phares; phénomènes magnétiques concomitants; influence sur les animaux; propagation des ondes séismiques à travers les eaux de la mer et le sol; secousses consécutives à la principale; distribution géographique des dommages; forme et extension de l'aire principale; interprétation des phénomènes. Une Carte, à l'échelle de .,^J„„^, repré- sente les directions dominantes des secousses, l'intensité plus ou moins grande des dommages éprouvés, les fractures anciennes, failles et filons, les sources minérales chaudes et froides; les axes séismiques apparents à la surface. » Le nombre des morts s'est élevé à 597 pour la province de Porto- Maurizio et à 38 pour celle de Gênes, à 474 blessés pour la première et à 81 pour la seconde. Quant aux dommages matériels, ils ont été évalués à plus de i3 millions de livres pour les deux circonscriptions, à peu près également éprouvées, de Porto Maurizio et de San Remo, et à 2 281 000 li- vres pour la province de Gênes. )> A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. COMITE SECRET. La Section d'Économie rurale, par l'organe de M. Schlœsing en l'ab- sence du Doyen, M. Peligot, présente la liste suivante de candidats à la place devenue vacante par le décès de M. Hervé Mangon : En première ligne M. Duclaux. En seconde ligne, ex ;equo et par ordre ( M. Chambrelext. alphabétique | M. Muxtz. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 6 heures. J. B. On souscrit à Paris, cliez GVUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. D uis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièremiMit le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Doux ,bles, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel narldu i" janvier. ,., ■ "^ Le prix de F abonnement est fixé ainsi qutl suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. irdeaux . chez Messieurs : „c,t Michel et Médan. Gavault Sl-Lager. (^cf / Jourdan. ' Ruir. miens Ilecquet-Decoberl. Germain et Grassin. LachcseetDoIbeau. yonne Jérôme. '.sunçon Morel et G'". / Avrard. Cliaumas. Dulhu. Muller frères. purges Soumard-Bcrneau Leiouniiei. ) F. Hoberi. '"' j J. Robert. ( V Uzel Caroir. . / Baër. 9||l j Hervieu. ( Massif. hambéry Perrin. herbourg Henry. lermont-Ferr... Rousseau. 1 Lamarche. 'ijon j Ratel. ( Renaud. ( Lauverjat. 'ouat ] n ■ ■ ( Crepin. Brevet. Gralier. ^. Rochelle Hairitau. ,, ( Bourdignon. ■e Havre „ . . ( Poinsignon. ( Bcghin. ■ille J Lefebvre. 1 Quarré. rrenoble. chez Messieurs ( Gosse. M"" Texier. Beaud. Georg. Nantes. Nice. Lyon ( Mégret. Palud. Vitte et Pérussel. / Bérai'd. Marseille j Laffitte. ( Pessailhan / Calas. Montpellier . . . . ' Goulet. ( Bietrix. Moulins Martial Place. / Sordoillet. Nancy | Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. ( Prevert et Houis ( M"' yeloppé. ( Barma. ( Visconti. Nîmes Thibaud. Orléans Luzeray-Laille. . . ( Blanchier. Poitiers i _ , ( Druineaud. Bennes Plihon et Hervé. Rocheforl Boucheron - Rossi - Labglois. [gnol. Métérie. S'-Étienne Chevalier. ( Bastide. j Humèbe. ( Gimet. j Privât. / Morel. Tours j Péricat. ( Suppligeon. ( Giard. / Lemaître. Rouen. S'-Étie Toulon. . . Toulouse.. Tours Valenciennes. chez Messieurs Caarelsen. Feikeraa. Athènes Wilberg. , Verdaguer. Barcelone.. Berlin. Berne ■ Piaget. Asher et C'". Calvary et C'". Friedlander et fils. Mayer et Muller. Schmid, Francke et C'". Bologne Zanichelli et C". Boston Sever et Francis. / Decq. Bruxelles j Mayolez. ( Falk. Haimann. Ranisteanu. Budapest Kilian. Caire (Le) V Barbier. Cambridge Deighton, BelletC'. Christiania Cammermeyer. Conslantinople. . T.orentz et Keil. Copenhague Host et fils. Florence Lœscher et Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. / Cherbuliez. Genève j Georg. ( Stapelmohr. Kharkoff Polouectove. La Haye Belinfante frères. Bucharest. Lausanne.. Benda. Payot. Barth. Brockhaus. Leipzig I Lorentz. Max Riibe. Twietmeyer. ( Decq. '-'^Se Gnusé. Londres . Luxembourg. Madrid . Milan . . Moscou. Naples . A'etv- York. . Odessa Oxford Palerme Porto Prague Bio-Janeiro . Home . Rotterdam- Stockholm.. S'-Petersbourg. Turin . Varsovie. Vérone. . . Vienne. Ziirich. hez Messieurs Dulau. Nuit. V. Buck Fuentès et Capde- ville. Librairie Guten berg. Gonzalés e liijos. Yravedra. F. Fé. Dumolard frères. Hœpli. Gautier. Furcheim. Marghieri di Glus Pellerano. Chrislern. Westermann. Rousseau. Parker et G''. Pédone-Lauriel. Magalhûès et Moniz. Rivnac. Garnier. Bocca frères. Loescherel C". Krainers. Samson et Wallin. Issakoff. Melli^^r. Wo'rr. Bot la frères. Brei'o. Loescher. Rosenberg cl Sel I ier. Gebethner etWolir. DruckerelTedeschi. Frick. Gerold et C". Franz Hanke. Meyer etZeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre iS^io. ) Volumes in-4°; i853. Prix ■ 15 fr. Tomes 32 à 61.— ( i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volumes in-4°; 1870. Prix '. 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DERBÈsel A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les ^iométes, par M. Hanses.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréalique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières ;rasses, par M. Claude Bernard. Volume ■n-4°, avec 32 planches ; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beseden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences )our le concours de iS53, et puis remise pour celui de iS55, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dins les différents terrains sédi- ' menlaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée.— Rechercher la nature ' des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses étals antérieurs, » par M. le Professeur Brosn. In-4°, avec 27 planches; 1861... 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. K 21. TABLE DES ARTICLES. (Séance d.i 19 novembre 1888.) 3IEM0IRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBKES ET DES COnRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. le Président rappelle à l'Acadrinic c|ue sa séance publique annuelle est lixée au lundi 24 décembre SoJ M. Bkrthelot. - Sur la Colleelion des al- chimistes grecs .Si)3 M. F. ÏISSEKANI). — Sur le satellite de Neptune Su^ Pages M. H. F.VYE. -- Sur la latitude du cercle mural de Gambey, à l'observatoire de Paris Si( M. BniQtKT 1)1'. LA ijHYK. Note sur la sta- bilité de la côte de France Si' M. A. Lediev. — Étude sur les bateaux sous- marins S17 MEMOIRES LUS. M. Odo Bujwid. Sur divers modes du traitement de la ragi' X21 aiEMOlHES PRÉSENTES. M. A. Chabrol adresse la description et le dessin d'un moteur à air comprimé M. T. Blanchon adresse une réclamation de priorité, au sujet du traitement du choléra asiatique par le bichlorure de mercure... Si', M. DuMAY adresse un Mémoire « Sur une nouvelle manière de se servir de la bous- sole dans la navigation et sur diverses questions d' Vstroniimie nautique » 8^4 CORRESPONDAIVCE. MiM. Rambaud, Sy, Rénaux. — Observations de la nouvelle comète f281 " Palisa et de " — ^ la comète Barnard (1SS8, oct. 3o), faites à l'observatoired'Alger, au télescope de o"',r)o. fSj^ M. GoULiER. — Sur l'affaissement du sol de la France S-^'i M. A. DE Grossouvre. ~ Sur les chaînes de montagnes et leurs relations avec les lois de déformation du sphéroïde terrestre. Sj- M. Ph. Gilbert. — Sur les accélérations des points d'un solide tournant autour d'un point fixe et sur les centres de cour- bure de leurs trajectoires S3o M. I\I. Frolov. — Sur les égalités à deux degrés s:'ii M. J. Norman Locky'ER. — Spectre maxi- mum de Mira Ccti 83 :.> M. Sr.iNisLAs Meunier. — Sur les rapports mutuels des météorites et des étoiles fi- lantes 83 '1 M. Cii. Antoine. — Tensions de diverses vapeurs 830 M. F. Griveaux. — .Sur la décomposition des sels haloïdes d'argent sous l'influence de la lumière M. P. Petit. — Chlorhydrates de benzidine ; leur dissociation par l'eau M. DE RouviLLE. — Sur un horizon à Tii~ nucleus du Glauzy ( Hérault) .M. L. .louiîiN. — Note, contenue dans un pli cacheté déposé le 23 octobre, sur les ra- vages causés chez les sardines par un crustacé parasite M. f)D. PiETTE adresse une Note portant pour titre « Notions sur les vestiges de la période magdalénienne dans les Pyré- nées » M. Daubrée présente à l'Académie une Carte représentant l'itinéraire suivi par M. Josejih Martin, des bords de la Lena aux monts Stanovoï et au fleuve Amour.. M. Daubrée présente à l'Académie, de la part de M. Arthur Issel, une i-elalion du tremblement subi en 18S7, en Liguric... COMITE SECRET. La Section d'Écono.mie rurale présente la liste suivante de candidats à la place de- venue vacante par le décès de M. Hervé 83, 83ç) 8',, S'il Mangon : 1 " M. Duclaux ; s' MM. Cliam- brelent, Miintz s^O PARIS. - IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 55. 1888 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIHES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PAR MM. IjES secrétaires PERPETl'EIiS . TOME CVII. N^22(26 Novembre 1888). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRI.MEUKS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. "1888 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 34 mai 1876. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*" . — Impression des travaux de l' Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupar un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas. com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. Jj'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux dioits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadé sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les F ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aul que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2 . — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des person qui ne sont pas Membres ou Correspondants de \'Pt demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires » tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nomn mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Exti autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le £ pour les articles ordinaires de la correspondance 0 cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rèïni l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard; jeudi à I o heures du matin ; fiiute d'être remis à tem le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompterei actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu s vaut, et mis à la fin du cahier. M Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. ^^ Article 5. ^™ Tous les six mois, la Commission administrative t un Rajjport sur la situation des Comptes rendus ajM l'impression de chaque volume. ;^ Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du sent Règlement. à Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés «toi déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivaJI COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 26 NOVEMBRE 1888. PRÉSIDENCE DE M. JANSSEN. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE: M. Pasteur, en présentant à l'Académie, au nom de S. M. dorn Pedro, Associé étranger, une collection de photographies et une Note re- lative à la statistique du traitement de la rage au Brésil, s'exprime comme il suit : « Je suis chargé par S. M. l'Empereur du Brésil de déposer sur le Bureau de l'Académie une suite de 1 2 photographies d'une très belle exécution, représentant l'établissement antirabique que l'Empereur a fait construire à Rio de Janeiro, sous le nom d'Institut Pasteur. » La vue des laboratoires, de leurs annexes, de la salle des inoculations, du chenil, de la lapinerie, du four crématoire pour les animaux, de l'habi- tation du Directeur au milieu d'un beau jardin aux plantes tropicales, fe- rait envie à beaucoup des savants d'Europe. » Tout ceci témoigne, une fois de plus, de la protection éclairée que Sa Majesté accorde à la Science et à ses applications. G. H., 1888, 2' Semestre. (T. CVIl, N° 22.) I l3 ( 848 ) » J'ai l'honneur de présenter également, de la part de S. M. dom Pedro, la statistique du traitement de la rage dans rétablissement dont il s'agit, depuis le 9 février 1888, jour de sa prise de possession, jusqu'au 2 octobre dernier. )) Sur un total de i49 personnes mordues, qui se sont présentées à l'In- stitut de Rio, 69 seulement ont été retenues au traitement, parce que toutes les autres, pour des raisons diverses, notamment parce que les chiens mordeurs n'étaient pas enragés, n'ont pas eu à subir les inoculations pré- ventives. » Sur les 69 mordues par des chiens reconnus enragés, i a succombé à la" rage dans le cours du traitement. C'était un enfant gravement mordu au front, qui a été pris de rage le 23^ joui' après sa morsure. « Le traite- » ment est resté incomplet à cause de la courte durée de l'incubation de » la maladie et aussi parce que l'enfant n'a pas été présenté à l'Institut » iQ fois en ^"5 jours. Ce cas ne doit pas être compté dans la statistique. » » Trois autres enfants, ajoute la statistique envoyée par Sa Majesté, qui avaient reçu des morsures multiples par le même chien, mais ont subi le traitement complet, sont restés bien portants. A la date du 2 octobre der- nier, l'accident remontait déjà à cinq mois et demi. » L'Institut antirabique de Rio de Janeiro est dirigé par le D'^ Ferreira dos Santos, qui n'est pas resté moins d'une année à étudier à Paris la mé- thode de prophvlaxie de la rage, avec un zèle et une assiduité auxquels je me plais à rendre hommage et qui comptent sans nul doute pour beau- coup dans le succès remarquable de ses traitements antirabiques. » ASTRONOMIE. — Sur la difjicultc d'obtenir la latitude exacte de l'observatoire de Paris. Note de M. Mouchez. « En réponse à la très juste observation de M. Faye dans la dernière séance, relativement à la nouvelle détermination de la latitude de l'obser- vatoire de Paris, j'ai l'honneur de faire connaître à l'Académie que le vœu qu'il a exprimé sera prochainement réalisé; un collimateur zénithal, com- mandé depuis deux mois, va être bientôt installé au cercle de Gambey. Si je n'ai pas fait faire cet appareil en même temps que celui du cercle du Jardin^ il y a ime dizaine d'années déjà, c'est que ce moyen de correction parais- sait moins nécessaire au Gambey dont la lunette, beaucoup plus légère el fixée au cercle par ses deux extrémités, semblait moins sujette à flexion et à dérangement accidentel. ( 849 ) » Mais nous ne pouvons malheureusement pas espérer améliorer beau- coup notre observation de la latitude par l'installation de ce nouvel appa- reil de correction instrumentale; car le doute de quelques dixièmes de seconde qui existe encore semble provenir surtout de l'irrégularité des ré- fractions astronomiques au-dessus de Paris, et non des erreurs d'instrument et d'observation, et l'accord si remarquable des trois nouveaux résultats obtenus par M. Périgaud prouve beaucoup plus la grande habileté de l'ob- servateur que l'exactitude absolue du résultat final. » J'ai déjà eu l'occasion de faire remarquer que l'observatoire de Paris, situé à l'extrémité sud de la ville, se trouve placé par rapport aux réfrac- tions atmosphériques dans des conditions absolument dissymétriques pour les observations méridiennes faites au nord et au sud. » Du côté nord, les rayons lumineux ne nous parviennent qu'après avoir traversé toute la largeur de l'atmosphère parisienne; du côté sud, au contraire, ils ne rencontrent que l'atmosphère de la campagne. Il semble donc très naturel d'admettre que l'état physique de l'air comme pureté et température est assez sensiblement différent des deux côtés, surtout à la hauteur assez faible de 45" à 5o° seulement à laquelle on observe les cir- compolaires, pour produire ce léger doute de quelques dixièmes de seconde qui persiste sur la latitude de l'observatoire de Paris, malgré le très grand nombre d'observations faites depuis bien longtemps par les plus habiles observateurs pourvus des meilleurs instruments. » M. Montignv, auquel on doit de nombreuses et très intéressantes études sur la scintillation des étoiles, a constaté qu'elle est sensiblement différente quand on l'observe au-dessus de la ville de Bruxelles et au- dessus de la campagne ; les conditions physiques de l'atmosphère y sont donc évidemment différentes. Nous ne pouvons pas malheureusement faire ressortir cette différence des réfractions astronomiques au nord et au sud de l'observatoire de Paris, en comparant entre elles les observations faites des deux côtés, parce que du côté nord, à l'aide des circompolaires, nous nous affranchissons des erreurs de déclinaison des Catalogues, tandis que du côté sud nous ne pouvons pas les éliminer, et elles se reportent entière- ment sur la latitude. Il ne nous sera possible de nous affranchir de ces erreurs de réfraction que quand M. Lœwy aura pu directement déterminer leur valeur à diverses hauteurs et dans différents azimuts, à l'aide du très ingénieux procédé qu'il a imaginé récemment et de l'appareil qui vient d'être construit et adapté à l'équatorial coudé. )) Nous espérions aussi obtenir un très intéressant contrôle de nos ob- ( 85o ) servations de latitude en les comparanl à celles faites autour de Paris par le Service géodésique et reportées par triangulation sur l'Observatoire ; elles auraient fait ressortir en même temps les différences dans la direction de la verticale, si elles existent; mais les résultats de ce travail ne nous ont pas encore été communiqués. » TRAVAUX PUBLICS. — Sur la traction des baleauœ par câble lélodynamique. Note de M. Maurice Lévy. « On a fait beaucoup pour étendre et améliorer le réseau de nos voies navigables, mais peu pour les exploiter avec profit. » M. Deluns-Montaud, dès son arrivée au Ministère des Travaux publics, a pris à cœur cette importante question économique, déjà mise à l'étude sous le ministère de M. Loubet. D autre part, elle fait depuis longtemps l'objet des méditations du savant ingénieur qui, au Ministère, dirige les services de la navigation, des routes et des mines, M. Guillain. » C'est à ces circonstances que je dois l'honneur d'avoir été chargé d'une mission ayant pour objet l'élude des divers moyens de traction mé- canique ou électrique des bateaux; et, d'accord avec M. le directeur Guil- lain, nous avons pensé cpie, dans l'état actuel de la Science, la traction par càble télodynamique doit être le moyen le plus immédiatement et le plus tiniversellement praticable, parce qu'il n'impose aux bateaux aucun appa- reil spécial et aucune attente soit au départ, soit en route. C'était donc le premier qu'il convenait d'étudier. » Ce mode de traction a, il est vrai, été expérimenté à différentes re- prises et, jusqu'ici, sans succès. lia, en effet, ses difficultés propres : tandis que dans les transmissions ordinaires la résistance à vaincre est assez régu- lière pour que le mouvement du càble tende rapidement vers la perma- nence, ici, il ne peut jamais devenir permanent. A cause de l'obliquité de la traction et du déplacement de son point d'application, il tend constam- ment à exécuter des oscillations tournantes, pareilles à celles que l'on produit quand on saute à la corde, mais bien plus désordonnées. » Outre que de tels mouvements mettraient rapidement le càble et ses supports hors de service, ils l'exposeraient à tout instant à être lancé hors des gorges des poulies qui le portent ou, ce qui est plus dangereux encore, de celles qui le guident dans les changements de direction. Cet effet est favorisé à chaque fois que l'amarre du bateau passe sur une de ces pou- ( 85. ) lies, et, dans les tournants surtout, il finit nécessairement par se produire; le câble est alors lancé à l'eau, balayant tout ce qu'il trouve sur son pas- sage. » Pour éviter ces dangers, il faut d'abord bannir les mouvements dés- ordonnés dont j'ai parlé et qui, à eux seuls, rendraient tout fonctionne- ment pratique impossible. C'est d'après cette condition que j'ai calculé mon câble, au lieu de l'établir d'après les données habituelles des trans- missions télodvnamiques. Et le résultat a parfaitement répondu à mon attente : la traction, malgré les effets perturbateurs résultant de la gou- verne du bateau, se fait avec beaucoup de calme et de régularité. )) D'autre part, pour empêcher, d'une manière absolue, toute possibilité de décàblement, j'adjoins à chaque poulie de support ou de direction une roulette qui barre complètement le sommet de la gorge, de façon que le câble est emprisonné dans l'ouverture comprise entre la poulie et la rou- lette, comme s'il passait dans un laminoir. » Seulement, l'amarre passe dans la même ouverture, et il faut que le laminoir s'ouatc périodiquement pour la laisser s'échapper sans laisser échapper le câble. J'obtiens ce résultat à l'aide de crans à développantes de cercle, pratiqués dans les poulies. L'amarre reste emprisonnée avec le câble jusqu'à ce que le premier cran qui suit son point d'attache arrive au sommet de sa course. Alors, par l'obliquité de la traction, elle s'échappe, et cela sans fatigue, parce que la développante de cercle est sa trajectoire naturelle. 1) Il n'v a qu'un cas où l'on pourrait craindre qu'en s'échappant elle n'entraînât le câble avec elle, pendant le court instant où le cran lui offre une petite issue : c'est si le point d'attache se présente juste au droit d'un cran ; alors l'amarre ne reste pas emprisonnée, elle s'échappe immédiate- ment, mais pourrait à la rigueur entraîner le câble. » Quoique cela suppose au câble une flexibilité qu'il n'a pas et qu'ainsi cet effet soit peu à craindre, je n'aurais pourtant pas voulu entreprendre des expériences plus ou moins dispendieuses avant d'y avoir paré avec une complète certitude : j'ai imaginé, à cet effet, des poulies portant une se- conde gorge légèrement hélicoïdale, débouchant à ses deux extrémités dans la première et portant aussi un cran. » Si le câble et l'amarre s'échappaient ensemble de la gorge circulaire, ils tomberaient dans la seconde gorge : l'amarre s'échapperait par le cran de celle-ci (et cette fois, il ne pourrait plus entraîner le câble, le point d'attache étant forcément ai'rivé au delà de la poulie ), tandis que le câble, ( 852 ) par le mouvement même de la poulie, reviendrait forcément dans la gorge circulaire. , )) Le mouvement régulier et la stabilité du câble ainsi assurés, il y avait à étudier le mode d'attache de l'amarre, le moyen de s'atteler, celui de se détacher automatiquement du cable, soit en cas d'accident, soit en cas d'arrêt définitif, et enfin le démarrage. Cette dernière opération a réussi très bien dès le début. Pour l'attache et le déclenchement, je n'ai réussi d'une manière complète qu'après divers tâtonnements. » Dans toute cette délicate étude, j'ai eu pour principal collaborateur M. l'ingénieur Pavie, qui m'a secondé avec un grand talent. Les tâtonne- ments dont je viens de parler ont naturellement été concertés avec lui, et il a une grande part dans la façon heureuse dont nous avons fini par ré- soudre le problème de l'attache et celui du déclenchement. )i Plusieurs appareils de déclenchement nous ont réussi. J'ai plaisir à dire que. parmi eux, il s'en trouve un dû à M. le conducteur des Ponts et Chaussées Elquinet. » Enfin j'ai eu, sur le conseil d'ailleurs de M. le directeur Guillain, la fortune de faire exécuter les travaux par la société de Fives-Lille. Je désire remercier son directeur général, M. Duval, ainsi que M. l'ingénieur en chef Bassère, de leur précieux concours. » CHIMIE AGRICOLE. — Nouvelles expériences sur le dosage de l'azote dans les terres végétales; par MM. Berthelot et G. André. « 1. Voici quelques nouvelles expériences que nous avons exécutées, pour contrôler le degré de précision que comporte le dosage de l'azote dans la terre végétale par des expérimentateurs exercés, opérant à divers intervalles de temps et dans des conditions différentes, ainsi que le degré de stabilité de l'azote fixé dans ces terres et soumis à diverses influences. » Nous avons pris comme termes de comparaison trois terres distinctes, conservées à la température ordinaire, dans un espace absolument privé d'azote : ce qui rend impossible l'enrichissement de la terre en cet élément sous les influences que nous avons établies précédemment. Pour empêcher son appauvrissement en sens inverse, par suite des fermentations à hydro- gène ou autres, qui se développent si aisément dans une terre humide, nous avons pensé qu'il convenait d'exclure également l'oxygène. En effet, les fermentations exigent en général comme primum movens la présence ( 853 ) d'une trace rroxvgène, aussi bien lorsqu'il s'agit des ferments aérobies et oxydants que lorsqu'il s'agit des êtres susceptibles d'évoluer ensuite à l'état d'anaérobies. )) 2. Pour réaliser ces conditions, nous prenons une terre dans son état naturel, nous l'amenons par dessiccation spontanée à ne contenir que quelques centièmes d'eau ; puis nous la broyons finement au mortier, par petites parties, en la tamisant à plusieurs reprises, de façon à obtenir une matière homogène, aussi parfaitement mélangée que possible. Soo^'' en- viron de la terre réduite en poudre sont introduits dans un grand flacon de 4''' à 5''S préalablement rempli de gaz carbonique. On agite, on laisse re- poser, de façon à déplacer l'air condensé dans la terre; on renouvelle le gaz carbonique de la partie supérieure du flacon, etc. Ces opérations, répé- tées plusieurs fois dans l'espace de quelques heures, éliminent tout l'air (oxygène et azote) renfermé dans la terre. Cela fait, on prend un flacon de 4oo'^'^ ; on en déplace l'air par du gaz carbonique pur et on le remplit exactement avec la terre précédente, sans la mettre en contact avec l'air. Le flacon lui-même est fermé à l'émeri, avec un bouchon enduit d'une très légère couche de vaseline; ce qui constitue une clôture absolue. Toutes ces opérations s'effectuent au sein d'une atmosphère de gaz carbonique, main- tenue et renouvelée à l'aide d'un courant de ce gaz. Puis on abandonne le flacon à lui-même sur une table. Dans ces conditions, il est clair que la richesse de la terre en azote doit demeurer invariable : les différences que l'on observera paraissant devoir être attribuées essentiellement aux erreurs des analyses et à la variation possible de leurs conditions, entre les deux époques des déterminations. » Les terres ont été ainsi mises en ilacon, après analyse initiale, le 22 mai i888, et elles ont été analysées de nouveau le 3 octobre i888 : soit quatre mois et demi après. Cette période répondait à celle de nos analyses, effectuées simultanément sur des terres naturelles, abandonnées à elles- mêmes, avec ou sans le concours de la végétation. » Voici les résultats observés : » I. Terre du potager. — C'est la terre la plus pauvre en azote ; c'est aussi celle qui offrirait l'aptitude la plus marquée à en fixer, dans des conditions appropriées. Dans nos flacons, où cette fixation est impossible, on a trouvé : » État initial : terre supposée sèche (i lo"). Pour i kilogramme : État initial o8'',974 État final : oS'',9g4 et 08^,978; moyenne oS'',986 ( «54 ) » Le premier nombre est la moyenne de plusieurs analyses, ne s'é- cartant pas de plus de i centième de ladite moyenne; observation qui s'ap- plique pareillement à l'état initial des deux terres suivantes. » On voit que la composition initiale s'est retrouvée exactement, à i cen- tième près. » II. Terre de la terrasse. — On a trouvé, pour i kilogramme sec : Eut initial ib'',655i Etat final : is'',6578 et |8',65'26; moyenne i8'',6552 « Il y a concordance parfaite. » III. Terre du parc. — Cette terre est à peu près deux fois aussi riche en azote que la terre (I); aussi a-t-elle manifesté peu de tendance à en fixer une nouvelle dose dans les autres expériences : elle tendrait plutôt à en perdre. Dans nos flacons, où les conditions ne varient pas, on a trouvé : État initial i°', 744 État final : iP',7789 et iS"-,7736; moyenne is% 776 » Ici l'écart n'atteint pas deux centièmes. » On voit par ces chiffres quel est le degré de concordance que l'on peut attendre de la méthode, appliquée par des opérateurs exercés et soi- gneux, sur des terres rendues homogènes par un mélange convenable; et par suite, quel degré de confiance on doit attribuer aux dosages effectués sur ces terres, soumises aux diverses influences susceptibles de leur faire perdre ou gagner de l'azote. » M. DE QuATREFAGES, cu qualité de président de la Société Philomalhiquc, fait hommage à l'Académie du Volume que cette Société vient de publier à l'occasion de son Centenaire, et s'exprime comme il suit : « La Société Philomathique a eu de très modestes débuts. Elle ne fut d'abord que la réunion de six jeunes amis, qui se réunissaient périodique- ment pour se communiquer ce qu'ils trouvaient de plus marquant dans les Ouvrages traitant des Sciences très diverses dont chacun d'eux s'occupait spécialement. Ce nombre grandit peu à peu et la Société se constitua. Lorsque vinrent les mauvais jours de la Révolution, lorsque toutes les Académies et Sociétés savantes furent abolies, la Société Philomathique resta seule et continua ses séances. Elle devint ainsi un centre autour du- quel vinrent se grouper presque tous les hommes éminents ou illustres qui ( 855 ) ont fondé les Sciences modernes. Aussi régna-t-elle sans partage sur tout notre inonde savant. I) Lorsque les Académies furent reconstituées et que l'Institut fut créé, la Société Philomathique dut passer au second rang ; mais elle conserva une très grande importance, et presque toujours on passait par elle avant d'arriver à l'Institut. » Aujourd'hui elle a accompli son premier siècle d'existence; et, pour célébrer son Centenaire, elle a publié le V olume que j'ai l'honneur d'of- frir en son nom à l'Académie. ' » Ce Volume, de près de 3oo pages grand in-4", est accomjjagné de 24 planches. Il s'ouvre par une Notice où M. Berthelot a tracé, avec le savoir qu'on lui connaît, l'histoire de la Société. Il renferme 34 Mémoires, tous originaux et relatifs à divers sujets des Sciences mathématiques, physiques, chimiques et naturelles. 10 de ces Mémoires sont dus à autant de nos Confrères, parmi lesquels je me borne à nommer notre éminent Secrétaire perpétuel M. Bertrand. M La Société a pensé que ce livre serait un souvenir de sou existence, bien préférable à la médaille qu'elle aurait pu faire frapper ; et à coup sûr l'Académie et tous les savants se rangeront à son avis. » M. L. Ranvier fait hommage à l'Académie de la 2* édition de son « Traité technique d'Histologie ». NOMINATIOIVS. I/Académie procède, par la voie du scrutin, à l'élection d'un Membre de la Section d'Économie rurale, en remplacement de feu M. Hervé Mangon. Au premier tour de scrutin, le nonibre des votants étant 5G, M. Duclaux obtient. . . 3o suffrages. M. Chambrelent »... 26 » M. Duclaux, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la Répu- blique. C. R., 1888, 2' Semestre. (T. CVII, N« 22.) I l4 ( 856 ) MEMOIRES LUS. VOYAGES SCIENTIFIQUES. — Sur la qucitrirme campagne scientifique de /'Hirondelle ; par le Prince Albert de Monaco. « Les matériaux zoologiques recueillis lors d'un rapide séjour fait aux Açores pendant la troisième campagne scientifique (') de l'Hirondelle, avec l'aide d'engins nouveaux (-) et d'appareils anciens modifiés, avaient offert, aux points de vue de la nouveauté des espèces et de la distribution géo- graphique d'espèces connues, un intérêt si évident, que j'ai voulu consa- crer la belle saison de 1 888 à des recherches plus étendues dans ces mêmes parages. » Le personnel groupé autour de moi comprenait , pour les travaux scientifiques : MM. le baron Jules de Guerne, à qui la direction des tra- vaux du laboratoire était confiée ainsi qu'en 1886 et 1887; Jules Richard, zoologiste, et Marins Borrel, artiste peintre; pour la navigation, vingt hommes appartenant aux divers services du bord. M Le matériel comptait, en première ligne : i" deux chaluts démontables et 4000" de câble d'acier; 2" trois nasses cvlindriques en fer, deux nasses polyédriques en filet, une nasse cylindrique en fer, portant la lampe élec- trique sous-marine avec ballon compensateur des pressions, du D'' Re- gnard (^) ; ces appareils fonctionnant à l'aide d'un câble spécial en acier, de 6 torons, composés chacun de 7 fils de 4°"". t. long de 3ooo™, résistant à la traction movenne de 900''^ et enroulé sur une deuxième bobine treuil ; 3° plusieurs types de filets fins pour rechercher les organismes pélagiques de la surface et de la profondeur; 4" m^ appareil de sondage Thibaudier, avec 8000™ de fil d'acier, et trois sondeurs de types nouveaux différents, construits pour cette campagne ; 5° un dynamomètre, donnant en kilo- grammes la tension de l'un ou l'autre des câbles; 6" une série de thermo- mètres à retournement, pour les températures de la profondeur ; 7" une embarcation démontable et le matériel de campement nécessaires pour explorer les lacs des régions montagneuses. ( ') Comptes rendus, ■i!\ octobre 1887. (M Ibid. ('') Comptes rendus, 9 juillet 1887. (857 ) » Vingt dragages, à des profondeurs variables, jusqu'à sS^o"", ont donné principalement des poissons qui appartiennent aux familles Macruridœ et Scopelidœ, ainsi que des Crustacés macroures, aniphipodes, isopodes et mysidés. » Dix-huit fois, les nasses, descendues à diverses profondeurs qui at- teignirent 844™. 1370™ et 2000°', ont fourni pour la nouveauté probable des espèces, comme pour le nombre surprenant et la parfaite préservation des spécimens obtenus, tous les résultats que j'attendais de cet engin, ac- quis désormais au matériel des explorations sous-marines. Jusqu'à 107 pois- sons remontaient ensemble et intacts; ils appartenaient surtout à la fa- mille des Murœnidœ, groupe Synaphobranchina; les uns, remarquables par la troncature delà tète, forment peut-être un genre nouveau; d'autres attirent l'attention par la présence, dans la partie postérieure de leur cavité branchiale, d'un couple de parasites isopodes dont le volume la remplit à moitié. L'abondance de tous ces matériaux a d'adleurs permis de faire de nombreuses préparations pour l'histologie, et de rechercher avec soin les parasites internes. » La lampe sous-marine n'a pu être utilisée que trois ou quatre fois, et successivement dans les profondeurs de in", i3" et 40", oii elle éclai- rait le fond de la mer pendant dix ou douze heures; une détérioration accidentelle du ballon, au moment où l'on allait commencer les immer- sions à de grandes profondeurs, est veiuie suspendre ces expériences jusqu'à une nouvelle campagne. » Six essais de pèche pélagique, pratiqués jusqu'à 2200™ avec un ap- pareil construit à bord sur un plan nouveau, ont procuré des organismes spéciaux qui offrent, dès le premier evamen, un grand intérêt. A cette précieuse récolte pélagique, il convient d'ajouter une série d'animaux (Amphipodes, Céphalopodes, Aiguilles) recueUlis dans les estomacs de 80 grands poissons capturés au large. » Pendant mon séjour aux Açores, j'ai pu photographier sous tous ses aspects une tête de Cachalot, grâce à M. Dabney, consul aux États-Unis, dont l'inépuisable dévouement scientifique avait déjà permis, en 1887, de conserver et de rapporter sur V Hirondelle le cerveau et certaines pièces anatomiques d'un Cétacé pareil (' ). » L'étude de différents cours d'eau et de il\ lacs, dont i3 inexplorés jusqu'ici et 5 non encore figurés sur les Cartes, a été conduite par M. le baron de Guerne, accompagné de plusieurs marins de V Hirondelle et de (') Comptes rendus, 24 octobre 1887. ( «08 ) montagnards indigènes qui portaient le matériel du septième groupe. Les documents et l'abondante récolte ainsi obtenus permettent à ce zoologiste de continuer les travaux inaugurés par lui, sur la faune lacustre des Açores, durant la précédente campagne de l'Hirondelle. « L'océanographie s'augmentera d'observations thermométriques régu- lièrement faites à la surface, de i5 autres obtenues en eaux profondes jusqu'à 2870", et de 36 sondages nouveaux, avec prélèvements d'échan- tillons du fond, exécutés au moyen des appareils du quatrième et du sixième groupe. » Environ i4o reproductions à l'aquarelle, des animaux les plus inté- ressants recueillis, ont été faites au fur et à mesure des opérations, et aus- sitôt que le triage des matériaux le permettait. » AIEMOIRES PRÉSEXTÉS. THÉRAPEUTIQUE. — Sur les applications de V électrolyse an Iraitemcnt des tumeurs. Note de M. Dari.\, présentée par M. Janssen. (Commissaires : MM. Verneuil, Bouchard, Marey.) « L'électrolyse a été très souvent employée avec succès à la destruction des tumeurs, mais jusqu'à présent elle n'a reçu en France que des appli- cations restreintes. Les cas auxquels s'applique ce traitement peuvent se grouper suivant trois catégories distinctes : » i" Les cas où tout autre traitement est inapplicable; » 2" Ceux pour lesquels l'électrolyse offre des avantages particuliers sur les nombreux procédés dont dispose la Chirurgie ordinaire; » 3° Ceux enfin où les sujets refusent de se soumettre à l'instrument tranchant. » C'est dans le but de propager l'emploi de ce mode de traitement qu'a été fondée la Clinique Henry Giffard. Bien que cette Clinique soit ouverte depuis moins d'un an, j'ai déjà obtenu un certain nombre de résultats intéressants. Ainsi je suis parvenu à faire disparaître : )) 1° Un carcinome très volumineux du sein gauche, chez une femme de 74 ans, pour lequel un cliirurgien distingué de TIIôlel-Dieu conseillait l'abstention; i> 3" Un squirre moins gros du sein droit, compliqué d'un engorgement ganglion- naire de l'aisselle; » 3° Un cancer, du volume d'une orange, récidi\é dans l'aisselle après 2 extirpations ( «59 ) du sein correspondant datant de liuil ans, cliez une femme de 70 ans extrêmement débilitée (ce cas est encore en cours de traitement); )i 4° Une tumeur dure (fibrome ou enchondrome) voisine du lobule de l'oreille; » 5° Une hydrocèle considérable datant de quinze ans; » 6° Une hvdarthrose du genou datant de dix ans; » 7" Un hygroma prérotulien ; » 8" Une loupe de la joue datant de dix. ans; 1) g" Quelques autres tumeurs moins importantes, telles qu'une excroissance verru- queuse du dos, un milium de la paupière supérieure, etc. » Enfin, comme application curieuse, je citerai de très nombreux faits d'épilation galvanique, offrant l'avantage d'une destruction radicale du follicule pileux sans la moindre cicatrice consécutive. » L'effet calmant du courant continu n'est pas moins remarquable, dans toutes les affections douloureuses. M Ces résultats ont été obtenus avec un outillage bien simple, très facile à manier et à l'aide de la pile au chlorure de zinc du système Gaiffe. » M. WiLLOT adresse, par l'entremise de M. Chatin, une Note relative à la destruction de V Heterodera Schachtii par le nitrate de chaux et le super- phosphate de chaux. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) CORRESPONDANCE. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une manière d'exprimer, au moyen des fondions thêta d'un seul argument, les coefficients de trois systèmes ortho- gonaux dont un est composé des deux autres. Note de M. F. Caspary, pré- sentée par M. Hermite. « Dans son célèbre Mémoire : Sur la rotation d'un corps (' ), Jacobi a exprimé les neuf coefficients d'un système orthogonal au moyen des fonctions thêta d'un seul argument. L'illustre géomètre en a déduit la solution du problème de la rotation d'un corps solide, lorsqu'il n'est sol- licité par aucune force accélératrice. D'une façon analogue, M. Lottner a (') Journal de Crelle, l. 39, ji. agS, et OEuvrcs. complètes, l. Il, p. '391. (0 ( 86o ) déterminé la rotation d'un corps pesant de révolution, suspendu par un point de son axe. » Les expressions des neuf coefficients données par M. Lottner (') se trouvent aussi, sous une forme légèrement différente, dans un Mémoire posthume de .Tacobi (-) qui contient, de plus, les transformations impor- tantes dont ces expressions sont susceptibles. » Les découvertes de Jacobi sont devenues, on le sait, le point de départ des travaux excellents de nombreux géomètres, parmi lesquels il faut citer tout particulièrement MM. Hermite, Halphen, Darboux et Hess. >) A l'occasion des recherches générales, relatives aux fonctions thêta, j'ai trouvé que les résultats cités se déduisent des identités absolues. » D'une façon très simple, on peut exprimer identiquement les coeffi- cients de trois systèmes orthogonaux dont l'un est composé des deux autres. Si l'on applique à ces identités les transformations du second degré, relatives aux fonctions thêta, on obtient un théorème d'Analvse dont je vais communiquer, dans cette Note, le cas le plus simple. » Dans une autre occasion, j'en déduirai les résultats de Mécanique que je viens de rappeler. » Soient y^x (^'t ^ = 1,2) quatre quantités quelconques. En posant 6 = Tnï-22-Ti2r2i. ■2ibct,= ïï,-Tïo + ï5,-vL' /6Ci3== Yllïn-l- Y2IÏ22> 26c22=— y;,+ Yjj -h Yj,— YI2, 6C23 — - -TnYi2-i-Ï2iV32, «OCj,^ Y11T2I + Ï12Y225 0Cj2= Tll Y2I ~t- "12Y221 "^33=; Y11Y22 V12Y2I' on a les équations identiques Cn Cmi + Ci.,c,„._ -f- c^jC,,,., = o (/37=' m ; [,m = i, 2, 3), qui mettent en évidence que les quantités c,„„ {ni, «^1,2, 3) représentent les neuf coefficients d'un système orthogonal. » Remplaçons les quantités y^, /•*, c„,„ par les quantités x^^. A, «„,„; ^/,),, B, b,„„, formées d'une façon analogue. Alors les quantités «,„„ et />,„„ seront elles-mêmes les coefficients de deux nouveaux systèmes orthogonaux. (') Journal de Ci elle, t. 50, p. 11 3. (-) OEuvres complètes, l. II, p. 493. ( 86i ) » Si l'on établit entre les quantités a^;), ^/^y, y^^ les relations (2) Ya). = «A, P->.'2 — y-/.i h, ij', 1=1,2), le système orthogonal c,„„ sera composé par les deux systèmes orthogo- naux fl,„„ et b,„„ de façon que l'on ait identiquement /= AB, C„m= (Imib.n -i-fïm-2^«j -+-«;«;! ^«3 (m, /l = T, 2, 3). » Pour transformer ces expressions, je désigne par iv, ce des arguments et par A,, A^; B,, B, des fonctions quelconques. En posant ( îc,, = A, 2r3(»' + a-, y=), y-., = An'^3(}v — .r,q'^), ^ ^ ' a,. = A, 2r.(tv + £c,y^), y..o = A,?:n(w — x,(/'), et, de plus, (5) a- -h X = ■2U^, n' — X = -211.,, y' + s = 2r,, y — ~ = ■H'.,, les équations (2) deviennent, au moyen des transformations du second ordre, les suivantes (6) ya = AaB> 2r, (m^- + C),) r , (a^ — rx ) f^-, X = i , 2 ), desquelles on tire encore (7) i = A, A,B, B, &, (».•) .^, (a-) &, ( j) &, (s). )) A l'aide des mêmes transformations du second ordre, on déduit des équations (3) ( ^Ïi + ^'i2= {au — ia2^) = \l':3■J{o)%{a — jc), (8) I a^j — a'f.,==:/c!l,(a,,+ /«22)— AJ & (o):7 («•-ha'), a^ , — a^2== ' '^(''12 — ia«i)^Xl'^ (o)!j (tv — x), ( 3 an a, 2=:/ As,{ai3-{-ia.23)z=A] '^■,(0) Sr, (iv-i-a:'), 2321022^* X(«i3^-/rt23) =A^ ^12(0) &2((v' — x), et, par conséquent, on obtient I a = A,A2&,(,r)&i('ï'), 1 2Xa,,^?J,{o)lK\%{»' + x) + Al%{vf — ir)], 2jJl,a,2= 2r(o)[Aî &(«' + jr)H-A| &(«('— jc)], I 2jU,«2i=-3(o)[A?&3(.v + j;)-A|'&3((v — X)], ^Xcr^j^— S^(o)[A? S(.vH-x) — A| !ï(iv-a-)], (9) < /,Jl,«;„=A,A2S3(w)2r3(j;), A,a3,z^~AiX,?J{w)^(x), 2{Jl.ai3= &2(o)[Aï :r2("' + -2-) + A^ 2?2((v — .r)], iXan-i=. — r-2(o)[ A? i,{w + x) — A^ 's,{w — .r )], -Xa33 = — AjA, S2(ic) S.j( J'). ( 862 ) » Donc on a le théorème suivant : ') Théorème. — En substituant, dans les expressions i^i), tes valeurs des quantités ■■0, définies par les équations (.5) et (6), les neuf coefficients (^mnijn, rt = 1 , 2, 3) d'un système orthogonal sont exprimés uniquement par la fonction thêta impaire Ir,. Le système orthogonal c,„n est composé par les deux systèmes orthogonaux a,„n et b,„„, de façon que l'on ait Les neuf coefficients a,„„(m, n = i , 2, 3) sont définis par les équations (9), et les coefficients b„„, en proviennent si l'on remplace les quantités quelconques -U, A,, A„, w, X par les quantités quelconques ii!>, B,, Bo, j, :?. » PHYSIQUE. — Sur la détermination des coefficients de dilatation aux tempé- ratures élevées. Note de M. H. Le Chatelikr, présentée par M. Dau- brée. « La détermination exacte des coefficients de dilatation anx tempéra- tures élevées présenterait, en dehors de l'intérêt purement scientifique, une très grande importance pour les usages industriels. Le retrait des pièces moulées en fonte, les déformation et rupture des objets en acier trempé, les tressaillures des couvertes de faïence et de porcelaine dépen- dent directement des changements de dimensions occasionnés dans les corps solides par l'action de la chaleur. Mais les difficultés que l'on ren- contre dans les expériences faites aux températures élevées ont empêché jusqu'ici d'aborder cette étude d'une façon un peu précise. Je me suis pro- posé de trouver une méthode d'expérimentation permettant de combler cette lacune. » En ce qui concerne la mesure des températures, le problème est com- plètement résolu par le couple thermo-électrique platine-platine rhodié dont j'ai indiqué précédemment l'usage. » Pour la mesure des longueurs, j'ai songé à employer la méthode pho- tographique. On peut, sur un cliché ordinaire, faire les pointés à o™'",oi près; d'autre part, la dilatation de tous les métaux entre 0° et 1000" est supérieure à 0,001 de leur longueur, de telle sorte qu'avec une tige de o™, I de longueur, photographiée en vraie grandeur, on pourrait mesurer la dilatation dans cet intervalle de température à i pour 100 près. » On ne saurait penser, pour une semblable photographie, à employer un objectif unique. Les plus petites variations, dans les distances respec- ( 863 ) tives de la tige photographiée, de l'objectif et de la plaque sensible, amè- neraient des déformations de l'image, du même ordre de grandeur que celles qui proviendraient de la dilatation. Mais cette cause d'erreur est complètement éliminée, si l'on photographie chaque extrémité de la tige au moyen d'objectifs différents, séparés l'un de l'autre par une distance égale à la longueur de la tige et maintenus à cette distance d'une façon rigou- reusement invariable. » J'ai appliqué d'abord cette méthode à la détermination du coeffi- cient de dilatation de la porcelaine de Baveux; les expériences ont été faites sur la tige d'un petit pyromètre qui nous avait servi autrefois, à M. Mallard et à moi, dans nos mesures des températures d'inflammation des mélanges gazeux. Le coefficient de dilatation est resté constant entre o° et 1000°, avec une valeur de o,ooooo36. Voici les résultats de l'expérience, rapportés à une longueur de o™, i : Dilatations Températures. observées, calculées. o mm mm 20 O O 38o 0,1/48 o,i3o 43o 0,204 0,223 85o o,3i8 0,297 970 o , 340 o , 340 » Les écarts n'atteignent pas o™'", 02, c'est-à-dire qu'ds sont de l'ordre de grandeur prévu, puisque chaque pointé est fait à o™™,oi. Ce coefficient de dilatation de la porcelaine diffère à peine du nombre o,ooooo385, que MM. H. Sainte-Claire Devdle et Troost avaient obtenu en i863, dans une première série d'expériences (') faites à la température d'ébullition du zinc. Dans une seconde série d'expériences (^) publiées en 1864, ces savants avaient été conduits à admettre un coefficient de dilatation notablement plus élevé et égal à o,ooooo55 pour le coefficient moyen entre 0° et i4oo°. » J'ai fait quelques déterminations analogues sur des métaux : le fer, l'acier, la fonte et le nickel. D'après ces expériences, encore incomplètes, ces quatre métaux se dilateraient sensiblement de la même façon. Leur coefficient de dilatation, égal à o,ooooi2j à la température ordinaire, (') Comptes rendus, t. LVll, p. 897; i863. (') Comptes rendus, t. LIX, p. 162; i864- G. R., 1888, 2' Semestre. (T. CVII, N» 2 0,870 n » » 75o. . . J,28o 1 ,260 )) I , i3o )> 900. . . 1 , 600 i,5io » i,4oo » » L'acier recuit à 35o° avait éprouvé après refroidissement une diminu- tion de longueur de o""",285, et l'acier recuit à 900° une diminution de o"'",545. » Les nombres que je donne ici, tant au sujet de la porcelaine que des métaux, n'ont d'autre objet que de montrer l'importance des erreurs acci- dentelles que comporte cette méthode d'observation. Leur valeur absolue n'a aucune signification, parce que le four qui a servi au chauffage était de dimension trop petite pour assurer le chauffage parfaitement égal des tiges sur toute leur longueur; l'erreur systématique qui en résulte n'est peut-être pas négligeable. Je me propose de poursuivre ces recherches pour la por- celaine, en me plaçant dans des conditions plus convenables de chauf- fage. » ÉLECTRICITÉ . — Sur un éleclromêlre asiatique pouvant servir comme wattmêtre. Note de MM. R. Bloxdlot et P. Curie, présentée par M. Lippmann. « Cet instrument est une transformation de l'électromètre à quadrants de Sir W. Thomson. L'aiguille, au lieu d'être en forme de 8, est consti- tuée par deux demi-cercles A, et Ao soutenus par une petite pièce d'ébo- nite; ces deux demi-cercles, solidaires dans leur mouvement, sont indé- pendants au point de vue électrique. Les secteurs sont remplacés par des plateaux fixes P, et P., ayant également la forme de demi-cercles. » En désignant par V,,V2,V3,V< les potentiels respectifs de A,, Aj, P,, P2» par a l'angle de déviation de l'aiguille sous l'action des forces électriques ( 865 ) équilibrés par la torsion du fil de suspension, on a à la seule condition que l'angle des deux fentes diamétrales ne soit pas très petit. R est une constante caractéristique, égale à deux fois le quo- tient de la capacité de l'aiguille pour l'unité d'angle par le couple de tor- sion du fil de suspension pour l'unité d'angle. » L'avantage de cet instrument réside, non dans la substitution de demi-cercles aux secteurs de l'électromètre à quadrants, mais dans le fait que l'aiguille mobile est formée d'un système de deux conducteurs à des potentiels distincts, en tous points semblable au système des conducteurs fixes : l'appareil est ainsi rendu plus symétrique, et cette symétrie se retrouve dans la formule qui donne les déviations de l'instrument. » M. Gouy a montré récemment (' ) que, dans l'électromètre à quadrants ordinaire, il y avait lieu de tenir compte d'un couple directeur électrique qui, indépendamment du fil de torsion, tend à ramener l'aiguille dans la position d'équilibre symétrique ; aussi, dans certains cas, la formule ordi- nairement employée pour l'électromètre n'est plus applicable. » Dans notre instrument, il n'y a pas de couple directeur électrique et la formule donnée plus haut est rigoureusement vraie. » L'appareil a été construit par M. Ducretet. L'aiguille, très légère, est découpée dans une feuille d'aluminium extrêmement mince (^ de milli- mètre) qui reçoit une rigidité assez forte d'un gautfrage préalable, donnant une surface ondulée analogue à celle des tambours des baromètres ané- roïdes. » La position d'équilibre de l'aiguille est déterminée par deux fils de platine très fins, tendus en dessus et en dessous de l'aiguille (comme dans (') Gouy, Journal de Physique, 1888. ( 866 ) le galvanomètre Deprez-d'Arsonval); ces deux fils servent à la fois à équilibrer par leur torsion les actions électriques et à établir les communi- cations électriques respectivement avec les deux demi-cercles métalliques A, et Aj. » Les plateaux fixes sont au nombre de quatre, deux en dessus et deux en dessous de l'aiguille. Ceux qui sont situés l'un en dessus de l'autre sont généralement rendus solidaires au point de vue électrique. Ces plateaux sont des aimants, et les oscillations de l'aiguille se trouvent amorties par les courants d'induction qui naissent dans sa masse sous les influences ma- gnétiques. » Enfin les plateaux, soutenus par les parois de la cage qui enveloppe l'instrument, sont pourvus de tous les mouvements de réglage. » Les usages de cet instrument sont les suivants : » j° Il peut fonctionner comme un électromètre ordinaire muni d'une pile de charge. Il suffit, par exemple, de mettre les pôles de la pile de charge respectivement en communication avec chacun des demi-cercles de l'aiguille; les déviations sont alors rigoureusement proportionnelles aux différences de potentiel que l'on établit entre les plateaux. » 2° Il peut servir par la méthode idiostatique, en unissant respective- ment les deux paires de plateaux aux deux demi-cercles de l'aiguille; on a alors nécessairement V, = ¥«, V, --^V, et a = K(V, -V.)'- » 3° Il peut servir comme waltmélre. » L'instrument donne, en effet, le produit de deux différences de poten- tiel. On peut prendre pour l'une d'elles la force électromotrice F aux bornes entre lesquelles on veut évaluer le travail dépensé par un courant élec- trique. On prendra ensuite, pour l'autre différence de potentiel, celle qui existe aux extrémités d'un fil de résistance connue, placé dans le circuit gé- néral, cette différence de potentiel proportionnelle à l'intensité du courant. » Les déviations sont alors proportionnelles aux produits El et per- mettent d'évaluer à chaque instant le travail dépensé pendant l'unité de temps. » Lorsqu'il s'agit de courants alternatifs, cet instrument est le seul c\và permette d'évaluer rigoureusement le travail dépensé. On sait en effet que l'on ne peut ])as mesurer séparément, dans ce cas, la force électromotrice et l'intensité du courant pour calculer le travail. Les waltmètres basés sur les actions des courants sur les courants ne donnent pas non plus ri- ( 867 > goureusement le travail. Enfin la méthode électrométrique de M. Potier ('), de beaucoup la meilleure parmi celles que l'on a indiquées jusqu'ici, peut être faussée par l'insuffisance de la formule ordinairement employée pour l'électromètre (^). » 4" Enfin l'instrument peut être employé comme électromètre diffé- rentiel, en utilisant la faculté de séparer, au point de vue électrique, les plateaux supérieurs et les plateaux inférieurs. Cette disposition permet de comparer les résistances par une méthode plus rapide que celle du pont de Thomson, en éliminant l'influence des contacts. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Influence des surfaces d' eau sur la polarisation alrno- sphèrique et observation de deux points neutres à droite et à gauche du Soled. Note de M. J.-L. Souet, présentée par M. A. Cornu. « La surface de la mer ou d'un lac peut exercer des perturbations importantes sur les phénomènes de polarisation atmosphérique ; tel est le cas qui se présente quand l'observateur a devant lui une vaste étendue d'eau au-dessus de lacjuelle luit le Soleil. Les rayons réfléchis contribuent alors à l'illumination de l'atmosphère, et produisent des effets dont on peut se rendre compte eu considérant l'image virtuelle du Soleil comme un second centre de lumière émettant des rayons parallèles ascendants. » Ces effets varient suivant diverses circonstances; on peut citer : » 1° La hauteur du Soleil au-dessus de l'horizon, dont l'influence est elle-même complexe. Elle dépend en effet : (a) de l'angle que font les rayons réfléchis avec les rayons directs; (b) de la décroissance rapide de l'intensité de la lumière réfléchie avec la hauteur du Soleil; (c) du degré de polarisation de la limiière réfléchie qui varie avec l'angle d'incidence. 1) 2° L'état de calme ou d'agitation de la surface d'eau. Par le calme, l'action de la réflexion sera évidemment plus prononcée et plus régulière. » 3" Plus la surface d'eau est étendue, plus son influence est marquée. )) 4" L'état de l'atmosphère au-dessus de l'eau exerce aussi un effet très prononcé; l'action augmente notablement quand l'air est chargé de cette brume blanche et légère que l'on voit si souvent sur l'eau le matin, surtout en automne; en effet, dans ce milieu trouble, les phénomènes de polari- sation, quoique moins purs que dans un air limpide, deviennent sensibles pour une épaisseur atmosphérique beaucoup moins grande. (') Potier, Journal de Physique; i888. ('-) Ledehoek, Luiuière élecirifjue; i888. ( 868 ) » Je vais maintenant relater quelques-unes des observations assez nom- breuses que j'ai eu l'occasion défaire cet automne; elles montreront quelle est la nature des perturbations produites. » I. A Plongeon, près de Genève, sur la rive gauche du lac, la disposi- tion des quais permet, à un moment convenable de l'après-midi, de voir le Soleil au-dessus d'une étendue de 700™ à 800" d'eau, lorsque l'on se place sur une saillie que le quai fait sur le lac à cet endroit. D'autre part, en s'éloignant de la rive d'une centaine de mètres seulement, le Soleil ap- paraît au-dessus de la plaine des Eaux-vives. On a donc deux points d'obser- vation très rapprochés, ne différant que par la nature de la surface dans la direction du Soleil. Voici deux observations faites en ces points : » 3o octobre 1888. — Le temps, brumeux le matin, s'est complètement éclairci avant midi; entre i*" et 1'^, à Genève, le ciel est très pur et permet de distinguer le point neutre de Brewster. A Plongeon, à 3''4o", à la station sur' terre, on reconnaît au polariscope Savart, que la polarisation est négative (dans un plan horizontal) à partir de l'horizon apparent jusqu'au Soleil. A la station sur l'eau, le même espace au-dessous du Soleil est polarisé positivement (dans un plan vertical). » 4 novembre. — Temps très beau; depuis 3'' quelques légers cirri vers l'horizon. A Plongeon, à 3''45'", on a mesuré la distance du Soleil à laquelle les bandes du po- lariscope cessent d'être visibles; on a trouvé : Limiles des bandes (positives) à la hauteur du Soleil Station au-dessous du Soleil adroite au-dessus du Soleil de Plongeon. (plan vertical). (plan horizontal). (plan vertical ). Sur l'eau 6° iS" 20* „ ( neutre jusqu'à l'ho- ) Sur terre l . ■* ^ ) 8° 20° ( rizon apparent ) » Ces observations, corroborées par beaucoup d'autres que je ne cite pas, montrent qu'au-dessus de l'eau, par un temps clair et calme, la pola- risation devient positive au-dessous du Soleil quand il est à une petite hau- teur au-dessus de l'horizon et que, à cette hauteur même, la polarisation dans un plan horizontal s'approche moins du Soleil que dans les circon- stances ordinaires. Ainsi la polarisation dans un plan vertical tend à aug- menter dans le voisinage du Soleil par l'effet de la réflexion. » II. A Nyon (canton de Vaud), le 4 novembre à midi i5™, l'étendue d'eau dans la direction du Soleil est de 7*"" à 8'"". » Le temps est très beau, le lac est légèrement agité. La limite des bandes de pola- risation est uniformément à 15° au-dessous, au-dessus, à droite et à gauche du Soleil, qui est donc au centre d'une tache circulaire neutre. Sur terre, dans les mêmes condi- ( 869 ) lions, cet espace neutre serait très rétréci dans le sens horizontal, ou se diviserait en deux taches neutres correspondant aux points de Babinet et de Brewster. » Ainsi, pour une hauteur du Soleil de 3o° environ, par un temps clair et lors même que la surface de l'eau n'est pas calme, l'efFet de la réflexion est encore bien sensible. » III. Le matin, lorsqu'une brume blanche s'élève au-dessus de l'eau, le phénomène est encore plus prononcé : la polarisation dans un plan vertical s'étend, à partir de l'horizon, jusque très près du Soleil ; souvent même, elle l'atteint et quelquefois même elle le dépasse. Dans ce dernier cas, sur le grand cercle vertical passant par le Soleil, de l'horizon au zénith, la pola- risation est partout de même sens; elle présente seulement un minimum coïncidant avec le Soleil. » On observe en même temps le phénomène curieux de l'apparition de deux points neutres latéraux, à la hauteiu' du Soleil, à sa droite et à sa gauche ; la polarisation est dans un plan vertical entre ces deux points; en dehors, elle est de sens opposé ( ' ). Je puis en citer cinq observations. » 12 octobre 1888, à Lucerne. —Temps très beau et calme; brume blanche au-des- sus du lac; étendue d'eau de 1000™ à 1200™. A S"" 1 5™ (hauteur du Soleil, 19° environ), la polarisation dans un plan vertical passe sur le Soleil. On observe les points neutres latéraux entre iS" et 20" du Soleil. Plus tard, quand le Soleil s'élève au-dessus de la brume, les points neutres disparaissent. » 22 octobre, à Cannes. — Temps très beau et calme; brume blanche sur la mer; la ligne de visée du Soleil n'est pas enlièremenl au-dessus de l'eau : elle est coupée par la langue de terre de la Pointe-de-la-Croiselte. Le côté gauche du Soleil est mas- qué par un obstacle; on ne peut déterminer que le point neutre de droite. Hauteur Point neutre du Soleil. de droite, à t] m 00 A 7.30 10 18 du Soleil 7.40 12 19 » 8. 5 16 ■ 18 » 8.45 21 i4 Plus tard, le Soleil s'élevant au-dessus da la brume, le point neutre disparaît. (') Dans la période qui a suivi l'éruption du Krakatau, et pendant laquelle les lueurs crépusculaires et la couronne solaire apparaissaient avec un si vif éclat, M. A. Cornu a observé des points neutres latéraux, symétriquement placés à droite et à gauche du Soleil et du point antisolaire {Comptes rendus, t. XCIX, p. l\ A Bézu Saint-Éloi (Euro), il m'a été possible de constater, depuis la fin d'août jusqu'au mois d'octobre, des quantités considérables d'Acridiens d'espèces variées, attaquées et détruites par un Entomophthora qui jiaraît devoir être rap|)roché d'une espèce décrite déjà par Soroliin en i88o sous le nom de E. colorata, dont ce botaniste signalait la présence sur r.4c//^YVUstilago, G54 avaient les (leurs pentamères, 44 étaient tétra- mères (dans beaucoup de cas, seulement par leur corolle ou quelques-uns des verlicilles); or, toutes les fleurs malades ont été trouvées du type penta- 711 ère. » B . Ramification du limbe des pétales ( ^ ) . — Les plantes parasitées jiarais- sent, de prime abord, plus sujettes à la quadrifidie : sur 64 1 plantes obser- vées, dont 610 étaient saines et 3r parasitées, la proportion a été, pour les (') Voir Dalechamps, figure de VOcrmoidex majiis dans Hùst. plant., p. 682; Gili- BERT, Démonstr. de Botanique., t. -Il, p. 53o: 1787. — Hht. pi. de l'Europe, l. I, p. 523 ; 1806, etc. (^) Les fleurs quadrifides sont déjà indi(|utes dans Linné, Flora lapponica, n" 182, ubs. 5. C87H ) saines, de 553 bifides cl Sj quadrifides, soit environ 10 pour 100; tandis que les 3i pieds à Uslitago ont donne 10 quadrifides contre 21 bifides, c'est- à-dire près de la moitié; mais il ressort de mes recherches que les fleurs femelles sont bien plus souvent quadrifides que les fleurs mâles : parmi 47 fleurs à pétales quadrifides, je n'ai trouvé que 7 mâles contre !\o femelles. Le parasite ne paraît donc pas avoir d'influence sur le type floral et la rami- fication du limbe pétalaire. » C. Longueur des étamines et des styles par rapport à la coronule. — Sur 641 fleurs appartenant à autant de plantes différentes, les 610 saines se décomposent en 265 dolichostyles, 255 mésostyles et 90 brachystyles; ce sont surtout les fleurs mâles qui ont les étamines mésostvles (dans une sta- tistique de 728 plantes, sur 32i plantes à fleurs mésostyles, on compte 255 mâles et 66 femelles), tandis que les fleurs femelles sont ordinairement dolichostyles (207 fois contre 86 mâles); or, les 3i fleurs parasitées ont donné i4 mésostyles, 17 brachystyles et pas une seule fleur dolichostvle, même chez les mâles; ici l'influence du parasite est évidente; elle consiste en une atrophie partielle, qui atteint surtout les styles, mais raccourcit aussi les étamines, et dans la fleur mâle et dans les fleurs de la plante andro- dioïque. » Je donne, en terminant, les chiffres exacts de mes observations statis- tiques, qui n'ont été indiqués qu'approximativement dans ma première Note : 1 1 89 fleurs récoltées sur autant de plantes distinctes m'ont donné 72 fleurs atteintes à'Ustilago ; sur ioo4 de ces plantes examinées plus atten- tivement, j'ai noté 535 pieds mâles, 432 pieds femelles et 37 pieds d'appa- rence hermaphrodite, soit pour ces derniers un peu moins de 4 pour 100 du nombre total et de 9 pour 100 du nombre des pieds femelles. Ces chif- fres donnent une idée de la fréquence relative des sexes et de l'infection parasitaire, à l'état naturel, j)our la fin de l'automne, et dans une région très limitée où le Lychnis dioica DC. est extrêmement abondant. » GÉOLOGIE. — Un nouveau problème de la géologie proi'ençale. Pénétration de marnes irisées dans le crétacé. Note de M. 3Iabcel Bertrand, pré- sentée par M. Daubrée. (( Dans le massif montagneux qui domine AUauch, au nord-est de Marseille, au milieu des masses blanches des rochers crétacés, on voit apparaître brusquement et l'on peut suivre pendant 3*"" une petite ( «79) bande de marnes rouges et de cargneules qui ne peuvent appartenir qu'au trias. La bande se présente avec de véritables apparences de filon, elle n'a que quelques mètres de largeur et sépare l'urgonien, avec quelques marnes néocomiennes à sa base, de la série puissante des calcaires à hippurites. » Une intercalation semblable se retrouve au Faron (près de Toulon) et à la Nerthe, au nord-ouest de Marseille. C'est une anomalie qui rappelle les vallées tiphoniques de M. Choffat, en Portugal, et les pointements triasiques, avec ophite, des Pvrénées. On ne peut affirmer que l'explica- cation soit partout la même ; il n'en est pas moins intéressant de pouvoir en un point rattacher ces apparences à d'autres phénomènes mieux connus ; tel est, je crois, le cas dans le massif d'Allauch. )) Ce massif, entre Pichauris, Allauch et la plaine de l'Huveaune, montre à première vue une structure assez régulière ; il est limité de trois côtés par les escarpements du néocomien inférieur, et, sur les plateaux profon- dément ravinés, les calcaires à hippurites couronnent les sommets ; entre les deux, les ternies intermédiaires font défaut ou ne se montrent que par places, ordinairement très amincis. De nombreuses failles nord-est-sud- ouest, d'amplitude très variable, dénivellent plusieurs fois la série. » Sur les bords, au lieu de cette régularité relative, tout ne semble que confusion et anomalies : une zone étroite, où se pressent les terrains les plus variés, depuis le trias jusqu'au crétacé supérieur, fait le tour du massif. Dans les points où elle s'élargit, le trias y forme un pli anticlinal bien marqué; dans ceux où elle se resserre, le trias peut arriver à subsister seul, comme c'est le cas au nord-est, et l'on a alors les apparences filo- niennes signalées au début. » On est donc mené à admettre que le cordon de trias représente lui aussi une bande anliclinale étirée. Sans doute, l'étirement prend là des pro- portions invraisemblables, puisqu'il supprime d'un côté tout le juras- sique, de l'autre le jurassique et le crétacé inférieur; mais la continuité avec Allauch, à peine masquée sur un court espace par des terrains ter- tiaires discordants, ne semble pas permettre d'autre interprétation. » Si l'on trace sur une Carte l'affieurement du pli anticlinal, on voit qu'après avoir fait le tour complet du massif il décrit encore une nouvelle sinuosité plus brusque, et va se raccorder au nord avec le pli de l'Étoile et de la Nerthe, qui borde le bassin de Fuveau. » A cette forme bizarre se joint une autre particularité : ce pli est sur tout son parcours un pli couché et le renversement a toujours lieu dans te C. R., 1888, 2" Semestre. (T. CVII, N« 22.) I '7 ( 88o ) même sens, c'est-à-dire qu'un observateur qui, de la Nerthe et de Saint-Sa- vournin, suivrait l'arête anticlinale du pli, aurait du même côté le pli svn- clinal qui a été recouvert par des couches plus anciennes. Pour lui, le pli serait toujours rabattu vers la gauche. Carie du massif d'Allaucli au I 60000 9 S.Saj>ournin.' Bassin crétacé de Flircrm liassintcrlalrc lyiarseiilc d'Aiibaffiip rTrins Failles ;;^;^'^A^;' £ûrci ilu- bcLSSuv terUacn- La bande anliclinali; qui entoure le massif est marquée, soll par un tiail plein ilisconlinu. soll pai' la ligne noire des aflleuremenls triasi(]ues. Les (lèclies in(lii)ucnL en cliaque point le sens dans lequel le pli est rabattu on déversé. » J'ai montré qu'il existait en Provence des plis sinueux, et que cette sinuosité n'empêchait pas le pli de se renverser toujours sur le même syn- clinal. Il y aurait ici une confirmation de la règle énoncée, mais trop com- plète en quelque sorte; une torsion si compliquée n'est pas vraisemblable; et surtout dans des mouvements aussi irréguliers, on ne peut comprendre que le sens des mouvements soit resté assujetti à une règle invariable. Enfin un argument plus précis et décisif, c'est que le pli, après avoir décrit cette profonde sinuosité, vient exactement se raccorder à sa direction pre- mière. » L'explication dès lors s'impose d'elle-même : la ligne qu'on suit au- tour l\u massif d'Allauch n'est que l'affleurement d'une même surface ( ««I ) anticlinale; les sinuosités constatées ne sont que les sinuosités de l'inter- section de cette surface avec la surface du sol. Dans un pli couché, il existe en effet une surface de forme plus ou moins complexe cpii sépare la partie renversée de la partie normale; partout où cette surface affleure, elle donne lieu évidemment à l'affleuremeut d'un pli anticlinal couché, et naturellement toujours couché dans le même sens. On sait d'ailleurs les étirements et les suppressions de couches qui ont lieu suivant cette sur- face anticlinale, qui devient une véritable surface de glissement; les marnes irisées, avec leur apparence filonienne, ne sont donc qu'un des lambeaux échelonnés le long de cette surface, ce que M. Gosselet a ap- pelé les lambeaux de poussée. » Ce qui donne aux affleurements d'Allauch une physionomie inusitée, c'est que là la surface anticlinale, au lieu d'être restée une surface plane ou au moins réglée, a été dénivelée par des failles et relevée par des com- pressions ultérieures, de telle sorte que sa forme, qu'on peut reconstruire, puisqu'on en a l'intersection par une surface très voisine, est une forme excessivement complexe. Mais par là même on se trouve pouvoir étudier avec détail la zone du noyau synclinal et les couches qui l'enveloppent; il en résulte plusieurs conséquences importantes : » \° Le massif d'Allauch, avant les dénudalions, a été couvert complète- ment par le trias ou par les couches jurassiques; le chapeau de Garlaban, formé de néocoraien inférieur c{ui repose sur des couches plus récentes, est un dernier témoin de ce recouvrement, et le renversement de la série près d'Allauch en montre encore l'amorce. » 2 " Cette couverture enlevée par la dénudation était la continuation des massifs respectés à l'ouest; les couches crétacées pénétrent donc profon- dément, de plusieurs kilomètres, sous le massif jurassique de l'Étoile. » 3° Le massif d'Allauch forme le centre d'un pli synclinal couché; il a donc subides efforts horizontaux considérables, et les lacunes qu'on y ob- serve dans la série crétacée ne sont pas, comme on l'a cru, des lacunes véritables et des indices d'émersion, mais seulement des suppressions méca- niques par étirement et glissements des bancs les uns sur les autres. )) Mais la conclusion qui, au point de vue des conséquences générales, me semble la plus importante, c'est que les surfaces de recouvrement ont pu être dénivelées etplissées après leur formation; c'est là un dernier élément de complication, qui jusqu'ici semble rare, il est vrai, mais peut-être seule- ment parce que les points où 'il se produit sont ceux dont rexplication reste à trouver. » ( 882 ) M. Bouquet de la Guye présente à rAcadémie, de la part du contre- amiral de Teffé, cinq brochures publiées en langue portugaise, sur l'Hydro- graphie et l'Art nautique au Brésil. « La première donne l'état actuel des connaissances hydrographiques de cet empire ; » La deuxième, une étude particulière sur la barre de la laguna ; » La troisième, une étude sur la baie d'Antonina et sur les moyens employés par M. de Teffé pour dégager la passe. » Les deux dernières brochures, dues à M. Indio da Brazil, donnent la description des ports du Brésil, l'établissement des ports et la hauteur de la marée, ainsi que la description d'un marégraphe électrique. » Les Publications et les Cartes qui sont envoyées régulièrement par les soins de l'amiral de Tefïé montrent toute l'activité du Service hydro- graphique dont il a la direction. » A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures trois quarts. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages keçus dans la séance du 19 novembre 1888. Annuaire statistique de la Ville de Paris; Vil" année, 1886. Paris, G. Mas- son, 1888; I vol. gr. in-8°. Collection des anciens alchimistes grecs, publiée sous les auspices du Mi- nistère de l'Instruction publique par M. Berthelot, avec la collaboration de JVl. Ch.-Em. Ruelle; troisième livraison. Paris, Georges Steinhed, 1888; I vol. in-4°. Études sur le terrain houiller de Commentry ; livre deuxième : Flore fossile, par M. B. Renault et M. R. Zeilleiî. Première Partie, par M. R. Zeiller. Saint-Etienne, au siège de la Société de l'Industrie minérale, 1888; i vol. in-8° et i atlas in-l". ( 883 ) Traité (He Zoologie médicale; par RxpnkEhBhx^cuxRD. 111" Partie : Tréma- todes, Turbellariés, Nértiertiens, Nématodes. Paris, J.-B. Baillière et Fils, 1889; I vol. in-S". (Présenté par M. A. Milne-Edwards.) Baron de Saint-Joseph. Les Annélides polychêtes des côtes de Dinard; se- conde Partie. Paris, G. Masson, 1888; i vol. in-8''. (Présenté par M. A. Milne-Edwards.) Archives du Musée Teyler; série II, vol. III, deuxième Partie. Harlem, les héritiers Loosjes, 1888; i vol. gr. in-8''. Almanaqae naulico para 1890, calculado de orden de la snperioridad en el instituto y observatorio de Marina de la ciudad de San Fernando. Madrid, 1888; I vol. gr. in-8°. Sui fenomeni elettrici provocati dalle radiazioni. Memoria del Prof. Au- GUSTO RiGin. Bologna, 1888; br. in-4''. Acta Socielatis Scientiarum fennicœ; tomus XV. Helsingfortite, 1888; I vol. gr. in-4°- Annual Report ofthe United States geological Survey to the Secretary ofthe Interior (iS8 2-85); byJ. W. Powell, Director. Washington, Government printing Office, i884-85; 3 vol. gr. in-4°. United States geological Survey. Clarence King, Director. Geology and mining Industry of Leadville, Colorado, with atlas; by Samuel Franklin Em- MONS. Washington, Government printing Office, 1886; i vol. gr. in-4'' et 1 atlas in-f". (Deux exemplaires.) Verslagen en Mededeelingen der koninkluke Akademie van Wetenschappen . Afd. natuurkunde. Derde reeks,Deel III-IV. Amsterdam, Johannes Mûller, 1887-88; 2 vol. in-8". Verhandelingen der koninkluke Akademie van Wetenschappen. Afd. na- tuurkunde ; Tiee\ XXVI. Amsterdam, Johannes Mûller, 1888; 1 vol. in-4°. Ueher die Bewegung eines festen Kôrpers in einer Flussigkeit; von Hermann MiNKOvvsKi, in Bonn. BerHn, 1888; br. in-8°. (Présenté par M. Jordan.) Ouvrages reçus dans la séance du 26 novembre 1888. Tableau général des mouvements du cabotage pendant l'année 1887; pu- blié par la Direction générale des Douanes. Paris, Imprimerie nationale, 1888; I vol. gr. in-4°. Mémoires publiés par la Société philomathique à l'occasion du centenaire de sa fondation, 1 788-1 888. Paris, Gauthier-Vdlars et Fils, 1888; i vol. in-4°. (Présenté par M. de Quatrefages.) ( 884 ) Trailp technique d'Histologie; par \.. R.vnvikr. Paris, F. Savv, 1889; 1 vol. gr. in-8". Allas d'anatomie comparée des Inveiiéhrcs ; par A. Vayssière; 2*= et 3^fasc. Paris, Doin, 1888; 2 br. in-4°. (Présenlé par M. A. Milne-Edwards.) // terremoto del 1887 in Liguria. Appiinti di Arturo Issel. Roma, Tipo- grafia nazionaie, 1888; i vol. in-8°. (Présenté par M. Daubrée.) Sulla forma vibratoria del moto sis/nico. Memoria del professer Ignazio Galli. Roma, tipografia Cuggiani, 1888; l)r. in-4°. Desctizione geologico-mincraria deU'iglesitnte (Sardegna), di G. Zoppi. Atlante e Memorie. Roma, Tipografia nazionaie, j888; 2 br. in-8". Cai'ta geologico-mineria delïiglesienle {Sardegna) nella scala di i a ,30000, rilevata dagli ingegneri nel R. Corpo délie Minière G. Testore, G. Zoppi, A. Laaibert e P. Deferrari. Roma, Tipografia nazionaie, 1888. Memoria descriptiva do electro-marégrapho imaginado por Arthur I>dio no Brazil. Rio de Janeiro, Leiizingen e Filhos, 1884 ; br. in-8°. Secçùo de navegaçâo e hydrographia. — Relator : Barâo de Teffé; br. in-8». Estudos sobre a barra da Laguna ; pelo capitào-tenente Francisco Ca- lheiros da Graça, raarço de 1882. Rio de Janeiro, Leuzinger e Fillios, 1 883 ; br. in-8''. Noticia descriptiva dos portos principaes do Brazil; por Arjhvr [ndio do Brazil e Silva. Rio de Janeiro, Tvpographia nacional, 1882; br. in-8°. Relatorio dos trabalhos e estudos realizados na BaJiia de Antonina; pelo ca- pitâo de fragata Barào de Teffé. Rio de Janeiro, Typographia nacional, 1877; br. in-8°. Anales del Museo nacional. Republica de Costa Rica, tomo I, ano de 1887. San José, Tipografia nacional, 1888; i vol gr. in-8°. Annales de l'observatoire de Moscou, publiées par le prof. ])' Tu. Bredi- chin; deuxième série, volume I, 2" livraison. Moscou, F. Neubiirger, 1888; I vol. in-4°. Bijdragen tôt de Dicrkunde, Nitgegeven door het koninklijii zoôlogisch ge- nootschap natura artis magistra, te Amsterdam. Amsterdam, Van Holkema, 1887-88; 3 vol. et 2 br. gr. in-4°. Die Krankheiten der Keilbein-Hôhle und des Siebbein-Labyrinthes und ihre Beziehungen zu Erkrankungen des Sehorganes. Sjstematisch bearbeitet inm D' Emil Berger und D' Josef Tyrman. Wiesbaden, Verlag von J.-F. Berg- mann, 1888; br. in-8". (Présenté par M. le baron I.arrey.) Transactions of the eighteenth and nineteenth annual Meetings of the ( 885 ) Kansas Àcademy of Science (i 885-86), wi//i the Reports of ihe Secretary, vol. X. ïopeka, Kansas, CliffordC. Baker, 1887; 1 vol. iii-8°. Medico-chirurgical transactions. Published hy the royal médical and cln- rurgical Society of London ; volume the seventy-first. London, Longmans, GreenandC°, 1888; i vol. in-8°. ERRATA. (Séance du 19 novembre 1888.) Note de M. Faye, Sur la latitude du cercle mural de Gambey, à l'obser- vatoire de Paris : Page 811, ligne 16, au lieu de 48"5i'io",9, lisez ^S'So' io",9. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. cpuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4*. Deux les l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel art du i" janvier. Le prix de V abonnement est fixé ainsi qu il .suit : Paris : 20 fr. — Déparlements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays ; les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, ieaux. chez iMessieurs : Michel et Médau I Gavault Sl-Lagei. »/■ t Jourdan. I lluff. ■ens Hecquet-Decobert. ( Germain et Grassin '" ( LachèseelDolbeau. onne Jérôme. f.nçon Morel el G'". IAvrard. Chaumas. DuUui. IMuller frères. rges Soiimard-Berneau iLelouriiiei. F. KoDert. J. Koberi. V Uzel CarolT. i Baër. n j Hervieu. ( Massif. ■mbéry Perrin. rbourg Henry. ■mont-Ferr... Rousseau. i Lamarche. )n . i Ratel. Kenaud. Lauverjat. Crépin. Drevet. Gratier. Hochelle Hairitau. Havre j Bourdignon. ( Poinsignon. I Beghin. 'e I Lefebvre. ( Quarré. noble . Lorient. Lyon . chez Messieurs ; ( Gosse. ( M"" Texier. Beaud. Georg. .Mégret. Palud. Vitte et Pérussel. I Bérard. Marseille •] Laffille. ( Pessailhan ( Calas. Goulet. Bietrix. Maniai Place. j Sordolllel. Nancy ! Grosjean-Maupin ( Sidot frères. Prevert et Houis M"° Veloppé. Barma. Visconti. Nîmes Thibaud. Orléans Luzeray-Laille. „ . . ( Blanchier. Poitiers Bouen. Montpellier Moulins .... Nantes. On souscrit, à l'Étranger, •I msterdam . Berlin. Nice . Druineaud. 1 Rennes Plihon et Hervé. t Rochefort Boucheron - Rossi - Langlois. [gnol. Métérie. S'-Étienne Chevalier. ( Bastide. ) Rumèbe. chez Messieurs ; Caarelsen. Feikema. Athènes Wilberg. ( Verdaguer. Barcelone _. ( Piaget. [ Asher et C'". Calvary et C". Friedlander et fils. Mayer el Millier. Berne \ Schraid, Francke et Bologne Zanichelli et C". Boston Sever et Francis. iDecq. Mayolez. Falk. ( Haimann. ( Ranisleanu. Budapest Kilian. '■Caire (Le) V° Barbier. Cambridge Deighton, BellelC". Christiania Cammermeyer. Constantinople. . I..orentz et Keil. Copenhague Hust et fils. Florence Lœscher et Seeber. Gand Hosle. Gènes Beuf. iCherbuliez. Georg. Slapelraohr. Kharkoff Polouectove. La Haye Belinfante frères. Bucharest . Toulon. Toulouse.. Gimet. Privât. ! Morel. Péricat. Suppligeon. Giard. ' Lemaitre. Valenciennes.. Lausanne. Benda. Payot. Barth. Brockhaus. Leipzig / Lorentz. Max Rijbe. Twietmeyer. ( Decq. '^"'Se Gnusé. chez Messieurs j Dulau. i Nutl. V. Biick Fuentès et Capde- ville. Librairie Guten berg. Gonzalès e hijos. Yravedra. F. Fé. Dumolard frères. Hœpli. Moscou Gautier. iFurcheim. Marghieri di Gius Pellerano. ., ., , , Christern New-lork Londres Luxembourg Madrid Milan Weslermann. Odessa. Rousseau. 0.vford Parker et C''. Palerme Pédone-Lauriel. Porto Magalhâés el Moniz. Prague Rio-Janeiro . Rome . Rotterdam Rivnac. Garnier. j Bocca frères. ! Loescheret C". Kraincrs. Stockholm Samson el Wallin. i Issakofï. S'-Pe'tersbourg. . ! Melli»:r. ( Wo'ir. iBo(. la frères. Brero. Loescher. RosenbergctSellier. Varsovie Gebethner et WolIF. Vérone DruckerelTedeschi. ( Frick. ) Gerold et C". ( Franz Hanke. ■ ■ ' I Meyer etZeller. Turin . Vienne . Zurich . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes !«' à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volumes in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. — (i" Janvier i85i à 3i Décembre r 865. ) Volumes in-4''; 1870. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Ome I : Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Derbês el A.-J.-J. Solieb. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les nètes, par M. Hanses. — Mémoire sur le Pancréas el sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particalièrement dans la digestion des matières sses, par M. Claude Bernard. Volume 'n-4°, avec 32 planches ; i856 15 fr. ome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences r le concours de i853, el puis remise pourcelui de i855, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles d.ins les différents terrains sédi- lentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature es rapports qui existent entre l'étatacluel du règne organique el ses états antérieurs, ■> par M. le Professeur Bronn. In-4'', avec 27 planches; 1861 ... 15 fr. L la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. W 22. TABLE DES ARTICLES. (Séance d.i 26 novembre 1888.) MEaiOIRES ET COMMUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. PASTKlUi présente à l'Acadi^inie, au nom de S. M. ilom Pedro, une colleclion île pholograpliies et une Note relative à la statistique chi traitement de la raare an Brésil M. Mouchez. — Sur la dillieulté d'obtejiir la latitude exacte de l'observatoire de Paris. M. Maiuice Lévy. — Sur la traction des bateaux par câble télodynamique MM.BEUTHiiLOTetG. Axdré. — Nouvelles ex- m S. 30 Pages . périenres sur le dosage de l'azote dans les terres végétales M. ni; QiîATlîKFAGES. — Note accompagnant riionimage fait à l'Académie du \olunic que vient de publier la Société Philoma- lliic|ue à l'occasion de son centenaire M. L. Ranvikr fait hommage à l'Académie de la ?° édition de son " Traité techni(|ue d'Ilisif.loair 85', NOMINATIOIVS. M. DfCLAUX est nommé Memlire de la Sec- tion d'Kconomic rurale, en remplacement de feu M. /fer\c Woiipon . MEMOIRES LUS. s. A. le Prince Albert de Monaco.— Sur la quatrième campagne scientifique de V/fi- rondelh' S.Vi MEiMOIRES PRESENTES. M. Darin. -Sur les applications de l'élcctro- i destruction de VIfeterodura Scliachtii lyse au traitement des tumeurs X58 par le nitiate de cliaux et le superphos- M. WiLLOT adresse une Note relative à la I pliale de cli;iu\ ■ n5i.| CORRESPONDANCE. M. F. Caspary. — Sur une manière d'expri- mer, au moyen des fonctions thêta d'un seul argument, les coefficients de trois systèmes orthogonaux dont un est com- posé des deux autres M. H. Le Chatelier. — Sur la détermination des coefficients de dilatation aux tempé- ratures élevées MM. R. Blondlot et P. Curie. — Sur un électromètre asiatique pouvant servir comme watlmètre M. J.-L. Soret. - InlUienee des surfaces d'eau sur la polarisation atmosphérique cl observation de deux points neutres à droite et à gauche du Soleil MM. .1. Roux et H. Revnès. — Sur une nou- velle méthode tie désinfection des mains BULLlîTIN BIBLIOURAt'HIQtJIÎ ErB VTA S.-.9 863 S6^ du I liirurgien M. Cil. Brongniart. — Les Entomophthorées et leur application à la destruction des in- sectes nuisibles M. P. Vuii-i.EMiN. Sur une bactériocécidie ou tumeur bacillaire du pin d'Alep M. AxT. Maumn. — Sur l'hermaphrodisme parasitaire et le polymorphisme lloral du Cycliiiis dioica DC M. Marcel Bertrand. — Un nouveau pro- blème de la géologie provençale. Péné- tration de marnes irisées dans le crétacé. M. BciuuUET liE LA Grye présente à l'Aca- démie, de la part de M. de Teffé, cinq brochures sur l'Hydrographie et r.\rl nau- tique au Brésil S-8 88-2 ,S8) PARIS. - LMPRIMEKIE OA.UTHlER-VILLA.KS ET EILS, Quai des Grands- Augusiins, 55. 1888 ÔUf /' ^Q/ /fff' SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIHES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. I,ES SECRÉTAIRES PERPÉTHEI^S . TOME CYII. N^ 2o (5 Décembre 1888). PARIS, GAUTHIER-VILLARS KT FILS, IMPRIMEUKS-LIBKAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 55. ri 1888 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*''. — Impression des travaux de C Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparun Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Les Programmes des prix proposés par l'Acadér sont imprimés clans les Comptes rendus, mais les R; ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aut; que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discoui's prononcés en séance | blique ne font pas pai'tie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des persoi qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'i demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'ui sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires; Un Membre de l'Académie ne peut donner aux ^3^,5 ^e les réduire au nombre de pages requis! Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 30 pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Acadéinie comprennent au plus- 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Membre qui fait la présentation est toujours nor mais les Secrétaires ont le droit de réduire cetExfial autant qu'Us le jugent convenable, comme ils le pour les articles ordinaires de la correspondance^ cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rer l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tardjj jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à tentt| le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompte ren actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu vant, et mis à la fin du cahier. Article 4 . — Planches et tirage à part . Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des| teurs; il n'y a d'exception que pour les Rappor les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative (a un Rapport sur la situation des Comptes rendus apn l'impression de chaque volume. Les Secrétaii'es sont chargés de l'exécution du pn sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de 1' déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5'. Autrement la présentation sera remise à la séance suivant COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE TACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 3 DECEMBRE 1888. PRÉSIDÉE PAR M. DAUBRÉE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'AGADÉMIF. M. Tisserand, en présentant à l'Académie le tome I de son « Traité de Mécanique céleste », s'exprime en ces termes : (c Ce Volume traite de la théorie générale des perturbations, par la méthode de la variation des constantes arbitraires, méthode très simple en théorie, et qui, du reste, a été apphquée constamment avec succès par Le Verrier à toutes les anciennes planètes. On y trouvera, en outre, un résumé de certains travaux de Lagrange, Cauchy, Bessel et Hansen, qui, tout en ne présentant pas avec le sujet principal une connexion nécessaire, ne sont pas moins très importants dans un grand nombre de questions. » Un Chapitre spécial a été consacré à la découverte de Neptune. » Le tome II traitera de la figure des corps célestes et de leurs mouve- ments de rotation. » Enfin, le tome III sera consacré aux théories des satellites, en parti- C. R., 1888, 2' Semestre. (T. CVII, N» 23.) I I 8 ( 888 ) culier à celle de la Lune, et à l'exposition des méthodes de Hansen pour la détermination des perturbations des astéroïdes. Plusieurs points impor- tants de ces méthodes ont d^ailleurs été déjà exposés dans le tome I. » ASTRONOMIE. — Observations des petites planètes, faites au grand instrument méridien de l'observatoire de Paris pendant le premier semestre de l'année 1888. Communiquées par M. Mouchez. Dates. 1888. Temps moyen de Paris. Il m s Janv. i3 10. iii.33 17 9.56. 52 Janv. i3 10.25.20 17 10. 6. 35 i8 lo. 1 .59 Janv. 17 II .34.33 Mars i5 11 . i4.35 Avril 3 ii.i2.i5 5 II. 3. 2 6 10. 58. 27 10 10. 4o. 19 \[\ 10. 22. 32 Avril 3 1 1 . 16.3 1 5 1 1 . 7. o 6 II. 2.16 10 10.43. 27 i4 10. 24.54 16 10. 15.44 17 10. 1 1 . 1 1 Ascension droite. Correction. de l'éphémér. (109) Félicité. Il m s 5.45.50,28 ' » 5.43.53,20 » (nj Diane. s 5.56.39,47 ^- 0,92 5.53.37,77 » 5.52.57,52 « (m^ Danaê. 7.21 .5o, 18 +2,38 (w) Athamantis. 10.50.28,77 — 0,54 ASTRÉE. -1-10,65 + 10,67 + 10, 5o + 10,28 » 12. 3. 2,89 12. I .41 ,72 12 . I . 2,49 11.58.37,09 11.56.33,49 (T?) Parthénope. 12. 7.19,20 ; 12. 5.40,37 12. 4-5i,88 12. 1.46,29 ) 11.58.56,12 IJ.. 37. 37, 90 : 1 1 .57. o,63 Distance polaire. 5l .52. 1,0 52 . 13.46, I 53.59.31,8 54.24.57,7 54.31 .37,5 49. 7.30,1 98. 15.37,5 83. 8.37,6 82.34.11,2 82.19.31,8 83.49. 2,8 » 83.32.46,0 83.i3.i4,5 82.56.34,4 82.49.27,6 » Correction de l'éphémér. + 0,2 ■12,9 1,6 -54,3 » » -49-7 ( 889 ) Correction Correction Dates. Temps moyen Ascension de Distance de 1888. de Paris. droite. l'éphémér. polaire. l'éphémér h m s Avril 6 II .37.82 7 II .82.37 i4 10.58.32 16 10.48.56 Avril 6 II .53. 7 i4 II . 14. 2 16 II. 4-22 Avril i4 io.3o.5i 16 10.21 .46 17 10. 17.15 18 10. 12 .46 Avril 16 10.56.27 17... .... 10. 5i .53 Avril 17 11.29.33 Mai 8 9.43.51 9 9-39-33 II 9-3i- I Mai 8 10.52. 32 9 10.47.49 II » 12 10.33.44 i4 10.24.26 (w) Hedda O / " 12.40. 18,76 + o,5i 92.19.49,3 + 7.8 12.39. I 4, 68 -:- 0,55 » » 12.82.39,72 + 0,77 91 .5i . 4,3 + 7>4 12.80.54,82 + 0,48 9i.44-59'5 -Mi,o CD Flora. 12.55.51,69 -i- 9 73 85.3o.ii,8 +51 ,1 12.48.12,10 -!- 8 61 84.47.35,6 -t-5o,4 12.46.23,63 -1- 8, 48 84.88.40,0 +47.9 (m) Pryjino. 12. 4.54,24 » 83.28.36,5 1) 12. 3.40,43 » )) » 12. 3. 5,62 » 88.23. 4,6 » 12. 2.82,79 » » » @. 12.38.27,43 » 86.25.48,0(1) )) 12.87.49,82 » 86.21.58,4 (') )) (m) Sapho. i3. i5.35, i4 » loi .41 .21 ,1 » (45) Eugénie. 12.52 .23,44 12.52. 1,27 12 .5l .21 ,25 (T) Hébé. 14. i.i6,25 14. 0.28,91 » I 3. 58. II ,69 18.56.44,78 86.25.55,4 86.24.28,3 86.22. I 3, 5 79.49.11,8 79.47. 1,6 79.43.20,6 (') Observation non corrigée de la parallaxe. ( «90 ) Correction Correction Dates. Temps moyen Ascension de Distance de 1888. de Paris. droite. lephémér. polaire. l'éphémér. (m) Cyrène. Il m s 11 m s s 0 ' " " Mai 9 ii.Sg.So i4-52.38,6i — 4>25 118.42. 53, 5 — 20,9 II ii.3o.i4 14.30.54,08 — 4i2o 118.35.52,6 — 23,7 12 11.25.27 i4'5o. 2,3i — 4)'5 » » @ FiDES. Mai 29 II. 5.52 15.37.25,88 » ii3. 10.36,9 " 3i 10. 56.1 4 15.35.39,47 « II 3. 5. 5,2 » Juin 1 10. 51.26 i5.34.47j25 ;> ii3. 2.17,7 » 2 10.46.89 15.33.55,73 » 112.59.29,9 » (2ÏÏ) Germam.\. Mai 3i 10. 3o. 5 i5. 9.26,03 — 7,95 112.28.58,8 — 23,5 Juin 1 10.25.27 '''• 8.44>43 — 8,o3 112.24.25,9 — 23,3 2 10.20. 5i i5. 8. 3,86 — 7)98 112.19.55,6 — 21, 3 » La comparaison de Diane se rapporte à l'éphéméride publiée dans la Circulaire n° 310 du Berliner Jahrbuch, et toutes les autres aux éphéniérides du Berliner Jahrbuch. » Les observations ont été faites par M. O. Callandreau. » ASTRONOMIE. — Sur les satellites de Mars. Note de M. H. Poincarê. (( Dans une Note récente (20 août 1888), M. Dubois émet l'hjpolhèse que Phobos et Deimos sont de petites planètes qui ont passé, il y a quel- ques années, dans le voisinage de Mars et ont été retenues par l'attraction de cet astre. C'est ainsi qu'il explique que ces deux satellites de Mars n'aient été observés qu'en 1877. » Cette hypothèse est inadmissible. On peut s'en rendre compte d'abord en négligeant l'excentricité de Mars. Si l'on suppose en effet que le mou- vement de Mars est circulaire et uniforme, le problème des trois corps admet une intégrale connue sous le nom ({'intégrale de Jacobi, et qui s'écrit (0 n^r- M H ^ const. (891 ) » Dans celte relation, M désigne la masse du Soleil, [j. celle de Mars, n le moyen mouvement de Mars, R est la distance de la petite planète au Soleil, 0 sa distance à Mars, r sa distance au centre de gravité G de Mars et du Soleil; enfin (^ est sa vitesse relative par rapport à des axes mobiles ayant leur origine en G; l'axe des z étant normal au plan de l'orbite de Mars et l'axe des œ étant la droite qui joint Mars au Soleil. » Si Phobos avait été autrefois une petite planète, il aurait dû, à une époque antérieure, couper l'orbite de Mars en un point assez éloigné de cet astre pour que le terme - soit négligeable. I.a formule (i) permet alors de calculer quelle était à ce moment la valeur de t' ; le calcul donne une valeur imaginaire. » Si l'on ne croyait pas pouvoir négliger l'excentricité de Mars, d'autres considérations permettraient encore de rejeter l'hypothèse de M. Dubois. Cette hypothèse revient en effet à admettre que les éléments des deux sa- tellites étaient, il y a peu d'années, très différents de ce qu'ils sont aujour- d'hui; et, par conséquent, que la force perturbatrice du Soleil les fait varier très rapidement. Or cette force perturbatrice est du même ordre de grandeur que la quantité que l'on appelle nr, c'est-à-dire que le carré du rapport des moyens mouvements. On voit que cette force ne produit sur les éléments de la Lune que des variations extrêmement lentes. D'ailleurs il est aisé de calculer que w^ est pourDeimos 1600 fois plus petit et pour Phobos 20000 fois plus petit que pour la Lune. Aussi, quoique l'excentri- cité de Mars soit environ 6 fois plus grande que celle de la Terre, je crois pouvoir affirmer sans calcul que les éléments des satellites de Mars ne peuvent pas avoir varié sensiblement depuis un siècle. M Bien que l'hypothèse de M. Dubois doive être abandonnée en ce qui concerne Phobos et Deimos, il y a peut-être quelque intérêt à se rendre compte de ce qui arriverait si une petite planète s'approchait beaucoup de Mars. » On voit sans peine qu'à sa sortie de la sphère d'attraction de Mars, sa vitesse relative par rapport à cet astre serait sensiblement la même en grandeur qu'à son entrée dans cette sphère, mais pourrait être très diffé- rente en direction. » Elle ne pourrait donc devenir momentanément satellite de Mars que si cette vitesse relative était sensiblement nulle. Cela est très improbable sans être absolument impossible; en tout cas elle quitterait de nouveau la ( 892) planète après un petit nombre de révolutions, et son grand axe demeurerait près de loo fois plus grand que celui de Deimos. » PHYSIQUE, — Sur la préparation des sidjures de calcium et de strontium phosphorescents ; par M. Edmond Becquerel. « Les phénomènes de phosphorescence montrent que la présence de très faibles proportions de certains composés suffit, lors de la préparation des différents sulfures alcalino-terreux, pour modifier la couleur, l'inten- sité, ainsi que la durée de la lumière émise après l'influence préalable du rayonnement lumineux. Ces modifications dépendent, non seulement de la nature des corps mélangés, mais encore de celle du sulfure phosphores- cent lui-même. » Ainsi j'ai fait voir depuis longtemps que, si, lors delà préparation du sulfure de calcium au moyen de la calcination d'un mélange de coquilles déjà calcinées et de soufre, on ajoute une petite quantité d'un composé de manganèse(i à 2 pour 100 de peroxyde de manganèse), on obtient une matière douée d'une belle phosjîhorescence jaune ('); le persulfure de po- tassium ordinaire, dans les mêmes conditions, donne à la masse calcinée la propriété d'émettre une vive lumière verte (^), et, comme l'a montré M. A. Verneuil ('), quelques traces d'un composé de bismuth permet d'obtenir un sulfure phosphorescent bleu doué d'une grande persistance de l'impression produite par la lumière; d'autres composés exercent une action qui, bien que n'étant pas aussi accentuée, n'en est pas moins mani- feste . » Ayant été conduit, dans ces derniers temps, à reprendre la prépara- tion de ces différents sulfures, j'ai pu reconnaître que quelques-unes de ces substances additionnelles, employées seules, ne produisent pas d'effet appréciable et que la présence simultanée de plusieurs d'entre elles est quelquefois nécessaire pour la préparation de matières vivement lumi- neuses. ». Quand on calcine avec du soufre du carbonate de chaux, aussi pur (*) E. Becquerel, La lumière, ses causes et ses effets, t. I, p. 280; 1867. (^) Ibid.. t. I, p. 286; Annales de Chimie et de Physique, 'i" série, t. LV (iSSg). (^) Comptes rendus, t. GUI, p. 600 (1886). ( «93 ) que possible, on obtient un sulfure de calcium qui, bien que faiblement lumineux dans le phosphoroscope, n'offre pas de persistance appréciable quand on l'expose à la lumière et qu'on le rentre dans la chambre noire. M. Verneuil a constaté ce fait dans la Note citée plus haut. Mais, si l'on ajoute au carbonate de chaux, avant sa calcination, quelques traces de carbonate de soude ou d'un sel de soude (chlorure de sodium ou autre), alors le sulfure de calcium présente une émission lumineuse verte, vive et persistante, après l'action du rayonnement lumineux. D'un autre côté, si l'on se bornait à ajouter quelques traces d'un composé de manganèse ou de bismuth au carbonate de chaux pur, on n'aurait, après la calcination avec le soufre, que des sulfures peu ou même point lumineux, tandis que ces mêmes mélanges étant additionnés de carbonate de soude (~ à i pour loo) donnent les matières si brillantes, jaunes ou bleues. » La lithine agit sur le carbonate de chaux à la manière de la soude et même plus vivement qu'elle, et l'on peut obtenir, en calcinant du carbo- nate de chaux avec quelques centièmes de carbonate de lithine, sans addi- tion de carbonate de soude, une matière très vivement lumineuse verte ( '). La potasse, si elle est aussi pure que possible, a paru ne donner que très peu d'effets et peut-être son action est-elle due en partie à la soude qu'elle peut contenir. )) On peut conclure de ce qui précède que la présence de la soude ou d'un composé alcalin est nécessaire pour que l'addition de substances telles que des sels de manganèse ou de bismuth au carbonate de chaux pur avant sa calcination avec du soufre développe tout le pouvoir que possèdent ces derniers de donner au sulfure de calcium la propriété de luire avec une nuance déterminée. )) On se rend compte, d'après cela, du motif pour lequel les sulfures de calcium phosphorescents préparés avec des coquilles préalablement cal- cinées n'ont pas besoin de cette addition de sels de soude pour donner des sulfures très phosphorescents, puisque ces coquilles contiennent natu- rellement ces composés à l'état de mélange. Il est probable également que les différentes préparations faites avec des échantillons de calcaire d'arra- gonite et de gypse de diverses provenances, et qui, d'après mes anciennes recherches, donnent des émissions lumineuses de couleurs différentes, ne {') Comptes rendu.'!, t. ClII, p. i loi. M. Strohl a observé déjà l'influence que peut avoir le carbonate de lithine dans la préparation du sulfure de calcium. ( «94 ) présentent ces effets qu'en raison des matières étrangères que ces minéraux naturels renferment, quoique parfois seulement en très petite quantité. ') Il serait possible que l'on pût obtenir des résultats analogues avec d'autres mélanges que ceux qui viennent d'être indiqués et des essais nombreux qui seront publiés ultérieurement paraissent devoir être inter- prétés dans ce sens. Mais les exemples cités plus haut et tirés de l'action de la soude et de la lilhine suffisent pour montrer que la présence simul- tanée de plusieurs substances est quelquefois nécessaire à la production des matières vivement phosphorescentes. )> Lors de la simple calcination de coquilles d'huitre et même d'autres coquilles (les tridacnes, etc.), on obtient souvent une masse phosphores- cente rouge feu, d'une nuance caractéristique, et que les préparations faites avec le carbonate de chaux pur et le soufre mélangés des diverses substances indiquées plus haut n'avaient pas permis d'obtenir. Plusieurs préparations, faites en ajoutant une très faible quantité de carbonate de rubidium au carbonate de chaux, -— environ, pourvu qu'il se trouve en même temps dans la masse des traces de carbonate de soude, | millième environ au maximum, et en calcinant modérément les mélanges avec du soufre, ont présenté, après l'action lumineuse, cette couleur rouge au mi- lieu de la masse en même temps que quelques parties qui avaient été en contact avec le creuset donnaient une émission de lumière verte ; une seconde calcination a fait disparaître la nuance rouge, et les préparations n'ont plus présenté qu'une émission de lumière verte. » Le sulfure de strontium obtenu au moyen du carbonate pur subit des modifications du môme genre que le sulfure de calcium préparé à l'aide du carbonate de chaux, mais peut-être moins vivement. Si le carbo- nate de strontiane est exempt de soude et préparé par la précipitation d'un sel de strontiane pur par le carbonate d'ammoniaque également pur, puis lavé pendant très longtemps, alors, après sa calcination avec du soufre, on obtient un sulfure faiblement lumineux bleu verdàtre, comme je l'ai indiqué il y a longtemps ('). Mais si, comme je l'ai montré égale- ment, on prépare le carbonate de strontiane au moven du carbonate de soude, on a le sulfure de strontium lumineux vert; malgré les lavages ré- pétés du carbonate de strontiane, il est probable qu'il reste encore assez de carbonate de soude dans la masse pour produire cet effet. On obtient (') La Lumière, t. I, p. aSS. C 895 ) du reste le même résultat en ajoutant quelques traces de carbonate de soude ou d'un sel de soude au carbonate de strontiane pur avant sa calci- nation avec le soufre. » La lithine se comporte à l'égard du carbonate de strontiane comme à l'égard du carbonate de chaux et peut donner des produits plus vivement phosphorescents que la soude; il suffit d'ajouter 2 pour 100 de carbonate de lithine au carbonate de strontiane pur avant sa calcination avec le soufre pour avoir un sulfure phosphorescent vert très brillant. » Cette dernière préparation donne même une matière dont la couleur propre, vue à la lumière du jour, est légèrement jaunâtre, et l'on explique ainsi un résultat que j'avais obtenu autrefois, accidentellement, d'avoir un sulfure de strontium phosphorescent vert, dont la couleur propre, vue au jour, rappelait la teinte de la lumière émise par phosphorescence après l'action de la lumière ('). J'ai vérifié récemment par l'analyse spectrale que des échantillons de mes anciens produits contenaient une notable proportion de lithine. » Parmi les composés qui modifient les effets du sulfure de strontium, il faut citer encore le sulfure d'antimoine, comme je l'avais déjà indiqué dans mes premières recherches. Quant au carbonate de rubidium, il n'a donné lien, avec le carbonate de strontium, qu'à une matière phosphorescente verte, comme en faisant usage de carbonate de soude ou de carbonate de lithine. » Les sulfures de strontium, obtenus à l'aide de la strontiane caustique pure et du soufre, sans addition de sel alcalin, a donné le beau phosphore bleu violacé que j'ai décrit anciennement. L'adjonction de quelques traces de carbonate de soude ou de carbonate de lithine n'a fait apparaître par phosphorescence que des parties verdàtres ou jaunâtres, mélangées à la masse. » Les nouvelles préparations faites avec le carbonate de baryte feront l'objet d'une autre Communication. » Les composés phosphorescents dont U vient d'être question ont été obtenus au Laboratoire de Physique du Conservatoire des Arts et Métiers par M. Peignot qui, depuis plusieurs années, se livre avec le plus grand soin à leur préparation et qui m'a aidé obligeamment dans ces recherches. » (•) La Lumière, t. I, p. 234. — -^nii. de Chimie et de Physique, 'i' série, t. LV. C. B., 1888, 3- Semestre. (T. CVU, N° 25.) 