ES A D & W 1988 a TETE ; Agir N Ur ES 1.0 | COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. © +, IMBRIMERIE DE BACHELIER , rre du Jardinet, 12. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L’'ACADÉMIE DES SCIENCES, PUBLIÉS CONFORMÉMENT A UNE DÉCISION DE L'ACADÉMIE Lu date du 43 Juillet 1835, PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME DIXIÈME. JANVIER—JUIN 1840. PARIS, BACHELIER , IMPRIMEUR-LIBRAIRE, QUAI DES AUGUSTINS, N° D5. Je —0—— 1849 pur ma nes bu #4) #2 Je A | 2 Tama or Si 7 ' ja IA Fe) e F6 COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 6 JANVIER 1840. VICE-PRÉSIDENCE DE M. SERRES. . RENOUVELLEMENT ANNUEL DU BUREAU. L'Académie procède par voie de scrutin à la nomination d'un vice- président pour l’année 1840. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant de 52, majo- rité absolue 27, M Senres obtient clos a. 25 us ete - 23 suffrages ; MivThénard:1.4s ue sieur, ral fe. 22; MiiBeudants amour tach Cale : 7 4; MM. de Mirbel, Magendie et Dumas, chacun 1. À un second tour de scrutin, le nombre des votants restant le même, M. Serres obtient. . . . . 26 suffrages; M. Thénard. . . . . . .. 25; M: Dumas: 2.0. I. Aucun des membres n’ayant réuni la majorité absolue des suffrages, on procède à un troisième tour de scrutin ; le nombre des votants est de 51: M. Serres réunit. . . .. 28 suffrages; M. Thénard. . . . .... 23. M. Serres est, en conséquence, proclamé vice-président pour l’année 1840. C.B. 1840, 17 Semestre. ‘'T.X, N° 4.) I U L] (2) * M. Porssox, vice-président pendant l’année 1839, et ainsi appelé aux fonctions de président pendant l’année 1840, n’est pas présent à la séance; on annonce qu'il est retenu par une grave indisposition. Conformément au réglement, M. Curvreur, avant de quitter le bureau, rend compte de ce qui s’est fait, pendant le temps de sa présidence, pour l'impression des Mémoires de l’Académie et des Mémoires des Savans étrangers. M. Anr1co annonce que le tome VIII des Comptes rendus des séances de l’Académie est en distribution au secrétariat. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L’ACADÉMIE. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Mémoire sur les transcendantes elliptiques de première et de seconde espèce, considérées comme fonctions de leur mo- dule; par M. Lrouvree. « Les intégrales indéfinies que Legendre a nommées fonctions ellipti- ques de première et de deuxième espèce, contiennent sous le signe fun binome dont le premier terme est l'unité et dont le second terme est le carré du produit d’une constante par le sinus de l'amplitude, c’est-à-dire par le sinus de la variable à laquelle se rapporte l'intégration. Ce binome est affecté de l’exposant £ dans tes fonctions de seconde espèce, et de l’exposant — + dans celles de première espèce : la constante qu’il renferme s’appelle le module. » Quand on donne au module une valeur fixe que je supposerai diffé - rente de zéro, les deux quantités dont nous parlons ne dépendent plus que de l'amplitude, et elles constituent, comme je l’ai prouvé dans un autre Mémoire, des transcendantes tout-à-fait distinctes des logarithme s et des exponentielles, de telle sorte qu’on ne peut les écrire sous form e finie à l’aide des seuls signes algébriques, exponentiels et logarithmiques. La méthode que j'ai suivie pour établir ce théorème a offert, si je ne me trompe, le premier exemple d’une démonstration rigoureuse de l'impos- sibilité d’une intégrale indéfinie en fonction finie explicite de la variable. Elle a été publiée en 1833, dans le Journal de l'École Polytechnique; et je ne sache pas que depuis cette époque on ait élevé contre elle aucune objection digne d’une réfutation sérieuse. » Si maintenant on attribue à l’amplitude une valeur déterminée diffé- rente de zéro, et qu'on laisse au contraire variable le module supposé tout- (3) à-lheure constant, nos transcendantes deviendront des fonctions du mo- dule, et l’on peut se demander sil sera encore impossible de les exprimer sous forme finie en termes algébriques, exponentiels et logarithmiques, relatifs à la nouvelle variable. Or je suis parvenu à démontrer qu’en effet cette impossibilité subsiste; mais l'analyse dont j'ai fait usage en résolvant ce nouveau problème diffère beaucoup de celle dont je m'étais servi dans le Mémoire de 1833. Les fonctions elliptiques de première et de deuxième espèce , considérées comme fonctions du module, satisfont en effet à deux équations différentielles du second ordre, assez compliquées, tandis que, par rapport à l'amplitude, ces mêmes fonctions elliptiques sont de sim- ples intégrales indéfinies dont l’élément est connu. Les deux questions que j'ai traitées diffèrent donc entre elles autant que l'intégration des fonctions d’une seule variable diffère de l'intégration des équations différentielles: On comprendra mieux encore l'intervalle qui les sépare si j'ajoute que les transcendantes dont nous nous occupons ne déviendraient pas des fonc- tions du module composées d’un nombre limité de termes, quand même on joindrait aux signes algébriques, exponentiels et logarithmiques, le si- gne f indiquant une intégrale indéfinie relative à la variable indépendante, c’est-à-dire une intégrale dont la limite supérieure est précisément le mo- dule, et dont la limite inférieure est une constante déterminée ou arbi- traire. Ainsi les fonctions elliptiques sont des transcendantes d’un ordre plus élevé par rapport au module que par rapport à l'amplitude. » Ces recherches, et plusieurs autres que j'ai publiées antérieurement, appartiennent à une grande théorie que les géomètres n’ont pas encore étudiée, je crois, avec l'attention persévérante qu’elle mérite. Cette théo- rie a pour objet de découvrir, dans chaque question, toutes les solutioris qui peuvent s’écrire à l’aide d’un nombre limité de signes analytiques don- nés d'avance, ou à prouver qu’il n'existe pas de telles solutions. Seule elle peut conduire à une classification vraiment philosophique des transcen- dantes. On la rencontre dans les éléments mêmes, et dès les premiers pas qu’on fait en algèbre. Après avoir donné les règles de la multiplication des polynomes, veut-on passer à la division? de suite on est arrêté, puis- que deux polynomes pris au hasard ne sont pas toujours divisibles l’un par l’autre. Il faut donc, 1° Trouver une méthode pour effectuer la division toutes les fois qu’elle est possible, ou pour prouver qu’elle ne l’est pas; 2° Créer un signe nouveau pour indiquer les divisions qu'on ne peut pas effectuer, et par suite ajouter aux fonctions entières, seules connues jus- que là, les fonctions rationnelles: Mais quand on veut extraire les racines Le (4) de ces fonctions, une semblable difficulté nous arrête encore et donne naissance à une règle par laquelle on effectue les extractions possibles et à un signe qui indique celles qui ne le sont pas. Ainsi pour la première fois sont introduites dans le calcul les fonctions radicales. Ces fonctions radicales ne sont pas d’ailleurs toutes de même espèce, et une discussion approfondie est nécessaire pour les classer. N’est-il pas évident que ces idées si simples doivent encore être applicables aux parties élevées de l’a- nalyse, et qu'après avoir ajouté aux fonctions algébriques les fonctions exponentielles et les fonctions logarithmiques qui ne peuvent pas se ré- duire entre elles, il faut, à chaque fois que l’on rencontre une quantité nouvelle, chercher si elle peut ou non s'exprimer par les fonctions déjà connues? Les géomètres, ce me semble, trouveront peu de sujets plus vastes, plus dignes de leurs méditations : dans aucun cas du moins, on ne s'avisera de contester à ceux qui en auront traité, même une petite partie, le mérite de la difficulté vaincue. » CHIMIE ORGANIQUE. — Îotice sur l'huile volatile de moutarde ; par MM. Rosrquer et Bussy. « La chimie organique nous offre aujourd'hui une foule de produits remarquables qui méritent au plus haut point de fixer l’attention; mais il en est peu dans le nombre qui présentent plus d’intérêt que l'huile essen- tielle de moutarde. Tout en effet est remarquable dans ce singulier pro- duit. La plupart des essences sont contenues dans des organes particuliers, et nous sommes avertis de leur présence par l’arome plus ou moins agré- able qu’elles répandent dans l'air. Ici rien de semblable : la semence qui nous fournit cette essence si vive, si pénétrante, n’exerce aucune action sur l’odorat. Il y a plus, c’est qu’elle ne préexiste même pas, et que nous sommes maîtres anjourd’hui d’en prévenir ou d’en déterminer la produc- tion, et tandis que les autres essences n’admettent qu'un petit nombre d'éléments dans leur composition, qu'il enest même qui n’en renferment que deux, celle-ci en compte au moins quatre, et de ce nombre se trou- vent l'azote et le soufre. C’est le seul exemple que nous ayons de la pré- sence de ce dernier dans une huile essentielle, On conçoit que si les pro- duits organiques ordinaires ont pu si souvent dérouter toutes les prévisions ou se soustraire aux théories diverses qu’elles faisaient naître; on conçoit, disons-nous, que celle-ci plus complexe encore verra long-temps échouer tous nos efforts, du moins sous le point de vue d'ensemble et de géné- (5) ralités, et ce ne sera qu’en multipliant beaucoup les observations qu'on pourra espérer se frayer une route dans ce nouveau labyrinthe. Il pe faut donc point s'étonner de voir cette substance étudiée successivement par plusieurs chimistes. On peut même être certain qu'il y aura de bonnes et utiles observations à faire pour tous et qu'un pareil sujet ne se trouvera pas de sitôt épuisé; mais comme ce que l’un aperçoit l'autre peut le voir aussi, il est bon que chacun se hâte de publier le résultat de ses obser- vations afin de s’en conserver le bénéfice. Tel est l’objet de cette Note. » Il y a près de deux ans que nous nous étions proposé, M. Bussy et moi, d'étudier cette question; mais après y avoir consacré tout une va- cance sans graud succès, les occupations obligées de chacun de nous nous mirent dans la nécessité de renoncer à cette entreprise. Cependant, ne voulant ni l’un ni l’autre profiter particulièrement de ce que nous avons fait en commun, nous avons cru convenable, dans l'occurrence ac- tuelle, de consigner ici le peu que nous avons appris. Nous dirons d’abord que l'huile essentielle de moutarde obtenue par les moyens ordinaires étant soumise pendant plusieurs heures consécutives à une température de 100° dans un appareil distillatoire, laisse volatiliser , probablement à la faveur d’un peu d'humidité, une petite quantité d’un produit trés fluide, incolore, d’une odeur faible et commé éthérée, ne se mélangeant point à l’eau, mais lui communiquant la saveur sucrée commune à quelques éthers. Le résidu de cette opération, c’est-à-dire la presque totalité de l'essence, donne , en le distillant avec de l’eau, des produits dont la densité va tou- jours croissant : les premiers sont plus légers et les derniers plus pesants que l’eau. » Si l’on rectifie l'essence de moutarde à feu nu, et de manière à pouvoir constater la température, on voit que l’ébullition commence vers 110°, puis qu’elle monte graduellement jusqu’à 155°, point où elle demeure stationnaire pendant tout le reste de la distillation. Si, mettant à part ce dernier produit, on rectifie de nouveau la première portion recueillie, on remarque cette fois que le liquide entre en pleine ébullition à 90°, et si l’on change de récipient lorsque le thermomètre a atteintenviron 130°, on a séparé ainsi trois produits dont les densités sont les suivantes, savoir : 1°. de 90° à 130° densité 0,986, 2°, de 130° à 155° id. 1,009, où à 155° id. 1,015. » Ce qu'il ÿ a d'assez étonnant, c’est que la plus légère de ces essences (6) est aussi la plus colorée : sa teinte est citrine. La dernière est presque in- colore. » Cette variation de densité annonce, selon toute apparence, une diffé- rence de composition, et de là viennent sans doute les anomalies qu’on remarque dans les analyses qui ont été publiées pour cette essence. Nous chercherons à nous en assurer. » L'huile essentielle de moutarde, long-temps agitée en vaisseau clos, avec une solntion concentrée de potasse caustique, s’y dissout en presque totalité et la solution ne conserve que peu d’odeur, mais elle se co- lore en brun plus ou moins foncé. Si après quelques jours de contact on sature cette liqueur alcaline par de l’acide tartrique, il s’y forme un dépôt de petits cristaux blancs radiés qui ne sont point de la crème de tartre, mais dont la vraie nature nous est encore inconnue. Quelques gouttes d'huile viennent nager à la surface du liquide saturé. On obtient ensuite par sa distillation un produit très coloré en jaune, fortement alcalin, précipi- tant en brun noirâtre avec les dissolutions de plomb, tandis que le résidu de la distillation donne en même circonstance, un précipité blanc. Il paraît donc que le soufre abandonne la liqueur saturée pour passer avec le pro- duit distillé et nécessairement dans un tout autre état de combinaison. Nous ne hasarderons aucune coniécture à cet égard, nous proposant d’en faire une étude spéciale. » Dans le petit nombre d'observations qu’il nous a été possible de faire sur cette curieuse essence, il n’en est aucune qui nous ait paru plus im- portante que celle que nous allons citer ; elle fixera, nous le pensons, l’at- tention des chimistes. On se rappelle ce fort singulier produit obtenu par MM. Dumas et Pelouze, en faisant réagir de l’ammoniaque ou gazeuse, ou liquide sur l'huile volatile de moutarde. Cette réaction ne réalisa pas les prévisions qui l’avaient fait essayer, mais elle donna lieu à des résultats bien remarquables, dont le moins étonnant peut-être est de voir l’odeur si vive et siirritante de chacun de ces deux corps s’annuler totalement par leur réunion. Il suffit, pour les combiner, de les renfermer dans un même vase : la réaction s'opère d’elle-même, et sans qu’il soit nécessaire de mul- tiplier les points de contact par l’agitation; puis, par simple exposition à l'air libre, l'excès d’ammoniaque se dissipe et l’on obtient de longs et beaux cristaux blancs, prismatiques, inodores, aussi neutres au moins que si l’am- moniaque eût été saturée par un aside puissant. L'union est même telle, qu’elle offre plus de résistance que les sels ammoniacaux ordinaires, car ce serait inutilement qu’on tenterait d'en chasser l’'ammoniaque par une base (9) plus énergique et par aucun moyen; selon MM. Dumas et Pelouze on n’en peut retirer de l’huile essentielle de moutarde. En telle sorte que si ces cristaux eussent été trouvés avant qu'on sût comment ils avaient été pro- duits, il est bien à présumer que l’origine en füt restée fort long-temps inconnue . Ce qu'il y a de certain c’est que les auteurs de cette jolie décou- verte ne voyant pas trop dans quelle catégorie on pouvait ranger ce sin- gulier composé, ont proposé de le considérer comme une espèce d’amide. Quoi qu’il en puisse être, nous dirons, et c’est là le principal fait qu’il nous importe de faire connaître ici, que ces cristaux qui semblaient ne devoir étre attaqués par aucun agent chimique, se décomposent avec la plus grande facilité par le contact du bi-oxide de mercure. La réaction de ces deux corps lorsqu'ils sont secs et bien porphyrisés, et qu'on les mélange dans le rapport de 5 d’oxide contre 1 de cristaux, est instantanée; nous dirons même, presque volcanique: il y a chaleur, liquéfaction et vapeurs pro- duites; la couleur devient d’un noir intense; ce phénomène résulte, selon toute apparence, de la combinaison du soufre avec le mercure. Ce mélange devient immédiatement alcalin sans qu'il y ait, qu’on le re- marque bien, d’'ammoniaque de développée. Non-seulement il n’y en a point de perceptible à l’odorat, mais le réactif le plus sensible, l'acide chlorhydrique faible, n’en décele pas la.plus légère trace même au moment de la plus forte réaction. Il y a plus, c'est que cette réaction étant termi- née, si on lessive le mélange soit avec de l’éther, soit avec de l’eau pure, on obtient une solution qui, filtrée et évaporée dans le vide, laisse un ré- sidu visqueux et comme huileux , très alcalin, lequel traité à froid par la potasse ou la soude caustique ne dégage point d’ammoniaque et qui, au contraire, ajouté à un sel ammoniacal, en chasse un peu d’alcali. La solu- tion aqueuse de ce produit précipite abondamment par le tannin, se combine aux acides, s’en sature et fournit avec quelques-uns des produits cristallisables. Ainsi, sans entrer dans de plus longs détails, on voit, dès à présent, que ce nouveau corps, qui résulte de la réaction du bi-oxide de mercure sur les cristaux de MM. Dumas et Pelouze, offre les principaux caractères des alcaloïdes organiques, et que cet alcaloïde se trouve là formé , pour ainsi dire, de toute pièce ; qu'il tire son origine de l’'ammo- niaque, mais qu'il n’en contient plus. Remarquons en terminant, que ce nouveau fait vient bien à l'appui de l'opinion émise dès long-temps par lun de nous, savoir, qu’il était à présumer que l’alcalinité des bases or- ganiques dérivait de l’ammoniaque. » (8) PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur la mesure des réfractions terrestres ; par M. Bror. « Dans un Mémoire sur les réfractions terrestres, dont j'ai lu l'extrait à l'Académie, et qui a été imprimé dans la Connaissance des Temps de 1842, j'avais été conduit à discuter des observations de distances zénithales, si- multanées et réciproques, entre Clermont-Ferrand et le Puy-de-Dôme, qui avaient été présentées comme extraites des registres du Dépôt de la Guerre, et insérées aux Comptes rendus de l’Académie, tome VI, p. 280. Les éléments météorologiques dont ces observations sont accompagnées, indiquaient une inversion accidentelle dans le décroissement des tempé- ratures, et par conséquent un dérangement local dans le mode habituel de superposition des couches d’air qui séparaïent ies deux stations. Néan- moins, en leur appliquant les formules que j'avais établies pour calculer les réfractions locales, avec une approximation généralement suffisante, et théoriquement légitime, d’après les circonstances météorologiques qui les ont accompagnées, je reconnus que les valeurs attribuées aux deux distances zénithales, supposées simultanées et réciproques, présentaient des discordances considérables, qui me parurent excéder tout ce que pouvait produire le dérangement momentané des couches d'air; et après avoir constaté le sens des corrections nécessaires pour y remédier, j'en tirai la conclusion exprimée, dans la phrase suivante, à la page 73 de mon Mé- moire : « Cette concordance, obtenue par le rejet des observations angulaires, » dans le terme où leurs erreurs peuvent exercer le plus d'influence, me » semble rendre très vraisemblable qu’il y a eu en effet une erreur com- » mise, soit en les faisant, soit en les réduisant à des mires correspon- » dantes, soit enfin en les transcrivant; et que c’est à cette cause, bien » plus qu’au défaut possible de la sphéricité des couches, qu’il faut atiri- » buer la grande et inadmissible différence, donnée par la relation théo- » rique de la page 70, quand on y introduit ces observations, en laissant » à leurs erreurs toute l'influence qu’elles peuvent exercer. » » La relation théorique rappelée dans cette phrase, est celle qui existe entre les distances zénithales réciproques, observées en deux points d’une même trajectoire lumineuse, indépendamment de l'angle au centre, en vertu des forces centrales qui la font décrire, dans le cas de la sphéricité des couches d'air parcourues par le rayon lumineux. » Aujourd'hui M. Puissant, qui avait publié ces observations, vient (9) d'insérer dans le tome Il de la Nouvelle Description géométrique de la France, un appendice que je tiens de lui-même, où je vois que ma pré- vision se trouve exactement confirmée, tant pour le fait, que pour le sens de l'erreur. Car, en reproduisant ces mêmes observations à la page 59 de son nouveau travail, M. Puissant s'exprime comme il suit : « Avant de quitter ce sujet, je reviendrai sur les observations de dis- » tances zénithales dont j'ai parlé à la page 377, et qui réunissent toutes les conditions de simultanéité désirables (1); parce qu’en compuisant » de nouveau, et avec moins de précipitation, les minutes originales , où » ces dernières observations sont consignées, je me suis assuré que la mire » qui avait été placée à l’une des croisées de la préfecture de Clermont- » Ferrand se trouvait, non pas au-dessus, mais au-dessous du centre du » cercle répétiteur de 0",57 (2). » ; » De la M. Puissant conclut, avec raison , que la réduction dépendante de cette mire doit être retranchée de la distance zénithale observée à Cler- mont-Ferrand, au lieu de lui être ajoutée, comme il l'avait fait d’abord, et il en déduit une correction totale de 24"/,95 soustractive de la valeur qu'il avait primitivement attribuée à cette distance. Je n’ai pas à discuter l'exactitude numérique de cette correction. Je me borne à faire remar- quer que le sens de son application, et la nature de l'erreur qui la néces- site, sont tels que je les avais prévus et indiqués, comme on peut le voir par les nombres mêmes que j'ai consignés à la page 66 de mon Mémoire. La valeur que M. Puissant lui donne n’est pas encore tout-à-fait aussi forte qu'il le faudrait pour accorder avec une complète rigueur la réciprocité des observations, et le décroissement vertical des densités conclu des seuls éléments météorologiques propres aux couches terminales de la masse d’air parcourue par la trajectoire lumineuse. Mais on doit remarquer que ces déterminations extrêmes ne suffisent pas pour faire connaître compléte- ment la distribution verticale des densités dans les couches intermédiaires, surtout lors d’un cas d’inversion du décroissement habituel des tempé- ratures, comme cela à lieu ici. Cependant, on peut toujours, ce me sem- ble, conclure de cette discussion, que les formules analytiques, qui ont décélé éette erreur, ont dû être théoriquement exactes et sûres, puisqu'on aurait vainement cherché à la découvrir par la différence de niveau des 3 (1) Ce sont les mêmes que je viens de mentionner plus haut. (2) M. le colonel Brousseaud m’a assuré qu'il se rappelait parfaitement cette dispo- silion. C. R. 1849, 1°r Semestre. (T. X, N°1.) 2 = (10) deux stations, sur laquelle les réfractions, calculées avec l'emploi de l’angle au centre, n’exerceraient qu’une influence presque insensible , à cause de la très petite amplitude angulaire comprise entre les verticales des deux stations. » Je joins ici les nouvelles valeurs des distances zénithales, résultantes des déterminations actuelles de M. Puissant : À Clermont-Ferrand : distance zénithale Anciennes. Nouvelles. du signal du Puy-de-Dôme. .... ..... 2... 83° 33° 58"32 83° 33° 33",37 Au Puy-de-Dôme, distance zénithale de la mire de Clermont-Ferrand........ z,... 06.30.38,67 96 30.38,67 la même » M. Puissant a d’ailleurs conservé aux éléments météorologiques des deux stations les mêmes valeurs qu’il leur avait précédemment attribuées, et qui sont consignées dans les Comptes rendus , tome VII, page 290. » M. Puissanr fait hommage à l’Académie d'une Notice imprimée ayant pour titre : « Nouvelles comparaisons des mesures géodésiques et astro- nomiques de France, et conséquences qui en résultent relativement à la figure de la Terre. » Cette Notice, extraite du tome IT de la Nouvelle Des- cription géométrique de la France, est celle dont il vient d’être parlé dans la Note de M. Biot. PHOTOGRAPHIE. — Sur l'ioduration des planches métalliques destinées à recevoir les images, et sur le rôle que jouent les Eandes de plaqué dont on a coutume de les entourer. — Note de M. Sécuree. « Voulant m’assurer par des expériences, du rôle que jouent les petites bandes de plaqué d'argent dont M. Daguerre conseille, avec raison, d’en- vironner les planches de métal au moment où elles sont soumises à la va- peur d’iode, j'ai reconnu que ces petites bandes agissent en préservant les bords de la planche du rayonnement de l’iode accumulé dans les parois des boîtes où l'opération est faite. » Il importe donc pour que les bandes produisent leur effet, qu’elles soient nétoyées à chaque opération, car lorsqu'elles sont couvertes d’iode elles n’arrétent plus à son passage l’iode rayonnant de la paroi vers la. planche de métal. » Deux moyens se présentaient pour éviter l'inconvénient de l'excés- d'iode sur les bords de la planche: il fallait, ou soustraire la planche au- rayonnement des parois, ou empêcher les parois de se charger d’iode. QT) » Je me suis arrêté à la méthode suivante. Une boîte, en bois dur, vernie intérieurement à la gomme laque, renfernie un petit caisson de bois tendre garni d’une carde de coton saupoudrée d’iode. Sur ce caisson est placée une planchette recouverte de carton sur chacune deses faces. L’un de ces cartons fournit par rayonnement à la planche de métal la vapeur d’iode, tandis que l’autre reprend sur le coton celle qu’elle a perdu. Il suffit de re- tourner de temps en temps la planchette pour que l’opération puisse se continuer avec la même rapidité. » Une plaque de verre est posée sur le carton supérieur, lorsque l’on n'opère pas. Deux petits cadres, de bois dur, vernis à la gomme laque, l'un de un centimètre, l’autre de deux centimètres de hauteur, servent à soutenir la planche au-dessus du carton chargé d’iode. » En employant un seulde ces cadres ou bien en les combinant, on ob- tient trois distances; on peut ainsi choisir celle qui convient le mieux à l’état de chaleur de l'atmosphère. L'été, l'opération marcherait trop vite à la distance de un centimètre ; les deux cadres superposés donneront une dis- tance de trois centimètres, très convenable pour cette saison. » L'hiver, au contraire, le cadre de deux centimètres ou même celui de un centimètre, permettra d'opérer avec facilité et promptitude. » La Commission chargée de s'occuper des moyens d’exécution pour les observations magnétiques qui se feront en Algérie, conformément au vœu exprimé par la Société royale de Londres, propose dè demander à M. le Ministre de la Guerre un congé de quelques semaines pour M. Ammé, qui comparerait, pendant son séjour à Paris, les nouveaux instruments qu'on lui confiera avec ceux-de l'Observatoire. La Commission chargée de s'occuper des moyens de süreté pour les machines à vapeur, propose de demander à M. le Ministre des Travaux publics une communication officielle du travail de M. Jacquemer, dont une analyse à paru dans le Moniteur. MÉMOIRES LUS. M. Morin commence la lecture d’un Mémoire concernant des expe- riences sur le tirage des voitures et sur le frottement. Cette lecture sera continuée dans une prochaine séance. # (12) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Mémoire sur les sons harmoniques; par M. Dunauez. (Extrait par l’auteur.) « Le phénomène des sons harmoniques est connu depuis long-temps, et a été expliqué de diverses manières par les physiciens. Le père Mersenne, dans son Harmonie universelle, regarde les sons harmoniques qui accom- pagnent le son fondamental d’une corde, comme produits par des réflexions successives de l'air sur la corde. Il admet pour cela que la vibration de l'air est plus rapide que celle de la corde, et que par conséquent, en géné- ral, une surface en vibration ne communique pas aux molécules d’air en contact un mouvement dont la période soit la même que pour cette surface. » D’autres ont pensé que cette multiplicité de sons avait sa cause dans notre organe et non dans le corps sonore, ou dans l'air qui est en contact avec lui. Mais l'explication qui a généralement prévalu est celle de Daniel Bernoulli. Ce savant illustre avait reconnu que l’ordonnée variable d’un point quelconque de la corde vibrante, peut être décomposée en un nombre indéfini de termes, dont chacun correspondrait, s’il était seul, à un son particulier. » Le premier se rapporterait au son fondamental, le second à son octave aigué, le milieu de la corde restant immobile; le troisième à la douzième, et les nœuds étant aux points de division de la corde en trois parties égales. En général si l’on représente par l’unité le son fondamental, correspondant au premier terme, les sons correspondants aux autres seront représentés par les nombres », 3, 4, 5,etc. » La figure de la corde, au commencement du mouvement, se forme en ajoutant les ordonnées des courbes initiales qui correspondraient à chacun de ces mouvements simples, et qui auraient respectivement pour bases les différentes parties de la droite qui joint les extrémités fixées, et que l’on partagerait en un nombre quelconque de parties égales. » Cela posé, Daniel Bernoulli admettait que les mouvements correspon- dants aux sons 1, 2, 3, 4, etc., formant le mouvement composé de chaque point, on devait entendre tous ces sons à la fois ; de sorte que chaque point les produisait également tous, sauf la différence d'intensité, qui dépendait de l’amplitude plus ou moins grande des vibrations partielles. » Lorsqu'il considère la figure initiale qui résulte de la superposition de deux courbes seulement, l’une relative au son fondamental, l’autre à un har- (13) monique quelconque, il reconnaît que les points correspondants précisé- ment aux nœuds de la seconde figure, ont le même mouvement que si la première existait seule: mais il dit qu’en tous les autres on a les deux mou- vements d’où résulte le double son. Etil est d’ailleurs évident que les points animés d’un seul mouvement, étant en nombre fini, n’offriraient aucune étendue, et par conséquent ne produiraient aucun son. Cette sensation devait donc étre uniquement attribuée aux points où se superposent les deux mouvements. » Les mêmes considérations pouvaient s'étendre en général à des sur- faces vibrantes quelconques, dans lesquelles se superposeraient des mou- vements produisant chacun séparément un son unique, correspondant à des lignes nodales particulières. Malgré les objections de Lagrange, qui pensait que le son dépendait du mouvement absolu, et non des-divers mouvements dans lesquels on le décomposait, cette explication paraît avoir été généralement admise jusqu'ici par les géomètres et les physiciens. » Part ageant l’opinion de Lagrange, je me suis proposé de déterminer le mouvement absolu de chacun des points d’une corde, mise en mou- vement par la réunion des causes qui produiraient séparément un nom- bre quelconque des sons 1, 2, 3, 4, etc., et je suis arrivé à ce résultat, qui n'avait pas encore été indiqué : La corde peut étre considérée comme partagée en parties inégales , dont les grandeurs dépendent des rapports des causes données, et telles que tous les points d'une méme partie exécutent le même nombre de vibrations dans le méme temps. Ces nombres varient d’une partie à l'autre, et correspondent aux sons particuliers qui pourraient étre produits séparément par les diverses causes. Les nombres relatifs à plusieurs de ces sons pourraient manquer; mais aucun autre ne peut s’introduire. Pour vérifier par l'expérience cette indication de l’analyse, je me suis servi d’un appareil très simple et en même temps très précis, au moyen duquel je détermine le rapport du nombre de vibrations exécutées par deux points dans le même temps. J'ai fait vibrer la grosse corde d'une basse, de manière à rendre à la fois le son fondamental et son octave, et j'ai choisi deux points dans des parties où l'analyse annonçait que devaient se produire les deux sons; plusieurs expériences où les deux sons s’enten- daient distinctement ont donné avec une grande précision le rapport de 2:1, comme cela devait être. Mais il faut remarquer qu’on peut quelque- fois se méprendre, et croire qu’on entend à la fois deux sons qui n'ont lieu que successivement et à un très petit intervalle. Dans ce cas on trouve un nombre de vibrations exacten'ent égal pour les deux points. (14) » Ces expériences réussissent beaucoup plus facilement sur des pliques métalliques. J'en ai fait un grand nombre sur une plaque carrée; il a produit successivement les deux ébranlements pour lesquels les lignes no- dales sont respectivement les deux diagonales,et les deux parallèles aux co- tés; menées par le centre du carré. On entend alors les deux sons; les lignes nodales n’existent plus, comme l'avait fait voir M. Savart, et cela arrive de la même manière que pour les nœuds dans le cas d’une corde. Si l'on prend deux points, soit sur les lignes nodales, relatives à chacun des sons, soit à une certaine distance de ces lignes, on trouve que le rapport du nombre de vibrations absolues qu'ils exécutent dans le même temps, est précisément celui qui correspond aux deux sons entendus. D'où il suit que la plaque est partagée en parties, dans chacune desquelles se produit uni- quement l’un de ces deux sons. » De ces expériences , et de quelques autres, je crois pouvoir déduire la proposition suivante : » Lorsqu'une surface vibrante fait entendre à la fois plusieurs sons qu'elle pourrait produire isolément, elle se pars e er un certain nombre limité de parties, dans Chacune desquelles règne un seul des sons entendus. On est alors dans les mêmes circonstances que si ces divers sons étaient produits par des surfaces séparées, ou des instruments différents, auquel cas leur coexistence était admise sans difficulté. » zooLoGie.—Lettre de M Duro sur son dernier voyage. (Commissaires, MM. Duméril, de Blainville, Milne Edwards.) « En 1834, j'eus l'honneur d'écrire à l’Académie des Sciences, pour la prévenir du dessein où j'étais d’aller explorer à mes frais plusieurs îles de l'Océan indien, et d'y faire, dans l'intérêt de la science, de nouvelles recherches sur es te à Je priais en même temps cette illustre so- ciété de vouloir bien me commissionner pour faciliter mon entreprise. . » Le rapport de MM. de Blainville et de Jussieu, Commissaires chargés d'examiner ma demande, me fut adressé le 20 octobre 1834, et, tout en m'encourageant dans l'exécution de mon projet de la manière la plus obli- geante, m'apprit que l’Académie n’était pas dans l'usage de délivrer de semblables commissions. » Livré à mes propres ressources, je partis néanmoins , en novembre de la même année, pour Mahé (Séchelles ). (15) » Pendant près de quatre ans, j'ai visité les Séchelles, les Amirantes, ainsi que quelques autres îles de la mer des Indes; et c’est le résultat de ce voyage que j'ai aujourd'hui l'honneur de présenter à l’Académie des Sciences. » Les collections que je rapporte, contenues danssoixante-douze caisses, se composent d’un très grand nombre d'individus de près de cinq cents espèces de mollusques testacés marins, fluviatiles et terrestres, parmi les- quels on remarque environ cent espèces qui n’ont point encore été dé- crites par les naturalistes , et dont quelques-unes pourront servir de types à des genres nouveaux. » Mes observations, toujours faites sur les. animaux vivants, se sont di- rigées principalement : 1°, Sur lemode de locomotion des moilusques, leurs mouvements, leur genre de nourriture et leurs ennemis; sur les localités particulières, la na- ture des fonds ainsi que les degrés de profondeur où ils vivent habituel- lement; » 2°. Sur le développement du test, qui offre, dans beaucoup d’espèces, des différences notables de formes aux. diverses époques de l’accroisse- ment, différences qui ont été cause d’un grand nombre d’erreurs dans les déterminations spécifiques; pour donner le moyen de les éviter à l’ave- nir, jai eu soin de former des séries, depuis le premier äge jusqu’à la ca- ducité. À ces séries, se trouvent jointes les variétés qui méritent d’être signalées. » 3°. Sur les opercules, partie du test qui fournit des caractères cons- tants, qui, à défaut de l’animal, me paraissent tellement importants, qu'ils pourraient suffire à la détermination des familles, des genres et même des espèces. J'ai recueilli les opercules de toutes les espèces qui en- sont munies; il y en a un su nombre d’inconnus. » 4°. Sur les byssus, jusqu’à Der peu étudiés : j'ai observé leur for- mation et leur reproduction, et ] ’ai conservé, encore attaché au test, ceux des espèces auxquelles ils appartiennent. » 5. Enfin, sur quelques particularités relatives à un certain nombre de genres et d'espèces, lesquelles n’ont point encore été signalées par les ma- lacologistes. » L'ensemble de ces observations forme le sujet du Mémoire que j'ai honneur de vous adresser avec la présente Lettre; il ne renferme que celles faites sur les mollusques des îles Séchelles et des Amirantes : je le ferai suivre prochainement d’un semblable travail sur les espèces de quelques (169%. autres îles des mêmes parages. Les matériaux que je réunis dans ce moment offriront aussi de l'intérêt, en confirmant, dans d’autres localités, mes premières observations, et en faisant connaître un grand nombre d’es- pèces qui n’habitent point le groupe des Séchelles, ni celui des Amirantes. » N'ayant point d'autre désir que de contribuer à l'avancement de la science, il m'importe beaucoup, avant de songer à la publication de ce premier Mémoire, de m’assurer s’il en est réellement digne, et c’est par ce motif que j'ai cru devoir le soumettre au jugement de l’Académie. » Je prie donc l’Académie de vouloir bien nommer des Commissaires qui pourront, par l'examen de mes collections, vérifier l'exactitude des faits nouveaux que j'ai constatés dans mon voyage ; je m’empresserai d’en mettre les preuves sous leurs yeux, et je leur communiquerai tous les renseigne- ments nécessaires. » L’approbation de cet illustre corps, si je suis assez heureux pour l’ob- tenir, serait la plus flatteuse récompense que je puisse espérer de mes travaux et de mes sacrifices, et j'y trouverais en même temps un puissant encouragement aux nouveaux voyages zoologiques que j'ai le projet d’en- treprendre. » M. Dernesne adresse la description et la figure d’un appareil qu’il dé- signe sous le nom de moteur atmosphérique, parce que cet appareil doit prendre son point d’appui dans l'air atmosphérique, au lieu de le prendre sur le sol ou dans l’eau comme les moteurs dont on a jusqu’à présent fait usage. (Commissaires, MM. Poncelet, Coriolis. ). M. Boussingault présente au nom de l’auteur, M. A. Durasquer, pro- fesseur de chimie à l'École de la Martinière et à l'École secondaire de médecine de Lyon, un Mémoire ayant pour titre : Des eaux de sources comparées aux eaux de rivière sous le rapport hygiénique et sous le point de vue industriel. Dans ce Mémoire, l'auteur compare les eaux des sources de Roye, de Rouzier , de Fontaine et de Neuville près Lyon, avec les eaux du Rhône. (Renvoi à la Commission précédemment nommée pour les eaux de Lyon.) M. Perrequin adresse, pour le concours aux prix de Médecine et de Chirurgie de la fondation Montyon, deux Mémoires, l’un sur le Traitement de la surdité, Yautre sur le Traitement de l’'amaurose. (Renvoi à la future Commission. ) (T7) M. Ruezco adresse un Mémoire sur la théorie des parallèles. (Commissaires, MM. Lacroix, Sturm.) M. pe Sauccy adresse un résumé de son Mémoire sur le régulateur so- laire. (Renvoi à la Commission précédemment nommée. ) CORRESPONDANCE. M. le Dmecreur De L'AnminisrrATION pes Douanes qui adressa, au mois de novembre dernier, le tableau général du commerce de la France en 1838, envoie maintenant le tableau du cabofage qui en forme la suite et le complément. M. »'Housres-Finuis adresse des tableaux météorologiques dressés d’a- près les observations qu'il a faites à Alletz. Il en sera rendu compte dès que l’auteur aura fait connaitre la méthode qu'il a suivie pour obtenir les moyennes que présentent ces tableaux. ASTRONOMIE. — Sur la nouvelle comète. — Extrait d’une lettre de M. Scauuaoner à M. Arago. « M. Petersen (observateur attaché à mon observatoire) a corrigé ses élé- ments de la comète découverte le 2 de ce mois à Berlin, et il paraît que ces éléments corrigés sont tout ce qu'on peut faire dans ce moment, où nous n’avons que fort peu d'observations, le ciel ayant été presque tou- jours couvert et nébuleux. Les voici : Passage... 1840 janv. 4,49679 temps moyen d’Altona log g..... 9.791259 AHSTTRS A ÊE) 10221157" ; UE ! € mure QE. # À comptés de l’équin. moyen. 1840 janv. o oo cvanotto 53. 3.49 directe. » En calculant sur ces éléments les lieux de la comète pour les temps des observations de Berlin (2 et 8 déc.), d’Altona (9 et ro déc.) et d'Ham- C. R. 1840, 19r Semestre. (T. X, N° 1.) 3 (18) bourg, ces observations donnent les corrections suivantes à appliquer aux lieux calculés: en longitude. en latitude. Déco 3e. 0“ A + 38 9 + 4.. — 3 10 ir... + 3 14 + 4. + 1 oPriQuE. — Sur l'absorption des rayons calorifiques par l'atmosphère ter- restre. — Extrait d’une lettre de M. Mercon: à M. Arago. «Les seules pages de mon Mémoire qui exciteront peut-être quelque in- térêt à l’Académie, sont celles où se trouve rapportée pour la premiére fois la conséquence que j'ai déduite d’une longue série d'observations sur la chaleur solaire. En répétant plusieurs fois, au moyen du même prisme de sel gemme, l’analyse de ces rayons, j'ai pu constater que le maximum de température n’est pas toujours à la même place dans l’espace obscur qui se prolonge au-delà de la limite rouge du spectre, maïs tantôt plus, tantôt moins éloigné des couleurs; et cela en des circonstances parfaitement sem- blables quant à la force du rayonnement, à la sérénité du ciel, et à la trans- parence de l’air. J’en conclus que les rayons calorifiques dénués de lumière nous arrivent en quantité plus ou moins grande selon l’état de certaines constitutions atmosphériques qui n’exercent aucune influence sur la trans- mission des rayons lumineux. Or il me semble qu’il y a une très grande analogie entre ce phénomène et celui observé par M. Daguerre relative- ment à l’action directe des radiations chimiques correspondantes à des hauteurs égales du soleil au-dessus de l'horizon. Dans ce dernier cas ce serait la partie obscure de cette radiation, située au-delà de la limite vio- lette, qui éprouverait sur son chemin une absorption plus ou moins grande en vertu d’une certaine modification qui n’altérerait point la transparence de l’atmosphère. Il est vrai que dans cette hypothèse il faudrait admettre que la perméabilité de l'air pour les rayons chimiques obscurs peut diffé- rer dans certains cas de sa perméabilité pour les rayons lumineux. Mais n’avons-nous pas aujourd’hui un très grand nombre de faits qui prouvent qu'il en est réellement ainsi à l'égard des effets optiques, calorifiques, phosphogéniques et chimiques produits par le même rayonnement? » (tx01) puysique. — Sur la transmissibilité des divers genres de chaleur à travers la surface des corps. — Lettre de M. Fonvrs à M. Arago. « Dans le Compte rendu du 2 septembre dernier, on trouve une lettre que vous a adressée M. Melloni, annonçant la découverte d’un milieu qui transmet en plus grande abondance la chaleur dérivée d’une source d’une température basse, que celle que donne par exemple la flamme d’une lampe. M. Melloni a eu l'heureuse idée de noircir par la fumée une plaque de sel gemme qui se trouve alors douée d’une propriété qu'il compare, avec raison, à celle des verres rouges pour la lumière. » Je dois faire remarquer qu’il y a près d’un an et demi que j'ai indiqué une substance qui montre une pareille constitution. Dans un Mémoire, (Researches on Heat, 3° série, art. 23 et 24) publié au mois de mai 1838 (présenté à l'Académie le 18 juin 1838), j'ai prouvé que le mica réduit en lames excessivement minces par l’action du feu (ce sont les lames dont je me sers pour la polarisation de la chaleur) possède la faculté de donner passage, en moindre quantité, aux rayons calorifiques transmis par une lame de verre qu'aux rayons directs de la lampe. Par conséquent, le mica ainsi modifié jouit d’une propriété contraire à celle du verre et de la plupart des substances connues, même du mica qui n’a pas éprouvé l’action du feu. » Depuis cette expérience (qui date du mois de mars 1838), j'ai essayé d’autres morceaux qui donnent passage à deux fois autant de rayons d’une source de basse température absolument privée de lumière, qu'ils le font relativement à ceux de la lampe déjà transmis par le verre ordinaire. » J'ai répété avec un succès parfait la belle expérience de M. Melloni, et je trouve que ces deux substances, savoir, le sel gemme énfumé et le mica feuilleté, ont, sous ce rapport, une analogie complète. » Puisque le mica n’a pas certainement changé de caractère intime par sa division en plaques minces, j'ai cherché si la condition de la surface méme n'avait pas pu influer sur la transmission , ou la diathermansie, dans l'expérience de M. Melloni. Pour le vérifier, j'ai pris une plaque de sel gemme; je lai dépolie, en faisant des stries rectangulaires avec du sable fin, et j'ai trouvé que cette plaque, au lieu de transmettre 92 pour cent des rayons incidents quelconques, laissait passer 45 pour cent des rayons de basse température, et seulement 17 pour cent des rayons lumineux émergents d’une plaque de verre. » Une lame de mica ordinaire qui transmet une proportion beaucoup plus forte de la chaleur lumineuse que de la chaleur obscure, étant dépolie 3}. (2) de la même manière, a transmis une proportion relative beaucoup plus forte de la chaleur de la seconde espèce. » Cette influence de l’état physique de la surface des corps ne saurait être attribuée à l'inégalité de la réflexion de ces différentes espèces de cha- leur : car, 1° j'ai déjà prouvé que la chaleur provenant d’une source quel- conque, se réfléchit sur des surfaces polies avec une intensité toujours ou à très peu près égale; 2° ces différences surpassent énormément la quantité de chaleur réfléchie pour des incidences perpendiculaires; 3° j'ai prouvé que les surfaces rayées réfléchissent {au moins pour des incidences considérables) une proportion plus forte de la chaleur obscure. C’est par conséquent une action étoufjante des surfaces rayées sur la chaleur inci- dente (semblable à la destruction mutuelle, par interférence, des rayons lumineux) qui agit inégalement sur les flux calorifiques d'origines différentes. » La chaleur reçoit une modification réelle pendant sa transmission par le sel dépoli et le mica feuilleté, aussi bien que par le sel enfumé; cela est prouvé par des expériences directes que j'ai faites. Je trouve que la transmission de la chaleur à travers une de ces substances, la rend plus capable de traverser les autres ou une seconde plaque semblable à la pre- mière. Par exemple, une certaine plaque de sel gemme enfumé transmet 36 rayons sur 100 rayons incidents provenant de la lampe. Mais si la cha- leur a préalablement traversé une plaque enfumée semblable à l’autre, 44 des, 100 rayons incidents sont transmis; si elle sort d'une plaque de mica feuilleté, encore 44, et d’une plaque de sel gemme rayée, 4o +, ou 4 4 pour cent au-dessus de la transmission du flux direct. Il est clair que dans ces trois cas les rayons les plus réfrangibles ont été arrêtés. » Vu l'effet des stries sur la diathermansie du sel gemme, je songeai à répéter l'expérience avec une plaque rayée d’une manière déterminée. En effet, je fis tirer des lignes, avec une pointe de diamant très fine, sur une surface de sel, de manière que cette surface se trouvât divisée en compar- timents carrés de H de pouce anglais de côté; sur un autre morceau on tira des lignes parallèles à -£ de pouce de distance; enfin on fit inter- secter ce système par un autre pareil et à angle droit au premier; dans tous ces cas la faculté de livrer passage aux rayons obscurs en plus grande abondance qu'aux rayons lumineux, fut plus marquée à proportion que la surface renfermait plus de raies. » J'introduisis entre deux plaques polies de sel gemme la poussière d'une substance athermane ; ensuite jexaminai la proportion de chaleur de différentes espèces que laissaient passer les interstices des grains de (21) poussière. La chaleur obscure se propagea plus facilement à travers un pareil système. » Les surfaces ternies de plaques de sel gemme, exposées depuis long- temps à l’action de l'air et de l'humidité, présentent les mêmes phénomènes. » Ne doutant pas que les réseaux des fils métalliques ne donnassent les mêmes résultats, j'ai tâché dem’en procurer. Un tissu métallique de 60 fils au pouce anglais m'a donné pour tous les rayons calorifiques une trans- mission égale et exactement proportionnelle à l'aire des interstices des fils. Mais c’est avec des réseaux beaucoup plus fins qu’on doit attendre une action semblable à celle des surfaces striées et saupoudrées. Avec des ré- seaux fins de fi de coton , dont je me sers pour les expériences de Fraunho- fer, je n’ai pas trouvé non plus de différences pour les diverses qualités de chaleur. Mais ici la diathermansie du fil même entre pour élément. » Je crois, Monsieur, que dans ces courts détails (fondés sur des expé- riences assez étendues et que je ne tarderai pas à publier), vous trouverez des preuves suffisantes de l'influence inégale de la condition physique des surfaces sur la transmission immédiate de la chaleur provenant de sources différentes. » L’analogie avec quelques cas d’interférence dans la théorie de la lu- mière, est assez frappante pour piquer vivement la curiosité dans les re- cherches ultérieures. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur les étoiles filantes périodiques des mois d'août et de novembre.—Lettre de M. Erman, professeur à l’Université de Berlin, à M. Arago. « Si j'ose vous prier de vouloir bien soumettre à l’Institut de France la Notice suivante sur quelques phénomènes peu ou point remarqués jusqu’à ce jour, c’est que la théorie qui n’en a fait prévoir et constater l’existence, et qui maintenant suffit pour les expliquer, me paraît d’une grande por- tée, tant pour la météorologie que pour un problème astronomique qu’on n’aborde que depuis peu. » Je commence par indiquer le résultat de mes recherches. Je le ferai suivre de quelques détails qui lui servent de preuves. » Les deux essaims ou courants d’astéroïdes que nous rencontrons sur l'écliptique, respectivement vers le 10 août et vers le 13 novembre, ou, en d’autres termes, par 316°,5 à 318°,5, et par 50° à 51° de longitude héliocentrique, s’interposent annuellement entre la Terre et le Soleil : le (22) premier en des jours compris entre le 5 et le:11 février, le second du 10 au 13 mai. » Des conjonctions de chacun de ces deux genres, » 1°. Ont exercé à plusieurs reprises des influences optiques tellement fortes, que le Soleil s’en est entièrement effacé, et que les étoiles ont brillé en plein jour; » 2°, Chacune d'elles aussi opère annuellement , dans lesdites époques, une extinction très notable des rayons calorifiques du Soleil, et par là fait baisser la température dans tous les points de la surface du globe. Les journaux météorologiques pour les mois de février et de maï, nous offrent de ces faits des preuves indubitables, et il suffit pour les constater, d’une série d'observations embrassant d'autant moins d'années que le thermo- mètre est disposé dans un endroit où la variation de la température due au changement de déclinaison du Soleil, est plus grande vers l’époque de la conjonction dont on examine l'influence. » Enfin c’est un corollaire des thèses que je viens d’énoncer, que les as- téroïdes du 10 août, loin de former dans le sens de leur orbite un groupe étroitement circonscrit, y sont au contraire réparties d’une manière sen- siblement uniforme, leurs emplacements respectifs constituant un anneau fermé le long de ladite courbe. Il n’est pas prouvé, mais il esttrès probable, que cette dernière conséquence des conjonctions observées s'étend aussi à la distribution des astéroïdes du 13 novembre. » Je ne m’arréterai pas aux raisons qui me firent vivement désirer une décision sur l’existence'et la non-existence desdites conjonctions; je les ai exposées dans le Journal astronomique de M. Schumacher (Astronomische Nachrichten, n° 385); et je passe de suite à l’'énumération des phénomènes que je regarde comme autant de preuves affirmatives de ces conjonctions mêmes et de mes assertions sur les circonstances qui les accompagnent. I. Effets optiques des conjonctions du Soleil avec les astéroïides du 10 août et avec celles du 13 novembre. » Les chroniques que j'ai pu consulter mentionnent quatre exemples de pareils effets, dont je citerai d’abord, sous 1° et 2°, ceux que j'attribue aux astéroïdes du 10 août : « 1°. Le 28 février de l’an 1206, d’après la chronique de V’ällalba, ‘ou » Ja même date de l’an 1208, d’après celle de Krusius, le Soleil s’obscurcit » complétement; et comme ce phénomène dura 6 heures, on ne saurait » l’attribuer à un passage de la Lune devant le Soleil. » {Voir Schnurrer, (23 ) Die Krankheiten der Menschengeschlechts historische bearbeit., tome I‘, page 265.) C’est le même évènement que M. Chladni attribuait déjà au pas- sage d’un grand nombre d’aérolithes ou d'étoiles tombantes devant le Soleil. «2°. Pridie Idus Februarias, anni 1106, apud Baram Ltaliæ, stelle visæ » sunt in Cœlo PER DIEM, AunC quasi interse concurrentes, nunC quasi in » terram cadentes. » (Voir même livre, tome I°, page 230.) » Je regarde les deux phénomènes suivants comme effets des passages de la Terre par la ligne nodale des astéroides du 13 novembre. « 3°, L'an 1706, le 12 mai, vers 10 heures du matin, le Soleil s’obscur- » cit à tel point que des chauve-souris se mirent à voler, et qu'on fut » obligé d'allumer des chandelles. » (Chronique de la Souabe, citée par Schnurrer, tome IT, page 233.) « 4°. L’année 1545 est encore remarquable par un obscurcissement du » Soleil qui dura du 23 au 25 avril, c’est-à-dire le jour de la bataille de » Muhlberg, et la veille et le lendemain de cette journée. On rapporte qu’en » Allemagne, en France et en Angleterre le Soleil parut, durant ces jours, » également terni, et n’offrant qu'une lumière matte et rougeûtre, telle- » ment affaiblie, que l’on vit briller les étoiles à midi. Kepler expliquait » ce phénomène par la conjonction du Soleil avec quelque corps opaque » qu'il croyait semblable aux comètes. » (Schnurrer, au tome I1, page 93.) » J'ai calculé les longitudes du Soleil qui eurent lieu durant ces évène- ments, pour comparer par là les points de l'écliptique où ils se passèrent, tant entre eux qu'avec les points où se font maintenant les passages de la Terre par les lignes nodales des deux courants d’astéroïdes, et j'observe, avant de citer ces chiffres, que les phénomènes mentionnés aux numéros 1°, 3° et 4° sont, je crois, indubitablement dus à l'interposition de corps opaques entre la Terre et le Soleil. Quant au second , les étoiles tombantes qu'on a vues en plein jour me semblent tout aussi clairement indiquer une occultation du Soleil, arrivée simultanément et produite par le même courant d'astéroïdes, dont une petite partie seulement s’approcha assez de la Terre pour devenir lumineuse. Les observations que nous avons faites cette année sur les astéroïdes du 10 août, assignent en effet à l'anneau ou au courant qu’elles composent, un diamètre transversal d'au moins 7,6 fois le diamètre du Soleil (Astron. Nachrichten , n° 385, p. 12 et 16), et vien- nent par là à l'appui de cette explication des phénomènes de Bari. (24) LONGITUDES DU SOLEIL : ÉPOQUES. DURANT: comptées depuis l'équinoxe pour 1800. 3160,5 à 3180,5 | 3160,0:à 3180,0 Le passage de la Terre par le nœud ascendant des astér. du 10 août. 1208 Février 28 v. st. 344,25 352,51 L’offuscation du Soleil d’après la chronique de Krusius. 1206 Février 28 v. st. 345,75 354,03 Le mème phénomène de Villalba. 1106 Février 12 v. st. 330,04 339,72 Les phénomènes de Bari. 1800 50,66 50,66 Le passage de la Terre par le second nœud des astér. du 13 novembre. 1206 Mai 11 à 22 v. st. 51,16 52,42 L’offuscation du Soleil d’après la Chronique de la Souabe. 1545 Avril 23 à 25 v. st. 43,07 46,63 L’offuscation du Soleil observée par Kepler (milieu du phénomène). » Je n’ai rien à ajouter sur l'accord presque parfait des positions de la Terre durant les différents phénomènes de l’époque de mai, et je me con- tente d'observer relativement à ceux de février, que j'explique par la con- jonction du Soleil avec les astéroides du dix août, qu'il suffit d'attribuer aux apsides de ces corps un déplacement progressif sur l’écliptique, d’en- viron 0°,042 par an, pour faire accorder les dates des occultations à une semaine près avec celles des conjonctions. Je reviendrai sur ce point après avoir cité : IT. Les effets thermiques de ces conjonctions. A. Abaissement de température vers le 7 février, lors de la conjonction du Soleil avec les astéroïdes du 10 août. » Les températures moyennes que je vais citer ci-après, sont exprimées en degrés de l'échelle centésimale ; chacune d’elles est la moyenne relative aux cinq jours dont la date qui sera mentionnée tient le milieu. Je leur ai ajouté, outre les noms des endroits auxquels elles se rapportent, le nom- bre des années qu’y ont duré les observations et le quantième de celle qui en tient le milieu. On trouve ces observations dans l'ouvrage de M. Brandes : Meteorologische Beitrage. Années. Endroits. 1795|Stockholm . . 1813|Karlsruhe.…. 1811|Kænigsberg. 1816|Paris ..... 1807| Londres .... 13 janv.|14 janv. — 4979] —4°21 —0,31|+0,67 —4,65|—3,06 TEMPÉRATURES MOYENNES. He 3 janv. [28 janv. [a février|7 février| 12 févr. |17 févr. |22 févr. |27 févr. | 4 mars. —419|—3040|—3094|—4973] 4260 |—3,60|—3000| 2069 +0,58|-L0,68|+1,83,+2,82|+3,05|+2,75|+3,72| +4,23 —4,20|—3 ,26 Â,6|#41,75|+1,67|#3,10| +3,74] +4,92| +4 ,92| 44,79 | +5 ,02| +4,86 Ho ,27| +2 ,61|+1,96|+2,77|+4,64|#4,77|+4,25 +3,911+5,24|+5,30 1775] Erauenbourg.|-+0 ,94|-+0,62|+1,58]+-1,65|+2,19|#+2,17 +2 ,46|+42,11|+#3 ,97|+ 5,00 —3,86|—4,01|—2,76|—2,19|—1 ,57 » Chacune de ces séries montre bien évidemment que l'accroissement normal de la température est ou ralenti ou même interverti entre le 7 et le 17 février. Pour ajouter encore à l'évidence de ce fait, j'ai réuni dans le tableau suivant les moyennes des températures observées de cinq en cinq jours dans les six endroits précités , avec leurs accroissements. TEMPÉRATURE. 13 janvier .... 18 janvier .... 23 janvier... .. 28 janvier 2 février... 7 février... 12 février... .. 17 février... 22 février... — 09812 — 0,270 — 0,433 + 0,257 + 0,958 + 1,015 + 0,980 + 1,118 + 2,130 ér 2,522 + 2,805 ACCROISSEMENT. + 0,542 — 0,163 + 0,690 + 0,701 + 0,057* — 0,035* + 0,138* + 1,012° + 0,392 + 0,283 * Conjonction des astéroïdes dn 10 août. J » En observant que l'irrégularité apparente des accroissements de tem- __ pérature dans les deux premiers intervalles résulte d’une différence d'é- poques pour le minimum annuel, lequel varie en effet d’un endroit à l’autre entre les limites du 12 au 22 janvier, on ne saurait méconnaître dans le reste de la série » 1°. Un décroissement très inattendu du 7 au 12 février; C. R. 1840, 167 Semestre. (T.X, N°4) ( 25) » 2°. Un affaiblissement de l'accroissement normal dans l'intervalle qui précède et dans celui qui suit l'intervalle que je viens de nommer; » Et 3° enfin, un accroissement irrégulièrement renforcé du 17 au 22 fé- vrier : circonstances parfaitement correspondantes à l'hypothèse d'une ex- tinction des rayons solaires qui atteindrait son maximum entre le 7 et le 12 février. La durée totale de cette extinction ne saurait être estimée au juste d’après ces seules observations, bien qu’elle doive en tout cas être moindre que l'intervalle du 5 au 17 Jévrier. Voici encore, à l'appui des preuves empiriques de ce fait, une description qu'en a donnée M. Brandes, sans y avoir été conduit comme nous par des vues systématiques, et même sans posséder aucune hypothèse sur la cause du phénomène qu'il venait de découvrir. On trouve le passage suivant à la page 11 de l'ouvrage précité de cet auteur : « On a observé dans presque tous les endroits une augmen- » tation du froid depuis le jour de l'an jusque vers le milieu du mois de » janvier. Elle est suivie d’un accroissement de chaleur, lequel cependant » ne dure que peu au-delà de la fin de janvier : car, passé ce terme, la » température décrott derechef jusque vers le 12 février. Ce décroissement » singulier et inattendu est très prononcé dans les observations de Sroc- » KHOLM, ef on le retrouve tout de même dans celles que j'ai consultées pour » LA ROCHELLE, pour MAnNHEIM ef pour LE SAINT-GOTHARD » {ajoutez : pour Paris, pour Londres, pour Æ onisberg, pour Karlsruhe, pour Frauen- bourg et plusieurs autres villes, Erman) « bien gwelles aient été faites dans » des époques essentiellement différentes, et ne sauraient, par conséquent, » étre affectées des accidents individuels de quelques années. » » On voit par ce passage, qu'il serait facile de beaucoup multiplier, et même par des observations déjà rédigées, les preuves que je viens d’alléguer pour l’abaissement de la température dù à la conjonction du Soleil avec les astéroïdes du 10 août. » Je passe à la démonstration des effets analogues que les astéroïdes du 13 novembre produisent au mois de mai. B. Abaissement de température vers Le 11 mai, dé à la conjonction du Soleil avec les £ astéroïdes du 13 NOVEMBRE. » Le tableau suivant de températures moyennes est arrangé comme celui qui précède, et les données qui le composent sont également empruntées à la collection de M. Brandes. TEMPÉRATURES MOYENNES POUR Endroits. De { n 18 avril, |23 avril. [22 avril.| 3 avril. | $ mai. | 13 mai. | 18 mai. | 23 mai. | 28 mai. 5o 1798|Stockholm 3,78 | 4,92 | 5,77 | 6,58 | 7,50 10,16 |10,89 |11,45 1813/Karlsruhe...|10,13 |11,33 |12,98 [14,75 [15,41 15,97 16,19 [16,55 1811|Kænigsberg..| 6,20 | 6,71 | 7,65 9,25 | 9,91 11,97 |12,19 |12,59 1816|Paris........| 9,25 |rt,ux 11,41 13,51 |14,17 15,19 |14,88 |15,29 1768|Francfort....| 9,31 |11,31 |11,94 12,38 |13,94 14,62 [16,19 |15,25 1807| Londres ....| 8,72 | 8,77 | 9,52 |11,59 |12,44 |12,37 |12,78 13,35 |14,46 1787|Pétersbourg..| 1,13 | 3,81 | 4,36 | 4,26 | 5,28 8,20 | 9,39 | 9,81 1574 | Vienne .....| 7,85 | 8,57 | 9,67 |11,35 13,00 |13,75 |13,62 1775|Frauenbourg| 9,20 |10,29 10,94 |11,16 13,61 |14,01 |14,74 » Voici encore les résultats moyens respectivement relatifs aux sept pre- niers endroits (I) et à tous ensemble (IL). 70285 8,535 9,360 10,526 11,423 11,788 12,811 $ avril... 60932 HAREES + 16348 + 0,810 + 1,242 + 0,890 + 0,142* + 1,306* 3 avril... 8,280 tr + 1,166 + 0,897 + 0,365 + 1,030 + 0,645 + 0,295 + 0,808 avril.. 9,090 mai.... 10,332 mai 11,222 * Conjonction des astéroïdes —. 222 du 13 novembre. > É Température. rex aceroissem. | Température. | 2° accroi-sem. mai... 11,364 | mai.... 12,670 SOA + 9,335 + 0,817 13,456 13,751 1 LG | 14440 par. 0,902 14,559 + 0,867 15,348 | 15,426 Î mai... 13,294 13,629 » En examinant la marche des températures soit dans chacune des séries individuelles, soit dans les deux tableaux qui représentent leur ensemble, on ne laissera pas de s’arrêter aux deux conséquences suivantes : » 1°. L’accroissement de température du 8 au 13 mai est de beaucoup in- Jérieur à l'accroissement moyen ou normal qui convient à cette époque de l’année, et l'accroissement de température du 13 au 18 mai est d’au- tant supérieur à l'accroissement moyen ou normal qui convient à cette époque de l’année. 4. (28) » 2°, La diminution d'accroissement que l’on observe du 8 au 13 maï a pour cause un vrai décroissement de température depuis le o jusqu’au 11 mai. On s’en convaincrait directement si au lieu de moyennes prises de cinq en cinq jours, on en comparait de journalières. » J'ajouterai cependant encore deux preuves directes de cette dernière circonstance. La première consiste dans le témoignage d’un journal mé- téorologique pour Berlin fort remarquable, sinon nnique, par la durée presque séculaire des observations qu'il renferme ; la seconde résulte de trois séries d'observations faites en des points du globe que leur position géographique rend les plus sensibles à tout retranchement de rayons so- laires qui arrive au mois de mai. » En effet, le tableau suivant indique les températures de l'atmosphère pour Berlin d'après l'échelle de Réaumur, résultantes d'observations pen- dant les 86 années nommées ci-après : 1719, 1729 à 1748 et 1756 à 1821. Je les emprunte aux Mémoires de la Société horticulturale de Berlin (1). TEMPÉRATURES À BERLIN DATES. ES de la Accroi-sem. journée. Accroissem. 9081 9,81 10,11 10,53 10,82 10,69 ; * Conjonction des astéroïdes du 9 10 novembre, 10,23 10,39 10,44 10,97 » 11 me semble qu'il sera impossible de’se refuser à l'évidence que nous offrent ces observations d’un retranchement de rayons calorifiques du So- leil arrivant annuellement du 10 au 13 mai et atteignant son maximum vers: minuit du 11 de ce mois pour les méridiens de l’Europe et dans une année intermédiaire entre 1719 et 1821. L'influence de cette offuscation annuelle (1) Jerhandlungen Véreins zur V’erbessurang der Jartenbans. Berlin, 1834, vol. 10 page 377, Mémoire de M. Madler. (29 ) du Soleil sur la température à Berlin est si prononcée, qu'a midi du 13 mai le thermomètre est de 2°,4 de l'échelle de Réaumur au-dessous du point qu'il aurait atteint sans cette circonstance! Et cette évaluation repose sur 86 années d'observations thermométriques ! » Il ne me reste plus qu’à constater l'opposition du Soleil avec les asté- roïdes du 13 novembre par des observations faites au-delà du cercle po- laire, pendant le voyage dè sir Æ. Parry. Je les emprunte à l'édition que vient d’en faire M. le docteur Richardson, dans le journal de la Société géographique de Londres (1). Chaque chiffre de ces tableaux indique la température moyenne d’une journée conclue de 12 observations faites de deux en deux heures et exprimées. en degrés de l'échelle de Fahrenheit. PORT BOVEN. IGLOOLIK. VINTER ISLAND. MOYENNE DATES. lat. 730 14°, | lat. Go02r', | lat. GG° 11’, DTENX ACCROISSEMENS année 1828. [année 4825. | année 4824. | de 3 séries. + 360,62 + 210,75 + 38 ,12 + 25,42 + 30,00 + 21,42 +9,06 | + 16,67 + 24,25 + 15,95 + 20,00 + 17,25 + 23,46 + 22,25 + 30,79 + 25,17 » Je crois que loin de s'étonner d’une si grande influence des offusca-- tions du mois de mai sur la température de ces régions arctiques (elle équi- vaut à un abaissement de température de 7° de l'échelle centésimale), on n'y verra au contraire qu'une conséquence nécessaire de la force de l'ac- croissement normal de la température dans lesdites saisons et contrées. En effet, l'accroissement normal étant dans tous les cas proportionnel à l’in- fluence du Soleil, il est clair que les diminutions d’accroissement dues en différents endroits à un même degré d’offuscation , seront entre elles comme les accroissements normaux dans ces mêmes endroits. La date du maxi- mum qui résulte de ces observations de Parry, s'accorde encore parfatte- ment bien avec celle du passage de la Terre sous les apsides des astéroides (x) Journal of the:Royal Geograph. Soc., vol. X,:1839, page 339 et suiv. ( 30 ) du 13 novembre. Observons cependant que dans les recherches ulté- rieures que l’on fera à l’aide d'observations thermométriques sur l’époque exacte de cet évènement et sur celle de la conjonction des astéroïdes du 10 août, il faudra ordonner ces observations en ayant égard aux longitudes simultanées du Soleil, et non pas, comme je l'ai fait pour cette Notice préa- lable, uniquement d’après les dates et les heures, dont le rapport auxdites conjonctions varie, tant à cause des diverses équations du mouvement de la Terre, qu’à cause des différences de méridien pour les endroits où l’on dispose les thermomètres. » Je m’arrête encore un instant à un résumé comparatif des deux faits que je regarde comme suffisamment prouvés par ce qui précède. Il paraît résulter des observations thermométriques que, vers la fin du xvnr* et au commencement du xrx° siècle, le passage de la Terre par la ligne nodale des astéroides du 13 novembre se faisait avec encore plus de précision dans des points exactement constants de l’écliptique, que la conjonction, parfaitement analogue d’ailleurs, qui arrive au mois de février entre le Soleil et les asté- roïdes du 10 août. En effet, il ne reste aucun doute que dans lesdites années, l’époque du premier de ces deux évènements de conjonction n’ait à fort peu près tenu le milieu entre mai 10,0 et mai 13,0, et qu'il n’ait par là même très exactement répondu à un point de l’écliptique diamétrale- ment opposé à celui où l’on est maintenant habitué d’observer les phéno- mènes de novembre. L'époque de l’affaiblissement des rayons solaires au mois de février ne saurait au contraire étre définie encore que comme étant comprise entre le 5 et le 17 de ce mois; et quoiqu’à l’aide de températures moyennes prises de jour en jour, au lieu des séries à intervalles de cinq jours, que j'ai pu employer ici, on parviendra sans doute à considérablement res- serrer lesdites limites, je doute cependant que par ce moyen on puisse trouver aux époques des deux maxima un égal degré de précision invariable et de courte durée. Je présume plutôt que pour expliquer la différence que les deux phénomènes nous présentent sous ce point de vue dela durée, on recourra un jour à l'hypothèse d’une diversité de distribution transver- sale des astéroïdes dans leurs courants respectifs, en sorte que d’une part les phénomènes de novembre et de mai seraient dus à un courant ou an- neau d’astéroïdes bien resserrées dans Le sens de l’écliptique, et que de l’antre ceux d'août et de février proviendraient d’un courant plus large, plus la- cuneux et plus clairsemé dans ledit sens. Les phénomenes optiques que j'at- tribue respectivement à l’un et à l’autre de ces deux anneaux, s'accordent très bien avec cette hypothèse d’arrangement, ‘car eux aussi se sont pré- (01108) sentés au mois de mai avec un isochronisme plus rigoureux qu’au mois de février. En effet, lors même qu'on voudrait attribuer aux nœuds des astéroïdes du ro août un accroissement d’environ -0°,042 par an, ce qui offrirait le tableau suivant : LONGITUDES DU SOLEIL durant l’équinoxe de 1800, durant Re La conjonction Les offuscations des astéroïdes. du Soleil. 3180 à 321,0 322,0 Milieu du phénomène d’après les observ. thermométriq. 343,9 à 345,9 353,53 D’après la Chronique de Villalba. 344,0 à 346,0 354,04 Id. , de Krusius. . 348,2 à 350,2 339,72 D’après les phénomènes de Bari. 1l resterait néanmoins, entre les divers points de l’écliptique où arri- vérent les occultations du Soleil, des différences qu’on attribuerait, Je crois, le plus naturellement à une distribution discontinue des corps opa- ques qui les ont provoquées. Cette hypothèse expliquerait évidemment des différences d’autant plus grandes dans les époques des occultations, que les astéroïdes qui les produisent (/e courant du 10 août) seraient plus rap- prochées du Soleil, pendant leur passage par le nœud ascendant : on ob- servera cependant à cet égard que, d'après les recherches que j'ai publiées sur les phénomènes du 10 août 1839, la distance héliocentrique dudit nœud ne saurait en aucun cas être moindre que 0,072 du demi-diametre de Pécliptique (Astron. Nachr., n° 326, pag. 14), et que, d'après les phéno- mènes observés à Bari, en 1106, les plus distants des mêmes astéroïdes auraient même, pendant leur conjonction d'alors, atteint l’écliptique. » Il ne reste plus qu'à motiver la conséquence que j'ai énoncée plus haut sur la distribution uniforme des astéroïdes du 10 août, dans le sens de leur orbite. Elle se fonde sur les résultats suivants, que j'ai conclus des observations du 10 août 1839. » La série d’une révolution entière des astéroïdes du 10 août, ne saurait en aucun cas être moindre que 0,4627 d’une année tropique; et, pour ex- pliquer les coïncidences annuelles de la Terre avec ces mêmes corps, il ne reste donc de possible que l’une de ces trois hypothèses : (32) » 1°, Une distribution étroitement circonscrite dans le sens de l'orbite et une durée de révolution de 0,5000 d’une année tropique; » 20, Ladite distribution, et une durée de révolution de 1,0000 année tropique; » 3°, Une distribution sensiblement uniforme dans le sens de l'orbite, et une durée de révolution quelconque. » Or les deux premières hypothèses viennent d'être exclues par le fait même d’une conjonction annuelle de ces astéroïdes avec le Soleil, parce que les durées qu’elles assignent à une révolution totale, supposent qu’après la rencontre du 10 août, le groupe d’astéroïdes passe par son 7œud ascen- dant, le 21 décembre au plus tard (cette date ayant lieu au cas de la ré- volution de 1,0000 d'année); la Terre n’atteignant le rayon vecteur de ce point que vers le 7 février. » L'accueil favorable que vous avez daigné accorder, Monsieur, au nom de l'Institut, à quelques-uns de mes essais que j'eus l'honneur de vous commu- niquer par l'entremise de M. de Humboldt, me fait vivement regretter de ne pas pouvoir me servir de son intervention pour vous recommander la présente Notice. Son séjour à Postdam m'empêche de m'en prévaloir pour le moment, et je ne voudrais pas différer une communication qui, comme j'ose l’espérer, engagera quelques-uns de vos illustres confrères à un examen comparatif des rayons solaires vers Ja fin de janvier et durant les trois pre- mières semaines de février de l’année prochaine. C’est vous qui déciderez sur l'espèce de photomètre le plus propre à préciser un phénomène dont je n'ai fait qu’accuser l’existence. Peut-être daignerez-vous même m'honorer de vos directions pour des recherches ultérieures, en me faisant savoir le jugement de l’Institut sur celles que je viens de résumer. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Expériences sur la vaporisation comparative du Joreretdes tubes, dans la chaudière des locomotives ; par M. ne Pawmourn. , « Les effets de toutes les machines à vapeur dépendent essentiellement de la vaporisation qu'elles sont en état de produire, et par conséquent de l'étendue de la surface de chauffe de leur chaudière. Ainsi, lorsqu'on veut construire une machine capable d’exécuter un travail déterminé, il faut lui donner une chaudière capable de produire la vaporisation reconnue nécessaire pour ce travail; mais pour cela, il faut d’abord savoir quelle est la vaporisation que chaque mètre carré de surface de chauffe de la chau- dière est en état de produire dans un temps donné, et cette recherche est (33) plas complexe qu'il ne semble au premier aspect, à cause du mode varié de construction des chaudières, qui ne permet pas d'arriver immédiate- ment à la détermination cherchée. » La chaudière des locomotives, en particulier, est composée de deux parties distinctes ; l'une qui entoure le foyer et l’autre qui entoure les tubes. L'eau contenue dans la portion qui entoure le foyer, est partout en con- tact, soit avec le combustible embrasé, soit avec la flamme qui s'élève au-dessus de ce combustible. L'eau qui entoure les tubes, au contraire, n’est échauffée que par la flamme et les gaz chauds qui s’échappent du foyer, après la combustion terminée. Dans ces circonstances, on a jugé que les tubes devaient produire, à surface égale, beaucoup moins d'effet que le foyer, et une expérience d'un ingénieur très connu a déterminé, pour la proportion de ces effets, le rapport de 3 à 1; c’est-à-dire que cha- que mètre carré de surface de chauffe du foyer produit trois fois autant de vaporisation que la même surface des tubes. Ce résultat a été admis dans la pratique, et par conséquent, lorsqu'on veut construire une chaudière capable de produire un certain effet, on juge qu'il est indifférent de lui donner, par exemple, 10 mètres carrés de foyer et 30 mètres carrés de tubes, ou 5 mètres carrés de foyer et 45 mètres carrés de tubes. » Cependant la seule expérience sur laquelle se fonde cette règle, ayant été faite sur un modèle de très petites dimensions et sans l'emploi de la tuyère, il nous parut utile de renouveler la même recherche, mais dans la pratique ordinaire, avec l’usage de la tuyère et sur des machines des di- mensions habituelles. Pour cela, nous avons mis en expérience des ma- chines dans lesquelles il existait une proportion différente entre le foyer et les tubes, et nous avons cherché si le rapport entre ces deux portions de la surface de chauffe totale, altérait la vaporisation définitive de la ma- chine. Les locomotives soumises à cet essai étaient de trois espèces. Dans les premières, la surface de chauffe totale était 8.7 fois celle du foyer; dans les secondes, elle était 6.5 fois celle du foyer; et enfin dans les troi- sièmes, la surface de chauffe totale n’était que 4.8 fois celle du foyer. Si donc il y avait une différence entre l'effet du foyer et celui des tubes, on devait trouver que dans les machines où le foyer formait une plus grande portion de la surface totale, l'effet produit par unité de surface serait plus considérable; et la comparaison entre les effets définitifs des trois espèces de machines, pouvait conduire à la détermination séparée de la vaporisa - tion produite par chaque portion de: la chaudière. Si, au contraire, on trouvait que la diversité de proportion entre le foyer et la surface de chauffe C KR. 1840, 17 Semestre. (T.X, N° 4.) 5 ( 34 ) totale, n'altérait pas la vaporisation définitive de la machine, on devait en conclure que les deux portions de la chaudière vaporisaient la même quan- tité d’eau par unité de surface. » Plusieurs séries d'expériences furent donc entreprises dans ce but, et nous en donnons les résultats dans le tableau suivant. Le premier résultat est une moyenne prise sur sept expériences ; le second est une moyenne prise sur neuf expériences; et enfin les troisième et quatrième comprennent trois expériences. Après avoir donné, pour chaque série, l'étendue de la surface de chauffe du foyer et des tubes, et Ja vitesse de la machine, nous donnons la vaporisation totale observée, et la même vaporisation répartie par mètre carré de la surface de chauffe totale de la chaudière. Ensuite, comme nous avons reconnu que, à circonstances égales d’ailleurs, la Vapo- risation des locomotives varie en raison de la racine quatrième de leur vi- tesse, nous concluons du résultat de chaque série, ce qu'aurait été la va- porisation de la machine, à la vitesse de 20 milles anglais, ou 32 kilomètres par heure; et c’est ainsi que nous obtenons les nombres contenus dans la dernière colonne du tableau. Expériences pour déterminer la vaporisauion comparative du foyer et des tubes, dans la chaudière des locomotives. VITESSE VAPORISATION RAPPORT | VAPORISATION No SURFACE DE CHAUFFE de eutre par mètre CRC liarsurface É carré la machine, ar m:t. carré de de surface de En P PRET chauffe | chaufle totale, | °PSERVATIONS. de totale, a la vitesse chauffe totale, et celle |de 32 kilomètres par heure. par heure. du foyer. par heure. Klomit. du foyer. des tubes. mèt. carrés.| mèt. carrés.| kilomit. b mèt. cub. mèt. cub. 3.413 | 26.207 | 37.40 0.00566 8.68 | 0.00566 | Moy. sur jexpér. 4:580 | 25.283| 29.21 0.00061 | 6.52 | 0.00575 | Moy.surgexpr. 5.302 | 18.325 | 24.56 000549 | 4.46 | 0.00889 | Mor: sur 2 expér. 5:302 | 18.325 | 14.47 0 .00487 4.46 | 0.005695 | Résultardenexp: Moyenne. 4. ....| 0:00580 » On voit par ces résultats, que la différence de rapport entre le. foyer et les tubes, ne change pas la. ivaporisation définitive.de la chaudière, par unité de surface de chauffe; car le petit accroissement-qu’on peut observer (3 ) dans la vaporisation calculée pour la vitesse de 32 kilomètres par heure, d’après les diverses expériences, provient seulement de ce que, dans la réalité, la vaporisation des machines augmente un peu moins rapidement que la racine quatrième des vitesses, tandis que pour avoir des nombres ronds dans le calcul, nous avons dù nous fixer à ce dernier rapport. » Nous devons donc conclure de ces expériences, que dans les locomo- tives employées, le foyer et les tubes produisaient, à surface égale, la même vaporisation par heure; et par conséquent la règle d’après laquelle on estime que la surface de chauffe du foyer est égale à trois fois la méme surface dans les tubes, ne peut conduire qu'à des erreurs et des désap- pointements dans la pratique. » On peut être surpris, au premier aperçu, que les tubes soient en état de produire, à surface égale, une vaporisation égale à celle du foyer; mais, après un moment d'attention, on se rend très facilement compte de cet effet, ainsi que des résultats différents obtenus dans quelques expériences. L'eau qui entoure le foyer est, comme nous l'avons vu, partout en con- tact, soit avec le combustible embrasé, soit avec la flamme qui s'élève au- dessus de ce combustible. Quant à l’eau qui entoure les tubes, il est clair que, selon l'intensité du feu et la longueur des tubes, elle peut être en contact, dans toute la longueur de ceux-ci, soit avec la flamme, c’est-à- dire avec les gaz encore enflammés qui s’échappent du foyer, soit en partie avec la flamme et en partie avec les gaz chauds qui sont le produit de la combustion effectuée. Or, on doit concevoir que l'effet des tubes sera fort différent dans les deux cas que nous venons de mentionner. Si les tubes sont en contact avec la flamme dans toute leur longueur, iline semble pas qu'ils doivent produire, à surface égale, une vaporisation moins considé- rable que le foyer; car les gaz enflammés, qui les parcourent, sont un combustible, tout aussi bien que le coke lui-même, et l’on peut dire que dans toute leur étendue, ils reçoivent l’action immédiate et rayonnante du feu. Mais si la combustion languit dans le foyer, de telle sorte que la flamme ne s'étende que jusqu’à moitié de la longueur des tubes, il n’y aura que cette portion des tubes réellement soumise à l’action rayonnante du calorique, et le reste ne recevra plus que la chaleur communicative résultant du partage, par voie d'équilibre, de la chaleur contenue dans les produits encore chauds de la combustion qui vient de cesser. Ainsi, dans ce cas, la première moitié des tubes pourra, à surface égale, produire au- tant de vaporisationique le foyer ; mais la seconde moitié produira néces- sairement un effet moindre, d'où résulte qu’alors la vaporisation moyenne ( 36 ) des tubes, par unité de leur surface totale, sera moins considérable que celle du foyer. » Dans une série d'expériences que nous entreprimes sur une chaudière originairement construite pour une locomotive, mais alors appliquée à une machine stationnaire , et dans laquelle les deux compartiments de la chau- dière étaient séparés par une cloison, ce qui permettait de mesurer direc- tement la vaporisation produite par le foyer et par les tubes, nous avons effectivement obtenu des résultats analogues à ceux que nous venons d’in- diquer. La chaudière était très longue, et quand le feu était abandonné à lui-même et la vaporisation peu abondante, les tubes produisaient, à sur- face égale, un effet considérablement moindre que le foyer; mais à mesure que la combustion était plus activée, et surtout à mesure qu’on appliquait à l’excitation du feu, au moyen d’une tuyère provenant d’une chaudière adjacente, un Jet de vapeur plus violent, l'effet des tubes se rapprochait de plus en plus de celui du foyer. » Cette observation nous explique donc les différents cas qui peuvent se présenter dans les machines. On voit que, selon qu'on activera le feu plus ou moins, dans des expériences particulières, on pourra obtenir dans les tubes des effets qui se rapprocheront plus ou moins de ceux du foyer; mais que pendant le service actif et régulier des locomotives, avec l'usage de la tuyère et pour des chaudières des proportions en usage, c’est-à-dire où la surface des tubes n’excède pas dix fois celle du foyer, on doit compter que les deux surfaces de chauffe produiront, par unité de surface égale, des effets égaux, et non des effets dans la proportion de 3 à r, comme on l’a cru jusqu'ici. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE.— Température propre des plantes.— Observations de M. Van Beck. « J'ai répété les expériences intéressantes de M. Dutrochet, concernant la chaleur propre des plantes, avec un plein succès, au moyen d’un galva- nomètre de M. Gourjon et des aiguilles physiologiques de MM. Becquerel et Breschet. » J'ai choisi pour mes expériences deux plantes en pots, savoir : le Sempervivum spatulatum et le Sedum cotyledon, placées à l'abri de l’action directe des rayons solaires, dans un appartement dont la température or- dinaire, de 15°,75 à 16°,75 centigrades, n’éprouvait pas de grandes ni de brusques variations. (37) » La pointe soudée d'une des aiguilles physiologiques, recouverte de plusieurs couches de gomme laque, fut insérée dans une jeune feuille de la plante, tandis que la pointe de l’autre aiguille se trouvait placée dans une feuille semblable de la même plante, mais morte; la vie y était anéan- tie, au moyen d’eau échauffée à une haute température. » L'appareil étant ainsi disposé et les aiguilles réunies, au moyen de fils conducteurs, avec le galvanomètre, les écarts variables de l'aiguille aiman- tée, indiquant ordinairement, quoique d’une maniere fort irrégulière, la plus basse température du côté de la plante vivante, montraient évidem- ment que le phénomène de la chaleur propre se trouvait obscurci par l’ac- tion anomale de causes externes. » La plante fut ensuite placée, avec un vase rempli d’eau, sous un grand récipient de verre, dont les parois intérieures furent humectées ; dès qu’un psychromètre placé sous la cloche, à côté de la plante, indiquait que l'air était saturé d'humidité, le phénomène de la chaleur propre se manifestait incessamment dans tout son jour. » En présentant des périodes distinctes et journaliéres,.je vis cette chaleur propre augmenter graduellement jusque dans le cours de l'après-midi, pour diminuer ensuite, disparaître presque totalement pendant la nuit et repa- raître de nouveau le jour suivant. » Le maximum de chaleur propre que j'ai observé de cette manière le 29 septembre, à une heure un quart après midi, dans une jeune feuille du Sedum cotyledon, évalué par plusieurs séries d'expériences comparatives, ne me paraît guère avoir dépassé 0°,25 centigrade, tandis qu’ordinaire- ment elle était de beaucoup moindre. Pendant des jours pluvieux et obs- curs le phénomène de la chaleur propre ne se manifestait pas aussi évi- demment que par un ciel pur et serein. » Jusqu'ici mes expériences s'accordent parfaitement avec celles de M. Dutrochet; dans un point cependant elles présentent une différence qu’il importe de signaler. » M. Dutrochet dit avoir trouvé que dans Pair atmosphérique, non sa- turé d'humidité, la feuille morte se trouvait toujours plus froide qu’une feuille semblable de la plante vivante; tandis que mes expériences, quoique répétées de plusieurs manières, m'ont au contraire constamment donné le plus grand froid du côté de la plante vivante. » Ce résultat ne me paraît pas inattendu, car, vu que le froid qui se manifeste à la surface des plantes vivantes est certainement produit par Vévaporation, et que cette évaporation est en même temps en rapport in- ( 38) time avec leurs fonctions vitales (1), il était certes à présumer que, non- obstant la chaleur propre, toujours fort petite, de la plante vivante, celle-ci se montrerait dans un air libre, où l’évaporation peut encore avoir lieu, constamment plus froide que la feuille morte, parce que dans cette dernière l'évaporation n’a lieu que par les causes physiques ordinaires, tandis qu’elle est augmentée par l’action vitale dans la plante vivante. » Un phénomène singulier, que j'ai constamment observé dans le cours de mes expériences, c'est qu’en enlevant subitement la cloche de verre qui interceptait toute communication de l'air de l'appartement avec celui de la plante, la chaleur de celle-ci montait tout-à-coup de quelques dixièmes de degré. Ce phénomène, cependant, ne durait que quelques instants; bientôt l'aiguille aimantée, en rétrogradant, dépassait le zéro de l'échelle et mon- trait, par sa déviation opposée et permanente, que la plante vivante se trouvait à une plus basse température que la feuille morte, comme cela a constamment lieu dans l'atmosphère. » Ce phénomène serait-il dù à l'accès instantané de l'air libre auprès de la plante qui, en stimulant ces fonctions vitales, déprimées par son séjour dans un air moins pur, augmente en même temps sa chaleur propre, avant que l'action contraire et frigorifique de l’évaporation rétablie ait encore pu se faire sentir? ÿ » Je ne me hasarderaipas à décider; mais j'espère que d’autres physiciens etnaturalistes s’occuperont de ces recherches qui,si je ne me trompe, pour- ront encore éclaircir mainte question intéressante de physiologie végétale. » PHYSIQUE DU GLOBE.—Sur le magnétisme terrestre et la hauteur de quelques points de l’Abyssinie. —Extrait d’une Lettre de M. »'Assapre à M. Arago, datée du Caire, le 2 novembre 1830. «Désirant répondre autant qu’il est en moi à la confiance que m'a té- moigné l’Académie en me faisant remettre des instruments pour l'étude des phénomènes de l'aiguille aimantée, je ne tarderai pas plus long-temps à vous faire part de mes premières observations magnétiques. Les aiguilles horizontales servant à déterminer l'intensité ont donné les nombres sui- vants d’oscillations en dix minutes de temps moyen : SO AO UT PO SAP RS UE Re et IC DIM 2 LORIE PO ere (1) Ce rapport se manifestait surtout dans les expériences que j'ai instituées il y a quelque teinps, conjointement avec M. le professeur Bergsma, sur une hyacinthe en fleurs, dont les racines plongeaient dans de l’eau chaude, expériences que nous avons eu l'honneur de communiquer à l’Académie. \ ( 39 ) A Paris (Observatoire). Aiguille n° 1... 199,29 oscill.. 18 août 1839.. Thermomètre —18,7 grades. Oscill. entre 7°4 et 26. id. 2... 209,467..... Ô id. 21,7 6,0 et 2,4. id. 32: 208010... id, 20,0 4,6 et 1,0. » Ces observations furent commencées à 7442" et finies à 942" du matin. A Rome. Aiguille n° r.. 213,20 oscill.. 20 sept.. Therm.— 1766. Oscill. entre 69,5 et 30,0, } Commencé à7h15" id. 2 AO, 817 nes id. 18,0 3, oeto, 8: N finià...... 8h90 id. BENNAIS DO id. 18,0 du matin » Ces observations furent faites dans le Bosque de l'Académie de France, au deuxième petit carrefour de l'allée en prolongement de l'escalier qui mène au belvédère. Le ciel était serein et l'instrument était bien ombragé par les arbres. A Alexandrie. 2 Aiguille n° 1.. 243,57 oscill.. 8 octobre.. Therm. 2369 oscill. entre 29,0 et 0°,3 | Commencéà 7# 2, id. 2.. 264,41 ....... id. 21.9 3, 3etu, 0 Pfinià..... 7hñy", id. L.. 243,08 ....... 14 octobre... 24.5 5, x et 0, 5 | Commencé à 7k4o”, id. 3.. 255,08 ..... a id. 21.9 3, 2 et o, 2 J fini à...... S'4ar. » Ces observations furent faites dans le jardin du couvent de Terre- Sainte, contre le mur d’enceinte qui longe le N.-E., et tout près de la croi- sée des allées. Le ciel est presque toujours resté légèrement couvert. Inclinaison de l'aiguille aimantée. À Paris, Je... 19 août 1839. 670131. À Rome........ 18 sept...... Go.22,5 par l'aiguille n° 2... Thermomètre 1760, A Rome........ 20 sept...... 60.25,8 id. no 21,6, À Alexandrie... 8 octobre. .. 43.48,2 id. AAC 254, A Alexandrie... 14 octobre. .. 43.48,5 id. Date 25,2: » Ces observations furent faites respectivement dans les lieux mention- nés ci-dessus et immédiatement après les observations d'intensité, sauf la première inclinaison observée à Rome, dont je passe sous silence les ob- servations d'intensité correspondantes parce qu’elles sont entachées d’er- reur. » Dans la soirée du 13 octobre j'ai observé l'immersion d’une très pe- tite. étoile derrière le bord obscurde la Lune, à 7*49"13°,5, et le 14 octobre j'ai observé l'immersion d’une autre, à 7"4"8',2. Ces heures indiquent le temps moyen à Alexandrie au moment des phénomènes. (40) » Je joins ici, d’après mes observations, les hauteurs de quelques lieux habités en Abyssinie : elles vous serviront dans le cas où vous donneriez suite à votre beau projet de remodeler la partie statistique de l'Annuaire, Therm. Therm. Barom. observé. corr. corresp. Air. Haut. Lori, dans la province de Säiméën............ 89556 ..... 88,88 ..... om50400 ..... 24er :.... 3503m" Amodjadji, village près Gondär............. g0,80 ..... 90,12 ..... 0,52834 ..... 20,00... 3091 H'alay, village près la côte de la mer Rouge... g2,00 ..... DIS Ne aates 0,55282 .-... 10 2700 Gündär, capitale de l’Abyssinie............. 93,32 ..... 92,64 ..... 0,58085 ..... 19,6 ..... 2294 Adwa, capitale de la province de Togray...... 94,15 ..... 93,47 -.... 0,59908 ..... 23,5Ke RE 2029 » Ces hauteurs ont été mesurées au moyen de la température de la va- peur de l’eau de source bouillante. Les corrections de l'échelle thermomé- trique ont été faites par M. #alferdin, et les calculs faits avec les Tables d’Oltmans et la formule de M. Biot, en supposant avec Ramond, qu’à défaut d'observations correspondantes, le baromètre au niveau de la mer et réduit à zéro, marque 0",76139. Comme il est très difficile de bien prendre les températures de l'air, celles que j'ai notées ne sont pas corrigées de la pe- tite erreur du thermomètre. » M. Léon Durarc préene le modèle d’un nouveau système de roues pour les bâtiments à DAPEH: Ce système, dont l'essai a été fait sur le Phare, navire que commandait alors M. Léon Duparc, permet de déplacer en très peu de temps les aubes des roues, soit qu’on veuille les enlever entièrement lorsque le navire doit marcher seulement à l’aide des voiles et sans le secours des ma- chines, soit qu’on veuille seulement varier la position de leur centre d’ef- fort en raison des différents degrés d'immersion des roues, par suite du chargement du navire. L'opération se fait dans tous les cas sans exposer à aucun danger les personnes chargées de l'exécuter. M. Léon Duparc joint à la description de l'appareil, différents documents ayant pour objet de prouver que depuis long-temps il s’occupait des perfectionnements à apporter à cette partie du mécanisme des bâtiments à vapeur, et de montrer quelles sont les dispositions nouvelles dues à M. Aubert, chef-conducteur de l'atelier de machinerie du port de Toulon, M. Biver adresse une Note sur la £empérature du fond d'un puits arté- sien, exécuté sous sa direction à Cosseigne- lès - Luxembourg. Les pre- mières observations faites à une profondeur de 337 mètres, ont donné des résultats qui paraissent beaucoup trop élevés, et la cause de ler- (41) reur ayant été aperçue, on a cherché à l’éviter en employant d’autres ins- truments. Un thermomètre à déversoir, descendu à la même profondeur, a accusé une température de 25°, 6. La lettre de M. Biver contient aussi quelques renseignements sur deux défenses fossiles d'éléphant qui ont été trouvées dans le voisinage de Luxem- bourg, à Ettelbrück, sur les bords de l’Alzette. Ces défenses, qui prove- naient sans doute d’un même individu, étaient enfoncées à deux mètres de profondeur environ, dans un terrain de transport. Elles avaient de très grandes dimensions, présentant à leur grosse extrémité un diamètre de 0,26 dans un sens et de 0,22 dans l’autre. Elles étaient situées parallèle- ment, la convexité tournée en haut, et à 1,20 de distance l’une de l’autre. Elles étaient très friables et paraissent avoir cependant mieux résisté à la décomposition, que les os du squelette dont on a cherché en vain des vestiges. $ M. Brancui adresse de Toulouse une image photographique exécutée par le procédé de M. Daguerre, maïs avec certaines précautions particulières auxquelles serait due, suivant lui, une particularité qui distingue ce dessin de ceux qu’on obtient ordinairement du daguerréotype. Cette particularité consiste en ce que plusieurs des objets figurés dans le dessin, lequel représente la vue d’une maison de campagne des environs de Toulouse, y sont exprimés en rouge; et, ce qui est remarquable, c’est que dans la nature la plupart de ces objets sont rouges en effet : ce sont des toits et des murs de briques. Nous disons /a plupart , car M. Bianchi lui- même a eu soin de faire remarquer, dans la lettre qui accompagne son envoi, que certaines parties de l'édifice dont la couleur n’a aucun rapport avec le rouge, sont rendues sur l’image par cette même teinte rougeàtre. M. BercenGer réclame contre la justesse d’une expression employée dans le Compte rendu de la séance du 16 décembre, à l’occasion d’une nouvelle Note qu'il avait adressée sur la rage (voyez t. IX, p. 809, 3° ligne en re- montant). Il ne nie point, dit-il, l'existence de la rage chez l’homme; ce qu'il soutient c’est que, lorsqu’elle se développe dans un être doué de rai- son, C’est sous l'influence de l'imagination, et qu’elle n’est point transmis- sible de cet individu à un autre homme ou à un animal. M. Prenquix écrit relativement à la même maladie, et pour soutenir la même opinion que M. Bellenger. C.R. 1840, 1er Semestre. (T. X , N°4.) i 6 (4) M. Gimaucr adresse une Note ayant pour titre : Description de deux ‘ap- pareils propres à concentrer des rayons de lumière ou de chaleur parallèles, sans détruire leur parallélisme. M. Rose adresse de Stockholm une lettre sur quelques faits géologi- ques qui lui semblent indiquer que les changements survenusentre le ni- veau de la mer et des côtes qu’elles baïgnent, changements dont les traces s’observent en tant de lieux, tiendraient en général, non à des soulève- ments partiels du sol, mais à un déplacement périodique des eaux s’opérant lentement du midi au nord, et réciproquement. C’est à ce déplacement qu'il croit pouvoir rapporter la destruction des grands pachydermes dans l'Asie boréale, la dispersion des blocs erratiques, etc. M. Nrcon écrit de nouveau relativement aux propriétés hygiéniques et thérapeutiques de l’eau. M. Viozcer adresse trois paquets cachetés portant pour suscription : Re- cherches sur la mécanique. L'Académie en accepte le dépôt. La séance est levée à 5 heures un quart. A. (43) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a recu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences; 2° semestre 1839, n*® 26 et 27, in-/°. Nouvelles comparaisons des Mesures géodésiques et astronomiques de la France, et conséquences qui en résultent relativement à la figure de la Terre; par M. Puissant; in-4°. (Extrait du tome 2 de la Nouvelle Descrip- tion géométrique de la France.) Annales des Sciences naturelles; août 1839, in-8°. Prodromus systematis naturalis regni vegetabilis; par M. pe Canvourx; partie 7°, in-8°, Administration des Douanes. — Tableau du Cabotage pendant l'an- née 1838; in-fol. Histoire naturelle des îles Canaries; par MM. Wsss et Berraeror; 45€ livraison, in-4°. Notes sur les Observations météorologiques faites à Flacq; ile Maurice, par M. Juuex Dessanpins, pendant l'année 1838; in-8°, avec. un tableau. Rapport de M: Gunxemin à M. le Ministre de l'Agriculture et du Com- merce sur sa mission aw Brésil; in-8°. Lettre à M. Dieffenbach sur une Thétroplastie, faite par un procédé nouveau et suivie d'un plein succès; par M. Sécaras; avec plaaches,in-8°. Traité de Philosophie médicale; par M. Auser ; in-8°. Balaruc-les-Bains, Compte rendu par M. Rousser; Montpellier, in-8°. De la Diplopie uni-oculaire, ou double vision d'un œil; par M. Szokasxy; in-8°. Nouvelle rue Louis-Philippe. — Projet; par M. Romner; in-8°. Annales de la Société royale d'Horticulture de Paris; nov. 1859, in-8°. Le mécanisme des Cris et leur intonation notée par M. Corousar (de l'Isère), in-8° Recueil de la Société Polytechnique; oct. et nov. 1839, in-8°. Revue critique des Livres nouveaux; 7° année, n° 12, in-8°. Recueil de la Société libre d'Agriculture du département de l’Eure; in-8°. ( 44 ) Le Technologiste, ou Archives des progrès de l'Industrie française et étrangère; part M. Marveyre, déc. 1830, in-8°. Journal de Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie; janv. 1840, in-8°. Journal des Connaissances nécessaires et indispensables, sous la direction de M. Cuevaruier; janv. 1840, in-8°. Journal de la Société Vaudoise d'utilité publique, faisant suite à la feuille du canton de Vaud; publié par M. Caavaxnes; Lausanne, in-8°. A Theory.... Théorie de la Physique; fondée sur les principes méca- niques; par M. T.-H. Paszey; Londres, 1836, 1 vol. in-8°. A Paper... Mémoire sur l'usage de la Rate; par le même; J ersey, in-82. Transactions.... Transactions de la Société royale médico-botanique de Londres; vol. 1°", partie 4°, in-8°. The Annals.... Annales de l'Électricité et du Magnétisme ; oct. 1839, in- 8°. Address of... Discours du Président de la Société royale de Londres (M. le marquis de NorræamProx), prononcé à la réunion annuelle du samedi 30 nov. 1839; in-8°. Astronomische.... Nouvelles astronomiques de M. Scaumacuer ; n° 387 à 389, in-4°. Die Sternschnuppen... Sur les Étoiles filantes; par M. BeNZENBER 6 ; Hambourg, 1839, in-8°. Gazette médicale de Paris; tome 7, n° 52 et table, et tome 8, n° 1%. Gazette des Hôpitaux; n° 151 à 153, tome 1°’; et n° ret 2, tome 2. L’Esculape; 1 année, n° 20; et n° 1, 2° année. Gazette des Médecins praticiens; 1"° année, n° 5o et 51, et 2° année, nor: L'Expérience, journal de Médecine; n°° 130 et 131. L’Ami des Sourds-Muets, journal ; nov., in-8°. Revue progressive d'Agriculture, de Jardinage, d'Économie rurale et do- mestique; n° 3, in-8°. Lettres de l'autre Monde (la première de Napozéon aux astronomes); i in-8°, zç‘zGL 6Gr‘YcL ob LL 61‘oçl 1ÿ<19L Lo‘gol| o gg‘ ol lc Lo‘1GL Yyg'oL zi*ecl gç‘oçl 69‘obL og‘ 1çl co 1‘o1+|cçoçL ÿ'uthig" pl Lo +|çz‘zcl g‘6 - FIgL'ecl gi L go‘LyL T + cLeçcL HE) 1118/6062 c‘1 +lor‘e9/ oÿ +I6L'çol ti*zçl L'G + :*::siou npsouualon bec} “nel içueic np ‘AoN : ÿag‘çG ‘ano9| ocue1ir np ‘on £-wnuas va amd os ne,,1 np ‘AON ‘ en e Or sole 10 ao " e no lu 14tle FHÉ+HEH+1+l+++1+ L'e] Le) " ODLOHO = = «4 = cesse :130AnOT) *sa8euu s19#9"T * lo“ o‘ ‘lg'o Es -.-nvogle* € [4 L g° 9° ct oo ä e NOM OA A mL A D TANT = © O©O OM ED D NO = m = © M OO À À = © ‘:-xno8vnu sai], “amd LÉHEHE HE +++] 447 ceeee-amd °+***J19An07) ce om "12 7 meanop|} FT *xno8enN|c * *xoano0n]o ‘6 *+*+ *uoanon|1 °::*"29an0n9/0 ‘0 + --xnoSenNll‘c ‘saSenu sanbyonê) Be votre te: pie[[moig cÙ rertctee xna8enu SAIT, tenstetee se +2 + SAUT SRE Hesne) sesssesssss eee +3ianoT) cesse ee ee pie[lMOIT seteeese:-sosenu S1989/T resseeseeset eee 12An07) reste. -mvag sesseeseeee epaeqmoïgl sossetestese:xnosenN sersssseese +: eyaoanonlc ceeteee paeqimosg ses seestette18An07 ésecssreee sexno8enN AHAnrIOriiiOzE RAGE ES HO M DmoIa La o o c ni L sh Or S + CAS Ch 6 c‘6 ARE = ann HÉHREHEHÉEHEHHITET+ sAisoS 2e 2 HART EE HE ELA HHET en © 6 m TL 1) M © © A D D D TM DO M © « = nnnn ere re 10 ST = SO 10 M © OM EE ED D ED O Hrentesanest td 0DDO0O MO ADD OX D © EMI © OXO CM OÙ TO = A © am CCC en enr en 2 2 2 1 dj Zi 3 te) ON Oro ma O D AN EU NN © © +: Rene e nr nn nr er © mm © © 4 D DO LWNO © À A A C4 HÉHHEHEIEHEHEHHEE SNS Cm AS AT ro 0 +++++illl +++ +++ | +++ er 0 AM O NAOUOL O©O OM À C. R. 1840, 17 Semestre, (T, X, N° 4.) DER g | wx | ‘00€ Dee) “moueg | © |‘waeux | ‘wourg np Ë Al 5 DR TT, IVIT *AULARONUIEHL “wos na sxynax 6 *HIOS NG SAUNA € AT A O0 “ur |UIXCIN peser | NH IO ED *NILVN na saunax 6 *SIOU n ‘684 AUANAIHA — 'SHAÜIIOTOHOHLAN SNOILVAUHHSAO RS TRE RS IN PR I ER ne 1 : = T4 + bte EE 2 EEE ca Pi ee mé © mue Me os AS CON AE: AS LE Bu S LT +20 æ DGECER *x-æ of EET ane rues Ex ; À 4 as ef | Fe 9 d 7) HE se + SE. ef qe om COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 13 JANVIER 1840. VICE-PRÉSIDENCE DE M. SERRES. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE.—JVote à l'occasion des observations de M. Van Beek, sur la température propre des plantes; par M. Durnocurr. « Je dois ici remercier M. Van Beek de l’empressement qu'il a mis à ré- péter mes expériences surla chaleur propre des végétaux. La vérification qu'il a faite de l'existence de cette chaleuret de sa période diurne, met désormais ces faits au nombre de ceux qui doivent se placer définitivement dans la science, laquelle n’admet, en général, que ce qui a été vu par plus d’un observateur. ’ » M. Van Beek est en dissentimentavec moi, relativement à un seul fait de très peu d'importance; j'ai annoncé qu'en mettant en expérience comparative à Pair libre une partie végétale vivante et une partie végétale semblable etmorte, cette dernière paraissait toujours plus froide que la première : M. Van Beek a constamment obtenu un résultat opposé. Cette opposition dans les résultats de nos observations tient peut-être à une dif- férence dans lemode de préparation de l'expérience. M. Van Beek a, comme moi, plongé dans l’eau très chaude la partie végétale qu'il voulait priver de la vie; peut-être l’a-t-il ensuite laissée se refroidir à l’air libre et perdre G.R, 1840, 1'T Semestre. (T.X, N° 2.) () (48) ainsi par l’évaporation une partie de l’eau qui humectait sa partie superfi- cielle ; quant à moi, je la refroidissais par l'immersion dans l’eau froide, et c'était ainsi, complétement imbibée d’eau , que je la mettais en expérience. On conçoit qu'il devait y avoir chez elle plus d’évaporation que dans la partie végétale vivante moins humide, et que, par conséquent, elle devait être plus froide qu’elle, tandis qu'un résultat opposé pouvait être obtenu lors- que la partie végétale, tuée par l’eau chaude, avait pu évaporer l’excès d’eau qu’elle y avait acquis en séjournant quelque temps à l’air libre. Peut-être aussi la nature particulière des parties végétales peut-elle influer sur la différence des résultats dont il est ici question. » CHIMIE ORGANIQUE. — {Vote sur la décomposition des substances organiques par la baryte; par MM. Prrouze et Micro. « En traitant l'acide acétique par le chlore, M. Dumas a fait la décou- verte d’un acide nouveau qu'il a nommé chloracétique; il a observé que cet acide, sous l'influence des bases alcalines, se transforme en acide car- bonique et en chioroforme, et il a cru pouvoir rapprocher aussitôt cette dernière transformation de celle qu’éprouve, dans les mêmes circonstances, Vacide acétique. Ainsi l'acide acétique C*H°O*, H° O, et l'acide chloracé- tique C{CLSO*, H*0 donnant avec les alcalis, le premier du gaz des marais CH, le second du chloroforme, C*CLSH"; le gaz des marais et le chloro- forme appartiendraient au même type organique, et seraient aussi voisins l’un de l’autre que les acides dont ils dérivent. » La production du gaz des marais a lieu dans un grand nombre de cir- constances; mais dans aucune elle ne s’était montrée d’une manière aussi nette, aussi curieuse que dans l’expérience de M. Dumas. Toutefois la même expérience, les mêmes résultats avaient été déjà signalés par M. Persoz, dans un ouvrage intitulé : {ntroduction à l'étude de la Chimie moléculaire. Ce chimiste dit expressément qu’en décomposant l'acide acétique dans l’a- cétate de potasse, par 1 équivalent d'hydrate de potasse, on obtient 2 équivalents de carbonate de potasse et 4 volumes du gaz des marais, C°H° qu'il nomme à cause de sa composition carbure tétrahydrique. M. Persoz, bien que dirigé par des idées théoriques qui diffèrent de celles de M. Dumas, voit également là une conservation de type. » Il nous a semblé que la production du gaz des marais ne présentait aucune liaison avec la constitution de l'acide acétique; qu'il y avait là un phénomène du même ordre que ceux qui ont été signalés par l’un de nous, (49) il y a quelques années, dans la décomposition de l'acide formique par la potasse, du même ordre que les phénomènes observés par M. Mitscherlich, par M. Péligot, dans l’action décomposante de la chaux sur l’acide ben- zoïque, et par M. Bussy, lorsqu'il a signalé la margarone et la paraffine. » Nous avons trouvé là, en un mot, une véritable décomposition, une destruction de la substance, et c’est de ce point de vue que nous nous sommes livrés à quelques recherches. » L'alcool absolu a une composition telle qu’elle peut se traduire en acide carbonique et en gaz des marais, C#H°0:=— CO? + CH’; nous l’a- vons fait passer sur de la baryte anhydre, à une température voisine du rouge sombre, et nous l'avons transformé complétement en acide carbo- nique, qui est resté sur la baryte et en gaz des marais qui s’est dégagé en abondance. » Voilà donc une nouvelle source de gaz des marais dans l'alcool, et, certes, personne ne pourra voir une relation même éloignée entre l'alcool et le gaz des marais. Est-il davantage permis de voir une relation entre l'acide acétique et le gaz des marais? » L'acide formique C*H°0*, HO peut se représenter par C*0f, Hf, c'est- à-dire par de l’acide carbonique et de l'hydrogène pur; lorsqu'on le chauffe avec un oxide, il se décompose en effet ea acide carbonique qui reste sur l'oxide et en hydrogène pur (1). Dans cette circonstance, la moitié de l'hy- drogène vient de l’eau, qui a été décomposée par le carbone de l'acide for- mique, sous l'influence de la potasse. Ce mode de décomposition, déjà plus avancé que celui de l'alcool par la baryte anhydre, nous à fait espérer une destruction analogue pour l'alcool, en employant la baryte hydratée. Nous avons donc fait passer le gaz des marais provenant de la décomposition de l'alcool sur de l’hydrate de baryte, et nous avons obtenu de l'hydrogène en grande quantité. » La naphtaline s’est brülée de la même manière en donnant lieu à un dégagement d'hydrogène. » Les oxalates anhydres chauffés avec la baryte donnent, comme on sait, de l’oxide de carbone: en substituant à celle-ci de la baryte hydra- tée, nous avons obtenu de l'hydrogène. » Nous avons été ainsi conduits à décomposer l’oxide de carbone lui- même par l’hydrate de baryte : il nous a donné de l'hydrogène pur. » Enfin le charbon, chauffé avec un excès d’hydrate de baryte, passe (1) 4nn. de Ch. ei de Phys., année 1831, tom. XLVIIT, p. 398. (50) à l’état d'acide carbonique qui se fixe sur la base, tandis que l'hydrogène se dégage encore. » En partant des expériences précédentes, nous croyons pouvoir tirer la conclasion suivante qui est fort simple: la baryte anhydre enlève aux substances organiques tout l'acide carbonique que leur composition élé- mentaire leur permét de fournir; la baryte hydratée pousse la destruction plus loin, et tend à brûler tout le carbone, tandis que l'hydrogène qui pro- vient de la substance 'se réunit à celui qui provient de la décomposition de l’eau et se dégage à l’état de liberté. On comprend qu’en vertu de cette règle les substances isomériques qui diffèrent certainement dans leur com- position intime, doivent toutes arriver à une même destruction finale. » Dans les produits qui résultent de cette réaction violente, il n’y a plus, suivant nous, d'autre rapport avec la substance primitive que celui qui dérive immédiatement de la composition même de cette dernière. Son ar- rangement moléculaire, son type, est anéanti; nous ne saurions mieux comparer cette action de la baryte qu’à celle de loxide de cuivre sur les substances organiques. Avec l’oxide de cuivre, l'acide carbonique qui se produit aux dépens de la matière organique se dégage et le cuivre reste ; avec la baryte, l’acide carbonique demeure combiné. Toute la différence provient de ce que l’oxide de cuivre est d’une réduction facile, et brûle l'hydrogène aussi bien que le carbone, tandis que la baryte n’est réduite dans aucun cas; ajoutons que c’est l’eau seule de la baryte qui fournit son oxigène à la combustion, et que dès lors l'hydrogène doit se dégager à l'état de liberté. » Remarques de M. Dumas à l’occasion de ce Mémoire. « Je regrette de n'avoir pu assister au commencement de la séance, car mon intention était d'entretenir l’Académie des expériences publiées par M. Persoz, touchant la décomposition des acétates au moyen -des alcalis, et leur conversion en carbonates et en gaz des marais. J'aveis prévu cette conversion dans mon Mémoire sur l'acide chloracétique, mais je n’ai pu la réaliser que dans ces derniers temps. Dans l'intervalle, l’ou- vrage de M. Persoz a paru; il renferme le:même fait, ce dont j'ai eu con- naissance par une lettre de M. Persoz lui-même, que j'ai reçue hier, et je m'empresse de rendre à l’habile professeur de Strasbourg ce qui lui ap- partent. » Du reste, en poursuivant mes expériences, je me suis assuré, depuis (51) quelques jours,.que l'alcool donne, par l’action de la baryte, du gaz des marais ; que l'acide. formique donne de, l'hydrogène;pur ;.qu’il en est de même. de l'acide oxalique. » Ces faits , je les-avais prévus; ils sont d'accord avec ceux.que yient de rapporter M. Pelouze, comme on pouvait s’y attendre. Ils seront discutés dans le Mémoire que je-m’occupe de compléter, et.ils se rattachent à des vues parfaitement d'accord avec celles qui ont dirigé les recherches qui ont précédé celles-ci. » THÉORIE DES NOMBRES. — /'héorèmes relatifs aux:formes-quadratiques\ des nombres premiers et dei leurs puissances; par M. A.-L. Caueux. « Parmi, les résultats auxquels je suis parvenu, dans le Mémoire pré- senté à l’Académie le 31 mai, 1830, et inséré, par extrait ,dans le, Bulletin des sciences de M. de Férussac, il en, est, un qui a particuliérement attiré l'attention des géomètres. Je veux parler du théorème suivant lequel une puissance d’un nombre premier p, ou le quadruple de cette puissance, peut toujours être converti en un binome de la forme x? + ny* ; lorsque, 7 étant un diviseur premier de p—1,etde la forme 4x+3, on prend pour exposant de la puissance le double du plus petit nombre entier équivalent, abstraction faite du signe, et suivant le module x, à celui des nombres de Bernoulli, $5 36 es) EÉC:G dont le rang est représenté par le quart de 7 +1. D'ailleurs ce même ex- posant a pour valeur exacte ou la différence entre le nombre des résidus et le nombre des non-résidus inférieurs à la moitié du module 2, ou le tiers de cette différence, suivant que ce:module divisé par 8 donne pour reste 7 ou 3. Or non-seulement la proposition que je viens de rappeler renferme, comme cas particulier, un théorème remarquable énoncé par M. Jacobi dans le journal de M. Crelle. Mais il est bon d’observer qu’elle se trouve elle-même comprise dans une proposition plus générale qui me paraît digne d’être signalée, et que je vais énoncer en peu de mots. » Supposons que, z représentant toujours un diviseur impair de p— 1, ce diviseur 7 soit encore de la forme 4x + 3, mais cesse d’être un nom- bre premier. Soit d’ailleurs 2 l’un quelconque des nombres entiers, pre- (52) miers à n et inférieurs à £ n. Lorsqu'on prendra successivement pour mo- dules les divers facteurs premiers de 7, que nous supposerons inégaux entre eux, » pourra devenir plusieurs fois un non-résidu quadratique, et ce nombre de fois pourra être ou pair ou impair. Cela posé, comp- tons les valeurs de À qui se trouvent dans l’un des cas, et du nombre de ces valeurs retranchons le nombre de celles qui se trouvent dans l’autre. Le quadruple de la puissance de p qui aura pour exposant ou la différence obtenue, si » est de la forme 8x + 7, ou le tiers de cette dif- férence dans le cas contraire, pourra toujours être converti en un binome de la forme x° +ny*; et l’on pourra effectuer immédiatement cette con- version en multipliant l’un par l’autre, dans un certain ordre, les facteurs primitifs du nombre premier p. » Des théorèmes analogues sont relatifs au cas où le nombre 7 serait pair, ainsi qu’au cas où 7 étant impair serait de la forme 4x + 1, pourvu que dans ce dernier cas le nombre p — 1 soit divisible par 4. Analyse. p étant un nombre premier, n un diviseur impair de p — 1, en sorte qu'on ait p—1=—=n®, 8 une racine primitive de l'équation ANT, _p une racine primitive de l’équation Se £ une racine primitive de l’'équivalence x?" = 1, (mod. p); et k, k des quantités entières; posons (1) ©, = 0 + pra php + pr-2nge 2, et On x (2) Rs = . 1 Oh+x En vertu des principes exposés dans le Bulletin des Sciences de M. de Fé- russac (septembre 1829), et rappelés dans la séance du 28 octobre dernier(*), l'on aura : 1° en supposant divisible par n, (3) @ = ® = — 1; (*) Pour obtenir les formules que nous donnons ici, il suffit de remplacer dans celles que renferme le Compte rendu de la séance du 28 octobre , A paræh, et Æ par &k, puis d'écrire, pour abréger, ©, ©, Ri,x, au lieu de ©,3, ®,x, Rœh, mk- (53) 2° et supposant À non divisible par n, (4) 9,91 = (— DE, Ra = — (— 1)” p. On trouvera par suite, en supposant # ou 4 divisibles par n, (5) Riu = — 1) et, en supposant k, # ainsi que h + k non divisibles par 7, (6) RiaR-1, a = P: De plus, si z est pair, alors la valeur de © —= © .=8—#+80 Cr Dre le n 1 7 à sera déterminée par la formule P—1 GRO G EE EU EN J= Œ) 2 p. Enfin nous désignerons avec M. Legendre par la notation G) P Pp—1 le reste de la division de À ? par le nombre p, et par suite l’on aura (= à où) = selon que À sera résidu quadratique ou non résidu quadratique suivant le module p. » Cela posé, considérons d’abord le cas où # est un nombre impair, et soient TNT les facteurs premiers de 2, que nous supposerons, pour plus de simpli- cité, inégaux entre eux. Concevons d’ailleurs que, À étant un nombre en- tier, premier à 7, l’on pose, avec M. Jacobi (*), = 0 6). (*) Comptes rendus des séances de l’Académie de Berlin , octobre 1837. ( 54 ) Parmi les nombres entiers, inférieurs à #7, et premiers à », les uns, PRO URL > 0 ET AN RSR vérifieront la condition les autres, vérifieront la condition Cela posé, faisons IN ®, (C7 O,» .…., J—=®, 9, On... nn(si) (5) (5) le nombre des entiers inférieurs à z et premiers à n. Si le diviseur x de p — 1 est de la forme 4x + 1, on aura Eee DOME) et par suite, en vertu de la première des formules (4), et soit à à DEENAU ES 0. Mais il n’en sera plus de même, lorsque 7 sera de la forme 4x + 3, et que l’onaura en conséquence ED=-r A, ou À',ou.A',... ce que devient le polynome Soient, dans ce dernier cas, B— HO. Ep — 00, quand on y substitue à p le nombre premier », où »’, où y” ge. (55) à ÿ une racine primitive de l'équation TU, COURTE = OU MT |, Nec, enfin à # une racine primitive de l’équivalence x" = 1 (mod.»), ou æ"T= 1 (mod. »’), où x" "= 1 (mod.»"'), etc. On trouvera (9) ol — À + BAA'A"..., 92J — À — BAA'a"..., À, B désignant deux quantités entières, qui, pour certaines valeurs de », pourront être divisibles par p ou par une puissance de p. Comme on aura d’ailleurs V1 UT PT A = (—1)? v, INC Eten ee NN) LEE d—1 , y—1 TRE CORRE COTE F) par conséquent (10) A'AMA":,.. = (—1)? n, et de plus, en vertu de la première des formules (4), à (1) D= p?; on tirera des équations (9) et (10), en supposant » de la forme 4x+ 3, N (12) 4p° = À° + nB*. » Concevons maintenant que l’on ait n —= hyry",... v,.v,v",... désignant toujours des facteurs premiers impairs, et suppo- sons que, À étant un entier premier à n, par conséquent impair, on représente par © la quantité + 1 ou — 1 à laquelle on peut réduire le reste de la division de k par 4. Posons d’ailleurs généralement D =00O.: C. R. 1840, 1€T Semestre. (T. X, N°92.) 9 (56) Enfin partageons les entiers inférieurs à z et premiers à x en deux roupes FE RER UC Late, 7, 4e. les termes du premier groupe étant ceux qui vérifient la condition GE et les termes du second groupe, ceux qui vérifient la condition CE En raisonnant comme ci-dessus, désignant par nm 1 1 N = (1 G—;).. 2 y y le nombre des entiers inférieurs à z,. mais premiers à 7, et posant tou- jours I = 0,9,0,...., J — @:0,0,..., on trouvera, si z est de la forme 4x +3, N à ë (13) TP CU pie Si au contraire p est de la forme 4x + 1 , on obtiendra la formule N (14) p? = À? + »»9....B, ou, ce qui revient au même, la formule IN SOEUR (15) PP = À + 7 B:, A, B étant des quantités entières, qui pourront être divisibles. par P où par une puissance entière de p. » Supposons encore n— 8:v»"..., v, v!, "..., étant des facteurs premiers impairs. Alors: le nombre des en- tiers inférieurs à n et premiers à #2, sera toujours ni ( DC =D (57) Concevons d’ailleurs que l’on partage ces entiers en deux groupes (4 11 4 (7 RAR ROR MEET en plaçant dans le premier groupe ceux qui, étant de la forme 8x<+ 1 ou 8x + 7, vérifient la condition Ga et ceux qui, étant de la forme 8x +3 ou 8x+5, vérifient la condition hk ( =— 1. A YYY Alors, en supposant toujours I = ©; Or Oz... ., J = O7: Or Or..…., on trouvera, si z est de la forme 4x + 1, N À N Le = ie et, si nr est de la forme 4x + 3, N (16) p?= A°+ovvr"...B, ou, ce qui revient au même, D, n (17) PR EN AE À, B désignant des quantités entières qui peuvent être divisibles par p, ou par une puissance de p. Pour rendre la formule (17) applicable au cas où n serait de la forme 4x + 1, il suffirait de prendre pour BH," ceux des entiers, inférieurs à #, et premiers à n, qui, étant de la forme 8x +1 ou 8x3, vérifient la condition > Rk Gr) ir 4 et ceux qui, étant de la forme 8x +5 ou 8x + 7, vérifient la condition 1 (7) = — I. ke LCR YyY.,. (58) » Soit maintenant 1e la plus haute puissance de p, qui, dans les formules (12), (15), (17), divise simultanément À et B. Si l’on pose A=px, B= p'r, et ces formules donneront respectivement, 1° pour n = y", ... (18) 4p* = 2° + n°; 2° pour n = 4» v".... ou pour n = 8"... (19) Je x ,.ÿ étant des nombres entiers, non divisibles par p. » Il reste à expliquer comment on peut obtenir dans chaque cas la va- leur de l’exposant k. v Or, parmi les entiers premiers à 7, mais inférieurs à £z, les uns, dont nous désignerons le nombre par i, appartiendront au groupe Bupeopieeh à les autres , dont nous désignerons le nombre par j, au groupe Ë 1 7" 4 l'E MEN POI RES ë GE N et, comme le nombre total de ces entiers sera évidemment —, les nom— bres i, j vérifieront la condition (20) i+j=— Cela posé, si l'on étend à tous les cas la méthode de calcul, que nous avons suivie dans le Mémoire du 31 mai 1830 lorsque 7 était un nombre premier de la forme 4x +3, on arrivera aux conclusions suivantes. » Si le nombre 7 est impair et de la forme 4x+3, l'exposant w se réduira simplement à la valeur numérique de la différence 41 — ]; ou au tiers de cette valeur numérique, suivant que n divisé par 8 don- nera pour reste 7 ou 3. ( 59 ) »Si, le nombre 7 étant divisible par 4, 7 est de la forme 4x +4, ou si n étant divisible par 8, donne pour quotient un nombre impair, l’ex- posant & se réduira simplement à la moitié de la valeur numérique de la différence i— Jj. » Quant aux valeurs entières de x propres à vérifier les formules (18), (19), on les déduira, si # est impair, de la formule I J (1) e = p2t+iti) et, si nest pair, de la formule I J (22) HT (++). Si d’ailleurs on pose, pour abréger, D = ie os (23) =. SU Q = R, kr, gp: on trouvera, 1° en supposant ? de la forme 8x + 7, I P (24) 1 2° en supposant 7 de la forme 8x + 3, 1‘ P (25) F5 = 0? 3° en supposant 7 divisible par 4 ou par 8, PRE (26) T = Q° » Il est bon d'observer que les seconds membres des formules (21), (22) peuvent être réduits, en vertu de la formule (2), à des fonctions rationnelles de p. Cela posé, si, dans ces seconds membres, on remplace la lettre p qui représente une racine primitive de l’équation D Mt par une racine primitive r de l’équivalence x" = 1, (mod.p}), alors, en ayant égard à la formule (6), et aux principes établis dans l’ar- ( 60 ) ticle déjà cité dans le Bulletin des Sciences, on obtiendra facilement un nombre équivalent à x* suivant le module p; puis on en déduira immédia- tement la valeur de x", si wse réduit à l'unité. Mais si surpasse l'unité, alors, pour déterminer 7, on pourra ou recourir directement à l'équation (21) ou (22), ou bien remplacer dans le second membre de cette équation le lettre p par une racine primitive de l’équivalence x"=1,(mod. pr). » Pour montrer une application des formules précédentes, supposons n—=8. On aura A Mie | UPS o : 1j i=2, j=0, = — =, = 0,0, — R,:@,, J —=0;:9, == Rs, DR pe ER Rs Ro, et par suite les formules (19) et (22) donneront Pr SE 3 — Dr = (2 ne Ken ire = BR; DE CG + Les 5,7 Ha FAN Si, dans la dernière formule, on remplace la racine primitive p de l’équation DUT par une racine primitive r de l’équivalence x = 1,(mod.p); ee alors on devra remplacer aussi R;,, par le rapport 1.2.3...4@ 7 G2...2)1.2...30) , — z la valeur de & étant À 5 ct l'on pourra prendre en conséquence ï 1.2.3...47 2 (L2,.@)(1.2. 30) (mod. p). TX = Ces conclusions s'accordent avec une formule donnée par M. Jacobi. (61) »Les seuls cas auxquels les formules (18)et(19) ne soient pas applicables, sont, 1° le cas où l’on supposerait 7—=3; 2° le cas où l’on supposerait n —4. Dans le premier cas, où l’on a Br ARE RO Te — on doit prendre w=— 1 =i—)j; etalors, en partant de l'équation P=Ri: R,,2; on est conduit aux formules 4p = x° + Ge CARE ones (1.2.2)? P données par M. Jacobi Col de M. Crelle, is » Dans le second cas, où l’on a Mn EN ll N, on doit encore prendre = 1 —=i—)j; et alors, en partant de l'équation pP= Ris R33, on est conduit aux formules p=x" +7", ee PEACE 22 à 2. (1.2...2)°? qui ont été obtenues par M: Gauss , dans son beau Mémoire sur la théorie des residus biquadratiques ( avril 1825 ): (*). » Nous indiquerons dans un autre article diverses conséquences remar- quables qui peuvent encore se déduire des formules ci-dessus établies. » œ M. Ar. Broncnrarr:fait hommage à l’Académie d’un premier Mémoire sur les kaolins ou argiles à porcelaine, sur la nature, le gisement, l'ori-- gine. et l'emploi de cette sorte d'argile. M. pe Susvestre fait hommage de deux Notices biographiques, lune sur feu M. Auzard, Vautre sur feu M. Tessier, l’un et l’autre membres de l'Institut. (Voir au Bulletin bibliographique. ). (®) Voir les Mémoires de Gottingue, de 1827. (62) RAPPORTS. MÉCANIQUE. — Rapport sur un Mémoire de M. nr Caurexy. (Commissaires, MM. Cordier, Poncelet, Coriolis rapporteur. ) « L'Académie nous a chargés, MM. Cordier, Poncelet et moi, de lui faire un rapport sur un Mémoire de M. de Caligny ayant pour objet la descrip- tion d’une machine hydraulique. » La machine que M. de Caligny soumet au jugement de l’Académie, a pour but de transmettre directement l’action ou le travail d’une chute d’eau à des pompes, ou à telle autre machine exigeant un mouvement de va-et-vient. Elle produit cet effet, au moyen des oscillations périodiques de l’eau mo- trice dans un siphon ou tuyau où elle passe pour se rendre du niveau su- périeur au niveau inférieur. Elle donne ainsi un mouvement alternatif à un flotteur, qui transmet le travail de la chute à la machine produisant l'effet utile. » Nous allons expliquer d’abord le principe de cette machine et ses prin- cipales dispositions. » Les eaux motrices du canal supérieur se rendent dans le canal infé- rieur, en parcourant un large siphon ou tuyau, qui descend plus bas que le niveau inférieur. Au lieu de couler uniformément, le liquide n'arrive dans ce siphon que périodiquement. Cet effet se produit par le jeu d’une vanne ou soupape circulaire mobile, dont nous expliquerons plus loin la disposi- tion; elle a pour objet de fermer et d'ouvrir la communication entre le haut du tuyau et l’eau qui vient de la superficie du: canal supérieur. Gette eau, ayant d’abord rempli le tuyau, et commençant à s’écouler avec une vitesse qui s’accélèrefson niveau baisse, parce qu'il se débite plus de liquide qu'il n'en arrive. Un flotteur fait fermer cette soupape et l'écoulement ne peut plus se continuer que par un abaïssement du liquide dans le tuyau ; en vertu de la vitesse acquise, cet abaissement dépassera le niveau inférieur, et sera suivi d’une oscillation remontante, qui néanmoins, en général, n’é- lèvera pas l’eau au niveau primitif du canal supérieur : la différence vient des pertes de force dues au frottement et à tout ce qui a pu mettre obs- tacle au mouvement. Si l’on conçoit que l’on aït placé, au niveau supérieur de cette eau, un flotteur d’un volume considérable, qui soit lié par une bielle au piston d’une pompe ou à,tout autre appareil destiné à produire un certain effet utile en opposant une résistance au mouvement ascension- (63 ) nel de ce flotteur ; alors le niveau supérieur du liquide oscillant s’élèvera encore moins haut que si le flotteur était hbre; et si on laissait l’oscillation recommencer, à partir de cet état, elle aurait encore moins d'amplitude et s'éteindrait très promptement. Mais si vers lemoment de stationnement du liquide, quand la seconde oscillation va commencer, on lève une vanne qui laisse ainsi arriver assez d’eau du bief supérieur sur le liquide contenu dans le tuyau pour que son niveau revienne affleurer le canal supérieur, comme au commencement de la première oscillation, et qu’alors l’oscillation des- cendante recommence et fasse abaisser le flotteur, on aura un second effet semblable en tout au premier. En continuant ainsi à reverser à chaque oscillation, une certaine quantité de l’eau du canal supérieur dans le tuyau, on entretiendra le mouvement oscillatoire du flotteur, malgré les résistances que nous avons supposé qu'il avait à vaincre pour s'élever en produisant un effet utile. » On aura donc établi aiñsi un moyen de transmettre le travail d'une chute d’eau à un appareil où un certain effet se produit par un mouvement de va-et-vient. » On conçoit qu'il n’est pas nécessaire, comme nous venons de le sup- poser dans une première exposition, que le flotteur n'éprouve de résis- tance de la part de l'effet utile que tandis qu’il est soulevé par l’oscillation ascendante : on peut, et c'est ainsi que l’auteur l'entend , lui donner cette résistance à vaincre pendant qu'il descend, et diminuer ainsi l’amplitude de la demi-oscillation descendante, laquelle diminue aussi celle de la demi-oscillation ascendante, comme dans le cas où la résistance opposée au flotteur ne se manifestait que pendant son ascension. Enfin, on peut lui donner une demi-résistance pour la descente etune demie à la montée. Ilen résultera toujours une même diminution totale pour le niveau de l’eau après la période entière de l’oscillation, et toujours l’eau qu’on soutirera du canal supérieur viendra rétablir le nivean primitif pour que chaque oscillation se fasse avec les mêmes circonstances que la première. » La vanne ou soupape qui, par son soulèvement à chaque oscilla- tion, permet à l’eau de la source de remplir la partie supérieure du tuyau, n’est autre chose qu’un anneau cylindrique qui s'appuie sur le fond d’une cuvette circulaire, formée par l’évasement de la branche du siphon. 11 est soulevé par un flotteur annulaire placé dans ce siphon. On donne à cet anneau des guides fixes, pour assurer la régularité de son mouvement vertical, et on l'équilibre par un contre-poids, afin que le flot- teur qui le fait mouvoir n’ait à surmonter que les frottements. Ce n’est C. R. 1840, 127 Semestre. (T. X, N°2.) 10 ( 64 ) ainsi que lorsque la colonne fluide à soulevé en remontant le petit flot: teur annulaire, que la vanne se lève et que l’eau de la source supérieure vient surcharger cette colonne, et lui donner la force vive suffisante pour accomplir Son'oscillation, malgré l résistance que doit vaincre le grand: flotteur: » Dans cette machine, la durée d'une oscillation dépend de la longueur du tuyau ou siphon, et du rapport qu’il y à entre le diamètre de la partie verticale et de la partie horizontale: On pourra done, en variant ces élé- ments, donner'au va-et-vient une période de temps qui convienne à l'effet utile qu'on veut produire et à la quantité de travail que la chute d’eau permet d'employer. » Si le niveau de la source motrice ou de la rivière est variable, il est facile d’y avoir égard en relevant, en tout ou en partie, la portion supé- rieure du tuyau , au moyen d’une espèce de vanne cylindrique, formant elle:même la portion dont il s’agit, et sur laquelle repose la soupape annulaire. » Dans cette machine, le mouvement de va-et-vient remplit toutes les. conditions pour qu'il n’y ait point de changement brusque de vitesse, et par conséquent pour qu’il n’y ait ni perte de force vive, ni cause de des- truction par l'effet des chocs. Les vitesses se ralentissent et s’annulent aux extrémités des oscillations, absolument comme dans le piston des ma- chines à vapeur, dont le mouvement est lié à celui d’un volant. Il n’y aura donc d’autres pertes de travail que celles qui résultent des frottements dans le mouvement oscillatoïre et de la force vive que conserve encore le li- quide en se rendant dans le canal inférieur. Cette dernière perte, qui doit être la principale , sera néanmoins bien atténuée par l’évasement du tuyau à soit débouché inférieur. ! » Cette machine se distingue assez des autres machines hydrauliques moütricèés pour mériter d’être signalée. On ne connaît en idée analogue que celle de MM. de Soluges et Bossu : ïls transmettaient aussi le travail d’une chute d'eau à l’aide d’an flotteur, mais par un mouvement très lent analogue à celui des machines à colonne d’eau. 1! y à dans leur appareil une complication de construction et une perte de chute qui n’existent pas dans la machine de M. de Caligny. » L'auteur a présenté à vos Commissaires un modèle qui, bien que dans des dimensions trop petites pour qu'on ait pu évaluer le rapport entre l'effet utile et la force motrice, a suffi cependant pour confirmer la possibilité de son jeu , tel que la théorie le faisait prévoir. H ne restera (65) pour apprécier complétement cette machine motrice, qu'à observer son effet utile dans ‘un appareil d’une grandeur suffisante. »fl serait done à désirer que l’auteurfüt mis à même, soit par l’admi- nistration des Travaux publics, soit par le secours de l’Académie, d'établir sa machine sur:une:chute d’eau de la ‘force d’un à deux chevaux. » En définitive, vos Commissaires ont l'honneur de vous proposer de reconnaître que la machine présentée par M. de Caligny est basée sur ame idée juste et ingénieuse, et que l'inventeur mérite les encouragements de l'Académie pour poursuivre les expériences qui pourront seules en faire apprécier l'importance pour l'industrie. » Les conclusions de cerapport sont adoptées. cæirureis. — Rapport sur.un Mémoire de M. Baarrevr, ayant pour titre : Cas rare de Thérapeutique chirurgicale. ( Commissaires, MM. Roux, Breschet, Larrey rapporteur.) « L'Académie nous a chargés, MM. Roux , Breschetiet moi, d'examiner un Mémoire qui lui a été adressé parle docteur Bailleul, chirurgien en chef del’hospice de Bolbec, et.de-lui faire connaître le-résultat de icet examen. Ce Mémoire a-pour.objet un cas rare de pathologie chirurgicale qui a pré- senté-des-circonstances extraordinaires: en ieffet, votre rapporteur, qui’a assisté à tant-dezbatailles’/ou:combats , n'a rencontré dansisa longueicarrière qu’un trèspetitnombre,de cas analogues. » Nous allons analyser ce cas rare, dénomination ‘introduite dans la science parle célèbre Haller, et devenue depuis, dans plusieurs écoles de médecine, d'objet d’un enseignement spécial. » Un ouvrier:de l’une des fabriques d’indiennes établies à Bolbec ; dé- pantement della Seine-Inférieure , nommé Dussau , âgé de douzeans, fut pris le g septembre 1 839. ; dans un engrenage d'une machine de larpuissance de douze chevaux. Ses vêtements s’engagèrent les premiers, et après-quelques tous, larïjàambeidroite se ‘trouva prise si violemment dans wn intervalle si étroit (de six centimètres ou environ) qu’elletomba entièrement détachée du reste du corps, en laissant à quatre travers de doigt du genou-une plaie ürré- gulière, formée par le déchirement des muscles jumeaux ét solaire, dépour- vus de la peau et formant des lambeaux dentelés; le tibia ‘entièrement dénudé et fracturé en pointe, faisait une saillie de, plusieurs centimètres ; le péronéavait.été rompu:plus haut à trois ,ou quatre travers de doigt.de son articulation avec ce premier os ; la cuisse du même côté présentait deux 10. ( 66 ) fractures au fémur, simples et sans solution de continuité aux parties molles, l’une à son quart supérieur et l’autre au quart inférieur, qu’il fut facile de reconnaître par la crépitation des faements osseux et la défor- mation du membre. » Le côté gauche de la tête était encore le siége d’une plaie très irrégu- lière de la largeur de la main; plusieurs portions du cuir chevelu étaient roulées en différents sens, et une partie de l’os pariétal était dénudée de son péricräne, mais exempt de fracture. » Le bras gauche, le dos et différentes parties Le corps, présentaient çà et là des traces de contusion et plusieurs éxcoriations à:la peau; car, à cha- que mouvement de l'arbre tournant, le malheureux enfant frappait contre les murailles ou contre le sol, parce qu’il ne pouvait passer que par une forte compression à travers l'intervalle étroit dans lequel il tournait (r). » À son arrivée près du blessé( c’est toujours M. Bailleul qui parle ), il y avait environ un quart d'heure que l'accident était survenu. On avait été attiré par les cris de cet enfant pour lui Portes secours, et ce ne fut qu’avec une extrême difficulté qu'on était parvenu à le retirer Hi l’engrenage. ». Le pouls et la respiration de ce blessé étaient à peine sensibles, et'il ne put répondre aux questions qu’on lui adressa. Son corps était froid ; son visage , d’une grande päleur, était taché de sang: la plaie de la jambe n’en fournissait plus ; mais il parait qu’elle fut suivie, dans les premiers instants, d’une forte hémorragie; car les murs étaient couverts de sang. » Le médecin fut d’abord frappé: de l’état de mort apparente de ce petit blessé. Gependant il s’empressa d'aller chercher les instruments et les médicaments dont il avait besoin pour remédier à ces graves laccidents; il est probable que pendant son absence quelqu'un des assistants aura ré- chauffé! cet infortuné et lui aura fait avaler quelque liqueur cordiale , telle que du vin chaud, sucré: En effet, au retour du médecin, et à sa mine surprise, son [malade avait repris l'usage. de:ses sens, et ‘dès ce moment, encouragé d'ailleurs. par, l’un de,ses confrères appelé en consultation, M: Bailleul eut l'espérance de pouvoir le sauver en pratiquant immédiate- (x) Une ouvrière à peu près. du mème âge de J’enfant dont-on vient de parler, ayant été prise dans le tour d’une, râpe, à betteraves (pour la fabrication du sucre), .en a été quitte pour quelques contusions et écorchures aux différentes parties du corps, bien qu ’elle ait essuyé plusieurs rotations ‘dans cette machine , tandis que ses yêtements ont ‘été! réduits en charpie (extrait du Capitole du 30 décembre 1839). C’est sans doute à l'é- paisseur’et à Fa forme des vêtements que cettefille a/ dû sa conservation cu intégrité de ses membres, FO { (67) ment l’amputation de la jambe dans sa continuité, et contre l'avis des mé- decins consultés qui pensaient que cette amputation devait être faite au niveau de la fracture supérieure de la cuisse. D’après la résolution, d’ailleurs très fondée, de M. Bailleul, opération fut pratiquée peu de moments après au-dessous du genou, ou au-dessus de la désorganisation des parties, et tout prouve qu’elle fut faite selon les bons préceptes de l’art. Le panse- ment de la plaie du moignon terminé ,on appliqua un bandage à plusieurs chefs sur la cuisse fracturée, qu’on plaça sur un coussin assez épais et de manière à rendre le membre inamovible. » Le chirurgien procéda ensuite au pansement de la plaie de la tête, après avoir rasé le cuir chevelu; les bords ou les lambeaux de cette large déchirure furent réunis au moyen de bandelettes agglutinatives, et le pan- sement fut terminé par l'application d’un appareil convenable. Enfin, cet enfant fut couché dans un bon lit et ranimé sans doute par du bon bouillon et du vin généreux. Un sommeil profond et une transpiration abondante rétablirent le jeu des fonctions chez ce malade, et il marcha ensuite assez rapidement vers la guérison (nous dit toujours notre chirurgien), bien que la cicatrice de la plaie de la tête ait été retardée par des eschares gangre- neuses dont il fallut attendre l’exfolience. On aurait sans doute prévenu cette affection gangréneuse si l’on avait excisé les lambeaux désorganisés, et débridé les angles de cette plaie contuse; au reste, M. Bailleul n’a point fait connaître l’époque de cette guérison. Enfin, ce chirurgien termine son observation par quelques réflexions d’un faible intérêt et auxquelles nous ne nous arréterons point. Votre rapporteur fera seulement observer que dans le cas qui nous occupe, il aurait été plus rationnel et plus avantageux pour le malade, comme pour le médecin, de commencer le traitement par le pansement des plaies de la tête et de celles des autres parties du corps, avant de procéder à l’amputation de la jambe, comme lopération la plus grave et après laquelle le blessé devait rester dans le repos (1). » Nous aurions vu aussi avec satisfaction que M. Bailleul, au lieu de lais- ser ce blessé au moment le plus critique pour aller chercher ses instru- (1) A l'armée, lorsqu'un militaire était atteint de plusieurs blessures, votre rap- porteur recommandait de commencer toujours le pansement. par les plus simples ou les plus légères, et de passer successivement à la plus grave, ou à celle qui pouvait exiger une opération plus ou moins difficile et douloureuse , parce que le pansement de cette dernière étant terminé, le blessé peut tomber en syncope, et il ne serait plus en état de supporter une autre opération. Il doit rester dans le repos. C’est un des préceptes nou- veaux introduits dans la pratique de la chirurgie militaire. ( 68 ) “ments (mission qui pouvait être confiée au premier venu), eût mis en usage tous les moyens propres à rétablir les fonctions vitales presque éteintes chez cet enfant. » Néanmoins, à ces imperfections près, le travail de M. le D’ Bailleul offre un véritable intérêt, et nous le croyons digne de l'approbation de PAcadémie. » Les conclusions de ce rapport sont adoptées NOMINATIONS. L'Académie, conformément à son règlement, procède par voie de scrutin à la nomination d’un membre de la Commission administrative. Le.choix doit être fait dans les sections des sciences mathématiques. Le membre sortant peut être réélu. Au premiert our de scrutin, M. Poinsot réunit la majorité absolue des suffrages ; il est en conséquence proclamé membre de la Commission :ad- ministrative pour l’année 1840. L'Académie procède ensuite, également par voie de scrutin, à la nomi- nation d’une Commission de neuf membres qui sera chargée de l'examen des pièces adressées au concours pour les prix de Médecine et de Chirur- gie, fondation Montyon. MM. Double, Breschet, Duméril, Magendie, Serres, Roux, de Blain- ville, Larrey et Savart ayant obtenu la majorité des suffrages, compo- seront cette Commission. L'Académie procède ‘enfin, toujours par voïe de scrutin, à la nomina- tion de la Commission'pour le grand prix des sciences physiques, proposé en 1837 pour 1830. La question proposée est la suivante : « Déterminer par ‘des expériences précises quelle est la succession des changements chimiques, physiques et organiques, qui ont lieu dans l'œuf pendant le développement du fœtus chez les oiseaux et chez les batraciens. » Les concurrents devront tenir compte des rapports: de l'œuf avec le milieu ambiant naturel; ils examineront par des expériences directes l'influence des variations artificielles de la température et de la composition chimique de ce milieu. » MM. Flourens, Dumas, de Blainville, Serres, Magendie ayant réuni la majorité des suffrages, composeront cette Commission. ( 69 ) MÉMOIRES LUS. PHYSIOLOGIE. — Mémoire sur l'intervention de la pression atmosphérique dans le mécanisme des exhalations séreuses ; par M. dures Guérin. — (Extrait par l’auteur. ) (Commissaires, MM. de Blainville, Savart, Serres, Flourens, Dutrochét.) « Ce Mémoire est destiné à établir que la pression atmosphérique joue un rôle actif dans le mécanisme des exhalations séreuses du corps hu- main. L'existence de ce fait repose à la fois sur les dispositions et les rap- ports anatomiques des parties, sur l'expérience directe et sur l’observa- tion physiologique et pathologique. » DISPOSITIONS ET RAPPORTS ANATOMIQUES. — Les parties qui sont le siége des exhalations séreuses, les cavités articulaires, les cavités du péri- carde, des plèvres, du péritoine, des méninges cérébro-spinales , offrent des dispositions communes, en vertu desquelles ces cavités, fermées de toute part, présentent périodiquement des espaces nouveaux ou des am- pliations des espaces existants. Ces dispositions, quoique identiques dans leur résultat final, sont le produit de conditions spéciales qui varient dans les articulations du squelette, et dans les séreuses viscérales. » Dans les cavités articulaires, cette production d'espaces nouveaux ou cette ampliation des espaces existants, est étroitement liée aux mouvements des articulations; elle résulte de deux ordres de conditions : 1° Des change- ments de rapport des surfaces articulaires qui cessent de se correspondre suivant les mêmes plans, et perdent ainsi leurs conditions respectives de contact et de parfaite coaptation; 2° de la tension des muscles et des liga- ments entourant l'articulation, lesquels, en vertu d’un plus grand écar- tement de leurs points d'insertion, se soulèvent, se tendent entre ces points, et forment les parois résistantes de cavités improvisées ou agran- dies. Ces conditions sont communes à toutes les articulations du squelette. On en trouve des applications diverses dans les articulations du genou, de la hanche, de la jambe avec le pied, du coude, et dans celles des pha- langes entre elles. » Les conditions qui produisent l'ampliation périodique des cavités du péricarde, des plèvres, du péritoine, de l'arachnoïde cérébro-spinale, sont analogues et également de deux ordres : ou bien le feuillet pariétal de (70) ces séreuses est soulevé et entrainé par les parties auxquelles il adhère pendant que le feuillet viscéral reste en place avec le viscère sur lequel il se réfléchit; ou bien le feuillet pariétal restant fixe et résistant avec les parties qu'il tapisse, le viscère éprouve des déplacements ou des change- ments de volume, qui entraînent d'autant le feuillet viscéral. Quelquefois ces deux ordres de conditions sont mises simultanément en jeu, c’est-à-dire que le feuillet pariétal et le feuillet viscéral s’écartent en même temps l’un de l’autre. Les cavités du péricarde, des plèvres, du péritoine et de la- rachnoïde cérébro-spinale, offrent, sous l'influence des mouvements d’ex- pansion du thorax, de contraction du cœur, de déplacement des visceres abdominaux et d’élévation et d’abaissement du cerveau, des exemples de cette disposition. » La signification spéciale de ces faits me paraît ressortir directement des expériences suivantes. » EXPÉRIENCES. — a. Expériences sur les cavités articulaires. — J'ai in- troduit dans l’intérieur des cavités articulaires de la hanche et du genou, l'extrémité effilée d’un tube recourbé et gradué de deux lignes de diamètre, analogue au tube de Welther, dans lequel se trouvait un liquide coloré. Le niveau des deux colonnes de liquide ne s’élevait qu’à la moitié de la hauteur des deux branches parallèles ascendantes du tube. À chaque mouvement de flexion pour l'articulation du genou, et de flexion et d’abduction pour l'articulation de la cuisse avec la hanche, le liquide montait du côté cor- respondant à l'articulation, et sous l’influence de mouvements un peu brusques, il se précipitait dans l’intérieur de la cavité articulaire. » b. Expériences sur les cavités des séreuses viscérales.— J'ai fait pénétrer successivement dans les cavités des plèvres, du péricarde, de l’arachnoïde spinale et cérébrale, l’extrémité du même tube. J'ai vu très distinctement le liquide monter et descendre périodiquement comme dans les expériences précédentes. Les mouvements du liquide se sont montrés constamment isochrones aux mouvements du thorax, du cœur et du cerveau. » Ces diverses expériences ont été répétées un grand nombre de fois sur des cadavres humains pour les cavités articulaïres, et sur des animaux vi- vants pour les cavités des séreuses; toujours le résultat a été le même. J'ai cru pouvoir en conclure, comme j'aurais pu le faire déjà des dispositions anato- miques des parties, que pendant les mouvements du cœur, des poumons, des viscères abdominaux, du cerveau et de la moelle, comme pendant les mouvements alternatifs de flexion et d’extension des articulations du sque- lette, il s'établit des espaces nouveaux dans les cavités correspondantes, ( 70) ou des accroissements des espaces existants, en vertu desquels la pression exercée à l’intérieur de ces cavités est sensiblement moindre que celle exer- cée à l'extérieur par la pression atmosphérique; d’où il suit que cette der- nière pèse de toute la différence de ces deux actions, et tend à refouler à l'intérieur des cavités des séreuses les fluides qui doivent rétablir par leur exhalation l'équilibre des deux pressions. » CONSÉQUENCES PHYSIOLOGIQUES ET PATHOLOGIQUES.— Beaucoup d’obser- vations physiologiques et pathologiques tendent à compléter la démons- tration du même fait, en même temps qu’elles en tirent une signification nouvelle. On sait que les membres maintenus long-temps dans l'immobilité éprouvent une grande difficulté à se mouvoir: les articulations éprouvent des frottements plus sensibles, leurs mouvements produisent des bruits de crépitation douloureuse. On sait aussi que la parfaite immobilité des articu- lations arthrodiales suffit quelquefois pour produire l’ankylose; ces faits paraissent trouver dans les expériences qui précèdent leur explication. » M. Jobert a montré par ses expériences que les adhérences entre les feuillets adossés du péritoine sont faciles à obtenir ; le contraire a toujours lieu de la part des muqueuses. On connaît encore la facilité avec laquelle les feuillets des diverses séreuses contractent des adhérences à la suite des maladies dont elles sont le siége. Les plaies pénétrantes des articulations, du péritoine, des plèvres, du péricarde, qui restent en communication avec l'air, sont accompagnées d’accidents tout spéciaux. Enfin, le rhumatisme articulaire, les hydarthroses qui en sont la suite, se répètent successive- ment ou simultanément dans les diverses articulations. La raison de tous ces faits et de beaucoup d’autres analogues que je m’abstiens de citer ne se trouve-t-elle pas dans l'influence que la pression atmosphérique exerce sur le mécanisme des secrétions séreuses? » Je me suis borné dans ce premier Mémoire à établir que la pression atmosphérique intervient activement dans le mécanisme des exhalations séreuses et à indiquer les conséquences les plus générales de ce fait. 11 me reste à déterminer la véritable portée de cet élément fonctionnel nouveau : j'ai fait des expériences dans ce but, je les exposerai dans un prochain Mémoire. » C. R. 1840, 17 Semestre. (T. X, N° 2.) 11 (72) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. Ménanniëre adresse une Note sur un procédé de fabrication au moyen duquel on obtiendrait des cordes qui offriraient, suivant lui, à égalité de dimensions et de pesanteur spécifique, un degré de résistance fort supé- rieur à celui des cordes fabriquées par les moyens ordinaires. ( Commissaires, MM. Silvestre, Audouin, Séguier.) M. Pevrer-Larrier présente un Mémoire ayant pour titre : Nouveau système de chemins de fer automoteurs. Dans ce système, on établirait deux voies différentes, l’une pour l'allée, l’autre pour la venue. Chaque voie offrirait une suite de plans inclinés au degré nécessaire pour que les convois pussent s’y mouvoir en vertu de leur seule pesanteur, et ces plans inclinés seraient liés les uns aux autres par des rampes raides que les convois remonteraient au moyen de ma- chines à vapeur fixes qui, les ayant remorqués jusque au-delà du sommet, les abandonneraient sur le versant opposé, au point où ils recommence- raient à rouler d'eux-mêmes. On conçoit que dans les deux. voies la direction des pentes devrait être inverse. (Comumission des chemins de fer.) M. Leeere adresse la description et la figure d’un aérostat dont la ca- pacité serait remplie de vapeur d’eau au lieu d’être remplie d’hydrogène, et qui se dirigerait au moyen d’un mécanisme müû par une machine à vapeur. (Commissaires, MM. Poncelet, Coriolis.) M. Avaza x Lozano présente un Mémoire écrit en espagnol sur la figure de l'orbite terrestre. (Commissaires, MM. Arago, Mathieu.) CORRESPONDANCE. M. ze Ministre pe L'InrériEur annonce qu’il a décidé qu’un buste en marbre de Monge serait exécuté aux frais du Ministère de l'Intérieur pour être donné à l’Institut. (78) HYGIÈNE vÉTÉRINAIRE. — Sur les moyens à employer pour diminuer la Jré- quence de la morve dans la cavalerie française. — Extrait d’une lettre de M. ce Ministre DE LA Guerre. « Les pertes en chevaux, éprouvées dans l’armée par la morve depuis une longue période d’années, étant hors de proportion avec celles qui se manifestaient dans les armées des puissances étrangères voisines, on a dû rechercher les causes d’une semblable situation et les moyens d’y apporter un prompt et efficace remède. A cet effet, une commission spéciale, com- posée d’officiers-généraux de cavalerie et d'officiers du génie et de l’artil- lerie, a été chargée par mon prédécesseur de l'examen de cette ques- tion vitale pour la cavalerie. Cette commission, après s'être entourée de tous les documents qui pouvaient l’éclairer, a exprimé l'opinion que les causes de la grande mortalité des chevaux de troupe, provenaient prin- cipalement du mauvais état dans lequel se trouvait un grand nombre de quartiers, de l’insalubrité de la majeure partie des écuries, du défaut d’es- pace suffisant laissé à chaque cheval et du manque de barrage pour sépa- rer les chevaux dans les écuries. » La commission a eu dès-lors à s'occuper {et ses instructions lui en faisaient une obligation) de présenter le projet d'une écurie modèle, et d'indiquer les conditions de hauteur, de longueur, de largeur, d’espace- ment, de barrage, de pavage, etc., que devait réunir une écurie pour que les chevaux y fussent dans la meilleure situation physique. La commission a proposé d’espacér et de barrer les chevaux à 1 mètre 5o c., de les placer sur deux rangs dans une écurie de 13 mètres de largeur sur 6 mètres de hauteur, Ces dimensions sont à peu près celles qui ont été adoptées dans les établissements militaires des puissances voisines, qui ont vu ainsi la morve disparaître entièrement de leurs régiments. L’espacement à 1 mètre 5o c. a eu pour but de permettre au cheval de se reposer, de faciliter le pansage, l’action de seller et de brider à l’écurie , etc. La largeur de 13 me- tres a eu pour objet de laisser entre la croupe des deux rangs de chevaux, l’espace suffisant pour le placement des auges d’abreuvoir le long des grands côtés de l'écurie, et pour rendre prompte, facile et sans danger la circulation des cavaliers derrière les rangs des chevaux. Quant à la hau- teur de 6 mètres, elle a été déterminée d’après l'opinion émise par la com- mission, qu'une quantité de bo mètres cubes d’air devait être assurée à chaque cheval, pour qu’il füt placé dans une bonne condition de santé et 11. (74) de conservation. La commission s’est appuyée, dans cette circonstance, de l'avis de plusieurs auteurs qui ont écrit sur la matière et qui, après avoir comparé la capacité des poumons d’un cheval à celle des poumons de l'homme, ont adopté ce chiffre de 5o mètres cubes d'air. » Avant de prendre une décision sur cette proposition, je désire, Mon- sieur, m'éclairer de l'avis de l'Académie des Sciences. Elle appréciera ce que cette comparaison de la capacité des poumons d’un cheval à celle des poumons de l’homme peut avoir de décisif, et aura à tenir compte: 1° de la masse d’air vicié dans une écurie par les déjections et par les exhalai- sons de la litière des chevaux; 2° de la nécessité, dans certaines circons- tances, de tenir les chevaux à l'écurie pendant vingt-quatre heures consécu- tives; 3° des moyens de ventilation par lesquels on pourrait renouveler une partie de cette masse d'air à des heures déterminées. » Une Commission composée de MM. Magendie, Chevreul, Poncelet, Bres- chet et Boussingault, est chargée de préparer un rapport en réponse aux questions posées par M. le Ministre de la Guerre. M. Araco met sous les yeux de l'Académie une suite de vues de Rome, exécutées au moyen du daguerréotype, par une personne que M. Lerebours a envoyée à cet effet en Italie. « Cet homme , remarque M. Arago, n’est ni artiste, ni physicien, et la perfection des produits qu’il a obtenus, suffirait seule pour prouver, si cela était encore nécessaire, qué les procédés de la photographie sont à la portée de tout le monde, puisqu'ils n’exigent au- cune connaissance préalable, mais seulement ce degré de soins qu'il faut apporter à toute opération quand on veut qu’elle soit bien faite.» ANATOMIE COMPARÉE. — Sur la structure intime et le développement des dents des poissons gymnodontes ; par M. Ricuarr Owen, Correspondant de l’Académie des Sciences. « Depuis que jai présenté la théorie du développement dentaire par intussusception comme devant être substituée à celle du développement par juxtaposition, plusieurs physiologistes m'ont objecté la structure, et le mode de formation des dents composées des Gymnodontes, telles que les ont décrites Cuvier et de Born. Dans le Diodon surtout la plaque triturante, épaisse, arrondie, qui est située en arrière de la symphyse des mâchoires, semble fournir l'exemple le plus évident de la structure lamellée des dents et de leur reproduction par couches successives exsudées d’un bulbe persistant. (D) La surface de cette dent, en effet, offre une série de stries transversales et parallèles, qu'une coupe verticale fait voir être les bords de lames ho- rizontales et légèrement flexueuses, en partie usées par la trituration sui- vant un plan supérieur oblique, Les couches supérieures sont les plus usées, et évidemment, ainsi que Cuvier le fait observer, les plus anciennes. A mesure qu’elles sont situées plus bas, dans la mâchoire inférieure, elles croissent en largeur ; et finalement, au lieu de continuer à se souder entre elles, on les voit se détacher les unes des autres, devenir plus minces et d’une texture plus friable. Les lames les plus inférieures et les plus incom- plétement développées reposent librement dans la cavité de la mâchoire au-dessous de la dent. Chacune de ces lames se développe en deux moi- tiés latérales, dont les bords médians se soudent entre eux par l’intermé- diaire d’une lame osseuse, verticale, mince, de la même manière que les bords latéraux se soudent aux parois osseuses de la cavité dentigère. » Il est manifeste, ainsi que Cuvier l’observe, que les lames se dévelop- pent successivement, et qu'à mesure que les lames antérieures sont usées, les postérieures sont mises à découvert pour les remplacer aussitôt, de façon que les sillons de la surface triturante soient toujours mainte- nus en nombre convenable. Mais je n’en suis pas moins en état de faire voir que ces faits sont complétement insuffisants pour établir la théorie du développement dentaire par juxtaposition où exsudation de couches. Un exemple quelconque de dents se reproduisant successivement d’une manière continue dans le sens vertical aurait la même valeur sous ce point de vue; et si celles des Diodons semblent venir au secours de cette théorie d'une façon toute spéciale, nous ne devons l’attribuer qu’à leur forme particulière. » Cuvier s’est servi du microscope dans l'étude qu'il a faite des dents des Gymnodontes, et il a découvert les belles impressions réticulées qui existent sur l’une des surfaces des lamelles dentaires du Diodon. Il les re- garde comme produites par des impressions de vaisseaux. Il suffit d’un faible pouvoir grossissant, tel que celui des loupes de poche ordinaires, pour démontrer l'existence de ces traces. Pour étudier la texture des lames dentaires, il est nécessaire d'employer des coupes excessivement minces, pratiquées dans une direction verticale au plan de ces lames. » Une semblable coupe , vue à l’aide de la lumière directe sous une len- tille d’un demi-pouce de foyer, offre, au lieu d’une masse amorphe, une structure organisée , analogue à celle des dents ordinaires des mammi- fères, composée d’une série de fibres apparentes excessivement petites (76) (tubes calcigères) qui en remplissent la substance tout entière, et qui ont une direction généralement verticale au plan de la lame elle-même. Les tubes sont manifestement plus larges à la face inférieure de la lame dentaire; ils vont-diminuant graduellement, et finissent par disparaître dans la substance dense et claire de la surface opposée. Lorsqu'on exa- mine avec une lentille composée, de + de pouce de foyer, les portions les plus minces et les plus transparentes de la même coupe, on voit que les intervalles minces des lamelles dentaires offrent une texture gros- sière ostéo-cellulaire sans aucune trace de corpuscules rayonnés, mais ana- logue au reste de l’endosquelette des Diodons. Les tubes principaux de la lame dentaire naissent immédiatement des cellules de la cloison osseuse; ils suivent, dans un intervalle tres court, une direction verticale on légère- ment courbée, et se portent dans la substance de la lame dentaire, pour s’y diviser et s’y subdiviser aussitôt. Leurs branches forment généralement entre elles un angle de 45°; elles s'entrelacent, se croisent entreelles d’une manière inextricable, et vont se terminer dans la gangue transparente qui constitue la surface supérieure de lalame dentaire. » Chaque lamelle dentaire offre dans chacune de ses parties la même structure organisée que nous avons précédemment décrite; aucune por- tion n'offre les caractères de l'émail cristallin proprement dit des dents des mammifères. La membrane muqueuse de la bouche et le périoste des mâchoires se réfléchissent à l’intérieur des cavités de la base de la dent composée. Le périoste revêt les parois de la cavité; la mem- brane muqueuse forme un coussin épais qui en garnit le plancher infé- rieur. Sur cette surface repose un bulbe lamelliforme dans l’intérieur duquel s'opère de haut en bas la caicification. D’abord, les sels terreux sont déposés, à l’état de subdivision, dans la direction et dans la quantité qui conviennent pour constituer la structure émaillée dense de la lame dentaire. Lorsque la première lame dentaire a acquis l'épaisseur con- venable, le reste du bulbe s’ossifie. Les bords des bulbes ossifiés par ce pro- cédé se continuent avec les parois de la cavité dentaire générale, et les surfaces des dents lamelliformes serrées dans cette cavité adhèrent entre elles par suite d’une pression agissant dans deux directions opposées, savoir, du vis à tergo des nouvelles lames dentaires qui procèdent de bas en haut, et de la pression qui s’opère de haut en bas à la surface des lames den- taires les plus anciennes dans les mouvements d’où résulte la trituration. » Quand l'ossification commence dans un bulbe, un second bulbe s’est développé en-dessous ; et c’est la portion du bulbe qui est solidifiée par la fine (771) calcification tubulaire, qui donne naissance aux lamelles libres et minces de la cavité dentaire. Ces lamelles se fixent par le moyen de la calcification grossière, ou ossification, laquelle s’opère ultérieurement dans le reste du bulbe. Les bords des lamelles se soudent avec les parois osseuses environ- nantes, par un procédé analogue au mode de fixation de la base des dents de forme ordinaire dans la majorité des poissons. » Les bords libres des mächoires supérieure et inférieure du Diodon, qui semblent revêtus d’une couche irrégulière épaisse de la même subs- tance dentaire blanche et dense que celle des masses triturantes posté- rieures précédemment décrites, doivent leur apparente simplicité de ca- ractères à une structure encore plus compliquée. Ils consistent dans une série de denticules étroites et aplaties fixées horizontalement et à angle droit à la surface antérieure de la mâchoire, de telle sorte que celles des rangées extérieures de l’une et de l'autre mâchoire s'opposent par leurs faces quand les mâchoires sont fermées. Ces denticules se développent dans une cavité située entre les parois externe et interne des mâchoires, cavité dont le plancher est constitué par une lame osseuse mince cribiforme qui sépare la cavité contenant les dents du large canal vasculaire logé dans la substance de la mâchoire. Au fond de la cavité dentaire, les den- ticules se voient à différentes périodes de développement, non sou- dées, mais étroitement empaquetés, et avec leurs bords s’imbriquant. Elles sont de forme ovale; leur surface inférieure, ou celle qui est immé- diatement en rapport avec le plancher de la cavité, est légèrement con- cave et lisse; la face opposée est convexe, et alvéolée. Les dentelures dimi- nuent graduellement depuisle milieu jusqu'aux deux extrémités postérieures du bord denté. À mesure que leur développement devient plus complet, les denticules se soudent entre elles et aux parois osseuses de leur cavité par l’ossification des capsules des bulbes calcifiés. La matière osseuse qui enveloppe les denticules est promptement usée quand ces dernières arri- vent à former l’arète des mâchoires, et l'irrégularité de ces bords est due à la disposition imbriquée des denticules qui les constituent. » L'ordre de développement et de succession est le même dans les dents marginales que dans les dents postérieures. Elles montent dans la mâchoire inférieure et descendent dans la mâchoire supérieure; mais elles sont main- tenues dans une position couchée ou horizontale, au lieu de prendre une position verticale. La principale différence consiste en ce que, tandis que la série postérieure n’offre que deux larges denticules dans le même plan, il existe, dans la série marginale, plus de quarante lames dentaires étroites. ( 78 ) » Cuvier observe que les Tétrodons diffèrent des Diodons en ce qu'ils n’ont pas de disque postérieur triturant, mais seulement les lames mar- ginales, et en ce qu'ils ont les mâchoires partagées chacune en deux por- tions par une suture dentée. J’ajouterai que dans la mâchoire supérieure il existe une série dentaire postérieure, rudimentaire, consistant dans trois ou quatre lames qui se projettent en bas et en arrière de la base des os intermaxillaires, et qui interceptent un espace dans lequel est reçu le bord supérieur de la mâchoire inférieure lorsque la bouche est fermée. » La structure intime des lames dentaires des Tétrodons correspond à celle que nous avons précédemment décrite dans les Diodons. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Moulins de la province de Constantine. M. Prosenr, en adressant à l’Académie un exemplaire du Mémoire qu’il vient de publier en commun avec M. Tarpy sur les roues hydrauliques à axe vertical (voir au Bulletin bibliographique), donne quelques détails sur une espèce de roues de ce genre, qui est fréquemment employée en Afrique, notamment dans les environs de Constantine, près des grandes chutes du Rummel. « Les cuillères de ces roues, dit M. Piobert, sont formées de morceaux de bois grossièrement taillés et assemblés avec l'arbre, comme les rais d’une roue avec le moyeu. Une certaine quantité d’eau est dérivée de la partie supérieure de la rivière et conduite par un canal jusque près du moulin ; de là, elle est dirigée sur un des côtés de la roue par un cour- sier incliné à l'horizon de 30° à 40°. Après avoir agi sur cette roue, l’eau est réunie et dirigée sur un autre moulin situé plus bas, ensuite sur un troisième , et ainsi de suite jusqu’au niveau inférieur de la rivière ; de ma- nière que la même eau est employée à faire mouvoir successivement dif- férentes roues ; les chutes partielles ne dépassent pas 5 à 6 mètres. » Les arbres des roues sont réunis par leur partie supérieure, et au moyen d’un assemblage très lâche, faisant fonction de genou, à une pe- tite meule qui se meut sur une deuxième meule inférieure, inclinée à l'horizon de 10° à 15°; de sorte que la meule supérieure tourne dans un plan qui n’est pas perpendiculaire à l'arbre, celui-ci restant constamment verti- cal. Ces moulins à blé préparent la farine destinée à faire le couscoussou, espèce de grosse semoule qu'on fait cuire à la vapeur, et qui forme la nourriture habituelle des indigènes.» L4 M. Brern adresse une réclamation de priorité à l’occasion du Mémoire ( 79 ) de M. Duhamel sur les sons harmoniques. « J'ai publié, dit-il, en 1832, une théorie des vibratiôns dont les quatre premiers chapitres sont con- sacrés à cet objet, qui y est traité de la manière la plus générale en l’ap- pliquant aux cylindres et prismes isolés, ainsi qu'aux plateaux de tout périmètre. » | La lettre de M. Blein est renvoyée à la Commission chargée de faire un rapport sur le Mémoire de M. Duhamel. M. Pravaz écrit relativement à une inexactitude qui parait s'être glissée à l'impression dans le rapport de la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie de la fondation Montyon (concours de 1838). Le nom de M. Pravaz s'y trouve adjoint à celui d’autres chirurgiens auteurs de travaux sur le traitement du torticolis, travaux qui ont paru à la Commission mé- riter des encouragements. M. Pravaz fait remarquer qu'il ne s’est point occupé de ce sujet, et que probablement les recherches qui lui ont valu l'honneur. d’être mentionné dans le Rapport, sont celles qu'il a faites re- lativement à la réduction de certaines luxations congénitales du fémur. M. FaereGuerte rappelle qu'il a envoyé de Crète, en 1837, un conglo- mérat qui renfermait des ossements humains; il prie l'Académie de vouloir bien hâter le rapport de la Commission à l'examen de laquelle cet objet a été soumis. M. Varzor adresse des remarques sur un passage d'Apulée, relatif à la description d’un animal marin, description dans laquelle M. Vallot croit reconnaître un Oscabrion. M. Bonicaon envoie d'Alger une Notice sur l'existence de l'éléphant dans l'Afrique septentrionale pendant l'occupation carthaginoïise et romaine. L'auteur s'appuyant principalement dans cette Votice sur la citation et la comparaison des témoignages des auteurs anciens, son travail sera trans- mis à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. M. pe Panravey écrit relativement à une source salée de l'Amérique mé- ridionale (la source de Tomabela, sur le chemin de Guayaquil à Quito), dont le sel agit comme spécifique contre le goître, et que l’auteur de la lettre suppose, pour cette raison, devoir contenir de l’iode. M. BoussiGaucr, qui pendant son séjour en Amérique a publié des ob- servations sur la présence de l’iode dans plusieurs sources salées de ce C. R. 1840, 1°7 Semestre. (T. X, N°9.) 12 (8) pays, dit avoir examiné celle que cite M. Paravey et y avoir en effet ren- contré de l’iode. M. Ménarnière adresse un paquet cacheté portant pour suseriptioh : Échelle de roche. L'Académie en accepte le dépôt. A quatre heures trois quarts l’Académie se forme en comité secret. La séance est levée à cinq heures. 12e Erratum. (Séance du 6 janvier.) Page 17, ligne 12, les observations qu'il a faites à Alletz, lisez à Alaïs. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie royale des Sciences, 1°* semestre 1840, n° 1,in-4°. Premier Mémoire sur les Kaolins ou argiles à Porcelaine; par M. Ar. BRoNGNIART; in-4°. " Notice biographique sur M. Huzard; par M. le baron de Sicvesrre; in-8°. Notice biographique sur M. Tessier; par le même. Annales de la Société Entomologique de France ; tome 8, 1° et 2° tri mestre 1839, in-8°. Expériences sur les Roues hydrauliques à axe vertical; par MM. Pioserr et Tarpy; in-4°. Annales maritimes et coloniales; déc. 1839, in-8°. Bulletin de l’Académie royale de Médecine; tome 4°, 15 janv. 1840; in-8°. Bulletin de la Société industrielle d'Angers et du département de Maine- et-Loire; n° 5, 10° année, in-8°. (81) Mémorial encyclopédique et progressif des Connaissances humaines ; déc. 1839, in-8°. Nouvelles recherches sur l’Urine humaine; par M. Le Canu; in-8?°. (Cet ouvrage est adressé pour le concours de Physiologie expérimentale.) Mémoire sur le ramollissement des Os en général; par M. Sraxsky; in-4°. Précis statistique sur le canton d'Attichy, arrondissement de Compiègne (Oise); in-8. Précis statistique sur le canton de Grandvilliers, arrondissement de Beau- vais (Oise); in-8°. Journal de Pharmacie et des Sciences accessoires; janv. 1840, in-8°. Revue des Spécialités et des Innovations médicales et chirurgicales ; par M. Duvaz; tome 1°, n° 3, in-8°. Journal des Connaissances médico-chirurgicales; janv. 1840, in-8&, et atlas du 2° semestre 1839 (6 planches), in-4°. Notice des Travaux de la Société de Médecine de Bordeaux; in-8°. Programme des Prix de la Société de Médecine de Bordeaux (séance annuelle du 30 nov. 1839); in-8°. Journal de Médecine pratique, ou Recueil des Travaux de la Société royale de médecine de Bordeaux, année 1839; 12 cahiers in-8°. Revue zoologique par la Société Cuviérienne, année 1839; n° r2. Académie royale de Bruxelles.— Bulletin des séances des 5 oct. et 9 nov.; in-8°. Rapport sur le Mémoire de M. Trinchinetti de Monza; par M. Morres; Bruxelles, in-8°. Observations sur la circulation dans les Poils corollins du Marica cœru- lea; par le même; in-8°. Observations sur la formation des huiles dans les Plantes; par le même; in-8°. Expériences sur la Gomme des Cycadées; par le même; in-8°. Notes sur l'excitabilité et le mouvement des feuilles chez les Oxales; par le même; in-8°. Recherches sur le mouvement et l'anatomie du style du Goldfussia any- sophylla; par le même. Bibliothèque universelle de Genève; nov. 1839, in-8°. Observations de Médecine pratique, faites aux bains d'Aix, en Savoie; par M. Drsrines père; Annecy, 1838, in-8°. Mémoire explicatif d'un nouveau Système en construction, inventé par M. L. Laves, architecte; Hanôvre, in-4°. ( 82) k * Flora Batava;.118° Liv. in-4°. Bryologia Europæa seu genera Muscorum europæorum monographia ib- lustrata; auct. Brucn et W.-P. Scaimper; fasciculus 5—0, in-4°. On the classifications... Sur les classifications des Amphibias; par M. J. Hocc; in-8°. RErtrait du Magazine of natural history, 1859;.) The London... Journal de Science et Magasin philosophique de Lon- dres et Edo janv. 540, n% 99 et 100; in-8°. The Athenæum. ... n° 144, déc. 1839, in-4°. $ Verhandlungen.... Mounee Actes des Curieux de la nature; Bonn, tome 19, in-4°. Ausgewahlte.... /cones selectæ anatomico-botanicæ; auciore M. H.-F. Lincx; fasciculus 1%; Berlin, 1830, in-fol. (avec planches lithographiées). Botanische.... ÎNotices botaniques ; par M. Scnreipen ; in-8°. Elettricita. ... Observations et Expériences électro-physiologiques des- tinces à constituer l'électricité médicale ; par M. Grimezrr; Modene, 1839, in-8°. Gazette médicale de Paris; tome 8, m° 2, in-4°. Gazette des Hépitaux; tome 2, n° 3—5, in-4°. L'Expérience , journal de Médecine ; n° 132, in-8°. Gazette des Médecins praticiens; n° 2. L’Esculape, journal; n° 2. : sË ” ME # COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 20 JANVIER 1840. VICE-PRÉSIDENCE DE M. SERRES. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L’ACADÉMIE. # AsTRONOMIE. — Sur la scintillation des étoiles; par M. Araco Afin d’avoir le droit, suivant les réglements académiques, d'insérer dans le volume de Mémoires actuellement sous presse, ie résultat final de ses longues recherches sur le phénomène de la scintillation, M. 4rago a soumis aujourd'hui ce résultat à l'appréciation de l’Académie. Dans l’im- possibilité d’en donner ici une idée suffisamment complète, sans sortir des bornes qui nous sont prescrites, nous nous contenterons de dire que le Mémoire se compose de quatre sections distinctes. Dans la pre- mière, l’auteur s'attache à prouver que la scintillation des étoiles n’est autre chose qu'un changement apparent d'intensité et de couleur, tres fréquent, très rapide, qui a sa cause dans notre atmosphère. Appuyé sur cette définition, M. Arago montre, dans la seconde section, que les explications du phénomène données par Aristote, par Galilée, Scaliger, Kepler, Descartes, Hook, Huygens, Newton, Michell et par les astro- nomes modernes, ne sauraient être admises. Cette longue série de noms célèbres offre une classe à part: celle des ‘observateurs qui déclarèrent avec franchise que la scintillation leur sem- C. R. 1840, 17 Semestre. (T. X, N°3.) 15 ( 84) blait inexplicable. Les noms compris dans la classe dont nous venons de par- ler, sont ceux de Melville, de Nicholson , de Forster et le nom de l'illustre Thomas Young , auteur des premières lois des interférences. La troisième section du Mémoire est consacrée à l'exposition des expériences de cabi- net, à l’aide desquelles on établit celles des lois des interférences qui doivent servir à l’explication de la scintillation, soit que ces lois se rattachent à la différence des chemins parcourus par les rayons lumineux, soit que l’on considère seulement l'inégale réfringence des milieux que ces mêmes rayons ont traversés. De ces lois résulte la conséquence que les rayons, partant d’une étoile, qui après avoir traversé une atmosphère où il existe des cou- ches inégalement chaudes, inégalement denses, inégalement humides, vont se réunir au foyer d’une lentille, doivent y former des images d’intensités et de couleurs perpétuellement changeantes, c’est-à-dire des images telles que la scintillation nous les présente. Après avoir montré ainsi la possibi- lité de rattacher la scintillation aux interférences lumineuses; après avoir donné une explication plausible du phénomène, M. {rago a réuni dans la quatrième et dernière section de son Mémoire, des observations variées sur la scintillation des étoiles hors du foyer des lunettes, sur la scintillation du soleil, réduit par sa réflexion à la surface extérieure de miroirs très courbes, à ne soutendre qu'un,petit angle, etc., etc. Ces faits paraissent donner à la nouvelle théorie tous les caractères d’une véritable démonstration. CHIMIE ORGANIQUE. — Addition à la Note sur la décomposition des subs- tances organiques par la baryte; par MM. Murron et Perouze. « En annonçant dans la dernière séance la formation d’un hydrogène protocarboné par la décomposition de l'alcool à l’aide de la baryte, nous nous étions bornés à constater la composition de ce gaz et la condensation de ses éléments. Elles sont parfaitement identiques avec la composition et la condensation du gaz des marais même. Chaque volume de ces deux fluides élastiques a pour formule CTH?, car l’un et l’autre exigent pour brüler deux fois leur volume d’oxigène et produisent leur propre volume d'acide carbonique. » Les propriétés très mal connues du gaz des marais, et surtout les cas fréquents d'isomérie entre les carbures d'hydrogène, nous ont engagés à poursuivre comparativement nos recherches sur les deux gaz précédents et sur celui extrait de l’acide acétique. » Nous avons remarqué, dans l’action du brome sur le gaz des eaux sta- (85) gnantes et sur celui de l'alcool, une très grande différence; le premier s'attaque très difficilement à la lumière diffuse, tandis que le second est décomposé, dans la même circonstance, avec une extrême énergie. » Il nous a semblé également voir une différence, quoique moins tran- chée, entre le gaz des marais et celui extrait de l’acide acétique, de sorte qu'il y aurait là trois gaz composés et condensés de la même manière, mais présentant des propriétés différentes, ou, en d’autres termes, érois corps isomériques. » L'action du brome sur l'hydrogène protocarboné de l'alcool donne naissance à un liquide éthéré dont la composition est fort éloignée de ce qu’elle devrait être en admettant la théorie des substitutions de M. Dumas. » Nous avons déjà interprété d’une manière tout-à-fait opposée à celle de M. Dumas le rapprochement qu’il avait établi entre deux réactions, lune sur l'acide acétique, l’autre sur l'acide chloracétique. Nous ajoutons que nous sommes arrivés, pour interpréter ces réactions, à des conclu- sions qui pouvaient se déduire non-seulement des expériences que nous avons rapportées dans notre Note, mais encore des expériences des anciens chimistes, quand ils brülaient le charbon par l'hydrate de potasse; de celles de M. Chevreul, quand il obtenait l'hydrogène pur par l’action des alcalis sur le ligneux; de celles de M. Gay-Lussac, quand il détruisit plu- sieurs substances organiques par la potasse, et enfin d'expériences dont M. Persoz a donné le résumé dans son /ntroduction à l'étude de la Chimie moléculaire. Remarquant que toutes les matières organiques étaient dé- composées par un grand excès d’hydrate de potasse en donnant naissance à de l'hydrogène pur, M. Persoz à indiqué ce moyen comme susceptible d’être appliqué à l'analyse élémentaire. » Enfin les docteurs Austin et Higgens ont observé, il y a environ un demi-siècle, la formation du gaz des marais, ou tout au moins d’un gaz isomérique avec ce dernier, en distillant l'acétate de potasse. » THÉORIE DES NoMBres. — Observations nouvelles sur les formes quadra- tiques des nombres premiers et de leurs puissances; par M. Aucusrix Cavcury. | « Les divers théorèmes énoncés dans le Compte rendu de la dernière séance , et relatifs aux formes quadratiques de certaines puissances des nombres premiers ou du quadruple de ces puissances, peuvent être ai- sément établis à l’aide des considérations suivantes. 13. (86 ) $ 1“. Somme des racines primitives d'une équation binome: Fonctions symétriques de ces racines. ? » Soient z un nombre entier quelconque, h,k,1,... les entiers inférieurs à n, et premiers à 1, N le nombre des entiers À, #, L,... p une racine primitive de l'équation (1) LA IRRS Les diverses racines primitives de la même équation seront es pe, irc, Nommons 8 la somme de ces racines, en sorte qu’on ait (2) S=p+p + p +... Si n se réduit à un nombre premier impair », ou à une puissance d’un semblable nombre ; alors, pour obtenir 5, on devra former lasomme totale des racines de l’équation (1), et de cette somme retrancher celle des ra- cines de l’équation n LX' = 1. Or comme, la première de ces deux sommes étant toujours nulle, la seconde offrira pour valeur l'unité ou zéro, suivant que l’on aura n — y OÙ An > y», il est clair qu’on trouvera 8=— 1, si r est un nombre premier impair, et $S = 0, si n est le carré, le cube... d’un:tel nombre. La supposition 7 — 2 don- nerait évidemment S = — 1. Si n représentait une puissance de 2 supérieure à la première, alors, en vertu des formules n 2 Se hk (3) NT = — p}, les valeurs de h k L Rx cDolBioie ( 87 ) seraient deux à deux égales, au signe près, mais affectées de signes con- traires, et par suite on trouverait encore St—Vo- Enfin, si n était un nombre composé quelconque, en sorte qu’on eüt (4) OT POIDRNE a, b,c,... désignant des exposants entiers, et », »’, »',... des facteurs premiers dont l’un pourrait se réduire à 2; alors une racine primitive quelconque de l'équation (1) serait le produit de facteurs correspondants à 1 ! NE APE EN AE et dont chacun représenterait une racine primitive de l’une des équations (5) CN OM EE EN Et CAUA ! Donc alors la valeur de s correspondante à l'équation (1), serait le produit des valeurs de S correspondantes aux équations (5). Il est aisé d'en conclure, 1° que, si # est un nombre pair (*), ou impair, divisible par un carré, la somme s des racines primitives sera toujours nulle ; 2° que si r est un nombre pair ou impair, dont les facteurs premiers », »’, »”,.. soient inégaux entre eux, la somme $ sera équivalente à — :, quand les facteurs premiers », y’, »”,... seront en nombre impair, et à + 1 quand ces facteurs premiers seront en nombre pair. » Ainsi, en particulier, la somme des racines primitives sera — 1 pour chacune des équations D OT CR TN TE ET IT ee L LA . zéro pour chacune des équations LÉ = po = ie NS NES MB, caves et + 1 pour chacune des équations D TO, LA br, X®—1, etc... » Quant au nombre N des racines primitives, correspondant à la valeur (*) Gette partie de la conclusion peutencore se déduire généralement des formules (3). (88) de n fournie par l'équation (4), il sera, dans tous les cas, donné par la formule (6) N= per (y —1)(— 1) ( — 1)... ou, ce qui revient au même, par la formule o Mn) (5) (2) Ce nombre sera donc toujours pair, à moins que l’on n’ait nr — 2, et par suité N— 1. » n° étant un entier distinct de z, et & le plus grand commun diviseur de n, n', on peut toujours trouver des nombres entiers 4, v propres à vérifier la formule nu — n'y = «. Cela posé, toute racine commune aux deux équations CT LE, devra évidemment vérifier encore l’équation plus simple æ%—""— 1, ou X® = I. Réciproquement, toute racine de la dernière équation devra encore véri- fier les deux autres. Or, comme le diviseur commun &@ ne variera pas, si, n' étantun nombre composé, on efface dans 7! un facteur premier à », il est clair qu'après une telle suppression l'équation 7 a" = 1 continuera toujours de subsister. Ce principe étant admis, soit m un nombre premier à . Si l'on a pr = pri, par conséquent" pr) = 1, h, k étant premiers à #, et inférieurs à 2; alors p, devant vérifier simul- tanément l'équation (1) et la suivante AMEN) = 7, sera, d’après ce qu’on vient de dire, une racine de l'équation On aura donc ( 89 ) Donc, si p* diffère de p#, p"* devra différer de p”*, Donc en supposant, comme nous le faisons, que PRE représentent des nombres distincts, inférieurs à 7 el premiers à 7, on pourra représenter les N racines primitives de l'équation (1), non-seule- ment par MERE 4 Ph; P's P'yee mais encore par prb, pk, pris Ne m pouvant être lui-même un quelconque des nombres k, k, l,...; et la seconde suite offrira les mêmes termes que la première, mais rangés dans un ordre différent. En multipliant de nouveau chaque exposant par m, une ou plusieurs fois, on obtiendra d’autres suites qui seront elles-mêmes propres à représenter les racines primitives, savoir ÉRENT OREN HORS pu Fr, pr “… etc... Donc les termes de la suite h, ph, prop pee dont les exposants croissent en progression géométrique, représenteront autant de racines primitives distinctes qu'il y aura d’unités dans l’expo- sant : de la plus petite puissance de m propre à vérifier l’équivalence (8) m' = 1, (mod. »). Si z est un nombre premier impair, ou une puissance d’un tel nombre, alors, m étant premier à z, on trouvera 1= N, et en conséquence les racines primitives de l'équation (1) seront égales aux différents, termes de la suite N—1 h 3h hk P' pa, p” Vis pe ; qui se réduiront en particulier à _ à N—1 Pr Ps Pope. p? ? lorsqu'on prendra, comme on peut le faire, k= 1. Si n est précisément { 90 ) un nombre premier impair, on aura et dans ce cas les diverses racines primitives pourront être représentées par les divers termes de la suite P) P' Pas. GE pm p désignant l’une quelconque de ces racines, et » un nombre entier quel- conque, premier à 2. Donc alors les termes de la suite P LE LATE peus dans laquelle les exposants croissent en progression géométrique, seront les mêmes à l’ordre près que les termes de la suite Pr Ps Pres PT dans laquelle les exposants croissent en progression arithmétique. » Soit maintenant f (p) une fonction entière de la racine primitive p de l'équation (1). On pourra toujours, dans cette fonction, réduire l'exposant de chaque puissance de p à un nombre entier plus petit que n, et poser en conséquence (9) F(p) = & + ap + ap... + ap", do9 dry Asyeee An désignant des coefficients indépendants de 6. Sup- posons d’ailleurs que les différents termes du polynome représenté par f(p), se transforment les uns dans les autres, quand on y remplace la ra- cine primitive p par une autre racine primitive p”; f(p) sera ce qu'on peut nommer une fonction symétrique des racines primitives de l’équa- tion (1). Or en écrivant successivement à la place de-p chacune des racines primitives PMP pere on réconnaîtra que, dans f(p), ceux des termes de chacune des suites OME feet paie pr, pa LP, 3 k p°?, Là ; nes sa etc., qui sont distincts les uns des autres, doivent avoir les mêmes coefficients. D'ailleurs ces mêmes termes se réduisent toujours aux diverses racines (91) primitives de l'équation (1), ou du moins d’une équation de la forme (10) LORIE © étant un diviseur du nombre n, qui peut devenir égal à ce même nombre. - Donc, dans f(e), les diverses racines primitives de l'équation (10) devront offrir les mêmes coefficients; et une fonction symétrique des racines pri- mitives de l'équation (1) se réduira toujours à une fonction linéaire des diverses valeurs que peut acquérir la somme des racines primitives de l'équation (10), quand on prend successivement pour @ chacun des divi- seurs du nombre n, y compris ce nombre lui-même. Si par exemple 7 se réduit à un nombre premier, alors la suite : pf, Ps Pr-.- renfermant les mêmes termes que la suite Pa Pr Poe PTS les termes de cette dernière devront offrir, dans f(p), des coefficients égaux , et l’on aura en conséquence dt aN— brio, (629) f(P) = ao afp Pr ehe P) S IT. Somme aliernée et fonctions aliernées des racines primitives d’une équation binome. » Supposons à présent que, dans le cas où l’on remplace la racine primitive p de l’équation (1) par une autre racine primitive p” de la même équation, les différents termes contenus dans f(p) se transforment, au signe près, les uns dans les autres, et que deux termes qui se déduisent ainsi l’un de l’autre, se trouvent toujours affectés du même signe pour certaines valeurs k, h, h",... du nombre m, mais affectés de signes contraires pour d’autres valeurs RNA ONE EN du même nombre; en sorte que, sous ce point de vue, les entiers inférieurs à n, et premiers à z, savoir , hk,k,l,... se partagent en deux groupes h, h!, R'y34 Net NME, ke... CR, 1840, 1'r Semestre. (X. X, N° 3.) 14 (92) Alors dans f(p) le coefficient a, s’évanouira nécessairement; et f(p) sera une fonction linéaire, non plus de chacune des sommes ppp Hrcee ph + pré + pl +... ph pl D pile. etc...., mais de chacune des sommes algébriques PAR A DR NE En (12) p# + pa + p +. DOME TTr pi pk — pi. ., + p' +... RES pr — pK — DCREE a où l'on ne doit admettre que des termes distincts les uns des autres, pro- pres à représenter les diverses racines primitives de l’équation (10), pour une certaine valeur de ©, et pris en partie avec le signe +, en partie avec le signe —. D'ailleurs, les termes que précède le signe + devant se changer en ceux que précède le signe — , quand on remplace p par p", les termes de l’une et l’autre espèce devront être en même nombre dans chacune des sommes algébriques dont il s’agit, aussi bien que dans la fonction £(p); et si, dans ces sommes ou dans cette fonction, l’on fait succéder à un terme précédé du signe +,un terme correspondant précédé du signe —, on pourra obtenir une suite de termes alternativement positifs et négatifs. Pour cette raison, nous désignerons sous le nom de Jonction alternée et de sommes alternées, la fonction f(p) et les sommes (12), dont chacune peut acquérir seulement deux valeurs et deux formes dis- tinctes, quand on y remplace une racine primitive par une autre. Cela posé, si l’on désigne par A la somme alternée des racines primitives de l'équation (1), A sera la première des sommes algébriques (12), en sorte qu’on aura CH R TS E R C e Or comme, dans cette somme, les termes pr, Po pe .. gé, pr pe “.. seront tous distincts les uns des autres, et en nombre égal à N, le nombre des termes positifs ou des entiers h; HR", (93) et le nombre des termes négatifs ou des entiers k, K, 1, N ; ; add 3 : , ment égaux à —; ce qui suppo devront y être séparément .égat 5 ceq ppose N pair » Si n se réduit au nombre 2, l'équation Et n’offrira qu’une seule racine primitive p=— 1, avec laquelle on ne pourra composer une fonction alternée, ou une somme alternée, puisque N cessera d’être pair, en se réduisant à l'unité. » Si n est un nombre premier impair, les sommes (12) se réduiront toutes à la première, et par suite f(p) sera de la forme (14) f(e) —hI2A" c’est-à-dire que la fonction alternée f(p) sera proportionnelle à la somme alternée 4 des racines primitives de l’équation (x). » Observons maintenant que si l’on prend pour » l’un des nombres kK, 1, les termes p* et pr, ou pr et pr, ou p* et pm” etc. .., comparés deux à deux, devront être généralement affectés de signes contraires dans le second membre de l'équation (13); et puisque p# y est affecté du signe —+, pr devra s’y trouver affecté du signe —, p”# du signe +, pr# du si- gne —, etc... Donc la somme alternée A sera représentée en partie ou en totalité par la somme algébrique pr en pue + pro —— ph BR pr, que l’on réduira simplement à (15) Bu au ar Mat EE en prenant, comme on peut le faire, k—1. Dans la somme (15), comme >. . è 5 5 à dans l'équation (8), m'; désigne la plus petite des puissances de mn, qui soit équivalente à l'unité suivant le module ». » Si n est un nombre premier impair, ou une puissance d’un tel nom- bre, alors les entiers RARE ALORS 14.. (94) inférieurs à z et premiers à n, vérifieront l’équivalence (16) aN = 1, (mod.z), les uns étant résidus quadratiques, et racines de l’équivalence N 3 LU, les autres non-résidus quadratiques, et racines de l’équivalence D'ailleurs, m étant l’un quelconque des nombres #, k,1, ..., la substitu- tion de p" à p changera non-seulement p en p”, mais aussi p” en p'; et par suite , dans la somme alternée À, pr» devra être précédé du même signe que p. Donc si p y est précédé du signe +, on pourra en dire autant de toutes les puissances de p qui offriront pour exposants des résidus quadra- : c ASE N tiques; et, comme lé nombre de ces puissances sera précisément 5) les autres puissances qui auront pour exposants des non-résidus quadrati- ques, devront être toutes affectées du signe —. Donc alors les nombres k, K, ..., et par suite le nombre m, dans la somme (15), ne pourront être que des non-résidus. D'ailleurs, si l’on prend pour m un tel nombre, on aura 4—N; par conséquent la somme (15) renfermant autant de termes que la somme A, représentera en totalité cette dernière somme ; et la valeur de A, réduite à N— (17) Azp— pr + pe —,... + pa sera effectivement une fonction alternée des racines primitives de l’équa- tion, attendu qu’elle acquerra seulement deux valeurs égales, au signe près, mais affectées de signes contraires, lorsqu'on y remplacera suc- cessivement la racine primitive p par l’une des autres racines primitives N—: Pas Pose pr; » Sin se réduit à un nombre premier impair, on aura N —=7n— 1, (18) A = pp + pi de Hp. et d’après un théorème de M. Gauss, rappelé dans une précédente séance, n— (19) | A=(—:1)°n. ( 95 ) Mais, si l'on a TS y étant un nombre premier impair, et a un entier supérieur à l'unité; on trouvera N= 7» (—1), et, m étant un nombre quelconque premier à #, les divers termes de la progression arithmétique m, mr, M 2v, ce MA (NT — ir, seront tous à la fois résidus quadratiques ou non-résidus quadratiques. Or, la somme des puissances de p, qui auront pour exposants ces mêmes termes, se réduisant à ee Lg = 0; 1— p" et ces puissances étant les seules qui, dans la somme alternée A , offrent des exposants équivalents à m suivant le module », il en résulte qu’en supposant z =», on obtiendra une valeur nulle de A. Alors aussi on ob- tiendra encore des valeurs nulles pour celles des sommes (12) qui ne se réduiront pas à la somme ©@ des racines primitives de l'équation PAULINE Donc, lorsque 7 représentera une puissance quelconque d’un nombre premier impair, non-seulement on aura (20) Mo; mais de plus f(p) sera de la forme (21) f(p) = a®. » Nous avons déjà observé qu’il n’existe point de somme alternée des racines primitives de l'équation (1), dans le cas où l’on suppose 7 — 2. Mais il n’en sera plus de même quand on prendra pour 7 une puissance de 2. Concevons qu’alors on réduise toujours l’un des nombres LANCE ME à l'unité. Si, pour fixer les idées, on suppose 7 = 4, on trouvera TONI NS et (22) a à del ( 96 ) sera une somme alternée des racines primitives de l’équation RATE Cette même somme, égale à 2p, vérifiera d’ailleurs la formule (23) A = — 4. Si l’on suppose z = 8, on pourra prendre kh—=:,# SN LU NN ou bien h I I L#—5, 4 —3,k I S ou enfin CSN AU PO EL ESS et obtenir ainsi trois sommes alternées des racines primitives de l'équation De ces trois sommes alternées, la première, savoir, (24) A—p+p —p$— 97, vériñera la formule (25) A = — 8: la seconde, savoir, (26) A=p+f —p— p, se réduira simplement à (27) A = 0, et la troisième, savoir, (28) ATP EPP vérifiera la formule (29) A = 8. Enfin, si n est une puissance de 2 supérieure à la troisième, alors, en par- tant de la formule n » 1+2) m ( 4 ni, p = PU on reconnaitra que toute somme alternée des racines primitives vérifie la (97) formule (20), où AT—10; » En résumé, si » est un nombre premier ou une puissance d’un tel nom- bre , A sera nul, à moins que 7 ne se réduise à 4 ou à 8, ou à un nombre premier impair. » D'ailleurs, dans ce cas, on aura toujours A°= En, savoir À — n, si z est de la forme 4x + 1; =, 7, si n est égal à 4, ou de la forme 4x + 3; enfin M—n, OU - A = — 71, sin est égal à 8. » On peut encore s'assurer facilement que, dans le cas où, 7 étant 4 ou 8 , 1° se réduit à + 7, ou à — n, les sommes (12) s’'évanouissent toutes à l'exception de la première. Donc, alors, une fonction alternée des racines de l'équation (1), est encore proportionnelle à la somme alternée de ces racines. » Quand rest un nombre composé, alors, pour obtenir une somme al- ternée des racines primitives de l’équation (1), ou une valeur de 4 cor- respondante à cette équation, il suffit de multiplier les unes par les autres des valeurs de A correspondantes séparément à chacune des équations (5), en laissant toutefois de côté l'équation D —— LT lorsque le facteur 7 est une seule fois divisible par le nombre 2. Le pro- duit ainsi obtenu ne pourra différer de zéro, en offrant pour carré Æ n», que dans le cas où les facteurs premiers et impairs de 7 seront inégaux, le facteur pair étant 4 ou 8. Dans le même cas, une fonction alternée f(o) des racines primitives de l’équation (1), étant nécessairement une fonction alternée des racines primitives de chacune des équations (5), sera tout-à- la-fois proportionnelle aux diverses valeurs de A qui correspondent à ces diverses équations. Donc f() sera proportionnelle au produit de ces va- leurs; et comme le carré de ce produit sera Æn, on aura. (30) FE = na, a désignant le coefficient de p dans f(p). C98) $ III. Application des principes établis dans les paragraphes précédents. » Concevons à présent que, p étant un nombre premier impair, 7 dé- signe un diviseur de p — 1. Aux divers entiers ae inférieurs à n, mais premiers à #2, correspondront autant de facteurs pri- mitifs du nombre p représentés, dans le Compte rendu de la dernière séance, par ©, Or, O1,... Soient d’ailleurs N le nombre des entiers h, #, L,... p une des racines primitives de l'équation (1), et. con- cevons qu'avec les diverses racines primitives h L pr, gpl. de la même équation , l’on forme, s’il est possible, une somme alternée A, dont le carré 4* soit égal à En. Enfin partageons les exposants des diverses puissances de pdans ces racines primitives, c’est-à-dire les entiers oh 6 és h, K, H,... et k, K, Kyo. en plaçant ces entiers dans le premier ou le second groupe, suivant que les puissances correspondantes de p se trouvent affectées du signe -+ ou du signe — dans la somme alternée À. Les facteurs primitifs Or, Or, O,... se trouveront eux-mêmes partagés en deux grou pes ©:, Or, Or,... et @x, Ox, Ox",...; et si l'on pose en deux groupes I = 0:00... J — O:0:@x... on reconnaîtra que TEEN est une fonction symétrique des racines primitives de l'équation (1), et I —7J une fonction alternée de ces mêmes racines. On aura par suite Œ +) = 4, ( 99 ) et, en vertu de la formule (30), ( — 3} = Æ nB:, A, B désignant deux nombres entiers; puis on en conclura 41 = À° & nB\; et comme on aura d’ailleurs on trouvera encore (31) 4p? AU UnB" x ? L “ . La formule (31) se rapporte où l’on a A = n, c’est-à-dire au cas où o : , = 2; Q c 0 al les facteurs impairs de 7 étant inégaux, le facteur pair se réduit à l’un des nombres 2, 4, 8. Si l’on a en particulier AT, ce qui suppose » divisible par 8, ou de l’une des formes 4x + 1, 4(4x + 3), on trouvera à #4, + [ 2P B = o. ais si l’on a ï Mais si 1 ce qui suppose z divisible par 8, ou de l’une des formes 4x + 3, 4x + 1), B cessera de s’évanouir, et le double signe, dans la formule (3 1), se ré- duira au signe +. Soit alors p* la plus haute puissance de p qui divise simultanément À et B, et posons A = px, B—p'y, pu — à — 2À. La formule (31) donnera (32) ÿp# = x° + ny’, x, y, k désignant trois nombres entiers dont le dernier sera pair ou impair en même temps que 2. Si d’ailleurs # étant pair, est divisible par C. R. 1840, 127 Semestre. (T. X , N°5.) 15 ( 100 ) 4 ou par 8, x devra être pair, et en posant x = 2x", on tirera de la for- mule (32) (33) pe = x" + TA Ainsi la forrnule (32) comprend toutes celles que nous avons établies dans la dernière séance. Observons encore que, si x, y sont impairs dans l'équation (31), x*, y* seront équivalents à l’unité, suivant le module 8, et x°+ny* où Ap non-seulement à 4 (p“ étant un nombre impair), mais aussi à 2 + 1. Doncx, y ne pourront être impairs dans l’équation (32), que dans le cas où 7 + 1 sera de la forme 8x + 4, et n de la forme 8x + 3. Si au contraire n est dela forme 8x +7, alors, dans l'équation (32), x, y seront nécessairement pairs, et en posant 2 2 on réduira cette équation à (34) PE AN Ne TE Si l’on pose par exemple 7=7, on aura u= 1, et lon retrouvera une formule donnée par M. Jacobi. » (La suite à un proclain article.) NOMINATIONS. L'Académie procède, par voie de scrutin, à la nomination d’une Com- mission qui sera Chargée de l'examen des pièces adressées pour le concours au grand prix des Sciences physiques. La question proposée pour l’an- née 1837 et remise au concours pour 1839, était conçue dans les termes suivants : « Déterminer par des recherches anatomiques, par des expériences d'a- coustique et par des expériences physiologiques, quel est le mécanisme de la voix chez l'homme et chez les animaux mammifères. » MM. Magendie, Serres, Flourens, de Blainville, de Mirbel réunissent la majorité des suffrages. L'Académie procède ensuite, également par voie de scrutin, à la nomi- nation d’une Commission pour le concours au prix de Physiologie expé- rimentale , fondation Montyon. MM. Magendie, Flourens, Serres, de Blainville, de Mirbel réunissent la majorité des suffrages. Trois Commissions avaient été désignées pour l’examen d’autant de com- munications faites par M. Séguin. Ces trois communications, quoique faites ( 107 ) à des époques différentes, étant relatives à une même question: la fabri- cation d’un gaz d'éclairage au moyen de la distillation des matières ani- males, les trois Commissions précédemment nommées sont réunies en une seule, qui se composera de MM. Arago, d’Arcet, Dumas, Becquerel,Séguier. MÉMOIRES LUS. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Second Mémoire sur le tirage des voitures et sur les eff:ts destructeurs qu’elles exercent sur les routes; par M. A. Mon. {Extrait par l’auteur.) (Commission précédemment nommée. ) « Ce travail est la suite de celui que l’auteur a présenté en 1838 à l’Aca- démie, et dont elle a ordonné l'impression dans le Recueil des Savans étrangers. 1] a eu pour objet principal de soumettre à la sanction de l’ex- périence les conséquences que l’auteur avait cru pouvoir déduire de la mesure du tirage quant à l’action des voitures sur les routes. » Avant d'exposer les résultats de ses nouvelles recherches, l’auteur réfute les objections élevées contre son premier travail par M. Dupuit, in- génieur des ponts-et-chaussées. Il s'attache à montrer que, dans le système d’expérimentation suivi par cet ingénieur, la mesure du frottement de roulement, qui est ordinairement très faible, a toujours été inévitablement influencée par l’action du frottement de glissement, qui est énorme par rapport au premier, et par l'effet des chocs qui ont toujours eu lieu. » De même, relativement à l'influence des diamètres’ des roues sur l’in- tensité du tirage des voitures, M. Morin s'attache à faire voir que ses expériences sont complétement d'accord avec celles, de Coulomb, qui offrent toutes les garanties d’exactitude desirables ; et pour montrer que cette résistance est en effet inversement proportionnelle aux dia- mètres, et non pas à la racine carrée des diamètres, comme le croit M. Dupuit, il résume les résultats de ses expériences dans le tableau suivant, relatif à celles qu'il a exécutées en 1839, et dans lequel on : 2 Rr sis : STRRTEE) peut voir que la quantité À — F relative à la loi de Coulomb, est à très andis que HV Du peu pres constante, tandis que la quantité À — pre ative à la loi pro- posée par M. Dupuit, varie de £ à + de sa plus petite valeur. Nota. R est la résistance au tirage de la voiture sur un plan horizontal, P la pression sur le sol, r le rayon des roues. 15... ( 102 ) Résumé des expériences faites en 1839 sur l'influence du diamètre des roues sur le tirage des voitures. DIAMÈTRE DES ROUES | VALEURS DES, COEFFICIENTS NOMBRE DÉSIGNATION DE LA ROUTE. VOITURES EMPLOYÉES. à a =RVr devant. ee ————— 2.029 2. 0.01527 01516 1.453 0 0.01431 .01679 0.872 £ 0.01410 .02149 vier siliceux, très sèche, offrant quelques débris de matériaux désagrégés. ................. Route en empierrement de gra- Porte-corps d'artillerie. . , See 0.02010 01995 à - ’artil bb Mème route, un peu humide... Porte-corps d’artillerie 4 jo ju 0.01857 02897 Route de même nature, sèche, avec un léger frayé Charrette d'artillerie... GQUEES) 01336 0.01203 :01793 0.01178 -01379 0.00998 01172 0.01034 .01576 sèche, sans frayé.,......... Porte-corps d'artillerie... Voiture à trains articulés. Mème route, avec ornières rem-) Charrette. 5 0.02465 .03733 plies de boue liquide. ... .... € Porte-corps d'artillerie. . 0.02725 03195 Porte-corps d’artillerie. . Pavé des environs de Paris, sec,) Porte-corps d'artillerie. . en état ordinaire. 0.00963 .00976 0.00969 .01136 0.000965 -01473 0.00931 0.01193 Voiture à trains articulés. Voiture comtoise Même route pavée, couverte de Charrette....... Ne RME 0.01150 0.01167 Porte-corps d'artillerie. ., 0.01062 0.01607 Charrette. 0.011975 .01721 Route en empierrement, très) Porte-corps d'artillerie... 4 45 ::» Du résultat de ces nouvelles expériences, de leur accord avec celles de 1838, avec celles de Coulomb, et avec ceux que M. Piobert avait ob- tenus en 1820, sur des aires en terre avec l'appareil d'Edgeworth, M. Morin conclut de nouveau que : »Sur les routes en empierrement, sèches, humides ou couvertes de boue , avec ou sans ornières , pourvu que le fond soit ferme, sur le pavé, et géné- ralement sur les voies solides , la résistance au tirage des voitures est in- versement proportionnelle au rayon des roues. Cros) » En réponse aux objections de M. Dupuit, l’auteur remarque : © » 1°. Que celle qui se rapporte à la différence des emplacements par- courus dans les expériences faites à Metz n’est pas fondée quant à la chaus- sée de Metz à Thionville, et qu’elle ne saurait s’appliquer aux expériences faites sur nn accotement rechargé de gravier sur une longueur de 300 me- tres, exactement au même état d’un bout à l’autre; » 2°, Que l’objection relative à la différence de tirage des deux trains de la même voiture est détruite par des expériences directes faites avec un chariot comtois, successivement conduit à la tête et à la queue d'un con- voi, et qui a éprouvé sensiblement le même tirage dans les deux positions; la différence, s’il en existe, est en sens inverse de celle qui est indiquée par M. Dupuit ; » 3°. Que l'objection relative au rayon des boîtes de roues repose sur une erreur matérielle de M. Dupuit, et renvoie pour la preuve à l'Aide Mé- moire d'artillerie , page 82, article Botte de roues ; » 4°. Qu'en prétendant que les expériences sur l'influence de la largeur des jantes n’ont point été faites à des pressions égales, M. Dupuit a com- mis une autre erreur, puisque sur neuf séries exécutées sur le sable et la terre molle, il y en a eu cinqfaites à des pressions sensiblement égales, et que d’ailleurs cet ingénieur reconnaissant que la résistance est proportion- nelle à la pression, cette objection est sans fondement ; » 5°. Que les sols en sable ou en terre franche, loin d’être des terrains exceptionnels, comme le prétend le même ingénieur, sont au contraire ceux sur lesquels manœuvre le plus souvent l'artillerie, circulent les voi- tures de nos agriculteurs , et qui constituent encore la plupart de nos che- mins vicinaux, et que par conséquent il était important d'y étudier l'in- fluence de la largeur des jantes ; que l'accord, l’ensemble, la continuité des résultats représentés par des constructions graphiques, montrent d'une manière évidente l'accroissement graduel de la résistance, à mesure que la largeur de jante diminue; ce qui prouve que la théorie de M. Dupuit n’est pas d'accord avec l'expérience. » 6°. Enfin M. Morin montre, tant par le nombre et l'accord de ses propres expériences, que par celles de Rumford, d'Edgeworth et de M. Macneill, que par les opinions de MM. de Gertsner, Bresson et Navier, et par les expériences mêmes que M. Dupuit a publiées en 1837, que la résistance au tirage des voitures croît avec la vitesse, ce qui est d’ailleurs d'accord avec les principes de mécanique relatifs au choc des corps, et que (104) par conséquent une théorie et un système d’expérimentation qui condui- sent à la conclusion contraire ne sauraient être exacts. » Il suit de là que des quatre lois que M. Dupuit déduit de sa théorie, trois sont démenties par l’expérience, et que la première seule, celle de la proportionnalité de la résistance aux pressions, déjà établie par Cou- lomb , se trouve confirmée par les expériences de M. Morin. » Passant ensuite à l’exposition des résultats des expériences exécutées en 1839 sur les effets de dégradations produits sur les routes, l’auteur montre que les conséquences de ces nouvelles recherches confirment en tous points les conclusions qu'il avait déduites de celles de 1838, et prouvent : » 1°, Que s’il est vrai que les jantes étroites produisent à chargements égaux plus de dégradations que les jantes larges, il n’y a pas d’avantage no- table pour la conservation des routes, à exiger des jantes de o", 10 à o",12, et qu’il y en aurait beaucoup pour l’industrie à employer des roues moins différentes entre elles que celles qui lui sont imposées par les règlements actuels ; » 2°, Que le principe de la proportionnalité des chargements aux lar- geurs de jante, pris depuis si long-temps pour base des tarifs des char- gements, n’est pas exact dans la pratique, et que l'application absolue qu’on en fait est à la fois génante pour le commerce, et plus nuisible qu’utile aux routes ; » 3°. Que les dégradations produites par les voitures sont d'autant plus grandes que les roues ont de plus petits diamètres, ce qui montre que la loi doit favoriser l'emploi des véhicules à grandes roues ; » 4°. Que sous le rapport de la conservation des routes, les tarifs de chargements peuvent permettre aux voitures suspendues allant au trot des chargements égaux à ceux des voitures de roulage allant au pas, la sur- veillance de l’autorité devant, pour les diligences , se borner aux conditions de stabilité et de sécurité ; » 5°, Que la division du chargement même sur des voitures à jantes étroites de 0”,06 de largeur, tels que les chariots comtois ou les charrettes à un cheval, dites maringottes, à jantes de o",07, est favorable à la conser- vation des routes , et qu’au lieu de gêner l'usage de ces voitures, il con- vient de le favoriser, en leur laissant toute latitude de chargement. » ( 105 ) méDEGine. — Mémoire sur les causes des maladies scrophuleuses ; par M. Lucor. (Extrait par l’auteur.) (Commissaires, MM. Magendie, Breschet, Roux.) « Les scrophules peuvent-elles être le résultat de causes extérieures oc- casionnelles , ou sont-elles une affection héréditaire ? Telle est la question que se pose d’abord M. Lugol, et à laquelle il répond sommairement dans les termes suivants: » Les causes occasionnelles n’ont point d’effet nécessaire, et il est au moins permis de douter qu’elles soient à elles seules suffisantes pour t'on- ner naissance à l’affection scrophuleuse. L’hérédité , au contraire, est la cause la plus évidente, la plus commune, celle que lon est forcé de re- connaître dans la très grande majorité des observations. » M. Lugol regarde l'existence de la scrophule chez un enfant comme le signe certain d’un tempérament de famille, par suite duquel tous les autres enfants ont la même prédisposition originaire à cette maladie. Si l’on exa- mine ce qui à lieu dans les familles chez lesquelles cette constitution est indiquée par Le signe dont nous venons de parler, on reconnaît qu’elles sont soumises à une grande mortalité; à peine un quart des enfants y at- teint-il la puberté, et il n’est pas rare que des familles fort nombreuses soient moissonnées entièrement dans un âge beaucoup moins avancé. L’af- fection scrophuleuse se montre en effet comme la cause la plus active de destruction pour l’espèce humaine; il n’est aucune autre maladie qui fasse des victimes aussi nombreuses et aussi jeunes. » Après avoir fait connaître les caractères essentiels de l’hérédité, ceux qui la désignent et ne peuvent désigner qu’elle, M. Lugol se livre à des recherches sur les causes de cette hérédité, en étudiant quelle est la santé des parents qui engendrent des enfants scrophuleux. Il divise les faits qui se rapportent à cette question en deux ordres; les uns étant relatifs à la santé originaire, les autres à la santé acquise des parents ascendants. » Après avoir traité de lascrophule chez les sujets nés de parents scrophu- leux, et chez ceux qui sont nés de parents pulmonaires tuberculeux, il s'attache à faire voir que des parents dont la jeunesse a été scrophuleuse, mais qui jouissent présentement d’une assez bonne santé, engendrent sou- vent des enfants scrophuleux. Il montre encore que des parents paraissant ne pas être scrophuleux, mais ayant des frères et sœurs qui le sont, ont trés souvent eux-mêmes une postérité scrophuleuse. ( 106 ) » M. Lugol a vu aussi que des parents peuvent n'offrir de symptômes de scrophule qu'après avoir engendré des enfants scrophuleux , et il arrive à cette conclusion que les maladies héréditaires ne sautent pas une géné- ration, contre l'opinion généralement recue à cet égard. » Dans une seconde section, celle relative à la santé acquise des parents qui engendrent des enfants scrophuleux, M. Lugol traite successivement de la scrophule par des parents siphilitiques, question sur laquelle il a re- cueilli dans sa pratique personnelle de nombreux documents. Il s’occupe ensuite de la scrophule par l'abus des plaisirs vénériens; de celle par des mariages trop précoces aux deux extrémités de l'échelle sociale; de celle par des parents trop âgés; de celle par la disproportion d’äge des parents; de celle enfin dont il a recueilli un grand nombre d'exemples, et qui naît presque infailliblement de tous les mariages dans lesquels lhomme n’a point la force comparative de son sexe. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÉTÉOROLOGIE. — Observations météorologiques faites à Alger, pendant l'année 1839; par M. Am, professeur de physique. (Commissaire, M. Arago.) NAVIGATION. — Résumé des expériences faites sur le tirage de l'appareil à vapeur le Météore, et sur le phénomène nommé Tremble, qui a lieu dans la machine à basse pression; par M. BarsoriN, capitaine de corvette. (Commissaires, MM. Arago, Beautemps-Beaupré, Freycinet, Poncelet.) Nous reviendrons sur ce Mémoire, dont le titre indique assez l’objet, après que les Commissaires auront fait leur rapport. CHIMIE ORGANIQUE. — Étude sur l'essence de térébenthine; par M. Devue. (Commissaires, MM. Dumas, Robiquet, Pelouze, Bot.) « Ce Mémoire, dit l’auteur, a pour double but : » 1°. De faire connaître de nouveaux corps isomériques avec l'essence de térébenthine , et provenant de l’altération moléculaire de celle-ci, leurs propriétés et leurs principales combinaisons. (107 ) » De faire connaître les composés qui dérivent de ces corps, et dans lesquels le chlore a remplacé une certaine portion de l'hydrogène consti- tutif, et cela dans les proportions voulues par la loi des substitutions, leurs propriétés et leur analyse. » 2°, De montrer quelle est la relation de génération qui lie entre eux tous ces corps isomériques ou leurs dérivés chlorés, quelle que soit du reste la nature de l'essence de térébenthine qui leur a donné naissance, directement ou non. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Description d'un nouveau mode de transmission de la force vive dans trois colonnes liquides, et d’une application de ce principe à une fontaine intermittente oscillante; par M. A. ne Car1ewy. (Commissaires, MM. Poncelet, Savary, Coriolis.) PHYSIQUE. — 7'hermomètre aérostatique à minima; par M. Giraur. ( Commissaires, MM. Arago, Dumas.) MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Système de construction applicable aux ponts et planchers d'une grande étendue ; par le même. (Commissaires, MM. Séguier, Poncelet, Coriolis. ) ORGANOGÉNIE ANIMALE. — Recherches sur le développement du Limax agrestis eé autres mollusques gastéropodes, comparé à celui des verté- brés, des articulés et des rayonnés, pour servir à l’histoire générale du développement des animaux ; troisième Mémoire ; par M. Launenr. (Commission nommée pour les deux Mémoires précédents. ) M. Dusoys pe Lavicene , qui avait présenté le mois passé un Mémoire sur un nouveau système de chemins de fer, adresse comme supplément à ce travail, une comparaison du prix d'établissement du chemin de fer de Paris à Versailles (rive droite), et du prix estimatif d’un chemin installé d’après le système qu'il a exposé. (Commission précédemment nommée.) M. Durasquier adresse, pour faire suite à son Mémoire sur la compa- raison des eaux de source et des eaux de rivière, un procès-verbal de C. R. 1840, 197 Semestre. (T. X, N°5.) 16 ( 108 } diverses opérations tinctoriales faites, comparativement, avec l’eau des sources de la rive gauche de la Saône, près de Lyon, et l’eau du Rhône. ( Commission précédemment nommée.) M. Cuesneaux prie l’Académie de vouloir bien désigner une Commis- sion à l'examen de laquelle il soumettra diverses inventions relatives à la progression des convois sur les chemins de fer. ( Commission nommée pour le procédé de M. Arnoux.) M. Rorirsxx adresse la description d’un instrument destiné à donner deux moyennes géométriques proportionnelles, et une Note sur la circon- Jférence du cercle considérée comme polygone régulier d’un nombre in- fini de côtés. (Commissaires, MM. Savary, Liouville. ) M. Paur Masrun présente deux dessins de machines en couleur, et de grandes dimensions , exécutés par le procédé employé dans la fabrication des papiers peints. L’auteur annonce que ces figures, qui sont destinées à servir aux démonstrations dans les cours publics et qui peuvent être vues nettement dans tous leurs détails, de extrémité d’une grande salle, re- viennent à un prix très peu élevé. (Commissaires, MM. Arago, Chevreul, Dumas.) M. Mac-Rrora adresse une Note sur la science inductive appliquée à la succession d'évènements aléatoires. (Commissaires, MM. Mathieu, Savary.) M. Ruerzo envoie un supplément à son Mémoire sur la théorie des parallèles. (Commission précédemment nommée.) ( 109 ) CORRESPONDANCE. M. ce Munisrue nes Travaux euezics demande que l’Académie lui ren- voie trois pièces qu'il lui avait précédemment transmises; savoir, deux lettres de M. Brocchieri, et un procès-verbal relatif à la découverte de ce chimiste. Il sera répondu à M. le Ministre que les pièces en question ont été remises à une personne chargée de les reprendre au nom de M. Brocchieri. HISTOIRE DE LA CHimte. — En présentant à l’Académie, de la part de M. Muirhead, une traduction anglaise de son Éloge hisiorique de Wait, M. Arago a pensé que, sans préjudice d’une réfutation plus étendue, il ne pouvait pas, vu la circonstance, s'empêcher d’opposer verbalement quel- ques remarques au discours que prononca l’année dernière, à Birmingham, le fils de l’archevèque d’York, le révérend ’ernon-Harcourt, président de l'Association britannique. M. Ærago examinera en temps et lieu ce qu'il y avait d’insolite, de tronqué, d’inexact dans le langage de M. Æarcourt. Devant l’Académie il se contentera de relever les deux principales objec- tions du chanoine d’York. En écrivant l’histoire de la découverte de la composition de l’eau, M. Arago avait attribué à Priestley cette observation capitale, portant la date du mois d'avril 1783 : « le poids de l’eau qui se dépose sur les pa- » rois d’un vase fermé, au moment de la détonation de l’oxygene et de l’hy- » drogène, est la sômme des poids de ces deux gaz. » M. Harcourt déclare positivement que « Priestley n’a jamais trouvé le poids de l’eau égal à la » somme des poids des deux gaz. » A cette inconcevable assertion , M. Arago oppose textuellement le passage suivant du Mémoire que publia Priestley dans la 2° partie des Transactions philosophiques de 17983 : « In order to judge more accurately ofthe quantity of water so deposi- » ted, and to compare it with the weight of the air decomposed, 1 carefully » weighed a piece of filtering paper, and then having wiped with it all the » inside of the glass vessel in wich the air had been decomposed, weighed » it again, and always found, as nearly as I could judge, the weight of the » decomposed air in the moisture acquired by the paper.» (Trans., vol. 73, p.427; Mémoire daté du 26 juin 1783.) La balance de Priestley, nous dit M. Harcourt, n'était pas suffisamment exacte. « Ai-je donc prétendu, dit M. 4rago, que l'expérience du chimiste 16.. (110 ) de Birmingham ne méritait pas d’être répétée? » — « Je trouvai toujours, » déclare Priestley, autant qu’il m’a été possible d’en juger, que le poids » des airs combinés était égal à celui de l'humidité absorbée par le pa- » pier!» La pesée, plus parfaite, de Cavendish, ne saurait effacer ces paroles. M. Arago les a citées, et il aurait manqué à son devoir en les laissant de côté. Quant aux incertitudes, ou même, si l'on veut, aux tergiversations qu’on trouve dans des travaux de Priestley postérieurs de sept années au Mémoire de 1783, « je n’avais pas à m’en occuper, remarque M. Arago. En vérité, » quand j'écrivais l’histoire d’une découverte dont la date la plus récente » est l’année 1784, pouvais-je aller chercher les titres des compétiteurs » dans des Mémoires de 1786, de 1788, etc.? M. Xarcourt, je suis peiné » d’être forcé de l’en avertir, a raisonné dans cette circonstance comme un » de ses compatriotes qui voulant me prouver que Papin n'avait pas eu » l’idée de la machine à vapeur atmosphérique, au lieu de discuter les pas- » sages clairs, catégoriques dont je m’étayais, citait toujours une machine » différente à laquelle le physicien de Blois avait aussi songé beaucoup » plus tard! » En traduisant un passage du Mémoire de Watt, M. Arago avait rem- placé les mots air déphlogistiqué et phlogistique par les termes oxygène et hydrogène de la nomenclature moderne. Aux yeux de M. Harcourt c’est une faute impardonnable. M. Ærago répond par un seul mot: le change- ment en question a été fait également dans les citations du Mémoire de Cavendish, car l'illustre chimiste se servait, lui aussi, de l’ancien langage. Il n’y a donc nul moyen de supposer que le changement tant critiqué, était suggéré à M. Arago par la pensée mesquine de favoriser #att aux dépens de Cavendish. En tout cas, le passage suivant, tiré d’une note de M. Arago que M. Vernon-Harcourt a dù lire, réduit la question à ses véritables termes : « En 1784, on savait préparer deux gaz permanents et très dissembla- bles. Ces deux gaz, les uns les appelaient air pur et air inflammable; d’autres , air déphlogistiqué et phlogistique; d’autres, enfin, oxygène et hydrogène. Par la combinaison de l'air déphlogistiqué et du phlo- gistique, on engendra de l’eau ayant un poids égal à celui des deux gaz. L'eau, dès-lors, ne fut plus un corps simple : elle se composa d’air déphlogistiqué et de phlogistique. Le chimiste qui tira cette conséquence, pouvait avoir de fausses idées sur la nature intime du phlogistique, sans que cela jetât aucune incertitude sur le mérite de sa première découverte. Aujourd'hui même a-t-on mathématiquement démontré que l'hydrogène ( 1tr) (ou le phlogistique) est un corps élémentaire; qu'il n’est pas, comme Watt et Cavendish le crurent un moment, la combinaison d’un radical et d’un peu d’eau? » M. Arago n’a substitué le mot hydrogène au mot phlogistique que pour se rendre plus intelligible à ceux qui connaissent seulement la nomen- clature chimique moderne. Afin de montrer, au surplus, qu'en écrivant l'éloge de Watt, il avait parfaitement le droit d'opérer cette substitu- tion, M. Arago a mis sous les yeux de l’Académie une lettre autographe de Priestley à Lavoisier, en date du 10 juillet 1782; une lettre antérieure aux Mémoires en discussion, et dans laquelle le célèbre chimiste de Bir- mingham s'exprime ainsi : « I gave D° Franklin an account of some » experiments which I have made with inflammable air, which he pro- » bably have shown you, that seem to prove that it is the same thing » that has been called phlogiston. » (J'ai communiqué au D' Franklin la relation de quelques expériences que j'ai faites avec l'air inflammable (lhydrogène), dont il vous aura probablement donné connaissance, et qui paraissent prouver que cet air est la même chose que ce qu’on a appelé le phlogistique.) M. Dumas ajoute à la communication verbale dont nous venons de rendre compte, qu'après avoir examiné attentivement l'argumentation de son confrère; qu'après avoir fait aussi à Æston-Hall, près de Bir- mingham , chez M. Watt fils, une étude scrupuleuse de la correspondance de l’'illustre ingénieur, il adopte complétement, et dans toutes ses parties, l'histoire que M. Arago a écrite de la découverte de la composition de l'eau. « Mes opinions sur ce point sont tellement arrêtées, dit M. Dumas, que je désire voir ma déclaration consignée dans le Compte rendu de cette séance. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Recherches expérimentales sur la proportion la plus avantageuse à établir entre la surface de chauffe du foyer et celle des tubes, dans la chaudière des locomotives; par M. pe Pamwsour. « Dans une communication précédente, nous avons fait voir que dans’ les locomotives construites dans les proportions usuelles, le foyer et les tubes de la chaudière produisent, à égale surface, une égale vaporisation. Il est donc indifférent, sous le rapport de la production de vapeur, d’adop- ter une forme de chaudière dans laquelle la surface des tubes domine plus ou moins relativement à celle du foyer, pourvu seulement qu’on n'excède ( 112) pas les limites qui ont été indiquées. Mais il s’agit maintenant d’examiner la même question sous le rapport de la dépense de combustible des ma- chines, et de reconnaître s'il y a avantage à attribuer aux tubes ou au foyer, une part plus ou moins considérable dans la surface de chauffe to- tale de la chaudière. C’est l’objet des expériences dont nous allons rap- porter les résultats. » Ces expériences sont au nombre de dix-neuf; chacune d'elles a duré deune heure et demie à trois heures, et elles comprennent un ensemble de sept machines différentes; mais ici, comme dans notre dernière com- munication qui se rapportait aux mêmes expériences, nous nous borne- rons à présenter, en résumé, les résultats que nous avons obtenus, réser- vant les détails pour une nouvelle édition du Traité des Locomotives, qui paraîtra incessamment. » Les machines soumises à l'expérience ont été séparées en trois séries, selon le rapport qui, dans chacune, existait entre la surface de chauffe du foyer et celle des tubes; et l’on a observé, dans chaque série, la quantité de combustible nécessaire pour produire une vaporisation donnée. Les résultats de ces observations sont rapportés dans le tableau suivant. On. se rappellera que dans les trois séries , la vaporisation, à égale vitesse de la machine et par unité de surface de chauffe de la chaudière , a été la même. Expériences pour déterminer la proportion la plus avantageuse à établir entre le foyer et les tubes, dans la chaudière des locomotives. £ COKE RAPPORT COKE No SURFACE DE CHAUFFE | YAPORISATION entre Rp er consommé la surface ll de de par | chauffe mètre cube totale, et celle du foyer. vaporisé. OBSERVATIONS. a D | série. du foyer. des tubes. 7 mèt. carrés.| mèt. carrés. 5 kilogram. kilogram. 3.413 26.207 265.13 8.68 146.97 ÿ Moyenne sur expér. 4.580 | 25.283 325.47 6.52 | 181.12 | Moyennesurgexpér. 5.302 | 18.325 250.06 | 4.46 | 186.47 | Moyenne sur 3 expér. » On voit par ce tableau, que les machines les plus économiques sous le rapport du combustible, sont celles dans lesquelles les tubes forment une plus grande portion de la surface de chauffe totale. En poussant plus loin (3) cette remarque, on serait donc porté à augmenter de plus enplus la sur- face des tubes relativement à celle du foyer; mais il est évident qu’alors on tomberait dans un cas analogue à celui que nous avons discuté dans notre dernière communication, c’est-à-dire qu’on finirait par donner aux tubes une telle étendue que la flamme du combustible ne pourrait plus en remplir qu'une portion, et qu’ainsi la vaporisation de la chaudière baisse- rait en même temps. » C’est en effet ce qu'on observe sur le railway de Londres à Bristol. Il y a sur cette ligne, des machines dans lesquelles la surface de chauffe totale est égale à 10.3 fois celle du foyer, et d’autres dans lesquelles le rapport entre ces deux mêmes surfaces est porté jusqu’à 11.3 et 11.6. Dans les premières, la consommation du coke est de 141.0 kilogrammes, et dans les secondes, de 135.1 kilogrammes par mètre cube d’eau vaporisé. Mais en même temps la vaporisation des premières, rapportée à la vitesse de 20 milles anglais ou 32 kilomètres par heure, reste de 0.0609 mètre cube d’eau par mètre carré de surface de chauffe totale, comme dans les ma- chines dont nous avons rapporté les résultats précédemment, tandis que dans les secondes, la vaporisation rapportée à la même vitesse n’est plus que de 0.0564 mètre cube par mètre carré de surface de chauffe totale. Il est donc clair que, dans ces dernières, l’économie de combustible n’est obtenue qu’aux dépens de l'effet de la machine, tandis que, jusqu’à la proportion d'environ 10.3 entre la surface de chauffe totale et celle du foyer, la dépense de combustible diminue sans que la vaporisation subisse cependant aucune réduction. » Ces divers effets s’expliquent très facilement d' après Jes idées dévelop- pées dans notre précédente Note, etils conduisent par conséquent à reconi: naître la proportion Ja plus avantageuse à adopter entre la surface de chauffe des tubes et celle du foyer, dans la chaudière, des locomotives. » En effet, on voit d’abord que lorsque. la surface des, tubes ne s'élève qu'à environ trois ou quatre fois celle du foyer, comme dans les machines de la troisième série des expériences rapportées plus haut, la machine consomme jusqu’à 186 kilogrammes de,coke par mètre cube d’eau vapo- risé, sans que sa vaporisation totale devienne plu considérable, parce que l'excès de coke brülé dans le foyer ne sert qu’à porter la flamme au-delà de l'extrémité des tubes, c’est-à-dire dans le compartiment de Ja cheminée, où elle contribue à raies rapidement les parties de la machine avec les- quelles elle se trouve en contact, En augmentant ensuite. la surface des tubes ] jusqu’à huit ou neuf fois celle du foyer,.on voit que la consomma- (114) tion de combustible se réduit considérablement, sans que la vaporisation de la machine éprouve aucune réduction, parce que cette étendue des tubes est encore moindre que celle que peut couvrir la flamme du foyer. Enfin, en portant la surface des tubes au-delà de 10 fois celle du foyer, on continue , il est vrai, d'obtenir une nouvelle réduction dans la dépense de combustible, parce que l’on ne se contente plus de faire usage de la flamme qui s'élève du foyer, et qu'on utilise en outre une partie du calo- rique entraîné par les gaz résultants de la combustion effectuée; mais la partie des tubes qui sert à recueillir cette dernière portion de calorique, produit une vaporisation beaucoup moindre que le reste de la chaudière, et par conséquent la vaporisation définitive de la machine se trouve réduite en même temps. » Il résulte donc de ces recherches, qu’avec l'emploi du coke et les au- tres circonstances du travail ou de la construction des locomotives, le rap- port à établir entre la surface de chauffe totale et celle du foyer ne doit jamais être moindre que celui de 10 à 1; et ce rapport paraît le plus avan- tageux, attendu que, pour une proportion moindre, il y a augmentation dans la dépense de combustible sans accroissement de vaporisation, et que pour une proportion plus grande, il y a réduction dans la vaporisation de la machine par unité de surface, d’où résulte la nécessité de lui donner pour obtenir les mêmes effets, une chaudière et par conséquent un poids plus considérable, ce qu’il importe d'éviter. » On voit également, d’après les dimensions des diverses machines men- tionnées plus haut, qu’on n’a suivi jusqu'ici aucune règle à cet égard, et que, faute d’avoir étudié ce point important, et dans le dessein illusoire d'augmenter la puissance de vaporisation de la machine, en augmentant la proportion de surface de chauffe du foyer, on construit des machines dans lesquelles la consommation de combustible s'élève à 186 kilogrammes, au lieu de r41 kilogrammes par mètre cube d’eau vaporisé, c’est-à-dire dans lesquelles la dépense de combustible est augmentée de +, sans le moindre avantage. D’un autre côté, dans un service composé d’un grand nombre de locomotives, une différence de un tiers sur la dépense totale de combustible de ces machines, doit être considérée comme très impor- tante dans ses conséquences: Nous avons donc pensé que les résultats pré- cédents pourraient offrir quelque utilité, en appelant l'attention sur cette partie essentielle de la construction des machines; et c'est ce qui nous a engagé à en donner connaissance à l’Académie. » Nous devons ajouter'ici qu'une erreur provenant de la transformation ( 118) des mesures anglaises, s’est glissée dans le tableau joint à notre derniere Note (séance du 6 janvier 1840). Au lieu des nombres de la sixième et de l'avant-dernière colonne du tableau, il faut lire : dans la sixième co- lonne, 0.0609, 0.0603, 0.0591, 0.0524;et dans l’avant-derniere, 0.0609, 0.0619, 0.0634, 0.06/0, 0.0625. La faute était, du reste, facile à cor- riger, en divisant la vaporisation totale, donnée dans la quatrième colonne dutableau, par la surface de chauffe totale correspondante. asrronomie.— JWouvelle Comete.— Extrait d’une Lettre de M. ScuumAcner à M. Arago. « M. Petersen, attaché à mon observatoire, vient de m'apporter l'orbite suivante qu'il a calculée sur nos observations, et sur celles des autres obser- vatoires qui sont venues à notre connaissance. Elle satisfait si bien à toutes les positions, qu'on prévoit qu'il faudra se contenter cette fois-ci de la parabole. Temps du passage 18/40. Janv. 4,5019 t. m. d’Altona. log g..... +. 9-791272 Hoobede .:-DIO2018004 Cacondte ... 119.98. 7 LLDE ne 250. 1 53: 5138 Directe. » M. Wolfers, de Berlin, a fait la remarque curieuse que la comète de 1764, dans certaines limites, avait q, Q, à, sensiblement les mêmes que la comète actuelle, au lieu que zdiffère de 180° et qu’elle était rétrograde. » M. Ana6o, à la suite de cette communication, rend compte des obser- vations de la même comète qui ontété faites à l'Observatoire de Genève, par M. Plantamour, et à l'Observatoire de Paris, par MM. Eug. Bouvard, Laugier et Mauvais. Les observations précises et souvent renouvelées de Paris, prouvent que la queue de l’astre est, sans déviation appréciable, sur le prolongement de la ligne qui joint le centre de la nébulosité et le centre du Soleil. méréoroLoGie. — Transport par la foudre. M. Anaco extrait d’une lettre qu'il a reçue de M. Aubert, le fait re- marquable qu’un homme frappé de la foudre, le 8 juillet 1839, sous un chêne où il avait cherché un abri, fut trouvé, après l'explosion, presque mourant, sur une touffe de châtaigniers, à 23 mètres de distance de la place où le météore l'atteignit. C. R. 1840, 1° Semestre. (T.X, N°5.) 17 (116 ) PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Sur le rôle que jouent les bandes de plaqué dont on entoure la lame destinée à recevoir une image photographique avant de l'exposer à la vapeur d'iode. — Extrait d’une Lettre de M. Dacurrre. L'auteur commence par faire connaître divers procédés qu’il avait au- trefois mis en usage dans le but de déterminer une égale répartition de l'iode sur toute l’étendue des planches destinées à recevoir les images pho- tographiques ; et après avoir indiqué les raisons qui l'ont porté à préférer à ces différents moyens l’emploi des languettes en métal, il ajoute : « Les expériences suivantes m'ont prouvé qu'il est indispensable que ces bandes soient absolument de même nature que les plaques : » 1°. En retournant les bandes, c’est-à-dire en mettant le cuivre en- dessus, les bords de la plaque se surchargent d’iode; » 2°, En substituant aux bandes métalliques des lames de verre, la cou- che gagne de même en intensité sur les bords; » 3°. En couvrant de gomme-laque quelques parties de bandes de plaqué, le même effet à lieu aux endroits où se trouve la couche de gomme- laque et cesse immédiatement à côté; » 4°. En employant des bandes de platine au lieu des lames d’argent, la couche augmente encore sur les bords; » 5°. En se servant de bandes en carton, l’eflet est le même. » Sans la difficulté de les fixer, les bandes, dit plus loin M. Daguerre, pourraient être réduites à une largeur de 3 millimètres; car il suffit, pour qu’elles produisent leur effet, qu’il y ait solution de continuité entre elles et la plaque; et ce qui le prouve, c’est qu’on obtient à peu près le même résultat en burinant, à 3 millimètres du bord de la plaque, un trait assez profond pour atteindre le cuivre. Quoique ce moyen puisse remplacer les bandes, je ne l’ai pas indiqué dans ma description des procédés photogra- phiques, parce qu’il présente des inconvénients. En effet, pendant le net- toyage de la plaque, le trait incisé se remplit de ponce ou de tripoli, et ensuite, au lavage, il retient de l’eau qui occasionne des taches. » Voici, poursuit l’auteur, une dernière expérience qui donne à peu près le même résultat que les bandes; quoique ce moyen ne soit pas prati- cable, je le donne ici comme un fait bon à constater : En disposant autour de la plaque, mise à plat, une bordure, soit d’amidon pulvérisé, soit de chaux, et en y laissant tomber la vapeur de l’iode au moyen de la plan- chette saturée, l’amidon et mieux encore la chaux, absorbent l’iode avec avidité, et la couche se répartit assez régulièrement. ( 117) » J'ajouterai quelques mots sur mon dernier appareil pour ioder les plaques. Tout le monde a pu juger de sa grande simplicité, puisqu'il con- siste seulement dans une petite boîte qui contient deux rainures, l’une pour recevoir une planche iodée, et l’autre pour la planchette sur laquelle la plaque est fixée. Mais on ignore qu'il n’est pas nécessaire de remettre chaque fois la planche saturée au-dessus de l’iode, car une fois imprégnée, elle peut servir non-seulement toute une journée, mais encore plusieurs jours de suite sans être remise dans la boite à l'iode; la promptitude n’est pas ralentie d’une manière tres sensible, pourvu cependant que l’on conserve la planche iodée dans la petite boîte à rainures. » Si l'effet était trop rapide, on pourrait le ralentir de deux manières: d’abord en pratiquant dans la boîte une troisième rainure pour éloigner la planchette (ce qui ne complique pas l'appareil), ou en retournant la boîte pour laisser tomber la vapeur de l’iode, ce qui ralentit l'effet des deux tiers. Mais je ne suis pas encore certain que la vapeur d’iode en tombant sur la plaque s’y arrange de la même manière qu'en montant, et que la couche ainsi obtenue soit aussi favorable à la reproduction de l’image et à l’arrangement du mercure. » cuiRuRGIE. — Étiologie essentielle ; variétés anatomiques et traitement chirurgical des luxations et pseudo-luxations congénitales du fémur.— Note déposée, sous enveloppe cachetée, par M. Jures Guérin, le 28 octobre 1838. Le paquet ayant été ouvert, sur la demande de l’auteur, on y a trouvé la Note suivante dont il a été donné lecture : « J'ai établi, dans mon ouvrage sur les difformités du système osseux, adressé au concours de l’Académie pour le grand prix de chirurgie, que le plus grand nombre des difformités articulaires congénitales sont le pro- duit de la rétraction musculaire primitive : j'avais déjà compris dans cette formule générale les luxations congénitales du fémur, ainsi qu’il résulte du rapport de la Commission de l’Académie sur mes travaux. Depuis cette époque j'ai confirmé et développé cette étiologie des difformités congéni- tales de la hanche; et j'ai été conduit par extension analogique, à leur ap- pliquer le traitement chirurgical que j’ai appliqué aux difformités du pied, du genou, du col et de l’épine ayant la même origine. Voici les conclusions du travail développé que je compte présenter à l’Académie sur cet ordre de difformités : 17.. AT) » 1°. Les luxations congénitales du fémur sont, comme le pied-bot, le torticolis, et les déviations de l’épine, le produit de la rétraction mus- culaire primitive; les variétés de cette luxation, considérées sous le rap- port de leur siége, de leur direction et de leur degré, sont le produit de la rétraction musculaire différemment distribuée et de ses éléments diffé- remment combinés dans les muscles du bassin et de la cuisse. » 2°, Il existe un ordre de difformités congénitales de la hanche qui n’a- vait été indiqué par aucun auteur, difformités que j'ai appelées pseudo- luxations, parce qu’elles offrent l'apparence trompeuse des luxations , sans sortir de la tête du fémur de la cavité cotyloïde; elles consistent, comme les luxätions véritables, dans la rétraction d’un ou plusieurs des muscles qui vont du bassin à la cuisse, mais dont la rétraction n’a pas été suffi- sante ou s’est développée trop tardivement pour produire le déplacement de la tête fémorale. » Les variétés de ces pseudo-luxations sont elles-mêmes le résultat dé la rétraction musculaire différemment distribuée dans les muscles pelvi- fémoraux. » 3°. Le traitement essentiel, efficace de ces difformités, indépendam- ment des moyens déjà connus qu’il faut conserver dans la limite de leur utilité relative, doit consister dans la section des muscles rétractés. J’ai déjà fait cette opération trois fois avec succes : la première fois le 26 no- vembre 1538, sur une petite fille qui m’a été confiée par M. le D' Gaulier, de Thoiry ( Seine-et-Oise }, et dont la difformité avait été constatée par MM. les D" J. Cloquet, Mayor de Lausanne et Gaulier; les deux autres opérations ont été pratiquées il y a quâtre et deux mois. » Relativement au premier cas, l’auteur, dans la lettre par laquelle il de- mandait l’ouverture du paquet cacheté, ajoute les détails suivants : « Pour prouver l’innocuité des opérations pratiquées sous la peau hors du contact de l’air, je ferai remarquer que j'ai pratiqué, le même jour et sans désemparer, chez la jeune fille en question, la section sous-cutanée de treize muscles ou tendons pour remédier à diverses difformités dont elle était atteinte. Dès le lendemain la malade n’éprouvait aucune espèce de douleur ni de malaise, ni symptôme d’inflammation quelconque dans le siége des muscles divisés. Ces faits ont été constatés publiquement à la cli- nique des difformités de l'Hôpital des enfants. » M. Dunamez, à l’occasion d’une réclamation élevée par M. le général Blein, relativement à la théorie des sons harmoniques, écrit qu'ayant pris Ge) D) connaissance de louvrage intitulé : Principes d'harmonie et de mélodie, dans lequel M. Blein annonçait avoir exposé les idées pour lesquelles il réclamait la priorité, il a reconnu qu'il n’y a aucun rapport entre les ques- tions traitées dans son Mémoire et celles dont s’est occupé l’auteur du livre en question. M. Bonrewrs, directeur -gérant de la verrerie de Choisy-le-Roy, annonce qu'il est parvenu à obtenir à volonté, et au moyen de procédés qu'il se pro- pose de faire connaître, le crown-glass en masses de grandes dimensions et tout-à-fait exemptes de stries. Il prie l'Académie de vouloir bien lui ac- corder prochainement la parole pour la lecture d’un Mémoire dans lequel _ces procédés sont décrits. A l'occasion d’une Note présentée récemment à l’Académie sur un mo- teur qui doit prendre son point d’appui dans l'air, M. e CazrGny écrit qu'il s’est occupé depuis plusieurs années des moyens d'utiliser la force du vent pour fairé remonter un bateau directement contre le vent. I rappelle d’ail- leurs que Desquinemare s’est occupé de la même question. M. E. Roserr écrit relativement à un météore qu'il a observé le 8 janvier, en se rendant d’Elseneur à Copenhague. M. Maurice adresse une lettre relative à un système de deux pendules qui dansleurs mouvements sont en rapport avec un aimant. M. Bannar adresse un paquet cacheté portant pour suscription : Nouveau procédé pour la cure radical des hernies, des fistules en général et des anus contre nature. L'Académie en accepte le dépôt. La séance est levée à 5 heures {. A. Erratum. (Séance du 6 janvier.) Après le titre du Mémoire de M. Duxawez sur les sons harmoniques, ajoutez ( Commissaires, MM. Arago, Savart, Sturm. } ( 120 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a recu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie royale des Sciences; 1 semestre 1840, n° 2, in-4°. Annales de la Société royale d'Horticulture; 146° liv. in-8°. Recueil de la Société Polytechnique; déc. 1839, in-8°. Voyage dans la Russie méridionale et la Crimée; par M. ne Demiborr (partie scientifique) ; 4° liv., in-8, et pl. in-fol. Compagnie générale de boisement. — Statuts de la Compagnie; consi- dérations sur les avantages de la culture des Arbres résineux ; 1839, in-8°. Mémoire de la Société Vétérinaire du département de l'Hérault; 1"° an- née 1838—1839; Béziers, in-8°. Compendium de Médecine pratique; par MM. Moxxener et FLeury; tom.5, 2° liv., in-8°. Exercices zootomiques ; par M. Van Benene; 2° fascicule, Bruxelles, in-4°. De viribus naturæ primitivis. Dissertatio; par M. E.-F. Arpeur; in-8°. Historical. ... Éloge historique de J. Wait; par M. Araco; traduit en anglais, avec Notes additionnelles et Appendix; par M. J.-P. Moruran; Londres, 1839, in-8°. Astronomische.... Vouvelles astronomiques de M. Scaumacuer ; n° 300, in-4°. Ragionamento.... Mémoire sur la Rage canine; par M. A. Carexxo; Rome, 1839, in-8°. Relazione.... Relation concernant le Daguerréotype , lue à l'Acade- mie des Sciences de Naples le 12 nov. 1839; par M. Merronr; Naples, 1839, in-8°. Gazette médicale de Paris; tome 8, n° 8, in-4°. Gazette des Hôpitaux , n°% 7—9, in-fol. L'Expérience , journal ; n° 153. L'Ésculape ; journal des spécialités; n° 3. Gazette des Médecins praticiens; n° 4 et 5. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 27 JANVIER 4840. PRÉSIDENCE DE M. POISSON. (LE FAUTEUIL EST OCCUPÉ PAR M. SERRES, VICE-PRÉSIDENT.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L’ACADÉMIE. Recherches physico-chimiques sur la teinture; par M. Cnevreuc. —(Extrait.) INTRODUCTION. « Les recherches de M. Chevreul sur la teinture, composent trois séries : » La première comprend tout ce. qui est relatif au principe du contraste simultané des couleurs ; » La seconde, tout ce qui se rapporte au principe de leur mélange. » La troisième renferme les recherches essentiellement chimiques. » Le Mémoire dont voici l'extrait appartient à la seconde série; l’auteur y considère le principe du mélange des couleurs sous le point de vue abs- trait, et sous celui de l'application. I. DU PRINCIPE DE MÉLANGE DES COULEURS SOUS LE POINT DE VUE ABSTRAIT. » Le principe du mélange des couleurs, admis depuis long-temps par les teinturiers et les peintres, consiste en ce que, C. R. 1840, 19r Semestre. (T. X, N°.) 18 ( 122 ) » 1°. Si l’on mêle deux à deux des matières colorées en rouge, en jaune et en bleu, on obtient l’orangé, le violet et le vert; » 2°, Si on les mêle toutes les trois en proportions convenables, on obtient du noir. » L'exemple suivant fait voir que ce principe est le contraire du principe du contraste simultané des couleurs. En effet, lorsqu'il y a mélange d’une matière jaune et d’une matière bleue qui paraît vert, l’œil ne dis- tingue ni le jaune ni le bleu, il reçoit l'impression du vert, résultante du jaune et du bleu. S'il voit, au contraire, une zone jaune contiguë à une zone bleue, les deux couleurs, au lieu de se rapprocher en prenant du vert, sembleront s'éloigner, puisque le jaune paraïtra orangé et le bleu vio- let, ou, ce qui est la même chose, le jaune perdra du bleu et le bleu du jaune (1). IT. DU PRINCIPE DU MÉLANGE DES COULEURS SOUS LE POINT DE VUE DE L’APPLICATION. » C’est l'application du principe du mélange des couleurs à la teinture, au blanchiment des étoffes, etc., etc., aux arts du tapissier, à l'impression sur étoffes, sur papier, etc., etc., que M. Chevreul s’est proposé spécialement de développer dans cette partie de son Mémoire : il fait cette application, » 1°. -A la formation du noir; » 2°. À Ce qu’on nomme en teinture bruniture ou rabat ; » 3°. Au blanchiment. 1. Application du principe du mélange des couleurs à la formation du noir. » M. Chevreul, sans s'occuper de la question de savoir si tous les noirs produits dans les arts peuvent être représentés par une réunion de parti- cules réfléchissant le rouge, le jaune et le bleu, ou deux lumières colo- rées complémentaires, part du fait que des matières de couleurs complé- mentaires, mélées en proportion convenable, font du noir, si elles ne réflé- chissent que très peu de lumière blanche, ou, si elles en réfléchissent d'une manière sensible, du gris normal, c’est-à-dire un gris qui n'est ni rouge, ni bleu, ni jaune, ni orangé, ni violet, ni vert. » Conformément à ce principe, et au moyen de la construction chro- matique-hémisphérique, imaginée par l’auteur, il est toujours facile de savoir La couleur qu'il faut ajouter à une couleur donnée pour produire du noir, soit en teinture, soit dans un art quelconque où l’on mélange (x) Payez l'ouvrage de M. Chevreul, de La Loi du contraste simuliané des couleurs et de l’assortiment des objets colorés, etc. Paris, Pitois-Levrault , rue de la Harpe, n° 8r. ( 123 ) des corps qui sont sans action chimique, ou, s'ils en exercent une, elle se- rait incapable de changer leurs couleurs respectives. 2. Application du principe du mélange des couleurs à la formation des brunitures. » Lorsqu'on méle trois matières présentant les trois couleurs simples, le rouge, le jaune et le bleu, ou deux matières de couleurs mutuellement complémentaires en des proportions différentes de celles où la neutralisa- tion est possible, le résultat du mélange est du noir, plus la couleur simple ou binaire dominante. » M. Chevreul a démontré que ce principe est aussi bien applicable aux arts de la tapisserie qu’à la teinture. » C’est surtout lorsqu'on veut préparer en teinture des couleurs rabattues solides , que l’on trouveutile l'application du principe précédent, puisqu'on peut dire en général que la stabilité des produits auxquels il donne lieu est égale à celle des matières colorées qui ont été mélées; conséquemment, lorsque ces matières appartiennent aux couleurs dites de grand teint, les couleurs rabattues ont bien plus de stabilité que celles qui le sont par le procédé généralement suivi, qui consiste à ternir les couleurs franches avec une sorte d'encre appelée rabat. 3. Application du principe du mélange des couleurs au blanchiment. » M. Chevreul démontre par l'expérience, qu’on neutralise la couleur légère que peut avoir un corps blanc, une étoffe, par exemple, en y ajou- tant en proportion convenable une matière de la couleur complémentaire de ceile qu'on veut faire disparaitre. » Ainsi lorsque du linge, de la soie, de la laine, ont une teinte orangée, on la neutralise avec le bleu; lorsqu'ils en ont une jaune, on la neutralise avec du violet ou du rouge et du bleu; enfin la teinte est-elle le jaune orangé, il faut un bleu violeté comme l’outremer. » Mais une étoffe légèrement jaune, à laquelle on a ajouté du rouge et du bleu ou du violet, et qui paraît plus blanche qu’elle ne le paraissait avant l'addition de ces couleurs, est-elle identique par l'aspect à une étoffe de la même espèce qui ne contiendrait aucune particule colorée? Non, il suffit de la regarder sur un fond blanc comme la neige pour reconnaître uné teinte de gris normal, de sorte qu’elle est relativement à un échan- tillon de la même étoffe absolument blanc, ce que serait à celui-ci un second échantillon absolument blanc vu dans une ombre légère lorsque l’autre serait vu à la lumière diffuse directe; ainsi ex teinture comme 18.. ( 124) N 5 dans le blanchiment, neutraliser une couleur par la couleur complémen- taire, c’est faire passer l'étoffe: d'une gamme colorée dans la gamme du gris normal. » MM. Tresca et Eboli ant appliqué le principe de la neutralisation des couleurs. à la fabrication de la bougie stéarique, et leurs résultats sont iden- tiques à ceux. que M. Chevreul a obtenus: en teinture et en tapisserie. ». Enfin un élève de M. Chevreul, M. Chamblant, directeur de verrerie, a\encore-produitdu, verre incolore en fondant des matières vitrifiables, qui séparément auraient donné deux verres de couleurs mutuellement complémentaires. ; Conclusions. » 1°. Lorsqu'on mélange en proportion convenable des corps colorés convenablement divisés, soit des matières tinctoriales, soit des poudres colorées employées en peinture, soit enfin des fils propres à la tapisse- rie, le résultat du mélange est du noir si le mélange réfléchit peu ou ne réfléchit pas de lumière blanche; s’il en réfléchit une quantité notable, il est du gris normal. » 2°. Ce principe et l'observation que deux tons complémentaires très légers sont plus perceptibles comme lumières colorées que le gris très pâle auquel leur mélange donne naissance, expliquent le résultat qu’on obtient par tout procédé où l’on détruit une teinte légère d’un objet blanc par l'addition d’une matière colorée; de sorte que, comme M. Chevreul l’a dit, le procédé de faire du noir avec les couleurs complémentaires, et ce- Jui d'augmenter la blancheur d’une surface légèrement colorée par l’ad- dition d’une couleur, découlent d’un même principe. » La généralité du résultat auquel M. Chevreul est parvenu paraîtra en- core plus grande, si l’on se rappelle qu’au moyen du méme principe il a détruit un effet de contraste qui a quelque inconvénient lorsqu'on veut que des dessins paraissent incolores, c’est-à-dire blancs ou d’un gris nor- mal léger sur des fonds colorés; au lieu de paraître de la couleur de ces fonds, comme cela a lieu. Il suffit de mêler à la matière du dessin un peu de la couleur du fond, pour que Peffet de cette complémentaire soit neu- tralisé par la couleur ajoutée. Alors le résultat produit l'effet du gris nor- mal comme si la couleur complémentaire résidait réellement dans une matière alliée à la matière blanche. La même addition peut être faite à la matière de déssins noirs sur fonds de couleur. » ( 12b ) La CHIMIE ORGANIQUE. — {Vote sur l’action du chlore sur le gaz hydrogène carboné des acétates ; par M. J. Dumas. « L’acide acétique traité par le chlore donne naissance à l'acide chlora- cétique; celui-ci, sous l'influence des alcalis, se convertit en acide carbo- nique et en chloroforme. » Sil existe une analogie de type, comme je lai annoncé, entre l’acide acétique et l'acide chloracétique, le premier doit donner par les alcalis un carbure d'hydrogène C#H$, correspondant au chloroforme C#H°Chf. La production de ce carbure, sous l'influence des alcalis, n’est pas con- testée. » Mais si le carbure C#H° produit par les acétates correspond au chloro- forme C#H:°Ch°, il doit donner naissance , au moyen du chlore, à la série suivante : C*H6Ch?... Chlorhydrate de méthylène. C:'H{4Ch4#... Id. chloruré. Ct*H:Ch5... Chloroforme. CiCh5..... Chlorure de carbone. » J’ai fait beaucoup d’essais pour mettre en évidence la production de ces divers corps. » On peut mêler le chlore et le gaz des acétates en toutes proportions, sans qu'il y ait d'action immédiate; mais 1 vol. de gaz des acétates et 3 vol. de chlore produisent bientôt, même à la lumière diffuse, une ex- plosion violente. Les vases sont brisés , et il y a dépôt de charbon. » Quand on 2 soin de méler le gaz des acétates avec volume égal d’acide carbonique, l’action du chlore s’en trouve modérée, et l’on obtient un li- quide huileux. » Quand on met en communication par un tube étroit un vase rem- pli de chlore et un vase rempli de gaz des marais, le vase de chlore étant le plus bas, l’action lente qui s’établit fournit une grande quantité de ce même liquide buileux. »Rectifié et desséché, celui-ci donne. à l’analyse les résultats suivants : 1°. 08"-,962 ont fourni o,o11 eau et 0,261 acide carbonique; 2°. 18,049 ont produit 0,020 eau et 0,309 acide carbonique ; 3°. of:,732 ont formé 0,017 eau et 0,219 acide carbonique. » Ces trois analyses donnent en centièmes : ( 126 ) Carbone. .... TROUS tetes 8,14 .... 8,20 Hydrogène... 0,12 .... 0,21 .... 0,20 Chlore...... 82,37 .... 81,55 .... 81,6 100,00 100,00 100,00. » En considérant l'hydrogène comme accidentel, ces résultats s’accor- dent avec l’analyse du chlorure de carbone C{Ch*. » Dans plusieurs flacons, j'ai obtenu des produits doués de l'odeur du chloroforme, mais en trop petite quantité pour en faire l’analyse. » Comme les expériences de M. Regnault nous ont appris avec quelle facilité le chlorhydrate de méthylène et le chloroforme sont changés par le chlore en chlorure de carbone C{Ch', on peut conclure de ces expériences: » Que le gaz des acétates se comporte sous l'influence du ehlore, comme la loi des substitutions et la théorie des types l'avaient indiqué d’avance, puisque le corps C{C? se change en C{Ch°. » Bien entendu que cette conclusion ne concerne que le gaz des acé- tates, car je n’ai fait aucune expérience sur le gaz des marais proprement dit, et je ne me suis pas beaucoup occupé du gaz de l'alcool, qui pour- rait bien n’être qu’un simple mélange. » Je maintiens donc purement et simplement mes conclusions précé- dentes : » L’acide acétique et l'acide chloracétique appartiennent au même type; il en est de même du chloroforme et du gaz hydrogène carboné des acé- tates; car » L’acide acétique produit le gaz carburé dans les circonstances où l’a- cide chloracétique donne du chloroforme ; » Et le chloroforme, ainsi que le gaz carburé des acétates, se transfor- ment, par l’action du chlore, lun et l’autre en un Ho tere de carbone C{Ch?, qui appartient au même type qu'eux. ï » Je prie l'Académie de remarquer quesije m'occupe de l'étude du gaz des acétates et des produits qu’il fournit, c’est en conséquence de recher- ches antérieures à celles dont un membre de l’Académie est venu l’entre- tenir récemment. » Je lui ferai connaître plus tard les résultats que j'ai obtenus au moyen de l’action du gaz des acétates sur le bichlorure de soufre, le perchlorure de phosphore, le perchlorure d’antimoine et l'acide sulfurique anhydre, Les réactions sont malheureusement peu prononcées. » (a70) « Après la communication de la Note de M. Dumas, M. Pecouze prend la parole, et dit que de concert avec M. Millon il a étudié l’action du brome sur l'hydrogène protocarboné retiré de l'alcool par la baryte; que cette réaction donne naissance à de l’acide hydro-bromique et à une liqueur éthérée parfaitement identique avec l’hydro-carbure de brome. Il ajoute que la production de cette substance, qui est la même que celle que l’on obtient directement avec le brome et le gaz oléfiant, est en opposition avec la loi des substitutions de M. Dumas. D’après lui, cette théorie n’est qu’un cas particulier de la loi des équivalents chimiques. Il se propose de déve- lopper bientôt son opinion à cet égard, dans un travail dont M. Millon et lui sont occupés depuis quelque temps. » M. Frourens présente au nom de l’auteur, M. Mine Enwanps, la °° par- tie du 3° volume de l'Histoire des Crustacés. Cette partie renferme la classification et la description des Crustacés amphipodes, læmodipodes, isopodes et trilobites. RAPPORTS. , . a eHIMIE ORGANIQUE. — Rapport sur un Mémoire de M. E. Pécicor, ayant pour titre: Recherches sur la composition chimique de la canne à sucre de la Martinique. (Commissaires, MM. Robiquet, Pelouze, Thénard rapporteur.) « Dans tous les temps, des recherches, ayant pour objet de déterminer exactement les diverses quantités de matières immédiates de la canne à sucre, auraient {fixé d’une manière toute spéciale l'attention publique; mais aujourd’hui elles acquièrent un nouveau degré d'intérêt par les cir- constances dans lesquelles nous nous trouvons. © » M. Péligot mérite donc des éloges pour les avoir entreprises, d'autant plus qu’il est parvenu à rectifier des erreurs très nuisibles à l’art si impor- tant d’extraire le sucre de la canne. » Les auteurs qui s'étaient occupés de l'analyse du vesou, ou jus de canne, l'avaient regardé comme de l’eau tenant en dissolution du sucre, de la gomme, de l’albumine, du mucilage, une sorte de matière savon- neuse, des acides, des sels divers;-c'était un liquide d’une nature très ( 128 ) compliquée : de là, selon eux, les causes pour lesquelles l'extraction du sucre était si difficile. » M. Péligot démontre au contraire que le vesou filtré est simplement formé de 4 parties d’eau et d’une partie de sucre cristallisable; qu'il n’est que de l'eau sucrée, où du moins que les autres substances salines ou ‘organiques qu'on y rencontre n'équivalent qu'à 17,7 pour 1000 de son poids. » Recherchant ensuite combien la canne contient de vesou, il trouve avec M. Avequin qu’elle en renferme go pour 100. Or comme le sucre y entre pour #, il s'ensuit que la canne doit contenir 18 pour 100 de sucre, quantité bien supérieure à celle qui y a toujours été admise. » Comment se fait-il cependant que les fabricants n’obtiennent que 6 à 8 de sucre et 3 à 2 de mélasse pour 100 de vesou, et même que, suivant M. de Jabrun, délégué de la Guadeloupe, le rendement en sucre ne soit que de 4, et en mélasse que de 1,7. C’est que le moulin n’extrait que les $ du jus, d’après les renseignements donnés à M. Péligot et d’après M. Avequin, et que les ? d’après M. de Jabrun. » Dans tous les cas, ce qui est bien constaté aujourd’hui, c’est la grande quantité de sucre qui reste dans la canne moulue et qui est brülée avec la bagasse. Ne serait-il pas possible de l’en extraire en mettant la canne broyée en contactravec de l’eau presque bouillante? » D'une autre part, il est certain (et tous les chimistes sont d’accord à cet égard) que les procédés d’évaporation et de cuite laissent beaucoup à désirer, et donnent lieu à beaucoup de mélasse. » M. Péligot n’a opéré, il est vrai, que sur une seule qualité de vesou et que sur une seule espèce de canne, qu'il devait à l’obligeance de M. Gradin, négociant de Bordeaux. Le vesou, d’après ses prescriptions, avait été conservé à la manière d’Appert, et la canne desséchée à 60°, par M. Péraud, pharmacien, qui eut soin de la peser avant et après la dessicca- tion. Le tout était arrivé dans un parfait état de conservation. » Probablement qu’en opérant sur d’autres cannes et d'autre vesou, ôn arriverait à des résultats un peu différents. » Quoi qu’il en soit, selon M. Péligot, la canne est plus sucrée qu’on ne le croyait. » Une grande quantité de sucre reste dans la bagasse. » Le vesou n’est pour ainsi dire que de l’eau sucrée. » La cuite du vesou s’opère par des procédés très imparfaits. » Il y a donc tout lieu d'espérer que d'importantes améliorations pour- ( 129 ) ront être apportées à l’art d'extraire le sucre de la canne, et qu’on par- viendra ainsi à en retirer bien plus de sucre que par les procédés qui ont été suivis jusqu'à présent. » Nous pensons que le Mémoire de M. Péligot est digne de l'approbation de l’Académie, et qu'il mérite d’être imprimé dans le Recueil des Savans étrangers. » Les conclusions de ce rapport sont adoptées. NOMINATIONS. L'Académie procède, par voie de scrutin, à la nomination d’une Commis- sion qui sera chargée de l'examen des pièces adressées pour le concours au prix fondé par M. de Montyon, concernant l’amélioration des arts et métiers insalubres. La Commission, en vertu d’une décision spéciale de l’Académie, sera composée, cette année, de six membres, qui sont MM. Dumas, Chevreul, d’Arcet, Thénard, Savart et Poncelet. L'Académie procède ensuite, également par voie de scrutin, à la nomi- nation d’une Commission pour le concours au prix de statistique, fonda- tion Montyon. MM. Costaz, Dupin, Mathieu, Cordier, de Silvestre ayant réuni la majorité des suffrages, composeront cette Commission. MÉMOIRES LUS. CHIMIE APPLIQUÉE. — Mémoire sur la fabrication du flint-glass et du crown-glass; par M. Bonrewrs, directeur-gérant des verreries de Choisy- le-Roy. (Extrait par l’auteur.) (Commissaires, MM. Biot, Arago, Mathieu, Savary, Dumas.) « M. Bontemps annonça, il ya onze ans, à l’Académie, que d’après les indications de M. Guinand fils, il était parvenu à fabriquer du flint-glass égal en pureté à celui qui avait été fait par M. Guinand père, et il présen- taitaW’appui plusieurs disques, parmi lesquels il y en avait un de 33 cen- timètres, dont M. Lerebours a fait depuis une excellente lunette, et un C. R. 1840, 197 Semestre. (T. X, N° A.) 19 ( 130 }) autre de 38 centimètres, la plus grande dimension qui eût été alors ob- tenue. Mais ces disques, quoique exempts de stries, n'étaient pas irré- prochables : ils contenaient, comme ceux de M. Guinand, des bulles en assez grande quantité, ce qui donne lieu à une légère perte de lumière ; en outre, il n'avait pas encore fabriqué de crown-glass; il n’avait donc qu’im- parfaitement résolu le problème de la fabrication du verre d'optique. M. Bontemps annonce aujourd'hui qu'il est enfin parvenu à fabriquer du flint-glass et du crown-glass exempts de stries, de bulles, et parfaite- ment blancs, et pour qu’on ne soit plus exposé, dit-il, à perdre le secret d'une production si importante pour la science, il vient faire connaître le procédé de cette fabrication et tous les détails qui en assurent le succés. » M. Bontemps commence par donner l'historique des essais qui ont été tentés par divers savants et fabricants, depuis la découverte des lu- nettes achromatiques par Jean Dollond. M. Guinand, quoique étranger aux sciences et à l’art du verrier, est le premier qui ait fabriqué du flint- glass exempt de stries. Il connaissait ce procédé de verrerie qui con- siste à brasser le verre avec une barre de fer, pour faire disparaître les grosses ondes qui résultent d’un mauvais mélange, et il pensa que si l’on pouvait 2e un brassage long-temps prolongé, on détruirait non-seule- ment les ondes maïs les stries; et comme on ne peut pas brasser long-temps avec un outil en fer qui s’échauffe et s’oxide , il eut l’ingénieuse idée de faire un cylindre en terre réfractaire, c’est-à-dire de la même matière que le creuset, fermé par le bas, ouvert par le haut pour recevoir une barre à crochet avec laquelle il mit le cylindre en mouvement dans le verre; pou- vant ainsi substituer plusieurs barres de fer à mesure qu’elles s’échauffaient, il opéra un brassage aussi long-temps prolongé qu'il voulut, et détruisit Les stries. Mais Ma Guinand avait laissé dans l'incertitude plusieurs éléments du problème, et ne s'était pas occupé de la fabrication du crown-glass, fabrication qui présente plusieurs genres de difficultés d’un autre ordre, principalement celles qui résultent de la propension qu’ont à se dévitrifier par un refroidissement lent et en grande masse les verres silico-alcalins. » Parmi les difficultés qui se rencontrent dans la fabrication du flint- glass aussi bien que du crown-glass, celle d'obtenir ces deux verresexempts de bulles n’est pas une des moindres, et M. Bontemps, ne l'avait pas com- plétement surmontée en 1828: Après des essais nombreux et dirigés prin- cipalement vers un mode particulier de brassage, ila enfin ie l'absence de bulles résultait de bonnes proportions dans la composition, (8x0) et surtout de certains soins dans la direction du feu vers la fin de l'opération. » Ce n’est pas tout que d’avoir évité les stries et les bulles, dans la fabrication du flint-glass, il importe beaucoup aussi de l'avoir de la plus grande transparence; car une coloration même légère donne lieu à une perte de lumière. Pour les lunettes astronomiques de grande dimen- sion, et surtout pour le Daguerréotype, il faut un objectif le plus beau possible. Le flint-glass à la densité 3,1 à 3,2 est toujours très blanc; mais les opticiens ne trouvent pas cette densité suffisante, Une plus grande densité facilite l’achromatisme et permet un foyer plus court. Or sitôt qu'on augmente la densité par une plus forte proportion d’oxide de plomb, le flint-glass acquiert le plus souvent une teinte jaunâtre très nuisible. M. Bontemps pense donc avoir obtenu un résultat important en produi- sant du flint-glass d’une densité de 3,6 plus blanc qu'aucun de ceux qui ont été produits jusqu'ici, aussi blanc, en un mot, que le plus beau cris- tal, et du crown-glass aussi blanc que la plus belle glace de Saint-Gobain ou Saint-Quirin. » M. Bontemps a joint à son Mémoire les plans des fours et creusets, et indiqué toute la marche à suivre pour une fonte de flint-glass et de crown- glass; il annonce que si l’on veut construire des lunettes de dimensions su- périeures à tout ce qui a été fait jusqu’à présent, il fournira aux opticiens des disques de flint-glass et de crown-glass de 40, de bo, et même de 66 cen- timetres de diametre.» MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIQUE. — Troisième Mémoire sur le maximum de densité ; par M. C. Desrrerz. — Extrait par l’auteur. M (Commission précédemment nommée, ) « Dans un travail (1) sur l’eau et les dissolutions salines, etc., j'ai em- ployé un procédé graphique, pour la détermination de la température correspondante au maximum de la densité de l’eau et des dissolutions aqueuses. Ce procédé a l’avantage d'indiquer immédiatement les irrégula- tr de Physique et de Chimie, t. LXIT, p. 5 et p. 49, ou Comptes rendus, 1: AN, p. 124 et p. 435. 1O.. (132) rités des expériences, et d'exiger moins de temps que le calcul. J'avais cru d’ailleurs pouvoir me borner à ce procédé, parce qu'il m'avait donné, pour l’eau pure, le même résultat sensibiement, qu'un autre procédé dé- crit dans mon premier Mémoire, p. 20, et qui me semble mériter la con- fiance que je lui ai accordée. Néanmoins, comme un membre de l’Aca- démie a bien voulu me faire observer que mon travail, surtout en ce qui concerne le maximum de la densité de l’eau pure, aurait eu peut-être plus d'importance aux yeux des géomètres et des physiciens, si j'avais employé le calcul au lieu d’un procédé graphique; j'ai dû reprendre les résultats des expériences faites avec les tubes les plus sensibles, et je les ai soumis à un calcul d’interpolation. J'aurais pu me servir, pour ce travail, soit de la mé- thode suivie autrefois par M. Biot, dans ses recherches sur la loi de la dilatation des liquides, soit de celle qu'a employée M. Pouillet, pour vé- rifier quelques-unes de mes expériences. Par l’une ou l’autre voie, je se- rais arrivé, très probablement, aux mêmes résultats moyens. J'ai préféré déterminer d’abord les volumes absolus par les formules connues de la di- latation, et opérer sur ces derniers. » J'ai fait entrer dans le calcul quatre des données de l'expérience. L’en- semble du calcul est plus long qu’avec trois données seulement, mais les résultats offrent plus de garantie. Pour que la méthode présentât quelque sûreté avec trois données, il faudrait l’employer deux fois; d'abord avec les trois premières , ensuite avec les trois dernières des quatre données nu- mériques qui entrent dans le calcul que j’ai fait. En sorte, qu’en définitive, le travail reviendrait à peu près au même. » Pour représenter le volume y, correspondant à une température x, par une expression de la forme (a) J = ax + bx° + cx + d; L on a à résoudre quatre équations du premier degré, semblables à l’équa- tion (a), dans lesquelles x et y sont remplacés par des données de l’expé- rience. a, b, c et d sont des coefficients inconnus; on en trouverait les valeurs par les moyens ordinaires d'élimination; on les substituerait dans l'équation (a), et l’on n’écrirait que = — 0, ce qui est la condition du maximum. » On arriverait ainsi à une équation du second degré, de laquelle on ti- rerait deux valeurs. L’inspection de la marche de l'expérience dt le choix de celle qui convient à la question. ( 133 ) » Pour éviter cette élimination, longue et pénible, je prends la formule de Lagrange pour l’interpolation (b) T= Xi HT + Xss + XF: Cette formule remplit les conditions imposées à la formule cherchée, si l'on pose _&G—m)(a-s)(-r) -j _ «mn G-xG-x), F4 (Li T2) (Zi &3) Zi— 24) : (La) (ti Z3)(t,— ty) X, X,et X, ont des valeurs analogues. » Pour simplifier les calculs, on remplace x,, ZX, æs3, «y, par les excès de chacune de ces quantités sur la plus petite. On agit de mème pour les volumes Yÿ,, Y: Jar F4 Cette transformation, qui correspond en géo- métrie à un déplacement de l’origine des coordonnées, apporte beaucoup de simplification dans les calculs. L’excès correspondant à la plus petite température étant nul, rend nuls tous les produits dans lesquels il entre. De même, l'excès correspondant au plus petit volume étant nul, rend nul le terme du polynome (b) dont il est facteur. On arrive ainsi à une équation 3 ds L Le d ; numérique du troisième degré; la condition _ — o donne seulement à résoudre une équation du second degré. » Les résultats obtenus par ces calculs sont : 3,9923 3,9936 3,997? 3,9918 4,0099 4,0208 4,0064 40728 3,9812 4,0231 3,9546 » La moyenne est 4°,004. » La plus grande différence est 0°,1182, qui, divisée par le nombre des résultats, réduit l'erreur probable à un centième de degré. » Nous avons pris les expériences faites avec les tubes les plus sensi- bles; c'était le cas le plus défavorable, si le calcul devait offrir une diffé- rence avec la construction graphique. » Dans le premier Mémoire, la moyenne par les courbes tracées avec les résultats fournis par quatre tubes différents, est 3°,995. ( 134 ) ° » Si l’on se borne à la série des expériences faites avec les tubes les plus sensibles, série qui est la plus nombreuse, on arrive à 42,00. » Cette dernière série, traitée par le calcul, vient de nous donner 4°,00 4. » Comme on ne peut répondre des millièmes dans les évaluations ther- mométriques, on doit s'arrêter à 4°. » L'accord parfait du calcul avec notre procédé graphique, justifie l’u- sage de ce dernier. Cependant, nous admettons volontiers que le calcul est plus rigoureux. » Cet accord montre, en outre, que l’on peut regarder comme exacts les résultats particuliers et les résultats généraux, établis par l'emploi des courbes, sur les dissolutions salines, etc., dans mon deuxième Mémoire. » PALÉONTOLOGIE. — ÎVote sur une tête fossile d'Hyænodon trouvée au bord du Tarn, près de Rabasteins; par M. F. Dusannin. (Commissaires, MM. de Blainville, Flourens, Isidore Geoffroy-Saint- Hilaire. ) D’après les indications fournies à M. Dujardin , il paraît que le squelette fut trouvé presque entier. Il était enfoui dans une marne sablonneuse et micacée d’un gris verdâtre, laquelle fait partie du terrain tertiaire moyen. La tête seule fut conservée et fait aujourd’hui partie de la collection de la Faculté des Sciences de Toulouse. En comparant cette tête avec. la figure d’une mâchoire inférieure donnée par MM. de Laizer et de Parieu, M. Du- jardin a été porté à penser que ces deux pièces appartiennent à une même espèce d’hyænodon. Il croit de plus que c’est à cette espèce que doivent être rapportés les ossements fossiles d’un carnassier du gypse de Mont- martre que G. Cuvier avait rapproché des Coatis.- La tête fossile de Rabasteins a offert à M. Dujardin les caractères sui- vants : « 1°. L’arrière-palais se prolonge en arrière au moins jusqu’à la facette glénoïde, comme Cuvier l’a observé sur le fossile de Montmartre; il forme un canal osseux aussi haut que large, surmonté par un 77ur où une large arète résultant du rapprochement graduel de deux arêtes, et se termine au-dessus.des apophyses pps » 2°. La crête sagittale qui s’'avance jusqu’ aux orbites, vient rencontrer les crêtes temporales qui sont tres saillantes presqu’au ile du coronal, lequel offre en avant une gouttière profonde , et n’a pas moins de 9,060 mill. de largeur ; (135) » 30, Les os nasaux très développés vont en s’élargissant à la rencontre du coronal avec lequel ils forment deux longues sutures à angle droit ; leur largeur en ce point est de 0,032 mill. ; il résulte de leur grand déve- loppement que les intermaxillaires sont très éloignés (0,035 mill.) des frontaux qui sont soudés de bonne heure; » 4°. L'os lacrymal, également très développé dans l'orbite et sur la joue, produit une large échancrure (18 mill. sur 9 mill.) dans le maxillaire ; » 5°, La suture du pariétal avec le frontal est dirigée très obliquement en arrière vers la facette glénoïde, et comme en outre le temporal s'élève beaucoup en arrière, il en résulte une figure triangulaire pour le pariétal; » 6°, Le trou sous-orbitaire est semblable à celui du chien, mais placé un peu plus en avant au-dessus de la troisième molaire; » 70. La mâchoire inférieure, dont les condyles et les apophyses angu- laires ont été brisés, est presque totalement semblable à celle que MM. de Laizer et de Parieu ont fait connaître; sa symphyse est également longue et complétement ossifiée, mais les dents sont toutes un peu plus fortes et plus saillantes, ce qui pourrait tenir à l’âge ou au sexe; sa carnassière à 20 millimètres de longueur au lieu de 17; cinq incisives sont en place; » 8. Les incisives, au nombre de six, plus fortes en haut et sans doute aussi en bas dans le jeune âge, sont toutes en forme de cylindres latéralement comprimés et sont implantées perpendiculairement aux deux mâchoires de manière à se rencontrer exactement par leurs sommets qui présentent des facettes de détrition presque horizontales. L'espace occupé par les in- cisives supérieures est de 20 millimètres, les inférieures par suite de l’os- sification de la symphyse et du grand développement des canines n’en occupent pas plus de 13; » 9°. Les molaires supérieures au nombre de six, comme M. de Blain- ville l'avait prévu, ont été fortement endommagées à l'exception de la quatrième à droite et des quatrième et cinquième à gauche; mais ce qui en reste suffit pour montrer leur parfaite ressemblance avec celles qui sont représentées dans l’ouvrage de Cuvier (2° édition, tome IT, pl. rxvin, fig. 3, et pl. zxix, fig. 2). Les trois premières n’ont que deux racines, les deux suivantes en ont trois, toutes ont leur pointe fortement usée. La quatrième montre bien un tubercule mousse correspondant à la troisième racine en dedans; la suivante qui frottait sur la carnassière, ou dernière molaire d’en bas, paraît n’avoir pas eu de tubercule. » (1%) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur divers nitrites et chlorures anthracéniques ; par M. Laurent. — Extrait par l’auteur. (Commission précédemment nommée.) « En faisant bouillir l’anthracène avec l’acide nitrique , on obtient quatre composés différents qui ont beaucoup d’analogie entre eux et avec diffé- rents composés que j'ai déjà fait connaître sous les noms de nitrites de naphtalase et de naphtalèse, de chrysenase, pyrenase, etc. » Ces quatre composés sont plus ou moins solubles dans l’éther: c’est à l'aide de ce dissolvant qu’on les sépare les uns des autres. Ils sont cristal- lisables; leur caractère le plus saillant consiste dans la propriété qu'ils possèdent d’entrer en ignition lorsqu'on les chauffe en vase clos. » Lorsqu'on les chauffe lentement, ils laissent sublimer une matière cristalline que j'ai fait connaître il y a quelques années sous le nom de paranaphtalèse. » Le chlore et l’anthracène donnent un composé dans lequel deux équi- valents d'hydrogène sont remplacés par deux équivalents de chlore. » Voici un tableau de la composition de ces corps : le deuxième terme n’est pas connu. Anthracène.................. C5 Hi, Nitrite d’anthracenase... C5° H°20 + A°0*, Produits de l’action | Binitrite d’anthracenèse.. Cf° H:° 0° + 2Az° 0, de Trinitrite d’anthracenèse. C H'#0% + 3Az° O5 +3H°0, l'acide nitrique. Nitrite d’anthracenise ... Cf° H'#O5 + A°0*, Nitrite d’anthracenose... C5° H!5 01 + A205 + H°0. Produit de la décomposition Anthracenuse .......... Côo H:4 05, depart Chloranthracenèse . ..... Cf° H* Ci. BOTANIQUE. — Recherches sur la structure du nucleus des genres Sphæ- rophoron de la famille des Lichens, et Tichina de celle des Byssacées; par M. Monwracws. (Extrait par l’auteur.) (Commissaires, MM. de Jussieu, Adolphe Brongniart. ) «Le genre Lichina, depuis sa découverte par Micheli, a subi, dit M. Montagne, une foule de vicissitudes et a passé successivement de la famille des Lichens à celle des Algues. Les deux espèces dont se com- (137) pose cé genre ambigu ont même été et sont encore aujourd'hui consi- dérées par Fries, l'une comme une Algue, l'autre comme une Byssacée, famille intermédiaire entre les Lichens et les Algues submergées; l’exa- men de la fructification pouvait seul lever toute difficulté. M. Gréville n'ayant pu trouver les sporidies que dans les tranches horizontales du réceptable, les avait vues former des lignes irradiées dn centre à la cir- conférence. M. Montagne, en observant une tranche verticale, a au con- traire constaté qu’elles étaient contenues dans de véritables thèques dres- sées, comme dans les Lichens, et même que celles-ci étaient environnées de nombreuses paraphyses. » L'auteur conclut des faits exposés dans son Mémoire, que les deux espèces du genre ZLichina ne peuvent point être séparées, et que ce genre lui-même doit définitivement être exclu de la famille des Algues, pour prendre place dans celle des Byssacées, immédiatement après le genre Collema. » TÉRATOLOGIE. — Observation d'anencéphalie; par M. Marneree. (Commissaires, MM. Breschet, Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire.) Ce Mémoire est accompagné de deux planches lithographiées. M. Laurenr adresse une Notice sur les procédés et les instruments nou- veaux ou modifiés qu'il a employés dans ses recherches sur le dévelop- pement des animaux. Ces instruments sont un 70uveau Compresseur qui permet d'observer les objets disposés dans un ordre comparatif sous ses deux faces, et un bassin à eau à tige mobile, pour retourner les objets et les observer sous -toutes leurs faces. M. Laurent joint à cette Notice les conclusions qui se déduisent sui- vant lui des observations et des considérations présentées dans ses trois Mémoires sur le développement des animaux (séances du 30 septembre, du 23 décembre 1839 et du 20 janvier 1840 ). Il énonce ces conclusions dans les termes suivants : « 1°. La loi du développement centripète des animaux lui paraît re- poser sur une interprétation de phénomènes secondaires, élevés à tort au premier rang; » 2°. La loi du développement centrifuge serait moins éloignée de la vé- rité, surtout lorsqu'on l’applique aux appareils rayonnants; C. R. 1840, 17 Semestre. (T. X, N°4.) 20 (138) » 3. La loi du développement des animaux semble ne pouvoir être formulée nettement en transfigurations géométriques, parce que les phé- nomènes qui se manifestent dans un foyer zoogénique sont des mouve- ments en directions très complexes, des transformations matérielles et des. productions de formes dont les conditions dynamiques sont indéterminées et sans nul doute indéterminables rigoureusement ; » 4°. Ces phénomènes commencent primordialement, tantôt sur un point déterminé de la surface d’une sphère vitelline, et convergent vers le point diamétralement opposé , tantôt à toute la surface de la sphère vitel- line, tantôt enfin dans toute la masse de cette sphère, ou d’un fragment reproducteur. Entre ces trois modes principaux, on peut observer des modes intermédiaires ; » 5°. L'étude comparative des corps reproducteurs, considérés comme des formes initiales, celles des embryons envisagés comme des formes transitoires, confirment, lorsqu'on les interprète rationnellement, la va- leur scientifique de la formule de Harvey (omne vivum ex ovo), celle de deux autres formules proposées par M. de Blainville, savoir, celle de l'organisme animal (enveloppe traduisant le système nerveux) et celle du règne animal caractérisé d’après les formes définitives paires, rayon- nées, irrégulières ; » 6°. La conséquence naturelle de ces recherches est de tendre à véri-- fier par les données de l'ovologie et de l’embryologie comparées, la va- leur des classifications zoologiques. » (Renvoyÿé à la Commission précédemment nommée.) CORRESPONDANCE. M. Box »e Sunr-Vincenr, dans une lettre adressée à M. Flourens, an— nonce son arrivée en Afrique et l'intention où il est de transmettre pé- riodiquement à l’Académie, à commencer du mois prochain, un compte rendu des travaux de la Gommission scientifique de l'Algérie. M. Guxon, chirurgien en chef de l’armée d'Afrique, annonce à M. Flou- rens l’envoi prochain d'observations médicales qu’il a faites en octobre der- nier, durant l'expédition qui, sous les ordres du maréchal Vallée, a traversé les Portes de Fer. Dans le cours de cette campagne, M. Guyon a aussi re- cueïlli divers objets d'histoire naturelle qu’il a adressés au Muséum. Il cite, (159 ) en particulier, pour le règne végétal, une ombellifère remarquable par la forte odeur qu'elle répand à de grandes distances; et, pour le règne animal, un renard de petite taille, de la province de Constantine; le rat connu des Arabes sous le nom de Gird, déjà signalé par Shaw et Desfon- taines, et très multiplié sur le plateau de Sétif; un petit lézard, assez ré- pandu dans la plaine d'Hamza, et qui se distiague par les plus riches cou- leurs; une sangsue des sources de la Medjana, où elle est très multipliée, vivant aussi, à l’état de parasite, sur les batraciens de la contrée; quelques mollusques du genre Hélice, qui ont fourni cette observation générale, que les mêmes espèces acquièrent un bien plus grand développement dans l'intérieur des terres que sur le littoral. M. Mano adresse quelques observations qui lui paraissent contraires à l'opinion généralement adoptée relativement au mode d'accroissement des cheveux. « Sur les individus dont les cheveux ont été récemment coupés, on voit, dit-il, que chaque cheveu conserve son diamètre jusqu’au bout libre qui offre une brusque troncature dans laquelle l'œil peut distinguer la section de la partie corticale et celle du canal interne. Si l’on examine ces mêmes cheveux après un temps plus ou moins long, chaque cheveu se montre terminé en une pointe plus ou moins allongée, mais qui n’est plus per- cée d’un trou à son sommet. Ce changement de forme, dit M. Mandi, ne doit-il pas être considéré comme le résultat d’une action vitale, et comme prouvant la possibilité d’un mouvement des sucs dans l’intérieur des che- veux ? Ce qui tendrait encore à le faire croire, c’est la différence qu’on remarque dans le mode de terminaison des cheveux, suivant qu'ils sont coupés courts ou maintenus longs. Dans ces derniers, au lieu de la forma- tion d’une pointe, on ne remarque guère que l’oblitération de l'extrémité du canal, ce qui tient vraisemblablement à la difficulté du mouvement des sucs internes... » M. Jacquemin écrit relativement à un os observé par M. E. Rousseau, dans la mâchoire des Perroquets, et décrit comme nouveau par cet ana- tomiste. M. Jacquemin soupçonne que cet os n’est autre chose qu’une pièce qu'il a lui-même indiquée dans le passage suivant d’un Mémoire sur lostéologie de la Corneille. « Pour fournir de l'air à la mâchoire inférieure, la nature a produit » chez tous les oiseaux un canal qui est membraneux chez les mauvais voi- 20 + » (140 ) » liers et osseux chez les autres. Ce canal se dirige de la caisse du tympan » vers le trou pneumatique de la mâchoire inférieure situé sur la face supé- » rieure de son apophyse interne, M. Nilzsch, qui en a parlé le premier, l'a » nommé siphonium. » Toutefois, ajoute M. Jacquemin, je dois avouer qu’un passage de la Note de M. Rousseau me laisse encore quelque doute sur la nature de l'osselet dont il parle. En effet, si, comme le dit cet observateur, l’os en question se transforme chez le perroquet gris en une sorte de cordon li- gamenteux dans lequel se remarque un point d’ossification, il ne pourra plus être considéré comme faisant partie du système des canaux pneuma- tiques, mais il faudra le ranger dans la catégorie des os destinés à fortifier les articulations et à rendre leurs mouvements plus énergiques et plus prompts. M. JAvezor annonce s’être occupé des moyens de faire usage sur une petite échelle, et avec des appareils peu dispendieux, de la vapeur comme force motrice. M. Traversar demande l'autorisation de reprendre un Mémoire sur l’ophtalmologie qu’il avait précédemment adressé, et sur lequel il n’a pas été fait de rapport. Cette autorisation est accordée. M. Avara y Lozano offre de faire connaître, moyennant une rémuné- ration, un mode de traitement qu'il dit avoir employé avec succès en Amérique sur des chevaux atteints de la morve. A quatre heures et demie l’Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à cinq heures un quart. F. Errata. ( Séance du 20 janvier.) Page 80, ligne 25 } premier à n, lisez racine primitive de n D 99; 7 94, 16, un tel nombre, /isez une racine primitive de la formule (16) 100, 27, (Commissaires, MM. Magendie, Flourens, Serres, de Blainville, de Mirbel), Zisez MM. Savart, Magendie, de Blainville, Breschet, Flourens. 104, 13, il n’y a pas d’a vantage à employer des jantes de 0,10 à 0",12, lisez il n’y a pas d'avantage à employer des jantes de plus de 0”,10 à 0,12, etc. (141) BULLETIN PIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des Sciences; 1® semestre 1840, n° 5, in-4°. Annales de Chimie et de Physique; par MM. Gay-Lussac et Araco; sept. 1859, in-8°. Annales des Mines ; tome 16, 4° liv. de 1839, in-8°. Histoire naturelle des Crustacés; par M. Mine Enwarps; in-8°. Traité des Maladies des Européens dans les pays chauds et spéciale- ment au Sénégal; par M. Tuévenor; publié par ordre de M. le Ministre de la Marine et des Colonies; 1839, in-8°. (Adressé pour le concours Montyon.) Principes généraux de Statistique médicale; par M. J. Gavarrer; in-8°. Notice sur la fabrication des Faux minérales artificielles; par M. Sov- BEIRAN; in-8°. Mémoire sur les Camphènes; par MM. Souserran et CAPITAINE; in-8°. Observations pour servir à l'histoire de l'Acide tartrique; par les mêmes; in-8°. Bulletin de l'Académie royale de Médecine; tome 4, n° 8, in-8°. Bulletin général de Thérapeutique médicale et chirurgicale; 9° année, 17° et 2° liv. in-8°. Revue critique des Livres nouveaux; 8° année, n° 1. Rapport au Conseil supérieur de Santé sur un Rapport de son secrétaire relatif aux modifications à apporter dans les Réglements sanitaires; par un économiste; in-8°. Le prompt Comparateur des Poids et Mesures, tableau; par M. Vas Ténac. Astronomische.... Nouvelles astronomiques, de M. Scnumacxer; n° 391, in-4°. Sulla Cistotomia.... Considérations sur la Cistotomie et la Lithotritie; par M. À. Loneur; Pavie, in-8°. Revue progressive d'Agriculture, de Jardinage, etc.; sous la direction de MM. Borrarp et NoisETTE ; janv. 1840, in-8°. ( 142 ) Le Technologiste, ou Archives des progres de l'Industrie française et étrangère; par M. Maereyre; janv. 18/0, n° 4, in-8°. Journal des Connaissances médicales pratiques et de Pharmacologie ; 7° année, janv. 1840, in-8°. Gazette médicale de Paris; tome 8, n° 4. Gazette des Hôpitaux; n°° 9—11. L'Expérience , journal de Médecine; n°° 134. L’Esculape ; n° 4 et 5. Gazette des Médecins praticiens; n° 6 et 7. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 5 FÉVRIER 1840. PRÉSIDENCE DE M. POISSON. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L’ACADÉMIE. PHYSIOLOGIE ANIMALE. — [Vouvelles Recherches concernant l'action de la garance sur les os; par M. FLourens. | « Antoine Mizaud, médecin de Paris, paraît être le premier qui, vers le milieu du seizième siècle, ait remarqué l’action singulière de la garance sur les os. Mais il faut avouer que cette observation curieuse de Mizaud, d’ailleurs à peine indiquée par lui (1), dont il ne tira aucun résultat, qui ne fut pour lui l’occasion d’aucune recherche, était entièrement oubliée, lors- (x) Voici tout ce que dit Mizaud : Erythrodanum, vuleo rubia tinciorum dictum, ossa pecudurn ,rubenti etisandycino colore imbuit, si dies aliquot depasiæ sint oves, etiam intacta radice, quæ rutila existit. Res ea similiter perspicipotest in carnibus hujus pecoris elixis et assatis. Nam rubicundæ apparent, siculi etiam ova in decocto ejus ra- dicis elixrata: pulamine enim rubello non minùs hinc vestiuniur, quäm si cum ra- mentis et præsegminibus brasiliant ligni perocta essent , vel cum radicibus anchusæ. Anionii Mizaldi, memorabilium, sive arcanorum omnis generis, elc., Centuriæ , p. 161. 1572. C. R, 1840, 1° Semestre. (T.X, N°8.) 21 (144) que, plus d’un siècle et demi après, Belchier et Duhamel appelèrent sur le fait important dont il s’agit l’attention des anatomistes. » Tout le monde sait que Belchier, chirurgien de Londres, dinant un jour chez un teinturier en toiles peintes, s’aperçut que les os d’un mor- ceau de porc frais étaient rouges. Or l'animal dont les os offraient cette couleur rouge avait été nourri avec du son chargé de l’infusion de ga- rance employée pour la teinture des toiles peintes. Le fait de l’action de la garance sur les os, fait peut-être encore aujourd’hui unique en son genre, fait perdu depuis Mizaud, était donc retrouvé, et retrouvé, comme on voit, par un pur hasard. » Cependant la garance employée par les teinturiers, ne l’était pas seule. Il fallait donc, pour se bien assurer de l’action propre de cette substance, commencer par la dégager de toute autre; et c’est ce que fit Belchier. » Il mêla de la racine de garance en poudre aux aliments dont il nourrit un coq. Au bout de seize jours, cet animal mourut; et tous ses os se trou- vérent rouges. Et les os seuls : les muscles, les membranes, les cartilages, toutes les autres parties, conservaient leur couleur ordinaire (1). C’est donc la garance, et là garance seule, qui rougit les os; et, ce qui n’est pas moins remarquable, elle ne rougit que les os. » Les choses en étaient là, lorsque Duhamel, dont on connaît le goût pour les faits curieux et le talent admirable pour les expériences, fut ins- truit de celle de Belchier. Il s’empressa de la répéter sur des poulets, sur des pigeons, sur des cochons; il vit partout la garance rougir les os, ne rougir que les os; et cette action constante, cette action exclusive de la garance sur les os, fut désormais un fait acquis à la science. » Dans les animaux qui avaient été soumis au régime de la garance, dit Duhamel: « ni les plumes, ni la corne du bec, ni les ongles, n’avaient » changé de couleur... La peau de tout le corps avait sa couleur natu- » relle ; le cerveau, les nerfs, les muscles, les tendons, les cartilages, les » membranes, n’offraient rien de contraire à l’état ordinaire de ces parties. » Mais les longs tendons osseux qui se prolongent le long du gros os qu'on » appelle improprement la jambe des oiseaux, étaient rouges vers le mi- » lieu de leur longueur, qui en est la partie la plus dure. Tous les vrais os, » même les plus déliés, étaient rouges comme du carmin (2). » (1) Philosoph. Trans., vol. 39, 1736. (2) Mém. de l’Acad. des Sciences, 1739. C145) » Il ajoute : « Le cœur, le poumon, la plèvre, se sont trouvés de leur » couleur naturelle. Il n’y avait rien de remarquable au foie, aux reins, » non plus qu’à l'extérieur du gésier... La veloutée du jabot et des intes- » tins paraissait d’abord comme injectée; cependant en l’examinant avec » une loupe, je vis distinctement que ce n’était pas une liqueur teinte qui » fût contenue dans des vaisseaux , mais que c'était simplement une espèce » de fécule arrêtée dans le velouté de ces membranes (1). » » Tels sont les premiers faits vus par Duhamel, et revus depuis par tous les physiologistes (Haller, Detlef, J. Hunter, etc., etc.) qui ont répété ses expériences. La garance n’agit donc ni sur les viscères, ni sur les mus- cles, ni sur les membranes, ni sur les cartilages, ni sur les tendons, etc.; elle n’agit que sur les os, mais elle agit sur tous les os; et nul point d’os- sification , quelque délié qu'il soit, quelque isolé qu'il soit du reste du sys- tème osseux, n'échappe à son action. » Mais Duhamel ne s’en tint pas à ces premiers faits. Ayant remis au ré- gime ordinaire quelques animaux dont les os étaient déjà devenus rouges par le régime de la garance, ces os lui parurent se décolorer et redevenir blancs; il en conclut que « le changement de nourriture faisait évanouir leur » couleur (2). » Une observation plus approfondie le détrompa. Dans ces os étudiés par Duhamel, la couleur rouge n’avait pas disparu ; seulement les couches rouges de l'os se trouvaient recouvertes par des couches blanches, des couches blanches étaient venues se placer sur les couches rouges. Ainsi, par exemple, les os de jeunes animaux, de jeunes cochons, soumis alternativement au régime de la garance et au régime ordinaire (3), lui of- frirent alternativement des couches rouges et des couches blanches (4): fait capital, et première base, comme on le verra plus loin, de sa théorie sur le développement des os. » C’est cette théorie célèbre de Duhamel sur le développement des os; tour à tour admise ou combattue par des physiologistes, que je me suis proposé d’examiner de nouveau, et dans tous les faits qui la constituent. Or, de tous les faits vus par Duhamel, ceux qu'il a dus à l’action de la ga- rance sont, sans contredit, les plus importants; et c’est aussi par ceux-là que j'ai commencé. (1) Mémoires de l Académie des Sciences, 1739. (2) Tbid. (3) Cest-à-dire à la notrriture mêlée de garance et à la nourriture ordinaire. (4) Mémoires de l’Académie des Sciences, 1742. Dites ( 146) » J'ai soumis tout à la fois à mes expériences des oiseaux et des mammi- fères. Les expériences sur les: mammifères feront l’objet d’un second Mé- moire. Je ne parle aujourd’hui que de celles sur les oiseaux. » Ces expériences sur les oiseaux, dont je mets les principaux résultats sous les yeux de l'Académie, ontété faites comparativement avec la ga- rance d'Alsace, la garance d'Avignon et l'alizarine; et, pour être plus sür des substances que j'employais, c’est à notre savant confrère M. Ro- biquet que je les ai demandées. » Dans les deux expériences qui suivent, la garance a été mêlée en poudre aux aliments ordinaires de l’animal ; et c’est ce mélange de la garance avec les aliments ordinaires, que j'appelle régime de la garance. Yavertis aussi que les pigeons dont je me suis servi, et pour les deux expériences qui suivent, et pour toutes les autres, étaient de très jeunes pigeons, des pi- geons de deux à trois semaines au plus. » La pièce n° x est le squelette d’un pigeon qui a été soumis pendant quatorze jours au régime de la garance d'Avignon. Les os sont d’un beau rouge, mais d'un rouge bien moins foncé que ceux du squelette n° 2. » Cependant ce squelette n° 2 est celui d’un pigeon qui n’a été soumis au régime de la garance d'Alsace que pendant six jours. Et cette moindre intensité d'action de la garance d'Avignon, par rapport à la gararice d'Al- sace, s’est reproduite dans toutes mes expériences. Il m'a toujours fallu un temps plus long et une dose de substance plus forte pour obtenir un résultat déterminé avec la garance d'Avignon qu'avec la garance d'Alsace ; et même, comme on en voit un exemple dans les deux pièces que je pré- sente à l'Académie, le résultat définitif a toujours été moins prononcé avec la garance d'Avignon qu'avec la garance d'Alsace. » La pièce n° 3 est le squelette d’un pigeon dont les aliments ont été mé- lés, pendant deux jours, avec de l’alizarine (1). L'animal n’a pris, en toui, que deux ou trois grammes à peu près (2) d’alizarine, et ses os néanmoins sont très rouges, quoique d’un rouge moins foncé, plus terne, que ceux du pigeon soumis au régime de la garance d'Alsace, lequel, à la vérité, a été soumis à ce régime de la garance d'Alsace pendant six jours. » Enfin la pièce n° 4 est le squelette d’un animal dont les aliments ont été (1) Extrait alcoolique de garance en poudre. (2) Je dis à peu près ; car, quelque attention qu’on y mette, il se perd toujours beau- coup de matière. Îlen reste aux parois du vase dont on se sert; on en laisse tomber en gorgeant l’animal ; souvent on en retrouve dans le jabot, etce., etc. ( 147) mélés, pendant un jour seulement, avec de l’alizarine (1); et les os, quoique moins rouges encore que dans le pigeon précédent, sont néanmoins d’un rouge très prononcé. » Dans les expériences qui précèdent, la garance n'avait été donnée à l’animal que mélée avec les aliments ordinaires. La pièce n° 5 est le sque- lette d’un pigeon à qui la garance d'Alsace a été donnée seule. L'animal en a pris quarante grammes en deux repas, de vingt grammes chacun. Pen- dant les premières 24 heures, il n’y a point eu d'effet sur les os (2); le ja- bot et l’œsophage étaient fortement contractés , et à ce point qu'il a été impossible, pendant assez long-temps, de faire boire l'animal. Ce pigeon est mort au bout de 52 heures. Ses os sont d’un rouge très'foncé. » J'ai fait conserver, dans tous ces squelettes, les cartilages, les ligaments, des portions de périoste. On ne peut se lasser d’admirer cette précision avec laquelle la garance atteint, découvre, déceèle toutes les parties osseu- ses, et respecte toutes les autres. Tous les os sont rouges, et les os seuls ; les ligaments, les tendons, les cartilages, conservent leur couleur ordinaire. Dans chaque os, tout ce qui est encore cartilage garde sa couleur ordinaire ; dans chaque cartilage, tout ce qui déjà est os a pris la couleur rouge. » Les pieces n° 6 et 7 sont l'os hyoïde, le larynx et la trachée-artère de deux pigeons; la pièce n° 6 appartient au pigeon soumis à la garance d'A- vignon, et la pièce n° 7 au pigeon soumis, pendant deux jours, à l’alizarine. Toutes les parties de l’hyoiïde, d’ailleurs si fines et si déliées dans ces jeunes pigeons, sont teintes du plus beau rouge. Dans le larynx, la plaque osseuse antérieure, qui répond au cartilage thyroïde des mammifères, est égale- ment du plus beau rouge ; enfin, tout ce qu'il y a de points d’ossification dans les anneaux de la trachée-artère, et particulièrement dans les deux derniers, voisins de la bifurcation des bronches, est aussi très rouge. » Et voici quelque chose de plus curieux encore. Je disais tout-à-l’heure, d'après Duhamel, que, les os mis à part, aucune partie ne se colore, ni les visceres (le cœur, les poumons, le foie, les reins, etc.), ni les muscles, ni les membranes, ni lescartilages, ni les tendons, éte.; et ce que je disais, d’après Duhamel, toutes mes expériences le vérifient. » Cependant Duhamel avait cru apercevoir un commencement de colo- ration dans quelques parties de l'œil. « Les yeux de ces animaux (soumis (1) Extrait alcoolique de garance hydraté. (2) Je suis, dans mes expériences, les effets de la garance, en découvrant, de temps en temps, quelque point d’un os superficiel, des os de l’avant-bras, par exemple. (148) » au régime de la garance), les yeux de ces animaux encore vivants, dit-il, » paraissent RES comme ceux de quete perroquets. Je crus, out .» t-il, après les avoir disséqués, qu ’il n’y avait de teint que la pete ou » plutôt le châton qui reçoit le cristallin... (1).» » J'ai vu aussi dans tous les pigeons, soumis au régime de la garance, un cercle rouge autour de l'iris; et la dissection m'en a bientôt révélé le siége. Ce cercle qui se colore en rouge, et qui est la seule partie de l’œil qui se colore en rouge (car ni le cristallin, ni sa capsule, ni le corps vitré, ni sa membrane, etc., ne changent jamais de couleur), est ce cercle de pe- tites pièces osseuses qui, dans l’œil des oiseaux, se trouve entre les deux lames de la partie antérieure de la cornée. Aussi les yeux des mammifères, soumis à l’action de la garance, n'’offrent-ils jamais de cercle rouge, parce qu’en effet il n’y a pas de cercle osseux dans leur cornée. » Les pièces 8 et 9 montrent, sur plusieurs yeux de pigeons, le cercleosseux de la cornée devenu rouge par l’action de la garance. » Nous pouvons donc conclure aujourd’hui, et avec plus de certitude encore que Duhamel, que dans les animaux nourris avec la garance, les os seuls se colorent, mais que tout ce qui est os, quelque fin, quelque délié, quelque délicat qu'il soit, se colore. » Je passe à des considérations d’un autre genre. Belchier avait vu les os d’un coq, soumis au régime de la garance , devenir rouges au bout de seize jours; et cette promptitude d'action l’avait étonné. Duhamel ne tarda pas à reconnaître qu’il faut bien moins de temps pour rougir les os. Il obtint des os très rouges en trois jours; il en obtint d’un rose vif en trente-six heures, et de couleur de chair, je me sers de ses expressions, en vingt- CRETE heures, » Les pièces n° 10 et 1 1, que je mets sous les yeux de l’Académie, offrent, sous ce rapport, des résultats plus frappants encore. » La pièce n° 10 est le squelette d’un pigeon qui n’a fait qu’un seul re- pas de garance d'Alsace, et que je n’ai laissé survivre que vingt-quatre heures à ce repas unique. Cependant tous les os sont du rouge le plus vif. » La pièce n° r1 est le squelette d’un pigeon qui n’a fait aussi qu'un seul repas de garance ; et que, de plus, je n'ai laissé survivre que cinq heures à ce repas. Les os sont un peu moins rouges que ceux du précé- dent; et cependant ils sont encore très rouges. J'ajoute que l'animal n’a pris, dans son repas unique, que six grammes de garance. DU Dh Role nus do eee te Amis Marnuls susdatiiaensniniael » jus ebefeur (1) Mémoires de l'Académie des Sciences, 1739. (149) » Ainsi, pour que la garance ait parcouru toutes les voies organiques de la nutrition, pour qu’elle ait pénétré, pour qu'elle se soit incorporée dans le tissu intime des parties, et jusque dans les os, c'est-à-dire jusque dans les par- ties les plus profondes de l'économie, il n’a fallu que cinq heures de temps. » Je rappelle que ces résultats ont été obtenus sur des pigeons de deux à trois semaines au plus. Les résultats les plus prompts l'ont été sur des pigeons de quinze à seize jours. Des pigeons adultes, au contraire, offrent à peine un commencement de coloration après plusieurs jours du régime de la garance, et toujours l'effet de la garance est d'autant plus faible que l'animal est plus vieux, et, par conséquent, que son ossification est ter- minée depuis plus long-temps. De vieux pigeons, après dix-huit, et même vingt-deux jours du régime de la garance, ne m'ont offert, dans leurs os, aucune trace de coloration. » Mes expériences sur les mammifères feront, ainsi que je l’ai annoncé, l'objet d’un second Mémoire. » CHIMIE ORGANIQUE. — Mémoire sur la loi des substitutions et la théorie des types ; par M. Dumas. « Dans ce Mémoire, je me propose d’exposer et de discuter diverses rè- gles et leurs conséquences qui ont si souvent fait l'objet de communica- tions graves devant l’Académie, que je regarderais comme inutile de ré- clamer sa bienveillante attention, si les développements dans lesquels j'ai dû entrer ne lui avaient donné une longueur inusitée. Mais l’Académie me pardonnera, quand elle connaîtra l’importance et la variété des questions que j'ai été forcé d’y réunir, et qui sont les suivantes : » 1°. Dans toute combinaison, peut-on remplacer équivalent à équiva- lent les éléments par des corps simples ou par des corps composés qui en jouent le rôle? » 2°, Ces substitutions ne s’effectuent-elles pas souvent, sans que la na- ture générale du composé en soit altérée; les corps ainsi produits appar- tenant alors au même type chimique que ceux d’où ils dérivent? » 3°. En d’autres cas, ces substitutions peuvent-elles fournir des pro- duits entièrement distincts par leurs réactions de ceux qui leur ont donné naissance , et convient-il alors néanmoins de les considérer comme appar- tenant au même éype moléculaire ? » 4°. La nomenclature des substances organiques peut-elle, dès à pré- sent, être remaniée de telle façon que le nom de chaque corps exprime le type chimique , ou même le type moléculaire auquel il appartient ? ( 150 ) » 5°, Les phénomènes de substitution nous obligent-ils à modifier pro- fondément la valeur attachée jusqu’à ces derniers temps aux radicaux or- ganiques ? » 6°. Le rôle électrique attribué aux éléments des composés par la théo- rie électro-chimique, n'est-il pas en complète contradiction avec les phé- nomènes des substitutions ? » Je vais soumettre successivement chacune de ces questions à un exa- men attentif, en m'attachant à ce qu’elles ont de général «et d’élevé, sans entrer dans des détails techniques qui trouveront leur place dans des Mé- moires spéciaux. LOI DES SUBSTITUTIONS. » Il y a quelques années, M. Gay-Lussac mentionnait dans ses cours une expérience fort simple, qui est devenue le point de départ d’une immense suite de recherches et de découvertes. En traitant la cire par le chlore, disait l’illustre professeur, j’ai vu cette substance perdre de l’hydrogène et prendre précisément un volume de chlore pareil à celui de l'hydrogène enlevé. » De mon côté, j'avais soumis à de semblables épreuves l'essence de té- rébenthine, et je m'étais convaincu, ainsi que l’a revu récemment M. De- ville, qu’elle pérd facilement 8 vol. d'hydrogène et qu’elle prend à la place 8 vol. de chlore, constituant ainsi le composé ei. dérivation de l’es- sence primitive C4°H°?. » En même temps, j'avais étudié la composition de quelques produits extraordinaires , provenant/de l'alcool, savoir : le chloral, lechloroforme, le bromoforme, l’iodoforme, dont je donnai une analyse exacte et dont j'essayai d'expliquer la formation. » C’est à l’occasion de ce travail que la loi des substitutions fut déve- loppée pour la première fois. Mais comme on croyait alors que certaines matières organiques et l'alcool en particulier renfermaient de l’eau toute formée, la loi des substitutions, telle que je la présentai d’abord, faisait jouer à cette eau un rôle qui donna lieu à beaucoup d’objections. Revenir en détail sur ce point serait sans'intérêt aujourd'hui, car des chimistes qui admeïtent la réalité des substitutions, ont pour la plupartrenoncé à sup- poser l'existence de l’eau toute formée dans les composés ‘où ces substitu- tions s’observent (r}. CG ten (1) On remarquera pourtant que lorsque j’avais admis que le chlore décomposait cette (br) » Quoique le rôle que j'avais attribué à l’eau puisse se concilier avec les phénomènes généraux de la chimie, comme il est devenu inutile mainte- nant, il faut borner la loi des substitutions d’alors à l'expression suivante : » Quand on traite une substance organique hydrogénée par le chlore, le brome, l’iode ou l’oxigène, ete., ces corps lui enlèvent généralement de l'hydrogène, et pour un équivalent d'hydrogène enlevé, il se fixe un équi- valent de chlore, de brome, d’iode ou d’oxigène, dans le composé. » Ce phénomène est-il général? a-t-il un caractère qui lui soit propre? C’est ce que nous allons examiner. » Tout le monde sait maintenant que dans l’action réciproque des corps on observe certaines relations pondérales, et qu'il ne suffit pas de dire que le soufre, l’oxigène se combinent ou agissent sur lezinc, le plomb, mais qu'il faut dire que des masses de soufre pesant 201 et d’oxigène pe- sant 106, agissent ou se combinent avec des masses de zinc pesant 403, et de plomb pesant 1294. Ces masses sont les équivalents chimiques; toute action chimique se passe entre elles ou entre leurs multiples. » Or, dire que dans un composé organique, un équivalent d'hydrogène peut étre soustrait et remplacé par un équivalent de chlore, c’est évidem- ment énoncer une loi parfaitement en harmonie avec la loi générale de l’action réciproque des corps par équivalents. Chacun comprend que si un corps cristallisé pouvait en produire un autre , également cristallisé, en perdant de l'hydrogène et gagnant du chlore, qui ne pussent pas se repré- senter par des équivalents, il faudrait en conclure que la théorie des équi- valents est fausse. La loi des substitutions doit donc être d’accord avec la théorie des équivalènts, comme le rappelle, du reste, l'expression générale qu’on lui a donnée. » Mais de là à dire quela loides substitutions n’a aucun caractere propre, qu’elle n’est qu'un cas particulier de la théorie des équivalents, il y a ou une équivoque ou un pas immense. Que ce pas ait été franchi lorsque la loi des substitutions venait d’être énoncée, que rien ne permettait d’en prévoir eau, s’emparait de l’hydrogèneret laissait l’oxigène dans le composé, j'avais fait une supposition très logique. Un cas analogue se présente quand le benzoate d'argent, dé- composé par le brome, donne du bromure d’argent, et que l’oxigène de l’oxide se fixe sur l’acide benzoïque. Quand j'avais ajouté que l’oxigene lui-même pouvait décomposer l’eau fixée dans les composés, je nrétais guidé sur la thécrielde la cémentation où l’on admet que le fer décompose le carbure de fer. C. R. 1840, 1°T Semestre. (T. X, N°05.) 22 ( 152 ) la cause, de la rattacher à un principe théorique, je le conçois sans peine. Aussi m'y a-t-on pas manqué, et parmi les objections des chimistes alle- mands contre la loi des substitutions, celle-là figure toujours en première ligne. Les savants qui, il y a quelques années, l’envisageaient de cette ma- nière, en avaient le droit sans doute, mais ils devaient être bien surpris de voir tant de gens habiles s’obstiner à lui trouver un caractère spécial. » Pour mon compte, si j'ai cru à l'avenir de la loi des substitutions, à son importance, il y acinq années, quand j'étais seul à la défendre, on ne s’attend pas que je puisse changer d’avis, quand le chimiste Le plus éminent de 'An- gleterre, M. Graham, l’adopte sans restriction; quand M. Liebig, après l’a- voir vivement critiquée , l’accepte aujourd’hui comme une convenance de la science, quand tant de travaux, entrepris souvent pour la combattre, sont venus, dans cetteenceinte même, lui donner une entière consécration ; quand enfin, loin de voir dans la loi des substitutions un simple fait d’ex- périence, nous pouvons remonter à sa cause maintenant. » Ainsi, dire, comme l’a fait M. Pelouze, que le phénomène des substitu- tions, quand il s’observe, n’est qu’un cas particulier de la théorie des équi- valents, c’est annoncer comme une nouveauté deux choses parfaitement connues, savoir : la première, que dans l’action de deux corps, il n’y a pas toujours sübstitution; la seconde, que lorsqu'elle s'effectue, c’est par équi- valents qu’elle a lieu. Ce qui n’empéche pas le phénomène des substitutions de posséder un caractère spécial, de constituer un cas tellement particulier de l’action chimique, qu’ilfallait absolument le distinguer de tout autre, ce que j'ai fait. » Pour se convaincre que le phénomène des substitutions n’est pas gé- néral, il n’y a pas besoin de nouveaux faits, il suffit de lire mon Mémoire sur l'acide chloracétique, si souvent cité depuis. quelque temps. On y voit qu’outre l’acide chloracétique produit par substitution au moyen de l’action du chlore sur lacide acétique, il se développe de l'acide oxalique, de l'acide carbonique, dont on ne voit pas comment la production par substitution. pourrait s'expliquer, du moins pour le moment. » Bien mieux, il suffit de jeter un coup d'œil sur mon Mémoire relatif à Pindigo : on y voit que l’indigo blanc, sous l'influence de l’oxigène, perd un équivalent d'hydrogène sans rien gagner. Il n’y a donc pas là de substitu- tion, je m'en suis convaincu. Plus tard, MM. Liebig et Wôlher ont observé des faits de la même nature-dans leurs belles recherches sur l'acide urique. Tout récemment, M..Kane en aretrouvédettels dans les matières colorantes. du tournesol. (153) » Ainsi, le phénomène des substitutions n’est pas général; bien mieux, c'est là un de ses caractères les plus essentiels, comme on va le voir tout-à- lheure. » Non-seulement il n’est pas général, parée qu’un corps peut, sous l'in- fluence de l’oxigène, perdre de l'hydrogène sans rien gagner, mais encore il n’est pas général par la raison contraire. Le gaz oléfiant, par exemple, peut, en perdant 4 équivalents d'hydrogène, en prendre 6 de chlore, tout le monde le sait. Quelqu'un qui n’aurait pas analysé tous les degrés intermé- diaires de cette action, comme l’a fait M. Regnault, aurait donc trouvé, en comparant le premier et le dernier terme, la loi des substitutions en défaut. » Aujourd'hui, cela s'explique et se conçoit sans peine, quand on dit que si l'indigo blanc perd de l'hydrogène sans rien gagner, il passe à un type moléculaire nouveau; quand on sait que le gaz oléfiant peut produire un chlorure de carbone du même type que lui, ét, par une nouvelle addition de chlore, un nouveau chlorure d’un typé différent. Ainsi, la loi des substi- tutions s’observe quand les corps conservent leur type initial; elle n'est plus applicable dans le cas contraire; et, par cela même, elle sert à distin: guer les corps qui ont conservé leur type moléculaire de ceux qui l'ont perdu. » Mais il n’est pas nécessaire de recourir à cette explication, que le desir d’être clair me fait donner en passant, pour justifier la nécessité de dis- tinguer la loides substitutions des autres réactions chimiques. » La loi des substitutions exprime que dans un corps organique, on peut enlever 1, 2, 3 équivalents d'hydrogène, les remplacer par 1, 2, 3 équivalents de chlore, de brome, d’iode ou d’oxigène. Elle indique que ces substitutions donneront naïssance à des corps nouveaux dont il est souvent possible de prévoir les propriétés. Elle annonce que cés réactions sont les plus faciles que le corps puisse subir, les plus fréquentes, les moins altérantes. » Avant que la loi des substitutions eût été énoncée, personne n'aurait pu prévoir comment se comporterait un corps hydrogéné, sous l’influence du chlore où de l’oxigène. Aujourd’hui tout le monde le sait, et tel chi- miste exécute en quélques jours, au moyen de ce guide, des travaux qui eussent exigé des années de travail avant qu'on eût appris à s’en servir: » Demandéz à la théorie des équivalents, cé qui doit arriver quatid on soumet l’éther à l'action du chlore, et à éoup sûr elle vous répondra qu'ellé n'en sait rien, ou bien, ce qui revient au même, éllé vous féra connaître uné centainé de cas possibles, éntre lesquels vous choïisiréz. 22.. 154 ) » Car léther peut perdre successivement les cinq équivalents d’hydro- gène qu'il renferme sans rien gagner, ce qui donne cinq corps nouveaux; » Car il peut, sans rien perdre, absorber 1,2,3,4,5, et bien plus encore d’équivalents de chlore; ce qui fait dix, vingt, trente corps nou- veaux, si l’on veut; » Car il peut en perdant un seul, ou bien deux, ou bien trois équiva- lents d'hydrogène, absorber des équivalents de chlore plus où moins nombreux, et dans cette troisième hypothèse, la somme des composés deviendeit presque innombrable. » Enfin, on tomberait dans des variétés de combinaisons presque infinies, si l’on ajoutait que l’oxigène de l’éther peut être éliminé, soit libre, soit sous forme d’eau, soit sous forme d’acide carbonique. » Ainsi, la théorie des équivalents vous annonce la production d’une quantité prodigieuse de composés; pourvu que les matières que l’éther perd et celles qu’il gagne se représentent par des équivalents, elle est satisfaite. » Il n’en est pas ainsi de la loi des substitutions. Pour elle, quand l’é- ther perd de l'hydrogène, il doit gagner du chlore. 11 n’y a donc que cinq composés possibles, dont la composition est parfaitement prévue, Ci Ci Ci Ci Ci Ci, H5 H4Ch HSCh? H:Ch3 HCh4 Ch, [e [0] O [0] O 0. . » Parmi eux, trois sont déjà connus, et il n’y a pas le plus petit risque à courir quand on prédit la découverte probable des deux autres. » La loi des substitutions voit donc dans ces cinq composés des modifi- cations les plus prochaines, les plus nécessaires de l’éther. La théorie des équivalents y voit des modifications quelconques plus ou moins possibles. L’une dit : ces cinq corps doivent se former les premiers, très aisément et très abondamment; l'autre disait : ils peuvent se former et beaucoup d’autres avec eux. » S'agit-il de l'acide acétique , la théorie des équivalents viendrait en- core annoncer la formation possible de composés si nombreux, que rien ne saurait guider l'observateur. La loi des substitutions, plus précise, pré- voit.et prédit qu’en perdant 1, 2, 3 équivalents d'hydrogène, l'acide acé- tique prendra 1,2, 3 équivalents de chlore, et produira ainsi trois. com- posés nouveaux. L'un d'eux. constitue l’acide chloracétique proprement dit. » Entre une multitude de réactions possibles et à peu près également prévues par la théorie des équivalents, la loi des substitutions déméle donc (155) avec certitude celles qui vont se produire; elle les prévoit, les prédit, et jusqu'ici son secours a été d’une efficacité vraiment inappréciable. » Comment, sans elle, aurait-on été conduit à démèéler de suite quatre ou cinq produits mélangés, différant à peine les uns des autres, dans quel- ques réactions récemment étudiées. Ailleurs comment 5e serait-on aperçu qu’on n'avait point épuisé l’action qu’on voulait produire, st les formules, par l'impossibilité de les faire cadrer avec la loi des substitutions, n’en eussent averti l'observateur. » Qu’on me permette une comparaison tirée d’un ordre d'idées vul- gaires. Mettons-nous à la place d’un homme qui verrait jouer aux échecs, sans avoir la moindre connaissance de ce jeu. Il remarquerait bientôt, qu'il faut se servir des pièces du jeu selon des règles déterminées. En chi- mie , les équivalents sont nos pièces et la loi des substitutions une des règles qui président à leur marche. Et de même que dans la marche oblique des pions, il faut qu'un pion se substitue à l’autre, de même, dans les phé- nomènes de substitution, il faut qu’un élément se substitue à un autre. Ce qui n'empêche pas le pion de se porter en avant sans rien prendre, comme la loi des substitutions n'empêche pas un élément d'agir sur un corps sans y rien déplacer ou remplacer. » Comment croire que la connaissance des règles qui président au jeu des pièces de notre échiquier soit inutile pour expliquer les coups qui se présentent, pour prévoir ceux qui vont naître des rapports des diverses pièces, des divers agents mis en contact ? » Ce sont ces prévisions toujours justifiées par l'expérience qui carac- térisent la loi des substitutions. Si elle se lie à la théorie des équivalents, c’est que tout phénomène chimique se représente par des équivalents et que les faits de substitution sont des phénomènes chimiques; c'est que tout évènement possible en chimie se traduit en équivalents, et qu'après tout il faut bien qu'un fait vrai soit un fait possible. De même que le possible comprend le vrai, de même et pas autrement, la théorie des équivalents comprend la loi des substitutions. »Jusqu'ici, j'ai raisonné comme si la loi des substitutions ne s’appliquait réellement qu’au remplacement de l'hydrogène qui en a fourni les pre- miers exemples. Mais, les chimistes savent que dans une substance orga- nique, non-seulement on peut remplacer l'hydrogène , mais aussi l’oxigène, l'azote, comme il est facile d’en citer de nombreux exemples. » Bien plus, on peut faire subir de véritables substitutions au carbone, ce qui montre assez combien serait artificielle cette classification des subs- (156) tances organiques qui reposerait uniquement sur la permanence du nori- bre des équivalents de carbone dans tous les composés de la même fà- mille. » Dans un composé organique, tous les éléments peuvent donc être successivement déplacés et remplacés par d’autres. Ceux qui disparaissent le plus aisément, abstraction faite de certaines conditions de stabilité qu'on ne sait pas encore prévoir, sont ceux dont les affinités sont les plus énergiques. Voilà pourquoi l'hydrogène est des plus aisés à soustraire et à remplacer ; voilà pourquoi le carbone est un des plus rebelles , car noùs connaissons peu de corps qui puissent agir sur le charbon et non sur l'hydrogène. » J'ajoute enfin que la loi des substitutions permet non-seulement de prévoir la disparition de certains ou de tous les éléments du composé organique et leur remplacement par des éléments nouveaux, mais aussi l'intervention au même titre de certains corps composés. » Ainsi, le cyanogène, l’oxide de carbone, l’acide sulfureux, le bioxide d'azote, la vapeur nitreuse, l'amidogène et bien d’autres groupes com- posés, peuventintervenir comme le feraient des éléments, prendre la place de l'hydrogène et donner naissance à de nouveaux corps. » La loi des substitutions est donc une source presque inépuisable de découvertes. Elle guide [a main du chimiste qui s'y confie; elle redresse ses fautes en lui en montrant la cause; et parmi une multitude de réac- tions possibles mais incertaines, elle en désigne quelques-unes qui sont prochaines, faciles à produire et du plus haut intérêt. » Cet avenir si riche de faits réalisables, si plein de découvertes acces- sibles , que la loi des substitutions dévoile aux yeux du chimiste, justifie un mot de M. Ampère, cet ami si cher, au cœur si bienveïllant et à l'esprit si riche en aperçus délicats: Comme je lui parlais de la loi des substüitutions, il voulut tout d’abord, lui aussi, la confondre avec les réactions équivalentes ordinaires; maïs quand j'eus développé les vues bien incomplètes encore que j'essayais déjà d’y rattacher, Ah! mon ami, me dit-il, que je vous plains, vous venez de trouver du Hé pour toute votre vie! » Prédiction qui se serait réalisée, si tant d’esprits élevés semparant de la loi des substitutions, ne lui eussent donné un essor qui rend ma part de travail bien peu nécessaire. (157) TYPES CHIMIQUES. » Considérée en elle-même, la loi des substitutions offre donc une im- portance pratique bien suffisante pour justifier la nécessité de la distinguer des actions plus générales de la chimie. » Maïs cette distinction devient bien autrement nécessaire, quand à cette espèce d’instinct qui conduisait à l’envisager dès l’abord comme une loi de la nature, succède la certitude àpeu près complète qu’elle se lie à l’un des phénomènes les plus mystérieux et les plus importants de la science. » Je veux parler de l'existence de ces types chimiques , capables, sans se détruire, d’éprouver les transformations les plus singulières et dont tous les-éléments pourraient successivement disparaître, remplacés par d’autres. Je veux parler de ces types organiques dont l'admission dans le domaine de la chimie organique m’a paru désormais inévitable par suite des expérien- ces les mieux caractérisées qui aient été suggérées par la loi des substi- tutions. » Ainsi, l'acide acétique pouvant se convertir en acide chloracétique par l’action du chlore, sans perdre en rien sa capacité de saturation, j'ai envi- sagé l'acide chloracétique qui en résulte comme de l'acide acétique dans lequel l'hydrogène avait été remplacé par dû chlore; ces deux corps m'ont paru appartenir à um même type, à un même genre. » Or, quand J'ai établi, il y à cinq ans, l’analogie de liodoforme, du bro- moforme, du chloroforme et de l'acide formique anhydre, quand j'ai ajouté que l'iode, le brome, le chlore, l’oxigène pour-aient être remplacés par des corps électro-négatifs, tels que le soufre, le phosphore et l’arsenic, personne ma élevé la moindre difficulté; cette série de formules est entrée dans la science sans obstacle. » Cest donc parce que le développement de l'expérience a conduit à: regarder le chlore et l'hydrogène comme susceptibles de se remplacer l’un l’autre dans un composé, que certaines convictions se révoltent. Nous som- mes donc conduits à examiner ce que l’on doit entendre par fype organi- que et à débattre ce point, par exemple : l'iode, le brome, le chlore, l’oxi- gène pouvant se remplacer dans un composé sans détruire son type, peut-on refuser ce rôle à l'hydrogène? En d’autres térmes l’iodoforme, le bromo- forme, le chloroforme, l'oxiforme étant admis comme espèces d’un même genre, peut-on refuser ce caractère à l'hydroforme, c’est-à-dire au gaz des acétates, parce qu'il renferme de l’hydrogèneet non plus un corps électro- négatif? (158) » Avant de rappeler mon opinion, qui est bien connue, du reste, il est nécessaire de faire bien comprendre les trois points qui font difficulté et qui sont la définition des types chimiques, celle des propriétés fondamen- tales et la confusion du rôle de l'hydrogène et du chlore dans les corps. » Préoccupé depuis long-temps de la nécessité d'établir une bonne clas- sification naturelle des corps organiques, j'en ai cherché les bases dans leurs principaux caractères. La découverte de l'acide chloracétique a été pour moi l’occasion de développer une vue de cette nature, L’acide acétique et l'acide chloracétique comme corps distincts constituent deux espèces, que j'ai classées en un même genre, en raison de l’analogie de leurs pro- priétés fondamentales et de l'identité de leurs formules. » Je propose de réunir ainsi en un même genre tous les composés qui réunissent des formules identiques à des propriétés chimiques semblables. » Le chloroforme, le bromoforme, l’iodoforme constituentun genre; » Le gaz oléfiant et les divers produits chlorés qui en dérivent en consti- tuent un autre; » L’acide acétique et l’acide chloracétique en représentent un troi- sième, etc., » Je range donc en un même genre, ou, ce qui revient au même, je considère comme appartenant au même type chimique les corps qui ren- Jerment le même nombre d'équivalents, unis de la méme manière et qui jouissent des mêmes propriétés chimiques fondamentales. » La définition du type chimique entraîne donc celle des propriétés que j'appelle fondamentales. Or, à quoi reconnaît-on une propriété fondamen- tale? C’est une question à laquelle il est facile de répondre par des exem- ples qui pourront sembler concluants, » Quand on fait bouillir l’acide chloracétique avec un alcali, ce corps se détruit tout-à-coup et se convertit en acide carbonique et en chloroforme. Si l’on range, comme je le fais, l’acide acétique et l’acide chloracétique dans un même genre, on est forcé d’en conclure que l’acide acétique traité par les alcalis se changera à son tour en gaz carbonique et en hydrogène carboné correspondant au chloroforme, et en gaz des marais. C’est préci- sément le résultat que donne l'expérience. » Mais, disent MM. Pelouze et Millon, ces rapprochements sont pure- ment fortuits. Si l’acide acétique chauffé avec la baryte se change en acide carbonique et en gaz des marais, c’est que la baryte détermine tout sim- plement la formation de l'acide carbonique, qu’elle enlève à l'acide acé- tique tout l'acide carbonique que sa constitution lui permet de fournir. ( 159 ) » Admettons ce premier point, pour le moment; pourquoi le reste des -éléments de l’acide acétique constituera-t-il du gaz des marais plutôt qu’au- tre chose? Il y a quatre équations, qui, à la température basse à laquelle la réaction s'opère, sont également admissibles. L’acide acétique fournissant toujours du gaz carbonique, il peut donner en outre 1°, Du charbon et de l’hydrogène.......... CE Hs, 2°, Du méthylène et de l’hydrogène........ CtHf+H#, 3°. Du gaz oléfiant et de l’hydrogène....... 2C° H° + Hf, 4°. Du gaz des marais....... MPLCECEARURHE » Ainsi, quand on ne consulte que les forces générales de la chimie, il se présente au moins quatre suppositions entre lesquelles rien n’autorise à choisir; ce sont des réactions possibles. Quand on fait intervenir la consi- dération des types, elle choisit parmi ces quatre réactions possibles la réaction nécessaire, celle qui donnera naissance à 4 volumes d’un gaz hydro- carburé correspondant au chloroforme qu’il représente dans cette décom- position. » Il ne suffit donc pas d'expliquer la décomposition de l'acide acétique par les alcalis, en disant que ceux-ci déterminent la formation de tout l’a- cide carbonique qui peut se produire, il faut encore rendre compte de la production du gaz des marais. Or si quatre équations également possi- bles se présentent, comment choisir ? » On le voit bien, la notion des types organiques rencontre la même difficulté que la loi des substitutions. On renvoie les types aux forces générales de la chimie, comme on renvoyait les substitutions aux équi- valents. » La réponse est donc la même: quand on met en jeu les forces géné- rales de la chimie seulement, la décomposition de l'acide acétique en acide carbonique et en gaz des marais est un fait possible. Quand on part de l’a- nalogie qui existe entre l'acide acétique et l'acide chloracétique, c’est un fait nécessaire. Dans le premier cas, on aurait parfaitement compris qu'il se fût déposé du charbon, qu'il se fût dégagé du méthylène ou du gaz oléfiant. Dans le second , il faut absolument qu'il se dégage du gaz des marais. » Mais il est bien évident que ia production du gaz carbonique et du gaz des marais par la décomposition de l'acide acétique au moyen des al- calis est un fait qui ne choque pas les idées générales de la chimie, qui s'explique par le jeu des affinités générales dont elle dispose. Cela n'avait pas besoin d’être démontré : un fait vrai est toujours possible. C. R. 1840, 1®7 Semestre, (T. X, N° 5.) 23 ( 160 ) » Ainsi, au point de vue de la chimie générale, il pouvait se former du gaz des marais; au point de vue de la théorie des types organiques, il de- vait s’en former. » Maintenant, allons plus loin : supposons que le gaz des marais soit soumis à l’action du chlore, il pourra se produire des réactions très di- verses , si l’on ne consulte que les forces générales de la chimie. » Au point de vue précis de la théorie des types organiques, si le gaz des marais correspond au chloroforme, à l’éther méthylique, etc., il réalise le carbure d’hydrogène qui fait le point de départ de cette série, et il doit fournir au moyen du chlore : C'HS C#HS Ch? C{H4 Ch+ EH: Chf C#Ch5 chlorure de carbone. À hydro-chlorate de méthylène, l’hydro-chlorate monochloruré, À le chloroforme, » On sait, par les expériences que j'ai récemment fait connaître à l’Aca- démie, que le gaz des marais tiré des acétates se convertit sous l'influence du chlore en ce chlorure de carbone C*Ch* que la théorie des types avait prévu comme produit nécessaire de la réaction. » J'ajoute qu'avant de donner ce chlorure de carbone, il produit aussi du chloroforme. » Mais si le gaz des marais correspond au chloroforme, comme l’acide acétique à l'acide chloracétique, la conversion du gaz des marais en chlo- roforme est un fait nécessaire, comme la conversion de l’acide acétique en gaz des marais. » Que lorsque ces faits nécessaires ont été reconnus vrais par lexpé- rience, On vienne prouver que ces faits étaient possibles, qu'ils ne sont pas en désaccord avec les lois générales de la chimie, je prétends qu’on n’a point abordé la difficulté. Ce qu'il faudrait faire en pareil cas, ce serait de montrer comment la théorie générale permet de prévoir que l'acide acé- tique doit donner du gaz des marais, et que le gaz des marais doit donner du chloroforme. » Bien loin de croire que j'aie été trop loin en établissant, comme je l'ai fait, des genres pour réunir l'acide acétique et l’acide chloracétique, Le gaz des marais et le chloroforme, j’ai été au contraire trop réservé. ( 16r ) » Je persiste donc dans mon opinion sur la convenance de réunir en un même genre les corps qui renferment le méme nombre d'équivalents unis de la méme manière et qui sont doués des mêmes propriétés chimiques fon- damentales. » Dans cette discussion des caractères des types chimiques et de la véri- table acception à donner aux propriétés fondamentales des corps, je n’ai rien dit du rôle identique attribué au chlore et à l'hydrogène dans l’acide acéti- que et l’acide chloracétique, dans le chloroforme et le gaz des marais. » C’est là cependant, comme il était facile de le prévoir, un point qui a particulièrement arrêté M. Berzélius, et qu’il a combattu en changeant toutes mes formules et les remplaçant par des formules nouvelles. » Jusqu'à présent je n’avais rien répondu. En effet, qu’aurais-je ajouté à la note suivante que M. Liebig m’autorisa à publier en son mom? « Dans l'intérêt de la science, dit M. Liebig, je dois déclarer que je ne partage pas les opinions de M. Berzélius, parce qu’elles reposent sur une masse de suppositions qu’on ne saurait démontrer. » On à fait en chimie minérale l'observation singulière que le manganèse » peut être remplacé par du chlore dans l’acide permanganique, sans que » pour cela la forme des sels produits par cet acide en soit changée. On » peut cependant à peine trouver deux corps entre lesquels il existe une » plus grande dissemblance dans les propriétés chimiques, qu'il n’y en a » entre le chlore et le manganèse. » Une expérience de ce genre ne se discute pas, il faut laisser au fait » toute sa valeur, et dire : Le chlore etle manganèse peuvent se remplacer, » sans que la nature de la combinaison change. Dès lors je ne vois pas » pourquoi cette manière de se comporter serait regardée comme impossible » pour d’autres corps, tels que le chlore et l'hydrogène, par exemple. » L'interprétation de ces phénomènes, telle qu’elle a été posée par M. Du- » mas, me paraît donner la clé de la plupart des phénomènes de la chimie » organique. » Sans nier que les corps se remplacent dans un grand nombre de com- » binaisons, d’après leur place dans l'ordre électrique, je crois que de la » manière de se comporter des combinaisons organiques, on doit tirer cette » conclusion, qu’une substitution réciproque de corps simples ou composés agissant à la manière des corps isomorphes doit étre regardée comme une véritable loi de la nature. Cette substitution peut avoir lieu entre des corps 29 ÿ ÿ v ( 162 ) » qui n’ont ni une même forme ni une composition analogue. Elle dépend » exclusivement de la force chimique que nous appelons affinité. » » Ces opinions sont, en effet, complétement conformes à celles que j'avais énoncées moi-même, quand je comparais le principe des substitutions au principe de l’isomorphisme et les corps du même type chimique aux corps isomorphes eux-mêmes. ».Je ne prétends pas dire que les corps du même type chimique doivent offrir la même forme; tout porte à croire que cette condition n’existe pas toujours, mais jusqu’à présent les recherches manquent à ce sujet. TYPES MÉCANIQUES. » Après avoir constaté, d’une manière suffisante à ma propre conviction, l'existence de certains types chimiques, j’essayai l’application générale de cette théorie des types à toutes les séries connues produites par substitu- tion, et je fis de ce système d'idées la base de mon cours à l’École de Mé- decine , l’année dernière. - » Mais toujours fidèle à la marche expérimentale, et ne voulant jamais m'en écarter, je me demandais s’il fallait bien classer l’un à côté de Pautre des corps doués de la même formule, produits par substitution, mais es- sentiellement différents par leurs propriétés chimiques les plus saillantes. » Je disais : les corps produits par substitution se divisent en deux ca- tégories : les uns appartiennent évidemment au même genre, au même type chimique; les autres n’y sauraient rentrer. Quelle place convient-il d’assigner à ces sortes de corps? » La réponse ne s’est pas fait long-temps attendre, et elle porte la loi des substitutions à un degré de généralité et d'importance qu’il ne m’ap- partient pas de développer ici, mais que l’ordre des idées me fait un devoir d'indiquer. » L’admirable travail de M. Régnault sur les éthers est venu donner en effet à la théorie des types un développement inattendu. Rien de plus na- turel que de ranger dans un même genre des corps aussi voisins que l'acide acétique et l’acide chloracétique; mais il faut de bonnes raisons pour ad- mettre qu’il y ait une véritable analogie entre Le gaz des marais.............. .. CH°KH° L’éther méthylique....... san vob CIOHS L’acide formique................. C#H:° 05 Le chloroforme. .... SORA RCRS O LE CfH2Chf Le bromoforme.......,.......... C#H° Br ( 163 ) L'iodoforme....ssss..e.ser.eces. CHI a R Fa { COH L'éther méthylique chloruré....... \ Ch: } CtOH: a bichloruré eee 20 { aval Id, perchloruré.................. CfOChS L’hydro-chlorate de méthylène.... C{Ch?Hf ? 5 CCh°H{ Id. Ghloruré «rss. Ÿ as ; ; C4Ch’H: Id. bichloruré...... PNR RTE ch} Le chlorure de carbone. .......... C#Ch*Ch5 » Parmi ces corps auxquels, sans rien forcer, on pourrait rattacher l'acide prussique et l’ammoniaque, il se rencontre des acides, des bases, des corps neutres, et, par conséquent, les matières les plus disparates au point de vue chimique ordinaire. » M. Régnault admet et il se propose de prouver que tous les corps st disparates, chimiquement parlant, que renferme cette série, que tous ceux qui peuvent être réunis dans des séries analogues, ont cela de commun qu’ils appartiennent au même système mécanique. » Je le répète, je n’ai point à exposer des vues qui le seront plus tard par leur inventeur, mais j'avais à montrer en quoi ces vues se distinguent de celles qui les avaient précédées, à faire pressentir comment elles com- plètent ce qu’on peut appeler maintenant la théorie générale des substi- tutions. Du reste, il est facile de classer ces idées de la façon la plus claire, par les trois propositions suivantes : » 1°, L’expérience prouve qu’un corps peut perdre un de ses éléments et en prendre un autre à la place, équivalent à équivalent ; c’est là le fait général des substitutions; » 2°. Quand un corps se modifie de la sorte, on peut admettre que sa molécule est toujours demeurée intacte, formant un groupe, un système dans lequel un élément a pris la place d’un autre purement et simplement. » À ce point de vue tout-à-fait mécanique, qui est celui dont M. Ré- gnault poursuit l'étude, tous les corps produits par substitution présen- teraient le même groupement et se classeraient dans le même type molé- culaire. À mes yeux, ils constituent une famille naturelle. » 3°. Parmi les corps produits par substitution, il en est un grand nombre qui conservent d’une manière évidente le même caractère chi- 164 ) mique, jouant le rôle d’acide ou de base de la même manière et au même degré qu'avant la modification qu’ils ont éprouvée. » Ce sont ces corps que j'ai considérés comme appartenant au même type chimique, comme faisant partie du même genre, pour parler le langage des naturalistes. » Ainsi s'explique la loi des substitutions, ainsi l’on se rend compte des circonstances dans lesquelles elle ne s’observe pas. » Toutes les fois qu’un corps se modifie, sans sortir de son type molé- culaire, il se modifie selon la loi des substitutions. » Toutes les fois qu’un corps en se modifiant passe à un autre type moléculaire, la loi des substitutions ne s’observe plus dans la réaction. L’indigo bleu est un corps d’un autre type que l’indigo blanc; le perchlo- rure de carbone n’appartient pas au type du gaz oléfiant; l’aldéhyde est sorti du type de l’alcool; l'acide acétique hydraté n'appartient pas au type de l’aldéhyde, etc. C » L'Académie SOU TInENA comment, dans cette longue suite de recher- ches, qui a exigé six ans de travail et le concours des chimistes français les plus habiles, on s’est élevé d’un coin obscur de la science, peu à peu et par la seule force de l'expérience , aux idées les plus générales de la philosophie naturelle. » J'admets donc qu’à travers toutes les substitutions qu’une molécule composée à pu éprouver, alors que tous ses éléments ont été remplacés suc- cessivement par d’autres, tant que la molécule est intacte, les corps ob- tenus appartiennent toujours à la même famille naturelle. » Quand, par l'effet d’une substitution, un corps est transformé en un autre qui présente les mêmes réactions chimiques, ces deux produits ap- partiennent à un méme genre. » L'alcool, l'acide acétique hydraté, l’acide chloracétique, appartiennent à la même famille naturelle. L’acide acétique et l’acide chloracétique font partie du même genre. » Telles sont les bases de la classification naturelle des substances orga- niques, que j'aurai bientôt l’occasion de développer devant l’Académie. » Avant d’aller plus loin, il est juste de signaler ici les travaux des chi- mistes qui ont dirigé la science vers le point de vue qui nous occupe. » Non-seulement par la date de ses observations, M. Régnault se place un des premiers à cet égard, mais par l'importance de ses recherches et par celle des idées qu'il en a déduites, on doit regarder ce jeune chimiste comme ayant avancé plus que personne l’état de la science sur ce point. ( 165 ) » Plus libre en parlant en mon propre nom que lorsque j'étais chargé d'exprimer l'opinion de l’Académie, je me fais un devoir de déclarer ici que les vues de M. Régnault se lient à des études physiques de l’ordre le plus élevé, et qu’elles donnent à la théorie des substitutions un dévelop- pement aussi heureux qu’inattendu, dans son application à l'étude des pro- priétés physiques les plus intimes des corps. » En même temps que M. Régnault, deux autres chimistes bien connus de l’Académie, MM. Persoz et Laurent, se sont aussi occupés de recher- ches concernant la théorie des substitutions. » À la vérité, l'un d'eux, M. Persoz, ne paraissait pas s'occuper de l’ap- plication de cette théorie; mais les formules à l’aide desquelies il a essayé d'exprimer la composition d’un grand nombre de corps minéraux, sont venues cadrer d’une manière parfaite avee les développements que la théorie des substitutions recevait peu à peu de l'expérience. Le système de formules adopté par M. Persoz, et les vues qu’elles expriment en chimie minérale, ont donc trouvé une heureuse application dans un grand nombre de faits que la théorie des substitutions a conduit à découvrir en chimie organique. » Deson côté, M. Laurent s’est livré à une multitude de recherches et il a publié un grand nombre de mémoires à l’appui des lois par les- quelles il avait cherché à prévoir et à expliquer tous les phénomènes des substitutions. Comme nous avons vu plus haut que la principale dif- ficulté que l’on oppose au rapprochement de l'acide acétique et de l’acide chloracétique consiste dans le rôle semblable qu’on est forcé d'attribuer au chlore et à l'hydrogène, il importe de remarquer ici que M. Laurent a insisté sur l'identité du rôle du chlore avec celui de l’hydrogène dans les corps formés par substitution, long-temps avant que l’expérience eût prononcé d’une manière positive à cet égard. » Mon but ne saurait être en ce moment d'écrire l’histoire de la théorie qui nous occupe; lorsque l'expérience en aura sondé successivement toutes les parties, on pourra se livrer utilement à la discussion des idées à priori qui en ont pu souvent prévoir les résultats. » Ainsi mettant de côté toute question historique, et m’arrêtant seulement aux faits, aux expériences qui ont servi de base à mes propres convictions , en un mot en ne consultant que mes impressions personnelles, je dois dire que les premiers résultats dans lesquels j'ai cru reconnaître d’une manière décisive Les éléments d’une vue arrêtée à ce sujet, sont ceux dont la chimie organique est redevable à M. Malaguti. En effet, on sait que cet habile observateur à reconnu que l’éther soit libre, soit combiné, peut toujours ( 166 ) perdre deux équivalents d'hydrogène et gagner deux équivalents de -chlore, sans qu'aucun de ses caractères chimiques essentiels en subisse d’altération; car son pouvoir de combinaison demeure exactement le même ; l’éther chloré est donc toujours de l’éther. » Ma conviction est devenue complète, quand j'ai pu reconnaître la nature précise de l’acide chloracétique et que j'ai vu le chlore remplacer tout l'hydrogène dé l'acide acétique, sans modifier sa capacité de satura- tion, sans altérer en rien ses propriétés que j'appelle fondamentales ; l'a- cide acétique chloré est donc toujours de l'acide acétique. » C'est en partant de ces deux faits, c’est en y joignant ceux que M. Régnault lui-même avait observés dans l’action du chlore sur la liqueur des Hollandais, que j'ai cherché à montrer qu’il existe, en chimie orga- nique , des types capables d’éprouver, sans se détruire, les plus singulières transformations quant à la nature de leurs éléments. » Plus tard, M. Régnault, dans le Mémoire sur les éthers que j'ai déjà cité, donnant une extension encore plus grande à ces vues, a considéré les corps formés par substitution comme appartenant à un même système mécanique. On peut attendre avec confiance les développements qu'il promet de donner à ces premiers aperçus. “RADICAUX ORGANIQUES. » Depuis quelques années, la chimie organique a fait un si fréquent usage de ce qu’on appelle les radicaux organiques , qu'il semblera singu- lier de voir mettre ici en doute, sinon leur existence, du moins la réalité du rôle absolu qu’on leur a fait jouer. » On sait que par radicaux organiques, on entend désigner certains corps composés qui pourraient fonctionner à la manière des corps simples, et qui entreraient comme eux , et suivant les mêmes lois, en combinaison avec les divers corps de la nature. » Si par radicaux organiques, on veut rappeler des corps analogues au cyanogène, à l’amidogène, au radical oxalique ou benzoïque, nul doute que ce ne soient là, en effet, des corps composés qui font fonction de corps simples, comme leurs analogues de la chimie minérale, l’oxide de carbone, l'acide sulfureux, le bi-oxide d'azote et la vapeur nitreuse. » Mais si, par radicaux organiques, il faut, comme le veut M. Berzélius, désigner certains composés invariables qui joueraient le rôle des métaux, la théorie des types, tout en admettant leur concours; ne peut pas admettre deur permanence. (167) » Ainsi, pour fixer les idées, dans la théorie des types l'essence d'amandes amères est un type dans lequel on peut substituer à un équivalent d’hy- drogène un équivalent de chlore, de brome, d'iode, d’oxigène ou d’ami- dogène, sans que le type soit altéré. C'# H°° 0* C:8 H:°0° Ch? C:8 H:°0: O0 C:8 H'° O? S C8 H'° 0: Az° Hi. » Mais tout en admettant que le système C**H'°0* pourrait être rem- placé par un élément, la théorie des types ne le regarde pas comme un groupe invariable. Elle croit qu'on peut lui enlever de l'hydrogène, le rem- placer par du chlore ou lui faire subir toute autre modification, sans que sa nature fondamentale en soit altérée. » En un mot, par une réciprocité facile à prévoir et qui exigerait pour recevoir tout son développement un détail de formules que je ne saurais aborder ici, on arrive à conclure que de même qu’on peut dans un com- posé organique substituer à l'hydrogène de l'acide sulfureux qui joue le même rôle, de même on peut en certaines matières organiques remplacer par un corps simple un groupe de molécules représentant un corps composé. » Dire que la vapeur nitreuse remplace de l'hydrogène dans la nitro- benzine, c'est la même chose que si l’on dit que dans l’éther le potassium peut remplacer l’éthyle. » Mais il n’en faut pas conclure que l’éthyle soit un composé perma- nent, immuable , inaltérable, car l'expérience prouve le contraire. Seule- ment en perdant de l'hydrogène et gagnant du chlore, tout porte à croire qu'il conserve son caractère comme l’éther dont il fait partie garde le sien. » Mais j'admets que dans un type donné il y a certains groupes com- posés qui peuvent être remplacés par des corps simples et qui, à cetitre, mériteraient le nom de radicaux. Ils jouent le même rôle que l’ammonium qui remplace le potassium dans l’alun, par exemple. » Ainsi je ne puis regarder ces groupes comme des corps immuables, car l'expérience a prononcé, et toute théorie qui reposerait sur cette base d’une manière absolue irait irop loin maintenant. » Parmi les recherches qui contribuent le plus à modifier l'opinion sur C. R. 1849, 1% Semestre. (T. X, N°3.) 24 ( 168 ) le rôle des radicaux organiques, on doit citer au premier rang les obser- vations importantes de M: Laurent sur l'essence d'amandes amères, «et celles non moins remarquables de M. Piria sur l’hydrure de salicyle. En résumé, rien n'empêche de conserver le nom de tradicaux organiques à certains groupes moléculaires capables de remplacer des corps élémen- taires et d’être remplacés par eux; maïs ces groupes peuvent se modifier à leur tour par substitution comme les autres corps qui ne jouent pas ce rôle. » Du reste, j'ai eu entre les mains, trop tard pour en faire usage dans cet écrit, un Mémoire de M. Gehrardt, dans lequel ces questions sont exami- nées sous un point de vue qui m'a paru très digne de l'attention des chimistes. NOMENCLATURE, » Parmi les questions qui se présentent à nous, comme étant la consé- quence immédiate du point de vue qu’on vient d'exposer, il y en a une qui mérite üne attention particulière; elle a trait au principe même de notre nomenclature chimique et ‘aux modifications que la marche de la sciénce nous conduit à lui'faire subir. » À l’époque mémorable où les Académiciens français, sous l'influence des découvertes immortelles de Lavoisier, conçurent et développèrent le projet d’une réforme dans l’ancienne nomenclature chimique, on se fonda sur le point de vue que Lavoisier lui-même venait de mettre en évidence, c’est-à-dire sur lexistence de ces corps'indécomposés qu’on ve- nait de reconnaître comme les éléments matériels de tous les corps. » Voyant qu’à l’aide de ces éléments tous les corps de la nature pou- vaient être produits, qu’en les associant deux à deux on formait des corps binaires, qu’en combinant ceux-ci entre eux on produisait des sels, et qu’en combinant les sels à leur tour on obtenait les sels doubles, la nomencla- ture voulut suivre le principe philosophique dans tous ses développe- ments. Elle voulut que les noms des éléments fussent rappelés dans ceux des composés binaires, qu’ils reparussent dans les noms des séls simples, dans ceux des sels doubles, etc. » Ce qui frappe dans la Chimie de Lavoisier et dans la nomenclature qui en fut la conséquente et l'expression, cest l’antagonisme des éléments qui se combinent pour former les composés binaires; c’est l’antagonisme des acides et des bases qui se combinent pour former les sels; c’est l’an- tagonisme des sels qui se combinent pour former les sels doubles, etc. » La Chimie de Lavoisier ‘et sa nomenclature semblaient donc avoir prévu et préparé la théorie électro-chimique, qui n’a eu autre chose à faire qu’à appeler l'un de ces corps antagonistes , l'élément positif et l’autre l'élément négatif. ? ( 169 ) » Mais ne le perdons pas de vue, la grande découverte de Lavoisier c'est la découverte des éléments. C’est là le principe fondamental par le- quel il a renouvelé la chimie et la philosophie naturelle. On ne découvre pas une vérité de cet ordre, sans qu’elle imprime son cachet sur toute nos pensées, et par cela même que Lavoisier venait d'établir que tous les corps de la nature pouvaient se former au moyen de quelques éléments, il devait être conduit à définir les corps composés par les éléments qui les composent, et c’est là en effet le principe que notre nomenclature a consacré. » Maintenant, non-seulement la nomenclature de Lavoisier ne nous suffit plus, mais elle exprime un système d'idées positivement contraire à celui que nous cherchons à faire prévaloir. » Elle ne nous suffit plus, parce qu’en chimie organique on produit des milliers de combinaisons avec trois ou quatre éléments, et qu’en con- séquence les noms de ceux-ci ne sauraient se prêter à dénommer tous les composés qui en résultent. » Elle est positivement contraire au système d'idées exposé plus haut, en ce qu'elle fait dériver toute la notion des corps de la nature de ses éléments, tandis que ceux-ci n’ont plus qu’un intérêt de classification qu'on peut appeler secondaire. : » Il faut que chaque type ait un nom, que ce nom se retrouve dans les modifications nombreuses qu'il peut éprouver, et qu'il ne disparaisse ja- mais tant que Le type lui-même n’est pas détruit. » C’est sur ce principe que j'ai déjà formé les noms suivants : acide acétique et acide chloracétique; — éther et chloréther; — gaz oléfiant et gaz chloroléfiant; — noms qui ont pour objet de rappeler, comme on voit, la permanence des types, malgré l'intervention du chlore dans les composés. » La théorie des types envisage ces corps comme produits en quelque sorte dans le même moule, avec des matières différentes. Elle voudrait que la nomenclature rappelât toujours leur arrangement moléculaire fon- damental , et qu’elle le mît en première ligne, tandis que la nomenclature de Lavoisier s'attache à la matière, en fait ressortir la nature, et place cette notion au premier rang. » La théorie des types vous dit : Voici de l’alun de chrôme ; la nomen- clature de Lavoisier y voit du sulfate de potasse et de chrôme, sous la forme de l’alun. » L’alun est un type; tous les aluns sont jetés au même moule; leur forme est ce que la théorie des types veut rappeler surtout; ce qui définit 24. (170) essentiellement chacun d’eux à ses yeux. Elle en agit comme un artiste qui, en voyant les statues de matières diverses sortant du même moule, vous dira : Voici la Vénus de Milo en fonte, en plomb, en plâtre. Le type artistique le frappe bien avant qu’il ne songe à la matière, et il ne s’a- visera jamais de dire qu’il va vous montrer de la fonte, du plâtre ou du bronze, sous la forme de la Vénus de Milo. » Une réforme complète de la nomenclature organique et de quelques parties de la nomenclature minérale, me paraît donc urgente et possible. THÉORIE ÉLECTRO-CHIMIQUE. » On a vu tout-à-l’heure comment le principe du dualisme introduit par la Chimie de Lavoisier dans la définition de toute combinaison chimique s'était trouvé favorable à la conception de ce qu’on appelle la théorie électro-chimique. On a compris aussi comment la théorie des types moléculaires s'écarte de cet ordre d'idées, car elle ne suppose pas dans les corps deux éléments antagonistes en présence. agissant comme le feraient deux masses douées d'’électricités différentes et maintenues en combinaisons par l’action mutuelle de ces deux électricités. » Une combinaison chimique constitue-t-elle un édifice simple ou un monument double ? voilà la question. Dans la théorie des types, les for- mules se combinent et s’écrivent sans prendre attention à dédoubler ainsi chaque corps en deux autres. Dans la théorie électro-chimique, elles se combinent et s’écrivent de façon à peindre sans cesse à l’esprit ces deux divisions principales de l'édifice qu'elles représentent. » Voilà comment la théorie des types se trouve entrainée à se séparer de la théorie électro-chimique ou plutôt comment cette dernière a été conduite à combattre l’autre dès son apparition. La question du reste est présentée de la façon la plus nette dans la lettre suivante de M. de la Rive. L'habile physicien genevois, dont le nom demeurera lié à l’histoire de l'électro-chimie, m’écrivait le 25 octobre dernier : « J'ai lu avec un bien grand intérêt vos recherches sur les substitutions. » Elles m'ont d’autant plus intéressé que je suis occupé depuis plus d’un an d’un assez grand travail sur les théories électro-chimiques. Je n'ose pas, je vous l'avoue, aller aussi loin que vous, et, sans croire à la théorie de Berzélius telle qu'il l’a présentée, je ne puis cependant m’em- pécher de penser qu'il y a quelque chose de fondé dans la table des » pouvoirs chimiques relatifs des corps. Or, que l'hydrogène puisse exac- » tement jouer le rôle du chlore, c’est ce que j'ai de la peine à admettre. » Permettez-moi de vous demander si les chimistes ne sont pas un Li (171) » peu faciles, quand ils groupent de toutes les facons leurs symboles. Il » y a dans cette facilité de permutations quelque chose qui ne nous sa- ».tisfait pas complétement nous autres physiciens, et qui nous paraît se » prêter un peu trop complaisamment à toutes les combinaisons. N'y a-t-il » pas un peu d’arbitraire dans la manière dont les chimistes font ces choix? » Pour attaquer la théorie électro-chimique, vous groupez vos formules d’une certaine manière; aussitôt, pour défendre cette théorie, M. Berzé- » lius les groupe d’une autre manière : où est la loi de la nature ? » » On me pardonnera de citer cette lettre; elle peint bien les opinions des savants sur des questions neuves encore pour beaucoup d’esprits, et en tout cas fort obscures pour les personnes qui ne les ont pas suivies pas à pas dans leur développement. » Celles qui ont pris part aux recherches expérimentales dont il s’agit, savent à merveille que la théorie électro-chimique a guidé mes premières études, que je l’ai professée et admise pendant long-temps, sur la foi de ses inventeurs. Elles savent aussi que c’est la force des choses, que c’est une expérience claire et concluante, la production de l'acide chloracétique, qui m'a conduit à admettre que l'hydrogène et le chlore jouent le même rôle en certains composés. J'ai construit ma formule d’après l'expérience chimique pure, l'esprit libre et dégagé de toute vue de théorie générale. » Mais admettre que le chlore peut remplacer l'hydrogène et jouer le même rôle que lui, c'était se séparer des chimistes qui veulent expliquer tous les phénomènes des combinaisons , au moyen de ce qu’on appelle la théorie électro-chimique. Je l’ai compris ainsi, et j'ai dù m’en expliquer sans détour. Comment croire d’ailleurs que cette conséquence aurait échappé à la pénétration de M. Berzélius, quand on voit tout le prix qu’il met à don- ner immédiatement une explication selon la théorie électro-chimique de chacun des faits dont la théorie des substitutions s'enrichit chaque jour, et quand on sait apprécier le talent élevé qu’il déploie dans la combinaison des formules que sa théorie exige. » Ce n’est pas à M. Berzélius qu’il était nécessaire de dire que dans les vues de l’électro-chimie, la nature de leurs particules élémentaires doit déterminer les propriétés fondamentales des corps, tandis que dans la théorie des substitutions, c’est de la sätuation de ces particules que les propriétés dérivent surtout. » Nous avons pourtant en ce genre des faits décisifs dans le domaine de la chimie minérale elle-même. Ainsi l’oxigène, le soufre, le sélénium, le tellure , le chrôme, le fer, le manganèse, le magnésium et l’hydrogène, cons- tituent une série de corps capables de se remplacer les uns les autres, sans 7 (172) que la forme ou les propriétés essentielles des composés en soient changées. » Ainsi, M. Berzélius attribue à la nature des éléments le rôle que j’attri- bue à leur position : voilà le fond dé nos opinions respectives ; arrivons maintenant au point où elles se séparent dans la pratique. » Parmi les conséquences de la théorie électro-chimique, l’une des plus immédiates consiste dans la nécessité d'envisager tous les composés chimiques comme des corps binaires. Il faut toujours retrouver dans cha- cun d’eux la particule positive et la particule négative, ou l’ensemble de particules auxquelles on attribue ces deux rôles. Jamais vue ne fut plus ca- pable d’entraver les progrès de la chimie organique. Toutes les difficultés que nous avons éprouvées depuis quelques années dans la recherche des formules fondamentales des corps, les discussions, les malentendus, les erreurs, dérivent des préoccupations que cette vue avait fait naître dans nos esprits. » Quelques exemples vont rendre ces deux points de vue faciles à com- prendre. » Le carbone peut se combiner avec l’oxigène, et forme ainsi l’oxide de carbone et l'acide carbonique. A son tour, l’oxide de carbone se combine avec le chlore et produit le gaz acide découvert par M. J. Davy. La théorie électro-chimique doit voir dans ce dernier un chlorure acide d’oxide de carbone. La théorie des types l’envisage au contraire comme de l’acide car- bonique dans lequel la moitié de l’oxigène est remplacée par du chlore, Ainsi, les corps CO*, CO Ch, CS* sont des modifications du même type (r). » L'eau oxigénée est un type et l’un des plus rets que la chimie possède. Rembplacez l'hydrogène par un métal, et vous aurez les bi-oxides de calcium, de barium , de strontium , et en général les oxides singuliers. Dans ceux-ci, remplacez à son tour la moitié de l’oxigène par du chlore, comme c’est le cas dans l'acide chloro-carbonique, et vous produirez les chlorures décolo- rants. Ainsi l’eau oxigénée, les oxides singuliers et les chlorures décolorants appartiennent au même type, auquel il faut réunir encore les composés que le bi-oxide d'azote forme avec les oxides alcalins , de facon qu’on peut (r) Voici ce que je disais du gaz phosgène en 1828. « Il est facile de voir que l’acide » chloro-carbonique correspond à l’acide carbonique lui-même. En effet, dans toutes » ses combinaisons, 1 vol. de chlore remplace + vol. d’oxigène ; c’est donc comme si l’on » avait transformé l’oxide de-carboneien acide, en remplaçant le demivolume d’oxigène » qu’il fallait y ajouter par un volume de chlore. » (Voyez mon Traité de Chimie, vol. I, p. 513.) (173) avoir, par exemple, la série suivante : » Ces composés d'oxides et de chlore ont recu dans le système électro- chimique, toutes sortes de définitions. On en a fait des chlorures d’oxide, des chlorites, des hypochlorites, guidé qu’on était par la prétendue né- cessité de mettre toujours en présence dans la formule d’un composé, deux corps antagonistes, le corps positif et le corps négatif. » Tel est précisément le caractère des dissidences du moment présent entre l’école électro-chimique et l’école des types moléculaires. » À-t-on Ôôté à l'acide acétique tout son hydrogène, l’a-t-on remplacé par du chlore, nous disons que l'acide acétique et l'acide chloracétique ont le même arrangement moléculaire, et qu'ils doivent offrir les mêmes réactions générales tant que leur molécule ne sera pas détruite. Pressé par les convenances du système électro-chimique, M. Berzélius, tout au contraire, fait de l'acide chloracétique un corps à part dans lequel il ar- range les éléments en deux groupes qu’il suppose combinés. L’acide chlo- racétique devient pour lui un composé d'acide oxalique et de chlorure de carbone, formule que rien ne justifie; car l'acide chloracétique traité par la potasse devrait donner du chlorure de potassium et de l’oxalate de po- tasse, tandis. que d’après mon expérience il donne en réalité de l’acide car- bonique et du chloroforme. » C'est absolument la même chose que lorsqu'on a dit que le bi-oxide de calcium et le chlorure de chaux appartenaient au même type, ce que les expériences intéressantes et décisives de M. Millon ont si bien démon- tré, tandis que M. Berzélius de son côté, s'appuyant de recherches mgé- nieuses, était conduit à établir que la chaux en s’unissant au chlore donnait naissance à un chlorite. » Si M. Malaguti enlève deux équivalents de chloreà l'éther, la théorie des types prévoit et explique qu’à leur place il a dû entrer dans le nouveau pro- duit deux équivalents de chlore. Elle voit de l’éther dans lenouveau produit, quant à la constitution moléculaire et aux propriétés fondamentales. (174) » M. Berzélius de son côté, comme on pouvait le deviner, dispose aù contraire les éléments de ce nouveau corps et ceux des produits dont il fait partie, de façon à leur faire constituer des composés binaires qui, d’après ces formules, posséderaient des réactions tout-à-fait opposées à celles qui ont été reconnues par M. Malaguti. » Partout où la théorie des substitutions et la théorie des types voient des molécules uniques perdant quelques-uns de leurs éléments et les remplaçant par d’autres, sans que l'édifice soit modifié dans sa forme ou ses réactions extérieures, la théorie électro-chimique dédouble ces mêmes molécules, uniquement, il faut le dire, pour y trouver deux groupes an- tagonistes qu’elle suppose ensuite combinés, en vertu de leur action élec- trique réciproque. » Ainsi, dans mon opinion, la théorie électro-chimique a été entraînée hors du cercle que l'expérience noustrace, quand elle a voulu expliquer les faits nouveaux de la chimie organique. Mais est-ce à dire que les propriétés électriques des corps soient sans influence sur les phénomènes chimiques? Non, sans doute. Seulement, on est forcé de convenir que c’est au moment où les combinaisons se font, au moment où elles se détruisent que le rôle de l'électricité peut s’observer. Mais quand les molécules élémentaires ont pris leur équilibre, nous ne savons plus définir l'influence que leurs propriétés électriques peuvent exercer, et personne n’a émis à ce sujet des vues qui soient d'accord avec l'expérience. » J'ai donc été conduit à déclarer que les faits que je venais de découvrir étaient inconciliables avec la théorie électro-chimique de M. Berzélius, qui veut que l’hydrogène soit toujours positif et le chlore toujours négatif, tandis que nous les voyons se remplacer et jouer le même rôle. » Mais je suis loin de nier, pour cela, que les forces chimiques et élec- triques puissent être les mêmes, et il n’y a pas lieu de prendre la défense du rôle général de l'électricité dans les phénomènes chimiques, alors que c’est simplement une théorie électro-chimique particulière qui est en jeu. » Ce que j'ai voulu dire, ce que j'ai dit, c’est que lorsqu'on a essayé de représenter l’état électrique des molécules combinées, on est parvenu à de pures hypothèses, sans résultat pour la science. » Quand, au contraire, comme l’a fait avec tant de bonheur notre con - frère M. Becquerel, on a cherché à mettre à profit cette électricité qui se manifeste au moment des combinaisons ou des décompositions chimiques, on est parvenu aux résultats les plus importants et les plus féconds. » C'est dans cette classe de faits que se rangent les belles découvertes de Davy, celles que M. Becquerel poursuit avec un® persévérance si bien cou- (175) ronnée par le succès; enfin la loi expérimentale dont M. Faraday a lui- même, plus récemment, enrichi la philosophie chimique. » Toutes les découvertes de ces grands physiciens se rapportent aux phé- nomènes de l’action chimique et sont parfaitement indépendantes des vues qu'ils ont pu exprimer sur le rôle de l'électricité dans les corps composés. » Je me suis servi dans le cours de ce Mémoire, et à plusieurs reprises, des réactions des corps comme étant le seul moyen bien propre à en dé- voiler la nature réelle. Une objection se présente toutefois dans les expé- riences mêmes auxquelles j'ai souvent renvoyé le lecteur, ainsi : » Un chimiste qui, sans en connaître l’origine, aurait eu à étudier le corps C'H°ChfO, voyant que sous l'influence de la potasse ce corps se changeait en chlorure de potassium et en acide acétique, y aurait certai- nement vu ou bien un chlorure du radical acétique, ou bien de l'acide acé- tique dans lequel une portion de l’oxigène se trouverait remplacée par du chlore; cependant ce corps n’est autre chose que l’éther chloré de M. Malaguti. » De même, quand je me suis occupé de l'étude du chloroforme C#H*Chf; la manière dont il se comporte avec la potasse, la formation du chlorure de potassium et de l'acide formique qui en résulte, me conduisirent à le considérer comme étant de l'acide formique C*H*0% dans lequel l’oxigène se trouvait remplacé par des quantités équivalentes de chlore; cependant M. Régnault a démontré dans ces derniers temps que le chloroforme n’est autre chose que de l'éther hydro-chlorique du méthylène dans lequel une portion de l'hydrogène à été remplacée par du chlore; le corps C*H$Ch: s'étant converti par cette substitution en C#H*Chf. » Il résulterait de ces exemples que l’on pourrait multiplier, que les réactions ne sont point un guide fidèle, car elles nous conduisent à rappor- ter à l’acide acétique un corps dérivé de l’éther, et à l’acide formique un corps qui représente l’éther hydro-chlorique du méthylène. Mais en y re- gardant de plus près, on voit qu'en effet inaber rabat C‘H=0, l’éther chloruré.......... C'HfO Cf, l'acide acétique........... CH5O 0:, appartiennent réellement au même groupement moléculaire, et qu’en di- sant que l’éther chloruré dérive de l’éther et qu’il engendre l'acide acétique, on n’a réellement rien dit qui soit contradictoire. C. R. 1840, 127 Semsstre. (T. X, N° 5.) 25 Gr) » D'un autre côté l’éther méthylique............ C4H60, l’acide formique.:..... Dsl ter C#H°0 O7, Véther chloro-méthylique ..... C#H6Ch?, le chloroforme........... HOT 4 C#H-Ch: Chi, constituent des corps du même groupement moléculaire, en sorte qu’on peut envisager le chloroforme comme de l'acide formique anhydre, ou comme de l’éther chloro-méthylique bichloruré, sans que ces deux façons de voir ne se contredisent en rien. » Ii résulte de là que les réactions chimiques, sans avoir le caractère ab- solu qu’on leur a prêté souvent, méritent une confiance qui a pu être mo- mentanément ébranlée, mais qu’un examen plus approfondi rétablit à sa vraie place dans nos esprits. » En effet, nous avons admis que les substitutions peuvent dévoiler le groupement moléculaire des corps, en fournissant une suite d'équations de condition auxquelles la formule générale devra satisfaire, Or, il est évi- dent que les réactions métamorphosantes ne sont bien souvent que des moyens d'opérer des substitutions, en mettant à profit des affinités plus compliquées que celles qu'on utilise dans les substitutions ordinaires. » Il faut donc, plus que jamais, se rattacher à l'étude des réactions du corps, et ne pas s'inquiéter de la distance qui sépare souvent le terme d'où l'on est parti de celui où l’on arrive; car il pourra fort bien arriver que ces deux termes, si dissemblables dans leurs propriétés, se ratta- chent réellement l’un à l’autre par la théorie des substitutions et appar- tiennent au même groupement moléculaire. » La loi des substitutions exprime donc üne simple relation expérimen- tale; elle se borne à énoncer un rapport souvent observé entre l'hydrogène perdu et le chlore absorbé par un corps hydrogéné soumis à l’action du chlore. Cette loi établit seulement que si la substance perd r, 2, 3 équi- valents d'hydrogène, elle gagnera 1, 2, 3 équivalents de chlore; mais elle n’explique pas ce fait. » La théorie des types va plus loin; elle explique ce que la loi des substitutions se contente de préciser. Elle envisage les corps organiques comme étant formés de particules, qui peuvent étre déplacées et rempla- cées, sans que le corps soit détruit, pour ainsi dire. Dans les cas cités plus haut, la molécule de l'acide acétique, celle de l’éther, peuvent perdre de l'hydrogène et prendre du chlore, sans cesser de constituer une mo- lécule acide ou basique, formée du même nombre d’équivalents et douée des mêmes propriétés fondamentales. (197) » C’est donc parce que, sous peine de se détruire , la molécule de l’acide acétique doit prendre un équivalent de chlore pour remplacer l'équivalent d'hydrogène qu’elle perd, que cette substitution, ce remplacement sef- fectue. C’est ainsi que la théorie: des types explique la loi des substitutions. » La substitution d’un élément à un autre, équivalent à équivalent, est l'effet ; la conservation du type est la cause. La molécule organique, le type organique, constituent un édifice dans lequel on peut remplacer une assise d'hydrogène par une assise de chlore, de brome ou d’oxigène, sans que les relations extérieures de l'édifice en soïent modifiées. Mais il faut, quand on enlève l’assise d'hydrogène, mettre quelque chose à la place, sinon l'édifice s’écroule ou se transforme. » À peine la loi des substitutions était-elle énoncée, qu’elle devint en Allemagne l’objet de critiques sévères, auxquelles il me parut inutile de répondre. Si cette loi était juste , c'était à l’expérience à nous l’apprendre; si elle était fausse, c'était encore à l'expérience à prononcer. Dans tous les cas, il fallait laisser au temps le soin de lui marquer sa place. » À peine la théorie des types a-t-elle été émise , que les mêmes critiques se sont reproduites , au moins de la part de M. Berzélius ; et malgré tout mon dévouement aux intérêts de la science, j'aurais voulu, de nouveau, laisser au temps et à l'expérience le soin de prononcer sur ces débats. » Mais en y réfléchissant, il m'a paru complétement évident que par suite des recherches de la chimie organique, la chimie générale se trouvait parvenue à une de ces époques de crise, où chacun doit à la science le tri- but de ses convictions. » Il ne faut plus se dissimuler que deux systèmes d'idées sont en pré- sence. L’un qui a pour appui toute l'autorité du passé, les droits acquis d’une possession paisible presque séculaire maintenant, l’assentiment ta- cite d’un grand nombre de chimistes, et qui compte parmi ses défenseurs et à leur tête, un savant illustre entre les plus illustres, M. Berzélius. » L'autre, qui consiste à dire que les corps formés du même nombre d'équivalents chimiques, unis .de la même manière, appartiennent au même type moléculaire et souvent au même type chimique. » Ce dernier attribue au nombre et à l’arrangement des particules une influence de premier ordre, qui, dans des idées de la chimie reçue, ap- partient surtout à leur nature. La loi des substitutions seraït'la démonstra- tion expérimentale de ce nouveau système, et ellelaurait conduit quelques- uns de.ses partisans à l'adapter. Je n'en réclame pas l'invention, car il ne fait que reproduire et préciser, sous une forme-plus générale, des opi- pions qu’on retrouverait dans des écrits d’un grand nombre de chimistes 2D° (178) et en particulier de MM. Robiquet, Mitscherlich, Liebig, Laurent, Persoz, Couerbe, etc. C’est précisément cette coïncidence entre les faits nombreux que la loi des substitutions a conduit à découvrir, et les opinions déjà con- nues relatives à l'influence de certains arrangements moléculaires préexis- tants, qui m’a donné la confiance nécessaire pour les adopter à mon tour, quand j'ai proposé d’admettre des types organiques. » Voilà donc en présence deux systèmes : l'un qui attribue le rôle prin- cipal à la nature des éléments, l’autre qui le réserve pour le nombre et l’arrangement des équivalents. » Poussé à l'extrême, chacun d’eux, suivant mon opinion, se trouverait conduire à l'absurde. Réglé par l’expérience et retenu par elle en de sages limites, chacun d’eux doit prendre une large part dans l'explication des phénomènes chimiques ; et, pour faire comprendre par un dernier mot le sens que j’attache à leur rôle respectif, je dirai qu’en chimie la nature des molécules, leur poids, leur forme et leur situation doivent exercer, chacun de leur côté, une influence réelle sur les propriétés des corps. » C’est l'influence de la nature des molécules que Lavoisier a si bien dé- finie; c’est celle de leur poidsque M. Berzélius a caractérisée par ses immortels. travaux. On peut dire que les découvertes de M. Mitscherlich se rapportent à l'influence de leur forme, et l'avenir prouvera si les travaux actuels des chimistes français sont destinés à nous donner la clé du rôle qui appartient à leur position. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les fonctions alternées et sur diverses for- mules d'analyse; par M. Aucusrin Caucur. « Après les fonctions symétriques de plusieurs variables, c’est-à-dire après les fonctions qui conservent les mêmes valeurs quand on échange ces variables entre elles, viennent naturellement se placer les fonctions que j'ai nommées fonctions alternées, et qui, étant composées de termes alternativement positifs et négatifs, peuvent seulement changer de signe, en conservant au signe près les mêmes valeurs, quand on échange entre elles les variables ou les quantités qu’elles renferment. La considération de ces fonctions conduit à un grand nombre de formules remarquables, soit dans l'algèbre, soit dans la théorie des nombres. Entrons à ce sujet dans quelques détails. » J'ai déjà fait voir, dans l’analyse algébrique, que la considération des fonctions alternées offrait la méthode la plus facile pour l'établissement des formules générales relatives à la résolution des équations du premier degré, quel que soit d’ailleurs le nombre des inconnues. En appliquant (5,0) cette méthode au développement du produit de plusieurs facteurs de la forme 1 + x2, 1H az, 1+xiz,... on trouve (1 + xz) (1 + x°z)(1 + xfz)..... .. (T+ az) — TERME _ 2") (x) 1—2x) (1—x) () 1 + x hetc....+Lx ? nm Lorsque la variable x, réelle ou imaginaire, offre un module inférieur à l'unité, il suffit de faire croître m indéfiniment pour déduire de l'équation (1) une formule donnée par Euler (/ntroduc. in Analysin infinitorum , cap. XVI), savoir, (+ xs) (1 + xz) (1 + xz). = +2 RESTE LA OSE Les théorèmes importants qu'Euler à déduits de cette dernière formule, se trouvent évidemment renfermés, comme cas particuliers, dans les théo- rèmes analogues qui se déduisent immédiatement de Îa formule (r). » Si dans l’équation (1) on remplace d’abord x par x*, puis z par x? Z . —, On en tirera TX Gæ+xz) (+ az) (1x2)... (1 Hamiz) — () 1+xz— Ie - at re +... +atz. » Si dans les formules (r) et (2) on remplace z par — L on obtiendra des formules de même genre qui fourniront les développements des pro- duits G) G—nG—r)... (a), (6x) (22)... (aa), suivant les puissances descendantes de z. » Si, au lieu de développer les produits (3), on se proposait de décom- poser en fractions simples des fractions rationnelles qui offriraient pour dénominateurs ces mêmes produits, on y parviendrait aisément à l’aide de la formule d’interpolation de Lagrange. Ainsi, par exemple, en dési- gnant par f(z) une fonction entière de z, d’un degré inférieur à m, on trouverait généralement (G—zx)(i—zx)... (1 x") f(z f(x) 1— x" (z— x) (z— x")... (z— x") (2) = TNT Le £a) G—z) (1270) Fe) Ga) a) (a) (4) ' Mn) (1— x) (z— x°) 4% LES GeS ) (tx) (1— x) (2 — x) m(m—1) 25 Or ce ere mms) 3 — pm ( 180 ) » Dans les divers termes du développement que renferme la formule (1), les puissances entières de z se trouvent respectivement multipliées par les facteurs DAT ATEN c’est-à-dire par les puissances de x dont les exposants se réduisent aux nombres triangulaires. Si l’on nomme S,, ce que devient le développe- ment dont il s’agit quand on supprime ces facteurs, on aura Ga— zx") (: | FE 1— x" z° m (9) Sn —1+2- = HZ Gr {i—x). +... e +7, et l’on en conclura non-seulement Se pan na et (6) Su— Sn = AZ HAN ŸZ = LASS7S Re) +.., mais encore (5) Sn — (1 42) Sms (1 — LT) 2 Su _s = 0. » Si, dans la formule (6), on pose 3=2?, elle donnera (8) Si = {1 + x js.) et l'on aura par suite Le m I 1 Le = = Ti, EL (9) (1x?) (1+x).. (i+x*)= + CEE X+.. ges » Si, dans la formule (7), on pose z=— 1, elle donnera (10) Sami — AT) Su, et l’on aura par suite [ EL _— 77m (1 — 2m) _ rm—2 (ri) (x) 1x). (1—x = CE +1. Ainsi la considération du développement désigné par S, conduit immé- diatement aux formules (9) et (11), que M. Gauss a données dans le Mé- moire intitulé Summatio serierum quærumdam singularium. » Dans la théorie des nombres, la considération des fonctions alternées fournit, comme je l’ai fait voir précédemment, des théorèmes relatifs aux formes quadratiques des nombres premiers et de leurs puissances. Elle conduit aussi de la manière la plus directe au beau théorème de M. Gauss sur la forme quadratique que peut acquérir le premier membre d’une équation binome, débarrassée de la racine 1; théorème qui peut être (181) étendu, comme l’a remarqué M. Dirichlet, au cas même où l’exposant n’est pas un nombre premier. Voulant montrer comment cette extension peut être opérée, M. Dirichlet a choisi pour exemple le cas où l’exposant est le produit de deux facteurs premiers impairs. La formule qu’il a ainsi obte- nue, et les formules analogues qui correspondraient au cas où l’exposant contiendrait plus de deux facteurs, se trouvent renfermées dans’le théo- rème général qui comprend celui de M. Gauss, et qu'on peut énoncer comme il suit : » Théorème. Supposons que dans l’équation binome LX'— = O0, les facteurs premiers impairs de l’exposant 7 soient inégaux, le facteur pair, s’il existe, étant { ou 8. Lorsqu'on aura débarrassé l'équation de ses racines non primitives, le quadruple du premier membre pourra être présenté sous la forme quadratique X ÆnY?, X, Ÿ, désignant des fonctions entières de la variable x, dans lesquelles les diverses puissances de cette variable auront pour coefficients des nombres entiers. » Nota. Si aux racines primitives de l’équation binome LX'—1—=0, on substitue les racines correspondantes de l'équation binome XL" ie — 0, le produit des facteurs linéaires correspondants aux racines dont il s’agit sera encore de la forme X'—ÆnŸ:. Seulement X et YŸ représenteront deux fonctions entières, non plus d’une variable unique x, mais des deux variables x, y. » THÉORIE DES NOMBRES. — Suite des observations sur les formes quadratiques de certaines puissances des nombres premiers. Théorèmes relatifs aux exposants de ces puissances; par M. Aucusrin Caucur. « Adoptons les notations dont nous avons fait usage dans les articles précédents (pages 5r et 98), et soient en conséquence p un nombre premier impair, n un diviseur de p— 1, k, k,l..., les entiers inférieurs à 7, mais premiers à 7; (182) @x, @x, @u,... les facteurs primitifs correspondants du nombre p, N le nombre des entiers A, k, L,... o une racine primitive de l'équation, (1) LUS enfin À une somme alternée des racines primitives de cette même équation. On pourra partager les entiers ATARI en deux groupes R, RMR Se NEE MROMENEbreer en plaçant ces entiers ou. dans le premier ou dans le second groupe, sui- vant que les puissances de p, dont ils seront les exposants, se trouveront affectées du signe + ou du signe — dans la somme alternée A ; et alors les facteurs primitifs Or, Or, Ou... se trouveront eux-mêmes partagés en deux groupes O1, Or, Or,... et Oz, Or, Ok,... Cela posé soient (2) 1 = ©, Or Or. .., J = O7 Or Or ...; on aura généralement G) fé, De plus, des deux binomes TE A e le premier sera une fonction symétrique, le second une fonction alter- née des racines primitives de l'équation (r); et, si la somme alternée A est telle que l'on ait (4) A —=Æ2n, on trouvera non-seulement (5) ENTRE AY mais éncore (6) I — J — BA, A, B désignant deux quantités entières, dont la seconde pourra s’éva- nouir. Alors aussi l’on aura généralement (D R+HR ++ =RrR+E HA +... = 0, (mod. 2). (183) Toutefois, ces diverses formules ne sont pas applicables aux cas particu- liers où 7 se réduirait à l’un des nombres 3, 4, 8. Mais ces trois cas peuvent être traités séparément et fournissent des résultats déjà connus (voir les pages 60 et 61). » Si l’on suppose l’équation (4) réduite à ANT", on trouvera et par suite 2 À — 2p°, B = o. Mais, si l'équation (4) se réduit à (8) A = — n, B offrira une valeur différente de zéro. Alors aussi des équations (5), (6), jointes aux formules (3) et (8), on tirera N (0) ip = A +R Si d’ailleurs on nomme p* la plus haute puissance de p qui divise simul- tanément À et B, on aura (10) A= px, B'— p\y, æ, 7 désignant deux quantités entières, non divisibles par p; et, en posant N (11) = —— 2, _on verra la formule (9) se réduire à la suivante (12) 4p# = x + ny’. La condition (8) se trouvera effectivement remplie et entraînera la for- mule (12), si le nombre » est de l’une des formes be +3, (4x + 1), ou bien encore de l’une des formes 8Gx + 1), 8(4x + 3), C. R. 1840, 19r Semestre. (T. X , N°3.) 26 (184) pourvu que dans la dernière hypothèse on choiïsisse convenablement ceux des entiers k,k, L, qui devront composer le premier groupe k, k', k"... Ajoutons que l’on pourra prendre pour k, k, k", si nr est de la forme 4x + 3, ceux des DOUTE entiers k, k, L, ... qui vérifieront la condition hk O=s si z est de la forme 4(4x + 1), ceux qui vérifieront, ou les deux con- ditions hk () = 1, k = 1, (mod. 4), ou les deux conditions k Ga) = —1, kÀ = — 1, (mod. 4); si z est de la forme 8(4x + 1), ceux qui vérifieront les conditions (©) = 1, hkh= 1 ou 3, (mod. 8), ou les conditions h (Ge) = — 1, k=5 ou 7, (mod. 8); enfin si n est de la forme 8(4x + 3), ceux qui vérifieront les conditions ©) Te k = 1 ou 7, (mod. 8), ou les conditions ee = —1, À=3 ou 5, (mod. 8). » La valeur de l’exposant # qui correspond à une valeur donnée de n, peut être facilement déterminée à l’aide des considérations suivantes. » En ayant égard aux équations (13) @ = — 1, Or = R; vOi+r, ( 185) et à la formule (7), on tirera des équations (2), — Ry, nRr+y, mRgn +, Ho. — Ra,kRask, rRacprapr, pue ee. (14) Le D'autre part, VAT, étant deux nombres inférieurs à z et premiers à 7, on aura généralement R,rR 1,7 = p, par conséquent (15) RirRni,nt = p; et, comme des deux sommes HI, (n—D+(n—l)= an —(l4#+P), renfermées entre les limites o, 27, il y en aura toujours une comprise entre les limites o, n, l’autre étant comprise entre les limites 7, 27, il résulte des formules (14) et (15), jointes à l'équation (3), que l’on aura toujours (0) CU PER J, g désignant deux nombres entiers propres à vérifier la condition (17) f+s=?, et F, G des produits composés avec des facteurs de la forme Ru,r, dans chacun desquels on pourra supposer les indices /, l’ tous deux m- férieurs à z, et leur somme / +’ renfermée entre les limites 7, 27. Si, d’ailleurs on substitue dans la formule (5) les valeurs de E, F fournies par les équations (16), on trouvera, en ayant égard à la première des équa- tions (10), ; pfE + psG + p\FGx = 0, et par suite (18) PME Æ pen GE Æ pi=mEFGx — 0, 26. ( 186 ) m étant un nombre entier quelconque que l’on pourra réduire au plus petit des trois nombres : J; 8; À» afin que chacun des trois exposants f—m, g—m, À — m, soit nul ou positif. » Posons maintenant pour abréger (19) Pire ro et __ _1.2.3...(4l)æ (20) Ir = (1.2...4) (1.3... l'©)° On reconnaîtra aisément que, si, dans l'expression Ri, Ty on substitue à la racine primitive pde l'équation (1), une racine primitive r de l’équivalence x" = 1, (mod. p), cette expression se transformera en une quantité équivalente au signe près à — D ,n-r. Supposéns qu’en vertu de cette même substitution, les deux produits représentés par é F et G, se transforment en des quantités équivalentes à certains entiers représentés ar F $ et G; la formule (18) entraînera la suivante (21) pp" +ps-m GE pr-mfGx = 0, (mod. p). D'ailleurs, L, l' étant deux entiers inférieurs à m, la condition Il o, (mod.p) n—1l,n—l = ( 187) se vérifiera toutes les fois que la somme /+[' restera comprise entre les limites 0,72, mais elle n’aura plus lieu lorsque la même somme sera com- prise entre les limites n, 22. Donc les nombres entiers $, G seront premiers à p, ainsi que x. D'ailleurs, pour que la somme de trois nombres entiers soit divisible par p, il faut que p les divise tous trois, ou que deux au moins soient premiers à p. Donc, lorsque, dans la formule (21), on prendra pour m le plus petit des trois nombres 7e 8 À; alors des trois exposants f—m, g—m, À —m, deux, au moins, devront s'évanouir simultanément; et comme la sup- position f—m=g—-me=o entraînerait l'égalité des nombres f, g, il est clair que si ces nombres sont inégaux, l’un des exposants nuls sera À— m, l'autre étant g—m ou f —m. Supposons, pour fixer les idées, que les deux exposants nuls soient g—m et À— m, on aura (22) on et par suite on tirera de la formule (11) jointe à la formule (17) (23) u= f —g. Si l'on eût supposé nuls les deux exposants f —m et A — m, on au- rait trouvé u = g — f. Enfin, de la formule (21) combinée avec une for- mule du même genre qui se déduirait non plus de l’équation (5), mais de l'équation (6), on conclura aisément que, si f devenait égal à &) On aurait A= f =8g, et par suite u—o— f — g. On peut donc affirmer que, dans l'équation (12), lexposant u sera toujours équivalent à la valeur numérique de la différence entre les deux nombres représentés par f et g. » Au reste, dans les diverses applications que nous avons faites de nos formules, nous avons toujours obtenu pour la différence f— g une quan- ( 188 ) tité positive; et l’on peut d’ailleurs démontrer que cette différence, qui s’évanouit quand on a A°= n, cesse toujours d’être nulle quand on a, au contraire, comme nous le sup- posons 11, A = — n. » L'équation (21) fournit encore un moyen facile de trouver une quan- tité à laquelle x soit équivalent suivant le module p. On en tire, par exem- ple, en supposant f > g, et par conséquent m = À —= gs (24) z=—$, (mod. p). » D’après ce qui a été dit dans un autre Mémoire ( voir la séance du 28 octobre. 1839), on pourra facilement calculer les nombres entiers G, $ qui sont renfermés dans la formule (24), et dont chacun est le produit de plu- sieurs facteurs de la forme H, y, 1, l désignant des entiers inférieurs à n. » On peut simplifier encore le calcul de l’exposant w, en opérant comme il suit. » Posons, comme à la page 59, (25) P=R, ,Rywe.) Q=R, Rp.) ou, ce qui revient au même, y TS 26 ©}, Or. ©} Op. ( ) P = Q = —————, ? Or Von" * Or Dar: * on en conclura, eu égard aux formules (2), PEUR ©, Oops. . (27) AIT emmener: On trouvera d’ailleurs, 1° en supposant de la forme 8x + 7, mio et par suite { 189 ) Ou Que. = OO... =, On Or... = 0, O4... — I, P I (28) RESTO Qi 2° en supposant 7 de la forme 8x +3, Q=-: E)=-0; et par suite Os Oo. - - — O6, 04... 1 OO Or OP, 15 J° P 15 (29) CO Q = +, Don 3° en supposant n divisible par 4 ou par 8, O,, Our - -—= Osx Oops.» et par suite, P F° (30) Q — LES Supposons maintenant que parmi les entiers premiers à z, mais inférieurs à 5 n, on distingue ceux qui appartiennent au groupe LR LE et dont le nombre sera désigné par : ; les autres, dont le nombre sera dé- signé par j, formant une partie du groupe HONG on aura évidemment, : . N (31) t + jh 0 et, en raisonnant comme ci-dessus, l’on trouvera .U .V (32) P=p'ÿ; Q= p';; U, V désignant des produits composés de facteurs de la forme R,, l, ( 190 ) dans chacun desquels on pourra supposer les indices /, [’ tous deux inférieurs à », et leur somme /+ [’ renfermée entre les limites n, 2n. Or les formules (16) et (32) donneront I Pre UP _U: (33) 1 PT &.0 PT y et de celles-ci combinées avec les équations (28), (29), (30), on déduira trois formules analogues à l’équation (18); puis, en remplaçant encore bp par r dans ces trois formules, on en conclura immédiatement (34) frs =ir Î: si z est de la forme 8x +7; RE. (35) RENTE ne sin est de la forme 8x + 3; et (36) f—e= À, si z est divisible par 4 ou par 8. » Puisque des deux différences D ETE la seconde est le produit de la première par l’un des nombres entiers 1,2, 33 si la première s'évanouit, la seconde s’évanouira pareillement, et l’on aura, en vertu de la formule (31), St EN 1= ] == n° Or cette dernière condition ne peut être remplie que dans le cas où les divers facteurs de l’un quelconque des produits P,Q, facteurs dont le N x nombre est 3 Sont, deux à deux, de la forme R 7, R_ 5 55 par conséquent dans le cas où l, n—1l, appartiennent au même groupe; ce qui suppose 4° — 7. Donc, lorsque A°— — n, la différence à — j,et par suite la différence f—g, ne peuvent s'évanouir. » ( 191 ) M. Bensamn Dezrssenr fait hommage à l’Académie du 4° volume de ses Icones selectæ Plantarum. (Voir au Bulletin bibliographique.) « Les plantes figurées dans le 4° volume des Zcones selectæ appartien- nent toutes à la famille des Composées qui, dans ces dernières années, a été l’objet des laborieuses et savantes études de M. de Candolle. Le nombre des genres dont ce volume fait connaître l’organisation est de 86, parmi lesquels on peut citer comme très remarquables les suivants : Chresta, Rumfordia, Flourensia, Mesogramma, Robinsonia, Ealbisia, Dolomiæa, Thevenotia, Chionoptera et Leucomeris. Les dessins ont été faits à Genève par M. Heyland, sous les yeux de M. de Candolle, qui a fait servir à cet effet les exemplaires de plantes sur lesquels les genres ont été établis. M. J. Decaisne a exécuté à Paris les analyses florales. » NOMINATIONS. La sxcrion ne Paysique, par l'organe de M. Poisson, propose de dé- clarer qu'il y a lieu d’élire à la place vacante dans son sein par suite du décès de M. Dulong. L'Académie, consultée, par voie de scrutin, sur cette question , décide, à une majorité de 31 contre 6, qu'il y a lieu d’élire: en conséquence la Section présentera dans la prochaine séance une liste de candidats; MM. les membres en seront prévenus par billets à domicile. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. ANATOMIE cOMPARÉE. — Remarques à l'occasion d'une Note de M. Mandi, sur la structure des écailles de poissons. — Lettre de M. Acassiz. (Renvoi à la Commission chargée de faire un rapport sur la Note de M. Mandl.) « Jai appris dans le temps que M. Mandl avait lu à l'Académie, le 24 juin 1839, les résultats d'observations qu'il a faites sur la structure des écailles des poissons, et que ses conclusions différaient de celles que j'ai publiées sur le même sujet. Mais ne connaissant pas exactement ses objections, j'ai dû attendre pour lui répondre que son Mémoire fût publié, Depuis qu'il a CG. R, 1840, 1°r Semestre. (T.X, N° 5.) 27 (192) paru dans les Annales des Sciences naturelles, en octobre dernier, j'ai revu soigneusement toutes les observations que j'ai publiées, il y a main- tenant dix ans, dans le genera et species des poissons rapportés du Brésil par Spix, et que j'ai décrits pendant mon séjour à Munich, en 1829. J'ai également répété mes observations sur l’ensemble des écailles de poissons, dont j'ai exposé les résultats dans un des premiers chapitres de mes Re- cherches sur les poissons fossiles. En rappelant ces faits, je désire con- vaincre l’Académie que ce n’est point sur des souvenirs vieillis que je viens relever les assertions singulièrement légères de M. Mandl, mais bien après un nouvel examen de l’ensemble de la question. Il m'importe d’ailleurs d'insister sur ce point, et de faire connaître les choses telles qu’elles sont, car M. Mandl répète si souvent, dans son Mémoire, que les différences qui existent entre ses observations et les miennes proviennent de l’insuffi- sance des moyens d’observation dont je dispose, qu’on pourrait le croire très au fait de ce qui se passe dans mon cabinet d’études, et cependant je n'ai pas l'avantage d’être connu de lui. Au reste, M. Mandl, qui se pique d’être au courant de tout ce qui concerne l'observation microscopique, tant en France qu’à l'étranger, devrait savoir que je possède un excellent microscope de Frauenhofer, d’une construction particulière, dont M. Dôl- linger, l’illustre physiologiste de Munich, qui, par ses recherches micros- copiques, a jeté un si grand jour sur l’embryologie et la circulation du sang dans les vaisseaux capillaires, a publié une description, avec plan- ches, en 1830, et qu’il envisageait comme le meilleur instrument de ce genre connu alors. » Je dirai encore que les observations dont je vais exposer les résultats, ont été faites sur les écailles de plus de 300 espèces, appartenant à toutes les familles de la classe des poissons , sans compter les nombreuses obser- vations que j'ai faites sur la structure des écailles des poissons fossiles. Ce- pendant, je me bornerai à énoncer ici les résultats généraux de ce travail, dont je donnerai les détails, accompagnés de nombreuses figures , dans un Mémoire que je me propose de publier prochainement. » M. Mandl prétend que je me suis trompé en affirmant que les écailles sont composées de lames superposées ; il assure au contraire qu’elles sont formées de cellules juxtaposées. | cherche même à le démontrer dans les écailles de la loche ; et cependant, dans ce même poisson, je suis parvenu à séparer les lames d’accroissement les unes des autres, et dans des coupes transversales nombreuses de différentes écailles, jai vu, à un grossisse- ment de 250 fois le diamètre, la superposition de ces lames dans toute (198 ) l'épaisseur des écailles ; j'ai même déjà publié une figure d’une semblable coupe de l’écaille du Salmo Trutta, dans mon Histoire naturelle des pois- sons d’eau douce. » M. Mandl affirme plus loin que les traits divergents à la surface des écailles que j'ai décrits comme des sillons, sont de véritables canaux. Yose à peine croire que M. Mandl ait confondu les tubes médians des écailles de la ligne latérale (qui se ramifient quelquefois à leur extrémité posté- rieure) avec les sillons de leur surface; ce serait lui imputer une erreur trop grossière, et cependant je n’entrevois pas d'autre explication de ce qu’il avance ; mais ce que je puis affirmer positivement, c'est que les au- tres écailles n’ont jamais de canaux à leur surface, mais bien des sillons écrasés par le haut et qui se prolongent du bord d’une lame supérieure d’accroissement au bord de la lame inférieure suivante, comme le démon- trent évidemment toutes les coupes transversales que l’on peut faire sur une écaille quelconque qui offre de pareils traits. » M. Mandl prétend encore que les dentelures du bord postérieur des écailles pectinées ne sont pas des échancrures des bords de leurs lames, mais bien de véritables dents ayant une racine enveloppée d'un sac. 1 suffit d'examiner les écailles des Sciènes, que M. Mandi cite comme exemple, en éloignant et en rapprochant successivement l’écaille du foyer du microscope, pour se convaincre que tout ce prétendu appareil den- taire ne repose que sur des illusions d'optique, résultant de la différence d'épaisseur de ces dentelures à leur base et à leur pointe, et qu’en réalité les pointes qui hérissent le bord postérieur des écailles des poissons que j'ai appelés Cténoïdes, sont simplement le résultat d’échancrures plus ou moins profondes de ce bord, et non des dents détachées. » Enfin, M. Mandl paraît ignorer complétement qu'il existe des écailles émaillées qui différent très sensiblement par leur structure de celles des poissons ordinaires et que l’on observe chez les poissons d’un ordre dont la plupart des espèces sont éteintes et que j'ai appelés garoïdes. 1] ne s’ar- rête pas davantage à l'examen du chagrin des chondroptérygiens qui forment mon ordre des placoïdes. » Je n’entrerai pas dans de plus longs détails sur la structure des écailles de poissons, je conclus seulement de mes nouvelles observations que la des- cription que j'en ai donnée précédemment est exacte , et que la manière de l'envisager de M. Mandl est fausse en tous points. » Quant à l'application que j'ai faite de cette étude des écailles à la clas- sification des poissons, M. Mandl me reproche justement une erreur. Lors- 27. ( 194 ) que j'ai décrit les muges comme des cycloïdes, je n'avais à ma disposition que les écailles d’un muge du Brésil très mal conservé, dont les écailles usées par le frottement ne présentaient plus de dentelures à leur bord pos- térieur; mais un nouvel examen de plusieurs espèces de ce genre m'a con- vaincu queles muges sont bien des cténoïdes, comme M. Mandl l’a indiqué. » M. Mandl termine son Mémoire en affirmant que j'ai réuni dans une même famille des poissons qui ont des écailles de structure très différente. Pour répondre à cette assertion, je reprendrai simplement l'exemple cité par M. Mandl des cobitis que je range, avec tous les ichthyologistes moder- nes , dans la famille des cyprins. On peut se convaincre, en comparant les écailles des cobitis avec celles des gobio, des barbus et même avec celles des carpes proprement dites, pourvu que l’on observe de jeunes écailles avant que l’usure ait altéré leur surface, qu’elles présentent exactement la même structure, c'est-à-dire qu’elles sont formées de lames à bords simples, comme chez tous mes cycloides, et que par conséquent l’inconséquence qui m'est reprochée tombe d’elle-même. » J'aurais adressé plus tôt ces réclamations à l’Académie, si, avant de le faire, je n’avais pas voulu revoir complétement mes observations précé- dentes, afin de prévenir toute nouvelle contestation à ce sujet. Les figures qui accompagnent mon Mémoire, et qui sont toutes dessinées par M. le D' Vogt qui m'a aidé à revoir ce long travail, ne laïsseront, je l’espère, plus aucun doute sur la véritable structure des écailles de poissons. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Second supplément au Mémoire sur le tirage des voitures et sur le frottement de seconde espèce; par M. Dururt. — (Ex- trait par l’auteur.) (Commission précédemment nommée.) « Les expériences de tirage faites par M. Dupuit, à l’aide de plans in- clinés, n’ont jamais donnélieu ni à des chocs, ni à des glissements, comme le prétend M. Morin. Si ces accidents s'étaient présentés dans ce système d’expérimentation, ils n’auraient pu donner des résultats réguliers, tou- jours liés entre eux par une même loi, quel que fût le diamètre, le terrain, et la hauteur des plans. » Ainsi, dans une expérience, faite le 29 août 1839, en présence de la Commission du roulage, différents diamètres abandonnés du haut d’un plan incliné de 1" de hauteur, ont parcouru les espaces suivants, dont (195) on à déduit la résistance relative au diamètre d’un mètre, dans l’hypothese des deux lois de la racine carrée et de la première puissance. RÉSISTANCE POUR LE DIAMÈTRE DE L METRE. ESPACES DIAMÈTRE Loi i PEUR ÉD 46 OBSERVATIONS. S racine carrée Coulomb I = I 5 VD. s D. D. 0 ,0274 Si la loi de Coulomb et de M. Morin était exacte, il faudrait que les chiffres 0,0264 de la 4° colonne fussent égaux entre eux. 0,0282 Cette condition est au contraire sa- tisfaite par ceux de la 3€, qui vérifient 0,0313 ainsi la loi de la racine carrée. 0,0310 0,0320 » Les chiffres relatifs à la loi de la racine carrée sont peu différents entre eux; ceux de la première puissance qui devraient vérifier la loi de Coulomb et de M. Morin, donnent des différences de 300 pour cent et s’écartent d’une manière régulière. » Ces résultats ont été confirmés par des expériences faites avec. le dynamometre à compteur de M. Morin. » On peut prouver par la géométrie élémentaire, que quand le tirage est proportionnel à la pression, il est indépendant de la largeur de la bande, et en raison inverse de la racine carrée du diamètre: ces deux propriétés résultent de ce que dans le cercle, les cordes sont proportion- nelles à la racine carrée du rayon et à la racine carrée de la flèche. » Suivant l’auteur, Coulomb s’est trompé dans ses expériences sur les diamètres, parce qu'il lui était impossible, dans une longueur de 0°,80 au plus, de reconnaître si le mouvement de ses cylindres était uniforme ou accéléré. Le rapport du poids additionnel, représentant le frottement de roulement aux masses en mouvement, était trop faible pour que l’accélé- ration de vitesse fut perceptible. » L'auteur attribue les erreurs des quatre expériences de M. Morin sur le même sujet, à ce que pour les deux premières, les différents diamètres n’ont pas roulé sur le même terrain, et pour les deux dernières à des er- (196 ) reurs de calcul, telles que pour l’une, les résultats une fois corrigés vien- nent tomber entre les deux lois, et que pour autre ils viennent prouver rigoureusement la loi de la racine carrée. » Les neuf expériences de M. Morin sur la pression contiennent neuf erreurs de calculs et ne peuvent par conséquent rien prouver. » Les expériences sur la largeur des bandes supposent à la fois que le tirage est proportionnel à la pression, en raison inverse du diamètre et dépendant de la largeur de la bande; ce qui ne peut pas être, comme on vient de le dire. » Les expériences sur l'influence de la vitesse sur le pavé de Paris sont viciées par un grand nombre d'erreurs de calcul et par le principe er- roné des diamètres: on ne peut donc admettre les formules de M. Morin. » En faisant passer continuellement les voitures sur la même piste pour apprécier quelles sont les roues qui dégradent le plus les chaussées, M. Morin se place dans des circonstances exceptionnelles qui ne ressem- blent en rien à ce qui se passe sur les routes bien entretenues où les roues circulent sur toute la surface. On sait parfaitement aujourd’hui prévenir, par l'entretien, les dégradations que M. Morin cherche à produire: il n’y a donc rien à demander à la police du roulage sous ce rapport. D'ailleurs la manière dont M. Morin évalue ces dégradations est tout-à-fait irration- nelle. Il n’est pas exact de dire que plus une ornière est tirante, plus elle est dégradée, car elle n’est jamais plus tirante que dans les moments où l’on vient de la réparer. L'auteur cite des expériences de M. Morin dans les- quelles le tirage va en diminuant à mesure que l’ornière augmente de pro- fondeur. » Il ne faut chercher à prévenir par la police du roulage, si coûteuse à l'industrie des transports, que les dégradations que l’art de l'entretien des routes ne peut empêcher; on ne peut donc, comme le fait M. Morin, scin- der ces deux questions et imposer des réglements à l’industrie du roulage, sans s'inquiéter si les routes peuvent s'en passer. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Vote sur une nouvelle soupape de sûreté pour les machines à vapeur ; par M. Sorez. (Commission des rondelles fusibles.) « Cette soupape, dit l’auteur, se distingue de celles qui ont été jusqu'ici proposées , surtout en ce qu’elle ne permet pas à la vapeur de dépasser le degré de pression déterminé, tandis que dans la plupart des appareils 8 P q p'up PP (197) ordinaires, malgré l'ouverture des soupapes, la force élastique de la va- peur peut augmenter dans la chaudière de plus d’une atmosphère, ce qui est parfois suffisant pour déterminer une explosion. » La nouvelle soupape avertit par un bruit de sifflet très fort, du mo- ment où la vapeur a atteint la limite de pression qu'on ne doit pas dé- passer. À ce moment elle arrête la combustion dans le foyer en fermant un registre. » Un second bruit différent du premier , mais non moins intense, an- nonce quand la chaudière a besoin de recevoir de l’eau. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Mémoire sur les causes qui produisent l'explo- sion dans les machines à vapeur ; par M. Jacquemer. Cé Mémoire est transmis par M. le Ministre des Travaux publics, à qui l’Académie en avait demandé communication, comme pièce pouvant servir au travail de la Commission qu’elle a chargée, sur l'invitation de l’admi- nistration, de s'occuper des moyens propres à diminuer la fréquence des explosions dans les machines à vapeur. MinÉéRaLoGIE. — Mémoire sur plusieurs espèces minérales qu'on trouve à Moresnet, près d’Aix-la-Chapelle; par M. À. Levy. (Commissaires, MM. Al. Brongniart, Cordier, Beudant, Sturm.) NaviGation. — Nouvelle méthode pour calculer la marche des chronome- tres et les différences de longitude; par M. Daussy. (Commissaires, MM. Arago, Beautemps-Beaupré, Savary.) Topocrapmie. — Considérations sur la représentation du terrain dans les cartes topographiques; par M. Ameun, professeur de dessin à l’École régimentaire de Montpellier. (Commissaires, MM. Poncelet, Savary. ) M. Durour, consul de France à San Remo, transmet un Mémoire de M. Panizzx Savio. Ce Mémoire, écrit en italien, contient des considé- rations théoriques sur le mode de reproduction des champignons; l’au- teur annonce l’envoi prochain d’un semblable travail sur une classe de lichens. (Commissaires, MM. A. de Jussieu, Ad. Brongniart.) ( 198 ) CORRESPONDANCE. M. Araco donne, d’après une Lettre de M. de Humboldt, quelques détails sur les derniers instants de M. Brumensacu, l’un des huit associés étran- gers de l’Académie. Ce vénérable naturaliste est mort à Gœættingue le 22 janvier 18/40, à l’âge de 88 ans. Sa fin a été exempte de douleurs, et son esprit paraît avoir conservé jusqu’au bout toute sa sérénité. ASTRONOMIE. — /Vouvelle comte. MM. »e Humsoror et Scaumacuer écrivent à M. Arago que M. Galle, de Berlin, a découvert, le 25 janvier 1840, une nouvelle comète, plus faible que celle du-2 décembre dernier. Le 25 janvier, à 11*45'54" de temps moyen à Berlin, elle était par 304° 24! 13,8 d’ascension droite et par 63°7'28",6 de déclinaison boréale. Le mouvement propre diurne semblait être de + 3°54/ en ascension droite et de 0° 0’ en déclinaison. ASTRONOMIE. — Orbite parabolique de la comète découverte à Berlin le 2 décembre 1839, par M. Galle. M. Varz a observé le nouvel astre, à Marseille, du 1° au 15 janvier. L'ensemble des quinze positions lui a donné ces éléments : Temps du passage au périhélie. Distance Longitude Nœud. Inclinaison. Sens périhélie. périhélie. du mouvt. Janvier 4,4956 t. m.de Paris. 0,6185 192°14/45" 120° 030" 53°6'27" Direce. Trois observations faites à Paris par MM. Eugène Bouvard, Laugier et Mauvais, du 8 au 14 janvier, ont conduit M. Mauvais à l'orbite sui- vante : Janvier 4,4977 t. m.de Paris. 0,6185 192°15'50" 119°59/39" 53546" Direct. Cinq observations faites par les mêmes astronomes, entre le 8 et le 14 janvier, ont donné à M. Zaugier : Janvier 4,5251 1. m.de Paris. 0,6179 192°1123" 119°5352". 53°622" Direct. Ces éléments paraboliques représentent assez bien les observations pour qu'il n’y ait pas lieu à chercher des éléments elliptiques. ( 199 ) MÉTÉOROLOGIE. — Pluie diluviale. — Extrait d’une Lettre de M. Varz à M. Arago. En adressant le tableau des observations météorologiques qu'il a faites à Marseille en 1839, M. Valz signale la circonstance singulière que cette année 1830, a été à la fois et la plus sèche dont on ait conservé le souvenir dans le midi, et l’année où il est tombé la plus forte averse. « Le 21 sep- » tembre, dit M. Valz, un violent orage occasionna ici la plus forte pluie » qu'on y eùt encore vue : 40 millimètres en 25 minutes... La Canne- » bière, que vous connaissez, cette rue de 30 mètres de large avec une » pente de 13 millimètres par mètre, fut entièrement submergée pendant » 5 minutes. L'eau s’y était élevée de 0”,45 au-dessus du trottoir. Il y pas- » sait de 30 à 35 mètres cubes d’eau par seconde. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les recherches faites antérieurement à celles de M. Péligot, concernant la composition de la canne à sucre. — Extrait d’une Lettre de M. Gursourr. « ... Je ne rappellerai pas ici les travaux si importants de Dutrône, ni d’autres encore; mais je crois devoir faire connaître qu’un pharmacien, chi- miste aussi habile que modeste, que le sort a jeté loin de son pays, a profité de son séjour à la Nouvelle-Orléans pour faire une analyse complète de la canne à sucre, et les résultats qu'il a obtenus méritent certainement d’être cités. M. Avequin, dont le Mémoire se trouve imprimé par extrait dans le Journal de Chimie médicale, année 1836, pages 26 et 132, a re- connu, comme M. Péligot, que la canne, bien que ne fournissant environ que 6,50 de suc, ou de vesou, aux meilleurs moulins, en contient cepen- dant 0,90 ou 0,91; en sorte, ditil, qu'un habitant qui fabrique annuel- lement 300 boucauts de sucre, en obtiendrait 544 sil pouvait extraire tout le jus que la canne renferme. Dans la pratique, ajoute-t:il, on n’atteindra jamais ce terme; mais au moyen de quelques perfectionnements dans les presses à cylindre, il serait possible d'obtenir 75 de jus pour 100 de canne, ce qui ferait plus des quatre cinquièmes de ce qu’elle en contient. » M. Avequin ne porte cependant pas aussi haut que M. Péligot la quan- tité de sucre que l’on peut retirer de la canne; mais cela tient évidemment au climat de la Louisiane, qui est peu propre à la culture de la canne, car elle y dégénère; et l'on sait aussi que ce végétal est d'autant moins sucré qu'on le cultive plus en dehors des tropiques, à tel point qu’il serait pro- C.R. 1840, rer Semestre. (T. X, N°5.) 28 ( 200 ) bablement peu profitable de chercher à le répandre en Algérie. D'ailleurs, les résultats de M. Péligot se trouvent vérifiés, jusqu’à un certain point, par ceux de Dutrône qui indique, pour le suc de la canne , une variation de densité depuis le 5° jusqu’au 14° degré de Baumé, et qui admet dans ce dernier 25 livres 11 onces de sucre par quintal; ce qui ne ferait pas moins de 23 de sucre pour 100 de canne; mais ce produit est tout-à-fait un maximum qui ne sera jamais atteint dans la pratique, non plus pro- bablement que le résultat un peu inférieur de M. Péligot. ».Je vous prie, M. le Président, de vouloir bien mettre sous les yeux de l’Académie différents produits des analyses de M. Avequin , qui sont aussi remarquables par leur pureté que par leur nature. Il ÿy a déjà plusieurs années qu'ils ont été donnés par M. Avequin à l'École de Pharmacie de Paris. Un homme capable de les obtenir aurait à se plaindre de ses con- frères et de l'établissement auquel il a donné de si loin un témoignage de son souvenir, si pas une voix ne s'élevait dans sa patrie pour défendre ses travaux contre l’oubli dont ils paraissent menacés. » M. Rosiquer confirme ce qui est dit dans la lettre de M. Guibourt de l’époque du travail de M. Avequin, et de celle à laquelle l'École de pharmacie a reçu les produits qui sont mis sous les yeux de l’Académie. M. Tnévarp ajoute que M. Péligot avait connaissance du travail de M. Avequin, et qu’il n'avait pas manqué de le mentionner dans son Mé- moire. CHIRURGIE. — Vouvelle opération pour guérir le strabisme. — Lettre de M. DxerrFEensAcH. « J'ai fait, dit M. Dieffenbach,, trois fois cette opération avec un complet succès, et les individus guéris ont été présentés à la Société médicale de Berlin, ainsi qu’à M. Jungker, célèbre oculiste, qui peuvent constater cet heureux résultat. » Le premier individu opéré était un enfant de 7 ans, louchant fortement en-dedans, de l'œil droit. Je fis l'opération de la manière suivante : les pau- pières furent séparées par des crochets, puis j'enfonçai dans la conjonctive de l'angle interne de l'œil, un petit crochet bien pointu, qui fut remis entre les mains d’un aide. Je tirai alors le globe de l’œilen dehors, et je coupai d’abord la conjonctive, en pénétrant de plus en plus dans la profondeur, jusqu'à ce que je rencontrasse le muscle droit interne, qui fut aussi- ( 201 ) tôt coupé avec des ciseaux fins. L’œil, attiré par le muscle droit externe, fit de suite un mouvement brusque en dehors, pour se placer alors au milieu, dans une position normale. L’hémorragie ne fut pas considérable, et l'inflammation dont l'opération fut suivie,se borna seulement à l’angle interne de l'œil. Le traitement consistait en des compresses froides; en huit jours le malade fut complétement guéri. » Le second malade, un enfant de 10 ans, affecté d’un fort strabisme convergent de l'œil droit, me fut présenté pour être opéré. Le procédé fut presque le même que pour le premier cas. La conjonctive fut incisée, l'œil fixé en dehors, et le muscle coupé. Cependant je n’observai pas que le globe de l'œil fit un mouvement brusque en dehors comme chez le premier individu; il se fixa au milieu, et la guérison fut également achevée au bout d’une semaine , par le même traitement. » Le troisième malade, un garçon de 15 ans, affecté dès sa première année d’un strabisme convergent de l'œil gauche, fut opéré par moi à la Charité. Le procédé fut le même. Après avoir coupé le muscle interne, le globe fit au premier moment un mouvement en dehors, alors il prit une position naturelle. Huit jours après l'opération, il fut complétement guéri, etil n'existe plus une trace de strabisme. » M. Araco, à l’occasion de cette communication, rappelle le procédé imaginé par M. Wollaston, pour la guérison du strabisme, et exprime le regret de ne pas trouver, parmi les opuscules de l’illustre physicien qui ont été publiés depuis sa mort, la théorie fort délicate d’un moyen, qui paraît avoir été employé avec un plein succès quand on s’est conformé aux régles qui en devaient diriger l'emploi. Si, comme il y a lieu de le craindre, il ne se trouve rien qui y ait rapport dans les papiers du savant anglais, M. Arago, qui a recu ses confidences sur cet objet, se propose de remplir cette lacune de la science. MÉTÉOROLOGIE. — Sur un phénomène observé à Fontainebleau, le 22 dé- cembre 1839. « Le dimanche 22 décembre, entre 5 heures et o heures du soir, par un temps doux et pluvieux, on a remarqué, à Fontainebleau, dans plu- sieurs rues de la ville, que des flammes phosphoriques s’échappaient de petites mares boueuses. Ces flammes, en sortant de l’eau du fond de la- quelle elles: paraissaient s'élever, produisaient une crépitation sensible. 28. ( 202 ) Partout où l’on a observé ce phénomène, l'air était imprégné d’une forte odeur de phosphore qui se faisait sentir à une distance assez éloignée des flaques d’où les flammes s’échappaient: plus où agitait l’eau, plus on augmentait la fréquence des clartés phosphoriques. » Pendant plusieurs jours, avant le 22 décembre, il avait plu. Ce jour là même le temps était pluvieux, très humide, couvert et lourd. » Cette Note est de M. de la Selve, sous-intendant militaire à Fontaine- bleau. Le phénomène qui y est rapporté a été remarqué par plusieurs autres personnes, dans des rues différentes de celles où M. de la Selve a fait ses observations. Ces personnes ne donnèrent à ce phénomène qu’une attention vague : M. de la Selve porta sur ces détails une attention plus spéciale, et il recueillit les circonstances consignées dans la Note ci-dessus qu'il a rédigée, vers le 15 janvier, pour la remettre à M. Costaz, qui la lui avait demandée. M. Sausserer , cultivateur, écrit relativement à une modification qu'il croit qu’on pourrait faire subir avec avantage à la construction d’une ma- chine employée à battre le blé, machine qu’il ne désigne pas d’ailleurs suf- fisamment pour qu’on puisse reconnaître quelle est celle qu’il a eue en vue. M. ne Paravey écrit relativement à la patrie du maïs. La ressemblance entre le nom que porte cette plante en Chine et celui que lui donnent, au dire de Stevenson, les Araucaniens, lui paraît ne pouvoir être fortuite; et quelques autres considérations le portent à penser que cette céréale serait passée du nord de l’Asie dans le nord de l'Amérique. Suivant lui, les Azièques l’auraient apportée dans l'Amérique centrale d’où elle se serait répandue dans l'hémisphère austral, ne conservant d’ailleurs son nom originaire que vers le point le plus éloigné de celui où elle aurait été primitivement introduite. MÉTÉOROLOGIE. — Sur les transports opérés par la foudre. — Lettre de M. Pecrier. « L'interprétation du fait communiqué par M. Hubert, dans la séance du 20 du mois dernier, celui d’un homme foudroyé, enlevé et transporté à une grande distance, rentre dans le travail sur les trombes que j'ai soumis au jugement de l’Académie. Son explication est dans le passage suivant que j'en extrais. » Un nuage n’est point un corps proprement dit, tel qu’on entend or- ( 203) dinairement ce mot; ce n’est point un tout dont les particules soient so- lidaires, comme celles des corps solides ou même celles des liquides par leur adhérence et leur proximité. Les espaces qui les séparent main- tiennent leur isolement et leur indépendance, et ce n’est que lors de leur condensation par une cause quelconque, que leurs masses se rapprochent quelque peu des corps ordinaires et se prêtent plus facilement aux échanges électriques. Cette indépendance des particules de vapeur peut exister à des degrés fort divers et passer de l’isolement complet à une densité semblable à celle d’une demi-liquidité, comme on le voit dans la portion inférienre de certaines trombes. L’électricité provenant de l’évaporation, forme au- tour de chaque particule de vapeur une sphère d'action qui est plus ou moins stable, suivant leur degré d'isolement. Si ces particules sont éloi- gnées les unes des autres, si elles ont conservé une grande indépen- dance, si elles ne se sont pas groupées en parties plus considérables, elles gardent chacune toute leur énergie électrique, toute la tension qu’elles ont acquise, et la masse de vapeur agira avec une puissance d’action pro- portionnelle à la somme de ces forces partielles, sans qu'il y ait de dé- charges notables. Elle ne produira que les effets d'électricité statique d'attraction et de répulsion, et ceux de simple rayonnement. » Si, au contraire, les particules de vapeur sont assez rapprochées pour que leurs sphères électriques se pénètrent profondément, si la ré- pulsion de toutes ces sphères agit plus fortement que le lien qui les unit à la vapeur, toutes les particules intérieures perdront une portion de leur électricité au profit des particules extrêmes ; il se formera autour de la masse nuageuse une couche d’électricité libre, comme il s’en forme autour de nos conducteurs ordinaires. Le nuage ou masse de vapeur aura par conséquent deux ordres de tension: la tension de l'électricité libre à la surface et celle de l'électricité conservée autour de chacure des molécules. » Le nuage agit au moyen de ces deux tensions et il développe sur les corps voisins une électricité contraire, à l’état libre. Les deux électricités libres s’attirant réciproquement, se précipitent l’une vers l’autre et pro- duisent une explosion par leur neutralisation. L'électricité particulaire, celle qui forme les sphères des molécules isolées, ne peut faire partie de ces échanges instantanés, puisqu'elle n'est point à la surface , qu’elle est restée coercée autour de chaque particule et n’a point quitté l’intérieur du nuage. Ainsi conservée, elle continue d’agir par sa tension sur les corps terrestres et d'y retenir à la surface à l'état libre, une électricité contraire. Il suit de ce double état, de cette double tension électrique, ( 204) qu'il y a deux actions de même nature mais distinctes, dont l'une produit une décharge ignée, accompagnée de ses effets ordinaires ; et l’autre, une tension puissante d'attraction, qui peut aller jusqu’à l'enlèvement et le transport des objets les plus lourds. » Dans l’étude des phénomènes météorologiques , il ne faut jamais ou- blier que ces deux tensions électriques existent séparées, l’une libre autour des nuages, c’est celle qui produit les décharges ignées ; l’autre retenue au- tour des particules, et qui n’agit que par des effets statiques d’attraction ou de répulsion. C'est la tension libre à la périphérie qui domine dans les oragès ordinaires et qui s'éteint dans les explosions; c’est la tension particulaire qui domine dans les nuages trombiques, qui se manifeste par les puissantes attractions ou répulsions qui dévastent tout ce qui les entoure et qui ne s'éteint que par un rayonnement continu, par une suite de petites dé- charges entre les particules de vapeur ou entre les petits groupes de ces Mons et non par des décharges de masses à la surface. Entre ces deux extrêmes, on trouve dans les orages ordinaires, et dans ceux accompagnés de trombes, tous les intermédiaires possibles, sans laisser aucun vide. » D’après ce qui précède, il est facile de voir que la foudre qui a frappé l’homme dont parle M. Hubert, sortait évidemment d’un nuage possédant à un haut degré ces deux sortes de tension électrique. Cet homme, forte- ment chargé d'électricité contraire, a été attiré par le nuage jusqu’à ce que son rapprochement ait permis une explosion avec l'électricité libre, et il est alors retombé. Ces transports sont très communs avec les nuages trom- biques. » A cette lettre est jointe une Note sous enveloppe cachetée, portant pour suscription : « Sur l'indication de la cause qui groüpe en nuages des vapeurs chargées de la même électricité contrairement à leur force répulsive. » L'Académie en accepte le dépôt. M. Dusrar adresse une note concernant un moyen quil croit avoir trouvé de simplifier notre système de numération écrite. M. Jaune Sainr-Hrrame écrit que la description des procédés suivis dans l'Inde pour la fabrication de l’indigo ordinaire, lui ayant fait voir qu’on trouvait de l'avantage à prendre des feuilles à l’état sec pour les soumettre aux macérations qu’exige l’extraction de la matière colorante, il a fait des essais pour l’application de ce procédé à la fabrication de l’indigo du poly- ( 205 ) gonunt tinctorium, et que ces essais ont eu tout le succès qu'il s’en était pro- mis. Il adresse sous enveloppe cachetée la description du procédé qu'il a suivi. L'Académie en accepte le dépôt. La séance est levée à 5 heures. BUELETIN BIBLIOGR : PHIQUE. L'Académie a recu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres: Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie royale des Sciences; 1°" semestre 1840, n° 4, in-4°. Icones selectæ plantarum quas in prodromo systematis universalis, ex herbariis parisiensibus præsertim ex Lessertiano descripsit A.-P. ne Cax- poze. Zditæ à B. Deresserr, Acad. Scient. soc. honor.; 4° vol., in-fol. Tableau de l'état physique et moral des Ouvriers employés dans les ma- nufactures de coton, de laine et de soie; par M. le D° Vnrermé; 2 vol. in-8°. Mémoire sur les déviations simulées de la Colonne vertébale; par M. J. Guérin; in-8°. Mémoire sur une nouvelle méthode de traitement de Torticolis ancien ; par le même; in-8°. Mémoire sur l'Étiologie générale des Pieds-Bots congénitaux ; par le même; in-8°. Mémoire sur l'extension sigmoide et la flexion dans le traitement des déviations latérales de l'Épine ; par le même; in-8°. Mémoire sur les caractères généraux du Rachitisme; par le même ; in-8°. Mémoire sur les variétés anatomiques du Pied-Bot congénital ; par le même; in-8°. Vues générales sur l'étude scientifique et pratique des difformités du Sys- tème osseux; par le même; in-8°. Essai sur le Traitement médical et chirurgical des Scrofules; par M. H. BLarin; in-8°, ( 206 ) Sur le Cerastiunm manticum, et quelques espèces de ce genre; par M. Soyer ViszemeT; Nancy, in-8°. Du Pronostic en chirurgie, Thèse; par M. J. Fraxc; Montpellier, in-8°. Pièces justificatives de la Plainte en contrefaçon de la Turbine Passot ; par MM. Boupsor et Convers, de Besançon; in-4°. Journal de Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie; fév. 184», in-8°. Journal des Connaissances nécessaires et indispensables; février 1840, in-8°. L'Exposition, journal de l'Industrie et des Arts utiles; par M. Lxrou- TEILLER; 1° à 6° catégorie, 5° Jiv. in-fol. Revue zoologique; par M. Guérin-MENNEvILLE; janv. 1840, in-8°. Bibliothèque universelle de Genève; déc. 1839, iu-8°. Bericht.... Analyse des Mémoires lus à l'Académie des Sciences de Berlin, et destinés à la publication; oct. et nov. 1839, in-8°. Bulletin chirurgical, examen des Méthodes et Opérations chirurgicales; par M. le D° Lavcrer ; n° 1—6, in-8°. Gazette médicale de Paris; tome 8, n° 5, in-4°. Gazette des Hôpitaux , n° 12—14, in-fol. L’Expérience, journal ; n° 123. Gazette des Médecins praticiens; n° 8 et 9. L’'Esculape ; journal des Spécialités; n° 6. L’Ami des Sourds-Muets, journal; déc. 1839, in-8°. ( 207 ) Y'e + -.--srotu np sauuefopg *‘°* L'o +]c°9 1gc'c ‘ART gro‘y *ano f‘w1uas ua 21n]d Ke) ‘1107 'O ‘107 108 HOIE DE 1 SUR “11 AOp rene 1e np 'Ao ‘‘‘|L'c + oi ne,,1 np ‘{oyg *‘'‘|p‘r — © © © bel.) 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CR 1840, 197 Semestre. (T. X, D mm on: ee 2 nu Ve » En E F nn TE ee EE + io ph 5e095M COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 10 FÉVRIER 1840. PRÉSIDENCE DE M. POISSON. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS * DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L’ACADÉMIE. PATHOLOGIE. — De la Morve chez l’homme, chez les solipèdes et, quel- ques autres mammiferes; par MM. Brescuer et Rayer. * « Dé même que l’anatomie ét la physiologie comparées jettent une vive lumière sur l'anatomie et la physiologie humaïnes, de même l'étude des maladies chez les animaux, servira à dissiper bien des doutes et des incer- titudes qui règnent éncore dans la pathologie de l’homme. Cette voie, in- diquée par l’ancienne Académie des Sciences et par la Société royale de Médecine , a été parcourue brillamment par plusieurs mémbres de l’Aca- démie des Sciences, et surtout par Vicq-d’Azir. Il est permis, il est même louable de puiser à toutes les sources, lorsqu'il s’agit de servir la société et de préserver l’homme de maladies contagieuses non-seulement graves, mais encore presque constamment mortelles. » Nous voulons parler principalement de la morve et de la rage. » Une demande adressée à l’Académie des Sciences par M. le Ministre de la Guerre , sur les causes de la grande fréquence de la morve parmi les chevaux de l’armée, en France, nous a déterminés à vous faire connaître, C. R. 1840, 19 Semestre, (T. X, N° 6.) 30 ( 210 } Messieurs, les recherches et les expériences que nous avons entreprises, M. Rayer et moi, sur la contagion de la morve et sur son mode de trans- mission à l'homme. Bien que ces questions ne soient pas indiquées d’une manière directe et positive dans la demande de M. le Ministre de la Guerre, elles réclament cependant tout l'intérêt et toute la sollicitude des hautes autorités administratives. » Nous ne sommes pas encore très avancés dans nos recherches; mais nous avons pensé qu’en faisant une esquisse rapide de l’état de la science sur ces grandes questions, naus pourrions contribuer à jeter quelque lu- mière sur un point très important d'hygiène publique et de pathologie comparée. Dans un second travail, nous exposerons les résultats de nos études expérimentales. » Les considérations sur la morve nous amèneront naturellement à traiter, dans une autre Notice, de la rage et de son développement. Dans cette partie, qui suivra de très près celle-ci, l’un de nous se bornera à raconter, ainsi qu'il en a pris l'engagement, les principales expériences qu'il a faites, et il laissera à l’Académie et à toutes les personnes que ces questions intéressent, de prononcer sur la cause de la rage, son mode de développement et de transmission. ; » De la morve.— La morve, une des plus cruelles maladies de l'espèce chevaline, possède la funeste propriété de se transmettre, soit par inocu- lation, soit par infection, à d’autres animaux, et notamment à l’homme. Le fait de cette transmission, long-temps contesté, a acquis, dans ces derniers temps, une certitude qui peut servir de base soit à des études de pathologie comparée, soit à des règles administratives d'hygiène publique. C’est à ce double titre que nous soumettons, M. Rayer et moi, à l’Académie, un résumé succinct de nos premières recherches sur la morve. » Long-temps on a cru, et plusieurs vétérinaires croient encore, que la morve est une maladie particulière et exclusive aux solipèdes (1); mais des observations et des expériences récentes, dont plusieurs nous sont pro- pres (2), ne laissent aucun doute sur la possibilité de la transmission de (1) « 11 y a une huitaine d'années, on ne reconnaissait encore qu’une seule espèce de morve ; elle était contagieuse, personne ne le contestait, maïs seulement pour les solipèdes. » — Barthélemy. ( Bulletin de l'Académie royale de Médecine, t. HI, 1838, p- 89.) L () Mémoires de l'Académie royale de Médecine, t. V1, et Bulletin de l'Académie royale de Médecine, t. NII. (211) la morve à l’homme et à d’autres animaux , tels que le chien (1), le bouc (2) et le mouton (3). » L'étude comparative de la morve dans ces différentes espèces montre que toutes ne sont pas également aptes à contracter cette maladie, et qu’elle est beaucoup plus fréquente chez les solipèdes : chez eux, et chez eux seuls, le développement spontané de la morve à été observé, et parmi eux cette maladie peut être propagée par inoculation, par contagion et par infection. » Le développement spontané de la morve et sa transmission par infec- tion n’ont pas encore été observés chez les ruminants; mais la morve a été inoculée avec succès au bouc et au mouton. Le chien, parmi les carnivores, est absolument dans le même cas; il paraît qu’il peut habiter impunément les écuries où sont rassemblés des chevaux morveux, et pourtant il peut contracter la morve par l’inoculation d’une humeur morveuse, » Chez l’homme, le développement spontané de la morve n’a pas été observé; mais elle peut résulter d’une inoculation accidentelle, et il y a de fortes raisons de croire qu’elle peut se développer, soit à la suite de l'application d’une matière morveuse, provenant du cheval ou de l’äne sur upe membrane muqueuse, soit par un séjour habituel dans des écuries où sont rassemblés des chevaux morveux. Toutes les personnes sur lesquelles on a observé la morve, avaient été, soit par la nature de leur profession, soit par celle de leurs études, en rapport habituel avec des chevaux mor- veux ou farcineux : c’étaient des palefreniers, des élèves, ou des médecins vétérinaires. » C’est, au reste, une chose remarquable que le développement spon- tané, dans certaines espèces d’animaux, de plusieurs maladies auxquelles d’autres espèces sont étrangères ou qu’elles n’offrent que lorsque ces ma- ladies leur ont été transmises par contagion. Chez l’homme, on ne voit pas naître certains poisons morbides, tel que celui de la rage, si fréquent chez le chien; tel que celui de la pustule maligne observée souvent chez les ani- maux ruminants; tel enfin que celui de la morve, dont le développement spontané n’est pas rare parmi les solipèdes; mais, malheureusement, (1) D° Burgess. (The Lancet, 1837.) — M. Renault. ( Bulletin de l’Académie royale de Médecine, t. IV.) — Leblanc. ( Bulletin de l Académie royale de Médecine, t. IV.) 2) Lettre de M. Prinz, de Dresde, à M. Rayer. (3) Renault. ( Bulletin de l Académie royale de Médecine, t. IV.) 30. ( 212) l'homme, dans certaines conditions, est apte à absorber ces poisons. mor- bides, à en ressentir tous les effets et dans toute leur intensité. » Cette particularité est bien digne de fixer l'attention des pathologistes et des naturalistes; car, si l’homme ne présente pas spontanément ces ma- ladies, ce n’est pas qu’il ne soit soumis aux influences auxquelles on les attribue. Les fatigues, les exercices forcés, la mauvaise nourriture, l’ac- cumuiation d’un grand nombre d'individus sains ou malades dans un petit espace (comme dans les prisons, les hôpitaux, etc.) ; toutes ces conditions (analogues à celles auxquelles les vétérinaires attribuent généralement le dé- veloppement spontané de la morve) ne l'ont jamais produite chez l’homme. » Chez l'homme, il y a donc certaines conditions inhérentes à son orga- nisation, conditions ignorées, auxquelles il doit de ne pas présenter, comme les solipèdes, le développement spontané dela morve. Les rumi- nants et les carnivores sont dans le même cas. » C’est d’une part, ce développement spontané de la morve chez les solipèdes, et la facilité avec laquelle cette maladie se propage parmi ces animaux; et d'autre part, la moindre facilité avec laquelle elle se commu- nique à d’autres espèces et à l’homme en particulier, qui ont fait penser, jusque dans ces derniers temps, que la morve était une maladie particulière au cheval, à l'âne et au mulet. Une dernière circonstance à contribué®à propager cette erreur. La pathologie comparée étant peu cultivée, les mé- decins n’ont pas cherché, chez l’homme, une maladie dont le type leur était inconnu, et les vétérinaires, par la nature de leurs études et de leurs travaux, ne pouvaient guère avoir l’occasion d’en signaler l'existence chez lPhomme. Pourtant, Messieurs, une triste et malheureuse circonstance a semblé indiquer récemment que cette occasion ne leur a pas toujours manqué; car depuis moins d'une année, deux élèves vétérinaires sont morts de cette affreuse maladie, à l’école d’Alfort, après avoir été en rapport avec des chevaux morveux (1). » Quant au poison morbide de la morve, et qui réside essentiellement dans la matière du jetage des narines, il est une première remarque à faire. On sait que la morve peut être aiguë ou chronique, c’est-à-dire qu’elle peut parcourir rapidement ses périodes en quelques jours, ou n’arriver au terme fatal qu’au bout de plusieurs mois, de plusieurs années "a (1) Un de ces cas a été communiqué à l’Académie de Médecine, par M. Renault, di- recteur de l’école vétérinaire d’Alfort ; l’autre, cas a aussi été présenté à cette même société savante, par M. Marchand, élève interne à la Maison royale de Charenton. ( 213) même. Or, dans ces deux formes d’une même maladie, la propriété con- tagieuse du jetage est loin d’être la même. La morve aiguë se transmet beaucoup plus facilement que la morve chronique, et même celle-ci se transmet difficilement, hors les cas de paroxysmes ou d’acuité qu'elle présente, de temps à autre, dans son cours, lorsque les ani- maux qui en sont atteints ont travaillé plus activement que de coutume, ou par suite d’autres causes qui ont influé sur la marche de la maladie. Ce fait, au reste, de l’inégale virulence d’une même maladie, dans sa forme aiguë et dans sa forme chronique, a son analogue chez l’homme, dans la si- philis. On sait, en effet, qu’à l’état chronique, la blennorrhagie et le chancre se transmettent difficilement par contact ; que l’ichor des ulcères vénériens anciens est peu contagieux, et que le pus des ulcères consécutifs ne l’est pas. » L'inégale puissance de la propriété contagieuse de la morve aiguë et de la morve chronique, avait conduit dans ces derniers temps plusieurs vétérinaires à considérer ces deux formes d’une même affection comme deux. maladies distinctes; et cette erreur m'a pas peu contribué à répandre en France, mais en France seulement, une erreur beaucoup plus grave, celle, de la non-contagion de la morve. » Si une: foule de faits bien observés n'avaient pas démontré depuis long-temps la contagion de la morve parmi les solipèdes ; si l'opinion de la non-contagion, trop facilement adoptée par la plupart des vétérinaires français et propagée parmi ceux de l’armée, n’était abandonnée aujour- d’hui, par plusieurs de ceux qui refusaient de l'admettre, lorsqu'ils étaient jeunes d'expérience; si, disons-nous, l'immense majorité des vétérinai- res; de l'Allemagne, de l’Angleterre, de la Belgique, de l'Italie et de l’Es- pagne, ne croyait à la contagion de la morve; le fait de la transmission de la morve à l'homme, observé en Allemagne et en Angleterre, bien cons- taté, pan nous, à l'hôpital de la Charité et à l'Hôtel-Dieu, et par plusieurs demnos, collègues placés à la tête des hôpitaux et de l'enseignement, par MM. Andral, Bouillaud, Husson, etc.,7 ainsi que par plusieurs de nos jeunes confrères, MM. Nonat, Becquerel, Bouley, etc. ne laisserait plus d'incertitude sur ce sujet. » Pour compléter cette démonstration, nous ajouterons que nous avons reporté la morve de l’homme sur le cheval et sur l’âne, en leur inoculant l'humeur de l’éruption morveuse; et cette expérience, répétée par d’au- tres observateurs, a donné le même résultat (1). (1): Voyez.la Note, de M, Bouley, fils, interne,à l'Hôtel-Dieu. (214) | » Mais la morve n’est pas également transmissible aux différentes es- pèces d'animaux. Parmi les solipèdes, elle se transmet plus facilement à l'âne qu’au cheval, et se développe avec une promptitude et une intensité remarquables chez l'âne. C’est ce que savent bien les expérimentateurs, qui se servent de préférence de cet animal quand ils veulent développer artificiellement la morve aigué. » L'étude comparative de la morve dans les différentes espèces d’ani- maux, et en particulier chez les solipèdes et chez l’homme, démontre que dans ces espèces l'expression symptomatique éprouve quelques modifica- tions qui, sans empêcher de reconnaître l'identité de la maladie, méritent cependant d’être signalées. » Vous savez, Messieurs, que-les vétérinaires, pour reconnaître l’exis- tence de la morve chez le cheval, se sont spécialement attachés à trois symptômes : jetage plus ou moins abondant par les narines; engorgement des ganglions lymphatiques sous-maxillaires ; ulcérations de la membrane muqueuse des fosses nasales. Eh bien! chez l’homme, dans un certain nombre de cas, ces symptômes sont obscurs ou ne peuvent être que dif- ficilement constatés pendant la vie. Il en est même deux qui peuvent manquer complétement. Et d’abord, l'écoulement morbide des narines (écoulement sur lequel les vétérinaires ont tant insisté), quelquefois n’a pas lieu chez l’homme, ou ne se manifeste que lorsque d’autres caractères ont déjà fait reconnaître la maladie. Cette différence tient à un fait telle- ment simple, qu'ici nous balancerions à le rappeler, si, pour n’en avoir pas tenu compte, on n’avait, lors du premier cas de morve aiguë observé chez l’homme, en France, cas où ce symptôme avait manqué, contesté l’exis- tence de la morve. Chez le cheval, la matière morbide, sécrétée par la membrane muqueuse des fosses nasales enflammées, s’écoule par la partie la plus déclive des fosses nasales , par les narines : chez l’homme atteint de la morve aiguë, jeté dans une prostration extrême, le plus souvent couché sur le dos et horizontalement, l'humeur morveuse s'écoule presque tou- jours en petite quantité par le nez; mais cette humeur tombe plus abon- damment dans la gorge, circonstance qui provoque chez l’homme une expuition muqueuse et sanguinolente, qu'on n’observe point chez le cheval. D'un autre côté, bien que la maladie fasse une empreinte caracté- ristique sur la membrane pituitaire, chez l’homme comme chez le cheval (c’est-à-dire une éruption particulière), l'énorme différence qu’il y a entre les dimensions de la cloison des fosses nasales chez l’homme et chez le cheval, entre les narines de l'homme et celles du cheval, fait que ce ( 215 ) caractère essentiel est moins prononcé et toujours moins apparent chez l’homme. » Quant aux caractères de l’éruption nasale, quant à son siége, quant à la nature de l'humeur sécrétée dans la morve aiguë, tout est identique chez l’homme et le cheval. L’éruption se montre non-seulement sur la membrane muqueuse de la cloison, mais encore sur les cornets et sur la partie postérieure du voile du palais ; quelquefois, mais plus rarement chez lhomme, on voit l’éruption morveuse s'étendre des fosses nasales à la surface antérieure du voile du palais et dans l’intérieur de la bouche; dis- position qui est plus rare chez le cheval. » Quant à l'engorgement des ganglions lymphatiques sous-maxillaires, qui existe souvent chez le cheval dans la morve aiguë, on le rencontre ra- rement chez l'homme. Cette existence de l’engorgement des ganglions sous-maxillaires dans une espèce, et l'absence du même engorgement dans l'autre, avait été une autre source d'incertitudes pour quelques vétéri- naires, témoins des premiers cas de morve aiguë observés à Paris chez l'homme ; mais ce fait de l'absence du glandage chez l’homme trouve, au moins en grande partie, son explication dans une différence de rapport et de voisinage entre les fosses nasales et les ganglions sous-maxillaires chez l’homme, et les mêmes ganglions chez le cheval. En effet, chez le cheval, ces ganglions ont des rapports bien plus directs avec les vaisseaux et les ganglions lymphatiques de la partie postérieure des narines. On comprend aussi que ces ganglions soient plus fréquemment affectés chez le cheval, vu la grande étendue de l’inflammation morveuse des fosses nasales. » Quant à l’éruption nasale elle-même et aux ulcérations qui la suivent, il y a l'identité la plus frappante. Mais l’éruption chez l'homme, lorsqu’elle n’est pas abondante, ne peut quelquefois être constatée qu'après la mort. Il est rare qu’on rencontre les mêmes difficultés chez le chevai, dont les fosses nasales, à cause de l'ampleur des narines, peuvent être plus facile- ment explorées. » Pour constater la morve chronique chez l’homme il se présente d’au- tres difficultés qu'on ne rencontre pas chez les solipèdes. Tout cheval qui a un écoulement chronique par les fosses nasales, des ulcératious sur la cloison ou sur les cornets, un épaississement, une induration de la mem- brane muqueuse , avec engorgement des ganglions sous-maxillaires (glan- dage), qui offre enfin les altérations dont nous mettons sous les yeux de l’Académie une fidèle représentation, est déclaré morveux; mais, chez l’homme, il ne suffit pas de constater des ulcérations dans les narines, une ( 216) destruction plus ou moins complète de la cloison (même avec engorgement des ganglions lymphatiques sous-maxillaires), pour assurer qu’il estatteint de la morve chronique. On sait, en effet, que les narines de l’homme peu- vent être le siége d’ulcérations profondes avec écoulement fétide ,engorge- ment des ganglions lymphatiques sous-maxillaires, dans des conditions où non-seulement il est impossible d'admettre l'existence de la morve, mais où ces lésions appartiennent évidemment à un autre ordre de maladies. Ainsi, à la suite des maladies vénériennes invétérées, la membrane mu- queuse des narines s’enflamme quelquefois et s’ulcère, les os se carient et un écoulement plus ou moins fétide à lieu; et s’il existe en même temps des ulcères dans la gorge, les ganglions sous-maxillaires se tuméfient. Chez les scrofuleux, chez les individus atteints de lupus (dartre rongeante), les fosses nasales s’ulcèrent aussi parfois et deviennent le siége d’écoulements fétides. Donc, avant d'admettre que des ulcérations dans les narines, avec sécrétion morbide et fétide, observées chez l’homme, sont de nature mor- veuse, il faut prouver d’abord que ces ulcérations et le glandage qui peut les accompagner, ne sont ni siphilitiques ni scrofuleuses. Au reste, c’est ‘ce qu'on a pu faire dans un cas que nous avons observé, et c’est ce qui a été fait dans plusieurs autres qui ont été signalés dans ces derniers temps. » Si des ulcérations siphilitiques ou scrofuleuses des narines peuvent, jusqu’à un certain point, simuler la morve chronique du cheval, chez l’homme, d’un autre côté nous avons la certitude que de véritables morves chroniques, et reconnues plus tard pour telles, ont été prises d’abord pour des affections vénériennes des narines. Ces affections morveuses, chroni- ques, avaient presque toujours été précédées d’engorgements et d’abcès farcineux. » Dans le petit nombre de cas de morve chronique qu’on a observés chez l'homme, l’engorgement des ganglions sous-maxillaires a été rare- ment noté; de sorte que cet engorgement, auquel on attache tant d’im- portance chez le cheval (comme signe de morve chronique), chez Phomme dans un cas d'affection chronique des narines, indique plutôt qu’elle est de nature scrofuleuse ou vénérienne que morveuse. Non-seulement, dans plusieurs cas de morve chronique bien constatés chez l’homme, cet engor- gement n’existait pas, mais nous l’avons toujours rencontré (et nous insis- tons sur ce fait) dans des ozènes siphilitiques accompagnés d’ulcérations de la gorge. Chez les scrofuleux, ces engorgements sont même si fré- quents, qu'ils sont un des caractères extérieurs les plus ordinaires de la maladie. l’engorgement des ganglions sous-maxillaires , ‘aigu ou chroni- (62172) que, chez l’homme est souvent aussi l'indice de lésions diverses de la mâchoire inférieure, d’une inflammation du cuir chevelu, d’une ulcéra- tion de la bouche ou du pharynx, etc. En résumé, le glandage, symp- tôme d’une grande valeur et constant dans la morve chronique du cheval, manque souvent chez l’homme dans la morve chronique et se rencontre fréquemment dans d’autres cas d’ulcérations chroniques non morveuses des fosses nasales et de la gorge chez l’homme. » On a vu chez l'homme, comme chezles solipèdes, l’éruption morveuse dans le larynx; mais elle paraît être plus fréquente chez l’homme, si nous en jugeons d’après ce que nous avons observé. » Quant à la pneumonie lobulaire que l’un de nous {M. Rayer) a signalée comme une des lésions de la morve farcineuse chez l’homme, son exis- tence, comme élément de la morve aiguë farcineuse chez le cheval, après avoir été d’abord contestée par plusieurs vétérinaires, a été depuis recon- nue un si grand nombre de fois, qu'il ne reste plus de doutes à cet égard. Sous ce rapport l’analogie est complète dans l’homme et les solipèdes. » Quant aux lésions de la peau, dans la morve aiguë, si l’on compare les cas qui ont été observés chez l’homme à ceux qu’on à le plus généralement recueillis chez le cheval, on est frappé d’une première différence. Presque tous les cas de morve aiguë qu’on a observés chez l'homme (si l’on excepte celui qui à été rapporté par M. Marchand, de Charenton), ont été des cas de morve aiguë farcineuse, c’est-à-dire dans lesquels une éruption mor- veuse s’est déclarée non-seulement dans les narines et dans les voies de la respiration, mais encore à la peau avec des abcès farcineux dans le tissu cellulaire sous-cutané. Sans.doute on voit, chez le cheval aussi, des bou- tons à la peau et des abcès dans le tissu cellulaire sous-cutané et inter- musculaire; mais la proportion de ces cas n'est pas aussi considérable que chez l’homme. Il y a ; en outre, ceci de remarquable, que chez l’homme l’éruption se montre à peu,prés indistinctement sur tous les points de la surface du corps (la face exceptée, où l’éruption est plus fréquente); tandis que chez le cheval l’éruption apparaît le plus ordinairement sur les parties dépourvues de poils, telles que le fourreau et le pourtour de la bouche. D’autres régions peuvent cependant être le siége de l’'éruption, mais plus rarement. De même aussi, lorsqu'on transmet la morve du cheval au chien, par inoculation, le scrotum est quelquefois atteint d’inflammation et de gangrène, tandis que les autres parties sont épargnées. » Il est vrai qu'en général la morve aiguë étant regardée comme incu- rable et comme pouvant se transmettre à d’autres animaux, on se hâte de C. R. 1840, n°7 Semestre. (T. X, N° G.) 31 (218) sacrifier les chevaux qui en sont atteints, et bien avant que la maladie ait parcouru tous ses périodes. Toutefois, il demeure constant que Péruption morveuse est plus rare à la peau chez le cheval que chez l’homme. » La structure différente de la peau, chez l’homme et chez le cheval, semble expliquer jusqu’à un certain point la différence qu’on observe dans l'étendue et la fréquence de l’éruption cutanée morveuse: 1] paraît même, en étudiant comparativement les maladies fébriles, éruptives, chez l’homme et les mammiferes, que l’agglomération des poils dans le tissu de la peau est un obstacle au développement des éruptions. Ainsi, non-seulement l'éruption morveuse chez le cheval, se montre spécialement sur le museau et le fourreau, mais c’est également sur les parties dépourvues ou peu pourvues de poils, sur les lèvres, sur le pis et dans l’espace inter-unguéal, que se voit l’éruption aphteuse dans l'espèce bovine; de même encore l'éruption vaccinale (lanalogue de la variole de homme), s’observe sur le pis et le pourtour des lèvres; de même enfin l’éruption du claveau et celle du charbon chez les moutons, se montrent sur les parties dépour- vues de laine. » Chez le cheval atteint de morve aiguë farcineuse, le tissu cellulaire et les vaisseaux lymphatiques qui le parcourent s’enflamment et suppurent comme chez l’homme. Chez le cheval comme chez l’homme atteint de la morve farcineuse, on a trouvé des infiltrations de pus et des dépôts de lymphe plastique dans les interstices des faisceaux musculaires; mais le tissu cellulaire du cheval présente plus rarement que celui de l’homme les abcès multiples, volumineux et étendus que nous avons observés dans la morve farcineuse de l’homme. Ce fait tiendrait-il à une moindre aptitude du tissu cellulaire à suppurer chez le cheval; inégale aptitude, bien plus remarquable dans d’autres espèces d'animaux chez lesquels on pro- duit assez difficilement la suppuration: chez les oiseaux, par exemple. » Chez l'homme comme chez le cheval, dans la morve farcineuse, plu- sieurs fois nous avons observé de petits dépôts de pus entre le périoste et les os du crâne; plusieurs fois aussi nous avons vu les os atteints de carie. De semblables altérations sont assez rares chez le cheval pour que des vétérinaires les aient méconnues ou en aient contesté l'existence (1). » Quant à la fréquence relative des altérations des os dans la morve far- (1) D’autres vétérinaires ont fait mention de ces altérations des os. ( Dictionnaire de. Médecine vétérinaire, par Hurtel-d’Arboval, article Farcin. — The veterinarian, or monthly Journal of veterinary science.) ( 219) cineuse chez l’homme et les solipèdes, il n’est pas possible de l'indiquer aujourd’hui faute de recherches comparatives suffisantes. L'étude de ces lésions morveuses des os, faite comparativement chez le cheval et chez l’homme, est d'autant plus intéressante, que plusieurs médecins, ne sachant pas que de semblables lésions eussent été observées dans la morve du che- val, n’ont pas balancé, en les voyant chez l’homme morveux, à les ratta- cher aux caries vénériennes, lors même qu'il n'existait aucun phénomène concomitant de siphilis, et lorsque la preuve d’une infection vénérienne ne pouvait être fournie. Ce fait de lésions des os, reconnues pour mor- veuses chez le cheval, et attribuées par quelques-uns à la siphilis chez l'homme, pourrait être cité, entre beaucoup d’autres faits, pour prouver l'utilité d’une étude parallèle et comparative des maladies de l'homme et des animaux. : » On a observé chez l’homme cômme chez les solipèdes, dans la morve farcineuse, une inflammation des veines, des vaisseaux et des gan- glions lymphatiques et à peu près dans la même proportion. » Les lésions de l’appareil digestif sont peu remarquables chez l’homme et chez le cheval, si l’on en excepte celles du foie et surtout celles de la rate dans laquelle'on retrouve des noyaux analogues à ceux qui sont con- - nus sous le nom impropre d’abcès métastatiques, et qu’on observe le plus souvent à la suite des phlébites, notamment chez les amputés et dans les infections dites purulentes. » On a quelquefois trouvé de semblables dépôts dans les reins, chez l'homme et le cheval. » En résumé, toutes les lésions observées dans la morve aiguë et dans la morve chronique, chez le cheval, ont été rencontrées dans la morve aigué et dans la morve chronique chez l'homme. Les différences qu’on re- marque et que nous avons indiquées, savoir, chez l'homme, la moindre abondance du jetage, parfois l’expuition de l'humeur des narines, la plus grande fréquence de l’éruption pustuleuse et gangréneuse de la peau, la rareté ou l'absence du glandage, paraissent dépendre de différences non moins frappantes qu'on remarque dans l'étendue et la structure des parties affectées chez les solipèdes et chez l’homme. » Le diagnostic de la. morve aiguë ne présente pas aujourd’hui plus de difficultés, ni plus d'incertitudes chez l’homme que chez les solipèdes. A une époque où l'existence de ces maladies n’était pas soupçonnée des mé- decins, et où ils n'étaient pas dans l'habitude d’examiner les fosses nasales apres la mort, la morve aigué restait le plus souvent confondue avec la pus- 31. ( 220 tule maligne; ou bien on la désignait, d’une manière vague, sous lenom d'affection charbonneuse avec éruption anomale. Mais la morve aiguë far- cineuse diffère de la pustule maligne par une foule de caractères. Dans la morve, les symptômes généraux d'infection précèdent l’éruption à la peau. Au contraire l'affection charbonneuse est primitive et d’abord locale dans la pustule maligne. Dans cette dernière on n’observe ni les abcès multiples farcineux, ni l’éruption morveuse et caractéristique dans les narines. En résumé, la morve aigué farcineuse, chez l’homme, est peut-être de toutes les fièvres éruptives celle dont le diagnostic est le plus facile; et cela est si vrai, qu'il n’y a pas eu une seule erreur dé diagnostic sur une quinzaine de cas qui se sont succédé assez rapidement dans nos hôpitaux, à Paris. » Chez l’homme, des abcès multiples et une éruption pustuleuse et gan- gréneuse à la peau sont souvent les premiers signes positifs de l'infection morveuse, et ils sont bien caractérisés avant que l’éruption des fosses nasales et le jetage puissent être constatés. Chez le cheval, au contraire, la certitude du diagnostic repose surtout sur l’existence du jetage et sur celle’ d’une éruption pustuleuse et gangréneuse dans les fosses nasales; éruption facile à apercevoir sur la cloison du nez, en écartant légèrement les narines. » Le diagnostic de la morve chronique est beaucoup plus facile chez le cheval que chez l’homme. En effet, hors le petit nombre de cas où un corps étranger introduit accidentellement dans les fosses nasales ou une dégénérescence cancéreuse des mêmes parties détermine un écoulement habituel par les narines, tous les cas d'écoulement nasal chronique, avec glandage, appartiennent à la morve chronique. En de tels cas, les vétéri- paires n'ont pas, comme les médecins , à rechercher si les ulcérations na- sales ne sont pas plutôt syphilitiques ou scrofuleuses que mnorveuses. » Les vétérinaires et les médecins ont jusqu’à ce jour complétement échoué dans le traitement de la morve. Pour les solipèdes, la morve à l’état aigu et à l’état chronique est incurable dans l’immense majorité des cas, et chez l’homme elle est constamment mortelle. Ce qu’il importe donc dans l’état actuel de la science, c’est de prévenir le développement de ja morve chez les solipèdes, en éloignant toutes les causes qui peuvent don- ner lieu à son développement, ou qui peuvent favoriser sa transmission par infection ou par contagion. Ce qu'il importe surtout, c’est de ne plus propager le doute sur la propriété contagieuse de cette maladie, propriété contagieuse prouvée par les ravages que fait ordinairement la morve parmi les chevaux d’un même établissement, lorsqu'un ou plusieurs chevaux ( 52m) morveux y sont introduits ; contagion prouvée par les ravages de la morve dans les casernes de l’armée française, où les règlements sanitaires sont incomplétement appliqués; contagion prouvée sans réplique par la trans- mission de la morve du cheval à l’homme, par la nature des professions de tous les individus frappés de cette affreuse maladie (tous avaient eu des rapports avec des chevaux morveux); contagion prouvée par le dévelop- pement de la morve chez le cheval et chez l'âne, lorsqu'on leur inocule une humeur morveuse provenant soit du cheval, soit de l’homme atteints de la morve; contagion prouvée enfin par tant de faits, par tant d’expé- riences et de témoignages, que le moment est venu, et l’occasion nous en est présentée, de mettre un terme aux incertitudes, aux irrésolutions de l'administration, dont les doutes ne pourraient se prolonger sans être préjudiciables aux intérêts matériels de l’armée et à la santé des hommes. » - Note de M. Bouzey fils, chirurgien interne à l’Hôtel-Dieu. « Durant l’année 1839, nous eûmes l’occasion , M. Nonat et moi, d’observer à l’Hôtel- Dieu, un malade affecté de morve aigué. Après avoir constaté, au moyen de rensei- gnements précis, que cet homme, terrassier de son état, s'était trouvé dans des circonstances propres à faire naître chez lui, par contagion, la maladie dont il était atteint , nous inoculämes à deux chevaux en bonne santé et non suspects de morve, le pus recueilli sur le malade. Ces opérations furent pratiquées avec le plus grand soin par M. H. Bouley, professeur à l’École d’Alfort , où les animaux furent envoyés et observés durant tout le cours de la maladie. » Le premier cheval sur lequel avait été inoculé le pus provenant d’un abcès, fut affecté deux ou trois jours après d’ulcérations et de cordes farcineuses, et succomba en seize jours aux accidents de la morve aiguë, comme il fut facile de le constater par l’au- topsie qui fut faite à l'École d’Alfort, en présence du directeur et des professeurs de cet établissement. » Le second cheval sur lequel fut inoculé le flux nasal recueilli chez notre malade, . fut aussi presque immédiatement affecté d’ulcères et d’engorgements farcineux : ces accidents se prolongèrent durant près d’un mois; au bout de ce temps, l’animal succomba à un accident imprévu. » Néanmoins nous pûmes constater, à l’autopsie, dans les poumons de ce cheval, un grand nombre de noyaux purulents, non tuberculeux, de la classe des abcès métas- tatiques , et dont la cause était dans l’affection purulente à laquelle ce cheval était en proie; disons cependant que chez cet animal, la membrane pituitaire ne présentait encore aucune altération. » Pour confirmer encore le caractère contagieux de la maladie, nous inoculâmes sur un troisième animal du pus recueilli durant la vie sur le premier des deux chevaux dont nous avons parlé: cet animal succomba en sept jours à une morve aiguë des plus intenses; nous constatâmes à l'autopsie toutes les altérations qui caractérisent cette ( 222 ) maladie, sauf une seule, la lésion des fosses nasales. Ce fait, tout en diminuant l’im— portance attachée à l'altération des fosses nasales comme caractère essentiel de la morve aiguë, ne contribue pas moins à établir la nature contagieuse et spécifique de la maladie. » Au reste, ce caractère contagieux de la morve aiguë est mis hors de doute par les nombreuses expériences pratiquées depuis plus d’un an à l’École d’Alfort, par MM. Re- rault et H. Bouley. Dans plus de trente inoculations faites de cheval à cheval, la transmission de la maladie a été constante; les animaux ont, sans aucune exception, succombé à la morve aiguë. De plus, ces deux vétérinaires ont pu transmettre la ma- ladie à deux espèces d’animaux chez lesquelles aucune maladie analogue ne paraît se développer spontanément, le mouton et le chien. Deux animaux de chaque es- pèce ont en effet été atteints de morve aiguë après inoculation de pus recueilli chez le cheval. Plusieurs pièces d’anatomie pathologique recueillies sur ces divers animaux, ont été présentées à l’Académie de Médecine. » Les faits que nous venons de rapporter établissent, d’une manière irrécusable, le caractère contagieux de la morve aiguë. Voudrait-on néanmoins prétendre que le pus de la morve communique aux animaux la maladie dont ils périssent à titre de matière purulente, et non comme véhicule d’un virus spécifique? On pourrait, jusqu’à un certain point, faire valoir à l'appui de cette opinion deux expériences dans lesquelles M. H. Bouley a fait naître la morve aiguë chez le cheval , par l'injection dans les veines de matière purulente provenant d’un cheval non imorveux. Dans un autre cas, la morve s’est développée après la ligature et la suppuration de la veine jugulaire. Remarquons, toutefois, que ces faits n’infirment pas le caractère contagieux de la morve, mais tendent seulement à faire attribuer la propriété de développer la même maladie à plu- sieurs sortes de matières purulentes. » Cependant les faits qui suivent montrent qu’il ne faut pas se hâter d’étendre £e caractère. Ainsi, M. H. Bouley n’a jamais pu faire naître la morve aiguë chez le cheval par l’inoculation pure et simple d’un pus autre que celui de la morve. Nous avons nous-mêmes inoculé sur un cheval du pus recueilli chez un homme affecté d’abcès non farcineux : cette inoculation n’amena aucun résultat, et le même animal inoculé après la guérison de la plaie avec du pus provenant d’un cheval morveux, succomba rapide- ment à la même maladie. À » La contagion par inoculation de la morve aiguë, est donc établie d’une manière péremptoire. La contagion par cohabitation est également hors de doute; mais en est-il de même de la morve chronique? © » Les expériences par lesquelles Gohier avait établi autrefois la transmissibilité par inoculation de cette dernière maladie, ont été cômbattues dans ces derniers temps, et l’on peut dire que la question attend encore de nouveaux faits. Dans les expériences pratiquées récemment à l’École d’Alfort, on ne paraît encore avoir obtenu qu’un farcin peu grave et tendant à la guérison. Néanmoins, dans les cas de cette espèce, on ne doîït pas se hâter de sacrifier les animaux, s’il s’est développé chez eux le moindre engorge- ment ou le moindre ulcère ‘farcineux. En effet, ce n’est quelquefois que long-temps après l’apparilion des premiers accidents que sè manifeste la morve aiguë. J’aï observé en 1838, sur un malade de l’hôpital Saint-Louis, un cas fort intéressant sous ce rapport. Un homme, palfrenier depuis huit ans dansiune infirmerie de chevaux malades, était ( 223 ) affecté depuis plusieurs mois d’abcès froids et d’ulcérations chroniques, dont la cause fut soupçconnée d’après la profession du malade. Eh bien ! ce fut seulement six mois après l'apparition des premiers accidents, que se manifesta une morve aiguë des plus intenses, à laquelle cet homme succomba. » Après la lecture de ce Mémoire, M. MaGennie demande la parole et s'exprime ainsi : « Notre honorable confrère vient de se prononcer d’une manière si affir- mative, si absoluesur certaines questions de la plus haute gravité, que je n’ai d'autre moyen, voulant lui répondre et croyant pouvoir le faire avec quelque avantage, que d'employer, moi aussi, quelques formules nettes et tranchées qui puissent lutter sans désavantage avec celles qu’il a employées. » Je dirai donc à mon honorable confrère, sans aucune précaution ora- toire : quand vous dites que la morve chronique est la même maladie que la morve aiguë, vous êtes dans l'erreur! » Quand vous dites que la morve chronique est contagieuse, vous êtes encore dans l'erreur! » Quand vous dites que la morve du cheval se transmet à l’homme par voie de contagion, vous exprimez une opinion que rien ne prouve et qui, si elle se propageait sur l’autorité de vos paroles, pourrait avoir les conséquences les plus fächeuses. » Je pourrais multiplier facilement le nombre de ces dénégations ,. mais je me borne pour le moment à ces trois points principaux, traités dans votre Mémoire ; et quand l’Académie m’entend parler avec cette assurance, elle est persuadée, je n’en doute pas, que j'ai des preuves et des expériences sur lesquelles sont fondées mes assertions. En effet, la morve du cheval est une maladie dont je me suis fréquemment occupé et sur laquelle j'ai fait de nombreux essais. Mais, indépendamment de mes études particulières, de- puis trois ans je fais partie, comme délégué de cette Académie, d’une Commission, créée par le ministère de la Guerre, laquelle Commission a fait en grand des expériences de toute nature sur l’origine, la transmission et le traitement de la morve aiguë ou chronique; plusieurs centaines de chevaux ont servi à ces recherches qui vont prochainement faire l’objet d’un rapport au ministre et que je m’empresserai de soumettre également à l'Académie. J'ai donc acquis le droit de parler sur ces matières et de m’ex- primer sans détour ni restrictions , puisque aussi bien mon confrère m'en a donné l'exemple sans avoir les mêmes titres, car je cherche encore ce qu'il a fait par lui-même dans tout ce qu'il vient de nous dire. ( 224 ) » J'ai avancé tout-à-l’heure que mon honorable confrère était dans l’er- reur quand il confondait en une seule et même maladie la morve aiguë et la morve chronique; c’est qu’en effet, à l'exception que dans les deux affec- tions le nez est morveux et que l’animal est glandé, rien d’ailleurs n’est plus dissemblable : origine, phénomènes morbides, durée, lésions pathologi- ques, tout est différent. La morve aiguë est en général un mal qui parcourt rapidement ses périodes, qui compromet, dés son début, la vie de l'animal , le rend incapable d’aucun service, tandis qu’un cheval atteint de la morve chronique peut {ravailler, boire et manger, et même reproduire son espèce à peu près comme s’il était bien portant, et cela pendant des mois et quelque- fois des années. En un mot, il y a si peu de motifs de confondre ces deux maladies, qu’elles peuvent se montrer en même temps sur le même animal et qu’il n’est pas difficile d’y distinguer ce qui appartient à l’une de ce qui appartient à l’autre. - » Mais le point sur lequel j'insiste principalement, est ce qu'a dit M. Breschet de la contagion de la morve chronique; j'y insiste parce que ce point est celui sur lequel les vétérinaires ont fait le plus d’expériences, et aussi celui sur lequel ont été plus particulièrement dirigées les recherches de la Commission dont j'ai l'honneur de faire partie. » Nous avons fait dans cette Commission, tous nos efforts pour trans- mettre cette espèce de morve d’un cheval à un autre. Nous avons, par exemple, à diverses reprises, renfermé dans une même écurie et placé côte à côte quinze chevaux atteints de morve chronique et quinze che- vaux sains. Ce contact s’est prolongé quelquefois plus d’une année, et nous n'avons jamais eu de raison de soupconner la contagion, car presque tous nos chevaux sains sont sortis intacts de cette rude épreuve, et long- temps apres ils conservaient encore une santé parfaite. » Il est d'autant plus important d'éloigner toute idée erronée touchant la morve chronique, que c’est surtout elle qui décime nos chevaux de troupe et cause au pays chaque année des pertes énormes. C’est pour prévenir ce mal que M. le Ministre de la Guerre consulte les officiers- généraux les plus expérimentés, qu'il s'adresse aux Académies, et qu'il a sagement résolu de soumettre cette grave question à des expériences. directes , afin d'obtenir en France ce qui existe en plusieurs pays voisins, la disparition d’un fléau redoutable et dispendieux. Affirmer sans en don- ner la preuve irrécusable, sans avoir fait soi-même des expériences con- cluantes, que la morve chronique est contagieuse , c’est agir sans s’inquié- ter des conséquences, c’est vouloir nous replonger dans la barbarie d’où ( 225 ) nous nous efforcons de sortir, c’est en outre s’exposer à être formellement contredit par ceux qui ont étudié sérieusement la matière. » Les auteurs du Mémoire que je réfute se sont exprimés d’une manière non moins imprudente sur une question qui intéresse l'hygiène publique. On est venu vous dire que la morve du cheval se transmettait à l’homme, et que cette transmission avait été constamment mortelle dans quinze cas récemment recueillis , les seuls que l’on connaisse. Mais avant d’énoncer devant l’Académie des Sciences une assertion de cette gravité et qui va jeter l’épouvante chez tous ceux qui auront à approcher d’un cheval ma- lade de la morve, n’eût-il pas été sage de discuter et d'établir par des preuves irrécusables, la similitude qu’on suppose ; pour ma part, moi qui ai étudié la morve du cheval, après avoir vu des malades atteints du mal que mes confrères nomment morve, je ne suis pas frappé de la ressem- blance, et j'aurais été bien aise qu’on me l’eût fait saisir. » Pour prouver que ce mal jusqu'ici toujours fatal est le résultat de la contagion , notre confrère vous a dit que les quinze victimes avaient eu des rapports avec des chevaux morveux; mais avant d'admettre la contagion qui frappe si vivement les esprits vulgaires, n’aurait-il pas fallu s'assurer si les mêmes causes qui ont produit la morve chez les chevaux qui, dit-on, l'ont transmise, n’ont pas pu développer aussi une maladie grave chez les hommes qui y ont été exposés? Et à supposer que les deux maladies fussent semblables, comme le disent les auteurs du Mémoire, ne pourraient-elles donc pas avoir une commune origine ? » Mais notre confrère va beaucoup plus loin; il soutient que la prétendue morve de l'homme, nouvelle aujourd’hui, a toujours existé, et que pour le savoir il n’a manqué que des observateurs. La Terre tournait, vous a-t-il dit, avant que Galilée l’apprît au monde. A ce brillant mais un peu étrange rapprochement, où nous apparaît tout-à-coup un Galilée de la morve de l'homme, je ne ferai qu'une simple remarque: pour découvrir le mouve- ment de rotation et de translation de la Terre autour du Soleil il fallait le génie d’un grand homme; mais pour s’apercevoir qu’en habitant avec des chevaux morveux on gagne leur mal, que le nez coule, et qu’on meurt avec la figure mutilée, il faudrait tout juste l'esprit du plus innocent pal- frenier. Et certes un tel fait tout-à-lafois si simple et si effrayant n’eût passé inaperçu ni dans les régiments, ni dans les campagnes, et encore bien moins dans les infirmeries des écoles vétérinaires, où tant d'hommes ins- truits et zélés soignent les animaux. » Si j'en juge par les études que j'ai faites moi-même sur cette maladie C.R. 1840, 17 Semere. (T. X, N°G.) 32 ( 226 ) que je regarde comme nouvelle, et qui j'espère sera passagère, elle est du genre de celle que Jes médecins appellent charbonneuse ; elle dépend d’une altération du sang, ce que j'ai constaté directement et ce qui est d’ail- leurs prouvé également par les désordres qu’elle laisse après elle et qui sont ici représentés par de très beaux dessins et de magnifiques pièces en cire. Mais dans des questions aussi graves, aussi importantes, je n’ap- prouve point qu'on s'appuie de représentation , où les idées de l’auteur et l'imagination de l'artiste ont dû nécessairement s’introduire: ce n’est pas trop, dans de telles circonstances, d’avoir la nature sous les yeux; car alors chacun peut l’interroger à sa manière, la voir sous des aspects divers, ce qu'il est interdit de faire quand on a seulement à sa disposition des imitations toujours infidèles, si on les compare à la réalité. » Je regrette donc, dans l'intérêt de la sécurité publique, que les au- teurs du Mémoire aient entretenu l’Académie des Sciences d’une maladie encore fort obscure, jusqu'ici inévitablement mortelle, devant laquelle par conséquent la médecine est obligée d’avouer hautement son impuissance, surtout n'ayant à nous présenter aucun fait qui n’eût déjà été rendu pu- blic par la voie des journaux scientifiques et par les débats de l'Académie royale de médecine. » M. Bresouer répond : «1°. Que, dans son opinion et dans celle de M. Rayer, la morve aigué et la morve chronique sont deux affections d’une même nature, d'une même origine; qu'il connaît aussi bien que M. Magendie, les différences que ces deux espèces de morve présentent dans leur marche et leur ex- pression symptomatique; » 2°. Qu'il a dit que la morve chronique était beaucoup moins conta- gieuse que la morve aiguë, mais qu'il affirme de nouveau que la morve chronique est contagieuse; » 3°. Que M. Magendie, en déclarant que presque tous les chevaux sains, mis par lui en rapport avec des chevaux morveux, étaient sortis intacts, ne prouve pas que les autres chevaux n’ont pas contracté lamorve par contagion; » 4°. Que d’ailleurs la transmission de la morve chronique, parmi Les solipèdes, est démontrée par des faits et des expériences que les asser- tions de M. Magendie ne détruisent en aucune façon; » 5°. Que les opinions de M. Magendie sur l’origine de la morve de l’homme sont erronées en tous points, et que pour ne citer qu’un seul (227) fait: on ne peut attribuer à l’infection des écuries, les cas de morve ob- servés chez l’homme à la suite de l’inoculation accidentelle d’une humeur morveuse. | » Enfin, qu'il défie M. Magendie de signaler une erreur anatomico-pa- thologique dans les représentations de la morve aiguë et de la morve chronique du cheval, et de la morve aiguë de l'homme, mises sous les yeux de l’Académie. » Note de M. Becquerer. « Quoique étranger par mes travaux habituels, dit M. Becquerel, aux questions qui viennent d’être traïtées par MM. Breschet et Magendie, le nom de mon fils (Alfred } ayant été cité, je crois devoir faire connaître à V’'Aca- démie les faits qu'il a observés et qui sont de nature à l’intéresser. » Ces faits sont de deux espèces; ils résultent d'expériences faites par mon fils, conjointement avec M. Leblanc, médecin vétérinaire distingué de la capitale. » La première espèce comprend les faits relatifs à la transmission de la morve du cheval à homme. En voici un exemple : » Le nommé Devinque succomba, en février 1839, à la morve aiguë à l'hôpital de la Charité. L'observation en a été rapportée peu de temps après par mon fils dans la Gazette médicale. Cet homme avait contracté la morve en couchant presque tous les jours sur la litière d’une écurie où se trouvaient deux chevaux malades. » La cause de cette maladie serait restée inconnue, sans l’activité et le zèle scientifique de M. Leblanc, qui, ayant appris que le propriétaire de ces deux chevaux les avait fait abattre à Montfaucon, sy rendit avec mon fils. » Ils firent ouvrir devant eux les fosses nasales des deux chevaux, et re- connurent tous les caractères d’une morve chronique intense; ce fait leur prouva la transmission de la morve du cheval à l’homme. » La seconde espèce de faits est encore plus concluante : elle est rela- tive à la transmission de la morve, de l’homme aux animaux. » 1° FAIT. Du pus recueilli dans les pustules du malade, et du mucus produit de l'écoulement nasal furent inoculés par M. Leblanc et mon fils à une ânesse qui ne tarda pas à succomber aux progrès de la morve aigué; ait q ui fut constaté en présence de plusieurs vétérinaires distingués. L’his- toire de cette ânesse fut consignée dans un Mémoire publié par M. Leblanc. 92 ( 228 ) » 2° FAIT. Le même pus et le même mucus nasal furent inoculés par M. Leblanc, à un cheval; des lésions morveuses et farcineuses se déve- loppèrent quelques jours après chez cet animal, qui fut abattu au bout d’un mois. A l’autopsie, on trouva des cordes, des boutons de farcin (ex- pression du médecin vétérinaire) sur le trajet des vaisseaux glosso-faciaux et des vaisseaux de la face interne d’un des membres postérieurs. » La muqueuse de la narine droite avait été ulcérée, comme on a pu le croire d’après une cicatrice que l’on y trouva; les sinus veineux sous-mu- queux de cette narine étaient encore fort injectés. Ces caractères n’ont pas permis de méconnaître la nature morveuse de la maladie. » Je terminerai en présentant à l’Académie le résumé de quelques ex- périences faites récemment par M. Leblanc, et qui sont de nature à l’in- téresser. » Il ÿ a un mois environ, un homme atteint de morve aiguë succomba à l’Hôtel-Dieu; M. Leblanc inocula, 1° à un chien, du sang extrait pendant la vie de l’homme malade; 2° à un autre chien, du pus provenant des pus- tules et du flux nasal. Le premier animal auquel le sang fut inoculé, ne fut point atteint; le second devint morveux. Je me borne à exposer ces faits dont les physiologistes tireront telles conclusions qu'ils jugeront convenable. » « M. Larrey fait remarquer que, pendant la guerre que la France a eue à soutenir pendant plus d’un quart de siècle dans les différents cli- mats, avec les puissances de l’Europe et même de l’ancien continent, il n’a jamais vu ni entendu dire (bien qu'il ait suivi et étudié les épizooties qui ont attaqué plusieurs fois les armées), qu’un seul des cavaliers ayant soigné des chevaux morveux ou affectés de la morve, eût contracté cette maladie. » Enfin M. Larrey, sans contester les faits rapportés en faveur de la contagion, pense qu’on ne peut encore prononcer d’une manière positive sur l'existence réelle de cette contagion (du cheval à l'homme), et qu’une telle idée, d’ailleurs, répandue dans l’armée, pourrait produire sur les corps de cavalerie une impression extrêmement fâcheuse. » ( 229 ) THÉORIE DES. NOMBRES.— Discussion des formes quadratiques sous lesquelles se présentent certaines puissances des nombres premiers. Réduction des exposants de ces puissances ; par M. Aueusrin Caucuy. « Soient toujours p un nombre premier impair, n un diviseur de p — 1, h, k, L, ... les entiers inférieurs à n, mais premiers à n, Or, @, @, . .. les facteurs primitifs correspondants du nombre p, N le nombre des entiers h, #, L,.. pe une racine primitive de l’équation (1) LE U, enfin 0e + ED + A pd — pu pi — une somme alternée des racines primitives de l'équation (1), les entiers RENE ae étant ainsi partagés en deux groupes RRRuR AR REERE VE TRUE, Si le nombre n est tel que l’on ait (2) = —n, sans toutefois se réduire à l’un des trois nombres 3,4, 8, on aura R+HR ER. =k+K HA +... = 0, (mod. »); et alors, en posant (3) I = 0,007 ..., J — 9:00; ... on trouvera non-seulement (4) UN = p, ( 230 ) mais encore (5) I+J=z A, I—J = BA, et par suite N (6) 4p —= À° + nB’, A, B désignant deux quantités entières. » Si d’ailleurs on nomme p* la plus haute puissance de p qui divise si- multanément À et B, onaura (7) À = px; :B = pr, x, y désignant deux quantités entières non divisibles par p; et, en posant N (8) DES — 2}, on verra la formule (6) se réduire à (9) 4p* = 2° + ny. Or de ce qui a été dit précédemment (pages 187 et 190), il résulte que lexposant w, dans la formule (9), pourra être calculé directement à l’aide de la règle suivante: » Concevons que parmi les entiers h, H, h,... dont le nombre total est N, ceux qui restent inférieurs à n soient en nombre égal à i, et ceux qui surpassent ?n en nombre égal à j. L’expo- sant u sera représent é par la valeur numérique de la différence i — j, sinest de la forme 8x +7; par le tiers de cette valeur numérique, si n est de la forme 8x + 3 ; et par la moitié de la même valeur numérique, si n est divisible par 4 ou par 8. » La valeur de w étant ainsi déterminée, la valeur de À se déduira de la formule (8), et sera 1/N AG m4) ( 231 ) ou, ce qui revient au même, QE (ro) IN — = è On pourra ensuite obtenir facilement la valeur de x ou la valeur de y, à l’aide des équations (5) et (7), desquelles on tirera x I —J (ur) pr M SE 007 pr : Enfin, en posant, pour abréger, CP Are TE Due et ayant égard aux formules Riot = Ep, RirRna,n = p, qui subsistent, quand /, l' représentent des entiers inférieurs à 2, on trouvera (12) I=—pfe, 1—= —pr-, f, g désignant deux'nombres dont le plus petit sera À, et le plus grand À + u, tandis que chacune des lettres F, G, désignera, au signe près, un produit composé avec des facteurs de la forme R,r, dans chacun desquels on pourra supposer les deux indices /, l! positifs, mais inférieurs à z, et leur somme / + [’ renfermée entre les limites n,an. » Il est important de rappeler que des formules (11) et (12) on peut ai- sément déduire uu nombre équivalent à x suivant lé module p, et même suivant le module p#. Si, pour fixer les idées, on suppose g = À, et si d’ailleurs on nomme $, G ce que deviennent F, G, quand à la racine pri- mitive p de l'équation (1) l'on substitue une racine primitive r de l’é- quivalence x" = 1, (mod. p), on ürera des formules (11) et (r2), | (13) T= — # (mod. p). ( 232 ) Cette dernière équation suffit seule à la détermination de la valeur numé- rique de æ, toutes Les fois que l'exposant w se réduit à l’un des nombres 109 » Après avoir rappelé les formules fondamentales relatives aux formes quadratiques de certaines puissances d’un nombre premier, ou plutôt du quadruple de ces puissances ,:nous allons maintenant discuter ces mêmes formules. » Nous avons déjà observé que l’on peut réduire l'équation (9), r° lors- que 7 est un nombre impair de la forme 8x + 7, à la formule (14) P' = x + n°; 2° lorsque 7 est un nombre pair, divisible par 4 ou par 8, à la formule (15) p“ = x° + F9 Nous ajouterons que l’exposant y sera impair si ? est un nombre premier, et deviendra pair dans le cas contraire. Effectivement, si nous prenons d’abord pour #7 un nombre impair, ce nombre sera, dans l’équation (0) ou (14), de la forme 4x + 3, et l’exposant w, représenté par la valeur numé- rique de la différence Î — j, ou par le tiers de cette valeur, sera pair ou impair, avec cette différence, suivant que la somme ; A N Ce 2 sera elle-même paire ou impaire. Comme on aura d’ailleurs, si 2 est un nombre premier impair, N= nn —:1, et, si z est le produit de plusieurs nombres premiers impairs », »', ... N= (v—1)(r —:)...; 2 c NUM: nous pouvons affirmer que y sera impair, avec —, si 7. est,.un nombre pre- ë . Ne 2 mier de la forme 4x + 3, et pair, avec si est un nombre composé (233) de la même forme 4x + 3. Dans l’un et l’autre cas, , 1} RER EIRE seront ceux des entiers inférieurs à z et premiers à z qui vérifieront la condition G) çæe, tt (1 71 » Supposons maintenant que l’on prenne pour #, non plus un nombre impair de la forme 4x + 3, mais un nombre pair divisible par 4; ce nom- bre devra être, dans l'équation (15), de la forme PATIAEE y, v, v!,... étant des facteurs premiers impairs, inégaux entre eux, et dont le produit soit de la forme 4x + 1. Alors aussi les nombres NAN ONE seront ceux des entiers inférieurs à 2, et premiers à z, qui vérifieront les deux conditions k ) ki; k = 1, (mod. 4), ou les deux conditions h a =) = — 1, h=— 1, (mod. 4). On peut en conclure que, dans le groupe OO CE COS les nombres inférieurs à =: seront, deux à deux, de la forme RARE 2 Donc, dans l'hypothèse admise, à sera pair; et, comme i+j=i=(t-n6—-i).. sera non-seulement pair, mais divisible par 4, on peut affirmer encore GC. R. 1840, 1°T Semestre. (ET. X, N° G.) 35 ( 234) 1° que j sera pair, 2° que la somme CR TS 2 Qu 2 sera paire elle-même, avec la différence et par conséquent avec le nombre 4 précisément égal à la valeur numé- à ei rique de ——. » Supposons enfin que l’on prenne pour 7 un nombre pair, divisible par 8. Ce nombre devra être, dans l’équation (15), de la forme 8»/y",,.. v, v',»°, .….. étant des facteurs premiers, impairs et inégaux: et les entiers ! 11 RENRONRIE er .n o A z seront, 1° sig est de la forme 4x + 1, ceux qui vérifieront les deux con- e is NN ou les deux conditions ditions Il 1 ou 3, (mod. 8), e = — 1, hÀ—=5 ou 7, (mod. 8); 2° si est de la forme 4x + 3, ceux qui vérifieront les deux conditions hk Ê Ce) = Lie h—= 1 ou 7, (mod. 8), ou les deux conditions hk Se) = — 1, À = 3 ou 5, (mod. 8). On en conclut encore que dans le groupe h, K, R, . ra , mn 2 x les nombres inférieurs à - seront, deux à deux, de la forme D ( 235 ) nm Ro NP. 2 Donc À sera pair; et comme DE joe af nf). : 2 sera non-seulement pair, mais divisible par 4, on peut affirmer que OU cas LE a sU : ul = — et par sui = D >; par suite = seront pairs avec le nombre w précisément égal à la valeur numérique de Arr À 2 » Ainsi, en résumé, l'exposant w sera, dans léquation (9), (14) ou (5), an nombre pair, suivant que 7 sera un nombre premier, ou un nombre composé. Il nous reste à montrer comment on peut, dans le dernier cas, réduire la valeur numérique de l’exposant y. » Prenons d’abord pour # un nombre composé de la forme 8x + 7. Alors l'équation (9) pourra être remplacée par la formule (14), dans la- quelle x sera un nombre pair; et, comme par suite p” sera un carré impair, c’est-à-dire de la forme 8x + 1, x° devra ètre un carré de la même forme, et y* un carré pair. Cela posé, les deux facteurs pe u PAT N Père To L dont la somme sera 2p?, et le produit p# — x° = ny*, auront évidem- ment pour plus grand commun diviseur le nombre 2; et, pour satisfaire à l'équation (14), on devra supposer C # Pam x ae”, piix=yeb#, par conséquent Æ .(16) p° = au + 6, æ, 6, u, v désignant des nombres entiers qui vérifieront les conditions { — (17) a6 = n; (18) 2uv = 7. 1l y a plus: comme le produit «6 = n sera diviseur de p — +, on aura D E)E = ( 236 ) et par suite la formule (16) entrainera les conditions (19) © HS (à) — M}, auxquelles les facteurs æ, 6 devront encore satisfaire. Enfin, l'on prouve aisément que la loi de réciprocité comprise dans la formule et C1, (20) ÉrETO) est applicable au cas où ln représente par @, 6, non-seulement deux nombres premiers supérieurs à 2, mais encore deux nombres impairs quelconques; et comme, x étant de la forme 4x +3, l’un des facteurs à, € doit être de la forme 4x + 1, il est clair, que dans l'hypothèse admise, la première des conditions (19) entraînera la seconde et réciproquement. Donc, lorsque n sera un nombre composé de la forme 8x +7, l'équa- tion (14) entraînera la formule (16), dans laquelle à, 6 devront vérifier les seules conditions (21) af = n, (2) — 1. » Supposons, pour fixer les idées, n = 15 =3.5. On trouvera pour k, h',... les nombres 1, 2, 4, 8; . . 1 se s 1 dont trois sont inférieurs et un seul supérieur à = =75. On aura donc alors pp 1 = 2, 1 = ll; Be = = 2; et l'équation (14) réduite à P° = x? + 15F*, entraînera la formule p = au + 6, a, 6 étant des entiers assujétis à vérifier les deux conditions ç a6 — 15, (=) br: æ Or, de ces deux conditions la première sera vérifiée, si l’on prend pour (237) ; 5 æ, 6 les nombres r et 15, ou 3 et 5. Mais, comme on a G) ——1, la se- conde condition nous oblige à rejeter les nombres 3 et 5, en prenant pour æ, 6 les nombres 1 et 15. Donc, p étant un nombre premier de la forme 15x+1,ou, ce qui revient au même, de la forme 30x + 1, la considération des facteurs primitifs de p fournira la solution en nombres entiers de l’équation p = u + 156%. » Prenons maintenant pour #7 un nombre composé de la forme 4x+-3. Alors on pourra vérifier en nombres entiers l'équation (9); et les deux facteurs b k E 2pD — L, 2p? + x, ; # dont la somme sera 4p?, et le produit 4p° — x?= ny*, resteront pre- miers entre eux, si x*, y* sont des carrés impairs. Donc alors, pour sa- tisfaire à l'équation (9), on devra supposer u Ê 2pP? —x— a, 2p? + x = 6w, et par suite pe (22) 4p? = au + Es, æ, 6, u, » étant des nombres entiers qui vérifieront les formules OR MEN avec les conditions (1Qg). Si, dans le cas que nous considérons, x°?, y’, étaient des carrés pairs, on pourrait, comme dans le cas précédent, réduire l'équation (9) à l'équation (14), et l’on arriverait à la formule (16) qui peut être censée comprise dans la formule (2), de laquelle on la déduit en remplaçant 4 par 2u et # par 29. On peut donc énoncer la proposition suivante. » Lorsque n est un nombre composé de la forme 8x +3, l'équation (9) entraîne la formule (22), dans laquelle «, 6 doivent vérifier les condi- tions (21). » Prenons maintenant pour z un nombre composé, divisible par 4, mais non par 8. Alors on pourra satisfaire en nombres entiers à l’équa- ( 238 ) üon (15), si est de la forme 4x + 1; et, par des raisonnements sembla- bles à ceux dont nous venons de faire usage, on prouvera que l’équation (15) entraine l’une.des deux formules e : (2 k (25) p° = au + 6v, (24): 2p4—= au + Cv, a, 6, désignant des nombres impairs assujétis à vérifier la condition n (25) a6 —= 7’ et u, v des quantités entières qui vérifieront l’une des conditions QUPET ULU ET 5 : LE D'ailleurs, le produit a6 — 7 étant de la forme 4x + 1, «,6 seront tous deux de cette forme, ou tous deux de la forme 4x + 3; et, comme l’é- quation (23) entraînera les formules (19), en vertu desquelles l'équation (20) donnera a—16—1 (26) Cr) PET: il est clair que, dans l'équation (23), &, 6 ne pourront être tous deux de la forme 4x + 3. Ils y seront donc l’un et l’autre de la forme 4x + 1. Quant aux valeurs de &, 6, contenues dans l'équation (24), elles devront vérifier les formules (27) ©) SN @) Q TT Ce desquelles on tirera, en les combinant avec les formules (20), (25), œ—1 C—r (28) Ch TE et, comme &°, v* devront être impairs dans l'équation (24), cette équation donnera encore (29) 2=a+6, (mod. 8). Or, en vertu des formules (28), (29); les entiers &, 6; devront être tous deux de la forme 8x1, ou tous deux de la forme 8x + 5, si 7 est de la 4 forme 8x1; et l’un de la forme 8x + 3, l’autre de la forme 8x +7, si L â est de la forme 8x+5.On peut donc énoncer la proposition suivante. ( 239 ) » Lorsque n est un nombre composé divisible par 4 et non par 8, l'équa- tion (15) entraine ou les formules (23) et (25), «, 6 étant deux entiers de la forme 4x+1: ou les formules (24) et (25), æ, 6 etant deux nombres im- pairs qui devront étre tous deux de la forme 8x+1 ou tous deux de la Jorme 8x +5, si ï est de la ferme 8x+ 1, et l'un de la forme 8x+3, : .n » ue . l’autre de la forme 8x + 7, st ï est de la forme 8x +5. Ajoutons que a, € devront encore satisfaire, si la formule (23) se vérifie, à l’une des équa- tions (19), et, si la formule (24) se vérifie, à l'une des équations (27). » En appliquant au cas où n est divisible par 8, des raisonnements sem- blables à.ceux dont.nous venons de faire usage, on obtiendra la propo- sition suivante. : » Lorsque n est un nombre composé, divisible par 8, l'équation (15) en- traîne la formule (30) P° — au + 269, x, 6 étant deux nombres impairs assujétis à vérifier la condition (31) 26 = avec les deux suivantes æ 4 2 GE) DEMO S) desquelles on tire, eu égard à la formule (20), a—1 1 L'a—1 +1 (= ;), ? MC EAU TE pe et par conséquent, ou, Ce qui revient au même, (33) (æ—r) (a —26 +3) = 0, (mod. 16). » En vertu des diverses propositions que nous venons d'établir, l’ex- posant 4 de la puissance de p renfermée dans la formule (9), (14) ou (15) ( 240 ) peut être réduit, lorsque # est un nombre composé, à l’exposant Ê Ce dernier exposant, s'il est pair, pourra souvent lui-même être réduit à ne et cette nouvelle réduction sera particulièrement applicable aux for- mules (16), (22), (23), (30), si dans ces formules # se réduit à l’unité. » Pour vérifier cette observation sur un exemple, supposons 7—68— 4.17. Alors, entre les limites o et 17, ceux des entiers, premiers à 68, qui feront partie du premier groupe, savoir 140907 Op ETS ID), seront au nombre de six, et ceux qui feront partie du second groupe , savoir 55 TE seront au nombre de deux. On aura par suite LAN TIME DRUME mo 1 :=6, ;, =, = = 6 — 2 — 4, On pourra donc résoudre en nombres entiers, l'équation pi = 2 + 179. Or, celle-ci entraînera l’une des formules P= x + 17ÿ, 2p = + 170, dont la première à son tour entraînera l’une des suivantes P—=S + 17 ,,,2p = SE 76, s, t désignant encore des nombres entiers. Effectivement, on sait que tout nombre premier de la forme 68x + 1 peut être représenté par l'une des formules J'+273 +182 = (y +2) +172, 27° +ays Hoi = ne » Les tables d'indices, publiées par M. Jacobi, fournissent le moyen d'obtenir facilement, dans tous les cas, non-seulement les nombres qui composent chacun des groupes B, M, he. et E, A. (241) par conséquent les valeurs de jet j, et celle de l’exposant w, dans chacune des formules (9), (14), (15); mais encore: des nombres équivalents à x et à y suivant le module p. C’est ce que j’expliquerai plus en détail dans les Exercices d'Analyse et de Physique mathématique. Je me bornerai pour le moment à observer que, si z est un nombre premier de la forme . 4 : : : : ie. nn 4x +3, à représentera le nombre des entiers qui, étant inférieurs à —, 2 offriront un indice pair. Si au contraire z est un nombre premier de la i è à c : : forme 4x + 1; alors - représentera le nombre des entiers impairs, et in- 2 férieurs à z, qui, étant de la forme 4x + 1, offriront ou qui, étant de la forme 4x + 3, offriront un indice on aura d’ailleurs, dans l’un et l’autre cas, Dee one ÉFCRRT Caen r it] ="7 ets + 3 —= les tables de M. Jacobi donneront 1°. pour n— nLaSMAS TS 2 472 ROUTE — TT 482 00 i = HERO URIO, . T— I] 1 — à NAME; MO TO, ne = — J US OT Ne 3°. pour 1 = HET EE 020 z 3 = 2 A RO MRT O0) — 9; 2 2, 4» Re He — nu — 2; 2; 4) 6, Si d’ailleurs on pose généralement ps = Pt, hope 1.2.3...(4+ 7) C. R. 1840, 1©7 Semestre. (T.X, N°G.) un indice pair, impair, Comme LL PUS Poe 223 han} Alt Ten ae DNS ec 67,1%83, 40 HO OTEE DOM ÉTO See On lipacos ONE CFO DROLE ( 242) la valeur entière de x qui vérifiera l'équation (9), sera équivalente, au signe près, suivant le module p, pour n —= 7 a IL, S U,,31l4, pour nm — 11 à ne Ê IT, 714 9 as à EE pour 9 mes etc.... Pareillement la valeur de x qui vérifiera l'équation (15) sera équivalente, au signe près, suivant le module p, POUR roi 5 = fs, = Æ 2 D; y 10,,51 IL, 1511 ju pour n = 52 — 4.13 à 2e, Isle ee: 2 Ils ,3 Tor 113,3 etc... » Les valeurs de x, y étant connues, on en déduira immédiatement celles de ,v, et l’on pourra même obtenir facilement un nombre équi- valent à %* ou à v* suivant le module p. Ainsi, par exemple, si l’on prend n = 20 — 4.5, l'équation (15) réduite à p= x? + by, entraînera la suivante p= x? + 59, attendu que la condition (2) = — r exclura dans ce cas la formule (24). Cela posé, x + 5 y V—i devra être égal , au signe près, à æ — Cu + 50 V— et par suite x à u*— 5 ÿ°— ou° — p. On aura donc M=E x, (mod.p), et D— Eu ne ((uod p) Si, pour fixer les idées, on prend p — 1o1, la dernière formule donnera ( 243 ) P—=+H4,u=E20=E 81, #—4—2", w = 81 — 09. Or effectivement 101 — 9° + 5.22. PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur la blancheur des cartilages articulaires chez des hommes dont les os présentaient une teinte rouge. — Note com- muniquée par M. Larrey. Le fait signalé par Duhamel, de la différence que présentent, sous le rapport de la coloration, les os et les cartilages des animaux soumis à l'usage de la garance , ayant été constaté de nouveau par les recherches ex- posées dans le dernier Mémoire de M. Flourens, M. Larrey prend occa- sion de cette dernière communication, pour rappeler qu'il a lui-même signalé une différence semblable dans les effets produits sur les deux es- pèces de tissus sous l'influence de certaines causes pathologiques. « Dans le deuxième Mémoire que j'ai communiqué à l’Académie sur le mode d’occlusion des plaies du crâne, avec perte de substance à cette boîte osseuse , j'ai fait remarquer, dit-il, que chez plusieurs jeunes invalides qui avaient succombé en 1832 aux effets du choléra-morbus indien, j'avais trouvé les os de ces jeunes sujets empreints d’une teinte rouge-garance, comme ceux des jeunes animaux nourris avec cette plante, et j'ai été le premier à observer ce phénomène chez l’homme; j'ai fait la remarque aussi que cette injection rouge se bornait exclusivement à la substance os- seuse, sans pénétrer dans les cartilages diathrodiaux qui conservaient leur couleur blanche, ainsi qu’on peut le voir encore par la planche ci-jointe (1).» MÉMOIRES PRÉSENTÉS. TÉRATOLOGIE. — Vote sur une monstruosité nouvelle. Portion de fœtus vivant aux dépens du testicule ; par M. A. Vezrrau. (Commissaires, MM. Serres, Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, Breschet.) « Il s’agit, dit M. Velpeau, d'une portion vivante de fœtus fixée dans le testicule d’un homme adulte, où elle semble s’être développée et avoir RE Et Ales singe Met rie Ve ou (1) Voyez l’article Choléra morbus et les planches qui en dépendent , au 4° volume de ma €linique chirurgicale. ; / 4 ( 244) vécu depuis la naissance. Cet homme, âgé de 27 ans, bien constitué, et n'ayant jamais éprouvé de maladies graves, présentait à son entrée à l’hô- pital de la Charité, une tumeur du volume du poing située au côté droit du scrotum. » Remarquant, d’après les renseignements que me fournit ce jeune homme, que l’origine de la tumeur remontait à la naissance, qu’on ne s'était pas aperçu de son commencement, qu’elle n'avait jamais causé de douleur, qu'aucun travail pathologique ne s’y était établi, qu’elle était insensible à la pression, qu'il était possible de l’inciser, de la piquer, de Ja traverser de part en part, sans causer la moindre souffrance; tenant compte de l’aspect du tissu cutané qui en constituait la surface extérieure, de son élasticité, des duretés qui se présentaient à son intérieur, d’une méche de poils qui sortait par une sorte d’ulcère de sa partie postérieure, d’un tubercule rougeâtre qui existait en avant au fond d’une autre ouver- ture, et de la matière glaireuse ou grumeleuse que le malade en avait quel- quefois expulsée, je m’arrêtai à l’idée d’une tumeur fœtale, d’un produit de conception. Voulant obtenir des renseignements précis sur les premiers temps d’une aussi singulière production, je fis écrire au médecin d’Ester- nay, à M. Senoble, qui me répondit en ces termes : « A l’âge d'environ » 4 mois, la mère du jeune Gallochat vint me montrer son enfant; il por- » tait alors une tumeur ou seulement un gonflement des bourses que je » reconnus n'être qu’un pneumatocèle. À quelques mois de là, je remar- » quai, en examinant une seconde fois le malade, une légère tumeur en- » flammée qui me parut n'être qu’un léger phlegmon et qui céda aux simples » topiques émollients; je n’en avais plus entendu parler, lorsque, au bout » de 3 ou 4 ans, on m'appritque la tumeur de cet enfant grossissait toujours.» Bien que ces détails soient fort incomplets, il me fortifièrent pourtant dans ma première opinion qui parut tellement singulière à toutes les personnes auxquelles j'en fis part, que je restai seul de mon avis. Je conçus dès-lors le projet d’extirper la tumeur dont il s’agit, sans enlever le testicule. 11 me suffira de dire qu'elle a été terminée comme je le désirais, et que sans être guéri, le malade est aujourd’hui dans un état à ne pas donner d’inquiétudes. sérieuses. ». L’examen de la tumeur nous y à fait reconnaître presque tous les élé- ments anatomiques du corps d’un mammifére; ainsi sa couche extérieure est de nature cutanée et sa substance principale est un mélange de lamelles et de fibres qui donnent l’idée des tissus adipeux, fibreux et musculaire. Dans son intérieur nous avons trouvé deux kystes remplis d’une matière d’ap- (245 ) parence albumineuse; un autre kyste contenait une matière d’un jaune verdâtre et demi liquide, comme le méconium. Dans un quatrième sac existait une matière grumeleuse d’un jaune sale, concrète et entourée de poils. Cette matière, examinée au microscope, a paru n'être que de la substance sébacée avec des écailles épidermiques. Du sac, rempli par la matière que nous avons comparée au méconium, sortait la mèche de poils qui se montrait à l'extérieur. St bien qu'il y avait là une ouverture ayant quelque analogie avec un anus. » Enfin, au milieu de tous ces éléments, nous avons trouvé de nom- breuses portions de squelette parfaitement organisées, appartenant incon- testablement, comme on peut s’en convaincre en jetant les yeux sur la pièce, à de véritables os et non à des productions accidentelles. Ces os étaient partout enveloppés d’une sorte de périoste et les pièces diverses, mo- biles les unes sur les autres, offrant des articulations réelles, peuvent être divisées en trois catégories. Le premier groupe est essentiellement composé de trois pièces dans lesquelles j'ai cru reconnaître la clavicule, le scapulum et une partie de l'humérus; le second groupe, beaucoup plus volumineux que le premier, semble appartenir au bassin, ou bien à la base du crâne; c’est le corps du sphénoïde ou le sacrum qui en constituerait la partie cen- trale. La troisième série, enfin, parait comprendre des portions de vertèbres ou des fragments d’os indéterminés. » Les corps et tous les éléments qu’on y a trouvés ont donné l’idée de tissus ou produits normaux, sans qu'on ait pu y constater l’existence de la plus petite gouttelette de pus, d'aucun os carié ou nécrosé, d’aucun carti- lage altéré, de la moindre production fongueuse! » Il faut se rappeler, en outre, qu’au dire de M. Senoble, cette tumeur a continué de croître au moins jusqu’à l’âge de 6 ou 7 ans, et que le jeune homme qui prétend lavoir toujours portée avec les mêmes caractères, ne peut guère faire remonter ses souvenirs qu’à cette même période de sa vie. Il faudrait donc en conelure que les portions de fœtus dont je viens de par- ler ont vécu et se sont développées en même temps que l'individu qui les portait, qu'il y avait là deux êtres accolés l’un à l’autre. » Maintenant, comment le fait a-t il pu s'établir ? Est-ce pendant ja vie intra-utérine? une partie d'un fœtus dont le reste aurait disparu, se serait- elle collée au scrotum de manière à y rester sous forme de bourgeon ou de greffe, ou bien seraient-ce les restes d’un fœtus d’abord entré dans le ventre de l’autre, puis descendu par la tunique vaginale qui aurait à la fin usé de dedans en dehors les enveloppes du scrotum pour s'épanouir à l'extérieur? ». ( 246 ) microGrAPte. — /Vouvel appareil pour l'éclairage du microscope, au moyen de la lumière du gaz oxi-hydrogène ; par M. Az. Down. (Commissaires , MM. Chevreul, Flourens , Ad. Brongniart, Pouillet.) « J'ai l'honneur d’appeler l'attention de l’Académie sur les applications que j'ai faites du microscope solaire et du microscope éclairé par le gaz oxi- hydrogène, à la démonstration des objets microscopiques et à l’enseigne- ment; ce sujet, auquel j'ai consacré mes études et mes soins depuis plu- sieurs années, me paraît offrir assez d'intérêt pour mériter d’être examiné par une Commission de l'Institut. » J'ai eu le bonheur de pouvoir faire étudier expérimentalement à plus de cent élèves pendant l’été dernier , la texture des différents éléments de l’or- ganisation animale et végétale, la composition des divers fluides, le phéno- mène si admirable de la circulation dans les animaux et dans les plantes; j'ai pu montrer tous les détails de fine anatomie , depuis la structure de la peau, dont l’image se peint si nettement sur l'écran avec la disposition dé- crite par M. Breschet et l’arrangement de ses couches démontré par M. Flou- rens , jusqu'aux molécules des tissus musculaire et nerveux, et aux produits pathologiques des membranes, à ceux de l’urine , etc., etc. » Je suis même parvenu à éviter l'inconvénient de la chaleur, si incom- mode au foyer du microscope solaire, sans l'emploi d’aucune substance intermédiaire. « L’inconstance du soleil dans notre climat étant bientôt devenue un obs- tacle insurmontable , au moins pendant huit mois de l’année, aux dé- monstrations que j'ai entreprises et au but que je poursuis, je me suis dé- terminé à appliquer la lumière du gaz oxi-hydrogène à l'éclairage du mi- croscope ; mais l'appareil tel qu’on l’a construit jusqu'ici, était tout-à-fait impropre à un cours scientifique ; aussi ce précieux instrument capable de rendre de si grands services, est-il resté jusqu'ici un simple objet de cu- riosité à peu pres sans application dans l’enseignement; j'espère que son usage va s'étendre, en mème temps qu'il deviendra d’un emploi plus simple et plus commode. » Je me hâte de dire que c’est à M. Selligues, dont Pet inxentis et fécond est bien apprécié de ceux qui connaissent ses travaux, c’est à son zèle et à son habileté que je dois la disposition ingénieuse du nouvel ap- pareil dont je viens soumettre l'examen à l'Académie. » ( 247) MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur l'emploi du ballon comme moteur, 1° pour marcher sur terre; 2° pour franchir l'air dans une direction determinée ; par M. le général Deusrnsxr. (Commissaires, MM. Poncelet, Coriolis. ) MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Vouveau système de chemin de Jer à un seul rail; par M. Saumur. (Commissaires, MM. Poncelet, Coriolis.) Un Mémoire de M. Mowrauzr, sur le liquide céphalo-spinal, Mémoire couronné en 1836, et qui devait paraître dans les Mémoires des Savans étrangers, n'ayant pu encore être imprimé, est présenté de nouveau par l’auteur, avec des additions destinées à faire connaître les progrès qu'a faits la science sur ce point, dans l'intervalle qui s’est écoulé depuis le concours. Le Mémoire ainsi modifié, est renvoyé à une Commission composée de MM. Magendie, Serres et Double, Commission qui aura à examiner sl convient de publier ce travail sous sa nouvelle forme, ou tel qu'il était lorsqu'il a été couronné par l’Académie. CORRESPONDANCE. PHYSIQUE CHIMIQUE. — Communications de dessins photogeniques de M. T'azsor. « M. Biot présente à l’Académie plusieurs dessins produits par la radia- tion atmosphérique sur des papiers sensibles, et qui viennent de lui être adressés par M. Talbot. Deux sont des reproductions de lithographies qui ont beaucoup d'agrément. Les autres sont effectués d’après nature dans une chambre noire: et, un surtout, daté du 11 janvier de cette année même, représente une vue architecturale d’un très bon effet. Tous offrent.les clairs et les ombres dans leurs véritables relations, ce qui au reste a été obtenu depuis long-temps par M. Bayard, au moyen de procédés qu'il n’a pas jus- qu'ici fait connaître. M. Biot n’a, pas encore été informé du procédé à l’aide duquel les dessins de M. Talbot sont produits, ni du temps qui est nécessaire pour les obtenir. Mais il fait remarquer qu’étant effectués dans les circons- tances si fortement défavorables dela saison actuelle, le procédé qui les a don:- nés s’y.est trouvé soumis à une épreuve d’une rigueur excessive, à laquelle ( 248 ) la sincérité désintéressée d’un savant tel que M. Talbot, pouvait seule con- sentir à l’exposer ; d’où il résulte qu’on devra en attendre des effets moins lents , par conséquent des dessins bien mieux tranchés , aux époques pro- chaines de l’année où l’élévation du soleil aura ramené une radiation plus active, transmise par un ciel plus serein. » céoroëte. — Nouvelles observations sur les effets des filons de quartz; par M. Rozer. (Commissaires, MM. Al. Brongniart, Élie de Beaumont.) « Dans un travail sur la masse de montagnes qui sépare la Loire du Rhône et de la Saône, précédemment présenté à l’Académie, j'ai montré que le quartz s'était élevé en cônes sur un assez grand nombre de points depuis le pied du Mont-Pilat, dans le département de la Loire, jusque auprès d’Avallon, dans celui de l'Yonne. Ces cônes ont percé les ter- rains porphyrique, granitique , gneïssique, schisteux et carbonifère. Par- tout ils sont accompagnés de nombreux filons de quartz de même nature que celui des cônes qui traversent ces terrains dans toutes les directions, et dont quelques-uns pénètrent jusque dans les parties inférieures du lias. Ceux-ci, en s'épanchant à la surface des masses granitiques, dont ils agglutinaient les débris, ont formé les roches si remarquables, les ar- koses, que M. de Bonnard a fait connaître le premier. Dans cette action, il s’est produit une foule d’effets curieux que j'ai décrits dans mon Mé- moire; mais les environs de Semur en Brionnais (Saône-et-Loire ) m’ayant présenté cette année des phénomènes d’un autre ordre et d’une certaine importance, je demande à l’Académie la permission de les lui exposer succinctement. » Autour du village de Saint-Christophe en Brionnais, on voit paraître le granite à grands cristaux de feldspath rose, d’une très facile décomposi- tion , exploité comme sable sur plusieurs points et traversé par des filons de quartz hyalin , qui devient calcédonieux et carrié; ce granite est recou- vert par une couche puissante de marnes rougeâtres avec arkoses, qui sup- porte le lias très développé dans la contrée. » À 5oo mètres au nord du village, dans les berges de la nouvelle route de Charoiles, on voit le calcaire à gryphées arquées recouvrir immédiate- ment Je granite, et se lier tellement avec lui qu’il en résulte un passage insensible , mais mécanique, de l’un à l’autre. Dans ses parties supérieures , le granite imprégné de calcaire fait effervescence dans les acides, et dans ( 249 ) ses parties inférieures, le calcaire contient une si grande quantité de cris- taux de feldspath qu’il en résulte un calciphyre très singulier. Vers le bas, le feldspath est beaucoup plus abondant que le calcaire, mais il diminue à mesure que l'on s'élève, et à 1",50 au-dessus du granite les cristaux de feldspath ont disparu. Dans toute cette partie de la formation du lias, on ne voit pas une seule trace de restes organiques. Mais dans les couches qui sont immédiatement au-dessus et intimement liées avec les calciphyres, se trouvent en abondance la gryphée arquée et les autres fossiles caracté- ristiques de la formation. » Dans la portion contenant les cristaux de feldspath, la stratification du calcaire est très confuse , souvent même elle a complétement disparu ; le calcaire lui-même est très altéré; sa densité est sensiblement augmen- tée : il a pris une couleur jaunâtre et un aspect cristallin; plus loin, il est devenu brun avec des taches jaunes; cette dernière variété contient peu de cristaux de feldspath; dans les deux variétés modifiées, on remarque un grand nombre de veines de quartz qui s’y perdent insensiblement et ne montent jamais dans les couches coquillières ; par le bas, les veines se lient avec de gros troncs qui traversent le granite inférieur, et sont de vé- ritables filons identiques avec ceux que l’on remarque dans toute la masse granitique. » C'est l’éruption du quartz évidemment contemporaine des premiers temps du dépôt du lias, qui a jeté les cristaux de feldspath dans le calcaire, et soudé avec lui le granite refroidi depuis long-temps. Dans toute cette partie, le calcaire est devenu magnésien, et surtout dans le voisinage des veines de quartz; la variété brune la plus altérée, et où les veines de quartz sont les plus nombreuses, est aussi la plus magnésienne; j'y ai trouvé près d’un tiers de magnésie, du fer et de la silice; ce qui a été confirmé par les essais que M. ÉL. de Beaumont a fait faire à l'École des Mines. » Voici donc des calcaires rendus magnésiens par l'influence des filons de quartz, ce qui offre quelque analogie avec le mode de formation des dolomies par l'influence des porphyres noirs, comme l’ont démontré de- puis long-temps les belles observations de M. de Buch. » À Saint-Christophe, nous avonsun fait de plus, c’est la liaison intime, sans aucun intermédiaire , du granite, la plus ancienne roche plutonique, avec:une roche neptunienne ,.le lias, remplie de coquilles marines. On a quelquefois, cité des faits du même genre, dont on ignorait la cause, pour prouver que le granite était de même époque que le terrain juras- sique. Ce que je viens d'exposer montre que l’on a pu être trompé. » C. R. 1840, 17 Semestre. (T. X , N° 6.) 35 ( 250 ) zoonoG1Ee. — Passage accidentel d'un oiseau de la mer Glaciale dans le midi de la France. — Extrait d’une lettre de M. Jozx à M. Flourens. « Le 4 du mois dernier on a pris aux environs de Montpellier deux jeunes canards (le mäle et la femelle), probablement isolés de leur troupe. En les comparant avec les descriptions de Temminck et les individus adultes conservés dans la belle collection qu’a formée un habitant de Montpellier, M. Lebrun, nous les avons rapportés sans aucun doute à la sarcelle de Féroé, de Buffon, ou pour parler exactement, au canard à longue queue de Terre-Neuve ou canard de Miclon, du même auteur (Anas glacialis, Linn.), dont la prétendue sarcelle n’est que le jeune âge. Or cet oiseau fait son nid sur les bords de l'Océan glacial, au Spitzberg, en Islande, à la baie d'Hudson, et il habite exclusivement les mers arctiques des Deux-Mondes. De passage accidentel sur les grands lacs d'Allemagne, le long de la Baltique et sur les côtes maritimes de la Hollande, il n’est point compté parmi les espèces qui visitent parfois nos climats, et ce qui rend plus remarquable encore son apparition dans le midi de la France, c’est que les deux individus qu’on y a vus les premiers y sont arrivés à une époque où la température était si douce et la végétation déjà si active que plusieurs arbres avaient déjà des fleurs et même des fruits noués. » cæimie. — Sur les recherches relatives à la composition de la canne à sucre. — Extrait d’une lettre de M. Pézrcor. & Une lettre de M. Guibourt, lue dans la dernière séance, réclame, en faveur de M. Avequin, pharmacien à la Nouvelle-Orléans, la priorité de quelques-uns des résultats que j'ai signalés dans mon travail sur la canne à sucre de la Martinique. Si M: Guibourt avait pris connaissance de mon Mémoire, il aurait vu, en effet que j'ai cité textuellement le passage du travail de M: Avequin qu'il rappelle lui-même à l'Académie, relativement aux 90 pour 100 de suc où vesou renfermés dans la canne à sucre. » Ily a,ilest vrai, d’autres parties du Mémoire de M. Avequin sur les- quellés j’ai moins insisté, parce que les expériences sur lesquelles il’ s’ap- puie m'ont paru inexactes. Les analyses que jai faites sur le vesou ‘qui m'a été envoyé de la Martinique, démontrent que tout le sucre contenu dans la canne préexiste dans cette plante à l'état cristallisable; c’est là le résultat important de mon travail, puisque tous les chimistes qui se sont occupés antérieurement de la canne y ont admis l'existence d’une forte ( 251 ) proportion de sucre liquide ou de mélasse, et ont justifié ainsi, jusqu’à un certain point, l'imperfection notoire de la fabrication coloniale; M. Ave- quin ne fait donc que confirmer les anciennes idées sur ce sujet, en admettant que la canñe à sucre de la Louisiane contient sur 17 parties de sucre, à parties de sucre liquide et de matière extractive. » J'ai pensé qu'il suffisait de combattre par des faits les opinions de Casaux et de Dutrône sur la préexistence de la mélasse dans la canne, et de montrer comment ce corps se forme par suite de l’altération du sucre dans le travail des colonies. » «M. Roriquer fait remarquer que la réclamation de M. le professeur Guibourt en faveur de M. Avequin, ne portait pas seulement sur la pro- portion de vesou contenu dans la canne; mais bien aussi sur la quantité de sucre qu'on pourrait obtenir si, à l’aide de meilleures machines, on parve- nait à extraire tout le vesou. En telle sorte que, selon M. Avequin, le manu- facturier qui ne produit annuellement que 300 boucaux de sucre, pourrait en obtenir jusqu'à 544. M. le professeur Guibourt a rappelé encore que nous devions à M. Avequin un travail fort étendu sur la canne à sucre, et que les échantillons des produits extraits du vesou, par cet habile et consciencieux fabricant, étaient depuis long-temps déposés dans la belle collection de l'École de Pharmacie. M. Péligot dit qu'il n’a point fait mention de ces résultats , parce qu'il les croit erronés; mais qu’il remarque donc bien que M. Avequin a opéré très en grand et sur de la canne ré- coltée dans un tout autre climat, et que dès-lors il n’est point étonrant qu'il n’y ait pas identité dans les deux analyses. » ANATOMIE COMPARÉE. — Sur un os nouvellement découvert dans la mâchoire des perroquets. M. Rousssau, à l’occasion d’une lettre de M. Jacquemin, dont l'analyse a été donnée dans le Compte rendu de la séance précédente, sattache à faire voir que l’os qu'il a signalé comme nouveau dans la tête des perro- quets, et qui se trouve entre la partie inférieure et externe du bord du canal auditif, et la partie interne et médiane du bord postérieur de los carré, n’est point, comme la supposé M. Jacquemin, une pièce dé- pendante du système des canaux aériens du squelette, mais une pièce propre aux oiseaux du genre Psittacus, et apparente surtout chez certaines espèces du Nouveau-Monde. Cette pièce n’a donc rien de commun avec le siphonium de la mâchoire de la corneille. Au reste, M. Rousseau fait re- 230. { 252 ) marquer que cette partie, qui sert à établir la communication entre les cel- lules aériennes de l'oreille et celles de la mandibule, avait été depuis fort long-temps décrite et figurée par Camper. À la lettre de M. Rousseau sont jointes, comme pièces à l'appui, diverses têtes d'oiseaux. M. Fiourens lit quelques passages d’une lettre que lui a écrite, de Sama- rang, M. Dumont-d'Urville, et dans laquelle ce navigateur lui annonce qu’il est parvenu à se procurer des matériaux pour servir à l’histoire na- turelle de l'homme. M. Ayara-y-Lozano (Joseph) écrit de nouveau relativement à un mode de traitement qu’il a vu, dit-il, employer avec succès en Amérique, contre uue maladie contagieuse des chevaux, laquelle , suivant lui, ne serait autre que la morve. M. Bauprimonr écrit relativement à une question de priorité, pour cer- tains points de la théorie des substitutions. Le défaut de temps n’a pas permis de faire la lecture de cette lettre; elle est réservée pour la prochaine séance. M. Drerannoy adresse un paquet cacheté, portant pour suscription : Description et figure d'un Daguerréotype réduit à de très petites dimensions. MM. Cuamsarnez et Grimaun adressent un paquet cacheté concernant un nouvel appareil distillatoire pour séparer l'alcool du vin. L'Académie accepte le dépôt de ces deux paquets cachetés. À 4 heures et demie l’Académie se forme en comité secret. La section de Physique présente, par l'organe de son président, M. Gay- Lussac, la liste suivante de candidats pour remplir la place vacante par le décès de M. Dulong : 1°. M: Despretz, 2°. M. Babinet, 3°. MM. Péclet et Peltier, ex æquo. Les titres de ces divers candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la séance prochaine. MM. les membres de l’Académie seront prévenus par billets à domicile. La séance est levée à 5 heures trois quarts. F. (253) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a recu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences; 1 semestre 1840, n° 5, in-4°. Voyage autour du Monde; par M. De Freycier; 21°—24° liv. in-4°, avec pl. in-fol. Voyage dans l'Inde ; par M. Vicror Jacquemonr; 24° liv. in-4°. Des principaux vices de conformaiion du Bassin, et spécialement du Rétrécissement oblique; par M. le D' Narezxe, traduit de l'allemand par M. Danvau; in-8°. De la nature et du traitement des Aliérations pulmonaires. — Guérison de la Phthysie; par M. Pascaz; in-8°. Histoire naturelle et Iconographie des Insectes coléoptères; par MM. ne Laporte et Gory; 36° liv., in-&°. Études de Micromammalogie ; par M. Évu. ne Sezvs-Lonccmames; in-8°. Réflexions sur le projet de loi concernant l'Instruction et l'exercice de la Médecine en France; par M. Levixz; in-8°. Revue des Spécialités et des Innovations médicales et chirurgicales; par M. Vincent Duvar; tome 1°, n° 4; in-8°. Annales maritimes et coloniales; janv. 1840, in-8°. Mémorial encyclopédique et progressif des Connaissances humaines ; janv. 1840, in-8°. Des Propriètés et des Propriétaires d'Alger; in-6°. Du mécanisme de l'Univers et du principe vital dans les trois Règnes; par Yauteur de la Nouvelle théorie de la Végétation ; in-8°. Annales de la Societe des Sciences médicales et naturelles de Bruxelles; in-8°, Traité sur les Maladies puerpérales ; par M. Tu. Heu, Vienne, in-8°. Dissertatio botanica sistens quæstiones de methodo physico-historica; par le même; in-8°. Proceedings... Procès-verbaux de la Société royale de Londres; n° 40, in-8°. - ( 254) The London.... — Journal des Sciences et Magasin philosophique de Londres et d'Édimbourg; fév. 1840; in-8°. The Quarterly Review; n° 129, déc. 1839, in-8°. The Athenœum , journal ; part. 145, janv. 1840, in-4°. Journal de Pharmacie et des Sciences accessoires; fév. 1840, in-8°. Journal des Connaissances médico-chirurgicales; fév. 1840 , in-8°. Gazette médicale de Paris; tome 6, n° 6. Gazette des Hôpitaux; n°° 15—17. L'Expérience, journal de Médecine; n° 136. Gazette des Médecins praticiens; n°* 10 et 11. L’Esculape ; n°‘ 7 et 8. COMPTE RENDÜ DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 417 FÉVRIER 1840. PRÉSIDENCE DE M. POISSON. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L’ACADÉMIE. M. Maçennie demande la parole et dit: « Le débat qui s’est élevé dans la dernière séance entre M. Breschet et moi, nous ayant laissé chacun dans nos persuasions, l’un disant oui, l'autre disant non, il est indispensable, vu la haute gravité du sujet, que les preuves remplacent devant l’Académie les assertions. J'engage donc mon honorable confrère à faire connaître les faits et les expériences sur les- quels il se fonde pour établir que la morve chronique est contagieuse, et je prends moi-même l'engagement de mettre sous les yeux de l'Académie les expériences et les faits sur lesquels je me fonde pour affirmer qu'elle ne l’est pas. » cmimie. — Observations sur la loi des substitutions de M. Dumas; par M. Perouze. « En présentant quelques observations critiques sur la loi des substitu- tions, que notre confrère a développée d’une manière si brillante dans une de nos dernières séances, je tâcherai d’abuser le moins possible des moments de l’Académie. C. R. 1840, 16r Semestre. (T. X, N°7.) 