1 '9 ( 896 ) M. Daubrée présente à l'Académie, de la part de S. M. dom Pedro, As- socié étranger, la photographie d'un fragment poli du fer météorique ou holosidère de Bendego (Brésil). « Cette météorite, découverte en 1784 au milieu de vastes forêts vierges, était en partie enfoncée dans le sol. L'année suivante, elle fut transportée, au prix de grands efforts, sur un chariot que traînaient 1 40 boeufs et abandonnée, à cent cinquante pas plus loin, dans le lit du ruisseau de Bendego , localité située au nord-ouest de la province de Bahia, où, en 1811, Mornay la vit encore reposant sur son chariot. Plus tard, Spix et Martens la trouvèrent à la même place. Elle mesure à peu près 2*" suivant sa longueur, avec i",io et 0^,90 dans ses deux autres dimensions. Son poids dépasse 56oo''s. M L'intérêt de cette masse, évidemment d'origine extra-terrestre, était de nature à faire désirer vivement de la soustraire à un abandon si com- plet. Mais la région de Bendego étant à plus de loo**™ de la voie ferrée récemment construite, dans une région accidentée et dépourvue de che- mins, le transport exigeait de très laborieux efforts et par conséquent des dépenses considérables. A la suite de démarches de M. Ladislau Netto, Directeur général du Musée national de Rio, M. Luiz de Rocha Dias, ingé- nieur en chef du prolongement du chemin de fer de Bahia à San Fran- cisco , rechercha la manière d'arriver à ce but, et une Commission fut organisée à cet effet par M. le marquis de Paranegua, en sa qualité de pré- sident de la Société de Géographie. » L'entreprise vient de se réaliser, grâce aux encouragements de S. M. l'Empereur et de la Princesse impériale, alors Régente. M. le baron de Guahy, député de la province de Bahia, a contribué aux frais pour une somme de Soooo*^', et le gouvernement a dépensé une somme à peu près équivalente en main-d'œuvre et en matériel. Le transport jusqu'à la voie ferrée n'a pas exigé moins de quatre mois et demi. Il s'est opéré avec le concours de M. de Rocha Dias et sous la direction de M. José Carlos de Carvalho, ancien officier de marine. » Arrivé à Rio de Janeiro au mois de juillet dernier, le précieux bloc est exposé aux regards du public, à l'Arsenal de la marine, en attendant qu'il soit transféré au Musée national où il restera définitivement. )) Déjà on l'a coupé longitudinalement pour en étudier la structure, dont les photograpliies ci-jointes donnent une idée. » Ainsi qu'on le voit sur la photographie adressée à l'Académie par son ( «97 ) auguste Associé et obtenue au grossissement de trois diamètres, l'holosidère de Bendego présente, de la manière la mieux caractérisée, les réseaux cris- tallins dus à l'enchevêtrement de divers alliages de fer et de nickel, qui donnent lieu aux figures dites de Widmannstâtten. » La masse de fer nickelé empâte de nombreux nodules ou rognons du sulfure de fer de l'espèce pyrrhotine (troïlite). Ces rognons sont très allongés et ordonnés d'une manière générale parallèlement aux lamelles de l'alliage de kamacite (Fe^Ni). Dans ces rognons, le sulfure de fer est mélangé de graphite et du phosphure triple de fer, nickel et magnésium nommé rhabdite. Les taches de rouille qui se produisent peu à peu à l'hu- midité décèlent une exsudation lente de protochlorure de fer (lawren- cite). » Postérieurement à l'analyse très sommaire que Wollaston et Mornay ont donnée de l'holosidère de Bendego, d'autres analyses y ont signalé, à part la présence du fer et du nickel, celle du carbone, du silicium ou de la silice, de l'aluminium et du manganèse. On peut espérer qu'un savant brésilien, utilisant les matériaux dont il dispose actuellement, complétera les recherches antérieures. » MEMOIRES PRESENTES. M. G. Greil adresse un second Mémoire, accompagné de figures, sur la navigation aéinenne. (Renvoi à la Commission des aérostats.) CORRESPONDANCE . M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un Traité de Télégraphie sous-marine, par M. E. Wùnschendorff. (Présenté par M. Cornu.) 2° Des Études d'Optique géométrique, par M. Gariel. (Présenté par M. Cornu.) ( 89« ) La Chambre syndicale du Commerce des vins et spiritueux prie l'Aca- démie de lui fournir des renseignements sur les moyens à employer pour reconnaître la présence des vins de raisins secs, de marc ou de sucre, dans les mélanges. (Renvoi à la Commission nommée pour les questions relatives aux spiritueux.) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les invariants des équations différentielles. Note de M. E. Goursat, présentée par M. Darboux. « Depuis les recherches si complètes de M. Halphen sur les invariants des équations différentielles linéaires, plusieurs géomètres, parmi lesquels je citerai MM. Appell et Roger Liouville {Comptes rendus, 188G et 1887), ont étendu la notion d'invariant à des équations différentielles d'une forme plus ou moins générale, pour certaines catégories spéciales de transforma- tions. Mais il ne semble pas qu'on ait essayé de démontrer d'une manière générale l'existence de ces invariants. C'est ce qu'il est bien aisé de faire, en s'appuyant sur les beaux résultats obtenus par M. Lie dans son impor- tant Ouvrage Théorie der Transformations gruppen (Leipzig, 1888). )) Etant donné un système de transformations défini par les formules (0 ■• ' OÙ les fonctions y,, y^, ...,/„ dépendent d'une ou plusieurs fonctions arbitraires, je dirai que ces transformations forment un groupe, lorsque la transformation inverse d'une transformation cjuelconque du système et le produit de deux transformations quelconques du système font encore partie du système. Par exemple, les transformations X' =r. (û(cc), ( X' = '^(oc), ou I où (f el '\i désignent deux fonctions arbitraires, forment un groupe. Cela posé, soit (2) V(x,y,y,y", ...,y"') = o ( 899) une équation différentielle que je suppose, pour fixer les idées, entière par rapport aux dérivées y', y", ..., j'"', les coefficients de ces dérivées étant des fonctions rationnelles de N fonctions a(", ..., a('\ ..., a'^'' de ce et de y, ces fonctions pouvant elles-mêmes s'exprimer rationnelle- ment au moyen des coefficients de l'équation proposée. On peut supposer, d'ailleurs, que quelques-unes de ces fonctions a''' ne contiennent que l'une des variables; par exemple, pour une équation linéaire, ces fonctions a''' se réduisent aux coefficients eux-mêmes et ne dépendent que de la va- riable X. » Plaçons-nous dans le cas général et considérons un groupe de trans- formations j^=:, ..., A<^'. Désignons, pour abréger, par 1, V, V, . . .; 1;., [j.', [;.", ... les fonctions arbi- traires qui figurent dans les formules (3) et leurs dérivées. Il est clair que les fonctions A''' s'exprimeront au moyen des fonctions a''' et de 1, X', V, ... ; [j., [I.' , ]j" , . . .; les dérivées partielles s'exprimeront encore au moyen des mêmes quantités et, en outre, au moyen des dérivées partielles des fonctions a"' jusqu'à l'ordre p + q. On aura donc, en considérant toutes les dérivées partielles jusqu'à un certain ordre M, une suite de relations de la forme / A"') = n") (a"), . . . a"), ...■,\,\', r, ... ; p., (/, ;/', . . .), (4) A';:^=--.ri';;/af'', ...a;;^, ...;X,V,V',...;f;.,i./,i..",...) ( (i" + y^M). Les fonctions II'" et n'^^^ sont des fonctions parfaitement déterminées des arguments qui y figurent. Si nous considérons pour un moment)., V,X",...; ( goo ) [j., [/, (/', . . . comme des paramètres, les formules (4) définissent un groupe de transformalions ixu. sens de M. Lie; cela résulte immédiatement de ce que les formules (3) définissent par hypothèse un groupe, de la nature de ceux qui ont été considérés au début. Si l'on prend M assez grand, il ar- rivera, en général, que, à partir d'une certaine valeur de M, les équa- tions (4) contiendront moins de paramètres que de variables, et, par con- séquent, il existera des fonctions des coefficients a''' et de leurs dérivées telles que l'on ait identiquement (5) J(A<'',...,A;;:^,...,=.^(a''), . .,il!>. ( 9°?' ) déduire rapidement quelques formules de Mécanique, relatives aux pro- blèmes de la rotation. » En introduisant, au lieu des fonctions j, &, , ^.,, &3, les fonctions 0, H, H|, 0,, et en déterminant les quantités w, x; A,, A» par les équations (?• = — ;^ (co + R ), ^ = ^ (" ~ '^^')' £2 m g -■* =^ g(;)(;+i') les expressions des coefficients «„,„, établies dans la Note citée, prennent la forme (3) k(a^^-hia.,^) = Q. 0,(o)H (« — lo), A«3, = — 0 ((o)H,Û/), A (a , 2 + i«2 2) = i2 0 (o) H I ( M — co) , A «3 2 = 0 1 ( pj) H (u) , /A(ai34- î«2;i.) =^H|(o) 0 (w — 0)), iAa33= H (^o)) 0,(//), A = II,(w)0(«). » Désignons par t le temps, et soient «, ?„, >., c, w des constantes. Si l'on pose u = n(t — to), p,=pdt, p., = (]Jl, p^ = rdl; c, = f,' clt, v.^ = I,'' dt, ('3 = i'" dt, où /?, (7, r; c, c', r" sont les composantes rectangulaires de la vitesse de rota- tion, par rapport à deux systèmes orthogonaux de coordonnées, on a chv 777 = "' cu -"^' r/A, dk. Â7- A7=^'^- « Ceci établi, les formules (1) et (2 ) se transforment ainsi : "e'(to) p -- in q = in (4) m 6(co) H'i(w) ll'(oO — il — il — il '^.■|3> Ait' -I- iv') = — 7ajOH'(o) 0, (;/ — co). i' = in H, (10) 1) En désignant, dans ces formules, les coefficients de «3,, «.,„, «33 par a, [3, y et en posant v" = ^, on a /5\ i-^^ = i-^ + ^1^ = -^ -4- '^'■^'"^ = il -4- "'^"^ = — -f- "''^"^ ( 9"^ ) )> Les formules (3), (4), (5) qui déterminent la rotation d'un corps solide, qui n'est sollicité par aucune force accélératrice, sont exactement celles que M. Hermite a données dans son Ouvrage : Sur quelques applica- tions des fonctions elliptiques (Paris, Gauthier-Villars; i886). (Voir p. 27, 34, 35, 44-) Si l'on pose 12 = — I, o> — ia, y = ^> " ~ b' V=r' 7' ces formules se transforment en celles de .la( obi. (Voir OEuvres complètes, t. II, p. 293, 3o8, 321.) » GÉOMÉTRIE. — Théorème général concernant 1rs courbes algébriques planes. Note de M. G.-B. Guccia, présentée par M. Halphen. « Théorème. — Soit [f^z=o l'équation d'une courbe algébrique plane dont le premier membre renferme, linéairement, des paramètres arbitraires 1,, y.., Si l'on désigne par pf le genre de toute courbe y"= o, par pj-f le genre de toute courbe ff -+- f /„ = o, où /,., f, f, f„ sont des polynômes y, linéai- rement indépendants, déterminés par quatre systèmes de valeurs quelconques, des paramètres 1, et par D le nombre des intersections, variables avec les para- mètres \, de deux courbes f ^ o, entre ces nombres entiers existe la relation D + ■ipj-pf^^i. )) Soit T un quelconque des points communs à toutes les courbes/, point qui peut être singulier. .Soit E, l'abaissement du genre, dû à ce point, pour les courbes f, et soit aussi E,^ l'abaissement analogue, dû à ce même point, pour les courbes /, A+ ftfu— o. Soit enfin 1, le nombre des intersections de deux courbes /, qui sont confondues en ce point. D'après un théorème général que j'ai récemment communiqué à l'Académie ('_), on a I,j=E,,- 2E,. )) En supposant que la courbe mobile du système linéaire [/] = o, de degré m, possède, en des points fixes P,, P,, ... du plan, des singularités (') Comptes rendus, u CVII, p. 656. G. R., 1888, .■• Semestre. (T. CVII, N" 23.) I20 ( î)o4 ) quelconques a,, i.,, ..., on a, tout de suite, Pf ={(m— i)(m — 2) — lEn^, Pff= K^'" "~ ') ( "^"^ — 2) — IE5, D =m=-vi^, d'oi ou T> -{- -ipf — Pff=^\. C.Q.F.D. » Le théorème que je viens de démontrer (et dont j'aurai bientôt occa- sion de tirer profit pour différentes questions concernant les courbes planes et les surfaces algébriques, qui attendent depuis longtemps leur solution) est susceptible d'une généralisation immédiate, pourvu que l'on étende la notion de im^«/a/ùeco»2/?oiee, telle que je l'ai introduite, à un nombre quelconque de singularités composantes données en un point. De plus, il offre le moyen de parvenir à un énoncé analogue pour les systèmes linéaires quelconques de surfaces algébriques. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur la détermination exacte des positions réci- proques de r extrémité de la bielle et de la manivelle, et sur une épure de distribution tenant compte de l' obliquité des bielles. Note de M. F. Dubost, présentée par M. H. Poincaré. « Les diagrammes de Zeuner et de M. Marcel Deprez donnent des solu- tions très simples pour l'étude des distributions à tiroir unique, quand on suppose les bielles infmies. Les constructeurs ont généralement recours à l'un de ces procédés pour dresser leurs avant-projets, même quand l'obli- quité des bielles n'est pas négligeable : l'avant-projet terminé, ils font une épure grandeur pour se rendre compte exactement des phases de la dis- tribution et corriger les éléments de celle-ci, s'il y a lieu. » Dans le but de faciliter ce travail, M. H. Léauté a fait connaître à l'Académie, au commencement de 1887, deux procédés approximatifs dus à M. Marcel Deprez pour la détermination de la position de la manivelle correspondant à une position donnée du piston, et a indiqué le moyen d'obtenir une approximation plus grande. » L'objet de la présente Note est, avec une épure limitée par le cercle décrit par la manivelle motrice, de donner une solution rigoureusement ( 9o5 ) exacte, laiil ilti problème îles positions réciproques de la manivelle et de l'extrémité de la bielle que de celui de la distribution. » I. Positions réciproques de la manivelle et de V extrémité de la bielle. — Considérons une bielle BC de longueur L, commandée par une manivelle AB = R tournant autour d'un arbre A; si co est l'angle de la manivelle avec le prolongement de AC, la distance a; = AC de l'extrémité de la bielle à l'axe (le l'arbre est a? = — R (-osc) -I- \[\7 — R^ sin-cj. » Isolant le radical, élevant au carré et réduisant, ou a ./■ (.r + 2 R coscj ) =r T.- — R-, relation qui montre que les longueurs .r et ( a: -+- 2R cosw ) déterminent sur la droite AC deux divisions en involution I et I', distantes de sRcosw, dont A est le point central, P et P' situés à une distance de k égale à ±v/,L==-R% les deux points doubles. » Soient maintenant D et D' les positions extrêmes de l'extrémité C de la bielle, ce sont deux divisions de l'involution et AD X AD' = AI X AI' = ÂP^ » Décrivons une circonférence de centre O sur DD' = 2R comme dia- mètre et menons-lui par A la tangente AM. On a AO = L, OP = L- v/L'- R'. AM = ^ADxAD'= AP, (1 ou AMP mesurant arcMD + arcDE = APJVÎ mesurant arc MD 4- arcED', E étant le point de rencontre de MP et de la circonférence DD'. Donc arc DE = arcED', et E est sur le diamètre perpendiculaire à DD'. » Construisons le point P soit directement, soit après avoir calculé OP = L — y/L- — R^, la droite PE coupera la circonférence DD' en un second point M qui sera le point de contact de l'une des tangentes menées par A à cette circonférence et MP sera, comme on le sait, la bissectrice de tous les anales IMl'. ( 9*^^ ) » Décrivons sur DO et OD' comme diamètres des circonférences, menons OF coupant la circonférence DO en G et tel que DOF = io, OG =DOcosco = Rcosto; portons OG sur DD' de part et d'autre de O en OH et OH', puis joignons H et H' à N, intersection de la perpendiculaire ON et de la parallèle MN à ffl.^^ DD'. Les deux droites NH et ISH' couperont la circonférence DD' en K et K' tels que KD = K'D', et les deux droites MR, MK' détermineront sur DD' deux divisions I et I' telles que H' = HH' = 2 R cosco. » Le point I sera, par suite, la position de l'extrémité de la bielle cor- respondant à la position OF ou à la l'otation (o de la manivelle. ( 907 ) » La construction inverse donnerait la position de la manivelle corres- pondant à celle de l'extrémité de la bielle. » II. Epure de distribution . — Conservons les notations qui précèdent pour le cylindre à vapeur et soit un tiroir commandé par une bielle de longueur /, un excentrique de rayon r avec un angle d'avance S; traçons par O une droite faisant avec DD' un angle de (90"-+- S), prenons à l'échelle convenue sur cette droite Od = Od' = r et des points O, d, d\ décrivons trois circonférences de rayon r. Déterminons ensuite pour la circonférence dd' les points /j, e et /«, comme nous avons fait plus haut pour les points P, E et M. » Cela fait, considérons la face de gauche du piston ; ce que nous dirons de cette face se répéterait pour celle de droite : la rotation a lieu de gauche à droite ; portons à partir de O dans le sens dd' les recouvrements extérieur et intérieur Oi et O2. Le tiroir commencera à découvrir la lumière d'admission quand il aura parcouru O i à partir de sa position moyenne; au commencement de la détente, le tiroir occupera la même position. Si nous menons le second côté rnv' de l'angle dont m\ est le pre- mier et mp la bissectrice, lo, et co^ étant les angles de rotation de la mani- velle motrice correspondant à la fin de la compression et de l'admission, on a II'— 2A-COs(c.j| 4- 90" + S) = 2/-COs((Oo + 90" -|- ^). La circonférence de rayon i i et de centre O coupera la circonférence c/'O en deux points g^ et g., qui détermineront les positions de la manivelle motrice et de l'excentrique pour lesquelles l'admission anticipée et la détente commencent. Les intersections G, et Go de O^,, O^., avec la cir- conférence DO feront connaître OG, = R cosw, , OG^ = R cosojj et, par la construction donnée an commencement, les positions correspondantes I,, L du piston. » La même construction appliquée au recouvrement intérieur O 2 et à la circonférence dO ferait connaître les positions OG3, OG^ de la mani- velle, ainsi que celles I3 eti, du piston, correspondant à la fin de la détente et de l'échappement. » Sans insister, nous ferons remarquer en terminant que le tracé s'ap- plique au cas oii la distribution, au lieu d'être à tiroir unique, est à tiroirs superposés ou encore à plaques de détente. « Ajoutons que le tracé ne donne jamais lieu à intersection de lignes se rencontrant sous un angle très aigu. (yo8 ) )> En résumé, le procédé que nous avons l'honneur de présenter à l'Aca- démie permet, dans une épure limitée par le cercle décrit par la manivelle motrice, pour les distributions à tiroir unique, à tiroirs superposés et à plaques de détente, de déterminer exactement les diverses phases du tra- vail de la vapeur dans le cylindre moteur en tenant compte de l'obliquité des bielles, d CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur les eaux noires des régions équatoriales. Note do MM. A. MusTz et V. Marcaxo, présentée par M. Schlo'sing. Cl II existe, dans les régions équatoriales de l'Amérique du Sud, des cours d'eau qui ont les eaux noires (aguas negrns). Des affluents impor- tants de l'Orénoque et de l'Amazone se trouvent dans ce cas. Les habi- tants de ces contrées font une grande différence entre les eaux noires et les eaux blanches, et ont l'habitude de classer les rivières d'après leur couleur. » Les voyageurs qui ont pu observer ce singulier phénomène en ont été vivement frappés; A. de Humboldt a fait sur ce sujet de nombreuses observations ( ' ). Vues en grandes masses, dit l'illustre voyageur, ces eaux paraissent brunes comme du café ou d'un noir verdàtre; dans l'ombre elles sont noires comme du marc de café. Placées dans un verre, elles ont une couleur d'un brun jaunâtre plus ou moins foncé; malgré cette colo- ration, elles ont une grande limpidité. « Ce sont les eaux les plus belles, » les plus claires, les plus agréables au goût. » On les boit de préférence. » Leur faune est différente de celle des eaux blanches; les rochers qui les bordent restent blancs, alors que ceux qui sont baignés par les eaux blanches noircissent; elles ne communiquent pas leur couleur aux eaux blanches avec lesquelles elles se mêlent. » La cause de la coloration de ces eaux est restée inexpliquée. L'un de nous (M. Marcano), dans une exploration récente du haut Orénoque, a pu observer les eaux noires et constater la scrupuleuse exactitude des faits signalés par A. de Humboldt. Nous avons cherché dans la composition chi- mique l'explication de ces propriétés. » La région où l'on rencontre ces eaux est de formation granitique, couverte de la \ égétatiori luxuriante des tropiques. I/échantillon examiné (') Voyage au.x régions éqiiinoxiales, t. \1I, p. 228 et suiv. ( 909 ) est arrivé au laboratoire environ deux mois après avoir été prélevé; il avait conservé sa couleur, une saveur franche et agréable, une parfaite limpidité. » L'analvse de celte eau a monlré quelle reuferiiiail par lllra o=''',028 d'une matière organique constituée presque en totalité par ces acides bruns, mal définis, qui se pro- duisent dans les tourbières. Cette eau a une réaction acide qui s'accentue avec la con- centration, jusqu'à devenir très sensible au goût. On n'y trouve point de chaux (inoins de oS'',ooi par litre) ; la matière humique est donc à l'état libre. Les nitrates sont tota- lement absents. Les autres matières minérales sont très peu abondantes ; leur somme ne dépasse pas os'',oi6 par litre; elles sont formées de silice, d'oxydes de fer et de manganèse, d'alumine, de potasse avec des traces d'ammoniaque. » L'origine de ces eaux et leur composition nous permettent de donner l'explication de leur couleur et de leurs propriétés. » Ces eaux se sont colorées en dissolvant les acides humiques libres, formés par la décomposition de la matière végétale, sur nn sol granitique, exempt de calcaire. Elles ressemblent, sous ce rapport, aux eaux qui s'écou- lent des tourbières. La coloration persiste pour cette raison que, en l'absence de calcaire et malgré l'aération, les phénomènes de la nitrification et par suite la combustion delà matière organique ne peuvent pas se produire, comme le montre l'absence complète des nitrates. Les eaux noires ne colorent pas les eaux blanches avec lesquelles elles se mélangent, parce que le calcaire contenu dans ces dernières sature l'aci- dité libre. La nitrification et la destruction simultanée de la matière car- bonée se produisent alors rapidement, sous l'influence de la température élevée des eaux (27" à 28", de Ilumboldt). » Malgré la forte proportion de matière organique qu'elles renferment, elles ne se corrompent pas, à cause de leur acidité et de leur aération, qui empêchent les phénomènes réducteurs de s'y produire. » Les rochers qu'elles baignent ne se colorent pas comme ceux qui bor- dent les eaux blanches, parce que leur acidité s'oppose au dépôt des oxydes de fer et de manganèse. » La coloration est donc attribuable à une matière organique; elle n'est pas le résultat d'un jeu de lumière; mais, si la composition chimique en est la cause première, son intensité doit être attribuée à des phénomènes de réflexion, produits dans les couches profondes de la masse liquide. » ( 9'« ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les acétah benzoïques de la tnannite cl de ses homologues ; action décomposante de l'aldéhyde benzoïque. Noie de M. J. Meumer. présentée par M. Troost. (Extrait.) « Pour obtenir rapidement l'acétal de la mannite, il suffit de dissoudre la mannite dans l'acide chlorhydrique ou dans l'acide sulfurique, d'ajouter la quantité correspondante d'aldéhyde benzoïque et d'agiter : la masse se transforme en acétal et se solidifie entièrement. » Il n'est pas nécessaire d'opérer sur de la mannite pure : la présence du ejlucose, des sucres réducteurs et d'autres impuretés n'empêche aucu- nement la formation de l'acétal. Ce composé est insoluble dans l'eau, dans les alcalis, dans les acides, dans l'alcool froid, etc. ; il est donc facile de le débarrasser par des lavages convenables des impuretés qui l'accompagnent, et comme, d'un autre côté, il se décompose facilement en régénérant la mannite et l'aldéhyde, il offre un moyen commode et rapide de préparer la mannite à l'état de pureté, et de l'extraire des plantes où elle se ren- contre. » C'est ainsi que j'ai pu l'extraire du jus des baies de VEphedra dista- chya. plante des sables maritimes, où la mannite se trouve mélangée à des substances albuminoïdes, qui se coagulent à l'air, et à du glucose. Une opé- ration de quelques heures suffit dans ce cas pour obtenir la mannite par- faitement pure, tandis que, d'autre façon, il faut plusieurs mois pour dé- truire par fermentation les sucres fermentescibles, et plusieurs cristallisa- tions successives pour enlever la matière colorante. » On remarquera que ce procédé permet aussi de reconnaître la présence de la mannite dans un mélange, et j'espère même pouvoir déterminer les conditions pour doser de la sorte cette substance. )i Voici une propriété des acétals, qui me semble importante : » Quand un acétal benzoïque (et cela est sans doute vrai pour des acétals différents) est complètement débarrassé de l'excès de l'aldéhyde qui lui a donné naissance, il résiste aussi bien à l'action des acides qu'à celle des alcalis ; il est indécomposable par une ébuUition prolongée cuec de l'eau acidulée. Mais il n'en est plus ainsi en présence de l'aldéhyde; la décomposition se fait très rapidement à l' ébuUition , d' autant plus rapidement que l'excès d'aldéhyde est plus grand, et elle a lieu au sein d'un liquide peu acide, ne contenant pas plus de j^ d'acide sulfurique, par exemple. ( 9'i ) )) L'aldéhyde benzoïque a donc une influence sur l'hydratation de l'acé- tal et sur la formation consécuti\ c de la niannite. » CHIMIE. — Action du suljiire de carbone sur les argiles : production de V oxysulfure de carbone. Note de M. Armand Gautier, présentée par M. Friedel. « J'ai été amené par une suite de considérations sur u^squelles je me propose de revenir, et qui sont relatives à l'origine des éléments minérali- sateurs des eaux thermales, à essayer de produire l'oxysulfure de carbone en faisant agir au rouge vif les vapeurs de sulfure de carbone sur les sili- cates naturels, en particulier sur les argiles. Ces essais ont réussi et me permettent de publier aujourd'hui une méthode qui seule peut fournir le gaz oxysulfure de carbone COS à l'état de pureté et en grande quantité à la fois. Je me suis, en effet, assuré que les moyens proposés jusqu'à ce jour sont peu pratiques, imparfaits, ou très coûteux. La réaction de l'oxyde de carbone sur les vapeurs de soufre est incommode et dangereuse; la décom- position des sulfocyanates par l'acide sulfurique, récemment étudiée et per- fectionnée par Rlason {Journ. pralit. Chem., i^ série, t. XXXVI, p. G4), donne toujours un peu d'azote; la décomposition de l'acide sulfurique anhydre par le sulfure de carbone réussit mal. J'ajoute que les procédés décrits par les auteurs pour séparer de l'oxysulfure de carbone les vapeurs de sulfure de carbone qui l'accompagnent sont ou très insuffisants (ab- sorption de CS^ par le caoutchouc), ou trop compliqués : l'on sait que Klason, pour purifier ce gaz, le lave dans une solution de Iriéthvlphosphine, dans le but de retenir les vapeurs de sulfure carbonique. » Le procédé que je propose fournit ce gaz abondamment et rapide- ment. On remplit soigneusement un gros tube de porcelaine avec du kaolin préalablement calciné et séché au rouge naissant. L'appareil, placé dans un bon fourneau, peut être porté au rouge blanc gi^àce à un mélange de coke et de charbon de cornue. L'air ayant été préalablement chassé [)ar un courant d'acide carbonique, on fait passer sur le kaolin un courant de vapeurs de sulfure de carbone sec. Il sort du tube de porcelaine un mélange gazeux composé d'une trace d'acide snlfh\drique, de -j-i^ environ d'acide carbonique, de 60 à G4 pour 100 d'oxy sulfure de carbone, de 35 à 89 pour 100 d'oxyde de carbone, le tout mêlé à l'excès des vapeurs de l'acide sulfocarbonique. Ces gaz s'enrichissent en oxyde de carbone si la tempé- rature vient à baisser, en oxysulfure si elle monte. C. R., 188S, 1' Semestre. (T. CVII, N° 2ô.) 121 ( 912 ) » Pour les puiùfier, les gaz traversent successivemeiit : i° un flacon à demi plein d'eau glacée où ils déposent la majeure partie du sulfure de carbone excédant; 2° un flacon à lessive de potasse qui enlève CO* etH^S; 3° une forte colonne de chlorure cuivreux acide qui s'empare de l'oxyde de carbone; 4° im barboteur à aniline alcoolique (12 pour 100); 5° enfin un tube à ponce sulfurique. Si les gaz ont parcouru rapidement tout l'ap- pareil, l'oxysulfure peut contenir encore une faible quantité d'oxyde de carbone, de A^apeur d'alcool et d'humidité : on les enlève en agitant le gaz sur le mercure successivement avec im petit excès de chlorure cuivreux, avec quelques fragments de potasse caustique sèche, enfin avec un peu d'acide sulfurique. Il est alors pur et peut être analysé. » L'on sait que les vapeurs de sulfure de carbone s'unissent activement à froid à l'aniline en solution alcoolique pour donner la sulfodiphénylurée es = (AzH .CH^)- (flo/mann). Après m'ètre assuré que l'oxysulfure de carbone ne contractait pas, même après vingt-quatre heures, de combi- naison en quantité bien sensible avec ce réactif, je me suis servi de la solution d'aniline dans l'alcool pour priver entièrement l'oxysulfure des vapeurs de sulfure de carbone qu'on ne lui enlevait jusqu'ici qu'imparfai- tement ou très difficilement. » Sur le gaz ainsi obtenu à l'état de pureté j'ai pu vérifier la plupart des propriétés décrites par les auteurs. J'ai remarqué seulement qu'entièrement privé des vapeurs de sulfure de carbone, il jouit d'une odeur alliacée très faible, légèrement éthérée. Il peut être lavé sans difficulté au chlorure de cuivre acide, qui lui enlève les dernières traces d'oxyde de carbone et en dissout seulement un peu plus que son volume. » Ainsi que l'avait reconnu déjà en 1868 M. Berthelot, le gazCOS s'unit à l'ammoniaque lentement, en déposant peu à peu des cristaux jaunes de carbamate oxysulfuré d'ammonium que l'eau décompose. » La soude absorbe lentement le gaz oxysulfuré de carbone. Une lessive à 35oS'' par litre, versée dans des flacons de ce gaz de telle façon que celui-ci reste toujours en excès, a donné après vingt-quatre heures de belles ai- guilles et des cristaux tabulaires à peine colorés en jaune très clair, parais- sant cristalliser en prismes rhomboïdaux obliques. C'est un oxysulfocar- bonate sodique que l'eau décompose en partie, en le transformant en carbonate et sulfure de sodium aCSO^NaH •+- H-O = CO'NaH -h NaHS +C0--+- H-S. » J'ai fait de nombreuses expériences pour déterminer la composition ( 9i3 ) des gaz qui se forment lorsqu'on sulfure les diverses bases par les vapeurs de sulfure de carbone à haute température, suivant l'ingénieuse méthode publiée en i853 par M. Fremy (^Annales de Chimie et de Physique, 3^ série, t. XXXVIII, p. 3i2). Au point de vue de la production de l'oxysulfure de carbone, l'alumine seule m'a donné de bons résultats : encore est-elle trop divisée et difficile à manier. Elle doit être chauffée au blanc, car au rouge cerise les vapeurs de sulfure de carbone ne donnent à son contact que de l'oxyde de carbone avec un peu d'acide carbonique et 6 à 8 pour loo d'oxysulfure. On en obtient quelques centièmes à peine lorsqu'on remplit le tube uniquement de tessons de porcelaine. Les vapeurs de soufre passant sur un mélange d'alumine et de charbon au rouge blanc donnent au con- traire de l'oxysulfure de carbone presque pur. Ainsi que l'avait reconnu M. Fremy, en présence des vapeurs de CS-, les oxydes de plomb, de cuivre, de zinc, de fer, se transforment au rouge en beaux sulfures cristallisés ; mais j'ai constaté que, sauf avec l'oxyde de zinc, il ne se fait presque pas, ou pas d'oxysulfure de carbone avec ces oxydes. La litharge donne de l'acide sulfureux et de l'acide carbonique. » Il me reste à dire ce que devient le kaolin traité au rouge blanc par le sulfure de carbone. Si on laisse refroidir le tube dans ces vapeurs, on trouve, en le cassant avec précaution, à l'extrémité correspondant à la sortie des gaz, des aiguilles blanches, brillantes, comme implantées sur le tube, qu'elles obstruent partiellement. C'est du sulfure de silicium, sulfure que M. Fremy nous a fait connaître autrefois. A la place du kaolin, et sur- tout en avant, est une substance couleur plombagine, parsemée de nom- breux cristaux très durs, souvent assez gros, ayant la forme de losanges taillés en biseaux sur deux de leurs arêtes opposées. Ce corps dégage à l'air humide de l'hydrogène sulfuré. L'eau l'attaque difficilement en donnant de l'alumine et de la silice gélatineuse. En un mot, le kaolin a été, partielle- ment du moins, et avec perte d'une partie de sa silice qui s'est volatilisée à l'état de sulfure de silicium, transformé en une substance oîi le soufre est venu remplacer l'oxygène. C'est une sorte de sulfosilicate d'aluminium qui fait prévoir que l'on pourra peut-être obtenir, par l'action du sulfure de carbone sur un grand nombre de silicates naturels, toute une série de com- binaisons nouvelles où le soufre viendrait remplacer l'oxygène. » ( 91^4 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Surl'acélone dloxéthylèe. Note de MM. E. Grimaux et L. Lefèvre, présentée par M. Friedel. « La théorie fait prévoir l'existence de deux isomères dérivant de la glycérine par perte de 2*' d'hydrogène, l'aldéhyde glycérique et la dioxa- cétone : CH--OH CHO CH^-OH CH-OH CH-OH CO CH^-OH CH=-OIi CH^-OH Glycérine. Aldéliyde Dioxacétone. glycérique. )) L'un de nous (') a obtenu l'aldéhyde glycérique en oxydant la glycé- rine par le noir de platine et montré qu'elle constitue un véritable sucre, ayant la propriété de fermenter sous l'influence de la levure de bière. Nous avons cherché à obtenir la dioxacétone, qui paraît devoir également possé- der les propriétés d'un sucre fermentcscible. Jusqu'à présent, nous avons obtenu seulement son dérivé dioxéthylé I CO CH=-OC=H^' dont le mode d'obtention et les propriétés font l'objet de la présente Note. » Pour obtenir ce corps, nous nous sommes adressés à l'éther éthoxacéto- éthoxacétique qui se produit dans l'action du sodium sur l'éthvlglycollate (éthoxacétate) d'éthvle, de la même façon que l'éther acétylacétique se forme dans l'action du sodium sur l'éther acétique. Les formules suivantes indiquent les i-elations de l'éther acétylacétique et de l'éther éthoxacéto-éthoxacétique : CH'-CO-CH=-CO-C='H=, Élher acétylacétique. CH2(0C=HM CO-CH(OC-Il') CO^C^H^ Etiier éthoxacéto-éthoxacétique. (') E. Gri.iiaL'x, Comptes rendus, 1S87, t. CI\ , p. 1276, et l. CV, p. 1173. (9'5) » On sait que l'éther acétylacétiquc subit, sous l'influence des alcalis, deux sortes de dédoublement: d'une part, il se dédouble en acétone, acide carbonique et alcool; de l'autre, il régénère seulement de l'acétate et de l'alcool : (i) CH'-CO-CH--C02C='H5+2KIIO = C'H''0+ CO'K- + CMl-'O, Étiier acétylacétiquc. Acétone. Carbonate Alcool. de potasse. (2) CH'-CO-CH--CO-C-H'>-h2KHO = 2C^H»0=R + C2irO. Étlier acétylacélique. Acétate Alcool. de potasse. » Ces deux réactions, qui se produisent simultanément, se font en pro- portions inégales avec les composés analogues à l'éther acétylacétique; pour quelques-uns, la seconde réaction domine presque exclusivement et il ne se forme que peu ou point d'acétone. » Si avec l'éther éthoxacéto-éthoxacétique on arrivait à réaliser la réaction (i), il est évident que le corps obtenu constituerait l'acétone dioxéthylée. M. Conrad, qui a essayé de dédoubler cet éther par la baryte, n'a obtenu que de l'éthylglycollate de baryum, suivant l'équation (2). » Nous avons repris l'élude du dédoublement de l'éther éthoxacéto- éthoxacétique et, après de nombreuses tentatives, nous avons réussi à ob- tenir l'acétone dioxéthylée. Le procédé qui nous a donné les meilleurs rendements consiste à laisser en contact à froid, pendant une durée de quarante-huit à soixante-douze heures, avec la quantité calculée de po- tasse en solution aqueuse étendue (2,5 pour 100), de manière ii sapo- nifier simplement l'éther et à le transformer en sel de potasse, de l'acide éthoxacéto-éthoxacétique CfP(OC='H^)-CO-CH(OC=H^')-CO-H. )) On neutralise alors par l'acide sulfurique pour mettre en liberté l'acide, qui se décompose presque aussitôt avec dégagement d'acide car- bonique. On agile à plusieurs reprises avec de l'éther; on sèche la so- lution éthérée, on chasse l'éther et l'on soumet à la distillation le résidu, qui constitue la dioxéthylacétone presque pure. Le liquide passe presque entièrement entre i93°-i96°, surtout vers igS"; un sixième envu'on entre 196° et 200°. Le rendement en produit est de 20 à 25 pour 100 de l'éther éthoxacéto-éthoxacétique mis en réaction. La portion recueillie (9'6) entre igS^-igô" a donné à l'analyse des chiffres conduisant à la formule C'H'^O'. » La dioxéthylacétone 1 CH— OC^H= C'H'^0'= CO CÏI--OC-R' est un liquide incolore, d'une odeur aromatique, d'une saveur à la fois sucrée et chaude, distillant vers ig^", d'une densité de 0,980 à 17°, 8. Sa densité de vapeur, prise par la méthode d'Hofmann dans la vapeur de toluidine, est de ^,ç)5 (théorie : 5, 01). Elle est soluble dans l'alcool, dans l'éther, un peu soluble dans l'eau, et distille avec la Aapeur d'eau. Elle s'échauffe fortement avec le bisulfite de sodium et s'y dissout en donnant une combinaison très soluble. Elle réduit énergiquement la liqueur cupro- potassique et son pouvoir réducteur est beaucoup plus considérable que celui d'un même poids de glucose; elle réduit à chaud l'azotate d'argent ammoniacal avec formation d'un miroir. )) La difficulté d'obtenir de grandes quantités de ce corps ne nous a pas encore permis de compléter son histoire. Nous avons cependant commencé des expériences dans l'intention de le transformer en dioxacétone C'H''0' et de l'hydrogéner pour obtenir l'éther diéthylique de la glycérine. » Nous avons essayé en vain de transformer en acétone dioxéthylée la dichloracétone symétrique CH-Cl-CO-CH-Cl. Quand on traite celle-ci par l'éthylate de sodium même étendu, il se fait à froid une vive réaction avec production de matières résineuses brunes, solubles dans les alcalis, insolubles dans l'eau. )) La dioxéthylacétone représente, on le voit, une fonction dont on n'a- vait pas encore d'analogues ; elle est tout à la fois composé acétonique et éther d'un glycol biprimaire. » CHIMIE ORGANIQUE. — Trcinsformalion du terpilène en un menthène. Note de MM. G. BoPciiARDAT et J. Lafont, présentée par M. Berthelot. « Nous avons fait agir, à la température de 100° pendant quinze heures, sur de la terpine C^"!!'", 2H'-0^, vingt fois environ son poids d'acide iodhy- drique aqueux, saturé à 0°. Il se forme immédiatement du diiodhydrate de terpilène cristallisé C^^H'*, 2HI, identique avec le diiodhydrate d'essence ( 9' 7 ) de térébenthine. Dès que la température s'élève, ce composé se liquéfie, forme une couche plus légère; il y a mise en liberté d'iode et, par suite, fixation d'hydrogène sur la matière organique. L'opération peut s'effectuer en vases ouverts au bain-marie. Les quantités d'hvdrogène mises en réac- tion varient entre i^'', 3 et 2'=i pour i'"'' de tcrpine, les durées de l'opération variant entre deux et vingt-quatre heures, et les proportions d'acide em- ployé de i6 à Go fois le poids de terpine. )) Ces différences tiennent surtout, à ce que, à côté de la réaction prin- cipale, qui paraît s'effectuer très rapidement et que l'on peut représenter par la relation C-°H"'2HI + HI = C^'Hi^HI + P, il se produit une polymérisation partielle du terpilène, formation de diter- pilène CH'-, qui fi^^e plus lentement de l'hydrogène. » Le produit principal est un composé iodé isomérique sinon identique avec l'éther mentholiodhydrique C^H'^L II n'est pas possible de l'isoler du diterpilène; il se décompose à basse température en iode, acide iodhv- drique et carbures divers; nous l'avons transformé en un dérivé stable C-"H'*, en traitant le mélange huileux, provenant de l'action de l'acide iodhydrique sur la terpine, et débarrassé de l'iode libre et de l'excès d'acide, par une solution chauffée à ioo° d'acétate de potasse dans l'al- cool. Il se dépose de l'iodure alcalin. )) Le produit précipité par l'eau est constitué par une huile plus légère que l'eau très aromatique. Il se sépare en deux fractions. L'une, bouUlant de 210" à 2.25", sous une pression réduite à 3'='" de mercure, n'est autre que du diterpilène C^H'-, plus ou moins mélangé de divers hydrates C'^IP', C^^IP", à points d'ébullition très voisins. La seconde fraction, la plus inté- ressante, bout régulièrement entre 167° et 170° sous la pression normale, c'est-à-dire environ 8° plus bas que le terpilène. Sa composition est repré- sentée par la formule C-''n"; la densité de vapeur correspond à cette for- mule. Sa densité à l'état liquide et à 0° est de 0,887, "" P^^" pl^s faible de 0,02 que celle du terpilène et ses isomères, à même point d'ébullition. » Il fixe mais lentement les hydracides : cette réaction le distingue de suite du terpilène C""!!'", de composition très voisine de la sienne. Ce ter- pilène fixe immédiatement et à froid 2™^' d'acide chlorhydrique en se trans- formant en dichlorhydrate C""!!'", 2HCI solide, fusible vers So". Le nou- veau carbure ne se combine que très lentement à froid à l'hydracide. Cette transformation s'effectue complètement quand on maintient à 100", pen- ( 9^^ ) diiiit dix heures, le carbure C^°H'* avec six à huit fois son vohime de solu- tion chlorhydrique saturée à o°; mais il n'y a jamais que i™"' d'hydracide fixée. )) Le monochlorhydrate formé est un liquide huileux, d'odeur agréable, qui ne se solidifie pas même à —60°. Il est plus léger que l'eau. Il distille sans altération de loS" à 1 10° sous 3""^ de pression. On ne peut le distiller sous la pression normale, car il se décompose, dès la température de iSo'* à 160°, en acide et carbure, qui passe entraîné par le gaz avec lequel il ne se recombine que lentement. Sa composition répond à la formule C-"[r"Cl. » Les alcalis le détruisent en régénérant un carbure C-" H" et sans cju'il y ait formation appréciable de composé oxvgéné. La densité de vapeur ne peut en être prise à cause de sa facile destruction par la chaleur. Il pré- sente une composition identique à celle de l'éther mentholchlorhydrique, obtenu par Oppenheim dans l'action de l'acide chlorhydrique sur le men- thol C-^H-'O-, ou camphre de menthe. Toutes ses propriétés concordent avec celles du dérivé du menthol. Le carbure, qui lui a donné naissance, semble donc isomérique, sinon identique, aACC le menthène d'Oppen- heim. )) Il résidterait de ces recherches que le menthol naturel devrait être rattaché à la série du terpilène; le menthol C-"H-''0'' présente d'ailleurs avec le terpilénol C-^H'^O- ou monohydrate de terpilène des relations de composition comparables à celles qui unissent l'alcool allylique CMi^O" à l'alcool propylique CIPO". « CHIMIE ORGANIQUE. - Sur la phi ali midi ne et la mèthylphlaliinidine . Note de M. Pu. Barbier, présentée par M. Berthelot. « La phtalimide, soumise à l'action de l'hydrogène naissant, se change en une substance basique à laquelle M. Graebe ('), qui l'a découverte, donne le nom de phtalimidine et attribue la constitution suivante : /C=AzH. \ cir^ / (') C. Graebe, BerkIUe. l. W [1, p. ujcjS. ( !)'!) ) » Suivant le même ;iiileiir('), le même traitement, appliqué à la ptalimide méthvlée, contluirait à une base de constitution diCferente et représentée par la formule /CH'i-AzH \C0- CH^ qui est celle d'une isohydroxyqiiinoléine. « D'après ce qui précède, la même réaction hydrogénanle, appliquée à deux substances aussi voisines que la phtalimide et son dérivé méthylé, engendrerait deux bases de constitutions différentes. » Pour compléter des recherches anciennes sur la réduction des imides des acides de la série grasse, et en même temps pour vérifier ce résultat singulier, j'ai repris l'étude de cette ré.iction. » La phtalimidine se prépare aisément et en grande quantité, en faisant agir, par petites portions, l'acide chlorhydrique saturé à o° sur une solu- tion acétique de phtalimide contenant la quantité de grenaille d'étain cal- culée. Lorsque hi dissolution est complète, on étend de deux fois le volume d'eau ; on élimine l'étain par l'hydrogène sulfuré et l'on évapore aux | la liqueur séparée du sulfure stanneux. En saturant l'excès d'acide par du carbonate de sodium, on obtient un précipité abondant qui, recristallisé dans l'eau bouillante, se présente sous forme de belles aiguilles blanches, fusibles à i5o°. Théorie Trouve pour pour loo. r." IP AzO. Matière o,3330 Acide carbonique.. . 0,8780 C 72, i3 72.19 Eau 0,1 586 II 5,3o 5,26 Il La phtalimidine est isomère avec l'oxindol, et, comme ce dernier, joue le double rôle d'aminé et d'amide. Les formules suivantes montrent cette isoraérie et la double fonction qui caractérise ces substances : /GO X /CH'. \CH2/ \AzH/ Phtalimidine. Oxindol. » La phtalimidine fournit un chlorhydrate très instable, qui n'existe cpi'on présence de l'acide chlorhydrique : l'eau le décompose entièrement; (,') C. Graebe et Amé Pictet, Berichte, t. XVIl, p. 1173. C. R., 1888, !• Semestre. (T. CVII, N° 25.) '^2 ( 92" ) exposé dans le vide, il perd son acide chlorhydrique, en régénérant, dans les deux cas, de la phtalimidine. » Malgré le peu de stabilité de cette combinaison, j'ai pu, en me plaçant dans des conditions convenables, obtenir nn chloroplatinale (CH'AzOHCO-PtCl^ et un chloroaurate répondant à la formule ((;«H'AzOHCl)',2AuCP. » De même que le chlorhydrate, ces deux sels sont instables. » Si à une solution potassique de phtalimidine on ajoute une solution d'azotate d'argent, on obtient un précipité blanc pulvérulent de phtalimi- dine argentique (C'H'JSOAg). )> Dans cette réaction, c'est la fonction amide qui entre en jeu. » J'ai pu obtenir un dérivé de substitution méthylé, en chauffant en vase clos à ioo°, pendant six heures, une solution potassique de phtali- midine avec un excès d'éthcr méthvliodhvdrique. » La méthylphtalimidine ainsi produite présente la composition ex- primée par la formule C'IPAzO. Tliéoiie Trouvé pour G» H' Az G pour loo. pour loo. Matière 0,^670 CO' 0,9835 C 73,24 73, ,13 H^O 0,20^5 TI 6,19 6,11 » Elle se présente sous forme de fines aiguilles blanches, fusibles à 120". Elle fournit nn chlorhydrate et un chloroaurate instables. Le chloroaurate répond à la formule (C"H»AzO)-[I(;l, AuCP. » La composition singulière de ce sel s'explicjue si l'on lient compte de l'instabilité du chiorhvdrate. )) Le point de fusion, la composition centésimale, la composition du sel d'or de la base que j'ai obtenue par méthylation directe, dont la formule ne peut être que C"H^(^ ) AzCH-, ( 92 1 ) tous ces caractères, dis-je, sont ceux de la base obtenue par réduction /CH^ — AzH de la niétliylphtalimide; il s'ensuit que la formule CH* \„^ r-ua ^^^ cette dernière doit être abandonnée. » J'ai contrôle cette première exj)érience par une autre, non moins con- cluante, et qui est la réaction de la monométhylamine sur le phtalide. » En chauffant une solution alcoolique concentrée de métliylamine avec le phtalide, en vase clos à 220" pendant douze heures, j'ai obtenu cette mémo mcthylphtalimidine, fusible à 120", et donnant le même chloro-aurate que ci-dessus. La réaction est évidemment exprimée par l'équation C'W ( , ^;0-hAzH-CH' = H^O + C''H^ ( ) AzCH% qui confirme le résultat obtenu par méthylation directe et qui met en évi- dence la constitution réelle de la méthylphtalimidine. » J'avais antérieurement, mais sans résultat, tenté de réduire de la même façon la succinimide, la pimélimide et la camphorimide. Tous ces corps se détruisent, en reproduisant l'acide générateur et du chlorhydrate d'ammoniaque. 1) L'action de l'ammoniaque et des ammoniaques composées à haute lempérature sur les lactones parait au contraire devoir conduire à des corps du même genre ( ' ). » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Action des inhalations du chlorure d'é- thylène pur sur l'œil. Note de M. Panas, présentée par M. Bouchard. « M. Raphaël Dubois, dans sa première Communication à la Société de Biologie, et dans deu\ Communications sui>séquentes faites à l'Institut, insiste sur le trouble de la cornée provoqué par les inhalations du chlorure d'éthylène, expérimenté par lui comme anesthésique. Il ajoute que l'œil ainsi modifié devenait dur et comme glancomaleux. » Ayant institué à mon toui- des expériences de laboratoire sur ce sujet, de décembre 1887 à février 1888, je suis arrivé aux résultats que voici : » L'anesthésie survient chez le chien après avoir épuisé 5*^" de chlorure (') Laboratoire de Gliiinie générale de la Faculté des Sciences de Lyon. ( 9^2 ) d'éthylène, el dans un esjiace de temps qui varie de vingt à trente minutes. J'ai pratiqué de deux à cinq inhalations successives par animal. » En prolongeant les inhalations de trois quarts d'heure à une heure, et après avoir dépensé lo'^'^ par séance, j'ai observé sur les yeux les phéno- mènes suivants. )) Forte injeclion liabituelle de la conjonctive, qui ne disparait que vers le quatrième jour après l'inhalation. Souvent il s'y joint du larmoiement et de la photophobie. » La pupille se dilate et peut rester telle dans les premiers jours. )i La cornée se trouble et devient porcélanique de la première à la troisième inha- lation, pour ne disparaître qu'au bout d'une semaine et plus. L'éclaircissement procède de la périphérie au centre. » Sur quatre chiens, après éclaircissement de la cornée, une ou plusieurs inhalations se sont montrées incapables d'y provoquer de nouveaux troubles. Singulier fait d'accou- tumance qui mérite d'être signalé. » I^ar contre, sur un cinquième chien, alors que l'opalescence produite par une pre- mière inhalation subsistait encore, une nouvelle inhalation, loin de la faire disparaître, comme dans les faits rapportés par M. Raphaël Dubois, en a exagéré la saturation. » Contrairement à l'expérimentateur cité, (|ui, dans sa Communication à la Société de Biologie, a parlé de dureté glaucoinateuse de l'œil, j'ai invariablement noté la conservation du tonus normal de l'œil, et même une hypotonie marquée. » T/étnde histologiqiie m'a révélé : » Une infiltration séreuse de la cornée, dont les mailles se trou\enl distendues comme par une véritable hvdrotomie. » L'épithélium antérieur ainsi que la membrane de Bowman demeurent intacts. » Par contre, l'endothélium qui tapisse la membrane de Descement se trouve presque partout détaché et détruit, sauf çà el là, où l'on trouve encore des cellules gonllées et en plein mouvement de karyokinése. » Les autres parties de l'œil, iris, choroïde, rétine, nu montrent aucune altération notable. )) Les conclusions à tirer sont : » j" Que le trouble de la cornée provoqué par les inhalations du chlo- rure d'éthylène provient d'une infiltration séreuse du parenchyme de cette membrane; » 2" Que le mécanisme de l'œdènne du tissu cornéen dépend de la des- truction, par cet agent, do l'endothélium de la cornée, qui seul protège la cornée contre l'envahissement de l'humeur aqueuse, ainsi que Th. Leber l'a démontré par des expériences déjà anciennes. » Dans aucune de mes expériences, je n'ai pu vérifier l'assertion de .AI. Raphaël Dubois ; f|uo le tissu de lu cornée, avant de s'hvdrotomiser, se ( 9-'^ ) desséche, ni que lu sécrétion lie l'Iuimenr aqueuse se Iroiivc primitivement tarie. » Z00r,0GlE. — Sur an Cachalot des Açores. Note dix Prince Albert nE Mo.vAco, présentée par M. A. Milne-EcKvards. « Pendant que, cette année, je poursuivrais avec Y Hirondelle une nou- velle campagne scientifique ( ') dans la région des Açores, je ne perdais pas de vue l'importante question des Cachalots. En 1887 on avait déjà préparé, conservé et rapporté dans le laboratoire de X Hirondelle {-) le cerveau et différentes pièces d'un de ces Mammifères, recueillis dans la même contrée par M. le professeur Georges Pouchet, et actuellement étudiés p) au laboratoire d'Anatomic comparée du Muséum de Paris conmie des objets nouveaux pour la Science. » Une relâche à l'ile de Fayal, durant Tété dernier, m'a procuré la bonne fortune de voir remorquer et dépecer, dans la baie Pim, un Cachalot harponné par les baleiniers de M. S.-W. Dabnev, consul des États-Unis, auquel le Muséum de Paris est déjà redevable de pièces exceptionnelles. » Le personnel et l'outillage indusiriel de la baie Pim, laissés à mon entière disposition, m'ont permis de photographier sous divers aspects le Cachalot, et de publier ce premier groupe de documents certains obtenus sur la forme de sa tète. » La fii^. 1 montre de profil la lète toul entière, qui appartient à une femelle adulte de petite taille; séparée du tronc à la hauteur de la première vertèbre cerx i- cale, elle pèse peut-être i5oo''k à aoco'^s; l'œil gauche tuméfié est à peine visible près de la section, et sur la ligne médiane qui partagerait horizontalement la figure. Le maxillaire inférieur, singulièrement petit, est garni de toutes ses dents; la partie anté- rieure du maxillaire supérieur est taillée comme Tétrave d'un navire. C'est dans une grande cavité, en avant et au-dessus des veux, que le sperma ced se trouve en plus grande abondance. » La fig. 2 montre sur la même tète, vue de face, les deux yeux et larriére-palais ; elle complète If /iff- i pour faire saisir la proportion des deux maxillaires, mais elle traduit insuffisamment la forme en étrave du maxillaire supérieur. Le poids considé- rable de cette masse en rendait la manœuvre difficile; c'est pourquoi, sur la /ig. 2, la ligne diamétrale longitudinale du maxillaire supérieur est dirigée à 45° au-dessus du plan de l'horizon. (') Comptes rendus, 26 novembre 1888. ('-) Ibid.. 24 octobre 1887. (') Suc. de Diol.. séance du ifi juillet 1887 et (Jomptes rendus, 29 octobre 1888. l-ig. ,. Tète de Cachalot femelli-- n'ioinj. i._|u,itrit-me campagne scientiliquc de V/firondet/e, rig Tèle lie Carlialot femelle (face). OiialriniH r.iiiip.i-iir hritiiLiliiiue de Vl/iroinlelle . ( 92'i ) » L'aspect nigiieiix cjiio présente la pièce provient des causes suivantes : le Cachalot, retrouvé mort par les baleiniers qui l'avaient blessé plusieurs jours auparavant, avait été suivi jusque dans la baie Pim par des requins et des bandes de poissons cjui lui labouraient l'épiderme à coups de dents; l'huile suintait par toutes ces écorchures et ruisselait entre les effiloche- ments. Mais les principales lignes n'en sont pas moins exactement con- servées. . » Voici quelques mensurations; leui- nombre est restreint, parce que la bigue et le gréement installés pour le dépècement habituel de ces Cachalots n'offraient ni la solidité ni les dispositions nécessaires pour dos maniements plus compliques : III 1" OA . De Iceil il lexlrémité supérieure du uiusenu . . i ,90 2" DE. Maxillaire inférieur jusqu'il la lèvre 1 , ifi 'i" BC. Diamètre de la section verticale passant par le plan de symétrie de la ^erlèbre 1 i4^' ZOOLOGIE. — Recherches sur le cerveau des Aranéides (^'). Note de M. G. Saint-Remy, présentée par M. H. de Lacaze-Duthiers. « Nos recherches ont porte sur les dillérentes tribus des Aranéides dipneumones. Le cerveau est partout construit sur le même plan et se di- vise en deux ganglions, comme chez les Phalangides et les Scorpions : le ganglion optique et le ganglion rostro-mandibulaire. Le premier comprend également ici les lobes optiques, homologues aux » ganglions optiques » des Insectes, l'organe stratifié postérieur et les lobes latéraux ; il fournit les nerfs optiques. I^e secoud émet les nerfs des chilicères et les origines du stomato-gastrique déjà connus, et un petit nerf impair destiné au rostre. » C'est chez les Citigrades que le cerveau atteint sa plus grande com- plication. Il a présenté {Lycosa narbonensis, Cardosa saccala) comme un petit tubercule au-dessus de la masse sous-œsophagienne, prolongé en avant par deux lobes optiques allongés, cylindro-coniques, accolés sur la ligne médiane. Les nerfs optiques sont réunis en une lame verticale que (') Ces reclierclies ont été effectuées, en grande partie, au laboratoire de Banyuls- sui-Mer, dirigé par M. de Lacaze-Dutliiers, que nous sommes heureux de pouvoir re- inercier de sa libérale hospitalité. ( 92? ) les coupes montrent formée, à l'extrémité des lobes, d'une paire de nerfs supérieurs et de trois paires de nerfs inférieurs, d'un volume en rapport avec celui des yeux auxquels ils correspondent. Les nerfs inférieurs des- tinés aux six yeux accessoires se divisent en faisceaux nombreux ; les nerfs supérieurs traversent diagonalement la lame pour se porter aux deux yeux principaux (veux médians antérieurs). Les lobes optiques sont divisés en une paire de lobules inférieurs volumineux et une paire de lobules supé- rieurs, très petits, correspondant aux yeux accessoires et principaux. Chaque lobule inférieur comprend : la lame médullaire, la couche fdjril- laire antérieure, la lame glomérulée, la couche fdn'illaire postérieure, la masse médullaire inférieure, réunie à son homologue du côté opposé par une commissure transverse, enfin la commissure des lobules et une écorce ganglionnaire. La lame médullaire, divisée en trois segments correspon- dant aux nerfs, est formée de tubes courts qui sont les prolongements élargis et modifiés des fibres des nerfs. Chacun de ces tubes se continue avec un tube très fin (couche fibrillaire antérieure) qui se rend à un élé- ment de la lame glomérulée ; celle-ci est formée par de petites glomérules de substance ponctuée dense, qui émettent les fibrilles de la couche fibril- laire postérieure allant à la masse médullaire. Cette masse, située à la partie postérieure et inférieure du lobule, se compose de deux parties, l'antérieure en forme de calotte hémisphérique épaisse, la postérieure en forme de pédoncule qui se perd dans le lobe latéral. La commissure trans- verse des masses médullaires inférieures s'étend entre les deux pédon- cules, en forme de fer à cheval à branches dirigées en avant, et un peu en dehors et en haut ; elle est formée de gros tubes nerveux. Toutes les fibrilles qui proviennent des nerfs optiques ne vont pas à la masse médullaire : un petit nombre, en se fusionnant, forment de gros tubes qui se portent le long de la face externe des lobes latéraux, jusqu'au-dessous de l'organe stratifié, pour y constituer la commissure postérieure des lobules inférieurs. Le lo- bule supérieur comprend simplement une lame ou couche médullaire, formée comme la lame inférieure de tubes accolés, une couche ou pédon- cule fibrillaire, et une masse médullaire de structure fibreuse, réunie à son homologue par tme commissure située en avant de l'organe stratifié. L'écorce cellulaire du lobe comprend : en avant, l'écorce propre, formée de cellules pauvres en protoplasma (noyaux ganglionnaires) qui envoient leurs prolongements aux lames médullaires et à la lame glomérulée ; en arrière, des couches de cellules qui sont en relation avec le lobe latéral. » L'organe stratifié postérieur diffère de ctXu'iàe?, Phalangiurn. La partie G. R., 1888, 2' Semestre. (T. CVII, N« 2?.) 123 ( 928 ) médullaire a la forme d'un gros fuseau à pointes mousses, recourbé en un croissant qui embrasse le bord postérieur des lobes latéraux. Il est formé de deux segments emboîtés, dont l'antérieur est divisé en une lame prin- cipale et une lame accessoire. Il existe une lame ganglionnaire à sa face supérieure, constituée par des éléments pauvres en protoplasma. Les lobes latéraux représentent deux noyaux de substance médullaire, accolés sur la ligne médiane et revêtus d'une faible écorce cellulaire antérieure. Ils sont, en partie, séparés par une cloison conjonctive verticale, et reliés par une commissure supérieure, et une commissure principale, gros arc fibinllaire situé dans le plan de la commissure des masses médullaires infé- rieures. » Le ganglion rostro-mandibulaire, traversé par l'œsophage, émet en avant, latéralement, les nerfs des cliilicères, et sur la ligne médiane le nerf rostral qui sort d'une petite bandelette forméjî par la fusion de deux petits lobes médullaires, issus de chaque moitié du ganglion. Latéralement et en arrière, il donne de chaque côté un fdet nerveux, qui se porte en avant et en haut pour sortir au niveau du ganglion optique : ce sont les origines du stomato-gastrique. » Le ganglion rostro-mandibulaire et, dans le ganglion optique, l'organe stratifié, les lobes latéraux et les lobules supérieurs se montrent partout à peu près avec les mêmes caractères . Les modifications les plus grandes portent sur le lobule inférieur. Chez les Latérigrades (Thomisus), la struc- ture de ce lobule diffère peu de ce que nous venons d'indiquer. Chez les Orbitélaires, nous trouvons une réduction considérable (Epeira sericea, plus encore chez Ep. diadema). Les lobes optiques, petits, donnent deux paires de nerfs. Le double écran médullaire du lobule inférieur des Lycasa est remplacé par une couche médullaire unique, formée de petites masses ponctuées, polyédriques, sortes de gros glomérules; la masse médullaire est petite, simplifiée dans sa forme; la commissure des masses est formée de fibres et de substance ponctuée, et se divise en trois segments, deux laté- raux et un moyen renflé. La commissiu'e postérieure est ])lus développée. Chez les Tubitélaires, les masses médullaires inférieures n'existent plus et les couches fibrillaires se soudent directement aux lobes latéraux. Chez les Tegenaria , la couche médullaire est formée de trois lames de tubes ner- veux; la commissure des masses existe sousla forme d'un cordon fibrillaire grêle, qui relie les points où se trouveraient les niasses médullaires. Chez les Drassus, la couche médullaire est formée d'un îlot compact de tubes; chez les Segestria, elle est moins distincte encore, et la commissure des ( 929 ) masses est un filet presque rectiligne : on revanche, la commissure pos- térieure est très développée; dans ce genre, les yeux principaux et les nerfs et lobules supérieurs manquent. Enfin, chez les Rétitélaircs (Pholcus), les lobules supérieurs et inférieurs sont séparés; les couches médullaires sont de simples masses ponctuées, à structure réticulée. Il n'existe pas de masses médullaires inférieures, mais un vestige de leur commissure et une com- missure postérieure. Les lobules supérieurs ne présentent ni masses mé- dullaires, ni commissure. Chez les Saltigrades (jE'/eww), nos préparations sont peu favorables. Les lobules inférieurs sont volumineux et non acco- lés; ils ont une couche médullaire formée de cylindres de substance ponc- tuée, dense, très espacés, une couche fibrillaire, une masse médullaire de structure fibreuse, une commissure des masses et une commissure posté- rieure des lobules. » ZOOLOGIE. — Sur le Peroderma cylindricum fie/Zer, Copépode parasite de la Sardine. Note de M. A. Giard. « Le parasite de la Sardine, signalé par M. L. Joubin dans un pli cacheté récemment ouvert (séance du 19 novembre), a étédécriten i865par Heller sous le nom de Peroderma cylindricwn ( '). Il fut étudié depuis par Corna- lia qui, ignorant l'indication de Heller, le renomma Taphrobia pilchardi(j^). Enfin nous devons à Richiardi (i 875) une monographie beaucoup plus com- plète de ce Crustacé et d'intéressantes observations sur sa distribution géographique dans la Méditerranée ("). Richiardi l'a trouvé très abondam- ment à Palcrme, où 20 pour 100 des Sardines apportées sur le marché au mois de septembre étaient infestées; à Catane et à Messine, oii il est moins abondant ; à la Spezzia (un seul exemplaire) et à Pise, où sur des milliers de Sardines vingt-cinq Peroderma ont été recueillis pendant le mois d'octobre 1875. » Sur les côtes de France j'ai pu moi-même étudier le Peroderma cylin- (') C. Heller, Reise der Fregatte Novara um die Erde. Zoolog. Theil. Bd. II. Crustaceen, S. aSo, Taf. XXV, fig. 6. (-) CoRXALiA, 5(///(7 Taplirobia pilcliardi, niiovo génère di Croslacci parassiti {Atti délia Soc. ilaUana di Se. jYciL, XVIII, fasc. II, p. 197, t. VI). (') Richiardi, Intorno «/Peroderma cyiindricuin Heller {Atti délia Sociela Tos- cana di Scionze Nat. in Pisa, vol. II, fasc. 2°, iSyS). ( 9'^o ) dricum au Pouliguen et à Concarneau où ce parasite est très commun et connu de toute la population maritime. A Concarneau, les pêcheurs et les sardiniers le désignent sous le nom de Pavillon, et c'est une croyance popu- laire que les Poissons porteurs de ces Pavillons nagent en tête des bancs de Sardines. Pendant le mois de juin 1886, année où la Sardine parut tard et fut peu abondante, j'ai pu cependant me procurer de nombreux Pavil- lons, grâce à l'obligeance de M. Guyot, sardinier à Concarneau. » Le Peronema cylindricitm est très voisin du Lernœenicus sprattœ Sow. i^Lernœonema monillans M. Edw.), parasite du Sprat et de Lernœenicus en- crassicholi Turton, parasite de l'Anchois. Les deux genres Peronema elLer- nœenicus sont d'ailleurs parfaitement distincts. De plus, tandis que le parasite du Sprat est ordinairement fixé sur l'œil de son hôte, le Perodei-ma adhère constamment à la partie dorsale le plus souvent dans la région moyenne du corps. Presque toujours il détermine la stérilité de la Sardine par castration parasitaire; mais je n'ai jamais observé les accidents dont parle M. Joubin (gros abcès amenant d'autres complications). On trouve bien entre les muscles du poisson un gros corps étranger, mais cet amas est constitué luiiquement par les renflements bulbaires {rigonfiamenli piriformi de Ricliiardi) et les filaments radicaux émis par le Peroderma et pénétrant jusque dans les reins de son hôte. » Comme presque tous les parasites fixés à demeure, le Peroderma in- feste la Sardine jeune et grandit avec elle, sans retarder notablement la croissance du poisson, mais en empêchant son développement sexuel. )) La présence de ce parasite, plus spécialement sur les Sardines du lit- toral, est donc un nouvel argument contre l'hypothèse des migrations. Le fait que les Sardines infestées sont pour la plupart stériles est une preuve de plus que ces poissons ne viennent pas au rivage pour frayer, et poussés uniquement par l'instinct de la reproduction. M JjCs Crustacés parasites ont généralement besoin d'endroits abrités pour le développement de leurs larves. Aussi la particularité signalée par M. Joubin, relativement à la présence plus fréquente des parasites sur le littoral, n'est-elle pas spéciale au P(?rof/e/y?2a. C'est en vain, par exemple, qu'on chercherait le Phiyxus paguri et le Peltogaster paguri sur les Pagu- rus Bernhardus dragués au large, même dans les localités où ces parasites sont très abondants. Dans les profondeurs, les gros Pagures logés dans des coquilles de Buccins sont accompagnés seulement de l'Annélide commen- sale, Nei-eilopas fucata, et c'est sur les individus littoraux, principalement sur ceux qui ont pour demeure des coquilles de Purpura ou AcNalica, qu'il (93' ) faut chercher les Bopyricns ouïes Rhizocéphales. De même, les gros tour- teaux (^Platycarcinus pagurus), venant des grands fonds, ixe portent jam^iis la Sacculina triangularis Anderson, parfois très commune sur les petits exemplaires pris à la côte. » Comme tous les autres parasites, le Peroderma se multiplie d'autant plus que son hôte est lui-même plus abondant. Il en résulte que les an- nées où le parasite est le plus commun suivent celles où la Sardine s'est montrée en grandes quantités. » GÉOLOGIE. — Sur la traversée de la rivière souterraine de Bramahiau et sur la formation des cations des causses . Note de M. E.-A. Martel, présentée par M. Daubrée. « A 17'*'" nord-ouest du Vigan, entre le causse Noir et le mont Aigoual, près du village de Camprieu (Gard), le ruisseau du Bonheur se perd sous terre, dans des calcaires bruns infra-liasiques, par quatre puits ou cre- vasses, à l'altitude de io95"\ Il reparaît au nord-ouest, au fond d'une alcôve de falaises à pic hautes de 100'" à 120"', sous la forme d'une puis- sante source-cascade ayant 10™ de chu te, à l'altitude de looS"^. Cette source, nommée Bramabiau, dont le site extraordinaire rappelle Vaucluse, sort d'une énorme fissure, élevée de 40" à 5o"', large de 2*" à 6™. » Le 28 juin i888, j'ai réussi à descendre dans l'une des crevasses où s'engloutit le Bonheur et à ressortir par la source de Bramabiau, effectuant ainsi la première traversée d'une rivière souten'aine que coupent six cas- cades. » La distance à vol d'oiseau est de 44o'" et la différence de niveau de 90™ entre les orifices de la perte et celui de la sortie ; le développement interne du cours d'eau atteint 700", en outre on mesure i'^'" de couloirs latéraux à sec, soit 1700'" de ramifications totales. Sous terre, la rivière décrit un demi-cercle presque parfait et reçoit comme affluents quatre grosses sour- ces de provenance inconnue. Tous les couloirs secondaires sont perpendi- culaires à la galerie principale ; aux intersections, plusieurs salles de coupe conique, hautes de 5o'" et plus, ayant de 20™ à 4o'" de diamètre, forment carrefours ; l'une renferme un petit lac. Le système se trouve, vers son milieu, traversé à angle droit par un filon de quartz visible extérieurement dans un vallon voisin et dirigé du nord-est au sud-ouest. Uniformément, tous les conduits sont très étroits (i'" à G"") et fort élevés (10™ à 4o™)- (932) » Cet aspect général des cavernes de Bramabiau prouve que les eaux ont simplement suivi les cassures préexistantes, les diaclases de la masse calcaire. L'enfouissement du Bonheur est relativement récent, puisque son ancien lit aérien reste très nettement visible, avec ses berges intactes, sur le plateau de Campricu, et puisque l'érosion n'a pas eu le temps encore de transformer en grottes spacieuses les fentes intérieures qu'elle sape sans relâche. » Ce que le Bonheur exécute actuellement, des eaux plus anciennes et plus abondantes l'ont fait jadis dans les dolomiesbathoniennes des causses, pour former les vallées du Tarn, de la Jonte, de la Dourbie, etc. On sait que ces curieux carions oolithiques (profonds de 4f>o™ îi Goo"", larges au sommet de 700"" à 2000'") ont en principe leurs versants composés, de bas en haut : 1° d'un talus de marnes, incliné à 35° (hauteur 200™ à Soo""); 2" d'une falaise verticale de doloniies compactes (i5o™ à 200"); 3° de bancs de calcaires gris stratifiés (So™ à 100"). « Les plus anciennes eaux courantes des causses ont d'abord cherché leur voie parmi les fissures ou les dépressions des bancs supérieurs ; pé- nétrant ensuite dans les diaclases des dolomies, suivant l'allure constatée à Bramabiau, elles ont élargi ces cassures et évidé des cavernes (c'est ce que font à notre époque les rivières souterraines du Karst, en Istrie); sous l'effort des courants ramifiés, les polyèdres de roches limités par les dia- clases se sont par endroits amincis en piliers, à la mode de l'exploitation des carrières de gypse ; rongés au pied, ces piliers entraînaient dans leur chute des voûtes immenses. » Dans leur descente à l'Océan, favorisée par l'inclinaison générale des couches vers le sud-ouest, les eaux adoptèrent sous terre des directions générales (esquisses des thalwegs futurs), coudées suivant le sens des prin- cipales diaclases ou la disposition des failles. Puis les marnes sous-jacentes furent attaquées à leur tour; la roche compacte, déjà toute corrodée, vint à perdre sa base et s'effondra petit à petit comme un plafond dont on enlèverait un à un les supports. Alors l'écoulement cessa d'être souter- rain : l'érosion aérienne continua seule, par le délayement des marnes tendres, le travail commencé par le cavernement des dolomies résistantes et l'approfondissement des canons devint, de siècle en siècle, plus consi- dérable. » La première phase de cette formation de vallées n'a donc pas consisté dans le simple sciage vertical des dolomies par des rivières creusant leur lit de plus en plus, mais bien dans le développement, puis l'écroulement (933 ) des cavernes. Les causses eux-mêmes nous en fournissent cinq preuves manifestes : » 1° Bramabiau montre, sur une échelle réduite, le mode de transfor- mation des diaclases en cavernes. » 2° Les grottes hautes (3oo'" à 4oo™ au-dessus des vallées) que j'ai explorées cet été ont trois sortes d'aspects : puits verticaux et étroits, grandes salles d'éboulements, longs couloirs élevés. Je ne citerai que deux exemples. Dans la grotte des Baumes-Chaudes (vallée du Tarn) j'ai reconnu trois étages de puits (de lo™ à 3o"), communiquant par trois niveaux entre-croisés de galeries horizontales; le tout découpe la montagne en vé- ritables polyèdres (longueur totale 900™, profondeur 90"). Dans celle de Dargilan (vallée de la Jonte), j'ai relevé 2800™ d'avenues et de salles in- connues, de 5™ à 20™ de largeur sur 20™ à 5o" de hauteur, distribuées en trois branches, dont les principales subdivisions sont perpendiculaires entre elles. Les diaclases ont donc été les directrices constantes des eaux souterraines. L'excavation de ces grottes est due aux dérivations latérales des courants primitifs intérieurs; leur extension s'arrêta dès que ces cou- rants eurent trouvé, à un niveau inférieur, im écoulement normal et aérien dans les marnes friables. » 3° Les accidents si pittoresques des falaises dolomitiques font voir leurs aiguilles et leurs tours hardiment détachées des parois par le seul effet des cassures. » 4° A. la surface même du causse Noir, sur des points oi!i les bancs stratifiés de calcaires gris ne recouvrent plus la zone des dolomies, les cirques de Montpellier le Vieux (^Comptes rendus, 26 juillet 1886), de Roquesaltes, de Madasse, etc., renferment des centaines d'obélisques et de pans de murs naturels; ce sont les témoins irrécusables du travail des eaux et de l'affaissement des voûtes, laissés debout parce que l'érosion s'est arrêtée avant d'entraîner leur socle de marnes, et capricieusement sculptés depuis par les agents atmosphériques. » 5° Enfin dans les vallées mêmes, des éboulements colossaux, obstruant le thalweg entier et barrant le cours des rivières, comme le chaos du Pas de Soucy à la Perte du Tarn, achèvent de démontrer que les cassures (dia- clases ou failles) des dolomies ont été le réseau de trous de mines utilisé par les eaux courantes pour pratiquer les cavernes et que les écroulements de ces dernières ont tracé ensuite le sillon originaire, l'amorce des canons actuels. (934 ) » Ainsi s'établit une fois de plus le rôle capital joué par les fractures du sol dans la formation des vallées. » M. L. ïlur.o adresse une Note « Sur les nombres irrationnels d'Euclide » , A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures trois quarts. J. B. EliRATA. (Séance du 26 novembre 1888.) Note de M. Pasleur, relative à la Statistique du traitement de la rage au Brésil : Page 8;^8, lignes 6 et 10, ai/ lieu de 69, lisez 66. Note de M. Caspary, Sur une manière d'exprimer les coefficients de trois systèmes orthogonaux : Page 860, formules (i), et ligne 29, au lieu de b, lisez 3. Même page, lignes 2g et 3o, au lieu de A, B, lisez d., il!). Page 861, lignes, au lieu de /= AB, lisez £ = -Aafe. Même page, formule (7), an lieu de b, lisez C. Note de M. Charles Brongniart, Les Entomophthorées et leur application à la destruction des insectes nuisibles : Page 8y3, ligne 3, nu lieu de Fredenois, lisez Frésénius. Même page, ligne 12, au lieu de Les Enipusa fructifient à l'intérieur, lisez à l'ex- térieur. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai (les Grands-AugusUns, n° 55. nopuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent réguliôionient le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'anaée, deux volumes in-4''. Deux ibles l'une par ordre alpliabétique de matières, l'autre par ordre alpliabolique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonneineal est annuel part du i" janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : en Michel el Médan. I Gavault Sl-Lager. ■cr ' Jourdan. ( Ruir. iens Hecquet-Decobert. ( Germain etGrassin. '*'* ( Lachése el Dolbeau. onne Jérùme. tnçon . ieaux. \- Morel et G'". I Avrard. Chaumas. j Duthu. ( Muller frères. ■ges Soumard-Beineau ILelouriiiec. F. KoDeri. J. Koberc. V Uzel Caioff. Baër. Hervieu. Massif. \ibéiy Perrin. bourg Henry. \tont-Ferr... Rousseau. ; Lainarche. Ratel. ' Renaud. ( Lauverjat. ( Crépin. i Drevet. I Gratier. \chelle Hairitau. 1 Bourdignon. Poinsignon. Beghin. Lefebvre. Quarré. Lorient. Lyon. chez Messieurs ; ^ Gosse. ( M"° 'l'exier. Beaud. Georg. .Mégret. Palud. Ville et Pérussel. ; Bérard. Marseille | Laflitte. ( Pessailhan j Calas. Montpellier ■ ■ ■ ■ \ Coulet. ( Bietrix. Moulins Martial Place. / Sordoillet. Nancy •, Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. On souscrit, à l'Etranger, Amsterdam. Berlin. Bucharest. \bte. i Prevert et Houis ( M"' Veloppé. ( Barina. ( Visconti. Nîmes Thibaud. Orléans Luzeray-Laille. Blanchier. Druineaud. Rennes Plihon et Hervé. Rocheforl Boucheron - Rossi Langlois. [gnoi Métérie. S'-Étienne Chevalier. ( Bastide. ( Rumèbe. 1 Giniet. ( Privât. ( Morel. Tours < Péricat. ( Suppligeon. ( Giard. ( Lemaitre. Nantes. Nice Poitiers. ■ Rouen. Toulon. . . Toulouse.. Valenciennes . . chez Messieurs ; i Caarelsen. ! Feikeraa. Athènes Wilberg. ( Verdaguer. Barcelone ! _. Piaget. Asher et C''. Calvary et C". Friediander et fil; Mayer el Muller. Berne j Schmid, Francke e: Bologne Zanichelli et C'". Boston Sever et Francis. iDecq. Mayolez. Falk. Haimann. Ranisleanu. Budapest Kilian. Caire {Le) V' Barbier. Cambridge Deighton, BellelC'. Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Lorentz el Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Lœscher et Sécher. Gand Hoste. Gènes Beuf. ICherbulicz. Georg. Stapelraohr. liharkofi Polouectove. La Haye Belinfante frères. ( Banda. ( Payot. Barth. Brockhaus. Leipzig l Lorenlz. Max Rube. Twielmeyer. Decq. Gnusé. chez Messieurs Londres Luxembourg. Madrid . et Capde- Guleu Lausanne. Liège. I Dulau. Nuit. V. Buck Fuentès ville. Librairie berg. Gonzalès e hijos. Yravedra. , F. Fé. ,,., ( Duinolard frères. Milan J „ ( Hœpli. Moscou Gautier. / Furcheim. Naples ] Marghieri di Gius ( Pellcrano. Christerii. Weslerniann. Odessa Rousseau . Oxford Parker el C'". Palermc Pédone-Lauriel. Porto i\Iagalhâès el Molli/. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. Bocca frères. Loescherel C'". Rotterdam Kramers. Stockholm Samson et Wallin. / Issakofi'. S^-Pétersbourg . ■ ! Mellier. ( Wo'ir. Boi Vi frères. Nen'-l'orl!. Rome. Turin . iBoi Vi frères Brero. Loescher. Roseiiberg et Sellier. Varsovie Gebethner et Wollf. Vérone Druckei'ClTedeschi. ( Frick. ) Gerold et C". i. Franz Hanke. ( Meyer etZeller. Vienne. Zurich . BLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31.— (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volumes in-4°; i853. Pri-x 15 fr. Tomes 32 à 61. — ( i" Janvier i85i à 3i Décembre 1 86 J. ) Volumes in-4''; 1870. Pri.\ 15 fr. I PPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : toi I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DcRuEset A.-J.-J. Souer. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvcniles le i, par M. Hanses. — Mémoire sur le Pancréas el sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières ■( par M. Claude Bernard. Volume ■n-4'', avec 32 planches; i856 15 fr. ion II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Be.neden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences ir .concours de i853, et puis remise pourcelui de i856, savoir : a Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- utnires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée.— Rechercher la nature les pports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs, » par M. le Professeur Bronn. In-4°, avec 27 planches; 1861... 15 fr. i la lêma Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. K 23. TABLE DES ARTICLES. (Séance d.i 5 décembre 1888.) MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBliES ET DES CORUESPONDANÏS DE F,' ACADÉMIE. M . Tisserand préseiiLe ii l'Aciidéinie k- lorno I de son « TraiU" de Mécanique cé- leste XS; M. MoLXHEZ. — Uliservalions des petites phi- nèles, faites an i;rand instrument niéi'idieii ^Ic l'ol>servatoire de Paris, pendant le pi'c- rnier semestre de l'année i8S8 s.SS M. 11. l'iJixcAHi;. — Sur les satellites de Mars M. EnmoNn Becouerisi,. - Sur la prépara- tion des sulfures de calcium et de siion- tiuni ]diospliorescents M. Dauiîhke j>r(.'sente à TAcadéniie, au nom de .S'. Af. dom Pedro, la photof;rapliic d'un frafîuienl |)oli du fer niéléorique on holosidère de lîciiile:;.! ( lin'sil i l'.ises. .. S,,,. ME3IOIUES PRESENTES. M. <;. (lHKii Jt'lrossi- iiti >iMoii(! Mi'-nioirc sur \<\ navi^'alion CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, divers Ouvrages de M. I£. Wiinsc/ieiidnr//', de M. Gart'el xri di'-coioposanlc de l'aldéhyde ben- Zo'Kpir M. Arm. Gautier. Action du sulfure de carbone sur les argiles : production de roxysulfnre de carbone MM. E. Grimai'x et L. Lefkvhe. Snv l'acétone dioxélliylée MM. G. TioueiiAUDAT et.l. Lafont. - Trans- formation du terpilène en un tnenthène. . M. Pu. liARBiKR. — Sur la plilalimidine cl la niélliylplilalimidiue M. Panas. Aclion des inlialalioiis dn chlorure d'elliylène pur sur l'ieil Prince Alrert DE Monaco. - Sur nn ca- chalot « ,,;i'i P.\RIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET bTLS, Quai dc'i Grands-.Vugusiins, 55. .-■^V 1888 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PA» MM. liES SECRÉTAIRiBS PERPÉTrEIiS. TOME CVII. N^24 (10 Décembre 1888> PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE .DES SCIENCES, Quai aes Grands-Augustins, 55. •StM 1888 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté DA?is les séances des aS juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes l^)résentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il v a deux volumes par année. Article 1^' . — Impression des travaux de F Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent | au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de ^o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite ])ar leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. TjCs Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au j)lus i\ pages par numéro. Un t]orrespondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les l'cmettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en l'icn aux droits qu'ont ces Mendjres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadéî sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'a que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants^' étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personn qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un r sumé qui ne dépasse pas 3 pages. I/Cs Membres qui présentent ces Mémoires $0> tenus de les réduire au nombre de pages requis.il Membre qui fait la présentation est toujours nomdit' mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extra autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le for pour les articles ordinaires de la correspondance offi cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tardj^ jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à tel le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompterei actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendue vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. >j, Les Comptes rendus n'ont pas de planches. ' ; Le tirage à part des articles est aux frais des an teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports el les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rap|)ort sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. 9 Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 10 DEGERIBRE 1888, PRÉSIDÉE PAR M. DAUBRÉE. MEMOIRES ET COaiMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE; M. le MiMSTRE DE l'Lvstruction publique et des Beaux-Arts transmet une ampliation du Décret par lequel le Présidentde la République approuve l'élection, faite par l'Académie, de M. Duclaiix pour remplir la place devenue vacante, dans la Section d'Economie rurale, par suite du décès de M. Hervé Mangon. Il est donné lecture de ce Décret. Sur l'invitation de M. le Président, ]M. Duclaux prend place parmi ses Confrères. M. G. Darboux fait hommage à l'Académie du deuxième et dernier fas- cicule du Tome II de ses « Leçons sur la théorie générale des surfaces et les applications géométriques du Calcul infinitésimal ». C. R., 1888, 2' Semestre. (T. CVII, N°24.) 1^4 ( 936 ) M. Faye présente à l'Académie 1' « Extrait de ta Connaissance des Temps pour l'an 1890 », publié par le Bureau des Longitudes, à l'usage des Écoles d'Hydrographie et des marins du Commerce. ASTRONOMIE. — Observations delà coincle de Faye, faites à l'observatoire de Marseille (^télescope Foucault de o",8o d'ouverture); par M. Stepiiax. Heure de l'observalion. Nombre Dates Temps moyen de Log. fact. Lug. fact. 1888. de Marseille. Aai. A"?. comp. .si appar. parall. "3? appar. parall. -A. hmsms , „ hms „,„ Dec. 5.. 12.47.44 -i~-2. 15,93 — I. 4)0 10.10 8.12.23,00 — 7,407 87.53.52,4 0,771 I 6.. 12.56.34 -^-■'-. 8,53 +6.17,0 5.5 8.12.16, 02 — ï>37i 88. i.i3,6 0,777 2 7.. 12.56.45 — 3.55,43 — 7.25,7 5.5 8.12. 7,87 —7,358 88. 8. 9,4 0,773 3 8.. i3.25.i6 — 3. 7,72 — 0.19,4 !o.io 8.11.55,60 — 7,238 88.i5.i5,8 0,772 4 Positions des étoiles de comparaison. Réduction Position Réduction Jtmoy. au moyenne au ^c. Nom de l'étoile. Grand. i!?88,o. jour. i8S8,o. jour. Autorités. Il m s s o - " 1 191W1H.VIII 8,8 8.10.5,18 +2,79 87.54.48,2 -i-8,2 CatalogueWj. 2 191 Wi H. VIII 8,8 S. 10.5, 18 +2,81 87.54.48,3 H-8,4 Catalogue "VVi . 3 333W, H.YIII 9 S.i5.o,48 +2,82 88.i5.26,4 -'-8,7 1(2 Cat. LamonU- WO- 4 333WiH.VIII 9 8.i5.o,48 +2,84 88.i5.26,4 +8,8 J(2 Cal. Lamonl + Wj). » Le 5, la comète est très faible, vaporeuse, irrégulièrement ovoïde, d'un diamètre de o',5o environ; on distingue excenlriquement un petit point de i4'' grandeur. » Le 6, l'aspect est à peu près le même que la veille. » Le 7, la comète paraît notablement plus belle que la veille, le noyau est moins faible; on distingue une trace de queue dirigée vers le nord-est du champ. » Le 8, l'aspect est à peu près le même que la veille; cependant l'éclat parait avoir encore augmenté. Noyau slellaire ii°-i2'". >> CORRESPONDANCE. M. le Secrktaiue pekpétuei, signale, parmi les pièces imprimées de la CoiTespondance, 1' « Album de Statistique graphique de 1887 ». (Présenté par M. Léon Lalanne.) (93?) GÉODÉSIE. — Travaux géographiques au Brésil. Note de M. L. Crl'ls, présentée par M. Faye, au nom de S. M. dom Pedro. « L'observatoire impérial de Rio de Janeiro a été chargé de déterminer les positions géographiques d'un certain nombre de stations du chemin de fer Dom Pedro II, entre la capitale de l'empire et Sabara. Je puis indiquer déjà les résultats obtenus pour les deux premières stations : Rodeio et Entre-Rios. » Les instruments employés sont deux cercles méridiens portatifs, mo- dèle n° 2, de Brunner. Les longitudes ont été obtenues à l'aide d'échanges de signaux électriques, effectués dans chacune des quatre nuits d'observa- tions complètes dont se compose chaque détermination, les instruments étant retournés après la deuxième nuit d'observation. Erreur Erreur Stations. Latitude. probable. Longitude ('). probable. Rodeio 22°33' 7",8S. ±o", 45 lO-SSsSSW. ±oSo3 Entre-Rios.. 22° 6' 49", 2 S. ±o",3i o"" 9»,27W. ±0^07 » Les réductions ont été effectuées par M. L. da Rocha Miranda, et les observations par MM. Lacaille et Morize. » ANALYSE. — Sur V application des fondions thêta d'un seul argument aux problèmes de la rotation. Note de M. F. Caspary, présentée par M. Her- mite(2). « Pour obtenir les formules relatives au problème de la rotation d'un corps pesant de révolution, suspendu par un point de son axe, je pose TV = r (i(i 4- /6 + R), a- = z = — 1^ (u — i¥J ) , 2 Iv ^ -^ 2 k ^ -^ y=--^(ia-ib + K); /{u)=e "^ • ( ' ) Par rapport à l'observatoire impérial. (■-) Voir même Volume, p. 809 et 901. (938) » Alors on tire des expressions (5), (6), (7) de ma Note-précédente les valeurs y,, = A,B,/(h— ia)ïl(ib)e,(u — ia), Vo, = — iA.,'Bf/(u -+- ib)ll,(ia)B(u + ib), (6) '^ y,, = iA,B./(u-ih)U,(ia)e(i/-ib), -,,= A,B._ /{u -h m)}l(ib)Q, (u -h ia), S = - A, k,?,,n,/-{u) n,(ia + ib) H, (la - ib) Q-(u), qui peuvent être mises, p étant une fonction quelconque, sous la forme plus simple : y, , = p H (ib) 0, (u — ia) — «'pP, yj, = — j"pH, (m) 0 (11 + ib) = — ip Q ( G = - p-II, (ia + iè)H, (îrt - ib)BHu)= - p=N. M En substituant ces valeurs dans les expressions (i) de ma Note citée : 23c,,=y;, +y;, 4-y^,-J-y=„,' 2«"3c,2= ï', " r'2 + T2 f " ïL- i^c,^= ynTis + 72. y^i- ri. + n2-r2i "T22. 23c.2 = -y;, +y;, + y^,-y^„. Se,, = ^- y, , y.^ + y.. ya2. |II|2I^^|I2|22' ^^-32 — ,'^n(2l^^|12|22» ^''33 J1M22 |l2|ai' on a exactement les formules de Jacobi (OEm'res complètes, t. II, p. 5o5) et, par une transformation simple, aussi celles de M. Lottner (Journal de Crelle, t. 150, p. 1 13). D'après le théorème établi dans ma Note précé- dente, on a de plus ^mn^^ (^m\b„f -^ a,„2b„n-\- ai„^b„^ (m,n^ i,2,j), où les coefficients <7,„„ et è,„„ proviennent des formules (3), si l'on fait 12 = — I et si l'on égale successivement oj à ia + ib et à ia — ib. (Voir Jacobi, loc. cit., p. 5o7-5io.) » Les expressions des coefficients c^^ , C23, 0,3 méritent un intérêt par- ticulier. Si on les forme au moyen des valeurs (6), on obtient, sauf la notation, les formules de M. Dumas, relatives au pendule conique (/our/ia/ (le Crelle, t. 50, p. 67). Par une transformation légère, ces formules pren- nent la forme élégante que l'on doit à M. Hcmiite (loc. cit., p. 1 12). » Dans un Mémoire prochain, je communiquerai les détails de ces calculs, les expressions des angles d'Euler au moyen des fonctions thêta et d'autres résultats. » (939 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une proposition générale concernant les équations linéaires aux dérivées partielles du second ordre. Note de M. Emile Picard, présentée jjar M. Hermite. « Un des points les plus intéressants de la théorie de l'équation ô- a ()- a ôi- ôy- est la détermination d'une intégrale supposée continue à l'intérieur d'un contour, au moyen de ses valeurs le long de ce contour. Ce problème est susceptible de s'étendre, sous certaines conditions, à ces équations linéaires aux dérivées partielles du second ordre, qui peuvent être obtenues en éga- lant à zéro la variation première d'une intégrale double, et dont je me suis occupé précédemment {Comptes rendus, 3 septembre i888). On démontre d'ailleurs aisément que ces équations peuvent se ramener au type d- u d'-ii /•/ \ à^:- Or- ' ^ ' )) Je veux aujourd'hui indiquer les résultats auxquels je suis arrivé, en me posant le même problème ]>our une équation linéaire quelconque , , à-i/ 7 à- Il , à- Il jdii du r - / dx- Ox dy ay- a-i- ay -^ les coefficients étant des fonctions continues de a; et j dans les portions du plan que nous considérons. » Soit (a-„,/o) un système de valeurs de x et j, pour lequel h- — ac <'^ o, c'est-à-dire pour lequel les caractéristiques sont imaginaires. Je démontre d'abord que, si l'on trace dans un certain domaine autour de ce point une courbe fermée C, il ne pourra exister deux intégrales uniformes et continues dans l'aire limitée par C, et prenant sur cette courbe les mêmes valeurs. Pour le voir, considérons l'intégrale double, nécessairement nulle. n "^ Edxdy, ( 9'|0 ) en désignant par E le premier membre de (i) et en appelant u une inté- grale s'annulant le long de C; l'intégrale double est étendue à Taire que limite C. On transformera de suite cette intégrale en une autre de la forme F désignant une forme quadratique en u, -j- el -^, les coefficients dépen- dant de X et r. En général, cette forme ne sera pas définie pour x^ et r„, et l'on ne peut pas conclure de là que u est identiquement nulle; mais soient B et B' des fonctions continues quelconques de x et y, on aura ici » La somme des intégrales (2) et (3) sera donc nulle, et de même forme que (2), et il ne reste plus qu'à faire voir qu'on peut déterminer les fonctions B et B', de manière que l'on ait sous le signe d'intégration une forme définie. On est ramené pour cela à un problème du genre sui- vant : étant donnée une fonction 6 de x et j, déterminer autour de (a?o, j^) une région du plan, où l'on puisse trouver deux fonctions continues B et B', telles qvie " ■ ox ôy )) On voit, par ce détour, comment on pourra déterminer un certain domaine autour de (a^o, y„) répondant à l'énoncé. » La question inverse se présente maintenant à nous; c'est le problème réellement intéressant. J'établis qu'on pourra trouver autour de (^0, v^) un certain domaine tel qu'une intégrale de l'équation sera effectivement déterminée par ses valeurs le long d'une courbe fermée C appartenant à ce domaine. J'indique la marche de la démonstration, qui est assez déli- cate. Tout d'abord, nous ne diminuons pas la généralité, en supposant que l'équation se réduit à d-u d-ii du j du dx- oy^ ox Oy » Considérons alors une courbe C que, pour éviter certaines difficultés de détail, nous supposerons analytique, et donnons-nous sur cette courbe une succession de valeurs que nous supposons fonction continue du para- (94i ) raèlre défiiiissant la position d'un point sur C; nous admettons de plus que cette fonction admette des dérivées des trois premiers ordres. Il exis- tera une fonction Uo satisfaisant à d'' u d- Il et prenant sur C les valeurs données. Cette fonction obtenue, nous for- mons une fonction u^ satisfaisant à l'équation Oj:^ ay- ax ôy et s'annulant le long de C; elle est complètement déterminée. Nous for- mons ensuite une fonction u.^ satisfaisant à l'équation d-iu d-iu du, , ()ii. ^— r H — r^ + a -7 h b~ -i- c«, = o ox- Oy- ax Oy et s'annulant le long de C. Nous continuons ainsi indéfiniment. Formons alors la série u = ;/„ -]- H, + «2 -I- . . . -1- ;/„ + . . . . )> Si le contour C est dans un domaine convenable autour du point (ir„,rp), la série u est convergente et donne la solution du problème proposé. » Le mode de développement qui précède, et qui vient d'être mis à profit pour l'étude de l'équation linéaire générale, avait déjà été utilisé par M. Schwarz dans un cas particulier, celui de l'équation d- u d^ u ^—5- 4- -7-^ -+- eu = o, ax^ oy^ comme on peut le voir dans un Mémoire extrêmement remarquable sur l'équation précédente, inséré dans les Actes de la Société finlandaise des Sciences (1888). » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les caractères de convergence et de divergence des séries à termes positifs. Note de M. P. du Bois-Retmoxd, présentée par M. Hermite. (Extrait.) « M. J.-L.-W.-V. Jensen, en publiant ses deux Notes : 5/^^ un théorème général de convergence (Comptes rendus, t. CVI, n"^ II et 22), paraît ne pas ( 9'i^ ) avoir eu connaissance de mon Mémoire : Eine neiie Théorie der Convergenz und Divcrgenz von Reihen mit posltiven Gliedern (^Journal de Crelle-Borchardt, t. 76, p. Gi ). » Eu appelant '^(/J) une fonction définie par l'équation Ip étant censée ne devenir ni nulle ni infinie, '{'(/^) peut être considérée comme avant une limite nulle ou infinie, selon que la série iu^ est con- vergente ou divergente. » La théorie nécessite encore l'introduction d'une fonction ç(/?) inter- médiaire entre iip et '\i(p), qui satisfait à l'équation <]/(/?) = «/, 9 (/j). Entre ces quantités ont lieu les deux théorèmes que voici : » I. Soient <^{p) et Up des quantités positives . Si, en premier heu, l™[?(/'')- 9(^ + 0^ am7.p est positive, la série lUp est convergente. Soit, en second lieu, f^i^p) choisie de ma- nière qu une série lu p ne puisse converger, à moins qu'on n'ait lim (p(/?)Mp=: o, la série 2 Up sera divergente toutes les fois que Uni ''! a„ et tj. étant positifs, et la série V — divergente. rentre complètement dans mon théorème I, quant à la convergence. Mais sa partie relative à la divergence est plus générale que la partie correspon- dante du mien, ce qui demande une explication. Pour élucider cette diffé- rence entre nos critères, il suffit de se borner au cas où, dans mon critère ç(yD) est =1, c'est-à-dire au cas uTiii-i^):;o. \\,^l T _ "/'!-' \> » Il est évident que la série est divergente quand la quantité i — -''^^ est négative. Au lieu des précédents on a donc, en effet, les deux critères de forme différente : ~''~ ) !> o pour la convergence, j — Il/!±! <^ o pour la divergence. » Pour la convergence, i — '-^^^ > o serait insuffisant, comme on le Il 11 reconnaît en faisant w^ = -• La symétrie, qui règne dans toute la théorie C. R., i8S8, a- Semestre. (T. CVII, N° 2-5.) I 2 1 ( 9 14 ) par rapport à la convergence et à la divergence, quand on s'en tient aux limites, se trouve donc en défaut, quand on soumet les expressions à l'épreuve avant la limite. » Mais la forme que M. Jensen donne à son critère de divergence évoque une question intéressante. » La question dont je veux parler est de savoir s'il existe une fonction V" telle que, pour i ^^ ^^p". 1^ série lUp soit toujours convergente. Or, je démontre qu'une telle fonction ly n'existe pas. » Si, comme l'a fait M. Weierstrass dans son Mémoire : Ueber die Théorie der nnalytischen Facultaten (^Journal de Crelle, t. 51), on se borne aux séries pour lesquelles le rapport -^^ peut se mettre sous la forme a, a, a„ + - T- -: + ••• , P P- et qu'on fasse a„ = i , on aura d'où n^-'^ et, d'après le critère de Raabe, la série sera convergente ou divergente selon que — a,^i. Ainsi, pour les séries qui satisfont à l'hypothèse de M. Weierstrass, la fonction 1^" est - > et l'on a I _ !!p±i> i pour la convergence et pour la divergence. Ceci met en évidence la nature des deux formes de critères. Le critère de premier abord lim ( i ^) < ' se transforme par l'introduction delà fonction >.jj' dans le critère du second rang, celui de Raabe. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la rectification des cubiques planes uni- cursales. Note de M. L. Raffy, présentée par M. Hermite. (Extrait.) « L L'arc d'une courbe unicursale s'exprime, en fonction du paramètre/ qui correspond uniformément aux points de la courbe, par une intégrale ( 945 ) hyperelliptique dont le genre peut être appelé le genre de V arc. Ce nombre dépend de quatre sortes de singularités dont voici la nature et l'effet : » Si un point situé à distance finie est l'origine d'un cycle à tangente iso- trope, le cycle étant d'ordre n et de classe v, le genre de l'arc est diminué de n— I plus la partie entière de y '. 2. » Si un point situé à distance finie est l'origine d'un cycle à tangente non isotrope, le cycle étant d'ordre n, le genre de l'arc est diminué de n — i. » Si la courbe admet une direction asymptolique non isotrope, et si au point situé à l'infini dans cette direction correspondent n valeurs égales du para- mètre t, le genre de V arc est diminué de n—i. » Si l'un des points cycliques est l'origine d'un cycle d'ordre n et de classe v, le genre de l'arc est diminué de n plus la partie entière r/e (v — i) : 2. » II. De ces théorèmes généraux résulte la détermination de toutes les cubiques unicursales dont l'arc est de genre inférieur à 3. » Les seules cubiques unicursales dont l'arc soit de genre 1 sont celles qui présentent un rebroussement à distance finie et celles qui touchent la droite de l'infini ou admettent une asymptote double. » Les seules cubiques unicursales dont l'arc soit de genre i (^intégrale elliptique) sont celles qui présentent une des quatre singularités suivantes, à l'exclusion des trois autres : 1° deux points d'inflexion à tangente isotrope, situés à distance f nie ; 2" rebroussement à distance finie et contact avec la droite de l'infini; 3° inflexion parabolique ou rebroussement parabolique à l'infini ; 4° passage par les points cycliques. » Les seules cubiques unicursales dont l'arc soit de genre zéro sont : 1° les courbes que représente en coordonnées rectangulaires l'équation {X -h l)y- — 27 Ix'- = o ; 2° les paraboles semi-cubiques , obliques ou droites; 3"^ les cissoides, obliques ou droites ; !f les courbes dont l'équation est (i) {y + l)y-~?