36 ( 256 } » La loi des substitutions, que plus tard son auteur désigna aussi sous le nom de métalepsie , a été présentée pour la première fois en mai 1834. » Voici en quels termes: « 1°. Quand un corps hydrogéné est soumis à l’action déshydrogénante » du chlore , du brome, de l’iode, de l’oxigène, etc., par chaque atome » d'hydrogène qu'il perd, il gagne un atome de chlore, de brome, d’iode » et un demi-atome d’oxigène. » 2°. Quand un corps hydrogéné renferme de l’oxigène, la même règle » s’observe sans modification. » 3°, Quand un corps hydrogéné renferme de l’eau, celle-ci perd son » hydrogène sans que rien le remplace, et, à partir de ce point, si on lui » enlève une nouvelle quantité d'hydrogène, celle-ci est remplacée comme » précédemment. » » Depuis qu’elle a été ainsi énoncée en 1834, la loi des substitutions a singulièrement changé de nature. » Présentée d’abord comme une loi absolue, on la restreint aujourd’hui aux cas particuliers où s’observe ce que l’on nomme une conservation de type. » En 1834, elle devait servir, entre autres choses, à reconnaître les composés qui renferment de l’eau toute formée, et la proportion exacte de cette eau. : » En 1838, notre confrère avouait que cette partie importante de sa loi offrait encore quelque indécision; les expériences manquaient, disait-il, pour l’'établiir. » Aujourd’hui, on n’en parle plus que pour mémoire. » La loi des substitutions était employée, en 1834, pour démontrer (je cite textuellement) l'hypothéese si connue de M. Dumas, qui consistait à regarder l’alcool comme un hydrate d'hydrogène bicarboné, et qui servait de base à sa théorie des éthers. Si la loi des substitutions est ad- mise, disait M. Dumas, la théorie des éthers sera démontrée. » Cependant aujourd’hui qu'il adopte plus que jamais la loi des substi- tutions, il n’en rejette pas moins l’ancienne théorie des éthers, et même, il faut le dire, il va chercher des objections contre elle dans la loi des subs- titutions qui servait autrefois à la démontrer. » L'opinion de notre confrère n’a pas moins varié quant aux rôles que jouent l’hydrogène et le chiore dans les composés produits par substitution. » À une observation de M. Berzélius, qu’un élément aussi électro- négatif que le chlore ne saurait entrer à la manière de l'hydrogène dans (257) un radical organique, M. Dumas répondait, en 1838, que M. Berzélius lui attribuait une opinion précisément contraire à celle qu’il avait toujours émise, savoir : que dans ces occasions le chlore prendrait la place de l'hy- drogène sans changer la nature du composé. « Je n’ai jamais rien dit de pareil, ajoutait-il, et l’on ne saurait certai- » nement le déduire des opinions que J'ai émises sur cet ordre de faits. » Si lon me fait dire que l'hydrogène est remplacé par du chlore qui » joue le même rôle que lui, on m’attribue une opinion contre laquelle » je proteste hautement, car elle est en contradiction avec tout ce que j'ai » écrit sur ces matières. » » Malgré cette protestation si nette et si explicite, on sait qu'aujourd'hui M. Dumas admet que l'hydrogène et le chlore peuvent jouer le même rôle, remplir exactement la même fonction. » Les diverses opinions que je viens de rappeler ne peuvent sans doute être vraies toutes à la fois, puisqu'elles sont contradictoires; mais par cela même, il devient très difficile de les réfuter avec clarté. On concoit, en effet, que les objections qui portent sur l’une d’elles, peuvent ne rien prouver contre les autres. » Relativement aux premières règles de substitutions données en 1834, nous ferons remarquer d’abord, avec M. Liebig, qu’elles conduisaient, dans certains cas, à la singulière conclusion que l’oxigène décomposait l’eau contenue dans une substance, qu’il lui enlevait son hydrogène, et cela pour reproduire immédiatement une quantité d’eau égale à celle qu'il ve- nait de détruire. » Mais mettons de côté les cas dans lesquels on supposait de l’eau toute formée dans les composés, et voyons ce que devenait la loi des substitu- tions de 1834. « Quand un corps hydrogéné (nous disait-elle ) est soumis à l’action » déshydrogénante du chlore, par chaque atome d'hydrogène qu'il perd, » il gagne un atome de chlore. » » N'est-il pas évident qu’en s’en tenant au texte précis de cette loi, on allait beaucoup trop loin. Pourquoi, en effet, le principe des proportions multiples, qui complète d’une manière si heureuse celui des équivalents, se serait-il trouvé exclus dela chimie organique? Pouvait-on admettre qu’en éliminant un équivalent d'hydrogène, on n’arriverait jamais à le remplacer par deux ou'trois équivalents de chlore, etc.? Pourquoi n’y aurait-il pas eu également des cas où l’oxigène et le chlore se seraient ajoutés purement et simplement à une substance organique, sans éliminer ancun de ses éléments? 36. (258) » Entendue dans un sens trop littéral, la loi des substitutions de 1834 était donc fausse : Pour la rendre exacte et conforme à l'expérience, il aurait fallu ajouter qu'elle ne s’observe pas toujours. Cela même n'aurait pas suffi, il aurait fallu indiquer en outre les cas où elle est en défaut ou du moins rattacher par quelque propriété spéciale les composés produits dans les cas où elle avait lieu. » Sans cela, en effet, la loi des substitutions n’avait plus aucun carac- tère propre; elle n’était et ne pouvait être qu'un cas particulier de la loi des équivalents chimiques. En tronquant ainsi une loi connue, certes on ne faisait pas une loi nouvelle. » Aujourd’hui notre confrère est bien loin de donner, comme en 1834, uné extension trop grande à la loi des substitutions :il avoue que dans un grand nombre de cas, cette loi n’a pas lieu. » Le phénomène des substitutions n’est pas général, dit-il; bien mieux, c'est là un de ses caractères les plus essentiels. Pour que la loi des substi- tutions s’observe, il faut que les corps conservent jleur type initial; elle n’est plus applicable dans le cas contraire et par cela même elle sert: à distinguer les corps qui ont conservé leur type moléculaire de ceux qui l'ont perdu. Il ajoute que deux corps appartiennent au même type molé- culaire, quand ils sont formés du même nombre d'équivalents unis de la . même manière. » Voici comment nous combattrons cette loi nouvelle. » Par le mot substitution , entendez-vous exprimer seulement le résultat d’une réaction à la suite de laquelle une substance perdant, par exemple, de l'hydrogène et le remplaçant par du chlore, équivalent à équivalent, s’est transformée dans une autre substance quelconque bien déterminée; alors votre loi se composera nécessairement des deux règles suivantes : » 1°. Lorsqu'un corps se transforme en un autre corps du même type, c'est toujours par substitution que cette transformation $’effectue; 2° lors- qu’un corps se transforme en un autre corps d'un type différent, ce n’est jamais par substitution. » La première de ces deux règles est évidemment exacte , car le nombre des équivalents contenus dans deux’ substances du même type étant le même, il faut bien que le nombre des équivalents gagnés en passant de l’un à l’autre soit égal au nombre des équivalents perdus: » Qu'il y ait, par exémple, dans chacune de nos deux substances dix équivalents, le nombre dix dévarit se conserver, ne pourra gagner quelques unités sans en perdre un nombre égal. ( 259 ) » La seconde règle a donc seule un caractère particulier, mais par mal- heur elle est contraire à l’expérience. Les belles expériences de M. Régnault, si souvent citées par notre confrère et louées par lui à si juste titre, nous offrent en.effet plusieurs exemples ( et l'on pourrait en ajouter d’autres) dans lesquels la substitution du chlore à l'hydrogène à lieu, bien que le type initial ne soit pas conservé. » Un seul moyen nous reste donc de rendre conforme à l'expérience la loi des substitutions , c’est de définir le mot substitution autrement qu’on ne l’a fait tout-à-l’heure, c’est d'y ajouter une idée nouvelle et nécessaire, celle d’une conservation de type, c’est enfin d'entendre par ce mot le ré- sultat d’une réaction à l’aide de laquelle un corps s’est transformé dans un autre sans changer de type. Il sera vrai de dire alors, mais ce sera une pure affaire de définition, qu'il n’y a jamais substitution lorsqu'un corps passe d’un type à un autre; il sera également vrai de dire (et ce sera une affaire de simple arithmétique) que, dans toute substitution, les, équivalents éliminés sont toujours remplacés par un nombre égal d’autres équi- valents. » En effet , le type du corps primitif et celui du corps que l’on en déduit étant les mêmes, ces deux corps, d’après la définition du mot {ype, renfer- meront le même nombre d’équivalents. Donc. le nombre des équivalents nouveaux introduits ne peut manquer d’être égal à celui des équivalents qui sont partis. » Il restera maintenant à savoir qu'elle utilité on pourra tirer d’une loi qui n’est plus fondée que sur des mots. » Ainsi, en résumé, quand la loi des substitutions veut se distinguer de la théorie des équivalents, elle est dans la nécessité ou de contredire l’ex- périence, si elle veut conserver un caractère chimique propre, ou de re- noncer à tout caractère chimique en s’absorbant, pour ainsi dire, dans la théorie des types, qui n'avait assurément à l’origine aucun rapport avec elle. » Je dirai maintenant un mot de la théorie des types. » Appuyer cette théorie sur la loi des substitutions me paraît chose im- possible après ce qu'on vient de voir. Et, en effet, répéterai-je encore une fois, si par le mot substitution on entend seulement parler d’un phéno- mène où, un corps en remplace un autre équivalent à équivalent, il n’y à pas toujours conservation de type (soit mécanique , soit à plus forte raison chimique ) lorsqu'une substitution s’observe. Que si, au contraire, on at- tache à priori, au mot substitution, Vidée nécessaire d’une conservation de type, alors il est clair que les phénomènes de substitution ne peuvent ( 260 ) servir en rien à définir les types, puisque eux-mêmes sont uniquement (j'allais dire grammaticalement) définis par ces mêmes types. » Quant à l’idée de grouper les substances chimiques en familles natu- relles , elle est excellente sans doute, mais ce n’est pas la première fois qu'elle se présente à l'esprit des chimistes. Quel moyen nouveau nous donne-t-on de l’effectuer? Nous n’en voyons aucun jusqu'ici , mais, sur ce point, il est convenable d’attendre que notre confrère ait publié la clas- sification qu’il annonce. » CHIMIE ORGANIQUE. — JVote sur l'action des alcools sur les alcalis; par MM. Dumas et Srass. « Nous avons reconnu récemment, par des expériences précises, les résultats suivants, dont l’Académie comprendra toute l'importance dans la discussion qui s’agite devant elle. » 1°. L'alcool pur C°H'* O* se convertit, sous l'influence de la potasse hydratée et de la chaleur, en hydrogène pur et en acide acétique également pur C'H* Of; » 2°, L'esprit de bois C#H° O*?, dans la même circonstance, fournit de l'acide formique C{H{ Of et de l'hydrogène pur; » 30. L’éthal CH 0”, par la même réaction, se convertit en un nouvel acide, l'acide éthalique CS H$4O#, et dégage de l'hydrogène pur, comme les deux corps précédents ; » 4°. L'huile de pommes de terre C*°H*0, traitée de la même manière, fournit aussi de l'hydrogène en donnant naissance à un acide volatil, li- quide et oléagineux , C2 H2° Of. » La théorie indiquait que cet acide aurait la même composition que l'acide qui est fourni par la valériane, et qu’on nomme valérianique. L’ex- périence nous a donné un acide qui en offre exactement la composition , C#H”0#; qui en présente toutes les propriétés et même l'odeur; qui fait comme lui des sels à saveur sucrée. » Il nous paraît presque certain qu'au moyen de cette action de la po- tasse hydratée, nous sommes parvenus à transformer l’huile de pommes de terre en un acide qui en semblait fort éloigné, l'acide valérianique. » Ce qui résulte clairement des quatre expériences précédentes, c’est que tout véritable alcool se convertit sous l'influence des alcalis hydratés en un acide qui lui correspond, et qu’il le fait toujours en perdant 4 volumes d'hydrogène et gagnant 2 volumes d’oxigène, conformément à la théorie “es types et à la loi des substitutions. ( 261 ) » La glycérine nôus a fourni aussi de l’hydrogène pur par l’action de la potasse, mais nous n’avons pas encore pu isoler l'acide qui résulterait de la réaction, et qui paraît capable de fournir des produits secondaires avec la plus grande facilité. » Nous avons trouvé dans les résultats précédents, le moyen d’expli- quer l’action de l'alcool sur la baryte anhydre, action dont nous avions reconnu les résultats par des expériences certaines, qui constituent en quelque sorte une méthode d’analyse qualitative applicable aux mélanges de gaz carburés. » Quand on a dirigé un courant d’alcool pur sur de la baryte anhydre et chaude, il s’est développé dans nos expériences trois gaz au moins, et peut-être quatre. » Le premier consiste en gaz oléfiant, que l'acide sulfurique de Nordhau- sen absorbe, que le chlore change en liqueur des Hollandais. Nous nous en sommes convaincus par l'analyse de celle-ci. » Le second consiste en gaz des marais, qui reste après que le gaz oléfiant a disparu et qu’on peut convertir au moyen du chlore en chlo- rure de carbone C{Chf, qui lui correspond. Nous avons exécuté l'analyse de ce chlorure de carbone. » Le troisième est de l'hydrogène, qui est indiqué par l'analyse eudio- métrique. » Le quatrième serait de l’oxide de carbone. » Les trois premiers gaz, dont l'existence est incontestable dans le mé- lange que nous avons obtenu, pourraient dériver des actions suivantes : » 1°, La baryte anhydre, en agissant sur l'alcool, donnerait de l’hydrate de baryte et du gaz oléfiant; » 2°, L’hydrate de baryte ainsi formé produirait avec une nouvelle por- tion d’alcool, de l'hydrogène et de l’acétate de baryte; » 3°, L’acétate de baryte, en présence d’un excès de base, fournirait du gaz des marais. et du carbonate de baryte. » Ainsi, l’action de la baryte anhydre sur l'alcool pur nous a fourni au moins trois gaz distincts, résultant probablement de trois réactions dis- tinctes aussi. » Nous n'avons pu saisir en aucune manière les conditions dans les- quelles se sont placés MM. Pelouze et Millon, qui ont annoncé, comme on sait, que l'alcool et la baryte anhydres fournissent : » 1°. Du carbonate de baryte; »2°. Un gaz fournissant son volume d'acide carbonique, absorbant ( 262 ) deux fois son volume d’oxigène, en un mot doué de la même composition que le gaz des marais, mais un gaz isomère avec le gaz des marais, c'est-à- dire qui en a la composition sans en avoir les propriétés ; car il se con- vertit par le brome en hydro-carbure de brome, fait incompatible avec la théorie des types. » Sans prétendre en rien infirmer les expériences de MM. Pelouze et Millon , sur lesquelles nous attendons des détails qui permettent de les ré- péter avec succès, nous pouvons donc déclarer ici, d’après nos propres recherches : » 1°, Que l’action des alcools sur les alcalis hydratés se montre très simple, parfaitement conforme à cette théorie, car chaque alcool perd par substitution quatre vol. d'hydrogène, gagne deux vol. d’oxigène et pro- duit un acide qui lui correspond , un acide du même type; » 2°. Que l’action de l'alcool sur la baryte anhydre est au contraire une action très complexe, qui donne naissance à des mélanges de carbonate et d’hydrate de baryte dans le résidu, à un mélange de gaz oléfiant, de gaz des marais, d'hydrogène et probablement d’oxide de carbone dans les pro- duits gazeux. » D’après MM. Pelouze et Millon, ilse ferait, dans ce dernier cas, du car- bonate de baryte pur et un gaz homogène doué de propriétés extraordi- naires. Nous n’avons pu nous placer dans les conditions favorables pour retrouver le gaz qu'ils ont annoncé. » Remarques de M. Perouze à l’occasion de ce Mémoire. « Je prie l’Académie de se rappeler qu'immédiatement après la commu- nication de la Note dans laquelle nous lui annonçämes, M. Millon et moi, la transformation de l'alcool en acide carbonique et en gaz des marais, M. Dumas prit la parole et dit que, de son côté, il était arrivé au même résultat; que la production du gaz des marais avec l'alcool était en parfaite harmonie avec sa loi des substitutions, et une conséquence même de cette loi. Je crois encore aujourd’hui qu’avec l'alcool absolu et la baryte anhydre, on n'obtient pas d'autre gaz qu’un hydrogène protocarboné, qui exige pour sa combustion deux fois son volume d'oxigène, et produit son propre volume d’acide carbonique; mais peut-être faut-il pour cela que la tempé- rature soit bien ménagée et ne dépasse pas la limite nécessaire à une pre- mière réaction. » M. Dumas répond: « J'ai trouvé que l'acide chloracétique donne par P q q ne P ( 263 ) les alcalis hydratés de l'acide carbonique et du chloroforme, d’après l'é- quation CSH°Ch$Of — C{0f + C#H?Chf, » J'en ai conclu que l'acide acétique pourrait donner, à l’aide des mêmes agents, de l’acide carbonique et un gaz carburé, selon l’équation CSHSOf — CiOf + C'H°HS ou CH. » Il était tout naturel d’en conclure encore que l'alcool traité par les alcalis pourrait se transformer en ce même gaz carburé et en un groupe C#H4O* équivalent à l'acide carbonique, car on a CSH"0° — C{H4O? + CAA2HS ou CHE. » Ainsi l’alcool pourrait former par les alcalis du gaz des marais et une combinaison qui aurait renfermé C#H#0?; et comme ce corps est isomère avec l'acide acétique, il aurait pu à son lour se convertir en C’H{ ou gaz des marais, et C‘0* acide carbonique. » Ayant trouvé dans une première expérience que l'alcool et la baryte me fournissaient un gaz doué sensiblement de la même composition que le gaz des marais, j'ai pu dire à M. Pelouze, dans une séance précédente, que j'avais obtenu le même résultat que lui, et que loin d’en être contrariée, la théorie des types l'avait prévu. » Ce que je viens de lire aujourd'hui au nom de M. Stass et au mien, n’est en rien contradictoire avec ces vues, car le groupe C#H{O* inter- vient bien réellement dans les expériences faites avec l’hydrate de po- tasse ; seulement il se change en son équivalent C{Of par substitution. » Je suis donc loin de nier que l'alcool puisse fournir du gaz des ma- rais, qu'il puisse le faire en abandonnant le groupe C#H{O* ; je dis seu- lement que ce mode de décomposition ne s’est pas manifesté dans les expériences que nous venons de faire, le groupe C*HO* s'étant converti en C#0{, l'alcool s'étant converti en acide acétique. » Mais ce n’est pas là qu'est la difficulté; elle se trouve tout entière dans les propriétés du gaz. Quand l'alcool nous à fourni du gaz des marais mêlé à d’autres gaz, celui-ci avait les propriétés qu’on trouve au gaz qui provient des acétates. MM. Pelouze et Millon ont au contraire annoncé que leur gaz extrait de l’alcool, tout en ayant la composition exacte du gaz des marais, jouissait de propriétés incompatibles avec la théorie des types. C’est sur ce point que les chimistes attendent des détails précis, et que je les sollicite moi-même de la manière la plus instante. Personne C. R. 1840, 1€ Semestre. (T. X, N° 7.) 37 ( 264 ) ne désire plus que moi savoir dans quelles circonstances l'alcool se con- vertit en acide carbonique et en un gaz homogène, isomère avec le gaz des marais et doué des propriétés qui ont été annoncées comme renver- sant la théorie des types. » PHYSIQUE CHIMIQUE. — Sur l'utilité que pourraient offrir les caractères optiques dans l'exploitation des sucreries et des raffineries; par M. Bior. « M. Pelouze ayant bien voulu me remettre un échantillon du jus de cannes à sucre que M. Péligot avait analysé, j'ai mesuré immédiatement son action sur la lumière polarisée, et j'ai trouvé qu’à travers un tube de 152 millimètres de longueur il imprimait au plan de polarisation du rayon rouge une déviation de 18°,5, vers la droite de l’observateur. D’après les expériences que j'ai publiées dans le tome XIIT des Mémoires de l'Aca- démie , cette déviation est exactement celle que produirait une solution aqueuse de sucre de cannes cristallisé, où ce sucre entrerait dans la pro- portion pondérale de 20,21 pour cent; et la densité du jus, observée dans le laboratoire de M. Pelouze, est aussi presque exactement égale à celle d’une pareille solution, qu’elle surpasse seulement de 0,00/9. » Pour savoir si cette déviation est tout entière opérée par du sucre cristallisable, il aurait fallu lintervertir par des acides. Mais cette épreuve très facile était ici inutile à faire; car en desséchant dans le vide un poids connu du jus observé, M. Pelouze avait reconnu qu’il contenait seulement un peu plus de 20 pour cent de matière solide. M. Péligot avait trouvé 21,3. Or, comme le sucre de cannes incristallisable a un pouvoir rotatoire moin- dre que le cristallisable, ou inverse, il en faudrait un poids plus grand pour produire la déviation observée vers la droite, si une certaine portion de la masse en était formée; et, par conséquent, cette déviation appartient tout entière à du sucre cristallisable, du moins entre des limites à peine appréciables d’erreur. » Cette épreuve physique confirme donc l'analyse de M. Péligot, d’au- tant plus sûrement qu’elle est calculée d’après des déterminations tout-à- fait indépendantes des siennes; et le résultat qu’elle à donné était une conséquence nécessaire de celui qu'il a obtenu. Aussi n’en aurais-je pas entretenu l’Académie, s’il n’offrait une occasion de montrer combien ce genre d'observation physique, si facile, pourrait rendre de service aux colons et aux raffineurs: » Pour les colons d’abord, puisqu'il est aujourd’hui reconnu que le jus de ( 265 ) cannes naturel, après la filtration, ne contient sensiblement que du sucre cristallisable, la seule mesure de la déviation opérée par lui, immédiatement après son extraction, ferait connaître aussitôt sa richesse, pour chaque loca- lité, pour chaque sol, pour chaque genre de culture; et l’on pourrait com- parer ainsi les récoltes de cinquante sucreries dans une matinée, En répétant la même épreuve, après les opérations successives que l’on fait subir au jus naturel, pour l’évaporer, le clarifier, le concentrer, le réduire en grains, on saurait aussitôt, et à tout instant, l’effet bon ou mauvais de chacune d'elles. Et l’on saurait tout cela en nombres, sil en était besoin ; car le sucre de cannes altéré, exerçant un pouvoir rotatoire différent du cristal- lisable, et ce pouvoir se modifiant inégalement par les acides, on déméle rait aisément par ces différences ce qui se forme de l’un, et ce qui reste de l’autre, après chaque opération. » Pour les raffineurs, le même procédé ne serait ni moins utile, ni plus difficile à employer. Il se vend et s’achète tous les jours des parties de sucre brut, en grains, d’une valeur considérable, sur lesquelles on n’a d'autre indice que leur plus ou moins de blancheur, de granulation, et la connais- sance du lieu d’où elles proviennent. Tout cela est fort vague, fort in- certain, et expose les acheteurs comme les vendeurs à beaucoup de mé- comptes, même en ne supposant pas les falsifications dont le commerce commence à se plaindre. Or on saurait très précisément ce que ces produits contiennent de sucre cristallisable, en en dissolvant un poids connu dans l'eau et mesurant la déviation qu’ils impriment à la lumière polarisée. Seu- lement il faudrait, une fois, avoir extrait par l'alcool le sucre non cristalli- sable que les sucres bruts contiennent, ou sont supposés contenir, pour étudier son pouvoir rotatoire propre, et le genre de modification que ce pou- voir éprouve sous l’influence des acides. Je n’ai pas fait ce travail trés facile, parce qu'il est juste d’en laisser le soin à ceux qui en doivent profiter pécu- niairement. Mais une fois qu'il serait effectué, l'analyse pondérale d’un échan- tillon donné de sucre brut, non falsifié, ne demanderai! pas un quart d'heure; et la densité de la solntion, comparée à la déviation, tant directe qu'in- tervertie par les acides, décèlerait immédiatement les matières étrangères au sucre que l’on y aurait mélées frauduleusement. Alors les négociants de sucre, ainsi que les raffineurs, connaîtraient ce qu’ils vendentcomme ce qu’ils achètent; et ces derniers , en répétant l'épreuve aux diverses phases du raf- finage, apprécieraient immédiatement, sans incertitude, les-effets favora- bles ou défavorables de leurs procédés. Je m'en remets à leur intérêt, pour appliquer ces épreuves à leur industrie, s'ils jugent à propos d’en profiter, 37. ( 266 ) Mais je n'hésite pas à leur prédire que le premier d’entre eux qui les in- troduira dans sa fabrication, prendra sur tous les autres un grand avantage, puisqu'il substituera une connaissance certaine des produits qu’il achète, à une notion vague ou trompeuse de leur valeur; et qu’il connaîtra succes- sivement les effets des opérations qu’il leur fait subir à mesure qu’elles s’accomplissent, au lieu d’en être seulement averti par la conséquence fi- nale, mais irrémédiable d’un résultat heureux ou malheureux. » J'ai raisonné dans cette communication comme si le jus naturel de la canne était toujours, et partout, uniquement composé de sucre cristallisa- ble. C’est supposer que analyse de M. Péligot est applicable à tous les lieux et à tous les modes de culture. Si l’on craignait qu’il n’y eüt des différences à cet égard, on s’en assurerait aisément par les procédés ci-dessus décrits, et il serait toujours prudent de le faire dans le commencement des appli- cations. » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Considérations nouvelles sur les conditions relatives aux limites des corps. Méthode élémentaire, propre à conduire aux lois générales de la réflexion et de la réfraction des mouvements simples qui rencontrent la surface de séparation de deux systèmes de molécules; par M. Aueusrin Caucay. « Comme j'en ai déjà fait ailleurs la remarque, la solution des questions les plus importantes de la physique mathématique dépend surtout des équa- tions relatives aux limites des corps considérés comme des systèmes de molécules. Il devient nécessaire de rechercher ces équations, aussitôt que lon se propose de calculer les lois-relatives à la réflexion et à la réfraction de la lumière, à la transmission du son d’un milieu dans un autre, aux vibrations des plaques élastiques, et à une multitude d’autres phéno- - mènes. Toutefois la difficulté de parvenir, à l’aide de méthodes exactes et sûres aux équations dont il s’agit, avait paru telle aux plus habiles géomè- tres, que jusqu’à ces derniers temps ils s’étaient bornés à faire sur la forme de ces équations des hypothèses plus ou moins vraisemblables. Si, après de longues méditations sur cette matière, j'ai été assez heureux pour vain- cre la difficulté que je viens de signaler, si parmi les: Mémoires que: j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie, celui où je traite ce sujet est l’un de ceux auxquels les savants paraissent attacher le plus de prix ; il est juste toutefois d’avouer que la théorie qui s’y trouve développée, ne saurait être étudiée avec fruit que par des personnes déjà familiarisées avec les hautes (267 ) mathématiques et les applications de l’analyse infinitésimale. Les physiciens apprendront sans douteavec quelque intérêt que les conclusions auxquelles je suis arrivé, peuvent être énoncées en des termes fort simples, et mises à la portée des amis de la science qui n'auraient approfondi ni le calcul in- tégral, ni la théorie de la variation des constantes arbitraires. On verra même, dans ce Mémoire, qu’à l’aide de raisonnements qu’il est facile dé saisir, on peut démontrer en quelque sorte, sans le secours d'aucune for- mule analytique, la plupart des résultats que j'ai obtenus. Entrons à ce sujet dans quelques détails. » Un mouvement vibratoire et infiniment petit, qui se propage dans un système de molécules, se réduit à l’un de ceux que j'ai nommés mou- vements simples , ou du moins peut être censé résulter de la superposition d’un nombre fini ou infini de mouvements simples. Cela posé, ce qu'il im- porte surtout d'étudier, ce sont les caractères des mouvements simples, et les lois suivant. lesquelles un mouvement simplé se modifie en passant d’un système de molécules à un autre. Or, les positions des molécules d'un système étant rapportées à trois axes coordonnés rectangulaires, ce qui caractérise un mouvement simple, ce sont les deux quantités que j'ai nommées l'argument et le module; quantités qui varient avec le temps et la position d’une molécule, de telle sorte que l’argument et le logarithme népérien du module se réduisent toujours à deux fonctions linéaires des variables indépendantes, savoir, des coordonnées et du temps, et s’éva- nouissent avec ces variables. Le mouvement simple correspondant à un module et à un argument donné n’est autre chose qu’un mouvement in- finiment petit, dans lequel le déplacement d’une molécule, mesuré pa- rallèlement à un axe fixe est toujours proportionnel au produit du mo- dule par le cosinus d’un certain angle appelé phase ; et la phase elle-même est la somme qu’on obtient, quand on ajoute à l'argument une certaine cons- tante relative à l’axe dont il s’agit, et que j'ai nommée le paramètre angulaire relatif à cet axe. Ces définitions étant admises, on reconnait aisément que, dans un mouvement simple, toutes les molécules dé- crivent des lignes droites ou courbes renfermées dans des plans paral- lèles à un premier plan invariable, mené par l’origine des coordonnées. Un second et un troisième plan invariable, qui passent encore par la même origine, sont ceux dont on obtient les équations en réduisant le temps à zéro dans l’argument et dans le logarithme népérien du module. D'ailleurs, pour faire évanouir le déplacement d’une molécule, mesuré parallèlement à un axe fixe, il suffira de réduire à zéro le cosinus de la phase, par con- ( 268 ) séquent il suffira d'attribuer à la phase une série de valeurs équidistantes, que l’on pourra déduire les unes des autres en faisant varier de quantités égales ou le temps ou la distance d’une molécule au second plan inva riable. Les quantités égales dont il s'agit représentent chacune, dans le premier cas, la moitié de la durée d'une vibration moléculaire , et dans le second cas l'épaisseur d’une tranche comprise entre deux plans parallèles qui renferment des molécules dont les déplacements projetés sur l'axe fixe s’évanouissent. La réunion de deux semblables tranches, contiguës l’une à l’autre, et respectivement composées de molécules dont les déplacements se mesurent en sens contraires, forme ce que nous appelons une onde plane. L'épaisseur de cette onde, ou la double épaisseur de deux tranches contiguës, est ce qu'on appelle la longueur d'une ondulation. Le temps ve- nant à croître, les ondes planes ket les plans qui les terminent, appelés plans des ondes , se déplacent dans le système de molécules que l’on con- sidère, avec une vitesse de propagation précisément égale au rapport entre la longueur d’une ondulation et la durée d’une vibration moléculaire. » Pour donner une idée des valeurs plus ou moins considérables que peuvent acquérir les diverses quantités que nous venons de passer en re- vue, nous rappellerons ici quelques résultats connus. » Dans l’acoustique, la durée des vibrations moléculaires sert à distin- guer les uns des autres des sons plus ou moins graves, plus ou moins aigus. Cette durée, dans les sons que l'oreille apprécie, varie entre des limites fort étendues, le nombre des vibrations par seconde pouvant croître de- puis 6 environ jusqu’à plus de 24 000. D'ailleurs, la vitesse de propagation du son dans l'air étant d'environ 337 mètres par seconde, il résulte de ce qui a été dit plus haut, que la longueur d’ondulation des sons apprécia- bles pour l’oreille varie dans ce fluide depuis 56 mètres jusqu’à environ 14 millimètres. » Dans la théorie de la lumière, la durée des vibrations a une grande influence sur la nature de la couleur, et varie entre des limites assez resser- rées, puisqu'elle n'est pas même doublée, quand on passe d’une extrémité du spectre solaire à l’autre, c’est-à-dire du violet au rouge. D'ailleurs, pour le rayon moyen du spectre, la longueur d’ondulation, déduite de la mesure des anneaux colorés, est d'environ un demi-millième de millimètre.Cela posé, comme la vitesse de propagation de la lumière est d’environ 80 mille lieues. de 2000 toises par seconde, il résulte encore de la loi précédemment énon- cée que le nombre des vibrations exécutées par une molécule d'éther pla: ( 269 ) cée dans le vide, s'élève moyennement à 6/0 millions de millions, pour une seconde sexagésimale. , » Parlons maintenant du module d’un mouvementsimple propagé dans un système de molécules. Ce module se réduira toujours à l'unité, si le mou- vement simple est durable et persistant, et si d’ailleurs il se propage sans s’affaiblir : c’est-à-dire, en d’autres termes, si le mouvement ne s'éteint ni pour des valeurs croissantes du temps, ni en raison de sa propagation dans l’espace. Alors aussi la ligne décrite par chaque molécule sera toujours une petite portion de droite, où un cercle, où une ellipse: et le mouvement simple offrira ce qu'on nomme la polarisation rectiligne où circulaire, ou elliptique. Réciproquement, si le module d’un mouvement simple se réduit à l'unité, ce mouvement ne s’affaiblira ni en raison de sa durée pour des valeurs croissantes du temps, ni en raison de sa propagation dans l’espace, pour des valeurs croissantes de la distance d’une molécule à un plan fixe. Mais, si au contraire le module d’un mouvement simple différe de l'unité, le logarithme népérien de ce module se composera généralement de deux par- ties , l'une proportionnelle au temps, l’autre proportionnelle à la distance d'une molécule au troisième plan invariable. Aïors, si le coefficient du temps n’est pas nul, il devra être négatif pour que le mouvement vibratoire ne cesse pas d’être infiniment petit, et représentera ce que nous appellerons le coefficient d'extinction relatif au temps.Alors aussi le coefficient de la distance au troisième plan invariable, dans le logarithme népérien du module, sera ce que nous appellerons le coefficient d'extinction relatif à l'espace; et ce coefficient, s'il n’est pas nul, pourra être positif ou négatif, savoir, positif si le mouvement devient plus faible quand la distance au plan invariable est moindre, et négatif si le mouvement s’affaiblit quand la distance au plan invariable devient plus grande. Dans l’un et l’autre cas, les dimensions des courbes décrites par les molécules décroîtront en progression géomé- trique, tandis que le temps ou la distance d’une molécule au troisième plan invariable croîtront en progression arithmétique. » Considérons maintenant un mouvement simple propagé à travers un système de molécules dans le voisinage d’une surface plane qui sépare ce premier système du second, le mouvement dont il s’agit pouvant d’ailleurs être dirigé de manière que les ondes planes s’approchent ou s’éloignent de la surface plane; et prenons cette surface pour l’un des plans coordonnés. On pourra considérer l'argument du mouvement simple, et le logarithme népérien de son module, comme composés chacun de trois termes diffé- rents, savoir, d’un terme proportionnel au temps, d’un terme proportion- (270 ) nel à la distance qui sépare une molécule de la surface plane, et d’un terme proportionnel à la distance qui, sur cette surface même, sépare la projection de la molécule de la trace du second plan invariable. La même remarque s’appliquerait à l'argument et au logarithme népérien du module d'un mouvement simple propagé dans le second système de molécules. Cela posé, nous appellerons mouvements conjugués ou correspondants des mouvements simples , propagés dans les deux systèmes de molécules, ou dans l’un des deux seulement, mais caractérisés par des arguments et des mo- dules qui ne diffèreront entre eux qu’en raison des coefficients par lesquels la distance d’une molécule à la surface de séparation se trouvera multipliée dans chaque argument, ou dans le logarithme népérien de chaque module. En partant de cette définition, l'on reconnaïtra facilement, 1° que deux mouvements simples correspondants sont toujours deux mouvements iso- chrones, c'est-à-dire dans lesquels les durées des vibrations moléculaires sont les mêmes; 2° que deux semblables mouvements offrent des ondes planes dont les traces sur la surface de séparation sont parallèles à une même droite; 3° qu'ils offrent des longueurs d’ondulation proportionnelles aux sinus des angles formés par les perpendiculaires aux plans des ondes avec la même surface. » Concevons à présent qu'un mouvement simple propagé dans le pre- mier système de molécules rencontre la surface de séparation qui sépare ce premier système du second, et donne alors naissance à d’autres mou- vemenits réfléchis ou réfractés. Il est naturel de croire que, dans le pas- sage du mouvement incident à ces autres mouvements, un seul des trois termes qui peuvent être censés composer l'argument ou le logarithme né- périen du module, se trouvera modifié, savoir, le terme qui dépend de la distance d’une molécule à la surface réfléchissante , et que l’action de cette surface, dans le passage dont il s’agit, altérera seulement le coefficient de cette distance, sans faire varier en aucune manière ni la durée des vibra- tions moléculaires, ni la trace du premier plan invariable sur la surface, ni les épaisseurs des ondes mesurées parallèlement à la surface. On peut donc admettre , comme première loi de la réflexion ou de la réfraction, celle qui s’énonce dans les termes suivants : » Première loi. — Étant donnés deux systèmes homogènes de molécules, séparés par une surface plane, si un mouvement simple, propagé dans le premier système, rencontre la surface de séparation, et donne alors nais- sance à des mouvements réfléchis et réfractés, les mouvements incident, réfléchis, réfractés, seront toujours des mouvements correspondants, (271) » De cette loi que nous avons établie par le calcul, dans les Exer- cices d'Analyse et de Physique mathématique, et à laquelle on se trouve ramené par les considérations précédentes, il résulte immédiatement : 1° que la durée des vibrations moléculaires reste la même dans les mou- vements incident, réfléchis et réfractés ; 2° que, dans ces divers mouve- ments,.les traces du second ou du troisième plan invariable sur la surface de séparation, et par suite la direction des traces des plans des ondes sur cette surface, restent aussi les mêmes ; 3° que les sinus d'incidence, de réflexion et de réfraction, sont proportionnels aux longueurs des ondes. incidentes , réfléchies et réfractées. Au reste, ce sont là des conclusions auxquelles on se trouve conduit par l'observation aussi bien que par le calcul. L’invariabilité de la durée des vibrations moléculaires, et par con- séquent, dans un grand nombre de cas , l'invariabilité de la couleur, soit avant, soit après la réflexion ou la réfraction, est un fait admis dans la théorie de la lumière; et des expériences nombreuses, exécutées avec beau- coup de soin par un de nos illustres confrères , M. Savart, prouvent que les vibrations sonores, transmises d’un corps à un autre, sont toujours telles, que les deux corps vibrent à l'unisson (*). Quant à la proportion- nalité qui doit exister généralement entre les sinus d’incidence, de ré- flexion , ou de réfraction, et les épaisseurs des ondes incidentes, réfléchies, ou réfractées, elle à déjà été constatée dans la théorie de la lumière. Il serait à désirer qu'on püt la constater de même dans l’acoustique, et c'est là, ce me semble, un sujet de recherches qui mérite une attention spéciale de la part des observateurs et des physiciens. » La première loi de réflexion ou de réfraction peut servir seulement à déterminer, dans les mouvements réfléchis ou réfractés, les directions des plans invariables, et par suite des plans des ondes. Cette loi étant admise, il nous reste à dire sous quelles conditions un mouvement simple peut être réfléchi ou réfracté, et à montrer comment un mouvement vibratoire peut se transformer, sans transition brusque, en passant d’un système de molécules à un autre. C'est ce que nous allons maintenant expliquer. » Dans le voisinage de la surface de séparation de deux systèmes de mo- lécules, la constitution de chacun de ces deux systèmes se trouve altérée ; (*) Cet accord remarquable entre la loi donnée par le calcul et celle que M. Savart a tirée de l’observation , a déjà été signalé dans plusieurs articles très remarquables, que renferme le journal intitulé /’/nstitut ; articles dont j'aimerais à faire ici l’éloge, si l’au- teur, M. l'abbé Moigno, n'avait pas jugé mes théories avec tant de bienveillance, C. R. 1840, 17 Semestre. (T. X, N°7.) 38 (272 ) et il serait difficile, pour ne pas dire impossible, d'arriver à connaître d’une manière précise toutes les circonstances de cette altération. Ce que nous pouvons seulement affirmer, c’est que l’altération dont il s’agit, et par suite l’altération des actions auxquelles les molécules se trouvent soumises, ne’sont généralement sensibles qu’à une très petite distance de la surface. Cela posé , pour que l’on soit assuré qu’un mouvement simple peut être transmis: de l’un des systèmes de molécules à l’autre, la première condition indiquée par le calcul est que, si lon mesure, à partir de la surface dé séparation , la distance à laquelle la constitution de chaque système de molécules se trouve sensiblement altérée, cette distance soit petite relati- vement à la longueur d’ondulation du mouvement simple. Cette condition était jusqu’à un certain point facile à prévoir ; car, si elle n’était pas remplie, et si au contraire les longueurs d’ondulation étaient très petites relative- ment à la distance à laquelle l’altération devient sensible, il serait tout na- turel qu’en traversant la couche qui aurait la surface de séparation pour base et cette distance pour épaisseur, la régularité du mouvement simple se trouvât détruite , et que celui-ci, perdant sa nature et les caractères qui lui sont propres, se trouvât transformé en un mouvement d’une nature toute différente. Alors, à la vérité, chaque point de la surface de sépara- tion pourrait bien encore être considéré , par rapport au second milieu, comme un centre d’ébranlement. Mais les mouvements propagés dans le second milieu, à partir de cette surface, ne se réduiraient plus à un seul mouvement simple, et seraient généralement, comme ceux que produisent des ébraniements arbitraires, en nombre infini. Au reste, sans insister davantage sur cette condition que le calcul m’a donnée, je vais, en la supposant remplie, montrer de quelle manière on peut obtenir les équa- tions particulières qui doivent être vérifiées dans le voisinage de la surface deséparation de deux systèmes de molécules , et qui fournissent le moyen de déterminer toutes les circonstances des phénomènes que présente la réflexion ou la réfraction ‘des mouvements simples. » La constitution d’un système de molécules étant donnée, on sait quels sont les mouvements simples qui peuvent se propager à travers cesystème; et réciproquement la nature'de ces mouvements simples se trouve telle- ment liée à la constitution du système, que, si on les connaît, on pourra généralement tirer de cette connaissance celle des équations aux différences ‘ partielles qui représenteront les mouvements vibratoires et infiniment petits des molécules. Ce n’est pas tout ; étant proposés deux systèmes homogènes: de molécules ; séparés par une surface plane, on pourra dire ( 273 ) quels sont, pour chacun d'eux, les mouvements simples correspondants à un mouvement simple donné. Si celui-ci est du nombre de ceux qui sont durables et persistants , et qui se propagent sans s’affaiblir, l’un quelconque des mouvements correspondants sera lui-même un mouvement durable: et persistant, qui pourra ou se propager sans s’affaiblir, ou être moins sen- sible à de plus grandes distances de la surface de séparation, ou être moins sensible à de plus petites distances de cette surface. Suivant que le premier, le second ou le troisième cas aura lieu, nous dirons que le mouvement correspondant dont il s’agit, est un mouvement simple de première, dé seconde ou de troisième espèce. D'ailleurs, le logarithme népérien du module relatif à chaque mouvement de seconde espèce ren- fermera un coefficient d'extinction par lequel se trouvera multipliée la dis- tance d’une molécule à la surface donnée. Cela posé, la loi indiquée par le calcul, comme propre à faire connaître les diverses circonstances que présente la réflexion et la réfraction des mouvements simples, peut s'é- noncer de la manière suivante : » Deuxième loi. — Lorsqu'un mouvement simple rencontre la surface de séparation de deux systèmes homogènes de molécules, alors, pour rendre compte de tous les phénomènes de réflexion et de réfraction, il suffit de joindre au mouvement incident les mouvements réfléchis et réfractés qui restent sensibles à une grande distance de la surface réfléchissante, et de leur superposer, dans le voisinage de la surface, des mouvements corres- pondants de seconde espèce, qui offrent dans chaque milieu des coefficients d'extinction plus considérables. » Pour ne pas abuser de l'attention de l’Académie, je renvoie à un autre article la discussion de cette loi remarquable, à laquelle on peut arriver encore d’une manière presque rigoureuse, par de simples raisonnements que tout le monde peut saisir, et l'application de cette même loi aux phé- nomèves que présente la réflexion ou la réfraction des rayons lumineux. » PHYSIOLOGIE COMPARÉE. — De la respiration branchiale de l'embryon, considérée chez les mammifères et les oiseaux ; par M. Senres. « Les fissures cervicales de l'embryon de l’homme, de celui des mammi- fères, des oiseaux et des reptiles, sont donc les espaces intermaxillaires et intercostaux séparant les rudiments des maxillaires, de l’hyoïde, et des côtes 38. ( 274) en voie de développement (1). Les artères qui parcourent ces espaces sont par conséquent les branches intercostales, linguales et intermaxillaires. » Ces fissures sont-elles branchiales, c’est-à-dire propres à la respiration aquatique ? La réponse à cette question nous est donnée par la disposition que nous avons reconnue à l’amnios, et particulièrement par celle de la portion réfléchie de cette membrane (2); toute respiration branchiale exige en effet le contact immédiat de la branehie avec un liquide. Or les fissures cervicales sont-elles en contact immédiat avec le liquide amnioti- que? C’est là le point fondamental de la détermination de leur fonction. » D’après les notions imparfaites que l’on avait sur l'anatomie de cette membrane, naguère cette question n’en était pas une. L’embryon était pré- sumé flottant , et, pour ainsi dire, suspendu dans les eaux de l’amnios; ce liquide l’environnait de toute part , de sorte que les fissures cervicales , de même que toute la surface externe de l'embryon, baignaient dans le liquide amniotique. Dès-lors on pouvait croire, comme on l’a cru en effet, que la nature de ces fissures était réellement branchiale. » Mais, d’après la description que nous avons donnée de la membrane de l’amnios, et surtout d’après le mécanisme dont l'embryon s’enroule dans ses replis, on conçoit que le contact immédiat du liquide avec les fissures, condition fondamentale de toute branchie, est physiquement rendu im- possible. » À mesure, en effet, que l'embryon s'enfonce dans la vésicule amniotique, il chasse devant lui une portion retroussée de la membrane ; cette portion ainsi réfléchie s'applique immédiatement contre la surface externe de l'embryon à laquelle elle adhère intimement, comme la portion réfléchie de toutes les membranes séreuses adhère à la périphérie des organes. » Il suit de là que l'embryon qui pénètre dans l’amnios par le dos, et qui ne saurait y pénétrer différemment, à cause de la disposition de l’allan- toïde et de la vésicule ombilicale, a d’abord la région dorsale recou- verte par l’amnios réfléchi; puis, à mesure qu'il s'enfonce, cette portion réfléchie s’applique immédiatement sur la tête, le col, la poitrine, le bassin et l'abdomen. Arrivée vers le milieu de la région abdominale, elle y trouve le pédicule de l’allantoïde ainsi que celui de la vésicule ombilicale qu’elle embrasse étroitement en les entourant, ce qui donne naissance au cordon ombilical. (1) Voyez Compte rendu, septembre 1839, pages 383 et suivantes. (2) Voyez Compte rendu , décembre 1838, pages 906 et suivantes. (275) » Or, pendant ce trajet, l’'amnios réfléchi a rencontré sur sa route la bouche, les ouvertures des fosses nasales, celles des oreilles, celles des fissures cervicales, ainsi que l’ouverture de la vulve et de l'anus. IL s’est appliqué en passant sur les bords de toutes ces ouvertures, qu’il ferme hermétiquement en leur formant un opercule véritable destiné à s'opposer physiquement à l’entrée des eaux de l’amnios dans les cavités que ter- minent ces diverses ouvertures. » La formation du cordon ombilical, la formation de cette lame oper- culaire sur la bouche, sur les fissures cervicales, ainsi que sur les autres ouvertures naturelles, sont donc le résultat immédiat du mécanisme du développement de l’amnios réfléchi , et ce résultat a pour fonction, pour effet, pour but d’opposer un obstacle mécanique à l'entrée du liquide amniotique soit dans le canal intestinal, soit dans la cavité auditive et utérine, soit enfin dans Vintérieur des fissures cervicales; d’où il suit encore, comme conséquence dernière, que ces fissures ne sont et ne sau- raient être des organes de respiration, que par conséquent leur nature n’est pas branchiale. » C’est’ une conclusion dont rious devions donner les preuves anato- miques , afin d'établir d’une part que l’appareil branchial que nous avons décrit chez l'homme était le seul convenablement disposé pour exécuter la respiration branchiale de embryon, et avant de passer d’autre part à la description de lappareil'respiratoire analogue des embryons des mam- mifères et des oiseaux dont les dispositions sont si différentes de celui de Jembryon humain. » On sait, depuis notre avant-dernier Mémoire, que les villosités vas- culaires du chorion constituent la partie fondamentale de la branchie embryonnaire. » On sait qu’en s’engageant dans les fentes de la caduque réfléchie, ces villosités et leurs vaisseaux vont se mettre en contact avec le liquide de la caduque, contenu lui-même dans la cavité que forment les deux lames de cette enveloppe. » Les mammifères et les oiseaux sont tous pourvus de cette partie vas- culeuse du chorion, que j'ai nommée érythro-chorion, pour la distinguer de lexoçhorion, qui lui forme un épiderme externe, et de l’endochorion, qui tapisse son intérieur. » D’après les rapports du chorion avec la membrane caduque, la cavité branchiale se trouve ainsi superposée sur le chorion, dont elle entoure la périphérie extérieure. Si les mammifères étaient pourvus d’une mem- ( 276 ) brane caduque aussi développée que celle de l’homme, la cavité branchiale et son liquide pourraient avoir la même position , et la branchie conserver ainsi les mêmes rapports; mais cette caduque est tellement réduite chez eux, que la cavité existe à peine, et que difficilement on peut constater la présence d’un liquide (hydropérione) entre ses deux lames. Il résulte de là que la cavité branchiale est presque anéantie chez les mammifères, et que leurs embryons seraient privés de cette respiration, si la nature n’y avait pourvu d’une autre manière ; or, c’est cette manière dont la nature a modifié la branchie embryonnaire des mammifères, qui doit présente- ment fixer notre attention. » En exposant les enveloppes propres de l'œuf humain, nous avons vu que lendochorion qui constitue l’allantoïde est si rudimentaire, que sa cavité est à peine distincte, et que le liquide qu’elle renferme est en si pe- tite quantité, qu’à peine aussi peut-on en constater la présence. Nous avons vu, en second lieu, qu'au moment où ses vaisseaux se confondaient avec ceux du chorion, l’endochorion tapissait la face interne de l’érythro-chorion. Cette atrophie de l’allantoïde avait rendu nécessaire le développement de la cavité branchiale de la caduque. » Mais si chez l'embryon de l’homme, l’allantoide ou l’endochorion avait eu une capacité suffisante, si son liquide avait été assez abondant, les villosités vasculaires du chorion, en se mettant en contact avec lui, au- raient trouvé l’élément indispensable à leur action respiratoire. La cavité branchiale de la caduque eût été inutile, étant remplacée par la cavité et le liquide de lendochorion. » Or, ce que la nature aurait pu faire chez l’homme, est précisément ce qu’elle amis en œuvre chez les mammifères. Chez tous ces animaux, elle a développé outre mesure l’allantoide (endochorion); elle a étendu cette. membrane en forme de double intestin, lequel communique par l’ouraque avec la vessie; elle a rempli cet intestin d’un liquide légèrement onctueux et a, couvert sa surface extérieure des innombrables vaisseaux du chorion, ou de l’érythro-chorion. Ainsi appliquées sur lasurface externe de l’allantoïde ou. de l’endochorion, les dernières ramifications capillaires s’introduisent dans. les mailles déliées de l’endochorion, dont le liquide les humecte, comme le liquide de la caduque de l’homme humecte et arrose la termi- naison des villosités du chorion. » Chez les mammifères, le résultat est donc le même que chez l'homme : les vaisseaux qui constituent la lame moyenne du chorion ou l’érythro- chorion, sont humectés chez les premiers par le liquide aliantoïdien, et (277) ils le sont chez le second par celui de la cavité de la caduque. La respira- tion branchiale s'exécute en définitive de la même manitre chez les pre- miers embryons des mammifères, et sur l'embryon de l'homme. » Seulement, et cette différence est très remarquable, la cavité bran- chiale est placée chez l'homme en dehors du chorion, tandis qu’elle oc- cupe son intérieur chez les mammiferes. Très distincte dans les enveloppes des carnassiers, cette disposition et ce rapport de la lame vasculeuse du chorion (érythro-chorion), sont surtout évidents sur les enveloppes de la vache et de la brebis, et mieux encore sur les enveloppes du cochon qui les offrent à leur maximum de développement. » Quelque différente que soit la position dela cavité branchiale des mam- mifères et de l’homme, on voit néanmoins par quel antagonisme simple elle est produite. Elle est en effet le résultat du balancement dans les dé- veloppements de la caduque et de l’allantoïde dans les enveloppes des embryons. » L’allantoide étant très rudimentaire chez l’homme, les caduques ont acquis une extension , un développement que l’on ne remarque sur aucun autre mammifère. De là l’ampliation de la cavité branchiale de la caduque; de là l'abondance relative du liquide qui la remplit; de là aussi l’atrophie de lallantoïde, et la presque nullité de sa cavité et de son liquide. » Par contre, chez lès mammifères , la cavité branchiale et le liquide de Vallantoïde sont portés au maximum de leur développement; de là l’atro- phie de la caduque; de là la presque nullité de son liquide et de sa cavité. » Cet antagonisme entre le développement de la caduque et celui de lallantoïde chez l’homme et les mammifères, est devenu la source de la confusion qui existe sur ces membranes dans l’ovologie humaine et com- parée. » Pour la caduque, l’ovologie de l’homme servant de terme de compa- raison, beaucoup d’anatomistes n’ont pu reconnaître son analogue dans le double feuillet si mince et si peu consistant que l’on trouve étendu sur le chorion des mammifères. » Pour l’allantoïde, lovologie des mammifères ayant été prise pour terme de rapport, les anatomistes se sont long-temps refusés et beaucoup se re- fusent encore à considérer comme analogue du double intestin de la vache, de la brebis et du cochon, le petit repli allantoïdien de l’homme, dont l'existence, comme partie indépendante, est si éphémère. » Si l'on avait considéré l'ovologie du point physiologique qui nous oc- cupe, on eût vu que cet antagonisme dans le développement de ces mem- (278) branes était le résultat de la fonction respiratoire qu’elles concourent à remplir; on eût vu que la faiblesse de l’allantoïde de l'homme nécessitait une caduque fortement développée, pour donner de l'étendue à sa cavité branchiale, de même que les vastes cavités branchiales de l’allantoïde des mammifères rendaient chez eux superflu et inutile un développement plus considérable de leur membrane caduqne. Chez ces derniers, la force de l’allantoïde compense la faiblesse de la caduque, de même que chez l'homme la faiblesse de l’allantoïde est compensée par le développement considérable et la force de la caduque. » Quant à la respiration branchiale des oiseaux, le beau travail de M. Dutrochet sur la vessie ovo-urinaire de cette nee >, me dispense d’en- trer dans de longs détails à ce sujet. Il me suffira d’ajouter ici que l’endo- chorion et son liquide remplissent chez eux les mêmes fonctions que chez les mammifères, remettant d’ailleurs à exposer quelques particularités qui les concernent dans un autre Mémoire sur le développement de la mem- brane chalazifère. » Si la respiration de l'embryon était uniquement exécutée par la bran- chie érythro-vésicale, nous en aurions exposé, par ce qui précède, la. modification principale; mais elle est précédée par la branchie omphalo- mésentérique ou ombilicale, et suivie, chez les mammifères, par la respi- ration placentaire. Pour avoir une idée de l’ensemble de cette fonction pendant le cours de la vie embryonnaire, il est donc nécessaire de dire un mot de l’appareil par lequel elle commence et de celui par lequel elle finit. < » La branchie omphalo-mésentérique commence à paraître chez les oiseaux, où elle est portée à son plus haut développement, à la douzième heure de l’incubation, d’après les observations de Malpighi et de Lancisi ; à la vingt-quatrième, d’après celles un peu tardives de Maître-Jan; à la dix- huitième ou vingtième heure, selon Haller, et de la quinzième à la dix- septième heure, d’après la moyenne de nos propres recherches. Son éten- due et sa vascularité augmentent jusqu’au milieu du troisième jour, et dès le quatrième elle commence à décroitre et à se flétrir. » Le moment de cette décroissance coincide avec l'apparition de la .branchie érythro-vésicale, destinée à lui succéder et à la remplacer. Le remplacement s'opère d’une manière si méthodique et si régulière, que sa fonction ne saurait en étre troublée. Enfin, si l’on suit d'heure en heure ce double mouvement de formation d’une part et de déformation de l'autre, on trouve que vers Le douzième jour de l’incubation, et au plus ( 279 ) tard le quatorzième, la branchie érythro-vésicale s’est complétement subs- tituée à la branchie omphalo-mésentérique. » La substitution d’une branchie à une autre s'effectue chez les mam- mifères par le même procédé que chez les oiseaux. L'ovologie de la vache, celle de la brebis, celle du cochon surtout, montrent les divers temps de cette substitution d’une manière presque aussi régulière qu’on la remarque chez les oiseaux. Chez l’homme, l’état rudimentaire de la branchie om- phalo-mésentérique coïncide avec le développement si prompt de la bran- chie érythro-vésicale. » Le rapport de ces deux branchies explique leur position respective. Chez tous les animaux pourvus de la branchie érythro-:vésicale, sa posi- tion est pelvienne, et cette position paraît lui être commandée par celle de la branchie omphalo-mésentérique dont elle doit continuer la fonction. » Chez ceux, au contraire, ‘où la branchie érythro-vésicale est rempla- cée par des branchies cervicales, comme chez les poissons et les batra- ciens, la branchie omphalo-mésentérique s'éloigne de la région pelvienne, et vient se placer vers le cou, dans le voisinage de l'appareil respiratoire qui doit lui succéder. La nécessité de l'accord de la respiration embryon- naire explique ainsi la position spéciale que vient occuper la vésicule ombilicale chez les batraciens et les poissons. » Le placenta, qui succède à la branchie érythro-vésicale, comme celle-ci a succédé à la branchie omphalo-mésentérique, offre dans sa composition chez les mammifères des différences qui sont subordonnées à l'étendue de lendochorion (allantoïde), et à l’étendue, par conséquent, de la branchie érythro-vésicale. Ie placenta n'étant en effet que la transformation de l'érythro-chorion, il arrive que moins l’endochorion est étendu, plus lérythro-chorion est concentré. Plus est vaste, au contraire, lendo- chorion , plus sont disséminées les houpes de l’érythro-chorion ,-qui for- ment les cotylédons placentaires. » D'où il suit que , dans le premier cas, les cotylédons placentaires, grou- pés et réunis en masse, forment un plateau unique, comme on le remarque chez l’homme, les quadrumanes, la plupart des carnassiers et des ron- geurs, tandis que dans le second cas, les cotylédons, tenus à distance, donnent naissance aux placentas cotylédonés et multiples de la vache, de la brebis, et du cochon, surtout remarquable sous ce rapport. » Telles sont les modifications les plus remarquables que nous ont paru subir les appareils de la respiration embryonnaire, considérés chez l’homme, les mammiferes et les oiseaux. » C. R. 1840, 1° Semestre. (T. X, N°7.) 39 ( 280 ) RAPPORTS. CHIMIE APPLIQUÉE. — Rapport sur un savon hydrofuge. (Commissaires, MM. Dumas, Robiquet rapporteur.) « M. Menorrs 4 présenté, il y a quelques mois, un savon qui selon lui, jouit de la propriété de rendre les tissus imperméables à l’eau, sans qu'ils cessent pour ‘cela d’être perméables aux fluides élastiques. Plusieurs échantillons d’étoffes préparées par ce moyen, étaient joints à ce savon. Nous avons été désignés, M. Dumas et moi, pour les examiner et en don- ner notre avis à l’Académie. Nous venons aujourd’hui nous acquitter de ce devoir. ÿ » L’utilité du résultat annoncé par M. Menotti a été si généralement sentie, que depuis long-temps il est devenu l’objet d'essais nombreux et d'applications plus ou moins heureuses ; mais en général les moyens em- ployés jusqu'à présent ont été assez dispendieux pour que ces tissus im- perméables ne pussent être achetés que par des gens aisés, c’est-à-dire précisément par ceux qui en ont le moins besoin. Le but que s’est pro- posé M. Menotti a été, au contraire, de les rendre accessibles pour tous, et de mettre l'application de, sa méthode entre les mains de tout le monde. Cette méthode est en effet si facile, qu'il n’est personne qui ne puisse l’exécuter ; car elle consiste tout simplement à immerger une étoffe bien sèche dans une dissolution presque bouillante de ce savon hydro- fage. Lorsque l’étoffe est bien uniformément imprégnée, on exprime mo- dérément, on laisse sécher, et tout est terminé. » Pour nous assurer de la vérité des faits allégués par l’auteur, nous nous sommes transportés dans son établissement, et là M. Menotti, qui nous avait fait connaître la composition de son savon, en a fait préparer devant nous. Plusieurs coupons d’étoffes ont été rendus imperméables , et pour que les effets indiqués devinssent plus évidents pour nous, M. Me- notti fit asperger des morceaux de percale avec de la dissolution chaude de son savon; il fit même tracer quelques caractères avec cette même dissolution. Lorsque les étoffes étaient sèches, aucun vestige de cette pré- paration n'apparaissait; mais venait-on à les tremper dans de l’eau même bouillante, aussitôt on distinguait parfaitement toutes les parties qui avaient été imprégnées de ce savon , et l’on voyait reparaître tous les ca- ( 281 } ractères primitivement tracés, parce que tout ce que le savon avait touché ne se laissant pas imbiber, il en résultait une différence de nuance qui rendait ces diverses parties fort distinctes les unes des autres. » Enfin, nous avons assez répété les épreuves , soit ensemble, soit in- dividuellement, pour pouvoir dire que nous croyons que M. Menotti a réellement atteint le but qu'il s'était proposé, et cela sous le double rap- port de l'utilité et de l’économie. Ainsi nous nous sommes assurés, en prenant pour base le prix de vente établi par M. Menotti pour son savon, qu'il deviendra possible avec quelques centimes de dépense, de rendre imperméables plusieurs mètres de toile. Pour en donner une idée plus précise, nous dirons qu'il n’en coûterait pas plus de 40 centimes pour rendre imperméable une blouse ordinaire, et le double environ pour une capote de soldat. » Il n’est sans doute pas besoin de faire remarquer que plus un tissu sera serré et plus l’imperméabilité sera grande. Nous ajouterons que l'on réussirait probablement beaucoup mieux encore, en imprésgnant de ce savon non pas le tissu lui-même, mais la matière première qui sert à le fabriquer ; c’est en effet ce que se propose de faire M. Menotti, et comme sa préparation modifie fort peu la souplesse de la fibre textile, il regarde le succès comme certain. » On prévoit les immenses avantages qui devront résulter pour la santé publique -de l'emploi d’un procédé aussi simple que peu dispendieux, et combien tous ceux qui jouissent du triste privilége d’exercer une profes- sion quelconque sur la voie publique et exposés aux injures de l'air, auront d'obligations à M. Menotti. On jugera” sans doute comme nous, que lorsque le temps aura pu ajouter sa sanction aux espérances que le procédé de M. Menotti permet de concevoir, personne ne sera plus digne que lui de venir participer à la belle dotation léguée par M. de Montyon à ceux qui sont assez heureux pour soustraire leurs semblables à quelques- ures des misères humaines. » Nous avons l'honneur de proposer à l’Académie d’accorder son ap- probation au savon hydrofuge de M. Menotti. » Les conclusions de ce rapport sont adoptées. ( 282 ) NOMINATIONS. L'Académie procède, par voie de scrutin, à la nomination d’un membre pour la place vacante dans la section de Physique. Le nombre des votants est de 53. Au premier tour de scrutin, M. Babinet obtient. ..... 35 suffrages, M. Deéspretz........1 19 M.'Péclet,.#7..20 0 posa Il y a un billet blanc. M. Bamner, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est déclaré élu; sa nomination sera soumise à l'approbation du Roi. M. ze Présent pe v'Acanéme rappelle qu’il reste à pourvoir à une va- cance dans la section de Mécanique, et engage MM. les membres de la section à présenter le plus tôt possible une liste de candidats. M. Macenn, au nom de la Commission chargée de l'examen des pièces adressées pour le concours au prix de Physiologie expérimentale, demande qu’un chimiste soit adjoint à cette Commission. M. Dumas est désigné à cet effet. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÉGANIQUE APPLIQUÉE. — Notice sur la dynamométrie et sur les deux appareils dynamométriques de rotation, propres à mesurer, pendant un temps plus ou moins long, le travail transmis ou consommé par une machine sans interrompre sa marche ; par M. Mon. — Extrait par l’auteur. : ; , (Commissaires, MM. Arago, Poncelet, Coriolis.) « L'auteur, après avoir montré qu’à une époque comme la nôtre où les arts mécaniques acquièrent dans les travaux industriels des nations une si grande importance, le travail mécanique doit, selon l'expression d’un de nos plus habiles ingénieurs (M. Fourneyron), pouvoir se mesurer, se peser comme le pain, cite les tentatives faites par plusieurs savants illustres pour obtenir des instruments qui remplissent cet objet. (283) » Sans rappeler l'attention de l’Académie sur les appareils dynamomé- triques qu’il a déjà fait exécuter et auxquels elle a accordé le prix de Mé- canique, il indique un résultat assez remarquable qu'il a obtenu récem- ment en accouplant ensemble deux paires de lames du genre de celles qu'il emploie, et qui prouve que quand deux lames élastiques sont soumises ensemble à un même effort, elles se partagent la résistance dans le rapport de leur flexion ou de leur force. » Il appelle l'attention des expérimentateurs sur les recherches intéres- santes qui sont encore à exécuter sur les charrues et sur le halage des bateaux, et cite à ce sujet quelques expériences comparatives qu'il a exé- cutées aux environs de Metz avec la charrue du pays et la charrue per- fectionnée de M. de Dombasle, et desquelles il résulte que dans les terres assez légères, cette dernière offrait une résistance égale aux trois quarts de celle qu’opposait la premiere. .» L'auteur termine sa Notice par l’exposé du problème qu'il s’est pro- posé de résoudre dans la construction de deux nouveaux dynamomètres de rotation qu'il prie l'Académie de faire examiner. » L'un de ces instruments est destiné à donner, pendant un nombre de révolutions qui peut s'élever de 150 à 450 et plus, la quantité de tra- vail et l'effort moyen transmis par un moteur à une machine avec toutes ses variations, cet appareil devant fonctionner pendant que la machine tra vaille sans gêner aucunement la fabrication, et pouvant au besoin être appliqué à une ou plusieurs machines et transporté de l’une à l’autre sans exiger aucun changement. » À l’aide de cet instrument un constructeur peut étudier et déterminer directement la quantité de travail nécessaire pour faire marcher diverses machines de fabrication soit ensemble, soit séparément. » Le second appareil, destiné à marcher pendant un temps assez long, devait donner, après une journée, une semaine ou une quinzaine, la quan- tité totale de travail transmise par le moteur ou consommée par une ma- chine, de façon que les résultats, indiqués par un compteur renfermé dans une boîte à deux clés, ne pussent étre altérés. ». Un semblable instrument, placé dans un atelier, indiquerait , à la fin de chaque semaine, la force qui aurait été réellement consommée par le locataire, et servirait de base incontestable au réglement des loyers. Ap- pliqué à une machine à vapeur pendant une quinzaine ou un mois, il montrerait d'une manière irrécusable quelle est la force de la machine et la quantité de travail qu’elle transmet par kilogramme de charbon brülé. ( 284 ) » La tare de ces instruments, ou la démonstration de l'exactitude de leurs indications et de leur rapport avec le travail exécuté ou transmis par la machine, est d’ailleurs tellement simple et facile à comprendre, qu’elle n'exige aucune autre connaissance en mécanique que celles qui sont possédées par les chefs ouvriers ordinaires. » Les appareils sont exécutés, ils ont déjà fonctionné, et ils paraissent à l’auteur remplir complétement le but qu'il s'était proposé. » GÉOLOGIE. — Observations sur les formations calcaires du Vivarais; par M. Jures ne Mazsos. (Commissaires, MM. Al. Brongniart, Élie de Beaumont.) Dans ce Mémoire, l'auteur s’est particulièrement occupé des directions des fissures qui divisent en blocs séparés, de forme rhomboïdale, les diffé- rentes assises des calcaires du département de l’Ardèche; des nombreux fossiles marins que ces calcaires renferment, et des variations que peut avoir subi la profondeur de la mer pendant la durée de la formation de leurs assises successives. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Recherches sur les glissements spontanées , con- tenant l'exposé de quelques nouveaux principes de mécanique terrestre; par M. Cou, ingénieur au canal du Centre. (Commissaires, MM. Poncelet, Coriolis.) Dans ce Mémoire, l’auteur s’est attaché à prouver, tant par des obser- vations que par des considérations théoriques, que le prisme de plus grande poussée des terres n’est point terminé par un plan, comme on admet généralement, mais par une surface courbe qui serait une cy- cloïde. CORRESPONDANCE. M. Audouin communique le passage suivant, relatif à la circulation du sang Chez les Pyrosomes, extrait d’une lettre de M. Mine Epwanos, datée de Nice, le 29 janvier 1840. « J'ai recueilli ces jours-ci, dans la baie de Villefranche, un petit échan- tillon de la singulière agrégation d'animaux si bien décrits d’abord par Péron et Lesueur, puis par M. Savigny sous le nom de Pyrosoma. L’ayant ( 285 ) conservé dans de l’eau de mer, j'ai pu l’examiner à l’état vivant. Déjà j'avais étudié à Paris quelques-uns de ces Tuniciers conservés dans l’alcoo!; mais alors, vous le savez, ils n'ont plus la transparence cristalline qu'ils offrent pendant la vie, et je n’avais pu prendre qu'une idée assez imparfaite deleur organisation. Rien n’est plus curieux à voir que l’appareil respiratoire de ces petits animaux, lorsque les cils vibratiles dont chacune des fentes bran- chiales est garnie, se meuvent tous à la fois et tourbillonnent avec une ra- pidité extrême et une harmonie parfaite. » Mais ce qui m'a intéressé davantage, c’est la manière dont se fait /a circulation du sang chez ces Pyrosomes. Le cœur, qui, je crois, a échappé jusqu'ici aux recherches des anatomistes, est placé à la partie inférieure du corps , à côté et au-dessous de la masse viscérale : il a une disposition ana- logue à celle des Ascidies. Il se contracte aussi d’une manière péristal- tique, et ici encore la direction de ce mouvement vermiculaire change périodiquement. La direction du courant circulatoire lui-même change aussi périodiquement, tout-à-fait à la manière de ce qui a lieu chez les Ascidies , et, comme chez ces animaux, les mêmes vaisseaux remplissent alternativement les rôles d’artères et de veines. » Voilà donc ce mode de circulation si anomal constaté dans toutes les grandes divisions naturelles de la classe des Tuniciers de Lamarck. Il n’a paru intéressant de voir qu'un phénomène physiologique aussi remar- quable et qui n’a été encore aperçu dans nul autre type du règne animal, ne manquait dans aucun des animaux dont se compose ce groupe inter- médiaire entre les vrais mollusques et les polypes. » THÉORIE DES NOMBRES. — Æxtrait d'une Lettre de M. Lrseune-Drricurer à M. Liouville. « En voyant dans votre Journal l’élégante traduction que M. Terquem a bien voulu faire de mon Mémoire sur la progression arithmétique, j'ai eu l'idée d’étendre la même analyse aux formes quadratiques. En com- binant cette analyse avec les considérations ingénieuses que M. Gauss développe dans les derniers numéros de sa cinquième section, on prouve non-seulement que toute forme quadratique renferme une infinité de nombres premiers, mais encore qu’elle en contient qui soient d’une forme linéaire quelconque, compatible avec la forme quadratique donnée. » Je me suis aussi beaucoup occupé dans ces derniers temps à étendre aux formes quadratiques à coefficients et indéterminées complexes, c'est- ( 286 ) à-dire de la forme £ + w V/— à, les théorèmes qui ont lieu dans les cas ordinaires des entiers réels: Si l’on cherche en particulier à obtenir le nombre des formes quadratiques différentes qui existent dans cette hypo- thèse pour un déterminant donné, on arrive à ce résultat assez remar- quable, que le nombre dont il s’agit dépend de la division de la lemniscate, de même que dans le cas des formes réelles et à déterminant positif, il se rattache à la section du cercle. Ce qui m’a surtout fait plaisir dans ce travail, c’est le parti qu’on y tire de considérations géométriques et parti- culièrement de la théorie des propriétés perspectives des figures. Au moyen de cet auxiliaire, la question, qui d’abord et considérée d’une manière purement analytique paraît extrêmement compliquée, ‘devient presque aussi simple que lorsqu'il s’agit de déterminants réels. » Les recherches dont je viens de vous indiquer l'objet m'ont conduit à un théorème remarquable par sa simplicité, et qui ne paraît pas sans im- portance pour la théorie des équations indéterminées des degrés supérieurs au second, matière encore très peu cultivée. Voici en quoi consiste ce théorème. « Si l'équation (1) S + as... + gs + k — 0, » à coefficients entiers, n’a pas de diviseur rationnel, et si parmi ses racines » &, fB,....@,il y en a au moins une qui soit réelle, je dis que l'équation » indéterminée (2) F(x,7,...2) =@(a)p(B)....0 (e)= 1, » où l’on a posé pour abréger P(a)= x + ap +....+ az, ÿ a toujours une infinité de solutions entières. » » Pour établir ce théorème, il faut d’abord faire voir qu'il existe au moins un entier 72 tel, que l'équation (3) PL eee) Un ait une infinité de solutions. C’est à quoi l'on peut parvenir par différents ( 287 ) moyens. Dans le cas du second degré, la chose, qui pour ce cas n’est pas nouvelle, résulte immédiatement des propriétés des fractions continues. » L’équation (3)ayant une infinité de solutions, il en existera deux telles, que l’on ait Dé ee) = RNCS Pr) mr, et en même temps, (4) x=x, j =7ÿ,...3= 2 (mod. m). Cela posé, si nous considérons la fraction 2H ay +... HanTtz TZ +ay +... +anTiz 7 on pourra évidemment [en multipliant par @(B)...p(*)] lui donner la forme X+HaY +....+ar'Z m ? où X, Y,....Z sont des fonctions entières et à coefficients entiers de Ty Jerez 3 J'ye...2l. Je dis maintenant que X, Y,....Z sont des multiples de m. Pour le faire voir, admettons pour un instant que dans ces expressions x’, y’,....z! soient changés en x, ÿ,....3; changement par lequel X, Y,....Z resteront, en vertu des congruences (4), congrus à eux-mêmes. Par le changement dont il s’agit, XHaYH....a"TZ doit devenir égal à m, ce qui ne peut arriver [l'équation (1) n'ayant pas de diviseurs rationnels | qu’autant que X, Y,....Z deviennent respecti- vement m, 0,....0. Donc X, Y,....Z sont divisibles par m=, et la frac- tion considérée plus haut est Etant....+at (£, n,....{ étant des entiers); d’où l’on conclut LATE A) UE solution qui en fournira une infinité d’autres. » Parmi les conséquences nombreuses qu’on peut tirer de ce théorème, il y en a une qui se présente pour ainsi dire d’elle-même et consiste en ce que les fonctions que Lagrange a d’abord considérées dans les Mémoires de Berlin, et plus tard dans les Additions à l’Algèbre d’Euler, et qui se reproduisent par la multiplication , si elles peuvent obtenir une certaine valeur, sont dès-lors susceptibles de la même valeur pour une infinité de C.R. 1840, 1° Semestre. (T. X, N° 7.) 40 ( 288 ) systèmes de valeurs des indéterminées x,7,...2, en supposant toutefois que l'équation algébrique d’où ces fonctions tirent leur origine, satisfasse aux conditions ci-dessus énoncées. » $ PHYSIQUE APPLIQUÉE. —Æmploi de la lumiere artificielle pour la formation d'images photographiques. « M. Bior présente, de la part de M. le docteur Donné, plusieurs images photogéniques d'objets naturels transparents, opérées sur la couche d’iode par la lumiere du gazoxy-hydrogène enflammé sur la chaux, et agissant à tra- versunsystème de lentilles disposées pour produire divers degrés de grossis- sement. L'appareil optique employé est exactement un microscope solaire dont le corps éclairant est la petité masse de chaux sur laquelle s'opère la combustion; et l’objet transparent dont on veut obtenir l’image agran- die, y est aussi inséré de la même manière. Mais, au lieu de jeter l’image sur une toile blanche insensible, comme on le fait d'ordinaire dans ce genre d'expérience, M. le docteur Donné la reçoit sur la couche d’iode de M. Daguerre; et elle y imprime tres nettement l'image de l'objet, qui se trouve ainsi rendue durable. Il y a une évidente utilité à remplacer dans de pareilles expériences la lumière solaire par une lumière artifi- cielle que l’on peut toujours préparer; mais il y a en outre plusieurs conséquences physiques à déduire des résultats ici obtenus. D'abord, on se trouve ainsi assuré que la lumière qui se développe dans la combus- tion des deux gaz sur la chaux, contient les éléments de radiation conve- nables et suffisants pour modifier la couche d’iode; ce qui était une dé- duction analogique, mais non cependant certaine des effets déjà observés par M. Daguerre, sur l’impressionnabilité de la couche d’iode par la ra- diation d’une lampe d’Argant, qui avait nécessairement traversé la che- minée de verre dont la flamme était entourée. Dans les expériences de M. Donné, lalumière émanée du gaz traversait jusqu’à sept verres disposés en succession. Mais ce fait, qui peut paraître extraordinaire, est conforme aux résultats des expériences déjà faites sur les radiations en général. Car elles ont prouvé que les radiations capables d’exciter les effets chimiques, s’épurent, comme les radiations calorifiques, dans une très petite épaisseur du premier verre qu’elles traversent; de sorte que les couches ultérieures de ce verre, si elles sont de même nature, n’y opèrent plus qu’une ab- sorption presque insensible. Ainsi, dans les expériences de M. Donné, la radiation qui avait traversé la première lentille, ne devait presque éprou- ( 289 ) ver dans les suivantes que des pertes résultantes des diverses réflexions sur les surfaces d'incidence et d’émergence. 11 serait utile d'étudier sa com- position, comparativement à la radiation solaire en l’analÿsant par des écrans de diverse nature sans l'intermédiaire des verres; comme aussi d'examiner les proportions suivant lesquelles elle est interceptée par lin- terposition des divers écrans organiques dont elle donne les images après avoir traversé lappareïil amplifiant. » VOYAGES SCIENTIFIQUES. — Lettre de MM. Lorrin, Bravars et Cu. Martins à M. Arago , relative aux travaux de la Commission scientifique du Nord. « Permettez-nous, Monsieur, de vous adresser, à notre retour, un résumé très succinct des observations astronomiques et physiques recueillies pen- dant le séjour de la corvette {4 Recherche au Spitzberg , aux iles Feroe, en Norvège, pendant les traversées faites en deux années consécutives dans ces parages, et plus spécialement pendant notre hivernage à Bossekop, en Laponie, sous le 70° degré de latitude, depuis le 1°° septembre 1838 jus- qu'au 20 avril 1839; enfin pendant la durée de notre retour en France: Ces observations sont dues aux membres de la Commission du nord chargés de la partie physique et hydrographique , aux officiers de la corvette, et à MM. Lilliehook, Siljestrôm, Meyer, que le gouvernement de Suéde et Norvège avait bien voulu nous adjoindre. » Astronomie et hydrographie. — On a déterminé la position géogra- phique des principaux points de la côte occidentale du Spitzberg, et le tra- vail de Scoresby, dans l’ouest, a été lié avec celui du capitaine Parry, dans le nord de l’île ; on a levé les plans des baies de Bell-Sound, de la Mag- deleine et des Basques. La latitude et la longitude de notre lieu d’hiver- nage ont été déterminées avec soin et par plusieurs méthodes différentes ; ce lieu devient ainsi un repère pour les levés hydrographiques actuels! du Finmarck, et pour une détermination exacte des longitudes des principaux points de ces parages, dont plusieurs seront liés avec Bossekop par nos chronomètres. » Quatre à cinq fois on a pris des hauteurs cireumméridiennes d’étoiles passant à petite hauteur au-dessus de l'horizon; peu de temps:avant ou après, les décroissements de température étaient observés directement. On a mesuré avec soin la dépression de lhorizon de la mer avec un grand théodolite, en y.ajoutant la mesurede latempératurede lamer, et l'on a tenu note des diverses circonstances du mirage, état presque habituel de l'hiver. 40. ( 290 ) » En même temps on construisait un plan à grand point du lieu de nos opérations, et un autre plan plus étendu qui embrasse le nouvel hospice d’Altengaard, situé à une lieue de distance. » Les observations de marées ont été commencées à Bossekop dès le 1 septembre, puis discontinuées par suite de notre longue nuit, et reprises au mois d'avril. Plus tard, une série diurne et nocturne, favorisée par le jour continuel, a été faite à Hammerfest, du 19 juin au 9 juillet 1839, et des observations correspondantes ont eu lieu en même temps au fond du grand golfe d’Alten. Au Spitzherg, les marées ont aussi été notées pendant les séjours de la corvette. La détermination du niveau moyen a permis de mesurer la hauteur de la ligne des algues marines (Fucus vesicu- losus), ligne horizontale, très tranchée, et formant pour l'observateur un très bon repère le long des côtes de tout le Finmarck. En même temps, ilnous était impossible de ne pas remarquer les lignes et terrasses qui indiquent quel était, à des époques reculées, l’ancien niveau de la mer; on s’est assuré de la continuité de ces lignes et de leur défaut d’horizontalité. Il nous suffit de vous mentionner ici la ligne supérieure qui, du ford d’Alten, où elle atteint une hauteur de 67 mètres, s’abaisse graduellement vers la mer du large, et n’a plus qu’une hauteur de 28 mètres aux environs d’Hammerfest, résultats qui, sans doute, ne seront pas sans intérêt pour les géologues. » Baromètre.— Outre les observations barométriques faites d’heure en heure à bord de {4 Recherche, pendant ses deux campagnes, avec un ba- romètre marin comparé avec les nôtres, la pression de l'air était notée toutes les deux heures, pendant l’hivernage, le jour et la nuït; elle l’était d'heure en heure les premier et troisième samedis de chaque mois: pen- dant vingt-quatre heures consécutives, à chaque quartier de la lune; pendant une série de vingt jours à l’équinoxe d’automne, vingt jours au solstice d’hiver, et enfin pendant vingt jours à l’équinoxe du printemps. Nous mentionnons aussi des séries analogues de huit à dix jours, faites à Trondhjem , à la baie de la Magdeleine, à Bell-Sound (Spitzberg), à Upsal, et une de quarante jours faite à Hammerfest, en août 1839. Plusieurs de ces séries ont eu des observations correspondantes en d’autres lieux. Nous citerons seulement ici le commandant Delcros, bien connu de vous, lequel, en s'adjoignant MM. Suzet et Capitaine, a pu, de son côté, faire à Paris ces longues et pénibles observations. » Les deux baromètres qui ont servi à ces observations générales ont été mis en rapport avec les baromètres de l'Observatoire avant et après la campagne; nous nous estimons heureux de les avoir rapportés intacts à (291) travers la Laponie, la Suède et l'Allemagne : leur état n’a nullement varié dans ce trajet, pendant tequel ils ont été comparés avec soin avec les ba- romêtres des observatoires d'Upsal, Stockholm, Altona, Berlin, Dresde, Gôttingue, Bruxelles, avec ceux de MM. les professeurs OErsted à Copen- hague, Poggendorf à Berlin, et Kaemtz à Halle. » Outre ces observations générales, on a employé le baromètre à la me- sure de diverses hauteurs, lignes de l’ancien niveau de la mer, cols et pla- teaux de la Laponie traversés par l'expédition; à celle de la limite des arbres (saules, bouleaux, pins), des neiges éternelles et de la hauteur des principales montagnes. Trois ascensions ont été exécutées sur le Stor- vandsfield, et sept sur le Tyvefield, en faisant de 100" en 100" des stations intermédiaires, comme M. Biot vient de le recommander aux voyageurs. En 1838, une série météorologique a été faite de quart d’heure en quart d'heure sur le sommet d’une montagne du Spitzberg élevée de 560 mètres, pendant qu’une série analogue se continuait au bord de la mer; cette double série a duré quatre ou cinq fois vingt-quatre heures. » Un baromètre a été laissé à un ingénieur anglais, M. Thomas, qui ob- serve depuis 2 ou 3 ans à deux lieues de notre poste d’hivernage; un autre à son compagnon, M. Jhle, ingénieur saxon, ces messieurs devant conti- nuer en ce point nos observations; un troisième à M. le pasteur Laesta- dius, à Karesuando, paroisse des montagnes de la Laponie: ces messieurs ont eu l’obligeance de mettre leurs résultats à notre disposition. » Thermomètre.—Il est presque inutile de dire que le thermomètre était noté en même temps que le baromètre pour notre série météorologique générale; deux ou trois instruments diversement placés indiquaient la tem- pérature de l’air. » La température de la surface de la mer était observée régulièrement sur la corvette; et dans l’hivernage, de longues séries ont eu lieu pour comparer entre elles les températures de la pleine et de la basse mer. Mal- gré les froids rigoureux de l'atmosphère, la mer ne gèle pas, même au fond des baies profondes ou grands fiords de la côte. » Les expériences de température sous-marine ne pouvaient être négli- gées, et nous y avons employé avec succès les thermomètres déverseurs à maxima et à minima de M. Wäalferdin ; une Note sur des expériences faites en 1838, dans le voisinage des glaciers, a déjà été mise sous les yeux de l’Académie; de nouvelles expériences ont eu lieu depuis, et la température sous-marine a été déterminée de degré en degré, par M. Martins, depuis le 70° jusqu’au 80° degré de latitude nord. La vapeur brumeuse qui se forme ( 292 ) à la surface de la mer pendant les froids intenses de l'hiver, a été notée chaque fois sur nos registres. » La température zénithale, dans le sens que M. Pouillet attache à ce mot, nous était fournie par la lecture de l'actinomètre à duvet de cygne, lors- que l'état du ciel était favorable à ces expériences. Par un ciel pur et un soleil dégagé, l’instrument employé était dirigé vers cet astre; on expéri- mentait aussi la chaleur solaire par l’échauffement d’une plaque de ferblanc noircie, procédé dû aussi à M. Pouillet, et qui ne diffère pas essentielle- ment des procédés actinométriques de Herschell. On s’est aussi servi d’un pyrhéliomètre à lentille; on a fait de nombreuses expériences pour compa- rer les lectures actinométriques avec celles de l'appareil galvanométrique à rayonnement de M. Melloni, et deux fois on a observé ce dernier appareil pendant des aurores boréales. » Pour connaître la température du sol, un premier thermomètre était placé à la surface même de la neige; deux autres à la profondeur de 5o et de 200 millimetres; le quatrième étaitenfoncé à 1,25 et lu toutes les vingt- quatre heures ; le cinquième enfin à 8*,5 au fond d’un trou pratiqué par nos sondes de forage: l'amplitude de la variation annuelle de ce dernier n’a pas dépassé 1° cent. Pour quelques-unesde ces expériences nous avons em- ployé avec avantage les thermomètres différentiels de M. Walferdin, aux- quels ce physicien a donné le nom de thermomètres métastatiques, » M. Thomas, que nous avons déjà cité, a observé de son côté, etcontinue à observer la température de la terre, dans le fond d’anciennes galeries sou- terraines abandonnées, provenant de l'exploitation des mines de cuivre de Kaaford. » Nous avons aussi étudié les températures des sources et puits environ- nants, celle des nombreux puits d'infiltration que nous avons rencon- trés sur la route de Bossekop à Upsal; ce qui augmente la valeur de ces observations, c’est qu'aux deux extrémités de cette base les variations thermométriques du sol sont assez bien connues, et que la température moyenne de l’air est déjà ou sera déterminée par la suite sur plusieurs points de cette ligne, tels qu'Enontekis, Karesuando, Ofver-Tornéo et Uméo. » [nous reste à vous entretenir de la température dans les hautes régions de l'atmosphère et de ces accroissements anormaux sur lesquels vous aviez fixé notre attention avant notre départ. Outre les observations faites sur lés croupes, ou les sommets des montagnes voisines, nous dümes songer à l'emploi de cerfs-volants et de nos ballons captifs. Ce dernier mode d’expé- ( 293 ) rimentation, qui exige une grande surveillance et un temps parfaitement calme, n’a pu être employé qu'à deux reprises différentes, savoir les 17 et 22 mars, et a fourni des altitudes de 270" et de 450". Mais le vent, qui avait contrarié l'emploi des aérostats, nous servait au contraire à souhait pour les expériences de cerfs-volants, et c'est de la sorte que nous avons fait trente-deux observations à des hauteurs variables de 70° à 130*; toutes ces Tésüres ont été obtenues trigonométriquement. Le temps nous manque pour soumettre à vos lumières les détails de ces expériences et les nombreu- ses précautions prises par nous pour les mettre à l'abri de toute objection. Les instruments déverseurs de M. Walferdin ayant été trouvés habituelle- ment trop lourds, on s’est contenté de les élever trois à quatre fois (dans des journées différentes) simultanément avec nos thermométrographes; l’un de ces derniers, notre n° 12 de Bunten, s'étant constamment accordé avec les instruments déverseurs avec une précision vraiment merveilleuse, a été désormais employé de préférence à tous les autres qui ne nous avaient pas offert les mêmes garanties. Tous ces essais ont servi à signaler dans les ins- truments de M. Walferdin quelques modifications utiles, que leur auteur a effectuées depuis pour les adapter à ce genre de recherches. » Le résultat le plus général de ces sondes aériennes à été que, dans les limites où nous opérions, l'air était plus chaud en haut qu'à la surface du sol: la différence s’est élevée à 6° cent. Il est aussi très vrai que la loi peut subsister, même en plein jour, comme vous le faites remarquer dans nos Instructions; un temps couvert, la présence des vents d'ouest daps le bas de l'atmosphère, sont des circonstances qui peuvent la mettre en défaut. Ces faits semblent s'expliquer, sinon en totalité, du moins en. partie, par la présence fréquente du contre-courant supérieur venant de la mer, tandis que la brise froide de terre, la brise de sud-est, est l’état habituel des mois de l'hiver. De l’exacte appréciation de ces faits, nous pensons que des conséquences intéressantes peuvent découler. » Vents et hygrométrie. — Le vent inférieur était noté à chaque ob- servation; puis, autant que possible, le vent indiqué par les nuages. Des remarques spéciales ont été faites sur son inégale répartition dans les fiords, son degré d'humidité et les brumes qu'il peut amener, sa variation de direction avec la hauteur, et son influence thermométrique; celle-ci offre ce résultat singulier, que le vent de nord est beaucoup plus chaud que celui de la partie du sud; mais en été c’est tout le contraire. » Nous avons noté la quantité de pluie on de neige, lhygromètre de Saussure, et vers la fin de l'hiver, le psychromètre de M. August, de Ber- ( 294 ) lin; nous décrivions aussi l’état du ciel, les formes de la neige, qui nous ont paru se réduire à trois ou quatre types principaux , celles du givre, qui dans les nuits sereines se dépose sur la surface même de la neige, et y forme d’admirables cristallisations miroitantes. » Électricité atmosphérique. — Après divers essais faits pour rendre appréciable l'électricité atmosphérique, nous avons cru devoir nous ar- rêter au cerf-volant muni d’une corde directrice en soie, et d’une seconde corde conductrice isolée, dont nous pouvions établir à volonté la com- munication avec la boule de notre électroscope. Nos expériences confir- ment, d'une manière générale, la loi de l'électricité positive des temps sereins. » Optique atmosphérique. — Nous avons observé et mesuré plusieurs halos solaires ; l’un surtout, le 4 octobre 1839, s’est montré très complet avec les. cercles tangents circumzénithaux, parhélies et cercle parhélique. Les halos lunaires sont encore plus fréquents, et il est rare que la pré- sence de la lune sur l'horizon n’entraine pas quelque accident optique plus ou moins remarquable, tel que halo, couronne, lueurs verticales jau- nâtres passant par le centre de l’astre, ou écartelées transversalement par une deuxième bande horizontale. Deux fois nous avons vu de ces halos blancs brumeux de 45° de diamètre, dont le centre est diamétralement opposé au soleil, phénomène qui, à notre connaissance actuelle, n’est pas signalé dans les traités de météorologie. Nous avons aussi joui une fois du spectacle de l'ombre de l'observateur et des objets qui l’avoisinent, projetée sur la brume avec des franges colorées. » Étoiles filantes.— Les 13 et 14 novembre 1838, les étoiles filantes ont été observées à Bossekop et à Dupvig; elles n'étaient point très nom- breuses, et le temps , du reste, peu favorable. Le phénomène s’est montré à nous avec plus d'éclat dans la nuit du 7 au 8 décembre : un seul ob- servateur, en une heure et demie, a vu 52 bolides, et a noté les points de départ et d'arrivée de chacun de ces météores. C’est la même nuit qui vous a déjà été signalée par les observations de MM. Herrick à New-Haven, Bovy à Bruxelles, et Flaugergues à Toulon. » Dans la nuit du 2 au 3 janvier 1839, nous avons vu aussi de nom- breuses étoiles filantes, environ une ou deux toutes les cinq minutes, et il est intéressant de remarquer que cette même nuit a été notée pour le grand nombre de ses étoiles filantes pendant les années 1835 et 1838. » Aurores boréales. — Cet intéressant phénomène a été très fréquent pendant notre hivernage; ce qui confirme l’idée de plusieurs savants, à ( 295 ) savoir que la période qui les ramène en plus grande abondance a recom- mencé. Du 12 septembre 1838 au 18 avril 1839, cent cinquante-trois aurores ont été aperçues, sans compter six ou sept nuits de lueurs douteuses; cette proportion est à peu près celle de 3 à 4, et à peine trouverons nous dans nos registres un seul cas bien constaté d’une nuit claire d’un bout à l’autre qui ne nous ait point offert ce phénomène : il faut se hâter d'ajouter que beaucoup de ces aurores sont faibles, diffuses, et sans action bien ap- préciable sur l'aiguille aimantée. Dans les journées où l'aurore s’est pré- sentée de meilleure heure, elle a été vue dès 3422", 3} 30" et 3/40” du soir; il nous semble nécessaire que le soleil ait 8° ou 9° de dépression sous l’ho- rizon pour que le phénomène ait quelque chance d'être aperçu; ainsi il suffirait peut-être d’hiverner sous le 77° degré de latitude pour pouvoir jouir de sa vue à l'heure même de midi, et sans interruption d’une nuit à l'autre, ce qui comblerait une importante lacune. L’aurore peut aussi se voir très avant dans le crépuscule du matin, comme cela est arrivé le 19 mars à °9", lorsqu'il faisait assez jour pour lire un journal. Dans la nuit du 10 janvier, la clarté aurorale était suffisante pour lire, quoique avec peine, un caractere petit-texte (1). Le 18 février, l'aurore, masquée par des nuages légers, égalait presque l'éclat de lalune alors demi pleine et dont elle passait à petite distance: ces cas sont ceux de l'intensité maximum observée; nous tenons des personnes du pays que l’on peut en voir de plus brillantes encore. Du 28 août 1839 au 20 octobre de la même année, nous avons aussi pendant notre retour noté un assez grand nombre d’aurores; mais depuis cette époque, et au sud du parallèle d'Upsal, le phénomene a en- tièrement cessé d’être visible pour nous. » Comme nos prédécesseurs, nous avons distingué dans l'aurore boréale deux types principaux, l'arc et Le rayon; mais nous avons en outre émis lopinion que l'arc n’était qu'une réunion de rayons juxtaposés transversa- lement à sa longueur, qui peuvent se souder on se dessouder par la pré- sence ou par la disparition d’une lueur plusou moins homogène, laquelle les unit latéralement entre eux. Nous espérons que les preuves de cette manière de voir seront rendues manifestes par nos notes et nos croquis. Il reste toutefois à expliquer la cause qui groupe ainsi les rayons en bandes transverses au méridien magnétique. Quant à ces plaques nébuleuses , de lueur cendrée, éparses sur tout le ciel, et qui forment si souvent la derniére phase du phénomène, il nous paraît à peu pres certain que ce sont des (1) Terme typographique. C. R. 1840, 127 Semestre. (T. X , N°7.) fi ( 296 ) rayons dont la lueur est devenue de plus en plus diffuse, et qui se sont considérablement élargis; car on peut suivre entre le rayon et la plaque aurorale tous les états intermédiaires. Les couronnes seront produites par le passage au zénith d’arcs, où bandes, ou séries de rayons, généralement contournées sur elles-mêmes, et qui se développent plus ou moins vive- ment en éventails radiés au moment de ce passage. » Nous avons étudié les dispositions variées des rayons, soit isolés, soit en massifs, en faisceaux, ou en séries plus où moins étendues ou interrom- pues, leur direction parallèle à l'aiguille d’inclinaison, leur éclat, leur mou- vement de translation latérale, ascendante ou descendante, d’extension ou de diminution subites, et plus particulièrement le mouvement ondula- toire, et le mouvement vibratile, sur lesquels l’un de nous vient de publier une Note dans les Ænnales maritimes et coloniales. Nous avons aussi ob- servé les alternatives de palpitation que manifestent les plaques aurorales; palpitation dont la fréquence atteint parfois le chiffre de 7 ou 8 par se- conde, pendant que les plaques peuvent alors doubler ou tripler de super- ficie à chaque nouvelle alternative. Nous avons noté les changements de forme des arcs, les étoiles près desquelles ils passaient, leur mouvement de translation, leur passage du nord au sud ou du sud au nord, leur éclat, les crochets, festons, découpures et autres effets de draperies qui s’y ma- nifestent. On a pris au théodolite les relèvements des pieds des arcs, de maniere à en déduire l’azimut du point de culmination; et lorsque l’état stationnaire de l'arc l’a permis, on a mesuré de 20° en 20° les hauteurs ordonnees de l'arc, en répétant aussitôt après et en sens inverse les mêmes mesures; pareille opération a eu lieu sur ces arcs nuageux (cirro-stratus) dont la forme rappelle celle de l'aurore. » Des observations parallactiques ont été effectuées à Dupvig et à Bosse- kop, aux deux extrémités d’une base de huit milles et demi de longueur, depuis le 9 janvier 1839 jusqu’au 22 du même mois. Elles semblent as- signer aux aurores vues à cette époque une limite inférieure, notablement plus haute que le résultat des observations des compagnons de Franklin. » Le mode de coloration a été également suivi avec soin, en même temps que l’on comparait l'intensité de la lumière avec celle des étoiles de di- verses grandeurs, comparaison qui laisse malheureusement beaucoup à désirer. La coloration habituelle est une teinte jaunâtre, pouvant devenir blanchâtre, ou cendrée, surtout vers la fin du phénomène. La coloration extraordinaire s'effectue par des teintes rouges ou vertes, et ne s’est manifestée que dans les aurores les plus belles, c’est-à-dire dans une ( 297 ) trentaine de celles que nous avons observées, ou un cinquième du nombre total. Cette coloration est sans doute intimement liée à la vivacité de l'éclat ; car ces deux circonstances ne nous ont jamais paru séparées, et dans une aurore colorée, les parties peu brillantes restent jaunâtres. La rapidité des mouvements ondulatoire ou vibratile est également une condition pour que les rayons auroraux acquièrent une vive coloration. » Le mode de distribution des couleurs est fort remarquable. Lorsqu'un arc est très brillant, par un ciel pur, il se forme à la partie inférieure une légère nuance rougeâtre, à la supérieure une très légère teinte verdâtre ; la lueur générale reste emprisonnée entre ces deux petites zones colorées; les rayons ne tardent pas alors à apparaître; mais ce phénomène est rare. De même, dans le mouvement vibratile, si les rayons dardent, le rouge occupe le bas du rayon, le vert occupe le haut, et le jaune le milieu. Plus l’éclat augmente, plus les couleurs extrêmes s'étendent aux dépens de la couleur médiane. L’éclat diminue-til, ces couleurs refluent vers les ex- trémités du rayon, puis disparaissent. D'un autre côté, si le rayon obéit au mouvement ondulatoire, s’il se transporte parallèlement à lui-même, des deux faces latérales, l’une est occupée par la lueur rouge, c’est l’anté- rieure; la postérieure se teint de la nuance verte. Ces deux teintes ne nous ont paru nullement identiques avec leurs homonymes du spectre solaire. Peut-être l'aurore rouge de nos climats s’expliquera-t-elle par des arcs ou rayons dont la partie inférieure est seule visible. Nous ne devons pas taire que d’autres modes de coloration ont été signalés jadis par d’autres obser- vateurs. Pardonnez-nous , M. le Secrétaire, si nous jetons dans ce résumé naturellement sec et aride quelques généralisations que vous trouverez peut-être trop systématiques on trop hâtives ; leur exposition, dont les preuves seront sans doute soumises plus tard à l'appréciation de vos lu- mières, nous a paru de nature à jeter quelque intérêt sur cette Note. Nous regrettons vivement que privés de l'appareil photométrique à images colo- rées ou croisées, nous n’ayons pu faire aucune expérience de polarisation. » Trois ou quatre fois l'aurore a été vue placée en apparence entre l’obser- vateur d'une part, les nuages ou la neige des montagnes de l’autre part. Parfois il était impossible que l’observateur ne sy méprit pas à premiére vue; puis un examen approfondi engendrait des doutes qui nous parais- sent être presque l’équivalent d’une négation. Le bruit de l’aurore n'a jamais été entendu par aucun de nous. » Nuages.— Les nuages, leur forme, leur direction , les grandes courbes arquées qu'ils dessinent, les fuseaux divergents de ces arcs, que M. de Hum- 41. ( 298 ) boldt à appelés bandes polaires , l'analogie d'aspect entre les arcs auro- raux et certains cirro-stratus, entre les plaques nébuleuses aurorales et les légers cirro-cumulus du crépuscule du matin, la substitution apparente de ces derniers aux premières ont aussi fixé notre attention, et sont con- signés avec soin dans nos registres. » Magnétisme terrestre. — Des observations magnétiques absolues ont eu lieu aux divers points de relâche de la corvette, à Bossekop et en plu- sieurs lieux de l’intérieur de la Laponie. On a de plus expérimenté les nouvelles méthodes de M. Gauss pour la déclinaison et l'intensité. Des sé- ries d'observations de la variation diurne ont été faites à Trondhjem, Bell- Sound, Magdalena-Bay, Kiexisvara, Tornéo , etc. » L’intensité horizontale, plus facile à déterminer que les deux autres élé- ments magnétiques, a été observée depuis Bossekop jusqu’à Stockholm, à trois époques diverses, par Meyer, Lottin et Bravais; les aiguilles ont ensuite élé recomparées , soit à Christiania, soit à Paris; quelques-unes à Berlin, avec celles de M. Erman fils, et à Gôttingue avec la grande aîguille de MM. Gauss et Weber. » Tout ce qui a rapport aux variations diurnes des éléments a beaucoup occupé notre Commission pendant son hivernage. Un de nes observatoires, placé tout proche de notre lieu d’habitation, était consacré à l'appareil de M. Gambey pour la variation de la déclinaison ; cet appareil était lu toutes les deux heures, et plus fréquemment aux époques des maxima et minima, ainsi que pendant les aurores boréales. Pendant vingt jours aux deux équi- noxes, et vingt jours au solstice d'hiver, ces lectures ont été faites à cha- que quart d'heure. Chacune de ces séries fournit une courbe de variation diurne, et ces trois courbes comparées entre elles donnent la variation mensuelle : toutefois, la quatrième série projetée n’ayant pas eu lieu au solstice d'été, cette variation ne pourra être entièrement dégagée de la va- riation séculaire que par une série faite plus tard clans le même lieu; il est assez singulier que cette dernière variation paraît consister en une marche du pôle nord vers l’ouest. »On a tenu note des oscillations magnétiques de l’aiguille, cet élément étant en rapport avec l’état plus ou moins variable des forces perturba- trices ; leur amplitude, très considérable parfois, nous obligeait souvent à renoncer à l'emploi du microscope, et la lecture se faisait par un index et un arc gradué placés à la pointe opposée. Des lectures comparatives faites dans des périodes de calme permettent de tout rapporter à un seul pôle. » Quant aux oscillations de pesanteur qui s’effectuaient autour du point ( 299 ) supérieur de suspension, elles ont entièrement disparu vers la fin du mois de novembre, lorsque le sol s'est gelé à une profondeur de plus de quatre pieds; elles ont même cessé d'accompagner les grandes oscillations magnétiques, et paraissent tenir uniquement à la mobilité des supports de l'aiguille et à sa préservation incomplète des agitations atmosphériques. » Un autre observatoire contenait le grand magnétomètre de M. Gauss ; cet instrument était observé à des époques convenues d'avance, chaque jeudi soir, d’osaillation en oscillation, et le dernier samedi de chaque mois, de cinq en cinq minutes, pendant vingt quatre heures. En septembre, oc- tobre, novembre, on a accompagné cette observation par celle faite simul- tanément de la boussole de M. Gambey, et la similitude des courbes obte- nues à formé une vérification réciproque tendant à prouver également en faveur des deux manières d'observer. Ce nouvel observatoire, éloigné de 200 mètres du premier, était situé sur un rocher de quartz, loin des maisons et à l’abri de toute influence du fer. Les causes locales qui pou- vaient à la longue dévier l'appareil de l’autre observatoire, pourront se corriger par les comparaisons simultanées faites des deux appareils, à part toutefois les changements possibles dans la distribution interne du magnétisme des barreaux. ». L'influence des aurores boréales brillantes était très marquée sur les ap- pareils. Presque toujours l'aiguille commence par marcher à l’ouest, revient a son lieu d'équilibre, le dépasse vers l’est, et ne retourne définitivement à sa position de départ que par une série d’allées et de venues généralement fort irrégulières. La déviation maximum observée a été de 4° 30’ le 22 fé- vrier au soir, et c'est surtout pendant les couronnes que ces grandes dévia- tions se manifestaient. Les aurores boréales peu brillantes, celles dont la lueur est diffuse, ou qui n’abandonnent pas l'horizon nord , agissent au contraire fort peu sur les barreaux; de plus, notremémoire ne nous fournit pas d'exemple d’un ciel pur et dépourvu d’aurore pendant la nuit, qui coïncide avec une agitation magnétique un peu marquée. De la sorte, 1! paraît assez vraisemblable que toutes ces perturbations incessantes et irre- gulières (les variations diurne , mensuelle et séculaire mises de côté) sont dues à des aurores boréales, les grandes perturbations correspondant aux grandes et belles aurores de la zone nord , comme vous l’avez démontré le premier, les petites à des aurores faibles, peu importantes, que l'on ne peut voir qu’en étant placé dans des points convenables de cette même zone , ou de son opposée au pôle sud. » Un troisième observatoire renfermait l'aiguille d'intensité horizontale ( 300 ) de M.Gambey; chaque matin et chaque soir, pendant 166 jours, on comp- tait 420 oscillations de l’aiguille, en ayant soin de lui donner constamment la même amplitude de départ : parfois cette observation était répétée de trois heures en trois heures. L'appareil avait été fixé une fois pour toutes avec son thermomètre interne. Les grandes variations thermométriques dans ce long laps de temps permettront d'appliquer avec sûreté la correc- tion relative à la température. » Notre quatrième observatoire était consacré à observer l'aiguille sus- pendue par deux fils non parallèles, à angle droit avec le méridien ma- gnétique, aiguille bifilaire de MM. Gauss et Weber. Les derniers samedis des mois de décembre 1838, janvier, février et mars 1839, elle a été ob- servée toutes les cinq minutes, conjointement avec l'aiguille de déclinai- son :elle était lue habituellement toutes les deux heures, et à chaque heure pendant les séries horaires de vingt jours. De là se déduisent la va- riation diurne de l'intensité horizontale, la marche pendant les aurores, etc. Lorsque l'aurore boréale va paraître, et avant même qu’elle ne paraisse, l'intensité augmente ; c'est une règle à peu près constante; elle diminue plus tard, revient à sa valeur première, la dépasse, l'aurore étant au zénith, et ne revient à sa position d'équilibre qu'après beaucoup d’oscillations. » Dans un cinquième observatoire était situé notre instrument d'inclinai- son de M. Gambey, avec lequel s’observaient chaque jour les variations de cet élément : tous les résultats ont été obtenus par un de nos compagnons, M. Siljistrôm, et sont restés entre ses mains, pour être mis en état d’être publiés. » Enfin, dans un sixième observatoire avait été placée une aiguille de variation diurne de M. Gambey, installée de manière à donner les chan- gements de l'intensité verticale. Cette aiguille était suspendue par deux fils verticaux parallèles, et la ligne horizontale joignant les deux points d’at- tache inférieurs passait très peu au-dessus du centre de gravité du bar- reau , assez au nord de ce centre pour que le barreau füt horizontal. Il suf- fisait alors de noter les variations en hauteur du pôle nord et du pôlesud, ainsi que les changements du niveau fixé sur l'appareil, pour en déduire l'angle de déviation , et le réduire au moyen d’un certain coefficient à la va- riation cherchée de l'intensité verticale. Du 14 décembre 1838 au 14 mars 1839, nous avons eu environ 300 lectures de cet appareil, dans des circonstances tantôt de calme et tantôt de perturbations magnétiques, et nous avons pu observer que presque toujours pendant l'aurore l’inten- sité verticale diminuait. ( 3or ) » Cet appareil, comme vous le voyez, M. le Secrétaire, ne diffère pas essentiellement de celui que M. Lloyd, de Dublin, vient de décrire et de faire construire pour la grande expédition anglaise du pôle sud : dans ce dernier l'aiguille tourne au moyen de couteaux sur des plans d’agate, à peu près comme le fléau d’une balance. Nous pensons que notre procédé est plus exact, et telle nous à paru aussi être l'opinion de M. Guillaume Weber. » Restait une grande question qui nous a beaucoup occupés et sur laquelle, nous l’espérons, nos longues observations jetteront quelque jour, si elles ne peuvent la résoudre entièrement. Quel rapport existe-t-il entre la position géométrique de l'aurore boréale d’une part, et d'autre part la cause qui détermine l'aiguille de déclinaison à se mouvoir de préférence soit à l’est, soit à l’ouest ; qui porte tantôt vers le nord, tantôt vers le sud, le pôle nord de l'aiguille bifilaire; qui diminue où augmente l'intensité ver- ticale ? A la même position géométrique du phénomène, à la même intensité des diverses parties qui le composent, voit-on correspondre toujours une même force perturbatrice s’'exerçant dans le même sens, ou bien le signe de cette force est-il lié avec les conditions interñes du phénomène, de ja même manière qu'une aiguille est déviée par un circuit en deux sens divers, selon que le courant ia traverse de droite à gauche ou de gauche à droite? Nous n’osons encore rien préjuger à cet égard, et nous attendons patiemment le résultat du dépouillement complet de nos registres. » Il nous reste encore, M. le Secrétaire, à signaler à votre attention divers résultats qui se rattachent d’une manière un peu moins spéciale à la météo- rologie : telles sont nos observations sur les glaciers du Spitzherg, sur les sillons qui marquent dans le nord la trace du grand courant de M. Sefstrôm, nos observations sur les pins sylvestres à leur limite extrême, leur grosseur, leur accroissement en hauteur, leurs accidents de végétation, et leur tem- pérature interne hiémale; d’autres observations de température interne faites sur les oiseaux palmipèdes marins si communs dans ces contrées; enfin, les mesures faites avec le céphalomètre du D' Antelme sur les têtes et crânes des Lapons, Finlandais, Russes, Suédois, habitants des Ferôe et anciens Scandinaves, mesures qui nous donnent en chiffres des coordonnées po- laires suffisantes pour retracer la forme générale de la tête et en conclure le crâne moyen de chaque race spéciale. » Telest, M. le Secrétaire, Le résumé très succinct, fait en grande hâte, des travaux physiques de la Commission dans le nord de l’Europe : nous vous serons très reconnaissants si vous voulez le communiquer à l'Acadé- ( 302 }) mie des Sciences sous la forme qui vous paraîtra la plus convenable; énu- mérer au public français les services rendus par une expédition en dehors des règles habituelles, et dans laquelle la multiplicité des points de relâche a été sacrifiée à la longueur des séjours; faire voir enfin à l’Europe savante qu'il nous a été donné pendant notre séjour dans le nord, de devancer en quelque sorte dans ses projets d'observations magnétiques, la grande expédition anglaise qui, conçue sur une vaste échelle, promet aujourd’hui de riches et nombreux résultats à la science. » PATHOLOGIE. — Observation relative à la contagion de la morve chronique ; par M. Lesranc. « Deux questions du plus haut intérêt ayant fixé dernièrement l’atten- tion de l’Académie des Sciences : la contagion de la morve du cheval au cheval, et la contagion de la morve du cheval à l’homme, je crois devoir communiquer à l’Académie un fait tout récent qui, indépendamment d’autres faits analogues bien connus, prouve la contagion de la morve et du farcin chroniques du cheval au cheval et même du cheval à l’homme. » Un cheval atteint de farcin chronique , après avoir reçu des soins qui firent disparaître momentanément les symptômes de farcin, fut placé dans une écurie, très bien disposée sous tous les rapports, habitée par seize chevaux. Après deux mois de cohabitation, à peu près, quatre de ces chevaux présentèrent les symptômes de /a morve chronique. » Ces quatre chevaux étaient, du reste, dans un embonpoint satisfai- sant, et ne présentaient aucun symptôme de maladie aiguë. Ils étaient done atteints de la morve ayant la forme chronique. » Dans l'écurie habitée par ces chevaux, conchait le nommé Deval, palfrenier qui était chargé de leur donner des soins. » Cet homme devint malade; il fut recu à l'hôpital Necker, dans le ser- vice de M. Bricheteau. IL passa plus tard dans le service de M. Bérard jeune, et, après avoir présenté des symptômes évidents de farcin chronique, il est mort d’une morve aïgué farcineuse. » J'ai déjà publié d’autres faits analogues dans deux Mémoires que j'ai honneur d’adresser aujourd’hui à l’Académie, et qui prouvent incontes- tablement : » 1°. Que les diverses espèces de morve et de farcin doivent être consi- dérées comme des formes variées d’une même affection générale ; » 29, Que toutes les formes de morve et de farcin sont contagieuses, inais à différents degrés ; ( 303 ) » 3°. Que la morve de l’homme peut être reportée sur le cheval par inoculation. » M. Tmserr, auteur des pièces en cire qui ont été mises sous les yeux de VAcadémie, dans sa dernière séance, et qui représentent les lésions pro- duites par la morve chez l’homme et chez le cheval, écrit pour repousser le reproche d'inexactitude qu'il croit avoir été porté par M. Magendie, contre ces représentations. M. Maçennre fait remarquer que M. Thibert paraît n’avoir pas été in- formé exactement de ce qui s’est dit à ce sujet dans le sein de l'Acadé- mie : M. Magendie, en rendant justice au talent de l'artiste qui avait exécuté ces magnifiques pièces (ce sont les termes dont il s’est servi; voir le Compte rendu, t. X, p. 226), a seulement soutenu que dans une dis- cussion de la nature de celle qui venait de s'engager, il fallait produire les pièces pathologiques elles-mêmes, et non des figures qui ne peuvent évidemment en reproduire que certains caractères. La séance est levée à 5 heures. A. C.R, 1840, 1°! Semestre. (T. X, N° T.) 42 ( 304 } BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a recu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences; 1 semestre 18/40, n° 6, in-4°. De la Statistique appliquée à la Pathologie et à la Thérapeutique; par M. C. Broussais ; in-8°. Astronomie pratique; usage et composition de la Connaissance des Temps; par M. Francœur ; in-8°. Nouvelle méthode du traitement de l'empoisonnement par l’arsenic ; par M. RocwerrA; in-8°. Thalysie, ou la nouvelle Existence; par M. J.-A. Grerzès; tome 1°, in-8°. Recherches expérimentales et comparatives sur les effets de l'inoculation au Chevalet à l'Ane, du pus et du mucus morveux et d'humeurs morbides d'autre nature; par M. Lesrawc; in-8°. Des diverses espèces de Morve et de Farçin; par le même; in-8°. A MM. Convers et Boudsot, en réponse à la critique qu’ils ont faite du Mémoire descriptif de la Turbine-Passot ; lettre par M. Passor ; in-4°. Faculté de Médecine de Paris; thèse sur cette question : Quel est l'état actuel de la Chünie organique et quels secours a-t-elle reçus des recher- ches microscopiques; par M. Bauvrimonr ; 1838, in-8°. Londres ancien et moderne, ou Recherches sur l’état physique et social de cette Métropole; par M. Bureaun-Rrorrrey; in-8°. Système du Monde, ou Loi universelle, poème; par M. Grourr x Tourra- VILLE; in-8°. Revue progressive d'Agriculture, de Jardinage, d'Économie rurale et do- mestique; n° 5, in-8°. Gazette médicale de Paris; tome 8, n° 7. Gazette des Hôpitaux; n°° 18—20. L'Expérience, journal de Médecine ; n° 137. L’Esculape ; n° 9. Gazette des Médecins praticiens; n°° 12 et 13. Gt oe——— COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 24 FÉVRIER 1840. PRÉSIDENCE DE M. POISSON. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANITS DE L’ACADÉMIE. PHYSIOLOGIE ANIMALE. — /Vouvelles recherches concernant l'action de la garance sur les os ; par M. Frourens. « Je n’ai parlé, dans mon précédent Mémoire (1), que de mes expé- riences sur les oiseaux. Je mets aujourd’hui sous les yeux de l’Académie les principaux résultats de mes expériences sur les mammifères. » On a vu, par mes expériences sur les oiseaux, avec quelle rapidité la garance rougit les os. Mes expériences sur les mammifères montrent comment la coloration des os, ou plutôt comment les couches osseuses colorées disparaissent peu à peu, et quelle est la marche qu’elles suivent pour disparaître. » Duhamel avait cru d’abord que la coloration des os se dissipait, dès qu'on suspendait l’usage de la garance; et il se trompait. 1l crut ensuite que la coloration des os, une fois acquise, ne disparaissait plus; et, dans le sens où il l’entendait, il se trompait encore. La coloration, une fois ac- (x) Voyez Compte rendu des séances de l’ Académie, séance du 3 février 1840, p. 143. C. R. 1840, 197 Semestre. (T. X, N°8.) 43 + ( 306 ) quise, ne disparaît plus, mais les couches colorées disparaissent; et c’est ce que Duhamel n’a pas vu. » Il dit, dans son premier Mémoire : « L'expérience me confirma que le » changement de nourriture (la cessation de l’usage de la garance) faisait » évanouir la couleur des os (1). » » Îl soupçonna plus tard, quand il en fut venu à sa théorie de l’accrois- sement des os par couches successives et superposées, que « les couches » rouges pouvaient bien être restées, et que si on ne les apercevait plus à » la superficie des os, c'était parce qu’elles étaient recouvertes par des cou- » ches osseuses blanches qui s'étaient formées depuis la cessation de l'usage » de la garance (2)»; soupçon qui fut, pour lui, un trait de lumière, et auquel il dut le fait, sans contredit, le plus important de tout son travail. Voici comment il rend compte lui-même de ce beau fait. : « Trois cochons, dit-il, furent destinés à éclaircir mes doutes. » Le premier, qui était âgé de six semaines, fut nourri pendant un mois » avec la nourriture ordinaire, dans laquelle on mettait tous les jours une » once de garance; au bout du mois on supprima la garance, et l'ayant » nourri à l'ordinaire pendant six semaines, on le tua. » Je sciai transversalement les os de ses cuisses et de ses jambes, et j’eus » le plaisir de m’assurer que j'avais bien prévu ce qui devait arriver. La » moelle était environnée par une couche d’os blanc assez épaisse; c'était » la portion d'os qui s'était formée pendant les six semaines que ce cochon » avait vécu d’abord sans garance. » Ce cercle d'os blanc était environné par une zone aussi épaisse d’os » rouge; c'était la portion d'os qui s'était formée pendant l’usage de la » garance. » Enfin cette couche rouge était recouverte par une couche assez épaisse » d’os blanc; c'était la couche d'os qui s'était formée depuis qu'on avait » retranché la garance à cet animal. é « Le second animal était âgé de deux mois, quand on le mit à l’usage » de la garance; on lui en donna pendant un mois, puis on le remit aux aliments ordinaires; enfin, on lui donna encore pendant un mois de la garance, et on le tua. > Ÿ » Les os de la jambe de cet animal avaient alternativement deux cou- (1) Mém. de l’Acad. des Sc., 1739. (2) Mém. de l’ Acad, des Sc., 1742. ( 307 ) » ches blanches et deux couches rouges, parce qu’on l'avait remis deux fois à l'usage de la garance. » À l'égard du troisième, il a été traité comme celui dont je viens de » parler, excepté qu'on a fini par le remettre à l'usage de la nourriture » ordinaire pendant plusieurs mois, ce qui fait que ses os sont recouverts » par une couche blanche, et qu'il faut les scier pour découvrir les deux [2 » couches rouges (1). » » Tout, dans ces trois expériences de Duhamel, est à remarquer. On avait vu, par les expériences de son premier Mémoire, qu'entre toutes les parties de l’économie animale, la garance n’atteint que les os. On voit, par celles-ci, que dans les os mêmes, la garance n’atteint que les portions d'os qui se forment. Tout ce qui, dans un os donné, se forme pendant l'usage de la garance, devient rouge; tout ce qui était formé avant l'usage de la garance, conserve sa couleur ordinaire. La garance démêle donc, dans chaque os, les parties nouvelles des parties anciennes, les parties qui se forment des parties formées; elle suit, pas à pas, le progrès de l’ossi- fication; elle marque la véritable marche de l'accroissement des os. » Or, cette véritable marche de l’accroissement des os consiste dans la formation de couches successives et superposées. Et cette succession, cette superposition de couches sont ici de toute évidence. L'os de l'animal qu’on nourrit de garance se revêt d’une couche rouge; l'os de l'animal qui, après avoir été nourri de garance, est rendu à la nourriture ordi- naire, se revêt d’une couche blanche, laquelle se place sur la couche rouge. C’est donc par couches qui se superposent, par couches qui se forment les unes par-dessus les autres, que les os croissent, » Mais cette suraddition , cette superposition de couches, est-ce là tout ce qui se passe pendant l'accroissement des os? Non, sans doute. À mesure que les parois des os s’accroissent par la suraddition de couches externes, leur canal médullaire s'accroît par la résorption des couches internes. Ce sont-là deux faits, desquels Duhamel n’a vu que le premier, qui, réunis, constituent tout le mécanisme du développement, de l’accroisse- ment des os en grosseur (2), et que les pièces qui sont sous les yeux de l’Académie mettent dans tout leur jour. : » La pièce n° r est le squelette d'un jeune porc de quatre à cinq se- (1) Mém. de l' Acad. des Sciences, 1742. (2) Le développement en longueur fera l’objet d’un autre Mémoire. 130 ( 308 ) maines, qui n’a été soumis au régime de la garance (1) que pendant vingt-quatre heures. Et néa nmoins tous les os sont déjà d’une couleur rose. C’est un nouvel exemple (et le premier de ce genre dans les mam- mifères) de la rapidité avec laquelle la garance agit sur les os. » La pièce n° 2 est le squelette d’un jeune porc du même âge que le précédent, mais qui a été soumis au régime de la garance pendant un mois. Tous les os sont du plus beau rouge. » Enfin, la pièce n° 3 est le squelette d’un jeune porc qui, après un mois du régime de la garance, a été rendu à la nourriture ordinaire pen- dant six mois. Tous les os sont blancs à l'extérieur ; et, pour apercevoir ce qui reste encore de la coloration produite par la garance, il faut enlever les couches blanches qui recouvrent les couches rouges. » Je dis que tous les os sont blancs à l'extérieur ; et ils le sont, en effet, dans la plus grande partie de leur étendue. Mais quelques points sont de- meurés rouges ; et ces points demeurés rouges sont précisément ceux dont l’ossification était la plus avancée {2) au moment où l'animal a été rendu à la nourriture ordinaire, ceux qui se sont le moins développés depuis, ceux qui, par conséquent, ont eu le moins à se recouvrir de nouvelles couches, et de couches blanches, puisque l’animal n’a plus été soumis au régime de la garance. » J'ai réuni, dans le bocal n° 4, une série de portions d’os longs, sciés en travers. La première pièce de ce bocal est une portion du fémur d’un jeune porc (3) qui a été soumis au régime de la garance pendant vingt Jours. On y voit deux cercles, un extérieur rouge et un intérieur blanc. » La seconde est une portion du fémur d’un jeune porc qui a été sou- mis au régime de la garance pendant un mois. Toute l'épaisseur de l'os est rouge (4). » La troisième .est une portion du fémur d’un jeune porc qui, après un mois du régime de la garance, a été rendu au régime ordinaire pendant (1) Garance mêlée à la nourriture ordinaire. F’oyez mon précédent Mémoire. (2) Les points qui dans les os longs, par exemple, répondent au corps de l’os. (3) Tous les animaux soumis à ces expériences étaient du même âge, de quatre à cinq semaines à peu près. (4) Cest que le cercle blanc qui, s’il existait encore, serait interne, a déjà disparu. Ce cercle interne et blanc, quoique devenu très mince, subsiste dans l’animal de l’expé- rience suivante. La rapidité de la résorption varie beaucoup en effet, même à égalité d’âge, d’un individu à l’autre. ( 309 ) un mois et demi; etil y a trois cercles : un interne, très mince et blanc; un intermédiaire, plus épais et rouge; et un externe blanc. » La quatrième pièce est une portion du fémur d’un pore qui, après un mois du régime de la garance, a été rendu au régime ordinaire pendant trois mois; etal n'y à plus que deux cercles : un interne rouge, et un externe blanc. » Enfin, la cinquième pièce est une portion du fémur d’un pore qui, après un mois du régime de la garance, a été rendu au régime ordinaire pendant six mois; et la sixième pièce est une portion du radius de ce même porc. Dans ie fémur, le cercle rouge est très mince; déjä même il y man- que dans quelques points; et dans leradius, ce cercle rouge manque partout. » Ainsi donc, le cercle rouge est d’abord extérieur; puisil est placé entre deux cercles blancs; puis il devient tout-à-fait interne, et le cercle blanc qu’il recouvrait a disparu; puis il disparait à son tour. » À mesure donc que los se recouvre de nouvelles couches par sa face externe, par celle qui répond au périoste proprement dit, il en perd d’au- tres par sa face interne, par celle qui répond à la membrane médullaire : double travail de suraddition externe et de résorption interne, dans lequel consiste, comme je lai déjà dit, tout le mécanisme de l’accroissement des os, et qui est ici démontré aux yeux. » Dans l'accroissement des os en grosseur, il y a deux faits : l’épaississe- ment des parois mêmes de l'os, et l'élargissement de son canal; et ces deux faits sont simultanés. Plus les parois de l'os prennent de l'épaisseur, plus le canal s’élargit. C’est là ce qui embarrassait Duhamel. » Il expliquait très bien l’épaississement des parois de los par la sur- addition des couches externes, qu'il avait vue. Mais comme il n’avait pas vu, faute d'avoir prolongé la durée de ses expériences assez long-temps, la résorption par les couches internes, il ne savait comment expliquer l’é- largissement du canal médullaire, du canal de los. « Sitôt, dit-il, qu’on sait que le canal médullaire augmente de diamètre, » on peut en conclure que les lames osseuses s'étendent (r). » Il dit en- core : « La superaddition des lames osseuses ne pouvant servir à rendre » raison de l'agrandissement du canal médullaire, il faut denc que l’exten- » sion des lames osseuses concoure à l'augmentation de grosseur des os (2).» » Pour expliquer l'agrandissement du canal médullaire, Duhamel ima- (1) Mém. de l Académie des Sciences, 1743. (2) Ibid. ( 310 ) gine donc une prétendue extension des lames osseuses; mais il ne l’ima- gine que parce qu'il ignore la cause réelle, c’est-à-dire la résorption. Il entoura l'os d’un jeune pigeon d’un anneau de fil d'argent , placé immédia- tement sur le périoste. Au bout de quelque temps, l'anneau qui primitive- ment recouvrait l'os, se trouva recouvert par l'os. Duhamel explique ce singulier renversement des choses par l'extension des lames osseuses, par leur rupture vis-à-vis l'anneau, par leur rejonction par dessus cet anneau; et chacun voit que toute son explication ne roule que sur une suite de suppositions gratuites. Il n’y a eu ni extension, ni rupture des lames osseuses. Toute la portion d'os, entourée d’abord par l’anneau , a disparu; toute celle qui l’a entouré plus tard , s’est formée depuis. IL s’est fait un os nouveau à la place de los ancien. » Je passe à un autre objet, et sur lequel je m’arrêterai fort peu. Selon Duhamel, tout l'os vient du périoste. « Les lames du périoste, dit-1l, d’a- » bord membraneuses, deviennent ensuite cartilagineuses, et elles ac- » quièrent enfin la dureté des os (1). » Il dit encore : « Les os croissent en » grosseur par l'addition de couches osseuses qui tirent leur origine du » périoste (2). » » J'aï réuni, dans le bocal n° 5, quelques os courts, sciés par le milieu. Le premier est un astragale; les autres sont des rotules. Or, dans tous ces os, le noyau osseux, le zoyau rougi par la garance, est partout entouré par le cartilage ; il est partout séparé du périoste par le cartilage; ce n’est donc pas dans le périoste , c’est dans le cartilage que los se forme. » Ainsi donc, des trois points principaux qui constituent la théorie de Duhamel, la suraddition de couches externes, l'extension des lames os- seuses et la formation de l'os aux dépens des lames du périoste, le premier seul demeure comme fait réel, comme fait capital; le second n’est qu’une supposition gratuite ; et le troisième n’a tenu peut-être qu’à ce que Duha- mel ne distinguait pas assez nettement le périoste du cartilage. » Je n’ai parlé, dans ce Mémoire, que du mécanisme selon lequel s’o- père le développement ou accroissement des os; je parlerai, dans un autre, du mécanisme selon lequel s’opère leur nutrition. » Mais, avant d’en venir là, j'ai à faire connaître les résultats de mes expériences sur les dents; car les dents se colorent comme les os dans les 4 (1) Mém. QE l’Académie des Sciences, p 1742. (2) Ibid. (-3ir ) animaux nourris avec la garance ; et j'en mets déjà, dans les bocaux n° 2 et n° 3, deux exemples remarquables sous les yeux de l’Académie. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Vote de M. Lasrr sur un théorème de M. Dirichlet. « Le dernier numéro des Comptes rendus contient l'extrait d’une lettre de M. Lejeune-Dirichlet, où se trouvent exposés sans démonstration les résultats auxquels cet habile géomètre est parvenu dans ces derniers temps relativement à cértaines parties de la théorie des nombres. En attendant que M. Dirichlet publie ses intéressantes recherches et fasse connaître les méthodes qu'il a employées, je demande la permission à l'Académie de lui présenter quelques remarques sur un théorème énoncé dans la lettre du savant analyste allemand. » Après avoir exposé sommairement l’objet de ses travaux, M. Dirichlet ajoute ce qui suit (*) : « Les recherches dont je viens de vous indiquer l'objet, n'ont conduit à » un théorème remarquable par sa simplicité, et qui ne paraît pas sans im- » portance pour la théorie des équations indéterminées des degrés supérieurs » au second, matière encore très peu cultivée. Voici en quoi consiste ce » théorème : » Si l'équation (1) st + as +... + gs + h=o, à coefficients entiers, n'a pas de diviseur rationnel, et si parmi ses racines » à, B,... «,ily en a au moins une qui soit réelle, je dis que l'équation indéterminée (2) F(t, 71. 2) = @(a)@(Ë) ... e(o) — 1, D © D) ÿ » où l’on a posé pour abréger , (a) = x + ay + ... + az, y » a toujours une infinité de solutions entières. » » Les conditions exprimées dans l'énoncé de ce théorème relativement à la réalité d’une au moins des racines æ&, 8, ...Mw, et à l'impossibilité de ri 2 (*) Voyez Comptes rendus de l’Académie des Sciences , séance du r7 février r840, p. 266. (312) décomposer l'équation (1) en facteurs rationnels (conditions qui se trou- = vent reproduites à la fin de la lettre de M. Dirichlet) pourraient peut-être faire croire que ce savant géomètre a pensé que son théorème ne se vé- rifait que lorsque ces conditions sont satisfaites. Cependant il existe des cas dans lesquels elles ne sont pas nécessaires. Cela est évident, par exem- ple, lorsque k—Æ 1, quelle que soit d’ailleurs la forme des racines de l'équation (1), et malgré les facteurs rationnels que cette équation pour- rait avoir : en effet, sklon fait alors “ + Lt, Leg. a A; on aura toujours p (a)o(B)... p(o)=(—a)(— 8)... (—o)=+:1, et par suite [p(a)e (8)... e(@)P=r, équation qui, comme l’on sait, pourra se mettre encore sous la forme ICE ERP = Q(2)@(8)..n(o)=1, . pourvu que l’on donne aux nouvelles inconnues x,, 7,,... z,, des valeurs convenables, et il sera facile de déduire de là une infinité de solutions de l'équation (2), à l’aide de l'équation CF(æsri... 2)P = [e(2)0 (8)... e(w)F =, où p est un nombre entier positif quelconque. On voit donc que lorsque dans l'équation (r), la quantité À est égale à l'unité, le théorème énoncé par M. Dirichlet se vérifie même lorsque les conditions qu'il avait expri- mées ne sont pas remplies. » J'ajouterai ici que ce théorème ne sert, à proprement parler, qu'à trouver des solutions de l'équation (2), et non pas à résoudre complétement cette équation, c’est-à-dire à en trouver toutes les solutions. La difficulté est infiniment augmentée dans ce dernier cas, et sauf un très petit nombre d'équations qui se rattachent pour la plupart au théorème de Fermat, je * crois que ce l'on a fait de plus général à:ce sujet consiste dans la résolu- tion complète de cette classe d'équations, que j'ai traitées à l’aide des séries Ou que j'ai ramenées à des congruences à module variable (*). Dans les (*) Voyez Mémotres' de, Mathématiques et de Physique, Florence, 1829, in-4, p. 73 et 160. (353) équations auxquelles se rapporte le théorème énoncé par M. Dirichlet, le nombre des inconnues augmente avec le degré des équations, et d’ailleurs lorsqu'on effectue le produit p(a)®(B)... p(®), comme l’a fait La- grange dans quelques cas, on arrive nécessairement à des équations dont les coefficients ont entre eux des relations qui se vérifient rarement, et qui deviennent très compliquées quand le degré de l'équation (2)augmente. L’équation Pa) p(B)... p(o)=7+, dont M. Dirichlet trouve une infinité de solutions, est toujours très par- ticulière lorsqu’elle contient plus de deux inconnues; et dans le cas où elle n’en renferme que deux, on retrouve une équation déjà résolue. » Les recherches de M. Dirichlet, qui se rattachent si intimement à cer- tains travaux d'Euler et de Lagrange, me semblent aussi avoir quelque ana- logie, quant au but du moins, avec des recherches que j'ai publiées il y a long-temps sur les formes qui se reproduisent, et d’où j'ai tiré ce théo- rème, qu'un nombre quelconque est la somme de quatre cubes rationnels positifs (*). »,.N’ayant eu connaissance de la lettre de M. Dirichlet que depuis qu’elle a paru dans les Comptes rendus, il y a quelques heures seulement, je me trouve dans l'impossibilité de donner à ces observations toute l'étendue qu'elles pourraient avoir. Je me bornerai à dire ici que je crois qu'il serait peut-être possible de déduire d’un théorème connu par Euler dès l’an- née 1770, la propriété des formes quadratiques, qui contiennent une in-* finité de nombres premiers ; et je terminerai cette Note en répondant à une ancienne remarque de M. Dirichlet (**) sur un passage d’un de mes Mé- moires (***), remarque qui a été plusieurs fois reproduite en France (****), M. Dirichlet a dit à propos d’une certaine transformation que j'avais em- ployée : ce passage de la somme au produit est à lui seul la question tout entière. Je dois avouer que je n'ai jamaistbien compris l'observation de M. Dirichlet; car la transformation que j'ai employée dans mon Mémoire (*) Voyez Memoria sopra la Teoria dei numeri; Firenze, 1820, in-4°, p: 16-24. — Mémoires de Mathématiques et de Physique, p. 152-168: (%) Journal de Mathématiques, par M. Crelle, tom. XWII, p- 58. (###) Voyez Mémoires de Mathématiques et de Physique, p 114. (#%*) Journal de Mathématiques, par M. Liouville, tom. III, p. 3. — Compies rendus de l'Académie des Sciences, séance du 20 mai 1839, p. 796. C. R. 1840, 197 Semestre. (T. X, N°8.) 44 si (314) ayant été démontrée et publiée par M. Gauss dés l’année 181 1 (*), je ne con- çois pas le motif qui a pu porter M. Dirichlet à soulever cette difficulté. Dans le Mémoire en question je n’ai fait que rappeler (**) le moyen employé par le célèbre géomètre de Gottingue pour parvenir à une détermination de signe qui offrait de grandes difficultés; et je ne pouvais pas supposer que la formule de M. Gauss ne fût pas présente à l'esprit de M. Dirichlet, qui, plus tard, est parvenu au même résultat par une méthode fort ingénieuse. » On s’étonnera peut-être que j'aie attendu si long-temps avant de faire cette petite rectification; mais en général les discussions de ce genre me semblent avoir trop peu d'importance par elles-mêmes pour mériter d’être traitées dans un écrit spécial; et je crois plus utile de les rattacher toujours à quelque point scientifique. C'est pour cela que je demanderai la permission de profiter de la circonstance actuelle, pour faire remarquer que j'avais résolu avant Abel (***) les équations d’où dépend la division de la Lem- niscate; j'aurais été très flatté si dans un Mémoire où il est question de cette résolution, M. Jacobi m'avait fait l'honneur de me citer (##*) à la suite de l’illustre géomètre de Christiania. » RAPPORTS. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Rapport sur un Mémoire de MM. Pioserr et Mon relatif aux pendules balistiques construits sous leur direction à l’'Arsenal de Metz. (Commissaires, MM. Gay-Lussac, Arago, Poncelet, Ch. Dupin rapporteur.) « L'Académie a chargé MM. Gayÿ-Lussac, Arago, Poncelet et moi, d'examiner les modèles d’un pendule balistique et d’un canon-pendule, accompagnés d’une notice descriptive, et présentés par MM. Piobert et Morin, officiers d'artillerie. » C’est en Angleterre, dans l'arsenal d'artillerie de Woolwich, qu’on a (*) Commentationes recentiores Societatis Gottingensis ; Gotting., 1811, in-4°, tom. I, class. math., p. 22-23. (**) Dès l’année 1825 j'avais cité la démonstration de M. Gauss dans une circonstance analogue ( Mémoires présentés par divers savans à l'Académie royale des Sciences de l'Institut de France, tom. V, p. 55). .(*#*) Voyez Mémoires Eréentés par divers savans à l Académie royale des Sciences de l'Institut de France, tom. V, p. 71 — Journal de Mathématiques, par M. Crelle, tome X, p. 168. (*##*) Journal de Mathématiques, par M. Crelle, tom. XIX, p. 315. ( 315) fait les premières expériences en grand pour l'application du pendule à la mesure de la force et de la vitesse des projectiles et des poudres. » L’un de nous a décrit l'appareil construit à cet effet; il en a donné la structure et les descriptions, en signalant les diverses imperfections que le système présentait encore. (Force militaire de la Grande-Bretagne, second volume: Etudes et Travaux. Paris, 1820.) » L'éprouvette, ou la bouche à feu, qu’on soumettait à l'expérience, n'était pas elle-même mise en suspension : cela privait l'observateur de la moitié des résultats importants qu’on pouvait tirer des épreuves. » Quant au pendule, c'était un énorme parallélépipède rectangle en bois, entouré de liens en fer, et que des tiges de même métal obliquement di- rigées , rattachaient à l'axe de suspension. » Chaque boulet lancé dans le parallélépipède en bois, ne pouvait s'y loger qu’en refoulant et comprimant très fortement les fibres ligneuses; au bout d’un petit nombre de coups, le parallélépipède augmentant de volume, brisait les liens qui lentouraient; ce qui nécessitait des répara- tions continuelles. L’hygrométricité du bois changeait sans cesse la posi- tion des centres de gravité et d’oscillation du pendule; d’autres changements, qui résultaient du tir de chaque boulet, nécessitaient dés corrections nou- velles pour faire le calcul exigé dans chaque épreuve. » Les avantages évidents d'expériences analogues à celles qu'on faisait à Woolwich furent appréciés aussitôt qu'on posséda la description de l’ap- pareil : on résolut de mettre ce système en usage. » L’artillerie française doit à M. Magnin, commissaire des poudres, des perfectionnements notables dans les premiers pendules balistiques exé- cutés en conséquence, à Esquerdes. » M. Magnin fait usage de deux pendules: l’un porte la bouche à feu qui doit lancer le projectile ; l’autre un massif prismatique en bois, dans lequel est encastré fortement une âme ou récepteur métallique en forme de cône tronqué. On remplit ce récepteur avec des tampons de terre glaise séchée et légèrement cuite à l’étuve: c'est dans cette terre que le pro- jectile lancé vient s’enfouir. » Dans le premier système construit par M. Magnin, le pendule récep- teur était suspendu par des tiges en bois : ce qui multipliait les complica- tions de calcul et les chances d’inexactitude qui résultent de l’hygrométrie de cette substance. Dans un second appareil il a, comme à Woolwich, sus- pendu son pendule avec des tiges métalliques. » Tel était l’état des choses, lorsqu’en 1836, MM. Piobert et Morin (36) furent chargés de construire un appareil balistique dans l'arsenal de Metz, pour le service des poudres et les expériences de l’école d'artillerie: ils ont profité de cette mission afin de s’élever à l'ensemble de perfection- nements dont nous allons rendre compte. » Ils ont voulu que le pendule qui porte la bouche à feu püt permettre, en changeant cette pièce, d’en laisser toujours l’axe à la même hauteur précise, donnée par la hauteur de l'axe du récepteur. » Ils ont voulu que dans tous les cas, et pour tous les calibres, le centre d’oscillation du pendule se trouvât rigoureusement placé sur l’axe de l’âme de la bouche à feu : condition indispensable pour que les résultats aïent une complète précision. » Ils emploient des espèces de manchons en fer, de forme cylindrique et d’un diamètre constant en dehors; ces nd sont embrassés par la partie inférieure des tiges de suspension. » L'intérieur des deux manchons est percé coniquement suivant les diamètres des contours extérieurs de la bouche à feu qu’on met en ex- périence, pour emboïîter ces contours, l’un à l’avant , l’autre à l'arrière des tourillons.: Le tout doit être combiné de manière que cet axe reste, au repos, dans la position horizontale. Il faut de plus qu’on le ra- mène exactement à cette position avant comme après la charge et le tir. C’est à quoi l’on parvient par une combinaison qu'offrent déjà les pen- dules de M. Magnin : ceux-ci présentent un curseur métallique en forme d’écrou, pouvant avancer ou reculer sur une vis parallèle à l'axe de la ‘bouche à feu. » Le contre-poids mobile dont nous parlons présente un autre avan- tage : il permet, suivant sa masse, d’abaisser les centres d’oscillation et de gravité, pour les rapprocher de l'axe du canon, aussi près qu'il est dési- rable de le faire. » Grâce à la légèreté unie à la solidité des suspensions imaginées par MM. Piobert et Morin, l’on peut produire un très grand rapprochement de ce genre. » Par exemple, pour le canon de 24, sans contre-poids, le centre De est au-dessous de l'axe de suspension de. . . . . . . 4,906 Et l'axe de la bouche à feu se trouve, sans contre-poids, plus bas de : 0”,037 » Pour le pendule récepteur, chargé comme l’exigent les épreuves avec la pièce de 24, l’axe du récepteur est au-dessous du centre d’oscillation de. . . . sentier day th rer lle : . + 07,004 » Un inconvénient grave des ondes d'Esquerdes résultait de leur (317) poids considérable. Cela les rendait dispendieux à construire, et, par leur masse, moins sensibles aux épreuves délicates qu’on voudrait faire avec de faibles charges. MM. Piobert et Morin ont rendu leur pendule récepteur incomparablement plus léger, sans qu’ils aient cessé de lui conserver une solidité suffisante. » Au lieu d’un récepteur en cuivre qui aurait pesé 2000 kilogrammes et coûté 10000 francs, ils employèrent un récepteur en fonte, cerclé de fer battu sur toute sa longueur : ils donnèrent à ce récepteur un diamètre de 0",58, suffisant pour l’épreuve des plus forts projectiles. En consé- quence, ils donnèrent à l’âme du récepteur la forme d’un tronc de cône dans toute sa longueur, et terminée au fond en hémisphère. » MM. Piobert et Morin remplissent l’âme de ce récepteur avec des tampons en cuir remplis de sable tassé, tampons qu’on multiplie d’après la masse et la vitesse du projectile qui doit les traverser. » L'expérience a prouvé qu'il suffit de quatre tampons offrant une masse à pénétrer de 1",02, suivant l’axe du pendule, pour résister au tir d’un projectile de 24, lancé par une charge égale à la moitié du poids du boulet. » La forme de ces tampons est maintenue par des cercles en fer doux d’une force suffisante : les deux bases cylindriques sont fermées avec des voliges suffisantes pour contenir le sable légèrement tassé dans l’intérieur. » Le système de suspension est le même pour le pendule récepteur et pour la bouche à feu; c’est dans les deux cas un cylindre qu’il faut tenir en suspension par un axe dirigé perpendiculairement à l’axe même du cylindre. » Deux tiges obliques, également inclinées, partent de chaque extrémité de laxe de suspension, en dedans des couteaux sur lesquels cet axe os- cille ; les tiges inclinées du même côté de l’axe de suspension se rapprochent trés près l’une de l’autre au-dessus du cylindre à suspendre; puis elles se courbent afin d'embrasser ce cylindre pour revenir très près et se rappro- cher l’une de l’autre, en-dessous du même cylindre. Une très courte tra- verse horizontale réunit ici les deux tiges divergentes, parties de la même extrémité de l’axe de suspension. : » Une rondelle plate peut être attachée à vis sur la volée du récepteur. Entre cette rondelle et la volée, on fixe une feuille de plomb, plane et cir- culaire, que traversera le projectile lorsqu'il pénétrera dans le récepteur. Cela permet de déterminer avec beaucoup d’exactitude la position du point d'impact rapportée à deux lignes droites, l'une horizontale, l’autre verticale , et passant toutes deux par l'axe même du récepteur. ( 318 ) » L’amplitude du recul se mesure sur deux arcs de cercle établis dans des plans perpendiculaires à l'axe de suspension : ils ont une graduation soi- gnée, faite en degrés et minutes : les dixièmes de minute y sont visibles à l'œil. » La faible pesanteur de certaines pièces, comparativement aux charges, exige quelquefois , vu la légèreté des moyens de suspension qu’on adapte à la bouche à feu un contre-poids qui diminue son recul lors du tir : c’est ce qu'on fait en donnant à ce contre-poids les formes d’un manchon cylin- drique ayant même axe que la pièce. » Il était très important de s'assurer que la direction du tir fût perpen- diculaire à celle des axes de suspension : c’est à quoi l'on parvient en fixant sur chaque axe des deux pendules, celui de la pièce et celui du récepteur, passant par une aiguille horizontale offrant une ligne droite perpendicu- laire à l’axe et le milieu de cet axe. » Des fils à plomb suspendus aux extrémités de ces deux aiguilles offrent quatre verticales qui doivent être exactement dans le même plan, et qu'on ÿ ramène en tirant l’un ou l’autre des axes de suspension dans le sens de leur longueur. » Enfin, pour obtenir une précision complète, il fallait bâtir des supports parfaitement immobiles. Ils sont en pierre de taille, en forme de tronc de pyramide rectangulaire, et posant sur une large fondation maçonnée, qui pose elle-même sur un fond de gravier très compact. » Depuis plus de trois ans, les pendules qu’on vient de décrire servent aux expériences faites par la Commission instituée à l’École d’Artillerie de Metz pour étudier les principes du tir. Ces expériences ont eu lieu sur toutes les bouches à feu, depuis les obusiers et les canons légers de mon- tagne, jusqu'aux plus fortes pièces de siége et de place. Ces expériences ont toutes concouru pour démontrer la solidité, la précision, la facilité de ser- vice et d'observation qui caractérisent le système des pendules perfection: nés de MM. Piobert et Morin. » Plusieurs fois l’Académie a récompensé les travaux et les recherclres de ces deux savants officiers, par des prix ou par l'insertion de leurs recher- ches dans la collection des Mémoires des Savans étrangers. L'appareil per- fectionné que nous venons d'examiner a permis qu’une Commission, ins- tituée déjà depuis sept ans, conduisit à terme la plus importante série d'expériences : pour déterminer quel est le mode à la fois le plus sûr et le plus rapide d'ouvrir les brèches; quelles sont les lois de résistance qu’offrent à la pénétration des projectiles les milieux solides ou liquides; pour cons- (319) truire les tables, que donnent les lois expérimentales ; pour établir des rap- ports précis entre les charges et les vitesses initiales des projectiles de toutes les bouches à feu; enfin, pour établir la comparaison complète entre les effets des poudres diversement fabriquées; entre les divers modes de char- gement des pièces. » Il ne reste plus qu’à déterminer la résistance que l’air oppose au mou- vement des projectiles , recherches que l’on poursuit en ce moment avec un récepteur modifié pour cet objet: c’est, au lieu d’un cylindre métal- lique à médiocre diamètre, un tonneau de bois ayant 1",r0 de diamètre, et rempli de sable. L'appareil est monté sur des supports en bois amovibles, afin de déterminer la résistance à diverses distances de la bouche à feu dont le tir ést mis en expérience. » Le tir étant fait avec des charges graduées, et pour les distances suc- cessives de 25, de 50 et de 100 mètres, on aura les pertes d'autant de vi- tesses différentes, pour les espaces correspondants qu'aura parcourus le projectile. En définitive on pourra dresser la table générale des pertes différentielles éprouvées pour des intervalles égaux, avec toutes les vitesses connues. » À la suite de leur Mémoire descriptif, MM. Piobert et Morin donnent les formules nécessaires à la détermination des vitesses des projectiles lancés à l'aide du pendule. » Ils rapportent en même temps les applications de ces formules à des expériences, avec diverses projections de poudre et des pièces de différents calibres; ils divisent aussi les valeurs moyennes des tirs répétés dans chaque cas, pour obtenir une approximation plus considérable. » Ils déduisent, de ces expériences, des conséquences qu'il serait trop long d’énumérer et pour lesquelles nous renvoyons à la notice même. » Nous pensons que l’Académie ne peut qu’accorder son approbation au système de pendules de MM. Piobert et Morin; nous proposons, en les plaçant parmi les machines approuvées par l'Académie, d’en insérer la description et les dessins géométriques dans la collection des Savans Étrangers. » Les conclusions de ce rapport sont adoptées. ( 320.) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÉMOIRES QUI DEVAIENT ÊTRE PRÉSENTÉS A LA SÉANCE DU 17 FÉVRIER (1). PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Nouvelles expériences sur l’inflammation et sur la combustion de la poudre; par M. Proserr. (Extrait par l’auteur.) (Commissaires, MM. Dupin, Poncelet.) « Ces expériences complètent celles que l’auteur a consignées dans un précédent Mémoire sur la Théorie des effets de la poudre, Mémoire dont l’Académie a ordonné l'insertion dans le Recueil des Savans étrangers; elles confirment les lois de combustion et d’inflammation qui avaient été établies dans ceypremier travail, pour la poudre actuellement en usage à la guerre, et montrent que ces lois conviennent également à toutes les autres espèces de poudre. » La matière dont les grains de poudre sont formés brûle par couches successives dont les épaisseurs sont d'environ 13 millimètres par seconde, lorsque cette matière est d’une densité ordinaire (une fois et demie celle de l’eau), et varient en raison inverse de la densité. » La rapidité avec laquelle le feu se propage dans une charge, d’une ex- trémité à l’autre, augmente rapidement avec la résistance de l’enveloppe, et surtout lorsqu'il existe un vide dans toute la longueur; dans les armes à feu elle est toujours très grande et d’autant plus que les grains laissent entre eux un plus large passage à la flamme; dans ce cas de longues charges, sans projectiles et enflammées du côté de la bouche, peuvent faire rompre des canons en fer forgé très épais. Mais cette vitesse d’inflammation dimi- nue rapidement à mesure que la poudre contient plus de poussier, et lors- que tous les interstices qui existaient entre les grains et le long des parois de l'enveloppe, sont remplis par ce poussier, la communication du feu est très lente; il n’y a plus alors qu’une combustion semblable à celle des gerbes d'artifices , et les gaz n’agissent plus que faiblement contre les parois de l'arme. Enfin si toute la matière est en poussier, la combustion ne pro- (1) En inentionnant ici plusieurs Mémoires et pièces de correspondance qui étaient parvenues avant la séance du 17 février, et que le défaut de temps ne periit pas alors de communiquer à l’Académie, nous avons eu soin de les distinguer des pièces qui- ont été remises postérieurement. ( 321 ) duit qu’une légère flamme et sa vitesse n’est que d'environ 9 millimètres par seconde, tandis que, dans la poudre en grains, la vitesse de transmis- sion du feu est de plus de 20 mètres. » Ces faits montrent la possibilité de ralentir considérablement l’inflam- mation des masses de poudre en mêlant les grains avec le poussier ou avec l'un de ses composants trituré très fin; l'explosion serait alors transformée en une combustion qui n’offrirait plus au même degré les dangers que cet agent énergique présente actuellement dans sa conservation. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Mémoire sur la meilleure régulation des tiroirs dans les machines à vapeur; par M. pe Cuamreaux-Lasouraye, lieu- tenant de vaisseau. (Commissaires, MM. Poncelet, Coriolis. à Ce Mémoire est accompagné de la lettre suivante, qui indique les prin- cipaux résultats des recherches entreprises par l’auteur : « Dans le travail que je soumets au jugement de l’Académie, j'ai eu pour objet de développer les principes sur lesquels doit être basée la ré- gulation des tiroirs des machines à vapeur, et de faire connaître des expériences que j'ai faites à bord du bâtiment à vapeur de l’État Le Styx, et qui s'accordent pleinement avec les principes de la théorie. » Il en résulte que dans toutes les machines où le cylindre ne com- mence à communiquer avec le condenseur qu'à la fin de la course, on peut, par une meilleure régulation, augmenter l'effet utile de la machine, dans le rapport de 13 à 10, et l'effet utile d’une quantité donnée de com- bustible, dans le rapport de 14 à ro. » Je profiterai de cette occasion, pour faire connaître les résultats que j'ai obtenus au moyen d’une installation nouvelle due à M. Janvier, lieute- nant de vaisseau; dans ce système, chaque roue n’est liée à la machine que par la pression d’un frein sur un disque. Quelques coups de masse sur la tête d’une clavette, suffisent pour la réunir ou la séparer de manière à ce qu’elle tourne librement par l'impulsion de l’eau. Grace à cette ingénieuse invention, j'ai, dans mon dernier voyage d'Alger à Toulon, économisé vingt tonneaux de charbon, et cependant la voilure du Styx est insuffisante. Quand on l’aura augmentée, ce navire ira aussi bien à la voile qu’à la va- peur, et passera presque instantanément, et sans difficulté, d’un mode de navigation à l’autre, quel que soit l’état du vent et de la mer. » GC. BR, 1840, 1'T Semestre.(T.X, N° 8. 45 ( 522 ) gvocoare. — De l’état des masses minérales au moment de leur soulève- ment; par M. Mancez e Serres. (Commissaires, MM. Al. Brongniart, Cordier.) Les travaux entrepris pour l'amélioration du port de Cette (Hérault) ayant nécessité de grandes exploitations dans la montagne dolomitique et calcaire sur le revers oriental de laquelle la ville se trouve bâtie, l’arran- gement des roches dont se compose le massif a été rendu facile à obser- ver, et cette circonstance est devenue pour M. Marcel de Serres l’occasion de faire sur la formation de cette montagne et sur les soulèvements qui l'ont portée à la hauteur où elle se trouve, les recherches consignées dans le présent Mémoire. Les observations qu’il y rapporte lui semblent ne pouvoir s'expliquer qu'en admettant que « tandis que les roches soulevées jouissaient d’un état qui les rendait flexibles, les roches soulevantes (qui pour la montagne de Cette sont les dolomites compactes) n'étaient pâteuses qu’en partie. » Ce Mémoire est accompagné de trois planches représentant des coupes géologiques. céoroere. — Sur la cause de la coloration en rouge des sels gemmes; par M. Mances ne SERRES. (Commission précédemment nommée.) L'auteur soupçonnant que la cause qui colore en rouge certains ‘sels gemmes pourrait bien être la mème que celle qui rougit les eaux des ma- rais salants, entreprit quelques recherches à ce sujet, de concert avec M. Joly, qui s'était déjà occupé de l'étude du dernier phénomene (1). Ayant mis sous l'objectif d’un microscope une petite portion de sel gemme avec une goutte d’eau , ils virent le sel se dissoudre, et la partie restée solide se présenter en petits grains rougeâtres, dont la forme :se rapprochait beaucoup de celle que prennent après la mort les infusoires des eaux rouges des marais salants. En soumettant à la même épreuve des sels gemmes incolores, ils y reconnurent, mais en moins grande abon- dance, les débris de la même espèce d’infusoire (Monas Dunalii, selon M. Joly), mais, ni dans les uns ni dans les autres, ils ne trouvèrent de traces de l’Artemia salina. (1) Voyez Comptes rendus, t. IX, p. 570. (323) Des sels gemmes colorés, d’un grand nombre de localités différentes, furent ensuite examinés. On les faisait dissoudre dans de l’eau distillée, et en filtrant on obtenait un résidu composé entièrement de corps d’origine organique; les uns sphériques (les infusoires); d’autres très allongés, sem- blables à des Bacillaria ; d'autres rouges comme les premiers, mais aplatis et de forme polygonale, qu'on aurait pu considérer comme des carapaces siliceuses ayant appartenu à des animalcules. Ce résidu, exposé à la chaleur, ne se décolore pas bien sensiblement; maïs ce qui indique sa nature animale, c’est l'odeur empyreumatique qui se dégage et l’action de ces émanations sur le papier de tournesol rougi qu’elles raménent très visiblement au bleu. « Cependant, ajoute M. Marcel de Serres, je ne dois pas dissimuler qu’un échantillon de sel gemme que nous avons remis à M. Bérard pour l’es- sayer, s'est noirci quand on l’a exposé à une haute température, et que, quoique l'odeur empyreumatique se soit fait sentir, le papier de tournesol rougi n'a pas été ramené au bleu, ce qui indique, dans cet échantillon une plus grande proportion de substances végétales que d’animalcules. » ACOUSTIQUE. — Études expérimentales sur les tuyaux d'orgue; par M, A. Cavauxé. (Commissaires, MM. Biot, Savart, Becquerel.) M. Vazris adresse un Mémoire ayant pour titre : Études philosophiques sur la science du calcul. (Commissaires, MM. Poinsot, Libri.) M. Durez prie l'Académie de vouloir bien lui désigner des Commissaires pour l'examen d’une machine destinée à exécuter en marbre des copies de statues, et autres objets de sculpture. (Commissaires, MM. Puissant, Savary.) M. Arrzont présente un modele de lanterne pour éclairer l’intérieur des diligences et voitures de voyage. Renvoi à MM. Gambey et Séguier qui jugeront si cette Janterne présente quelque disposition assez nouvelle pour devenir l’objet d’un rapport. 45. ( 324) D SÉANCE DU 24 FÉVRIER. BOTANIQUE. — Essai sur la nervation des feuilles des plantes dans les dy- cotylées ; par M. Payer. (Commissaires, MM. de Mirbel, Auguste de Saint-Hilaire, de Jussieu. ) Dans ce Mémoire, qui est accompagné de nombreuses figures, l'auteur étudie successivement l’origine des nervures des feuilles, les modifications qu’elles subissent dans leur nombre et leur position relative en traversant le pétiole, et enfin la manière dont elles s’épanouissent dans le limbe. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Æssai sur une modification à introduire dans la formule de Laplace, pour la mesure des hauteurs par le baromètre ; par M. E. Rrrren. (Commissaires, MM. Biot, Savary.) ARITHMÉTIQUE. — Mémoire sur la construction et les usages des tablettes arit hmétiques ; par M. »e Russez, d'In val. (Commissaires, MM. Lacroix, Cauchy.) Tableau pour la correspondance des calendriers grégorien et républi- à cain ; par le même. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Outils de sondage servant à déterminer l'incli- raison et la direction des terrains schisteux qui sont successivement traver- sés dans le cours du forage ; par M. Évranr. (Commissaires, MM. Cordier, Beudant. ) M. Bourousse adresse un manuscrit ayant pour titre : Abrégé de Géo- graphie rédigé sur un nouveau plan. (Commissaires, MM. Lacroix , Puissant.) M. BaupeLooQue présente un forceps céphalotribe dans lequel les cuillères n’ont plus en largeur que 8 lignes au lieu de 16, ce qui permettra, suivant l'auteur, de pratiquer la céphalotripsie, même dans les cas de la plus mau- vaise conformation du bassin. (Commissaires, MM. Roux, Breschet.) (325) CORRESPONDANCE. M. ze Ministre DE L'ENSTRUCTION PUBLIQUE transmet ampliation de l’Or- donnance royale qui confirme l'élection de M. Babinet à la place vacante dans la section de Physique, par suite du décès de M. Dulong. M. Babinet est invité à prendre place parmi les membres de l’Académie. FIN DE LA CORRESPONDANCE DU 17 FÉVRIER. cime. — M. Duwis donne verbalement les explications suivantes au sujet de deux lettres, l’une de M. Persoz et l’autre de M. Baudrimont, qui lui avaient été communiquées par le Bureau. « Je désirerais, dit M. Dumas , que la lettre de M. Persoz fût imprimée en entier dans nos Comptes rendus, car elle renferme l'extrait d’un Mémoire antérieur à mon travail sur l'acide chloracétique que je crois inédit, et dont je n’ai jamais eu connaissance ; ce Mémoire contient des faits utiles à publier. Quant à la crainte exprimée par M. Persoz, elle n’est pas fondée ; aucun chimiste n’a pensé qu’il eût été dirigé par les mêmes vues que moi dans la découverte du gaz des marais tiré des acétates. Il est parfaitement clair que nous avons été conduits à ce résultat l’un et l’autre par des consi- dérations qui nous sont propres et qui n’ont rien de commun. » Relativement à la lettre de M. Baudrimont, ajoute M. Dumas, j'en demande la lecture. » À quelques observations de M. Arago, M. Dumas répond qu’il regarde comme un devoir de sa part d’insister, dans l'intérêt de la vérité, pour que cette lettre soit lue en entier. » M. Arago persistant dans son opinion, M. Dumas se borne à déclarer que cette lecture aurait prouvé combien ce qui appartient à M. Dumas, c'est-à-dire la loi des substitutions et la théorie des types chimiques, sont désintéressés aux réclamations de M. Baudrimont, qui ne les admet pas. Quant à ce qui concerne les fypes mécaniques, il convient, avant d’en parler, d'attendre que M. Régnault ait fait connaître les expériences sur lesquelles il se fonde pour les établir. » Enfin, la éhéorie électro-chimique et la nomenclature sont des questions secondaires sur lesquelles M. Dumas ne croit avoir rien à réclamer ni rien à défendre, chacun étant libre de son opinion sur ces matières. » M. Baummonr écrit que la classification des types moléculaires pré- ( 326 ) sentée dernièrement par M. Dumas « lui est entièrement due», et en- voie, à l’appui de sa réclamation , une thèse publiée il y a deux ans et soutenue devant la Faculté de médecine de Paris. M. Baudrimont se croit également en droit de réclamer la priorité à l'égard des opinions de M. Du- mas sur la théorie électro-chimique et la nomenclature adoptée par Lavoisier. M. Baudrimont renvoie, pour cet objet, à un ouvrage qu'il a publié sous le titre de : /ntroduction à l'étude de la chimie par la théorie atomique. cmmme.— Remarques à l’occasion de diverses communications de M. Dumas, relatives à la théorie des substitutions ; par M. Persoz. « Je lis, dans le n° 2 des Comptes rendus de l’Académie (janvier 1840), les quelques mots prononcés par M. Damas, à la séance du 13 janvier der- nier, à propos de la transformation de l'acide acétique en gaz des marais. « Je regrette, dit ce chimiste, de n’avoir pu assister au commencement de » la séance, car mon intention était d'entretenir l'Académie des expériences » publiées par M. Persoz, touchant la décomposition des acétates au moyen » des alcalis, et leur conversion en gaz des marais. J'avais prévu cette con- » version dans mon Mémoire sur l’acide chloracétique, mais je n’ai pu la » réaliser que dans ces derniers temps. Dans l'intervalle, l'ouvrage de » M. Persoz a paru, il renferme le même fait, ce dont j'ai eu connaissance » par une lettre de M. Persoz lui-même, et je m’empresse de rendre à » l’habile professeur de Strasbourg ce qui lui appartient. » » Je remercie M. Dumas de la justice qu'il a bien voulu me rendre, mais il est certainement contre ses intentions qu ’on puisse se tromper sur la nature même des faits, et c’est cependant ce qui pourrait résulter de la lecture de la Note présente On serait tenté de croire, par exemple, que les expériences que j'ai faites sur la formation du gaz des marais sont pos- térieures à celles de M. Dumas; que c’est en partant de sa théorie des substitutions que je suis arrivé aux résultats qu’il a lui-même obtenus, et qu’en cela je n’ai fait que réaliser par expérience les vues théoriques de ce chimiste distingué. 11 m'importe donc de rétablir les faits dans toute leur intégrité, et voilà ce qui me détermine à prendre aujourd’hui la liberté d'entretenir l’Académie. » Dans la séance de l’Académie du 29 avril 1839, M. Dumas a lu un Mémoire sur l’acide chloracétique, dans lequel il établit que cet acide, ainsi que celui duquel il dérive (l'acide acétique), appartiennent au même type chimique A# B5 C#, en sorte qu'il représente ( 327 ) l'acide acétique par C£ HS O4 C#H: 0t et l’acide chloracétique par ci » Cette manière de formuler la composition de ces corps exclut toute espèce d’arrangement moléculaire, toute prédisposition entre les éléments constitutifs de ces acides ; ainsi dans le travail qu'il a présenté à l’Académie dans sa séance du 23 décembre 1839, M. Dumas ne voit-il dans l’action que les alcalis exercent sur ces mèmes acides, que la soustraction pure et simple de 4 vol. d'acide carbonique, qui se fixent sur la base, avec pro- duction immédiate suivie de la mise en liberté de deux composés (le chloroforme et l'hydrogène protocarboné) qui auraient entre eux les mêmes rapports que les deux acides qui leur ont donné naissance : L’acide chloracétique. .....C! (H° CI) Of + 2R — C: Of 2R + C° (H:CI5Y, l'acide acétique...........C4 HS Of + 2R = C?0{2R + C°’ H£. » Aux conséquences que M. Dumas a cru pouvoir tirer de ces résultats en faveur de la théorie des substitutions, nous nous permettrons d’opposer nos propres expériences sur la formation de l'hydrogène protocarboné, lesquelles, comme on va le voir, sont bien antérieures à celles de ce chi- miste, et établissent nettement le principe duquel nous sommes parti. » En janvier 1838 (1), j'ai eu l'honneur d'adresser à l’Académie un Mé- moire intitulé : De lanécessité de distinguer dans les actions chimiques les phénomènes de déplacement de ceux d'altération , dans lequel on peut lire le passage ci-après : « Dans la partie courbe d’un tube de verre en U, ou mieux dans celle » d’un canon de fusil de même forme, on fait fondre de lhydrate potas- » sique; puis pendant que ce corps est en fusion, on fait passer par l’une » des extrémités du canon, un courant de vapeur d’acétone CHSO. A » l'orifice opposé, sont adaptés un vase et un tube destinés à recueillir » les produits qui peuvent se dégager. Quand la vapeur d’acétone passe » lentement à travers la potasse, les produits de la distillation restent » entièrement à l’état de fluides élastiques. Si au contraire on fait passer » brusquement la vapeur d’acétone à travers la potasse, une certaine » quantité d'acétone échappe à l’action de l’hydrate potassique et vient (x) Ce Mémoire est demeuré entre les mains des Commissaires de l’Académie; je ne J'ai jamais vu. (Note de M. Dumas.) ÿ ÿ (328 ) se condenser. Quelle altération la potasse fait-elle éprouver à l’acétone, et comment celle-ci, de liquide qu’elle était d’abord, peut-elle se trans- former en des produits gazeux? Cest ce que l'examen et l’analyse de ces produits nous ont mis à même d'expliquer. La potasse se carbonate, et voilà la seule modification qu'on ait pu y observer. Le gaz recueilli est combustible, il trouble légèrement l’eau de chaux, par conséquent est absorbé partiellement par la potasse. Débarrassé de la petite quan- tité d'acide carbonique qu’il renferme, puis brülé avec de l’oxigène, il donne naissance à de l’eau et à de l’acide carbonique. C’est donc déjà un composé renfermant de l'hydrogène et du charbon; reste à voir sl contient de l’oxigène, l’un des éléments de l’acétone. L'analyse faite dans l’eudiomètre peut décider cette question. En effet, le résultat de plusieurs combustions prouve que ce gaz ne renferme pou d’oxigène et de plus que r vol. est formé de + vol. de carbone À Under condensés en un seul volume, car brülé avec de l’oxigène pur, 1 vol. a toujours absorbé 2 vol. d’oxigène et donné naissance à 1 vol. d’acide carbonique. Ce n’est donc en défi- nitive que de l'hydrogène protocarboné , et les produits de la décompo- sition de l’acétone par l’hydrate potassique, sont donc de l'hydrogène protocarboné et de l’acide carbonique. En partant de la formule de Vacétone CHfO pour arriver à la formation de l'hydrogène protocar- boné, il n’y a que deux explications possibles : » 1°, Ou bien, il y a dépôt de charbon et dégagement d’eau, comme il est facile de s’en assurer par la comparaison des deux formules sui- vantes : En effet, si de C‘HfO on retranche CH ou 2 vol. de gaz hydrogène protocarboné, il reste C? + H°O c’est-à-dire du charbon et de l’eau. » 2°, Ou bien il doit se déposer 1 at. de charbon, et se dégager en même temps que l’hydrogène protocarboné, 2 vol. d’oxide carbonique et 2 vol. d'hydrogène, car CH4 — 2 vol. hydrogène protocarboné, CO —= 2 vol. oxide carbonique IH6O — que; D opaure 2 vol. hydrogène, C = 1 at. charbon. ( 329 ) » Aucun de ces produits ne figurant dans ceux que nous avons obtenus, il faut nécessairement que les choses se passent d’une autre manière. » L’acétone renfermant de l’oxide carbonique, et étant égale à l’hy- ÿ ÿY drogène protocarboné, dans lequel 2 vol. d'hydrogène seraient rem- placés par 2 vol. d’oxide carbonique, nous l’exprimons en formule par ÿ C*(HSCOŸ, eten y ajoutant, dans des circonstances favorables, H°0 +K, nous voyons apparaître CH CO'K ; c’est-à-dire tous les produits que l'expérience » nous a dévoilés, en un mot 4 vol. d'hydrogène protocarboné et 1 éq. » d’acide carbonique. Alors tous ces phénomènes complexes disparaissent » pour nous; ce qui d’abord nous semblait être un phénomène d’alté- » ration n’est plus qu’un phénomène de double déplacement. L’hydro- » gène, isomorphe avec l’oxide carbonique, vient remplacer celui-ci dans » le composé, et la forme moléculaire n’en est point changée. L'eau dis- » paraît; mais étant isomorphe avec l'acide carbonique, ce dernier devient » libre à son tour. Si quelque chose donne de l’importance à ce résultat, » c’est que nous ne l'avons pas seulement obtenu sur l’acétone, mais » encore sur des corps de natures bien différentes; sur les corps gras re- » tirés des animaux et des végétaux , sur l’éther, l'alcool, etc. Nous croyons » donc étre en droit de poser les règles suivantes, qui ont par leur gé- » néralité, tous les caractères d'une loi. Une substance organique renfer- » mant de loxide carbonique, peut dans des circonstances favorables en » présence de l'eau, perdre 2 ou 4 vol. d'oxide carbonique qui sont toujours » remplacés par des volumes correspondants d'hydrogène provenant de » l'eau décomposée ; et l'oxigène de celle-ci transforme l'oxide carbonique » en acide carbonique , qui peut, ou devenir libre ou rester en combi- » raison. » « Il résulte clairement de ce travail : » 1°. Que l’acétone renferme 2 vol. d’oxide carbonique; ». 2°. Que le gaz hydrogène protocarboné dérive, de lacétone, et non point de l'acide acétique, etque, par conséquent , l'hydrogène protocar- boné qui prend naissance par la décomposition des acétates , ne peut point être, comme l’admet M. Dumas, le produit immédiat de la décomposition de l’acide acétique par l’hydrate potassique, mais bien au contraire un produit consécutif secondaire, résultant: » a De l’action que la chaleur exerce sur l'acide acétique, soit libre, soit combiné avec les bases. C. R. 1840, 17 Semestre. (T. X , N°8.) 46 ( 330 ) » b De l’action que l’eau exerce sur l’acétone, l’un des produits immédiats de l’action de la chaleur sur l'acide acétique (Liebig: et Pelouze); » 30. Que ce gaz des marais se forme par la disparition de 2 vol. oxide carbonique, et l'assimilation de2 vol. d'hydrogène, provenant de 1éq. d'eau décomposée. » D’après ce qui précède, on voit donc que nous ne sommes point parti du principe qui a guidé M. Dumas, pour arriver à la formation du gaz des marais, et que le fait de la formation de ce gaz, loin de prouver en faveur de la théorie des substitutions, ne fait que justifier ce que nous avons dit touchant cette théorie, dans le passage suivant de notre /ntroduction à l'étude de la Chimie moléculaire, p. 859 : « Quand M. Dumas soutient que le chlore ést isomorphe avec l’hydro- » gène, qu'il érige en principe que les corps peuvent être totalement chan- » gés dans leur constitution élémentaire sans varier dans leur composition » moléculaire; nous croyons devoir repousser cette théorie comme étant » contraire à l'expérience; elle est dangereuse dans son application, en ce » qu’elle dispense ‘en quelque sorte l'expérimentation de tenir compte, dans » une réaction, de l’action qu’exercent les premiers produits pu se forment » sur ceux qui n'ont point encore été altérés. » $ » En appliquant donc la théorie des substitutions à la formation du gaz des marais, obtenu par la décomposition de l’acide acétique au moyen d’un alcali, M. Dumas n’a tenu aucun compte de l’action‘que la‘chaleur exercé sur l’acide acétique, et a négligé ainsi les composés qui’en résültent. Dé plus, il a été conduit à envisager la formation du gaz des marais, comme le produit d’une action simple, tandis que c’est réellement le produit d’uné action complexe. Enfin M. Dumas a complétement négligé l'action que pouvait exercer l’eau, qui cependant dans la formation du gaz des marais, remplit, selon nous, le rôle le plus important. » Cet habile chimiste vient de donner comme un'nouvel argument en faveur de la théorie des substitutions, le fait de l'identité qu’il est parvenu à constater entre le produit final de l’action du chlore sur l'hydrogène protocarboné , et le produit final de l’action du chlore sur le chloroforme; produit final qui sérait représenté par C2CI° et‘obtènu dans le premier eas, par la perte de 8 vol. d'hydrogène, remplacés par 8 vol. de chlore: dansile second cas, par:la perte de 2 vol. d'hydrogène remplacés par CP. » Il nous semble qu'ici M. Dumas a confondu un phénomène d’altéra- tion avec un phénomène de déplacement. Dirait:on que parce qu’en'brü- lant 4 vol. d'hydrogène protocarboné par un excès d’oxigène, on ôbtient ( 331 ) 4 vol. d'acide carbonique renfermant 4 vol: d’oxigène, équivalents de 8 vol. d'hydrogène, on doit trouver dans cetfait une preuve de plus en faveur de la théorie des substitutions, et que 8 vol. d’hydrogène étant enlevés à C?H°, ils ont dû être remplacés par 4 vol. d’oxigène? Confondrait-on enfin jamais sous le même £ype chimique, l'acide carbonique avec l’hydrogène proto- carboné ? Certes, non; car tous les chimistes, et M. Dumas le premier, sont d'accord pour reconnaitre que dans une semblable combustion, la quan- tité d’oxigène fixée sur le carbone, dépend du nombre d’atomes de ce der- nier corps; qu’ainsi, dans un composé organique, 2 at. de carbone étant unis à 8, à 20 ou à un nombre quelconque d’atomes d'hydrogène, ce com- posé venant à être détruit par un excès d'oxigène, il n’y aura jamais que 4 vol. d’oxigène fixés sur le charbon. Après cet exemple, M. Dumas netrou- vera-t-il pas avec nous que, en détruisant comme il l’a fait par un excès de chlore le chloroforme et l'hydrogène protocarboné, composés renfermant l'un et l'autre 2 at. de carbone, il ne pouvait en effet qu'obtenir du chlo- ride carbonique, composé correspondant à l'acide carbonique, c’est-à-dire 2CC4—C:CI8, de même qu’en détruisant l’hydrogène protocarboné par l’oxigène en excès, on obtient 2C0*—C*0#, et tout cela, disons-le, abstrac- tion faite de la théorie des substitutions, de M. Dumas. » Qu'ilme soit encore permis de dire, quesi jai pris la liberté d’entrete- nir si longuement l’Académie, c'est qu'il m'importe: de rappeler que la for- mation du gaz des marais a été pour moi l’occasion de découvrir le rôle mystérieux de l’eau dans'les réactions des corps organiques. » Par cette décomposition de l’eau, j'ai cru pouvoir m'expliquer la trans- formation de la fécule en sucre; celle du sücre en alcool, celle enfin de certains printipes immédiats en huiles essentielles etc. Par elle encore, j'ai cru pouvoir réduire en un même ordre de phénomène (une oxidation) l'action qu’exercent l’acide nitrique et l’hydrate potassique sur le sucre, lequel, comme on le sait, est transformé en acide oxalique par l’un et l’au- tre de ces agents. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Seconde Note sur l'effet des pentes dans les chemins de fer; par M. ne Pameour. « Dans-une Noté présentée à l’Académie dans sa séance du 16 décembre dernier, nous nous sommes proposé, outre plusieurs questions relatives aux pentes et contre-pentes , de démontrer que des pentes beaucoup plus inclinées que celle qui correspond à l’angle du frottement des waggons, 46. ( 332 ) peuvent être permises dans la construction des chemins de fer, sans qu'il en résulte des vitesses dangereuses pendant la descente des trains, comme on l’a cru jusqu'ici. Nous avons pour but, dans la note que nous présen- tons aujourd’hui, d'apporter aux calculs relatifs à la descente spontanée des trains sur les pentes, uné modification qui n’en change pas cependant les résultats, et de montrer ensuite la confirmation de ces résultats par leur accord avec l'expérience. » La résistance d’un train de waggons, pris séparément de la machine, se compose de trois éléments : la résistance de l'air contre la première voi- ture, ou la surface antérieure du train, la résistance de l’air contre chacune des voitures intermédiaires, et enfin le frottement des waggons. Deux séries d'expériences, que nous avons présentées à l'Académie dans sa séance du 5 août 1839, nous ont permis de déterminer les deux derniers de ces éléments en fonction du premier. La première série de ces expériences consistait à livrer successivement à la gravité, sur les mêmes plans inclinés,; d’abord plusieurs waggons séparés, et ensuite les mêmes waggons réunis en un seul train; et la différence des effets produits dans les deux cas, dé- terminait la résistance de l'air contre les voitures intermédiaires, dès que l'on connaissait cette résistance contre la surface antérieure du train. La seconde série consistait à laisser descendre spontanément des trains consi- dérables de waggons sur des plans inclinés, et en tenant compte de la ré- sistance de l'air, tant contre la première voiture que contre les voitures intermédiaires, d’après la détermination de la série précédente, on en dé- duisait le frottement propre des waggons. » L'évaluation de la résistance de l'air, dont nous nous sommes servi pour calculer la résistance de l'atmosphère contre la première voiture, était celle de Borda, qui est bien connue; et il en résultait que les voitures intermédiaires des trains devaient opposer à la résistance de l'air une sur- face de 0.603 mètre carré, et que le frottement propre des waggons, pris séparément de toute résistance de l'air, devait être compté à 2.37 kilo- grammes par tonneau. Mais depuis ce temps., nous avons été informé que des expériences récentes et encore très peu connues ont été faites à Brest, sur la résistance de l'air, par M. Thibault, lieutenant de vaisseau. Elles ont donné, pour cette résistance, une évaluation beaucoup plus exacte que celle de Borda, en démontrant en même temps que la résistance de l'air diminue à mesure que les surfaces minces sont remplacées par des prismes plus allongés, comme Dubuat l'avait déjà trouvé pour l’eau, et que lors- qu'unesurface, masquée par une autre, en est cependant séparée par un (53) intervalle égal au côté du carré qui représente cette surface, la résistance de l’air exerce encore son action sur les sept dixièmes de la surface mas- quée. Le résultat principal est qu’une surface mince, qui traverse l’atmos- phère avec une vitesse de 1 mètre par seconde, éprouve une résistance de 0 .08938 kilogramme par mètre carré; et cêlle-ci se réduit à o. 06875 ki- logramme , pour un prisme d’une longueur égale à trois fois sa largeur. En faisant usage de ces données dans les expériences mentionnées plus haut, et y tenant compte de la formeprismatique des waggons et des trains, on trouve que le frottement propre des-waggons est réellement de 2.68 ki- logrammes par tonneau, et que la surface opposée au choc de l’air, par les voitures intermédiaires des trains, de dimensions accoutumées, est de 0.929 mètre carré, dont 0.836 mètre carré doit être attribué à la rotation des roues et à la surface des essieux, ressorts, boîtes, roues de devant et de derrière, etc., et 6.093 mètre carré, à la surface antérieure des waggons, en raison du petit intervalle qui les sépare les uns des autres. » En même temps, la résistance de l’air, pour un train moyen de quinze waggons, et à la vitesse de r kilomètre par heure, doit être comptée à raison de 0.005064 kilogramme par mètre carré de surface. » En refaisant donc, avec ces données, le calcul de la vitesse des trains en descendant les plans inclinés, tel qu’on en avait présenté les résultats, page 807 du Compte rendu de la séance du 16 décembre dernier, on ob- tient les résultats suivants. On se souvient que ces calculs sont faits en cherchant la vitesse à laquelle la résistance de Pair fait équilibre à la force motrice du mouvement, qui n’est autre chose que la gravité de la masse totale, diminuée du frottement des waggons et de celui de la machine. Vüesse de chute des trains, sur les plans inclinés des chemins de fer. VITESSE MAXIMUM DU TRAIN, en kilomètres par heure, l'incliaaison du plan étant : DÉSIGNATION DU TRAIN. kilomètres. kilomètres. kilomètres. Train de 10 voitures, ou 5o ton- neaux convoi compris, précédé d’une machine de 8 tonneaux.|' 38.8: 52.98 73.59 Train de 20 voitres, ou 100 ton- neaux convoi compris, précédé £ d’une machine de 8 tonneaux. 43.48 58.18 79-83 ( 334 ) » D’après le dernier calcul que nous avons présenté, les vitesses des mêmes trainsiétaient de 35/1622 A0 21: cet 62.175 kilomi J PA ie à 536 71.92 POS D » 1l y a à peine quelque différence entre ces vitesses et celles du tableau actuel. Les conséquences que nous avons déduites doivent donc être maintenues. On remarquera, du reste, que cette presque-égalité des ré- sultats était inévitable, parce que nos expériences sur les plans inclinés donnant la somme totale des forces retardatrices auxquelles les waggons étaient soumis pendant leur chute, il est clair que si nous introduisons une erreur en plus sur lune de ces forces, il en résulte nécessairement une erreur en moins sur les deux autres forces, et par conséquent dans tous les cas où nous appliquons ensuite ces déterminations, il se produit une compensation qui tend à maintenir les résultats définitifs dans des limites très peu écartéés de leur valeur réelle. » Lé calcul que nous venons d'offrir est fondé sur une série considé- rable d'expériences que nous avons présentées à l’Académie; maïs pour qu’on puisse se convaincre directement qu'il conduit en effet à la déter- mination de la vitesse spontanée des trains, nous l’appliquerons à plusieurs expériences, entreprises par un ingénieur anglais pour déterminer le frot- tement des waggons, ét dans lesquelles on a observé la vitesse uniforme des trains pendant leur descente sur des plans inclinés. Ces expériénces ônt prouvé simplement, que la résistance éofale éprouvée par les waggons augmente avec leur vitesse, et elles n’ont pu faire connaître séparément les effets du choc de l’air contre la première voiture, ni contre les voi- tures intermédiaires, ni le frottéement des waggons; mais on va voir que les déterminations que nos propres expériences nous ont fournies, de ces trois éléments de la résistance totale, conduisent précisément aux mêmes vitesses que celles qui ont été observées dans les expériences anglaises. » Le tableau suivant contient les résultats du calcul et de l'observation. D'après ce que nous avons dit plus haut, pour évaluer la surface exposée au choc de l'air, nous ajoutons à la surface antérieure du train , 0.929 mètre carré par voiture intermédiaire, pour tenir compte de l'effet de l’air contre la rotation des roues et contre les surfaces imparfaitement masquées. De même, nous ajoutons aussi à la premiere voiture, une surface de 0.464 mètre carré, pour tenir compte de la rotation de ses roues, etc. Dans la troisième expérience du tableau, la surface opposée à l’action.directe de ( 335 ) l’air était composée de deux parties que l’on doit distinguer, puisque les corps prismatiques allongés éprouvent de la part de l’air une moindre ré- sistance que les surfaces minces. Dans cette expérience, le train présen- tait une surface prismatique de 2.21 mètres carrés, etlen outre un ensemble de surfaces minces , éloignées l’une de l’autre d’environtrois fois leur côté; et formant une somme de 11.15 mètres carrés. On en'a tenu compteren observant que cette surface mince produisait, par mètre carré, 01337, ou un tiers de plus que la même quantité de surface prismatique du train: Enfin, pour avoir égard, d'apres les expériences de M. Thibault et. de Dubuat, à la longueur du'train , on a calculé la résistance de Vair;à raison de 0.00516 kilogrammes par mètre carré; pour la vitessede r'kilometre par heure. Cette évaluation convient ä un train de 4 à 5 voitures: Dans les (cal- culs généraux, il serait inutile de‘faire cette distinction; ‘et l’on peut se borner à employer la détermination moyenne indiquée plus haut. Comparaïson entre le calcul et l'observation, dans Le cas de divers trains de Waggons livrés à eux-mêmes sur des plans inclinés. DÉSIGNATION POIDS INCLINAISON SURFACE » | viresse VITESSE : observée, | calculée, du du du derectipn en kilomët. [en kilémèt. train. train. plan. du train. par heure, | par heure. EE, —— tonneaux. mètres carrés. kilomètres. kilomètres. 4 diligences.. .|:18.33: 5.66 54.27 | 58:39 4 ‘diligences. :.|t 15.84 ME 5.66 5o.2r1:1154:28 2.21 de surface prismatique. 5 waggons....| 30.47 27:36 | 28,53 11,12 de surface mince! 5 waggons....| 30.47 2.21 31.38 | 3r.63 4 diligences...|" 18.28 5.66 34.20 | 34.17 2 diligences. ..| 9.14 5.66 ji 22.05 | 26.82 » On voit par la comparaison des résultats du calcul avec ceux de l’ob- servation, que le calcul que nous faisons conduit exactement à la vitesse de chute des trains sur les, plans inclinés; et la coïncidence serait plus grande encore, si à. la surface présentée par les voitures, ,on ajoutait celle présentée par le corps, même des, expérimentateurs ce qui réduirait un: peu les vitesses des calculs, surtout dans la dernière expérience. » (336) PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Procédé pour obtenir sur papier des images photogéniques. — Extrait d’une lettre de M. V£riGNon. «Le papier blanc doit d’abord être lavé avec de l’eau acidulée par l’a- cide hydro-chlorique, puis, après dessiccation, passé dans une solution composée de la manière suivante: » Eau, 14 parties contre 1 d’un mélange formé de 2 parties chlorhydrate d’ammoniaque, 2 parties de bromure de sodium, et 1 partie de chlorure de strontium. » Le papier, desséché de nouveau, est passé dans une solution très éten- due de nitrate d'argent. Il se forme ainsi, par double décomposition, un chlorure et un bromure d’argent, qu’on fait noircir en exposant le papier à la lumière environ l’espace d’une demi-heure. Le papier, ainsi préparé, peut rester sensible pendant une quinzaine de jours, mais au bout de ce temps le noir a pénétré de l'autre côté du papier, qui alors a perdu sa sen- sibilité. » Pour obtenir l'effet photogénique, il suffit de tremper le papier dans une solution-très étendue d’iodure de.sodium, et de le porter de suite.et tout humide dans la chambre obscure, en le plaçant de manière. à rece- voir l'image lumineuse; au bout de douze minutes, si le temps est favo- rable, l'effet photogénique est entièrement produit. Nous ferons observer que lorsque l’on trempe le papier chloruré et noirci dans la solution d’io- dure de sodium, il faut se placer dans un lieu obscur ou très peu éclairé. L'image obtenue:sur le papier, il ne faut plus, pour fixer le dessin, que le passer dans une solution très étendue d’hyposulfite de soude et de fer, puis le laver à l’eau pure; l'opération est alors terminée. » Pour ce qui.est de la théorie de cette opération, on peut d’abord remarquer que l'addition du bromure alcalin a pour but de former un papier plus sensible qu’avec le chlorure seul; un fluorure aurait un même résultat : la préparation même serait trop sensible. On remarquera encore que la lumière agit dans l’opération de trois manières bien distinctes et pour ainsi dire en trois temps : d’abord elle fait passer le chlorure d'argent, qui est blanc par lui: même, à l’état de sous-chlorure qui est noir; puis, en se- cond lieu , dans la chambre obscure elle détermine la décomposition du sous-chlorure noir par l’iodure alcalin , mais dansles: points seulement: où la lumière arrive sous forme d'image et proportionnellement à l'intensité d'action de sesrayons; enfin, elle agit plus ou moins fortement sur l’iodure d'argent comme sur les plaques de M. Daguerre. » ( 337 ) M. Brzcaun adresse un paquet cacheté portant pour suscription : Modi- fications apportées au Daguerréotype. L'Académie en accepte le dépôt. CORRESPONDANCE DU 24 FÉVRIER. M. Laser, au nom de M. Santi-Linari, dépose sur le bureau plusieurs documents relatifs à la question de priorité débatiue entre ce physicien et M. Matteucci, concernant l'invention du procédé pour obtenir létin- celle électrique de la torpille. M. Linari désire que ces pièces soient con- servées dans les archives de l’Académie. ASTRONOMIE. — M. Anaco présente les éléments paraboïiques de la comète découverte à Berlin le 25 janvier 18/0, tels qu'ils résultent des observations faites à Paris et des calculs de MM. Eugène Bouvard, Laugier et Mauvais. Avant de publier ces éléments, nous attendrons qu’on ait pu les rectifier d'après de nouvelles observations. PHYSIQUE APPLIQUÉF. — Procédé pour obtenir sur papier des images photogéniques. — Lettre de M. Bavaro. « J'avais différé jusqu’à ce jour de rendre public le procédé photogra- phique dont je suis l’auteur, voulant rendre auparavant ce procédé aussi parfait que possible, mais comme je n’ai pu empêcher qu’il n’en transpirât quelque chose, et qu’on pourrait ainsi, en profitant plus ou moins de mon travail, m’enlever l'honneur de la découverte, je ne crois pas devoir tarder plus long-temps à faire connaître la méthode qui m’a réussi. » Le temps me manque pour entrer dans les détails nécessaires, mais si l’Académie veut bien me le permettre, je compléterai les renseignements dans une prochaine séance. Voici sommairement en quoi consiste mon pro- cédé : Du papier à lettre ordinaire ayant été préparé suivant la méthode de M. Talbot, et noirci par l'influence de la lumière, je le fais tremper pen- dant quelques secondes dans une solution d’iodure de potassium, puis ap- pliquant ce papier sur une ardoise, je le place dansle fond d’une chambre obscure. Lorsque le dessin est formé, je lave ce papier dans une solution d’hyposulfite de soude, et ensuite dans uneeau pure-et chaude, et je fais sécher à l'obscurité: » C. R. 1840, 1° Semestre. (T. X, N° 8.) 47 (338) ANATOMIE COMPARÉE. — Sur la structure des écüilles des poissons. — Lettre de M. Manor. « M. Agassiz, dans une Note adressée à l’Académie le 3 février 1840, contredit les résultats que j'ai annoncés dans un Mémoire sur la structure des écailles des poissons , présenté le 24 juin 1839. Qu'il me soit permis de répondre à ces critiques en peu de mots. » Le point important de mon travail est celui-ci : on croit généralement que les écailles se produisent à la manière des corps bruts, par un simple dépôt de couches successives, tandis que mes recherches tendent à prouver que ce sont des parties organisées qui, au moins pendant une certaine période de leur existence, se nourrissent et s’accroissent par intus- susception, et que par conséquent ces appendices tégumentaires sont composés d’un tissu réellement vivant, au lieu d’être seulement une sorte de couche moulée sur l’organe secréteur dont elle proviendrait. M. Agassiz s'élève contre cette opinion et persiste à croire que les écailles ne se for- ment que par le dépôt des couches successives des matières sécrétées. Or, M. Milne Edwards, qui s'était chargé du rapport et qui en avait com- mencé la rédaction, lorsque des circonstances imprévues l'ont obligé de s'absenter de Paris pendant quelque temps, m'a autorisé à dire devant l’Académie qu'il s'était déja assuré de l'exactitude de plusieurs de mes observations et qu'il était porté à croire que la théorie à laquelle mes recherches m’avaient conduit , était l'expression de la vérité. » Quant aux détails sur lesquels M. Agassiz est en désaccord avec moi, je dois attendre la publication du Mémoire et des dessins qu'il promet, mais dès à présent je peux déjà répondre sur les points suivants : » 1°. Les parties des écailles que j'appelle leurs dents , ne sont, selon M. Agassiz, que l'effet d’une illusion optique; je puis assurer que j'ai dé- montré leur présence à la Commission ; » 2°. Les canaux, dont j'ai décrit les différentes formes, n'existent pas, selon M. Agassiz; la Commission a pu se convaincre qu'ils existent - réellement; » 3°. Je n'ai nulle part énoncé l'opinion que M. Agassiz m'attribue, que les écailles étaient formées de cellules juxtaposées ; j'ai au contraire démontré la présence de deux couches différentes; j'ai parlé, comme on peut le voir dans l'analyse de mon Mémoire insérée dans le Compte rendu de la séance du 24 juin, de lames superposées dans la couche inférieure ( 339 ) fibreuse et de cellules seulement dans les lignes qui se trouvent à la sur- face de la couche supérieure des écailles. M. Agassiz est donc tombé dans une grande erreur relativement à la manière dont j'envisage la structure des écailles. » Je peux donc, sûr de l’exactitude des faits annoncés en détail dans mon Mémoire, attendre avec confiance le jugement de la Commission nommée par l’Académie pour examiner mon travail. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — {mages photogéniques d'objets microscopiques. M. Donxé présente plusieurs de ces dessins, obtenus avec le micros- cope composé ordinaire , et met sous les yeux de l’Académie le petit appa- reil dont il se sert pour les produire. « Après avoir enlevé loculaire du microscope, je reçois, dit M. Donné, l’image de l’objet sur un petit écran transparent qui me sert à trouver le foyer : je substitue alors à l'écran une plaque iodurée, et quand la lumière a produit son impression sur cette plaque, je l’expose comme de coutume à la vapeur du mercure. » Je n’ai bien réussi dans ces expériences qu’en recevant la lumière di- recte du soleil sur le miroir réflecteur; la flamme d’une bonne lampe d’Ar- gant n’a rien produit dans l’espace de deux heures et demie. » Le microscope-daguerréotype que je présente, dont je dois la première idée à M. Doyére, est exécuté en ce moment d’une manière régulière par M. Soleil, sur le modèle que j'ai donné à cet habile opticien. » -M. Tuwerr écrit que ses représentations, en relief et en couleur, de pièces pathologiques ne sont point exécutées en cire, comme il a été dit dans le Compte rendu d’une des séances précédentes, mais en carton-pâte et ensuite peintes à l’huile. « Ce procédé, dit M. Thibert, me permet d’ob- tenir une exactitude à laquelle on ne pouvait jamais espérer d'atteindre avec des pièces en cire. » M. Réré annonce l'envoi prochain d'un Mémoire sur les moyens de di- riger les aérostats. À quatre heures et demie l’Académie se forme en comité secret. La séance est levée à cinq heures et demie. F, 47 ( 340 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a recu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie royale des Sciences ; 1°’ semestre 1840, n° 7, in-4°, Annales de Chimie et de Physique; par MM. Gay-Eussac et Arico; oct. 1859, in-8°. Annales des Mines ; iome 6, 5° liv. de 1839, in-8°. Ostéographie, ou Description iconographique comparée du Squelette et du Système dentaire des cinq classes d’ Animaux vertébrés récents et fossiles; par M. pe Branvixe; fascicule 5 (les Paresseux), in-4°, et atlas in-fol. Annales de la Société royale d'Horticulture ; janv. 1840, in-8°. Recueil de la Société Polytechnique; janv. 1840, in-8°. Histoire naturelle générale et particulière de tous les genres de Coquilles univalves marines à l'état vivant et fossile, publiée par monographie ; par M. Ducros (genre Olive); 3° liv. in-fol. Essai statistique sur la mortalité du canton de Genève pendant l’'an- née 1838; par M. Marc d'Espine; Paris, 1840, iu-8°. Quelques recherches sur la. théorie des Nombres; par M. Ovrramarr; in-8°, Gnomonique , ou art de tracer les Cadrans solaires; par M. Liver; Metz, = 8°. Rapport à la Société d'Encouragement pour la production, l'améliora- tion et l'emploi des Soies de l'arrondissement de Lavaur; par M. »e Voisins DE LAVERNIÈRE; in-4°. Bulletin de l’Académie royale de Médecine; tome 4, n° 9, in-8°. Bulletin général de Thérapeutique médicale et chirurgicale ; 15—28 té-. vrier 1840; in-8°. Revue critique des Livres nouveaux; par M. Joss CHersurtez; n° 2, in-8°. Le Technologiste, ou Archives des progrès de l'Industrie française et étrangère; n° 5, fév. 1840, in-8°. Journal des Connaissances médicules pratiques et de Pharmacologie ; février, n° 5, in-8°. Bulletin chirurgical, examen des Méthodes et Opérations chirurgicales; Recueil mensuel; par M. Laucrr : tome 1°, n° 7, in-8°. (341 ) The Zoology.... Zoologie du Voyage du Beagle, capitaine Fitzroy; publiée par M. Darwin, naturaliste de l’expédition; 4° partie (Poissons), parile révérend L. Jenvns; 1liv. in-4°, 18/0. The Edinburgh.... Nouveau Journal philosophique d'Édimbourg; oc- tobre 1839 à janvier 1840; in-8°. ÂAstronomische. . .. Nouvelles astronomiques de M. Scuumacner; n° 592. Anatomie.... Anatomie et Physiologie des parties centrales du Sys- tème nerveux ; par M. J.-B. Wirsranp; Giessen, 1840, in-8°. Die Plantagineen. ... Sur les Plantaginées et leurs rapports; par M.F. Leypozr, Vienne, 1840, in-8°. Elementi... Éléments d Anatomie physiologique appliquée aux Beaux- Arts; par F. BenrinaTri; vol. 1°*, 2° partie, et vol. 2°, Turin, 1839, in-8', avec atlas in-fol. (Présenté par M. Zibri.) Esposizione.... Exposition d'une nouvelle Nomenclature exprimant les rapports atomiques; par M. L.-Luciex Bonaparte; in-8°. (Présentée par M. Libri.) De notione atque indole organismi tanquam principii monarchici per uni- versam naturam vivam vigentis, commentatio; auct. L. Scnevio ; Bude, 1830, in-8. Gazette médicale de Paris; \ome 8, n° 8, in-4°. Gazette des Hôpitaux , n° 21—23 , in-fol. L’Expérience , journal; n° 158. L'Esculape ; journal des Spécialités; n°* 10 et rr. Gazette des Médecins praticiens; n° 14—15. L'Éducateur, journal ; juillet et août 1830, in-8°- CALAT &t jo A AR) 01 dE | ki ni sh COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 2 MARS 1840. PRÉSIDENCE DE M. POISSON. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L’ACADÉMIE. Observations sur une Note de M. Libri; par M. Lrouvuce. « Le Compte rendu de la dernière séance renferme une Note de M. Libri sur la lettre de M. Lejeune-Dirichlet que j'ai eu l'honneur de communi- quer, il y a quinze jours, à l’Académie. J'ai lieu de regretter que M. Libri ait présenté sa Note sans la lire, car j'aurais fait immédiatement à ses re- marques critiques la réponse suivante : » M. Lejeune-Dirichlet énonce un théorème relatif à la résolution des équations indéterminées : il indique certaines conditions suffisantes sous lesquelles ce théorème a toujours lieu , mais il n’ajoute nullement que ces conditions soient nécessaires. Pourquoi M. Libri dit-il que l’on pourrait peut-être croire que M. Dirichlet regarde comme nécessaires les conditions dont il s’agit? Rien assurément ne justifie une telle hypothèse. Tout ce que M. Dirichlet avance est exact; et je ne vois pas pourquoi l’on irait supposer que cet illustre analyste a des idées fausses sur les choses dont il ne parle pas. Dans une lettre de trois pages qui n’était pas même consacrée toute entière aux mathématiques , et qui roule d’ailleurs sur une foule de ques- C, R. 1840, 19 Semestre. (T. X , N° 9.) 48 ( 344 ) tions diverses , était-il naturel, était-il possible de descendre aux détails minutieux que demande M. Libri ? » Relativement à la propriété qu'ont les formes quadratiques de renfer- mer une infinité de nombres premiers , et d’en renfermer qui appartiennent à toutes les formes linéaires compatibles avec la forme quadratique donnée, M. Libri croit qu’il serait peut-être possible de la déduire, d’un théorème connu par Euler dès l’année 1770. M. Libri n'indique même pas quel est ce théorème d’Euler, et l’on pense bien que je n’ai rien à répondre à une assertion exprimée d’une manière si prudente et si vague. » M. Libri répond ensuite à une ancienne remarque de M. Dirichlet que j'ai reproduite plusieurs fois, comme il a soin de le faire observer. M. Libri déclare qu’il n’a jamais compris le sens ni le but de cette remarque. Je vais donc essayer de la développer avec clarté. » Il existe une certaine formule de M. Gauss à laquelle on est immédia- tement conduit par la théorie des équations binomes, lorsqu'on ne cher- che pas à fixer le signe d’un radical carré qui s’y trouve. Cette même for- mule au contraire présente de grandes difficultés dans sa démonstration qnand on veut déterminer d’une manière précise le signe du radical. La première démonstration complète que l’on en ait eue a été donnée par M. Gauss dans les. Mémoires de Gottingue ; la seconde a été donnée par M. Dirichlet dans le Journal de M. Crelle. » On sent qu'il était important pour M. Dirichlet d'établir que depuis M. Gauss, sa démonstration était la première. Il a donc eu raison de faire voir que celle de M. Libri n’était pas suffisante, en ce qu’elle ne détermine pas le signe du radical sur lequel roule toute la difficulté de la question. Pour compléter sa démonstration, M. Libri indiquait, il est vrai, un certain passage d’une somme à un produit, mais ce passage d’une somme à un produit est à lui seul la question tout entière, comme l’a très bien dit M. Dirichlet : emprunter à M. Gauss, c'est lui emprunter absolument tout; dès lors la démonstration est de M. Gauss, et M. Libri a eu tort d’an- noncer une démonstration nouvelle. » Sous un autre point de vue, la remarque de M. Dirichlet a aussi de limportance. M. Libri, en effet, prétend qu’il a donné, dans son Mémoire sur la théorie des nombres, une formule qui renferme toute la théorie des résidus quadratiques. Qu'il y ait une formule offrant ce caractère de gé- néralité, cela ne paraît pas douteux, puisque la formule de M. Gauss dont on a parlé tout-à-l’heure peut servir à démontrer non-seulement le théorème fondamental connu sous le nom de loi de réciprocité, mais en- ( 345 ) core une foule d’autres propriétés des résidus qui ne rentrent pas dans cette loi. Si donc la formule de M. Libri conduisait à celle de M. Gauss, les prétentions de M. Libri pourraient être fondées. Mais il n’en est rien; car pour arriver à la formule de M. Gauss, il faudrait lever l’ambiguité de signe du radical carré dont la formule de M. Libri dépend, et c’est ce que M. Libri ne peut pas faire sans recourir à des moyens semblables à ceux de M. Gauss ou de M. Dirichlet, c’est-à-dire sans substituer à ses propres travaux ceux de ces illustres géomètres. La formule de M. Libri n’a donc pas la propriété que son auteur lui attribue, de pouvoir servir de base à toute la théorie des résidus quadratiques : cette belle propriété appartient à la formule de M. Gauss et non pas à celle de M. Libri, dont je ne veux pas du reste contester l'utilité comme formule secondaire. » M. Libri termine sa Note en reproduisant une réclamation qu'il avait déjà faite relativement aux équations d'où dépend la division de la lem- niscate, équations qu'il a, dit-il , résolues avant Abel. Il se plaint que M. Ja- cobi ne l'ait pas cité dans un Mémoire où il est question de cette résolu- tion. Je ne prétends pas répondre au nom de M. Jacobi, mais puisqu'il n’a pas cité M. Libri, peut-être est-il permis de croire que l'illustre géomètre de Koœænigsberg n’a pas trouvé bien fondée sa réclamation de priorité. Au reste dès 1801 M. Gauss avait dit que sa méthode pour les équations bi- nomes pouvait servir aussi à résoudre les équations relatives à la lemniscate. Ici donc le premier inventeur est incontestablement M. Gauss, comme Abel est le premier qui ait fait imprimer son travail. Aussi est-ce par des détails pleins d'élégance plutôt que par l’idée première que les recherches d’Abel sur ce sujet se recommandent à l'attention des géomètres. » Réponse de M. Lusmr aux observations de M. Liouville. Après cette communication M. Libri prend la parole et présente quelques observations dont voici la substance: « M. Dirichlet dit dans sa lettre (*) que l’équation à plusieurs inconnues p(a)p(B)... p(æ) = 1, , a une infinité de solutions si l'équation déterminée dont les racines sont æ, B,...,n'a pas de diviseur rationnel, et, si parmi ses racines il y en (*) Compies rendus des séances de l'Académie des Sciences, séance du 17 fé- vrier 1840, p. 286. 48.. (346) ü au moins une qui soit réelle; et il ajoute plus loin (*) que certaines fonctions sont susceptibles de la méme valeur pour une infinité de sys- tèmes de valeurs des indéterminées.... en supposant toutefois que Lé- quation algébrique d'où ces fonctions tirent leur origine satisfasse aux conditions ci-dessus énoncées. Voila cette condition répétée deux fois : pourquoi M. Dirichlet l'aurait-il reproduite ainsi s'il ne l’avait pas cru nécessaire? Ce serait comme si l’on disait que l’eau est composée d’hydro- gène et d'oxygène si elle est à l’état liquide ef si sa température ne dé- passe pas 60 degrés du thermomètre centigrade. De quelque manière que cessoit, le théorème énoncé par M. Dirichlet n’a pas toute la généralité possible. Il est permis de supposer que ce savant géomètre, qui parait y être parvenu par des considérations fort élevées, a négligé d’avoir égard aux cas les plus:simples qui devaient le compléter, et que, c'est pour cela qu'il a introduit dans l'énoncé de ce théorème des conditions quine sont pas nécessaires. » Quant au théorème connu par ‘Euler dès l’année 1770, d’où il serait peut-être possible (je reproduis exprès ici cette phrase dubitative, parce que, dussé-je être encore taxé de trop de prudence par M. Liouville, je persiste à croire qu’il n’y a pas d'inconvénient à savoir quelquefois douter de soi-même) de déduire la démonstration d’une propriété des formes quadratiques énoncée par M. Dirichlet, je répondrai que probablement le nombre des théorèmes numériques connus par Euler dès l’année 1770 n'est pas infini, et que les personnes qui connaissent Ja théorie des nombres peuvent-s’exercer sur ce sujet. On comprendra pourquoi, occupé presque exclusivement dans ce moment-ci de recherches relatives à l'his- toire des sciences, je ne m'explique pas plus clairement sur un point sur lequel j'espère revenir plus tard, :dès que j'en aurai le loisir. » M. Liouville ne me semble pas avoir développé avec autant de clarté qu’il le suppose le sens et le but de la remarque de M. Dirichlet. D'abord j'aurais pu emprunter, si cela m'eüt été nécessaire, la démonstration de M. Gauss; car si l’on était forcé de démontrer toutes les propositions dont on se sert, il n’y aurait plus de travaux possibles en mathématiques, et tout le monde sait qu’on ne fait qu'emprunter de cette manière pour marcher en avant. Mais comme je ne me suis nullement servi dans mes travaux de la transformation de M. Gauss, que je n’ai fait que l'indiquer sans en tirer (*) Comptes rendus des séances de l’Académie des Sciences, séance du 17 fé- vrier 1840, p. 287 —288. ( 347) aucune conséquence pour l’objet de mes recherches, et que j'en ai cité l'auteur, il en résulte que je n'ai rien emprunté ni substitué, et que M. Liouville ne semble pas avoir développé avec clarté le sens et le but de la remarque en question. » Quant à la résolution des équations d’où dépend la division de la lemniscate, je n’ai pas seulement dit que je les avais résolues avant Abel, je l'ai prouvé par des citations qui se trouvent dans la Note que J'ai présen- tée il y a huit jours à l’Académie (*). Je ne pouvais ignorer que M. Gauss avait annoncé, dès l’année 1801, qu'il possédait une méthode pour résou- dre ces équations, puisque le Mémoire où J'expose en détail cette résolu- tion commence par la phrase suivante : « Lorsque M. Gauss publia (en 1801) sa mémorable découverte de la résolution des équations à deux termes, il annonça que sa méthode pou- vait servir aussi à la division en parties égales de l’arc de la lemniscate. Ce géomètre célèbre n’ayant jamais fait connaître son analyse, je pensai, il y a quelques années, que la résolution de ce problème présentait quel- que intérêt, et je m'y appliquai. » » Ce passage prouve que je n'avais pas oublié les droits de M. Gauss à une découverte qu'il n’avait fait qu'annoncer. » Réplique de M. Louvre à M. Libri. « M. Liouville maintient l'exactitude des observations qu’il a présentées tout-à-l’heure : suivant lui, ces observations renfermäient d'avance une ré- ponse suffisante à ce.que vient de dire M. Libri. » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE.— Considerations nouvelles relatives à la réflexion et à la réfraction des mouvements simples ; par M. Auçeusrin Caucay. « Suivant la première des deux lois relatives à la réflexion et à la réfrac- tion des mouvements simples, si l’on donne deux systèmes homogènes de molécules séparés par une surface plane, et un mouvement simple qui se propage dans le premier système jusqu’à la surface de séparation, ce mou- vement que nous appelons mouvement incident, et les mouvements réflé- chis', réfractés , auxquels il pourra donner naissance, seront toujours des mouvements correspondants (séance du 17 février). (9) Voyez aussi Mémoires de, Mathématiques et de Physique; Florence, in-4°, 1829, p. 50. } (348 ) » Cette loi étant admise, voyons comment on pourra obtenir les diverses équations propres à représenter toutes les circonstances de la réflexion et de la réfraction d’un mouvement simple. » La constitution des deux milieux ou systèmes de molécules étant connue, on pourra dire quels sont pour chacun d’eux les mouvements sim- ples correspondants au mouvement incident. Or, en vertu de la première loi, c’est en superposant deux ou plusieurs de ces mouvements simples que l’on pourra représenter dans le premier milieu les mouvements incident et réfléchis, dans le second milieu, le mouvement ou les mouvements ré- fractés. D'ailleurs, pour chacun des mouvements simples correspondants au mouvement incident, la longueur d’ondulation se trouvera complétement déterminée ainsi que la direction des plans des ondes; mais on ne saurait en dire aütant, par exemple, de l'amplitude des vibrations moléculaires qui sera inconnue à priori, et devra s’évanouir pour ceux de ces mouve- ments que l’on voudrait exclure de la superposition indiquée. On pourra donc représenter les déplacements moléculaires, relatifs , dans le premier milieu, aux mouvements incident et réfléchis, ou, dans le second milieu, aux mouvements réfractés, par des sommes de termes qui renfermeront plusieurs indéterminées dont quelques-unes pourront s’évanouir. Mais il est clair que ces déplacements moléculaires, et celles de leurs dérivées que ne déterminent pas les équations aux différences partielles des mou- vements infiniment petits, ne sauraient varier d’une manière brusque tandis que l’on passera d’un milieu à l’autre. Donc ces déplacements et ces dérivées, calculés successivement pour lun et l’autre milieu, devront sa- tisfaire à la condition de reprendre toujours les mêmes valeurs en chaque point de la surface de séparation. Il y a plus: d’après ce qui a été dit dans la séance du 17 février, la conclusion précédente doit être étendue au cas même où l’on tient compte des altérations qu’éprouve la constitution de chaque système dans le voisinage de la surface réfléchissante, pourvu que la distance à laquelle ces altérations deviennent sensibles, reste très pe- tite par rapport aux longueurs d’ondulation. La condition que nous venons d’énoncer fournit d’ailleurs à elle seule les diverses équations qui doivent être vérifiées dans le voisinage de la surface. » Supposons maintenant que le mouvement incident soit un mouve- ment durable et persistant, qui se propage sans s’affaiblir. L’un quelconque des mouvements correspondants sera lui-même un mouvement durable et persistant, qui pourra ou se propager sans s’affaiblir, ou être moins sen- sible à de plus grandes distances de la surface de séparation des deux mi- ( 349 ) lieux, ou être moins sensible à de plus petites distances de cette surface. D'ailleurs le troisième cas est exclus par la condition que le mouvement reste infiniment petit à de grandes distances de la surface. Donc, pour ob- tenir les lois de la réflexion et de la réfraction, on ne devra, dans chaque milieu, superposer au mouvement incident que deux espèces de mouve- ments correspondants, savoir, ceux qui se propageront sans s’affaiblir, et ceux qui deviendront insensibles à de grandes distances de la surface ré- fléchissante. D'ailleurs, parmi ces derniers, ceux qui offriront dans leurs modules des coefficients d'extinction plus considérables, sont précisé- ment ceux qui deviendront plus promptement insensibles, quand on fera croître la distance à la surface, Donc lorsqu'un mouvement simple ren- contre la surface de séparation de deux systèmes homogènes de molé- cules, alors, pour rendre compte de tous les phénomènes de réflexion et de réfraction, il suffit de joindre au mouvement incident les mouve- ments réfléchis et réfractés qui restent sensibles à une grande distance de la surface réfléchissante, et de leur superposer des mouvements corres- pondants qui n’altèrent les premiers d’une manière sensible que dans le voisinage de la surface dont il s’agit. Telle est en effet, la seconde des lois de réflexion et de réfraction énoncées dans la dernière séance. » Considérons, pour fixer les idées, le cas particulier où, les deux systèmes de molécules étant isotropes, le mouvement incident donne naissance à un mouvement simple réfléchi et à un mouvement simple réfracté, qui, comme lui, se propagent sans s’affaiblir. Alors il arrivera de deux choses l’une : ou le système des mouvements incident et réfléchi, propagés dans le premier mi- lieu, s’accordera en chaque point de la surface réfléchissante , avec le mou- vement réfracté qui se propage dans le second milieu, de sorte que, sur cette surface, les déplacements moléculaires et leurs dérivées, calculés dans le pre- mier et le second inilieu, reprennent toujours les mêmes valeurs; ou cet accord n’existera point, et, pour le rétablir, on sera obligé de superpo- ser aux trois mouvements incident, réfléchi, réfracté, qui, par hypothese, se propagent sans s'affaiblir, d’autres mouvements correspondants, qui, étant insensibles à. de grandes distances de la surface, deviennent sensi- bles dans son voisinage. Dans le premier cas, le système des mouvements incident.et réfléchi se transformera de lui-même, et sans transition brus- que, en traversant la surface réfléchissante, en mouvement réfracté. Mais dans le second cas, cette transformation sans transition brusque ne de- viendra possible que par la superposition indiquée. Le premier cas se pré- sente, dans la théorie de la lumière réfractée par la surface de sépara- ( 350 ) tion de deux milieux isophanes, lorsqu'on suppose le rayon lumineux polarisé suivant le plan d'incidence, c’est-à-dire, en d’autres termes, lors- qu’on suppose les vibrations du fluide éthéré parallèles à la surface réflé- chissante. Alors, les lois de la réflexion et de la réfraction sont beaucoup plus faciles à établir que dans toute autre supposition, et il est permis de faire abstraction des mouvements simples qui pourraient se propager dans l’éther, sans occasionner des phénomènes lumineux. Mais il n’en est plus ainsi dans la supposition contraire , et c’est ce qui explique pourquoi Fresnel a eu plus de peine à découvrir les formules relatives à la réflexion d’un rayon de lumière polarisé perpendiculairement au plan d’incidence. » Je présenterai ici une dernière observation. Quand on appliqué les principes que je viens d'exposer, ou, ce qui revient au même, la méthode exposée dans mes précédents Mémoires, à la réflexion et à la réfraction des mouvements simples, produites par la surface de séparation de deux mi- lieux isotropes, on obtient des formules générales qui comprennent, comme cas particulier, les formules de Fresnel relatives à la réflexion de la lu- mière. Pour réduire les unes aux autres, il suffirait, comme je l’ai déjà remarqué, de supposer, dans chaque milieu, une certaine constante que désigne la lettre f ou f', réduite au signe près à l'unité, c’est-à-dire, en d’autres termes, de supposer nulle, dans chaque milieu, la vitesse de pro- pagation des vibrations longitudinales. Mais cette supposition n’est pas la seule qui reproduise les formules de Fresnel. En examinant de nouveau la question, j'ai reconnu qu’on arrivera généralement à ces mêmes formules, si l’on suppose imaginaires, et de plus égales entre elles, les caractéristi- ques des deux mouvements simples qui, étant seulement sensibles à de tres petites distances de la surface réfléchissante, servent à transformer, sans transition brusque, le système des mouvements incident et réfléchi en mouvement réfracté, ou bien encore, si l’on suppose ces caractéristiques réelles, mais infiniment petites. Dans ces deux cas, on verra dispa- raître les-vibrations longitudinales, qui cesseront de se propager lors même que les caractéristiques deviendront infinies ou nulles, attendu qu’alors la vitesse de propagation de ces vibrations deviendra nulle ou infinie. » En rapprochant les formules obtenues comme on vient de le dire de celles que renferment lés Nouveaux Exercices de Mathématiques , publiés en 1835 et 1836 (2° et 7° livraison), on est conduit à penser que l'on doit attribuer des valeurs réelles très petites aux caractéristiques des mouvements simples qui restent sensibles à de ( 351) très petites distances de la surface réfléchissante, Cette supposition est effectivement celle que j'ai admise dans le Mémoire présenté à l’Acadé- mie des Sciences en octobre 1838, et inséré par extrait dans les Comptes rendus des séances de cette même année. Ainsi, en définitive, nous sommes ramenés aux conclusions énoncées dans ce Mémoire, qui avait pour ob- jet de montrer comment les équations de condition données à la page 203 des Nouveaux Exercices de Mathématiques , pour la surface de sépara- tion de deux milieux, se déduisent de la méthode exposée dans la première partie du Mémoire lithographié sous la date d'août 1836. ANALYSE. » Pour montrer une application des principes que nous venons d’expo- ser, considérons deux milieux homogènes et isotropes séparés par une surface plane que nous prendrons pour plan des y, z. Soient d’ailleurs ÉOMINTC les déplacements effectifs d’une molécule mesurés au point (x, 7, z), parallèlement aux axes coordonnés, dans le premier milieu situé du côté des x négatives, et he n 2 G 2? les déplacements symboliques correspondants. Les équations symboliques des mouvements infiniment petits du premier milieu, se réduiront aux formules (3) de la page 138 du Mémoire sur la réflexion d’un mouvement simple (voir les Exercices d'Analyse etc.); et par suite, les équations finies d’un mouvement simple, propagé dans ce premier milieu, seront de la forme ( 1) £ — Ae UT = Y HR AWZ RE 1= Be uxHyy+wz mn a —Ce LT PINEENE SE" u,v,Ww,5, A, B, C étant des constantes réelles ou imaginaires, propres à vérifier l’un des deux systèmes d'équations (2) = y uÀ + vB+wC—=o, sue A AN MB MR CI TR GO s=e+%r, Br = 0, dans lesquelles & > % désignent deux fonctions de la somme (4) += 8? C, R. 1840, 1®7 Semestre. (T. X, N°9.) 49 ( 352 ) Si d’ailleurs on suppose les équations aux différences partielles des mou- vements infiniment petits: réduites à des équations homogènes, on aura E=IkK, H—=uf, 1, f désignant deux constantes réelles qui dépendront de la nature du premier milieu , et par suite, la première des formules (2) ou (3) donnera (5) s = :k!, (6) s—1(1 +f)k*. » Si l’on considère un mouvement simple dans lequel le second et le troisième plan invariables soient parallèles à l’axe des z, les plans des. ondes seront eux-mêmes parallèles à cet axe; et, comme on aura x (7) w = 0, on tirera de la seconde des formules (2) (8) uA + wB = 0, ou de la seconde des formules (3) (9) or , C = 0. » Concevons maintenant que l’on fasse tomber sur la surface de sépa- ration des deux milieux un mouvement simple, durable ou persistant, et qui se propage dans le premier milieu, sans s’affaiblir. On aura, pour ce mouvement simple, (10) u—= Vi, v = vV—1, w — wV— 1, 5 = sW—:1, U, v, w, s désignant des quantités réelles, qui pourront être censées po- sitives , si les ondes incidentes s’approchent de la surface de séparation des deux milieux; et l’on pourra prendre encore (ar) k=kV—:, la valeur de k étant (12) k= Vu +v+w. (353) Si d’ailleurs le mouvement incident dont il s’agit donne naissance à des mouvements réfléchis et réfractés ; en vertu de la première loi de réflexion ou de réfraction, ces mouvements incident, réfléchis et réfractés seront des mouvements correspondants, pour lesquels les coefficients des trois va- riables indépendantes So Cp dans l'argument et dans le logarithme népérien du module, resteront les mêmes, les valeurs de ces coefficients étant toujours (13) = vV— 5, w = wV— 1, s = sV—:. Quant au coefficient w de la variable x, il changera de valeur avec la constante #, tandis que l’on passera du mouvement incident aux mouve- ments réfléchis ou réfractés; et, comme de l’équation (4), jointe aux for- mules (13), on tirera (14) = v'+ w + k, il est clair que les diverses valeurs de x relatives aux mouvements réflé- chis et réfractés seront comprises parmi celles que fournit l’équation (14), quand on y substitue pour 4? une valeur tirée de la première des formules (2) ou (3). » Supposons, pour fixer les idées, que, les équations aux différences partielles des mouvements infiniment petits de chaque milieu se réduisant à des équations homogènes, le mouvement incident soit du nombre des mouvements simples dans lesquels les vibrations moléculaires restent pa- rallèles aux plans des ondes. Alors la première des formules (2) ou (3) se réduira simplement à l’équation (5) ou (6), et la valeur de k, relative au mouvement incident, sera donnée par l’équation (5), de laquelle on tirera, eu égard aux formules (11), (13), RS —- Ke, et par suite (15) k = — k;, = V + ww — k = — v, la valeur de k? étant (16) k — ©. (354) Alors aussi la formule (6) donnera k — ANOCEE EL We SS Len LEE k° TG + (HS) 1+f7 4 et par suite (17) On EEE = y + w — ET 1 +1? TER Les deux valeurs de x, fournies par la seconde des formules (15), savoir (18) U —\UN/ 1: u = — UuV—:. se rapporteront l’une au mouvement incident , l’autre au mouvement réflé- chi, ou, plus généralement, à celui des mouvements réfléchis qui, se pro- pageant sans s’affaiblir, demeurera sensible à de grandes distances de la sur- face réfléchissante. Quant à la seconde des formules (17), elle fournira deux valeurs réelles de 4, l’une positive, l’autre négative, si lon a k2 G:9) +w> À; et alors à la valeur positive VIDER CCE ms 2 2 (20) u = V4 v + w Ti correspondra un mouvement simple qui deviendra de plus en plus insen- sible à mesure que l’on s’éloignera de la surface réfléchissante dans le pre- mier milieu situé du côté des x négatives. Supposons d’ailleurs que les équations aux différences partielles des mouvements infiniment petits ne soient sensiblement altérées dans leur forme qu’à de très petites distances de cette même surface. Alors, en vertu de la seconde loi de la réflexion , on pourra compter, parmi les mouvements incident et réfléchis, les mouve- ments simples correspondants, non-seulement aux valeurs imaginaires de u, données par les formules (18), mais encore à la valeur positive de x dé- terminée par la formule (20). » Concevons à présent que, pour abréger , l’on désigne par U, U ,s U 1? les trois valeurs de 4, tirées des formules (r8), (20), en sorte qu'on ait à (1) u=u V1, u—=—0V—1, u, = VAR et nommons À, BAG M B0C 119 119 147 ce que deviennent quand on met w, ou w, à la place de x. Lorsqu’en supposant remplie la con- dition (19), on tiendra compte à la fois du mouvement incident et des mou- vements réfléchis dans lesquels le coefficient x de x acquerra les valeurs u,, u,,, les déplacements symboliques des molécules du premier mibeu se- ront déterminés par des équations de la forme > EAGES PNR CR RE L À etes) + ur st TI / 1 (22) = nee Re ere | 4 —C et + +wzst + C er + west EC etre west PS ! ? > dans lesquelles on aura (23) uA + VB + CO —0o, u,A,+ 9B, + wC = 0, et AVR D RCE (24) Den Soient d’autre part ssioff, kif ce que deviennent les constantes !, fs k, tandis que l’on passe du premier au second milieu. Outre la formule (16), on obtiendra la suivante : s? (25) KE Supposons d’ailleurs que les équations aux différences partielles des mou- vements infiniment petits se réduisent encore, dans le second milieu si- tué du côté des x positives, à des équations homogènes dont les formes ne soient sensiblement altérées qu’à de très petites distances de la surface réfléchissante. En vertu des lois exposées dans l'avant - dernière séance, l’on ne pourra compter parmi les mouvements réfractés que des mouve- ments simples qui correspondront à des valeurs de 4 propres à vérifier l'une des équations (356) (26) u = v° + W2 — k”, \ 2 =—"s 2 k”: (27) = V° + W° — HF , et choisies de manière à offrir une partie réelle nulle ou négative. Cela posé, si la condition K': (28) M>v+w> se vérifie, on pourra prendre pour mouvements réfractés les mouvements simples correspondants aux valeurs de # qui, étant représentées par u', u”, seraient déterminées par les formules (29) u'= (ke — v — wY V5, TN (30) u"= — (r + wW' — + Ÿ. Donc en nommant Er pl 7 27 L » (4 ? les déplacements symboliques des molécules dans le second milieu, on pourra prendre généralement £ 1 Aer ++ WZ — st + Ale“'= + 07 + wz — st ï _ 0 2 LA — (31) y! — pe“ +w+w st Cut Re a ël — C'euz + er +ws— st + C'eu'z + o7 How st, les constantes A’, B', C’, A", B”, C”, étant liées aux constantes w/, p, w, w”, par des équations analogues aux formules (23), (24), savoir : (32) u'A!'H pB' + wC = 0, A" B' C' C’est en égalant, pour chaque point de la surface réfléchissante, les va- leurs de £, #!, FA D,Ë’, D; #!, DC, tirées des équations (3r) aux valeurs de (13577) £, ”, le D.£, D, n, Daz tirées des équations (22), qu’on obtiendra les équations de condition re- latives à la surface, et à l’aide desquelles on pourra déterminer toutes les circonstances de la réflexion et de la réfraction. » Lorsqu'on suppose, dans le mouvement incident, les plans des ondes parallèles à l’axe des z, on a, comme on l'a déjà remarqué, w = 0, et par suite, en vertu des formules (24), (33), C6 m0 0: Donc alors la dernière des formules (22) se réduit à (34) € = Gerz+ #7 — st “ Cana. $ attendu que l’on a 4 — —.u, et la dernière des formules (31) se réduit à (35) douce PE En combinant avec les formules (34), (35), les deux équations de condi- tion (36) CMD Ge, qui doivent être satisfaites pour chaque point de la surface réfléchissante, ou, en d’autres termes, pour une valeur nulle de x, on trouvera CHC,—=C, u(C—C,) =w C, et par suite u—u (Ok 2u Ge — (37) C — u+u? CT ENT On sera donc ainsi ramené aux équations (65) du cinquième paragraphe du Mémoire sur la réflexion des mouvements simples. On déduira: pa- reillement les formules (56) ou (66) [ibidem] des formules (22) et (31) combinées avec les équations de condition (38) E —E£, # =; D,Ë' — D.Ë, D, = D,1, qui devront encore être satisfaites pour une valeur nulle de x. Ohser- vons seulement que les valeurs du coefficient w, représentées dans les équations (22), (31) par 4, et par w”, se trouvent représentées au (358) contraire dans le Mémoire dont il s’agit par — ©, — ©"; et qu'il s’est glissé une erreur de signe dans le premier membre de la formule (15) [pag. 167], où lon doit remplacer © par — ©. » Les formules (37) se rapportent à la réflexion et à la réfraction d’un rayon polarisé suivant le plan d'incidence. Au contraire, les formules dé- duites des conditions (38) se rapportent à un rayon polarisé perpendicu- lairement au plan d'incidence. Pour que ce dernier rayon disparaisse après la réflexion sous une certaine incidence, il faut que l’on ait I 1 © ro — 0 OH 0/— 0, ou, ce qui revient au même, ; (39) u,+u! =, par conséquent , eu égard aux formules (21) et (30), k° k'? (40) Etui Telle est la condition qui doit être vérifiée pour que la surface de sépa- ration de deux milieux isotropes polarise toujours suivant le plan d’inci- dence un rayon réfléchi sous un certain angle. L'hypothèse que nous avons admise dans le Mémoire ci-dessus rappelé, et qui consistait à supposer Fit, offre seulement un des cas particuliers dans lesquels cette condition se vérifie. » D'autre part, pour que les valeurs de u, ? fournies par les équations (21) et (30), restent réelles dans le cas même où les plans des ondes étant parallèles à la surface réfléchissante, on a simultanément il est nécessaire que les binomes 1 + ff, or f”, deviennent nuls ou infinis ou négatifs. Or chacun de ces binomes est ( 359 ) positif, lorsque dans le milieu qui lui correspond les vibrations transver- sales et longitudinales peuvent se propager sans s’affaiblir, et alors il re- présente précisément le carré du rapport entre les vitesses de propagation des vibrations longitudinales et des vibrations transversales. Donc , lors- que la surface de séparation de deux milieux isotropes polarise complé- tement suivant le plan d'incidence un rayon réfléchi sous un certain angle, chacun de ces milieux est du nombre de ceux dans lesquels les vibrations longitudinales se propagent avec une vitesse nulle ou infinie, ou ne peu- vent se propager sans s’affaiblir. » La méthode que je viens d'exposer est distincte de celle que renferme le Mémoire inséré par extrait dans le Compte rendu de la séance du 29 oc- tobre 1838. L'une et l’autre méthode fournissent les équations de condi- tion que j'ai données, en 1836, à la page 203 des Nouveaux Exercices de Mathématiques, et qui, étant appliquées à la théorie de la lumière, repro- duisent les formules de Fresnel. J'aurais voulu comparer ici ces deux mé- thodes, et montrer de plus avec quelle facilité les formules de Fresnel, relatives à un rayon polarisé perpendiculairement aù plan d'incidence, se déduisent des équations (22), (31), jointes aux conditions (38). Mais le de- sir d'exposer clairement, et de manière à être compris des lecteurs, une théorie qui peut contribuer notablement aux progrès de la physique ma- thématique, et qui permet de résoudre avec facilité des questions dont l'importance est généralement sentie, m’a forcé d'entrer dans quelques détails qui ont déjà fait dépasser à cet article les bornes que j'aurais voulu me prescrire. C’est pour la même raison que je me bornerai à dire un mot d’un Mémoire sur les formules de Fresnel, lu à l'Université d’Édim- bourg le 18 février 1839, et que l’auteur, M. Kelland, a bien voulu nva- dresser par l'intermédiaire de M. Forbes. En voyant, à la tête de la seconde section de ce Mémoire, des formules qui ne diffèrent pas au fond des équa- tions. (22) et (31), jai été un instant porté à croire qu’il y avait identité entre la méthode de M. Kelland et l’une des miennes; d'autant plus que les considérations, placées en tête de cette section, s'accordent, non-seule- ment avec celles que j'ai développées dans les deux Mémoires d'août 1836 et d'octobre 1838, mais aussi avec celles qui se trouvent exposées dans le pré- sent article. Je m'attendais donc à voir les formules (38) se présenter dans le Mémoire de M. Kelland, aussi bien que dans celui-ci, comme étant les véritables équations de condition relatives à la surface de séparation de deux milieux, pour le cas où les vibrations sont renfermées dans le plan d'incidence. Mais, à la suite des formules (22), (31), ou plutôt de celles qui C. R. 1840, 197 Semestre. (T. X, N°9.) 5o ( 360 ) les remplacent, dans le Mémoire de M. Kelland, page 407, je trouve, au lieu des équations (38), une série de formules qui se prolonge jusqu'à la page 416. Or, de ces dernières formules, plusieurs sont fondées sur des hypothèses qui semblent pouvoir être contestées; et je ne vois pas d’ailleurs comment elles pourraient servir, dans ces hypothèses, à déduire des équa- tions (22) et (31), ou plutôt de celles qui les remplacent, les formules de Fresnel. Car cette déduction, loin de s'effectuer généralement, et en vertu de la seule forme des équations de condition relatives à la surface réflé- chissante, ne peut réussir au contraire que dans un cas particulier, et pour des valeurs numériques égales des coefficients représentés dans mes calculs par ©, L’; or cette égalité entre les valeurs numériques de ©, V', et par suite entre les valeurs de rapports k° k'? ne s'accorde point avec l'hypothèse admise par M. Kelland, et suivant laquelle on aurait 1itf=i+f —=—2 (x), la constante k’ étant d’ailleurs différente de la constante k. » Je développerai dans un autre article les conséquences que l’on peut déduire de la formule (40), combinée avec celle que renferme le Mémoire lithographié sous la date d'août 1836. » RAPPORTS. Rapport sur une machine à fouiller les terres, de M. Grrvars. (Commissaires, MM. Arago, Savary, Poncelet, Coriolis rapporteur.) « L'Académie nous a chargés, MM. Arago, Savary, Poncelet et moi, de lui faire un rapport sur une machine présentée par M. Gervais, pour exé- cuter, à l’aide des moteurs à vapeur, les fouilles nécessaires à l’établisse- ment d’une route, d’un canal ou d’un chemin de fer. » On a déjà proposé plusieurs machines de ce genre: nous citerons parmi les plus perfectionnées et les plus récentes celles de M. Lebeau, de (*) Transactions of the Cambridge philosophical Society, vol. VI, page 180. (36: ) M. Wickham, de M. Schwebech et de M. Journet; dans ces machines, ja fouille se fait, soit directement par des hottes qui creusent et ramassent la terre comme dans les dragues, soit par des bèches qui coupent le terrain et transportent les fouilles par différents systèmes de godets. » Ce qui distingue principalement la machine de M. Gervais de celles qui ont été imaginées avant lui, c’est qu’elle exécute la fouille à l’aide de pioches disposées en bras courbes tournant autour d’axes inclinés. » Voici la description de cette machine : » Un moteur à vapeur est placé sur un chariot qui s’avance de lui-même très lentement en roulant sur des rails mobiles qu’on place sur ce terrain réglé à peu de frais aux points d’appui. Le mouvement de rotation du moteur se communique à quatre axes de rotation un peu inclinés sur la verticale et placés devant le terrain à attaquer. Ces axes sont garnis chacun de 10 bras courbes formant des espèces de pioches disposées par paires dia- métralement opposées dans cinq plans de hauteur, comprenant ainsi la plus grande profondeur à laquelle on veuille creuser d’un seul coup. Pour la ma- chine d’essai que nous avons vue fonctionner, cette profondeur est de 0,70. » La distance des axes est telle, que les pioches mordent le terrain sur des largeurs qui ne laissent pas d’intervalles entre elles, ce qui est toujours possible, vu qu’elles sont placées sur leurs axes de manière à ne pas se gêner dans leurs mouvements simultanés. La largeur totale qui se trouve fouillée par les quatre axes de rotation est de 2,50. Les terres attaquées par les fourches tranchantes dont elles sont armées viennent tomber sur un plateau inférieur dirigé parallèlement au plan de rotation ; elles y sont ramassées par des râteaux tournants qui les reportent en arrière d’où elles tombent dans des godets placés sur une chaîne sans fin inclinée, comme dans les norias. » Ces godets relèvent les terres et les versent un peu en arrière dans d’autres godets dont sont armées deux autres chaînes sans fin, horizontales, lesquelles sont destinées à reporter les déblais en dehors sur les deux bords de la fouille, à une distance plus ou moins grande, suivant qu'il est néces- saire. Des embrayages à frottement sont disposés pour éviter les ruptures dans le cas où les pioches ne pourraient pas mordre dans le terrain ; alors elles s'arrêtent, et des hommes sont employés momentanément à enlever les pierres qui s'opposent à l’action de ces pioches. » M. Gervais a exécuté sa machine avec des dimensions telles, qu'elle peut se manœuvrer à l’aide de douze hommes. Vos Commissaires l’ont vue fonctionner d’une manière satisfaisante dans un terrain de culture peu résistant. 5o.. (362 ) » Pour ce terrain, ces hommes travaillant fortement pendantune demi- heure l'ont fait avancer de 38 centimètres par minute; elle a donc fouillé et transporté sur berge un cube de 0,66. Le travail moteur développé par les hommes pendant ce temps peut être évalué à 3,90 chevaux de machine à vapeur. Ainsi une machine de cette force, servie par huit hommes pour disposer les rails et arracher les pierres isolées qui se trouveraient dans le terrain, coûtant environ 5ofpar jour, déblaierait ainsi 950 mètres, ce qui ferait revenir le prix du mètre à 0f,052. » Bien que les fouilles n'aient été faites devant vos Commissaires que sur un terrain peu résistant; cependant comme d’une part on a encore assez de déblais à faire ouvrir dans des terres végétales, et que d’une autre il est à espérer que fa machine pourrait fonctionner aussi avec avantage dans des sols un peu plus durs, votre Commission a conçu une idée favorable de la machine de M. Gervais. » Le mode employé par son auteur pour attaquer le terrain par des es- pèces de coups de pioches horizontaux lui a paru préférable aux autres systèmes. » En conséquence, vos Commissaires ont l'honneur de vous proposer 1° d'encourager l’auteur à poursuivre ses expériences sur des terrains un peu plus résistants, en donnant plus de solidité aux diverses parties de la machine; 2° d'exprimer le vœu que l’administration lui offre les moyens d'exécuter des fouilles de canaux ou de chemins de fer dans des terrains homogènes qui, sans être trop durs, le seraient cependant un peu plus que la couche végétale sur laquelle les premières épreuves ont été faites. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. MÉMOIRES LUS. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Recherches expérimentales sur les roues à réaction; par M. Comses. (Extrait par l’auteur.) (Commissaires, MM. Poncelet, Coriolis.) « M. Combes a successivement essayé trois modeles de roues, différents entre eux par le nombre et le tracé des aubes et des cloisons directrices, mais ayant les mêmes diamètres intérieur et extérieur. Dans tous, la roue se compose d’un disque circulaire de 14 centimètres de diamètre, fixé sur un axe vertical. Cet axe repose par le bas, sur un pivot fixe, et est main- (363 ) tenu, à sa partie supérieure, par un collier. Le disque tourne au-dessus d'une ouverture circulaire de 8 centimètres de diamètre, par laquelle afflue l’eau motrice qui, arrivant avec une vitesse dirigée de bas en haut, s'infléchit contre la face inférieure du disque, et s'engage dans les cellules formées par les cloisons fixes, ou directrices, d’où elle jaillit dans les tuyaux ou cellules composant l’aubage de la roue. Les aubes de la roue formant les parois latérales de ces cellules, sont des surfaces cylindriques droites, à axe vertical, ayant pour base des portions de cercle : elles sont fixées par leur tranche supérieure aux bords du disque, et rivées par leur tranche inférieure à une couronne plane, dont la largeur est exactement de deux centimètres; le rayon extérieur est de 7 centimètres, le rayon intérieur de 5. Les aubes ont été construites en tôle d'un millimètre d’é- paisseur. Elles ont toujours été tangentes à la circonférence extérieure, et ont coupé la circonférence intérieure sous un angle différent, dans les trois modèles mis en expérience. » Les bords de la roue tournent au-dessus d’une gouttière annulaire, dont le contour extérieur est emboîté par un manchon ou vanne circulaire, qui peut, en s’élevant, venir masquer sur une partie de sa hauteur le contour de la roue, et diminuer par conséquent la somme des aires des orifices d'écoulement. La roue devant prendre une vitesse angulaire très grande, il a fallu adapter un compteur, pour accuser le nombre de tours dans chaque expérience. » Par la même raison, il a été impossible d'employer l’action d’un poids, pour mesurer le travail transmis à la roue. On y a suppléé par le frein de Prony. Le petit instrument construit à cet effet avait un bras de levier de deux décimètres , terminé par un secteur circulaire, M. Combes a interposé entre les écrous et les mâchoires du frein deux petits morceaux de tôle d’a- cier bombés , afin que la pression des écrous füt transmise par lPinter- médiaire de corps élastiques. C’est la seule modification qu'il ait faite à cet instrument si simple, pour l’approprier à des expériences dans lesquelles la charge a varié entre 100 et 600 grammes. Il ne lui a rien laissé à desirer. » Le premier modèle était pourvu de 20 aubes normales à la circonfé- rence intérieure de la roue. Les directrices étaient inclinées à 45 degrés sur cette même circonférence. Les dimensions avaient été calculées d’après les formules données dans le premier Mémoire de l’auteur, comme sl n’y avait eu aucune contraction du liquide, à la sortie des orifices des tuyaux mobiles. La couronne inférieure de l’aubage était plane; la cou- ronne supérieure avait la forme d’une surface de révolution, dont le mé- ( 364 ) ridien était tel, que les aubes eussent une plus grande hauteur à la cir- conférence extérieure de la roue qu’à sa circonférence intérieure. » Dans les essais faits sur ce modèle, l'effet utile s’est élevé au plus à 42 pour cent du travail dépensé. La dépense d'eau débitée par la roue est demeurée, pour toutes les vitesses qui n'étaient ni trop petites, ni trop grandes, fort inférieure à la dépense conclue des formules où la contrac- tion à la sortie des orifices d'écoulement des canaux mobiles, était négli- gée. Mais en introduisant dans ces formules un coefficient de 0,80, qui multipliait la somme des aires de ces orifices, les formules ont donné un résultat conforme à l’expérience. Enfin il a été évident que les aubes étaient trop peu nombreuses, et que le rapport entre les aires des orifices d’écou- lement et d'entrée des tuyaux mobiles n’était pas le rapport convenable. » Le deuxième modele a été pourvu de 45 aubes qui coupaient la cir- conférence intérieure sous un angle de 60 degrés. Les directrices venaient rencontrer cette circonférence sous un angle de 30°. Les aubes étaient comprises entre deux couronnes planes, et par conséquent de hauteur uniforme dans toute leur étendue. Les rapports de grandeur des orifices étaient très éloignés de ceux voulus par la théorie. » Le rapport de l'effet utile au travail dépensé, dans les expériences, dont l’exactitude ne laissait aucun doute, ne s’est pas élevé plus haut que dans le premier modèle. Dans d’autres expériences dont le résultat est moins certain, il a paru arriver à 45 ou 46 pour cent. Les formules don- naient pour le volume d’eau des valeurs très rapprochées des valeurs réelles, en supposant la contraction extérieure aux orifices d'écoulement nulle ou très petite. Ainsi donc, cette contraction est moindre quand les aubes sont plus multipliées. L'augmentation du nombre des aubes est favorable à l'effet utile; mais cela ne suffit pas pour l’augmenter beaucoup. Il faut en- core y joindre un rapport convenable entre les grandeurs des aires des orifices. » Le troisième modèle a été pourvu de 30 aubes normales à la circon- férence intérieure, et de 20 directrices fixes coupant cette circonférence sous un angle de 60°. Le rapport voulu par les formules, entre les gran- deurs des aires des orifices des tuyaux injecteurs et des tuyaux mobiles a été établi en donnant une hauteur plus grande aux aubes à la circonfé- rence extérieure qu’à sa circonférence intérieure. On a supposé d’ailleurs, dans les calculs de l’établissement de la roue, un coefficient de contrac- tion de 0,84 pour la sortie de l’eau des tuyaux mobiles. » Ici Le rapport maximum de l'effet utile au travail dépensé s’est sou- ( 365) tenu dans des expériences faites, sous des chutes diverses, entre 5o et h2 pour cent. Les formules, entre des limites de vitesse très étendues, ont ex- primé avec une exactitude bien suffisante pour la pratique, les volumes d’eau dépensés sous diverses vitesses de la roue; les essais ont présenté une régularité parfaite. » Les expériences analysées ci-dessus conduisent aux conclusions sui- vantes : » 1°. Dans les roues du genre de celles qui ont été essayées, l’eau motrice éprouve une réduction de vitesse au passage des orifices injec- teurs, et subit en général une contraction extérieure, après sa sortie des orifices d'écoulement des tuyaux mobiles de la roue. Pour tenir compte de ces circonstances dans les formules établies dans le premier Mé- moire de l’auteur, il fant y introduire deux coefficients numériques, dont l’un affecte l'expression de la vitesse absolue de l’eau à sa sortie des ori- fices injecteurs, et dont le second multiplie la somme des aires des orifices d'écoulement des tuyaux mobiles. » Le premier coefficient dépend évidemment de la forme des orifices injecteurs. Dans les modèles essayés, il paraît être égal à 0,90, et il est peu vraisemblable qu’il puisse être rendu beaucoup plus grand. » Le deuxième coefficient varie avec le nombre et le degré de rappro- chement des aubes de la roue, et dans une même roue, avec la vitesse qu’elle prend et la vitesse-absolue de l’eau sortante. On conçoit que c’est surtout la direction de cette vitesse absolue qui influe sur la contraction extérieure, laquelle doit être la plus grande quand la roue est arrêtée, et est au contraire nulle ou très petite lorsque la roue tournant sans charge prend une fort grande vitesse, et projette l’eau à sa circonférence exté- rieure dans la direction de son mouvement de rotation. Pour les vitesses de la roue qui ne sont ni très petites ni très rapprochées de celle qu’elle prend quand elle tourne sans charge, par conséquent pour toutes les vi- tesses qu’elle peut prendre utilement , quand elle travaille, le deuxième coefficient ne varie que très peu, de sorte que les formules modifiées par lintroduction de deux coefficients numériques constants donnent, avec une exactitude bien suffisante dans la pratique, le volume d’eau dépensé par la roue entre ces limites de vitesse, et peuvent servir en conséquence soit à déterminer les dimensions d’une roue à établir, soit à calculer le volume d’eau que dépensera, sous une chute donnée, une roue déjà cons- truite. » 2°. Le coefficient relatif à la sortie de l’eau des cellules formées par ( 366 ) les aubes est d'autant plus petit que les aubes sont moins nombreuses et plus écartées. Il devient presque égal à l'unité lorsque les aubes sont très rapprochées. Ainsi dans la roue portant 20 aubes, il a été égal à 0,80; dans la roue de 30 aubes essayée en dernier lieu , il a été égal à 0,84 en- viron ; enfin dans la roue ayant 45 aubes, il était sensiblement égal à unité. » 3. Pour que l'effet utile transmis aux roues soit le plus grand possible, il faut établir entre les grandeurs des orifices injecteurs, des orifices d’en- trée et de sortie des canaux mobiles, les rapports donnés par les formules modifiées par les deux coefficients numériques ; mais il est en même temps nécessaire de multiplier suffisamment le nombre des aubes, pour que les orifices finaux d'écoulement aïent la forme de rectangles dont la base soit une petite fraction de la largeur des couronnes, ou plutôt du rayon de courbure des aubes. La contraction des faisceaux liquides extérieurs aux orifices d'écoulement est alors beaucoup diminuée. » L'auteur ne voit aucun motif de prendre pour base des aubes une courbe plus compliquée qu’un arc de cercle tangent à la circonférence ex- térieure de la roue et normal à la circonférence intérieure, et il pense que la largeur des orifices d'écoulement sera convenable, si elle ne dépasse pas + du rayon de courbure des aubes. On satisfait à la double condition du rapprochement des aubes et des rapports de grandeur des orifices d'entrée et de sortie de l’eau, en donnant aux aubes une hauteur différente sur les circonférences intérieure et extérieure de la roue. » 1l convient aussi de diminuer la vitesse de l’eau à sa sortie des orifices injecteurs, parce qu’on diminue en même temps la perte de forces vives due à la contraction. C’est pourquoi il conviendra de tracer les courbes directrices de manière qu’elles forment un angle de 30 degrés sexagésimaux au plus, avec les tangentes à la circonférence intérieure de la roue. La pression de l’eau à la sortie des orifices injecteurs sera alors plus grande que celle qui existe dans le milieu ambiant, de sorte que la vitesse de l'eau arrivant sur la roue sera moindre que celle due à la hauteur de chute; une plus grande inclinaison des directrices sur la circonférence serait en- core préférable, si elle ne donnait pas lieu à des difficultés de construction. » 4°. La vitesse de la roue pour laquelle l'effet ntile est un maximum a toujours été, dans les expériences, inférieure d'un quart environ à la vitesse théorique , c’est-à-dire à celle que la roue aurait dù prendre pour que les jets liquides arrivassent avec une vitesse relative tangente à l’origine des aubes. A cette dernière vitesse, l'effet utile transmis était déjà sensi- ( 367 ) blement diminué, et il diminuait surtout très rapidement des que les fais- ceaux liquides venaient frapper les aubes en sens inverse du mouvement de la roue. Ces effets s’expliquent d’abord par l’accroissement des résis- tances passives, négligées dans le calcul, avec la vitesse de la roue; parce qu’il est possible que la réduction de dépense, à la sortie des canaux mo- biles , ne soit pas due entièrement à une contraction extérieure, mais pro- vienne en partie, d’une réduction de la vitesse théorique; parce qu’enfin l’eau, quand elle rencontre une surface dans une direction oblique, ne perd réellement point à la rencontre de cette surface toute la composante normale de sa vitesse, ainsi que le suppose le théorème de Carnot dont on a fait usage, pour évaluer la perte de forces vives due au choc de l’eau contre les aubes. Les filets liquides s’infléchissent à l'approche de la surface choquée, et leur direction peut être changée dans un très petit espace, sans qu'ils aient perdu une portion sensible de leur vitesse totale, même dans le cas d’un choc tout-à-fait direct. » 5°. Les formules dans lesquelles on a introduit les coefficients numé- riques convenables aux vitesses uriLes de la roue, ne fournissent plus le volume d’eau débité par la roue, quand sa vitesse est nulle ou très petite, ou lorsqu'elle tourne sans charge, ou avec une très petite charge et prend une vitesse très grande. Dans l’un et l’autre cas, mais surtout dans le der- nier, les dépenses observées sont beaucoup plus grandés que les dépenses calculées. Ces effets paraissent dus, pour le cas des vitesses très petites, à ce que l'application du théorème de Carnot à introduit dans les formules une perte de forces vives trop grande; pour le cas des vitesses très grandes à la même cause, et en outre à la diminution de la contraction extérieure des faisceaux liquides. » 6°. Les directrices fixes destinées à amener l’eau sur les aubes dans une direction déterminée, ne peuvent être supprimées sans occasionner une diminution considérable dans l'effet utile. » 7°. Les formules générales ne donnent plus la valeur exacte du vo- lume d’eau dépensé par la roue, lorsque les orifices d’entrée des canaux mobiles n’ont pas la même hauteur que les orifices injecteurs, ainsi que cela arrive dans Îes turbines de M. Fourneyron, lorsque la vanne n’est pas entièrement levée. » Elles ne donnent pas non plus la dépense effective lorsque les aubes sont masquées, sur une partie de leur hauteur, par une vanne circulaire extérieure semblable à celle qui est adaptée aux modèles mis en expé- rience. Comme cette vanne a un contour évasé intérieurement , et ne s’ap- C. R. 1840, 19 Semestre. (T. X, N°9.) 51 ( 368 ) plique pas exactement contre les aubes, il est impossible de déterminer la quantité dont elle rétrécit les orifices d’écoulement. » 8°. Quant au rapport de l'effet utile au travail dépensé , il s’est élevé, dans son maximum, dans les expériences faites sur le dernier modèle, à 51 pour cent net de l'effet total, et a même dépassé cette limite dans quelques expériences. Il y a tout lieu de croire qu'il aurait une valeur plus élevée dans des roues de plus grandes dimensions, où l'épaisseur des aubes serait comparativement moindre, où ces aubes seraient iracées avec un rayon beaucoup plus grand, et seraient plus multipliées que dans le der- nier modèle. » 9°. Lorsque le volume d’une chute d’eau sera variable entre des li- mites assez rapprochées, on pourra se contenter d'adapter à la machine une vanne circulaire extérieure, qui, en se levant, viendra masquer les ori- fices d'écoulement sur une partie de leur hauteur, lorsque le volume d’eau aura subi une diminution. Dans le cas où le volume d’eau serait variable entre des limites très étendues, et où il y aurait une grande importance à économiser en tout temps la force motrice, il vaudrait mieux substituer à la vanne extérieure un diaphragme mobile avec la roue que l’on lèverait plus ou moins, de manière à augmenter ou diminuer la hauteur des aubes dans toute leur étendue, suivant les variations du volume d’eau. Il est pos- sible, au moyen d’une combinaison convenable de roues dentées qui est décrite dans le Mémoire, de manœuvrer ce diaphragme, de le lever ou de le baisser pendant que la roue continue de tourner, de sorte qu'il peut être manœuvré avec la même facilité qu’une vanne ordinaire. > 10°. La théorie ordinaire des roues à palettes courbes, donnée d’abord par Borda, et à laquelle M. Burdin et M. Navier ont ensuite ajouté, est tout-à-fait inapplicable aux roues considérées dans ce Mémoire. » 11°. On peut craindre que les règles de construction déduites des ex- périences sur de très petits modeles soient en défaut, quand on voudra les appliquer à des roues de grandes dimensions, parce que les grandeurs des coefficients numériques de contraction peuvent être liées aux gran- deurs absolues des orifices. Mais en définitive, les formules affectées de coefficients même un peu inexacts, donneront pour la dépense d’eau de la roue une valeur assez approchée, plus approchée que celle que l’on dé- duirait de la hauteur de chute et de la grandeur des orifices injecteurs. La seule chose qui restera incertaine sera le rapport le plus convenable à établir entre les grandeurs des aires des orifices d’entrée et de sortie des canaux mobiles de la roue et des orifices injecteurs. Or il est très facile de se mé- ( 369 ) nager les moyens de changer ces rapports après la construction de la roue, sans rien changer d’ailleurs au système général de l'établissement et aux grandes dimensions de l'appareil. Il suffit pour cela d adopter un mode de construction analogue à celui du dernier modèle; il est d’ailleurs pro- bable que, dans les grandes machines, des différences peu étendues entre les rapports de grandeur des orifices auraient une influence assez faible sur le rapport de l'effet utile au travail dépensé. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. »e Perron adresse un Mémoire ayant pour titre : « Quatrième Mé- moire concernant ma classification complétement neuve du règne animal, ou Nouveaux détails et explications au sujet du système sur lequel je l'ai fondée dans trois précédents Mémoires, datés du 26 septembre 1835, du 2 avril 1836 et du 23 juillet 1830.» (Renvoi à la Commission nommée pour les trois précédents Mémoires.) M. ne Perron adresse de plus une Note concernant le mouvement propre des étoiles. (Commissaires, MM. Bouvard, Savary.) M. René adresse un Mémoire sur le moyen de diriger les aérostats. (Commissaires, MM. Gambey, Séguier.) CORRESPONDANCE. M. le Mimsrme DE L’Acricuzrure Er pu Commerce consulte l’Académie relativement à un projet de construction pour un Observatoire qui doit être établi au Havre. Une Commission , composée de MM. Bouvard, Arago, Beautemps-Beaupré et Savary, est chargée de faire un rapport en réponse à la demande de M. le Ministre. M. l'amiral Roussin écrit pour prévenir que ses fonctions ministérielles le priveront peut-être fréquemment du plaisir d'assister aux séances de l'Académie. 