>lx- = o. » Ces dernières sont les lignes de courbure de la surface minima de M. Enneper. Elles sont connues aussi comme podaires négatives d'une parabole par rapport à son loyer, et comme caustiques par réflexion d'une parabole pour des rayons incidents perpendiculaires à son axe. Leur arc est une fonction rationnelle des coordonnées a;, j. Mais il y a plus. Les ( 9^(5 ) courbes (i) sont les seules cubiques unicursales dont la courbure soit une fonc- tion rationnelle des coordonnées x, y. » III. On peut se proposer de tromer toutes les cubiques unicursales dont l'arc est une fonction algébrique de /. Toutes ces courbes ont leur arc de genre zéro. Il suit de là que les seules cubiques unicursales dont l'arc soit algébrique sont les courbes (i) et les développées de paraboles du second degré ( ' ). » MÉCANIQUE. — Sur r extension à certains points de l'une des propriétés mécaniques du centre de gravité . Note de M. A. de Saint-Germai.v. (Extrait.) « L'auteur se demande quels sont les points d'un solide qui partagent avec le centre de gravité la propriété suivante : le moment de la quantité de mouvement du corps S par rapport à une droite fixe OZ doit, à un in- stant donné, être égal au moment de la quantité de mouvement d'une masse M concentrée en A, augmenté du moment de la quantité de mouve- ment du solide par rapport à une droite AZ' parallèle à OZ, quand on considère le mouvement relatif à des axes de direction constante qui se coupent en A. » Le lieu est un hyperboloïde. » Le problème est analogue, l'auteur le fait remarquer, à la question résolue par M. Gilbert dans sa Note insérée aux Comptes rendus de la séance du 23 novembre i88j. >- CINÉMATIQUE. — Sur les accélérations d'ordre quelconque des points d* un corps solide qui a un point fixe O. Note de M. Pu. Gilbert (^), présentée par M. Resal. « 1. Appelons a l'axe instantané de rotation du corps; X,, X,, ..., ).„ ses accélérations angulaires des divers ordres; p le rayon vecteur; v la vitesse; Ji * Jn+p-K H — Jp+i *Jn+p-x + •■■; on prendra - + i termes si n est pair; — ^ — si n est impair. Dans cette formule, si l'on pose /; = — I, /-, = ?, 70 = ^'. n = 2, on trouve l'égalité et ce cas très particulier renferme le théorème de Villarceau (' ). » (') Resal, Traité de Mécanique générale, t. I, p. 253. ( 948 ) CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur l'emploi de l'eau oxygénée pour le dosage des métaux de la famille du fer : i° Chrome. Note de M. Adolphe Cauxot, présentée par M. Friedel. « L'eau oxygénée détermine, sur les solutions de divers métaux de la famille du fer, des réacti^^ns tantôt oxydantes, tantôt réductives, qui peuvent être mises à profit dans l'analvse chimique. Je m'occuperai succes- sivement du chrome, du manganèse, du fer, du cobalt et du nickel. » 1° Chrome. — L'acide chromique fournit avec l'eau oxygénée une réaction très remarquable, à laquelle est demeuré attaché le nom de Barreswil, consistant dans la coloration bleue qui se produit dès que l'.on mélange les solutions étendues et froides des deux substances. Cette réac- tion est caractéristique pour l'eau oxygénée; elle l'est également pour les chromâtes, à la condition d'y ajouter un très léger excès d'un acide fort, pour mettre l'acide chromique en liberté. » Cette coloration est assez fugitive ; elle dure quelques minutes à peine, si la solution est presque neutre; elle disparaît au bout de quelques se- condes, si elle renferme plus de -^ d'acide chlorhydrique ou sulfurique libre. Barreswil l'avait attribuée à la formation d'un acide perchromique instable; M. Moissan a montré qu'elle est due à une combinaison d'acide chromique et d'eau oxygénée (CrO', HO^). )) J'ai reconnu que, lorsque l'eau oxygénée a épuisé son action, l'acide chromique se trouve entièrement réduit à l'état de sesquioxyde de chrome, tandis qu'une quantité correspondante d'eau oxygénée a été détruite. » Cette réaction peut, en conséquence, fournir un moyen de dosage volumétrique soit pour l'eau oxygénée, soit pour l'acide chromique. » En versant jjeu à peu une liqueur titrée de bichromate de potasse dans une solution étendue d'eau oxygénée, légèrement acidifiée par l'acide chlorhydrique ou sulfurique, on voit se produire, à chaque addi- tion nouvelle, une teinte bleue qui disparait en quelques secondes par agitation. On peut ainsi déterminer le titre d'une solution d'eau oxygénée au moyen du bichromate, comme on le fait en solution sulfurique à l'aide du permanganate de potasse. Mais le permanganate est préférable, à cause de la netteté plus grande et de la persistance de la coloration qu'il produit. » Le dosage de l'acide chromique par l'eau oxygénée se fait, au con- ( 949 ) traire, clans des conditions avantageuses; car il est exact, facile à exécuter, et il n'exige l'introduction d'aucun élément fixe, qui puisse entraver les opérations suivantes, s'il s'agit d'une analyse complète. » Les conditions que j'ai trouvées les plus favorables sont les suivantes : » La solution de chromate à examiner est placée dans un verre à fond plat ou dans une fiole; on l'étend d'eau, s'il y a lieu, jusqu'à 5o'^'^ au moins et on la neutralise soit par ranimoniaque, soit par l'acide sulfurique ou chlorhydrique, en lui laissant une très légère acidité. » On prend pour réactif de l'eau oxygénée très étendue, par exemple l'eau oxygé- née du commerce étendue de 5, lo ou 20 volumes d'eau pure. Elle présente, dans ces conditions, une très grande stabilité à la température ordinaire. On la verse d'une bu- rette graduée, toute en verre, dans le vase où est la solution, qu'on tient à la main au-dessus d'un papier blanc. » Les premières gouttes produisent dans le liquide jaune une série de taches de teinte sombre, qui disparaissent bientôt; plus tard, le liquide prend une coloration bleue, qui disparaît également, si l'on fait tournoyer le vase. Il prend enfin une teinte verte, plus ou moins intense, suivant la proportion de chrome. On s'arrête aussitôt que la dernière goutte a cessé de produire une tache bleue et l'on note le volume d'eau oxygénée employé à ce moment. » On opère de la même façon en partant d'un volume mesuré de bichromate de potasse pur, en dissolution titrée, et la comparaison des volumes permet de calculer facilement la teneur en acide chromique de la première solution. Pour que les phéno- mènes de coloration soient tout à fait comparables dans les deux expériences, il est bon que les volumes de liquides et les quantités d'acide chromique ne soient pas trop diffé- rents, ce qu'on réalise facilement en se guidant sur la coloration du bichromate. » Il convient d'éviter que la coloration finale soit trop foncée et empêche de bien apercevoir la coloration bleue passagère; pour cela, il ne faut pas dépasser la propor- tion de G'"', 2 à OS'', 3 d'acide chromique. )) La solution titrée du bichromate de potasse, qui sert de comparaison, est facile à préparer et se conserve sans aucune altération dans un vase bien bouché. L'eau oxygénée très étendue est, de son côté, suffisamment stable pour servir à une série nombreuse des dosages, sans qu'il y ait à craindre aucun changement de titre pendant la durée de ces opérations. » BOTANIQUE APPLIQUÉE. — Sur un latex du Bassia latifolia Boxb. Note par MM. Edouard Heckel et Fr. Schlagde.vhauffex, présentée par M. A. Chatin. « he Bassia latifolia ou Mohwa est un grand arbre de la famille des Sapo- tées; il est bien connu par ses fleurs (calice) succulentes dont on exploite le ( 9^o ) sucre, par ses graines grasses qui dcjnnent le beurre d'illipé, et par son fruit agréable. Ce que l'on sait moins bien, c'est que ce végétal, originaire de l'Asie tropicale et répandu abondamment dans les Indes anglaises, donne par incision, mais en faible quantité et assez difficilement, un latex capable de fournir de la gutta-percha. » Ce dernier liquide est blanc laiteux, visqueux au toucher et tel qu'il nous est parvenu de Bombay, de Calcutta et de la Réunion (après un mois environ d'extraction et contenu dans des vases hermétiquement bouchés); il possède une odeur légèrement butyreuse et franchement acide. » Sa densité est de i,oi8.Examinéau microscope ('—), ce latex se pré- sente sous l'aspect suivant. On voit, mêlés à de grosses masses de globules propres à tous les latex, mais de très minimes dimensions (Jig. i, gl), des Fis 20 0 1 ■ Lalex frais de Bassia laLifolia Roxb. a, amidon simple. ac, amidon composé. g/, globules du lalcx. »rains d'amidon simples a, très développés, et d'autres d'amidon composé ac assez volumineux, les uns et les autres à bile très visible et ponctiforme. Ce fait est assez intéressant, car il me semble établir, pour la premièrefois, la constatation de la présence de la fécule dans le latex des Sapotacées;on en connaissait d'ailleurs l'existence dans d'autres latex et notamment dans celui des Euphorbiacées. » Filtré, ce suc passe trouble et le liquide qui a traversé le fdtre ren- ferme de nombreux globules. Soumis à l'évaporation au bain-marie, il bru- nit et fournit une masse poisseuse qui se laisse étirer en fils. Sur lo?"' employés, nous trouvons que la perte à l'étuveà io5° est de 8^\']']. Ce qui ( Ç)'yi ) reste, c'est-à-dire |S',2j, contient, après incinération, o»', /ji de sels fixes. On pentdonc en établir la composition de la manière snivante : Eau 87,70! Matières organiques 8, 20 > 100 Sels fixes 4 • "^ I 1) Quand on le chauffe au bain de sable, dans une cornue, on recueille un liquideacide. Ce dernier, dosé alcalimétriquement, exige S''" d'une solu- tion de soude normale pour loo'^'^ de suc employé. Evaporé au bain-marie d'abord, puis à l'étuve, le produit distillé, préalablement saturé, fourm'tun résidu qui, repris par l'eau, jouit des propriétés suivantes: » 1° Il réduit légèrement l'azotate d'argent à chaud. » 2" Il colore en rouge le chlorure ferrique. » 3" Il dégage une odeur acétique quand on le traite par l'acide sui- furique. » 4° Il donne de l'éther acétique au contact de l'acide sulfurique et de l'alcool. » 5" Le résidu sec, chauffé avec de l'acide arsénieux, dégage l'odeur du cacodyle. » Il résulte donc de l'ensemble de ces caractères que le produit distillé contient des traces d'acide formique, principalement de l'acide acétique et point d'acide butyrique : on aurait pu croire à la présence de ce dernier acide en se basant sur l'odeur particulière que dégage le suc naturel. » En calculant son acidité d'après la quantité de solution alcaline néces- saire pour le saturer, on reconnaît qu'elle équivaut ào^', 3o d'acide acétique par loo*^*^ de liquide distillé. » Si, avant de réduire le suc laiteux à siccité, on remue avec un agi- tateur lu bouillie liquide provenant de 100'''^ de matière, au moment où elle commence à se tasser, on amasse autour de la baguette' une substance poisseuse, très adhésive, et l'on trouve en même temps au fond du vase une matière pulvérulente dont le poids est 1,666. En fdtrant et évaporant la solution brune, on obtient un résidu de o, 172. Ce dernier, calciné avec du sodium, ne fournit pas de bleu de Prusse et ne contient par consé- quent pas de matières albuminoïdes. )) La solution aqueuse précipite par le sous-acétate de plomb, par le chlorure ferrique en vert, ce qui indique la présence de la gomme et des traces de tannin. Elle ne présente rien de particulier au spectroscope. » La poudre brune est insoluble dans l'eau, dans l'alcool et l'acétone; C. R., 1888, :.■ Semestre. (T. CVII, N-SI.) 1^6 ( !)52 ) mais soliible en partie clans l'éther de pétrole, qui dissout ^ de son poids d'une résine amorplie, incolore et transparente. » Après incinération, le produit brun insoluble laisse 0,261 de cendres blanches riches en suUate de chaux, [^'extrait aqueux fournit également 0,047 des mêmes cendres. » En retranchant de la somme des cendres 4^'. lo» 6t de la matière organique 8,20, c'est-à-dire i2,3o, le poids total de la matière brune inso- luble i,GG6, et du résidu aqueux o, 172, c'est-à-dire i,838, on a 10,462. D'un autre côté, en prenant la difféi'ence entre le poids total des cendres 4, 10 et celui des mêmes cendres contenues dans le produit brun et dans l'extrait aqueux, c'est-à-dire o,3o8, on arrive à 8,792. Retranchant main- tenant le deuxième nombre du premier, nous aurons 10,462 — 3,792 = 6,670 pour poids de la matière adhésive signalée plus haut. C'est cette matière qui présente le plus d'intérêt, car elle fournit la gutta-percha. » Elle se dissout dans l'alcool et dans Tacétone; grâce à l'emploi de ces véhicules, nous obtenons : Pour 100. 1° Partie soluble dans l'alcool 2,o43 soit 3o,63i 2° » dans l'acétone 2,824 ^2,3^2 3" Giitta-perclia i ,8o3 37,027 (3,670 100,000 » Ces nombres, ainsi que les précédents, nous permettent donc d'éta- blir la composition en centièmes du suc laiteux comme suit : Eau 87 , 4o Acide formique ( traces) et acide acétique o,5o r, .. s 1111 11 cac i matières organ. indél. r ,4oj Partie insoluble dans leau 1,666 i , ^ ( cendres 0,261 r> ..,,,, ,, I tannin et gomme o,i25 l^aitie soluble dans I eau 0,172 , ( cendres 0,047 Partie soluble dans l'alcool — résine a 2,o43 Partie soluble dans l'acétone — résine ^ 2,824 Gutta-perclia i ,8o3 Cendres 3 , 792 1 ©o , 000 » Ce qu'il importe surtout de retenir de cette étude, c'est que le suc épaissi, évaporé au quart environ de son volume primitif, fournit après (953 ) agitation une masse adhésive dans la proportion de 6,67 pour 100. Elle se dissont en partie dans l'alcool et dans l'acétone, et laisse, à l'état insoluble, 27,027 pour 100 de son poids d'une gutta dont nous ferons connaître ultérieurement la composition intime et les propriétés indus- trielles. » ZOOLOGIE. — Sur quelques Infusoires nouveaux ou peu connus. Note de M. J. KuxsTLER. présentée par M. A. Milne-Edvvards. « La partie terminale de l'intestin de la Jimule est l'habitat d'un Inl'u- soire parasite d'environ 60'^ de longueur. D'une forme ovoïde, avec une bouche sub-terminale, il présente un bouquet de longs cils, assez peu abondants, insérés sur le pourtour de la bouche et rappelle ainsi le Lo- phomonas hlallarum. Chez ce dernier, contrairement à toutes les descrip- tions actuelles, les cils buccaux ne constituent pas un faisceau homogène; ils sont insérés sur un bourrelet entourant la bouche et disposés en deux faisceaux latéraux, dans chacun desquels ils affectent une disposition un peu spiralée ('). Chez le parasite de la Limule, la disposition cihaire n'est pas analogue. De la bouche part un tube œsophagien rigide s'enfoncant obliquement dans le parenchyme et se terminant brusquement vers le milieu du corps; il présente deux lames, d'aspect corné, ayant la forme d'une faux allongée, opposées l'une à l'autre et proéminant dans la cavité du tube; l'une est insérée suivant la ligne médiane dorsale, l'autre suivant la ligne médiane ventrale. Le corps de cet organisme est entouré d'une cuticule présentant un double système de stries superficielles qui se coupent obliquement, et à structure aréolaire; elle recouvre le paren- chyme du corps; celui-ci présente, en apparence du moins, et traité par certains réactifs, une structure analogue, fine vers la périphérie, plus grossière à l'intérieur. Vers l'extrémité j)ostérieure du corps se trouvent la vésicule contractile et le noyau, la première du côté dorsal, la dernière près de la face ventrale. Le noyau s'est présenté à moi, dans certams cas, avec un aspect allongé et étranglé au milieu, en forme de biscuit à la cuiller, comme s'il était en voie de division. Vers l'extrémité du corps, rejetée vers, la face dorsale, se voit une petite dépression tégumentaire, à terminaison interne douteuse (anus?). (') J.'aiiiilje de la Blatte se imiiliplie par ile^ kvsles. ( !)^4 ) » Dans l'intestin d'une lame de Tipulide, dont la déteiminaison exacte n'a pas pu être faite, se trouvent de petits êtres ])eu abondants, dont l'étude présente de grandes difficultés. Ce sont des Flagellés voisins des Bodo, mais à bouche terminale : aucun des deux filaments n'est dirigé en arrière. » L'un de ces êtres, globuleux, piriforme, de ?>^ a lo^ de longueur, a l'extrémité antérieure arrondie, tandis que la postérieure est pointue; il est rempli de granulations et présente des flagellums antérieurs remar- quables par leur longueur, qui s'insèrent au fond d'un petit infundibulum; du fond de celui-ci part un tube œsophagien court et fin, bientôt masqué par un gros noyau, situé près de l'extrémité antérieure du corps. » L'autre espèce a le corps allongé, tordu, et ses mouvements se font en spirale, à la manière d'une vrille. Court tube œsophagien. Petite pointe caudale. )) L'hvdrophile est l'hùle d'une sorte de petit Monocercomonas, petit or- ganisme atteignant à peine une dizaine de i^. de dimension ; il est aussi dif- ficile à voir et à observer, car il est peu abondant et toujours en mou\ e- ment; il s'insinue constamment au milieu des matières qui remplissent l'intestin. )) La forme du corps, allongée, peut être considérée comme symétrique par rapport à l'axe longitudinal ; cependant elle est variable et ne peut donc pas être bien définie. Les changements de forme qui s'observent sont de deux sortes principales ; les uns n'altèrent pas la configuration générale du corps, tandis que les autres sont dus à de véritables mouve- ments amiboïdes, localisés à la région postérieure du corps. » A l'extrémité antérieure du corps se voient quatre flagellums égaux, un peu plus longs que le corps ; l'extrémité postérieure, ordinairement élargie, est obtuse et non terminée en pointe, comme chez les Monocer- comonades. Trois de ces filaments sont accolés entre eux à la base et se séparent à des hauteurs variables. Ce caractère les rapprocherait des Phyl- lomètres, si la base de ces cils était plus grosse. Le quatrième flagellum ne paraît pas soudé au faisceau, et, dans certains cas, je l'ai vu dirigé en ar- rière. Les mouvements de ces êtres sont saccadés, vifs, cjuoique le dépla- cement du corps, qui résulte de ces tremblements, soit assez lent. )) La configuration du corps est assez variable, et d'un moment à l'autre l'aspect des individus change dans certaines limites. Les très jeunes indi- vidus paraissent moins susceptibles de variations, l^rès de l'extrémité an- térieure se trouve un corpuscule arrondi, le noyau. La cuticule recouvre ( [P5 ) un protoplasme spongieux, dans lequel se voient des granulations, res- semblant à des bols alimentaires, puisque je n'ai pas pu arriver à distinguer une bouche. Cet être s'enkyste. Dans le même hôte se,tn)uve une petite amibe. » T^e vagin de la vache contient un Trichomonas ; il en est de même de l'intestin du porc. J'en ai trouvé aussi dans la bouche d'un homme assez mal portant. Les Bactérioïdomonas ont un flagellum aux deux bouts. Tj'intestin de la Periplaneta Americana, outre les Nyctothères, contient un Infusoire cilié nouveau assez remarquable ; il s'y trouve aussi un petit Flagellé costulé rappelant le Polymastix du Hanneton. » PHYSIOLOGIE COMPARÉE. — Sur une nouvelle pièce, le coussinet, organe annexe de l'aiguillon, chez les Hyménoptères. Note de M. G. Carlet, transmise par M. de Lacaze-Duthiers. « Dans une Note précédente ('), nous avons désigné sous le nom d'écaillé trouée une pièce mobile qui est percée d'un gros stigmate et qui rattache aux téguments l'appareil vulnérant des Hyménoptères. Or, on a peine à comprendre comment l'appareil trachéen si délicat, que nous avons décrit en dedans de l'écaillé trouée, n'est pas empêché de fonctionner par les frottements continuels de cette écaille, soit contre les téguments, soit contre l'écaillé anale, au moment du jeu de l'aiguillon ou même seulement pendant les mouvements de la respiration. )) L'appareil vulnérant est une sorte de piston conique, qui se meut dans un corps de pompe constitué par les écailles trouées; celles-ci, à leur tour, se meuvent dans le cône formé par le dernier anneau de l'abdo- men. Il en résulte que la trachée, qui part du stigmate de l'écaille trouée, ne peut pénétrer directement dans le corps : elle est obligée de se couder pour ramper entre l'écaille anale et l'écaille trouée, avant d'entrer dans la cavité abdominale. On comprend aussi que le stigmate ne présente pas l'appareil valvulaire habituel aux stigmates de cette importance : effective- ment, des valves situées en dehors du stigmate seraient appliquées contre la face interne du tégument et ne pourraient pas plus se mouvoir que les paupières sous un bandeau qui comprimerait fortement le globe oculaire; (') Comptes rendus, 5 novembre 1888. (956 ) ou bien, si elles pouvaienl se mouvoir, leurs mouvements seraient conti- nuellement contrariés par les frottements contre la paroi. M Cependant une fermeture du système trachéen de l'écaillé trouée est nécessaire pour empêcher la sortie de l'air qui remplit les énormes vési- cules trachéennes de l'ahflomen ; car celles-ci sont en rapport avec le stig- mate toujours béant de l'écaillé trouée. Or nous avons montré que cette fermeture existe : c'est celle que nous avons décrite, avec détail, sous le nom Aq. fermeture operculaire. » Mais on pourrait encore se demander comment l'opercule peut se soulever ou s'abaisser, interposé qu'il est entre l'écaillé anale et l'écailie trouée, qui sont appliquées l'une contre l'autre. « Nous ferons d'abord remarquer que l'opercule est oblique par rap- port aux plans des écailles entre lesquelles il est emprisonné, ce qui tend à faciliter ses mouvements, sans nécessiter un trop grand écartement de ces deux écailles. Mais cet écartement est nécessaire, et c'est pour le pro- duire qu'intervient un nouvel organe qui ne paraît pas avoir encore attiré l'attention. Cet organe, que nous appellerons coussinet, à cause de ses usages, a la forme d'un corps piano-convexe, fixé par sa face plane contre l'écaillé anale, tandis que sa convexité répond à la portion de l'écaillé trouée que n'occupe pas l'appareil trachéen. Il en résulte que cet appareil est constamment tenu à distance de l'écaillé anale par le coussinet. I/oper- cule ne se trouve donc en contact avec aucune autre pièce de l'appareil vulnérant: il peut ainsi se soulever ou s'abaisser librement, par la contrac- tion ou le relâchement du muscle trachéen. » A un fort grossissement, le coussinet se montre composé de cellules sphéroïdales, à protoplasma granuleux, soudées les unes aux autres par une substance chitineuse fine et transparente qui rattache l'amas qu'elles forment à l'écaillé anale. » En résumé, il existe, chez les Hyménoptères, un organe (le coussinet) autour duquel pivote, pour ainsi dire, l'appareil vulnérant. Le coussinet s'oppose aux adhérences de cet appareil avec les téguments et facilite ses mouvements; mais il sert surtout à letenir dans les sacs trachéens la pro- vision d'air nécessaire à leur gonflement, en permettant le jeu de l'oper- cule qui est ainsi une véritable soupape de sûreté de l'abdomen. » ( O'"»? ) ANTHROPOLOGIE. — De la mensuration des os longs des membres, et de ses applications anthropologique et médico-légale. Notede M. Etiewe Rollet, présentée par M. Ranvier. « Nous avons mesuré, avec la planche ostéométrique de Broca, les os longs des membres de loo cadavres (5o hommes et 5o femmes) dont nous avons noté la taille et l'âge. C'étaient des adultes et des vieillards décédés dans les hôpitaux de Lyon. Voici les résultats de cette étude, faite au labo- ratoire de Médecine légale, résultats qui intéressent l'antliropologiste et le médecin légiste. » I. Inégalités physiologiques de longueur des os longs des membres. — Au point de vue de la longueur, les os longs des membres présentent, de chaque côté du squelette, une asymétrie notable. » L'huraérus est 90 fois sur 100 plus lont; du côté droit que du côté gauche. Nous avons observé deux cas d'égalité chez l'homme et autant chez la femme. Une fois chez l'homme et deux fois chez la femme, la prédominance était en fa\eur du côté gauche. L'huniéiiis droit est plus long, en moyenne, de 5'"™; il existe de nombreux cas où la difierence est de 7""" à 9""", des cas où elle est de 13™"" à 18'""'. » T^e radius et le cubitus présentent à peu près la même prédominance en faveur du côté droit. Elle est en moyenne de 3"""; elle a été dans un cas de 10""" (cubitus). Le membre supérieur droit (humérus h- radius) l'emporte sur le gauche 99 fois sur 100; la dilTérence est en moyenne de 7""" à 8'"'"; elle atteint ([uelquefois ra™"», i4""", » Aux membres inférieurs, l'asymétrie est moins marquée. Pour les fémurs, l'inéga- lité est en moyenne de 3™'", tantôt en faveur du côté droit, tantôt du gauche. Elle peut atteindre 7'"™, quelquefois 10""". L'égalité absolue est rare. » Pour le tibia et le péroné, il y a souvent égalité, mais en général inégalité de 2'"'" en faveur du côté droit, plus rarement en faveur du côté gauche. Le péronéestl'os qui présente la plus grande symétrie. » Quant au membre inférieur, pris en totalité (fémur et tibia )^ l'égalité absolue est l'exception ; il y a inégalité soit en faveur du côté droit, soit en faveur du côté gauche; elle est de 3™™ à 4'"'" en moyenne, elle peut atteindre iS™™. >) Quand le fémur est plus long d'un côté, il en est de même le plus souvent du tibia et du péroné du même côté; mais parfois le contraire a lieu, le fémur peut être plus long d'un côté et le tibia et le péroné plus couits. Le plus souvent le membre inférieur gauche et le membre supérieur droit prédominent. Dans un cas exceptionnel, proba- blement chez un gaucher, le membre supérieur gauche l'emportait de 16""" sui- le droit et le membre inférieur droit était le plus long. ( 9^H ) » Ces inégalités, alternes ou non, des os homologues sont donc très fréquentes; elles ne le sont pas moins chez le vieillard que chez l'adulte, chez la femme que chez l'homme. » II. Des proportions des membres. — Nos mensurations, réunies en Ta- bleaux et soumises à des calculs très simples, nous ont fourni d'autres résultats non moins importants. » Nous avons obtenu comme moyennes des tailles et de la longueur des os : Taille mo\. Fémur. Tilihi. Péroné. Humérus. Hadius. Cubitus. iiiu) mm moi mm mm Hommes i,66 j53 36(i 36a 328 242 239 Femmes i,54 ('5 3?>.| 33o 290 2i5 *a3i ce qui nous a donné comme rapports entre la longueur moyenne de l'os et la taille moyenne Stature " 100. Fémur. Tibia. Péroné. Humérus. Radius. Cubitus, Hommes 27,3 22,0 2, ,8 '9>7 14,6 l5,6 Femmes . . . . 26,9 ■>. 1 , 6 2 1,4 19, 1 '3,9 1.5,0 M La différence entre l'homme et la femme est très notable et mérite d'être remarquée. » Si, au lieu de chercher les rapports de la taille moyenne avec la lon- gueur moyenne des os, nous cherchons ceux des tailles extrêmes, nous obtenons : Moyenne. Fémur. Tibia. Péroné. Humérus. Piadius. Cubitus. H. F. ( Grandes tailles.. . 1,74 27,2 21,8 21,6 '9.6 '4>4 '5,. 4 I Petites tailles.... i,56 27,3 22.0 2' -7 '9>7 '4'7 i5,.5 { Grandes tailles. . . ;,65 26,75 21,7 21,4 19,2 i3,8 i.'j.g ( Petites tailles.... i,44 26,73 21,. 5 21,2 19, 3 14,2 i5,2 » Ainsi, chez l'homme, dans les petites tailles les membres sont propor- tionnellement plus longs que dans les grandes tailles, et chez la femme le membre inférieur est plus court, mais le membre supérieur est plus long. Les différences proportionnelles sont moindres chez la femme que chez l'homme. » Dans la race noire, on admet comme rapports : Fémur. Tibia. Humérus. Radius. Nègres 27,9 23, 1 19,8 15,7 Négresses 27,9 23, 1 '9» 8 i5,5 ( 9^9 ) M On voit combien cette race, comparée à la nôtre, a les membres su- périeur et inférieur plus longs, surtout par le développement du tibia et du radius. I^a différence est très marquée chez la femme. M On peut exprimer ces faits par des indices, et nous obtenons : Indice Indiri- iintibrachial. tihio-fémoral. Momnies 74.4 81,2 Femmes 72,1 80, 4 » On admet comme indices : Nègres 79 > o 82,9 Négresses 78,0 84,4 » Les indices des noirs sont manifestement plus élevés. » m. Déterminal ion de la taille d'un sujet d'après un ou plusieurs os longs. — Un os long étant donné, peut-on déterminer la I aille de l'in- dividu auquel il a appartenu? C'est un problème souvent posé en médecine légale et que nos recherches permettent de résoudre très simplement. » En prenant comme point de départ la taille moyenne chez l'homme et chez la femme, nous nous sommes assuré que, lorsque la taille s'élève, la longueur des os augmente progressivement, et que lorsqu'elle s'abaisse la longueur des os diminue. Nous avons établi cette relation pour tous les os. Ainsi chez l'homme, lorsque la taille s'élève de 10"", le fémur aug- mente de 2™", 375; lorsqu'elle s'abaisse, il diminue de 2™", 7. » Ces constatations faites à l'égard de chaque os, nous avons pu dresser un Tableau synoptique pour chaque sexe, à l'aide duquel, un os étant donné, il suffit de le mesurer et de chercher dans la colonne des tailles celle qui répond aux chiffres trouvés. » Nous avons établi deux autres Tableaux où les tailles sont réparties en quatre groupes; à chaque taille moyenne répondent des os moyens. )) On peut également déterminer la taille avec les moyennes des os ou avec les rapports moyens que nous avons indiqués; mais voici un procédé plus rapide : il suffit de multiplier la longueur d'un os donné par les nombres suivants : Fémur. Tibia. Péronr. Humérus. Radius. Cubitus. Hommes 3,66 4,53 4,58 5, 06 6,86 6,4' Femmes 3,71 4, 61 4,66 5,22 7,16 6,66 » Ces nombres expriment le rapport de la (aille moyenne à l'os moyen. C. R., 1888, 1- Semestre. (T. CVII, N' 24.) 127 ( 9^0 ) » A l'aide de Imites ces méthodes, on obtient des résultats très satis- faisants dans le plus grand nombre des cas, surtout si l'on a à sa disposition un fémur et un humérus de préférence aux autres os. Nous avons pu nous en assurer par de nombreux exemples. » GÉOLOGIE. — Sur les dépôts phosphatés de Montay el de Forest (Nord). Note de M. J. Ladriëre, présentée par M. Hébert. « Il existe à Montay et à Forest, près du Cateau-Cambrésis, deux dépôts phosphatés exploitables : une sorte de conglomérat crayeux, connu dans le pays sous le nom de marnes, et des sables glauconieux qui les recouvrent. Ces sables titrent de i5 à 17 pour 100 d'acide phosphorique; ils forment une couche dont l'épaisseur connue jusqu'ici varie entre o",3o et i™,8o; la marne est moins riche en phosphate. » Ces deux communes sont arrosées par la Selle et l'un de ses affluents, le ruisseau de Basuel. Sur la rive droite de ces deux cours d'eau, la craie à silex et à Micraster breviporus constitue des escarpements d'une quinzaine de mètres de hauteur; au-dessus, on rencontre quelques bancs de craie grisâtre, glauconifère, qui contient environ 4.5 pour 100 d'acide phospho- rique. Par suite des dénudations prétertiaires, la craie grise n'existe plus qu'à l'état de lambeaux isolés, présentant de nombreuses poches qui pé- nètrent souvent jusque dans la craie à silex. » De la désagrégation de ces roches, il résulte une sorte de conglo- mérat crayeux, composé d'une masse pulvérulente de craie grise, empâ- tant des fragments de craie de même nature, cpielques silex très corrodés, des débris d'inocérames, etc. Ce conglomérat, que l'on rencontre un peu partout à la surface de la craie, mais surtout dans les poches, a été soumis à des lévigations successives et a laissé comme résidu du sable phosphaté glauconifère. » Naturellement, c'est dans les poches que le sable phosphaté atteint sa plus grande épaisseur, mais il ne les emplit jamais complètement; il forme néanmoins, le long de leurs parois et jusque sur leurs bords supé- rieurs, une couche qui, sans être absolument continue et régulière, s'étend souvent sur de très grands espaces. » Les sables phosphatés sont recouverts par de l'argile brune, peu épaisse, mais très plastique et imperméable. Vu-ilessus, se trouve le con- ( !)6i ) glomérat à silex et même parfois des irtiias de sables landéniens. Ce sont ces divers dépôts qui nous ont conservé intacts les sables phosphates. » Dans les poches, les diverses couches tertiaires s'infléchissent, sans changer d'épaisseur, et prennent absolument la même allure que les sables phosphatés sous-jacents : il v a donc eu, comme l'a si bien démontré M. Gosselet, approfondissement lent et continu de ces cavités, postérieu- rement à la formation des dépôts qu'elles renferment. » GÉOLOGIE. — Les dislocations du terrain primitif dans le nord du Plateau central. Note de M. L. de Launay, présentée par M. Fouqué. « L'origine lacustre et indépendante des divers bassins houillers du Plateau central est aujourd'hui généralement admise. Nous avons cherché à aller plus loin et à étudier les causes qui ont préludé à la formation des lacs antéhouillers eiiK-mémes, qui leur ont donné telle ou telle position, tel ou tel alignement. » Cette étude a été surtout fondée sur l'examen nouveau, croyons-nous, du détail des plissements des gneiss et micaschistes dans toute leur minu- tie. Ayant avec le plus grand soin, dans une région assez étendue, relevé toutes les directions des feuillets du terrain primitif et le sens de leur plongement, nous avons reporté ces éléments sur une Carte et, en les réunissant par des courbes continues, nous avons obtenu des résultats beaucoup moins compliqués qu'une première observation superficielle ne pourrait le faire croire. » L'examen de ces courbes nous a conduit à résumer les dislocations successives de la région nord du Plateau central de la manière suivante : » L'écorce terrestre, par suite de la solidification progressive du globe, tend sans cesse à se contracter pour continuer à s'appliquer sur le noyau liquide, et le mouvement de rotation autour d'un axe fait que cette contrac- tion se produit grossièrement suivant des zones comprises entre deux pa- rallèles. » Pour chacune de ces zones tout se passe donc comme si elle subissait constamment un refoulement violent vers le centre; il est assez facile de concevoir apriori et l'on constate en effet que cette action a eu poiu' résul- tat de produire une série de plissements et de cassures en dents de scie déterminant des voussoirs triangulaires contigus et opposés, dont le jeu ( 9^2 ) relatif et le Iractionnement de plus en plus grand par des étoilemeiits par- tant de chaque sommet ont produit la plupart des mouvements des terrains dans la région étudiée. » L'histoire de ces mouvements, dont nous donnons ailleurs le dé- tail ('), comprend un certain nombre de grandes phases successives, à chacune desquelles correspond, par suite des actions dynamiques elles- mêmes, l'arrivée au jour d'une roche acide que caractérise l'état de sa silice en excès et d'un métal différent venu à la fin de l'éruption avec le ré- sidu de cette silice. » La première phase concorde avec la venue du granité; nous la consi- dérons jusqu'à nouvel ordre comme d'âge indéterminé, tout au moins postcambrien ; elle paraît avoir été suivie d'une autre dislocation ayant livré passage à la granulite et terminée par la formation des filons d'étain de Vaulry, Montebras (Creuse), les Colettes (Allier). » Entre les tufs porphyritiques du culm et le houiller supérieur, sans doute très peu avant le houiller supérieur, un plissement considérable donne leur allure aux cuvettes houillères du nord du plateau central et ouvre un passage aux microgranulites. C'est, dans la Creuse, l'âge de l'an- timoine de A^illerange. )) Entre le permien et le ,trias, un nouveau jeu se produit, qui, ailleurs, est accompagné de mélaphyres et de pyromérides. Ici il est seulement signalé par une compression latérale des cuvettes houillères et par des filons de quartz avec galène. » Enfin, à l'époque tertiaire, le mouvement, localisé de plus en plus, se concentre dans un triangle sur lequel M. Michel Lévy a appelé notre attention, triangle compris entre les failles de Saint-Eloi et du Forez et dont la base parait s'élever progressivement par rapport au sommet. Il se termine par une dislocation importante à l'époque de la mer des faluns, ouvrant ime route aux roches pliocènes. )) En résumé, les dislocations successives se sont constamment repro- duites dans le même sens, et chacune de leurs phases nouvelles n'a été que l'accentuation de la précédente. Dans l'ensemble, leur effet, pour la ré- gion considérée, est de relier, par un grand plissement en V, les direc- (') Bulletin de la Société de Géologie, Compte rendu de la réunion e.rtraordi- naire de la Société à Coninientry ; 1888. ( 96:^ ) tions ISf.-E. à S.-E. des plis de Bretagne ;i celles de N.-E. à S.-O. du Morvan. » Si nous nous restreignons à la dislocation qui a précédé le houiller supérieur, sa loi peut être énoncée très simplement. Le terrain primitif, c'est-à-dire les gneiss et au-dessus d'eux les micaschistes, a formé alors dans la partie comprise entre le Cher et l'Allier, au nord du bassin de Commentry, une série de plis N.-E. à S.-O. se rattachant à ceux du Morvan. Dans chaque voàte anticlinale s'est trouvé localisé le granité ; dans chaque dépression synclinale s'est déposé le houiller. » Le premier de ces synclinaux comprend les bassins de Villefranche, Montvicq et Bézenet, Commentry, séparés lors de ce mouvement même par des refoulements locaux de granité dans le synclinal ayant constitué des barrages. » Le second comprend les bassins de Montmarault, Fins et Noyant, Souvigny, Decize. Au sud, il a été prolongé à la même époque par une cassure rectihgne distincte des plissements dans laquelle se sont déposés les terrains houillers de Saint-Éloy, Pontaumur et Champagnac, et accom- pagné par d'autres fractures formant le V avec cette dernière, dont l'une a donné naissance au houiller d'Ahun. » Entre chacun de ces synclinaux, le granité forme des voûtes anticli- nales recouvertes par un manteau de gneiss surmonté de micaschiste et incliné en sens contraire de part et d'autre. » Comme application pratique, il y a lieu de croire qu'entre Decize et Souvigny, dans la partie comprise entre la Loire et l'Allier, à l'est de l'îlot gneissique de Neuville et un peu à l'ouest de la ligne joignant Moulins à Decize, le terrain houiller doit exister sous le tertiaire; mais il a été pro- bablement rejeté à une grande profondeur par des failles transversales qu'on constate à Decize et sur les bords est et ouest du bassin de la Li- magne. » A 3 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. ( f)64 ) COMITE SECRET. La Section de Chimie, par l'organe de M. Fremy, en l'absence de son Doyen, M. Chevreul, présente la liste suivante de candidats à la place de- venue vacante par le décès de M. H. Debray : En première ligne M. Schutzexberger. M. Arxaud. M. DiTTE. M. Etard. r, 7 /• 7 i M. Arm. Gautier. tn seconde ligne, ex aequo et par ordre ^ , 1 i . ■ < M. Grimaux. alphabétique M. JlNGFLEISCH. M. Le Bel. M. Maquexse. \ M. MoissAx. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 5 heures. J. B. bulletin BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 3 décembre i888. Traité de Mécanique céleste ; par F. Tisserand. Tome I : Perturbations des planètes d'après la méthode de la x'ariation des constantes arbitraires. Paris, Gauthier-Villars et Fils, 1889; i vol. in-4''. Etudes d'Optique géométrique. Dioptres, systèmes centrés, lentilles, instru- ments d'Optique; par C.-M. Gariel. Paris, Nony et C'*, 1889; i vol. gr. in-8". (Présenté par M. Cornu. ) ( 965 ) Traité de Télégraphie sous-marine : par M. Wunschendorff. Paris, Baadry etC'% i885; i vol. 111-4°. (Présenté par M. Cornu.) Cyclones et trombes; parle Prof. ,Te\n JiUviNi. Turin, Paravia e ('/', 1888; br. in-8''. (Présenté par M. Faye.) Henri de Parville. Causeries scientifiques. Découvertes et inventions. Pro- grés de la Science et de l'Industrie; vingt-septième année, 1887. Paris, J. Rothschild, 1888; i vol. in- 12. Archives néerlandaises des Sciences exactes et naturelles, publiées par la Société hollandaise des Sciences à Harlem et rédigées par J. Bosscha. Harlem, les héritiers Loosjes, 1888; br. in-8". Du traitement du choléra asiatique par le bichlorurc de mercure; par le D"' T. Blanchon. Alexandrie, Rey et C'', 1866; br. in-8°. (Renvoi au concours Bréant de l'année 1889.) D'un nouveau mode de traitement curatif et prophylactique du choléraasia- tique;par M. le D' A. Yvert (extrait de la Gazette hebdomadaire de Médecine et Chirurgie); br. in-8°. (Renvoi au concours Bréant de l'année 1889.) Du paludisme, de sa nature parasitaire et de ses microbes. — Des hémato- zoaires du paludisme, etc. — Traité des fièvres palustres; par A. Lweran. Paris, Doin; 3 br. et i vol. in-S". [Renvoi au concours Montyon (Méde- cine et Chirurgie) de l'année 1889.] Hygiène de la première enfance; par le D' Jules Rouvier. Paris, Doin, 1889; I vol. gr. in-8". (Présenté par M. le baron Larrey.) Études sur l' hystérie infantile ; par k^'ïKVR Clopatt. Helsingfbrs, Frenckell et Fils, 1888; br. in-4°. FolksJioleidéns utveckling i Finland fran nitlonde àrhundradets borjan till fl/GusTAF F. Lonnreck. Helsingfbrs, 1887; br. in-4''. Officiai Copy. Contributions to our knowledge of the meteorology of thc artic régions, published by the authority of the meteorological Council; Part V. London, 1888; i vol. in-4''. Officiai Copy. Hourly readings, i885. Part IV, october to december. Lon- don, i88«; I vol. in-4°. Officiai Copy. Meteorological observations at stations of the second order for theyear 1884. London, 1888; 1 vol. in-4°. The american Ephemeris and Nautical Almanac for the year 1891. Wash- ington, Bureau of Navigation, 1888; i vol. in-4". The nautical Almanac and astronomical Ephemeris for the year 1892, for the mendian of the royal Observatory at Greenwich, published by order of the ( 9^6 ) Lords comniissioncrs of the Adniiralty. London, Uarling and Son; i-vol. gr. in-S". Ouvrages reçus dans la séance du io décembre 1888. Leçons sur la théorie générale des sur/aces et les applications géométriques du Calcul infinitésimal; par Gaston Darbolx. Deuxième Partie : Les congriiences et les équations linéaires aux dérivées partielles. Des lignes tracées sur les sur- faces. Paris, Gauthier-Villars et Fils, 1889; i vol. gr. in-S". Connaissance des Temps. Extrait à l'usage des Ecoles d'Hydrographie et des marins du commerce, pour l'an 1890, publié par le Bureau des Longitudes. Paris, Gauthier-Villars et Fils, 1888; br. gr. in-8°. (Présenté par M. Faye.) Du déterminant quadrilatère; par k. Boucher. Angers, Germain et Gras- sin, 1888; br. in-4''. Album de Statistique graphique de 1887. (Publié par le Ministère des Tra- vaux publics.) Paris, Imprimerie nationale, 1888; i vol. gr. in-4°. (Présenté par M. Lalanne.) Observations pltwiométriques et thermométriques faites dans le département de la Gironde de juin 188G à mai 1887. Note de M. Rayet. Bordeaux, G. Gou- nouilhou, i88'7; br. gr. in-8°. Tremblements de terre et éruptions volcaniques au Centre- Amérique depuis la conquête espagnole jusqu à nos jours; par ¥ . de Montessus de Ballore. Dijon, Eugène Jobard, 1888; i vol. in-4°. Statistique médicale de V armée pendant l'année i885. (Publiée par le Mi- nistère de la Guerre.) Paris, Imprimerie nationale, 1888; i vol. in-4°. (Deux exemplaires.) Études sur la Jlore fossile du calcaire grossier parisien; par M. Ed. Bureau. 1888; br. in-4°. (Présenté par M. Van Tieghem.) Revision des Noslocacées hétérocystées contenues dans les principaux herbiers de France; par MM. Ed. Bornet et Cii. Flahault. (Extrait des Annales des Sciences naturelles, VIP série, Botanique, tomes III, IV, V et VII.) Paris, 1886-88; I vol. gr. in-8°. E. Bornet et Ch. Flahault. Concordance des Algen Sachsens et Europa's de\j. Rabenhorst avec la revision des Nostocacées hétérocystées de MM. Bornet et Flahault. Venezia, M. l'ontana, i888; br. in-8". On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai (les GraTids-Aiisrustins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulicroinent le Dimancitc. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4''. Doiu blés l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel part du i" janvier. Le jirix de Vabonneimnl est fixé ainsi qiH'd suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale ; 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : en Michel et Médaii. Gavault Sl-Lager. ' Jourdan. ( Riiir. tiens Hecquet-Decobeit. ( Germain elGrassiii. '"* ( Lachéseet. Dolbeau. 'onne Jérôme. ançon Morel et G'". Avrard. 'deaux. I Avrard. ) Chaumas Dulhu. Muller fict-es. irges Soumard-Berneau Lelouriiici. F. Kobert. J. Koben. V Uzel Gaioir. Baër. en \ Hervieu. Massif. ambéry PerriQ. erbouig Henry. rmont-Ferr... Rousseau. Lamarche. on ' Ratel. ' Renaud. \ Lauverjat. ( Crépin. , , i Brevet. moole I ^ ' Gratier. fiochelle Hairitau. Bourdignoii, Poinsignon. Beghin. 'e ' Leiebvre. Quarré. chez Messieurs : ( Gosse. Lorient ,, ,,. ( M"" lexier. Beaud. Georg. l.yon I .Mégret. i Palud. \ Vitte et Péiussel. i Bérard. Marseille 1 Lafiittp. ( Pessailhan ( Calas. Montpellier. ... Goulet. ' Bietrix. Moulins Martial Plaie. / Sordoillct. Nancy •, Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. Havre. ( Prevert et Houis ( M"" Veloppé. ) Barma. ( VIsconti. Nîmes Thibaud. Orléans Luzeray-Laille. Blanchier. Druineaud. Rennes Plihon et Hervé. Boche fort Boucheron - Rossi - Langlois. [gno' Métérie. S'-E tienne Chevalier. ( Bastide. ( Rumèbe. j Gimet. i Privât, j Morel. Tours < Péricat. ( Suppligeon. Giard. Lemaître. Nantes. Nice. . . Nime. Orléa Poitiers. Rennes Rochefi ! Rouen. S'-Étie Toulon. . . Toulouse.. Tours Valenciennes.. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam . chez Messieurs ( Caarelsen. ( Feikcma. Athènes Wilbcrg. , Verdaguer. Barcelone. Berlin. Piaget. Ashcr et G'". Calvary et C'°. Friediander et fils. ( Mayer et Muller. r....„. l Schmid, Francke el tfei ne \ /^i. Bologne Zanichelli et C". Boston Sevcr et Francis. iDecq. Mayolez. Falk. Haimann. Ranisteanu. Bucharest . Budapest Kilian. Caire (Lc) V' Barbier. Cambridge Deighton, BelletC". 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Vérone DruckeretTedeschi. j Frick. i Gerold et C". ( Franz Hanke. ( Meyer etZeller. Turin . Vienne . Zurich. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes l«rà 31.— (3 Août i835 à 3i Décembre 1 8 5o. ) Volumes in-4''; 1 853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. — i i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volumes in-4°; 1870. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : orne I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DeRBÉset A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les nètes, par M. Hanses. — Mémoire sur le Pancréas el sur le rôle du suc pancréatique daas les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières ises, par M. Claude BcnjcARD. Volume 'n-li,°, avec 32 planches; i856 15 fr. orne II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Be.sedën. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences pjr le concours de i853, et puis remise pour celui de i85S, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- » lenlaircs, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée.— Rechercher la nature es rapports qui existent entre l'étatactuel du règne organique et ses états antérieurs, » par M. le Professeur Bross. In-4°, avec 27 planches; 1861... 15 fr. la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N" 24. TABLE DES ARTICLES. (Séance d.. iO décembre 1888.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADËMIE. Pages. M. le Ministre de i/Insthuctiox pubi-iquh ET DES Beaux-Arts Iransinel une ainplia- tioii du Décret par lequel le Présidenl de la lîépul)lii|ue appiouve l'élecliou deM.Du- clniix dans la Sccticin d'Kcoiiomie rurale, en remplaeemenl de M. I/eri'é Afangon. . 1)35 M. G. Dari!Oi;x fait hi>mniai;c à l'Académie du a' et dernier fascirulo du Tome il de SCS « Leçons sur la tliéorie générale des ' surfaces et les aj^plicatinns géométriques Pages, du Calcul iulinitésinial >■ C)3b M. Kaye présente à l'Académie 1' « Extrait de la Connaissance des Temps pour l'an 1890 », pnlilié par le Bureau des Longi- tudes ç)3fi M. Stei'Ran. — Observations de la comète de Kaye, faites à l'observatoire de Mar- seille, au télescope Foucault de o"',So d'ou- verture (fMi CORRE SPOND ANCE . M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, r«Album deSlatistiqucgriipliiquede 1SS7 ». 9:^6 M, L. Cruls. — Travaux géographiques au Brésil 937 M. I". Casi'Ary. -- Sur l'ajqilicatinu dos fonctions thêta d'un seul argument aux problèmes de la rotation gj-j AI. K.MiLE Picard. — Sur une proposition générale concernant les équations linéaires aux déri\ées partielles du second ordre.. (j3() M, P. DU Bois-Revmoxd. — Sur les carac- tères de convei'gencc et de divergence des séries à termes positifs 9'] t -M. L. Haffy. — Sur la rectification des cu- biques planes unicursales q'i'i M. A. DE Saint-Geumain, - Sur l'extension à certains points de l'une des propriétés mécani(|ues du centre de gravité 9'| l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de'** déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5'. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 17 DECEMBRE 1888, PRÉSIDENCE DE M. JANSSEN. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur la ihcorie analytique de la chaleur. Note de M. H. Poixcaré. « Dans une Note antérieure (^Comptes rendus, t. CIV, p. 1 7 j/j), j'ai étudié le problème du refroidissement d'un corps solide homogène et isotrope. J'ai montré qu'il existe une infinité de fonctions u,, u„ ..., u„, ... qui satisfont, à l'intérieur du corps, à l'équation .Alj., -t— tC., L'.. ^^^ o, et à sa surface, à l'équation ^'+AU„=o. G. R., 1888, 2' Semestre. (T. CVU, N» 29.) I 28 ( n^« ) Le coefficient h est une constante positive qui dépenil du pouvoir émissil du corps et qui est une donnée de la question. Les coeflicients sont des constantes positives qu'il reste à déterminer. )) .T'ai appliqué ensuite ce résultat à la détermination de la température d'un point quelconque du corps à \\\\ instant quelconque. Mais, dans cette application, il y a un théorème qui joue un rôle essentiel : « Il faut commencer par établir que k„ croît indéfiniment quand son in- dice n augmente lui-même au delà de toute limite. )) Je n'ai donné de ce théorème, dans la Note que je cite, qu'une dé- moQstration ])eu rigoureuse. Je me suis contenté de le démontrer com- plètement pour un jîoh'èdre dont toutes les faces sont parallèles aux plans de coordonnées, et de faire observer ensuite que l'on peut toujours trouver un pareil polvèdre différant aussi peu que l'on veut d'un solide quelconque. )) Pour démontrer le théorème d'une façon plus satisfaisante, il faut trouver une limite inférieure de la quantité /-,. Nous nous restreiiulrons au cas d'un solide convexe et de h = o. Soit alors V une fonction quel- conque de X, y, z. .Soient d- et d-' deux éléments de volume quelconque du corps; x, y, z et x',y', z' les coordonnées des centres de gravité jM et M' de ces deux éléments; V et V les valeurs de la fonction V aux points M et IM'; soà enfin W le volume total du corps. On peut se proposer de choisir la fonction V de Aiçou à rendre minimum le raj)[)ort jf^y^vy-H,, Il est aisé de voir que ce minimum est alors égal à k^. » Posons alors a- — E -h p cosç sinO, .r' = ^ + p' cosç sinO ; j = Y) ^- p sincp sin9, y' — r, -f- p'sino sinO; = = pcosO, r'=p'cosO. L'expression (i) deviendra „„^ //'l^VsinOcosOf/pfl'cc^r, (fea'o ( 2 ) ^ — — — ' ~ r(V — V')-(p — '/f sinO cose f/p d'/ d\ du d^ d'r ( 969 ) on l'on a dV d\ . . d\ . . ^ r/V ,, <:/-. d.v ' dy ' di. » Si l'on intègre d'abord par rapport à p et à p', voici comment on trou- vera 1er. limites d'intégration. Si, \,t,, o et 6 restant constants, on fait varier p, le point .r, y, z décrira nne droite. Cette droite coupera la surFace de notre solide convexe en deux points, et les valeurs correspondantes de p seront p„ et p,. Les limites d'intégration pour pet p' seront alors p^ et p,. On aura, d'ailleurs, ). étant la plus grande dislance de deux points de la surface du corps. » Nous sommes ainsi conduits à chercher le minimum du rapport des deux intégrales Ce minimum existe certainement; par de simples raisons d'homogénéité, on voit qu'il doit être de la forme IPi — Po)' /•„ étant une constante numérique. La détermination effective de cette con- stante est possible, mais serait très pénible; elle dépend de l'intégration d'une équation différentielle et de la résolution d'une équation transcen- dante. )» On aura donc, pour une fonction V quelconque, B 2 ko -^ 2^  - (?i-po)' '^' ).^ * » Il importe de remarquer que, dans le calcul des intégrales qui entrent dans l'expression (2), les limites d'intégration sont o et 277 pour 9, o et - pour 6. Les fonctions sous le signe /sont donc toujours positives. » Donc l'expression (2), qui n'est qu'une transformation de l'expres- sion ( i), sera toujours plus grande que 6/.0W ( 970 ; >) On a donc » Si nous considérons nn solide quelconqne, on peut le diriger en n — I solides partiels convexes; on anra alors, en raisonnant comme nous l'avons fait dans la Note citée, 7. ^ 6A-„ W yr étant la valeur de cette fraction calculée pour celui des n — i solides partiels pour lequel cette fraction est la plus petite. Or on peut choisir n assez grand et diriger la décomposition de telle sorte que yg- soit aussi grand que l'on veut. » Donc k„ croît indéfiniment m'ec n. » Le théorème est démontré par un solide quelconque et pour /t = o; comme k„ est croissant avec h, il est vrai aussi pour h quelconque. » Voici maintenant un moyen de trouver une limite supérieure de k,,. M Soient F,, Fo, . . ., F„ « fonctions quelconques de x, y, z. Posons F = ■/., F, + a,F, + . . . -H a„F„, a,, a^, . . ., a„ étant des indéterminées. Posons encore A := ^F- dt, A et B seront des formes quadratiques par rapport à ces n indéterminées '-'-I. ^-2 «»• » Formons la forme B — XA, oii a est un coefficient quelconque; écri- vons que le discriminant de cette forme est nul. Nous obtiendrons une équation algébrique de degré n en )-. Cette équation aura toutes ses ra- cines réelles et positives. » Soient >■.. >-2 '>-,n ces racines rangées par ordre de grandeur croissante. On aura A I > X, , >.2 ^ / o , .... A„ > k„ . ( 971 ) » Voici enfin un autre moyen de trouver une limite supérieure deX'., dans le cas de /? = o. » Soient ii, c, »' trois fonctions quelconques de ic, y, z que j'assujettis à une seule condition. On devra avoir à la surface du corps a H H- pc + v(ï' = o, a, [i et Y étant les trois cosinus directeurs de la normale à la suiface du corps. Il arrivera alors que le rapport fi'È du f/r (A dy ' i)^''' fi"'- '- + v^' + tf-) dt sera toujours plus grand que /,,. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Des muscles de la vie animale à contraction brusque et à contraction lente, chez le lièvre; par M. L. Raxvier. « J'ai fait récemment, dans mon laboratoire de Thélys, une expérience ciue je désirais faire depuis plusieurs années. Cette expérience a pour but l'étude comparative, chez le lièvre vi^^ant, des deux espèces de muscles de la vie animale, qui, chez le lapin, diffèrent par la couleur, la structure et les fonctions : les muscles blancs ou muscles à contraction énergique et brusque; les muscles rouges, muscles à contraction lente, muscles équili- brateurs. » Parmi les Communications que j'ai déjà faites à l'Académie au sujet de ces deux espèces de muscles, je rappellerai seulement la dernière ('). Dans cette Communication, j'ai montré que, chez le lièvre, tous les muscles sont rouges; mais que, si l'on examine au microscope ceux des muscles de cet animal qui sont blancs chez le lapin, le grand adducteur par exemple, on leur trouve la structure des muscles blancs, tandis que si l'observation porte sur les muscles qui sont rouges chez le lapin, entre autres le demi- tendineux et le soléaire, on y reconnaît la constitution histologique des muscles rouges. A cette époque, je n'avais examiné les muscles du lièvre (') L. l^ANVlEii, Des rniisctes ronges et des muscles blancs chez tes Rongeurs {Comptes rendus. 3 janvier 1887). ( 972 ) qu'après la mort complète de l'animal, et cependant, me fondant seulement sur le résultat de l'observation microscopique, j'avais été conduit à penser que les muscles du lièvre qui avaient la structure des muscles blancs de- vaient, comme ceux-ci, se contracter brusquement et revenir brusquement aussi à l'état de repos après la fin de l'excitation, taudis que les muscles dont la coustitution était celle des muscles rouges devaient se contracter lentement, progressivement et reprendre avec lenteur l'état de décon- traction. » Il fallait vérifier cette hypothèse. Pour cela, une seule expérience suffisait. C'est cette expérience que je vais rapporter maintenant : )) M'étant procuré un levraut de quatre mois environ, A-igoureux et bien portant, je l'ai fait tenir par un aide et je lui ai piqué le bulbe, comme dans l'expérience du nœud vital de Flourens. Puis lui ayant dénudé et ouvert la trachée-artère, j'y ai introduit et fixé par une ligature la canule du petit appareil à respiration artificielle, que j'ai décrit et figuré dans mon Traité technique d'Histologie. J'ai confié la manœuvre de cet appareil à mon aide. » La vie étant ainsi maintenue chez l'animal immobile et insensible, j'ai pu, sans être troublé ni gêné en rien, découvrir le grand adducteur et le demi-tendineux, les jumeaux et le soléaire du côté gauche et les exciter successivement en appliquant à leur surface les électrodes d'une petite machine d'induction à courant interrompu. M J'ai observé ainsi que le grand adducteur et les jumeaux, qui sont des muscles blancs chez le lajjin, se contractent brusquement; que le demi- tendineux et le soléaire, qui sout des muscles rouges chez le même animal, se contractent d'une manière lente et progressive, et que les premiers se relâchent brusquement, tandis que les seconds, après la cessation de l'ex- citation, se décontractent lentement. Portant alors les électrodes sur la partie supérieure du nerf sciatique mis à décou^ert, on détermina la con- traction simultanée de ces différents muscles et chacun se contracta sui- vant son mode spécial. » Il serait intéressant d'observer la couleur des divers muscles de la vie animale chez les iïiétis du lièvre et du lapin, auxquels on a donné le nom de lèporides. En ce moment, j'élève une femelle de lièvre. Je la mettrai en rapport avec un lapin mâle et, si j'en obtiens des produits, je les étudierai avec soin. En terminant, je ferai remarquer que ce sont là des expériences que l'on ne peut guère faire qu'à la campagne. C'est pour cela que j'orga- nise un laboratoire dans mon domaine de Théivs. » ( 973 ) PHYSIOLOGIF, PATHOLOGIQUE. — De la piêscncp, des microbes dans les kystes dcnnoides congénitaux de la face. Note de 3IM. An. Verneuil et Cl ADO. « Le rôle (|uc jouent les microbes dans l'organisme sain et malade es à coup sur l'un des problèmes les plus intéressants de la Science médicale moderne. Il convient donc de rechercher ces microbes dans toutes les parties du corps : surface extérieure, cavités, humeurs et parenchymes, et surtout dans les foyers pathologiques. C'est pourquoi, le hasard ayant amené pendant ces temps derniers à la Clinique chirurgicale de la Pitié quatre cas de kystes dermoïdes congénitaux de la face, nous avons cru utile de les examiner au point de vue particulier de la Microbiologie. » Ces kystes, comme on le sait, formés aux dépens des fentes bran- chiales, sont constitués par une paroi propre et par un contenu décrits trop complètement par les anatomo-pathologistes pour qu'il soit nécessaire d'y revenir ('); mais il n'est pas arrivé, à notre connaissance, qu'on ait constaté ni même recherché soit dans celte paroi, soit dans ce contenu, l'existence des micro-organismes. » Or, trois fois sur quatre, nous les avons trouvés dans les conditions suivantes : deux fois il s'agissait de kystes dermoïdes du plancher de la bouche chez des sujets masculins de i4 et i(3 ans; une ibis d'un kyste dcr- moïde de la c[ueue du sourcil droit chez un jeune homme de 22 ans. » Dans ces trois cas, le licjuide recueilli un peu avant l'opération, avec les précautions nécessaires pour que toute contamination du dehors fut impossible, traité par les réactifs d'usage et examiné sur-le-champ au mi- croscope, présentait, outre les éléments ordinaires (cellules épithéliales diverses, granulations graisseuses, poils l'ollets, etc.), des microbes de formes diverses, en nombre variable, susceptibles d'être multipliés par le procédé des cultures et qui, inoculés à des cobayes et à des souris, n'ont paru posséder aucune propriété pathogène. » Au point de vue de la forme, qui est variable, nous avons trouvé dans le kyste de la queue du sourcil du jeune homme de 22 ans : des bâtonnets ressemblant à ceux de la fièvre typhoïde, de 7 micras environ, légèrement (') Voir le beau Traité des kystes congénitaux, par MM. Lannelongue el Acliard. Paris, 1886. !"■ Partie. ( 974 ) recourbés et arrondis ;i leurs extrémités, isolés ou réunis en groupes dans l'intervalle des cellules épidermiques ou épithéliales, quelques-uns même siégeant dans les cellules sébacées. La paroi du kyste n'en renfermait pas. Par la culture, ces bâtonnets liquéfient la gélatine et se disposent en étoile. La culture sur l'agar glycérine donne une tache d'un blanc grisâtre, un peu exubérante, à bords légèrement relevés. » Dans les kystes du plancher de la bouche, à paroi et à contenu tout à fait types, grande quantité de microcoques mobiles, libres, ne formant ni amas, ni grappes, ni chapelets, ni chaînettes. Multiplication facile par la culture. N'existant pas dans la- paroi. M Le quatrième kyste, enlevé au sourcil d'une fillette de i5 ans, a donné des résultats douteux; le liquide recueilli pendant l'opération, alors que la poche a^ait été ouverte par le bistouri, a pu à la rigueur être mêlé de germes étrangers. Quoi qu'il en soit, examiné quelques minutes après son issue, il ne présentait aucun microbe. Mais les cultures sur l'agar-agar glycérine donnent des colonies d'un blanc laiteux composées de microco- ques non pathogènes. » On ne saurait, d'après un aussi petit nombre de cas, se prononcer sur la fréquence plus ou moins grande de la colonisation microbienne des kystes dermoïdes de la face, ni rien affirmer sur la signification du fait en lui-même. A cet égard, il faudra étudier comparativement les cas positifs et les cas négatifs et voir s'ils correspondent à des différences dans la marche de l'affection. » Trois remarques néanmoins sont dès à présent permises : » 1° Les kystes, dans lesquels on a rencontré des microbes, bien qu'in- dolents comme d'habitude, étaient en voie de progrès manifeste quand les malades sont venus à l'hôpital. Il serait donc possible que l'invasion micro- bienne ait été pour quelque chose dans cet accroissement dont les causes sont actuellement peu connues (les kystes en question pouvant rester sta- tionnaires pendant de longues années). )) 2° Les kystes dermoïdes de la face, entièrement développés et clos pendant la vie intra-utérine et dont la cavité n'a jamais été en communica- tion directe avec le monde extérieur, n'ont pu recevoir les microbes qui les habitent que par l'intermédiaire du système vasculaire qui, naturelle- ment, les renfermait au préalable. » 3° La ])résence des microbes dans les kystes dermoïdes ne se révélant par aucun signe objectif ou subjectif, nous fournit un nouvel exemple de ce que l'un de nous a décrit sous le nom de microbisme latent. » ( 975 ) NAVIGATION. — Sur le bateau sous-marin nommé \e Gymnote, de M. Zédé; Note de M. l'Amiral Paris. « Au mois d'avril i88C), j'ai déjà eu occasion de présenter à l'Acadé- mie une Note dans laquelle M. Zédé exposait la réalisation de la pensée de son illustre maître Dupiiy de Lôme pour la création de bateaux sous- marins à moteur électrique. » Vers la fin de la même année M. Aube, alors Ministre de la Marine, demandait à M. Zédé de réaliser cette idée, et sur son ordre un bateau nommé le Gymnote fut mis en chantier dans l'arsenal de Toulon. Il Aient de faire ses essais; les journaux ont publié qu'ils avaient réussi d'une ma- nière inespérée. » Les dimensions et les dispositions intérieures de ce bateau sont sensi- blement les mêmes que celles qui ont été indiquées dans la Note précitée; mais, comme il s'agit d'un engin militaire, l'Académie me pardonnera de ne pas entrer actuellement dans trop de détails. Tout ce qu'on peut dire, c'est que le Gymnote navigue et gouverne, tant à fleur d'eau qu'au-dessous, avec une aisance parfaite; qu'il se maintient à la profondeur que l'on choisil, avec une exactitude rigoureuse, que la vitesse est ce qu'on devait attendre, qu'on respire à l'aise, que la vision est parfaite jusqu'à une certaine pro- fondeur et la direction assurée à tout niveau. M. Zédé se plaît à dire que les moteurs électriques de M. le capitaine Krebs sont des merveilles de légèreté et de précision et que cette partie importante de la construction a été traitée de main de maître. La puissance emmagasinée disponible est de 2/io chevaux-heure. Enfin une réussite aussi complète du premier coup eût été bien difficile, sans la science, l'ingéniosité et le soin minutieux des détails apportés à cette construction par M. l'ingénieur de la marine Roma- zoff, du port de Toulon. M. Zédé tient à constater la part importante de ses deux collaborateurs. » Voilà donc une solution trouvée du bateau sous-marin ; ce n'est qu'un premier pas : on fera mieux. Mais, tel qu'il est, le Gymnote peut rendre des services certains. )) Il appartient à la marine d'apprécier quel emploi elle veut en faire au point de vue de la défense du pays; mais, en dehors de cette application militaire, il en est une autre qui touchera l'Académie : c'est la facilité que pourrait procurer un bateau de cette espèce pour opéier des explorations sous-marines. C. R., 1888, 2- Semestre. (T. CVIl, N° 2iî. i I 29 ( 976) » En construisant une coque assez résistante pour pouvoir supporter la pression de profondeurs assez grandes, en réduisant la vitesse à ce que l'on peut faire dans ce cas, on pourrait explorer doucement le fond de la mer en se déplaçant à volonté, avec des regards convenablement disposés et un éclairage électrique approprié. On pourrait ainsi surprendre bien des secrets des habitants de ces profondeurs. Au moyen d'instruments spé- ciaux, sortant de boîtes éclusées, on pourrait saisir et ramener à bord des spécimens intéressants. Enfin, en restant en communication avec le télé- phone, on pourrait guider les dragueurs et les sondeurs. Tout cela peut se faire aujourd'hui pratiquement. » On me permettra d'observer qu'il ne peut être question de bateaux sous-marins sans qu'il convienne de dire que M. l'amiral Bourgois, alors capitaine de vaisseau, secondé par M. Brun, ingénieur de la marine, avait navigué sous l'eau en i858, avec son bateau le Plongeur; qu'il avait tenu la direction avec le gouvernail ordinaire, et le niveau par deux gouvernails horizontaux. Mais, comme il n'était pas question alors de moteur électrique, on s'était borné à se servir d'air comprimé, qui, outre le mouvement im- primé, présentait une précieuse ressource pour revenir à la surface. M. Doré, lieutenant de vaisseau, navigua plusieurs fois ainsi près de Ro- chefort. Le Plongeur avait 42", 5o de long, 6" de largeur et 3™ de profon- deur, Sa forme, semblable à celle d'un poisson, et ses détails intérieurs sont représentés par un modèle au Musée de la marine. » PALÉONTOLOGIE. — Échinides éocènes de la province d'Alicanle (^Espagne); par M. CoTTEAu. « Le terrain éocène est très développé dans les régions méditerra- néennes; certaines couches ont été sur plusieurs points, en France, en Al- gérie, en Italie, en Hongrie, etc., l'objet de travaux importants contenant la description des nombreux Échinides qu'on y rencontre. Les gisements éocènes de la province d'Alicante n'avaient pas encore été étudiés. Le travail que je vais publier dans les Mémoires de la Société géologique de France a pour but de combler cette lacune et démontre que cette partie éocène de la région méditerranéenne est encore plus riche en Échinides que les couches explorées jusqu'ici. 1) J'ai pu déterminer soixante-seize espèces, réparties en trente-six genres et appartenant à presque toutes les familles qui partagent l'en- ( 977 ) semble des Échinides : Spa tan giclée s, Brissidées, Cassichdidées, Conoclypèi- dèes, Clypèastroidèes, Salénidées, Cidaridces el Diadématidées. Celte profusion d'espèces, de genres et de familles, donne à la faune échinitiqiie qui s'est montrée à cette époque, et dans une région relativement restreinte, un ca- ractère de variété exceptionnel que nous ne retrouvons nulle part ailleurs, dans aucune formation géologique et encore moins dans nos mers actuelles. » Le nombre des espèces nouvelles que j'ai eu à décrire est considé- rable et s'élève à cinquante. Vingt-six espèces déjà connues rattachent les dépôts de la province d'Alicante aux autres faunes de la même époque; si quelques-unes de ces espèces, assez rares, Schizaslcr rimostis, vicinalis, etc. , appartiennent à l'éocène supérieur, le plus grand nombre, dix-neuf espèces sur vingt-six, caractérisent le terrain éocène moyen et fixent la position stra- tigraphique des couches à Échinides de la province d'Alicante. Onze à douze de ces espèces se retrouvent dans les dépôts du Vicentin. » Les cinquante espèces nouvelles méritent surtout l'attention des pa- léontologistes ; quelques-unes appartiennent à des genres extrêmement rares : Sarsella, si bizarre par la disposition de sou fasciole interne et la structure de ses aires ambulacraires; Brissospalangiis, Pseudopygaidus, Oriolampas, Ilarionia, dont on ne connaissait encore qu'un petit nombre d'espèces; le genre Salenia, très abondant à l'époque crétacée, mais qui disparaît presque complètement dans le terrain tertiaire; le genre Clypeastei, très peu nombreux encore dans les couches éocènes et qui, plus tard, se développera avec tant de profusion dans les dépôts miocènes. A côté de ces types génériques, dont les espèces sont peu répandues, se retrouvent ceux qui, dans les terrains tertiaires des autres pays, sont ordinairement les plus abondants. Les genres Euspatangus et Linthia renferment chacun quatre espèces; le genre ScA/^a^^er en contient huit; six espèces, toutes nouvelles, font partie du genre Echinanthus ; le genre Echmolampas en présente treize, parmi lesquelles six déjà connues et sept nouvelles. » Nous avons établi quatre genres qui nous ont paru distincts de ceux que nous connaissons : » Genre Pygospatangiis, de la famille des Spatangidées, remarquable par sa grande taille, par sa face supérieure uniformément bombée et acuminée en arrière, par l'absence complète de sillon antérieur, par ses aires ambu- lacraires paires superficielles, allongées, linéaires, ouvertes à l'extrémité, par son périprocte très développé, ovale et inframarginal. » Genre Stomaporus, de la famille des Brissidées, voisin des Macropneustes par ses gros tubercules répandus sur la tace supérieure, par ses aires ambu- ( 978 ) lacraires longues, linéaires, médiocrement excavées; mais qui cependant s'en distingue nettement par sa face inférieure tranchante sur les bords, par son péristome presque central et sa disposition toute particulière des pores ambulacraires qui l'entourent et donnent à la bouche un aspect étoile très caractéristique. )) Genre Microlampas, de la famille des Cassidulidées, que nous avons fait connaître en 1887 ('). Ce genre offre, au premier aspect, quelques rap- ports avec les Dhcoidea, du terrain crétacé, mais il s'en éloigne par plu- sieurs caractères importants, notamment par ses aires ambulacraires subpé- taloïdes, par son péristome muni d'un rudiment de floscelle, par son péri- procte petit, arrondi, inframarginal. )i Genre Radiocyphus, de la famille des Diadématidées ; il se rapproche un peu du genre Acanthechinus Duncan et Sladen, du terrain nummulitique de l'Inde, en raison surtout des côtes granuleuses et des impressions sutu- rales qui se montrent à la base des tubercules; mais il en diffère d'une manière positive par ses tubercules crénelés et perforés, tandis qu'ils sont imperforés et non crénelés dans le genre Acanthechinus, par l'absence de tubercules secondaires et les granules plus nombreux, plus serrés, plus homogènes qui recouvrent les plaques. » Un fait à noter et qui a déjà été signalé dans la description des faunes éocènes, c'est la prédominance très grande des Échinides irréguliers sur les Échinides réguliers. Dans la faune échinitique de la province d'Alicante, la différence est encore plus sensible que dans les autres régions. Sur soixante-seize espèces que nous avons déterminées, soixante-sept font partie du groupe des Echinides irréguliers et neuf seulement se rangent parmi les Echinides réguliers. » M. G. -A. Hinx transmet à l'Académie, par l'entremise de M. Faye, une série de tableaux numériques, indiquant les résultats les plus importants des observations météorologiques faites en 1886 et 1887, en quatre loca- lités du Haut-Rhin et des Vosges (^). (') Échinides nouveaux ou peu connus, 2"^ série, Q" fascicule; 1886. (') Pour les détails des stations, des instruments, etc., voir les Comptes rendus, séances des 28 et 3o janvier 1882, 3o avril et 7 mai i883, 4 février i884, 4 ™ai i885 et u octobre 1886. Les observations ont pu être faibes régulièrement grâce au concours zélé de MM. Sclieurer à Tliami, Léoiiliardl à Miinsler Defranou\ à la Sclduclu. Celle ( 979 ) Ces tableaux comprennent : 1° Un tableau des observations actinométriques faites à l'observatoire de Colmar : il donne, pour chaque mois et pendant ces deux années, la différence moyenne et la différence maximum des températures indiquées par un thermomètre à boule noircie exposé à 1 1" au-dessus du sol et un thermomètre placé à la même hauteur, à l'ombre. Ces différences ont été notablement plus grandes, en moyenne, que les années précédentes; les différences maxima sont aussi plus frappantes. Ainsi, au mois de mars de 1887, cette différence s'est élevée jusqu'à Zc)". 2° Un tableau indiquant, pour chaque mois et pendant ces deux années, la vitesse moyenne et la vitesse maxima des vents dominants, avec l'indi- cation des nombres de jours pendant lesquels le vent a été notable. 3° Un tableau donnant, pour chaque mois et pendant ces deux années, les températures maxima et minima; la pression atmosphérique et la quan- tité d'eau tombée, dans les quatre stations de la Schlucht, de Munster, de Colmar et de Thann. 4° Ue relevé des jours d'orages à Colmar, pendant les mois d'avril, mai, juin, juillet, août et septembre, pour ces deux mêmes années. « En parcourant ces tableaux, dit M. Hirn, on voit persister les carac- tères qui différencient principalement les phénomènes observés en plaine de ceux qu'on observe dans les Vosges. Le fait qui reste le plus frappant et le plus significatif, c'est l'énorme différence existant entre les quantités d'eau tombée, selon les diverses hauteurs où on les mesure. J'ai, à plu- sieurs reprises, insisté sur ce fait, et je l'ai expliqué physiquement. Il montre le mieux l'utilité d'observations ainsi faites sur des points très dif- férents en altitude. » année, un cinquième observatoire a pu être installé au Bonhomme, à 700™ d'altitude. C'est M. l'abbé J.Wagner, curé du Bonhomme, connu depuis longtemps par les obser- vations si exactes qu'il a faites comme professeur à La Chapelle, près de Belfort, qui veut bien se charger des observations. (98o ) NOMIIVATIOIVS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à rélection d'un Membre de la Section de Chimie, en remplacement de leu M. H. Debray. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 55 : M. Schûtzenberger obtient. ... 53 suffrages. M. Arm. Gautier « . . . . i « M. Grimaux » . . . . i » M. SciiïjTZENBERGER, ayant réuni la majorité absolue des suff'rages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la République. MÉMOIRES LUS. VOYAGES SCIENTIFIQUES. — Sur l'alimentation des naufragés en pleine mer. Note du Prince Albert de Moxaco. « Je crois utile de communiquer à l'Académie une conséquence frap- pante des investigations sur la faune pélagique de l'Océan, poursuivies depuis quatre années avec l'Hirondelle, en même temps que d'autres re- cherches scientifiques. )) Plusieurs de mes précédentes Notes mentionnent des pêches péla- giques exécutées entre les côtes d'Europe, les Açoreset l'Amérique; elles montrent que la surface de la mer est visitée pendant la nuit par une faune minuscule dont les éléments A'iennent de profondeurs diverses où des ap- pareils spéciaux les retrouvent pendant le jour (' ). La campagne de 1888 permet de compléter cette observation, et d'en fournir d'autres sur une faune pélagique de plus grande taille. » La nuit, un filet en étoffe de soie à bluter le son, ayant 2", 5o d'ou- verture, traîné pendant une demi-heure à la surface, rapportait chaque fois un nombi'e plus ou moins grand de poissons (^Scopelidœ) et environ 70'^'= de matière organique animale utilisable (Mysidés et Amphipodes principalement). (') Comptes vendus, 1 4 février 1887. (98i ) » La nuit encore, un filet de o"',5o, disposé en épuisette et simplement plongé dans l'un des nombreux bancs de méduses (Pelagia noctiluca) sou- vent aperçus vers le 49^ degré de latitude nord et le 20® degré de longitude ouest, fournissait environ iS''*' de Crustacés [Hyperia Latreilli) qui vivent dans l'ombrelle de ces méduses ('). » Le jour on trouve quelques-uns des organismes susnommés, dès la profondeur de So™, et souvent de nombreux syngnathes flottant inertes à la surface. M Dans la région que parcourent les touffes de sargasses, c'est-à-dire dans tout l'ouest des Açores entre la limite du courant polaire et l'équateur, on découvre (-), cachés parmi les rameaux de ce végétal errant, toute une faune (Crustacés et Poissons) beaucoup plus substantielle que la précé- dente, mais que des yeux non prévenus apercevraient difficilement à cause du mimétisme qu'elle présente. » Pendant les mois de juillet et d'août derniers, V Hirondelle a fait, jusque vers 600 lieues dans l'ouest et le sud-ouest de l'Europe, des recherches sur la présence des Thons : deux lignes, avec amorces artificielles, traînant derrière le navire quand l'allure n'excédait pas 4 nœuds, ont pris un peu partout 53 Thons (Thynnus alalonga), qui pesaient ensemble 908 livres. » Les épaves, suffisamment anciennes pour s'être chargées d'Anatifes, sont presque toujours suivies de Poissons assez gros; six d'entre elles, visi- tées en juillet et septembre derniers, ont fourni 28 Mérous {Polyprion Cer- niiim) pesant ensemble 3o8 livres. Parfois, durant cette campagne et les campagnes précédentes, on a prélevé sur l'une de ces troupes de Poissons la quantité que l'on en voulait (un jour même jusqu^à 3oo livres) (') sans que leur nombre eût sensiblement diminué. Entre les pieds des Anatifes qui garnissent ces épaves, on trouve des Nudibranches (genre Fiona ), et dans les coquilles de beaucoup d'entre 'elles, de grosses Annélides (genre Hipponoé). Enfin ces épaves sont quelquefois accompagnées de grands Requins et de Poissons Lune (Orthagoriscus mola). )) Il ressort de ces faits , qui seront l'objet d'une étude approfondie pendant les prochaines campagnes de V Hirondelle, que le personnel d'une embarcation abandonnée sans vivres sur l'Atlantique Nord et probable- (') Bulletin de la Société ^géographique de Paris, 4= trimestre 1887 ; séance du 6 mai. (^) Comptes rendus, 2^ octobre 1887. (^) Bulletin de la Société géographique de Paris; li' irim. 1887, séance du 6 mai. ( 982 ) ment sur un point quelconque des mers tempérées et chaudes ('), pourrait éviter la mort par inanition s'il possédait, au moins en partie, le matériel suivant : » i" Un ou plusieurs filets en étamine, de i™ à 2™ d'ouverture, avec 20™ de ligne, pour recueillir la faune pélagique libre, ou tamiser les touffes de sargasses ; et mieux, un filet imitant ceux construits sur V Hirondelle où ils sont appelés chaluts de surface (-) ; )) 2" Quelques lignes de So", terminées chacune par trois brasses de fil de laiton recuit, sur lequel est fixé un gros hameçon avec amorce arti- ficielle, pour les thons; » 3° Une petite foëne , pour harponner les mérous des épaves , et quelques hameçons brillants auxquels ceux-ci se prennent, parfois même sans amorce ; » 4° Un harpon, pour les plus grands animaux qui suivent les épaves. » Parmi les ressources alimentaires que je viens de signaler, il en est une qui apparaît avec une constance et une abondance remarquables, mais que nos divers engins atteignent imparfaitement : je veux dire les myriades de menus poissons que j'ai montrés antérieurement ('), répan- dus la nuit, au moins sur toute l'étendue précitée de l'Océan, et qui sont peut-être analogues à ceux trouvés en nombre considérable dans l'estomac des thons que les zoologistes de r^f>o//r/6?//e, MM. de Guerne et Richard, ont ouverts. » L'amélioration des moyens employés dans ces expériences permet- trait siirement d'utiliser beaucoup mieux toute cette matière organique ; mais j'ai cru devoir signaler les premiers faits tels qu'ils sont, parce que je les crois capables dans bien des circonstances de prolonger, au moins jusqu'à la rencontre d'un secours éventuel, l'existence de navigateurs qui ont vu sombrer leur navire. » (' ) Ce que l'on sail de raliinenlation des grands Célacés des mers polaires peruiel- irail d'étendre celle observation jusqu'au delà des zones tempérées. (-) Comptes rendus, 24 octobre 1887. (■'') Bulletin de la Société de Géographie de Paris, 4'" trim. 1887, deuxième cam pagne scientifique de VHirondelle. ( 9«'-i ) MEMOIRES PRESENTES. M. A. Favier soumet au jugement de l'Académie une Note sur une nou- velle classe d'explosifs, ne détonant pas à l'air libre. ( Commissaires : MM. Bertlielot, Sarrau. ) M. C.-A. LiLLiEGUiST soumet au jugement de l'Académie une nouvelle théorie des planètes intra-mercurielles. (Renvoi à Texamen de M. Janssen. i M. Arangaray adresse une Note sur un moyen d'utiliser, comme force motrice pour les navires, le vent soufflant dans une direction quel- conque. ( Renvoi à l'examen de M. Michel Lévy.) M. G. Greil adresse un complément à son Mémoire sur la navigation aérienne. ( Renvoi à la Commission des aérostats.) CORRESPONDANCE . M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i" Des <( Études sur le terrain houiUer de Commentry : Livre II. Flore fossile, par MM. B. Renault et R. Zeiller ; i'^ Partie, par M. R. Zeillery avec uu Atlas de 42 planches. » (Extrait du Bulletin de la Société de l'Industrie minérale.) (Présenté par M. Daubrée.) 1° Deux brochures de M. da Graça, intitulées : « Note sur le Gulf- Stream » et « Rapport sur la détermination des lignes magnétiques au Bré- sil ». (Ces brochures, adressées par l'amiral de ïeffé, sont présentées par M. Bouquet de la Grye. ; C. R., 1888, 3' Semestre (T. CVU, N° !iS.) ' JO ( 9«4 ) MÉCANIQUE. — Sur un théorème relatif à l'attraction. Note de M. Emile Picard. « Dans une récenle Leron au Collège de France, M". Bertrand a été conduit, par des considérations géométriques, à énoncer comme très vrai- semblable le théorème suivant : 1) On a une famille de surfaces fermées telles que, si l'on couvre l'une quel- conque d'entre elles d'une couche dont la densité soit en chaque point inverse- ment proportionnelle à la distance à la surface infiniment voisine, l'attraction de cette couche sur tout point intérieur est nulle. Dans ces conditions, les sur- faces extérieures à la couche seront pour elle des surfaces de niveau. » Cette intéressante proposition peut s'établir comme il suit. Remar- quons d'abord qu'elle sera évidemment démontrée, si nous prouvons que la lamille des surfaces est isotherme. » Désignons pur f (oc, y, zj = X l'équation des surfaces; soient S une de ces surfiices ; A un point intérieur quelconque; r sa distance à l'élément d(j de S. » D'après l'énoncé, l'intégrale ff\m-(§f-m'^' étendue à S, ne dépend pas de la position de A. Or elle peut s'écrire (-) ffUl^dydz^p.dx^^- %dœdy\ et, en prenant deux surfaces S et S' (S' étant extérieur à S et correspondant à la valeur \' du paramètre), nous pouvons dire que l'intégrale (2), étendue à la face intérieure de S et à la face extérieure de S', est indépen- dante de la position de A. Or une telle intégrale, d'après une transfor- mation bien connue, est égale à l'intégrale triple ( 9S5 ) étendue au volume compris entre S et S'. Ui- cette intégrale est la somme de deux autres, dont la première est (3) ///:(«. 0.g()^.,... et dont la seconde est trouvée de suite égale à 1\t.(\' -— 1). On en conclut que l'intégrale (3) ne dépend pas de la position de A; or, supposons main- tenant X' = X H (11, cette intégrale se réduira à /7, v'm'-m par rapport au para- mètre X. » Je suppose en outre que, pour toute valeur de x, on ait (2) R,„(a7, o) = i. » Il existe, par conséquent, pour toute valeur finie de x, un développe- ment en série de l'intégrale de l'équation ( i ), de la forme (3) ?(>.r)=^2/'«*^'^^->'"' où les m premiers coefficients sont arbitraires. La série (3) est la. /onc- tion génératrice du système de fonctions/>,j(a;). En choisissant les coeffi- cients arbitraires (4) p„{x) = i, p^{x) =pi(x) = ...=p,„^,(x)=o, et par suite de l'hypothèse (2 ), ces fonctions /j„( a;) sont des polynômes entiers en x. » Si l'on indique par a( .x) la racine de l'équation dont le module est minimum, on sait qu'en général on a en outre, les fonctions/;,, (r) sont liées par une équation récurrente de la ( 988 ) forme (.5) A„(/()/>„^,„-+- A, (n, a;)/)„^,„_, H-...+ k,„{n.x)p^=o, où les coefficienls A^(«, x) sont entiers, du degré m en n et du degré p en x; je poserai A;/ n, X ) -rz af,_„_^ + «A.„,, ^î' H • • • - au.n.pX^- « A l'équation récurrente (5) on peut adjoindre l'équation analogue, où le paramètre x est remplacé par z, (6) A„/« - m)q„_,n^ k,{n — m-^ \,z)q^_„^, +...-I- A,„( n, z)7„= M„, où le second membre est supposé nul si ii^m. » Cette équation détermine un système de fonctions (/„(z ), adjointes ap„(x). >: Si maintenant on forme les séries (1=0 (k = l, 2, 3, . .., p), dont je chercherai plus loin les conditions de convergence, un calcul assez simple permet de trouver que ces développements vérifient l'identité (3 - aj)S, + (3" - x^)S,-^...+ (zP- xP)Sp=M,p„ + . . . + M,„_,/7„_,, et puisque l'on a fixé plus haut les valeurs des fonctions arbitraires p^, p,, . . . , p,„-, , on peut écrire ij) r^ ^ ^^[S, -^ { z + x)S, + . . .-h (y-' + zP-^ +. . . + xP-\)S,\. )) Telle est la formule que je me proposais d'établir. On en déduit d'a- bord que, si l'équation (i), ou, ce qui est la même chose, l'équation (5) contient le paramètre x au premier degré, on aura » Cette dernière formule, comme on le voit aisément, renferme comme cas particuliers les développements de _ _ en série de polynômes de Le- gendre, donnée par M. Cari Neumann, en série de produits partiels d'un produit d'un nombre infini de facteurs binômes, donné par MM. Frœbe- ( 9«9 ) nius et Bendicson, en série des dénominateurs des réduites d'une fraction continue, donné par Heine, etc. » Si les conditions de convergence des séries S^, dont nous allons nous occuper, permettent d'appliquer le théorème de Caucliv pour les valeurs de x comprises dans un champ (',, et si l'équation (i) contient le paramètre x au premier degré, toute fonction analytique de ce, régulière dans le champ C, sera développable en série des polynômes /?„(«;). Mais si l'équation (i) contient le paramètre x à un degré p supérieur au pre- mier, on appliquera la formule ( 7), qui fera connaître un développement de la forme pour toute fonction régulière donnée dans le champ C. !) Bien entendu, ces développements ne sont pas uniques pour une fonction donnée, c'est-à-dire qu'il existera, en général, des développements de zéro, sur lesquels je me propose de revenir. » PHYSIQUE DU GLOBE. Sur la variation diurne du baromètre. Note de M. Alfred Axkot, présentée par M. Mascart. Il La variation diurne du baromètre peut être représentée par une série harmonique (1) A^ =- a, cos(m -h ']/, ) + a., cosfam + ^j/, ) h a., cos( 3»? h- tj^j ) 4-. . . : A/J est l'écart à la moyenne diurne de la pression observée à une heure r?ï, comptée en angles depuis minuit, à raison de iS" par heure et en temps solaire vrai, de façon que midi (m- 180°) corresponde toujours exacte- ment au passage du Soleil au méridien. I Cette formule, purement empirique, n'acquiert de \aleur théorique que si l'on peut établir des relations générales entre les coefficients a,, a^. . . .; tj;, , (j/o, . . . et d'autres quantités, par exemple la position du Soleil sur son orbite, les variations de la température, etc. C'est dans ce but que j'ai calculé, pour chaque mois en particulier, la formule (i ) qui représente la variation diurne du baromètre dans toutes les stations f plus de cin- ( 990 ) quante ), où des observations ont été faites pendant un nombre d'années suffisant. Ces stations sont réparties dans les deux hémisphères, entre les latitudes extrêmes de eo^io'N. (Helsingfors, Russie ) et 43° 53' S. (Hobart, Tasmanie). » Il convient de calculer au moins les trois premiers termes, car, dans beaucoup de stations, en hiver, a^ est plus grand que a,; le quatrième terme (en cos ^\m}, bien que très petit, présente encore, d'une station à l'autre, des variations assez régulières pour qu'il soit intéressant d'en tenir compte. » On indiquera seulement ici les lois générales que suivent les coeffi- cients: toutes leurs valeurs et la discussion détaillée seront publiées dans les Annales du Bureau central météorologique. Enfin on ne considérera pour le moment que les stations basses, dont l'altitude est inférieure à 5oo™. » Les paramètres a,,a^, ^,, ^^ de l'onde diurne et de l'onde tiers-diurne sont en relation intime avec la variation diurne de la température; pour tous les pays où il n'y a pas d'opposition bien nette entre une saison sèche et une saison pluvieuse, ils peuvent tous quatre être représentés très exac- tement dans leur marche annuelle, en fonction de la longitude /du Soleil, par la fonction (■-i) b -hccos( / + ■/]). » L'amplitude a^ de l'onde sejni-diurne présente une marche annuelle toute différente; on reconnaît qu'elle doit être considérée comme résultant de l'interférence de deux ondes semi-diurnes distinctes : l'une est produite, comme a, eto,, par la variation diurne de la température dans la station considérée, et est soumise, par suite, aux influences locales; l'autre, au contraire, est indépendante de toute influence locale et ne varie qu'avec la latitude et la saison. L'observation donne seulement l'onde résultante, de sorte qu'il paraît impossible a priori de séparer les deux composantes ; on peut y arriver toutefois, par approximations successives, de la manière suivante : " La phase ij^a de l'onde résultante est presque la même pour toutes les stations. Depuis l'Equateur jusqu'à 55° de latitude, sa valeur movenne est de 62°, 7, avec un écart moyen de ±4°, 3 seulement suivant les pays, et des écarts extrêmes de + i l'-et — 11°, sans que, du reste, la di!,tribution de ces écarts présente aucune régularité apparente. Pour l'onde semi-diurne. ( 991 ) une variation de 5° clans la phase correspond seulement à une erreur de lo minutes sur les heures des maxima et des minima. On peut donc ad- mettre, comme première approximation, que la phase résultante est con- stante. Comme l'amplitude de l'une des ondes composantes ne varie pas avec les conditions locales, tandis que l'autre en dépend, la constance de la phase résultante ne peut s'expliquer que si l'on admet que les phases des deux ondes composantes sont très peu différentes; par suite, l'amplitude de l'onde résultante est sensiblement égale à la somme des amplitudes des deux ondes composantes. )> Il a été possible alors de séparer les deux ondes. L'une, d'amplitude a.j, dépend des variations locales de la température, comme les ondes diurne et tiers-diurne, et peut être représentée dans sa marche annuelle par la formule ( 2). L'autre onde n'est pas influencée par les conditions particulières de chaque station et son amplitiulea!, a une forme très simple en fonction de la déclinaison du Soleil S et de la latitude cp. Pour toutes les stations des deux hémisphères, depuis l'Equateur jusqu'à 60° de latitude, on a (3) a^ = i^cos^Scos*o. La valeur provisoire déterminée pour k, par une première approximation, est ^•=o""",926, en supposant la pression moyenne de toutes les stations égale à 760°"". » Bien que l'on ne puisse attribuer cette onde semi-diurne à la gravi- tation, il est impossible de ne pas être frappé de l'analogie du terme d^ avec le terme correspondant de la théorie des marées. » En résumé, la variation diurne du baromètre résulte de l'interférence de deux ondes distinctes. L'une, de la forme (i), est due uniquement à la variation diurne de la température dans la région considérée et soumise, comme elle, aux influences locales. L'autre, à période semi-diurne, est pro- duite par une cause générale, indépendante de toute influence locale ; sa phase est constante, voisine de 63°, et son amplitude]est donnée, pour tous les pays et toutes les saisons, par l'équation (3 ). » C. R., 18S8, 2« Semestre. (T. CVII, N' 2!j.; ' -^ ' ( 992 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques propriétés nouvelles et sur l'analyse du fluorure d'éthyle. Note de M. H. Moissax, présentée par M. Dehé- rain . « Dans une Communication précédente (' ) nous avons démontré que l'éther éthylfluorhydrique ou fluorure d'éthyle était un corps gazeux, pou- vant se préparer, dans un grand état de pureté, en faisant réagir l'iodure d'éthyle sur le fluorure d'argent anhydre. » Aux propriétés que nous avons déjà données nous ajouterons les faits suivants. Chauffé dans une cloche courbe de verre, au rouge sombre, pendant plusieurs heures, le fluorure d'éthyle fournit un mélange com- plexe de carbures, ne renfermant que des traces de fluorure de silicium. Sous l'action de l'étincelle d'induction faible, le volume augmente beau- coup en donnant de l'acide fluorhydrique, une petite quantité d'acétylène et surtout de l'éthylène sans dépôt de charbon. En présence de fortes étin- celles, dépôt de charbon, avec formation d'acétylène, d'éthylène, de pro- pylène, etc. (-). » En déplaçant le gaz par du mercure et en le faisant passer très lente- ment dans un tube de platine chauffé au rouge sombre, ou obtient de l'acide fluorhydrique, mélangé de carbures d'hydrogène absorbables en partie par l'acide sulfurique bouilli et dont le résidu diminue à nouveau au contact de l'eau bromée. Lorsque l'appareil est démonté, on trouve à l'intérieur du tube de platine une petite quantité de carbone peu adhé- rent, qui, traité comme l'a conseillé M. Berthelot ('), par un mélange d'acide azotique et de chlorate dépotasse, disparaît facilement. » L'action du fluorure d'éthyle sur les animaux semble être différente de celle du chlorure d'éthyle. On sait que ce dernier corps possède des propriétés anesthésiques marquées. Le fluorure d'éthyle respiré en petite quantité produit d'abord une période d'excitation ; mais, si la dose est aug- (') Comptes rendus, l. CVII, p. 260. (^) L'analyse de ces mélanges gazeux a été faite d'après les méthodes indiquées par M. Berthelot dans ses Mémoires Sur la synthèse des carbures d'hydrogène [Annales de Chimie et de Physique (3), t. LUI, p. 161, et (5), t. X, p. 178]. (') Berthelot, Recherches sur les états du carbone {Annales de Chimie et de Physique (4), t. XLX, p. 892]. (993 ) mentée, la mort ne tarde pas à se produire. Je citerai, comnîe exemple, l'expérience suivante : Un cobaye de Sôo^'', placé dans une cloche pleine d'air, de 7''', 5oo, dans laquelle arrivait lentement un courant de ce gaz, est mort après quarante minutes d'expérience, lorsque l'atmosphère ren- fermait 7 pour 100 de fluorure. Il a présenté, au début, de l'agitation et une respiration plus rapide, puis de la paraplégie, sans qu'il nous ait été possible de constater, avant la mort, aucun phénomène d'anesthésie. A l'autopsie, les poumons étaient rosés, le sang d'une belle couleur rouge, les ventricules du cœur étaient contractés, et les oreillettes battaient en- core une heure et demie après la mort apparente. » Si le fluorure d'éthyle a des propriétés anesthésiques, la zone maniable doit être très peu étendue, et, lorsque la quantité augmente, ce gaz de- vient rapidement toxique. » Analyse du. fluorure d'élhyle. — Pour doser le carbone et l'hydrogène dans le fluorure d'éthyle, on a dû modifier la méthode ordinaire d'analyse des composés organiques qui consiste à brûler la substance dans un tube de verre au moyen d'oxyde de cuivre. Les corps organiques fluorés, chauffés dans du verre, fournissent en effet du fluorure de silicium. Nous nous sommes assuré par des expériences préliminaires que ce gaz n'était pas détruit par l'oxyde de cuivre maintenu au rouge sombre; de plus, si l'on fait passer à chaud des vapeurs d'acide fluorhydrique dans un tube de métal rempli d'oxyde de cuivre, tout l'acide n'est pas décomposé et l'eau obtenue attaque le verre et rougit fortement le papier de tournesol. )) Pour éviter ces inconvénients, nous avons déterminé la combustion du composé organique dans un tube métallique au moyen d'un mélange d'oxyde de cuivre et d'oxyde de plomb. Ce dernier corps retient tout le fluor à l'état d'oxyfluorure, et la vapeur d'eau et l'acide carbonique sont recueillis comme d'habitude dans des tubes de verre pesés au préalable. » L'analyse est disposée de la façon suivante : » Un tube de cuivre rouge renferme le mélange d'oxyde de cuivre et de litharge, cette dernière étant à peu près dans la proportion de 20 pour 100. Deux tubes de plomb contournés en spirale et traversés par un courant d'eau permettent de refroidir les extrémités des tubes de cuivre dont le milieu est porté au rouge. Deux bouchons de hège ferment le tube et le mettent en communication d'un côté avec les appareils pesés, de l'autre avec un tube abducteur qui laisse passer le fluorure d'éthyle. Ce dernier est déplacé lentement d'un flacon taré par du mercure sec et passe au tra- vers du mélange d'oxyde de cuivre et d'oxyde de plomb maintenu au ( 994 ) rouge sombre. Un courant d'oxygène pur et sec balaye ensuite tout l'appa- reil pendant environ quarante-cinq minutes. Enfin, après détermination de la pression atmosphérique, au début et à la fin de l'analyse, on note la température du fluorure d'éthyle et le poids du mercure qui a empli le flacon. Il est facile, les corrections étant faites, de déterminer le carbone et l'hydrogène d'après les quantités d'acide carbonique et d'eau obtenus. » Ce procédé de dosage nous a toujours fourni des résultats compara- bles. Au contraire, les essais tentés pour doser le carbone et l'hydrogène du fluorure d'éthyle au moyen d'une analyse eudiométrique ont toujours laissé à désirer. Si en effet nous essayons de brûler un éther fluoré gazeux au moyen d'un excès d'oxygène, il se formera de l'eau et de l'acide fluor- hydrique qui au contact du verre produira de suite du fluorure de sili- cium. » Dosage du fluor. — J'ai pensé que le dosage du carbone et celui de l'hydrogène n'étaient pas suffisants pour établir la formule du fluorure d'éthyle. J'ai tenu à déterminer la quantité de fluor renfermée dans ce com- posé et, après bien des essais, j'y suis arrivé en utilisant la propriété que possède ce gaz d'être absorbé par l'acide sulfurique. Si le fluorure d'éthyle bien sec n'attaque pas le verre, il n'en est pas de même en effet du liquide obtenu en dissolvant ce gaz dans l'acide sulfurique. » On place un volume déterminé de fluorure d'éthyle dans un tube de verre fermé par du mercure en présence d'acide sulfurique bouilli. Par l'agitation le gaz est presque entièrement absorbé ; l'attaque du verre se produit alors lentement et, après sept à huit jours, il ne reste dans le tube que du fluorure de silicium. On transvase sur la cuve à mercure et par la détermination du volume de fluorure de silicium, ramené à o" et à 760°, il est facile d'évaluer la quantité de fluor. Dans des expériences comparatives faites sur le fluorure de silicium, on s'est assuré que ce gaz est insoluble dans l'acide sulfurique. » Ces différents dosages nous ont fourni des chiffres qui concordent avec la formule du fluorure d'éthyle. » CHIMIE. — Sur les combinaisons que forme le bioxyde d'azote avec les chloro- ruthénites et sur le poids atomique du ruthénium. Note de M. A. Jolv, présentée par M. Troost. « Parmi les combinaisons chlorées du ruthénium, il en est une qui pré- sente un intérêt tout particulier : c'est le chlororuthénate de potasse ( 995 ) 2KC1, RuCP, c[ai a été décrit par Berzéliiis comme un chlorure susiridique, et qui a permis à Clans de caractériser le ruthénium comme élément nou- veau en 1845. Sa dissolution est d'un beau rouge violacé; sa solubilité, relativement considérable, le distingue immédiatement du chloroiridate de môme formule, et de tous les autres chlorosels des métaux de platine. » Pour les recherches sur le ruthénium, auxquelles mon vénéré maître, H. Debray, voulut bien m'associer, une grande partie du métal impur que nous possédions fut transformée en chlororuthénate de potassium ('). Lorsque je repris l'étude de ce sel, après la mort de H. Debray, je trouvai qu'il renfermait, indépendamment du ruthénium, du potassium et du chlore, de l'azote et de l'oxygène. )) En mullipliant les cristallisations, fractionnant les produits, on n'arrive pas à éli- miner l'azote et l'oxygène, et la constance des analyses montre bien que l'on a affaire à un composé défini. » La formule RuCF(ÂzO), 2KCI doit être substituée à la formule de Clans RuCl*, 2KCI. » Chauffée en présence d'un excès de carbonate de chaux pur, la matière laisse dé- gager un produit nitré, et après réduction par le cuivre on recueille de l'azote. Le dosage du chlore donne 5»' au lieu de 6-^' qu'exigerait la formule de Claus; les dosages du ruthénium et du chlorure de potassium concordent sensiblement avec les résultats de Claus. Mais celui-ci, de là son erreur, a dosé le chlore du chlorure de ruthénium par perte et la substitution de ÂzO = 3o à Cl = 35,5 n'apporte dans le calcul de la formule qu'une différence très faible. » L'analyse du chlorosel ammonique RuCP (AzO), aAzH^CI donne 3»' d'azote au lieu de 2" (formule de Claus : RuCl', 2 AzH'-Cl), et 5" de chlore au lieu de 6". » Enfin, bien qu'il soit hydraté et d'un maniement plus difficile, le sel de sodium RuCP(AzO), 2NaCl -+- 3H-0 donne des résultats analogues aux précédents. » La présence du groupement AzO se trouve justifiée d'ailleurs par les faits sui- vants : » Le sesquichlorure brun de ruthénium, obtenu en chauffant l'acide hyperruthé- nique en présence d'un excès d'acide chlorhjdrique, se transforme peu à peu, en pré- sence d'un excès d'hypoazotide liquide, en un liquide rouge violacé incristallisable qui, avecles chlorures alcalins, reproduit les sels précédents. La réaction ne se produit pas à froid; elle n'a lieu qu'au moment où, élevant la température, on dédouble le com- posé nitré en acide azotique et bioxyde d'azote. U suffit d'ailleurs de chauffer le ses- quichlorure dans un courant de bioxyde d'azote pour effectuer la réaction. )) Lorsqu'on chauffe le ruthénium, mélangé de KCl ou NaCl, dans un courant de chlore, on n'obtient que le sesquichlorure. Tous les procédés de chloruration échouent (') l'^e environ de ce sel a été préparé, à lasuite d'opérations longues etpénibles, et purifié par de nombreuses cristallisations. (996) pour ob tenir un clilororutliénate ; on ne réussit à obtenir les sels rouges de Claus qu'en dissolvant dans l'acide chlorhydrique le produit de la fusion du ruthénium avec le nitre, c'est-à-dire un ruthénale mélangé d'un excès d'azotite alcalin. Mais, en opé- rant ainsi, Claus n'obtenait qu'un mélange du sesquichlorure double [chlororuthé- nite) Ru-Cl", 4KC1, avec le sel rouge. » Pour préparer régulièrement les chlorosels azotés du ruthénium, à la dissolution chlorhydrique du sesquichlorure convenablement étendue, et légèrement chauffée, on ajoute, par portions successives, un azotite alcalin, jusqu'à ce que la liqueur prenne la couleur rouge framboise si caractéristique de ces composés. Après une concentra- tion convenable, le sel de potassium se dépose en cristaux noirs, transparents sous une faible épaisseur et dérivant d'un prisme orthorhombique ('). Le sel de sodium est très soluble et sa purification exige des cristallisations nombreuses. Pour préparer le sel ammonique, il suffit d'ajouter du chlorhydrate d'ammoniaque à la dissolution du corajjosé sodique. ' » En fixant AzO, le sesquichlorure et ses combinaisons avec les chlorures alcalins ont acquis une stabilité remarquable. Tout au plus une dissolution très étendue brunit- elle légèrement avec le temps, en se transformant partiellement en sesquichlorure. n L'addition de chlorate de potasse, qui élimine totalement le ruthénium à l'état d'acide hyperruthénique d'une dissolution clilorhydrique du sesquichlorure, ne fait éprouver aucune altération aux sels chloroazotés. » En résumé, les sels décrits pai' Claus ne sont pas deschlororuthénates; pour le ruthénium comme pour le rhodiimi, les composés du type RCl', «MCI sont inconnus jusqu'ici. » Claus a décrit un bioxyde hydraté de ruthénium, qu'il précipitait des sels rouges par l'addition d'un alcali, et qui, dissous dans l'acide chlorhy- drique, donnait de nouveau le chlorure rouge. Ce précipité est nécessaire- ment azoté, et j'ai obtenu en effet, soit par l'action des alcalis, soit par l'emploi d'un excès d'azotite, des composés azotés dont je réserve provi- soirement l'étude. Il y aura lieu également d'examiner à nouveau tous les composés qui sont préparés à partir du prétendu clilororutliénate, et en particulier lebichlorure de la base ammoniée (4AzH', Ru)Cl- -f- 3H^0. )) L'analyse des sels précédemment décrits m'a montré que le poids ato- mique du ruthénium devait être probablement diminué de 2 unités environ. Claus avait adopté d'abord ii4, puis 104, puis io3,5. (') Le sel est décrit par Claus comme cristallisant en octaèdres réguliers ou en prismes rhombiques, et il avait signalé la possibilité d'un dimorphisme. Je n'ai jamais obtenu d'octaèdres réguliers; les cristaux prennent quelquefois l'apparence octaé- drique, mais l'action qu'ils exercent sur la lumière polarisée n'est pas douteuse. M. Dufet a déterminé les constantes cristallographiques de ces sels et les publiera de son côté. ( 997 ) » Les nombreuses analyses très concordantes que j'ai faites, qu'il s'agisse du sel de potassium, d'ammonium ou de sodiimi, concordent pour assigner au ruthénium le poids atomique loi , 5. J'ajouterai que la détermination de la densité de vapeur de l'acide hyperruthénique, effectuée en commun avec H. Debray ('), conduit à un poids atomique inférieur à 102. » Mais la détermination d'un poids atomique exige des précautions mi- nutieuses, dont les travaux si précis de Dumas, Marignac et Stas nous donnent des exemples, et qui ne pouvaient être prises alors que la compo- sition de la matière était inconnue. J'ai entrepris des recherches spéciales en vue de déterminer le poids atomique du ruthénium par l'analyse de com- posés plus simples. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur l'emploi de l'eau oxygénée pour le dosage des métaux de la famille du fer : 1° chrome; -iP manganèse ; "i^ fer. Note de M. Ad. Carxot, présentée par M. Friedel. « 1° Chrome. — J'ai montré que l'eau oxygénée réduit très rapidement et complètement l'acide chromique dans une solution froide et acide. » Elle opère la transformation inverse et peut servir à peroxyder entiè- rement l'oxyde de chrome dans une solution chaude alcaline ou ammonia- cale. La réaction en liqueur ammoniacale présente un intérêt particulier; elle diffère de tous les procédés employés jusqu'ici pour la peroxydation du chrome, en ce qu'elle dispense de l'introduction de réactifs fixes, qu'il faut éviter autant que possible dans les analyses. )) Une solution étendue de chlorure de chrome, par exemple, chauffée à 100°, additionnée de quelques centimètres cubes d'eau oxvgénée, puis sursaturée par l'ammoniaque et chauffée de nouveau jusqu'à ébullition, devient d'abord trouble et brune, puis limpide et jaune clair, en passant à l'état de chromate d'ammoniaque. On facilite la réaction en agitant la fiole, pendant que se produit le dégagement de l'oxygène. S'il restait un peu d'oxyde de chrome non transformé, il faudrait le laisser déposer, le séparer par décantation, le redissoudre dans un acide et recommencer l'addition d'eau oxygénée et d'ammoniaque. » La peroxydation une fois terminée, l'acide chromique peut être dosé volumétriquement, soit par l'eau oxygénée, soit par un autre réducteur en (') Comptes rendus, t. CVI, p. 828. (998 ) solution titrée. 11 importe seulement, pour ce dosai^e, qu'il ne reste aucune trace du premier réactif; mai^ cette condition est facile à remplir, car l'eau oxygénée a complètement disparu au bout de quelques minutes d'ébulli- tion en présence d'un assez grand excès d'ammoniaque. On serait d'ail- leurs averti à temps de sa présence; car, en acidifiant la liqueur refroidie, on verrait apparaître la teinte bleue caractéristique de l'eau oxygénée en présence de l'acide chromique. Il faudrait alors faire bouillir de nouveau avec de l'ammoniaque et un peu d'eau oxvgénée, que l'on expulserait entiè- rement. » Le même réactif peut être utilement employé pour les analyses pon- dérales; mais il faut alors en vérifier la pureté, s'il est pris dans le com- merce, ou le préparer soi-même. La présence d'acide chlorhydrique ou sulfuriquc est, en général, sans inconvénient. » Le chrome sera peroxyde par l'eau oxygénée en liqueur ammoniacale et séparé, par une ou deux opérations semblables, des oxydes qui sont précipités par l'ammoniaque ou par le carbonate d'ammoniaque. » Puis la solution de chromate sera réduite par l'eau oxygénée en pré- sence d'un léger excès d'acide et portée à l'ébullition. » Si l'on sursaturait alors par l'ammoniaque, il y aurait suroxydation partielle du chrome par l'eau oxygénée qui n'aurait pas été détruite, et la liqueur resterait colorée en jaune. On évite cet inconvénient en faisant passer pendant quelques instants un courant d'hydrogène sulfuré dans la solution chaude, puis saturant par l'ammoniaque et faisant bouillir. Le précipité d'oxyde de chrome est ainsi bien complet. « On arrive également à un très bon dosage en ajoutant à la solution faiblement acide, que l'on vient de réduire par l'eau oxygénée, du phos- phate, puis de l'acétate de soude ou d'ammoniaque, et portant à l'ébul- lition pendant dix ou quinze minutes. La liqueur restant acide, il ne se produit pas de peroxydation et l'on obtient le précipité de phosphate de chrome hydraté, d'un beau vert, dont j'ai déjà indiqué la formation dans des circonstances analogues (^Comptes rendus, t. XCIH, p. i54). » Ces deux méthodes de dosage, volumétrique et pondérale, fournis- sent des solutions simples pour diverses questions d'analyse chimique : ') Si l'on veut, par exemple, déterminer dans un mélange les propor- tions d'acide chromique et de sesquioxyde de chrome, on fera le dosage volumétrique du premier par l'eau oxygénée, puis on précipitera la totalité du chrome à l'état d'oxyde ou de phosphate. » Si l'on a un mélange de chromate et d'aluminate alcalins, comme cela ( i)99 ) se présente après l'attaque du fer chromé par les fondants alcalins et la séparation de la silice, on dosera l'acide chromique par l'eau oxygénée, puis on précipitera ensemble et on pèsera lés deux phosphates de chrome et d'alumine; connaissant le chrome, on calculera l'alumine par diffé- rence. M S'il s'agit d'une solution contenant du fer et du chrome à l'état de sesquioxyde, on peroxydera par l'eau oxygénée et l'ammoniaque, on fera bouillir de cinq à dix minutes, puis on redissoudra dans un faible excès d'acide et l'on déterminera l'acide chromique et l'oxyde de for. comme je l'ai indiqué pour l'alumine dans le cas précédent. » 2" Manganèse. — Le manganèse éprouve, comme le chrome, sous l'in- fluence de l'eau oxygénée, une réduction en liqueur acide et une suroxy- dation en liqueur ammoniacale. ') Je n'insisterai pas sur la première réaction, qui est bien connue et que l'on utilise pour le dosage de l'eau oxygénée par le permanganate de potasse. » La seconde me semble mériter quelque attention, à cause des facilités qu'elle donne pour le dosage du manganèse. » Si l'on verse quelques centimètres cubes d'eau oxygénée et ensuite de l'ammoniaque dans une solution contenant un sel manganeux, on voit se produire aussitôt un précipité brun foncé, qui renferme la totalité du manganèse. Chauffé à l'ébuUition, le précipité se rassemble très bien et peut se recueillir aisément; mais il retient une partie des bases qui étaient contenues dans la liqueur et n'en peut être débarrassé que par une série de précipitations semblables, qui sont d'ailleurs très rapidement faites. Il faut que la dernière solution soit presque exempte de bases étrangères poui- donner un bon dosage pondéral du manganèse. » Mais le dosage volumétrique peut toujours se faire dans de bonnes conditions ; je me suis assuré, en effet, que le manganèse est précipité entièrement à l'état debioxyde, qu'il soit seul ou en présence de la chaux, de la baryte, de l'oxyde de zinc ou de l'oxyde de fer. On devra seulement faire bouillir pendant dix minutes la solution rendue ammoniacale, afin de se débarrasser complètement de l'eau oxygénée employée en excès ; puis on déterminera l'oxygène du bioxyde, et par conséquent le manga- nèse lui-même, par un dosage volumétrique (par exemple, au moyen de l'acide oxalique, de l'acide sulfurique et du permanganate de potasse en solution titrée). » 3° Fer. — Je ne citerai le fer que pour mémoire ; tout le monde sait 0. R., i8SS, 2' Semestre. (T. CVII, N» 23.) I ^2 ( lOOO ) qu'il est peroxyde par l'eau oxygénée dans une solution acide, contraire- ment aux deux métaux précédents. La transformation est immédiate, même à froid, et se fait plus commodément qu'avec tout autre réactif oxydant. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur la reproduction du zircon. Note de MM. P. Hautefeuille et A. Perrey, présentée par I\I. Troost. « I. Le zircon, que H. Sainte-Claire Deville et Garon ont reproduit à très haute température en faisant agir le fluorure de zirconium sur la silice ou le fluorure de silicium sur la zircone, peut être obtenu à une tempéra- ture qui ne dépasse pas 700° par l'action du bimolybdate de lithine sur un mélange de zircone et de silice. (Nous avions eu recours déjà au même agent minéralisateur pour la production de l'émeraude et de la phénacite.) )) Lorsque le mélange de zircone et do silice renferme un excès de base, le zircon, seul produit de la réaction, s'isole aisément par lévigations. )) Lorsque le mélange renferme un excès d'acide, il y a formation simul- tanée de zircon et de tridymite. L'acide fluorhydrique faible dissout la tri- dymite, et la solution ne renferme pas trace de zircone ; les ci'istaux qui res- tent indissous présentent la composition normale du zircon. Le zircon et la tridymite sont donc les seuls produits formés, lors même que la minérali- sation est effectuée en présence d'un excès de silice, c'est-à-dire dans des conditions qui devraient favoriser la formation de l'auerbachite ou de quelque autre silicate acide. » Nous avons obtenu des cristaux mesurables en chauffant pendant un mois au moufle, à la température de 800°, dans un creuset de platine ; I iB', 88 de zircone et 5^'', 84 de silice avec loo'' de bimolybdate de lithine; du reste, les cristaux préparés entre 700° et i ooo"^ présentent des caractères semblables. )) Ce sont des prismes hyalins, doués d'un éclat très vif, possédant la densité, égale à 4,6, du zircon de Ceylan, longs ou courts, selon qu'ils ont été préparés en présence d'un excès de zircone ou d'un excès de silice. » Ces prismes appartiennent au système quadratique ; le cristal est al- longé dans la direction de l'axe quaternaire, terminé par quatre faces 6', quelquefois modifié par quatre facettes sur les angles. L'angle mjm est de 90", l'angle w, 6' est de i32°, 12'; sur des cristaux de la Somma, ce der- nier a été trouvé égal à i32°io' (Des Cloizeaux). ( lOOI ) Taillé perpendiculairement à l'axe principal, le cristal donne dans la lumière convergente les courbes isochromatiques et la croix noire : il est donc uniaxe. Cependant, les anomalies optiques, observées par M. Mallard sur les cristaux d'Expailly, ne font pas complètement défaut; en lumière parallèle, l'une de nos plaques, taillée perpendiculairement à l'axe, éteinte lorsqu'une des diagonales du carré de section est normale an plan de pola- risation, présente des plages à contour irrégnlier, d'un blanc bleuâtre pâle; en lumière convergente, la rotation du porte-objet amène une légère dislocation de la croix noire sur quelques plages en bordure. » Les clivages sont peu marqués; ils sont indiqués, toutefois, par des systèmes de lignes longues ou courtes, parallèles aux faces m. » II. MM. Michel Lévy et Bourgeois ont employé le carbonate de soude pour caractériser la zircone; à très haute température, l'oxyde cristallise en prismes hexagonaux dans le flux alcalin. Le bimolybdate de lithine exerce, sur les éléments du zircon, une action minéralisatrice qui fait de lui un réactif micro-chimique de la zircone, utilisable à basse température; à 700°, en effet, il permet d'obtenir en quelques heures des cristaux facile- ment reconnaissables de zircon. » CHIMIE. — Action du cyanure de mercure sur les sels de cuivre. Note de M. Raoul Varet, présentée par M. Berthelot. (c On sait, par les recherches thermiques de M. Berthelot, que dans le cvanure de mercure le cyanogène ne se trouve pas dans le même état que dans les cyanures alcalins; on sait aussi que ces derniers sont attaqués par les sels de cuivre (il va dégagement de cyanogène et formation de cyanure cuivreux). Il était donc intéressant de rechercher si le cyanure de mercure serait attaque, et quels seraient les produits résultant de cette action. » I. Cyanure de mercure et sels oxygénés de cuivre. — Quand on main- tient à l'ébullition, pendant plusieurs heures, une solution contenant i*'' de HgCv pour un ou plusieurs équivalents d'un sel oxvgéné de cuivre (sul- fate, azotate, chromate, acétate, etc.), on ne constate aucun dégagement de cyanogène : il y a simplement formation de sels doubles qui se déposent par refroidissement. « II. Cyanure de mercure et sels halogènes (^action àfroidy — Aune solu- tion concentrée de HgCy, maintenue à ime température inférieure à 2.5°, on ajoute du CuCl par petites portions (i^*! de CuCl pour 2"^'' de HgCy). Dans ( I002 ) la lùjueur ainsi obtenue, on dissout une nouA'elle quantité de cyanure de mercure, puis de chlorure cuivrique, et le liquide fdtré est plongé dans un mélange réfrigérant. Au bout de quelques heures, il se dépose de petites aiguilles bleues, transparentes, répondant à la formule Hg=Cy-,CuCl + 6H0. » C'est un corps efflorescent, très soluble dans l'eau et dans l'ammo- niaque. Sa solution chauffée au-dessus de So" dégage du cyanogène; si elle est peu concentrée, il se forme un précipité gris de cyanure cuivreux; dans le cas contraire, il y a formation d'un précipité fleur de pêcher (c'est un cyanure double de mercure et de cuivre). )) Si, au lieu de mettre en présence 2*'' de HgCy pour i*'' de CuCl, on fait agir ces corps à équivalents égaux et en opérant en solution concen- trée, on obtient des cristaux verts très durs, répondant à la formule HgCy, CuCl + GHO. » C'est un corps efflorescent soluble dans l'eau, mais moins que le composé Hg-Cv'CuClGIlO ; il est aussi soluble dans l'ammoniaque. » Quand on chauffe sa solution vers 35°, il y a dégagement de cyano- gène et formation d'un précipité vert Cu-Cy, CuCy, HO; si l'on élève la température, il y a de nouveau dégagement de cyanogène et formation deCu-Cv. Quand on porte rapidement sa solution à l'ébullition, on ob- tient le précipité fleur de pêcher dont j'ai parlé précédemment, tandis que du chlorure de cuivre et du chlorure de mercure restent en solution. » m. Cyanure de mercure et sels halogènes de cuivre (^action à chaud). — Les chlorure, bromure, iodure cuivriques attaquent le cyanure de mer- cure; dès que l'on élève un peu la température, il y a dégagement de cya- nogène et formation de toute une série de combinaisons, sur lesquelles je reviendrai. )) En résumé, le cyanure de mercure n'est pas décomposé par les sels oxygénés de cuivre ; il l'est au contraire par les sels halogènes : il y a, comme avec les cvanures alcalins, dégagement de cyanogène et formation de cya- nure cuivreux, qui entre en combinaison avec le sel de mercure qui a pris naissance. C'est ainsi que l'on obtient les combinaisons t;u-Cy,Hgl; Cu-Cy, HgBr, etc. » Si, au lieu de faire agir les sels halogènes cuivriques, on opère avec les sels cuivreux, on obtient les mêmes corps; seulement il n'y a pas dé- gagement de cyanogène. » ( ioo3 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une base diquinolique. Note de M. Albert CoLsox, présentée par M. Cahours. « La constitution de la quinine est loin d'être bien connue ; cependant il Y a quelques raisons de croire que cet alcaloïde est l'hydrure d'une base provenant de la soudure de deux molécules de quinoléine; car le dédou- blement de la quinine par les alcalis ne donne ni ammoniaque, ni amide, mais exclusivement des bases pyridiques. )) L'oxydation de la quinine, faite il y a quelques années par M. Skraup, n'infirme en rien cette opinion que la quinine est une base diquinolique. )) L'acide quininique C'H'AzO' obtenu par ce savant se rattache, en effet, à la para-oxyquinoléine, et l'oxydation fait disparaître 9 atomes de carbone et un d'azote, c'est-ii-dire les proportions voulues pour former une deuxième molécule de quinoléine. L'existence de l'acide quininique prouve que la molécule de la quinine n'est pas symétrique; elle n'ap- prend rien relativement à la position des atomes d'azote, sinon que ces derniers, fussent-ils symétriquement disposés, peuvent, par la fixation de deux molécules d'iodures alcooliques différents, donner naissance à deux corps isomères; aussi n'est-il pas rigoureux de conclure que les deux atomes d'azote ne sont pas symétriquement disposés dans la molécule de la quinine (' ), parce que l'on connaît deux iodoniéthyl-iodoéthylquinines. » Afin de pénétrer plus avant dans la nature de cet important alcaloïde, je me suis proposé de faire une base diquinolylique de constitution connue et de comparer ses réactions à celles de la quinine. C'est cette nouvelle base que je vais décrire. » Base diquinolique : C--H" Az-0^ -- En partantde l'éther diéthylique de l'hydroquinone, on obtient aisément une benzidine tétra-oxétliylée (Nietzki), dont il est utile d'écrire la formule symbolique : OG^H» OC^H^ AzH^- / -AzH2 OG'H'^ OC»H= (') Dict. de Wurlz, Suppl., p. iSAg. C ioo4 ) » En soumettant cette beiizidine à la réaction de M. Skraup, j'espérais obtenir une base dont la constitution ne laisserait aucun doute (* ). Après de longs tâtonnements demeurés infructueux, j'ai réussi à obtenir une base diquinolique, dioKéthylée, et qui paraît dériver de l'oxydiphénylène. Cette base a pour symbole : Az OC^H' A, / OC^H' Az / 0' » Préparation. — Pour l'obtenir, je place dans un ballon de 2'" à 3'" 7^'' de benzidine tétra-oxéthylée, 4^'' d'orthonitrophénol, 3o'^'= d'acide sul- furique concentré, renfermant un tiers d'acide de Nordhausen. Je chauffe avec précaution, et, lorsque la température du mélange devenu homogène atteint 120"-! 25°, j'v introduis 22'^'^ a 2.3'''^ de glycérine pure ; puis j'élève progressivement la température jusqu'à i4o''-i45''. I-^a réaction ne tarde pas à se produire; la température atteint 190". Après refroidissement, j'ajoute de l'eau froide, je neutralise par du carbonate de soude et je re- prends par l'éther. La solution éthérée, évaporée à sec, laisse un résidu jaunâtre auquel on ajoute de l'eau. On porte à l'ébuUition. » Propriétés. — La vapeur d'eau bouillante entraîne un corps solide, blanc, d'aspect cotonneux, peu soluble dans l'eau, soluble dans six fois son poids d'acide chlorhydrique étendu, dans dix fois son poids d'alcool à 92°. Sa saveur est faiblement amère. » Cette base se dépose de sa solution dans l'éther sous forme de longues aiguilles aplaties, très biréfringentes, qui éteignent la lumière polarisée suivant leur longueur et paraissent être des cristaux uniaxes et positifs. » Cette base verdit fortement le perchlorure de fer concentré; elle donne un chloroplatinate et un chloraurate jaunes. Sa composition a été établie par l'analyse directe et par la formation et l'analyse du chloropla- tinate. ( ' ) M. Toiirnayre, ancien élève de l'École Polytechnique, a bien voulu m'aider dans ceUe première partie de mon travail. ( ioo5 ) Analyse de la base Théorie pour C'"H"Az^O'. Matière . 0,167 0,228 C pour 100. . . 73,65 73,60 73,74 H pour loo. . 4,97 5 , 06 5 , 00 >: Chloroplalinate : CH'^Az-O', 2HCI 4- PtCl' + 2H^O. - Ce sel prend naissance quand on ajoute du chlorure de plaline à la solution chlorhydrique de la bascdiquinolique. Il est jaune clair, cristallin, soluble dans cinquante fois son poids d'eau bouillante, sans décomposition. )) Il donne à l'analyse : Théorie. Plaline pour 100 2/4,8 24,4 Chlore pour 100 26,7 26,4 » Chloraurate . — Le chlorure d'oi- donne aussi un précipité très abon- dant avec le chlorhydrate de la base diquinolique. Ce précipité est nacré, jaune foncé, insoluble dans l'eau froide. )) Constilution de la base diquinolique. — Pendant la préparation de cette base, il y a saponification partielle de l'éther hydroquinonique et départ d'une molécule d'éther C H'^O. Il se pourrait que les éléments de cette molécule d'éther fussent empruntés à la même molécule d'hydroquinone; mais un tel fait paraît peu probable, attendu que l'acide sulfurique n'en- lève jamais les éléments de l'eau à l'hydroquinone, quel que soit le degré de concentration de l'acide. » En tous cas, le mode de formation de cette base diquinolique, jointe à la composition de son sel de platine, ne laisse pas de doute sur son poids moléculaire ni sur les positions occupées par l'hydrogène quinoléiquc. » THERMOCHIMIE. — Sur les chaleurs de combustion des camphres et des bor- néols. Note de M. "W. Louguinine, présentée par M. Berthelot. « L'étude des chaleurs de combustion de ces deux groupes de substances présentait un certain intérêt à cause des isoméries, dites physiques, qui existent entre elles. J'ai commencé l'étude de l'influence de ce genre d'iso- méries sur les chaleurs de combustion, dans mon travail sur les acides ( looC) ) camphoriques {Comptes rendus, t. CVII, p. 624). J'ai cru utile d'en voir l'effet également dans le cas des camphres et des bornéols ( ' ). » I. Chaleur de combustion du camphre des Laurinées droit. — Il a été dégagé, dans la combustion de is' de cette substance, 9225'^''', i. a Et pour i"°' en grammes, suivant l'équation C'»li'«0 solide -f- 27 O gaz = loCO- gaz + 8 IPO liquide 1 4q2 2i5"' » La chaleur de formation de ce camphre est -t- 109780'^'''. » La chaleur de combustion du cymène C'"!!'* a été trouvée par M. Stohmann (Zeitschrift fiir physik. Chemie, t. II, p. 82) égale à i 4o/i8oo"' (à pression con- stante). » La chaleur de combustion du camphre des Laurinées est i4o22i3'^''' (à volume constant, ce qui du reste influe peu, dans ce cas, sur le résultat), c'est-à-dire à peu près identique à celle du cymène. On sait, en effet, que le camphre se transforme facile- ment en cymène. » II. Chaleur de combustion du camphre des Matricaires «0 = — 4ï°)6, p. f. 175°, o. — Il a été dégagé, dans la combustion 'de iS"' de cette substance, 9302"', 8, nombre supérieur à celui qui correspond au camphre des Laurinées de 0,84 pour 100, ce qui dépasse de beaucoup la limite d'erreurs de ces expériences et semble indiquer, dans ce cas, une certaine influence de l'isomérie physique de ces camphres sur leurs chaleurs de combustion. » Nous avons pour la chaleur de combustion de 1™°' en grammes, suivant l'équa- tion C'^H'^O solide 4- 27O gaz = ioCO* gaz + 8H-0 liquide i4i4o26'-=' » La chaleur de formation de cette substance est -1-97975'''''. » III. Chaleur de combustion du camphre racémique p. f. 178", 8. — 11 a été dégagé, dans la combustion de iS' de cette substance, 9298'^''', 7, nombre difl'érant fort peu de celui qui a été trouvé pour le camphre gauche et plus de celui qui correspond au camphre droit. » Nous avons pour 1™°' en grammes, suivant l'équation C» II" O solide 4- 27 O gaz = ioC02 gaz + 8 IPO liquide i4t34o2'-«i » La chaleur de formation de ce camphre est -!~ 98098"'. » IV. Chaleur de combustion du bornéul provenant du Driobalanops. — Il a été dégagé, dans la combustion de iS'' de cette substance (moyenne de deux échantillons (') Je dois à l'obligeance de MM. Bertlielot et Haller les substances très pures et souvent très rares sur lesquelles j'ai opéré. Je m'empresse de leur exprimer ici ma profonde gratitude pour l'aide qu'ils m'ont donnée. Les expériences ont été faites au moyen de la l)ombe calorimétrique de M. Berthelol. La manière d'opérer et les calculs d'expériences sont les mêmes que dans mes précé- dents travaux. ( I007 ) dont un donné par M. Berthelol et Taulre par M. Haller), gSio^'jSâ, et pour i""' en grammes, suivant l'équation C» II" O solide -)- 28 O gaz = 10 CO'- gaz + 9 H- O liquide i 464 67 i"' » Le bornéol diiïère du camphre par 2 H en plus. » Les différences des deux chaleurs de combustion étant 62 456'''', la combustion de 2 H dégageant 69000"', nous trouvons que la chaleur dégagée dans la fixation de 2 II sur le camphre lors de sa transformation en bornéol est 6544''''') quantité peu considé- rable. !) La chaleur de formation de ce bornéol est -h i 16329"^°'. )) V. Chaleur de combustion du camphol (bornéol) de la valériane a^^ — ^l'.-l^ p. f. 208", 8. — Il a été dégagé, dans la combustion de i?"' de cette substance, 9561"="', ô, et dans la combustion de i™"' en grammes, suivant l'équation C'^H'^O solide -+- 28O gaz = loCO^ gaz + ç^WO liquide i 472 486'=' » La chaleur de formation de ce corps est -f- io8 5i4"'. » VI. Chaleur de combusiion du camphol par compensation (combinaison du camphol droit et gaucheV — Il a été dégagé, dans la combustion de iZ' de cette sub- stance, 957o'^"', 3. )) Ce qui donne pour 1™'' en grammes, suivant l'équation C"'H''0 solide -1- 28 O gaz = loCO^ gaz + 9H-O liquide 1473826"'. )) La chaleur de formation de ce corps est + 107 174"'. » On peut conclure de ces expériences que les isoméries dites phy- siques (sauf un seul cas) ne jouent qu'un rôle peu important dans la cha- leur de combustion des substances que nous avons étudiées. » Le menthol CH-^O diffère du bornéol par 2H en plus. J'ai trouvé jadis la chaleur de combustion de cette substance égale à iSogooo*^''' (à pression égale). Comparée à la chaleur de combustion du bornéol du Driobalanops (déterminée à volume égal, ce qui dans ce cas a peu d'in- fluence), on a une diiierence de 44329"'''' pour les 2H en plus, d'où il suit que la fixation de ces 2 H sur le bornéol, en vue de sa transformation hypo- thétique en menthol, doit être accompagnée d'un dégagement d'à peu près 24671'^'''. » Pour le camphol gauche, cette fixation de 2 H sera accompagnée d'un dégagement de 32 486'^''', et pour le camphol compensé de 33 826'''''. Ces nombres, supérieurs à celui qui correspond à la transforination du camphre en bornéol, semblent indiquer la possibilité de la transformation de ce dernier corps en menthol. » G. R., 1888, 2' Semestre. (T. CVII, N« 28.) l33 ( roo8 ) PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Recherches sur l'aneslhésie hystérique. Note de M. Alfred Binet, présentée par M. Brown-Séquard. (Extrait.) « Les recherches suivantes ont été faites sur douze hystériques hémi- anesthésiques, appartenant à plusieurs services hospitaliers de Paris : » 1° L'excitation d'une région anesthésique, quoique n'étant pas perçue parle sujet sous la forme d'une sensation tactile ou musculaire, détermine l'image visuelle de la région excitée; cette image visuelle peut être re- cueillie sur un écran qu'on prie le sujet de regarder fixement; elle dure aussi longtemps que l'excitation qui la produit. (Il est bien entendu que, dans toutes les expériences, on supprime pour le sujet la vue de la région excitée et l'on évite tout ce qui pourrait donner lieu à une suggestion.) » 2° La piqûre de la région anesthésique détermine sur l'écran l'appa- rition d'un point sombre ou éclairé; une ligne, un dessin quelconque tracés avec une pointe de compas sur la peau insensible produisent sur l'écran le même dessin en lignes de couleur ; une légère constriction autour du poignet ou du doigt de la main insensible fait apparaître l'image vi- suelle de ces parties; les mouvements passifs communiqués aux divers segments d'un membre anesthésique sont reproduits par l'image visuelle de ce segment et peuvent être comptés ; enfin les diverses attitudes d'un membre, qu'on peut provoquer au moyen d'une contracture artificielle, se retrouvent également dans l'image visuelle. )) 3° L'excitation, avec le compas, de la peau insensible, provoque, selon l'écart des deux pointes de compas, et selon la région explorée, tan- tôt deux points visuels, tantôt un seul; on peut, grâce à cette méthode, mesurer cette sensibilité spéciale d'un membre anesthésique, comme on mesure celle d'un membre sensible, avec cette seule différence que, pen- dant l'exploration, l'interrogation de l'expérimentateur ne porte pas sur le nombre des sensations tactiles perçues, mais sur le nombre de points qui apparaissent sur l'écran. Mesurée par cette méthode, la sensibilité du membre soi-disant anesthésique paraît généralement normale. » 4° I-'^s impressions visuelles produites par l'excitation d'une rée;ion insensible sont claires ou sombres, suivant les sujets; à mesure que l'exci- tation se rapproche d'une région sensible, la couleur de l'impression se modifie régulièrement : elle prend une teinte rouge. L'excitation des régions hypnogènes que l'on rencontre fréquemment chez les hystériques, ( I009 ) sur le ventre et diverses parties du corps, provoque des impressions lumi- neuses dont l'éclat est comparable à celui de la lumière électricfue. C'est probablement cette sensation lumineuse qui provoque la somniation. » 5° Les imasies visuelles sont assez intenses pour s'extérioriser; elles couvrent les objets extérieurs, elles suivent le mouvement des yeux, elles persistent les yeux fermés ; projetées sur un écran qu'on rapproche et qu'on éloigne, elles s'agrandissent, comme une image consécutive, et s'éclaircissent quand on éloigne l'écran; dans le cas contraire, elles de- viennent plus petites et plus intenses. Ces changements de grandeur de l'image visuelle sont faciles à constater, en provoquant, à l'aide de deux piqûres, deux points lumineux dont on prie le sujet de mesurer la distance sur l'écran. Enfin, les images visuelles ainsi provoquées revêtent la cou- leur complémentaire de celle des surfaces sur lesquelles on les extériorise. » 6° Si l'on marque sur l'écran un point destiné à fixer le regard du sujet, l'image visuelle déterminée par l'excitation d'une région anesthé- sique est constamment localisée sur le point de fixation; le lieu de l'exci- tation n'importe pas; que la piqûre soit faite à la face, sur le membre supé- rieur ou sur le membre inférieur, la petite tache ainsi produite vient tou- jours couvrir le point de fixation. Si, pendant qu'on continue la première excitation, on en fait une seconde (nous supposons qu'il s'agisse de deux piqûres), la seconde image visuelle ne se confond pas avec la première, mais se fixe à une certaine distance du point de fixation. Si, enfin, on sup- prime la première excitation et qu'on prolonge la seconde, la seconde image se rapproche par un mouvement lent du point de fixation et s'y localise. Après ce changement de position, la seconde image présente une couleur différente et apparaît plus distinctement. Ces expériences, comme je le montrerai, peuvent nous renseigner sur le champ de la vision mentale. » 7° Lorsque deux piqûres sont faites simultanément à la peau insen- sible, les deux points visuels, chez quelques malades, apparaissent sur l'écran, séparés exactement parla même distance que les deux piqûres, à la condition que cette distance ne dépasse pas 2'^'" ou S*^™ ; pour les dis- tances plus considérables, il s'opère, dans les perceptions visuelles, un phénomène de réduction. » 8° Lorsqu'on trace des lignes sur la main insensible, et que celle-ci est placée dans le même plan que l'écran, les lignes visuelles qui appa- raissent sur l'écran sont parallèles à celles qu'on a tracées sur la main. » g" Les images visuelles provoquées, persistant aussi longtemps que ( lOIO ) l'excitation qui leur donne naissance, peuvent être fixées sur l'écran par le dessin dans leurs moindres détails. » io° La signification des images visuelles provoquées n'est pas con- stamment comprise par les sujets; lorsqu'on imprime un mouvement passif au doigt d'une m:un insensible, le sujet décrit parfois ce qu'il voit sur l'écran comme une raie blanche, un bâton, une colonne, etc., bien que cette forme indécise soit réellement celle de son doi^t, comme on peut s en assurer par la concordance des mouvements du doigt et de l'image visuelle. Il résulte de ceci que la vision mentale a ses illusions comme la vision extérieure. » 1 1° Les images visuelles provoquées ne sont jamais mises par le sujet en rapport avec l'excitation de son membre anesthésique; le sujet ne se doute pas des expériences qu'on pratique sur sa sensibilité, et il ne cesse pas de croire à son anesthésie. » 12° Les images des régions anesthésiques du corps ne sont pas les seules qu'on peut provoquer par l'excitation de ces régions ; si l'on place un objet familier dans la main insensible, le sujet voit cet objet sur l'écran; si l'on imprime un mouvement graphique à la main insensible, le sujet voit sur l'écran les lettres tracées. » ANATOMIE DES MOLLUSQUES. — Obsen'ations anatomiqiies sur les Aplysies. Note de M. Remy Saint-Loup, présentée par M. de Quatrefages. « Espèces. — Les espèces d'Aplysies qui habitent les côtes de la Médi- terranée sont, comme on sait, au nombre de trois. » La plus grande espèce, V Aplysia fasciata, mesure jusqu'à o", 4o de lon- gueur. L'espèce de dimensions moyennes est Y Aplysia depilans. La petite espèce est représentée par \ Aplysia punctata. » Les trois espèces sont, en outre, bien caractérisées par d'autres carac- tères inutiles s. rappeler ici; on ne les trouve d'ailleurs guère ensemble ni aux mêmes époques dans les mêmes parages. J'ai péché, au printemps et en été, la /JMwrfa^a à Marseille et à Naples; en automne et en hiver, les de- pilans ai fasciata à Carthagène et à Marseille. Mais il m'est arrivé de ren- contrer, en même temps que la grande et lourde fasciata, une autre Aplysie ayant les mêmes caractères extérieurs, mais plus petite, plus agile et de couleurs plus vives, et qui m'a permis les observations suivantes. » Caractères sexuels. — Chez la grande fasciata, j'ai trouvé la glande ( loii ) hermaphrodite gorgée d'ovules et de spermatozoïdes; chez l'autre, la disso- ciation à l'état frais, aussi bien que les coupes dans l'organe durci, ne m'ont jamais montré que des faisceaux de spermatozoïdes, des cellules mères de spermatozoïdes en évolution ou des fdaments spirales devenus libres. En même temps que, chez ia/asciata que j'appellerai femelle, les glandes de la glaire et de l'albumen étaient extrêmement développées, les mêmes glandes étaient atrophiées chez la./asciata mâle. Par contre, la poche ou réservoir spermatique était, chez cette dernière, d'un volume plus notable et distendu par l'accumulation d'éléments fécondateurs. » L'hermaphrodisme des Aplysiens n'est donc pas absolu. Les indivi- dus mâles et femelles gardent-ils les caractères et les fonctions de leur sexe pendant toute leur existence? Ou bien cette sexualité n'est-elle dé- terminée que temporairement, par la production successive d'ovules ou de corps spermatiques dans une même glande? C'est ce que des recher- ches ultérieures démontreront? mais il demeure acquis que la séparation des sexes existe, à un moment donné, chez ces Gastéropodes marins. » Appareil circulatoire. — La dissection et les injections me permettent aussi de rejeter les résultats du travail de M. Kohlmann, qui publia, en 1875, des recherches sur la circulation chez l'Aplysie, dans les Zeitsch. j. Wiss. Zool. Ce savant considère le système artériel des Aplysies comme absolument clos, aussi bien à l'extrémité des artérioles périphériques que dans la branchie. Une telle occlusion aurait pour premier résultat de pro- duire l'engorgement des capillaires, puis de tout le système artériel, par suite de l'afflux des globules ou corpuscules sanguins qui existent dans les artères comme dans les sinus veineux. On vérifie d'ailleurs, par des injec- tions partielles, la communication des capillaires soit avec les lacunes intermusculaires, soit avec la cavité générale. » Dans la branchie, le sang du vaisseau efférent se distribue dans les culs-de-sac rameux qui dépendent de ce vaisseau et constituent la portion externe de la branchie, puis pénètre dans le vaisseau sanguin déférent par les nombreuses ouvertures à valvules qui percent la paroi commune aux deux vaisseaux. Le liquide sanguin respire encore dans les prolongements branchiaux du vaisseau déférent, puis est chassé vers le cœur. Dans les deux tiers postérieurs de la branchie, les culs-de-sac rameux de l'un et l'autre vaisseau sont distincts et ne permettent pas de communication de l'un des systèmes dans l'autre; mais, dans la portion située à gauche du large vaisseau branchio-cardiaque, les relations directes des deux sortes ( IOI2 ) de prolongements sont établies et ces cavités reçoivent en outre le sang de l'organe de Bojanus. » Il résulte de ces dispositions que le sang veineux qui arrive directe- ment du sinus veineux latéral gauche et le sang qui a fdtré à travers l'or- gane de Bojanus ne peuvent arriver au cœur sans s'être mélangés au sang qui a respiré dans la branchie. Les contractions de la branchie, qui sont fréquentes, ont en outre pour effet de chasser dans le cœur un flot de sang qui a respiré et de refouler devant ce flot le sang veineux vers la base du vaisseau efférent. J'ai vérifié ces dispositions et ce mécanisme par des in- jections multiples, dans des Aplysies disséquées et aussi sur des Aplysies vivantes. M II me reste enfin à noter que la glande du pourpre joue un rôle très actif dans l'épuration du liquide sanguin et l'élimination des principes nuisibles à l'animal, une sorte de fonction rénale. Des Aplysies vivantes, dans l'organisme desquelles une solution de bleu de méthylène avait été introduite, ont présenté les capsules glandulaires du pourpre comme gor- gées de bleu. » BOTANIQUE. — Sur la place de quelques Fougères dans la classification. Note de M. G. Colomb (') (Extrait.) « Il n'existe peut-être pas une espèce de Fougères qui n'ait, dans les dif- férentes classifications, successivement appartenu à plusieurs genres. Je me suis proposé, en me limitant aux espèces françaises, de chercher s'il n'existerait pas des caractères anatomiques permettant, concurremment avec les caractères de morphologie externe, d'établir des groupés plus net- tement limités. J'ai trouvé que les caractères les plus constants et, en même temps, les plus faciles à observer sont offerts par la forme de la section transversale du bois dans les faisceaux du pétiole, faisceaux qu'en raison de leur constitution particulière M. van Tieghem a récemment nommés des stèles. » Je me bornerai à citer ici un des exemples les plus frappants des avan- tages qu'offre l'emploi de ces caractères. (') Ce travail a été fait au laboratoire de M. Gaston Bonnier, à la Faculté des Sciences de Paris. ( ioi3 ) )> Si l'on considère V Asplenium Fi'lix-fœmina Bernh . , on remarque que cette espèce a successivement appartenu aux genres Polypodiuin, Aspidium, Cystopteris, Asplenium et Athyrium. Cette surabondance de noms géné- riques, pour une seule et même espèce, provient de ce que le caractère con- sidéré parles différents auteurs comme le plus important est le caractère de l'indusium. Or, dans son travail sur le pétiole des Fougères d'Alsace, Duval-Jouve fait observer que l'indusium peut exister sur certaines feuilles d'un individu et ne pas se rencontrer sur d'autres; j'ai moi-même vérifié le fait. J'ai cherché alors si, par sa structure, le pétiole de V Asplenium Filix-fœmina ne se rapprocherait pas du pétiole d'autres Fougères. » Le pétiole de \' Asplenium Filix-fœmina contient deux stèles seulement, dans lesquelles la section du bois a la forme d'un hippocampe. Cette même forme se rencontre identique dans plusieurs autres espèces, parmi lesquelles se trouvent presque toutes celles qui constitueraient l'ancien genre Lastrœa. En faisant de ce caractère un caractère primordial et en étudiant le mode de végétation et la morphologie de toutes les espèces qui le présentent, j'ai cru bon de rétablir le genre Lastrœa et de grouper les Lastrœa comme le montre le tableau suivant : Lastrœa 2 stèles pé- liolaires à section en forme d'hip- pocampe. Hippocampe allongé. Rhizome oblique ou vertical à pétioles rapprochés, insérés sur 5 rançrs. Feuilles deux fois com- plètement divisées . . . . L. Filix-fœmina (auquel j'identifie le Polypodium Rhœticiim). Hipp. court, épais. Rhi- zome ram- pant hori- zontalem'. Feuilles une fois complè- tement divisées L. Oreopteris. Un indusium L. Thelypteris. Feuilles ovales lancéolées... L. Phegopteris. Feuilles trian- gulaires L. Dryopteris. Pas d'indusium. » On voit que cette nouvelle manière de former le genre Lastrœa com- prendrait, en se rapportant à la classification adoptée par Cjrenier et Godron, un Asplenium : V Asplenium Filix-fœmina, deux Polystichum : P. Oreopteris et P. Thelypteris (dont TNewmann avait fait autrefois un genre à part, le genre Eemestheum), et trois Polypodium : le P. Dryopteris, le P. Phegopteris, et enfin le P. Rhœticum dont, après Duval-Jouve, je fais une variété de V Asplenium Filix-fœmina. ( ioi4 ) » Il se trouve ainsi que le genre Polypodium ne comprend plus, dans la Flore française, qu'une seule espèce, le P. vulgare. » PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur les affinités des flores jurassiques et tria- sigues de l'Australie et de la Nom'elle-Zélande. Note de M. Louis Crié, présentée par M. Cliatin « Les flores jurassiques et triasiques de l'Australie et de la Nouvelle- Zélande renferment un certain nombre d'espèces caractéristiques. Si l'on s'attache au groupe des Fougères, les couches australiennes se relient à celles de la Nouvelle-Zélande par la présence commune des Tceniopteris Daintrei M. C. et Alethopteris australis Morr. Les Macrotœniopteris , qui ont la fructification desAspidiacées et les feuilles du Neottopteris nidus , sont représentés dans la flore jurassique de la Nouvelle-Zélande par le Macro- tœniopteris zeelandica Crié, qui témoigne d'une étroite analogie d'aspect et de nervation avec le Macrotœniopteris Vianamattœ Feist, du triasique de l'Australie. Ces espèces rappellent le M. lata dont les terrains jurassiques de l'Inde renferment les restes. Deux Fougères nouvelles, le Psaronius malaurensis Crié, de Toï-Toï, et le Dictyophyllum huttonianum Crié, des couches de Clent-Hills, appartiennent encore à la flore fossile de la Nou- velle-Zélande. Je mentionne ici comme un fait intéressant la présence des Dictyopteris dans les terrains triasiques des régions australes. Le trias de Wairoa (Nouvelle-Zélande) offre des grès qui renferment des empreintes végétales appartenant aux genres Rhacophyllum, Zamiles et Glossopteris. Ce dernier genre m'a présenté des formes qui rappellent, par leur nervation, certaines espèces triasiques de la Nouvelle-Zélande et de la Tasmanie. -) Si nous considérons le sous-embranchement des Gymnospermes, il est facile de constater entre Mataura, Toï-Toï, Wairoa (Nouvelle-Zélande) et certaines régions jurassiques d'Australie (Queensland, N. S. Wales, Victoria) une aussi remarquable affinité. Parmi les Conifères, le Palissya australis Crié est connu aujourd'hui dans les dépôts jurassiques et tria- siques de la Nouvelle-Zélande et de l'Austrahe. Les mêmes assises ren- ferment des empreintes qui me paraissent bien voisines du Tarodites indicus de l'Inde. M. Tenison-Wods a signalé, dans le jurassique de la Nouvelle- Hollande, des rameaux d'une Araucariée, V Araucarites australis. De sem- blables fossiles n'ont pas encore été rencontrés en Nouvelle-Zélande. Mais il existe à Mataura et à Wairoa des bois silicifiés dont il m'a été pos- ( loi 5 ) sible d'étudier la structure, grâce à l'obligeance de M. Fr. Hutton, de Christchurch (Nouvelle-Zélande), Ces bois, que j'ai nommés Araucarioxylon australe, se rencontrent aussi en Nouvelle-Calédonie, dans les couches à Monotis richmondiana Zittel, du trias des îles Hugon et Ducos. » Les Cycadées, qui ne sont pas représentées dans la flore actuelle de la Nouvelle-Zélande, ont laissé des vestiges de leurs feuilles dans les forma- tions triasiques et jurassiques de cette grande île. Les principales espèces sont le Nilssonia zeelandica Ett., le Podoznniiles malvernicas Ett., le Pte- rophyllum Dieffenbachi Ett. et le Zamites E l heridgei Cvic, de Mataura, qui caractérise aussi les dépôts de Vianamatta (Australie). » Durant la période jurassique, l'extension de l'aire des Cvcadées, au- jourd'hui limitées aux flores tropicales, était considérable. Ces plantes, en effet, croissaient sur des étendues de terrain s'étendant du sud de la Nou- velle-Zélande aux régions arctiques. A cette époque, l'Australie devait être unie à l'Inde et à la Nouvelle-Zélande. » GÉOLOGIE. — Sur /es directions des reliefs terrestres. Note de M. A. de Grossouvre, présentée par M. Daubrée. « Si l'on suppose que la Terre soit exactement sphériqueet que l'écorce solide soit homogène „t subisse partout la même réaction de la part du novau fluide interne, on est conduit, par des considérations de symétrie, à rattacher les fractures qui peuvent se produire, après une rupture d'équi- libre, à un réseau de lignes formant à la surface du glojje des polvgoues réguliers et égaux : telle est l'origine du système pentagonal et du système tétraédrique. M Mais la Terre n'a pas la figure d'une sphère; elle s'en écarte assez sensiblement et a la forme d'un ellipsoïde de révolution; dès lors, il n'y a plus égalité entre les tensions développées dans les divers points de l'écorce terrestre, et le principe de symétrie permet seulement de conclure que les ruptures et les plissements devront se produire suivant les méri- diens et les parallèles, c'est-à-dire suivant deux svstèmes rectangulaires, ce qui est d'ailleurs conforme aux expériences de M. Daubrée sur la pro- duction des systèmes conjugués de fractures. » C'est ainsi que les choses se passeraient si l'écorce solide était homo- gène et soumise à des efforts uniformément répartis : en réalité, ces conditions n'étant point remplies, les fractures pourront s'écarter plus ou G. R., iS8S, 2- Semestre. (T. CVII, N« Siî.) I 34 ( TOl6 ) moins, suivant les circonstances, des directions fixées par la théorie. Il n'en est pas moins vrai que, dans l'ensemble des traits du relief du globe, envisagés au point de vue absolu, c'est-à-dire en faisant abstraction des eaux' qui masquent les dépressions sous-marines, on constate la prédo- minance des directions suivant les méridiens et les parallèles; mais nous pensons qu'il est impossible d'aller plus loin dans cette voie et de tenter de coordonner suivant un réseau régulier les alignements de détail des accidents slraligraphiques. » D'autre part, il résulte des conditions spéciales de résistance d'un ellip- soïde de révolution que les deux systèmes de rides dont nous venons de parler ne se comporteront pas de la même manière : les unes, celles qui sont dirigées est-ouest se tasseront sur la bordure du massif stable de la ré- gion polaire, tandis que les autres devront se répartir uniformément sur toute l'étendue des parallèles, ou pourront, par suite de circonstances ac- cessoires, se concentrer partiellement dans certains fuseaux. » D'après cela, un système de montagnes comprendra une chaîne prin- cipale orientée est-ouest et des chaînons perpendiculaires au nord et au sud : les premiers étant rudimentaires, comme nous l'avons expliqué dans la Note précédente, et les autres plus ou moins développés. » C'est bien cette disposition qu'affecte le système des Alpes, des Car- pathes, etc., tel que l'a défini M. Marcel Bertrand(') : il a montré qu'il pré- sente une bordure septentrionale relativement simple et des apophyses mé- ridionales plus ou moins complexes. » L'ensemble de l'ancien continent avec ses grandes pointes dirigées vers le sud offre une structure analogue qui dérive de la même cause. » GÉOLOGIE COMPARÉE. — Détermination lithologique de la météorite de Fayette Counly, Texas. Note de M. Stanislas Meu.vier. (Extrait. ) « Les collections du Muséum d'Histoire naturelle viennent de s'enrichir d'un échantillon de météorite qui se signale, dès la première vue, par des caractères très spéciaux (-). En étudiant cette météorite de Fayette, j'arrive (') Comptes rendus, t. GVIl, p. 827. (^) Il provient d'un bloc de i46''s, découvert il y a une dizaine d'années, à Bluff, campement situé sur la rivière de Colorado, à 3 milles environ au sud-ouest de La Grange, dans le comté de Fayette, au Texas. On ignore la date de sa chute, et les ( '017 ) à la classer très exactement dans le type que j'ai institué, dès 1870, sous le nom A'erxlébénite. Son aspect particulier est dû à des altérations subies par la météorite, durant son séjour prolongé à la surface du sol. » L'erxlébénite est une roche grise, éminemment cristalline, à grains très fins, dure et prenant très bien le poli. Elle résulte du mélange d'un silicate voisin du péridot ouolivine, avec un silicate analogue au pyroxène; on y observe une assez grande quantité de fer nickelé, un peu de pyrrhotine ou sulfure de fer, et des traces plus ou moins sensibles de minéraux alumi- neux à allure feldspathique. Sa densité varie de 3,5o à 3,75 suivant l'a- bondance des granules de fer dans le fragment étudié (' ). » Il résulte de mes analyses que la pierre de Fayette se décompose en : Fer nickelé 7)21 Pyrrhotine 2,84 Olivine 38 , o 1 Pyroxènes (enstatile, etc.) 45,23 Minéraux, feldspathiques, substances vitreuses intersticielles; produits d'altération 6, 19 Fer cliromé, sclireibersite traces 99 '44 » J'ai trouvé pour la densité, comme moyenne de trois mesures très con- fermiers qui le rencontrèrent d'abord se méprirent sur sa vraie nature, croyant y voir un fragment de minerai d'or ou d'argent. C'est seulement en 1888 que la piecre fut signalée par une Note de M. Ilowell ; peu de temps après, des savants de Washington, MM. J.-E. Whitfield et G. -P. Merrill, en firent un examen attentif. (') Le t3'pe erx.lébénite est certainement l'un des plus nettement caractérisés parmi les cinquante-cinq tvpes décrits jusqu'ici, et j'ai eu la satisfaction de voir que M. Bré- zina s'est déterminé à l'admettre et à l'appliquer à la classification des météorites de Vienne. Il le désigne cependant d'une tout autre manière : sous le nom de krystalli- nischer Choiidrit et sous le signe Ck; mais il y comprend les pierres d'Erxleben, de Pillitsfer, de Motecka-Nugla, de Kernouve, de Tjabé, de Kairpur et même d'Ensisheim, quoique comme appendice bréchiforme, détermination qui n'est pas justifiée par le très gros bloc qui figure dans notre collection française. On remarquera qu'il n'y met pas Cabarras; mais c'est précisément une chute que MM. Whitfield et Merrill citent comme se rapprochant le plus de Fayette et, à la date de la publication autrichienne (i885), Djati Pengilon n'était pas encore connu en Eui'ope. En échange, le savant de Vienne place dans le même type quelques autres pierres que je n'y ai pas citées; mais les unes ne sont pas représentées à Paris et les autres existent au Jardin des Plantes en fragments que certainement M. Brézina lui-même ne rapprocherait pas d'Erxleben et à l'égard desquels il faudrait instituer des comparaisons directes entre les deux collections. ( i()i8 ) cordantes prises sur de petits fragments distincts, le nombre 3,547 (MM. Whitfield et Merrill ont donné 3,5io). )) En lames minces, au microscope, la météorite se rapj)roche manifes- tement des pierres du type d'Erxleben par l'abondance et la beauté de ses chondres à structure rayonnée. Plusieurs de ceux-ci, dont la dimension est relativement grande, sont identiques à ceux que j'ai artificiellement repro- duits par la réaction mutuelle des vapeurs de magnésium métallique, de chlorure de silicium et d'eau. La disposition relative des minéraux consti- tuants, interprétée à la lumière des expériences synthétiques, conduit à reconnaître, dans l'ordre de leur concrétion, la succession suivante : » Premier temps. — Pyroxènes et enstatite; minéraux feldspathiques. » Deuxième temps. — Poussière péridotique comblant les vides laissés par les aiguilles des minéraux précédents. » Troisième temps. — Magma vitreux peu abondant, dû à une tusion postérieure au dépôt primitif. » Quatrième temps. — Fer nickelé et pyrrhotine, moulés à la surface des chondres et insinués dans leurs fissures. » Cinquième temps. — Minéraux noirs, disposés en lignes très fines et provenant de réchauffements locaux, sans fusion et généralement à la suite d'actions mécaniques. » Une semblable complication, qu'on retrouve plus accentuée encore dans beaucoup d'autres types de roches cosmiques, fournit un argument très fort contre l'identification qu'on tente parfois d'établir entre les mé- téorites et les étoiles filantes, qui sont évidemment cométaires. » MINÉRALOGIE. — Sur les directions des lithoclases aux environs de Fontaine- bleau et leurs rapports avec les inflexions des strates. Note de M. Romieux, présentée par M. Daubrée. « J'ai cherché à développer l'étude sur les directions des diaclases aux environs de Fontainebleau, publiée en 1879 par M. Daubrée, en prenant environ 2200 mesures nouvelles autour de Fontainebleau, Moret, Melun, et le long de la vallée de l'Essonne. L'extrême obligeance du savant aca- démicien, qui a bien voulu me communiquer le détail de ses propres me- sures, m'a permis d'englober celles-ci dans mon travail; il se trouve ainsi appuyé sur près de 2700 observations, savoir environ 4oo dans le travertin de Beauce, 900 dans le grès, 3oo dans le travertin de Brie et i 100 dans celui de Champigny. ( 'o'9 ) « Voici d'après quels principes j'ai opéré : » i" Mesurer l'orientement de tout joint à peu près plan et à peu ])rès normal à la stratification, n'eùt-il que quelques décimètres de longueur ou de hauteur, pourvu qu'il parût authentiquement naturel. Ces oriente- ments ont été pris avec une boussole Hossard, à moins de 2'' ou 3'' près pour toute direction nette, et comptés, selon l'usage topographique, de o à 400*^ à partir du nord et vers l'ouest; la longueur approximative du joint a été également notée. » 2" Considérer comme écarts accidentels les incertitudes d'observa- tion, les fluctuations d'un même joint le long de sa direction générale, les oscillations de celle-ci, pour des joints différents, de part et d'autre de la direction moyenne du faisceau de cassures auquel ils peuvent appartenir. Le groupement des directions a donc été étudié comme on étudie le grou- pement des écarts accidentels. » Ce travail a consisté à construire pour chaque carrière ou groupe de carrières voisines la courbe de fréquence des directions de cassure, en pre- nant pour abscisses 10'', 20*^, ..., 200*^, et pour ordonnées correspondantes le nombre total d'orientements observés de S'' à id*^, de i5*' à 25*^, etc. La courbe analogue appuyée sur les abscisses impaires 5*^, i5'', ..., igo*^ a été tracée aussi, afin de contrôler ce que la subdivision précédente pouvait avoir d'arbitraire. Enfin, les longueurs des joints observés ayant varié de o'",4 ou o™, 5 à plusieurs mètres, il a pai'u bon de répéter les mêmes con- structions, en substituant au nombre brul des joints le total de leurs lon- gueurs cumulées. » Toutes ces courbes présentent des ondulations plus ou moins accen- tuées; leurs saillies accusent autant de groupements en faisceau autour de certaines directions axiales favorites. Pour une région d'une étendue et d'une homogénéité suffisantes, on voit les petites ondulations des courbes locales se fondre d'autant mieux dans un tracé général en cloche, conforme à la courbe théorique des erreurs, que le nombre des mesures est plus grand : la méthode suivie est ainsi légitimée (voir courbe 4 de la figure). D'autre part, les courbes à abscisses, soit paires, soit impaires, dessinent les mêmes ondulations; leurs discordances, qui s'atténuent d'ailleurs avec le nombre des mesures, font seulement soupçonner des sous-groupements d'un intérêt secondaire. La même concordance apparaît entre les courbes de fréquence et les courbes des longueurs cumulées ; les groupements s'y font autour des mêmes axes, leur importance relative est seule accentuée difïé- remment. On voit par là : 1° que les cassures courtes obéissent aux mêmes ( I020 ) lois tie groupement que les grandes et ne doivent pas être négligées : elles sont précieuses, puisqu'elles font nombre; 2° que les courbes de fré- quence, simples à construire, suffisent à définir les directions axiales des faisceaux, les courbes des longueurs cumulées fournissant ensuite un utile élément de précision et de classement. » Ces résultats, si bien d'accord avec les expériences de M. Daubrée sur les cassures par torsion ou par compression, sont mis en évidence d'une façon particulièrement saisissante lorsqu'on recourt aux coordonnées po- laires. On obtient alors des roses de fréquence, 011 chaque groupement donne une sorte d'ailette double, en forme de 8 allongé. Ces ailettes sont parfois d'une régularité remarquable ; dans ce cas, leur direction axiale se trace avec la plus grande facilité. D'autres fois, l'ailette est elle-même den- telée ou bombée latéralement ; cela peut provenir de ce que deux faisceaux voisins d'importance inégale empiètent l'un sur l'autre, et le tracé de leurs axes devient plus incertain. I I ' l\ /' ' '\ y. '\ A" 1)1 Courbes et roses de fréquence. Mesures. 4. Traverlin de Beauce. — Total des 8 carrières les plus proches de Fontainebleau. lyg 3. Grès, à la Ferté-Alais loi 2. Travertin de Brie, à Melun g-j 1. Travertin de Champigny, à Morel 83 » Voici maintenant les principaux faits constatés. » Tout joint qui bute contre un autre en s'y arrêtant s'infléchit dans son voisinage pour se rapprocher de l'orthogonalité. » Dans le travertin de Beauce, le grès et le travertin de Brie, les cas- ( I02I ) sures se groupent très généralement, comme l'a indiqué M. Daubrée, au- tour de deux axes grossièrement orthogonaux (voir types 4 et 2 de la figure). L'un A, très net, a oscillé de 45*^ à Ç)B^. li'antre B est bien moins net et se porte tantôt à droite, tantôt à gauche de la normale ; il a rarement offert (type 3) une importance comparable à celle du faisceau A. Quelquefois ce dernier se dédouble en deux autres, orientés, l'un A' de 40*^ à 60", l'autre A" de ';o''- à go'^. » Dans le travertin de Champigny, le tvpe 1 paraît prévaloir : un fais- ceau A', orienté environ de 40*^ à 60*^ et presque dénué de faisceau conjugué orthogonal, est accompagné d'un autre C important, orienté de lo*' à 25'^, ou bien du conjugué orthogonal D de celui-ci. » Les roses, reportées sur une carte, attestent le fait, déjà signalé par M. Daubrée, que dans les grès de la forêt de Fontainebleau le faisceau A est dirigé sensiblement suivant les alignements bien connus des collines gréso-sableuses. On y voit de plus que, comme eux, mais plus vite, il dévie vers le nord quand on se porte à l'ouest ; la même rotation s'observe (de qS'^ à 65^) en remontant la vallée de l'Essonne. Dans les trois étages cal- caires, les faisceaux subissent des oscillations d'une amplitude analogue. » Ayant souvent remarqué que les joints d'une certaine hauteur étaient hélicoïdaux plutôt que plans, ce qui semble dénoter une torsion, j'ai cher- ché si les oscillations ci-dessus ne seraient pas en rapport avec les in- flexions des strates. Au moyen de la Carte géologique à g„^„^, j'ai dessiné par courbes de niveau topographiques la surface supérieure du travertin de Champigny et celle des sables et grès de Fontainebleau. Toutes deux figu- rent une sorte de canal, à fond plat plongeant doucement au sud-ouest, qui a ses horizontales orientées nord-ouest au sud-est, direction générale de la Basse-Seine, des ridements du Bray et de la Picardie, etc. Pour la première, la berge orientale du canal, deux ou trois fois plus raide que le fond, est dirigée à peu près nord-sud et se montre toute ondulée de rides est- ouest; la ride la plus nette est un synclinal, déprimé d'une quinzaine de mètres, correspondant à la vallée de la Seine entre Montereau et Moret. Pour la surface des sables et grès, le même synclinal existe au même en- droit et se prolonge de Moret à Miily ; son fond est accidenté par des sous- ondulations parallèles, fait vérifié déjà par M. Douvillé. Or on voit les di- rections des faisceaux de cassures se ployer aux inflexions de la stratification de leur étage et en épouser les sinuosités jusque dans le détail. Si celte remarque se généralise, la concordance des directions de fracture avec les inflexions de la surface structurale contribuera sans doute à expliquer leur autre ( I022 ) concordance, si fréquente avec les éléments du tracé des vallées et des versants. » PALÉONTOLOGIE. — Sur l' attribution des genres Fayolia et Palœoxvris. Note de MM. B. Renault et R. Zgiller, présentée par M. Daubrée. « Nous avons fait connaître, il y a peu d'années, sous le nom de Fayolia, un nouveau genre de fossiles, rencontré dans le terrain houiller de Com- mentry, et nous l'avons récemment décrit en détail dans notre étude sur la flore fossile de ce terrain (' ); nous en avons signalé l'étroite affinité avec les Palœoxyris Brongt (Spirangium Scliimper), classés depuis 60 ans comme végétaux, mais sans pouvoir arriver à aucune conclusion précise sur la nature et sur l'attribution d'aucun de ces deux genres. » Dans une publication récente, M. Sclienk, professeur à l'Université de Leipzig, s'est demandé si les Fayolia n'appartiendraient pas au règne animal et a conseillé aux paléobotanistes de consulter à leur sujet les zoo- logistes familiers avec les Plagiostomes (-). Il a eu en même temps l'extrême obligeance de nous donner sur ce point des détails plus précis et de nous faire savoir qu'il avait eu l'occasion de voir certains œufs de Squales des mers tropicales, dont les uns présentaient avec les Fayolia et les autres avec les Palœoxyris des analogies marquées ; ne pouvant, faute de matériaux suffisants, étudier plus à fond la question, il a bien voulu nous engager à le faire nous-mêmes, en profitant des ressources que devaient nous offrir les collections du Muséum. M M. L. Vaillant amis, de son côté, avec une extrême bienveillance, à notre disposition tous les échantillons qui pouvaient nous être utiles et nous a prêté le précieux secours de sa grande expérience. Qu'il nous soit permis de lui exprimer ici, ainsi qu'à M. Sclienk, notre vive reconnaissance. 0 Parmi les œufs de Squales que nous avons pu examiner, il en est un, celui du Cestracion Philippi ( '), qui nous a immédiatement frappés par sa ressemblance avec nos Fayolia: il présente en effet comme eux deux ca- rènes hélicoïdales portant chacune une collerette assez large, à bord entier, absolument semblable aux collerettes hélicoïdales des Fayolia; la surface (') Comptes rendus, t. XCVIII, p. iSçjS. — FI. Iiouill. de Commentrv. p. i5-3o. Ç-) Scnr.yK, Die fossi/en Pjlanzenreste, p. 188. (') DuMÉRiL, //«i. nat. des Poissons, 'P\.y\\\,fig. 2,3; Gï?iTHER,lntiod. to t/iestiidy o/Jîs/ies, p. \&%,Jlg. 20; McCoY, Prodr. of the zool.of Victoria. Dec. XII, p. 55. ( I023 ) de l'œut", dont la coque est constituée par des fibres très fines agglutinées et formant une lame de consistance cornée, se montre finement striée paral- lèlement aux carènes et offre parfois entre deux tours de spire des lignes plus saillantes, comme celles que nous avons signalées sur certains échan- tillons de Fayolia, notamment chez le F. grandis; la surface de la colle- rette présente également des stries extrêmement fines, parallèles à ses bords, recoupées par des stries transversales discontinues affectant l'apparence de saufrures d'une extrême finesse, et se montre ainsi constituée identi- quement comme celle des Fayolia. Nous avons essayé d'obtenir, avec les parcelles charbonneuses détachées de la surface de ces derniers et soumises à l'action des réactifs oxydants, des préparations montrant en coupe trans- versale la structure interne de la lame; nous n'avons pu malheureusement V réussir, à cause de leur excessive minceur, mais nous avons constaté du moins qu'elles n'offraient pas sur une de leurs faces le réseau saillant carac- téristique des cuticules végétales, et que le réseau que nous avions pris, en les examinant à plat, pour des restes de cellules, n'était dû qu'à des fentes ou à des plis accidentels; en un mot, le résultat de notre examen a été tout en faveur de l'interprétation proposée par M. Schenk. » Une particularité des Fayolia. qui ne se retrouve pas sur l'œuf du Ces- tracion, c'est l'existence, le long de la carène, de ces épines équidistantes formées de fibres ou de poils soudés ensemble ('), à la base desquelles correspond, lorsqu'elles manquent, une perforation de la membrane. Mais, en examinant l'œuf de la Chimère, nous avons reconnu sur plusieurs échan- tillons les nervures qui partent du contour de l'œuf lui-même et sillonnent en rayonnant la membrane dont il est bordé, comme formées précisément de poils ou de fibres agglutinés en pinceau et présentant tout à fait le même aspect que les épines des Fayolia; si ces pinceaux de poils, qui partent de la coque de l'œuf à des distances sensiblement égales les uns des autres, étaient libres au lieu d'être noyés dans la membrane, on aiu'ait, en ajou- tant à cela la disposition hélicoïdale de l'œuf de Ceslracion, la reproduction exacte d'un Fayolia. Enfin l'un des sjjécimens de F. grandis de Commentry nous a offert, à côté d'un de ces corps complets, deux collerettes hélicoï- dales isolées, entortillées l'une autour de l'autre, dont il était fort difficile de comprendre la présence (-), leur bord interne n'offrant aucune trace d'arrachement : elles s'expliquent maintenant d'une façon très simple en (') FI. honill. de Commentry, p. 2.5, FI. X\A,Jig.'i 5 A. {') ibic/.,p. 29, PI. XLii.y?-. 4. C. R., 1888, 2' Semestre. (T. CVII, N« 23.) 1^5 ( l'J24 ) adniellant qu'elles ne sont que le prolongement, au delà d'une des extré- mités de l'œuf, des collerettes qui entourent le corps de celui-ci et en les assimilant aux prolongements de la bordure cornée des œufs de certaines raies ou aux fdaments contournés en vrille des œufs de Scyllium. » Nous croyons donc que les Fayolia sont bien décidément des œufs de poissons, qui pourraient être rapprochés à la fois des œufs de Cestracioii, des œufs de Raies ou de Scyllium, et des œufs de Chimères auxquels ils res- semblent en outre par leur forme en fuseau et, à ce qu'il semble, par la moindre épaisseur de leur membrane. Il n'est pas sans intérêt de rappeler que M. Ch. Brongniarta signalé précisément à Commentry l'existence d'un poisson, le Pleuracanthiis Gaudryi, qui réunit plusieurs des caractères de ces divers groupes et à la taille duquel correspondrait bien le F. dentata. )) Quant aux Palœoxyris, ils ont avec les Fayolia de telles affinités qu'il faut admettre pour eux la même interprétation. Certains œufs de Scyllium de Tasmanie offrent d'ailleurs avec eux des analogies marquées : rétrécis graduellement vers l'une de leurs extrémités, ils se prolongent de l'autre suivant un contour rectangulaire brusquement tronqué et offrent sur leurs deux faces de nombreuses crêtes transversales, obliques sur l'axe longitu- dinal, qui, suivies d'une face à l'autre, dessineraient à la surface de l'œuf une série d'hélices plus ou moins régulières, absolument comparables à celles des Palœoxyris; seulement ces hélices sont interrompues sur les bords de l'œuf par la bordure longitudinale continue qui en suit tout le contour dans le plan diamétral principal : si cette bordure n'existait pas et qu'en outre l'œuf, au lieu d'être aplati, offrit une section circulaire, on retrouverait exactement l'aspect des Palœoxyris. D'autre part, d'autres œufs de Scyllium ont leur surface munie de côtes ou de crêtes longitudi- nales parallèles à leurs bords (') ; en supposant que ces bords, au lieu d'être compris dans un plan, affectent comme chez les Cestracions une disposition en hélice, l'œuf semblerait formé d'autant de valves hélicoïdales qu'il y aurait de crêtes à sa surface : on aurait, en un mot, un Palœoxyris. » Enfin le groupement fréquent observé chez le P. Jugleri s'explique facilement en supposant ces œufs attachés au même endroit par le pro- longement de leurs crêtes hélicoïdales, comme il arrive souvent pour les œufs des roussettes de nos côtes. » Nous ajouterons que, par leur forme en fuseau, les Palœoxyris se rap- prochent, comme les Fayolia, des œufs de Chimères et de Callorhynques. (') Glnther, loc. cit., p. i6y, Jig. 79; Vaillant, Expéd. du Travailleur et du Ta- iàiuan, Poissons, p. 61-62, PI. I, fig. 7- ( 109.5 ) Ils nous paraissent devoir être, au même titre qu'eux, reportes définitive- ment du règne végétal dans le règne animal. » PALÉO-ETHNOLOGIE. — Découverte d'une sépulture de l'époque quaternaire à Raymonden, commune de Chancelade {Dordogne). Note de M. Michel H.\RDY, présentée par M. de Quatrefages. « Les abris sous roche de Raymonden, où la sépulture que je vais si- gnaler à l'Académie des Sciences a été découverte, sont situés dans la commune de Chancelade, à 7""" de Périgueux. dans la direction du nord- ouest. Des fouilles méthodiques que j'y entrepris récemment, avec le con- cours d'un antiquaire de Pév'eueux, M. Féaux, pour le Musée départemen- tal, me procurèrent, au milieu d'une faune très variée et nettement qua- ternaire, une série nombreuse d'instruments en silex et d'ossements travaillés, de l'industrie magdalénienne la plus avancée. » Parmi les oeuvres d'art les plus précieuses, je me contenterai de men- tionner un bâton de commandement, en bois de renne sculpté, offrant la représentation de VAlca impennis; un fragment de disque en os, sur lequel est dessinée une tète d'éléphant; enfin, une pendeloque également en os, portant une tête à'Ovibos et sept petits personnages, distribués sur deux rangs. » Les foyers, de plus en plus pauvres, allaient se perdant vers le fond de l'abri, et, pour hâter l'achèvement de travail, je faisais emplover la pioche, lorsque le i*'' octobre dernier, à 10'' du matin, notre fouilleur bri.sa malencontreusement avec son outil la voûte d'un crâne humain. » Le terrain, en cet endroit, offrait la composition suivante : » A la base, un foyer .A. de o'^.Sy d'épaisseur, sur le milieu duquel on remarquait une veinule colorée en rouge brique par du peroxyde de fer. Ce premier foyer sablon- neux et très noir reposait directement sur le roc. » La couche B, qui le recouvrait sur une épaisseur de o™,32, était formée d'une terre jaune mélangée avec de nombreux débris de calcaire, et constituée en grande partie par des limons d'inondation. » Cette couche était recouverte elle-même par un foyer C, de o">,4o d'épaisseur, de couleur grisâtre, et riche en silex et ossements ouvrés. » Enfin, au-dessus, s'étendait une nouvelle couche de limon d'inondation D, attei- gnant une épaisseur de o'", 55. » On remarquait au milieu de cette couche le dernier prolongement d'un foyer E, ici presque disparu, mais le plus important par l'abondance des ossements fossiles et des objets travaillés (|u'il renfermait. ( loaG ) » Vers le fond de l'aljri, la couche D était recouverte d'une nappe de slalagmiles i|ue de nombreuses stalactites reliaient à la voûte. » C'est à la base du foyer A et à i'",G4 de profondeur que gisait ce crâne humain, légèrement relevé vers la droite et le côté gauche en contact avec le rocher. Après l'avoir enlevé avec des précautions infinies que sa friabilité rendait absolument nécessaires, quelle ne fut pas ma surprise de reconnaître qu'il n'était pas isolé, comme je l'avais cru tout d'abord, mais qu'il était en connexion naturelle avec toutes les parties d'un squelette. » Le corps, replié sur lui-même, en flexion forcée, reposait sur le côté gauche, la tête inclinée en avant et en bas; les deux bras repliés brusque- ment, la main gauche était appliquée contre la tête et au-dessous; la droite se trouvant reportée sur le côté gauche du maxillaire inférieur. De même, les membres inférieurs étaient repliés, de telle sorte que le niveau des pieds correspondait à celui de la partie inférieure du bassin, et que les genoux arrivaient au contact des arcades dentaires. » Le cadavre avait été si ramassé sur lui-même que, dans sa plus grande longueur, c'est-à-dire des articulations coxo-fémorales à l'occiput, la sépulture n'avait que o'", 67. Dans le sens transversal, sa largeur n'était que de o",4o. » L'homme de Raymonden était un vieillard, de taille moyenne, plutôt petite, et présentant les caractères les plus saillants de la race de Cro-Ma- gnon : face large; orbites de forme allongée et aux angles peu arrondis; front développé et indiquantpar ses dimensions une ampleur remarquable des lobes antérieurs du cerveau. » Le crâne dolichocéphale est asymétrique, le côté gauche étant sensi- blement plus développé que le côté droit. Le pariétal droit porte la trace d'une ancienne fracture s'ouvrant en arc de cercle. Sur le côté droit é^a- lement de l'os frontal, on remarque un sillon, dernier vestige d'une blessure produite par un instrument tranchant. Le maxillaire inférieur est muni à sa base de rebords très saillants. » La musculature puissante de ce vieillard est d'ailleurs plus accusée encore sur les os longs et principalement sur les fémurs qui sont à colonne. Les tibias étaient platycnémiques. » Enfin, je signalerai la disproportion des humérus et les dimensions beaucoup plus fortes de l'humérus droit. Notre chasseur de rennes, on le voit, n'était pas gaucher et, dans sa jeunesse, avait dû manier l'arc ou l'é- pieu avec une force peu commune. » ( I027 ) ART PALÉOLITHIQUE. — Sur une sculpture en bois de renne , de l' époque magda- lénienne, représentant deux phallus réunis par la base. Note de MM. Paul GiROD et Élie Masséna't, présentée par M. de Quatrefages. « Nous appelons l'attention de l'Académie sur une des pièces provenant de fouilles récentes dans une station magdalénienne de la Vézère. Il s'agit d'une sculpture représentant deux phallus divergents, réunis par la base ('). » L'un des phallus, plus volumineux, a 55™™ de longueur et 18"™ de largeur; l'autre atteint 5o""° sur 15""™, dans les points correspondants. La ligne dorsale des phallus est continue, à concavité supérieure. La ligne ventrale de chacun d'eux se porte obliquement en bas et en dedans; elle est interrompue par une cassure qui a détaché la pièce de sa base. Un orifice ovalaire, allongé de haut en bas, est percé dans la masse centrale; il est limité par un bord d'une épaisseur de 9™", épaisseur maximum de la pièce, sauf en bas où la cassure a largement ouvert l'orifice. » Le plus grand phallus a le gland à moitié découvert, et une double ligne transverse, concave, délimite une zone préputiale assez développée, reproduite sur les deux faces. Le corps de l'organe porte aussi sur chaque face la même ornementation : une ligne profonde suit la ligne dorsale, atteint la base du phallus, y forme en s'incurvant une demi-circonférence à concavité extérieure et se porte directement en avant, par la ligne ven- trale. Une ligne médiane part du prépuce et aboutit au milieu de la demi- circonférence de base, coupant la face correspondante en deux moitiés égales. Chaque moitié est ornée d'une ligne de petits chevrons aigus. Dans la demi-circonférence de base, l'ornementation change; les chevrons font place à deux ovales, limités chacun par une ligne anguleuse profonde. En regardant cette dernière région, on croit voir la représentation en sens inverse du gland, avec l'indication de deux yeux saillants, l'un sur chaque moitié, et cette comparaison est d'autant plus précise que le gland du petit phallus, que nous allons décrire, confirme cette manière de voir. » Le petit phallus a le gland entièrement découvert ; une ligne profonde, avec quelques hachures longitudinales, le sépare nettement du corps du pénis. Chaque face du gland, coupée en deux par le méat, porte deux (') F. GiROD et E. Massénat, Lcx stations de l'âge du renne dans les vallées de la Vézère et de la Corrèze, 1888; i""'' fascicule (FI. ^,_fig- 3 a, b). ( U)2.S ) ovales absolument semblables à ceux de la base du grand phallus, formant des yeux terminaux. Le corps du pénis porte, sur chaque lace, deux lignes courbes, à concavité externe : l'une extérieure, correspondant aux bords dorsal et ventral, forme sur la racine du phallus une courbe à rayon court; l'autre intérieure, à peu près parallèle à la précédente. Un sillon médian, Hmité en bas par cette dernière ligne, coupe la fiice en deux moitiés sensi- blement égales; des chevrons ornent chacune de ces moitiés. » Telle est la description détaillée de cette curieuse pièce. » Cette pièce est en bois de renne, ainsi que le montrent l'aspect exté- rieur et la cassure caractéristique. Sa patine est d'un jaune ocracé avec des ombres de terre de Sienne naturelle. » Quant à la nature même de la pièce, elle formait la partie supérieure d'un de ces bâtons percés, très abondants dans toutes les stations magda- léniennes, connus sous le nom de bâton de commandement. Nous aurons à'étudier, en temps et lieu, ce que sont en réalité ces instruments, qui ont donné lieu à des interprétations si diverses. » Cette pièce provient d'une nouvelle station de la rive droite de la Vé- zère, un abri sous roches éboulé, située dans la localité de Gorge-d'Enfer. Il a été trouvé en même temps un poinçon en os, de facture parfaite, avec tête sculptée, des harpons, des flèches, des aiguilles et de nombreux silex.» M. DE QiiATREFAGES fait observer que le caractère exceptionnel de cette pièce doit faire désirer qu'elle soit envoyée à Paris, pour y être examinée de très près. M. G. Faurie adresse une nouvelle Note sur la réduction de l'alumine, de la silice, etc. La Note récente de M. Arm. Gautier, relative à l'action du sulfure de carbone sur les argiles, conduit M. Faurie à rappeler qu'il avait indiqué lui-même (t. CV, p. 494) un nouveau procédé de réduction de l'alumine, de la silice, etc. En décrivant aujourd'hui ce procédé avec plus de détails, il fait remarquer que, au lieu de faire passer un colirant de sulfure de car- bone sur du kaolin chauffé au blanc, il suffirait de chauffer la pâte silico- alumineuse, préparée comme il l'a indiqué, et de recueillir les gaz dé- gagés. M. Ph. Gilbert adresse, par l'entremise de M. Resal, une suite à ses ( Ï029 ) précédentes Communications, sur les accélérations d'ordre quelconque des points d'un corps solide qui a un point fixe O. A 5 heures, l'Académie seTorme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures et demie. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du io décembre 1888. {Suite. ) Quelques observa/ions sur la Jloraison du Tigridia. pavonia Red. — Note sur des /leurs hermaphrodites de Bégonia. — Notice sur Jean- Antoine Scopoli, bota- niste. — Fleurs prolifères de Bégonias tubéreux. — Note sur un cas d'abolition du géotropisme. — Note sur l'enracinement de l'albumen d'un Cycas; 6 br. in-8°; par M. P. Dughartre. Orgajiisation de kl fleur des Delphinium, en particulier du Ji. elatum cw/^iVe; parM. P. DucHARTRE. 1888; br. in-4". Recherches sur les lieux de frayer es et le mode de ponte de la Sardine; par P.Launette. Lorient, 1888 ; br. in-8°. (Présenté par M. A. Milne-Edwards.) La lumière et les couleurs au point de vue physiologique; par le Docteur Augustin Charpentier, Paris, J.-B. Baillière et Fils, 1888; i vol. in-i6. Nouveaux éléments de Physiologie humaine ; par H. Beaunis. Tome second : Physiologie spéciale. Physiologie de l'espèce. Technique physiologique. Paris, J.-B. Baillière et Fils, 1888; i vol. in-8°. Nouveau traitement de l'épilepsie; par le D'' Emile Goubert. Paris, Lecros- nier et Rabé, 1889; br. in-8°. (Deux exemplaires.) J. -G. -Alfred Prost. — Le marquis de Jouffroy d' Ahbans , inventeur de l'ap- plication de la vapeur à la navigation. Paris, Ernest Leroux, i88g; i vol. gr. in-8'^. (Présenté par M. de Lesseps.) Archivio délia Scuola d' Anatomia patologica diretto dalProf. Giorgio Pel- LizzARi; volume seconde. Firenze, i883; i vol. gr. in-8°. ( xo3o ) Esegesi niedico-legale sid melhodm testificandi di Giovan Battista Codron- chi, pelProf, Angiolo Filippi. Firenze, i883; br. gr. in-S". Osservazioni continue délia elettricità atmosferica isliluile a Firenze dal Prof. Anto>io RoiTi, in collaborazione col Dott. Luigi Pasqualini. Firenze, i884; br.gr. in-8". Linee generali délia Jisiologia del ccrvellelto. Prima Memoria del Prof. LuiGi LuciANi. Firenze, i884; br. gr. iii-S". ERRATA. (Séance du 3 décembre 1888.) Noie de M. G.-B. Guccia, Théorème général concernant les courbes algébriques planes : 'âges. Lignes. Au lieu de Lisez 904 2 t-Sî E^ » 3 Ea E,, (Séance du 10 décembre 1888.) Note de M. L. Raffy, Sur la rectification des cubiques planes unicursales : Page 945, ligne 12, Usez : diminué de « — i plus la partie entière de (n it't): 2. Page 94 Jj lignes 20 et 26, lisez : le système j- ^= l , 7^1 Note de M. Ph. Gilbert, Sur les accélérations d'ordre quelconque des points d'un corps solide qui a un point fixe O : Page 946, ligne 3 en remontant, au lien de Appelons a. lisez Appelons tu. K 25. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 17 décembre 1888.) MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORKESPONDANTS DE L'ACADËMIE. Pages. Sur la théorie iiiialytif{ue M. H. l'uiNc.uili. de la chaleur. M. L. Kanvikh. — Des muscles de la vie animale à contraction brusque et à con- traction lente, chez le lièvre MM. .\ii. Verxeuil et Clado. — De la prt- seuce des microhcs dans les kystes der- moïdes congénitaux de la face M. l'amiral Pauis. Sur le liatrau suus- 1167 117' Pi maria nommé le Gyiiinote, de M. Zcdë.. M. CoTTEAU. — ÉchinideS éoccnes de la pro- vince d'AIicante ( Espagne ) M I '..-A. HiRN transmet une série de tableaux numériques, indiquant les résultats des observations météorologiques l'aitesen i.SSfi ri 1S87, en quatre localités du llaut-Uhin ri des Vnsses iges. 97 ■' IVOMINATIONS. M. SciiuTziiNBKiiiiEU est élu .Meiidire de la Section tle Chimie, en reinplairnicul de Il M. //. Debrci) MKMOIRES LIS. Prince Vli!KI!t ih". Monaco. ."^nr raliiiienlation i\v- ii;iiil'ragés en pleine mer. c).S.i MEMOIRES PRESENTES. M. ^. l*"-vvii*.u adresse une .Note sur une nou- velle classe d'explosifs, Jie détonant pas à l'air libre M. C.-.\. LiLLiEsuiST adresse une nouvelle théorie des planètes intra-mercuriclles -M. ArANOMiAV adresse une Note sur nn uS3 „S.S moyen d'utiliser, comme force mnliice pour les navires, le vent soufflant dan> une direction quelconque c|S;{ .M. (i. Greil adresse un complément à son Mémoire sur la navigation aérienne mS:; CORRESPONDANCE. M. le SECiiETAiitE rKurÊTUEL signale, parmi les pièces iuipi'imées de la Correspmidancc, divers Ouvrages de i\IM. V. licnaull et II. Zeiller, et de M. da Grara 9S.H -M. K. Picard. — Sur un théorème relatif à l'attraction tfi'^ M. J. Bertrand. — P.emarques relatives à la Communication de M. E. Picard \f^b .M. S. PiNciiERLE. — Sur le développement d'une fonction analyti((ue en série de po- lynômes (|8(i .\l. .\lfred Axaoï. — Sur la variation diurne du baromètre i|8i) .M. II. iMoi.ssAN. — Sur quelques propriétés nouvelles et sur l'anatvsc du jlnururc d'éthyle cj.,:! M. \. JoLY. — Sur les combinaisons que forme le bioxyde d'azote avec les chloro- rntlic'-nites, cl sur le poids atomique du ruthénium AI. Ad. Carnot. Sur l'emploi de l'eau oxygénée pour le dosage des métaux de la lamille du fer : i" chrome: 2° manganèse : > fer MM. P. Hauïefeuij.i.e et .V. Perrey. Sur Il reproduction du zircon -\1. Uaoul Vahet. — .Vction du cyanure de mercure sur les sels de cuivre -M. Albert Colso>'. — Sur une base diqui- nolique M. \V. LofOLiNiNE. — .Sur les chaleuis de combustion des camphres et des bornéols. .M. Alfred Bixet. — Uecherchcs sur l'anes- thésie hystérique M. Hemv Sai.nt-Loup. Observations ana- tomiques sur les ,\plysies M. G. CoLO-MB. — Sur la place de quelques l'ougères dans la classilicatum U'II !l!»7 I nii.> loo.) looS 1010 K 2r.. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pafjes. M. Louis CmÉ. — Sur les aflioitc.s des flores jurassiques el triasiques de l'Australie cl ilr hi Nouvelle-Zélande ioi4 .M. \. DE Grossouvue. — Sur les dircolioiis des reliefs terrestres toi.i M. Stanislas Meunier. — Déterminiilioii litholof;ique de la météorite de Fayette Couiity (Texas) 1016 .M. KosiiEUx. - Sur les directions des lillio- clases aux environs de Kontaineblean, et leurs rapports avec les inflexions îles strates loiK MM. B. Kenault el R. Zeilleh. — Sur l'at- tributiori des genres Fayolia el Palœo- œyris 1023 -M. Michel Hardy. — Décoiiverle rl'nne sé-- Païes. pullule de l'époque quaternaire à liay- iMonden, commune de Chancelade (Dor- (lof;ne) .MM. l'Ai'L GiROD et Elie Massénat. — Sur une siulpture en bois de renne, de l'époque inasdaléiiienne, représentant deux phallus réunis par la base M. DE OuATREF.ioES. — Observations rela- tives à la Communication précédente .... M. G. K.iURiE adresse une nouvelle Note sur la réduction de l'alumine, de la silice, etc. M. Pu. Gilbert adresse une suite à ses pré- cédentes Communications, sur les accélé- rations d'ordre quelconque des points d'un l'orps solide qui a un jtoint fixe Ô 1027 1028 102S Bulletin iiiBi,inGRVPni(,)t e. Kriuta 102<) iii3() P.\KIS. — IMPRIMERIE GA.UTHIER-VILLARS ET KILS, Quai des Grands-^uguslins, 55. ÔOZf 1888 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAllIES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR iwai. I.ES SECRÉTAIRES PERPÉTl'EIiS. TOME CVIÏ. iT26 (24 Décembre 1888). PARIS, GAUTHIER-VILLARS Eï FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉAxNCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiiiis, 55, '-' 1888 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 24 mai i8'75. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits fies travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes \)réseutés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a /|8 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*' . — Impression des travaux de F Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un ^fembre oupar un Associé étrangerilel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction éci'ite par leur auteur a été l'emise, séance tenante, aux .Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite cjue les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. L(^s extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner j)lus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions Aerbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont jiris part désirent qu'il eu soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Noies sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sui' l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par rAcad( sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les 1 ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savant étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des perso 1 qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1' demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'ui sumé qui ne dépasse pas 3 pages. IjCS Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nom mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Ex autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le pour les articles ordinaires de la correspondance cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être ren l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tan jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être l'cniisàten le titre seul du Mémoire est inséré dans [eCompten actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu vaut, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapport les Instructions demandés par le Gouvernement, Article 5 . Tous les six mois, la Commission administrative un Rapport sur la situation des Comptes rendus i\\ l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés d déposer au Secrétai'iat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suiv COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE PUBLIQUE ANlNUELLE DU LUNDI 24 DÉCEMBRE 1888. PRÉSIDENCE DE M. .lANSSEN, M. Janssen, Président de l'Académie, prononce l'allocution suivante « Messieurs, ■a Avant de procéder à la proclamation de nos prix; avant de vous rendre compte des faits qui, pendant l'année écoulée, intéressent l'Acadé- mie et la Science, je dois vous rappeler le souvenir de ceux de nos Con- frères que nous avons eu la douleur de perdre depuis notre dernière séance annuelle, » C'est tout d'abord le général Perrier, qui succombait en février der- nier à une affection du cœur, à l'âge de cinquante-quatre ans. )i La France perdait en lui un serviteur loyal, énergique, passionné pour la grandeur de son pays. » La persévérance de sa volonté lui avait fait surmonter tous les ob- stacles. Au début, modeste adjoint du colonel Levret, il s'était élevé, en se C. R., iS88, j« Semestre. (T. CVII, N« 2G.) l36 ( io32 ) formanl pour ainsi dire lui-même, jusqu'au poste émineiit de général directeur du grand Service géographique de l'armée. » Notre Confrère doit être considéré comme le restaurateur fie la Géo- désie française, tant par l'impulsion toute nouvelle qu'il sut lui imprimer, que par les élèves qu'il a formes, élèves devenus ensuite ses collabora- teurs, et qui aujourd'hui continuent dignement son œuvre. » Dans cette œuvre du général Perrier, rappelons ce beau travail de la mesure d'un arc de parallèle exécuté en Algérie, qui demanda quinze années de travail, et aussi la revision de la méridienne de France, pour laquelle on a su utiliser tous les progrès réalisés à l'époque actuelle. Mais ce qui a fait connaître surtout le nom du général Perrier et l'a rendu même populaire, ce furent l'exécution et la réussite de cette opération gran- diose réputée jusque-là presque irréalisable, à savoir, la réunion géodé- sique de l'Espagne avec l'Algérie par-dessus la Méditerranée. « Ce beau succès donnait à la Géodésie un arc continu s'étendant du nord de l'Angleterre jusqu'au Sahara, c'est-à-dire dépassant en étendue les plus grands arcs mesurés jusqu'alors. )i Le général avait été mis à la tête du service géographique de la Guerre, qui comprend la Géodésie, la Topographie, la Cartographie. Il sut déve- lopper considérablement ce Service qui, entre ses mains, rendit les plus grands services à l'armée et au pays. » Président toujours réélu du Conseil général de l'Hérault, le général Perrier s'occupa activement des intérêts de son département, sans oublier ceux de la Science. C'est à lui, en effet, qu'on doit la création de l'obser- vatoire météorologique du mont Yentoux. » Ses concitoyens, fiers de lui et reconnaissants des services qu'il leur avait rendus, ont formé le projet de lui élever une statue. Nous nous asso- cions de cœur à un hommage si mérité. V Messieurs, notre Bureau est bien éprouvé. L'année dernière il perdait son Président dans la personne de M. Gosselin et son Secrétaire perpétuel dans celle de M. Vulpian. Cette année c'est notre Vice-Président, M. Hervé Mangon, qui nous est enlevé. » En appelant M. Mangon au Bureau, nous espérions que sa santé, déjà bien ébranlée, se remettrait et qu'il pourrait présider l'Académie pendant cette Exposition de 1889, qui l'intéressait si vivement. Il ne devait pas en être ainsi : M. Mangon s'éteignait, le 16 mai, épuisé, on peut le dire, par l'excès des travaux de tous genres qui a\aient surchargé sa vie. ( io33 ) » M. Mangon fut un grand ingénieur rural; il en restera romnie le mo- dèle et le type. C'est à lui que nous devons l'introduction du drainage en France. Son beau travail sur les prairies restera son titre le plus solide à la reconnaissance des savants et des agriculteurs. Dans cette étude, M. Mangon montre que les eaux d'irrigation, dans les pays du Nord, ont un rôle tout différent de celui qu'elles prennent dans les régions du Midi. Dans le Midi, les irrigations n'ont guère à fournir aux prairies que l'eau de végétation. Il en est tout autrement dans le Nord où elles doivent, en outre, jouer le rôle d'engrais. La diversité de ces deux rôles amène une différence énorme dans les quantités de liquide qui doivent intervenir dans les deux cas. Là où dans le Midi i'^" d'eau suffirait pour irriguer suffisam- ment, il faut en employer 5o, loo et quelquefois 200 dans les Vosges et le Jura. Une fois que la raison de cette nécessité de l'irrigation à grands volumes a été ainsi démontrée scientifiquement, on s'est efforcé de la réaliser au grand bénéfice de l'Agriculture. » L'enseignement fut aussi grandement redevable à M. Mangon. Il avait transformé le cours d'hydraulique agricole inauguré à l'École des Ponts et Chaussées par M. Nadault de Buffon. Plus tard, il créa au Conser- vatoire des Arts et Métiers un enseignement complet des travaux agricoles, qui prit le nom de génie rural. Cet enseignement, par l'importance qu'il v attachait ajuste titre, par les soins constants qu'il lui donna, par les ser- vices qu'il rendit, doit être considéré commme l'œuvre capitale de sa vie. » Enfin, la Météorologie est aussi sa débitrice. La Météorologie l'avait toujours attiré; mais, vers la fin de sa vie, il s'y était adonné avec l'ardeur qu'il mettait à tout ce qu'il croyait hautement utile. 11 Dans cet ordre d'idées, il faut citer surtout la part prépondérante qu'il prit à la création du Bureau météorologique central. Ce grand Ser- vice, placé sous la direction de notre Confrère M. Mascart, rend actuelle- ment les plus importants services à la Science et au Pays. » M. Mangon avait été depuis sa jeunesse ardemment dévoué aux ap- plications de la Science à l'Agriculture. Il a cherché à introduire en France toutes les pratiques agricoles utiles; il a élucidé des points impor- tants de la Science agronomique; il a rassemblé les éléments d'un grand enseignement de cette Science, et par ses travaux, ses leçons, ses écrits, il l'a fondé. L'émancipation de la Météorologie française, demandée et poursuivie d'abord par Ch. Sainte-Claire Deville, est son ouvrage. » Il est bien peu d'hommes qui aient donné plus d'eux-mêmes à leur pays, qui se soient fait de leurs devoirs une idée plus élevée et plus sévère. ( 1034 ) qui dans l'accomplissement de fonctions officielles ou publiques aient apporté plus de conscience, de haute probité morale et un amour plus grand du bien public. )) Après le général Perrier qui mourait à cinquante-quatre ans, nous perdions M. Debray, qui n'en avait que soixante et un et suivait de bien près dans la tombe l'ami qui avait joué le plus grand rôle dans son affec- tion et sa vie, Henri Sainte-Claire Deville. )) Les noms de ces deux chimistes resteront associés dans la Science, comme eux-mêmes l'ont été presque constamment dans leurs études. « Parmi les travaux qui feront vivre le nom de M. Debray, il faut citer surtout ceux qui se rapportent à l'étude des métaux de la mine du pla- tine et à la dissociation. » La dissociation, découverte dans ses grands traits par Henri Deville, fournit à M. Debray l'occasion d'un très beau travail. » Les composés chimiques qui sont formés d'éléments dont les vola- tilités sont très différentes peuvent être décomposés ou dissociés par une application convenable de chaleur. » Ceci est le fait connu, pour ainsi parler, de toute antiquité. )) Mais ce phénomène si important en Chimie est soumis à des lois qui règlent sa manifestation. » Henri Sainte-Claire Deville avait découvert les conditions fondamen- tales qui permettent ou limitent le phénomène. M. Debray s'attacha à ob- tenir les mesures. En reprenant les expériences de son grand ami, il sut choisir avec un grand discernement les composés qui se prêtaient à des mesures précises. » En prenant, par exemple, un sel à acide très volatil comme le carbo- nate de chaux, il montre que ce sel, soumis en vase clos à l'action de la chaleur, commence à se décomposer vers le rouge, mais que cette décom- position, loin de continuer alors jusqu'à séparation complète des deux constituants, s'arrête pour une température donnée dès que l'acide carbo- nique dégagé acquiert une certaine tension; que si la température aug- mente, la décomposition recommence, pour s'arrêter encore dès que la tension a acquis une valeur convenable et qu'aussi à chaque température correspond une tension que règle la quantité de sel décomposé. » Cette tension, qui joue un si grand rôle dans le phénomène, a été nommée avec raison tension de dissociation. » On peut remarquer l'analogie de ce phénomène avec celui que pré- ( u)35 ) sente une dissolution saline surmontée d'un espace limité et soumise à des températures variables. » Cette analogie est encore complète avec les lois qui président à la va- porisation partielle d'un liquide soumis en vase clos à une chaleur crois- sante. )) Ces expériences ont donc le grand mérite de ramener les lois de la décomposition chimique aux lois physiques de la vaporisation. )) Le nom de Debray leur restera attaché. )) Messieurs, je dois encore signaler la perte que l'Académie a faite dans la personne de M. Rudolf Clausius, notre Correspondant dans la Section de Mécanique, décédé à Bonn le 24 août. » Le nom de Clausius est trop connu el trop célèbre pour qu'il soit né- cessaire de rien ajouter à l'expression du sentiment de la perte si considé- rable que l'Académie et le monde savant font en cette occasion. » Je signalerai encore les pertes si regrettables que nous avons faites dans la personne de M. Asa Gray, Correspondant dans la Section de Bota- nique, et dans celle du savant physicien suédois M. Edlund, qui était dé- signé pour appartenir incessamment à l'Académie. " L'Astronomie et la Science ont fait, en la personne de M. Houzeau, une perte que nous avons tous vivement ressentie. > Après avoir payé ce trop léger tribut à la mémoire de ceux que nous avons perdus, il me reste une tâche plus douce à remplir : c'est celle d'of- frir nos félicitations à notre Confrère M. l'amiral Jurien de la Gravière, élu Membre de l'Académie française le 26 janvier dernier. )) Notre Confrère, parles grands commandements qu'il a exercés et les souvenirs qu'ils ont laissés dans la flotte, par l'importance de ses Ouvrages, dont le cadre embrasse maintenant les temps anciens et modernes, et qui joignent au méritedu fond et d'une science militaire consomméecelui d'un .style élégant et facile, méritait pleinement cet honneur qui ne nous sur- prend pas et que nous avions prévu depuis longtemps. » Messieurs, parmi les couronnes que nous allons donner, il en est une des plus belles et des plus difficiles à obtenir qui sera posée sur un front féminin. ( io36 ) » M^'deKowalewski a remporte cette année le grand prix des Sciences mathématiques. Nos Confrères de la Section de Géométrie, après examen du Mémoire présenté au concours, ont reconnu dans ce travail, non seule- ment la preuve d'un savoir étendu et profond, mais encore la marque d'un grand esprit d'invention. » M'"^de Rowalewski est professeur à l'Université de Stockholm, où elle forme de savants élèves. Elle descend du roi de Hongrie Mathias Corvin, qui non seulement fut un grand guerrier, mais qui fut encore un protecteur éclairé des Sciences, des Lettres et des Arts. » Ce sont évidemment ces dernières qualités dont M"^ de Kowalewski a tenu à hériter de son illustre ancêtre, et nous l'en félicitons. » Messieurs, parmi les prix dont l'Académie dispose pour l'année pro- chaine, je dois signaler celui qui résulte de la magnifique donation de M. Leconte. Ce prix est de la valeur de Soooo'"^. » L'Académie dispose en outre de cinq prix de lo ooo*^'' chacun pour des travaux se rapportant à la Physique, à la Chimie, à l'Histoire naturelle. Jamais Académie n'a été dotée d'une manière aussi magnifique. D'un autre côté, jamais peut-être les Sciences n'ont offert un champ aussi vaste et aussi riche aux efforts des travailleurs et des savants. Les Sciences mathé- matiques font en ce moment de rapides progrès, l'Astronomie est renou- velée par l'application de l'Analyse spectrale et de la Photographie, l'Élec- tricité A a recevoir les plus grandioses applications. La Médecine, l'Histoire naturelle seront bientôt transformées à leur tour par les récentes décou- vertes de la Microbiologie. Nous pouvons donc, avec pleine confiance, faire appel à ceux qui, après nous, se présentent pour entrer dans la car- rière. La moisson sera belle et, comme il arrive toujours dans le champ de la Science, les vérités qu'ils trouveront seront d'un ordre plus général et plus beau encore que celles que nous avons été cependant si heureux de découvrir. » Je viens de dire que les découvertes de la Microbiologie allaient rece- voir de belles applications en Médecine et en Histoire naturelle. Ceci m'amène à parler de ces récentes découvertes à propos de l'inauguration, il y a quelques semaines, de l'établissement où ces belles études seront centralisées : je veux parler de l'Institut Pasteur. C'est le i4 novembre dernier que cet Institut a été inauguré. ( «037 ) » Tout le monde avait compris que le succès définitif de la méthode découverte par M. Pasteur pour préserver de la rage était un succès écla- tant pour la Science française; aussi l'assistance était-elle considérable. Elle comprenait ce que Paris compte de plus distingué dans les pouvoirs publics, l'Administration, les Lettres, les Sciences, les Arts, les Professions libérales. M. le Président de la République et plusieurs de ses Ministres, en v assistant, semblaient en quelque sorte apporter l'hommage de la France entière. L'inauguration de l'Institut marque le commencement d'une ère nouvelle pour les doctrines découlant des travaux et des découvertes de M. Pasteur. » Après avoir traversé leur période militante, après avoir eu à résister à toutes les attaques, il semble que ces doctrines entrent maintenant dans une période d'apaisement et de calme féconds.Les convictions presque uni- versellement faites aujourd'hui, on va se livrer aux applications. De tous côtés, en effet, se lèvent des adeptes pour s'emparer des découvertes de l'initiateur et en poursuivre les conséquences. » Ce sont des horizons qui s'ouvrent devant nous et dont il nous est im- possible de mesurer l'étendue; car l'application à la rage, quelque bienfai- sante et admirable qu'elle soit, ne constitue qu'un chapitre bien limité du Livre qui se prépare et dont on devra surtout à M. Pasteur, et ce sera sa gloire, de belles pages et la magistrale introduction. » On peut pressentir dès maintenant l'importance des applications de ces découvertes à la Médecine; mais je suis particulièrement frappé des horizons qu'elles ouvrent en Physiologie. Il semble que leur plus grand service est d'avoir révélé l'importance de ce monde merveilleux de petits êtres qui jouent un rôle si considérable dans la Nature. Je me persuade que l'étude qui embrasserait celle de la vie, depuis le monde microscopique jusqu'à celui des animaux supérieurs, pour en faire comme une chaîne continue, conduirait à une philosophie nouvelle formulant des lois d'une généralité, d'une simplicité, d'une beauté incomparables. » Rapprochement remarquable : il y a trente ans à peine, un physicien analysait les métaux de l'atmosphère solaire, et cette grande découverte devenait le point de départ d'une révolution dans l'Astronomie. La Chimie prenait possession des cieux. Aujourd'hui, un chimiste nous ouvre le monde des êtres microscopiques. Aux conquêtes dans le monde de l'infininient grand succède la conquête du monde des infiniment petits. Après l'analyse de la nébuleuse dont les soleils sont la poussière, la révélation de mondes. ( io38 ) aussi vastes peut-être, car y a-t-il une grandeur absolue? et qui tiennent sur la pointe d'une aiguille. » C'est ainsi que la Science marche sans cesse, tantôt dans une di- rection, tantôt dans une autre tout opposée; tantôt d'une manière lente et régulière, tantôt par bonds soudains et imprévus, et qu'il est impossible de dire quelles seront les découvertes de l'avenir et de poser des bornes aux conquêtes de l'esprit humain. » Messieurs, dans ces grandes découvertes auxquelles assiste notre siècle, l'Académie a une belle part; mais, si vous revendiquez les travaux glorieux que vos noms rappellent, c'est pour en reporter tout l'honneur à notre cher pays; car, ainsi que je le disais récemment à Tours devant la statue du général Meusnier, l'Académie a deux passions : celle de la France, celle de la Vérité. 