5x. ( 370 ) CHIRURGIE. — Sur un signe nouveau dans l’histoire des hernies étranglées, l’aide duquel on peut reconnaître si l'intestin est compris dans le sac herniaire, et à quelle portion du canal intestinal appartient l'anse étran- glée; par M. Lauren. « Chacun sait que dans l’étranglement intestinal, le bout supérieur, c’est- à-dire la portion d’intestin comprise entre l’estomac et le siége de l’étran- glement, se distend par les boissons, les gaz, les matières alimentaires et fécales, tandis que le bout inférieur s’affaisse, et contient à peine quelques matières qui ne donnent pas à l'intestin plus de volume que dans l'état de santé. » On n’a pas songé jusqu'ici au parti qu’on peut tirer de cette différence pour distinguer la hernie intestinale de la hernie épiploïque, et déterminer approximativement à quelle division de l'intestin appartient l’anse étran- glée, le gros intestin ou l'intestin grêle, et, quand celui-ci est dans la hernie, si l'interruption dü canal intestinal est plus ou moins rapprochée de l’es- tomac. Cependant cette appréciation est simple et positive dans la plupart des cas, car elle repose, d’une part sur une distension mécanique cons- tante, et de l’autre sur la position anatomique relative des diverses por- tions de l'intestin, rapport qui, pour les divisions principales, offre peu de variétés. » On peut tirer d’ailleurs de ce signe une conséquence pratique aussi importante qu'inattendue, touchant l'urgence de l'opération suivant les cas. » Voici, en quelques propositions, les résultats que m'a donnés l’ob- servation : » 1°. L’étendue, la forme, le siége du météorisme du ventre pendant l’étranglement des hernies, varient suivant que la hernie est épiploïque ou intestinale , et dans celle-ci selon que le bout supérieur contient le gros intestin ou l'intestin grêle. Son étendue varie aussi selon que la portion d’intestin grêle incarcérée est plus ou moins voisine de l'estomac. » 2°, Dans la hernie épiploïque avant le développement de la De le ventre est souple, flasque même dans les environs de la hernie. Il n’y a point de météorisme. » 3°. Le météorisme se montre dès les premières heures de l’étrangle- ment: dansla hernie intestinale. » 4°: Quand lahernie contient le gros intestin , l'S iliaque ds colon, par exemple, le bout supérieur étant constitué par la presque-totalité du (371 ) canal intestinal, le météorisme est général et donne au ventre une forme presque cylindrique. » 5°, Si l'intestin grêle est seul dans le sac herniaire, ou avec l’épiploon seulement, les flancs et la région épigastrique sont souples et déprimés ; le ballonnement du ventre occupe les régions hypogastrique et ombilicale; il est sphérique, ou à peu près, comme quelques tumeurs enkystées ou comme, à six ou sept mois de grossesse, la matrice, dont il diffère du reste par des caractères évidents. » 6°. Lorsque l’étranglement de l'intestin grèle porte sur une partie du canal plus voisine de l’estomac, le ballonnement du ventre est moins pro- noncé pour la même durée de la maladie, car le bout supérieur est plus court. » 7°. Il en résulte cette conséquence inattendue et importante, que dans la hernie crurale ,et dans quelques hernies inguinales où la gangrène est plus à craindre , il faut se hâter alors de réduire ou d'opérer; car si, par le déve- loppement de la gangrène intestinale, un anus contre nature avait lieu , sa proximité de l’estomac le rendrait plus grave pour le malade. Or un mé- téorisme peu étendu, circonscrit dans le voisinage de la hernie, inspire or- dinairement une sécurité qui peut devenir très fâcheuse. C’est, au con- traire , le météorisme général ou très étendu qui permet des délais, puisqu'il indique l’incarcération d’un intestin éloigné de l’estomac. » Ces considérations ne portent du reste aucune atteinte au principe général , qui consacre l'utilité des opérations qui ne sont pas tardives. Elles ajoutent seulement une donnée de plus au problème. » 8°. C’est dans les jours qui précèdent la péritonite générale, qu'il faut étudier les caractères du météorisme indiqués plus haut : ils sont, à cette époque, plus tranchés. » C’est l’observation clinique qui m’a conduit à formuler ces diverses pro- positions, et plusieurs opérations de hernies étranglées m’ont servi à en vérifier l'exactitude. La lecture des observations d’Astley Cooperles a con- firmées , notamment en ce qui concerne Pépiplocèle étranglée. D'ailleurs les variétés du météorisme abdominal, suivant la hauteur de létranglement, devraient être depuis long-temps des vérités acquises à priori, puisqu'elles dérivent des rapports anatomiques des portions du canal intestinal. » Nouvelle étoffe. — M. Sraniscas Jurren adresse un échantillon d’une étoffe fabriquée en Chine avec les filaments de l'Urtica nivea. « Dans le dialecte de Canton, dit M. Julien, on appelle cette étoffe (372 ) A-pou (pour Hia-pou), c’est-à-dire toile d’été. Dans les parties méridionales de la Chine, elle est aussi estimée que la soie, à cause de sa fraicheur et de sa durée. » Le morceau que je présente ici est de deuxième qualité. La première qualité égale, m’a-t-on assuré, la plus belle batiste d'Europe. » L’an passé, M. Adolphe Brongniart a reçu de Chine une certaine quan- tité de graines de la plante qui donne cette étoffe. Si sa culture pouvait devenir de quelque importance pour l’industrie nationale, il ne me serait pas difficile de trouver dans les livres chinois que j'ai à ma disposition , les procédés relatifs à la préparation que subissent ses filaments pour être propres au tissage. » M. AnozPme Broncniarr ajoute les renseignements suivants : « Le Muséum d'Histoire naturelle a reçu, en effet, ily a un an, de M. le Ministre du Commerce, des graines venant de la Chine sous le nom d’4-pou; on présuma alors qu’elles provenaient de l’Urtica nivea, et les pieds qui en sont nés ont confirmé cette présomption. Cette plante existe depuis long-temps dans les jardins botaniques, et l’on savait par les voyageurs, que les Chinois en retirent des fibres textiles; mais n'ayant pas encore vu d’étoffe fabriquée avec les fibres de cette plante, on n'avait pu bien appré- cier l'importance dont pouvait être sa culture. Elle supporte très bien le climat du nord de la France, mais elle y fleurit très rarement et n’y a ja- mais porté de graines. Cependant, comme c'est une plante vivace et rustique qui se multiplie facilement par séparation et qui donne chaque année des pousses de près de deux mètres, la culture en grand n’offrirait probable- ment pasde grandes difficultés, même dans le cas où elle ne donnerait pas de graines habituellement dans le midi de la France. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Gaz d'éclairage. MM. Secure et Grouvecre adressent à l’Académie divers documents destinés à la Commission qui doit faire un rapport surles propriétés du gaz carburé artificiel qui sert aujourd’hui à l'éclairage d'Anvers, de Dijon, des Batignoles, de Strasbourg, etc. Le but de ces communications est de mon- trer que le nouveau gaz, toutes choses égales quant à l’éclairage, coûtera moins que le gaz de houille ; qu'ilest sans odeur; qu'il ne ternit pas les mi- roirs au foyer desquels on le fait brûler, même sans cheminée; enfin que les plus grands froids n’altèrent pas ses propriétés éclairantes. ( 373 ) PHYSIQUE APPLIQUÉE. — ]Vouveau procédé d'application du mercure sur les dessins obtenus avec le daguerréotype; par M. Sorent. « L'application du mercure, telle qu’elle a été conseillée par M. Daguerre, présente, sans contredit, toutes les garanties désirables pour produire de belles épreuves, et je n’aurais pas cherché à proposer une autre méthode, si je ne m'étais trouvé entrainé à le faire, par suite de réclamations de plusieurs personnes qui ont cru reconnaître à l'emploi d’un métal liquide, des inconvénients parmi lesquels nous citerons les suivants : » La difficulté du transport du mercure liquide; la quantité nécessaire pour opérer, laquelle monte toujours à un kilogramme environ; le danger de la fracture du flacon où le métal est contenu; la facilité avec laquelle le thermomètre se brise par les chocs et la chaleur; la dissémination de globules imperceptibles de mercure qui pénètrent partout, s’attachent aux doigts de l'opérateur, sur la table où l’on polit, etc., et finissent par ta- cher les plaques de manière à entraîner la perte de plusieurs heures de travail, etc.; enfin l'impossibilité de remédier, dans certains cas, à plu- sieurs de ces accidents, comme par exemple la fracture du thermomètre » Apres plusieurs essais, je me suis arrêté au procédé qui suit : [» Prenez argent précipité du nitrate par le cuivre. 1 partie ; » Mercure distillé::...1.,................ .. 5 parties. » L’amalgame qui résulte de ce mélange est renfermé dans un flacon bouché à l’'éméri. » Pour l'usage, on y plonge une petite spatule d'argent, qui retient assez d’amalgame pour servir à frotter légèrement un disque d’argent fin d'environ quatre centimètres de diamètre, et d’un millimètre d'épaisseur. » Ce disque, amalgamé dans l'étendue d’une pièce de cinquante cen- times, est placé au fond de la boîte à mercure, qui, pour le recevoir, est légèrement embouti dans son milieu; ce fond est formé d’une plaque de tôle. » On dispose son épreuve comme à l'ordinaire , et l'on chauffe tres lé- gèrement le fond de la boîte, dans le lieu qui correspond au disque d'argent. » La mèche de la lampe doit être composée de trois à quatre brins de coton seulement , et la flamme doit se terminer à deux ou trois centimé- tres du fond de la boîte, afin que la chaleur se maintienne toujours pew élevée. (374 ) » On chauffe ainsi jusqu'à ce que l’image paraisse : l'expérience m'a prouvé que la durée de l’opération n’est pas la même dans tous les cas; il est même telle épreuve qui demande à être passée plusieurs fois au mer- cure. J’ajouterai, en terminant cette Note, qu'il ne faut jamais tarder trop à passer au mercure la plaque, au sortir de la chambre noire. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Réclamation de priorité relative à la préparation d'un papier destiné à recevoir des images photogéniques.— Lettre de M. Lassarne. ù « Les procédés photogéniques que viennent de publier MM. Bayard et Vérignon étant fondés sur le principe que j'ai d’abord reconnu, et que j'ai mis à exécution, il y a environ un an, pour calquer des gravures par l’action de la lumière, j'ai l'honneur de rappeler que le 8 avril 1839, j'ai présenté à l’Académie un dessin que j'avais obtenu sur un papier teint en brun violacé par le sous-chlorure d'argent et imprégné ensuite d'une solution d'iodure de potassium. » Ma communication à l’Académie des Sciences a été imprimée non- seulement dans le Compte rendu des Séances, 1* sem. 1839, page 547, mais une note détaillée à été publiée en juillet de la même année dans le Journal des Connaissances nécessaires , rédigé par M. Chevallier. » Remarques de M. Bror sur la Note précédente. j « La réclamation de M. Lassaigne est complétement exacte, quant à la priorité de l'emploi de l’iodure, et à la formation, par ce moyen, de co- pies de gravures dans lesquelles les clairs et les ombres sont reproduits en leur vraie place. Si la publicité donnée à ce procédé par son inven- teur n’assurait pas incontestablement ses droits, jy joindrais avec plaisir mon témoignage, ayant été un des premiers témoins de sa réussite. Mais je crois me rappeler que M. Lassaigne n’a présenté aucune empreinte faite par radiation dans la chambre obscure, quoiqu'il ait tenté d’en obtenir avec des appareils à la vérité imparfaits. MM. Bayard et Vérignon en ayant présenté de telles, on doit présumer qu’ils ont découvert quelque eir- constance particulièrement efficace pour déterminer la réussite. D’après ce qu’ils ont annoncé, cette circonstance consisterait dans l’état d'humidité du papier imprégné d’iodure, et dans la conservation de cet état pendant que la radiation agit. » ( 375 ) HISTOIRE DFS SCIENCES. —- Sur le véritable auteur d'un Traité des plantes autrefois attribué à Aristote — Extrait d’une lettre de M. Meyer à M. vs "Mainser. “Mes recherches sur Ælbert-le-Grand m'ont fait faire une découverte historique-assez curieuse. L'ouvrage pseudonyme sur les plantes, qui porte le nom d’Aristote et dont l’origine, selon beaucoup de savants, date du xnr° siècle, est une production du célèbre Nicolaus Damascenus, contem- porain.de l'empereur Auguste. J'espère dans peu de temps pouvoir vous offrir uné nouvelle ‘édition de cette œuvre bizarre, il est vrai, mais qui n’est pas sans importance pour l’histoire de la physiologie des plantes. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. —— M. Deminorr adresse un résumé de sa corres- pondance avec M. Jacoby à l’occasion du nouvel art que le physicien de Pé- tersbourg appelle galvano-plastique. Les lettres de M. Jacoby annoncaient l'envoi de trois copies de bas-reliefs obtenues à l’aide de la pile. Quand ces pièces seront'arrivées , nous reviendrons en détail sur la découverte de M. Jacoby. Pour le moment nous nous contenterons d’extraire du Mémoire de M. Demidoff le passage suivant : « Ayant pris une plaque métallique sur laquelle se trouvait une image . photogénée produite par le daguerréotype, notre physicien s’en servit » comme de moule, dans l'appareil où s’opère la réduction galvanique du » cuivre. L'action engendrée par un couple voltaique ayant été entretenue » durant vingt-quatre heures, il en résulta une feuille de cuivre galva- » nique d’un poli parfait, sur laquelle se retrouva l’empreinte assez distincte » de Fimage photogénée. Seulement les ombres et les lumières y étaient ” »l retracées au rebours. » ë ÿ S A la suite de cette communication, M. AraGo a mis sous les yeux de lAcadémie deux belles médailles en cuivre obtenues à Francfort, par M. Vogel , à l’aide des procédés galvano-plastiques. M. Bscouerez a présenté. des produits analogues’qui lui ‘ont été donnés par M. Boquillon, du Conservatoire. PHYSIQUE TERRESTRE. — M. SÉGurer dépose surle bureau une lettre de M. Jobard, de Bruxelles, où il est question des courants qui existent dans la masse d'eau à différentes températures dont le puits foré de Cessingen C.R. 1840, 1°t Semestre. (T. X, N° 9.) 52 ( 376 ) est rempli. En plongeant dans ce puits, qui n’a pas moins de 600 mètres de profondeur, un thermomètre à minima suspendu à une corde, « on » remarqua que cette corde s’entortillait tonjours autour de la barre restée » au milieu du puits, et que toujours l'entraînement avait lieu de droite à » gauche... Ce même courant héliçoide dévissait, avant que le D' Biver » eût changé la direction des pas des vis, les diverses parties de la tige en » bois de la sonde, » ÿ ÿ MÉTÉOROLOGIE. — M. Perir, directeur de l'Observatoire de Toulouse, envoie les tableaùx détaillés des observations météorologiques faites dans cette ville pendant l’année 1839. Ces observations , M. Petit les a discutées avec le plus grand soin. Elles donnent pour la température moyenne de Toulouse , + 14°,2. Les météorologistes y verront avec étonnement, le vent d’est et de sud-est occuper le premier rang parmi ceux qui, en moyenne, maintiennent le baromètre aux plus petites hauteurs. Les vents les plus fréquents sont les vents deS. E. et de N. O., venant de deux points diamé- tralement opposés, comme M. Marqué-V'ictor l'avait déjà remarqué; etc. MÉTÉOROLOGIE. — M. Deminorr présente le deuxième tableau détaillé des observations météorologiques, faites dans les établissements de Mijne- Taguilsk , sur le revers oriental de l’Oural. Ces observations embrassent la totalité du mois d'octobre 1839. On y voit que dans la nuit du 21 au 22, à 2 heures du matin, le thermomètre descendit à Wijné, jusqu’à 31° Réaumur au-dessous de zéro. M. Casrum Connu, jeune amateur de mathématiques de Boulogne-sur- Mer, adresse à l’Académie quelques remarques sur les propriétés de la 1+r 1 courbe représentée par l'équation x = y v4 M. Parnor père, membre de l’Académie de Saint-Pétersbourg , demande que trois lettres qu'il a adressées à l’Académie, dans le courant de 1838 et de 1839, soient insérées dans le Compte rendu. M. Ricauzr écrit de La Ferté-sous Jouarre que dés les premiers jours de janvier il avait observé, dans la constellation du Dragon, la comète que M. Galle, de Berlin, n’a aperçu que le 25 du même mois ; il ajoute que s'il n’a pas dés-lors fait part de sa découverte à l’Académie, c’est qu'il ne (377) doutait point que le nouvel astre n’eñt été déjà reconnu par les astro- nomes de l'Observatoire. M. VExe écrit qu'il a découvert dans les Mémoires des géomètres sur la courbure des surfaces, un grand nombre de propositions erronées. M. Bn1s adresse encore un nouveau projet de démonstration du théo- rème concernant la somme des trois angles d’un triangle. M. JourpoN DE LA CORETTERIE écrit relativement aux images multiples que lui présentent tous les points des corps qui réfléchissent une vive lumière, images qui tiennent, comme on le sait, mais comme l’auteur de ; ges q ; la lettre semble l’ignorer, à un état anormal de l’organe de la vision. ? M. Romain Gauicren adresse la figure et la description d’un instrument destiné à l'usage des tailleurs, et pour lequel il désire obtenir un brevet d'invention. On lui fera savoir que ce n’est point à l’Académie qu’il doit s’a- dresser dans ce but. À quatre heures et demie l’Académie se forme en comité secret. La séance est levée à cinq heures et demie. A. 5a.. (38) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a recu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences; 1" semestre 1840, n° 8, in-4°. Éléments de Géologie, par M. Cs. Lez; traduit de l'anglais, par M*°Tu-' Lra MEULIEN; in-8°. Neuf années à Constantinople , observations sur la topographie de cette capitale, l'Hygiène et les Mœurs de ses habitants, l'Islamisme et son in- fluence; par M. À. Brayer; 2 vol. in-8°. Notice sur une nouvelle plante de la famille des Rosacées; par le même ; in-8°. Annuaire des Sociétés par actions anonymes, civiles et en commandite; par M. Bressor ; 1840, in-8°. Introduction au Magnétisme ; par M. À. Gaurmier ; in-8°. Première Lettre sur la: Siphilis, ow Examen critique: des Doctrines'de M. Ph. Ricord; par M. Devercre aîné; in-8°. Histoire naturelle generale et rule de tous les genres de Coquilles univalves marines à l'état vivant et fossile (genre Olive); par M. Ducos; 4° liv. in-fol. : Lettres à l'Académie des Sciences sur la cause véritable, la nature, le siège, les symptômes et le traitement curatif de la Rage humaine confirmée; par M. Becencer; Senlis, 1840, in-8°. Recherches et Dinan sur les Eaux thermales de Bagnols-les- Bains É près de Mende; par M. L. Caevarrer ; 1840, in-8°. Rapport sur les travaux de la Société de Géographie et sur les progrès de la science pendant l'année 1859; par M. BerrmeLor; in-8°. Bulletin de l Académie royale de Médecine ; n° 10, in-8°. Revue zoologique de la Société Cuviérienne; fév. 1840, in-8°. Journal des Connaissances nécessaires et indispensables; par M. Cueva- LIER; mars 1840, in-8°. L'Enseignement , bulletin d'Éducation ; tome 1“, janv. et fév. 1840; par MM. Jururen et Hippeau ; in-8°. Philosophical.... Transactions philosophiques de la Société royale de Londres, pour l'année 1839; 2° partie, in-4°. ( 379 ) Report.... Rapport du comité de Physique et de Météorologie de la Société royale de Londres, sur les observations à faire dans le cours de lEx- pédition antarctique et dans les Observatoires magnétiques; Vondres, 1840, in-8°. A few Notes.... Quelques Notes sur l'Histoire de la découverte de la composition de l'Eau; par M. Hauwerxr; Londres, 1840, in-8°. Journal für die.... Journal de Mathématiques pures et appliquées, de M. Creze; 28° vol., 1"° et 2° liv. in-4°. Astronomische. . .. Nouvelles astronomiques de M. Scnumacxer; n° 595, in-4°. Nuova modificazione. .. Mémoire sur une nouvelle modification apportée à la Pile de Volta; par M. J. Bssio; Lugano, 1839, in-8°. Gazette médicale de Paris; tome 8, n° 9, in-4°. Gazette des Hôpitaux , n° 24—26, in-fol. L'Expérience , journal; n° 139. Gazette des Médecins praticiens; n° 16 et 17. L'Esculape ; journal des Spécialités; n°* 10 et r2. L’Ami des Sourds-Muets ; janv. 1840 ; in-8°. se DRASS EE LE sh 49 in ÿ Wait ds Hoqgift : LR, Pa. are} ge M he: sen pe is Le ARS SAUT où eine Mann SAS POV cédo, eus cho do sy ee SORT ; oh 454 haouf : Li Man ets 240 das. Ys one Marc: | ji: no. site es Ne Fe shot sawiouet M re - su san Fr DANS 4 NUS Fin 0.7 “ra sd ei ss ss » dat nn ee 0e ÿ tt us Li on 1 Aa sie ne oi: e: Marat # 8: a el D a un À Jutroëes QUEUE s “Passe as e: SRE NES DT 4 peer Nes UE té A Lun re COMPTE RENDÜ DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 9 MARS 1840. PRÉSIDENCE DE M. POISSON. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L’ACADÉMIE. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur un théorème d'analyse indéterminée, ou addition aux observations sur une Note de M. Libri insérées dans le dernier Compte rendu; par M. Lieuvirze. « Dans le Compte rendu de la séance du 24 février (p. 312), M. Libri a énoncé un théorème d’après lequel une certaine équation indéterminée doit avoir une infinité de solutions en nombres entiers, toutes les fois que le dernier terme d’une équation algébrique à une seule inconnue dont l'équation indéterminée se déduit, est égal à l'unité prise positivement ou négativement. Je me suis assurétque ce théorème est inexact, et que, dans certains cas, la condition exigée par M. Libri étant remplie, l'équation indéterminée n’a cependant qu'un nombre limité de solutions entières. On s’en convaincra en réduisant au second degré l'équation algébrique citée tout-à l'heure, puis en prenant zéro pour coefficient de son second terme, etun pour son dernier terme : le premier membre de cette équation algé- brique est formé-alors du carré de l’inconnue plus l'unité, et en appliquant le.théorème de M. Libri on arrive à ce résultat inadmissible, qu'il y a une infinité de manières de trouver deux nombres entiers tels que la somme C. R. 1840, 1° Semestre. (T. X, N° 40.) 53 ( 382) de leurs carrés soit égale à l'unité. On trouvera encore le théorème de M. Libri en défaut, si, continuant à considérer une équation algébrique du second degré, on suppose le dernier terme de cette équation égal à l'unité prise positivement, et le coefficient du second terme égal à l'unité prise positivement ou négativement, comme on voudra (*). ».Le théorème: de M. Libri étant inexact, on conéoit que sa démonstra- tion ne doit pas étrerigoureuse. Il est aisé d'indiquer d’une manière précise le vice de cette démonstration. Après avoir prouvé que l'équation indé- terminée dont il s'occupe a toujours une solution, M. Libri élève les deux membres de cette équation à une puissance entière et positive quelconque, ce qui n’en change pas la forme, et'il croit obtenir ‘ainsi une infinité de solutions nouvelles. Mais cela n'arrive pas toujours, car il peut très bien se faire que les solutions auxquelles on est conduit par ce procédé rentrent les unes dans les autres et ne fournissent qu’un nombre limité de solutions véritablement différentes. Non-seulement la circonstance que j'indique ici peut se présenter, mais elle se présente nécessairement dans les exemples que j'ai cités tout-à-l'heure et dans lesquels le théorème de M. Libri est en défaut, bien que la condition exigée par l’auteur-pour-l’exactitude de son énoncé soit remplie; c’est ce qu’il est aisé de vérifier à posteriori, » (*) Ges remarques deviendront encore plus claires en faisant usage des signes de J’al- gèbre. Soient &, 8,...« les racines de l’équation algébrique, à coefficients entiers, (:) st + as TTL. gs + h —o: posons en général Q(a)=x Hay +... + anTiz, puis formous le produit @ (x) @ (8)... (x) = F(x,7, 2). Le théorème que M. Libri prétend démontrer consiste en ce que si le dernier terme À de l’équation (1) est égal à Æ 1, l’équation (2) P(2)p(B)...p(@)= 1 sera, satisfaite par une infinité de systèmes de valeurs des nombres entiers x, y,...2. Or,si l’ou réduit l’équation (r) à l’une des formes suivantes SHi=o, s° Es+i—o, etc, l'équation (2) devient respectivement GHr VE) G-rV ri) = tx, eat, ete; et les équations + y?— 1, 2° xy + ÿ° —= 1 n’ont évidemment qu’un nombre li= mité de solutions entières, ce qui meten défaut le théorème de M. Libri. (383) Réponse de M. Lier. « La remarque de M. Liouville est juste en ce sens que dans les cas qu'il a cités, et dans d’autres qu’on pourrait indiquer, en élevant à une puis- sance entière et positive quelconque les deux membres de l'équation p(a)p(8) ..... pa) = 1, on n'obtient qu'un nombre fini de solutions qui se reproduisent. Mais dans l'emploi de la méthode de Lagrange, il est toujours sous -entendu que les valeurs primitives des inconnues seront de nature à fournir une infinité d’autres valeurs par l’élévation à puissance." Sans cela la formule de Lagrange, et celle même de M. Dirichlet pourraient être également en défaut pour des valeurs données des inconnues. » Au reste, M. Liouville parle à tort du théorème de M. Libri; car dans la Note en question, M. Libri n’a eu pour but que de montrer que lon pouvait satisfaire aux équations traitées par M. Dirichlet, même lors- que les conditions énoncées par ce savant géomètre n'étaient pas rem- plies. La remarque de M. Liouville n’infirme en rien ce résultat. » PHYSIOLOGIE. — Recherches sur la chaleur vitale des animaux à basse température ; par M. Durrocurr. « Les animaux peuvent se diviser en deux grandes sections, en les con- sidérant sous le point de vue du degré d'élévation de leur chaleur vitale : 1° les animaux à haute température, section qui comprend les oiseaux et les mammifères; 2° les animaux à basse température, section qui com- prend les reptiles , les poissons ét tous les animaux invertébrés. La chaleur vitale des animaux à haute température est facile à déterminer, parce qu’elle s'élève ordinairement beaucoup au-dessus de la température du milieu qui les environne; il n’en est pas de même de-la chaleur des animaux à basse température : elle est très difficile à déterminer en raison de sa très faible élévation au-dessus de la température du milieu ambiant, température que l'animal acquiert et à laquelle il ajoute celle qui lui est propre. Je n’ex- poserai pointici toutes les difficultés qu'il faut surmonter pour distinguer parfaitement la faible chaleur propre de l'animal parmi les anomalies pro- duites par la chaleur que lui communique ou que lui enlève sans cesse le milieu environnant, et par la chaleur qu'il reçoit où perd sans cesse par rayonnement. J'expose toutes ces considérations dans mon Mémoire, ainsi 53., ( 384 ) que les raisons qui me font penser que l'emploi de l'appareil thermo-élec- trique est bien préférable à l'emploi du thermomètre pour la détermination exacte de la faible chaleur vitale des animaux à basse température. C’est donc de cet appareil que je me suis servi, et j’ai mis en usage les mêmes procédés d’expérimentation que ceux dont j'ai donné le détail dans mes re- cherches sur la chaleur vitale des végétaux. J'ai eu soin, de même, de sup- primer le refroidissement causé par l'évaporation de la transpiration, en plaçant l’animal, sujet de l’observation, dans de l'air saturé d’eau. Sans cette précaution, je n'aurais pas obtenu toute la chaleur vitale de l’animal, lequel, dans bien des circonstances, se serait même trouvé plus froid que l'air environnant. J’expose ici très succinctement ces observations. » Reptiles. — Différents observateurs ont estimé la chaleur propre de la grenouille (Rana esculenta, Linn.) de { de degré à deux degrés et demi cen- tésimaux au-dessus de la température du milieu environnant. Berthold seul a trouvé que ce reptile observé dans l’air était plus froid que ce milieu, et qu’observé dans l’eau il avait la même température que ce liquide. Il n’a trouvé d'exception à cet égard que lorsqu'il a observé les grenouilles pendant leur accouplement. Alors il leur a trouvé une chaleur propre qui s’est élevée jusqu’à un degré centésimal au-dessus de la température de l'eau dans laquelle elles étaient plongées. Je n’ai point eu occasion d’obser- ver la chaleur propre des grenouilles pendant leur accouplement; je n'ai soumis ces reptiles à l'expérience qu’à l’état d'isolement et hors de la saison de leurs amours. J’enfonçais la soudure de lune des aiguilles de l'appareil thermo-électrique, soit dans l'abdomen, soit dans les muscles de la cuisse. J'ai vu de cette manière qu’à l’air libre la grenouille est plus froide d’envi- ron un degré que l'air qui l’environne, et qu’en la plaçant dans de l'air sa- turé d’eau elle manifeste une chaleur propre de 0,03 à 0,05 de degré cen- tésimal au-dessus de la température du milieu ambiant. J'ai obtenu le même résultat en observant la grenouille plongée dans l’eau. Le froid relatif de la grenouille placée à l’air libre provient donc du refroidissement causé par l’évaporation qui a lieu à sa surface. » Les tétards de la grenouille ne m'ont offert aucune bu: propre ap- préciable. » Le crapaud accoucheur (Bufo obstetricans, Latr.) biere à l'air libre, s’est trouvé plus froid que ce milieu de 3 de degré; placé dans l'air saturé d’eau, je lui ai trouvé une chaleur propre de 0,12 de degré. Son tétard ne m'a offert aucune chaleur propre appréciable. » La chaleur propre du lézard gris (Lacerta agilis, 1.) a été évaluée par (385 ) Czermak de 1°,25 à 8,12. cent. Cette grande différence dans les résultats obtenus doit faire soupçonner qu'ils sont affectés d'erreur. Dans mes ex- périences j'ai trouvé que ce même lézard, placé à l'air libre, était plus froid” que ce milieu ambiant de 0,18 à 0,20 de degré; placé dans l'air saturé d’eau, il manifesta une chaleur propre de 0,21 de degré. » On remarquera , dans ces observations, que plus la chaleur propre des reptiles est faible, plus ils sont aquatiques. Le lézard qui, des trois rep- tiles qui viennent d’être observés, est celui qui a le plus de chaleur pro- pre, habite dans des lieux secs; le crapaud accoucheur habite des trous dans la terre humide, et sa chaleur propre, inférieure à celle du lézard gris, est supérieure à celle de la grenouille qui habite spécialement l’eau. Enfin les tétards , qui habitent exclusivement l’eau, ont une chaleur propre si faible, qu’elle échappe à toute appréciation possible avec nos moyens thermoscopiques. » Poissons. — Yexpose dans mon Mémoire les recherches qui ont été faites par divers observateurs sur la chaleur propre des poissons. Je m’abs- tiens de les reproduire dans cet extrait. Le résultat de ces recherches est d'attribuer assez généralement aux poissons une chaleur propre un peu élevée au-dessus de celle de l’eau dans laquelle ils sont plongés. Cependant des observateurs très recommandables ne leur ont trouvé qu’une tempé- rature pareille à celle de l’eau qui les'environnait. C’est ce qui résulte des expériences de MM. de Humboldt et Provençal, de MM. Prévost et Dumas, et de M. Berthold. Le seul poisson que j'aie soumis à mes expériences est l’ablette (Cyprinus alburnus): j'ai trouvé que ce poisson, plongé dans l’eau, conserva constamment la même température que ce liquide, en sorte qu'il ne manifestait aucune chaleur propre appréciable. » Mollusques et Annélides. — Berthold a expérimenté que l’Æelix po- matia et des limaces avaient une température inférieure à celle de l'air environnant, et que ces mollusques, plongés dans l’eau, avaient la même température que ce liquide. Il obtint les mêmes résultats avec l'Anondonta anatina, avec la sangsue médicinale et avec les lombrics terrestres. Les ex- périences qui me sont propres m'ont démontré que le Limax rufus,\'Helix pomatia et Y Hirudo medicinalis observés à l'air Hbre, sont plus froids que ce milieu environnant, et que placés dans l'air saturé d’eau, ils ne mani- festent aucune chaleur propre. » Crustacés. Tous les observateurs, à l'exception de M. Valentin, s'ac- cordent pour n’attribuer aucune chaleur propre aux crabes et à l’écrevisse commune (Astacus fluviatilis, Fabr.). Tous ces crustacés ne possèdent que la ( 586 ) seule température de l’eau dans laquelle ils vivent. C’est à cé même résul- tat que je suis parvenu dans les expériences que: j'ai faites:sur l’écrevisse. Placé soit : dans L’airlhumide, soit dans l’eau, ce crustacé/ne na offert au- cune chaleur propre. La soudure de l'aiguille était enfoncée dans son ab- domen. On sait que les crustacés respirent par des branchies, comme les poissons; l'absence de chaleur vitale appréciable chez les uns comme chez les-autres, tient probablement à ce mode-de respiration. w:{nsectes.— Les recherches les plus étendues qui aient été faites sur ‘la chaleurvitale des insectes sont celles que M. Newport a publiées en 1837 dans les Transactions philosophiques. Cet observateur s’est'servi de petits thermomètres:dont l’un était appliqué sur Le corps de l’insecte, lequel était ordinairement renfermé dans unefiole de verre, tandis que l’autre thermo- mètre, placé à l'extérieur de la fiole, indiquait la température de l'air envi- ronnant. Une seule fois il a introduit la boule du thermomètre dans le corps d’un hanneton:Mes recherches sur ce même’sujet ont été faites en ‘enfon- çant la soudure de Pune des aiguilles de l'appareil thermo-électrique dans l'abdomen de chaque insecte soumis à l'observation, De cette manière j'ai obtenu la chaleur intérieure exacte de l’insecte. Nobili et Melloni avaient précédemment appliqué l'appareil thermo-multiplicateur à la recherche de la chaleur propre des insectes, mais seulement en mesurant la chaleur rayon- nante qui émane de leur corps.lls n’ont donné ni les noms des insectes qu’ils ont soumis à l’observation, ni une seule des mesures de leur chaleur; ils se sont contentés de dire que l’on peut admettre comme une vérité incontes- table que les insectes possèdent une température:tant soit peu supérieure à celle du milieu ambiant (x). » Selon M. Newport la chaleur vitale des insectes est plus élevée chez les insectes parfaits que chez leurs larves ; elle est plus élevée dans l’état d’exci- tation de l'insecte que dans son état de repos; plus élevée dans l'état de veille que dans l’état de sommeil; elle diminue par l'abstinence d'aliments; elle augmente avec la fréquence des pulsations du vaisseau dorsalet avec l'activité de la respiration. M. Newport pense qu’en augmentant à volonté cette activité respiratoire, les insectes jouissent, par cela même, de la faculté d'augmenter volontairement le degré d’élévation de leur chaleur vitale. » Je n’ai pu répéter toutes les expériences de M. Newport; le mode d’ex- périmentation que j'ai employé mettait nécessairement dans l’état d’exci- tation les insectes que j'observais : ils ‘étaient ou dans l’état d’immo- (1) Annales de Physique et de Chimie, t. XLVIII, p. 207. ( 387 ) bilité forcée, où dans l’état d'agitation, quoique cependant maintenus en place. Je renvoie à mon Mémoire pour l'exposition de mes procédés d’ex- périmentation ; je me borne ici à donner les résultats auxquels je suis par- venu en les comparant à ceux qui sont annoncés par M. Newport. Je réduis ici en degrés centésimaux les degrés dû thermomètre de Fahreinheit dont s’est servi l'observateur anglais, duquel; au reste, je ne cite pointici toutes les expériences, lesquelles sont fort nombreuses. » M. Newport a trouvé au Bombus terrestris une chaleur propre de 0°,55 à 5°,2, suivant qu'il était dans l’état de répos ou dans l’état d’excita- tion. Dans mes expériences la chaleur propre de cet insecte ne s’est pas éle- vée au-dessus d’un quart de degré. J'ai trouvé la même chaleur vitale au Bombus lapidarius, au Bombus hortorum et au Xylocopa violacea (abeille perce-bois). » La larve du hanneton (WMelolontha vulgaris) a offert à M. Newport une chaleur propre de 0°,33 de degré; pour moi, cette chaleur propre n’a point excédé 0°,04 de degré. Le hanneton à l'état d’insecte parfait, ayant la boule du thermomètre enfoncée dans l'abdomen, a présenté à M. New- port une chaleur propre de 1°,55 à 2°,6. Je n’aitrouvé à cet insecte, dans l’état d'immobilité, qu’une chaleur propre de 0,18 de degré. Le hannéton, dans l’état d’agitation, a présenté, à M. Newport une chaleur qui s’est éle- vée jusqu’à 5 degrés au-dessus de celle de l'air environnant; ce même in- secte, dans un état de semblable agitation, ne m'a offert qu'une chaleur propre de:un quart de degré. Lé WMelolonthasolsticialis, d'aprèsmes expé- riences, possède à peu près la même chaleur propre que: le Melolontha vulgaris. » M: Newport a étudié la chaleur propre du Lucanus cervus en plaçant la-boule d’un thermomètresous ses élytres : il a trouvé cette chaleur propre de 0,88 de degré lorsque l’insecterétait dans l’état: de repos, et de 1°,4 lorsqu'il était dans l'état d’agitation. Dans mes expériences ce même insecte asmanifesté, dans l’état d’immobilité forcée, une chaleur propre deio,221de dègré, et cette chaleur s’est élevée jusqu'à un demi-degré chezun autre de cesyinsectes qui était-dans: l'agitation la plus violente: » Dans toutes ces:expériences les insectes que j'observais étaient placés dans: l'airesaturé d’eau; lorsque je lés plaçais-à l'air libre leur chaleur inté- rieure devenait à peine supérieure et quelquefois inférieure: à celle de l'air environnant. »} Voici la chaleur propre que j'ai trouvée chez quelques autres coléop- tères placés dans l'air-saturé d’eau : ( 388 ) Carabus auratus, Fabr............ o,18 de degré; Carabus monilis, Fabr............ 0,18 de degré; Blaps mortisaga, Fabr............ 0,12 de degré; Cetonia aurata, Fabr............. 0,25 de degré; Chirysomela tenebricosa , Fabr...... 0,34 de degré; Scarabæus vernalis, Fabr......... 0,21 de degré. » Selon M. Newport, la chaleur propre du Gryllus viridissimus, L., s'élève jusqu’à 2°,6; dans mes expériences, la chaleur propre de cet insecte ne s’est pas élevée au-dessus de 0,34 de degré. A l'air libre ce méme insecte est plus froid que l'air environnant. » Le Gryllus verrucivorus, L., et le Gryllus campestris m’ont offert une chaleur propre de 0,40 de degré. La chaleur propre du Gryllus grillo- talpa, L. est moindre, car elle ne dépasse pas 0,16 de degré. » Voici la chaleur P'OPÉIQUE j'ai trouvée à quelques lépidoptères, soit à l’état de larve, soit à l’état de nymphe, soit à l’état d’insecte parfait: Sphynx stellarum, L.; larve... ......... s..s...... 0,11 de degré Id. insecte Parent Rem cebe ee 020 Sphynx tiliæ, L., larve prête à se ue . 0,43 Id. à l'état de nymphe depuis un mois.... 0,34 Sphynx atropos, papillon éclos depuis 24 heures. .... . 0,58 » Ce dernier offre la chaleur propre la plus élevée que j'aie observée chez les insectes. » On voit par ces observations que la chaleur propre des animaux à basse. température est généralement bien inférieure à celle qui leur avait été précédemment assignée, car il se trouve que, dans son maximum, elle n’atteint pas trois cinquièmes de degré. » En jetant un coup d'œil général sur les êtres vivants à basse tempéra- ture, tant animaux que végétaux, on voit que leur chaleur vitale est en rapport avec l’activité de leur respiration, et de plus en rapport avec l'état physique de l'air respiré. La chaleur vitale est presque toujours appré- ciable chez les animaux qui respirent l'air élastique ; il n’y a d'exception à cet égard que pour les mollusques gastéropodes, dont les poumons sont fort petits et renouvellent peu l'air qu'ils contiennent. Quant aux animaux qui respirent par des branchies l'air dissous dans l’eau, leur chaleur vitale est si.faible, qu’ellene se manifeste point, même en employant nos moyens ther- moscopiques les plus délicats. Il est permis de penser que cette absence ( 389 ) de chaleur vitale appréciable tient à ce que l’oxigène dissous dans l’eau ; lorsqu'il se fixe dans l'acte de la respiration branchiale, n’abandonne qu'une bien faible quantité de calorique comparativement à celle qu’abandonne l’oxigène gazeux lorsqu'il se fixe dans l’acte de la respiration pulmonaire, ou dans l'acte de la respiration trachéenne qui est propre aux insectes. » Les végétaux aussi respirent l'air élastique par des organes respiratoires très développés, et de plus ce n’est point de l’air atmosphérique qu'ils intro- duisent dans ces organes respiratoires, c’est du gaz oxigène dégagé de leurs parties vertes sous l'influence de la lumière. Leur chaleur vitale doit donc être au moins égale et quelquefois supérieure à celle de certains insectes ou de certains reptiles. C’est aussi ce que j'ai observé, et non sans étonne- ment. N’est-il pas surprenant, en effet, de voir une plante, l’'Euphorbia lathyris, par exemple, posséder une chaleur vitale qui, dans son maxi- mum, est dix fois plus grande que ne l’est celle d’une grenouille, et qui est infiniment plus grande que ne l’est celle des poissons et de tous les autres animaux à respiration branchiale ? La famille des Aroïdes, parmi les végétaux, offre, dans le spadice de ses fleurs, une chaleur vitale d’une élé- vation telle, qu’elle surpasse tout ce que l’on observe à cet égard chez les animaux autres que ceux à sang chaud, en sorte que, sous ce point de vue, ce sont les végétaux qui tiennent le premier rang parmi les êtres vivants à basse température. » Pourquoi les êtres vivants n'offrent-ils que deux conditions d’exis- tence sous le point de vue du degré d’élévation de la chaleur vitale? Pourquoi les uns sont-ils pourvus d’une haute température, tandis que les autres ont une température propre très faible, sans qu'il existe d'êtres vivants qui, dans leur état normal, soient doués d’une tem- pérature propre intermédiaire à ces deux-là ? Je sais que les animaux à sang chaud, dans l’état d’hibernation, offrent une chaleur propre infé- rieure à celle qu'ils possèdent dans l’état normal, et supérieure à celle des animaux à sang froid; mais cela ne constitue pas une condition nor- male d'existence intermédiaire à celle des animaux à sang chaud, dans leur état normal, et à celle des animaux à sang froid. L'animal à sang chaud dont la chaleur propre est abaissée pendant qu’il est dans l’état d’hibernation, ne jouit qu'imparfaitement de la vie, qui finirait bientot si cet état se prolongeait. On peut donc établir, comme loi générale de la nature, que la chaleur propre des êtres vivants, végétaux ou animaux , doit être ou si faible, qu’elle est souvent impossible à apercevoir, Où Si élevée, qu’elle est voisine du degré de chaleur auquel l’existence de la vie, C. R. 1840, 1er Semestre. (T. X, N° 40.) 54 ( 390 ) et spécialement de la vie des animaux, devient impossible. Ce degré de cha- leur constante, qui est incompatible avec l'existence normale et durable de la vie des animaux, paraît être vers le 5o° degré centésimal au-dessus de zéro. Or la chaleur propre des oiseaux s’élève jusqu’au 44° degré. Posséder une chaleur vitale extréme ou presque nulle, telle paraît donc être la loi à laquelle sont soumis tous les êtres vivants. L'existence de cette loi est basée sur le seul fait de sa généralité, car on n’aperçoit point du tout la cause de sa nécessité. Les étres vivants à basse température, pour vivre dans leur état normal, doivent nécessairement emprunter de la chaleur au milieu qui les environne; les étres vivants à haute température, au contraire, pour vivre dans leur état normal, doivent nécessairement perdre de la chaleur en livrant une partie de celle qu’ils produisent au milieu qui les environne. Les premiers doivent ainsi se trouver dans un milieu plus chaud qu'eux, et les seconds dans un milieu dont la chaleur est inférieure à la leur; car aucun animal à haute température ou à sang chaud, ne pour- rait vivre dans un milieu dont la chaleur serait constamment égale à la sienne, et à plus forte raison si elle lui était constamment supérieure. L'influence nuisible qu'il éprouverait de la part de cette chaleur élevée, serait d'autant plus marquée que le milieu environnant serait plus dense. Quant aux animaux à basse température, l’observation apprend qu'ils peuvent supporter, dans certains cas, une chaleur environnante constante bien supérieure à celle que pourraient supporter long-temps des animaux à sang chaud. Ainsi, certains poissons vivent dans des eaux thermales dont la chaleur est élevée jusqu’à 4o degrés centésimaux; on porte même bien plus haut la chaleur de certaines eaux thermales dans lesquelles vivent des poissons, mais il est permis de penser qu'il y a erreur dans l’ob- servation. » j TÉRATOLOGIE. — Sur l'enfant quadrupède , GusTAvE Évrarp, double infé- rieurement, dont les difformités furent provoquées par une blessure de sa mère reçue vers deux mois de gestation (1); par M. GEOFFROY-SAINT- Hirarre. « Cet enfant naquit à Paris, le 4 juillet 1830 (2); il fut recu par M"° Heu, (x) Cest-à-dire deux frères jumeaux soudés inférieurement par les régions ischiati- ques, mais un seul sujet par leur unité, au-dessus de l’ombilic. (2) Rue de Vaugirard, n° 88. ( 397 ) sage-femme. Cet accouchement remplit cette dame d’une si vive admira- tion que, sollicité par elle, j'obtins qu’elle présenterait elle-même cet enfant à l'Académie. Ceci eut lieu le 8 septembre 1830. Un dessin fut joint à la description que j'en donnai : un de mes élèves, alors interne des h6- pitaux, aujourd’hui l’un des plus savants naturalistes et physiologistes de la capitale, fit ce portrait et l’inséra dans les actes de l’Académie, vol. XI, p. 456. » La monstruosité parut offrir un cas secondaire de la puissance des choses dans leurs relations mutuelles. Gustave Évrard, représenté à deux mois de sa naissance, est resté difforme, mais diversement; j'ai mis beau- coup de soin à figurer ses deux conditions tératologiques et à distinguer ce qui dans ces différences appartenait aux efforts de la vie générale des choses. Ces soins m'ont amené à faire faire une représentation de ces deux états, et plus tard à la publier dans un recueil qui füt plus favorable pour mes idées que les Comptes rendus. » L'Académie faisant droit sur mes réclamations, soutenues par le gé- néreux appui de M. Arago, régla que la visite de Gustave Évrard et mon nouveau travail seraient renvoyés à une Commission formée principale- ment de MM. Serres et Magendie. » Nous verrons ce qui en résultera : ce sera, je l'espère, une plus haute révélation de l'esprit des choses. » « M. Sécuier présente deux images photographiques formées sur des plaques préparées au moyen d’un procédé plus simple que celui auquel on a ordinairement recours. » Un seul dérochage, à l’aide d’un peu de tripoli humecté avec de l’eau acidulée, paraît, dit M. Séguier, être tout-à-fait suffisant pour bien dé- graisser les plaques. » L'opération longue du polissage à l'huile est complétement sup- primée, ainsi que la caléfaction des plaques après et avant les lavages à l’eau acidulée. » Cette manière de préparer les plaques n’exige pas plus de deux mi- nutes de temps. » 54. ( 392 ) RAPPORTS. MALACOLOGIE. — Rapport sur un Mémoire intitulé : Observations sur les Mollusques marins, terrestres et fluviatiles des iles Séchelles et des Amirantes; par M. Duro. (Commissaires, MM. Duméril, Milne Edwards, de Blainville rapporteur.) « La science des animaux ne se compose pas seulement de la connais- sance de leur organisation externe et interne, de leur distinction comme espèces, et de leur position dans la série naturelle qu'ils forment, parties que se sont, pour ainsi dire, réservées les zoologistes de profession, parce que pour y parvenir il faut avoir fait des études préalables, et avoir à sa disposition des collections, des livres de descriptions et surtout d'icono- graphie; mais elle demande également la connaissance des mœurs et des habitudes des animaux, choses qui, quoique étant souvent des déduc- tions évidentes de particularités de l’organisation, ne le sont cependant pas d’une manière toujours certaine. En sorte que l'étude sur place des anim aux vivants, de leurs rapports avec le sol, avec le milieu dans lequel ils vivent, avec les autres corps organisés dont ils se nourrissent ou aux- quels ils servent de nourriture, avec ceux de leur espèce pour leur re- production, est d’une importance assez grande pour que, dans l'opinion et le langage vulgaire, cette partie seule semble être la science tout entière. » C’est à ce point essentiel de la science des animaux mollusques ou à leur histoire naturelle que les travaux de M. Dufo viendront apporter un assez bon nombre de faits nouveaux, qui doubleront aisément de valeur quand on fera l’observation que pour les acquérir il a fallu courageuse- ment aller habiter pendant plusieurs années des lieux convenablement choisis à cause de la grande abondance des animaux mollusques ; et comme l’une des circonstances les plus favorables de la pullulation de ces ani- maux en certains lieux est indubitablement l’éloignement des établisse- ments de l’homme, et surtout de l’homme civilisé, on voit tout ce qu'il a fallu de dévouement et même de dépenses pour s’y maintenir pendant un temps assez long. © (393 ) » Dans ce but M. Dufo, entraîné par son goût pour les coquillages plus que par tout autre motif, sans mission autre que le desir d’être utile, est allé se placer dans l'archipel des îles Séchelles et Amirantes, qui offrent un grand nombre de criques et de rochers, de plages sablonneuses et de bas-fonds, et ne se trouvent qu’assez rarement visitées par les navigateurs; dès lors, ayant pris avec lui quelques nègres et des provisions conve- nables, il a pu se livrer, sans crainte d’être interrompu, à des observa- tions longues et répétées sur plusieurs points de l’histoire naturelle des animaux mollusques conchylifères, et entre autres sur les opercules et sur les nuances différentielles par lesquelles passent les coquilles, depuis le jeune âge jusqu’à la caducité. » Le premier point, si long-temps négligé, et tellement que l’on peut dire que son étude a presque commencé de nos jours et dans les travaux de l’un de nous, a acquis une véritable valeur depuis qu'il a été démontré que l’on pouvait s’en servir non-seulement pour la distinction des espèces dont on ne possède que la coquille, mais encore pour la confirmation des coupes génériques véritablement naturelles. M. Dufo a confirmé, en effet, sur un assez grand nombre d'espèces des genres Fuseau, Turbinelle, Murex, Pourpre, Buccin, etc., que cette manière de voir était fondée. Ainsi il a montré par l’opercule du prétendu Buccinum undosum , que c'était une espèce du genre Turbinella, et par celui du Cerithium palustre, qui diffère par sa composition d'éléments circulaires imbriqués, de celui des véritables Cérites, que cette coquille n’appartenait pas à ce genre. Ainsi se trouve confirmé le genre Potamide établi par M. Alexandre Brongniart pour des coquilles fossiles considérées avant lui comme des Cérites, et que la nature fluviatile du terrain dans lequel on les trouve, aussi bien que quelques particularités dans la forme de l’ouverture, avaient porté à sépa- rer.des Cérites, qui sont marines. Et en effet le C. palustre, comme l’in- dique son nom, habite les eaux douces des marais. » La science devra aussi à M. Dufo le fait positif de l'absence d'oper- cule dans le genre Tarière, ce que l’on soupçonnait seulement avant lui. » Le second point sur lequel ont porté plus essentiellement les obser- vations de M. Dufo, est celui des formes successives par lesquelles passent les coquilles, depuis le premier âge de l'animal qui les porte, jusqu’à sa caducité; et c’est encore un point extrêmement important et évidemment en rapport avec le fait de la diminution des lobes du manteau avec l’âge, comme M. Dufo l’a confirmé de nouveau. ( 394 ) » Depuis, en effet, que la géologie, voulant enfin passer à l’état de science, a dù prendre dans les corps organisés dont les débris existent fossiles dans les couches superficielles de la terre, un des éléments les plus puissants pour la résolution de ses problèmes d'identité ou d’ancienneté, et même d’étiologie de ces couches, l'étude des coquilles qui par leur nature chi- mique peuvent donner lieu à la formation de roches étendues, a dû pren- dre et a pris en effet une importance très grande; mais malheureusement depuis que M. de Lamarck, si justement célèbre, a régularisé la conchylio- logie fossile par la distinction et la dénomination des espèces, plusieurs géologues, souvent peu naturalistes, se sont emparés de cette partie de la science; et dès-lors, quelquefois plutôt entraînés par les besoins de la géo. logie qu'éclairés par des connaissances réelles en zoologie, ils ont établi, dénommé comme espèces un grand nombre de coquilles fossiles, sans bien s'être rendu compte des limites de variation dont ces parties d'animaux mollusques sont suceptibles, et, en effet, avant que la malacologie fût elle- méme en état de répondre à ces besoins de la science. L’un de nous, pen- daut le peu d'années qu’il a occupé au Muséum d'histoire naturelle la place de M. de Lamarck, ayant senti combien il était important dé scruter ces limites de variation, avant d’en proclamer les lois, avait commencé à éta- blir des suites de coquilles d’une même espèce, en ayant égard mon- seulement à l’âge, mais encore aux sexes dans les espèces dioïques, ainsi qu'aux localités; mais M. Dufo, guidé par ces tentatives, a été beaucoup plus loin. On remarque en effet, dans la collection de coquilles rappor- tées par cet observateur zélé, des suites d’un assez grand nombre d’es- pèces, dont les nuances montent à plus de cinquante; et ces nuances ne portent pas seulement sur la taille, mais encore sur toutes les particularités différentielles que les coquilles peuvent offrir. En sorte que sous ce rapport, et surtout dans les genres Pourpre, Ricinule, Turbinelle, Murex, Porcelaine, Strombe et Ptérocère, la collection de M. Dufo est d’un grand intérét, puisqu'elle permettra d'apprécier les li- mites de variations dont une espèce de coquille est susceptible, même dans des circonstances climatériques «et autres absolument semblables. Que serait-ce donc, s’il avait pu réunir les variétés que pourrait offrir une même espèce vivant à des distances plus ou moins considé- rables ? » Outre ces deux points importants pour la malacologie, M. Dufo a en- core porté son attention sur plusieurs autres qui ne sont pas non plus (395 ) sans intérêt, puisqu'ils remplissent quelques lacunes dans l’histoire natu- relle des mollusques. » Ainsi la profondeur et la nature des fonds de mer que préférent les différentes espèces de coquillages, ont été soigneusement notées par M. Dufo. Il a remarqué, par exemple, que les bivalves sabulicoles s’enfon- cent avec l’âge ; que certaines espèces de cérites vivent solitaires et d’au- tres en troupes. » Il s’est également occupé de l'espèce de nourriture préférée par chaque espèce, et si sous ce rapport M. Dufo a confirmé en grande partie la division des Trachélipodes zoophages et phytophages de M. de Lamarck, il a pu aussi relever quelques erreurs du savant zoologiste. Ainsi, suivant lui, les Cérites sont exclusivement phytophages, ainsi que les Cônes et les Porcelaines, contradictoirement à ce qu'avait supposé M. de Lamarck. » Enfin, il n’est pas même jusqu’au mode et à la vivacité de la locomotion d’un assez grand nombre d’espêces que M. Dufo n'ait observés. Ainsi les Strombes et les Ptérocères marchent pour ainsi dire par cabrioles succes- sives, et les Cônes sont très peu agiles, au contraire des Porcelaines, ce qu’on pouvait prévoir de la grande différence dans l'étendue de leur disque locomoteur. » Le temps assez long (quatre années) pendant lequel M. Dufo à pu continuer ses observations, lui a même permis de juger la longueur de la vie de quelques espèces par la lenteur de leur développement. C’est sur le Cerithium palustre que porte essentiellement cette présomption. » Enfin parmi les particularités qu'il serait difficile de rattacher aux ca- tégories déjà signalées, nous citerons les suivantes : » Le Casquillon (Buccinum arcularia , V..), dont l’opercule est fine- ment denticulé à sa circonférence, semble vouloir s’en servir pour sa dé- fense, quand on veut le prendre. » Le double pied des Harpes, signalé pour la première fois par M. Quoy, auquel la science doit un si grand nombre de faits nouveaux en malaco- logie et en actinologie, et qui paraît remplacer l’opercule dont ce genre est dépourvu, tombe et se rompt au moindre effort, et semble ainsi un moyen qu’a l’animal d'échapper à la voracité de ses ennemis en leur abandonnant cette partie de son corps. » Dans les Porcelaines ou Cyprées, les lobes du manteau sont dans un ( 396 ) état singulier de trépidation continuelle, qui n’a pas lieu sur ceux de l’O- vule, genre qui semble si voisin des Cyprées. » Les vésicules aérifères du pied des Janthines se vident entièrement quand l'animal est à une certaine profondeur dans la mer. » L’Agathine de Maurice dépose ses œufs en colonne formant une trai- née plus ou moins longue; mais le fait le plus remarquable de ce genre observé par M. Dufo, c’est que les Hélices unidentée et de Studman sont ovovivipares, comme plusieurs espèces de Littorines, la Paludine vivi- pare de nos rivières, les Partules, etc., c'est-à-dire que les œufs éclosent dans la fin de l’oviducte, et que le petit animal sort de sa mère à l’état vivant. » Quelques espèces de Calyptrées sont pourvues d’un support distinct du rocher sur lequel l'animal est posé, tandis que chez les Hipponices vi- vantes , le support fait partie du rocher et est creusé à sa surface. » Enfin, M. Dufo parait s'être assuré de nouveau que certains bivalves byssifères détachent leurs byssus brin à brin, ce que l’on avait déjà soup- conné. » En nous bornant à cette simple énumération des principaux faits re- cueillis par M. Dufo, il nous sera permis d'ajouter que si, parmi le nombre véritablement immense de coquilles rapportées par M. Dufo, il ne s’en trouve que quarante ou cinquante nouvelles, résultat qui, quoique plus facile, est cependant généralement plus apprécié pour nos collections, il nous a fourni sur les espèces que nous connaissions des particularités qui avanceront certainement leur histoire et qu’il était beaucoup plus difficile de se procurer. En effet, pour cela il fallait faire autre chose que de se borner à ramasser, à recueillir ces animaux, et à les mettre immédiatement dans une liqueur conservatrice, comme le font presque exclusivement les voya- geurs passagers; il était nécessaire de passer des jours, des mois, des années entières à observer ces animaux, en notant soigneusement toutes les parti- cularités. Sans doute le travail de M. Dufo n’est pas une œuvre essentielle- ment scientifique, son auteur n’en a pas la prétention; mais ce sont des éléments d’une véritable importance, d’abord en eux-mêmes et ensuite à cause de leur rareté, et qui ne serviront pas peu à enrichir à la fois les ouvrages des naturalistes et les collections de nos Muséums. » Nous croyons donc devoir proposer à l'Académie d’adresser à M. Dufo ses remerciments pour le zèle qu'il a mis à remplir une mission qu'il s’é- tait imposée, en l’invitant à la continuer, si cela se peut, et, dans ce cas, à porter son attention sur les animaux eux-mêmes dans leurs rapports avec ( 397 ) la coquille, sur les différences de sexe, sur les œufs de chaque espèce, points encore fort peu avancés dans l’histoire des animaux mollusques, et qui devront avoir une grande influence sur les progrès ultérieurs de la science. » Les conclusions de ce rapport sont adoptées. PHYSIQUE. — Rapport sur un Mémoire intitulé : Phénomènes de la caléfaction; par M. Bourieny. ( Commissaires, MM. Arago, Pelouze, Robiquet rapporteur. ) « Il n’est personne qui n'ait eu occasion de remarquer le singulier effet qu’éprouve l’eau, lorsqu'on la projette par gouttes sur une plaque métal- lique très chaude; et cependant ce phénomène, pour ainsi dire si banal, n’a encore reçu aucune explication bien satisfaisante. On peut même ajouter que jusqu'à ces derniers temps, il n'avait fixé l'attention que d’un très petit nombre de physiciens. Eller parait être le premier qui s’en soit occupé (1), mais il s'est borné à observer et décrire ce phénomène. Leindenfrost, dans un traité intitulé : De aque communis qualitatibus, imprimé à Duisburg, en 1756, dit avoir vu qu'une goutte d’eau projetée dans une cuillère de fer chauffée jusqu’au rouge-blanc, est long-temps à s’évaporer et qu’elle forme un globule qui tourne sur lui-même ou qui reste immobile et trans- parent, comme une petite sphère de cristal. En 1802 (2) cette expérience fut répétée par Klaproth : il la fit comparativement dans des capsules de fer, de platine et d'argent, et il reconnut qu’au rouge-blanc, la durée de l’éva- poration n'était pas la même dans ces différents métaux. Rumfort, pour tâcher de reconnaître la cause de ce phénomène, exposa l’intérieur d’une cuillère d'argent au-dessus de la flamme d’une bougie pour l’enduire de noir de fumée, puis il y versa une goutte d’eau qui, à la température ordinaire, s’arrondit en globule, ne pouvant mouiller la surface noircie; il put ensuite chauffer la cuillère jusqu’au point de ne plus pouvoir la tenir par son extré- mité, sans que la goutte d’eau füt sensiblement échauffée. Rumfort crut pouvoir conclure de ce résultat que la goutte d’eau réfléchissait la chaleur et l’'empéchait de pénétrer dans son intérieur. On trouve dans un Mémoire lu à l'Académie en 1825 par notre savant confrère, M. Pouillet (3), le récit ES EC (1) Histoire de l’Académie de Berlin, 1946, p. 42. (2) Journal de Physique, 1802, p. 62; et Nicholson, t. IV, p- 202. (3) Annales de Chimie et de Physique, t. XXXNI, p. 5. C.R. 1840, 197 Semsstre. (T. X, N° A0.) 55 ( 398 ) de beaucoup d’expériences entreprises dans le but de reconnaître l’élec- tricité qui se développe dans les actions chimiques, et il rapporte avoir réussi à remplir d’eau jusqu’à moitié un grand creuset de platine maintenu au rouge-blanc, et avoir pu y conserver l’eau pendant un quart d’heure sans qu’elle éprouvât ni mouvement, ni diminution sensible. Cet habile physicien ayant remarqué que de l’eau noircie avec de l’encre ou avec des poussières fines de charbon, s’évaporait au contraire très promptement, a supposé que le phénomène tenait probablement à la facilité avec laquelle le calorique rayonnant qui émane des corps très chauds traverse les diffé- rents milieux; il se pourrait bien en effet, ajoute M. Pouillet, que le calo- rique envoyé par les parois du creuset rouge-blanc, traversät l’eau sans être absorbé et par conséquent sans l’échauffer autant que feraient des rayons moins chauds. » M. Le Chevalier {1) a reconnu depuis, et comme M. Pouillet, qu’en. laissant tomber de l’eau goutte à goutte dans un creuset de platine chauffé au rouge-blanc, on pouvait leremplir entièrement et le conserver long-temps en cet état sans que l’évaporation fût considérable; mais que si on enlevait le creuset du feu, l’eau, dès que le creuset parvenait au-dessous du rouge- brun , entrait tout-à-coup en pleine ébullition et se transformait très rapi- dement en vapeur. M. Le Chevallier a vu de plus qu'après avoir mis de l’eau dans un vase métallique incandescent, et le fermant exactement avec un bouchon du même métal; puis ouvrant après un certain temps, il a vu, dis-je, que la tension de la vapeur n’avait pas augmenté et que par consé- quent la température du liquide n’avait pas monté, quoique pendant ce temps il n’y eût pas eu perte de vapeur. » Perkins avait également remarqué que si, après avoir pratiqué une petite ouverture dans un générateur, on chauffait ce générateur, il se faisait d’abord un petit écoulement de vapeurs qui cessait aussitôt que le vase atteignait la température rouge. » M. Baudrimont entreprit en. 1836 (2) une série d'expériences pour démontrer l’inexactitude des opinions émises avant lui et il a établi que tous les phénomènes observés par M. Le Chevallier pouvaient être expliqués avec la plus grande facilité par l’évaporation du liquide, Selon M. Baudrimont, la quantité de vapeurs produites doit soulever le liquide si elle à été formée assez rapidement pour l'empêcher d’adhérer au vase; ce liquide ne peut. ES (1) Journal de Pharmacie, 1830, t, XVI, p. 666. (2) Annales de Chimie et de Physique, t. LXI, p. 319. ( 399 ) alors s’échauffer que par rayonnement, mais il produit constamment de la vapeur qui lui enlève de la chaleur par le contact, d’où il suit que la température du liquide ne peut s'élever beaucoup, et que son ébullition est tout-à-fait impossible, car pour qu’elle eût lieu il faudrait que le liquide adhérät à la paroi du vase qui le renferme, afin que la vapeur en s’ap- puyant sur elle, püût vaincre la cohésion du liquide plutôt que son adhérence avec le vase. » M. Laurent fit à son tour des expériences qui le conduisirent à des conclusions encore différentes. Il trouva d’abord qu’un volume d’eau se volatilise cinq fois plus vite dans un creuset mouillé et refroidi que dans un creuset rouge. » On admettait généralement que l’eau, dans ces expériences , ne touchait pas les parois du creuset rouge et qu’elle était supportée par une couche de vapeurs, d’où l’on avait conclu que son ébullition était impossible. M. Laurent dit qu’à la vérité l’eau ne touche pas continuellement le creuset, mais il prétend qu’elle oscille comme une bille qu'on laisse tomber sur un plan horizontal. La goutte d’eau, selon M. Laurent, est soumise à un mouvement vibratoire qui varie à chaque instant, et ce mouvement est produit pas la vapeur qui se forme inférieurement, toutes les fois que la goutte d’eau touche le creuset, c’est-à-dire que la goutte d’eau soulevée par la vapeur retombe pour être soulevée de nouveau, et ainsi de suite. » L'auteur du Mémoire dont nous avons à rendre compte regarde comme inadmissibles les explications données jusqu’à présent, et cepen- dant il n’en propose aucune autre; mais il ne présente ce Mémoire que comme le, prélude d’un long travail auquel il continue de se livrer, et 1l est à présumer que lorsqu'il au recueilli un bon nombre d’observations, il cherchera à les mettre en harmonie et qu’il produira ses vues théoriques particulières. Aujourd’hui toute notre tâche se borne à faire mention des ‘principales expériences citées dans cette première partie. » On était généralement persuadé que l’eau ne pouvait offrir le phéno- mène auquel M. Boutigny a donné le nom peu convenable de calé- faction, qu'à une température très élevée, et cependant il se produit d'une manière bien manifeste dans un petit creuset en plomb. Or on sait que ce métal entre en fusion à 260°. Il faut donc en conclure avec M. Boutigny que l’eau peut se caléfier un peu au-dessous de ce degré; mais à partir de cette température, la caléfaction, je me sers toujours de l'expression de l’auteur, continue à se produire avec plus ou moins d’in- tensité. M. Boutigny émet l'opinion que ce phénomène pourrait bien 55.. ( 400 ) jouer une rôle important dans l'explosion des machines à vapeur, et il se propose d’en faire l’objet d’une étude spéciale. » L'auteur a beaucoup varié ce genre d’expériences et il a soumis suc- cessivement à la caléfaction , Valcool à différents degrés de concentration, l'éther, l’essence de térébenthine et de citron, des solutions alcalines ou salines, des acides, etc. Déjà M. Pouillet avait étudié les effets de cette in- fluence instantanée de la chaleur, sur des solutions aqueuses de baryte, de strontiane, de potasse ou de soude, et il arriva à ce résultat bien re- marquable, que pendant toute la durée de l'expérience, le corps qui se vola- tilise et celui qui reste se constituent dans des états différents d'électricité. » M. Boutigny indique dans son Mémoire les observations qu'il a pu faire sur tous les corps qu'il a soumis à ce genre d'épreuves, et nous ne pourrions les reproduire ici en détail; mais il en est quelques-unes que nous demanderons la permission de citer, parce qu’elles nous ont paru of- frir un grand intérêt. L'Académie les jugera sans doute dignes de son at- tention. L'une d'elles est relative à l’éther. M. Boutigny a vu que ce liquide distillé goutte à goutte dans un creuset de platine presque rouge, se caléfie aussi bien que l’eau, c’est-à-dire que sa masse s’arrondit sans qu'aucun signe d’ébullition se manifeste, puis il s’agite rapidement et semble ne pas mouiller le creuset. Cependant sa quantité va toujours en diminuant, mais avec beaucoup moins de promptitude que sile vase eût été froid. Pendant cette lente vaporisation il se dégage une vapeur des plus pénétrantes, qui n’a plus rien de commun avec celle de l'éther. M. Boutigny l’avait attribuée d’abord à de l'acide formique; mais il est plus disposé maintenant à croire que c’est de l’aldéhyde, et en effet il y a une grande analogie d’odeur. Nous avons cherché à acquérir quelques Értitudes à cet égard, en répé- tant cette curieuse expérience dans un appareil clos; mais nous n’avons obtenu aucun succès. Le produit recueilli n’était que de l’'éther devenu un peu empyreumatique. L'auteur pense que le concours de l'air ést indis- pensable à la production de cette vapeur irritante. En opérant dans les circonstances indiquées par M. Boutigny, nous avons fait une remarque assez intéressante : nous avions plongé dans l’intérieur du creuset une bande de papier de tournesol pour reconnaître si cette vapeur était acide, et nous vimes que tandis que la portion plongée conservait sa couleur et demeurait intacte, celle qui se trouvait dans le plan de l’orifice, roussis- sait. La température était donc plus élevée dans cette partie, et il est bien à présumer qu’il s’opère là une combustion lente, analogue à celle qui se produit dans les belles expériences de Dobæreiner, et l'étude plus appro- ( 4or ) fondie de ce curieux résultat viendra sans doute jeter un grand jour sur certains phénomènes d’inflammations spontanées, dont nous ne pou- vions nous rendre compte. » Une autre expérience de M. Boutigny, bien plus remarquable encore, est celle de l'acide sulfureux anhydre. On connaît l’excessive volatilité de cét acide, et l’on sait qu’il ne peut être conservé liquide que dans des vases hermétiquement scellés, et qu'il entre en ébullition pour reprendre l’état gazeux, aussitôt qu'on lui donneissue. Néanmoins M. Boutigny a eu l’heu- reuse idée d’en tenter la caléfaction, et il a vu que si l’on en projette quel- ques gouttes dans une petite capsule de platine chauffée presque au rouge, cet acide éprouve les mêmes phénomènes que les autres liquides. IL s’agite fortement d’abord, s’arrondit ensuite, acquiert de l’immobilité, s’opalise , et semble même se cristalliser. Si à l’aide d’une petite pince on saisit la capsule et qu'on projette immédiatement le petit sphéroïde dans la main, on éprouve la sensation du froid. M. Boutigny avait pensé d’abord que l’a- cide sulfureux absorbait, pendant l'espèce de stabilité qu'il subit, ’oxigène de l'air, et qu'il passait à l’état d’acide sulfurique; mais cette idée n’ayant pu être justifiée par les résultats, il a supposé ensuite que l'acide sulfureux subissait un assez grand abaissement de température pour se solidifier. Toutefois, comme il était à notre connaissance que M. Bussy n’avait pu par- venir à obtenir cette congélation qu'a l’aide du prodigieux refroidissement qu’on produit avec de l’acide carbonique neigeux mouillé d’éther, il nous devenait impossible d’admettre qu’un pareil abaissement de température püt avoir lieu dans des circonstances aussi défavorables, Il devenait cepen- dant manifeste qu'il y avait refroidissement; mais tout ce qu’on pouvait raisonnablement admettre, c'était que la vaporisation, beaucoup moindre que dans les circonstances ordinaires, produisait encore assez de froid pour congeler, non plus l'acide sulfureux lui-même, mais bien une portion de l'humidité de l’air environnant et déterminer l’hydratation de l'acide. En effet, si par un mouvement rapide on projette le petit globule solide, dans un tube et qu’on bouche immédiatement, on voit le globule disparaître, mais non sans reste. On remarque à la place qu'il occupait une rosée bien apparente, et qui persiste alors même qu’on débouche le tube. Au surplus, que la cause de la solidification soit celle que nous venons d'indiquer ou toute autre , le phénomène n’en est pas moins curieux, et il mérite, à notre avis, une attention bien sérieuse. Il y a là sans’ doute un beau sujet de re- cherches , mais il paraîtra juste d’en laisser les prémices à celui qui depuis long-temps y consacre ses veilles. (402) » Nous avons donc l'honneur de proposer à l'Académie de faire connaître à l'auteur tout l'intérêt qu’elle prend à cette première partie de son travail, et nous la prions de l’engager à poursuivre des recherches qui promettent d'importants résultats. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Rapport sur le télegraphe de M. Recnaurr. (Commissaires, MM. Gambey, Séguier, Savary rapporteur.) « M. Regnault, ancien employé de l’administration des télégraphes , a imaginé depuis long-temps quelques modifications aux télégraphes actuel- lement en usage. Il vient de soumettre à l’Académie un modèle construit d’après ses idées. Son but est de rendre à la fois plus simple et plus rapide la manœuvre des signaux. » On sait que le télégraphe ordinaire se compose de trois pièces mobiles et que toutes les combinaisons de signes que l’on peut obtenir avec ce système forment deux séries distinctes, suivant que la pièce principale, celle du milieu, est horizontale ou verticale. » M. Rosnault a proposé depuis long-temps de se borner à la série de signaux relative à la position horizontale, en l’accompagnant de l'emploi d’une mire pertienlifre indépendante du télégraphe. M. Regnault se sert de cette mire, à laquelle il donne deux positions distinctes, pour entrer, comme avec deux clés différentes, dans la série de signes qui se trouve ainsi doublée. On pourrait aussi facilement, et d’une manière analogue, la multiplier encore. Postérieurement à M. Regnault la même idée a été mise en pratique. » En réduisant d'un côté le mécanisme du télégraphe principal, M. Re- gnault a pu d’une autre part lui ajouter de nouvelles combinaisons. Le grand bras du milieu restant horizontal, M. Regnault le termine par deux appendices à chaque extrémité. Ces dues. pièces ont des mouvements indépendants. On a en quelquessorte ainsi deux télégraphes ordinaires su- perposés l’un à l’autre, indépendants l’un de l’autre. Le mécanisme est assez simple pour quece double télégraphe puisse êtremanœuvré aussi fa- cilement que le télégraphe ordinaire. Chaque position donnée à l'instru - ment transmettra donc deux signaux au lieu d’un seul. » Votre Commission est d’avis que la nouvelle machine , en la restrei- gnant aux signaux qui n'offriront pas d'incertitude par le fait de leur: LA ( 405 ) simultanéité, offrirait des avantages sous le rapport de la célérité des com- munications. » Ces conclusions sont adoptées. MÉMOIRES LUS. MÉCANIQUE CÉLESTE. — Vote sur les inégalités séculaires des éléments des orbites planétaires ; par M. Brer, professeur d’Astronomie au Collége de France. (Commissaires, MM. Lacroix, Poinsot, Liouville.) « Dans la deuxième édition de la Mécanique analytique, Lagrange a employé sa méthode de la variation des constantes arbitraires à la re- cherche des inégalités séculaires des éléments des orbites, et en particulier des excentricités, des périhélies, des inclinaisons et des nœuds, pour un nombre quelconque de planètes agissant l’une sur l’autre , selon la loi de Newton. Cette méthode devait nécessairement reproduire les équations qu'il avait formées en 1774 pour les nœuds et les inclinaisons, ainsi que celles que Laplace trouva plus tard pour les excentricités et les lieux des péribélies. Mais, dans ses dernières recherches, Lagrange donne à ces théories une forme plus régulière, qui offre plusieurs relations nouvelles entre les excentricités et les situations des périhélies, les nœuds et les in- clinaisons des orbites, Ainsi, par exemple, il établit que les vitesses sécu- laires des périhélies étant ajoutées entre elles, après avoir été multipliées respectivement par le carré de l'excentricité, par la masse et la racine carrée de l’axe de l’ellipse, forment une somme constante. Cette constante remar- quable est d’ailleurs aussi l'expression d’une fonction assez simple des excentricités variables et des angles que comprennent entre eux les grands axes (Mécan. analyt., tome Il, page 148). En examinant la composition analytique de-cette fonction, je me suis assuré que, dans le système so- lire, elle a une valeur positive. Mais d’ailleurs on peut reconnaître, en vertu d’un théorème dû à Laplace, que la somme des coefficients variables donnés aux vitesses, dans la somme précédente, est constante; cette con- sidération amène une conséquence intéressante pour les mouvements sé- culaires des périhélies : si, à toute époque, l’on multiplie la vitesse du périhélie par le carré de l'excentricité, par la masse et la racine carrée de l'axe, et que l’on forme la somme de tous les produits semblables relatifs aux autres planètes; en divisant cette somme par celle des coefficients donnés aux vitesses des périhélies, le quotient sera une moyenne particu- ( 404 ) lière entre ces vitesses ; cette vitesse moyenne sera invariable et toujours positive. Cette dernière condition du signe de la vitesse moyenne indique que, dans les déplacements séculaires des périhélies, il existe une sorte de prépondérance du sens des mouvements directs sur les mouvernents ré- trogrades. » Les formules pour les nœuds et les inclinaisons des orbites sont analogues à celles des périhélies et des excentricités; mais Lagrange ne les a pas aussi complétement développées, et il n’a pas expressément formé la combinaison des vitesses séculaires des nœuds sur un plan fixe : elle l'a été par M. de Pontécoulant, dans le premier volume de son ou- vrage sur la Théorie analytique du système du Monde. Cette équation, combinée avec une autre relation due à Laplace, fournit un théorème analogue au précédent , et qui concerne les vitesses angulaires des nœuds des orbites sur un plan fixe, peu incliné à toutes les orbites que l’on con- sidère : si à une époque quelconque on calcule le produit de la vitesse du nœud par le carré de l’inclinaison, par la masse et la racine carrée du grand axe , et que l’on ajoute tous les produits semblables donnés par les autres planètes; cette somme de produits étant divisée par la somme des coefficients positifs assignés aux vitesses, formera un quotient cons- tant et de valeur négative. Ce sera d’ailleurs évidemment une moyenne entre les vitesses des nœuds des diverses orbites, et l’on voit, dans cette moyenne, se manifester la prépondérance du sens rétrograde des mouve- ments des nœuds, sur le sens direct, dans la partie séculaire de leurs vi- tesses angulaires. » Ces résultats supposent que l’on borne l’approximation à la première dimension des forces perturbatrices, et que les puissances supérieures des inclinaisons, comme des excentricités, soient négligées : à ce degré d'approximation on peut calculer séparément les mouvements du nœud et du périhélie de chaque orbite, par les méthodes que j'ai rappelées ci- dessus; mais il n’en résulte aucun énoncé général applicable au sens direct ou rétrograde de ces deux espèces de mouvements. Les proposi- tions précédentes établissent qu’à aucune époque toutes les vitesses sécu- laires des nœuds ne seront directes, et que dans aucun temps toutes celles des périhélies ne seront rétrogrades. » Laplace a déduit du principe des aires la considération du plan in- variable qui reçoit le maximum des aires projetées. J'ai donné il y a long- temps (Journal de l'École Polytechnique, tome X) Yexpression de ce maximum, en n’y faisant entrer, pour le système solaire, que les dimen- ( 405 ) sions des ellipses planétaires et les inclinaisons mutuelles de leurs orbites, en écartant tout plan de comparaison étranger aux orbites elles-mêmes. Déjà M. Poisson avait formé une semblable valeur, pour deux orbites seu- lement, qui suffisait à l’objet qu’il avait en vue. Une transformation al- gébrique du carré de l'aire principale conduit à cette autre expression: l’on formera le carré de la somme des masses des planètes respectivement multipliées par l'aire entière de l'ellipse qu’elle décrit autour du Soleil, et par son moyen mouvement; de ce carré on retranchera la somme de tous les produits deux à deux des masses, de leurs moyens mouvements, des deux surfaces elliptiques correspondantes, et du carré du double du sinus de la moitié de l’inclinaison des deux orbites : cette différence sera le carré de l’aire principale multipliée par le rapport de la circonférence au diamètre, c’est-à-dire qu’elle sera à toute époque une quantité invariable. » Cette relation entre les inclinaisons et d’autres éléments des orbites, suppose l’approximation arrêtée à la première dimension des forces per- turbatrices : toutefois une simple modification opérée sur chaque masse dans l'équation, permettrait de l’étendre au second ordre des forces perturbatrices : c’est ce dont on s’assure à l’aide des résultats établis par M. Poisson, dans son premier Mémoire sur les inégalités séculaires (Jour- nal de l'École Polytechnique, tome VIT, 1808). A cet ordre d’approxi- mation l’on rejette toutes les inégalités périodiques qui dépendent des longitudes moyerines et de la configuration des planètes. » En négligeant de plus les termes qui sont de l’ordre des quatrièmes dimensions des excentricités et des inclinaisons des orbites, le théorème se simplifie considérablement, et l'équation ne renferme plus de variables que les inclinaisons mutuelles des orbites. En woici l'énoncé : la somme des produits deux à deux des masses des plantes multipliées par les ra- cines carrées des axes et par le carré de l’inclinaison mutuelle des orbites correspondantes, est une grandeur constante. malgré les variations indi- viduelles qu'éprouvent dans la suite des siècles ces inclinajsons. Nous ré- pétons ici que ce théorème n’est applicable qu'aux variations séculaires des éléments. On pourrait le déduire de quelques combinaisons des équa- tions connues relatives à ces variations, mais nous préférons la méthode que nous venons d'indiquer, parce qu’elle rend plus manifeste le degré d’approximation que comporte le théorème. Dans le système solaire, les orbites des planètes Céres, Junon, Vesta et Mercure ne peuvent pas être considérées comme peu inclinées soit entre elles, soit aux autres orbites; les excentricités de Pallas, de Vesta et de Mercure ne sont pas de très C. A, 1840, 197 Semestre. ('L'.X , N° 40.) 56 ( 406 ) petites fractions, et, pour ces motifs, des résultats qui conviennent aux autres planètes ne leur sont pas applicables ou ne le deviennent qu'avec de notables restrictions. et modifications; néanmoins toutes les données astronomiques autorisant à admettre que leurs masses sont d’une extrême infériorité à l'égard des autres pianètes, les termes qu’elles fourniraient dans les équations dont nous nous occupons, ne troubleraient pas l'égalité d’une manière sensible, Il est présumable qu'il en est ainsi des comètes dont les masses sont encore ignorées, et dont nous faisons entièrement abs- traction. » On ne doit pas confondre la proposition que nous venons d’énoncer avec une équation formée par Lagrange, et où entrent aussi les inclinai- sons mutuelles de toutes les orbites prises deux à deux ( Mécanique ana- lrtique, t. I, p. 150); elles s'accordent entre elles pour établir que si l’on ne considère que l’action de deux planètes autour du Soleil, linchi- naison des orbites demeure constante, lorsque l’on n’a égard qu'aux varia- tions séculaires, et en s’arrêtant d’ailleurs au degré d’approximation que nous avons fixé ci-dessus. » Lorsque l’on considère trois orbites, ces deux équations distinctes entre les inclinaisons mutuelles ne laissent plus qu'une seule quantité à déterminer en fonction du temps, pour connaître à toute époque la dispo- sition des nœuds; dans ce cas, on peut faire dépendre cette détermina- tion de celle de la surface du triangle sphérique formé par les pôles des trois orbites, et dont les côtés sont leurs inclinaisons mutuelles. C’est ce que l’on déduit assez facilement des équations données pour ce problème par Lagrange, ou bien encore des formules élégantes récemment publiées par M. Liouville, tome IV de son Journal de Mathématiques.» HYGIÈNE PUBLIQUE. — /nfluence des habitations sur la mortalité moyenne des populations, démontrée par des recherches statistiques; par M. Pexir, de Maurienne. - (Commissaires, MM. Magendie, Serres, Double, d’Arcet.) MÉDECINE. — Traité de la pression de l'atmosphère sous les rapports physiologique, médical et thérapeutique ; par M. Gonvrer. (Commissaires, MM. Biot, Savart, Breschet.) ( 407 ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Appareil pour le séchage rapide des étoffes. M. PEnzozpr, qui avait présenté à la séance du 3 décembre 1838 une Note sur cet appareil (voyez Compte rendu, t. VII, p. 972), en adresse aujourd’hui une description plus détaillée accompagnée d’une figure. Il fait remar- quer que le nouveau dispositif est exempt de certains inconvénients que l'expérience avait fait reconnaître dans le premier, et qu'il n’exige plus, par exemple, pour fonctionner avec facilité, l’égale répartition de la charge. (Commissaires, MM. Arago, Poncelet, Gambey, Séguier.) CHIRURGIE. — {nstruments destinés à l'extraction des fragments de sonde et autres corps longs et minces tombés dans la vessie; présentés par M. Leroy »’Érioices. « À l’aide de ces instruments, dit M. Leroy d’Étiolles, j'ai extrait, sans incision, différents corps de forme allongée, tels que des fragments de sonde, des épingles, etc., qui étaient tombés dans la vessie où ils seraient devenus les noyaux de calculs et auraient nécessité l’opération de la taille. » Le jeu de ces instruments, ajoute l’auteur, est facile à comprendre, et l’on voit comment, en raison de la forme des mors, l’épingle ou la tige métallique saisie en travers est forcée de tourner sur elle-même pour s’in- cliner dans la direction de l'instrument qui l’entraine, direction qui est aussi celle du canal par lequel elle doit sortir. » (Commissaires, MM. Larrey, Roux. ) M. Vazrar adresse un troisième Supplément à son Mémoire sur un appa- reil de sauvetage pour les mineurs blessés. Ce Supplément a pour objet, comme le précédent, de prouver que l’ap- pareil a été employé avec succès. ’ (Renvoi à la Commission du prix concernant les arts insalubres. ) M. Jacquer prie l’Académie de vouloir bien faire rendre compte d’un système de cadrans solaires qu'il présente. (Commissaires, MM. Bouvard, Puissant, Savary.) 56... ( 408 ) CORRESPONDANCE. ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE COMPARÉES. — Sur l'existence d’un systéme ner- veux chez les Salpa, sur le système circulatoire de ces animaux et sur la manière dont s'exécute la circulation dans le Beroe ovatus. — Extrait ‘d’une Lettre de M. Mie Enwarns à M. Flourens. « Depuis les recherches que j'ai faites sur la circulation des Pyrosomes, j'ai eu l’occasion d'étudier la même fonction chez les Salpa, et je me suis assuré que la description que les auteurs en ont donnée est loin d’être exacte; j'ai constaté aussi l'existence d’un système nerveux chez ces animaux, fait qui avait échappé à M. Savigny, et qui, je crois, n'avait été signalé par aucun autre anatomiste. Mais le phénomène qui m'a le plus intéressé est le mouvement des liquides nourriciers chez le Beroe ovatus. Il existe chez ce médusaire un double système de vaisseaux très développés, de façon que la circulation peut s’y faire d’une manière complète; dans certaines circonstances même le courant qui les traverse est très rapide, mais il n’y a rien qui puisse être comparé à un cœur, et le mouvement circulatoire est déterminé par des cils vibratiles qui garnissent la face interne des vaisseaux situés à l’une des extrémités du système. C’est, comme vous le voyez, un mode de circulation dont on n’avait pas encore d'exemple, et si vous pensez que ce fait puisse intéresser l’Académie, je vous prierai d’en dire un mot, ne füt-ce que pour me rappeler au souve- nir de mes confrères. Du reste, lors de mon retour à Paris, je leur présen- terai les dessins qui représentent cet appareil vasculaire; et j'espère aussi pouvoir leur montrer par d’autres travaux que, tout en étant absent de mon poste, je ne néglige pas mes devoirs d’Académicien. » CHIMIE. — M. Dumas demande que la lettre suivante, qui lui avait été com- muniquée par le bureau, soit imprimée intégralement. Il se réserve de ré- pondre aux réclamations qu’elle renferme; mais pour le moment, il insiste pour qu’elle soit insérée dans les Comptes rendus. Il espère que l’Académie comprendra la nécessité de mettre sous les yeux du public, dans l'intérêt de la vérité, toutes les pièces relatives à la grande discussion qui préoccupe les chimistes. ( 409 ) Réclamation de priorité relativement à la théorie des substitutions , et à: celle des types ou radicaux dérivés. — Lettre de M. A. Lauren. « Dans la séance du 3 février, M. Dumas a lu un Mémoire sur ce sujet : je réclame, et avec la conviction la plus profonde, comme m’appartenant, et n’appartenant qu’à moi seul, la plupart des idées qui y sont dévelop- pées. Depuis cinq ans j'ai présenté à l'Académie divers Mémoires dans les- quels je me suis efforcé de les faire triompher. Pendant ce temps, elles ont été vivement critiquées, dans le sein de l'Académie, par MM. Berzélius, Liebig et par M. Dumas lui-méme, qui les ont regardées comme bizarres, monstrueuses et exagérées : on a même contesté l'exactitude de mes ana- lyses qui les appuyaient le plus fortement. » Par toutes ces raisons, j'espère que l’Académie daignera donner à la défense une publicité égale à celle qui a été donnée à la critique. » Deux idées paraissent, au premier aperçu, identiques dans ma théorie et dans celle de M. Dumas; de là l'erreur dans laquelle sont plusieurs per- sonnes qui pensent que j'ai emprunté une partie de ma théorie à M. Dumas, puisque cet illustre académicien a publié la sienne avant que j'aie fait pa- raître la mienne. » Un seul coup d’œil fera voir qu’elles sont en opposition. » Voici la théorie de M. Dumas : « 1°. Toutes les fois que l’on soumet un composé à l’action du chlore, de l’oxigène, etc., chaque équivalent d'hydrogène enlevé est remplacé » par son équivalent de chlore, d’oxigène, etc. ; » 2°, Si le composé renferme de l’eau, l'hydrogène de celle-ci disparaït » sans remplacement, et à partir de ce point chaque atome d’hydrogène » enlevé est substitué. » ; » Voilà tout; il n’y a rien de plus. Comme on le voit, il n’y est nulle- ment question ni de la place que doit occuper le chlore ou l’oxigène dans la nouvelle combinaison, ni du rôle que ces corps doivent jouer, ni de la formule rationnelle que doit avoir le nouveau composé, ni de ses rapports de forme ou de propriétés avec celui qui lui a donné naissance, ni de la conservation de ce que M. Dumas appelle éypes chimiques et mécaniques, ni de nomenclature, etc., etc. » J'ai été un des premiers à combattre la théorie de M. Dumas. Sa se- conde règle est tombée, et je pense que son auteur ne la soutient plus maintenant. Reste donc la première; eh bien! il arrive aussi souvent (comme en chimie minérale) que les substitutions se font par équivalents égaux que par équivalents inégaux. Je l'ai prouvé dans une foule de cas. Il est inutile de » C2 (ro) les répéter ; je dirai seulement que toutes les réactions de la naphtaline sont contraires à cette règle. On a contesté l'exactitude de mes résultats. Je viens de me livrer à une nouvelle étude sur ce sujet; j'ai trouvé plusieurs nou- velles combinaisons, et j'ai vérifié l'exactitude de mes premières recherches. » La première conséquence à tirer de ma critique, c’est que mes idées ne sont pas empruntées à M. Dumas, car elles sont directement contraires aux siennes. Jai essayé de donner une règle qui permet de prévoir ou d'expliquer pourquoi les substitutions se font tantôt par équivalents égaux, tantôt par équivalents inégaux; j'en ai en même temps indiqué la cause et la nécessité (la persistance des radicaux ou de ce que M. Dumas appelle maintenant des types). Ces règles sont-elles bonnes ou mauvaises? peu importe, la question n’est pas là; mais seulement de savoir si elles sont de moi. » Pour la seconde fois, M. Dumas donne comme venant de lui, ou comme étant une conséquence de sa théorie, le principe suivant: « En chimie OrEnIqUe ls il existe certains types chimiques qui se con- » servent alors même qu’à la place de l’hydrogène qu’ils renferment on » vient à introduire dans le composé un corps entièrement différent, comme le chlore, l’oxigène..….. » » Il est absolument impossible de trouver dans tous les travaux de M. Dumas le plus léger aperçu ayant du rapport avec cette idée-là. C'est moi qui le premier, il y a cinq ans, l'ai mise en avant; cest moi seul qui pendant tout ce temps l'ai soutenue sans autre approbation que celle de M. Thénard. » Mais, dira-t-on, cette conséquence pouvait se tirer de la théorie des substitutions. » Ma réponse est précise : » 1°. En tous cas, M. Dumas ne l’a vue que cinq ans après moi; » 2°. M. Dumas a été le premier à la combattre; » 3°. Presque tous les faits que M. Dumas a cités à l'appui de sa théorie sont en opposition manifeste avec ce principe; » 4°. La théorie des substitutions (citée plus haut) n'étant pas exacte, on ne peut en conclure que si le principe précédent est vrai, il soit la con- séquence d’un principe faux ; » 5°. En supposant la théorie des substitutions exacte, le principe pré- cédent n’en est pas une conséquence. En voici les preuves: j'en pourrais citer cent. » En traitant la naphtaline C#H!% par le brome, on obtient le com- posé C#H° + Br, ce qui est conforme à la théorie des substitutions: » (4) Peut-on tirer de cette théorie cette conséquence, que les atomes sont dis- posés, dans le nouveau corps, ainsi : CH! —Æ Brt ou C'°H° + HBr ou C{°H'° + Br + H°Br2 ou C'° + HBr + H: ou C°H8 + HéBri ou C:°H6 + CHR: ou C°Brt + H'? ou cent autres permutations semblables. ou C°H$ + Br° ou C'°H? + Br Non certainement ! » Si l’on trouvait qu’en traitant ce composé C#H'*?Br4 par la potasse, on obtient le nouveau corps C#H°, ou bien qu'il n’est pas attaqué par la potasse, ou bien qu’il est formé d’un bromacide et d’une hydrobase, cela serait-il contraire ou favorable à la théorie des substitutions? Ni l'un ni l’autre ; car il n’est nullement fait mention dans cette théorie de la for- mule rationnelle du nouveau corps, de ses propriétés, de sa: constitution mécanique. Cette théorie est une loi empirique, rien de plus; c'est M. Dumas qui l’a dit. » J'ai avancé que les faits cités par M. Dumas sont contraires au prin- cipe qu’il donne comme nouveau et comme étant de lui. Voici mes preuves; je cite les paroles de M. Dumas ( Traité de Chimie, tome V): « L'alcool CH + H#O*, soumis à une action oxidante, perd Hf ( de » l'hydrogène bicarboné) et gagne O*.Il en résulte de l'acide acétique hy- » draté qui se représente par C*H°O* + H°0. » » Où est la conservation du type chimique C°H° ou de celui de l’alcool ? Le type de l'acide acétique , d’après la formule de M. Dumas, ne peut être que C*H° différent de CH®, ou C#(H°O)'* + H*O différent de Cf H® ou de l'alcool. Si M. Dumas eût alors admis les éypes (1), il aurait représenté ainsi l'alcool et l'acide acétique : Alcool....... C'H8 + HiO? p Acide. ....,.. C8 (H4O:ÿ + H:0° É fe alors, quelle que fût du reste la vraie formule de l'alcool, on serait forcé de regarder M. Dumas comme l’auteur du principe en question. » Je cite : « Le sucre dont la formule. est C£O0#+ CH HO, se convertit » (d’après la loi des substitutions) en acide oxalique, en changeant H° » contre Of et en perdant H° de l’eau sans substitutions; on a 3 atomes » d'acide oxalique C'08. » (1) Où: est l’analogie de propriété entre ces deux corps? (#2) » Eh bien! si M. Dumas eût alors admis les éypes, il aurait représenté ces deux corps ainsi : Sucre...... . C04 + CH + H:0 Acide....... C4 Of + CEOf + O. » L'alcool par voie de substitution donne de l’éther acétique : » Alcool. CH + H{0* » Éther.. CH + H°0 + CHSO* ; formules de M. Dumas. » Certes, le type alcool n’est pas conservé (le type chimique). « L'éther acétique donne. du chloral C°H° O:CIF, en changeant H° » contre CI. » » M. Dumas ne le formule pas autrement. » Je sais que ces deux derniers faits sont inexacts ; mais cela ne fait rien à la question, qui est bien celle-ci : M. Dumas a-t-il découvert la perma- nence des types, ou bien est-elle une conséquence de sa théorie? » Or, cinq ans avant que M. Dumas se fût aperçu de cette conséquence, j'avais dit : si l’éther acétique a pour formule CSH$O$ + GH$ + H°0, le chloral doit être représenté ainsi : C'H°CHO%+ ŒCÉ + H°0. Plus tard, on annonce que c’est non l’éther, maïs l’aldéhyde , qui donne du chloral ; on dit de plus que l’aldéhyde a pour formule CH6 O + H'0; alors j'ajoute que le,chloral.doit être &CFO + H°0. » Que répondre à de pareils faits ? Ce que j'ai dit du chloral, je l'ai dit de deux cents autres combinaisons. k » M. Dumas n’a donc rien à réclamer dans l’idée des types, si ce n’est d’a- voir mis ce mot à la place de radical fondamental , radical dérivé ; d’avoir combattu le premier cette idée, et d’avoir nié l’exactitude de quelques-unes de mes analyses qui les appuient. En effet, lorsque M. Felouze vous fit la communication (il ya deux ans) d’une lettre de M. Berzélius, dans la- quelle ce célèbre chimiste critiquait ma manière de voir sur deux corps que j'avais découverts, l'hydro-chlorate de chloréthérise et le produit de l'action du chlore sur l’acétate de méthylène, les raisons de M. Berzé- hus ayant paru plausibles (sur ces deux corps), M. Dumas se contenta de dire que mes analyses était inexactes : or, M. Regnault vient de prou- (418 ) ver l'exactitude de l’une d’elles; quant à l’autre, je persiste à dire que mon analyse est bonne: je n’ai pas d’autre réponse à faire. :» Passons à un autre ordre de faits: » J'ai avancé que le chlore , le brome, etc. , joueraient en quelque sorte, dans certains cas, le rôle de l'hydrogène qu’ils remplacent, comme dans cet exemple: C*H$CI5, qui provient de C*#H'*. J'ai avancé et prouvé que le chlore placé hors du type, radical, jouerait un rôle différent, comme dans cet exemple : CAHSCIS + HSCE. Maintenant M. Dumas, cinq ans après moi, a donné cette idée comme de lui, et il en a tiré cette conclusion, que : « la théorie électro-chimique doit » subir de graves modifications. » » Or non-seulement cette idée n’est pas de M. Dumas, mais il l’a rejetée de la manière la plus formelle lorsque M. Berzélius lui a fait remarquer qu’elle détruit la théorie électro-chimique. Voici les paroles de M. Dumas: « Si l’on me fait dire que l'hydrogène enlevé est remplacé par du chlore » qui joue le même rôle que lui, on m’attribue une opinion contre laquelle » je proteste hautement... La règle des substitutions est une règle empi- » rique... Elle exprime une simple relation entre l'hydrogène qui s’en va » ) = 1, et 4 l’un quelconque de ceux qui vérifient la condition k Les entiers inférieurs à 7, mais premiers à z, seront entre les limites o, n D de l’une des formes h,k, et entre les limites _ n, de lune des formes, n—h, n—k, De plus on aura, si n est de la forme 4x +1, h n— h k n— k (6) =, ( = je G)=—r, ( > )=— 1; et, si z est de la forme 4x3, (7) G=r, (ES =, (=. (= =: Cela posé, si, dans les formules (31), (32) du $ I‘, on étend le signe S aux . n rie seules valeurs de À ou de Æ qui ne surpassent pas 3 On verra évidem- ment ces formules se réduire aux suivantes, 8) Scosh® — Scosko —= VA, our 2 —=1, (mod. 4), ) = P Ç . I Re (9) S sin © — S sin #® — : Vn, pour #—=3, (mod.4), la valeur de & étant toujours (ro) © = —. Alors aussi, m étant premier à 7, on aura, en vertu des formules (29), (30) du $ [”, (11) Scos mh® — Scosml® — (7) VA, pour n=1, (mod. 4), LL, Van, pour 2=3, (mod. 4). G) » Observons maintenant que, à étant impair, ou premier à 2, les entiers inférieurs à 7, mais premiers à 2, pourront être représentés indifférem- Dim Dim (12) S sin mho — S sin mko = C. R. 1840, 1°T Semestre. (T. X, N° 44.) 6r (446 ) ment ou par les divers termes de lune des formes h,k,n—h;n—k, ou par les nombres qu’on obtiendrait en doublant ces termes et divisant les résultats par 7. D'ailleurs ces derniers nombres seront de l’une des formes oh, ok, n— 2h, n— 24. Enfin Von trouvera généralement n1— TI 2 5 (13) (©) — (=), Res 2 Rite : & 5 c’est-à-dire que (©) se réduira simplement à + ï, si x. est de l’une des formes 8x + 1, 8x + 7, et à — 1, si x est de l’une des formes 8x +3, 8x + 5; et l'on aura par suite, eu égard aux formules (6), (7) : 1° si est de la forme 8x + 71, DS Gone © 2° si n est de la forme 8x + 5, 0 Emme) Ca 39,:sr zuest de la forme 8x +13, ECTS 4 (er (AE 2 (ea) eh 4 sinest de la forme 8x + 7, en Der Gen Dans Che Cela posé, il est clair que, si l’on suppose le module z de la forme 8x + 1, les mêmes nombres inférieurs à n, et premiers à n, pourront être repré- sentés, à l’ordre près, soit par les termes de la forme 0 | de L l h,n = k, soit par les termes de la forme 2h, n — 2h. Le 2 ù k Donc, en étendant le signe S'à toutes les valeurs de Æ, on aura, dans cette hypothèse, S(h) + Sn — h) = S(2h) + S(n — 2h), ( 447) et même plus généralement Sf(h) + Sf(n — h) — Sf(2h) + Sf(n — 2h), f(x) désignant une fonction quelconque de x. On trouvera, par exemple, en prenant pour m un nombre entier SR" + S(n— h}" = S(2h)" + S(n — 2h)". Par des raisonnements semblables, on tirera desformules(14),(15),(16),(17), comparées aux formules {6) et (7) : 1° si est de la forme 8x — 1, Sh® + Sin — h;" S(2h}" + S(n — 2h)", (18) SA" E S(n — k)" He S(24)" + S(n — 24)"; 2° si x est de la forme 8x + 5, 7 + S(n — h}" S(24)" 4 S(n — 24)", Go) Skm + S(n — km = S(2k)" 4e Sin 5h)"; 3° si nr est de la forme 8x + 3, er + S(n — À) = S(24)" + S(n — 2h}, Go) S4" + S(n — A) = S(2k}" + S(n — 2h)"; 4 si n est de la forme 8x +, ee) on + Sn — A} = S(2hÿ" + S(n — 5kÿ", SA" + S(n —h}" = S(2k)" + S(n — 2h)". » Posons maintenant (22) SAR RS re (23) (RO 16 i sera le nombre des valeurs de k, et j le nombre des valeurs de 4 infé- rieures à —; tandis que 2 représentera la somme de ces valeurs de À ou de 4, 5, OU NE, la somme de leurs carrés, $3 OÙ #; 6Gr., (448) la somme de leurs cubes, etc...; et, si dans les formules (18), (19), (20), (21), on pose successivement on obtiendra des relations diverses entre les quantités i, Si Sa» Sgy --e E UE LM ta, 0:90 » Si l’on combine, par voie d’addition, les deux formules (18), ou (19), ou (20), ou (21), on obtiendra seulement des relations entre les sommes DH Jos id; Sa + bo S3 H ds, dont la valeur est connue, puisque le système entier des nombres des deux “CC: 4 Q . p_* x ] formes k et X, ne diffère pas du système des entiers inférieurs à -7, et pre- 2 miers à n. Mais, si la combinaison a lieu par voie de soustraction, on obtiendra des relations entre les différences I, Si —ti, Sat, S3— ts... Alors, en posant G4) HORS en sorte qu'on ait (25) — (Sn — tm) = Um) pour n=1 ou 7, (mod. 8), et (26) _ us (Sn — tn) = Un; pour n=3 ou 5, (mod. 8), on trouvera: 1° si 72 est de la forme 4x 1, MM — 1 (27) Un Vo — MU; ++ Du Ve... V0; 2° si n est de la forme 4x +3, (28) —u, Hu — mv, +72, v,— etc... Eu, —=0. ( 449 ) On aura donc, si n est de la forme 4x + 1, Vo —= 0, Vol avr È 2U, — 0, (29) Us — 30, + 3v, = 0, Vo — Au, + Gv, — Aus + 204, = 0, Œndos par conséquent (30) Vo = O0, V, — VU, — O0, UV, — 20, + v, = 0, etc....; et, si z est de la forme 4x + 3, Vo — 2, = 0, Vo — 2, = 0, (31) Vo —— 30, + 3v, — ou, — 0, Vo — Au, + Gv, — Aus = 0, etc..,.. par conséquent (32) Vo — QU, = O0, UV, — 3u, + av, — 0, etc... On aura d’ailleurs, en vertu des formules (23), (25) et (26), (33) er, si n = 1 ou 7, (mod. 8), (34) vo = 2(i — j), si n 3 ou 5, (mod. 8). Cela posé, les formules (30) et (32) donneront : 1° si n est de la forme 8x +1, (85) 3(5—24)=n(s,—t), 1544) nli4(s5— ts) —3n(s,—2,)], ete; 2° si z est de-la forme 8x +5, (36) ÿ, 5(s—t,)=3n(s,—4,), 17(s4—t;)=n[18(53—ts)—5n(s,—t,)], ete; 3° si n est de la forme 8x + 3, (37) 3(5—4)=n(i—)j), 6(55—t3) = n[5(,—64)—n(s, — £,)], etc..; 4° si nest de la forme 8x + 7, (38) St, 14(55—14)=09n(s, — 1), etc... ( 450 ) Ajoutons que, si l'on désigne par Sy où T, la somme des m“""* puissances des entiers inférieurs non plus à … mais à n, et qui, étant premiers à 71, vérifient la condition (4) ou (5), les va- leurs de $,,, T,, pourront être représentées par les premiers membres des formules (18) et (r9), ou (20) et (21); et que l’on aura en conséquence, 1° sinest de la forme 4x +1, à = 209 20 " m(m— (39) ST m=$m— tm i—])—mn" (s—6,)+ De etc.; >° sin est de la forme 4x +3, (40) ST =$S tn 72") Mn (s,— 6.) D'autre part les sommes Sala ÉD MISE Ts seront des quantités connues ; et, en nommant N le nombre des entiers inférieurs à 2 mais premiers à 2, on trouvera, si 2 n'est pas un Carré, __m(m—i = À ns) + etc. L (41) S = T =; N, S + T, = N. Cela posé, si dans les formules (39), (40), on attribue simultanément à m les valeurs OS Te TPE BIO on tirera de ces formules : 1° en supposant que 7 soit un nombre, non carré, de la forme 4x + 1, (42) iZÿ, S=T, S,—T,= fs, —t,—n(s, —4%)], etc.; 2° en supposant # de la forme 4x +3, 3) STo(it) né), Sante —t)n(ij), ete. et par conséquent (44) T—S = n(T —5,} On trouvera en effet, pour 7 = 3, TS, =2—1=:1, T,—S,—=4—1—3.; : pour 2=7, ES. =3+5+6— I —2—4—=7, ES, —49— 7.7; pour A= 11, TS, = 246474 8#10—1—3—4—5—a= 71, T,—S, = 121 = 11m ; (451) pour n= 16, T,—S—7+i1H13Hi4—i—2—4—8—=30, T,—S,—/450— 15.30; etc. En combinant les formules (42), (43), (44), avec les formules {35), (36), (37), (38), on en conclura : 1°si n est de la forme 8x +1, sans être un carré, (45) ESS PS HA AE ARS EM ARE 2° si n est de la forme 8x +5, (46) ij, S=T,, 3(S,—T,)—=4(4245,), ete... ; 3° si nest de la forme 8x +3, (47) T—S, = 7 +. Best etc... ; 4 sinest de la forme 8x + 7, (48) TiS=n(i—)), TD—sæn dl, ete... » Si n était un carré impair, alors, la condition (4) se trouvant vérifiée pour tout nombre premier à 7, f, et T, S’évanouiraient généralement, et l'on tirerait des formules (35), (3 jointes à la seconde des formules (41), ? ? / (49) 35, — NS5, 1954 — N(1453 — ANS,), etc... (50) SON IS 720 MMS NU TTA UN RASE NC cine » Dans le cas particulier où 7 se réduit à un nombre prémier impair, les entiers ci-dessus désignés par À ou k ne sont autres que les résidus ou les non-résidus quadratiques inférieurs à = Donc alors ï ou j repré- sente le nombre de ces résidus, ou le nombre de ces non-résidus, et Sn Où &, la somme de leurs puissances du degré m. Cette même somme devient $, ou T,, lorsqu'on y admet tous les résidus ou non-résidus in- férieurs à m. » Parmi les formules qui précedent, celles qui renferment seulement les trois différences DT NS ir Cr) S, —T,, étaient déjà connues , au moins pour le cas où z se réduit à un nombre premier. Ainsi, en particulier, on connaissait les deux premières des for- mules (42);et M. Liouville m'a dit être parvenu à démontrer directe- ment la première des équations (37) ou (38), ainsi que la premiere des équations (47) ou (48). J'ajouterai que la première des équations (47), (452) et la première des équations (48), résultaient déjà de la comparaison de formules données par M. Dirichlet. » Dans un autre article, je montrerai comment des formules précé- dentes, combinées avec les équations connues, qui fournissent les déve- loppements de sinæs ou de cos &@s, en séries ordonnées suivant les sinus ou cosinus des multiples de ©, on peut déduire le signe de la différence i—j, quand n est de la forme 4x+3, et des limites entre lesquelles cette différence se trouve comprise. J’exa- minerai aussi quelles sont les formules qui doivent remplacer les précé- dentes, lorsque la lettre 7 représente, non plus un nombre impair, mais un nombre pair. » RAPPORTS. caimie. — Rapport sur un Mémoire de M. Bouri, relatif aux produits de l’action de l'acide nitrique sur la résine d'aloës et à leur application à la teinture. (Commissaires, MM. Thénard, Robiquet, Pelouze rapporteur.) « La résine d’aloès soumise à l’action de l'acide nitrique, donne naissance à plusieurs produits parmi lesquels se trouve un acide remarquable dont l'examen chimique et les applications à l’art de la teinture constituent principalement le Mémoire dont l’Académie nous a chargés de lui rendre compte. L’acide dont nous voulons parler a été signalé pour la première fois en 1808 par M. Braconnot et désigné par lui sous le nom d'acide aloétique. L'habile chimiste de Nancy l’obtint sous la forme d’une poudre jaune, incristallisable, d’une amertume extrême, peu soluble dans l’eau à laquelle il communique néanmoins une belle couleur rouge de sang arté- riel et formant avec la potasse un sel rouge foncé, susceptible de déto- ner avec la violence de la poudre à canon, en dégageant une odeur pro- noncée d'acide prussique et laissant après sa combustion une légère trace charbonneuse. » M. Braconnot signala de plus Pacte oxalique parmi les produits de l’a- cide nitrique sur l’aloës. » Plus tard, M. Liebig s'occupa aussi du même sujet et annonça, qu'outre les deux acides précédents, l’aloès en produisait un troisième, l'acide carbazotique, lorsqu’on le soumettait à l'influence prolongée d’une grande quantité d’acide nitrique concentré. Il décrivit quelques-unes des principales propriétés de l'acide aloétique et remarqua que la soie qu’on (453 ) faisait bouillir dans une dissolution aqueuse de cette substance y prend une belle couleur rouge pourprée qui résiste à l’action des alcalis et des acides, que d’un autre côté, la laine s’y teint en beau noir et le coton en rose. Du reste, M. Liebig ne poussa pas plus loin ses recherches sur ce sujet. » L'histoire de l'acide aloétique présentait donc, comme on le voit, bien des lacunes. M. Boutin a tenté de les combler , et si en quittant, pour l’industrie, le Muséum où il était préparateur, il a eu le regret de ne pouvoir compléter, comme il l'aurait désiré, le côté scientifique de son Mémoire, en revanche il s’est trouvé en position de faire dans son atelier de teinture des applications à l'industrie, qui lui auraient peut-être échappé dans son laboratoire. » M. Boutin obtient l'acide aloétique par un procédé semblable à celui qu'a indiqué M. Braconnot; il regarde toutefois comme un signe d'impureté la couleur jaune attribuée à l'acide aloétique, et recommande, pour le dépouiller des matières qui le souillent , des lavages à l’eau chaude continués jusqu'à ce que l’acide ait acquis une belle couleur rouge pourpre. Après quoi, il reste à l’unir à la potasse ou à la soude, à faire cristalliser le sel plusieurs fois et à le décomposer par l'acide hydro-chlorique qui en sépare l'acide aloétique, qui n’a plus besoin, pour être pur, que d’un lavage à l’eau chaude. » L’acide aloétique que M. Boutin désigne dans son Mémoire sous le nom d'acide polychromatique, n'offre pas de formes cristallines quel que soit le dissolvant d’où il ait été séparé. C’est une poudre d’un brun-rouge assez foncé, très amère et astringente, sans odeur sensible, exigeant pour se dissoudre près de 900 fois son poids d’eau froide et seulement 70 à 80 parties d’alcool. » Une température de 3 à 400° décompose instantanément l’acide aloé- tique qui fuse et détone légèrement. Projeté sur un charbon rouge, il produit une vapeur pourpre et des gaz d’une odeur cyanique. Tous ses sels sont colorés et le plus souvent insolubles. Quelques-uns, et particulièrement l’aloétate d'argent, fulminent lorsqu'on les chauffe. Ceux qui sont insolubles ou peu solubles peuvent être facilement préparés avec l’aloétate de potasse par la méthode des doubles décompositions. » M. Liebig avait annoncé que l’aloétate de potasse est décomposé par l'alcool qui en sépare du nitre et une matière jaune amère. Cette circons- tance est due, d’après M. Boutin, à ce que le sel sur lequel avait opéré M. Liebig n’était pas pur, car. il ne l’a pas reproduite avec l’aloétate de potasse préparé comme il vient d’être dit. Ce sel reste inaltérable dans C. R. 1840, 1°r Semestre. (T. X, N° 41) 62 | (454) | Palcool. L'observation de M. Boutin nous paraît d'autant plus juste que M. Liebig lui-même n’a rien dit qui pût faire croire qu’il avait obtenu l'acide aloétique pur. » Relativement àla pureté de cette substance, telle que la prépare M. Bou- tin, ajoutons tout de suite que rien ne prouve qu’elle soit complète, puisque ce chimiste n’a pas fait connaître sa combinaison élémentaire et celle de.ses combinaisons salines. Cependant comine l’acide aloétique ‘et les aloétates présentent toujours les mêmes propriétés physiques, comme d’ailleurs il forme avec la potasse un sel bien cristallisé dans lequel on n’aperçoit jamais qu’une seule matière homogène , nous regardons comme assez probable que l’acide aloétique préparé par le procédé de M. Boutin est sensiblement pur. » L'analyse ‘élémentaire d’un bel échantillon de cet acide a présenté à l’un de nous les nombres suivants : Carbone.. — 40,0, Hydrogène — 1,1, Azote..... — 12,2, Oxigène... = 46,7, qui, traduits en équivalents , conduisent à la formule CS Az: H: O5. » Cette analyse, pour être considérée comme rigoureusement exacte, avait besoin d’être répétée et contrôlée par celle de quelques aloétates. Elle suffit toutefois pour distinguer cet acide des acides indigotique et carbazo- tique, qui ont, le dernier surtout, beaucoup de ressemblance avec lui. Cette analyse est également suffisante pour permettre de ne pas confondre l'acide aloétique avec la substance que M. Gerhardt'a signalée dérnière- ment comme produit de l'acide nitrique sur l’hellénine , et qu’il a nommée nitro-hellénine. » M. Wôhler, en désoxidant l'acide carbazotique par un moyen sém- blable à celui à l'aide duquel on transforme l’indigo bleu en indigo blanc, a obtenu un nouvel acide qu’il a appelé acide nitro-hématique. Cet habile chimiste n’en a pas donné la composition élémentaire. Les propriétés de l'acide nitro-hellénique diffèrent si peu de celles de l’acide aloétique, qu'il n'y aurait rien d'étonnant à ce que ces deux corps fussent identiques , et la dissemblance qu'on remarque dans quelques casest si faible, qu’elle pour- rait bien être due à l’état d’impureté de l'acide nitro-hématique. Nous en dirons autant de la substance jaune, amère, reconnue par M. Braconnot (455 ) parmi les produits de l’action de l'acide nitrique sur les résines de gomme- gutte etde myrrhe. 1l nous paraît également possible que l'acide aloétique prenne naissance dans le traitement de l’indigo par l'acide nitrique, après la formation de l'acide indigotique et avant celle de l'acide carbazotique, car d’une part l'acide aloétique se change, comme nous l'avons dit, en acide carbazotique:, en donnant simultanément naissance à une matière particulière, le cyanyle, qu’on trouve également, d’après M. Boutin, dans les produits de la décomposition de l’indigo par l'acide nitrique; et d’une autre part, en partant de la composition assignée par M. Dumas à l'acide indigotique, et de l’analyse de l'acide aloétique, ce dernier acide pourrait -se former d’une manière très simple. T’acide nitrique enlèverait à l’acide indigotique 3 équivalents d'hydrogène et les remplacerait dans l'acide aloétique par 1 équivalent d’acide nitreux AzO$. » Quoi qu'il en soit des considérations précédentes , que nous présentons avec réserve et comme de simples hypothèses, on peut assurer qu’il y a -de belles expériences à tenter et une ample moisson d'observations intéres- santes à recueillir dans l'examen comparatif des produits dont nous avons parlé et dans la définition précise des circonstances dans lesquelles ils se forment. » Les notions que l’on possède sur les matières diverses qui résultent de l’action de l'acide nitrique sur les substances organiques, se réduisent à fort peu de chose; sil est juste de dire qu'on a étudié avec beaucoup de soin quelques-uns de ces produits, il n’est pas moins vrai qu’on peut ajouter que leur formation n’est prévue par aucune règle, et qu’il est à peine pos- sible de représenter par une équation chimique quelques cas particuliers de ces sortes de réactions. La difficulté paraît encore s’accroitre quand l'azote de l'acide nitrique intervient comme principe constituant des nou- velles matières auxquelles cet acide donne naissance. » Nous avons dit que M. Boutin a signalé la formation d’une matière liquide qui apparaît en même temps que l’acide carbazotique. Cette ma- tière, qu’il a appelée cyanyle, a été à peine examinée par l'auteur, qui s’est uniquement borné à la description de quelques-unes de ses pro- priétés physiques. », Le cyanyle est un liquide incolore, d’une odeur excessivement forte et pénétrante, qui ressemble tout-à-la-fois à celle de l’acide prussique et du cyanogène, insoluble dans l’eau, plus dense que ce liquide et vénéneux à très faible dose. Il est volatil et entre en ébullition sans se décomposer, à une température qui paraît très élevée. 62. (456 ) » M. Boutin a fait l'observation intéressante que la laine et surtôut la soie se teignent avec facilité par l'acide aloétique, qui est susceptible de leur communiquer les nuances les plus variées. D’après lui, ces nuances sont plus solides que celles obtenues avec les matières colorantes de na- ture -organique , généralement employées; et comme d’ailleurs l'acide aloétique se prépare facilement, et que sa propriété tinctoriale est consi- dérable sous un poids très petit, il croit que l’art de la teinture est en droit d’attendre d'heureux résultats de l'emploi de cet acide. Le temps dé- cidéra si les espérances de M. Boutin sont fondées; dans tous les cas, les résultats auxquels il est arrivé sont fort curieux, et ne peuvent manquer d'appeler l'attention des teinturiers. » Nous allons indiquer succinctement les principales expériences que M. Boutin a fait connaître et dont il nous a rendus témoins. » En mordançanth soie dans une dissolution d’acétate de cuivre à une température de 70 à 80°, la lavant ensuite dans une eau ammonjacale et la passant dans un bain d'acide aloétique à la même température que le mordant , et finissant par un avivage avec du vinaigre faible, on obtient les nuanc:s bois plus ou moins foncées. » Les nuances corinthe se fixent en plongeant la soie dans une dissolu- tion étendue d’acide tartrique ou citrique, à 40°, et la passant ensuite dans un bain plus ou moins foncé d'acide aloétique à une température de 50 à 60°. » La nuance rose s'obtient de la même manière, si ce n’est que le bain de teinture doit être très peu chargé et contenir une petite quantité d’alun. » Les nuances violettes méritent une attention spéciale, car on sait combien sont rares les matières organiques qui peuvent les’ donner. M. Boutin les obtient en ajoutant au bain d'acide aloétique, de l’ammo- niaque liquide et de l'acide acétique. Ce n’est que quand le bain est bien tourné au violet, que la soie doit y être teinte à une température de ÿo à 6o°. Pour la soie, le baïn doit contenir un excès d'acide; c’est le con- traire pour la laine avec laquelle l’ammoniaque doit dominer. » La couleur bleue se prépare en ajoutant au bain d’acide aloétique un sel double préparé avec le protochlorure d’étain et la crème de tartre. Le bain tourne d’abord au violet. On y ajoute ensuite une dissolution de chlorure d’étain et d’acide tartrique; une petite quantité d’ammoniaque liquide suffit ensuite pour tourner le bain au bleu. C’est alors qu'on ÿ plonge la soie qui ne tarde pas à se teindre en un bleu que M. Boutin indique comme très solide. » Les nuance: écrues, les nuances de fantaisie, les nuances aventurine (457) et quelques autres, peuvent se fixer sur la soie et la laine par des procé- dés plus ou moins analogues. » Le vert s'obtient en passant la soïe teinté en jaune par l'acide car- bazotique dans le bain de bleu précédemment indiqué. » En résumé, le Mémoire de M. Boutin contient des observations im- portantes sous le double rapport scientifique et industriel. » Nous avons l'honneur de proposer à l’Académie de donner son ap- probation à ce travail et de remercier l’auteur de sa communication. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. ! CHIMIE. — Extrait d'un Rapport sur un Mémoire présenté par M. Sécunn et ayant pour titre : Recherches sur la distillation des matières animales. Commissaires, MM. Arago, Becquerel, Dumas, Séguier, d’Arcet rap- 5 q 8 P porteur.) ...... «M. Séguin s’est proposé de recueillir les produits gazeux prove- nant de la distillation des matières animales; de les purifier convenable- ment; de les rendre propres à l'éclairage des villes et d'augmenter ainsi le nombre des produits utiles de l’opération. » Les muscles des animaux, restés sans emploi et abandonnés sur le sol des voiries, ont surtout fixé l'attention de M. Séguin. Ces matières animales, contenant au moins 6o centièmes d’eau, ne pouvant pas être emmagasinées sans de graves inconvénients et leur approvisionnement étant d’ailleurs fort irrégulier, M. Séguin dut d'abord penser à en opérer la dessiccation à peu de frais. Il a exécuté cette opération de la manière la plus satisfai- sante sous le double rapport de l’économie et de la salubrité : en effet, ces matières animales sont desséchées, dans l'appareil de M. Séguin, par la chaleur perdue des appareils distillatoires, et la buée , s’élevant des matières animales, entraînée par une ventilation bien dirigée, est obligée de traverser le foyer du fourneau où elle se désinfecte complétement. » Après avoir ainsi desséché à bas prix, sans nuire la salubrité de l'air, les matières premières qu'il emploie, M. Séguin a eu à étudier et à régulariser la distillation des matières animales ; il a déterminé par de nombreux essais, la disposition la plus convenable à donner à la cornue et la température la plus avantageuse à employer pour produire le gaz de. la meilleure qualité. Avec la disposition d'appareil adoptée par M. Séguin, les cornues devaient être chauffées un peu au-dessus du rouge-cerise. » Les produits que l’on obtient de la distillation des matières animales ( 458 ) sont, comme on le sait, plus nombreux et plus compliqués que ceux que l’on a ordinairement à traiter dans les usines à gaz: Les. produits solides, qui. sont le noir d’os.et le charbon des muscles, peuvent être versés immé- diatement dans le commerce; mais il n’en est pas de même des produits liquides, des.vapeurs et des, gaz recueillis pendant Le cours de l'opération : ces derniers produits sont des carbures d'hydrogène, les uns liquides;, les autres gazeux ; comme ils sont accompagnés par du: sulfure de carbone, du carbonate, de l’acétate et de: l'hydro-sulfate d'ammoniaque, ces divers produits exigent l'application de connaissances chimiques précises pour être convenablement purifiés et appropriés aux usages auxquels on les destine. » M. Séguin lesforce à passer à travers une solution. d'hydro-chlorate de chaux, qui retient tout le carbonate d’ammoniaque. L’acide carbo- nique s’unit à la chaux, tandis que l'acide hydro-chlorique se combine à l’'ammoniaque et la retient dans la liqueur de lavage. La séparation du sul- fure de carbone qui, en brülant, aurait produit de l’acide carbonique et de l’acide sulfureux, et qu’il était par conséquent très important de séparer du gaz pour le rendre propre à l'éclairage, était une opération délicate; M. Séguin n'avait point trouvé de guide dans les procédés d'épuration ordinairement employés en manufacture, et c’est à ses connaissances chimiques qu’il doit d’avoir surmonté cette difficulté. de nature à rendre inutile le perfectionnement des autres parties de sa fabrication. Il paraît être arrivé. à son but, en faisant passer à froid et lentement le gaz, au sortir du premier épurateur, dans un tuyau rempli de morceaux, de soufre et en n’envoyant le gaz au gazomètre qu’alors qu’il ne donne plus d'acide sulfureux. en brülant : c’est ici le soufre qui, en se dissolvant dans le sul- fure de, carbone, le retient sans le, décomposer, en annule la tension, et achève ainsi complétement la purification du gaz; la Commission a pensé que ce procédé ingénieux devrait ètre étudié par les producteurs, du gaz, à la houille, pour lesquels la présence du sulfure de carbone est quelquefois un inconvénient très grave. » Le gaz apréSravoir été ainsi purifié, ne contient plus, d’après M. Séguin, qu'environ 10 gr. de vapeurs empyreumatiques par mètre cube, et il jouit d'un’ pouvoir éclairant tel, qu'il n’en faut que 22 litres pour donner pen- dant une heure, autant de lumière qu’en produit la lampe de Carcel. ». M. Séguin dit qu’en soumettant à la distillation un cheval du poids moyen de 255“%%:,75, il obtient : ( 459 ) 22 309 litres de gaz pouvant entretenir un grand bec d’éclairage pen- dant 359 heures; 11#,35ide sel ammoniac ; Et 15"},95 de noir d'os. » La Commission trouve dans les documents qu’elle possede sur la fa- brication du sulfate d’ammoniaque, la preuve qu'il pourrait obtenir, dans un travail suivi, une proportion plus grande de sel ammoniac et surtout de noir d’os : la Commission est donc loin de regarder la quantité des pro- duits obtenus par M. Séguin commeétant exagérée, et elle croit même que, sous ce rapport , le compte de fabrication qu'il a donné à la fin de son Mé- moire pourrait être amélioré. » La Commission a vu opérer M. Séguin; elle a examiné l'appareil et le - mode de distillation qu'il a établis; elle a passé une soirée dans un local éclairé au gaz préparé par son procédé; elle a remarqué avec intérêt les perfectionnements que M. Séguin a apportés à la construction de la pompe qui, dans certaines circonstances, lui sert à comprimer le gaz, ét à l’appa- reil qu'il emploie pour ‘régulariser l'écoulement du gaz comprimé; elle a reconnu que le gaz provenant de la distillation des matières animales, tel que le prépare M. Séguin, brüle sans odeur, et fournit une lumière vive, blanche et d’un grand pouvoir éclairant. La Commission se plaît à recon- naître que M. Séguin à fait preuve de talent et de persévérance en organi- sant, comme il l’a fait, la distillation en grand des matières animales, dans le‘ but principal de la production d'un gaz'éclairant de bonne qualité. Elle n’examinera pas la question de savoir si les industries qui utilisent les dé- bris des matières animales, ‘autrefois sans valeur, ne nuiront pas à l’exé- cution des projets de M. Séguin par le grand développement qu'elles prennent et en augmentant la valeur des débris qu’elles emploient. Elle se prononcera encore moins sur la partie financière du Mémoire qui l’occupe parce que ce sérait contraire aux usages de l’Académie, et parce qu’il lui faudrait d’ailleurs pour cela se livrer à une longue série de vérifications qu’elle n’a pu faire au moyen d’un appareil d’éssai; mais elle déclare que c'est avec un vifintérêt qu'elle a pris connaissance des travaux de M: Séguin, et propose à l’Académie d'approuver ses recherches, et d'engager M. Sé- guin à les continuer et à compléter létude|chimique des divers produits qu'il obtient par la distillation en grand des matières animales. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. ( 460 ) TOPOGRAPHIE. — Rapport sur un Mémoire intitulé : Considérations sur la représentation du terrain dans les cartes topographiques ; par M. Aer, professeur de dessin à l’École régimentaire du génie de Montpellier. (Commissaires, MM. Savary, Puissant rapporteur. ) « L'Académie nous a chargés, M. Savary et moi, d'examiner ce manus- crit, présenté Le 3 février dernier, et nous venons en rendre compte. » L'auteur passe d'abord en revue les divers procédés géométriques et pittoresques qui , depuis l'apparition de la Géographie physique de Buache, ont été suivis ou proposés pour exprimer sur les cartes à grande échelle tous les mouvements d’un terrain plus ou moins accidenté; ce qui l'amène naturellement à parler du système géométrique adopté depuis long-temps dans le corps du génie, et à citer le travail d’une Commission des diffé- rents services publics, qui fut chargée, en 1802, de proposer un mode uniforme pour le dessin topographique jusque alors livré à l'arbitraire dans la plupart des écoles d'application. » Ge profésseur expose ensuite les avantages que telle méthode lui pa- rait avoir sur telle autre, et insiste avec raison pour que le relief du terrain soit exprimé géométriquement sur les cartes, au moyen de courbes de ni- veau équidistantes dans le sens vertical, ou de lignes normales aux pro- jections de ces courbes. Mais il pense qu'ilest en outre nécessaire de lui donner plus d’effet en y appliquant des teintes conformément au système des rayons de lumière dirigés obliquement au plan de projection, et pré- férablement à celui des rayons supposés verticaux. Deux planches bien dessinées, l’une à la plume, l’autre au pinceau, servent à rendre ses re- marques plus frappantes. » Le figuré du terrain principalement envisagé sous ce dernier point de vue par M. Amelin, devenant une question d'art, nous ne croyons pas de- voir émettre ici notre opinion à cet égard. Nous pensons au contraire que c'est aux ingénieurs civils et militaires qu'il appartient de se prononcer sur le mode de configuration qui peut le mieux satisfaire aux besoins de leur service nos En conséquence, nous nous bornons à prier V’Aca- démie de remercier l’auteur de sa communication. Les conclusions de ce Rapport sont ns | (46: ) NOMINATIONS. M. Caucny, au nom dela section de Mécanique, propose de déclarer quil y à lieu de nommer à la place laissée vacante dans cette section par le décès de M. de Pronr. I/Académie, consultée par voie de scrutin, décide à l'unanimité qu'il y a lieu de nommer à la place vacante. On procède également à la nomination d’une Commission qui sera chargée de présenter une liste de candidats pour la place d’associé étranger, laissée vacante par la mort de M. Blumenbach. La Commission doit se composer du Président de l'Académie et de six membres, dont trois ap- partenant aux sections des sciences mathématiques, et trois aux sections des sciences physiques. MM. Arago, Gay-Lussac, Biot, de Mirbel, Al. Brongniart et Dumas réunissent la majorité des suffrages. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. cmimte. — De l'acide hyposulfureux libre; par M. Lancrois, professeur de Chimie à l'Hôpital militaire d'instruction de Strasbourg (1). (Commissaires, MM. Thénard, Chevreul , Pelouze.) « Depuis les travaux de M. Herschel et de M. Gay-Lussac sur l'acide hyposulfureux et ses combinaisons, on n’a rien publié, je crois, de nouveau sur ce sujet. Ces savants ont essayé d'isoler cet acide en décomposant l’'hy- posulfite de strontiane par les acides forts. Herschel employait l'acide sulfurique, et M. Gay-Lussac se servait d'acide chlorhydrique dissous dans (1) Le Mémoire de M. Langlois était accompagné de la lettre d'envoi que voici: « Ce Mémoire est destiné à faire connaître les moyens dont je me suis servi pour parvenir à isoler l’acide hyposulfureux. Mardi dernier, 10 mars, j’annonçai verbale- ment cette découverte à la Société d'Histoire naturelle de Strasbourg. Un de ses mem- bres, M. Oppermann fit part de ce fait à M. le professeur Persoz, qui vint le lendemain ne déclarer qu'il était arrivé aux mêmes résultats que moi, inais par un procédé diffe- rent. Cette circonstance m’oblige, afin de conserver mes droits de priorité, à publier mes observations plus promptement que je w’aurais voulu le faire. » C. R. 1840, 197 Semestre. (T. X, N° 41) 63 (462 ) Valcool. Mais, quel que füt le procédé mis en usage, l'acide n’avait qu'une existence éphémère; il se transformait bientôt en gaz sulfureux et en soufre, encore n’était-il pas pur. » Ces recherches prouvaient cependant que l'acide hyposulfureux exis- tait, et que, variant les moyens, on pourrait sans doute un jour le mettre en liberté. » L'étude des propriétés de l’hyposulfite de potasse m'a conduit à la découverte que j'ai l'honneur de communiquer à l'Académie. Ce sel fut obtenu par la méthode ordinaire, en faisant réagir le soufre sur une dis- solution de bisulfite de potasse. Ses caractères physiques ne sont pas les mêmes que ceux indiqués par le chimiste anglais et les autres auteurs. La forme de ses cristaux est prismatique et non aiguillée; il n’est pas déliques-, cent et rougit la teinture de tournesol. Dissous dans l’eau et soumis à l’ac- tion des acides énergiques, il n’éprouve aucune altération. Après avoir versé dans cette dissolution un excès d’acide sulfurique, la liqueur fut abandon- née à elle-même pendant plusieurs jours, et n’a point perdu de sa transpa- rence. Ce qui est digne de remarque, c'est que l’eau-mère dans laquelle les cristaux d’hyposulfite ont pris naissance, produit, par les acides, de la va- peur sulfureuse et un dépôt de soufre. La force qui préside à la cristalli- sation semble donc modifier la constitution du sel, puisque les cristaux ne se comportent pas comme le liquide qui les a fournis. » Ces observations conduisaient naturellement à faire des essais pour isoler l'acide hyposulfureux de l’hyposulfite de potasse. » D'abord j'ai employé l'acide tartrique, j'ai obtenu facilement un pré- cipité de bitartrate de potasse, sans aucun signe de décomposition de l’a- cide mis en liberté. J'aurais pu persister dans ce moyen, mais j'ai préféré me servir d'acide perchlorique , qui forme avec la potasse un sel plus in- soluble encore que celui produit par l'acide tartrique. » Ayant fait dissoudre l’hyposulfite de potasse dans l’eau froide, j'ai versé, par petites parties, dans la solution de l'acide perchlorique. Le per- chloräte de potasse se dépose promptement-et le liquide reste transparent. Avec un peu d'attention, il est facile d'atteindre le point où(la liqueur ne contient ni acide perchlorique, ni hyposulfite de potasse, mais seulement de l'acide hyposulfureux. On filtre ensuite pour séparer le perchlorate. » La concéntration de l'acide ne peut avoir lieu qu’à une douce chaleur; si la température s'élève trop, il ne tarde pas à se décomposer. Pour parer à cet inconvénient, il vaut mieux le concentrer au-dessus de l'acide sul- furique, dans le vide de la machine pneumatique. ( 463 ) » L'acide ainsi obtenu est liquide, sans couleur; sa consistance est lé- gèrement sirupeuse. Il arrive un moment où sa densité ne peut être aug- mentéesans en décomposer une partie. Sa saveur est fortement acide et amère ; il né paraît pas très caustique. » Exposé à l'air libre, il en attire l'humidité. » Introduit dans un petit tube de verre et chauffé, l'acide hyposulfureux se décompose à la température de 80° cent. Il se produit du gaz acide sul- fureux et un dépôt de soufre. » Ilne trouble pas les sels de chaux et de strontiane. Le précipité qu'il forme dans la solution de baryte disparaît en ajoutant de l’eau distillée ou quelques gouttes d’acide nitrique. » Il ne produit rien dans la dissolution des sels de fer, de zinc et de cuivre. » Dans les sels de plomb, il détermine un précipité blanc qui devient noir par la chaleur. » Il forme d’abord, dans la solution de nitrate d'argent, un dépôt blanc jaunâtre qui prend aussitôt une couleur noire. Il se produit du sulfure et du sulfate d'argent. » Les sels de mercure et dé platine sont précipités en noir. » Il agit, comme on le voit, sur les différents sels de la même maniere que l’hyposulfite de-potasse. » L'acide nitrique réagit instantanément sur l'acide hyposulfureux con- centré;:du deutoxide d’azote se dégage, du soufre se dépose, et la liqueur contient de l'acide sulfurique. » L'action de l'acide chlorique n’est pas moins remarquable que celle de l'acide nitrique; la décomposition des deux acides a lieu immédiatement avec un mouvement tumultueux. On voit apparaitre du soufre, du chlore, et les réactifs indiquent dans la liqueur la présence de l'acide sulfurique. Le phénomène est semblable à celui que l’on observe quand on laisse tomber quelques gouttes d’acidé chlorique sur l'alcool ou sur l'éther. Dans ce dernier cas, il y a de plus inflammation du corps combustible en excés. » L’acide chlorique, dont l’action est si vive sur l'acide hyposulfureux, n’agit pas sur l’hyposulfite de potasse. | » L'emploi de lacide perchlorique, pour extraire l'acide hyposulfureux, devrait faire. présumer que ces deux acides pouvaient se trouver en pré- sence sans se détruire. En effet, l'acide perchlorique , mêlé à l'acide hypo- sulfureux concentré, n’a rien produit. ( 464 ) » L’acide sulfurique paraît en opérer la décomposition en élevant la température. L’acide chlorhydrique est sans action sur lui. » Je n’ai point fait d'expériences pour établir directement la composition de l'acide hyposulfureux. Mes recherches à cet égard n’ont eu lieu que sur . l’hyposulfite de potasse. Je suis à peu prés certain que dans cet acide, le soufre et l’oxigène se trouvent dans les proportions indiquées par M. Gay-Lussac. L’hyposulfite de potasse, chauffé sur une lame de platine ou dans un tube de verre, laisse échapper du soufre; le résidu est formé entièrement de sulfate neutre de potasse, sans sous-sulfate ni sulfure. Ce fait ne pourrait bien s'expliquer qu’en considérant ce sel comme formé de 1 atome de potasse et de 3 atomes d'acide hyposulfureux. La chaleur détruirait 2 atomes d’acide, dont l’oxigène se porterait sur l’atome non décomposé, pour former l'acide sulfurique retenu par l’oxide de potassium. » L'étude des hyposulfites mérite, je crois, d’être reprise, et sans les motifs que j'ai fait connaître dans la lettre qui accompagne cette Note, je n'aurais publié ces recherches qu'après m'être occupé plus sérieusement de cette partie de la science. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur de nouvelles combinaisons azotées de la naphtaline; par M. Laurewr. (Commissaires, MM. Gay-Lussac, Thénard, Robiquet.). L'auteur, dans la lettre d'envoi qui accompagne son Mémoire, dit avoir découvert que l'acide nitrique et la naphtaline peuvent donner naissance à cinq composés différents dont les quatre premiers ont une composition telle que, en y ajoutant seulement de l’eau , on a les éléments de la naphta- line et de l'acide nitrique. M. Läurent annonce que ces composés sont cristallisables et possèdent la plus grande analogie de propriétés, étant tous neutres, insolubles dans l’eau, et plus ou moins solubles dans l’alcool! et dans l’éther. MÉTÉOROLOGIE. — Des brises de jour et de nuit autour des montagnes; par M. F. Fourxer. (Commissaires, MM. Bouvard, Arago, Savary.) Dans ce Mémoire, qui fait partie d’un grand travail sur la météorologie du bassin du Rhône, l’auteur cherche la cause des brises des montagnes et apprécie leur influence sur un certain nombre d’autres perturbations at- je ( 465 mosphériques, notamment sur la distribution des orages dans les environs de Lyon, orages qui paraissent assujétis à des lois constantes en rapport avec la position des cimes culminantes. ANATOMIE COMPARÉE. — Mémoire sur quelques points importants de l'odon- tologie, particulièrement sur la structure cellulaire de la dent et du bulbe et sur la formation de l’ivoire des dents ; par M. Nas-suyrn, de Londres. (Commissaires, MM. Serres, Flourens:, Dutrochet.) L'auteur 4 joint à son Mémoire diverses Pièces justificatives ayant pour objet d'établir en sa faveur la question de priorité relativement à la dé- couverte de certains faits concernant la structure et le mode de dévelop- pement des dents. PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Mémoire sur un nouveau système de chauffage; par M. F.-W. Feu. (Commissaires, MM. Gay-Lussac, Berthier, Poncelet, Séguier. ) HYDRAULIQUE. — Tableau d'expériences faites sur une conduite de la ville, dans le but d'étudier l'influence des phénomènes de la naissance du mou- sement et celle de la grandeur des courses d’une colonne d’eau oscillante sur les coefficients de ses frottements ; par M. Anaroze ne CALIGNY. (Commissaires, MM. Arago, Coriolis, Séguier. ) MÉCANIQUE APPLIQUÉF. — figure et description d'un nouveau système de pompes ; par M. Mie. ‘( Commissaires, MM. Savary, Coriolis, Gambey. ) MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Vote sur une machine pour la fabrication des briques à bâtir; par M. Canviie. ( Commissaires, MM. Poncelet , Gambey, Séguier. ) NAVIGATION, — Description et usage d'un diastaséomètre, destiné à aug- menter le degré de stabilité et de précision dans la mesure des distances luno-astrales ; par M. Ricuan», capitaine de corvette, en retraite. (Commissaires, MM. Beautemps-Beaupré, Savary. ) ( 466 ) CORRESPONDANCE. Annonce de la mort de M. Oreers.— Extrait d’une Lettre de M.ne Humnoznr à M. Arago. « L'Académie des Sciences et l’astronomie physique viennent encore de faire une perte bien douloureuse par la mort de M. Olbers, un des associés étrangers de l’Institut. Sa mort a été douce. C'était un homme très spirituel et de beaucoup d’élévation et d'indépendance de caractère. »* asrRonNoMIE. — Éléments de la Comète découverte à Berlin, le 25 jan- vier, par M. Galle. M. Araco présente les éléments de cette comete calculés et rectifiés par M. Laugier. Passage au périhélie...:.:..... 1840, Mars, 12,93864 T. M. Paris. Distance périhélie............. 1,221838 Longitude du périhélie........ 80° 21 19°,1 Longitude du nœud ascendant. 236° 48’ 58",3 Inclinaison. ..:.. FRA TE IRT a 1 59° 13° 52",5 Mouvement rétrograde. Excès des positions observées sur les positions calculées d'après ces éléments. Dates. Longitude. - Latitude. Janvier 1840, 25 (1° observation de Berlin.) — 5",9 + o”,1 Février. ..... 11 (Observation de Paris.) — 10",1 — 9’,2 _18- y idem. + 10",6 — 8",7 27 idem. + o’,6 + 6",0 Mars..,...... 9 idem. PR PR Extrait d'une Lettre de M. »e Humsorpr,; à M. Arago. « Je m'empresse de t’envoyer les éléments de la seconde comète dé- couverte par M. Galle à l'Observatoire de Berlin. Je viens de les recevoir de M. Encke. Tu y trouveras jointes les différences entre les éléments et les observations depuis le 25 janvier jusqu’au 21 février. » Berlin, ce 7 mars 1840. ( 467) Éléments de la seconde comète de 1840. Temps du passage au périhélie. 1840, Mars, 12,93754 r. M. Berlin. CI Longitude du: périhélie. :..... 80° 22° 53",3 EE D « ’ = ‘© L , Janvier o. Longitude du nœud ascendant. 236° 47° 53,6 1 ÿ D ù Inclinaison............... So 7 Mouvement rétrograde. Loga. de la distance périhélie.. o0,0871180. DIFFÉRENCE ENTRE LES ÉLÉMENTS et l'observation. OBSERV ATIONS. DATES. TE 2 —, | À Temps moyen 2 = ascension dr. de Berlin. 25 26 27 Janv. .56. .5r. .55. 114554; 7-27. 9. !. .59. 304° 24 14",8 39 | 307.34.37,0 8 | 311.41.41,9 37 | 320.41.16,8 20 | 322.48.44,1 334.28.13,2 336.33.26,2 352.59.21,0 356.24.13,3 8.55. 5,0 10. 1.38,2, 11.18.14,3 d — déclinaison. + 63° 737,7 63 4.56,9 62.55.43,0 62.11.38,3 61.56.15,6 59.52 .34,3 59.22.40,7 53 39 35,6 51.58.44,2 43.52.49,6 42.59.48,3 41.56.42,8 cos dAx NOUVELLE COMÈTE.—Extrait d'une Lettre de M. ne Humpozpr à M. 47ago. 8 « Au moment même où je comptais faire partir une petite lettre qui renferme l’éphéméride de la seconde comète de M. Galle, aide-astronome à l'Observatoire de Berlin, je reçois la nouvelle d’une troisième comète découverte par ce jeune et infatigable observateur. Je vais traduire la note qu’il m'a envoyée à ce sujet, en te priant mon cher ami, de vouloir bien la communiquer à l'Académie. Cette surabondance de comètes, après des années de disette, rend ma correspondance un peu monotone. » Hier matin, 6 mars, écrit M. Galle, j'ai découvert une troisieme comete télescopique dans la constellation du Cygne. Elle se trouve dans la proximité de l'étoile &et se distingue par une queue de 3° de long, non arquée et (comme toujours ) opposée au Soleil. Nous avons obtenu, M. Encke et moi, ( 468 ) hier et aujourd’hui les positions suivantes : Temps moyen de Berlin. Mars 6, 17: 28" 15° Asc. dr. 322° 58° 22°,5 Décl. + 29° 18° 47°,6 7 15% 21" 53: 324 30 6,3 + 29° 8° o ,0 » Ces positions, observées au micromètre filaire du grand réfracteur de Frauenhofer se fondent sur la comparaison avec deux étoiles des zones de Bessel. Il résulte de ces observations le mouvement diurne de la comète: + 1° 40° 33" en asc. dr. et — 11" 50” en décl. » HISTOIRE NATURELLE. — Extrait d’une Lettre de M. ne Humsoror à M. Arago. Ouate ou flanelle naturelle. Études de M. Ehrenberg sur les animaux polythalames. « J'ai pensé, mon cher ami, que tu voudrais bien fixer pendant quel- ques instants l’attention de l'Académie sur une substance assez curieuse qui s’est formée en Silésie, près de Sobor, sur les terres du prince de Carolath, à la suite des inondations de l’Oder, en 1839. C’est une ouate ou flanelle naturelle dont la surface est de plusieurs centaines de pieds car- rés, un tissu dé filaments de Conferva rivularis et de quinze espèces d’infu- soires à carapaces siliceuses. M. Ehrenberg a examiné ce feutre naturel, qui, en d’autres temps, a déjà attiré l'attention du peuple. Les infusoires mêlés aux filaments blanchis par la double action de l’eau et de la lumière, sont des Bacillaires, des espèces des genres Fragilaria, Navicula, Closterium. Le Dysodile de Sicile, que M. Cordier a fait connaître, est composé aussi de carapaces siliceuses de navicules agglutinées par du bitume; le papier « tombé du ciel en Courlande » est un phénomène analogue. » Un travail très important sous le rapport de la géologie, est celui que M. Ehrenberg continue sur les petits animaux OT Sue coralliformes (Bryozoa) et infusoires, dont la craie est composée à + de sa masse. C’est sans doute un fait bien remarquable que de Habes parmi les animaux marins de notre époque, des êtres répandus en Europe et en Afrique dans une formation crétacée antérieure au. terrain tertiaire, dans lequel on croyait reconnaître l'aurore, les premières traces de la vie actuelle, les types des formes organiques qui ont survécu aux révolutions du globe ou ont pris naissance plus tard. M. Ehrenberg a déjà observé plus de quinze de ces animaux de la craie, vivant aujourd’hui dans la Baltique et la mer du Nord. Ils sont de la même espèce que des animaux fossiles de la forma- tion crétacée de la Grèce et d'Afrique. Dans l’eau de mer puisée à Kuxha- ven, à l'embouchure de l’Elbe, on a trouvé des Actinacycles vivants à 8—9 ( 469 ) concamérations. J'ai envoyé à notre confrère, M. Élie de Beaumont, des extraits allemands de quelques nouveaux Mémoires de M. Ehrenberg, et je te prie, mon cher ami, de vouloir bien l'engager à les faire traduire dans quelque journal scientifique. J'y ai aussi ajouté l'extrait de mon dernier Mémoire sur la composition des roches qui constituent le groupe des vol- cans de Quito. » Berlin, ce 27 février 1840. M. Hénicanr De Tauny fait hommage à l’Académie d’un thermomètre qui a servi au Père Cotte pour ses observations météorologiques. Ce thermo- mètre à été construit en 1782 par Mossy, fabricant d’instruments, breveté par l'Académie; l'échelle sur verre a été gravée par Fortin. Malheureuse- ment, dans son état actuel, l'instrument présente un défaut qui empêche qu’on en puisse faire usage pour une vérification importante : la détermi- nation de la quantité dont le zéro s’est déplacé pendant les 58 années : l’ancienne position du zéro ne peut être rigoureusement connue, le tube jouant dans l'échelle. CHIMIE APPLIQUÉE. — JVote sur un papier impressionnable à la lumiere, destiné à reproduire les dessins et les gravures; par M. Er. Brcquere. « Peu après la découverte de MM. Niépce et Daguerre, on a recherché différents papiers impressionnables à la lumière; à ma connaissance il n°ÿ en a que deux ou trois qui donnent des dessins dans le même sens que la nature, c’est-à-dire qui représentent les ombres par les ombres et les clairs par des clairs. M. Bayard est parvenu à former un de ces papiers, et dans une des dernières séances de l’Académie, il a exposé le procédé à l’aide duquel il reproduisait depuis quelque temps les dessins de la chambre obscure. La préparation de ce papier exige l'emploi du nitrate d'argent. » Il y a plusieurs mois, M. Ponton fit connaître un papier sensible; sa préparation consiste à plonger une feuille de papier dans une solution de bichromate de potasse, de faire sécher le papier et de l'exposer ainsi à la lumière; alors l’action de l’acide chromique sur le papier est telle, que les parties exposées au rayonnement se colorent peu à peu en prenant succes- sivement les couleurs jaune foncé, puis bois foncé; ensuite, si l’on plonge le papier dans l’eau, tout le bichromate qui n’a pas été exposé à l’action so- laire est dissous, et l’on n’a d'imprimées sur le papier que les parties qui ont été exposées à la lumière. A l’aide de ce papier, M. Ponton a copié des gra- C. R. 1840, 1er Semestre, (T. X, N° 41.) 64 (470 ) vures ayec avantage, On obtient ainsi une représentation faible des objets, les.ombres étant représentées par des clairs, ef vice versd, comme avec des papiers. de chlorure ou.de bromure d'argent. En étudiant l’action de l'acide chromiquesur les matières organiques sous l'influence de la lumière, action. sur. laquelle je travaille en ce moment, j'ai été conduit à continuer le procédé de M. Ponton et je suis parvenu à produire un nouveau papier de manière à représenter dans le dessin produit par l’action du rayonne- ment solaire, les ombres par des ombres et les clairs par des clairs, et à don- ner non-seulement une,autre teinte au dessin , mais encore plus de vigueur. ILsuffit de plonger un papier préparé à la maniere de M. Ponton.et sur lequelil existe une représentation faible d’un dessin, dans une dissolution alcoolique d'iode, de laver ce papier dans l’eau puis de le faire sécher; alors les parties qui étai-nt blanches deviennent bleues, et celles qui étaient jaunes restent plus où moins claires. » Voici le détail et l'explication de ce procédé; ayant employé différentes sortes de papiers enduits de bichromate, je reconnus qu’ils n'étaient pas tous aptes à produire rapidement les dessins; que le mode de collage in- fluait sur leur coloration à la lumière, et qu'avec du papier non collé cette coloration ne s’effectuait qu’à la longue ; dés-lors je m’aperçus que la prin- cipale réaction avait lieu de l'acide chromique contenu dans le bichromate sur l’amidon qui entrait dans la colle du papier; alors comme l’amidon a la propriété de former avec l'iode une combinaison d’un très beau bleu, je pensai que sur les parties du papier qui n'avaient pas été exposées à l’action desrayons solaires, lamidon ne s'étant pas combiné avec l'acide chromique, liode devait former l’iodure bleu et représenter ainsi les ombres par des ombres. » Quand on veut, à l’aide de ce procén, copier une gravure, on doit adopter la marche que j'ai suivie: on s'assure d’abord que le papier est bien collé et que l’'amidon est répandu uniformément à sa surface; pour celaonle trempe dans une légère dissolution alcoolique d’iode, puis on le lave à grande eau : par cette seconde immersion, il doit prendre une belle teinte bleue que la première immersion ne lui donnait pas. Si cette teinte est uniforme, on juge le papier convenable à l’expérience; dans le cas con- traire on pourrait le coller soi-même à l’amidon. Le papier à la mécanique convient mieux que les autres pour cet objet. » Onle trempe ensuite, comme l’a indiqué M: Ponton, dans une solu- tion concentrée de bichromate de potasse; puis pour, que. le papier soit teint d'une manière uniforme, après quelques instants d'immersion , on le ( 471 ) comprime fortement entre des feuilles de papier brouillard, puis on le fait sécher, soit en le laissant dans du papier brouillard à l'obscurité; soit en lap- prochant du feu: Ce papier, pour être bienimpressionnable;doit être très sec. Quand il est ainsi enduit de bichromate, on le place sur une planche, puis on le couvre de la gravure que l’on veut copier, en ayant soin quelle côté du dessin soit appliqué sur le papier sensible, et avec une plaque en verre munie de vis de pression, on presse ces deux papiers l’un contre l’autre, et on les expose ainsi aux rayons solaires. Après un temps qui varie de 30 secondes à 15 minutes, suivant l’épaisseur du papier de la gravure, le dessin est assez marqué (à la lumière diffuse ce temps serait plus long). On enleve la gravure, on lave le papier, puis on le fait sécher. Quand'il est sec, on le trempe dans une légère dissolution alcoolique diode, et ensuite, lorsqu'il y a séjourné quelque temps, on'le lave dans l’eau ét on le fait sécher avec soin dans du papier brouillard , mais pas au feu, car à un peu avant 100° l’iodure d’amidon se décolore. Si l’on juge que le:des- sin n’est pas assez marqué, on répèté plusieurs fois cette immersion; on peut par ce moyen obtenir l'intensité de ton que l’on veut donner-au des- sin, intensité que l’on ne pourrait pas changer à volonté en employant une dissolution d’iode plus concentrée. » Quand le papier est humide, les ombres sont d’un très beau bleu, mais quand il est sec, la couleur devient violet foncé. J'ai reconnu que lorsqu'il est encore humide, si on le recouvre d’une couche de gomme arabique, la couleur du dessin se conserve en grande partie et est plus belle quand il est sec: Quand un papier est ainsi préparé, dans les premiérs instants il perd un peu de son ton, mais ensuite il conserve sa teinte violacée. » Au moyen de ce procédé, on copie avec fidélité des gravures et: des dessins, et cela à un très bas prix, car la préparation est très peu dispen- dieuse et d’une facile exécution. Toutefois la vigueur du dessin produit n’est pas aussi grande que celle de la gravure, mais il n’en a pas la séche- resse. Les demi-teintes sont fidèlement reproduites, et cette copie se rap- proche d’un dessin à l'estompe. » L'Académie pourra juger de l'exactitude des faits d’après les épreuves que j'ai l'honneur de mettre sous ses yeux, et qui ne sont que des pre- mières productions d’un procédé qui pourra être perfectionné. » Les essais que j'ai tentés pour reproduire les images de la chambre obscure au moyen de ce papier impressionnable,n’ayant pas encore donné de résultats satisfaisants, je n’en entretiendrai pas l'Académie. » 64, (472) MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Vote sur les effets de la tuyère dans la vaporisation des chaudières ; par M. »e Pawsour. « Dans les machines locomotives, on se sert de la vapeur perdue pour animer le feu et exciter la vaporisation de la chaudière. A cet effet, la va- peur, après avoir terminé son effet dans le cylindre, est conduite dans la cheminée et y est lancée en jets intermittents par une tuyère, ou tuyau rétréci, placé au centre de la cheminée et dirigé de bas en haut. Le jet de vapeur qui s’élance avec force de cette ouverture chasse rapidement les gaz qui remplissaient la cheminée. Il laisse derrière lui un vide, et celui-ci est aussitôt comblé par unemasse d’air qui se précipite au travers du foyer, pour remplir l’espace où le vide a été fait. C’est donc un effet pareil à celui d’un soufflet qui aimerait continuellement le feu, et c’est par consé- quent l’un des éléments les plus actifs des effets de ces machines. » Il est connu que la tuyère est d’une très grande efficacité dans le tra- vail des locomotives. Il est connu également que si cette tuyère est trop large, le feu languit dans le foyer, et qu’en la rétrécissant suffisamment, on peut rendre au feu toute son activité; mais on n’a fait aucune recherche : 1° sur la part qui, dans la vaporisation totale, est l'effet propre de la tuyére; 2° sur l’orifice de tuyère qui produit les effets les plus avantageux dans les locomotives. Les recherches que je présente en ce moment à lA- cadémie ont pour but de remplir, du moins en partie, cette lacune. ‘» Dans ce but, j'ai fait enlever l’extrémité de la tuyère d’une locomotive, et je l'ai remplacée par un tuyau quadrangulaire. Des quatre parois de ce tuyau, trois étaient fixes et parfaitement dressées sur leur face interne; la quatrième était mobile autour d’une charnière, et quand en la poussait vers l’intérieur du conduit, où elle entrait à frottement doux, elle rétré- cissait d'autant le passage de la vapeur. On pouvait donc, par ce moyen, changer à volonté l’orifice de la tuyère. Pour exécuter facilement ce chan- gement, sans ouvrir la cheminée ou arrêter la machine, une tige articulée sur la paroi mobile de la tuyère aboutissait près du siége du machiniste. Au moyen de diverses pièces qu'ilest inutile de décrire ici, on pouvait faire mouvoir cette tige de la quantité précise que l’on voulait, et une échelle mise à portée de l'observateur, faisait connaître exactement la grandeur qu'avait au même moment l’orifice de la tuyère. » Au moyen de cet appareil, j'ai pu, à mon gré et sans difficulté, faire travailler la machine avec divers degrés d’orifice de tuyère, et j'ai observé (473) la vaporisation qui en résultait dans la chaudière, ainsi que la dépense de combustible. Ensuite, pour connaître la portion de la vaporisation totale, qui était spécialement due à l’action de la tuyére, j'ai mis en expérience des machines sans y faire usage de la tuyère, et j'ai comparé les effets produits alors avec ceux des machines à tuyère. Le résumé des résultats obtenus est contenu dans le tableau suivant. On n’y mentionne aucune des circonstances accessoires des expériences autres que les dimensions de la chaudière, afin de simplifier et de raccourcir autant que possible cet extrait. Expériences sur les effets de la tuyëre dans la vaporisation des chaudières. VAPORISATION ; par NUMÉRO | SURFACE DE CHAUFFE mètre carré s de surface | consommé de de chauffe totale , OBSERVATIONS. Vexpé- par heure ,|mètre cube 5 ] à la vitesse ) atuyère. | de 32 ki- xIences foyer. lomèt. vaporisée. par heure. er en | centimètres décimètres carrés. cubes. 4.617 | 25.938 | 8.07 62.8 | 181.3 — 16.13 59.1 153.7 — 206.19 69.2 | 151.8 mèt. carrés. | mèt. carrés. klozrammes. — 20.19 63.4 167.5 24.19 55.2 196.8 28.26 60.0 197.9 40.32 58.2 | 212.7 40.32 57.9 | 182.0 5.264 | 28. 261 9.4 112.9 [Le feu conduit à l'ordinaire. —_ — 12.8 152.3 |Le feu activé autant que possible, 4.342 | 25.142 155.2 Idem. » 1°. En examinant ce tableau, on voit qu'il y a un orifice de tuyere qui produit un maximum de vaporisation ; et, pour la machine soumise à l’expérience, et dont la surface de chauffe totale était de 30.555 mètres carrés, la grandeur d’orifice la plus avantageuse était d'environ 20 centi- metres carrés. » On s’explique facilement ce résultat d’après les considérations que nous ( 474) avons présentées dans un Mémoire précédent, sur la proportion la plus avantageuse à établir entre le foyer et les tubes des chaudières. On recon- naît que, pour une surface donnée de tubes, il faut un certain tirage, c’est-à-dire un certain orifice de tuyèré, pour porter la flamme jusqu’à l'extrémité même des tubes, et faire en sorte que toute leur'étendue recoive l'action directe de la flimme, ce qui est la condition nécessaire à l’action complète de la surface de chauffe. Une fois ce résultat obtenu ‘un rétré- cissement plus considérable de la tuyère, où un tirage plus fort , ne peut avoir pour effet que de porter la flamme au-delà de l'extrémité des tubes, c’est-à-dire dans la cheminée, où elle cesse d’influer sur la quantité d'eau vaporisée. En diminuant de plusen plus l'orifice de la tuyère, au-delà de ce point, on ne produirait donc aucun changement quelconque dans la vaporisation de la chaudière, si ce rétrécissement excessif de la tuyère ne finissait par rendre le passage de l'air tellement rapide dans le foyer, que la plus grande partie traverse le feu sans servir à la combustion. C’est un effet qui, du reste, se manifestait en quelque sorte de lui-même dans nos expériences, car pendant celles qui avaient lieu avec une tuyère de 8 cen- timètres carrés d’orifice, chaque coup de piston faisait entendre dans la cheminée un bruit à peu près semblable à celui d’un coup de fusil, et l’on sentait la machine ébranlée intérieurement par de fortes secousses. » 2°, En considérant ensuite la consommation de combustible de la machine avec différents orifices de tuyère, on trouve que la tuyère de 20 centimètres carrés était également la plus avantageuse sous ce rapport. Il y avait donc double avantage, pour la machine soumise à l’expérience, à employer une tuyère de cette dimension, puisqu'elle produisait à la fois une plus grande vaporisation, c’est-à-dire un plus grand effet dans la machine , et qu’elle exigeait en même temps, proportionnellement à l’ou- vrage exécuté , une moindre consommation de combustible. » 3°. Enfin, en comparant les huit premières expériences, qui ont été faites avec l'emploi de la tuyère, aux trois expériences suivantes, qui ont eu lieu sans tuyère, on reconnaît que l'emploi de celle-ci quintuple la va- porisation de la chaudière; et ce résultat nous montre l’importance de l'emploi de la tuyère dans les locomotives. » Nous croyons, d’après les résultats précédents, qu'il serait avanta- geux de faire usage, dans les locomotives , et d’une manière permanente, de la tuyère variable que nous avons indiquée plus baut, ou de toute autre remplissant un but semblable, au lieu de la tuyère ordinaire, qui est sou- vent très mal choisie pour la machine à laquelle elle est appliquée. On (47 ) pourrait alors, en, quelques voyages, reconnaitre la tuyère la plus avan- tageuse. à la.machine, la conserver tant qu’elle continuerait de paraitre convenable, et enfin la diminuer quand le mauvais état de la chaudière rendrait, ce rétrécissément nécessaire. ». La tuyere variable dont il est question dans cette Note, a été cons- truite en 1836, à Liverpool, pour servir aux expériences précédentes et à d’autres sur des sujets analogues. Elle a été deux mois en usage, sans qu’on lui ait reconnu aucun inconvénient. » CHIMIE. — Extrait d'une Lettre de M. Bauorimorwr. «.... M. Dumas dit que la loi des substitutions et la théorie des types chimiques sont désintéressées aux réclamations de M. Baudrimont, qui ne les admet point, . . Ceci exige que je m'explique : » Je ne puis admettre la loi des substitutions de M Dumas, 1° parce qu’elle n’a point le caractère d’une loi physique: 2° parce qu’elle n’est que l'expression étroite d’un ordre de faits beaucoup plus étendu que M. Dumas nele suppose ; maïs j'admets les substitutions chimiques; car la substitution rest qu'un des modes par lesquels les corps peuvent entrer en combinaison. ». Je ferais sans doute plus que M. Dumas en venant dire à l’Académie : Les, composés chimiques se produisent, soit par combinaison directe, soit par déplacement, soit par substitution, soit enfin par plusieurs de ces modes réunis. La substitution peut étre non équivalente, équivalente, isotypique, isorhythmique ou isomorphique, que l’on me passe ce néologisme. Mais cette formule, qui est vraie, n’a point le caractère d’une loi; elle n’est que l’ex- pression générale de faits qui sont à la connaissance de tous les hommes tant soit peu versés dans la chimie; car les substitutions chimiques sont connues depuis que l’on sait qu’un métal peut en précipiter un autre en prenant sa place dans une dissolution saline; depuis que l’on obtient de l'hydrogène en le déplaçant par le fer ou le zinc dans les prétendus acides sulfurique et chlorhydrique étendus d’eau ; depuis que lon sait que le chlore déplace le brome et l’iode; depuis que l'on connait l’isomorphisme par substitution, et depuis que M. Beudant en à fait plus de mille applications au calcul de la composition des minéraux . . . J’admets donc la substitu- tion chimique; mais je repousse la prétendue loi de M. Dumas pour les rai- sons que je.viens d'exposer. » Quant à ce qui concerne les types chimiques que M. Dumas dit que je n’admets point, j'ose espérer que l’Académie et tous les hommes éclairés ( 476 ) ne partageront point cette opinion; car on accordera sans doute que celui qui a classé le premier les types chimiques a dû nécessairement les admettre, avant même que M. Dumas en eût acquis la notion, ainsi que son Mémoire en fait foi, puisqu'il ne fait remonter cette notion qu’à ses expé- riences sur l'acide chloracétique, dont la découverte est postérieure à ma thèse. » M. Duwas répond que son Mémoire est conçu en termes tels, qu'il aurait dû épargner à l'Académie toutes les réclamations dont il est l’objet. Dans une Note historique qu’il se propose de communiquer prochainement à l’Académie, il fera voir en quoi diffèrent des vues qu’on présente comme identiques, et à qui remonte réellement la découverte de chacun des points principaux de la théorie. MÉCANIQUE CÉLESTE. — Remarques au sujet de la lecture faite par M. Binet, dans la séance précédente , sur les inégalités séculaires des orbites pla- nétaires; par M. Le Vernier. « Dans la dernière séance de l’Académie des Sciences, M. Binet a donné entre les inclinaisons relatives des orbites d’un nombre quelconque de planètes, une relation distincte de celle qui se trouve dans le deuxième vo- lume de la Mécanique analytique. M. Binet termine ainsi : « Ces deux pro- » positions s'accordent entre elles pour établir que si l’on ne considère » que l’action de deux planètes autour du Soleil, l’inclinaison des orbites » demeure constante;. . ie Lorsque l’on considère trois orbites, ces deux » SRE distinctes entre les inclinaisons mutuelles ne laissent plus » qu’une seule quantité à déterminer en fonction du temps, pour connaître » à toute époque la disposition des nœuds.....» » M. Binet s'arrête au cas de trois orbites dans ces remarques, parce que deux relations seules ne sauraient donner la solution d'aucune question importante sur les positions relatives des éléments dès qu'il y a plus de trois planètes à considérer. » Je demanderai donc à l’Académie la permission de rappeler ici que, dans un travail que j'ai eu l’honneur de lui soumettre l’an dernier, dans la séance du 28 octobre, j'ai donné entre les inclinaisons et les positions relatives des nœuds des intégrales distinctes les unes des autres, indépen- dantes du temps comme celles de M. Binet, mais qui ont l'avantage d’être toujours en nombre égal à celui des orbites qu'on considère. En sorte qu'il suffit de donner les positions relatives des traces des orbites sur un plan (477) pour en déduire sur-le-champ, sans aucune considération du temps les valeurs correspondantes des inclinaisons. Cette détermination d’une par- tie des éléments au moyen des autres, supposés connus, est plus générale que celle indiquée par M. Binet pour le cas de trois orbites. » Déjà, dans la séance du 16 septembre 1839, j'avais donné des équations entièrement analogues entre les positions relatives des périhélies et les grau- deurs correspondantes des excentricités : et non-seulement dans mon travail j'indique l'usage qu’on peut faire de ces équations, mais je les emploie à la solution simple de quelques questions dans lesquelles, me donnant arbi- trairement les positions des périhélies, j'en déduis, sans avoir égard au temps, les valeurs correspondantes des excentricités. Ces applications sont indiquées pages 370 et 372 des Comptes rendus de l'Académie des Sciences pour le deuxième semestre de l’année 1839. » MICROGRAPHIE. — /Vouvelles observations sur les infusoires des sels gemmes. M. Marcer pe Serres adresse une nouvelle Note relative aux observations qu'il poursuit sur ce sujet de concert avec M. Joly. Dans des échantillons de sel gemme d’une couleur verdätre assez pro- noncée, provenant de Cardona ( Espagne), les infusoires se sont montrés plus rares, plus petits et moins distincts que dans les échantillons de cou- leur rouge, précédemment examinés. « Ceci, dit M. Marcel de Serres, trouve son explication dans les obser- vations antérieures de M. Joly sur les changements de teinte que subissent avec l’âge les infusoires auxquels est due la coloration de nos marais salants. Blancs à leur naissance, ces animalcules deviennent verts dans leur âge moyen et ne prennent qu’à l’âge adulte la nuance pourpre qui les rend si remarquables. En général, les infusoires verts se montrent plus rarement que les rouges dans les marais salants, ce qui semble indiquer que ces monades restent peu de temps dans leur état moyen. » Nous avons trouvé les mêmes infusoires dans les marnes argilo-calcaires qui se trouvent à Cardona au-dessous des sels gemmes. Ils y ont leur belle nuance pourpre, mais ils sont en trop petit nombre pour la communiquer à la masse marneuse, qui est restée grisâtre. Ce fait prouve, au reste, que dans l’ancien monde comme dans le monde actuel, les animalcules se sont précipités après leur mort au fond des eaux dans lesquelles ils vivaient pri- mitivement. » C. R. 1840, 1% Semestre. (T. X , N° 44.) 65 ( 478 ) PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Vote historique sur la Photographie. « Le procédé indiqué par MM. Vérignon et Bayard ne diffère en rien de celui de M. Lassaigne, que M. Fyfe, de son côté, a imaginé et com- muniqué à la Société des Arts d'Édimbourg, le 17 avril 1839. Tous deux ont, effectivement, employé le papier enduit de chlorure ou de phosphate d’argent, et trempé dans une solution d’iodure de potas- sium; tous deux ont conseillé de se servir du papier encore humide. » Voici les expréssions de M. Fyfe : « For this purpose the phosphate paper is first darkened by the action » of light; it is then immersed in a solution of iodide of potassium ; and » while still moist, exposed to light, whith the object, the impression » of which is to be taken, placed on it, and last till the whole of the » paper exposed becomes yellow, etc. » » M. Fyfe à fait des expériences avec le même papier , à la chambre noire ; il a aussi employé le chlorure d'argent. Tous ces détails sont pui- sés dans un Mémoire publié en juin 1830. : » Pour ce qui est de M. Lassaigne, son procédé communiqué par lui- même au rédacteur de l'Écho du Monde savant , est indiqué de la manière suivante, dans le n° du 10 avril 1839 de ce ornale «.... Alors M. Lassaigne a plongé son papier (préparé au chlorure » d'argent et noirci à la lumière) dans une solution d’iodure de potassium, » et, après l'avoir essuyé légèrement avec du papier joseph , il l'a fixé » au carreau d'une fenêtre , derrière une gravure, etc. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Sur un appareil destiné au dessin des objets microscopiques, au moyen duquel on peut aussi obtenir la représenta- tion photographique de ces objets. —Extrait d’une Lettre de M. Leresvre. « Un appareil à l’aide duquel l’image, soit de grandeur naturelle, soit plus ou moins grossie d’un corps opaque ou transparent, vient se repro- duire sur la surface d’une glace dépolie ou d’un papier-glace , de manière à ce que l’on puisse décalquer l’objet dans tous ses détails sur la nature elle-même, a été inventé, il y a cinq ou six ans, par M. 4. Percheron et par moi, exécuté par M. Ch. Chevalier, présenté par moi à la Société en- tomologique de France, dans sa séance du 6 avril 1836 (1), mentionné (1) Voir Annales de la Soc. ent. de Fr. T. V, p. xxxi du Bulleun. ( 479 ) par M. Ch. Chevalier, dans sa dernière brochure (1), répandu sous le nom de Mégagraphe et employé depuis avec succès par plusieurs ento- mologistes. » Substituer à la glace dépolie qui reçoit l’image, une plaque iodurée était donc l'unique opération nécessaire pour en obtenir le dessin. » Dès l’origine de la publicité donnée au Daguerréotype, M. Lerebours fils et moi nous avions obtenu des résultats pareils à ceux que M. Donné a présentés depuis et qu'il dit avoir obtenus à l’aide d’un appareil dont l’idée lui avait été, dit-il, suggérée par M. Doyère. » Pour ce qui est de l’appareil, comme il repose absolument sur les mêmes principes que celui que nous avons fait connaître depuis plusieurs années, la priorité d'invention ne saurait nous être disputée. » Quant aux applications à la photographie, si nous avons tardé à pré- senter les produits que nous avions obtenus, c’est que nous attendions quelques légers perfectionnements destinés à rendre encore plus facile et plus sûre cette opération, qui dure de 3 à ro minutes. Nous avons l’hon- neur de mettre aujourd’hui sous les yeux de l’Académie quelques-uns de ces premiers dessins obtenus au moyen du Mégagraphe, afin qu’on puisse les comparer à ceux de M. Donné. » M. Onorssezar présente deux épreuves de dessins photographiques qu'il a fixés au moyen d’un procédé particulier, procédé qui aurait encore, suivant lui, l'avantage de faire disparaître en grande partie le miroitage du métal sur lequel l’image est formée. M. Persoz adresse une Note sur deux nouveaux procédés propres à faire découvrir l'existence de l’arsenic dans le corps des animaux. M. 1e zorp Provost DE LA vice pe GLascow et MM. les membres de l’Asso- -ciation britannique pour l'avancement des sciences, composant cette année le bureau de la société, annoncent à l’Académie des Sciences, que la réunion pour l’année 1840 aura lieu à Glasgow, et durera du 17 au 24 septembre. M. Prirxs adresse une Note sur dix cas de strabisme convergent qui ont été guéris par M. Dieffenbach, au moyen de l'opération que ce (1) Des Microscopes, p. 67. Paris, 1839, Crochard. 65. ( 480 ) chirurgien a inventée, et dont il a déjà été fait mention dans le Compte rendu de lune des précédentes séances. M. Passor prie l’Académie de vouloir bien hâter le travail de la Com- mission chargée de faire un rapport sur sa éurbine. M. Levuerxw demande de nouveau la remise de plusieurs, Mémoires et Notes qu'il avait présentées à différentes époques, et sur lesquels il n’a pas été fait de rapports. M. VÈwe adresse une réclamation relative à la Lettre qu'il avait adres- sée précédemment. sur des erreurs commises, suivant lui, par les géomètres, Lettre dont on n’a pas cru devoir reproduire textuellement les expressions dans le Compte rendu. M. Gaun présente une nouvelle image photographique. obtenue sur une plaque de métal préparée par un nouveau procédé, et un paquet cacheté concernant diverses modifications apportées aux opérations pho- tographiques. MM. Romiquer et Réçenaurr adressent un paquet cacheté portant pour suscription : Combinaisons du Benzoïle. L'Académie en accepte le dépôt. M. »E Pamsour adresse un paquet cacheté portant pour suscription : Sur un principe général de la mécanique. L'Académie accepte le dépôt des deux paquets. La séance est levée à 5 heures. A. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a recu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie royale des Sciences ; 1°* semestre 1840, n° 10, in-4°. Journal de Mathématiques pures et appliquées; par M. J. Liovviree ; janv. et fév. 1840, in-4°. Annales de la Societe entomologique de France ; tome.5, in-8°. Annales de la Société séricicole, fondée en 1837 pour l'amélioration et la propagation de l'industrie de la*Soie en France; années 1837, 1888, 1839, in-8°. (3 vol.) Ù Académie royale de Médecine ; rapport sur les Vaccinations pratiquées en France pendant l’année 1837; in-8°. Bulletin de l'Académie royale de Médecine; 15 mars 1840; in-8°. Voyage dans la Russie méridionale et la Crimée (voyage scientifique); par M. A. pe Dewporr ; 5° liv. in-8°, et atlas in-fol., 4° et 5° Liv. Lettres sur l'empire de la Russie, publiées dans le Journal des Débats er 1838 et 1839; par M. Nirac; 1840, in-8°. Histoire naturelle des îles Canaries; par MM. Wsss et BERTHELOT ; 46° liv. im-4°. Histoire naturelle générale et particulière de tous les genres de Coquilles univalves marines à l’état vivant et fossile (genre Olive); par M. Duccos ; 5°et 6° liv. in-fol. Chemins de fer d'Angleterre; application à la France des résultats de l'expérience de l'Angleterre et de la Belgique; par M. Binrau; 1840, in-8°. Annales de la Société d'Agriculture, Arts et Commerce du départe- ment de la Charente ; tome 21, sept. et oct. 1839, in-8. Méthode simplifiée pour l'enseignement et l'emploi du Système métrique; par M. Marsscuaz; Vendôme, 1840, in-8°. Journal de Pharmacie et des Sciences accessoires; 26° année, mars 1840, in-8°. Mémorial encyclopédique et progressif des Connaissances humaines; fév. 1840, in-8°. (482) Revue progressive d'Agriculture , de Jardinage; mars 1840, in-8°. Bibliothèque universelle de Genève ; mars 1840, in-8, Dialogue entre un Physicien et plusieurs Ministres du Saint-Évangile, avec une explication physico-logique du Sy mbole des Apôtres; par M. Roes- SINGER ; Genève, in-8°. Résumé de l'ouvrage intitulé : Fragment sur l’Électricité universelle, ou Attraction mutuelle; par le même; in-8°. Coup d'œil physiologique et médical sur les Forces vitales, et signale- ment de l'action des Vêtements de laine contre les affections de la poitrine et des autres organes ; par le mème ; in-8°. On the struciure.... Sur la structure, la physiologie et la pathologie des Tuniques capsulaires et de la pulpe persistante des Dents; par M. A. Nasuyra ; Londres, in-82. Researches on the.... Recherches sur Île développement, la structure et les maladies des Dents; par le même; Londres, 1839, in-8°. Astronomische. . .. Nouvelles astronomiques de M. Scnumacner; n° 594, in-4°. Bericht über. ... Analyse des Mémoires lus à V Académie des Sciences de Berlin et destinés à la publication; juill., août, sept., oct. et déc. 1830, et janv. 1840; in-8°. Gazette médicale de Paris; tome 8, n° 11, in-4°. Gazette des Hôpitaux , n° 30—32, in-fol. Gazette des Médecins praticiens; n°° 20 et 21. L'Esculape ; journal des Spécialités; n° 15. L’Expérience, journal; n° 141. COMPTE RENDU à DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 23 MARS 1840. PRÉSIDENCE DE M. POISSON. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L’ACADÉMIE. PHYSIQUE. — Vote sur des dessins photogeniques de M. TazsoT; par # M. B:or. «Jai l'honneur de présenter à l’Académie, de la part de M. Talbot, quarante dessins photogéniques, effectués sur des papiers sensibles, dans des circonstances et sous des conditions diverses. Les uns sont obtenus par application, d’autres par action directe dans la chambre obscure. Leur exécution me semble au moins égaler tout ce qu'on a présenté jusqu'ici dans ce genre, surtout en considérant qu’un grand nombre d’entre eux, et des plus satisfaisants, ont été faits dans toute la défaveur de la saison actuelle. M. Talbot ne nous découvre pas encore son procédé, non par l'intention d’en faire un mystère, mais parce qu'il a l'espérance prochaine de pouvoir accroître sa sensibilité, et qu'il veut profiter du retour des beaux jours pour réaliser les perfectionnements qu’il a conçus. Les résul- tats, tels qu’ils sont, présentent déjà plusieurs indications précieuses pour la physique; et afin qu’elles soient mieux saisies, je ferai précéder l'exhi- bition des dessins de quelques remarques qui ont été suggérées par leur inspection, ou que j'ai trouvées dans les lettres de M. Talbot. C. R. 1840, 17 Semestre, (T. X, N° 42.) 66 ( 484 ) » On ne doit pas s'attendre que des dessins photogéniques, faits sur papier, puissent jamais égaler la netteté et la finesse de ceux que l’on ob- tient sur des plaques métalliques planes et polies. La contexture pâteuse du papier, ses aspérités superficielles, la profondeur de l'imbibition, et la communication capillaire qui s’établit entre les diverses parties de sa surface inégalement impressionnées, sont autant d'obstacles qui s'opposent à la rigueur absolue du tracé linéaire, ainsi qu’à la parfaite dégradation des teintes dans la chambre obscure; et l'influence de ces obstacles ést d’au- tant plus forte, que l'opération chimique est plus lente à s'effectuer. Mais lorsqu'on n’a pas la prétention, ou la nécessité, de se soumettre aux déli- catesses exigeantes de l'art, lorsqu'il s’agit, par exemple, de copier fidèle- ment des manuscrits rares, ou de recueillir des impressions de voyage, si l’on a des papiers vivement impressionnables dans la chambre obscure, comme on parviendra sans doute à en découvrir, ils suffiront parfaitement ; surtout lorsqu'ils offriront, comme celui de M. Talbot, la facilité de tirer tout de suite plusieurs reproductions du dessin primitif, ainsi qu’on en verra tout-à-l’heure des exemples. Alors, sans doute, on trouvera plus commode, souvent même plus sûr et plus praticable, de renfermer quatre ou cinq cents dessins dans un portefeuille, que de transporter une pareille provision de plaques métalliques avec leurs cadres de verre, de recouvrir avec ces protecteurs indispensables, des empreintes parfaites, il est vrai, mais aussi légères que la vapeur dont elles sont nées, et enfin de ramener la volumineuse collection de ces frêles produits à travers les accidents de voyages longs, difficiles, quelquefois périlleux. Des tentatives se fonts en ce moment, pour fixer les images daguerriennes; et il faut sans doute les accueillir avec faveur. Mais quiconque a étudié attentivement la réunion des conditions physiques d’où résultent ces admirables images, trouvera bien difficile, je suis loin de dire impossible, de les fixer sans détruire, ou au moins sans altérer essentiellement les causes mêmes qui produisent leur charme; et alors, pour les applications dont je parlais tout-à-lheure, des papiers vivement impressionnables auraient encore les avantages d’un transport moins embarrassant, comme aussi d’une plus facile conservation. » L’utilité des papiers sensibles, pour copier des textes, était une con- séquence naturelle de la netteté des copies de gravures que M. Talbot avait déjà obtenues par application, et qui avaient été présentées à l’Académie. Il en a compris d’autres dans son nouvel envoi; mais il y à joint aussi quatre exemples de cette application spéciale, qui consistent dans des co- pies d’un psaume hébreu, d’une gazette persanne , et d’une vieille charte (485 )” latine de l’an 1279. Nos confrères de l’Académie des Belles-Lettres, aux- quels j'ai présenté ces épreuves, se sont plu à remarquer la fidélité des caractères, et leur netteté, qui les rend aussi lisibles que le texte original. Nul doute qu’il ne fût beaucoup plus prompt et plus exact de copier ainsi un vieux manuscrit, que de le transcrire à la main, même quand on sau- rait la langue dans laquelle il est écrit. Toutefois il y a encore ici un pas à faire. Ces copies sont obtenues par application; il faut arriver à les avoir par la radiation immédiate, dans la chambre obscure. C’est l'unique moyen d'étendre le procédé aux papyrus et aux autres manuscrits opaques, ou d’une transparence trop imparfaite pour que la radiation puisse les traver- ser. D’ailleurs, l'application des feuillets est difficile lorsqu'ils sont assem- blés en cahier, ou en volume, sans qu’on puisse les détacher les uns des autres. » Mais cette extension importante du procédé exigera plusieurs perfec- tionnements physiques, vers lesquels les expérimentateurs devront diriger leurs efforts. Le premier sera d'accroître autant que possible la sensibilité du papier, afin que la communication de ses diverses parties, par capillarité, n'ait pas le temps de dénaturer les effets de l’action locale et immédiate de la radiation. Je serais porté à croire qu'on doit attribuer principalement à ce genre de communication le fait remarqué par M. Talbot, que, dans les expériences par application, il est plus difficile de reproduire nettement un tissu de dentelle noire étendu sur un fond blanc, qu’une dentelle blan- che étendue sur un fond noir, deux cas dont il nous offre ici des exemples. Mais une autre difficulté plus cachée et plus générale me paraît provenir de l’négale faculté des diverses subStances, pour renvoyer les radiations qui les frappent, et peut-être de l'aptitude qu’elles auraient à les modifier physiquement. Par exemple, vous voulez copier par la radiation dans la chambre obscure un tableau peint sur toile, sur bois, ou sur porcelaine: les diverses substances colorantes employées parle peintre ont été posées et dis- tribuées de manière que chacune d’elles absorbe certaines portions delalu- mière incidente totale, et renvoie spécialement vers votre œil les portions complémentaires, où dominent les rayons propres à former la teinte dont il veut vous donner la sensation. Mais la radiation chimiquement active que lesmêmes parties du tableau reçoivent et renvoient est distincte de la lumière qui affecte votre rétine(r). Pour que l’effet.chimique qu’elle produit (1) Je suppose que le lecteur admet cette distinction comme un fait établi par les ex- périences que j'ai consignées dans le 1‘ semestre des Comptes rendus de 1839. G6.. ( 486 ) sur le papier sensible, ou sur la couche d’iode de M. Daguerre offre, en clair, on en ombre, l'équivalent de la nuance colorée, il faut : 1° que cette ra- diation renvoyée soit chinmiquement active; 2° que l'énergie de son action soit proportionnelle à l'intensité d’illumination opérée dans l'œil, par la portion de radiation lumineuse renvoyée du même point du tableau. Or cette dernière concordance ne doit certainement pas être remplie dans un degré égal, par les diverses matières colorantes, qui affectent l’œii de la même manière, et que le peintre peut substituer les unes aux autres dans son travail. Des substances de même teinte peuvent offrir, dans la quantité, ou la nature des radiations invisibles qu’elles renvoient, autant de diversi- tés, ou des diversités du même ordre, que les substances de teinte diffé- rente en offrent relativement à la lumière: inversement elles pourront être semblables dans leur propriété de renvoyer les radiations chimiques, quand elles sont dissemblables pour l'œil; de sorte que les différences de teintes qu’elles présentaient dans le tableau fait pour l'œil disparaîtront dans le tableau chimique, et s'y confondront en une ombre ou une blan- cheur uniforme. Ce sont là des difficultés géhéralement inhérentes à la formation des tableaux chimiques; et elles montrent, je crois, avecévidence, l'illusion des expérimentateurs qui ont espéré qu’on pourrait accorder, non-seulement l'intensité, mais les teintes des impressions chimiques produites par les radiations, avec les couleurs des objets dont ces radia- tions émanent. Toutefois, les relations prochaines ou éloignées de ces deux sortes de phénomènes sont extrêmement curieuses à étudier, non-seule- ment pour Part photogénique, puisqu'on lui a donné improprement ce nom, mais encore pour la physique expérimentale elle-même. Je ne doute pas qu’on n’en remarque des exemples dans les images daguerriennes des objets naturels et des tableaux colorés; mais on en Yoitde très apparents dans les épreuves actuelles de M. Talbot. Ainsi il y En a qui représentent des vases de porcelaine blanche, des coquilles colorées, un chandelier (de métal) avec sa bougie, un pied de jacinthes blanches. L'ensemble de ces objets se sent et se perçoit très bien dans leur image chimique ; mais les pärties qui renvoyaient la lumière purement blanche, probablement aussi les radiations de toute espèce, sont, relativement aux autres, dans une pro- portion d'illumination exagérée; ce qui me semble avoir du résulter, en partie, de la communication par capillarité pendant la durée de l’action, de sorte que l'inégalité serait vraisemblablement moindre si le papier eût été plus sensible ou plus rapidement impressionné. Dans la jacinthe, la tige et les feuilles vertes ont à peine produit une faible trace de leur com (487) figuration; et elles l'ont produite surtout dans les parties du contour des tiges où il s’opérait une réflexion plus ou moins parfaitement spéculaire. Les points du chandelier (métallique) où cette réflexion avait lieu, sont re- produits pour ainsi dire par des taches blanches localement appliquées, et qui dénaturent l'effet de l'ensemble par leur disproportion. Mais cela se voit surtout dans une copie d’un tableau du Corrége, dont le cadre est très vivement reproduit, tandis que la figure peinte sur la toile est à peine perceptible. Cette disproportion d'éclat dans la reproduction de quelques parties blanches, surtout lorsqu'elles sont mattes et conséquem ment très rayonnantes, est sensible dans certaines parties des vnes prises par M. Talbot, jusqu’au point de rendre difficile l'interprétation de l’objet -auquel elles appartiennent. Du reste, ces vues sont déjà très satisfaisantes, comme étant obtenues sur papier, dans la saison où nous sommes, ainsi qu’on s’en convaincra tout-à-l'heure en les examinant. De plus, par un avantage propre à la préparation chimique dont M Talbot fait usage, il paraît que les opérations une fois complétées, les dessins ne sont plus al- térés par la radiation, même agissant avec beaucoup d’énergie. Car on a par exemple ici, quatre épreuves d’une même vue de la maison de M. Talbot, avec une identique disposition des lumières et des ombres; de sorte qu'il faut que quelques-unes au moins, si ce n’est trois sur les quatre, aient été déduites par superposition. M. Talbot présente avec raison cette propriété de reproduction comme un avantage spécial de son procédé , et elle serait en effet bien utile dans des voyages. Je me suis hasardé à tenir un de ces dessins exposé pendant plusieurs heures à l’ac- tion, peu vive à la vérité, du soleil actuel; et je n’ai pas vu la moindre altération s'opérer dans les clairs. Je crois comprendre que, suivant M: Talbot, les ombres seules se fortifient sous cette influence. D’après ce que je viens de dire, on doit s'attendre que le triomphe de ce procédé, NW comme de toute autre reproduction photogénique, aura lieu avec des objets formés d’un plâtre blanc et mat. En effet, l'envoi de M. Talbot comprend huit images tant de bustes que de statuettes, dont six princi- palement, de grandeurs et de formes diverses, présentent des résultats très » remarquables, surtout en ayant égard à la saison défavorable qui les a données. On n’y trouve pas sans doute la perfection rigoureuse de trait, ni admirable dégradation de clairs et d’ombres qui font le charme des épreuves de M. Daguerre, et je le répète encore pour qu’on n’exagère pas mes expressions. Mais je répète aussi qu'il'faut considérer les représenta- « tions sur des papiers sensibles comme principalement applicables à un but différent, qui n’impose pas des conditions si rigoureuses d'art, deman- : ( 488 ) dant seulement des images, fidèles dans leur ensemble, assez arrêtées dans leurs détails pour qu’on les puisse bien reconnaître, et qui en outre s’ob- tenant avec rapidité, par une manipulation facile, puissent se conserver avec peu de précautions, se renfermer en grand nombre sous peu de volume, et se transporter partout avec facilité. Les papiers de M. Talbot présentent déjà plusieurs de ces qualités essentielles, avec l’avantage de pouvoir fournir immédiatement des copies multipliées. Ses efforts, et ceux des autres physiciens qui s'occupent du même sujet, achèveront d’y ajou- ter ce qui peut rester de desirable, pourvu que l'espoir, ou la prétention d'une perfection d'art physiquement incompatible avec, des opérations sur papier, ne donne pas à leurs tentatives une fausse direction. Toutefois, pour ne pas paraître trop désespérer de l'avenir, j’ajouterai que le comble du succès dans ce genre, consisterait à découvrir une substance vivement impressionnable, qui püt s'appliquer sur une feuille papyracée sans. y pénétrer profondément, et qu’on püt cependant y fixer après l'opération, comme dans les épreuves de M. Talbot. Il ne serait pas même nécessaire que l'épreuve primitive obtenue ainsi rapidement, reproduisit les lumières et les ombres en leurs vraies places, pourvu que sa transparence et. sa fixité fussent telles, qu'on püt en déduire par application des copies où l'inversion fût redressée. Et peut-être cette décomposition du problème en deux opérations successives, ouvre-t-elle une des meilleures voies que l’on puisse prendre pour le résoudre. » Fixation des images photogéniques sur métal. A l’occasion d’un passage de la NoteBprécédente, relatif au peu de chances de succès qu’offrent les tentatives entreprises dans le but de fixer les images photogéniques sur métal, M. AraGo fait remarquer que ces es- sais, quoique de date trés récente, ont déjà donné des trésultats qui sont loin d’être décourageants, et qu'aujourd'hui même une épreuve présentée par M. Fizeau annonce un nouveau progrès. En effet, si dans les épreuves qui ont été mises précédemment sous les yeux de l'Académie, le dessin, tout en conservant sa finesse, paraissait avoir perdu de son éclat, le même reproche ne peut être adressé à celle de M. Fizeau, qui ne le cède point en vivacité aux plus belles images Daguerriennes ; et qui cependant a ac- quis, au moyen de l'opération du fixage, assez de solidité pour pouvoir être conservée sans autres pécautions que celles qu'exigent des dessins ordinaires. M. Fizeau assure que l'opération à laquelle il soumet les images photographiques, loin de les pâlir, a au contraire pour résultat d’augmen- ter la, vigueur des ombres et le brillant des lumières. ( 489 ) ANATOMIE COMPARÉE. — Mémoire sur la structure et le mécanisme des bran- chies dans les crustacés décapodes ; par M. Duverxoy. — Extrait. « Dans la troisième partie d’un Mémoire sur quelques points de l'orga- nisation des Limules que j'ai eu l'honneur de lire à l’Académie le 17 sep- tembre 1838 (1), j'ai essayé de tracer une esquisse des principales diffé- rences que présentent dans leur structure et dans leur mécanisme les organes de la respiration des crustacés. Cette esquisse rapide ne faisant pas la partie principale du Mémoire que je viens de rappeler, j'ai eru ne pouvoir me dispenser de présenter une description détaillée de cet appa- reil, afin d’être suffisamment compris dans les principes que j'ai cherché à établir, et d’être certain moi-même de ne pas errer, ou de ne pas trouver d'exception réelle, même dans leur application la plus spéciale. » C'est en partie dans ce but que j'ai entrepris une nouvelle description des organes de la respiration des crustacés. » Je soumets aujourd’hui au jugement de l’Académie celle des crustacés décapodes. » La première partie du présent Mémoire, dont je ne lirai qu’une ana- lyse, traite des branchies proprement dites dans les crustacés décapodes. » En suivant les divisions de cet ordre de crustacés adoptées par Za- treille, pour le Règne animal de G. Cuvier, je décris, en premier lieu, la structure, le nombre et la position des branchies dans les Décapodes bra- chyures, et je prends des exemples de mes descriptions dans la plupart des sections de ce sous-ordre. » Je fais connaître ensuite, ayec non moins de détails, les branchies des décapodes macroures. » Il résulte de ces descriptions : » 1°. Que les décapodes brachyures ont une grande conformité dans les principaux points de structure, de forme et de position de leurs branchies. » 2°, Quant à leur forme, ces branchies se composent toujours de deux rangées de feuillets, proportionnément larges, fixés par un de leurs côtés, contre les deux faces opposées d’une lame fibreuse; empilés ainsi les uns sur les autres, et les uns sous les autres, de manière à former deux pyra- (r) Voir le Compte rendu de cette séance. ( 490 ) mides appliquées l’une contre l’autre par leur base, mais dont la supérieure est de beaucoup la plus développée, et dont l’inférieure est restée rudi- mentaire et comme tronquée. » 3°. Chaque feuillet branchial peut être considéré comme s'il était composé de deux vessies, contenues l’une dans l’autre, et qui auraient été tellement aplaties, qu’elles ont pris l’apparence d’une simple lame ou d’un feuillet. La vessie interne, qui contient le fluide nourricier, répond au système vasculaire sanguin. L » La vessie externe se continue avec les téguments communs. » Les parois de la première adbèrent entre elles dans des intervalles ir- réguliers, de manière à intercepter un réseau de canaux de dimensions variées, formant des lacunes plus où moins considérables dans leurs fré- quentes anastomoses. » C’est dans cette grande lacune divisée, que le vaisseau afférent verse le sang pour la respiration. C’est de cette même lacune que le vaisseau efférent le reçoit pour le diriger vers le cœur. » La forme élargie de ces feuillets branchiaux, leur nombre et leur rapprochement, donnent à l'animal qui en est pourvu, la facilité de conser- ver une lame d’eau entre chaque paire de ces feuillets; ces différentes cir- constances organiques contribuent sans doute à faciliter la respiration aérienne, quoique avec des organes de respiration aquatique que l’on ob- serve chez un grand nombre de crustacés brachyures. » 4°. Les décapodes macroures, à en juger par la structure, la forme, le nombre et la disposition des branchies, sont loin de composer un groupe naturel. Aussi regardons-nous comme une solide amélioration, dans la méthode de classification, la séparation des Schizopodes et leur réunion aux Stomapodes, proposée par M. Milne Edwards (1), ainsi que l'établissement d’un groupe de même valeur que les Brachyures et les Macroures, intermédiaire entre ces deux sous-ordres, sous le nom de Déca- podes anomoures, et qui se compose des Macroures anomaux de La- TREILLE, auxquels notre savant collègue réunit les Porcellanes et les Ga- lathées (2). » 5°. Relativement à la structure des branchies, dont nous analysons ici les principales différences dans les Macroures de LATREILLE : (1) Annales iles Sciences naturelles, tome XIX, p. 411. (2) Dans son Histoire naturelle des Crustacés, tone II. ( 491 ) » À. Les uns, ce sontles Paguriens, les ont encore composées de feuillets empilés à la manière des feuillets branchiaux des crabes ; mais les branchies y sont plus nombreuses , et les deux pyramides supérieure et inférieure qui composent chaque branchie sont tantôt également développées, ou bien elles montrent un singulier développement alternatif, suivant le numéro auquel elles appartiennent; c’est-à-dire que si, dans la branchie n° 3, la pyramide inférieure est restée rudimentaire, dans la branchie suivante ou le n° 4, c'est la supérieure qui est peu développée. Enfin, si les pyra- mides branchiales sont plus nombreuses, elles y sont proportionnément petites. » B. D’autres Macroures, ce sont les Salicoques, ont une structure in- termédiaire entre les branchies composées de tubes et les branchies à larges feuillets des crabes. Je distingue cette forme intermédiaire sous le nom de branchies /amelleusessebpenniformes, parce qu’elles sont compo- sées de lames étroites, rangées'de chaque côté d’une tige, comme les barbes d'une plume. » On conçoit que cette forme n’est plus propre à retenir l’eau, et que les crustacés qui ont de semblables branchies sont essentiellement aqua- tiques. Je n’avais pas fait cette distinction dans mon analyse; je la crois es- sentielle. »1C. Les familles des Zocustes et des Homards ont des branchies en tubes , arrangés de manière à figurer des brosses ou des panaches, ainsi que les zoologistes les ont distinguées. » Les branchies en tubes seraient trop favorables, par leur grande divi- sion, à l’action desséchante de l'air. Aussi appartiennent-elles à des crus- tacés essentiellement aquatiques, qui ne vivent à sec qu’accidentellement, et qui périssent à terre au bout d’un temps plus ou moins court. Cepen- dant le mécanisme annexé à ces sortes de branchies étant propre, dans quelques cas, à les maintenir humectées , on voit quelques espèces de ces _ familles supporter accidentellement, pendant plusieurs jours, une respi- ration aérienne, lorsqu’on les entoure d'objets humides. » 6°. Si la forme des branchies en tubes est très différente des branchies en James ou en feuillets, le fond de la structure des unes et des autres est cependant le même. C’est une lacune dans l’un et l'autre cas, cylindri- . que ‘dans le premier, aplatie dans le second. » Le'tube ou filet branchial ne se compose pas, comme on l’a supposé, d'un ramuscule vasculaire sanguin se continuant du vaisseau afférent, pas plus que d’une radicule qui serait l’origine du vaisseau efférent. En un C, R. 1840, 19r Semestre. (T. X, N° 19) 67 (492 ) mot, il n'y a plus. ici de réseau capillaire respirateur, comme dans les ani- maux vertébrés, qui serait intermédiaire entre les branches de l'arbre vas- culaire dépurateur et les racines, de l’arbre vasculaire nutritif. » Ces tubes ou filets branchiaux interceptent un vide de même forme, dans lequel on peut observer Îles mouvements de rotation des globules sanguins. Ces mouvements, dirigés de la base du tube vers son extrémité terminée,en cul-de-sac, ou de cette extrémité vers sa base, en passant par le côté opposé, forment un des spectacles les plus intéressants que nous découvre le microscope. Je l'ai particulièrement observé dans l’écrevisse de rivière. » Lorsque la circulation est régulièrement active, les globules arrivent.et se meuvent dans le tube respirant par un côté de son canal, et ils en reviennent par l’autre côté. Ce n’est qu’à l'extrémité du tube, ou du moins vers cette extrémité, que le courant sanguin change de direction. Cela a lieu pour un certain nombre de alobulés, sans que leur mouvement accéléré en paraisse ralenti; on les voit parcourir ainsi tout l’espace que leur fournit l'extrémité du tube. D’autres ne vont pas jusqu’au fond du cul-de-sac, ils tournent plus court. D’autres vont jusqu’à la dernière-extré- mité du filet respirant, mais avec un mouvement de plus en plus ralenti et s’y arrêtent. Peu de temps après ils reprennent leur course, dans le sens rétrograde ou centripète, et leur mouvement semble s’accélérer: à mesure qu'ils approchent de la base du tube. On dirait qu’ils sont attirés par le vide qui se fait dans le cœur, et de proche en proche, dans les vaisseaux branchiaux cardiaques. » 7° En général, le système capillaire des vaisseaux sanguins paraîtman- quer dans les organes de respiration des crustacés, comme il manque dans leurs autres organes, ainsi que l'ont établi MM. Audouin et Milne Edwards, dans leur Mémoire sur la circulation dans cette classe ( Annales des Sciences naturelles, tome Il). » C'est une conviction qui résulte pour moi, non-seulement des observa- tions microscopiques que je viens de rapporter, mais de plusieurs autres dont j'aurai l’occasion de parler dans un prochain Mémoire; conviction que j'avais déjà en 1836 et 1837, lorsque j'ai eu l'honneur d’adresser à l'Académie mes deux Mémoires sur les Squilles. » Ajoutons que la membrane respirante de toutes les parties saillantes qui constituent les branchies des crustacés, est tout unie, quoique divisée quelquefois en petites lacunes vésiculeuses, et qu’elle n’y montre jamais ces plis si fins et si déliés qui augmentent considérablement l'étendue (493 ) de la membrane vasculaire réspiranté, dans les lamés branchiäles des poissons. » 8°.Jedémontrerai successiveméntdans mes descriptions détaillées de l’ap- pareil branchial des autres crustacés, qué toutes leurs branchies, quelle‘qüe soit leur forme en feuillets larges, en lames étroïtes ; en tübes ; en filäents, en vessie, ne sont jamais que des lacunes dans lesquelles le‘sang est déposé momentatiément pour la réspiration. » 9°. En les considérant sous ce point de‘ vue; en $é rappelant que le sys- tème capillaire entre l'arbre sanguin que j’appellenuütritif, et Parbre dépüra: teur, ou bien celui qui devrait exister entre l'arbre dépurateur et l'arbre nutritif manquent dans cette classe, on comprendra comment des organes appendiculaires, servant aux mouvémiénts de natation , comment les soies creuses qui les bordent, ont pu être considérés, en même temps, avec jus- tesse et exactitude, comme des organes de respiration. Il suffit pour cela que les parois de ces organes creux, recevant le fluide nourricier dans leurs capacités, soient assez perméables pour permettre l'influence chimique du fluide ambiant respirable sur le sang qui pénètre dans leurs lacunes. Disons encore que les lames, les tubes, les filets branchiaux des crustacés étant des lacunes dans lesquelles le sang se meut librement, ne pouvaient être soutenues comme les lames branchiales membraneuses des poissons par des lames: solides intérieures de nature cartilagineuse ou osseuse. » Lorsqu’elles ont dù être supportées par des organes plus consistants, on observe ceux-ci dans une portion de leur surface. C’est, dans cé cas, la partie dermoiïde de la branchie qui a été plus ou moins solidifiée. Tel estle cercle qui borde et qui distend les lames branchiales des limules: On remarquera ici combien l'existence d’un squelette intérieur, ou son ab- sence, domine l’ensemble, comme tous les détails de l’organisation. » TÉRATOLOGIE. — Pour établir la proposition qu'il est des causes acci- dentelles modifiant, corrigeant et réformant , au moyen d’une influence directe de milieux ambiants, des troubles survenus dans le sein maternel; par M. Grorrnoy-SamnrT-Hirame. « Je prépare un grand travail sur cette question dont je crois posséder tous les éléments desirables. Pour cela, quelques renseignements m'étaient encore. nécessaires et je souhaitais entre autres l’éclaircissement de plus de développements dans un article de nos Comptes rendus, année 1838, 2° se- mestre, page 1080. Là le rédacteur laissait desirer plus de clarté dans sa 67. ( 494 ) Note sur une communication de monstruosité. M. Guyon, chirurgien en chef de notre armée d'Afrique , avait écrit un Mémoire et tracé quelques indications de formes, à l’égard de sujets tératologiques (fille bicorps ana- logue à la constitution de Ritta-Christina). Notre honorable collègue M. Larrey avait remis les papiers et esquisses que son ami et ancien élève, M. le docteur Guyon, lui avait confiés, et les avait déposés sur le bureau du Secrétaire perpétuel, M. Flourens. C'était pour connaître les dessins de M. Guyon (1) que j'avais pris la parole ; ils me sont maintenant remis, et j'arrête là mes réclamations désormais inutiles. » RAPPORTS. cmmix. — Rapport sur un Mémoire de M. Lassuene ayant pour titre = Recherches sur l’action chimique qu'exercent les sels métalliques sur. Valbumine liquide et sur certains tissus de l’économie animale. (Commissaires, MM. Robiquet, Pelouze rapporteur.) « Le Mémoire dont l’Académie nous a chargés de lui rendre compte, peut être considéré comme la suite et le développement d’un travail ‘plus ancien de M. Lassaigne sur les combinaisons du bichlorure de mercure avec lalbumine et la fibrine. » L'auteur s’est proposé d'examiner dans ce nouveau Mémoire la nature chimique et les propriétés principales des composés qui prennent nais- sance dans le contact de certaines dissolutions salines métalliques, soit avec l’albumine et la fibrine, soit avec quelques-uns des tissus de l’'écono- mie animale. Son but principal a été de s'assurer, par la voie de l’expéri- mentation, si ces composés résultent exclusivement dela combinaison de la matière animale avec un oxide métallique, comme l’affirment quelques (1) Ge que je ne savais pas, c’est que les croquis de M. le docteur Guyon, habile- ment esquissés, se rapportaient à deux sujets : l’un est né à Alger, et était. formé de deux filles entières, unies par les faces antérieures des troncs, et l’autre n’avait qu’un seul train postérieur, étant porté par deux jambes. Cet autre enfant naquit en Corse, en décembre 1831, à Mélo; il ressemblait à Ritta-Christina. La science accueille ou mieux recherche la connaissance de ces: naissances mer- veilleuses de la zoologie anormale. | ( 495 ) chimistes, ou s'ils: contiennent au contraire et intégralement les éléments du sel, comme le pensent plusieurs savants, et particulièrement M. Ber- zélius et M. Thénard. » La fibrine, la gélatine, l'albumine et le caséum ne présentent jamais, comme on sait, de formes cristallines , soit qu’on les considère isolément, soit qu'on les prenne dans les combinaisons quelconques dont elles font partie. IL semble que la nature ait voulu prévenir les graves inconvénients qui pourraient résulter, dans l’économie animale, de la tendance à cristal- liser des substances qu’elle y a répandues avec profusion. L'histoire chi- mique de ces matières est si mal connue, que non-seulement on ne peut en aucune façon affirmer qu’on les. ait obtenues à l’état de liberté, mais on ignore encore si, même en négligeant de tenir compte des matières étrangères de nature inorganique qui peuvent les altérer, on doit les considérer comme des principes immédiats particuliers ou comme des substances complexes. Outre qu’elles ne cristallisent pas, et qu’au con- traire elles tendent toujours à priver de cette faculté les corps avec les- quels on les met en contact, elles ne sont ni volatiles, ni fusibles sans altération; leur combustion laisse toujours des .cendres, quelque peine que l’on se donne pour les éviter; leurs dissolutions s’altèrent avec rapi- dité; d’ailleurs, une fois engagées dans des combinaisons, il est rare qu'on puisse les en retirer sans. apporter quelque modification plus ou moins profonde dans leurs propriétés. Il résulte de ces diverses circonstances peu d’empressement en général à étudier les matières dont nous parlons : on craint toujours d'opérer sur des substances impures, indéterminées; et sans leur connexité avec des phénomènes physiologiques importants, on ne verrait pour ainsi dire personne s'occuper d’un pareil sujet. Ceux qui abordent cette partie si obscure de la chimie animale méritent donc des éloges, et si, là comme ailleurs, on doit exiger d’eux de l'exactitude et de la précision, il serait, il faut le dire, injuste de leur en demander plus que ne comporte le sujet. » Nous avons indiqué le but que M. Lassaigne s’est proposé d'atteindre. La question dont il s’est occupé n’intéresse pas seulement la chimie, elle est plus importante encore pour la toxicologie et la médecine légale. » Que devient une dissolution saline métallique dans son contact avec l’albumine et les tissus-animaux? » Une dissolution métallique vénéneuse, un sel de cuivre, par exemple, étant ingéré dans l'estomac d’un animal, que devient-il? Sous quelle forme, dans quel état de combinaison le retrouve-t-on? ( 496 ) » M: Lassaigne commence par faire ressortir la distinction qu’il faut éta- blir entre les effets qui résultent de l’action de certains sels en solution concentrée sur l’albumine liquide, telle qu’on la rencontre naturellement dans la plupart des fluides animaux, et les effets que présente l’albumine dissoute dans une grande quantité d’eau. » Dans le prémier cas, les sels terreux forment un précipité qui paraît être dû uniquement à ce qu’il y a manque d’une quantité suffisante de’dis: solvant, car d’une part, le précipité se dissout rapidernent dans l’eau froide, et d’une autre part, les mêmes sels ne troublent pas les dissolutions albu- mineuses préalablement étendues d’eau. » Quant aux sels métalliques proprement dits, qui forment avec Valbu- mine de véritables combinaisons insolubles, ils ne présentent pas de diffé- rences avec les solutions faibles ou conceritrées d’albumine. » M. Lassaigne a expérimenté avec des sels de nature très différente, avec des sulfates, des nitrates, des chlorures, des acétates, avec des sels de plomb, de cuivre, d'argent, de zinc, de fer, de platine. Il a reconnu que lalbumine est susceptible de s'unir à tous ces sels sans en éliminer les acides qui en font partie, sans même modifier leur état de saturation. Dans aucun cas, il n’a pu réconnaître une combinaison d’albumine et d’oxide métallique, non pas que ces sortes de composés ne puissent exister, maïs ils se forment dans des circonstances différentes. D’après lui, l’albumine s’unirait en proportions définies avec les sels métalliques. En adoptant pour le poids de l'atome de ce principe immédiat le nombre 238,50, et repré- sentant cette quantité par À, on peut se représenter comme il suit les prin- cipales combinaisons de l’albumine avec les sels : A5, (PbO}, C#H50° — albuminate d’acétate de plomb tribasique; A, PbO Az? 05 = albuminate de nitrate de plomb; A5, CuOC{#HfO3 — albuminate d’acétate de cuivre; A#, CuO SO — albuminate de sulfate de cuivre; A, AgO Az°05 = albuminate de nitrate d’argent; AS, PtClé — albuminate de chloride de platine. Ce n'est toutefois qu'avec beaucoup de réserve que M. Lassaigne attribue aux sels précédents une composition véritablement atomique, et nous croyons qu'ila raison; car, même en négligeant le soufre et la petite quan- tité de matière saline que renferme l’albumine , nous ne savons pas qu'il y ait une seule expérience qu'on puisse citer à l'appui d’une formule ato- nique quelque peu vraisemblable pour cette substance. Il y a plus, les'ex: ( 497 ) périences de M. Mitscherlich jeune sur la combinaison du sulfate de cuivre neutre avec l’albumine, prouvent que cette combinaison ne peut être la- vée sans éprouver de décomposition; que l’eau la dénature de telle sorte, quelong-temps, avant d’en avoir employé la quantité qui serait nécessaire pour la purifier, en la supposant parfaitement stable, elle se change en une combinaison qui contient moins d’acide sulfurique, plus d'oxide de cuivre.et surtout beaucoup plus de matière organique. » D'un autre côté, les proportions de sulfate neutre et de sulfate triba- sique. de cuivre, trouvées par M. Mitscherlich dans les albuminates que ce chimiste a fait connaître, différent trop les unes des autres pour qu’on puisse en attribuer la cause à des erreurs d'analyse. Elles-sont dues! sans doute à la difficulté, peut-être à l'impossibilité d'obtenir des sels purs. Ces considéra- tions et.plusieurs-autres que nous passerons sous silence, nous autorisent à croire que les proportions définies, si tant est qu’elles existent dans les composés, dont nous avons parlé, sont loin d’avoir été suffisamment éta- blies par l’expérience. ] » Nous ne parlerons pas en particulier des combinaisons que M. Las- saigne a décrites dans son Mémoire. Nous nous bornerons à signaler leurs principales propriétés. Ces combinaisons sont amorphes; elles contiennent, lors de leur précipitation, une quantité d’eau toujours très considérable et qui constitue ordinairement les trois quarts environ de leur poids. Celles de cuivre:et d'argent sont transparentes et colorées , la première en vert, la seconde en jaune, Toutes jouissent de la propriété d’être solubles dans un très grand nombre de sels et de matières diverses parmi lesquelles nous ci- terons le sel marin, le sel ammoniac, le nitrate de potasse, l’iodure de po- tassium, l'eau de chaux, l’'ammoniaque. Elles présentent une propriété singulière signalée depuis déjà bien long-temps dans des combinaisons ana- logues, et plus récemment par M. Mitscherlich , dans le sulfate de cuivre al- bumineux : c'est que les réactifs qui servent tantôt à accuser la présence des sels, tantôt à en doser rigoureusement les proportions, cessent de ma- nifester, dans ces sortes de combinaisons, les phénomènes ordinaires de précipitation ou de coloration caractéristiques pour ces sels. C’est ainsi que Voxide de cuivre n’est précipité ni par la potasse, ni par l'hydrogène sul- furé; que le nitrate d'argent et le nitrate de plomb unis à l’albumine sont solubles à froid, le premier dans une dissolution de chlorure de sodium, le second dans une dissolution de sulfate de soude. Ces circonstances et beaucoup d’autres de même ordre ont été signalées avec un soin particulier par M. Lassaigne qui en a senti toute l'importance. ( 498 ) » Ses expériences sur les tissus des animaux lui ont fait reconnaître dans ces matières la propriété de s’unir, comme lalbumine, aux sels métal- liques sans les décomposer, et de former des composés insolubles dans l’eau que beaucoup de dissolutions salines peuvent détruire en redissol- vant pour la plus grande partie le sel métallique qui était combiné à la substance organique. Il a opéré particulièrement sur des sels de cuivre et de plomb, et sur des portions de tissu membraneux des intestins grêles, des morceaux de peau dépilée, des cartilages. » M. Lassaigne croit que dans l'administration des sels métalliques à l'intérieur, il s'établit dans l’économie, par suite de l'absorption, des com- binaisons semblables à celles dont nous avons parlé, entre les sels métal- liques et l’albumine contenue dans les divers fluides animaux, et que c'est probablement dans cet état qu’ils sont transportés dans nos humeurs et que leur effet médicamenteux est le plus souvent produit. D'un autre côté, il regarde comme vraisemblable que dans l’action d’un sel métallique sur un tissu animal quelconque, il s'établit d’abord une combinaison entre ces deux corps qui, venant à modifier les propriétés vitales de ces parties or- ganiques, apporte un changement dans leurs fonctions. Il ajoute, en termi- nant son Mémoire, qu’il serait intéressant d'examiner les effets thérapeuti- ques des composés d’albumine et de sels métalliques. » En généralisant, comme il l'a fait, l’action des dissolutions métalliques sur l’albumine et sur les tissus de nos organes; en appelant, plus qu’on ne l'avait fait jusqu’à lui, l'attention des chimistes sur les modifications que l'intervention d’une matière animale apporte dans les propriétés caractéris- tiques dessels, M. Lassaigne a fait, selon nous, un travail utile. » L'Académie, qui a honoré en 1837 de l'insertion dans le Recueil des Savants étrangers un premier travail de ce chimiste sur le même sujet, verra sans doute avecintérêt la persévérance dont l’auteur a fait preuve. » Nous avons l'honneur de lui proposer d’ordonner l'impression du:Mé- moire de M. Lassaigne dans le Recueil des Savans étrangers. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. ( 499 ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. cuimie. — Note sur l'emploi de deux nouveaux procédés propres à décéler et à isoler l'arsenic dans les matières organiques ou inorganiques qui en contiennent ; par M. Persoz. (Commissaires, MM. Thénard , Magendie, Pelouze.) « Il résulte, dit l’auteur, des recherches exposées dans ce Mémoire, que l’arsenic renfermé dans un minerai ou dans une substance organique étant préalablement transformé en arséniate, peut toujours être isolé et séparé en faisant passer l'acide arsénique à l’état d'acide arsénieux, soit par l'acide sulfureux, soit par le chlorure ammonique. Cet acide arsénieux est trans- formé ensuite en sulfide arsénieux au moyen du sulfide hydrique. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur l'emploi de la vapeur perdue des chaudières pour activer le tirage des fourneaux; par M. Perceran. (Commissaires, MM. Arago, Poncelet, Séguier.) « M. de Pambour, en annonçant à l’Académie le résultat de quelques expériences sur la meilleure disposition de la tuyère qui lance la vapeur perdue des machines des locomotives dans leurs cheminées, a dit que l’on n’a fait aucune recherche sur [a part de vaporisation qui est due à la tuyere, ni sur les meilleures conditions de l’orifice. » Cependant, dès 1828, et avant le concours anglais pour les locomo- tives, le ministre de la Marine et M. le baron Tupinier naviguaient sur le bassin de la Villette avec un bateau qui n’avait pas de cheminée, et dont le tirage était déterminé par un jet de vapeur; dès 1829 des expériences hebdomadaires étaient faites rue de la Paix, n° 27, pour démontrer les effets utiles divers du jet de vapeur; à la même époque, et pendant un an, le bain Vigier du Pont-Neuf a chauffé son eau par ce procédé, et des cen- taines d’amateurs français ou étrangers, ont été témoins des résultats. » Dès 1829 j'ai communiqué à l’Académie une Notice dans laquelle j'annonçais que le jet de vapeur produisait un vide de 22 pouces de mer- cure où une pression analogue, et j'en déduisais les conséquences; d’autres mémoires suivirent de près, dans lesquels je donnais une formule générale pour déterminer dans tous les cas la vitesse du courant d'air produit par le jet de vapeur, et je précisais les conditions du phénomène. » La Commission à l'examen de laquelle ces divers travaux avaient été C. R. 1840, 1®T Semestre. (T. X, N°12) s$ 68 ( 500 ) renvoyés ayant perdu successivement tous ses membres, j'espère que l’Académie voudra bien en désigner de nonveaux. » Quoique le retard du rapport que je sollicite ait eu une fàcheuse influence sur là propagation de mes idées, cependant quelques applica- tions importantes en ont été faites. Je citerai en particulier les bateaux de M. Cochut, dont le tirage est déterminé par un jet de vapeur pris sur la production de la chaudière. » La nouvelle Commission ne trouvera que juste sans doute de déter- miner les rapports, soit d’antériorité, soit de mérite qui peuvent exister entre la notion vague de l’entrainement de l'air par la vapeur de Manoury, l'envoi de la vapeur perdue des machines dans leur cheminée par Ste- phenson, et mes travaux, qui donnent la détermination exacte de la va- leur du phénomène, de ses conditions et de sa loi, jusqu’à la formule générale qui l’exprime. » Note de M. Povcrser, relative à la réclamation de M. Pelletan. « À l’occasion de la précédente réclamation de M. Pelletan , M. Poncelet fait observer que le phénomène présenté par un courant de vapeur, injecté au moyen d'une buse, dans les cheminées des locomotives de chemins de fer, était connu avant l’époque de 1828, rappelée dans cette réclamation. Suivant lui, ce phénomène est purement mécanique et ne dépend, en au cune manière, de la nature particulière du gaz injecté; ses applications in- dustrielles même ne se bornent pas à celles qui en ont été récemment faites au tirage des cheminées des chaudières à vapeur. » Voici comment s’exprimait M. Poncelet, dans un projet de programme d’un prix pour le perfectionnement des machines soufflantes, qui fut en- suite proposé par la Société des lettres, sciences et arts de Metz, dans sa séance publique du 15 avril 1821 (voy. le Recueil de cette Société, année 1819 et 1820, p. 69 et suiv.) : « On a généralement accordé fort peu d'influence à la manière dont les » porte-vents peuvent être adaptés à la machine. Cependant une expérience » faite par l’un des membres de la Société, semble prouver que cette partie » est susceptible de quelques perfectionnements. Voici cette expérience : » L'orifice de la buse d’une machine soufflante étant placé à une certaine » distance de celui du porte-vent , on obtient un courant d’air beaucoup » plus fort que dans le cas où le porte-vent est immédiatement appliqué » à la machine, ainsi que cela se pratique d'ordinaire. » On sent que l'effet. est dû à plusieurs causes , telles que la communi- » cation latérale du mouvement, la suppression du vide à l'endroit de la ( 5o1 ) » buse, etc., causes qui tiennent, pour la plupart, à la nature élastique du » fluide en mouvement, et de celui dans lequel tout le système est plongé. » « L'auteur du programme termine en demandant :'« Des expériences en » grand , propres à déterminer le rapport nécessaire à établir entre les » diamètres des orifices de la buse et du porte-vent , ainsi que la quantité » de leur écartement, afin d'obtenir un maximum d’effet pour une distance » et une force motrice données, c’est-à-dire la plus grande quantité d'air » possible dans le même intervalle de temps. » « Le prix devait être décerné dans la séance publique dn mois d'avril 1822. Avant cette époque, M. Poncelet fut nommé rapporteur et chargé de diriger les expériences sur la machine soufflante, présentée par l’un des concur- rents qui, d’ailleurs, n'avait pas saisi le véritable sens du programme. A ce sujet, le rapporteur s'exprime ainsi dans un extrait fait par M. Herpin, secrétaire ( Séance générale du 14 avril 1829, pag. 113 à 115): «M. Pancré ayant avancé n'avoir pas obtenu les résultats dont il s'agit, » la Commission a cru devoir réitérer l'expérience en sa présence. » À cet effet, on a adapté au soufflet une buse dont la section était beau- » coup moindre que celle du porte-vent, qu'on a d'abord réduit à une » longueur de 6 pieds; la buse du soufflet ayant été introduite entière- » ment dans l’orifice du porte-vent, de manière à empêcher toute commu- » nication avec l'air extérieur, on vit qu’en faisant agir le soufflet, le mou- » linet placé à l’orifice de sortie ne prenait d’abord aucun mouvement ; » qu'il en prenait, au contraire, un très faible quand on donnaït un peu » de jeu autour de la buse; qu’enfin la vitesse de la roue augmentaït à me- » sure qu'on détachait davantage la buse du porte-vent, ou qu'elle se » trouvait moins engagée dans celui ci: ce qui eut lieu jusqu'à ce que lo- » rifice de la buse se trouvât extérieurement , à une certaine distance de » celui du porte-vent; alors le moulinet faisait 18 tours dans une minute; » passé ce terme, la vitesse décroissait continuellement. Les mêmes ex- » périences répétées sur des tuyaux beaucoup plus longs, donnèrent des » résultats semblables, si ce n’est que la vitesse du moulinet fat moindre, et » que pour atteindre le maximum d'effet, on était obligé de rapprocher » davantage les deux orifices jusqu'au point d’insinuér, en grande partie, »"la buse dans le porte-vent. » » Ge fait particulier, ajouté à celui déjà rapporté dans le programme, » montre, en outre, que la longueur du porte-vent peut exercer égale- ment une influence très grande sur la quantité de l'écartement des ori- ÿ » fices, qui, dans chaque cas, correspond au maximum de ‘vitesse ‘du 68... ( 502 ) » moulinet. Il eüt été curieux de constater ce qui arrive, quand, ôtant » tout accès à l'air extérieur, on réduit successivement la section du porte- » vent à celle de la buse du soufflet, et de voir si les résultats sont moin- » dres que dans la première hypothèse; mais cette question rentre dans » celle qui a été posée dans le programme de la Société, et ce n’était pas » À vos commissaires à la résoudre, en supposant qu'ils eussent eu les » moyens.et le temps nécessaires. » Pour constater que, dans les expériences citées, les effets étaient dus, » en grande partie, à un phénomène analogue à celui qui se passe dans les » soufflets à trombe usités dans quelques pays, c’est-à-dire à la communi- » cation latérale du mouvement, on approcha la flamme d’une chandelle » de l’orifice du porte-vent, et l’on distingua très bien qu’elle y était entrainée » avec plus ou moins de rapidité, selon l’écartement des deux orifices. L'effet » tout contraire aurait évidemment lieu , si l’on terminait le porte-vent par » un orifice plus petit que celui qui est nécessaire pour dépenser tout l'air » affluant, car ici la vitesse ne saurait augmenter en raison inverse des » surfaces de section. On doit sentir d’après cela, disent MM. les commis- » saires, que la disposition dont il s’agit ne peut guère être employée que » dans les circonstances où la vitesse de l'air, à sa sortie du tuyau, ne doit » pas être considérable, ou plutôt quand cette vitesse est totalement indif- » férente, commeilarrive, par exemple, lorsqu'on veut aérer des galeries » de mine, des magasins, etc.» » Quant au cas où, sans changer le rapport désigné plus haut, des ori- » fices de la buse et du porte-vent, on intercepte entièrement le passage » à l'air extérieur, il paraît que non-seulement la communication latérale » du mouvement doit tendre à faire un vide aux environs de la buse et le long des parois du porte-vent, ce qui doit détruire, en partie, l'effet de » l'air en cet endroit, et occasionner des espèces de remous, mais qu'il » s'établit encore dans la longueur du porte-vent des oscillations ou re- » foulements, par la résistance de la colonne d’air extérieure. » » Ces passages sont assez clairs pour qu’il devienne inutile de rien y ajouter. Ils n’indiquent, en aucune façon, l'application de la vapeur perdue des locomotives, au tirage des cheminées, qui conserve tout son mérite in- dustriel; aussi la réclamation de M. Poncelet ne porte-t-elle que sur le dis- positif particulier de la buse ou tuyère d'injection, et sur le principe de physique qui en découle relativement aux lois de la communication du mouvement dans les fluides élastiques, principe auquel il n’attache d’ail- leurs qu’une importance scientifique relative. » ( 503 ) # HYGIÈNE. — Des habitations considérées sous le double rapport de la salu- brité publique et privée, 2° Mémoire; par M. Perir, de Maurienne. (Commission précédemment nommée, ) Dans son premier Mémoire l’auteur s'était attaché à démontrer, par des recherches statistiques, l’influence que les habitations exercent sur la mortalité moyenne des populations. Dansle second, il a eu pour but d'établir, par une série d'observations particulières, que la mauvaise disposition intérieure des habitations, même quand elles sont placées dans de bonnes localités | peut devenir une cause puissante de maladie et de mort pour les personnes qui les habitent. MÉDECINE. — Vaccination opérée en 1831 au moyen du COW-pox. M. Don, médecin à Romorantin (Loir-et-Cher), adresse une Note pour le concours au prix proposé par l’Académie sur les diverses questions relatives à la variole et à la vaccine. « Au mois de juin 1831 Je recueillis, dit-il, du virus vaccin sur le pis d’une jeune vache, et je m'en servis pour vacciner le jeune Bourgeois , de la commune de Millançay. L'opération fut suivie d’un plein succès. Dix- neuf mois après je tentai sur le même sujet une seconde vaccination avec du vaccin pris de bras à bras, et cette nouvelle opération n’eut aucun résultat. » Ce fait a été constaté par les autorités de la commune de Millançay. Les faits semblables que l’on a cités l’an passé sont tous de date postérieure, et viennent seulement confirmer les résultats que javais obtenus, résultats qui avaient été portés à la connaissance du public, par le Rapport sur les vaccinations pour l’année 1832. » (Commission pour le concours au prix concernant la variole et la vaccine.) M. Brrzanr présente une syrène munie de deux compteurs, l’un indi- quant la durée de l'expérience, l’autre le nombre des battements dans un temps donné. Ces compteurs sont indépendants, mais peuvent être liés entre eux, de manière à ce que la pression d’une seule détente les fasse entrer en jeu ou les arrête au même moment. Cet instrument est renvoyé à l'examen d’une Commission composée de MM. Biot et Savart. È ( 504 ) CORRESPONDANCE. La Commission administrative transmet une lettre de M. Le MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE confirmant la nomination faite par l’Institut de M. Pingard ainé, comme adjoint à M. Cardot, pour les fonctions de chef du secrétariat et d'agent comptable de l’Institut. M. Jacqueuix écrit de nouveau relativement à un canal osseux qui se trouve dans les individus adultes des oiseaux bons voiliers, et qui conduit l’air de l'oreille dans la mandibule inférieure. MM. Soaxée frères présentent trois images photographiques sur métal, dont deux sont recouvertes d’une couche de vernis qui en modifie un peu la teinte générale, mais sans nuire à l'effet, et dont l’autre, après avoir été couverte d’une couche semblable, a subi une seconde opération qui a enlevé la plus grande partie du vernis, en laissant toutefois le dessin dans un état qui lui permet de résister à un frottement modéré. M. Rorirsxy, à l’occasion d’une communication de M. de Humboldt sur un feutre naturel formé de filaments de conferves restées à la surface du sol après une inondation, met sous les yeux de l’Académie une membrane pellucide, souple et résistante qui résulte de la dessiccation d’un mucilage formé dans un liquide contenant du sucre et du vinaigre abandonné en vase ouvert à la fermentation spontanée. MM. C. et A. Cazron adressent un paquet cacheté portant pour sus- cription : Sur la théorie générale des Turbines hydrauliques. L'Académie en accepte le dépôt. COMITÉ SECRET. A 4 heures À l’Académie se forme en comité secret. M. Cn. Dur, au nom de la section de Mécanique, présente la liste sui- vante de candidats pour la place vacante par suite du décès de M. de Prony : 1°. M. Piobert; 2°. MM. Morin et de Pambour, ex æquo. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. MM. les membres en seront prévenus par billets à do- micile. La séance est levée à 5 heures. F. ( 505 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE, L'Académie a recu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l Académie des Sciences; 1" semestre 1840, n° 1r, in-4°. Annales des Sciences naturelles; sept. 1839, in-8°. a Annales des Mines ; tome 16, 3° liv. de 1830, in-8°. Recueil de Mémoires et d'observations de Physique, de Météorologie, d'Agriculture et d'Histoire naturelle; par M. »'Howsres-Firmas; Nîmes, 1838, in-8°. : Bulletin de la Société de Géographie ; tome 12, 2° série, in-8°. Recueil de la Société Polytechnique ; fév. 1840, in-8°. Précis analytique des Travaux de l’Académie royale des Sciences, Pelles-Lettres et Arts de Rouen, pendant l’année 1839 ; in-8°. Traité élémentaire de Physique céleste et d'Astronomie théorique et pratique; par M. G. pe Ponrécouranr; 1840, in-8°. Traité de l’Incubation et de son influence thérapeutique; par M. J. Guvor; in-8°. (Cet ouvrage est adressé pour le concours Montyon.) Du Suicide, de l’Aliénation mentale, et des Crimes contre les personnes; par M. Casauvreicm; in-8°. (Cet ouvrage est adressé pour le concours Montyon.) . Revue générale de l'Architecture et des Travaux; publiée sous la direc- tion de M. César Dazy, architecte; 2° et 3° liv. in-4°. OEuvres complètes de Joux Huwrer, traduites par M. Ricueror; 9° liv. in-8°, et atlas in-fol. Des Insectes nuisibles à l'agriculture , observés pendant l'année 1839; Mémoire, par M. Dacowsr; Châlons-sur-Marne, in-8°. Essai sur les Lois providentielles et leurs rapports avec nos lois civiles, politiques et religieuses; par M. Ravarme, d'Albi; 1859, in-12. Bulletin général de Thérapeutique medicale et chirurgicale; 15—30 mars 1840, in-8°. e Bulletin général de la Société industrielle de Mulhausen ; n° 62; in-8°. Supplément à la Notice des travaux de M. DE Pamsour ; 1 feuille in-4°. Société des Progrès agricoles. — Botanique appliquée; Géographie des Plantes; par M. Ménar. (Extrait du Cultivateur, journal.) ( 506 j Revue critique des Livres nouveaux ; par M. Joe Cxersuriez; 8° année, n° 3, in-8°. L'Enseignement , bulletin d'Éducation; mars 1840, tome 1°*, n° 3; par MM. Juzuen et Hippeau ; in-8°. Transactions.... Transactions de la Société Géologique de Londres; 2° série, vol. 5, part. 2°, in-4°. Proceedings.... Procès-Verbaux de la Société royale de Londres ; n* 4o et {1; 21 nov. 1839—20 fév. 1840, in-&°. The anatomy. %. Sur l'anatomie de la Mamelle; par M. Asrcey Pasrow Cooper; Londres, 1840, in-4°, avec atlas in-fol. Barlow’s Tables... Barrow. Tables des Carrés, des Cubes, des Racines carrées, des Racines cubiques, depuis 1 jusqu'à 10 000; édition stéréotype ; Londres, 1840, in-12. The London.... — Journal des Sciences et Magasin philosophique de Londres et d'Édimbourg ; mars 1840; in-8°. The Athenœum , journal ; fév. 1840, in-4°. Astronomische.... Nouvelles astronomiques de M. Scaumacner ; n° 395, in-4°. Verhandlungen... Transactions de l'association des naturalistes suisses dans la réunion qui a eu lieu à Berne les 5, 6 et 7 août 1839; Berne, in-8°. Gazette médicale de Paris; tome 8, n° 12. Gazette des Hôpitaux; n° 33—535. L'Expérience, journal de Médecine; n° 142, in-8°. Gazette des Médecins.praticiens; n° 22 et 23. L’Esculape ; n° 16. L'Éducateur ; sept. et oct. 1839, in-4°. ——ro— COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 30 MARS 1840. PRÉSIDENCE DE M. POISSON. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L’ACADÉMIE MICROGRAPHIE. — Vote sur le Penicrium. Bromn, Turp.; Hygrocrocis ? Production organisée, végétale, mucédinée ; par M. Turrrs. «Au mois de mars 1835, notre confrère M. Biot nous remit un bocal. : bouché à l’émeri, rempli en grande partie d’eau distillée dans laquelle avait été déposée une très petite quantité de Dextrine. Dans le fond du bocal et sur quelques points des parois intérieures, il s'était développé des productions circulaires, hémisphériques, blanches, légérement verdâtres, . quelquefois rougeûtres, et d’un aspect soyeux. Les plus volumineuses avaient environ 15 millimètres de diamètre; d’autres, moins développées, moins âgées et de différentes grandeurs , étaient plus petites. » Vues à un très faible grossissement du microscope on s’apercevait que ces productions étaient dues, chacune, à une particule de Dextrine com- posée d'un certain nombre de globulins qui, tous, avaient végété en étendant leurs filaments dans tous les sens de manière à former des touffes hémisphériques et rayonnantes. » Lorsqu'on détachait ces touffes de petits végétaux du point d'appui sur C.R. 1840, 197 Semestre. (T. X , N° 15.) 69 ( 5o8 ) lequel elles s'étaient développées, leur dessous, forcément aplati (1), offrait un point central qui indiquait la particule de Dextrine dont les globulins commençaient à se filer en un végétal mucédiné. » En continuaï.de s'étendre, ces touffes filamenteuses finissaient par se dissocier; les individus, en s’isolant les uns des autres, s’élevaient et vaga- bondaient librement dans toute l'épaisseur de l’eau. Là ils continuaient de se développer, mais ils ne fractifiaient point encore. Semblables à un grand nombre de végétaux aquatiques, comme par exemple les Myriophyllum et les Potamogeton, leur fructification ne pouvait s’opérer qu'en dehors de l’eau et sous l’influence des agents atmosphériques. » À cette époque la surface de l’eau se couvrait successivement d’un léger duvet glauque et comme pulvérulent; c'était le dernier terme de nos petits végétaux; c'était leur fructification , dont nous allons parler tout-à-l'heure, c'était un champ de blé épié. » En observant ces petits végétaux achevés, à l’aide d’un grossissement microscopique plus considérable, environ 260 fois, on voyait que leur tigellule, d’abord pleine et très ténue, se ramifiait, se tubulisait peu à peu en prenant un peu plus de diamètre et que dans son intérieur il se formait des globules assez distants et placés à la suite les uns des autres. Plus tard, ces mêmes tigellules se gonflaient ouse dilataient irréguliérement, soitsous le rapport du lieu, soit sous celui de leurs formes et de leurs grandeurs. Mais ce qu'il y avait de remarquable, c'est que toutes ces dilatations, en quelque sorte vésiculaires, devenaient autant de conceptacles (2) produc- teurs de globulins de grosseurs variables. (1) Si ces touffes hémisphériques pouvaient se passer d’un point d'appui, si elles pou- vaient se développer suspendues dans l’eau , elles auraient la forme symétrique d’une sphère rayonnante en tous sens, et cette sphère n’aurait ni haut, ni bas, ni côtés. Ce serait également le cas de tous les grands végétaux si, pouvant aussi se développer sans point d’appui et dans deux milieux si différents, ils vivaient suspendus dans l'atmosphère et par conséquent sous des influences à peu près égales. Nous disons à peu près égales, car il faudrait encore qu’un tel végétal roulât sur lui-même, dans tous les sens, afin de neutraliser la différence des influences d’exposition. @) De semblables dilatations conceptaculifères et globulinifères se voient dans Varticle globuleux et terminal des individus moniliformes du Nostoch commune , dans celui terminal, grand, ovoïde, plein de globulins, et dans ceux intermédiaires de l {na- baina licheniformis, Bory (Nostoch lichenoides, Vauch.), dans ceux intermédiaires du Conferva vesicata, dans ceux terminaux et très gros du Conferva ferruginea, Tiyngb., Tab. 55, fig. 3, dans ceux réguliers et fructifères des diverses espèces de F’aucheria. Ces dilatations de tigellules ou d’articles globuleux de tigellules portent souvent le nom de ( 509 ) » Ces dilatations adventives et globulinifères donnaient à ces petits végé- taux l'aspect le plus élégant et étaient le caractère le plus distinctif de cette nouvelle espece de Penicillium à laquelle nous avons attaché le nom de M. Biot, comme l'ayant obtenue et observée le premier ##on état naissant. » Tout ce que nous venons de dire de cette mucédinée n'appartient encore qu'aux organes de la végétation, qu’à cette partie inférieure tout aquatique. Nous allons maintenant parler de sa partie supérieure, aé- rienne , terminale etterminée, de sa fructification ou des corps reproduc- teurs de l'espèce (1). » Arrivée à une époque assez déterminée pour l’espèce, la végétation s'apaise , les articles des tigellules deviennent plus courts, ils se globuli- sent, ils se montrent en séries moniliformes, simples, ou réunies plusieurs ensemble et disposées alternativement. Ces globules sont légèrement glauques (2). » D’après un grand nombre d’analogies, nous considérons cette pro- duction végétale mucédinée, comme étant en même temps qguasi-spon- lanée , et comme pouvant aussi se reproduire par ses parties séparées. » Presque spontanée , en ce que les globulins spéciaux dont est formée, par agglomération, la matière organique de la Dextrine, peuvent, étant placés convenablement à leur nature, donner lieu immédiatement à un individu de cette mucédinée. » Par les parties séparées. Ce second moyen de reproduction offre deux modifications très distinctes, ou, si on l’aime mieux, deux sortes de fructifications : » La première se trouve dans les globulins seminulifères développés et renfermés dans l’intérieur du tube simple ou dans ceux des dilatations Sporidie, et les globulins nés et contenus dans ces gonflements celui de Sporules : dé - nominations au moins inutiles, puisqu'il n’est aucunes parties des végétaux inappen- diculés qui ne puissent être rapportées rigoureusement à des parties semblables chez les végétaux appendiculés, (1) Les botanistes distinguent des organes de végétation et des organes de fructifica- tion, comme si, dans un végétal, tout n’était pas végétant ou végétation, ou comme si, dans l'appareil de la fructification, il y avait autre chose que des feuilles modifiées enve- loppant et protégeant ces bourgeons terminaux , auxquels on donne le nom d’embryons. (2) Cest l’inflorescence de cette mucédinée, mais c’est une inflorescence réduite à l'expression la plus simple de celle des végétaux appendiculés, c’est-à-dire au corps re producteur embryonnaire privé de tout l’appareil brillant et appendiculaire de la fleur proprement dite. É Go... ( 10 ) vésiculaires des tigellules, globulins qui, lorsque le végétal-mère meurt et se décompose, germent et reproduisent autant d'individus de l'espèce. Celle-ci est comparable aux globulins reproducteurs contenus dans la ti- gellule tubuleuse des confervées, et à ceux que renferment les vésicules maternelles du tissu cellulaire des autres végétaux, lesquels, eux aussi, sont susceptibles, dans certaines circonstances favorables, de reproduire l’es- pèce dont ils émanent. » La deuxième a lieu par la séparation des, articles globuleux, termi- naux et disposés en chapelet. » Dans cette dernière reproduction on peut voir l’analogue, l'identité même, d’une bouture ordinaire, puisqu'il est vrai que ces globules ne sont que des mérithalles ou des articles de tige très abrégés. Mais on peut tout aussi bien dire qu’ils sont des seminules, des corps reproducteurs, ou les embryons appendiculés (1) des grands végétaux, puisque ceux-ci ne sont, en réalité, que des bourgeons terminaux, et, par conséquent, des (1) Les embryons des végétaux appendiculés, observés tont venus dans l’intérieur de l’enveloppe de la graine pendant ce temps d’arrêt qui sépare la vie embryonnaire de celle qui commence au moment de la germination dans le sol, sont déjà des plantes en miniature pourvues de quelques petites feuilles dont la seule disposition alterne ou opposée, engainante ou libre, indique déjà à laquelle des grandes divisions du règne végétal ces plantules appartiennent. Ce sont ces premières petites feuilles de la plante qui, sous la dénomination inutile et obscure de Cotylédon, ont fourni le caractère et les dénominations de Monocotylédon, quand la plantule embryonnaire n’a que des feuilles alternes, et que, par conséquent, elle n’en peut présenter qu’une d’abord; et de Dicotylédon, \orsque les premières feuilles sont opposées par deux ou par verticilles composés d’un plus grand nombre. Cette dénomination de Cotylédon, employée pour exprimer une chose si simple que des feuilles , et à laquelle celle de Protophylle aurait été bien mieux appliquée, a nui singulièrement à la connaissance si facile de la plantule embryonnaire des végétaux. On a demandé de tous côtés : qu’entendez-vous,.par des Cotylédons? Des hommes du plus grand mérite nous ont plusieurs fois fait cette question, et nous ont prié de vouloir bien leur expliquer ce qu’ils croyaient une chose très savante et très compliquée. De grands botanistes, au nombre desquels nous pouvons citer Willdenow et Persoon, étaient dans la même obscurité; ils confondaient sans cesse l’embryon, les cotylédons et le périsperme, trois choses distinctes, comparables à celles du fœtus du poulet, à ses membres appendiculaires, et à la matière albumineuse qui l’entoure. Les embryons ou corps reproducteurs des végétaux inappendiculés ou dépourvus de ” feuilles, étant toujours des bourgeons extensifs d’une mère qui précède, doivent néces- sairement être réduits à la tigelle, qui est la partie essentielle de tout embryon végétal. C’est à cet état de plus grande simplicité qu’est due la dénomination de Acotylédon, ce (Che) articles de tiges complétement enveloppés par les feuilles ovulaires et car- pellaires soudées par leurs bords. Les figures représentant toutes les phases successives que subit cette végétation, depuis son départ de la Dextrine jusqu’à la germination des ar- ticles globuleux, terminaux et aériens de la fructification, ont été mises sous les yeux de l'Académie. » CHIMIE. — M. Duwas dépose sur le bureau une Note en réponse aux ré- clamations de M. Laurent. Comme la Lettre de M. Laurent n’a point été lue, M. Dumas croit devoir s'abstenir, par un sentiment de convenance facile à comprendre, de lire sa réponse. Sur l'invitation expresse du bu- reau, M. Dumas lit toutefois le court résumé qui renferme ses conclusions, laissant pour les Comptes rendus des détails que toutes les personnes qui s'intéressent à la question pourront trouver dans ce Recueil. Note relative aux réclamations de M. Laurent; par M. 3. Dumas. « J'espere que les lecteurs des Comptes rendus ne s’étonneront pas que j'aie répondu de la manière la plus calme à des réclamations véhémentes et passionnées : ils savent que la profondeur des convictions ne doit pas tou- jours se mesurer à la vivacité avec laquelle on les exprime. » Après avoir cherché à mettre à sa vraie place la discussion qu’on est venu engager devant l’Académie, après lavoir retirée du domaine des dé- tails pour la porter sur le terrain des idées générales, je remplis encore un devoir en écartant les questions tout-à-fait personnelles sous lesquelles le débat viendrait s’étouffer. » Je m'étais effacé complétement, j'avais fait abnégation entiere de ma position et de mes droits: M. Laurent ne l’a pas compris. Mais puisque ma modération a été si mal appréciée, il faut que M. Laurent sache pour- quoi je ne lui ai pas accordé tout ce qu’il s’attribue. qui veut dire, en termes plus clairs et plus precis, privé de feuilles. TI est aisé de senti qu'un caractère pris dans la présence ou dans l’absence de quelques petites feuilles, pouvait manquer assez souvent. On pouvait pressentir qu’un assez bon nombre d’em- bryons, appartenant à des végétaux vêtus de grandes et belles feuilles, n’en seraient pas moivs réduits à w’offrir encore qu'une tigelle inappendiculée ou sans feuilles, et par conséquent Acotylédons. Quelques botanistes, imbus de linvariabilité des feuilles cotylées, et voulant bon gré malgré les trouver partout, comme chose absolument nécessaire, prétendent que lorsqu'il n’y en a point il faut les y admettre ne fût-ce qu’en principe. Nous aimerions autant voir un zoologiste soutenir que les quatre membres appendiculaires des mam- mifères existent sur la colonne vertébrale des serpents. ( 512 ) » Je me propose de démontrer dans cette Note que M. Laurent n’a rien ajouté à la loi des substitutions considérée comme loi empirique; qu’il a trouvé la notion des types dans la science ; que ses réclamations reposent sur des citations altérées ou sur des malentendus qu’il a fait naître lui- même, en cherchant mes idées sur les substitutions dans mon 7raité de Chimie, au lieu de les prendre tout simplement dans mon Mémoire original. » On va voir par les extraits que j'ai réunis de mes propres Mémoires et des siens, qu’en 1834, bien avant l’époque où j'ai parlé dans mon ouvrage des phénomènes de substitution, j'avais prouvé et annoncé : » 1°. Que le chlore peut remplacer l’hydrogène volume à volume dans les corps organiques ; exemple, formation du chloral ; action du chlore sur l'essence de térébenthine, production du chlorocinnose ; » 2e. Que le chlore peut agir sur les corps organiques en enlevant de l'hydrogène sans le remplacer ; exemple, conversion de l'alcool en C*H*O* qui précède le chloral ; » 3°. Que le chlore peut s'ajouter à un corps qui en a pris par substitu- tion; sans pouvoir citer un exemple alors, j'avais déja formellement prévu cette circonstance ; » 4°. Que l’oxigène, en agissant sur un corps hydrogéné, peut former de l’eau et un corps oxigéné auquel cette eau demeure unie; exemple, conversion de l’hydrure de cinnamyle et de l’hydrure de benzoïle en acides cinnamique et benzoïque. » Ces quatre circonstances prévues ou démontrées, dans mon premier Mémoire sur les substitutions, constituent encore aujourd’hui tout ce qu’on sait à ce sujet. » M. Laurent a d’abord fait usage de ces notions qu’il avait prises dans mon Mémoire; c’est.ce qui résulte clairement de la lecture de ses premiers écrits relatifs aux substitutions, puis il en a peu à peu oublié l’origine et il a fini par se persuader qu’elles lui appartenaient. Des citations précises vont rétablir les faits sur ce premier point. » Je fais voir également dans cette Note, comment dès les premières recherches que j'ai exécutées sur les substitutions , je me suis laissé diri- ger par la notion des types chimiques. Cette démonstration est d'autant plus facile, que M. Laurent, avec une bonne foi dont je le remercie, met- tant de côté tous les embarras qui pourraient naître de l'influence des théories qui ont présidé successivement à nos conceptions, pose la question de la manière la plus précise, et rend par là ma réponse facile et décisive. » M. Laurent a raison, il ne s’agit pas de savoir si l’on a donné une théo- rie juste , il s’äâgit de savoir dans quel esprit cette théorie a été donnée. ( 513 j Îl sera convaincu, je l'espère, par les citations suivantes, que je ne lui ai pas emprunté la notion des types, et encore moins celle des types chimiques. Peut-être même ira-t-il plus loin en recueillant ses souvenirs, et fera-t-il une part meilleure aux Mémoires qui ont précédé les siens dans les recherches sur les substitutions. » Loi des Substitutions. — Occupons-nous d’abord de la loi expérimentale. Dans un Mémoire imprimé il y a trois ans et qui fait partie d’un recueil jus- tement célèbre, M. Laurent réclame déjà l'entière propriété de la théorie des substitations (1). Sa manière d’argumenter pour le fond, comme pour la forme, est encore la méme dans la lettre qu’il vient d'adresser à l'Académie. » M. Laurent établissait dans son ancien Mémoire que ma théorie des substitutions consistait à dire que l'hydrogène est toujours remplacé par le chlore, le brome ou l’oxigène, équivalent à équivalent. Partant de ce premier point que je suis fort loin d'accorder, M. Laurent renversait toutes les prétentions qu’il me suppose, au moyen de trois arguments. » Le premier consistait à dire que cette théorie ainsi formulée serait inap- plicable à l'explication des faits qu'on observe dans la série d’oxidation de l'alcool. Sans discuter ces faits en eux-mêmes, je me borne à répondre que M. Laurent me prêtait un principe bien différent de celui que j'ai posé. » Le second argument est vraiment extraordinaire. M. Laurent avance que je ne puis être l'inventeur de la théorie des substitutions, puisque j'ai proposé une théorie, celle du camphène, qui ne s’accorde point avec elle. Mais M. Laurent peut-il donc ignorer que la théorie du camphène est an- térieure de cinq années à mon premier Mémoire sur les substitutions ? » Le troisième argument lui est fourni par les composés chlorés de la naphtaline. Mais M. Laurent oublie que c’est à l’aide de cette théorie qu'il présente comme incapable de les expliquer, qu'il a découvert la plupart de ces composés, qu'il a établi les formules qui les représentent tous. Il oublie tout ce qu’il a imprimé à ce sujet, à une époque qui sera rappelée plus loin; car cet argument a retrouvé place dans la lettre actuelle de M. Laurent. » Ainsi des trois arguments employés autrefois par M. Laurent, le pre- mier ne repose sur rien; le second repose sur une fausse date; le troi- sième est formellement contredit par l’auteur lui-même. » J'aurais dû sans doute répondre plus tôt à cette première attaque, mais la réponse était si facile que je me trouvais trop heureux de pouvoir regarder comme inutile à soutenir, une polémique entamée en termes si peu mesurés. » J’ai eu tort, je le reconnais, car aujourd’hui M. Laurent, dans sa lettre (1) Ann. de Chim. et de Physiq., T. LXVI, page 326. ( 514 ) à l'Académie, raisonne de la même manière. Pour attaquer ma théorie des substitutions, au lieu d’aller la chercher dans le Mémoire où je l'ai établie scientifiquement, il la prend dans mon Traité de Chimie , où je l'ai donnée dépouillée de tous les détails qui l’'accompagnent dans mon Mémoire. » Ainsi, quand il m’accuse d’avoir dit simplement que l'hydrogène était remplacé par le chlore équivalent à équivalent, quand il ajoute qu'il n’y a rien de plus dans ma théorie, et qu’il s’attribue la découverte de toutes les autres particularités, M. Laurent oublie quelques détails fort essentiels qu'il n’a pu ignorer autrefois. » Première particularité. — Je dis positivement dans mon Mémoire, que lorsque l'hydrogène a été enlevé par le chlore équivalent à équivalent, le produit formé peut s'unir ensuite au chlore et donner un composé nouveau; j'ajoute qu'une fois prévenu on démélera facilement le produit primitif du produit consécutif. » Voici le texte formel : « Il n’est pas trop hasardé d'établir en principe » que lorsqu'une substance organique hydrogénée est soumise à l’action : » d’un corps déshydrogénant, elle s’approprie une portion de ce corps » équivalente à celle de l'hydrogène qu’elle perd. » Bien entendu que si le produit formé peut s'unir ensuite à la matière » réagissante, la combinaison pourra s'effectuer et masquera les véritables » caractères de la réaction; mais une fois prévenu, il sera facile de dé- » mêler les produits primitifs des produits consécutifs. » (Annales de Chi- mie, t. LVI, p. 148.) » Ainsi, J'avais parfaitement établi dés l'origine, qu'après avoir formé un corps par substitution, le chlore pouvait en produire un nouveau en s’unissant au premier, et M. Laurent n’a rien eu à découvrir sur ce point. » Deuxième particularité. — Mais M. Liurent a peut-être en vue lé cas où dans l’action qui nous occupe le corps formé par la combustion de Phydro- gène s’unit à celui que la substitution vient de créer; circonstance qui cache au plus haut degré le caractère de la substitution, puisque la matière employée semble acquérir un élément nouveau, sans rien perdre. » Ce cas avait été si bien prévu, que j'ai fait rentrer dans mon Mémoire la conversion de l’hydrure de benzoïle en acide benzoïque par l’oxigène parmi les phénomènes de substitution; que bientôt, et avant toute pu- blication de M. Laurent sur ces matières, j'y ai fait rentrer la conversion de l'essence de cannelle en acide cinnamique au contact de l'air. » Or comment C#H20° + 0: — C#H204, CSH'60: + O2 = CH'601, peuvent-ils constituer des phénomènes de substitution, si ce n’est en di- ( 515 ) sant, comme je l’ai fait, que l’eau formée doit être mise à part, ce qui donne alors C# He 0° + 0° — C#He0i + H°0, CSH60: + O: — CÉH4O5 + M0; ce qui laisse en définitive, comme corps formés par substitution, G#H'°0* provenant de C:#H'°0”, GEO PME -E CPE O7 » Quand j'ai dit que la conversion de l’hydrure de benzoïle en acide benzoïque et celle de l’hydrure de cinnamyle en acide cinnamique étaient des phénomènes de substitution, je ne m'attendais pas, je l'avoue, à voir un jour M. Laurent regarder comme une découverte la nécessité d’élimi- ner l’eau formée dans cette réaction. » M. Laurent prétendrait-il que ce n’est pas l’eau formée par les subs- titutions au moyen de l’oxigène qu’il veut désigner, mais bien l'acide hydro-chlorique produit par les substitutions au moyen du chlore? Je n’a- percevrais pas bien la différence. » J'ajouterais, cependant, que la nécessité d'éliminer l'acide hydro- chlorique des corps qui le retiennent pour retrouver le produit réel de la substitution m'était parfaitement connue; car il m'a fallu distiller cinq ou six fois sur la potasse le produit obtenu par l’action du chlore sur l'essence de térébenthine, avant d'exécuter l'analyse à laquelle je fais allusion dans mon Mémoire sur les substitutions.({nn. de Chimie, T. LVI, page 140.) » J'ajouterais encore que cette nécessité semblait chose si simple à M. Laurent, que dans ses premiers Mémoires, il indique les résultats obtenus quand on y a égard, comme étant la conséquence et la confir- mation très naturelles de la théorie des substitutions, telle que je l'avais développée moi-même. » M. Laurent à publié en effet deux Mémoires sur la napbtaline, avant que J'eusse exposé la théorie des, substitutions. L’un d'eux à spécia- lement pour objet les chlorures de naphtaline, et l’auteur n’a pu expli- quer en rien leur nature. » Postérieurement à mon Mémoire sur les substitutions, M. Laurent a publié plusieurs écrits sur les composés de la naphtaline, qu'il définit réellement , et il s'exprime de la manière suivante, en une phrase qui ré- sume tout son travail : « Le brome, en agissant sur la naphtaline, remplace l'hydrogène atome » pour.atome CONFORMÉMENT A LA THÉORIE DES SUBSTITUTIONS ; l'hydrogène » enlevé se dégage à l’état d'acide bromhydrique. Le chlore dans les mêmes » circonstances agit de même, quoique au premier abord les résultats C. B. 1840, 1er Semestre. (T. X, N° 45.) qe ( 516 } 5 paraissent différents. Le chlore enlève de l'hydrogène et le remplace » atome pour atome, mais l'acide hydro-chlorique au lieu de se dégager, » reste combiné avec les chlorures formés. » (Annales de Chimie et de Physique, t. LIX, p. 219) (1). » On lit dans un autre Mémoire ( Annales de Chimie et de Physique , t. LIX, p. 376): « Le chlore peut se combiner avec la naphtaline, et former lhydro- » chlorate de chloro-naphtalase, qu'on peut représenter par une des deux » formules suivantes: C#H'6Cl{ ou C#H::Cl: + H2Ci. » Laquelle choisir? L’analogie, ses transformations et la THÉORIE DES » SUBSTITUTIONS vont nous l'indiquer; etc: » » On lit encore plus loin le tableau de la série de: la naphtaline, dont Jextrais quelques composés, en laissant parler M. Laurent. (CA an Don naphtaline ou naphtalène radical fondamental, CHE RE EC chloro-naphtalase, : G°H"Cl + H°CF, hydro-chlorate de chloro-naphtalèse, CPHEBrt,........ bromo-naphtalèse, C#H "Cl + H4CK, hydro-chlorate de chloro-naphtalase, etc. » M. Laurent disait alors : « Ce tableau présente des formules conformes » à la théorie des substitutions et aux réactions. » Ge qui n'empêche pas M. Laurent quelques années plus tard, d'employer exactement les mêmes faits contre la théorie des substitutions : « Voici, dit-il, les résultats de l’action directe du chlore et du brome » sur la naphtalène, sans l'intermédiaire d'aucun autre agent : CH, CPS CE, CH "Cir, CH! + Brt, CH + CE, CH + Cl: (x) Je ne saisis pas la différence qui peut exister entre ce passage et le suivant que j'ex- trais du Mémoire sur lessence de cannelle, que j'avais déjà publié avec M. Péligot. « On retrouve ici une application exacte de la théorie des substitutions, que l’un » de nous a récemment développée. En effet, l'huile de cannelles perd deux atomes » d’hydrogène, et gagne un atome d’oxigène, pour constiter l'acide cinnamique » anhydre, ainsi que l’indiquait cette théorie. L’eau formée par la combustion de » cet hydrogène, se fixe sur l'acide anhydre, et le change en acide hydraté. (Annales de Chimie et de Physique ,t, LVII, p. 315.) (517) » Ce tableau me dispense de toute réflexion. » Ce qui veut dire que la théorie des substitutions de M. Dumas ne saurait l'expliquer. » Ainsi, les mêmes faits que M. Laurent reconnaît en 1835 comme parfaitement conformes à la théorie des substitutions, deviennent en 1837 incompatibles avec cettethéorie. En 1835 c’est la théorie des substitutions qui apprend à M. Laurent à dégager le radical modifié des corps qui s’y sont unis; en 1837 c’est M. Laurent, qui tout au contraire, croit avoir appris cette nécessité à la théorie des substitutions. » J'avais donc vu , 1° que le chlore pouvait remplacer l'hydrogène équi- valent à équivalent ; 2° que le chlore pouvait se fixer en quantités excédant l'hydrogène enlevé; 3° que l’eau ou l’acide hydro-chlorique formés pouvaient demeurer unis an produit ; 4° enfin, j'avais vu que le chlore pouvait'enle- ver l'hydrogène sans le remplacer. » Ce dernier point n’a pas besoin de démonstration particulière , car tout le monde sait que j'ai expliqué la formation du chloral en supposant que Palcool, traité par le chlore, perdait d’abord deux équivalents d'hydrogène que le chlore ne remplaçait pas. » Ainsi, les quatre circonstances qui peuvent se manifester dans l’action réciproque du chlore et d’un corps hydrogéné, je les avais vues dès le pre- mier jour. Elles sont exprimées dans mon Mémoire du 13 janvier 1834, comme elles l'ont été dans le Mémoire tout récent que j'ai eu l'honneur de lire à l’Académie. M. Laurent a donc eu tort de dire que ma théorie des substitutions n’est devenue vraie qu'avec le secours des modifications qu’il y.a jointes, car ces modifications ne sont pas autre chose que les particularités que je viens de rappeler. » Théorie des types. — S'il est facile de détruire toute l'argumentation de M. Laurent, en ce qui concerne la loi des substitutions, il est encore bien plus aisé de détruire toutes les prétentions qu'il élève au sujet de la théorie des types. » Et d’abord quand M. Laurent vient dire qu'avant qu'il se fût occupé de ces matières, il n'était question ni de nomenclature, ni de théorie électro-chimique, ni de types, M. Laurent y a-t-il bien réfléchi? » Et où M. Laurent a-t-il donc pris la nomenclature dont il fait usage dès son premier Mémoire sur les substitutions ? Comment a-t-il oublié que nous nous en étions déjà servis dans un Mémoire antérieur.au sien et où nous avons désigné, M. Péligot et moi, sous le nom de chlorocinnose, le com- posé dérivé de l’essence de cannelles, par la perte de 4 équivalents de chlore; réservant ainsi les mots chlorocinnase, chlorocinnése, chlorocinnise, pour les trois composés qui devaient le précéder. 70. ( 518 ) » Cette nomenclature a été conçue en 1834; elle exprime tout un sys- tème d'idées ; aussi avant de l’adopter a-t-elle'été débattue avec M. Ampère: qui, à plus d’un titre, fut conduit à discuter avec moi les principaux traits de la théorie des substitutions. M. Ampère n'était pas satisfait de cette nomenclature, il aurait voulu qu’elle fit sentir que le chlore remplaçait l'hydrogène; il aurait voulu que ces noms ne pussent pas être confondus avec ceux que je venais d'appliquer à la désignation des corps où le chlore remplace l’oxigène : comme, acide formique et chloroforme:. » Nous ne pümes contenter M. Ampère, et nous conservämes le nom de chlorocinnose. Je nommai selon le même principeles composés que M. Lau- rent avait produits à l’aide de la naphtaline. Toutes ces circonstances sont parfaitement connues de M. Péligot, qui travaillait alors avec moi aux mémoires que nous avons publiés ensemble. » Enfin , et ici je réclame l'attention du lecteur, car toute la question est là : dans sa lettre, M. Laurent ne prouve pas mieux que j'aie méconnu l'existence des types quand j'ai eu pour la première fois à parler des subs- titutions. En effet, dans sa préoccupation, il est amené à faire le raisonne- ment suivant : } « Si M. Dumas eût alors admis les types, il aurait représenté l'alcool et » l'acide acétique ainsi alcool CHE + H40: acide CSH40: + H4iO:. » Alors quelle que füt du reste la véritable formule de l’alcoo!, on serait » forcé de regarder M. Dumas comme Île véritable auteur du principe en » question. » » Eh bien! que M. Laurent remonte à mon premier Mémoire sur les substitutions et il sera satisfait car il y trouvera toutes les formules qu'il regarde comme nécessaires et décisives. » Rien de plus aisé que d'expliquer pourquoi M. Laurent a trouvé dans mon 7Yraité de Chimie des formules qu'il cite comme n’étant pas confor- mes à la théorie des types, et comment il aurait trouvé celles que la théo- rie exigeait dans mon Mémoire. C'est que ces formules représentent les corps d’une manière hypothétique, liberté qu’on se permet dans un mé- moire et qu'on s’interdit dans un ouvrage élémentaire où les corps doivent être représentés d’après l’opinion générale des chimistes. » Voici le passage de mon Mémoire (Ænn. de Chim. et de Phys., t. LV, P- 144). « En faisant agir l’oxigène sur hydrogène carboné de l’alcool de manière » à lui enlever 4 volumes d'hydrogène, ils doivent être remplacés par 2 ( 519) volumes d’oxigène, et ceci admis, l'alcool se trouve converti en acide acétique. On à, en effet, D C2 GORE PES A 2 GPHIOE H40?: H40? ACT OA CELA ODA PP EPNERETNEERS CH°O? acide acétique hydraté. » Si l’on enlève à l'hydrogène carboné la totalité de son hydrogene, il ne faudra pas moins de 4 atomes d’oxigène pour le remplacer. L'alcool » ainsi modifié se trouverait converti en acide formique. » Voici la formule: GÉHEE PME SR PAE MR CEO H‘0° H40: alcool CS5H:'20% ...... — ...... CSH40f% acide formique. » La condition exprimée par M. Laurent se trouve donc remplie et toute discussion pourrait devenir superflue. » Pour s'épargner tout ce qu'il a écrit au sujet da chloral et de l’éther acétique, il lui suffisait encore de lire mon Mémoire. M. Laurent me re- proche d’avoir avancé que sous l'influence du chlore, l'alcool se change en éther acétique, et ce dernier en chloral. Or, voici ce que j'ai imprimé : (Ann. de Chim. et de Phys., t. LVI, p. 142.) » Sous l'influence de la première action du chlore, il peut se produire de » léther acétique , alcool perdant 4 vol. d'hydrogène, sans que le chlore » s’unisse aux autres éléments de: l'alcool. On ne veut pas dire que la por- » tion d'alcool qui se change en chloral passe par l'état d'éther acétique. 11 » est peu présumable que cette transition ait lieu... » » Quoi qu'il en soit, à partir de ce point, l’action du chlore rentre dans » la règle indiquée plus haut. Il nous reste en effet un premier résidu » CH”, qui, en perdant H°, gagne précisément Ch° pour constituer les » 4 vol. de chloral. » » Ainsi, en divisant la réaction en ces deux époques; on aurait les rap- » ports suivants : CHS + H4O* + Chi — CHF’... + ChiHi, CH#O° + Ch" — CH:Ch60:... + ChfH. » Toutes ces formules sont celles que nous admettons, sont précisément celles que M. Laurent croit maintenant avoir imaginées. » M. Laurent s’est donc fait une illusion complète, quand il est venu af- firmer que la notion des types a été étrangère à mes premiers travaux sur les substitutions. ( 520 ) »Quand j'ai envisagé, en r827, l'acide chloro-carbonique,comme de l’acide carbonique dans lequel une partie de l’oxigène était remplacée par du chlore ; » Quand j'ai rangé, en 1833, le chloroforme , le bromoforme, l'iodoforme et l’acide formique anhydre en un même groupe; » Quand j'ai représenté, en 1834, le symbole CHfO?, comme donnant par substitution le chloral CH*Chf O:: » Quand j'ai dit que le gaz oléfiant hydraté donnait par substitution CH$.......-CSH+0: AO PP HS OPA Alcool C'H'°0°.... CH 0: acide acétique. ... CSH+Of acide formique; j'ai raisonné, comme aujourd’hui, et j'ai admis la conservation d’un certain type, malgré la substitution d’un élément à un autre élément. » Si la notion des types existe déjà dans les recherches expérimentales que j'ai exécutées long-temps avant que M. Laurent s’occupât des substi- tutions, que dire de ses réclamations au sujet des types chimiques ou des types mécaniques en particulier ? » Je ne connais personne qui, avant moi, ait proposé de grouper expéri- mentalement, les corps organiques en genres d’après des propriétés chi- miques fondamentales, de l’ordre de celles que j'ai essayé de mettre à pro- fit. Je ne connais personne qui, avant M. Regnault, ait cherché à classer les corps organiques par une étude expérimentale et précise de certaines propriétés physiques. » M. Laurent a trouvé la notion des types dans la science; il l’a adop- tée, discutée à sa manière; il en a tiré des conséquences ; mais il l’a laissée ce qu’elle était, c’est-à-dire une opinion. À » Non-seulement cette notion m'avait guidé moi-même, mais à à coup sûr elle avait également guidé M. Persoz, quand il a écrit le passage suivant, si bien confirmé par l'expérience: « En reconnaissant à de certains composés la faculté de faire fonction » de radical par rapport à une molécule élémentaire, on admet par cela » même qu'en présence d’une molécule d’un corps quelconque qi lui » soit analogue, ce radical pourra s’y unir. » Par exemple, de ce que le gaz sulfureux s’unit à l En en baie 3 l'acide sulfurique, on en peut inférer que ce même gaz s’unira au soufre, » au brome, à liode, etc. » (Ann. de Chim. et de Phys., t. LX , p.145.) » Ainsi, de même que je ne puis reconnaître que M. Laurent nous ait appris quelque chose touchant la loi expérimentale des substitutions , je ÿ » ( Hat) suis forcé d'ajouter qu’il ne nous a rien appris en ce qui concerne la notion générale des types. » Un dernier mot à ce sujet: lorsque je me suis contenté de dire qu’a- près la substitution le corps réagissant pouvait s'unir avec le produit modifié , j'ai énoncé un résultat qui embrasse la formule des acides donnée par M. Laurent, mais qui ne la définit pas. Pour M. Laurent, un acide est un corps qui renferme de l’oxigène en sus de celui qui s’est substitué. » Je ne me prononcerai pas sur ce point, mais je dois rétablir encore ici les droits de M. Persoz, qui s’est exprimé en ces termes dans un Mé- moire destiné d’ailleurs à développer cette pensée : « Les acides et les bases organiques sont des oxides à radicaux com- » posés ; en retranchant 1 volume d’oxigène de leur formule, il reste un » certain nombre d'éléments représentant 2 ou 4 volumes d’un radical » composé, qui pourra être quelquefois obtenu en liberté, d’autres fois en » combinaison seulement. » (Ann. de Chim. et de Phys., t. LX , p. 150.) » Ce point de vue immédiatement associé à la théorie des substitutions par M. Laurent (Ann. de Chim. et de Phys.,1. LXI, p. 125), constitue pour une grande part ce qu'il nomme sa théorie, » Si M. Laurent avait cité, quand il a formulé sa théorie, l'origine de chacune des propositions dont elle se compose, il se füt évité toutes les illusions dont il est la dupe involontaire, sans doute, depuis quelques années. » Parmi les questions qui exigent une explication, il en est une qui aurait pu donner lieu à des développements intéressants; c'est la suivante : » Rôle du chlore et de l'hydrogène. — M. Laurent à souvent raisonné dans l’hypothese où le chlore, en se substituant à l'hydrogène, n’en mo- difierait pas le type chimique. Je n’ai de mon côté adopté cette manière de voir qu'après les travaux de M. Regnault sur la liqueur des Hollandais, ceux de M. Malaguti sur les éthers chlorés, et mes propres recherches sur l'acide chloracétique. » Pourquoi cette différence ? Le voici : » Quand on part de l'alcool CH'*0*, et qu’on remplace l’hydrogène par de l’oxigène, on obtient successivement CH'07 alcoo!, C8 HS Of acide acétique, 2C*H° 0° acide formique, 4C°0* : acide carbonique. » Ainsi, un équivalent d’alcool en donne un d’acide acétique, 2 d’acide ( 522 ) formique et 4 d'acide carbonique. La substitution de l'oxigène à l'hydro- gène modifie donc le type chimique, dans ce cas. » Pour le chlore, la conséquence était la même d’après les propres re- cherches de M. Laurent. Il avait établi en effet que la naphtaline donne CeHUCE + Cl'H?...... hydro-chlorate de chloro-naphtalase, C:°H5 CE + CEH:...... hydro-chlorate de chloro-naphtalèse, C#HO° + Az:0%...... nitro-naphtalase, C#H5O + Az°03...... nitro-naphtalèse, etc. ; c’est-à-dire que le chlore, comme l’oxigène, modifiait le type chimique de la naphtaline par des substitutions successives. » On ne gagnaït rien à écrire ces formules comme l’a fait M. Laurent plus tard CeHuUCE + CLH:, CHH®CI + 2H, s CHUO + Az'0!, CHH20° + »A7°0; car alors il en résultait qu’en faisant entrer du chlore ou de l’oxigene dans le radical, on modifiait sa capacité de saturation. » M. Piria a fait, dans mon laboratoire, des expériences très précises qui prouvent que les corps dérivés de la naphtaline par substitution de chlore, produisent tous 4 volumes de vapeur comme la naphtaline. Ce résultat rend la dernière série de formules plus probable que la première, mais la difficulté demeure intacte; car le corps qui renferme 4 vol. de chlore prend deux fois plus d'acide que le corps qui en contient 2 volumes seulement ; celui qui contient 2 vol. d’oxigène prend deux fois plus d’acide que celui qui n’en renferme qu’un seul. » Tel est le motif qui pendant long-temps a tenu mon esprit dans le doute au sujet du rôle exact du chlore dans les produits obtenus par subs- titution; c’est ce qui m'a fait dire que je n’admettais pas l'identité du rôle chimique de ces deux corps. Il résultait de l'expérience acquise que le chlore remplaçait l'hydrogène volume à volume, mais rien n’autorisait à avancer que les propriétés chimiques du corps fussent conservées. » Les expériences de M. Malaguti sur les éthers chlorés ont rendu très probable au contraire que le chlore , en se substituant à lhydrogène, ne modifie pas le pouvoir saturant de l’éther. » Mes recherches sur l’acide chloracétique ont donné à cette opinion le caractère de la certitude. Il est évident qu'avant qu’elles fussent exécutées, on aurait parfaitement compris la série suivante : ( 523) CSH804 acide acétique.......,. — CSHO# acide acétique, 2CIH20? acide chloracétique..... = 2C4H*0* acide formique, Ch? 4CCh°O acide chloro-carbonique. = 4C?0* acide carbonique. » Un équivalent d’acide acétique en aurait donné deux d'acide chlora- cétique et quatre d'acide chloro-carbonique. Cette série eùt été conforme et parallèle à celle qui exprime l’action de l’oxigène sur l'acide acétique. » L'expérience seule pouvait donc nous apprendre en quoi consistait le véritable acide acétique chloré; elle seule pouvait nous dire si le chlore, en remplaçant l'hydrogène, ne modifiait pas le pouvoir chimique des corps. Je persiste à croire qu’à cet égard l’analyse exacte de l'acide chloracétique était nécessaire et qu’elle était concluante. » Je n’en ai pas moins rendu pleine justice à M. Laurent dans mon Mé- moire en disant qu’il avait insisté sur l’identité du rôle du chlore et de l'hydrogène long-temps avant que l'expérience eùt prononcé à cet égard. » Mais cela ne satisfaisait pas M. Laurent, pas plus que la part honorable que je lui ai faite au sujet des radicaux organiques. Il a altéré mon texte pour se donner Le droit de se plaindre, et il suffit de relire le passage de mon Mémoire qui les concerne pour apprécier la valeur de ses récriminations. » Rôle de la forme de la molécule. — Y'ai cité dans mon Mémoire le nom de M. Couerbe, et je l'ai fait par deux motifs. » Le premier, c’est que ce chimiste distingué fait jouer à la vapeur ni- treuse, un rôle que j’admets moi-même. » Le second, c'est qu'il a écrit le passage suivant (nnales de Chimie et de Physique, t. LNI, p. 189) : « J'ai attribué les propriétés alcalines à » la forme physique de la molécule, forme produite par le groupement » des atomes élémentaires de cette molécule. Cette idée que j'ai généralisée » est la cause sinon première, du moins secondaire des propriétés, etc. » » Je ne pouvais donc pas attribuer à M. Laurent, au sujet de la forme des molécules, une vue qui avait été aussi nettement exprimée, bien avant l’époque où il s’en est servi lui-même. Du reste, je suis loin d’envisager ces phénomènes de la même manière que M. Laurent, et je m’expliquerai bientôt à ce sujet d’une manière plus complète. » En résumé, je demeure entièrement et profondément convaincu par un examen nouveau de tous les documents, comme je l’étais par ma cons- cience et mes souvenirs, car ceci n’est pas seulement une question de date et de textes, mais aussi une question de bonne foi, que M. Laurent n'a rien C. R. 1840, 1% Semestre, (T. X, N° 45.) 7 (524) ajouté à la loi expérimentale des substitutions; que la notion nette et pré- cise des types ne lui appartient pas. Je n’ai donc rien à changer aux phrases suivantes que j'extrais de mon Mémoire : « Il ne faut plus se dissimuler que deux systèmes d’idées sont en pré- sence. L’un qui a pour appui toute l'autorité du passé, les droits acquis d’une possession paisible presque séculaire maintenant, l’assentiment ta- cite d’un grand nombre de chimistes, el qui compte parmi ses défen- seurs et à leur tête un savant illustre entre les plus illustres, M. Ber- zélius. » L'autre, qui consiste à dire que les corps formés du même nombre d’équivalents chimiques, unis de la même manière, appartiennent au même type moléculaire et souvent au même type chimique. » Ce dernier attribue au nombre et à l’arrangement des particules une influence de premier ordre, qui, dans les idées de la chimie reçue, ap- partient surtout à leur nature. La loi des substitutions serait la démons- tration expérimentale de ce nouveau système, et elle aurait conduit quel- ques-uns de ses partisans à l’adopter. Je n’en réclame pas l'invention, car il ne fait que reproduire et préciser, sous une forme plus générale, des opinions qu’on retrouverait dans les écrits d’un grand nombre de chimistes et en particulier de MM. Robiquet, Mitscherlich, Liebig, Laurent, Persoz, Couerbe, etc. C’est précisément cette coïncidence entreles faits nombreux que la loi des substitutions a conduit à découvrir, et les opinions déjà con- nues relatives à l’influence de certains arrangements moléculaires préexis- tants, qui m’a donné la confiance nécessaire pour les adopter à mon tour, quand j'ai proposé d'admettre des types organiques: » RAPPORTS. MÉCANIQUE CÉLESTE. — Rapport sur un Mémoire de M. Leverrier, relatif aux variations des éléments des sept planètes principales. (Commissaires, MM. Arago, Savary, Liouville rapporteur.) « Les perturbations que les planètes éprouvent dans leur mouvement elliptique autour du Soleil sont de deux espèces. Les unes dépendent de la configuration des planètes entre elles, et reprennent les mêmes valeurs toutes les fois que ces configurations redeviennent les mêmes: on les à nommées inégalités périodiques. Les autres sont aussi périodiques, mais ( 525 ) ont des périodes beaucoup plus longues et indépendantes de la configu- ration mutuelle des planètes: on leur a donné le nom d’inégalités sécu- laires : ce sont elles qui font varier par degrés insensibles, l’inclinaison de chaque planète sur un plan fixe, la ligne des nœuds, le périhélie et l’ex- centricité ; mais elles n’influent pas sur les grands axes dont l’expression ana- lytique reste constante, comme l’a démontré M. Poisson, lors même qu'on a égard aux termes qui proviennent du carré de la force perturbatrice. » Pour calculer les inégalités séculaires qui affectent les nœuds, les inclinaisons, les excentricités et les périhélies, les géomètres ont eu recours à des méthodes d’approximation fondées sur la petitesse des nombres qui représentent les excentricités et les inclinaisons. En se bornant aux termes de l’ordre le moins élevé par rapport à ces deux quantités, ils ont formé deux systèmes d'équations différentielles linéaires dont l'intégration doit fournir la solution du problème proposé. Le premier de ces deux systèmes détermine les variations des excentricités et des périhélies : le second dé- termine les variations des nœuds et des inclinaisons des orbites sur un plan fixe. Pour l’un et pour l’autre, l'intégration est très facile par les méthodes connues : on trouve que les variables dont on fait dépendre, soit le nœud et l'inclinaison, soit l’excentricité et le périhélie de chaque planète, sont exprimées par des sommes de sinus et de cosinus d’arcs proportionnels au temps. Mais pour que les formules algébriques auxquelles on arrive puis- sent avoir quelque utilité pratique, il faut réduire en nombres, à l’aide des données de l'observation, les valeurs des constantes arbitraires que l'intégration introduit, question très compliquée lorsque l’on considère à la fois les sept planètes principales: le calcul pénible qu’elle exige et que personne jusqu'ici n’avait effectué d’une manière exacte, M. Leverrier l’a entrepris avec succès dans le Mémoire dont nous rendons compte au- jourd’hui. Pour qu’on en comprenne toute l'utilité, il nous suffira de faire observer que ce calcul pouvait seul décider si notre système plané- taire offre des conditions de stabilité, c'est-à-dire si les excentricités et les inclinaisons, qui ont à présent de petites valeurs, resteront toujours ren- fermées dans d’étroites limites ou bien au contraire pourront grandir considérablement. Laplace, il est vrai, a démontré que pour un nombre quelconque de planètes, ayant des masses données et circulant dans le même sens autour du Soleil, il existe toujours un degré de petitesse tel que si les excentricités et les inclinaisons se trouvent à l’origine du temps au-dessous de ce degré, elles resteront par cela même éternellement ren- fermées entre: des limites très étroites: Mais ce beau théorème ne suffit 71e (526) pas pour prouver algébriquement et à priori que notre système plané- taire est stable; il prouve seulement que ce système peut être stable: un calcul numérique devient indispensable pour établir qu’il l'est en effet. Il ne faut pas se borner à dire vaguement que les excentricités et les inclinaisons actuelles sont petites; il faut encore montrer qu’elles sont suffisamment petites, De l’analyse même de Laplace, ilrésulte que sans rien changer à leurs valeurs, et en disposant convenablement des masses et des grands axes, on pourrait mettre en défaut la démonstration de la sta- bilité du système, car les limites que l’on obtient pour les inclinaisons fu- tures (en cherchant la somme de certains coefficients) peuvent être de cette manière rendues très grandes: c’est ce que M. Leverrier a montré en dé- tail dans un autre Mémoire pour le cas de trois planètes, et ce qui est vrai à fortiori pour un nombre de planètes plus considérable. Nous le répétons donc, la question de la stabilité du système solaire ne peut être résolue que par un calcul numérique. Déjà Lagrange, qui sentait l’impor- tance d’un tel calcul, s’en était occupé dans les Mémoires de Berlin, année 1782; mais les masses des planètes étaient mal connues à l'époque où il publia son travail, et l’inexactitude de ces données de la question dut passer naturellement dans les formules qu'il a obtenues. D'ailleurs il-a, pour plus de simplicité, considéré notre système planétaire comme composé de deux groupes distincts; l’un formé des planètes supérieures Jupiter et Saturne (auxquelles il faut maintenant joindre la planète Uranus), et l’autre formé des planètes inférieures, Mercure, Vénus, la Terre et Mars. Or si l’action du second de ces deux groupes sur le premier est négligeable, l’action du premier sur le second est au contraire assez sensible, et l’on doit en tenir compte plus rigoureusement que ne le fait Lagrange. Le calcul, il est vrai, devient très long, très délicat; mais on n’en doit que plus de reconnais- sance à M. Leverrier d’avoir réussi le premier à l’effectuer d’une manière convenable. Non-seulement ce calcul était tout-à-fait indispensable pour démontrer avec quelque rigueur la stabilité de notre système planétaire, mais il serait même bien à désirer qu’on püt le compléter en-poussant plus loin encore l’approximation par rapport aux excentricités et-aux inclinai- sons dont on néglige le cube dans les équations différentielles. Il est.en effet très difficile de-se rendre compte de l'influence de tous.cestermes: qu’on né- glige; et l'on ne doit-pas oublier qu’une approximation du genre de celles que nous discutons ici, ayant été, au premier aperçu , jugée suffisante par trois grands géomètres, Clairaut, Euler: et d’Alembert, les a conduits d’a- bord à une valeur du mouvement de l'apogée de la Lune à peu près égale ( 527) à la moitié seulement de celle que donnent et l'observation et les formules plus exactes qu’ils ont eux-mêmes trouvées ensuite. Puisqu’il a été jusqu'ici impossible de soumettre les problèmes de mécanique céleste à une mé- thode géométrique absolue, dans laquelle on ne négligerait rien, puis- qu'il faut nous restreindre à de simples formules approchées, dont nous n'apprécions même qu'à peu près le degré d’exactitude, au moins est-il à souhaiter qu’on pousse les approximations numériques assez loin pour être sûr de ne négliger aucun terme vraiment sensible, et pour vérifier en quelque sorte par le fait même la convergence de nos séries. » Indépendamment de la grande question dont nous venons de parler, M. Leverrier a résolu aussi dans son Mémoire quelques autres problèmes qui s’y rattachent plus ou moins directement, et sur lesquels nous ne pou- vons pas insister. Nous devons dire toutefois que dans le cours de ses recher- ches, M. Leverrier a fait usage de certaines intégrales, indépendantes du temps, qui appartiennent aux équations linéaires dont les variations des excentricités et des inclinaisons dépendent. M. Leverrier arrive à ces intégrales par une combinaison assez simple des équations différen- tielles (1). » Nous pensons que le Mémoire de M. Leverrier mérite d’être approuvé par l’Académie, et d’être imprimé dans le Recueil des Savans étrangers. » Les conclusions de ce rapport sont adoptées. (1) On pourrait aussi les déduire des intégrales ordinaires en se rappelant une pro- priété bien connue des équations linéaires que nous considérons ici, savoir que si les quantités X, Z, k', l',... oup, q, p', q,... dontlesexcentricités et les périhélies, ou bien les inclinaisons et les nœuds dépendent, s'expriment par des sinus et des cosinus d’arcs proportionnels au temps, réciproquement les sinus et cosinus dont il s’agit peuvent aussi s'exprimer immédiateincnt en fonction de ces quantités. En cherchant ainsi le sinus et le cosinus de chacun des arcs, puis égalant à l’unité la somme de leurs carrés, on obtiendra des intégrales indépendantes du temps, en nombre égal à celui des planètes : de plus, dans le cas des inclinaisons une de ces intégrales se décompo- sera en deux autres, car un des arcs dont nous avons cherché le sinus et le cosinus étant alors indépendant du temps, le temps se trouve éliminé de lui-même et séparé- ment dans les deux formules qui fournissent le sinus et le cosinus correspondant, en sorte, que l’on n’a pas besoin de recourir à la somme des carrés. (528) MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Rapport sur un calendrier perpétuel présenté par MM. Crisra et Meusnanpi. (Commissaires, MM. Savary, Séguier, Gambey rapporteur.) « L'Académie a renvoyé à l'examen d’une Commission composée de MM. Savary, Séguier et moi, un calendrier perpétuel qui vous a été pré- senté, dans une des séances de l’Académie, de la part de MM. Crista et Meijnardi, de Turin. Votre Commission s'est assemblée; elle a vu dans tous ses détails cet appareil, qui lui a paru disposé d'une manière ingé- nieuse, mais elle a reconnu en même temps qu'il n’y avait rien de nouveau dans son principe, et son avis est que cette machine ne peut être le sujet d’un examen plus approfondi. » NOMINATIONS. x L'Académie procède, par voie de scrutin, à l'élection d’un membre pour la place vacante dans la section de Mécanique, par suite du décès de M. de Prony. Avant qu’on recueille les suffrages, M. le président, après avoir donné lecture de la liste présentée par la Section, annonce que deux des candi- dats qui, étant dans les services publics, pourraient être appelés à changer de résidence, ont adressé une déclaration par laquelle chacun d’eux s’en- gage à demeurer à Paris dans le cas où il serait élu. Le nombre des votants est de 53. Au premier tour de scrutin: M. Piobert obtient . . . . . . . . . 5o suffrages. M. de Pambour . . . . . . . . . . 2 M Morins 5 Re AR OR CT M. Prosenr, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est déclaré élu; sa nomination sera soumise à l’approbation du Roi. L'Académie procède ensuite, également par voie de scrutin, à la nomi- nation de la Commission qui aura à examiner les pièces adressées pour le concours au prix de Mécanique de la fondation Montyon. MM. Poncelet, Coriolis, Séguier, Gambey, Ch. Dupin réunissent la majorité des suffrages. ( 529 ) L'Académie procède enfin, toujours par voie de scrutin, à la formation de la Commission chargée de décerner la médaille de Lalande. MM. Arago, Bouvard, Savary, Damoiseau, Mathieu composeront cette Commission. MÉMOIRES LUS. Sur l'importance de la limite qui sépare le calcaire de montagne des for- mations qui lui sont inférieures; par M. »e Verneuie. (Extrait par l’auteur. ) (Commissaires, MM. Al. Brongniart, Cordier, Élie de Beaumont.) « Le but de ce Mémoire est de prouver que la limite à établir entre le système carbonifère et le système silurien, dans lequel l’auteur comprend le vieux grès rouge, est de valeur égale aux divisions introduites dans les terrains secondaires. Laissant de côté en ce moment un des éléments de classification, c’est-à-dire la discordance des dépôts, l’auteur ne considère la question que sous le point de vue zoologique; il établit : » 1°, Que la plupart des espèces siluriennes ont cessé de vivre à l’épo- que carbonifèere ; » 2°. Que cette transformation des espèces a eu lieu dans des contrées très distinctes les unes des autres. » La distinction zoologique des terrains siluriens et carbonifères a été observée dans tout le nord de l’Europe, depuis le Spitzberg jusqu’à la Russie méridionale, dans les États-Unis, particulièrement à Zanesville (état de l'Ohio), et dans la Sud-Amérique, près du lac de Titicaca, en Bo- livie. Cette distinction a donc un caractère de généralité qui doit lui donner une grande importance. » L’uniformité qui paraît avoir existé aux époques primitives dans la distribution des êtres à la surface de la terre, facilite singulièrement l’étude des anciens terrains sous le rapport géographique. Partout où l’on a pu ob- server les terrains vulgairement dits de transition, en Europe, dans les deux Amériques , aux îles Falkland, au cap de Bonne-Espérance, à la Nou: velle-Hollande, et à la terre de Van Diemen, on y a rencontré des espèces identiques avec celles qui caractérisent chez nous les plus anciens dépôts de sédiment. Comment des êtres placés dans des circonstances si diverses, n’ont-ils pu échapper à une destruction totale? C’est une question qu'il n'est pas facile de résoudre. Quoi qu'il en soit, la cause inconnue qui ( 530 ) a remplacé les espèces siluriennes par les espèces carbonifères, a agi sur des points du globe très éloignés les uns des autres, et présente ainsi un caractère de grandeur qui doit la faire placer au premier rang de celles qui ont troublé le monde à des époques postérieures. » AcOUSTIQUE. — Mémoire sur les sons produits par des tubes cylindriques de mêmes longueur et de diamètres différents; par M. Brenn. (Commissaires, MM. Biot, Savart.) « Dans les recherches qui font l’objet de ce Mémoire, j'ai eu pour but de trouver les moyens d'établir un son invariable fourni par un corps dont les dimensions se rattachassent à celle de notre système métrique, afin de fixer, d’une manière constante, le diapason des voix et des instruments, et d'empêcher à l'avenir toute altération à cet égard.» M. Bren présente un second Mémoire ayant pour titre : Sur les sons harmoniques produits par des cordes tendues mises en état de vibration. (Renvoi à la Commission nommée pour le précédent Mémoire.) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. GÉOLOGIE APPLIQUÉE. — Séatistique géognostique des chaux hydrauliques, ciments et pouzzolanes, pour la ligne du canal de la Marne au Rhin, entre Fitry-le-Français et Toul; par M. A.-N. Parannier. (Commissaires, MM. Berthier, Élie de Beaumont.) « Les chaux hydrauliques dont il est question dans le Mémoire de M. Parandier sont données pour la plupart par des couches de dolomie, qui sont intercalées dans les calcaires jurassiques de cette partie de la France. Les dolomies dont il s’agit forment dans le calcaire du Jura des couches régulières qui paraissent avoir été déposées à l’état de dolomie. M. Parandier en avait déjà observé d’analogues dans les calcaires jurassi- ques des environs de Besançon. Les propriétés hydrauliques de ces dolo- mies, en feront une ressource importante pour les constructions et les feront rechercher dans beaucoup de contrées. » M. Cosraz fait remarquer que M. J’icat a déjà signalé tout le parti que (531) l’on peut tirer des dolomies pour la fabrication des chaux hydrauliques, bétons, etc. M. Araco répond que M. Parandier est bien loin de s’attribuer les dé- couvertes de M. Vicat, au mérite duquel il rend toute justice; le but qu'il s’est proposé dans le Mémoire actuellement soumis au jugement de l’Aca- démie, est de faciliter, au moyen des données que fournit la géologie, les travaux de l'ingénieur ; de faire pressentir les localités où l’on aura des chances de rencontrer une substance dont les recherches de M. Vicat ont fait apprécier toute l'importance. cHimiE. — Mémoire sur les essences d'estragon et de sabine, la cinnhy- dramide et le bromure de camphre ; par M. Laurewr. { Extrait par l’au- teur. ) (Commissaires, MM. Robiquet, Pelouze.) « L’essence d’estragon bout à 206°. Sa densité = 0,945. » La densité de sa vapeur — 6,157. » Sa formule est C{#H50: ; elle représente 4 volumes de vapeur. » Elle peut se combiner avec l’acide sulfurique et former un acide que je nomme sulfo-draconique. » Le sulfo-draconate de baryte a pour formule : CH#H%0°, S03 + BaO. Cette essence donne, avec l'acide nitrique, 5 nouveaux acides cristallisa- bles : » L’essence de sabine a la même composition et les mêmes propriétés que l’essence de térébenthine. » La cinnhydramide est une substance cristallisée que j'ai obtenue avec l'ammoniaque et l’essence de cannelle. » Sa formule est 4 C*H'3#Az°0. » La loi des substitutions se trouve encore ici en défaut, car l'essence de cannelle a perdu 1 équivalent d’oxigène et elle a gagné 3 équivalents d’hy- drogène et d’azote. C. R. 1840, 1€r Semestre. (T. X, N°45.) 72 (532) » Elle prend naissahée en vertu de la réaction suivante 4 £ ( (CH40°+H:) + HfAzÿ — (CSH'4 Az + H°+H°0) + H'0, qui se dépage, » Le bromure de camphre est un corps cristallisé qui se forme en met- tant le brome et le camphre en contact. Sa formule est CI H#0° + Bri. Il présente des propriétés telles qu’on ne peut le regarder que comme un bromure, car au contact de l’air, il se liquéfie presque immédiatement; il se dégage du brome et il reste du camphre. » L’ammoniaque le change subitement en camphre. » La distillation. le-transforme de même en brome et en camphre; mais en même temps il se dégage un peu d'acide hydro-bromique, et il se forme une petite quantité d’une matière huileuse bromurée. Cette dernière doit prendre naissance en vertu de la réaction suivante : Ci°H®0: + Bri — CiH%Br°0+ + H:Br°, qui se dégage. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la hauteur moyenne de la mer en différents points de la côte de Bretagne; par M. Fnuon. (Commissaires, MM. Biot, Puissant, Savary.) « J'ai l'honneur, dit l’auteur, M. Filhon, chef d’escadron au corps royal d'état-major, chargé de 1837 à 1840, des opérations géodésiques de 1‘ ordre, relatives à l’exécution de la nouvelle carte de France en Bretagne, de soumettre à l’Académie les résultats de la comparaison établie entre les mers, 1° de Brest et de Lorient; 2° de Cancale et de Lorient; et 39 de Cancale et de Noirmoutier. » Le niveau moyen de la mer observé à Brest depuis un grand nombre d'années est à 4",421 au-dessus du zéro de l'échelle hydrométrique du bassin de ce port; et le sommet de la Tour de Saint-Louis de Brest est à 80,832 au-dessus de ce niveau moyen de la mer. » Le niveau moyen de l'Océan observé à Lorient depuis plusieurs an- nées est à 2",838 au-dessus du zéro de l’hydromètre du bassin; et le som- met du toit conique de'la cabane du guetteur de la Tour-du-Port de Lo- -nent est à 59,883 au-dessus de ce niveau moyen de l'Océan. » En opérant un nivellement direct du sommet de la Tour de Saint-Eouis (533) de Brest jusques au sommet de la Tour-du-Port de Lorient, le commandant Filhon a trouvé, pour ce defnier $émmet, la même cote 59,88; d’où il résulte qu'il y à niveau parfait entre les mers moyennes de Brest et de Lorient. » Un autre nivellement exééuté par le même officier supérieur, à partir des sommets de la partie occidentale du parallèle dé Paris, qui ont pour origine de départ la mer moyenne de Cancale, jusqu’à la Tour de Lorient, donne o",59 de différence en moins pour la cote du sommet de cette tour. Enfin un dernier nivellement partant de la mer moyenne de Can- cale jusqu’à celle de Noirmoutier accuse 17,02 de différence de hauteur entre ces deux mers. » M. Filhon pense que ces dernières différences entre Cancale, Noir- moutier et Lorient n’existeraient pas si les niveaux moyens des mers de Cancale et de Noirmoutier avaient été calculés avec le même soin qu’on a mis à obtenir ceux des mers de Brest et de Lorient. » MÉDECINE. — Considérations sur la peste qui s’est montrée en 1836 à Abou- zabel ; par M. Perron. Cette Note, qui fait suite à celle que M. Perron annonce avoir été pré- cédemment adressée sur la peste de 1835,est renvoyée, d’après la demande de l’auteur, au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie ce la fondation Montyon. M. Ameun adresse la description d’un instrument d'arpentage qu'il croit pouvoir être employé avantageusement dans les reconnaissances militaires. (Commissaires, MM. Puissant , Savary.) M. Tanwquerez pes PLancnes, qui avait présenté pour de concours aux prix de Médecine et de Chirurgie, fondation Montyon, un ouvrage sur les maladies saturnines, adresse, conformément à un article du réglement con- cernant ce concours, l'indication des parties de son travail, qu’il regarde comme neuves. (Renvoi à la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie.) 72: (534 ) CORRESPONDANCE. M. le MEINISTRE 9€ L’ÉNSTRUCTION PUBLIQUE transmet une Note de M. Cou- lier, concernant une cause de destruction qui résulte pour les ouvrages im- primés, de l'emploi du chlore dans le blanchiment de la pâte du papier, M. Duwas fait remarquer qu’une communication sur le même sujet, adressée précédemment à l’Académie par M. Gannal, a été renvoyée à l’exa- men d'une Commission qui n’a pas encore fait son rapport. La Note de M. Coulier est renvoyée à l'examen de la Commission nom- mée pour celle de M. Gannal. ASTRONOMIE. — Comête périodique. — Extrait d'une Lettre de M. ne Hun- BOLDT à M. Arago. « J'espère, mon cher ami, que tu auras déjà reçu la petite lettre dans laquelle je tannonçais la découverte d’une troisième comète faite par M. Galle. Voici les éléments de cette comète calculés par MM. Encke et Galle. Je vais traduire la notice que ce jeune astronome me communique en ce moment. » Dans les deux dernières nuïts, nous avons obtenu deux nouvelles po- » sitions de la troisième comète au grand réfracteur de Frauenhofer. Temps moyen de Berlin. Mars 10, 16:36 40" Asc. dr. 329°28'27",9 Décl. + 28°25° 8",6, 11, 16 51 55 331 429,0 + 23 8 39,5. » En combinant la première de ces deux observations avec les obser- » vations des 6 et 7 mars, nous avons calculé hier, M. Encke et moi, les éléments de la troisième comète. Les résultats que nous avons obtenus sont les suivants : C2 D ÿ Passage par le périhélie............... 1840 Avril 2,353, Distance périhélie............... pau 9,8746, Longitude du périhélie......:.. don o #52 323° 40”, Longitude du nœud ascendant... ..... ba 185° 54', ‘Anelinaison#hi: Lait 4e AL one ë 79° 53, Mouvement direct. « Ces éléments coincident si bien avec les éléments de la comète de 1097 observée à Péking, que l'identité des deux comètes me paraît assez pro- (535) bable. On a vu aussi dans l'intervalle de 1097 à 1840, dans l’année 1 468, une grande comète, qui d’après la description qui en a été donnée pourrait être regardée comme identique avec la troisième comète que nous venons d'observer. La révolution serait donc à peu près de 350 années. Les apparitions de la comète tombant en 1097 et 1468, en automne, l’astre devait paraître beaucoup plus lumineux qu'aujourd'hui, si en même temps il se trouvait près de son nœud descendant et par conséquent près de la Terre ; malgré la grande distance à laquelle la troisième comète paraît en ce moment, la longueur de la queue, vue dans un chercheur de comètes, excède 5°. Il y a, à côté de la grande queue, deux petites queues secon- daires. La comète de 1097 avait aussi, selon quelques observateurs, une queue secondaire. » Remarques de M. Araco à l'occasion de la Lettre de M. de Humboldt. L'important résultat contenu dans la lettre qu’on vient de lire, se dé- duit aussi des éléments de la troisième comète de M. Galle, calculés sur les seules observations faites à Paris entre le 16 et le 27 mars. Ces obser- vations, diversement combinées par groupes de trois, ont donné les élé- ments suivants : M: Eug. Bouvard. M. Laupier. M: Mauvais. Pass. au périhélie. 1840, avril:. 1,7154: tm.P.. avril. 2,2080.. avril. 2,5664 Distance périhélie. ............ DTA Are e cree O5 7ABS ete - 0,748: Longitude périhélie............ 322°1516"........... 323.29,0......324.22.50 Longitude nœud............... 185.51.59........... 185.59.23.....186. 3.48 Inclinaison......... PE dc ES 7007 0er eee 70 DH ee 79-51. 7 Sens du mouvement.......... -Mfdirect. #00 directs sue direct. Nous transcrirons ici, comme terme de comparaison, les éléments calculés par Burckhardt, de la comète observée en Chine dans l’année 1097: Passage au périhélie.... 1097 septembre 21 à 9h Distance périhélie.. .................. 0,7385 Longitude périhélie............... ... 332°.30' Longitude nœud..................... 207.30" Inclinaison. 1 EPA Ce 2. 17090 Sens du mouvement.................. direct Il n’est peut-être pas inutile de remarquer que, si ce n’était la distance périhélie, la comète actuelle pourrait être confondue avec celle de l’année 1774, à laquelle Méchain assigna l'orbite suivante : (536 ) ‘Passage au périhélie..... 1774 août 15 à 10h,55” Distance périhélie............ 1,429 Longitude du périhélie....... 319°22/4" Longitude du nœud......,... 180.49.48 Inclinaison. . ... se baecle 83. 0.25 Sens du mouvement...,....... direct. ASTRONOMIE. — M. Araco a réfuté verbalement deux passages du Précis d'Astronomie que M. de Pontécoulant adressa à l'Académie lundi dernier. Dans le premier de ces passages , l’auteur avance que: « M. Puissant a si- » gnalé, dans la mesure de l'arc compris entre Montjouy et Formentera, » une erreur qui ne s’élèverait pas à moins de 68 toises. » M. Arago n’a pas eu de peine à prouver qu'il n’est jamais entré dans la pensée de M. Puissant, de signaler une prétendue erreur dans la mesure de lare de méridien compris entre Montjouy et Formentera. L’exactitude de la partie géodésique de l'opération frappe, en effet, tous les yeux à la simple ins- pection des triangles: il suffit de voir la manière dont ils se ferment. La latitude de Formentera, déterminée en 1808, a été vérifiée pendant un voyage postérieur de M. Biot. Il n’y a dans tout cela rien d’incertain, rien d’équivoque. M. Puissant, dont l'autorité est si imposante en pareille ma- tière, croit qu'il s’est glissé une erreur dans le calcul de la longueur de l'arc géodésique que trois commissaires du Bureau des Longitudes dédui- sirent des triangles empruntés à MM. Méchain, Biot et Arago. C’est en partant des mêmes données que M. Puissant trouve une longueur diffé- rente. La discordance est actuellement soumise à une nouvelle vérification. Quel qu’en soit au reste le résultat, il ne saurait infirmer les mesures, les opérations faites sur le terrain : le seul moyen de contrôler ces mesures, ces opérations, serait d'aller les recommencer. M. Puissanr prononce, de sa place, quelques paroles desquelles il ré- sulte que M. Arago a très exactement interprété sa pensée. Le second passage dont M. Araco a cru devoir se plaindre est conçu ainsi : « Sans doute le nombre et la beauté des instruments (de l'Observa- » toire de Greenwich } est ce qui m'a frappé d’abord ; mais ce qui m'a étonné » et charmé davantage, car nulle part je n'avais rien vu de pareil, c’est » la régularité avec laquelle se font les observations. » « Voilà, a dit M. Arago, une accusation en forme contre l'Observatoire » de Paris, car M. de Pontécoulant à été admis à le visiter tant qu'il l'a voulu. Le directeur pourrait, à toute rigueur, dédaigner cette attaque; È1 (537 ) » mais je manquerais à mon devoir en ne saisissant pas l’occasion qui m'est » offerte de rendre pleine justice au zèle, à la persévérance des astronomes » adjoints placés sous mes ordres. » Peu de mots suffiront. Voilà les feuilles imprimées des observations de » Paris pour 1837. Je mets en regard les observations correspondantes de » Greenwich, et je trouve: » Que les six astronomes adjoints de Greenwich, pourvus d’une lunette » méridienne et de deux cercles muraux, ont fait... 7680 observations. » Et qu’à Paris, érois astronomes- adjoints, aidés momentanément de M. Plantamour, de Geneve, et n'ayant encore à leur disposition qu’une lunette méridienne et un cercle, ont fait, dans le même espace de fEMpS ERREUR FHRAQE. SE 5 ..... 11 700 observations. » Après avoir cité ces chiffres je n'ai plus rien à ajouter. » C4 » = 1 Y PHYSIQUE. — Expériences sur la chaleur rayonnante: — Lettres de M. Merron: à M. Arago. Naples, 4 mars 1840 « C’est seulement depuis quelques jours que je suis parvenu à me pro- curer une copie de la lettre de M. Forbes insérée dans le premier numéro des Comptes rendus de cette année, relative à la transmission calorifique des plaques de sel enfumé , et de sel rayé ou dépoli. Je vais y répondre gé- néralement , en me réservant de reprendre ensuite d’une manière plus spé- ciale l’intéressante question que viennent de soulever- les expérienees di: savant professeur d'Édimbourg. » Voyons-d’abord s’il existe réellement de l’incertitude sur les dates des observations fondamentales; » On sait: que tous les corps diathermanes, le sel gemme excepté, sont plus perméables à la chaleur rayonnante des sources de haute tempé- rature, qu’à celle provenant des sources à température moins élevée. Ce fait, observé par M. Delaroche en 1812, sur une lame de verre, fut confirmé par mes expériences de l’année 1833, et étendu à un grand nombre de substances parmi lesquelles je trouvais une seule exception dans les plaques polies de sel gemme, qui transmettent en proportion constante toute sorte de chaleurs rayonnantes. Dans les derniers mois de l’année passée, j'eus l'honneur d'annoncer à l'Académie (séance du 2 sep- tembre) qu'une plaque de sel enfumé agissait en sens inverse de la: loi générale, et transmettait, par conséquent, une proportion de chaleur rayonnante d'autant moindre que la température de la source était plus (538) élevée. M. Forbes croit avoir fait avant moi une observation complétement analogue. « J'ai prouvé, un an et demi avant cette expérience de M. Mel- » loni, dit-il, que le mica réduit en lames excessivement minces par l’ac- » tion du feu, possède la faculté de donner passage en moindre quantité » aux rayons calorifiques transmis par une lame de verre, qu'aux rayons » directs de la lampe; et que, par conséquent, le mica ainsi modifié » jouit d’une propriété contraire à celle du verre et de la plupart des » substances connues. » Je ne comprends pas sur quoi est basée la récla- mation de M. Forbes. Laissons de côté toute idée systématique, et tenons- nous-en aux simples faits. » Dans mon expérience sur le sel enfumé, j'emploie une seule lame et différentes sources de chaleur : M. Forbes se sert au contraire de deux lames et d'une seule source calorifique. Je ne considère que les rayons di- rects de diverses origines ; et M. Forbes compare le rayonnement direct de la lampe, avec ce même rayonnement, éransmis par une lame de verre. Où est la ressemblance ? » Mais si la théorie rapprochait tellement, aux yeux des physiciens, le caractère de nos deux expériences, qu’elles dussent être considérées comme de simples variantes d’un seul et même fait, alors je prierai l’Académie de vouloir bien se rappeler que je lui ai présenté le 21 avril 1834 , un travail où sont indiquées quatre substances qui donnent un résultat absolument identique avec celui que fournit la lame de mica de M. Forbes. Ce travail est imprimé dans les Annales de Chimie et de Physique de la même an- née (1834, tome LV, page 337). En le consultant on y verra qu’une tour- maline verte , une lame de miça noir, une de verre vert, et une de verre noir, transmettaient, 2, 20, 2% et 6 du rayonnement direct de la lampe Locatelli, et seulement +, +, 5 et à de ce même raybn- nement émergent d’une lame d’alun; tandis qu’au contraire, le verre or- dinaire, et les autres substances diathermanes , se laissaient traverser, dans le cas de l’alun, par des quantités de chaleur, qui surpassaient, de deux à dix fois, la valeur de la transmission des rayons directs. Ici, comme dans l'expérience de M. Forbes, chacun des quatre corps possède la faculté de « donner passage en moindre quantité aux rayons calorifiques transmis, » qu'aux rayons directs de la lampe ». Je prends le cas où l’on interpose une plaque d’alun, parce que « l'opposition, des quatre corps, avec la » plupart des substances connues» y est extrêmement marquée. Au reste, le phénomène se montre encore d’une manière très prononcée lorsqu'on emploie l’acide citrique, l’eau, la chaux sulfatée, le cristal de roche, le ( 539 ) verre, ou tout autre milieu transparent et incolore différent du sel gemme, » Ainsi, dans l’une ou l’autre supposition, je crois avoir bien indiqué, le premier, ces anomalies singulières de certains milieux qui agissent en sens contraire du verre et de toute autre substance diaphane. C’est même au moyen de ce principe que j'ai pu trouver le procédé avec lequel on dépouille entièrement la lumière de ia chaleur concomitante. » Lorsque plus tard, j'ai découvert le mode d'action du sel enfumé, j'en ai formé un sujet de communication séparée, parce que, sans recourir à des notions plus compliquées sur les propriétés des rayons calorifiques, on säisit de suite l'importance de ce fait relativement aux idées qu'on pou- vait entretenir sur la théorie de la chaleur rayonnante, après la découverte des propriétés du sel gemme limpide. En effet, les métaux, et les subs- tances qui ont reçu le nom d’athermanes , s'opposent au passage de toute espèce de chaleur rayonnante ; le verre et les substances diathermanes transmettent immédiatement une petite quantité de cette chaleur, qui augmente avec la température de la source, et la minceur des lames : le sel gemme réduit en plaques d’une épaisseur quelconque, se laisse traverser en proportions égales par toute sorte de rayonnements calorifiques. Ces trois faits généraux s'expliquent fort bien en admettant une seule et même force de résistance à la transmission calorifique, dont le maximum résiderait dans les métaux, le minimum dans le sel gemme, et qui serait plus ou moins intense dans tous les autres milieux doués de diathermanéité. Cette force de résistance agirait en sens inverse de la vivacité du foyer rayonnant, et augmenterait à mesure que la température de la source diminue, Maintenant, on trouve qu’une plaque enfumée de sel gemme se comporte précisément à l'opposé de toutes les autres substances diather- manes; en d’autres termes, on trouve que cette plaque transmet la chaleur rayonnante dans une proportion qui diminue notablement lorsque la force du rayonnement ou la température de la source augmente.... et chacun voit avec la plus grande évidence que ce nouveau fait détruit, de fond en comble, la possibilité d'expliquer les phénomènes par une résistance unique. À » En examinant la cause de l’anomalie que présente le sel enfumé, M. Forbes paraît vouloir Fattribuer à une action d’interférence, qui aurait la plus grande analogie avec les différences de transmission qui s’observent dans les lumières de diverses couleurs regardées à travers les réseaux com- posés de fils ou de raies extrémement minces et extrêmement rapprochés. C. R. 1840, 127 Semestre. (T. X, N° 415. ER 73 ( 540) Sans entrer dans une discussion approfondie sur les phénomènes de dif- fraction présentés par les réseaux, on peut aisément se convaincre qu’une telle explication ne saurait être admise. En effet, si, après avoir repassé plusieurs fois à la flamme de la bougie une plaque de sel gemme , au point de la rendre complétement opaque, on poursuit l'opération en lui appli- quant de nouvelles couches de noir de fumée, et si on l’expose ensuite aux rayonnements de diverses origines, on trouve que les différences de trans- mission de l’une à l’autre source, ne restent pas invariables , mais qu’elles continuent à devenir de plus en plus prononcées, à mesure que la couche de noir de fumée acquiert une plus grande épaisseur. Or personne ne peut douter que la plaque de sel opaque ne soit entièrement couverte de molécules de charbon, et, par conséquent, dénuée de solutions de con- tinuité. Les nouvelles couches ajoutées aux premières ne sauraient donc diminuer les interstices du réseau , qui n'existent plus, ni augmenter la fi- nesse de la granulation, ou de la structure réticulée , formée par des par- ticules qui ne font que s'appliquer les unes sur les autres, sans aucun changement dans leur mode de déposition, d’arrangement ou de superpo- sition. » Mais s’il en est réellement ainsi, dira-t-on, pourquoi M. Forbes at-il trouvé qu’une lame de sel dépoli ou rayé se comporte comme la lame de sel enfumé? » D'abord, qu'il me soit permis d'avancer quelques nombres, afin de mettre en évidence l’intensité des effets développés par le sel couvert de noir de fumée, et celle, infiniment moindre, que présente le sel dépoli des expériences de M. Forbes. Le maximum d'action indiqué dans la des- cription de ces expériences, est fourni par une plaque de sel qui transmet- tait 45 rayons d’une source à basse température, et 17 seulement lorsqu'on l'exposait au rayonnement de la lampe émergent d’une lame de verre : ces deux nombres sont entre eux, approximativement, comme trois à un. Les rapports de transmission fournis, dans les mêmes circonstances, par deux de mes lames complétement opaques de sel enfumé, étaient 17: 1, et 26 : 1. Trois autres lames, couvertes d’une couche encore plus épaisse de noir de fumée, ne donnaient plus aucune transmission appréciable dans le cas des rayons émergents du verre, tandis qu'étant exposées au rayon- nement de la source de basse température, elles transmettaient encore des proportions de chaleur qui allaient de quatre à neuf centièmes de la quantité incidente. » Cette action plus ou moins prononcée de diverses lames, foutes com- ( 541 ) ; plétement opaques, toutes douées de la même granulation, du même état de surface, ne différant entre elles, en un mot, que par lépaisseur de la couche de noir de fumée, montre clairement que les différences observées proviennent d'une véritable transmission immédiate à travers la matière même qui forme la couche superficielle ; transmission qui suit les lois ordinaires de ce phénomène, et donne par conséquent un effet qui di- mivue lorsque l'épaisseur de la couche augmente , et d'autant plus rapide- ment que la source fournit des rayons moins transmissibles. Seulement, la place que tiennent les sources élevées dans la transmission générale des substances diathermanes, est ici occupée par les sources de basse tempé: rature , et vice versé, à cause de l’exception particulière où se trouve le sél enfumé relativement aux autres milieux susceptibles de Ja transmission calorifique. » Mais voyons si l'opération au moyen de laquelle on altère le poli de la surface dans l’expérience de M. Forbes ne pourrait pas développer; en même temps, de nouvelles forces capables d'agir inégalement sur les dif- férentes espèces de chaleurs rayonnantes. » Des raies, des sillons, des cavités quelconques, régulières ou non, ne sauraient s'effectuer sur une plaque de sel gemme sans en détacher une quantité de corpuscules, qui, restant plus ou moins engagés dans les par- ties creuses, communiquent à la plaque une teinte blanchâtre fort pro- noncée. Or les matières blanches absorbent en plus grande proportion les rayons calorifiques obscurs, que ceux qui sont accompagnés de lumiere: surtout lorsque ces derniers arrivent sur la matière absorbante après avoir traversé une lame de verre. Le sel dépoli s’échauffera donc plus fortement dans le premier cas que dans le second. Supposons le corps thermoscopique assez rapproché de la plaque de sel gemme pour ressentir l'influence. de cet échauffement : ses indications pourront évidemment devenir, par cela seul, plus marquées en se servant de la chaleur obscure qu’en employant la chaleur lumineuse, transmise par le verre, et produire ainsi une diffé- rence de lune à l’autre source, sans que la transmission immédiate de la plaque de sel cesse d'être constante. Je ne dis pas que les choses sé passent réellement ainsi; mais je-veux seulement montrer par cette 6bsér- vation combien il est indispensable, dans ces sortes d’expériences, de soustraire, par une disposition convenable des appareils, l'instrument ther- moscopiqué à l’action de l’échauffement variable qu'éprouve la lame de sel dépoli soumise à des quantités égales de chaleur diversement modifiées ou extraites de différentes sources. 73 ( 542 ) » De plus, qui nous assure que la petite couche translucide de particules salines irrégulièrement groupées à la surface de la lame, et arrangées en- tre-elles d’une manière toute différente de leur disposition dans le cristal, ne devienne pas elle-même une nouvelle substance douée d’une diather- mansie semblable à celle de notre couche de noir de fumée? » Enfin, la réflexion ne pourrait-elle pas jouer un rôle dans ces phénome- nes? Je ne parle pas d’une inégalité de réflexion provenant du change- ment d'espèce dans la chaleur rayonnante; car on pourra voir dans le rap- port de M. Biot (Mémoi es de l’Académie des Sciences, t. XIIL), et dansune Notessur la réflexion, imprimée dans le t. LX des Annales de Chimie et de Physique , que tous les rayons se réfléchissent en des proportions sensible- ment égales sur les surfaces polies des diverses substances diathermanes : je fais seulement allusion aux inclinaisons diverses que les rayonnements des différentes sources peuventavoir en tombantsur les nombreuses facettes de la plaque dépolie. En effet, lorsqu'on substitue, à la lampe, un récipient rempli d’eau bouillante, ou une lame métallique chauffée par une flamme d'alcool effleurant sa surface postérieure, on est forcé d'approcher consi- dérablement la source afin d'augmenter l'intensité du rayonnement, beau- coup plus faible que celui qui provient directement d’un corps en com- bustion. Mais alors les incidences n'étant plus identiques, les rayons peuvent se disperser en quantité fort différente dans les deux cas; caril ne faut point oublier la grande énergie de la réflexion des bb diather- manes lorsque les rayons arrivent fort obliquement sur leurs surfaces; et les facettes multipliées de la plaque dépolie doivent nécessairement se pré- senter au rayonnement incident sous toutes sortes d’inclinaisons. J'avais prévu une difficulté de cette nature dès mes premières expériences de transmission; mais il me fut facile de la détruire complétement en démon- trant qu’une plaque polie de sel gemme transmet une quantité de chaleur sensiblement constante lorsqu'elle se présente aux rayons entre les limites d’une variation de 25 à 30° autour de la normale; et en faisant voir que, dans la disposition de mes appareils de transmission, les plus grands écarts des rayons n’atteignaient jamais ce nombre de degrés. Je répéterai ici ce que je viens de dire ci-dessus relativement à l'influence de la teinte blan- châtre qu'acquiert la lame de sel dépoli : je ne soutiens nullement que les différences observées par M. Forbes proviennent de-la diverse inclinaison des rayons incidents ; je fais une simple objection qu'il faut réfuter si l’on veut prouver que l’état de la surface exerce une.interférence analoguetà celle des réseaux composés de fils très fins et très rapprochés, ( 543 ) » Une expérience qui paraîtrait, au premier abord, décisive, serait de montrer qu'un véritable réseau métallique produit un effet semblable à celui de la lame de sel dépoli : mais cette expérience a été tentée en vain. M. Forbes attribue ce manque de succes à de trop grandes dimensions dans le diamètre des fils et de leurs interstices. Dans le court intervalle de temps qui vient de s’écouler après ma lecture de la lettre en question, je n'ai pu encore effectuer qu'un très petit nombre d'essais : j’ajouterai ce- pendant à l'expérience de M. Forbes une seconde épreuve égalementinfruc- tueuse faite avec de la poussière très fine d’or musif (sulfure d’étain) pas- sée par une gaze, et uniformément répandue sur une plaque polie de sei, où elle se maintenait appliquée assez fortement en vertu de sa simple adhérence à la surface antérieure. Cette plaque ainsi préparée était cou- verte d’un véritable réseau à mailles irrégulières mais très resserrées, et beaucoup plus analogue à la structure de la surface dépolie, qu'une toile métallique détachée. Cependant elle transmettait des quantités sensible- ment égales de toute espèce de chaleurs. » J'engage M. Forbes à chercher des solutions satisfaisantes aux diverses objections que je viens de passer rapidement en revue. Que mes doutes ne loffensent point. Souvent les idées nouvelles s'épurent et se fortifient dans la discussion engagée par un opposant consciencieux; et je me flatte : de l'être, non-seulement dans cette circonstance, mais toutes les fois que j'ai l'espoir, bien ou mal fondé, d'avancer par des controverses une ques- tiof scientifique quelconque. » Autre Lettre. Naples, 14 mars. « Dans ma dernière Lettre j'exposais les motifs qui me faisaient consi- dérer la transmission calorifique du sel enfumé comme totalement dis- tincte de la transmission du sel dépoli. Je tâchais, en outre, de montrer que l'explication de M. Forbes, relative à la maniere d’agir du sel dépoli, ne saurait être admise, à moins d’avoir démontré d'abord l'insuffisance de différentes objections, que je signalaïi. Mais comme je ne me trouvais pas encore assez éclairé par l’expérience, je n’exprimais aucune opinion parti- culière sur la nature de cette action. Aujourd’hui, je crois avoir toutes les données nécessaires pour en conclure : » 1°. Que l'effet caiorifique observé à travers les plaques de sel gemme enfumé est dû, ainsi que je l'avais bien prévu , à une véritable transmission immédiate, semblable en tout point à celle que fournissent les lames polies de verre et de tout autre milieu diathermane; (544) » 2°. Que la surface dépolie du sel gemme disperse les rayonnements ca- lorifiques, en leur faisant subir une diffusion , ou réflexion irrégulière (1) totalement analogue à celle que la lumière éprouve sur une lame de verre dépoli ; » 3, Qu’une lame diathermane quelconque, susceptible du dépoli, dis- perse aussi la chaleur incidente comme les plaques dépolies de sel gemme ; » 4°. Que la dispersion, ou réflexion calorifique diffuse, ne se produit pas avec la même intensité sur toute sorte de chaleurs rayonnantes; car elle est très énergique pour certains rayons des corps incandescents, et sensiblement nulle pour la plupart des rayons provenant des sources à basse température ; 1 » 5°, Que cette dispersion calorifique n’exige pas la concomitance de la lumiere. » Les détails des expériences d’où je déduis les cinq propositions que je viens dénoncer sont peut-être déplacés ici. J'en décrirai cependant quel- ques-uns; et j'espère que l’Académie voudra bien me les pardonner, en réfléchissant à leur haute importance relativement aux théories de la cha- leur et de la lumiere. » Imaginons deux écrans métalliques égaux, percés à leur centre d’une petite ouverture circulaire. Supposons que ces écrans soient parallèles, à la méme hauteur, et disposés, verticalement, à une distance réciproque de 8 ou 10 pouces; en sorte que les centres des deux ouvertures se trou- vent sur une seule et même ligne horizontale. Supposons, enfin, que sur le prolongement de cette ligne on place, à une certaine distance de ce couple d'écrans, d’un côté la pile du thermo-multiplicateur, de l’autre la flamme d’une lampe à niveau constant, dont les rayons soient rendus pa- rallèles par une lentille de verre. On aura un faisceau cylindrique de lu- mière et de chaleur qui tombera perpendiculairement sur les lames mé- talliques, passera en partie par les deux ouvertures, parviendra sur le corps thermoscopique, et fera dévier l'aiguille du réométre mis en communica- tion avec la pile. La source étant à température constante, et l'instrument thermoscopique d’une grande promptitude dans ses indications, l'aiguille (1) Je répéterai ici ce que j'ai eu occasion de dire ailleurs. En me servant des mots réflexion irrégulière, je ne prétends nullement expliquer le phénomène de la diffu- sion au moyen d’une véritable réflexion produite en'tout sens par la surface dépolie sur les rayons incidents: je veux seulement me faire mieux comprendre en adoptant une phrase usitée dans tous les Traités élémentaires de Physique. (545) s'arrêtera bientôt stablement à une certaine déviation, qui dans mes ex- périences était de 44°. » Si l’on introduit entre les deux écrans une lame de verre, ou de toute autre substance diathermane, le rayonnement sera en partie intercepté : l'aiguille descendra vers le zéro du cadran, et se fixera dans une position plus ou moins éloignée des 44°, selon la nature et l’épaisseur de cette lame. Mais en transportant la lame tantôt près de l'écran antérieur, tantôt près de l'écran postérieur, on ne fera pas, pour cela, sortir l'aiguille de sa nouvelle position d'équilibre; car un des principaux caractères de la trans- mission immédiate des milieux diaphanes ou diathermanes, est de donner toujours le même effet, quelle que soit la distance du milieu à l'œil, ou au corps thermoscopique. » Cela posé, voici ce qui arrive lorsqu'on substitue successivement à la lame de verre une plaque enfumée, où une plaque dépolie de sel gemme. Le sel enfumé se comporte absolument comme la lame de verre, et donne, par conséquent, une déviation constante étant placé dans une position quelconque comprise entre les deux écrans. Le sel dépoli produit, au contraire, une déviation d’autant plus grande, qu’on l’approche davantage de l'écran postérieur ; et la différence n’est pas légère, car dans les positions extrêmes, la déviation monte de 7° à 26°. » Le cristal de roche frotté à l'émeri, la chaux sulfatée ràclée avec un instrument tranchant, et toute autre plaque dépolie d’une substance dia- thermane quelconque, fournissent des résultats analogues. » L'action calorifique croissant à mesure que la distance de la lame dé- polie au corps thermoscopique diminue , présente au premier abord des caractères tout-à-fait identiques avec l'influence due à la chaleur propre que cette lame doit acquérir sous le rayonnement de la source; mais une expé- rience fort simple nous prouvera que les choses ne se passent pas ainsi. » La plaque de sel dépoli s’échauffe très peu dans les circonstances où nous opérons ; car si lon perce sur son bord supérieurune ouverture qui se prolonge jusqu’au centre, et que l’on remplisse cette ouverture de mer- cure, un thermomètre, plongé dans ce liquide, s'élève à peine de quelques degrés au-dessus de la température ambiante. » On sait que la chaleur provenant des sources d’une température infé- rieure à 150°, est totalement interceptée par une lame ordinaire de verre. Cette inaptitude à traverser le verre, propre aux rayons des sources à basse température, va nous fournir un criterium irréfragable pour décider si ( 546 ) l'augmentation d'effet, produite par le rapprochement de la plaque, dérive ou non de la chaleur absorbée par le sel et rayonnée sur le corps thermos- copique. En effet , après avoir placé la plaque de sel dépoli dans la position où elle exerce la plus grande action et obtenu l’immobilité de Pai- guille, que l’on interpose un carreau de verre entre l’écran postérieur et le corps thermoscopique : l'index descendra à peine de quelques degrés. La plus grande portion de l'effet calorifique produit par le sel dépoli ne provient donc pas de la chaleur qu'il a d’abord absorbée, et rayonnée en- suite sur la pile. Je dis plus: l’action tout entière, exercée par la plaque dépolie, ne dérive point de cette espèce de chaleur. Pour s’en convaincre, il suffit d’ôter la lame de verre de la position où elle se trouve et de la placer au-devant de l'écran antérieur. Malgré ce changement, l'aiguille indi- catrice de l'instrument ne bouge pas le moins du monde, et se conserve précisément dans la position où elle était descendue après la première interposition du verre. Donc la diminution observée tantôt était due en totalité aux pertes occasionnées par la réflexion et l'absorption de la lame de verre : donc le flux calorique , propagé derrière la plaque de sel, possède les mêmes propriétés que le rayonnement incident. » Ainsi, en traversant la plaque de sel dépoli, le faisceau de chaleur n’a pas changé de nature, mais seulement de direction : ses rayons sont devenus divergents de parallèles qu’ils étaient. D'où provient ce changement? L’ana- logie complète qui existe entre la lumière et la chaleur rayonnante qui se meut librement, soit à l’intérieur, soit à la surface d’un milieu quelconque, ne nous permet pas de l’attribuer à autre chose qu’à la réflexion diffuse. En effet, la lumière dispersée, que l’on suppose généralement produite par une réflexion irrégulière sur la surface dépolie des lames diaphanes et in- colores, ne possède-t-elle pas toutes les propriétés de la lumière incidente? ne diminue-t-elle pas très promptement à mesure que l’on s'éloigne de la surface dispersive ? Que l’on prenne une lame de verre dépoli, et qu’on lap- proche tout près des parois d’une chambre éclairée par la seule lumière d’une lampe : la partie du mur qui reçoit la lumière voilée, transmise par le dépoli du verre, conservera encore une intensité assez vive, et sera douée de la même couleur jaunâtre que possède le rayonnement direct de la lampe. Mais que l’on écarte peu à peu la lame du mur, et l’on verra cette clarté diminuer rapidement. -» L'effet calorifique observé au travers de la plaque de sel dépoli, n’est donc autre chose que l’action de la chaleur diffuse : et celle-ci se distingue (547) aisément de la chaleur immédiatement transmise par une diminution d’in- tensité, lorsqu'on éloigne la plaque du thermoscope. » Mes lames enfumées de sel gemme dispersent-elles, comme les plaques dépolies de M. Forbes, les rayons calorifiques qui tombent perpendiculai- rement sur leurs surfaces ? Pour résoudre cette question, il suffira de voir sl y a une différence d'effet lorsqu'une de ces lames est placée aux positions extrêmes de l'intervalle compris entre nos deux écrans. Mais nous avons vu, ci-dessus, qu'une lame de sel enfumé interposée tout près de l'écran antérieur ou tout près de l'écran postérieur, donne toujours la même dé- viation au réomètre du thermo-multiplicateur. Donc le rayonnement calo- rifique n’éprouve à sa surface aucune espèce de réflexion diffuse; et l’effet observé est dù en totalité à la portion de chaleur qui passe immédiatement par la couche de noir de fumée, en conservant le parallélisme de ses rayons, ainsi que cela arrive dans tous les cas de transmission immédiate. » Quand je dis que le sel enfumé n’exerce aucune dispersion sur la cha- leur incidente, j'entends seulement que l’effet est insensible: car si le noir de fumée exposé à un seul faisceau de lumière ordinaire introduit dans une chambre obscure se rend visible en tous sens, il faut nécessairement qu'il produise une certaine diffusion sur la lumière qui le frappe dans une seule direction ; et, selon toute probabilité, la chaleur doit subir une dispersion analogue. Mais il ne faut pas oublier que nos moyens thermoscopiques, tout en. ayant atteint une délicatesse infiniment supérieure à celle des an- ’ciens thermoscopes, sont encore bien au-dessous de cet admirable appareil que la nature emploie pour nous dévoiler la présence de la lumière. Pour nos instruments calorifiques d’aujourd’hui, la faible dispersion de la chaleur rayonnante à la surface du noir de fumée est une quantité du même ordre que les légères différences qui doivent probablement exister entre les inten- sités de la réflexion que subissent les divers rayons de chaleur sur les surfaces polies des différents milieux diathermanes : la théorie et l’analogie les indiquent, mais l'expérience n’est pas encore parvenue à les constater. 11 y a tout lieu de croire cependant que la portion extrêmement petite de chaleur dispersée par le noir de fumée est égale pour toute sorte de flux calorifiques. Autrement, l’équilibre produit par deux espèces fort diffé- rentes de chaleur agissant sur les deux faces d’une pile thermo-électrique à éléments découverts et polis, serait rompu dès que l’on remplacerait la pile à surfaces métalliques par une autre pile, de dimensions parfaitement égales ; ayant les éléments enduits de noir de fumée; et nous nous sommes assurés du contraire. .... Mais revenons à notre sujet. C.R. 1840, 197 Semestre (T. X, N° 15. 74 (548) » Tout ce que nous avons dit jusqu'à présent se rapporte à la chaleur rayonnante de la flamme, transmise par le verre. Voyons ce qui arrive lorsqu'on opère sur le rayonnement calorifique d’une source à basse tem- pérature. » Ayant Ôté la lentille de verre, et la lampe, qu'on mette à leurs places respectives une lentille de sel gemme de même distance focale, et une lame de cuivre maintenue à 400° environ de température, par le contact postérieur d’une flamme alcoolique. On obtiendra ainsi, comme dans la disposition précédente, un faisceau de, chaleur à rayons parallèles, qui parviendra en partie sur le thermoscope, après avoir traversé l'intervalle compris entre les deux écrans. Seulement la déviation sera ici plus faible que dans le cas de la flamme, à cause dé la différence de température des deux sources : mais les faits vont nous montrer que cette circonstancé;, loin de nuire à la clarté de nos déductions, sert au contraire à les rendre plus évidentes. » En effet, au lieu de 44°, la portion du flux calorifique de la lame de cuivre qui parvient sur la pile ne produit plus que 33°,6 de déviation au thermo-multiplicateur; mais la plaque de sel dépoli, placée près de l'écran postérieur donne une déviation de 24°,7, c'est-à-dire une déviation à peu près égale au maximum de ET précédente. Éloignons maïntenant la plaque jusqu'au contact de l'écran antérieur, la déviation ne change presque plus, car elle se soutient encore à 24° environ, tandis que dans le cas des rayons de la lampe transmis par le verre, elle descendait de 26° à 7°. Que faut-il en conclure? Évidemment, que l’effét constant ob- servé au thermoscope dans l'expérience actuelle doit être attribué à la chaleur de transmission immédiate; tandis que l'effet variable de l'expé- rience précédente provenait de la chaleur diffuse. Or les filets élémen- taires de ces deux espèces de chaleur ont'une disposition tellement dis- tincte que, dans l’état actuel de nos moyens thermoscopiques, il est impossible d'évaluer en nombres leur rapport de quantité. .... » Mais ici se présente une question fort intéressante. Si le dépoli ne disperse presque point les rayons des sources à basse température, une lame de sel, exposée aux flux calorifiques de ces sources, devrait donc donner la même transmission, quel que fût l’état de la surface. Etile rapport des forces calorifiques upon aux déviations de 339,6, et 24°, à savoir ÉË, prouve qu'une lame de sel dépoli transmet bien moins qu'une lame de sel pol, laquelle donne, en toute circonstance, une transmission d'environ 22. Dans le cas que nous considérons , il n'y ( 549 ) a point de chaleur perdue à la surface, soit par la réflexion réguliere, soit par la diffusion. Donc les 2% de la plaque polie, et la transmission de la plaque dépolie, seront em- ployés à chauffer la masse du sel, ou du moins les couches qui se trou- vent très rapprochées de sa surface dépolie. Effectivement, si, après avoir mis une lame de sel dépoli à côté d’une lame de sel poli, on les laisse pendant quelque temps exposées au rayonnement de la source de chaleur obscure, on verra, en les présentant ensemble aux deux extrémités de la pile thermo-électrique, que la première est beaucoup plus chaude que la seconde. | i » Il est presque inutile de dire que les plaques enfumées de sel gemme donnent pour les rayons de la source à 400°, comme pour les rayons de la lampe, une transmission invariable dans toutes les positions comprises entre les deux écrans, ainsi que cela arrive constamment à l’égard de la chaleur immédiatement transmise par un milieu quelconque. » Si, au lieu de la lame de métal chauffé par la flamme alcoolique, on employait le platine incandescent , ou d’autres sources de chaleur, on au- rait, relativement à l'effet calorifique produit par l’interposition du sel dépoli, des résultats intermédiaires entre les deux cas que nous venons d'examiner. On obüendrait aussi des différences plus ou moins marquées, en faisant passer le flux calorifique par différents milieux diathermanes, avant de la faire tomber sur la lame dépolie. Mais je traiterai de tont cela dans un Mémoire que je me propose de lire bientôt à l'Académie des Sciences de Naples, et je terminerai cette communication par la descrip- tion de expérience avec laquelle je démontre ma cinquième proposition. » Ayant bouché l'ouverture de l'écran antérieur par une lame de verre noir opaque, Je lui envoie une forte dose de chaleur moyennant un petit miroir sphérique qui réfléchit le flux rayonnant de la spirale de platine placée à son foyer, et maintenue à l’état d’incandescence par la flamme d’une lampe à alcool. J’obtiens de cette manière une action calorifique assez puissante pour faire dévier l'aiguille du thermo-multiplicateur de 35° à 40° au travers du verre noir. La plaque de sel dépoli donnait, dans l’une de mes expériences 6° ou 14°, selon que je la plaçais près de lécran antérieur, ou près de l'écran postérieur. Une lame de mica ou de verre ordinaire, produisait exactement la même diminution d'intensité étant placée entre les écrans et la source de chaleur, ou entre les écrans et le thermoscope : ainsi l’échauffement de la plaque de sel n’exerçait aucune action sur le corps thermoscopique. On ne saurait douter d’ailleurs que 74. de différence, entre la transmission (550) le verre noir complétement opaque, qui bouchait la première ouverture des écrans, n’interceptât totalement la lumière qui accompagne le: rayon- nement calorifique du platine incandescent. Concluons donc que la dis- persion, ou réflexion calorifique diffuse, se produit aussi sur certains rayons de chaleur obscure. » Dans toutes les expériences que je viens de décrire, une plaque de sel gemme dont une des faces était couverte de poussière extrêmement fine de platine noir, précipité chimiquement par la méthode de Liebig, don- nait comme les plaques à surfaces polies, une transmission constante étant placée près de l'écran antérieur, ou près de l’écran postérieur. » ÉCONOMIE RURALE. — Sur une substance grasse produite par des insectes, et désignée en Chine sous le nom de cire d’arbre.— Lettre de M. Srawisras Joux à M. Arago. « Je vous prie de vouloir bien présenter de ma part, à l'Académie des Sciences, un échantillon de cire d'arbre, ou plutôt de cire produite par de petits insectes appelés en chinois /a-tchong ou insectes à cire (littéra- lement cire-insectes). 1ls vivent sur deux sortes d'arbres. L’un qui tient de la nature du buisson (suivant les missionnaires) croît dans les terrains secs et arides et s'appelle kan-la-chu (sec-cire-arbre), arbre des lieux secs, qui produit la cire. Il se propage aisément. On peut en tapisser les mu- railles jusqu’à la hauteur de dix pieds; il supporte également le froid-et le chaud, et réussit sans culture même dans le sol le plus ingrat. L’autre es- pèce est un arbre plus grand et plus beau qui ne se plait que dans les lieux humides. On le nomme chouï-la-chu ( eau-cire-arbre} , c’est-à-dire arbre à cire qui pousse dans les lieux humides. » Les petits insectes appelés /a-tchong ne se trouvent point d'eux-mêmes sur ces arbres ; il faut les y appliquer. Mais cette opération n’est pas diffi- cile, et dés qu’un arbre en est garni il les conserve toujours, etc. » Les détails qui précèdent sont empruntés à la Description de la Chi- mie, de l'abbé Grosier (in-4°, page 326). » Si les naturalistes parvenaient à naturaliser en France ces insectes , et les deux espèces d'arbres sur lesquels ils vivent, je me chargerais bien vo- lontiers de traduire dans les livres que j'ai à ma disposition tous les détails relatifs à l’insecte, à l'arbre et à la purification de cette cire. » Je profite de cette occasion pour annoncer à l’Académie des Sciences, que je viens de recevoir de Chine un ouvrage en 3 vol. in-8°, sur le thé, (551) sa culture et ses diverses préparations. Je crois que cet exemplaire est le seul qui existe en Europe. » CHIMIE ORGANIQUE. — Resultats des Recherches de M. Plagne sur la composition du vesou. — Extrait d'une Lettre de M. Cow, professeur de Chimie à l’École Militaire. « Dans un travail récent, M. Péligot a été conduit à considérer le suc de l’Arundo saccharifera comme de l’eau sucrée où la matière saccharine, toute cristallisable, s'élève de 18 à 20 pour cent. Ce chiffre, ainsi que l'ont fait remarquer M. Robiquet d’une part, et M. Guibourt de l’autre, est précisément celui qu'avait trouvé, il y a déjà quelques années, un phar- macien, M. Avequin, dans ses recherches sur la composition de la canne à sucre. » Qu'il me soit permis à mon tour de faire remarquer qu’un de mes anciens collaborateurs à l'École Polytechnique, M. Plagne, était parvenu au même résultat dès l’année 1826. Ses expériences consignées dans cinq rapports successifs adressés au ministère de la Marine en 1827, établissent que le suc de l'Arundo saccharifera contient, tant à la Martinique qu'à la côte de Coromandel, plus de 20 pour cent de sucre cristallisable, que lon peut obtenir en entier, pourvu que l’on évapore rapidement et à une température qui n’excède pas cent degrés centigrades ; » Que la quantité de mélasse que l’on obtient en agissant ainsi est nulle ou insignifiante ; » Que cette rapidité dans l’évaporation est d'autant plus desirable, que le jus de la canne à sucre renferme une matière qui, si l’on agit avec lenteur, transforme la totalité du sucre en une substance visqueuse. » Je reviendrai bientôt sur la nature de ce ferment, mais je dois aupa- ravant faire connaître le résultat de l'analyse que M. Plagne a faite du vesou; il agissait sur quatre mille grammes : ME LS LEARN 3133srammes Sucre cristallisé. ..,................ 832 Résidu incristallisable sec. .......... 30 Cérine............ Ml ele 0,30 Cire verte...... RÉ OPES D DOS 0 AOC 1,06 Matière organique particulière. . ..... 1,61 Albumine sèche..:................. 0,30 La somme de ces quantités. ......,.. 3998,27 ne diffère que de 7 décigrammes des quatre mille grammes mis en expérience. ( 552) » La matière organique particulière signalée par M. Plagne dans le suc de l’Ærundo saccharifera , et qui ne s’y élève pas à un deux-millième, est celle qui transforme le sucre en matière visqueuse lorsqu'on ne procède pas immédiatement à l’'évaporation, ou qu'on la mêne avec trop de lenteur. » Voici les propriétés que M. Plagne lui reconnaît: elle est blanche, brunissant par le contact de l'air, molle, attirant légèrement l'humidité et se desséchant difficilement. Elle est insoluble dans l'alcool et dans l’éther, soluble dans l’eau, non azotée, brülant sans se boursoufler avec une odeur analogue à celle de l'extrait de chicorée. Les sels de protoxide de mercure, de plomb, la précipitent de sa solution aqueuse; le perchlo- rure de mercure n’y produit aucun effet, et l'alcool et l’éther la séparent, avec ses propriétés primitives, de l’eau qui l’a dissoute. Le noir animal s’ea empare; mais il faut à cet effet en forcer la quantité, et en mettre une portion dans le suc, à l'instant même où il coule de la canne, afin d'en empêcher la fermentation visqueuse. » La matière visqueuse dans laquelle le sucre peut être transformé, par la substance qui vient d’être décrite, ne donne point de carbonate d’'ammoniaque à la distillation, d’où l’on peut inférer qu’elle ne contient point d'azote. L'eau la dissout et l'alcool l’en précipite; elle a donc des propriétés de la gomme; cependant, traitée par l'acide nitrique, elle n’a donné que de l'acide oxalique. Cette matière ne serait-elle pas analogue à celle que M. Pelouze a obtenue de certaines fermentations et qu'il a considérée, je crois, comme du sucre anhydre? » Quant à l'espèce de ferment signalé dans le suc de la canne, ne serait- il pas le même que celui obtenu des tubercules de l'héliante, par M. Bra- connot ? » MÉTÉOROLOGIE. — Température de la Sibérie. il résulte du nouveau tableau d'observations météorologiques que M. Dr- MIDOFF a communiqué à l'Académie, qu'à Nijné-Taguilsk , dans le mois de décembre 1830, la température ne s’est jamais élevée au-dessus de — 119,5 2 , « 51 centigrades et qu’elle est descendue jusqu’à — 41°,2. PHYSIQUE DU GLOBE. — Composition de l'eau de mer en différents lieux. M. Auaco rappelle à l’Académie qu'un de ses membres s'occupe en ce moment de terminer un travail sur les différences que présente dans sa (553) composition l’eau de mer, suivant qu’on la prend en différents points du globe et à diverses profondeurs. Afin de rendre ce travail plus complet, il est à desirer que l’on puisse ajouter aux analyses qui ont déjà été faites, celles de divers échantillons recueillis dans: le cours de la dernière expé- dition aux régions arctiques. Ces échantillons, dit M. Arago, sont déposés en ce moment au Ministère de la Marine, et ils seraient certainement mis à la disposition de notre confrère si l’Académie nous autorisait à adresser en son nom une demande à ce sujet à M. le Ministre de la Marine. Cette proposition est approuvée. PHYSIQUE. — Son produit par le fer aimanté. M. Vocer transmet de Francfort-sur-le-Mein, le résultat d’une expé- rience qui a été faite par M. Kessler-Gontard. Ce physicien s'étant muni d’un fil de cuivre enveloppé de soie, en recouvrit un large cylindre creux de verre. Dans ce cylindre était placé une barre de fer. Quand les deux ex- trémités du fil enveloppant aboutissaient aux deux pôles d’une pile puis- sante, la barre de fer devait être, comme on sait, fortement aimantée; eh bien ! à l'instant même où l’on interrompait le circuit; à l'instant où la barre cessait d’être aimantée, on entendait un son dont l’intensité dépendait de celle de la pile. M. Deny pe Ceris expose à l’Académie les motifs qui lobligent à de- mander qu’une nouvelle Commission soit chargée de faire sur ses chaussées en beton un Rapport pour lequel une première Commission nommée ne s’est pas jugée compétente. M. James demande qu’un ouvrage qu’il avait envoyé en 1826 , soit admis au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie de la fondation Montyon. M. James prie aussi l'Académie de vouloir bien se faire rendre compte de diverses communications qu'il lui a adressées relativement à la variole et à la vaccine. M. Cnoueneau écrit relativement aux avantages qu'il a reconnus. dans la substitution d’un amalgame, le fain des miroitiers, au mercure liquide, pour les opérations de la photographie. (554) M. Cuoisserar adresse un paquet cacheté, concernant la fixation des images photographiques. M. Mazver, professeur de chimie à Saint-Quentin, adresse également un paquet cacheté. Le dépôt des deux paquets est accepté. La séance est levée à 5 heures, A, (585) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a recu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie royale des Sciences ; 1° semestre 1840, n° 12, in-4°. Traité d'Hydraulique à l'usage des ingénieurs ; par M. n’Auguisson DE Voisins; 2° édition, in-8°. Lettre à M. Dieffenbach sur une Urétroplastie faïte par un procédé nouveau; par M. Sécaras; in-8°. (Cet ouvrage est adressé pour le con- cours Montyon.) Mémoire sur la possibilité d'établir un Anus artificiel dans la région lombaire, sans pénétrer dans le péritoine ; par M. Amussar ; in-8°. Revue scientifique et industrielle, sous la direction de M. le D' Quesxe- VILLE; Janv., fév., mars 1840, in-8°. Journal des Connaissances médicales pratiques et de Pharmacologie ; n° 6, mars 1840, in-8°. Bulletin chirurgical; par M. le D' Laucier; mars 1840, in-8. Transactions. ... Transactions de la Société Philosophique américaine séant à Philadelphie; nouvelle série, vol. 6°, part. 3°, in-4°. Proceedings.... Procès-V’erbaux des séances de la Société philosophique américaine ; vol. 1°", avril à oct. 1839, n° 7 et 8, in-8°. Eulogy.... Éloge de Nathaniel Bowditch, président de l'Académie américaine des Sciences et des Arts; par M. Joux PicxeriNe, comprenant une analyse de ses observations scientifiques; Cambridge, in-4°. Report of the.... Rapport du Comité sur l'Éclipse solaire des 14 et 15 mai 1836, lu à la Société Américaine de Philadelphie, le 19 juillet 1859; in-8°. Reports..... Collection des Rapports faits au Congrès américain (25° congrès), rapports n°8, 21, 130, 313 et 372, in-8°. State of New-York.... États de New-Fork; Documents n° 200 et 275, 20 fév. 1838 et 20 fév. 1839. — Rapport sur le relevé géologique de cet État; New-York, in-8. C. R, 1840, 1*r Semestre. (T. X, N° 45.) 79 (556) A Memoir.... Mémoire sur la vie et le caractère de P. Syng Physick, docteur en médecine; par M. Ranvozrx; Philadelphie, 1839, in-8°. Uber Goniatiten.... Sur les Goniatites et les Clyménies de la Silésie ; par M. Léopouo pe Buc ; lu à l'Académie des Sciences de Berlin, le 1° mars 1838; Berlin, 1859, in-4°. Gazette médicale de Paris; tome 8, n° 13, in-4°. Gazette des Hôpitaux , n° 36—38, in-fol. L’Expérience, journal; n° 145. Gazette des Médecins praticiens; n°° 24 et 25. L'Esculape; journal des Spécialités; n° v7 et 18. L' Ami des Sourds-Muets ; fév. 1840, in-8°. Ra COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI G AVRIL 1840. PRÉSIDENCE DE M. POISSON. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L’ACADÉMIE. PHYSIQUE DU GLOBE. — ÎVote sur les opérations qui ont conduit à recon- naître des différences dans les hauteurs moyennes de la mer en diffe- rents points de la basse Bretagne; par M. Purssanr. « M. le chef d’escadron Filhon, lun des officiers d'état-major qui conti- nuent la triangulation générale de la France avec un zèle et un succés re- marquables, vient d'adresser à l’Académie une Note sur la hauteur moyenne de la mer en différents points de la côte de Bretagne. Comme un extrait de cette Note a déjà reçu de la publicité par la voie du Compte rendu de la séance de lundi dernier, je crois devoir communiquer, à cette occasion, quelques remarques de M. Corabœuf et de moi, principalement relatives à la comparaison que M. Filhon a faite des niveaux moyens des mers de Cancale et de Noirmoutier, en s'appuyant sur les nivellements géodé- siques du parallèle de Paris et de celui de Bourges, exposés avec beaucoup de détails dans la Vowvelle Description géométrique du royaume, dont le second volume paraîtra très incessamment. Ces remarques me semblent propres à fortifier le jugement que les Commissaires de l’Académie auront C. R. 1840, 197 Semestre, (T. X , N° 44.) 76 ( 558 } à porter sur le degré de précision des résultats qui sont soumis à leur exa- men, et sur la conséquence que M. Filhon en a tirée. Voici en quoi elles consistent : » Les hauteurs absolues, qui ont pour origine de départ la mer moyenne de Cancale, sont plus faibles de 0",59 que celles qu’on aurait en partant de la mer moyenne de Lorient, et de 1”,02 avec la mer moyenne de Noir- moutier. M. Filhon pense que ces différences entre Cancale, Noirmoutier et Lorient n’existeraient pas si les niveaux moyens des mers de Cancale et de Noirmoutier avaient été déterminés avec le même soin qu’on a mis à obtenir ceux des mers de Brest et de Lorient (Comptes rendus des séances de l’Académie des Sciences du 30 mars, p. 533). » Une telle assertion,qui tend à considérer comme douteuse l'exactitude de la détermination du niveäu moyen de l'Océan au rocher Herpin (vis-à- vis Cancale) et à l'ile de Noirmoutier, est facile à réfuter par le simple exposé des moyens de vérification que possède le Dépôt de la Guerre. » Dans la mesure de la chaîne du parallèle de Paris, opérée par feu le colonel Bonne, où l’on trouve que la hauteur absolue du clocher de Cancale, rapportée au niveau de l’Océan (mer moyenne) de Brest, est dessine dr RCE AT OO SE RUE 732050 cette même hauteur, en partant du rocher Herpin, est de. . 72",60 (*) cette dernière est donc plus faible que la première de. . . o",92 (**) » L'origine de départ des hauteurs absolues des sommets de la chaîne de ce parallèle depuis Cancale jusqu’au Panthéon, est le niveau moyen déterminé au rocher Herpin par des observations de hauteurs des marées, faites en petit nombre, à la vérité, à l’époque de l’équinoxe d'automne : il importait donc de se procurer un moyen de vérification qui püt dissiper toute incertitude à l'égard de l’exactitude de’ce point de départ. L'occasion s’en est offerte en 1836, époque où M. le capitaire Fessard fut chargé d’exé- cuter la triangulation du 1° ordre dans la presqu'ile du Cotentin; les don- nées de départ furent prises sur la chaine du parallèle de Paris. » M. Fessard fit, à l’hydromètre de Cherbourg, une comparaison entre la mesure directe du niveau moyen de la mer et les résultats que lui don- nèrent ses déterminations géodésiques, toutes dérivées du rocher Herpin (les détails de cette comparaison sont mentionnés dans la seconde partie de la Descript. géom. de la Fr., p. 356 et 357); il trouva que la hauteur (*) Description géométrique de la France, TI° partie, p. 186. (%*) Descript, géom. de la Fr., l°* partie, p. 234 et 235. (559 ) du faîte de la cale, n° 4,de Cherbourg, au-dessus du niveau dela mer moyenne, selon son nivellement géodésique rapporté au rocher Herpin, est de 337,70. La mesure directe rapportée à l'hydromètre donne pour cette même hauteur absolue. . . . . . . . . . + . . . . . . 33,26 ele etrette Différence... : 107,44 » La mesure directe, opérée à l'hydromètre de Cherbourg par M. Fes- sard, s'accorde donc assez bien avec ce que donne le rocher Herpin, pour qu’il n’y ait. plus lieu de douter que ce point de départ du parallèle de Paris laisse très peu d'incertitude. » D'un autre côté, M. Courtois, ingénieur en chef des ponts-et-chaussées, a exécuté, en 1823 et 1824, le nivellement du cours de la Seine, depuis le Havre jusqu’à Paris, duquel il résulte que la hauteur du zéro de l'échelle graduée du pont de la Tournelle , au-dessus de l'Océan (mer moyenne), est de 26”,o1. Ce même zéro de l’échelle du pont de la Tournelle vient d’être lié géodésiquement au Panthéon par une opération spéciale qu'a exécutée récemment M. le capitaine Hossard : ainsi la hauteur absolue de ce point zéro déduite de celle du Panthéon, que l’on sait provenir du rocher Herpin, PSE OT ele er Te de SE Nam 37 On a, par le nivellement de M. Courtois. CUT D OROIN Différence. . . . 0",36 »ILest remarquable que cette différence est à peu de choseprès la même, et dans le même sens, que celle que donne la comparaison faite à lhydro- mètre de Cherbourg. » Nous serions donc en droit de conclure que le niveau moyen de l'Océan, à l'hydromètre de Cherbourg, est en désaccord de 1",3 avec celui que donne l’hydromètre de Brest, et que ce désaccord doit, en grande partie , provenir d’une cause indépendante de nos mesures géodésiques dont la précision est incontestable. » Quant à ce qui concerne le parallèle de Bourges, dont le nivellement trigonométrique a pour donnée de départ le niveau de la mer moyenne déterminé à l’île de Noirmoutier, les détails de la mesure de cette mer moyenne étant mentionnés dans la seconde partie de la Vouvelle Descript. géom. de la Fr., de la p. 197 à la p. 199, on y verra que cette mesure remplit parfaitement toutes les conditions qui doivent en constater l’exac- titude. Nous avons de plus à offrir un résultat de vérification qui nous est donné par le nivellement spécial que M. Lemierre, ingénieur en chef des ponts-et-chaussées a exécuté depuis Paimbœuf jusqu’à Nantes : ce nivelle- } 76. ( 560 ) ment donne, pour la hauteur du pavé de la cathédrale de Nantes au-dessus du niveau de l'Océan (mer moyenne). . . . . . . . . . . . 18",72 Or on a par le parallèle de Bourges en partant de Noirmoutier (Descript. géom., T° part., p. 265). . . . . . . . . . . . . .:18";76 » Une telle concordance est donc bien propre, ce nous semble, à dissiper les doutes que M. Filhon nous paraît avoir émis avec un peu trop de pré- cipitation. » THÉORIE DES NOMBRES. — Méthode simple et nouvelle pour la détermination complète des sommes alternées, formées avec les racines primitives des équations binomes; par M: AucusriN Caucuy. « Ilest, dans la théorie des nombres, une question qui, depuis plus de trente ans, a beaucoup occupé les géomètres, et qui, tout récemment en- core, a été mentionnée dans plusieurs Notes publiées par divers mem- bres de cette Académie. Elle consiste à déterminer complétement la somme alternée des racines primitives d’une équation binome, ou, ce qui revient au même, ia somme de certaines puissances de ces racines, savoir, des puissances qui ont pour exposants les carrés des nombres inférieurs au module donné. Supposons, pour fixer les idées, que le module soit un nombre premier impair. Le carré de la somme dont il s’agit se réduira, au signe près, au module, et sera d’ailleurs positif ou négatif, suivant que le module divisé par 4, donnera pour reste 1 ou 3. C’est ce que M. Gauss avait reconnu dans ses recherches arithmétiques imprimées au commen- cement de ce siècle. Mais lorsque du carré de la somme on veut revenir à la somme elle-même, on a un signe à déterminer; et cette détermination, comme l'ont observé MM. Gauss et Dirichlet, est un problème qui pré- sente de grandes difficultés. Les méthodes à l’aide desquelles on est parvenu jusqu'ici à surmonter cet obstacle, sont celles que M. Gauss a développées dans le beau Mémoire qui a pour titre : Summatio serierum quarumdam singularium , et celle que M. Dirichlet a déduite de la consi- dération des intégrales définies (*). En réfléchissant sur cette matière, j'ai été assez heureux pour trouver d’autres moyens de parvenir au même but ; et d’abord il est assez remarquable que la formule de M. Gauss, qui dé- termine complétement les sommes alternées avec leurs signes, se trouve comprise comme cas particulier dans une autre formule que j'ai donnée (*) Voyez aussi un Mémoire de M. Lebesgue, qui vient de paraître dans le Journal dé Mathématiques de M. Liouville (fév. 1840). ( 561 ) en 18r7 dans le Bulletin de la Société Philomatique. Cette dernière for- mule, qui parut digne d'attention à l’auteur de la Mécanique céleste, sert à la transformation d’une somme d’exponentielles dont les exposants crois- sent comme les carrés des nombres naturels; et, lorsqu'on attribue à ces exposants des valeurs imaginaires, on retrouve avec la formule de M. Gauss la loi de réciprocité qui existe entre deux nombres premiers. Mais la for- mule de 1817 était déduite de la considération des fonctions réciproques, par conséquent de théorèmes relatifs au calcul intégral; et ce que les géo- mètres apprendront sans doute avec plaisir c’est que, sans recourir ni au calcul intégral, ni aux séries singulières dont M. Gauss à fait usage, on peut directement, et par une méthode fort simple, transformer en produit une somme alternée, en déterminant le signe qui doit affecter ce même produit. Cette méthode a d’ailleurs l'avantage d’être applicable à d’autres questions du même genre. Ainsi en particulier l’on reconnaîtra sans peine que, si,n étant un nombre premier, 7 — 1 est divisible par 3, ou par 5, etc., un facteur primitif de 7, correspondant au diviseur 3, sera proportionnel au N—I —— correspondant au diviseur 5, sera proportionnel au produit de produit de facteurs trinomes, tandis qu’un facteur primitif de n, T— I 5. teurs pentanomes ou composés chacun de cinq termes; et le rapport du produit en question au facteur primitif de 7 sera la somme de cer- taines racines de l'unité respectivement multipliées par des coefficients qui seront équivalents, suivant le module 7, à des quantités connues. J’ajouterai que des formules relatives à la détermination complète d’une somme al- ternée, dans le cas où 7 est un nombre premier, on déduit aisément les formules analogues qui se rapportent au cas où 7 est un nombre composé quelconque, et la démonstration du théorème, suivant lequel, dans une semblable somme, ou la plupart des termes positifs, ou la moitié de ces termes, doivent offrir des exposants inférieurs à + 7. fac- $ I. J’aleurs exactes des sommes alternées des racines primitives d’une équation - binome. > Nommons p l’une des racines prunitives de l'équation binome ( 1) LA: et A une somme alternée de ces racines, qui soit en même temps une fonction alternée des racines primitives de chacune des équations que l’on peut obtenir, en remplaçant # par un diviseur de 7. Si z est ur nombre: ( 562 ) impair, dont les facteurs premiers soient inégaux; la valeur de A sera égale, au signe près, à celle que donne la formule (2) A=tI+p+pf+p +... + pi, » Si d’ailleurs on pose, pour abréger, 27 (3) CE n°? on pourra prendre (4) pe eV, et alors la formule (1) deviendra (5) Aie V-ipedVi ht... Lemay, Or la valeur de A, donnée par l'équation (5), est ce que devient la somme des 7 premiers termes de la série (6) 1,67, e—4æ, e—9%, etc. quand on y remplace a* par — w\/—1; et j'ai remarqué dès l’année 1817, dans le Bulletin de la Société Philomatique, comme dans mes lecons au Collége de France, que la considération des fonctions réciproques fournit entre les termes de la série (6) et ceux de la série semblable, G) 1e, ef, ed, une relation exprimée par la formule (8) (Het He +...) =6(i+e-bhe me... ? quand a et b représentent deux quantités positives, assujéties à vérifier la condition (9) ab= 7. La formule (8) paraît digne d’attention à l’auteur de la Mécanique céleste, qui me dit l'avoir vérifiée dans le cas où l’un des nombres 4, b devient trés petit. Effectivement la formule (8), qu’on peut encore écrire comme il suit Lil LE a (+ e_* ei +...) — DE (0 Du pen on ) ( 563) donnera sensiblement , si a se réduit à un trés petit nombre &, 1 a (+ Len ent +... )=i7; et, pour vérifier cette dernière équation, il suffit d'observer que, d'apres la définition des intégrales définies, le produit a (ie Het +...) 6 et pour limite l'intégrale (10) Le dx=ir Il est d’ailleurs facile de s’assurer que la formule ( 8), peut subsister comme la remarqué M. Poisson , lors même que la constante a devient imaginaire. Nous ajouterons seulement qu'alors la partie réelle de cette constante de- vra être positive, si elle ne seréduit pas à zéro. » Lorsque, dans la série (6), on pose 4 =— © V—5, la valeur de © étant fournie par l’équation (4), ou, ce qui revient au même, (6) HD SEE VV la formule (9), ou a*b°—7*, donne ( 1 2) LE == Us — ll‘ 2 Alors les termes distincts de la série (6) se réduisent à une partie de ceux que renferme le second membre de la formule (5), et les termes distincts de la série (7) à ceux qui composent le binome nr = —V —:1 (13) CCE On doit donc s'attendre à voir l’équation (8) fournir la valeur du rapport qui existe entre la somme alternée À et le binome dont il s’agit. Or, en ef- fet, pour obtenir cette valeur, il suffira de supposer, dans l'équation (8). 7. Me (14) = — V3, a désignant un nombre infiniment petit. Soit, dans cette hypothèse, (15) P=6+TV—x. (564 ) 6 devra s’évanouir avec æ, et comme la condition (9) donnera a6 +7 (£a —26) V/—1—0, on en tirera sensiblement de sortg. qu'on pourra prendre ip (16) né Cela posé, si lon multiplie par za les deux membres de la formule (8), les termes de la somme alternée 4 ou du binome (13) s’y trouveront mul- tipliés par des sommes qui se réduiront sensiblement, dans le premier membre, au produit 1 æ 19 & [ e“ dx = 7 à, o 2 et, dans le second membre, au produit F fe" d=irr. o Donc, en laissant de côté le facteur Co PTE de eT® dx = A2 0 qui deviendra commun aux deux membres de la formule, on trouvera définitivement (17) d A == 6 her"), ou, ce qui revient au même 5 BU (VE ni UE = run 2 — 2 tu) À = = Le == (i+e )r la valeur de à étant fournie par l'équation (11), ou d—=—e ; de laquelle on tirera (voir l'Analyse algébrique, chap. VIT et IX), = m l et par suite (19) = = (> re Ê (1 + V—i). Donc, en supposant A déterminé par la formule (15), on aura, non-seu- lement pour des valeurs impaires du nombre 7, mais généralement, et quel que soit ce nombre, (20) Le Ex + V—:) (: por Ft On trouvera en particulier , 1°. si z est de la forme 4x, (21) D — r5 (1 + V—5); 2°. sinest de la forme 4x +1, (22) A—= n°; 3°. si z est de la forme 4x + 2, (23) A = 0; 4°. si nest de la forme 4x + 3, (24) A = n° Vi. Ainsi, les formules (20), (21), (22), (23), (24), que M. Gauss a établies dans un de ses plus beaux Mémoires, et dont M. Dirichlet à donné une démonstration nouvelle qui a été justement remarquée des géomètres, se trouvent comprises comme cas particuliers dans la formule (8), de la- quelle on déduit immédiatement l'équation (20) en attribuant à l’expo- sant —a* une valeur infiniment rapprochée de la valeur imaginaire 2: = e . 1 © = 2 = V— 1, ou, ce qui revient au même, en réduisant l’'exponentielle e—« à l’une des racines primitives de l'équation (1), savoir, à celleque détermine la formule (4). » Si l’on supposait a* déterminé non plus par la formule (11), mais par la suivante (25) = — TT V—:, m étant premier à 7; alors, en opérant comme ci-dessus , on obtiendrait, au lieu de la formule (20), une équation qui, combinée avec cette formule, reproduirait immédiatement la loi de réciprocité entre deux nombres pre- miers , ou même cette loi étendue à deux nombres impairs quelconques C.R, r840,1°" Semestre. (T. X, No 44.) 7h ( 566 ) $ IT. 7'ransformation des sommes alternées en produits. » Soit une racine primitive de l'équation (1) CNED \ ñn étant un nombre prerhier impair. Les diverses racines primitives de l'équation (1) pourront être représentées, ou par P; FE Pre me Pre ou par vas Di DORA ne POLE m étant premier à n. Soit d’ailleurs A une somme alternée de ces racines primitives. Cette somme sera de la forme () en 0 7 el mn mt les exposants TS 3er étant ainsi partagés en deux groupes here Bus 5 Chao Ktud à dont le premier pourra être censé renfermer les résidus quadratiques TRIAMEEELCN et le second les non-résidus suivant le module #. Si l’on supposé en particulier 7 = 3, on aura simplement App —p—= gp — pr en sorte qu’ une somme alternée A pourra être représetée, au signe près, par le binome p° ee, Dr ou plus généralement par le binome en m étant non divisible par 3. Si » devient égal à 5, les binomes de cette ( 567) forme se réduiront, au signe près, à l’un des suivants pP—f=p—p, p—p=p—p, et le produit de ces deux binomes (OP nn PE pt représentera encore, au signe près, la somme alternée A Pol PRRrL qui pourra s’écrire comme il suit : on Le mt DA er £ J'ajoute qu'il en sera généralement de même, et que pour une valeur quelconque du nombre premier 7, la somme alternée A pourra être ré- duite au produit P déterminé par la formule (3) BR Open pe EL Effectivement ce produit, égal, au signe près, au suivant er er (er Gr —.") changera tout au plus de signe, quand on y remplacera p par p", attendu qu’alors les termes de la suite HAN et DimRr se trouveront remplacés par les termes de la suite pi pre Di Ru pe qui sont les mêmes, à l’ordre près, et un binome de la forme CT par un binome de la même forme pl PS GET Donc le produit P ne pourra représenter qu'une fonction symétrique, où une fonction alternée des racines primitives de l’équation (1). Donc il 77°: ( 568 ) sera de l’une des formes a, aÀ, a désignant une quantité entière positive ou négative, et son carré P* sera de l’une des formes a*, a*A°, Comme on tirera d’ailleurs de l'équation (3), non-seulement P — pie +5 +...+(n—2) (x —p"*) (x —pT) ie .[i — pr 2 ou, ce qui revient au même, P or PT) Gps pt); mais éncore n—1 (np CT pe hp), et par suite, n—1 P=(—1)? (1—pt)(1—pt)(r — pt)... (1 — pr) (1 — pr) (1 — pr) A] Le ee ee) il est clair que P* n'étant pas de la forme a°, devra être de la forme a*A:. On aura done n—1I (4) (—1)2 n=a" A", P—aa. Or A* ne pouvant être qu’une fonction symétrique de p, f*,... et par con- séquent un nombre entier, la seule manière de vérifier la première des équations (4) sera de poser El a = 1, A =(— 1)? 7. On aura donc at EN, et par conséquent, (5) PI ET" et toute la difficulté se réduit à déterminer le signe qui doit affecter le se- cond membre de la formule (5). Or si, dans la somme alternée a a 1 TT ( 569 ) p par (5), cette somme sera remplacée elle-même par la suivante (+ (®) +... — (©) — (ete. =n—1=—1,(mod.n), tandis que la somme alterne — À se changera en on remplace généralement — (n—1)= 1, (mod. nh). Donc, pour décider si dans la formule (5) on doit réduire le double signe au signe + ou au signe —, il suffira de chercher la quantité en laquelle se transforme le développement de P quand on y remplace chaque terme dela u Sidi 2 AN Scan . forme pt par (), et de voir si cette quantité, divisée par 4, donne pour reste — 1 ou + 1. Or, comme le développement de P se composera de termes de la forme = le signe qui précède p étant le produit des signes qui précèdent les nombres 1,3, 5..., la quantité dont il s’agit sera la somme des expres- sions de la forme da ( rH3+5 =), n le signe placé en dehors des parenthèses étant le produit des signes placés au dedans. Elle sera donc équivalente, suivant le module », à la somme des expressions de la forme D —1 (6) H[HiÆ3Æit...H(n—o)] ?. Ainsi, en particulier, elle sera équivalente, pour n — 3, à i—(—i)=2=—:1, (mod.3); pour n=5, à +3) +(i—3)—(—1+3) — (1 —3) =4=—1,(mod.5). D'ailleurs si l’on suppose le nombre de lettres a, b, c.. ; égal à m, la somme des expressions de la forme (7) L(Hakbæc+..., ( 570 ) étant développée suivant les puissances ascendantes de @, b, c..., ne . . . . . . # Q pourra, si le signe extérieur est le produit des signes intérieurs, renfermer aucun terme dans lequel l’exposant de a, ou de b, ou de c... s’éva- nouisse, puisque le coefficient d’un RARE terme dans cette somme serait évidemment 2Mm—1 — 21 0. Donc la somme des expressions (7) se réduira au produit de leur nombre 2" par le seul terme et, si l’on prend pour les nombres 1, 3, 5 ..:-2mMm — 1, cette somme aura pour valeur le produit 2" (1.2.3... m)1.3.5...(5m— 1) = 1.2.3.4... 2m Donc la somme des expressions (6), aura elle-même pour valeur le produit (1) = — 1, (mod.”); et P se transformera en une somme équivalente à — 1, si l’on y remplace généralement p' par É JE d’où il suit que l’équation (5) devra être réduite à (8) . ; PA En d’autres termes , on aura Q) (pp) (pp) PTT ph ph php pe h,h', h",... étant les résidus, et 4, #, #",... les non-résidus inférieurs au module 7. Comme on aura d’ailleurs (0) o=i+p+ Ep PAC ID CENT ASEREE on tirera de formules (9) et (10), combinées entre elles par voie d’addition, C1) (pe) (pp) pe à ap} api + op +; par conséquent 3 | (2) (p° mo me ee p |: CS71) » Des formules (9) et (12), relatives au cas où 7 est un nombre premier ini- pair, on déduit aisément celles qui sont relatives au cas où # est un nombre composé quelconque , comme je le montrerai plus en détail dans un autre article. J'observerai en finissant que, si, 2 étant un nombre premier de la forme 3x + 1, à désigne une racine primitive de l’équivalence BEL et m une racine primitive de l’équivalence x"! = 1, (mod. x), on obtiendra un produit P proportionnel à un facteur primitif de 7, non- seulement lorsqu'on supposera la valeur de P donnée par la formule (3), mais aussi lorsqu'on prendra Phaser 2) Grant an). le nombre des facteurs trinomes étant 7 = ", Le facteur primitif de "1, auquel cette dernière valeur de P deviendra proportionnelle, sera Q — P + ap” —- az pm? Je fr + Lip + CARO On trouvera par exemple, pour nr — 7, m = 3, CpHap+atpt)(pæ+apf + p)= a[p+ pal p+ pt) +a( pps], ou, ce qui revient au même, Pr 20; pour n—13, m—6, (pHap°+epf) (p°Hap+ap) (p°+ap+ as) (0H ap7hatp) Ua) PE pp pe (pit pp Ep a (pi pi pp), ou P = (1 + 22)®, etc... D'ailleurs, pour établir la proportionnalité de P et de © considérés comme fonction de p, il suffira d'observer que P se change en = quand on y remplace p_ par p”. Quant au rapport _ il ne pourra être qu’une fonc- tion entière de &, que l’on pourra réduire à la forme a + ba; (572) et une méthode semblable à celle par laquelle nous avons déterminé le signe de A dans la formule (17), fera connaître les nombres entiers a, b, ou du moins des quantités équivalentes à ces mêmes nombres suivant le module ». Enfin l’on pourrait étendre les propositions que nous venons d'indiquer à des produits P composés de facteurs polynomes dont chacun offrirait plus de 3 termes; par exemple, 5 termes si 7 — 1 était divisible par 5, 7 termes si ñ— 1 était divisible par 7, etc...» M. Caueuy fait hommage à l’Académie des 7° et 8° livraisons de ses Exercices d'Analyse et de Physique mathématique. caimie. — Recherches concernant la nature de la substance qui colore en rouge les os des animaux soumis au régime de la garance; par M. Rosr- QuET. — Extrait d’une Lettre adressée à M. Flourens. « J'ai opéré sur deux squelettes, l’un appartenant à un pigeon soumis au régime de la garance d'Avignon, l’autre à celui de la garance d’Alsace. » Après avoir décanté l'alcool qui baïignait ces squelettes, je les ai fait macérer dans de l'acide hydro-chlorique faible , pour enlever tout le phos- phate calcaire des parties osseuses. Je pensais arriver par ce moyen à l’éli- mination de la matière colorante qui n’est pas soluble dans l’eau acidulée; mais cette matiere, au lieu de se précipiter au fond du vase comme je m'y attendais, s’est combinée avec toutes les parties molles du squelette et leur a communiqué une teinte rosée uniforme qui a résisté même aux lavages alcalins. Pour pouvoir enlever la matière colorante, j'ai été obligé de broyer les débris des squelettes et de les faire bouillir avec une solution concentrée d’alun. Cette opération a parfaitement réussi, et cela démontre bien que cette coloration est due à la garance, car nulle autre matière colorante ne produit le même effet. Il y a plus, c’est que la belle teinte rose que prend la solution alunée a démontré que c'était plutôt la purpurine que l’aliza- rine (1) qui se fixe sur les parties osseuses. Ce qui a achevé de me con- vaincre à cet égard, c’est que le squelette du pigeon soumis au régime de la garance d’Alsace a fourni à la solution alunée une teinte rose beaucoup plus riche et plus franche. Or nous avons précisément reconnu, M. Colin et (r) Nous avons, M. Colin et moi, distingué dans la garance deux matières colorantes principales : l’une l’alizarine, qui est la-base de toute teinture solide en garance; l’autre la purpurine, qui est la base des belles laques roses de garance qu’on emploie pour la peinture, (573,9 moi, que la purpurine était plus abondante dans cette variété de garance que dans les autres(1). Vous voyez donc, mou très honoré collègue, que si la petite quantité de matière colorante ne m’a permis d’en opérer l'isolement complet, du moins j'ai pu acquérir entière conviction que la coloration était due à la garance.» M. Serres dépose, sous enveloppe cachetée, une Note relative à un travail qui lui est commun avec M. Doyère. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. CHIMIE. — Sur quelques faits relatifs aux composés oxidés du soufre. — Extrait d’un Mémoire de M. Persoz (2). ( Commission nommée pour le Mémoire de M. Langlois sur l’acide hyposulfureux. ) « Dans une thèse soutenue, il ya sept ans, devant la Faculté des Sciences de Paris, je disais que certains corps composés, et notamment l'acide sul- fureux, sont comparables au cyanogène et peuvent ainsi que lui faire fonc- tion de corps simple en s’unissant, soit avec l’oxigène, soit avec le soufre, le chlore, le brome et l'iode. Partant de ce point de vue, j'eus l’idée d'établir une distinction dans la composition des composés, et je proposai d'appeler composition moléculaire arrangement qui existe entre les par- ties constituantes d’un composé, abstraction faite des corps élémentaires qui sy trouvent. Dans cette manière de voir, je ne pouvais plus envi- sager l'acide sulfurique comme un composé formé de soufre et d’oxigène, mais bien comme une combinaison d'acide sulfureux et d’oxigène; en un mot, je ne devais voir dans ce composé que les éléments qui concourent à sa formation et qui sont les mêmes que ceux dans lesquels il se décom- pose, savoir: 2 vol. gaz sulfureux et 1 vol. oxigène. En supposant que cette manière de voir fût vraie, l'acide sulfureux devenant un radical, de- (x) Dans les expériences de M. Flourens, la coloration des os a toujours été beaucoup plus marquée par l’effet de la garance d’ Alsace que par celui de la garance d’ Avignon. (Voyez Compte rendu, séance du 3 février 1840, page 146.) (2) Ce Mémoire était parvenu au secrétariat le 17 mars, avec plusieurs des composés dont l’auteur s’est occupé; il aurait été par conséquent présenté à la séance suivante, le lundi 23, si l’on avait su que la boîte qui contenait les produits chimiques renfermait aussi le manuscrit, ce que la suscription n’indiquait pas assez clairement. C. R, 1840, 1er Semestre. (T.X, N° 44.) 78 (574) vait successivement être mis en présence des différents corps simples avec lesquels il pouvait s'unir, afin de former les composés S+HO,S+S, S + ch, S + B°, $ + [° de la même manière que 1 éq. de plomb, de manganèse, s'unissent avec les mêmes corps électro-négatifs et forment les composés RO + RS + RCE + RB° + RI°....... » De l’examen des combinaisons de l’acide sulfureux avec l’oxigène, je me suis trouvé conduit naturellement à l’étude des combinaisons de cet acide avec les autres métalloïdes. Les difficultés que présentait cette étude étaient grandes, mais ne me paraissaient pas insurmontables , et j’espérais obtenir bientôt des résultats dignes de fixer l'attention des chimistes, lors- qu'une circonstance imprévue (1) m’a obligé, contre mon intention, à en- tretenir l’Académie de mes recherches avant d’avoir atteint complétement le but que je m'étais proposé..... » M. Vauquelin, en faisant agir 8 gr. de soufre sur 10 gr. de carbonate potassique, et en dosant le soufre’qui se trouvait dans les différents pro- duits qu’il obtenait, ne retrouva point les 8 gr. qu'il avait employés. Voici ce qu’il dit avoir obtenu : 1°! Soufre obtenu,dans l’acide sulfurique... .….. 0,680 2°. Soufre uni à l'hydrogène. .... D'aétt 9 dE re 020 3°. Soufre obtenu du sulfure par l’acide acctique... 4,230 4°. Soufre sublimé pendant l’opération........... 0,350 7183 Perte. .... 0,817 « Que sont devenus, se demande M. Vauquelin, les 0,8 r7 gr. de soufre » qui manquent dans’ cette analyse? Il-faut nécessairement que les pro- » portions des corps’ d’après lesquelles ai calculé ne ‘soient pas exactes, » ouque mes expériences manquent de précision. Cependant je les ai ré- » ‘pétées plusieurs fois, et j'ai toujours-obtenu à peu près le même-résultat. » » Cette remarque de M. Vauquelin devait me faire supposer qu’un produit quelconque d’une-composition inconnue l'avait induit en erreur. (x) Danssa séance du 10 mars 1840, la Société du Muséum d'Histoire naturelle de Stras- bourg'a entendu ane communication de M. Langlois par: laquelleice chimiste annonce qu'il est parvenu à isoler l’acide hyposulfureux , en décomposant lebihyposulfite potas- sique par l'acide hyperchlorique. Ayant eu connaissance de ce fait, j’allai dès:le lendemain voiiM. Langlois, pour le prévenir qu'ayant obtenu moi-même cet acide depuis plusieurs mois, je me proposais de soumettre de suite mes résultats à l’Académie. Je l'engageai en outre à en faire autant de son côté afin que nos'droits respectifs soient bien établis. ( 575 ) Plein de cette idée, je répétai les expériences précédentes. Ayant fait fondre au rouge 80 gr. de soufre avec 100 gr. de carbonate potassique pur et sec, la matière refroidie fut pulvérisée et soumise à des traitements réitérés par l'alcool à 40°. J'obtins ainsi une dissolution fortement colorée par du sulfure potassique, et enfin un résidu pulvérulent, qui avait les caractères apparents du sulfate potassique. La dissolu- tion à chaud de ce résidu salin est susceptible de cristalliser par le refroi- dissement, et en outre elle précipite abondamment les sels barytiques. Ce même résidu, traité à froid par les acides étendus, ne dégage point d’acide sulfureux et ne dépose pas de soufre, en sorte qu’en bornant là l'étude de ces caractères, on pourrait le considérer comme du sulfate potassique. Cependant en le chauffant dans un petit tube, il abandonne une certaine quantité de soufre; en le traitant par de l'acide nitrique or- dinaire, et en n’élevant que légèrement la température, il y a décomposi- tion de l’acide nitrique, accompagnée d’un dépôt de soufre. Ces derniers caractères prouvent suffisamment que ce résidu salin n’a point la compo- sition du sulfate potassique. » Je ne rapporterai pas ici des expériences nombreuses que J'ai faites pour connaître la nature de ce sel, je dirai seulement qu’il est formé par de l'acide sulfo-sulfurique SS, dont la plupart des propriétés se con- fondent avec celles de son analogue, l'acide oxi-sulfurique ‘840. L'acide renfermé dans ce sel peut être mis en liberté, et jouit d’une plus grande stabilité que celle qu’on avait reconnue jusqu’à présent à l'acide hypo- sulfureux, qui n'avait point encore pu être isolé. » Acide sulfo - sulfurique (acide hyposulfureux). — Cet acide s'obtient facilement et en grande abondance en décomposant le sulfo-sulfate potas- sique ou sodique , par une dissolution de nitrate ou d’acétate plombique. Il s'opère une double décomposition, de laquelle il résulte un sulfo-sulfate plombique insoluble qui se précipite. Ce sel doit d’abord être lavé à plu- sieurs reprises par décantation, puis on le jette sur un filtre où l’on achève les lavages. » Ce point atteint, on enlève le sel de dessus le filtre et on le délaie dans une quantité d’eau suffisante pour faire une bouillie très claire, que l'on agite sans cesse à mesure qu’on y fait passer un courant de sulfide hydri- que préalablement lavé. Le sulfide hydrique précipite tout le plomb à l’état de sulfure plombique. On filtre la liqueur et on lave le sulfure plombique qui reste sur le filtre. Les eaux de lavage sont réunies à la liqueur primi- 78. (576) tive ; cette liqueur ne tarde pas à se troubler par un léger dépôt de soufre, phénomène qui me semble devoir être attribué à l’action lente qu’exerce le sulfide hydrique sur l'acide sulfo-sulfurique. L’acide sulfo-sulfurique ainsi obtenu, se trouve délayé dans l’eau; pour le concentrer, on le fait évaporer soit dans le vide, soit en le plaçant dans des capsules à fond plat ou des soucoupes de porcelaine que l’on place dans une étuve. ‘ant qu’on ne le fait point bouillir, il ne se décompose que faiblement, et encore cela n’a-t-il lieu qu’autant qu’il approche du terme de son plus haut point de concentration. Arrivé à celte période, la chaleur le détruit et il se décompose dans ses éléments, c’est-à-dire en acide sulfureux et en soufre. » La densité de cet acide ne m’est point encore exactement connue, mais j'ai lieu de croire qu’elle est à peu près deux fois celle de l’eau. » L’acide sulfo-sulfurique est un liquide blanc qui rougit fortement la teinture de tournesol. Il décompose à froid en s’emparant de leurs bases, les carbonates potassique , sodique , calcique, magnésique et plombique ; il s’unit directement aux bases et forme des sels (les sulfo-sulfates) qui sont aux oxi-sulfates ce que sont les séléniates aux sulfates, ou enfin ce que sont les arséniates aux phosphates. L’analogie s’observe soit qu’on en- visage la solubilité relative de ces sels, soit que l’on envisage les propor- tions respectives des bases et d'acides, ou celles des sels et de l’eau de cris- tallisation. Il est à remarquer que généralement les sulfo-sulfates sont un peu plus solubles que les oxi-sulfates correspondants. » L’acide sulfo-sulfuri ane mis en contact avec des oxides d’une réduc- tion facile, ne peut s’unir à ces derniers qu’autant que la température ne s'élève point trop, car dans le cas contraire il y a destruction de l'acide et de la base, et formation de sulfure (oxide argentique ). » En contact avec les corps simples ou composés qui ont une action directe soit sur le soufre, soit sur le gaz sulfureux et un des éléments de l'acide sulfo-sulfurique, ce dernier est toujours décomposé. Ainsi, par exemple, lors même qu’il n’est point très concentré, il ne peut exister même à froid, ni en présence de l’acide sulfurique de Saxe et de lacide sulfurique ordinaire; car ces deux acides, en opérant à froid la dé- composition, en s’emparant de l'acide sulfureux et en mettant le soufre en liberté; ni en présence de l'acide nitrique, car il y a décomposi- tion mutuelle de l'acide sulfo - sulfurique et de l'acide nitrique, ce qui est rendu évident par un abondant dépôt de soufre , accompagné de va- peur nitreuse, qui restent en dissolution dans l'excès d’acide nitrique et ( 577 ) le colorent en vert; ni en présence des acides chloreux (acide hypochlo- reux) ou chlorique, qui oxident l’acide sulfureux et mettent le soufre en liberté. » Les composés salins formés, soit par des acides, soit par des bases d’une réduction facile, ne peuvent exister en contact avec l’acide sulfo- sulfurique sans être décomposés; seulement, tantôt la réaction s'effectue à la température ordinaire, et tantôt, au contraire, 5 n’a lieu qu’à l’aide d’une température élevée... » D’après les travaux de M. Peltier père, on connaît l’altération mu- tuelle qui a lieu entre l'acide sulfureux et les chlorures stanneux. Cette propriété se conserve aussi dans lacide sulfo-sulfurique. Ce dernier, chauffé avec du chlorure stanneux, est décomposé avec production de sulfure stanneux. Les sels ferrique et uranique sont ramenés à l’état de sels ferreux et uraneux. » En raison de son analogie avec l'acide oxi-sulfurique, l’acide sulfo- sulfurique exerce une action déplaçante sur les sels et donne naissance à des précipités peu solubles dans toutes les dissolutions salines où l'acide sulfurique produit lui-même un précipité. Cest ainsi qu il précipite en blanc les sels barytique, strontique et plombique; en jaune passant au brun, les sels argentique; en blanc ou jaune-serin, les sels mercureux et mercurique. C’est encore en raison de cette analogie que l'acide sulfo- sufurique ne trouble point les sels dont le sulfate correspondant est soluble. » La manière dont cet acide sulfo-sulfurique se comporte, son analogie avec l'acide sulfurique, permet de concevoir facilement les principales propriétés des sulfo-sulfates. Celles-ci se déduisent , lorsqu'il s’agit de phé- nomènes de déplacement, ou bien de combinaisons, de tous les caractères constatés dans les sulfates, et lorsqu'il s’agit de phénomènes d’altération, des propriétés que nous venons de signaler comme appartenant à l'acide sulfo-sulfurique.... » M. »e Zimn, professeur de chimie à Kasan, adresse un Mémoire sur plusieurs produits obtenus avec l’huile essentielle d'amandes amères. Son travail fait à Giesen, dans le laboratoire de M. Liebig, a principalement pour objet la benzoïne, la benzile, l'acide benzilique et deux combinai- sons nouvelles dont l'acide hydro-cyanique fait partie. (Commissaires, MM. Robiquet, Pelouze.) (578) M. Troy adresse une Note concernant le passage des écluses au moren d'écluses mobiles, sur les chemins de fer à bascule, et différents sys- tèmes pour faire marcher les svaggons sur des courbes à petit rayon. Renvoi à la Commission chargée d'examiner divers travaux relatifs aux courbes des chemins de fer. M. Banzrarcer adresse, pour le concours aux prix de Physiologie expé- rimentale, un Mémoire sur la structure de la couche corticale des circon- volutions du cerveau. L'Académie reçoit, pour le concours de Médecine et de Chirurgie, une Note sur l'emploi de l'argile sèche, sous forme pulvérulente, pour hâter la guérison des plaies; le nom de l’auteur est enfermé sous pli cacheté. CORRESPONDANCE. M. le ManiSTRe DE L'ÉNSTRUCTION PUBLIQUE transmet ampliation de l’or- donnance royale qui confirme la nomination de M. Pioserr comme membre de l'Académie, section de Mécanique, en remplacement de M. de Pronr. Sur invitation de M. le Président, M. Piobert prend place parmi ses confrères. PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Extrait d'une Lettre adressée à M. Arago par M. le professeur À. ve ca Rive, sur un procédé électro-chimique ayant pour objet le dorage de l'argent et du laiton. Genève, 2 avril 18/0. « ...... J'ai lu à la séance du 19 mars dernier de notre Société de Physique et d'Histoire naturelle, une Notice sur un procédé électro-chi- mique ayant pour objet de dorer le laiton et l’argent. Je viens vous deman- der de vouloir bien communiquer à l’Académie des Sciences un extrait de ce travail, qui paraîtra dans le prochain numéro de la Bibliothèque univer- selle. » Frappé des tristes conséquences que présente dans notre ville l'emploi du mercure pour le dorage, j'avais dès long-temps pensé que la force dé- composante du courant électrique appliquée à une dissolution d’or, pour- rait, en apportant l’or molécule par molécule sur l’objet à dorer, remplacer sinon dans tous les cas, du moins dans plusieurs, emploi du mercure. Les pre- ( 579 ) miers essais que je fis dans ce but datent de quinze ans; ils ne furent pas heureux et je cessai alors de m'occuper de cet objet. Les travaux qui ont été faits depuis cette époque sur l'électricité et notamment plusieurs décou- vertes importantes de M. Becquerel m'ont conduit à tenter de nouveaux essais dirigés d’une manière un peu différente, et je crois être parvenu maintenant à un procédé qui, sil n’est pas parfait, est cependant de na- ture à donner déjà des résultats utiles et à devenir, à ce que je crois, entre les mains des praticiens, usuel et avantageux. » Les principes qui m'ont dirigé dans cette application de la force décom- posante du courant électrique au dorage des métaux, sont les suivants : » 1°. L'emploi des petites forces électriques pour opérer les décompo- sitions quand on veut obtenir un dépôt régulier et uniforme des particules de l’un des éléments du liquide qui est décomposé, savoir, dans le cas parti- culier, des particules de l'or qui est à l’état de chlorure dans la dissolution ; » 2°. L'emploi d’un diaphragme de vessie pour séparer deux dissolutions placées à la suite l'une de l’autre dans le même circuit électrique, afin d'éviter leur mélange sans empêcher cependant le courant électrique de les traverser successivement. L’une de ces dissolutions est la dissolution d’or, l’autre de l’eau légèrement acidulée qui sert à produire le courant par son action sur une lame de zinc qui y est plongée. » 3°. Le troisième principe est la propriété que possède le courant élec- trique de passer avec d'autant plus de facilité d’un liquide dans un métal et réciproquement, que le métal est plus susceptible d’être attaqué chimique- ment par le liquide. Dans le cas qui nous occupe, le métal qui plonge dans la dissolution d’or est_plus attaquable par le liquide que l'or lui-même ; il en résulte que tant que la partie immergée ne sera pas entièrement dorée, le courant ira chercher les points où le métal à dorer est encore à nu pour les traverser et y déposer l'or, quelle que soit là longueur du trajet qu'il aura à parcourir dans le liquide, c’est-à-dire quelle que soit la forme plus ou moins irrégulière ou compliquée de l'objet qu'on veut dorer. » Voici. comment, après divers essais, je suis parvenu à appliquer au dorage les trois principes qui précèdent dont les deux premiers sont dus à M. Becquerel, et le troisième a été exposé pour la première fois dans un Mémoire que j'ai publié en r825 dans les Ænnales de Chimie et de Phy- sique. » Je verse une dissolution de chlorure d’or aussi neutre que possible et très étendue (5 à 10 milligrammes par centimètre cube de la dissolution ) dans un sac cylindrique de vessie; je plonge ce sac dans un bocal de verre ( 580 ) où il y a de l’eau très légèrement acidulée. L'objet que je veux dorer com- munique par le moyen d’un fil métallique avec une lame de zinc qui plonge dans l’eau acidulée, et lui-même est placé dans la dissolution d’or. On peut, si l’on veut, mettre l’eau acidulée:et le zinc dans le sac de vessie et la dissolution d’or ainsi que l’objet à dorer dans le bocal de verre. Au bout d’une minute à peu près, on retire l’objet, on l’essuie avec un linge fin et en le frottant fortement avec ce linge on le trouve déjà un peu doré; après deux ou trois immersions semblables, la dorure est devenue assez épaisse pour qu'il soit inutile de prolonger l'opération. » Je n’entrerai pas dans le détail de toutes les précautions qu'il faut pren- dre pour bien réussir; je me bornerai à en indiquer quelques-unes. » Il faut que le courant électrique soit très faible, et l’on doit éviter, autant qu'on le peut, que par l'effet d’une trop grande intensité du courant il se dégage de l’hydrogène sur l’objet qu’on dore; ce dégagement de gaz pourrait, s’il était trop abondant, empécher l'or de se déposer solidement. En conséquence, il ne faut mettre que quelques gouttes d'acide sulfurique ou nitrique dans l’eau où plonge le zinc et n’enfoncer ce métal dans le li- quide que de la quantité nécessaire pour qu’un courant suffisant s’établisse, ce qu'avec un peu de pratique on obtient facilement. » L'objet qu’on veut dorer peut être préalablement décapé et poli avec: soin, ou simplement décapé. Dans le premier cas il ressort de l’opération du dorage avec une dorure brillante qui semble avoir été soumise à l’action du brunissoir ; dans le second cas, la dorure est terne; elle ressemble à celle qu’on obtient au moment où l’on retire du feu les objets qu’on dore par l’amalgame; peut-être la couche d’or est-elle plus épaisse: ce qui pour- rait faire supposer qu'il en est ainsi, c’est qu'il faut plus d’immersions pour opérer le dorage. Il faut avoir soin, dans les deux cas également, de bien décaper et surtout de bien dégraisser et nettoyer l’objet à dorer; il est bon aussi de le laver dans de l’eau légèrement acidulée chaque fois qu’on le retire de la dissolution, avant de l’essayer , et de le frotter, et de même après qu'on l’a frotté, avant de l’y remettre. Un moyen assez bon de le dé- caper consiste à le faire communiquer pendant quelques instants dans l'eau acidulée avec un morceau de zinc qui, formant avec lui un couple; détermine sur sa surface un dégagement abondant d'hydrogène. - » La couleur de la dorure paraît tenir à plusieurs circonstances, au titre de l’or dissous, à la nature du métal qu’on dore, au degré de concentra- tion plus ou moins grand de la dissolution d’or. Le poli ou le non-poli préalable de la surface qui recoit la dorure paraît aussi influer sur la cou- ( 581 ) leur; dans le cas où la surface n’a pas été préalablement polie la dorure est beaucoup plus rouge, ce qui tient probablement à ce que les molécules d’or se déposant sur une surface raboteuse et non parfaïtement unie, leur inclinaison mutuelle donne naissance à un jeu de Inmière semblable à ce- lui qui a lieu dans l’intérieur d’un vase doré; ce qu'il y a de curieux, c’est que le brunissoir, en passant sur la dorure, ne détruit point cet effet. » {1 faut avoir grand soin Les l’objet qu’on va dorer ne soit mis en con- tact avec la dissolution d’or qu'après que tout a été arrangé, de façon que le courant électrique ait lieu dès que ce contact est établi : autrement l’action directe, sans courant, de la dissolution d’or sur la surface à dorer, empé- cherait la dorure de bien prendre, surtout s’il s’agit de l'argent. » Le procédé me paraît être très économique. Tout ce qui est étranger à l'or est fort peu dispendieux; quant à l'or lui-même, il en faut très peu pour une dorure passablement belle. J'ai réussi à dorer dix cuillères à café d'argent, avec une dissolution qui renfermait 800 milligrammes d’or. En supposant que la dorure des dix cuillères ait pris tout l'or dela dissolution, ce qui n’était pourtant pas le cas, chaque cuillère aurait pris 80 milligram. d'or, c’est-à-dire pour 32 centimes environ, en portant à 4 francs le prix du gramme de l'or fin, prix plutôt élevé. Il est vrai que la dorure n'était pas très épaisse; elle était d’un beau-jaune vert qu’on nomme l'or anglais ; ce: pendant elle a résisté au frottement réitéré d'une peau et du brunissoir. Une température élevée de 300 à 400° ne l’a pas altérée, elle à seulément fait pénétrer l’or un peu plus intimement dans la surface de l'argent; mais uné seule dorure mise par-dessus la première, d’après le même pro- cédé, produit alors une couchetrès épaisse et probablement d’une grande durée. » Les divers objets que j'ai dorés au moyen du procédé que je viens de décrire sont des fils, des plaques, des cuillères à café d'argent, des cu- vettes de montré en laiton; j'ai mêmeé réussi à dorer quelques roues d'hor- logerie; les extrémités des dents se dorent bien, mais la couleur n’est pas celle que les horlogers préfèrent : elle est trop rouge; je suis oceupé à chercher les moyens de la rendre plus jaune et plus mate. Tout objet me paraît pouvoir, quelle que soit sa forme, être doré par lé procédé en quéstion. On peut même dorer partiellement une surface, soit en récou- vrant de cire les parties qui ne doïvent pas recevoir la dorure, soit en amenantavec un pinceau la dissolution d’or sur les parties qui doivetit êtré dorées. On peut ainsi produire sur une surface, par la dorure, des traits dont les éontours forment des lettres ou des figures. Je regretté de ne C. R. 1840, 17 Semestre, (T. X, N° 14.) 79 ( 582 ) pouvoir vous envoyer pour que vous les examiniez et que vous les pré- sentiez à l’Académie, quelques-uns des objets que j’ai dorés par le procédé. que je viens de décrire; je n’ai pu trouver d'occasion dans ce moment, j'espère en avoir une incessamment dont je profiterai pour vous faire ce petit envoi. \ » J'ajouterai, en terminant, que depuis que mon travail a été achevé j'ai eu connaissance d’un procédé pratiqué en Allemagne et en Angleterre pour dorer avec une dissolution d’oxide d’or dans la potasse, Ce procédé, qui n’a pas été généralement adopté, exige l'emploi d’une température élevée, tandis que le procédé électro-chimique a lieu à froid. Il ne présente pas l’avantage comme ce dernier d’enlever l’oxigène et le chlore à l'or et de les empêcher d’attaquer l’objet à dorer, comme le fait le procédé électro- chimique qui transporte par la force du courant électrique ce chlore et cet oxigène en dehors de la dissolution à travers le diaphragme de vessie sur le zinc placé dans l’eau acidulée. Aussi ce procédé purement chimique ne donne-t-il à ce qu'il paraît qu’une dorure terne et peu vive. Je le crois aussi moins économique et d’une manutention moins facile; enfin il me paraît présenter d’autres inconvénients que ne présente pas le procédé électro-chimique, et dont au reste les praticiens seront les meilleurs juges. Quoi qu’il en soit, l'expérience décidera quel est celui des deux procédés qui a la supériorité. Ce qui m’encourage à faire connaître le mien, dût-il n'avoir qu’une application partielle, c’est de voir que le procédé purement chimique paraît être abandonné et qu’on continue à faire usage de celui qui est fondé sur l'emploi du mercure dans bien des cas où je me suis déjà assuré que la méthode électro-chimique pourrait être substituée avec avantage. » M. Séqurer présente, au nom de M. Sauvages, plusieurs copies, de proportions différentes, d’une même figure de ronde-bosse, Ces copies, dit-il, ont été exécutées au moyen d’un appareil qui n’est qu’une modi- fication du pantographe appliquée à la sculpture. L'appareil se distingue de ceux qu'on a employés précédemment dans le même but par une grande simplicité, ce qui permet de se le procurer à peu de frais. La substance sur laquelle on opère est un bloc de savon ou, de cire qui se taille très aisément et sur lequel on fait ensuite un: moule au moyen duquel on peut obtenir un nombre illimité d'épreuves en plâtre ou en métal. L’argile plastique, à l’état où l’emploient les statuaires, peut être aussi employée pour ces réductions; mais, à raison du liant de cette (583) substance, ce n’est pas en enlevant des gruméaux, c’est en repoussant l’excédant de la terre que l'instrument doit agir, et les mouvements de la main qui le guide doivent être à peu près les mêmes que pour modeler directement. M. Vincent Onevazier présente plusieurs images photographiques de l'Acarus Scabiei obtenues au moyen du microscope solaire achromatique, avec un grossissement d'environ 145 fois le diamètre. M. Casteuix adresse un Note sur les moyens de diriger les aérostats. M. Corzino écrit de Londres relativement à une encre qu'il croit de nature à pouvoir résister aux plus puissants réactifs. M: Avara y Lozano présente une nouvelle Note relative à la forme de l'orbite des planètes. M. Donxé adresse un paquet cacheté portant pour suscription : Descrip- tion de mon procédé de gravure des images photographiques sur les plaques d'argent. L'Académie en accepte le dépôt. Erratum. (Séance du 30 mars 1840.) Page 550, ligne 29, au lieu de Description de la Chimie, lisez Description de la Chine BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a recu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie royale des Sciences; 1°" semestre 1840, n° 13, in-/°. Exercices d'Analyse et de Physique mathématique; par M. Cavcny; 7° et 8° liv., in-4°. Exposition des produits. de l'Industrie française en 1839; rapport du Jury central ; 3 vol. in-8°. Description des Machines et Procédés consignés dans les Brevets d'In- v’ention, de Perfectionnement et d’Importation ; tome 27, in-4°. Quinzième Supplément du Catalogue des Spécifications des Breveis d’In- vention\, de Perfectionnement et d’'Importation (année 1839); in-8°. Mémoire sur les Moules de Mollusques vivants et fossiles; par M. Acassrz; 1e partie (Moules d’Acéphales vivants); Neufchâtel, in-4°. Notice sur quelques points de l'organisation des Euryales, accompagnée de la description détaillée de l'espèce de la Méditerranée; par le même ; in-4°. Recherches sur le développement des Urédinées; par M. Leveccé. (Ex- trait des Annales des Sciences naturelles, janvier 1839.) In-8°. Notice sur le genre Agaric , considéré sous les rapports botanique , éco- nomique , médical et toxicologique ; par le même; in-8°. Essai pratique sur l'établissement et le contentieux des Usines hydrau- liques ; par M. Vrorer; 1 vol. in-8°. Choix d'une Nourrice; par M. Macwe. (Cet ouvrage est adressé, ainsi que le suivant, pour le concours Montyon.) Du Toucher, considéré sous le rapport des accouchements; par le même; in-8°. Aperçu sur l’Assainissement de Lyon ; par M. Parisez; Lyon, 1840 , in-8°. Annales de la Société royale d'Horticulture de Paris; fév. 1840, in-8°. Annales de la Société d'Agriculture, Arts et Commerce du départe- ment de la Charente; nov. et déc. 1839, in-8°. Bulletin de l’Académie royale de Médecine; mars 1840; in-8°. ( 585 ) Journal des Connaissances nécessaires et indispensables ; sous la direc- tion de M. Caevauer ; avril 1840, in-8°. Journal de Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie ; avril 840, in-6°. Mémoire sur l'Histoire physiologique du la Ventriloquie, ou Engastri- mysme; par M. Corousar, de l'Isère; in-8?. Journal des Connaissances médico-chirurgicales; avril 1840, in-8°. Revue zoologique ; par M. Guérin MENNEvILLE ; mars 1840, in-8°. Le Métallurgiste, journal publié sous la direction de M. Lanprin; tome 1“, n° 1, in-8°. | Otia hispanica, seu delectus plantarum rariorum aut nondum rite nota- rum per Hispanias sponte nascentium, auctore P. Barrer Wess; pentas 2, in-fol. Astronomische.... Nouvelles astronomiques de M. Scaumacuer ; n° 396, in-4. Die eultur der.... Recherches historiques sur la culture de la Canne à sucre dans les deux continents; par M. Rirrer ; in-8°. Ucber.... Mémoire sur les Couronnes, les Halos et les Parhélies; par M. Garre; Berlin, in-8°. (Extrait des 4nnales de Chimie et de Physique, n° 49.) Gazette médicale de Paris; n° 14. Gazette des H6pitaux; n° 39—41. L'Expérience, journal de Médecine; n° 145, in-8°. L’Esculape ; n° 10. Gazette des Médecins praticiens; n° 26. ( 586 ) 99 +|oç ‘og cog‘o ‘awg) 1ç ne1c up {on ‘": 6‘o —|Lic + ofe +|x6‘LcL 1e +|zo‘Lcl loth +lit'ec Æ ozg‘o “anop! où ner np ‘fo ‘‘'lefe +9 +], gi TE 9969 69 + «ol je + 1PEOGL Le “anus om | où ue ,,1 np ‘ogg ‘fic —|ÿte +} ‘e +/|Lo‘col Gb +166 ‘YoL 9‘ +|L6‘ç9L Lei ol" "7" xnoSenglpée —|lctci+ otor+|ght1c£ ç‘rr+|gt ‘cl &‘o1+|Yo‘ocl a‘ ‘O'N‘O Lee D 2 LEA) Y'a + ÿ‘6 ce 8'ç + Del c‘6 + pis, 9‘e nee Fa 4'N PE ss * *119AN07 g‘1 + &‘G + ote + iL‘ecl 9‘ç a cy‘açl c'‘y + Lo‘cçL c‘e “TN _ . teste -exno8enN o‘p — L'e + g°c + rc‘ cl t‘€ ae Lo‘oci g‘& = 16*LGL 1fr AVS 2 AS et POSRNlg Pete ÿ'o —|ÿc ‘cl g‘1 +|88 ‘ol g‘r +Igc ‘Lol g‘o “q'Nl PaermorquoBag ‘usanoNÏL 1 —lo*e + o‘€g +|6c‘og£ otz +|oL‘ogl &te +loç‘19L ÿ‘o NT "ce moanon]gti — ce + co —|Yo‘ 191 ge + 6ç 3: (mod-p). Enfin l’on tirera de ces dernières ( 602 ) Les valeurs de a, b, c, étant ainsi déterminées, on pourra les substituer dans la formule (11), et dans celles qu’on en déduit lorsqu'on y remplace par 6° ou par 6", c’est-à-dire, dans les trois équations (22) = @+a8,+bs,+0s,, Sem las nbs Jen 82 En ar ls css D'autre part, on aura, en vertu de l'équation (4), (23) So +8 = — 1, et de cette dernière, combinée avec les formules (22), on tirera succes- sivement (24) SH SE HS —= 20 Hi, 808 H 88, H 8380 = — @; 25) 828, + 878, 2 825, —= bp — æ°, SSH 8,5 +8,57 — cp — æ*; o P P (26) Go—s) (Gi —5)(5—5) = (c —b)p; ik b + (27) 8,58 = ED — Ep; puis, en ayant égard à la formule (12), m°— 3m — 1 L (28) 808,8, = zaP — 3 Il suit des formules (23), (24), (28), que 8,, 8,, s, sont les trois valeurs de $ propres à vérifier l'équation m'—3m—1—ap 3 = EE (29) S +Ss æS + 3 = 0. Si, dans cette dernière, on pose SIM SS NOUS — =. on obtiendra la suivante (30) S — 3ps — pA = 0, la valeur de A étant (31) À = 8 — p + 9a, L’équation (30) étant précisément celle qui a pour racine les trois sommes réelles Se, S:, S,, ( 603 ) le produit des différences entre ces trois racines, savoir, (Se FŒ S,) (S, —"S;) (S, —5,) — 3 (So LEE 8;) (s, RES 3,) (s, 0) aura pour carré, d’après une règle connue, le binome 4(3p)Ÿ — 27 (Ap} = 27 p° (4p — A). On aura donc (32) 27 (80— 81) (81 —8,)" (82 — 5.) = p° (4p — A*). D'autre part , si l’on pose (33) B=b—c, l'équation (26) donnera (34) Ge 3) (Gi— 5.) (523) =— Bp; et l’on tirera des formules (32), (34) (35) 4p = A? + 27 B:. Enfin les équations (31), (33), jointes aux formules (21), donneront (36) AH. Bu, (mod. p). Donc, 1° l'équation (35) pourra être vérifiée, comme l’a dit M. Jacobi, par des nombres entiers Æ A, Æ B, et la quantité A dont la valeur nu- mérique sera inférieure à Vip—2=;$ Vp—(p—8)—44, ‘par conséquent à +p, pourra être complétement déterminée , ainsi que la quantitéB, inférieure elle-même, abstraction faite du signe, à + VP;, à plus forte raison, à £p, par le moyen des formules (36); 2° si, dans la for- mule (30), on substitue la valeur de A choisie de manière à vérifier non- seulement la formule (35), mais encore la condition (31), présentée sous la forme A=—(p+1), (mod.o), l'équation (30) aura pour racines réelles les trois sommes Se Sinon Cette dernière conclusion s'accorde avec des remarques déjà faites par M. Libri et par M. Lebesgue (voir le Journal de Mathématiques de M. Liou- ville, février 1840). Nous ajouterons que, l'équation (28) pouvant être ré- C. R, r84o, r°° Semestre. (T. X, N° 45.) 82 (‘604 ) duite à (37) 27 80483 = (A +3) p — 1, et le produit 80 31 32 étant nécessairement une; quantité entiere, on aura par suite (38) (A + 3) p = 1, (mod. 27). Ainsi, en particulier, on trouve pour p —7;, A1, (1 +3)7—=28 = 1, (mod. 27); pour p— 13, ; A——5, (—5+4#3)13—=—26—=1, (mod.27), c.… De plus la fonction alternée la plus simple que l’on puisse former avec les trois quantités 5,, 5,, 8,, ou le produit (8 Er 8,) (S: —8,) (8 TETE So-) dont le carré peut se déduire de la formule (29) ou (30), offrira une va- leur qui sera complétement déterminée par la formule (34). $ II. Conséquences diverses des principes établis dans le premier paragraphe: » On peut, des formules établies danstle: premier paragraphe, déduire diverses conséquences que nous nous bôrnerôns à indiquer. » D'abord il résulte de la formule (34) que les trois sommes S6 91) Ss3 rangées d’après leur ordre de grandeur, seront trois termes CRE de la suite périodique À 80 » Sri Sa S0 9 Sr Suaie LE Q si B est négatif, et trois termes consécutifs de la suite périodique So Sas S19 So Ss) Sie RASE si B est positif. Ajoutons que l’ordre de grandeur des sommes So S;, S sera, en vertu des formules (7), précisément le même que l’ordre de ie deur des sommes 85, 8,, S 0? 12 2° » Observons encore qu’en vertu du théorème de Lagrange, les racines ( 605) de l'équation (30), ‘rangées dans leur ordre de grandeur, séront respecti- vement _ a= S—=—(3p) 6+iaA, S——1a, S—(3p) € +1 aÀ, les valeurs de æ, 6 étant données par les formules 2 A 6, A“ 9.8 AS nt Sr ia pe Re On 3 A2 5.7:9: : A4 1 LT 6 — 1 Pb À OU 36p° Fac), et que les séries, dont les sommes représentent les seconds membres de ces formules, seront toujours convergentes, eu égard à la condition A° < 4p. Pour obtenir l’ordre de grandeur tel que nous venons de l'indiquer, il suffit d'observer que cet ordre reste le même-pour toutes les valeurs de À qui vérifient la condition A° < 4p, et que les trois racines de l’équation (50), rangées d’après cet ordre, seront évidemment el V3p, 0; V3p, si l’on remplace À par zéro. » Enfin, si l’on cherche le nombre des solutions que peut admettre chacune des formules LH =2;, %+ Ji+z= 0, (mod. p), quand on prend pour x, y, z des résidus cubiques positifs et inférieurs à p, on conclura de la formule (r1) que ce nombre est DR mt. 2e me ra ni Et Si l’on assujétissait x, y, z à vérifier la condition LL YF < 2, le nombre des solutions deviendrait am _'p—ip+A—8 1.2.8 7 9 34 dans le ças où 2 ne serait pas résidu cubique de p, et PR NE pins Ahr 8, 1.2.3 7 2 34 82... ( 606 ) dans le cas contraire. D'ailleurs ce nombre de solutions sera pair, attendu que trois valeurs données de Ly y 2 pourront être remplacées par trois autres valeurs de la forme PE MON Pire PORC et, pour qu’il s’'évanouisse, il faudra que l’on ait, dans le premier cas, p+A—8— dans le second cas, p+A — 35 —= Or ces dernières formules, jointes à la condition hs E ee Es donneront, dans le premier cas, LP < 8, p < 16, et dans le second cas, LP < 35, p < 70. D'ailleurs les seuls nombres premiers, inférieurs à 16, et de la forme 3@ + 1, sont 7 et 13, pour lesquels la condition pH+A—8—=o, est effectivement vérifiée; et l’on reconnaîtra pareillement que la con- dition se vérifie pour les nombres premiers 31, 43, qui, seuls au-dessus de 70, sont de la forme 3 + 1, et offrent des résidus cubiques dont l’un est égal à 2. » Au reste, les formules obtenues dans le premier paragraphe peuvent encore être déduites, comme je le montrerai dans un autre article, de la considération des facteurs primitifs du nombre premier p; et lon peut, à l’aide des mêmes méthodes, ‘établir des formules analogues , qui soient relatives, non plus aux réidus tubiques,.«mais aux résidus des puissances supérieures à latroisième.» ( 607 ) HYGIÈNE PUBLIQUE. — Du travail des enfants dans les ateliers, les usines et les manufactures , et de ses conséquences sur la force et la sante des hommes; par M. le baron Cnarces Durs. « L'examen préparatoire et la discussion à la Chambre des Pairs, d’un projet de loi pour protéger les enfants qu'emploient les manufactures, ont exigé que je fisse des recherches scientifiques dont je crois devoir of- frir l'analyse à l’Académie. » Des recherches de cet ordre intéressent au plus haut degré l’état so- cial; elles ont pour but d’ajouter au bien-être du peuple et de diminuer les maux qui pèsent sur les classes laborieuses. » L'Académie des Sciences a pris constamment une part active dans les études entreprises , à diverses époques, pour atteindre un semblable but. La collection de ses Mémoires est justement honorée pour les travaux des Lavoisier, des Bailly, des Fourcroy, des Tenon, des Vicq-d’Azyr, sur les hôpitaux, sur les inhumations dans les villes et les églises; en un mot sur toutes les grandes questions dont la solution importe à la salubrité publique, ainsi qu’à la conservation des forces humaines: » L'introduction des forces motricés inanimées , de l’eau et de la vapeur, dans les travaux des manufactures, en offrant des agents infatigables, crée une concurrence redoutable pour le travail de Phomme, plus redoutable encore pour le travail de Padolescent, et surtout le travail des jeunes en- fants. » C’est en Angleterre qu’on a développé d’abord l'application des forces inanimées aux travaux des manufactures; c’est là qu’on a senti le plus tôt les graves inconvénients qui s’ensuivaient pour la santé des jeunes travail- leurs : c’est là qu’il a fallu prendre l'initiative des mesures protectrices. Elles remontent à l’année 1802. » Depuis cette époque les mesures que nous signalons ont été graduelle- ment développées et perfectionnées; elles 'ont limité la durée du travail, d’abord sur une même base pour les adolescents et les enfants ; ensuite, comme amélioration capitale, en fixant la durée du labeur journalier : à 12 heures pour l’adolescence de 18 à 13 ans; à 8 heures pour l’enfarice, au-dessous'de l’âge de 13 ans. » J'ai spécialement cherché, pour rassurer les manufacturiers et les économistes français, à constater si quelque diminution de richesse ou . quelque ralentissement de trafic, n'avait pas été produit dans les industries soumises, dès 1802, à des mesures restrictives de travail imposées par ( 608 ) l'humanité: ces industries comprennent les fabriques de filature et de tissage ayant pour matières premières la laine et le coton. » Jai calculé les résultats qui suivent, d'aprés les états officiels, publiés par ordre du Parlement, sur les valeurs réelles et déclarées, des produits d'industrie vendus à l'étranger par la Grande-Bretagne. Tableau comparé des exportations de produits britanniques, provenant 1° des manufactures où, dès l’origine, on a réglémenté 1e travail des enfants ; 2° de tous les autres genres de manufactures. VALEURS RÉELLES OU DÉCLARÉES DES PRODUITS BRITANNIQUES VENDUS A L'ÉTRANGER. DÉSIGNATION DES PRODUITS. En 1800, En 1858, avant après 36 ans d’action la loi protectrice de la loi protectrice du du travail des enfants. | travail des enfants. —__—_——_—_— Cotons et lainages manufacturés dans la Grande-Bretagne. esse 297,010 ,625f 757,973 ,400f, Autres produits de toute espèce..... 432,619,200 | 483,0/49,000 » Les résultats consignés dans ce tableau sont d’une haute importance. » Nous en déduisons immédiatement deux rapports dont le contraste est frappant. ». De 1800 à 1838, l'exportation des produits manufacturés par la Grande-Bretagne, s’est accrue : 1. pour les cotons et les laïnages,, soit par l'effet, soit. malgré l’effet de la loi protectrice des enfants, de. .'. . . . . :. . ..155 pour cent. ».29. pour l’ensemble des autres genres de produits de... 11 £pourcent. », Ainsi la plus longue.et la plus grande expérience, qui compte trente- six ans d'action consécutive, et qui roule sur des centaines de millions et finit par porter sur plus d’un milliard d’exportations; cette expérience est tout en faveur des mesures conservatrices des forces du jeune äge :,elle doit suffire pour dissiper les. alarmes de la cupidité la plus ombrageuse. » Rassurés du côté des intérêts pécuniaires, nous étions plus libres pour examiner, sans aucune préoccupation défavorable, d’autres éléments relatifs à la force! publique; ainsi qu'à la santé: dés hommes. » Les opérations qu’exige le service. militaire nous ont offert, les ( 609 ) données les plus précieuses et les plus authentiques. Chaque année, des conseils de révision font comparaître, dans un ordré déterminé par le sort, les jeunes gens de chaque canton; pour rejeter tous ceux qui n’ont pas la force, la santé, la conformation qu'exige le service militaire. » Le Gouvernement recueille par département les résultats de ces opéra- tions; c’est sur de telles publications que j'ai cherché des résultats com- paratifs. » J'ai mis en parallele dix départements presque uniquement agricoles, et dix départements des plus industrieux. Voici quelques-unes des diffé rences capitales que j'ai constatées et qui méritent au plus haut degré de fixer l’attention publique. » Pour obtenir dix mille jeunes hommes de vingt ans en état de ré- sister aux fatigues de la vie militaire, il faut réformer dans les dix dépar- tements, principalement agricoles, 4029 infirmes, difformes ou débiles, et dans dix départements, principalement manufacturiers , 9930 infirmes, difformes ou débiles. » Ce moyen terme est de beaucoup dépassé dans quelques départe- ments. Ainsi, pour obtenir 10,000 hommes de vingt ans propres au service militaire, il faut réformer comme infirmes, difformes ou débiles : Dans le département de la Marne. ......1.. 10 309 hommes. _ — de la Seine-Inférieure. . + 11990 — — de l'Eure............. 14431 » Mais les départements les- plus industrieux possédent beaucoup de cantons, principalement agricoles, et qui diminuent la proportion fâcheuse qui résulte des abus de l’industrie : aussi, lorsqu'on s'arrête aux cantons manufacturiers, on trouve des disproportions beaucoup plus affligeantes. » Ainsi, dans le seul département de la Seine-Inférieure, le nombre d'hommes qu'il faudrait réformer pour obtenir 10000 hommes de vingt aps forts et valides, s’élèverait Dans la ville de Rouen, à .... 17000 hommes. — d’Elbeuf, à ..... 20000 — de Bolbec, à .... 5oooo Ce dernier nombre, conclu des opérations du recrutement de l’année der- nière, me paraît à moi-même presque incroyable: » Pour infirmer les conséquences qu'il est possible de tirer des opéra- (610 ) tions faites par les conseils de révision, on a dit qu'ils étaient inégalement sévères, et que les régiments étaient obligés de renvoyer comme infirmes, difformes ou débiles, beaucoup de jeunes gens admis par ces conseils. » En examinant de près cette source d'erreurs, on reconnaît : 1°. que pour la France entière, elle n’accroît pas tout-à-fait de trois pour cent le nombre des réformés pour infirmités, difformités ou débilité. » Dans les départements très industrieux le nombre des réformés sub- séquents est plutôt au-dessus qu’au-dessous de cette limite. » Il s'élève, par exemple, en 1838 : Pour le département de la Marne , à......... 3-1 pourcent. — de la Seine-Inférieure, à.. 4. — 9F6 _ _— de l’Eure, à. Ainsi, cette réforme subséquente accroît encore l’affligeante, l’exces- sive disproportion d’infirmes, de difformes et de débiles que nous avons signalée au sujet des départements les plus manufacturiers. » La conclusion forcée de tous ces rapprochements est qu’il existe dans le travail et le traitement des enfants et des adolescents, avant l’âge de vingt ans, des causes puissantes qui produisent une extrême détérioration de l’espèce humaine dans nos départements manufacturiers. Une des causes de dégradation et d’affaiblissement les plus puissantes, c’est l'excès du travail qu’on impose dans les manufactures aux adolescents et surtout aux enfants. » Un parallèle facile entre deux départements de Normandie et deux départements d’Alsace, suffit pour mettre ce fait hors de doute. Afin de fournir 10000 hommes de vingt ans assez forts et assez bien constitués pour le service militaire, dans les deux départements de l'Alsace où le travail journalier des enfants et des adolescents ne dépasse guère treize à quatorze heures par jour, il suffit de réformer 6828 infirmes et difformes. » Dans les deux départements de la Seine-Inférieure et de l'Eure, où le travail des enfants et des adolescents s'élève, en beaucoup de manufactures, à quatorze heures, à quinze heures, à seize heures par jour!... il faut réformer... ... 15628 infirmes et difformes. » Lorsqu'il s’est agi de fixer des limites à la durée du travail pour l'ado- lescenceet pour l'enfance, on a prétendu qu’en France les diversités infinies ( 611 ) des races et du climat devaient entraîner de telles différences de retarde- ment ou de précocité dans le développement des forces, qu'aucune base commune ne pouvait être établie pour l’ensemble de nos départements. » [l'est impossible de contester l'existence de telles causes; mais il suffit à l'observateur qu’elles soient renfermées en des limites étroites pour les populations diverses du royaume et pour ses différents climats. La tempé- rature de la France est douce et peu différente dans toute son étendue; elle n’occupe qu’une étroite portion de la zone tempérée; elle n’offre que dix degrés de latitude et pas plus d’étendue totale en longitude. C'est assez peut-être pour que le développement de la puberté s'opère sensiblement plus tôt dans les parties méridionales, en Languedoc, en Provence, en Roussillon, que dans les parties septentrionales, en Picardie, en Flandre, en Artois. Mais le développement de la force musculaire entre les âges de 8 à 16 ans présente des différences de précocité beaucoup plus faibles encore. » C’est aussi ce que nous remarquons pour les enfants des apprentis admis dans les arsenaux de la marine, et pour les mousses admis à bord des navires sans différence d’âge, à Dunkerque, à Brest, à Bayonne, à Mar- seille, à Cette, à Toulon. C’est ce que nous remarquons également dans les écoles d'arts et métiers, etc. » En tout état de causes , s’il existait quelque différence appréciable, d’a- près le but de prudence et d'humanité que nous avions en vue d’atteindre, il nous suffisait de prendre des limites qui convinssent aux populations qui se développent le plus tard; à plus forte raison conviendront-elles aux po- pulations un peu plus précoces. » Voilà ce que nous avons fait en fixant la durée du travail par jour : » 1°. Pour les adolescents de 16 à 12 ans, à douze heures; ». 2°, Pour les enfants de 12 à 8 ans, à huit heures. » Partout où le travail de nuit n’est pas inévitable, nous l’interdisons à l'adolescence. » Dans tous les cas de travail en tout ou partie nocturne, nous le rédui- sons à 8 heures sur 24, pour l'adolescence. » Dans tous les cas , nous interdisons le travail de nuit aux enfants ayant moins de douze ans. » Enfin, nous rendons obligatoire un jour de repos par semaine. » Beaucoup de mesures accessoires viennent à l’aide de ces mesures de prudence:et d'humanité. » Qu'il me soit permis d'exprimer devant l’Académie des Sciences mou profond regret d’avoir vu rejeter, par les efforts inexplicables du pouvoir C: R. 1840, 1°7 Semestre. (T. X, N° 48.) 85 ( Gi2 ) exécutif, la mesure si salutaire par laquelle les enfants employés dans les manufactures auraient été nécessairement envoyés aux écoles primaires. Cette mesure, dont l'exemple nous est offert par les gouvernements plus éclairés ou plus zélés de Prusse et d'Angleterre, est digne de l'appui de tous les amis des lumières ;, nous.ne-ralentirons nos efforts qu'après l'avoir obtenue pour notre patrie. » La simple proposition que nous en avions faite a suffi pour qu'à Gisors, petite ville de manufacture, quatre-vingt-dix pères de famille aient .sur-le- champ fait aller à l’école leurs.enfants qu'ils n'y envoyaient pas auparavant. N'est-ce pas un-frappant et noble exemple? Quels regrets il doit laisser, et que d'espoir il faisait naître. …. » Je finis en remerciant l’Académie pour l'intérêt qu’elle manifeste en faveur de ces questions, si favorables à l’amélioration du sort des classes laborieuses. » M. »’Howeres-Frrwas présente un Essai statistique sur le climat du département du Gard. « Ce Mémoire, dit l’auteur, est en quelque sorte le complément de celui que j'ai naguère présenté à l'Académie et qui a pour titre : Récapitula- tions de:trente-cinqg années. d'observations météorologiques faites à Alais. Je m'y suis proposé en effet de faire voir que les résultats obtenus pour cette ville peuvent être considérés comme offrant une moyenne météoro- logique de tout le département. Si,ce nouveau travail n’a pas les'caractères d’exactitude du premier, il offre du moins , je le pense, le degré d’approxi- mation dont on peut se contenter, pour. des recherches, de: statistique entreprises dans, un but d'utilité. Ainsi, pour ce qui est relatif à la pres- sion atmosphérique, puisque ce sont, les effets de cette pression sur les habitants, sur les animaux domestiques et.sur les plantes cultivées qu’on a intérét de connaître, peu importe que la hauteur absolue d'Alais ne soit pas la moyenne entre la plage et.le sommetdes montagnes du Gard; il suffit que cette ville puisse être considérée comme un centre de; la population agricole : or c’est ce qui résulte de mes observations sur les cultures spon- tanées des diverses localités et sur leurs végétations: spontanées, aussi bien que de plusieurs autres, rapprochements dont, je crois superflu de parler dans cette analyse. » Dans la comparaison des températures, J'ai rapproché de mes obser- vations, thermométriques celles qui ont,été. faites. en d’autres: lieux. J'ai recherché les modifications résultant, de la. configuration du sol; de sa (6:13) nature, du cours des rivières. J'ai étudié les vents et leur influence, les quantités de pluies, etc... » MÉMOIRES LUS. M. Recvaucr commence la lecture d’un Mémoire ayant pour titre : « Recherches sur les chaleurs spécifiques des corps, première partie, chaleur spécifique des corps simples. » Cette lecture, que le temps n’a pas permis d’achever, sera continuée dans la prochaine séance. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. GÉOLOGIE. — Mémoire sur le terrain crétacé du département de l'Aube, contenant des considérations générales sur le terrain néocomien; par M. A. Levweni. ( Commissaires, MM. Alexandre Brongniart, Élie de Beaumont.) -« Le terrain crétacé de l’Aube forme une portion assez notable de cette large ceinture qui entoure, du côté de l’est, le bassin tertiaire de Paris. Cette ceinture peut se diviser parallelement à sa longueur en trois parties principales qui ne sont autre chose que les affleurements de trois étages bien distincts, savoir : Étage supérie r.,.. craie. moyen...... argiles tégulines (1) et grès vert. inférieur, ... terrain néocomien. » Le premier étage, qui se compose exclusivement de craie minéralo- gique, se divise lui-même en trois assises qui correspondent La première, à la craie blanche de Meudon (flint-chalk du Sussex). La deuxième, aux craies marneuse et compacte de Norimandie (lower-chalk de Sussex). La troisième, à la craie glauconieuse de Rouen (grey-chalk marl du Sussex). » Le deuxième étage contient des marnes, des argiles et des sables ou (1) C’est pour distinguer les argiles de cet étage de celles de l'étage inférieur que l’auteur a cru devoir créer cette épithète qui rappelle l’emploi très habituel qu’on fait de cette terre pour la fabrication des tuiles et des briques. 83.. (614) gres souvent de couleur verte, dont l’ensemble peut être rapporté au green sand des Anglais. Les couches inférieures de cet étage présentent de fossiles spéciaux qui rapprochent ces mêmes couches du lower green sand. » L’étage inférieur se subdivise en trois assises, savoir : Assise supérieure. . argiles et sables bigarrés, avec minerai de fer oolitique. moyenne.... argiles ostréennes et lumachelles. inférieure.... calcaire à spatangues. » Cette partie inférieure du terrain crétacé de Champagne, qui est évi- demment parallèle au terrain néocomien en Suisse, correspond, malgré son origine essentiellement marine, au dépôt d'eau douce d'Angleterre connu sous le nom de #ealden. » Le nombre des espèces recueillies par M. À. Leymerie dans le terrain -crétacé de l'Aube, se monte à 313, dont 126, suivant lui, sont entière- ment nouvelles, ce qui augmenterait tout-à-coup de £ environ , le nombre total des espèces dont se compose la faune crétacée dans l'état actuel de la science. MÉTÉOROLOGIE. — Réclamation à l’occasion d'un passage du Compte rendu de la séance du 23 juillet 1838; par M. Moncer. (Commissaires, MM. Biot, Savary.) « Le Compte rendu de la séance de l’Académie, du 23 juillet 1838, con- tient des instructions rédigées par M. Arago, pour la Commission scienti- fique de l’expédition du nord. À l’article Aurores boréales de ce document, après avoir indiqué en peu de mots, l'arc lumineux et l'apparence d'op- tique connue sous le nom de coupole de l'aurore boréale , ainsi que les mé- thodes géométriques d’après lesquelles on a BU au e déterminé la hauteur de ce météore, le savant secrétaire de l’Académie poursuit en ces termes : «Ces méthodes, fondées sur des combinaisons de parallaxes, sup- » posent que partout on voit le même arc, je veux dire les mêmes molé- » cules matérielles amenées par des causes inconnues à l’état rayonnant. Si »je ne me trompe, cette hypothèse, quand elle sera examinée avec tout » le scrupule convenable, soulèvera plus d’un doute fondé. » | . . . . . . . . . . . . e . . h G ù o » Dés qu’on à établi que dans les aurores boréales, une de leurs parties »au moins est une pure illusion, on ne voit pas pourquoi l’on adopterait (615 ) » d'emblée que l'arc lumineux de Paris est celui qui sera aperçu de Stras- » bourg, de Munich, de Vienne, etc. Conçoit-on quel grand pas aurait fait » la théorie de ces mystérieux phénomènes, s’il était établi que chaque ob- »servateur voit son aurore boréale, comme chacun voit son arc-en-ciel. Ne » serait-ce pas d’ailleurs quelque chose, que de débarrasser nos catalogues » météorologiques d’une multitude de déterminations de hauteur qui n’au- »raient plus aucun fondement réel, bien qu'on les doive aux Mairan , aux » Halley, aux Kraffi, aux Cavendish, aux Dalton.» (Comptes rendus , »tom. VIT, p. 216.) » … M.Arago(r)n’a sûrement pas daigné lire l’article aurores boréales, qui se trouve à la fin des Recherches sur les lois du magnétisme terrestre que j'ai publiées en octobre 1837, et dont un exemplaire a été adressé à l’Aca- démie. Si cet ouvrage füt parvenu à sa connaissance, M. Arago se serait, sans doute empressé de le citer et de déclarer que les considérations qui y sont développées conduisent directement aux résultats qu’il a présentés à l’Académie. » Comme ces considérations tendent à établir que Ja zone lumineuse qui accompagne quelquefois l’aurore boréale, est un simple phénomène d'optique ou de position, elles entraînent nécessairement la conséquence que chaque observateur voit son aurore boréale , comme chacun voit son arc-en-ciel. » La parfaite concordance des deux manières de considérer l'arc de l’au- rore boréale, va ressortir de la comparaison de l’article que je viens de citer, avec le passage suivant de mon Mémoire. » Les aurores boréales sont assez souvent accompagnées d’un et quel- ÿquefois de deux arcs lumineux, d'apparence circulaire..... Comme les » bords d’un tel arc paraïssent ordinairement bien tranchés, il serait facile »d’en déterminer la forme exacte, en observant les hauteurs et les azimuts »de quatre ou d’un plus grand nombre de ses points. On reconnaîtrait » ainsi si cette forme est rigoureusement circulaire. » Cette forme circulaire bien constatée, prouverait que l'arc de l'aurore »boréale est, de même que l’arc-en-ciel, un phénomène d’optique. Car un » cercle vu obliquement se présente toujours sous une forme elliptique. (1) Je ne transeris pas ici nne phrase très peu scientifique, qui, à tort sans doute, pour- rait faire croire que la réclamation de M. Morlet est un article de circonstance. En y ré- féchissant, le savant physicien de Saint-Cyr approuvera, lui-même, une suppression faite dans son intérêt bien entendu et nullement dans celui du secrétaire perpétuel. (A.) ( G16 ) » Les rayons lumineux qui partent des bords de l'arc, pour se rendre à » l'œil de l'observateur, seraient donc astreints à former des angles égaux »avec une certaine droite fixe, axe d’un cône de révolution dont ces rayons »sont les génératrices. En observant la hauteur du sommet de l'arc, lumi- »neux et l'amplitude de la portion degrand cercle qu'il intercepte sur l’ho- »rizon, on (léterminerait les positions respectives de trois points d'un petit » cercle, intersection de la sphère céleste et du cône que nous venons de » considérer; et, par les règles de la trigonométrie sphérique, on en dédui- »raît facilement la valeur des angles au sommet, formés par les rayons lu- » mineux avec l’axe du cône. » L’analogie que ces considérations étab lissent entre l’arc-en-ciel et »celui de l’aurore boréale, conduit naturellement à poser la question sui- » vante : les angles au sommet, formés par l’axe et les rayons des cônes lu- »mineux, se réduisent-ils, à toutes les époques et en tous les lieux du » globe, à deux valeurs constamment les mêmes? ( Recherches sur les lois » du magnétisme terrestre, p. 52.) » Cette singulière concordance entre mon mémoire de 1837 et les ins- tructions rédigées par M. Arago en 1838, ne paraît pas se borner aux vues générales signalées dans le Compte rendu du 23 juillet 1838, mais s'étendre aussi aux méthodes spéciales, qui ont été indiquées pour déterminer avec précision la forme de l'arc lumineux. On voit en effet, par une lettre adressée à M. de Humboldt en 1839, et insérée dans un journal, que des instructions non publiées, ont prescrit aux observateurs, de mesurer, au moyen d’un instrument, les coordonnées angulaires de plusieurs points de l'arc: et il résulte de la lettre récente adressée à l’Académie par MM. Lot- »tin, Bravais et C. Martins, que l’on a «pris au théodolite les relèvements » des pieds des arcs, de manière à en déduire l’azimut du point de culmina- »tion; et, lorsque l’état stationnaire de l'arc l’a permis, on a mesuré les » hauteurs ordonnées de l'arc, en répétant aussitôt après et en sens inverse »les mêmes mesures. » » Cette méthode revient évidemment à observer les hauteurs et les azi- muts de quatre ou d’un plus grand nombre de points de l’arc, comme je l'avais indiqué. » La nombreuse collection d’observations de l’aurore boréale, faites conformément aux instructions de M. Arago, par les membres de la Com- mission scientifique du Nord, réformera probablement en entier la théorie, encore si incertaine, de ces beaux phénomènes. Je dois donc attacher de (657) l'importance à réclamer la priorité relativement. aux vues théoriques qui ont présidé aux méthodes d'observation. Sn ut 1e) ei » En attendant la publication de ces précieux documents, je me suis occupé à rechercher si, parmi les observations actuellement connues, il n’en existerait pas qui pussent fournir quelques lumières relativement à la forme;circulaire des arcs de l'aurore boréale et aux valeurs fixes auxquelles pourraient se réduire les demi-diamètres angulaires de ces arcs. Les résul- tats de la discussion à laquelle je me suis livré à cet effet, sont consignés dans les feuilles qui accompagnent cette lettre. Je suis loin de me flatter d’avoir résolu les problèmes dont je m'étais proposé la solution. Les an- ciens observateurs de l’aurore boréale employaient des méthodes d'inves- tigation trop défectueuses, pour qu’on puisse déduire des résultats un peu précis de leurs déterminations. En adressant ce travail à l’Académie, j'ai eu pour unique but, de fournir quelques renseignements qui pourront être utiles lors de la discussion des nouvelles observations. » Remarques de M. Anaco à l’occasion de cette réclamation 5 M. Anraco répond verbalement à la Note que vient de faire déposer M. Morlet. Le soupçon que chaque observateur pourrait bien voir son arc d’aurore comme chacun voit son arc-en-ciel, a été développé, il y a plus de vingtans, dans les leçons dé physiquedu globe professées à l'École Polytech- nique et à l'Observatoire. Si la chose en valait la peine, on le retrouverait aisément dans les cahiers des élèves, dans les procès-verbaux du Bureau des Longitudes , et même dans des ouvrages imprimés de dix ans, au moins, plus anciens que le traité cité par M. Morlet. Je m'étonnerais, ajoute M. Arago, que M. Morlet insistât, car je lui montrerais , au besoin, des mémoires qui ont plus de cent ans de date, et dans lesquels on donne des preuves péremp- toires que l'aurore boréale d’un lieu peut ne pas être celle d’un autre lieu; je lui prouverais aussi que, long-temps avant lui, on avait senti la nécessité:de rechercher si l’arc lumineux est ou n’est pâs circulaire. Je ne sais de qüelles instructions ron publiées veut parler M. Morlet; ce.dont-on peut l’assurer, c’est que MM. Lottin, Bravais, Martins n'avaient nullement besoin de lire sa brochure pour savoir que la détermination de la forme de l'arc de l'aurore s'effectuerait parfaitement d’après la mesure des abscisses et des ordon- nées. Le peu de fondement des réclamations de M. Morlet ne m’empêchera pas de dire, ajoute M. Arago, queles calculs auxquels il vient de sé livrer pour rechercher d’après d'anciennes observations si l'arc où les arcs d’aurores boréales étaient circulaires, présentent un véritable intérêt. (G18) CORRESPONDANCE. M. ce Mainisrre ne LA Guerre invite l’Académie à lui faire parvenir, le plus tôt qu'il se pourra, la réponse à une question qu'il lui à précédem- ment adressée, la question de savoir quel est le volume d’air nécessaire à un cheval à l'écurie pour qu’il soit placé dans des conditions favorables de santé. La Commission qui avait été chargée de faire des recherches à ce sujet a arrêté son plan de travail et commencé une série d'expériences qui ne pouvait être terminée dans peu de temps; la Commission, cependant, es- père que son rapport ne se fera pas beaucoup attendre. M. ze Mamsrre pes Travaux Pueuics rappelle que, conformément au dé- cret du 25 août 1804, trois membres de l’Académie des Sciences doivent faire partie du jury appelé à prononcer sur le mérite des pièces de concours produites par MM. les élèves des ponts-et-chaussées; il invite en consé- quence l'Académie à désigner les trois commissaires qui devront prendre part au jugement du concours de cette année. L'Académie procède, par voie de scrutin, à cette nomination. MM. Poncelet, Coriolis, Ch. Dupin réunissent la majorité des suffrages. M. Bior présente, au nom de M. Warrmann, un Mémoire sur les étoiles Jilantes observées à Genève dans la nuit du 10 au 11 août 1838. ÉGONOMIE RURALE. — JVouveaux renseignements sur la cire d'arbres et sur les insectes qui la produisent, etc. Extraits des auteurs chinois; par M. Sraniscas Juin, de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. « Plusieurs savants ont été frappés de la blancheur éclatante de la cire d'arbre que j'ai eu l'honneur de présenter à l’Académie dans l’une des der- nières séances, et m'ont pressé de traguire de suite les principaux détails que les livres chinois donnent à ce sujet. » Les extraits suivants n’offrent qu’une faible partie des renseignements que je trouve répandus dans les meilleurs ouvrages d’agriculture chi- noise (1), mais je pense qu'ils suffiront pour le moment. Je m'engage à (1) Nong-tching-thsiouen-chou, Traité complet d'Agriculture en 60 livres; Cheou- chi-thong-khao, Examen général d’Agriculture , en 178 livres ; Kouang-kiun-fang-pou, Grand Recueil de Botanique et d’Agriculture, en 100 livres, etc. ( 619 ) les compléter plus tard si l'on réussit à obtenir de Chine l’insecte à cire et à l’acclimater en France, où il parait que l’on possède plusieurs des arbres sur lesquels il se plait, et qui produisent, sous son influence, cette espèce de cire que les Chinois trouvent infiniment préférable à celle des abeilles. ARBRES À CIRE. » Nota. Les Chinois élèvent les insectes à cire sur trois sortes d’arbres, dont deux sont bien connus en Europe. Ce sont les Niv-rominc ( Rhus suc- cedaneum, suivant M. Adolphe Brongniart), le. Tonc-rsixe (Ligustrum glabrum , suivant A. Rémusat, Votice des manuscrits, tome XI, p. 274, n° 23, cf. Thunberg, Flora japonica , p. 17; Kaempfer, Amœæn. ex. 896 et 777, aux mots Jbutta et Jubeta ), et le CHovi-xix ou Kiw des lieux humides, qui paraît être de la même famille que le Mou-kin, ou Kix arbo- rescent (Æibiscus syriacus. À. Rémusat, loco citato, n° 41, cf. Kaempfer, Amœn. ex. pag. 444, au mot Mokksei et Flora Japonica, pag. 272). Arbre Niv-TrcxiInc. (Extrait de l’ouvrage intitulé : Cheou-chi-thong-khao.) » Cet arbre s'appelle Viu-tching (littéralement véerge-pur ); on le nomme encore Tching-mou (pur-arbre) et La-chou (cire-arbre). Li-chi- ichin (auteur d’un grand Traité de Botanique médicale) dit : Cet arbre brave le froid le plus rigoureux et reste toujours vert, c’est pourquoi on l'a appelé Miu-tching (mot à mot vierge-pur) comme pour le comparer à une vierge ou à une femme qui garde la chasteté. Dans ces derniers temps, on a commencé à y placer les insectes appelés Za-tchong ( cire- insectes), ou insectes qui produisent la cire. Cet arbre s'appelle aussi Tong-tsing (hiver-vert). On lui a donné lemême nom qu’à l'arbre Tong- tsing ( Dion glabrum), qui est d’une e espèce différente, quoique ap- partenant à la même famille. » Tous deux naissent de graines et poussent avec une grande facilité. L'arbre Niu-tching a des feuilles épaisses, molles et allongées. Leur sur- . face est verte, et l'envers est d’une teinte pâle. Elles sont longues de quatre à cinq pouces et sont extrêmement touffues. Dans le cinquième mois (juin), cet arbre donne une grande quantité de petites fleurs bleues et blanches. Dans le neuvième mois (octobre), les fruits sont formés. Ils ressemblent aux petits fruits appelés Mieou-li-tse. Ils sont disposés en C. R. 1840, 17 Semestre, (T. X, N° 45.) 84 ( 620 ) grappes tellement nombreuses que l'arbre en estrempli. Avant d’être mürs, ils sont verts; à leur maturité, ils sont de couleur violette. L’écorce de l'arbre est blanche et onctueuse. Arbre Toxc-Tsinc. » Le Tong-tsing ( Ligustrum glabrum ) s'appelle encore Chouï-tong-tsing (eau-hiver-vert), c’est-à-dire le Tong-tsing qui croît dans les lieux humides. Quelques auteurs l’appellent le Tong-tsing à petites feuilles. Cet arbre ressemble au Keou-kou-tseu ( Ilex aquifolium, cf. Kaempfer, 4moen. ex. 781), mais il est plus touffu. Son tronc devient tellement gros qu’il faut quelquefois deux personnes pour l'embrasser. Il s’élève jusqu’à environ ro pieds. Les fibres de son bois sont blanches et déliées. Il est dur, lourd et susceptible d’un beau poli. Ses feuilles ressemblent à celles de l’arbre Lou-tseu (Crataegus bibas, Loureiro, Flor. coch., p. 391), mais elles sont plus petites. Elles ressemblent encore à celles de l'arbre 7chun (frène), mais elles sont aussi plus petites. Elles sont minces, étroites, arrondies à leur extrémité, brillantes, et propres à teindre en rouge. On cuit dans l’eau les jeunes pousses de cet arbre, on les fait tremper ensuite pour en- lever leur amertume, on les lave avec soin et on les assaisonne pour les manger. » Cet arbre fleurit dans le cinquième mois (juin), ses fleurs sont blan- ches, et ses graines ont la grosseur des T'eou (dolichos). Leur couleur est rouge. On peut déposer sur cet arbre ( Taog-tsing, Ligustrum glabrum), aussi bien que sur l’arbre Niu-tching, les insectes qui produisent de la cire. Arbre CHoui-Kin. » Les feuilles de l'arbre Chouï-kin ressemblent à celles du Niu-tching , mais leurs côtés sont dentés en scie; elles naissent cinq par cinq. Cet arbre ne donne pas de fleurs. C’est certainement l'arbre que Zi-chi-tchin appelle Niu-la-chou ou l'arbre femelle qui produit de la cire. » Dans lé pays de Chou (qui. dépend de la province du Ssé-Tchouen), il y a un autre arbre sur lequel on place les insectes à cire, et qu’on appelle Tcha-la. Ses feuilles ressemblent à celles de la plante Kio (Chry- santhemum indicum ). I croit encore plus rapidement que cette plante. Dès que l'arbre 7cha-la (littéralement appliquer-cire) a un an, on peut y placer les insectes à cire. Au bout de:trois ou quatre ans, son tronc est ( 62r ) gros comme une tasse à mettre du vin, mais bientôt il dépérit, et l’on ne peut ainsi en obtenir de la cire que pendant fort peu de temps. Cet arbre est d’une espèce différente du Chouï-kin. Il pousse rapidement même lors- qu'on y applique des insectes à cire; mais il a de la peine à devenir un gros arbre. Dans le pays de Chou , on élève peu d'insectes à cire sur l'arbre Niu-tching (Rhus succedaneum). Le plus grand nombre vit sur l'arbre ap- pelé Tcha-la. C’est pourquoi l’on doit préférer l'espèce d’arbre du pays de Chou (c’est-à-dire l'arbre Tcha-la). Culture de l'arbre Niu-tching. (Extrait de l'ouvrage intitulé : Pien-min-T'hou.) » On sème les graines dans le dernier mois de l’année. Les premiers jets paraissent au printemps. L'année suivante on le transplante dans le qua- trieme mois (avril). Lorsqu'il a atteint la hauteur d'environ sept pieds, on peut y appliquer les insectes à cire { La-tchong). On plante les arbres Niutching à peu près de la même manière que les müriers. On les dispose en lignes longitudinales et transversales, en laissant entre eux la distance d'environ un tchang (dix pieds). Alors l'arbre grandit et acquiert de la force. Il faut entourer les racines d’excellent fumier, et labourer tout au- tour de l'arbre une fois par an. S'il y pousse des herbes, il faut les ôter avec le sarcloir ou la bèche. Par ce moyen les branches deviendront vi- goureuses et l’on récoltera une grande quantité de cire. CIRE D’ARBRRE. (Extrait de l’ouvrage intitulé : Nong-tching-tsiouen-chou.) » Avant les dynasties des Thang et des Song (du VII° au XHI° siècle de notre ère), la cire blanche dont l’on se servait pour faire des bougies, était produite par les abeilles. La cire blanche produite par les insectes appelés La-ichong où insectes à cire, n’a commencé à être connue que depuis la dynastie des Fouen ou empereurs mongols, c'est-à-dire au milieu du XIIT° siècle. Maintenant, elle est devenue d’un usage général. On en ré- colte dans les provinces du Ssé tchouen, du Hou-Kouang, du Fun-nan et du Fo-kien, ainsi que dans les districts situés au sud-est des monts Mei- ling , ete. Mais la cire d’arbre du Ssé-tchouen et du Fun-nan est la plus es- timée. 84. ( 622 ) à ( Même ouvrage. ) Siu-kouang-ki (auteur de l'ouvrage précédent) ajoute: L'arbre Viu- tching donne de la cire blanche. C’est un fait qui ne se trouve consigné dans aucun ouvrage historique antérieur à la dynastie actuelle (il vivait sous les Ming, au commencement du XVII‘ siècle). Maintenant cette cire abonde dans les provinces de l’est et du sud de la Chine. Précédemment, J'avais conçu des doutes à ce sujet. Je ne pouvais croire que cette cire n’eût pas été connue des anciens, et je supposais que leur silence tenait unique- ment à ce qu’ils n’avaient pas eu le temps de faire une excursion lointaine pour le vérifier par eux-mêmes. Mais j'ai vu des habitants de l’arrondisse- ment de Wou-tcheou qui m'ont appris que c'était seulement depuis vingt ans qu'il élevaient des insectes à cire. Dans l’arrondissement de Ou-hing , les cultivateurs me racontèrent que cet usage ne datait que d’une dixaine d'années. Dans mon pays même on ne le connaissait pas non plus avant les cinq années qui viennent de s’écouler. Dans l’année Keng-siu (en 1610), J'ai commencé à planter une centaine de pieds de Miu-tching, et j'ai obtenu de la cire en suivant la méthode usitée aujourd’hui. Dans le village que j'habite, on voit aussi beaucoup d'insectes à cire (La-tchong) qui naissent d'eux-mêmes. La moitié des insectes qu'on place ici sur les arbres est prise dans l’arrondissement de Ou-hing, l'autre moitié se compose d'insectes indigènes. Les gens du pays assurent que ces derniers sont préférables. Il résulte de ce qui précède que ce produit était inconnu des anciens. J'aurais eu le droit de rejeter un fait aussi extraordinaire si je ne l'avais pas vérifié de mes propres yeux. Récolte et épuration de la cire d'arbre. (Extrait de l’ouvrage intitulé : Song-chi-tsa-pou.) » L'arbre Tong-tsing peut venir de graine. Dès qu'il est dans toute sa force, il convient d’y placer dans le cinquième mois, les insectes à cire qui y trouvent leur nourriture. Dans le septième mois (août), on récolte la cire. Il ne faut pas la recueillir entièrement. Si l’on en laisse une cer- taine quantité, l’année suivante, dans le quatrième mois, on en verra sor- tir de nouveaux insectes à cire. » Lorsqu'on a recueilii la cire, on'la fait d’abord sécher au soleil. Puis on couvre avec une toile l'ouverture d'un vase de terre, et l’on dépose la cire sur cette toile. Ensuite on place ce vase dans un chaudron de métal rempli d’eau bouillante. Bientôt la cire se fond ettombe dans le vase ( 623 ) de terre. Elle se condense, se durcit et offre une parfaite blancheur. Dès ce moment, elle est propre à faire des bougies. Quant aux parties les plus grossières, on les met dans un sac de soie que l’on jette dans l'huile bouil- lante. La cire pure se fond entièrement et se combine avec l'huile. On peut l’employer immédiatement à fabriquer des bougies. » Lorsqu'on a élevé pendant trois ans sur un arbre des insectes à cire, il convient de le laisser reposer pendant trois ans. » L'arbre Chouï-tong-tsing (le Tong-tsing des lieux humides) qui a de petites feuilles, est très avantageux pour l'élève des insectes à cire. (Méme ouvrage.) » Dans les pays de Pa et de Chou (qui dépendent de la province du Ssé- tchouen), on ne sème les graines de cet arbre (Tong-{sing) qu'après les avoir fait tremper dans l’eau de riz pendant une dixaine de jours, et en avoir Ôté la capsule (le péricarpe). Après une première éducation, on coupe l'arbre près du collet, et l’on y applique de nouveau les insectes lorsqu'il a poussé des jets vigoureux. Lorsqu'un arbre a nourri ces insectes pendant une année, on le laisse reposer l’année suivante. Pour recueillir la cire, il est nécessaire de couper toutes les branches de l'arbre. On n'y doit laisser aucuns vieux rameaux, C'est-à-dire aucun des rameaux qui ont nourri des insectes à cire. (Extrait de l'ouvrage intitulé Pen-tsao-loui-pien.) » La cire blanche d'insectes ne ressemble point à la cire blanche des abeilles. Elle est produite par de petits insectes qui se nourrissent du suc de l'arbre Tong-tsing (Ligustrum glabrum), et long-temps après le conver- tissent en une sorte de graisse blanche qui se répand et s’agglutine sur les branches de l'arbre. Il y a des personnes qui s’imaginent faussement que cette matière est une déjection de linsecte. » Quand l'automne est venu, on l’enlève en râclant , on la fait bouillir dans l’eau et on la passe dans un filtre d’étoffe. » Ensuite on la met dans l’eau froide où elle se fige et forme une masse solide. Si on la brise, elle présente des veines brillantes et diaphanes comme la pierre blanche appelée chi-kao (stéatite). Si on la mêle à une certaine quantité d'huile, elle fournit des bougies qui sont bien supérieures à celles de cire d’abeilles. » Observation. Suivant Siu-kouang-ki, les bougies faites avec la cire pure d'insectes à cire sont dix fois plus avantageuses que les bougies ordinaires. ( 624 ) » Si l’on y mêle un centième d'huile, elles ne coulent pas. C’est pour- quoi cette espèce de bougie est devenue d’un usagé général. Les arbres à cire se cultivent en grand nombre sans nuire aucunement à l’agriculture. INSECTES A CIRE. É (Extrait du Pen-1sa0-kang-mou. ) » Les insectes à cire sont d’abord gros comme des lentes. Après l’é- poque appelée mang-tchong (après le 5 juin), ils grimpent aux branches . de l'arbre, se nourrissent de son suc et laissent échapper une sorte de salive. Cette liqueur s attache aux branches, et se change en une graisse blanche qui se condense et forme la cire d’arbre. Elle a l'apparence du givre. Après l’époque appelée tchou-chou (après le 23 août), on l’enlève en râclant et on l'appelle alors la-tcha , c'est-à-dire sédiment de cire. » Après l'époque appelée pe-lou (après le 7 septembre), cette cire se trouve agglutinée si fortement à l'arbre qu'il serait fort difficile de l'enlever. On fait fondre cette matière, et on la purifie en la passant dans une sorte de filtre en étoffe. Quelques personnes la liquéfient à la vapeur et la font découler dans un vase. Lorsqu'elle est figée et réunie en masse, elle forme ce qu'on appelle la cire d'arbre. » Quand les insectes sont petits (c’est-à-dire viennent de naître) ils sont de couleur blanche. Lorsqu'ils ont produit de la cire et qu'ils ont atteint leur vieillesse, leur couleur est rouge et noire. Ils se rapprochent entre eux et s’attachent par paquets aux branches des arbres. Dans le commencement ils sont gros comme des grains de millet et de riz; dès que le printemps est venu, ils croissent peu à peu et deviennent gros comme des œufs de poule (1). Ils sont de couleur violette et rouge. Ils se tiennent par grappes et enveloppent les branches; on dirait que ce sont les fruits de l’arbre. » Lorsque cet insecte est sur le point de pondre, il se forme une coque (littéralement wne maison) qui ressemble aux loges des mantes qu'on voit sur les müriers. Cette coque s'appelle communément La-tchong (cire- graine), ou La-tseu (cire-fils). L'intérieur est rempli d'œufs blancs qui res- semblent à de petites lentes. On les trouve réunis par paquets qui en ren- ferment plusieurs centaines. À l’époque appelée li-hia (le 6 de mai), on recueille ces œufs, on les enveloppe dans des feuilles de gingembre, et on les suspend à différentes distances aux branches de l'arbre à cire. (1) Peut-être l’éexivain chinois a-t-il mal observé. Ce qu’il a pris pour l’insecte grossi n’est sans doute que la boule de cire agglomérée autour de lui. (Note du Traducteur.) ( 628 ) » Apres l’époque appelée mang-tchong (apres le 5 de juin), les œufs éclosent et les enveloppes s'ouvrent. Les insectes à cire sortent en rampant et se cachent d’abord sous les feuilles; ensuite ils grimpent aux branches, s’y installent et travaillent à la cire. Il faut nettoyer avec soin la terre qui se trouve au-dessous de Parbre, et empêcher que les fourmis ne mangent les œufs des insectes à cire. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Machine hydraulique à colonne oscillante. M. A. ne Cauiny présente quelques considérations sur la näture des services que l’on peut attendre de l’appareil hydraulique qu'il désigne sous le nom de machine oscillante à double effet. «On se méprendrait complétement, dit-il, sur les avantages que peut présenter cette machine si l’on voulait la considérer comme un bélier hy- draulique. Quoiqu’elle puisse lui être par fois substituée pour élever l’eau dans les cas ordinaires (ce qui n’a lieu que lorsque le rapport des courses des oscillations aux diamètres des conduites ne dépasse pas certaines li- mites), sa principale utilité se montre surtout dans les cas où étant donné un long tuyau de conduite, on veut élever l’eau le long du chemin sans interrompre le service de cette conduite. » Au reste elle n’élèverait pas une goutte d’eau au-dessus du niveau de la source motrice qu’elle ne serait pas encore sans but. En effet, dans son genre de mouvement, sans retour vers la source, sans repos bien sen- sible à aucun moment et en aucun point des tuyaux de la conduite, les coefficients des résistances passives sont beaucoup moindres que si, dans les mêmes tuyaux de conduite, l’eau était amenée du niveau de la source au niveau inférieur par un mouvement continu. » MÉTÉOROLOGIE. — Deuxième-comète de 1840; éléments rectifiés de, l’or- bite parabolique de cette comète par M. V. Mauvais. Passage au périhélie. ....... . 1840 mars.... 12,91955 Distance périhélie................ CEE STE 21Q0 Longitude du périhélie......... Aivosec + 80°22° 9'4 Longitude du nœud ascendant….......... 236.48.21,8 Inclinaison............ « 59.13.34,0 Mouvement héliocentrique rétrograde. ( 626 ) Excès des positions calculées par ces éléments sur les positions observées de la comète. DATES ERREUR ERREUR DES OBSERVATIONS. | EN LONGITUDE. | EN LATITUDE. À mms 1'° observation de Berlin....| 25 janvier:84o 1" observation de Paris..,..| :8 février. ... 9 février... 10 février. ... 11 février. ... 18 février. ..… 21 février. ... 23 février. ... 24 février. ... 25 février. ... ss = CS 4 os ss à © os » » 26 février. ... 27 février. ... 28 février. ..…. 29 février. ... CI + », sv » Oub © L'euro D > ŒUR CrN = 2 0 O1 © HII +HIDII I DO QVe1 m OO © O FAR & Or DA © SRE RER LEE S + ss + © GO Our MO Qw DO MO OUsI OI CR HHRHHI EI] w » Ces éléments ont été calculés d’abord par la méthode d’Olbers, et rectifiés ensuite par la méthode d’approximation de Laplace. » Plusieurs des étoiles comparées à la comète ne se trouvent que dans le Catalogue de Piazzi, et par conséquent les positions de la comète peu- vent être affectées de l’erreur provenant du mouvement propre de l’étoile en 40 ans. Il est probable que plusieurs des erreurs indiquées plus haut diminueront lorsque les étoiles auront pu être exactement déterminées aux instruments méridiens. » | M. Bensamn Varz adresse les éléments de la même comète, calculés d’après les observations de Marseille. ( 627 ) CHIRURGIE. — Sur la rétraction active des ligaments comme cause de difformités articulaires, et sur la section sous-cutanée des ligaments rétractés pour remédier à ces difformités. M. Guérin annonce l’envoi prochain d’un travail sur ce sujet, et en adresse à l’avance les conclusions qui conçues dans les termes suivants : » 1°. Les ligaments peuvent, comme les muscles, être atteints de rétrac- tion! active : cette rétraction, comme celle des muscles, tient à une affec- tion des nerfs qui les desservent; et le raccourcissement qu'ils présentent provient, comme celui des muscles rétractés, de deux sources : d’un retrait immédiat, espèce de contracture spontanée, et d’un arrêt de développe- ment consécutif, résultant d’une inégalité de croissance entre les ligaments rétractés et les portions du squelette auxquelles ils s’insèrent. » 2°. Les ligaments rétractés peuvent constituer à eux seuls des causes primitives de difformités permanentes : la déviation essentielle des genoux en dedans, produite par la rétraction des ligaments latéraux externes, et la portion correspondante du fascia lata en offre un bel exemple, ou bien ils ne sont que des agents auxiliaires de production des difformités, comme dans certains pieds-bots compliqués. Dans l’un et l’autre cas, les caractères spécifiques de la déformation sont représentatifs de l’action isolée ou auxiliaire de ce nouvel élément. » 3°. Il existe un état particulier des ligaments et des capsules articu- laires, correspondant à la paralysie des muscles. Cet état, caractérisé par un relâchement considérable des éléments fibreux de l'articulation, et le produit de l'affection des nerfs qui s’y distribuent; et les circonstances où ce relächement se rencontre, sont précisément celles où l’affection ner- veuse a produit la paralysie des muscles environnants. » 4°. La section sous-cutanée des ligaments rétractés doit intervenir dans le traitement des difformités qu’ils réalisent ou concourent à réaliser, au même titre que la section des muscles rétractés: et cette opération peut et doit être pratiquée par les méthodes et les procédés établis pour Ja section des tendons et des muscles. » J'ai pratiqué déjà un grand nombre de fois publiquement cette opéra- tion avec un plein succes, à l'Hôpital des Enfants, notamment la section des ligaments latéraux externes du genou, pour remédier à la déviation essentielle de cette articulation, et la section des ligaments péronéo-tar- siens antérieur, moyen et postérieur, du lisament deltoïde de la malléole interne ; des ligaments supérieur et latéral astragalo-scaphoïdiens, et du C. R. 1840, 1° Semestre. (T. X, N°45.) ; 85 ( 6:8 ) ligament latéral scapho-cunéiforme, pour remédier à des pieds-bots com- pliqués, que la ténotomie n'avait pu résoudre complétement. » M. »e Frevoner communique l'extrait d’une lettre qui lui a été adressée de Cracovie, en date du 21 mars, par M. Gaimard , et dans laquelle ce voya- geur lui annonce l'envoi prochain d’une relation de son voyage à travers la Finlande, la Russie, la Lithuanie et la Pologne. M. Séeurer présente , au nom de M. 4. Masson, plusieurs vues d'Italie obtenues par les procédés photographiques, et la reproduction, par les mêmes moyens, d’un tableau peint à l'huile (une madone de Raphael). « M. Séguier fait remarquer que toutes ces épreuves sont obtenues sur plaques préparées par un simple dérochage à l’eau acidulée mêlée detri- poli, sans poli à l'huile et sans chauffage. Il ajoute que l'exposition des pla- ques dans la chambre noire n’a jamais été prolongée au-delà de dix mi- nutes ; et que quelquefois quatre minutes ont suffi. » M. Junker adresse une série considérable des minéraux du Huelgoat. La collection formée par l’Académie ne devant comprendre , en objets d'histoire naturelle, que ceux qui peuvent servir à des expériences, une 7] ? partie des minéraux envoyés par M. Junker sera offerte en son nom au Muséum. Une Commission , composée de MM. Alex. Brongniart, Arago et Berthier, présidera à cette répartition. ? M. Dusoys »e La Vicerie adresse une Note sur la hauteur du zéro de l’é- chelle du pont de la Tournelle au-dessus du niveau de la mer. L'auteur fait remarquer que les résultats de différents nivellements ne donnent pas tout-à-fait le même chiffre pour cette hauteur, et qu’il n’y aurait qu’une nouvelle mesure directe qui püt faire cesser sur ce sujet toute incertitude, M. Sauvaces prie l’Académie de vouloir bien charger une Commission de faire un rapport sur l'appareil au moyen duquel ont été réduites les figures en ronde-bosse, présentées par M. Séguier dans la précédente séance. (Commission nommée pour la machine à réduire de M. Duteil.) Académie accepte le dépôt de deux paquets cachetés, présentés l’un par M: Aimé, l'autre par M. Denrer. A quatre heures un quart l’Académie se forme en Comité secret. : La séance est levée à cinq heures. A: ( 629 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE, L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences; 1% semestre 1840, n° 14, in-4°. Annales de Chimie et de Physique; par MM. Gay-Lussac et Araco; nov. 1850, in-8°. Annales de la Société entomologique de France; tome 8, 4° trimestre de 1839, in-8°. Du travail des Enfants qu'emploient les ateliers, les usines et les ma- nufactures; par M. le baron Cn. Dupin; in-8°. Annales maritimes et coloniales; mars 1840, in-8e. Bulletin de la Société Géologique de France ; tome 11, feuilles -—9 in-8°. Tables nouvelles pour abréger divers Calculs relatifs aux projets de Routes, particulièrement les Calculs des Terrasses et des Places, parcel- laires; par M. L. Laranne; 1838, in-8°. Observations géognostiques et physiques sur les Volcans du plateau de Quito; par M. Arex. ne Huwsozpr, traduit de l'allemand par le même; in-8°. Note sur les Terrains d'une partie de la vallée du Donetz; par le même; in-8°. Essai philosophique sur la Technologie; par le même; in-8?. Note sur le Cylindre employé à la compression des empierrements en Prusse; par le même; in-8°. Appel à la raison en faveur de l'Orthographe; in-8°. Précis analytique des Travaux de l’Académie royale des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen, pendant l'année 1839; in-8°. Annuaire statistique et administratif du département de LV Aube ; 1840 ; in-12. Mémorial encyclopédique et progressif des Connaissances nes ; - mars 1640, re de ti Hi a Journal de Pharmacie et des Sciences accessoires; avril 1840, in-8°. Revue progressive d'Agriculture, de Jardinage, etc. ; avril 1840, in-8°. Le Technologiste; mars et avril 1840; in-8°. OEuvres complètes de M. H. Aser, mathématicien, avec des notes et dé- veloppements rédigés par ordre du Roi, par M. Horwsor ; 2 vol. in-4°, Christiania. 2 (63 ) Mémoires sur les Étoiles filantes; par M. Wanrmanx ; Bruxelles ; in-8°. Dissertation sur la propagation du Son dans les corps solides élastiques; par M. CELLERIER ; Genève; in-8°. Note sur la diffraction de la Lumière ; par le même ; in-8°. Nouveaux Mémoires de l Académie royale des Sciences et Belles-Lettres de Bruxelles; tome 12, in-4°. Correspondance physique et mathématique, publiée par M. Quereuer; 3e série, tome 3°, 2° Liv. in-8°. Académie royale de Bruxelles; Bulletins des séances des 7, 15 et 19 dé- cembre 1839, et 11 janvier 1840, in-8°. Annuaire de l'Observatoire de Bruxelles; in-18. Annuaire del Académie royale des Sciences et Belles-Lettres de Bruxelles; 6° année in-8°. Odontography.... Odonrtographie ou traité de l' Anatomie comparée des Dents, de leur rapport physiologique , de leur mode de développement dans les animaux vertébrés; par M. Owen; Londres, 1840; in-8°; avec un atlas de 50 planches; in-8°. The Quarterly Review; n° 130, mars 1840 , in-8°. The Athenœum , journal; part. 147, in-4°. The London.... — Magasin philosophique et Journal des Sciences de Londres et d'Édimbourg ; avril 1840, in-8°. Beschrijving.... Description du procédé de préparation de la Soupe pour les indigents d'Utrecht; par M. Bercsma; Utrecht, 18/0, in-8. Memorie della... Mémoires de l Académie royale des Sciences de Turin; 2‘ série, tome 1°, 1 vol. in-4°, Turin. Fisica. .. Physique des Corps pondérables, ou traité de la constitution des Corps; par M. À. Avo@aDro; Turin, 1838, in-8°. Gazette médicale de Paris; n° 15. Gazette des Hôpitaux ; n° 42—44. L’Esculape; n°® 20 et 21. L'Expérience ; n° 145. Gazette des Médecins praticiens ; n° 27—29. Errata. (Séance du 6 avril 1840.) Page 573, note 2°, ligne 1'*,le 17 mars, lisez le 16 mars. — Même note, ligne 2, au lieu de présenté à la séance suivante, lisez présenté à la séance de ce jour. Page 584, ligne 24, au lieu de M. Macwe, lisez M. Maine. ————— LD) SCS— COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 20 AVRIL 1840. PRÉSIDENCE DE M. POISSON. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L’ACADÉMIE. CHIMIE APPLIQUÉE. — Recherches chimiques sur la Teinture; par M. Cuevreur. (Extrait par l’auteur. ) SEPTIÈME MÉMOIRE. — Sur la composition immédiate de la laine. — Sur la théorie de son désuiniage et sur quelques propriétés dérivées de sa composition immédiate qui peuvent avoir de l’influence dans les travaux industriels dont elle est l'objet. « La laine, base d’un grand nombre d'industries, n’a été que bien peu étudiée encore sous le rapport de celles de ses propriétés qui peuvent avoir de l'influence sur la réussite des opérations de teinture qu’on lui fait subir. Faute de cette étudeon n’a pu prévoir les inconvénients auxquels donnerait lieu la présence de certains corps qui s’y méleraient accidentelle- ment ou qu’on y ajouterait à dessein. Faute de cette étude on n'a pu se rendre un compte exact, et encore moins reconnaître la cause des inéga- lités qui apparaissent dans la couleur de la laine soit filée, soit tissée, que le teinturier a voulu teindre uniment. D’après cet état de choses et le plan de recherches tracé dans mon premier Mémoire (voyez page 383, tome XV, des Nouveaux Mémoires de l'Académie des Sciences), j'ai dû donner une C. R. 1840, 17 Semestre. (T. X, N°16.) 86 ( 632 ) attention toute particulière à un examen détaillé de la laine; car sans doute elle a une composition immédiate plus complexe qu'aucune autre étoffe, et conséquemment il devient nécessaire de déterminer l'influence que peuvent avoir dans un cas donné ses principes immédiats, qui, d’après un travail que j'ai eu l'honneur de lire à l’Académie en 1828 sont au nombre de trois au moins dans la laine désuintée à l’eau distillée aussi bien que possible, savoir : » 1°, Une substance grasse solide à la température ordinaire et parfai- tement liquide à 60°; » 2°. Une substance grasse liquide à 15°; » 3°. Une substance filamenteuse qui constitue essentiellement la laine proprement dite. » J'ai dit que la laine renferme au moins trois principes immédiats, parce que suivant mes observations la substance filamenteuse dégage du soufre ou de l'acide hydro-sulfurique , Sans BÉRSEC ses propriétés caracté- ristiques et essentielles , et que dès-lors il m’a paru probable que le soufre entrait comme élément dans la composition d’un corps parfaitement dis- tinct de la substance filamenteuse proprement dite. La démonstration de cette opinion est un des principaux objets de ce Mémoire, ainsi que les conséquences qui s’en déduisent, soit pour la Chimie industrielle, soit pour la Physiologie. Mais avant de traiter ce sujet, il convient d’exposer quelques-unes des propriétés chimiques de la laine dans l’état où elle est employée. Crap. 1%. — De quelques propriétés de la laine désuintée. » 1000 parties de laine bien désuintée etsoumise aux procédés mécaniques de division et de ventilation, donnent de 5 à 3 de cendres généralement formées de phosphates de chaux et de magnésie, de sulfate de chaux , de chaux, de peroxide de fer, de silice et quelquefois de peroxide de man- ganèse. » La laine, passée à lacide ne ne laisse que de 0,002 à 0,001 de cendre. » La laine, exposée deux heures à 150°, prend une couleur jaune qui acquiert plus d'intensité, si la température est portée à F70°. » La laine chauffée à sec pendant 2 heures à 100°, ne dégage ni ammo- niaque , ni émanation sulfureuse ; à 130°, elle donne de lammoniaque, et de 146 à r50°, une émanation sulfureuse, sans dégagement sensible de gaz insoluble dans l’eau. » L'eau favorise le développement de la vapeur sulfureuse; car il suffit ( 633 ). de faire bouillir de l’eau sur de la laine pour la reconnaître dans la va- peur qui se dégage. L'eau qui tient de l'acide sulfurique et surtout de l’alun, agit moins que l’eau distillée. » D’après cette tendance de la laine à abandonner du soufre, il n’est point étonnant qu’elle noircisse surtout à chaud par le contact de plusieurs corps métalliques, tels que les acétätes de plomb, le protochlorure d’é- tain, etc. » C’est ici que se placent des observations singulières relativement à l’in- fluence d’un contact prolongé pendant quatre ans, de certains corps sur la laine. » (a). 1 partie de laine plongée dans 40 p. d’eau tenant 0,4 de sous-carbo- nate de soude hydraté en solution, et 0,4 d’étain en feuille disséminé entre ses filaments, donne lieu à une émission d’acide hydro-sulfurique et d’am- moniaque , et aune formation de protosulfure d’étain; la laine est profon- dément altérée dans sa ténacité, et il s’est formé aux dépens de ses éléments une quantité trésnotable d'un acide volatilodorant, dont je parlerai plus bas. » (b). r partie de laine dans les mêmes circonstances que la précédente (a), sauf que du plomb remplace l’étain, est plus colorée, mais peu altérée dans sa ténacité, aussi produit-elle moins d’acide volatil odorant. » (c). 1 partie de laine dans les mêmes circonstances que la précédente (b), sauf que du protoxide de plomb jaune remplace le plomb, est beaucoup plus colorée, et sensiblement plus altérée. » On voit donc, 1° que le contact de l’étain avec la laine dans une eau tres légèrement alcalisée, détermine une altération bien plus forte que ne le fait le plomb métallique ; » 2°. Que le contact du protoxide de plomb avec l’eau alcalisée déter- mine une altération plus forte que le contact du plomb métallique avec l’eau alcalisée. » J'ajoute que si l’on conserve 1 partie de laine dans 40 p. d’eau avec 0,4 de protoxide de plomb sans alcali, la laine se colore , sinon plus fortement qu'avec le protoxide de plomb et l'eau alcalisée, du moins plus uniment ; mais , fait remarquable, c’est que la ténacité de la laine est à peine altérée, tandis que s’il n’y avait pas eu de protoxide de plomb avec l’eau distillée, la laine aurait perdu beaucoup de sa ténacité. » Un fait remarquable encore, c’est que la laine abandonnée quatre ans à elle-même dans l’eau distillée, n’a rien présenté au bout de ce temps qui indiquât une séparation de son soufre, si ce n’est une très légère odeur alliacée; mais le papier de plomb plongé dans l'atmosphère du flacon qui 86. ( 634 } exhalait cette odeur y conservait sa blancheur. Quoi qu’il en soit, la laine avait perdu de sa ténacité, moins cependant que la portion qui avait été en contact avec l’étain et le sous-carbonate de soude, et il s'était produit de l’acide carbonique et de l’'ammoniaque. » L'action du protoxide de plomb pour conserver la laine est tout-à-fait analogue à celle que j'ai reconnue dans la magnésie pour préserver la graisse de porc de la rancidité. » Enfin, l'action altérante de l’étain dans l’eau alcalisée est un fait à ex- pliquer. » En traitant la laine par l'acide nitrique, et en prenant toutes les pré- cautions possibles pour déterminer exactement, au moyen du chlorure de barium, la quantité d’acide sulfurique produite par le soufre de la laine, j'ai trouvé que 100 parties de cette substance, dans l’état où elle est em- ployée, contiennent 1,78 de soufre. CrapiTRe IT. — De la malitre grasse de la laine et théorie du désuintage de la laine dite en suint. » Exposons maintenant le résumé des expériences que j'ai faites pour arriver à l’explication du désuintage de la laine. Cette opération pratiquée en grand consiste essentiellement à traiter à une température de 6o à 75° en général, la laine en suint, et même toutes les variétés de laine du commerce , par une eau rendue alcaline au moyen de l'urine ammoniacale ou du sous-carbonate de soude ou du savon, à laquelle on ajoute souvent un lait argilo-calcaire. Eafin, après 10 ou 15 minutes au plus, la laine est lavée vivement dans des paniers ou des vaisseaux de cuivre percés de trous, plongés dans un cours d’eau. » J'ai traité par l’eau distillée froide un kilogramme de laine de mérinos en suint, jusqu’à ce qu'il ne cédât plus rien à ce liquide. L'eau du pre- mier lavage s’est colorée, parce qu’elle a dissous le suint proprement dit, et elle était trouble parce qu’elle avait entrainé la plus grande partie de la matière terreuse que la laine en suint contient toujours. » L'examen du suint, ainsi que l’examen comparatif de l'acide volatil signalé plus haut avec un acide volatil produit dans la putréfaction des ma- tières azotées , seront l’objet d’un Mémoire spécial, le neuvième de la troi- sième série de mes recherches. Tout le moride sait que Vauquelin a con- sidéré le suint comme un savon de potasse. » La laine soumise au lavage à l’eau distillée, jusqu’à ce que celle-ci ne Jui enlevât plus rien à froid, avait une couleur d'un gris-roux; elle ne se (635 ) mouillait pas facilement. Au toucher elle était évidemment grasse; la pres= sait-on entre deux papiers doubles de Suède avec un fer chaud, elle les tachait fortement, et les taches ne disparaissaient pas à l'air, parce qu’elles étaient produites par une matière grasse non évaporable. » La matière grasse que j'ai isolée de la laine au moyen de l'alcool bouillant, se compose de deux principes immédiats correspondants par la différence de leur fluidité à la stéarine et à l’oléine. C’est pour cela que je les désigne par les noms de stéarérine (suif de la laine) et de élaïérine (huile de la laine); mais elles différent absolument de la stéarine et de l’'o- léine par plusieurs de leurs propriétés, etnotamment par celle de ne Apou voir être HE au moyen des alcalis. » La stéarérine n’est parfaitement liquide qu’à 6o°, tandis que l'élaïérine l’est encore à 15°. » Toutes les deux sont neutres aux réactifs colorés. » 1000 parties d’alcool (densité 0,805) ont dissous à 15°, 1 partie seu- lement de stéarérine et 7 parties d’élaïérine. C’est sur cette différence de solubilité qu'est surtout fondé le procédé au moyen duquel on sépare ces deux principes l’un de l'autre. » 1 partie de stéarérine et 100 parties d’eau, chauffées ensemble, ne font point émulsion, même après le refroidissement, comme le font 1 partie d’élaïérine et 100 parties d’eau. » 1 partie de stéarérine et 2 parties de potasse hydratée dissoutes dans l’eau, chauffées de 97° à 99° pendant 60 heures, font émulsion, mais ne se saponifient pas. » En distillant la stéarérine et l’élaïérine avec delhydrate de potasse, on n'obtient ni ammoniaque ni sulfure. Elles paraissent donc dépourvues d’a- zote et desoufre, et n’être formées que de carbone, d'hydrogène, et proba- blement d’oxigène, unis en des proportions que je ferai connaître plus tard. » Si nous recherchons la proportion de la matière grasse dans la laine lavée à l’eau distillée et séchée à 100°, croira-t-on qu’elle s'élève à 20,8 par- ties pour 100, et que la laine en retient encore! C’est cependant le résultat de l'expérience sur deux échantillons de laine de mérinos ; lun provenait d’agneaux et l’autre d'une brebis. Je suis loin d’affirmer que les laines des diverses races doivent contenir la même proportion de matière grasse, par la raison que mes expériences ne portent encore que sur la laine de. mérinos. » Quant à la laine qui a été soumise aux opérations du désuintage et du lavage exécutées en grand, on trouve que l'alcool en sépare à peine 0,03 ( 636 ) de matière grasse, d’où il suit qu’elle en perd environ 17 parties pour 100 dans le traitement qu’on lui fait subir avant de la filer et de la teindre. » La théorie de ces opérations n’ayant jamais été donnée exactement, je vais l’exposer comme je la conçois, en m’appuyant des observations précédentes et des expériences que j'ai faites pour contrôler les consé- quences que j'en ai tirées. » Si l’on ne traitait la laine que par de l’eau pure et froide, comme je ai fait, on en sépareraît le suint soluble; quant à la matière grasse, elle resterait fixée à la laine, et retiendrait les parties terreuses les plus divisées du sable que les toisons contiennent toujours : ces parties terreuses étant plus ou moins colorées, masqueraient la blancheur qui est t propre à la laine parfaitement désuintée et lavée. » Que fait-on en grand? On charge l’eau d’une chaudière de suint s0- luble, qui rend l'eau alcaline et comme savorineuse, quoiqu’on ne puisse pas assimiler absolument cette matière à un savon; on augmente l’alcali- nité de l’eau avec de l'urine ammoniacale ou du sous-carbonate de soude ou du savon ; ensuite on augmente l'énergie de l’eau alcaline en en por- tant la température de 60 à 75° en général. Dès-lors Ja matière grasse de la laine forme avec l'eau alcaline chaude, non une dissolution, puisqu'il ne peut y avoir de saponification, mais une émulsion. Et cette émulsion se sépare de la laine, parce qu’elle est persistante et qu’on en accroît encore la stabilité, en ajoutant au bain de désuintage une certaine quantité de lait terreux au sein duquel la matière grasse émulsive se disperse. Enfin, au moyen de l'agitation vive que subit la laine dans les mannes, paniers, caisses où l’eau se renouvelle continuellement, on sépare tous les corps étrangers qui peuvent être enlevés par une action mécanique, et la matière soluble du liquide de la chaudière qui la mouillait. » Veut-on apprécier l'influence dans le désuintage de l’alcalinité de l’eau, de sa température, et enfin se convaincre de la nécessité de séparer la plus grande partie de la matière grasse de la laine afin de l'obtenir dans son plus grand état de blancheur possible:-qu'on prenne en considération les ob- servations suivantes : F » 1. L'eau de sous-carbonate de soude à froid forme une émulsion avec la laine lavée à l’eau distillée, tandis que l’eau pure n’en forme pas. Le premier liquide séparé de la laine, laisse déposer une matière terreuse qui cède à l'alcool beaucoup de stéarérine et d'élaïérine, et le liquide trouble séparé du dépôt évaporé à sec en cède encore au même dissolvant. » 2. L'eau qu'on fait digérer à 75° sur la laine lavée à l’eau distillée (637 ) froide, devient émulsive, parce qu’une portion de matière grasse, à la vé- rité tres légère, se dissémine dans l’eau. » 3. Si l’on incinere la laine lavée à l’eau distillée froide, on trouve qu'elle contient 46 millièmes de matière terreuse, tandis que si l’on incinère un échan- tillon de cette même laine, maïs après qu'il aura subi l’action de l'alcool et qu'il sera devenu blanc, la cendre s’élèvera à peine à 9 millièmes. Enfin une dernière preuve de l'influence exercée mécaniquement par la matière grasse sur la couleur de la laine, c’est que si lon traite par l’al- cool bouillant dans un petit ballon de verre quelques grammes de laine simplement lavée à l’eau distillée froide, on verra qu’en même temps que l'alcool dissout la matière grasse, la laine blanchit et la matière argilo- ferrugineuse qui en masquait la blancheur se précipite au fond du ballon. » Le tableau suivant présente les proportions respectives de matières que j'ai retirées d’une toison de mérinos. Leurs poids ont été déterminés pour le degré de dessiccation auquel les matières parviennent à une tem- pérature de r00°. Matière terreuse qui s’est déposée de l’eau distillée dans laquelle on a lavé la ane ft. Er ose Det 0 di sb sh nt AO 26,06 Suint dissous par l’eau distillée froide.......:..............., JU VEC Ve ae 32,74 32 ( Matière grasse formée de stéarérine et d’élaïérine. ........,.. …... | 8,97 22% à Matière terreuse fixée à la laine par la matière grasse.............. 1,40 e Le fs 7 5 #7 {| Laine dégraissée par l'alcool..............,........ ee rise MSI 29 = — 100,00 CnariTRE III. — De la laïne privée de sa matière grasse. » La laine privée de sa matière grasse observée au microscope compa- rativement à la laine de même origine pourvue de sa matière grasse, en diffère beaucoup: elle présente des brins cylindroïdes dont les arètes ne sont pas nettes mais chargées de petites masses grumelées, tandis que la seconde présente des filaments cylindroïdes à stries transversales dont les arètes sont bien nettes. » La laine privée de sa matière grasse, exposée à une température de 160° pendant six heures, comparativement avec de la laine qui en est pourvue, prend une légère couleur jaune, tandis que l’autre échantillon devient brun. Enfin la laine filée qui a cédé à l'alcool 5,4 à 2,8 de parties de matière grasse pour 100, soumise à la même éxpérience, comparativement avec de la laine qui n’a pas subi le traitement alcoolique, s’est moins co- lorée que cette dernière; mais tout en reconnaissant la part de la matière grasse dans la coloration de la laine par la chaleur, mes expériences ne m’au- ( 638 ) torisent pas à attribuer à cette cause unique le phénomène dont je parle. » Puisque la matière grasse ne contient pas de soufre , il est évident que la laine traitée par l'alcool devra présenter comme celle qui ne l’a pas été, tous les phénomènes de coloration par les métaux qui peuvent agir sur ce soufre et produire des sulfures colorés. » Enfin la laine passée à l'alcool donne plus d’acide sulfurique quand on la traite par l'acide nitrique, que n’en donne la laine ordinaire. La pre- mière en a produit 2,22 et la seconde 1,78; toutefois je ferai observer que ces résultats ne sont pas absolument comparables, parce que les laines n’a- vaient pas la même origine. CHaPitRe IV. — Séparation du soufre de la laine. » Le fait que la laine peut perdre de son soufre sans que sa structure en soit sensiblement altérée, et cet autre fait analogue, que le soufre peut la quitter pour s'unir à plusieurs métaux, au plomb, par exemple, m'ont conduit à rechercher s’il ne serait pas possible d’en isoler le soufre. Après quelques essais, j’ai soumis la laine au traitement suivant. Malheureuse - ment j'ai été obligé de prendre une laine filée différente de la laine de mérinos qui a servi aux expériences rapportées dans les chapitres pré- cédents 11 et 111. » 1 partie de laine, & de chaux et 40 p. d’eau macéraient ensemble pendant 48 heures. » La laine était lavée, tordue , puis traitée pa l'acide hydro-chlorique étendu, et enfin lavée et tordue. » La ui séparait du soufre à l'état de sulfure de calcium, et l'acide hydro-chlorique dégageait encore de l'acide hydro-sulfurique de la laine passée à la chaux. » La laine n’a donné de signe d’affaiblissement qu’au onzième traite- ment. On luien a fait subir 28; ainsi elle a subi 28 macérations de 48 heures dans la chaux et 28 traitements par l’acide hydro-chlorique. L'ensemble des opérations a duré six mois. CnariTRE V. — De la laine séparée de son soufre. » La laine qui a été soumise à l’action désulfurante de la chaux est très affaiblie dans sa ténacité. Observée au microscope comparativement avec une laine de même origine, mais pourvue de son soufre , au lieu de pré- senter comme celle-ci des brins cylindroïdes à arètes nettes, rectilignes , avec des stries transversales, la laine désoufrée présentait beaucoup de ( 639 ) filaments aplatis, déchirés sur les bords, avec des stries longitudinales qui sembleraient indiquer que l’intérieur de ces brins a été mis à dé- couvert plutôt par les nombreuses torsions que l’on a fait subir à la ma- tière que par l’action chimique. » La laine séparée de son soufre ne donne que 0,005 de ééhiltes: » L'alcool bouillant en a séparé 2,82 de matière grasse, tandis qu’il n’en a extrait que 2,4 de la lame de même origine, mais non désoufrée : Ja différence tient probablement à la différence de l’état de division physique des deux échantillons. » Enfin la laine désoufrée, même celle qui a été soumise à l’action de l'alcool, prend par l’action d’une température de 160°, soutenue pendant six heures, une couleur orangée bien plus intense que la laine non désoufrée. » La chaux n’a point enlevé à la laine la totalité de son soufre, car en la traitant par l'acide nitrique, on peut constater qu’elle en retient encore 0,46 de partie au lieu de 2 parties environ qu’elle contenait auparavant. Quoi qu'il en soit, il est facile, par des expériences comparatives, de voir que la laine désoufrée ne se colore plus, ou du moins que très légèrement, par les corps métalliques qui colorent fortement la laine ordinaire. CHapiTRE VI. — Conséquences de mes expériences sous le point de vue de l'industrie . » En signalant à l’Académie (Compte rendu de la séance du 26 décem- bre 1837) le grave inconvénient de la présence du cuivre dans les pièces de laine destinées à recevoir, au moyen de l'impression, des dessins dont les matières colorantes doivent être fixées à la vapeur et apparaître ensuite sur des fonds blancs ou de teintes très claires, je n’avais point indiqué d’une manière positive l’état chimique du cuivre dans ces pièces; aujour- d’hui je démontre que le métal, sous l'influence de la vapeur, se combine avec le soufre de la laine pour produire un sulfure jaune-orangé-brun. » J'appelle l'attention des industriels sur la nécessité d’éloigner les ou- tils de cuivre et les préparations de ce métal, de la laine destinée à l’im- pression en couleurs claires. » Je fais sentir l'intérêt qu'il y aurait de se livrer à des essais propres à reconnaître soigneusement l'influence qu’exercerait, dans la filature, la matière grasse de la laine simplement désuintée à l’eau pure, compara- tivement à l’influence de l'huile d’olive qu'on ajoute à la laine compléte- ment désuintée avant de la filer. C. R. 1840, 1°T Semestre. (T. X, N° 16.) 87 ( 640 ) Cuapitre VII. — Conséquences de mes expériences sous le point de vue de la physiologie. : » J'insiste sur la correspondance des deux principes immédiats de la matière grasse de la laine avec les principes immédiats des graisses du tissu cutané, sous ce rapport que la stéarérine et l’élaïérine diffèrent l'une de l’autre par la fusibilité, précisément comme la margarine ou la stéa- rine diffèrent de l’oléine sous le même rapport ; mais je fais remarquer en même temps combien la propriété de se saponifier, que possèdent ces trois derniers principes, les distingue de la stéarérine et de l’élaïérine. » J'insiste sur la présence du soufre dans un composé encore inconnu , qui est distinct de la partie filamenteuse de la laine et qui s'y trouve in- timement uni ; je fais remarquer que sous l'influence de la chaleur, sous celle des alcalis et de plusieurs métaux, ce soufre abandonne la laine, et de latent qu'il était, devient sensible, tandis qu'il conserve son état latent des années entières dans la laine plongée au milieu de l’eau distillée. » Enfin, il semblerait, en considérant l’état latent du soufre dans l’albu- mine et dans la laine, que l'opinion de Hatchett, qui regarde cette dernière matière comme de Yalbumine coagulée , ne serait pas dénuée de vraisem- blance. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Considérations nouvelles sur la théorie des suites et sur les lois de leur convergence; par M. Aveusrin Caucuy. « Parmi les théorèmes nouveaux que j'ai publiés dans mon Mémoire de 1831, sur la Mécanique céleste, l’un des plus singuliers, et en même temps l’un de ceux auxquels les géomètres paraissent attacher le plus de prix, est celui qui donne immédiatement les règles de la convergence des séries fournies par le développement des fonctions explicites, et réduit sim- plement la loi de convergence à la loi de continuité, la définition des fonctions continues n'étant pas celle qui à été long-temps admise par les auteurs des traités d’algèbre, mais bien celle que j'ai adoptée dans mon Analyse algébrique, et suivant laquelle une fonction est continue entre des limites données de la variable, lorsque entre ces limites elle conserve cons- tamment une valeur finie et déterminée , et qu'à un accroissement infini- ment petit de la variable correspond un accroissement infiniment petit de la fonction elle-même. Comme le remarquait dernièrement un ami dés sciences, que je m'honore d’avoir vu autrefois assister à quelques-unes de ( 641) mes lecons, le théorème que je viens de rappeler est si fécond en résultats utiles pour le progrès des sciences mathématiques, et il est d’ailleurs d’une application si facile, qu'il y aurait de grands avantages à le faire passer dans le calcul différentiel , et à débarrasser sa démonstration des signes d’in- tégration qui ne paraissent pas devoir y entrer nécessairement. Ayant cherché les moyens d’atteindre ce but, j’aieu la satisfaction de reconnaître qu’on pouvait effectivement y parvenir, à l’aide des principes établis dans mon Calcul différentiel, et dans le Résumé des lecons que j'ai données, à l'École Polytechnique, sur le calcul infinitésimal. En effet, à l’aide de ces principes, on démontre aisément, comme on le verra dans le premier paragraphe de ce Mémoire, diverses propositions parmi lesquelles se trouve le théorème que je viens de citer; et l’on peut alors, non-seulement re- connaître dans quels cas les fonctions sont développables en séries conver- gentes, ordonnées suivant les puissances ascendantes des variables qu’elles renferment, mais encore assigner des, limites aux erreurs que l’on com- met en négligeant, dans ces mêmes séries, les termes dont le rang sur- passe un nombre donné. » Le second paragraphe du Mémoire se rapporte plus spécialement au dévelappement des fonctions implicites. Pour développer ces sortes de fonctions, on a souvent fait usage de la méthode des coefficients indéter- minés. Mais cette méthode, qui suppose l'existence d’un développement et même sa forme déjà connues, ne peut servir à constater ni cette forme, ni cette existence, et détermine seulement les coefficients que lés dévé- loppements peuvent contenir, sans indiquer les valeurs entre lesquelles les variables doivent se renfermer pour que les fonctions restent déve- loppables. Il est clair, par ce motif, que beaucoup de démonstrations admises autrefois sans contestation, doivent être regardées, comme in- suffisantes. Telle est, en particulier, la démonstration que M. Laplace a donnée de la formule de Lagrange, et que Lagrange a insérée dans la Théorie des fonctions analytiques. Des démonstrations plus rigoureuses de Ja même formule sont celles où l’on commence par faire voir que la multiplication de deux séries semblables à la série de Lagrange reproduit une série de même forme, et.celle que j'ai donnée en 1831 dans un Mé- moire sur la Mécanique céleste. Mais de ces deux démonstrations, la pre- miere est assez longue, et la seconde exige l'emploi des intégrales de. Or, comme la formule de Lagrange et d’autres formules analogues ser- vent à la solution d’un grand nombre de problèmes, j'ai pensé qu'il serait utile d’en donner une honte très simple, et en quelque sorte 87. (642) élémentaire. Tel est l’objet que je me suis proposé dans le second para- graphe du Mémoire que j'ai l'honneur de présenter à l’Académie. ANALYSÉ. 6 IT. Développement des fonctions en séries convergentes. Règle sur la convergence de ces développements, et limites des restes. » La théorie du développement des fonctions en séries ordonnées sui- vant les puissances ascendantes des variables, est une conséquence immé- diate de deux théorèmes, dont la démonstration se déduit, comme on va le voir, des principes établis dans mon Calcul différentiel et des pro- priétés connues des racines de lunité. » 1% Théorème. Soit PV: TiNTe une variable imaginaire dont le module soit r et l'argument p. Soit encore æ (x) une fonction de la variable x qui reste finie et continue, ainsi que sa dérivée æ'(x), pour des valeurs du module r comprises entre certaines limites FT = PRE Enfin nommons x un nombre entier, susceptible de croître indéfiniment, et prenons 27 TT IVe f—e ; 6 représentera une racine primitive de l’équation Li, et si, en attribuant à r l’une quelconque des valeurs comprises entre les - limites r,, R, on pose Gi) 6 CL em A Ca me A CHR D s ñn d's’évanouira sensiblement pour de très grandes valeurs de 7; par consé- quent la moyenne arithmétique entre les diverses valeurs du produit fm" (0"r) (643) correspondantes aux valeurs O0, 1, 2, — I, du nombre m, se réduira sensiblement à zéro, en même temps que = » Démonstration. En effet, si lon nomme : un accroissement attribué à une valeur de x dans le voisinage de laquelle la fonction & (x) et sa dé- rivée æ'(x) restent finies et continues, on aura, pour des valeurs de à peu différentes de zéro (voir le Calcul différentiel), œ(x+i) — @(x) = ifæ(x) +], j devant s’évanouir avec i. On aura donc par suite @(@r) — œ(r) = (8—:1)r [æ'(r) + di], @œ(@r)— æ(br) = (8—1)r [8æ'(8r)+ d\], (2) CHAMENERE a (0) —@(0""r)= (8 — 1}r [8e (Or) + da, ], d', d,... d'u, devant s'évanouir avec Ü — 1, ou, ce qui revient au même, I . , avec =; puis, en posant, pour abréger, Den Un LA c’est-à-dire, en représentant par — d'la moyenne arithmétique entre les _ expressions imaginaires do) Che eue ds: on tirera des équations (2) (3) Er = @!(r) + œ'(Br) +. + Gt (Or) — n A. Enfin, comme on aura précisément = (Or er (r), équation (3) se réduira simplement à l'équation (1). D'autre part, comme la somme de plusieurs expressions imaginaires offre un module inférieur à la somme de leurs modules, la moyenne —d' offrira un module inférieur au plus grand des modules de dE dite or (644) Donc d's’évanouira en même temps que chacun d'eux, c’est-à-dire en À 1 ONE É : Eee ue même temps que =; ce qui démontre l’exactitude du théorème 1%. » x Théorème. Les mêmes choses étant posées que dans le théorème 1°, si l’on fait, pour abréger, (4) n(r) RERO ER n c’est-à-dire, si l’on représente par [(r) la moyenne arithmétique entre les diverses valeurs de a (0"r) correspondantes aux valeurs 0, 1, 2, Bye. N — 1, du nombre m; alors, pour de grandes valeurs de 7, la fonction IT(r) restera sensiblement invariable entre les limites r=r,, r =R. » Démonstration. Supposons qu'a une valeur de r comprise entre les limites r,, R, on attribue un accroissement p assez petit pour que r+-p soit encore compris entre ces limites. Les accroissements CSC des divers termes de la suite k @ (r), 2e 4 æ(8"—1r), seront de la forme a(r+p) —æ(r) =pla(r)+e], em DeUC+D] —e(ÿ) =plée (BH), etc.... : | [6 (r+0)]— 2 (017) = p[ 0" (Br ur) 6,1, Eos Eye. En1) désignant des expressions imaginaires qui s’évanouiront avec 2; et par suite la moyenne arithmétique entre ces mêmes accroisse- ments ou la différence H(r-+ pb) — H(r), se trouvera déterminée par la formule 2 (r) + 6: (0r) +... G nGç+p—n(=p[ Or EU+ n Sn ELE A6 + ec la valeur de « étant (-) ; Dee bonoe Ge ) TT Re 2 un VE de nm ( 645 ) On aura donc, eu égard à la formule (1), n(r+p) —N(r)=ep(e— d), ou, ce qui revient au même, (8) (GE ne (D EAUR sreprésentant la différence e—-d\, et devant, comme s et d\, s'évanouir avec - » On conclura facilement de-la formule (8), que, pour de grandes va- leurs de z, la fonction II(r) reste sensiblement invariable entre les limites r=r,,r=kR, en sorte qu’on a par exemple, sans erreur sensible, (9) I(R) = Nr). Effectivement, pour établir cette dernière équation, il suffira de partager la différence R —7r, en éléments tres petits égaux entre eux, et la différence T(R) TT W (rs) en éléments correspondants, puis d'observer que, si l'on prend pour P un des éléments de la première différence, la seconde différence sera, en vertu de la formule (8), le produit de p par la somme des valeurs de :, ou, ce qui revient au même, le produit de R—7r, par une moyenne arithmétique entre les diverses valeurs de :. Soit I cette moyenne arith- métique, on aura: DCR) — Mrs) = I(R —r,); et, comme le module de I ne pourra surpasser le plus grand des modules de s, il est clair que I, tout comme :, devra s’'évanouir avec L. Donc le produit I(R — r) devra lui-même s’évanouir sensiblement pour de grandes valeurs de n, du moins tant que R conservera une valeur finie. On prouverait de la même manière que, si la valeur de r est comprise entre les limites r,,R, on aura sensiblement , pour de grandes valeurs de 7, (10) D (7) UN (ro) ( 646 ) » Nota. Le second membre de la formule (4) n’est autre chose que la moyenne arithmétique entre les diverses valeurs de la.fonction æ (x) qui correspondent à un même module r de la variable x, et à des valeurs TZ , , . . CP , , . de - représentées par les diverses racines de l’unité du degré n. La limite vers r laquelle converge cette moyenne arithmétique, tandis que le nombre 7 croit indéfiniment, est ce qu'on pourrait appeler la valeur moyenne de la fonction æ (x), pour le module donné r de la variable x. Lorsqu'on ad- met cette définition, le théorème 2 peut s’énoncer de la manière suivante: » Si la fonction æ (x) et sa dérivée æ' (x) restent finies et continues pour un module r de x renfermé entre les limites r,, R, la valeur moyenne de æ (x) correspondante au module r, supposé compris entre les limites r,, R, sera indépendante de ce module. » Corollaire 1°". Les mêmes choses étant posées que dans les théorèmes 1 et2, si la fonction æ (x) et sa dérivée restent encore continues, pour un module r de x renfermé entre les limites o, R, on aura sensiblement, pour un semblable module et pour de grandes valeurs de 7, (11) H(r) = H(o). » Corollaire 2*°. Les mêmes choses étant posées que dans le corollaire 1°, si la fonction æ(x) s’évanouit avec x, on pourra en dire autant de la fonction (x), et par suite on aura sensiblement, pour de grandes va- leurs de n, (12) I(r) = o. » Corollaire 3". Concevons maintenant que l’on pose £(z) — f(x) (13) æ(z) = ns 2 f(z) désignant une fonction de z qui reste finie et continue avec sa dérivée f’(z), pour un module r de z compris entre les limites o, R. [T(z), ainsi que @(z), s'évanouira pour une valeur nulle de z; et si, en posant pour abréger Z (14) (2) = = fG), LC) = f(x), ( 647 ) on nomme D(z), (2), ce que devient IT (z) quand on remplace æ(z2) par @(z) ou par 4 (z), alors, en vertu de la formule (12), on aura sensiblement, pour de grandes valeurs de 7, et pour un module r de 3, inférieur à R, (15) Dr) — YF(r) = D'autre part, si l'on suppose le module r de z supérieur au module de x, on aura Zz = 1 + 2x + zx +... 3— ZT et par suite, eù égard aux propriétés bien connues des racines de l’unité, Y(r) = f(x). Doncalors la formule (15) donnera sensiblement, pour de grandes valeurs de 7, (16) f(x) = d(r), ou, ce qui revient au même, (7) f(x)=il - = F(Br) ur Here = F(B 7 r) }: Eu vertu de cette dernière équation, qui devient rigoureuse quand 7 de- vient infini, la fonction f(x) pourra être généralement représentée par la valeur moyenne du produit (18) Pre ©) correspondante au module r de la variable z, si la fonction f(z) etsa dé- rivée f’(z) restent finies et continues pour ce module de z ou pour un module plus petit. D’ailleurs la fraction Z 2x? et par suite le produit (18), seront, pour un module de x inférieur au module r de z, développables en séries convergentes ordonnées suivant les puissances ascendantes de x. On pourra donc en dire autant du second membre de la formule (17) et de la fonction f(x), quand le module de x C.R. 1840, 197 Semestre. (T. X, N° 16.) 88 ( 648 ) sera inférieur au plus petit des modules de z pour lesquels la fonction f(2) cesse d’être finie et continue. On peut donc énoncer la proposition sui- vante. » 3% Théorème. Si l'on attribue à la variable x un module inférieur au plus petit de ceux pour lesquels une des deux fonctions f(x), f’(x) cesse d'être finie et continue, la fonction f(x) pourra être représentée par la valeur moyenne du produit TO correspondante à un module r de z, qui surpasse le module donné de x; et sera par conséquent développable en série convergente, ordonnée sui- vant les puissances ascendantes de la variable x. » Nota. Comme en supposant la fonction f(x) Aéseloppable suivant les puissances ascendantes de æ, et de la forme (19) f(x) a, + aix + ax +..., on tirera de l’équation (19) et de ses dérivées relatives à x f’(o) f” (o) a, == f(o), re a, ARE ni 2109 il est clair que le développement de f(x), déduit du théorème 3, ne diffé- rera pas de celui que fournirait la formule de Taylor. On arrive encore aux mêmes conclusions en observant que le produit = f (2), développé suivant les puissances ascendantes de x, donne pour dévelop- ; P pement la série f(2), Le De er ? 2? ? Donc, dans le développement de f(x), le terme constant devra se réduire à la valeur moyenne de f(z), laquelle, en vertu du 2° théorème, est pré- cisément f(0), le coefficient de x à la valeur moyenne du rapport © ou, ce qui revient au même, du rapport f() — f(o) Zz ( 649 ) et par conséquent à la valeur commune f’(o), que prennent ce rapport et la fonction f’(z), pour z— 0, etc... » Quant au reste qui devra compléter la série de Taylor, réduite à ses n premiers termes, il se déduira encore facilement des principes que nous venons d'établir. » En effet, puisqu'on aura Z x Ce Ci: GE oem 2e À Gr)” Z—xX Z z? et, par suite, EE fa)= Fa) + EN + EH HE + MO), il est clair que le reste dont il s’agit sera la valeur moyenne du produit A f(x) 2 1(Zz— x) 7 considéré comme fonction de z, pour un module r de z supérieur au mo- dule donné de x. Donc, si l’on nomme & le plus grand des modules de f(z) correspondants au module r de z, et X le module attribué à la va- riable x, le reste de la série de Taylor aura pour module un nombre in- férieur au produit ER R rn(r—X) par conséquent inférieur au reste de la progression géométrique que l’on obtient en développant suivant les puissances ascendantes de x, le rap- port TR pr a On peut donc énoncer encore la proposition suivante : » 4° Théorème. Les mêmes choses étant posées que dans le théorème 3, si l’on arrête le développement de la fonction f(x) après le n°” terme, le reste qui devra compléter le développement sera la valeur moyenne du produit : ONE pour un module r de z supérieur au module donné de x. Si d’ailleurs on nomme & le plus grand des modules de f(z) correspondants au mo- 88.. ( 650 ) dule r de z, et X le module attribué à x, le module du reste ne surpas- sera pas le produit Ayip)LRe ( r r—X » Les principes ci-dessus exposés, particulièrement, les notions des va- leurs moyennes des fonctions pour des modules donnés des variables, et les divers théorèmes que nous venons d'établir, peuvent être immédiate- ment étendus et appliqués à des fonctions de plusieurs variables. On obtien- dra de cette manière de nouveaux énoncés des propositions que renferme le Mémoire lithographié sur la Mécanique céleste , présenté à l'Académie de Turin, dans la séance du 11 octobre 1831; et l’on arrivera, par exem- ple, au théorème suivant. » à° Théorème. Soient x, y, 3, ... plusieurs variables réelles ou ima- ginaires. La fonction f(x, y, 2, ...) sera développable par la formule de Maclaurin , étendue au cas de plusieurs variables, en une série convergente ordonnée suivant les puissances ascendantes de x, , 2, ... si les mo- dules de x, y, 2.... conservent des valeurs inférieures à celles pour les- quelles la fonction reste finie et continue. Soient r, r', r", ... ces der- nières valeurs ou des valeurs plus petites, et & le plus grand des modules de f(x,.Y; 2, ... ) correspondants au module r de x, au module r' de y, au module r'de z. ... Les modules du terme général et du reste de la série en question seront respectivement inférieurs aux modules du terme général et du reste de la série qui a pour somme le produit r r° ni &. F—xr pr —32 ... Il. Développement des fonctions implicites. Formule de Lagrange. » Les principes établis dans le paragraphe précédent peuvent être ap- pliqués non-seulement au développement des fonctions explicites, mais encore au développement des fonctions implicites, par exemple, de celles qui représentent les racines des équations algébriques et transcendantes. Alors la loi de convergence se réduit encore à la loi de continuité. Conce- vons, pour fixer les idées, que la variable x soit déterminée en fonction de la variable < par une équation algébrique ou transcendante de la forme (1) XL = OX, @æ (x) étant une fonction explicite et donnée de x qui ne renferme point €, ( 651 ) et ne devienne point nulle ni infinie pour æ = 0. Parmi les racines !de l'équation (1), il en existera une qui s’évanouira en même temps que : Or cette racine, si l’on fait croître le module de £ par degrés insensibles, variera elle-même insensiblement , ainsi que sa dérivée relative à #, en res- tant fonction continue de la variable e, jusqu’à ce que cette variable ac- quière une valeur pour laquelle deux racines de l'équation (1) devien- nent égales, pourvu toutefois que dans l'intervalle, la valeur de æ(x), correspondante à la racine dont il s’agit, ne cesse pas d’être continue. Donc, si la fonction æ (x) reste continue pour des valeurs quelconques de x, celle des racines de l’équation (1) qui s’'évanouit avec.e sera déve- loppable en série convergente ordonnée suivant les puissances ascendantes de £, pour tout module de la variable € inférieur au plus petit de ceux qui introduisent des racines égales dans l’équation (x), et rendent ces racines communes à l'équation (1) et à sa dérivée 1 = 6@'(x), par conséquent, pour tout module de # inférieur au plus petit de ceux qui répondent aux équations simultanées (2) E—=——, — —= œ'(x). Ainsi, par exemple, la plus petite racine x de l'équation P pe; appeus;p q X = eCoST, sera développable en série convergente ordonnée suivant les puissances ascendantes de <, pour tout module de € inférieur au plus petit de ceux qui répondent aux équations simultanées La cos z Er —= , €t ————sinx, ou tangx = — x. cos T TL Or ce plus petit module, qui correspond à la racine imaginaire X = 1,199678... V=—1 de l'équation tang x = — x, sera 0,662742...; ( 652 ) et par conséquent la plus petite racine de équation X = éC0SX sera développable en série convergente ordonnée suivant les puissances ascendantes de :; pour tout module de £ inférieur au nombre c,662-42... On se tronve ainsi ramené immédiatement à un résultat auquel M. La- place est parvenu par des calculs assez longs dans son Mémoire sur la convergence de la série que fournit le développement du rayon vecteur d'une planète suivant les puissances ascendantes de l’excentricité. » Il nous reste à indiquer une méthode très simple, à l’aide de laquelle on peut souvent construire avec une grande facilité les développements des fonctionsimplicites. Pour ne pas trop alonger ce Mémoire, nous nous contenterons ici d'appliquer cette méthode au développement de la plus petite racine x de l’équation (1), ou d’une fonction de cette racine. » Nommons à celle des racines de l'équation (1) qui s’'évanouit avec €, et que nous supposons être une racine simple. On aura identiquement (3) x —em(x) = (x — a)T(x), (x) désignant une fonction de x qui ne deviendra point nulle ni infinie pour x = o. Or, de l'équation (3), jointe à sa dérivée, on déduira la sui- vante \ Demi (LT) 7 Il’ (x) (4) Tim (x) TT —4 Il (x)? que l’on obtiendrait immédiatement en prenantles dérivées logarithmiques des deux membres de l'équation (3). On aura donc par suite (5) Dia 1 eo Ghifiocn 12 D'ailleurs, pour des valeurs de x suffisamment rapprochées de zéro, la fonction I (x) H (2) sera généralement développable en une série convergente ordonnée suivant les puissances ascendantes, entières et positives de x. Ainsi, en particulier, si Il (x) est une fonction entière de x, et si l'on nomme 6,7. ... les, ra- cines de l’équation (6) (x) = 0, on aura identiquement } (7) H(zlek (x 6x = >)... Kk désignant un coefficient indépendant de x; et par suite (8) n'(x) 14 t ; I II (x) T—% T — "y + ,.. etc. Donc alors on aura, pour tout module de x inférieur aux modules des racines 6,7, ... (9) ro =—(c de Se …)— (a+F> + )æ — etc. Donc aussi le second membre de l’équation (5) devra être développable, pour des modules de x qui ne dépassent pas certaines limites, en une série convergente ordonnée suivant les puissances ascendantes, entières et posi- üives de x. Or il semble au premier abord que, pour de très petitsmodules de €, ou, ce qui revient au même, pour de très petits modules de æ, ce développement ne puisse s'effectuer. Car, si le module de # devient infé- . À © x . T rieur à celui de x, et le module de 6. à celui de SG alors, en, posant, pour abréger, m(x) = X, on trouvera I 1 a æ? (10) 2e Ep IR SSSR 1e (x) __ 1 X € X? ei x Che mere Dm) D (Éiriete.s De plus, en désignant par « un nombre infiniment petit que l'on devra réduire à zéro, après les différentiations effectuées , et par 5 ce que de- vient X quand on remplace x par 4, on aura encore, en vertu de la for- mule de Mäclaurin, E x° 2 s as a x° 2 a (22) É=5 4 D 54 CD;/5+..., x°—5 + non plus le coefficient de —, mais ceux de -;, de —, etc., ... on obtien- 2° œs? xt”? 2 drait immédiatement les formules données par Lagrange pour le dévelop- pement de &?, aÿ, etc., ... suivant les puissances ascendantes de €. Enfin, si l’on égalait les coefficients des puissances positives LL... à ceux qui affectent les mêmes puissances dans le second membre de la formule (9), on obtiendrait les valeurs des sommes L Li I Le stites state. développées encore suivant les puissances ascendantes entières et posi- tives de &. » Soit maintenant f(x) une fonction qui ne devienne pas infinie pour x = 0. Aprés avoir multiplié par le rapport f(x) — f(o) ZT les deux membres de la formule (5), on pourra, tant que la fonction f(x) ne deviendra pas discontinue, développer le second membre suivant les puissances ascendantes de x; et, comme, dans ce développement effectué à laide des équations (10), (11), (13) ou de formules analogues, le coeff- . I 2 « cient de E devra disparaître, on en conclura facilement (15) Fe) — f(0) = esf() + D GP ()] + ES DSP (+, la valeur de : devant être réduite à zéro apres les différenciations effec- tuées. On retrouve encore ici la formule donnée par Lagrange pour le déve- loppement de f(2). Il est bon d'observer que, dans cette formule, le coeffi- 1. : ge" L Ur c cient de = déterminé par la méthode qu’on vient d’exposer, sera le coefficient de — dans le développement du produit ZT GC. R. 1840, ar Semestre. (T. X , N°46.) 89 t ( 656 ) f(x) — (0) D. és ba ou, ce qui revient au même, le coefficient = dans le développement de la fonction ' (16) AD {LÉ(x) — f(0)]D, Op Mais comme la dérivée du second ordre d’un développement ordonné suivant les puissances ascendantes et entières de x, ne peut renfermer ù , . I o . x A là puissance négative m? cette puissance disparaitra dans le développe- ment de D: (OO x) 2 D[TF(æ) 110.2) + D. d’où il suit qu’elle sera multipliée par un même coefficient dans les déve- loppements de l’expression (16) et de la suivante X"f'(x) a X'£/(x) x" LA D: Donc, dans le second membre de la formule (15), le coefficient de . devra se réduire, comme nous l'avons admis, à } = Ù Ti end RÉMHOIE : devant être réduit à zéro après les différenciations. » » La même méthode, comme je l’expliquerai plus en détail dans unautre article, peut servir à développer, suivant les puissances ascendantes d’un paramètre contenu dans une équation algébrique ou transcendante, la somme des racines qui ne deviennent pas infinies quand le paramètre s’é- vanouit , ou plus généralement la somme des fonctions semblables de ces racines. On retrouve alors les résultats obtenus dans le Mémoire de 1831. » On pourrait, au reste, démontrer rigoureusement la formule de Lagrange, en combinant la méthode que M. Laplace a suivie avec la théorie que nous avons exposée dans le premier paragraphe. » M. Aucusre pe Sair-Hirame fait hommage à l’Académie de la première partie d’un ouvrage intitulé: Morphologie végétale, ou Leçons de Botanique. « Je suis parti, dit M. Aug. de Saint-Hilaire, d’un petit nombre de prin- cipes, et jeles applique à toute la structure extérieure des plantes. Je com- pare entre eux les organes d’un même végétal; je compare les mêmes organes dans les différents végétaux, et enfin les fleurs entre elles. J’ai in- séré dans cet ouvrage diverses observations que j'ai faites en France et ( 657 ) dans le cours de mes voyages, et qui n'avaient point encore été publiées, j'aurais pu les présenter sous la forme de mémoires, mais j'ai pensé que, pour ménager le temps de ceux qui étudient, il valait mieux ne leur offrir que de simples résumés. Je n'ai rien négligé pour atteindre le but que je me proposais, celui de me rendre utile à l’enseignement élevé de la mor- phologie,» NOMINATIONS. L’Académie procède, par voie de scrutin, à la nomination d’un asso- cié étranger en remplacement de M. Blumenbach. La liste de la Commission présente les noms suivants : 1°. M. Léopold de Buch...... .. à Berlin. 2°. Et par ordre alphabétique, MM. Bessel. ...... ..... à Koœænigsberg. Brewster.......... à Saint-Andrew. Faraday........... à Londres. Herschell. ........ à Slough. JACODR IAE UNRE à Koœnigsberg. Mitscherlich....... a Berlin. OBrStEd ee à Copenhague. Le nombre des votants est de 52; majorité 27. Au premier tour de scrutin M. de Buch obtient...... 38 suffrages, M. Bessel. ...... OR AE M. OErsted.......... ERTENRLS M. Brewster............ 2 M. Mitscherlich......... 1: M. Léororr »e Bucx ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est déclaré élu ; sa nomination sera soumise à l'approbation du Roi. On procède ensuite, également par voie de scrutin, à la nomination de six membres qui, avec le président de l’Académie, composeront la Com- mission chargée de présenter une liste de candidats pour la place d’associé étranger vacante par la mort de M. Olbers. Trois de ces membres doivent être pris dans les sections des Sciences mathématiques et trois dans les sections des Sciences physiques. La majorité des suffrages se réunit sur MM. Arago, Biot, Alex. Bron- gmiart, de Blainville, Poinsot et de Mirbel. ; 89. (658) MÉMOIRES LUS. PHYSIQUE CHIMIQUE. — Recherches sur la chaleur spécifique des corps simples et des corps composés; par M. V. Recnaucr, Ingénieur des Mines. — 1° Mémoire. (Commissaires, MM. Gay-Lussac, Arago, Thénard, Dumas, Piobert.) « L'auteur commence par un exposé historique des principaux travaux qui ont été faits jusqu’à ce jour sur la chaleur spécifique des corps. 11 insiste sur la belle loi découverte par Dulong et Petit sur la chaleur spéci- fique des corps simples; doi qui est devenue maintenant complétement douteuse à cause des nombreuses anomalies qui se rencontrent dans les recherches mêmes de ces illustres physiciens quand on remplace les poids atomiques mal déterminés à l’époque de leur travail par les poids atomiques véritables. » Il fait ensuite la comparaison des différents procédés employés pour déterminer la chaleur spécifique, et il conclut d’une série d'expériences directes que la méthode du refroidissement telle qu’elle a été employée jusqu'ici ne peut pas donner de bons résultats et que les différences que Von remarquera entre ses nombres et ceux de Dulong et Petit tiennent aux incertitudes de cette méthode. » L'auteur donne ensuite la description détaillée de ses expériences et de l'appareil qu’il a employé et il réunit dans un même tableau les nombres qu'il a trouvés pour la chaleur spécifique des corps simples. Il divise ce tableau en deux parties : La première partie renferme les subs- tances qu'il a pu obtenir complétement pures et dont la chaleur spécifique doit être regardée comme exacte; la seconde partie rénferme les métaux qui n’ont pu être réduits que dans le creuset brasqué. Ces métaux sont toujours un peu carburés et, par suite, leur chaleur spécifique est un peu trop forte. Au reste, pour faire voir de combien environ ces chaleurs spécifiques doivent être diminuées pour s'appliquer aux métaux dans l’état de pureté, on a placé dans la seconde partie du tableau la chaleur spécifique du fer à différents états de carburation, à l’état d'acier, de Jne-metal et de fonte blanche, ainsi que les chaleurs spécifiques du cobalt et du nickel fondus dans le creuset brasqué. » Les corps simples examinés sont les suivants : » Fer, zinc, cuivre, cadmium, argent, arsenic, plomb, bismuth, anti- moine, étain, nickel, cobalt, platine, palladium, iridium, or, soufre, sélé- ( 659 ) nium , tellure, iode, urane, tungstène, molybdène, manganèse, phosphore, carbone, mercure, acier fondu, fine-metal, fonte, nickel carburé, cobalt . carburé. » Il termine par les conclusions suivantes : » Si lon compare les nombres trouvés par Dulong et Petit avec ceux que j'ai obtenus sur les mêmes substances, on voit que les miens sont gé- néralement plus forts. Les différences tiennent probablement à la ma- nière d'opérer. Dans leurs expériences par la méthode des mélanges, Du- long et Petit échauffaient leurs substances en les tenant plongées dans de l’eau en ébullition; puis ils les transportaient dans l’eau du vase réfrigé- rant. Or pendant ce trajet dans l'air, il doit y avoir une perte de chaleur fort notable par Févaporation de l’eau qui mouille la surface du corps. La vérification directe à laquelle j'ai eu soin de soumettre ma manière d'opérer en prenant la chaleur spécifique de l’eau, montre suffisamment que mes nombres ne peuvent comporter que de très faibles incertitudes. » Onremarquera des différences beaucoup plus grandes entre mes résul- tats et ceux de Dulong et Petit pour le cobalt et pour le tellure. La chaleur spécifique du cobalt est la même que celle du nickel, ce qui fait disparaitre une des principales anomalies dans la loi des atomes. La chaleur spécifique du tellure n’est guère que la moitié de celle donnée par ces illustres phy- siciens. Je n'hésite pas à attribuer ces divergences aux incertitudes de la méthode du refroidissement, comme j'ai cherché à le faire voir plus haut. » Voyons maintenant si les valeurs que j'ai obtenues pour ia chaleur spécifique des corps simples confirment la loi des atomes. Il faut pour cela que les nombres inscrits dans la dernière colonne du tableau et qui repré- sentent les produits des chaleurs spécifiques par les poids atomiques corres- pondants , restent constants. Or on voit que ces nombres varient de 38 à 4, c’est-à-dire de quantités beaucoup plus grandes que celles qui peuvent résulter des erreurs d'observation. La loi des atomes ne se vérifie donc pas d'une manière absolue. Mais si lon fait attention que les poids atomiques des substances simples inscrites dans le tableau varient de 200 à 1400, tandis que les produits des poids atomiques par les chaleurs spécifiques restent compris entre 38 et 42, on sera convaincu que la loi de Dulong et Petit doit être adoptée, sinon comme absolue, au moins comme très approchée de la vérité. Cette loi représenterait probablement les résultats de l’expé- rience d’une manière tout-à-fait rigoureuse, si l’on pouvait prendre la chaleur spécifique de chaque corps à un point déterminé de son échelle thermométrique et si l’on pouvait débarrasser sa chaleur spécifique de ( 660 } toutes les causes étrangères qui la modifient dans l'observation. Ces causes peuvent être de différentes natures. » Les corps qui passent par l’état de mollesse avant de se fondre compléte- ment renferment probablement déjà avant leur liquéfaction une portion de leur chaleur latente de fusion qui s'ajoute dans l'expérience à la chaleur spécifique. » D'un autre côté, le calorique spécifique des corps tel que nous le dé- terminons par l'expérience s'obtient d’après l'observation de la quantité de chaleur que le corps a dû absorber pour produire son élévation thermo- métrique (or c’est là à proprement parler sa chaleur spécifique), plus de la quantité de chaleur qu'il a dû prendre pour produire sa dilatation. Cette dernière quantité de chaleur que l’on pourrait appeler chaleur la- tente de dilatation , s'ajoute dans l’expérience à la chaleur spécifique: elle est très grande dans les corps gazeux, beaucoup plus faible dans les corps solides et liquides, mais dans aucun cas elle n’est négligeable, et elle doit faire varier nécessairement d'une manière sensible la chaleur spécifique observée. » Toutes ces causes d'erreur sont encore compliquées par le choix arbi- traire de l’origine à partir de laquelle on compte pour chaque corps les élévations thermométriques, choix qui n’est déterminé par aucune pro- priété physique telle que le point de fusion ou d’ébullition de la subs- tance, mais se trouve le même pour des corps de nature complétement différente. » L'augmentation de la chaleur spécifique avec la température suffirait seule pour démontrer la nécessité de choisir pour chaque substance un point de départ en rapport avec un de ses caractères spécifiques, puisqu'il n'y a aucune raison pour que cette augmentation, qui probablement est soumise à une certaine loi, mette en évidence cette loi, quand on l'estime pour chaque corps à partir d’une valeur numérique qui certainement n’oc- cupe pas pour tous la même position sur la courbe qui exprime cette loi en fonction de la température. » Au reste, Je me suis assuré que le calorique spécifique d’une même substance peut varier d’une manière sensible quand la densité du corps subit une variation du même ordre. Ainsi, par exemple, le cuivre, dont la densité augmente notablement par l’écrouissage, subit une diminution tres marquée dans sa chaleur spécifique; celle-ci reprend sa valeyr primitive dans le métal recuit. » J'ai commencé une série d'expériences analogues sur les substances ( 661 ) qui peuvent présenter à la même température des densités sensiblement différentes, par exemple le verre trempé et le verre bien recuit. Ces ex- périences trouveront naturellement leur place dans le chapitre où je me propose de traiter des corps dimorphes. On sait que dans ces derniers la densité varie souvent d’une manière notable: Le peu que je viens de dire ici sur la variation que la chaleur spécifique d’un métal peut subir par l’écrouissage, suffit pour montrer la nécessité de faire les expériences sur des substances dans lesquelles les molécules ont bien pris leur position naturelle, par exemple, dans les matières qui, après fusion, se sont refroi- dies lentement. Or ces conditions ne peuvent pas toujours être remplies dans la pratique. » On conçoit d’après cela que chercher la loi qui lie les chaleurs spéci- fiques (y) des corps avec leurs poids atomiques (x) consiste à déterminer la forme d’une fonction F (x, y, w, #, etc., etc.), qui renferme en même temps d’autres variables , quand on connaît seulement une série de valeurs numériques de y et les valeurs de æ correspondantes. La forme de la fonc- tion se manifesterait d’une manière absolue, si, en faisant varier x, w et v ne variaient pas en même temps que y; mais comme cette variation simul- tanée a toujours lieu , et que jusqu’à présent on n’a pas de moyen d’appré- cier son influence, qui heureusement est assez faible dans la chaleur spécifique des corps solides et liquides, la forme de la fonction ne se manifestera que d’une manière approchée entre les valeurs numériques de y et celles de x. Telle est probablement la véritable raison qui empêche la loi de Dulong et Petit de ressortir rigoureusement des nombres fournis par l’expérience. » Je n’ai pas toujours adopté dans ce Mémoire les poids atomiques tels qu'ils sont admis par M. Berzélius. Ainsi, en me bornant pour le moment à la première division du tableau qui est la seule propre à faire ressortir la loi de la chaleur spécifique des atomes, on voit que le poids atomique de l'argent est la moitié du poids atomique adopté par M. Berzélius, et que celui du bismuth est 1330 au lieu de 887. » Le poids atomique 1351, admis par M Berzélius pour l'argent, suppose que l’oxide d'argent est RO, qu'il correspond au protoxide de plomb, à l’oxide noir de cuivre. Or les minéralogistes savent très bien main- tenant, d’après les belles observations de MM. Gustave et Henri Rose, que le sulfure d’argent doit être regardé comme isomorphe avec le proto- sulfure de cuivre Cu*°S, et qu'il peut le remplacer en toutes proportions dans les fahlerz et dans les bournonites. Le protoxide d’argent correspon- ( 662 ) drait d’après cela au protoxide de cuivre, au protoxide de mercure, et le poids atomique généralement adopté pour l’argent devrait être divisé par 2. » M. Berzélius a admis pendant long-temps, avec les autres chimistes, le nombre 1330 pour le poids atomique du bismuth, ce qui donnait au protoxide de ce métal la formule Bi* 0’, et le plaçait à côté du protoxide d’antimoine. Mais depuis la découverte du peroxide de bismuth par Stro- meyer, il a cru nécessaire de changer le poids atomique adopté jusqu'ici, et de le remplacer par le nombre 88, parce que l’analyse faite par ce chi- miste du peroxide de bismuth ne donnait pas de rapport simple avec le poids atomique ancien, tandis qu'avec le nouveau poids atomique on avait la série B1O et BiO'7. Le protoxide de bismuth correspondrait, d’après cela, au protoxide de plomb. Mais cette supposition répugne à toutes les analogies. Le sulfure de bismuth est loin d’être isomorphe avec le sulfure de plomb; il présente au contraire, d’après M. Phillips, une forme cristal- line semblable à celle du sulfure d’antimoine. Les expériences récentes de M. Jacquelin sur quelques combinaisons du bismuth rendent extrêmement probable l'identité de composition de l’oxide puce de Stromeyer avec l'acide antimonieux, et l’isomorphisme du chlorure de bismuth avecle proto- chlorure d’antimoine. Je ne crois pas qu’il puisse rester de doute après cela sur la nécessité de revenir à l’ancien poids atomique du bismuth. » La loi de la chaleur spécifique des atomes simples étant bien établie, donnerait un caractère décisif pour fixer la valeur des poids atomiques des substances simples dont les caractères chimiques ne sont pas assez tran- chés ou pas assez complétement connus pour pouvoir fixer le choix des chimistes entre plusieurs nombres également probables. Si nous appliquons cette loi aux substances renfermées dans la 2"€ division du tableau, nous trouvons deux corps simples pour lesquels il faudrait changer les poids atomiques actuellement admis. Ce sont l’urane et le carbone. » Le poids atomique de l’urane adopté jusqu'ici, est 2711. Ce poids ato- mique est énorme: il est deux fois plus grand que les poids atomiques les plus élevés des autres substances simples. D’après la chaleur spécifique de ce métal, il faut réduire son poids atomique à 657,84, c'est-à-dire au quart. L’oxide d’urane, considéré: jusqu'ici comme le protoxide, devient U{O. Malheureusement les combinaisons de l’urane nous sont si imparfaitement connues, qu'il est impossible de se servir ici des considérations chimiques pour établir le poids atomique de ce corps. J'ai entrepris quelques expé- riences pour remplir cette lacune. » Le poids atomique du carbone admis par M. Berzélius devrait être ( 663 ) doublé; ce qui donnerait aux combinaisons de ce corps avec l’oxigène les formules suivantes : Oxide de carbone...... ICO Acide oxalique.... .,..... CO* Acide carbanique.......... CO! » Les carbonates neutres deviennent ainsi des sous-carbonates, et les bicarbonates des carbonates neutres. » Je ne développerai pas ici toutes les considérations chimiques sur les- quelles on pourrait s'appuyer pour faire prévaloir ce poids atomique du carbone ; je les réserve pour un prochain travail dans lequel j’examinerai la chaleur spécifique des composés organiques. Je me bornerai à remarquer que ce nouveau poids atomique explique un fait observé par tous les chi- mistes, et qui consiste en ce que : dans toutes les substances organiques sur la composition et l’équivalent desquelles il ne reste pas d'incertitude, on peut diviser par 2 le nombre des atomes du carbone. Je ne connais d’ex- ception à ce fait général, en me bornant toutefois aux substances organiques d’une composition un peu simple, que les acides gallique, pyro-citrique. pyro-tartrique. Or M. Liebig a montré dernièrement que ces acides doi- vent être considérés comme des acides bibasiques, et que l'équivalent adopté jusqu'ici doit être doublé, ce qui rend encore le nombre des atomes du carbone divisible par 2. » Les chaleurs spécifiques du bore et du silicium seraient des données très précieuses pour fixer les poids atomiques de ces corps, qui n’ont pu être obtenus jusqu'ici que par des considérations bien vagues et des ana- logies plus ou moins éloignées. Je n'ai pu jusqu'à présent me procurer qu’une fort petite quantité de ces matières; cependant j'ai fait quelques expériences pour déterminer leur capacité calorifique par la méthode du refroidissement. J’espère pouvoir les donner bientôt avec les chaleurs spé- cifiques de quelques métaux que j'ai réussi également à obtenir en petite quantité ; je veux parler du chrôme, du titane et du rhodium. » J’annoncerai également à l’Académie que j'ai déterminé la chaleur spé- cifique d’un grand nombre de corps composés ; mes expériences s'étendent déja à une centaine de ces substances, mais je ne les regarde pas encore comme assez complètes pour les lui soumettre en ce moment. Je me con- tenterai de déposer sur le bureau mes cahiers d'expériences, en priant l’Académie de vouloir bien constater le point où je suis arrivé dans ces re- cherches. » Ce R, 1840, 1°* Semestre. (LT. X, N° 46.) go ( 664 ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIQUE CHIMIQUE. — Recherches sur l'application de la chaleur spé- cifique des corps à la détermination de leur poids dit atomique; par M. A. BauprImonr. (Même Commission que pour le Mémoire de M. Régnault.) « Je résumerai en quelques mots, dit l’auteur, les principaux résultats consignés dans ce Mémoire, et l’on voudra bien se rappeler que s’ils n’ont pas tous le mérite de la nouveauté, c'est que j'en ai publié une partie de- puis quatre ans. » 1°. La méthode du refroidissement employée pour déterminer la ca- pacité calorique des corps n’est applicable qu’à un certain nombre d’entre eux; » 29, La capacité calorique des corps doit être distinguée de la caloricité spécifique, qui n’en est qu’un des éléments; » 30. Le volume des corps, leur densité, leur dilatabilité et la cohésion, sont dès éléments dont il est desirable que l’on puisse tenir compte dans la détermination, soit de la caloricité spécifique, soit de la capacité calo- rique de ces mêmes corps ; » 49. Les corps élémentaires ne sont point formés d’atomes immédiate ment juxtaposés, mais bien de molécules divisibles ; » 59°. La caloricité spécifique des corps est proportionnelle au nombre des molécules qu’ils contiennent lorsqu'on les considère sous des poids égaux, ou bien elle est réciproque au poids de ces mêmes molécules ; » 6°. Les molécules des corps subissent des modifications isomériques, soit en changeant d'état, soit en se combinant avec d’autres molécules; » 7°. Les molécules des corps solides se divisent dans l’acte de la combinaison, aussi bien que celles des corps gazeux; » 8. Les formules chimiques ne font point connaître le poids réel des molécules des corps, mais elles indiquent seulement des poids qui offrent un rapport simple avec eux. » ( 665 ) cHimie. — Faits relatifs à l'acide sulfo-sulfurique et à ses combinaisons ; par M. Perso. (Commission nommée pour un précédent Mémoire du même auteur sur les composés oxidés du soufre.) L'auteur résume dans les termes suivants les résultats qui se déduisent de ses nouvelles reeherches : « 1°. Les différents sels désignés sous le nom d’hypo-sulfite ne doivent pas être confondus entre eux; » 2°. Dans la formation des bi-hypo-sulfites, il se forme plusieurs sels qui diffèrent par leurs propriétés et leur composition, et qui peuvent avoir pour base tantôt un oxide, tantôt un sulfure, et tantôt enfin un mélange de sulfo-base et d’oxi-base : » 3. L’acide sulfo-sulfurique peut être obtenu en grande quantité en faisant réagir le sulfide hydrique sur l’acide sulfureux sous l’influence de l’eau; » 4. Ce même acide prend naissance en faisant réagir le sulfide hy- drique sur l'acide sulfurique. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Description et figure d'une nouvelle machine à Jeu, à rotation immédiate; par M. Gary-Cazarar. (Commissaires, MM. Arago, Poncelet, Piobert, Séguier.) ANATOMIE COMPARÉE. — Recherches sur la structure intime des poumons de l’homme ; par M. Pascaz, professeur à l'hôpital militaire d’instruc- tion de Strasbourg. : (Commissaires, MM. Magendie, de Blainville.) Dans ce Mémoire, M. Pascal, après avoir fait l'historique des travaux les plus récents sur ce sujet, et discuté les preuves sur lesquelles leurs auteurs appuient les opinions qu'ils soutiennent, s'attache à prouver que dans chacune des méthodes d'investigation suivies jusqu’à présent, il y a eu des causes d'erreur. Le nouvel examen auquel il se livre le conduit à attribuer aux lobules du poumon une disposition vésiculaire, disposition qui, dit-il, est en harmonie avec les faits que fournit l'étude de l’Anatomie pathologique. MM. Arruur frères adressent le modèle en petit d’une vanne régulatrice 90.. ( 666 ) qui s'ouvre et se ferme d'elle-même et que les inventeurs considerent comme pouvant être particulièrement utile pour les rivières sujettes à de fréquentes inondations. « Une de ces vannes, disent MM. Arthur, a été établie depuis plusieurs mois sur la rivière Rille à Bernay (Eure), et elle est tellement sensible qu'une variation de deux millimètres dans la hauteur de l’eau suffit pour la faire jouer.» (Commissaires, MM. Poncelet, Séguier. ) M. Kerisxi adresse, pour le concours aux prix de médecine et de chirur- gie de la fondation Montyon un Mémoire ayant pour titre : Miasmohémie ou Recherches sur les miasmes, sur les maladies auxquelles ils donnent naissance et sur les moyens qu'il convient d'employer pour combattre ces maladies. CORRESPONDANCE. swromococie. — Sur les insectes qui produisent la substance appelée par les Chinois cire d'arbre. (Extrait d’une Lettre de M. Viney.) « Dans un travail sur la cochenille de la résine lacque, publié il y a long-temps (Journal complémentaire des Sciences médicales, tome X), j'ai traité aussi du Coccus, donnant la cire des Chinois. Ce travail est cité dans le Règne animal de Cuvier, tome V, p. 232, 92° édit. » La Cochenille cérifère est aujourd’hui aussi bien connue que celle de la lacque et se trouve également dans l’Inde orientale où elle vit princi- palement sur le Celastrus ceriferus (1). Elle a été fort bien décrite et figurée dans une monographie publiée à Madras en 1790, par James An- derson , sous le titre de Monographia Cocei ceriferi. Le chimiste G. Pearson a examiné cette cire dans un Mémoire inséré parmi ceux des Transactions philosophiques , en 1794, p. 383. » Le Coccus ceriferus a été inscrit dans le Systema Rhyngotorum , par Fabricius (Brunswick, 1805, in-8, p. 311), avec son rostre contenant une soie vers sa poitrine, et des antennes filiformes chez le mâle. » On reçoit de Madagäscar une autre cire jaune, transparente, dite en Dm dt HN sm one dames ont gains Put vnpem tante tr (4) Il y a dans l’Inde ua autre Celastrus, qui produit une sorte de manne par Ja piqûre du Chermes mannifer. (Annal. Scienc. nat., Tom. XII, p. 74) Le Celastrus ceriferus, lui-imèine, laisse exsuder avec la cire une liqueur mielleuse que les fourmis recherchent. ( 667 ) Lit-in-bitsic, extraite par d’autres cochenilles d'un arbre non décrit mais indiqué déjà par Flacourt. Toutes les lacques, au reste, contietinént plus ou moïins de véritable cire. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Sur la reproduction des objets d'Histoire naturelle au moyen des procédes de la Photographie. M. Donvé met sous les yeux de l’Académie divers dessins qui, à sa de- mande , ont été exécutés au microscope solaire, par M. Vincent Chevalier. « La perfection avec laquelle les détails les plus minutieux de l’organisa- tion sont reproduits dans ces images, prouve suffisamment, dit M. Donné, tout le part que peut tirer le naturaliste de l'invention de MM. Niépce et Daguerre. Je suis loin d’ailleurs de prétendre qu’on puisse s'en servir avec ie même bonheur pour tous les corps qui font l'objet des études du mi- crographe; ainsi, je crois, avec M. Turpin, qu’on a peu de chances d’un succès complet lorsqu'on tente de reproduire l'image de ‘petits ‘animaux qui, comme l’Acarus de la gale, sont sujets à se déformer par la dessicca- tion; mais, en le supposant même tout-à-fait inapplicable dans certains cas, du moment qu’on a la preuve qu’il réussit pleinement dans une foule d’autres, le procédé n’en doit pas moins être considéré comme très pré- cieux. » M. Turpin, dans la note à laquelle je viens de faire allusion, a encore parlé, et de même pour la condamner d’une manière absolue, de la gra- vure des images photogéniques; je répondrai à ces remarques par des faits, et, dès que l’Académie pourra m’accorder la parole, j'aurai l'honneur de lui lire le Mémoire dont j'ai récemment adressé les conclusions sous forme de paquet cacheté. » La Commission chargée d'examiner les pièces adressées pour le con- cours au prix de Physiologie expérimentale, avait fait remarquer, dans une séance précédente , que, si pour quelques autres concours les auteurs doi- vent garder l’anonyme, il est souvent nécessaire pour celui-ci qu'ils soient connus, puisqu'il est dans l'intérêt de chacun d’eux, lorsque ses expé- riences doivent être répétées , qu’elles le soient par lui sous les yeux des commissaires. Par suite de cet avertissement M. Hano se fait connaitre pour l'au- teur d’un Mémoire inscrit sous le n° 4, et portant pour titre : Sur la respiration des Grenouilles, des Salamandres et des Tortues, avec cette devise qui se trouve répétée sur le paquet cacheté : Robur inest veritati, ( 668 ) M. Maré avait présenté, dans une des précédentes séances, le modèle et la description d’un système d’engrenage destiné à permettre aux voitures de remonter les pentes des chemins de fer. Comme sa Note ne portait pour signature que des initiales, elle ne pouvait, conformément aux réglements de l’Académie, être l’objet d’un rapport. Aujourd’hui, l’auteur se faisant connaître, sa communication est renvoyée à l'examen de la Commission précédemment nommée pour les chemins de fer. M. Desrrerz adresse un paquet cacheté. M. Gaucrier ne Crausrx adresse deux paquets cachetés portant pour sus- cription : l'un, faits relatifs à une matière colorante ; l'autre, faits relatifs à un composé sulfuré. L'Académie accepte le dépôt des trois paquets. La séance est levée à 5 heures F. ( 669 } BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE, L'Académie a recu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des Sciences; 1% semestre 1840, n° 15, in-4°. Leçons de Botanique, comprenant principalement la Morphologie vé- gétale, la Terminologie, la Botanique comparée, l'examen de la valeur des caractères dans les diverses familles naturelles, etc.; par M. Aucusre DE SAINT-HILAIRE; in-8°. Annales de la Société royale d'Horticulture de Paris; mars 1840, in-8°. Mémoires de la Société royale des Sciences, Lettres et Arts de Nancy ; année 1838, in-8°. Annales scientifiques, littéraires et industrielles de l'Auvergne, publiées par l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Clermont-Ferrand ; tome 12, avril—juillet 1839, in-8°. Premier Mémoire sur la Pomme de-T'erre ; par MM. J. Grrarnin et A. Dusreuis fils; 1839, in-8°. Du Typhus fever et de la Fièvre typhoïde d'Angleterre; par M. Varrex ; 1839, in-8°. De la Névralgie dorsale ou intercostale ; par le même; 1840, in-8&. Revue des Spécialités et des Innovations médicales et chirurgicales ; avril 1840, in-8°. L’Enseignement, bulletin d Éducation ; par MM. Juriex et Hipprau; tome 1°, avril 1840, in-8°. Revue générale de l'Architecture et des Travaux publics, etc.; sous la direction de M. César Dury, architecte, in-4°. Bibliothèque universelle de Genève; fév. 1849, in-8°. ÂAstronomische. . .. Nouvelles astronomiques de M. ScnumAcnEr; n° 597; in-4°. Effemeridi... Éphémérides astronomiques pour l'année bissextile 1840; avec un appendice d'Observations et de Mémoires astronomiques; Milan (Imprimerie royale), 1839. La Distruzione.... Destruction complète de la Médecine dans l'état où elle se trouve, et démonstration physique de la Médecine véritable ; par M. l'abbé J. Piouanri ; Pezzaro, 1835, 2 vol. in-8°. ( 670) Sulla condizione.... Sur la nature inflammatoire de la Manie pella- greuse et de la Pellagre en général; par M. S. Laserarr; Milan, 1837, in-8°. Sulla condizione.... Sur la nature inflammatoire de la Pellagre, et de son extension à l'axe cérébro-spinal prouvée par les autopsies cadavéri- ques et les observations cliniques ; par le même ; Venise, 1839, in-8. Gazette médicale de Paris; tome 8, n° 16. Gazette des Hôpitaux; n° 45—47. Gazette des Médecins praticiens; n° 50 et 51. L'Expérience, journal de Médecine; n° 146, in-8°, COMPTE RENDÜ DES SÉANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 27 AVRIL 1840. PRÉSIDENCE DE M. SERRES. M. Senres, vice-président, annonce à l’Académie qu’elle vient de perdre son président, M. Porssor, et propose en conséquence de lever la séance. La proposition est adoptée sans réclamation. SÉANCE DU LUNDI 4 MAI 1840. PRÉSIDENCE DE M. SERRES. M. Serres, vice-président, annonce les deux nouvelles pertes que vient de faire l'Académie dans les personnes de MM. Rosiquer et Turin. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L’ACADÉMIE. ÉLECTRO-CHIMIE. — De la force chimique du courant, considérée dans ses rap- ports avec les affinités, et de la mesure de ces dernières; par M. Brcquerez. (Extrait du Mémoire.) « Depuis long-temps je me livre à des recherches dans le but de dé- terminer avec une certaine exactitude les rapports existants entre les forces qui tiennent unies ensemble les atomes hétérogènes dans les com- C. R. 1840, 17 Semestre. (T. X, N°5 17 et 18.) 91 (672) posés chimiques : faute de moyens précis, toutes mes tentatives furent d’abord infractueuses. Mais ayant repris il ÿy a quelque temps cette ques- tion, j'ai été assez heureux pour trouver un mode d’expérimentation qui me permit de l'aborder aujourd’hui avec des chances de succès. » Dans une combinaison binaire, la force qui tient unis l’un à l’autre les deux atomes différents, varie d'intensité suivant la température , la pres- sion, et autres causes. Quoique la nature de cette force nous soit incon- nue, cependant nous avons tout lieu de supposer qu’elle est électrique; au surplus, quelle qu’elle soit, ce qu'il est essentiel de connaître, c’est son intensité ou le degré d'énergie de son action dans des circonstances déter- minées, quand on la compare à une autre prise pour unité, si l’on veut établir une relation entre les forces qui président à la combinaison d'un corps avec deux autres, c’est-à-dire, entre les affinités en vertu desquelles les composés qui en résultent, existent. » Supposons que l’on puisse saisir, avec deux pinces d’une délicatesse excessive, chacun des atomes de la combinaison et les tirer dans la di- rection opposée à leur attraction réciproque, la force employée à vaincre cette attraction lui servirait de mesure. À défaut d'appareils de ce genre, qu'il est impossible de réaliser, on a dans les courants électriques, con- venablement employés, une puissance capable de remplir les mêmes fonc- tions. La condition principale est de trouver un moyen de partager un courant qui traverse une solution de deux composés en deux parties telles, que chacune d’elles sépare un équivalent d’un des éléments de cha- que composé. » Plusieurs principes sont nécessaires pour arriver à cette détermina- tion. Le premier a été découvert par M. Faraday, et consiste en ceci que les équivalents des corps sont unis ou plutôt associés à une même quan- tité d'électricité, de sorte que le même courant qui passe dans deux so- lutions métalliques , opère leur décomposition de telle manière qu'il se dé- pose sur les lames métalliques des équivalents de chaque métal. Voilà ce qui a lien quand les deux solutions se trouvent dans deux vases séparés ; mais quand elles sont mélangées ensemble, il en résulte des effets composés qui permettent de comparer entre elles les-affinités d’un même acide pour deux bases différentes. Les expériences que j'ai faites à ce sujet ne pou- vant être rapportées ici, en raison de leur grand nombre, et des dé- veloppements qu’elles exigent, je ne ferai connaître que les principales conséquences auxquelles elles conduisent. » En soumettant à l’action d’un même courant, des solutions mélan- ( 673 ) gées de nitrate de cuivre et de nitrate de plomb, de nitrate de cuivre et de nitrate d'argent, de nitrate de plomb et de nitrate d'argent en mêmes proportions atomiques, on trouve que la décomposition s'opère en propor- tions définies, et que dans le mélange de la solution de nitrate d'argent et de nitrate de plomb, ainsi que dans celui de la solution de nitrate de cuivre et de nitrate d'argent, le nitrate d'argent est seul décomposé, tandis que dans le mélange des solutions de nitrate de plomb et de nitrate de cuivre, le nitrate de cuivre éprouve seul l’effet de la décomposition. Il est prouvé, par là, que le courant exerce de préférence son action décompo- sante sur le nitrate dans lequel les affinités de l’oxigène et de l'acide ni- trique pour le métal sont les moindres. » Si l’on augmente successivement les proportions atomiques du nitrate de cuivre, dans le mélange de nitrate d’argent et de nitrate de cuivre, on arrive à un terme où le précipité d’argent cesse d’être cristallin ; il devient peu à peu floconneux, tuberculeux; il prend alors la forme d’un cham- pignon d’une grande étendue, dont les parties sont dans un tel état de division que les pesées présentent de grandes difficultés. Il semble résulter de cet état moléculaire que la masse de nitrate de cuivre, à mesure qu’elle augmente dans la solution, exerce une action attractive sur les molécules de l'argent, à l’instant où elles se déposent sur la lame négative, de manière à les empêcher de se rassembler, ou du moins à empêcher la force de co- hésion de s'exercer. » Des expériences rigoureuses montrent qu’en opérant sur une partie de nitrate d'argent égale à un décigramme, et 60 et quelques équivalents de nitrate de cuivre, le cuivre commence à paraître dans le précipité. En continuant à augmenter les équivalents de nitrate de cuivre jusqu’à 67, le précipité métallique est alors composé d’un équivalent d’argent et d’un équivalent de cuivre. Ce résultat ne peut être obtenu, d’après le principe de M. Faraday, qu'autant que le courant est partagé en deux parties par- faitement égales, puisque les équivalents des corps, étant associés à des quantités égales d'électricité, exigent deux courants de même intensité pour être séparés. On peut en tirer la conséquence que la force qui unit l’oxigène et l’acide nitrique à l'argent, dans le nitrate de ce métal, quand il y a dans la solution une partie atomique de ce composé égale à 0°,r, est la même que celle qui unit l’oxigène et l'acide nitrique quand il y a dans cette solution 67 parties atomiques de nitrate de cuivre. Les expé- riences ont été faites de manière qu'il ne se produisit pas de compo- sés secondaires capables de changer les proportions atomiques des sels 9T.e ( 674 ) dissous. L'influence des masses sur l’action décomposante du courant vol- taique étant mise par là en évidence, il s'agissait de voir si le rapport des masses, pour arriver au partage du courant en deux parties égales ne de- vait pas changer quand on augmentait la quantité absolue de la partie atomique du nitrate d'argent, C'est-à-dire en la portant successivement de 05,1 à 05,5 et 15. Les résultats ont prouvé, comme on devait s’y attendre, que le rapport des masses n’était plus le même. » En-étendant les solutions d’eau, l'influence des masses diminue. en même temps, comme de raison. » Je regrette de ne pouvoir rapporter ici les résultats numériques ob- tenus ainsi que la discussion qui les accompagne, et qui sont consignés dans mon Mémoire, afin de mieux mettre en évidence l'influence des masses sur l’action électro-chimique du courant, de manière à le forcer à séparer en même temps deux équivalents de deux bases différentes. Lorsque la quantité de nitrate de cuivre est considérable dans la solution, non-seulement on observe les effets décrits plus haut; mais encore on voit dans cette solution, quand elle est éclairée par la lumière directe du Soleil, une quantité considérable de petites parcelles métalliques en mou- vement, qui semblent indiquer en quelque sorte, le mode de transport des particules par l’action voltaique. » Quand on est arrivé à la séparation des deux équivalents, la force qui unit l’oxigène et l'acide nitrique à un équivalent d'argent, et celle qui unit les deux mêmes corps à un équivalent de cuivre, étant vaincues par le même courant, doivent, être considérées comme égales, car deux forces égales agissant simultanément et d’une manière continue, produisant des effets semblables, sont censées détruire des résistances égales. Dés-lors, on ne peut s'empêcher d’en tirer la conséquence, que ces affinités sont égales elles-mêmes. » On peut envisager de la manière suivante l'influence des masses dans les circonstances actuelles : dans un mélange de deux sels, de deux ni- trates métalliques par exemple, si l’on augmente le nombre d’équivalents de celui dont les parties sont réunies en vertu des plus fortes affinités, on affaiblit l’action du courant sur l’autre nitrate, de sorte que l’on arrive à un terme où l’action de ce courant est suffisante pour vaincre les affinités qui unissent l’oxigène et l'acide nitrique à un équivalent de chacun des deux métaux, voilà le fait; comment l'augmentation des masses produit: elle un effet semblable? On ne peut le concevoir qu’en admettant qu'à me: sure que l’on ajoute du nitrate de cuivre dans la solution, les particules de (655) ce nitrate se rapprochent, ce qui doit accroître d'autant l’action que le cou- rant exerce sur elles. Or, comme l’action du courant est définie, ils’ensuit que celle:qu’il exerce sur les particules de l’autre nitrate doit diminuer dans le même rapport, ou du moins s'exercer sur une moins grande quantité. » 1] paraît donc résulter des faits précédents, que les forces qui unis- sent l’oxigène et l'acide nitrique à un équivalent d’argent et à un équiva- lent de cuivre, sont dans le rapport des masses nécessaires pour qu'il y ait séparation d’un équivalent de chaque métal. Mais est-ce le simple rap- port des masses, celui de leur carré ou d’une autre puissance? C’est ce que nous ignorons: il ne reste plus maintenant qu’à déterminer la loi générale des proportions atomiques nécessaires pour obtenir le partage du courant en deux parties égales, quand la quantité absolue de l’un des deux nitrates est quelconque. Cette détermination qui ne pourra être faite qu’à l’aide d’un très grand nombre d’expériences, servira à trouver la loi générale des affinités de l'acide nitrique ou d’un acide quelconque pour tous les oxides. On verra alors si les nombres obtenues par M. Ed. Becquerel, dans l'évaluation qu'il a faite au moyen d’un autre procédé, des affinités de quelques corps sont les mêmes que ceux que j'obtiendrai ultérieurement. »J’ajouterai encore que les faits consignés dans mon Mémoire font con- naître un procédé très simple pour séparer deux métaux de leur dissolu- tion dans un même acide. Toutes les fois que le rapport des masses, dans un volume donné de la dissolution, ne permet pas d'obtenir immé- diatement la séparation, il suffit, pour l’opérer, de l'étendre plus ou moins d’eau.» RAPPORTS. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Rapport sur des expériences faites avec des aubes articulées, à mouvement alternatif, appliquées à une goélette à vapeur ; par M. nr Jourrroy. (Commissaires, MM. Arago, Ch. Dupin, Poncelet, Séguier rapporteur.) « Chargés par vous d'assister à des expériences de navigation à vapeur, dont M. de Jouffroy aurait desiré vous rendre tous témoins, nous venons aujourd'hui vous faire le rapport des faits accomplis sous nos yeux. ( 676 ) » Avant d’énoncer les résultats obtenus, permettez-nous de rappeler succinctement le but que M. de Jouffroy s’est proposé d'atteindre. » Fils de l’homme qui,le premier, réalisa pratiquement l’immortelle pensée de Papin, M. de Jouffroy n’a point cessé d’avoir les regards fixés sur l'œuvre de son père. Jaloux de faire des progrès de la navigation par la vapeur, une gloire de famille, il s'efforce d'apporter à cette admirable ap- plication son contingent personnel de perfectionnements. De nombreuses observations l'ont conduit à penser que le mode d'impulsion préféré après bien des essais par son père, depuis constamment employé, n’utilisait cependant, pour la marehe du navire, qu’une faible partie de l’effort total du moteur. Ce grave inconvénient lui a paru tenir principalement à l’usage des roues à aubes comme organes d’impulsion ; les circonstances défavo- rables dans lesquelles elles sont incessamment placées lui semblent ne per- mettre aux roues de réaliser au profit de la marche du navire qu’une très faible fraction de l'effort dont elles ont été animées; la perte de force ré. sulte, selon lui, de la vicieuse application de la puissance par l’intermé- diaire de la roue. Celle-ci n’agit d’une manière directe et sensiblement parallèle à la ligne de progression du navire que pendant un arc très court de sa révolution. M. de Jouffroy croit qu’une portion considérable de l'effet mécanique est encore épuisée par les aubes des roues en chocs des- tructeurs sur le liquide aa moment de Veur immersion. Le soulèvement inutile d’une assez grande masse de liquide à l'instant de leur émersion lui paraît aussi une autre cause grave de perte de force. » Préoccupé de ces inconvénients inhérents aux roues, désireux de dé- livrer les navires à vapeur de ces organes si incommodes à la mer, si diffi- ciles à protéger et à défendre, et contre la fureur des vagues et contre le feu de l'ennemi, M. de Jouffroy a cherché s’il n’était pas possible de les remplacer par des appareils d’impulsion plus simples, d'une installation plus commode, plus faciles à garantir, appliquant surtout plus utilement la puissance du moteur à la progression du navire. Après mûres réflexions, il est resté convaincu qu’il n’était possible d’atteindre- un résultat meilleur qu’en abandonnant le mouvement circulaire continu de la/roue à aubes pour imprimer aux autres aubes seules un mouvement alternatif. » La première des conditions dans lesquelles M. de Jouffroy desire uti- lement innover, est de rencontrer dans le liquide le point d'appui le plus solide possible. Deux circonstances lui paraissent éminemment convenables pour atteindre ce but, augmenter la surface de l’appareil d’impulsion, lui imprimer une grande vitesse. Il pense que l'effort développé sera d'autant (677) mieux utilisé, qu'il sera produit et appliqué dans une direction sensible ment parallèle à la marche du navire. » Pour réaliser ses conceptions, M. de Jouffroy a installé, à l’arrière de son bâtiment à vapeur, deux paires d’aubes suspendues à de longs leviers : ces aubes sont composées de deux ventaux liés par des charnières pouvant se rapprocher et s’écarter de façon à devenir parallèles entre eux ou à former, Pun par rapport à l’autre, un angle très obtus. Un moteur à vapeur im- prime à ces aubes articulées un mouvement de va-et-vient; l'ouverture, sous un angle obtus est la position des aubes agissantes, l’état de parallé- lisme est celui assigné aux aubes au moment du retour. » L'ouverture et la fermeture des ventaux des aubes est ingénieusement puisée dans le mouvement oscillatoire des leviers; cet effet est le résultat de la différence de position des centres d’oscillation des leviers. La diver- sité de relation de leurs positions respectives réagit sur les ventaux avec lesquels ils sont liés et détermine successivement leur ouverture et leur fermeture. Ces fonctions s’exécutent dans des temps inégaux; pour les faire accomplir il a suffi de relier les organes d’impulsion par des bielles d'une longueur convenablement calculée avec un arbre plusieurs fois coudé auquel une double machine à vapeur imprime un mouvement de rotation continu. » Tel est en abrégé le stratagème mécanique employé par M. de Jouffroy pour imiter, comme il le dit lui-même dans le Mémoire déposé, les mou- vements de progression des êtres organisés. À l’expérience pratique ap- partient de démontrer toute la justesse de ses prévisions. » L’essai de navigation à la vapeur auquel M. de Jouffroy a fait assister vos Commissaires, a été répété avec une goélette à quille de 20 mètres de long, 5°,30 de large, 2",14 de tirant d’eau; la maîtresse-section pré- sentait au liquide une surface de résistance d’environ 10 mètres carrés. La force motrice pour mettre en jeu les nouveaux organes, était emprun- tée à un double appareil à vapeur à haute pression. La vitesse imprimée au navire a varié pendant l'expérience entre 8 et 9 kilomètres par heure. M: de Jouffroy assure avoir plusieurs fois atteint une vitesse de r1 kilo- mètres. Vos Commissaires ont en effet remarqué avec peine que la faiblesse de quelque partie du mécanisme ne permit point point d'employer l'effort entier du moteur, Celui-ci, construit pour imprimer à l’arbre coudé qui met les aubes articulées en jeu, de trente à quarante révolutions par minute, n'en fit jamais dans le même espace de temps, pendant toute la durée de l'expérience, plus de quinze à seize. ( 678 ) » Le navire après avoir remonté le courant dela rivière, au-dessus du pont du Pecq, vira de bord et vint s’amarrer au-dessus du même pont; pendant toute la durée de l'essai, vos Commissaires ont constaté: que l'appareil d’impulsion avait fidèlement rempli toutes ses fonctions. Ils ont regretté néanmoins qu’un effort plus considérable n’ait pu lui être appliqué, afin de rapprocher davantage la vitesse de la marche de cette goélette de celle des autres bateaux à vapeur. Néanmoins la comparaison par eux faite entre larésistance de la goélette et celle des autres bateaux à vapeur, entre la puissance qui l’animait pendant l'expérience et l’action mécanique dont les autres bateaux sont généralement pourvus, leur a paru expliquer et justifier suffisamment cette infériorité apparente. Il résulte en effet d’un tableau dressé par M. de Jouffroy, et placé par lui sous les yeux de vos Commissaires, que la puissance serait à la résistance le Sphinx, comme 1 à 7,60 Dans les navires de mer À Ze Soho, comme 1 à 7 l’'Ivanhoe, comme 1 à 7,45 dans certains bateaux de rivière comme 1 à 17, tandis que dans la goé- lette ce rapport ne serait que de 1 à 1,50. » La difficulté de constater autrement que par des expériences directes et spéciales la quantité d’action empruntée à une machine ne travaillant pas à pleine puissance, n’a point permis à vos Commissaires de prendre ces calculs pour base d’üne opinion arrêtée et définitive sur l’éténdue des avantages que le nouveau mode d’impulsion pourra présenter sur l’ancien. Vos Commissaires ne se dissimulent pas non plus les difficultés que M. de Jouffroy rencontrera pour la réalisation pratique de son ingénieux méca- nisme. Le principe même d’action de ce nouveau mode d’impulsion à efforts instantanés.et alternatifs exige que toutes les pièces du mécanisme, à cha- que pulsation, passent brusquement de l'état de repos à celui de mouve- ment rapide; l'appareil se trouve ainsi exposé à des chocs qui pourront peut-être par leur fréquente répétition compromettre la solidité et la durée de ses organes. Des expériences suffisamment prolongées, répétées dans les circonstances mêmes où l'appareil nouveau est destiné à fonctionner habituellement, c’est-à-dire en mer, sur un vaisseau 'balloté par les va- gues, exposé au choc violent des lames, pourront seules permettre de porter un jugement certain sur la réalité et l’importance de ses avantages. » Privés de ces bases solides et indispensables pour former leur, opi- nion en une matière aussi grave, vos Commissaires se plaisent, à recon- ( 679 ) naître tout ce que présente de nouveau et d’ingénieux , soit dans ses dispo- sitions, soit dans son installation à bord, ce mécanisme, fruit des longues études, des persévérantes méditations d’un ingénieur qui s'efforce de re- chercher les conditions les plus convenables pour la solution de l’impor- tant problème de la navigation à vapeur. » Vos Commissaires vous proposent donc de témoigner à M. de Jouf- froy l’intérét qu’inspirent ses travaux, et le desir de voir l’expérience couronner d'un plein succès les louables tentatives qu’il ne cesse de faire pour le perfectionnement d’une des plus belles, des plus utiles con- ceptions de l'esprit humain, de cette admirable invention de la navigation à la vapeur, à laquelle les noms français Papin et de Jouffroy doivent res- ter à tout jamais unis. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. MATHÉMATIQUES APPIIQUÉES. — Rapport sur un Mémoire de M. Laranxe, intitulé : Sur le Calcul des transports de terres dans les projets de routes. (Commissaires, MM. Puissant, Coriolis, Savary rapporteur.) « Lorsque les études, les nivellements préparatoires d’un tracé de route “ont fait connaître les déblais ou les remblais nécessaires en différents points, il reste, comme donnée première du projet, à évaluer en bloc la somme de travail à laquelle les mouvements de terres donneront lieu. » Pour effectuer ce calcul, on répartit, d’une manière toute déterminée, en commençant par une extrémité de la route, chaque déblai sur les remblais les plus voisins. Chaque portion des déblais, ainsi fractionnés, a dès-lors une distance connue à parcourir, et chacun de ces transports exige une quantité de travail à la fois proportionnelle au volume des terres dé- placées et à l'étendue de leur déplacement. Cette quantité de travail s’éva- luera donc par le produit de deux facteurs numériques, dont l’un est un nombre d'unités de volume, l’autre un nombre d'unités de distance. Une somme de produits semblable exprime la totalité des travaux de terras- sement. » Or une somme de produits de deux facteurs peut toujours être consi- dérée comme la somme des moments de plusieurs poids par rapport à un axe de rotation, ou bien encore comme la somme des surfaces d’une série de rectangles. Sous ces deux points de vue, la question est susceptible de solutions mécaniques. C. R. 1840, 19 Semestre, (T. X, Nos 47 et 18.) 92 ( 680 ) » M. Lalanne a déjà réalisé une solution de ce genre , en suspendant à l'un des bras d’une balance des poids proportionnels aux volumes des fractions de déblais. On voit que les distances des points de suspension au couteau doivent alors être proportionnelles aux étendues des trans- ports, et que le moment unique qui fait équilibre à tous ces moments ex- prime la somme de travail cherchée. L’un de nous, M. Coriolis, à fait un rapport favorable sur cette application , que l'auteur à depuis rendue peut- être un peu plus rapide, en remarquant que l'on peut, en grande partie au moins, éviter la décomposition préliminaire de chaque déblai en vo- lumes partiels. 11 suffit pour cela de représenter les remblais, aussi bien que les déblais, par des poids proportionnels aux volumes ; de suspendre, en général du moins, aux bras opposés du fléau , les poids de dénomination contraire; de les suspendre à des distances du couteau qui représentent, non plus les intervalles à parcourir sur le terrain, mais les distances de chaque déblai ou remblai à un même point fixe, arbitrairement choisi, par exemple, à l’origine du tracé. Ce qui complique un peu la question, c’est que les poids de chaque espèce changent tour à tour de rôle par rapport aux deux bras de la balance. L’inversion doit avoir lieu chaque fois que la différence entre la somme des déblais, à partir de l’origine du tracé, et la somme des remblais comptée du même point , vient à changer de signe. Le volume dont l'addition détermine le changement se partage en deux fractions : l’une , qui rendrait les deux sommes égales, appartient au même bras que les volumes précédents de même nom; la seconde, qui représente l'excès de la plus grande somme sur la plus petite, passe au bras de la balance opposé. » Ces règles exigent quelque attention pour être convenablement ap- pliquées, et si l’on n’en fait pas un fréquent usage, on perdra, à se tenir en garde contre une erreur, le temps qu’elles pourraient d’ailleurs épargner . » Aussi la nouvelle solution de M. Lalanne, celle dont il nous reste à parler, nous paraît-elle préférable. » Cette solution est fondée sur l'assimilation d’une somme de quantités de travail à une somme de surfaces rectangulaires et sur l’évaluation de ces surfaces à l’aide du planimètre. » Le principe du planimètre est bien connu. Une roulette, qui s’appuie sur un cône droit à l’axe duquel son plan est perpendiculaire, prend dans la rotation simultanée et sans glissement des deux pièces sur elles-mêmes, une vitesse angulaire proportionnelle à la fois à celle du cône et à la dis- tance du sommet de ce cône au plan de contact. Ainsi le produit de deux ( 681) quantités variables peut s'exprimer par le nombre de divisions que parcourt une aiguille liée à l’axe de la roulette. » Remarquons en passant que ce principe, proposé en 1829 par M. Co- riolis pour l'évaluation directe du travail des machines, appliqué depuis par MM. Ernst et Oppikoffer à la mesure des surfaces planes dans l'ingé- nieux instrument qui a reçu le nom de planimètre ; remarquons que ce principe revient en quelque sorte à sa destination primitive, par l'emploi que M. Lalanne fait du planimètre même, pour calculer une somme de quantités de travail dont les éléments sont numériquement connus. » Supposons le tracé d’un chemin développé en ligne droite; aux points où doivent avoir lieu des déblais ou des remblais, élevons perpendiculai- rement à cette ligne des ordonnées proportionnelles à leurs volumes. Il est facile de voir que les aires équivalentes aux différentes portions de tra- vail auront pour bases les distances de certaines ordonnéés entre elles, pour hauteurs certaines fractions de ces ordonnées. » Mais M. Lalanne remarque avec raison que tout ce fractionnement devient inutile ; que pour avoir la somme de toutes les aires il suffira de faire parcourir à l’index du chariot qui porte la roulette, le contour con- tinu d’un polygone fermé, dont les côtés, à angle droit les uns sur les autres, seront, dans une direction les ordonnées entières qui représentent les volumes, dans la direction perpendiculaire les distances qui séparent ces ordonnées sur le développement du tracé; bien entendu que por former le polygone et dans la direction commune des ordonnées, les longueurs des déblais devront être portées dans un sens, les longueurs des remblais dans le sens opposé. » Il y a pourtant une exception à la règle générale : elle se présente lors- que dans l'intervalle compris entre les deux extrémités du tracé, qui sont aussi deux sommets adjacents du polygone, la ligne qui joint ces extrémi- tés vient à être coupée par quelques-unes des ordonnées intermédiaires. Alors des portions de surface se trouvent situées des deux côtés de cette ligne; dans la disposition actuelle du planimètre, l'aiguille du compteur accuserait la différence et non la somme de ces deux portions. Pour en ob- tenir la somme, M. Lalanne suppose qu’on les replie l’une sur l’autre avant de parcourir le contour entier avec l'index mobile : on comprend qu’on doit suivre en allant et en revenant les fractions de côtés qui se superposent après le reploiement. Il serait facile et peut-être un peu plus simple de dis- poser l’instrument de telle manière , que le roulement du cône ou la trans- - mission aux aiguilles du compteur eussent lieu en sens contraire des deux 92 ( 682 ) côtés d'une même ligne, celle qui joint les points extrêmes de départ et d'arrivée, quoique le déplacement de tout le système et de l'index conti- nuât à se faire dans le même sens. » La construction graphique du polygone dont on cherche la surface, exigerait encore quelque temps. M. Lalanne l’évite entièrement; il lui suffit d'ajouter au planimètre deux règles divisées et mobiles dans des coulisses, l’une parallèlement, l’autre perpendiculairement à l'axe du cône. Faites glisser le zéro de ces règles jusqu’au point où l'index est déjà parvenu, et leurs divisions indiquent aussi bien qu’une ligne tracée sur le papier, jusqu'où ce même index doit marcher de nouveau, pour décrire, dans un sens ou dans l’autre, un côté suivant du polygone qu’on n’a plus sous les yeux. Mais par là même qu’on n’a plus sous les yeux la figure, il devien- drait plus essentiel, si l’on veut écarter toute chance d’erreur, de n’avoir jamais autre chose à faire que de suivre toujours dans un seul et même sens des longueurs représentant les déblais entiers, toujours dans le sens contraire des longueurs proportionnelles au volume entier de chaque remblai; ce qui pourrait s’obtenir, comme nous l'avons dit plus. haut. Divers détails pour lesquels nous renvoyons au Mémoire, montrent ce que l’on doit faire pour traiter de grands nombres qui excedent les limites de l'instrument. Il faut avouer que ces limites embrasseraient un intervalle moins grand, si l’on adoptait la modification de faire rouler le cône, pour une partie du chemin dans un sens, pour l’autre partie en sens contraire. » Avec l’addition des règles au planimètre de M. Ernst, M. Lalanne parvient à réduire les calculs des transports de terre à la dixième partie du temps qu’ils exigent actuellement. C’est assurément un résultat très utile, mais dont l'importance, pour l’administration, ne peut être conve- nablement appréciée que par l’administration elle-même; car cette impor- tance dépend du nombre de calculs semblables qu'un ingénieur peut avoir à exécuter, du temps que ces calculs exigent relativement à l'ensemble des études d’un projet, ou, en dernière analyse, du nombre et de l'étendue des projets qui sont aujourd’hui ou qui peuvent être, dans un avenir prochain, demandés annuellement. » Après avoir insisté avec quelque détail sur l'application ingénieuse que M. Lalanne a faite du planimètre à une question usuelle, disons qu'il étend l'emploi de cet instrument à toutes les opérations de l’arithmétique; qu'il lui suffil pour le rendre propre à exécuter des divisions, de le tarer de maniére à connaître la distance de la roulette au sommet du cône; pour les élévations aux puissances et les extractions de racines, entre certaines li- {( 683 ) mites, de tracer sur une des règles mobiles et sur le cadran du compteur des divisions logarithmiques. » Ces dernières applications ne sont pas d’un usage assez fréquent pour déterminer sans doute à elles seules l'adoption d'un instrument aussi dis- pendieux que le planimètre; mais il était bien de les indiquer aux ;per- sonnes qui l’emploieraient déjà pour sa destination primitive ou pour les calculs de terrassement dont il a été question plus haut. » En résumé, vos Commissaires pensent que l’Académie doit remercier M. Lalanne de son intéressante communication. » Les conclusions de ce rapport sont adoptées. MÉMOIRES LUS. CHIRURGIE. — Mémoire sur les plaies sous-cutanées des articulations; par M. J. Guérin. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Double, Arago, Breschet.) « Dans un précédent Mémoire sur les plaies sous-cutanées, considérées en général, l’auteur avait cherché à’établir que les plaies pratiquées sous la peau et maintenues à l'abri du contact de l'air, sont affranchies de tout travail inflammatoire, et ont la propriété de s'organiser immédiatement ; de là l'utilité de convertir en opérations sous-cutanées les opérations qu'on avait coutume de pratiquer en divisant les téguments. Dans ce second Mé- moire, M. J. Guérin a en vue de montrer par des expériences sur les ani- maux et lhomme, que les plaies sous-cutanées des articulations peuvent, commeé celles des tendons, des muscles, des aponévroses, du tissu cellu- laire, des nerfs et des petits vaisseaux, participer, au moyen de quelques précautions particulières, au bénéfice de l’organisation immédiate. » Expériences sur les animaux. — M. J. Guérin à ouvert successive- ment sur deux chiens, par la méthode sous-cutanée, les articulations hu- méro-cubitales, radio-carpienne, fémoro-tibiale et tibio-tarsiennes. Dans les cas où ces plaies ont été faites hors du contact de l'air, elles ont été guéries immédiatement, sans aucune trace d'accidents inflammatoires : seulement lorsque les articulations ainsi ouvertes ont été laissées libres de leurs mouvements, il s'est formé autour des plaies des tumeurs syno- viales ; mais lorsqu'elles ont été maintenues au repos, et dans l'extension per- manente, la guérison s'est opérée sans accident aucun. Les plaies pratiquées de manière à permettre l'introduction et le contact permanent de l'air, ont ( 684 ) été le siége d’inflammation et de suppuration proportionnées en étendue et en intensité à l'étendue et à la durée du contact de l’air. » Expériences et opérations chez l’homme. — Prenant pour point de départ plusieurs faits fournis par l'observation pathologique, tels que les luxations traumatiques de l'épaule et de la cuisse, dans lesquelles il y a des déchirures plus ou moins considérables sous la peau des capsules ar- ticulaires, non suivies d’inflammation , M. J. Guérin a cru pouvoir appli- quér à l'homme les résultats fournis par ses expériences sur les animaux. Il a fait un assez grand nombre de fois la section sous-cutanée des liga- ments et d’une portion des capsules fibreuses du genou et du pied, pour remédier à des difformités de ces articulations. Toujours ces opérations ont été exemptes d’accidents inflammatoires. » Les précautions à prendre pour garantir les plaies sous-cutanées des articulations de tout accident inflammatoire, sont dé pratiquer une très petite ouverture à la peau, le plus loin possible de la plaie de l’articula- tion; de la pratiquer dans l'extension de l'articulation et non dans la flexion; de soumettre cette dernière au repos le plus absolu. Ces deux dernières prescriptions sont la conséquence d’un fait que M. J. Guérin a cherché à établir précédemment, à savoir, que les cavités articulaires-sont, pendant les mouvements des articulations, le siége d’ampliations tempo- raires, d’où résulte au sein de ces cavités, une tendance au vide, et par conséquent une succion sur l’orifice des plaies communiquant avec l'air extérieur. : » Applications chirurgicales. — Dans la troisième partie de son Mé- moire, l'auteur indique les applications qui pourront être faites des ré- sultats fournis par les expériences précédentes à l’art chirurgical: Les col- lections séreuses, sanguines, purulentes des articulations, pourront être évacuées immédiatement sans danger. Parmi les applications que M. J. Guérin signale, il insiste plus particulièrement sur les incisions sous-cu- tanées des ligaments et des capsules articulaires, dans le but de maintenir fixe la réduction de certaines luxations congéniales où anciennes, de pro- voquer des adhérences, ou de favoriser le développement de cavités ar- ticulaires nouvelles. Déjà l’auteur dit avoir obtenu par cette méthode la guérison d’une luxation congéniale de la clavicule qui avait résisté à tous les moyens connus. Il a fait autour de l'articulation luxée, des sections multiples de l'appareil ligamenteux, et il est parvenu, après deux opé- rations de ce genre, à enchässer l'extrémité de los luxé dans un espace circonscrit, et à guérir complétement la difformité. » ( 685 ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. CHIMIE APPLIQUÉE. — Mémoire sur la conservation des. bois; par M. À. Boucnrnre. (Commissaires, MM. de Mirbel, Arago, Dumas, Poncelet, Gambey, Audouin , Boussingault. ) L'auteur, dans les recherches qui font l’objet de ce Mémoire, à eu pour but : 1°. D’assurer la conservation des bois en les plaçant dans des conditions qui leur permissent de résister à la fois aux effets destructeurs des agents ‘atmosphériques et aux attaques des insectes; 5°, De leur donner d’une manicre durable, quand les circonstances dans lesquelles on les emploie semblent l’exiger, une élasticité et une sou- plesse égale ou supérieure à celle qu’ils avaient à l’état frais; 3°. De les empêcher de jouer une’ fois mis en œuvre; 4°: De diminuer l’inflammabilité et la combustibilité des bois de cons- truction ; 5°. De teindre , en masse, les bois destinés à l’ébénisterie. La nature des substances employées varie suivant qu'on se propose de remplir lune ou l’autre de ces indications; mais le procédé par lequel on porte jusque dans les parties les plus intimes du bois les matières qui ont pour effet de lui donner les propriétés désirées est toujours le même, et consiste dans l'emploi qu’on fait d’une force vitale des végétaux, force qui persiste quelque temps encore après qu’ils ont été séparés de leurs racines. « Lorsque je fis les premiers essais de mon procédé, dit M. Boucherie, je ne connaissais aucun travail dirigé dans ce sens; depuis, j’ai su que des expériences avaient été faites anciennement sur des végétaux herbacés et sur de jeunes branches dans le but de reconnaître par l’absorption de dis- solutions végétales colorées quelle marche la sève suit dans son cours. Ces expériences étaient entreprises dans un but purement scientifique, et per- sonne avant moi n'avait eu l'idée de s'emparer de la force vitale des végé- taux pour en faire une force industrielle à l’aide de laquelle il serait pos- sible d'introduire dans la presque totalité de la masse des bois certaines matières propres à assurer leur conservation et à les doter de propriétés nouvelles. » ( 686 ) L'opération peut s’exécuter sur un arbre encore debout, car en prati- .quant la section transversale au moyen de laquelle les vaisseaux séveux sont mis en rapport avec la dissolution qu’on veut leur faire absorber, on peut ménager sur deux points opposés assez de bois pour que le tronc conserve encore sa position verticale. Cette manière d'opérer di- minue les frais, rend l’imprégnation plus rapide, et c’est celle que l’au- teur préfère quand les circonstances le permettent. Lorsque l’arbre a été complétement séparé de sa souche, la force aspiratrice diminue à partir du moment de l'abattage; mais après deux jours, et peut-être plus, l’im- prégnation peut encore avoir lieu. La force aspiratrice des arbres varie selon les époques de l’année, mais ne varie pas de la même manière pour toutes les espèces. En géné- ral cependant l'automne est la saison où elle est le plus énergique. Les quantités de liqueurs diverses qu'un arbre peut absorber sont très considérables; mais l'absorption des liqueurs neutres est bien plus abon- dante que celle des dissolutions à réactions acide ou alcaline. La pénétration du reste n’est jamais complète pour les végétaux ligneux. Dans les bois blancs on trouve toujours un tube central de diamètre va- riable qui résiste à l'imprégnation. Dans les bois durs ce sont les parties les plus centrales de ce qu'on nomme le cœur qui se conservent dans leur état naturel. Pour une même espèce il y a à cet égard des différences qui tiennentsans doute en partie à l’âge, mais qui peuvent aussi recon- naître d’autres causes non encore bien analysées, Ayant reconnu que l'automne était l’époque de l’année la plus favorable pour l'imprégnation, l’auteur s’est demandé si cette saison ne serait pas aussi la plus avantageuse pour l’abattage des arbres qui ne doivent être soumis à aucune opération conservatrice. Ordinairement on coupe les arbres en hiver, dans l’idée qu'ayant alors moins de sève ils se dessécheront plus vite et plus complétement. M. Boucherie considère cette pratique comme vicieuse. Il a reconnu, en effet, que lorsque les vaisseaux sé.- veux, divisés par l'instrument tranchant, ne sont pas mis en rapportavec un liquide, ils n’en exercent pas moins une action absorbante; mais c’est de l'air qu'ils entraînent, et en quantité d'autant plus considérable que/la vie du végétal est plus active dans ce moment. Ayant mesuré, au moyen d’un appareil fort simple, le volume d’air absorbé par une branche placée dans les circonstances les plus favorables, il a reconnu que ce volume égalait presque celui de la branche elle-même. « Cet ‘air, dit-il, va évi- demment remplacer l’eau qui s’évapore par les feuilles, et son introduction ( 687 ) dans l'intérieur du bois ne peut manquer d’en hâter la dessiccation. Un pa- reil fait, ajoute-t-il, ne porte-t-il pas à croire que c’est en automne et non en hiver qu’on devrait abattre les arbres et qu'il conviendrait de ne pas les dépouiller de leurs feuilles. Nous avons dit que les substances qu'on faisait pénétrer dans l’intérieur des bois au moyen de la force aspiratrice qui, pendant la vie des végétaux, préside à l'ascension de la sève, variaient suivant les indications qu'on se proposait: de remplir; 1l nous reste à faire connaître les matières em- ployées par l'auteur dans les différents cas que nous avons énumérés plus haut. De la conservation des bois. — M. Boucherie est parti de ce principe que toutes les altérations que présentent les bois proviennent de matières solubles qu'ils renferment, et qu'on ne parvient jamais à les en dépouil- ler complétement, même par les lavages les plus long-temps continués; son but, dès-lors, a été de trouver des agents chimiques qu convertissent ces matières en composés insolubles. Le pyro-lignite brut de fer, substance dont le prix est peu élevé, lui a paru réunir toutes les conditions désirables, et ses prévisions ont été con- firmées par les résultats de diverses expériences dont les détails sont exposés dans son Mémoire. Nous nous contenterons de reproduire la sui- “vant: Les cercles des barriques, faits en bois de châtaignier, s’altérent, comme chacun le sait, après un temps très court de séjour dans les caves: ils of- fraient donc un moyen d’arriver promptement à une comparaison de la résistance du bois naturel et du bois préparé. Une commission fut nommée par M. le préfet de la Gironde pour suivre des essais entrepris à cet effet; en sa présence, au mois de décembre 1838, des cercles préparés et des cercles de choix du commerce, dans leur état naturel, furent pacés sur les mêmes barriques; ces barriques, déposées dans les parties les plus humides des celliers, furent ensuite visitées le 8 août 1839, et déjà une altération profonde, complète, se montrait dans les cercles naturels, tandis que les autres n’avaient éprouvé aucune altéra- tion appréciable. Le procès-verbal de cette expérience fait partie des pièces annexées au Mémoire: L'emploi du pyro-lignite de fer a non-seulement pour effet de préserver le bois des effets destructeurs des agents atmosphériques, mais il paraît le rendre plus propre à résister aux agents mécaniques. De la flexibilité et de l'élasticité des bois. — Ces qualités, dit l’auteur, CR. :8,0,1°7 Semestre. {T. X, N°5 A7 et 18.) 93 ( 688 ) sont surtout recherchées par la marine, et les bois qui les présentent etles conservent le plus long-temps lui offrent des garanties de service et de durée telles, qu’elle n’hésite pas à les payer des prix très élevés. Quoique dans un grand nombre de cas la constitution organique des bois et, dans certaines circonstances même, leur composition chimique puissent contribuer à leur conserver de la souplesse et de l’élasticité, cependant ces propriétés sont plus intimement liées à la proportion d'humidité que les bois retiennent ; aussi c’est à la leur conserver que l’auteur a cru devoir s’atta- cher particulièrement. Il annonce avoir atteint complétement le but, au moyen de solutions de sels déliquescentes introduits par voie d'absorption. Au reste, dit-il, ces sels, n’agissent pas seulement comme conservateurs de l'humidité, ils paraissent aussi agir à la manière des corps huileux, en développant dans le bois une flexibilité qui est bien supérieure à celle qu'il présente au moment de l'abattage. Après différents essais, M. Boucherie a reconnu que les eaux-mères des salines, formées essentiellement de chlorures déliquescents, remplissaient tres bien le but, et de cette manière il donne de la valeur à un produit qui était jusqu’à présent sans usage. Il remarque que pour obtenir le maximum d'effet, il est nécessaire que les dissolutions salines soient très concentrées. Quoique porté à croire que ces dissolutions salines suffisent pour as- surer la conservation des bois, M. Boucherie conseille, pour plus de sûreté, d'y mélanger un cinquième de pyro-lignite brut de fer. Du jeu des bois et des moyens d'y remédier. — Xe bois mis en œuvre augmente ou diminue incessamment de|volume sous les influences atmos- phériques, et quand on l’emploie avant qu'il soit parvenu à un état suf- fisant de dessiccation, ces changements sont très grands et d’un effet tres fâcheux.. » Les efforts des constructeurs s'étaient donc dirigés à plusieurs reprises, mais sans un succès bien marqué, vers les moyens de hâter la dessiccation des bois, laquelle est très longue quand on Ia laisse s’opérer naturelle- ment. Personne, d’ailleurs, avant M. Boucherie, ne s'était demandé si cet état de siccité auquel on s’efforçait d’amener les bois, était en effet le seul état qui püt les empêcher de jouer. Pour lui, considérant que les changements de volume tiennent à ce que les bois renferment dans leur tissu des ma- tières avides d’eau, qui tour à tour en cèdent et en empruntent à Vair ambiant, il a pensé que si l’on maintenait ces sortes d’é éponges saturées bare leur volume et celui de la masse resteraient constants. Or le ( 689 ) moyen de satisfaire à cette indication était bien simple; il suffisait de profiter de la force aspirante du bois pour l’imprégner de chlorures dé- liquescents. Les essais faits d’après cette manière de voir, ont compléte- ment réussi. Des moyens de diminuer l'inflanmabilité et la combustibilité des bois de construction. — Du moment où l’on avait reconnu la possibilité de conser- ver toujours au bois une certaine humidité en l’imprégnant de chlorures terreux , ii était facile de prévoir qu’au moyen des mêmes substances on pourrait non-seulement diminuer beaucoup son inflammabilité, mais encore rendre tres difficile la combustion de son charbon, soustrait au contact de Pair par la fusion des sels terreux qui s’opère à sa surface et dans sa masse. Cette prévision a été pleinement confirmée par les résultats de diverses ex- périences. Les ‘bois préparés au moyen de ces chlorures sont, dit l’auteur, dans des conditions qui préviennent, pour ainsi dire absolument, la possi- bilité des incendies, hors le cas cependant où ces incendies seraient ron- seulement provoqués mais alimentés par des matières étrangères à la cons- truction du bâtiment. De l'introduction, dans le bois, de matières colorantes. — Cette colo- ration peut être produite par des substances minérales ou par des matières végétales. Dans le premier cas ce n’est pas une substance déjà colorée que LA lon introduit; on présente successivement à l'aspiration, des corps dont la décomposition réciproque peut déterminer la formation d’un troisième corps coloré. Ainsi l’on obtient la couleur bleue en faisant pénétrer succes- sivement le sel de fer et le prussiate de potasse. Quant aux matières colorantes végétales, M. Boucherie annonce avoir remarqué qu’elles ne pénètrent pas le tissu des bois avec la même fa- cilité que les précédentes; certains bois même se refusent à les rece- voir, quelque limpides que soient les dissolutions colorées dont on fait usage. Observations sur certains insectes qui attaquent les bois de construction ; par M. Aurouin. « À l’occasion du Mémoire de M. Boucherie sur la conservation des bois, M. Audouin prend la parole et fait ressortir l’importance de cette question en citant quelques exemples de dégâts dont il a été témoin en 1838, dans le département de la Charente-Inférieure, et quisont causés par un insecte que Latreille a rapporté au TERMITE LUCIFUGE, T'ermes lucifugum, de Rossi 93.. ( 690 ) (Mantissa Insectorum, tome T°, p.107, et pl. V, fig. «). Cet insecte, observé par M. Audouin, se nourrit de substances végétales et particulièrement des bois de diverses espèces employés dans les constructions ; il taraude les par- quets, les boiseries, les poutres, et en ménage la surface à tel point, que le plus souvent aucun caractère ne décèle extérieurement sa présence. M. Audouin annonce qu’il a commencé l'étude de ces Termites, et qu'il la poursuivra, en se transportant de nouveau sur les lieux du désastre. Les points principaux envahis et qu’il a visités sont le petit port de Tonay- Charente, dont les appontements ont été plusieurs fois détruits dans les parties qui ne sont pas baignées par le fleuve; la ville de Rochefort où les maisons des, particuliers sont indistinctement atteintes, dans presque tous les quartiers, ainsi que plusieurs bâtiments de l’Arsenal ; enfin le chef-lieu du département, La Rochelle, qui a pour foyer du fléau l'hôtel , les bureaux et les jardins de la Préfecture. Partant de ce point, les Termites ont de proche en proche gagné les maisons voisines en suivant une marche régulière; c'est-à-dire en se portant constamment du sud au nord et au nord-est. M. Audouin a pu dresser une carte qui indique la route suivie par lin- secte; il a aussi réuni un très grand nombre d'échantillons qui, en même temps qu'ils font voir la manière dont les termites établissent leurs galeries, sans qu'aucune trace de leur présence s’aperçoive au dehors, montre com- bien sont préjudiciables les dégâts qu'ils causent. En effet, ils.se sont emparés , à l’hôtel de la Préfecture de la Rochelle, des plus grosses char- pentes, des boiseries, des armoires et des parquets; ils ont attaqué et anéanti dans les bureaux des liasses de papiers, des registres , des livres; les archives ont été presque complétement détruites; enfin, il n’est pas jus- qu’à la loge du concierge dont ils ne se soient rendus maitre, et à tel point, qu'on ne peut y placer avec sécurité les provisions de bouche pour la consommation journalière. Le pain, la farine, les fruits de toute sorte leur servent indistinctement de pâture, et leur merveilleux instinct leur procure toujours le moyen d’arriver à les atteindre sans être vus. Le linge et la toile sont aussi de leur goût, l'on en a eu la triste preuve à Rochefort, dans le grand atelier des voiles, où ils ont long-temps séjourné, sans qu’on s’en doutât. » M. Arago, en présentant le travail de M. Boucherie, a signalé aussi des altérations d’un autre genre observées tout récemment au Muséum d'Histoire naturelle, dans les nouvelles Galeries occupées par la Miné- ralogie et la Géologie. M. Audouin confirme l'exactitude de ce fait, et ajoute que l’auteur de ces dégâts est un tres petit insecte coléoptère du (6or ) genre Lycte, le Lyctus canaliculatus de Fabricius. Il explique que ce n’est pas après la construction du bâtiment que ces insectes se sont emparés des poutres de la toiture, du corps des armoires, des tiroirs, et même du par- quet; mais qu'ils existaient dans le bois avant qu’on le mît en œuvre. En effet, tout le mal vient de ce que le bois employé a été livré par les en- trepreneurs avec sa couche d’aubier, laquelle couche contenait des œufs et même des larves. Bientôt ces larves se sont métamorphosées en nym- phes, et de celles ci sont sortis des milliers d'insectes parfaits qui ont per- foré le bois pour sortir et pour s’accoupler. Nul doute, par conséquent, que.les Lyctes ne se soient reproduits depuis l’achèvemen des bâtiments, et que les insectes qu’on a vu pulluler en 1839 dans les galeries de Minéra- ogie et de Géologie et qu’on y observe encore aujourd'hui, ne soient le résultat d'autant de générations nouvelles. » Cependant M. Audouin espère que le mal pourra s'arrêter, mais seu- lement lorsque tout l’aubier, qui aurait dû être enlevé par les entrepre- peurs, avant la livraison des bois, aura été consommé par les Lyctes. Enfin il ajoute qu'il continue ses observations sur les mœurs de ces insec- tés, et qu'il espère obtenir des résultats pour remédier au mal, M. Payen s’occupant de son côté d'analyses et d'expériences, dans le double but de faire périr les insectes et rendre le bois inattaquable. » RHYSIQUE DU GLOBE. — Sur les lignes d'ancien niveau de la mer, dans le Finmark; par M. Bravais. — (Extrait par l’auteur.) (Commissaires, MM. de Freycinet, Élie de Beaumont, Liouville.) « Dans ce Mémoire, M. Bravais a consigné les résultats de mesures de hauteur effectuées sur les lignes qui dénotent l’ancien niveau de la mer, dans le Finmark (Norvège), entre les 50° et 71° degrés de latitude nord. Ces observations ont été faites pendant un séjour d’une année dans ces parages et pendant les loisirs que laissait à l’auteur la mission spéciale qui lui était assignée pour la météorologie et l’astronomie, circonstance qui Pa privé de recueillir sur cette question un ensemble encore plus complet de documents. » Le lieu de ces recherches embrasse une étendue d'environ 18 lieues marines. depuis la petite ville de Stammerfest jusqu'aux mines de Kaaford, à l'extrémité interne de la baie d’Alten. » L'auteur distingue deux lignes d’ancien niveau bien nettement indi- quées. La supérieure à 67", 4 d’élévation dans la baie de Kaafiord, et son ( 692 ) élévation diminue graduellement jusqu’à l'embouchure d’une rivière nom- mée Zernelv, où elie n’a plus que 42,6. A partir de ce point, elle s’abaisse d'une manière beaucoup plus rapide jusqu’à Stammerfest où sa hauteur n’est plus que de 28",6. La ligne inférieure suit des phases pareilles; mais son inclinaison est régulière et d'environ 35" de degré: son altitude, près de Bossekop dans l’Altenfiord, est de 27", 7 : à Stammerfest elle n’est que de 14",r. Ainsi ces lignes ne sont ni horizontales, ni même parallèles entre elles. » Il existe une troisième ligne moins évidente, et dont la réalité peut se contester, elle aurait 40",5 de hauteur dans la baie d’Alten, et seulement 21,0 auprès de Stammerfest. » Les signes auxquels se reconnaissent ces lignes sont les suivants : 1° A l'embouchure des vallées importantes, des plateaux horizontaux, formés de matières meubles entassées, et que l’on a nommées terrasses; ce sont les anciens deltas des cours d’eau qui coulent dans les vallées ; 2° des lignes d’érosion sur les rochers; ce sont des étendues sensiblement horizontales à l'œil, où les rochers sont rongés et pleins de trous sur une hauteur de un ou deux mètres; vues d’un peu loin, ces lignes se dessinent comme de grandes stries noirâtres; 3° des lignes que l'auteur nomme lignes de redressement où de ressaut, à cause du mouvement du sol qui va en se relevant au-dessus de la ligne. La ligne elle-même forme en général une sorte de ruban plus ou moins plan, qui serpente horizontalement à mi- côte, le long des montagnes , et qui imite à peu près la berge d’un canal, ou la banquette d’un ouvrage de fortification. » Ces trois manières d’être peuvent se substituer l’une à l’autre, se juxtaposer bout à bout, suivant la variation des circonstances locales : ainsi à une terrasse peut succéder une ligne d’érosion, ou de ressaut, ou réci- proquement. La coïncidence des parties extrêmes des deux modes de formation se reconnaît souvent à simple vue, ou du moins en vérifiant que le niveau est resté le même. Il existe aussi de grandes lacunes pendant les- quelles on ne retrouve plus aucun vestige de ces lignes; mais elles repa- raissent un peu plus loin, de manière à ne laisser aucun doute raisonnable sur leur identité avec celles précédemment observées. » Après quelques remarques sur les circonstances qui peuvent déter- miner ces interruptions, sur les coquilles marines que l’on rencontre dans ces parages au-dessus du niveau de la mer, etc., l’auteur examine rapide- ment les principales hypothèses qui peuvent donner la clé de ces phéno- mènes : celle des soulèvements lui paraît la plus vraisemblable. Vient ensuite ( 695 ) une liste des faits de même genre vus par d’autres observateurs sur les côtes du royaume de Norvège; le travail se termine par un tableau des mesures hypsométriques, une carte de la localité et une planche renfermant des profils de terrains. » De tous les faits énumérés, il semble résulter, d'accord avec l'opinion de M. le professeur Keiïlhan, que la Norvège s’est exhaussée comme par saccaués, et que le changement total est la somme d’un certain nombre de changements successifs qui ont alterné avec de longues périodes d’un repos complet. Le même phénomène a dù être commun à la Suède, du moins à la partie méridionale de cette contrée. » cæimie. — Recherche sur la composition de l'acide phosphorique cristallisé ; par M. PéuiGor. — (Extrait par l’auteur.) (Commissaires, MM. Thénard, Dumas.) « L'intérêt qui s'attache aux faits relatifs à l'acide phosphorique et aux phosphates, depuis les beaux travaux de M. Graham sur ces corps, m'a porté à entreprendre quelques recherches, dans le but de compléter les notions acquises sur les combinaisons de l’eau avec l'acide phospho- rique. » On sait avec quelle merveilleuse facilité M. Graham a expliqué les changements de propriétés que cet acide et les sels qu’il forme éprouvent par la calcination : cet habile chimiste a montré que l'acide phosphorique forme des sels dans lesquels l’eau occupe la place d’une base véritable, susceptible d’être remplacée par une base minérale en quantité équiva- lente, lors d’une double décomposition; et en considérant que cet acide libre, séparé de trois classes de sels qu’on appelait autrefois phosphates, métaphosphates et pyro-phosphates , conserve encore, au moins pendant un certain temps, les propriétés originelles qu’il possède dans ses combi- naisons avec les bases, M. Graham a admis que l'acide phosphorique peut se combiner avec l’eau en trois portions différentes, et former un phos- phate d’eau (Ph Of, HO), un biphosphate ( Ph Of, 2HO) et un triphosphate (PhO*, 3HO). » Mais l'existence de ces combinaisons a été jusqu'ici hypothétique, sauf la première qui paraît être l'acide phosphorique vitreux. On sait combien il est difficile d'obtenir à volonté l’acide phosphorique à l’état cristallisé : aussi son analyse, dans cèt état, n’a jamais été tentée, ou du moins, publiée. ( 694 ) s J'ai cherché à remplir la lacune que présente en ce point l’histoire, desormais si importante, de l'acide phosphorique, en soumettant à l’ana- lyse, des cristaux qui s'étaient formés à la longue et spontanément ‘dans des flacons qui avaient contenu de l'acide phosphorique à l’état sirupeux. » L'un de ces flacons présentait deux couches cristallines parfaitement distinctes: l’une occupait la partie inférieure du vase ‘et était séparée par une couche assez épaisse d'acide phosphorique sirupeux : ces deux cris- tallisations paraïssaient être de formation et d'âge différents : les cristaux supérieurs sont transparents et durs; les cristaux inférieurs sont moustet rappellent l'aspect du sucre de miel. Ces cristaux, détachés séparément , out été desséchés dans le vide sec, en les plaçant sur des plaques de porcelaine dégourdie, employée comme matière absorbante : le dosage de l’eau a été fait en les calcinant avec de l’oxide de plomb. » Les cristaux supérieurs contiennent, d'après mes analyses, 27 à 28 pour 100 d’eau, et Les cristaux qui adhéraient au fond du flacon 22 à 23. » L’excessive avidité de ces cristaux pour l’eau rend ‘d’ailleurs sinon impossible, au moins trés difficile une analyse très précise; toutefois , d'après la théorie : l'hydrate d’acide phosphorique à ‘trois équivalents d’eau doit contenir 27,4 d’eau ; et l'hydrate à deux‘équivalents, 20,1 de ce liquide pour 105 d'acide employé. » Il est donc probable que les cristaux supérieurs sont formés par l’hy- drate à trois équivalents d’eau et les cristaux inférieurs ‘par lhydrate à deux équivalents; les propriétés des produits que j'ai analysés justifient d’ailleurs cette conclusion ; car l’acide qui a perdu 27 pour 100 d’eau, saturé par l’'ammoniaque, forme un précipité jaune dans le nitrate d’ar- gent; l’autre acide forme dans le même réactif, un précipité blanc : on sait que ces caractères appartiennent ou doivent appartenir aux deux hy- drates que j'ai étudiés. » En résumé, les analyses qui sont détaillées dans mon Mémoire justi- fient les prévisions de M. Graham sur l'existence de trois hydrates formés par l'acide phosphorique; bien que les résultats que j'ai obtenus ne pré- sentent pas toute la netteté qu’on doit chercher à atteindre dans des re- cherches de ce genre, j'ai cru devoir les publier, en conservant pour Messieurs les Commissaires de l’Académie, la petite quantité d’acide phos- phorique cristallisé qui n’a pas servi à mes déterminations analytiques. » ( 695 ) PHYSIQUE. — Mémoire sur les modifications que la réflexion spéculaire sur un miroir métallique imprime aux rayons de lumière polarisés ; par M. DE SENARMONT. (Commissaires, MM. Biot, Arago, Savary.) PHYSIQUE. — Sur la polarisation de la lumière ; par M. Quer. (Même Commission que pour le Mémoire précédent.) GÉOMÉTRIE ANALYTIQUE. — Recherches sur la courbure des lignes et des surfaces ; par M. A. TRranNson. (Commissaires, MM. Sturm, Liouville.) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Essai sur la résolution des équations nume- riques à une ou plusieurs inconnues et de forme quelconque; par M. Sanrus. (Commissaires, MM. Puissant, Sturm, Liouville.) MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Essai théorique et pratique sur les machines à réaction, avec ou sans force centrifuge; par M. Passor. (Commissaires, MM. Poncelet, Piobert, Séguier. ) M. Serrures annonce qu'il à inventé un Compteur de gaz qui lui semble exempt de différents inconvénients qu’on reprochait aux appareils de ce genre proposés jusqu'ici. 1l prie l’Académie de vouloir bien charger une Commission d’en faire l’objet d’un rapport. (Commissaires, MM. Arago, Savary, Gambey.) M. KR. ArGenran: adresse un Mémoire écrit en italien sur un appareil lecomoteur applicable à la direction des aérostats. (Commissaires, MM. Biot, Cauchy, Coriolis.) L'Académie reçoit pour le concours aux prix de médecine :et de-chirur- gie, fondation Montyon, les deux ouvages suivants : Traité complet des Pneumaïtoses, avec cette pps « Bonus ma- gister experientia. est» ; Mémoire sur le Bnaore et le Catarrhe; avec cette Fnphue 3 ‘© Antequam de remediis statuatur, prius constare oportet quis sit morbus- ve morbi causa. » R. 1840, 19 Semestre. (T. X, Nos 17 et 18.) = 94 ( 696 ) CORRESPONDANCE. M. ce MiniISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE adresse ampliation de l’ordon- nance royale qui confirme l’élection faite par l'Académie de M. L. de Buch comme l’un,de ses huit associés étrangers, en remplacement de M. Blu- menbach. PHYSIQUE APRLIQUEE- — Note sur la dessiccation de la betterave par le froid ; par M. Bonarous. « Si l'ingénieux procédé de M. de Lirac pour dessécher la betterave, par la chaleur solaire, peut réussir dans les contrées méridionales, il est inapplicable dans le Nord , et demande beaucoup de précautions. dans. ces premières contrées où..les pluies, d'orages sont fréquentes-et,inattendues. » Nous nous sommes proposé, M. Payen et moi, de chercher pour les pays du Nord, d’ailleurs favorables à la culture de la betterave ,-quels se- raient les moyens de dessiccation dont on devrait essayer tente dans les campagnes. Et d’abord, nous avons songé à la congélation.des racines qui désagrégeant lés tissus, facilite l’évaporation de l’eau de végétation. Nos premières tentatives faites en Piémont sur des racines entières, nous ont prouvé que le temps nécessaire pour la dessiccation à l’air libre serait trop considérable pour être opérée durant: la gelée, et qu'après lé dégel lés sucs épanchés pourraient s’altérer promptement. Essayant alors d’ex- poser à la:gelée des tranches obtenues au coupe-racine, nous avons’ ob- tenu, durant les derniers froids qui ont régné à Paris, une dessiccation assez avancée pour assurer la conservation ou du moins permettre de compléter cette dessiccation dans un courant d’air plus ou moins chaud. Le sugre :cristallisable contenu dans ces tranches n'avait subi aucune al- tération, ce qu'il est aisé de concevoir; puisque l’eau qui détermine sur- tout les réactions nuisibles. avait été en grande partie éliminée sous une basse température. » Je m'empresse; en attendant que nous répétions nos expériences, de communiquer le résultatide ce premier essai à l’Académie des Sciences, dans le:but d'appeler l'attention des expérimentateurs sur un procédé qui: peut en se perfectionnant: offrir de nouvelles ressources à l’une de nos plus belles industries. Ce: mode de dessiccation aurait l'avantage de'ré- pandre, dans les campagnes une partie au moins de l'industrie du sucre si féconde en résultats de plusieurs genres. Les cultivateurs prépareraient ( 697 ) eux-mêmes une matière première facile à conserver, d’une asséz grande valeur pour supporter des frais de transport, et assez riche en sücre-pour fournir sans de grands soins, sans appareils coûteux ce produit en abon- dance. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE.— Description des procédés chinois pour la fabrication du papier ; traduite de l'ouvrage chinois intitulé : Thien-kong-kai-we ; par M. Sraniszas Juzren, de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES. «. Les substances propres à faire du papier sont : », 1°. L’écorce de l'arbre Tchou ou Ko-tchou ( Broussonetia papyrifera); » 2°. L’écorce du mürier; » 3°. La seconde écorce de la plante Fou-yong (Hibiscus rosa sinen- sis), etc. Ce papier s'appelle Pitchi ou papier d’écorces; » 4°: Les filaments de la seconde écorce du bambou. Ce papier s’appelle Tchowtchi où papier de bambou, dont la pâte est. très fine, et. parfaite- ment blanche, s'emploie pour écrire, pour imprimer et pour faire des billets de visite. » Le papier le plus grossier devient du Æo-tchi (papier qu ’on brüle dans les sacrifices), et du Pao-ko-tchi (papier à envelopper les fruits). .» Le papier -de bambou s'appelle aussi Cha-tsing ; il tire alors son nom de ce qu’on coupe les bamboux par morceaux. On lui donne en outre le nom de Han-tsing , parce qu’on fait bouillir et égoutter la pâte du bambou. » L'auteur chinois ajoute plusieurs réflexions qui paraissent contraires au témoignage des auteurs des livres classiques et des historiens. Il se re- fuse à croire que, dans l'antiquité, on ait écrit l'histoire sur des plan- chettes de bambou amincies et réunies ensemble par une lanière, ou bien sur des feuilles de l'arbre Pei-to ( Borassus flabelliformis), comme cela se pratique encore aujourd’hui au Thibet et dans toute l'Inde. [T8 | 4 1 - y À. Fabrication du papier de Bamboti (1): à », Tout le papier de bambou se tire des parties méridionales de la Chine; (1) Le cabinet des Estampes de la Bibliothèque du-Roipossède, deux Recueils in-fol. de planches peintes en Chine, qui représentent tous les procédés relatifs à la fabrica- tion du papier de bambou. L'un d’eux est accompagné d'explications en chinois. Dans l’autre, le sujet de chaque planche est indiqué en français. 94.. ( 698 ) mais c'est dans la province de Fo-kien que cette fabrication est le plus florissante. » Lorsque les premières pousses de bambou commencent à se montrer, on visite tous les endroits de la montagne qui en sont plantés, et l’on choisit. de préférence les bambous qui sont sur le point de donner des branches et des feuilles. » Après l'époque appelée Mang-tchong (le 5 juin), on va sur là mon- tâgne pour abattre les bambous. On les coupe par morceaux de cinq à sept pieds de longueur. Sur la montagne même, on creuse un bassin, et l’on y amène de l’eau pour faire tremper les bambous. De peur que l’eau ne vienne à se tarir, on établit des tuyaux de bambou qui communiquent au bassin, et y amènent continuellement l’eau des cascades ou des ruis- seaux. » Lorsque les bambous ont trempé pendant plus de cent jours, on les bat avec un maillet et lon enlève l'écorce grossière et la peau verte. Au- dessous de cette peau verte se trouvent des filaments qui ressemblent à ceux de la plante appelée Tchou-ma (espèce de chanvre). » On prend de la chaux de première qualité que l’on fait dissoudre dans, l’eau. Cette houillie de chaux se met (avec les filaments du bambou) dans une cuve en bois que l’on chauffe par en bas. On a coutume d’entretenir le feu pendant huit jours et huit nuits. La chaudière de métal (qu’on place au-dessous de la cuve en bois), et qui doit être exposée à l’action directe du feu, a ordinairement deux pieds de diamètre. » La cuve, placée au-dessus de cette chaudière est encastrée dans un mur circulaire en maçonnerie; elle a quinze pieds de circonférence et environ quatre pieds de diamètre. Elle peut contenir dix chi d’eau (le chi con- tient dix boisseaux et pèse 120 livres chinoises), et ressemble par sa forme et sa dimension, à celles dont on se sert dans la province de Canton pour préparer le sel marin. » Après avoir fini de poser cette cuve (qui est supportée par un four- neau en maçonnerie), on commence à chauffer. Au bout de huit jours (et de huit nuits), on éteint le feu. » Le lendemain on découvre la cuve supérieure, on en retire les fila- ments de bambou, et on les met dans un bassin rempli d’une eau pure pour les laver et les nettoyer: » Le fond et les parois des quatre faces internes du bassin doivent être garnies de planches de bois parfaitement ajustées ensemble, et dont les, ( 699 } iaterstices soient bouchés avec le plus grand soin pour empécher .que ia terre molle ne se mêle à l’eau et ne la salisse. » (On ne prend point cette précaution pour le papier le plus commun.) » Après avoir bien lavé les filaments de bambou, on les passe dans une lessive de cendres de bois, et on les remet dans une chaudiére. On les recouvre d’une couche de cendres de paille de riz d’un pouce d'épaisseur. » Quand l'eau de la cuve est en ébullition, on les retire, on les met dans une autre cuve, et on les fait tremper de nouveau dans une lessive de cendres. » Des que l’eau de la cuve est refroidie, on la fait chauffer jusqu’à l’ébul- lition, on en retire les filaments de bambou qu’on y avait remis, et on les arrose de nouveau avec une lessive de cendres. On continue les mêmes procédés pendant dix jours. » Alors les filaments commencent à répandre une mauvaise odeur et à se pourrir. On les retire et on les met dans de larges mortiers pour les piler. (Dans les pays de montagnes, on a toujours des pilons qui sont mus par Ja force de l’eau.) Quand on les a pilés de manière qu’ils forment une sorte de bouillie, on la verse dans une auge en bois. Cette auge doit être proportionnée à la forme, et la forme à la grandeur qu’on veut donner au papier. Quand la pâte de bambou est faite, l’eau pure qui est dans l’intérieur de la cuve, flotte à deux ou trois pouces au-dessus de la pâte. Alors on jette dans la cuve une substance liquide appelée {chi-y0 (littéralement drogue du papier). Dès ce moment, l’eau se tarit et la pâte devient parfaitement pure et blanche. .» Pour faire les formes destinées à lever les feuilles de papier, on se sert de filaments de bambou que l’on ratisse avec soin pour les rendre minces comme des fils de soie, et l’on en fait une espèce de tissu. Ce tissu se monte sur un cadre, de bois, muni de barres légères qui le traversent en long et en large. | » L'ouvrier prend la forme des deux mains, la fait entrer dans l’eau et ‘ enlève la pâte de bambou. Il dépend de lui, s’il sait donner le tour de main convenable, de faire entrer dans la forme la quantité de pâte néces- saire pour obtenir un papier mince ou épais. Au moment où la pâte liquide flotte à la surface de la forme, l’eau s'écoule par les quatre côtés du chässis et retombe, dans la cuve. L’ouvyrier retourne la forme et fait tomber la feuille de papier sur une grande table où l’on en entasse ainsi un millier. » Quand ce nombre est complet, on place par-dessus une autre plan- ( 700 ) che, et l'on entoure la table et la planche d’une longue corde que lon serre avec un bâton, comme lorsqu'on presse le vin (1). De cette ma- nière, l’eau contenue dans le papier s'écoule et s’égoutte entièrement. En- suite, avec une petite pince de cuivre; on lève les feuilles de papier une à une, et on les fait sécher par la chaleur du feu: 2 » Voici le moyen que l’on emploie. On élève avec des briques et du ciment deux murs parallèles qui forment une espèce de ruelle: Lé sol de cette ruelle doit être garni de briques. A l’ouverture de la ruelle, on allume du feu avec du bois sec. » La chaleur pénètre par les intérstices des briques, et bientôt celles dont la ruelle est garnie en dehors deviennent complétement chaudes. On y applique (à l’aide d’une brosse) les feuilles de papier humide; on les enlève à mesure qu’elles se trouvent sèches et on les met'en rames. » Dans ces derniers temps, on a commencé à fabriquer du papier d’une grande dimension appelé Tu-ssé-lien. Pendant un temps, les livres étant devenus très chers, on recueillait le vieux papier (imprimé ou écrit), on en enlevait la couleur rouge, l'encre, ou la saleté, on le faisait pourrir dans l’eau, et l’on remettait cette pâte dans la cuve pour en fabriquer du nouveau papier. On s’épargnait ainsi les diverses manipulations qui sont nécessaires lorsqu'on fabrique le papier pour la première fois. Ce papier ressemblait exactement à l’autre et n’occasionnait que peu de dépenses. Cette pratique n’est point suivie dans le midi de la Chine où le bambou est commun et à bon marché. » Mais dans les parties du nord, dès qu’un petit morceau de papier se trouve par terre, on le ramasse avec soin, n’eût-il qu'un pouce de large, pour l’employer à une nouvelle fabrication. On l’appelle Hoan-hoen-tchi, c’est-à-dire papier ressuscité. On fait le même usage des débris du papier d’écorces (voir l’article suivant), soit qu'ils proviennent du papier fin, soit du papier grossier. Quant au papier appelé Æo-tchi ( papier qu’on brûle en l'honneur des morts), et 7sao-tchi( papier grossier), on coupe des bambous, on en fait cuire les filaments, et on les fait tremper dans une lessive de cendres; enfin on suit de point en point les procédés décrits plus haut. Seulement après avoir détaché les feuilles de la forme, on ne prend point la peine de les sécher par la chaleur du féu’ On se contente de les mettre en presse pour en exprimer l’eau, et de les faire sécher au soleil. (1) L'un des Recueils de la Bibliothèque royale offre le dessin d’une presse qui res- semble beaucoup à celles dont on se sert en Europe. ( 7or ) » Dans le temps où florissait la dynastie des Thang, les sacrifices aux esprits s'étant fort multipliés, on commença à brûler en leur honneur des monnaies de papier au lieu d’'étoffes de soie. (Le papier qu’on fabrique pour cet objet dans le nord de la Chine avec des débris de papier, s’ap- pelle Pan-tsien-tchi.) C’est pourquoi les fabricants de papiers destinés à cet usage, l’appelèrent Ho-tchi, littéralement feu-papier, ‘c'est-à-dire pa- pier à brüler. » On a vu depuis peu, dans les pays de Khing et de Tsou, des hommes prodigues qui, en une seule fois, ont brûlé jasqu’à mille livres de cé pa- pier. Sur trente parties de ce papier, on en emploie dix-sept que l’on brûle en l'honneur des morts, les treize autres parties servent aux usages jour naliers. » Le papier le plus commun et le ‘plus grossier s'appelle Pao-ko-tchi, c’est-à-dire papier à envelopper les fruits. On le fabrique avec lés filaments du bambou que l’on mêle avec le chaume de riz qui est resté dans les champs apres la moisson. » Quant au papier de toutes les couleurs qu’on emploie pour les bii- lets de visite, et qui se fabrique sur la montagne Fouen-chan, on se sert uniquement de la‘plus belle pâte des filaments de bambou. » Le papier le plus estimé de cette espèce s'appelle Kouan-kien. Tes per- sonnes riches ou d’un rang élevé s’en servent pour leurs billets de visite. Il est solide, épais et sans vergeures. Quand il est coloré en rouge, on l'appelle Xié-khien, où papier pour écrire des billets de félicitations. On commence par le coller avec une dissolution d’alun blanc, ét ensuite on le colore avec du suc de carthame. Le Fabrication du papier, d’écorces. » C'est en général à la fin du printemps où au commencement de l'été qu'on enlève l'écorce de l'arbre 7chou ( Broussonetia papyrifera). Pour ob- tenir de l'écorce des arbres qui sont déjà vieux, on les coupe près du col- let; et on les recouvre de terre. L'année suivante, ils poussent de nou- veaux jets. Leur écorce est préférable à toute autre. Ordinairement, pour faire du papier d’écorce, on prend 60 parties (littéralement 60 livres) d’écorce de l'arbre 7chou lorsqu'elle est extrêmement tendre, et 40 par- ties de filaments de bambou. On les fait macérer ensemble dans un bassin rémpli d’eau; ensuite on les fait bouillir dans une chaudière avéc de la chaux fusée, jusqu’à ce qu’elles soïent réduites en bouillie. » Depuis quelque temps, des personnes parcimonieuses emploient seu- ( 702 ) lement 17 parties de filaments de bambou auxquelles elles ajoutent 13 par- ties de chaume de riz. » Elles jettent dans la cuve certains ingrédients dont elles possèdent la recette, et qui ont la propriété d’épurer et de blanchir la pâte, ainsi qu’il a été dit dans le chapitre précédent. » Toute espèce de papier d’écorce est ferme et solide; il a des raies trans- versales, et lorsqu'on le déchire, on dirait qu’il est fait de fils de soïe. C’est pour cette raison qu’on l'appelle Mien-tchi , littéralement papier de soie. Il faut un certain effort pour le déchirer en travers. Le papier le plus es- timé de cette espèce s'emploie dans le palais de l'empereur. Celui que l’on colle aux châssis des fenêtres s'appelle Ling-cha-tchi. Ce papier vient du district de Kouang-sin où on le fabrique. Il a plus de sept pieds de‘long et plus de quatre pieds de large. Les différentes couleurs qu’on donne au papier d’écorces se préparent d’avance et.on les mêle dans la cuve avec la pâte. » De cette manière, on n’a pas besoin de le colorer après la fabrication. La seconde qualité s'appelle Lien-ssé-tchi. Le papier le plus blanc de cette sorte s'appelle Zong-chang-tchi. » Le papier d’écorces auxquelles on ajoute des filaments de bambou et du chaume de riz, s'appelle Kié-tié-tching-wen-tchi. » Le papier fait avec l'écorce de la plante Fou-yong ( Hibiscus rosa sinensis), ou autres écorces du même genre, s'appelle Siao-pi-tchi , ou petit papier d’écorces. Dans la province de Kiang-si, on l'appelle Tchong- kia-tchi. Tignore ,-ajoute l’auteur chinois, quelles plantes ou quels ar- bres fournissent la matière du papier qu’on fabrique dans la province de Ho-nän. Dans le nord, il fournit aux besoins de la capitale. Cette province en fournit une immense quantité. j'a » Le papier que l'on fait avec l'écorce de müûrier s'appelle Sang-jang- tchi. {est très fort et très épais. Le papier ( de cette sorte) que produit la partie orientale du Tché-kiang, est constamment employé dans les trois districts de cette province, appelés San-ou , pour recevoir la graine des vers à soie. L- (ne » Pour faire des parapluies et des écrans vernissés, on se sert habituel- lement de papier appelé Siao-pi-tchi (c'est-à-dire papier de petite écorce ). » Toutes les fois qu'on veut fabriquer du papier:tres long et très large, on a besoin d’une, cuve d’une grande dimension. Un,seul homme ne-sau- rait manier la forme. Deux ouvriers se placent l’un, devant l’autre et la Lèvent en même temps. ( 703 ) » Lorsqu'il s’agit de faire du papier de fenêtres (qui a quelquefois plus de 7 pieds de long et plus de 4 pieds de large ), ii faut plusieurs (trois ou quatre personnes) pour cette opération. » Le papier d’écorces qui est destiné aux peintres, doit être passé d’a- vance à l’eau d’alun. Alors l'artiste ne rencontre ni poils, ni aucune par- ticule ligneuse qui puissent s'attacher au pinceau. » La partie du papier qui est appliquée à la surface de la forme, est regardée comme l’endroit. En effet, la matière forme presque immédiate- ment une feuille solide, mais les particules de pâte qui flottent à la sur- face lui laissent une apparence rude et grossière (ce côté est l'envers du papier ). J'ignore avec quelle matière se fait le papier de Corée, appelé Pe-tchouï-tchi. » Au Japon, il y a des fabricants qui ne se servent point de forme pour lever les feuilles. Quand la pâte du papier est réduite en bouillie, ils pla- cent une large pierre bleue sur une espèce de poële que l’on chauffe en dessous. La pierre ne tarde pas à devenir brülante. » Ils prennent alors une brosse semblable à celles dont se servent les colleurs, et la trempent dans la pâte liquide. Ils en appliquent une couche mince sur toute la surface de la pierre, et à l'instant le papier est fait. Les feuilles se lèvent l’une après l’autre (et se mettent en rames). Il ne m’a pas été possible d'apprendre si cette méthode est usitée ou non en Corée. Je me saïs pas non plus sil y a des personnes qui la suivent en Chine. » Le papier appelé Kiun-kiang-tchi, du district de Fong-Kia, se fait avec de l'écorce de mürier. » Le papier appelé Sié-tcheou-tsien , qui vient de la province du Ssé- tchouen, se fait avee l'écorce de la plante Fou-yong (Hibiscus rosa sinensis). Lorsqu'elle est cuite et réduite en bouillie, on y jette le suc des fleurs pul- vérisées de la plante même. Peut-être a-t-il été inventé par un homme ap- pelé Sié-tcheou, qui lui aura donné son nom, sous lequel on l’a désigné jusqu’ à présent. Mais l'estime particulière qu’ on y attache tient à sa couleur et non à la matière avec laquelle il est fabriqué. » ASTRONOMIE, — /Vouvelles observations sur la parallaxe annuelle de la Gi° étoile du Cygne. — Lettre de M. Brssez à M. Arago. « Ayant terminé une seconde série d'observations de la parallaxe an- nuelle de la 61° étoile du Cygne, j'ai l'honneur de vous en communiquer les résultats. C.R. 1840, 1r Semestre. (T.X, N°47 et48.) 95 ( 704 ) » Mon premier Rapport sur cette matière, qui a été imprimé dans le numéro 19, pour 1838, des Comptes rendus. hebdomadaires, et avec plus de détail encore dans les Æstronomische Nachrichten, numéros 345 et 346, donnant les explications nécessaires sur la méthode des observations que j'ai employée, je crois superflu de transcrire ici la table des observations nouvelles : je les ferai imprimer dans le Journal de M. Schumacher. La première série contient 85 et 98 mesures des distances de deux petites étoiles a et b au point situé au milieu des deux étoiles de la double 61 du Cygne; la seconde en contient 103 et 116; elle commence quelques jours après la fin de la première, et finit le 23 mars 1840. Ces observations ont été interrompues après le 10 octobre 1839, pour recommencer le 12 no- vembre; l'intervalle ayant été employé pour démonter entièrement l'hélio- mètre, pour examiner ses parties isolées, et pour faire réparer celles qui se montraient attaquées par l'usage long et fréquent de l'instrument. Ayant trouvé quelque endommagement de la vis micrométrique, et l’ayant remis en bon ordre ensuite, il y a lieu de croire que quelque différence constante se trouvera entre les mesures, séparées par cet intervalle, de manière qu'il n'est pas permis de les confondre entre elles sans avoir égard à une telle différence. » Parmi les corrections à appliquer aux observations immédiates, il yen a une qui est produite par une influence différente, exercée par la cha- leur sur l'acier de la vis et sur les deux verres de l'objectif. J'ai déterminé son coefficient en comparant des observations de quelques étoiles des Pléiades, faites dans la nuit, en hiver, avec d’autres faites dans le jour, en été: Mais cette correction ayant une influence sensible sur la paraliaxe annuelle de la 61° du Cygne, telle qu’elle se déduit des distances 61-a (parceque les temps des maxima de la chaleur et ceux de la parallaxe coïncident à peu près pour l'étoile a), j'aïcru bon d’entrer dans une nouvelle recher- che de son coefficient, laquelle j'ai en effet commencée en hiver dernier, pour la compléter en été prochain. En attendant, j'ai multiplié la correc- tion appliquée aux observations, par le facteur indéterminé 1 + 4, de manière qu’on aura le moyen de corriger dans la suite le résultat actuel. » En calculant la totalité de mes observations, j'ai trouvé la parallaxe annuelle relative : Gr-a — 0",3584-0",0756.4. Poids — 64,66; nombres des observ. — 188, GED V0 3286 01027700 ele 11800 ee RE = 214. Quand on voudrait supposer insensible cette parallaxe, on ne pourrait ré- ( 705 ) duire la somme des carrés des erreurs des observations, que jusqu’à 61-a ....12,7282-3,2445. # + 0,6330 kk, 61-8 .... r5,6507-1,6094.4 + 1,7029.4kk; mais en la déterminant de manière à s’accorder le mieux possible avec les observations, on réduit ces sommes jusqu’à Gr-a....4,86r4 + 0,2637 (4 + 0,/89)°, 61-b .... 7,112 + 1,6426(4 — 0,054}. Sil s'agissait de déterminer la valeur de 4 au moyen de ces observations, on aurait À = — 0,489 par celles de l'étoile a, et À = +- 0,054 par celles de l'étoile D; mais le poids du premier de ces résultats est évidemment très petit, le carré de # + 0,489 étant multiplié par le petit facteur 0,2637; celui du second est plus grand en effet, mais la nouvelle recherche, dont j'ai déjà parlé, déterminera encore beaucoup plus avantageusement la va- leur de #. Il me semble donc préférable de conserver & comme indéter- minée dans les résultats, pour leur appliquer dans la suite une correction qui, d’ailleurs, sera probablement assez petite. » En comparant ces nouveaux résultats, fondés sur la totalité des ob- servations, avec.ceux donnés par leur première série, on remarquera que la seconde série ne confirme pas une différence entre les parallaxes annuelles 61-a et 61-b, que la première semblait indiquer. Quand on voudrait calculer séparément la seconde série, on trouverait même une petite dif- férence dans le sens contraire. La probabilité d’une différence réelle entre les deux parallaxes relatives, que je regardais comme trop petite, même d’après la première série d'observations, r’aurait donc plus de fondement à présent. En combinant ensemble les observations des deux étoiles, après avoir eu égard aux erreurs moyennes propres à chacune d'elles (savoir Æ 0",1551 et Ho",1841), on trouve la parallaxe annuelle de la 61° étoile du Cygne — 0",3483 — 0',0533.k; erreur moyenne — Æ# o/,o1#r. En supposant 4 — o, le nouveau résultat est plus grand de 0”,0347 que l’ancien: il s'accorde avec la distance — 592 200, que la lumière parcourt en 9 ans À. » Quant aux distances moyennes pour le commencement de 1837, je les ai trouvées 61-a — 466,101, 61 -b — 703 ,601, 95. (706) et la correction de la variation annuelle supposée Gi-a — — 0”,1600, 61-b + 0. ,1886. » Les angles de position ont été conclus de 183 observations de Ja pre- mière étoile, et de 207 de la seconde : Gi=-a — 201° 50/,72, Gi-b + rog° 45,32. Ces observations semblent indiquer des variations annuelles un peu diffé- rentes des variations supposées dans le calcul; mais on les obtiendra, au- tant que celles des distances, avec beaucoup plus de précision, en répétant les observations dix ans plus tard. » La quantité de la parallaxe annuelle paraissant établie à présent, à quelques centièmes de seconde près, je crois inutile de continuer encore les observations. Je les ai donc interrompues en souhaitant qu’on en fasse des nouvelles après une dixaine d’années. » PHYSIQUE. — Recherches sur la nature de l'odeur qui se manifeste dans certaines actions chimiques. — Lettre de M. Scaoensein à M. Arago. « Les notions si pleines d'intérêt que vous avez exposées dans l'Annuaire pour l'an 1838, m’encouragent à vous faire connaître les résultats obtenus par les recherches que j'ai dernièrement entreprises dans le but de jeter quelque jour sur la nature de l'odeur nommée électrique. » Depuis quelques années j'étais frappé d’une analogie parfaite qui existe entre l’odeur qui se développe lorsque l'électricité ordinaire passe des pointes d’un conducteur à l’air environnant, et celle qui se dégage quand l’eau est décomposée par un courant voltaïque. » Après avoir fait beaucoup d’expériences inutiles pour découvrir la liai- son qui existe entre les deux phénomènes indiqués, je suis enfin arrivé non pas à la solution complète du problème, mais à un point d’où l’on peut assez distinctement entrevoir la véritable cause de l'odeur électrique. Voici les faits qui ont du rapport avec le sujet dont il s’agit : » 1. L’odeur phosphoreuse développée pendant l’électrolysation de l’eau ne se dégage qu’à l'électrode positif. » 2. Le dégagement du principe odorant dépend: (a) de la nature chi- mique de la substance qui sert d’électrode positif; (b) de la constitution ( 707 ) chimique du fluide électrolytique placé entre les électrodes; (c) de la tem- pérature de ce même fluide. Quant à la première condition, j'ai trouvé que, de tous les métaux examinés, l'or et le platine seuls permettent le dégage- ment de l’odeur particulière. Les substances métalliques plus facilement éxidables n’en donnent pas la moindre trace. Le charbon qui est bon con- ducteur se trouve dans le même cas. À l'égard de la connexité qui existe entre la constitution chimique des fluides électrolytiques et leur faculté de dégager le principe odorant, mes expériences ont démontré ce qui suit. F’odeur électrique se développe à l’électrode positif, lorsque le fluide est de leau distillée mélée d'acide sulfurique, ou d’acide phosphorique, ou d’acide nitrique, ou de potasse, ou d’une variété d’oxy-sels. L’odeur ne se fait pas remarquer quand l’eau contient des chlorides, des bromides, des iodides, des fluorides , du protosulfate de fer, ou une substance quelcon - que avide de se combiner avec l’oxigène. Le dégagement du principe odo- rant n’a pas lieu non plus si les fluides mentionnés les premiers sont mélés avec de petites quantités de protosulfate de fer ou d'acide nitreux , ou d’une substance quelconque dont l'affinité pour l’oxigène est assez grande. Les fluides qui développent abondamment l'odeur électrique à une basse tem- pérature n’en dégagent point lorsqu'ils sont chauffés au point de leur ébul- lition. Il arrive quelquefois que l'odeur ne se manifeste pas du tout, quoi- que les circonstances sous lesquelles on opère l'électrolysation de l’eau soient telles, qu’on devrait s'attendre à obtenir un résultat contraire. Ce cas arrive le plus souvent quand le fluide employé est une dissolution aqueuse de potasse. Il y a des raisons qui font croire que le dégagement du principe odorant est empêché par des impuretés déposées sur la surface de l’élec- trode positif. D’après mes expériences, on obtient le plus abondamment notre principe en employant comme fluide électrolytique de Peau mélée avec la sixième partie d'acide sulfurique. » 3. La substance odorante dégagée à l’électrode positif peut étre ren- fermée et conservée dans des flacons bien bouchés. » 4. Lorsqu'on met dans un flacon qui renferme le principe odorant (mêlé d’oxigène) une pincée de charbon pulvérisé, ou de limaille de fer, de zinc, d’étain, de plomb, de bismuth, d’arsenic, d’antimoine, ou quelques gouttes de mercure ou d’acide nitreux, ou d’une dissolution de protosulfate de fer ou de protochloride d’étain ou de fer, l'odeur électrique est à peu près instantanément détruite. À une température élevée, l'or et le platine produisent le même effet. » 5. Quand on plonge pour quelques moments dans un flacon qui ren- ( 708 ) ferme le principe odorant {mêlé d’oxigène) une plaque d’or ou de platine dont la surface est bien sèche, décapée et froide, cette plaque devient électro-négative, c'est-à-dire qu’elle acquiert la faculté de produire un courant auquel elle (la plaque) sert d’électrode négatif. En d’autres termes, une plaque de platine traitée de la manière indiquée, constitue, avec un morceau semblable du même métal qui se trouve dans son état ordinaire, un élément voltaïque. Cet élément est tel, que le courant qu'il produit va du platine ordinaire à travers le liquide à la plaque modifiée par le principe odorant. J’appellerai l’état extraordinaire de cette plaque, polarité négative. Les métaux facilement oxidables ne se polarisent pas négativement sous les conditions que je viens de mentionner.— J'ai démontré il ÿ à cinq ans que les métaux précieux prennent la polarité négative, lorsqu’on les plonge pour quelques moments dans une atmosphère de chlore ou de brome. » 6. L'état de polarité négative ne se développe ni dans l’or, ni dans le platine, ni dans un métal quelconque, lorsqu'on plonge ces corps dans un flacon dans lequel on a détruit l’odeur électrique par les moyensindiqués plus haut {K 4). » 7. La polarité négative du platine est détruite, lorsqu'on le plonge pour quelques moments dans une atmosphère d'hydrogène. Le platine polarisé négativement par l'influence du chlore ou du brome reprend aussi son état ordinaire quand on le met dans l'hydrogène. On obtient le même résultat en chauffant jusqu’au rouge les métaux polarisés. Phénomènes de polarisation et d'odeur causés par l'électricité ordinaire. P P » 8. Lorsqu'on expose pendant quelques moments une plaque de platine ou d’or dont la surface est bien sèche, décapée et froide et qui communique avec la terre, à l’action de l'électricité ordinaire qui sort en forme d’aigrettes d’une pointe métallique attachée au premier conducteur, et que cette exposition se fait d’une manière telle, que la surface de la plaque reçoive à une distance convenable l’aigrette électrique, l'or ou le platine prend la polarité négative. Cet état particu- lier est détruit, lorsqu'on soumet ces métaux à l’action de l'hydrogène ou de la chaleur. » g. L'or ou le platine étant attaché au premier conducteur, c’est-à-dire jouant lui-même le rôle des pointes d'émission, ne prend pas la polarité négative, quoique l'électricité en sorte bien fortement. » 10. Les métaux facilement oxidables ne jouissent pas de la faculté de se laisser polariser par l'électricité ordinaire. ( 769 ) » 11. Les aigrettes électriques perdent leur force polarisante de même que leur odeur phosphoreuse, lorsqu'on enveloppe les pointes d’où elles (les aigrettes} sortent, d'un morceau de linge imprégné d’eau distillée ou de solutions salines ou acides. On obtient le même effet en chauffant forte- ment les pointes d'émission du premier conducteur. » 11 y a d’autres faits encore qui ont du rapport avec les phénomènes de polarisation voltaique, mais je n’en parlerai maintenant, parce qu’un Mémoire, dans lequel j'ai consigné toutes mes observations faites sur ce sujet, paraîtra bientôt dans la bibliothèque universelle. » Avant de finir ma lettre, permettez-moi de tirer quelques conclusions des faits que je viens de rapporter. » rt. L’odeur phosphoreuse dégagée pendant l’électrolysation de l’eau est due à la même substance gazeuse qui se développe près des pointes métal- liques d’où sort l’électricité ordinaire, soit positive, soit négative. » 2. Quant à son action voltaïique, ce principe odorant est absolument semblable au chlore et au brome. A l'égard de propriétés chimiques, il existe auss une grande analogie entre la substance odorante et les corps que je viens de nommer. » 3. Le principe odorant est chimiquement combiné avec l'hydrogène, et, dans cet état de combinaison, il se trouve répandu, soit dans l’eau, soit dans l’atmosphere. » 4. Ce composé est un corps électrolytique, à l’instar de l’eau. » 5. L’odeur électrique se manifeste lorsque ce composé est électrolysé et son élément électro-négatif mis en liberté. » 6. Comme les aigrettes électriques, de même que la foudre, constituent un véritable courant, et que le composé dont j'ai parlé tout-à-l’heure est répandu dans l'air, il faut que le principe odorant soit mis en liberté chaque fois que des étincelles et des éclairs traversent l’atmosphére, c’est- à-dire qu'une odeur particulière soit développée. J'ai remarqué que l'odeur de notre principe est pungitive lorsque ce dernier se trouve concentré, et que l'odeur ressemble beaucoup à celle du phosphore quand la substance est mêlée avec beaucoup d'air. Cette circonstance explique parfaitement la différence des jugements qu'on a portés sur la nature de l'odeur produite par la foudre. » Étant à peu près sûr que le principe odorant doit être classé au genre de corps auquel appartient le chlore et le brome; c'est-à-dire dans les substances élémentaires et hologènes, je propose de lui donner le nom de ozone. Comme je suis convaincu que ce corps se dégage toujours dans l'air (70) eten quantité assez notable, lorsque le temps est orageux, je me propose de faire une série d'expériences cette année pour mettre en évidence la présence de l’ozone dans notre atmosphère. Dans ce but je placerai des plaques de platine dans des lieux assez élevés, en ayant soin de les faire communiquer(ces plaques) avec la terre. Ce métal prenant par l’ac- tion du principe odorant, la polarité négative, on peut conclure que l’ozone est développé, dés que le platine se trouve polarisé négativement. Cette espèce d'expériences météorologiques me paraît assez intéressante pour les entreprendre partout, et j'ose vous engager à faire des observations semblables à l'Observatoire pour constater la polarité négative prise par le platine sous l'influence de l'ozone. Je me sers d'un galvanomètre dont le fil forme 2000 tours et dont l'aiguille aimantée est astatique. » Je ne puis terminer mes observations sans vous dire que je dois la plupart des résultats dont je vous ai parlé, à la pile vraiment admirable de M. Grove, c’est-à-dire à une pile dont les dimensions sont très petites et qui me donne, malgré cela, 15 pouces cubes de gaz détonnant par minute. » ATÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Chaurières à vapeur à bouilleurs verticaux ; emploi de l'anthracite du Nord dans les fourneaux de ces chaudières. — Lettre de M. Besray. « Je vous prie de vouloir bien communiquer à l'Académie des Sciences le résultat d’une expérience qui vient d’être faite dans mes ateliers, en présence des administrateurs et des ingénieurs des mines d’anthracite du Nord, qui jusqu'à ce jour avaient inutilement cherché des fourneaux avec chaudières à vapeur dans lesquels on püt brüler utilement l’anthracite de leurs mines sans moyens artificiels. » Dans l'essai qui a été fait dans l’un de mes fourneaux avec chaudière à vapeur, à bouilleurs verticaux que vous connaissez, l’anthracite brûle parfaitement bien, et a donné les résultats les plus beaux pour la com- bustion. » J'ai l'honneur de proposer à l’Académie de répéter cette expérience en présence des Commissaires qu’elle pourrait envoyer. » Ce fait ouvrirait un nouveau débouché aux mines d’anthracite, et donnerait la facilité de se débarrasser des fumées des machines à vapeur, inconvénient que lon évite déjà en se servant de mes fourneaux qui brû- lent parfaitement le coke. (711) » J'ai l'honneur de proposer en outre à l’Académie, de vouloir bien faire examiner en même temps un condenseur nouveau qui fonctionne journellement dans mes ateliers, et que je crois est plus simple et coûtant beaucoup moins cher que tous ceux en usage jusqu'à ce jour. » ASTRONOMIE. — Éléments paraboliques de la comète découverte à Berlin par M. Galle, le 25 janvier 1840; par M. E. Bouvano. Passage au périhélie...... 1840 mars.... 12/,936095 t. moy. de Paris. Distance au périhélie................... 1,221960, log = 0,0870571 Longitude du nœud................. .. 236° 48° 53",4 Longitude du périhélie...... DUODa bo + 80.21.38,9 Inclinaison........ Ho dcdobanr déco ol cd 59.13.59, 3 Mouvement héliocentrique rétrograde. EXCÈS DES-OBSERVATIONS DATES ET LIEUX ñ sur les DÉCLINAISON LE 2 de TEMPS MOY. | ASC, DROITE. positions calculées. É boréale. L’OBSERVATION. 25 janv. 1840. Berlin.| 1 304°24! 13",8 9 février.... Paris. .42. 352. 11 février... zd.. 18 février.... 1d.. 21 février.... id... 22 février.... id.. 23 février... id.. 24 février j 25 février... 26 février... 27 février... 28 février... 29 fevrier... LTMArS.. . . « - 2 Inars... 3 mars....., { mars....., 5 mars...... 6 mars 7 miars...... 8 mars... g mars... .. 17 ninis 19 IMALS, “0 DL INATS.. 0: ss + D ol me — es s D © © w C0 NH Ww = © Cu © D'EÈNINI D © DD = Es Où % . = + + + + + + —- + + + F + " - + ol AIRES EE) D OR = ŒLNI D 10 = OR DO D © DAME W S S ss ss ss » EE Erreur + N a eu C 40, 1€T Semestre. (T.X, N°5 47 et 48.) 96 (712) » Après avoir réduit les ascensions droites et déclinaisons en longitades et latitudes, et corrigé celles-ci de l’aberration, dela nutation et dela pa- rallaxe, j'ai déterminé des éléments approchés en employant les observa- tions du 25 janvier, du 22 février et du 21 mars. Mais ayant trouvé des erreurs trop considérables, j'ai pris sept observations, celles du 25 janvier, des r1 et 22 février, des 1, 9, 17 et 21 mars, et j'ai déterminé les correc- tions à faire au temps du passage et à la distance au périhélie par la mé- thode des moindres carrés. C'est de cette manière que je suis arrivé aux résultats précédents. » PHYSIQUE DU GLOBs.— Observations concernant l'électricité atmosphérique.— Lettre de M. Perrin. « Les instruments qui servent à mesurer l'électricité ne font qu’indi- quer les différences électriques des corps que l’on met en présence, et non la quantité absolue que l’un d’eux peut contenir. Ce défaut est un grave inconvénient pour les observations météorologiques, puisque l’ins- trument peut être plongé dans une atmosphère fortement électrique sans donner d'indication. À ce défaut commun aux deux espèces de mesureurs électriques, le multiplicateur joint une tres grande infériorité en sensibi- lité, comme je l'ai démontré dans un Mémoire publié dans le 67° volume des Annales de Chimie et de Physique : j'ai prouvé qu'il fallait au meilleur multiplicateur l'écoulement de 7069 degrés d'électricité statique, pour produire une déviation dynamique d’un degré. Ces deux défauts du mul- tiplicateur (indication des différences seules et faible obéissance), ont rendu cet appareil insuffisant pour étudier l'électricité atmosphérique sous un ciel serein , en prenant pour points extrêmes, le sol d’une part et l'atmosphère à la hauteur des bâtiments de l’autre. Aussi le multiplicateur n’a-t-il servi jusque alors qu’à l'indication de l'électricité des nuages ora- geux. » J'ai voulu profiter de l’äpre sérénité qui règne depuis long-temps pour reprendre cette question et interroger l'atmosphère à de plus grandes hauteurs: les expériences ont été faites dans une plaine élevée à trois lieues de Corbeil, à la campagne de M. Ant. Breguet, où j'ai trouvé tous les secours que je pouvais désirer en instruments, en savoir et en dévoue- ment aux sciences. Le professeur Guttierez prenait avec nous une part active à ces recherches. » Le 21 avril dernier, le ciel était assez beau, cependant des vapeurs f BEN { 719 ) \ formant: de longs cirri liaient quelques strati éloignés, et s’avançaient lentement dans l’espace. L'air donnait de faibles signes électriques à trois mètres du sol; le vent inférieur était nord-ouest, tandis qu’à la hauteur des nues, il était du sud. Vers midi , nous lançämes un cerf-volant attaché à un fil de rosette de {oo mètres de long; le tambour autour duquelsle fil était enroulé avait un compteur; tout l’appareil pouvait être isolé au besoin. Un multiplicateur de 3000 tours communiquait au fil du tambour par une de ses extrémités, et au sol par l’autre: un électroscope pouvait à chaque instant contrôler les indications du multiplicateur. Une mire indiquait l'angle, et le fil donnait l'hypoténuse. » Le cerf-volant était arrivé à une hauteur de 30 mètres, quele mul- tiplicateur n'avait encore donné aucun signe de courant, tandis que l’é- lectroscope avait indiqué une tension positive et croissante. De 30 à 5o mètres le multiplicateur dévia de 2 à 3 degrés, et indiqua un courant positif descendant. Au-dessus de cette hauteur, le multiplicateur et l’élec- troscope indiquèrent une zone neutre, puis nous eùmes un courant négatif descendant de 2 à 3 degrés. L’électroscope donna à cette zone négative une épaisseur d'environ 20 mêtres au-dessus de laquelle nous retrouvâmes atmosphère positive. Le nouveau courant positif fut faible d’abord, mais le cerf-volant étant monté à 120 mètres, l'aiguille commença à marcher rapidement; lorsqu'il fut arrivé à 180 mètres, le courant donna 60 degrés, correspondant à 160 degrés proportionnels. » Ce renversement était un fait trop curieux pour ne pas nous frapper; aussi le lendemain et tous les jours suivants, l'atmosphère fut-elle interrogée: mais les jours qui suivirent cette première expérience avaient une sérénité uniforme qui ne nous offrit aucun renversement de signe; l'atmosphère était positive à partir de 2 mètres au-dessus du sol; la tension croissait jusqu'à 30 ou 40 mètres, ce n’est qu'à cette hauteur que la quantité élec- trique devenait suffisante pour agir sur l'aiguille du multiplicateur. De 40 à 100 mètres d’élévation, l'aiguille montait faiblement, mais à partir de cette hauteur elle marchait rapidement, et le cerf-volant aÿant monté une fois jusqu’à 247 mètres, l'aiguille alla frapper l'arrêt à go degrés, et se maintint entre 70 et 80 degrés, ce qui donna un courant d’au moins 600 degrés proportionnels. » Le fait constant, que nous avons trouvé pendant ces jours secs etsereins, c’est que l'électricité positive croissait lentement jusqu’à 100 métres: mais au-dessus elle augmentait rapidement jusqu’au maximum de hauteur que nous avons pu atteindre. L’aiguille n’est pas tranquille dans sa déviation, 96... (714) elle varie beaucoup suivant les changements et l'intensité du vent. C'est principalement lorsque l'agitation fait donner des coups de tête au cerf- volant, que les variations de l'aiguille sont le plus étendues; l'aiguille parcourait souvent dans ce moment un arc de 10 à 25 degrés, correspon- dant de 30 à 80 degrés proportionnels. » L'Académie a recu de M. Demmorr le tableau des observations météo- rologiques faites pendant le mois de janvier 1840, à Nijné-Taguilsk, et la 5" année (l’année 1839) de semblables observations faites au Caire, par M. Desroucnes. M. Aracoayant eu connaissance du procès-verbal des expériences qui ont été faites pour constater la marche du bâtiment à vapeur le Véloce, ins- tallé de manière à pouvoir naviguer alternativement à la voile et à la vapeur, en rend compte à l’Académie. Lès essais comparatifs avec des navires de l'État ont donné des résultats très satisfaisants. Dans un navire destiné à marcher avec la vapeur, le tirant d’eau change à mesure que le combus- tible embarqué pour le chauffage de la machine diminue; de là résulte le besoin, quand le navire doit marcher à la voile, de modifier la hauteur de la mâture; or ce que l'installation du F’éloce , d’après le système de M. Bé- CHAMEIL, présente de particulier, c'est que cette modification peut s'exé- cuter avec une grande facilité. M. le capitaine BeaurorT, directeur du bureau hydrographique de Londres, annonce l'envoi de 1/40 cartes marines et livres concernant l’hy- drographie, publiés par ordre de l’Amirauté. A quatre heures trois quarts, l’Académie se forme en comité secret. La séance est levée à cinq heures. A. (715) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a recu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie royale des Sciences ; 1°" semestre 1840, n° 16, in-4°. Nouvelles Annales des Voyages; 4° série, 1°° année, janv., fév., mars, avril 1840, in-8°. Géodésie, ou Traité de la figure de la Terre et de ses parties; par M. Francoeur ; 2° édit., in-8°. Guide du Mécanicien conducteur de Machines locomotives; par MM. Fra- cæar et Peier, ingénieurs civils; 1840, in-8°. Calculs et Tableaux sur l'avance du tiroir, les tuyaux d'échappement, les conduits de vapeur et de fumée dans les Machines locomotives; par les mêmes ; in-8°. La Géologie dans ses rapports avec l'Agriculture et l'Économie politique; par M. N. Bouér; Paris, in-8°. Histoire naturelle et Iconographie des Insectes coléoptères ; par MM. Ds- Larorte et Gory; 37° et 38° liv. in-8°. Recherches cliniques sur l'Auscultation des organes respiratoires et sur la première période de la Phthisie pulmonaire; par M. Founner; 2 vol. in-8°. (Cet ouvrage est adressé pour le concours Montyon.) Traité pratique des Hernies, déplacements et maladies de la Matrice ; par M. Vernis; un vol. in-8°. (Cet ouvrage est adressé pour le concours Montyon.) Traité clinique du Rhumatisme articulaire ; par M. Bouirrau» ; Paris, in-8°. Essai sur les phénomènes électriques des Animaux ; par M. Marreucci; in-8°. Statistique minéralogique du département des Basses-Alpes; parM. Gras; Grenoble, 1840, in-8°. (Cet ouvrage est adressé pour le concours de Sta- tistique.) Dictionnaire topographique, statistique et historique du département de l'Eure; par M. Gapesrer; in-8°. Aperçu statistique sur l'Instruction primaire dans le département de : ( 16°) l'Eure; par M. Gaperen; in-8°. (Ces deux ouvrages sont adressés pour le concours de Statistique.) Le Système octaval, ou la Numération et les Poids et Mesures réformés; par M. CoLrENNE, avocat; in-8°. L'Eau fraîche comme excellent diététif et admirable curatif; par M. Gross; in-r12. (Traduit de l'allemand.) Mémoire sur la culture du Mürier et l'éducation des Vers à soie; par M. Perrorer; île Bourbon, in-12. Remarques pratiques sur les ulcérations du.col de la Matrice, et sur l'abus du Speculum uteri dans le traitement de cette maladie ; par M. G:- BERT; in-8°. Principes généraux de Physique, de Physiologie et de Médecine: par M. J. Kuwzzr; in-8°. Le Monde physique, ow nouvelle Cosmogonie; poème didactique en qua- tre chants ; in-8°. Dissertation sur les Amazones dont le souvenir est conservé en Chine ; par M. pe Paravey ; in-8°. Des Bateaux à vapeur; précis historique de leur invention, essai sur la théorie de leur mouvement, et description d'un Appareil palmipède appli- cable à tous les navires; par M. le marquis pe Jourrroy; in-8?. Revue scientifique et industrielle, sous la direction de M. Quévevirce ; avril 1840, in-8°, * Bulletin de l’Académie royale de Médecine; tome 5, n° 13 et 14,in-8°. Bulletin général de Thérapeutique médicale et chirurgicale; tome 18! 7° et 8° liv. in-8°. Recueil de la Société polytechnique ; mars 18/40, in-8°, Revue critique des Livres nouveaux ; 8° année, n° 4. Société anatomique ; 15° année, bulletin n° 1, mars 1840, in-8. Journal des Connaissances médicales pratiques et de Pharmacologie ; avril 1840, in-8°. Journal d'Agriculture pratique ; 3° année, n° 10, in-8. Journal des Connaissances nécessaires et indispensables ; sous la direc- tion de M. Caevauier ; mai 1840, in-8°. Journal de Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie; mai 1840, in-8°. Revue zoologique , par la Société cuviérienne; avril 1840, in-8?. Monographie des Libellulidées d'Europe; par M 5 Secys-Lonccrawes; Braxelles, 1840, 11-82: - 7170) Bulletin de la Société impériale des Naturalistes de Moscou; année 1857, n° 5—8, et année 1838, n° 1—3, in-8°; Moscou. The Journal... Journal de la Societé royale géographique de Londres; vol. 9 (1839), partie 2° et 3‘; vol. 10 (1840), partie 1°°, in-8?. Report on the.... ÎVote sur les Étoiles filantes du 9 et 10 août 1859, avec d'autres faits relatifs aux fréquents retours d’un semblable météore dans le mois d'août; par M. E.-C. Hernicx ; New-Haven, Connecticut. (Ex- trait d’un journal américain.) Sept. 1839, in-8°. Bericht über.... Analyse des Mémoires lus à l’Académie des Sciences de Berlin et destinés à la publication ; fév. 1840, in-8°. Il progresso.... Le progrès des Sciences, des Lettres et Arts; 8° année, 48° liv., in-8°. Gazette médicale de Paris; tome 8, n°* 17 et 18. Gazette des Hôpitaux ; n° 48—52. L’Esculape; n° 23—525. Gazette des Médecins praticiens; n° 52—535. L'Expérience, journal de Médecine; n° 147 et 148, in-8°. 7 « FLE r den SM UE us ra aralgiin pk shritall PuRe HE HR RUE 40, HOMO Let Dre OO dan 10: is ts A FER DT ù by Por sa aquol le Ne La DRAIN LRQE Te EST lov :'e 3 2e si OÙ AS Os ia ent rush, JAUOAE as Fhsra se ( Pr 4 ‘ AGE ii sind ah rt) angl aus «) RINESS A Sos tomUn ro M CTP TS ON PR ENTIR DUT Mois 4 Le EU 26e Qt ue À Chahbne Let Ne nat À Fax DANS D | OS RAA hi OM trie Pete COM ta A uni agp) de smsb ñ Rennes 7 fers sa de 225 buis as at hee "à #3 RATS Les it dun” L WArEL DURS 67 \ s F M CRE CE EU Ke era fe rss DNA je ee ee LsMasbatt + a trié t Da RUE {se Î 1 ‘he are dan “ob x! raie ve eut COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. 000: SÉANCE DU LUNDI 414 MAI 1840. PRÉSIDENCE DE M. PONCELET. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L’ACADÉMIE. M. le Présent annonce à l’Académie la nouvelle pente qu’elle vient de faire dans la personne de M. le général Roexr:T, académicien libre. œméoRte Des NouBres. — Sur quelques séries dignes de remarque , qui se présentent dans la théorie des nombres; par M. Aueustn Caucax. « Soient z un nombre entier donné: h,k, L,... les entiers inférieurs à 7, mais premiers à 7; p- l'une des racines primitives de l'équation (1) CC — et ol + LE UT "ES k' “ (2) A = ph 2 PR DE Re PROS PE une somme alternée, formée avec ces racines, les entiers h,k,l,... étant ainsi partagés en deux groupes ci ul (/1 (1 O era vive aluktyhht, 2Siiaeth kick, sal. C. R, 1840, °° Semestre. ('T. X, N° 49.) 1 97 ». (720) dont le premier sera censé renfermer l'unité. Enfin supposons que la somme A vérifie la formule (3) #—2En, par conséquent l’une des suivantes (4) A — n, (5) A—= — n, et posons, pour abréger, (6) o =. On peut démontrer, soit à l’aide des méthodes employées par MM. Gauss et Dirichlet, soit à l’aide de celles que j'ai données moi-même dans la séance du 6 avril dernier, que, si l’on prend 5 A ; P on tirera d’une part de la formule (4), d'autre, part de la. formule (5), Fe (2) a =, (8) à = n° V3. Si l'on prend au contraire mo V1 DIR ; m étant un nombre entier quelconque, les formules (7) et (8) devront être remplacées par les suivantes 1 Loy— (0) A = Imn°, (10) A IN Vel, le coefficient #, devant être réduit à lune des trois quantités 0, 1, — 1; . 3 / - m , Û \ . savoir, à zéro, lorsque la fraction — sera .réductible à une expression plus simple, et dans le cas contraire, c’est-à-dire lorsque » sera premier à n, tantôt à Æ 1, tantôt à — 1, suivant que "=, augmenté ou diminué, s’il est nécessaire, d’un multiple de 2. fera partie du groupe k, X', h",... ou du groupe #, #°,k".... » Des formules (9) et (10), combinées avec les équations connues qui servent à développer les fonctions enséries ordonnées suivant les sinus ou (721) les cosinus des multiples d’un arc, on peut déduire divers résultats dignes de remarque, et en particulier ceux que M. Dirichlet a obtenus, à l'aide de semblables combinaisons, dans plusieurs Mémoires qui ont attiré lat- tention des géomètres. Concevons, par exemple, que l'on combine les formules: (9), (10) avec l’équation nf(x) = f(u) du + 2 f'cosa(r —u). {(u) du + 2° , cos 2 (x — u).f(u) du +... = f(u) du + 2coswx fl cosouf(n)du + 2 cos 207 ji cos 2œu f(u) du +... o o o ‘a + 2sinar je sin ou f (u) du +2 sin 2wx | sin2œuf{u) du + /.., Ca v o qui subsiste, pour la valeur de © fournie par l'équation (6), et pour des valeurs de a positives mais inférieures à x, entre les limites x—=0,x—a, de la variable +, pourvu que la fonction f(x) reste continue entre ces limites; ou bien encore avec les deux équations Snf@= [fau + 2 cos ff" coseuf(u) du + 2C0S24T + cos 2ou f (1) du + ... o o o a a = n f(x) — 2siner 11 sin ouf(u) du + 2 sin2wx f sin2euf (u)du +..., o 0 que l’on peut substituer à la précédente, dans le cas où,la constante 4 o Ses nn A : a reste inférieure à + Z< étant toujours plus petit que a. On trouvera, en supposant A°— 7, Gr) Lné(f@)+ EE) HS FA) —...1= L. [cosouf(u) du+ 1, st cosaouf(u)du+1s [ * cos3œuf(u) du +... et en supposant A— —7, (12) L ne [FC ÉC) TR) = n [ sinœuf(u)du+ 1, ['isinaouf(u)du+1s J “* sin 3œuf(u)du +... non-seulement lorsqu'on admettra, dans les premiers membres des for- mules (11), (12), les valeurs de f(x) correspondantes à toutes les valeurs de À ou de 4 représentées par PNR DE out AE 2 à 97 (72) mais aussi lorsqu'on aura seulement égard à Lu, des valeurs de } où de Æ qui sont renfermées entre les limites 0, = = ; pourvu que l’onsuppose, dans le premier cas, a inférieur ou tout au Le égal à n, mais supérieur à n—1;et dans le second cas, a inférieur ou tout au plus égal à 5 Mais DES : . DA s fe n AE supérieur au nombre entier qui précède immédiatement 5» Cest-à-dire S n . . y AI . . . a Si 1 Si est pair, et à si 7 esl impair. » Observons maintenant que, m étant un nombre entier quelconque, on aura généralement cos mou — L “ Ve + ee" Mr) , sin mou — _ Sa es DA sp nn ES ; 2 7= et TE A ee f' pneu V—= es ie ue V—: Er jé _ ne VE Pr Qu V—1 o moW—1 ? Jo Fe me ét De plus, si l’on différentie Z fois, par rapport à w, les deux équations pré- cédentes, on en tirera, en indiquant par le moyen de la caractéristique D, chaque différentiation relative à w, mœu V/—1 lue du = a ) Ta Cela posé, en désignant par f(x) une fonction entière de x composée d’un nombre fini ou même infini de termes on tirera, évidemment des formules (11) et (12); 1° en supposant A°=n, ne [É(4) + £(H) +... (D — 4) —...]—= SNA pes entre V—: V—i ï TI 20 V—: in — Do RIRE MER) af D» — SA (13) QUE . oV—1 h ( 2 ) 20 V—1 ve re Vi t V ar LE V—x ue 4 — —= ds — af = — Do — PCR += WT De) = +" Ps 2° en supposant A ——#, ( 753 ) a LÉG) + FU) +. FE) HR) T = hs ere _ V—r Fi ee OT Ka (14) 5: F(W—1 Da) + D.) DFA RS HN, wa V1 +4, ( Vi Da) — +;,fl Mrs » Pour montrer une application des formules (13) et (14), coneevons que m étant un nombre entier quelconque, l'on prenne et représentons par D du L les deux valeurs qu’on peut obtenir pour l'expression BL He En fn jorsqu’on y admet toutes les valeurs de 2 et de #, ou seulement celles qui sont inférieures à £n. Si, comme dans un précédent Mémoire (pages {47 et 450), on désigne par So En “ou PAT Sur ny les valeurs qu’acquerront dans ces deux hypothèses les sommes Re + Re. Ar +, on aura évidemment (15) D, = sk ROM US 6. et, en supposant A = n, on tirera de la formule (13); 1° pour des valeurs paires de m, -- + = : m I k F Ü _e Dr sin sa da Sin: 204 dwa i3 Sin 304 ‘ GG) €) zn00 = Dr (L AA nee 1 au ep), 2° pour des valeurs impaires de m, m— 1 xs [ : 2 1,50 —pf, !—C0$0a | 1 1—CO$200 | 13 1-C0S 3oa Gin y 7 SO (ann Hone magronhann gs 0 dm) Au contraire, en supposant A°= — #; on tirera de la formule (14), ( 724) 1° pour des valeurs paires de m, L m < Due I—C0$S wa 3 TI—COS2wa 1— cos 30a (18) (—1)° LR Ou DE £ + 5 — + et) 20 3a et 2° pour des valeurs impaires de 72 9 m+I 1 ) roms m sin wa là Sin 204 t, Sin 3wa (19) (ai) 50, = Dé (ui re : HE nu 30 Les formules (16), (17), (18), (19) supposent la quantité a supérieure à n— 1, mais inférieure ou tout au plus égale à ». Elles subsistent en par- ticulier quand on y suppose 4 —=n: Si l’on posait au’ contraire, dans les n . G seconds membres de ces formules a, on devrait dans les premiers membres remplacer ®, par d\. » Il est important d'observer que les différentiations indiquées par la caractéristique De, dans les seconds.membres des, fonctions (16), (x9), (18), (19), peuvent être aisément effectuées, à.l'aide.de la formule DE (a )=(—i) LES (Q —?D,0 +2 Da —...), qui subsiste pour des valeurs quelconques de, Q, considéré comme fonc- tion de ©. » Faisons maintenant, pour abréger, = ++... 5, = +2 +5 +. et généralement ou, ce qui revient au même, puisque, = 1, « (20) Sm — 1 + = Sur here Si dans les seconds membres des formules (16), (17),(18), (19), on pose après les différentiations. a =,n, par conséquent * AD = 2m ;,. (735) (D ‘ ( I € 911! 1 alors, en supposant A° — 7, On trouvera, 1° pour des valeurs paires de m, I | = \ mt m (m— 2)(m—1)m 2.3.4... m = 5 EL SL Cr EE 9 LE Hs, | mn or EL 17 on, 2° pour des-valeurs impaires de m I m + = 1 1 I en i m (m— 2) (m—t)m DAS 0772 — —© 5 5, EE 5 = Mo. Lex (ar)! / RUES ms J mais en supposant A*— — 7, on trouvera, 1° pour des valeurs paires de mn, b «11 ! EL — sec I MENT (nm —i)m f 3.4...Mm—1 = —— 24 4 Re Se LRO E st D 24 M E Le > Cr) Ja Î —- (27)" + din 2° pour des valeurs impaires de m, Sean lee date e : | m+= n a _ $ — af ob (0 ui)m, | ere LEP PET Mm=—m [Es Gp splits ( Ainsi, en supposant’A®# ="); on ‘trouver sûccessitemént (|! Dai Dr 8 +4 3 d à à (21) ) r — O0, -< BST VE Ds ET oo 4 » eb® = tandis qu’en supposant A=—7,0n trouvera jure ä, : 3, à La dsl LO,N À (22) @, Ætin, ler =n,. 0 = ( ni etc. - FT Pareillement, si l’on pose pour abréger — fa 53 12 43 E = BU UE pee Lo; Ha — va et généralement - EMA Î ; 21 : O8 1,90 11914 € 15 711 Ù Se RER EeR I =, h 27. TRE ELCEEE 9 ou, ce qui revient au même, | ) 191 I ) 2HOGIISU D 29 OU nb 90 SINOISV eS219VII == pe RE ARS TA 3}: (23) I, =: Die) 9 é ET AIN, {t'09 . 2 et si dans les seconds membres des.formules (6); (17), (18), (19), on pose, après les différentiations, a = 4 n, par conséquent d® = T7, ( 726) ces formules, dans lesquelles on devra remplacer @, par d,, fourniront des résultats dignes de remarque. On en tirera effectivement, en suppo- sant A° = n, 1° pour des valeurs paires de m, Fi CLÉ - DE Dr, + PS FINE PEN 2° pour des valeurs i impaires de m Nes 2 } 1 = Yr Tr, _ mm 0m 0e shot ta et en supposant A° = — n, 1° pour des valeurs paires de m”, = (if Dre EE USE PRE Een à 2° pour des valeurs impaires de m, TO) ES RTE EEE TE APS RS Ainsi, en suppesant.A?=,7; On-trouVera successivement :|(|! , I Se " LS Gÿ do on dur At UE 0h, ete (1 1 - Un! MES ; OGC (19 HD eiDft tandis qu’en supposant A° == 7, on trouvera (25) = 2 3,1; =(;l 1 +5 ñ7 à dde 110% 2200 tro prie » Avant d’aller plus loin, il est Don d'observer que les quantités CR PR Ce ed où les diverses valeurs de I, sont liées aux quantités MBA UE MA | ou aux diverses valeurs de 5, pour des équations qu “il est as d'obtenir. En effet, comme on a généralement en désignant par (Er (26). I 8 Immo dm m5 10 mnt" == mm" à T | £ MICIB . 3200 et par suite LE és Dm — daim) on en conclura par conséquent (27) = (: — =) Cela posé, les formules (24) et (25) donneront, pour 4° = n, (28) d,—0, d=—(r — DELE d',=— FC —; les 1% et pour A = —n CC EEE C2 Co CNE » Observons encore que, si l’on désigne par CNRC EU les facteurs premiers qui ne divisent pas "2, on aura, en vertu des for- mules (26), ir. -(tne es jnreres ). Çim ls SET 4e Gil mnt M par conséquent (30) SE — G—5)"( — 7e as Or, comme les facteurs que renferme en nombre infini lesecond membre de la formule (30), sont tous positifs, il en résulte que la valeur de 5, donnée,par cette formule ne sera jamais négative. Donc 5, et par suite I, ne pourront jamais être que nuls ou positifs. Ajoutons que la valeur de 5, sera toujours comprise entre les deux limites 1H hante, 2— (+ Ht...), qui sont toutes deux positives dès que "= surpasse 2, et se réduisent, pour m=— 2, aux deux quantités 6 C.R. r8o, 1° Semestre. (T, X , N° 49.) 98 ptites 16490... et 2 0,356. ( 728 ) D . . 5 * . Fe , fn » » Si, parmi les entiers premiers à n, et inférieurs à on distingue ceux qui font partie du groupe k, h', k",... d'avec ceux qui font partie du groupe #, #', k",... alors, en nommant i le nombre des premiers et j le nombre des seconds, on aura évidemment (31) do = i —]j. Donc la première des formules (28) ou (29) fournira la valeur de la diffé- rence i—j, et cette différence sera toujours ou nulle ou positive, avec la quantité 5,, et toujours nulle en particulier lorsqu'on aura 4° = 7. » Il est assez remarquable que, parmi les valeurs de 5,, les seules quantités entrent dans les seconds membres des formules (21), (28), et les seules quantités 5, , d33 d5,. ÿ dans les seconds membres des formules (22), (29). Il en résulte que les divers termes des deux suites ®,, ®,, D, D; Ds, D. - « ds Cia d; d'ss d'y ds ds. sont liés entre eux par des équations de condition qu’on obtiendra sans peine, en éliminant les quantités entre les formules (21) et (28), ou les quantités sy. entre les formules (22) et (29). En opérant de cette manière, on tirera par exemple des formules (21), (28), ® — nd — 40 D, = EE = in 4 —% 2—4, ou, ce qui revient au même, (32) = = nd,, ®, = — À d,, Ds = Ên® q ( 729 ) et des formules (22), (29), 20 nd, D LAURE 2— la LA ou, ce qui revient au même, (33) D (5), ,=—n 1, (A =— ni 2— 1, 2 2— 1 2—1, » Dans l'application de chacune des formules (32), (33), on doit dis- tinguer trois cas correspondants aux trois valeurs — 1, 0, 7, que peut acquérir la quantité 1,. Ainsi, en prenant pour 7 un nombre impair, on tirera de ces formules, 1° lorsque 7 sera de la forme 8x+ 1, (34) = B=— a, D,= — 2n°d\,; 2° lorsque nr sera de la forme 8x + 3, (35) d=n—t, D,=—n 1 D NE EE à 30 lorsque 7 sera de la forme 8x + 5, (36) d=Snd, D=—in, D — nd; 4 lorsque n sera de la forme 8x + 7, (37) d=0, M=—n(i—)j), ®=—n(i—)j). Au contraire, en prenant pour 7 un nombre pair divisible par 4 ou par 8, on tirera des formules (32) et (33); 1° lorsqu'on aura 4° = #1, ® 3 (38) ON — = di D=—n"nd\, B—=— = nd; 2° lorsqu'on aura A°=——n, pee He AEAEe (39) d=n +, Ben A, D,=—n —1. On vérifiera aisément ces diverses formules, non-seulement lorsque x 98.. (730 ) sera un nombre premier impair, mais encore lorsque » cessera d’être un nombre premier ; et l’on trouvera, par exemple: pour ñ— 4, 4° — } Li A —=p—p, MEN T—210) i—j=:1, pour n—8, 4° —8, a—=p+4pt—p5—p5, d,=— 2, d=—8—"d,, A,—=16—=— nd), A3 = 199 2 Sid, pour n=8, A —=—8, A=p+p—p— np, puis 4 pour n— 12, A°— 12, A —=p+#pi—pΗp, , B=—8——n MA d=—4, d=—o4="d,, D 48——nd,, = 864 = — n°9, ; pour n = 15, A—= — 15, a = p" + p° + pt pi — pr — pi — DS — p'é, PEU: d',=0, B=—30——n(i—)j), D,=—450=—n#n(1—;); pour 2—=20, A = —20, À = p + pf + p7 ++ po — pit pl pla pts, i= 4j = 0, i—j—= 4, di =20—="n CPL D=4o=—n—t, D,=—800=— 1; pour n—=21, D PR PR ot des PE ne en ne Ci AE ) J nd J 6 ps —=—10, a—=— 126 > nd, , B,—=168—=— nd , Ps==)202 =—çA d\. » Les diverses formules établies dans cette Note comprennent, comme cas particuliers, les formules du même genre, trouvées par M. Dirichlet, et sans doute aussi celles que M. Liouville nous a dit avoir obtenues en généralisant les conclusions de ce jeune géomètre. J’ajouterai que les 731) équations de condition par lesquelles se trouvent liés les uns aux autres les termes des deux suites a, Da» (OP ON d;, d’, do ÉDoe s'accordent avec celles que nous avons obtenues dans le Compte rendu de la séance du 10 mars. » GÉODËsIE. — M. Puissant fait hommage d’un ouvrage dont le Dépôt de la Guerre lui avait confié la rédaction, et s'exprime en ces termes : « J'ai l'honneur d'offrir à l’Académie le second volume de la Nouvelle Description géométrique de la France, publié par ordre du Ministre de la Guerre, et je la prie de vouloir bien me permettre de lui exposer sommai- rement ce qu'il contient. » Les nombreux matériaux quej’aicontinué de mettre en œuvre conformé- mentau plan queje m'étais tracé, se composent dela triangulation de premier ordre, effectuée par des officiers du corps royal d’État-Major, depuis 1832 jusqu'à la fin de 1837, dans les départements de l’ouest et au centre du royaume, et de toutes les observations astronomiques qui ont été faites antérieurement par des ingénieurs-géographes sur les parallèles de Paris, de Bourges, de. Ciermont, ainsi qu’en d'autres lieux de la France, tant pour connaître la parfaite orientation de ces lignes, que pour en mésurer les amplitudes célestes. » Mon premier soin, en complétant, dans la 3° section, la description de la méridenne de Dunkerque , considérée comme base fondamentale de la triangulation du royaume, et qui s'étend depuis la Manche jusqu’à l’île de Formentera, a été de calculer les trois coordonnées géodésiques de tous les points de cette ligne qui restaient à déterminer vers son extrémité méridionale. En soumettant ensuite à une nouvelle révision les valeurs numériques des diverses portions de cette même méridienne, j'ai reconnu la nécessité d'appliquer quelques corrections essentielles à’ certains résultats consignés dans la Base du système métrique décimal; d’où il suit que la valeur de laplatissement général de la Terre s'accorde mieux avec celle déduite de deux inégalités lunaires, l’une en latitude, l’autre en longitude. » Cette 3° section est enrichie, grâce à l’obligeance de notre honorable confrère, M. Beautemps-Beaupré, des résultats de la triangulation qui a été exécutée sous. sa direction le long du littoral sinueux de la Manche, depuis Brest jusqu’au Havre; triangulation qui, en se rattachant en plusieurs à 1 (752) points au parallèle de Paris, se trouve parfaitement orientée. Enfin, cette même section est terminée par le résumé de tous les nivellements trigono- métriques de premier ordre qui ont été exécutés depuis 1818 jusqu’en 1837, et qui embrassent dans leur ensemble à peu près les trois quarts de l’é- tendue superficielle dela France. Les résultats en sont présentés de manière à ce qu’il serait facile de les vérifier les uns par les autres, s’il en était besoin, en ayant égard à leur mutuelle dépendance et sans recourir aux minutes originales. Ils doivent inspirer d'autant plus de confiance , que pour les soumettre à un sévère et dernier examen , je me suis associé deux habiles calculateurs, le colonel Corabœæuf et le commandant Montalant, tous deux anciens ingénieurs-géographes. Ces résultats, ajoutés à ceux que renfer- ment les tableaux des positions géographiques et hauteurs absolues dont chaque feuille de la Carte gravée est accompagnée, offrent les renseigne- ments les plus précieux sur la configuration générale et particulière du terrain, et appellent toute l'attention des ingénieurs qui seraient chargés d'établir, dans l'intérêt du commerce et de la navigation intérieure, de grandes communications par terre et par eau. » La 4° section comprend un exposé des travaux astronomiques dont j'ai déjà parlé, lequel est précédé de nouvelles remarques sur la détermination du résultat moyen d’une série d'observations de cette nature, et de quel- ques types de calculs à l'appui. æ » On sait que les mesures géodésiques et astronomiques du parallèle de Paris, qui furent entreprises par feu les colonels Bonne et Henry, sous les auspices de l’illustre auteur de la Mécanique céleste, avaient pour but de procurer des données exactes pour la recherche de la figure de la Terre. Malheureusement les observations de longitude, par la méthode de rapide transmission du temps, quoique ayant été reprises à quatre époques diffé- rentes entre Brest, Paris et Strasbourg, ne paraissent pas avoir réussi d’une manière complète, du moins celles d’où l’on déduit la différence des méri- diens de Paris, de Saint-Martin de Chaulieu et de Brest. Mais il n’en est pas de même des observations qui ont eu lieu sur le parallèle moyen, et qui sont dues à MM. Brousseaud et Nicollet. Celles-ci ont été continuées avec un égal succès par MM. Plana et Carlini depuis nos frontières de l'Est jusqu’à Milan, et présentent, avec les latitudes et les azimuts déterminés astronomiquement, une masse de documents du plus haut intérêt pour la physique du globe, comme on peut s’en assurer plus particulièrement, en consultant le Mémoire qui a récemment remporté le prix d’Astronomie fondé par Lalande. (783 ) » Quant aux observations de latitude et d’azimut, recueillies par M. le colonel Corabœuf, aux stations d'Angers, de Puy-Berteaux, de Bréri et de la Tour de Borda, près de Dax, elles sont exposées dans la 4° section avec tout le soin convenable, et ne laissent rien à desirer sous le rapport de l'exactitude. » Vient ensuite une nouvelle comparaison des mesures géodésiques et astronomiques qui sont l’objet du présent ouvrage, et de laquelle on doit inférer, si je ne me trompe, d'assez grandes irrégularités dans la figure des parallèles terrestres; travail déja connu de l’Académie, mais qui vient de recevoir quelques modifications importantes. » Enfin, ce second volume, dont l'impression à été fort longue, et qu'il n’a pas dépendu de moi de faire paraître plus tôt, renferme un appendice prin- cipalement consacré à l'évaluation numérique des différences de niveau des objets, à l’aide de distances zénithales prises séparément, et de mesures barométriques contemporaines telles que celles qui ont été prises en 1811 et 1812, sur plusieurs points du parallèle moyen, par M. Brousseaud, mais dont on n’a tiré jusqu'à présent aucun parti au Dépôt de la Guerre. On y verra que ce procédé, très peu usité, conduit cependant par l'application raisonnée d’une formule de réfraction terrestre due à M. Laplace, et com- binée avec les mesures trigonométriques, à des résultats d’une précision vraiment remarquable, lorsque l'état de l'atmosphère ne s’écarte pas sen- siblement de l’hypothèse de cetillustre géomètre; en sorte que l’on a moins à regretter, dans beaucoup de cas, le manque d'observations réciproques et simultanées qu’il est si rare et si difficile d'effectuer rigoureusement, comme on l’a fait sur la ligne de Brest à Paris, pour déterminer la hauteur du sommet de la lanterne du Panthéon au-dessus du niveau moyen de l'Océan. » La triangulation de premier ordre qu’il faut encore étendre sur le quart environ de la surface de la France, nécessitera, dans peu d’années, la publication d’un troisième volume pour compléter cette description géomé- trique ; et alors sera terminé, à la satisfaction de tous ceux qui s'intéressent aux progrès de la Géographie, une des plus grandes et des plus utiles opéra- tions géodésiques de notre époque. » ( 734 ) RAPPORTS. ANATOMIE. — Rapport sur un Mémoire de M. Fovuxe, intitulé : 2 LA . Recherches sur la structure de l’encéphale, et ses relations avec la forme du crâne. (Commissaires, MM. Dutrochet, Milne Edwards, de Blainville rapporteur.) « L'anatomie du cerveau de l’homme, de cette partie évidemment la plus importante de son système nerveux, et par conséquent de toute son organisation, a fait le sujet d’un nombre véritablement incroyable de tra- vaux, depuis Démocrite, que l’histoire nous présente disséquant le cerveau de quelques animaux pour trouver, dit-on, le siége de la folie chez l’homme, lors de la visite que lui fit Hippocrate à Abdère, jusques à aujourd’hui où les pathologistes qui se livrent plus spécialement au traitement des maladies mentales, en font le sujet de recherches aussi approfondies qu’incessantes ; et cependant c’est un des points de l’organisation sur lesquels il y a le plus d'opinions contradictoires et qui présente en effet le plus de difficultés dans la conception topographique et anatomique, et par conséquent dans la démonstration, ou dans l'exposition de sa structure. Sans doute ce grave inconvénient provient de la nature si molle et si délicate de l’encéphale, qui permet difficilement d’en suivre l’organisation , à moins qu’à l’aide de grandes précautions et de procédés fort délicats ; mais cela provient peut- être encore davantage de ce que la physiologie de ce substratum des sen- sations, de l'intelligence et de la volonté étant encore bien plus difficile que son anatomie statique, et par conséquent bien plus controversée, l'ordre suivant lequel l’investigation de cet organe important doit se faire n'a pu avoir rien de rationnel, rien d’étiologique ; et en effet, la marche suivie dans l'anatomie du cerveau n’a en général rien de naturel et qu'il soit pos- sible d'exécuter autrement que par routine et par une sorte d'imitation. » L'ordre suivant lequel les anatomistes ont procédé dans l'anatomie du cerveau de l’homme a varié depuis qu’on s’en occupe, et peut en effet être partagé en trois catégories. » Dans la manière la plus ancienne et la moins suivie aujourd'hui, on procédait de haut en bas et d'avant en arrière, et par conséquent en lais- sant organe en place dans ses connexions naturelles, puisqu'il suffisait (735) d'enlever largement la calotte du crâne, et de fendre la dure-mere pour mettre le cerveau à découvert. » Suivant le second procédé qui a succédé au premier, et qui a été en usage presque jusque de nos jours, on marchait au contraire de bas en haut, ce qui nécessitait l'extraction de l’organe hors du crâne, sa sépa- ration de toutes ses connexions, et sa position renversée tout-à-fait arti- ficielle. » Enfin, suivant la troisième, on extrait la masse encéphalique comme dans le second procédé, mais on le partage en deux parties égales par une section dans la ligne médiane, qui au fond ne lése aucune partie impor- tante, et par suite permet de retourner le cerveau dans tous les sens, et ainsi de l’étudier avec assez de facilité. » De ces trois manières la première a au moins l'avantage, en laissant l'organe en place, de mieux sentir et démontrer ses rapports avec le reste de l'organisme, et surtout avec les vertébres céphaliques; mais comme pour voir autre chose que sa masse, sa forme générale, et celle des circon- volutions que montre sa surface, il faut procéder par coupes, par sections horizontales, en sens inverse de formation ou de production anatomique, elle a été assez généralement abandonnée, quoique dans les mains de Vieussens elle ait conduit à la première conception anatomique un peu rationnelle de l’encéphale. » La deuxième manière devait en effet conduire plus loin comme moyen d'investigation, d’abord parce que la base de l’encéphale offre un bien plus grand nombre de particularités à décrire, mais surtout parce qu'il était plus aisé de suivre l'étiologie anatomique qui fait dériver le cerveau de la moelle épinière; mais elle a le grave inconvénient, en mettant la masse dans une position renversée et contre nature, de rendre la conception du solide et de ses particularités de forme, de composition de parties et même de structure, beaucoup plus difficile, et par suite de rendre presque im- possible une démonstration un peu satisfaisante. » Le troisième procédé, celui de la coupe dans la ligne médiane, de ma- nière à faciliter notablement au moins la manœuvre de la démonstration, joint à cet avantage celui de pouvoir aisément permettre de poursuivre la genèse anatomique de la moelle allongée et des masses cérébrales ; aussi lon conçoit que ce soit celui le plus généralement employé par M. Fo- ville pour l'exposition de la structure du cerveau. Nous croyons cependant que cette méthode offre un inconvénient qui n’est pas sans importance, celui de rompre toutes les commissures, c’est-à-dire toutes les parties mé- C. R. 1840, 19r Semestre. (T. X , N° 49.) 99 (736) dianes dont l'usage semble être de joindre les deux côtés de l’encéphale. » L'un de nous a proposé, et suit depuis long-temps dans ses démons- trations, un autre procédé qui semble avoir la plupart des avantages de- sirés, la position normale , la conservation des connexions, l’étiologie ana- tomique et qui n'offre qu’un peu plus de difficulté dans l'exécution : c’est de découvrir l’encéphale par un des côtés de la tête, en enlevant successi- vement les muscles et les os qui le recouvrent latéralement jusqu’à la faux supérieurement et la série des trous de sortie des nerfs inférieurement. Par ce procédé, les lobes olfactifs, la glande pituitaire, restent en place, ainsi que la moelle allongée, son prolongement dans le crâne , et l’on voit avec la plus grande facilité l'origine des nerfs céphaliques et même leur sortie par les trous de conjugaison des vertèbres de la tête, ainsi que leurs rapports avec le grand sympathique. » Au fait, que dans la démonstration anatomique de l’encéphale, on soit obligé d’avoir recours à l’un ou à l'autre de ces procédés, suivant que l’on envisage telle ou telle de ses parties, c’est le dernier que nous allons suivre pour donner à l’Académie une sorte d’état de situation de nos con- naissances sur la structure, la disposition générale du cerveau de l’homme, afin de mieux faire apprécier la valeur des travaux de M. Foville à ce sujet. » Des faits successivement acquis à la science par les travaux impor- tants de Willis, de Vieussens, de Malpighi, de Pourfour-Petit, de Vicq d’Azir, de Proschaska, de Reill, de Gall et Spurzheim, d’Osiander, de Ro- lando, etc., pour ne pas toucher aux anatomistes vivants, et pour ne citer que ceux qui se sont élevés à une conception d’étiologie physiologique ou anatomique, sur le système nerveux en général , et spécialement sur sa partie centrale, on peut donner le résumé suivant : » Le système nerveux central dit cérébro-spinal , parce qu’il est contenu dans le canal formé par les vertèbres céphaliques et rachidiennes, a pour base la moelle vertébrale, laquelle prise en totalité dans toute son exten- sion peut être considérée comme formée de deux portions où cônes opposés base à base, ainsi que les vertébres qui lui servent de gaîne et les muscles qui les meuvent, à la fin du bulbe rachidien, l’une beaucoup plus longue, postérieure, rachidienne, l'autre beaucoup plus courte et plus large, antérieure et céphalique; mais au fond l’une et j’autre constituées de même de deux moitiés symétriques, comme tous les organes de la vie ani- male; et ne diffèrent tellement, en apparence surtout, que par le dévelop- pement, la forme, la disposition de la seconde partie du système nerveux céphalo-rachidien, celle pour laquelle on a pu généraliser le nom de gan- glions. ( 737) » La partie centrale servant de lien , de base, de centre, au reste du Sys- tème nerveux, est en effet en communication, en connexions plus où moins étendues avec des masses binaires symétriques, ou ganglions les uns plus petits, moins pulpeux, donnant naissance à des nerfs qui viennent ou vont à la périphérie sensoriale ou contractile; les autres sans nerfs afférents ou efférents, généralement plus gros et plus pulpeux, et qui semblables à des espèces de surcroîts, s'ajoutent à la partie centrale, paraissant en rap- port de développement avec les facultés intellectuelles ou sensoriales réflé- chies. » Enfin sans parler ici, parce que nous n’en avons pas besoin, de la distribution des nerfs proprement dits, ces ganglions avec appareil exté- rieur, ou les nerfs eux-mêmes, communiquent avec la partie centrale du système nerveux par des filets radiculaires ou racines de deux ordres anato- miquement parlant, les uns postérieurs ou dorsaux, les autres antérieurs ou sternaux, et même physiologiquement, suivant la plupart des organolo- gistes actuels, les premiers sensoriaux, les seconds locomoteurs ou exci- tants de l’irritabilité. » De cette conception il résulte que pour se faire une idée juste de l’en- céphale proprement dit, c’est-à-dire de la partie du système nerveux central contenu dans les vertèbres céphaliques constituant le crâne, il faut pren- dre une mesure, un point de départ dans l'examen préalable de la moelle épinière proprement dite, contenue dans le canal rachidien, par la double raison qu'elle est plus simple et plus facile à étudier, en s’aidant surtout de ce qu'elle est dans les très jeunes sujets. » Cela fait, il deviendra aisé de voir en quoi l’encéphale, dans sa par- tie médullaire ou basilaire, offre de ressemblance ou de dissemblance avec la moelle épinière, d’abord dans le bulbe rachidien, puis successivement dans le pont de Varole, dans les pédoncules du cerveau, dans la base du troisième ventricule jusqu'aux éminences mamillaires et à la masse pitui- taire, et enfin dans les lobes olfactifs qui le terminent en avant. Dés lors l’é- tiologie, la genèse anatomique étant démontrée, il sera possible d’arriver par une comparaison matérielle à trouver la signification des différentes parties du cerveau dans la série des animaux , mais encore, ce qui est bien autrement difficile, d'atteindre par une comparaison physiologique expé- rimentale volontaire ou pathologique, et autant que cela est possible, à un rapport proportionnel de masse et d'effet, car personne ne peut penser à concevoir celle de cause et d’effet. » M. le docteur Foville, dans le Mémoire qu'il a soumis au jugement de 99 - (738 ) l'Académie, n’ayant pas traité ce premier point d’encéphalotomie, dont nous savons cependant qu’il s’est occupé profondément, comme il le devait, nous passerons de suite aux deux autres points qui doivent constituer une concep- tion complète de l’encéphale, savoir : des ganglions sans appareil extérieur ou des masses cérébrales et des nerfs cérébraux dans leur origine. » Des masses cérébrales sans appareil extérieur, et qui, dans l’homme, sont au nombre de trois paires, le cervelet, les tubercules quadrijumeaux et les hémisphères du cerveau, en marchant d’arrière en avant, c’est-à-dire du nœud ou collet médullaire à leur terminaison en lobes olfactifs, M. Foville ne s'occupe dans son Mémoire que des hémisphères du cerveau qu'il envi- sage dans leurs rapports avec la moelle par le pédoncule, dans les circonvo- lutions qu'ils présentent à leur surface et même dans leur traduction par le crâne ou l'enveloppe osseuse. » Dans un premier Mémoire soumis au jugement de l’Académie, il y a déjà plus de quinze ans, ce qui prouve que M. le docteur Foville est depuis long- temps occupé de ce sujet difficile et presque de prédilection pour lui, il avait démontré aux anatomistes comment le faisceau de fibres blanches qui cons- titue le pédoncule du cerveau se partage de plus en plus à mesure qu’il s’é- loigne davantage du pont de Varole pour pénétrer dans l'hémisphère en trois plans : l’un supérieur qui se dégage le premier en montant presque vertica- lement, qu’il nommait le plan du corps calleux, parce qu’en effet ses fibres en se recourbant de dehors en dedans, forment ce corps; l’autre moyen, plus considérable même que le supérieur au-dessous duquel il était placé, et qu'il désignait par le nom de plan de l'hémisphère, parce que c'était ce plan qui lui semblait se distribuer à toutes les circonvolutions. Enfin le troisième le plus inférieur et le plus petit, de même étendue que ie second, et allant dans une direction opposée, former la cloison des ventricules ou le sep- tum lucidum , en fournissant une expansion pour le lobe temporal. Dans son nouveau Mémoire, M. Foville scrute plus profondément encore la ma- nière dont les fibres du pédoncule, prolongation de la moelle épinière, se distribuent dans le cerveau, et il arrive à des résultats un peu différents de sa première manière de voir à ce sujet. » Il commence d’abord par décrire une partie extérieure du cerveau à laquelle on n'avait pas porté une attention proportionnée à son impor- tance, quoique Vicq d’Azir, dans son beau travail sur le cerveau de l'homme et des quadrupèdes, l’eût décrite sous le nom d'espace perforé. M. Foville le désigne par celui de quadrilatère perforé. C’est en effet une partie de forme à peu près quadrilatère et perforée par un grand nombre de ( 739 ) trous vasculaires, d’un blanc fibreux paraissant grisâtre à cause de sa super: position sous le corps strié extraventriculaire; située à l'entrée de la scissure de Sylvius et occupant l'espace compris entre l’origine de celle-ci, la saillie en crochet de la circonvolution temporale, le tractus des nerfs optiques et leur chiasma, en arrière et en dedans, et le lobe antérieur ou frontal du cerveau en avant. » C’est dans cet espace que se remarquent les prétendues racines du nerf ou lobe olfactif. » Après cela M. Foville expose comment, après sa division en ses deux parties principales, le pédoncule divergeant d’arrière en avant et de dedans en dehors, est entouré comme par des'anneaux successifs : » 1°. Par les couches optiques et leur tractus conduisant au chiasma ; » 2°. Puis par la bandelette semi circulaire ou cornée qui sépare ces cou- ches optiques des corps striés, et qui, suivant M. Foville, née en avant et en-dessus de la partie interne du quadrilatère perforé, vient après avoir en: touré le pédoncule, se terminer en HÉSTEN ET 8 PSE LS CU 38,9... . " HS bi AN GR PH SU ea 3020240 1 Li HS. ... ..... æHç(excès d’eau). 38,9...... # 1. » Si au lieu d'opérer directement, en produisant la combinaison de l'eau et de l’acidé sulfurique en proportions fixes, on mêle l'acide (de la com- position indiquée dans le tableau) à un excès d’eau, suffisant pour dégager toute là chaleur du mélange de l’acide à l’eau, on obtient les nombres suivants : Acide employé. Chaleur dégagée. Multiples. Différences. $ SM M MOIS: d0 Eee ENS 8 HISEAT EN . 194,56 .......... D Ad ; HE STEP RELE NO 7 ee A NP HS ce AAC EEE 2 HS A PES 38,9, pd et 1) pra ; » Plus tard, je compte reprendre encore ces expériences dans lé but de parvenir à des résultats aussi rigoureux que possible ; pour le moment, la chose essentielle était certainement de découvrir un rapport général qui permit d'interpréter avec succes les recherches ultérieures. Ces recher- ches m'ont conduit à la loi suivante: » Une combinaison ayant eu lieu, la quantité de chaleur dégagée est constante, soit que la combinaison s’opère directement , soit qu’elle ait lieu indirectement et à différentes reprises. » Si l’on sature une base par l'acide sulfurique, on trouve qu’un acide plus fort dégage plus de chaleur qu’un acide plus faible; mais, qu’on ajoute à la chaleur dégagée par l'acide plus faible, la quantité de chaleur dégagée par l'eau, pour le ramener à cet état de dilution, et lon aura un nombre constant. Chaleur dégagée Acide émplogé. Somme. : parl’ammoniaque. par l’eau. 1 Hi Sas. sn 6968 stats. oO). #2 >. AS 595,8 Hard à BrBçg 21 2er 1 #7 8: PO 506,7 HAS 32% 486,5 ..1...:... 116,7... 597,2 HÉS AE 446,2 RENE . 155,6..... 6o1,8 (765) » J'ajoutérai encore les chiffres fournis par la potasse, et qui m'ont coùté le plus de peine à vérifier. Acide employé. Chaleur dégagée par la potasse. Par l’eau. Somme. Moyenne.... 6or. » On obtient des résultats tout-à-fait semblables avec la soude et la chaux; toutes ces bases dégagent avec l'acide sulfurique la même quan- tité de chaleur. Ceci m'amène à vous parler de la thermo-neutralité; mais comme je ne.pourrais le faire sans dépasser les bornes de cette lettre, je me réserve ce sujet pour une autre fois. » Si l’on applique la loi des proportions multiples aux recherches de M. Dulong, on s'aperçoit de suite que la chaleur dégagée par la combus- tion du carbone rentre dans cette loi, et l’on trouve que dans la forma uon de l'acide carbonique , la quantité dégagée par le premier atome d’oxi- gène ; est à la quantité dégagée par le second comme 3 : 2. On retrouve encore un rapport semblable pour les deux oxides du cuivre. Appliquons ceci à lacombustion.du charbon.dans le haut-fourneau, et nous trouve- rons que deux atomes d'oxigène, émployés à produire de l’oxide de car- bone, dégagent 6° de chaleur; tandis qu'ils ne dégageraient que 5° s'ils étaient employés à produire de l'acide carbonique. On peut se demander pourquoi l'oxidé de fer, mélé au charbon et fortement échauffé sur un point, ne continue:t-il pas à opérer la combustion du charbon, et n'est-il pas réduit en fer? Admettons, pour la chaleur dégagée par l’oxigène com- biné au fer, un rapport semblable que pour le carbone, et nous trouve- rons que si le peroxide est 3Fe+ O, la chaleur totale, dégagée par les trois atomes d’oxigène, sera 8, tandis que ces trois atomes, employés à produire du protoxide, auraient dégagé 9° de chaleur. Ils ne contiennent donc plus que # de chaleur disponible, ce qui paraît être insuffisant pour entfetenir lé mélange à la température réquise. Le résultat n’est pas sail- lant‘dans ce cas, parce que le nombre d’atomes d’oxigène est très limité. Mais considérons la ‘poudre à canon, où un mélange de salpêtre et de char- bon: Pourquoi brûle:t-il si facilement? Nous supposerons, pour l'acide nitri- que, une série analogue à celle que nous avons vue plus haut. Soit la quan- 102... ( 762 ) tité de chaleur dégagée par le premier.atome d’oxigène 16°, par le second 8, par le troisième 4, par le quatrième 2, et par le cinquième 1. La: somime: de la chaleur dégagée serait 31, tandis que la chaleur totale serait 5 X 16, ou 80. La combinaison contient donc encore les ? de chaleur disponible, qui, si l'on a encore égard à la chaleur correspondante à l’excès d’affi- nité du carbone pour l’exigène sur celle de l’azote, nous explique suff- samment la chaleur dégagée par la combinaison du mélange. Un des cas qui se présenteront le plus souvent à résoudre certainement, celui de savoir si une combinaison de trois atomes (telle que Mn) est R + 20, ou RO + ©. Dans toutes les décompositions chimiques, on néglige d'ordinaire d’avoir égard aux quantités de chaleur dépensées. Nous croyons, par exemple, avoir suffisamment expliqué la préparation de l’oxigène par l'équation sui- vante Mn et HS — Mn$ et O et H. Si ces formules étaient la traduction exacte du phénomène, la chaleur nécessaire pour produire la décomposi- tion serait constante depuis le commencement jusqu’à la fin de l’opéra- tion ; mais elle ne l’est pas. On n’a qu’à faire l'expérience avec une lampe à esprit de vin, qui permette de bien régler la chaleur, et l’on trouvera que l'opération se partage en deux périodes très distinctes. On obtient d’abord 2n et 345 — Mn$ HetO et2H; c’est-à- -dire qu'il ne se dégage que le quart de l’oxigène du peroxide (Mn). Si l'on augmente alors considérable- ment la chaleur, on obtient encore exactement la même quantité d’oxi- gene que la première fois, plus de l'acide sulfurique hydraté, et vous avez en définitive Mn + H— 2Mn$ et HS. » La seconde loi énoncée plus haut, nous conduit à dès résultats non moins intéressants. M. Ure a publié, comme vous l’avez vu ( The Athe- nœum, 1839, n° 620) des recherches sur la quantité de chaleur dégagée par plusieurs houilles. De ces expériences il tire le résultat que la méthode généralement usitée jusqu’à présent, et qui consiste à mesurer l'effet utile d’un combustible par la quantité d’oxigène qu’il exige pour sa combustion, doit étre rejeté. M. Ure trouve que plus une houille contient d'hydrogène, et moins elle donne de chaleur, ce qu'il attribue à la formation de vapeurs, qui absorbent une portion du_.calorique. J'apprécie d'autant plus cette expé- rience, que l’auteur, qui n’en connaissait pas la cause, donne une explica- tion évidemment fausse, vu que la combustion finale ne donne, abstraction faite des matières étrangères, que des gaz. Or, voici ce qu'il en est : la somme de chaleur correspondante à une certaine quantité d’eau et (763 ) d'acide carbonique; que nous supposons provenir de la combustion, étant constante, il est évident que si l’'hydrogene se trouvait combiné antérieure- ment au carbone, cette combinaison n’a pas pu avoir lieu sans dégagement de chaleur; cette quantité déjà éliminée, ne peut plus se retrouver dans la quantité dégagée par la combustion définitive. [Len résulte pour la pratique la règle fort simple, qu’un combustible composé dégage toujours moins de chaleur que ses éléments, pris séparément. Un coup d’œil jeté sur les ex- périences de M. Dulong suffira pour vous convaincre qu'elles se prêtent très bien à cemode d'interprétation. Quand nous connaîtrons mieux les quantités de chaleur dégagées par la combinaison de plusieurs éléments, la quantité de chaleur dégagée par la combustion d’une substance orga- nique deviendra un élément important, et qui nous conduira à une con- naissance plus intime de sa constitution. J'ai la pleine conviction que nous n’aurons une idée précise des phénomènes chimiques que quand nous par- viendrons à indiquer dans nos formules les rapports du calorique comme nous indiquons aujourd’hui le chiffre relatif des atomes pondérables; au moins la thermo-chimie promet-elle de nous dévoiler les lois encore se- crètes de l’affinité. » « GÉOLOGIE. — Mémoire sur les terrains du groupe paléothériique de la V'en- dée (terrains tertiaires des anciens auteurs); par M. Rivière. — (Extrait par l’auteur.) « Le travail que je présente ici fait partie de ma Description générale de la Vendée , et fait suite à celle des terrains modernes et des blocs er- ratiques que j'ai déjà publiée par fragments. J'y décris les terrains du groupe paléothériique de la Vendée, contrée de la France occidentale qui offre à peu près toute l'échelle des terrains. » La partie occidentale de la France traversée par la Loire, présente une multitude de lambeaux appartenant aux terrains paléothériiques. Plusieurs. ont été assez bien décrits ; je citerai entre autres celui des Cléons, celui de Machecoul (Loire-Inférieure }, ceux de la Touraine et ceux du Poitou. Les uns sont exploités comme pierres de construction ou de chaux, et les autres comme amendements; parfois aussi ils fournissent, des meules de qualités variables. » Ces terrains reposent indistinctement sur tous les autres qui se mon- trent au jour dans la contrée; mais souvent des dépôts plus modernes em- pêchent d’apprécier exactement leurs caractères; néanmoins, parmi les - (764) deux terrains bien caractérisés du groupe paléothériique , les couches du terrain miocène, quoique en apparencé horizontales; subissent quelques accidents où inflexions, et semblent généralement serelever dans le sens de l'E. à l’O., tandis que celles du terrain même sont dirigées tantôt du N.-N.-E. au S.-S.-O., et tantôt du N.-N.-O, au S2S.-E. : c’est-à-dire qu'elles se croiseraient sous un angle moindre de 46°. » Les principaux dépôts miocènes de la Vendée. sont ceux de la Grande- Cheverière et de la Gariopière ; les principaux dépôts éocènes sont ceux de l’ile de Noirmoutier , de la presqu'île de Boin et de Sallairtaine. » La position du terrain éocène en Vendée; inférieure au terrain mio- cène et parfois même au-dessous du niveau de la mer, ne s'accorde point avec l'opinion généralement admise , d’après les observationside M. Des- noyers sur les faluns qu’on nous dit être presque toujours aux pieds des calcaires tertiaires plus:anciens. Si, comme nous le pensons, M. Bertrand- Geslin et moi, le dépôt palécthériique marim/de Noirmoutier est contem- porain du calcaire grossier parisien, on a plusieurs faits entièrement op- posés à celui que M. Desnoyers a observé; puisque les faluns.des Cléons, de la Cheverière, de la Gariopière , etc., sont supérieurs au ‘calcaire et‘au grès de l’île de Noirmoutier, de la presqu'île de Boin » de Sallairtaine, de Machecoul, etc. ». D'après les descriptions que je donne dans mon Mémoire ;:on peut voir que les terrains paléothériiques de la Vendée sont marins, et qu'ils onttété formés sur les bords généralement crétacés d’une ancienne mer. Les côtes, en partant de la pointe de la Gironde, passaient au large des îles d'Oléron, d'Aix, de Ré et de l'ile Dieu, se détournaient au N. de cette dernière, pour aller former une baie à l’E!'de Sallairtaine et un cap à l'O: de Beau- voir: de là elles se dirigeaient vers le'S. de Machecoul, en laïssant à VO. la presqu'ile de Bouin; passaient au N: de Roché-Servière et à l'O. de Montaigu; d’où elles retournaient dans le département de la Loire-Infé- rieure, pour aller enfin dans l'Anjou, la Touraine, ete. Ainsi tous les points qui se trouvent à l'O. ou au N.-N.-O. de la ligne qué je viens d'indiquer, à lexception de la partie N. de l’île de Noirmoutier! étaient sous les éaux ; tandis que les lieux situés vers l'E. où le S.-E., tels que les’iles d'Oléron, d'Aix, de Ré, le golfe de l’Aiguillon et l’île Dieu, faisaiént partie du conti- nent. » La composition des-terrains paléothériiques dela Vendée montre qu'il n’y a point eu de mélange important de charriages fluviatiles et terrestres avec lés dépôts marins. Il n'y avait-donc pas alors de grands cours d'eau (565 ) dans la Vendée , ou du moins ils avaient leurs embouchures autre part que dans d'O::N.-O. ; vraisemblablement il nexistait pas non-plus decés dépôts lacustres, ou bien de ces dépôts de source si multipliés dans le haut Poitou ;:la Saintonge; etc. » ‘On ne trouve pas en Vendée les roches ignées , dont l'apparition. a fait sortir du sein des eaux les dépôts paléothériiques; mais les soulève. ments des couches de ces terrains el leurmise au, jour se rapporte assez bien, pour le terrain éocène, au système qui, d’après M. Élie de Beau- mont, a pour typeiles îles de Corse et dont la direction générale est.sensi- blement du N.au S., et, pour le terrain miocèné au système qui a pour type les Alpes occidentales, et dont la direction a lieu sensiblement du N.-N.-E. un peu N.-E. au S.-S.-O., un peu S.-O. » ANATOMIE COMPARÉE. — Recherches sur la structure du foie; par M. Laueron. « Dès 1826, M. Dutrochet avait annoncé que les tissus des animaux sont composés de cellules, comme ceux des végétaux. Mais il restait à donner des preuves matérielles, irrécusables et faciles à répéter, de ce que l'obser- vation et l’analogie avaient appris ; et surtout il restait à déterminér com- ment le sang se comporte autour de ces cellules pour fournir à la sécrétion , et comment les produits sécrétés sortaient de ces cellules. » Des recherches sur la structure du foie, del Æelix pomatia, et des injec- tions que Jje suis parvenu à faire dans les vaisseaux de ce mollusque, m'ont permis d'arriver à ce but et d'éclairer ainsi la structure de cette glande. » Les petites granulations qui composent le foie du limacon et dont le diamètre est de »,15 de millimètre, ne sont que des cellules plus ou moins complétement remplies de bile. Il est facile de s’en ässurer par plusieurs moyens que Je ne puis rapporter dans cette lettre. - » L'injection poussée par les artères, après en avoir parcouru les divi- sions les plus déliées ; va se répandre dans les espaces que les cellules laissent entre elles, et baigne ainsi les parois de ces cellules sans jamais pénétrer dans leur cavité. Cette disposition du sang, par rapport aux cellulés hépatiques, mérite d’être notée; car elle rappelle celle qui existe chez les insectes dont les organes sécréteurs de la bile sont des canaux aveugles en contactimmédiat, par leur extérieur, avec le fluide nourricier. » L'injection, poussée par les conduits biliaires, remplit les cellules; et les espaces intercellulaires sont toujours demeurés vides et incolores. { 766 ) » En résumé, le foie du limaçon est un assemblage de cellules ou d’utri- cules, dont les parois sont extérieurement en rapport immédiat avec. le sang épanché dans les espaces intercellulaires.: Chacune de ces cellules se vide par un canal excréteur; la réunion de ces canaux forme deux troncs principaux, un pour chaque lobe du foie, et ces troncs vont s'ouvrir sépa- rément dans l'intestin. » Je me suis assuré que la structure du foie des mammifères est analogue à celle que l’on voit si facilement dans le foie du limaçon. Chez eux, chaque lobule hépatique n’est qu’un assemblage de cellules dont les parois sont en rapport immédiat avec le sang épanché dans les espaces intercellulaires , et il m’a paru que c’est de ces cellules que naissent les conduits biliaires. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Fixation des images photogéniques. — Extrait d’une Lettre de M. Prescarz à M. Arago, « Dans une des séances du mois passé ( Comptes rendus, pag. 488), vous avez fait mention d’un procédé pour le fixage des images photogéniques sur métal. Comme jesais tout l'intérêt que vous portez à la belle découverte de la Daguerréotypie, j'espère que vous excuserez la liberté que je prends de vous entretenir aujourd’hui des résultats que j'ai obtenus dans des.ex- _périences qui datent déjà de quelques mois. » On peut parvenir à fixer les images photogéniques obtenues par le procédé de M. Daguerre en les traitant avec une dissolution d’hydro- sulfate d’ammoniaque. Pour cet effet, on mêle une dissolution concentrée de ce fluide avec trois ou quatre volumes d’eau pure, qu'on verse dans un vase plat en quantité suffisante pour que la plaque métallique puisse y être horizontalement submergée, et que le fluide surnage encore de deux ou trois lignes. Lorsque par l’action. du fluide les teintes de l’image sont suffisamment chargées, ce qui arrive en moins d’une minute, on retire la plaque et on la met dans un vase plat avec de l'eau, où on la laisse quel- quetemps ; après on la retire et on la sèche. Par ce procédé les parties polies du métal sont teintes en gris par le sulfure, et les parties amalgamées ne sont pas ou sont peu attaquées. On peut varier les teintes par la concentra- tion du fluide ou par la durée de l'immersion, cependant une trop longue action change les lumières en jaune. Les images p'otogéniques traitées de cette manière peuvent supporter le frottement ayec le doigt, sans rien -perdre de leurs détails. » ( 767 ) Note sur le méme sujet; par M. Cuoiserar. « On peut employer avantageusement le chlorure et surtout l’iodure argentique, dissous dans l’hyposulfite sodique pour fixer les images da- guerriennes. Plongées dans ces dissolutions, elles se trouvent sous l’in- fluence électrique exercée par le cuivre sur l'argent dissous, et deviennent ainsi ineffacables. » Au lieu d’hyposulfite, on peut employer un mélange d’'iodure, bro- mure, étc., potassique. » L’iodure d'argent le plus convenable pour cette opération, est celui qu'on obtient en traitant à chaud une plaque de ce métal, par de l'alcool ioduré précipité par l’eau, dissolvant ensuite l'iodure formé et inhérent à la plaque dans l’hyposulfite. » GÉOLOGIE. — Sur le groupe volcanique de Rocca-Monfina; par M. Léoror» Pirra. (Extrait d'un Mémoire adressé sous forme de lettre à M. Elie de Beaumont.) « Dans un Mémoire lu en 1834, à l’Académie Gioenienne de Catane ( Parallelo tra i tre vulcani ardenti dell Jtalia), et publié dans le vol. XII des actes de cette Académie), M. Pilla s'était prononcé contre la théorie des cratères de soulèvement. «Aujourd'hui, dit-il, les arguments sur les- quels je me fondais alors pour l’attaquer, me paraissent bien faibles, et pour vous faire connaître comment je suis arrivé à modifier mes idées, je vais vous donner une courte relation de ce que j'ai observé dans un volcan de notre pays, où l'examen impartial des faits m'a obligé de rétracter mes principes... » À l’extrémitéN,-0. dela Campanie, et au milieu d’un chaînon des Apennins jurassiques, il ya un grand volcanéteint, appelé vulcano di Rocca-Monfina , du nom du village qui se trouve dans son ombilic. C’est un volcan centrat de forme conique très surbaissée, environné de cônes parasites. Je l’ap- pelle volcan pour me faciliter sa dénomination, et aussi parce qu’on ÿ trouve des cônes d’éruption, comme dans les volcans modeïnés, Du reste, il a la plus grande ressemblance avec votre Cantal, de sorte que pour avoir une idée de ce que je vais vous dire sur sa configuration et sur les rela- tions de ses diverses parties, vous n’avez qu’à jeter les yeux sur la carte que vous ayez publiée du Cantal. Le cône a son sommet profondément tronqué et il se termine, par une crête semi cireulaire, qui renferme une C.R. 18/0, 197 Semestre. (T. X, N° 49.) 103 # ( 768 ) grande plaine au milieu de laquelle s'élève une montagne conique qui se termine en forme de dôme, monte Santa-Croce..…. 11 y a donc trois parties à distinguer dans ce volcan : 1° le grand cône surbaissé ; 2° le cra- tère; 3° le dôme au milieu de ce cratère... Toute la pente extérieure du grand cône surbaissé est composée de roches lithoïdes et de conglomérats grossiers entremélés sans aucun ordre appréciable. Les premières méritent de fixer l’attention des géologues, tant par leur nature que par leur forme. Elles sont pour la plupart leucitiques (Leucilites avec peu de basaltes, qui sont eux-mêmes leucitiques, et les trachytes y manquent entièrement. Les leucilites sont quelquefois granitoïdes, mais le plus souvent porphyriques ( Leucitophyres), et alors elles sont plus ou moins semblables aux leuci- tophyres de la Somma..... Les cristaux de leucite on amphigène dont la roche est souvent comme pétrie, sont parfaitement terminés en trapé- zoèdres et ont jusqu'à un pouce et demi de diamètre... Ces mêmes roches forment de grands amas ou bancs irréguliers saillants à la sur- face du sol ou dans le fond des ravins qui sillonnent Ja pente du grand cône : quelquefois, surtout dans les parties supérieures, ces bancs sont très étendus. En général, leur forme s'éloigne de tout ce qui pourrait donner l’idée de courants... Ces roches manquent partout de parties sco- riacées ; elles ont en général un texture cristallinefét leur pâte est ou li- thoïde et compacte ou criblée seulement d’un petit nombre de cellules, même dans les parties supérieures où l’inclinaison du sol est de 12 à 15°. Les leucitophyres à cristaux gigantesques se trouvent sur les pentes moyennes du cône, qui ont une inclinaison de 5 à 10°. » La partie supérieure du grand cône extérieur est tronquée et se ter- mine par une arète semi circulaire un peu dentelée, qui porte le nom de monte Cortinella….. La pente intérieure de cette arète forme un escarpe- ment demi circulaire qui renferme une grande plaine, ou le cratère du vol- can. On comprend, d’après ce qui précède, que la moitié seulement de la circonférence du cratère { celle tournée vers l’ouest) est conservée; l’au- tre moitié opposée a été abattue comme dans la Somma. Les travaux géo- désiques exécutés par les officiers topographes dans cette région, font voir que l’arète della Cortinella forme un demi-cercle parfait, dont le rayon: a la longueur d’un mille et un quart (de 60 au degré)... C'était donc un des cratères les plus vastes de notre pays et peut-être de toute l'Italie... » Le cône intérieur, monte Santa-Croce, qui s'élève au milieu du cra- tère, est un massif de érachyte micacé un peu terreux, mais solide, d’une couleur grisâtre et rougeâtre. Il est parsemé de petites lames d’albite , tont- ( 769 ) a-fait décomposées, qui y forment comme de petites taches blanches; on y trouve un très grand nombre de paillettes de mica, de couleur bronzée. » Ce cône ou dôme parfaitement régulier, sauf quelques dentelures qui découpent sa partie supérieure ( Santa-Croce) s'élève au milieu du cratère jusqu’à 330 mètres au-dessus de la plaine qui en occupe le fond, et à 1000 mètres au-dessus de la mer (mesure trigonométrique); son sommet est le point le plus élevé de tout le massif volcanique. Le géologue le plus exercé à l'observation des volcans, ne saurait trouver une trace de cratère au sommet de ce cône. ... C’est donc un cône de soulèvement, et j'ai eu occasion de faire, avec les ingénieurs-géographes qui ont levé cette région, la remarque curieuse que la partie conservée de l’arète du grand cratère (monte della Cortinella) forme, ainsi que je l'ai déjà dit, un demi-cercle parfait, et que le centre de ce demi-cercle vient tomber justement sur le sommet du cône trachytique de soulèvement (monte Santa-Croce). » Passant ensuite aux considérations générales qui se déduisent de ces faits , M. Léopold Pilla fait remarquer que la forme sous laquelle se présen- tent les roches leucitiques sur la pente extérieure du grand cratère de Rocca-Monfina, n’est pas celle que prennent habituellement les laves qui ont coulé de la bouche d’un volcan.... 11 semble déjà, d’après cela seul, dit-il, que ces rocheS n’ont pas été vomies en forme de courants du grand cratère actuel, et que leur origine doit remonter à des phénomènes anté- rieurs à la naissance de celui-ci. On arrive à la même conclusion lorsqu'on porte ses regards sur la composition minéralogique de ces roches. Je ne veux. pas vous parler de la texture compacte que présentent les leucilites et les leucitophyres sur une pente très inclinée, ni de l’état cristallin deleur pâte; je veux m’arrêter un peu sur ces cristaux gigantesques d’amphigène dont ces roches sont pétries dans quelques endroits, où elles reposent sur un sol incliné de 6 à 10°. Comment peut-on concevoir la formation de ces cristaux dans une lave qui aurait dü descendre, avec une certaine vitesse, dans une lave qui se trouve tout près du bord du grand cratère? Cela serait contraire à tout ce que nous observons dans nos volcans modernes. Les laves du Vésuve ne sont riches en cristaux que dans les parties qui ont coulé sur un sol horizontal : parmi les nombreux exemples que je pourrais en citer, je choisis celui de la lave du Vésuve, qui coula en 1794, cette lave qui, dans sa partie supérieure, ne contient que très peu de pyroxènes, en est, au contraire, pétrie dans son extrémité inférieure, à Torre del Greco. Cette observation acquiert beaucoup plus de poids lorsqu'on a à expliquer l'origine d’une roche singulière, qui renferme une immense quantité de 103.. ( 970 ) leucites de la grandeur d’une noisette, d’une noix et méme d’une pomme. Je le répète donc, tout nous porte à croire que les roches leucitiques du grand cône de Rocca-Monfina n’ont pas été vomies en forme de courants du grand cratèré supérieur actuel, et qu’elles doivent leur existence à un ordre de choses qui précéda l'ouverture de ce cratère. »Maintenant sinous passons à considérer le cône central de Santa-Croce, si nous arrêtons nos regards sur sa composition, sur sa formé, et surtout sur $a situation, quelles idées ne nous fait-il pas naître dans l'esprit ? Nous avons d’abord à trouver la cause de cette grande différence entre le trachyte, dont cette montagne est composée et les roches leucitiques qui forment la charpente du grand cône: je n’aï vu nulle part, dans nos volcans, un con- traste si frappant entre leurs produits. . .. De cette considération découle une conséquence toute naturelle, c’est que le grand cône della Cortinella et le cône central de Santa-Croce, tiennent à deux systèmes différents de formation, et que leur origine n’appartient pas à un même ordre de phénomènes géologiques... .La forme massive des trachytes du cône de Santa-Croce doit nécessairement nous la faire considérer comme un cône de soulèvement.... Nous avons vu, d’ailleurs, que son sommet forme le centre d’une enceinte demi circulaire de montagnes. Or, d après tout ce que je viens de dire, peut-on supposer que cette circonstance Soit purement l'effet du hasard? Ne doit-on pas plutôt croire qu'il y a un rapport intime entre cette circonstance et la différence minéralogique et géologique du cône de Sante-Croce et de la ceinture des montagnes de la Cortinella?....Le Puy de Griou se trouve dans les mêmes relations topozraphiques avec le Plomb du Cantal, que le cône de Santa-Croce avec la ceinture montueuse de la Cortinella. ... Il me semble que lorsque nous observons ainsi des cônes plutoniques placés justement au centre d'une enceinte de roches relevées et plutoniques elles-mêmes, nous avons là une démonstration presque mathématique de l’origine dé cette enceinte par soulèvement. » (M. Pilla explique, dans le Mémoire, comment il conçoit que le dôme trachytique cherchant à sefaire jour à travers un terrain uni, formé de roches leucitiques, l'a brisé, et en a relevé circulairement les fragments, suivant la théorie connue depuis long-temps. Il explique aussi comment les parties man- quantes des roches leucitiques soulevées ont pu être démolies par des cou- rants qui en ont entraîné les fragments dans les vallées des Apennins cal- caires, et jusque sur la côte de Sorrente, dans le golfe de Naples. ) (771) cHiRURGIE. — Sur une luxation en arrière de l’humérus , réduite après plus de cinq mois. — Lettre de M. MaLGarGne. « Le sujet de cette observation, homme d’une cinquantaine d'années, se luxa l’humérus droit en arrière, le 8 novembre 1839, dans un accès d’épilepsie. Le lendemain il se rendit à l'hôpital: la luxation fut méconnue; on le renvoya au bout de dix jours, après avoir appliqué des sangsues, des cataplasmes et un vésicatoire, et les choses restèrent dans le même état jusqu’au 20 avril dernier, où il vint me consulter à Bicêtre. Je reconnus une luxation du genre de celles que j'ai nommées sous-acromiales , qui sont essentiellement incomplètes; et malgré le long temps écoulé, j'an- nonçai que la réduction serait peu difficile. Elle fut tentée et obtenue le lendemain 21 avril, après cinq mois treize jours , à laide de tractions ho- rizontales exercées par les poulies, et d’une impulsion d’arrière en avant opérée à l’aide du genou. Les tractions ne furent pas portées plus loin que 120 kilogrammes. Il n’y a pas eu le moindre accident. » M. Deunworr adresse des tableaux détaillés des observations thermomé- triques faites à UVicolaïeff, à Cherson et à Sébastopol. Nous reviendrons sur ces importants documents dès qu'ils auront pu être discutés. L'Académie reçoit les éléments de la dernière comète calculés par M. Varz, d'après ses propres observations. M. Mucrar», professeur au Collége de Laon, envoie diverses remar- ques sur des arcs colorés dont le soleil couchant lui a paru entouré le 22 avril dernier. M. »e Saruzzo, président pour la deuxième réunion de l’Association ita- lienne des Sciences annonce que cette deuxième session s'ouvrira à Turin, le 15 septembre 1840, et se continue jusqu'au 30 du même mois. M. ne Parivey appelle l'attention sur un passage de Diogène de Laërce qui prouve que l'usage de compter par jetons, en donnant à ces signes une valeur de position, était tres commun au IF siècle de notre ère. M. Boqucox présente plusieurs moulages en reliefs et en creux obtenus par la galvanoplastique. Parmi ces derniers, il en est un qui reproduit une Qu planche gravée en taille-douce et qui a servi pour tirer plusieurs épreuves sur papier comme on en eût pu avoir avec la planche originale. M. A. Manracr adresse une Note sur un système de numération qui au- rait pour base le nombre 8, et une autre Note sur une nouvelle méthode pour la tenue des livres en partie double. M. Bourreny écrit relativement à un son aigu que produit dans quelques circonstances le verre échauffé , soufflé en boule. M. Mararenr adresse un paquet cacheté. L'Académie en accepte le dépôt. La séance est levée à cinq heures. A. Errata. (Séance du 4 mai 1840.) Page 683, ligne 14, au lieu de : Commissaires, MM. Double, 4rago, Breschet, lisez : MM. Double, Roux, Breschet. 697, 15, au lieu de: papier de bambou, dont la pâte est très fine, isez : papier de bambou. Celui dont la pâte est très fine (773) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a recu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l Académie royale des Sciences ; 1°" semestre 1840, n°° 17 et 16, in-4°. Annales des Sciences naturelles; par MM. Aupoun, Mizxe Enwarps, An. BnoneniarT et GuiLcemin; oct. et nov. 1839, in-8°. Nouvelle Description géométrique de la France; par M. Puissanr; 2° partie, Paris, 1840, in-4°. Funérailles de M. Poisson. — Discours de M. Covsin, ministre de l'Ins- truction publique; in-4°. Funérailles de M. Poisson. — Discours de M. Araco, secrétaire perpé- tuel de l’Académie des Sciences; in-4°. Funérailles de M. Robiquet. — Discours de M. Curvreur, membre de l’Académie des Sciences; in-4°. Funérailles de M. Turpin. — Discours de M. le baron De Sixvesrre, membre de l’Académie des Sciences ; in-4°. De la Peste ou Typhus d'Orient; par M. Moser ; in-4°. (Cet ouvrage est adressé pour le concours Montyon.) In-8°. Société anatomique ; 15° année, avril 1840, in-8°. Bulletin de la Société géologique de France; 17 fév.—16 mars 1840, in=8°. Annales de la Société royale d’'Horticulture de Paris; avril 1840, in-8°. Traité de Chimie organique ; par J. Liesie ; tome 1°", 1840, in-8p°. Species général et Iconographie des Coquilles vivantes ; par M. Kiewrr; 25°—32° liv., in-4% Voyage dans la Russie méridionale et la Crimée ; 6° liv. in-&, et plan- ches in-fol. Études théoriques et expérimentales sur l'établissement des Charpentes à grande portée; par M. Arpanr; Metz, 1840, in-4°. Traité théorique et pratique sur les altérations organiques simples et cancéreuses de la Matrice; par M. DuPparCQuE ; in-8°. Maladies de la Matrice; par le même, in-8°. ( 774 ) Considérations pratiques sur le Seigle ergoté; par le même. (Ces trois ouvrages de M. Duparcque sont adressés pour le concours Montyon.) Nouveau Manuel complet de Géologie ; par M. Huor; in-12. (Collection de Manuels publiée par Roret.) Revue des Spécialités et des Innovations médicales et chirurgicales ; Sous la direction de M. Vincent Duvar; mai 1840, in-8°. L'Ami des Sourds-Muets, journal; mai 1840, in-8°. Annuaire d'Observations faites à Saint-Jean-de-Maurienne, en 1839; 5° année, Chambéry, 1840, in-8°. Astronomische.... Mouvelles astronomiques de M. Scaumacuer ; n° 398, in-4°. Uber den. .. Sur le centre de gravité des Courbes planes; par M. Srenner; in-4°. Gazette médicale de Paris; tome 8, n° 19, in-4°. Gazette des Hôpitaux , n° 53—55, in-fol. L'Esculape ; journal des Spécialités; n°° 26. Gazette des Médecins praticiens; n°° 56 et 37. L'Expérience, journal; n° 149. De m2) PS TEE g‘li+leocçl ONUAIL L'ai+ °°: "siowu np souualoyy c‘o +|6‘g1+ 614 lo) ‘oc 00(G ‘‘MaJ] og ni np “AoN ‘°: g‘o1+lo"ÿc+ c‘oi+ gg ‘1gl og‘g ‘ano9] ocne1i1 up “fo 09 +|ç‘61+ g‘er+loitpcl wnu2s uo amIg or ne,,1 np -Lox “Ga cet L‘9 SL Ye‘ cecl EN A UNE HO 00 nuage ‘c1+ G'oc + G‘er+ ag‘ 09! GÉNIE ET US neog atc1+|c Let c1t+ 61 ol NA écrce re nwgle hr +9 624 L'rc+|ar 191 gli tectcteenesglotart|L Lx + &‘zc+|hh"ogL y ea] POENOS ... ""'awglo'cr+|6"9c+ g‘gi+|ph 191 QG 1 RTC OO OOOOOEQr ET CEE EE &‘0i+| 1e 6cL “I .…. . tete uvog £‘6 +le‘ce+ 1‘6G1+ 00 "6cL gl": "sanadea jo saSenNlotr1+|6 17 o‘£itlcctcol ‘|: . +: **S210110104 6‘9 “E Legi+ g‘ei+ G6 Pol O1 not sa ne a aies *:‘°nvog SOA gfir+loo (191 "TN ORAOR CUT S OO TENTE | lelre -+|0*61+ c‘çi+|litocl gl": xnarode [0 *6 +|6 124 g‘Yr+lGctrcL EEK “al: se... *°:*:"nvog Lo +|occ+ c‘çi+ Fozgl 18 Le NC OA DD ON DATE VASE +|6‘g1+ e‘qi+|Lçt cl = “AN "7" ‘nwglLtoe +|6toz+- e‘çi+los ‘col _ '$'sl """" "sô8enu soubjondlitc +|i1e+ Yéei+lçltccl ol‘ ":2""""""" ‘yrean09|pe] +|otr1z+ Gteit+|chtecL "N'a "ete -envagle‘o +|r'ei+ Liga + LotGYL ON Gil 0e 00000 rte cenvaglo‘ÿ +|c'or+ g'er+ Li Yçl Ne nvoglate +loter+ g'oi+|co‘6cl “op °Nf "7" "7" xno8enu saiglote +|6tzr1+ G‘L +lgr‘çgL “HOJ'O'N'N . vtteteteee-jxaanonloc +|L‘ 11 o‘o +loç‘19! O'NNT """" aoanonlc te +|Le + Mo +ls6<+cL O'N'ol ° O0 ittseteqaaanonl6h lie + 9h +lootLyl ‘0 DOI OIC **°::"*J10an009 tre) + Lepr+ o‘a de 1L*GÿL TONNES . **:-+-neoglo‘o G<11+ z°L +]\o9‘oc£ NON] PO O0 terste esenvoglote +|Ltar+ bte +loo‘ecl de SiU] AS …... ‘+ "nuaq 1‘G +|ç‘çi+ peL +|ço ‘cl “alt "tt enuoglotr +|c'or+ o‘o1+|co‘1cl S meglhte +loer+ ofç +|gc'av’ [ES —— ‘IPIuxX R'DELMBRN OS “UT | ‘uxeNN é re 200 : 7 5 Feux | WOleY OS D SINAA EVE Ÿ “Wos na gauasn G AUEL 1‘ça+|qL‘o9L z‘@gi+liltecl g‘ii label g‘or+|co‘ccl z'ge+|l9c‘ogl g'he+|Lh gl o‘9c-+ 99‘ 19£ c'Yc+]|cot19£ o‘Lz+ ça‘ ogl g‘cçr+|c6‘o9! &oc+|Lh ‘og S‘hc+|Lot 191 g‘ce+|coogl g'ec+|c gl L'Yz+|ço‘acl Lez c6‘oci p'ec+|çi ‘092 g'oc+|ge*19l g‘oz+|c9*e9! ÿ'81+|z8 "pol g‘Li+|60 ‘el 191 +|cç‘col 9‘o1-+lcc‘6cl g‘or+|o0‘ocl L'Li+|99*zçl ‘lit |totecl g‘ot+|00‘o6L L'Gr+ log 1gL o‘oz-+|ÿo‘eçl Y» Ainsi: ces corps que Cuvier appelle les fameux filaments machines de Needham ; ne sont ni des janimalcules spermatiques, ni des vers para- LS (x) M: Audouini a faït passer: sous les! yeuxsde; l’Académier ces (dessins } composant 4 planches in:4°: A." ) Dr: ke 0 + ( 779 ) sites, mais des instruments de fécondation tels que je n’en connais pas encore d'exemple dans le règne animal; nous proposons de les appeler des Spermatophores, et je ne puis mieux les comparer qu'aux grains de pollen qui renferment aussi les corpuscules fécondateurs et qui éclatent de même , pour s’en décharger, lorsqu'ils sont parvenus de l'appareil mâle sur l'organe femelle de la fleur. Suivant toute probabilité, ces Spermato- phores sont aussi chez les Céphalopodes un moyen de transport pour la liqueur séminale, à l’aide duquel celle-ci arrive dans l'appareil femelle, malgré l'absence de tout organe de copulation. Quant aux animalcules spermatiques renfermés dans l’intérieur de ces corps singuliers, ils ne dif- fèrent en rien de ceux des autres animaux, seulement vous remarquerez qu’ils offrent des différences , soit dans la taille, soit dans la forme, chez tous les Céphalopodes dont je viens de vous entretenir. » Anatomie des Carinaires.— A la suite des grands vents qui ont régné au commencement du mois, la baie de Nice a été visitée par un grand nombre de Carinaires, et nous avons fait, M. Peters et moi (d’abord chacun de notre côté le même jour, puis de concert ), quelques recherches sur la structure de ces animaux. Vous savez que l’on considère généralement tous les mol- lusques de l’ordre des hétéropodes, comme étant hermaphrodites; dans une Note ajoutée à la seconde édition de son Regne animal, M. Cuvier a dit :« M. Laurillart croit leurs sexes séparés »; mais il ne paraît pas avoir été convaincu de l’exactitude de cette opinion, et M. delle Chiaje a cru trouver chez les Carinaires un testiculé situé aupres de l'ovaire. Or il nous a été facile de nous assurer que, chez ces mollusques, les sexes sont parfaitement distincts; les mäles et les femelles diffèrent mème par des ca- ractères extérieurs des plus apparents. Effectivement, chez les mäles, on voit du côté droit (l'animal étant supposé sur le ventre, ce qui est l'inverse de sa position ordinaire), au -dessous du nucléus viscéral, un appareil copulateur très développé, appareil qui manque complétement chez la fe- melle; et celle-ci offre à sontour, aupres de l'anus, un orifice génital dont le mäle est privé. Le testicule occupe la même place que l'ovaire, et lui ressemble beaucoup, mais, au lieu d’ovules caractérisées par l'existence d’unsacvitellin et d'une vésicule de Purkinje, il contient des capsules membraneuses remplies de zoospermes. Ces animalcules ont une queue très longue :et exécutent des mouvements assez vifs; vous en trouverez une figure dans l’un des dessins que je vous envoie. Nous nous sommes as- surés du même fait chez les Firoles ; vous trouverez aussi, par ce dessin, que lappareil circulatoire des Carinaires diffère notablement de la des- 109... ( 780 ) cription qui en a été donnée, et que le système nerveux de ces animaux offre une complication plus grande que chez aucun autre m silusque gasté- ropode connu jusqu'ici; car, outre les ganglions labiaux, cérébraux et sous-œsophagiens , vous y verrez une paire de ganglions optiques, une paire de ganglions ophthalmiques, une paire de ganglions hépatiques et un ganglion sous-anal; enfin, vous y remarquerez aussi des nerfs stomato- gastriques analogues à ceux que nous avons découverts ensemble, il y a une quinzaine d'années, chez les crustacés, et que M. Brandt a retrouvés depuis chez un grand nombre d'autres animaux invertébrés. » Observations sur les sexes des Oursins.—%a séparation des sexes chezdes mollusques gastéropodes n’a rien qui doive nous étonner; mais ce qui vous surprendra, je pense, c'est que chez les Oursins, il existe aussi des mâles «et des femelles parfaitement distincts. Ce fait curieux a été constaté dernie- rement par M. Peters et j'en ai vérifié à plusieurs reprises l’exactilude. Extérieurement les testicules de ces Échinodermes ne diffèrent en rien des ovaires, mais le liquide qu’ils renferment est d’un blanc laiteux, au lieu d'être orangé comme chez les femelles ; il fourmille de zoospermes dont la queue est très difficile à apercevoir, et dont les mouvements sont tout-à- fait caractéristiques. » Structure et organes sexuels des Dendrophyllies. — Je vous envoie également un dessin qui montre la conformation extérieure et la structure intérieure des polypes à polypiers pierreux, dont M. de Blainville a formé le genre Dendrophyllie. Si l'on jugeait de ces animaux par la figure que Donati en a donnée et que la plupart des auteurs modernes ont reproduite, on leur croirait une organisation des plus bizarres; mais les tentacules en manière de pinces dont on avait supposé leur bouche en- tourée n'existent pas, et leur structure tant intérieure qu’extérieure ne diffère que peu de celle des 4ctinies et surtout des Caryophyllies propre- ment dites. L’analogie pouvait nous faire. présumer qu'il en serait ainsi, mais j'ai constaté en outre que ces polypes coralligènes possèdent, de même que les animaux supérieurs, des organes sexuels distincts. Les uns sont pourvus d’ovaires tandisqueles autres portent à la place occupée d'ordinaire par les organes femelles, des testicules de même forme queces derniers et renfermant au lieu d'œufs, des animalcules spermatiques., Vous verrez un de ces zoospermes figuré dans le dessin dont je viens de vous parler. » Observations sur la structure des Acalèphes hydrostatiques. — Jaieu aussi l’occasion d'étudier quelques-uns de-ces singuliers Acalèphes hydros- tatiques qui ont été désignés sous le nom de Physophores et qui ressem- ( 781 ) blent à de longues guirlandes de fleurs entremêlées de baies arrondies et de stipules contournées en spirales. N'ayant pas encore mis au net les des- sins que j'en ai faits, il me serait difficile de vous exposer en quelques mots ce que j'ai pu débrouiller dans leur texture complexe. Je vous dirai seule- ment que j'ai maintenant la conviction que ce ne sont pas des animaux simples, mais des agrégations d’un grand nombre d'individus naissant par bourgeons et vivant réunis entre eux à la manière des polypes composés. Il me paraît également probable que ces Acalephes composés ont les sexes distincts, car chez quelques-uns, où je n’ai pu apercevoir de traces d’un ovaire, j'ai trouvé des organes remplis d’animalcules spermatiques. » Appareil de circulation des Holothuries. — Enfin je vous envoie aussi un dessin de l'appareil circulatoire des Holothuries. Les descriptions qui en ont été données par MM. Tiedmann et delle Chiaje s’accordaient si peu, qu'il m'a semblé nécessaire d'examiner de nouveau ce point, et je me suis assuré que la disposition des vaisseaux est à peu près telle que l’a indiquée M. delle Chiaje, » VOYAGES SCIENTIFIQUES. — ÂWotice sur les premiers travaux de la Commission scientifique de l'Algérie; par M. Borx pe Sainr- Vincenr. « J'ai honneur d’adresser à l’Académie un rapport succinct sur les tra- vaux de la Commission explorative et scientifique d'Algérie durant les trois premiers mois qu'elle a passés sur son terrain : il n‘y sera conséquemment question que du résultat de nos explorations d’hiver. » Jusqu'ici les voyageurs n’avaient guère parcouru les bords africains qu'aux mois qu’il est convenu d’appeler beaux, mais qui sont certaine- ment les moins bons à cause des grandes chaleurs auxquelles succèdent des déluges, et l’insalubrité qu’on dit se développer à la suite de ces alter- uatives. L'Afrique n’est alors, à ce qu’on prétend, que poussière ardente ou fange tenace; en attendant que nous puissions juger de ce qui en est, nous pouvons assurer à l’Académie que pour nous, jusqu'à ce jour, le cielet la terre ont présenté la plus douce physionomie; à la vérité la mer a été parfois assez agitée, particulièrement vers l’époque de léquinoxe, ce qui ne nous a point empêchés d'étudier ses productions, soit au pour- tour, soit dans les profondeurs de la rade qui est bien plus riche, notam- ment en invertébrés et en hydrophytes, qu'on ne se l'était imaginé. » Ilest vrai que M. Deshayes, que la recherche de ces animaux con- cernait plus spécialement, n’a pas négligé un instant de calme pour visiter les rochers à fleur d’eau, qu'il s’est plus d’une fois embarqué avec les pé- cheurs pour ne rien laisser échapper de ce que ces hommes ne se donnent ( 782 ) -pas La peine de rapporter au marché, et que de plus, il a fréquemment parcouru les campagnes pour recueillir des espèces terrestres. Grace à cette activité, il a pu étudier et réunir cent soixante-trois Mollusques dont neuf Céphalopodes, entre lesquels deux sont nouveaux, et quatre-vingt- quatorze Gastéropodes où se distinguent deux Limaces, une Agathine, une Planorbe, une Paludine, une Doris, une Tritonie, une Natice, une Siphonaire ainsi qu’une Fissurelle non décrite. Il a de plus observé cinquante-sept Acé- phalés, entre lesquels une Anatife inconnue; trente trois Annélides apparte- nant à presque tous les genres et dont lamoïitiéau moins avaient été négligées; vingt-un Rayonnés échinodermes, parmi lesquels une magnifique Euriale ignorée, enfin cinquante-cinq Zoophytes. C’est parmi ces derniers que nous avons admiré le plus grand nombre d’objets curieux,inconnus ou mal connus; on peut déjà y former six genres nouveaux. Le nombre total des espèces que possède notre savant collaborateur était conséquemment de deux cent soixante-onze à la fin de mars. Ce qui méritait d’être représenté au milieu d’une si abondante récolte, l’a été fidèlement par M. Vaillant dans vingt- une planches contenant cinquante-trois figures; malheureusement l’arri- vée des microscopes que nous envoyait le Ministère, avec des livres et autres instruments, ayant été fort retardée par des causes indépendantes de notre volonté, l’habile artiste n’a pu donner que des grossissements de loupe, ce qui nécessitera peut-être qu'on en recommence quelques: uns l’année prochaine à pareille époque. La même cause ne m’a pas per- mis de pénétrer aussi profondément que j'eusse voulu le faire dans l’or- ganisation des polypiers flexibles vivants, ainsi que dans celle des plantes marines, dont la quantité est plus considérable que je ne le supposais. Les moindres rocs, depuis la plage de Sidi-Ferruch jusqu’au fort Babazoun, en sont tapissés : il est à remarquer qu’en dépit de cette abondance, les vagues n’en rejettent que très peu de fragments, la plupart en mauvais état, aux lieux où des plages facilitent leur déroulement : il faut, quand on en veut récolter, herboriser dans la mer même, en bateau et à l’aide de dragues ou de crochets de fer convenablement emmanchés, comme nous comptons le faire quand le calme nous le permettra. » La poissonnerie est également assez riche, et quoique les tonrmentes qui se succèdent vers la fin de la saison ne permissent pas toujours aux huit tartanes de pèche qui l'approvisionnent de tenir la mer, elle ne nous en a pas moins fourni plusieurs raretés. Sur environ 65 espèces dontnous avons jusqu'a ce moment constaté l'existence, M. Guichenot, qui prépare avec dextérité, et conserve aussi dans la liqueur tont ce qu’il croit manquer ou n'être pas en bon état dans les galeries du Muséum; M. Guichenot, ( 783 ) dis-je, présume que nous possédons déjà six à sept nouveautés, savoir : une jolie petite Torpille toute noire en-dessus, une brillante Girelle, deux petits Lépadogastres, deux Blennies, et peut-être une Vive. M. Vaillant représente dans leur fraîcheur les charmantes espèces dont les couleurs sont sujettes à s’altérer : il en a déjà figuré une vingtaine, ce qui sera d’au- tant plus utile, que les collections ne donnent point d'idée des change- ments que subissent les animaux de lamer, changements qui sont tels, qu’un Labre éclatant de minium et de carmin , nous ayant été apporté au sortir de Veau, est devenu par la préparation, quand il a été bien sec, le Viridis de Bloch; heureusement nous en avions conservé le portrait qui prouvera l'identité. » L'hiver d'Alger, tout chaud qu’il est, n’en ayant pas moins ses jours de pluies, celles-ci forment par-ci, par-là, de petites flaques d’eau dans les- quelles on peut facilement observer les batraciens. En été, ces animaux sont réduits à rentrer dans le sein de la terre pour échapper aux ardeurs du jour, précisément comme dans nos mois de glace ; ils s’'enfoncent sous la vase afin de ne pas mourir de froid. Cet ordre de reptiles, essentielle- ment estival dans le nord de la France, est donc hyémal dans celui de l'Afrique, et probablement dans le reste de cette partie du monde. Le massif nous en a fourni environ sept espèces tant Urodèles qu’Anoures, savoir : un Triton de couleur sombre à ventre jaune orangé piqueté de noir, à queue très longue-et se cachant sous les pierres, où l'a découvert M. le capitaine Durieux de Maisonneuve; deux Crapauds, dont un assez gros marqué de taches variant du brunâtre au verdâtre, trouvé pour la première fois par M. Enfantin; au moins trois Grenouilles sujettes à deve- nir plus foncées dans leur teinte, quand on les retient en captivité; enfin une Rainette qui, sous ce rapport, l'emporte sur tous les reptiles connus; celle-ci, environ de la taille de l’arborea ou communis , lui ressemble tel- lement lorsqu'elle en prend le vert brillant, qu’on ne l'en saurait distin- guer que par quelques petites marques éparses plus foncées, et par sa voix qui ressemble à celle d'un corbeau. Elle se tient d'ordinaire sous les pierres et dans les lieux obscurs. Lorsqu'on en nourritune demi-douzaine avec'des mouches dans un bocal de verre, on en voit rarement deux semblables en même temps: elles passent-avec lenteur sous l’œil-qui les observe, par les nuances les plus opposées , à partir du vert le plus tendre, à celui du chrôme le plus foncé, du brunâtre au noir, du cendré au reflet cuivreux, et parfois à la teinte du nankin. Toutes conservent leur ventre blanc, mais leur gorge se teint tour à tour de tous les jaunes et quelquefois en bistre. ( 784 ) » Deux Scinques, cinq Lézards, un joli Seps, le bizarre Amphisbène, cinq Couleuvres, la Tortue mauritanique, le Midas, la Caouane et une Émyde, composent le reste de nos reptiles. Les Caméléons ne se montrent pas encore: il ne fait point assez chaud pour eux; on nous en promet l'ap- parition pour la fin du printemps. » La chasse étant sévèrement interdite dans nos provinces d'Afrique, où un seul coup de fusil donne partout l’alarme, ce n'est que difficile- ment, loin des camps, qu’on a pu se procurer quelques oiseaux. M. le capitaine Levaillant, si adroit pour les tuer, même avec la sarbacane, ne s'en est point encore procuré d'inconnus. Il a néanmoins distingué plu- sieurs variétés notables avec des individus appartenant à des espèces qu'on ne savait pas trouver en Barbarie, et qu’on croyait propres à toute autre région d'Afrique. Quant aux mammifères, nous n’en avons encore constaté que de fort connus, tels que le Lièvre, un peu plus Don plus fauve et avec les oreilles plus longues qu’en Europe; le Porc- épic, la Genette, la Mangouste, le Rat rayé, le Sanglier, une Chauve- Souris, le Chacal, et même la Hyène, dont nous trouvâmes dernièrement dans laampagne un cadavre à demi décomposé pendu aux branchages des buissons. J'ai vu aussi un de ces animaux pris aux limites de la Mi- tidja par un officier d'infanterie, il y a un an environ, qui s’est tellement apprivoisé, que chacun peut le caresser sans le Hoindte risque; on l’atta- che seulement lorsqu'on le mène en ville: dans les camps il est entière- ment libre, familier avec les soldats, et se plaît à à jouer avec le premier venu. M. Ravergie nous a montré une lionne élevée dans une boucherie et dont la douceur, au milieu de la chair dont elle est sans cesse environnée, ‘n'était pas moindre que celle de la Hyène dont il vient d’être question. » M Lucas a pu fructueusement se livrer à la recherche des insectes, entre lesquels voltigent, à toutes les époques de l’année, des Papillons remarquables par la fraîcheur de leur coloris. Ses récoltes ont été sur- tout remarquables en Arachnides, dont M. Vaillant a figuré vingt-cinq au moins. Sa collection d’Articulés monte déjà à plus de cinq mille individus, en y comprenant les Crustacés peu nombreux, mais entre les- quels je signalérai un assez gros Crabe voisin de la Thelphuse, qui est'si abondamment répandue dans les ruisseaux de l’Orient, mais qui habite comme les Scorpions sous les pierres, loin.des eaux et jusqu'au faîte des hauteurs du Boutzaréa. » La botanique à été tellement étudiée aux environs d'Alger, que nous ne ‘pensions pas rencontrer de nouvelles plantes dans des lieux où des faiseurs (285: d'herbiers ont presque exterminé les espèces réputées rares, à force d’en des- sécher des échantillons.Cependant parmi les phanérogames même, quelques végétaux qui n’avaient point été signalés en Afrique, se sont déjà offerts à nos recherches, entre autres de bizarres Orchidées ; parmi celles-ci , le Robertiana fleurit dès la fin de décembre, et persiste jusqu’au commence- ment de février. Quant à la Cryptogamie, que j’imaginais devoir être pauvre, d’après des publications récentes, elle est aussi nombreuse en especes qu’elle l’est ailleurs. M. le capitaine Durieux de Maisonneuve, notre infatigable botaniste, en a, pendant cet hiver seulement, noté et collecté plus de quatre cents espèces. Les plus remarquables des champignons découverts par lui, ont encore été figurés par M. Vaillant. C'est en examinant scru- puleusement sur le frais ce qui ne l'avait été que tres imparfaitement sur le sec, que M. Durieux a reconnu, dans ce qu'on a décrit et figuré dernière- ment encore sous le nom de Plagioschasma rousseliana ; un état jusqu'ici inaperçu du Targionia hypophylla, 1. » Agriculture. — Ta végétation commence depuis les bords de la mer, exactement parlant, jusque sur les points élevés du Sahel, où abonde presque partout une terre végétale de première qualité. Dans la plupart des autres pays, une ceinture de plantes maritimes, que sur nos côtes on appelle prés salés, s’interpose ordinairement entre ia plage et les cultures. On ne voitrien de pareil aux alentours d'Alger; telle y est l'excellence et la profondeur du sol, qu'où la vague natteint plus, les plantes des champs et des jardins prospèrent ou pourraient prospérer. J’y ai vu des bordures d’Agave qu’atteignaient presque les flots, séparer seules de l’écume corro- sive, des champs de blé, des potagers, de verdoyantes prairies, et même une plantation de tabac qu’essayait un colon, sans que de telles cultures parussent souffrir de l’excessive proximité et de l'influence directe de la mer. Quelques Dattiers, l'Olivier, le Caroubier, le Figuier, des Pins d'Italie, le Jujubier, des Cyprès en flèches, les Orangers et Citronniers, des Platanes, l'Amandier et le Peuplier blanc sont les arbres les plus répandus cà et là. On remarque que les deux derniers, dans beaucoup de sites, ne perdent point la feuille, de sorte qu'ils y peuvent être considérés comme toujours verts. Plusieurs arbrisseaux quise dépouillent dans nos climats, demeurent aussi toujours verts en Algérie; ils y acquièrent, avec beaucoup de plantes annuelles, qui deviennent vivaces, des proportions considérables. La végé- tation tend à grandir et à durer. Le Palma-Christi, entre autres, est un exemple remarquable de cette loi. Lorsqu'on le sème vers le 45° degré de latitude, :l périt au premier froid, apres avoir étalé pendant l'été un grand C. R. 1840, 127 Semestre. (T. X, N° 20.) 106 ( 786 ) luxe de feuillage ; il persiste jusqu’à deux ou trois années dans nos régions provençales, et devient en Algérie un arbre véritable, dont la feuille ne tombant pas, devient de plus en plus petite sur les vieux pieds, lesquels acquièrent parfois la grosseur de la cuisse, au moins vingt-cinq pieds d’élévation, et vivent souvent de dix à douze ans. » Nous avons vu aussi épars et souffrants quelques Suriers, tristes restes de forêts détruites, où devait se plaire également le Châtaignier; plusieurs de ces arbres persistent notamment aux environs du camp de Birkadens, encore que Desfontaines n'ait point mentionné cet arbre dans sa Flore atlantique. » Les lieux incultes, quand ils ne sont pas entièrement envahis par les Palmiers nains, ou trop souvent incendiés dans l’arrière-saison par des pasteurs, se revêtent volontiers de maquis où l’Oléastre domine générale- ment sur les Bruyères arborescentes, les Lentisques, les Cistes, le Phyllirea et autres arbustes également répandus au pourtour de la Méditerranée. {Ces Oléastres, réduits par la dent des troupeaux ou par les flammes qu’allument leurs gardiens, à la condition de simples broussailles, montrent à quel point notre colonie est propre à la production de l'huile: il suffit de greffer l'olivier sauvage, quelque apauvri qu’il soit, pour en obtenir bientôt d’assez bons revenus. Quelques colons intelligents l’ont fait avec succès. Le Màrier se multiplie avec une surprenante facilité; il est permis d’espérer que sa culture pourra quelque jour réduire la soie au prix du coton, tandis que le régime du Bananier mürissant facilement dans les jardins, indique quels sont les fruits des régions intertropicales qu’on peut aussi essayer d’y cultiver. » Cependant, avec de telles dispositions à produire tant de choses utiles et de si beaux ombrages, l'Algérie est presque partout inculte et dépouillée ; les grands arbres y demeurent des exceptions et comme un témoignage de la bonne volonté qu'a la terre de‘donner plus qu'on ne lui demande. Du reste, on n'y prend nulle part le soin de fumer les terres, et les plus pré- cieux engrais sont chaque jour, en vertu d’un service régulier, jetés à la mer partout où les Ponts-et-Chaussées et le Génie ne les emploient pas comme remblais ou pour combler quelque précipice. Des Mahonais et autres étran- gers, qui s’occupant à peu près seuls d’horticulture, alimentent presque seuls aussi de légumes les marchés publics, prétendent au reste, que le sol de leurs jardins est si fertile, qu'il n’a point encore assez produit pour qu'il soit nécessaire de le stimuler. » ( 787 ) ENTOMOLOGIE. — Sur les métamorphoses de plusieurs larves fongivores appartenant à des Diptères ; par M. Léon Durour. « Ce Mémoire, présenté au nom de l’auteur par M. Audouin , est la suite des recherches que M. Dufour a adressées à l’Académie, dans sa séance du 15 juillet 1839; elles ont pour objet les métamorphoses des espèces suivantes d'insectes de l’ordre des Diptères : » Cheilosia scutellata, Macq.; Anthomyia manicata, Meig.; Antho- myia paradoxalis, Duf.; Curtonevra stabulans, Macq.; Curtonevra fun- givora, Macq.; Platypeza holosericea, Meig. Ce nouveau travail est ac- compagné d’une planche représentant les larves et les chrysalides des espèces décrites. » RAPPORTS. PHYSIQUE DU GLOBE. — Rapport sur un Mémoire de M. Évouar» Bror. concernant les phénomènes géologiques observés en Chine. (Commissaires, MM. Arago, Élie de Beaumont, Boussingault rapporteur.) « L'Académie nous a chargés d'examiner un travail de M. Édouard Biot sur les causes probables des anciens déluges mentionnés dans les annales historiques des Chinois; suivi d’un catalogue des tremblements de terre , soulèvements et affaissemeuts de montagnes observés en Chine. » Dans ces dernières années la littérature chinoise à été d’une utilité incontestable à la physique du globe. C’est ainsi que dans ses recherches sur la géologie et la climatologie asiatiques, M. de Humboldt s’est appuyé de l'autorité des écrivains chinois, pour discuter les observations qu'il a réunies sur les volcans de l'Asie centrale. C’est cette voie nouvelle que M. Biot se propose de parcourir, et quand on possède, comme l’auteur , des connaissances littéraires unies à de sérieuses études scientifiques, on doit s'attendre à des résultats féconds. » Dans la première partie du travail soumis au jugement de l'Académie, M. Biot examine les faits et les traditions recueillis dans les (monuments littéraires relatifs aux deux grandes inondations ou déluges! qui ont dé- vasté le monde chinois. La plus récente de ces inondations remonterait au xx siècle avant notre ère; la plus ancienne appartiendrait aux témps héroïques. » Apres avoir fait remarquer que les livres chinois qui font méntion de 106. ( 788 ) ces deux catastrophes ne les attribuent aucunement à des pluies, ou à toute autre cause définie de physique, M. Éd. Biot entreprend de les ex- pliquer par les mêmes phénomènes de soulèvement dont les traces ont été signalées par M. de Humboldt dans la partie de l'Asie centrale qui avoisine la Chine. » Les aperçus présentés par M. Éd. Biot, à l'appui de son hypothèse, sont très ingénieux; mais un point important, qui demeure en dehors de toute vue hypothétique, et sur lequel, par cette raison même, vos Commissaires croient devoir fixer l’attention de l’Académie: c’est la coïin- cidence qui existe entre la direction de l'axe principal de la grande Cor- dilière américaine, et la direction générale des montagnes de la Chine. C'est cette identité de direction, la similitude et la fréquence des com- motions du sol, qui conduisent M. Éd. Biot à conclure que très pro- bablement la croûte terrestre est encore peu consolidée, peu stable, sur l'étendue de ce grand cercle, et qu'il peut y avoir eu simultanéité de sou- lèvement entre la Cordilière des Andes et les chaînes chinoises qui ont la même direction. » Cet alignement des chaînes principales des continents asiatique et américain, n'avait pas encore été signalé d’une manière aussi précise. Quant à la cause de l’extrême mobilité du sol de ces contrées, peut-être faut-il la voir dans l’existence de cette zone volcanique qui embrasse une partie si étendue de la surface de notre planète , et dans laquelle se trou- vent comprises les hautes chaînes de montagnes qui font le relief le plus saillant de lun et de l’autre continent. En effet, cette zone forme un immense bourrelet montagneux, qui court entre l’océan Pacifique d’une part, les continents d'Amérique et d'Asie de l’autre, en suivant depuis le Chili jusqu’à l'empire des Birmans, la direction d’un demi grand cercle de la Terre. Cette longue ride non interrompue de l'écorce terrestre, sert comme d’axe central à cette zone volcanique, sans s’écarter sensiblement de la ligne littorale; et, comme l'a déjà remarqué M. de Buch, c’est réelle- ment la limite la plus naturelle de l'Asie; on peut même la considérer comme séparant la partie aujourd’hui la plus continentale du globe de sa partie la plus maritime. » Soulèvements, affaissements de montagnes sont des mots dont l'in- troduction définitive ne date que d’hier dans le langage de la science. Les idées si long-temps méconnues de Stenon et de Saussure sur le redresse- ment des couches sédimentaires, celles si nettement formulées de Lazaro Moro sur le soulèvement des roches, n’ont pas suffi pour les faire admettre ( 789 ) sans hésitation : il a fallu que les phénomènes que ces mots expriment se passassent pour ainsi dire sous les yeux des observateurs. » Au reste, cette hésitation à faire intervenir les mouvements du soi dans les révolutions du globe, s'explique aisément par la marche de la science dans le siècle dernier. À l’époque où la géologie se résumait en hypothèses plus ou moins ingénieuses, en systèmes plus ou moins hardis sur l’origine de la terre, succéda une école positive qui, brisant pour ainsi dire avec l'imagination, s’imposa l'observation détaillée, minutieuse des faits. La science devint bientôt un inventaire aride de la direction, de l'inclinaison, de la superposition des roches. Les géologues de Freyberg, prenant le globe dans son état actuel, en étudiaient l’écorce sans chercher à déduire des modifications qu’il peut avoir subies, celles qu’il peut subir encore. Mais le champ exploré par Werner était trop exigu; un district de la Saxe ne pouvait, quel que füt le génie du maître, rester le type géologique de toute la surface de la terre. Aussi, ce sont les élèves les plus chéris de ce grand géologue qui, par leurs voyages du cap Nord à l’équateur, ont le plus puissamment contribué à modifier ses doctrines. Les observations de MM. de Humboldt et de Buch conduisirent à une dis- cussion calme, désintéressée des vues si élevées de Stenon et de Moro, et à une appréciation exacte des faits si dignes d’intérêt que Saussure avait enregistrés dans les Alpes. » Cette exposition était peut-être nécessaire, pour faire comprendre limportance et surtout l’opportunité de la deuxième partie du travail de M. Éd. Biot. Dans l’intérêt des discussions qu’agitent encore aujourd’hui les géologues, on ne saurait trop multiplier les preuves; et prouver par le témoignage des hommes, que des modifications réelles, que des change- ments dont la date est connue avec précision, ont eu lieu à la surface du globe, c'est établir à la fois, et que des phénornènes du même genre ont agi à des époques antérieures à toute tradition, et que les catastrophes que ces mouvements du sol occasionnent peuvent encore se reproduire. » La longue liste de ces évènements, nous pouvons dire de ces malheurs, car les catastrophes dont le souvenir nous a été conservé ont causé la mort de 400 000 individus, se compose de tremblements de terre, d’éruptions boueuses, d’apparitions de crevasses profondes, de soulèvements opérés au milieu de plaines, d’éboulements, d’affaissements de plusieurs montagnes élevées. » Le catalogue des tremblements de terre se trouve inséré au 3o ième livre de la grande collection Wen-hian, Thong-khao, qu'un célèbre au- ( 790 ) teur, Ma Touan-lin, a formée au xurr° siècle de notre ère, en compilant tous les recueils les plus estimés, et en classant les faits par périodes chinoises. M. Éd. Biot a rapporté ces périodes aux années chrétiennes qui leur cor- respondent. Lecatalogue de Ma Touan-lin a été continué jusqu’au xvu' siècle par les lettrés , et M. Éd. Biot, en s’aidant des lumières et des conseils de M. Stanislas Julien, a pu conduire cette collection jusqu’à l'époque actuelle, et de plus, il a été assez heureux pour y ajouter des récits d'évènements qui avaient échappé à l'attention des chroniqueurs. M. Éd. Biot a adopté l’or- dre chronologique; il a identifié les noms anciens des localités, avec les noms actuels, en prenant le soin d'indiquer les positions géographiques. Cet essai, qui présentait de grandes difficultés, à cause des changements de dénominations qui ont eu lieu si fréquemment sous les différentes dy- nasties chinoises, est le programme d’un travail plus étendu que l’auteur prépare sur la géographie de la Chine. » En lisant les recherches de M. Éd. Biot, on est frappé de la similitude des phénomènes, de l’analogie dans les symptômes qui les précèdent et les accompagnent, avec les évènements du même genre qui se répètent si souvent dans les Cordilières du Nouveau-Monde. En Asie comme en Amé- rique, aprés un long repos, la terre tremble rarement une seule fois, c’est presque toujours une suite de trépidations qui se succèdent à des inter- valles assez rapprochés. Une première secousse en présage au moins une seconde ; c’est ce qui fait dire aux montagnards des Andes que el temblor est toujours suivi de la temblora. Quant aux accidents physiques des phé- nomènes, on dirait que les écrivains chinois décrivent les accidents de l'Amérique méridionale; pour le prouver, il nous suffira de quelques ci- tations : « 234 ans après J.-C. , dans le royaume de Ouey, sous Ming-ty, la terre » trembla ; ensuite du côté de l’ouest, on entendit un grand bruit. » 1314 ans après J.-C., sous Tching-song, tremblement de terre, dans » le Tao-Ming-lou; explosion semblable au tonnerre. » » Ces explosions, qu'il faut distinguer des rugissements souterrains, sem- blent se produire au sein de l’atmosphère; quelquefois elles éclatent comme le tonnerre, souvent aussi l’on croirait entendre des décharges d'artillerie. » Lors du grand tremblement de terre qui, en 1827, ébranla d’une ma- nière si terrible le sol de la Nueva-Granada, un de vos Commissaires qui se trouvait dans la vallée du Canca, a eu l’occasion d’entendre des explosions de ce genre. Le 16 novembre, le choc se fit sentir à six heures du soir; pendant cinq minutes la terre fut violemment agitée. Immédiatement après (791 ) on entendit, vers le sud, seize détonations entièrement comparables au bruit de la grosse artillerie ; ces détonations se succédèrent avec un isochro- pisme remarquable : bien qu'il fit presque nuit, on n’aperçut aucune lu- mière, et d’après des renseignements recueillis après l'évènement, on put se convaincre qu'aucun des volcans voisins n’avait fait éruption. Quelques jours après on entendit encore, à huit heures du soir, un bruit très intense, qui semblait venir de l’atmosphère, « 78 ans avant J.-C., sous Chao-ty, un pic nouveau surgit sur les monts » Tay-Chany; ce pic avait plus de 5o pieds de haut. » En l’année 780 de notre ère, dans le district de Ouey, 40 lieues à l’ouest » de Hien, plusieurs meou de terre s’allongèrent et se soulevèrent subite- » ment de plusieurs pieds. » En 1599, période de Wang-ly, une montagne s’affaissa, un lac se forma » à la place; au milieu du plat pays, s’élevèrent cinq hauteurs grandes et » petites. » » Il est impossible de ne pas reconnaître dans ces citations, des soule- vements analogues à celui de Torullo au Mexique, qui eut lieu en septem- bre 1759, et dont nous devons la description à M. de Humboldt. « En 771, période de Ta-ly, dans les deux districts Heng et Ting (lat. 40° » et 39°), on ressentit une forte commotion qui dura trois jours. Dans » plusieurs localités la terre se fendit, il en sortit du sable, des pierres et » de l’eau qui couvrirent tout le plat pays. » En 1305, sous Tching-tsong, dans l'arrondissement de Koai-sin, la terre s’entrouvrit en deux endroits, il en sortit de l’eau toute noire. » En 1568, période de Sung-chin à Yo Ting-hien, la terre s’entrouvrit » sur plusieurs points; il sortit de ces fissures un torrent d’eau et de sable » noir. » » De semblables éruptions boueuses ont été fréquentes dans les Cordi- lières; mais parmi celles dont on a conservé le souvenir, il en est une, l’éruption de la Moya de Pelileo, qui passe pour avoir été la plus désas- treuse. » Le 4 février 1797, à 7° 45’ du matin, un violent tremblement de terre détruisit de fond en comble les petites villes de Riobamba, Latacunga et Ambato. Selon un document officiel qui est entre les mains de votre rap- porteur, le nombre des personnes tuées s’est élevé à a2563. Sur ce nom- bre, 4007 individus périrent dans le bourg de Pelileo. À Riobamba les édi- fices furent réduits en fragments; après la Secousse, on ne comptait que des morts et des blessés. A Pelileo le choc fut moins fort, un assez grand nom- ÿ (792) bre d’édifices restèrent debout ; pendant un instant on se crut hors de dan- ger, lorsque tout-à-coup, il sortit d’une prairie voisine, une immense quantité d’une boue noire et fétide. Cette matière boueuse, suivant la ligne de pente, envahit la vallée de Yataqui , entraînant avec elle les habitations et les hommes pour aller se précipiter dans le torrent de Patate. La boue de la Moya a durci avec le temps, et aujourd’hui c’est avec cette matière solidifiée que se trouve construit le nouveau bourg de Pelileo. « En l’année 125, le mont You-toue s’écroula et tua plus de {00 per- » sonnes. » En 634, période Tching-Kien, dans le Chensy boréal , une montagne » s'écroula du haut en bas; elle se réduisit en fragments. » En 887, période de Kouang-Tchy, dans le district de Ouey, une mon- » tagne s’écroula ; le soleil fut obscurci par la poussière. » En 999, période de Kian-Phing, dans le district de Chen, près le fleuve »Jaune, par un temps de pluie, la côte d’une montagne s’écroula et tua » vingt-deux familles. » » Les écroulements de montagnes sont souvent cités dans le précieux catalogue de M. Éd. Biot. Ces éboulements n’ont pas toujours été précédés ou accompagnés d’oscillations du sol. Le même phénomène, également indépendant des tremblements de terre, s’est reproduit fréquemment dans les Andes, particulièrement dans les terrains formés de roches porphyri- ques et trachytiques. Les géologues n’ont peut-être pas suffisamment fixé leur attention sur cette fragilité des montagnes dans certaines zones. Les faits pourraient abonder, mais vos Commissaires se borneront à citer quel- ques exemples pour constater l'identité du phénomène. » En 1818, à sept heures du matin (le jour est inconnu), une partie du pic de Tacon, situé à l'extrémité N.-E. de la Vega de Supia, s’est écroulée, en ensevelissant une centaine d’'Indiens qui cultivaient la canne à sucre au pied de cette montagne porphyrique. Le curé de Rio-Sucio, village qui, par son élévation, domine le bassin du Supia, vit l'événement s’accomplir; en s’écroulant , le Tacon produisit une poussière épaisse que plusieurs per- sonnes prirent pour de la fumée; aujourd’hui les débris de roche forment une espèce de coulée qui occupe une étendue de plusieurs kilomètres. » Dans la province de los Pastos, d’un point qui commande les gorges étroites et profondes du Guaytara, on découvre un amas considérable de roches trachytiques. À la même place se trouvait, il y a vingt-cinq ans, une plantation importante, la sucrerie del Argollo. Un jour, sur les huit heures du matin, une montagne voisine s'écroula , enterrant sous ses décombres ( 793 ) l'habitation tout entiere ; plus de quatre-vingts personnes perdirent la vie. Des hauteurs de Yacunquer, on vit la montagne se briser en milliers de blocs et couler comme un fleuve, en produisant un bruit épouvantable. Avant la catastrophe, la terre n'avait pas été agitée, et le volcan de Pasto conserva le calme qu'il gardait depuis plusieurs années. » C'est encore par l'écroulement de sa partie supérieure, que le Capac- Urcu, qui surpassait le Chimborazo en élévation, s’est trouvé réduit à une hauteur qui ne dépasse pas Sooo mètres. Les débris amoncelés sur sa base attestent par leur masse, la prodigieuse élévation que devait atteindre le sommet trachytique dont ils dérivent. L'époque certaine de la chute du Capac -Urcu est inconnue ; on sait seulement que l'évènement est anté- rieur à la conquête de la province de Quito. » Les catastrophes géologiques consignées dans le Mémoire de M. Éd. Biot, paraissent donc semblables par leurs effets, aux phénomènes analogues qui se sont passés et qui se passent encore dans l'Amérique méridionale; et puisque, malgré les travaux de l’école moderne, il est encore des esprits qui hésitent, qui se refusent même à admettre les soulèvements, les affaissements du sol, qui défendent en un mot la stabilité de l'écorce terrestre, il était bon, il était opportun de réunir, comme l’a fait l’auteur, une série consi- dérable .de faits authentiques, pour les ajouter à ceux que l’on possède déjà. Les documents recueillis par M. Biot, en montrant que la zone, non encore parfaitement consolidée de notre planète, se prolonge du littoral de l'océan Pacifique aux montagnes de la Chine, et que les oscillations, les mouvements du sol s’y observent depuis près de 2000 ans, contribueront à donner une base beaucoup plus large aux discussions qui pourront en- core s'engager sur cette partie de la physique du monde. » Pour un autre ordre de phénomènes, qui se rattache néanmoins à la physique du globe, on a long-temps éprouvé une hésitation du même genre. On se moqua de Soldani, lorsque le premier il rappela l'attention des physiciens sur les météorites. Pour constater la chute de l’aréolithe ramassé à l’Aigle en Normandie, il fallut une enquête judiciaire. L’antiquité fut consultée ; Chladni, King, Howard publièrent successivement des catalogues d'exemples, tant anciens que modernes, de chutes de pierres. Aujourd’hui personne n’oserait contester la réa- lité des météorites. Bientôt il en sera de même pour les soulèvements et les affaissements du sol; l’histoire aussi apportera ses preuves, et parmi les plus convaincantes on peut déjà placer l'important travail de M. Éd. Biot. C.R. 1840, 127 Semestre. (T. X , N° 20.) 107 ( 794 ) » Vos Commissaires peusent qu’on ne saurait trop encourager l’auteur à suivre la direction dans laquelle il est si heureusement entré, en faisant concourir l’érudition et la connaissance des langues orientales au progrès des sciences. » Ils ont en conséquence l'honneur de vous proposer d’ordonner l'in- sertion du Mémoire de M. Éd. Biot, sur les soulèvements et les affaisse- ments de montagnes, observés en Chine, dans le recueil des Savans étrangers. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. BOTANIQUE. — Rapport sur un Mémoire de M. »e CaisxE, concernant la Jructification du Gui. (Commissaires, MM. de Mirbel, Ad. Brongniart, A. de Jussieu rapporteur.) «L'Académie nous 4 chargés, MM. dé Mirbel, Adolphe Brongniart et moi, d'examiner un Mémoire de M. de Caisne ayant pour titre : Observations sur le développement du pollen dans le Gui, sur les changements que pré- sentent ses ovules et ceux du Thesium. Ce titre indique la division natu- relle du sujet en trois chapitres : Les deux premiers qui traitent du Gui, considéré successivement dans le développement de ses organes essentiels mâle et femelle; le troisième, consacré à une plante différente de la famille des Santalacées. Depuis la présentation de son Mémoire, M. de Caisne à étendu ce dernier chapitre par l'examen approfondi des mêmes parties dans plusieurs autres genres de Santalacées; et ila pu donner ainsi à ses obser- vations un caractère bien plus grand de généralité. Nous croyons devoir comprendre ces observations nouvelles dans notre examen; il est clair qu’elles ne devront prendre date que de notre Rapport, tandis que celle des observations soumises à l’Académie remonte à la lecture même du Mémoire. Plusieurs de vos Commissaires ont;été rendus par l'auteur té- moins des plus importantes d’entre elles, à mesure qu'il les faisait, et ont pu s'assurer ainsi de leur exactitude. Développement des anthères et des ovules du Gui (Viscum album, L.). » Les différences si remarquables qu’offrent les organes sexuels de cette plante comparés à leur type ordinaire dans la plupart des autres végétaux phanérogames; les anthères des mâles constituées par des masses comme spongieuses accolées chacune à. une division-du calice et faisant corps avec lui, et offrant dans leur intérieur, au lieu de deux ou quatre loges longi- ( 795 ) tudinales qui s’ouvrent régulièrement par des fentes ou des pores résui- tant de l’écartement de leurs parois, un grand nombre de logettes qui communiquent librement au dehors par la destruction de ces parois; les ovaires remplis d’abord d’une substance celluleuse au milieu de laquelle il avait été impossible de distinguer aucun ovule avant la fécondation, et plus tard la pluralité presque habituelle d’embryons dans une seule et même graine; .telles étaient les considérations préalables qui ont dû dé- terminer le choix du sujet et provoquer l'examen des botanistes, curieux de savoir si les phénomènes de développement des organes, étudiés avec tant de soin depuis quelques années, se passaient ici comme dans les vé- gétaux d’une structure pour ainsi dire plus normale; si leur identité devait confirmer la généralité des résultats précédemment obtenus; si au con- traire leur différence devait jeter quelque jour nouveau sur certains points de l’organisation végétale. » FLEURS MALES. — La fleur mâle du Gui commence à devenir visible presqu’un an avant son épanouissement. C’est dans ce bouton d’une peti- tesse extrême et qui ne doit fleurir que l’année suivante, que M. de Caisne a fait ses premières recherches, et il les a poursuivies ensuite de mois en mois, de semaine en semaine, de jour en jour, de manière à ce qu'aucun changement ne püt lui échapper. » D'abord l’anthère ne se distingue du calice verdâtre auquel elle est accolée que par l'absence de couleur : elle est du reste composée d’un tissu cellulaire x mailles de même forme et de mêmes dimensions. Plus tard, dans cette portion intérieure et incolore, se forment plusieurs la- cunes qui semblent résulter de la destruction du tissu cellulaire sur ces points , et qui se remplissent d’un fluide mucilagineux. Un peu plus tard encore on reconnaît que ce mucilage est composé d’utricules à parois molles, très minces et transparentes, beaucoup plus grandes que celles des parties environnantes, unies entre elles seulement par un fluide vis- queux. À cette époque l’anthère se compose de trois sortes de cellules; les cellules primitives incolores qui forment encore la plus grande partie de la masse, d’autres cellules colorées en gris ou en jaune, au voisinage des lacunes dont elles forment la paroi, et remarquables la plupart par la présence d’un nucléus central; enfin ces cellules plus grandes qui rem- plissent les lacunes et qui ne sont autre chose que les utricules nommées polliniféres par l’un de nous (M. de Mirbel ). » Ces utricules transparentes ne tardent pas à s’obscurcir par la présence de nombreux granules au milieu desquels on aperçoit un ou deux corps 107. . ( 796 ) granuleux eux-mêmes, beaucoup plus gros, que nous nommerons noyaux ; mais ces granules se ramassent peu à peu en une seule masse au milieu de l'utricule qui se trouve ainsi plus opaque au centre, mais de nouveau trans- parente dans une épaisseur beaucoup plus considérable de son contour. La masse peut, avec de l'adresse , être retirée entière de la cavité qui la ren- ferme. Les noyaux s’y trouvent englobés, et au bout de quelques jours on en distingue quatre. » Après quelque temps on n’aperçoit plus qu'eux, et les nee absor- bés ont disparu. Les noyaux ne sont plus séparés que par une matière d’abord fluide, qui se solidifie, et leur forme ainsi autant de logettes sé- parées. Pendant le même temps elle s’est solidifiée également sur les pa- rois intérieures de lutricule de manière à y former un épaississement qui semble résulter de plusieurs couches successives et en altère la transpa- rence. Tel est l’état de l’anthère quatre mois environ après la première apparition du bouton: elle offre alors vers sa face interne un assez grand nombre de petites loges fermées seulement par l’épiderme qui recouvre leur ouverture; dans chacune de ces loges des utricules polliniques à parois épaisses et succulentes, sur lesquelles se dessinent plusieurs zones, creu- sées chacune à l’intérieur d’une cavité divisée par des cloisons plus minces en quatre plus petites, dans lesquelles sont autant de noyaux granuleux, qui peuvent s'en échapper par la rupture de leur enveloppe lorsqu'on les plonge dans l’eau. » Ces noyaux continuent à croître, s’arrondissent, se revêtent d’un té- gument jaunâtre et mamelonné, et en même temps qu'ils augmentent, Les parois et les cloisons de l’utricule diminuent et finissent par disparaître, tellement qu’enfin les noyaux des diverses utricules se trouvent tous libres ensemble dans la cavité commune que remplissaient avant les utricules pollinifères : ce sont autant de grains de pollen dans l’une des loges de l’anthère. Ces grains ont dès lors l'apparence extérieure qu'ils conserve- ront; mais néanmoins ils ne sont pas arrivés à leur complet développe- ment qui paraît se poursuivre à l’intérieur. Si par une pression douce on les fait alors crever, le noyau sort, avec des granules nombreux et épars, de l’enveloppe externe hérissée de petites aspérités. Lorsque le grain sera complétement mür, le même procédé fera sortir de la même enveloppe une vésicule qui, en se crevant elle-même, laissera échapper une foule de granules, mais sans apparence de noyau. » En résumant la série des changements que nous venons d'exposer, on voit que la formation semble généralement procéder de dehors en dedans, ( 797 ) puisque des vésicules s'organisent, se remplissent de granules au milieu desquels se montrent plusieurs centres ou moules, qui, au nombre de quatre, s’adjoignent ou absorbent définitivement le reste des granules ; que les vésicules s’épaississent par la formation de couches successives de plus en plus internes, et se divisent par leur interposition entre les moules granuleux; que ces moules se revêtent d’une premiere enveloppe, tapissée enfin au-dedans par une dernière membrane qui renferme immé- diatement les granules. Il n’y a pas eu coexistence de ces différentes parties ; les plus anciennes ont disparu les premières, et ont probablement fourni des matériaux aux plus récentes dont elles ne font pas autrement partie. » Ces observations paraissent s’accorder avec celles qu’on reconnaît pour les plus complètes et les plus certaines sur la formation des tissus. Elles sont également d’accord dans le plus grand nombre des points avec celles qui avaient eu particulièrement pour objet la formation du pollen. Mais elles signalent dans cet exemple plusieurs faits nouveaux, tels que la pré- sence de ces noyaux ou moules, premiers germes des grains polliniques; la déposition de plusieurs couches successives sur les parois de l’utricule- mère, et la formation instantanée des cloisons auxquelles elles concourent; l’origine des enveloppes propres du pollen. » Dans la plupart des autres plantes, vers le moment où le pollen arrive à la maturité, des changements particuliers s’opèrent dans les cellules qui forment la paroi interne de la loge; des zones s’y épaississent et finissent par se découper en filets élastiques, qui déterminent par leur jeu la déhis- cence de l’anthère. Rien de pareil ne se passe dans celle du Gui, où l’on ne peut dire qu'il y ait de déhiscence, puisque ses logettes sont béantes à l’ex- térieur. Aussi les cellules qui en composent la paroi restent-elles à l’état que nous avons décrit, continues et uniformément épaisses dans la mem- brane qui les forme. » FLEURS FEMELLES. — À peu près vers la même époque où le pollen est arrivé à maturité parfaite, la fleur femelle s’est épanouie : c’est donc alors qu'a pu avoir lieu l’action pollinique sur le stigmate nouvellement mis à découvert. Cependant l'observation la plus délicate ne peut faire dé- couvrir d’ovule ni à ce moment, ni assez long-temps après : elle apprend seulement à distinguer, dans la fleur qui a encore au plus un millimètre de long , le tissu du calice et celui de lovaire plus central soudé avec lui; et un peu plus tard, dans l’intérieur de cet ovaire d’abord plein, deux pe- tites lacunes qui finissent par s’agrandir, se rejoindre et former une loge à parois contigués. ( 798 ) » Ce n’est que plus de trois mois plus tard, qu’on commence à aperce- voir au fond de cette cavité comprimée un très petit corps pulpeux co- noïde, accompagné d’un ou deux filets plus petits encore, en forme de massue. Ce sont autant d’ovules dressés, dans deux desquels il y a en gé- néral commencement d'avortement ; ils sont composés d’utricules super- posées, par cercles dans l’ovule qui se développera , par groupes d’un très petit nombre, et même une à une, dans les ovules qui avorteront : ces utricules renferment un nucléus et de très nombreux et très petits grains de fécule. » L’ovule, dès qu’il est apparu, s'accroît rapidement, et au bout de quelques jours, on aperçoit vers son sommet une petite tache qui indique l'embryon. M. de Caisne a suivi cet embryon dès cette première apparition, où il n’est composé que de quelques utricules , jusqu’à son état parfait. Il est inutile de le suivre dans cette partie de son travail, de laquelle il ré- sulte que l'embryon du Gui se développe comme celui des autres dicoty- lédonés. » Mais il n’en est pas de même du corps qui l’environne, de l’ovule. On sait qu’en général lovule est formé de plusieurs enveloppes emboîtées l’une dans l’autre, une ou deux plus extérieures ouvertes à leur sommet, deux plus intérieures sans aucune solution de continuité sur toute leur surface. » Or M. de Caisne n’a pu découvrir dans l’ovule du Gui d'ouverture correspondant au sommet, et il a dû en conclure que les enveloppes exté- rieures (primine et secondine) manquaient et qu'il avait affaire à un nu- celle nu. Mais il a trouvé ce nucelle composé d’un tissu homogène dans toute son épaisseur et embrassant immédiatement l'embryon, et il a été ainsi conduit à nier ici l'existence d’une quintine, ou sac embryonnaire. C’est un ovule réduit à sa plus simple expression, un sac renfermant im- médiatement l'embryon. Ce sac s’épaissit, se solidifie en grandissant, et forme un périsperme, dont la coloration en vert n’a pas, que je sache, d'exemple dans les autres familles de plantes. M. de Caisne a suivi la marche de cette coloration, qu’il a vue s'étendre progressivement de la base au sommet; il a vu dans les cellules du nucelle, outre un nucléus et les grains de fécule qui les avaient d’abord exclusivement remplies, de nombreux granules verts qui s’y mêlent sans les recouvrir; et il fait re- marquer que c’est ainsi que procèdent en verdissant les tissus végétaux. » Une autre anomalie, fréquente dans la graine du Gui, est la pluralité d’embryons fécondés. Cette pluralité n’est pas rare dans un grand nombre de ( 799 ) plantes, surtout depuis qu’on en a plus et mieux observé les graines; elle est accidentelle dans la plupart, presque constante dans quelques-unes; c'est ordinairement dans les graines dépourvues de périsperme qu’on la trouve, et quand cela arrive avec un périsperme, les embryons se montrent pressés les uns contre les autres à la même hauteur, ou à des hauteurs peu diffé- rentes. C’est ce qui n’a pas lieu dans le Gui, et même en admettant la théo- rie de M. Schleiden, quirend compte de la présence simultanée de plusieurs embryons dans une même graine, on ne pourrait l'appliquer au Gui: çar ses embryons, au nombre de deux, ou plus rarement de trois, tout en se touchant par leur extrémité inférieure, divergent supérieurement et vien- nent présenter l’extrémité supérieure ou radiculaire à des points assez dis- tants, séparés dans tout cet intervalle l’un de l’autre par une partie du périsperme, en dehors duquel elle fait légèrement saillie. » M. de Caisne, par la découverte de plusieurs ovules, au fond de chaque ovaire, se trouvait sur la voie de l'explication la plus naturelle. Dans un grand nombre de cas, deux de ces ovules avortaient et alors on ne trouvait dans la graine müre qu’un seul embryon ; mais dans d’autres cas, deux ou même trois ovules pouvaient être fécondés, se développer et se souder par leurs bases, et alors on devait avoir autant d’embryons divergents à leur sommet. C’est ce que l’observation a justifié: il a pu voir et dessiner le développement simultané de deux ovules, leur soudure partielle et pro- gressive de la base au sommet. » Cette théorie fondée sur des observations dont nous avons pu vérifier en partie la consciencieuse exactitude, présente un double avantage: 1° elle réduit les anomalies apparentes du Gui, à une seule réelle, l'unité d’enveloppe ovulaire, et ramène ainsi le développement de cette graine aux lois connues pour celui des autres; 2° elle efface en partie la différence de l'appareil ovulaire dans le Gui d'Europe, et celui des espèces de l’Inde que M. Griffith a bien fait connaître, et où trois ovules se trouvent dans chaque loge sur un support central. Notre Gui se trouve ainsi former le passage entre eux et le Loranthus, où l’ovule est réellement unique et dressé. » Le temps fort long écoulé entre la lecture de ce Mémoire et son rapport, a permis la publication de plusieurs travaux sur le même sujet, et la proposition de solutions différentes pour quelques-uns des problèmes qui y étaient attaqués. Nous ne pouvons, quoique leur date soit postérieure, les passer entièrement sous silence; car ils ont pour auteurs des botanistes habiles et célèbres , dont le témoignage devait être pris en considération dans le jugement de vos Commissaires. ( 800 ) » Pour M. Schleiden, ce que nous avons décrit comme ovaire et calice soudés, et plus tard comme fruit, est un sommet de rameau, dans lequel est plongé un ovule nu, qu'il assimile à celui des Conifères, dont il diffé- rerait en ce qu’au lieu d’être libre, il serait infère. Quant à la pluralité d'embryons, la célèbre théorie de l’auteur s'applique ici tout naturelle- ment, quoiqu'elle ne me paraisse pas bien rendre compte, ainsi que je l'ai déjà dit, du cas particulier qui nous occupe. Au reste, sa note est entièrement théorique, et l’existence d’ovules nus et en même temps adhérents, le rapprochement des Loranthacées et des Conifères, sont des points de vue tellement nouveaux que nous devons attendre pour les admettre ou les rejeter, les preuves et les observations de leur savant auteur. » M. Meyen a fait paraître un travail beaucoup plus spécial et appuyé d'observations microscopiques et de dessins. Il a vu en partie les mêmes choses que M. de Caisne , mais les a considérées tout-à-fait autrement: les ovules comme autant de sacs embryonnaires, l'ovaire comme un nucelle, le reste de la fleur comme un calice dans sa partie adhérente, comme des pétales dans ses quatre divisions. Il admet plusieurs embryons, mais non de la même manière que les autres botanistes ; car il dit n’en avoir vu ja- mais se développer qu’un seul, des deux ou trois qui avaient pu être ébau- chés dans les deux ou trois sacs embryonnaires ; mais ce seul s’est souvent développé avec plusieurs extrémités radiculaires divergentes , et paraît être par conséquent l'embryon multiple ordinairement décrit. Un ovule nu et adhérent au calice, des sacs embryonnaires adhérents à la chalaze, libres par l’autre bout et éloignés de l’extrémité de l'ovule où doit s'opérer la fécondation, un embryon à plusieurs radicules, sont autant de points de vue assez éloignés des faits ordinaires et constatés, pour que nous ayons pas hésité à préférer les conclusions de M. de Caisne. » Le long intervalle qui sépare l'émission du pellen de l'apparition de l'ovule, l’a engagé dans une assez longue digression où il passe en revue un grand nombre de plantes remarquables par un appareil particulier in- terposé dans la cavité de l'ovaire entre le tissu stigmatique et lovule, ap- pareil qui lui paraît destiné à la fécondation, dont il modifie le procédé et le terme. Nous ne le suivrons pas dans cette revue, et nous nous conten- terons de signaler ses observations intéressantes sur le tissu de consistance gélatineuse qui remplit la loge de l'ovaire dans la plupart des Aroïdées, et auquel il attribne cette destination physiologique. ( 8or ) Ovule dans les Santalacées. » Nous venons de voir un nucelle nu dans le Gui. L'un de vos Commis- saires (M. Brongniart) avait considéré l’ovule du T'hesium comme présentant cette organisation remarquable, et M. de Caïisne a dû être ainsi conduit à leur examen comparatif. L'existence de trois ovules suspendus au sommet libre d’une colonne centrale dans la loge unique de l'ovaire du Thesium , le développement d’un seul de ces ovules par suite de la fécondation, la structure de cet ovule composé d’un sac unique renfermant immédiate- ment l’embryon et plus tard aussi le périsperme, tels étaient les faits ac- quis à la science. » M. de Caisne, en suivant l’ovule dans toutes les phases de son déve- loppement depuis son apparition, a pu ajouter à son histoire quelques points qui la complètent et l’éclairent. Il a vu dans son intérieur un petit corps conique et plus tard une vésicule tubuliforme qui fait saillie de son extrémité libre; cette vésicule se mettant en rapport avec un autre tube qui descend de la base du style au moment de l'épanouissement , puis se renflant, et faisant crever l'enveloppe celluleuse qui l'avait renfermée d’a- bord tout entière, plus tard en partie. A une époque ultérieure , la forma- tion de l'embryon dans cette même vésicule ne laisse aucun doute sur sa vraie nature : c’estlaquintine ou sac embryonnaire. Son enveloppe celluleuse est donc le nucelle qui est en effet nu, mais dont l'existence n’est que tem- poraire, puisqu'il ne se développe pas avec l'embryon et son sac, mais que, rompu par eux en lambeaux, il s’arrête dans son évolution et finit par s’atro- phier et disparaître. C’est quelque chose d’analogue à ce que M. R. Brown a signalé dans certains fruits où la graine, se développant plus vigou- reusement et plus rapidement que l'ovaire qui la renfermait et proté- geait à l’état d’ovule, le perce et mürit à l’air libre, accompagnée seule- ment à sa base de quelques lambeaux rudimentaires qui représentent le péricarpe. Le rapport ordinaire entre le fruit et la graine se trouve rompu absolument de la même manière que celui du nucelle et du sac embryon- naire l’est dans l’ovule du Thesium. Celui-ci ne reste pas orthotrope en continuant à se développer; la cavité embryonifère s'éloigne peu du point d'attache, tandis que le reste du sac se dilate et s’épaissit par l'addition de nouvelles utricules et passe enfin à l’état de périsperme, par la formation de granules nombreux à leur intérieur. C’estpar cette série de changements qu'on a enfin une graine anatrope consistant en un.embryon dans un pé- risperme ou plutôt endosperme nu. C. B. 1840, 12° Semestre. (T. X, N° 20.) 108 ( 802 ) » M. de Caisne a découvert, dans ce même appareil ovulifère du The- sium, un autre organe dont il est difficile de bien déterminer l’analogue dans tout ce qui était connu jusqu'ici. C’est un tube situé longitudinalement, dans l'épaisseur de la colonne centrale, digité inférieurement, simple et renflé à son extrémité supérieure qui perce la colonne et vient s’appli- quer sur un point du sac embryonnaire. C’est au moment de la féconda- tion, au moment où le sac embryonnaire rompt le nucelle, qu’apparaïît ce tube intérieur, et qu'il perce de son côté le tissu environnant, pour se mettre en rapport avec le sac. » M. de Caisne, d’après les observations précédentes, avait discuté sur la nature de cet ovule anomal et de cet organe additionnel dont les fonctions semblent se lier aux siennes, et c'était là que se terminait cette partie de son Mémoire. Dans l'intervalle de temps écoulé depuis sa lecture, il a pu, en complétant des observations déjà commencées et en en faisant de nou- velles , comparer dans d’autres genres de la même famille, les mêmes par- ties et leur mode de développement. » Déjà M. Griffith avait décrit dans les ovules du Santalum album, dont son séjour aux Indes lui avait permis de bien'suivre l’évolution , l'émission d’un long sac tubulaire qui perce l’ovule réduit au nucelle, et au fond duquel se forme l'embryon. Dans plusieurs autres Santalacées, dans le Va- nodea, le Myoschilos, et plus obscurément dans l’Osyris et le Quinchama- lium , M. de Caisne a constaté la série analogue des développements ovu- laires, avec quelques légères modifications. » Dans le Myoschilos et l’Osyris, il a retrouvé le tube de la colonne ovu- lifère. Dans le premier de ces deux genres, on rencontre même un faisceau de cés tubes, au nombre de cinq pour chaque ovule fécondé. Quatre se comportent à peu près comme dans le Thesium , c’est-à-dire se mettent en rapport avec l’ovule auprès de son extrémité supérieure ou embryonnale tandis que le cinquième se réfléchit, va se mettre en rapport avec l’extrémité opposée, et se comporte en conséquence tout:à-fait comme le faisceau nour- ricier renflé en chalaze au bout de la graine que regarde l'extrémité co- tylédonaire de l'embryon. C'est ainsi que se dirige et se termine aussi le tube unique correspondant à chaque ovule fécondé dans 'Osyris. » Est-ce en effet le rôle de faisceau nourricier que joue ce tube simple ou multiple’, et'cette modification peut-elle tenir à l'absence des téguments autour du nucelle, où l’absence de raphé et de chalaze en est une consé- quence ? Ses fonctions se lient-elles au contraire plutôt à la fécondation qu’à la nutrition ? Ses rapports de position militeraient en faveur de la pre: ( 803 ) mére opinion ; mais sa structure et l’époque de son apparition tendraient à faire préférer la seconde. Malheureusement l'extrême petitesse des objets et la nécessité de faire , excepté pourle Thesium, ces observations si délicates sur des plantes conservées en herbier, n’ont permis jusqu'ici que des doutes, que l’auteur essaiera de résoudre par des observations nouvelles, dont on doit espérer d’heureux résultats , surtout si elles peuvent être aidées par de nouveaux matériaux. La découverte d’un appareil nouveau qui, dans plusieurs plantes d'une même famille, se trouve lié à une organisation par- ticulière de l'ovule et semble se rattacher à une fonction importante, pro- met plus à la science que la vérification de combinaisons déjà connues et faciles à expliquer, qui confirmeraient des lois établies, au lieu d’en faire pressentir de nouvelles. » Dans la plupart des classifications des familles , celle des Olacinées se trouve placée fort loin de celle des Santalacées, avec laquelle cependant elle a des rapports intimes reconnus pour la première fois par la sagacité de M. R. Brown. M. de Caisne pense, sans toutefois l’affirmer et autant que le permet l'examen de parties très petites et très délicates dans des fleurs desséchées, que la structure de l’ovule est analogue dans les deux familles. Dans un genre d'Olacinées (Groutia), il a pu pousser l'analyse plus loin et a constaté l'existence d'uffftube situé dans l'épaisseur de la colonne ovuli- fère, et; passant d’elle à l’ovule. » M. de Caisne a achevé son Mémoire par un quatrième chapitre qui n’é- tait pas aunoncé dans le titre et qui est destiné à compléter l’histoire du Gui : c'est l'examen de la structure anatomique, de ses tiges. Un jeune rameau montre à son centre une moelle verte entourée par un étui formé de fais- ceaux ligneux, en général au nombre de huit. Dans ces faisceaux on ne trouve pas de trachées, mais, à la place à peu près qu’elles devraient occu- per, seulement des tubes annelés. Ceux-ci, avec des cellules allongées et ponctuées ou réticulées et des fibres analogues à celles du liber, formeront tout le système vasculaire de la plante, qui est composée du reste d’utricules où abondent avec les granules d’amidon ceux de matière verte. En dehors et vis-à-vis des faisceaux ligneux, on en trouve autant de beaucoup plus pe- tits, formés exclusivement de fibres du liber et qu’on peut nommer cor- ticaux, Les faisceaux ligneux se continuent d’un rameau dans un autre, tandis que les corticaux s'interrompent après s'être graduellement amincis à chaque articulation , ce qui peut rendre compte de la facilité avec laquelle les rameaux se désarticulent. Vos Commissaires ont vérifié cette double dis- position des faisceaux vasculaires qui avait soulevé quelques doutes. 108. ( 804 ) » Le Mémoire de M. de Caisne est accompagné d’un grand nombre de dessins anatomiques extrêmement bien faits ; et l'on sait de quelle im- portance est ce mode d'illustration , on pourrait presque ajouter de ga- rantie, pour les travaux d’organographie. Outre ceux qu’il avait présentés à l’Académie , il nous en a soumis beaucoup d’autres à l'appui de ses ob- servations , soit anciennes , soit nouvelles. 1 » Nous pensons que l’exactitude de ces observations, limportance et la nouveauté de plusieurs d’entre elles, que nous avons signalées à mesure que nous les examinions dans le cours de ce Rapport, et le mérite de l'ensemble du travail, le rendent digne de l’approbation de l’Académie : nous lui proposons donc d'inviter l’auteur à poursuivre ses recherches et de décider que la partie qui a été soumise au jugement de l’Académie sera insérée dans le Recueil des Savans étrangers. ». Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. Rapport sur un Mémoire de M. Panizazs. (Commissaires, MM. Ad. Brongniart, A. de Jussieu. ) « L'Académie nous a chargés, M. Ad. Brongniart et moi, d’examiner un Mémoire en italien ayant pour auteur M. Panizzi Savio, pharmacien à San-Remo, et pour titre: Vouvelle Théorie sur Vorigine des champignons. » Voici cette théorie dans les termes que nous traduisons littéralement, de peur d’altérer la pensée de l’auteur. « Je crois que la génération des champignons peut s’attribuer à la dé- » composition des matériaux organiques, admettant qu'il peut, dans ces » cas, se former, par l’effet des affinités chimiques, une substance de » nature gélatineuse à la composition intime de laquelle concourt l'azote » fourni presque toujours par une matière animale en décomposition ; et » c’est précisément la réaction simultanée des éléments végétaux et ani- » maux qui donne naissance au fluide gélatineux propre à engendrer les » champignons. Ce fluide acquiert une vertu séminale par une fermenta- » tion cryptogamique, » » L'auteur cite à l’appui de cette opinion la production d’un polypore qu'il a vu se former sur un tronc de palmier mort, et celle d’autres champignons soit spontanée, soit artificielle. Il croit, dans tous les cas, avoir reconnu toujours quelque matière animale auprès des points où la production a eu lieu, et c’est elle qui s’est chargée de fournir l'azote à cette combinaison chimique de laquelle est définitivement résulté un champignon, ( 805 ) » Cette théorie, donnée comme nouvelle, est au contraire fort ancienne, moins quelques termes de la chimie moderne. C'est à peu près celle de Pline ; c’est celle qui était encore le plus en vogue au commencement du siècle dernier. 