11 Ah ! Messieurs, au milieu des tristesses et des douleurs de l'heure présente, quand nous voyons cette France que nous voudrions si forte et si unie, saisie comme par un esprit de vertige, se diviser, se déchirer elle- même et compromettre, s'il était possible, son rôle dans le monde, n'est-il pas consolant de penser qu'à côté de cette France, qui nous donne tant d'inquiétudes et tant d'angoisses, il y en a une autre, celle qui est repré- sentée par tous ces ouvriers obscurs ou illustres qui font sa force et sa gloire. » Oui, il y a heureusement la France des Lettres, des Sciences, des Arts, de l'Agriculture, de l'Industrie, qui prodigue et donne sans compter son labeur, son talent, son génie. » Réjouissons-nous, Messieurs, d'appartenir à cette seconde France. C'est elle qui nous donne notre meilleure part d'influence dans le monde; c'est elle qui nous a valu notre gloire la plus durable; c'est par elle encore que nous pourrons accomplir cette mission de civilisation, de justice. de droit sur laquelle le monde compte toujours et qu'il ne sera donné à personne de nous enlever, >i ( 'o^y ) PRIX DÉCERNÉS. 4NNÉE 1888. GEOMETRIE. GRAND PRIX DES SCIENCES MATHÉMATIQUES. (Commissaires : MM. Hermite, Jordan, Darboux, Halphen; Poincaré, rapporteur.) « Perfectionner la théorie des équations algébriques de deux variables indé- » pendantes. » La théorie des fonctions abéliennes a été le point de départ de re- cherches profondes auxquelles nous devons la connaissance complète des courbes algébriques, et où l'on voit les parties les plus diverses des Mathématiques, l'Algèbre, le Calcul intégral, la Géométrie analytique et la Géométrie de situation se prêter un mutuel appui. Les notions en apparence les plus éloignées se trouvent ramenées les unes aux autres; c'est ainsi, par exemple, qu'on démontre que le nombre des intégrales de seconde espèce est égal à deux fois le genre de la courbe algébrique génératrice ou au nombre des cycles de la surface de Riemann correspondante. Aussi cherche-t-on depuis longtemps à étendre les mêmes résultats aux surfaces algébriques. Malheureusement, le pro- blème est aussi difficile qu'il est intéressant et, malgré bien des efforts, il est resté vierge jusqu'à ce jour, si l'on met à part les travaux récents et déjà classiques de M. Nother sur le genre des surfaces. En le mettant au concours cette année, l'Académie ne pouvait espérer C. R., 1888, 2' Semestre. (T. CVII, N" 2C.) '37 ( io4o ) que les concurrents en traiteraient à fond et jusqu'au bout toutes les j)arties. On n'y arrivera que par une longue suite d'efforts auxquels bien des travailleurs devront participer. Deux voies s'ouvraient au chercheur : ou bien prendre une question spéciale et l'approfondir; ou bien essayer de s'élever assez haut pour tout voir d'un coup d'œil. Choisir la première, c'eût été, quel que soit le paradoxe, rester super- ficiel. Ici, en effet, le secret profond qu'il importe de pénétrer, c'est bien moins la solution de tel problème particulier que la connaissance des liens intimes qui le font dépendre des problèmes voisins. L'auteur de l'unique Mémoire présenté au concours a préféré la se- conde voie; c'était se résigner à poser plus de questions qu'il n'en résou- drait; mais on n'est inventeur fécond qu'à ce prix. Les cycles d'une courbe algébrique, ou plutôt de sa surface de Riemann, sont susceptibles d'une double généralisation; les surfaces algébriques peuvent posséder en effet des cycles linéaires et des cycles à deux dimen- sions. De même, les intégrales abéliennes peuvent se généraliser de deux ma- nières : par les intégrales de différentielles totales et par les intégrales doubles. L'auteur arrive d'abord à un résultat bien inattendu et bien digne d'in- térêt. Si une surface algébrique est la plus générale de son degré, elle ne possède aucun cycle linéaire, ni par conséquent aucune intégrale de diffé- rentielle totale de première ou de seconde espèce. Ce n'est que la pré- sence de certaines singularités qui pourra faire apparaître ces cvcles et ces intégrales. Quand ces intégrales existent, on peut démontrer à leur sujet certaines propriétés qui rappellent par leur forme les propositions analogues de la théorie des courbes; par exemple, le nombre des intégrales de seconde espèce est égal à celui de leurs périodes. Si une surface n'a pas en général de cycle linéaire, elle aura au con- traire, en général, des cycles à deux dimensions; mais il ne parait pas y avoir de relation simple entre le nombre de ces cycles et le genre de la surface. Dans cette étude, l'auteur fait usage d'une équation différentielle li- néaire et ramène la détenninalion des cycles, qui est luic question de ( io4r ) Géométrie de situation, et celle des intégrales abéliennes, qui est une question de Calcul intégral, à l'étude complète du groupe de cette équa- tion. Pour compléter la théorie, il fallait encore s'occuper des transforma- tions birationnelles des surfaces. Après avoir donné une règle générale pour reconnaître si deux surfaces peuverit se transformer l'une dans l'autre, l'auteur s'attache surtout aux transformations des surfaces en elles-mêmes. Il énumère les divers cas qui peuvent se présenter et ramène les groupes de transformations birationnelles à un petit nombre de types. Il remarque, en passant, une différence très considérable entre les sur- faces et les courbes algébriques : une transformation d'une surface en une autre peut être biuniforme sans être biralionnelle. Le Mémoire se termine par diverses applications des principes précé- dents à l'intégration des équations différentielles; si l'intégrale générale d'une équation du second ordre est uniforme, il arrivera souvent que l'équation différentielle ne sera pas altérée par certaines transformations birationnelles et que l'intégration deviendra possible. Deux difficultés se présentent toutefois : une intégrale peut être à apparence uniforme sans être uniforme; une transformation peut être biuniforme sans être birationnelle. Ces difficultés ne sont pas résolues, mais c'était déjà un mérite de les signaler avec précision. En résumé, chacun des cincj Chapitres de ce Mémoire contient une dé- couverte importante qui réalise, comme le demandait l'Académie, un progrès notable dans nos connaissances sur les fonctions algébriques de deux variables. Sans doute, si le plan de l'édifice futur est nettement conçu et nettement exposé, l'édifice lui-même est loin d'être entièrement construit; mais la Commission ne peut s'en étonner, car elle sait que c'est une œuvre de longue haleine qui exigera encore beaucoup d'efforts; aussi propose-t-elle de décerner le grand prix des Sciences mathématiques au Mémoire n° 1, portant pour épigraphe : Jiival intégras accedere Jantes. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. Conformément au Règlement, M. le Président procède à l'ouverture du pli cacheté accompagnant le Mémoire couronné et proclame le nom de M. Emile Picard. ( io1^ ) PRIX BORDIN. (Commissaires : MM. Maurice Lévy, Phillips, Resal, Sarrau; Darboux, rapporteur.) L'Académie avait proposé pour sujet ilu prix Bordin à décerner en 1H88 la question suivante : '< Perfectionner en un point important la théorie du mouvement d'un corps )> solide. » A l'unanimité, la Commission décerne le prix au Mémoire inscrit sous le n° 2 et portant la devise : Dis ce que tu sais, fais ce que dois, advienne que pourra. Ce remarquable travail contient la découverte d'un cas nou- veau dans lequel on peut intégrer les équations différentielles du mouve- ment d'un corps pesant, fixé par un de ses points. L'auteur ne s'est pas contenté d'ajouter ainsi un résultat du plus haut intérêt à ceux qui nous ont été transmis sur ce sujet par Euler et par Lagrange : il a fait de la dé- couverte que nous lui devons une étude approfondie dans laquelle sont employées toutes les ressources de la théorie moderne des fonctions. Les propriétés des fonctions 0 à deux variables indépendantes permettent de donner la solution complète sous la forme la plus précise et la plus élé- gante; et l'on a ainsi lui nouvel et mémorable exemple d'un problème de Mécanique dans lequel interviennent ces fonctions transcendantes, dont les applications avaient été bornées jusqu'ici à l'Analyse pure ou à la Géométrie. La Commission émet le vœu que le Mémoire couronné soit imprimé dans le Recueil des Mémoires des Savants étrangers. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. Conformément au Règlement, M. le Président procède à l'ouverture du pli cacheté accompagnant le Mémoire couronné et proclame le nom de M'"" Sophie de Kowai>e\vskv. ( To/iS ) PRIX FRANCOEUR. (Commissairos : MM. Hermite. Darboux, Phillips, Poincaré ; Bertrand, rapporteur.) La Commission propose à l'Académie de décerner le prix Fiancceur de Tannée 1888 à M. Emile Bakbier. Cette proposition est adoptée. PRIX PONCELET. (Commissaires : MM. Darboux, Hermite, Phillips, Jordan; Bertrand, rapporteur.) La Commission propose à l'Académie de décerner le prix Poncelet de l'année 1888 à M. Colligxon. Cette proposition est adoptée. MECANIQUE. PRIX EXTRAORDINAIRE DE SIX MILLE FRANCS, DESTINft A RÉCOMPENSER TOUT PROGRÈS DE NATURE A ACCROITRE l'eFFICACITÉ DE NOS FORCES NAVALES. (Commissaires : MM. de Jonquières, Mouchez, Sarrau; Paris, Bouquet de la Grye, de Bussy, rapporteurs.) La Commission du prix extraordinaire de six mille francs a décerné A M. Banaré un prix de deux mille francs, A M. Hauser un prix de deux mille francs. A M. Renaud un prix de deux mille francs. ( lo:',4 ) Rapport sur les travaux de M. Banaré, capitaine de frégate; par INI. Paris. Parmi les questions que la rapidité de marche des navires à vapeur a suscitées, celle des abordages est devenue la plus importante et la plus difficile, en ce qu'elle ne concerne pas une idée individuelle d'un examen facile, mais une quantité de navires de toutes les nations se croisant ra- pidement sur les mers et présentant à l'examen les faits les plus variés et souvent incertains. Ce n'est donc que par l'étude de tout ce qui a été observé qu'il est à espérer de coordonner tôt ou tard les faits, de manière à en déduire des règles d'une pratique possible. On est encore dans cette période d'études et c'est rendre un service à la navigation, devenue plus dangereuse, que d'avoir réuni, coordonné et analysé ce qui a été fait dans les divers pays à ce sujet. On doit donc tenir compte à M. Bakarë d'avoir exécuté ce travail utile, en se mettant en rapport avec des étrangers intéressés à la question et en groupant, décrivant et analysant surtout ce qui s'est passé entre les deux continents, dont la mer a été le théâtre d'événements devenus terribles par la grandeur des navires, la richesse des cargaisons et surtout la perte de personnages élevés, au lieu de quel- ques obscurs marins perdus en petit nombre çà et là. M. Banaré a examiné d'abord la partie la plus importante : celle des routes d'aller et de retour pour éviter les chances de rencontres, question qu'on n'avait jamais songé à examiner du temps des navires à voiles, qui ne faisaient pas souvent ce qu'ils voulaient à cause des directions du vent par rapport à celle de leur route; tandis que le A'apeur, qui traverse parfois l'Atlantique sans avoir vu le Soleil pour rectifier sa route, est arrivé à la rendre assez exacte pour pai'venir au point voulu malgré la brume. Il peut donc suivre une route, indiquée par un règlement, avec autant d'exactitude que s'il se l'était im- posée lui-même; et s'il s'en écarte, c'est par négligence ou manque au rè- glement. La simplicité de cette solution ferait croire à son adoption facile ; mais il n'en est pas ainsi, tant sont nombreux et isolés les partis destinés à s'entendre. Aussi l'on a cherché toutes sortes de movens d'obtenir une entente entre les navires qui se l'encontrent, pour avoir ainsi un moyen d'éviter les abordages; car on ne va pas choquer ce que l'on voit et ce dont on apprécie le mouvement, et l'on a presque résolu le problème par des feux de trois couleurs placés dans des positions déterminées à bord des navires et généralement adoptés à quelques différences près. Il reste cependant pendant la nuit une grande incertitude sur les distances, à ( io45 ) cause du plus ou moins d'éclat des lumières, et cette appréciation des dis- tances est d'autant plus importante que la vitesse est plus grande. Il en ré- sulte un danger croissant avec le rétrécissement du rayon de vue par la brunie, et ce n'est plus d'un petit navire à voiles cpi'il s'agit, mais de géants de 120™ de long allant presque le train des marchandises à terre. Faute de mieux, on a eu alors recours aux signaux phoniques, et M. Banaré en fait une étude particulière; il donne les dessins des divers sifflets et des sirènes, qui s'entendent de plus loin. Il cherche aussi à faire apprécier les appareils d'audition, pour tâcher de reconnaître la direction d'où vient un son. Il analyse ce qui a été fait et mentionne notamment les ob- servations de notre éminent Confrère M. Fizeau, sur les anomalies que présente la transmission du son et, d'après ce qu'il a dit, on songe à placer la sirène et l'homme de veille au sommet du màt. Enfin la question de l'intermittence nécessaire est examinée, et elle est importante, puisqu'on n'entend pas un bruit éloigné semblable à celui que l'on fait soi-même. Le long travail de M. Banaré, prolongé récemment par de nouvelles études dans la Revue maritime, n'a donc pas résolu la question si complexe des abordages actuels, mais il a réuni si bien les éléments nécessaires à sa connaissance, pour hâter la solution, qu'il a rendu défait un service im- portant et réel que votre Commission a jugé digne de la récompense d'un prix de deux mille francs à M. Banaré. Quand on est, pour ainsi dire, en présence d'un inconnu, les premiers pas pour arri\er à la découverte ont leur valeur, surtout lorsqu'ils se sont autant avancés. La Commission, après examen des travaux de M. Baxaué, a décidé de lui décerner un prix de deux mille francs. Rapport sur les travaux de M. Hauser; par M. de Bussy. L'École d'application du Génie maritime, dont l'enseignement comprend l'étude complète et méthodique des diverses branches de l'art de con- struire les navires, leurs machines et leurs chaudières, a entrepris la publi- cation de Traités spéciaux relatifs à ces diverses matières. L'un des plus importants, à coup sûr, est celui qui concerne la construction et la répa- ration des coques des navires, leurs emménagements et leurs dispositions intérieures, leur gréement, l'installation de leur artillerie, etc. Ces sujets, qui constituent, comme on le voit, un ensemble extrêmement vaste, ont été traités d'une manière théorique et pratique des plus complètes dans le Cours de Construction navale de M. l'ingénieur de la Marine Hauser, ancien sous-directeur do l'Ecole du Génie maritime. Dans la première partie de sa ( io40 ) rédaclion, l'auteur étudie les bâtiments en bois, et, en s'attachant tout d'abord à ce point de départ des merveilleuses constructions actuelles, il a su en faire une description raisonnée, exposer et discuter le rôle et l'uti- lité de leurs diverses pièces constitutives, enfm indiquer d'un trait juste la raison d'être de chacune d'elles. Passant ensuite au rôle du fer (aujourd'hui remplacé en grande partie par l'acier), l'auteur a montré comment le métal, d'abord employé à titre accessoire, a fini par régner en seul maître, et quelles modifications profondes sont résultées de son adoption. Cette partie du substantiel travail de M. Hauser est, dans plusieurs de ses points, aussi remarquable au point de vue de la théorie qu'à celui de la pratique; on peut citer, en particulier, le Chapitre consacré au rivetage, où des pro- blèmes d'une nature délicate sont traités avec une grande siàreté de mé- thode et avec des vues d'ensemble qui rendent cette étude précieuse pour tous les genres de construction en fer et en acier. Il serait trop long d'ana- lyser les autres points du Cours de l'ancien sous-directeur de l'École du Génie maritime; il suffira d'indiquer que les accessoires de coque, les em- ménagements, la mâture, le gréement sont l'objet de développements étendus, ainsi que le lancement et l'étude théorique et pratique d'un sujet peu connu, mais délicat, celui des bateaux-portes et des docks flottants, où les aperçus les plus ingénieux ne le cèdent en rien à la rigueur des con- clusions. Ces diverses études, qui sont plus spécialement le fait de l'ingénieur, sont suivies par des considérations d'un ordre plus général qui constituent une des parties maîtresses du Cours de Construction navale; mettant à profit les indications précieuses qu'il a su trouver près des divers services du Ministère aussi bien que dans les arsenaux de l'État, M. Hauser passe en revue les divers types des flottes française et étrangères, et leur déve- loppement dans les temps modernes; les traits constitutifs d'une flotte et les diverses solutions imaginées jusqu'ici par les marins et les construc- teurs des différentes nations sont indiqués avec une hauteur d'esprit qui fait le plus grand honneur à M. Hauser, et cette large vue d'ensemble complète dignement l'œuvre éminente de cet ingénieur. La Commission a décerné un prix de deux mille francs à M. Hauser. Rapport sur les travaux de M. Renaud ; par M. Bouquet de la Grye. La Commission a décidé qu'une partie du prix extraordinaire de la Ma- rine serait attribuée à M. Rexaud pour le levé hydrographique qu'il a di- rigé et exécuté au Tonkin pendant les années i883, 1884, i88j. Il s'agit ici ( "^47 ) d'une œuvre d'ensemble faite dans des conditions difficiles qui a mis en lu- mière et ouvert, on peut le dire, à la Marine un archipel absolument inconnu. Elle a donné lieu à la publication de 17 Cartes. Plusieurs officiers préten- daient que, vu la complexité des détails, il serait presque impossible de faire la Carte de cette région et que, d'ailleurs, celte Carte une fois faite ne pourrait être utilisée, car il serait impossible de se retrouver dans un dé- dale d'ilôts dont la représentation en plan ne donnait qu'une image impar- faite. Ce double pronostic ne s'est pas réalisé; le levé une fois publié, les capitaines ont circulé partout sans difficulté dans cette zone, qui s'étend de l'embouchure du fleuve Rouge à la frontière de Chine, sur 180""" de longueur. Cette exploration a eu cela de particulier qu'au fur et à mesure qu'elle s'avançait vers le Nord les pirates, délogés par nos canonnières de leurs re- paires, reculaient du côté de la Chine sans pouvoir s'établir de nouveau dans des parages sillonnés par nos bateaux. La piraterie et la contrebande de guerre ont disparu aujourd'hui d'une région où elles existaient de temps immémorial et qui pour des bandits paraissait sûre, parce qu'elle était inconnue et difficile. Le travail qu'a fait M. Renaud, avec la collaboration de M. Rollet de l'Isle, a été un instrument important de la pacification et du développe- ment du Tonkin. On doit encore au premier ingénieur un travail sur le port Courbet où il a établi nettement les conditions qui doivent présider au choix d'un port dans ces parages, conditions inspirées par des considérations nautiques et géographiques qui vont quelquefois à l'encontre de projets inspirés par des intérêts particuliers. La Commission décerne un prix de deux mille francs à M. Rexaup, chef de la Mission hydrographique du Tonkin de i883 à i885. Les conclusions de ces Rapports sont successivement adoptées. PRIX MONTYON. (Commissaires : MM. Phillips, Maurice Lévy, Sarrau, Resal; Boussinesq, rapporteur.) M. Bazix, connu depuis longtemps de l'Académie, qui lui a décerné, en 18G7, le prix Dalmont pour les belles Becherches hydrauliques sur l'écoii- G. R., 1888, 2' Semestre. (T. CVII, N» 26.) I 38 Icmenl dans les canaux découverts et sur les ondes de translation qui s'y pro- pagent, insérées clans le Tome XIX du Recueil des Savants étrangers, a entrepris en r886, à Dijon, une série considérable d'expériences sur les déversoirs s'ctendant à toute la largeur des canaux on des cours d'eau. Ces déversoirs, des plus usuels, sont aussi les plus utiles à étudier pour le progrès des théories hydrauliques, à cause de la simplicité relative qu'y offre l'écoulement. M. Bazin a su y observer avec précision bien des phénomènes jus- qu'alors mal connus et dont plusieurs même étaient à peine soupçonnés. 11 a, par exemple, produit, d'une manière régulière et avec des hauteurs de charge très variées, en donnant à la partie inférieure du barrage une épaisseur suffisante, des nappes adhérentes, c'est-à-dire se recourbant presque brusquement autour d'un seud en mince paroi pour descendre verticalement le long de la face aval du barrage, retenues qu'elles sont contre celui-ci par une diminution de pression corrélative à l'entraîne- ment préalable de l'air qui s'y trouvait confiné et à son remplacement, vers le haut, par une eau morte ou tourbillonnante : de nombreuses me- sures (grâce à des tubes manométriques appropriés) de la non-pression ainsi produite au-dessous du seuil permettent d'ailleurs d'y apprécier l'influence, sur le débit, de cette sorte d'aspiration. Par exemple encore, des observations sur les déversoirs épais dont le seuil horizontal, plus ou moins bien évasé à l'amont, présente une certaine longueur dans le sens du courant, lui ont montré jusqu'à quel point s'v réalise l'hvpothèse d'une forme rectiligne des fdets, imaginée par Bélanger dans la première tenta- tive sérieuse qui ait été faite de soumettre au calcul ce cas de déversoir, théoriquement le plus simple de tous; et elles lui ont permis de confirmer dans une certaine mesure le coefficient de débit — ^ ^ o,385 obtenu par 3v/3 ' Bélanger. Ces expériences ont été étendues aux déversoirs à poutrelles, si peu étudiés jusqu'à présent malgré leur fréquent emploi. Mais pour nous borner à la partie, complètement terminée déjà, de ses observations, savoir, celle qui concerne le cas, le mieux défini dans la pra- tique, du déversoir en mince paroi et à nappe déversante libre ou ayant sa face inférieure maintenue en communication avec l'atmosphère, M. Bazin V a, le premier, mesuré un élément essentiel, dont le rôle, dans la ques- tion, est l'analogue de celui que joue la contraction de la veine dans le pro- blème de l'écoulement par un orifice, et en a presque l'importance ou a, du moins, une importance du même ordre, au point de vue de la réduction ( io49 ) du débit. Cet élément est précisément, lui aussi, une contraction, celle qu'éprouve en dessous la nappe liquide, dont la face inférieure, loin de se détacher horizontalement du seuil comme on la figure dans les Traités d'Hydraulique, commence par se relever de plus de ^ de la hauteur de charge, avant de devenir horizontale et puis descendante. Pour observer le dessous de la nappe, chose assez difficile, M. Bazin a imaginé d'abord d'ouvrir une fenêtre sous la veine, dans la paroi latérale même du dé- versoir, et d'y faire directement le relevé du bord contigu de la face infé- rieure de la nappe. Mais, comme il fallait surtout déterminer le profd de cette face aux diverses distances sensibles des bords, il a eu bientôt recours à deux autres procédés, qui consistent à observer soit l'émergence d'un mince couteau d'acier terminé en pointe et descendu lentement à travers la nappe, soit, au contraire, le contact d'une pointe ascendante, élevée graduellement jusqu'à la rencontre de la surface liquide. Dans le cas ordinaire d'un déversoir ajant sa paroi d'amont verticale, M. Bazin a reconnu de la sorte que la cojitraclion, rapport du relèvement total de la face inférieure à la hauteur de charge au-dessus du seuil, égale à très peu près o,i i4- H en résulte une réduction de I — (i — 0,1 14)' = 0,166, ou d'environ i, sur le coefficient de débit, qui se trouve par ce fait abaissé de 0,52 à o,43; et l'on voit que cette réduction est beaucoup trop grande pour pouvoir être négligée, quoiqu'elle n'atteigne pas celle, de près de f , due à la contraction i — 0,64 = o,36 de la veine s'écliappant d'un orifice circulaire. Le savant hydraulicien de Dijon a, d'ailleurs, relevé aussi la forme des nappes et calculé la contraction à leur partie inférieure, dans bien d'autres cas que celui d'un déversoir à paroi d'amont A'erticale, savoir, dans les cas oii cette paroi reçoit des formes diverses ou diverse- ment inclinées soit vers l'amont, soit vers l'aval, rappelant des formes d'orifices ordinairement étudiées, depuis l'ajutage rentrant de Borda jus- qu'aux orifices évasés ou coniques convergents. En résumé, M. Bazin, à qui la science de l'Hydraulique devait déjà tant, vient de lui rendre un nouveau service signalé, grâce auquel l'étude si utile des déversoirs en mince paroi ne sera plus désormais, dans l'en- seignement de nos Ecoles, abandonnée entièrement à l'empirisme, mais deviendra rationnelle au degré, à peu près, où l'est la théorie de l'écoule- ment par les orifices. Aussi votre Commission, tenant compte en outre des autres résultais non moins originaux mentionnés ci-dessus, décerne à ( I o5o ) l'unanimité le prix Montyon à M. Bazix, pour reconnaître l'importance de ses nouvelles observations et l'encourager à les continuer. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. PRIX PLLMEY. (Commissaires : MM. Phillips, Paris, Resal, Sarrau; Bouquet de la Grye, rapporteur.) Benjamin Normand, qui s'était signalé dès l'âge de 22 ans par l'invention d'une machine-outil très ingénieuse, encore employée aujourd'hui, a con- sacré toute sa carrière d'ingénieur à l'étude et au perfectionnement des machines à vapeur marines. On lui doit notamment l'application à la navigation des machines à dé- tente successive. En i856, il inventa le type à double expansion et à haute pression, dont les expériences, faites sur le Furet en 1860, ont montré les importants avantages sur la machine à détente dans un seul cylindre. En 1872, il imagine le type des machines à triple expansion et en réalise ensuite l'application sur plusieurs navires de commerce, entre autres sur le Montezuma, du Havre (1873); le Manuel Dialco, de Rouen (1874); le J.-B. Say, de Nantes (1876). Dès cette époque, il est hors de doute que la triple expansion a procuré un avantage notable par rapport à la machine à double expansion, mais cet avantage s'est manifesté à un bien plus haut degré depuis que les perfectionnements réalisés dans l'art de la construc- tion des chaudières ont permis d'aborder des pressions de régime |)lu5 élevées. Aussi est-il vrai de dire qu'aujourd'hui il ne se construit pour ainsi dire plus une seule machine marine qui ne soit à triple expansion. Benjamin Normand a été dans toute sa carrière à la rechei'che des pro- grès dont il avait su discerner la voie avec une rare perspicacité; il s'est constamment préoccupé d'alléger les machines, d'augmenter les vitesses sans nuire à la sécurité et a montré quelle relation intime liait le perfec- tionnement du navire à celui de sa machine. Tels sont les titres qui ont paru à la Commission motiver la décision qu'elle a prise de décerner le prix Plumey à Benjamin ]\or.mand. Sa veuve et ses enfants trouveront dans cette récompense décernée par l'Académie quelque adoucissement à la douleur causée par la mort d'un savant placé par les marins au premier rang de nos constructeurs. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. ( io5i ) PRIX DALMONT. (Commissaires : MM. Phillips, Haton de la Goupillière, Lalanne, Jordan; Maurice Lév\, rapporteur.) La Commission du prix Dalmonl décerne, cette année, ce prix à M. Jean Resal, ingénieur des Ponts et Chaussées, pour ses Ouvrages sur les ponts métalliques et les ponts en maçonnerie. Des travaux d'un grand intérêt ont également été soumis à la Commis- sion par deux autres membres du corps des Ponts et Chaussées. La Commis- sion a expressément réservé les droits de ces auteurs pour le prochain concours du prix Dalmont. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. ASTRONOMIE. PRLX LALANDE. (Commissaires : MM. Faye, Tisserand, Janssen, Lœwy ; Mouchez, rapporteur.) M. Joseph Bossert, astronome adjoint, sous-chef du Bureau des Cal- culs de l'Observatoire de Paris depuis quinze ans, a toujours montré autant d'habileté que d'activité dans son service, et il a fait preuve d'une très remarquable aptitude aux calculs astronomiques, ce qui lui a permis de faire, en dehors de son service régulier, de fort importants travaux très appréciés de tous les astronomes. Je ne citerai ici que ceux qui paraissent le plus utiles pour le progrès de nos connaissances astronomiques. M. Bossert a exécuté de nombreux calculs d'orbites de petites planètes et de comètes, et diverses Notes à ce sujet ont été publiées dans les Comptes rendus. Il a publié dans le Bulletin astronomique un Mémoire très impor- ( 103 2 ) tant sur la comète Tempel-Swift, discutant toutes les observations de cette comète faites en 1869 et en 1880, raccordant par une orbite les obser- vations faites dans ces deux apparitions et confirmant ainsi l'ellipticité de l'orbite de cette comète et la durée de révolution de 5 ans 7, qu'il avait dé- couverte avec M. Schulhof. Poursuivant un plan tracé à l'avance, M. Bossert a donné dans nos A"o- lumes de Mémoires la réduction des observations équatoriales faites à l'Ob- servatoire de Paris de i835 à i855 et de 1866 à 1870, travail considérable relativement au nombre des observations discutées, et qui comble une très regrettable lacune dans les publications de notre établissement. M. Paye écrivait à propos de ce traA ail : « C'est un véritable service rendu » à l'Astronomie et aux anciens astronomes. » Depuis, nous avons eu la satisfaction de voir les astronomes étrangers se servir des observations pu- bliées par M. Bossert, et nous avons l'espoir que cette publication sera d'un grand secours pour tous ceux qui s'occupent de théorie cométaire. M. Bossert a également publié dans le Tome XVII de nos Mémoires, en collaboration avec M. Schulhof, un excellent travail relatif à la comète Pons (1812). Reprenant en détail toutes les observations, déterminant de nouveau les positions des étoiles de comparaison et les erreurs instru- mentales, ces calculateurs ont pu préparer ainsi le retour de la comète et faciliter la réobservation de cet astre; à l'aide d'une série d'observations effectuées pendant six mois sur une orbite de 72 ans, l'écart trouvé dans la durée de révolution n'a été que de 5 mois environ. La discussion de plus de 3ooo observations faites dans l'apparition de 1884 est poursuivie et publiée dans le Bulletin astronomique. Malgré la part actiA e prise dans la construction du grand Catalogue de l' Observatoire de Paris, M. Bossert a entrepris, en outre, la détermination des mouvements propres des étoiles de ce Catalogue, et il a donné, dans le préambule du premier Volume, l'explication de presque toutes les dis- cordances trouvées entre les positions de Lalande et celles données par nos observations actuelles. Le travail porte sur plus de 5oo étoiles, dont toutes les observations connues ont été discutées; les mouvements propres du plus grand nombre n'avaient pas encore été déterminés. Ce travail est le complément indispensable de tout Catalogue. Une série de travaux aussi remarquables a paru bien mériter à leur au- teur une récompense de l'Académie, elle prix Lalande lui a été décerné. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. ( lo'îa ) PRIX VALZ. (Commissaires : MM. Faye.Wolf, Mouchez, Janssen ; Tisserand, rapporteur.) M. E.-C. PicKERixG, Directeur de l'observatoire de Harvard Collège, à Cambridge (Etats-Unis), a fait faire des progrès importants à une branche intéressante de l'Astronomie. Pendant longtemps, les astronomes ont dé- terminé d'une façon grossière les grandeurs des étoiles, se contentant de comparer à l'ceil leurs éclats respectifs, et les distribuant ainsi en classes, d'après un procédé assez arbitraire. La Photométrie offrait une base précise d'opération. Entre les mains de M. Pickering, le photomètre est devenu un instrument méridien qui trouve sa place naturelle à côté de la lunette méridienne et du cercle mural. Le savant astronome a déterminé ainsi les grandeurs de toutes les étoiles visibles à l'œil nu au-dessus de l'horizon de Cambridge ; elles sont au nombre de 4260. Il s'est engagé ensuite dans une entreprise considérable ayant pour but de déterminer de même, d'une façon précise, les éclats des nombreuses étoiles contenues dans la Dnrchmustentn g d'Argelander. Il n'est pas dou- teux qu'en répétant ce travail à diverses époques on arrivera à connaître un grand nombre d'étoiles variables nouvelles. M. Pickering, avec un photomètre de grandes dimensions, a pu évaluer aussi les éclats des astéroïdes et ceux de presque tous les satellites de notre système. Il est engagé aujourd'hui dans une œuvre plus importante encore, com- mencée par Draper, la photographie systématique des spectres des étoiles. Il a déjà étudié et mesuré plus de 8000 spectres, et se propose d'organiser une expédition dans l'Amérique du Sud, pour embrasser dans ses recher- ches les deux hémisphères célestes. Il aura ainsi réalisé, avec ses courageux collaborateurs, un travail d'en- semble d'une portée considérable. La Commission décerne le prix Valz à M. Pickerinc. ( loî'i ) PRIX JANSSEN. (Commissaires : MM. Janssen, Fa^e, Tisserand, Lœwv; Wolf, rapporteur.) La Commission du prix Janssen, se conformant aux intentions du gé- néreux fondateur, propose à l'unanimité de décerner le prix à M. Hcggixs, pour ses beaux travaux d'Analyse spectrale céleste, qui ont suivi immé- diatement la découverte de Kirchhoff. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. PRIX DAMOISEAU. (Commissaires : MM. Paye, Lœwy, Janssen, Wolf; Tisserand, rapporteur.) L'Académie avait proposé comme sujet de concours la question sui- vante : « Perfectionner la théorie des inégalités à longues périodes causées par les » planètes dans le mouvement de la Lune. Voir s'il en existe de sensibles en » dehors de celles déjà bien connues. » Un seul Mémoire, portant l'épigraphe Lagrange, Laplace, Cauchy, a été présenté. Il fait preuve d'efforts sérieux pour introduire dans la théorie les recherches de Cauchy sur les variables imaginaires et sur les intégrales prises le long de certains contours, et aussi les travaux de Laplace sur les fonctions de grands nombres. Toutefois, ces efforts ont été dispersés dans un trop grand nombre de directions, et n'ont pas abouti à des conclusions nettes, susceptibles d'être appliquées aux calculs. La Commission ne peut qu'encourager l'auteur à continuer ses re- cherches dans une voie qui peut être féconde, et surtout à les exposer avec clarté, car plusieurs passages de son Mémoire sont d'une lecture assez difficile. Dans la seconde Partie de son travail, l'auteur fait un tableau des inéga- lités à longues périodes qui n'ont pas encore été déterminées, et aux- quelles on pourrait, a priori, supposer des valeurs sensibles. Il arrive à la ( io55 ) conclusion que tous les coefficients de ces inégalités sont négligeables. Ce résultat, qui serait très important, ne nous a pas paru démontré. Il re- pose en efFet sur un calcul par trop sommaire des coefficients en question; dans chacun d'eux, on n'a calculé qu'un terme, sans se rendre compte, même approximativement, de l'influence des autres. La Commission décide qu'il n'y a pas lieu de décerner le ])rix; elle pro- pose néanmoins d'accorder un encouragement de mille francs h l'auteur du Mémoire présenté, de remettre le même sujet au concours et de dé- cerner le prix, s'il v a lieu, eu 1890, en lui conservant sa valeur de trois mille francs. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. PHYSIQUE. GRAND PRIX DES SCIENCES MATHÉMATIQUES. (Commissaires : MM. Deprez, Bertrand, Mascart, Becquerel; Maurice Lévy, rapporteur. ) Depuis plusieurs années, l'Académie propose, comme sujet du grand prix des Sciences mathématiques, la question suivante : « Perfectionner, en quelque point important, la théorie de l'application de ') r électricité à la transmission du travail », sans que le prix ait pu être dé- cerné. La Commission n'a pas encore cru devoir le décerner cette année. Elle vous propose, en conséquence, de retirer le sujet du concours. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. C. R., 1888, 1' Semestre. (T. CVII, N» 26.) l3<) ( io56 ) STATISTIQUE. PRIX MONTYON. (Commissaires : MM. Favé, Bertrand; Léon Lalanne, Larrey, Haton de la Goupilliôrc, rapporteurs.) Le nombre considérable de Travaux dignes d'être mentionnés qui ont été présentés à l'Académie cette année pour concourir au prix de Statis- tique de la fondation Montyon n'a pas été un obstacle à ce que la Com- mission ait pu, sans hésitation, après un examen complet, classer hors ligne trois productions d'une haute valeur et d'une utilité exceptionnelle. Mais ce n'est pas sans un certain embarras qu'elle a dû se prononcer sur l'ordre de préférence à leur donner. Si elle avait eu à disposer des riches ressources que certaines fondations accordent à l'Académie, elle aurait pu décerner trois prix, sans encourir le reproche de prodigalité. Mais elle a (hi se trouver relativement heureuse que, sans dépasser les limites de précé- dents déjà consacrés, l'Académie aitbien voulu, encorecelte année, doubler la somme allouée au prix de Statistique. La conséquence naturelle des deux choix auxquels elle a dû se borner est que les droits du troisième concur- rent soient réservés d'une manière toute spéciale pour le prochain con- cours. Rapport sur les Travaux de M. Félix Faure; par M. L. L.\lanne. Les budgets contemporains : tel est le litre abrégé d'un important Ou- vrage, divisé en trois parties, dans lequel M. Félix Faure a réuni : i" les ))udgets de la France depuis vingt ans (i8G8-i88^); 2° ceux des principaux Etats de l'Europe depuis 1 871, empire d'Allemagne, Bavière, Prusse, Saxe, Wurtemberg, Autriche- Hongrie, Belgique, Espagne, Grande-Bretagne, Italie, Pays-Bas, Russie; 3" des documents statistiques divers, émissions de rente 3 pour 100 amortissable, développement des chemins de fer ou- verts à l'exploitation dans les divers pays du monde, effectif de la marine marchande des principaux pays de 1872 à 1884, tonnage moyen comparé par navire des marines marchandes des principaux pays, mouvement des ( 1037 ) importations et des exportations des principaux pays depuis 1872, effectif des armées actives des principaux pays depuis 1870. Pour la France, les chiffres ont été empruntés aux comptes définitifs des recettes et des dépenses, aux lois ou projets de règlement des budgets, enfin aux comptes généraux de l'administration des Finances. Pour les pays étrangers, la plupart des Tableaux ont été pareillement empruntés aux pu- blications officielles des Gouvernements intéressés, et ce n'est qu'excep- tionnellement que l'auteur a recouru à d'autres documents. Il annonce qu'il n'apporte que des chiffres, sans parti pris, sans idées préconçues, et il espère que cette œuvre, entreprise d'abord pour lui seul, sera de quelque utilité aux hommes publics, aux économistes et à tous ceux qu'intéressent les progrès de la fortune publique, ainsi que les con- ditions d'existence de la société moderne. Cette espérance ne sera pas déçue. L'Ouvrage de M. Faure est un vaste répertoire dans lequel sont réunis, au prix d'un énorme travail, des mv- riades de chiffres extraits de documents trop nombreux, trop divers, pour qu'il soit facile de les réunir et d'y faire des recherches fructueuses, à moins de recommencer l'œuvre même qui peut v suppléer. L'auteur ne mécon- naît pas, d'ailleurs, tout ce que peut laisser à désirer cette collection de do- cuments, alors même qu'on y a reproduit avec une scrupuleuse exactitude, sans parti pris, sans idées préconçues, les résultats ainsi puisés aux meil- leures sources. Nul ne pourra la mettre en œuvre sans une extrême pru- dence, et parfois sans recherches nouvelles qu'elle aura du reste facilitées ou dont elle aura du moins fait sentir la nécessité. L'Etat, dit justement M. Félix l'aure, devrait établir ses budgets comme le ferait un particulier ou une Compagnie, surtout lorsqu'il s'agit des exploitations indus- trielles dont il a pris cliarge. Ce n'est qu'à cette condition que les comptes seront sin- cères et qu'ils pourront donner au pays une idée exacte des sacrifices qu'il s'impose ou des bénéfices qu'il retire de ces exploitations. Or, nos comptes financiers sont loin de cette sincérité si désirable. Il n'est pas exact, par exemple, de considérer comme produit net des Postes l'excé- dent des recettes sur les dépenses d'exploitation. Pour être dans le vrai, il faudrait en déduire : d'une part, le montant des intérêts payés, au titre de la Dette publique, pour les dépenses de premier établissement et les tra\aux extraordinaires; d'autre part, le cliiflre des pensions allouées aux anciens fonctionnaires, ces pensions n'étant d'ail- leurs que des traitements de non-activité qui gagneraient peut-être à être rapprochés dans les comptes, au moins pour mémoire, des traitements d'activité du personnel en fonctions. Peut-on dire que les chemins de fer de l'État donnent des excédents de ( lo'JS ) recelles, alors qu'on ne tient pas compte de la rémunération du capital de premier éta- blissement ni des insuffisances de certains exercices? Des classifications, des analyses de ce genre ne ])euvent-elles être pour- suivies utilement que par l'Administration elle-même, comme le pense l'auteur, les publications officielles n'en donnant pas les éléments? Il n'est pas douteux, en effet, que l'Administration ne possède les moyens d'infor- mation et le personnel attitré pour la décomposition exacte en éléments partiels des chiffres bruts qu'elle a publiés. Mais il est à remarquer que c'est àl'aison même de la réunion systématique de ces chiffres que les tra- vailleurs intelligents en signalent les défectuosités et désignent la nature des recherches à entreprendre pour en tirer le meilleur parti possible, donnant à l'Administration elle-même des avis dont elle a profité plus d'une fois. Plus d'un auteur récompensé lors des précédents concours pour le prix de Statistique a suivi cette voie de libre critique, non enta- chée de malveillance, dans l'appréciation des documents qu'il mettait en œuvre. M. Félix Faure exprime donc avec raison, dans les passages qui viennent d'être cités, des vœux qui ne seront pas perdus pour les diffé- rents Services auxquels ils s'adressent. S'il a adopté pour la France la clas- sification du budget de 1887, où pour la première fois les recettes ont été rangées méthodiquement, de manière à donner pleine satisfaction à l'éco- nomiste, il n'en est plus de même quand il s'agit de grouper rationnelle- ment les dépenses et d'imputer à chacun des Ministères ou des Services la part qui lui incombe réellement dans les dépenses de la Dette et des Pen- sions. Les exemples rappelés plus haut prouvent surabondamment que les renseignements lui ont manqué pour opérer un départ rationnel entre les éléments qui entrent dans la composition des totaux. L'analvse des principaux résultats consignés dans la publication de M. Félix Faure serait d'un haut intérêt, alors même que, suivant l'esprit qui a présidé à leur réunion, elle ne serait entachée d'aucune idée pré- conçue, d'aucun parti pris, d'aucune préoccupation politique. Il ne nous est pas possible de l'essaver, sans dépasser de beaucoup les limites qui nous sont imposées. La simple énumération des divisions principales et des sous-divisions détaillées dans la Table des matières serait encore bien longue, et nous ne pouvons qu'y renvoyer ceux qui voudront avoir une idée nette de la méthode qui a présidé à la mise en œuvre de ces maté- riaux et des richesses qu'ils offrent. Un résultat fondamental en ressort, dominant tous les autres. L'auteur l'a fait ressortir, tout en atténuant, grâce à l'autorité d'un savant étranger, les conséquences pessimistes qu'en ( '<»59 ) pourraient tirer contre notre pays des esprits chagrins ou aveuglés : c'est l'effrayant accroissement des charges publiques. La progression des dépenses, dit-il, n'est pas spéciale à la France. Il est un fait dé- sormais démontré par une longue expérience, disait déjà en 1882 le Directeur général de la Coniplahilité du royaume d'Italie, M. Cerboni, c'est la progression croissante des budgets de tous les Etats, qu'ils soient grands ou petits, qu'ils aient telle ou telle forme de gouvernement. Les causes en sont multiples, mais constantes : les unes sont presque nécessaires et Indépendantes de la volonté des gouvernants; les autres, plus ou moins contingentes, et il est en partie possible de les supprimer ou de les atténuer. Parmi les premières, il faut ranger la hausse incessante du prix des choses, l'extension des attributions de l'Etat moderne, spécialement pour l'instruction pu- blique et les grands travaux d'intérêt général; enfin, l'accroissement même de la po- pulation et de la prospérité qui, s'il augmente les recettes de l'État, élève aussi sa dépense dans une même proportion. Parmi les causes contingentes, il y a surtout l'augmentation de la Dette publique ; il y a l'augaientation des dépenses militaires, conséquence du perfectionnement des moyens d'attaque et de défense, ainsi que du service obligatoire devenu maintenant la règle à peu près commune des nations de l'Europe. Nous arrêterons ici notre résumé, déjà long pour le cadre qui nous est imparti, trop court assurément pour l'étendue et l'importance du sujet et du livre. La Commission décerne à M. Félix Faire un des deux prix de Statis- tique dont il lui est permis de disposer. Rapport de M. Larkev. J'ai l'honneur de soumettre à l'Académie le Rapport spécial dont j'étais chargé auprès de la Commission du prix de Statistique, siu- une série de travaux de Statistique médicale : Le n° 1 est la Statistique médicale de Rochefort, 1 885-86. Sous ce titre, M. Dupont, médecin en chef de la Marine, m'avait adressé, pour l'Aca- démie des Sciences, deux fascicules manuscrits que j'avais présentés en 1887. L'auteur a entrepris, depuis plusieurs années, avec succès, la conti- nuation de l'œuvre accoziiplie pendant longtemps par M. Maher, son très honoré prédécesseur à Rochefort. L'utilité des travaux périodiques de ce genre n'est plus à démontrer et nous espérons que l'œuvre successive de MM. Maher et Dupont, appréciée ( io6o ) pour les autres Ecoles de la Marine, et complétée dans son ensemble, ob- tiendra, un jour, le prix de Statistique de l'Académie. Le n" 3, intitulé : Élude sur la Statistique médicale du cf Corps d'armée, pendant les années 1884, i885 et 1886, par le D'' Delamare, médecin-major de 2" classe, est un travail manuscrit digne d'estime et d'encouragement. Il forme un grand cahier, en dix chapitres, accompagné de Tableaux sur chacun des groupes de maladies observées. Un Tableau d'ensemble très méthodique mérite surtout d'être signalé. Le n° 4, Géographie médicale du dépailement de l'Ain, par le D'' Aubert, médecin-major de i" classe, est un manuscrit dont l'auteur m'est connu par son aptitude pour les travaux du même genre, qui lui ont valu des récompenses de l'Académie de Médecine. Celui-ci, divisé en trois Chapitres, traite : le premier, de la topographie du département, le deuxième du mouvement de la population et le troisième du recrutement de l'armée. Nous ne pouvons que faire l'éloge de ce travail, dont l'analvse plus étendue dépasserait les limites de ce Rapport. Le n° 5 comprend trois Mémoires imprimés de M. le D'' Mireur, de Marseille; le premier de ses travaux, ayant pour titre : La mortalité de l'enfance à Marseille, comparée à celle de la France et des autres nations, tend à montrer que la mortalité considérable de l'enfance à Marseille diminue progressivement, sous l'influence des applications de l'hygiène. Le deuxième Mémoire, Sur la question des vidanges à Marseille, n'est point traité au point de vue de la Statistique. I^e troisième Mémoire, au contraire, ayant pour titre : Les morts violentes à Marseille, suicides, accidents et meurtres, expose bien la question de Sta- tistique, en douze Tableaux, avec toute une série de relevés méthodiques. Le n" 6 est un demi-volume in-4" de M. le D' Mauricet, de Vannes, qui a entrepris d'utiles Etudes historiques sur les épidémies dans le Morbihan et retrace, cette année, l'étude àts maladies fébriles de 1792 à i85i, avec les pièces pour servir à l'appui. La Statistique proprement dite n'y figure qu'en seconde ligne, en se reportant à une époque où les données précises de l'observation n'avaient pu atteindre le degré de développement qui les caractérise aujourd'hui. ( io6i ) Le 11" 7, Sui V Induslrie nuuiricicre de 1 878 à 188G cl 1887, parle D' Ledé, médecin inspecteur des enfants du premier âge, est un vrai travail de Sta- tistique en deux i-egistres manuscrits, avant déjà fixé notre attention, l'année dernière, et méritant de concoarir encore cette année pour le prix. Il V manquait le développement ou l'analyse des chiffres par catégories méthodiques, et l'auteur n'en a fait qu'un résumé sommaire, concernant : i°les nourrices au sein; 2° les nourrices au biberon; et démontrant enfin comme conclusions principales : r'^' L'obligation de la loi Roussel dans tous les départements; 2° La suj)j)ression des bureaux de placement dans les grandes villes; 3° La substitution à ces bureaux d'une ou de plusieurs agences de l'État pour les nourrices, avec les garanties d'entretien et de surveillance, etc. Nous ne saurions trop engager l'auteur de ces importants relevés de chiffres à les faire imprimer, avec les principaux arguments qu'ils récla- ment, non seulement pour l'intérêt de la Statistique, mais, par-dessus tout, en vue de diminuer beaucoup, d'année en année, presque de jour en jour, la mortalité des nouveau-nés. Le n" 8 représente un volumineux manuscrit de feuillets détachés, d'une écriture courante, formant trois Etudes démographiques sur la natalité : 1° Aux îles de Ré et d'Oléron; 2" Dans le canton d'Isigny (^Calvados); 3" Da7is le canton de Beaumont-Hague ( Manche^ ; par le D' Arsène Dumont (de Caen). La diminution reconnue de la natalité en France a engagé l'auteur à en constater, dans son pays, les causes et les effets, par une série de voyages annuels et de recherches statistiques multipliées. Mais la multiplicité même des documents retracés sur les feuilles volantes de son travail très considérable de statisticjue en rend l'étude et la lecture fort difficiles. L'importance de ce manuscrit nous fait désirer, dans l'intérêt de sa publi- cité, qu'il soit transcrit lisiblement sur un grand registre, sinon imprimé, comme ce serait préférable pour apprécier tout le mérite de l'auteur. Le n° 11 nous fournit un nouveau fascicule du Dispensaire Furtado- Heine, dont j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie la Statistique mé- dicale de 1887, comme celle des années précédentes. Cette œuvre de charité publique grandit toujours et affirme de plus en plus son utilité ( lo{)2 ) publique, si bien recoiiuue, dès l'origine, et si dignement récompensée à l'égard de sa généreuse fondatrice. Les divers travaux de Statistique médicale dont je viens de retracer l'analyse succincte s'arrêtent au n" 12, qui les domine, à notre point de vue, par sa valeur scientifique. L'Ouvrage intitulé : Slalistique générale des grandes maladies infectieuses, à Lyon, pendant la période quinquennale 1 881-1886, par M. J. Teissier, pro- fesseur de Pathologie interne à la Faculté de Médecine de Lyon, forme un grand volume in-8°, avec planches, relevés ou tableaux multiples de tout genre, intercalés dans le texte, et résumés avec la précision la plus claire. C'est au nom de la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie que j'ai eu l'honneur de recevoir cet ouvrage, pour la Commission du prix de Statistique, afin de lui en rendre compte, non seulement d'après une analyse spéciale adressée à l'Institut par l'auteur, mais encore d'après l'appréciation autorisée de plusieurs de mes savants confrères, professeurs de médecine, et d'après mes propres impressions. Le livre de M. le professeur J. Teissier est l'œuvre considérable d'un maître, entreprise, après un grand nombre de recherches attentives et persévérantes, dans le but de déterminer nettement les oscillations des grandes maladies infectieuses de Lyon, leurs conditions de développe- ment, leur évolution, leurs moyens de propagation, etc. Ces recherches, depuis 1881, ont, chaque semestre, fait l'objet d'un rapport détaillé, avec plans et tracés de distribution des épidémies. Ces rap- ports figurent à la fin du volume, comme documents à l'appui, et offrent le résumé précis des observations dues à l'auleur, pendant toute cette ^é- Yioàe, s\xv\&& \n?i\a.Aies àÀifis zymotiques (^oxi par ferr7ientation) et sur leurs causes génératrices. i" Chaque année représente ^f/a//e Tableaux résumant, pour chaque tri- mestre, les variations hebdomadaires des principales maladies contagieuses, en regard des grandes oscillations météorologiques, température, pression barométrique, humidité de l'air, etc. 2° Deux planches semestrielles donnent, pour chaque quinzaine du mois, la statistique des maladies dites saisonnières, observées dans les grands établissements hospitaliers de la ville de Lyon, avec l'indication exacte de la proportionnalité des cas de guérison et des cas de mort pour chacune de ces maladies. ( io63 ) 3" Un tracé graphique sur les variations contemporaines de la //eV/'^ typhoïde et de la nappe d'eau souterraine, pour chaque semaine, 4" Des plans delsi distribution des épidémies, telles que la variole (p. i56) et le choléra (p. 212), les rattachant aux épidémies de même nature. Les Rapports exposent enfin des enquêtes sur chaque cas particulier, d'après des recherches attentives. Ces enquêtes sont figurées par des Ta- bleaux synthétiques (voir p. 180, 20'i, 2l\\, etc.), et ont permis à l'auteur d'en déduire des conséquences propres à élucider divers points obscurs sur la propagation de la fièvre typhoïde, de la diphtérie, de la pneu- monie, etc. Telles sont les considérations générales formant la première Partie de l'ouvrage de M. Teissier. A ces considérations d'ensemble, l'auteur joint des faits à part dignes d'attention et figurant sur dos planches de cet important travail : La première planche , par exemple, résumant les oscillations des grandes jnaladies infectieuses, permet de les apprécier sous toutes leurs formes. La deuxième planche indique les variations de la mortalité générale et de la mortalité par maladies régnantes, dans leurs rapports avec les princi- paux phénomènes météorologiques, si bien étudiés aussi par M. Teissier. La troisième planche représente les variations spéciales de la morbidité et de la mortalité par fièvre typhoïde, ainsi que les conditions de la nappe d'eau souterraine. La quatrième planche enfin, toute nouvelle dans ce genre de recherches, offre une vue générale sur les rapports de la mortalité et de la morbi- dité, pour chaque catégorie de maladies dites zymotiques (ou grandes ma- ladies infectieuses), étudiées dans leur ensemble et dans leurs particula- rités, au point de vue de la Statistique la plus scientifique, non seulement pour les progrès de la Médecine, mais aussi et plus encore pour les progrès de l'Hygiène publique et de l'Hygiène privée. D'après de telles considérations, le rapporteur n'hésite pas à proposer à la Commission de l'Académie des Sciences de décerner, aujourd'hui, à M. le professeur J. Teissier un prix de Statistique. Rapport sur les travaux de MM. Lallemand et Petitdidier ; par M. Haton de la Goupillière. M. Lallemand, ingénieur au Corps des Mines, a présenté à l'Académie, en vue du concours pour le prix Montyoïi de Statistique, un travail très C. R., 1888, :>• Semestre. (T. CVII, N» ii*J.) ' ^1 ( ic64 ) important qui est relatif aux accidents occasionnés dans les mines par le grisou. Cet envoi comprend huit fascicules extraits d'autant de livraisons des Annales des Mines. Les sept premiers ont été rédigés par lui en colla- boration avec feu M. Petitdidier, ingénieur au Corps des Mines. Ils con- stituent les sept parties successives du travail méthodique exécuté par ces ingénieurs pour répondre à la mission qui leur avait été confiée par la Commission instituée par la loi du 20 mars 1877, en vue d'étudier les moyens propres à prévenir les accidents de grisou dans les houillères. Le huitième et dernier fascicule constitue le résumé et les conclusions de l'étude précédente. Il a été rédigé par M. Lallemand seul, après la mort de M. Petitdidier. La question du grisou a beaucoup préoccupé l'attention publique et les divers Gouvernements depuis une douzaine d'années. La France est entrée la première dans cette voie. Elle y a été bientôt suivie par l'Angleterre, la Belgique, la Prusse, la Saxe et l'Autriche qui ont institué, à leur tour, des Commissions du grisou. La Commission française, tout en se livrant à toutes les investigations théoriques, techniques et juridiques que lui paraissait com- porter le sujet, a pensé que la Statistique devait nécessairement intervenir pour permettre d'assigner avec exactitude l'importance pratique des diverses causes effectives. Pour répondre à ce desideratum, MM. Petitdidier et Lallemand ont com- pulsé tous les matériaux que renferment les archives du Ministère des Tra- vaux publics, et puisé en même temps à quelques autres sources de nature à inspirer toute confiance. Ils ont, pour l'intervalle compris entre 181 1 et 1 884 inclusivement, relevé 808 accidents de grisou , dont 3o4 ayant entraîné mort d'hommes. Ces sinistres ont déterminé iJ2o décès, 1874 blessures, soit un total de 2894, ou près de 3ooo victimes. Ce travail considérable a été exécuté suivant un plan très méthodique, et ses résultats ont été disposés d'une manière très claire. La page gauche des Annales des Mines présente en dix colonnes distinctes : un numéro d'ordre; la date : jour, mois, année; la localité : puits ou fosse, couche ou veine, niveau ou étage; le nombre des victimes : tués ou blessés, avec l'in- dication sommaire de la nature des blessures ; le nombre total des ouvriers du fond; la production annuelle de la mine; les causes de l'accident, distinguées en causes directes, soit de l'accumulation, soit de l'inflamma- tion du gaz, et causes indirectes. La page droite est consacrée à des obser- vations qui se classent uniformément sous trois rubriques différentes : in- dications générales, circonstances de l'accident, remarques particulières. ( io65 ) L'ensemble de cette première Partie représente Sgi ou près de 600 pages du format des Annales des Mines en petit caractère. Le huitième fascicule, qui est dû exclusivement à la plmne de M. Lalle- mand, est destiné à faire ressortir les résultats de cette immense énuméra- tion et à les grouper dans des Tableaux d'ensemble montrant leur succes- sion chronologique, leur distribution, par groupes de bassins, par mois (au point de vue de la climatologie), par jours de la semaine (au point de vue de l'organisation du travail), leurs rapports avec la production et le personnel, le nombre des victimes, la nature des lésions, suivant les cir- constances du dégagement, de l'accumulation et de l'inflammation du grisou; enfin les fautes commises et les responsabilités encourues par les exploitants ou par les ouvriers. M. Lallemand a dressé avec beaucoup de soin un grand nombre de Ta- bleaux, qui occupent 45 pages du format des Annales des Mines en petit ca- ractère. Un Avant-Propos de 35 pages est destiné à mettre en relief les résultats numériques à un grand nombre de points de vue divers, en s'ai- dant, pour les rendre sensibles aux yeux, d'une vingtaine de figures sur bois fort intelligemment disposées. Contentons-nous de dire à cet égard que la moyenne annuelle des acci- dents rapportée à une extraction d'un million de tonnes de charbon est de sept victimes, dont 3,3 tués et 3,7 blessés. Rapportée à 10 000 ouvriers du fond (non compris ceux de la surface qui restent étrangers à la question), cette moyenne annuelle est d'environ 10 victimes, à savoir exactement 9,7, dont 5,7 tués et 4,0 blessés. Si, au lieu d'une moyenne annuelle, on rapporte le résultat à la durée totale de la carrière active de l'ouvrier mi- neur pendant sa vie, elle s'élève à 3o victimes, dont 18 tués et 12 blessés. C'est donc une proportion de 3 pour 100 de la population souterraine qui se trouve atteinte un jour ou l'autre par le fléau dans les mines à grisou. Ajoutons d'ailleurs, pour mémoire, que ces dernières ne forment guère, à des degrés très divers d'ailleurs, que le tiers du nombre total des charbon- nages. Votre Commission a remarqué tout à la fois le soin extrême et l'habileté avec lesquels a été conduite cette persévérante étude, la très grande impor- tance du sujet, la sûreté des éléments d'information qui ont formé la ma- tière première de ces recherches. Elle a jugé qu'un tel travail était digne d'un prix Montyon. Aussi, tout en ne le classant qu'après ceux qui sont l'objet de sa préfé- rence, réserve-t-elle de la manière la plus expresse, pour le prochain con- ( io66 ) cours, les droits des auteurs; exprimant le vif regret que les usages de l'Académie ne permettent pas de faire davantage. Les conclusions des différents Rapports qui précèdent sont adoptées. CHIMIE. PRIX JEGKEK. (Commissaires : MM. Chevreul, Fremv, Cahours, Troost: Friedel, rapporteur.) Rapport su/ les tramux de 31. Maquenne. M. Maquexxe a commencé ses travaux au laboratoire de M. Dehérain et a fait seul, ou en collaboration avec son maître, des recherches sur les principales fonctions de la vie des plantes. Nous ne faisons que mentionner ici ces travaux de Physiologie végétale relatifs, entre autres, aux pouvoirs émissif, absorbant et diffusif des feuilles, à l'influence de la couleur de la lumière sur la décomposition de l'acide carbonique, sur la respiration des feuilles dans l'obscurité, etc. En distillant des feuilles vertes avec de l'eau, il a obtenu de l'alcool méthylique, qui semble ainsi être un des premiers principes formés pendant la décomposition de l'acide carbonique par la cellule à chlorophylle insolée. Il s'est attaché à étudier l'action de l'effluve électrique dans un certain nombre de composés organiques, poursuivant ainsi une idée de notre éminent Confrère M. Berthelot, d'après laquelle la plupart des réactions de la vie végétale se rapprochent de celles que produit l'effluve. Il est arrivé à la conclusion que, sous cette forme, l'électricité produit des effets comparables à ceux de la chaleur. Mais c'est dans ces dernières années que M. Maquenne est entré dans la voie qui l'a conduit aux résultats les plus intéressants. Il s'est attaché à l'étude des principes immédiats, et celle des matières sucrées, ces sub- stances à la fois si iiiij)ortiintes et si délicates à manier, lui a fourni plusieurs (. 1067 ) faits inattendus de nature à modifier les idées généralement admises sur la constitution de ces corps. C'est ainsi qu'il a fait voir que l'inosite est une véritable mannite, se rattachant à la série grasse par sa qualité de composé saturé, à la série aromatique par l'existence dans sa molécule d'un anneau fermé à 6"' de carbone, et déri\ ant comme la quercite de l'hexahydrurc de benzine. Il a pu en dériver des oxyquinones identiques à celles que MM. Nietzki et Benckeier ont obtenues en partant de la benzine et qui se produisent également dans l'action de l'eau sur la combinaison de po- tassium et d'oxyde de carbone qui prend naissance dans la fabrication du potassium. La perséite, découverte par MM. Mûntz et Marcano dans les feuilles et les fruits du Laurtis Persea, n'est pas un isomère de la mannile, comme on l'avait cru d'abord et comme M. Maquenne lui-même l'avait admis à la suite de l'étude faite par lui des éthers acétique, butyrique et nitrique saturés, de cet alcool plurivalent. L'étude de l'hydrocarbure que l'on peut en dériver par l'action de l'a- cide iodhydrique et de l'iodure qui l'accompagne montre que ce composé renferme 7="^ de carbone; c'est le premier alcool heptalomique connu, la première matière sucrée à 7*' de carbone, et du même coup le nombre des corps isomériques renfermant C^I^'O'^ se trouve ramené à quatre : la mannite, la dulcile, l'isodulcite et la sorbite. M. Maquenne a décrit aussi quelques dérivés nouveaux de l'acide sac- charique et de l'acide mucique, ainsi qu'un acide hexaoxyheptylique, iso- mérique avec les acides formoglucosiques de M. Schûtzenberger, qui prend naissance dans l'action de l'acide cyanhydrique sur le galactose et auquel, en conséquence, il a donné le nom d'acide galaclose-carhonique. Guidé par des idées très nettes sur les fonctions et sur la constitution des corps complexes sur lesquels il opère, M. Maquenne a, ainsi que nous venons de le montrer, fait faire plusieurs pas importants à l'histoire des matières sucrées. Nous pouvons compter sur son zèle, sa pénétration, son habileté expérimentale pour nous fournir d'autres résultats d'une impor- tance analogue. La Commission propose d'accorder à M. MaquEiVXe la moitié du pris Jecker pour 1888. ( io68 ) Rapport sur les travaux de M. Cazeneuve. M. Cazeneuve s'est attaché depuis plusieurs années à l'étude de cer- tains dérivés du camphre. On sait à combien de discussions a donné lieu la cjuestion de la constitution de ce corps si connu, si souvent étudié et sur lequel, malgré tout, il reste encore tant d'incertitude. M. Cazeneuve, après avoir décrit des combinaisons du camphre avec l'aldéhyde et avec l'hydrate de chloral, est parvenu à obtenir un dérivé monochloré et deux dérivés dichlorés isomériques, fort bien cristallisés et qui se préparent facilement par l'action du chlore sur une solution alcoolique de camphre. Cet artifice était nécessaire, parce que les procédés habituels de chloru- ration donnent de mauvais résultats. A côté des deux dérivés bichlorés viennent se placer deux camphres chlorobromés, puis deux chloronitrés, dont l'un fournit des cristaux de grande dimension et qui tous deux peuvent être transformés en camphres mononitrés. L'un de ceux-ci, lui aussi susceptible de fournir de très beaux cristaux, se comporte comme un véritable acide et fournit toute une série de sels bien définis. C'est un acide acctonique qui donne un dérivé cris- tallisé par l'action de la phénylhydrazine; il forme un hydrate intéressant dont M. Cazeneuve poursuit encore l'étude. L'action des métaux, argent, zinc, fer en poudre, sur l'iodoforme à basse température lui a fourni de l'acétylène, de l'iodure de méthyle et de l'iodure de méthylène. L'action de la chaleur sur l'acétate de cuivre lui a donné un procédé intéressant, et peut-être général, pour préparer .par oxydation directe les oxyacides ou acides-alcools; il a trouvé, à côté du protoxyde de cuivre formé, du glycolate de cuivre et de l'acide glycolique. M. Cazeneuve a récemment isolé du bois de santal rouge deux principes immédiats bien cristallisés, qu'il a étudiés en collaboration avec M. Ilugou- nenq, et qu'il a appelés ptérocarpine et homoptèrocarpine. Il a fixé leur composition, qui semble en faire deux homologues, et a pu établir d'une manière générale leur fonction. Ce sont, pour lui, des anhydrides poly- phénoliques renfermant des noyaux orciniques. C'est en étudiant les dérivés nitrés de ces noyaux que M. Cazeneuve a été victime d'un accident grave, dont les suites l'ont éloigné pendant long- temps de son laboratoire. ( 1069 ) A côté de ces recherches de Chimie pure, M. Cazeneuve s'est occupé d'applications diverses à la Biologie et à l'Hygiène. Il a réussi à isoler l'hématine, ou pigment ferrugineux du sang, par une méthode beaucoup plus rapide que celle de Hoppe-Seyler. Il a démontré que cette hématine peut donner directement, avec les acides chlor- hydrique, bromhydrique et iodhydrique, des combinaisons cristallisées. Il a décrit aussi une combinaison barytique définie. En 1877, à une époque où les idées microbiennes étaient moins géné- ralement admises qu'aujourd'hui, il a montré, en collaboration avec M. Livon, que l'urée ne se transforme dans la vessie en carbonate d'ammo- niaque que sous l'action d'un ferment. On lui doit aussi une méthode de recherche dans les vins de la fuchsine et des colorants azoïques, fondée sur l'emploi des oxydes métalliques et employée aujourd'hui dans beaucoup de laboratoires municipaux. Les travaux de M. Cazexeuve sont, comme on le A'oit, déjà nombreux et variés. La Section a jugé qu'ils méritaient une récompense devant servir en même temps d'encouragement à leur auteur à persévérer dans la voie où il est engagé et à poursuivre spécialement son travail sur les dérivés du camphre. Elle propose de lui attribuer l'autre moitié du prix Jecker. Les propositions de la Commission sont successivement adoptées. GEOLOGIE. PRIX CUVIER. (Commissaires : MM. Milne-Edwards, de Quatrefages, Hébert, Daubrée; Albert Gaudry, rapporteur.) Si la Science rend chaque jour d'éminents services à l'Industrie, celle-ci lui en rend à son tour. Les chemins de fer américains, en traversant des contrées fermées à la civilisation, ont découvert des trésors scientifiques. Les natu- ralistes des Etats-Unis les ont mis au jour avec une admirable ardeur, sou- vent au prix de grands dangers et de souffrances; les Western Territories ont été fouillés jusque sur des points qui semblaient inaccessibles. ( '<'7" ) L'illustre Correspondant de l'Institut de France, M. .Tamos Hall, et plu- sieurs autres savants ont fait, il y a longtemps déjà, de vastes recherches sur les Invertébrés de l'Amérique du Nord, mais les Vertébrés avaient été moins étudiés. Les Western Territories ont ouvert une voie nouvelle : les créatures les plus inattendues ont apparu devant les regards étonnés des courageux chercheurs. Les Américains ont trouvé dans le primaire des reptiles inconnus, dans le secondaire des mammifères, des oiseaux munis de dents, des reptiles volants et de nombreux genres de l'ordre des Dino- sauriens, qui est peut-être le plus curieux de ceux que la Paléontologie a révélés. Ils ont rencontré dans le tertiaire une multitude de mammifères dont les uns ont établi des liens avec ceux de l'ancien continent, et dont quelques autres, comme les gigantesques Jirontotherium et Dinoceras, ont présenté des types isolés tout à fait étranges. On a pu suivre l'histoire des mammifères à travers toutes les époques tertiaires. Sur l'espace qui est au- jourd'hui occupé par le haut plateau compris entre les montagnes Rocheuses et la chaîne du Wahratch, il y a eu autrefois de vastes lacs sur les bords desquels se sont succédé plusieurs générations de grands quadrupèdes; l'époque éocène a vu le l'ègne du Coryphodon, ensuite celui du Dinoceras, puis celui du Diplacodon. Après les temps éocènes, le sol s'est soulevé, l'eau des anciens lacs s'est déplacée et des êtres nouveaux sont arrivés. Dans le miocène, on a reconnu également trois âges : celui du Brontotheriitm, celui de VOreodon, celui du Miohippus. On a aussi constaté une faune plio- cène bien distincte de celle du miocène et de celle du quaternaire. M. Leidy d'abord, M. Marsh, M. Cope et plus récemment MM. Osborn et Scott nous ont fait connaître les animaux vertébrés des Western Terri- tories. Leurs Ouvrages ont été publiés avec un luxe infini; ils sont accom- pagnés de planches nombreuses ; le Gouvernement des États-Unis tient à honneur de ne rien épargner pour que l'histoire du sol américain et de ses primitifs habitants soit bien illustrée. Si le fondateur de la Paléontologie, notre grand Cuvier, avait connu ces travaux qui ajoutent une si belle page à l'histoire des fossiles, il eût été heureux sans doute d'v applaudir. L'Institut de France ne saurait rester indifférent à ce qui intéresse une Science créée dans notre pays. Ne pou- vant donner le prix Cuvier à tous les savants américains qui nous dévoilent les richesses des Western Territories, nous pensons qu'on ne peut mieux faire que de choisir parmi eux celui qui le premier en a entrepris une im- portante étude, M. Joseph Leidv. Déjà en 18/17, M. Leidy décrivait le Poebrolherium et en 1848 il étudiait VOreodon. Il a fait paraître en i853 : ( i"7' ) The ancient Fauna of I^ebraska^ en 1869 le grand Volume intitulé : The ex- tinct mammalian Fauna of Dakota and Nehraska, suivi d'une Synopsis des Vertébrés américains, et, en 1873, un autre Volume : Exlinct Vertebrataof Western Territories. Outre ses travaux paléontologiques, M. Leidy a fait diverses recherches de Zoologie; il a notamment publié un magnifique Ou- vrage sur les Rhizopodes d'eau douce. Votre Commission à l'unanimité décerne le prix Cuvier à M. Joseph Leidy. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. BOTANIQUE. PRIX DESMAZIERES. (Commissaires : MM. Duchartre, Van Tieghem, Chatin, Trécul; Bornet, rapporteur.) Parmi les pièces adressées à l'Académie pour le prix Desmazières, votre Commission a distingué un Mémoire intitulé : Prodrome d'une histoire na- turelle des Agaricinés. Il est dû à M. V, Fayod, ex-préparateur au labora- toire de l'Université royale de Gènes. C'est un travail manuscrit de 21G pages, accompagné de deux Planches destinées à faire connaître la structure et le développement des Agaricinés. L'auteur a en outre commu- niqué à la Commission un Atlas de gSo feuilles représentant presque autant d'espèces appartenant à ce groupe de Champignons. La plupart des feuilles portent, en même temps que la figure extérieure de la plante, l'analyse de l'hyménium, des spores et des particularités anatomiques remarquables. L'exécution des aquarelles et des dessins analytiques est d'une perfection peu ordinaire. Le Mémoire présenté par M. Favod se compose de deux Parties. Dans la première, l'auteur traite de la morphologie générale des Agaricinés, afin de fixer tout d'abord la valeur des diverses parties du thalle ainsi que les termes qui servent à les désigner. Chemin faisant, l'auteur distingue des C. R., 1888, 2' Semestre. (T. CVII, N» 26.) M' ( lo?'-^ ) portions de tissus qui n'avaient pas été remarquées et qui fournissent sou- vent des caractères importants. On n'avait pas encore de description aussi complète et aussi précise du mycélium et du carpophore des Agarics. La seconde Partie contient un exposé des groupes des Agaricinés, tels qu'ils résultent de l'étude approfondie d'un grand nombre d'espèces. Les classifications des Agaricinés généralement usitées ne sont guère que des variantes de l'arrangement imaginé par Elias Fries. Ayant à distribuer en catégories un nombre considérable de plantes très voisines par l'en- semble de leur structure, à une époque où les études anatomiques n'avaient ni la faveur ni la précision qu'elles ont actuellement, l'éminent naturaliste suédois a basé son système sur l'emploi presque exclusif de quelques carac- tères extérieurs. Grâce à sa connaissance étendue des espèces et à un sen- timent très juste de leurs affinités, il a établi des coupes de divers ordres, assez homogènes dans l'ensemble, mais qui ont souvent le défaut de séparer des êtres dont la parenté est incontestable. Ses successeurs ont amélioré beaucoup de détaUs ; mais le principe même du rangement n'a pas été changé, de sorte que les modifications partielles introduites dans la clas- sification friesienne n'en ont pas fait disparaître les inconvénients. I^es di- vergences qui existent entre les auteurs montrent que la base du système est trop étroite, trop artificielle, et prouvent, une fois de plus, que, pour fonder une classification véritablement naturelle, il est indispensable de faire concourir l'ensemble des caractères morphologiques et biologiques à la détermination des affinités. Réformer dans ce sens un groupe considérable est une œuvre de longue haleine pour laquelle les matériaux existants sont d'une complète insuffi- sance; car c'est un vice inhérent aux classifications basées sur la considé- ration d'un petit nombre de caractères, que les observateurs se contentent de noter les particularités qui suffisent à placer à leur rang les plantes dont ils s'occupent et négligent plus ou moins les caractères dont l'utilité n'est pas immédiate. A défaut de documents légués par ses devanciers, l'auteur du Mémoire soumis à l'Académie s'est mis résolument à l'œuvre; depuis dix ans il a examiné méthodiquement plus de goo espèces, le cin- quième environ du nombre total des Agaricinés connus, et il apporte au- jourd'hui l'esquisse d'une classification naturelle basée sur ses recherches personnelles. Il ne se dissimule pas les lacunes de son travail et ne prétend pas que la construction dont il pose les premières assises soit immuable. Il est impossible en effet, comme le remarque justement M. Fayod, de se proiionicr d'une manière définitive sur les affinités de genres dont on con- ( '073 ) naît tout au plus le tiers des espèces et dont on déduit le type de dévelop- pement de celui de quelques-unes de leurs formes. Mais la base posée est conforme à la saine méthode, et, quelles que puissent être les modifica- tions que l'avenir réserve au\ rapprochements opérés par M. Fayod, la Commission est unanime à reconnaître la valeur de son travail. En même temps qu'elle lui décerne le prix Desmazières, elle exprime le vœu que l'auteur ne tarde pas à publier les résultats déjà acquis; c'est le plus sûr moyen de déterminer l'apparition de travaux conçus dans le même esprit et de hâter le moment où l'édifice permanent pourra être élevé. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. PRIX MONTAGNE. (Commissaires : MM. Duchartre, Naudin, Trécut, Chatin, VanTieghem; Bornet, rapporteur.) La Section de Botanique décerne le prix Montagne à M. Gaston Box- NiER, professeur à la Faculté des Sciences de Paris, pour un Mémoire sur- la synthèse des Lichens, dont les principaux résultats ont été présentés à l'Académie en novembre 1886 et qui paraît clore définitivement la ques- tion de l'hétérogénie des Lichens. Depuis que M. Schwendener enseigna, il y a une vingtaine d'années, que les Lichens sont composés d'un Champignon et d'une Algue, cette question a été étudiée à des points de vue très divers qui tous ont conduit à mettre hors de doute la réalité de cette double nature. Il fut d'abord établi, par de nombreux exemples, que toutes les gonidies connues ren- trent dans un genre d'Algue. Si l'on extrait ces gonidies de la fronde du Lichen, ainsi que l'ont pratiqué MM. Famintzin, Baranetzky, Woro- nin, etc., elles végètent et se reproduisent indéfiniment à la manière des Algues pures. Les examine-t-on dans le thalle même, on constate que le tissu fongique et les gonidies se multiplient chacun suivant sa propre loi, sans qu'on voie jamais un des deux éléments donner naissance à l'autre, et l'on reconnaît que les rapports anatomiques qui existent entre eux sont de simples relations de contact (Bornel, K.uy). D'autre part, quand on sème isolément des spores de Lichen, elles germent aisément, se dévelop- pent pendant quelque temps, puis périssent sans produire ni gonidies ni thalle; à moins que, à l'exemple de M. MoUer, on ne les place dans un ( >'>7'i ) milieu nutritif qui leur fournisse des aliments équivalents à ceux qu'elles reçoivent normalement des gonidies. Dans ce cas, un thalle parfait peut se former sans Algue. Afin de compléter cet ensemble de preuves, divers ob- servateurs (MM. Rees, Bornet, Treub, etc.) ont essayé de produire des Lichens par synthèse. Les premiers essais ne réussirent qu'en partie; ceux de M. Stahl donnèrent seuls un résultat complet. Eu effet, pour deux espèces sur trois qu'il mit en expérience, il obtint, au bout de quelques mois, des Lichens adultes et fructifies. Cette démonstration, si décisive qu'elle soit, ne s'appliquant qu'à des plantes d'une même tribu et d'une organisation particulière, devait gagner encore à être étendue à un plus grand nombre de Lichens, à des espèces appartenant à des groupes plus relevés et plus variés. Il importait en outre de prendre les précautions nécessaires pour rendre impossibles les chances d'ensemencement par l'air extérieur pendant la durée de la cul- ture; d'opérer enfin la synthèse artificielle dans des conditions telles que la critique la plus exigeante ne pût avoir prise sur elle. M. Bonnier s'est efforcé de réaliser cette synthèse rigoureuse et , après plusieurs années de rechei'ches et de tâtonnements, il a réussi à obtenir des Lichens par- faits, dans un milieu privé de germes, à l'aide de spores pures et d'Algues ne provenant pas immédiatement d'une association lichénique. A cet effet, l'auteur a employé soit des flacons Pasteur, soit des flacons stérilisés où l'air, passant à travers du coton roussi, était constamment renouvelé. L'Algue et les spores étaient déposées sur le substratum, frag- ment de roche ou d'écorce, préféré par le Lichen à l'état naturel. S'il s'agissait d'étudier les premiers développements du thalle, les semis étaient faits dans des cellules à culture closes et stérilisées, à l'intérieur des- quelles pouvait circuler un courant d'air privé de germes. Les expériences ont été installées, les unes à Paris, les autres dans les Pyrénées où les ré- sultats ont été meilleurs et plus rapides. Grâce à ces dispositions, l'auteur a élevé plusieurs espèces de Lichens depuis la spore jusqu'à la fructification; il a pu suivre sur une même plante les états successifs de la formation du thalle; il a étudié la manière dont se comportent les hyphes lorsqu'on remplace dans le semis les Al- gues qui fournissent les gonidies normales par des plantes appartenant à d'autres familles. C'est ainsi qu'en semant des spores de Lichens sur des protonémas de Mousses, il a vu les filaments germinatifs du Lichen entou- rer la Mousse d'un réseau tout semblable à celui que les Cœnogonium for- ment à la surface des Trentcpohlia. Toutefois, cette association n'a pas ( '075 ) d'avenir; elle permet seulement aux filaments du Lichen de vivre et de se mieux dévelopjier que s'ils rampaient à la surface d'un corps inerte, et d'attendre ainsi que des Algues favorables arrivent à leur contact. La méthode de culture inaugurée par M. Bonnier n'est pas seulement précieuse par les faits dès maintenant établis : elle l'est encore parce qu'elle donne l'espoir de résoudre des problèmes intéressants, celui, par exemple, de la fixité de l'espèce d'Algue qui entre dans la composition d'un Lichen déterminé, celui encore de la production des conidies, si fré- quentes chez les Champignons, si peu connues encore chez les Lichens. Deux autres envois, ayant les Champignons pour objet, ont été examinés par la Commission, qui les réserve pour le prochain concours. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. AGRICULTURE. PRIX VAILLANT. (Commissaires : MM. Reiset, Duchartre, Chatin, Van Tieghem; Dehérain, rapporteur.) La question qu'avait à juger la Commission avait pour énoncé : « Étude sur les maladies des céréales. » Après examen des Mémoires déposés, la Commission a l'honneur de proposer à l'Académie; 1° De ne pas décerner le prix en 1888; 2° De maintenir la question au concours pour 1889. Ces conclusions sont adoptées. ( 1076 ) ANATOMIE ET ZOOLOGIE. PRIX SAVIGNY. (Commissaires : MM. Blanchard, A. Milne-Edwards, de Lacaze-Duthiers, Ranvier; de Quatrefages, rapporteur.) M. de Quatrefages, au nom de la Commission, déclare qu'il n'y a pas lieu de décerner ce prix. PRIX THORE. (Commissaires : MM. Duchartre, Blanchard, Van Tieghem, Bornet ; A. Milne-Edwards, rapporteur.) En décernant le prix Thore à M. le D"^ Carlet, professeur à la Faculté des Sciences de Grenoble, votre Commission a voulu récompenser les travaux que ce naturaliste a publiés sur quelques points de l'anatomie et de la physiologie des Insectes. En 1879, il a entrepris une série de recherches sur l'appareil musical de la Cigale. Réaumur avait découvert l'organe producteur du son, mais il ne put pratiquer de dissection ; Carus signala les connexions de cet appareil avec celui de la respiration; Solier, Dugès et Doyère ajoutèrent quelques détails à ceux déjà connus, mais ils laissèrent de côté plusieurs points importants dont M. Carlet a repris l'étude, montrant que l'appareil mu- sical de la Cigale est un véritable tambour pourvu de deux peaux sèches et convexes dont l'insecte joue en contractant simultanément deux mus- cles qui vont du centre de l'instrument à chacune des membranes, celles- ci revenant sur elles-mêmes à raison de leur élasticité. La locomotion des Insectes et des Arachnides a aussi fixé l'attention de M. Carlet ; il a cherché à reconnaître le rythme de la marche chez des espèces à allures lentes et il a reconnu que l'insecte hexapode repose sur un triangle de sustentation formé par les deux pattes extrêmes d'un même côté et la patte moyenne d'un autre côté, pendant qu'il porte en avant les trois autres pattes, L'Arachnide octopode repose sur un quadrilatère ( 1077 ) formé d'un côté par les pattes de rang pair, et de l'autre par les pattes de rang impair. Les muscles de l'abdomen, les pièces de l'aiguillon et l'appareil vénéni- fique des Hyménoptères ont été l'objet de la part de l'auteur de plusieurs études consécutives. Il conclut des expériences et des dissections qu'il a faites que le venin des espèces à aiguillon barbelé, telles que les Abeilles et les Guêpes, provient de deux glandes distinctes, l'une à sécrétion acide, décrite par les entomologistes comme la seule glande venimeuse et pro- duisant de l'acide formique qui s'accumule dans un réservoir spécial, la seconde dépourvue de réservoir et donnant naissance à un liquide faible- ment alcalin. L. Dufour considérait cette dernière comme une glande annexe de l'ap- pareil générateur et comme destinée à préparer une humeur propre à en- duire les œufs au moment de la ponte; aussi les auteurs allemands l'ont-ils appelée glande sébacée. M. Carlet montre qu'elle est très développée chez les Abeilles ouvrières, dont les organes reproducteurs sont atrophiés, qu'elle ne peut en aucun cas donner naissance à une matière de nature à fixer ou à protéger des œufs, et, après avoir pratiqué sur plusieurs Insectes et particulièrement sur des Mouches une série d'inoculations, soit avec l'un ou l'autre des liquides sécrétés par ces deux sortes de glandes, soit avec leur mélange, il en conclut que c'est dans ce dernier cas seulement que l'on peut produire une intoxication foudroyante. Le venin de la glande acide ne tue que lentement; il en est de même de celui de la glande al- caline. Les Hyménoptères à aiguillon lisse, tels que les Sphex, les Pompiles, les Cerceris, etc., qui se servent de leur venin, non pour tuer immédiatement les proies dont ils approvisionnent leurs nids, mais pour les engourdir et les conserver dans cet état de paralysie, sont dépourvus de glande à sé- crétion alcaline, tandis que leur glande acide est bien développée. M. Carlet explique par ces différences anatomiques les différences d'action du venin des Hyménoptères. Ce liquide si actif n'est pas lancé dans !a plaie par suite de la contraction de la vésicule vénénifique, commeonlecroyaitgéné- ralement ; l'auteur affirme que cette poche n'est pas contractile, mais que l'expulsion du venin est due à l'action d'un véritable |3iston double consti- tuant une sorte de pompe aspirante et foulante, amorcée d'un venin sans cesse renouvelé. Des dessins faits avec soin et exécutés par M. Carlet permettent de suivre les descriptions qu'il présente. Votre Commission, appréciant l'in- ( 1078 ) térêt des résultats obtenus par l'auteur et voulant l'encourager à continuer ses recherches, lui décerne le prix Thore. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. PRIX DA GAM4 MACHADO. (Commissaires : MM. de Lacaze-Duthiers, de Quatrefages, Ranvier, Blanchard; A. Milne-Edwards, rapporteur.) Au nom de la Commission du prix Da Gama Machado, M. A. Milne- Edwards déclare qu'il n'y a pas lieu de décerner ce prix pour l'année 1 888. MEDECINE ET CHIRURGIE. PRIX MONTYON. (Commissaires : MM. Charcot, Brown-Séquard, Richel, Verneuil, Marey, Larrey, Sappey, Ranvier; Bouchard, rapporteur.) La Commission a eu à examiner trente-cinq travaux imprimés ou ma- nuscrits. Elle vous propose d'accorder un prix à M. le D"^ Hardy, pour le traite- ment de la gale institué en i852 à l'hôpital Saint-Louis de Paris. Avant M. Hardy, les malades affectés de cette triste maladie étaient admis à l'hôpital où ils séjournaient plus ou moins longtemps. M. Hardv a institué en 1862 le traitement externe. Les malades se présentent; le diagnostic- fait, on leur applique immédiatement le traitement. Une heure et demie après, ils sont renvoyés guéris. Le déshabillage, la friction préparatoire au savon noir, le bain simple, la friction parasiticide avec la pommade sul- furée et alcaline, le rhabillage, tout cela s'est fait en quatre-vingt-dix mi- nutes. Ce traitement fonctionne depuis trente-six ans, pendant lesquels il a été traité, sans être admis dans les salles, 18/4 186 galeux. Sur ce nombre on ( 1079 ) n'a ol)servé de récidive que chez G8J7 m;d:ides : c'est une propoition de l),") pour 100. Si, en regard de cette efficacité, on considère combien est insignifiante la perte de temps que ce traitement impose aux malades, et quels services l'Administration des hôpitaux a pu rendre en accordant à des patients at- teints de maladies plus graves les lits qui autrefois étaient occupés par des galeux, on comprendra sans peine que cet exemple ait été suivi à peu près partout en France et à l'étranger. Dans une série de Notes et de Mémoires, M. le D'' Héxocque a poursuivi les applications d'une méthode pratique d'analyse du sang, au point de vue de la quantité d'oxyhémoglobine qu'il contient et au point de vue de va- riations dans l'activité des échanges nutritifs qui rendent plus ou moins rapide la réduction de cette oxyhémoglobine. Il fait le dosage de cette substance, à l'aide d'un spectroscope à vision directe, en faisant varier l'épaisseur de la couche du sang à examiner. Le même spectroscope appliqué sur la puljjc d'un doigt ou sur la surface de l'ongle, après ligature, permet d'apprécier le temps nécessaire pour que toute l'hémoglobine contenue dans ce doigt soit complètement réduite. La durée moyenne de cette réduction serait do vingt-cinq à cent secondes. Elle peut, dans les conditions morbides, se prolonger jusqu'à cent quatre- vingts secondes. C'est une nouvelle méthode et un nouvel appareil introduits par M. Hénocque dans la Clinique qui permettront de faire, à l'aide des procédés physiques, des recherches également utiles pour la Phvsiologie et pour la Pathologie dans un domaine encore inexploré. La Commission vous propose d'accorder à M. Hénocque un des prix de la fondation Montyon. Un troisième prix est proposé pour le Trai/e fie Pathologie chirurgicale de ForLi.x et Duplay, œuvre didactique considérable qui ne saurait se prêter à une analyse et qui peut être considérée comme le compendinm de nos connaissances chirurgicales à l'heure présente. Une première mention honorable est accordée à M. le D'' Emile Ï^erger |)our ses Contributions à Vanatoniie de l'œil dans l'étal normal et dans l'état pathologique. Cette étude anatomique, illustrée de planches nombreuses et très soignées, porte particulièrement sur la chambre postérieure, qu'on considère encore comme une cavité virtuelle et que l'auteur montre dis- C. R., 1888, 2- Semestre. (T. CVIT, N° 26.) ll\2 ( io«o ) tendue par «ne certaine quantité d'hiimenr aqueuse. Il a étudié surtout la constitution histologique des organes qui limitent cette chambre à sa péri- phérie. Les notes anatomo-pathologiques ont trait à rirido-cyclite, à l'atro- phie du globe oculaire, à l'excavation glaucomateuse du nerf optique. Une seconde mention honorable est accordée à M. Gilles de la Tou- KETTE, pour son Ouvrage intitulé : V hypnotisme et les états analogues au point de vue médico-légal . Le côté vraiment original et intéressant de ce Traité concerne l'étude des crimes accomplis à la faveur de l'état hypnotique et la discussion des règles de l'expertise médico-légale en pareille matière. L'auteur montre que la suggestion, dont on a singulièrement exagéré les dangers, ne saurait avoir en médecine légale qu'une place extrêmement restreinte. Mais, s'il est exceptionnel qu'on puisse dans un but criminel armer un bras incon- scient, il n'est pas très rare qu'un crime soit accompli sur un sujet placé en état inconscient. Une troisième mention honorable est accordée ex œquo à M. Bailly et à M. Bérenger-Féraud. M. Bailly est arrivé à rendre maniable le froid le plus intense et à l'uti- liser en vue d'actions thérapeutiques variées. A l'aide d'un dispositif spécial, il applique sur la peau, dans les plaies, sur les muqueuses, le chloruT-e de méthyle et produit des réfrigérations dont il règle avec sûreté l'étendue, la configuration, le degré, la durée, la profondeur. Il produit ainsi à volonté l'anesthésie locale suffisante pour permettre de pratiquer sans souffrance des opérations longues et douloureuses, telles que le curage des affections tuberculeuses de la peau; il provoque aussi, par la réaction qui succède à l'application du froid, une révulsion énergique. Ce procédé nouveau marque un progrès important et a pris déjà sa place dans la Théra- peutique médicale et chirurgicale. M. Bérenger-Féraud a consacré à l'étude du ténia de l'homme, dans les différents pays, une étude complète, riche de documents personnels re- cueillis par l'auteur dans les climats les plus divers et dans les diverses races de notre espèce. Enfin, des citations sont accordées : A M. Bérillo.v, pour son travail Sur la dualité cérébrale ; A MM.Bi.\ETetFÉRÉ, pour leur Ouvrage intitulé : Le magnétisme animal; ( io8r ) A MM. CiiAuvEL et Pallet, pour diverses monographies chirurgicales; A M. Joi.LY, pour ses Etudes sur les phosphates et leurs fonctions chez les êtres vivants; A MM. Lecorchë et Talamox, pour leur Traité de l'albuminurie et du mal de Bright; A M. Martin (de Bordeaux), pour ses Études sur l'astigmatisme et ses rap- ports avec la migraine; A M. Vidal (d'Hyères), pour son Etude climalologique sur Byéres et les Plans et documents relatifs à la création d'un sanatorium maritime. Parmi les travaux qui n'ont pas été récompensés, la Commission en réserve deux pour le concours de l'année prochaine : Celui de M. Pourquier (de Montpellier), relatif à l'atténuation du virus de la clavelée, dont elle désirerait pouvoir Acrifier les expériences; Celui de M. B. Danilewsky (de Kharkoff), Sur les parasites du sang chez- les Oiseaux, œuvre considérable que la (commission n'a pas connue en temps opportun pour des raisons qui ne dépendent pas de l'auteur. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. PRIX BRÉANÏ. (Commissaires : MM. Marey, Richet, Brown-Séquard, Verneuil, Bouchard, Pasteur; Charcot, rapporteur.) L'épidémie de choléra qui, en i884 et i885, a sévi avec une si grande violence sur l'Espagne a été étudiée avec le plus grand soin, dans tous ses détails, par M. le D"^ Hauser. Les investigations de ce médecin ont surtout porté sur l'analyse des circonstances étiologiques et, comme corollaire de ces études, il s'est trouvé conduit en manière de déduction à proposer tout un plan de prophylaxie. Le travail de M. Hauser (' ) comprend trois volumes enrichis de Cartes, de Tableaux épidémiographiques, et un Allas dont les nombreuses plan- ches permettent de suivre de la façon la plus claire la marche et les locali- sations de l'épidémie cholérique dans la presqu'île ibérique. (') Ësludios epideiniologicos rclalivos a la cliologia y profilaxis del cotera. 3 tomes in-S". Madrid, 1887. ( IO«2 ) L'auteur s'est proposé, en particulier, de rechercher pourquoi, dans le cours d'une épidémie cholérique, l'agent pathogène importé reste dans certains cas, pendant un temps souvent fort long, parfaitement inactif, du moins en apparence, tandis que d'autres fois, au contraire, son influence sur l'homme s'exerce d'iuie façon presque foudroyante; pourquoi encore, après avoir étendu ses ravages avec une intensité et pendant une durée des plus variables, le germe morbide disparaît absolument et pour toujours, une nouvelle im^iortation étant nécessaire au développement d'une nou- velle épidémie. Sans doute, tous ces problèmes que nous venons d'indiquer, M. Hauser ne les a pas complètement résolus; mais il a du moins contribué à leur étude par une exactitude documentaire bien précieuse en de pareilles re- cherches. Non seulement il a recueilli un nombre considérable de faits observés avec sagacité, mais de plus il les a contrôlés, classés, comparés, et les conclusions qu'il en a tirées, on pourra, grâce à la façon très métho- dique dont il a disposé son travail, en vérifier sans difficulté aucune la parfaite exactitude. Pour que naisse chez l'homme un cas de choléra, la présence de l'agent spécifique, qui, suiAant l'auteur, ne serait autre que le bacille-Airgule, est chose absolument indispensable. Mais, pour qu'une épidémie cholérique se constitue et progresse, il faut (pielque chose de plus. En elïel, pour exciter la pullulation et la diffusion de l'agent morbifique, le concours de certaines conditions est nécessaire ; et, à ce point de vue, M. Hauser arrive à conclure, d'après ses observations, que le rôle joué par l'eau a été con- sidérablement exagéré. Il en vient même à affirmer, et c'est là un des points originaux de son travail, que, dans de certaines circonstances, l'eau peut être un des agents destructeurs les plus précieux du germe morbide, à la condition que celte eau soit abondante et animée d'un mouvement suffisamment rapide. Les Tableaux montrent en effet que l'épidémie ne se propage pas selon le sens des cours d'eau, mais au contraire en sens inverse de ceux-ci, axec une tendance marquée à remonter le long des affluents. Pour ce qui est du rôle des pluies, d'autresTableauxdeM. Hauser nous le montrent, d'une façon frappante, éminemment variable suivant le moment de l'épidémie où elles ont lieu. C'est ainsi qu'au début de l'épidémie les pluies sem- blent, en général, en favoriser l'accroissement; tandis que souvent lors (lu déclin elles paraissent, au contraire, en déterminer l'extinction dé- finitive. ( io83 ) En somme, c'est rinfluence de la constitution du sol qui, parmi les conditions favorables au développement, à la propagation et à la durée d'une épidémie cholérique, tiendrait le premier rang ; et, à cet égard, il faudrait signaler les terrains soit sablonneux, soit calcaires, en fragments et on couches minces, saturés de substances organiques et chargés de sels sulfatés, comme reposant sur un sol imperméable, particulièrement propres à l'entretien vital et au développement du bacille cholérigène. Après cela, on comprendra que les règles prophylactiques projjosées par l'auteur devaient tendre, par-dessus tout, à agir contre l'élément tellurique, et c'est en réalité, assure-t-il, l'épuration du sol pratiquée par tous les moyens au pouvoir des habitants et des municipalités qui devra s'imposer de la ftiçon la plus formelle à l'hygiéniste. Quoi que l'on puisse penser des conclusions de cet Ouvrage qui, plus d'une fois, vont à l'encontre d'idées assez généralement reçues, on ne saurait méconnaître qu'il s'agit là d'un travail laborieusement et conscien- cieusement poursuivi, très soigné, rempli de documents précieux et qui devra nécessairement être consulté par tous les médecins qui auront à s'occuper de l'étiologie et du mode de propagation du choléra. Votre Commission attribue à l'auteur de ce travail une récompense de trois mille Jrancs. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. PRIX BARBIER. ((Commissaires : MM. Chatin, Richet, Bouchard, Charcot; Verneuil, rapporteur.) Voire Commission vous propose de partager par parties égales le prix Barbier entre M. le D' Ehrmaw, de Mulhouse, membre correspondant de l'Académie de Médecine et de la Société de Chirurgie de Paris, pour ses longues et belles études sur la restauration de la voûte palatine, et MM. Raphaël Dubois et C.-G. Leroy pour un nouvel ophtalmomètre. Voici les motifs qui ont chcté la décision de vos Commissaires. M. Ehrmann, chirurgien tle grande valeur, a, depuis plus de vingt ans, étudié sans relâche une des opérations les plus brillantes et les plus utiles de laChii'urgie réparatrice, c'est-à-dire la réunion des di\isions de la voûte palatine eL du voile du palais. ( io84 ) Il a commencé ses nombreuses publications en 1866, et faisait sa der- nière Communication au Congrès de Chirurgie française qui tenait ses assises au printemps dernier. Ayant recueilli dans sa propre clientèle un grand nombre d'observations et pratiqué quarante et une opérations, il a examiné la question sous toutes ses faces et tranché à peu près définitivement plusieurs points restés jus- qu'ici en litige : tels, par exemple, l'opportunité de l'uranoplastie et de la staphylorraphie pratiquées chez les enfants très jeunes; les résultats immédiats et éloignés de ces opérations, suivant l'âge auquel elles ont été exécutées; leur influence sur la conformation de la mâchoire supérieure et des arcades dentaires, ainsi que sur les fonctions de la cavité buccale; les avantages qui en résultent pour la prononciation, la phonation et l'ar- ticulation des mots. Avec une patience à toute épreuve, M. Ehrmann a suivi à peu près tous ses opérés pendant de longues années, notant de temps à autre les modifi- cations anatomiques et physiologiques les plus importantes. Pour corroborer les descriptions écrites et les rendre plus saisissantes. M. Ehrmann a fait exécuter près de cent moules en plâtre de la région du plafond buccal, représentant l'état des parties avant et après les opérations plastiques. Pour mettre tous ses confrères à même de pratiquer les restaurations susdites, M. Ehrmann en a décrit la technique avec un soin minutieux et une clarté remarquable. Il est à peine nécessaire de dire qu'un chirurgien aussi consciencieux et aussi instruit est parfaitement au courant de l'état de la Science et des tra- vaux de ses contemporains. En résumé, les travaux de M. Ehrmann constituent ce que nous possé- dons de plus original sur la question, et il serait à désirer que toutes nos opérations chirurgicales trouvassent des historiens et des exécuteurs de cette trempe. En conséquence, votre Commission vous propose d'accorder à M. Eim- MAXN la première moitié du prix Barbier. MM. Raphaël Dubois et C.-G.-A. Leroy ont imaginé un nouvel ophtal- momètre dont la construction a été confiée à M. Lutz, opticien. L'étude physique des courbures de la cornée a, depuis quelques années, rendu à la clinique des services considérables. La recherche et, s'il y a lieu, la détermination, la mesure exacte ainsi que la correction de l'astig- ( loS'; ) inatisme s'imposent loiites les fois que tles troubles fonctionnels des mi- lieux réfringents fie l'œil se manitesteut. Au point de vue scientifique, un grand nombre de questions d'Optique physiologique sont restées à l'état de problèmes, faute d'instruments assez précis et suffisamment pratiques. La construction d'un instrument nouveau était absolument indiquée. Le nouvel ophtalmomètre de MM. Dubois et Leroy répond à la fois aux exigences de la pratique et des recherches de laboratoire; il présente tous les avantages d'un instrument de précision, sans exiger cependant l'ex- périence d'un physicien rompu aux manipulations délicates. Remarquable par sa simplicité, l'instrument se comjiose essentiellement d'une lunette montée sur un pied; devant l'objectif de la lunette est fixée une boite cubique contenant deux lames de verre épaisses, à faces paral- lèles, mobiles autour d'un axe commun; une règle graduée porte des mires, qui sont utilisables quand le jour est assez beau, sinon remplacées par des lampes. Une simple lecture sur la règle graduée permet d'évaluer immédiate- ment et sans calcul les courbures cornéennes, dans les différents méri- diens. Par sa grande précision et la simplicité de son mécanisme, le nouvel ophtalmomètre de MM. Raphaël Dubois et C.-G.-A. Leroy constitue une heureuse application de la Physique à la Médecine, et ces deux qualités essentielles marquent un progrès réel au point de vue clinique. Pour ces motifs, et parce qu'il y a lieu d'encourager les recherches par- ticulièrement délicates qui ont pour but de développer nos connaissances en Optique physiologique, la Commission décide qu'il y a lieu d'accorder à MM. Raphaël Dubois et C.-G.-A. Leroy la seconde moitié du prix Barbier. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. PRIX GODARD. (Commissaires : MM. Bouchard, Richet, Brown-Séquard, Sappey Verneuil, rapporteur.) M. le D' Hache, ancien interne des hôpitaux et chef de Clinique chirur- gicale de la Faculté, a fait sur la physiologie et la pathologie de la vessie urinaire un travail très étendu et très complet, qui représente fidèlement ( io86 ) l'état actuel de nos connaissances et constitue un véritaljle livre classique. Si les idées originales y sont rares, c'est que le sujet, déjà maintes fois traité par des maîtres de la Chirurgie française et, de notre temps encore, par M. le professeur Guvon et ses disci])les, ne se prèle guère à des décou- vertes. En revanche, et en raison même de l'immense quantité de matériaux accumulés depuis deux siècles, il était nécessaire c[ue l'exposition fût claire et méthodique. Sous ce rapport, l'œuvre de M. Hache ne laisse rien à dési- rer : les divisions y sont bien tracées, tout est à sa place et s'y retrouve sans peine, de sorte que la lecture se fait sans effort et la recherche sans fatigue. La question historique, traitée avec beaucoup de soin, montre sans peine la part immense qui revient aux chirurgiens français dans la consti- tution de la pathologie des voies urinaires, et combien nous avons été et sommes encore en avance sur nos rivaux. Avec le livre de M. Hache, il sera facile à la pluralité des médecins de se mettre au courant delà Science et d'élever leur pratique au niveau de celle des maîtres. C'est pour reconnaître ces mérites divers que votre Commission vous propose d'accorder le prix Godard à M. le D' Maurice Hache. Cette proposition est adoptée. PRIX LALLEM\ND. (Commissaires : MM. Charcot, Bouchard, Ranvier, Sappev ; Brown-Séquard, rapporteur.) Trois Ouvrages importants ont été soiunis à notre examen. Nous avons unanimement décidé de demandera l'Académie de partager le prix entre les auteurs de deux de ces Ouvrages, MM. Fraxç.ois-Fraxck et Blocq, et de donner une mention honorable à l'auteur du troisième, M. Boityier. Rapport sur l'Ouvrage de M. François-Franck. L'Ouvrage très remarquable que M. François-Franck a publié, sous le titre de Leçons sur les fonctions motrices du ceneau et sur l'épUepsie cérébrale, contient l'exposé de recherches qu'il a poursuivies pendant plus de dix ans, seul ou assez souvent avec la collaboration d'un médecin distingué. ( i«87 ) M. PiLres, qui, pour d'autres travaux, a obtenu l'an dernier le même prix. Cet Ouvrage, très original à beaucoup d'égards, l'est surtout en ce que l'auteur a introduit dans la partie de la Science dont il s'est occupe l'em- ploi de l'admirable méthode graphique de notre éminent Confrère M. Ma- rey. Grâce à l'analyse graphique, il a pu fournir des renseignements précis sur la forme, l'amplitude, la durée des mouvements provoqués ; il a pu déterminer le retard de ces mouvements sur l'instant de l'excitation et les raisons des variétés que présente ce retard, ainsi que la vitesse de trans- mission nerveuse dans la moelle et les nerfs moteurs ; il a pu, aussi, éta- blir un parallèle entre les réactions réflexes médullaires et les réactions provenant du cerveau et étudier les phénomènes d'emmagasinage central, la résistance de la substance grise, etc. De plus, l'auteur a pu préciser la marche des accès épileptiformes, dé- terminer les caractères des accès types complets, ceux des accès incom- plets ou anomaux ; il a fixé, de même, le mode d'envahissement successif des muscles du corps entier dans les accès qui se généralisent après avoir été localisés au début. Dans la troisième Partie de l'Ouvrage de M. François-Franck se trouve l'exposé de ses plus originales recherches. L'un des faits ayant le plus d'intérêt consiste dans la démonstration de la nature épileptique de la plupart des troubles organiques observés chez les animaux curarisés, troubles qu'on a presque toujours considérés comme les effets simples des excitations du cerveau. Notre regretté Confrère Vulpian est peut-être le seul pathogéniste qui n'ait pas commis cette confusion. Guidé par cette idée, M. François-Franck a pu préciser les troubles circulatoires, pupil- laires, sécrétoires, etc., qui caractérisent l'épilepsie interne, etftiire lapart des effets organiques indépendants de l'état épileptique. Il y a là une ana- Ivse minutieuse dont les points successifs s'enchaînent logiquement. Mais cette rigoureuse méthode caractérise, outre cette Partie, presque tout l'Ouvrage. L'auteur ne pouvait^manquer de traiter des effets si complexes des lé- sions encéphaliques. Il l'a fait avec la réserve que réclame un pareil sujet, essayant surtout de distinguer les lésions irritatrices des lésions des- tructives et s'efforçant de montrer quelle grande part il faut faire aux influences inhibitoires. Il déclare tenir peu de compte de la théorie du mode d'action des points excitables du cerveau; mais il tend clairement à assimiler la surface cérébrale à une surface impressionnable périphérique G. R., 1888, 2- Semestre. (T. CVII, N» 26.) '4^ ( io88 ) dont l'excitation provoque des réactions, selon le mode habituel, dans les mouvements réflexes. D'accord avec nombre de physiologistes et de clini- ciens, il admet la doctrine de la localisation des fonctions motrices volon- taires dans certains points circonscrits de l'écorce cérébrale. Rapport sur l'Ouvrage de M. Blocq. L'Ouvrage de M. Blocq a pour objet les contractures. L'auteur établit une distinction fondamentale entre les états musculaires confondus sous le nom de contractures ; il croit qu'il faut grouper ces manifestations morbides en contractures spasmodiques et en pseudo-contractures. Il donne de puissants arguments à l'appui de son opinion que la con- tracture spasmodique ne répond pas à des lésions des muscles, mais à di- verses altérations ou excitations du système nerveux, déterminant une irritation des cellules des cornes antérieures de la substance erise médul- laire. A l'aide de plusieurs observations cliniques recueillies par lui-même, il expose les signes et les indications thérapeutiques d'une complication spé- ciale de la contracture spasmodique, à savoir la formation de rétractions fibro- tendineuses qui surviennent dans quelques cas et rendent définitives les déformations que la contracture a occasionnées. Mais la partie du travail de l'auteur qui a le plus d'originalité est celle qu'il consacre aux pseudo-contractures, rigidités qu'il croit dues à des lé- sions musculaires. Un des types de ce genre d'affections est la pseudo- contracture ischémique, à l'occasion de laquelle il a entrepris quelques expériences qui lui ont permis de constater des modifications particulières des faisceaux musculaires. Il considère comme une pseudo-contracture les singulières rigidités de la maladie de Parkinson, qui dépendraient, suivant lui, d'altérations des muscles. Il relate, à l'appui de cette opinion, un examen nécroscopique où existaient en effet des lésions musculaires. Il montre enfin, à l'aide d'observations cliniques recueillies par lui-même, que les rétractions qui surviennent à une certaine période des myopathies primitives sont communes à toutes les variétés de ce groupe. Il décrit, d'a- près ses préparations, les lésions microscopiques des pseudo-contractures des myopathies. Il combat l'explication généralement reçue de ces lésions et lui substitue une théorie nouvelle, en faveur de laquelle plaident les re- marques cliniques consignées dans ses observations. Ce que nous aAons dit des recherches de M. Blocq fait voir qu'il a nota- ( 'o89 ) blement élucidé des questions justement considérées comme très obscures et qu'il a, de plus, doté la Science, dans une partie intéressante de la Pa- thologie, non seulement d'interprétations très dignes d'attention, mais de faits nouveaux; ayant de l'importance. Nous ajoutons que c'est presque sous les yeux de notre Confrère M. Charcot que les travaux de l'auteur ont été faits. Nous proposons à l'Académie de partager le prix entre MM. Fraxçois- Fraxck et Paul Bloco. Rapport siw l'Ouvrage de M. E.-L. Bouvier. Le travail de M. Bouvier sur le système nerveux, la morphologie et la classification des Gastéropodes prosobranches, est une œuvre considé- rable, accompagnée de vingt-deux Planches. L'auteur montre que chez les Ampullaires sénestres le système nerA eux et tous les organes sont disposés comme chez les Prosobranches dextres, résultat d'autant plus curieux qu'il présente une différence frappante avec ce que l'on observe chez les autres Gastéropodes. Il en tire des conclusions dignes d'attention pour la mor- phologie et la classification des Prosobranches. Il signale un grand nombre de particularités nouvelles à l'égard du sys- tème nerveux de ces animaux et en discute avec beaucoup de soin, d'intel- ligence et de science, la signification au point de vue de la classification de ces Mollusques. Tenant compte du labeur considérable dont cet Ouvrage de M. Bodvier donne d'abondantes preuves; tenant compte aussi et surtout des faits nou- veaux qu'il a signalés et des conclusions qu'il en a tirées, nous proposons à l'Académie de lui donner une mention honorable. • Les conclusions des Rapports qui précèdent sont adoptées. ( lopo ) PHYSIOLOGIE. PRIX MONÏYON (PHYSIOLOGIE). (Commissaires : MM. Marey, Ranvier, Bouchard, Charcot, Diichartre, Bornet; Brown-Séquard, rapporteur.) Le D' AuGUSTUs-D. Walleh a présenté à l'Académie, pour le prix de Physiologie expérimentale, un travail extrêmement remarquable sur la détermination électromotrice du cœur de l'homme. Il a découvert que des états électriques variés se succèdent dans le cœur des mammifères et celui de l'homme pendant la systole et le repos de cet organe, et que des états électriques analogues se montrent aussi successivement dans les diverses parties du corps. Pendant la diastole et le repos du cœur, cet organe et le corps entier ne montrent aucune variation électrique, négative ou posi- tive. Lorsque la systole cardiaque a lieu, la contraction commençant à la pointe du cœur, on y trouve une variation négative, tandis qu'il y a à la base des ventricules une variation positive. Simultanément, on voit appa- raître une variation négative dans le membre inférieur droit, dans les deux membres gauches, dans le tronc, depuis sa partie inférieure jusqu'aux côtes à droite et jusqu'à l'épaule à gauche, tandis qu'une a ariation positive se montre dans le reste du corps (tète et cou, bras droit et un peu plus que la moitié droite du thorax). L'inverse a lieu dans le cœur et le corps entier quand la contraction sys- tolique a gagné la moitié supérieure des ventricules. Les parties négatives deviennent alors positives, et vke versa. Quand la diastole arrive, l'équilibre électrique se rétablit partout (cœur et corps) jusqu'à ce qu'une nouvelle systole commence. Lorsqu'on examine l'état électrique des mains d'un homme plongées dans un liquide, l'une dans un vase, l'autre dans un autre, on constate successivement et à chaque période cardiaque : d'abord de la négativité à la main gauche et de la positivité à la main droite; ensuite l'inverse; enfin la neutralité électrique. Ces trois états correspondent, le premier au com- mencement, le second à la fin de la systole ventriculaire, et le troisième à la diastole et à la pause du cœur. On peut ainsi, à l'aide des changements ( logi ) électriques, non seulement compter les mouvements du cœur, mais encore les mesurer quant à leur durée. L'auteur a eu la chance de rencontrer un homme ayant une transpo- sition des viscères, et chez lequel la pointe du cœur est à droite. Dans ce cas, les choses étaient changées en harmonie avec les faits et les idées du D' Waller. Le bras droit était négatif au début de la systole cardiaque, alors que le bras gauche était positif. Chez les Mammifères, comme le chat, ayant un cœur sans déviation de la pointe à gauche ou à droite, les deux membres antérieurs et la moitié supérieure du thorax, ainsi que la tète et le cou, sont à l'état positif, alors que le reste du corps et les membres abdominaux sont à l'état négatif au début de la systole. En mettant les deux membres antérieurs d'un chat dans un vase conte- nant un liquide et les deux postérieurs dans un autre vase, on peut compter et mesurer les mouvements du cœur de l'animal par les changements électriques. Ce sont là des faits du plus haut intérêt, et qui conduiront probablement à des résultats d'une grande importance lorsque M. Augustus Waller aura trouvé leur explication. Un autre remarquable travail a été présenté à l'Académie par M. L. Fredekicq, professeur à l'Université de Liège. Depuis qu'en i863 nos Confrères MM. Marey et Chauveau ont créé la Cardiographie et qu'ils ont cherché à reconnaître, dans les formes graphi- ques de la pulsation du cœur, les différents détails" de la fonction de cet organe, beaucoup d'auteurs ont répété leurs expériences pour en contrcMer les résultats. La plupart des physiologistes ontj admis [les interprétations de nos Con- frères, mais quelques-uns ont émis sur certains points des idées opposées aux leurs. Pour ne citer que quelques exemples, Landois attribue à la sys- tole ventriculaire une durée beaucoup plus courte que celle qu'ils lui ont assignée; Martius, Landois et Maurcr, Edgren placent le deuxième bruit du cœur à une phase différente de la pulsation; Baxt, Grunmach et Talma n'admettent pas le retard qu'ils ont trouvé entre la pulsation du cœur et celle de l'aorte. Des doutes élevés sur ces points fondamentaux de la théorie du cœur auraient pour résultat d'enlever toute confiance dans la signification phy- siologique et clinique des tracés cardiographiques. ( 1092 ) M. L. Fredericq a entrepris de contrôler les expériences faites sur ce sujet jusqu'en 1888 et, dans la seule école allemande, il passe en revue les travaux de dix-huit auteurs différents; il critique leurs expériences et discute leurs opinions. Nous n'avons pas à analyser dans ses détails l'important Mémoire de M. Fredericq; nous dirons seulement que sur tous les points, sauf un seul, il est entièrement conQrmatif des résultats publiés par nos Confrères en 1 863. Chacune des propositions examinées par l'auteur a exigé des expé- i-iences qu'd a très habilement conduites et dont i\ a donné les résultats graphiques dans le texte même de son Mémoire. Le savant travail du professeur Fredericq ne nous a pas paru moins re- marquable dans un passage où il est en opposition avec M. Marey que dans ceux où il soutient les opinions de nos Confrères. M. Marey avait admis, d'après des recherches personnelles, que la triple ondulation qui s'observe sur le plateau systolique de la pulsation du cœur était due au retentisse- ment des ondes liquides de l'aorte, dans le ventricule avec lequel ce vais- seau communique largement quand les valvules sigmoïdes sont ouvertes. M. Fredericq voit dans ces trois ondulations la preuve de la complexité de la systole cardiaque, qui serait formée par la fusion imparfaite de trois se- cousses élémentaires, tandis que M. Marey la croyait formée par une secousse unique. Notre Confrère ne se rend pas à l'interprétation de M. Fre- dericq : il pense que la question relative à la simplicité ou à la complexité de la systole du cœur doit rester ouverte, et qu'elle réclame de nouvelles recherches. En présence de travaux aussi originaux, aussi remarquables que ceux de M. AuGUSTUS-D. Waller et de M. Léon Fredericq, la Commission croit devoir proposer à l'Académie de partager entre ces deux ingénieux expérimentateurs le prix de Physiologie expérimentale. La Commission a reçu des travaux très remarquables de plusieurs autres ])hysiologistes, MM. Beauregard, Blake etMANOiN. M. Beauregard a soumis au jugement de la Commission un travail im- portant sur les questions concernant la production du principe vésicant, chez les Cantharides. Il a fait de nombreuses expériences ayant pour objet de chercher dans tous les organes pris isolément la présence du principe vésicant. Il a constaté que certaines parties n'en contiennent pas et que d'autres au contraire, et principalement les organes génitaux, en contien- nent plus ou moins notabl(>ment. Il est j>ourtant arrivé à démontrer que ( i"9^ ) la production de la cantharidine n'est pas subordonnée à l'acte reproduc- teur. Il a trouvé nombre d'autres faits intéressants, parmi lesquels nous signalerons celui-ci : l'œuf des Cantharides est vésicant. Ses recherches méritent assurément d'être récompensées. M. Blake a présenté des travaux sur les rapports entre la constitution chimique et les réactions biologiques des substances inorganiques, travaux dont les premiers remontent à 1889 et 1841. Il a étudié l'action physiolo- gique des composés de quarante corps simples. On peut formuler dans les propositions suivantes ses principales con- clusions : L'action biologique d'un sel dépend de l'élément électropositif de ia base. Toutes les substances d'un même groupe isomorphe donnent des réac- tions biologiques analogues. Exemple : tous les sels du groupe magnésien, sels de chrome, de fer, de cobalt, de nicicel, de cuivre, de zinc, de cad- mium, tuent en paralysant le cœur et provoquent une action sur le centre vomitif. Dans un même groupe isomorphe, l'intensité de l'action biologique est une fonction du poids atomique. Plus un corps a une atomicité forte, plus l'action biologique se généralise à des appareils ou organes différents. Notre Confrère M. Duchartre nous a fourni pour ce Rapport ce que nous allons dire des recherches d'un botaniste. M. Maxgi\ a présenté un important Mémoire manuscrit qui est intitulé : Recherches sur la pénétration ou la sortie des gaz dans les plantes. Ce travail est relatif à l'une des questions fondamentales de la vie des plantes, cette vie reposant, avant tout, sur l'absorption, par les organes aériens, de l'acide carbonique et de l'oxygène, ainsi que sur l'émission de ces mêmes gaz lorsqu'ils ont été produits dans l'organisme par les phénomènes végé- tatifs. Pour cette absorption et cette émission il existe deux voies, car le passage des gaz peut se faire, soit librement par l'ouverture des stomates, soit par diffusion à travers la cuticule qui forme la couche externe de l'épi- derme; seulement, parmi les physiologistes, les uns font jouer, à cet égard, le rôle principal ou même à peu près exclusif aux stomates, tandis que les autres attribuent la plus large intervention à la cuticule. M. Mangin a éclairé cette question par de nombreuses expériences bien faites à l'aide d'appareils ingénieux, imaginés par lui. Il a ainsi mesuré la ( ^o94 ) perméabilité pour les gaz, et clans des conditions diverses, de la cuticule isolée artificiellement; il a comparé ensuite expérimentalement l'intensité des échanges gazeux entre l'atmosphère et les feuilles, soit quand les sto- mates de celles-ci sont ouverts et dans leur état naturel, soit quand on les a bouchés exactement avec une matière qui n'altère pas les propriétés de la cuticule. Il a démontré par là que le rôle des stomates est assez impor- tant pour que leur occlusion affaiblisse le phénomène respiratoire de \ jus- qu'à i et le phénomène chlorophyllien le plus souvent de ~ et parfois même des |, ce qui tient à ce que l'oxygène et l'acide carbonique ne peu- vent traverser la membrane externe des feuilles en quantité suffisante pour les exigences de la végétation. Le Mémoire dans lequel M. Mangin base cette donnée importante sur des expériences démonstratives est un travail d'un grand intérêt et parfaite- ment digne d'une récompense. La Commission, considérant les recherches de MM. Be.\uregard, Rlakr et Mangi.v comme extrêmement intéressantes, propose de donner à chacun (le ces physiologistes une mention honorable. Elle propose en outre de récompenser par une citation honorable un autre candidat, M. Peyrou, qui a présenté une brochure contenant deux Mémoires intéressants : l'un sur l'atmosphère interne des feuilles, l'autre sur l'empoisonnement par l'hydrogène sulfuré. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. GEOGRAPHIE PHYSIQUE. PRIX GAY. (Commissaires : MM. Paris, Grandidier, d'Abbadie, de Jonquières; Bouquet de la Grye, rapporteur.^ L'Académie a proposé pour sujet du prix à décerner en 1888 la question suivante : (i Dresser, d'après des observations noiweUes et en mettant à contribution ( 1095 ) » celles déjà publiées, des Cartes mensuelles des courants de surface dans » l'océan Atlantique. » Donner un aperçu du régime des glaces en mouvement aux abords des » régions boréales. » Un seul travail a été remis à la Commission; mais il répond pleinement au vaste programme qui avait été tracé. M. SiMART, lieutenant de vaisseau, chargé de la météorologie nautique dans le Service hydrographique, a présenté un Mémoire explicatif et 2o4 Cartes diagrammes donnant le dépouillement de 60000 observations de courants faites dans l'Atlantique Nord. Ces observations ont été prises dans les journaux de bord de navires français de guerre ou de commerce, et, parmi ces derniers, il convient de citer ceux de la Compagnie transatlantique, qui s'est mise avec une grande obligeance à la disposition du Service hydrographique. Ce travail de dépouillement, le plus complet qui ait été encore effectué, est disposé par carrés de 2° de côté, et, comme les observations de cou- rants sont obtenues par la différence entre l'estime de la route et l'obser- vation entre deux midi, le point d'application a été la position de minuit. Ces dépouillements, établis par périodes mensuelles, montrent graphi- quement la probabilité de rencontrer tel courant dans la région déter- minée; ils ont servi à dresser des Cartes mensuelles, puis des Cartes semestrielles de courants. Ces dernières seules vont être publiées immédiatement par le Service hydrographique, parce qu'elles offrent dans chaque carré un nombre d'observations suffisant pour que la moyenne puisse entrer dans la suppu- tation de la route. M. Simart a tracé sur les Cartes mensuelles de trois en trois mois les courbes isothermiques de la mer, et il a également donné les limites suc- cessives de la descente des glaces, soit par blocs isolés, soit par champs continus. Ce travail considérable est d'autant plus méritant qu'il ouvre la voie à des perfectionnements nouveaux; la forme même du dépouillement per- mettra en effet tous les dix ans, par exemple, d'y joindre le résultat de nouvelles observations. Lorsque les Anglais, les Hollandais, etc., auront mis au jour des travaux de même ordre, on pourra les fondre dans celui dont nous parlons, en assurant de plus en plus la réalité des mouvements superficiels de l'Océan, C. K., 1888, 2' Semestre. (T. CVII, N» 20.) l44 ( 1096 ) sous l'influence des diverses causes que l'on connaît isolément, mais dont Tensemble seul est manifesté. On verra probablement alors que, en raison de l'inertie de la mer, ses mouvements ont une grande régularité; que leur action, loin des côtes, s'étend sur de vastes espaces, et l'on poun-a obtenir des tracés vraiment théoriques des routes à faire pour les navires, en profitant des remous normaux ou des courants directs qui se partagent la surface de l'océan Atlantique. Le travail de M. Simart est un premier pas des plus sérieux fait dans une voie dont l'utilité est manifeste pour la Marine, et l'Académie ne peut qu'encourager l'auteur à continuer pour les autres océans ce qu'il a si bien commencé pour l'Atlantique avec le concours dévoué d'officiers mariniers attachés au service météorologique. La Commission, à l'unanimité, a décidé d'attribuer le prix Gay à M. Simart. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. PRIX GENERAUX. PRIX MONTYON (ARTS INSALUBRES). (Commissaires : MM. Peligot, Fremy, Larrey ; Schlœsing et Bouchard, rapporteurs). Rapport sur l'éolipyle du D"" Paquelin ; par M. Rouchard. Notre Confrère M. Mascart vous a présenté récemment et a décrit dans le?, Comptes rendus àw 12 mars 1888 un nouvel éolipyle réalisé par M. le D' Paquelin, auquel nous devons déjà le thermocautère, qui a conquis une place si importante dans la pratique des opérations chirurgicales et que l'Académie a récompensé d'un de ses prix de la fondation Montyon (Méde- cine et Chirurgie). Le nouvel appareil est à l'usage de tous les ouvriers qui emploient le fer à souder ou le chalumeau, et particulièrement des gaziers, plombiers, etc. ( I097 ) L'éolipyle du D' Paqueliu est alimenté à l'essence minérale ; il fonc- tionne automatiquement, s'active par sa propre chaleur ; il travaille dans toutes les positions sous une faible pression, avec un débit régulier. Il s'éteint de lui-même en cas d'obstruction du tube brûleur. Il est, pour ces diverses raisons, exempt de tout danger d'explosion ou de projection de liquide enflammé. Il entre vivement en action et fournit sans interruption un travail continu de plus d'une demi-heure avec une dépense minime. L'auteur a triomphé avec ingéniosité, élégance et simplicité de toutes les difficultés que présente la construction d'un instrument de ce genre ; aussi, en raison de ces nombreux avantages, l'emploi de cet appareil s'est- il rapidement vulgarisé. La Commission propose à l'Académie d'accorder à M. le D'' Paquelin, à titre de récompense et d'encouragement, une somme de quinze cents francs. Rapport sur la lampe de sûreté de M. Fumât; par M. Schlœsing. On sait que les lampes de sûreté des mineurs doivent remplir plusieurs conditions qu'il est difficile de concilier. Ainsi, elles doivent rester allumées quand on les agite ou quand on les incline; un mélange grisouteux au repos ou en mouvement ne doit pas s'enflammer à leur contact; lorsque le mélange grisouteux pénètre dans la lampe et y fait explosion, la flamme ne doit pas se propager au dehors; si ce mélange, modérément inflam- mable, brûle d'une manière continue autour de la mèche, les toiles mé- talliques ne doivent pas rougir. On a imaginé un grand nombre de dispositions qui réalisent à des degrés divers ces conditions. Le modèle de lampe présenté par M. Fumât, ingénieur en chef de l'exploitation des mines de la Grand'Combe, se dis- tingue de tous les autres par le mode d'introduction de l'air nécessaire à la combustion. Au lieu de pénétrer au-dessus du cylindre de verre, l'air entre en dessous, par une étroite galerie circulaire séparée de l'extérieur par des toiles métalliques. L'air frais et les gaz brûlés suivent donc dans cette lampe leur marche normale; il en résulte que l'huile brûle bien et que la flamme est relativement très éclairante. Mais, par suite de ce mode d'introduction de l'air, la lampe ne s'éteint pas ou du moins peut ne pas s'éteindre dans un mélange grisouteux, in- convénient qui balance partiellement l'avantage qui vient d'être signalé; toutefois, elle résiste fort bien aux épreuves en usage; MM. Mallard et Le Chatelier l'ont exposée dans des mélanges grisouteux animés d'une ( 1098 ) vitesse de 4"» 5; ils l'ont placée au repos dans des mélanges combustibles d'air et de vapeurs d'alcool, d'éther et d'essence de pétrole; en aucun cas, la lampe n'a propagé l'inflammation au dehors. La persistance de la flamme ne paraît donc pas compromettre la sûreté de l'appareil, ni faire obstacle à son emploi dans les mines grisouteuses. Au reste, cette opinion est sanctionnée par la pratique : la lampe de M. Fumât est exclusivement employée dfins les mines de la Grand'Combe et dans d'autres exploitations de même sorte. En conséquence, la Commission des arts insalubres est d'avis d'accorder à M. FuMAT, pour sa lampe de sûreté, une somme de quinze cents francs à titre d'encouragement. Les conclusions des Rapports qui précèdent sont successivement adoptées. PRIX TRÉMONT. (Commissaires : MM. d'Abbadie, Mascart, Lœwy, Wolf ; Bertrand, rapporteur.) La Commission propose à l'Académie de décerner le prix Trémont de l'année 1888 à M. Fênox. Cette proposition est adoptée. PRIX GEGNER. (Commissaires : MM. Fremv, Hermite, Janssen, Fizeau ; Bertrand, rapporteur.) I^a Commission propose à l'Académie de décerner le prix Gegner de l'année 1888 ;i M. Valsox. Cette proposition est adoptée. ( I099 ) PRIX DELALANDE-GUERINEAU. (Commissaires : MM. d'Abbtidie, de Quatrefages, A. Milne-Edwards, Bouquet de la Grye; Alfred Grandidier, rapporteur.) Malgré l'activité incessante qu'ont déployée depuis un demi-siècle les voyageurs pour explorer la Terre, les cartes des pays lointains ne sont encore que des ébauches topographiques très imparfaites, qu'on a dres- sées à l'aide de quelques itinéraires relevés à la hâte avec plus ou moins de soin et à peine jalonnés de rares observations astronomiques. Il est donc très désirable qu'aux explorateurs qui, allant de l'avant sans crainte, ont avec une audace admirable ouvert la voie, succèdent aujourd'luii des hommes habitués aux observations scientifiques, qui, par un examen mi- nutieux, par une exploration attentive et détaillée de ces pays, nous per- mettent d'en établir la carte exacte et complète. Le R. P. RoBLET, de la Compagnie de Jésus, est l'un de ces rares voya- geurs qui se sont astreints au labeur pénible qu'exige le levé d'une carte dé- taillée. Il a fait à Madagascar, dans les provinces centrales d'Imerina et des Betsileo, un travail topographique considérable, travail sans précédent jusqu'à ce jour dans les annales géographiques et qui dénote chez son auteur une persévérance et un amour de la Science très remarquables. Mettant à profit tous les loisirs que ses devoirs confessionnels lui ont laissés de 1873 à ce jour, il a pris plus de 880 tours d'horizon dans la seule province d'Imerina, gravissant tous les sommets de montagnes, suivant dans tous leurs détours les innombrables vallées du massif central, visitant tous les villages, même les plus petits. Les documents qu'il a ainsi rassem- blés avec un zèle et une persévérance dignes de tout éloge, et non sans danger, lui ont permis de dresser une Clarté de l'Imerina où il a marqué à leur vraie place jusqu'aux moindres hameaux, jusqu'aux plus petits cours d'eau avec toutes leurs sinuosités et leurs ramifications et qui est beaucoup plus complète et plus détaillée que celle à ^Wiiôô 1"^ j'^i F"" bliée en 1881. La minute mesure i"\'j^ sur i'", 20, représentant une sur- face de pays d'environ 16000'"°''. Il a de plus levé la carte d'une partie du pays des Betsileo, sur une longueur de 240""° et une largeur de 20''™, soit une surface de près de Sooo'^"', que personne n'avait encore triangulée. Le réseau de triangles dont le R. P. Roblet a couvert cette surface con- sidérable de plus de 20000'*^™'' s'appuie sur une base de SSSo™ qu'il a me- ( IIOO ) surée avec soin dans la plaine de Maharemana (entre Ambohimahavony et lalanialaza); ces triangles, dont la plupart des sommets ont été visés de plusieurs stations, sont suffisamment exacts. A chacun des sommets, c'est- à-dire sur 780 pics, il a fait deux tours d'horizon, l'un au cercle géodé- sique ou au graphomètre pour relever les principales montagnes ou col- lines visibles, l'autre à la planchette pour fixer tous les détails du terrain environnant; il a ainsi obtenu plus d'un millier de croquis. C'est là une œuvre réellement considérable, à laquelle le P. Roblet travaille sans trêve ni repos depuis seize ans et qu'il a menée à bonne fin au milieu de dangers et de difficultés sans nombre. Votre Commission a été unanime à lui décerner le prix Delalande-Guérineau pour 1888. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. PRIX JEROME PONTI. (Commissaires : MM. Phillips, Faye, Fizeau, Hermite; Bertrand, rapporteur.) La Commission propose à l'Académie de décerner le prix Jérôme Ponti de l'année 1888 à M. Kœmgs. Cette proposition est adoptée. PRIX FONDE PAR W"" la Marquise DE LAPLACE. Une Ordonnance royale a autorisé l'Académie des Sciences à accepter la donation, qui lui a été faite par M"* la Marquise de Laplace, d'une rente pour la fondation à perpétuité d'un prix consistant dans la collection com- plète des Ouvrages de Laplace, qui devra être décerné chaque année au premier élève sortant de l'Ecole Polytechnique. Le Président remet les cinq Volumes de la Mécanique céleste, ['Exposition du Système du monde et le Traité des Probabilités à M. Weiss (Paul- Louis), né à Strasbourg, le 7 février 1867, et entré, en qualité d'£lève-In- génieur, à l'École des Mines. ( iioi ) PROGRAMME DES PRIX PROPOSES POUR LES ANNÉES 1889, 1890, 1891 ET 1893. GEOMETRIE. GRAND PRIX DES SCIENCES MATHEMATIQUES. (Prix du Budget.) (Question proposée pour l'année 1890.) « Perfectionner en un point important la théorie des équations différentielles » du premier ordre et du premier degré. » L'Académie appelle l'attention des concurrents sur le rôle des points critiques. Les Mémoires manuscrits destinés à ce concours seront reçus au Secré- tariat de l'Institut jusqu'au 1*' juin i8()o; ils devront être accompagnés d'un pli cacheté renfermant le nom et l'adresse de l'auteur. Ce pli ne sera ouvert que si le Mémoire auquel il appartient est couronné. Le prix est de trois mille francs. PRIX BORDIN. (Question proposée pour l'année 1890.) « Étudier les surfaces dont l'élément linéaire peut être ramené à la forme ds^ = [f{u) - ç((.)] {du^ + dv-). » L'Académie verrait avec plaisir les concurrents faire connaître un grand nombre de ces surfaces. ( ,.o. ) Le prix est de trois mille francs. Les Mémoires manuscrits destinés au concours seront reçus au Secré- tariat de l'Institut jusqu'au i*' juin 1890; ils seront accompagnés d'un pli cacheté renfermant le nom et l'adresse de l'auteur. Ce pli ne sera ouvert que si le Mémoire auquel il appartient est couronné. PRIX FRANCOEUR. Un Décret en date du 18 janvier i883 autorise l'Académie à accepter la donation qui lui est faite par M™* Veuve Francœur, pour la fondation d'un prix annuel de mille francs, qui sera décerné à l'auteur de découvertes ou de travaux utiles au progrès des Sciences mathématiques pures et appliquées. Les Mémoires manuscrits ou imprimés seront reçus jusqu'au i^' juin de chaque année. PRIX PONCELET. Par Décret en date du 22 août 1868, l'Académie a été autorisée à accepter la donation qui lui a été faite, au nom du Général Poncelet, par M™* Veuve Poncelet, pour la fondation à'nnprix annuel àe&ùné à récompen- ser l'Ouvrage le plus utile aux progrès des Sciences mathématiques pures ou appliquées, publié dans le cours des dix années cjui auront précédé le jugement de l'Académie. Le Général Poncelet, plein d'affection pour ses confrères et de dévoue- ment aux pi'ogrès de la Science, désirait que son nom fût associé d'une manière durable aux travaux de l'Académie et aux encouragements par les- quels elle excite l'émulation des savants. M"" Veuve Poncelet, en fondant ce prix, s'est rendue l'interprète fidèle des sentiments et des volontés de l'il- lustre Géomètre. Le prix est de la valeur de deux mille francs. Une donation spéciale de M""* VeuAe Poncelet permet à l'Académie d'ajouter au prix qu'elle a primitivement fondé un exemplaire des Œuvres complètes du Général Poncelet. ( iio3 ) MECANIQUE. PRIX EXTRAORDINAIRE DE SIX MILLE FRANCS, DESTINÉ A KÉCOMPENSER TOUT PROGRÈS DE NATURE A ACCROITRE l'efFICACITÉ DE NOS FORCES NAVALES. L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, dans sa séance publique de l'année 1889. Les Mémoires, plans et devis, manuscrits ou imprimés, de\Tont être adressés au Secrétariat de l'Institut avant le i" juin. PRIX MONTYON. M. de Montyon a offert une rente sur l'État pour la fondation d'un prix annuel en faveur de celui qui, au jugement de l'Académie des Sciences, s'en sera rendu le plus digne, en inventant ou en perfectionnant des instru- ments utiles aux progrès de l'Agriculture, des Arts mécaniques ou des Sciences. La valeur du prix est de sept cents francs . PRIX PLUMEY. Par un testament en date du 10 juillet iSSg, M. J.-B. Plumey a légué à l'Académie des Sciences vingt-cinq actions de la Banque de France « pour « les dividendes être employés chaque année, s'il y a lieu, en un prix à )) l'auteur du perfectionnement des machines à vapeur ou de toute M autre invention qui aura le plus contribué au progrès de la navigation à » vapeur ». En conséquence, l'Académie annonce qu'elle décernera chaque année, G. R., 1888, 2' Semestre. (T. CVII, N» 2G ) 14^ ( iio4 ) dans sa séance publique, un prix de deux mille cinq cents francs au travail le plus important qui lui sera soumis sur ces matières. PRIX DALMONT. Par son testament en date du 5 novembre i863, M. Dalmont a mis à la charge de ses légataires universels de payer, tous les trois ans, à l'Acadé- mie des Sciences, une somme de trois mille francs, pour être remise à celui de MM. les Ingénieurs des Ponts et Chaussées en activité de service qui lui aura présenté, à son choix, le meilleur travail ressortissant à l'une des Sections de cette Académie. Ce prix triennal de trois mille francs doit être décerné pendant la période de trente années, afin d'épuiser les trente mille francs légués à l'Académie, d'exciter MM. les Ingénieurs à suivre l'exemple de leurs savants devanciers, Fresnel, Navier, Coriolis, Cauchy, de Prony et Girard, et comme eux ob- tenir le fauteuil académique. Un Décret en date du 6 mai 1 865 a autorisé l'Académie à accepter ce legs. L'Académie annonce qu'elle décernera le prix fondé par M. Dalmont dans sa séance publique de l'année 1891. PRIX FOURNEYRON. (Question proposée pour l'année 1887 et remise à 1889.) L'Académie des Sciences a été autorisée, par Décret du 6 novembre 1867, à accepter le legs, qui lui a été fait par M. Benoît Fourneyron, d'une somme de cinq cents francs de rente sur l'Etat français, pour la fondation d'un prix de Mécanique appliquée, à décerner tous les deux ans, le fondateur laissant à l'Académie le soin d'en rédiger le programme. L'Académie maintient au concours pour sujet du prix Fourneyron, qu'elle décernera, s'il y a lieu, dans sa séance publique de l'année 1889, la question suivante : Étude théorique et pratique sur les progrès qui ont été réalisés depuis 1880 dans la navigation aérienne. ( iio5 ) Les pièces de concours, manuscrites ou imprimées, devront être dé- posées au Secrétariat de l'Institut avant le i"' juin 1889. ASTRONOMIE. PRIX LALANDE. La médaille fondée par Jérôme de Lalande, pour être accordée annuelle- ment à la personne qui, en France ou ailleurs, aura fait l'observation la plus intéressante, le Mémoire ou le Travail le plus utile au progrès de l'Astro- nomie, sera décernée dans la prochaine séance publique, conformément à l'arrêté consulaire en date du i3 floréal an X. Ce prix est de cinq cent quarante francs . PRIX DAMOISEAU. (Question proposée pour l'année 1888 et remise à 1890). Un Décret en date du 16 mai i863 a autorisé l'Académie des Sciences à accepter la donation, qui lui a été faite par M""^ la Baronne de Damoiseau, d'une somme de vingl mille francs, « dont le revenu est destiné à former le montant d'un prix annuel », qui recevra la dénomination de Prix Da- moiseau. Ce prix, quand l'Académie le juge utile aux progrès de la Science, peut être converti en prix triennal suv une question proposée. L'Académie maintient au concours, pour l'année 1890, la question sui- vante : « Perfectionner la théorie des inégalités à longues périodes causées par les » planètes dans le mouvement de la Lune. Voir s'il en existe de sensibles en )) dehors de celles déjà bien connues. '> Le prix est de trois mille francs. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Instilut jusqu'au i^'juin de l'année 1890, ( iio6 ) PRIX VALZ. M""* Veuve Valz, par acte authentique en date du 17 juin 1874, a fait don à l'Académie d'une somme de dix mille francs, destinée à la fondation d'un prix qui sera décerné tous les ans à des travaux sur l'Astronomie, conformément au prix Lalande. Sa valeur est de quatre cent soixante francs . L'Académie a été autorisée à accepter cette donation par Décret en date du 2g janvier 1875. Elle décernera, s'il y a lieu, le prix Valz de l'année 1889 à l'auteur de l'observation astronomique la plus intéressante qui aura été faite dans le courant de l'année. PRIX JANSSEN. Par Décret, en date du 18 décembre 1886, l'Académie a été autorisée à accepter la donation qui lui a été faite par M. Janssen pour la fondation d'un prix consistant en une médaille d'or, destinée à récompenser la dé- couverte ou le travail faisant faire un progrès important à l'Astronomie phy- sique. M. Janssen, dont la carrière a été presque entièrement Consacrée aux progrès de l'Astronomie physique et considérant que cette science n'a pas à l'Académie de prix qui lui soit spécialement affecté, a voulu combler celte lacune. Le prix fondé par M. Janssen a été décerné pour la première fois dans la séance publique de l'année 1887. Ce prix sera annuel pendant les sept premières années, et deviendra biennal à partir de l'année 1894. ( 1I07 ) PHYSIQUE. PRIX L. LA GAZE. Par son testament en date du 24 juillet i865 et ses codicilles des 25 août et 22 décembre i(S66, M. Louis La Gaze, docteur-médecin à Paris, a légué à l'Académie des Sciences trois rentes de cinq mille francs chacune, dont il a réglé l'emploi de la manière suivante : « Dans l'intime persuasion où je suis que la Médecine n'avancera réel- >) lement qu'autant qu'on saura la Physiologie, je laisse cinq mille francs » de rente perpétuelle à l^ Académie des Sciences, en priant ce corps savant ') de vouloir bien distribuer de deux ans en deux ans, à dater de mon « décès, un prix de dix mille francs (loooo fr.) à l'auteur de l'Ouvrage )) qui aura le plus contribué aux progrès de la Physiologie. Les étrangers » pourront concourir » Je confirme toutes les dispositions qui précèdent; mais, outre la » somme de cinq mille francs de renie perpétuelle que j'ai laissée à Y Aca- w demie des Sciences de Paris pour fonder un prix de Physiologie, que je M maintiens ainsi qu'il est dit ci-dessus, je laisse encore à la même Acadé- )) mie des Sciences deux sommes de cinq mille francs de rente perpétuelle, )) libres de tous frais d'enregistrement ou autres, destinées à fonder deux » autres prix, l'un pour le meilleur travail sur la Physique, l'autre pour » le meilleur travail sur la Chimie. Ges deux prix seront, comme celui de » Physiologie, distribués tous les deux ans, à perpétuité, à dater de mon » décès, et seront aussi de dix mille francs chacun. Les étrangers pourront n concourir. Ges sommes ne seront pas partageables et seront données » en totalité aux auteurs qui en auront été jugés dignes. Je provoque ainsi, » par la fondation assez importante de ces trois prix, en Europe et peut- » être ailleurs, une série continue de recherches sur les sciences naturelles, » qui sont la base la moins équivoque de tout savoir humain; et, en 1) même temps, je pense que le jugement et la distribution de ces récom- » penses par l'Académie des Sciences de Paris sera un titre de plus, pour » ce corps illustre, au l'espect et k l'estime dont il jouit dans le monde ( iio8 ) » entier. Si ces prix ne sont pas obtenus par des Français, au moins ils ') seront distribués par des Français, et par le premier corps savant de w France. » Un Décret en date du 27 décembre 1869 a autorisé l'Académie à accep- ter cette fondation; .i6) PRIX DA GAMA MACHADO. Par un testament en date tlu i 2 mars 1 852, M. le commandeur J. da Gama Machado a légué à l'Académie des Sciences une somme de tnngt mille francs, réduite à dix mille francs , pour la fondation d'un prix qui doit por- ter son nom. Un Décret du 19 juillet 1878 a autorisé l'Académie à accepter ce legs. En conséquence, l'Académie, conformément aux intentions exprimées par le testateur, décernera, tous les trois ans, le prix da Gama Machado aux meilleurs Mémoires qu'elle aura i-eçus sur les parties colorées du sys- tème tégumentaire des animaux ou sur la matière fécondante des êtres ani- més. Le prix est de douze cents francs. Les Mémoires, manuscrits ou imprimés, devront être reçus au Secré- tariat de l'Institut avant le i*"^ juin i8qi. MEDECIi^È ET CHIRURGIE PRIX MONTYON. Conformément au testament de M. Auget de Montyon et aux Or- donnances royales des 29 juillet 1821, 2 juin 1820 et aS aoiit 1829, ^^ ^^^^ décerné im ou plusieurs prix aux auteurs des Ouvrages ou des découvertes qui seront jugés les plus utiles à l'art de guérir. L'Académie juge nécessaire de faire remarquer que les prix dont il s'agit ont expressément pour objet des découvertes et inventions propres à perfectionner la Médecine ou la Chirurgie. Les pièces admises au Concours n'auront droit au prix qu'autant qu'elles contiendront une découverte parfaitement déterminée. ( 'H7 ) Si la pièce a été produite par l'auteur, il devra indiquer la partie de son travail où cette découverte se trouve exprimée; dans tous les cas, la Com- mission chargée de l'examen du Concours fera connaître que c'est à la dé- couverte dont il s'agit que le prix est donné. Conformément à l'Ordonnance du 23 août 1829, outre les prix annoncés ci-dessus, il sera aussi décerné, s'il y a lieu, des prix aux meilleurs résultats des recherches entreprises sur des questions proposées par l'Académie, conformément aux vues du fondateur. Les Ouvrages ou Mémoires présentés au concours doivent être envoyés au Secrétariat de l'Institut avant le i*' juin de chaque année. PRIX BARBIER. M. Barbier, ancien Chirurgien en chef de l'hôpital du Val-de-Gràce, a légué à l'Académie des Sciences une rente de deux mille francs , destinée à la fondation d'un prix annuel « pour celui qui fera une découverte pré- » cieuse dans les Sciences chirurgicale, médicale, pharmaceutique, et dans » la Botanique ayant rapport à l'art de guérir » L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, dans sa prochaine séance publique. PRIX BRÉANT. Par son testament en date du 28 août 1849, ^^- Bréant a légué à l'Académie des Sciences une somme de cent mille francs pour la fonda- tion d'un prix à décerner « à celui qui aura trouvé le moyen de gué- rir du choléra asiatique ou qui aura découvert les causes de ce terrible fléau (') ». (') 11 paraît convenable de reproduire ici les propres termes du fondateur: « Dans l'état » actuel de la Science, je pense qu'il y a encore beaucoup de choses à trouver dans la com- » position de l'air et dans les ûuides qu'il contient : en effet, rien n'a encore été découvert » au sujet de l'action qu'exercent sur l'économie animale les fluides électriques, magné- » tiques ou autres ; rien n'a été découvert également sur les animalcules qui sont répan- » dus en nombre infini dans l'atmosphère, et qui sont peut-être la cause ou une des )) causes de cette cruelle maladie. » Je n'ai pas connaissance d'appareils aptes, ainsi que cela a lieu pour les liquides, (n.8) Prévoyant que le prix de cent mille francs ne sera pas décerné tout de suite, le fondateur a voulu, jusqu'à ce que ce prix soit gagné, que Vintérêl du capital fût donné à la personne qui aura fait avancer la Science sur la question du choléra ou de toute autre maladie épidémique, ou enfin que ce prix pût être gagné par celui qui indiquera le moyen de guérir radicale- ment les dartres ou ce qui les occasionne. Les concurrents devront satisfaire aux conditions suivantes : 1° Pour remporter le prix de cent mille francs, il faudra : « Trouver une » médicationqui guérisse le choléra asialiquedans l'immense majorité des cas » ; Ou : « Indiquer d' une manière incontestable les causes du cJwléra asiatique , de » façon qu'en amenant la suppression de ces causes on fasse cesser l' épidémie ; » Ou enfin : « Découvrir une prophylaxie certaine, et aussi évidente que l'est, » par exemple, celle de la vaccine pour la variole » . 2° Pour obtenir le prix annuel représenté par l'intérêt du capital, il faudra, par des procédés rigoureux, avoir démontré dans l'atmosphère l'existence de matières pouvant jouer un rôle dans la production ou la propagation des maladies épidémiques. Dans le cas où les conditions précédentes n'auraient pas été remplies,, le prix annuel pourra, aux termes du testament, être accordé à celui qui aura trouvé le moyen de guérir radicalement les dartres, ou qui aura éclairé leur étiologie. PRIX GODARD. Par un testament en date du 4 septembre 1862, M. le D' Godard a légué à l'Académie des Sciences « le capital d'une rente de mille francs, trois pour » à reconnaître l'existence dans l'air d'animalcules aussi petits que ceux que l'on aper- » çoil dans l'eau en se servant des instruments microscopiques que la Science met à la » disposition de ceux qui se livrent à cette étude. » Comme il est probable que le prix de cent mille francs, institué comme je l'ai » expliqué plus haut, ne sera pas décerné de suite, je veux, jusqu'à ce que ce prix soit » gagné, que l'intérêt dudit capital soit donné par l'Institut à la personne qui aura fait » avancer la Science sur la question du choléra ou de toute autre maladie épidémique, » soit en donnant de meilleures analyses de l'air, en y démontrant un élément morbide, » soit en trouvant un procédé propre à connaître et à étudier les animalcules qui » jusqu'à présent ont écliappé à l'œil du savant, et qui pourraient bien être la cause ou » une des causes de la maladie. » ( '"9 ) cent, pour fonder un prix qui, chaque année, sera donné au meilleur Mémoire sur l'anatomie, la physiologie et la pathologie des organes génito-urinaires. Aucun sujet de prix ne sera proposé. «. Dans le cas où, une » année, le prix ne serait pas donné, il serait ajouté au prix de l'année sui- » vante. « En conséquence, l'Académie annonce que le prix Godard, dont la va- leur est de mille francs, sera décerné, chaque année, dans sa séance pu- blique, au travail qui remplira les conditions prescrites par le testateur. PRIX SERRES. M. Serres, membre de l'Institut, a légué à l'Académie des Sciences une somme de soixante mille francs, pour l'institution d'un prix triennal « sur » l'embryologie générale appliquée autant que possible à la Physiologie et à )) la Médecine » . Un Décret en date du 19 août 1868 a autorisé l'Académie à accepter ce legs; en conséquence, elle décernera un prix de la valeur de sept mille cinq cents francs, dans sa séance publique de l'année 1890, au meilleur Ouvrage qu'elle aura reçu sur cette importante question. Les Mémoires devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le 1^' juin 1890. PRIX CHAUSSIER. M. Chaussier a légué à l'Académie des Sciences, par testament en date du 19 mai i863, « une [n^cri^ixon àe renie àe, deux mille cinq cents francs par an, que l'on accumulera pendant quatre ans pour donner un prix au meilleur Livre ou Mémoire qui aura paru pendant ce temps, et fait avancer la Médecine, soit sur la Médecine légale, soit sur la Médecine pra- tique ». Un Décret, en date du 7 juillet 1869, a autorisé l'Académie à accepter ce legs. Elle décernera ce prix, de la valeur de dix mille francs , dans sa séance publique de l'année 1891, au meilleur Ouvrage paru dans les quatre années qui auront précédé son jugement. Le Ouvrages ou Mémoires devront être déposés au Secrétariat de l'In- stitut avant le 1"' juin 1891. G. R., 1888, 1' Semestre. (T. CVII, N» 26.) l47 ( I I20 ) PRIX BELLION, FONDÉ PAR M"" FOEHR. Par son testament, en date du 23 novembre 1881, M"" Anne-Marie Foehr a légué à l'Académie des Sciences une inscription de rente trois pour cent de quatorze cent soixante et onze francs pour fonder un prix annuel, dit Prix Bellion, à décerner aux savants « qui auront écrit des Ouvrages ou » fait des découvertes surtout profitables à la santé de l'homme ou à l'amélio- » ration de l'espèce humaine. » L'Académie décernera, pour la première fois, le prix Bellion dans la séance publique de l'année i88g. Le prix est de la valeur de quatorze cents francs. Les Ouvrages devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i" juin. PRIX MÈGE. Par son testament, en date du 4 février i86g, le D'' Jean-Baptiste Mège a légué à l'Académie des Sciences « dix mille francs à donner en prix à » V auteur qui aura continué et complété son essai sur les causes qui ont retardé » ou favorisé les progrès de la Médecine, depuis la plus haute antiquité jusqu à ') nos jours. » L'Académie des Sciences pourra disjjoser en encouragement des inté- » rets de cette somme jusqu'à ce qu'elle pense devoir décerner le prix. » L'Académie des Sciences, entrée récemment en possession de ce legs, décernera le prix Mège, s'il y a lieu, dans sa prochaine séance publique annuelle. Les Ouvrages devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i^juin. PRIX DUSGATE. M. Dusgate, par testament en date du 1 1 janvier \%']2, a légué à l'Acadé- mie des Sciences cinq cents francs de rentes françaises trois pour cent sur l'Etat, pour, avec les arrérages annuels, fonder un prix de deux mille cinq cents francs, à délivrer tous les cinq ans à l'auteur du meilleur Ouvrage sur les signes diagnostiques de la mort et sur les moyens de prévenir les inhu- mations précipitées. Un Décret du 27 novembre 187/i a autorisé l'Académie à accepter ce legs; en conséquence, elle annonce qu'elle décernera le prix Dusgate, s'il y a lieu, dans sa séance publique de l'année 1890. Les Ouvrages ou Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jus- qu'au i"juin 1890. PRIX LALLEMAND. Par un testament en date du 2 novembre i852, M. C.-F. Lallemand, Membre de l'Institut, a légué à l'Académie des Sciences une somme de cinquante mille francs dont les intérêts annuels doivent être employés, en son nom, à « récompenser ou encourager les travaux relatifs au système nerveux, dans la plus large acception des mots » . Un Décret en date du 26 avril i855 a autorisé l'Académie à accepter ce legs, dont elle n'a pu bénéficier qu'en 1880; elle annonce, en conséquence, qu'elle décernera annuellement le prix Lallemand, dont la valeur est fixée à dix-huit cents francs. Les travaux destinés au concours devront être envoyés au Secrétariat avant le i""' juin. PHYSIOLOGIE. PRIX MONTYON. M. de Montyon, par deux donations successives, ayant offert à l'Aca- démie des Sciences la somme nécessaire à la fondation d'un prix annuel de Physiologie expérimentale, et le Gouvernement l'ayant autorisée à accepter ces donations, elle annonce qu'elle adjugera annuellement un prix de la valeur de sept cent cinquante francs à l'Ouvrage, imprimé ou manuscrit, qui lui paraîtra répondre le mieux aux vues du fondateur. Î>RIX L, LA GAZE. Voir page 1 107. ( 1122 ) PRIX POURAT. (Question proposée pour l'année 1889.) M. le D'' Marc-Aubin Pourat, par son testament en date du 20 juin 1876, a lé^ué à l'Académie des Sciences la nue-propriété d'un titre de deux mille francs 5 pour 100 sur l'État français, dont les arrérages doivent être affectés, après extinction de l'usufruit, à la fondation d'un prix annuel à décerner sur une question de Physiologie. Un décret du 29 octobre 1877 a autorisé l'acceptation de ce legs. Ij'Académie, entrée en possession dudit legs le 27 mai 1887, décernera pour la première fois, s'il y a lieu, ce prix, d'une valeur de dix-huit cent francs, dans la séance publique annuelle de l'année 1889. La question proposée est la suivante : « Recherches expérimentales sur la contraction musculaire. » Les Mémoires, manuscrits ou imprimés, devront être envoyés au Secré- tariat de l'Institut avant le i" juin 1889. PRIX POURAT. (Question pioposée pour l'année 1890.) (( Des propriétés et desfonctions des cellules nerveuses annexées aux organes » des sens ou à l'un de ces organes. » Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au i*' juin 1890. PRIX MARTIN-DAMOURETTE. Par son testament olographe, en date du 3 février i883, M. le D' Félix- Antoine Martin-Damourette a légué à l'Académie des Sciences quarante mille francs pour fonder un prix annuel ou biennal de Physiologie thérapeu- tique. Un décret du 29 juin 1887 a autorisé l'Académie à accepter la moitié ( ii'-^3 ) seulement diidit legs; elle annonce, en conséquence, qu'elle décernera, tous les deux ans, à partir de l'année 1889, le prix Martin-Damourette, dont la valeur est fixée à quatorze cents francs. Les Ouvrages ou Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jus- qu'au I*"' juin 1889. GEOGRAPHIE PHYSIQUE. PRIX GAY. (Question proposée pour raiinée 1889.) Par mi testament, en date du 3 novembre 1873, M. Claude Gay, Membre de l'Institut, a légué à l'Académie des Sciences une rente perpé- tuelle de deux mille cinq cents francs, pour un piix annuel de Géographie physique conformément au programme donné par une Commission nom- mée à cet effet. L'Académie rappelle qu'elle a proposé pour sujet du prix, qu'elle doit décerner dans sa séance publique de l'année 1889, la question suivante : « Déterminer, par l'étude comparative des Faunes ou des Flores, les rela- » tions qui ont existé entre les îles de la Polynésie et les terres voisines. » Les Mémoires, manuscrits ou imprimés, seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au i*' juin. PRIX GAY. (Question proposée pour l'année 1890.) « Faire l'étude orographique d'un système de montagnes par des procédés « nouveaux et rapides. » Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au 1*' juin 1890. ( II24 ) PRIX GENERAUX. MEDAILI>E ÂRAGO. L'Académie, dans sa séance du i4 novembre 1887, a décidé la fondation d'une médaille d'or à l'effigie d'Arago. Cette médaille sera décernée par l'Académie chaque fois qu'une décou- verte, un travail ou un service rendu à la Science lui paraîtront dignes de ce témoignage de haute estime. PRIX MONTYON (ARTS INSALUBRES). Conformément au testament de M. Auget de Montyon et aux Ordonnances royales des 29 juillet 1821, 2 juin i825 et aS août 1829, il sera décerné un ou plusieurs prix aux auteurs qui auront trouvé les moyens de rendre un art ou un métier moins insalubre. L'Académie juge nécessaire de faire remarquer que les prix dont il s'agit ont expressément pour objet des découvertes et inventions qui dimi- nueraient les dangers des diverses professions ou arts mécaniques. TjBs pièces admises au Concours n'auront droit au prix qu'autant qu'elles contiendront une découverte parfaitement déterminée. Si la pièce a été produite par l'auteur, il devra indiquer la partie de son travail où cette découverte se trouve exprimée; dans tous les cas, la Com- mission chargée de l'examen du concours fera connaître que c'est à la dé- couverte dont il s'agit que le prix est donné. Les Ouvrages ou Mémoires présentés au concours doivent être envoyés au Secrétariat de l'Institut avant le i*' juin de chaque année. ( iiaf) ) PRIX CUVIER. La Commission des souscripteurs pour la statue de Georges Cuvier ayant offert à l'Académie une somme résultant des fonds de la souscription restés libres, avec l'intention que le produit en fût affecté à un prix qui porterait le nom de Cuvier, et serait décerné tous les trois ans à l'Ouvrage le plus re- marquable, soit sur le règne animal, soit sur la Géologie, le Gouvernement a autorisé cette fondation par une Ordonnance en date du 9 août i83g. L'Académie annonce qu'elle décernera, s'il y a lieu, le prix Cuvier, dans sa séance publique de l'année 1891, à l'Ouvrage qui remplira les conditions du concours, et qui aura paru depuis le i^'" janvier 1888 jusqu'au 3i décembre 1890. Le prix Cuvier est de quinze cents francs. PRIX TRÉMONT. M. le baron de Trémont, par son testament en date du 5 mai 1847, a légué à l'Académie des Sciences une somme annuelle de onze cents francs, pour aider dans ses travaux tout savant, ingénieur, artiste ou mécanicien, auquel une assistance sera nécessaire « pour atteindre un but utile et glo- rieux pour la France ». Un Décret, en date du 8 septembre i856, a autorisé l'Académie à accepter cette fondation. En conséquence, l'Académie annonce que, dans sa séance publique annuelle, elle accordera la somme provenant du legs Trémont, à titre d'en- couragement, à tout « savant, ingénieur, artiste ou mécanicien «qui, se trouvant dans les conditions indiqués, aura présenté, dans le courant de l'année, une découverte ou un perfectionnement paraissant répondre le mieux aux intentions du fondateur. PRIX GEGNER. M. Jean-Louis Gegner, par testament en date du 12 mai 1868, a légué à l'Académie des Sciences « un nombre d'obligations suffisant pour former ( I I 2() ) le capital d'un revenu annuel de quatre mille francs, destiné à soutenir un savant qui se sera signalé par des travaux sérieux, et qui dès lors pourra continuer plus fructueusement ses recherches en faveur des progrès des Sciences positives ». L'Académie des Sciences a été autorisée, par Décret en date du 2 oc- tobre 1869, à accepter cette fondation. PRIX DELALANDE-GUERINEAU. Par un testament en date du 1 7 août 1872, M""" Veuve Delalande-Guérineau a légué à l'Académie des Sciences une somme réduite à dix mille cinq francs, pour la fondation d'un prix à décerner tous les deux ans « au voyageur » français ou au savant qui, l'un ou l'autre, aura rendu le plus de services à » la France ou à la Science » . Un Décret en date du iS octobre 1873 a autorisé l'Académie à accepter ce legs. Elle décernera, en conséquence, le prix Delalande-Guérineau dans la séance publique de l'année 1890. Le prix est de la valeur de mille francs. Les pièces de concours devront être déposées au Secrétariat de l'Institut avant le i" juin. PRIX JEAN REYNAUD. jyjrne Veuve Jean Reynaud, « voulant honorer la mémoire de son mari et perpétuer son zèle pour tout ce qui touche aux gloires de la France », a, par acte en date du 23 décembre 1878, fait donation à l'Institut de France d'une rente sur l'État français, de la somme de dix mille francs, destinée à fonder un prix annuel qui sera successivement décerné par les cinq Académies « au travail le plus méritant, relevant de chaque classe de l'Institut, qui se sera produit pendant une période de cinq ans ». « Le prix J. Reynaud, dit la fondatrice, ira toujours à une œuvre origi- » nale, élevée et avant un caractère d'invention et de nou^ eauté. » Les Membres de l'Institut ne seront pas écartés du concours. » Le prix sera toujours décerné intégralement; dans le cas où aucun » ouvrage ne semblerait digne de le mériter entièrement, sa valeur sera » délivrée à quelque grande infortune scientifique, littéraire ou artistique. » ( "27 ) Un Décret en date du 25 mars 1879 a autorisé l'Institut à accepter cette généreuse donation. En conséquence, l'Académie des Sciences annonce qu'elle décernera le prix Jean Reynaud, |)(iiir la troisième fois, dans sa séance publique de l'année 1891. PRIX JEROME PONTI. M. le chevalier André Ponti, désirant perpétuer le souvenir de son frère Jérôme Ponti, a fait donation, par acte notarié du 1 i janvier 187g, d'une somme de soixante mille lires italiennes, dont les intérêts de^ ront être employés par l'Académie « selon qu'elle le jugera le plus à propos pour encourager les Sciences et aider à leurs progrès ». Un Décret en date du i5 avril 1879 a autorisé l'Académie des Sciences à accepter cette donation; elle annonce, en conséquence, qu'elle décernera le prix Jérôme Ponti tous les deux ans, à partir de l'année 1882. Le prix, de la valeur de trois mille cinq cents francs, sera accordé à l'auteur d'un travail scientifique dont la continuation ou le développement seront jugés importants pour la Science. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au i" juin 1890. PRIX PETIT D'ORMOY. Par son testament, en date du 24 ji'i" '875, M. A. Petit d'Ormoy a institué l'Académie des Sciences sa légataire universelle, à charge par elle d'emplover les revenus de sa succession en prix et récompenses attribués suivant les conditions qu'elle jugera convenable d'établir, moitié à des travaux théoriques, moitié à des applications de la Science à la pratique médicale, mécanique ou industrielle. Un Décret, en date du 20 février i883, a autorisé l'Académie à accepter ce legs; en conséquence, elle a décidé que, sur les fonds produits par le legs Petit d'Ormoy, elle décernera tous les deux ans, à partir de l'an- née i883, un prix de c?«;r m/Z/e/Art/ic* pour les Sciences mathématiques pures ou appliquées, et un prix de dix mille francs pour les Sciences naturelles. Les reliquats disponibles de la fondation pourront être employés par C. R., 1888, 2- Semestre. (T. CVII, N° 26.) 14" ( II28 ) l'Académie en prix ou récompenses, siiivanl les décisions qui seront prises à ce sujet. PRIX FONDÉ PAR M""" la Marquise DE LAPLACE. Une Ordonnance royale a autorisé l'Académie des Sciences à accepter la donation, qui lui a été faite par M"** la Marquise de Laplace, d'une rente pour la fondation à perpétuité d'un prix consistant dans la collection complète des Ouvrages de Laplace. Ce prix est décerné, chaque année, au premier élève sortant de l'Ecole Polytechnique. ( '129 ) CONDITIONS COMMUNES A TOUS LES CONCOURS. Les concurrents sont prévenus que l'Académie ne rendra aucun des Ouvrages envoyés aux concours; les auteurs auront la liberté d'en faire prendre des copies au Secrétariat de l'Institut. Par une mesure générale prise en i865, l'Académie a décidé que la clôture des concours pour les prix qu'elle propose aurait lieu à la même époque de l'année, et le terme a été fixé au premier juin. Les concurrents doivent indiquer, par une analyse succincte, la partie de leur travail où se trouve exprimée la découverte sur laquelle ils appellent le jugement de l'Académie. Nul n'est autorisé à prendre le titre de Lauréat de l'Académie, s'il n'a été jugé digne de recevoir un Prix. Les personnes qui ont obtenu des ré- compenses, des encouragements ou des mentions, n'ont pas droit à ce titre. LECTURES. M. J. Bertrand Ht l'éloge historique de Antoixe-Joseph-Fhaxçois- Yvox Villarceau, Membre de l'Académie. J. B. et L. P. ( ii3o ) TABLEAUX DES PRIX DÉCERNÉS ET DES PRIX PROPOSÉS DANS LA SÉANCE DU LUNDI 24 DÉCEMBRE 1888. TABLEAU DES PRIX DECERiVES. ANNÉE 1888. géométrie. Grand prix des Sciences iM.\thém.\tiques Perfectionner la théorie des fonctions algébriques de deux variables indépen- dantes. Le prix est déierné à M. Emile Picard toSg Prix Bordin. — Perfectionner en un point important la théorie du mouvement d'un corps solide. Le prix est décerné à M"' So- pliie de Kowalewsky 1042 Prix Francœur. — Le prix est décerné à M. Emile Barbier io43 Prix Poncelet. — Le prix est décerné à M. E. Collignon io43 mécanique. Prix extraordinaire de six mille francs. — Progrés de nature à accroître l'effica- cité de nos forces navales. La Commission décerne trois prix de deux mille francs chacun à M. A. Baiiaré, à M. A. Hauser et à M. Beynaud io43 Prix Montyon. — Le prix est décerné à M. H. Bazin 1047 Prix Plu.mey. — Le prix est attribué à '!tl""\" Benjamin Normand et ses enfants. io5o Prix Dalmont. — Le prix est décerné à M . Jean Besat 1 "î 1 ASTRONOMIE. Prix Lalande. — Le prix est décerné à M. Joseph Bossert loji Prix Valz. — Le priv est décerné à .M. E.-C. Picherin" luJS Prix Janssen. — Le prix est décerné à M . William Huggins 1 o j 4 Prix Damoiseau. — Perfectionner la théorie des inégalités à longues périodes causées par les planètes dans le mouvement delà Lune. — Le prix n'est pas décerné. Un encouragement de mille francs est accordé à l'auteur du Mémoire portant pour épi- graphe : « Lagrange, Laplace, Cauchy ». La question est maintenue pour 1890.... io54 physique. Grand prix des Sciences matiiê.matiques. — Perfectionner en quelque point impor- tant la théorie de l'application de l'élec- tricité à la transmission du travail. La question est retirée du concours loj.î STATISTIQUE. Prix Moxtyon. — Deux prix sont décernés, l'un à M. Félix Fauve, l'autre à .M. ./. Tcissier io56 CHIMIE. Prix Jecker. — Le prix est partagé par moitié entre M. Maquenne et .M. Caze- netive 1 066 GÉOLOGIE. Prix Cuvier. — Le prix est décerné à M. Joseph Leidy 1 069 BOTANIQUE. Prix Desmazières. — Le prix est décerné à .M. V.Fayod 1071 ( i'3i ) Prix Montagne. — Le prix est décerné à M. Gaston Bonnier 1073 AGRICULTURE. Phix Vaillant. — iMaladies des céréales. Le prix n'est pas décerné. La question est prorogée à 1889 1073 ANATOMIE ET ZOOLOGIE. Prix Savigny. — Le prix n'est pas décerné. 1076 Prix Tiiore. — Le prix est décerné à M. le D' Cailet 107IJ Prix da Ga.ma Machado. — Le prix n'est pas décerné 1078 MÉDECIIVE ET CHIRURGIE. Prix .Montyon. — La Commission décerne trois prix : à M. Hardy, à M. Albert He- nocque, à MM. Follin et Duplay. Elle accorde trois mentions honorables : la première à JL Emile Berger, la deuxième à M. Gilles, de la Tourelle, et la troisième ex œquo à M. Bailly et à M. Bérenger- Féraiid, Elle cite lionorablcnient dans le Rapport MM. Bérillon. Binet et Feré, Chauvel et Paulet, Jolly, Lecorclié et Talamon, Martin (de Bordeaux), Vidal (d'Hyéres) 1078 Prix Brkant. — La Commission accorde une récompense de trois mille francs à M. le D' Hauser 1081 Prix Barbier. — Le prix est partagé par moitié entre MM. Leroy et. Baphaél Du- bois et M. le D' /. Ehrmann (de Mul- house) 1080 Prix Godard. — Le prix est décerné à 'M. le D' Maurice Hache ] oS5 Prix Lalleiiand. — Le prix est partagé par moitié entre M. François -Franck et M. Paul Blocq. Une mention honorable est accordée à AL BouK-ier 10S6 PHYSIOLOGIE. Prix Montyon. — Le prix est partagé par moitié entre AL Augustus D. Waller et M. Léon Fredericq . Des mentions hono- rables sont accordées à M. Beauregard, à MAeD' Blake, k M. Mangin. Une citation honorable est accordée i^ M. Peyrou 1090 GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. Prix Gay. — Dresser, d'après des observa- tions nouvelles et en mettant à contribu- tion celles déjà publiées, des Cartes men- suelles des courants de surface dans l'océan Atlantique. Donner un aperçu du régime des glaces en mouvement aux abords des régions boréales. Le prix est décerné à M. G. Simart 1094 PRIX GÉNÉRAUX. Prix Montyon, Arts insalubres. — Deux encouragements de quinze cents francs chacun sont accordés à M. le D' Paqiielin et à M. Fumât 1096 Prix Trémont. — Le prix est décerné à M. Fénon 1098 Prix Gegner. — Le prix est décerné à M. Valson "098 Prix Delalande-Guérineau. — Le prix est décerné au R. P. Boblet 1099 Prix Jérôme Ponti. — Le prix est décerné à M. G. Kœnigs • JOO Prix Laplace. — Le prix est décerné à M. Weiss ( Paul-Louis ) 1 1 00 ( "32 ) PRIX PROPOSES pour les années 1889, 1890, 1891 et 1893. géométrie. 1890. Grand prix des Sciences mathéma- tiques.— Perfectionner en un point impor- tant la théorie des équations différentielles du premier ordre et du premier degré. . . iioi 1890. Prix Bordin. — Étudier les surfaces dont l'élément linéaire peut être ramené à la forme 1889. Prix Francœur J102 1889. Prix PoNCELET 1102 mécanique. 1889. Prix extraordinaire de six mille FRANCS. — Destiné à récompenser tout pro- grès de nature à accroître l'efficacité de nos forces navales 1 101 1889. Prix Montyon i io3 1889. Prix Plumey i io3 1891. Prix Dalmont 1104 1889. Prix Fourneyron. — Étude théorique et pratique sur les progrès qui ont été réalisés depuis 1880 dans la navigation aérienne uo't ASTRONOMIE. 1889. Prix Lalande uoS 1890. Prix Damoiseau. — Perfectionner la théorie des inégalités à longues périodes causées par les planètes dans le mouve- ment de la Lune iioj 1889. Prix Valz 1 106 1889. Prix Janssen 1 106 physique. 1889. Prix L. La Gaze 1 107 statistique. 1889. Prix Montyon 110» CHIMIE. 1889. Prix Jecker 1108 1889. Prix La Gaze 1109 géologie. 1889 Prix Delesse 1109 1890. Prix Fontannes . nog 1890. Prix Vaillant. — Élude des refoule- lemenls qui ont plissé l'écorce terrestre; rùle des déplacements horizontaux 1110 botanique. 1889. Prix Barbier 1110 1889. Prix Desmazières 11 10 1889. Prix Montagne im 1889. Prix de la Fons Mélicocq iiii 1889. Prix Thore ma AGRICULTURE. 1889. Prix VAILL.4NT. — Étudier les mala- dies des céréales dans leur généralité 1112 1893. Prix Morogues iii3 anatomie et zoologie. 1889. Grand prix des Sciences physiques. — Étude complète de l'Embryologie et de l'évolution d'un animal, au choix du can- didat Il '3 1889. Prix Bordin. — Étude comparative de l'appareil auditif chez les animau.x verté- brés à sang chaud, Mammifères et Oi- seaux 1 n3 1889. Prix Thore 1 1 15 1889. Prix Savigny mS 1891. Prix da Gama Machado 1116 MÉDECINE ET CHIRURGIE. 1889. Prix Montyon 1 1 l'i 1889. Prix Barbier 1 n7 1889. Prix Bréant 1117 1889. Prix Godard 1118 1890. Prix Serres 1 1 19 1891. Prix Cn.iussiER 1119 1889. Piux Bellion 1120 1889. Prix Mège hîo 1890. Prix Dusgate us» 1889. Prix Lallemand 1121 physiologie. 1889. Prix Montyon 1 lii 1889. Prix L. La Gaze 1121 1889. Prix Pourat. — Recherches expéri- mentales sur la contraction musculaire.. iiJJ 1S90. Prix Pourat. — Des propriétés et des fonctions des cellules nerveuses annexées ( II 33 ) aux organes des sens ou à l'un de ces organes 1 12> 1889. Prix iMARTiN-DAMOURETTE 1 1 il GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. 1889. Prix Gay. — Déterminer, par l'étude comparative des Faunes ou des Flores, les relations qui ont existé entre les iles de la Polynésie et les terres voisines 1 12 i 1890. Prix G.iY. — Faire l'étude orogra- pbique d'un système de montagnes par des procédés nouveaux et rapides tus PraX GENERAUX. MÉDAILLE ARAOC I 1 î4 1889. Prix MoNTYON, Arts INSALUBRES 1124 1891. Prix Cuvier 1125 1S89. Prix ïrémont i i^.S 1889. Prix Gegner 1 1 aS 1890. Prix Delalande-Guérineau i ia6 1891. Prix Jean Reynaud 112G 1890. Prix Jérôme Ponti 1 127 1889. Prix Petit d'Ormoy 1127 1889. Prix Laplace 1 128 Conditions communes à tous les concours "29 Avis relatif au titre de Lauréat de l'Académie 1129 ( i>34 ) TABLEAU PAR ANNÉE DES PRIX PROPOSÉS POUR 1889, 1890, 1891 ET 1893. 1889 Prix Francœur. — Découverles ou Iravaux utiles au progrés des Sciences malliématiques pures et appliquées. Prix Pon'cklet. — Décerné à l'auteur de l'Ou- vrage le plus utile au progrès des Sciences ma- thématiques pures ou appliquées. Prix extraordinaire de six mille francs. — Progrés de nature à accroilre l'efficacité de nos forces navales. Prix Montyon. — Mécanique. Prix Plumey. — Décerné à l'auteur du per- fectionnement des machines à vapeur ou de toute autre invention qui aura le plus contribué au progrès de la navigation à vapeur. Prix Fourneyron. — Étude théorique et pra- tique sur les progrès qui ont été réalisés depuis i88o dans la navigation aérienne. Prix Lalande. — Astronomie. Prix Valz. — Astronomie. Prix Janssen. — Astronomie physique. Prix L. La Gaze. — Décerné à l'auteur du meilleur travail sur la Physique, la Chimie et la Physiologie. Prix Montvon. — Statistique. Prix Jecker. — Chimie organique. Prix Delesse. — Destiné à l'auteur d'un tra- vail concernant les Sciences géologiques ou, à défaut, les Sciences minéralogiques. Prix B-^rbier. — Décerné à celui qui fera une découverte précieuse dans les Sciences chirurgi- cale, médicale, pharmaceutique, et dans la Bo- tanique ayant rapport à l'art de guérir. Prix Desmaziî;res. — Décerné à l'auteur de l'Ouvrage le plus utile sur tout ou partie de la Cryptogamie. > Prix Montagne. — Décerné aux auteurs de travaux importants ayant pour objet l'anatomie, la physiologie, le développement ou la descrip- tion des Cryptogames inférieures. Prix de la Fons Melicocq. — Décerné au meil- leur Ouvrage de Botanique sur le nord de la France. Prix Vaillant. — Étudier les maladies des céréales dans leur généralité. Prix Tiiork. — Décerné alternativement aux travaux sur les Cryptogames cellulaires d'Eu- rope et aux recherches sur les mœurs ou l'ana- tomie d'une espèce d'Insectes d'Europe. Grand prix des Sciences rhysiques. — Étude complète de l'embryologie et de l'évolution d'un animal, au choix du candidat. Prix Bordin. — Étude comparative de l'appa- reil auditif chez les animaux vertébrés à sang chaud, .Mammifères et Oiseaux. Prix Savigny, fondé par M"' Letellier. — Dé- cerné à de jeunes zoologistes voyageurs. Prix Montyon. — Médecine et Chirurgie. Prix Bré.4NT. — Décerné à celui qui aura trouvé le moyen de guérir le choléra asiatique. Prix Godard. — Sur l'anatomie, la physiolo- gie et la pathologie des organes génito-urinaires. Prix Lallemand. — Destiné à récompenser ou encourager les travaux relatifs au système ner- veux, dans la plus large acception des mots. Prix Bellion, fondé par M"' Foehr. — Dé- cerné à celui qui aura écrit des Ouvrages ou lait des découvertes surtout profitables à la santé de l'homme ou à l'amélioration de l'espèce hu- maine. Prix Mège. — Décerné à celui qui aura con- tinué et complété l'essai du D' Mège sur les causes qui ont retardé ou favorisé les progrès de la Médecine. Prix Montyon. — Physiologie expérimentale. Prix Polrat. — Recherches expérimentales sur la contraction musculaire. Prix Maktin-Damourette. — Physiologie thé- rapeutique. Prix Gay. — Déterminer, par l'étude compa- rative des Faunes ou des Flores, les relations qui ont existé entre les lies de la Polynésie et les terres voisines. Prix Montyon. — Arts insalubres. Prix Tremont. — Destiné à tout savant, artiste ou mécanicien auquel une assistance sera néces- saire pour atteindre un but utile et glorieux pour la France. Piiix Gegner. — Destiné à soutenir un savant ( ii35 ) qui se sera distingué par des travaux sérieux poursuivis en faveur du progrès des Sciences po- sitives. Prix Petit d'Ormoy. — Sciences malhémati- i|ues pures ou appliquées et Sciences naturelles. Prix Laplack. — Décerné au premier élève sortant de l'École Polytechnique. 1890 Grand prix des Sciences mathém.4tiques. — Perfectionner en un point important la théorie des équations différentielles du premier ordre cl du premier degré. Prix Bordin. — Étudier les surfaces dont l'é- lément peut être ramené à la forme rfs= = [/(«)- s (i')](rf''' dv-- ) Prix Damoiseau. — Perfectionner la théorie des inégalités à longues périodes causées par les planètes dans le mouvement de la Lune. Prix Fontannes. — Décerné à l'auteur de la meilleure publication paléontologique. Prix Serres. — Sur l'embryologie générale appliquée autant que possible à la Physiologie et à la Médecine. Prix Dusq-ate. — Décerné à l'auteur du meil- leur Ouvrage sur les signes diagnostiques de la mort et sur les moyens de prévenir les inhuma- lions précipitées. Prix Vaillant. — Étude des refoulements qui ont plissé l'écorce terrestre; rôle des déplace- ments horizontaux. Prix Gay. — Faire l'étude orographique d'un système de montagnes par des procédés nouveaux et rapides. Prix Pourat. — Des propriétés et des fonc- tions des cellules nerveuses annexées aux organes des sens ou à l'un de ces organes. Prix Delalande-Guf^rineai'. — Destiné au voyageur français ou au savant qui, l'un ou l'autre, aura rendu le plus de services à la France ou à la Science. Prix Jérôme Ponti. — Décerné à l'auteur d'un travail scientifique dont la continuation ou le développement seront jugés importants pour la Science. 1891 Prix Dalmont. — Décerné aux ingénieurs des Ponts et Chaussées qui auront présenté à l'Aca- démie le meilleur travail ressortissant à l'une de ses Sections. Prix Cuvier. — Destiné à l'Ouvrage le plus remarquable soit sur le régne animal, soit sur la Géologie. Prix da Gama Machado. — Sur les parties co- lorées du système tégumentaire des animaux ou sur la matière fécondante des êtres animés. Prix Chaussier. — Décerné à des travaux im- portants de Médecine légale ou de Médecine pra- tique. Prix Jean Reynaud. — Décerné, au travail le plus méritant qui se sera produit pendant une période de cinq ans. 1893 Prix Morogues. en France. — Décerné à l'Ouvrage qui aura fait faire le plus grand progrés à l'Agriculture "\m^ "^•^- C. R., 2" Semestre. (T. CVIl, N* 26.) i49 ( ii36 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 17 décembre 1888. Sur les accélérations d'ordre quelconque dans le ?nouvement d'une figure plane dans son plan; parVu. Gilbert. Rome, Philippe Cuggliani, 1888; br. in-4°. Sur les composantes des accélérations d'ordre quelconque suivant trois direc- tions rectangulaires variables (extrait du Journal des Mathématiques pures et appliquées); par Pu. Gilbert. Paris, Gauthior-Villars etFils, 1888; br. in-4°. Manuel pratique de Cristallographie ; par G. Wyrouboff. Paris, Gauthier- YillarsetFils, 1889; i vol. in-8''. Les stations de l'âge du renne dans les tiallées de la Vézére et de la Corréze. Documents publiés par le D' Paul Girod et Elie Massénat; i" fascicule. Paris, J.-B. Baillière etFils, 1888; br. in-4°. (Présenté par M. de Quatre- fages.) Recherches expérimentales sur la vision chez les Arthropodes ; quatrième Partie ;/JO/' Félix Plateau. Bruxelles, F. Hayez, 1888; br. in-8°. appareil operculaire des Poissons; par M. A. Lavocat. Toulouse, Doula- ddure-Privat, 1888; br. in-8«. Les premières civilisations; />«/• Gustave Le Bon. Paris, C. Marpon et E. Flammarion, 1889; i vol. in-4°. (Présenté par M. Larrey.) Memoria sobre a determinaçâo das linhas magnelicas do Brazil; pelo ca- pitào-tenente Francisco Calheiros da Graça. Rio de Janeiro, Lombaerts et G*, 1882; br. in-8". (Présenté par M. Bouquet de la Grye.) Études sur le terrain houiller de Commentry ; livre deuxième : Flore fossile ; par M. B. Renault et M. R. Zeiller. Première Partie, par M. R. Zeiller. Saint-Étienne, au siège de la Société de l'Industrie minérale, 1888; i vol. in-8° et un atlas in-f°. (Présenté par M. Daubrée.) Memoria sobre a origem e causa do aquecimento das aguasdo Gulf-Stream; { ii37 ) /;or Francisco Calheiros da Graça. (Présenté par M. Bouquet de la Grye.) Rio de Janeiro, 1874; br. in-8°. The Transactions o/lhe royal Irish Academy; volume XXIK, Part III and Part IV. Dublin. 1888; 2 br. \n-.\°. Proceedings and Transactions 0/ llie Royal Society of Canada for t/ie year 1887; volume V. Montréal, Dawsou Brothers, 1888; i vol. gr. in-4". On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai (les Grands-Augastins, n° 55. Bpuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent réguliurcinent le Dhnnnclu-. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4''. Doux es l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel art du i" janvier. Le prix de Ciiboiinenient est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale ; 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, On souscrit, à l'Etranger, chez Messieurs : a IMicliel et Médan. I Gavatilt St-Luger. >/■ ' Joiirdan. ( RiilV. dis Hectiuet-Dccohert. 1 liciinain elGrassin. "'* ( l.acliéseelDolbeau. onne Jérôme. nçon Morel et G". j Avrard. ) Cliaumas. 'l Dulliu. ( Muller liéres. ■ges Soumard-Berneau iLelouriiiei. F. KoDeri. J. Kobert. V Uzel CarolT. ; Baër. i i Hervieu. ' Massif. mbéry Perrin. rbourg Henry. teaux. 2t-Ferr. .le. Rousseau. Lamarche. Ratel. Keuaud. Lauverjat. Crépin. i Drevet. Lorient. chez Messieurs : \ Gosse. ( M"» l'exier. Beaud. Georg. l-yon / .Mégret. Palud. l Ville et Pérussel 1 Bérard. Marseille i LafliUc. ( Pessailhan j Calas. Montpellier ' Goulet. ( Bietrix. Moulins Martial Place. / Sordoillet. Nancy Nantes Nice . Gratier. 'iochellc Hairitau. Bourdiguon. favre . Poinsignon. Beghin. Lefebvre. Quarré. •' Gros|ean-Maupiii ' Sidol l'rères. ( Prevert et Houis ( M"" Veloppé. j Barina. ( Visconti. Nîmes Thihaud. Orléans.. Luzeray-Laillc „ . . ( Blanchier. Poitiers i ^ . ( Dniincaud. Hennés Plihon et Hervé. BocheforI Boucheron - Rossi Langlois. [gnol iMétérie. S'-Étienne Chevalier. ( Bastide. ( Hunièbe. „ , 1 Gimet. Toulouse •' . ( Privât. i Morel. Péi-ical. Siiiipligeon. ., , . l Giard. Valeneiennes , r Leniaitre. Bouen. Toulon . .Amsterdam . chcï Mes>iciirs ) Caarelsen. / Feikema. Athènes Wilbcrg. , , Verdaguer. Barcelone.. Berlin. Piaget. Asher et G''. Calvary et G". Friediander et fils. Mayer et MQller. Berne j Srhmid, Francke ei Bologne. Zanichelli et C". Boston Sever et Francis. ; Decq. Bruxelles Mayolez. ( Falk. , Haimunn. Biicharest Ranisteanu. Budapest Kilian. Caire [Le) V' Barbier. Cambridge Deighton, BellctC Christiania Cammeniicyer. Conslantinople. . l.orentz et Keil. Ciipenhague Ibisl et fils. Florence Lœscher et Seeber Giind Hoste. Ucnes Beuf. / Chci'buliez. Genève ' Georg. ( Slapelmohr. Kharkofi Poloiiectove. La Haye Belinlanle frères. ) Benda. / Payot. , Barth. l Brockhaus. Leipzig ' Lorentz. i Jlax Riibe. \ Twietmcyer. ( Decq. ( Gnusé. Londres Luxembourg. Madrid Milan chez Messieurs j Dulau. j Nutt. V. Buck Fuentès et Capde- ville. Librairie Guten berg. Gonzalés e hijos. Yravedra. F. Fé. Duinolard frères. Hœpli. Moscou Gautier. I Furcheim. Naples ] Marghieri di Gius ( Pellerano. Christern. VVeslermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et C'°. Palerme Pédone-Lauriel. Porto Magalhâès et Moriiz. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. j Bocca frères. ( Loescher et G'*. New-Yorli. Bome. Lausanne.. Botterdani Stockholm S'-Pétersbourg- Turin . Liège. Kramers. Samson et Wallin. Issako!f. Melli'^r. Wo'fT. Bot lu frères. Brero. Loescher. I RosenbergelSellier. Varsovie Gebetliner et Wollf. Vérone Druckeret Tedeschi. j Frick. ( Gerold et G". Franz Hanke. Meyer etZeller. Vienne . Ziirich . 15 fr. 15 fr. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes l«r à 31.— ! 3 Août i835 à 3i Décembre i85o. > Volumes in-4''; t853. Prix Tomes 32 à 61. — 1 1" Janvier i85i à 3i Déce.-iibre i865. ) Volumes in-4''; '870. Pri.\ SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : une I : Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par M.^L A. Demès et A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les êtes, par M. H.vnsen.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières SCS, par AL Claude Bernard. Volume 'n-4'', avec 82 planches; i856 15 fr. )me II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vas Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences le concours de i853, et puis remise pour celui de i855, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- entaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée.— Rechercher la nature :s rapports qui existent entre l'étatactuel du règne organique et ses états antérieurs, » par M. le Professeur Bronn. In-4'", avec 27 planches; 1861... 15 fr. la môme Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. K m. TABLE DES ARTICLES. (Séance publique annuell-e du 2 'i tlécemlire 1888.) Pages. Allofulion lie i\I. .Ianssen, l'ié'^irli-iil tir l'Arailc-mie io3i l'ri \ dérerm-s i o3(| Prix prupust'S i ii>i Tableau des prix décerni-s i iHu Tai>Ieau des prix proposés 1 13 » Tableau par anm-e des prix proposés ii.Vj BuLLKTi.v i)ii!t,K)ijmi>in(ji E r i3f) PAUIS. — IMPIUMEKIE (ÎAUTH[ER-VILL\KS ET KILS, Quai des Grands- Aususiius, 53. SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBnOMADAlKES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. I,ES SECRÉTAIRES PERPÉTUÉE.^ . TOME CVII. Wn (ol Décembre 1888). PARIS, GAUTHIF.R-VILLARS ET FILS. IMPllIMEUKS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 55. "^1888 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dapjs les séances des a3 juin 1862 et 24 mai 1875. TvCs Comptes rendus Jtehdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes V^)ré!;entés par des savants étrangers à l'Académie. tlha(|ue cahier ou numéro des Comptes rendus a /|H pages ou G feuilles en moyenne. 26 numéros composent un A'^olume. Il V a deux volumes par année. AuTiCLi; 1*' . — Impression des travaux de t' Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étrangerdeTAcadémie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus pins de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 30 j)ages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acac sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aij que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séanc blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savar étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des persol qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1] demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'ul sumé qui ne dépasse pas 3 pages. I/Cs Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au nombre de pages requis! Membre qui fait la présentation est toujours nor mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Eï autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le pour les articles ordinaires de la correspondancel cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être re l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tan jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à te le titre seul du Mémoire est inséré dans \eCompte actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sa vant, et mis à la fin du cahier. I Article 4. — Planches et tirage à part Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des ai teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports t les Instructions demandés par le Gouvernement. Article .5. Tous les six mois, la Commission ailministralise lai un Rap|)ort sur la situation des Comptes rendus aprè l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution (hi [)ré sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de le: déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 31 DECEMBRE 1S88. PRÉSIDENCK DE M. JANSSEN. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE, M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts adresse l'ampliation d'un Décret par lequel le Président delà République approuve l'élection de M. Schuizenberger, dans la Section de Chimie, eu remj)lace- nientde feu M. H. Debray. Il est donné lecture de ce Décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. Schutzexbergek prend place parmi ses Confrères. M. Faye présente à l'Académie, au nom du Bureau îles Longitudes, r « Annuaire pour l'an 1889, publié par le Bureau des Longftudes ». C. K., 188S, 1' Semestre. (T. r,\li, N» es zones qui possèdent la plus grande hauteur moyenne des conti- nents et la plus grande profondeur des mers se trouvent, dans l'hémisphère boréal, entre 3o° et ^0° de latitude; dans l'hémisphère austral, entre 10° et 3o° de latitude. Ce sont aussi les zones des grands centres d'action de notre atmosphère et des hautes pressions moyennes annuelles. (') The ivorld shoiving lieiglit of land and deptli of sea on Lcanberl's eqital area projection, byJ.-G. Barlholomew; 1887. Illustraling Mr Murray's Paper ( TVic .çcoi/wA geograpliical Magazine ; january i888). (-) iMovennes d'après les superficies respectives. ( II/»2 ) » Pour chaque hémisphère et pour le globe entier, j'ai trouvé, en inètres : Hauteur Profondeur moyenne moyenne (les continents. des mers. Hémisphère du nord jjS 8627 » sud 634 3927 Globe entier ( ' ) 69^ SSo.l ASTRONOMIE. — Etoiles filantes de la période du f)-i r août 1888 observées en Italie. Note du P. F. De.\/..\, présentée par M. Mascarl. « J'ai achevé la discussion et le calcul des observations faites dans les stations italiennes sur la pluie météorique des Perséides, et j'en donne ici un résumé. » Pour rendre les résultats en quelque manière comparables entre eux, je donnerai une Table des résultats obtenus dans chaque station, pendant les nuits des 9, 10 et 1 1 août, qui sont les plus importantes de la période des Perséides, par un seul observateur dans l'espace d'une heure. Nomlire lioraire des étoiles filantes obsen,'ées dans chaque station pendant les nuits des 9, 10, 1 1 août. Nuits Stations. H. Recoaro 4 Roverbella (Mantoue) 11 Mantoue .3 Crémone 6 Vocca (Valsesia) 16 Fara (Novare) 24 Vignarello (Novare) 10 Apiica ( Vahelline) 9 S.Giovanni Canavese(Ivrée). 3 Petlinengo (Bielle) 18 Savillan (Piemonte) g Sommariva Perico (Pie- monte) 17 Moncaiieri i 3 Volpeglino (Tortone) 24 Doria (Gênes) 36 10. 11. / 1 9 12 i5 3 6 9 33 i3 32 25 28 20 i3 8 6 5 '9 2 9 5 •9 '7 18 8 38 i3 55 33 Stations. 'J. Bargone (Emile) g Modène 10 Correggio (Emile) 12 Castel Maggiore (Bologne). 26 I^isloia 35 Florence 17 Ponte Badiu (Florence). ... 9 Fiesole » Maenza (Rome) 4» S. Giovanni in Galilea (Ri- mini) i4 S. Martine in [-"ensili (Cam- po-Basso) là Gaëte 16 N'allé di Pompei g Palagonia (Catanie) 6 i\'uits "To^ 11. 9 10 I 2 » i3 i3 40 )> 55 34 49 3o 8 20 25 25 )> 52 22 16 i3 20 '9 9 i3 8 (') Movenncs d'après les superficies respectives. ( i'43 ) » Les résultats obtenus flans les diverses stations dil'fèrent beaucoup entre eux. Cette différence a été causée par plusieurs circonstances, telles que la transparence du ciel, qui toutefois fut en général serein, l'expé- rience des observateurs, leur attention dans le tracé des trajectoires, l'heure d'observation, etc. Nous nous proposons, pour l'année prochaine, de rendre ces observations plus uniformes. )) On voit toutefois que, dans la plupart des observatoires, le maximum se vérifia pendant la nuit du ro au 1 1 . Dans quatre stations sur vingt-neuf, le maximum des météores a été obser\é la nuit du i i au 12, et ce sont aussi celles dont les résultats obtenus le 10 et le 1 1 diffèrent très peu entre eux. » Dans son ensemble, la pluie des étoiles fdantes a été assez abondante, comparativement à celles des années précédentes. » La splendeur et la beauté des météores furent plus ou moins remar- quables, selon les lieux d'observation, ainsi qu'il arrive presque toujours. Le radiant principal de la période ne fut que très peu différent de l'ordi- naire, auprès de vi de Persée; la moyenne des diverses trajectoires dans plusieui-s stations donne pour sa position a =.43", 8 =+56°. » Comme à l'ordinaire, outre ce radiant principal, on en observa plu- sieurs autres, surtout dans le Cygne, dans Andromède, dans le Dragon, près de l'étoile polaire, et ailleurs. » Les plus importants sont les suivants : i» 2 = 296, 0 =:-(- 53 près de / du Cygne, 2" a = 292, 3 = H- 68 près de 0 du Dragon, 3° a = 3, 0 1=: -)- 3o près de ï d'Andromède, 4° arr: r5, 5 :=-)- 89 près de la Polaire. » Plusieurs bolides ont été observés dans nos stations. » PHYSIQUE. — Volumes (les vapeurs saturées. Note de M. Ch. Axtoixe. (Extrait.) (( Zeuner a été conduit à penser qu'entre la pression et le volume de la vapeur d'eau on. a une relation de la forme (0 IK"= C. ( ii44 ) » Les pressions sont données ( ' ) par la formule (2) log/? = A(D- -^-)=AD ^ H Des formules (i) et (2), on déduit loge = - (loge — AD)-f- 1000 A » Pour la vapeur d'eau, Zeuner admet n = 1,0646. )) J'ai étendu ce coefficient aux autres vapeurs, et de la formule -a..: p = AO j'ai déduit une première approximation du volume, de la chalenr totale, du coefficient de dilatation, etc., des gaz et des vapeurs. » Il convient de chercher à réduire celte approximation. On se rap- proche de la réalité des faits, en posant r f I 000 , « = 1,05597, -7^—947; les coefficients A de la formide (2) sont : \apeur d'eau A rrr 1 ,6844 Éther A = 1 , 1 85 Acétone A t= i , i44 Chlorure A=ri,i22 Chloroforme de carbone A := i , i663 Sulfure de carbone A ^= 1 , 202 i> Le coefficient k de la formule logt^ = /?