11 suffit, pour le prouver, de citer quelques lignes emprun- tées au célèbre Traité de Marsigli sur le même sujet: » Plerique «observantes non generari communiter Fungos, nisi ubi » quædam corpora putrescere incipiunt , aut saltem lentus humor putrila- » ginoso valde affinis illis aliqué ratione accesserit , in eam potius devene- » runt sententiam principium proprium ac proximum generationis Fungo- » rum nonnisi ex certé corporum putrilagine, seu lento quodam putri- » laginem æmulante humore repetendum. » » Et un peu plus bas: « Morison Fungos asserit terræ excrescentias esse » nec semen nec florem habentes, sed quæ spontè è terré emergunt ex qué- » dam commixtione salis et sulphuris juncté terræ pinguedine ex stercore quadrupedun orté, etc., etc.» » M. Panizzi qui, en renouvelant cette doctrine de la génération sponta- née, se fonde sur ce que l'observation n’a jamais pu découvrir de germes dans les champignons, paraît ignorer complétement l’état de la science et les nombreux travaux qui, surtout dans ces derniers temps, ont fait connaître dans leurs plus minutieux détails les spores dont il nie l'exis- -tence. Sa doctrine botanico-chimique ne s'appuie sur aucune analyse chi- mique ou botanique. C’est une induction de faits légèrement observés et ÿ appréciés par une suite de raisonnements dont la valeur est fort contes- table. Car de ce qu’un corps organisé s’est développé au milieu de maté- riaux propres à sa nutrition, il ne s'ensuit pas nécessairement qu'il en soit le produit : il ne pouvait pas naître ni surtout vivre ailleurs; mais ce n’est pas à dire qu’il en naisse. » Nous ne pensons donc pas que l’Académie doive accorder son appro- bation à ce Mémoire. » des conclusions de ce Rapport sont adoptées. RAPPORT SUR LE CONCOURS POUR LE PRIX DE STATISTIQUE. M. Marmeu lit, au nom dela Commission chargée de l'examen des pièces adressées au concours pour le prix Montyon de Statistique, de 1839, le rapport fait par MM. Costaz et Mathieu. La Commission est d'avis (1) : « 1°. Que le travail de M. Vacar sur les ciments et les mortiers hydrau- (1) Le rapport sera imprimé avec les pièces relatives à la séance publique. ( 806 ) liques soit réservé pour être présenté aux prochains concours, quand il aura reçu une nouvelle extension ; » 2°, Que le prix Montyon de Statistique de 1839 soit décerné à M. Dausse, ingénieur des ponts-et-chaussées, pour son travail sur la S£a- tistique des principales rivières de France; » 3°. Qu’une mention honorable soit accordée à la Statistique du dépar- tement de la Charente-[nférieure, par M. Gauruer ; » 4°. Qu’une seconde mention honorable soit accordée à la Statistique du département de Saône-et-Loire, par M. Raqur. » NOMINATIONS. MM. Anaco, Gaweey, SÉcuEr, sont adjoints à la Commission chargée de faire un rapport sur un nouveau moteur présenté par M. de Fresnes. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Plaques minces femployées comme moyens de sûreté pour les machines à vapeur; par M. ne Maurroc. (Commission des soupapes de sûreté.) Depuis long-temps on a imaginé d'employer, comme moyen de sû- reté pour les machines à feu, au lieu des soupapes ordinaires qui se lè- vent pour donner issue à la vapeur quand elle a atteint un certain degré de tension, des plaques de métal laminé dont l'épaisseur serait calculée de manière à ce qu’elles se rompissent dès que la pression intérieure dé- passerait la limite voulue. Ce dispositif présentait en apparence des garanties qu'on ne trouve point dans les soupapes ordinaires, que le chauf- feur peut charger quand il se prépare à pousser le feu, ni dans les ron- delles fusibles, qu’il peut toujours refroidir au moyen d’un filet d’eau convenablement dirigé ; cependant on yÿ a eu rarement recours, et une des raisons qui paraissent avoir obligé à y renoncer, c’est la difficulté d’avoir toujours des lames identiques. On a reconnu, en effet, qu’à épaisseurs égales la résistance varie notablement non-seulement pour des tôles venant d’une même manufacture, mais encore pour les diverses parties d’une même lame. M. de Maupeou a cru que des rondelles en plomb ne présen- teraient jamais ces différences à un assez haut degré pour qu'il pût en ré- ( 807) sulter des inconvénients dans la pratique, etil annonce que l'expérience a confirmé ses prévisions, La note de M. de Maupeou et le modèle du dispositif dans la partie de l'appareil qui reçoit les plaques explosibles avaient été présentés pour la séance du 11 mai; l'étendue de la correspondance n’avait pas permis d’en faire mention. M. le Mivisrre pe L’AGricuzture ET pu Commerce transmet des Mémoires qui lui ont été adressés par MM. Fonran, médecin, et Francois, ingénieur des mines, concernant les eaux thermales de Bagnères-de-Luchon. « Ces Mémoires, dit M. le Ministre, présentent l'exposé de recherches et de travaux qui ont pour but d'augmenter le volume des eaux ther- males, de mieux déterminer leur nature et leur composition, et d’en assurer le meilleur aménagement, et touchent à des questions de chimie, de géo- logie et d’hydraulique, dont l’Académie des Sciences est le juge le plus compétent. » Je cède d’autant plus volontiers au vœu des auteurs, en envoyant leur travail à l’Académie , que les recherches entreprises à Bagnères-de-Luchon pourraient fournir des données applicables à la conservation des sources minérales en général, ainsi qu’à l'amélioration de nos établissements ther- maux ; c’est sous ce point de vue particulièrement que j'appelle l'attention de l’Académie des Sciences, afin qu’ils soient, s’il y a lieu, l’objet d’un rapport spécial dont l'administration pourra faire son profit. » (Commissaires, MM. Thenard, Élie de Beaumont, Dumas, Pelouze.) M. Amezin adresse un Mémoire sur: les reconnaissances militaires. (Commissaires, MM. Puissant, Savary.) M. Tanquerez nes Praneuss, en présentant pour le concours aux prix con- cernant les arts insalubres, son Traité des maladies de plomb , adresse une note manuscrite dans laquelle il indique les parties de cet ouvrage qui lui paraissent devoir fixer plus particulièrement l’attention de la Com- mission (Commission des arts insalubres.) ( 808 ) CORRESPONDANCE. M. Le Mainisrre DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE transmet ampliation de l’or- donnance royale qui confirme la nomination de M. Bessel comme associé étranger de l’Académie, en remplacement de M. Olbers. M. Araco met sous les yeux de l’Académie deux pépites d'or, apparte- nant à M. Demidoff et provenant de ses mines de l’Oural. L'une est en masse caverneuse, retenant du quartz hyalin jaunâtre, et pèse 51% 65%! (r); l’autre est en masse compacte, rugueuse à la surface, paraissant exempte de mélange d'aucune gangue; elle pèse 3% 721. M. Torrarp ainé demande à être porté sur la liste des candidats pour la place vacante dans la section d'Économie rurale par le décès de M. Turpin. Sa lettre, qui est accompagnée d’une note imprimée sur les travaux de l’auteur, est renvoyée à la section d’Économie rurale. M. Jouan» adresse un résumé du nouveau système de poids et mesures établi à Naples par l'édit du 22 avril 1840: « Le palme est la base du système: il est égal à la sept-millième partie du mille géographique de 60 au degré, ou de la minute sexagésimale ; sa valeuroëst dennicl. LeGuest 69 aa nent. MM 260/466 » La canne est égale à 10 palmes, ou.. . . . . . . . . 2",6455 » Le moggio, mesure agraire, est égal à 10 cannes en tout sens; il se divise en parties décimales. » Le tomolo, mesure de capacité pour les matières sèches, est égal à trois fois le palme cube; il se divise par moitié et par quarts, et il est égal à 24 fois le cube du demi-palme. » Le barile, mesure de capacité pour les liquides, est un cylindre droit de 1 palme de diamètre sur 3 de hauteur : il se divise en 60 carafes : 12 ba- rili font la botte : c’est un cylindre de 3 palmes de diamètre sur quatre de haut. (1) La livre de Russie est à l’ancienne livre française dans le rapport de 33 à 4o en- iron ; le zolotnik en est la 92° partie. ( 809 ) » Le rotolo est l'unité des mesures pondérales:; il se divise en parties décimales , et contient 1000 trappesi; sa valeur est de. . . o“!,890997 » Le cantar vaut 100 rotoli. » NN. B. Un palme cube d’eau distillée, à la température de 16°, 144 du thermomètre centigrade, et sous la pression de 0",758, est égal à 20 rotoli plus 736 trappesi. » M. Guxon, chirurgien en chef à l’armée d’Afrique, transmet un fœtus humain bicorps né en Corse. Une note sur ce cas de monstruosité annoncée dans la lettre d'envoi n’est pas encore parvenue à l’Académie. M. Duccos écrit relativement aux changements de couleur qu'il est par- venu à déterminer chez certains mollusques, en leur donnant des aliments a e / diversement colorés. M. CasrerA écrit relativement à des chariots à six et à huit roues dontil a, à diverses époques, présenté des modèles aux expositions des produits de l’industrie. L'Académie accepte le dépôt de trois paquets cachetés dont deux adressés par M. Viozcer portent pour suscription : Recherches sur la mécanique, n® 7 et 8. Le troisième envoyé par M. Bars, est annoncé comme renfer- mant un sceau à date perpétuelle. COMITÉ SECRET. L'Académie à 4 heures À se forme en comité secret. On entend trois Rapports faits par M. Dumas au nom d’autant de Commissions, pour les prix suivants : Grand Prix des Sciences physiques. (Développement du fœtus dans l'œuf.) La question est remise au concours ; le jugement n’aura pas lieu avant deux ans au moins. Prix de Physiologie expérimentale. Le prix est décerné à M. Payen, pour son travail sur l’amidon. Prix concernant les arts insalubres. Un prix de 2000 francs est accordé à M. Varrar, pour son lit de sauvetage destiné aux mineurs blessés. 1500 francs sont accordés, à titre d'encouragement, à M.Laïne, pour son système de courbes des chemins de fer. La séance est levée à 5 heures {, F. C.R. 1840,1°" Semestre. (T, X, N° 20.) 109 ( 810 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE, L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des Sciences; 1" semestre 1840, n° 10, in-4°. Annales de Chimie et de Physique; par MM. Gax-Lussac et Araco; déc. 18309, in-8. Annales des Sciences naturelles ; déc. 1839, in-8°. Histoire naturelle des iles Canaries; par MM. Wess et BerTHELOT ; 47° et 48° liv. in-4°. Traité des Maladies de plomb ou Saturnines, suivi de l'indication des moyens qu’on doit mettre en usage pour se préserver de l'influence délétère des préparations de plomb; par M. TanquereL vrs PLANCHES ; 2 vol. in-8°. (Adressé pour le concours au prix concernant les arts insalubres.) Maladies des Organes génitaux et urinaires; par M. J. Mouumé; 2 vol. in-8. Calcul de la densité de la Terre , suivi d'un Mémoire sur un cas spécial du mouvement d'un Pendule; par M. Menasrea ; in-4°. Programme raisonné du Cours de Culture, professé à l’École normale de Versailles, etc.; par M. Pricrppar; Versailles, in-8°. Traité pratique du Pied-Bot; par M. V. Duvar; in-8°. (Cet ouvrage est adressé pour le concours Montyon.) Bulletin de l’Académie royale de Médecine; 15 mai 1840; in-8°. Bulletin de la Société d'Agriculture , Sciences et Arts de Limoges; n° 2, tome 18, in-8°. Mémorial encyclopédique et progressif des Connaissances humaines ; avril 1840, in-8°. Le Technologiste ; mai 1840; in-8°. Guide de l’Amateur de Photographie ; par M. Soueu ; in- 16. Réclamation adressée à M. le Président de la Nr Asiatique de Paris; par M. ne Paravey ; + de feuille in-8°. Bibliothèque universelle de Genève; mars 1840, in-8°. Flora batava; 119° liv. in-8°. Researches in.... Recherches d'Embryologie; par M. Martin Banry; Bi) 3" et 2° série, in-4°, avec une liv. de pl. (Extrait des Transactions philo- sophiques de la Société royale de Londres.) Experimental... . Observations expérimentales sur le développement die Saumon, depuis l'œuf jusqu'à l'âge de deux ans ; par M. Joux SuaW: in-4°. (Extrait des Transactions de la Société royale d'Édimbourg. The London... Journal et Magasin philosophique de Londres et d'Édim- bourg ; mai 1840, in-8°. Proceedings the.... Procès-Verbaux de la Société royale d'Irlande ; 11 nov. 1839 au 16 mars 1840, n° 19—21, in- 8°. The Athenœeum , journal; avril 1840, in-4°. Astronomische. . .. Nouvelles astronomiques de M. Sonumacuer; n° 599, in-4°. Bericht über.... Analyse des Mémoires lus à l'Académie des Sciences de Berlin et destinés à la publication ; mars 1840, in-8°. Gazette médicale de Paris; tome 8, n° 20. Gazette des Hôpitaux ; n° 56—58. L'Esculape; n° 27 et 28. Gazette des Médecins praticiens; n° 38 et 39. L'Expérience, journal de Médecine; n° 150, in-8°. A RAR — 5 { af de He . re a scie L 66h treui} Ja oi vil sue 29% bn Of iga "a 1e doi. He A: \R A Sgen han € CARAMET NU Liu Rats wi 4 are at UNIES, aoinsadtr : dm lasnsinireqif “Yi Pus Mo M on x gi, phpbb. pa ant Ag one god" site ion 11 sb 2ugie assiette | AN APT ar DA rte LE 9 Joiv TA) EP moi -sdT Atari dut REA l Ars Uh ss N pinot L'RHTEES ES cu CT der k En à APE ® WE it At A TA nt CAR NET Let ve 1 PRE LE A YUas HIS Peter sie dt EAU £ : AA ae, HE, V. Montagne Ho-chan. « Cette montagne (dont le nom signifie volcan) est située à l’est et un » peu au sud du mont Yw-an-chan, où Mont de la table de Jade (2). » Cette montagne offre des amas de pierres par les interstices des- quelles jaillit une source d’eau chaude. On voit constamment des flammes » qui sortent du fond de l’eau et voltigent à sa surface. » ÿ ÿ VI. Lieou-hoang-chan, ou 'Montagne de soufre. « Elle est située au nord du district de Tchang-hoa-hien (3) tout près de » la ville de Tun-chouï-tchhing , ou de la Ville de l’eau douce. Suivant une » ancienne Géographie, il existe au pied de cette montagne, un foyer brü- » lant qui projette unelueur éclatante-Quand le soleil y darde ses rayons, » ils'en échappe des vapeurs qu’on ne peut respirer sans danger. On fait » bouillir la terre (de cette partie de la montagne), et l’on en extrait une » grande quantité de soufre. » ÿ VII. Tcho-chouïi-khi, ou La Rivière d’eau boueuse. « Elle est située au nord du district de Fong-chan. Suivant le Thong- (1) Voyez plus haut la position des monts Kouen-chouï-chan et Pi-nan-mi-chan. (2) Voyez plus haut l’extrait du livre intitulé P’ing-thaï-wvan-ki-lio, ou Histoire ‘abrégée de la Pacification de Formose, dernière ligne. (3) Poyez plus haut l'extrait de l’ouvrage P’ing-thaï-wan-ki-lio, sixième ligne. ( 835) » tchi, elle prend sa source dans la montagne appelée Ta-kouen-choui- » chan, c’est-à-dire la grande montagne de l'eau bouillante. Son courant » est extrémement sale et épais : au sud, elle se joint avec les eaux du » petit Kang-chan, et se jette avec elles dans la mer, au port de Mi-to- » kiang. » » Dans la partie de la description de Formose qui traite des ponts, on voit mentionné un pont en fil de fer (Thié-tsiouen-kiao), qui traverse la rivière Khi-chouï-khi, ou Rivière de l'eau rapide, au sud du district de Tchou-lo-hien. » Note sur une montagne volcanique sortie du fond de la mer au sud de là Corée, l'an 1007 de J.-C. (Extrait de l'Encyclopédie japonaise.) « On lit dans l'ouvrage intitulé Tong-koué-thong-kien, où Miroir gé- néral des royaumes de l'Est : « La dixième année du règne de Mou-song, roi de Corée, qui répond à » la quatrième année de King-té de la dynastie des Song (lan 1007 » de J.-C.), il y eut une montagne qui s’élança du fond de la mer, au sud » de la Corée. Lorsqu'elle commença à surgir, des nuages et des vapeurs » répandirent une obscurité profonde ; la terre trembla avec un bruit » semblable à celui du tonnerre. Au bout de sept jours et de sept nuits » l'obscurité commença à se dissiper. Cette montagne était haute d'environ » 100 échang (1000 pieds); elle pouvait avoir 40 lis (4 lieues) de circon- » férence. On n’y voyait ni plantes ni arbres. Une fumée épaisse envelop- » pait son sommet. De loin, elle ressemblait à une masse de soufre. » L'empereur envoya un savant nommé Thien-kong-tchi pour l'examiner. » Arrivé au bas de la montagne, il en fit le dessin et le présenta ensuite à » l'empereur, » PHYSIQUE DU GLOBE. — Coincidence de date de quelques mouvements extraordinaires de la mer, observés dans l'Océanie, avec Le tremblement de terre qui en 1837 renversa la ville de Valdivia au Chili. — Extrait d’une lettre de M. Dumouux à M. Arago. “ Dans ma dernière lettre datée de Valparaiso, je vous donnais quel- ques détails bien incomplets sur les principaux tremblements de terre qui ont bouleversé le Chili; je vous adresse aujourd’hui le résultat de mes re- cherches sur le même sujet à travers l'Océanie. ( 836 ) » La dernière partie de la campagne de l’Astrolabe est surtout riche en hydrographie , et je puis vous assurer que malgré la multiplicité des travaux dont j'étais chargé, les observations de physique n’ont point été négligées. J'ai été admirablement soutenu dans cette tâche par le zèle de mes colla- borateurs, comme aussi par la bienveillance que m'a constamment témoi- gnée M. le capitaine Dumont-d'Urville , et par tout le soin qu'il a mis à faire naître des circonstances qui nous permissent de recueillir d’utiles observations. » Vous vous rappelez que le tremblement de terre qui, en 1837, détruisit la ville de Valdivia, eut lieu le 7 novembre. Or il résulte des journaux tenus par les missionnaires français établis aux îles Gambier, que dans ces iles, le 7 novembre 1837 fut marqué par un mouvement extraordinaire des eaux de la mer. Entre midi et une heure de l’après-midi, M. Chausson, curé de l'île Taravaï, remarqua que la mer montait rapidement; ce mou- vement ascensionnel fut de peu de durée, et trois minutes après la mer commença à baisser, atteignit le niveau des plus basses marées d’équinoxe, et remonta de nouveau. Dans l’espace de quatre heures , ces oscillations don- nerent lieu à dix marées hautes et autant de marées basses. Cette sorte de retentissement du ‘tremblement de terre de Valdivia, dans des îles qui en sont si éloignées (à 42° environ plus à l’ouest), me semble un fait fort remarquable. » Dans notre passage aux îles Marquises et aux iles Taïti nous pümes seulement constater par les récits contrôlés des Européens établis sur ces iles, que les tremblements de terre y étaient très connus, mais nous ne pûmes recueillir aucune observation avec des dates précises. » Nous -fûmes plus heureux aux îles Samoa ou des Navigateurs, où M. Mill, missionnaire anglais établi au «port d’Apra (ile Opolou), voulut bien nous communiquer une foule d'observations importantes. Ici encore, le 5 et 8 novembre 1837, furent marqués par des évènements remarqua- bles. Ces deux jours-là des tremblements de terre se firent sentir presque sans interruption : la confusion la plus grande agitait la population ; le 8, à 2 heures après midi, commencèrent les oscillations verticales du niveau de la mer; on a constaté qu’elles se prolongèrent plus de trois heures ; mais quand on cessa de les observer, elles étaient encore très sensibles. » Dans les îles Vavao, comme nous l’avons appris de M. Brooks, mis- sionnaire anglais qui y est établi depuis deux ans, on observa de même, le 8 novembre 1837, une oscillation extraordinaire des eaux de la mer, un mouvement de flux et de reflux se reproduisant toutes les dix minutes, ( 837 ) et cela pendant l’espace de plus de 36 heures. On ne parle point d’agitation du sol qui se serait observée ce jour-là aux îles Vavao, quoique ce phéno- mène n’y soit pas d’ailleurs inconnu. » Les îles Mariannes sont exposées à des tremblements de terre tres fré- quents, mais je n’ai pu, au milieu de toutes les données que jy ai réunies, retrouver aucune liaison avec les convulsions qui paraissent avoir ébranlé le globe, pendant 1837, dans l'étendue immense comprise entre les îles Vavao et la côte d'Amérique. C’est avec les tremblements de terre des Phi- lippines que ceux des Mariannes paraissent être liés. » Les éruptions des volcans de l'île Ascension et Pagan coïncident avec les tremblements de terre des Mariannes; le bruit souterrain qui précède le phénomène vient toujours du N.-E., et le gisement des fissures obser- vées dans le sol, après un tremblement de terre, est invariablement fixé du sud au nord. On n’a pas d'exemple récent, aux Mariannes, que les trem- blements de terre aient renversé des maisons. » Dans le mois d'octobre 1837, à la suite d’une violente tempête, la mer envahit quelques parties du rivage de l’île Guam, causa des éboule- ments en quelques endroits, et en d’autres fit des dégâts considérables. C’est pendant ces mauvais temps qu’eut lieu, dans l'archipel des Caro- lines , la submersion des quatre îles basses appelées Flato, Satawal , La- moncha et Goulai. De ces quatre îles, deux élèventencore au-dessus du niveau de la mer une portion de leur terrain, les deux autres ne forment plus qu'un vaste écueil. » CHIRURGIE. — Sur la guérison du strabisme au moyen d'une opération chirurgicale ; nouvelle commmunication de M. Dierrensacs. « Il y a deux mois que j'ai eu l'honneur de vous faire part de plusieurs opérations de strabisme que je venais de faire avec succès; depuis cette époque le nombre de ces opérations s’est considérablement augmenté: aujourd’hui je compte deux cent dix-huit opérés. . » En observant avec attention les malades, avant et après l’opération, jai pu faire quelques remarques physiologiques que je m'empresse de vous faire connaître. » 1°. Les sujets qui louchent d’un œil seulement, et en dedans, ont très souvent la pupille dilatée dans l’œil dévié. Le contraire a lieu dans l’état physiologique, c’est-à-dire que si volontairement on attire l'œil en dedans, la pupille se contracte. Dans cet état de dilatation la vue est double, et quelquefois elle est double dans l’œil dévié. C.R. 1840, 1°T Semestre. {T. X, N° 24. 4 113 ( 838 ) » Lorsque l’on coupe le muscle droit interne, la pupille se contracte, et si le degré de contraction est égal à celui de l’autre œil, la vue est correcte. Si au contraire, il y a encore inégalité dans les ouvertures pupillaires, la vue reste ou devient double. Cet état de la vue double se fait remarquer pendant les quinze ou vingt premiers Jours qui suivent l’opération, et in- sensiblement cette disposition disparait. » J'ai dû couper plusieurs fois le tendon du muscle grand-oblique, lorsque l'œil était porté en dedans et en haut; aussitôt le globe oculaire tombait brusquement et il venait se placer dans le milieu de l’ouverture des paupières. Ce fait semble prouver que le muscle oblique supérieur porte l'œil en dedans et en haut, et non en bas et en dehors, comme quelques physiologistes l'ont cru. » Lorsque le strabisme est divergent, il suffit de couper le muscle droit externe pour donner à l'œil une autre direction; mais il arrive souvent dans ces cas de strabisme en dehors, que l’œil est porté en dedans après l'opération, de sorte que l’on a changé le strabisme divergent en strabisme convergent; il faut attendre quelque temps pour donner au muscle ex- terne les moyens de contracter de nouvelles adhérences avec le globe de l'œil, et alors on coupe le muscle interne, aucun obstacle ne s'oppose plus au redressement de l'œil, et par ces deux opérations on a corrigé cette difformité. » J'ai dù couper aussi le muscle droit supérieur dans quelques cas de strabisme en haut. Cette opération est beaucoup plus difficile à exécuter que la section des autres muscles, mais elle ne présente aucune particula- rité remarquable. » Remarques de M. Roux, à l’occasion de la lettre de M. Diefjenbach. «Après cette communication des nouvelles opérations pratiquées par M. Dieffenbach, de Berlin, pour remédier au strabisme, par la section du muscle droit interne ou du muscle droit externe.de l’œil, M. Roux pré- sente quelques remarques à ce sujet. » Je tiens, dit-il, d’un médecin russe qui vient de séjourner quelque temps à Berlin, quelques détails assez précis sur les opérations dont il s'agit. Ce médecin en a vu pratiquer plusieurs : il a pu en observer les résultats immédiats, résultats dont il faut soigneusement distinguer les résultats définitifs ou éloignés ; et par lui j'ai eu la confirmation de ce qui avait été annoncé par M. Dieffenbach, savoir qu’après la section du muscle droit interne chez un individu atteint d’un strabisme interne ou conver- ( 839) gent, ou du muscle droit externe dans le strabisme externe ou divergent, l’œil habituellement dévié de lPaxe de l'orbite, est ramené directement en avant. » Je n'avais pas besoin de ce témoignage pour croire à la vérité des faits dont M. Dieffenbach a doté nouvellement la science, et je comprends très bien que cet habile chirurgien ait été mis à même de pratiquer un nombre déjà très considérable de fois la section du muscle adducteur ou du muscle abducteur de l'œil, et même la section de l’un et de l’autre, après avoir vu succéder un nouveau strabisme et d'espèce différente à la section de l’un des deux. Mais je ne puis pas ne pas conserver des doutes sur les avantages réels de la méthode en question , et sur son efficacité dé- finitive dans le traitement du strabisme. Il s’en faut que cette infirmité porte dans tous les cas le même caractère : beaucoup de circonstances dif- férentes la font naître, et l'inégalité d’action des muscles qui la produit et l'entretient immédiatement n’est le plus ordinairement que secondaire ou consécutive à quelque état insolite, à quelque lésion ou physique ou dynamique de l'œil lui-même; et dans le plus grand nombre des cas où il a commencé dans la première enfance, il n’est que la conséquence ou l'effet d’une inégalité de force ou de sensibilité des yeux. C’est l'œil le plus faible qui devient strabique , et dans le strabisme de cette sorte il n’y a de gué- rison possible qu’à cette condition, que la faiblesse de l’œil qui louchait cessera complétement ou presque complétement, ou en d’autres termes, qu'il s’établira une équipondérance à peu près parfaite d’action entre les deux yeux. » Sans doute cet équilibre d’action entre les deux yeux peut s'établir après la section du muscle qui était devenu le siége d’une contraction pré- dominante, comme il peut s'établir sans que cette section ait été faite; mais cela düt-il être, ne s’établira-t-il pas toujours, un peu plus ou un peu moins promptement, un nouveau strabisme en sens contraire de celui qui existait, par le jeu exclusif, et sans baläncement aucun, du muscle opposé à celui qui aura été coupé ? Et supposé qu'on fasse la section de cet autre muscle, l'œil ne restera-t-il pas privé complétement de ses mouvements latéraux ou d’horizontalité. » Mais, dit en terminant M. Roux, les faits doivent avoir plus de puis- sance que les raisonnements et les présomptions les plus vraisemblables ; je saurai bientôt par moi-même quelle est la valeur de la méthode de M. Dieffenbach: et si les résultats de mes expérimentations me paraissent offrir quelque intérêt, je m'empresserai d’en faire part à l’Académie. J'ai déjà 1134 cherché à me familiariser, par des essais sur le cadavre, avec l'opération délicate proposée par M. Dieffenbach, et il serait fort extraordinaire que Je ne trouvasse pas très prochainement des occasions favorables pour l’expérimenter sur des individus atteints de strabisme, et qui tiendraient à être délivrés d’une difformité aussi choquante quand elle est portée à un certain degré. » HISTOIRE DE L’ASTRONOMIE. — ÎVote sur la découverte de la troisième inégalité lunaire, ou variation, par l'astronome Asour-Wéra, de Bagdad; par M. SénicLor. « Dans un Mémoire présenté, il y a quelque temps, à l’Académie des Sciences, j'avais fait voir que la troisième inégalité de la Lune, appelée dans nos tables modernes variation avait été déterminée au x° siècle par les astronomes arabes. Cette découverte avait une grande importance, car on s'était toujours accordé à dire que, sous le rapport des théories, astronomiques, les Arabes n’avaient rien ajouté aux travaux des Grecs. La détermination des deux premières inégalités lunaires (équation du centre et l’évection) appartenait à l’école d'Alexandrie ; celle de la variation était attribuée à Tycho-Brahé, mort au commencement du xvrr* siècle (1602); le passage arabe dont je publiais le texte et la traduction, prouvait clairement que la variation avait été connue plus de six cents ans auparavant par l’as- tronome de Bagdad, Aboul-Wéfa. » Plus cette découverte était intéressante pour l’histoire des sciences, plus il était nécessaire d’en établir la certitude sur tous les points; or on éleva quelques doutes sur l’ancienneté du manuscrit que j'avais exploré; les plus illustres de nos orientalistes affirmèrent, il est vrai, que la copie devait avoir été faite vers le xr®* siècle de notre ère; mais il était à desirer qu’une preuve matérielle, authentique, justifiät leur déclaration ; cette preuve, je lai enfin obtenue. » J'ai dit, dans ma précédente Note, que plusieurs des feuillets du ma- nuscrit en question portent un cachet dont la légende est ainsi conçue: ex Thesauro Librorum Sultani Supremi Schak Rokh-Behadur; maintenant j'ajouterai que deux monnaies de Schah Rokh, fils de Tamerlan, dont je dois la découverte au savant M. Reinaud, offrent avec le cachet empreint sur le manuscrit, une parfaite identité, sous le rapport des caractères de l'écriture, et sous le rapport des surnoms donnés au fils de Tamerlan. » Ces deux monnaies, dont j'ai donné la description et le dessin dans un Mémoire lu à la dernière séance de l’Académie des Inscriptions et Belles- ( 84r ) Lettres, ont été frappées en 1425; le prince dont elles portent le nom, régna en Transoxiane de 1405 à 1447. Si donc on se rappelle quela déter- mination de la variation par Tycho-Brahé, ne fut rendue publique qu’en 1610, on reconnaîtra aisément que la priorité de cette détermination appar- tient bien réellement aux Arabes, puisque le manuscrit qui constate ce fait important, quelle que soit d’ailleurs la date exacte de sa copie, a fait partie de la bibliothèque d’un prince de la Transoxiane qui vivait deux cents ans avant l’astronome danois. » « M. Aucusre pe Sainr-Hirme fait hommage à l'Académie, de la part de M. Moquin, professeur de botanique à Toulouse, d’un ouvrage intitulé : Chenopodearum monographica enumeratio. M. Moquin, connu de l’Acadé- mie par divers travaux qui ont mérité son approbation, a passé plus de dix ans à préparer cette monographie, d'autant plus nécessaire que la famille des Chénopodées avait attiré moins que beaucoup d’autres l'attention des botanistes. Il a consulté une foule d’herbiers, s’est mis en communication avec les botanistes les plus distingués, et, ce qui prouve à la fois l'estime que nos voisins font des talents de M. Moquin et leur bon vouloir, c’est que les conservateurs du Muséum de S. M. l’empereur d’Autriche n’ont pas hésité à lui envoyer les parties de leurs collections relatives à son travail. » M. Becouerer présente, au nom-de M. Boutowsky, conseiller honoraire au service de la Russie, des contre-épreuves en cuivre de la grande mé- daille, frappée pour l’inauguration de l'Observatoire récemment élevé près de Saint-Pétersbourg. Ces deux empreintes, obtenues par M. le pro- fesseur Jacobi au moyen de ses procédés galvano-plastiques, représentent, l’une le monument lui:même, l’autre l'effigie de l’empereur Nicolas. « On peut voir, dit M, Boutowsky dans la lettre qui accompagne .cet en- voi, que la contre-épreuve reproduit non-seulement.le poli dela médaille, mais jusqu'aux stries qui existaient sur les parties planes. Peut-être, ajoute l’auteur de la lettre, :wobtiendrait-on pas ce poli si l’on négligeait la pré- caution que prend M.Jacobi de recouvrir le modèle en argent d’une couche légère de graphite. » PHYSIQUE. — Recherches sur la cause qui maintient réunies les vapeurs dont se composent les nuages.— Lettre de M. Pecrier. « Le 5 février dernier j'ai déposé à l’Académie un paquet cacheté, con- tenant l'indication de la force qui groupe les vapeurs qui devraient se ( 842) repousser uniformément, en vertu de leur tension électrique; pouvant maintenant appuyer mon interprétation par une expérience appropriée , je vous prie d'ouvrir ce paquet et d’en donner communication à l’Académie. Voici l'expérience qui confirme mes prévisions. » On isole un entonnoir en verre dont le tube d'écoulement a un ou deux millimètres de section; un conducteur fait communiquer le liquide contenu dans l’entonnoir avec une machine électrique. Si pendant l’écou- lement on électrise l’eau, elle se projette en gouttes d’autant plus fines et plus divergentes que la tension est plus forte; c’est l’ancienne expérience de Rollet et de Boze: j'ajouterai cependant que ces gouttes d’eau électrisée, forment au contact du vase qui les reçoit, des bulles comme celles des gouttes de pluie provenant des nuages orageux. » Si l’on place un large anneau en cuivre un peu au-dessous de l’origine de la veine fluide, et si l’on donne à cet anneau la même électricité que celle de l’eau, tous les filets divergents sont repoussés vers le centre et sont rassemblés en un filet unique comme celui de l’eau non électrisée. Cette expérience intéressante est rendue plus curieuse encore en se servant d’une sphère métallique isolée, dont le diamètre est percé de deux trous, pour sy ménager un rayon de lumière. L'eau de l’entonnoir étant électrisée, tombe dans la sphère en faisceau divergent; cette dernière s’électrise peu à peu et réagit sur ces filets qui se rapprochent alors et s’épaississent jusqu’à ce qu’il y ait équilibre de réaction entre la répulsion intérieure et celle de l'extérieur. Si l’on fait communiquer la sphère à la machine électrique, la puissante tension qu’elle en acquiert ramène sur-le-champ les filets diver- gents en un filet unique, comme dans l'expérience de l’anneau. » Cette expérience me semble d’autant plus intéressante, qu’elle jette un jour nouveau sur un des points obscurs de la météorologie ; c’est donc avec empressement que je la répéterai devant les membres de l’Académie qu’elle pourrait intéresser. » DAGUERRÉOTYPE. — Procédé pour déterminer a l'avance la durée de l'ex- position des épreuves à la chambre noire ; par M. Soxærr. «Les changements de couleur que le chlorure d'argent éprouve par l'action de ja lumière peuvent être mis à profit, pour fixer le temps né- cessaire à la production des images photogéniques, puisque la même por- tion de la radiation donne naissance aux uns et aux autres. » Après un assez grand nombre de tätonnements, je me suis arrêté à l'appareil dont voici la description : ( 843 ) » On prend un tube de laiton, de 40 millimètres de longueur sur 25 de diamètre; il est noirci intérieurement, ouvert à l’une de ses extrémités , et fermé à l’autre, par une plaque mobile, au-devant de laquelle on glisse une carte ; sur cette carte, préalablement enduite de gomme ou de dex- trine, on applique, avec une spatule, une couche d'environ un millimetre d'épaisseur de chlorure d'argent humide, que lon conserve, pour cet usage, dans un flacon de verre enveloppé de papier noir. » On tourne le tube, ainsi disposé, du côté de l'objet dont on veut prendre l’image, et l’on compte le temps que le chlorure d'argent emploie à passer du blanc au gris-ardoise. Ce temps est égal à celui durant le- quel la plaque iodée doit être maintenue dans la chambre noire. » M. Raré présente des images photographiques obtenues sur papier ar- genté. « La substitution du papier argenté aux lames de plaqué offre, dit M.Raifé, une économie notable; et elle présente pour les voyageurs cet avantage, que les images ayant été une fois fixées au moyen d'un lavage d'hyposulfite de soude, on peut les conserver comme des dessins ordi- naires entre les feuillets d’un album. » Le papier d'argent doit être collé sur une carte; puis, quandil est sec, on le sau poudre de tripoli fin qu’on frotte avec du coton. L'iodage se fait aussi promptement et aussi bien sur ce papier que sur les plaques métal- liques, et l’action de la lumière dans la chambre obscure est tout aussi rapide. » M. Conrawr écrit relativement à un voyage de.circumnavigation qu'il se propose d'entreprendre, sous le patronage de M. le Ministre du Com- merce. L'expédition doit se composer de trois bâtiments, qui, après avoir contourné la pointe australe de l'Amérique, longeront de conserve les côtes du Chili et du Pérou, et une partie de la côte du Mexique jusqu’au golfe de Californie. De ce point, les trois bâtiments visiteront séparé- ment le golfe, le reste de la côte jusqu’au port des Français, le Japon, l'ile Formose, la Chine, plusieurs îles de lhémisphère sud et peut-être les îles de la Sonde. « J'ai pensé, dit M. Contant, que, dans ce voyage, les longues stations qui se feraient sur divers points, l'exploration minutieuse du golfe de Ca- lifornie par un navire d’une très petite dimension, les fréquentes visites dans l’intérieur des terres pour y trafiquer, permettraient de combiner les intérêts de la science avec ceux du commerce. Si donc, comme j'ai lieu ( 844 ) de le croire, ce voyage se réalise, je me propose d'y adjoindre quatre per- sonnes chargées d'observations scientifiques, et je prierai l’Académie'de vouloir bien me les désigner , m’engageant à les traiter dans ce voyage, pour lequel ils n’auraient aucune dépense à faire, d’une manière convenable au rang que leur auraït assuré une aussi haute recommandation. » La Commission qui a été précédemment chargée de rédiger des instruc- tions pour les voyageurs, est invitée à s'occuper des desiderata que l’on pourrait espérer d'obtenir dans cette expédition, d’après la route tracée par M. Contant, afin d’être en mesure de les indiquer, en cas que le voyage eût lieu, aux personnes chargées de recueillir des observations scientifiques. M. Demmorr adresse le tableau des observations météorologiques faites à Nijné-Taguilsk, au pied de l'Oural, pendant le mois de février 1840. M. Varror présente quelques observations pour servir à l’histoire du Polydrusus flavipes. M. Barrar adresse un paquet cacheté portant pour suscription : AVou- veau procédé pour la cure radicale des hernies. L'Académie en accepte le dépôt. À cinq heures l’Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 5 heures {. A. £ ERRATA. (Séance du 4 mai 1840.) Page 691, ligne 33, page 692, lignes 3, 6 et 11, au lieu de Stammerfest, lisez Hammerfest. Page 602, ligne 6, au lieu de Bossekop lisez Bosekop. Page 693, ligne 6, au lieu de Keilhan Zisez Keilhau. (Séance du 11 mai 1840.) Page 764, ligne 4, au lieu de du terrain même, lisez du terrain éocène. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a recu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l Académie royale des Sciences ; 1°’ semestre 1840, n° 20, in-4°. Annales des Sciences naturelles; par MM. Auroux, Mizxe Enwarps, An. Bnoneniarr et GuiLLEmIN; janv. 1840, in-8°. Lettres sur la Russie à M. Struve; par M. Rosert; in-8°. Compendium de Médecine pratique; par MM. Monverer et FLeury; 12° liv. in-8°. Revue générale de l'Architecture et des Travaux publics; par M. Dar ; feuille 17—20, planche 11—153, in-4°. Journal de Pharmacie et des Sciences accessoires; mai 1840, in-8°. Journal des Connaïssances médicales pratiques et de Pharmacologie ; mai 1840, in-8°. Bulletin général de Thérapeutique médicale et chirurgicale; 15—30 mai 1840, in-8°. Revue critique des Livres nouveaux ; par M. CHerguuez; n° 5, 180, in-8°. L’'Enseignement , bulletin d'Éducation ; par MM. Jurcien et Hirrrau; tome 1°, n° 5, 1840, in-8°. Revue scientifique et industrielle , sous la direction du D' Quénesvisce; mai 1840, in-8°. Extrait d'un Rapport fait à l Académie royale des Sciences, Belles-Let- tres et Arts de Rouen, par M. GirarDin, sur une nouvelle machine de lin- vention de M. Perror, de Rouen; in-8°. Chenopodearum monographica Enumeratio, auciore A. Moouinx-'Tonpon. Parisus, 1840, in-0°. Astronomische. ... Nouvelles astronomiques de M. Scaumacuer ; n° 4060, in-4°. La Sifilide.... La Sifilide, poème de Fracastor ; traduite en italien par M. G.-L. Zaccarezr; Parma, 1840, in-fol. Gazette médicale de Paris; tome 8, n° 21, in-4°. Gazette des Hôpitaux , n° 59—61, in-fol. C. B. 1840, 16r Semestre. (T. X, N°91.) 114 ( 849 ) L'Esculape ; journal des Spécialités; n° 29. Gazette des Médecins praticiens; n° 40 et 41. L’Expérience, journal; ne 151. Journal d'Agriculture pratique ; mai 1840, in-8°. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 1% JUIN 4840. PRÉSIDENCE DE M. PONCELET. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE I'ACADÉMIE. M. ue ne Braumonr s'étonne que le nom de M. Faraday, qui avait figuré d’une manière si éclatante dans les deux dernières présentations de candidats pour les places vacantes d’associés étrangers, n’ait pas été imprimé avec les autres noms dans le Compte rendu. « M. AraGo répond que l’omission signalée par son ami M. de Beaumont, est le résultat d'une simple erreur typographique. Le nom de M. Faraday fut inscrit, à l'unanimité des voix, dans la première liste de présentation, sur la proposition de M. Arago. C’est à M. Arago que la Commission confia l'honneur de rendre compte des titres de tous les candidats, et l'Académie peut se rappeler si le rapporteur gaza, en aucune maniere, l'admiration qu'il a toujours professée pour les brillantes découvertes de l'illustre sa- vant anglais. Ajoutons que cette fois le nom de de M. Faraday se trouva dans le Compte rendu. » Les candidats, lors du remplacement de M. Olbers, étaient tous ceux de la première liste, et de plus MM. Astley-Cooper et Oken. » Cela résulte de la liste originale manuscrite , écrite sur le bureau de la Commission, liste que M. Arago met sous les yeux de l’Académie. On peut C. R. 1840, 197 Semestre. (T. X, N°22.) 115 ( 848 ) encore invoquer les souvenirs des académiciens et du public, puisqu'au moment du scrutin, tous les noms, y compris celui de M. Faraday, furent lus à très haute et très intelligible voix. Voilà, dit M. Arago, les seuls éclaircissements que je veuille donner ici, à moins qu'il ne faille ajouter que les Commissions de présentation étaient présidées, suivant le régle- ment, la première par M. Poisson et la seconde par M. Serres. » ANATOMIE GOMPARÉE. — Observations sur les organes sexuels de divers mollusques et zoophytes; extraites d’une Lettre adressée à M. Audouin par M. Mie Enwams, et datée de Montpellier, le 28 mai 1840. « Dans ma dernière lettre je vous ai parlé de divers faits nouveaux re- latifs aux organes générateurs des mollusques et des zoophytes, que j'avais constatés pendant mon séjour à Nice; depuis mon arrivée ici, j'ai continué ces études de concert avec mon savant ami, M. le D' Lallemand, qui, à l'occasion de ses belles observations pathologiques sur les pertes sémi- nales, a été conduit, il y a déjà longtemps, à s'occuper de l'examen mi- croscopique des animalcules spermatiques, et qui est très habile dans ce genre de recherches. Vous savez que, malgré les observations intéressantes du D’ Prévost sur les Anodontes, on considère généralement les mollus- ques acéphales comme étant hermaphrodites, ou plutôt comme étant pourvus d’un seul organe sexuel : l'ovaire. Il suffit cependant d'examiner au microscope le liquide contenu dans l'appareil générateur du mollusque le plus commun sur cette côte, le F’enus virginea , connu sous le nom vul- gaire de Clovisse, pour s'assurer du contraire, et pour se convaincre que chez ces animaux il existe des individus mâles et d’autres individus fe- melles; car chez les uns toutes les parties de cet appareil sont remplies d'œufs caractérisés par la présence d’un vitellus, d’une vésicule de Pur- kinje, etc., tandis que chez les autres, l’appareil, en apparence semblable au premier, ne contient que des zoospermes ayant une tête pyriforme et une queue très longue et très grêle. D’après ce fait, et celui constaté de- puis longtemps par M. Prévost, on aurait pu être porté à croire que tous les animaux conformés sur le même type général, c’est-à-dire tous les mollusques bivalves, avaient les deux sexes séparés; mais ici encore, l’ana- logie serait trompeuse : car nous venons de constater, M. le D° Lallemand et moi, que chez le Peigne glabre chaque individu est pourvu en même temps d’un ovaire et d’un testicule. Ainsi voilà, dans ce même groupe na- turel, des animaux hermaphrodites, et d’autres qui sont complétement ( 849 ) dioïques. L'ovaire des Pectens est logé en arrière et au-dessous du testi- cule, dont ilse distingue par sa couleur aussi bien que par les œufs qui le remplissent; le testicule communique au-dehors par deux pores situés vers l'extrémité du sillon du pied, et renferme un liquide laiteux qui four- mille de zoospermes d’une petitesse extrême. » Les Patelles ont, de même que les Vénus, des organes mâles et fe- melles , portés sur des individus différents ; et, ici encore, la ressemblance extérieure entre les deux appareils sexuels est très remarquable. Mais c’est chez les Méduses que cette ressemblance est portée au plus haut degré. Pen- dant une petite excursion que je viens de faire à Cette, avec M. le D' Lalle- mand, nous avons eu l’occasion d'observer un grand nombre d'individus du Medusa aurita , et nous avons constaté que les quatre organes de couleur violette situés à l’entour de l'estomac, et considérés généralement comme étant des ovaires, constituent effectivement chez les uns un appareil fe- melle, et chez les autres un appareil mâle, sans offrir à l'extérieur aucune différence appréciable; chez les deux sexes même ces organes sont remplis de corps oviformes : seulement chez les uns ces corps sont réellement des œufs, tandis que chez les autres ce sont des vésicules remplis de zoospermes qui, devenus libres, se meuvent avec-une grande vivacité, et se terminent, comme d'ordinaire, par une longue queue. Cette dernière partie est sou- vent très difficile à apercevoir; mais à l’aide d’un procédé très simple, em- ployé par M. Lallemand dans ses recherches sur les animalcules des ma- lades affectés de pertes séminales, nous sommes parvenus à la distinguer très nettement. J’ajouterai encore, que nous sommes arrivés de la sorte à voir très bien la queue des zoospermes des Oursins, et à combler ainsi une petite lacune que M. Peters avait laissée dans ses intéressantes recher- ches sur l’appareil mâle de ces Échinodermes. » EXPÉDITIONS SCIENTIFIQUES. — Suite du Rapport trimestriel sur les travaux de la Commission explorative et scientifique d'Algérie; par M. Bonx »e Sarnr-Vincenr. « La constitution géologique du massif d’Alger a été, non moins que ses productions géologiques et botaniques, Fobjet de nos recherches, quoique nous eussions à en espérer peu de résultats nouveaux, le terrain ayant été étudié précédemment par notre collègue Boblaye, à qui les moindres faits intéressants n’échappent jamais. Néanmoins, en attendant que ce sa- vant collaborateur, qui se trouvait momentanément en France, füt de re- IT ( 850) tour et nous signalât des particularités dont la publication lui'devra appar- tenir, MM. Renou et Ravergie fouillaient le sol. On sait que les’ roches primitives s’y composent d’un ensemble de couches assez régulières, plon- geant générälement vers le sud, sous des angles de 30 à 4o degrés. Lies in- férieures sont de schiste micacé talcqueux , viennent ensuite des bancs considérables de calcaire compacte dur et gris qui s’exploitent pour l’em- pierrement des routes et l'alimentation des fours à chaux, puis viennent des gneiss dont les variétés sont nombreuses et tranchées. On doit citer parmi les roches remarquables dans l’ensemble du massif, une ou plusieurs couches de ces schistes à tourmaline, contenant du fer magnétique ; un échantillon pris dans l’une d’elles agit comme un aimant à deux pôles sur Paiguille. « Les gneïss sont recoupés par deux espèces de granite qui paraissent, dit » M. Renou, d'äge différent , absolument comme cela se voit dans le centre » de la France. La plus ancienne, à grains fins, est très homogène partout; » l'autre, plus variable, à cristallisation très développée, est caractérisée par » la présence d’üne grande quantité de tourmalines noires à faces bien » planes, quelquefois énormes; on y trouve aussi des zones de grenats » bruns trapézoïdes de 1 à 2 centimètres; le mica y est blanc, en assez » grandes lames, et il y en a aussi de mica noir; cette dernière substance » est quelquefois remplacée par du tale, et il en résulte’ alors une fort belle roche. » » En parcourant les hauteurs du Bouzaréah, au versant qui regarde Staoueli, tout près de marabouts très remarquables par la taille gigan- tesque des palmiers nains qui les ombragent, M. Ravergie rencontra de beaux rognons de limonite (fer hydroxidé) , minerai fort riche qui par la suite pourrait être avantageusement exploité; d’un autre côté, M'Rénou constatait sur le même Bouzaréah l'existence de filons de manganèse, à deux kilomètres d'Alger, à trois cents mètres environ.au-dessus.du niveau de la mer, au point de contact des calcaires et des micaschistes: « Après » les terrains primitifs, ajoute M. Renou, viennent les terrainsYtertiaires » qui promettent de riches collections de fossiles; de nombreuses carrières » y Sont ouvertes et donnent de bonnes et même dé belles pierres à bâtir ; » les débris marins qu’on y rencontre le plus fréquemment, appartiennent » à plusieurs espèces de peignes, à diverses grandes huîtres, à des téré- » bratules, etc. ; on y voit aussi des polypiers. » » Quelques pentes rapides dans les flancs desquelles se voient, ça ét là, de pittoresques coupures où les rocs sont dépouillés , demeurent seules 5 ( 851) d'apparence stérile. Ce sont des exceptions qui semblent n’exister que pour jeter plus de variété dans le paysage. Celui-ci, comme on l'a dit plus haut, partout où l'esprit d’imprévoyance et de spéculation n’en a pas détruit la parure, présente une végétation dont la vigueur est en raison de l'épaisseur des couchies de terre végétale. Des bords mêmes de la mer jusque sur les plus hautes cimes, cette épaisseur est très considérable. C’est une masse énorme de ce sol éminemment productif, entrainée par les pluies des flancs ravinés du massif, qui forme à ses pieds le long de la mer, une plaine qui allant toujours en s’élargissant dans l’est, atteint l'embouchure de lArrach pour se confondre avec la Mitidja. Cette bande unie et fertile qui borde le fond de la baie, participe de l’insalubrité du canton dont elle semble n'être qu'un prolongement. On remarque cependant qu’elle devient moins sujétte aux fièvres à mesure qu’on en déchire le sein et que la culture s’y enracine. » Cet effet des travaux de l’homme s’est remarqué en d’autres sites de la Mitidja même, et mt pernicieuse qui fait des lieux marécageux ou seulement aplanis de PAlgérie; un séjour plus ou moins dangereux , n’existe, au reste, nullepart sur ses coteaux , notamment sur les pentes de ceux contre lesquels s'élève la capitale du pays. Elle n’a jamais été signalée sur ce Bouzaréah , qui dominant Alger, jouit du plus beau ciel et de la plus suave température qu’il soit possible d'imaginer ; aussi, selon les observa- tions de notre collaborateur M. Guyon, l’état sanitaire des troupes et des populations pendant les trois mois qui viennent de s’écouler, a été tres satisfaisant. On n’y a compté qu’un très petit nombre de fièvres intermit- tentes, et la plupart n'étaient encore que les conséquences de maladies contractées sous les influences de la saison chaude , ou de cette impré- woyance dont M. Blanqui a, dans le temps, signalé l'excès. M. Guyon ajoute que « le scorbut, qu'on ne voyait guère en Algérie depuis notre occupas » tion , que parmi les condamnés du fort de Mers-el-Kébir à Oran, s’est » manisfesté cette année sous forme épidémique, à Gigelli ; dans nos camps » du Fondouk et de Caramustapha. Ce n’est que dans le commencement » de février qu’on a recu dans les hôpitaux d'Alger les premiers malades » qui venaient de ces deux dernières localités. » M. Guyon attribue sur- tout au manque de légumes frais le développement de la maladie dont nous parlons et dont il traitera! au long dans le grand ouvrage de la Com- mission. M. Vaillant en a figuré, pour le travail préparé par M. Guyon, quel- ques cas remarquables. ( 852) » Toujours, selon M. Guyon, il a régné en janvier et février, dans les camps d'Alger, une maladie épizootique sur les chevaux; elle consistait dans une affection catarrhale accompagnée d’une toux fréquente qui pro- duisait le plus singulier effet, soit dans les écuries, soit durant la réunion et la marche des troupes où cette toux était le plus fréquente. Notre savant collaborateur a fait aussi plusieurs expériences sur la morsure de la vipère d'Oran. Il en sera rendu compte en détail; en attendant, l’auteur du Mé- moire n’a encore pu observer que trois cas de morsure sur l’homme, dont l'un a causé la mort en vingt-trois heures, dont l’autre a nécessité l’ampu- tation de la main, et le troisième celle d’un doigt. Le dangereux Ophidien a été figuré vivant par M. Vaillant, » Pendant que les naturalistes et les physiciens de la Commission étu- diaient l'hiver si doux, si fécond et si salubre de l’Algérie, M. Morelet saisissait les traits des habitants de la ville, dont la diversité est telle, que sur trente individus qu'on y rencontre, il ne s’en trouve quel- quefois pas deux qui soient pareils sous les rapports spécifiques , de race, de physionomie, de pays et de costume; MM: les capitaines Delamarre et Baccuët dessinaient de leur côté les sites caractéristiques de la campagne et de l’intérieur de la cité; M. Ravoisié étudiait les singularités de son ar- chitecture. On devra à l’exactitude des travaux de ce dernier la conser- vation de types qui s’en vont disparaissant par les travaux du génie ou des ponts-et-chaussées, tandis que la spéculation en fait disparaître non moins vite le surplus. » Alger, sous le rapport des antiquités, n’offre guère plus rien qui mé- rite qu’on s’y arrête, si ce n’est dans les points où son histoire se peut rat- tacher à celle de la population originaire de la Barbarie et des invasions qui la modifièrent, sans néanmoins la métamorphoser entièrement. La géogra- phie antique de son massif demeure également complétement connue, grâce aux travaux de MM. les officiers d'état-major, qui en ont fait desi belles cartes. J'ai donc cru devoir diriger sur d’autres points ceux de mes savants colla- borateurs qui dans la Commission sont plus spécialement chargés d’inter- roger les témoignages des temps passés. Gardant pour m'accompagner à Cherchell, où je comptais me rendre ce mois-ci, MM. Berbrugger et Pellis- sier, qui s'étaient spécialement préparés à l'étude de cette antique Césarée, j'ai expédié sur l'antique Cirtha, M. le capitaine du génie Carette; et comme on peut voyager en toute sûreté à une grande distance de Constantine , j'ai complété autour de notre savant antiquaire, une colonie scientifique, qui (853) se compose de MM. Morelet, Enfantin , Ravoisié, Renou, Lucas, Durrieu de Maisonneuve, Levaillant, Deneveu et Delamarre; lui ayant adjoint le doc- teur Perrier, toutes les branches de la science s’y trouvent représentées. Je viens de recevoir des nouvelles satisfaisantes de ces Messieurs, qui ont trouvé la saison bien moins avancée dans leur nouvelle résidence qu’elle ne l’est ici. Ils me mandent que le thermomètre ne s’y élevait point au-dessus de 7 degrés, un jour où nous l’avions ici à plus de 14, et qu'ils voyaient de la neige sur les hauteurs, tandis que les nôtres se paraient de verdure et de fleurs. » M. Brcouerez fait hommage à l’Académie de la deuxième partie du 5° volume et du 6° volume du Traité expérimental de V'Électricité et du Magnétisme, ainsi que de l’atlas qui les accompagne, et qui est également destiné au 7° et dernier volume, dont la publication aura lieu à la fin de ce mois. « Desirant, dit M. Becquerel, présenter au lecteur un tableau aussi com- plet que possible de la science jusqu’à ce jour, j'ai réuni, dans ces trois vo- lumes, les travaux les plus importants, tant sur l'électricité que sur le magné- tisme terrestre, qui ont été publiés depuis qu’a paru la première partie du 5% volume. Toujours fidèle au plan que j'ai adopté au commencement de cet ouvrage, je me suis borné quelquefois à donner une simple ana- lyse des travaux de chaque auteur, sans me livrer à une discussion ap- profondie, surtout quand je n’avais pas la possibilité de répéter les expé- riences. Le but que l’on doit se proposer, quand on publie le traité d’une science, est de faire connaître tous les éléments dont elle se compose, sans esprit de parti et sans omettre, par conséquent, les faits qui contrarient des vues particulières. Ainsi, défenseur de la théorie électro-chimique du contact, tout en reconnaissant qu'il peut y avoir quelque chose dans le contact qui influe sur les phénomènes, je me suis bien gardé de ne rap- porter que les faits qui sont favorables à mon opinion; historien fidele, j'ai exposé aussi les opinions des défenseurs de la théorie de Volta, qui sont aujourd'hui peu nombreux, il faut l'avouer. » Dans la deuxième partie du 5% volume, on trouvera de nouvelles recherches sur le dégagement de l'électricité en général, sur les actions à distance, ainsi que sur les phénomènes d’induction et le pouvoir induc- teur des corps mauvais conducteurs; je me suis aîtaché à exposer les re- cherches qui ont été faites, à cet égard, par M. Faraday, avec des détails suffisants pour en démontrer l’importance. _ (es) » J'ai exposé aussi avec de grands développements la construction et les usages de la pile à courant constant, la seule qui soit employée aujour - d’hui et dont j'ai fait connaître les principes il y a plus de douze ans. » L'emploi de l'électricité, comme force chimique, dans les composés des trois règnes de la nature, a reçu de nouveaux perfectionnements, » Le 6° volume renferme les applications de l'électricité aux phéno- mènes naturels ét aux arts, applications qui ne se trouvent pas dans les volumes précédents. Je citerai particulièrement de nouvelles recherches sur la mesure de la température des parties intérieures du corps de l’homme et des animaux, et des végétaux; sur l'emploi des effets électro-chimi- ques pour étudier les changements opérés dans: les corps sous l'influence de la lumière, etc. » J'ai donné une analyse de la Notice de M. Arago sur le tonnerre; tra- vail le plus complet qui ait encore paru sur ce sujet; un exposé des au- rores boréales, des trombes, etc., etc. » Le 7 et dernier volume traite du magnétisme terrestre. Il présentait plus de difficulté, en raison du grand nombre d'observations recueillies dans tous les pays, et des conséquences contradictoires auxquelles .des hommes illustres ont été conduits. Je ne me suis pas dissimulé ces diffi- cultés, aussi n'ai-je pas eu ja prétention de les surmonter toutes. Mais le titre que j'ai donné à mon ouvrage n’imposait l'obligation, comme du reste j'en avais pris l'engagement vis-à-vis du public, de le terminer en présentant un tableau aussi complet que possible de l'état actuel de nos connaissances sur le magnétisme terrestre. » J'ai dû présenter cette branche de la physique sans prévention contre telle ou telle méthode d'observation, contre telle ou telle vue théorique, en essayant de coordonner les faits de manière à mettre en évidence les rapports qui les rattachent aux phénomènes électriques, objets de mes études favorites. » J'ai exposé avec de grands développements les travaux de M. Gauss et ses moyens d'observation, qui fixent dans ce moment l'attention des physiciens, ainsi que ceux de M. le capitaine Duperrey, qui à fait un travail important sur les méridiens et les parallèles magnétiques. J'ai sou- vent eu recours à l’obligeance de cet officier distingué, qui a bien voulu mettre à ma disposition, non-seulement les tableaux dressés par lui des déclinaisons de l’aiguille aimantée pour différents lieux de la terre depuis quarante ans, et d’autres observations magnétiques, mais encore ses cartes des lignes isodynamiques, celle des méridiens'et des parallèles mar (855) gnétiques, des considérations générales sur le magnétisme terrestre, et une nouvelle détermination de l'équateur magnétique d’après ses propres observations, auxquelles il a réuni celles de tous les voyageurs contem- porains. » Je lui dois également des remerciments pour la rédaction des articles qui concernent les travaux magnétiques exécutés pendant le voyage de la Coquille , ainsi que ceux du voyage de l’Uranie , dont les éléments ma- gnétiques m'ont été si obligeamment communiqués par M. Freycinet. » Tous les instruments qui servent aux observations magnétiques ont été dessinés sur une grande échelle, afin que l’on puisse en connaître tous les détails. J’ai pris pour modèles des boussoles celles que nous devons au rare talent de notre confrère M. Gambey. » RAPPORTS. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Rapport sur un Mémoire présenté à l’Académie par M. Dumauez , et relatif à l'action de l’archet sur les cordes. (Commissaires, MM. Savart, Coriolis, Aug. Cauchy rapporteur.) « L'Académie nous a chargés, MM. Savart , Coriolis et moi, de lui rendre compte d'un Mémoire de M. Duhamel. Ce Mémoire a pour objet prin- cipal une question de physique qui n'avait pas encore été traitée d’une manière satisfaisante, la question de savoir en quoi consiste précisément l'action de l’archet sur les cordes. L'auteur, déjà connu avantageusement par des recherches sur divers points de physique mathématique, ob- serve qu’en glissant sur une corde, l’archet produit un frottement repré- senté par une force qui, en vertu des expériences de Coulomb et de M. Morin, est proportionnelle à la pression exercée par l’archet sur la corde, dirigée dans le même sens que la vitesse avec laquelle l’archet s’é- loigne de la corde, et indépendante de la grandeur de cette vitesse. Le Mémoire de M. Duhamel est divisé en deux parties. Dans la première, l'auteur résout par l'analyse plusieurs questions relatives à l'équilibre et au mouvement des cordes vibrantes. La seconde partie renferme diverses applications des principes établis dans la première, et l'indication des expériences à l’aide desquelles l’auteur a confirmé les résultats du calcul. » Parlons d’abord de la première partie. L’auteur commence par repro- duire, en lesextrayant de la Mécanique de M. Poisson, les équations aux C.R. 18/0, 1°r Semestre. (T. X, N° 29.) 110 (856) différences partielles qui expriment les mouvements infiniment petits d’une corde attachée par ses extrémités à deux points fixes. Ces équations renferment deux variables indépendantes, savoir, le temps, et une abscisse mesurée sur la corde tendue en ligne droite, avec trois variables princi- pales qui représentent trois déplacements parallèles à trois axes rectan- gulaires. D'ailleurs les trois variables principales se trouvent séparées dans ces mmes équations. Lorsque la corde se meut en vertu d'un dé- placement initial, et sans qu'aucune force extérieure soit appliquée à cha- cun de ses points, les trois équations du mouvement sont non-seule- ment linéaires, mais à coefficients constants, et chacune d’elles exprime que l’une des trois variables principales, différentiée deux fois de suite, par rap- port au temps ou à l’abscisse, fournit deux dérivées du second ordre pro- portionnelles l’une à l’autre. Pour passer de ce cas particulier au cas plus général où une force accélératrice extérieure est appliquée à chaque point de la corde, il suffit d’ajouter aux seconds membres des trois équa- tions les projections algébriques de cette force accélératrice sur les trois axes coordonnés. Enfin, si dans les trois équations du mouvement, on efface les dérivées relatives au temps, on obtiendra précisément les équa- tions d'équilibre de la corde que l’on considère. » L'intégration des équations d’équilibre , comme l’observe l’auteur lui- même, ne présente aucune difficulté; mais elle conduit à quelques résultats curieux. Ainsi, par exemple, tandis qu'une force appliquée au milieu de la corde, et perpendiculaire à la droite qui jointses extrémités, donne pour figure d'équilibre le système de deux droites, la même force distribuée uniformément dans toute l’étendue de la corde, donnera pour figure d’é- quilibre une parabole, et l’ordonnée maximum de cette parabole ne sera que la moitié du déplacement du point milieu de la corde dans la première hypothèse. » Quant aux équations du mouvement, on peut encore les intégrer à l’aide de méthodes déjà connues, et même leurs intégrales générales se trouvent comprises parmi celles que l’un de nous a données dans un Mémoire sur l'application du calcul des résidus aux questions de physique mathéma- tique. Maïs il est juste d'observer que ces intégrales peuvent être obtenues par divers procédés et sous des formes diverses. Or, la méthode que M. Duhamel a suivie l'ayant conduit à quelques théorèmes dignes de re- marque , il nous paraît convenable d’en signaler les avantages , et d’entrer à ce sujet dans quelques détails. » Lorsque la corde, n'étant sollicitée par aucune force extérieure, se meut (857) en vertu d’un déplacement initial, et de vitesses primitivement imprimées à ses divers points, l'intégrale de chacune des équations du mouvement se présente sous une forme bien connue depuis longtemps, et chaque déplacement se trouve exprimé par une fonction périodique de l’abscisse et du temps, la durée de la période étant ce qui détermine la nature du son fondamental que la corde peut rendre dans les vibrations transversales, ou dans les vibrations longitudinales. Concevons maintenant que de ce cas particulier on veuille passer au cas général, dans lequel le second membre de chaque équation se trouve augmenté d’une fonction des variables indé- pendantes propre à représenter la projection algébrique d’une force ex- térieure appliquée à un point quelconque de la corde. Il suffira d'ajouter au déplacement calculé dans la précédente hypothèse, une intégrale particu- lière de la nouvelle équation, savoir le déplacement qu’on obtiendrait, dans la seconde hypothèse, au bout d’un temps quelconque, si le dépla- cement initial et la vitesse initiale se réduisaient à zéro en chaque point. Or cette intégrale particulière peut être facilement obtenue, comme on peut le voir dans le Mémoire déjà cité, et dans le xix° cahier du Journal de l'Ecole Polytechnique. Mais ce n’est point ainsi qu'opère M. Duhamel. Il com- mence par rechercher, non pas les déplacements variables des divers points de la corde mise en mouvement, partant avec une vitesse nulle de sa po- sition naturelle, et sollicitée d’ailleurs par des forces quelconques, mais les déplacements constants des divers points de la corde parvenue à l’état d'équilibre sous l’action de forces constantes. C’est par ce moyen que, dans le cas où les forces extérieures ne dépendent pas du temps, M. Duhamel obtient de chaque.équation une intégrale particulière de laquelle on peut immédiatement déduire l'intégrale générale. On se trouve alors conduit à une proposition que l’auteur énonce dans les termes suivants : » Lorsque les différents points d'une corde sont sollicités par des forces quelconques qui ne dépendent pas du temps, les déplacements de ces points, estimés par rapport aux positions d'équilibre qu'ils prendraient sous l'in- fluence de ces forces, sont à chaque instant les mêmes que s’il n'existait aucune force extérieure et que l'état initial fût par rapport à l'état naturel ce qu'il est réellement par rapport à l’état d'équilibre. » Au reste, lorsque les forces extérieures restent indépendantes du temps, il existe un moyen fort simple d'obtenir les intégrales des équa- tions du mouvement. Ce moyen, déja employé par M. Liouville, dans une occasion semblable, cousiste à faire d’abord disparaître les forces en diffé- renciant chaque équation par rapport au temps. En intégrant les équations 116. ( 858 ) ainsi différentiées, on arrive au même résultat qu’aurait fourni la méthode d'intégration précédemment rappelée, et l’on obtient le théorème suivant: » Si trois cordes semblables se meuvent, la première en vertu d'un dé- placement initial, la seconde en vertu de vitesses primitivement imprimées a ses différents points, la troisième en vertu de forces extérieures appli- quées à la corde partant avec une vitesse nulle de sa position naturelle, et si d'ailleurs on mesure ces déplacements, ces forces et ces vitesses parallèle: ment à un axe fixe, la relation qui existera, pour la première corde, entre le déplacement initial d'un point quelconque, et son déplacement au bout dutemps t, existera pour la seconde corde entre la vitesse initiale et la vi- tesse au bout du temps t, et pour la troisième corde entre la force appliquée et la force qui serait capable de produire le mouvement observe. » ÂAjoutons que, si les trois causes de mouvement se réunissent pour une seule corde, les trois mouvements correspondants à ces trois causes se su- perposeront, en vertu du principe de la coexistence des mouvements in- finiment petits que des causes diverses peuvent produire. » Ce dernier principe fournit aussi, comme l’a remarqué M. Duhamel, un moyen facile pour passer du cas où les forces sont constantes, au cas où elles deviennent variables avec le temps. Au reste la règle générale qu'il a établie à ce sujet, pourrait se déduire des méthodes d'intégration déjà connues, et particulièrement de celle que renferme le Mémoire sur l'application du calcul des résidus aux questions de physique mathéma- tique. » Dans les derniers paragraphes de la première partie, l’auteur détermine ce qu'il appelle a tension moyenne de la corde vibrante en un point donné; et la considération de cette tension moyenne le conduit à la conclusion sui- vante : Un point libre d'une corde ne peut rester en repos pendant qu’elle vibre, s'il n'appartient pas à la ligne suivant laquelle la corde serait en équilibre sous l'action des forces qui lui sont appliquées. » Enfin, en admettant seulement dans la corde des vibrations transver- sales, l’auteur prouve qu’un point où il y aurait constamment inflexion serait nécessairement un point immobile, par conséquent un point situé sur la courbe que formerait la corde en équilibre sous l'action des forces données. » La théorie exposée par M. Duhamel, dans la première partie de son Mémoire, se trouve appliquée dans la seconde partie à la question de phy- sique qu'il avait principalement en vue, je veux dire, à l’action de l’archet sur les cordes. Après quelques observations sur l'impossibilité d'admettre une explication hasardée par Daniel Bernoulli, M. Duhamel considère d’a- ( 859 ) bord le cas où la vitesse absolue de l’archet reste toujours plus grande que celle de la partie de la corde avec laquelle il est en contact. Il observeavec raison que, si la pression exercée par larchet sur une corde varie le plus ordinairement avec le temps, cette pression peut du moins, sans erreur appréciable , être regardée comme constante pendant la durée très courte d’une vibration entière. Il en résulte que le frottement produit par l'action de l’archet peut être regardé comme une force dont l'intensité demeure constante, la direction de cette force étant elle-même constante dans le cas dont il s’agit. » Cela posé, un théorème établi par M. Duhamel, dans la première partie de son Mémoire, et précédemment rappelé, entraîne évidemment la pro- position que l’auteur énonce dans les termes suivants : » Si l’on conçoit la figure d'équilibre de la corde sous l'action d'une force égale à celle du frottement auquel elle est soumise , et que cette corde par- tant d'un état initial arbitraire soit soumise à l'action de l'archet, son mouvement par rapport à la figure d'équilibre sera le méme qu'il serait par rapport à la droite qui joint ses extrémités , si l'action de l'archet n'existait pas. La durée des vibrations étant la méme dans les deux cas, le son rendu sera aussi le méme. » Il y a donc'identité entre le son que rend une corde par le moyen de l’archet et celui qu’on obtient en la pinçant. » Au reste , cette identité est une conséquence immédiate de la forme sous laquelle se présentent les intégrales des équations du mouvement de Ja corde sollicitée par des forces constantes, quelle que soit d’ailleurs: la mé- thode d'intégration que l’on ait suivie. En effet, dans ces intégrales, la durée de la période de temps au bout de laquelle les variables principales reprennent nécessairement les mêmes valeurs, dépend seulement du coeffi- cient constant que renferme chaque équation, dans le cas où les forces extérieures disparaissent, et, par conséquent, cette durée est indépendante de ces mêmes forces. Mais la méthode d'intégration employée par M. Duhamel met ce résultat en évidence, avant même que l'intégration soit effectuée; et lorsqu'on suit cette-méthode, l'identité observée entre les deux sons dont nous venons de parler est une simple conséquence du principe de la superposition des mouvements infinimentpetits. Concevons maintenantque Parchet continue indéfiniment à se mouvoir, la vitesse de l’archet étant toujours supérieure à celle de la corde. Pour déterminer exactement le mouvement de la corde, on devra tenir compte non-seulement de la force constante qui représentera la pression exercée par l’archet, mais encore ( 860 ) des forces vàriables propres à représenter les résistances qui proviendraient de l'air ou des supports; et la valeur générale de chaque déplacement pourra être censée composée de deux parties, la première indépendante du temps, et correspondante à la force produite par le frottement de l'ar- chet , la seconde variable avec le temps , et dépendante des autres causes qui influent sur le mouvement, savoir : du déplacement initial de la corde, des vitesses primitives de ses divers points, et des résistances dont nous venons de parler. Or cette seconde partie, en vertu des diminutions suc- cessives que les résistances fontsubir à la vitesse, finit par disparaître, comme le prouvent la théorie et l'expérience, dans le cas où la corde est seule- ment pincée, et doit, par la même raison, disparaître au bout d’un temps plus ou moins considérable, dans le cas contraire. Donc si l’archet, animé d’une vitesse toujours supérieure à celle de la corde, continue à se mouvoir indéfiniment, la corde finira par s'arrêter dans la position d'équilibre au - _ tour de laquelle elle oscillait, et le son finira par s’éteindre. Pour vérifier par l'expérience cette nouvelle conséquence de la théorie, M. Duhamel a remplacé l’archet rectiligne par une sorte d’archet circulaire, c’est-à-dire par une roue polie et frottée de colophane. Ila pu de cette manière non-seule- ment produire une pression constante, mais encore prolonger indéfiniment l'expérience qui a donné le résultat prévu. La corde a commencé par faire entendre fortement le son fondamental, qui peu à peu a diminué d'intensité avec le mouvement de la corde, et, au bout de quelques instants, la corde s’est trouvée sensiblement immobile et sans résonnance, tandis que la roue continuait à tourner avec vitesse. Seulement on entendait une sorte de grincement qui n'avait aucun rapport avec les sons qui peuvent résulter des vibrations transversales de la corde. » Nous ne suivrons pas M. Duhamel dans l’analyse des phénomènes qui se produisent lorsque l'archet n’a pas toujours une vitesse supérieure à celle de la corde. Cette analyse, l’auteur en convient lui-même, est incomplète; et, comme elle repose non sur des calculs précis, mais sur des aperçus qui n’offrent point une rigueur mathématique, nous nous con- tenterons dénoncer, sans la considérer commesuffisamment démontrée par la théorie, une proposition à laquelle il est parvenu , et qui d’ailleurs se trouve conforme à l'expérience, ainsi que vos Commissaires ont pu s’en con- vaincre. Cette proposition consiste en ce qu'une corde dont la vitesse de- vient égale où supérieure à celle de l’archet peut faire entendre un son plus grave que le son fondamental. Le son peut être ainsi abaissé même d'une quarte, c’est-à-dire dans le rapport de 4 à 3. L ( 861 ) » Au reste, vos Commissaires pensent que, dans le Mémoire sou- mis à leur examen, M. Duhamel a donné de nouvelles preuves de la saga- cité avec laquelle il avait déjà traité diverses questions de physique mathé- matique. Ils croient ce Mémoire digne d’être approuvé par l’Académie et inséré dans le Recueil des Savans étrangers. » Les conclusions du Rapport sont adoptées. CHIMIE APPLIQUÉE. — Rapport sur un Mémoire de M. Sezuicur, relatif à de nouveaux procédés de fabrication du gaz pour l'éclairage. (Commissaires, MM. Thenard, d’Arcet, Dumas rapporteur. } « l’Académie nous a chargés, MM. Thenard, d’Arcet et moi, de lui rendre compte d’un Mémoire de M. Selligue relatif tant à la distillation des schistes, qu’à l'application des huiles qu’elle fournit pour la préparation d’un gaz éclairant que l’auteur obtient par des méthodes particulières; nous venons remplir ce devoir. » M. Selligue met à profit une substance minérale jusqu'ici fort peu re-- cherchée et pourtant fort digne d'attention, celle que l'on connaît sous le nom de schiste bitumineux; il exploite en grand le schiste bitumineux qui se trouve dans le département de Saône-et-Loire, entre Autun et le canal du Centre. Trois usines, l’une à Saint-Léger-du-Pois, canton d'Épinac; l'autre à Surmoulin, canton d’Autun, et la troisième à Igornay, canton de Cardesse, ont été déjà fondées par M. Selligue pour l'exploitation de cette nouvelle industrie. » Dans ces usines on soumet les schistes bitumineux à la distillation en vaisseaux clos. Ils laissent pour résidu une matière charbonneuse sus- ceptible d’être utilisée en beaucoup d’occasions comme charbon désinfec- tant ou décolorant, mais dont jusqu'ici on n’a tiré aucun parti. Ces schistes fournissent comme produits volatils des huiles consistant essentiellement en divers carbures d'hydrogène; ce sont ces matières que l’on met à profit. Il se dégage d’ailleurs, pendant la distillation de ces mêmes schistes, des gaz inflammables que l’on dirige dans le foyer du fourneau pour les uti- liser comme combustible dans l’intérêt de l’opération elle-même. » On rencontre parmi les schistes d’Autun des masses de richesse très diverse. Tout ce qui fournit moins de 6 pour 100 d'huile à la distillation est rejeté. Les matières qui font l’objet du travail courant donnent en moyen terme ro pour 100; mais il n’est pas rare d’en trouver qui pro-- 4 ( 862 ) duisent 20 ou 25 pour 100, et certaines variétés vont ‘jusqu’à produire 5o pour 100 de leur poids de produits huileux. » Ces détails suffisent pour montrer tout l'intérêt que doit inspirer un produit aussi remarquable, non-seulement aux géologues et aux indus- triels, mais aussi aux chimistes eux-mêmes. » On se demande quelle est la nature de cette matière, qui existe dans ces schistes et qui, parfaitement sèche et solide à la température ordinaire, donne néanmoins à la distillation des proportions d'huile qui s’élèvent presque aux trois quarts de son propre poids. » Voici la composition des produits huileux extraits par la distillation de ces schistes : » 1400 kilog. de bitumes liquides, produit brut journalier du travail de deux usines, se composent de 498 d'huile légère d’une densité variable de 0,766 à 0,810 : c’est celle qu’on applique à la production du gaz ; 362 d’une huile beaucoup plus fixe, susceptible d’être utilisée dans l'éclairage à la lampe; 168 d’une matière grasse contenant 12 pour cent de paraffine; 242 de goudron ou brai, 1300 » Les fourneaux à l'aide desquels M. Selligue obtient ces divers produits présentent des dispositions ingénieuses, et pourront être utilisés dans beaucoup d'opérations analogues, c’est-à-dire dans toutes celles où il s’agit d'exécuter unédistillation sèche, sur une grande échelle, et en tirant parti de tous les produits. » Les diverses substances extraites par M. Selligue des schistes d’Autun, au moyen de cette opération, trouveront leur place dans les arts. Pour le moment, c'est sur l'huile la plus légère et la plus volatile que nous allons fixer attention de l’Académie, car c’est sur elle que repose la fabrication du gaz éclairant dont nous allons l’entretenir. » Depuis long-temps on soupçonne que le gaz de l'éclairage doit essen- tiellement ses propriétés éclairantes à des vapeurs huileuses qui accom- pagnent le gaz hydrogène généralement peu carboné qui domine toujours dans la composition de ce gaz. Cette opinion se trouve démontrée par le résultat auquel M. Selligue est parvenu. » Plusieurs savants distingués qui ont fait de la préparation et des pro- ( 863 ) priétés du gaz éclairant une étude approfondie, ont été conduits à ériger en principe que le gaz oxide de carbone est toujours nuisible dans lacom- position des gaz éclairants ; qu’il diminue l'éclat de la flamme en abaiïssant sa température, à cause de la faible chaleur que développe sa combustion. Cette opinion n’est pas fondée. A cet égard les procédés adoptés par M. Sel- ligue ne sauraient laisser la moindre incertitude. » Ces deux points essentiels de la théorie du gaz éclairant masse} donc des recherches de M: Selligue une solution qui doit amener des mo- difications dans la marche adoptée pour la fabrication du gaz par les pro- cédés anciens, où l’on s’est évidemment dirigé d’après des principes qui ne se confirment pas. » Voici comment M. Selligue exécute la préparation de son gaz : » Trois tubestsitués verticalement dans un fourneau d’une construction nouvelle et fort ingénieuse, y sont chauffés au rouge. Le premier et le second renferment du charbon, et à mesure que ce charbon disparaît on le remplace, opération qui s'exécute de cinq heures en cinq heures. Ce char- bon est destiné à opérer la décomposition de l’eau qui est introduite en filet continu dans le premier tube, où elle se transforme en hydrogène et en acide carbonique ou oxide de carbone. Mais comme il importe d'éviter la production de lacide, carbonique, on dirige les gaz fournis par le premier tube dans le tube suivant, où-ils rencontrent encore du charbon incandescent à l’aide duquel l'acide carbonique formé d’abord est ramené à l’état d’oxide de carbone. Par la disposition du fourneau ce tube est le plus chaud des trois, ce qui favorise la décomposition totale de l'acide carbonique. » Le troisième tube est rempli de chaines en fer dont l’objet est de pré- senter une grande surface métallique, incandescente propre à distribuer la chaleur d'une manière égale:et rapide aux gaz où vapeurs qui vont le tra- verser. çoit d’une part les gaz provenant de la décomposition de l’eau effectuée dans les deux tubes précédents; de l’autre, un filet continu d’huile de schiste. Cette huile se décompose en produits nouveaux plus volatils, et passe tout entière avec le gaz dans un réfrigérant qui, en refroidissant les produits, en fait reparaître une partie. A » L'huile de schiste n’est donc pas entièrement gazéifiée ; mais celle qui ne se change pas en matières fonctionnant comme gaz, se retrouve intacte. Ce qui est très digne de remarque, c’est que les maillons de la chaîne renfermée dans lé tube ne se recouvrent d'aucun dépôt charbonneux. Ainsi, encore bien que l'huile de schiste soit manifestement décomposée C. R. 1840, 1°T Semestre, (T. X, N°0 29.) 117 ’ ( 864 ) par la chaleur dans cette opération, sa décomposition est modifiée d’une manière heureuse par sa diffusion au milieu d’un grand volume de gaz, tel que-celui qui provient de la décomposition de l’eau et qui luissert de vé- hicule. » Il sort donc du troisième tube l'hydrogène et l’oxide de carbone pro- venant de la décomposition de l’eau, et les gaz ou vapeurs provenant de la décomposition de l'huile. En faisant passer dans lappareil 4 litres d’eau et 5 litres d'huile de schiste par heure, on se procure en une journée de vingtheures 210,000 litres de gaz propre à l'éclairage. » Le gaz ainsi préparé n’exige d’autre purification que celle qui s’obtient par son passage à travers un réfrigérant où se condense l'huile non décom- posée, ainsi que la vapeur d’eau qui a résisté également à la décomposition. » Au sortir du réfrigérant, le gaz passe dans le -gazomètre. » Le procédé de M. Selligue est si simple , il l'exécute avec un appareipsi peu dispendieux et d’un si petit volume, qu’on peut le regarder comme éminemment propre à satisfaire à tous les besoins des manufactures étautres établissements privés qui veulent fabriquer eux-mêmes le gaz nécessaire à leur propre consommation. MAY ». En outre, le prix de revient du gaz ainsi préparé paraît assez bas pour que l'éclairage des villes, doive aussi compter parmi ses débouchés. ». Dés-lors il importe de signaler les deux faits suivants : » L'expérience à prouvé que loin de perdre de’ses qualités en s’éloignant du gazomètre, le, gaz ainsi obtenu devient d’un meilleur emploi. À 8000 mètres de ce réservoir, il‘offrait une flamme plus pure qu’à la sortie du ga- zomèêtre même. » Refroidi jusqu'à 25°:centigrades au-dessous de zéro, il n’a pas perdu sensiblement de son pouvoir éclairant: » Ces deux faits étaient essentiels à constater quand'il's’agissait d’un gaz dont le pouvoir éclairant dépend évidemment de la présence de vapeurs combustibles hydro-carburées, qui auraient; pu trop complétement se dé- poser par le. froid ou par le repos dans de longs tuyaux. L'expérience prouve que s’ils’en dépose en pareille circonstance, il en reste toujours assez pour produire l'effet utile. » Un bec de ce.gaz qui fournit une lumière égale à celle d’une Carcel et2, consomme de 105 à 120 litres de:gaz à l'heure: » Comme ce gaz est entièrement exempt des composés sulfurés qui donnent tant d’odeur au gaz ordinaire, il ne répand pas d’odeur infecte. De plus il n’agit pas sur les réflecteurs métalliques, ce qui a permis à M. Sel- » ( 865 ) ligue d'en combiner l'emploi avec celui de son gaz, de manière à produire un éclairage de ville de l'effet le plus puissant ; car un réflecteur parabolique ajusté à l’un de ses becs porte à la distance de 8o mètres une lumière suffi- sante pour qu'on puisse lire des caractères d'impression de moÿénne grosseur. » Vos Commissaires ônt examiné par eux-mêmes les aplèreilé établis par M. Selligue à l’Imprimerie royale; celui qui fournit à l'éclairage de Dijon; celui qui en ce moment éclaire les Batignolles. Ils ont recueilli des renseignements sur les appareils que M. Selligue a établis dans quelques autres villes. » Il leur est demeuré démontré que M. Selligue a rendu un service in- contestable en montrant tout le parti que l’on peut tirer des schistes bitu- mineux, au moyen de la distillation sèche; et en combinant pour ef- fectuer celle-ci des appareils d’un excellent effet dont la construction lui appärtient. » Il est demeuré également constant pour vos Commissaires, que M: Selligue est parvenu à tirer un parti fort avantageux de la décomposi- tion dé l’eau au moyen du charbon, pour produire, à l’aide de substances huüileusés, à bon marché, la plus grande quantité de gaz éclairant qu'elles soient capables de former. Il effectue cette préparation au moyen d’un appareil dont la combinaison lui appartient, et dont l'effet ne laisse rien à desirer. » Les efforts tentés par M. Selligüe méritent donc tout l’intérét de l'A- cadémie, qui voudra par son approbation l’éncourager à persévérer dans la voie nouvelle où il estentré et où il a déjà obtenu un succès véritable. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. NOMINATIONS. L'Aëadémie procède, par voie dé Scrütin, à la nomination d’une Com- mission chargée de présenter une liste de cähdidats bour la place d’Aca- démicien libre, vacante par suite du décès de M. le général Rogniat. Cette Commission doit se composer de six membres pris, deux parmi les açcadémiciéns libres, deux dans les sections des Séiences SRE et deux dähs les sections des Sciences naturelles: MM. Bonnard et Séguier, Poinsot et Aragô, Thenard et “& Mirbel téu- nissent la majorité des suffrages. 117... ( 866 ) L'Académie procède, également par voie dé scrutin, à la nomination d'une Commission chargée de proposer une question pour le grand prix des Sciences mathématiques qui sera décerné, s'il y a lieu, en 1842. = MM. Poinsot; Cauchy, Arago, Liouville, Sturm, réunissent la majorité des suffrages. M. Liouville est désigné pour remplacer M. Poisson dans deux Com- missions chargées de l’examen de Mémoires présentés par M. Lamé les 5 novembre 1838 et 18 février 1839, le premier ayant pour titre : Memoire sur les surfaces isostatiques dans les corps solides homogènes, en équilibre d'élasticité ; le second : Mémoire sur l'équilibre des températures dans un ellipsoide homogène et solide. MÉMOIRES LUS. MÉCANIQUE CÉLESTE. — {Vote relative aux Jormules données dans le cha- pitre XI du 3° volume de la Théorie analytique du Système du Monde, pour la détermination des variations séculaires des excentricités, des inclinaisons , des périhélies et des nœuds planétaires ; par M. »e Pon- TÉCOULANT. (Voyez, à la Correspondance, pour une Lettre de M. de Pontécoulant sur le même sujet.) (Commissaires, MM. Poinsot, Puissant, Sturm. } MÉDECINE. — Sur une maladie de la peau caractérisée par des tubercules bigarrés; par M. Jacorovics. (Commissaires, MM. Magendie, Serres, Breschet. ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. CHIRURGIE. — Mémoire sur un cas de luxation traumatique de la seconde vertèbre cervicale datant de sept mois, et réduite par une méthode par- ticulière ; par M. 3. Guérin. (Commissaires, MM. Larrey, Roux, Breschet.) « La luxation dont il est question dans ce Mémoire fut, dit M. Guérin, le résultat d’une chute sur le menton, et chose remarquable ellé ne s’ef- fectua que le surlendemain de l'accident. » Les indications fournies par les auteurs-sur les luxations de ce genre; ( 867 ) et sur leur curabilité, se réduisent comme chacun le sait, à peu près à rien; c'était donc un motif pour moi d'étudier avec une attention toute particu- lière le cas qui se présentait à mon observation. Conduit par l'analyse du mécanisme suivant lequel avait eu lieu le déplacement de la vertèbre, j'ai employé pour la réduction un mécanisme analogue, mais dirigé en sens opposé; c’est-à-dire qu’arrivé à cette conviction que le déplacement s'était opéré, consécutivement à la rupture des ligaments et d’une partie des surfaces articulaires, sous l’influence de certains muscles, j'ai cherché à° mettre en jeu les muscles antagonistes, et j'ai pu, au moyen de mouve- ments de la tête et du cou dirigés dans ce but, ramener graduellement à sa position normale la vertèbre luxée. Tous les caractères de la luxation ont successivement disparu, et la jeune fille, après trois mois d’un trai- tement consécutif, destiné à consolider la guérison, a le col parfaitement droit, et peut exécuter tous les mouvements de la tête et du cou avec la ‘plus grande liberté. » Deux dessins joints à mon Mémoire, représentent la malade avant et après le traitement. » GÉOLOGIE. — Mémoire sur les terrains crétacés de la Vendée et de la Bretagne ; par M. A. Rivière. — (Extrait par l’auteur.) _ (Commissaires, MM. Al. Brongniart, Cordier, Élie de Beaumont.) « Les terrains crétacés de la France occidentale ont été reconnus et étu- diés dans la Normandie, le Maine, la Touraine, l’Anjou, le Haut-Poitou, l'Angoumois, la Saintonge et les Pyrénées; mais en traversant la Vendée et la Bretagne il semblait exister une lacune, depuis l'ile d'Oléron et l'ile d'Aix, jusqu'en Normandie. Or cette lacune est beaucoup moins grande qu’on ne le pensait; car on retrouve et dans la Vendée et-dans la Bretagne des dépôts plus ou moins considérables qui appartiennent aux terrains crétacés. Ces dépôts correspondent particulièrement, et même exclusive- ment, selon toute apparence, à la partie moyenne du groupe crétacique, si l'on entend par partie moyenne l’ensemble de tous les étages inférieurs à Ha craie blanche, et supérieurs à l'argile wealdienne. Ils réposent en gé- néral, avec une faible inclinaison vers le S.-O., sur le talc-schiste; au lieu que dans lAngoumois, la Saintonge, le Haut-Poitou , etc., ils s’appuient sur les terrains oolitiques. » Si dans diverses contrées les dépôts crétacés produisent un relief très ( 868 ) varié, en Vendée et dans la Bretagne méridionale ils ne donnent lieu à au- cun accident prononcé : le pays formé de tes terrains ést méme monotone, sauf quelques coins qui offrent des sites assez pittoresques. -Au reste on n'y voit jamais un sol stérile, comme dans certaines localités crétacées du Perche et de la Sologne. » Les dépôts les plus importants sont au nombre de sept; ils appar- tiennent au terrain glauconieux ou du grès vert, et sont situés : le premier à Commequiers, le second à Pélavé, le troisième à La Chaïse, le qua- trième à Luzeronde ( ces trois derniers points dans l'ile dé Noirmoutier), le cinquième à l’ilot du Cobe, le sixième au N.-O. de Palluau , et le septième à Touvois. Ces divers dépôts et plusieurs autres moins importants sont sé- parés les uns des autres généralement par la mer ou bien.par des terrains plus récents, cependant ils paraissent se lier au-dessous de ceux-ci et. de l'Océan. » Le terrain glauconieux qui donne lieu à ces divers dépôts peut être divisé en trois parties plus ou moins tranchées et correspondant aux trois étages : le malm, le gault et le sanklin sand des Anglais. La première partie est formée d’un calcaire coquiller, madréporique et quarzifère, d’une glauco- nie, d’un calcaire glauconieux, d’un macigno coquiller et glauconieux, de calcaires compactes, cristallins ou laminaires, et de calcaires argileux ; la deuxième comprend de la marne schistoïde, de l'argile avec sperkise, du lignite, des calcaires argileux, compactes ou laminaires ; enfin la troisième, des grès calcarifères, des grès ordinaires, des gres compactes, des grès ferrugineux , des argiles ocreuses ou sableusées, différents sables, mais en général ferrugineux ; des marnes , des argiles, des poudingues, des cail- loux roulés, etc. » Les fossiles qu'on trouve dans les terrains crétacés de la Vendée et la Bretagne méridionale diffèrent essentiellement de ceux qu’on a reconnus dans la Saintonge, l’Angoumois, etc. , contrées qui appartiennent au même bassin crétacé ; tandis qu’ils sont semblables à ceux qu’on voit dans le grès vert du N.-O, dela France et dans celui de l'Angleterre, pays très éloignés des premiers et dont les terrains crétacés sont séparés de ceux dé la Ven- dée et de la Bretagne par une grande étendue de terrains plus anciens. » Les détails renfermés dans mon Mémoire montrent que les terrains crétacés de la Vendée et de la Bretagne méridionale ont été formés sur les bords généralement talcqueux et accidentés d’une mer qui couvrait une grande partie de la France. Or les côtes, en partant delà pointe de Fouras pres de Rochefort, passaient au N.-E. des îles d’Aix et de Ré, pour se diri- ( 869 ) ger vers l’ouest de l’île Dieu, se détourner au nord de celle-ci et venir former un assez grand golfe vers Apremont, une baie étroite vers Touvoir, un cap à Beauvoir, etc. » Enfin, quoique l’action soulevante soit venue,;presque en mourant re- dresser les dépôts crétacés de la Vendée et.de la Bretagne, l'inclinaison à peu près au S.-O. et par conséquent la direction N.-0.—S.-E. des couches des terrains crétacés de ces pays peuvent être rapportées au système de soulèvement qui a pour type le mont Viso, et dont la direction moyénne a lieu du N.-N.-O: un peu N. au S.S:-E. un peu S: » PHYSIOLOGIE. — Sur une nouvelle espèce de voix chantée; par MM. Dia. et PÉTREQUIN. (Adressé pour le concours au prix de Physiologie expérimentale.) M. Francnor adresse un numéro de la Revue générale de l’Architec- ture et des Travaux publics où se trouve la description d’un appareil de son invention pour l'alimentation des chaudières à vapeur à haute pression. H demande que cet appareil soit soumis à l’examen de la Commission chargée de s'occuper des moyens de prévenir les explosions des machines à vapeur. (Renvoyé à titre de renseignement à la Commission des rondelles fusibles.) M. A. Drresserr prie l'Académie de vouloir bien charger une Commis- sion de faire un rapportsur les collections d'histoire naturelle qu'il a for- mées, et les observations météorologiques qu'il a recueillies dans l& cours d’un voyage de cinq années, pendant lesquelles il a visité successivement l'ile Bourbon, la côte de Coromandel, la presqu'île de Malacca, le Bengale, et divers points de la chaîne des Gattes, et de celle des Nilgherries. (Commissaires, MM. Duméril, de Blainville, Pouillet.) M. Korusky adresse une Note ayant pour titre : Quelques mots sur la Météorologie. (Gommissaires, MM: Mathieu, Savary.) M. Durasrx écrit relativement à une cause qui,, suivant lui, amènerait souvent l'affaiblissement de la vue et quelquefois même la cécité. M. Roux est prié de prendre connaissance de cette Note et de voir. si elle de nature à devenir l’objet d’un rapport. ( 870 ) CORRESPONDANCE. M. ce Miusrre ne L’Inrénreur invite l’Académie à hâter le travail de la Commission chargée de faire un rapport sur l'emploi de la gélatine comme substance alimentaire. M. Tuenan», président de la Commission , annonce que les expériences qui avaient été jugées nécessaires pour arriver à une solution de la ques- tion sont aujourd’hui terminées , et qu’il ne reste plus désormais qu’à rédi- ger le rapport. ’ M. Macennre, chargé de cette rédaction, dit qu’il espère être prochaine- ment en mesure de présenter ce rapport à l’Académie. M. Anaco met sous les ÿeux de l’Académie un bas-relief en bronze, de grande dimension, exécuté par M. Jacoby, au moyen de ses procédés galvano-plastiques. M. Araco présente également des épreuves de vignettes pour l'impri- merie, tirées avec des clichés que M. Boquillon a obtenus par des procédés analogues à ceux de M. Jacoby. cHimie, — Observations sur une combinaison nouvelle de chlorure de platine et d'ammoniaque, considérée comme le radical des sels de Gros; par M. Juzes Reiser. «Le protochlorure de platine, traité par l’ammoniaque liquide, se trans- forme rapidement en une matière d'une couleur verte bien prononcée, en donnant lieu à une élévation de température considérable. Cette poudre verte, jetée sur un filtre et lavée, ressemble en tous points au sel vert découvert par Magnus, qui a pour formule PtCl° Az°H°, eta, comme lui, la propriété de donner avec l'acide azotique la série des sels remarquables découverts par Gros. » Si, au lieu de borner l’action de l’'ammoniaque sur le protochlorure de platine à la production du sel de Magnus, on fait bouillir, en ayant soin de remplacer l’ammoniaque à mesure qu’elle s’évapore, le sel vert finit par entrer complétement en dissolution, et la liqueur, convenablement évaporée, donne, par le refroidissement, une belle cristallisation en ai- ( 871) guilles. Le sel de Magnus, traité directement par l’ammoniaque, donne naissance aux mêmes cristaux. » Ces cristaux, solubles dans l’eau et l’ammoniaque, sont précipités de leur dissolution par l'alcool. Chauffés dans un tube, ils dégagent d’abord de l’ammoniaque à une température voisine de 25° ; d’épaisses vapeurs de chlorhydrate d’'ammoniaque se condensent bientôt après contre les parois du vase, et vers la fin de la calcination il est facile de reconnaître la pré- sence de l’acide chlorhydrique à l’état de liberté; le résidu non volatil est du platine métallique parfaitement pur. La potasse à froid n’en dégage pas d'ammoniaque, sa présence ne devient sensible que par une ébullition prolongée avec ce réactif. L’analyse de ce corps m’a conduit à lui donner la formule PtCl Az! H'°: c'est un atome de protochlorure de platine uni à deux atomes d’ammo- niaque. » Si l’on se reporte à la formule des sels obtenus par Gros, en faisant agir l’acide azotique sur le sel vert de Magnus, on verra que le corps que je viens de décrire est un radical qui, en s’unissant à l’oxigène, joue le rôle d’une base énergique, capable de saturer les acides et produisant avec eux les sels mêmes de Gros. » La formule générale des sels de Gros se représente par PL CI Az H°,O+ A, Pt CI Azt H'? O étant la base capable de saturer une quantité d’un acide quelconque représenté par A. » Il m'a été facile de me convaincre que le corps que je venais d’analyser jouait, en effet, le rôle d’un radical. Traité par l’acide azotique à une douce chaleur, des vapeurs rutilantes se sont dégagées, et la liqueur filtrée a laissé cristalliser un sel qui a la même composition que le sel nitrique décrit par Gros, c’est-à-dire Pt CI: Azt H'20, Az? Of. » Le chlorure du radical ou sel chlorhydrique de Gros s’obtient avec la plus grande facilité, en faisant arriver du chlore gazeux dans une dissolution du corps dont j'ai donné plus haut la préparation; ce chlorure étant fort peu soluble dans l’eau, se précipite sous forme d’une poussière cristalline dont la composition correspond exactement au sel chlorhydrique de Gros, et dont la formule est Pt CI: Az# H'?, Cl : c’est le chlorure du radical. C. R. 1840, 1er Semestre. (T. X, N° 20.) 115 (872) » L'existence de ce radical entrevu par Gros, et que j’ai été assez heu- reux pour isoler, explique de la manière la plus simple cette série de sels intéressants. » Je vais m'occuper de constater si, dans certaines circonstances, le bichlorure de platine parfaitement neutre ne pourrait pas donner lieu à des combinaisons analogues à celles formées par le protochlorure. » Je reviendrai aussi avec plus de détails sur quelques propriétés du corps dont je viens d'annoncer l'existence. » Lettre de M. pe Ponrécouranr sur la révision qu'il a faite des calculs qui avaient servi à obtenir les résultats rapportés dans le 3° vol. de sa Théorie analytique du Système du Monde, relativement aux variations séculaires des éléments elliptiques des sept planètes principales. « Je me suis fait inserire depuis près de deux mois pour donner à l’Aca- démie lecture d’une Note scientifique que je me proposais de soumettre à son examen; craignant que les obstacles que j'ai rencontrés jusqu'ici ne se renouvéllent aux séances prochaines, et devant d’ailleurs quitter Paris iricessamment, j'ai pris le parti, sans toutefois renoncer à prendre la parole, dès que vous pourrez me l’accorder, de vous prier de vouloir bien instruire l'Académie des points principaux sur lesquels’ je desirais appeler son attention. » 1°. J'ai l'honneur de répéter à l’Académie, conformément à ce que j'ai dit p. 387 du 3** vol. de la Théorie analytique du Système du Monde et dans deux lettres que je lui ai adressées, l’une en septembre, l’autre en décembre 1839, et qui sont consignées dans les Comptes rendus , que les calculs relatifs aux variations séculaires des éléments elliptiques des sept planètes principales ne sont pas de moi; ils ont été faits par l’un des élèves astronomes les plus distingués de l'Observatoire de Paris. M. Poisson les a eus sous les yeux et n’a pu en vérifier plus que moi l'exactitude, puis- qu'il aurait fallu pour cela les recommencer entièrement. On ne peut donc sans injustice et mauvaise foi faire peser sur moi la responsabilité des inexactitudes dont ces calculs seraient accusés, puisque je n’ai fait qu'imiter Laplace en insérant dans mon ouvrage des résultats numériques fournis par un calculateur sur l’expérience duquel je croyais pouvoir compter,et que d’ailleurs j’ai nommé dans mon livre. » 2°, Ayant, à la demande de M. Poisson , repris en entier Je calcul ( 873 ) dont il s’agit, je suis parvenu en quelques jours et sans la moindre diffi- culté à des résultats parfaitement concordants avec ceux qu'a donnés Lagrange dans les Mémoires de Berlin, années 1789 et 1787. D'après cela, je suis convaincu que l’auteur du Mémoire qui a été présenté à l’Acadé- mie le 16 septembre dernier, et qui accusait les formules de Lagrange d’être complétement inexactes, s'estlui-même complétement trompé. Les formules de Lagrange sont irréprochables , non-seulement par leur simplicité, mais encore par leur exactitude.......,.......,......,,(1). » P.-S. J'ai l'honneur de joindre à ma Note la feuille vingt-cinquième du 3° vol. de la Théorie du Système du Monde, rectifiée d’après mes nou- velles recherches, et que je prie l'Académie de transmettre à son biblio- thécaire pour être substituée dans mon ouvrage, à la feuille qui contenait les résultats fautifs introduits par M. E. Bouvard. » (1) Pour compléter ce qui se rapporte à cette discussion entre M. de Pontécoulant et M. E. Bouvard, nous croyons devoir transcrire ici le passage suivant de la Noté lue par M. de Pontécoulant. « La partie capitale de l’opération et en même temps la plus difficile, la formation » de l’équation du 7”° degré pour les excentricités et du 6** pour les inclinaisons, dont » Jlesracines forment les coefficients du temps sous les signes s/nus et cosinus qui entrent » dans les expressions finies de ces éléments, avait été conduite avec une précision et une » habileté qui ne laissaient rien à desirer, et l’on n’en sera pas surpris quand on saura » que levénérable M. Bouvard lui-même n’avait pas dédaigné de donner ses soins à ce » travail important. Malheureusement la vérification de la seconde partie de l’opéra- » tion, de celle qui consiste dans la détermination des 42, cocflicients indéterminés » et des 14 constantes arbitraires introduites par l'intégration des formules différen- » tielles du problème, n’a pas produit un résultat aussi satisfaisant. J'avais eu soin » de prévenir le jeune calculateur qu’il fallait pratiquer les éliminations par la méthode » d’approximation employée par tous les astronomes en cas semblable, par exemple, » lorsqu'au moyen des équations de condition qui servent de fondement aux tables » planétaires, ils veulent déterminer les corrections des éléments qu’ils y emploient. » Par ma lettre adressée à l'Académie le 2 octobre dernier, on voit que je faisais de » cette précaution la condition sine qua non de l’exactitude des résultats; je l'avais » d’ailleurs répété à satiété dans mon ouvrage; et malgré tout cela, par une singulière » fatalité, M. Eugène Bouvard exécuta son élimination par les opérations ordinaires » de l'algèbre et comme s’il se fût agi d'équations littérales. Il ne nv’en fallait pas da- vantage pour être certain que les résultats qu’il avait obtenus ainsi ne pouvaient être que défectueux, et qu’ils éxpliquaient les inexactitudes qu’on avait cru remar- » quer dans les chapitres de mon ouvrage où ils étaient rapportés. » > CI 118. ( 871) Remarques de M. le Président à l'occasion de la Lettre précédente. « Apres la lecture de cettelettre par le Secrétaire, LE PRÉSIDENT prend la parole pour faire observer à l'Académie, que, malgré la date du 26 mai dernier dont elle est accompagnée, il n’en à pris officiellement connais- sance qu'à l'occasion de l’ordre du jour de cette séance; sans quoi il se fût empressé de répondre sur-le-champ aux réclamations pen fondées qu’elle renferme. Il déclare, le registre d'ordre à la main, que M. de Pontécoulant s’est seulement fait inscrire pour une lecture dans la séance du lundi 4 mai dernier; que son rang d'inscription le portait le huitième sur la liste, et que c’est par un tour de faveur, tout-à-fait exceptionnel, que, dans les ordres du jour des séances suivantes, il a été inscrit et main- tenu le premier sur cette même liste; que le nombre, l'importance des communications et des rapports faits par divers membres déjà ancienne- ment inscrits, n’ont permis d'accorder la parole à aucune personne étran- gère à l’Académie; qu’en conséquence M. de Pontécoulant n’était nulle- ment fondé de se plaindre à ce sujet, Le Président croit devoir blâmer, au nom de l’Académie, la légèreté d’un pareil procédé, avec d’autant plus de motifs que l’auteur avait jugé à propos de publier sa lettre dans les journaux, avant l’époque où il eût été possible d’y faire droit. » Après ces remarques de M. le Président, l’Académie entend la lecture de la Lettre suivante de M. E. Bouvar», recue pendant la séance. « M. G. de Pontécoulant vient de vous adresser et a publié dans un journal une lettre qui tend à faire peser sur moi la responsabilité des erreurs qui ont été remarquées dans des formules relatives aux variations séculaires des éléments elliptiques des sept planètes principales. Il est dit, entre autres choses , dans cette lettre : 1° que les calculs ont été faits par un des élèves astronomes les plus distingués de l'Observatoire de Paris; 2° que M. Poisson les a eus sous les yeux et n’a pas pu en vérifier plus que lui (M. de Pontécoulant) l'exactitude, puisqu'il aurait fallu pour cela les recommencer entièrement; 3° qu’enfin M. de Pontécoulant , à la demande de M. Poisson , a repris en entier le calcul dont il s’agit et qu’il est parvenu en quelques heures et sans la moindre difficulté à des résultats parfaitement concordants avec ceux de Lagrange. » Relativement à la première assertion, je rappellerai à M. de Pontécou- lant les faits tels qu'ils se sont passés. Au mois d'octobre ou de novem- bre 1832, M. de Pontécoulant vint chez mon oncle me prier de faire les ( 875 ) calculs numériques qu’exigerait l’application à notre système solaire de formuies qu'il mettait sous mes yeux ou qu'il y mettrait suivant les besoins du calcul. J'adhérai à cette demande, parce que j'y trouvais une occasion de m’exercer, et je commençai immédiatement. Comme à cette époque je suivais des cours pour mon instruction , le travail promis à M. de Pon- técoulant m'oceupa toute l’année :833 et ne fut terminé que dans le courant de 1834, trois mois seulement après ma nomination à la place d'élève astro- nome de l'Observatoire. » Dans tout le cours de ce travail je suivis de point en point les formules et la marche que m'indiqua M. de Pontécoulant. Je n’y changeai absolu ment rien par cette raison toute puissante qu’à l'époque en question j'étais trop jeune pour avoir pu déjà étudier et comprendre la mécanique céleste. M. de Pontécoulant l’a si bien entendu ainsi que dans son 3° volume du Système du Monde , page 387, il termine le $ 92 par ces mots textuels : « Les masses des planètes et les éléments de leurs orbites sont aujourd’hui » assez bien connus pour permettre cette application (application de for- » mules citées plus haut); mais les calculs qu’elle exige lorsque l’on consi- » dère à la fois les sept planètes sont d’une excessive longueur; M. Eugène » Bouvard a bien voulu m’aipEr dans ce pénible travail et voici les résul- » tats auxquels JE suis parvenu. » » Ainsi tant que M. de Pontécoulant a cru les résultats bons, il s’en est attribué tout le mérite; je n’ai été pour lui qu’un aïde qui a bien voulu lui donner un coup de main. Mais dès que les calculs sont attaqués, ce n’est plus lui qui les a faits, Cest un astronome de l'Observatoire. Je laisse à l’Académie à juger, en me servant des expressions mêmes de M. de Ponté- coulant, de quel côté sont l'injustice et la mauvaise foi. » M. de Pontécoulant, après avoir dit dans sa lettre qu’il n’a pas pu vérifier l'exactitude de mes calculs, puisqu'il aurait fallu pour cela les re- commencer entièrement, ajoute plus bas qu'il les a repris en entier et qu'il est parvenu en quelques heures , et sans la moindre difficulté à des résul- tats parfaitement concordants avec ceux de Lagrange. Je soutiens, moi, que les formules une fois admises (car, ainsi que je lai déjà expliqué, je ne me suis pas occupé des formules), mes calculs sont bons et exacts. Une partie a été faite deux fois ; l’autre a été vérifiée avec un soin scrupu- leux. Remarquons seulement que le calculateur le plus attentif doit arriver à des résultats absurdes, si le géomètre qui le dirige lui donne des for- mules fausses ou mal combinées. Ce n’est pas d’ailleurs en quelques heures qu’un pareil travail peut être refait : je tiendrais M. de Pontécoulant pour ( 876 ) très habile, si au bout de six mois il arrivait aux résultats, en suivant a marche qu’il m'avait tracée, » Dans cette même lettre, M. de Pontécoulant prétend qu'il n’a fait qu'i- miter Laplace en insérant dans son ouvrage des résultats numériques fournis par un calculateur sur l'expérience duquel il croyait pouvoir compter. Ce rapprochement paraîtra peut-être un tant soit peu ambitieux : en tout cas, je rappellerai à M. de Pontécoularit que l’illustre auteur de la Mécanique céleste était trop bon ménager du temps de ceux qu’il dai- gnait associer à ses travaux pour avoir jamais exercé leur patience sur des méthodes inexactes. S'il avait pris un semblable modèle, je ne serais pas aujourd’hui dans l'obligation de lui laisser toute la responsabilité des erreur graves dont ses formules sur les inégalités séculaires sont af fectées. » M. Rozer demande à être porté sur la liste des candidats pour la place devenue vacante dans la section de Minéralogie et de Géologie, par la mort de M. Brochant de Villiers. A cette lettre est jointe une liste des travaux de M. Rozet. (Renvoi à la section de Minéralogie.) M. Hiuserr propose de se servir de l’action photographique pour en- registrer d'une manière continue les indications de divers instruments de météorologie. Au moyen d’un dispositif aisé à imaginer, l'indicateur de l'instrument viendrait se peindre à la surface d’un cylindre tournant sur son axe d’un mouvement uniforme, et exécutant une révolution dans l’es- pace de vingt-quatre heures. Ce cylindre étant préparé comme les plaques destinées à recevoir des images daguerriennes, conserverait, dans une sorte de traînée continue, la trace de l’indicateur, et présenterait ainsi une courbe dont chaque ordonnée représenterait l'instrument à l'heure indi- quée par l’abscisse correspondante, M. Issarp propose, pour la pêche des baleines, un moyen qu'il regarde comme nouveau, et qui consisterait à lancer le harpon au moyen d’une petite pièce d'artillerie convenablement disposée. M. J. Guérin adresse un paquet cacheté. L'Académie en accepte le dépôt. A quatre heures trois quarts l’Académie se forme en comité secret. La séance est levée à cinq heures trois quarts. F, ( 877 ) BUELETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a recu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie royale des Sciences; 1°" semestre 1840, n° 21, in-4°. Traité de l'Électricité et du Magnétisme; par M. Brcquerez; tomes 5° et 6°, in-8°, avec atlas in-fol. Météorologie. Observations et recherches expérimentales sur les causes qui concourent à la formation des Trombes; par M. Perrier; vol. in-8°: Mémoire sur les Intégrales définies eulériennes; par M. Biner; in-4°. Société anatomique ; 15° année, mai 1840, in-8°. Recueil de la Société polytechnique ; avril 1840, in-8. Journal de Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie; juin 1840, in-8°. Journal des Connaissances nécessaires et indispensables ; sous la direc- tion de M. Cnevauies ; juin 1840, in-8°. Revue zoologique, par la Societé cuviérienne; mai 1840, in-8°. Revue générale de l'Architecture et des Travaux publics , sous la direc- tion de M. C. Dar; feuille 13—16, avec planches, in-4°. Fragments de l'Histoire littéraire et politique de Raguse, et sur la langue slave ; par M. ve Paravey (extrait de lÉcho du Monde savant); { feuille in-6°. Lettres sur le Magnétisme et le Somnambulisme; par M. Frarparr ; une feuille in-8°. Annales de la Société des Sciences médicales et naturelles de Bruxelles; année 1840, 1 et 2° cahier, in-8°. Directions for..... Direction pour naviguer dans la rivière du Nord'et les parties environnantes , depuis l'embouchure de la Tamise jusqu'aux {les Shetland, et depuis le cap Grisnez jusqu'au fond du Kattegat; pour accompagner une nouvelle carte de la mer du Nord et du Kattegat; par M. J.F. Dessiou; Londres, 1836, iu-8°. Australia Directory.... Le Pilote de l'Australie; vol. 1°, contenant les directions pour naviguer le long des côtes sud de l'Australie , depuis le cap Leeuvin jusqu'au port Stephens, comprenant le détroit de Bass et la (878 ) terre de Diemen ; imprimé par le bureau hydrographique de l’Amirauté ; Londres, 1832, in-8°. Sailing directions. ... Directions pour naviguer dans le golfe et la rivière de Saint-Laurent; par M. H.-W. Bayrreuo; Londres, 1837, in-8°. Positions in the... Positions dans le golfe et la rivière de Saint-Laurent , corrigées jusqu'au 31 oct. 1839; par le même {suite de l’ouvrage précédent), in-6°. The west Coast. ... Côte occidentale de l'Afrique, depuis les fles de Los jusqu’à Sierra-Leone ; par M. le capitaine Tu. Borecer; + feuille in-8°. Sailing Directions. . .. Directions pour la navigation du canal de Bristol; par M. H. Mancces Denxam; Londres , 1839, in-8°. General Directions. ... Directions générales pour la navigation de l'Ar- chipel grec ; par M. J. Srewarr; 1826, 2 feuilles in- 8°. French light.... Phares de France, traduit de la Description som- maire des Phares et Fanaux , corrigée pour l’année 1836; in-8°. The light houses.... Phares, Fanaux et Feux flottants des États- Unis, pour l'année 1836; Londres, 1859, in-8°. Corfu light houses.... Phares de Corfou; + feuille in-8°. The light houses.... Les Phares des Iles Britanniques, avec les correc- tions faites jusqu’en juillet 1836; Londres, 1 feuille # in-8. Sailing Directions.... Directions pour naviguer dans la mer des Mo- luques (Arafura-sea), dressée d'après les récits des lieutenants Rolf et Modera, de la marine hollandaise; par M. G. Winosor Larz; Londres, 1837, in-8°. Sailing Directions ... Directions pour naviguer dans la Manche, ren- fermant une description générale des côtes sud d'Angleterre et d'Irlande , avec des détails sur les fles de la Manche ; par M. le capitaine Wire, de la Marine royale; 1835, in-8°. A brief Description.... Description de la Nouvelle-Écosse, avec carte des principaux havres, et une description particulière de l'fle de Grand- Manan; par M. A. Looxwoon; 1818, in-4°. Tables of Latitudes.... Tables des Latitudes et Longitudes au chrono- mètre, de différents lieux de l'Océan atlantique et de l'Océan indien, prin- cipalement sur les côtes orientales et occidentales d'Afrique, les côtes d'Arabie, de Madagascar, etc. ; par M. le capitaine Owex: imprimé pour le bureau hydrographique de l’Amirauté; Londres, 1827, in-4°. Sailing Directions. ... Directions pour naviguer de la pointe de Sunder- land à Berwick ; par le commandant E.-J. Jonwsow; Londres, 1836, in 8°. ( 879 ) Directions. ... Directions pour la navigation de la rivière de Gambie; par le commandant BeLcuer; À feuille in-8°. Directions... Directions pour entrer dans le Douro; parle même; 1 feuille in-8°. Memoir of a Survey.... Relevé des côtes de la Caramanie, fait par ordre de l’'Amirauté, en 1811 e61812, parle capitaine F. Beauronr ; Lon- dres, 1820, in-8°. Sailing Directions... Directions pour naviguer dans la baie de Dublin et le long de la côte jusqu'à Strangford; par le commandant W. Murs; 1 feuille in-8°. Sailing Directions... Directions pour naviguer le long des côtes orien- tales et occidentales de la Patagonie, d'après les observations faites par ordre de l'Amirauté, par le capitaine Kixe, de 1826 à 1830 ; Londres, 1832, in-8°. The royal Society. ... Composition de la Société royale de Londres, au 30 nov. 1839; in-4°. Philosophical.... Transactions philosophiques de la Société royale de Londres, pour l’année 1839; 2° partie, in-4°. Proceedings... Procès-J’erbaux de la Société royale de Londres; 27 fé- vrier 1840 au 26 mars 1840, n° 42, in-8°. Catalogue of the.... Catalogue des livres scientifiques de la Biblio- thèque de la Société royale de Londres ; in-8°. Transactions of.... Transactions de la Société philosophique de Cum- bridge; vol. 7, part. °°, in-/°. Astronomical.... Observations asironomiques faites à l'Observatoire royal de Greenwich, sous la direction de M. Bipperr-Airy, dans l’année 1838; Londres, 1840, in-4°. Sulla Risoluzione. .. Mémoire sur la Résolution des équations identiques; par M. Cerurui; Naples, 1837, in-£°. Statistiske.... Tableaux statistiques concernant les établissements d'Enseignement supérieur en Norvége , dressés d'après les documents offt- ciels, par M. Car. Horst; Christiania, 1839, in-8. Statistiske.... Tables sur les Mariages, les Naissances et la Morta- lité en Norvége , de 1861—1855; Christiania, 1859, in-4°. Statistiske. ... 7ables sur le Commerce et la Navigation en Norvége, en 1855; Christiania, 1630, in-4°. Gazette médicale de Paris; tome 8, n° 22. L’Ami des Sourds-Muets, journal ; avril 1840, in-8°. C.R. 1840, 197 Semestre, (T. X, N° 20. 119 ( 880 ) Gazette des Hôpitaux ; n° 62—64. Gazette des Médecins praticiens; n° 42 et 43. L'Esculape; n° 30. L'Expérience, journal de Médecine; n° 152, in-6”. RARE COMPTE RENDÜ DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 8 JUIN 4840. PRÉSIDENCE DE M. PONCELET, MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L’ACADÉMIE. ASTRONOMIE THÉORIQUE. — Observations sur une Note de M. de Pontécou- lant; par M. Liouvirce. « L’Académie a entendu, lundi dernier, la lecture d'une Note de M. de Pontécoulant relative à certaines formules de la Théorie analytique du Système du Monde : elle se rappelle les termes dont M. de Pontécoulant s’est servi en parlant du rapport de la Commission chargée d’examiner le beau Mémoire de M. Le Verrier. On ne doit donc pas être étonné de me voir aujourd'hui réclamer la parole comme auteur de ce Rapport si vive- ment attaqué. Quelques-unes des phrases mal sonnantes ( pour employer une expression dont M. de Pontécoulant fait usage); quelques-unes des phrases mal sonnantes dont j'avais à me plaindre, et que j'aurais facile- ment réfutées à l'instant même si le réglement l’eüt permis, ne se trouvent pas, je le sais bien, dans le manuscrit déposé sur le bureau ; mais ces phrases, l'Académie les a entendues; mais d’autres phrases du même genre ont été conservées et suffiront, je crois, ‘ei justifier les observations que je vais présenter à mon tour. # » Ce n’est pourtant pas que j’attache une grande importance à répondre C. R. 1840, 197 Semestre, (T. X, N° 93.) 120 ( 882: } en détail aux as$ertions singulières et tranchantes contenues dans la Note de M. de Pontécoulant. Aurai-je en effet beaucoup de peine à montrer à l’Académie que si l’on doit pousser très loin,les approximations, si pour chaque approximation donnée on doit surveiller la marche du calcul avec une sévérité absolue , n’admettant qu’à regret et quand une impérieuse nécessité l'exige, toute simplification dont l’exactitude peut laisser dans l'esprit le plus léger doute, c’est surtout dans la théorie des inégalités sécu- laires et dans les questions relatives à la stabilité du système du monde? Me faudra-t-il de grands efforts pour prouver qu’on n’a nullement porté atteinte à l’immortelle réputation de Lagrange, soit en insistant sur l’obser- vation précédente, soiten disant qu'il n’a pasiobtenu, qu'il n’a pas pu obtenir des résultats numériques satisfaisants lorsqu'il a pris comme point de départ, comme donnée de l'observation, une masse de: Vénus par exemple très différente de celle que tous les astronomes admettent aujourd’hui? Ne connaît-on pas assez l'influence considérable que Vénus exerce sur les va- riations de l’obliquité de l’écliptique ? Toutes les critiques que M. de Ponté- coulant m'adresse ne tombent-elles pas ainsi d’elles-mêmes aux yeux du lecteur attentif? Le ton doctoral que l’on affecte cachera-t-il aux géomètres les contradictions dont on a été si prodigue? » On pense bien que je n'irai pas non plus soumettre à une critique détaillée les nouvelles formules que M. de Pontécoulant veut substituer aux formules si fameuses de son troisième volume. Ces nouvelles formules, sur lesquelles nous n’avons pu jeter jusqu'ici qu’un coup d'œil rapide, sont- elles rigoureuses ? Nous nous garderions bien de l'affirmer. Nous aurions plutôt déjà quelques raisons de, croire le contraire. Ce qui doit) d’ailleurs inspirer de la défiance à priori et indépendamment de toute vérification. c’est. l’aveu-naïf, que nouslfait l'auteur dans:le passage suivant: : « En considérant les, équätions fondamentales du. problème, il se trouve » qu'on aalors; (quand la valeur d'une des sept inconnues que l’on avait » d’ahord a été calculée) sept équations pour déterminer six inconnues, ».c'est-à-dire une.équation de:plus qu'il n’est nécessaire et donton peut » par conséquent disposer, arbitrairement. Lagrange profite de cette cir- » constance pour, écarter tout-à-fait l'équation dont les coefficients sont »-les-plus petits nombres , comime étant;celle, qui doit donner le moins-de » précision dans les résultats. Cette vue, est juste sans doute, mais j'ai re- » marqué que cette exclusion de, l’une des équations de condition du pro- » blème peut avoir de l'inconvénient : en effet; on satisfait alors rigoureu: » sement: aux équations restantes, mais les valeurs des: inconnues qu'on ( 883 ) » obtient ainsi ne satisfont nullement à l'équation eCartée. J'ai méme re- » connu qu'il y avait des cas où pour remplir cette Condition il faudrait » changer non-seulement leurs valeurs , mais encore leurs signes. De cette » manière il existe dans chaque système une équation qui peut se trouver » tout-à-fait en dehors des conditions du problème. « (UNE DES ÉQUATIONS pu » PROBLÈME TOUT-A-FAIT EN DEHORS DES CONDITIONS DU PROBLÈME! ! |)» Quoi- » que cette anomalie n’ait heureusement pas une influence très importante, » d’après ce que nous avons dit, sur le résultat final, j’ai pensé cependant » qu'il était convenable de l’éviter et j'ai réuni ensemble dans chaque sys- » tème les deux équations qui sont affectées des plus petits coefficients; je » satisfais ensuite complétement aux cinq principales équations du pro- » blème et à l’ensemble des deux autres. » » Ainsi, d’après M. de Pontécoulant, lorsque six des équations dont il parle sont rigoureusement satisfaites, la septième ne l’est nullement! Pour vérifier cette dernière équation, il faudrait quelquefois, suivant l’auteur, changer non-seulement les valeurs, mais encore les signes des inconnues! M. de Pontécoulant a-t-il réfléchi que s’il en est ainsi, son calcul ne peut manquer d’être entaché d'erreur? qu'il serait impossible de trouver un argument plus solide pour en démontrer l'inexactitude? A-t-il pu croire qu’il éluderait la difficulté indiquée en supprimant arbitrairement une des équations du problème, en ajoutant membre à membre et fondant en une seule deux de ces équations ? Ceci, disons-le franchement, passe toutes les bornes. Quand un analyste vient d'écrire une phrase semblable à celle que nous avons rapportée, une phrase qui renverse ainsi d’un seul coup tous les principes élémentaires de l'algèbre, toutes les notions fondamen- tales de la logique, sur quelles bases désormais pourrait-on s'appuyer en discutant avec lui? Toutefois, hätons-nous de/le reconnaître, si le pas- sage cité suffit à lui seul pour montrer que les formules de M. de Ponté- coulant ne peuvént pas être entièrement rigoureuses, du moins est-il juste de reconnaître que ces formules nouvelles sont en grande partie dé- gagées des énormes erreurs que les anciennes nous offraient. Il y a pro- gres. Si M. de Pontécoulant reprenait une troisième fois son travail, peut- être obtiendrait-il enfin des résultats tout-à-fait satisfaisants. » M. de Pontécoulant trouvera sans doute les remarques précédentes un peu sévères; et il est bon de lui faire connaître le motif qui m'oblige à {es consigner ici, L'Académie, qui a entendu lundi dernier M. de Pontécoulant se plaindre d’une manière si acerbe du rapport de la Commission chargée de juger le travail de M. Le Verrier, qui l’a entendu surtout diriger personnelle- 120., ( 884 ) ment contre le rapporteur de cette Commission les plus améres et les plus injustes critiques, l'Académie ne doit-elle pas croire que M. de Ponté- coulant a été vivement censuré dans Le rapport dont il se plaint? Eh bien! M. de Pontécoulant n’est pas même nommé dans ce Rapport. Par un senti- ment de convenance que l’on appréciera, je m'étais abstenu de toute allusion au chapitre x1 de la Théorie analytique : on peut voir actuellement si M. de Pontécoulant m’a su gré de cette réserve; on peut voir s'il convient désor- mais de conserver des ménagements avec un tel adversaire. » Que si j'avais voulu profiter de mes avantages quand j'ai rédigé mon Rapport, n'aurais-je pas pu montrer facilement que M. de Pontécoulant est tombé dans les erreurs les plus graves, les plus inconcevables, lorsqu'il a essayé de traiter la question des inégalités séculaires. Et ici je ne parle plus de simples fautes de calcul; ces fautes sont trop connues, ce pointa ététrop bien éclairci : je parle de fautes purement théoriques et de raisonnement. La note que M. de Pontécoulant a placée à la page 548 de son 3° volume ne montre-t-elle pas qu'il n’a compris en aucune façon la belle démonstration par laquelle Laplace prouve que les expressions séculaires des excentricités et des inclinaisons ne peuvent contenir le temps que sous des sinus et cosinus ? M. de Pontécoulant désirerait, dit-il, une démonstration pure- ment algébrique de ce théorème. En mettant de côté celle de Laplace qu'il croit à tort insuffisante, comment n’a-t-il pas su du moins apprécier les nombreuses et élégantes démonstrations de M. Sturm ? Comment n’a-t-il pas lu les recherches que notre confrère M. Cauchy a publiées sur le même sujet? Un mémoire d'un tel géomètre, quand il porte ce titre, Sur l'équation à l'aide de laquelle on détermine les inégalités séculaires du mouvement des planètes, devait-il rester inconnu à l’homme qui se vante d’avoir, depuis si long-temps, consacré ses veilles à la Mécanique céleste ? » Au reste, c'en est assez : le but que je me proposais est atteint. L’Aca- démie doit voir maintenant si j’ai provoqué en aucune maniére la violente attaque que M. de Pontécoulant à dirigée contre moi. Rectifier toutes les erreurs d'analyse que la Théorie analytique du Système du Monde renferme serait d’ailleurs parfaitement inutile. Comment s'entendre avec un auteur qui ne comprend pas (même quand on l'en a averti) qu’une inté- grale définie V=S Ildm (t. I, p. 186) ne dépend ni explicitement, ni implicitement des variables x, y, z, par rapport auxquelles on intègre, et ne peut être fonction que des limites de ces variables et des paramètres contenus sous le signe S ? » (885 ) VOYAGES SCIENTIFIQUES.—ÎVotice sur l'Histoire du Voyage de Y'Uranie; par M. Lous »e Freyoner, et lue par lui a l’Académie des Sciences. « Deux volumes, partagés en cinq tomes, qu'accompagnent un atlas de 112 planches, forment toute l’économie de l'Histoire du Voyage de l'Uranie autour du monde. » Indépendamment du récit de nos aventures, on y trouve une sorte de résumé de toutes nos observations scientifiques, et nous avons renvoyé pour les détails, aux ouvrages spéciaux qui les renferment. Cependant nos remarques particulières sur la géologie étant en trop petit nombre pour former un texte séparé, on a jugé à propos de les intercaler dans celui de l'historique. L'étude de l’homme , à laquelle nous avons donné beaucoup de développements et de soins, intéressera, je pense, un grand nombre de lecteurs. » Forcés, pendant nos courtes relàches, à recueillir des faits, souvent à Ia hâte, on doit penser que nous n’avons jamais eu ni assez de loisirs , ni assez de facilités pour étudier à fond les peuplades avec lesquelles nous nous trouvions en communication. Pour nous aider dans ces recherches, nous nous sommes assujétis à suivre un plan uniforme et nous en avons rempli les divisions avec autant d’exactitude que les circonstances ont pu le permettre. J'ai employé à ce travail , non-seulement nos remarques par- ticulières, mais encore celles des personnes instruites qui, résidant sur Tes lieux , ont bien voulu se mettre en relation avec moi. De précieux ren- seignements ont été extraits d'ouvrages rares où peu connus, manuscrits ou imprimés, dont l'exactitude nous était démontrée; au reste nous avons toujours cherché, plutôt la vérité et la multiplicité des faits, que ce qui était de pur agrément. » L'homme sauvage et le demi-sauvage devaient être distingués de l’Eu- ropéen et de ses descendants ; ces derniers ne pouvaient offrir en effet que des usages calqués , à beaucoup d’égards , sur ceux de nos contrées. Il con- venait en général de considérer l’homme sous ses trois aspects principaux : comme étre physique isolé, comme vivant en famille , enfin comme appar- tenant à une société politique. Cette division, à la fois simple et ration- nelle, nous a été utile pour traiter notre sujet avec plus d'ordre et de clarté. É » Le caractère appartient à l’homme individuel; les usages, qui sont les lois de la famille, constituent les mœurs et en sont les conséquences ; tan- (886) dis que les lois civiles régissent la société ou la réunion de plusieurs familles sous un même chef. Nous avons trouvé chez quelques nations sauvages des traces de ce gouvernement politique, réellément primitif, qui n’est qu’une extension de celui de la famille ; certains auteurs ont bien pu l’ima- giner dans leurs spéculations systématiques, maïs il était à la fois curieux et important d’en obtenir des preuves positives et irrécusables. Cette ma- nière de procéder, en faisant marcher les faits avant les conséquences qu'on en tire, porte la conviction dans les esprits; l’ordre inverse ne saurait donner lieu qu’à d’interminables discussions. » Quand on considère avec soin les mœurs , l’industrie et la religion des hommes non civilisés, on y remarque de curieuses similitudes avec les pensées des plus anciens peuples dont l’histoire nous ait transmis la croyance et les usages. Ces observations tendent à démontrer la grande unité de l’espèce humaine et les communications que les hommes ont eues entre eux à une époque reculée, dont les livres et la tradition ont égale- ment perdu le souvenir, mais dont l’analogie nous fournit encore des preuves irréfragables. » Nul doute que les Hébreux, les Chinois, les Japonnais et plusieurs autres nations éloignées de nous, n’aient eu jadis de hardis navigateurs et n'aient poussé leurs courses aventureuses à de prodigieuses distances sur le grand Océan; peut-être même ne serait-il pas difficile de suivre les cé- lèbres flottes de Salomon à travers certains archipels ; mais ici nous ne pouvions tout discuter et tout comparer. C’est beaucoup si nous avons pu dans une exploration rapide, observer les faits avec méthode et surtout avec vérité : l’homme de cabinet s’en empare ensuite, il les analyse, les combine et en fait jaillir des conséquences d’autant plus précieuses, que la conscience a présidé avec plus de soins à ce travail. » L'étude de la Religion et des idées qui s’y rattachent, montre fréquem- ment qu'un grand nombre de croyances et d’usages bizarres ont eu pour source des vérités incontestables que l’ignorance ou les passions ont dé- naturées, mais point assez cependant pour qu'une saine critique ne puisse les dégager de l’erreur et les montrer aux yeux. Ce sont, on en convien- dra, des faits très remarquables, que de retrouver le dogme de l’immor- talité de l'ame jusque chez les peuples que nous considérons comme placés au dernier degré de l'échelle intellectuelle; de voir que l’idée d’un malin esprit et celle d’une puissance rémunératrice existent partout au milieu d'eux; que presque partout encore ils conservent la tradition du déluge, et sur beaucoup de points des traces évidentes de la loi mosaïque. Sans ( 887 } doute de nombreuses et monstrueuses superstitions sont presque toujours mélées à la vérité; mais cette observation ne prouve-t-elle pas aussi toute la fragilité de l’homme livré sans instruction à lui-même, et la facilité avec laquelle ses pensées s’altèrent et se transforment. Dans, nos sociétés mo- dernes, avec nos doctes écrits et une raison dont nous sommes si fiers, pouvons-nous toujours nous prémunir contre la fausseté des opinions et des doctrines ? En général, partout où les passions humaines sont pré- sentes,, l'homme et la vérité ne sauraient que difficilement s’accorder. Con- sidérée sous de tels rapports, l'étude de l'humanité offre un but intéressant et d'utilité pratique qu’il est impossible de méconnaître. ». Je n'ai pas été moins attentif à décrire ce qui se rattachait à l’indus- trie, que j'ai partagée en trois divisions naturelles: les arts agricoles, qui donnent naissance aux produits; les manufactures, qui les mettent en œuvre, et le commerce, qui les transporte et les échange. Il semble, au premier abord, que les produits industriels, chez les peuples que nous appelons barbares, ne doivent rien offrir qui puisse intéresser les nations glorieuses de leur savoir et de leur génie: peut-être en jugera-t-on autre. ment en lisant avec soin ce qui. est rapporté dans plus d’une page de cette Histoire. L'absence des métaux et surtout, du fer est un des plus grands obstacles au développement de l'industrie manufacturière ; toutefois, au milieu de cette pénurie de ressources chez les peuples les plus éloignés de notre civilisation, on remarque des traits de lumière qui éblouissent, et une sorte d'instinct qui supplée à la science. Il est certain qu'il y a telle cinconstance où l'Européen le plus instruit pâlirait devant la nécessité d’exé- cuter.ce:que fait le sauvage, avec les moyens simples qui sont à sa dispo- sition. À l’appui de ce que-j'avance, je citerai les pilotes carolinois, con- duisant leurs barques avec intelligence et une singulière précision, durant des trajets immenses, sans autre instrument que leurs yeux nus, et une sagacité et une finesse d'observation qui nous échappe. Je nommerai encore le farouche habitant de la Nouvelle-Hollande, qui, semblable au pigeon voyageur, se dirige sans hésiter au milieu des forêts qui l'entourent, et arrwe par le plus court chemin au point le plus éloigné où il veut. se rendre; tandis qu'un européen s’y égarerait cent fois. L'art de dresser des poissons voraces, et de les tenir captifs pour servir à prendre d’autres pois- sons, parait tout-à-fait ignoré de nos pêcheurs européens, tandis que cette pratique était: familière aux Mariannais; et ce. n’est pas la seule circons- tance où lon! puisse remarquer la supériorité de ces insulaires. » Le commerce des nations sauvages, très borné en lui-même, peut ( 888 ) néanmoins, par l'intervention des nations civilisées, acquérir de limpor- tance et finir par donner aux spéculateurs d’intéressants produits et d'im- menses avantages : c’est précisément ce que l'on voit à Timor, ainsi qu'aux iles Sandwich, pour le bois de sandal, et à la Nouvelle-Zélande, pour /e phormium tenax. Nous n’avons pas négligé de relater ces rapports, et de réunir là-dessus les faits les plus détaillés et les plus exacts qu'il était pos: sible. » Lorsque, pendant le cours de la campagne, nous avons touché à quelque colonie européenne, j'ai pris grand soin de la décrire , et d’insister sur ce qu’elle renfermait de plus curieux et de plus utile. L'établissement énitentiaire des Anglais, à Port-Jackson, est celui où nous avons pu réu- nir le plus de détails, et j'espère que le lecteur remarquera tous les soins que nous nous sommes donnés pour lui en offrir un tableau complet jus- qu’à ce jour. » Après avoir parlé des habitants primitifs de la Nouvelle-Hollande, nous avons abordé l’histoire de la colonie pénale, dont nous avons montré l’ori- gine et les phases diverses, tracé le tableau des obstacles qu'il a fallu vaincre et celui de ses progrès, puis classé avec soin les faits nombreux qui nous permettaient de l’étudier sous toutes ses faces. Dans ce récit, et les-rensei- gnements officiels qui l’accompagnent, on pourra voir comment une po- pulation bizarre, tirée presque en totalité des classes les plus abjectes de la société, a pu servir à développer sur ces bords divers genres d'industrie, ainsi qu’un état prospère; comment la science du cultivateur a succédé à linhabilité des premiers colons; l’abondance des produits aux sécheresses, aux inondations et à la famine ; en un mot, comment l’ordre a pu triom- pher du crime et de la révolte, l’économie se substituer aux dépenses ex- cessives, la richesse à la stérilité; enfin la puissance remplacer l'état pré- caire et jeter des racines profondes là où pendant long-temps on n'avait vu régner qu'incertitude et que misère. » Nous avons ensuite appelé l'attention du lecteur sur l’état de l’agricul- ture, des manufactures, et les sources de ce commerce actif qui, en fondant la fortune des habitants, a fixé aussi celle de la colonie. Son gouvernement, son administration, sa législation spéciale, ses tribunaux, ses finances et sa force militaire ont été tour à tour l’objet de nos études; et l’on trouvera dans les tableaux numériques qui y sont joints un moyen de se rendre compte de l’état de la colonie à toute époque donnée de:son histoire. » Le système pénitentiaire adopté sur cette terre, tout à la fois de chà- timent et de réforme, est devenu également pour nous l’objet de spéciales ( 889 ) et minutieuses investigations. Nous avons passé successivement en revue les moyens de transport des convicts, leur classement et le régime auquel ils sont soumis, l'emploi et l'entretien de cètte masse d'hommes réprouvés, et parlé enfin des ordonnances qui les régissent, des punitions et des récom- penses qui les attendent. » Il était intéressant de comparer le régime corrupteur et funeste de nos bagnes et de nos prisons, avec celui de l'établissement pénal des Anglais: nous nous sommes livrés à quelques considérations sur cet important et douloureux sujet. La vérité ressort du simple exposé des faits, et montre à quel point sont destructeurs de toute morale et de tout bonheur public ces établissements que notre législation commande, que le gouvernement entretient et perpétue, mais qui réagissent bien plutôt contre la paix pu- blique, qu’ils ne sévissent contre les coupables qu’ils renferment, Nous avons hasardé notre opinion sur les moyens qui devraient être, mis..en œuvre pour opposer une digue salutaire au torrent des infâmes doctrines professées dans ces repaires du crime; et cette partie de notre travail, nous ne saurions hésiter à le déclarer, mérite toute la méditation de l’homme d'état et de l’homme de bien. » Il était difficile de parcourir le monde sans trouver matière à quelques considérations politiques. Je n’ai pas hésité à m’emparer des idées de ce genre chaque fois que. je l'ai jugé de quelque importance pour la France; et ces considérations, auxquelles je me suis livré avec liberté et un vif in- térêt, occupent une place notable. dans mon voyage. Je. ne sais.si.je me flatte, mais il me semble que nos hommes d'état pourront y trouver matière à plus d'une pensée sérieuse. Cette attention de faire concourir les obser- vations et les documents réunis pendant un long voyage à un seulet même but, la gloire de son pays; de mettre enfin de l'unité dans une ma- chine aussi complexe, devrait animer tous les voyageurs. L’histoire.con- temporaine prouve que les Anglais y manquent rarement; les personnes frivoles et légères aimeraient mieux peut-être ce qui amuse par la singula- rité ou la bizarrerie des contrastes, ou ce qui attache par le feu et l'éclat du style; mais l’homme attentif et réfléchi préférera toujours de donner à ses compositions une direction plus noble et plus utile. » Distillation de l'eau de mer (imprimé à la suite de l’'Historique) Malgré l'ancienneté de cette question et la multiplicité d’expériences concluantes qui furent faites avant moi, pour prouver la possibilité d'obtenir de l'eau douce par la distillation de l’eau marine, peu s’en est fallu qu'on n'ait traité d’extravagance et de folie le dessein de renouveler ces expériences -C. R. 1840, r°T Semestre. (T. X, N°25.) 121 ( 890 ) plus en grand, avec un appareil capable de fournir seul toute l’eau né- cessaire à la consommation d’un équipage, et de le faire surtout avec assez d'économie pour obtenir de l’eau à aussi bon marché et souvent avec plus d’avantages que par les moyens ordinaires d’approvisionnement. » Pour ceux qui auront la curiosité de lire ce que contient l’appendice du dernier volume de ce Voyage, il paraîtra démontré, je crois, que la nouvelle expérience a complétement réussi, et qu’elle est de plus tellement sûre, qu'on pourrait sans danger aujourd’hui entreprendre une campagne autour du monde, en faisant uniquement usage d’eau distillée à bord, et en ne brülant que très peu de combustible. » Ce procédé conviendrait à merveille aux navires de guerre, dans certaines missions spéciales, et, dans tous les cas, à ceux du commerce, qui pourraient économiser par là plus des deux tiers de l’espace consacré à l'embarquement de l’eau, en y plaçant des marchandises. » Mais pourquoi ce moyen si avantageux et si simple n'est-il pas généra- lement suivi ? Peu de temps après mon retour en France un seul capi- taine du port de Bordeaux vint me demander des renseignements sur l'emploi de l'appareil dont j'avais fait usage. Je lui répondis comme je le devais; mais considérant lui-même, sans doute, que si je ne me faisais pas illusion, mes idées seraient infailliblement adoptées de tous côtés, ilattendit, du moins à ce que j'imagine, qu'un autre que lui donnät l'exemple. Car c’est ainsi que l’on procède en France; la mode y exerce sur toutes choses l'empire le plus aveugle et le plus tyrannique; ses plus grandes bizarreries sont regardées comme des lois inviolables ; mais si l'on aime beaucoup à suivre, on aime aussi très peu à faire le premier pas; et la foule reste docile à ce caractère distinctif qu’elle ne changera jamais. Il faut donc attendre que d’heureuses circonstances viennent donner une favorable impulsion et que, rappelant d'anciennes expériences et des suc- cès passés, elles permettent d’atteindre à des avantages nouveaux et plus complets. » ANATOMIE comPpARÉE. — /Votice sur le cinquième fascicule de l’Ostéographie des vertébrés; par M. ne BLrainviice. « J'ai l'honneur de présenter à l’Académie le cinquième fascicule de mon Ostéographie iconographique des cinq classes d'animaux vertébrés récents et fossiles. » Le quatrième, moins considérable, était employé à donner la descrip- (891 ) tion et la figure du squelette et du système dentaire des espèces qui cons- tituent le genre si anomal etsi restreint des Paresseux. Aussi n’est-il composé que de huit feuilles de texte et d’un atlas de six planches. » Ce cinquieme fascicule est entièrement consacré à l’ordre des chauve- souris ou Chéiroptères, comprenant tous les genres et sous-genres que les zoologistes récents ont établis dans le grand genre ’espertilio de Linné. Aussi renferme-t-il quinze feuilles de texte et un atlas du même nombre de planches, dans lesquelles, outre la description absolue d’un certain nombre d’espèces-types choisies dans la série, depuis les roussettes les plus voisines des makis, jusqu'aux chauve-souris ordinaires les plus rapprochées des insectivores terrestres, toutes les autres sont étudiées par comparaison. » Mais outre cette partie, pour ainsi dire technique, et où les os et les dents ont été considérés en place et à part, en les groupant et les grossis- sant convenablement pour faciliter la comparaison , ma seconde partie, plus scientifique, est employée à scruter les preuves de l'ancienneté des chauve- souris à la surface de la terre. Pour y parvenir d’une manière plus certaine, il est d’abord question dans autant de chapitres de l’histoire et des prin- cipes dela classification de ces animaux singuliers, de leur distribution géogra- phique actuelle, et enfin des preuves historiques de l'existence ancienne de ces animaux, tirées des œuvres littéraires ou artistiques de l'antiquité. Ce n’est qu'après ces préliminaires absolument nécessaires que vient enfin l'étude des ossements de chauve-souris, soit momifiés dans les nécropolis égyptiennes, soit fossiles dans les couches superficielles de la terre, depuis les terrains tertiaires jusque dans le diluvium des cavernes et les brèches osseuses; d'où résulte qu’une espèce qui existe encore aujourd’hui abon- damment en Égypte, y existait il y a près de {000 ans, et que les espèces fossiles en Europe ne diffèrent pas de celles qui y vivent à présent. » M. Lien: dépose un paquet cacheté. RAPPORTS. TOPOGRAPHIE. — Rapport sur un Mémoire de M. Aueui, intitulé : Traité des Reconnaïissances militaires. (Commissaires, MM. Savary, Puissant rapporteur.) , « M. Amelin, professeur de dessin à l'école du Génie de Montpellier , a adressé à l’Académie, le 18 mai dernier, un manuscrit ayant pour titre : 121.. ( 892 ) Traité des Reconnaissances militaires , et dont M. Savary et moi avons été chargés de rendre compte. » L'auteur considère, dans un préambule , comme objet le plus im- portant des reconnaissances de ce genre, les levés topographiques exécutés dans le moins de temps possible, et indique quelles sont les conditions auxquelles il faut satisfaire pour recueillir sur le terrain qu'on explore tous les documents utiles à un chef d’opérations militaires. Exposant ensuite les moyens d'obtenir rapidement l’esquisse des détails les plus intéressants d’un terrain \accidenté, M. Amelin donne la description de deux instru- ments de topographie, l’un destiné à la mesure des (distances, l’autre à celle des différences de hauteur ; ayant soin d'ajouter à son texte plusieurs planches qui en facilitent l'intelligence. Voici en quoi consistent ces instru- ments. » Supposons d’abord une droite menée dans l’intérieur d’un rectangle par l’un de ses angles, et rencontrant la hauteur prolongée de ce rectan- gle. Cette droite donnera lieu à deux triangles semblables, dans l’un desquels un des côtés de l’angle droit deviendra aussi grand qu’on voudra. Si donc les côtés du même rectangle sont divisés en millimètres, on-pourra, par une simple proportion, trouver numériquement la hauteur du triangle dont l’hypoténuse entière est la droite en question. Or l'instrument de M. Amelin, qui représente précisément ce système de lignes, se com- pose d’une planchette rectangulaire et de deux règles ou alidades, lune tournant à volonté autour du sommet de l’un des angles de cette plan- chette, et l’autre étant fixée à l'angle opposé. C’est à l’aide de cet instru- ment, établi sur un pied à trois branches, que l’auteur détermine la dis- tance d’une station à un objet inaccessible, sans: mesurer aucune base sur le terrain. Enfin M. Amelin y adapte un petit déclinatoire, afin de l’orien- ter au besoin, et procède à la manière accoutumée pour relever les détails. » Le second instrument qu’il décrit, et avec lequel il mesure les diffé- rents degrés de pente d’un terrain montueux, est un secteur circulaire de carton, de corne ou de toute autre substance, qu’il nomme bounismètre , et dont l'arc est divisé en deux parties de 45° chacune. Les extrémités de la corde de l’arc entier sont marquées par deux aiguilles élevées per- pendiculairement au plan du secteur, au centre ‘duquel est attaché un fil à plomb. Enfin ce secteur s'adapte à l'extrémité supérieure d’un sup- port dont le pied est retenu à la planchette par une vis de pression, et qui doit être disposé verticalement. On conçoit alors qu’en le faisant tour- ner dans un plan vertical jusqu’à ce que le rayon visuel mené par les deux ( 893 ) aiguilles soit parallèle à la surface du terrain et dans la direction de la ligne de plus grande pente, le fil à plomb, ou l'indicateur à position fixe verticale, marquera approximativement le degré d'inclinaison qu’il fallait trouver. » Nous pensons que, sans entrer dans plus d'explications à ce sujet, l’on reconnaîtra que ces deux instruments n’offrent rien de neuf, et ne sont pas, à beaucoup près, aussi exacts et aussi commodes que ceux dont les officiers se servent communément dans leurs reconnaissances. Ainsi, quoique M. Amelin ait en général exposé clairement tout ce qui peut contribuer au succès d’un levé rapide, nous ne voyons aucune raison suffisante pour approuver entièrement sa manière d'opérer sur le terrain, et nous croyons que c’est aux armes spéciales qu'appartient naturellement le droit de se prononcer sur le mérite de la partie de l'ouvrage de ce pro- fesseur, qui a purement rapport au dessin d’un plan de reconnaissance. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. NOMINATIONS. L'Académie procède, par voie de scrutin, à la nomination de deux Com- missaires pour la révision des comptes de l’année 1830. MM. Thenard et Savary réunissent la majorité des suffrages. MM. Tnenann et Savary sont nommés membres de la Commission char- gée de la révision des comptes pour l’année 1830. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. BOTANIQUE. — Recherches sur la nature des corps qu'on désigne vulgaire- ment sous le nom de pierres à champignons ; par M. Gasparninr. (Commissaires, MM. de Mirbel, de Jussieu, Élie de Beaumont.) « Depuis long-temps on dit que dans le royaume de Naples il existe une pierre qui produit des champignons. Eu effet, dans les Apennins de la Lucanie, les bergers et les montagnards récoltent des champignons très bons à manger sur des! masses en apparence pierreuses cachées sous la terre. On retire parfois ces masses du lieu où elles se trouvent pour les transporter dans les jardins, où, étant recouvertes de terreau, au moyen d’arrosements modérés, elles produisent des champignons. . … ( 894 ) » On doit à Imperato et à Marc-Aurèle Severini les premières notions sur la pierre à champignons. Ils croyaient qu’elle pouvait être une espèce de truffe. Après un siècle, Micheli, dans son excellent ouvrage, le Genera plantarum , donna la description de cette pierre et du champignon qu’elle produit. Il dit que le champignon est une espèce de Polyporus, etlapierre sa racine pérennante et grosse, qui en se ramifiant de tous côtés enve- loppe les substances qu’elle rencontre, cailloux , sable, racines d’autres végétaux, etc. C’est pourquoi, ajoute-t-il, on en trouve qui ont l'apparence d’une pierre et pèsent plus de cent livres. De Borch, vers la fin du siècle passé, parla aussi, dans ses Mémoires sur les truffes du Piémont, de la pierre à champignons dans laquelle il ne voulut voir qu’un amas de tuf calcaire mélangé d’argile d’une nature particulière et propre à produire des champignons. A la même époque Jacquin venait d'examiner à Vienne un échantillon qui lui avait été apporté de Naples ; l'opinion qu’il exprima sur ce sujet dans ses Collectanea, opinion qui depuis a été suivie aveu- glément par presque tous les naturalistes, est que cette prétendue pierre n’est que de l’humus compacte. » Frappé de rencontrer sur cette question des opinions si disparates, je crus que de nouvelles recherches étaient nécessaires , et je commencçai par examiner quelques pierres à champignons conservées dans des jardins. Le résultat de cette étude fut de me faire incliner davantage vers les idées d’Im- perato et de Severini; cependant, n'étant pas encore complétement satisfait, Je résolus d'aller étudier sur son sol natal, dans les montagnes de la Lucanie, cette production singulière. Ce fut là que je vis des pierres à champignons de toute forme, de toute grandeur , et pesant depuis une livre jusqu’à cent et davantage. Il y en avait qui étaient mêlées avec une quantité si prodigieuse de particules hétérogènes, qu’elles ressemblaient à un mélange de tuf calcaire, d'argile et de terreau. J'en vis aussi une qui enveloppait dans sa substance plusieurs grosses racines d’un grand hêtre. Enfin, en examinant dans cet en- droitun grand nombre d'échantillons et en ayant égard aux circonstances au milieu desquelles chacun d'eux s’était développé, je m’assurai que la forme de ces corps et la nature des substances hétérogènes qu’ils peuvent renfermer dépendent absolument des localités. Cela n’avait au reste rien qui dût me surprendre, puisque je savais que la truffe noire présente quelque chose d’analogue. En effet, si un obstacle, même très faible, s'oppose, d’un côté, à son accroissement, elle n’a pas la force de le déplacer, et de là vient qu’elle n’est pas toujours sphérique, et que quelquefois elle renferme des grains de gravier ou de l’humus. De même, la grande truffe appelée pierre ( 895 ) à champignons enveloppe tout ce qu’elle rencontre, et pour cela il arrive très fréquemment que sa substance est divisée et éparpillée. Or comme elle continue iong-temps à s’accroître en envahissant une portion de sol qui peut n'être pas homogène, il n’y a rien d'étrange à ce qu’elle prenne parfois l'aspect d’un amas de tuf calcaire, d'argile, de terreau, etc. Quand on trouve dans du terreau pur, ce qui est bien rare, de ces prétendues pierres à champignons, elles se présentent d'ordinaire sous une forme à peu près sphérique, avec l'écorce presque entière; elles acquièrent alors une énorme grandeur et ne contiennent d’autres matières hétérogènes que du sable très fin et de l’humus, qui est si intimement mélangé avec leur chair, qu'il est difficile de s’en apercevoir au premier abord. De pareils échantillons étant évidemment les plus favorables pour laisser bien apercevoir la struc- ture intime du corps, je les ai choisis de préférence pour les recherches exposées dans ce Mémoire. » Quoique j'aie désigné sous le nom de truffe le cryptogame dont il s’a- git, on verra qu'il diffère des espèces du genre Tuber par plusieurs caractères importants. Je crois donc qu'il est permis de le considérer comme appartenant à un genre nouveau pour lequel je proposerais le nom de Mycelithe, qui rappelle l'expression vulgaire ( pierre à champignons); lespèce-type , la seule connue jusqu'ici, pourrait être désignée sous le nom de Mrycelithe fungifera. » Ce Mémoire est accompagné d’une planche destinée à faire connaître la structure intime du Mrycelithe fungifera et de plusieurs échantillons du végétal même. M. Arquié, professeur agrégé à la Faculté de Médecine de Montpellier, adresse un Mémoire ayant pour titre: Études anatomo-pathologiques des phénomènes de l'encéphale. - (Commissaires, MM. Magendie, Serres. ) M. Varrës, qui avait présenté, il y a quelque temps, la première partie d’un travail ayant pour titre Études philosophiques sur la science du Calcul, adresse la 2° et la 3° partie de cet ouvrage. (Commission précédemment nommée. ) M. Cnanrière adresse une Notice sur deux nouveaux modèles d’appareils de sauvetage pour les personnes tombées à l'eau et sur les modifications ( 896 ) qu'il a apportées aux divers instruments des boîtes pour secours aux as- phyæiés. ( Commissaires, MM. Double, Roux, Séguier.) M. Quénanoerce prie l’Académie de vouloir bien lui désigner des Com- missaires à l'examen desquels il puisse soumettre un appareil de son in- vention. (Commissaires, MM. Coriolis, Piobert, Séguier. ) CORRESPONDANCE. PHYSIQUE APPLIQUÉE.—/Machineélectro-magnétique, présentée par M. Séguier, au nom de MM. Parrenson, de New-Yorck, inventeur, et AnneLue, de Paris, importateur. « Leprincipe d'action dela machine présentée est puisé dans la propriété que possède un faisceau de lames de fer doux recouvert d’une hélice de fil de cuivre convenablement isolé, de recevoir et de perdre dans des temps très courts le pouvoir magnétique. » Des morceaux de fer doux sont placés à des intervalles égaux sur la circonférence d’une roue; ils passent pendant la rotation de la roue tour à tour devant deux aimants électro-magnétiques. Les fils destinés à établir les courants sont liés à un mécanisme simple qui permet au courant électrique de s'établir au moment où le morceau de fer doux va arriver en présence de l’aimant: lorsque le rapprochement est le plus complet, le courant est supprimé tout-à-coup. La roue continue de tourner par la vitesse acquise. Le courant n’est rétabli que lorsque plus de la moitié de l’espace qui sépare les morceaux de fer doux a été parcourue. L’attraction en commençant à volonté tantôt un peu avant, tantôt un peu après ce point-milieu, déter- mine et règle le sens dans lequel la roue continue de marcher. Il suffit donc pendant l’action de déplacer d’une petite quantité l'appareil qui sert à établir et à supprimer la communication pour donner à la machine des mouvements inverses. » La machine est arrêtée et fixée en laissant le courant agir d’une ma- nière continue; la suppression complète du courant remet la roue dans un état parfait de liberté. » La puissance électrique de cette machine est empruntée à une pile composée de zinc amalgamé avec du mercure, et de feuilles de plaqué ( 897 ) d'argent recouvertes de platine par précipitation. Des feuilles dé tôle de fer, recouvertes également par une précipitation de platine ; peuvent avec avän- tage remplacer le plaqué d'argent. Ces éléments sont plongés dans dé l'eau acidulée avec l'acide sulfurique dans la proportion de neuf parties d’eau et une partie d’acide. » Une machine de ce genre servirait, suivant l’assertion de M. Patterson, chez M. Davenport, en Amérique, à mettre en jeu une presse mécanique destinée à l'impression d’un journal hebdomadaire. » MINÉRALOGIE. — Sur le pyroxène artificiel dans les scories des hauts- Journeaux ; par M. NorGcrratu. « Le pyroxène artificiel n'est plus une chose nouvelle depuis que M. Mitscherlich à reconnu les angles de clivage de cette substance dans des scories produites dans les fonderies de minerai de cuivre à Fablun, en Suède, et que MM. Bbrthier et Mitscherlich sont même parvenus à obtenir de véritables cristaux de cette substance, en en fondant ensemble les parties constituantes, dans un four de porcelaine, à Sèvres. » Les échantillons de pyroxène artificiel que J'ai l’hontieur de présenter ici, se distinguent tellement par leurs formes cristallines, qu'ils méritent une attention particulière, tant en eux-mêmes que par rapport à leur ori- gine. On en a trouvé souvent des cristaux de là grandeur d’un pouce avec des angles très exactement mesurables. Ils sont verdätres ou gris avec des nuances de violet. Bien qu'ils soient opaques, ils s’approchent le plus dés espèces du genre pyroxène désignées par le nom de diopside. » Les cristaux se forment en très grande quantité dans les scories du haut-fourneau d'Olsberg, près de Bigge, dans le district de la régence d’Arnsberg, depuis que le fourneau est activé par l'air chaud. Ils prennent naissance dans des cavités de la scorie coulant sur la gueuse. Les cristaux se confondent tellement avec la masse amorphe, que cette scorie semble presque entièrement être formée de pyroxène. Dans le haut-fourneau dont il s’agit, on fond du fer oxidé de Brilon. Le fer oxidé, hydraté que l’on y ajoute et qui provient d'une mine voisine, semble favoriser beaucoup la formation des cristaux. Ce dernier a son gisement dans un diorite très riche en feldspath. » Cependant l’air chaud paraît être la principale des causes qui président à la formation de ces cristaux. On n’en a jamais obtenu en se servant d’air froid pour fondre les mêmes minerais. C.R. 1840, 1°7 Semestre. (T. X , N°95.) 122 ( 898 ) » Cette dernière circonstance serait très importante, si elle était cons- tatée plus généralement. L'usage de l'air chaud dans les usines métallur- giques devenant plus général de jour en jour, il vaudrait bien la peine de fixer plus particulièrement son attention sur les formations des cristaux. Il est vraisemblable qu’on verrait alors se multiplier les exemples des miné- raux artificiels. » HISTOIRE DES SCIENCES. — Sur des clepsydres figurés clans un ancien ou- vrage Chinois. — Extrait d’une Lettre de M. ne Panravery. « Dans un livre chinois dont la Bibliothèque royale possède un exem- plaire, et qui a pour titre: Figures des six livres canoniques, on trouve deux dessins d’antiques clepsydres à siphon: l’une à automate, qui se meut dans une cuve nommée {a mer des eaux ; Vautre, offrant un vase à ventre renflé, surmonté d’un ajutage en forme de fleur de Lotus ou Nelumbo, vase vu en perspective, et dont le bord supérieur est divisé en vingt- quatre parties égales, numérotées par les vingt caractères des deux cycles chinois, et par quatre caractères de ceux appliqués aux huit kouas. » Ces caractères sont identiques avec ceux de la boussole en boîte carrée publiée par Bayer dans son ouvrage De horis sinicis, elc., etc., et re- produite pär moi dans mon Essai sur l’origine hiéroglyphique des chifires et des lettres. Comme ils répondent, dans cette antique boussole, conservée en Chine, à la partie de la boîte carrée où l'aiguille aimantée flotte sur le mercure ou sur l’eau, et non pas au petit style qui marque les heures sur un cadran, dans la machine publiée par Bayer, il est évident que, dans la clepsydre de la seconde figure, le vase de pierre à ventre renflé, et aux bords gradués, contenait aussi une aiguille aimantée cachée par les bords de ce vase, et flottant, à l’aide d’un liége ou d’un bois léger, sur l'eau amenée par les siphons dans ce vase de pierre. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur un nouvel emploi de la sonde pour se débar- rasser des eaux nuisibles aux constructions. — Lettre de M. Decousée. « Un singulier accident est arrivé à la Société du chemin de la rive gauche, près du Val-de-Fleury. Un remblai considérable devait faire le prolongement du viaduc construit en cet endroit. À peine eut-on com- mencé à amonceler les terres, qu’il se manifesta un mouvement extraordi- ( 899 ) naire dans le terrain environnant. Deux soulèvements ou refoulements s’élevèrent jusqu'à 8 ou 10 mètres au-dessus du sol. La route fut inter- ceptée, et plusieurs maisons qui se trouvaient sur le terrain soulevé furent renversées. » Les ingénieurs reconnurent que la cause de ce mouvement devait être attribuée à la présence d’une couche argileuse, mêlée de sable, qui, dé- trempée par les pluies de l’année dernière, était devenue fluide; que la charge nouvelle de 28 de remblai, ajoutée à celle des assises supérieures, avait mis cette couche de glaise en mouvement; qu’elle avait déplacé et entrainé les terrains environnants situés sur le penchant de la vallée ; qu’une partie qui avait dû s’écouler du côté du viaduc, avait été arrêtée par la culée, et que la couche liquide avait rompu la couche supérieure et l'avait soulevée sur plusieurs points. » Il n’y avait pas de doute sur la cause du mal, il devait être attribué à l’eau. Peut-être ne se serait-il pas manifesté immédiatement si la saison eût été sèche; mais il pouvait occasionner de bien plus grands ravages et de graves accidents au bout de quelques années. » Pour les prévenir, il n’y avait d’autre moyen que d’arrêter l'écoulement des eaux qui arrivent des parties supérieures; mais il fallait, pour cela, couper la couche d’argile et la remplacer par un empierrement qui encein- drait tout le terrain que l’on doit charger, et détournerait les eaux en les emmenant dans le vallon. Ce travail devenait excessivement difficile , devant être exécuté à une profondeur de 6 à 20" dans un terrain en mouvement et imprégné d’eau. Il était long, très dangereux, et les accidents pouvaient faire perdre encore un temps précieux : on était obligé de suspendre les travaux du remblai pendant son exécution. De plus l’empierrement pou- vait, devait même s’engorger en peu d’années, et obliger à recommencer le travail. » Les ingénieurs pensèrent à essayer des sondages, comme moyen d’ab- sorber les eaux, et ils se sont adressés, à cet effet, à la Compagnie générale de sondages. » L'opération présentait d’assez graves difficultés. Le trou de sonde, arrivé à la couche fluide, se resserrait à mesure qu’on le vidait. Ces diffi- cultés ont été heureusement et promptement vaincues par un bon tubage, et au moyen d’un outil élargisseur, travaillant au-dessous des tuyaux de fer sur un plus grand diamètre que leurs parois extérieures. » Au premier sondage on est arrivé à 19”. La sonde a traversé la partie supérieure de la craie, habituellement très fissurée, et les eaux ont été 122. (900 ) fäpidement absorbées. Le deuxième: et le troisième forage ont été poussés jusqu’à 35 à 40" pour atteindre les fissures crayeuses qui communiquent à la Seine‘et alimentent les puits du pays. » Il suffira donc d’enceindre le terrain d’une suite de sondages situés à des distances suffisantes , ou de pratiquer des galeries dont les eaux trouveront un écoulement facile dans ces sondages, qui peuvent être nettoyés à peu de frais, au moyen d’une soupape à corde. » Les couches glaiseuses ne sont pas les seules qui gênent dans l'exécution des chemins de fer. Souvent ce sont des sables mis en mouvement par lés eaux de sources incommodes et destructives , dont on peut aussi se débar- rasser par des sondages absorbants. » Enfin, l'accident du Val-de-Fleury, jusque alors sans exemple dans l'exécution des chemins de fer, montre encore avec quel soin les ingénieurs doivent explorer les travaux inférieurs avant de faire de grands travaux. » M. Araco met sous les yeux de l’Académie une colonne torse en bois de poirier imprégné de pyro-lignite de fer par le procédé de M. Boucherie. La Commission chargée d'assurer les moyens d'exécution pour l'érec- tion, dans la ville de Strasbourg, d’une statue de Gutenberg, annonce que l'inauguration de cette statue aura lieu les 24, 25 et 26 du présent mois de juin; la Commission invite l’Académie à se faire représenter, au moins par quelques-uns de ses membres, dans cette fête célébrée en l’hon- neur d’un homme auquel les sciences et les lettres sont redevables d’un si grand service, et célébrée dans une ville française qui se glorifie d’avoir été le berceau de l'imprimerie. L'Académie accepte le dépôt d’un paquet cacheté portant pour Fo tion : Échantillons de dorure sans mercure. A: quatre heures, l’Académie se forme en comité secret. La séance est levée à cinq heures et demie. A: ( gc7 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE, BYE L'Académie a recu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l Académie des Sciences; 1 semestre 1840, n° 22, in-4°. Voyage autour du Monde; par M. ve Frexcner; 20° liv. in-4°, et plan- ches in-fol. Ostéographie, ou Description iconographique comparée du Squelette et du Système dentaire des cinq classes d’'Animaux vertébrés, récents et fossiles; par M. De Brarvirre; 5° fascicule in-4°, et planches in- fol. Voyage dans la Russie méridionale et la Crimée ; 7° Miv. in-8°, et plan- ches in-fol. Traité du Magnétisme animal; par M. Laronr-Gouzr; Toulouse, in-8°. (Cet ouvrage est adressé pour le concours Montyon.) Recherches historiques sur la Maladie qui a régné au bagne de Roche- fort pendant les premiers mois de l'année 1839; in-8°. Recherches anatomiques et physiologiques sur les Ovaires dans l'espèce humaine; par M. C. Nécrier ; in-8°. Annales maritimes et coloniales; mai 1840, in-8°. Journal de la Société de Médecine pratique de Montpellier; mai et juin 1840, in-8°. Journal des Connaissances médico-chirurgicales; juin 1840, in-8?. Bulletins des séances des 1* fév., 7 mars et 4 avril 1840, de l’Académie royale de Bruxelles; n° 2, 5 et 4, in-8°. Programme des Questions proposées pour le concours de 1841, par l’Aca- démie royale des Sciences et Belles-Lettres de Bruxelles; in-4°. Description of.... Description d'une tête fossile de Bœuf, trouvée en mai 1838, à Melksham, avec un Essai sur la géologie de la rivière Avon, dans le lit de laquelle ce fossile a été découvert; par M. H. Woons. Report of. ... Rapport annuel des géologues chargés du Relevé géolo- gique de l'État de New-Vork, présenté à la Chambre exécutive, dans sa séance du 24 janv. 1840, par le gouverneur de l'Etat, M. W.-H. Sewarn, adressé par M. Towxsen», de New-York; in-8. Astronomische.. .. Nouvelles astronomiques de M. Scnumacer; n° 401, in-4°. ( 902 ) Gazeite médicale de Paris; tome 8, n° 23. Gazette des Hôpitaux ; n° 65—63. L'Esculape; n° 31 et 32. Gazette des Médecins praticiens ; n° 44 et 45. L'Expérience ; n° 153. 1'çi+ **-"siowu npsouualoy :‘°" lo‘or+|z'oz+ gcc'g ‘az 1gç‘£ ‘ano) ‘“wtua2 ua aim igueiz up ‘40 ‘‘: 9‘6 +|c‘oc+ ozne11 np ‘{oxj **‘|z<6 +|rgi+ o1 ne,,1 np ‘op ‘ ‘strict ca+ **‘‘urasSÎç or +|c‘çz+ ***xno8enu saigl16 +|Ltiz+ ses... :xnosenu sal Lecr+ c‘1Tz+ ....... ‘‘nvog 1‘o1+ c‘gc+ ** +3a9An009|6t114|L'zT+ ts vesere.*..)12AN07) g‘ai+|yrc+ t'ttteseteeeee *y19An0n]c a+ 6‘61+ veste --xno8enu sauiplitor+|6"1z+ GG aon + meoglzy +|L'ç1+ ‘*:*3134n09/9°9 +16: 1+ ***:":"-s38enu sonbpnÿlo‘9g +|o‘z1+ non sersee "+*xno8enN ofg +l6‘çr+ "etre. :e-saSenu 519997 o‘g +lo‘gi+ vrteteeeeee ceexno8enNl66 +|c‘oi+ sevesseresee.-jxaanonlotl + o‘61+ essor... ynoSenu sur y‘6 + g‘ei+ rettetreeseeee OLAIEIT ÿSri+ g‘Oi+ “ess teste +-319An09|ot11+ e‘61+ tettteterteee +yaaan09lo'g +|6‘61+ *"°"*"satatepp sonbjonlz o1+|6L1+ ertereseestee-J19An0NIT o1+ LeLit+ ‘T °ç OP ALP NON ENT EE) z‘6 + z‘Lli+ ‘0 *S'sl°"""""""""""-yxoan09[L'z1+ lg oc+ «sl: tete: sanarepglgtor+ 1614 ‘O'S ‘0 sesteeseeesesej1aAn0|Qc1+ o‘61+ ASS RSR Del een ‘0 ‘N° °°: ""siuowuour aed ampqliter+|0fcc + Êc | DOLOOCOOONOOLC *-envaglôtr1+ 16GT+ = 2 OZAOH ss... © A©QS © nnnoOnzOzOOn ‘0 ‘6 ‘O0 °N °N °N "6 ‘Oo ‘0 ( 903 ) CA ‘0 S "alerte eee nvaglctci+|cçc+ “T'N'Al' "" """""""""" neaglL'o1+ 1'Ga+ "N'a tete emeagleto1+|Leic+ *YpIur "TPIU R [919 “uu IT “utxeN] \] np SLNGA LVIA *AVLINORUIHL *0ÿ84 IV — "SHAÔÜINDOTOUOGLAN SNOILLYAMASIO , g'hitlpe pos c‘çi+lgi ‘191 c‘ai+|LotGYL o‘gi+|gc‘1çl g‘gi+lol‘ecl 1<61+|9b ‘191 9‘g1+|eg‘grll g‘oc+|çct1cl LA ë wo] 9‘oc+|gc*egl c‘g1+|g}‘ogL o‘yi+|lç‘eol t‘oz+|zo'ocl 6‘çi+lpe toc p'litlec(qgl 9°ç1+|se ‘ol ‘or+|6e ‘col 1ç1+|16°+oL ÿ<6 +|zç‘çoL 8'8 +|oc‘zgl c‘or+|iç‘Lçl g‘et+|rt‘oçl o‘o1+|zo‘cc! g‘i1+|ço‘qyLl otoi+ [gp Yéur+ loue LyL Liçi+ égcopl otÿ1+|09°6ÿL çg‘ai+ en g'er+ley"LyL Y'ai+|ce‘1ÿl g‘ci+|69tcyL g'‘er+leitgÿl Leer+lçer icl a‘Li+ {Ye icl ç‘er+l6L gl g‘61+]|ro tel o‘oz+|lor ‘cl ifgi+|coLcl g‘61+|z9°‘ 09! *191x9 ‘00 % ‘ao I, | ‘woarg Ü mo1$ t'çc+|Lr to! &‘oc+|60‘99L g‘61+|po: 092 G'Ya+|çu bol 6‘oz+|cc'ocl L‘oz+|g0ccL p'6i+lih‘oce c'ic+lri col g°9r+|çe ‘col ÿiitiço‘eol z°11+|c6‘o91 G‘zi+|L6"ccL c‘91+|88*ççL LA La gg‘oçl G'Li+|çetyÿL géei+igp pe 6‘gr+ as spl 9‘g1+|6ç‘oÿL o‘oz+-|ÿL'ctyL çg‘Li+|ac ‘651 c'Li+|6ç‘ocL G‘Yz+loL‘icl g‘Li+l|ol'ocl otYz+|96‘ccL p'ye+ loc‘ ÿcl Lçe+|YLeLcL o‘1z+|0c'o91 "axe | “0 ‘ue, | ‘worrg wo3Âf À A, ne “wios na saunau 6 ‘UIOS na SAUNA Ç g‘pi+]6c ‘pl 6‘Li+|Lo‘1gt g'oi+|ÿ6‘gvl 6 61+ gi‘acl g‘1c+|ço'col ÿ'oc+|oÿ ‘99! 1‘oc+|c0‘091 G‘ez+|c6 ‘ec! g‘6i+loct Lol c‘6r+|ço‘o6l ÿ‘Lr+|o6‘LcL 6‘61+|Vo ‘+9 9‘ÿ1—|61 ‘o9L o‘o1+|29"coL g‘or+ |ebcogL p'er+|Lo‘ccl ÿ'oi+ [pal g‘cr+|06‘6pL Liçi+lig pol a‘gi+ Gr‘ pyL g‘li+]|16"çhi 6‘or +198 ‘61 9*g1+|90"6ÿL 1‘Li+ loc gb L'çr+|go‘çyl o‘gi+|lctitl o‘Gi+|ri tp o‘g1+|Ll'ocl g‘g1+|pot1GL g‘ec+|gl'ecl 8‘Gi+lreticl g‘ic+|çe ‘ol c'ac+|oç ‘col t‘ac+|11 06L çg‘g1+lop‘igl “ape | ‘08 ‘uno x | Wourg *"IOIN “woi3ÂH p'or+|6L‘ÿl 1‘çi+ le‘ igl| £ À o‘ÿi+|LztGYL| 1‘li+|p6zçL| g‘oë+|99‘go[| 1€ LLi+|otact| o€ t‘çi+lootog!| 6x L'Gi+lrc"Ycl] ge o‘Li+lçitlol} Le y'or+igc‘ lc] oc g‘gi+|ço‘Gçi] ce 1‘ot+|l16‘b9l| Va L'oi+ o8g‘99!| £a 6*g +|ho'eg!| ce 0‘6 +{|6o‘og[| 12 LG +|169çl| oz o‘çr+lol‘gçl| 61 g‘ci1+lg1‘6}Ll| où c‘çi+lçc‘ob£] Li ÿ'çr+loo‘oÿl| 91 Y‘çi+lcc‘obl| ç1 g‘gi+|Lrtocl| Yi g‘Yi+]|go‘6Yl| çr g'ot+lgp‘epll er o‘ct+-|Lotbyl| 11 z‘çi+|Lo‘zbl| o1 9‘g1+|00'chi L'çi+|99‘16L g‘gr+|ÿc‘icl 1‘61+|9c'ecL t‘o1+|Lo1cé z‘Li+|ço‘ocL c‘61+|ci‘ogL o‘oc+|crto9g[ g‘Yi+|gg‘ 19 “d93xe | ‘0% AUFCURn | ‘UOIC —, “NILVR na saunan 6 ea ë 5 40 = bire 4 fois | bin MS... fe. opt -. lo tele, L B, a+ lee, 1ère HE. de. 2 CIC NI) À À ; roË: lo,0c+ _ à ID li aux £,pt- es Mie trs trance v=1SRIOCLCE [INT as 3 sort pue 0 NI......sisomout-104 muli}r sil, se = Jedi: ièr MR eu as neveu MER TI OT DITES D RC TU CNTE 1,62 0 8 Besse ess 870010, 1#+ 18,004 € 0 | | 15 LAS ES l'h 6h14 00,6 \ pi . 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Aucusrin Caucar. ; « J'ai donné le premier, dans les Exercices de Mathématiques, les équa- tions générales aux différences partielles qui représentent les mouvements infiniment petits d’un système de points matériels sollicités par des forces d'attraction et de répulsion mutuelle. De plus, dans divers Mémoires, que j'ai publiés, les uns par extraits, les autres en totalité, dans lesannées 1829 et 1830, j'ai donné des intégrales particulières ou générales de ces mêmes équations, et j'ai conclu de mes calculs que les équations du mouvement de la lumière sont renfermées dans celles dont je viens de parler. D’ail- leurs, parmi les mouvements infiniment petits que peut acquérir un sys- tème de molécules, ceux qu’il importait surtout de connaître étaient les mouvements simples et par ondes planes, qui peuvent être considérés comme les éléments de tous les autres. Or, ayant recherché directement, dans les Exercices de Mathématiques, les lois des mouvements simples pro- C. R. 1840, 1° Semestre. (T. X, N° 24.) 123 ( 906 ) pagés dans un système de molécules, j’ai trouvé, pour chaque système, trois mouvements de cette espèce, et j'ai remarqué que, dans le cas où le système devient isotrope, ces trois mouvements se réduisent à deux, les vibrations des molécules étant transversales pour l’un, c’est-à-dire, comprises dans les plans des ondes, et longitudinales pour l’autre, c’est- à-dire, perpendiculaires aux, plans des ondes. Enfin, comme les vibrations transversales correspondent à deux systèmes d’ondes planes, qui se con- fondent en un seul, ou se séparent, suivant que le système de points ma- tériels est isotrope ou non isotrope, je suis arrivé, dans les Mémoires publiés en 1829 et 1830, à cette conclusion définitive que, dans la propa- gation de la lumière à l’intérieur des corps isophanes, les vitesses des mo - lécules éthérées sont transversales, c’est-à-dire, perpendiculaires aux directions des rayons lumineux: Je: me crus dès lors autorisé à soutenir, et à considérer comme seule admissible; l'hypothèse proposée par Fresnel, mais si vivement combattue, dans les Ænnales de Physique et de Chimie , par l’illustre géomètre dont l’Académie déplore la perte récente. IL est vrai que, sur ce point, comme sur plusieurs autres, j'ai eu là satisfaction de voir les idées que j'avais émises finalement adoptées par notre hono- rable confrère. On sait eu particulier que l’existence de pressions généra- lement obliques aux plans qui les supportent dans l’intérieur d’un corps solide, les théorèmes relatifs à ces pressions, la formation des équations qui subsistent entre les pressions ou tensions et les forces accélératrices, enfin les théorèmes sur les corps solides dans lesquels la pression ou tension reste la même en tous sens autour de chaque point, ont, comme la propriété que possèdent les milieux isotropes de propager des vibra- tions transversales, recu l’assentiment de notre confrère, et lui ont paru assez dignes d’attention pour qu'il ait cru devoir les exposer de nouveau, ou les confirmer par de nouveaux calculs. L'accueil favorable qu'il a fait, dans ses ouvrages, aux théories et aux propositions que je viens de citer, me permet de croire que J'ai pu, sans être trop téméraire, y attacher quelque prix. Cette même circonstance m’encourage à poursuivre l’exposition de ces théories, et me donne lieu d'espérer que leurs dévelop- pements sembleront, aux yeux des amis de la science, mériter quelque in- térêt. » Le Mémoire que j'ai l'honneur d'offrir en ce moment à l’Académie est relatif aux deux espèces d'ondes planes qui peuvent se propager dans un système isotrope de points matériels, et aux vitesses de propagation de ces mêmes ondes. Ce qu’il importe surtout de remarquer, c’est qu’à l’aide des ( 907 ) méthodes exposées dans les Vouveaux Exercices de Mathématiques,et dans le Mémoire lithographié sous la date d'août 1836, on peut, sans réduire au second ordre les équations des mouvements infiniment petits, et en laissant au contraire à ces équations toute leur généralité, parvenir à dé- terminer complétement les vitesses dont il s’agit, et à les exprimer, non par des sommes ou intégrales triples, mais par des sommes ou intégrales simples aux différences finies. Si l’on transforme ces mêmes sommes en in- tégrales aux différences infiniment petites, la premiere, celle qui repré- sente la vitesse de propagation des vibrations transversales, s’évanouira, lorsqu'on supposera l’action mutuelle de deux molécules proportionnelle au cube de leur distance r, ou plus généralement à une puissance de r inter- médiaire entre la seconde et la quatrième puissance. Mais cette vitesse ces- sera de s’évanouir, en offrant une valeur réelle, si l’action moléculaire est une force attractive réciproquement proportionnelle au carré de la dis- tance r, ou une force répulsive réciproquement proportionnelle, au moins dans le voisinage du contact, au bicarré de r; et alors la propagation de vibrations excitées en un point donné du système que l’on considère, sera due principalement, dans la première hypothèse, aux molécules très éloignées, dans la seconde hypothèse, aux molécules très voi- sines de ce même point. Ajoutons que, pour un mouvement simple, la vitesse de propagation de vibrations transversales sera, dans la premiere hypothèse, proportionnelle à l'épaisseur des ondes planes, et, dans Ja seconde hypothèse, indépendante de cette épaisseur. Quant aux vibrations longitudinales , elles ne pourront, dans la première hypothèse, se propager sans s’'affaiblir. Enfin, dans la seconde hypothèse, le rapport entre les vi- tesses de propagation des vibrations longitudinales et des vibrations trans- versales se présentera sous la forme infinie +, à moins que l’on ne prenne pour origine de l'intégrale relative à r, non une valeur nulle, mais la dis- tance entre deux molécules voisines. » Observons encore que, supposer la vitesse de propagation des ondes planes indépendante de leur épaisseur, c’est, dans la théorie de la lumière, supposer que la dispersion des couleurs devient insensible, comme elle paraît l'être, quand les rayons lumineux traversent le vide. Donc la nullité de la dispersion dans le vide semble indiquer que, dans le voisinage du contact , l’action mutuelle de deux molécules d’éther est répulsive et réci- proquement proportionnelle au bicarré de la distance. Au reste, cette in- dication se trouve confirmée par les considérations suivantes. » Supposons que, l'action mutuelle de deux molécules étant répulsive et 123. ( 908 ) réciproquement proportionnelle, au moins dans le voisinage du contact, au bicarré de la distance, les vitesses de propagation des vibrations trans- versales et des vibrations longitudinales puissent être, sans erreur sen- sible, exprimées par des intégrales aux différences infiniment petites. Alors, d’après ce qui a été dit ci-dessus, la seconde de ces deux vitesses deviendra infinie, ou du moins très considérable par rapport à la pre- mière; etc'est même en ayant égard à cette circonstance, que, d’une méthode exposée dans la première partie du Mémoire lithographié de 1836, j'avais déduit les conditions relatives à la surface de séparation de deux milieux, telles qu’on les trouve dans la 7e livraison des Nouveaux Exercices de ma- thématiques, publiée vers la même époque. M. Airy a donc eu raison de dire que mes formules donnent pour la vitesse de propagation des vibra- tions longitudinales une valeur infinie; et cette conséquence est conforme aux remarques que j'ai consignées, non-seulement dans une lettre adressée à M. l'abbé Moigno le 6 octobre 1837, mais même dans une lettre anté- rieure adressée de Prague à M. Ampère, le 12 février 1836, et insérée dans les Comptes rendus de cette même année. Or, lorsque la vitesse de propa- gation des vibrations longitudinales devient infinie pour deux milieux sé- parés l’un de l’autre par une surface plane, les vibrations transversales peuvent être réfléchies sous un angle tel, que le rayon résultant de la ré- flexion soit complétement polarisé dans le plan d'incidence, et l'angle dont il s’agit a pour tangente le rapport du sinus d'incidence au sinus de ré- fraction. D'ailleurs, la polarisation des rayons lumineux sous ce même angle est précisément un fait constaté par l'expérience, et c’est en cela que con- siste , comme l’on sait, la belle loi découverte par M. Brewster. Par consé- quent notre théorie établit un rapport intime entre les deux propriétés que possèdent les rayons lumineux de se propager, sans dispersion des couleurs, dans le: vide, c’est-à-dire dans l’éther considéré isolément, et de se polariser complétement sous l'angle indiqué par M. Brewster, quandils sont réfléchis par la surface de certains. corps; en sorte que, le pre- mier phénomène étant donné, l’autre s'en déduit immédiatement par le calcul. » Au reste, comme je l'ai dit, c'est en supposant les sommes aux diffé- rences finies transformées en intégrales aux différences infiniment petites, que j'ai pu déduire de la théorie la propriété que l’éther isolé paraît offrir de transmettre avec la même vitesse de propagation les rayons diversement colorés. La possibilité d’une semblable transformation résulte de la loi de répulsion que j'ai indiquée, et du rapprochement considérable qui existe ( 909 ) entre deux molécules voisines dans le fluide éthéré. Mais quelque grand que soit ce rapprochement, comme on ne peut supposer la distance de deux molécules voisines réduite absolument à zéro, il est naturel de penser que, dans le vide, la dispersion n’est pas non plus rigoureusement nulle, qu’elle est seulement assez petite pour avoir, jusqu’à ce jour, échappé aux observateurs. S'il y avait possibilité de la mesurer, ce serait, par exemple, à l’aide d'observations faites sur les étoiles périodiques, particulièrement sur celles qui paraissent et disparaissent, et sur les étoiles temporaires. En effet, dans l'hypothèse de la dispersion, les rayons colorés qui, en partant d’une étoile, suivent la même route, se propageraient avec des vitesses inégales, et par suite des vibrations excitées au même instant dans le voisinage de l'étoile, pourraient parvenir à notre œil à des époques séparées entre elles par des intervalles de temps d'autant plus considérables que l'étoile serait plus éloignée. Ainsi, dans l’hypothese dont il s’agit, la clarté d’une étoile venant à varier dans un temps peu considérable, cette variation devrait, à des distances suffisamment grandes, occasionner un changement de couleur qui aurait lieu dans un sens ou dans un autre, suivant que l'étoile deviendrait plus ou moins brillante, une même partie du spectre devant s'ajouter, dans le premier cas, à la lumière propre de l'étoile dont elle devrait être soustraite, au contraire, dans le second cas. Il était donc im- portant d'examiner sous ce point de vue les étoiles périodiques, et en particulier Algol, qui passe dans un temps assez court de la seconde gran- deur à la quatrième: c’est ce qu'a fait M. Arago dans le but que nous venons d'indiquer. Mais les observations qu'il a entreprises sur Algol, comme celles qui avaient pour objet l'ombre portée sur Jupiter par ses satellites, n’ont laissé apercevoir aucune trace de la dispersion des couleurs. » Aux considérations qui précèdent, je joindrai une remarque assez cu- rieuse. Si l'on parvenait à mesurer la dispersion des couleurs dans le ide, et si l’on admettait comme rigoureuse la loi du bicarré de la distance, la théorie que nous exposons dans ce Mémoire fournirait le moyen de calculer approximativement la distance qui sépare deux molécules voisines dans le fluide éthéré. Déjà même, en partant de la loi dontil s’agit, nous pouvons calculer une limite supérieure à cette distance. En effet, admettons que la lumiere d’Algol perde en moins de quatre heures plus de la moitié de son intensité, et nous pourrons supposer que les observations faites sur cette étoile parviendraient à rendre sensible la dispersion des couleurs dans le vide, si l'intervalle de temps, renfermé entre les deux instants qui nous laissent apercevoir des rayons rouges et violets partis simultanément de (gro ) l'étoile, s'élevait seulement à un quart d'heure. D'ailleurs, vu la distance considérable qui sépare de la terre les étoiles les plus voisines, distance que la lumière ne peut franchir en moins de trois où quatre années ; le quart d'heure dont il s'agit n’équivaut pas assurément à la cent-millième partie du temps que la lumière emploie pour venir d’Algol jusqu’à nous, et par conséquent il indiquerait entre les vitesses de propagation desrayons violets et rouges, un rapport qui surpasserait l’unité au plus d’un cent-millième. D'ailleurs, enadmettant cerapport,ontrouve parlecalculquela distanceentre deux molécules voisines du fluide éthéré doit se réduire à environ 3 mil- lionièmes de millimètre, ou, ce qui revient au même, à environ :4 de la longueur moyenne d’une ondulation lumineuse. Si l’on supposait cette même distance dix fois plus petite, c’est-à-dire réduite à {= d’une longueur d’ondulation, la différence d’un quart d’heure entre l’arrivée des rayons rouges et des rayons violets partis au même instant d’une étoile, ne pourrait avoir lieu que dans le cas où la lumière de cette étoile em- ploierait non plus trois années, mais environ trois siècles pour arriver jusqu’à nous. Or,comme nous l’avons remarqué dans un autre Mémoire, la longueur d’une ondulation lumineuse doit être considérable à l'égard de la distance à laquelle l’action mutuelle des molécules éthérées demeuresensible, et à plus forte raison, à l’égardde la distance qui sépare deux molécules voisines. Il est donc vraisemblable que le rapport de cette distance à la longueur d’une ondulation est inférieur à +, ou même à =. Donc, on ne peut guère espérer de parvenir jamais à mesurer la dispersion de la lumière dans le vide, vu qu'il serait très difficile de constater les changements de couleur dans lés étoiles périodiques dont la lumière ne pourrait qu’au bout de plu- sieurs siècles arriver jusqu’à nous. ANALYSE. » Considérons un système isotrope de points matériels, et soient, dans l’état d'équilibre , x, ÿ, 2, les coordonnées rectangulaires d'une première molécule # ; X+x, Y + y, 2472, les coordonnées d’une seconde molécule #; r= Vx + +2, la distance qui sépare les deux molécules #, »; “mrf(r), Vaction mutuelle des deux molécules #, 7, prise avec le signe + ou avec lé signe —, suivant que ces deux molé- cules s’attirent ou se repoussent ; (gr) enfin, # étant une fonction quelconque des coordonnées x, y, z, dési- gnons par A% l’accroissement que prend cette fonction quand on passe de la molécule # à la molécule m, c’est-à-dire, en d’autres termes, quand on attribue aux coordonnées L; J) Z;, les accroissements AX=X, AY—Y, AZ2=7. On aura généralement A8 = (es PerhyDi-ape — 1})8, par conséquent A = e?z+Y D,+zD; __ Donc, en représentant, comme on l’a fait quelquefois, chacune des carac- téristiques DD, D;; par une seule lettre, et posant en conséquence HIDE v = D,, w = D,, on aura simplement (1) ae TITRE 5, » Concevons maintenant que le système des molécules #, m, m',... vienne à se mouvoir; et soient, au bout du temps #, £, 3 C les déplacements de la molécule # mesurés parallèlement aux axes coor- donnés. D’après ce qui a été dit dans les Exercices d'Analyse et de Physique mathématique (page 119), les équations des mouvements infini- (912) ment petits du système supposé isotrope seront de la forme (E —D;)£ + FD,(DE + D,n +DÈ) =0, (2) (E— Di)n + FD, (DL + Din DE) = 0, (E— Di) + FD(DÉ + Din DE) = 0, E, F, étant deux fonctions déterminées du trinome D: + D; + D: que nous désignerons pour abréger par #*, en sorte qu’on aura (3) KR u +0 Hu. Ajoutons que, si, en indiquant par le signe S une sommation relative aux molécules m, m',... on pose G=S(mf(A], (COPRN TE er {ra a— (au + yo an) — MEET G, H se réduiront, dans l'hypothèse, admise à deux fonctions de #*, des- quelles on déduira E, F à l’aide des formules 1 dH 1 dH PÈRE (5) EZ=G+-—, F=;- » Soient maintenant æ, 6, Y» les angles que forme le rayon vecteur r avec les demi-axes des coordon- nées positives. On aura X = rcosæ, y — rcosé, z — rcosy: par conséquent le trinome XU + yv + zw, dont G, H représentent des fonctions, en vertu des formules (1) et (4), sera équivalent au produit r(u cos & + v cos 6 + w cos y). (913) D'ailleurs, G , H devant se réduire identiquement à des fonctions dé 2 u? + 9? HE sr, on pourra opérer généralement cette réduction, et dans cette opération il importe peu que l’on considère , y, w, comme des caractéristiques ou comme des quantités véritables. Seulement, dans le dernier cas, on devra laisser les valeurs de , », w, entièrement arbitraires. Or, lorsque l’on considère DONC. comme des quantités véritables , alors, en supposant k= VE + + a, et nommant d'un certain angle formé par le rayon vecteur r avec une droite OA menée par l’origine O des coordonnées, perpendiculairement au plan que représente l'équation UX + y + Wz = 0, on a (6) ucosa + vcosé + wcosy — kcosd, par conséquent, ux + vy + wz = krcosd'. Donc alors, en vertu des formules (1), (4), les sommes G, H, réduites à : G=S[mf(r)( 1 1), (7) TEE SIC coss rep ernee kr° =] 2 sont l’une et l’autre de la forme F(kcosd'), et dire qu’elles doivent se réduire à des fonctions de #, c’est dire qu’elles demeurent constantes, tandis que l’on fait varier dans chaque terme l'angle À, en faisant tourner d’une manière quelconque l'axe OA autour Æ€. R. 1849, 17 Semestre. (T. X, N°24.) 124 {914 ) du point O. D'ailleurs lorsqu'une somme de la forme (8) X = SÉ(# cosd') remplit la condition que nous venons d’énoncer, on a, en vertu d’un théorème démontré dans le mémoire lithographié d’août 1836, et dans les Exercices d'Analyse (page 25 ), = £S [7 #(k cos d).sin das; ou, ce qui revient au même, (9) x=:5/f. #(48) db, la valeur de 8 étant 0 = cos d'. Donc, en remplaçant successivement la fonction f(k@) par les deux suivantes kr0 krb ke? r2 62 e —1, € —1—k0———, on tirera des formules (7) [cpu | He Sfr ii kr)] Les équations (10), jointes aux formules (5) et à la suivante, (20) et — er Br? ki rt (11) SO Ne nes ces MO suffisent pour déterminer complétement les valeurs des caractéristiques E, F que renferment les formules (2), en fonction de la caractéristique kB = D: + D: + D: En effectuant les différentiations relatives à #, l’on trouve Te kr? kr E — Sr +7 +.)] (12) + SC GE + Er), ie sÇu PO(S + TE ) ( 915) Si d’ailleurs on pose, pour abréger, TÜ(T) = (r); en sorte que l’action mutuelle de deux molécules w, m soit représentée sim- plement par mmf(r), la première des équations (10) pourra encore être présentée sous la forme u3) Emi sf D{rf(n]} + + ss ie D,fréf(n)]} + » Si, au lieu de développer E, F, en séries, on se borne à substituer dans les formules (5) les valeurs de G, H formées par les équations (10), on trouvera = S AD ne f 0 5 Ar 0 re des . ns ) Gi oh, = }S[r [dr DO (5 +8 ——) | 2k°r? 2k3r Ces derniers formules, comme on devait s’y attendre, s'accordent avec les équations (12) et (13). » Soient maintenant M Ch SX] les déplacements symboliques des molécules dans un mouvement simple ou par ondes planes. Ces déplacements symboliques seront de la forme (15) £ = Aeux ++ WE st, Fe Beur+wr+wz—st, t — Ceux + #+wi— st, pourvu que les lettres u, Ÿ; w, cessant de représenter les caractéristiques D,, D,, D,, désignent avec les lettres A, B,C,s 124... ( 916) des constantes réelles ou imaginaires ; et les équations (2), qui devront en- core être vérifiées, quand on y remplacera £,n, €, par En: € donneront, ou (16) SE), uA + pB Æ wC = o, ou ATAUNTEE " ATH AB NC (17) s — E+ EF, ol Neo E, F désignant encore des fonctions de 4, p, w, déterminées par les for- mules (14), et la valeur de X dans ces formules étant toujours choisie de manière que l’on ait ks = um Æ p + my. Si le mouvement simple que l’on considère est du nombre de ceux qui se propagent sans s’affaiblir, on aura u=0 Vi, pv Vi, ww Vi; s—=s\—1, U, V, W, S, désignant des quantités réelles ;.et, si l’on pose encore k=Xk VAR k sera lui-même une quantité réelle liée à u, v, w, par la formule (18) k° = uv + v° + we. Ajoutons que dans le cas dont il s’agit, la durée T d’une vibration, la lon- gueur | d'une ondulation, et la vitesse de propagation Q des ondes planes, seront respectivement (19) T=—, LAS Q— et que le plan invariable parallèle aux plans des ondes sera représenté par ( 917) la formule UX + VY + Wz = 0. Comme d’ailleurs la seconde des formules (16) ou (17), jointe aux équa- tions (15) et (18), donnera ou UE + vn + wW = 0, UE + vn + wi = 0, ou a IN | il est clair que les vibrations moléculaires seront ou transversales, c’est-à- dire comprises dans les plans des cndes, ou longitudinales, c’est-à-dire perpendiculaires à ces mêmes plans. Enfin de la première des formules (16) ou (17), jointe aux équations (14) et aux formules —— —— s s S—= SV—1, Æk—=kV—:, Q=r=;}, on conclura que le carré de la vitesse de propagation @ est, pour les vi- brations transversales, = S|7 D[ (coskr— Lu kr ) cr) ]$, (20) Qu Ù a et pour les vibrations longitudinales, Q:—2 sie D, (2 _ — 2 cos kr — kr sin kr+; kr) Fr) ]} Gi + S[m (coskr— #2) 07; » Les valeurs de Q fournies par les équations (20), (21), sont précisé- ment les deux vitesses relatives aux deux espèces d’ondes planes qui peu- vent être propagées par un milieu isotrope. Si l’on développe en séries les seconds membres de ces équations, on trouvera, pour les vibrations trans- versales, ee PDO Een) +, ( 918 ) et pour les vibrations longitudinales, MER 2f(r)+3rf'(r) k° 2f(r) +5rf’(r) (23)Q = S[ mr 5 ser 7 +. ce que l’on pourrait aussi conclure des formules (12), et ce qui s'accorde avec les équations données dans les nouveaux Exercices de Mathémati- ques. Enfin, si l’on discute les valeurs précédentes de Q°?, en examinant spécialement le cas où les sommes indiquées par le signe S peuvent être, sans erreur sensible, transformées en intégrales définies, on obtiendra précisément les résultats ci-dessus énoncés. C’est au reste ce que nous ex- pliquerons avec plus de détails dans les Éxercices d'Analyse et de Phy- sique mathématique. » ÉCONOMIE RURALE. — Mémoire sur les résidus des récoltes ; par M. Boussi- GAULT. — (Extrait.) « Je me propose, dans ce Mémoire, de rechercher la quantité de matière élémentaire laissée dans le sol par différentes cultures. C’est un point qu’il est utile d’éclaircir dans l'intérêt de l'étude des assolements ; en effet, les débris de la récolte actuelle influeront nécessairement sur les produits de la récolte prochaine, et dans le cours d’une rotation , la somme des résidus des récoltes qui se succèdent , doit être envisagée comme un supplément à l’engrais primitivement donné à la terre. » Dans l’assolement que j'ai particulièrement en vue, cette influence est manifeste, et c’est en partie par elle que l’on peut expliquer comment une quantité d'engrais assez limitée suffit à la durée d’une rotation productive. Pour le trèfle, cette influence a frappé tous les yeux. » L'amélioration si évidente du sol par le trèfle, a très probablement lieu par les résidus des autres cultures; mais comme dans certains cas les débris abandonnés se bornent à compenser l’épuisement éprouvé par le sol, leur effet utile est souvent moins prononcé. Que les résidus des plantes culti- vées dans une rotation compensent en tout ou en partie l’apauvrissement du terrain, que dans quelques circonstances ils ajoutent à sa fécondité, c’est ce que tout le monde admet sans difficulté, car il est bien évident qu’en adoptant des cultures qui laissent beaucoup de débris, c’est consentir à re- cueillir moins de produits sur une surface donnée. Mais quelle est la quan- tité de débris végétaux restitués directement à la terre par telle ou telle (919) culture? Quelle est en un mot la valeur de cesrésidus considérés comme en- grais? C’est un point sur lequel on n’a que des idées peu arrêtées. Dans le but &e préciser ces idées, de substituer aux aperçus vagues que l'on pos- sède sur ce sujet, des faits qui permettent d'ouvrir une discussion utile, je me suis décidé à peser et à analyser les débris végétaux laissés dans la terre par les cultures qui constituent la rotation généralement suivie dans l'Est de la France. » Mes expériences ont été faites sur des surfaces de terrain qui ont varié de 1% à 4%%,24. Les racines de trèfle et les chaumes ont été enlevés à la bêche ; les feuilles de betteraves et les fanes de pommes de terre ont été recueillies avec le plus grand soin. » Dansle cours d’une année, on ne peut espérer un résultat moyen. Les résidus des récoltes doivent varier d’une année à l’autre; j'ajouterai même que l’année qui vient de s’écouler a été peu favorable à ce genre de recher- ches, les récoltes ayant été généralement mauvaises. Mais les pesées de 1839 seront répétées pendant plusieurs années consécutives, afin d’attein- dre des chiffres moyens ; quant aux résultats analytiques consignés dans ce Mémoire, je crois qu’on peut sans crainte d'erreur grave, les considérer comme définitifs. »J’ai résumé dans un tableau les résultats dont les détails sont contenus dans mon Mémoire; comme point de comparaison, j'ai ajouté la composi- tion et la dose de l’engrais consommé en cinq ans dans la rotation adoptée à Bechelbronn. Résidus des récoltes d’un assolement de cinq ans. PRODUITS POIDS POIDS par hectare, |»ronuirs su des | des MATIÈRE ÉLÉMENT. DES RÉSID. RÉCOLTES. en 1839. Deeene des récoltes.| résidus | résidus | mm | à 100. par |desséch.| | Hectolitr. [Kilogram. hectare.| à 1100, | Carbon. | Hyarog. |Uxigène.| Azote. |, PeS | em | 9 kil. kil | kil. Pommes de terre... 12/00 Fanes.....| 2870 G87 | 307,9] 35 ) 122,3 Betteraves, ......... 14921 Feuilles. ..| 10472 | 1167 | 444,6 250,9 Froment (p' 2hectar.).| 29,68 | 2344 Chaume. ..| 1400 | 1036 | 501,4 52,6 Préfet. ttes. 3000 Racines....| 2000 | 1547 | 671,4 5 164,9 Avoine.............) 46,42 | 1957 50 |Chaume 650 | 325,7| 35 2,6|: 33,1 kil. il. kil. kil. kil. kil. kil, ll. 52086 5087 12251 ,0| 266,7|1592,8|103,0| 653,8 Engrais pour 5 ans...|.......| 49086 Engrais sec. 10161 |3637,0| 426,8|2621,5/203,2|3271,9 ( 920 ) » En consultant ce tableau, on reconnaît que les résidus des récoltes enfouis successivement dans le cours de la rotation , représentent en quan- tité un peu moins de la moitié de l’engrais primitivement donné au terrain. La forte proportion de matières organiques cédées à la terre par les cul- tures , explique donc comment on peut atteindre la clôture de la rotation, sans qu'il soit indispensable d'ajouter un supplément d’engrais en nature. Il est hors de doute que sans cette addition de matière élémentaire, la fer- tilité du sol s’affaiblirait beaucoup plus rapidement. » On peut remarquer que dans l’assolement de cinq ans, sur lequel portent mes observations, il y a deux récoltes, celle de la plante sarclée et celle du trèfle , qui cèdent au sol des résidus considérables et riches en matières azotées. Il est évident que ces deux récoltes agissent favorable- ment sur les céréales qui les suivent; mais les données manquent pour apprécier leur utilité spécifique dans la rotation générale, Nous savons, par exemple, que malgré la forte proportion de résidus laissés par la bet- terave champêtre (1), cette plante diminue considérablement le produit en froment que l’on récolte après elle. La pomme de terre, bien que laissant moins de débris, ne paraît pas agir aussi défavorablement. 5e trèfle aban- donne plus de résidus que la pomme de terre, et par cela même on com- prend qu’il favorise davantage la céréale qui vient sur la terre qui l’a porté. Néanmoins, il faut bien le reconnaître, l'effet favorable des racines de trèfle est tellement prononcé, qu'il est hors de toute proportion avec ce que lon pouvait en attendre, en les comparant aux débris des plantes sarclées, surtout si l’on considère qu’en 1839, les racines de trèfle ont contenu moins de matières azotées que les feuilles de betteraves. » C’est que l'effet visible, appréciable des résidus sur les récoltes im- médiates, ne résulte pas uniquement de leur masse, même en leur suppo- sant des qualités égales; cet effet apparent dépend surtout de l’action exercée sur le fond par les cultures. Si ces cultures sont fortement épui- santes, on conçoit très bien que leurs débris, quelque considérables qu’ils soient, se bornent à compenser, à atténuer l'épuisement du sol, et, dans ce cas, l'effet utile des résidus peut passer inaperçu; si au contraire une culture est peu épuisante, soït par le peu d’abondance des produits, soit parce que cette culture aura puisé dans l'air la plus grande partie des principes élémentaires, l'effet des résidus sera presque toujours visible. (1) A Bechelbronn nous considérons les feuilles de betteraves champêtres comme un aliment malsain, les feuilles sont toujours enfouies comme engrais. ( 921 ) » Quand on discute, comme je l’ai fait dans un précédent Mémoire, la valeur relative de divers systèmes d’assolements, on évalue la quantité de matière élémentaire prélevée sur l’atmosphère par un ensemble de cultures; mais la méthode générale que j'ai suivie reste muette, lorsqu'il s’agit d’as- signer à chaque culture en particulier, la part qu’elle peut avoir eue au gain total. Pour résoudre cette question, il reste encore à déterminer pour chacune des plantes qui font partie d’une rotation, la quantité de matière élémentaire qui provient de l'air; en d’autres termes, il reste à faire sur chaque plante considérée isolément, ce que j'ai tenté sur leurs cultures collectives. Il est à peu près inutile d'ajouter que la connaissance des résidus des récoltes est un des éléments importants de la discussion. J'ai pris les dispositions convenables pour exécuter, ce long travail, et dans quelques années j'espère être en mesure d’en communiquer les résultats à l'Académie. » ANATOMIE COMPARÉE. — Sur les organes de la respiration des Crustacés décapodes ; par M. Duvernoy. — Seconde partie. (Extrait par l’auteur.) « Dans la première partie de son Mémoire (1), l’auteur traitait de la structure des branchies dans les crustacés décapodes ; dans cette seconde partie il s'occupe du mécanisme de la respiration, dans les mêmes crus- tacés. » Il étudie dans ce but: 1° les cavités branchiales; 2° l’entrée simple ou double, resserrée ou largement ouverte, par laquelle doit pénétrer le fluide respirable; 3° son issue extérieure, le canal qui y conduit et le mécanisme qui s’y trouve annexé ; 4° les lames branchiales non respira- trices, ou respiratrices, appartenant aux pieds-mâchoires ou aux pieds ambulatoires, quijouent un rôle dans ce mécanisme ; 5°. il rappelle enfin les attaches mobiles ou fixes des branchies, l’arrangement de celles-ci dans la cavité branchiale et leurs rapports avec les lames branchiales non res- piratrices, afin de bien apprécier l'emploi de ces lames dans le mécanisme de la respiration. » 1°. Relativement à la structure des cavités branchiales, j'ai observé, dit-il, que la membrane dermoïde qui tapisse ces cavités, est généralement unie et sans pli. » Ce n'est que par exception que cette membrane prend un aspect (1) Séance du 23 mars 1840, p. 485. CR. 1840, ver Semestre, (T. X, No 2A.) 125 ( 922 ) spongieux.et forme des replis, dont le but ou l’usage est de retenir une certaine quantité d’eau autour des branchies, ainsi que l'ont expliqué MM. Audouin et Milne Edwards (1). » J'ai constaté l'existence de ces replis dans le Gécarcin ruricole, dans l’Uca lævis.et dans le Birgus latro. Ils se prolongent, chez les deux pre- miers genres, dans une gouttière, qui continue en arrière la cavité bran- chiale en contournant la dernière anche, et m’a paru s'ouvrir par un petit.orifice sous l’origine de l'abdomen; mais cette dernière observation devra être répétée sur le vivant. » 2°. Quant à l'entrée de la cavité branchiale, on sait que cette cavité est largement ouverte dans les Décapodes macroures ; par la disposition plus ou moins béante du bouclier. » Le bord de ce bouclier est même dépassé, dans les Paguriens , par la partie inférieure des pyramides branchiales, qui se trouvent ainsi à dé- couvert. » Cette circonstance, et la nécessité de conserver leurs branchies humec- tées, quand ces animaux sont à sec, est sans doute la cause jusqu'ici ina- perçue, si je ne me trompe, mais bien réelle, et plus pressante encore que la mollesse d’une partie de leurs téguments, qui porte ces animaux à se retirer dans une coquille (univalve et turbinée) avec une provision d’eau, et à la trainer avec eux. » J'ai vu dans le Pagure strié une singulière structure, dont je n’a pu encore apprécier l'utilité, sinon pour contribuer à la propreté de la cavité branchiale. La partie inférieure de la portion adhérente de la troisieme branchie porte un tubercule charnu, avec un paquet de soies qui ressemble exactement à une rame d’Annélide. » 3°, Relativement à l'issue de la cavité branchiale, et à la lame attachée à la seconde mâchoire qui ouvre ou ferme alternativement cette issue, ’étude facile que j'ai pu faire des mouvements de cette lame bimaxillaire dans l’Écrevisse commune vivante, m'a convaincu de son emploi, à peu près tel qu’il a été démontré à MM. udouin et Milne Edwards, après les obser- vations et les expériences qu’ils ont faites plus particulièrement sur les Crabes (2). Cette lame ne peut en effet servir, dans sa position, à comprimer L2 (1) Annales des Sciences naturelles, T. XV, p. 85. (2) Voir, dans le Compte rendu de la séance de l’Académie des Sciences du 8 octo- bre 1838, le Mémoire de M. Milne Edwards. ( 925 ) les. branchies; elle exerce des mouverñents dé bascule extrémemient fré- quents sur son articulation, par lesquels elle reçoit ou rejette, dé’ sa moi- tié postérieure, une portion de l’eau qui a servi à la respiration, et déter-- mine ainsi les courants de cette eau, bien observés par M. Cuvier, vers les appendices maxillaires (r). » 49. Si la lame bimaxillaire ne peut servir à comprimer les branchies, il n'en est pas de même des lames branchiales accessoires non respiratrices attachées aux pieds-mâchoires des Brachyures. Tieur consistance! les soies dont leur bord est garni, leur grand développement, et leur position cons- tante alternativement en dehors et en dedans des pyramides branchiales, leur attache à des parties très mobiles, qui leur font faire un mouvement de va-et-vient entre les branchies; toutes ces circonstances, dis-je, mon- trent l'emploi de ces lames, qui doit être de comprimér les pyramides branchiales, et surtout d'attirer l’eau de la cavité branchiale vers son issue. N » 5°. Des lames analogues, mais de consistance plus molle, quelquefois semblables à une toile qui serait tendue sur un fiiet ou cercle corné, qui en forme le bord, se voient non-seulement aux pieds-mâchoires, chez les Locustes et chez les Homards , mais aux quatre premieres paires de pieds ambulatoires; elles y sont attachées, avec un nombre égal de pyramides branchiales, à un pédicule commun à l’un ou à l’autre de ces organes, le- quel est articulé avec la anche de ces pieds. Ces lames sont nues et ne supportent pas de tubes respirateurs dans la Zangouste etle Homard ; elles sont au contraire garnies de ces tubes en panaches, dans l’Écrevisse commune. » L’agitation des pieds dans l’un et l’autre cas, leur imprime un mou- vement de va-et-vient, de haut en bas et de bas en haut, qui fait l'effet d'une sorte de piston etdirige l’eau des branchies le leur base à leur sommet, (1) Les mouvements du palpe flagelliforme de Fabricius, et ceux des trois pieds- michoires, peuvent bien contribuer à produire un courant d’arrière en avant, ainsi que Dugès Va observé dans les Sa/icoques ; mais ce n’est pas une raison pour rejeter, comme il l'a fait, l'emploi de la valvule bimaxillaire, qui paraît donner la première impul- sion à ce courant. L'action de cette valvule bimaxillaire doit d’ailleurs différer beau- coup, suivant que l'entrée de la cavité branchiale est largement ouverte, comme dans le cas cité par Dugès ( Traïté de Physiologie comparée, t. II, p. 544), ou que cette cavité n’a qu’une entrée fort étroite, comme dans les Décapodes brachyures. Dans le premier cas, c’est celle d’une auget mobile; dans le second, c’est encore celle d'un piston. 125. ( 924) et conséquemment versie haut de la cavité branchiale, où commence le canal qui descend de là vers l'issue de cette cavité et dans sal agit la valvule bimaxillaire. » 6°. Enfin, dans le dernier paragraphe, où je traite de la position relative et des attaches des branchies, considérées sous le point de vue du mécanisme de la respiration, je rappelle que les Brachyures ont la plupart de leurs branchies fixées sur un plan immobile, le bord inférieur du thorax. » Je fais remarquer la coïncidence de cette disposition des branchies thoraciques, chez les Brachyures , avec des cavités branchiales fermées et n'ayantqu'une entrée principale et une seule issue, l'une et l’autre étroites; l'absence des lames branchiales non respiratrices qui seraient fixées aux pieds ambulatoires, ou de branchies attachées à ces pieds, et en compensation, le grand développement des lames branchiales accessoires non respiratrices, appartenant aux pieds-mâchoires, ainsi que leur disposition en dehors et en dedans de la plupart des branchies thoraciques. Cet ensemble de carac- tères distingue essentiellement le mécanisme de la respiration dans tous les Brachyures. » On l’observe même dans les Æomoles et les Dromies, où il démontre la grande affinité de ces deux genres avec cet ordre naturel, quoiqu’ils se rap- prochent des Macroures, par le nombre de leurs branchies. » Telest l'aperçu rapide de mes nouvelles recherches sur les organes de la respiration des Crustacés décapodes. Les détails de ces recherches paraîtront incessamment dans le tome VII de la nouvelle édition des Leçons d'Anatomie comparée. Si je les ai entreprises malgré les travaux si recom- mandables de mes prédécesseurs, et plus particulièrement de MM. Auw- douin et Milne Edwards, que j'ai eu souvent l’occasion de citer dans le texte de cet ouvrage, c’est que dans le plan d'exécution de ce grand travail, jeme suis fait une règle de réunir tous mes efforts pour lui donner, dansles différentes parties, quelque mérite d'originalité, relativement à l’état actuel de la science, non-seulement par la disposition des matières et les propositions qui résument les faits; mais encore par le plus grand nombre possible d'observations directes, soit nouvelles, soit propres à constater les observations déjà connues. » Sujet du grand prix de Mathématiques pour l'année 1842. (Commission composée de MM. Poinsot, Cauchy, Arago, Liouville, Sturm.) La Commission propose, par l'organe de M. Porxsor, pour sujet du grand prix de Mathématiques que l'Académie doit décerner en 1842, ( 925 ) la question suivante, relative au calcul des variations: Trouver les équa- tions aux limites que l’on doit joindre aux équations indéfinies pour de- terminer complétement les maxima et minima des intégrales multiples. On devra donner des exemples de l'application de la méthode à des inté- grales triples. RAPPORTS. PALÉONTOLOGIE. — Rapport sur plusieurs Mémoires de Paléontologie, l'un de M. Journan, du 25 septembre 1837, sur un Rongeur fossile des cal- caires d'eau douce du centre de la France, considéré comme un type générique nouveau ( Theridomys); les autres de. MM. ne Laizer et pe Parieu, du 28 janvier 1838 et du 7 janvier 1839, sur des ossements de Rongeurs. fossiles en Auvergne , rapportés à une nouvelle espèce d'Echimys , et à un genre nouveau (Ærchæomrys). (Commissaires, MM. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire, de Blainville rapporteur.) « Long-temps l'étude des ossements fossiles, considérée à tort comme ne pouvant être faite que par des anatomistes de profession, s'est vue né- cessairement restreinte à un petit nombre de personnes, et par suite à un petit nombre de localités; mais aujourd’hui que la route est tracée, et que les difficultés du sujet ont été. considérablement-aplanies, surtout par le matériel de nos collections ostéologiques, ce qui rend le travail presque mécanique, nous voyons surgir de toutes parts des observateurs, pour ainsi dire spontanés, et qui, s’il leur arrive de commettre quelques erreurs, s'ils ne peuvent pas toujours attaquer les questions dans toute leur pro- fondeur, peuvent du moins en préparer la solution, d’abord en recueillant et rassemblant, souvent avec beaucoup de peines et de dépenses , tous ces fragments de l’ancien monde, et ensuite en les faisant connaître par des descriptions plus où moins complètes, mais toujours intéressantes. » Long-temps aussi, on ne recherchait que les ossements des grands ani- maux, parce qu'ils offrent à la fois plus de facilité pour être aperçus, pour être comparés, et qu'ils frappent davantage l'attention. Aujourd’hui on est arrivé à s'occuper aussi bien des plus petites espèces que des plus grandes, en tamisant pour ainsi dire les terrains ossifères ou féconds en richesses de ce genre. Aussi tous les jours découvre-t-on des anneaux nou- (926 ) veaux de cette chaîne créée nécessairement complète par la puissance di- vine, et dont un certain nombre, par suite de circonstances locales et par- ticulières, ont déjà disparu de la nature des choses; preuve évidente à joindre à tant d’autres, que le monde créé doit lui-même subir à la longue le sort de tout ce qui a commencé. » Ces réflexions se sont naturellement présentées à mon esprit en pré- parant le rapport que M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire et moi avons été chargés de faire à l’Académie sur des Notices ou Mémoires, l’une de M. Jourdan, les autres de MM. de Laizer et de Parieu, sur des ossements fossiles de mammifères recueillis en Auvergne, cette localité si intéressante sous tous les rapports, et surtout sous celui de la paléontologie. » La Note envoyée par M. Jourdan a pour sujet un fragment de mâ- choire supérieure gauche, provenant d’un petit mammifère de la taille de notre Surmulot. Ce fragment, peu considérable, est presque réduit aux quatre molaires qui le garnissent dans toute son étendue, et qui sont com- plètes, sauf la postérieure dont la dernière moitié a été brisée et enlevée. Malgré cela, on peut aisément reconnaître que de formes à peu de chose près semblables, les terminales pourtant un peu plus petites que les deux in- termédiaires , ces dents sont pourvues de longues racines, deux en dehors plus petites, et une plus forte en dedans. Quant à la couronne assez distincte et peu oblique de dehors en dedans, elle est de forme parallélogrammique, plus épaisse de dehors en dedans que d'avant en arrière, tout-à-fait plate à la surface usée, et montrant deux plis obliques internes, d’où partent trois lames d’émail saillantes, une pour le pli postérieur, et deux pour lantérieur. Ces lamelles se festonnent en outre en dehors en trois. plis courts et peu marqués, ce qui donne au bord externe de la dent une forme'arrondie. » Les deux dents intermédiaires sont presque rigoureusement semblables de forme et de grandeur; mais il n’en est pas de même des deux terminales. En effet, l’antérieure, plus petite et plus ronde, offre un petit crochet ou repli d’émail à l’origine de la lamelle antérieure; et la dent postérieure est un peu moins grande que la pénultième, du moins dans son diamètre transverse, car on ne peut juger de l’autre, le lobe postérieur manquant par accident. » M. Jourdan parle en outre dela région palatine disposée en ligne droite, et non bombée entre les molaires, comme cela a lieu dans la plu- part des’ Rongeurs vivants: » Il ajoute que l’arcade zygomatique, à sa racine antérieure, est déve- ( 927 ) loppée d’une manière tout-à-fait insolite et qu’elle y présente ‘une ex cavation ovalaire; disposition qui n’est rien autre chose que Papophyse d'insertion du muscle masseter antérieur des Rongeurs. » Quant au rapprochement avec les espèces récentes actuellement con- nues, M. Jourdan pense que par les racines et les plis de la couronne, ces dents semblent se rapprocher de celles des porcs-épics de l'Amérique méridionale, types-des genres Synéthére et Sphygure de M. Fréd. Cuvier, et peut-être encore même de celles des Echimys. Cependant, comme il a remarqué que l’arcade zygomatique présente un plus grand développe- ment, ce qui le porte à supposer que c'était peut-être un animal fouisseur, il a pensé que ce fragment indiquait l'existence d’un genre distinct de tout ce que l'on connaît aujourd’hui, et qu'il propose de nommer 7Therido- mys, Mais sans pouvoir réellement le caractériser. » MM. de Laïzer et de Parieu ont, depuis la Note de M. Jourdan, envoyé trois observations à l’Académie et portant également sur des fragments dentiféres fossiles de Rongeurs. » Dans l’une, la première , ces Messieurs rapportent à une même espèce ” trois fragments : l’un composé des deux côtés d’une même mandibule, ce qui permet de voir les dents sur les deux faces; un second, formé par'une mandibule presque entière du côté gauche, et enfin un troisième que cons- tituent une mandibule du côté droit, et une grande partie d’an os iléon, incrustés dans le même fragment de marne. » En acceptant que ces fragments divers proviennent d’une même es- pèce animale, ce qui est extrêmement probable, on voit que la mâchoire inférieure était courte, robuste dans sa partie horizontale; que la branche montante était large et dilatée, surtout parce que l'apophyse angulaire est fortement écartée et divergente en bas, et quoique le condyle soit cepen- dant peu élevé, presque sphérique, et que l’apophyse coronoïde, autant que l'on peut en juger par une empreinte, était peu considérable et à peine élevée au-dessus du condyle. » Le système dentaire’est heureusement, comme le font justement ob- server MM. de Laizer et de Parieu , bien plus important et plus caracté- ristique, et il a été possible d’en acquérir une connaissance complète. » D'abord l’incisive forte! et assez longue pour occuper par sa racine toute la longueur de la branche horizontale de la mandibule jusqu’à l’ori- gine de la branche montante, a une forme subtriquètre, plate en dedans, convexe, lisse et fortement colorée en dehors en noir, et sans doute en rouge à l’état frais. ( 928 ) » Les molaires, aunombre de quatre, comme dans la plupartdesRongeurs, sont fort serrées, verticales, en ligne droite, subégales, et cependant di- minuent assez évidemment de la première à la dernière; la lame d’émail de la couronne forme des replis très marqués, très prononcés, deux externes, séparés par un sillon oblique, profond, produisant des plis obliques et subanguleux, et quatre ou cinq intérieurs petits, mais assez profonds ce- pendant pour toucher presque le sommet des externes, et qui par l’usure se réduisent généralement à trois. Les racines de ces dents sont aussi très fortes, bien distinctes, deux fort serrées en dehors, et deux plus connées encore en dedans. N’ayant eu en leur possession que ces seuls éléments pour déterminer le rapprochement de l’espèce animale à laquelle les frag- ments fossiles ont appartenu avec celles encore existantes aujourd’hui, MM. de Laizer et de Parieu ont été portés à penser, d’après les racines dis- tinctes des dents molaires, leur nombre, la forme du disque antérieur de la première et de la couronne des autres, que cette espèce pourrait être rapportée au genre Echimys, et en cherchant à aller plus loin, c’est- à-dire à s'assurer à laquelle des quatre divisions établies dans ce genre par l’un de vos Commissaires (M. Isid. Geoffroy), sous les noms de £chimys, Nelomys, Dactylomys et Cercomys,on pourrait rapporter l’espèce fossile, ils ont cru que c'était à la division des Echimys proprement dits, mais for- tement distincte de celles que l’on connaît aujourd’hui; aussi l’ont-ils nom- mée d’abord Æ. curvistriatus, à cause de la forme courbée des lamelles d’émail de la couronne, et depuis, dans une Note du 11 janvier -1839, E. breviceps. , » Toutefois, suivant nous, et quoique l’on puisse très bien concevoir que ces fragments fossiles aient réellement appartenu à une espèce d’'Echimys, il serait trop hardi de l’assurer d’une manière positive, d’après la connais- sance seule des dents molaires et de quelques particularités de la man- dibule. En effet, le système de replis de la lame d’émail, dans lequel, formant des festons plus ou moins anguleux et profonds, il en résulte deux plis extérieurs, trois ou quatre intérieurs, plus petits et plus arrondis, se retrouve non-seulement chez les Echimys, mais encore chez les Porcs- Épics » les Castors, les Myopotames et même les Agoutis du genre Cavia de Linné ; seulement les replis sont moins anguleux extérieurement. Or ces genres sont très différents, les uns étant claviculés, et les autres subcla- viculés, ou même complétement dépourvus de clavicules. » Ce qui nous porterait à penser que les fragments attribués à une ( 929 ) espèce d'Echimys, par MM. de Laizer et de Parieu, pourraient bien venir d’un animal voisin des castors, c’est que l’un des ossements fossiles, les plus intéressants de la collection de M. l'abbé Croizet, acquise, au com- mencement de 1839, pour le Muséum par M. de Salvandy, alors ministre de l'Instruction publique, os que l’on avait signalé et proclamé comme un os de Tatou, genre exclusivement sud-américain, est certainement un calcanéum d'une petite espèce de Castor, comme l’Académie pourra s’en convaincre en examinant les pièces que j'ai fait mettre sous ses yeux. » Ainsi, sans nous appuyer sur le fait qu'aujourd'hui nous ne connaissons aucune espèce d'Echimys dans l’ancien monde, nous'sommes loin d’as- surer que le rapprochement fait par MM. de Laizer et de Parieu soit hors de doute. Nous sommes même portés à penser que ces fossiles d'Auvergne ont plutôt appartenu à un genre de Rongeurs aquatiques encore plus voi- sin des Castors que le Myopotame de l'Amérique méridionale. » Cette manière de voir nous semble aussi corroborée, parce que, sui- vant nous, les trois fragments de mandibules observés par ces Messieurs ont appartenu à la même espèce que le fragment de mâchoire supérieure décrit par M. Jourdan, et qu'il pensait aussi devoir être rapproché des Echimys, avant d’en former un genre distinct. En effet, les dents se corres- pondent fort bien, ettous ces ossements fossiles ont été trouvés dans une même argile marneuse d’un gris blanchätre, assez tendre et de la forma- tion d’eau douce d'Auvergne. » Nous sommes encore plus certains, d’après l'examen comparatif des pièces, que l’on peut également rapporter à la même espèce animale, les ossements fossiles dont M. l'abbé Croizet a cru devoir aussi former un genre distinct dans un Catalogue manuscrit qui accompagnait sa collec- tion, sous le nom de Perierompys ou de Rat de Perier, parce qu'ils ont été trouvés dans la montagne de ce nom, et qui consistent en une em- preinte de. mandibule gauche avec ses dents en nature. T » Dans un autre Mémoire MM. de Laizer et de Parieu ont décrit d’autres fragments fossiles provenant aussi d'un mammifère de l’ordre des Ron- geurs dont ils ont formé un genre sous le nom de Palæomys, qu'ils ont changé depuis en Ærchæomys, le premier ayant déjà été employé. » L'établissement de ce genre repose sur six fragments: deux dela mâ- choire supérieure, dont l’un avec une portion de l’arcade zygomatique, et trois de mandibule, deux comprenant les deux branches, et une troisième de proportions un peu plus grandes; enfin de deux dents isolées ; et comme ann autre fragment de la collection de M. l’abbé Croizet montre à la fois C.R. 18/0, 1°r Semestre, (T. X, N° 24.) 126 (930 ) quelques dents des deux mâchoires presqu'en connexion, on peut voir que les fragments de la collection de M. de Laizer appartiennent à la même espèce. » En considérant donc tous ces fragments comme provenant de la même espèce, MM. de Laizer et de Parieu ont pu obtenir une description générale du système dentaire. » Les dents molaires sont, en haut comme en bas, au nombrede quatre, fort serrées, très régulières, subsemblables, les extrêmes étant cependant un peu plus petites que les deux autres. » Celles de la mâchoire supérieure sont, comme dans beaucoup de Rongeurs vivants, tout d’une venue, c’est-à-dire sans collet propre à dis- timguer la partie coronnaire de la partie radiculaire, fortement courbées de dedans en dehors et comme cannelées à leur côté interne par un sillon profond médian. Leur forme au plan masticateur peut être comparée à un quart de cercle placé obliquement , la base convexe en avant et en dedans, le sommet obtus, arrondi en arrière et en dehors. » La couronne, peu oblique, est comme guillochée régulièrement par quatre sillons assez larges, assez profonds, courbés concentriquement et rendus encore plus profonds par l'élévation de rubans d’émail de même forme, au nombre de quatre, assez mousses et rigoureusement parallèles, le premier subitement un peu plus petit que le second, et celui-ci , ainsi que les troisième et quatrième, décroissant régulièrement. » À la mâchoire inférieure les quatre dents sont plus minces, un peu inclinées en dedans et fortement en ayant avec un pli vertical postérieur en dehors et deux en dedans, l’antérieur bien plus prononcé que l’autre. » Le plan de mastication très oblique et versant en dehors n’est creusé que par trois sillons en forme de croissant, assez profonds, dont le médian est le plus grand et l’antérieur formant talon est le plus petit, et qui sont limités par les replis un peu sinueux d’un ruban d’émail saillant, formant des croissants et d’une régularité un peu moindre qu'aux dents d'en haut. » Quant aux fragments d’os qui portent. ces dents, on peut dire d’une manière générale qu'ils indiquent un animal assez robuste, à museau court ; en effet, à la mâchoire supérieure, l’arcade zygomatique, assez écartée à sa racine antérieure, était pourvue d’une apophyse d'insertion musculaire assez prononcée, d’un grand trou sous-orbitaire et d’un sillon maxillaire assez marqué ; et la mandibule, fort convexe et recourbée en dehors, très élevée à l'endroit de l'insertion des dents molaires, offre une large sym- physe, la branche montante très excavée à sa racine , un condyle assez (931 ) oblique et élevé, et une apophyse angulaire s’écartant assez en en bas , à en juger d’après une pièce de la collection de M. l'abbé Croizet, et qui, sans doute; par cause d'âge moins avancé, offre la couronne des dents beaucoup moins oblique. » Cherchant ensuite, en acceptant que le système dentaire soit suffi- sant pour cela, ce que l’un de vos Commissaires au moins est assez éloigné d'admettre , à quel genre d’espèces récentes les fragments fossiles peuvent être rapportés, MM. de Laizer et de Parieu établissent la compa- raison avec les Chinchillas et les Plagiodontes, espèces du genre Capromys dé M. Desmarest et exclusivement sud-américains. Ils montrent aisément quelques rapports avec les premiers , dans la direction, la proportion des dents de la mâchoire inférieure surtout, et même un peu dans la disposition des replis de l'émail; mais le rapprochement devient moins évident en faisant porter la comparaison sur les dents de la mâchoire supérieure. En effet, dans le fossile, les lamelles sont bien plus obliques que dans le Chin- chilla, où elles sont presque perpendiculaires à leur direction et tout-à-fait égales. » La comparaison avec le Plagiodonte est encore moins concluante; la proportion des dents de cet animal étant différente et les lames d’émail de leur couronne formant des zigzags serrés, continus et bien plus anguleux; en: sorte qu'il serait difficile dé ne pas reconnaître, avec MM. de Laizer et de Parieu, que dans les principes trop généralement suivis peut-être pour la-classification des Rongeurs, l’animal fossile européen, ne pouvant étre placé dans l’un ou dans l'autre des deux genres cités, doit constituer une forme animale particulière ou un genre nouveau : méthode qui dans ce cas a beaucoup moins d’inconvénients que de rapporter une espèce fossile en Europe à un genre d'Amérique , comme on l'avait déjà proposé. » Quoi qu'il en soit, cet animal rongeur parait avoir été assez commun en Auvergne, à l’époque de la formation d’eau douce de ce pays. En effet , outre les cinq ou six fragments recueillis par M. de Laizer, M. l'abbé Croizet en a également rencontré déjà cinq ou six autres, dont il fait aussi un genre distinct, sous le nom de Gergoviomys, ou de Rat de Gergovie, dans le Cata- logue cité. En sorte que de tous ces rapprochements , il résulte comme fait positif qu’à l'époque, fort ancienne sans doute, où l’Auvergne était l’un des points fort rares, à découvert du sol de la France, il existait au moins (1) deux (1) Je dis au moins’, parce que M. l’abbé Croizet a encore signalé dans le Catalogue 126.. (9529 animaux rongeurs dont nous ne connaissons certainement pas l’analogue spécifique, ni en Europe, ni dans aucune autre partie du monde, et qu'il serait mêmé trop hardi de rapporter à un genre exclusivement américain, peut-être même à un genre nouveau, les rapports du système dentaire dans les Rongeurs avec le reste de l’organisation n’étant nullement consé- quence l’un de l’autre. 1 » À plus forte raison devons-nous douter des autres assertions par les- quelles M. Jourdan a terminé la Note qui a été renvoyée à notre examen, et dans, laquelle il dit qu'il a vu parmi les ossements fossiles en Auvergne dont les analogues existent, des indices d'une grande Musaraigne, voisine de celle del'Inde, d’un Anœma ou cochon d'Inde, d’un animal voisin des Chin- chillas et d’un Didelphe américain. En effet, si c’est sur des pièces de la collec- tion de M. de Laizer où de celle de M. l'abbé Croizet que ces présomptions reposent, nous croyons pouvoir assurer qu’elles sont tout au plus spécieuses ; comme l’un de nous aura bientôt l’occasion de le montrer pour la préten- due musaraigne, par exemple, dans la livraison de son Ostéographie qui traite des insectivores. » Malgré cette différence d'opinion, plus importante même sous le rapport géologique que sous celui de la zoologie, nous n’en concluons pas moins à ;ce qu'il soit adressé, au nom de l’Académie, à M. Jourdan d’un côté, à M. de Parieu et à M. de Laizer de l'autre, des remerciments pour leur communication et pour l'intérêt éclairé et généreux que ce dernier surtout continue à prendre aux recherches de paléontologie, dans les ter- rains si riches et si intéressants, sous ce rapport, de l'Auvergne. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. NOMINATIONS. M. Sivestre, au nom de la section d'Économie rurale, propose de dé- clarer qu'il y a lieu de nommer à la place vacante par suite du décès de M. Turpin. L'Académie va au scrutin sur cette proposition, par oui et par non. déjà cité, sous le nom de /ssidioromys un troisième genre de Rongeurs, d’après des frag- ments de mächoires dont les dents rappellent assez bien, par leur forme, celles de la grande Gerboïse du Cap, type du genre Helamys de Fréd. Cnvier. ( 933 ) Le nombre des votants est de 4r. Il y a 40 oui; 1 non. En conséquence, la Section est invitée à faire sa présentation dans la prochaine séance. MM. les Membres en seront prévenus par lettres à domicile. MÉMOIRES LUS. CHIMIE APPLIQUÉE. — Procédés de gravure des images photogéniques sur plaqué d'argent; par M. le D' Az. Donvé. — (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Chevreul, Pouillet, Ad. Brongniart.) « C'est en m'occupant de recherches théoriques sur les différentes opé- rations du Daguerréotype, qu'après m'être rendu compte de ce qui 5e passe dans chacune de ces opérations et surtout du résultat final, que l'idée me vint de transformer l’image obtenue sur les plaques d'argent en plan- ches gravées, de manière à multiplier les épreuves de ces images par les procédés ordinaires de l'impression en taille-douce. » Le premier soin à prendre pour l'application des procédés de gra- vure est le choix des plaques. Ayant obtenu une plaque bien planée, bien polie, bien homogène, n’offrant ni raies, ni bouillons, l’image doit être exécutée par les procédés ordinaires du Daguerréotype et être aussi parfaite que possible; le lavage s'opère également de même avec la solution peu con- centrée d'hyposulfite de soude et l’eau; la plaque étant bien séchée, on re- couvre ses bords d’une couche de vernis des graveurs; on la dispose hori- zontalement au-dessus d’une cuvette, sur les bords de laquelle elle repose par ses quatre angles; on verse à sa surface de l’acide nitrique étendu dans les proportions suivantes : trois parties d’acide nitrique pur et quatre par- ties d'eau; ces proportions sont de rigueur. » Au bout de trois à quatre minutes l’action du mordant commence, d’abord dans un point, par de petites bulles de gaz qui s'étendent de proche en proche sur toute la plaque. » Il est difficile de fixer le temps pendant lequel on doit prolonger l’ac- tion de l'acide; mais dans tous les cas cette action est très prompte et ne doit pas durer au-delà de deux à trois minutes. ( 934 ) » Dés que la planche est suffisamment mordue, on écoule le liquide acide dans la cuvette, on lave à grande eau et on essuie légèrement avec un tampon de coton cardé très fin, et l’opération est terminée. » Il ne s’agit plus alors que de confier la planche à un imprimeur en taille-douce, pour en tirer des épreuves par les procédés ordinaires. » M. Donné met sous les yeux de l’Académie des planches gravées et une collection d'épreuves tirées au moyen de ces planches. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Des forces vitales dans le règne végétal; par M. Rorssinézr. (Commissaires, MM. A. de Jussieu, Ad. Brongniart, Richard.) PHYSIQUE DU GLOBE. — Continuation des considérations sur la météoro- logie à l'occasion des recherches de M. Peltier ; par M. Korirsxr. (Commission précédemment nommée.) M. Cazenave soumet au jugement de l’Académie les modifications qu'il a fait subir à deux instruments de lithotritie, dont il espère avoir ainsi rendu l'usage plus commode et plus sûr. L'un de ces instruments est le brise-pierre à coulisse de M. Heurteloup auquel on a ajouté un enclique- tage qui maintient les deux mors rapprochés, et permet ainsi plus de liberté aux mains de l’opérateur. L'autre instrument est le compresseur- percuteur de M. Leroy d'Étiolles; la modification recommandée par M. Ca- zenave porte principalement sur l'échappement. (Commissaires, MM. Larrey, Roux, Breschet.) M. Meywrez adresse un Mémoire portant pour titre : Sauvetage général. M. de Freycinet est prié de prendre connaissance de ce Mémoire et de voir sil peut être l’objet d’un rapport. ( 935 ) CORRESPONDANCE. CHIMIE APPLIQUÉE. — Gaz d'éclairage. M. Pezzeran, à l’occasion d’un rapport sur les procédés d'éclairage de M. Selligue, rappelle qu'il a annoncé depuis très long-temps que le gaz d'éclairage doit ses propriétés éclairantes à des vapeurs huileuses qui accompagnent le gaz hydrogène. Ainsi, dans un Mémoire lu à l’'Aca- démie, le 9 décembre 1816, il s'exprime en ces termes : « En attendant que mon travail puisse être publié, je suis en état d’an- » noncer que le gaz tiré du charbon de terre, du bois, ou d’une matière » animale ou végétale quelconque, doit uniquement sa propriété de brûler » avec une flamme blanche, à la présence d’une certaine quantité d'huile » en nature, tenue en dissolution dans le gaz hydrogène ; que le carbone, » de quelque manière et en quelque proportion qu'il soit combiné au gaz hydrogène, ne donne jamais qu’une flamme rouge et peu lumineuse, et qu’enfin la flamme du gaz hydrogène est d'autant plus lumineuse, qu’il s'est trouvé dans des circonstances plus favorables pour dissoudre et retenir une huile quelconque. » « Dans un autre endroit de ce Mémoire, dit M. Pelletan, j'explique en détail les faits de la décomposition de l’eau sur le charbon rouge, et de la dissolution de l’huile dans les gaz formés, aussi bien que la méthode d’ex- traire d’abord l'huile pour s’en servir à rendre ensuite le gaz lumineux ; fournissant ainsi non-seulement les principes, mais encore les procédés , qui depuis ont été employés avec succès par M. Selligue. » ÿ ÿ ÿ ÿ PHYSIQUE DU GLOBE. — Régime des puits artésiens de Tours. M. Vioruer transmet des renseignements sur les expériences faites à Tours, par M. Champoiseau , dans le but de déterminer sil existait quel- que relation entre les produits de son puits artésien et les variations des rivières voisines. «Ces expériences qui ontété continuées pendant plus de trois mois(mars, avril et mai), n’ont pu, dit M. Viollet, faire apercevoir aucune différence dans le produit, à quelque heure que ce fût et quelles que fussent les varia- (956 ) tions des riviéres qui environnent Tours, ainsi que celles des marées. Pen- dant ce long espace de temps la limpidité de l’eau ne s’est pas non plus troublée; en un mot, il n’a pas été possible de constater la moindre per- turbation, du moins dans les limites d’exactitude que l'appareil permet- tait d'atteindre (à un deux-centième près). On peut donc conclure que les puits artésiens de Tours, en raison de la grande hauteur de leurs sources alimentaires, ne sont pas soumis aux inébalités qui ont été reconnues en d’autres lieux, » ï M. Barrann écrit relativement à la conservation du virus vaccin. Il vou- drait que lorsque le cow-pox s’est manifesté spontanément chez une vache, on le transmit par inoculations successives à d’autres vaches, de manière à ce que ce fût toujours sur ces animaux qu'on prit le virus pour les vac- cinations humaines. M. Menorri, inventeur d'un savon destiné à rendre les étoffes imper- méables à l’eau, adresse copie d’un certificat signé par plusieurs fabricants d'Elbeuf, qui attestent que les draps préparés au moyen de ce savon n’ont rien perdu de leur éclat ni de leur souplesse, et qu'ils ne conservent aucune odeur. M. Brrraur demande l'ouverture d’un paquet cacheté qu’il avait déposé le 24 février dernier, et qui est relatif à la préparation des plaques desti- nées à la photographie. Le paquet est ouvert, et la Note qu’il renfermait, après avoir été para- phée, est renvoyée à l'examen de M. Séguier. M. Bnenra adresse deux ouvrages imprimés, écrits en italien, et portant pour titre, l’un Ælettro-magnelo-tipia et l'autre Fenomeni della Visione (voir au Bulletin bibliographique). Il demande que ces deux opuscules soient l’objet dun rapport. La décision de l’Académie, concernant les rapports verbaux, ne s’ap- pliquant pas aux ouvrages écrits en langue étrangère, les deux Mémoires de M. Brenta sont renvoyés à l'examen de M. Arago. M. Larasre adresse un paquet cacheté ; l’Académie en accepte le dépôt. À quatre heures et demie, l’Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 5 heures +. F, ( 937 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a recu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie royale des Sciences ; 1° semestre 1840, n° 23, m-4°. Voyage dans l'Inde; par Vicror Jacquemonr; 25° et 26° liv.; in-4°. Rapport sur les Opérations de la Caisse d'épargne et de prévoyance de Paris, pour l'année 1839 ; in-4°. Traitévgénéral de: Statistique ; culture et exploitation des bois; par M.J.-B.Tromas; Paris, 1840, 2 vol. in-8°. Essai sur l'art de faire vivre l'Homme sous l'eau et sur les divers travaux qu'il peut faire méme pour le service des bâtiments sous-marins et flottants; par M. le D' Murm; Pau, 1836, in-8°. Probabilités sur la constance des Causes, conclue.des effets observés; par M. Brenaxmé; in-8°. Mémoire sur de nouveaux procédés de Fertilisation pour toutes les parties de l'Agriculture ; par M. Leuoc;-in-8°. Thèse sur les caractères distinctifs des Huitres,. des Gryphées et des Exogires, et sur la distribution de ces Ostracées ni. les différents terrains qui composent la croûte terrestre ; par M: A: Levmerre ; in-8°. Thèse sur le sens qu'on doit attacher, dans l’état actuel de la Géolo- gie, aux expressions fondamentales derstratification ; strate, couche, etc. ; par le même ; in-8°. De l'application de la Statistique à la Médecine ; par M. Varrerse (ex- trait des Archives générales de Médecine) ; mai 1840, in-&. Notice sur la terminologie géographique, principalement les Homonymes et les Synonymes ; par M. Cover; in- 8°. Observations sur l'origine des Fils de la Vierge, en réponse à une Note de M. le D° Doé; par M. S. pes Éranes; Troyes, 1839; in-8°. Essai critique sur l’'Homæopathie ; par M. Jean Kuwzur; in-8°. Annales de la Société royale d'Horticulture de Paris; mai 1840, in-8°. Bulletin de l’Académie royale de Médecine; mai 1840, in-8°. Mémorial encyclopédique et progressif des Connaissances humaines ; mai 1840, in-8°. C. R. 1840, 19r Semestre. (T. X, N°24.) 127 ( 938 ) Annales de la Société d'Agriculture, Arts et Commerce du départe- ment de la Charente; janv. et fév. 1840, in-8°. Revue progressive d'Agriculture , de Jardinage ; juin 18/0, in-8. Journal de Pharmacie et des Sciences accessoires; juin 1840, in-8e. Le Technologiste; juin 1840, in-8°. Elements of.... Éléments de Physique générale, formant. une intro- duction à l'étude des Sciences physiques; par M. Bo; Londres, iu-8°. Proceedings... Procès-Verbaux de la Société géologique de Londres ; n* 65 et 66 (6 nov. 1839 — 8 janv. 1840), in-8°. Astronomische.... Mouvelles astronomiques de M. Scaumacner ; n° 402, m4. Untersuchungen ..... Recherches sur l’Os intermaxillaire de {Homme dans ses métamorphoses normales et anormales ; Essai sur l’histoire du dé- veloppement de l'Homme, avec des considérations sur V'Os ‘intermaxillaire des Mammifères ; par F.-S. Levcxart; Stuttgardt, 1840, in-4°. Bericht uber.... Rapport sur l'assemblée des Naturalistes et Médecins allemands , tenue à Fribourg en 1838; par le même; in-8°. Elettro-magneto-tipia. .. Ælectro-magnéto-typie ,ou explications théorico- pratiques sur le mode de formation des empreintes naturelles des objets, appelées Daguerréotype ; par M. L. Brenra; Milan, 1840, in-8°. Fenomeni.... Phénomènes de la Vision ; par le même; Milan , 1838, in-8°. Gazette médicale de Paris; tome 8, n° 24. Gazette des Hôpitaux; n° 68-70. Gazette des Médecins praticiens; n° 46. L’'Esculape; n° 33. L’'Expérience, journal de Médecine; n° 154, in-8°. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. —— dis DO PE étm—— — SÉANCE DU LUNDI 22 JUIN 41840. . PRÉSIDENCE DE M. PONCELET, MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L’ACADÉMIE. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Règles sur la convergence des séries qui repre- sentent les intégrales d'un système d'équations différentielles. Application à la Mécanique céleste ; par M. Aucusrin Caucury. «Dans un Mémoire lithographié qui porte la date de 1835, j'ai fait voir que l'intégration d’un système quelconque d'équations différentielles pou- vait toujours être réduite à l'intégration d’une seule équation caractéris- tique aux différences partielles, et du premier ordre; puis, après avoir indiqué les moyens d'intégrer par séries équation caractéristique, et par suite les équations différentielles proposées, j'ai donné des règles sur la convergence de ces séries. D'ailleurs, comme on devait s’y attendre, les résultats auxquels on est conduit par l’application de ces règles, s’accor- dent avec ceux que l'on déduit directement du principe fondamental dont j'ai donné il y a peu de temps une démonstration élémentaire. Sui- vant ce principe, une fonction d’une ou de plusieurs variables est déve- loppable en série convergente ordonnée suivant les puissances ascen- dantes de ces variables, tant que les modules de ces variables conservent C.R. 1840, 1er Semestre. (T. X, N° 255.) 126 ( 940 ) des valeurs inférieures à celles pour lesquelles la fonction, ou ses dérivées du premier ordre, pourraient devenir infinies ou discontinues. Supposons, pour fixer les idées, que les équations différentielles données se trouvent, comme on peut toujours l'admettre, réduites au premier ordre. On pourra supposer encore qu’elles offrent pour seconds membres des fonctions con- nues des diverses variables, et pour premiers membres les dérivées dupre- mier ordredes variables principales prises par rapport à la variable indépen- dante, par exemple, dans les questions de mécanique, les dérivées du premier ordre, des coordonnées et des vitesses des points mobiles, différentiées par rapport au temps. Or, dans ce cas, en considérant les intégrales des équa- tions différentielles données comme les limites vers lesquelles convergent les intégrales d’un système d'équations aux différences finies, tandis que la différence finie du temps devient de plus en plus petite, on prou- vera, par des raisonnements semblables à ceux que j'ai développés dans le Cours de seconde année de l’École Polytechnique, que les coor- données et les vitesses des points matériels, au bout d’un temps quelcon- que, ou leurs dérivées du premier ordre, restent généralement fonctions continues du temps et des constantes arbitraires introduites par l’inté- gration, par exemple, des coordonnées et des vitesses initiales, tant que les modules du temps et des constantes arbitraires conservent des valeurs inférieures à celles pour lesquelles les seconds membres des équations différentielles données, ou les dérivées du premier ordre de ces seconds membres, prises par rapport aux droites variables, deviendraient infinies ou discontinues. Donc les intégrales des équations différentielles que l’on considère seront généralement développables en séries ordonnées suivant les puissances ascendantes du temps et des constantes arbitraires intro- duites par l'intégration, tant que les modules du temps et de ces constantes resteront inférieurs aux limites pour lesquelles se vérifierait l’une des con- ditions que nous venons d’énoncer. Ainsi, en particulier, comme dans la Mécanique céleste , es seconds membres des équations différentielles don- nées ne deviennent infinis, pour des valeurs finies des coordonnées, que dans le cas où les distances mutuelles de deux ou de plusieurs astres se réduisent à zéro, les inconnues déterminées par ces équations seront généralement développables en séries ordonnées suivant les puissances ascendantes des excentricités et des autres constantes arbitraires, tant que les modules de ces constantes ne dépasseront pas les valeurs qui permettent de vérifier l’ane des équations de condition qu'on obtien- drait en égalant à zéro les distances des planètes au Soleil ou leurs dis- ( 941 ) tances mutuelles. C’est par cette raison que, dans le mouvement el- liptique d'une planète autour du Soleil, les coordonnées et le rayon vecteur mené de la planète au Soleil sont développables en séries conver- gentes ordonnées suivant les puissances ascendantes de l’excentricité, tant que le module de cette excentricité ne dépasse pas le plus petit de ceux auxquels correspondent des valeurs nulles du rayon vecteur. » RAPPORTS. CHIMIE APPLIQUÉE. — Rapport sur un Mémoire de M. Payen, intitulé : Complément d’un Mémoire sur la composition chimique du tissu propre des végétaux, et sur les différents états d’agrégation de ce tissu. Commissaires, MM. Dumas, Pelouze, Ad. Brongniart rapporteur. ) 8 PP « Nous avons été chargés, MM. Dumas, Pelouze et moi, d'examiner plusieurs communications successives de M. Payen, sur la nature du tissu propre des végétaux et sur la disposition des éléments qui le constituent. Cette question intéresse également la chimie organique et la physiologie végétale, et un premier Rapport, lu à l'Académie dans la séance du 14 jan- vier 1839, constatait déjà l'exactitude des premiers résultats obtenus par cet habile chimiste, savoir : la différence existant entre la composition du tissu primitif des cellules et celle des matières qui se déposant postérieu- rement dans ces cellules, donnent au tissu ligneux sa densité et sa dureté. -» M. Payen avait déjà reconnu alors que la première de ces substances, désignée sous le nom de cellulose, avait une composition identique à celle de l'amidon et pouvait se transformer comme celui-ci en dextrine par l’ac- tion de l'acide sulfurique. La seconde, au contraire, ou plutôt, comme M. Payen l’a reconnu depuis, les diverses substances qui s’ajoutent plus tard à la cellulose, en différent beaucoup et par leurs propriétés et par leur composition, toujours ‘plus riche en carbone. Les proportions varia- bles de la cellulose et de ces différentes substances incrustantes, dans les diverses espèces de bois, sont la cause des différences qui existent dans la composition totale de ce tissu. » Les principaux résultats chimiques des recherches sur ce sujet, com- muniquées jusqu’à ce jour à l’Académie par M. Payen, ayant déjà été cons- tatés dans un Rapport précédent, c'est sous le point de vue de l'anatomie 128. (942) et de la physiologie végétales que nous considérerons essentiellement les nouveaux travaux de ce savant. » Déjà depuis long-temps les recherches anatomiques avaient prouvé que les parois des Cle subissent des changements remarquables à à me- sure que ces cellules s’accroissent et vieillissent; ainsi leurs parois, d’a- bord minces, incolores et transparentes, s’épaississent et deviennent plus colorées et moins transparentes; mais cet épaississement n’ayant pas lieu uniformément, détermine presque toujours des ponctuations, des aréoles ou des lignes diversement disposées sur ces parois. » Enfin on peut souvent reconnaître les couches à peu près parallèles qui constituent cet épaississement intérieur des parois des utricules végé- tales. : » À ces caractères de structure que l'observation microscopique directe fait reconnaître, on peut en ajouter d’autres que les réactifs chimiques nous signalent, et déjà un des botanistes les plus distingués de lAlle- magne, M. Schleiden, était entré en 1838 dans cette voie de recherches; mais s'étant borné à l'emploi de quelques réactifs sans éclairer leur mode d'action par des analyses plus complètes, il a déduit de ses essais des con- clusions évidemment inexactes quand on les compare aux résultats beau - coup plus précis obtenus par M. Payen. Ainsi, en faisant réagir sur des tranches minces de différents tissus végétaux de la potasse caustique chaude, puis de l’iode et quelquefois de l'acide sulfurique, il vit que la membrane primitive formant la partie le plus externe de chaque utricule restait sans aucune altération; il admit au contraire que sous l'influence de l’alcali, les premiers dépôts qui s'étaient opérés sur cette membrane primitive se changeaient en fécule colorable en bleu-violet par l’iode, et qu’enfin une partie de ces dépôts qu’il nomme les dépôts secondaires, s'étaient trans- formés sous ces mêmes réactions en une matière colorable par l’iode en jaune orangé. M. Schleiden admet aussi que ces changements sont un résultat de l’altération diverse des matières qui composent les parois des utricules par les alcalis, et que ces changements sont accompagnés d’un dégagement d'acide carbonique formé aux dépens du carbone de ces tissus. » Les expériences de M. Payen lui ont au contraire permis de séparer, sans les altérer, les diverses matières qui constituent les membranes végé- tales, et elles conduisent à une explication différente des faits observés par : M. Schleiden. » Il résulte d’abord de ses analyses nombreuses, que les tissus de tous les végétaux, phanérogames ou cryptogames peuvent être ramenés par la dis- (943) solution successive des diverses matières étrangères qui sont déposées soit dans leurs cavités, soit dans leurs membranes, à une substance unique cons: tituant essentiellement la paroi primitive des utricules du tissu cellulaire, du tissu ligneux, ou des vaisseaux, matière désignée dans le rapport pré- cédent sous le nom de cellulose, et qui présente une composition identique à celle de l’amidon, n’en différant que par un état d’agrégation qui la rend plus résistante à la plupart des agents chimiques. » Cette matière forme seule les' parois des cellules jeunes de tous les tissus, et se retrouve dans les tissus plus âgés. Eile compose même seule les parois épaissies des cellules de plusieurs périspermes cornés, tels que ceux des Dracæna, des Phytelephas, du Dattier, et le tissu cellulaire de la moelle de l Æschinomene. Les parois des utricules qui forment les filaments des conferves et des oscillatoires, le tissu des champignons, les feuilles de tous les végétaux, leurs vaisseaux et leurs tissus ligneux, ont encore la même membrane primitive pour base ; mais il s’y ajoute une quantité plus ou moins considérable de substances plus carbonées qui en modifieraient notablement la composition, si l'on ne parvenait à les dissoudre , ainsi que les matières contenues dans ces cellules, par l’action répétée de la soude caustique, à chaud, et de quelques autres dissolvants. » L'identité de composition de la cellulose et de l’amidon, la transfor- mation de ces deux substances en dextrine et en sucre sous l'influence des mêmes agents, pouvaient déjà faire présumer qu’on trouverait des états intermédiaires, quant aux propriétés physiques et chimiques, entre ces deux extrêmes. » En effet, M. Payen a reconnu que les parois des cellules du lichen d’Is- lande, simplement purifiées des matières étrangères qu’elles renferment, se colorent en bleu par l’iode; et ces membranes, beaucoup moins résistantes que celles des cellules ordinaires, se gonflèrent et finirent par se dissoudre par l’action de la soude, comme l’amidon lui-même, et enfin se transfor- mèrent en dextrine et en sucre sous l'influence de la diastase. » Les parois épaissies des cellules des périspermes cornés de Phytele- phas et de Dracæna, convenablement purifiées, se colorent aussi en violet par l’iode, quoique présentant plus de résistance à la dissolution que les utricules des lichens. » Ainsi les différences entre la cellulose et la fécule ne paraîtraient con- sister que dans un état moléculaire d’agrégation différent, qui donne à ces parües une résistance plus ou moins grande à l'égard de divers agents chi- miques. ( 944) » Si l'uniformité de composition du tissu végétal primitif était un pré- mier fait essentiel à constater dans. les divers organes,, et dans les: classes les plus différentes du règne végétal, il n’était pas moins intéressant de se rendre compte de la manière dont se comportaient, relativement à cette membrane primitive, et toujours identique, les substances qui venant s’a- jouter à elle dans beaucoup de cas; incrustaient et épaississaient les paroïs des utricules. 16 QI » M. Payen avait montré que ces matières étaient d'autant plus abon- dantes,, en général ;, que les parois des cellules ou des fibres ligneuses étaient plus épaissies. Ainsi les bois très durs, les cellules qui constituent les pierres des poires, etc., étaient presque entièrement remplies par cet épaississement des paroïs qui souvent oblitérait entièrement la cavité de la cellule. » Nous nous sommes livrés avec M. Payen à quelques recherches sur la disposition relative de ces deux sortes de substances, en examinant au mi- croscope, et soumettant à divers réactifs des tranches très minces, soit transversales, soit longitudinales, de bois, tant dans leur état naturel, qu'après les avoir dépouillés de toutes les matières autres que la cellulose: » On voit alors queles couches d’incrustation intérieure des cellules ligneuses ne sont pas dues uniquement aux matières autres quela cellulose, qui s'ajoutent à cette membrane primitive à mesurequeles tissus avancent en âge; mais que cet épaississement intérieur de chaque utricule est com- posé en même temps de cellulose et des nouvelles substances ligneuses qui sont mélées avec elle, de sorte qu'après avoir dissous et enlevé ces subs- tances, les parois des utricules ligneuses ne sont pas réduites à une mem- brane extérieure mince, mais présentent au contraire une couche intérieure gonflée et comme spongieuse, de cellulose bien distincte par cet aspect de la zone externe plus solide et très bien limitée qui correspond à la membrane primitive de ces utricules. Il en résulte que les cellules parenchymateuses ou du tissu ligneux, ainsi dépouillées des diverses matières qui les ont in- crustées, ne diffèrent que peu par leurs formes et leur structure de ces mêmes parties avant cette préparation. On y reconnaît les mêmes épaissis- sements partiels, les mêmes ponctuations, les mêmes linéaments ; seulement ils sont formés par de la cellulose molle et spongieuse, dépouillée des ma- tières incrustantes qui étaient déposées dans son intérieur, et ils ne se colo- rent plus en noir par l'acide chlorhydrique et acide sulfurique affaibli, ni en jaune orangé par l’iode. » La partie externe de ces parois, correspondant au contraire à la mem- brane primitive de la cellule et formée dès l’origine de cellulose pure, n’a (945 ) pas été ramollie par les agents qui dissolvent les matières incrustantes et ne prend pas l'aspect mou etgélatineux de la zone interne; mais dans plu- sieurs cas, elle paraîtrait avoir été pénétrée par un peu de matière incrus- tante que l’action répétée des dissolvants n’aurait pas pu extraire de la cellulose qui l'enveloppe; car cette partie des parois dans les utricules for- tement incrustées des bois, et dans quelques parties des vaisseaux, est sus- ceptible de se-colorer en jaune par l'iode et par l'acide sulfurique faible, ce qui n’a pas lieu pour la cellulose parfaitement pure. » Ainsi l’on peut conclure, tant des recherches consignées dans le Mé- moire de M. Payen, que de celles auxquelles il s’est livré sur la demande de vos Commissaires, que les matières incrustantes qui s'ajoutent à la cellu- lose dont les jeunes cellules sont d’abord uniquement formées, ne se dé- posent pas comme une véritable incrustation à la face interne de ces parois, mais pénètrent dans le tissu même qui les constitue, en très petite quantité dans la partie déjà formée précédemment, en très forte proportion, au con- traire, dans la zone intérieure quise développe postérieurement, zone dont le réseau essentiel est encore la cellulose imprégnée seulement d’une quan- tité plus ou moins considérable de ces matières particulières qui distinguent les tissus ligneux du parenchyme celluleux ordinaire. » Le rapport de la cellulose aux matières ligneuses dans ces épaississements des parois des cellules, doit varier dans toutes les proportions, puisque c’est de la cellulose pure qui forme ces épaississements dans plusieurs péris- permes cornés, tandis que dans les cellules des concrétions pierreuses des poires, la cellulose ne forme évidemment qu’une partie très faible par rap- port aux autres substances qui l'ont pénétrée. » Le travail étendu sur lequel nous venons de fixer votre attention, en prouvant l'identité du tissu primitif des végétaux dans tous leurs organes et dans les classes les plus différentes de ce règne, en montrant les causes qui modifient sa nature et la manière dont ces changements s’opèrent, éclaircit plusieurs questions importantes de la physiologie végétale et de la chimie organique, et nous paraît mériter, comme le Mémoire auquel il fait suite, d’être imprimé dans le Recueil des Savans étrangers. » Les conclusions de ce Rapport ont été adoptées. ( 946 ) NOMINATIONS. L'Académie procède, par voie de scrutin, à la nomination d’un acadé- micien libre pour remplir la place vacante par suite du décès de M. le général Rogniat. La liste présentée par la Commission porte les noms suivants : 1°. M. Pelletier; 2°. Par ordre alphabétique, MM. Corabœuf, Francœur, duc de Rivoli. Le nombre des votants est de 57. Au premier tour de scrutin, M. Pelletier obtient. 40 suffrages; M. Francœur....... 13: M. Corabœuf....... 1 Billet nul. ......... 1 Billets blancs....... 2 M. Percerter , ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est déclaré élu; sa nomination sera soumise à l’approbation du Roi. M. Tuenar», au nom de la section de Chimie, propose de déclarer qu'il y a lieu de nommer à la place vacante par suite du décès de M. Robiquet. L'Académie consultée, par voie de scrutin, sur cette proposition, l’a- dopte à une majorité de 42 voix contre 1. à L'Académie procède ensuite à la nomination d’un correspondant pour la section de Géographie et de Navigation. La liste présentée par la section est la suivante : En première ligne, M. Bérard........... à Toulon; Puis, par ordre alphabétique, ; MM. A. Demidoff...... à Saint-Pétersbourg; Franklin. ........ à la terre de Diemen; Gautier.......... à Saint-Malo; Pare ec .. à Londres; Kotzébue......... à Saint-Pétersbourg; Lutké........ .... à Saint-Pétersbourg; Owen. .......... à Londres; Wrangel.......... à Saint-Pétersbourg. ( 947) Au premier tour de scrutin, M. Bérard obtient... 36 suffrages; M. Parry. ......... 6 M. Franklin. ....... 2 M. Demidoff..,...... 2 M. Owen......... I M. Dumont d'Urville. 1: M. Béran», ayant réuni la majorité des suffrages , est déclaré élu. L'Académie procède enfin, toujours par voie de scrutin, à l'élection d’un candidat pour la place d’examinateur permanent à l'École Polytechnique, en remplacement de M. Poisson. La section de Géométrie a présenté comme can didat unique M. Duhamel. Le nombre des votants est de 50. : Au premier tour de scrutin, M. Duhamel obtient. 48 suffrages; M Binet.--2.:---...1 M. Dunamez, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est déclaré candidat de l’Académie; il en sera donné connaissance à M. le Ministre de Ja Guerre. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. CHIMIE ORGANIQUE. — Mémoire sur l'acide chloro-naphtalique et sur quel- ques composés obtenus en traitant divers chlorures naphtaliques par l'acide nitrique; par M. Laurenr. — (Extrait par l’auteur.) (Commissaires, MM. Thenard, Chevreul.) « Dans ce Mémoire, dit M. Laurent, je fais connaître : » 1°, L’acide chloro-naphtalique, qui est jaune, cristallisé, volatil sans décomposition. Les sels qu'il forme sont d’une grande beauté, et peuvent s’obtenir cristallisés; ils possèdent des couleurs éclatantes qui varient dans tous les tons, depuis le jaune d’or jusqu’au carmin, en passant par les nuances orangées et rouges. C. R. 1840, 17 Semestre. (T. X, N° 25.) 