• + 947 - se détermine par la connaissance d'un volume c correspondant à une tem- pérature 0. (') Comptes rendus, séances des 2- octobre et 12 novembre iS ( ii45 ) M On arrive ainsi à représenter les volumes (en litres) des vapeurs ci- après, par les formules : Vapeur d'eau logi'=: ■ — i,6i585; 0 = aSo -t- < ; Étlier log l' ^ — ~ — 1 , 525oo ; 0 =r ^42 -h l ; Acétone loge =z — — — i ,20000; 0 =: 220 + /; Clilorofornie log v ^^ — i,456oo; Or=2iq-t-;; Ctilorure de carboue . . iosv = — — 1 ,47700; 6 = 220 + l; 6 1 1 3S Sulture de carbone. .. . logi'=: — 1,37840; 6:=:246 + i. » Je n'ai pas calculé les volumes de l'alcool, parce que ses chaleurs to- tales (sur lesquelles Zeuner s'est fondé) |5résentent des anomalies telles que Regnault a dû renoncer à les coordonner par une formule empirique. » Dans les Tableaux calculés, j'ai négligé le volume d'un kilogramme tiu liquide en présence du volume de sa Aapeur. » ÉLECTRICITÉ. — Propagation du courant sur une ligne télégraphique. Note de M. Vaschy, présentée par M. A. Cornu. « Si l'on tient compte de la résistance R/, de la capacité C/et de la self- induction L/ d'une ligne électrique de longueur/, la propagation du cou- rant sur cette ligne est régie par l'équation où V désigne le potentiel en un point d'abscisse x à l'époque t. En suppo- sant L nul, on retombe sur l'équation d'oii Sir W. Thomson a déduit, en i856, sa théorie de la propagation, applicable aux longues lignes sous-ma- rines. ') Considérons d'abord le cas oit l'origine de la ligne est brusquement portée du potentiel zéro au potentiel E. Quel sera le régime du courant à l'autre extrémité? D'après la théorie développée par Sir W. Thomson, en portant le temps t en abscisse et l'intensité « en ordonnée, on obtient une courbe dont la forme est la même pour toutes les lignes; l'intensité i croît ( ii40 ) dès le début et tend, par une marche continue et constamment croissante, vers un maximum, qui est sa valeur finale en régime permanent. » L'intégration de léquation (i) conduit à un résultat bien différent. En posant ls'CL=H et CR/-=:T, on trouve que l'intensité / reste rigoureusement nulle du temps / - o jus- T "y 1_ qu'au temps / = 0; qu'elle prend à l'époque H une valeur finie ^e '-", et varie ensuite d'une manière continue jusqu'au temps / = 36; qu'elle subit alors un nouveau ressaut égal à —- e '^" , pour varier d'une manière con- tinue jusqu'au temps l =^ 50; ainsi de suite. L'intensité à l'origine subit des variations brusques aux époques o, 26, 4^, ..., ce qui met en évidence un double caractère de la propagation : i" réflexions successives de l'onde électrique aux deux extrémités; 2" vitesse finie de propagation du front de l'onde ('). Cette vitesse est égale à i I ô = ^ = "- » En outre, la courbe du courant d'arrivée a des formes très différentes suivant la valeur du rapport ^ ■-= i /„ .^ .., ; qui est un nombre abstrait. Lorsque ce rapport est assez faible (au-dessous de 0,1), la courbe se con- fond sensiblement avec celle que donne la théorie de Thomson. Lorsque F= est assez grand, elle présente, au contraire, un grand nombre de res- sauts très accentués. M. Barbarat, Ingénieur des Télégraphes, a construit un certain nombre de courbes correspondant à diverses valeurs de ,y, et a bien voulu me les communiquer. On en peut tirer des (onclusions pra- tiques très importantes, comme on le verra ci-après par ini exemple. » Si la ligne présente une perte uniforme, le second membre de l'équa- tion (i)doit être complété par l'addition du terme p- V = /?î'^V, en dési- (') C'est la conclusion ;i laquelle étaient parvenus MM. Fizeau et Gounelle, dès i85o, dans leurs expériences entie Paris, Amiens et Rouen {Comptes rendus, t. XXX, p. 437). ( i>47 ) gnanl par R, l'isolement par unité de longueur. Dans le cas ])articulier où l'on a R| — pK ' la forme de l'intégrale est » Cette forme indique que les ondes électriques se propagent le long de la ligne sans changer de forme, leur amplitude seule décroissant en progres- sion géométrique. » Application à la télégraphie. — Si la ligne n'est mise en communica- tion au départ avec une pile E que pendant un temps t assez court, et est ensuite reliée à la terre (cas d'une émission télégraphique), ce qui revient à laisser la pile +Eet à lui en superposer une autre égale à — E au temps t, on construira la courbe du courant d'arrivée en prenant la différence des ordonnées : i^de la courbe dont il a été parié plus haut; 2° de la même courbe que l'on aurait fait glisser, le long de l'axe des t, d'une longueur égale à 6, vers la droite. La courbe résultante ainsi construite représente en quelque sorte l'onde électrique à l'arrivée. » Plus cette onde sera étalée, plus la transmission devra être ralentie pour éviter l'empiétement de deux ondes successives, qui aurait pour effet de confondre les signaux correspondants. Or, étant données les valeurs de C, R et / pour une ligne, on trouve que l'onde est le moins étalée pos- sible lorsque L est égal à — yr- environ. Cette valeur de L paraît donc être la plus avantageuse au point de vue de la rapidité de transmission sur la ligne considérée. » Il est remarquable qu'en supposant la capacité électrostatique de la ligne concentrée en son milieu pour simplifier les calculs, on trouve encore que la valeur la plus avantageuse de L est la même. )) On peut déduire de là une conclusion pratique. Pour les longues PH- /- lignes souterraines, L étant bien inférieur à — ^ — j on améliorerait la o 16 transmission en accroissant la valeur de ce coefficient. On obtiendra un résultat analogue, sans modifier l'état même de la ligne, en intercalant sur celle-ci, à des points de coupure placés de distance en distance, des bo- bines présentant une self-induction assez grande sous une résistance insi- gnifiante. Cela est facile, car on sait construire des bobines de résistance inférieure à i ohm et dont la self-induction est égale à quelques unités pratiques (5 ou 10, par exemple). G. R., 1888, 2' Semestre. (T. CVU, N» 27.) 131 ( .148 ) » Une remarque analogue s'appliquerait aux transmissions télépho- niques. » CHIMIE. — Action de l'hydrogène sulfuré sur le sulfate de zinc en solution neutre ou acide. Note de M. H. Baubigsy, présentée par M. Troost. « I. Lorsqu'on fait passer un courant de gaz sulfhydrique à travers une dissolution saturée de zinc, dit Berzélius dans son célèbre Traité ('), une partie du métal se précipite; mais quand la liqueur est devenue acide jus- qu'à un certain point, l'action s'arrête. » Ainsi exprimé, le fait est exact. Mais en le généralisant comme on l'a fait depuis, pour tous les cas, on a formulé une loi fausse et en désaccord complet avec l'expérience, notamment si les liqueurs sont étendues. C'est un point sur lequel j'ai déjà appelé l'attention en 1882 (-), et qui a son im- portance en analyse surtout. » IL En principe, toute solution de sulfate ou chlorure de zinc (pris l'un et l'autre à l'état de sel neutre), faite à raison de o?', 3 de sel par joo*^*^, ne renferme plus de zinc, si, après l'avoir traitée par un courant d'hydro- gène sulfuré, à la température ordinaire (20°), elle est abandonnée à elle- même en vase fermé pendant quelques heures. » Double-t-on le poids de zinc pour le même volume de liquide, la pré- cipitation est tout d'abord moins parfaite. Cependant, au bout de cinq heu- res, la liqueur ne renferme plus que de o*?', oo4 à o»', 006 du sel employé ; et si l'on prolonge l'action, en ne fdtrant le sulfure formé que trois jours après, les eaux mères n'en contiennent plus que o^', 001. » Dans le cas le plus simple, celui de liqueur neutre, la réaction se produit donc d'une façon similaire avec le chlorure et le sulfate. Aussi, comme ce dernier composé est plus facile à peser et à obtenir à l'état de pureté, je l'ai employé exclusivement pour mes autres essais. D'ailleurs, une étude faite avec ce sel comporte un caractère suffisant de généralité, puis- qu'on peut toujours transformer facilement les chlorures en sulfates. » III. En liqueur acide, par l'acide sulfurique dans le cas du sulfate, le phénomène conserve sa marche générale; le sulfure de zinc ne se forme pas tout d'abord; mais au bout d'un certain temps, et d'autant plus vite (') Seconde édition Iranraise, i846, t. 11. p. 6i4. (-) Comptes rendus, t. \C1\ , p. 1186. ( ii49 ) que la solution est moins acide, le liquide se trouble, de petites traces de sulfure se forment et le précipité va peu à peu en augmentant. Il se passe pour le sulfate de zinc en liqueur acide ce que j'avais observé avec les so- lutions des sidfates neutres de nickel et de cobalt ('). » Avec oS', 3 de sel par loo*^*^ de liqueur, il a fallu ajouter comme SO^ libre jusqu'à environ 3o fois le poids de l'acide du sel en présence, pour que, dans pareille solution saturée à o" de gaz sulfhydrique, il ne se pro- duisit plus d'action en l'abandonnant à la température ordinaire en vase scellé. » Mais si l'on chauffe, l'élévation de température diminuant la solubi- lité du gaz sulfuré et augmentant par suite sa tension, la décomposition du sel de zinc a lieu, et il se forme du sulfure dont le poids augmente pro- gressivement. Le cas est très net à ioo°. A cette température, l'action de l'acide sulfhydrique sur le sel de zinc n'est annihilée qu'en prenant un poids d'acide libre égal à go ou loo fois celui de l'acide en combinaison dans le sel. » IV. La multiplicité des conditions qui interviennent dans la transfor- mation du sulfate de zinc en sulfure conduit donc pour chaque cas à un résultat différent, variable avec ces conditions. » Ainsi l'expérience confirme que le poids d'acide libre à ajouter à un poids donné et constant de sulfate de zinc, pour annuler l'action du gaz sulfhydrique, diminue avec le volume d'eau dans lequel on a dissous le sel ; comme, inversement, dans une liqueur acide donnée (par exemple à 7^'", 5 de SO^ par 100'^'') et saturée ào" par l'hydrogène sulfuré, il ne se produira rien si le poids de sulfate dissous est o^'',i5o, même si l'on porte à roo° en vase clos; tandis que la transformation du sulfate en sulfure aura lieu progressivement, et à la température ordinaire, si le poids de sel s'élève à isr^Soo; et cette transformation atteindra une limite telle que le poids de sulfate non décomposé sera très notablement inférieur à oS'^,i5o. » V. Ainsi les résultats varient avec les conditions de l'expérience; et pour la décomposition du sulfate de zinc par l'hydrogène sulfuré, il ne saurait être question, à proprement parler, d'une limite dépendant du degré d'acidité de la liqueur, puisque cette décomposition est fonction non seulement du rapport de poids de l'acide SO' libre à l'origine et de l'eau qui sert comme solvant, mais encore de celui de l'acide et du métal (') Comptes rendus, t. XCIV, p. ii83 et laSi, et t. CV, p. 701 et 806. ( ii5o ) en présence, à l'état de sel soluble ou insoluble, le sulfure intervenant comme je l'ai fait voir déjà dans le cas du nickel et celui du cobalt. » Ces faits établis, je me propose d'en tirer prochainement les déduc- tions relatives à la solution d'un certain nombre de problèmes d'analyse. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur le dosage du manganèse à l'aide de l'eau oary^e'nee. Note deM. Ad. Carnot. (( J'ai indiqué, dans la précédente séance, un moyen simple, fondé sur l'emploi de l'eau oxygénée, pour la précipitation du manganèse et pour son dosage pondéral ou volumétrique. Mais je dois rectifier une formule inexacte, à laquelle j'ai été conduit par une erreur dans la pesée initiale du sel de manganèse employé aux difFérentes expériences. >i Ce n'est pas le bioxyde, mais le composé salin Mn«0" (ou ,')MnOMVInO) qui se retrouve constamment dans tous les précipités obtenus par cette méthode; par conséquent, à S*"*! d'oxvgène disponible, dosés par les li- queurs titrées, correspoiident exactement 6'"^ de manganèse. » CHIMIE MINÉRALE. — Sw la préparation et les propriétés de l'orlhose ferrique. Note de MM. P. Hautefeuille et A. Perrey, présentée par M. Troost. « Nous avons montré, en i88o, qu'un mélange de silice et de ses- quioxyde de fer traité par le vanadate de potasse en fusion donne nais- sance tout d'abord à un silicate cristallisé en icositétraèdres, auquel l'ana- lyse assigne la formule 4SiO-, Fe-0', KO. » La production exclusive de cette leucite ferrique caractérise la pre- mière phase de la minéralisation. Mais la nature des produits qui prendront naissance ultérieurement est essentiellement subordonnée au dosage des matières mises en présence, et ce dosage peut assurer la stabilité de la leucite ou déterminer, au contraire, l'apparition de cristaux de fer oli- giste ou de cristaux feldspathiques. » Or, on réussit à obtenir à l'état de pureté un produit feldspathique de ( >i5. ) composition homogène en conduisant l'expérience conformément aux indications suivantes : » On fait fondre dans un creuset de platine -S parties (quantité maxima) de vana- date neutre de potasse avec lo parties (i"i) de salpêtre. A la masse fondue, maintenue à 700°, on incorpore, à l'aide d'un fil de platine, le mélange de 18 parties (6''i) de si- lice avec 8 parties (i''i) d'oxyde ferrique. Peu de temps après que l'addition est faite, la minéralisation des éléments est complète ; toutefois, il ne s'est encore formé que de la leucite et l'on pourrait constater que, dégagés de leur gangue par lévigation, les cristaux affectent la forme d'icositétraèdres et possèdent la double réfringence. Mais, à mesure que se prolonge l'action d'une température de 700°, la masse se fluidifie et, après un mois, on peut apercevoir, dans le liquide transparent, des croûtes cristallines adhérentes aux parois du creuset. On traite alors la masse fondue par l'eau, qui dis- sout le vanadate alcalin et laisse les cristaux empalés dans un silicovanadate ferrique; on désagrège ce composé par digestion dans une lessive concentrée et froide de po- tasse, et l'on achève de débarrasser les cristaux du magma ocreux et gélatineux qui les souille, sans recourir à l'emploi des acides, et par simple lévigation. » Les cristaux, d'un jaune ambré, ainsi préparés et nettoyés, ont donné à l'analyse les résultats suivants : Trouvé. C;ilculé. Silice (par dinr.) 0,081 6SiO^ o,586 Oxyde de fer 0,267 Fe'O' 0,261 Potasse o,i52 KO o,i53 1 , 000 1 , 000 » Leur composition est donc celle d'un orthose et d'un microcline à base d'oxyde ferrique. » Les cristaux possèdent la symétrie clinorhonibique. Ils portent les faces j9 (souvent courbes), m, g' , a', a', o' , b*\V a été observée surl'or- tlîose aluminique préparé à l'aide du tungstate de potasse). La mesure des angles a donné /n/7«=: i iS'jSS', /)/»t = i 12", 44' M. DesCloizeaux a mesuré sur l'orthose aluminique. w//«z=i 18°, 48', p!in^:\ 12°, 16' » Les cristaux sont presque toujours niaclés. » Très généralement, les macles sont celles de l'orthose: la macle de Carlsbad, celle de Manebach, la macle de Baveno simple ou double (croix de Baveno). Les cristaux qui présentent la macle double de Baveno ont ( II 5?. ) l'apparence de cristaux quadratiques, apparence résultant du développe- ment exagéré des faces /> ou a' et de la disparition corrélative des gouttières g' ,A ou mui. » Plus rarement on peut reconnaître la màcle habituelle du microcline : la moitié du cristal tournant autour d'une droite perpendiculaire à g\ la suture des deux moitiés se fait ou dans le plan/> ou, comme on l'observe sur les feldspaths tricliniques, dans le plan de la section rhombique de la forme primitive. )) L'examen dans la lumière polarisée convergente ou parallèle des macles doubles de Baveno taillées perpendiculairement aux faces /? permet de conclure que les cristaux ont, comme l'orthose, leur axe d'élasticité maxima a perpendiculaire à l'orthodiagonale et, comme l'orthose dé- formé, le plan de leurs axes optiques parallèle à g\ » L'examen des macles simples de Carlsbad et de Manebach taillées parallèlement à g' permet de fixer à 7" ou 8° l'angle que fait leur axe d'élasticité maxima avec l'arête /j^'; dans l'orthose, cet angle est de 5°. » La faible dimension des cristaux portant la macle habituelle au mi- crocline s'est opposée à la détermination de leurs caractères optiques. )) En résumé, nous avons préparé un silicate possédant la composition, les caractères cristallographiques et optiques qui doivent être attribués à l'orthose ferrique; en mélange avec l'orthose ferrique, nous avons proba- blement obtenu le microcline ferrique. » La biréfringence du feldspath ferrique est égale à 0,0078, à peine supérieure par conséquent à celle de l'orthose aluminique, qui est de o, 007 ■ aussi les nuances que prennent, entre les niçois croisés, les plaques minces de l'orthose ferrique sont-elles à peine plus vives que celles de l'orthose aluminique. )) Doué d'une coloration propre encore sensible sur des plaques pola- risant dans les teintes grises, et en même temps dénué de polychroïsme, l'orthose ferrique ne peut être confondu avec les variétés d'hypersthène, notamment la szaboïte de M. Rrenner. » ( i.5;i ) MINÉRALOGIE. — Reproduction artificielle du fer chromé. Note de M. Stanislas Meunier. (Extrait.) Après avoir rappelé les travaux de Vauquelin, d'Ebelmen, de Gerber et les tentatives qu'il avait faites lui-même pour la reproduction de la chro- mite, l'auteur ajoute : « On obtient un succès complet en combinant le sesquioxyde de chrome, obtenu par la réduction du bichromate de potasse, avec le protoxyde de fer tiré du carbonate : il faut, pour que le mélange des deux sels réagisse dans le sens voulu, faire intervenir un élément réducteur; le meilleur de ceux que j'ai essayés, charbon, soufre, etc., est la limaille de. fer. » On chauffe dans un creuset de terre et très fortement, dans un bon feu de coke entretenu pendant plusieurs heures, un mélange intime com- posé de 148^"^ de bichromate de potasse, 38*^' de carbonate de fer et 568'' de limaille de fer. La réaction suivante s'établit : K0,2Cr0^ +-FeO,CO= + 2Fe= FeO, Cr-0^ + KO, CO- + Fe=0^ on retire du creuset une masse noire qui donne par l'eau chaude une lessive très alcaline et où les acides très concentrés dissolvent du peroxyde de fer, en laissant un résidu noir et non magnétique. « Il est vrai que cette masse est sensiblement amorphe; mais, pour ob- tenir à l'état cristallisé les produits de l'expérience, il suffit, conformé- ment aux faits sur lesquels M. Fremy a récemment insisté, de brasquer le creuset avec une très petite quantité de cryolithe finement pulvérisée et de recouvrir le mélange d'une mince couche de la même substance. Alors, le culot, entièrement cristallin, montré des zones bien distinctes, dont la plus visible est remplie de grandes lamelles brillantes d'oligiste spéculaire; ail- leurs, la masse, finement grenue et d'un gris d'acier, se montre à la loupe et au microscope presque entièrement composée de petits octaèdres régu- liers, passant parfois au cubo-octaèdre et même au cube, et où l'analyse retrouve tous les éléments du fer chromé. J'ai dès maintenant préparé de grandes quantités de ce composé; quand on chauffe très fort, une partie du produit devient compacte et les cristaux forment des géodes dans les cavités et des druses à l'extérieur du culot. » En résumé, les prévisions de la théorie sont pleinement confirmées; ( ii54 ) il Y a cependant à mentionner, comme non prévue, la production d'une quantité très faible d'un chromate de fer et peut-être de chromate double de fer et de potasse dont la solution aqueuse étendue est d'un vert éme- raude, brunissant à l'air, par oxydation, au bout de peu de temps. Des lamelles vertes de sesquioxyde de chrome se montrent aussi à la surface du culot, mais en proportion négligeable. » Dans quelques essais, j'ai remplacé le carbonate de fer précipité parla sidérose finement pulvérisée : le résultat n'a pas été sensiblement modifié. » CHIMIE AGRICOLE. — Etude cliimiquc sur les sois de V Algérie. Note de M. A. Ladureau, présentée par M. P. -P. Dehérain. (( A la suite de plusieurs voyages que j'ai accomplis en Algérie et d'é- tudes dont j'ai été chargé par divers colons sur la composition de leurs terres, j'ai reconnu qu'il fallait attribuer au manque de phosphate, dans la majeure partie des sols de cette colonie, l'infériorité des rendements en cé- réales qu'on y obtient, et probablement aussi l'état misérable de ses races animales, bovine, ovine, cajjrine, asine, etc. » J'ai donc entrepris d'analyser toutes les terres dont M. Tirman, Gou- verneur de l'Algérie, voulut bien faire prélever les échantillons néces- saires, sur ma demande. Ce sont les résultats de ce travail que j'ai l'hon- neur de communiquer à l'Académie. » Les terres ont été prises dans les trois départements de notre colonie par les soins des Services des Mines et des Ponts et Chaussées. Quelques Comices agricoles m'ont, en outre, adressé des échantillons prélevés par leurs membres. » Voici les richesses en acide phosphorique anhydre trouvées par kilo- gramme de terre sèche, en employant la inéthode classique de la dissolu- tion acide, précipitation à l'état de-phosphomolybdate d'ammoniaque, redissolution et pesée sous forme de pyrophosphate de magnésie. Chacune des opérations a été faite en double : les résultats ont toujours parfaite- ment coïncidé. Département d'Alger. gr gr çr gr gr pr gr gr gr gr 0,46; 0,38; o,5i; o,34; o,56; o,4i; o,35; 0,79; o,3o; 0,72; 0,39; 0,46; o,44; G, 36; o,64; o,38; 0,70; 0,90; 0,82; 0,97; 0,95; 0,87; 0,69; 0,77; 0,82; 0,70; 0,26; 0,59; 0,42; 1,02; i,o3; 1,02; i,i5; 1,16; i,25; 1,28; 1,37; 1,41; 1,97. Moy. de la richesse en acide pliosphorique des terres du département d'Alger : o?'', 76. ( ii55 ) Département d'tjran. pr gr gr Kr «r Kr cr «r rf i;r o.'jg; 0,89; 0,46; 0,52; 0,28; 0,83; 0,97; o,54; o,64; o,5i; o,33; 0,69; 0,64; o,38; 0,82; o,38; o,38; o,3i; 0,59; o.aS; o,25; o,33; o,38; o,64; 1,02; 1,02; 1,22; 1,37. Moyenne de la richesse des lerres du doparlement d'Oran : oS'",;")4. Département de. Constanline. gr Br sr sr Kr f." sr er gr gr G, 36; 0,41; o,3o; o,38; o,56; o,64; o,56; 0,68; 0,69; o,35; 0,95; 0,48; o,64; 0,89; o,54; 1,00; [,07; i,25; i,23. Moyenne de la richesse des terres du déparleinent de Conslantine : oS'jCg. Moyenne générale de l'Algérie : os^jôS. » Les terres d'Algérie manquent donc presque toutes de phosphates, et il est à croire que l'emploi des superphosphates ou môme des phosphates fossiles finement pulvérisés sera efficace : il n'y a pas à hésiter à en con- seiller l'épandage dans tous les sols qui accusent moins de un millième d'acide phosphorique. » CHIMIE ORGANIQUE. — Viéparalion e.L propriétés du fluorure de méthyle et du fluorure d'isohutyle. Note de MM. H. Moissax et M. Mesi.a.vs, présentée par M. Berthelot. « Fluorure de méthyle. — MÎM. Dumas et Peligot ont indiqué, les pre- miers, l'existence de ce composé, dans leurs belles recherches sur l'alcool méthylique ('). Ils le préparaient en faisant réagir l'acide méthylsulfu- rique sur le fluorure de potassium. Nous avons répété cette expérience et nous avons obtenu en effet un gaz incolore, d'une odeur agréable, brûlant avec une flamme bleue analogue à celle de l'alcool. Cependant, en poursuivant l'étude de ce corps gazeux, nous avons remarqué que ce (') Mémoire sur un nou<:el alcool et sur les divers composés ét/iérés qui en pro- ti'f ««('«<, par MM. J. Dumas et E. Peligot, communiqué à l'Académie le i3 avril i836 et Annales de Chimie et de Phys., 1" série, t. LXl, p. 198. C. R., 1888, 1' Semestre. (T. CVII, N» 'j7 ) l'''-i & ( ' l 'G ) procédé de préparation tournissait le plus souvent un mélange de fluorure de méthvle et d'oxyde de métliyle. Il est possible de séparer ces deux gaz en utilisant leur solubilité dans l'eau, qui est très différente. Nous aAons alors employé la réaction indiquée précédemment par l'un de nous, dans son étude sur le fluorure d'éthyle ( * ). » En faisant réagir l'iodure de méthyle sur le fluorure d'argent, on ob- tient en effet un dégagement régulier de gaz, qui commence même à froid. L'expérience se fait dans un appareil en laiton, semblable à celui qui a été employé pour le fluorure d'éthyle. Comme le fluorure de méthyle entraîne des vapeurs d'iodure, on sépare ces dernières en faisant passer le mélange gazeux, d'abord dans un serpentin de plomb refroidi à — 5o°, ensuite dans deux tubes de verre chauffés à + 90° et remplis de fluorure d'argent. Ce composé arrête l'iodure de méthyle, en se transformant en iodure d'argent. » Cette purification est assez délicate et doit être répétée deux fois lors- qu'on veut obtenir du fluorure de méthvle bien pur. Dans la recherche de la densité ou dans l'analyse de ce corps gazeux, on ne doit pas oublier, en effet, qu'une très petite quantité d'iodure de méthyle augmente de beau- coup les chiffres obtenus. » Cette réaction du fluorure d'argent sur l'iodure de méthyle est la seule qui nous ait donné de bons résultats. Nous n'avons pas pu obtenir d'éthérification, soit par l'action du pentafluorure de phosphore sur l'al- cool, soit par celle de l'acide fluorhydrique. )) Aux observations de MM. Dumas et Peligot, nous ajouterons les faits suivants : le fluorure de méthyle préparé par notre procédé possède une densité de 1,22. Cette densité a été déterminée au moven de l'appareil de Chancel. La densité théorique serait de 1,19. Ce gaz se liquéfie à la tem- pérature ordinaire dans l'appareil de M. Cailletet, sous la pression de Sa""". Le fluorure de méthyle est peu soluble dans l'eau ; loo*^*^ à 18° en dissolvent environ igS*^*^. Il est beaucoup plus soluble dans l'alcool méthy- lique et dans l'iodure de méthyle. » Le fluorure de méthyle est un éther d'une grande stabilité. Chauffé en tubes scellés à 120", en présence d'eau ou d'une solution étendue de potasse, il ne se saponifie que très difficilement. (') Sur le Jluorui e d'éthyle, par M. H.Moissan {Comptes rendus, t. GVII, p. 260 el 992) . ( 1.:)? ) )) Le dosage du carbone el de l'hydrogcne nous a fourni les chiKres suivants : 1. 2. 3. Calculé. Carbone -16,09 35,23 35,92 35,29 Hydrogène 9i42 !)>29 19,82 8,82 » Vluorure d'isohutyle. — Ce composé, qui n'a pas encore été obtenu, a été préparé en faisant réagir le fluorure d'argent sur l'iodure d'isobutyle. La réaction commence à froid, mais elle se ralentit bientôt par suite de la formation d'un fluoiodure d'argent, de couleur rouge. Une élévation de température de 5o°, en présence d'une nouvelle quantité d'iodure d'iso- butyle, amène la transformation complète du fluorure d'argent. » L'iodure d'isobutyle peut être manié l'été comme un corps gazeux, car il se liquéfie à la pression ordinaire à la température de + 16*^. A l'état gazeux, il brûle avec facilité au contact d'une flamme, en fournissant un abondant dépôt de noir de fumée et des vapeurs d'acide fluorhydrique. Parfaitement sec, il n'attaque pas le verre. Sa densité, prise à 21°, est de 2,58; la densité théorique serait 2,66. Il est très soluble dans les diffé- rents alcools et dans les autres éthers. » Au-dessous de + 16°, c'est un liquide incolore, très mobile, d'une odeur peu agréable, n'attaquant pas le verre sec et dissolvant en petite quantité le soufre et le phosphore, et avec facilité l'iode et le brome. » Le corps gazeux a donné, à l'analyse, les chiffres suivants : 1. Carbone 63 , 1 4 Hydrogène i > , 34 )) En résumé, on voit que cette réaction du fluorure d'argent sur les iodures de méthyle, d'éthyle, de propyle et de butyle peut fournir avec facilité les éthers fluorés qui n'avaient pas été étudiés jusqu'ici. Bien que les conditions d'éthérification des alcools par l'acide fluorhydrique sem- blent être différentes de celles fournies par les acides chlorhydrique, bromhydrique et iodhydrique, les propriétés générales des éthers fluorés sont comparables le plus souvent à celles des éthers chlorés. Ces éthers sont doués d'une stabilité très grande; ils se saponifient plus difficilement que les éthers chlorés. Enfin jusqu'au fluorure de butyle, ces corps sont gazeux; le fluor, en se substituant au chlore dans la molécule, abaisse donc et de beaucoup le point d'ébullition. » 2. Calculé. 63, 14 63, i5 .1,78 11,84 ( ii58 ) CHIMIE ANALYTIQUE. — Nouveau procédé d'essai des alcools, fondé sur l'ac- tion des aminés sur les aldéhydes. Note de MM. Ch. Girard et X. Rocques, présenté par M. Berthelot. (Extrait.) « Les alcools d'industrie et de consommation ne renferment, en général, que quelques millièmes de substances étrangères. On connaît des procédés qui permettent de constater la présence de l'aldéhyde éthylique et de l'al- cool amylique; mais ces procédés ne permettent pas de les doser. Nous avons déjà montré que la rosaniline bisulfitée, excellent réactif de l'al- déhyde, ne donne que des résultats imparfaits quand on veut en faire une méthode de dosage. Quant aux procédés de dosage de l'alcool amylique, ils présenlent l'inconvénient, soit de ne pas être pratiques, soit de donner des indications que la présence de l'aldéhyde fausse complètement. )i C'est particulièrement le cas pour le procédé d'évaluation de l'alcool amylique par la réaction SaA^alle (coloration brune produite quand on chauffe avec leur volume d'acide sulfurique pur à 66° les solutions alcoo- liques d'alcool amylique), procédé que nous considérons comme le plus pratique, mais qui devient inexact en présence de l'aldéhyde, celle-ci se colorant en brun intense. » Dans les essais que nous avons entrepris, nous avons surtout cherché à trouver des méthodes de dosage colorimétriques, qui permissent de doser des traces de corps. Nous avons pensé que le meilleur mode d'analyse des alcools consisterait à engager d'abord l'aldéhvde dans une combinaison colorée et stable. Celle-ci permettrait à la fois de doser l'aldéhyde et de l'éliminer. La combinaison aldéhydique effectuée et séparée, on pourrait aisément, par le procédé Savalle, évaluer la proportion d'alcool amylique. C'est en nous adressant aux aminés aromatiques, et notamment à la méta- phénylène-diamine, que nous avons obtenu les meilleurs résultats. » Quand on fait chauffer un mélange d'aldéhyde et de chlorhydrate de métaphényléne-diamine , en solution alcoolique , la liqueur prend une coloration rouge orangé. Si l'on agite, de manière à favoriser l'action de l'air, la coloration augmente, et il se développe une magnifique fluores- cence Acrtc. La matière colorante ainsi obtenue ne change pas si on aci- dulé la liqueur par de l'acide acétique, el elle passe au jaune, en perdant sa fluorescence, si l'on ajoute de l'ammoniaque. Cette combinaison est stable; car, si l'on fait agir, sur de l'alcool renfermant -—^ d'aldéhyde, du ( "59) chlorhydrate de métaphénylène-diamine (2'"°' de chlorhydrate pour 1'°°' d'aldéhyde), le produit de la réaction ne sent plus l'aldéhyde, et, par distillation, on n'obtient que des traces de ce corps (coloration très faible et ne se produisant cpi'au bout d'un certain temps avec la rosaniline bisul- fitée, et à peine ^ de degré Savalle). )) En présence de ces résultats, nous avons pensé que le chlorhydrate de métaphénylène-diamine pourrait nous servir à analyser les alcools, puisqu'on obtenait, d'une part, une combinaison aldéhydique colorée, pouvant servir à doser colorimélriquement l'aldéhyde, et, d'autre part, une solution alcoolique débarrassée d'aldéhyde, dans laquelle on pour- rait évaluer l'alcool amylique par le procédé Savalle. En appliquant le procédé suivant, nous avons pu doser avec une assez grande approxima- tion la quantité d'alcool amylique contenue dans des mélanges que nous avions préparés synthétiquement. » On fait dissoudre, dans 200™ d'alcool à 50", 3s'' de clvlorhydrale de métaphénylène- diamine ; on fait bouillir une demi-heure au réfrigérant ascendant. Le liquide prend une teinte jaune-clair. On laisse refroidir pendant une demi-heure et, vers la fin du refroidissement, on agite un peu. La couleur du licjuide fonce de plus en plus, s'il y a de l'aldéhyde, et prend une belle Uuorescence verte. On distille assez rapidement, et l'on recueille i25" d'alcool distillé, qui marque 75°. On fait sur cet alcool l'essai Sa- valle, et l'on compare les teintes obtenues avec celles que donnent des solutions types d'alcool amylique pur dans de l'alcool à 75°. » Nous nous sommes assurés, par des essais préliminaires, ([ue, lorsque l'alcool amylique existe en petite quantité (xitôô ^ iwir)' '' distille en totalité dans les laS". » "Voici les résultats que nous avons obtenus en appliquant le procédé ci-dessus : Degré Savalle. o Alcool à 00" pur o " -I- Toïïô d'aldéhyde env. \ » H- Yoôij d'alcool amylique 3 i » + j^ôô d'aldéliyde -t- ,-5^^ d'alcool'amylique . 3^ .' + Y^ d'alcool amylique 7 A n ■+- -[-j^ d'aldéhyde -H j-^ d'alcool amylique. 7Î » Nos essais ne sont pas complètement terminés ; car nous devons non seulement tenir compte de l'aldéhyde éthylique et de l'alcool amylique, mais encore du furfurol, des éthers, des autres alcools, etc. Nous indi- querons très prochainement la méthode pratique d'analyse des alcools, ainsi que les résultats que nous avons obtenus par l'action de divers aldé- hydes sur plusieurs aminés. » ( iiGo ) CHIMIE ORGANIQUE. — Combinaison du glycol-alcoolale de soude avec le gtycol. Note de M. de Forcraxd, présentée par M. Berthelot. « I. J'ai déjà montré que beaucoup d'alcoolates s'unissent avec une ou plusieurs molécules d'un alcool monoatomique, pour former des composés cristallisés, plus ou moins stables, analogues aux sels acides et aux nom- breux hydrates des sels, des bases ou des acides. » Le glycol peut de la même manière se combiner avec le glycol-alcoolate de soude, à équivalents égaux. » La préparation de ce corps est très simple. Il suffit défaire dissoudre directement aSs'' de sodium (l'i) dans la^*' de glycol (a'^i), en ayant soin au début de n'employer le métal qu'en très petits fragments, pour modérer la réaction qui est très vive, et éviter des pertes de glycol. "î^ la fin, au contraiie, il est utile de chaufTer à i5o", pour que la niasse reste liquide et homogène et que la dissolution du sodium soit complète. La liqueur se prend, par le refroidissement, en un amas de cristaux parfaite- ment secs, incolores et très brillants. » L'analyse a donné : Calculé pour C'H^NaO', C'H'O'. Trouvé. .. ^ . I Par l'alcalimétrie i5,o4 Na pour loo '3,70 1 » ,, . , ,^ ► ^ ' I A 1 état de sulfate iSjSg » IL La dissolution de ce corps dans l'eau, à 4- 20°, dégage + o'^''',7() pour i^'i(i46«') dans 6'''. » On a d'ailleurs pour l'état dissous : 2C*H«Oni'^'i = 2'")-t-NaO(i''i.— 2''') \- of^-SSo (' Comme, d'autre part^ C*H«OMiq. +NaOsol. = HO sol. -h C^H^'WaO' sol. dégage -'r i\'^"\'ii on en déduit 2C'H«0'liq. + NaO soi. = HO sol. + CMI^N'aO', C'H^O* sol -+- 3iC^',245 C*H'0* liq. -i-C'H»NaO*sol. =C'H5NaOS CH^O* sol -t- 7C''i,o25 (') Ce liquide, additionné tl'une quantité égale de soude, fournit encore -(-o'^'',23 poui- i''i de XaO, ce t|uidonne -t- o'^''',35 -t- o, 22 = -t- o'^^'jjj ])0ur les dea\ réaclionb. ( >■<•' ) » III. Ce dernier nombre, -+- -''"',025, mesure la chaleur qui se dégage lorsqu'on fixe i"' de glycol sur le glycol-alcoolate de soude solide; il est relativement considérable, etsupérieurà presque tous ceux que j'ai obtenus avec les alcools monoatomiques, savoir : Pour C*H«0- llq. fixé sur C'H^NaO- sol -I- 4'°o3 ' Cai .) OWO' » CH'NaO'soI -h5,o4 el sur C^H'KO" sol +-3,65 » C*H«02 >. » +4,58 » +2,69 » C«H«02 i> » +4.67 » .... +3,76 » C'ai^O- » » +2,80 » -+-1,78 » CH'^Û- » » +2,71 » CsH'°0-^ n C*H'i\aO-sol +^^-=+1,85 » Une seule de ces combinaisons dégage plus de chaleur que I 7'' '', 02? : c'est C'H''0= liq.-HC^H^NaO= sol., qui donne + 8C"i,84. » IjCs deux alcoolates alcooliques C^H'JNIaO-+ C^H'O^ et C*H^NaO*+C"H''0' sont donc les plus stables. On doit remarquer qu'ils sont formés par les deux premiers alcools des deux séries mono et diatomiques, combinés à l'alcoolate correspondant. » Le glycol-alcoolate de soude C'IPNaO' donne aussi, avec les alcools monoatomiques, des composés cristallisés que j'étudie actuellement. » et par suite h- o*^"', a85 pour C4H«0*(i'"'=2"') + NaO(i'q=2'i'). J'ai obtenu directement, en une seule fois, +o^''',282 dans plusieurs expériences. Une erreur de calcul m'avait fait écrire ■+- o'^'^gi pour cette dernière réaction, dans une récente Communication {Comptes rendus, t. CVII, p. 345). En remplaçant -|-o,gi par +o,285, les nombres que j'avais obtenus deviennent + 24'^"',22 + 7'""'', i35 +39C'»i,oo5 au lieu de -H24<:^',77 +-•^'".76 -+-390^1,6.3 ce qui ne modifie que très peu les valeurs absolues et ne change rien à mes conclusions précédentes. ( ll62 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la matière cristallisée active, extraite des se- mences du Strophantus glabre du Gabon. Note de M. Arnaud, présentée par M. Friedel. « J'ai décrit, il y a quelque temps, deux corps cristallisés : l'ouabaïne (-.3ojj'.6Qi2gjj3 5^^Qp]^j,„j[f^g(;;3i jj/.8Qi2^ doiit Ics formules out été déduites de leurs analyses élémentaires et de celles de leurs dérivés barytiques (Comptes rendus, 3 avril et iG juillet 1888). )> J'ai montré l'analogie qui existe entre ces deux substances, tant par leurs compositions élémentaires presque identiques que par leurs pro- priétés. Ainsi leur action physiologique est toute semblable : ce sont des poisons cardiaques redoutables, même à doses infinitésimales ('). Ce rap- prochement s'explique facilement, cesglucosides tirant tous deux leur ori- gine d'Apocynées de genres très voisins; l'ouabaïne provient du bois de V Acokanthera Ouabaio, des pays Çomalis, et la strophantine des semences du Strophantus Kombé. » A la suite de ces recherches, il m'a paru intéressant d'étudier le prin- cipe actif d'un Strophantus différent, le Strophantus glabre du Gabon (^), dont les semences pilées et agglomérées constituent l'Inée ou Onaye, le poison à flèches des Pahouins. » Déjà, antérieurement, MM. Hardv et Gallois (')ont signalé un corps cristallisé (*) extrait de ce Strophantus, mais ils n'ont pu le caractériser, faute de produit, parait-il ; il est en effet très difficile actuellement de se procurer la plus petite quantité de ces graines et j'aurais dû renoncer à poursuivre ce travail sans l'obligeance du D'' Verwaest, qui a bien voulu mettre à ma disposition un lot de ces semences qu'il venait lui-même de recevoir tout récemment du Gabon. » Le procédé d'extraction suivi est à peu près celui que j'ai employé pour retirer la strophantine du S. Rombé, légèrement modifié seulement d'après (' ) Gley, Sur la toxicité comparée de l'ouabaïne et de la strophantine {Comptes rendus, 3o juillet 1888). ''■) M. Blondel a établi que le Strophantus ^\a\>re du Gabon, ou luée, avait été con- fondu à tort avec le Strophantus hispidus. notablement différent. (■') Hardy et Gallois, Comptas rendus, t. XXXIV, p. 261; 1877. (') M. Catillon, dans une élude pharmaceutique sur les extraits dà Strophantus, a donné quelques indications sur ce corps (Bult. gén. de Tliérap., 8 janvier 1888). ( ii63 ) l'expérience acquise sur ces sortes de principes immédiats, fort ;iltérables dans certaines conditions. » Les graines, broyées avec soin, ont été soumises à une très forte pression entre des feuilles de papier non collé, afin d'en retirer la majeure partie de Thuile. » Le tourteau ainsi obtenu a été de nouveau finement pulvérisé, puis épuisé par l'alcool à 70° centésimaux, en présence d'une petite quantité de carbonate de chaux pour assurer la parfaite neutralité du liquide. » On a laissé macérer pendant plusieurs jours sans dépasser la tempéiature de 60", puis l'alcool a été enlevé par distillation dans le vide, à basse température et sans pousser l'évaporation jusqu'à siccilé. » Le résidu sirupeux a été repris par de l'eau à 50°, le liquide filtré a été évaporé dans le vide sec. On obtient ainsi une masse cristalline peu colorée, qu'il est facile de purifier par plusieurs cristallisations dans l'eau. Le rendement est remarquable; il a été de 4>7 pour 100 du poids des f;raines. » Les cristaux obtenus se présentent en lamelles transparentes, exces- sivement, minces et très caractéristiques en raison de leur forme rectan- gulaire; cependant, si la cristallisation est lente, les cristaux sont beaucoup plus épais et deviennent opaques. Le point de fusion est situé vers iSo"; il est assez difficile de l'obtenir exactement, le corps prenant toujours l'état pâteux avant d'entrer en fusion parfaite. Ces cristaux contiennent une assez forte proportion d'eau de cristallisation, qu'ils ne perdent pas, même en présence de l'air desséché par l'acide sulfurique. » La quantité d'eau de cristallisation trouvée en séchant à i 20" a été de 17 à 18 pour 100, suivant les dosages. » La solubilité, à la température de 8°, est de i partie de matière dans I jo d'eau. » En solution dans l'eau, ce corps dé\ic à gauche le plan fie polarisa- tion ; la concentration de la solution étant de 6,5 pour 100, on a trouvé (a)u= — 33,8, à la température de So", la solubilité à froid étant insufli- sante pour donner une déviation appréciable. » Sous l'influence des acides étendus et de la chaleur, le corps se dé- double, en donnant naissance à un sucre réducteur et à une résine inso- luble particulière. « Ces propriétés se confondent avec celles de l'ouabaïne découverte par moi dans l'Acokanthera Ouabaïo; je renAoie, pour plus de détails, à l'étude que j'en ai faite précédemment. » J'ai profité de cette circonstance favorable pour reprendre l'analyse élémentaire de l'ouabaïne, en évitant autant que po.ssible les difficultés particulières déjà signalées, relatives à la pesée de la matière sèche. C. R., 1888, 2" Semestrn. (T. CVII. \» '.".) ' '^ ( I i64 ) » Eu elfet, pour enlever complètement l'eau, il est nécessaire de des- sécher à i2o''-i25°; or l'ouabaïne, dans ces conditions, reprend l'eau avec avidité, pendant la pesée par exemple, de sorte qu'il est difficile d'avoir un poids constant. J'ai dû opérer la dessiccation dans un tube ouvert et dans un courant d'air sec, le tube pouvant se fermer une fois refroidi. J'ai tromé que la perte d'eau était de 3 pour loo entre loo" et 120°. » Le poids moléculaire de l'ouabaïne étant de SgS, on voit que cela cor- respond exactement à une molécule d'eau qui ne part que vers 120°. En effet, l'ouabaïne hydratée a pour formule à 100°, elle devient alors Ceci est absolument comparable à ce qui se passe pour le sulfate de qui- nine séché à l'air (jui devient, à 100°, la dernière molécule d'eau ne partant qu'à 120". » L'analyse élémentaire de l'ouabaïne du Strophanlus glabre a donné les résultats suivants, que je citerai concurremment avec de nouvelles ana- lyses de l'ouabaïne de l'Acokanthera : » L Ouabaïne du Sirophanlus glabre, séchée à 100°. » II et III. Ouabaïne de l'Acokanthera, séchée à 100". Calculé pour ^ I. II. III. C'»H'«0", H'O. Carbone 58,43 58, i4 .58,23 58,44 Hydrogène 7,82 7,67 7,71 7,77 Oxygène 33,73 34, 19 34, 06 33,79 100,00 100,00 100,00 100,00 ■» Ces analyses confirmenl, ce me semble, les conclusions énoncées ci- dessus. Dans une prochaine Communication, je donnerai les résultats de mes recherches sur les sucres réducteurs résultant du dédoublement de ces glucosides. « ( mGd ) THERMOCHIMIE. — Élude des chaleurs de combustiun des lerpile'rto/s de l'hy- drate de terpine et de la terpine anhydre. Note de M. W. Louguinixe (' ), présentée par M. Berthelot. « Les terpilénols présentent entre eux des cas d'isoméries physiques; ils sont isomères du bornéol, mais ont une autre fonction chimique que ce dernier. » 1. Chaleur de combustion du terpilénol inactif C'»H'*0 (aclion île l'eau aci- dulée sur la terpine); \i. f. 33°. » Pour is'' : 953o''''',4- » Et pour 1"°', suivant l'équalion C"'ri"0 sol.-i-280gaz = ioCO^S«^ +9H201iq 1467682"' » La chaleur de formation de ce corps est -H i i3 3i8"'. » II. Chaleur de combustion de Vhydrate de caoutchine (obtenue par l'action à 100° de l'acide acétique cristallisable sur la caoutchine) ; p. f. vers 33". » Pour is"' : 9578"', 7. « Et pour 1™°', suivant l'équation C'«H"Osol. + 280gaz = ioC02gaz-H9H20Iiq 1475120'-'' » La chaleur de formation de ce corps est ■+- loôSSo'"'. » III. Chaleur de combustion du terpilénol actif : iiyj=i — 80° (action de l'acide formique sur la térébenthine française). » Pour is"- : 9597"', 9. » Et pour 1™°', suivant l'équation C'tPsQ S0I.-H28O gaz =ioC02gaz +9HK) liq 1478077"' » La chaleur de formation de ce corps est ^-(- 102923"'. » IV. Chaleur de combustion du terpilénol actif : au ^ — 80" (obtenu en faisant agir à 100" l'acide acétique cristallisable de la térébenthine française). Identique au précédent. » Pour is'' : 9.57D"',2. » Et pour 1"'°', suivant l'équation C'H'^O sol.-i-280 gaz = ioCO^ gaz h- 9lIM31iq 1474581"' nombre différant de celui obtenu pour le terpilénol du formiate 0,24 pour 100. (') Je dois à l'obligeance de M. Bouchardal la plupart des substances qui m'ont servi pour le présent travail. .Je profite de cette occasion pour lui exprimer ma pro- fonde gratitude, pour l'aide qu'il m'a donnée. ( iiGG ) » La chaleur de foniialioii de ce corps est :=+ io6 4ig'^'''. Tous ces quatre lerpi- lénols doivent avoir la uiènie structure chimique, tous donnent avec IlCl un dichlor- livdrale et n'ont pas de camphre correspondant. V. Chaleur de combustion du bornéol synthétique dérivé du campiiène (obtenu en faisant ai;ir l'acide acétique crislallisable à aoo" durant douze heures sur l'essence de térébenthine française); p. f. un peu au-dessus de 33". La structure de ce bornéol diflere de celle des terpilénols précédents. » Pour is' : g55i"',o. » Et pour 1'""', suivant l'équation CTP^O S0I. + 28O gaz =ioCO- gaz -t- gll-O liq 1470854"'' c'est-à-dire à peu près la même que pour les précédents. » La chaleur de formation de ce corps est -i- 1 10 i^ô"'"'. » Rappelons que la chaleur de combustion du camphène, d'après MM. Berthelot et Vieille, est i46g,2. Son union à l'eau ne dégage donc pour ainsi dire pas de chaleur. » VL Chaleur de combustion du lerpane de l' Eucalyptus ou eucalyptol fusible au-dessus de 0°; p. éb. 175° (produit naturel formant la majeure partie de l'essence d'Eucalyptus). M Pour is-- : 9481':»', 3. » Et j)our i™"', suivant ré(|iiation C" II'* O liq. + 28 O gaz =;ioCO'- gaz +911^011(1 1460120'^''' nombres de beaucoup inférieurs à ceux trou\és pour les terpilénols et indiquant que le terpane liquide a une structure chimique diflérente. » La chaleur de formation de ce corps est =;-)- 120880"'. » Le terpilénol inactif et l'hjdrate de caoutchine ont des chaleurs de combustion différant de o,5o pour 100. » En revanche, les deux terpilénols actifs ont des ciialeurs de combustion fort voi- sines. Le bornéol synthétique ci-dessus a une chaleur de combustion très rapprochée de celle du camphol inactif par compensation. » VIL Chaleur de combustion de l'hydrate de D'après ce qui précède, on pourrait admettre que la terre, qui con- tient évidemment les bacilles tétaniques à l'état de spores, agit tout d'abord comme corps étranger, provoque de l'inflammation et une suppuration consécutive. Les spores tétaniques, trouvant dans ce pus un milieu favo- rable, s'y développent et produisent le tétanos. » Cette hypothèse expliquerait l'action relativement lente de la terre et celle beaucoup plus rapide du premier pus. Dans celui-ci, en effet, le mi- lieu favorable est tout préformé et, par suite, son action se fait sentir im- médiatement. L'atténuation des deuxième, troisième et quatrième pus se ferait par un procédé analogue à celui que l'on observe dans les virus de plusieurs autres maladies. » Nous avons enfin installé une dernière série d'expériences, pour savoir si la quantité de terre inoculée pouvait avoir une influence quelconque. Dix cobaves, divisés en cinq séries, ont été respectivement inoculés le même jour aA^ec oS'',o5, o^', lo, o^'', i5, oS'',2o et o^', 3o d'une terre infec- tieuse. Ces expériences nous ont donné des résultats absolument identiques à ceux des précédentes, et les cinquièmes cobayes de passage ne présentè- rent aucun phénomène tétanique. On voit de nouveau, par ces expé- riences, avec quelle régularité on peut arriver à avoir des animaux ter- minaux après cinq inoculations successives. » Il ressort de toutes ces expériences que le bacille tétanique est très répandu dans le sol et que, lorsqu'il vient en contact avec des plaies offrant des conditions de réceptivité spéciales, que des expériences ultérieures pourront seules établir, ces terres peuvent facilement engendrer le té- tanos. Nous pensons donc, comme conclusion pratique de ce qui précède, qu'il serait très utile de procéder immédiatement à la désinfection la plus minutieuse de toutes les plaies, même les plus insignifiantes en apparence, que l'on pourrait supposer souillées par une terre quelconque. » ( 'i7'5 ) ANATOMIE ANIMALE. — De F existence d'un véritable épiderme cellulaire chez les Nématodes, et spécialement les Gordiens ('). Note rie M. A. Michel, présentée par M. RanAi'er. (Extrait.) c La couche située sous la cuticule, sa matrice, souvent désignée aussi sous le nom à'hypoderme, est décrite par les auteurs, chez les Nématodes, comme formée d'un protoplasme continu, avec noyaux épars. C'est dans l'idée qu'une telle structure ne pouvait exister chezdes animaux différenciés, que j'ai entrepris sur le Gordius les recherches de vérification qui font l'objet de la présente Note. Épiderme de Gordius (sauf pour les extrémités). A, courhe cellulaire intacte; B, trace cuticulaire laissée par le départ des cellules précédentes, ou simplement obtenue par mise au point sur la cuticule. — Gr. = joo. )) Dans la plus grande partie du corps, la couche sou.s-cuticulaire mince, examinée de face (^), présente (voir la figure) une seule couche de cel- (' ) Travail du laboratoire d'Histologie du Collège de France. ('^) Un fragment de l'animal est seclionné longitudinalement, puis la cuticule est séparée de la masse musculaire; la couche en question reste adhérente d'un côté ou de l'autre; s'il v a lieu, les faisceaux musculaires sont enlevés avec précaution; puis la ( II?^ ) Iules plates, à contour sinueux, et engrenées à la manière des éléments de l'endothélium des capillaires lymphatiques des Vertébrés ; en mettant au point la face cuticulaire de ces cellules, on voit leur contour se simplifier et devenir polyédrique; c'est sous cette forme que se présentent les mailles du réseau, dû à l'impression dans la cuticule et laissé par la destruction des corps délicats de ces éléments. Vers les extrémités de l'animal, les cellules deviennent cylindriques. La cuticule épaisse présente de nombreuses couches, en alternance par la direction de leurs fibrilles (3 systèmes^; des saillies extérieures de la cuticule forment des dessins variés suivant les espèces : or, lorsqu'elles affectent la forme de boutons distincts, elles cor- respondent aux cellules sous-jacentes. » Somme toute, la cuticule et la couche sous-cuticulaire rentrent dans la règle générale : la cuticule représente, non pas, suivant une interprétation ancienne de ses couches superficielles et profondes, un épidémie et un derme, mais bien, comme pour toutes les cuticules, la membrane exté- rieure des éléments de la couche cellulaire, membrane épaissie et diffé- renciée, ici encore plus que d'ordinaire; cette couche cellulaire sous- cuticulaire est, non pas, suivant une appellation impropre, un hypoderme . mais bien un épiderme ; quant au derme, il s'identifie, comme chez la plu- part des Invertébrés, avec la couche musculaire. » Divers observateurs ( ' ) avaient déjà aperçu dans la couche sous-cuti- culaire des traces de structure cellulaire: mais ces indications, contestées depuis, étaient incomplètes et mal interprétées. Dans un travail récent {Zeitschr. f. Wiss. Zool, t. XLIII, 188G, et t. XLVI, 1888), M. Vejdovsky fixe définitivement la structure cellulaire cylindrique aux extrémités du corps; mais, dans toute la région moyenne, il décrit encore et figure une couche protoplasmique avec noyaux épars. Quant à l'attribution, faite par M. Villot (^), d'ime nature nerveuse à la couche sous-cuticulaire, qui con- pièce est lixée et colorée. i\c pi'éférence, par le licpiiHi' (Mironioniliiqiieet rii'^malow- line peu. proloni^ée. (') Meissner {Zeitschr. f. Il iss. ZuuL. L. Vil, l'I. } , Jig. 17, i836) et voii Liii^low (Arcfiiv. /. Naturgeschictile, PI. I, fig. 5, 187-) figurent une couche de cellules plates à limites polyédriques ; mais ce n'est là en réalité que la trace des vrais éléments sur la cuticule; du reste, le premier prend cette couche pour un périmysiuni, le second le- présente des cellules trop régulièrement hexagonales, et n'indique pas leur nature. Biitschli {Zeitschr. f. Wiss. ZooL, l. XXIII, PI. XXII, fig. i, 1878) représente une couche à cellules cjlindriques, description qui ne convient qu'aux extrémités du corps. (^) M. \ illot continue à appeler la cuticule k derme et épiderme »; dans un pre- ( "77 ) stitiierait un « système nerveux périphérique », M. Vejdovskv a déjà fait voir qu'elle est inadmissible; la figure ci-jointe, reproduction fidèle d'une de mes préparations, montre qu'une telle interprétation ne saurait être appliquée à une couche aussi nettement cellulaire. » Je crois devoir faire remarquer, à ce propos, que l'emploi exclusif Ae la méthode des coupes peut conduire à des résultats inexacts : vu la min- ceur de l'épiderme dans la région moyenne, la structure s'y aperçoit plus difficilement qu'aux extrémités, sur des sections, sauf sur des sections tangentielles. Déplus, dans le cas actuel, l'alcool ne m'avait donné, pour la Jixation, que de mauvais résultats, ce qui n'étonnera aucun histologiste; les solutions au carmin ne m'ont pas montré avec évidence les limites des cellules. De nombreux essais m'ont conduit à préférer la fixation par le liquide cliromonitrique ( ' ) et la coloration par l'hématoxyline, combinai- son d'ailleurs propre à éviter les surcolorations. » En résumé, la couche sous-cuticulaire des Nématodes, au moins spé- cialement des Gordiens, n'est ni une couche protoplasmique, ni un svs- tème nerveux périphérique : c'est une couche cellulaire, un épiderme, avec épaisse cuticule, formée par la membrane extérieure de ses cellules. » ZOOLOGIE. — Sur un Copépode parasite des Sardines. Note de M. L. Joubin, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. t< Dans une Note insérée aux Comptes rendus (19 novembi-e i888), j'ai signalé les dégâts causés par un Crustacé parasite chez les Sardines de dif- férents points de nos côtes. Je m'étais abstenu d'appliquer à cet animal le nom d'une des Lernées décrites précédemment comme parasites des Sar- dines, trouvant qu'aucune des descrijJtions que l'on en a faites ne corres- pondait exactement à celle que j'observais. J'avais indiqué seulement sa proche parenté avec les Lernœascus, Lernœeniscus et surtout avec le Lernœo- nema de Milne-Edvvards. niier iMéuioire {Arck. Zool. eup., l. 111, iSj.'i), il |jreiid les noyaux pourdes ganglions nerveux; dans un second {Ann. Se. nat. . Zool., 1887), il en fait des vésicules en com- munication avec les pores de la cuticule, indépendantes du réseau nerveux supposé; et cela après a\oir vu que ces prétendus organes dérivaient de noyaux de cellules nettes de la larve. (') Liq. de Pérényi. Ce liquide m'a aussi paru excellent pour les Annélides et les Géphy riens. ( ii7« ) » D'après M. Giard (^Comptes rendus du 3 décembre 1888), ce parasite serait celui qui a été décrit pour la première fois par Heller sous le nom de Peroderma cylindricum. La description et les dessins de cet auteur ne m'a- vaient point paru s'appliquer à l'animal en question, animal que je con- tinue à croire plus voisin du Lernœonema monillaris que du Peroderma cylindricum. Au point de vue de la structure anatomique, mes rechei'ches me le font rapprocher surtout du Lemœascus récemment décrit d'une façon si complète par Claus. » M. Giard rapporte les résultats des observations de Richiardi, relatifs à la distribution du parasite qu'il a décrit sur les Sardines des côtes d'Italie. Mon but principal était de rechercher si, pour le parasite que j'étudiais, j'arriverais à des résultats analogues à ceux du savant italien, et si je pourrais les étendre à diverses localités des côtes françaises, obser- vations qui, à ma connaissance, n'ont point été reprises pour notre lit- toral. Comme Richiardi, j'ai constaté que, dans certaines localités fran- çaises, les Sardines infestées étaient fort rares, tandis que dans d'autres, à la Nouvelle, par exemple, elles étaient très communes. Je compte donner, dans un prochain Mémoire, l'ensemble des faits que j'ai réunis, en des points très variés de nos côtes, relativement à cette question. » J'ajoute à ce que j'ai dit, dans ma )>récédente Note, des désordres occasionnés par la présence du parasite, que dans l'œil de la Sardine ils sont particulièrement importants. En effet, la tête du crustacé s'insinue par perforation soit entre la choroïde et la sclérotique, soit dans l'épais- seur même de la sclérotique. Celle-ci s'épaissit beaucoup, soulève la choroïde par-dessus la tumeur ainsi formée et constitue, dans le fond de l'œil, une masse irrégulière qui en occupe le quart environ et peut même arriver jusqu'au contact du cristallin, qui se trouve alors déplacé. Sur toute cette région, la choroïde est presque complètement décolorée, et j'ai constaté aussi qu'il peut y avoir décollement de la rétine. » PALÉONTOLOGIE. — Sur un gisement d' ossements fossiles dans l'île de Samos, contemporains de l'âge de Pikermi. Note de M. Forsyth Major, présentée par M. Albert Gaudr}. *« En 1887, je fus chargé d'une exploration scientifique de quelques îles de l'Archipel turc. Débarqué à Samos, mon temps fut, en grande partie, consacré à des herborisations, que mon programme me prescrivait ( "79 ) en première ligne. Mais mon attention ayant été éveillée par quelques passages de Plutarque et d'Elien, d'où résultait pour moi la presque cer- titude de l'existence d'ossements fossiles dans l'île de Samos, je ne négli- geai pas de faire des recherches aussi dans cette direction. I) Le premier renseignement positif à cet égard me fut donné par 1p prince de Samos, Alexandros Raratheodoris, bien connu déjà en Europe comme homme d'Etat, et qui à cette qualité joint des connaissances non communes en Mathématiques et en Sciences naturelles. C'est Son Altesse qui m'apprit qu'un médecin du village de Mitylini possédait quelques osse- ments trouvés dans les environs et qu'il considérait comme fossiles. Parmi les pièces que me fit voir le D"^ Stephanidès, je reconnus une mâchoire inférieure d'Hipparion, et dès lors je résolus d'entreprendre des fouilles. Sans doute, ces ossements, en partie de très grandes dimensions, avaient frappé les anciens et donné origine au mvthe des Néades. Ces monstres, au dire d'Elien, qui s'en rapporte à Euphorion, peuplaient l'île dans les anciens temps, et leurs os se voyaient à son époque. ;; Grâce à l'intervention du prince, les difficultés qui s'opposaient à mon projet, par suite d'étranges prétentions de certains habitants, furent sur- montées, et je pus mener à bonne fin mon entreprise. » Le terrain dans lequel se rencontrent les ossements est de nature torrentielle. Ce sont des couches irrégulièrcs et alternantes degrés, de cail- loux, de marnes calcaires et argileuses, adossées aux parties basses d'un calcaire lacustre miocène et traversant l'île de part en part, sur une éten- due d'environ i5''", depuis la côte septentrionale près de Rokkari jus- qu'aux environs de Chora sur la côte méridionale, ayant pour centre le village de Mitylini. » Les fossiles de l'année 1887 étant en grande partie préparés, je suis à même de donner quelques détails sur cette première collection. Jusqu'à ce jour, mes fouilles ont constaté les restes d'une quarantaine d'espèces de Mammifères et d'un Oiseau (Struthio). J'ai pu établir avec certitude l'iden- tité d'un certain nombre d'espèces avec des membres de la faune de Pi- kermi, savoir : » Promephùis LarteliGaud., Mustela palœatticaWeilh., LycyœnaChœretis Hens. (Gaud. et Lart. sp.), Ictitherium Orbignyi Gaud., Ictitherium ro- bustum Gaud. (Nordm. sp.j, Ictitherium hipparionum Gaud. (Gerv. sp.), Ancylotheriutn PenteJici Gaud., Mastodon Pentelici Gaud. et Lart., Rhino- céros pachygnathus Wagn., Hipparion mediterraneum Hens., Sus erymanthius Roth et Wagn. ; enfin, sept Antilopes : Palœotragus Rouenii GRi\d., Tra- C. R., 1888, ;.' Semestre. (T. CVII, N" 27.) l'ÏS ( ii8o ) goceros amaltheus Gaud. (Roth et Wagn. sp.), Palœoreas Lindermayeri Gaud. (Wagn. sp.), Gazella brevicornis Gaud. (Roth et Wagn. sp.), Pa- lœoryx Pallasii Gaud. (Wagn. sp.), et deux autres Antilopes qui n'avaient pas reçu de nom spécifique. » D'autres formes encore sont probablement identiques avec des espèces de Pikermi; mais une détermination rigoureuse n'a pas encore été pos- sible. Parmi celles-ci, je signalerai un crâne de petit rongeur sans mâ- choire inférieure, à rapporter probablement au Mus (^Acomys) Gaudryi Dam., des mâchoires de petit Cerf, deux prémolaires de Singe, etc. » Parmi les formes nouvelles pour la Science, outre une demi-dou- zaine au moins A' Antilopes de types africains , comme le sont aussi la plupart de celles de Pikermi , je me permets d'appeler l'attention de l'Académie sur quelques pièces présentant un intérêt tout particulier. » On sait que l'ordre des Edentés est actuellement représenté dans l'ancien monde par deux familles de Fourmiliers : les Oryctéropides de l'Afrique et les Manides (Pangolins) des Indes et de l'Afrique. Jusqu'à ce jour, on n'avait pas trouvé dans l'ancien continent des animaux fossiles voisins des Édentés actuels ; le Macrotherium et V Ancylotherium, qu'on a rangés parmi les Edentés, sont très différents des espèces vivantes. » Mes fouilles de Samos ont mis au jour des représentants des deux familles d'Édentés de l'ancien monde. » Le crâne de V Orycteropus Gaudryi Major, de Samos, ne se distingue que par quelques caractères de peu d'importance de son congénère du Cap, abstraction faite de ses dimensions plus petites. Dans le pied posté- rieur, le premier et le cinquième métatarsien sont plus grands, relativement aux métatarsiens médians, que dans les espèces actuelles. Il semblerait donc que, dans cet ordre aussi, il v ait eu tendance à la réduction du nombre des doigts. » Le crâne des Pangolins, ou Fourmiliers à écaille (^Manis), a la forme d'un cône allongé. Il est surtout caractérisé par l'absence de crêtes. L'oc- cipital empiète sur la partie supérieure. Les pariétaux restent séparés, même dans les individus âgés. L'orbite et la fosse temporale confluent. Voilà les caractères qu'un crâne incomplet de Samos, manquant de la partie faciale, possède en commun avec les espèces du genre Manis. Quel- ques autres particularités m'induisent à en faire un genre nouveau i^Palœomanis). La taille de l'unique espèce, Palceomanis Neas Major, a dû être au moins trois fois supérieure à celle de la plus grande des espèces vivantes, le Manis gigantea. ( "B. ) » Un Ruminant gigantesque de genre nouveau, Sainotherium Boissieri Major, est représenté parles restes d'au moins 12 individus, dont 6 crânes plus ou moins complets. Il appartient à la famille des Girafes; cepen- dant, il se distingue par plusieurs caractères des membres connus de cette famille. Le mâle seul portait des cornes; du moins, je ne crois pas me tromper en attribuant à des individus du sexe féminin 4 ci'ànes d'indi- vidus en partie fort âgés qui, sauf le manque de cornes, ne se distinguent en rien des autres. Les cornes sont placées immédiatement au-dessus des orbites; tandis que, dans la Girafe actuelle, elles se trouvent implantées beauconp plus en arrière, sur la suture coronaire, en empiétant en partie sur les pariétaux. De plus, la corne impaire médiane, qui est assez bien développée dans les Girafes actuelles, au moins dans les mâles, fait com- plètement défaut dans notre fossile. La conformation et les dimensions des vertèbres cervicales prouvent que le cou de l'animal fossile était plus raccourci que dans la Girafe vivante. Les os des extrémités étaient moins allongés et plus trapus. Sous ces derniers rapports, noire fossile se rap- proche de V Helladotherium de Pikermi; mais il s'en distingue par la confor- mation du crâne et par la dentition, qui se rapproche davantage de la Girafe actuelle, tandis que les dents de V Belladotherium ont beaucoup d'analogie avec celles de l'Élan. » Un fémur d'Autruche (Siruthio Karatheodoris Major), ayant les dimen- sions des plus grands individus du Striuhio camelus, et eu différant à peine, contribue à donner un cachet africain à la faune de Samos. )) Cependant, abstraction faite des types complètement éteints, il en est d'autres qui ne rappellent nullement la faune actuelle de l'Afrique. De ce nombre est un animal voisin des Blaireaux, représenté à Samos par un beau crâne à peu près complet. Quelques restes de ce même animal ont été trouvés à Maragha, eu Perse, et décrits récemment par M. Rittl sous le nom de Mêles maraghanus . » M. Albert Gaudp.y, à la suite de la Communication de M. Forsyth Major, présente les remarques suivantes : « A côté des espèces nouvelles que les belles recherches de M. Forsyth Major viennent de faire découvrir à Samos, il y a un très grand nombre d'espèces identiques avec celles de Pikermi. Dans mon Ouvrage sur l'Atti- que, j'ai émis l'opinion que, à l'époque où a vécu la faune enfouie à Pikermi, les trois parties de l'ancien continent, l'Europe, l'Asie et l'Afrique, devaient ( Il82 ) être mieux unies qu'elles ne le sont à présent dans la région méditerra- néenne. J'ai supposé l'existence d'un territoire gréco-asiatique, sur lequel pouvait s'étendre la nombreuse et gigantesque faune de Pikeruii. Notre émiuent et regretté Confrère Duvernoy avait eu la même pensée. On con- çoit que la Grèce, si petite, dont le sol très pauvre est découpé par de ma- gnifiques montagnes de marbre, soit devenue le théâtre où se sont déve- loppés les plus brillants génies de l'humanité; mais elle n'a pu fournir de l'espace et de la nourriture à des Dinotheriiim, des Mastodontes, des Ancy- lotherium, des Helladotherium et d'immenses troupeaux d'Herbivores. Les découvertes de M. Major, à Samos, près de la côte d'Asie Mineure, en mettant à jour les débris de la plupart des animaux de Pikermi, confirment l'hvpothèse d'un territoire gréco-asiatique se continuant là où se trouve aujourd'hui l'Archipel. » ANATOMIE VÉGÉTALE. — Sur quelques particularités structurales des ascidies et sur l'organogénie des feuilles ascidi formes du Sarracenia Drummondii Croom. Note de M. Edouard Heckel, présentée par M. Duchartre. « Dans une série de Communications à l'Académie, j'ai montré que le processu defor smation des ascidies a été identique dans toute la série végétale; qu'il s'est traduit souvent par l'apparition d'ascidies de même forme dans des végétaux très éloignés {Nepenthes et Cephalotus par exemple), et enfin que la fonction a fait naître, dans ces organes, des dis- positions anatomiques (poils, glandes, etc.) semblables. Je puis ajouter, à celles que j'ai fournies déjà, une preuve nouvelle de ce dernier fait. » Si l'on examine la face interne (par rapport à l'ascidie) de l'épiderme qui sépare les dents noirâtres du bourrelet marginal dans l'urne des Cepha- lotus, on V trouve en assez grand nombre de petites glandes, non encore signalées, et d'une forme très intéressante. 1) Formées par un prolongement du tissu parenchymateux des parois de l'ascidie, elles sont pyriformes et étroitement pédonculées. Comme toute la surface épidermique sur laquelle leur support repose, elles ont leur épiderme recouvert de véritables poils spiculaires, raides et aplatis, imbri- qués les uns sur les autres et à pointe dirigée du bas vers le haut de la glande. Celle-ci est constituée par une masse de tissu parenchymateux très homogène, sauf toutefois à son centre où se trouvent localisés quelques groupes de cellules fibreuses. Cette structure et cette forme rappellent, en ( ii83 ) miniature, celles des glandes pédicellées, irritables et mobiles des Drosera. portées aussi sur une laciniation foliaire et pourvues à leur centre de cel- lules fibreuses : les glandes du Cephalntits paraissent s'en distinguer seule- ment par l'immobilité absolue du pédicule. Elles doivent, sans doute, répondre aussi à la même fonction physiologique, mais je n'ai pu l'établir d'une façon probante. » Ce point nouveau acquis, j'ai cru devoir reprendre l'étude organogé- nique des ascidies et j'ai porté en premier lieu mon attention sur celles du Sarracenia Drummondii. » Si I on pratique, sur une jeune feuille, des coupes eu série au-dessus de sou point d'insertion, on trouve que la feuille est pleine depuis sa base jusqu'à une certaine hauteur. Les coupes uniformes sont entièrement arrondies et formées d'une masse pa- renchyniateuse non interrompue, au milieu de laquelle sont de nombreux, faisceaux disposés en cercle à la périphérie, avec leur bois orienté vers le centre de figure de la coupe; d'autres faisceaux centraux sont disposés en sens inverse et ont leur liber di- rigé vers un point étroit de la périphérie compris entre deux appendices et sur le milieu duquel se forme l'aile marginale antérieure qui régnera sur toute la longueur de la feuille. » A une hauteur de 3"", la coupe est Irianyulaire et la protubérance alaire se montre sous forme d'une côte saillante qui ira s'accusant davantage dans les coupes supérieures : tous les faisceaux périphériques ont leur bois orienté vers le centre, et les faisceaux centraux sont disposés en sens inverse. » A 7<^'", on trouve une lacune circonférencielle considérable formée par dissociation cellulaire dans le parenchyme de la masse de cette feuille et dans un point un peu excentrique de cette masse. A 8"" et g*^"', cette lacune s'élargit; elle prend une forme ovalaire, à grand axe dirigé perpendiculairement au plan de l'aile longitudinale. Les faisceaux circonférenciels se disposent sur la périphérie de cette masse formant le pa- renchyme des parois de l'ascidie avec leur liber orienté normalement (vers l'extérieur); en outre, de petites lacunes nées aussi par dissociation cellulaire se sont formées dans ce parenchyme de l'ascidie. » A 10"^'", la lacune est large, ovalaire, et l'épiderme interne de la grande lacune est couvert de poils bien formés, raides, pointus, en fer de lance et orientés de haut en bas. Dans les parois de l'ascidie ainsi constituée, se voit une rangée de grands et de petits faisceaux alternatifs disposés circonférenciellement, ayant leur liber extérieur et leur bois tourné vers la cavité ascidienne. De légers appendices exteines se sont formés, correspondant à peu prés aux extrémités postérieures (par rapport à l'aile an- térieure) dessinées par la coupe de l'ascidie. Ces appendices sont pourvus chacun d'un faisceau principal à leur extrémité. » Si, maintenant, nous comparons un faisceau de notre ascidie complè- tement développée à celui d'un pétiole de Nymphœa alba dans le même état, nous trouvons une similitude de constitution presque complète. Des ( 1184 ) deux paris, le faisceau est entouré d'un parenchyme lacuneux, dont les lacunes se sont formées par le même processus, après le développement d'une grande lacune quasi centrale. Des deux paris, le faisceau fibrovascu- laire a des vaisseaux semblables et semblablement disposés, un bois cunéi- forme et, au-dessus et au-dessous, un liber mou. Seulement, dans le pétiole An Nymphœa, nous voyons une zone coUenchymaleuse limitant extérieu- rement le faisceau, tandis que, dans l'ascidie, le faisceau est limité à l'ex- térieur et à l'intérieur par une zone épaisse de cellules formant une assise fibreuse (différence des milieux). Joignons maintenant à ces faits que les petites lacunes sont de part et d'autre d'autant plus petites qu'elles sont plus extérieures ou périphériques; que la lacune centrale de l'ascidie (ca- vité) est pourvue de poils (empêchant les insectes de retourner en arrière) comme le sont tous les canaux aériens dans le pétiole du Nymphœa; qu'en- fin les affinités des Sarracéniées avec les Nvmphéacées n'ont été niées par aucun botaniste, et l'on reconnaîtra qu'il y a bien des raisons pour ad- mettre que le rapprochement entre ces deux organes (pétiole de Nymphœa et ascidie) est bien fondé. Dès lors, il y aurait lieu de retourner à l'an- cienne interprétation qui voit dans l'ascidie des Sairacenia \n\ véritable pétiole et dans l'opercule une feuille. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur les relations des bacilles du Pin d'Alep avec les tissus vi^'anls. Note de M. Paul Vuillemix, présentée par M. Du- chartre. « Dans une Note antérieure, nous avons montré que les excroissances ligneuses du Pin d'Alep résultent de la pénétration d'un bacille dans le cambium. L'examen de rameaux frais, chargés de tumeurs à peine ébau- chées et choisis avec soin aux environs de Toulon par M. Madon, nous permet aujourd'hui d'établir par quelle voie le bacille arrive à l'assise génératrice et quelles relations il contracte avec les éléments vivants. » Sur les branches malades, on observe fréquemment, sous les coussi- nets foliaires, des saillies grosses comme une tète d'épingle, perforées au centre d'un trou bien visible à l'œil nu. Ce petit cratère est encadré d'une collerette de tissu boursouflé et mortifié, faisant saillie à travers une per- foration de l'épiderme. Un étroit canal s'enfonce à partir de l'orifice et pénètre souvent entre les cordons ligneux, dans l'intervalle laissé libre par le départ des faisceaux des appendices; il semble produit par un insecte qui aurait enfoncé sa trompe dans ce lieu d'élection. ( ii85 ) » Le canal est limité par du liège. Autour de ce liège, les assises prove- nant de l'écorce, du liber et du cambium ont multiplié leurs éléments, devenus tous parenchymateux; à une faible distance, elles se sont redres- sées à peu près perpendiculairement à leur direction primitive et sont ve- nues affleurer au dehors. A leurs dépens se forme un liège périphérique, parallèle à la surface actuellement libre, bien que ses cloisons soient per- pendiculaires à la direction des couches. Latéralement, ce liège se raccorde avec le périderme. Les assises redressées restent vivantes dans la portion non subérisée; mais elles ont des parois épaissies, modifiées chimiquement, ne laissent point de méats entre elles et isolent ainsi la blessure des tissus sains. » La cicatrisation régulière, dont nous venons d'indiquer le type, est parfois entravée, par suite de la présence du bacille. Celui-ci se rencontre dans des plaies qui ne diffèrent en rien, extérieurement, des plaies simples; et, entre ces lésions et les galles volumineuses, on constate toutes les gradations. De plus, les tumeurs assez petites pour ne pas envahir une surface de tige correspondant à plusieurs insertions foliaires paraissent constamment occuper la situation des piqûres non infectées et enfin, sur des excroissances dépassant i"™, on distingue souvent encore le petit cra- tère et sa collerette de liège. Cette lésion est donc la porte d'entrée ha- bituelle du bacille. » Sur les plus jeunes plaies contaminées, les zooglées ne sont pas en contact immédiat avec le cratère ; la réaction de l'organisme en ce point a été trop violente pour que le parasite pût empêcher la formation du liège protecteur. Mais c'est tout près de là, généralement entre le trou et le cous- sinet foliaire, qu'on trouve les premiers amas de bacilles. Les zooglées oc- cupent exclusivement les méats intercellulaires, dilatés et moulés sur elles. Tout alentour, les éléments parenchymateux deviennent le siège d'une pro- lifération si intense, que les noyaux obscurcissent les coupes. En dehors des tissus inflammatoires, dont l'évolution est commandée par le parasite, les tendances à la cicatrisation restreignent à divers degrés les progrès du bacille. Plusieurs cas se présentent alors et ])ermettent de distinguer trois variétés de tumeurs. » A. Tumeurs d'origine cambiale. — Les couches redressées de l'écorce, orga- nisées à temps en tissu compact, empêchent les zooglées de fuser latéralement. Le para- site, séquestré dans une zone étroite d'écorce, concentre son action sur le cambium. 11 y constitue des nids puissants, plongés dans une masse de petites cellules. Les éléments cambiaux suivants prennent encore, sur une certaine étendue, des cloisons irré- ( ii86 ) gulières, et c'est plus loin que les propriétés normales de cette assise génératrice repa- raissent, mais avec excès. Les zooglées, en se multipliant, compriment les travées cel- lulaires qui séparaient leurs lobes; les noyaux, aplatis, déformés, disparaissent enfin ; le cytoplasme est résorbé et les délicates membranes cellulosiques restent seules, comme de minces éperons, entre les lobes. Les autres tissus compris entre le bois et les zoo- glées, subissant le même sort, forment le disque initial et les premières portions de la gaine isolante. La multiplication des bacilles sera désormais parallèle à l'accroissement de la tige et la tumeur grandira comme nous l'avons indiqué dans notre première 'Vote. » B. Tumeurs d'origine corticale. — Avant que les tissus protecteurs se soient organisés, les zooglées ont envahi les méats de l'écorce, où elles se répandent en traî- nées étroites et rameuses. Ces dernières, vues à un faible grossissement, simulent des réseaux de laticlfères. Chaque traînée est entourée d'un épais revêtement de cellules embryonnaires, très petites, se continuant insensiblement avec les éléments parenchy- mateux ordinaires. Il se produit ainsi des sortes de loupes, de consistance molle, se crispant par la dessiccation, longtemps limitées par l'épiderme et le périderme nor- maux. A la longue, les cellules les plus éloignées des bacilles meurent et subérisenl leurs parois; le tissu enflammé devient à son tour une gaine isolante. Les couches ex- ternes sont éliminées par un liège sinueux, qui tantôt s'incurve autour des cellules embrj'onnaires, tantôt englobe les traînées zoogléiques et en arrête les progrès. Sou- vent aussi, à une certaine distance du centre de la tumeur ou seulement vers les bords, les cellules de parenchvme, sans prendre les cloisonnements caractéristiques du liège, subérisent leurs parois et forment un rempart entre les tissus sains et le domaine en- vahi. Dans ces tumeurs corticales le cambium peut rester indemne et ses produits réguliers. » C. Tumeurs d'origine cambio-corUcale. — Ces tumeurs mixtes participent des caractères des deux types précédents. )) Dans tous les cas, le bacille reste confiné entre les cellules, tant que celles-ci sont vivantes. C'est donc à travers des parois de cellulose qu'il exerce son action spécifique. L'histoire de la maladie du Pin d'Alep apporte ainsi une nouvelle preuve à l'appui du rôle attribué aux fluides excrétés par les bactéries pathogènes. » M. Ï.-L. Phipsox, à propos d'une Communication récente de M. Stan. Meunier, rappelle qu'il avait abordé lui-même la question de la connexion entre les météorites et les étoiles filantes, dans son Ouvrage Meteors, Aero- lites and falling Stars, imprimé à Londres en 1867. La théorie cométaire elle-même v avait été esquissée, autant que le comportait l'état de la Science. M. Ch.-V. Zexger adresse de nouveaux résultats numériques, recueillis ( 'iB7 ) en 1886 et 1887, et confirmant les relations qu'il a déjà signalées entre les périodes solaires, les passages des essaims d'étoiles filantes périodiques, et les perturbations magnétiques. La séance est levée à 4 heures un quart. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 3i décembre 1888. Direction générale des Douanes. — Tableau décennal du commerce de la France avec ses Colonies et les puissances étrangères (1877-1886). Paris, Im- primerie nationale, 1888; 2 vol. gr. in-4°. Le réseau de triangulation suisse publié par la Commission géodésique suisse. Troisième volume de la Mensuration des bases; par A. Hirsch et J. Dumub. Lausanne, Corbaz et C®, 1888; br. in-4°. Les machines marines; par A. Bienaymé. Paris, E. Bernard et C'*, 1887; 1 vol. in-4° et un atlas. Mémoires de la Société géologique de France. Troisième série, tome cin- quième. — L Étude sur les Vertébrés fossiles d'Issel {Aude); par M. Henri FiLHOL. Paris, au siège de la Société, 1888; i vol. gr. in-4°. Recueil d'études paléontologiques sur la faune crétacique du Portugal. Vo- lume II : Description des Echinodermes ; par P. de Loriol. — Second fasci- cule et dernier : Échinides irréguliers ou eœocycliques. Lisbonne, i888; br. gr. in-4°. Journal du Ciel. Directeur : Joseph Vingt, vingt-quatrième année, 1888 ; I vol. in-4°. La margarine et le beurre artificiel; par Ch. Girard et J. de Brevans. Pa- ris, J.-B. Baillière et Fils, 1889; i vol. in- 16. Archives de Physiologie normale et pathologique. Directeur : M. Brown- Séquard; cinquième série, tome premier, n"^ 1-2, janvier et avril 1889. Paris, G. Masson; i vol. in-8"'. (Présenté par M. Brown-Séquard.) C. R., 1888, a- Semestre. (T. CVII, N" 27.) l56 ( ii88 ) De l'édologie de la phtinsie pulmonaire et laryngée; par le D'' H. Libermann (de Strasbourg). Paris, G. Masson, 18H8; br. in-8". (Présenté par M. le baron Larrey.) Atti délia reale Accademia délie Scienzefisiche e matematiche; série seconda , vol. le II. Napoli, 1888; 2 vol. gr. in-4°. Astronomical and magnelical and meleorological observations made at the Royal Observatory, Greenwich, intheyear 1886 : under the direction of W. H. M. Christie, m. a., F. R. S,, Astronomer royal. London, 1888; i vol. gr. in-4°. Report of the scientijîc resulls oflhe exploring voyage of H . M. S. Challenger. 1873-76 : Zoology; vol. XXXI and vol. XXVII. London, 1888; 2 vol. gr. in-4°. Bestimmung der Constante der Praecession und der eigenen Bewegung des Sonnensystems; von Ludwig Stri ve (Extrait des Mémoires de V Académie impériale des Sciences) . Saint-Pétersbourg, 1887; br. in-4'*. Pamietnik Ahademiiumiejetnosci WKrahowie ; tomes XIV et XV. Rrakow, 1888; 2 vol. in-4°. ERRATA. (Séance du 17 décembre 1888.) Page 983, ligne 10, an lieu de Michel Lévy, lisez Maurice Lévy. FIN DU TOME CENT- SEPTIEME. K 27. ■ TABLE DES AKTICLES. (Séance du 51 aét-ernbre 1»88.) MÉMOIRES ET COMMUIMICATIONS DKS MEMBKES lîT DES CORItliSPONDANTS OR CACADEMIK. Pages \l. le MlMNTHK Dli l.lN.srKl.ilïlON l'UliLIlJUE Kl' DES Bkaux-Vuts aclresso rainplialioii il'nii Dcciel [>av lenciel le Président de la Répul)lic|ue approuve l'élcilioii île M. Schîilzeii/jfrger. en reiiiplaeenienr de Pai;es. leii M. //. Uehiay \1. h' AYE présente à l'Académie !'« Annuaire pour l'an iSSii, publié p:ir le Rnn'au des Longitudes MEMOIRES PRESENTES. M. J. Joli itov adresse un Mémoire 'i Sur la formation des gammes el sur l'orisine de la gamme de PytUagore 1 1 '|o \\. Ant. Maisonxevvk adresse la deseription d'un système de " piles eleetriques à vn- pi'ur " M '|ii M. P. (JicIER adresse une Noie relati\e à l'emploi du liiclilorure de mereure rians le- Lrailementde la (iévrejauneoudu elioléra. \I.Til. Rktat'I.T adresse un M('nioire sur le Il vaeein [iliviloxirii]! COR RE SPOrVD AIVCE . M. le Seckkiaire i'kiu'ETUel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, le premier fascicule de la 5' série des « Archives de Physiologie normale et pathologique » et la 2-4» année du « Journal du Ciel » de M. /. Vinot 1 1 i" M. le Ministre de la Gcerre informe l'Aca- démie qu'il a désigné MM. Halphen el Cornu paur faire partie du Conseil d(^ pei- fectionnemeut de l'Ecole Polytechnique, pendant l'année scolaire 18S8-1881), au titre de Membres de l'Académie des Sciences, ii.'i" MM. K. BaXAKE, É. BARlilER, BÉltA.NGEli-Ki:- RAUD, J. BossEUT, G. Carlet, Ed. Cou,i- UNON, V. F.vYOD, François-Franck, Fu.mat. A. Hauser, Alb. Hexocque, W. HiUiinNS. G. Kœniûs, L. Maquenne, Paquelin, G. Si- maud, E. Vidal adressent des remercie- iiients à l'Académie, pour les distinctions accordées a leurs travaux dans la derniéie séance publique 1 1 ') i \l. \. DE TiLLO. — Hauteur moyenne des continents et profondeur moyenne des mers, comme fonction de la latitude géo- graphique I I '1 1 P. F. Denza. — Étoiles filantes de la période du 9-11 août 18S8 observées en Italie 1 1 '1 ' M. Cii. Antoine. — Volumes des vapeurs saturées 1 ■'i> \l. Vaschy. — Propagation du courant sur une ligne télégraphique 1 1 i J .\1. H. Baubiuny. — Action de l'hydrogcne sulfuré sur le sulfate de zinc en solution neutre ou acide " 1''" M. Ad. Carnot. -- Sur le dosage du manga- nèse à l'aide de l'eau oxygénée 1 i.'io MM. P. Hautefeuille et A. Perrey. Sur la pre|paralioii et les propriétés de l'or- those ferrique i i:)if M. Stan. Meunier. — Heproduclion artifi- cielle du fer chromé 11 ' ' M. A. Ladureau. — Étude chimique sur les sols de l'Algérie ii>'i MM. H. MoissAN et .M. Mf.slans. - l'rèpa- ration et propriétés ilu lluorure deméthjlr ei du fiuorure d'isobutyle 1 '•" MM. Cr. Girard el \. Rocques. iNouveau procédé d'essai des alcools, fondé sur l'ac- tion des aminés sur les aldéhydes 1 1 W M. de FoncRAND. — Conibinaison du gljcol- alcoolale de soude avec le glyeol "'"> M. Arnaud. — Sur la matière cristallisée ac- tive, extraite des semences du Slrophan- tus glabre du Gabon ' i*''^ M. W. LououixiNE. — Étude des chaleurs de combustion des lerpilènols de l'hjilrale de terpine et de la terpine anhydre iii" M. S. Arliung. — Contribution a l'i-tude de la résistance de l'organisme aux microbes pathogènes, notamment des rapports de la nécrohiosc avec les ell'ets de certains mi- crobes ' i''7 M. W. LoEWEXTUAL. — Expériences biologi- ques et thérapeutiques sur le choléra i l'Jg .M. P.-B. Boss.iNo. - Atténuation du virus tétanique par le passage sur le cobaye... \i~'. M. A. Michel. — De l'existence d'un véri- table épiderme cellulaire chez les Néma- todes, et spécialement les Gordiens 117J .M. L. JoURiN. Sur un Copépode parasite des Sardines "77 .M. F. MA.10R. - Sur un gisement d'osse- ments fossiles dans l'île de Samos, con- temporains de l'.'ige de Pikcrmi 117^ W 27. SU/TE DE LA TAlîLE DES ARTICLES. Pases. M. Ai.BKRT Gauduy. — Oliservjitions rel;i- tivrs à la Commuiiiralion précédente . — Rapport de M. £ornct, concluant à dé- cerner le prix Desniazières, pour 1888, à M. f^. Fajod, pour son Mémoire in- titulé « Prodrome d'une histoire na- turelle des Agaricinés » 107 1 — Rapport de M. £o/7?e/, concluant à dé- cerner le prix Montyon, pour 1888, à M. Gaston Bonrner, pour son Mémoire sur la synthèse des Lichens 1073 Voir aussi Analomie végétale et Pallio- logie vc'gétalc. l'agcs. Botanique fo.ssii.e. — Sur la géologie de la formation pliocène à troncs d'arbres silicifiés de la Tunisie; par M. Ph. Thomas 567 — Sur les bois silicifiés de la Tunisie et de l'Algérie ; par M. P. Flichr 569 — Recherches lithologiques sur la forma- tion à bois silicifiés de Tunisie et d'Al- gérie ; par M. Bleiclier 572 — Sur les affinités des Dores jurassiques et triasiques de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande; par M. Louis Crié. ioi4 — Sur l'attribution des genres Fayolia et Palœoxyris ; par MM. B. Rcmuilt et R. Zciller 1022 Boussoles. — Boussole de terre et de mer, permettant de trouver le méridien mal- gré le voisinagedu fer; par M. Bisson. iG — M. Dumay adresse un Mémoire « Sur une nouvelle manière de se servir de la boussole dans la navigation et sur diverses questions d'Astronomie nau- tique » 824 Bulletins BIBLIOGRAPHIQUES, 62, i55, 198, 36i, 45i, 484, 509, 536, 547, 575, Co3, 638, 669, 705, 765, 800, 882, 964, 1029, 1 136, 1 187. Bureau des Longitudes. — M. Bouquet de la Grye présente à l'Académie, au nom du Bureau des Longitudes, la ((Connaissance des Tempspour 1890». 4i3 — M. F^ye présente à l'Académie 1' (( Ex- trait de la Connaissance des Temps pour l'an 1890 », publié par le Bureau des Longitudes 936 — M. F^ye présente à l'Académie 1' « An- nuaire pour l'an 1889 », publié par le Bureau des Longitudes 1 139 c Calorimétrie. — Sur les chaleurs spéci- fiques des dissolutions; par M. E. Mat/lias 524 — M. A. Maihclhin adresse une Note (( Sur les chaleurs de changements d'état physique et de transformations chimiques « 678 Cérite. — Sur quelques composés des mé- taux de la cérite ; par M. L. Ouvrard. 37 Chemins de fer. —M..-/. C/iai/o/ adresse deux Notes ayant pour litres : <( Ap- pareil de certitude à l'usage des gares, pour connaître instantanément la dis- tance, la vitesse et les arrêts des trains en route » et (( La sécurité complète des voyageurs en chemin de fer »... Sog ( "93 ) Pages. — M. J . Meunier adresse un ie/ié adresse une Note « Sur la synthèse des principes immédiats des éléments de l'atmosphère, sous l'infiuence des corps poreux » 6o3 — Nouvelles expériences sur le dosage do l'azote dans les terres végétales; par MM. liertltelot et Q. André 837. — Étude chimique sur les sols de l'Al- gérie ; par M. A. Ladureaa 1 1 5.1 Chimie analytique. — Sur l'emploi do l'eau oxygénée pour le dosage des métaux de la famille du fer: 1° chrome; par M. Adolphe Carnot 948 — Sur l'emploi de l'eau oxygénée pour le dosage des métaux delà famille du fer : 1° chrome; 2° manganèse; 3° fer; par M. Ad. Carnot 997 — Sur le dosage du manganèse à l'aide de l'eau oxygénée; par M. Ad. Carnot. ii5o Voir aussi Eaux naturelles. Chimie animale. — Sur la fermentation peptonique de la viande; par M. V. Marcano 117 — Recherches sur la constitution de la spongine; par M. P. Zalocosias 262 — Présence de l'acide glycolique et de l'acide propylène-dicarbonique normal danslesuint;parMM.^.et/'. 5rtiii«e. 789 Voir aussi Alcaloïdes, Lait, Sang. Chimie industrielle. — Sur le yaraque, boisson fermentée des tribus sauvages (^hautOrénoque;parM.^.7(f«/-a/«o. 743 Pages. — Étude sur l'analyse des levures de brasserie; par M. Martitiand 745 Voir aussi Grisou. Chimie minérale. — Sur quelques hydrates de ferrite de potasse, cristallisés par voie sèche; par MM. G. Rousseau et J . Bcrnlieini 24° — M"' Clémence liojcr adi'esse une Note additionnelle à son Mémoire sur la constitution moléculaire des corps simples 678 — M. G. Faurie adresse une nouvelle Note sur la réduction de l'alumine. de la silice, etc 1028 — Rapport de M. Friedel, concluant à partager le prix Jecker, pour 1888, entre M. Mrti7Kd"«//e et M. Cazeneuve. 1066 Voir aussi Aniimoine, Cérite, Chlo- rures, Cobalt, Cuivre, Etain, Glucinc, Lilhine, Nickel, Ozone, Phospliates, Rhodium, Ruthe'niuin, Suljates, Sul- fures, Titane, Yltrium, Zinc. Chimie organique. — Nouvelles recherches physiologiques sur la substance orga- nique hydrogénant le soufre à froid; par M. /. de Rey-Pailhade 4^ — M. /. de Rey-Pailhade, à propos d'une Note de M. L. Olivier, adresse divers documents établissant qu'il avait si- gnalé lui-même le phénomène de la combinaison de la matière organique vivante avec le soufre libre 198 — M. L. Olii'ier, en réponse à la Noie de M. de Rey-Pailhade, fait observer que ses propres recherches ont porté spécialement sur l'hydrogénation du soufre inlrn-cellulairc 4^8 — .Vction de l'ammoniaque sur l'épichlor- liydrine; par M. Ad. Fauconnier u5 — Action de l'aniline sur l'épichlorhy- drine ; parM. Ad. Fauconnier 25o — Sur les hydrates de méthane et d'éthy- lène ; par M. Fillard SgS — Sur les points de congélation des dis- solutions des composés organiques de l'aluminium; par MM. E. Louise et L. Roux 600 — Action de l'hypobromite de soude sur quelques dérivés azotés aromatiques, et réaction différentielle entre lesacides hippurique et benzoïque; par M. G. Denigès 662 — Sur la propylphycite; par M. Ad. Fau- connier 629 ( II94 ) Pages. — Sur les acétates benzoïques de la man- nite et de ses homologues; action dé- composante de l'aldéhyde benzoïque; par M. J . Meunier 910 — Surunebasediquinolique;parM.^/ie/-; Colson ioo3 Voir aussi Acétones, Alcaloïdes, Al- cools, Aldéhydes. Etiiers, Glycérine, Glycoh, Huiles, Lévulose, Mahnique (Acide), Menthol, Pcrséite, Propy- lène, Terpilène. Chimie végétale. — Sur la composition élémentaire de la strophantine cristal- lisée, extraite du Strophuntus Kombé; par M. Arnaud 1 79 — Sur l'anagyrine: par MM. E. Hardy et iV. Gcdlois 247 — Sur l'homoptérocarpine et la plérocar- pine du bois de santal rouge; par MM. P. Cazeneuve et L. Hugounenq. 787 — Sur un latex du Bassia latifolia Roxb. ; par MM. Ed. Heckel et Fr.Schlagden- Iiauffen 949 — Sur lamatièrecristalliséeactive, extraite des semences du Strophnntus glabre du Gabon ; par M. Arnaud 1 161 Voir aussi Chimie agricole. Chirurgie. — La surdité paradoxale et son opération; par M. Bouclieron. ., 120 — M. L. Ollier {ait hommage à l'Académie du second Volume de son « Traité des résections et opérations conservatrices qu'on peut pratiquer sur le système osseux » 3 1 4 — Sur les applications de l'électrolyse au traitement des tumeurs; par M. Darin. 858 — Sur une nouvelle méthode de désinfec- tion des mains du chirurgien; par MM. J. Roux et H. Reynès 870 — Un prix de Médecine et Chirurgie de la fondation Montyon est accordé à MAI. Follin et Duplny, pour leur « Traité de Pathologie chirurgicale ». 1079 — Rapport de M. T^erneuil, concluant à décerner la moitié du prix Barbier pour 1888 à M. le D' Ehrmann, pour ses études sur la restauration de la voûte palatine. io83 Voir aussi Pathologie. Chlorures. — Sur le chlorhydrate de chlo- rure cuivrique ; par M. Paul Sahalier, 40 — Sur un chlorhydrate de chlorure de cobalt ; par M. Paul Sabatier 4^ — Observations relatives à ces Comrauni- Pages. calions de M. Sabatier; par M. Engel. 178 — Sur la densité du chlore et sur la den- sité de vapeur du chlorure ferrique; par MM. C. Friedel et / -.)/. Crafts. 3oi — Sur la densité de vapeur du perchlorure de gallium; par MM. C. Friedel et J.-M. Crnfts 3o6 — Sur l'obtention économique des chlo- rures des éléments oxydés, tels que l'aluminium; par M. A. Faure 339 — ^IM.Nilson elPetlersson annoncent une Noie relative aux densités de vapeur des chlorures d'indium, gallium, fer et chrome 4^4 — Sur les chlorures d'indium ; par MM. L.- F. Nilson et O. Petlersson 5oo — Sur les chlorures de gallium et sur la valeur des éléments du groupe de l'a- luminium; par MM. Nilson et Otto Petlersson 5^7 — Sur le chlorure ferreux et les chlorures de chrome; par MM. Nilson et Otto Pettersson 329 — Chlorhydrates de benzidine; leur disso- ciation par l'eau; par M. P. Petit. . . Sjg Choléra. — M. Poujade adresse un com- plément à ses Notes précédentes sur le choléra 160 — Sur la vaccination préventive du cho- léra asiatique; par M. TV. Ganmleïa. 432 — Remarques de M. Pasteur relatives à la Communication de M. Gamaleïa. . . 4^4 — M. Ferrnn prie l'Académie de tenir compte, dans l'examen des recherches effectuées pour la découverte de la vaccine chimique du choléra asiatique, des documents qu'il lui a adressés à diverses reprises 4^4 — iM. J.-M. Schnyder adresse une Note relative à l'inoculation du choléra ... 471 — M. J. Fcrran adresse une série de do- cuments destinés à établir ses droits de priorité à la découverte des vaccins du choléra asiatique 645 — M. Doniingos Freire adtesse une récla- mation de priorité au sujet de la mé- thode d'atténuation du virus choléri- que, due à M. Gamaleïa C45 — De l'emploi du bichlorure de mercure, comme moyen thérapeutique et pro- phylactique contre le choléra asia- tique ; par M. A. Yvert 696 — M. T. Blanchon adresse une réclama- tion de priorité, au sujeldu traitement ( II95 ) Pages. du choléra asiatique par le biclilorure do mercure 824 — Rapport de ^f. Cluircot, attribuant une récompense de trois mille francs à M. le D'' fJniiser, sur les fonds du legs Bréant, pour ses études sur l'épidémie du choléra qui a sévi en Espagne en i88i et i885 1081 — Expériences biologiques et thérapeu- tiques sur le choléra ; par M. fF. Lœiventhal 1 169 Chronométrie. — M. F.- A. Forel adresse une Note relative à un moyen de con- trôler la distribution de l'heure dans les diverses stations télégraphiques. . 705 Cobalt. — Sur la séparation du cobalt et du nickel par la méthode des nitrites; par M. Baubigii) G85 Comètes. — Observations de la comète a 1888 ; par M. Cruls 3i6 — Positions de la comète 1888, 1, mesurées à l'équatorial de 8 pouces de l'obser- vatoire de Besançon; par M. Gniey.. 319 — Observations de la nouvelle comète Brooks, faites à l'observatoire de Paris {équatorial de la tour de l'Ouest); par M. G. Sigourdiin 419 — Observations de la comète Faye, retrou- vée à Nice le 9 août ; par M. Perrotin. 436 — Observations de la nouvelle comète Brooks, faites à l'observatoire de Nice (équatorial de Gautier de o"', 38 d'ou- verture) ; par M. Cliarlois 437 — Observations de la comète Brooks, faites à l'observatoire d'Alger, au télescope de o°',5o; par MM. Trépied, Sy et Renniijo 455 — Observations de la comète Faye, faites à l'observatoiredeNice; parM.Pe/voZ/W. 456 — Observations de la nouvelle comète Barnard, faites à l'observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest; par M. G. Bignurrlan 405 — Positions de la comète Brooks (7 août 1888), mesurées à l'observatoire de Besançon ; par M. Gruey 49G — ObservationsdescomèlesBrooks{aoùt7) et Barnard (septembre 2), faites à l'é- quatorial de o",38 de l'observatoire de Bordeaux; par MM. G. Rayct et Courir 54 3 — Positions de la comète Barnard (2 sep- tembre 188S), mesurées à l'observa- toire de Besançon, à l'équatorial de Pages. C", 22 ; par M. Gruey 553 — Observations de la comète Sawerthal (iS88,I), faites à l'équatorial de o"', 38 de l'observatoire de Bordeaux; par MM. G. Rayet et Courty 554 — Sur l'orbite de la comète périodique de Winnecke et sur une nouvelle dé- termination delà masse de Jupiter; par i\. E.de llnertl 588 — Éléments et éphémérides de la comète Barnard ; par M. E. Vieniiei 646 — Positions de la comète Barnard (2 sep- tembre 1888), mesurées à l'observa- toire de Besançon ; par M. Gruey. ... 721 — Observations de la nouvelle comète Barnard (20 octobre 1888) et de la nouvelle planète (^SsT) Palisa, faites à l'observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest ) ; par M. G. Bigour- ditn 721 — Observations de la nouvelle comète (ST) Palisa et de la comète Barnard (1S88, oct. 3o), faites à l'observatoire d'.^lger, au télescope de o",5o; par MM. Rambiiud, Sy, Renauj: 824 — Observations de la comète de Faye, faites à l'observatoire do Marseille, au télescope Foucault de o"", So d'ou- verture; par M. Steplian 936 Commissions spéciales. — Commission chargée de vérifier les comptes de l'année 1887 : MM. CheKresse C87 ^^Étoilks fil.vntes. — Étoiles filantes de la période du 9-1 t août 1888, obser- vées en Italie; par le P. F. Denza . . 1 142 3 'Voir aussi Météorites. Étlves. — Étuve auto-régulatrice entiè- i58 ( 'i9« ) Pages, rement métallique; par M. J. d'Jr- xo/ifdl I g4 Explosifs (Corps). — M. ^. Faiicr Pages. adresse une Noie sur une nouvelle classe d'explosifs, ne détonant pas à l'air libre gSS Fermentations. — Sur la fermentation peptonique de la viande; par M. V. Marcano — Influence de la température de fermen- tation sur la production des alcools supérieurs; par M. L. Lindel Fluorescence.— A quelsdegrésd'oxyda tien se trouvent le chrome et le manganèse dans leurs composés fluorescents? par M. Lccoq de Boisbaudnin. 3ii, 468 et 4î)0 117 82 Fluorures. — Préparation et propriétés du fluorure d'éthyle ; par M. H. Moissan 260 — Sur quelques propriétés nouvelles et sur l'analyse du fluorure d'éthyle; par M. H. Moisson gga — Préparation et propriétés du lUiorure de méthyleetdu fluorure d'isobulyle; par MM. H. Moissan et M. Meslans. ii55 Gaz. — Compressibilité des gaz : oxy- gène, hydrogène, azote et air, jusqu'à 3ooo""; par M. E.-H. Jmn^at 522 GÉODÉSIE. — Lois provisoires de l'afl'aisse- nient d'une portion du sol de la France ; par M. Goidicr 439 — Sur l'affaissement prétendu du sol de la France entre Lille et Marseille; par M. A. de Tillo 679 — Observations relatives à la Communi- cation de M. A. de Tillo; par 1\L Bou- quet de la Grye 680 — Note sur la stabilité de la côte de France; par M. Bouquet de la Gryc. 812 — Sur l'affaissement du sol de la France; par M. Goulicr 82C — Hauteur moyenne des continents et profondeur moyenne des mers, comme fonction de la latitude géographique; par M. ^ . de Tillo 1 1 4 1 GÉOGRAPHIE. — Sur la position de Tim- buktu ; par M. Caron 80 — M. Rouire adresse une en-Cachin adresse une Note sur la grotte de Boset, dans le Tarn. 411 — Sur la géologie de la formation pliocène à troncs d'arbres silicifiés de la Tuni- sie; par M. Ph. Thomas 567 — Recherches lilhologiques sur celte for- mation ; par M. Bleichcr 572 — Les plis couchés de la région de Dra- guignan; par M. Marcel Bertrand.. . 701 — Sur le cambrien et sur l'alkiro des dé- pôts paléozoïques de la montagne Noire; par M. /. Bergeroit 760 — Sur une nouvelle Carte géologique de la France à l'échelle de , „ ^ ', „ „ ^ , pu- bliée par le Service de la Carte géolo- gique détaillée de la France; par MM. Jacquot et Michel Lévy 793 ^ — Sur le passage du calcaire de Ventenac à la formation à lignite du Langue- doc; par M. l'abbé Baiclièrc 796 o — Sur l'afl'aissement du littoral dans le Fi- ( I Pages, nistère; par M. du Chatellicr 797 — Sur un horizon à Trinuclcus du Glau- zy (Hérjull) ; par iM. de Roiw'dlc. ... 841 — M. Ed. Pietic adresse une Note inti- tulée « Notions sur les \estiges de la période magdalénienne dans les Pyré- nées » 8)4 — Un nouveau problème de la géologie provençale. Pénétration de marnes iri- sées dans le crétacé; par W. Marcel Bertrand 878 — Sur la traversée de la livière souterraine de Bramabiau et sur la formation des canons des causses; par M. E.-J. Martel gSi — Sur les dépôts phosphatés de Monlay et de Forest (Nord); par M. /. La- drière 960 — Les dislocations du terrain primitif dans le nord du Plateau central; par M. L. de Lauiuiy 9G1 — Sur les directions des reliefs terrestres; par M. A. de Grossoiwre ioi5 — Sur les directions des lithoclases aux environs de Fontainebleau, et leurs rapports avec les inflexions des stra- tes ; par M. Romieux i o 1 8 Voir aussi Minéralogie, Paléontologie et Botanique fossile. GÉOMÉTRIE. — De la mesure de la simpli- cité dans les constructions géométri- ques; par M. Emile Lemoine 1G9 — Nouvelles recherches sur la construc- tion, par deux faisceaux projectifs, du la surface générale du troisième or- dre ; par M. de Jonqtdères, . , 20g — Sur les courbes de genre un ; par M. O. Schlesinger -la/i — M. Haton de la Goupillière fait hom- mage à l'Académie de son Mémoire intitulé : « Transformation propre à conserver le caractère du potentiel cylindrique d'un nombre limité de points » 3 1 4 - Construction géométrique d'une sur- face, à points doubles, du quatrième ordre; par M. île Jotajuières 43o — Sur le volume engendré par un con- tour lié invariablement au trièdre d'une courbe, et, en particulier, sur une propriété des courbes de M. Ber- 99 ) Pages, trand ; par M. G. Kœnigs 474 — Sur les surfaces de singularités des sys- tèmes de courbes construits avec un élément donné; par M. E. Cosserat.. 653 — Sur l'intersection de deux courbes algé- briques en un point singulier; par M. G.-£. Giiccia 65G — Tliéorème général concernant les cour- bes algébriques planes; par M. G.-B. Cucciii 9o3 — Sur la rectification des cubiques planes unicursales; par M. L. Raffr 944 — Rapport de M. Poincaré, concluant à décerner le grand prix des Sciences mathématiques pour 1888 à M. Emile Picard, pour son Mémoire sur les fonc- tions algébriques de deux variables. loSg — M. G. Darboux fait hommage à l'Aca- démie du 2° et dernier fascicule du Tome II de ses « Leçons sur la théorie générale des surfaces et les applica- tions géométriques du Calcul infinité- simal » 935 — M. Otesca adresse une étude sur le postulatum d'Euclide 687 Voir aussi Analyse mathématique. Glycérine et ses co.mposks. — Sur le dosage de la glycérine par oxydation ; par M. V. Planchon 246 — Sur les glycérinates polybasiques; par M. de Forcrand aCg Glvcols. — Sur le glycol-alcoolate de soude ; par M. de Forcrand 343 — Combinaison du glycol-alcoolate de soude avec, le glycol ; par M. de For- crand I l()0 Grisou. — Sur le procédé de tirage des coups de mine, dans les mines à gri- sou; par MM. Mallard e\, Le Chute- licr. .. 96 — Rapport de M. Haton de la Goupillière, sur les recherches adressées par MM. Lallemand et Petitdidier pour le concours de Statistique de 1S8S, concernant les accidents occasionnés dans les mines par le grisou io63 — Rapport de M. Scidœsing, concluante accorder à M. Fumât, dans le concours du prix Montyon (Arts insalubres), une récompense de quinze cents francs, pour sa lampe de sûreté 1097 ( I200 ) H Pages. Histoire des Sciences. — M. le Secré- taire perpétuel signale, parmi les pièces imprimas de la Correspon- dance, le 3° Fascicule du XI" Volume des « Acta mathemalica >>, publiés par M. Mittng-LeJ/ler 21 j — M. Darbnux présente à l'Académie le lome XI des « Œuvres de Lagrange ». 289 — M. le Secrétaire perpétuel présente, au nom de M. Goiy, un Mémoire portant pour titre : « 11 microscopio composte, inventato da Galilei », et donne lecture de la lettre d'envoi 55 1 — M. l'amiral Jurien de la Gravière fait hommage à l'Académie d'un volume « Sur l'amiral Roussin » 609 — M. le Secrétaire perpétuel signale, par- mi les pièces imprimées de la Corres- pondance, deux Ouvrages de M. Nour- risson sur Pascal 77 j — Sur la Collection des alchimistes grecs; par M. Berthelot 8o3 Histologie. — Sur une méthode de pré- paration des filaments tégumentaires des Flagellés; par M. /. Kunstlcr. .. i38 — Sur la structure des téguments de VHe- terodera SchacliLii et sur les modifica- tions qu'ils présentent chez les femelles fécondées; par M. /. Châtia 189 — Sur l'histologie comparée de l'épillié- lium glandulaire du rein des Gastéro- podes prosobranclies; par M. Réniy Perrier 188 — Sur les myélocites des Invertébrés ; par M. Joannes Cliatin 5o4 — M. Z. Ranvier fait hommage à l'Aca- démie de la 2" édition de son « Traité technique d'Histologie » 85 j — De l'existence d'un véritable épiderme glandulaire chez les Nématodes, et spécialement les Gordiens; par M. A. Michel 117") Huiles. — Sur les alcaloïdes de l'huile de foie de morue; par MM. Arm. Gautier et L. Mourgues 1 10, 254 et 626 — Sur un corps, à la fois acide et base, contenu dans les huiles de foie de mo~ rue: l'acide morrlluique;parM^^..-^/v«. Gautier et L. Mourgues 740 Hvdraulique. — M. le Secrétaire perpc'- Pages. tucl signale, parmi les pièces impri- mées de la Correspondance, un « His- torique des recherches sur les ondes liquides », par M. We Saint-Venant. iGo — Expériences sur une nouvelle machine hydraulique; par M. A. de Caligny.. xb-j — Sur un nouvel appareil pour l'étude du frottement des fluides; par M. M. Couette 388 — Complément à la théorie des déversoirs en mince paroi qui s'étendent à toute la largeur du lit d'un cours d'eau : in- fluence, sur le débit, des vitesses d'ar- rivée des filets fluides; par M. /. Boussinesq 5 1 3 — Complément à la théorie des déversoirs en mince paroi : influence, sur le dé- bit, des vitesses d'arrivée des filets fluides. Applications; par M. J. Bous- > sinesq 538 — Rapport de M. Boussinescj, concluant à décerner le prix de Mécanique de la fondation Monlyon à M. Bazin, pour ses éludes sur les déversoirs 1047 HvDROGRAPniE. — M. Douquct de la Grye fait hommage à l'Académie de diverses Cartes nouvellement publiées par le Service hydrographique de la Marine. 21 5 — M. le Ministre des Affaires e'trangères adresse les Rapports et Cartes de la Commission chargée d'établir les rele- vés hydrographiques de la Nouvelle- Galles du Sud, en 1886-1887 612 — Levé du Haut Javary ; par M. de Teffe. 680 — M. Bouquet de la Grye présente à l'A- cadémie, de la part de M. de Teffe', cinq brochures sur l'Hydrographie et l'Art nautique au Brésil 8S2 — Rapport de M. Bouf/uet de la Grye, concluant à décerner un prix de deux mille francs à M. Renaud, pour le levé hydrographique qu'il a dirigé et exécuté au Tonkin, de i883 à i885. . 104G Hygiène publique. — Contribution à l'é- tude des moyens proposés pour l'assai- nissement des villes; par MM. P. Chastaing et E. B(nillot 58 ~ MM. P. Chastaing et E. Barillot adres- sent une Note portant pour titre : « Contributions à l'étude des movcns ( I 20I proposés pour l'assainissement des villes » M. le Secrétaire perpétuel signale, par- mi les pièces imprimées de la Corres- pondance, un numéro de la « Revue in- ternationale des falsifications », 2° an- née, i'" livraison Pages. 58G ) — V Acnde'mie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg communique le pro- gramme d'un prix fondé en Russie, et destiné à stimuler les recherches sur la nature du poison qui se développe dans les poissons salés non cuits Pages. •"■jg Lait. — Sur la nature du lait. Réponse à cette question : « Le lait contient-il des éléments anatomiques de l'organi- sation et les globules laiteux sont-ils au nombre de ces éléments? « ; par j\I. .1. Bécliamp 77a LÉVULOSE. —Sur la lévulose; par MM. Zs'. Jungfleisch et L. Grimbert Sgo Lithium et ses cmiposés. — Sur une nou- velle méthode de dosage de la lithinc, au moyen des fluorures; par M. J. Carnot 237 Locomotion'. — Sur le mode de locomo- tion des chenilles; par M. G. Carlet. i3i — Sur la locomotion terrestre des Reptiles et des Batraciens, comparée à celle des Mammifères quadrupèdes ; par M. G. Cartel 562 — De la marche d'un insecte rendu tétra- pode par la suppression d'une paire de pattes; par M. G. Carlet 565 — Modifications de la Photochronographie pour l'analyse des mouvemeuts exé- cutés sur place par un animai; par M. Marey 607 — De la claudication par douleur; par M. Marey G4 1 — Dos mouvements de la natation do l'an- O guille, étudiés par la Photochronogra- phie; par M. Marey G43 — Décomposition des phases d'un mouve- ment au moyen d'images photogra- phiques successives, recueilliessurune bande de papier sensible qui se dé- roule ; par ^^ Marey 677 Voir aussi P'nl. Longitudes. — Formule pour le calcul des longitudes parles chronomètres; par M. Caspari 78 — Note sur l'adoption d'une heure légale en France; par M. Bowjiwt de ta Orye 429 — S. M. dont Pedro fait hommage à l'Académie des « Premiers travaux du Bureau des Longitudes du Brésil ».. . 3iG M Magnétisme. — M. C. Decharme adresse un Mémoire sur les « Courbes magné- tiques et isodynamiques » 61 Magnétisme terrestre. — Cartes magné- tiques de l'Algérie, de la Tunisie et du Sahara algérien; par M. Léon Teisse- reiic de Bort 1 4 7 — Déterminations magnétiques dans le bassin occidental de la Méditerranée; par M. Th . Moureaux 229 — Cartes magnétiques du bassin occiden- tal de la Méditerranée; par M. Th. Mniireinix 327 Voir aussi Boussoles. Malonique (Acide) etmalonates. —Neu- tralisation de l'acide malonique par les bases solubles ; par M. Massai 267 — Sur les malonates do potasse et do soude; par AL G. Massol 393 Mécanique. — M. Dletricltkeit adresse un complément à ses Communications sur quelques cas exceptionnels de la Mécanique supérieure 160 — Sur une récente Communication do M. Lévy ; par M. E. Cesaro 520 — Généralisation d'un théorème deGauss; par M. J. Bertrand 037 — Groupement et construction géomé- trique des accélérations dans un solide tournant autour d'un point fixe; par M. Ph. Gilbert 72G -- Sur les accélérations dos points d'un so- ( I202 ) Pages, lide tournant autour d'un point fixe et sur les centres de courbure de leurs trajectoires; par M. Ph. Gilbert.... 83o — Surlesaccélératious d'ordre quelconque des points d'un corps solide qui a un point fixe 0; par M. Pli. Gilbert. . . . 946 — Sur l'extension à certains points, de l'une des propriétés mécaniques du centre de gravité; par M. A. de Siiint-Gerniain 9(0 — Sur un théorème relatif à l'attraction; par M. E. Picard 984 — Remarques relatives à la Communica- tion de M. E. Picard ; par M. /. Ber- trand 985 — M. Ph. Gilbert adresse une suite à ses précédentes Communications, sur les accélérations d'ordre quelconque des points d'un corps solide qui a un point fixe 0 — Rapport de M. Dnrboiix, concluant à décerner le prix Bordin à M"'° Sophie de Kowalewski, pour son Mémoire re- latif à la théorie du mouvement d'un corps solide Voir aussi Hydraulique. Mkcamque appliquée. — Réglage automa- tique de la vitesse dans les machines à régime variable; jjarM. H. Léuuté. — Régulateur isochrone; par M. Bmidot.. — Essai sur la théorie du ressort Belle- ville; par M. H. Rcsal — Sur les calculs de résistance des sys- tèmes réticulaires à lignes ou condi- tions surabondantes; par MM. Frœ- nell et Biichy — Sur la traction des bateaux par câble téiodyuamique ; par M. Maurice Léiy. — Sur la détermination exacte des posi- tions réciproques de l'extrémité de la bielle et de la manivelle, et sur une épure de distribution tenant compte de l'obliquité des bielles; par M. F. Dubost 904 — Rapport de M. Maurice Lé\'y, concluant à décerner le prix Dalmont pour 1888 à M. Jean Rcsal, pour ses Ouvrages sur les ponts métalliques et les ponts en maçonnerie io5i — M. A. Chabrol adresse la description et le dessin d'un moteur à air com- primé 824 Voir aussi Élasticité. Mkcamqi'e rih.ESTE. — Sur la figure de 1028 1042 M 39.3 7>3 729 85o Pages, la Terre ; par M. //. Poincaré G7 — Remarque sur un point de la théorie des inégalités séculaires; par M. F. Tisserand 485 — Énergie potentielle de la gravitation d'une planète; par M. O. Callandreiai. 555 — Sur le satellite de Neptune; par W. F. Tisserand 804 — .M. Tisserand présente à l'Académie le tome I de son « Traité de Mécanique céleste » 887 MÉDECINE. — Rapport de M. Bouchard, attribuant un prix de Médecine et Chirurgie (fondation Montyon ) à M. le D'' Hardy, pour le traitement de la gale institué en iS52 à l'hôpital Saint- Louis 1078 Voir aussi Pat h(ilof;ie, Physiotof^ie patho- logique, Virulentes {Maladies), etc. Menthol et ses dérivés. — Sur l'acide piméliquo dérivé du menthol; par M. G. Arth 107 Météorites. — Bolide observé le i3 sep- tembre 1888; par M. F. Gonnard... 6o3 — Sur les rapports mutuels des météorites et des étoiles filantes; par M. Stanislas Meunier 834 — M. T.-L. Phipson, à propos de cette Communication de M. Stan. Meu- nier, rappelle qu'il avait abordé lui-même la question de la connexion entre les météorites et les étoiles filantes 1 1 SG — M. Daubrée présente à l'Académie, au nom de S. M. dom Pedro, la photo- graphie d'un fragment poli du fer mé- téorique ou holosidère de Bendego (Brésil) 896 — Détermination lithologique de la météo- rite de Fayette County (Texas); par M. Stanislas Meunier loiG MÉTÉOROLOGIE. — M. A. Boillot adresse une Note relative à « un effet singu- lier du Soleil couchant » i54 - M. Lc'opold Hugo adresse une Note « Sur un halo remarquable, observé à Paris le 2>, juillet » a88 — Sur un cycle de périodicité de 24 ans, dans les variations de la tera|)érature à la surface du globe terrestre; par M. A . Duponchel 427 - M. G. -A. Hirn transmet une série de tableaux numériques, indiquant les résultats des observations météorolo- ( I203 ) ra(;es. giques faites en 1886 et en 1887, en quatre localités du Haut-Rliin et des Vosges 97S — Sur la variation diurne du baromètre; par M. A Ifred Jngot 989 Voir aussi Optique et Physique du globe. Microbes. — Sur le cycle évolutif d'une nouvelle Bactériacée chromogène et marine, Bacteruiin Balbinnii ; par M. A. Billet 4^3 — Observations sur l'action des micro- organismes sur les matières colo- rantes; par M. /. Raulin 4 1 J — Microbismo et abcès; classification de ces derniers ; par M. Vemcuil 4G1 — M. /"«^/t'wrfait hommage à l'Académie, au nom de M. E. iMace', d'un « Traité pratique do Bactériologie n 612 — Sur un microbe pyogène et septique (Staphjlococcus pyosepticus) et sur la vaccination contre ses elfets; par MM. /. Héricourt et Ch. Richet C90 — De la présence des microbes dans les kystes dermoïdes congénitaux de la face; par MM. Jr. Vemeuil el Cl/ido. 973 — Contribution à l'étude de la résistance de l'organisme aux microbes patho- gènes, notamment des rapports de la nécrobiose avec les effets de certains microbes; par M. S. Jrloiug 1 167 Voir aussi Viralenlcs {Maladies). Minéralogie. — Sur la reproduction arti- ficielle des micas et sur celle de la scapolite ; par JI. Doeller 42 — Recherches sur la blende hexagonale Pages, phosphorescente; par M. ^. VerneuU. ici — M. Maiche adresse une Note relative à des échantillons de carbone cristal- lisé artificiellement 3i5 — Sur la production des sulfates anhydres cristallisés de cadmium et de zinc (zincosito artificielle); par M. A. de Scliulten 4o5 — Des figures de corrosion naturelle des cristaux de bary tine du Puy-de-Dôme ; par M. F. Gnnnard 407 — Pétrographie de l'Hérault. Les porpliy- rites de Gabian ; par MM. P. de Mou- rille et Auguste Delage 665 — Sur les filons de quartz de Charbon- nières-les-Varennes ( Puy-de-Dôme) ; par M. F. Gonriard 6G7 — Structure des gneiss; par M. Le Ver- rier Cgg — Sur les combinaisons silicalées de la glucine; par MM. P. Hautcfcuille et A. Perrey 786 — Sur la reproduction du zircon; par i\IM. P. Hautcfcuille et A. Perrey. . 1000 — Sur la préparation et les propriétés de l'orthose ferrique; par MM. P. Hau- tcfcuille et A. Perrey 1 1 5o — Reproduction artificielle du fer chromé ; par M. Staii. Meunier 1 1 53 iMoNNAiES. — M. L. Bailly adresse une Note intitulée : « La réforme moné- taire ; rapports à établir entre la mon- naie nouvelle et le système métricjue décimal des Poids et Mesures » 720 N Navigation. — Étude sur les bateaux sous-marins; par M. A. Ledieu 817 — Sur le bateau sous-marin nommé le Gymnote, de M. ZeV/e; par M. l'ami- ral Paris 9;5 — Sur l'alimenlation des naufragés en pleine mer; par M. le prince Albert de Monaco g8o — M. Arangaray adresse une Note sur un moyen d'utiliser, comme force motrice pour les navires, le vent soufflant dans une direction quel- conque 983 — Rapport deM. l'Amiral fà/v'.v, concluant à décerner un prix de deux mille francs à M. Banaré., pour ses études sur les abordages 1044 — Rapport de M. de Bussy, concluant à décerner un prix de deux mille francs à M. Hauser, pour son Cours de con- struction navale io45 — Rapport de M. Bouquet de la Grye, concluant à décerner le prix Plumey à Benjamin Normand, pour les per- fectionnements apportés par lui aux machines à vapeur marines io5o Nehvrlx (Système). — Contribution à l'étude du centre cérébro-sensitif vi- ( I^ Pages. suel chez le chien; par M. A.-N. Fit- zou 279 Iniluence des excitations simples et épi- leptogènes du cerveau sur l'appareil circulatoire; par M. Cit.- A. François- Franck 3)1 Sur le système nerveux grand sympa- thique des poissons osseux ; par M. B.. Clienel 53o L'entre-croisement incomplet des fibres nerveuses dans le cliiasma opliiiuc chez le chien ; par M. A.-N. T'itzou 53 1 M. Jadee adresse une Note relative aux opinions qu'il a exprimées sur l'in- nervation du cœur Co 3 Recherches sur le cerveau des Ara- néides; par M. G. Saini-lXemy 926 Rapport de M. Brown-Séquard, con- cluant à partager le prix Lallemand pour 1888 entre M. François-Franck, pour ses « Leçons sur les fonctions motrices du cerveau et sur l'opilepsie cérébrale », et M. Blncq, pour son o4 ) Pages. Ouvrage sur « les contractures ><.... 1086 — Rapport de M. Brown-Séquard, con- cluant à accorder une mention hono- rable, dans le concours du prix Lalle- mand, à M. Bouvier, pour ses recher- ches sur le système nerveux , la morphologie et la classification des Gastéropodes prosobranchcs 1089 Nickel. — Sur la séparation du cobalt et du nickel par la méthode des nitrites; par M. Baubigny 685 Nominations de Membres et Cobrespox- DVNTS DK l'Académie. — M. Langley est élu Correspondant pour la Section d'Astronomie, en remplacement de feu M. Roche i3 — M. Diirlaiix est élu Membre de la Sec- lion d'Économie rurale, en rempla- cement de feu M. Hervé Mangon. . . . 855 — JL Scliiitzenl/erger est élu Membre de la Section de Chimie, en remplace- ment de feu M. //. Debrny 980 o Optique. — Sur la mesure des indices de réfraction des cristaux à deux axes, par l'observation des angles limites de réflexion totale sur des faces quelcon- ques; par M. Ch. Soret 176 et 479 — M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Cor- respondance, une Note de M. Govi, intitulée : « Nuovo metodo per cos- truire e calcolare il luogo, la grandezza délie imagini date dalle lenti 0 dai sis- temi ottici complessi », et donne lec- ture de la Lettre d'envoi 58G — Sur les couleurs latentes des corps; par M. G. Govi G09 — M. N. Bail/y adresse deux Mémoires portant pour titres : « Étude sur la nature des taches solaires » et u Étude sur les effets du mirage » 612 — Observations du point neutre de Brew- ster; par MM. J.-L. Soret et C/i. Soret. 621 — Sur un moyen d'étudier les petites dé- formations des surfaces liquides; par M. J.-B. Baille 73i — Influence des surfaces d'eau sur la pola- risation atmosphérique et observation de deux points neutres à droite et à gauche du Soleil ; par M. J.-L. Soret. 867 Voir aussi Fision. O/.o'SE. — Sur la production de l'ozone par des décharges électriques; par MM. Bic/iat et Gu/itz 334 Paléontologie. — Sur les dimensions gi- gantesques de quelques Mammifères fossiles ; par M. A. Gaudrr 309 — Sur le dermato-squelette et les affinités zoologiques du Testudo perpiniana, gigantesque Tortue fossile du pliocène de Perpignan; par M. P. Fischer. . . 458 Sur la faune et les ossements humains des Baumas de Bails et de la grotte Saint-Martin (Alpes-Maritimes) ; par M. Emile Rivière 763 Échinides éocènes de la province d'A- ( i-M'y ) Pages, licante (Espagne); par M. Cntteaii.. 97G — Découverte d'une sépulture do l'époque quaternaire à Raymonden, commune de Chancelade ( Dordogne ); par i\l. Mi- chcl Hardy loaj — Sur une sculpture en bois de renne, de l'époque magdalénienne, représentant deux phallus réunis par la base; par MM. Paul Girod et Élie Mas- sénat io;)7 — Observations de M. de Quatrcfages, re- latives à la Communication précé- dente 1028 — Sur un gisement d'ossements fossiles dans l'île de Samos, contemporains de l'âge de Pikermi ; par M. F. Major. .. 1 1 78 — Observations de M. Albert Gaudry, rela- tives à la Communication précédente. . 1 1 81 — Rapport de M. Albert Gaudry, con- cluant à décerner le prix Cuvier pour 1888 à M. Joseph Leldy, pour ses éludes sur les animaux vertébrés des Western Territories 1069 Pathologie. — Sur la nature des variétés atypiques du lupus vulgaris; par M. H. Leloir 275 — Microbisme et abcès; classification de ces derniers; par M. Verneud 461 — Présence des microbes dans les kystes dermoïdes congénitaux de la face; par MM. Jr. Verneuil et Clado 978 Voir aussi Physiologie pathologique. Pathologie végétale. — Maladie vermi- culaire des Avoines ; par M . Prillieux. Ci 1 — Expériences sur le traitement de la maladie de la Pomme de terre; par M. Prillieux 447 — Sur une bactériocécidie ou tumeur ba- cillaire du Pind'Alep; par M. P. Vuil- lemiri 874 — Sur les relations des bacilles du Pin d'Alep avec les tissus vivants; par M. P. Fidtlemi/i 1184 Voir aussi Viticulture. Perséite. — Sur le poids moléculaire et sur la valence de la perséite; par M. Maquenne 583 Phosphates. — Sur quelques phosphates doubles d'yltria et de potasse ou de soude; par M. A. Duboin 622 Phosphorescence. — Sur la préparation des sulfures de calcium et de strontium phosphorescents; par M. Edmond Becquerel 892 C. R., 1888, 3' Semestre. (T. CVII.) Pages. Photographie. — Emploi du sulfite de soude en Photographie; par M. Paul Poiré 5Gi — Sur la décomposition des sels haloïdes d'argent sous l'induence de la lumière ; par M. F. Griivau.r Siy Piitalimidink. — Sur la phtalimidine et la mélhylphtalimidine; par M. Ph. Bar- bier 918 Phvsiologieanimale. — Surlacomposition de l'urine sécrétée pendant la durée d'une contre-pression exercée sur les voies urinaires; par MM. R. Lépine et E. Porteret 74 — Sur la sécrétion cutanée de l'albumine chez le cheval ; par M. A. Leclerc . . . 123 — Effets de la lésion des ganglions sus- œsophagiens chez le Crabe {Carcineus Mœnas); par M. L. Petit 27 G — Sur la toxicité comparée de l'ouabaïne etde la strophanline ; par M. E. Gley. 348 — De rinfluence qu'exercent les substances antipyrétiques sur la teneur des mus- cles en glycogène; par MM. R. Lépine et Porteret 4 ■ 6 — Sur l'état de fascination déterminé chez l'homme à l'aide de surfaces brillantes en rotation (action somnifère des miroirs à alouettes) ; par M. /. Luys. 449 — Observations de M. Larrey, relatives à la Communication précédente 449 — Sur le rôle de la symbiose chez certains animaux marins lumineux; par M. Ra- p/uiël Dubois .'102 — Sur l'action physiologique de la para- ct de la métaphénylène-diamine; par JIM. Raphaël Dubois et Léo Fignon. 533 — Sur l'action physiologique de VHedivi- gia balsaiiiifcra ;p8irMM. E. Gaucher, Combemale et Mnrestang 5(4 — Des muscles de la vie animale à contrac- tion brusque et à contraction lente, chez le lièvre; par M. L.Ranvicr. .. 971 — Rapport de M. Verneud, concluant à décerner le prix Godard pour 1888 à M. le D'' Hache, pour son travail sur la physiologie et la pathologie de la ves- sie urinaire io85 — Rapport de M. Brown-Séquard, sur le concours du prix de Physiologie (fon- dation Montyon), concluant à partager ce prix entre M. A.-D. W aller et M. Léon Fredericq, et à accorder des mentions honorables à MM. Beaure- ( I2o6 ) Pages. garii, Blnke et Mangin logo — '^\.\q Secrétaire ]jcrpétucls\gna\Q,'ÇiàTva\ . les pièces imprimées de la Correspon- dance, le premier fascicule de la 5' sé- rie des « Archives de Physiologie normale et pathologique » 1 140 Voir aussi Locomotion, ISen'eiix [Sys- tème), Sang, fusion. Physiologie pathologique. — Nouvelles recherches sur la toxicité des urines albumineuses; par MM. J. Teissicr et G. Roque 272 — Sur le tétanos expérimental; par M. Rietsch 4°° — Sur l'élimination, par les urines, des matières solubles vaccinantes fabri- quées par les microbes en dehors de l'organisme; par MM. -/. Cliarrin et A rmaml Riiffer 63o - De la transformation péritonéale, et de l'immunité qu'elle confère ;par MM. /. héricourt et Ch. Ric/iet 748 — Recherches sur l'anesthésie hystérique; par M. Alfred Binet 1008 — Rapport de M. Bouchard, accordant une mention honorable à M. Gilles de la Tourrette dans le Concours des prix de Médecine et Chirurgie, de la fonda- tion Montyon, ponr son Ouvrage inti- tulé: i< L'hypnotisme et les états ana- logues au point de vue médico-légal ». 1080 Voir aussi Virulentes [Maladies). Phisique du glode. — Réponse aux cri- tiques de M. Douglas Archibald au sujet des tempêtes; par M. H. Faye. 5 — Surles cyclones; Note de M. .l/c/,fc«rt. 65 — M..C/V.-F. Zenger adresse une Note sur « l'Origine cosmique des tem- pêtes » 1 98 — Sur une rectification de M. Mascart, au sujet d'une citation relative à la forme des cyclones tropicaux; par M. H. Faye 878 — Sur une évolution récente des météoro- logistes, relativement aux mouvements giratoires; par M. H. Faye 379 — Sur la manière dont se produisent les mouvements barométriquescorrespon- dant aux déplacements de la Lune en déclinaison; par M. A. Poincaré. 4'° — M. A. Clercy adresse une Note sur la périodicité des inonda lions dans le bas- sin de la Seine 4G0 — Sur les mouvements verticaux de l'at- Pages. mosphère; par M. Ch. André 703 — Sur les chaînes de montagnes et leurs relations avec les lois de déformation du sphéroïde terrestre; par M. A. de Grossouvre 827 Voir aussi Météorologie et Tremblements de terre. Physique MATHÉ-MATiQUE. — Sur la théorie analytique de la chaleur; par M. H. Poincaré. 967 Piles électriques. — M. Ant. Maison- neuve adresse la description d'un sys- tème de « piles électriques à vapeur ». 1 140 Planètes. — Les neiges, les glaces et les eaux de la planète Mars; par M. Flam- marion 19 — M. Ch. Croj adresse une Note relative aux « Erreurs dans les mesures des détails figurés sur la planète Mars » . . i54 — Sur la planète Mars; par M. Perrotin. 161 et 49G — M. L. Mirinny adresse une nouvelle Note « Sur les canaux de la planète Mars » 21 î — Sur les satellites de Mars; par M. E. Dubois 437 — ^L Léopold Hugo adresse une Note « Sur les révolutions des satellites de Mars » 45i — M. J. Vinot adresse une Note relative à une anomalie fournie par l'observation de la planète Neptune, les ao, 21 et 22 octobre G78 — Observations des petites planètes, faites au grand instrument méridien de l'ob- servatoire de Paris, pendant le pre- mier semestre de l'année 1888; com- muniquées par M. Mouchez 888 — "Sur les satellites de Mars; par M. H. Poincaré 890 — JL C.-A. Lillieguist adresse une nou- velle théorie des planètes intra-mer- curielles 983 Prix décernés par l'Académie. — Table générale des prix décernés par l'Aca- démie, pour l'année 1888 (séance du lundi 24 décembre) 11 3o Prix proposés par l'Académie. — Table des prix proposés pour les années 1889, 1890, 1891 et 1893 ii32 — Tableau, par année, des prix proposés pour 1889, 1890, 1891 et 1893 ii34 Probabilités (Calcul des). — Note sur le tir à la cible; par M. /. Bertrand, loi ( >207 ) Pa|»es. — M. i>a/i Dorsien adresse quelques re- marques relatives à une Note de M. J. Bertrand sur les lois de morta- lité de Gompertz et de Makeham, et à un théorème sur la divisibilité, énoncé par M. Loir 386 — M. /. Berlrand présente à l'Académie son Ouvrage sur le « Calcul des pro- babilités « 671 Propylène et ses composés. — Sur la pro- page? duction de l'iodure de propylène, par la fixation de l'acide iodliydrique sur l'iodure d'alljie. Transformation de l'iodure de propylène; par M. //. Mal- hot 1 1 3 Puits artésiens. — Sur le puils artésien de La Chapelle, à Paris; par M. Huei. i5o — Remarques de M. Danhrée, relatives à la Communication précédenie i53 R Rage. — Nouvelles expériences tendant à démontrer l'efûcacité des injections intra-veineuses de virus rabique, en vue de préserver de la rage les ani- maux mordus par des chiens enragés ; par M. T'. Guider — Sur divers modes du traitement de la rage ; par M. Odo Bujtvid — M. Pasteur présente à l'Académie, au nom de S. M. dom Pedro, une collec- tion de photographies et une Note re- 798 821 lativeàla statistique du traitement de la rage au Brésil 847 RiiODiuji ET SES COMPOSÉS. — Rechcrches sur quelques sels de rhodium; par M. E. Leidié 234 CîllJTnÉMUM ET SES CO.MPOSÉS. — SuF leS combinaisons que forme le biox^'de d'azote avec les chlororuthénites, et sur le poids atomique du ruthénium; par M. A. Joty 994 Sang. — Nouvelle contribution à l'étude des concrétions sanguines par préci- pitation; par M. G. Haycm C32 — Rapport de M. .Bo/ïrArt/r/, attribuant un prix de IVIédecine et Chirurgie, de la fondation Montyou, à M. le D' Hénoc- qiie, pour sa méthode pratique d'ana- lyse du sang, au point de vue de la quantité d'oxyhémoglobine qu'il con- tient / 1079 Sections de l'Académie. — La Seciion d'Économie rurale présente la liste suivante de candidats à la place deve- nue vacante par le décès de M. Hervé Mangon : 1° M. Duclaux; 1° MM. C/iambrelerit, Milatz 846 — La Section de Chimie présente la liste sui- vante de candidats à la place devenue vacante par le décès de M. H. Debray: i°M. Schiitzenbcrgcr ; 1° MM. Arnaud, Dit te, Ëtard, Arm. Gautier, G ri- maux, Jitngfleiscli, Le Bel, Ma- quennc, Moissan 96 J Sociétés savantes. — Note de M. de Qua- trefages, accompagnant l'hommage fai t à l'Académie du Volume que vient de publier la Société Philomathique à l'oc- casion de son centenaire 854 Soleil. — Résumé des observations faites à l'observatoire royal du Collège ro- main pendant le deuxième trimestre de 1888 ; par M. P. Tacchini 387 — M. C/i.-F.Zenger adresse de nouveaux résultats numériques, confirmant les relations qu'il a signalées entre les périodes solaires, les passages des essaims d'étoiles filantes périodiques et les perturbations magnétiques. ... 1 187 Solennités scientifiques. — M. \q Maire de Tours invite l'Académie à se faire représentera l'inauguration du monu- ment que la ville vient de faire élever à la mémoire du général Mcusnier.. . i6o — IL le Maire de Tours informe l'Aca- démie que la cérémonie d'inauguration de ce monument aura lieu le 29 juillet. 2i5 — M. le Président rend compte à l'Aca- démie de celte cérémonie 289 — Discours prononcé par M. /. Janssen, au nom de l'Académie, à l'inauguration ( I20S ) P du monument élev6 à la mémoire du général Meusniei- — La Société libre d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres du département de l'Eure prie l'Académie de prendre part à une souscription destinée à pla- cer une plaque commémorative sur la mairie d'Anjou, lieu de naissance de J.-R. Bréant — JI. le Mtiire de Monthiird invite l'Aca- démie à se faire représenter à la solen- nité du cenlenairedelamortdeBuffon, le 17 septembre 1888 — M. le Meure de Lyon invite l'Académie à se faire représenter à l'inauguration de la statue élevée à André-Marie Ampère — M. \q Secrétaire i>erpétuel comm\xr\\i\\i& à l'Académie une Lettre dans laquelle M. Grandidicr lui annonce l'envoi du Discours qu'il a prononcé àMontbard, au nom de l'Institut, à l'occasion du centenaire do la mort de Buffon — M. A. Cornu rend compte de la mission dont il a été chargé pour représenter l'Académie à l'inauguration de la sta- tue d'Ampère, à Lyon — M. /. Bertrand, au nom du Comité de l'Institut Pasteur, fait savoir à l'Aca- démie que la séance solennelle d'inau- guration de l'Institut Pasteur a été fixée au i4 novembre SpECTROscopiE. — M. le iS'cc/e7rt(>e /^er/je- ^Ke/coramuniqueuneLettredeM./rt/i^- sen annonçant qu'il vient de faire, dans le massif du mont Blanc, une ascension destinée àétudier les phénomènesd'ab- sorption produits par l'atmosphère ter- restre — Sur le spectre lellurique dans les hautes stations, et en particulier sur le spec- tre de l'oxygène; par M. Janssen... — Spectre maximum de Mira Ccti; par M . /. Norman Lochyer âges. 365 385 136 'J^\ 671 707 645 672 832 l'ages. ^ Rapport de M. IFolf, concluant à di cerner le prix Janssen, pour 188S, à M. Huggins, pour ses travaux d'ana- lyse spectrale céleste io54 Statistique. — Les centenaires en France (recensement de 1886). Note de M. E. Lcvasscur 71 — M. Senut adresse un Mémoire intitulé : (( Histoire médicale du i44° de ligne, 1880 à i884; étude statistique, étiolo- gique et prophylactique » 4 1 8 — M. le Secrétaire perpétuel signale, par- mi les pièces imprimées de la Corres- pondance, r « Album de Statistique graphique de 1887 » 936 — Rapport de M. L. Lnlannc. concluant à décerner un prix de Statistique (fon- dation Montyon) pour 1888, à M. Fé- lix Faurc, pour son Ouvrage sur les budgets contemporains io56 — Rapport de M. Larrer, concluant à dé- cerner un prix de Statistique i fonda- tion Montyon) pour 1888, à M. J. Teissier, pour son Ouvrage intitulé : « Statistique générale des grandes maladies infectieuses, à Lyon, pendant la période quinquennale 1S81-1S86 ». io5g StLFATEs. — Sulfates acides de diméthyl- aniline et de diphénylamine. Sur une réaction générale des sulfates acides de certaines bases aromatiques; par M. L. Tlgnon 263 — Sur la production des sulfates anhydres cristallisés de cadmium et de zinc (zincosile artificielle); par M. A. de Schulten 4o5 — Action de l'hydrogène sulfuré sur le sulfate de zinc en solution neutre ou acide ; par M. //. Baubigny 1 148 Sulfures. — Action du sulfure de carbone sur les argiles : production de l'oxy- sulfure de carbone; par M. Arm. Gautier 911 Télégraphie. — Sur les moyens d'atté- nuer les effets nuisibles de l'extra- courant dans les électro-aimants; par M . T'aschy — Nouvelle méthode pour améliorer le rendement des lignes télégraphiques T 780 à grande distatice ; par M. F. Godfroy. ; — Propagation du courant sur une ligne télégraphique; par M. Vaschy i: TÉLÉPHONIE. — Sur un téléphone à champ magnétique fermé, avec plaque à sections cylindriques concentriques 82 O ( • Pages. égales; par M. Krebs 3a5 — Sur des expériences de téléphonie sous- marine ; par M. J. Banaré 45" Terpilèxe. — Transformation du terpiiène en un mentiiène; par MM. G. Bou- chardat et /. Lafont 916 TiiERMocHiMiE. — Ap|)iication du principe de Carnot aux réactions endotlier- miques; par M. Pcllat 34 — Chaleur de formation des alcalis iso- mères, toluidine, benzylamine, mé- thylaniline; par M. P. Petit 266 — Sur le glycol-alcoolate de soude; par M. lie Fnrcrniid 343 — Combinaison du glycol-alcoolate de soude avec le glycol; par M. de For- crarid 1 1 60 — Étude des chaleurs de combustion do quelques acides se rattachant à la série des acides oxalique et lactique; par M. Louguinine 697 — Étude de la chaleur de combustion des acides camphoriques droit, gauche et camphoracémique; par M. IF. Lou- guinine 6?,4 — Sur les chaleurs de combustion des camphres et des bornéols; par M. IF. Lousuininc i oo5 209 ) Pages. — Étude des chaleurs do combustion des terpilénols, de l'hydrate de terpine et de la terpine anhydre; par M. IF. Louguiiiine 1 165 TuEnjioDYNAMiQUE. — Sur l'explication d'une expérience de Joule, d'après la Ihéorie cinétique des gaz; par M. L. I\'ntnn.wn 1 64 — Réflexions relatives à la Noie précé- dente; parM. G.-J. Hirn 166 — M. Z(/j/?m«««faithommageàrAcadémie de son « Cours de Thermodynamique, professé à la Sorbonne » 707 Titane et ses composés. — Sur quatre nouveaux titanates de zinc ; par M. Lu- cien Lévy 421 Tremblements de terre. — ^\.F. Fouqué fait hommage à l'Académie de son Ouvrage sur » Les tremblements de terre » 372 -- Vl. 7(/o«c/iez communique l'extrait d'une Lettre de M. le Vice-Consul de France à Erzerouni, sur un tremblement do terre qui s'est produit à Erzindjian. . 45o — M. Daubre'e présente à l'Académie, de la partdeM. Arthur Issel, une relation du tremblement subi en 1887, en Li- gurie 845 Vapeurs. — Sur les tensions de vapeur des dissolutions faites dans l'alcool; par M. F. -M. Raoult 44^ — Tensions des vapeurs : nouvelle rela- tion entre les tensions et les tempé- ratures; par M. Ch. Antoine 681 — Calcul des tensions de diverses vapeurs; par M. Ch. Antoine 778 — Tensions de diverses vapeurs; par M. Ch. Antoine 836 — Volumes des vapeurs saturées; par M. Cli. Antoine 1 143 Vins. — M. Taffe adresse une Note rela- tive à un procédé permettant d'ob- tenir industriellement du vin et de l'eau-de-vie, par la fermentation du jus des Nèfles du Japon 428 — La Chambre syndicale du Commerce des vins et si/iritueu.v prie l'Académie de lui fournir des renseignements sur les moyens à employer pour recon- naître la présence des vins de raisins secs, de marc ou de sucre, dans les mélanges 898 Virulentes (Maladies). — Contribution à l'étude expérimentale de la gangrène foudroyante, et spécialement de son inoculation préventive; par M. Ch. Cornci-in 1 83 — M. P. Gibier donne lecture d'une « Étude sur l'étiologieetle traitement de la fièvre jaune » 3 14 — Sur la contagion de la clavelée ; par M. Peuch 425 — Sur l'hémoglobinurie bactérienne du bœuf; par M. I'. Babes 692 — .M. P. Gibier adresse une Note relative à l'emploi du bichlorure de mercure dans le traitement de la fièvre jaune ou du choléra i i4o — Atténuation du virus tétanique par le passage sur le cobaye; par M. P.-B. Bossnno 1172 — RapportdeM. Larrey, concluant à dé- ( 12 Pages, cerner un prix de Statistique à M. J. Teissier, pour son Ouvrage « Statis- tique générale des grandes maladies infectieusesà Lyon, pendant la période quinquennale 1881-1886 » io5<) Voiraussi Antiseptiques, Microbes, Cho- léra, Rage. Vision. — Action physiologique du chlo- rure d'élhylèno sur la cornée; par M. Raphnid Dubois i^?l■>, — Nouvelles recherches sur l'action du chlorure d'éthylène sur la cornée; par M. R. Dubois 695 — Action des inhalations du chlorure d'é- thylène pur sur l'œil ; par M. Pnnas. g?,i — Sur la forme de la cornée humaine nor- male; par M. C.-f.-A. Lcmy 69G — Rapport de M. Bouchard, attribuant une mention honorable, dans le con- cours des prix de Slédecine et Chi- rurgie, à M. Emile Berger, pour ses « Contributions à l'anatomie de l'œil dans l'état normal et dans l'état pa- thologique » 1079 — Rapport de M. Vemeuil, concluant à décerner la moitié du prix Barbier pour 1888 à MM. Rnphacl Dubois et C.-G.-J. Leroy, pour un nouvel oph- talmomètre 1084 Viticulture. — M./.- A/. &/i/y'rfe/-adresse diverses Noies relatives aux maladies de la vigne iCo et 2i5 — Traitement efficace du B lac h Rot ; par M. Prillicitx 355 — M. H. .9/'cflrf/ adresse une nouvelle Noie relative à la matière colorante con- tenue dans les feuilles de vigne de certains plants 385 — M, ff^i/lot adresse une Note sur la des- truction, par le sel marin, de VHete- rodera Schachtii et du Phylloxéra vas- tatrix 385 ,0 ) Pages. — M. Willot adresse une Note relative à l'emploi de l'azolalede soude pour la destruction de \ Helerodera Schachtii et du Ph) lloxera vnstntrix j ig — M. Leprince adresse une Note relative à la destruction des Insectes par le sulfure de carbone 428 — U^l. J.-M.SchriyderaiS. /^'(«o< adres- sent diverses Communications rela- tives au Phylloxéra 454 — M. Cari Polony adresse une Commu- nication relative au Phylloxéra 472 — Les vignes françaises; par M. A. Châ- tia.. 488 — SuTl'Helerodera Schachtii ;parU. ff'il- lot 507 — M. J.-M. Schnydcr adresse une Com- munication relative au Phylloxéra. . . 520 — MAL H. Bravard et P. Germain adres- sent une Note relative à un nouveau mode de traitement des vignes phyl- loxérées 55 1 — M. Rouffiandis adresse une Note rela- tive à ses expériences sur les maladies de la vigne 586 — M. Th. RétauU adresse un Mémoire sur le « vaccin phylloxérique » 1 140 Vol. — Valeurs relatives des deux com- posantes de la force déployée dans le coup d'aile de l'oiseau, déduites de la direction et de l'insertion des fibres du muscle grand pectoral ; par M. Ma- rey 549 Voyages scientifiques. — M. Daubrée présente à l'Académie une Carte re- présentant l'itinéraire suivi par M. Jo- scpli Martin, des bords de la Lena aux monts Slanovoï et au fleuve Amour 844 — Sur la quatrième campagne scientilique de YHirondelle ; par M. le prince Al- bert de Monaco 856 Yttrium. — Sur quelques composés de l'yttrium ; par M. A. Duboin 99 — Sur les chlorure, bromure et sulfure d'yttrium et do sodium; par AL A. Duboin 243 ( '211 ) Pages. Zinc. — Sur un procédé de dosage et de séparation du zinc; par M. /. Riban. 34i ZooLOiiiE. — Sur quelques espèces nou- velles de Céponiens; par MM. A. Giard et /. Boiinicr 44 — Sur la distribution géographique du genre Diaptomiis ; par MM. J. de Guerne et /. Richard 47 — Sur l'emploi de nasses pour des re- cherches zoologiques en eau profonde ; par M. le prince Jlbert de Monaco. . 126 — Sur un dispositif destiné à éclairer les eaux profondes; par M. P. Regnard. 129 — M. ^1. Bamire î'A\l observer qu'il avait déjà publié un dispositif semblable à celui qui a été adopté par M. Rcgnnrd. 197 — Observations de M. Boiupul de la Grye, relatives à la revendication de M. A. Banaté 197 — Sur la position systématique du genre Héro ; par M. A. Fayssière i36 — Sur un nouveau type d'Anthozoaire, la Fascicularia radicans C. Vig.; par M. Figuier 1 86 — Observations de U.de Lacaze-Duthiers, relatives à une Note récente de M. Vi- guier II Sur un nouveau type d'Alcyo- naire » 21 5 — M. JV.-H. Dali adresse une revendica- tion de priorité à propos d'une Com- munication de M. V. Pelseneer, relative aux Lamellibranches sans branchies, et quelques rectifications au sujet de ce travail 36i — Perforation de roches calcaires par des escargots; par M. /. Bretonnière 506 — M. //. Fui adresse une Note sur l'em- ploi des appareils lumineux pour la poche dans les grands fonds 574 — Sur un nouveau Cyamiis, parasite du Pages. Cachalot; par M. G. Pouchet 698 - Sur les avantages de l'emploi de la lu- mière électrique dans les observations de Zoologie marine ; par M. H. de La- caze-Duthiers 718 - Sur les rapports zoologiques du genre Nolachantus Bloch; par M. L. l'ail- lant 751 - Note sur les Acariens marins recueillis par M. Giard au laboratoire maritime de VVimereux; par M. E.-L. Troucs- sart 753 - Sur les HcrsUiidœ, famille nouvelle de Copépodes commensaux ; par M. Eu- gène Canu 792 - M. de Quatrefages présente, de la part de M. Sabatier, un Mémoire imprimé do M. C. Bruiwtte, sur le genre Branchiomma 800 - Note contenue dans un pli cacheté dé- posé le 22 octobre, sur les ravages causés chez les sardines par un crus- tacé parasite; par M. Z. Joubln 842 - Sur un cachalot des Açores; par M. le Prince Albert de Monaco 923 - Sur le Peroderina cylindricum lleller, Copépode parasite de la sardine; par M. A. Giard 929 - Sur quelques Infusoires nouveaux ou peu connus ; par M. J . Kunstler gSS - Sur un Copépode parasite des Sardines; par M. L. Joiibin H77 - Rapport de M. A. Milne-Edivardx, concluant à décerner le prix Thore pour 1888 à M. Cartel, pour ses tra- vaux sur l'anatomie et la physiologie des Insectes 1076 Voir aussi Embryologie, Histologie, Pa- Ic'ontolosie et Anatomie animale. TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. ACADÉMIE IMPÉRIALE DE SAINT-PÉ- TERSBOURG (l) communique le programme d'un prix fondé en Russie, pour stimuler les recherciies sur la nature du poison qui se développe dans les poissons salés non cuits . . 679 AMAGAT (E.-H.). — Compressibilité des gaz : oxygène, hydrogène, azote et air jusqu'à 3000""" 522 — Recherches sur l'élasticité du cristal. . 618 ANDRÉ (Ch.). — Sur le ligament lumineux des passages et occultations des satel- lites de Jupiter 216 — Sur le ligament lumineux des passages et occultations des satellites de Jupi- ter; moyen de l'éviter 61 5 — Sur les mouvements verticaux de l'at- mosphère 703 ANDRÉ (G.). — Remarques sur le dosage de l'azote dans la terre végétale. (En commun avec M. Berthelot.) 207 — Nouvelles expériences sur le dosage de l'azote dans les terres végétales. (En commun avec M. Berthelot.) 852 ANGOT (Alfred). — Sur la variation diurne du baromètre 989 ANONYME (Un ). — Un encouragement de mille francs sur le prix Damoiseau lui est accordé. (Concours d'Astronomie.) io5 ANTOINE (Ch.). — Tensions des vapeurs : nouvelle relation entre les tensions et MM. Pages. les températures 681 — Calcul des tensions de diverses vapeurs. 778 rs — Tensions de diverses vapeurs 836 — Volumes des vapeurs saturées 1 143 APPELE. — Sur une classe d'équations différentielles réductibles aux équa- tions linéaires 776 O AR.\NGARAY adresse une Note sur un moyen d'utiliser, comme force motrice pour les navires, le vent soufflant dans une direction quelconque 983 ARLOING (S.). — Contribution à l'étude de la résistance de l'organisme aux microbes pathogènes, notamment des rapports de la nécrobiose avec les effets de certains microbes 1 167 .4RN.4UD. — Sur la composition élémen- taire de la strophantine cristallisée, extraite du Stiophantus Kombé 179 — Est présenté par la Section de Chimie sur la liste des candidats à la place devenue vacante par le décès de M. H. Debray 964 — Sur la matière cristallisée active, extraite des semences du Strophnnttis glabre du Gabon 1162 ARSÔNVAL (A.d'). — Étuve auto-régula- trice entièrement métallique ig4 ARTH (G.). — Sur l'acide pimélique dé- rivé du menthol 107 B BABES (V.). — Sur l'hémoglobinurie bac- térienne du bœuf 692 C. R., 1888, 2» Semestre. (T. CVII.) BACHY. — Sur les calculs de résistance des systèmes réticulaires à lignes ou 160 ( 1-214 ) MM. Pages, conditions surabondantes. (En com- mun avec M. Frœnell.) 729 BAICHÈRE (l'abbé). — Sur le passage du calcaire de Venlenac à la formation à lignite du Languedoc 796 i^- BAILLE (J.-B.). — Sur un moyen d'étu- dier les petites déformations des sur- faces liquides 781 BAILLY. — Une mention honorable dans le concours du prix Montyon lui est accordée. (Concours de Médecine et Chirurgie.) (En commun avec M. Bé- renger-Férand.) 1078 BAILLY (L.) adresse une Note intitulée : « La réforme monétaire; rapports à établir entre la monnaie nouvelle et le Système métrique décimal des Poids et Mesures » 720 BAILLY (N.) adresse deux Mémoires portant pour titres : « Étude sur la nature des taches solaires » et « Étude sur les effets du mirage » 612 BANARÉ (A.) fait observer qu'il avait publié un dispositif semblable à celui qui a été adopté par M. Regnard dans une Communication récente 197 — Sur des expériences de téléphonie sous- marine 457 — Le prix extraordinaire de six mille francs est partagé entre lui et MM. A. Hauser etReynaud. (Concours de Mé- canique) 1043 — Adresse ses remerciements à l'Académie. 1141 BARBIER (Emile). — Le prix Francœur lui est décerné. (Concours de Géomé- trie. ) 1043 — Adressesesremerciementsàl'Académie. 1141 BARBIER (Pu.). — Sur la phtalimidine et la méthylphtalimidine 918 BARILLOT(E.). — Contribution à l'étude des moyens proposés pour l'assainis- sement des villes. (En commun avec M. P. ChasKiing.) 58 et i54 BATAILLE (L.) adresse un Mémoire relatif à un nouveau propulseur pour la na- vigation aérienne 720 BATAILLON. — Formation de la gastrula, du mésoblaste et de la chorde dorsale chez l'Axolotl. (En commun avec M. F. Houssny.) 1 34 — Segmentation de l'œuf et sort du blas- topore chez l'Axolotl. (En commun avec M . F. Houssay.) 282 BAUBIGNY. - Sur la séparation du co- MM. . Pages. balt et du nickel par la méthode des nitrites 685 — Action de l'hydrogène sulfurésur lesul- fale de zinc en solution neutre ou acide 1148 BAUDOT. — Régulateur isochrone 323 BAZIN (H.). — Le prix Montyon lui est décerné. (Concours de Mécanique.). 1047 BEAUREGARD. — Une mention honorable lui est accordée. Prix Mont.yon. (Con- cours de Physiologie. ) 1090 BÉCHAMP (A.). — Sur la nature du lait. Réponse à cette question : « Le lait contient-il des éléments analomiques de l'organisation et les globules laiteux sont-ils au nombre de ceséléments? ». 772 O BECQUEREL (Edmond). — Sur la prépa- ration des sulfures de calcium et de strontium phosphorescents 892 BELLENCONTRE (G.) adresse un Mémoire relatif à un compteur électrique. . . . 678 BÉRENGER-FÉRAUD. — Une mention honorable dans le Concours du prix Montyon lui est accordée. (Concours de Médecine et Chirurgie.) (En com- mun avec M. Sailly.) 1078 — Adressesesremerciementsà l'Académie. 1141 BERGER (Emile). — Une mention hono- rable dans le Concours du prix Mon- tyon lui est accordée. (Concours de Médecine et Chirurgie.) 1078 BERGERON (,!.). — Sur le cambrien et sur l'allure des dépôts paléozoïques de la montagne Noire 760 BERGET (Alph.). — Sur la conductibilité thermique du mercure au-dessus de 100° 171 — Mesure des coefficients de conductibilité thermique des métaux 227 BÉRILLON. — Est cité honorablement dans le Rapport sur le Concours du prix Montyon. (Concours de Médecine et Chirurgie.) 1078 BERNARD (Félix). — Recherches anato- miques sur la Valvata piscinalis .... 191 BERNHEIM (J.). — Sur quelques hydrates de ferrite de potasse, cristallisés par voie sèche. (En commun avec M. G. Rousseau.) 240 BERTHELOT (M.).— Remarques sur le do- sage de l'azote dans la terre végétale. (En communavecM. G. André.) .... 207 — Expériences nouvelles sur la fixation de l'azote par certaines terres végé- ( I2l5 ) M. Pa(;os. taies et par certaines plantes 372 — Sur la Collection des alchimistes grecs. 8o3 — Nouvelles expériences sur le dosage de l'azote dans les terres végétales. (En commun avec M. G. André.) 85?, BERTRAND (Joseph). — Note sur le tir à la cible 2o5 — Généralisation d'un théorème de Gauss. 537 — Présente à l'Académie son Ouvrage sur le « Calcul des probabilités » 671 — Remarques relatives à la Communica- tion de M. E. Picard sur un théo- rème relatif à l'attraction gS5 — Annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. Rudolf Clausius, Correspondant de la Section de Mécanique, et rap- pelle les services r^idus à la Science par ce savant 454 — Annonce à l'Académie la perte que la Science vient de faire dans la per- sonne de M. Edltirid, et rappelle ses principaux titres scientifiques 47a — Communique une Lettre dans laquelle M. Grandidier annonce l'envoi du Discours qu'il a prononcé à IVIontbard, au nom de l'Institut, à l'occasion du centenaire de la mort de Buiîon. . . . 543 — Communique une Lettre de M. Janssen, annonçant qu'il vient de faire, dans le massif du mont Blanc, une ascension destinée à étudier les phénomènes d'absorption produits par l'oxygène de l'atmosphère terrestre C45 — Au nom du Comité de l'Institut Pasteur, fait savoir à l'Académie que la séance solennelle d'inauguration de l'Insti- tut Pasteur a été fixée au mercredi i4 novembre, à 1'' 707 — Annonce à l'Académie que le tome CV des Comptes re«(fo,v (2' semestre 1887) est en distribution au Secrétariat... . 65 — Annonce à l'Académie qu'un nouveau Volume de la « Table générale des Comptes rendus », t. LXH à XCI, 2 janvier i86tî au 27 décembre i88o, est en distribution au Secrétariat... 537 — M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Cor- respondance, divers Ouvrages deM./. Brongniart, de M. B. Renault, 18. — Un Volume portant pour titre ; é Mangon. . . , 846 CHAMBRE SYNDICALE DU COMMERCE DES VINS ET SPIRITUEUX (la) prie l'Académie de lui fournir des rensei- gnements sur les moyens à employer pour reconnaître la présence des vins de raisins secs, de marc ou de sucre, dans les mélanges 898 CHAPEL adresse une Note ayant pour titre : « Sur la résolution des équa- tions générales du troisième et du quatrième degré au moyen d'une règle et d'un compas » 535 CHAPPUIS (!.)• — Sur le mécanisme de l'électrolyse par les courants alterna- tifs. (En commun avec M. G. Maneu- vrier.) 3 1 — Sur les détonations qui se produisent spontanément dans l'électrolyse de l'eau par les courants alternatifs. (En commun avec M. G. Maneuvrier.]. 92 CHARLOIS. — Observations de la nouvelle comète Brooks, faites à l'observatoire deNice ( équatorial de Gautier de o",38 d'ouverture) 4^7 CH.4RRIN (A.). -, Sur l'élimination, par les urines, des matières solubles vac- cinantes fabriquées par les microbes en dehors de l'organisme. (En commun avec M. Armand Riiffer.) 63o CHASTAING (P.). — Contribution à l'étude des moyens proposés pour l'assainisse- ment des villes. (En commun avec M. Bcirillot.) 58 — Adresse une Note portant pour litre : « Contributions à l'étude des moyens proposés pour l'assainissement des villes ». (En commun avec M. E. Ba- r'dloi.) 1 54 CHATELLIER (uu).— Sur l'affaissement du littoral dans le Finistère 797 8 ) MM. Pages. CHATIN (A.). — Les vignes françaises. . . 488 CHATIN (J.). — Sur la structure des té- guments de VHeterodera Schaclitu et sur les modifications qu'ils présentent chez les femelles fécondées 139 — Sur les myélocites des Invertébrés 5o4 CHAUVEL. — Sur les eiïèts des armes nouvelles (fusil modèle 188O, dit Le- bel) et des balles de petit calibre à enveloppe résistante. (En commuu avec M. Nimier. ) 56 — Est cité honorablement dans le Rapport du concours Montyon. (Concours de Médecine et Chirurgie.) (En commun avec M. Paulet.) 1078 CIIEVREL (R.). — Sur le système nerveux grand sympathique des poissons os- seux 53o CHEVREUL est élu membre de la Commis- sion chargée de vérifier les comptes de l'année 1887 454 CHIBRET. — Étude comparative des pou- voirs antiseptiques du cyanure de mercure, de l'oxycyanure de mercure et du sublimé 119 CLADO. — De la présence des microbes dans les kystes dermoïdes congénitaux de la face. (En commun avec M. A. Verncud.) 973 CLERCY (A.) adresse une Note sur la pé- riodicité des inondations dans le bas- sin de la Seine 460 COLLIGNON (Edouard). — Le prix Pon- celet lui est décerné. (Concours do Géométrie. ) 1043 — Adresse ses remerciements à l'Académie. ii4i COLOMB (G.I. — Sur la place de quelques Fougères dans la classification 1012 COLSON (Albert). — Sur une base di- quinolique ioo3 COMBEMALE. — Sur l'action physiolo- gique de VHedivigia bntsamifera. (En commun avec MM. £. Gaticlwr et Ma- rcstang. ) 544 CORNEVIN (Ch.). - Contribution à l'étude expérimentale de la gangrène foudroyante et spécialement de son inoculation préventive i83 CORNU (A.) rend compte de la mission dont il a été chargé pour représenter l'Académie à l'inauguration de la sta- tue d'Ampère, à Lyon, et dépose sur le Bureau le Discours qu'il a prononcé. C7 1 — Sur l'emploi du collimateur il réflexion ( i2iy ) MM. Pages, de M. Fizeait, comme mire lointaine. 708 — Est désigné pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'École Po- lytechnique, au titre de Membre de l'Académie des Sciences 77a COSSERAT (E.). - Sur les surfaces de singularités des systèmes de courbes construits avec un élément donné. . . 653 COTTEAU. — Échinides éocènes de la province d'Alicante (Espagne) 976 COUETTE.— Sur un nouvel appareil pour l'étude du frottement des fluides 388 — Obtient l'autorisation de retirer du Se- crétariat un Mémoire intitulé «Oscil- lations tournantes d'un solide de ré- volution dans un liquide visqueux ». 4'2 COURTY. — Observations des comètes Brooks (août 7) et Barnard (sep- tembre 2), faites à l'équatorial de o'",38 de l'observatoire de Bordeaux. (En commun avec M. Rayet.) 543 CRAFTS (J.-M.). - Sur la densité du MM. Pages. chlore et sur la densité de vapeur du chlorure ferrique. (En commun avec M. C. Friedel.) 3oi — Sur la densité de vapeur du perchlorure de gallium. (En commun avec M. C. Friedel.) 3o6 CRIÉ (Louis). —Sur lesaftinitésdestlores jurassiques et triasiquesde l'Australie et de la Nouvelle-Zélande 1014 GROS (Ch.) adresse une Note relative aux « Erreurs dans les mesures des détails figurés sur la planète Mars » i54 CRULS. — Observations de la comète it 1S88 3i6 — Note sur les positions de quelques points de la côte du Brésil 472 — Travaux géographiques au Brésil 937 CURIE (P.). — Sur un électromètre asta- tique, pouvant servir comme watt- mètre. (En commun avec M. R. Blondlot.) 864 D DALL (W. -H.) adresse une revendication de priorité à propos d'une Communi- cation de M. P. Pclseneei\ relative aux Lamellibranches sans branchies. 36 1 DANGEARD (P.-A.). — Sur un nouveau genre de' Chytridinées, parasite des Algues 5o — Lo rhizome des Tmesipteris 287 — Le mode d'union de la tige et de la ra- cine chez les Angiospermes 635 DARBOUX (Gaston) présente à l'Académie le tomeXIdes « CEuvresde Lagrange » . 289 — Fait hommage à l'Académie du 2° et dernier fascicule du tome II de ses « Leçons sur la théorie générale des surfaces et les applications géométri- ques du Calcul infinitésimal » 935 DARIN. — Sur les applications de l'élec- trolyse au traitement des tumeurs... 8 38 DAUBRÉE. — Remarques relatives à une Communication de M. Huct sur le puits artésien de La Chapelle, à Paris. i53 — Communique une Lettre de Sa Majesté l'Empereur du Brésil, adressant ses adieux à l'Académie 3i5 — Présentée l'Académie une Carte repré- sentant l'itinéraire suivi par M. Jo- seph Martin, des bords de la Lena aux monts Slanovoï et au fleuve Amour.. 344 — Présente à l'Académie, de la part de M. Arthur Issel, une relation du trem- blement subi en 1887, en Ligurie. . . 845 — Présente à l'Académie, au nom de 6'. 71/. dom Pedro, la photographie d'un frag- ment poli du fer météorique ou holo- sidère de Bendego ( Brésil ) 896 DECHARME (C.) adresse un Jlémoire sur les « Courbes magnétiques et isodyna- miques 1) 61 DEIIÉRAIN (P.-P.). — Sur la culture du blé à épi carré en 1887 et en 1888. (En commun avec M. E. Porion.).. . 767 DELÂGE (Auguste). — Pétrographie de l'Hérault. Les porphyrites de Gabian. (En communavec M. P. de Rouville.). 665 DENIGÈS (G.). — Action de l'hypobro- mite de soude sur quelques dérivés azotés aromatiques et réaction diffé- rentielle entre les acides hippurique et benzoïque 66a DENZA (le p.). — Étoiles filantes de la pé- riode du 9-1 I août 1888 observées en Italie 1 1 4a DES CLOIZEAUX est élu vice-président de l'Académie, en remplacement de feu M. Hervé' Mangon 77 ( I220 ) MM. Pages. DIETRICHKEIT adresse un complément à une Communication précédente sur quelques cas exceptionnels de la Mé- canique supérieure 1 60 DITTE est présenté par la Section de Chimie sur la liste des candidats à la place devenue vacante par le décès de M. H. Debray 964 DOELTER. — Sur la reproduction artifi- cielle des micas et sur celle de la sca- polite 41 DUBOIN (A.). — Sur quelques composés de l'yttrium gg — Sur les chlorure, bromure et sulfure d'yttrium et de sodium 243 — Sur quelques phosphates doubles d'yt- tria et de potasse ou de soude 622 DUBOIS (E.). — Sur les satellites de Mars 437 DUBOIS (Raphaël). — Action physiolo- gique du chlorure d'éthylène sur la cornée 482 — Sur le rôle de la symbiose chez certains animaux marins lumineux 5o2 — Sur l'action physiologique de la para- et de la métaphénylène-diamine. (En commun avec M. Léo Fignon.) 533 — Nouvelles recherches sur l'action du chlorure d'éthylène sur la cornée 693 MM. l'a|;es- — Le prix Barbier est partagé par moitié entre lui et M. Leroy, et 51. le D' J. Erhmann (de Mulhouse) io83 DUBOST (F.). - Sur la détermination exacte des positions réciproques de l'extrémité de la bielle et de la mani- velle, et sur une épure de distribution tenant compte de l'obliquité des bielles. go4 DUCLAUX est présenté par la Section d'Économie rurale, pour la place de- venue vacante par le décès de M . Hervé Mangon 846 — Est nommé Membre de la Section d'Économie rurale, en remplacement de feu M. Hervé Mangon 855 DUMAY adresse un Mémoire n Sur une nouvelle manière de se servir de la boussole dans la navigation et sur di- verses questions d'Astronomie nau- tique » 824 DUMONT ( A.) adresse une Note relative au rôle de l'azote dans la végétation 3 1 5 DUPLAY. — Un prix Montyon est partagé entre lui et M. FoUin (concours de Médecine et Chirurgie) 1078 DUPONCHEL (A.). — Sur un cycle de pé- riodicité de 24 ans, dans les variations de la température à la surface du globe terrestre 427 E EMPEREUR DU BRÉSIL (S. M. dom Pediio) fait hommage à l'Académie des « Pre- miers travaux du Bureau des Longi- tudes du Brésil » 3 1 6 ENGEL. — Observations relatives à de ré- centes Communications de M. Sabatier sur le chlorhydrate de chlorure de cuivre et le chlorhydrate de chlorure de cobalt J78 ERHMANN (J.), de Mulhouse. — Le prix Barbier est partagé par moitié entre lui et MM. Leroy et Raphaël Dubois. (Concours de Médecine et Chirurgie.) ETARD est présenté par la Section de Chimie sur la liste des candidats à la place devenue vacante par le décès de M. H. Debray 964 F FAUCONNIER (Ad.). — Action de l'am- moniaque sur l'épichlorhydrine 1 15 — Actionde l'aniline sur l'épichlorhydrine. 25o — Sur la propylphycite 62g FAURE(A.). — Sur l'obtention économique des chlorures des éléments oxydés, tels que l'aluminium 339 FAURE (Félix). — Le prix Montyon est partagé par moitié entre lui et M. J. Teissier. (Concours de Statistique)... io56 FAURIE (G.) adresse une nouvelle Note sur la réduction de l'alumine, de la silice, etc 1028 FAVIER (A.) adresse une Note sur une nouvelle classe d'explosifs, nedétonant pas à l'air libre 983 ( I 12 I ) MM. Pages. FjÎYE (H.). — Réponse aux critiques de M. Douglas Arclùl/ald, au sujet dos tempêtes 5 — Sur une rectification de M. Mascnri, au sujet d'une citation relative à la forme des cyclones tropicaux 37S — Sur une évolution récente des météo- rologistes, relativement aux mouve- ments giratoires 379 — Sur la latitude du cercle mural de Gambey, à l'observatoire de Paris. . . 810 — Présente à l'Académie 1' « Extrait de la Connaissance des Temps pour l'an 1890 », publié par le Bureau des Lon- gitudes 93G — Présente à l'Académie 1' « Annuaire pour l'an 188911, publié par le Bureau des Longitudes 1 1 39 FAYOD (V.). — Le prix Desmazières lui est décerné. ( Concours de Botanique. ) 1071 — Adresse ses remerciements à l'Académie. 1 141 FÉNON. — Le prix Trémontlui est décerné. (Concours des Prix généraux.) 1098 FÉRÉ est cité honorablement dans le Rapport du prix Montyon. ( Concours de Médecine et Chirurgie.) (En com- mun avec M. Binct.) 1078 FERRAN prie l'Académie de tenir compte, dans l'examen des recherches effec- tuées pour la découverte delà vaccine chimique du choléra asiatique, des documents qu'il lui a adressés à di- verses reprises 454 — Adresse une série de documents des- tinés à établir ses droits de priorité à ia découverte des vaccins du clioléra asiatique O45 FISCHER (P.). - Sur le dermato-sque- lette et les affinités zoologiques du Testudti perpiniana, gigantesque Tor- tue fossile du pliocène de Perpignan. 458 FLAMMARION. — Les neiges, les glaces et les eaux de la planète Mars ig FLICHE (P.). — Sur les bois silicifiés de la Tunisie et de l'Algérie 5C9 FOL (H.) adresse une Note sur l'emploi des appareils lumineux pour la pêche dans les grands fonds J74 FOLLIN. — Un prix Montyon est partagé entre lui et M. Duplay. (Concours de Médecine et Chirurgie. ) 1078 FONTVIOLANT(B. de). - Sur les défor- mations élastiques dans les pièces à fibres moyennes 383 C. K., 18S8, 1' Semestre. (T. CVK.) MM. Pages. FOUCRAND (DE ). - Sur les glycérinates polybasiques 2G9 — Sur le glycol-alcoolate de soude 343 — Combinaison du glycol-alcoolate de soude avec le glycol i iGo FOREL (F.-A.). — Images réfléchies sur la nappe sphéroïdale des eaux du lac Léman 65o - Adresse une Note relative à un moyen de contrôler la distribution de l'heure dans les diverses slations télégraphi- ques 705 FOUQUÉ (F.) fait hommage à l'Académie do son Ouvrage sur « Les tremble- ments de terre » 372 FRyENELL. — Sur les calculs de résistance des systèmes réticulaires à lignes ou conditions surabondantes. (En com- mun avec M. Bachy.) 729 FRANÇOIS-FRANCK ( Ch. -A.). — Influence des excitations simples et épilepto- gènes du cerveau sur l'appareil circu- latoire 35i — Le prix Lallemand est partagé par moi- tié entre lui et M. Paul Blocq. (Con- cours de Médecine et Chirurgie.) . . . 1086 — Adresse ses remerciements à l'Aca- démie 1 1 4 1 FREDERICQ (Léon). — Le prix Montyon est partagé par moitié entre lui et M. Augustus D. Waller. (Concours de Physiologie.) 1090 FREIRE (DoMiNGOs) adresse une réclama- tion de priorité au sujet de la méthode d'atténuation du virus cholérique due à M. Gamaleïa 645 FREMY (É.) est élu membre de la Com- mission chargéede vérifier les comptes de l'année 1887 454 FRIEDEL (C). — Sur la densité du chlore et sur la densité de vapeur du chlo- rure ferrique. (En commun avec M. J.-M. Crafls.) 3oi — Sur la densité de vapeur du perchlorure de gallium. (En commun avec M. /.-il/. Cmfts.) 3o6 FROLOV (M.). — Sur les égalités à deux degrés 83 1 FUMAT. — Un encouragement de quinze cents francs lui est accordé sur le prix Montyon, Arts insalubres. (Concours des Prix généraux.) 1096 — Adresse sesremerciementsà l'Académie. 1141 161 ( 1222 ) MM. Pages. GALLOIS (N.). — Sur l'anagyrine. (En commun avec JL Hardy.) 247 GALTIER (Y.) — Nouvelles expériences tendant à démontrer l'efficacité des injections intra-veineusesde virus ra- bique, en vue de préserver de la rage les animaux mordus par des chiens enragés 798 GAMALEIA (N.). — Sur la vaccination préventive du choléra asiatique 432 GAUCHER (E.). — Sur l'action physiolo- gique de VHedwigia balsamijera. (En commun avec MM. Combcimde elMa- reslang. ) 544 GAUDRY (Albert). — Sur les dimen- sions gigantesques de quelques Mam- mifères fossiles 309 — Observations relativesà une Communi- cation de M. Forsyth Major sur un gi- sement de fossiles dans l'île de Samos, contemporains de l'âge do Pikermi. . . i iSi GAUTIER (An.MAivn). — Sur les alcaloïdes de l'huile de foie de morue. (En com- mun avec M. L. Mourguex.) 110 — Alcaloïdes volatils de l'huile de foie de morue : butylamine,amylaminc, hexyl- amine, dihydrolulidine. (En com- mun avec M. L. Moui-gues .) 254 — Sur les alcaloïdes de l'huile de foie de morue. (En commun avec M. L.Mour- giics.) 62C — Sur un corps, à la fois acide et base, contenu dans les huiles de foie de morue : l'acide morrhuique. (En com- mun avec M. L. Mmirgiics.) 740 — Action du sulfure de carbone sur les argiles : production de l'oxysulfure de carbone g 1 1 — Est présenté par la Section de Chimie sur la liste des candidats à la place vacante par le décès de M. H. Dcbray. 964 GENVRESSE. — Sur les dérivés chlorés de l'éther acétylacétique 687 GERMAIN ( P.) adresse une Note relative à un nouveau mode de traitement des vignes phylloxérées. ( En commun avec M. H. Bravard.) 55 1 GIARD (A.). — Sur quelques espèces nou- velles de Céponiens.(En commun avec M. J. Bonnier.) (4 MM. Pages. — Sur la castration parasitaire du Lychnis dioicn L. par VUstHiigo anllierarum. 757 — Sur le Perodcrma cylindricum Heller, Copépode parasite de la sardine 929 GIBIER (Paul) donne lecture d'une 2 MM. Pages. GONNESSIAT. — Sur quelques erreurs affectant les observations de passage. 64; GOULIER (C.-M.). — Lois provisoires de l'affaissement d'une portion du sol de la France 43o — Sur l'affaissement du sol de la France. 826 COURSÂT (E.). — Sur les invariants des équations différentielles 898 GOUY. — Sur la conservation de l'électri- cité et la Thermodynamique J29 GOVI (G.). — Lettre relative à l'invention du microscope composé 55 1 — Lettre relative à un mode de construc- tion des images formées par les len- tilles 58G — Sur les couleurs latentes des corps. 609 GREIL (G.) adresse un second Mémoire sur la navigation aérienne 897 — Adresse un complément à son Mémoire sur la navigation aérienne gSS GRIMAUX (E.). — Sur l'acétone dioxélhy- lée.(En commun avec M. Z.Zf/èivc.). 914 — Est présenté par la Section de Chimie sur la liste des candidats à la place vacante par le décès deM. H. Dehray. 964 GRIMBERT (L.). — Sur la lévulose. rÈn commun avec M. Jn/ij^JIcisc/i.) 390 GRIVE.\U.\ (F.). — Sur la décomposition des sels haloïdes d'argent sous l'in- fluence de la lumière 83; 23) MM. Pages. GROSSOUVRE (A. de). — Sur les chaînes de montagnes et leurs relations avec les lois de déformation du sphéroïde terrestre 827 — Sur les directions des reliefs terrestres. ioi5 GRUEY. — Positions de la comète 1888, I, mesurées à l'équatorial de 8 pouces de l'observatpire de Besançon 3 19 — Positions de la comète Brooks (7 août 1S88), mesurées à l'observatoire de Besançon 496 — Positions de la comète Barnard (2 sep- tembre 1888), mesurées à l'observa- toire de Besançon, à l'équatorial de o"\ 22 553 — Positions de la comète Barnard ( 2 sep- tembre 1888), mesurées à l'observa- toire de Besançon 721 GUCCIA (G.-B.). — Sur l'inlersection de deux courbes algébriques en un point singulier 656 — Théorème général concernant les cour- bes algébriques planes . goS GUERNE (J, de). — Sur la distribution géographique du genre Dinptomus. (En commun avec M. /. Richanl.) ... 47 GUNTZ. — Sur la production de l'ozone par des décharges électriques. (En commun avec M. Bichat.) 334 H HACHE (Maurice). — Le prix Godard lui est décerné. (Concours de Méde- cine et Chirurgie.) ioS5 HÂERTL (E. de). — Sur l'orbite do la co- mète périodique de Winnecke et sur une nouvelle détermination de la masse de Jupiter 588 HALLER (Alb.). — Synthèses au moyen de l'éther cyanacétique. Élhers ortho- toluyl, phénylacétyl, cinnamyl et di- cinnamylcyanacétiques 104 HALPHEN (G.-H.) fait hommage à r.4ca- démie du second Volume de son n Traité des fonctions elliptiques et de leurs applications ; 1' Partie : Ap- plications à la Mécanique, à la Physi- que, à la Géodésie, à la Géométrie et au Calcul intégral e 453 — Est désigné pour faire partie du Con- seil de perfectionnement de l'École Polytechnique, au titre de Membre de l'Académie des Sciences 772 Q H.\RDY (E.). — Sur l'auagyrine. (En commun avec M. N. Gallois.) 247 — Unj)rix llontyon lui est décerné. (Con- cours de Médecine et Chirurgie) 1078 HARDY (Michel). — Découverte d'une sépulture de l'époque quaternaire à Raymonden, commune de Chancelade (Dordogne) io25 HATON DE LA GOUPILLIÈRE fait hom- mage à l'Académie de son .Mémoire intitulé : « Transformation propre à conserver le caractère du potentiel cylindrique d'un nombre limité de points » 3i4 H.\USER (A.). — Le prix extraordinaire do six mille francs est partagé entre lui et MM. Banaréet Reynaud. (Con- cours de Mécanique.) io43 ( 12 MM. Pages. — Adresse ses remerciements à l'Aca- démie 1 1 4 ' HAUSER (D'). — La Commission lui ac- corde une récompense de trois mille francs sur le prix Bréant. (Concours de Médecine et Chirurgie.) 1078 HAUTEFEUILLE (P.). - Sur les combi- naisons silicatées de la glucine. (En commun avec M. A. Perrey.) 78G — Sur la reproduction du zircon. (En commun avec M. A. Pcner.) 1000 — Sur la préparation et les propriétés de l'orthose ferrique. (En commun avec M. A. Perrey}) 1 1 5o HAYEM (G.). — Nouvelle contribution à l'étude des concrétions sanguines par précipitation CBt HECKEL (Ed.). — Sur un latex du Bassin latifolin Roxb. (En commun avec M. Fr. Scidagdcnliaiijffen.) 949 — Sur quelques particularitésstructurales des ascidies et sur l'organogénie des feuilles ascidiformes du Snrracenia Driunmondii Croom 1 1 82 HÉNOCQUE ( Albert ). — Un prix Montyon lui est décerné. (Concours de Méde- cine et Chirurgie.) 1078 — Adressa ses remerciements à l'Aca- démie 1 1 i 1 HÉRARD (F.). —Sur l'antimoine amor- phe 4'o HÉRICOURT(J.). — Sur un microbe pyo- gène et septique {Siaphylococcus pynsepticus) et sur la vaccination contre ses effets. ( En commun avec M. Ch. nU'hct.) r.90 — De la transformation périlonéale, et de 24 ) MM. Pojes. l'immunité qu'elle confère. (En com- mun avec M. Richet.) 748 HIRN ( G.-A.). — Réflexions relatives à la Note de M. L. Natanson. sur l'explica- tion d'une expérience de Joule d'après la théorie cinétique des gaz 166 — Transmet une série de Tableaux numé- riques, indiquant les résultats des ob- servations météorologiques faites en 1886 et 1887, en quatre localités du Haut-Rhin et des Vosges 978 IIOUSSAY (F.). — Formation delà gas- trula, du mésoblaste et de la chorde dorsale chez l'Axolotl. (En commun avec M. Bataillon. ) 1 34 — Segmentation de l'œuf et sort du blas- topore chez l'Axolotl. (En commun avec M. Bataillon.) 'iS > HUET. — Sur le puits artésien du La Cha- pelle, à Paris 1 3o HUGGINS (WiLLiA>M). —Le prixJanssen lui est décerné. (Concours d'Astro- nomie.) io54 — Adresse ses remerciements à l'Acadé- mie 1 1 4 ' HUGO (LÉopoLD) adresse une Note « Sur un halo remarquable, observé à Paris le 22 juillet » 288 — Adresse une Note i LOCKYER (J.-NonMAN). — Spectre maxi- mum de Mira Ceti L0EWENTHAL(W.).— Expériences bio- logiques et thérapeutiques sur le cho- léra LOUGUININE (W.). - Étude des chaleurs de combustion de quelques acides se rattachant à la série des acides oxa- lique et lactique — Étude de la chaleur de combustion des acides camphoriques droit, gauche et camphoracémique — Sur les chaleurs de combustion des cam- phres et des bornéols Pages. 416 428 696 108 3 699 4a I 4>4 453 8 '30 793 o 402 983 1S2 707 832 I 169 597 G24 ioo5 ( MM. Pages. — Étude des chaleurs de combustion des terpilénols, de l'hydrate do terpine et de la terpine anhydre 1 165 LOUISE (E.). — Sur les points de congé- lation des dissolutions des composés organiques de l'aluminium. (En com- 1227 ) MM. mun avec M. L. Rmi.v.) LUYS ( J.). — Sur l'état de fascination dé- terminé chez l'homme à l'aide de sur- faces brillantes en rotation (action somnifère des miroirs à alouettes).. Pages. 600 449 M MAGNIN (Ant.). — Sur l'hermaphrodisme du Lyclinis tlioica atteint à'U.itiliigo. 663 — Sur l'hermaphrodisme parasitaire et le polymorphisme floral du Lychiiis dioi- rrt DC 876 MAICHE adresse une Note relative à des échantillons de carbone cristallisé ar- tificiellement 3 1 5 MAIRE DE TOURS (M. le) invite l'Aca- démie à se faire représenter à l'inau- guration du monument que la ville vient de faire élever à la mémoire du général Meiisnier 160 — Informe l'Académie que la cérémonie d'inauguration de ce monument aura lieu le dimanche 29 juillet 2i5 MAIRE DE MONTBARD (M. le ) prie l'Aca- démie de se faire représenter à la so- lennité du Centenaire de la mort de Buffon, le 17 septembre 1888 436 MAIRE DE LYON (M. le) invite l'Aca- démie à se faire représenter à l'inpu- guration de la statue élevée à André- Marie Ampère, qui aura lieu au mois d'octobre Sao MAISONNEUVE (Ant.) adresse la descrip- tion d'un système de « piles électriques à vapeur 11 1140 MAJOR (F.). — Sur un gisement d'osse- ments fossiles dans l'île de Samos, con- temporains de l'âge de Pikermi 1178 MALBOT (H.). — Sur la production de l'io- dure de propylène, par la fixation de l'acide iodhydrique sur l'iodure d'al- lyle. Transformation de l'iodure de propylène 1 13 MALLARD. — Sur le procédé de tirage des coups de mine dans les mines à grisou. ( En commun avec M. Le Clm- telier. ) g6 MANEUVRIER (G.). — Sur le mécanisme de l'éleclrolyse par les courants alter- natifs. (En commun avec M. /. Cluip- puis.) 3i — Sur les détonations qui se produisent spontanément dans l'électrolyse de l'eau par les courants alternatifs. (En commun avec M. /. Chnppids.) 92 MANGIN (L.). — Sur la constitution de la membrane des végétau.x 144 — Une mention honorable lui est accor- dée. Prix Montyon (concours de Phy- siologie) logo MAQUENNE. — Sur le poids moléculaire et sur la valence do la perséite '583 — Sur la combinaison de l'aldéhyde ben- zo'i'que avec les alcools polyatomiques. G5S — Est présenté par la Section de Chimie sur la liste des candidats à la place devenue vacante par le décès de M. H. Dehray 964 — Le prix Jecker est partagé par moitié entre lui et M. Cazeneuve. (Concours de Statistique.) 1066 — Adresse ses remerciements à l'Acadé- mie 1141 . M.VRC.\NO (V.). — Sur la fermentation peptonique de la viande 117 — Sur \^ yaraque , boisson fermentée des tribus sauvages du haut Orénoque.. 743 — Sur les eaux noires des régions équa- toriales. (En commun avec M. A. Miïntz.) go8 MARESTANG. — Sur l'action physiolo- gique de VHedivigia hdhainifera. (En commun avec MM. E. Gaucher et Comhemale .) 544 MAREY. — Valeurs relatives des deux com- posantes de la force déployée dans le coup d'aile de l'oiseau, déduites de la direction et de l'insertion des fibres du muscle grand pectoral 549 — Modifications de la Photochronographie pour l'analyse des mouvements exécu- tés sur place par un animal 607 — De la claudication par douleur 641 — Des mouvements de la natation de l'an- guille, étudiés par la Photochronogra- ( 12 MM. Pages, phie 643 — Décomposition des phases d'un mouve- ment au moyen d'images photographi- ques successives, recueillies sur une bandedepapiersensiblequi sedéroule. 677 M.4RTEL (E.-.4.). — Sur la traversée de la rivière souterraine de Bramabiau et sur la formation des canons des causses gii MARTIN (do Bordeau.x) est cité honora- blement dans le Rapport du prix Mon- tyon. (Concours de Médecine et Chi- rurgie. ) 1078 MARTINAND. — Étude sur l'analyse des levures de brasserie 745 MASC.ART. — Sur les cyclones 65 MASSÉNAT (Élie). — Sur une sculpture en bois de renne, de l'époque magda- lénienne, représentant deux phallus unis par la base. (En commun avec M. Paul Girod.) T027 MASSOL (G.). — Neutralisation de l'acide malonique parles bases solubles 257 — Sur les malonates de potasse et de soude 393 MATHELLON( A.) adresse une Note « Sur les chaleurs de changements d'état physique et de transformations chimi- ques » 678 MATHIAS (E.). — Sur les chaleurs spéci- fiques des dissolutions 524 MAUMENÉ (E.) adresse une Note « Sur la synthèse des principes immédiats des éléments de l'atmosphère, sous l'influence des corps poreux » 6o3 MERCADIER (E.). —Sur la détermination des constantes et du coefficient d'élas- ticité dynamique de l'acier 27 — Sur la détermination des constantes et du coefficient dynamique d'élasticité de l'acier 82 MESLANS (M.).— Préparation et propriétés du fluorure de méthyle et du fluorure d'isobutyle. (En commun avec M. H. Moissari.) 1 1 55 MEUNIER adresse un « Projet de méca- nismes destinés à empêcher certains accidents sur les chemins de fer »... O78 MEUNIER (.1.). - Sur un éther diben- zoïque dérivé de la mannite 34G — Sur les acétals benzoïques de la man- nite et de ses homologues; action dé- composante de l'aldéhyde benzoïque. 910 MEUNIER (STA^'lSL\s). — Sur les rapports .8 ) MM. Pages. mutuels des météorites et des étoiles filantes 834 — Détermination lithologique de la météo- rite de Fayette County (Texas) 1016 — Reproduction artificielle du fer chromé. ii53 MICHEL (A.). — De l'existence d'un véri- table épiderme cellulaire chez les Né- matodes, et spécialement les Gordiens. 1 175 MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE ET DES BEAUX-ARTS (LE) adresse une ampliation d'un Décret qui autorise l'Académie à accepter le legs qui lui est fait par M. J.-B. Mège 3i5 — Transmet à l'Académie un Mémoire de M. A. Clercy, ayant pour titre : « Ré- sultat de recherches ayant pour but de déterminer la quantité d'alcool étran- ger ajouté à une boisson alcoolique ». 472 — Transmet une ampliation du Décret par lequel le Président de la République approuve l'élection de M. Duclaux en remplacement de feu W. Hervé Mangoii 935 — Adresse l'ampliation d'un Décret par lequel le Président de la République approuve l'élection de M. Schûizen- berger, en remplacement de feu M. H. Debr/iy i iSg MINISTRE DE LA GUERRE (le) prie l'A- cadémie de désigner deux de ses Membres, pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'École Po- lytechnique, en remplacement de MM. Hervé Miins;on et le général Perrier 720 — Informe l'Académie qu'il a désigné MM. Hiilphen et Cornu pour faire par- tie du Conseil de |)erft'ctionnement de l'École Polytechnique, pendant l'an- née scolaire 1.S8S-1889, au titre de Membres de l'Académie des Sciences. 1140 MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES (le) adresse les Rapports et Cartes de la Commission chargée d'établir les re- levés hydrographiques de la Nouvelle- Galles du Sud, en 1SS6-1887 612 MIRINNY (L.) adresse une nouvelle Note « Sur les canaux de la planète Mars ». 21 5 MOISSAN (H.). — Préparation et proprié- tés du fluorure d'élhyle 260 — Est pré.'^enté par la Section de Chimie sur la liste des candidats à la place devenue vacante par le décès de M. //. Debrar 9G4 ( 1229 ) MM. Pages. — Sur quelques propriétés nouvelles et sur l'analyse du fluorure d'éthyle . . . 99'^. — Préparation et propriétés du fluorure de méthyle et du fluorure d'isobutyle. (En commun avec M. Mcstans.) 11 55 MONACO (le prince Albert de). — Sur l'emploi de nasses pour des recherches zoologiques en eau profonde 126 — Sur la quatrième campagne scienti- fique de Y Hirondelle 85G — Sur un cachalot des Açores gaj — Sur l'alimentation des naufragés en pleine mer 980 MORET (P.) adresse un travail intitulé : « Loi mathématique de la résistance électrique spécifiqued'uncorpssimple, bon conducteur électrique, en fonction de sa température, précédéede l'exposé de quatre nouvelles lois physiques ». 48 1 MOUCHEZ communique l'extrait d'une Lettre de JI. le Vice-Consid de France à Erzeroum, sur un tremblement de terre qui s'est produit à Erzindjian. . . . 45o — Est élu membre de la Commission chargée de la vérification des comptes de l'année 1887, en remplacement de MM. Chcvreul et Fremy 5 19 — Sur la difficulté d'obtenir la latitude exacte de l'observatoire de Paris .... 848 — Observations des petites planètes, faites au grand instrument méridien de l'ob- servatoire de Paris, pendant le pre- mier semestre de l'année i888 888 MOURA adresse une Note sur les vibra- MM. Pages. tions glottiques 3 1 5 MOUREAUX (Th.). — Déterminations ma- gnétiques dans le bassin occidental de la Méditerranée 229 — Cartes magnétiques du bassin occiden- tal de la Méditerranée 827 MOURGUES (L.). — Sur les alcaloïdes de l'huile de foie de morue. (En commun avec M. Arm. Gautier.) 1 1 o — Alcaloïdes volatils de l'huile de foio de morue : butylamine, amylamine, hexylamine, dihydrolutidine. (En com- mun avec M. Gautier.) 254 — Sur les alcaloïdes de l'huile de foie de morue. (En commun avec M. Gau- tier.) 626 — Sur un corps, à la fois acide et base, contenu dans les huiles de foie de morue : l'acide morrhuique. (En commun avec M. Gautier.) 740 MOUSSETTE (Ch.). — Sur les précau- tions à prendre pour obtenir des pho- tographies d'éclairs 4 18 — Adresse une Note portant pour titre : « Théorie mécanique de la foudre » . . 435 MUNTZ (A.). — Analyse de l'eau du Nil. 23 1 — Est présenté par la Section d'Économie rurale sur la liste des candidats à la place vacante par le décès de M.Heri'é Mangon 840 — Sur les eaux noires des régions équato- riales. (En commun avec M. /^. Mar- cano.) go8 N NATANSON (L.). - Sur l'explication d'une expérience de Joule, d'après la théo- rie cinétique des gaz 164 NAUDIN. — Sur la culture de la ramie en Provence 12 NEGREANO. — Mesure des vitesses d"é- thérification, à l'aide des conductibi- lités électriques 178 NILSON annonce une Note relative aux densités de vapeur des chlorures d'in- dium, gallium, fer et chrome. (En commun avec M. Pettcr.sson.) 484 — Sur les chlorures d'indium. (En com- mun avec JL Pettersson.) 5oo — Sur les chlorures de gallium et sur la valeur des éléments du groupe do l'a- luminium. (En commun avec M. Otto Pettersson .) 627 — Sur le chlorure ferreux et les chlorures de chrome. (En commun avec M. Otto Pettersson.) 529 NIMIER. — Sur les effets des armes nou- velles (fusil modèle 1886, dit Lebel) et des balles de petit calibre à enve- loppe résistante. (En commun avec .M. Chauvel.) 5G NORMAND et ses enfants (V Benjamin). — Le prix Plumey leur est décerné. ( Concours de Mécanique . ) loSo C. R., 18S8, 2" Semestre. (T. CVU.) 102 ( I23o ) O MM. Pages. OCAGNE { Maurice d'). — Sur les systèmes de péninvarianls principaux 799 ODO BUJWID. — Sur divers modes du traitement de la rage 821 OLIVIER (L.), en réponse à une Note de M. de Rey-Pnilliade , fait observer que ses propres recherches ont porté spé- cialement sur l'hydrogénation du soufre intra-cellidaire 428 OLLIER (L.) fait hommage à IWcadémie MM. Pages, du second Volume de son « Traité des résections et opérations conservatrices qu'on peut pratiquer sur le système osseux » 3i4 OI'PERT. — Inscription donnant les dé- tails d'une éclipse de Lune 467 OTESCA adresse une étude sur le postu- latum d'Euclide 6^7 OUVRARD (L.). — Sur quelques composés des métaux de la cérite 37 PAINLEVÉ (P.). — Sur les équations dif- férentielles du premier ordre 221, Bïo et 72 J PANAS. — Action des inhalations du chlo- rure d'éthylène pur sur l'œil 921 PAQUELIN(D'). — Un encouragement de quinze cents francs lui est accordé sur le prix Montyon, Arts insalubres. (Concours des Prix généraux. ) 1096 — Adressesesremerciemenlsàl'Acadéraie. 1141 PARIS (I'amiral). — Sur le bateau sous- marin nommé le Gymnote, de M. Zédé. 975 PASTEUR (L.) — Remarques relatives à une Communication de M. Gcwialeïa sur la vaccination préventive du cho- léra asiatique 4^4 — Fait hommage à l'Académie, au nom de M. E. Macé, d'un « Traité pratique de Bactériologie » 612 — Présente à l'Académie, au nom de S. M. doin Pedro, une collection de photographies et une Note relative à la statistique du traitement de la rage au Brésil 847 PAULET est cité honorablement dans le Rapport du prix Montyon. (Concours de Médecine et Chirurgie. ) (En com- mun avec M. Chaiwet.) 1078 PELIGOT est élu membre de la Commis- sion chargée de la vérification des comptes de 1SS7 5ig PELLAT. — Application du principe de Carnet aux réactions endothermiques. 34 PÉRIGAUD. — Sur les observations d'é- toiles par réflexion, et la mesure de la flexion du cercle de Gambey Gi3 — Sur une triple détermination de la lati- tude du cercle de Gambey 722 PERREY (A.). — Sur les combinaisons silicatées de la glucine. (En commun avec M. P. Hniitefcuille.) 786 O — Sur la préparation et les propriétés de l'orthose ferrique. (En commun avec M. P. Haute feidlle.') i i5o PERRIER (RÉMY).— Sur l'histologie com- parée de l'épilhélium glandulaire du rein des Gastéropodes prosobranches. i88 PERRIN (R.). — Sur les criteria des di- vers genres de solutions multiples communes à deux équations 22 — Sur les criteria des divers genres de solutions multiples communes à trois équations à deux variables 219 PERROTIN. — Sur la planète Mars 161 — Observations de la comète Faye, retrou- vée à Nice le 9 août 436 — Observations de la comète Faye, faites à l'observatoire de Nice 456 — Sur la planète Mars 496 PETIT (L.). — Effets de la lésion des gan- glions sus-œsophagiens chez le Crabe ( Carcinus Mœnas) 276 PETIT (P.). — Chaleurs de formation des alcalis isomères, toluidines, benzyl- amine, méthylaniline 266 — Chlorhydrates de benzidine; leur disso- ciation par l'eau 839 PETTERSSON annonce une Note relative aux densités de vapeur des chlorures d'indium, gallium, fer et chrome. (En commun avec M. Ndson.) 484 — Sur les chlorures d'indium. (En com- ( ia3i ) MM. Pages, mun avec M. L.-F. Nilson.) 5oo — Sur les chlorures de gallium et sur la valeur des éléments du groupe de l'a- luminium 527 — Sur le chlorure ferreux et les chlo- rures de chrome. (En commun avec M. Nihnn.) 529 PEUCH. — Sur la contagion de la cla- velée 4^5 PEYRON. — Une citation honorable lui est accordée. Prix Montyon. (Concours de Physiologie.) 1090 PHIPSON (T.-L.), à propos d'une Commu- nication de M. Stnn. Meunier, rap- pelle qu'il avait abordé lui-même la question de la connexion entre les météorites et les étoiles filantes.. 118G — Sur une classe d'équations linéaires aux dérivées partielles 476 PICARD (Emile).— Sur la transformation de Laplace et les équations linéaires aux dérivées partielles Sg { — Sur une proposition générale concer- nant les équations linéaires aux déri- vées partielles du second ordre gSg — Sur un théorème relatif à l'attraction. 984 — Le grand prix des Sciences mathéma- tiques lui est décerné. (Concours de Géométrie .) loSg PICKERING (E.-C). — Le prix Valz lui est décerné. (Concours d'Astronomie.) io53 PIETTE (Ed.) adresse une Note portant pour titre : « Notions sur les vestiges de la période magdalénienne dans les Pyrénées » 844 PINCHERLE (S.). — Sur le développe- ment d'une fonction analytique en série de polynômes gSG PLANCHON (V.). — Sur le dosage de la glycérine par oxydation 246 POINCARÉ (A.). — Sur la manière dont se produisent les mouvements baro- MM. Pages, métriques correspondant aux déplace- ments de la Lune en déclinaison 410 — Sur la figure de la Terre 67 POL\C.\RÉ (H.). — Sur la théorieanaly- tique de la chaleur gô? — Sur les satellites de Mars 890 POINCARÉ (L.). — Nouvelle méthode pour la mesure de la résistance électrique des sels fondus. (En commun avec M. Boiity:) as — Sur la conductibilité électrique des mé- langes de sels fondus. Cas particulier de l'azotate de potasse etdel'azotate de soude. (En commun avec M. ^.^oH^r.) 332 POIUÉ (Paul). — Emploi du sulfite de soude en Photographie 56 1 POLONY (Carl) adresse une Communica- tion relative au Phylloxéra 47* P0MEL(A.). — Sur un gisement de quartz bipyramidé avec cargneule et gypse, à Souk-Arras (Algérie) 53 PORION (E.). — Sur la culture du blé à épi carré en 1887 et en 1888. (En commura avec M. P. -P. Deltérain.). . 767 PORTERET. — Sur la composition de l'urine sécrétée pendant la durée d'une contre-pression e.xercéo sur les voies urinaires. (En commun avec M. Le'- pine.) 74 — De l'influence qu'exercent les sub- stanoesantipyrétiques sur la teneur des muscles en glycogène. (En commun avec M. R. Lépine.) 416 POUCHET ( Georges ). — Sur un nouveau Cyamus parasite du Cachalot Cg8 POUJADE adresse un complément à ses Notes précédentes sur le choléra. ... iGo PRILLIEUX. — Maladie vermiculaire des Avoines 5 1 — Traitement efficace du Black Rot 355 — Expérience sur le traitement de la ma- ladie de la Pomme de terre 447 Q OUATREFAGES (de) présente, de la part de M. Sabatier, un Mémoire imprimé de M. C. Bni/iolte, sur ]e genre Bran- chiommn 800 — Note accompagnant l'hommage fait à l'Académie du Volume que vient de publier la Société philomathique à l'occasion de son centenaire 854 Observations relatives à une Communi- cation sur une sculpture en bois de renne, de l'époque magdalénienne, représentant deux phallus réunis par la base 1028 ( 1232 ) R MM. Pages RAFFY (L.). — Sur la rectification des cubiques planes unicursales 944 RAMBAUD. — Observations delà nouvelle planète (2«?) Palisa et de la comète Bernard (1888, cet. 3o), faites à l'ob- servatoire d'Alger, au télescope de o'^jSo. (En commun avec MM. Sf et Renmi.r.) 824 RANV1ER(L.) fait hommage à l'Académie de la 0." édition de son « Traité tech- nique d'Histologie » s J5 — Des muscles de la vie animale à con- traction brusque età contraction lente, chez le lièvre q-,i RAOULT (F.-M.). - Sur les tensions' de vapeur des dissolutions faites dans l'alcool 4ja RAULIN (J.). — Observations sur l'action des micro-organismes sur les matières colorantes / '5 RAYET (Georges). — Observations des comètes Brooks (août 7) et Barnard (septembre 2), faites à l'équatorial de o"',38 de l'observatoire de Bor- deau.x. (En commun avec M. Couriy.) 543 — Observations de la comète Sawerthal (1888, I), faites à l'équatorial de o°',38 de l'observatoire de Bordeaux (En commun avec M. Couriy.) 554 REGNARD (P.). _ Sur un dispositif des- tiné à éclairer les eaux profondes. . . 129 RENAULT (Bernard). — Sur l'attribu- tion des genres Fojo/m etPflteoj')7v.v. (En commun avec M. R. ZcUler.). . 1022 RENAUX. — Observations de la comète Brooks, faites à l'observatoire d'Alger, au télescope de o'",5o. (En commurî avec MM. Trépied et Sy.) 455 — Observations de la nouvelleplanète /ssî) Palisa et de la comète Barnard (1888, oct.So), faites à l'observatoire d'Alger, au télescope de o'",5o. (En commun avec MM. Ramhnud et Sy.) 824 RESAL (H.). — Essai sur la théorie du ressort Belleville yi3 RESAL (Jean).— Le prix Dalmont lui est décerné. (Concours de Mécanique. ).. io5i RÉTAULT (Tii.) adresse un Mémoire sur le » vaccin phylloxérique » 1 140 MM. Hagea. REi'NAUD. — Le prix extraordinaire de six mille francs est partagé entre lui et MM. A. Banaré et À. Hansen. (Concours de Mécanique.) 1043 REyNÈS(H.). — Surunenouvelleméthode de désinfection des mains du chirur- gien. (En commun avecM. /, Roux.). 8-0 REY-PAILHADE (J. de), à propos d'une ' Note de M. L. Olivier, adresse divers documents établissant qu'il avait signalé lui-même le phénomène de la combinaison de la matière organique vivante avec le soufre libre 198 — Nouvelles recherches physiologiques sur la substance organique hydrogé- nant le soufre à froid 43 RIBAN (J.). — Sur un procédé de dosage et de séparation du zinc 341 RICCO. — Image réfléchie du Soleil à l'ho- rizon marin jng RICHARD (J.). - Sur la distribution géo- graphique du genre Diaptoimis.CEn commun avec M. de Giierne.) 4^ RICHET (Charles). — Sur un microbe pyogène et septique (Staphylococcus pyosepticus) et sur la vaccination contre ses effets. (En commun avec M. /. Héricourt.^ (Jqo — De la transformation péritonéale, et de l'immunité qu'elle confère ^43 RIETSCH. — Sur le tétanos expérimental. 400 RIGHKA.) adresse une nouvelle Note 0 Sur quelques phénomènes électriques pro- duits par les radiations » 314 — Sur quelques nouveaux phénomènes électriques produits par les radiations. 5 jg RIVIÈRE (Emile). — Sur la faune et les ossements humains des Baumas de Bails et de la grotte Saint-Martin ( Alpes-Maritimes ) -703 ROBLET (R.P.). - Le prix Delalande- Guérineau lui est décerné. (Concours des Prix généraux.) 1099 ROCQUES (X.). — Nouveau procédé d'essai des alcools, fondé sur l'action des aminés sur les aldéhydes. (En commun avec M. Cit. Girard.) 1 1 58 ROLLET (Etienne). —Delà mensuration des os longs des membres, et de ses ap|ilic;itions anthropologique et mé- ( .233 ) MM. Pages, dico-légiilc 9*17 ROMIEUX. — Sur les directions deslilho- clases aux environs de Fontainebleau, et leurs rapports avec les inflexions des strates 1018 ROQUE (G.). — Nouvelles recherches sur la toxicité des urines albumineuses. (En commun avec M. /. Tcissier.). . i~i ROUFFIANDIS adresse une Note relative à ses expériences sur les maladies de la vigne 586 ROUIRE adresse une « Note complémen- taire sur la géographie du littoral de la Tunisie centrale » 3i5 ROUSSEAU (G.). — Sur quelques hydrates de ferrite de potasse, cristallisés par voie sèche. (En commun avec M. /. Bernlieim.) 2 (o ROUVILLE (P. DE). — Pétrographie de l'Hérault. Les porphyrites de Gabian. (En commun avec M. Auguste De- MM. Pages. lage.) 665 — Sur un horizon à Trimirleus du Glauzy (Hérault) 84t ROUX (J.). — Sur une nouvelle méthode de désinfection des mains du chirur- gien. (En commun avec iNt. H. Reynés.) 870 ROUX (L.) — Sur les points de congéla- lation des dissolutions des composés organiques de l'aluminium. (En commun avec M. E. Louise.) 600 ROYER (M"" Clémence) adresse une Note additionnelle à son Mémoire sur la constitution moléculaire des corps simples C78 RUFFER (Armand). — Sur l'élimination, par les urines, des matières solubles vaccinantes fabriquées par les microbes en dehors de l'organisme. (En com- mun avec M. A. Clianin.) 63o SABATIER (Paul). — Sur le chlorhydrate de chlorure cuivrique 4° — Sur un chlorhydrate de chlorure de cobalt. ^1 ' SAINT-GERMAIN (A. de). - Sur l'exten- sion à certains points, de l'une des propriétés mécaniques du centre de gravité g46 SAINT-LOUP. — Sur la représentation graphique des diviseurs des nombres. 24 S.\INT-LOUP (Remï). — Observations anatomiques sur les Aplysies 1010 SAINT-REMY (G.). — Recherches sur le cerveau des Aranéides 92G SAUZAY adresse un Mémoire relatif à la « direction aérienne, par ballon sphé- rique » 3 1 1 SCHLAGDENIIAUFFEN(Fn.). - Sur un latex du Bassin lalifotia Roxb. (En commun avec M. Ed. Hecket) 949 SCIILESINGER (0.). - Sur les courbes de genre un 224 SCHLQESING (Th.). — Sur les relations de l'azote atmosphérique avec la terre végétale 290 — Sur le dosage du carbone et de l'azote dans la terre végétale 29G SCHNYDER (J.-M.) adresse une nouvelle Note "sur le traitement des vignes malades 160 — Adresse deux nouvelles Notes relatives aux maladies de la vigne 2i5 — Adresse diverses Communications rela- tives au Phylloxéra. (En commun avec M. S. Vinot.) 454 — Adresse une Note relative à l'inocula- tion du choléra 47' — .\dresse une Communication relative au Phylloxéra 52o SCHULTEN (A. de ). — Sur la production des sulfates anhydres cristallisés de cadmium et de zinc (zincosite artifi- cielle) 4o5 SCIIUTZENBERGER est présenté par la Section de Chimie sur la liste des candidats à la place vacante par le décès de M. H. Debray 964 — Est élu Membre de la Section de Chi- mie, en remplacement de feu M. H. Debray 980 SENUT adresseun Mémoire intitulé : « His- toire médicale du i44° de ligne, de 1880 à 1884 ; élude statistique, écolo- gique et prophylactique « 418 SICARD (H.) adresse une nouvelle Note re- lative à la matière colorante contenue ( «234 ) MM. Pages, dans les feuilles de vigne de certains plants 385 SIMART (G.). — Le prix Gay lui est dé- cerné. (Concours de Géographie phy- sique. ) 1094 — Adresse ses remerciements à l'Académie. 1 14 1 SOCIÉTÉ LIBRE D'AGRICULTURE, SCIENCES, ARTS ET BELLES- LETTRES DU DÉPARTEMENT DE L'EURE (la) prie l'Académie de vou- loir bien prendre part à une souscrip- tion destinée à placer une plaque com- mémorative sur la mairie d'Ajou, lieu de naissance de J.-R. BrAiiu 385 SORET (A.). — Sur l'occlusion des gaz, dans l'électrolysc du sulfate de cuivre. 733 SORET (Cil.). — Sur la mesure des indices de réfraction des cristaux à deux axes, par l'observation des angles limites de réflexion totale sur deux faces quel- conques 176 et 479 — GbservationsdupointneutredeBrewster. (En commun avec M. J.-L. Soret.). . 621 SORET (J.-L.). — Observations du point neutre de Brewster. (En commun MM. Pages, avec M. C/t. Soret.) 621 — Influence des surfaces d'eau sur la po- larisation atmosphérique et observa- tion de deux points neutres à droite et à gauche du Soleil 8G7 STEPHAN. — Observations de la comète de Paye, faites à l'observatoire de Marseille, au télescope Foucault de o"', 80 d'ouverture 986 STIELTJES (T.-J.i. - Sur l'équation d'Euler 617 — Sur la rcduclion de la difl'érentielle elliptique à la forme normale 65 1 STOLETOW ( A.). - Suite des recherches actino-électriques gi SY. — Observations de la comète Brooks, faites à l'observatoire d'Alger, au té- lescope de o"',5o. (En commun avec MM. Trépied et Rénaux.) 455 — Observations de la nouvelle planète ^28?) Palisa et de la comète Barnard ( 1888, oct. 3o), faites à l'observatoire d'Alger, au télescope de o'",5o. (En commun avec MM . Ramhaud et Ré- naux. ) 824 TACCHINI (P.). — Résumé des observa- tions faites à l'observatoire royal du Collège romain pendant le deuxième trimestre de 1 888 387 TAFFE adresse une Note relative à un procédé permettant d'obtenir indus- triellement du vin et de l'eau-de-vie, par la fermentation du jus des Nèfles du Japon 428 TALAMON est cité honorablement dans le Rapport du prix Montyon. (Con- cours de Médecine et Chirurgie.) (En commun avec M. Lecorché.) 1078 TEFFÉ (de). — Levé du Haut Javary... 680 TEISSERENC DE BORT (Léon). — Cartes magnétiques de l'Algérie, do la Tuni- sie et du Sahara algérien i '17 TEISSIER (J.). — Nouvelles recherches sur la toxicité des urines albumi- neuses. (En commun avec M. G. Roque.) 272 — Le prix Montyon est partagé par moitié entre lui et M. Faure. (Concours de Statistique.) io56 THOMAS (Pu.). - Sur la géologie de la formation pliocène à troncs d'arbres silicifiés de la Tunisie 567 TILLO (A. de). — Sur l'affaissement pré- tendu du sol de la France entre Lille et Marseille G79 — Hauteur moyenne des continents et profondeur moyenne des mers, comme fonction de la latitude géographique. 11 |i TISSERAND (F.). —Remarque surun point de la théorie des inégalités séculaires. 485 — Sur le satellite de Neptune S04 — Présente à l'Académie le tome I de son « Traité de Mécanique céleste » 887 TRÉCUL (A.). — Ordre d'apparition des premiers vaisseaux dans les feuilles des Humulus Lupulus et japonicus . . 577 TRÉPIED. — Observations de la comète Brooks, faites à l'observatoire d'Alger, au télescope de o",5o. (En commun avec MM. .SV et Re/iaux.) (55 TREUB, nommé Correspondant pour la Section de Botanique, adresse ses re- merciements à l'Académie 4^5 TROUESSART (E.-L.). — Note surles Aca- riens marins recueillis par M. Giard ( I2i5 ) MM. Pages. au laboratoire maritime de Wimereux. 753 TROUVELOT (E.-L.). - Étude sur la structure d'un éclair 1 53 — Adresse une nouvelle Note « Sur la structure de l'éclair « 288 MM. Pages. — La Photographie appliquée à l'étude des décharges électriques 684 — Phénomènes produits par les décluuges électriques sur le papier pelliculaire Eastman 784 VAILLANT (LÉON). — Sur les rapports zoologiques du genre Notacanthiis Bloch -'il VALSON. — Le prix Gegner lui est dé- cerné (Concours des Prix généraux.). 1098 VAN DORSTEN adresse quelques remar- ques relatives à une Note de M./. Ber- trand sur les lois de mortalité de Gom- pertz et de Makeham, et à un théorème sur la divisibilité, énoncé parM.ioir . 386 VARET (Raoul). — Action du cyanure de mercure sur les sels de cuivre looi Vx\SCHY. — Sur les moyens d'atténuer les effets nuisibles de l'extra-courant dans les électro-aimants 780 — Propagation du courant sur une ligne télégraphique 1 145 VAYSSIÈRE ( A.). — Sur la position systé- matique du genre Héro i36 VERNEUIL {h.). — Recherches sur la blende hexagonale phosphorescente. . 101 VERNEUIL (Ar.). — Microbisme et abcès; classification de ces derniers 461 — De la présence des microbes dans les kystes dermoïdes congénitaux de la face. (En commun avec M. Clado.). . 973 VIDAL (d'Hyères) est cité honorable- ment dans le Rapport du Concours Montyon (Concours de Médecine et Chirurgie) 1078 — Adresse ses remerciements à l'Acadé- mie 1141 VIENNET (E.). — Éléments et éphémé- rides de la comète Barnard 646 VIGNON (L.). — Sulfates acides de dimé- thylaniline et de diphénylamine. Sur une réaction générale des sulfates aci- des de certaines bases aromatiques. . 263 — Sur l'action physiologique de la para- et de la métaphénylène-diamine. (En commim avec M . Raphaël Dubois . ) . . 53 3 — Sur l'étain 734 VIGUIER. — Sur un nouveau type d'An- thozoaire, la Fascicularia radicans C. Vig 186 VILL.\RD. — Sur les hydrates de méihano et d'éthylène 395 VILLE (J.). — Action de l'acide liypo- phosphoreuxsurl'aldéhydebenzoïquc; formation d'un acide dioxyphosphi- nique GSg VINGT (J.) adresse une Noie relative à une anomalie fournie par l'observation de la planète Neptune, les 20, 21 et 22 octobre 678 VINGT (S.) adresse diverses Communica- tions relatives au Phylloxéra. (En com- mun avec M. J.-M. Schnydcr.) .... 454 VITZOU (A.-N.). —Contribution à l'étude du centre cérébro-sensitif visuel chez le chien 279 — L'entre-croisement incomplet des fibres nerveuses dans le chiasma optique chez le chien 53 1 VUILLEMIN ( P.). — Sur une bactéiLocéci- die ou tumeur bacillaire du Pin d'Alep. 874 — Sur les relations des bacilles du Pin d'Alep avec les tissus vivants 1 184 w ■yVALLER (AuGDSTUs-D.). — Le prix Montyon est partagé par moitié entre lui et M. Léon Fredericq. (Concours do Physiologie.) 109 ■VVEISS (Paul-Louis). — Le prix Laplace lui est décerné 1 100 WILLOT adresse une Note sur la destruc- tion, par le sel marin, de VHeterodern Schachtii et du Phylloxéra vastalrix . — Adresse une Note relative à l'emploi de l'azotate de soude pour la destruction de \ Heterodera Schachtii et dn Phvl- 385 ( 1236 ) MM. Pages. loxern vastntrix 419 — Sur XHe.terndern Sclinchtil 507 — Adresse une Note relative à la destruc- tion de YHeterodera Schacluii par le nitrate de chaux et le superphosphate MM. Pages, de chaux SSij WOLF (C). — Sur la déformation des images des astres vus par réflexion à la surface de la mer 6o5 YVERT (A.). — De l'emploi du bichlorure de mercure comme moyen thérapeu- tique et prophylactique contre le cho- léra asiatique 695 ZALOCOSTAS (P.). - Recherches sur la constitution de la spongine aSa ZEILLER (R.). — Sur l'aUribution des genres Fayolia et Pnlœoxyris. (En commun avec M. B. Renault.) 1029, ZENGER (Ch.-V.) adresse une Note sur r« Origine cosmique des tempêtes ». 198 Adresse de nouveaux résultats numé- riques, recueillis en 1886 et 1887, et confirmant les relations qu'il a déjà signalées entre les périodes solaires, les passages des essaims d'étoiles fi- lantes périodiques et les perturbations magnétiques 1 1 87 CAUTUIER-VILLABS ET FILS, IMI-RIMËURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE l'aCADËUIE DES SCIENCES. 14366 Paris. — Quai des Grands-Augustins, 55. -Ti « §4r093"2B3"888 Date Due ■.<àjunBQ — " AUG 2 ^ tÔ§§ -* \v -^"^ ' _v*^^ i^y'^'/:^ s.**» <:^ *P^\ >iSf- v>., y %J- '^'i ^- ^- ^ r v':..^ J! 'v' r-^-: ■ *>i W, i