129 ( 948 ) » La composition très remarquable de cet acide se représente par C{e H$ CI: O' + O2. Elle est contraire à la théorie des substitutions, car la naphtaline a perdu quatre équivalents d'hydrogène, qui ont été remplacés par six équivalents de chlore et d’oxigène. » >. L'oxi-chloro-naphtalose, qui est cristallisable, volatil sans décomposi- tion , inaltérable par les alcalis : l'acide nitrique le change en acide naphta- lique. Sa formule est Ci H$ CH 0°; elle représente la naphtaline qui a changé quatre équivalents d'hydrogène contre quatre équivalents de chlore et d'hydrogène. » 3. L'oxi-chloro-naphtalénose, qui est cristallisé en aiguilles, inaltérable par la distillation, les alcalis et l’acide nitrique. Sa formule est C'# HS CIS O. Elle représente nn radical naphtalique qui aurait perdu 22 atomes de carbone sans substitution. Ces trois composés s’obtiennent avec l'acide nitrique et l’hydro-chlorate de chloro-naphtalise. » Dans le second l’on trouve : » 1°. Le bromure de benzine dont la composition est C4 H + Bree. » 2°. La bromo-benzinise, qui a pour formule C2 H5 Bré. Le premier s'obtient par le brome et la benzine, le second en traitant le bromure de benzine par la potasse. » 3°. La broméine cristallisée en lames carrées, indécomposable par la distillation et par les alcalis, a pour formule C:° HS Brit. Elle dérive d’un carbure d'hydrogène C* H'°, qui doit se trouver dans la benzine brute avec laquelle cette substance a été faite. » ( 949 ) CHIMIE ORGANIQUE.— Mémoire sur les bromures de benzine; par M. Laurenr. (Même Commission que pour le précédent Mémoire.) MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Description et figure d'une nouvelle machine rotative à vapeur; par M. Duoneun. L'auteur annonce qu’une machine construite sur ce principe, et de la force de 6o chevaux, va sortir des ateliers de M. Saulnier et pourra pro- chainement fonctionner sous les yeux de MM. les Commissaires de l’Aca- démie. (Commissaires, MM. Coriolis, Pouillet, Gambey, Piobert, Séguier.) MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Mémoire sur la cause des explosions dans les chaudières à vapeur et sur les moyens de les prévenir ; par M. Jacquemer. (Commission des rondelles fusibles.) PHYSIQUE DU GLOBE. — Exposition du système des vents; par M. LanriGue. (Commissaires, MM. Beautemps-Beaupré, de Freycinet, Savary.) ÉCONOMIE RURALE. — Expériences relatives à la conservation des bois ; par M. Mure. (Renvoi à la Commission chargée de faire un rapport sur le Mémoire de M. Boucherie.) M. Cuameroy soumet à l'examen de l'Académie un nouveau système de tuyaux pour les conduites d’eau et de gaz. Ces tuyaux sont en tôle revé- tue extérieurement et intérieurement d’une couche bitumineuse destinée à prévenir l’oxidation du métal ; l'assemblage des pièces se fait à vis et les jointures sont recouvertes, après la pose, d’un enduit de même nature que celui qui revêt le corps des tubes. (Renvoyé, d’après la demande de l’auteur, au concours pour le prix con- cernant les arts insalubres.) 129. ( 950 ) CORRESPONDANCE. M. ze Directeur pu COMMERCE INTÉRIEUR ET DES Manuracrures adresse le 38° volume des brevets d'invention expirés. M. AraGo fait hommage à l’Académie, au nom de l’auteur, M. Marreuccr, d'un ouvrage que ce physicien vient de faire paraître sous le titre de Phénomènes électriques des animaux. M. Anaco fait connaître à l’Académie les principaux résultats consignés dans un Opuscule écrit en italien et ayant pour titre: Mémoire sur di- verses observations faites pendant l’année 1839 à l'Observatoire du Collége romain , sous la direction du R. P. François de Vico. Rome, janvier 1840. La première partie de ce travail a pour objet la détermination de la latitude et de la longitude de l'Observatoire du Collége romain. La latitude, déduite de plus de quatre mille observations, est de AMOSN D ADSNEL diffère de deux secondes de celle qu'avaient adoptée MM. Conti et Oriani Dans cette détermination, les astronomes du Col- lége romain ont employé tour à tour toutes les méthodes connues, de sorte que leur travail est complétement au niveau de la science moderne. Les moyennes déduites de ces diverses méthodes diffèrent à peine de quelques dixièmes de seconde. Ils ont eu soin d'observer successive- ment des étoiles placées au nord et au sud de leur zénith, de sorte que les craintes que M. Arago exposa l’année dernière devant l’Académie, n'avaient heureusement d’autre fondement que la publication incom- plète du catalogue des étoiles qui-servirent à la détermination nouvelle de la latitude. Les astronomes du Collége romain ont déterminé la différence de longi- tude entre cet Observatoire et ceux de Naples et d’Altona. La différence avec la longitude d’Altona a été déduite d'observations très précises faites sur les positions relatives de la Lune et des étoiles voisines. La différence avec la longitude de Naples a été conclue d'observations simultanées d’un grand nombre d'étoiles filantes. Cette dernière méthode, signalée d’abord par un astronome anglais, (951 ) employée depuis par divers astronomes allemands, vient enfin d’étre mise en pratique avec plus de succès encore par MM. de Vico et Cap: pocci. La somme de ces deux différences, si diversement déterminées, re- produit à moins d’un dixième de seconde près la différence entre les lon- gitudes des Observatoires de Naples et d’Altona, de sorte que si ces deux dernières longitudes sont certaines, il faudra accepter aussi comme très exacte la longitude de l'Observatoire du Collége romain calculée par Ca- landrelli, et qui est de 0" 40"38,2, quand on prend le méridien de Paris pour premier méridien. A l’aide de leur belle lunette de Cauchois, de 16 centim. d'ouverture, les astronomes du Collége romain ont fait une longue série d’observa- tions sur diverses nébuleuses, et particulièrement sur la nébuleuse d’Orion dont ils publient une tres belle carte. M. Cooper représenta, il y a quelques années, cette même nébuleuse, telle qu’il la vit avec sa magnifique lunette de 35 centim. d'ouverture; en comparant ces deux dessins, on verra comment la pureté de l'atmosphère peut suppléer à la faiblesse des instruments. L’as- tronome français Legentil avait cru voir dans cette nébuleuse des change- ments remarquables et qui s'étaient opérés en assez peu de temps; la même chose est arrivée aux observateurs romains: faut-il en conclure que ces changements sont réels? M. Arago est loin d’oser l’affirmer. Une illusion optique ou des variations dans l'atmosphère suffisent peut-être pour en rendre raison. Le 14 juillet 1839 on aperçut au Collége romain, dans la constellation du Dragon, une comète qu’on retrouva encore le 17, mais qu'il fut impos- sible d'observer une troisième fois, de sorte qu'il faut renoncer à déter- miner les éléments de son orbite et le temps de sa révolution d’après l'apparition actuelle. De nouvelles observations sur l'anneau de Saturne ont complétement confirmé l'existence apparente d’un assez grand nombre de subdivisions dans les anneaux. Ces nouvelles subdivisions sont-elles réelles? L’anneau de Saturne est-il vraiment formé d’un grand nombre de masses annulaires séparées les unes des autres par des intervalles réels, comme paraissent le’ croire les astronomes du Collége romain? où plutôt les traits noirs qu'on a pris pour des intervalles vides ne doivent-ils pas être comparés aux bandes de Jupiter et du globe de Saturne lui-même? M. Arago n'ose pas décider cette grande question, mais la dernière opinion lui paraît d'autant plus probable que souvent, comme le prouvent même les obser : (952 ) vations du Collége romain, ces subdivisions semblent disparaître sans qu'on puisse trouver une raison suffisante de la disparition dans la posi- tion de la planète, ou dans sa plus grande distance à la Terre, ou dans la pureté variable du ciel. La partie la plus importante et la plus remarquable du Mémoire, est la détermination du temps de la rotation de Vénus sur son axe. Cassini observa le premier en Italie, sur le disque de cette planète, des taches qu'il ne put jamais revoir en France, quoiqu'il eût à sa disposition des instruments beaucoup plus puissants, et qui de fait n’ont jamais été observées qu’en Italie. De l'existence et de la révo- lution de ces taches, Cassini crut pouvoir conclure que Vénus tournait sur son axe, et que le temps de cette rotation était d'à peu près 23 heu- res. Trompé par des mesures micrométriques défectueuses, Bianchini af- firma que le temps de cette rotation était réellement de 24 jours. Plus tard, en observant avec un très grand soin la forme des cornes de Vénus, un astronome allemand, Schroeter, vit que cette forme se retrouvait la même après un intervalle de 23217", qui, selon lui, devait être le temps de la rotation de la planète. Plusieurs astronomes refusèrent d'admettre cette conclusion, et l’on attendait avec impatience que des observations nombreuses et précises vinssent mettre hors de doute et l'existence de cette rotation et sa durée, Les astronomes du Collége romain ont réuni dans ce but tous leurs efforts et ont consacré à ce travail une grande par- tie de l’année 1830. Ils ont eu l’heureuse idée d'observer les taches de Vénus pendant le jour avec la lunette de Cauchois, et ils n’ont pas tardé à s’apercevoir que les mesures micrométriques prises ainsi de jour étaient bien préférables à celles qu'on prenait pendant Ja nuit : la radiation trop grande de la planète rend ces dernières toujours fort incertaines. Dans cette méthode nouvelle on a encore limmense avantage de pouvoir multiplier et prolonger indéfiniment les observations. De leurs longues études sur le mouvement de diverses taches dont ils donnent la configuration et les distances au bord de la planète, les astronomes du Collége romain ont conclu le temps de la rotation de Vénus, et il s'accorde parfaitement avec celui déjà déduit des observations de Schroeter. Cette coïncidence inattendue ne permet plus de douter de la vérité de ces importants résultats. Les observations faites à Rome sur les taches de Vénus ne suffisent peut-être pas encore à la détermination exacte et directe de l'incli: (953 ) naison de l'axe de cette planète; le R. P. de Vico croit néanmoins pouvoir affirmer déjà que, le 17 décembre 1839, il a observé ce que l'on pourrait appeler pour cette planète le solstice d'hiver: I se propose, du reste, de donner de plus amples détails à ce sujet, dans un nouveau Mémoire qu'il publiera dès qu'il aura complété ses obser- vations. M. AraGo annonce qu'un bas-relief en cuivre qu’il avait présenté dans une des précédentes séances comme un spécimen des beaux résultats qu’on peut obtenir des procédés galvano-plastiques de M. Jacobi, est envoyé par ce physicien comme un hommage à l’Académie, et pour être déposé dans sa collection. M. Leroy n’Érioires présente un exemple de rupture spontanée de calcul dans le corps humain. « D'autres exemples, dit M. Leroy, étaient déjà connus , mais il n'est pas sans importance de signaler ceux qui se pré- sentent afin que l’on ne rapporte pas ces ruptures spontanées aux traite ments alcalin ou autres, que l’on mettrait en usage. C’est la quatrième fois que ce phénomène se présente à moi. » M. Couzrer adresse des considérations sur certaines règles à suivre lors- que l’on a à nommer des terres nouvellement découvertes. M. Danran, premier secrétaire interprète près de l'Ambassade ottomane, adresse l'extrait d'une lettre dans laquelle son père, directeur des poudrières impériales , lui donne quelques détails sur un animal marin qu'il a apercu dans la mer de Marmara, en se rendant de la poudrière à Constantinople. Une tête arrondie, une sorte de chevelure et des espèces de bras dont on n’apercevait que la partie supérieure, le corps étant plongé dans l’eau, donnaient à cet être, vu d’une certaine distance, quelque chose de l'aspect humain. Les pêcheurs du village voisin de San Stephano ont depuis pres de deux ans observé l'animal en question et disent l'avoir vu souvent se poser sur de grosses pierres qui se trouvent le long du rivage. M. Drouizer adresse un paquet cacheté qu'il annonce contenir le dessin ( 954 ) d’un appareil destiné à rétablir le jeu de la respiration dans les cas d’as- phyxie. L'Académie en accepte le dépôt. À quatre heures un quart l’Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 6 heures. A, Errata. (Séance du 15 juin.) Page 906, ligne 23 et 24, au lieu de la pression ou tension, lisez la condensation ou dilatation Page 917 et 918, dans les formules (20), (21), (22), (23), lisez k au lieu de 4. Page 919, dans le tableau du résidu des récoltes d’un assolement de 5 ans, le nombre qui se trouve à l'avant-dernière ligne de la 3° colonne doit être rayé. Page 936, ligne 19, Birraup Zisez Bicrano. ({ 465) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans cette séance les ouwrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des Sciences, 1° semestre 1840, n° 24, in-4°. Descriptions des Machines et Procédés consignés dans les Brevets d'in- vention, de perfectionnement et d'importation dont la durée est expirée, et dans ceux dont la déchéance a été prononcée ; tome 38, in-4°. Rapport sur le Daguerréotÿpe , lu à l'Académie royale des Sciences de Naples dans la séance du 12 novembre 1859, par M. Mgcront; traduction de MM. *** et Doré, revue par M. Ligrr ; in-4°. Essai sur les phénomènes électriques des Animaux ; par M. Marreucci ; in-8°. (Cet ouvrage est adressé pour le concours de Physiologie expéri- mentale.) Traité de Médecine opératoire, Bandages et Appareils; par M. Séirvor ; 2° partie, in-8°. Sur la culture du Mürier, l'éducation des Vers à soie et le dévidage des cocons, dans l'Inde orientale; par M. Perrorer. (Extrait des Ann. marit., mai 1839.) In-8°. Du Molluscum ; recherches critiques sur les formes , la nature et le trai- tement des affections cutanées de ce nom ; par M. M.-M. Jacorovicus; in-8°. Revue scientifique et industrielle, sous la direction du D' Quévesvirce ; juin 1840, in-8°. Revue critique des Livres nouveaux ; par M. Caersüuiez; 8° année, n° 6, in-8°. Journal des Connaissances médicales pratiques et de Pharmacologie ; juin 1840, in-8. L’'Enseignement , bulletin d'Éducation; par MM. Juzuen et Hipreau; juin 1840, in-8°. Bibliothèque universelle de Genève; avril 18/40, in-8°. The Zoology.... Zoologie du Voyage du Beagle, capitaine Fitzroy ; publiée par M. Darwy», naturaliste de l’expédition ; part. 1"° (Mammifères fossiles décrits par M. Owex); n° 4 et dernier, in-4°. Catalogue of.... Catalogue de la bibliothèque du Collége royal des Chirurgiens de Londres; part. 2°, in-8° ; Londres, 1840. C. R. 1840, 197 Semestre. (T. X, N° 28.) 130 ( 956 ) Narrative.... Exposition des découvertes de M. C. Beux sur le Système nerveux ; par M. A. Sxaw; Londres, 1839, in-8°. An Examination. .. Examen de l'ancienne Orthographe des Juifs et de l'état primitif du texte hébreux de la Bible; par M. C.-W. War ; tome 2 Londres, 1840, in-8. The Edinburgh... Nouveau Journal philosophique d'Édimbourg ; jan- vier—avril 1840, in-8. . Transactions of.... Transactions de la Société philosophique améri- caine , séant a Philadelphie; vol. 3°, part. 5°, nouvelle série. Philadelphie, 1828, in-4°. On the study... Sur l'étude des. langues celtiques; par M. Crarin. (Ex- trait de la Revue de New-Vork, avril 1840.) In-8°. Memoria.... Mémoire sur diverses observations Jaites à l’Observa- toire du Collège romain, par les Astronomes de la Compagnie de Jésus, en l'année 1839 ; Rome, 1840, in-4°. Gazette médicale de Paris; tome 8, n° 25. Gazette des Hôpitaux ; n° 71—75. L’Esculape; n° 34. Gazette des Médecins praticiens ; n° 48. L’Expérience ; n° 155. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 29 JUIN 1840. PRÉSIDENCE DE M. PONCELET. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L’ACADÉMIE. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Swr l'intégration des systemes d'équations différentielles; par M. AucusriN Cavcuy. « Une méthode générale, que j’ai exposée dans un Mémoire de 1835, ramène l'intégration d’un système quelconque d'équations différentielles à l'intégration d’une seule équation aux différences partielles, que je nom- merai, pour abréger , l'équation caractéristique. Il suffit en effet d'intégrer cette équation caractéristique pour obtenir immédiatement la valeur de chacune des variables principales, ou même la valeur d’une fonction quel- conque de ces variables, exprimée en fonction de la variable indépendante. On sait d’ailleurs que parmi les fonctions des variables il en existe une que M. Hamilton a nommée la fonction caractéristique, et qui, d'après les sa- vantes recherches de cet auteur, publiées en 1834 et 1835, vérifie deux équations aux différences partielles. M. Hamilton a fait voir que de la fonc- tion caractéristique supposée connue on pouvait déduire très simplement les intégrales du système d’équations différentielles proposé; et M. Jacobi 131 C. R. 1840, 1° Semestre. (T, X, N° 26.) ( 958 ) a prouvé dans une suite de Mémoires qu'on pouvait se borner à intégrer une seule des deux équations aux différences partielles données par M. Hamilton. Toutefois, malgré cette importante remarque ajoutée aux théorèmes de M. Hamilton, et tout le parti que M. Jacobi a su en tirer, je persiste à croire que, pour l'intégration d’un système d’équations dif- férentielles, une des méthodes les plus générales et les plus simples est celle qui se trouve exposée dans le Mémoire de 1835 déjà cité. Les avan- tages qu’elle me paraît offrir sont ceux que je vais indiquer en peu de mots. » L’équation aux différences partielles que je nomme l’équation carac- téristique n’est pas seulement vérifiée par une fonction particulière des variables, par exemple, par celle que M. Hamilton nomme la fonction caractéristique; mais, comme je l’ai déjà dit, elle peut servir à déterminer en fonction de la variable indépendante une fonction quelconque des variables principales. De plus l'équation caractéristique a sur les équations aux différences partielles de M. Hamilton le grand avantage d’être linéaire, ce qui permet non-seulement de développer immédiatement son intégrale en une série qui reste convergente tant que le module de l'accroissement attribué à la variable indépendante ne dépasse pas certaines limites, mais encore de rendre utiles pour l'intégration d’un système quelconque d’équa- tions différentielles tous les théorèmes relatifs à l'intégration des équations linéaires. » Parmi ces théorèmes il en est un surtout qui se prête à de nombreuses applications, et qu'il me parait utile d’énoncer ici dans toute sa généralité. On sait qu'une équation différentielle où aux différences partielles à coeff- cients constants étant intégrée, l'intégration peut être étendue au cas mème où l’on introduit dans l'équation un second membre qui soit fonc- tion des variables indépendantes; et j'ai prouvé dans le 10° cahier du Journal de l'École Polytechnique et dans les Exercices de Mathématiques, qu’alors le terme ajouté à l'intégrale diffère des autres par la forme en ce seul point qu'il renferme une intégration de plus, cette nouvelle in- tégration étant, dans les questions de mécanique, effectuée par rapport au temps. D'ailleurs, si l’on compare la valeur que prend ce nouveau terme dans le cas général à celle qu'il obtiendrait si dans le second membre de l'équation proposée le temps était remplacé par une constante arbitraire, on obtiendra une règle donnée par M. Duhamel. On peut aussi comparer di- rectement l'intégrale générale relative au cas où il existe un second membre, à l'intégrale générale relative au cas où ce second membre disparait, et alors on obtient encore une regle fort simple suivant laquelle la seconde intégrale ( 959 ) se déduit de la première à l’aide d’une seule intégration relative à une va- riable qui remplace le temps. Or ce qu’il importe de remarquer, c’est que ces règles s'étendent au cas même où il s’agit d’une équation linéaire non à coefficients constants, mais à coefficients quelconques; et fournissent en conséquence un moyen très simple de développer en séries les intégrales générales d’un système d'équations différentielles, quand on connait des valeurs approchées de ces intégrales. » Concevons, pour fixer les idées, queles équations différentielles données soient celles de la Mécanique céleste. Alors la variable principale de lé- quation caractéristique pourra être exprimée en termes finis, quand on conservera seulement, dans les équations différentielles, les termes desquels dépendent lesmouvements elliptiques des planètes et de leurs satellites. C’est en cela que consiste la première approximation. Or, d’après ce qu’on a dit tout-à-l'heure, si, en‘cessant de négliger ces mêmes térmes, on veut obtenir successivement une seconde, une troisième approximation, etc... la seconde partie de chaque variable principale, ou celle qui dépend de la seconde approximation, pourra être déduite immédiatement de la première à l’aide d’une seule intégration effectuée par rapport à une variable auxiliaire qui remplacera le temps; et par conséquent cette seconde partie pourra être représentée par une intégrale définie simple et unique. Pareilleient la troisième partie de la variable principale, c’est-à-dire, la partie qui dé- pendra de la troisième approximation, pourra être représentée par une seule intégrale définie double, etc... » Ainsi, dans la Mécanique céleste, chacune des variables principales, ou même une fonction quelconque de ces variables, se composera de plusieurs parties correspondantes aux approximations du premier, du second, du troisième ordre,... et la première partie s'exprimera toujours en termes finis, la seconde à l’aide d’une intégrale définie simple. ... » Il y a plus, lorsque le temps n’est pas explicitement contenu dans les équations différentielles données, comme il arrive dans la Mécanique céleste, les intégrales définies qu’on obtient sont susceptibles de trans- formations remarquables qui peuvent devenir trés utiles, comme nous le montrerons par des exemples, et peuvent même très souvent dispenser d'effectuer les intégrations relatives au temps. » Enfin, au lieu de prendre pour valeurs approchées des variables principales celles qui correspondent au mouvement elliptique, on peut prendre pour valeurs approchées celles qui correspondent au mouvement circulaire, et alors on obtient immédiatement de la manière la plus directe 1310 ( 960 ) les valeurs des variables principales exprimées sous des formes qui se prêtent assez facilement au calcul. C’est au reste ce que l’on verra plus en détail dans de nouveaux Mémoires que j'aurai l'honneur d'offrir à l’Aca- démie. $ I. Réduction d'un système d'équations différentielles à une seule équation aux différences partielles. » Des variables principales x, y, z,... que l’on considère comme fonc- tions d’une variable indépendante £, peuvent être censées complétement déterminées par un système d'équations différentielles dont le nombre est celui des variables principales, quand on connaît d’ailleurs les valeurs particulières de ces dernières variables , pour une valeur particulière de é. On peut d’ailleurs, quand les équations données sont du premier ordre, les résoudre par rapport aux dérivées de x, y, z,... par conséquent les réduire à la forme (a) Dr —=tPN D; = 10 P, Q,... étant des fonctions connues de x, y, z,... £; et nous ajoute- rons qu'on peut ramener le cas général à celui-ci, attendu que l’on réduit immédiatement au premier ordre des équations différentielles d’un ordre plus élevé, en augmentant le nombre des variables principales, et consi- dérant comme telles une ou plusieurs des dérivées de x, y,... Il suffira donc de s'occuper de l'intégration des équations (1). » Pour établir l'existence des intégrales générales des équations (1), il suffit de recourir à la méthode que j'ai développée dans le cours de la 2° année de l’École Polytechnique, et par laquelle on ramène l'intégration approximative de ces équations à l'intégration d'équations aux différences finies, de manière à pouvoir augmenter indéfiniment le degré d’approxi- mation, et à fixer les limites des erreurs commises, Cela posé, soient X, Ÿ Ze. À, et Æ0VS NZD CSI TI deux systèmes de valeurs des variables qui se trouvent liées entre elles par les équations (r). Les intégrales générales de ces équations fourniront, ( 961 ) en fonction de r et dex, y, z,... t, les valeurs de ZX; Yo Z;.e. e ou même d’une fonction quelconque f(x, y,z,...) de x, y, z,...; par conséquent elles pourront être présentées sous la forme (2) Connie (CN ET RTE ou plus généralement sous la forme OM 2) = IE 2e en) en) ils les seconds membres des équations (2), (3) devant se réduire identique- ment à 6, T's en 00) quand on pose Tr —#, en sorte qu’on aura identiquement p(x, Fr, Zee é, t) = +, CHE Z,00 L, DE, et par suite Flo (x, 7,2. 2 No ED) SA ya; 80) Ajoutons que l’on peut évidemment échanger entre eux les deux systèmes de valeurs des variables, savoir Ly y Zoe À; DEA ANT IQ LP et remplacer en conséquence les formules (2) , (3) par les suivantes (4) (ao poor EM Plon ra ous 2600 Ce IC 2m) 0 2e ne Cecil On peut d’ailleurs, dans ces deux espèces de formules, faire varier une seule des deux valeurs #, r, de la variable indépendante, et par suite avec t, ou 7, un seul des deux systèmes de quantités CE NA NIQUE AL AN HELENE (962 ) et alors les quantités dont se compose celui des deux systèmes qui ne varie pas, peuvent être censées représenter les constantes arbitraires que doivent renfermer les intégrales générales des équations différentielles données. » Chacune des formules (2) ou (4), ou plus généralement la formule (3) ou (5), dont le second membre renferme avec les deux valeurs de la va- riable indépendante, un seul des deux systèmes de valeurs de la variable principale, est ce que nous nommons une intégrale principale du système des équations (1). » Désignons maintenant, pour abréger, par X ie les seconds membres des formules (2), et posons encore Ci (LANY 22 ee) SIA 22 OR CRI 2 ED les intégrales générales (2) des équations (1) se réduiront aux intégrales principales (6) CN = Voice dont chacune se trouvera comprise dans la formule (7) s =S, S désignant, aussi bien que X ou Y..., une fonction des seules quan- tités LC, Pr Zoo L, T. Or, si, dans l'équation (7), on fait varier les seules quantités Gb EE à on en tirera, eu égard aux formules (1), (8) 0 =D,S + PD,S + QD,S + ..… D'ailleurs, lorsque, S étant supposé connu, on aura effectué, dans le se- cond membre de l’équation (8), les différentiations indiquées par les ca- ( 963 ) ractéristiques IDE D} D,,... du cette équation devra nécessairement ou devenir identique, ou établir une relation entre les seules quantités Ly Py ZONE, T. Mais puisqu'on peut choisir arbitrairement toutes ces quantités, sans éta- blir entre elles aucune relation, aucune dépendance, la dernière des deux hypothèses que nous venons d'indiquer est évidemment inadmissible. Donc S, considéré comme fonction de x, y,z,... #, devra satisfaire identique- ment à l’équation (8), c’est-à-dire à une équation linéaire aux différences partielles du premier ordre, qui se trouvera ainsi substituée aux équa- tions (1). » En résumé, la formule (7), propre à représenter une intégrale princi- pale quelconque des équations (1), aura pour second membre une inté- grale S de l'équation (8). On pourra d’ailleurs choisir arbitrairement FR Un c'est-à-dire la fonction de x, y, z, ... à laquelle S devra se réduire, quand on y supposera T —é, ou, ce qui revient au même, £ — T. À chaque forme donnée de la fonction f(x, y, ...) correspondra une seule intégrale S de l'équation (8), et une seule intégrale principale AS de l'équation (1). » Si, pour abréger, on pose 0 = PD, + QD, + ..., l'équation (8) deviendra (9) D,S + OS = 0. » La méthode de réduction que je viens d’appliquer à un système d’é- quations différentielles ne diffère pas de celle que j'ai donnée dans le Mé- moire de 1835, et à laquelle j'avais pensé depuis long-temps, comme je l'ai dit dans ce Mémoire. Je viens en effet de la retrouver dans une Note ( 964 ) qui porte la date du 31 août 1824, à la suite de Mémoires divers présentés à l’Académie en l’année 1823. $ IE. Zntégration des équations linéaires aux différences partielles. » Considérons une équation linéaire aux différences partielles du pre- mier ordre entre la variable principale S et les variables indépendantes L, Pre. À, dont la dernière, dans les questions de mécanique, représentera le temps. Cette équation, si elle ne renferme point de termes indépendants deS, pourra être présentée sous la forme (s) D,S + OS — 0, ou DS = — 0S ? la caractéristique [ étant elle-même de la forme go = PD, + QD, + ...HK, et P, Q,... K désignant des fonctions de x, y, z, ...t. Cela posé, re- présentons par D (Ca ES oui) la fonction de x, y,z,...T,à laquelle S devra se réduire quand on pren- dra £ = T. En intégrant les deux membres de l’équation (1) par rapport à £, et à partir de l’origine £ = Tr, on trouvera s —s=— /'0Sar. Donc, si l’on pose, pour abréger, et quelle que soit la fonction de X, J; 2. t désignée par #, ve=—/f"os dt, on aura (2) S—s— VS, ou (1—V)S = 5. Cette dernière formule comprend à elle seule les deux conditions aux- ( 965 ) quelles la fonction S doit satisfaire, savoir, de vérifier l'équation (1), et de se réduire à s pour £= T. » Si l’on écrit, pour plus de simplicité, Ve, ue au lieu de VV ES on tirera successivement de la formule (2) S s + VS S + Vs + V*S = $ + Vs HE Vis + VSS etc: 5 Donc, si V’S décroit indéfiniment, tandis que 7 augmente, on aura (3) S = 5 + Vs + V's + ..… D'ailleurs, toutes les fois que la série Cry ANGES 6e sera convergente, la valeur de S, déterminée par l'équation (3), vérifiera évidemment la formule (2). Donc alors l'équation (3) sera l'intégrale géné- rale de l'équation (1). » Si l’on écrit, pour abréger, I S et : IV y au lieu de IH VHV'+..., et de (1H V + V4...) =sS Vs Vs... l'équation (3) pourra être présentée sous la forme s ( s= +. Enfin, si les fonctions P, Q, ...K ne renferment par le temps #, la for- mule ve=—/fosd = —0f'«d C. R. 1840, 19° Semestre, (T. X, N° 26.) 132 ( 966 ) donnera successivement t}? ) Os, etc.;... ne, PE 2 Ce Olrr- Ve—(T—t)08,. V done et par suite la formule (3) deviendra (5) S = 5 + 7 an RE Ÿ hs + etc. Donc alors, en posant pour abréger ROUE 9 +20 MALE D rie on verra l'intégrale de l'équation (1) se réduire à (6) s — 700, » Si l’on considère en particulier le cas où les coefficients P,Q,...K, deviennent constants, alors, en remplaçant s par f(x, LATE ); et ayant égard à l'équation symbolique eD- f(x) = f(x + h), on,verra.la formule (10) ou r—t) (PD> D + K s'en on) ERA OR EE n) se réduire à K(r e S = MOFEe + P(r VD: Jr +Q(T—6é),...]. Telle est effectivement, pour des valeurs constantes de P,Q,... K, l'in- tégrale générale de l’équation D,S+PD,S+QD,S +...+RS — 0, quand on représente par f(x, y,...) la valeur particulière de S qui correspond à £—T. » Pour que la formule (1) devienne l'équation caractéristique d’un sys- tème d'équations différentielles, il suffit (voir le $ 1°’) que la fonction désignée par K s’évanouisse. ( 967 ) » Concevons maintenant qu’au lieu de l'équation, (1), l’on; considère la suivante (7) (DES = æ(x, 7.7 6), æ(x,ÿ,... t), désignant une fonction des variables indépendantes; et soit toujours f(x, y,...) la valeur de s correspondante à £= r. Alors, en intégrant à partir de é—T, les deux membres de la formule (7), on ob- tiendra non plus l'équation (2), mais la suivante (8) G—v)S=s+ f(x, 7... 1), et par suite le second membre de l’équation (3) se trouvera augmenté de la quantité (RER V+...) f'o(x, Jr... t)dt qu’on pourrait écrire, pour plus de simplicité , sous la forme £ [ m(X; Fr... t) dt UT LV D'ailleurs, 7 étant un nombre entier quelconque, si les coefficients P, Q,...K, contenus dans O, ne renferment pas la variable #, l’on aura Ve L'e&,r...04=(— file ICT, pe. L)' dite Il y a plus, comme unefonction Tde #, assujétiée à vérifier , quel que soit£, une équation de la forme D'ÉT = (6), et pour 4 — T les conditions T=o, DT—0o,... D'T—0o, peut être évidemment présentée sous l’une ou l’autre des deux formes sui- vantes FE AO QE De CT (8) dB, 132. ( 968 ) on aura identiquement jee .æ (6) de ET æ (8) dé. On trouvera donc par suite 1 2. Vale be. 210) dE C2 =, D'® (cs Jr. 8), et l'intégrale générale de l'équation (7) sera (—t)[7 0 (9) S— s + f. cn æœ(x, y... 0)d8. Au reste, pour s'assurer de l’exactitude de cette intégrale, il suffit de la substituer directement dans la formule (5). » En vertu des formules (6) et (9), la différence entre les intégrales des équations (1) et (7), ou ce qui revient au même, la valeur que prend l'intégrale de l'équation (7), quand f(x, y,……) vient à s’évanouir, se trouve représentée par l'intégrale définie ['o4, la valeur de © ou la fonction sous le signe f étant = 0 o(x,r,...8). Or cette fonction est précisément ce que devient l'intégrale er JEf(x, y...) de l’équation (1), quand on y remplace f(x, Je.) par &(x, 7,...0) et T par 6. On peut donc énoncer la proposition suivante. » Théorème. Soit © ce que devient l'intégrale générale de l'équation D, +0)S= 0, à quand on représente par æ (x, ÿ,...0) la valeur de S correspondante à t—0. La différence entre les intégrales générales des deux équations ( 969 ) (7) et (1), ou, ce qui revient au même, la valeur que prend l'in- tégrale générale de l’équation (D,+0)S= (x, 7,...#), A quand on assujétit cette intégrale à s’évanouir pour é= Tr, sera (10) S= f° Odt. » Pour plus de commodité, dans les calculs qui nous ont conduits à ce théorème, nous avons supposé les coefficients P, Q,...K, que renferme la caractéristique [, indépendants de la variable £. Mais cette supposition n’est pas nécessaire, et l’on peut donner du même théorème une démons- tration très simple, qui subsiste dans tous les cas. En effet, © étant choisi de manière à vérifier, quel que soit #, l'équation (D, +0)8=o, et pour £— 0, la condition OR (rte) = (ri y} it), la substitution de la valeur de S, que fournit la formule (10), dans l'équation (DEN ete, 0-0) rendra évidemment le premier membre égal au second. » Le théorème précédent peut être étendu à un système quelconque d'équations linéaires, ou différentielles, ou aux différences partielles; et, dans le premier cas, il remplace avec avantage les théorèmes connus de Lagrange sur les équations différentielles linéaires, auxquelles on ajoute des seconds membres qui soient fonctions de la variable indépendante. » Dans plusieurs questions, et en particulier dans la Mécanique céleste, la formule (5) ou (6) ne pourrait être employée que pour de petites valeurs de t; et alors il convient de substituer généralement à cette formule celles que l’on peut déduire du précédent théorème, comme on le verra dans un prochain article.» ( 950 ) #HysioLoGiE. — De l'ouvrage de M. Isidore Geoffroy, intitulé ‘Zoologie générale (1); par M. Georrroy-Sainr-Hrrarre. « Le temps des publications descriptives isolées en histoire naturelle s'accomplit et aura fini, grace aux soins ardents et intelligents de nos col- légues les deux Cuvier. » Mais déjà Buffon, long-temps avant, avait fondé une école opposée qui ne fut point comprise à sa naissance : elle me parut destinée à renaître pour ne‘plus cesser dans la suite. » À partir de vendredi dernier 26 juin, un évènement curieux com- mença cette révolution nouvelle. Le grand Cuvier avait posé ce principe que les espèces retenaient un caractère fixe et immuable : le nouveau fait vient de renverser cette vue doctrinale. Deux espèces, un sexe pris dans des individus du continent, et l’autre sexe parmi des sujets des îles, viennent de se rencontrer en France, de se réunir et de donner un pro- duit d’une façon simple. » Le Cerf de Java a rencontré dans nos ménageries une femelle d’Axis, et le mâle de Java a fécondé cette femelle. Or il y a certitude qu'aucune femelle n’en est sortie; celle-ci manquait et notre chef de la ménagerie, Isidore Geoffroy, ‘essaya de donner au seul mâle de Java deux femelles d’Axis. Car l’Axis est un cerf du continent indien, le Bengale, et notre mâle était issu de cerfs des îles de la Sonde. » Nous possédions ces animaux et des cerfs du Malabar par les soins généreux de notre excellent correspondant, l'actif et généreux M. Dus- sumier. » C’est la première union de ce caractère avec authenticité. Ce point méritait que l’Académie le connüt. Voilà donc deux espèces distinctes qui procréent ensemble. x » On n’en sera pas surpris: les rapports de nos cerfs et ceux de notre daim moucheté sont nombreux. | : » Or ce n’est point la seule proposition générale que démentira l’ou- vrage de M. Isidore : il se trouve souvent dans le cours de son livre en opposition avec certains, principes, trop tôt généralisés par G. Cuvier. » Le temps de cette étude descriptive touche à son terme; aujourd’hui c’est une ère synthétique et toute buffonienne qui commence. La matière du livre de M. Isidore apprendra ces faits et les consacrera avec certitude. » ET ——— (1) Cet ouvrage paraîtra vers la fin de juin à la librairie de Roret, rue Hautefeuille. (971) NOMINATIONS. L'Académie procède, par voie de scrutin, à la nomination d’un membre pour remplir la place vacante dans la section d'Économie rurale, par suite du décès de M. Turpin. La liste présentée par la Section porte les noms suivants : 1°. MM. de Gasparin et Payen, ex æquo; 2°, M. Decaisne; 3°. M. Oscar Leclerc-Thouim; . 4°. MM. Huzard et Renaud, ex æquo. Le nombre des votants'est de 52. Au premier tour de scruün, M. de Gasparin obtient.: . . 28 suffrages, M. ne Gasranin, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est pro- clamé membre de l'Académie; sa nomination sera soumise à l'approbation du Roi. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. " GEOLOGIE. — Memoire sur le groupe supérieur des terrains de transition des anciens auteurs , nommé actuellement groupe grauwacique ou sys- tème silurien, dans la Vendée et quelques autres points de la France occidentale; par M. A. Rivière. — (Extrait par l’auteur. ) ( Commission précédemment nommée. ) « En Vendée, comme en Bretagne, en Normandie, dans le Limousin et dans diverses autres contrées de la France, on peut diviser les térrains de transition et les terrains primitifs des anciens auteurs en trois groupes ; savoir : le groupe grauwacique, le groupe phylladique, le groupe gneissi- que. C’est l'étude du premier groupe qui fait l’objet du présent Mémoire. » Mon groupe grauwacique correspond, ainsi que je l'ai indiqué dans mes AE Éléments de Géologie, au système silurien de M. Murchison, jusqu’au vieux grès rouge exclusivement, et à l'étage inférieur du terrain anthraxi- fère de M. d'Omalius d’Halloy. « » Si dans la Bretagne, la Normandie, le Maine et l’Anjou, le groupe grauwacique est à peu près complet, sauf l'étage du Llandeïlo-flags qui parait manquer, en Vendée ce groupe n’est représenté que par de simples lambeaux de grauwackes, de grès, d’arkoses, de marbres, d'anagénités, de schistes anthraxifères, etc., se trahissant çà et là. » La direction moyenne des couches ou l'alignement des dépôts du groupe grauyyacique fait un angle plus où moins considérable avec la di- rection moyenne des couches ou l'alignement des, dépôts des autres grou- + j s pes de terrains. * ® » Puisque les terrains du groupe,grauwacique de la Vendée ne donnent pas lieu à des dépôtsétendus, ils n'influent pa$ beaucoup sur.le relief de la contrée, si l'on en excepte toutefois lemassif élevé et a Bnsée roches serpentineuses de Montsirègne y Qui produit des accidents assez pittores- ques. Au reste, les dépôts du groupe grauwacique présentent en somme le facies des dépôts du groupe phylladique auxquels ils sont associés, et qui sont très répandus dans le pays : seulement leur orographie se dessine sur une petite échelle. » Les phyllades, les talcschistes et les micaschistes des terrains des grou- pes phylladique et gneissique (terrains cambriens de M. Sedgwick) forment le fond d'un tableau au milieu duquel se dessinent en dépôts allongés et alignés à peu près dans le sens de l'E. S.E. à l'O. N. O. les roches qui com- posent le groupe grauwacique. * » D’après la composition du groupe grauwacique, l'ordre de superposi- tion des roches et la situation respective des"dépôts, on peut"distribuer ces diverses roches ou dépôts en deux classes ou terrains : le supérieur, qui correspond probablement au Ludlow-rock, ou bien au système an- thraxifère admis en Bretagne par MM. Élie de Beaumont et Dufrénoy ; comprend de l’anthracite, du graphite, des talcschistes et des phyllades passant aux schistes argilo-bitumineux ou graphitiques ; l'inférieur, qui correspond, selon toute apparence, au Wenlock:-limestone et au Caradock- saudstone, où bien au système du quarzite el du schiste ardoiïsier adinis encore en Bretagne par ces deux géologues français, comprend des grès poudingiformes (poudingues quarzeux), des calcaires marbres à produc- tus, spirifer et polypiers, des grauwackes schisteuses, des grauwackes pas- sant à l’arkose et au métaxite, des grauwackes talcqueuses anagénitiques ou La + (973 ) grésiformes (anagénites bréchoïdes et grenues), des grès compactes (quarzites), des quarz, des arkoses grésiformes et poudingiformes, des talcschistes bréchiformes ou anagénitiformes (brèches et anagénites quarzo- talcqueuses), et des talcschistes fibreux passant aux phyllades poudingi- formes ou amygdalaires. » En Vendée il y à au moins trois dépôts qui paraissent appartenir au terrain supérieur, nommé anthraxifère. Ils sont situés à Laumondiére, (département de la Vendée), à Busseau et au N.E. de Coulonges (dépar- tement des Deux-Sèvres). » Il y a six Mépôts que je classe dans le terrain inférieur, nommé calca- rifère. Ils sont situés à la Vildé (département des Deux-Sèvres), à l'Épinay ; à la Mainbergère, à la Nivertière, aux Quatre-Chémins et à l’'Herbergement (département de la Vendée). » On trouve deux dépôts de roches d’origine ignée qui semblent corres- pondre à la formation des. terrains sédimentaires du groupe grauwacique, soit à cause de leur association avec ceux-ci, Soit à cause de leur diréction, qui a lieu de l'E.S.E. à l'O.N. O.: le plus important est situé à Mont- sirégne. » Probablement après la formation des terrains du groupe phylladique, le sol schisteux et granitique de la Vendée était presqu’en totalité hors des eaux de la vaste mer dans laquelle se déposaient les roches du groupe grauwacique. Comme dans cette contrée il ne restait que quelqués coins submergés, les terrains du groupe grauwacique ne s’ÿ montrent qu’en lambeaux. La Vendée, avec une partie de la Bretagne.et de saieee for- maient une île pendant l’époque silurienne. » Le soulèvement caractéristique des couches de ce groupe de terrains, ou le premier qui ait eu lieu dans la Vendée après leur dépôt, est vrai- semblablement dû à l'apparition des roches serpentineuses, et se rappor- terait assez bien au système de soulèvement qui, d’après M. Élie de Beaumont, a pour type les collines du Bocage (Normandie), et.dont la direction moyenne court de l'E. un peu S.E. à l'O: un peu, N.0: 11 en serait de même dans la Bretagne et la Normandie, car la direction géné- rale des couches de ce groupe a également lieu de l'E. un peu S. à l'O. un peu N. De sorte que ce système de soulèvement conserverait évidemment son allure sur une grande étendue de pays, » C. R. 1840, 127 Semestre, (T. X , N°26.) 133 CHIMIE ORGANIQUE. — ÎVouvelles considérations sur le cerveau; par M. Couense. (Commissaires, MM. Chevreul, Dumas, Pelouze.) Dans ce nouveau travail, l’auteur revient sur les faits qu’il avait expo- sés dans un Mémoire présenté à l’Académie en 1833, et s’attache à lever les doutes qui auraient pu naître, relativement à l’exactitude de ses premiers résultats, d’une comparaison avec ceux qu’a obtenus M. Fremy dans des recherches sur le même sujet entreprises postérieurement. ” Ainsi, M. Couerbe avait décrit comme principes immédiats plusieurs substances dans la composition desquelles il entrait du soufre; or ces subs- tances n'auraient pas été obtenues à l’état de pureté, s’il était vrai, comme le soutient M. Fremy, qu'il n’y ait que l’albumine du cerveau qui renferme du soufre. M. Couerbe combat cette opinion et développe les motifs qui l’obligent à persister dans celle qu'il avait d’abord émise. M. Hanrie adresse un Mémoire écrit en allemand sur quelques questions d'organographie végétale. À sa note sont jointes diverses figures et prépa- rations destinées à faire connaître la structure intime du tissu ligneux. (Commissaires, MM. de Mirbel, Ad. Brongniart.) M. Maymiec adresse une Note destinée à former le dernier paragraphe d’un Mémoire qu'il avait précédemment présenté, et qui a pour titre: Sauvetage général. (Commission précédemment nommée.) M. Carisrorue écrit relativement à un mécanisme au moyen duquel il pense qu’on pourra s'élever et se soutenir en l'air par des mouvements analogues à ceux des ailes de l’oiseau. * M. Séguier est prié de prendre connaissance de cette Note, et de voir si elle peut devenir l'objet d’un rapport. M. le Ministre Des AFFAIRES ÉTRANGÈRES transmet un opuscule italien sur une nouvelle méthode d'élever les vers à soie, inventée par M. Garulli, de Macerata. (Renvoyé à M. Audouin pour un rapport verbal.) ( 975 ) CORRESPONDANCE. M. 1e Ministre DE L’EnsrrucrioN PUBLIQUE adresse ampliation de l’ordon- nance royale qui confirme la nomination de M. Pelletier en qualité d’aca- démicien libre. Sur l'invitation de M. le président, M. Pelletier prend place parmi ses confrères. M. L. »e Bucx, nommé récemment à la place d’associé étranger en rem- placement de M. Blumenbach, adresse ses remerciments à l’Académie. M.Béraro, nommé, dans la précédente séance, correspondant pour la sec- tion de Géographie et de Navigation, adresse ses remerciments à l’Académie. M. »'Howsres-Fimwis, qui avait adressé, au mois d’octobre dernier, à l’A- cadémie, des ossements fossiles de Rhinocéros, annonce l'intention de donner ces ossements au Muséum d’histoire naturelle, dans le cas où ils seraient jugés assez intéressants pour prendre place dans les galeries de cet établissement ; dans le cas contraire, il souhaiterait que ces pièces lui fussent renvoyées afin qu’il püt les comprendre dans une collection qu'il forme des produits des Cévennes. M. de Blainville, Vun des Commissaires désignés pour l'examen de ces pièces , annonce qu'il fera son rapport aussitôt que l'Académie pourra lui accorder la parole. ENTOMOLOGIE. — Mémoire sur les métamorphoses et l'anatomie de la Pyrochroa coccinea; par M. Léon Durour, correspondant de l’Académie. Ce Mémoire ne présente pas seulement l’histoire des métamorphoses de la Pyrochroa coccinea, il traite avec beaucoup de développement de son organisation à ses différents états. Adoptant l’ordre qu’il a suivi dans ses précédents travaux, l’auteur décrit la larve, la nymphe et l’insecte parfait; puis il passe à l'anatomie et aborde successivement l'étude des ap- pareils respiratoire, sensitif, digestif, adipeux et génital. Deux planches représentant les détails des divers organes, sont mises sous les yeux de l'Académie, CHIRURGIE. — /Vouveau procédé opératoire pour la guérison du strabisme par la section d'un des muscles de l'œil. M. J. Guérin annonce avoir pratiqué quatre fois avec succès la section des muscles de l'œil dans des cas de strabisme convergent. 133. À ( 976 ) « Depuis long-temps, dit-il, j'avais compris le strabisme dans le nom- bre des difformités qui résultent de contractions musculaires, et par suite j'avais indiqué pour cette difformité le même mode detraitement que pour ies difformités articulaires du squelette qui reconnaissent la même cause. Ce: qui m'avait empêché pendant quelque temps de réaliser cette nouvelle extension de ma méthode, c'était la crainte des accidents inflammatoires consécutifs à une pluie pratiquée à l'air libre sur un organe aussi délicat que l'œil, et placé dans le voisinage du cerveau; ces accidents, je crois être certain de les éviter grace aux modifications que j'ai apportées au procédé de M. Dieffenbach. » Au lieu de diviser couche par couche la portion de conjonctive ocu- laire qui recouvre le muscle, je la détache de la sclérotique et la soulève avec une pince à mors larges jusqu’à ce que le muscle soit mis à découvert. Celui-ci étant divisé avec des ciseaux courbes, je remets en place la portion détachée de la conjonctive ; en recouvrant la plaie elle empêche Pair d'y pénétrer et lui procure les avantages des plaies sous-cutanées. L'expérience a confirmé les prévisions de la théorie : dans les quatre opérations que j'ai faites , il n’y a eu aucun vestige d’inflammation suppurative. » Les résultats de l'opération ont été très satisfaisants, mais non aussi immédiatement avantageux que l’a observé M. Dieffenbach. Dans un seul cas il y a eu redressement complet et instantané de l'œil; dans les autres il n’y a eu qu'amélioration. Cette circonstance m'a paru être la conséquence naturelle de la véritable origine du strabisme. Tantôt la déviation de l’œil est, primitivement musculaire et le produit de la rétraction spasmodique d’un seul muscle; tantôt la rétraction n’est que consécutive, ou bien primitive encore, mais elle a atteint simultanément plusieurs muscles. On conçoit que dans ces différents cas, le résultat de l'opération soit modifié par la nature et la distribution multiple des causes auxquelles elle s'adresse. » M. Scucesincer écrit qu'il est parvenu à guérir, au moyen de lunettes convenablement calculées, diverses maladies des yeux. « Pour que ma mé- thode, dit-il, puisse être employée avec succès, la seule condition est que le malade , au moment où il commence à se soumettre à ce traitement, voie plus distinctement avec les lunettes que je lui choisis, qu'il ne verrait à l'œil nu. » j M. Schlesinger sera, invité à présenter: un Mémoire sur, sa méthode, s’il desire qu’elle devienne l’objet d’un Rapport. M. 0e Paravey indique, dans un livre écrit à la fin du xvrr° siècle un passage (977) dont il croit que n’ont pas eu connaissance les physiciens qui ant dressé des catalogues de bolides et d’autres météores lumineux. O À trois heures ? l’Académie se forme en comité secret. COMITÉ SECRET. M. Dousce, au nom de la Commission des prix de Médecine et de Chirur- gie, fait, sur les pièces adressées pour le concours, un rapport dont voici les conclusions : « La Commission propose d’accorder, » 1°.1000 fr., à titre d'encouragement, à l'ouvrage de M. lé D° Vaterix, intitulé : Clinique des Maladies des enfants nouveau-nés ; » 2°, À M.le D' Fourciucr, pour ses Expériences physiologiques démon- trant l'influence de la suppression mécanique de la transpiration cutanée sur laltération du sang et sur le développement des lésions locales attri- buées à l'inflammation, 2000 fr. à titre de récompense ; » 3°, À M. Vincenr Duvar, pour son Traité pratique du pied-bot, 3000 fr. à titre de récompense ; » 4°. À M. le D° Fusrer, pour son ouvrage Des Maladies de la France dans leurs rapports avec les saisons, ou Histoire medicale et météoro- logique de la France, 3000 fr. à titre de récompense. » La Commission cite avec distinction : » 1°. Le Mémoire de MM. ies docteurs Sernurier et Emmanuez Rous- SEAU, Sous Ce titre : » Pathologie spéciale des voies aériennes étudiée chez l'homme et chez certains animaux; avec atlas grand in-{°, composé de 23 planches coloriées ; » 2°, L’Anatomie pathologique , modèles en relief; par M. le D: Féuix THiBErT. » Mais pour lun comme pour l’autre , la Commission juge convenable d'attendre que de nouveaux travaux aient acquis à ces médecins d’autres droits aux récompenses dulegs Montyon. La section de Géographie et de Navigation présente, par l'organe de M. Beautemps-Beaupré, la liste suivante de candidats pour la place de correspondant devenue vacante par le décès de M. Krayenhoff : ( 978 ) En première ligne, M. Parry; Ensuite, et par ordre alphabétique, MM. Franklin, ” Gaultier, Kotzebue, Lutke, Owen, Wrangell. Les titres de ces candidats sont discutés; l'élection aura lieu dans la pro- chaine séance. MM. les membres en seront prévenus par lettres à domicile. Avant la présentation de la liste, il avait été donné lecture de la lettre suivante de M. Dénimorr : «Plusieurs membres de l’Académie ont pensé que mes constants efforts pour l'avancement des sciences pourraient me mériter le titre si honorable de correspondant de la section de Géographie et de Navigation. Je me suis done mis sur les rangs. » J'apprends que j'aurai pour concurrent M. le capitaine Parry, et quoique d’imposants suffrages doivent me faire espérer que les résultats de mes travaux seront un jour dignes de l'attention du monde savant, je sens aussi parfaitement ce qui est dû à l'illustration personnelle de M. le capi- taine Parry, et je crois devoir rendre hommage à un mérite si éminent en me retirant cette fois de la lutte. » J'espère que cette démarche, fondée sur une juste déférence, ne m’ex- clura en rien de la bienveillance de l'Académie, et qu'il me sera permis de l’invoquer dans une autre occasion, heureux alors si les fruits plus connus, plus nombreux et plus développés, des établissements météoro- logiques fondés par mes soins sur le versant oriental des monts Oural, des travaux géographiques, minéralogiques et géologiques qui s’exécutent sous ma direction dans les mêmes régions, et des recherches de toute na- ture que je fais entreprendre dans diverses parties de l'empire de Russie, peuvent me mériter des suffrages et ce titre dont je serais si fier. » Je prie l’Académie de recevoir mes sentiments de respect. Je la remer- cie aussi d'avance de toutes les occasions qu’elle voudra bien me fournir de seconder ses nobles travaux dans des contrées où je suis en position d'exercer une action utile. » La séance est levée à cinq heures trois quarts. F. ( 979 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a recu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l Académie royale des Sciences; 1° semestre 1840, n° 25, in-4°. Annales de Chimie et de Physique; par MM. Gay-Liussac, Araco, Cue- vREUL, Savary, Dumas, Perouze, Boussineauzr et RecnauLT; janv. 1840, in-8°. Bulletin de la Société Géologique de France; 16 mars—20 avril 1840; in- 8°. Rapport fait à la Société de Pharmacie de Paris, sur le concours pro- posé pour l'extraction de l’Indigo du Polygonum sur la pectine et l'acide pectique , sur la digitale pourprée ; in-8°. Programme des Prix proposés par la Société de Pharmacie de Paris, pour 1841; in-8. Annales de la Société d'Agriculture, Arts et Commerce du départe- ment de la Charente; tome 22, mars et avril 1840, in-8°. Annales de l'Industrie nationale et étrangère, ou Mercure technolo- giste ; exposition de 1859, 2° édition; 4 vol. in-8& ; par M. pe Moéon. État général des Artistes et des Fabricants admis à l'exposition de 1834; par le mème. Musée industriel. Description complète de l'exposition des Produits de l'industrie française, faite en 1834; par le même; in-8°. (Les trois ou- vrages de M. de Moléon sont adressés pour le concours de Statistique. ) OEuvres complètes de John Hunter, traduites de l'anglais; par M. Ri- cHELOT; 10° liv. in-8°, et atlas in-4°. Revue générale de l'Architecture et des Travaux publics; feuilles 21— 24, et 2 planches in-4. Thérapeutique médicale; feuilles 22—26, in-8°. Bulletin de la Société de Mulhausen ; n° 63, in-8°. Guide médical des Antilles et des régions intertropicales; par M. Leva- cHer; un vol. in-8°. (Cet ouvrage est adressé pour le concours Montyon.) Communication faite à la Société philosophique américaine, dans une de ses séances de 1839, au sujet des Trombes, et relativement à un Mémoire de M. Peltier sur la cause de ces météores ; par M. Rosert Hare ; Phila- delphie, 1840, in-8°. \ ( 980 ) Descriptions of.... Description de l'appareil et de la méthode pour l'iso- lement des Métaux alcalins, avec figures; par M. R. Hire; in-4. (Extrait des Transactions de la Société philosophique américaine, vol. 7.) A Letter.... Lettre de M. R. Hare à M. Faraday sur certaines opi- nions théoriques ; in-8°. (Extrait de l’Æmerican, journal of Sciences and Arts.) Notices of.... Notice sur les Trombes terrestres (T'ornadoes). (Extrait du même journal.) Notice from... Notice sur la fusion du Platine , sur un nouvel éther et sur une série de gaz composés, formés des éléments de l'eau ; par le même; in-8°. (Extrait du même journal.) Astronomische... Vouvelles astronomiques de M. Scuumacner ; n° 403, in-4°. Auszug... Sur quelques Corps organisés fossiles; par M. ne Bucs. (Ex- trait du Compte rendu mensuel de l Académie des Sciences de Berlin, mois de mars 1840.) Briefe... Lettres écrites des parties les plus septentrionales de l'Europe et de l'intérieur de la Russie ; par M. Moserr, membre de l’expédition scier- tifique en Islande et au Groenland, avec un appendice sur l'expédition française scandinave au Spitzherg, etc.; Hambourg, 1840, in &°. Jahresberichte... Annuaire du Forestier, pour les années 1836 etx839, avec un recueil de Pièces originales relatives aux diverses parties de la science forestière et à la physiologie végétale ; par M. Harrie ; Berlin , 1837, in-8°. Della influenza... De l'influence que paraissent avoir les Courants élec- triques pour rétablir la santé dans quelques maladies , consécutivement à l'usage des bains d'eau salée; par M. J. Giuzs; Bologne, 1840, in-8°. Nuovo metodo... Sur une nouvelle manière d'élever à la maison les Vers à soie; par M. À. Garuru , Macerata, 1840; in-8°. Gazette médicale de Paris; tome 8, n° 26. Gazette des Hôpitaux; n° 74—76. Gazette des Médecins praticiens; n° 5o. L’Esculape; n° 35 et 36. L'Expérience, journal de Médecine; n° 156, in-8°. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L’ACADÉMIE DES SCIENCES. TABLES ALPHABÉTIQUES. JANVIER— JUIN 1840. TABLE DES MATIÈRES. Acérares. — Action du chlore sur le gaz hy- drogène carboné des acétates; Note de M. Dumas...... Do dbabb eo ce Saba — Remarques de M. Pelouze à l’occasion de cette Note......... cronnéo Data ce ACIDE CHLORO-NAPHTALIQUE. — Mémoiresur cet acide et sur quelques composés obtenus en traitant divers chlorures naphtaliques par l’acide nitrique; par M. Laurent ... ACIDE BYPOSULFUREUX. — Procédé pour isoler cet acide; Note de M. Langlois. ......... Acwe nrriQue. — Recherches concernant les produits de l’action de l’acide nitrique sur laloès ; par M. Boutin. (Rapport sur ce travail) EEE RENE RE. CC oc ACIDE PHOSPHORIQUE. — Sur la composition de l'acide phosphorique cristallisé; par M. Péligot. .... adéopi oo SeonodacË : ACIDE POLYCHROMATIQUE résultant de l’action de lacide nitrique sur l’aloès; ses applica- tions à la teinture. ( Rapport sur un Mé- moire de M. Boutin.) ................. ACIDE SULFO-SULFURIQUE. — Faits relatifs à cet acide et à ses combinaisons ; par M. Per- SO0Z. susmenam num .... AcousriQue. Voir aux mots Sons, ArRess AfnRosTATs. — Sur un nouveau système d’aé- rostats dont la cavité serait remplie de vapeur d’eau, et auxquels le mouvement serait imprimé par une machine à vapeur ; Note de M. Leinberg................... — Sur l'emploi des ballons comme moteurs ; par M. Dembinski........,....... He «— Sur les moyens de diriger les aérostats ; par M. Réné..... :0HeR ec" let 339 et R., 1840, 1er Semestre. (T. X.) Pages. 125 127 947 461 452 693 452 665 72 247 396 — Note sur les moyens de diriger les aéros- tats; par M. Castelin....,....... Hood ëc — Sur un appareil locomoteur applicable à la direction des aérostats ; par M. Argentati. Auzes. — Sur un système d'ailes destiné à faire marcher un bâtiment directement contre le vent; par M. de Caligny...... AimanT. — Sur un système de pendules qui, dans leur mouvement, sont en rapport avec un aimant; par M. Maurice........ ALBuMINE. — Mémoire concernant l’action qu’exercent les sels métalliques sur l’al- bumine liquide et sur les tissus organi- ques; par M. Lassaigne. (Rapport sur ce Mémoire.).......:....... ALcauis. — Action des alcools sur les Ales) Voir au mot Alcool. Azcoozs. — Action des alcools sur les alcalis ; Note de MM. Dumas et Stass. .......... — Remarques de M. Pelouze à l’occasion de cette communication.............., — Réponse de M. Dumas aux remarques de M Peloure ee Mens aerhteene ii Azoës. — Recherches concernant les produits de l’action de l’acide nitrique sur l’aloës ; par M. Boutin. (Rapport sur ce tra- val) eine PAM OE e OS Me MA TN AMANDES AMÈRES (Huile essentielle d’). Voir à Huiles essentielles. Awaurose. — Recherehes sur le traitement de lamaurose ; par M. Petrequin........... AMMONIAQUE. — Observations sur une combi- naison nouvelle de chlorure de platine et d’ammoniaque, considérée comme le ra- dical des sels de Gros; par M. J. Reiset. 134 Pages. 583 695 119 119 494 260 262 ibid. 452 16 870 ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Mémoire sur les transcendantes elliptiques de première et de seconde cspèce, considérées comme fonctions de leur module; par M. Liouville. — Note sur un théorème d’analyse indétermi- née; par M. Liouville. ... Hemarttes à l’occasion de cette Note; me M. Libri.. Sur une méthode nouvelle pour ja déter- mination des sommes alternées formées avec les racines primitives des équations binomes ; par M. Cauchy. — Sur la sommation de certaines puissances d’une racine primitive d’une équation bi- nome et en particulier des puissances qui offrent pour exposants les résidus cubi- ques inférieurs au module donné; par M. Cauchy. . Sur la théorie des suites et sur les Die de leur convergence; par M. Cauchy... Sur la résolution des équations numéri- ques à une ou plusieurs inconnues et de forme quelconque; par M. Sarrus....... Théorie des différentielles exactes de tous les ordres; par M. Sarrus.., Règles sur la convergence des séries qui représentent les intégrales d’un système d'équations différentielles ; application à la mécanique céleste; par M. Cauchy... Sur l'intégration des systèmes d'équations différentielles ; par M. Cauchy. ,..-..... ANATOMIE PATUOLOGIQUE. — Recherches ana= tomo-pathologiques sur les phénomènes de l’encéphale; par M. Alquié.......... Voir aussi au mot Pathologie. ANENCÉPHALIE. — Observation d’un cas d’anen- céphalie; par M. Malherbe... ROC ANIMAL MARIN Offrant de loin quelque chose de l'aspect d’un ètre-humain, vu dans la mer de Marmara par M. Dadian..….......... ANTHRACÈNE. — Sur divers nitrites et chlo- rures anthracéniques ; par M. A. Laurent. ANTHRACITE. — Lettre de M. Beslay sur l’em- ploi qu'il fait de l’anthracite pour le chauffage de ses chaudières à vapeur..... ANTHROPOLOGIE. — M. Dumont-d'Urville an- nonce à M. Flourens quil a réuni de nombreux matériaux pour l’histoire na- turelle de l’homme........... 1020 APPAREILS DE SURETÉ pour les machines à va- peur. — La Commission chargée de s’oc- cuper des moyens propres à prévenir les explosions des machines à vapeur, pro- pose de demander à M. le Ministre des Tra- vaux publics communication du travail de M. Jacquemet.. .... Dhb eo - le Ministre des Travaux publics transmet à P'Académie le Mémoire deM. Jacquemet. ( 98? Pages. 383 560 252 IT 197 — Appareils de sûreté pour les machines à vapeur; par M. Sorel......,.,. a APPAREILS DIVERS. — Appareils destinés à con- centrer les rayons de lumière ou de cha- leur parallèles sans détruire leur parallé- lisme; par M. Giraulr.. Jordp09 ne — Appareils de petites dimensions dans les- quels la vapeur agit comme force motrice; Note de M. Javelot. .. ArCHET. — Rapport sur un Mémoire de M. Du- hamel, concernant l’action de l’archet sur les cordes ........ Ariramérique. — Tablettes arithmétiques ; par M. Russel, d’Inval.... ARITHMOPLANIMÈTRE, instrument destiné aux calculs des transports de terre pour les projets de route, présenté par M. Léon Lalanne. (Rapport sur cet instrument.).. ARSENIC. — Procédé pour décéler la présence de l’arsenic dans le corps des animaux ; par M. Persoz. . — Sur l’emploi de deux nouveaux procédés propres à décéler et à isoler l’arsenic dans les matières organiques ou inorganiques qui en contiennent; par M. Persos... ..… ARTICULATIONS. — Mémoire sur les plaies sous- cutanées des articulations ; par M. J. Gué- Tin. AsPayxiés, — Notice sur des modifications ap- portées aux instruments dont se compose la boîte de secours pour les personnes asphyxiées; par M. Charrière......,... ASSOCIATION BRITANNIQUE pour l'avancement des sciences. — M. le Prévost de Glaszow an- nonce l’époque de la prochaine réunion de l’association qui se tiendra dans cette ville, ASSOCIATION SCIENTIFIQUE ITALIENNE. — M. de Saluzzo , président de cette Association pour la deuxième réunion qui aura lieu à Turin, annonce l'ouverture de la session pour'le 15 septembre LOAO Et TEr ere Asréroïpes. Voir à Étoiles filantes. ASTRONOMIE. — Observations. astronomiques faites au Collége romain pendant l’an- née 1839, sous la direction du P. Francois de Vico: nébuleuse d’Orion, anneau de Saturne, taches de Vénus, durée de la ro- tation de cette planète sur son axe... .. ATMOSPHÈRE. — Observations concernant les phénomènes électriques de l'atmosphère ; par M. Peltier. 400... AURORES BORÉALES. — Réclamation de priorité relativement à une question concernant les aurores boréales; par M. Morlet..... — Remarques de M. Arago à l’occasion de cette communication. . Pages. 855 499 683 595 479 950 Bazeine ( Péche de la). — M. Issard propose un moyen qu’il croit nouveau pour lancer le harpon dans la pêche de la baleine... Bauisriques (Pennues). Voir à Pendules. BaROMETRIQUE (Fonmure). — Modifications à Ja formule de Laplace pour la mesure des hauteurs par le baromètre; par M. Ritter. Barvre.— Sur la décomposition des substances organiques par la baryte; par MM. Pe- louse etMillon:............... 48 et — Remarques de M. Dumas à l’occasion du Mémoire de MM. Pelouze et Millon...... BATEAUX 4 VAPEUR. — Sur un nouveau système de roues pour les bateaux à vapeur; Mé- moire de M. Léon Duparc. ............. Bewzine (Bromures de). Voir à Bromures. Benzoïce. — Sur les combinaisons du ben- zoïle; par M. Robiquet et Regnault. (Pa- quet cacheté déposé à la séance du 16 mars.)..... PA SON EN AMEN 1 Ber0E. — Sur la circulation du sang dans les Beroés ; Observations de M. Milne Ed- UC baphaocantophd séance Saba dard B£érons. — M. Deny de Curis prie l’Académie de vouloir bien faire constater les résul- tats qu’il a obtenus de l’emploi d’un béton Capraws.— Note sur de nouvelles dispositions pour cadrans solaires; par M. Jacquet... Cazcuz (Science du). — Etudes philosophi- ques sur la science du calcul; par MAP EN es MEME, AAQME 323 et Carcurs vESICAUx. — Sur la rupture spontanée dun calcul daus la vessie; Lettre de M. Leroy d'Étiolles.....:. ACROSS EE CaLEFAGTION. — Expériences sur la caléfac- tion; par M. Boutigny. (Rapport sur ces EXPÉTIENCES Lee rer r re canin CaLeNDniERs. — Tableau pour la correspon- dance des calendriers grégorien et répu- blicain ; par M. Russel , d’'Inval......... — Rapport sur un calendrier perpétuel pré- senté par MM. Crista et Mejnardi....... CawpBre. — Mémoire sur les essences d’estra- son et de sabine, sur la cinnhydramide (substance obtenue de l'essence de can- nelle) et sur le bromure de camphre; par MéBanrentie lis cos eee pre . Caxarps. — Apparition d’un oiseau des ré- ( 983 ) Pages. 876 4o 480 408 407 895 955 397 324 528 de son invention pour la construction de chaussées de route. .............. Voir aussi à Chaux hydrauliques. BerrerAyEe.—Sur la dessiccation de la betterave par le froid ; Lettre de M. Bonafous..... Bois. — Mémoire sur la conservation des bois, sur les moyens d'augmenter leur flexibi- lité, de prévenir leur jeu lorsqu'ils sont en œuvre, et de diminuer leur combusti- bilité; par M. Boucherie.....,.....:.., — Remarques de M. Audouin sur les ravages que causent, dans les chantiers de nos ports, les insectes qui attaquent les bois. — M. Arago met sous les yeux de l’Académie une colonne torse en bois de poirier im- prégné de pyro-lignite de fer par le procédé deMÉEBonchenE re re LUE EL — Expériences relatives à la conservation des bois ; par M. Millet. ................. Briques. — Nouvelle machine pour la fabrica- tion des briques à bâtir; par M. Carville Bromures. — Mémoires sur les bromures de benzine ; par M. Laurent........... ... BuLLETINS BIBLIOGRAPHIQUES. — 43, 80, 120, 141, 205, 253, 304, 340, 378, 425, 481, 505, 555, 584, 620,669, 915, 573, 810, 845, 8771001, 037 0022 gions arctiques , l’Anas glacialis, dans le midi de la France; Lettre de M. Joly... Gawpinarures.— La section de Physique pré- sente pour candidats à la place vacante par suite du décès de M. Dulong, 1° M. Despretz, 29 M. Babinet, 30 MM. Péclet etPeltier (ex æquo)...... — La section de Mécanique présente comme candidats pour la place vacante par suite du décès de M. de Prony, 1° M. Piobert; 29 MM. Morin et de Pambour (ex æquo). . — M. Tollard demande à être porté sur la liste des candidats pour la place devenue vacante, dans la section d'Économie ru- rale, par suite du décès de M. Turpin. . — La Commission chargée de présenter une liste de candidats pour la place d’associé étranger, vacante par la mort de M. Blu- merbach, présente la liste suivante: 1° M. Léopold de Buch ; 2° et par ordre al- phabétique, MM. Bessel, Brewster, Fara- day, Herschel, Jacobi,Mitscherlich, Œrsted He lo Pages. 553 695 685 68) 979 250 252 504 808 657 — La Commission chargée de présenter une | liste de candidats pour la place d’associé étranger, vacante par la mort de M. OI- bers, présente : 10 M. Bessel; 20 et paror- dre alphabétique, MM. Brewster, Cooper, Faraday, Herschel, Jacobi, Mitscherlich, Œrsted, Oken ... — M. Élie de Beaumont fait remarquer que dans la liste imprimée telle que la donne le Compte rendu de la séance du 11 mai, le nom de M. Faraday a été omis. — M. Arago rappelle que non-seulement ce nom aété lu, mais que les titres de M. Fa- raday ont été exposés par lui dans le co- mité secret où s’est faite la présentation. — M. Duhamel est présenté par l’Académie comme candidat pour la place d’examina- teur permanent à l’École Polytechnique , place vacante par suite du décès de M. Poisson...... Dot onda Donna Eds — La Commission chargée de présenter une liste de candidats pour la place d’acadé- micien libre vacante par suite de la mort de M. le général Rogriat, propose : 1° M. Pelletier; 29 et par ordre alphabéti- que, MM. Corabœuf, Francœur, de Rivoli. — M, Rozet demande à être porté comme can- didat pour la place vacante dans la sec- tion de Minéralogie, par suite du décès de M. Brochant de Villiers... o'dddt CanxE 4 suCRE. — Rapport sur un Mémoire de M. Péligot concernant la composition chi- mique de la canne à sucre de la Marti- nique.......,... cree —- Réclamation de priorité en faveur de M. Avequin (Lettre de M. Guibourt et communication de M. Robiquet). Remarques de M. Thenard à l’occasion de cette réclamation............ Lettre de M. Péligot à Lacan siont fè la ré- clamation de M. Guibourt . — M. Colin réclame en faveur de M. Plagne la priorité pour quelques résultats con- cernant la composition de la canne à BUCrE EE ehaete eee ete enr le Sur le parti qu’on peut tirer de l'emploi des caractères optiques pour diriger le travail du fabricant de sucre ct du-raffi- neur; Note de M. Biot...........,.... Caxons-Pexouces. Voirà Balistiques( Pendules). CARTES HYDROGRAPHIQUES publiées par ordre de l’'Amirauté anglaise. — M. Beauford, di- recteur du Bureau hydrographique, an- nonce à l’Académie l’envoi de 140 cartes et Mémoires d'hydrographie. ........... CARTES TOPOGRAPHIQUES. — Sur la nées tion du terrain dans les cartes topogra- phiques; par M. Amelin.....,.. ( 984 ) Pages. 751 917 127 199 200 250 551 264 714 — Rapport sur ce Mémoire................ Cararrue. — Mémoire sur le rhumatisme et le catarrhe (adressé pour un concours, avec le nom de l’auteur sous pli cacheté).. ... CéciTÉ. — Sur certaines causes qui peuvent amener l’affaiblissement de la vue et la cécité; par M. Dubasty ... CépHaALo-spiNAL (Liquine). — Additions à un précédent Mémoire sur ce sujet; par M. Montault. ........ Mnlaeloleiole etel lolo etat Ceres ( Métis de). Voir au mot Métis. Cerveau. — Recherches sur la structure de la couche corticale des circonvolutions du cerveau; par M. Baillarger....... : — Rapport sur un Mémoire de M. Foville, concernant la structure du cerveau et ses rapports avec le crâne; par M. de Blain- ville. — Recherches anatomo-pathologiques sur les phénomènes de l’encéphale; par M. AI- — Nouvelles ane sur la Conpous tion chimique du cerveau; par M. Couerbe. Cuazeur. — Influence des différentes heures de la journée sur la position du maximum de température dans la partie obscure du spectre solaire; Lettre de M. Melloni.. . — Sur divers procédés par lesquels ou peut rendre le mica propre à transmettre en plus grande quantité Ies rayons provenant d’une source de chaleur obscure que ceux qui émanent d’une source lumineuse ; Lettre de M. Forbes. — Expériences sur la chaleur rayonnante ; par M. Melloni........... 537 et Cuazeur (Théorie de la).—Recherches concer- nant la théorie de la chaleur; par M. Hess. CHALEUR PROPRE DES ANIMAUX. — Recherches sur la chaleur propre des animaux à basse température ; par M. Dutrochet ...... co CHALEUR PROPRE DES VÉGÉTAUX. — Nouvelles ex- périences sur ce sujet ; par M. Van Beck. — Remarques de M. Dutrochet à l’occasion de la Note de M. Van Beck..... ......... Cuazeurs sPÉCIFIQUES. — Recherches sur la cha- leur spécifique des corps simples; par M. Regnault. . -. 613 et — Sur l’appiication de la chaleur spécifique des corps à la détermination de leur poids atomique; par M. Baudrimont.......... — Nouvelles recherches sur les chaleurs spéci- fiques ; par MM. de la Rive et Marcet.…. Cuawpicxoxs. — Sur l’origine de ces végétaux ; Mémoire de M. Panizri Savio .......... — Rapport sur ce Mémoire................. — Sur Ia nature des corps qu’on désigne dans le royaume de Naples sous le nom de pierres à champignons ; par M. Gasparrini 247 578 18 19) 826 658 664 923 197 804 893 CmarioTs à six et à huit roues. — M. Castera rappelle qu’il en a autrefois présenté des modèles à une exposition des produits de l’industrie. .... CHaurFAGE. — Sur un nouveau système de chauffage; Note de M. Feld Caux HYDRAULIQUES. — Statistique géognosti- que des chaux hydrauliques dont on peut faire usage pour le canal du Rhin entre Vitry-le-Français et Toul; par M. Pa- randier..... — Remarques de M. Costaz sur ce qui est dû aux travaux de M. Vicat relativement à la connaissance des chaux hydrauliques ... — Réponse de M. Arago aux remarques de MAGostaz.- Eesti On Doc ce Caewxs.— Des effets destructeurs qu’exercent les voitures sur les routes; Mémoire de M. Morin... 1 et — Sur le tirage des voitures et le frottement de deuxième espèce ; Mémoire de M. Du- Pile ct snnnrssnsnsenes snmossses — M. Deny de Curis prie l'Académie de vou- loir bien faire constater les résultats qu’il a obtenus en construisant des chaussées de route en un béton de son invention... Cnewins DE FER. — Sur un nouveau système de chemins de fer dits automoteurs; par M. Peyret-Lallier................ lité — Supplément à un Mémoire précédemment adressé sur un nouveau système de cons- truction pour les chemins de fer; par M. Duboys de Lavigerie ..... LÉ HE Z — Sur diverses inventions relatives aux che- mius de fer et aux véhicules destinés à ces sortes de chemins ; par M. Chesnauxr... .. — Note sur un chemin de fer à un seul rail; par M. Saumur.............-........ « — Nouvelles recherches sur l'influence des pentes dans les chemins de fer ; par M. de Pambour............. ë — Note sur les chemins de fer à bascule ce sur les courbes à court rayon ; par M. Tardy. — M. Malé se fait connaître comme l’auteur d’une Note sur un moyen destiné à faci- liter la progression des: convois sur les pentes des chemins de fer........,..... Cuaevaux. — M. le Mimustre de la Guerre in- vite l'Académie à s’occuper de recherches destinées à faire connaître la quantité d’air nécessaire à un cheval à l'écurie... Caeveux. —- Sur le mode d’accroissement des cheveux; Note de M. Mandl. ..... CIO Cazore. — Action du chlore sur le gaz hydro- gène carboné des acétates ; Note de M. Du- MAS... susennnn nue DRE EES EEE EEE — Remarques de M. clause à l’occasion de cote NOTE Een ee cbid- sms ( 985 ) Pages. 809 465 530 Ibid. 10r 72 107 108 — Produits résultant de l’action du chlore sur l’anthracène ; Note de M. A. Laurent. — Sur de nouveaux cas de substitution du chlore à l'hydrogène ; par M. Malaguti... CnLoro-NAPATALIQUE (ACIDE }. — Sur les combi- naisons oxigénées du chlore, du brome et de l’iode ; par M. Mackensie...... eo — Mémoire sur l'acide chloro-naphtalique et sur quelques composés obtenus en trai- tant divers chlorures naphtaliques par l’acide nitrique; par M. Laurent........ CaLonures. — Observations sur une combi- paison nouvelle de chlorure de platine et d’ammoniaque considérée comme le radi- cal des sels de Gros; par M. J. Reiset... CuozérA .— M. Larrey annonce avoir vu chez des sujets morts de cette maladie, les os colorés en rouge (les cartilages conservant leur blancheur), comme cela se voit chez des animaux soumis au régime de la ga- Trance Me RCE MEET Con da CuronouëTres.— N os méthode pour cal- culer la marclie des chronomètres dans les déterminations de longitudes par le trans- port du temps; par M. Daussy.......... CixNaypRAMIDE , substance nouvelle obtenue de l'essence de cannelle; par M. Laurent... Circuzarion.— Sur la circulation du sang chez les Pyrosomes; Lettre de M. Milne Ed- AVÜT AS NTI : ee irtetstet) — Sur la circulation dans les Dee. ; par le même.......... snreseesssensretee Pages 136 957 822 947 243 197 53r 284 408 Cime.— Sur une espèce de cire fa5riquée enr Chine par des insectes très différents des abeilles; Note de M. Stanislas Julien. 550 et — Sur l’insecte qui produit cette cire; Lettre de M:Virer.. ..... Do ss. CLassiricATIONS.— Sur un nouveau système de classification du règne animal ; par M: de Perron. «+... Czersyores. — Sur deux clepsydres dont la fi- gure se trouve dans un ancien livre chi- nois; Lettre de M..de Paravey.....:2.. Czimars.— Note sur le climat du Gard; par M. d’Hombres-Firmas....:.21...2. n5go Voyez aussi à Météorologie. Cowères. — Éléments rectifiés de la comète découverte le 2 décembre 1839, par M. Galle , astronome attaché à l’Observa- toire de Berlin; Lettre de M. Schuma- GTR) nie Cor ddquuoce De +... 17 et — Observations de cette comète faites à Ge- nève par M. Plantamour, et à Paris par MM. Bouvard, Laugier, Mauvais. , ...... — Orbite parabolique de cette comète calculée par M. Valz, par M. Mauvais et par M. Laugier. . — M. d& Hamboldt et M. Schumacher annon- 618 666 369 898 6r2 115 cent qu’une nouvelle comète vient d’être découverte le 25 janvier 1840, par M. GALL MNT ANRR TT CAE AAC É _— Éléments de la comète du 25 janvier PaLé culés par MM. Bouvard, Laugier et Mau- Pais, su... — M. Rigault à écrit qu’il avait découvert dès les premiers jours de janvier cette comète. — M. Arago présente les éléments de la pre- mière comète de M. Galle calculés et rec- tifiés par M. Laugier. ...........,..... — M. de Humboldt adresse les éléments de la deuxième comète de M. Galle calculés par — M. de Humboldt annonce qu’une troisième comète a été découverte le 6 mars par MAGALIE INA ANT TERRE — M. de Humboldt adresse les éléments de cette troisième comète calculés par MM. Encke et Galle , et rappelle deux ap- paritions précédentes de la même comète. — M.Arägo présente le:calcul des éléments de cette: comète, fait d’après les observa- tions de Paris par chacun des astronomes- adjoints de l'Observatoire, MM. E. Bou- vard, Laugier, Mauvais. ........... — Éléments rectifiés de l'orbite BONE de la comète du 25 janvier 1840; par MSMauuaise NE NE" Éléments de la mème comète. d’après les observations de Marseille; par M. Valz. -- Éléments paraboliques de la comète du 6 mars 1840; par M. E. Bouvard. ........ — Éléments de la comète du 6 mars 1840; cal- culés par M. Valz, d’après ses propres observätions, 9348 444 dur ue on. ComMiSsION ADMUNISTRATIVE. — M. Poinsot est nommé membre de cette Commission pour l’année 1840 Commission DES comptes pour l’année 1839. — Commissaires, MM. Thenard et Savary . ; COMMISSIONS DES PRIX: — Prix de Médecine et de Chirurgie , fondation Montyon : Commissaires , MM. Double, Breschet, Duméril, : Magendie, Serres , Roux, de Blainville, Larrey, Savart.... — Grand prix des Sciences physiques, ques- tion proposée pour 1839 : Commissaires, MM:ÿlourens, Dumas, de Blainville, Serres, Magendie........ 200 — Grand prix des Sciences physiques, question proposée pour 1837 et remise au concours pour 1839 : Commissaires, MM. Savart, Magendie ; de Blainville, Breschet ; Flou- rens: (Liste indiquée inexactement dans le Compte rendu de la séance du 20 janvier, page 100. Voir à l’errata).............: — Prix de Physiologie expérimentale, fonda- ( 98% ) d Pages. or œ mt 535 625 1626 7il 771 68 8y3 68 . Ibid. tion Montyon: Commissaires, MM. Ma- gendie, Flourens, Serres, de Blainville, de2Minbel} API NET EN IEE — Prix concernant les Arts insalubres : Com- missaires , MM. Dumas, Chevreul', d’Ar- et, Thenard, Savart, Poncelet.......... — Prix de Statistique: Commissaires, MM. Costaz , Mathieu, Cordier, Dupin, de Sil- vestren MA A Ronee, HÉRA MORE 3 — Prix de Mécanique: Commissaires, MM. Poncelet Coriolis, Séguier, Gambey, DUPONT bent # _— Médaille de Lalande : Commissaires, MM Arago, Bouvard, Savary, Damoiseau , Ma- THLEU AREA MANN AEET IT OST : Commissions monrriées par l'addition ou La sub- stitution de quelques membres. — Trois Commissions, nommées pour autant de communications faites par M. Seguin, mais sur un même sujet, Ja fabrication d’un gaz d'éclairage par la distillation de ma- tières animales, sont réunies en une seule, composée de MM. Arago, d'Arcet, Dumas, Becquerel, Séguier. . 4... — M: Dumas est adjoint à la Commission pour le concours de physiologie expéri- mentale — MM. Arago, Gamber, Séguier, sont ad- joints à la Commission chargée de l’exa- men d’un appareil présenté par M. De- Jresnes: NAN REA — M. Liouville est désigné pour remplacer M. Poisson dans la Commission chargée deV’examen de deux Mémoires de M. Lamé. Commissions SPECIALES. — Sur la demande de M. le Ministre de la Guerre, une Commis- sion, composée de MM. Magendic, Che- vreul, Poncelet, Breschet, Boussingault, est chargée de s’occuper de déterminer la quantité d’air nécessaire à la respiration d’un cheval à l'écurie, pendant vingt-quatre MA CEognaoo bonbon désir — Une Commission, composée de MM. Arago, Gay-Lussac, Biot, de Mirbel, Alex. Bron- gniart et Dumas, est chargée de présenter ue liste de candidats pour la place d’as- socié étranger vacante par suite du dé- cès de M. Blumenbach......... ....... — MM: Coriolis, Poncelet, Dupin, sont dési- gnés pour faire partie du jury chargé de l'examen des pièces de concours produites par MM. les élèves des ponts-et-chaussées. — MM. Arago, Biot, Alex. Brongniart, de Blainville, Poinsot, de Mirbel, sont nom- més membres de la Commission chargée de présenter une liste de candidats pour la place d’associé étranger, vacante par la mort de M. Olbers..... Pages. 100 ibid. 528 101 282 8:6 866 618 — Une Commission composée de MM. de Bonnard et Séguier, Poinsot et Arago, Thenard et de Mirbel, est chargée de pré- senter une liste de candidats pour la place d’académicienlibre, vacante par la mort de M. le général Rogniat. ... — MM. Poinsot, Cauchy, Arago, Liouville, Sturm , sont nommés membres de la Com- mission chargée de proposer une question pour le grand prix des Sciences mathéma- tiques de 1842..........,...%%408 00 — MM. Thenardet Savary sont nommés Com- missaires pour la révision des comptes de l'année 1839... CompTEUR DE GAZ ( Nouveau), Srérrs par M. SETLEUCT TN. MN. 1e 0e 3 Conrerves abandonnées sur le sol par une inondation, formant, en se desséchant, un feutrenaturel, étendu en nappesur un très grand espace. — M. de Humboldt adresse un échantillon de ce feutre et remarque qu’on y trouve des dépouilles siliceuses d’infusoires .......:......... state h Corps. — Note sur la fabrication de cordes et des filets; par M. Ménardière......... DacuerrEoryre. Voir à Photographie. Décès. — M. de Humboldt, en annonçant le décès de M. Blumenbach, l'un des huit as- sociés étrangers de l’Académie, donne quelques détails sur les derniers instants dejce SAVANTES eee : — M. de Humboldt annonce à l’Académie le décès de M. Olbers, un de ses huit asso- ciés. étrangers ..... L'Académie apprend le décès de son prési- dent, M. Poisson, et ne tient pas de séance le lundi 27 avril, jour où cette nouvelle lui est communiquée... .…. L’Académie apprend, dans la séance du 4 mai, la mort de deux de ses membres, MM. Turpin et Robiquet . M. le président, de l’Académie annonce , dans la séance du 11 mai, le décès de M. le général Rogniat , l'un des associéslibres de l'Académie. . ...... 5 5 Et, dans la séance du 18 mai, celui de M. Brochant de Villiers. ...... : Densité des liquides. — Troisième Mémoire sur le maximum de densité des liquides ; par M. Despretz.. 5 Dents. — Sur la TRACE et le mode de dé- veloppement des dents chez les poissons ( 987 ) Pages. 856 893 695 Gi 29) 777 131 Coureur (Changements de) observés dans les lymnées, et en rapport avecles aliments qu’on leur fournit ; Lettre de M. Duclos.. Coureurs. — Sur le principe du mélange des couleurs (Recherches physico-chimiques sur la teinture); par M. Chevreul....... Courses. — Lettre de M. Cornu sur une nou- Nelle cOUTbPATE 2: ati ten > —. M. Vène anr once l'envoi prochain d’un Mé- moire sur les erreurs qu’auraient commi- ses, suivant lui, presque tous les péomè- tres qui se sont occupés des courbes... .. Coureure. — Recherches sur la courbure des lignes et des surfaces ; par M. Transon. :. Cow-r0x. — Note relative à une vaccination, faite en mai 1831, au moyen du cow-pox pris sur le pis d’une vache ; par M. Doin. — M. Balland propose de‘propager le cow-por de vache à vache, de manière à pouvoir tou- jours faire usage, dans les vaccinations, de virus pris directement sur l’animal. Crustacés. — Sur les organes de la respira- tion des crustacés décapodes; par M. Du- VEITOY. js 489 ét gymnodontes; par M. Owen. à — Sur la structure intime et le mode de de- veloppement des dents; par M. Nash- Smyil sente . DiaAsTASÉOMÈTRE, appareil destiné à augmenter le degré de stabilité d’un observateur à bord d’un vaisseau quand il veut prendre des distances lunaires ; Mémoire de M. Ri- chard . Dern ons _ _ Nouvel appareil distillatoire pour séparer l'alcool du vin; paquet ca- cheté présenté à la séance du 10 février, par MM. Chambardel et Grimaud... Duurériques. — Expériences sur les médica- ments A Du par M. Julia Fontenelle... Dorure des métaux. — Sur un procédé HS dorer les métaux, sans l'intervention du mercure, en faisant agir de. petites, forces électriques; par M. de la Rive,........ — Paquet cacheté portant pour suscrip- tion : Échantillons de dorure sans mercure. DYNAMOMÉTRIE. — Sur des instruments propres à mesurer la quantité de travail trans- miseou consommée par une machine, sans qu'il soit besoin d'interrompre sa mar- che; Note de M. Morin. Pages. 809 121 376 379 695 503 936 921 74 465 252 757 578 900 ÆEau (Composition de l’). — Remarques sur la découverte de la composition de l’eau (à l’occasion d’une traduction anglaise de l'éloge de James Watt); par M. Arago. — M. Dumas déclare adhérer à l'opinion émise par M. Arago que cette découverte appartient réellement à Watt.......,... — Sur les propriétés hygiéniques de l’eau; Lettre de M. Nicod.............. Dodson E4o DE mer. — M. Arago demande que l’Aca- démie s’adresse à M. le Ministre de-la Ma- rine à l’effet d'obtenir des échantillons d’eau de mer, qui ont été recueillis dans la dernière expédition dans le Nord de l'Europe... co Eaux MINÉRALES. — Mémoire sur les eaux mi- ncrales de l’Allemagne, de la Suisse et de la Savoie; par M. Fontan........ bats — Mémoire sur les eaux minérales de Ba- gnères de Luchon; par MM. Fontan et Francois Sete a nette cite Eaux POTABLES. — Des eaux de source compa- rées aux eaux de rivière, sous le rapport hygiénique et sous le point de vue indus- triel ; par M. Dupasquier. .... 10e Écaces. — Lettre sur la structure des écail= les des poissons ; par M. Agassiz........ — Sur la structure des écailles des poissons ; , Lettre de M. Mandl........ 202 ÉcLaiRAGE. — Documents présentés par MM. Selligue et Grouvelle, relativement à leur système d'éclairage. .........:........, . Voir aussi au mot Gaz. Eervses. — Note sur le passage des écluses, au moyen d’écluses mobiles, etc.; par NME TGr dy fetele aelareteieretelaiotaleletelsictelee LL EAUIOS Ecore Pocyrecunique. — M. le Ministre de ‘la Guerre invite l’Académie à lui présenter un candidat pour la place d’examinateur permanent devenue vacante à l'École Po- lytechnique par le décès de M. Poisson. — M. Duhamel est présenté par l’Académie comme candidat pour-cette place... ..... Écurtes. — M. le Ministre de la Guerre invite l'Académie à s’occuper de recherches sur la quantité d’air dont a besoin un cheval . à l'écurie... Hobios but ÉLECTION de candidats pour les places aux- quelles l’Académie est appelée à présen- ter. — M. Duhamel est élu candidat pour la place d’examinateur permanent, va- cante à l’École Polytechnique par suite du décès de M. Poisson...,...... Évecrions de membres et de correspondants de l’Académie. — M. Babinet est élu membre Pages. 552 822 947 618 947 Pages. de l’Académie, section de Physique, en remplacement de M. Dulong........... — M. Piobert est élu membre de l’Académie, section de Mécanique, en remplacement de M. de Pronr....... ss. oo — M, de Buch,est nommé à la place d’asso- cié étranger, vacante parla mort de M. Blumenbach= 24.5 %erthe steel — M. Poncelet est élu , le 11 mai, président de l’Académie pour le reste de l’an- née 1840, en remplacement de feu M. Poisson. ..,..... — M.Bessel est élu associé étranger en rem- placement de M. Olbers. ............... — M. Pelletier est élu académicien libre, en remplacement de M. le général Rogniat. .. — M. Bérard est élu correspondant de l’Aca- démie, section de Géographie et de Navi- gation...... .. DACDA A AOE se NM Ibid, — M. de Gasparinest élu membre de l’Acadé- mie, section d'Economie rurale, en rem- . placement de M. Turpin........ EE 21971 ÉcecrriciTÉ. — Sur la cause qui groupe en nuage des vapeurs chargées de la même électricité, contrairement à leur force ré- pulsive; paquet cacheté déposé par M. Peliier (séance du 3 février)............ 202 — M. Libri dépose divers documents relatifs au débat élevé entre MM. Matteucci et Santi Linari sur l’invention du procédé pour obtenir l’étincelle de la torpille.... 337 — Sur le retard qu’éprouve’la décharge élec- trique dans des circuits fermés placés près du fil conjonctif d’une batterie; par M. Riess....…. boot — Sur des vibrations sonores déterminées dans un barreau de fer par l’électricité en mouvement ; Note de M. Vogel......... — Sur un procédé pour dorer les métaux, sans l'intervention du mercure, en faisant agir de petites forces électriques; par M. de la Rive. ...... else noie icsetsieiele DEboi de — De la force chimique du courant considé- rée dans ses rapports avec les affinités, et de la mesure de ces dernières ; par M. Bec- querel.. renoue — Sur la nature de l'odeur qui se manifeste dans certaines actions électriques; par M. Schœnbein..,........... 1000 20HUA — Observations concernant les énonaues électriques de l’atmosphère; par M. Pel- DHROHo bb 100 290804800100 — Surla force qui contrebalance, dans les va- peurs dont se composent ‘les nuages, la tension électrique en vertu de laquelle 553 578 679 712 leurs parties devraient se repousser; par M. Peltier...... — M. Becquerel, en présentant les tomes V et VI de son Traité de Pélectricité, donne une idée du contenu de ces deux volumes et de l’esprit qui a présidé à leur rédaction. — M. Arago présente au nom de l’auteur, M. Matteucci, un opuseule sur les phéno- mènes électriques des animaux. ........ Écéemanrs. — Sur l'existence de ces pachyder- mes dans le Nord de l'Afrique au temps de l’occupation carthaginoïise et romaine; par M. Bodichon................... — Sur deux défenses fossiles d’éléphant trou- vées dans le voisinage de Luxembourg; Lettre de M. Biver....…. EmgrYoLocie. — De la respiration branchiale de l'embryon chez les mammifères et chez les oiseaux, par M. Serres............. Voir aussi au mot Fœtus. Encre présentée, comme indélébile; par M. Co- pland ....... Enranrs. — Du travail des enfants dans les ate- liers, les usines, etc.; par M. C. Dupin. EnromorociEe. — Sur les métamorphoses de plusieurs larves fungivores , appartenant à des Diptères ; par M. Léon Dufour. …. — Mémoires sur les métamorphoses et l’ana- Feuizces. — Sur la nervation des feuilles dans les plantes dicotylées ; par M. Payer... Fevurre nAtuREL formé de filaments de conferves laissés sur le sol après une inondation; M. de Humboldt adresse un échantillon de ce feutre qui contient des dépouilles si- liceuses d’infasoires... Feux roLLETS observés, le 22 décembre 1839, dans plusieurs rues de Fontainebleau; Note de M. Costaz..…. Firons. — Effets produits par des filons de quartz sur les roches traversées par ces fi- lons ; Note de M. Rozet.... ........... FivrrAce. — M. le préfet de la Seine consulte l’Académie sur un système de filtrage que M. Souchon propose d'appliquer aux fon- taines de Paris, ..... sÿ Forrus. — Inclusion congénitale d’un fœtus, dans un repli de Ja peau de l’aine, hors de l'abdomen, chez nn individu du sexe masculin; note de M. Velpeau......... Voyez aussi au mot Embryologie. Foie. — Expériences destinées à faire con- vaitre la structure intime du foie; par M: Lambron.......,... Due FoneriONs ALTERNÉES. — Mémoire sur ces fonc- CR, 1840, 1er Semeshe.(T. X.) ( 989 ) Pages. 841 79 41 583 201 248 822 tomie de la Pyrochroa coccinea; par MLeon Dufour. ele ete ÉPUISEMENTS.— Description d’une fontaine in- termittente à colonnes sscillantes conver- gentes, applicable aux épuisements; par M de Caligny.. ne eee ere Essences d’estragon, de sabine et de cannelle. — Mémoire sur ces essences, sur la cin- nhydramide, produit fourni par la der- nière, et sur le bromure de campbhre; par M. Laurent...... , Voir aussi à Huiles essentielles. Érorres. — Appareil pour le prompt séchage des étoffes ; par M. Penzoldt.......... Voir aussi au mot Toiles. Éroices riLanTes. — Sur les météores. périodi- ques des mois d’août et de septembre (effets optiques et thermiques des conjonc- tions du soleil avec les astéroïdes du 10 août et avec celles du 13 septembre); Let- tre dé ME rm ane. meme de mener ee 5 — Sur les étoiles filantes observées à Genève dansla nuit du 10 au 11 août 1838; Lettre , de M. Wartmann à M. Biot....... AS Erorres (Scintillation des). — Sur les causes de ce phénomène; par M. Arago........ — Sur le mouvement attribué aux étoiles ; par Me de Perron ne) PET eg à tions et sur diverses formules d'analyse ; par M. Cauchy:......... DhanoE bo ddEce Forceps. — Nouveau forceps céphalotribe ; par M. Baudelocque.…. EI EESTI Fossizes (Ossemenrs). — Sur une tête fossile d’Hyænodon découverte sur les bords du Tarn , près de Rabasteins ; Note de M. Du- Jardin ee HE NDD ue De ARE — Rapport sur plusieurs Mémoires de paléon- tologie présentés, l’un par M. Jourdan, les autres par MM. de Laiser et de Parieu . — M. d'Hombres-Firmus annonce l'intention de donner au Muséum d'Histoire naturelle des débris fossiles de mammifères qu’il a présentés à l’Académie, dans le cas où ces restes paraîtraient dignes d'intérêt. ..... — Ossements humains engagés dans un con- glomérat qui contient divers débris de corps organisés, marins et terrestres. M. Fabreguette demande si ce conglomé- rat, qu’il a envoyé en 1837 de l’île de Crète, a été L'objet d’un rapport. ..... . Fouvre. Voir à Tonnerre. FROTTEMENT. — Sur le tirage des voitures et le frottement de seconde espèce; Mémoire deM. Dupuit. .....…. HAL. on 0o ne Pages. 975 531 407 21 615 83 369 975 GALYANO-PLASTIQUE, procédé par lequel M. Ja- coby obtient des moulages métalliques, au moyen de petites forces électriques; Lettre de M. Demidoÿf....,........., : — M. Arago présente des moulages en tal obtenus par M. Vogel, de Francfort, au moyen des procédés de M. Jacoby....... — M. Becquerel présente des produits sem- blables obtenus par M. Boquillon au moyen d’un procédé analogne.......... — M. Boquillon présente différents moulages métalliques obtenus par les procédés gal- vano-plastiques, et entre autres la repro- duction d’une planche gravée en taille- douce qui a servi à tirer des épreuves sur papier, comme la planche originale... — M. Becquerel communique une lettre de M. Boutowski sur la galvano-plastique, et présente des épreuvés obtenues par M. Ja- coby de la médaille frappée en mémoire de l'inauguration de l'Observatoire de Saint- Pétersbourg barre ete tee — M. Arago met sous les yeux de l’Académie un bas-relief en bronze de grande dimen- sion obtenu par M. Jacoby, au moyen des procédés galvano-plastiques. M. Arago annonce que M. Jacoky fait hom- mage de cette pièce à l’Académie pour sa collection M. Arago présente des épreuves de vignet- tes d'imprimerie tirées avec des clichés obtenus par M. Boquillon, au moyen de procédés galvanc-plastiques. Garance. — Nouvelles recherches concernant l’action de la garance sur les os; par M. Flourens 4.4.0. 143 et — Remarques sur la blancheur des cartilages comparée à la rougeur des os chez les ani- maux nourris de garance; le mème con- traste se montre sur des sujets qui avaient succombé au choléra ; Note de M. Larrey. — De laction de la garance,sur les dents ; par M. Flourens..…. — Recherches concernant la nature de Ja substance qui colore en rouge les os des animaux soumis au régime de la garance; par M. Robiquet, . Gaz d'éclairage. — MM. Selligue et Grouvelle adressent divers documents relatifs aux propriétés du gaz carburé artificiel, qui sert aujourd’hui à l’éclairage d'Anvers, de Dijon, des Batignolles, ete............ — Gaz d'éclairage obtenu au moyen de la dis- tillation de matières animales. (Rapport sur un Mémoire de M. Séguin.). ( 990 ) Pages. 375 355 395 771 870 305 245 429 370 457 G — Rapport sur un procédé de M. Selligue pour la fabrication d’un gaz d'éclairage au moyen des huiles provenant de la distillation de certains schistes bitumineux....,....... — Réclamation de priorité adressée, à l’occa- sion de ce Rapport, par M. Pelletan.. G£éLATINE. — M. le Ministre de l'Intérieur in- vite l’Académie à hâter le Rapport qui doit être fait sur l'emploi de la gélatine comme aliment. ........,............ GÉNÉRATION. — Sur l’existence de sexes dis- tincts chez certains Mollusques hétéro- podes et chez certains Zoophytes regardés comme hermaphrodites; par M. Milne Edwards RTE ee EE EEE ONE — Sur les organes reproducteurs de certains Mollusques acéphales ; par M. Milne Ed- wards, te GéonésitEe. — Remarques sur-un passage du Traité de physique céleste de M. de Pon- técoulant relatif à une prétendue erreur dans la mesure de l'arc terrestre compris entre Montjouy et Formentera ; par M Arago, PRE RER AE ue de — Note sur les opérations qui ont conduit à reconnaître des différences dans les hau- teurs moyennes de la mer en différents points de la côte de Bretagne ; par M. Puis- — M. Puissant, en présentant le tome II 4 sa Description géométrique de la France, donne une idée de ce que renferme ce YOIUMO PACE TERRE GÉOGRAPHIE. — Abrégé de géographie; par MÉBOZ oser EEE CIE Ie EURE — Considérations sur les règles à suivre quand il s’agit de nommer des terres nouvelle- ment découvertes ; par M. Coulier...... GÉoLoGrE. — Sur les formations calcaires du Vivarais; par M. Malbos.............. — Sur l’état des masses minérales au moment de leur soulèvement ; par M. Marcel de SORTE SRE PISE eab Ve alien PP PEER — Sur la cause de ia coloration en rouge de certains sels gemmes ; par le même... — Sur l’importance de la limite qui sépare le calcaire de montagnes des formations qui lui sont inférieures ; par M. de Verneuil. — Sur le terrain crétacé du département de l'Aube ; par M. A. Leymerie. ........... — Sur les terrains du groupe paléothériique dans la Vendée; par M. Rivière. — Sur les terrains crétacés de la Vendée; Tan IMEMRIGIÈT ESS ER à ae ae ce odces — Observations sur le groupe volcanique de Pages. 867 935 777 848 536 557 322 Ibid. 529 G13 763 867 Rocca-Monfina, en Campanie; par M. L. Pi RCE T ES eeret ail sat. fe — Rapport sur un Mémoire de M. concernant quelques phénomènes géolo- giqués observés én Chine...........,... — Surquelques phénomènes volcaniques men- tionnés par les auteurs chinois ; Lettre de M. Stanislas Julien, ,,,................ — Sur quelques mouvements de la mer obser- vés dans des îles de l’Océanie, et corres- pondant au tremblement de terre qui, en 1837, ébranla le Chili; Lettre de M. Dumoulin= NRA AA Hamirations. — Influence des habitations sur la mortalité moyenne des populations ; par M. Petit, de Maurienne... 406 et HAUTEUR MOYENNE DE LA MER. — Sur la hauteur moyenne de la mer en différents points de la côte de Bretagne ; par M. Filhon... — Note sur les opérations qui ont conduit à reconnaître des différences dans la hau- teur moyenne de la mer en différents points de Ja côte de Bretagne ; par M. Puissant....... Havreurs au-dessus du niveau de la mer, — Hauteur de quelques lieux habités de V'Abyssinie ; Lettre de M. d’Abbadie. .….. — Sur-la hauteur du zéro de l’échelle du pont de, la Tournelle au-dessus du niveau moyen de la mer; par M. Dubois de la Vigerie. «...- Hgenies. — Nouveau signe pourle diagnostic des hernies étranglées ; par M. Laugier. — Sur un procédé nouveau pour la cure radi- cale des hernies; paquet cacheté déposé à la séance du 25 mai, par M. Barrat... Huises ESSENTIELLES, — Sur l’huile essentielle de moutarde ; recherches de MM. Robiquet ECABUSSNE TI tee SE le ne AC ARE CE 3 — Sur les essences d’estragon, de sabine, etc. par M. Laurent............ CONMCCITOE — Recherches sur quelques produits obtenus avec l’huileessentielle d’amandesamères ; par M. de Zinin.......... HAG- Ab UCe LE IcoxocnAPpmie. — Figures de machines et appa- reils pour servir aux démonstrations dans les cours publics, exécutées au moyen des procédés employés pour la fabrication des papiers peints; par M. Mabrun...... INÉGALITÉS SÉCULAIRES des éléments des orbites planétaires. Voir au mot Planètes. Ixsecres. — Sur Pinseete qui produit la cire ( 991 }) Pages. 567 757 835 503 532 557 38 108 — Sur le groupe supérieur des terrains de transition dans la Vendée ; par M. Rivière. GRAVURE des images photographiques obtenues sur plaqué. — Paquet cacheté déposé le G ayrilpar M: Donné. 4% 444401 400 — Suries procédés par lesquels on convertit en planches gravées les images photogra- phiques ; Note de M. Donné.... Gui. — Du développement du pollen dans le gui, ét changements que présentent ses ovules, ceux du Thesium, et en général ceux des Santalacées ; par M. Decaisne. (Rapport sur ce travail.)......... .... Hyæxonon. — Tète fossile de ce carnassier trouvée sur les bords du Tarn; par M. Du- Hyprauziques (MAcmines). — Rapport sur une machine hydraulique présentée par M. de Caligny . — Nouveïle machine hydraulique à colonne oséillante ; par le mème:...::......... — Expériences pour déterminer l'influence des phénomènes de la naissance du mou- vement et celle de la grandeur des cour- ses d’une colonne d’eau ostillante sur les coefficients de ses frottements; par M. de — Lettre deM. de Caligny sur les applications de sa machine oscillante à double effet. . — Sur les machines à réaction , avec on sans force centrifuge; par M. Passot........ — Description d’une fontaine intermittente considérée comme appareil d’épuisement ; par M. de Caligny............. HyprocënE. — Sur de nouveaux cas de substi- tution du chlore à l’hydrogène ; par M Malaguti se PAR A! HyorOGÈNE CARBONE. — Action du chlore sur l’hydrogèné carboné des acétaies ; Note de MADamas.. ue ANSE MUNIE — Remarques de M. Pelouge à l’occasion de cette note, "0," 21e. eee Voir aussi à Organiques (Substances). d'arbres des Chinois, le Cocens ceriferus ; Lettre de/M/Wirey. 2.200200 0000 Voir aussi à Entomologie. INSTRUMENTS DÉ CHIRURGIE, — M. Leroy d'É- tiolles présente plusieurs instruments destinés à l’extraction de fragments de sonde témbés dans la vessie............. — M. Cazenave adresse deux instruments de 135. Pages. 951 583 933 107 127 666 407 lithotritie auxquels .il a fait subir quel- ques modifications destinées à en rendre l'usage plus facile......,.............. IXSTRUMENTS DE MATHÉMATIQUES. — Instrument destiné à donner des moyennes géomé- triques ; par M. Korilsky.............. — Nouvel instrument pour les reconnaissan- ces militaires ; par M. Amelin.......... — Rapport sur cet instrument........ ... INSTRUMENTS DE PHYSIQUE. — M. Billant pré- sente une syrène à compteurs indépen- dants. INSTRUMENTS DIVERS. — Instrument de sondage servant à indiquer l’inclinaison et la di- rection des couches dans les terrains schisteux ; par M. Évrard............. LANTERNE pour éclairer l’intérieur des voitu- res, présentée par M. Arizoli.......... LARVES FUNGIVORES. — Sur les métamorphoses de plusieurs larves fungivores appartenant à des diptères; par M. Léon Dufour. .... Voir aussi à Entomologie. Licninxa. — Sur la structure du nucleus dans les genres Sphæœrophoron et Lichina; par M Montagner ti=aisssmetetiel te DOODE Lrrnorririe. — M. Leroy d Étiolles présente plusieurs instruments destinés à l’extrac- tion de fragments de sonde restés dans la vessie... — M. Cazenave adresse deux instruments de lithotritie auxquels il a fait subir des mo- difications destinées à en rendre l’usage DIuS/H6ITEr see a ee PM ee a MACHINES A VAPEUR. — La Commission des rondelles fusibles propose de demander à M. le Ministre des Travaux publics com- munication du travail de M. Jacquemet sur les moyens propres à prévenir les explosions.......... 3 — M.]e Ministre des Travaux publics. anses ce mémoire à l’Académie... — Expériences sur la vaporisation compara- tive du foyer et des tubes dans la chau- dière des locomotives ; par M. de Pam- BOUT RER EE A LE Hot boue ce — Sur la proportion la plus avantageuse à établir entre la surface de chauffe du foyer et celle des tubes dans la chaudière des locomotives; par M. de Pambour....... — Sur des machines à vapeur de petites di- mensions ; Lettre de M. Javelot..:....,. ( 992 ) Pages. 533 503 324 323 737 136 407 934 197 — Sur un instrument à l'usage des tailleurs ; Note de M. Gaullier..…......... INTEGRAL (CALCUL). elliptiques de 1" et de 2€ espèce, considé- . rées comme fonctions de leur module; par M. Liouville.... Voir aussi à Analyse mathématique. INTERFÉRENCES. — Sur les interférences de la Pages. lumière, considérées comme moyen de résoudre diverses questions de physique très délicates, et comme servant de base à Ja construction denouveaux instruments de météorologie ; par M. Arago... ...... Tone. — Sur une source salée de l'Amérique du Sud qui contient de l’iode. Lettre de M. de Paravey et remarques de M. Bous- singault à l’occasion de cette Lettre... Lumière. — Sur les interférences de la lumière considérées comme moyen de résoudre diverses questions de physique très déli- cates, et comme servant de base à la cons- truction de nouveaux instruments de mé- téorologie; par M. Arago.......... See LuxATIONS. — Étiologie et traitement chirur- gical des luxations et pseudo-luxations congénitales du fémur; par M. Guérin. — Sur une luxation en arrière de l’humérus, réduite après plus de cinq mois; par M. Malgaigne........,....... : — Sur un cas de luxation de la deuxième ver- tèbre cervicale, datant de six mois, et ré- duite au moyen d’une méthode particu- lière; par M.J. Guérins.... .:..,.....: — Appareils de sûreté pour les machines à vapeur ; Note de M. Sorel. .... — Surla meilleure régulation des tiroirs; par M. Champéaux-Laboulaye...... ....... — Expériences concernant la disposition à donner à la tuyère qui jette la vapeur dans la cheminée des locomotives ; par M. de Pambour. — Sur une question de priorité relativement à l’emploi de la vapeur perdue des chau- dières, pour accélérer le tirage des four- peaux ; par M. Pelletan............ ... Sur des expériences antérieures à celles de M. Pelletan, ayant pour objet de détermi- ner les conditions les plus avantageuses sous lesquelles un courant étranger peut être introduit dans une cheminée pour en activer le tirage; par M. Poncelet...... 513 313 866 194 320 499 5ao. — Description et figure d’une nouvelle ma- chine à feu, à rotation immédiate ; par M. Galy-Cazalat...... — Plaques minces employées comme moyen de sûreté pour les machines à vapeur; par M. Maupeou. ..:.:....... PObLT ob HE — Description d'une nouvelle machine loco- motive; par M. Pecqueur......... DSAPE — Descriptions et figures des machines em- ployées comme moteur à bord des bâti- ments à vapeur ; par M. Ybri — M. Franchot demande que l’Académie se fasse rendre compte d’un appareil qu'il a inventé pour l'alimentation des chaudières à vapeur à haute pression............ : — Description et figure d’une nouyelle ma- chine rotative à vapeur ; parM. Duchemin. — Mémoire sur la cause des explosions dans les chaudières à vapeur, et sur les moyens de prévenir ces accidents; par M. Jac- quemet. ..... DNS A TER oo MacuiNes mvprAuziques. Voir à Hydrauliques (Machines). MacminEs DIVERSES, — Sur une modification apportée à la machine à battre le blé; Lettre de M. Sausseret....... M. Dutel prie l'Académie de se faire ren- dre compte d’une machine qu’il a inven- tée pour copier les statues. ............. Deux statuettes ébauchées au moyen de cette machine , sont mises sous les yeux de l’Académie... :... e Nouvelle machine peur la fabrication des briques à bâtir; par M. Carville,......, Machine au moyen de laquelle on obtient des copies réduites de figures en ronde- bosse; par M. Sauvages... ......,...... M. Sauvages prie l'Académie de charger une Commission de l’examen de cette ma- Chine ent — M. Selligue wprie l’Académie de ne bien faire examiner un compteur à gaz de son invention, ........,......... Appareil gazo-pneumatique propre à faire le vide, et machine hydraulique mise en jeu par cet appareil; par M. Brunier... M. Quenardeile prie l’Académie de lui dé- signer des Commissaires à l’examen des- quels il soumettra un appareil de son in- ventioni..... esse Moteur. électro -magnétique inventé aux Etats-Unis par M. Anderson, et importé en France par M. Andelle..... M. Christophe écrit relativement à un appa- reil au moyen duquel il pense qu’on pourra s'élever dans les airs par un mé- canisme analogue à celui du vol.. .:.... MAGXÉTISME TERRESTRE. — La Commission (4993 } - Pages. 665 86) 949 Ibid. 202 582 628 695 chargée de s'occuper de l'établissement d’un observatoire magnétique en Alpérie, propose de demander à M. le Ministre de la Guerre un congé pour M. Aimé. ...... — Sur l’inelinaison de l'aiguille aimantée à Paris, à Rome et à Alexandrie; Lettre de M. d’Abbadie. ..….. Maïs. — Sur l’origine de cette céréale; Lettre de M. de Paravey MN. MALADES DE LA PEAU. — Sur une maladie de la peau caractérisée par des tubercules bi- garrés ; par M. Jacobovics... Mazanies DES Eux. — Sur l’emploi des lunettes pour la guérison de certaines maladies des yeux; par M. Schlesinger Mécanique cELEsTE. — Note sur les inégalités séculaires des éléments des orbites plané- taires; par M. NP INTERDIRE ne none de M. Le Verri ier à l'occasion de cefteiNote Eee AETRE AE UE 2 MIRE EU — Rapport sur un Mémoire de M. Le Verrier, relatif aux variations des éléments des sept planètes principales. ........ ÿ — Sur la détermination des coefficients servent de base au calcul des inégalités des planètes; par M. Le Verrier.… — Note relative aux variations séculaires des éléments elliptiques des sept planètes principales; par M. de Pontécoulant..... — Lettre de M de Pontécoulant sur la révi- sion des calculs qui avaient servi à établir les résultats rapportés dans le 3€ volume de saThéorie analytique du système du monde, relativement aux variations séculaires des éléments elliptiques des sept planètes principales. Remarques de M. le Président Fi l’Acadé- mie, à l'occasion de cette Lettre... Lettre de M. Bouvard (Eugène) à l’occasion de quelques passages qui le concernent dans la Note et dans la Lettre de M. de Bontecoulantl1tr rs PANIER NERNRR Remarques de M. Liouville à l’occasion de la Note de M. de Pontécoulant........... Règles sur la convergence des séries qui représentent les intégrales d’un système d'équations différentielles ; application à la Mécanique céleste; par M. Cauchy... Mer. — Sur certains phénomènes géologiques quisembleraïientindiquer un déplacement périodique des mers d’un pôle vers l’au- tre ; Lettre de M. Robert, — Sur la hauteur moyenne de la mer en dif- férents points de la côte de Bretagne; par M. Filhon. . . ! . — Note sur les opérations qui ont na à à reconnaître des différences dans les hau- teurs moyennes de la mer en différents Pages. 202 866 872 939 532: 1 points de la côte de Bretagne ; par Mi Puissant, eve etat ade — Sur les lignes dancien niveau de jet mer dans le Fiamark; par M. Brasais. ...... — Oscillations de la mer observées en plu- sieurs îles de l'Océanie à l’époque du tremblement de terre qui, en 1837, ren- versa la ville de Valdivia au Chili; Lettre de M. Dumoulin..........:.......,:.., Eau de mer. Voir au mot Eau. Mérazuiques (Sezs.) Voir au mot Sels. MérÉéoREs LUMINEUX. — Sur un météore igné observé en Danemarck ; par M. E. Robert. — Sur des feux follets observés le 22 décem- bre 1839 dans plusieurs des rues de Fon- tainebleau ; Note de M. de La Selve, com- muniquée par M. Costaz.-......... 5 — Observations concernant des météores il mineux; par M. Maillard....... INT ATHe — Indication d’un passage d’un ouvrage du xvue siècle relatif à un météore lumi- neux dont paraissent n’avoir pas eu con- naissance plusieurs des savants qui, dans le xxe siècle, ont écrit sur le même sujet; Lettre de M. de Paravey. . …... 0 Tout MércoroLocie. — Instruments de météorologie basés sur les phénomènes d’interférence de ja lumière ; par M. Arago............ _— Sur diverses questions de météorologie; par M. Æorilsky............ +. 869 et MéréoroLociques (OsservATIONS). — Tableaux des observations des mois de Décembre 1839.. Janvier 1840............. RÉVPIER: Em ere esseetectelesiee Mars eee Soc ANT EESeriete Mai..... Sonia Eee voMont PSE — Tableaux météorologiques dressés d’après les observations, faites à Alais par M. d'Hombres-Firmas . — Observations météorologiques faites à Alger dans l’année 1839, par M. Aimé... — M. Valz adresse un tableau des observa- tions météorologiques qu'il a faites à Marseille en 1839........... POTENT S D e A — Observations concernant la météorologie et la physique du globe, faites dans le cours d’une expédition aux régions, arctiques; par MM. Bravais, Lottin et Martins... — Observations météorologiques faites à Toulouse pendant l’année 1839 par M. Petit... ee ee — Observations me oopiques faites à Nij- né-Taguilsk (pied de l’Oural), communi- quées par M. Demidoff. 356,552, 514 et — Observations météorologiques: faites au (994 ) Pages. 557 Ggr 119 27 106 199) Caire par M. Destouches pendant l’année 1830218 nr VRP Sr A LES — M. Demidoff adresse des tableaux détaillés des observations thermométriques faites à Nicolaïeff, à Cherson et à Sébastopol .…. — Observations météorologiques faites dans le cours d’un voyage aux Indes par M. Perrottet. .., AHOCUE 0 Méris. — M. Geoffroy-Saint-Hilaire annonce qu’il est né à la ménagerie un métis de deux espèces de cerfs, dont une est origi- naire du continent de l'Inde, et l’autre des'iles de la Sonde. .................. Mrasues. — Sur les maladies produites par les miasmes ; Note de M. Kepinski. MicroscoPes. — Appareil nouveau pour l’é- clairage des microscopes au moyen de la lumière du gaz oxi-hydrogène ; par M:Donné. 4e venait era Ua ete Muiztux. — Sur l'influence des milieux am- biants pour ramener vers un état normal des dispositions tératologiques ; par M. Geoffroy-Saint-Hilaire. . . ...... Minéraux. — Sur diverses espèces minérales qui se trouvent à Moresnet, près d’Aix-la- Chapelle; par M. Levy. . . : . . . . .. — Collection des minéraux du Huelgoat, adressée par M. Junker........... è Mozrusques. — Recherches sur les mollusques des îles Séchelles et Amirantes ; par M. Dufo........ — Rapport sur ces recherches... ...... — Observations sur les Sema OP HOT es de Mollusques céphalopodes et sur l’exis- tence de sexes distincts dans beau- coup de Mollusques hétéropodes généra- lement considérés comme hermaphro- dites; par M. Milne Edwards........... — Changements de couleur déterminés par l’alimentation, chez des mollusques tes- tacés; Note de M. Duclos.... ......... Moxsrrvosirés. Voir au mot Tératologie, Morrazité. — Influence des habitations sur la mortalité moyenne des populations; par M. Petit, de Maurienne. ....... 4o6 et Monve. — M. le Ministre de la Guerre con- sulte l'Académie sur l'efficacité des mesu- res-proposées dans le but de rendre la morve moins fréquente parmi les chevaux de notre armée....................,.. — M. Ayalæ x Lozano demande qu’on lui achète le secret d’un mode de traitement contre Ja morve....... Luca — Mémoire sur la morve chez l’homme, crea le cheval et quelques autres mammifères ; par MM. Breschet et Rayer.…. — Remarques à l’occasion de ce ë Mémoire; par M. Magendie...,........... Dar Pages. 74 771 822 970 197 625 14 392 503 — Réponse de M. Breschet anx remarques pré- cédentes . . . . ..... Ê — Observations rcedcilée par M. Alf. Bec- querel relativement à la nature conta- gieuse de la morve. LM cr — M. Larrey déclare n'avoir jamais eu TS casion d'observer un cas de transmission de la morve du cheval à l’homme. ...... — M. Ayala y Lozano écrit relativement au traitement d’une maladie contagieuse des chevaux qu’il croit être la morve........ — Note à l’occasion des dernières communi- cations sur la morye; par M. Magendie. . — Sur la transmission de la morve; Lettre de M. Leblanc............... — M. Thibert, auteur des figures en cire re- présentant les désordres produits par la morve chez l’homme et le cheval, figures qui avaient été présentées à VAcadémie avec le mémoire de M. Breschet et Rayer, repousse le reproche d’inexactitude qu’il croit avoir été dirigé contre ces représen- tations par M. Magendie............... — Réponse de M. Magendie. . . . . . .. MOTEUR ATMOSPHÉRIQUE. — M. Defresne pré- NAPBTALINE. — Sur de nouvellescombinaisons azotées de la naphtaline; par M. Laurent. — Mémoire sur de nouvelles combinaisons chlorurées , bromurées et sulfurées de la raphtaline; par M. Laurent............ — Mémoire sur l’acide chioro-naphtalique et sur quelques composés obtenus en traitant divers chlorures naphtaliques par l’acide nitrique; par M. Laurent............ Fo NavicarIon. — Expériences relatives à diverses questions concernant la navigation par la vapeur ; par M. Barbotin........... — Sur un système d'ailes destinées à faire marcher un bâtiment directement contre le vent ; par M. de Calieny............. — Mémoire sur un appareil destiné à faciliter les observations astronomiques à bord des vaisseaux et principalement les observa- tions de distances lunaires; par M. Ri- CHAT EN E-e — Rapport sur dés expériences faites _. M. de Jouff:oy avec des aubes articulées à mouvement alternatif, appliquées à une goélette à vapeur. . . . . .. — Expériences sur la niarche d’un navire ins- tallé pour marcher à la voile et à la va- peur; par M. Béchameil. . . . . . Nrrrites. — Sur divers nitrites et chlorures anthracéniques ; par M. À. Laurent... ( 995 ) Pages. 226 227 228 252 255 302 303 303 947 106 119 136 sente la description d’un appareil qu'il désigne sous ce nom...,...... Mouuxs. — Sur des moulins des environs de Constantine mus au moyen de roues hy- drauliques à axe vertical ; Lettre de MMETUbEN EN Ne eee te D 'c06 MouTARDE. — Réchéïehes sur l'huile essen- tielle de moutarde ; ; par 1 MM. Robiquet et Bussy. ae — Sur une nouvelle mucédinée, le Penicillium Biotii ; Note de M. Turpin. Muniers. — Sur les This climatologiques de la culture des müriers et de l'éducation des vers à soie ; par M. de Gasparin... — Remarque de M. Moreau de Jonnès à l'oc- casion de cette communication. . Muscres (Section sous-cutanée des). — Sur la eure de diverses difformités du système osseux au moyen de cette section; ouver- ture,. dans la séance du 26 janvier, d’une Note déposée sous enveloppe ca- chetée, le 28 octobre 1838, par M. J. Gué- rin. .. — Nouvelles communications de M. J. Guérin sur le même sujet.............. 627 et Noweres (Théorie des). — Théorème relatif aux formes quadratiques des nombres premiers et de leurs produits ; par M. Cau- Ch AA A He 2-0 TER Discussion des formes quadratiques sous lesquelles se présentent certaines puis- sances des nombres premiers. Réduction des exposants de ces puissances; par M. Cauchy. — Lettre à M. Liouville sur la théorie des nombres; par M. Lejeune-Dirichlet. .. — Remarques à l’occasion de cette lettre; par M. Libri., « — Note à l’occasion des remarques précéden- tes; par M. Liouville.............. HO — Réponse de M. Libri.,....... 4 Réplique de M. Liouville...........,.... Théorèmes divers sur les résidus et les non-résidus quadratiques ; par M. Cauchy. — Mémoires sur quelques séries qui se présen- tent dans la théorie des nombrés; par M Gauche Neal A8 ordre NA a Nomrations. Voir aux mots Élections et Com- MISSIONS « Nuaces. — Sur la cause qui réunit en nuages, des vapeurs chargées d’une mème électri- cité, contrairement à leurs forces répulsi- ves; paquet cacheté déposé par M. Pel- tier, séance du 3 février. .............. Pages: 437 229 285 749: 203 — Sur la force qui contrebalance, dans les vapeurs dont se composent les nuages, la tension clectrique en vertu de laquelle leurs parties devraient se repousser; par MPeltier Mendes ve Tee ELE Nuu£RATION. — Sur un passage de Diogène Laerce relatif à la manière de compter par OssErRvATOIRES. — M. le Ministre du Commerce et de l’Agriculture consulte l’Académie re- lativement à un observatoire qui doit être étabIt au Havre RENE LR ne btelres — M. Arago rend un compte verbal d’un opus- cule italien sur lès observations astrono- miques faites à l'Observatoire du Collége romain pendant l’année 1839...,....... Opeur. — Sur le nature de l’odeur qui se ma- nifeste dans certaines actions électriques ; par M. Schænbein. .............. ete Ciseaux.— Apparition d’un oiseau des régions arctiques dans le midi de la France; Note de MA Jo eee ee ere — Sur un os observé dans la mâchoire des perroquets ; Lettre de M. Jacquemin. . — Lettre de M. Rousseau sur l’os qu’il a nou- vellement découvert dans la mâchoire des perroquets (à l’occasion de la lettre de M. Jacquemin)........... — Sur le canal osseux qui conduit l’air de l’o- reille daus la mâchoire inférieure chez les oiseaux bons voiliers; par M. Jacquemin. OPTIQUE MATBÉMATIQUE. — Sur les conditions relatives aux limites des corps. Méthode élémentaire qui conduit aux lois générales de la réflexion et de la réfraction des mou- vements simples qui rencontrent la sur- face de séparation de deux systèmes de molécules ; par M. Cauchy.............. — Considérations nouvelles relatives à la ré- flexion et à la réfraction des mouvements simples; par M. Cauchy....... — Mémoire sur les deux systèmes d’ondes pla- nes qui peuyent se propager dans un sys- tème isotrope de points matériels; par © M. Cauchy... Or. — M. Arago met sous les yeux de l’Acadé- mie deux grosses pépites d’or provenant des mines de M. Demidoff dans l’Oural.. OrBITE TERRESTRE. — Mémoire sur la figure de l'orbite terrestre ; par M Ayala y Lozano.. ORGANIQUES (SupsrANcEs). — Sur la décomposi- tion de ces substances par la baryte ; Re- cherches de MM. Pelouze et Millon, 48 et — Remarques de M. Dumas à l’occasion du ( 996 ) k Pages. 841 369 250 251 206 ibid. 84 jetons, en usage chez les anciens; Lettre de M. de Paravey. ........... certe — M. Mariage adresse nne Note sur un nou- veau système de numération:.....,.,.,.. — M. Dublar écrit qu’il a trouvé un moyen de simplifier notre système de numéra- tionécrite..t-2 re Mémoire de MM. Pelouze et Millon.....… ORGANOGENIE. — Sur le développement normal et anormal des animaux; par M. Lau- TENTE. eloiainie ele lsalefe le sie ele .....+3071et OnGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. — Nouvelles recher- ches d’organographie végétale; par M. ED A SE CORPS DRE fadoet PHodbe OrGur. — Étude expérimentale des vibrations de l'air dans Jes tuyaux d'orgue ; par M, Cavaillé,.......... Orrie.— M. St. Julien présente des échantil- lons d’une toile qui se fabrique avec les fils de l’Urtica nivea. Dhre-ee — M. Ad. Brongniart remarque à cette occa- sion que l’Urtica nivea est cultivée depuis long-temps dans nosserres.......e. «... Os. — Sur un os que M. Rousseau annonce avoir découvert dans la mâchoire des per- roquets ; Lettre de M. Jacquemin. ........ — Réponse de M. Rousseau. .......,....... — Sur le canal osseux qui, dans les oiseaux bons voiliers, conduit l’air de J’oreille à la mâchoire inférieure; Lettre de M. Jac- quemin. — Sur la blancheur que conservaient les car- tilages chez des sujets morts du choléra, dont les os offraient unc teinte rouge pro- noncée ; Note de M. Larrey............. — Nouvelles recherches concernant l’action de la garance sur les os; par M. Flou- TENS ALL 143, 305 et —. Recherches concernant la nature de la subs- tance qui colore en rouge les os des ani- maux soumis au régime de la garance; par M. Robiquet....... Bts — Anatomie physiologique du système os- seux ; par M. Lecocq, de Goudeliu...... — M. de Blainville, en présentant le 5€ fasci- cule de son Ostcographie iconographique des vertébrés, donne une idce du contenu de cette livraison. ......,..... — Ossements humains engagés dansun conglo- mérat qui contient divers débris de corps organisés marins et terrestres. M. Fabre- guette, qui a envoyé de l'ile de Crète, en 1837, ce conglomérat à l’Académie, demande si les commissaires à l’examen desquels on l’a renvoyé en ont fait l’objet d’un rapport.................. Duc née Voir aussi à Fossiles (Ossements). Parier. — M. le Ministre de l’Instruction pu- blique transmet une Note de M. Coulier sur les inconvénients du procédé de blan- chîment du papier par le chlore......... — M. Dumas fait remarquer qu’une Commis- sion a déjà été chargée de s’occuper de cette question, à l’occasion de la présen- tation d’un Mémoire de M. Gamnal. — Procédés des Chinois pour la fabrication du papier; Note de M. Stanislas Julien. Papiers PENTs représentant, en grandes dimen- sionset en couleurs, des machines , appa- reils et autres objets dont la démonstra- tion peut être nécessaire dans les cours publics; présentés par M. Mabrun. ..... Paquers cACHETES présentés par MM. — Viollet; séance du 6 janvier (Recherches sur la mécanique). ................... — Ménardière; 13 janvier et 9 mars (échelle de roche)......... DAS RANESENEAEE 80 et — Barrat; 20 janvier (cure radicale des her- nies, des fistules en général et des anus contre nature) — M. Peltier; 3 février (sur la cause qui réu- nit en nuage des vapeurs chargées de la même électricité)........ Pool a PEbEE ne Jaume Saint-Hilaire ; 3 février ( extraction de l’indigo des feuilles sèches du Polygo- ( 997 ) Pages. 119 202 num LinCLOrEUM, s...mssssssssessse 204 — Delannoy; 10 février (réduction du ts réotype à de petites dimensions)........ 252 — Billand; 2{ février (modifications appor- tées au daguerréotype)................ 337 — Chambardel et Grimaud; 10 février (nouvel appareil pour la distillation de l’esprit- de-vin)..... Rae s'eieieie nes ete isie= 912 DMOCECEE ibid. — Robiquet et Regnault ; 16 mars (combinai- sons du benzoïle)...................... 480 — ‘Gaudin; 16 mars (modifications apportées aux procédés photographiques)......... ibid. — M. de Pambour ; 16 mars ( sur un principe général de mécanique)....-........... ibid. — C.et À. Callon; 23 mars (théorie générale des turbines hydrauliques )........... .. 504 _— Choisselat; 30 mars (photographie). ..... 554 _—- Mallet; 30 mars . Ibid. — Serres et Doyère; 6 avril 573 — Donné; 6 avril (gravure des images photo- graphiques sur plaques d’argent). ...... 583 C.R. 1840, 1°° Semestre. (T. X.) Oscasrion. — M. Vallot croit reconnaître l’os- cabrion dans un petit animal dont il est question dans un passage d’Apulée,..... — Deniel; 13 avril........... — Aimé; 6 avril. DÉS 20 rs Gaultier de Claubry; 20 avril (résultats relatifs à une matière colorante. — Com- posés sulfurés) ..... ................. — Malapert; 11 mai................. . — Viollet ; 18 mai (recherches de mécanique) | — Barbe; 18 mai (sceau à date perpétuelle). Barrat ; 25 mai (procédé pour la cure ra- dicale des hernies).......... oo é ab rat 58 — J. Guérin; 1°T juin........ — Libri; 8juin.......................,., — Anonyme; 8juin (échantillons de dorure SANS METCUTE). . « sus.sessessnneres ons — Lataste; 15 juin. — Drouillet; 22 juin............ ennnssonee Billand demande l’ouverture d’un paquet cacheté qu’il avait préccdemment adressé, et qui a rapport à diverses opérations de la photographie....,..... Hobesots Soon PanALLAxESs. — Sur la parallaxe de la Gie étoile du Cygne; par M. Bessel. .... ParaèLes (Théorie des). — Mémoire de M. . 17 et — Nouvelle théorie des parallèles; par M. Bras. ParmozociEe. — Rapport sur un Mémoire de M. Bailleul concernant un cas rare de pa- thologie chirurgicale. ..... .. ouate — M. Thibert, auteur de préparations en cire représentant les altérations produites par Ja morve chez le cheval et chez l’homme, repousse le reproche d’inexactitude qu’il croit avoir élé dirigé contre ces représen- tations par M. Magendie. ............ eue — Réponse de M. Magendie Ets en ee EE — Sur les imitations, en relief et en couleur, de pièces d'anatomie pathologique; par M. Thibert. ......... 5 hote 38 Éboobohs es PENDULES BALISTIQUES et canons-pendules cons- truits à l’arsenal de Metz sous la direction de MM. Piobert et Morin. — Rapport sur ces appareils. .... Penicazuum Biorn. — Nouvelle espèce de mu- cédinée découverte et nommée par M. Turpin. "0... P£rRoQuETs. — Sur un os observé dans la mâ- choire des perroquets , et considéré, peut- ètre à tort, comme nouveau; Lettre de 136 Pages. 79 953 65 M. Jacquemin. ..... dE USE Bet LTD BUS CN — Lettre de M. Rousseau à l’occasion de celle de M: Jacquemin. 2. Nes Pesre. — Considérations sur la peste qui a ré- gné en 1836 à Abouzabel; par M. Perron. PaorocnAPuie — Sur l'ioduration des plaques métalliques destinées à recevoir les ima- ges photographiques, et sur le rôle que jouent les bandes de plaqué dont M. Da- guerre entoure ces lames; par M. Séguier. — Image photographique envoyée par M. Bianchi, et dans laquelle des tons rou- geâtres semblent correspondre à la couleur rouge de quelques-uns des objets figurés. — M. Arago met sous les yeux de l’Académie une suite de vues de Rome exécutées au moyen du daguerréotype.............. Sur divers moyens essayés dans le but de déterminer une égale répartition de l’iode sur les planches de plaqué destinées à re- cevoir des images photographiques; par M Dacuerne CP ERe EEE elec M. Biot présente des images photographi- ques, sur papier sensible, obtenues par Réduction du daguerréotype à de pe- tites dimensions; paquet cacheté déposé le 10 février, par M. Delannoy.......... M. Biot présente des images photographi- ques obtenues par M. Donné, au moyen de de la lumière Drummond........:..... — Note sur la production des images photo- géniques sur papier ; par M. Vérignon... — Modifications apportées au daguerréotype; paquet cacheté déposé à la séance du 24 février, par M. Billant........,.... se — Procédé pour la formation des images pho- togéniques sur papier; par M. Bayard.. — Images photogéniques d’objets microscopi- ques, obtenues par M. Donné.......... 6 — Nouvelle méthode pour l'emploi du mer- cure dans les opérations de la photogra- phie ; Note de M. Soleil. ......... ..... — Réclamation de M. Lassaigne, pour une question de priorité d'invention relative- ment à la préparation d’un papier destiné à recevoir des images photogéniques. ... — Remarques de M. Biot à l’occasion de cette réclamation................,......., : — Sur une modification apportée à la prépa- ration des planches métalliques, destinées à recevoir des images photographiques; Note de M. Séguier...........,........ — M. Gaudin présente des images photogra- phiques sur métal, qui résistent à la fric- tion....... EEE CEE CEE ET — M. Chevallier père présente des images 10 41 74 116 247 252 288 336 337 Ibid. 339 373 374 Ibid. 391 423 — Sur la préparation d’un amalgame pour les opérations photographiques; par M. De- Tarnos SE SEEN eIaleteise — Préparation d’un papier pour les copies photographiques des gravures et dessins ; par M. Ed. Becquerel........., Jo -hA0 — Notice historique sur la photographie, communiquée par M. Arago........ co — Réclamation de priorité de MM. Lefebvre et Percheron pour un appareil qui permet de calquer les objets grossis au micros- cope et d’en obtenir des images photogra- Phiques..... ..........:.. Éric ciee cé — Échantillons de dessins photographiques fixés sur métal, présentés par M. Choisse- Hsor dose G ue D le ete(ehere JBpasarou — M. Gaudin présente une image photogra- phique obtenue sur une plaque préparée Par un nouveau procédé, et dépose un pa- quet cacheté relatif à Ja photographie. — M. Biot, en présentant, au nom de M. Talbot, des dessins obtenus sur pa- Pier, au moyen de divers procédés pho- togéniques, fait quelques remarques sur les qualités qui manquent encore aux Papiers sensibles, et sur les moyens par lesquels on pourrait espérer leur donner ces qualités......, COTÉSDONOUOS DÉTECTE — M. Arago, à l’occasion d’une comparaison établie par M. Biot entre les images pho- togéniques sur papier et sur métal » pré- sente une de ces dernières images obtenue par M. Fizeau, et fixée au moyen d’un Procédé qui n’altère ni la pureté ni la vi- gueur du dessin. ,,........ SÉSGedbren 306 — MM. Sochnée frères présentent des images photographiques sur métal mises à l’abri des frottements par une couche de vernis qui n’en ternit que peu l'éclat. .…........…. — Sur la substitution d’un amalgame au mer- cure liquide pour les opérations de la pho- tographie; Note de M. Chomereau. . — Paquet cacheté concernant la photogra- phie, déposé le 3, mars par M. Chois- RAR, HOTTES UE LOS UE 885 50 — Images photographiques représentant, dans de grandes dimensions, l’Acarus Scabiei: présentées par M. Chevallier (Vincent)... F — Procédé pour convertir en planches gra- vées les images photographiques sur mé- tal; paquet cacheté déposé par M. Donné, BOIS Dé SbonNEse — Sur l'application du daguerréotype à la re- présentation des objets d’histoire natu- bleau peint à l’huile; par M. Masson. .… photogéniques d’objets microscopiques.. Ibid. ! — Sur la représentation des objets microsco- Pages. Ibid. Ibid. 479 480 483 553 Ibid. 583 583: 587 628: piques par les procédés de la photogra- phie; Lettre de M. Donné. 45 — Sur un procédé pour li fixation des images photographiques; par M. Preschtl....... — Autre procédé pour obtenir cette fixation; par M. Choisselat.. ., : — Sur un moyen de déterminer le temps pen- dant lequel une plaque iodée doit rester exposée à la lumière pour donner une bonne image photographique ; par M. So- leil fils. — Images photographiques obtenues sur pa- pier argenté; par M. Raifey............ — Sur l’application de la photographie à la météorologie. Lettre de M. Hubert... ... — Sur les procédés par lesquels on convertit en planches gravées des images photogra- phiques; Note de M. Donné....... 0e PierRE À CHAMPIGNON. Voir au mot Ce 2 PLares. — Sur un moyen de hâter la guérison des plaies ; Note adressée pour le concours aux prix de Médecine et de Chirurgie... — Mémoire sur les plaies sous-cutanées des articulations ; par M. J. Guérin... PLanères. Voir à Mécanique céleste. PLAQUES INCANDESCENTES. — Phénomènes que présentent divers liquides projetés, par gouttes, sur des plaques métalliques très chaudes; étude de ces phénomènes dans un Mémoire de M. Boutigny, intitulé : « Expériences sur la caléfaction » (Rap- port Sur cegtrayail.) eee Eee te PLuie. — Sur une pluie diluviale, tombée à Marseille le 21 septembre 1839; Lettre de M. Valz, PKEUMATOSES. — Traité complet des pneuma- toses ; Mémoire adressé pour le concours aux prix de Médecine et de Chirurgie... Poins ET MESURES. — M. Jomard adresse un ré- sumé du nouveau système de poids et me- sures établi dans le royaume de Naples par édit du 22 avril 1840............... Poissons. — Lettre sur la structure des écail- les des poissons ; par M Agassis.....,, — Lettre de M. Mandl sur le même sujet... — Sur les pseudo-branchies des poissons; Notade ME (Malle PER enr Pouarisarion. — Des modifications que la ré- flexion spéculaire sur un miroir métalli- que imprime aux rayons polarisés; par M. de Sénarmont. … -— Sur Ja polarisation de la lumière; par M. Quet Pozuen. — Mémoire concernant le développe- ment du pollen dans le gui; les change- ments que présentent ses ovules, ceux du thesium, et en général ceux des Santala- cées; par M. Decaisne......, PR RUE ( 999 ) Pages. 667 766 767 683 199 695 Ibid. PozyGcoNuM rincroriuM. — Sur l'extraction de lindigo des feuilles sèches du Polygonum tinctorium; paquet cacheté déposé par M. Jaume Saint-Hilaire (séance du 3 fé- NH EME Pas donvoe sr nam oc coD can dbac Pompes. — Note sur un nouveau système de pompes; par M. Milch............. Qudu Poxrs. — Système de construction pour les ponts et les planchers d’une grande éten- due parnM Giraud eee tenteteleele Poupre A CANON. — Expériences sur la com- bustibilité de la poudre; par M. Piobert. Poumoxs.— Recherches sur la structure intime des poumons de l'homme; par M. Pascal. Poussée pes TERRES. — Recherches destinées à prouver que le prisme de plus grande poussée de terre n’est point terminé par un plan, mais par une cycloïde; Note de INC RE E EeS eR-eee PRÉSIDENCE DE L'ACADÉMIE. — M. Poncelet est élu , à la séance du 11 mai, président pour la fin de l'année 1840, en remplacement de feu M. Poisson PRESSION ATMOSPHÉRIQUE. — Sur l'intervention de cette pression dans le mécanisme des sécrétions séreuses ; par M. J. Guérin... — Traité de l’influence de la pression atmos- phérique sur le corps humain; par M. Paix DECERNES.— Rapport sur les pièces adres- sées au concours pour le prix de Statisti- que (année 1839); rapporteur, M. Ma- — Rapport sur le grand prix des Sciences phy- siques ; rapporteur, M. Dumas... ..... — Rapport sur le concours pour le prix de Physiologie expérimentale ; même rappor- — Rapport sur le concours concernant les Arts insalubres; même rapporteur. — Rapport sur les pièces adressées pour le concours aux prix de Médecine et de Chi- rurgie de la fondation Montyon (an- née 1839); rapporteur, M. Double. ..... Prix PROPOSÉS. — Question proposée pour le grand prix des Mathématiques qui sera décerné, s’il y alieu, en 1842.......... Paosagiités (Calcul des). — Note concernant l'application de la science inductive à la succession des évènements aléatoires ; par MM PRO RO APE eee e Puits ARTÉSIENS. — Sue 1e mouvement béli- coïde observé dans les eaux d’un puits ar- tésien ; Lettre de M.Jobard. ............ — Sur un nouvel emploi des forages artésiens pour se débarrasser des eaux qui mena- cent les fondations de certaines construc- tions ; Lettre de M. Degousée.. ....... TS O0 Pages. 107 320 665 284 805 — Expériences tendant à prouver que le ré- gime des puits artésiens de Tours est in- dépendant des variations des rivières voi- sines; par M. Viollet:.. Pyrosomes. — Sur la circulation du sang chez ( 1000 ) Pages. 935 ces animaux; Lettre de M. Milne Ed- svards.......... PyRoxÈNEs. — Sur le pyroxène artificiel qui se trouve dans les scories de certains hauts- fourneaux; Note de M, Nœgserath. ..... Q Quarrz.—Effets produits sur des roches par les filons de quartz qui les ont traversées; Note de M. Rozet. Race. — Réclamation de M. Bellenger sur une expression dont on a fait usage en annon- çant sa deuxième Note sur la rage — M. Pierquin appuie l'opinion émise par M. Bellenger, que la rage ne se développe chez l’homme que sous l’influence de la peur, et qu’une fois développée chez lui elle n’est pas contagieuse.............. Récoures. — Mémoire sur les résidus des ré- coltes ; par M. Boussingault......,..... RÉFLECTEURS PARABOLIQUES. — Note sur deux arpareils destinés à concentrer des rayons p rallèles en leur conservant leur parallé- lisme; par M. Girault......... Rércexion. —Des modifications que la réflexion spéculaire sur un miroir métallique im- prime aux rayons de lumière polarisés ; par M. de Sénarmont.................. Voir aussi à Optique mathématique. RéFRACTIONS TERRESTRES. — Sur la mesure des réfractions terrestres; par M. Biot RÉGULATEUR SOLAIRE. — M. de Saulcy adresse lextrait d’un Mémoire qu’il a précédem- ment présenté sur un cadran qui donne SazpA. — Note sur l’organisation des Salpa ; par M. Milne Edwards..... SauveTAGE (Appareils de). — Supplément à de précédentes communications sur l’em- ploi d’un appareil de sauvetage pour les mineurs blessés; par M. Vallat...... — Le prix concernant les Arts insalubres pour l’année 1839 est décerné à M. Vallat, pour son lit de sauvetage destiné aux mi- neurs blessés... .......,........ 8cg et — Note sur deux nouveaux appareils de sau- vetage pour les personnes tombées à l’eau ; par M. Charrière. .….. 4x Ibid. 408 407 974 R Je temps moyen.................. 4. Résus. — Mémoire sur les résidus des ré- coltes ; par M. Boussingault.........,... RespiraTIon. — De la respiration branchiale de l'embryon chez les mammifères et chez les oiseaux; par M. Serres.............. — Sur les organes de la respiration des crus- tacés décapodes ; par M. Duvernor...... — Sur le mécanisme de la respiration chez les crustacés décapodes ; par M. Duvernoy., — M. le Ministre de la Guerre invite l’Acadé- mie à s'occuper de la question relative à la quantité d’air nécessaire à la respira= tion d’un cheval à l'écurie... og RÉTRACTIONS DES TISSUS VIVANTS. — Sur les ré- tractions actives des ligaments ; par M. J. Guérin ,.... : Ravmarisme. — Mémoire sur le rhumatisme et le catarrhe (adressé pour le concours aux prix de Médecine et de Chirurgie)... Roues nyprAuziques. — Recherches expéri- mentales sur les roues à réaction; par M. Combes. ... Rov Tes. Voir au mot Chemins. nm — Sur les modifications apportées aux instru- ments dont se compose la boîte de secours pour les personnes asphyxiées; par le LC 0 pd bado on osne — M. Meyniel adresse un Mémoire ayant pour titre : Sauvetage général... ..... 934 et Savon. — Rapport sur le savon hydrofuge de M°iMenotts, RNA SEE Ares — M. Menotti adresse copie d’un certificat de plusieurs fabricants de draps d'Elbeuf, qui attestent que l’emploi du sayon hy- drofuge n’enlève aux draps auxquels on l’applique ni leur souplesse ni leur éclat. Pages. 284 897 248 17 Ibid. 273 489 924 618 627 695 362 632 Ibid. 974 280 936 ScnTiLLATION. — Sur les causes de la scintil- lation'des étoiles ; par M. Arago........ Scroruzes. — Sur les causes de l'affection scrofuleuse ; par M. Lugol.......... .. SÉcnAce. — Appareil pour le prompt séchage des étoffes , présenté par M. Pensoldt... Sécrérions. — Sur l'intervention de la pres- sion atmosphérique dans le mécanisme des sécrétions séreuses ; par M. J. Guérin. Secrions pe L'AcADÉMIE. — La Section de Phy- sique propose, par l'organe de M. Poisson, de déclarer qu'il y a lieu d’élire à la place vacante par suite du décès de M. Dulong. _— La Section propose comme candidats pour cette place : 19 M. Despretz ; 29 MM. Ba- binet; 30 MM. Péclet, Peltier ‘ex æquo). — M. Cauchy, au nom de la Section de Méca- nique, propose de déclarer qu’il y a lieu d’élire à la place vacante par suite du dé- cès de M. de Prony:.................. — La Section présente comme candidats pour cette place: 10 M. Piobert ; 20 MM. Mo- rin et de Pambour (ex æquo)........... M. Gay-Eussac, au nom de la Section de Physique, propose d’ajourner à six mois l'élection pour la place vacante pi suite du décès de M. Poisson. M. Silvestre, au nom de la Section d’ ÉcG nomie rurale, propose de déclarer qu’il y a lieu de nommer à la place vacante par suite du décès de M. Turpin...,.... ..... M. Thenard, au nom de la Section de Chi- mie, propose de déclarer qu’il y a lieu de nommer à la place vacante par suite du décès de M. Robiquet, .......... "1e La Section de Géométrie, chargée de pré- senter une liste de candidats pour la place d’examinateur permanent à l'École Poly- technique, place vacante par la mort de M. Poisson, présente comme candidat unique M. Duhamel. — La Section de Géographie et de Navigation propose successivement deux listes de can- didats pour deux places vacantes de cor- respondants. ......... cer 00e Ses GrmmEs. — Sur la cause de la coloration de certains sels gemmes ; par M. Marcel de Serres. . 322 et Ses MÉTALLIQUES. — De leur action sur l’albu- mince et sur les tissus organiques; par M. Lassaigne. (Rapport sur ce travail.)..... Sexes. — Sur l'existence de sexes distincts chez certains mollusques hétéropodes et chez certains zoophytes généralement re- gardés comme hermaphrodites; par M. Milne Edwards... — Sur les organes reproducteurs chez cer- tains mollusques acéphales; par M. Milne ( 1007 ) Pages. 252 46x 504 519 SI Edwards... SONDAGES. — Outils de He servant à dé- terminer l’inclinaison et la direction des terrains schisteux qui sont traversés dans le cours du forage; Note de M. Evrard... — Sur une nouveïle application des sondages pour se débarrasser des eaux nuisibles aux constructions; Lettre de M. Degousée... . Voir aussi à Puits artésiens. Sons — Recherches analytiques et expérimen- tales sur les sons harmoniques; par M. Duhamel. — Réclamation de priorité à l’occasion de ce Mémoire; par M. Blein. . — Remarques de M. Duhamel sur la Lettre de M. Blein. — Mémoire sur les sons produits par des tu- bes cylindriques de même longueur et de diamètres différents ; par M. Blein. . . — Sur les sons harmoniques produits par des cordes tendues mises en état de vibration; par le même.. — Sur des vibrations sonores déterminées dans un barreau de fer par l'électricité en mouvement ; Note de M. Vogel. . . . .. — Sur un son produit par le verre échauffé ; Lettre de M. Boutigny................. — Sur les sons simultanés fournis par le mo- nocorde; par M. Gabillet.............., Sourre. — Sur quelques faits relatifs aux com- posés oxidés du soufre ; par M. Persoz. . Sources. — Sur une source salée de l’Améri- que du Sud, dont les eaux contiennent de l'iode; Lettre de M. de Paravey, et Re- marques de M. Boussingault, à l’occasion de cette Lettre. . . . . à SPECTRE SOLAIRE. — Influence des Dents heures de la journée sur la position du maximum de température dans la partie obscure d’un spectre solaire; Lettre de M. Melloni. . SPERMATOPHORES. — Obecratione sur les sper- matophores des mollusques céphalopodes ; par M. Milne Edwards. ...... SraæroP#oRoN. — Structure du rucleus dans les genres Sphœrophoron et Lichina ; par MPMOn ane EN ON CU Ne STATUE DE GUTENBERG. La Common pour l'érection d’une statue de Guten- berg à Strasbourg, annonce que l’inau- guration s’en fera le 2{ juin, et invite l’Académie des Sciences à se faire repré- senter dans cette solennité par quelques- uns de ses membres. ..... ce SrrABisMe. — Sur une nouvelle opération pour la guérison du strabisme par la section d’un des muscles droits de œil; Note de MAR effenbach Ne EEE Ibid. 79 900 ( 1002 }) Pages — Lettre de M. Phillips relative à des cas de guérison du strabisme par le procédé de M. Dieffenbach. — Sur la guérison du strabisme au moyen d’une opération chirurgicale ; par M. Dief- fenbach — Remarques de M. Roux sur ce sujet....... — Nouveau procédé pour la guérison du stra- bisme par la section des muscles de l’œil ; Lettre de M. J. Guérin............ SuBsTITUTIONS (Théorie des). — Mémoire sur r Ja loi des substitutions et la théorie des ty- pes ; par M. Dumas. . ......... — Réclamation de priorité concernant quel- ques points de cette théorie; par M. Bau- TIMONL EE UE Don oh — Remarques sur la théorie des substitutions de M. Dumas; par M. Pelouze...,..... Nouvelles remarques sur cette théorie ; par M. Baudrimont...................,,.. Remarques à l’occasion de diverses com- munications de M. Dumas sur la loi des substitutions et la théorie des types ; par M. Persoz . Ibid. — Observations au sujet de ces deux Notes; par M. Dumas, ue et — Réclamation de priorité à l'occasion d’un Mémoire de M. Dumas sur la loi des substitutions et la théorie des types; par MF Lauren ti PRE CEE RTE A AE — Nouvelle réclamation au sujet des mêmes théories; par M. Baudrimont... . — M. Dumas annonce qu’il présentera pro- chainement un exposé historique destiné à servir de réponse à ces diverses récla- mations 479 TeinTure. — Recherches physico-chimiques sur la teinture (principe du mélange des couleurs); par M. Chevreul..... 121 et Técécrapnes. — Rapport sur un modèle de télégraphe présenté par M. Regnault..….. TEMPÉRATURE des couches terrestres. — Tempé- rature du fond d’un puits artésien foré dans les environs de PR Lettre de M. Biver. RTE RCA UE CLLERE TemMPÉRATURE PROPRE DES VÉGÉTAUX. — Nou- velles expériences sur ce sujet; par M. 631 4o2 4o Van-Beck............., HONG O6 va 33 : 36 — Remarques de M. Dutrochet à l’occasion % la Note de M. Van-Beck........... sl 47 TiRATOLOGIE, — Sur un cas d’inclusion con- génitale du fœtus (dans un repli de la peau attenant au scrotum); Note de M. Velpeau Te po dod HPdo 245 — Note de M. Dumas relativement aux réela- mations de M. Laurent..... oc — Sur de nouveaux cas de substitution du chlore à l'hydrogène; par M. Malaguti. Sucre. — Rapport sur un Mémoire de M. Pé- ligot concernant la composition chimique de la canne à sucre de la Martinique... — Kéclamation de priorité en faveur de M. Avequin, relativement à quelques-uns des résultats consignés dans le Mémoire de M. Péligot (Lettre de M. Guibourt et com- munication de M. Robiquet)..... 199 et — Remarques de M. Thenard à l’occasion de cette réclamation. .... DO do ETe 00 — Lettre de M. Péligot en réponse à celle de M:'Guibourt AMP EE CE ë — Remarques de M. Robiquet à l’occasion de cette lettre. .... 009000 UE De 0 D dbee o — M. Colin réclame, en faveur de M. Plagne, la priorité pour quelques résultats con- cernant la composition de la canne à sucre. .......,........, — Sur l’utilité que pourraient tirer les fabri- cants de sucre et les raffineurs, de la consi- dération des caractères optiques présentés par les liquides sur lesquels s’exerce leur industrie ; Note de M. Biot............ SurniTE. —- Recherches sur le traitement de la surdité ; par M. Pétrequin.....,....... SYMPATHIES. — Expériences destinées à faire voir les sympathies qui existent entre certaines parties du corps des mammi- fères; par M. Budge...... ............ SYRÈNE à compteurs indépendants, présentée par M. Billant T — Sur un enfant à quatre jambes dont les dif- formités furent provoquées par une bles- sure que reçut sa mère vers le deuxième mois de la gestation ; Note de M. Geoffroy- Saint-Hilaire............... — Sur l’influence des milieux ambiants pour ramener vers un état normal des disposi- tions tératologiques; par M. Geoffroy- Saint-Hilaire. ............,... 25400 à — M. Guyon transmet un fœtus humain mons- trueux né en Corse.......,.,.......... — M. Geoffroy-Saint- Hilaire demande que ce fœtus soit renvoyé à son examen > et an- nonce qu’il s'occupe d’un travail sur les monstruosités doubles................. Térésexrmns. — Recherches sur l’essence de térébenthine; par M. Deville... ...... É TerRAssIER-LOCOMOTEUR, présenté par M. Ger- 127 55r 503 819 106 vais. (Rapport sur cct appareil.)........ TarrmomÈèrres. — Thermomètre aérostatique à minima; par M. Giraud... — M. Héricart de Thury fait hommage à l'Académie d’un thermomètre dont le P. Cotte faisait usage pour ses observa- tions météorologiques.................. Tussivm. — Sur les changements que présen- tent les ovules du thesium , et en général ceux des Santalacées; par M. Decaisne. (Rapport sur ce Mémoire.)....,......., TmAGE des voitures. — Mémoire de M. Mo- Lit FOTO OTOEC 11 et — Mémoire de M. Dupuit. melsfeletere ie tieletole sIsten Tissace. — MM. Meyer frères adressent la des- criptionet la figure d’un métier mécanique pourletissage des étoffes delinet de laine. Tissu PROPRE DES VÉGÉTAUX. — Rapport sur un nouveau Mémoire de M. Payen, concer- nant la composition chimique du tissu propre des végétaux et les divers états d’agrégation de ce tissu. …. Torres fabriquées en Chine avec les ils de l’Ur- ticanivea. M. Stanislas Julien en na un échantillon. — M. Ad. Brongniart annonce, à cette occa- sion, que l’Urtica nivea est cultivée depuis Vaccne — Note sur une vaccination faite en mai 1831, au moyen du cow-pox pris sur le pis d’une vache; par M. Doin........ — M. James demande un rapport sur diverses communications qu’il a faites relative- ment à la vaccine...... — M. Balland propose de propager le cow- pox de vache à vache, de manière à pou- voir toujours employer, dans les vac- cinations, du virus pris directement sur Vanimal... Vannes. — Modèle d’une nouvelle vanne régu- latrice, inventée par MM. Arthur frères. VARIATION de la Lune découverte , au x® siècle, par les astronomes arabes ; Lettre de MÉSNEGIRIO ERP SEE LE Veécéraux. — Mémoire sur les forces vitales des végétaux; par M. Ræssinger. — Rapport sur un nouveau Mémoire de M. Payen, concernant la composition chimique du tissu propre des végétaux et les divers états d’agrégation de ce tissu... Venr. — Sur un système d’ailes destiné à faire marcher un bâtiment directement contre le vent; par M. de Caligny........ Venrs. — Sur les brises de jour et de nuit au- ( 1003 ) Pages. 360 107 469 794 101 503 553 plusieurs années dans nos serres. . . ,. Tonnerre. — Transport à une grande distance opéré par la foudre ; Lettre de M. Hubert. — Sur la cause de ces sortes de transports; Lettre de M. Peltier, mn Topocrapmie. — Traité des reconnaissances militaires; par M. Amelin........,...... — Rapport sur ce Mémoire. ..,..,...,..... Torre. — M. Libri dépose sur le bureau di- vers documents relatifs à Ja question de priorité débattue entre MM. Matteucci et Santi Linari pour le procédé au moyen du- quel on obtient l’étincelle de la torpille. TREMBLEMENT DE TERRE du Chili en 1837, ma- nifesté dans l'Océanie par de grandes os- cillations des eaux de la mer; Lettre de MEDION In ET MO NOT EE een Turmixes. — M. Passot prie l’Académie de hâter le travail de la Commission chargée de faire un rapport sur sa turbine. . — Sur la théorie générale des turbines ; pa- quet cacheté déposé par MM. C. et A. Callon (séance du 23 mars)............ Tuyaux. — Nouveau système de tuyaux de conduite pour l’eau et pour le gaz ; par M. Chameror......... PR Re J6bvÉ tour des montagnes ; par M. Fournet... — Exposition du système des vents; par M. Lartigue.....,..... dHdU EE 6 00 Verres destinés aux usages de l'optique. — Sur la fabrication du crown-glass et du flint- glass en grandes masses exemptes de bulles et de stries ; Lettreet Mémoire de M. Bon- LES... nnmnre se “... 119 et Vers 4 sort. — Sur les limites de la culture du mürier et de l'éducation des vers à soie; par M. de Gasparin..... des — Remarques de M. Moreau de Jonnès à l’oc- casion de cette communication... — Mémoire sur une nouvelle méthode pour l'éducation des vers à soie; par M. Garulli (transmis par M. le Ministre des Affaires étrangères) . .... Visrarions sonores. Voyez au mot Sons: Vision. — M. Jourdan de la Coretterie écrit relativement aux images multiples que forment, dans ses yeux, les objets éclairés d’une vive lumière. ........... 10090090 Virazes (Forces). — Memoire sur ie forces vitales des végétaux ; par M. Ræssinger.…. . Vorrures. — M. Castera écrit relativement à un chariot à six roues dont il a autrefois 835 949 461 9# exposé un modèle.......... W: OITURES (Tirage des). — Mémoire de M. Mo- 11 et — Mémoire de M. Dupuit................. Voix. — Sur une nouvelle espèce de voix chan- tée; par MM. Diday et Pétrequin. ...... Vovaces scenrTiriques. — Lettre de M. Dujo sur les résultats de son dernier voyage. (Faits concernant les mollusques des iles Séchelles et des îles Amirantes). . . . - . — M. Bory de Saint-Vincent annonce qu’i} en- verra prochainement un rapport sur les premiers travaux de la Commission scien- tifique de l’Algérie.. . — M. Guyon annonce l’envoi de divers objets d'histoire naturelle recueillis dans le cours de l’expédition des Portes-de-Fer. .… — Sur les travaux de la Commission scienti- fique du Nord; Lettre de MM. Lottin, Bra- vais et Martins à M. Arago... M. Gaimard, dans une Lette Sales à M. de Freycinet, annonce l’envoi prochain 41 138 Ibid. 289 d’une relation de son voyage à travers la Finlande, la Russie, la Lithuanie et la Pologne}: +2. LEte "CE REC EEEEeEeLcle — M. Perrottet prie l’Académie de chargerune Commission de faire un rapport sur les collections qu’il a formées et les observa- tions qu'il a faites, concernant l’histoire naturelle et la physique du globe, pen- dant son séjour dans les Nilgherries. .. — Exposé des premiers travaux de la Com- mission scientifique de l'Algérie; par M. Bory de Saint-Vincent........ 781 et — Sur un projet de voyage de cireumnaviga- tion ; Lettre de M, Contant........ ..... — M. A. Delessert prie l’Académie de vouloir bien lui désigner une Commission à l’exa- men de laquelle il soumettra les objets d'histoire naturelle qu’il a recueillis et les observations qu’il a faites aux Indes. — Notice de M. de Frercinet sur l’histoire du voyage de l'Uranie...... or e A ee) Pages. 628 885 ( 1009 ) TABLE DES AUTEURS. MM ABBADIE (D’). — Observations magnétiques et hauteurs de quelques lieux habités de VAbyssinie, au-dessus du niveau de la HO oabeboedienus oc Ubpoichods 2e AGASSIZ. — Lettre sur la structure des écailles dans les poissons... ......... AIMÉ. — La Commission chargée de s’occuper de l'établissement d’un observatoire ma- gnétique à Alger propose de demander à M. le Ministre de la Guerre un congé pour M. Aimé... — Observations météorologiques faites à Al- ger durant l’année 1839........ ARE — Dépôt d’un paquet cacheté (séance “ 13 AVril)..sssese.s. en... A ALQUIÉ.— PRetenhe anatomo- pathologie ques sur les phénomènes de l’encéphale. AMELIN. — Sur le mode le plus convenable de représentation du terrain dans les car- tes topographiques..........,......... — Rapport sur ce Mémoire................ — Nouvel instrument pour les reconnaissan- cesmilitaires, 2. = L'une de ce n — Traité des reconnaissances militaires. ... — Rapport sur ce Mémoire.....,...,..... ANDELLE importe en France le moteur des tro-magnétique inventé aux États- Unis RENE EP Osennendeltaterotoscs ANONYMES., — Notice ER CN sur la pho- OA GC idoctée ads Peso — Sur un moyen de hâter la guérison SES DIRES APE ER E eee etes a ele — Traité des pneumatoses. — Mémoire sur le rhumatisme et le catarrhe.............. ARAGO. — Mémoire sur la scintillation des is ia éan és LD 400 D 0e — Sur la découverte de la composition de Veau ; Remarques à l’occasion d’une tra- duction anglaise de son éloge historique de James Watt......... ASE L'EAU 100 — Remarques sur deux passages du Traité de physique céleste de M. de Pontécoulant, relatifs, Vun à une prétendue erreur dans C.R., 1840, 1tr Semestre, (T. X.) Pages. 33 197 1x 106 628 167 553 109 fl MM. la mesure de l’arc terrestre entre Mont- jouy et Formentera, l’autre aux observa- tions astronomiques de Greenwich... Mémoires sur les interférences de la lu- mière, considérées comme moyen de ré- soudre diverses questions de physique très délicates , et comme servant de base à la construction de nouveaux instruments de météorologie, ..... docnéoues PHaTocE one M. Arago met sous les yeux de PA deene une suite de vues de Rome exécutées au moyen du daguerréotype.......... A l’occasion d’une Note de M. Dieffenbach sur une opération pour la guérison du strabisme, M. Arago exprime le regret de ne point trouver dans les œuvres posthu- mes de Wollaston la théorie du procédé que ce savant avait imaginé pour la gué- rison du strabisme.............. ..... M. Arago présente des pièces moulées en métal par M. Vogel, de Francfort, au moyen du procédé galvano-plastique de M. Jacoby..... 5 der a ed EEE — M. Arago présente deux cratueltes ébau- chées avec la machine de M. Duteil... M. Arago présente une image paotographi- que sur métal obtenue par M. Fizeau, et fixée par un moyen qui ne diminue ni la pureté ni l’effet du dessin. — Réponse à des remarques de M. Costaz s sur les découvertes respectives de MM. Vicat et Parandier concernant les chaux hydrau- beunsona detente — M. Arago demande que l’Académie s'adresse à M. le Ministre de la Marine, à l'effet d'obtenir des échantillons d’eau de mer qui ont été recueillis dans la dernière ex- pédition aux régions arctiques.......... — Remarques à l’occasion d’une réclamation de priorité élevée par M. Morlet touchant les aurores boréales...;............... M. Arago met sous les yeux de l’Académie deux pépites d'or de grandes dimensions qui 197 Pages. 536 813 SI = 201 458 53 (1 ot © Gi7 :( 1006 ) MM. proviennent des mines d’or que possède M. Demidoff dans VOural.............. M. Arago, à l’occasion d’une remarque sur l’'omission du nom de M. Faraday dans la liste imprimée des candidats pour la place d’associé étranger, vacante par suite de la mortdeM. Olbers, rappelle que ce nom se trouvait sur la liste manuscrite lue dans la séance où s’est faite l’élection et dans le comité secret de la séance précédente, — M. Arago met sous les yeux de l’Académie un bas-relief en bronze de grande dimen- sion obtenu par M. Jacoby au moyen de tinée par M. Jacoby à la collection de Académie. ............... Japon M. Arago présente des épreuves de vignet- tes d'imprimerie tirées avec des clichés qui ont été obtenus à l’aide de Ja galvano- plastique, par M. Boquillon............. — M. Arago met sous les yeux de l’Académie une colonne torse en bois de poirier im- prégné de pyro-lignite de fer par le pro- cédé de M. Boucherie.................. — M. Arago fait hommage, au nom de l’au- teur, M. Matteucci, d'un opuscule impri- mé sur les phénomènes électriques des anMAUX Eee M CARRE HasdoBe so — M. Arago rendun compte verbal d’un opus- cule italien sur les observations astrono- miques faites au Collége romain pendant FAnnÉe 1830 EE PES ET een M. Araco fait, d’après sa correspondance particulière, des communications rela- tives aux sujets suivants : Éléments de la comète découverte à Ber- lin par M. Galle le 2 décembre 1839, calculés par M. Petersen; Lettre de M. Schumacher..…............,.. 17. .et — Observation faite à Genève de cette comète; Lettre de M. Plantamour............... Observation de la même comète à Paris; par MM. Eug. Bouvard, Laugier et Mauvais. Orbite parabolique de la comète du » dé- cembre 1839 ; Lettre de M. Valz.— Calcul des observations faites à l'Observatoire de Paris ; par MM. Mauvais et Laugier — Nouvelle comète découverte à Berlin le 25 janvier 1840 , par M. Galle; Lettres de MM. de Humboldt et Schumacher. Éléments paraboliques de cette deuxième comète, calculés par MM. Eug. Bouvard, Laugier et Mauvais..............,....... — Éléments de la même comète, calculés par M. Laugier, — calculés également par M. Encke; Lettre de M. de Humboldt.. Pages. 808 870 900 950 ibid. 115 115 ibid. 337 466 MM. — Comète découverte le 6 mars 1840, par M. Galle ; Lettre de M. de Humboldt — Éléments de la comète du 6 mars, calculés par M. Encke. Cette comète paraît être la même que celle qui s’est montrée en 1097 et 1468; Lettre de M. de Humboldt cette Lettre; calcul des éléments de cette même troisième comète fdît d’après les observations de Paris par chacun des as- tronomes adjoints de l'Observatoire... — Influence des différentes heures de la jour- née sur la position du maximum de 1em- Pages. pérature dans la partie obscure du spectre ” solaire; Lettre de M. Melloni.....….. se — Sur divers procédés au moyen desquels on obtient des milieux plus perméables aux rayons Calorifiques émanés d’une source obscure qu’à ceux qui proviennent d’une source lumineuse; Lettre de M. Forbes... — Sur les effets optiques et thermiques des conjonctions du soleil avec les astéroïdes du 10 août et avec ceux du 13 septem- bre; Lettre de M. Erman,.…....… tel. Observations de magnétisme terrestre, et détermination de la hauteur au-dessus du niveau de la mer de quelques lieux habi- tés en Abyssinie; Lettre de M. d'Abbadie. — Transport opéré par la foudre ; Lettre de M. Hubert, Détails sur les derniers moments de M. Blu- menbach, Vun des huit associés étrangers de l’Académie; Lettre de M. de Humboldt. — Pluie diluviale tombée à Marseille le 2r septembre 1839; Lettre de M. Valz...... — Travaux de la Commission scientifique du Nord; Lettre de MM. Lottin, Bravais et Martins ete e te ee tee ee eee Ne DIS Feutre naturel formé par des détritus de conferves restés sur le sol après une inon- dation; Leitre de M. de Humboldt.…..….. 20 — Notice historique sur la photographie... — Expériences sur la chaleur rayonnante ; Lettre de M. Melloni.. .... -... D37et — Sur une substance grasse désignée en Chine sous le nom de cire d'arbre; Lettre de M. Julien (Stanisias)................ Bee — Procédé électro-chimique pour dorer l’ar- gent et le laiton ; Lettre de M. de la Rive. — Nouvelles observations sur la parallaxe de la 61° étoile du Cygne; Lettrede M. Bessel. — Sur la nature de l’odeur qui se manifeste 18 21 dans certaines actions électriques ; Lettre de M. Schænbein. .......5...,......... — Expériences faites pour constater la mar- che du bâtiment à vapeur Le Véloce, ins- MM. tallé d’après le système du capitaine Bécha- meil, de manière à pouvoir naviguer alter- nativement à la voile et à la vapeur. — Recherches sur les quantités de chaleur dégagées dans les combinaisons chimi- ques; Lettre de M. Hess. ............ È — Sur la fixation des images photogéniques ; Lettre de M; Preschtl. tn... 4.2... — Nouvelles expériences concernant les cha- leurs spécifiques des corps; Lettre de MM. de la Rive et Marcet......,..... — Sur les volcans de l’île Formose; Lettre de M: Stanislas Julien........,. 2... — Mouvement de la mer dans l'Océanie, en rapport avec le tremblement de terre qui a renversé la ville de Valdivia, au Chili; Lettre de M. Dumoulin.. RME — M. Arago est uommé De de la FR mission chargée de présenter une liste de candidats pour la place d’associé étran- ger vacantepar suite de la mort de M. Blu- END EN RME — M. Arago est nommé membre de la Com- mission chargée de décerner la médaille détBalan do RER R ARE. — M. Arago est nommé membre de la Com- mission chargée de présenter une liste de candidats pour la place d’associé étranger vacante par la mort de M. Olbers......… — M. Arago est adjoint à la Commission chargée de l’examen d’un appareil présenté par MAMDE Men NES NE DE BABINET est présenté par la section de Phy- sique comme un des candidats pour la place vatante par suite du décès de M. Du- — Est élu membre de l'Académie (séance du HN 65) odonodons J0H00 0 ADO TS a0ë — Ordonnance royale confirmant sa nomi- HAE D'andopbnobec Hood oo 00 os BAILLARGER. — Recherches sur la struc- ture de la couche corticale des circonvo- lutions du cerveau...... eelal-lelisteis es elelels BAILLEUL. — Mémoire sur un cas rare de pathologie chirurgicale, (Rapport sur ce Mémoire) Arte LE CEE CEe BALLAND propose de propager le cow-pox de vache à vache, de manière à pouvoir toujours employer, dans les vaccinations, du virus pris directement sur l’animal. BARBE. — Dépôt d’un paquet cacheté (séance du 18 mai):.:2....,. CODEN OO. S ON BARBOTIN.— Expériences relatives à di- 1007 ) Pages. 806 809 MM. M. Arago est nommé membre de la Commis- sion chargée de présenter une liste de candidats pour la place d’académicien libre, vacante par suite de la mort de M. le général Rogniat. ..... PeO0C dec cho cac — M. Arago est nommé membre de la Com- mission chargée de proposer une question pour le grand prix des Sciences mathé- matiques qui sera décerné en 1842. ..... ARCET (D') est nommé membre de la Com- mission pour le concours concernant les Arts insalubres.... — Rapport sur un Mémoire de M. Séguin con- cernant la distillation des matières ani- males pour la fabrication d’un gaz d’é- cairape re andere de stal ARR ENUINRS ARGENTATI. —Sur un nil locomoteur applicable à la direction des aérostats. . ARIZOLI. — Lanterne pour éclairer l’inté- rieurides voituress. 4442... ARTHUR frères présentent le modèle d’une vanne régulatrice de leur invention. .... AUDOUIN. — Remarques sur les ravages que causent dans les arsenaux maritimes les insectes destructeurs des bois. .......... AVEQUIN.— Ses recherches concernant la composition de la canne à sucre......... AYALA Y LOZANO. — Sur la forme de l’or- bite terrestre et de l'orbite des planètes en général..,........ DS Oo Tr 92 et — Surletraitement d’une maladie contagieuse duseteyal, tree Don 140 et verses questions concernant la navigation Para VaPEUr CE EEE ER eee bee ete BARRAT. — Dépôt d’un paquet cacheté (nou- veau procédé pour la cure radicale des hernies, des fistules en général et des anus contre nature ) ; séance du 20 janvier, — Nouveau procédé pour la cure radicale des bernies CRE cacheté présenté à la séance GORE TU) SRE CEE DL en PEU BAUDELOCQUE. — nn forceps cépha. Jlotribe MERE AREUCE ER EEE TERROIR BAUDRIMONT. — Réclamation de priorité concernant quelques points de la théorie des substitutions ............ con o — Remarques sur la théorie des Bnbstitutions de M. Dumas. ...... conco ot acaeELdiB2e — Nouvelle réclamation au sujet de la loi des substitutions et de la théorie des types de M. Dumas... — Sur polatnon, de la Pal spécifique des corps à la détermination de leur poids atomique...................1... Pages. 865 866 199 583 © Oo © 106 252 325 MM. BAYARD.— Procédé pour la formation des images photogéniques sur papier... ..... BEAUFORT annonce l'envoi de 140 cartes et livres d’hydrographie publiés par ordre de l'Amirauté anglaise. ............... BEAUTEMPS-BEAUPRÉ, au nom de la Sec- tion de Géographie , présente une liste de candidats pour une place vacante de cor- 2 respondant:t RAIN RAR A EIenEEnT BECHAMEIL. — Expériences sur la marche dun navire installé pour aller à la voile et à Ja vapeur... eee ie ei et BECQUEREL , à l’occasion d’un Mémoire de MM. Breschet et Rayer sur la morve chez l’homme et le cheval, communique des observations sur le même sujet recucillies par M. Aff. Becquerel, son fils... RER — M. Becquerel présente, au nom de M. Bo- quillon, des moulages métalliques obte- nüs au moyen de l’action de petites forces électriques. ME EN te — Dela force chimique du courant considérée dans ses rapports avec les affinités , et des mesures de ces dernières. .............. — M. Becquerel communique une lettre de M. Boulowski sur la galvano-plastique, et présente des épreuves obtenues par MES acO De Re END (A — M. Becquerel, en présentant les tomes V et VI de son Traité de électricité, donne une idée du contenu de ces deux volumes, et de lesprit qui a présidé à leur rédac- CONTRE Ness ee era al BECQUEREL (Edmond). — Préparation d’un papier sensible pour les copies photogra- phiques de gravures et de dessins... ..... — Observations sur la morve chez le cheval et chez l’homme... ......:........... BELLENGER réclame contre une expression dont on a fait usage dans le Compte rendu en mentionnant sa deuxième Note sur la dl Taper rente DT RS lat Le DER BÉRARD est élu correspondant de l’Académie, section de Géographie et de Navigation. — Adresse ses remerciments à l’Académie. . BESLAY. — Sur l'emploi de l’anthracite pour le chauffage de ses chaudières à vapeur... BESSEL est présenté comme candidat pour la place d’associé étranger, vacante par la mort de M. Blumenbach. ............. — Est élu associé étranger de l’Académie en remplacement de M. Olbers...,....... : — Ordonnance royale qui confirme sa nomi- nation ....,... DODGE EEE PAPA — Note sur la parallaxe de la 61° étoile du Cygne... Bodo ie DOM TEUEC ( 1008 ) ag l'ages. 337 714 977 ibid. 227 947 975 710 808 MM. BIANCHL. — Image photographique dans la- quelle, parmi les objets figurés , ceux qui sont rouges dans la nature se trouvent dans le dessin rendus par des tons rou- PONLCORARANAOAGEO .. BILLANT présente une syrène à compteurs indépendants. ....................., d2 — Modification apportée au daguerréotype (paquet cacheté déposé dans la séance du 24 février)...,........ Hoche dbonde o — M. Billant demande l’ouverture de ce pa- quéticachetE PP RNA ME CRAN SL ARRE BINET.— Sur les inégalités séculaires des élé- ments des orbites planétaires. .... Éan ac BIOT. — Sur la mesure des réfractions terres- LCA TO A TE LAE bn ete torsielaisletefetatetelela Meta les radiations atmosphériques sur des pa- picrs sensibles, images qui lui ont été adressées par M. Talbot..........,..,.. — Sur l’utilité que pourrait offrir l’étude des caractères optiques pour diriger certaines opérations dans la fabrication et le raffi- nage/des/sucres Pince EEE. EMRRt — M. Biot présente des images photographi- ques obtenues par M. Donné au moyen de la lumière Drummond................. — Remarques à l’occasion d’une réclamation de priorité de M. Lassaigne touchant la Préparation des papiers destinés à rece- voir des images photogéniques.......... — M. Biot est nommé membre de la Commis- sion chargée de présenter une liste de candidats pour la place d’associé étranger vacante par la mort de M. Blumenbach.. — M. Biot, en présentant, au nom de M. Tal- bot, des dessins obtenus sur papier au moyen de divers procédés photogéniques, fait quelques remarques sur les qualités qui manquent encore aux papiers sensi- bles et qu’on pourrait espérer de leur donner..... 0 010 Ce DOE Dh 9 00 0 0 23 ne 9 Le — M. Biot présente, au nom de M. Wertmann, un Mémoire sur les étoiles filantes obser- vées à Genève en 138, dans la nuit du 10 AURONT ET ECE AR AE EAP — M. Biot est nommé membre de la Commis- sion chargée de présenter une liste de can- didats pour la place d’associé étranger va- cante par Ja mort de M. Olbers......... BIOT (Énovarp). — Mémoire sur quelques phénomènes géologiques observés en Chine. (Rapport sur ce Mémoire.) BIVER. — Température du fond d’un puits artésien des environs de Luxembourg... BLAINVILLE (De) est nommé membre de la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie, fondation Montyon...,...... Pages 483 618 MM. — Et de la Commission du grand prix des sciences physiques proposé en 1837..... — Et de la Commission du grand prix des — Et de la Commission pour le concours au prix de Physiologie expérimentale. ...... — Rapport sur un Mémoire de M. Dufo, con- cernant les mollusques marins, fluviatiles et terrestres des îles Séchelles et Ami- ÉIUEL ED ct 0 ee 0e 0 OUR QE ADO CS — M. de Blainville est nommé membre de la Commission chargée de présenter uneliste de candidats pour la place d’associé étran- ger vacante par la mort de M. Olbers. .... — Rapport sur un Mémoire de M. Foville , concernant la structure du cerveau et ses rapports avec le crâne.......... — M. de Blainville, en présentantle nes fascicule de son « Ostéographie iconogra- phique des vertébrés», donne une idée du contenu de cette livraison. .......... — Rapport sur plusieurs Mémoires de pa- léontologie, présentés l’un par M. Jourdan, les autres par MM. de Laizer et de Parieu. BLEIN.— Réclamation de priorité à l’occasion des recherches de M. Duhamel surles sons Harmoniques Masse ea ce — Mémoire sur les sons produits par des tu- bes cylindriques de même longueur et de diamètres différents. — Sur les sons harmoniques produits par des cordes tendues mises en état de vibration. BLUMENBACH. — M. de Humboldt annonce la mort de ce savant, un des huit associés étrangers de l’Académie........,.,..... — M. Blumenbach, décédé le 22 janvier 1840, est remplacé parmi les associés étrangers de l'Académie, par M. Léopold de Buch, élu leo ayril840 2-2 eeR ECS BODICHON. — Sur l'existence des éléphants dans Île nord de l’Afrique , à l’époque de l’occupation carthaginoise et de l’occupa- RON 'OMAINe Ce BONAFOUS. — Sur la dessiccation de la bet- torave parle froid. ue den rie-te BONNARD (De) est nommé membre de la Commission chargée de présenter une liste de candidats pour la place d’aca- démicien libre, vacante par suite de la mort de M. le général Rogniat.......... “BONTEMPS. — Sur la fabrication des ver- res d’optique en grandes masses exemptes de bulles et de stries...., 119 et BOQUILLON. — Moulages métalliques ob- tenus par l’action de petites forces élec- ÉTIqQUES A ES... — Moulages en métal obtenus par les procé- dés galvano- plastiques. .......... te ( 1009 } Pages. ibid. 392 657 734 890 925 78 530 ibid, 198 657 79 696 865 129 375 MM — Épreuves de vigneltes et culs-de-lampes d'imprimerie tirées avec des clichés ob- tenus par M. Boquillon, au moyen de pro- cédés galvano-plastiques...........,... BORY DE SAINT-VINCENT annonce qu'il enverra prochainement un compte rendu des premiers travaux de la Commission scientifique de Algérie. ......,.,.,..... — Exposé des premiers travaux de la Com- mission scientifique de l'Algérie. 581 et BOUCHERIE. — Mémoire sur les moyens d'assurer la conservation des bois, d’en- tretenir leur flexibilité, de prévenir leur jeu lorsqu'ils sont en œuvre, et de dimi- nuer leur combustibilité...,.,,.,.... : — Une colonne torse en bois de poirier im- prégné de pyro-lignite de fer par le procédé de M. Boucherie, est mise sous les yeux de l’Académie. ....,.,,...... BOUDOUSSE. — Abrégé de géographie. . BOUSSINGAULT est nommé membre die Commission formée, sur la demande de M. le Ministre de la Guerre, pour s'occu- per de déterminer la quantité d’air néces- saire à la respiration d’un cheval à l'écurie pendant vingt-quatre heures.....,..... — Remarques à l’occasion d’une lettre de M. de Paravey, sur l'existence de l’iode dans une source salée de l'Amérique du sUdA Ne ReIee HOMO CDD O0 DLe the — Rapport sur un mémoire de M. Éd. Biot, concernant quelques phénomènes géolo- giques observés en Chine....,..,..... BOUTIGNY. — Expériences sur la caléfac- tion (phénomène que présentent divers liquides projetés par gouttes sur une plaque métallique très chaude)......... — Sur un son produit par le verre échaufté. BOUTIN. — Des produits obtenus par l’action de l’acide nitrique sur l'aloës, et de leur PR MR à la teinture. (Rapport sur ce CHERE bubovaunon todoacebbnneonunene BOUTOWSKL. — tee sur les procédés galvano-plastiques de M. Jacoby..….... BOUVARD est nommé membre de la Com- mission chargée de décerner la médaille COLE CEE opadoo te ER O LE ONME BOUVARD (Euc.) — Observation de ie comète découverte le 2 décembre 1839.......... -— Éléments calculés de Ja comète du 25 jan- MON MMOG TA IEN — Éléments Srbatenee de la comète du 6 ANS ete eee do 6n a 00e A TRE DES — Lettre à l’occasion d’une Note lue par M. de Pontécoulant, sur l’origine d’erreurs qui ont été signalées dans les résultats de certains calculs rapportés dans le 3€ vo- 870 685 900 324 SI MM. lume de la Théorie analytique du système du monde BRAS. — Nouvelle théorie des parallèles... BRAVAIS. — Observations concernant la physique du globe et la météorologie, faites dans le cours d’une expédition aux régions arctiques (en commun avec MM. Lottin et Martins)...........,.... — Sur les lignes d’ancien niveau de la mer dans 1e Fin marie INSEE BRAYER demande que son ouvrage intitulé Voyage à Constantinople soit admis au concours pour les prix Montyon... .... BRENT A prie l’Académie de se faire rendre compte de deux opuscules qu’il a publiés en italien et qui ont pour titre : l’un Phénomènes de la vision, l’autre Électro- MABNÉLOLY PIE Ve Ne Se EE EE: BRESCHET est nommé membre de la Com- mission des prix de Médecine et de Chi- rurgie, fondation Montyon............ G — Et d’une Commission formée, sur Ia de- mandede M. le Ministre de la Guerre, pour s'occuper de déterminer la quantité d'air nécessaire à la respiration d’un cheval à l’é- curie, pendant vingt-quatre heures... — Et de la Commission pour le grand prix des sciences physiques, question proposée CEE onnduddadedHadbo da Ten de 0e — De la morve chez l’homme, chez les solipe- des et quelques autres mammifères (en commun avec M. Rayer). , . . . .. 044 à — Réponse à quelques remarques faites par » M. Magendie à occasion de ce Mémoire. BREWSTER est présenté comme candidat pour la place d'associé étranger, vacante par suite de la mort de M. Blumenbach.. — Et pour la place devenue vacante par suite “e la mort de M. Olbers............... CABILLET.— Sur lessons simultanés fournis par le monocorde..................... CALIGNY (De). — Mémoire sur une nouvelle machine hydraulique. (Rapport sur ce Mémoire)" een eue db paototéoou 00 — Nouvelle machine hydraulique à colonne OSLIIANTES ne alstetelsoralelele etre lee eee — Sur les moyens d'utiliser la force du vent pour faire remonter un bateau directe- ment contre le vent............ nébaooo — Tableau d'expériences faites dans le but d'étudier l’influence des phénomènes de la naissance du mouvement, et celle de la grandeur des courses d’une colonne d'eau oscillante, sur les coefficients de ( 1010 ) Pages. 874 377 289 69: 44 936 68 94 140 209 226 657 62 107 119 MM. Pages- BROCHANT DE VILLIERS. — Sa mort, survenue le 16 mai, est annoncée à l’Aca- démie, dans la séance du18... ....... 97 BRONGNIART (Azexande) fait hommage à l’Académie d’un opuscule imprimé ayant pour titre: Premier Mémoire sur les kaolins ou argiles à porcelaine. ...,...,........ 6 — Est nommé membre de la Commission chargée de présenter une liste de candidats pour la place d’associé étranger vacante par suite du décès de M. Blumenbach.... 467 — Et de la Commission chargée de présenter une liste de candidats pour la place d’as- socié étranger vacante par la mort de ME 2'OIbEr SENIOR RIRE" ARENA TRES 657 BRONGNIART {Anozrrne).— Remarques à l’oc- casion d’une note de M. Stanislas Julien sur l’emploides fils de l'Urtica nivea.... 372 — Rapport sur un nouveau Mémoire de M. Payen, concernant la composition chimique du tissu propre des végétaux, et les divers états d’agrégation de ce BRUNIER. — Appareil gazo-pneumatique propre à faire le vide ; etmachine hydrau- lique mise en jeu par cet appareil... 756 BUCH(L. ne) est nommé un des huit associés étrangers de l’Académie, en remplace- ment de M. Blumenbach.......... ss 6-1} 005 — Ordonnance royale qui confirme sa nomi- nation eee une Ce LU 696 — M. de Buch adresse ses remerciments à l’A- cadémie ..... SEAT OO Duo B ne DORE d 97 BUDGE. — Sur les sympathies qui existent entre diverses parties du corps. ..,.... 820 BUSSY. — Sur l’huile essentielle de mou- tarde ; Recherches faites en commun avec M. Robiquet.................... 4 Ses frOttements eee ceneiele - 465 — Sur les applications de sa machine oscil- lante à double ‘effet, 2. 0 G25 — Description d’une fontaine intermittente employable comme appareil d’épuise- ment.. CALLON (C. et A. ). — Théorie générale des turbines (paquet cachetédéposéle23mars) 504 CARVILLE. — Nouvelle machine pour la fa- brication des briques à bâtir........... 465 CASTELIN. — Note sur les moyens de diri- ger les aérostats............. ........ 583 CASTÉRA écrit relativement à un chariot à six roues dont il a autrefois exposé un modèle ...... oo onc' an 4086 cdot io 809 \ ét tèns MM. CAUCHY. — Théorème relatif aux formes quadratiques des nombres premiers et de leurs puissances........... 51, 85 et — Sur les fonctions alternées et sur diverses formules d'analyse. :.-..-.. "0.0 — Discussion des formes quadratiques sous lesquelles se présentent certaines puissan- ces des nombres premiers. — Réduction des exposants de ces puissances. ........ — Sur les conditions relatives aux limites des corps. — Méthode élémentaire qui con- duit aux lois générales de la réflexion et de la réfraction des mouvements simples qui rencontrent la surface de séparation de deux systèmes de molécules......... — Considérations nouvelles relatives à la ré- flexion et à la réfraction des mouvements simples. : ....: — Théorèmes divers sur les résidus et les non-résidus quadratiques........ ee Tae — M. Cauchy, au nom de la Section de Méca- nique, propose de déclarer qu’il y a lieu de nommer à la place vacante dans cette sec- tion par suite du décès de M. de Prony.. — Sur une nouvelle méthode pour la détermi- nation complète des sommes alternées formées avec les racines primitives des équations binomes.........,......... — M. Cauchy fait hommage à l’Académie des 7° et8° livraisons deses Exercices d'Ana- lyse et de Physique mathématique... ..... — Sur la sommation de certaines puissances d’une racine primitive d’une équation bi- nome, et en particulier, des puissances qui offrent pour exposants les résiduscubiques inférieurs au module donné............. — Sur la théorie des suites et sur les lois de leur convergence... etes — Mémoire sur quelques séries qui se présen- tent dans la théorie des nombres... .... — Rapport sur un Mémoire de M. Duhamel relatif à l’action de l’archet sur les cordes. — M. Cauchy est nommé membre de la Com- mission chargée de proposer une question pour le grand prix des Sciences mathé- matiques qui sera décerné en 1842. ..... — Mémoire sur les deux systèmes d'ondes planes qui peuvent se propager dans un système isotrope de points matériels... — Règles sur la convergence des séries qui représentent les intégrales d’un système d’équations différentielles. — Application à la Mécanique céleste... .. sHatere ls RE — Sur l’intégration des systèmes d'équations différentielles." ue. cou CAVAILLÉ. — Étude expérimentale des vi- brations de V’air dans les tuyaux d’orgue. ( 1o11 ) Pages 229 866 905 939 957 323 MM. CAZENAVE adresse deux instruments de li- thotritie auxquels il a fait subir des mo- difications destinées à en rendre usage plus facile... PO dDp oO. SL a « CHAMBARDEL. — Dépôt d’un paquet ca- cheté concernant un nouvel appareil pour la distillation de l'esprit de vin {en com- mun avec M. Grimaud).........,...... CHAMEROY. — Nouveau système de tuyaux de condrite pour l’eau et pour le gaz... CHAMPEAUX - LABOULAYE. — Recher- ches sur la meilleure régulation des ti- à l’eau. — Sur les modifications apportées aux instruments dont se compose la boîte de secours pour les personnes asphyxiées. CHESNEAUX. — Miverses inventions rela- tives au mouvement des convois sur Jes jets microscopiques. . . . . . . dunes CHEVALIER (Vincenr) met sous les yeux de l’Académie plusieurs épreuves d'images photographiques représentant dans de grandes dimensions l'Acarus Scabiei.. CHEVREUL,, président pendant l’année 1839, rend compte de ce qui s’est fait pendant cette année relativement à la publication des Mémoires de l’Académie er des Mé- moires des Savants étrangers........ cé — M. Chevreul est nommé membre d'une Commission formée, sur la demande de M. le Ministre de ja Guerre, pour s’oc- cuper de déterminer la quantité d'air né- cessaire à la respiration d’un cheval à l’é- curie, pendant vingt-quatre heures. . — Recherches physico-chimiques sur la tein- ture (principe du mélange des couleurs). — M. Chevreul est nommé membre de la Commission peur le prix concernant les arts insalubres ....... otase Dabonaciiée — Recherches chimiques sur la teinture. (Composition immédiate de la laine ; théorie de son désuintage ; propriétés dérivées de sa composition immédiate qui peuvent avoir de l'influence dans les tra- vaux industriels dont elle est l’objet)... CHOISSELAT. — Sur un procédé pour la fixation des images photographiques... — M. Choisselat adresse des échantillons de dessins photographiques fixés sur métal. — Dépôt d’un paquet cacheté concernant la photographie. (Séance du 30 mars.)..... CHOMEREAU. — Sur la substitution d’un amalgame au mercure liquide dans les opérations photographiques... ......,.. Pagés 2 74 129 MM. CHRISTOPHE écrit relativement à un appa- reil au moyen duquel il pense qu’on pourra s'élever dans lair par un méca- nisme analogue à celui du vol.......... COLIN. — Sur les glissements spontanés et les éboulements des terres ; sur la forme de la surface qui termine Je prisme de plus grande poussée................... COLIN. — Réclamation de priorité en faveur de M. Plagne, pour des recherches con- cernant la composition dela canne à sucre. COMBES. — Recherches RE sur les roues à réaction. CONTANT. — Sur un qe 40e voyage de circumnavigation.. COOPER (AsTLey) est renté comme candi- dat pour la place d’associé étranger, va- eante par suite de la mort de M. Olbers. COPLAND. — Sur une encre dite indélébile. CORABOEUF est présenté comme un des candidats pour la place d’académicien li- bre, vacante par suite de la mort de M. le général Rogniat... 4. set tete CORDIER est nommé membre de la Commis- sion pour le concours au prix de Statis- CLIQUE. 2e hieice)eieieie re c{alsiéete lets CORIOLIS. — Rapport sur un Mencie de M. de Caligny concernant uve nouvelle machine hydraulique, ................. D'ABBADIE, Voyez Abbadie (d'). DADIAN. -- Sur un animal marin vu dans la mer de Marmara et qui, de loin, avait un peu l’aspect d’un être humain. ...... DAGUERRE. — Sur divers moyens destinés à déterminer une égale répartition de l'iode sur les planches de plaqué desti- nées à recevoir des images photographi- ques DAMOISEAU est nommé membre de la Com- mission chargée de décerner la médaille de balande "#2 = AreRCiterete ct cad = D'ARCET. Voyez à Arcet (d’). DAUSSE. — Le prix de Statistique pour 1839 lui est décerné pour son travail sur la sta- tistique des principalesrivières de France. DAUSSY. — Nouvelle méthode pour calculer la marche des chronomètres dans les dé- terminations de longitudes par le trans- port iduitemps:1. 1.220. telerueleel DECAISNE.— Mémoire sur le développement du pollen dans le gui, sur les changements que présententses ovules, ceux du Thesium, et en général, ceux des Santalacées. (Rap- port sur ce Mémoire). 4.4.4. 2,44... ( 1012 ) Pages. 129 G2 529 806 197 794 MM. — Rapport sur le terrassier locomoteur de M. Gervais ES MERE eee — M. Coriolis est nommé membre de la Commission pour le concours au prix de Mécanique.......... PObOnT one 41220000 — M. Coriolis est désigné comme l’un des trois membres de l’Académie qui feront partie du jury chargé de se prononcer sur les pièces de concours produites par MM. les élèves des ponts-et-chaussées,. ........ CORNU. — Sur une nouvelle courbe....... COSTAZ. — Remarques sur les découvertes de M. Vicat relatives aux chaux hydrauli- ques (à l’occasion d’une Statistique géo- gnostique de ces chaux par M. Parandier). — M. Costaz est nommé membre de la Com- mission pour le concours au prix de Sta- HEUCr OMS door d-adio à 0 à - — Sur des feux follets observés le 22 décem- bre 1859 à Fontainebleau......... des COUERBE. — Nouvelles considérations sur lePcerveau EC E TR CEE ELLE Ets Ces COULIER. — niet inconvénients qu'offre le blanchiment du papier parle chiore.. — Considérations sur les règles à suivre pour nommer des terres nouvellement décou- vertes. .......-...........-..00 vec CRISTA. — Rapport sur un calendrier perpé- tuel présenté par MM. Crista et Mejnardi. — M. Decaisne est présenté, par la Section d'Économie rurale, comme un des candi- dats pour la place vacante par la mort de MT Di re een eee Ne Le ENS IAE DEFRESNE présente la description d’un 9p- pareil qu’il désigne sous le nom de mo- teur atmosphérique. ..... céioomasdée — MM. Arago, Gambey, Séguier sont ad- joints à la Commission chargée de l’exa- men d’un appareil présenté par M. De- Jresne. ...............,.....,...2.28 DEGOUSÉE. — Sur un nouvel usage des fo- rages artésiens pour se débarrasser des eaux dans certaines constructions. ..... DELANNOY. — Dépôt d’un paquet cacheté concernant la photographie............. — Sur la préparation d’un amalgame pour les opérations photographiques. ........... DELESSERT (A.) prie l’Académie de vouloir bien lui désigner une Commission à l’exa- men de Jaquelle il soumettra les objets d'histoire naturelle qu’il a recueillis et les observations qu’il a faites aux Indes... DELESSERT (Bensamn ) fait hommage à l’A- cadémie du 4€ volume de ses Icones selectæ Pages. 360 528 618 356 530 129 201 974 534 953 528 971 16 806 898 252 I0I MM. DEMBINSKI. — Sur l’emploi des ballons COMME MOLEUFS.................... ad DEMIDOFF. — Lettre sur les procédés gal- vano-plastiques de M. Jacobr........ HS — M. Demidoff transmet un tableau des ob- servations météorologiques faites à Nijné- Taguilsk, au pied de l’Oural, pendant le mois d’octobre 1839................ . — Transmet le tableau des observations fai- tes, dans la même station, pendant le mois de dÉCeMbrC eee ele rte nie mie . — Et celui des observations faites au même lieu, pendant le mois de janvier 1840.... — M. Demidoff adresse des tableaux d’ob- servations météorologiques faites à Nico- laïeff, à Cherson et à Sébastopol........ — Deux pépites d’or de grandes dimensions, provenant de ses mines de l’Oural, sont mises sous les yeux de l’Académie. ...... — Observations météorologiques, faites à Nijné-Taguilsk, sur la pente de l’Oural, dans le mois de février 1840... — M. Demidoff est présenté, par la section de Géographie et de Navigation, comme un des candidats pour une place vacante de cor- TESpOndANT. ee eee eee — Lettre à l’occasion d’une nouvelle vacance dans la mème section.......,.,....... DENIEL. — Dépôt d’un paquet rte (séance du 13 avril).................... DENY DE CURIS ee que VAcadémie se fasse rendre compte des résultats qu'il a obtenus en construisant des chaussées de route en un béton de son invention... DESPRETZ. — Sur le maximum de densité des liquides.......... - ÉhDoP Abe Jo 0e — M. Despretz est présenté par la section de Physique, comme un des candidats pour la place vacante par suite du décès de M. Dulong................. Ho AGDE — Dépôt d’un paquet cacheté, séance du 0 a ee te DooUGriaot bon CEE DESTOUCHES. — Observations météorologi- ques faites au Caire pendant l’année 1839. DEVILLE,. -- Recherches sur l’essence de té- rébenthine ............ Del tiatale simets ee DE DIDAY. — Sur une nouvelle espèce de voix chantée (en commun avec M. Pétrequin). DIEFFENBACH. — Nouvelle opération chi- rurgicale pour la guérison du strabisme. 2n0 et DIRECTEUR DE L'ADMINISTRATION DES DOUANES adresse un tableau du commerce de cabotage pendant l’an- MÉCLOS SEE CEE ec Per ts SCA ocichE JOE DOIN.— Note relative à une vaccination faite en mai 1831; au moyen du cow-pox pris sur le pis d’une vache......... 1000100 C.R., 1840, 1®T Semestre (T. X.) ( ro13 ) Pages. 17 503 MM. DONNÉ. — Nouvel appareil pour l'éclairage des microscopes au moyen de la lumière du gaz oxi-hydrogène........ gbococo ue — Des images photographiques obtenues par cemoyen....-.... toc see nan badioce — Images photogéniques d'objets microsco- PIQues MR EMA ARE DNA — Procédé pour la gravure des images photo- graphiques sur métal (paquet cacheté dé- PVO )bétoa dt ondes — Sur la représentation des objets microsco- piques par les procédés de la photogra- phie .... — Sur les procédés par lesquels on convertit en planches gravées les images photogra- HUE bu S0bobddbD or o da vb 408 DOUBLE est nommé membre de la Commis- sion des prix de médecine et de chirurgie de la fondation Montyon .............. — Rapport sur les pièces adressées au con- cours pour les prix de Médecine et de Chirurgie de la fondation Montyon… DOYÈRE.— Dépôt d’un paquet cacheté relatif à des recherches qui lui sont communes avec M. Serres (séance du Gavril)..... _ DROUILLET. — Dépôt d’un paquet cacheté (séance dul22/ juin) EP EE DUBASTY. — Sur certaines causes qui peu- vent amener l’affaiblissement de la vue et la'cécité. "7" DUBLAR.— Sur un moyen desimplifier notre système de numération écrite... .....,.... DUBOYS DE LAVIGERIE. — Addition à un précédent Mémoire sur un nouveau sys- tème de chemins de fer................ — Sur la hauteur du zéro de l'échelle du pont de la Tournelle au-dessus du niveau HONTE benoebdadue sense DUCHEMIN. — Description et figure d’une nouvelle machine rotative à vapeur... .. DUCLOS. — Sur des changements de couleur observés chez des Lymnées , et en rapport avec les aliments qu’on leur fournissait. . DUFO. — Lettre sur les résultats de son der- nier voyage aux îles de l'Océan indien Gaibiees des Séchelles et des Ami- rantes). donac do anaanée anono na 5oaë — OR dtons sur les te Rr emo EE viatiles et terrestres des îles Séchelles et Amirantes. (Rapport sur ce travail.). .. DUFOUR transmet un Mémoire de M. Pa- nigzi Savio sur l’origine des champignons. DUFOUR (Léon). — Recherches sur les mé- tamorphoses de plusieurs larves fungivo- res appartenant à des diptères.......... — Mémoires sur les métamorphoses et l’ana- tomie de la Pyrochroa coccinea. 6 DUHAMEL. — Recherches re x ex- 138 Pages, 583 667 033 68 977 MM. périmentales sur es sons harmoniques. — Remarques sur une réclamation de prio- rité élevée à ce sujet par M. Blein...... — Mémoire concernant l’action de l’archet sur les cordes. (Rapport sur ce Mémoire.) — M. Duhamel est présenté par l’Académie comme candidat pour la place d’examina- teur permanent à l'École Polytechnique, vacante par suite du décès de M. Poisson. DUJARDIN. — Sur une tète fossile d’Hyæ- nodon trouvée à Rabasteins, sur les bords UAH ET IEE ADRE RU AE UE DULONG. — L'Académie, sur la proposition de la Section de Physique, déclare quil y a lieu de procéder à une élection pour remplir la place laissée vacante par le dé- cès.de M: Délong, 2 einen ve 0 +1 DUMAS. — Remarques à l’occasion d’un Mé- moire de MM. Pelouze et Millon sur la dé- composition des substances organiques par la baryte................... aloiehee — M. Dumas est nommé membre de la de mission du grand prix des Sciences phy- SIQUES RS eee te Mn UE, — Et de la Commission pour ie prix concer- nant les Arts insalubres....,.......... — Sur les droits de James Watt à la décou- verte de la composition de l’eau. — Action du chlore sur le gaz de deene car- boné des acétates..,...........,.1.. 20 — Mémoire sur la loi des substitutions et la théorie des types. fines nt ec espele — Note concernant l’action des alcools sur les alcalIs SERVENT POES O0 TETE LOS — Réponse à des remarques de M. Pelouze sur cette communication. .....4...,....,.. — M. Dumas est adjoint à la Commission du prix de Physiologie expérimentale... .. — Remarques à l’occasion d’une Note de M. Baudrimont et d’une de M. Persoz sur la loi des substitutions et la théorie des TYPES. sonore Los — M. Dumas demande l’impression textuelle d’une Lettre dans laquelle M. Laurent ré- clame contre lui la priorité pour certai- nes idées concernant la théorie des substi- ŒutionSeeererekeLie ER -c este a ide — M. Dumas annonce qu'il présentera pro- chainement un exposé historique destiné à servir de réponse aux diverses réclama- tions de priorité élevées par MM. Bau- drimont, Laurent, Persoz, etc È — M. Dumas est nommé membre de la Cr mission chargée de présenter une liste de candidats pour une place d’associé étran- ger vacante par suite du décès de M. Blu- menbach — Note en réponse aux réclamations de Pages. 12 118 191 50 325 408 476 ( 1014 ) MM. M. Laurent relativement à la loi des subs- Htutions.. bebe Tete. lent — À l’occasion d’une Note de M. Coulier sur l'inconvénient que présente le procédé de blanchiment du papier par le chlore, M. Dumas rappelle qu’une Commission a déjà été nommée pour rendre compte d’un Mémoire de M. Gannal sur le même sujet. — Rapport sur le grand prix des Sciences physiques pour l’année 1839............ — Rapport sur les pièces adressées au con- cours pour le prix de Physiologie expéri- mentale,........... ce nsis sleistisse one — Rapport surle prix concernant les Arts in- SAlUDTESS PS ra urmistes DÉC SE, — Rapportsur un procédé de M. Selligue pour la fabrication d’un gaz d'éclairage au moyen des huiles provenant de la distil- lation de certains schistes bitumineux... DUMÉRIL est nommé membre de la Com- mission des prix de Médecine et de Chi- rurgie de la fondation Montyon...... DUMONT D’URVILLE annonce à M. He rens qu’il s’est procuré des matériaux in- téressanis pourservir à l’histoire naturelle de l’homme. — Est du nombre des personnes qui Cbtient nent des voix dans une élection pour la nomination d’un correspondant de l’Aca- démie, section de Géographie... HEC DUMOULIN. — Sur des oscillations de la mer observées en plusieurs îles de l’Océa- nie à l’époque du tremblement de terre qui, en 1837, renversa la ville de Valdi- viaamGhiltanistr CRUE, 3 RER DUPARC (Lxon).— Sur un nouveau système de roues pour les bateaux à vapeur. ..... DUPASQUIER. —Sur les eaux potables des sources de Roye, de Rouzier, de Fontaine et de Neuville, près de Lyon, comparées aux eaux du Rhône....... SOEE 16 et DUPIN (Cnaries) est nommé membre de la Commission pour le concours au prix de Statistique............... ae SHooo — Rapport sur les pendules balistiques et les canons-peudules construits à l'arsenal de Mètr, sous la direction de MM. Piobert et Hornet RETIRE ere — M. Dupin est nommé membre de la Com- ‘mission du concours pour le prix de Mé- canique...... Coébobobocao — Et lun des Commissaires qui feront partie du jury chargé de se prononcer sur les pièces de concours produites par les élèves des ponts-et-chaussées. ................ — M. Dupin, en faisant hommage à l'Acadé- mie d’un opuscule qu’il vient de publier sur le travail des enfants dans les manu- Pages 511 5% Ibid. 861 68 107 129 314 528 618 ( 1015 ) MM. Pages. MN. Pagess factures, indique quelques-uns des ré- rature propre des végétaux.......,..... 47 sultats qu’il y a consignés....,...,...... 6o7 — Recherches sur la chaleur propre des ani- DUPUIT.— Sur le tirage des voitures et le maux à basse température...... CCC 383 frottement de seconde espèce... ..... . 19,4 DUVAL. — Traité pratique du pied- bot. = DUTEL prie l’Académie de charger une Gone Une récompense de 3000 fr: est accordée mission de faire un rapport sur sa ma- à cet ouvrage (Prix de Médecine et de chine à copier les statues......... Ga 323 Chirurgie Montyon, concours de 1839)... 0977 — Deux statuettes ébauchées enclin ne DUVERNOY. — Sur les organes de la respi- sont mises sous les yeux de l’Académie... 423 ration des crustacés décapodes.......... 489 DUTROCHET. — Note à l’occasion des ex- — Sur le mécanisme de la respiration chez périences de M. Van Beck sur la tempé- les crustacés décapodes... ............. g21 E EDWARDS (Mix) fait hommage à l’Aca- — M. Élie de Beaumont fait remarquer une démie du 3° volume de son Histoire des erreur qui a eu lieu à l'impression dans CRUSIRCÉS se. Rl cle -seisade et elle robot) le Compte rendu de la séance du 11 mai, — Sur la circulation du sang des Pyrosomes.. 284 l’omission du nom de M. Faraday parmi — Sur l’organisation des Salpa, et sur la cir- ceux des candidats présentés pour la place culation dans les Beroés............ ut 408 d’associé étranger, vacante par suite de Ja — Observations sur les spermatophores de mortide M. Olbers. 4... 847 mollusques céphalopodes, sur la structure ENCKE. — Éléments calculés de la comèe du des carinaires, des dendrophyllies, sur la RER EN PPT On RE TAN EE CRETE 134 distinction des sexes dans divers mol- ERMAN. — Sur les effets aNfre: et der effets lusques regardés communément comme thermiques des conjonctions du soleil avec hermaphrodites, etc... ................ 797 les astéroïdes du 10 août et avec ceux du — Sur les organes reproducteurs dans certains 13)sepfembre 2-42. --erR => autos 21 mollusques acéphales. ................. 88 ÉVRARD. — Instrument de caménRe destiné à ÉLIE DE BEAUMONT communique des re- indiquer linclinaison et la direction des cherches de M. L. Pilla sur le groupe vol- couches dans les terrains schisteux...... 324 canique de Rocca-Monfina.......,..... "67 F FABREGUETTE prie l’Académie de hâter le mission du grand prix des Sciences phy- Rapport qui doit être fait sur un conglo- siques proposé en 1837. ............ : 63 mérat qu’il a envoyé de l'ile de Crète, et — Et de la Commission F1 grand prix den où se trouvent, entre autres débris orga- Scierces physiques proposé en 1835.... 100 piques, plusieurs fragments d’os humains. 79 — Et de la Commission pour le concours au : FARADAY est présenté comme candidat pour prix de Physiologie expérimentale, ,.... Ibid. la place d’associé étranger, vacante par — M. Flourens communique une lettre dans suite de la mort de M. Blumenbach...... 657 laquelle M. Dumont d'Urville lui annonce — Est présenté également comme un des can- avoir recucilli des matériaux importants didats pour la place d’associé étranger, pour l’anthropologie....,.,............, 252 vacante par suite dela mort de M. Olbers. — Nouvelles recherches concernant l’action {Son nom a été omis par erreur sur la liste de la garance sur les 05.....,... 143.et 305 de présentation imprimée dans le Compte — Action de la garance sur les dents....... 429 rendu de la séance du 11 mai.)....... "001857 — M. Flourens communique l’extrait d’une FELD. — Sur un nouveau système de chauf- Lettre qui lui a été adressée par M. Robi- ET oOHbbbbondononobanibol anses 465 quet, concernant la nature de la substance FILHON.— Sur la hauteur moyenne de la mer qui colore en rouge les os des animaux en différents points de la côte de Bre- soumis au régime de la garance......... 592 tapes een Qu TBE MERE NN ar 532 FONTAN. — Mémoire surles eaux minérales FIZEAU.— Image PS DU sur métal de Oo de Ja Suisse et de la Sa- fixée par un procédé qui n’altère ni la pu- VOIE CE AE 20e Ce D CU OT) reté ni la vigueur du dessin............ 488 — Sur ra eaux le de Bagnères de Lu- FLOURENS est nommé membre de la Com- chon (en commun avec M. Francois)... 8o7 138. MM. “ FORBES. — Sur divers procédés par lesquels on peut rendre le mica propre à trans- mettre les rayons provenant d’une source de chaleur obscure en plus grande propor- tion que ceux qui émanent d’une source lumineuse. .......... sssoree ddr 4tos FOURCAULT. — Expériences démontrant l'influence de la suppression mécanique dela transpiration cutanée sur l’altération du sang et sur le développement des lé- sions locales attribuées à l’inflammation. — Une récompense de 2000 fr. est accor- dée à ce travail. (Prix de Médecine et de Chirurgie de la fondation Montyon; con- cours de 1839.).............. ...... où FOURNET. — Sur les brises de jour et de nuit autour des montagnes....... da dovo . FOVILLE. — Mémoire sur la structure du cerveau et ses rapports avec le crâne. (Rapport sur ce travail.).. FRANCHOT demande que l’Académie se due rendre compte d’un appareil qu’il a in- GAIMARD. — Lettre à M. de Freycinet sur un voyage dans le nord de l'Europe... GALLE découvre, le 25 janvier 1840, une nouvelle comète plus faible que celle qu’il avait découverte le 2 décembre 1839. ..…. _ Découvre, le 6 mars 1840, une nouvelle comète dans la constellation du Cygne... — Sur la comète découverte par cet astro- nome le 2 décembre 1839... 115, 198 et — Sur une deuxième comète découverte par lui le 25 janvier 1840....... 198, 466 et — Troisième comète découverte a lui le 6 MAPS. neseeessonessses ...... 467 et GALY- CAZALAT. - — Description Fr figure d’une nouvelle machine à feu à rotation immédiate..... DoHtdiiotidnbooi oo : GAMBEY. — Rapport sur un calendrier pere pétuel présenté par MM. Crista et Mej- nardi. se... Lébuoce ados tion — M. Gamber est nommé membre de la Com- mission pour le concours au prix de Mé- canique...e.. RE EE CE EC … — Est adjoint à la Commission chargée de ‘faire un rapport sur un appareil présenté par M. Defresne................ G s GARULLI. — Note sur une nouvelle netere d'élever les vers à soie... ............. GASPARIN (DE). — Mémoire sur les moyens de déterminer les limites de la culture des müriers et de l’éducation des vers à soie. ( 1016 ) Pages. 977 464 806 974 MM. venté pour l'alimentation des chaudières à vapeur à haute pression. FRANCOEUR est présenté comme un Hs can- didats pour la place d’académicien libre, vacaute par suite de la mort de M. le gé- néralVRogniats Ne CRI IAE FRANÇOIS. — Sur les eaux minérales de Ba- gnères de Luchon (en commun avec M°Fontan) eee FRANKLIN est PT par Le section de Géographie et de Navigation, comme undes candidats pour une place vacante de cor- respondant........... 916 et FREYCINET (De ) communique une lettre de M. Gaimard sur son voyage dans le nord de Europe PAR ANNEE dpoucse — Notice sur le voyage de l’Uranie.. ....... FUSTER. — Des maladies de la France dans leurs rapports avec les saisons. — Une ré- compense de 3000 fr. est accordée à l’au- teur. (Prix de Médecine et de Chirurgie de la fondation Montyou ; concours de 1839:).... — M. de Gasparin est nommé membre de l’A- cadémie en remplacement de M. Turpin. GASPARRINI. — Sur la naturedes corps qu’on désigne, dans le royaume de Naples, sous le nom de pierres à champignons..... GASTELIN. — Note sur les moyens de diri- ger les aérostats.......... GAUDIN. — Images photographiques sur mé- tal qui résistent à la friction.......... — Image photographique obtenue sur une plaque préparée par un nouveau procédé. — Dépôt d’un paquet cacheté concernant la photographie (séance du 16 mars)... GAULLIER. — Sur un instrument à dus des tailleurs. ...... cho ob at GSn GAULTIER est présenté, par la section de Géographie et de Navigation, comme un des candidats pour une place vacante de correspondant. ........... .. _946et GAULTIER DE CLAUBRY. — Dépôt de deux paquets cachetés relatifs , l’un à une matière colorante, l’autre à des composés sulfurés (séance du 20 avril)............ GAUTHIER.-—Sa Statistique du département delaCharente-Inférieure » est mentionnée honorablement par la Commission char- gée d’examiner les pièces adressées au concours pour l’année 183y........... 2 GAY-LUSSAC, au nom de la section de Phy- sique, présente une liste de candidats Pages. 86g 946 628 885 975 8,3 . Ibid. 377 978 668 806 MM. pour la place vacante par suite du décès deM DT long NE eee condo — Est nommé membre de la Commission chargée de présenter une liste de candi- dats pour la place d’associé étranger de- venue vacante par suite du décès de M. Blumenbach.... — M. Gay-Lussac, au nom de la section de Phy- sique, propose d’ajourner à six mois l’élec- tion pour la place vacante par suite du décès de M. Poisson ............. GEOFFROY-SAINT-HILAIRE. — au un cas de monstruosité qui paraît avoir eu pour cause une blessure reçue par la mère vers le deuxième mois de la gestation. ...... — De l'influence des milieux ambiants pour ramener vers un état normal des disposi- tions tératologiques............. — M. Geoffroy annonce qu’il s'occupe d’un travail sur les monstruosités doubles, et demande que l’enfant bicorps, adressé ré- cemment par M. Guyon, soit soumis à son examen..... Sdénon be hp: Hbootande — M. Geoffroy annonce qu’il est né, à la mé- nagerie du Muséum, un métis de deux espèces de cerfs, dont l’un. appartient au continent de l’Inde, et l’autre aux îles de la Sonde. . GERVAIS. — Appareil re sous le nom de Terrassier-Locomoteur. { Rapport sur cet appareil).............. CHER Sa ago f GIRAUD. — Thermomètre aérostatique à mi- LT PERTE slelse a/siole sera en sale le(aiele ©» 1e — Système de construction pour je ponts et les planchers d’une grande étendue... D GIRAULT. — Note ayant pour titre : « Des- cription de deux appareils destinés à con- centrer des rayons parallèles en conser- vant leur parallélisme »........ 000006 GONDRET.-— Influence de la pression atmo- HARO se fait connaître pour auteur d’un Meé- moire sur Ja respiration des grenouilles, des salamandres et des tortues, présenté au concours pour le prix de Physiologie espérimentale............ HARTIG. — Recherches rene vé- gétale....... chers Sa HÉRICART DE THURY fait onndse à TA: cadémie d’un thermomètre ayant servi aux observations du P. Coite............ HERSCHEL est présenté comme candidat pour la place d’associé étranger, vacante par suite de la mort de M. Blumenbach...... — Et pour la place vacante par suite de la { 1019 ) Pages. 252 461 819 970 360 107 ibid. 42 667 974 469 657 MM. sphérique sur le corps humain... .…. An GRIMAUD. — Dépôt d'un paquet cacheté concernant un nouvel appareil pour la dis- tillation de l’esprit-de-vin (en commun avec M. Chambardel). ..........,..,... GROUVELLE. — Documents relatifs au sys- tème d’éclairage de MM. Grouvelle et Sel- ligue. ...... GUÉRIN Ah — Mémoire sur l’interven- tion de la pression atmosphérique dans le mécanisme des sécrétions séreuses...... — Sur la section sous-cutanée des muscles et des tendons ,comme moyen detraitement dans certaines difformités du système os- — Sur les rétractions actives des ligaments... — Mémoire sur les plaies sous-cutanées des articulations......,.......,.., Dodo te ok — Sur un cas de luxation dela de ver- tèbre cervicale datant de sept mois et guéri par une méthode particulière... — Dépôt d’un paquet (séance du 127 juin)... — Nouveau procédé pour la guérison du strabisme par la section des muscles mo- teursdelœilN Meet eeeEee GUIBOURT.— Sur des recherches faites par M. Avequin concernant la composition de Icannela sucre ehreet Pier GUTEN BERG. — La Commission pour l’érec- tion d’une statue de Gutenberg à Stras- bourg, fait connaître le jour de l’inaugura- tion de ce monument, et invite l’Acadé- mie des Sciences à se faire representer par quelques-uns de ses membres à cette cé- rémonie... GUYON annonce l'envoi de divers objets d’histoire naturelle recueillis dans lecours de l’expédition des Portes de Fer....... — Transmet un fœtus humain monstrueux, né en Corse..... foerioeee. mort de M. Olbers.............,..,.,.. HESS. — Recherches concernant la théorie délachulenre resserre HOMBRES-FIRMAS (D’).— Tableaux d’ob- servations météorologiques faites à Alais. — Note sur le climat du Gard............ 0 — M. d'Hombres-Firmas annonce l'intention de faire don au Muséum d'Histoire natu- relle de fragments d’os fossiles qu’il a présentés à l’Académie, s’ils sont jugés dignes d’intérêt par la Commission qui a été chargée de les examiner:........... HUBERT. — Transport opéré par la foudre. 27 Gi2 975 115 MM. — Sur l'application de la photographie à la météorologie......:.................. HUMBOLDT (Ds), en annonçant la mort de M.B lumenbach, un des huit associés étran- gers de l’Académie, donne quelques dé- tails sur les derniers instants de ce sa- vant............. soso egleise e'deiosiae — Annonce la mort de M. Olbers, un és huit associés étrangers de l’Académie. ....... — Annonce qu’une nouvelle comète vient d'être découverte, le 25 janvier, par M. Galle, astronomeattaché à l'Observatoire de Berlin. ....... lait eplele (ete CRI CI — Adresse les éléments de cette comète cal- ISSARD propose, pour la pèche de la baleine, un moyen qu’il regarde comme nouveau... JACOBI, de Kænigsberg , est présenté comme candidat pour la place d’associé étranger, vacante par la mort de M. Blumenbach... — Et pour la place vacante par suite de la mort de M. Olbers. .......,.......... JACOBY, de Saint- PétersBonepile — Ses procé- dés pour obtenir des moulages en métal par la voie humide, en faisant agir de pe- tites forces électriques... ... 375, 850 et JACOBOVICS. — Sur une maladie de la peau caractérisée par des tubercules bigarrés.. JACQUEMET. — Son travail sur les moyens de prévenir les explosions des chaudières à vapeur n’a pas été transmis à l’Acadé- mie; la Commission chargée de s'occuper de cette question propose d’en demander communication à M. le Ministre des Tra- vaux publics...... . — M.le Ministredes Travaux publics transmet ce Mémoire à l’Académie. .............. -— Mémoire sur la cause des explosions dans les chaudières à vapeur, et sur les moyens deles prévenir. ...................... JACQUEMIN.— Sur un os observé He la mâchoire des perroquets , et regardé comme nouveau par un anatomiste. ..... — Sur le canal osseux qui conduit l’air, de l'oreille, dans la mâchoire inférieure, chez les oiseaux bons voiliers. ..,...:....... JACQUET prie l’Académie de se faire) rendre compte d’un système de cadrans solaires qu'iliprésente #7 "im OO CAE Lo JAMES demande de nouveau qu'il soit fait un rapport sur ses:communicatiors rela- tives à la vaccine..... 4... ee. 1018 ) Pages. 876 198 466 198 11 197 407 553 J MM. culés par M. Encke..........,:...,.... — Annonce que M. Galle a découvert, le 6 mars, une autre comète.......,..,.. — Transmet un échantillon de feutre naturel formé de filaments des conferves laissées sur le sol par une inondation........... — Transmet les éléments de la troisième co- mèête de M. Galle calculés par cet astro- nome et par M. Encke. — Sur deux appa- ritions précédentes de cette même comète. HUZARD est présenté, par la section d'Éco- normie rurale, comme un des candidats pour la place vacante par la mort de M. Turpin. ..... sel aniete JAUME SAINT-HILAIRE. — Dépôt d’un pa- quet cacheté sur un procédé pour extraire l’indigo des feuilles sèches du Polygonum tinctorium (séance du 3 février) JAVELOT.— Sur les machines à vapeur de petites dimensions. . JOBARD. — Sur un mouvement hélicoïde de l’eau dans un puits artésien,...... donets JOLY. — Apparition d’un oiseau des régions arctiques dans le midi de la France...... JOMARD. — Note sur le nouveau système de poids et mesures établi à Naples par l’édit du 22 avril 1840 JOUFFROY (De). — Aubes articulées à mou- vement alternatif appliquées à une goc- lette à vapeur. (Rapport sur des expé- riences failes avec cette goélette.)...... . JOURDAN. — Mémoire sur des ossements fossiles de rongeurs (Rapport sur ce Mé- or) fosnambndtanntlonnte Bic due ou JOURDON DE LA CORETTERIE. — Sur des images multiples des De vivement ÉCIAIRÉS tem ee tete ele ATEN ER JULIA FONTENELLE. — de et sur les médicaments réputés diurétiques... JULIEN (SransLas) présente un échantillon de toile fabriquée en Chine avec des fils fournis par l’Urtica nivea.........,.... — Sur une espèce de cire fabriquée par des insectes qui se trouvent en Chine. 55o et — Procédés des Chinois pour la fabrication du papier. .... sb Michele teie .. — Sur quelques phénomènes volcaniques mentionnés par les auteurs chinois... ... 876 MM. JUNKER adresse une série de minéraux du Huelgoat...... JUSSIEU (Dr). _ Banpont sur un Mémoire de M. Decaisne, concernant le dévelop- pement du pollen dans le gui, les change- KEPINSKI. — Sur les maladies produites par les, miasmes............e2 vas ete e KORILSKY.— [Instrument destiné à donner des moyennes géométriques......,..... — Sur le cercle considéré comme un polygone régulier d’un nombre infini de côtés... — Membrane résistante résultant de la des- siccation d’un mucilage formé dans un li- LAIGNEL. — Sur le rapport de la Commis- sion du prix concernant les arts insalu- bres (concours de 1839), une somme de 1500 fr. est accordée, à titre d’encourage- ment , à M. Laignel, pour son système de courbes pour les chemins de fer........ LAIZER (DE). — Mémoires sur des ossements fossiles de mammifères ; en commun avec M. de Parieu. (Rapportsur ces Mémoires.) LALANNE (Léon). — Arithmoplanimètre; emploi de cette machine pour le caleui des transports de terre, dans les projets de routes , etc. (Rapport sur ce Mémoire.) LAMBRON. — Expériences destinées à faire connaître la structure du foie.......... LANGLOIS. — Note sur l’acide hyposulfu- reux libre... LA RIVE (De). — Nouvelles expériences sur les chaleurs spécifiques ( en communavec M. Marcet)..... Da 0 DD PTS dot LARREY. — Rapport sur un Mémoire de M. Bailleul concernant un cas rare de thérapeutique chirurgicale. ..... 00 = cd — M. Larrey est nommé membre de la Com- mission des prix de Médecine et de Chi- rurgie, fondation Montyon...,...... ..… — M. Larrey déclare n’avoir jamais rencontré dans sa pratique un seul cas de transmis- sion de la morve du cheval à l’homme. — Sur la blancheur des cartilages chez des sujets morts du choléra et dont les os offraient une teinte rouge prononcée... LARTIGUE. — Exposition du système des MENÉS EP PRE E ER ee-eheeliacene es LASSAIGNE.— Révlamation de Droite re- lativement à la préparation d’un papier (1019 ) Pages. 628 666 108 ibid. 65 68 228 243 949 MM. ments que présentent ses ovules, ceux du thesium, et en général ceux des santalacées. — Rapport sur un Mémoire d M. Panizzi, ayant pour titre : « Nouvelle théorie sur lorigine des champignons »..........,. quide qui contenait du sucre et du vi- DAIprO ef. Je) ts ee sntelto stats COTOCOE Us — Remarques sur diverses questions de mé- téorologie...,..... CUOCPLC BCE 869 et KOTZEBUE est présenté, par la section de Géographie et de Navigation, comme un des candidats pour une place vacante de correspondant ... 946 et sensible destiné à recevoir des images pho- 1OPÉDIQMER PE ER PE NORECATE — De l’action des sels métalliques sur lalbu- mine liquide et sur les tissus organiques. (Rapport sur ce Mémoire.}). .....,..... LATASTE. — Dépôt d’un paquet cacheté (séance domi). eee Le LAUGIER, — Observation de la comète dé- couverte par M. Galle, le 2 décembre 1839. — Orbite parabolique de cette comète, calculée d’après les observations faites par MM. les élèves astronomes* de l'Observatoire de Paris. ODCCEC CON 198 et — Calcul des éléments de la comète décou- verte par M. Galle, le 25 janvier 1540... — Calcul des éléments de la comète décou- verte par M. Galle, le G mars 1840...... LAUGIER. — Nouveau signe pour le dia- gnostic des hernies étranglées... LAURENT adresse une Note sur les procédés et les instruments qu’il a employés dans ses recherches sur le développement des ANIMAUX ae ea ea TE — Troisième Mémoire sur le développement normal et anormal des animaux... 107 et LAURENT (A.). — Sur divers nitrites et chlorures anthracéniques...... — Réclamation de priorité à l’occasion d’un Mémoire de M. Dumas sür la loi des subs- titutions et la théorie des types.. ....... — Sur de nouvelles combinaisons azotées de la naphtaline......... Cho otLone — Sur les essences d’estragon et de sabine, sur la cynnhydramide et sur le bromure delcamphre ele ee net enee 00099 — Mémoire sur de nouvelles combinai- Pages. 794 80! 504 934 978 MM. sons chlorurées, bromurées et sulfu- rées de la naphtaline...... Ie D 00 — Mémoire sur l’acide chloro-naphtaliqne et sur divers composés obtenus en traitant divers chlorures naphtaliques par l’acide nitrique.....,.. she etrhiefeielele eee sale — Mémoires sur les bromures de benzine... LEBLANC. — Sur la transmission de la MORve ner EN rLe LECLERC-THOUIN est présenté, par la sec- tion d'Économie rurale, comme un des candidats pour la place vacante par suite de la mort de M. Turpin....,..... PENETS LECOCQ, de Goudelin. — Anatomie physiolo- gique du système osseux. .............,., LEFEBVRE £r PERCHERON.— Réclamation de priorité pour un appareil qui permet de calquer les objets grossis au micros- cope, et d’en obtenir des images photo- graphiques. ... LEINBERG. — Sur un nouveau système d’aé- rostats dont la capacité serait remplie par de la vapeur d’eau, et auxquels le mouve- ment serait imprimé par une machine à Vapent-a-st dereli-cit tee FORT LEJEUNE- DIRICHLET. — Sur.la théorie des nombres; Lettre à M. Liouville..... LEROY D'ÉTIOLLES. — Instruments pour l'extraction de corps tombés dans la ves- SIGe...sesessonerssosen enr e sense — Sur la rupture spontanée d’un caleul dans la vessie. .......... OCOCEEEEEEEEEE EEE LE VERRIER. — Remarques sur une “Note de M. Binet relative aux variations sécu- laires des éléments des orbites plané- taires.. ss... DPPEEEE EEE TETE" .. — Mémo sur 16e annee des éléments des sept planètes principales. (Rapport SUR Ce MÉMOIrE.) eee eee PEU — -Sur'la détermination des coefficients qui servent de base au calcul des inégalités des planètes. sfeletseleleaiele ee LEVY. — Sur diverses espèces minérales qui se trouvent à Moresnet, près d’Aix-la- Chapelle. ..... els naoielaiseieleie aile Ébanoù LEYMERIE (A). — Mémoire sur le terrain crétacé du département de l’Aube....... LEYMERIE demande qu’on lui rende divers Mémoires qu’il a présentés et sur lesquels il n’a pas été fait de rapponts........ sa LIBRI. — Remarques à l’occasion d’une Note de M. Lejeune- Dirichlet sur la théorie des nombres. eee de — Réponse à une Note de M. Liouville con- cernant les remarques précédentes, ..... — Remarques à l’occasion d’une Note de M. ( 1020 ) Pages. 754 047 949 302 971 822 478 476 524 3r1 345 MM. Liouville sur un théorème d’analyse indé- terminée certe PEER MAS . — M. Libri dépose sur le bureau diverses piè- ces relatives aux débats élevés entre MM. Matteucci et Santi-Linari relativement au procédé au moyen duquel on obtient l’é- tincelle de la torpille.. ...........,..... — Dépose un paquet cacheté Ro du Gjuin) 20 R RCE Hood ED Diet LIN ARI (LEP. Sanri-). — M. Libri dépose sur le bureau divers documents relatifs au débat élevé entre MM. Matteucci et Santi- Linari sur l'invention du procédé au moyen duquel on obtient l’étincelle de Ja torpille......... ndoogadoddaneto Good LIOUVILLE. — Sur les transcendantes ellip- tiques de première et de deuxième espèce, considérées comme fonctions de leur mo- — M. Liouwville communique une Lettre de M. Lejeune-Dirichlet sur la théorie des nombres............ 6005 quo Eole — Remarques à l’ocasiond'une Note de M. Li- bri sur la lettre précédente. ............ — Réplique à une réponse de M. Libri sur le même sujet........ ë — Sur un théorème d’analyse indéterminée. — Rapport sur un Mémoire de M. Le Verrier, concernant Jes variations des éléments des sept planètes principales........... — M. Liouville est désigné pour remplacer M. Poisson dans la Commission chargée de faire un rapport sur deux Mémoires de — Est nommé membre de la Commission chargée de proposer une question pour le grand prix des Sciences mathématiques, qui sera décerné en 1842..... io go ss — Remarques à l’occasion d’une Note de M. de Pontécoulant, relative aux formules données dans la «Théorie analytique du système du monde », pour la détermination des variations séculaires des éléments el- liptiques des sept planètes principales. LOTTIN. — Observations concernant la phy- sique du globe et la météorologie , faites dans le cours d’une expédition aux régions arctiques (en commun avec MM. Bravais et Martins). ..... Bud boat 082% LUGOL. — Sur les causes de l’affection scro- MO osneotaddocesmoudouod dada LUTKE est présenté par la section de Géogra- phie et de Navigation, comme un des can- didats pour une place vacante de corres- pondant.. 946 et Pages 353 337 337 866 Ibid, 88: 289 MM. MABRUN. — Figures coloriées, et en grandes dimensions, d'appareils, machines et au- tres objets dont la démonstration peut être nécessaire dans les cours publics... ..... MACKENZIE. — Sur les combinaisons oxi- génées de chlore, de brome et d’iode . MAC-RIOTH. — Application de la science inductive à la succession des évènements aléatoires... .................... Honkdle MAGENDIE est nommé membre de la Com- mission des prix de Médecine et de hi- rurgie, fondation Montyon............ — Et de la Commission pour le grand prix des Sciences physiques... .... eee — Et de la Commission formée, sur la de- mande de M. le Ministre de la Guerre, pour s'occuper de déterminer la quantité d’air nécessaire à la respiration d’un cheval à l'écurie pendant vingt-quatre heures . .. — Et de ja Commission du grand prix des Sciences physiques proposé en 1835..... — Et de la Commission pour le concours au prix de Physiologie expérimentale... : — Remarques à l’occasion d’un Mémoire de MM. Breschet et Rayer, sur la morve chez l’homme, chez le cheval et quelques autres mammifères........... dPaadoguc — Note sur le même sujet.,.... Logo bep — Remarques à l’occasion d’une lettre de M. Thibert relative à des représentations en cire de cas pathologiques............ MAILLARD. — Observations concernant des météores lumineux........,.2.4,..4....%. MALAGUTI.— Sur denouveaux cas de be titution du chlore à l'hydrogène... ..... MALAPERT. — Dépôt d’un paquet cacheté (séance du 11 mai).......... DS DO OS MALBOS. — Sur les formations calcaires du Vivarais......,...... RS me dar do MALE se fait connaître pour l’auteur d’une Note concernant un moyen destiné à faci= liter la progression des convois sur les chemins de fer........ dotndidtioncs had MALGAIGNE. — Sur une luxation en arrière de l’humérus, réduite après plus de cinq MOIS 2e à = sa ane ee MALHERBE. — Observation Finn cas d’anen- céphalie ...... Hhtbousogaanséoscododio MALLET. — Dépôt d’un paquet cacheté (séance du 30 mars)............ eee MANDL. — Sur le mode d’accroissement des cheveux. ......... Hood — Sur les écailles des poissons. ......... 0 C. R., 1840, 127 Semestre. (T. X..) Pages : 108 822 108 100 Ibid, 223 255 303 772 757 772 284 668 MM. MARCEL DE SERRES. — Recherches sur la cause de la coloration de certains sels PEINE 2m 2e 322 et — Sur l’état des masses minérales au moment de leur soulèvement... . bobos bu MARCET. — Nouvelles expériences sur les chaleurs spécifiques (en commun avec MRGERTARRIVE) Ctre 2 28-eRe ene MARIAGE. — Sur la numération à huit carac- tères, et sur une nouvelle méthode pour la tenue des livres en parties doublés. .... MARTINS. — Observations concernant la météorologie et la physique du globe, fai- tes dans le cours d’une expédition aux ré- gions arctiques (en commun avec MM. Brapaistet Dotin) need eee MASSON. — Reproduction par la Rte pre phie dun tableau peint à l'huile... .. ODA MATHIEU est nommé membre de la Com- mission pour le concoursau prix de Statis- — Et de la Commission chargée de décerner la médaille de Lalande..,.,........... — Rapport sur les pièces adressées au con- cours de Statistique pour 1839...... eue MATTEUCCI. — M. Libri présente divers documents relatifs au débat clevé entre MM. Matteucci et Santi- Linari sur l’inven- tion du procédé au moyen duquel on ob- tient l’étincelle de la torpille........... — M. Arago fait hommage, au nomde M. Mat- teucci, d’un opuscule imprimé sur les phénomènes électriques des animaux... . MAURICE. — Sur un système de deux pen- dules en rapport avec un aimant....... MAUVAIS. — Observation de la comète dé- couverte le 2 décembre 1830........... — Orbite parabolique de cette comète, d’après les observations des élèves astronomes de l'Observatoire de Paris..,,........,.... — Eléments paraboliques de la comète du 25 janvier 1840, d’après les observations de Paris td -mrer nc CEE CEE CLE — Calcul des éléments de la comète décou- verte, le 6 mars, par M. Galle.. 535 et MAYNIEL adresse un Mémoire ayant pour titre : « Sauvetage général.».... g34et MEAUPEOU. — Plaques minces employées comme moyens desüûreté dans les machi- nes à vapaur......... MEJNARDI. — Rapport sur un Cnisee perpétuel, présenté par MM. Crista et Mejnardi............. ere Ne eee 139 772 289 628 129 529 805 806 528 MM. MELLONI. — Influence de différentes heures du jour sur la position du maximum de température dans la partie obscure du spectre solaire... ... needs seen — Recherches sur la chaleur rayonnante. 537 et MÉNARDIÈRE. — Sur la fabrication des cor- des et des filets......,................ — Dépôt d’un rate fe {séance du 13 janvier)......,...... mer HD 00 4 — Dépôt d’un paquet cacheté ue du 9 mare). HUM. Ne MRLRALM EEE ete MENOTTI. — Rapport sur son savon hydro- fuges nn ENT HET OUE — M. Menotti adresse copie d’un certificat de plusieurs fabricants de draps d’Elbeuf, attestant que l'emploi du savon hydrofuge n’enlève aux draps auxquels on l’applique ni leur éclat ni leur souplesse. ......... MEYER. — Sur le véritable auteur d’un traité attribué autrefois à Aristote............ MEYER.— Figure et description d’un métier mécanique pour tisser les étoffes de lin et de laine. MEYNIEL. Voir à Mayniel. MILCH. — Nouveau système de pompes... MILLET. — Expériences relatives à la con- servation des bois . MILLON. — Sur la décomposition des subs- tances organiques par la baryte (en com- mun avec M. Pelouze).. . 48 et MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES transmet un opuseule de M. Garulli, sur une nouvelle manière d'élever les vers à MINISTRE DE LA GUERRE consulte l’A- cadémie sur l'efficacité des mesures pro- posées pour diminuer la fréquence de la morve parmi les chevaux de notre ar- boot oudo bros abs an 00 Edo du — Transmet des observations météorologi- ques, faites par M. Aimé, à Alger, pendant ETS ei adobarsntenbedodaoutot — Invite l’Académie à lui faire connaître son opinion relativement à la quantité d’air nécessaire à un cheval à l’écurie........ — Invite l’Académie à lui présenter un can- didat pour la place d’examinateur perma- nent, devenue vacante à l’École Polytech- nique par suite du décès de M. Poisson... MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLI- QUE confirme la nomination faite par YInstitut, de M. A. Pingard comme mem- bre adjoint à M. Cardot pour les fonctions de chef du secrétariat et agent comptable deul’nstitut "A Mia: 0 deb — Transmet une Note de M. Coulier sur les inconvénients qu'offre le blanchiment du papier par le chlore ................... Pages. 18 826 72 280 974 73 106 618 822 ( 1022 ) MM. — Transmet ampliation de l'ordonnance royale qui confirme la nomination de M. Babinet comme membre de l’Acadé- mie, section de Physique.............. — Transmet ampliation de l'ordonnance royale qui confirme la nomination de M. Piobert comme membre de l’Académie, section de Mécanique .........,....... — Transmet ampliation de l'ordonnance royale qui confirme la nomination de M. de Buch à une des huit places d’associés étrangers de l’Académie............... — Adresse ampliation de l’ordonnance royale qui confirme la nomination de M. Bessel à l’une des huit places d’associés étran- rersidenl Académie. dre — Adresse ampliation del’ordonnance royale qui confirme la nomination de M. Pel- letier, en qualité d’académicien.libre.... MINISTRE DE L'INTÉRIEUR annonce qu’un buste en marbre de Monge va être exécuté aux dépens de son ministère pour être donné à l’Institut.....-.........1. — Invite l’Académie à hâter le rapport qui doit être fait sur la gélatine considérée comme substance alimentaire. .....,.. MINISTRE DES TRAVAUX PUBLICS re- demande deux lettres et un procès-verbal relatifs à un procédé de M. Brocchieri. . — Invite l’Académie à désigner parmi ses membres trois Commissaires pour faire partie du jury chargé de se prononcer sur les pièces de concours produites par MM. les élèves des Ponts-et-Chaussées....... MINISTRE DU COMMERCE ET DE L’A- GRICULTURE transmet un Mémoire de MM. Fontan et Francois, sur les eaux thermales de Bagnères de Luchon... .... — Consulte l’Académie relativement à un Ob- servatoire qui doit être établi au Havre. . MIRBEL (De) est nommé membre de la Com- mission pour le concours au grand prix des Sciences physiques présenté en 1835..... — Et de la Commission pour le concours au prix de Physiologie expérimentale....... — Et de la Commission chargée de présenter une liste de candidats pour la place d’as- socié étranger, vacante par suite du décès de M. Blumenbach. — Et de la Commission chargée de présenter une liste de candidats pour la place d’as- socié étranger vacante par le décès de M. Olbers.........,..... ss... — Et dela Commission chargée de présenter une liste de candidats pour la place d’aca- démicien libre, vacante par suite du décès de M. le général Rogniat. .............. 325 558 696 808 97° 72 870 109 618 461 657 MM. MITSCHERLICH est présenté comme can- didat pour la place d’associé étranger, va- cante par suite de la mort de M. Blu- AT CASA ROTQ UE » Ana ont ele ete — Et pour celle vacante par suite de la mort COMMON Cocoon cts MONGE. — M. le Ministre de l’Intérieur an- nonce qu’un buste en marbre de ce savant va être exécuté, aux dépens de son minis- tère, pour être donné à l’Institut....... MONTAGNE. — Surla stucture du nucleus des genres Sphærodon et Lichina. ....... MONTAULT.— Addition à un Mémoire sur le liquide céphalo-spinal............., MOREAU DE JONNÉS. — Sur les limites géographiques de la culture des müriers et de l'éducation des vers à soie... ,...,... MORIN. — Mémoire sur des expériences con- cernant le tirage des voitures et les effets NAS-SMYTH. — Sur la steucture intime et le mode de développement des dents... NICOD.— Nouvelle Lettre sur les propriétés hygiéniques de l’eau......,.. ......... OERSTED est présenté comme candidat pour la place d’associé étranger, vacante par suite de la mort de M. Blumenbach..... — Et pourla place d’associé étranger, vacante par suite dela mort de M. Olbers..,.... OKEN est présenté comme candidat pour la place d’associé étranger, vacante par suite de la mort de M. Olbers.............. : OLBERS. — Sa mort est annoncée à l’Aca- démie par une Lettre de M. de Humboldt. PAMBOUR (Der). — Expériences sur la va- porisation comparative du foyer et des tubes, dans la chaudière des locomotives. — Surla proportion la plus avantageuse à éta- blir entre la surface de chauffe du foyeret celle des tubes dans les machines locomo- CVS ee Te AUD CUS — Nouvelles recherches sur l'influence des pentes dans les chemins de fer....... 500 Expériences concernant la disposition à donner à la tuyère qui jette la vapeur dans la cheminée des locomotives... ..., Pages. 657 75: 465 4a 32 III N ( 1023 ) MM. destructeurs qu’elles exercent sur les rou- 11 et — Sur des instruments propres à mesurer la quantité de travail transmise ou consom- mée, dans un temps donné, par une ma- chine, sans interrompre son service... .. — Canons-pendules et pendules balistiques construites à l’arsenal de Metz sous la di- rection de MM. Piobert et Morin. ( Rap- port sur ces appareils.)... — M. Morin est présenté par la section de Mé- canique comme un des candidats pour la place vacante par suite du décès de M. de MORLET. — Redon de priorité relati- vement à une question concernant les au- rOres)PorÉales. tee eee MULLER. — Sur les pseudo-branchies des DOIBSONS RE Meet ele PEE NOEGGERATH. — Sur le pyroxène artificiel qui se trouve dans les scories de certains hauts-fourneaux .............. — M. Olbers est remplacé, parmi les associés étrangers de l’Académie, par M. Bessel, CENT EMA ROME E dub déco OWEN. — Sur la structure et le développe- ment des dents chez les poissons gymno- dontes ..... do dt ctlutn ide Éic cipan : — M. Owen est présenté, par la section e Géographie et de Navigation, comme un des candidats pour une place yacante de correspondant,................ 946 et — Sur un principe général de mécanique (pa- quet cacheté déposé le 16 mars )..... 100 — M. de Pambour est présenté par la section de Mécanique comme un des candidats pour la place vacante par suite du décès de M. de Prony..... Die aslotelreneteta cote PANIZZI SAVIO. — Nouvelle théorie sur l’o- rigine des champignons................ — Rapport sur cette Note. . PARANDIER. — Statistique géognostique des chaux hydrauliques dont on peut faire usage pour le canal du Rhin à la Marne, 139.. Pages. 282 897 751 74 978 MM. entre Vitry-le-Français et Toul..,..... PARAVEY (DE). — Sur une source salée de l'Amérique du Sud dont les eaux parais- sent contenir de l’iode.......... Dan oee — Conjectures sur la patrie du maïs........ — Sur un passage de Diogène Laerce, relatif à la manière de compter par jetons en usage chez les ancicns................ . — Sur deux clepsydres dont la figurese trouve dans d’anciens ouvrages chinois. ....... — Sur un météore lumineux mentionné par un auteur du xvu siècle et négligé par la plupart de ceux qui, dans le xix® siècle, ont fait des relevés de ces sortes de phé- MOMEÈNCS.- 6 tetes lice dei PARIEU (De). — Mémoires sur des-ossements fossiles de mammifères; en commun avec M. de Laiser. (Rapport sur ces Mémoires.) PARROT demande l'insertion au Compte rendu de trois Lettres qu’il avait précé- demment adressées............:....... PARRY est présenté, par la section de Géo- graphie et de Navigation, comme un des candidats pour une place vacante de cor- respondant ................... 946 et PASCAL. — Recherches sur la structure in- time des poumons de l’homme.......... PASSOT prie l’Académie de hâter le travail de la Commission qui doit faire un rap- port sur sa turbine. .... — Sur les machines à réaction avec ou sans force centrifuge....................... PATTERSON. — Nouveau moteur électro- magnétique .........ce... ss... PAYEN obtient le prix de Physiologie expéri- mentale (concours de 1839), pour son tra- vail sur l’amidon...... donEtEo — Recherches nouvelles sur la composition chimique du tissu élémentaire des végé- taux, et les divers états d’agrégation de ce tissu. (Rapport sur ce travail.).......... — M. Payen est présenté , par la section d'Économie rurale, comme un des candi- dats pour la place vacante par suite de la mort de M. Turpin.. PAYER. — Sur la nervation des feuilles dans les plantes dicotylées........... ..... PÉCLET est présenté par la section de Phy- sique comme un des candidats pour la place vacante par suite du décès de M. Dulone nee eieoeeelete PECQUEUR. — Description d'une nouvelle Tocomotive nr PTE erer creer PÉLIGOT. — Analyse de la canne à sucre. (Rapport sur ce travail.)............. : — Réponse à une réclamation de priorité élevée, à l’occasion de ce travail, en fa- veur de M. Avequin................... { ro24 ) Pages. 530 79 202 Ib 971 324 MM. — Sur la composition de l’acide phosphori- que cristallisé. 40444... . 10 PELLETAN. — Sur une question de priorité relative à l'emploi de la vapeur perdue des chaudières pour accélérer le tirage des fourneaux............. HG 0 bo C0 0 — Réclamation de priorité à l’occasion d’an Rapport fait à l’Académie sur les moyens d'éclairage de M. Selligue............. PELLETIER est nommé académicien libre en remplacement de M. le général Rogniat.. — Ordonnance royale qui confirme sa nomi- TON Eden bbbe don one 30 PELOUZE. — Sur la décomposition des substances organiques par la baryte (en commun avec M. Millon)..... -:11401el — Remarques à l’occasion d’une Note de M. Dumas (action du chlore sur le gaz hy- drogèue carboné des acétates) ....... do — Remarques sur la théorie des substitutions de M. Dumas...... ICRA DSc Tenue ca : — Remarques à érson d’une Note de M. Dumas, concernant l’action des alcools sur les alcalis........ dbéboboogos 00 2À0 — Rapport sur un Mémoire de M. Boutin, relatif aux produits de l’action de l’acide nitrique sur l’aloès.................... — Rapport sur un Mémoire de M. Lassaigne, concernant l’action des sels métalliques sur l’albumine liquide et sur les tissus or- ganiques ....... Ébégoë Covobta Oo Te . PELTIER. — Sur les transports PRÉ par la foudre................, ‘ DO — Dépôt d’un paquet cacheté So SE suscription : « Sur la cause qui groupe en nuages des vapeurs chargées de la même électricité, contrairement à leur force ré- pulsive » (séance du 3 février)... ....... — M. Peltier est présenté par la section de Physique, comme un des candidats pour la place vacante par suite du décès de M. — Observations concernant les phénomènes électriques de l’atmosphère........... — Sur la force qui contrebalance, dans les va- peurs donf, se composent les nuages, la tension électrique en vertu de laquelle leurs parties devraient se repousser... .. PENZOLDT. — Appareil pour le prompt sé- chage des étoffes.................... o PERCHERON et Lefebvre. — Réclamation 1 priorité pour un appareil qui permet de calquer des objets grossis au microscope et d’en obtenir des images photographi- PERRON (De). —- Sur un nouveau système de classification du règne animal. Pages: 693 499 255 262 202 204 252 712 ( 1025 ) MM. Pages. MM. Pages. — Surle mouvement attribué aux étoiles... Ibid. la liste des candidats pour la place va- ; PERRON. — Sur la peste qui a régné en 1836 cante, dans Ja section de Mécanique, par à Abouzabel........... RAA EE FER 533 suite du décès de M. de Pronr....., do 504 PERROTTET prie l’Académie de Use une — Est élu membre de l’Académie, section de Commission de faire un rapport sur les Mécanique............. Ggos dau sado 528 collections qu’il a rapportées des Nilgher- — Ordonnance royale confirmant sa nomi- ries et sur les observations relatives à DAIONE etats afets res ietoteleerciclete see tel ans 558 l'histoire naturelle et à la physique da PLAGNE. — On AN CE, en sa re la globe qu’il a faites dans cette partie de priorité pour quelques résultats relatifs D LT: CHAN OTOOONAATTNONO TOP DNOTENOEC 757 à la composition de la canne à sucre; Let- — Observations météorologiques faites dans troie MAGO TERRE ES RE ENTER RENE 551 le cours d’un voyage aux Indes.......... 822 PLANTAMOUR. — Oo faite à Ge- PERSOZ. — Remarques sur la théorie des nève, de la comète nets le 2 décem- substitutions de M. Dumas.......... ü 326 bre 1839..... Oboboooboconco douée an PAUITO — Procédé pour décéler la présence de l’arse- POINSOT est nommé membre Fe la Chris nic dans le corps des animaux..... re 0470 sion administrative pour l’année 1840... 68 — Sur l’emploi de deux nouveaux procédés — Et de la Commission chargée de présenter propres à isoler l’arsenic dans les matiè- une liste de candidats pour la place d’as- res organiques ou inorganiques qui en socié étranger vacante par la mort de contiennent. ......... Bou one Hal 499 WE UE GibEx doodongconsdocode done o 657 — Sur quelques faits relatifs aux composés — Et de la Commission chargée de présenter oxidés du soufre. ........... DB eus . 573 une liste de candidats pour la place d’aca- — Sur l’acide sulfo-sulfurique et ses combi- démicien libre vacante par suite de la NAISONS sea e - eee smislcislelatnsmlsin ea ete ele = sie 665 mort de M. le général Rogniat.......... 865 PETIT. — Observations lbanues fai- — Et de la Commission chargée de proposer tes, pendant l’année 1839, à Toulouse... 336 une question pour le grand prixdes Scien- PETIT (de Maurienne). — Influence des habi- ces mathématiques qui sera décerné en tations sur la mortalité moyenne des po- 1542........, dt Ep on Dar RE 866 pulations.. POELE .. 4o6et 503 — Propose, au nom de cette Commission, PÉTREQUIN “Are deux Mémoires, l’un la question qu’auront à traiter les concur- sur le traitement de la surdité, l’autre Hors obanne pobAdoue DOS Dune 924 sur le traitement de l’amaurose.......-. 16 POISSON, vice-président pendant l’année — Sur une nouvelle espèce de voix chantée (en 1839, passe aux fonctions de président... 2 commun avec M. Diday).............. 869 — M. Poisson, au nom de la Section de Phy- PEYRET-LALLIER. — Sur un nouveau sys- sique, propose de déclarer qu’il y a lieu tèmede chemins de fer, dits chemins auto- de nommer à la place vacante dans cette TOiHoTadoobonnodeboodbabosudbbna 72 section par suite du décès de M. Dulong.. 191 PHILLIPS. — Cas de guérison du une — La mort de M. Poisson, survenue le 25 obtenue par le procédé opératoire de avril, est annoncée de 27 à l’Académie... Ggr M. Dieffenbach........ “eee etes 470 PONCELET est nommé membre de la Com- PIERQUIN. — Lettre sur la rage....... Da u mission formée, sur la demande de M. Le PILLA (L.).— Observations sur le groupe vol- Ministre de la Guerre, pour s’occuper de canique de Rocca Monfina, en Campanie. 67 déterminer la quantité d’air nécessaire à la PINGARD (A.).— M. le Ministre de l’Instruc- respiration d’un cheval à l’écurie pendant tion publique confirme sa nomination vingt-quatre heures... ...... codooobcooo 74 comme adjoint à M. Cardot, pour les — Et de la Commission pour le concours fonctions de chef du secrétariat et agent concernant les Arts insalubres. ........ 129 comptable de lPInstitut................ 504 — Sur des expériences ayant pour objet de PIOBERT.— Sur des moulins employés en déterminer les conditions les plus avan- Algérie et qui sont mus par une roue hy- tageuses sous lesquelles un courant étran- draulique à axe vertical........ CT cie) 78 ger peut être introduit dans une cheminée — Pendules balistiques et canons. — Pendu- pour en activer le tirage (à l’occasion les construits à l’arsenal de Metz sous la d’une réclamation de priorité de M. Pel- direction de MM. Piobert et Morin. (Rap- letan).. "et. Dadc store nooddor 500 port sur ces appareils)................ 314 — M. Poncelet est nommé membre de la — Expériences sur la combustibilité de la Commission pour le concours de Mécani- poudre ......... Aou a oc et Met) QUE... ses. 528 — M. Piobert est porté en première ligne sur — Est désigné pour faire partie du jury chargé MM. de se prononcer sur les pièces duconcours produites par MM. les élèves des ponts-et- chaussées . — Est élu président de l’Académie pour l’an- née 1840, en remplacement de feu M. Pois- — Remarques à l’occasion d’une assertion contenue dans une Lettre de M. de Ponté- coulant: ns... nasetas sn eunascene PONTECOULANT (Dr). — Note relative aux formules données dans le chap. 11 du I1I® volume de sa « Théorie analytique du sys- tème du monde», pour la détermination des variations séculaires des excentricités, des inclinaisons, des périhélies et des nœuds planétaires: tr antst en DORE LEE — Lettre sur la révision des calculs qui avaient servi à établir les résultats rappor- tés dans l’ouvrage cité, relativement aux variations séculaires des éléments eltipti- ques des sept planètes principales... 1... PRAVAZ signale une inexactitude dans la partie du rapport imprimé sur le prix de Médecine et de Chirurgie (concours de 1838), où se trouve indiqué le travail qui luia valu un encouragement de la part de la Commission... .... AH agtr loi PRÉFET DE LA SEINE prie l’Académie de faire examiner un appareil de filtrage pro- posé, pour les fontaines de Paris, par M. Souchon.......... 00e DRE o ee PRESCHTL. — Sur un procédé pour ue fixa- tion des images photographiques. PRÉSIDENT DE L’ACADÉMIE annonce Ma QUENARDELLE prie l’Académie de lui dé- signer des commissaires à l'examen des- quels il puisse soumettre un appareil de RAGUT. — Sa « Statistique du département deSaône-et-Loire » est mentionnée hono- räblement par la Commission chargée de l'examen des pièces adressées pour le concours de 1839....... Hobod déc apoddne RAIFÉ. — Images photographiques obtenues sur papier argenté................. de RAYER. — De la morve chez l’homme, chez les solipèdes et quelques autres mammi- fères (en commun avec M. Breschet) .... REGNAULT. — Modèle de télégraphe. (Rap- port sur te dispositif.)................ Pages. 618 866 872 79. 822 766 ( 1096 ) MM. mort de M. le général Rogniat, l’un des as- sociés libres de l’Académie....,.... .. — Annonce la mort de M. Robiquet, mem- bre de la section de Chimie, et celle de M. Turpin, membre de la section d'Éco- nomie rurale....,., elneesicle ele » TÉRe Con — Annonce la mort de M. Brochant de Vil- Liers, membre de la section de Minéralogie. PRÉVOST DE LA VILLÉ DE GLASGOW amnonce l’époque de la prochaine réunion de l’Association britannique pour l’avan- cement des sciences ...........: ..... PRONY (Der), décédé le 29 juillet 1839, _. remplacé dans la section de Mécanique par M. Piobert, élu le 30 mars 1840... PUISSANT fait hommage à l’Académie d’un Mémoireimprimé ayant pour titre : «Nou- velles comparaisons des mesures géodé- siques et astronomiques de la France, et conséquences qui en résultent relative- ment à la figure de Ja terre.»...,........ — Rapport sur un Mémoire de M. Amelin, concernant le dessin des cartes topogra- DE bododesde Loan ob dénaer 4h50 — Note sur les opérations qui ont conduit à reconnaître des différences dans les hau- teurs moyennes de la mer en différents points de la côte de Bretagne... ......... — M: Puissant, en présentant le ‘ome II° desa «Description géométrique de la France» ; donne une idée du contenu de ce volume. — Rapport sur un Mémoire de M. Amelin, ayant pour titre : « Traité des reconnais- sances militaires.» ............... SON iNVENLION. .,......s..... Sedo sposes QUET. — Sur la on de la lumière... REGNAULT (V.). — Sur les combinaisons du benzoïle (en commun avec M. Robi- guet); Note sous enveloppe cachetée dé- -posée le 16 mars....... CL no oce DEN A — Recherches sur les chaleurs spécifiques... 6:3 et REISET. — Observations sur une combinai- son nouvelle de chlorure de platine et d’ammoniaque , considérée comme le ra- dical des sels de Gros.................. RENAUD est présenté par la section d’Éco- nomie rurale, comme un des candidats Pages M] = Le] 459 528 10 480 658 870 MM. pour la place vacante par suite du décès de M. Turpin...... rte RÉNÉ. — Sur les moyens dediriger les aéros- 339et RICHARD. — Diastaséomètre , instrument ayant pour objet de faciliter les observa- tions astronomiques à bord des vaisseaux. RIESS. — Sur le retard qu’éprouve la dé- charge électrique dans des circuits fer- més, placés près du fil conjonctif d’une batterie rep esete Édof-ocacr 0e 10700 RIGAULT écrit qu'il avait découvert, dès les premiers jours de janvier, la seconde co- mète de M. Galle........ négation RITTER. — Modifications de la ete de Laplace pour la mesure des hauteurs par le baromètre. ...........,.. LHC IODO RIVE (De 14). — Sur un procédé pour dorer les métaux sans l'intervention du mer- cure , en faisant Su de petites forces CTECITIANES EE er Pa EC te RIVIÈRE. — Sur les terrains du groupe pa- léothériique de la Vendée..... . RTE — Sur le terrain crétacé de la Vendée....... — Sur le groupe supérieur des terrains de transition dans la Vendée.........,.... RIVOLI (De) est présenté comme un des can- didats pour la place d’académicien libre, vacante par suite de la mort de M. le gé- néral Rogniat..... ROBERT. — Sur certains PEUR ME nes géolo- giques qui sembleraient indiquer un dé- placement périodique des mers d’un pôle VO TENTE AA red 0e dame — Sur un météore igné observé en Dane- marcel ne ae pol ere ROBIQUET. — Sur l’huile essentielle É moutarde ; Recherches faites en commun avec M. FN Benne set 2-0 sante — M. Robiquet confirme les assertions conte- nues dans une lettre de M. Guibourt rela- tivement à l’époque des recherches de M. Avequin sur la canne à sucre... ..... — Remarques à l’occasion d’une lettre de M, Péligot en réponse à celle de M. Gui- boun£isis dns. ist disais see eniue — Rapport sur le savon hydrofuge de M. Me- TIOL EL e)= -{n cie1e OPOCTEO OOOCODOITUOC .. SAINT-HILAIRE (Aucuste pe) fait hommage à l’Académie de Ja première partie de sa « Morphologie végétale » .............. — Présente un ouvrage de M. Moquin-Tandon sur les Chénopodées.. ... DOARU 40 DT AOL ( 1027 ) Pages. O7E 369 465 417 971 119 200 251 656 841 MM. — Rapport sur un Mémoire de M. Boutigny, ayant pour titre : Expériences sur la ca- léfactionsÆeResecbtertr SE Na0 ue 0e — Paquet cacheté relatif aux combinaisons du benzoïle (en commun avec M. Y. Re- gnault), séance du 16 mars......,....... — Recherches sur la nature de la substance qui colore en rouge les os des animaux soumis au régime de la garance. .....,.. — La mort de M. Robiquet, survenue le 29 avril, est annoncée à l’Académie dans la séance du 4 mai...... M000 C0 En ROESSINGER. — Mémoire sur les forces vi- tales des végétaux... .... ROGNHAT. — Sa mort survenue stR 9 mai, an- noncée à l’Académie dans la séance 4% 11 — Ilest remplacé dans l’Académie , comme associé libre, par M. Pelletier, élu à la séance du 22 juin........,... Mere ee ROUSSEAU. — Sur un os découvert par cet anatomiste dans la mâchoire des perro- — Un travail de MM.E. Rousseau et Serrurier sur la pathologie des voies aériennes, est mentionné honorablement dans le rapport sur le concours aux prix de Médecine et de Chirurgie Montyon, pour l’année 1839... ROUSSIN (L’amiral) annonce que ses fonc- tions ministérielles l'empècheront d’assis- ter aux séances de l’Académie. ...... ROUX est nommé membre de la Connor des prix de Médecine et de Qhirurgie, fon- dation Montyon...................... — Remarques à l’occasion d’une lettre de M. Dieffenbach, sur la guérison du stra- bisme au moyen d’une opération chirur- DiCAlO ne el tel rare san deep dielote ROZET. — Effets produits par des filons de quartz sur les roches que ces filons ont CTAKETECES ET Sete mine ee lPeeieieie re ah e te — M. Rozet demande à être porté sur la liste des candidats pour la place vacante, dans la section de Minéralogie, par suite du décès de M. Brochant de Villiers. . . . .. RUELLO. — Mémoire sur la théorie des pa- rallèles......... PERPRE 300 CC Et RUSSEL, d’Inval. non te — Tableau pour la correspondance des calen- driers grégorien et républicain....,.... SALUZZO (De), président de l’Association scientifique italienne pour sa deuxième réunion, qui doit avoir lieu à Turin, an- nonce l’ouverture de cette session pour le 15 septembre prochain..,..,...,.,.... Pages, 977 369 66 838 248 324 774 MM. SARRUS. — Sur la résolution des équations numériques à une ou à plusieurs incon- nues et de forme quelconque........... — Théorie desdifférentielles exactes de tous les ordres..." Ur Uooagaubol SAULCY adresse un extrait de son Mémoire sur lerégulateur solaire, cadran qui-donne sans calcul, l'heure vraie pour chaque jour de late Hodooo Labo adbo onda SAUMUR. — Chemins de fer à un seul He SAUSSERET. — Sur une modification ap- portée à la machine à battre le blé...... SAUVAGES. — Copies réduites de diverses figures de ronde-bosse , exécutées au moyen d’une sorte de pantographe modifié pour les besoins de la sculpture...,.... — M. Sauvages demande que son appareil soit jugé par une Commission...... ... SAVART est nommé membre de la Commis- sion des prix de Médecineet de Chirurgie, fondation Montyon..... — Et de la Commission du grand prix de Sciences physiques, question proposée en 1835. (Voir à l’errata du n° 4)....... La — Etde la Commission pour le concours con- cernant les arts insalubres...... ab og SAVARY. — Rapport surun modèle de télé. graphe présenté par M. Regnault........ — M. Savary est nommé membre de la Com- mission chargée de décerner la médaille de Lalande.......... DEHCADÉ DOC Dogg — Rapport sur l'&rithmoplanimètre de M. Léon Lalanne......... dJ0 100 Loto Son — M. Savary est nommé membre de la Com- mission chargée de la révision des comptes pour l’année 1839....... doroodona on SCHLESSINGER. — Sur l’emploi des Toni tes pour la guérison de certaines maladies des yeux.......... Dovangoen on Reise SCHOENBEIN. — Sur la nature de l’odeur quise manifeste dans certaines actions électriques. .:.. 22.12... SCHUMACHER. — Éléments rectifiés de la comète découverte par M. Galle, astro- nome attaché à l'Observatoire de Berlin, le 2 décembre 1539............ ° 17 et — M. Schumacher annonce qu'une nouvelle comète a été découverte par M. Galle le 25 janvier 1840...........:.,......... SÉDILLOT. — Sur Ja accus) dela varia- tion de la lune, faite dans le x° siècle par les astronomes arabes................. SÉGUIER. — Sur lioduration des planches de plaqué d’argent destinées à recevoir des images photographiques, et sur le rôle que jouent les bandes métalliques dont M. Daguerre entoure ces plaques..... .. — Modification apportée à la préparation des Pages. 695 202 582 C28 68 840 10 { 1028 ) MM. planches destinées à recevoir les images photographiques. .............,....... — M. Séguier est nommé membre de la Com- mission du concours pour le prix de Mé- canique . .... — Présente, au nom de M. Sauvages, plusieurs figures de ronde-bosse, réduites en diverses proportions, au moyen d’une sorte de pan- tographe ...... d0001000D J00 DA DUT ES Ô — Présente, au nom de M. Masson, plusieurs images photographiques dont une est la reproduction d’un tableau peint à l’huile. — Rapport sur des expériences faites avec des aubes articulées à mouvement alter- natif, appliquées à une goélette à vapeur, par. M... de Jouffrop.:.......... as — M. Séguier est adjoint à la Commission chargée de l'examen d’un appareil présenté par M. Defresne.. ... doddvobeetn%dn ä6 — Est nommé membre de la Commission chargée de présenter une liste de candi- dats pour la place d’académicien libre, vacante par suite du décès de M. le géné- ral Rogniat. .... covbbod a vod Onde à — M. Séguier met sous les yeux de l’Acadé- mic un nouveau moteur électro-magné- tique inventé aux Etats-Unis par M. Pat- terson, et importé en France par M. 4n- SEGUIN. — Sur la distillation Le matières animales pour la fabrication d’un gaz d'éclairage. (Rapport sur ce travail.).... SELLIGUE. — Documents relatifs au sys- tème d'éclairage de MM. Selligue et Grou- pelle SEE ER EEE cecile Duo cc — M. Selligue prie Acte de vouloir bien faire examiner un compteur à gaz de son invention...i....... e dolelelenetete siefeinte (ets — Procédé pour la fabrication d’un gaz d'é- clairage au moyen des huiles provenant de la distillation de certains schistes bi- tumineux. (Rapport sur ce procédé.).... SELVE ( DE LA).— Sur des feux follets ob- servés le 22 décembre 1839, dans plu- sieurs des rues de Fontainebleau........ SÉNARMONT (Ds).— Des modifications que laréflexion spéculaire sur un miroir métal- lique imprime aux rayons de lumière po- larisés ...... cantine LCI SERRES est élu vice-président pour l’année ABAO Ne EPER PERL tee HAE TEE — Est nommé membre de la Commission du prix de Médecine et de Chirurgie, fonda- tion Montyon ..... — Et de la Commission du grand prix de Sciences physiques, question M — Et de la Commission pour Je concours au Pages. 391 582 628 655 À 806 865 861 202 68 . Ibid. MM. pris de Physiologie expérimentale ...... — Mémoire sur la respiration branchiale de l'embryon, considérée chez les mammi- fères et les oiseaux — M. Serres dépose, sous enveloppe cachetée, une Noterelative à des recherches 5 lui sont communes avec M. Doyère…. c SERRURIER. — Un travail de MM. K. Rousseau et Serrurier, sur la pathologie des yoies aériennes, est mentionné hono- rablement par la Commission pour le concours aux prix de Médecine et de Chi- rurgie Montyon , année 1539... SILVESTRE (DE) fait hommage à l’Académie de deux Notices biographiques, l’une sur feu M. Huzard, V'autre sur feu M. Tessier. — Estnommémembre de laCommission pour le concours au prix de Statistique. ..... — M. Silvestre, au nom de la section d’Econo- mie rurale, propose de déclarer qu'il y a lieu de nommer à la place vacante par suite du décès de M. Turpin. .......... SOEHNÉE frères présentent des images pho- TALBOT. — Images photographiques sur pa- pier... 247 et TANQUEREL DES PLANCHES adresse un résumé de son ouvrage sur les maladies sa- turnines , conformément à la disposition prise par l’Académie pour les ouvrages présentés au concours pour les prix de Médecine) :..:...--.. cé — Adresse une indication de ce qu’il Re comme neuf dans son « Traité des mala- dies saturnines ».......... dpacobocutde TARDY. — Note sur le passage des écluses au moyen d’écluses mobiles, sur les che- mins de fer à bascule, et sur les courbes à court rayon........ male nel (einon so... THENARD. — Rapport sur un Mémoire de M. Péligot, concernant l’analyse de la canne à sucre..... Soocoovoaau bay go — M. Thenard est nommé membre de la Com- mission pour le concours au prix concer- nant les Arts insalubres............... — À l’occasion d’une Lettre de M. Guibourtsur des recherches de M. Avequin concernant la composition de la canne à sucre, re- cherches dont la date estantérieure à celles de M. Péligot sur le même sujet, M. The- nard fait remarquer que M. Pélisot n’a pas négligé de mentionner dans son Mé- moire le travail de M. Avequin.......... — M. Thenard est nommé membre de la Com- C.R., 1640, 1®T Semestre. (T. X.) 1029 ) Pages. 100 977 61 129 932 483 533 807 578 127 129 200 MM. tegraphiques sur métal mises à l'abri des frottements par une seule couche de ver- nis qui n’en ternit pas sensiblement SOLEIL. — Nouvelle méthode pour l'emploi du mercure dans les PRÉPAS de la pho- tographie.. SOLEIL fils. — Sur un moyen de dde le temps pendant lequel une plaque iodée doit rester exposée à la lumière pour don- ner une bonne image photographique... SOREL. — Appareils de sûreté pour les ma- chines à vapeuri.f...4 #nten 5m SOUCHON propose, pour les fontaines de Paris, un système de filtrage sur lequel l’Académie cest consultée par M. le Préfet dETIADSEITEN A ee ele cerlehiile : STASS. — Note concernant l’action des *e cools sur les alcalis (en commun avec MxDumas)- HAUTE RRER Te SET STURM est nommé membre de la Commis- sion chargée de proposer une question pour le grand prix des Sciences mathéma- tiques qui sera décerné en 1842..:..... mission chargée de présenter une liste de candidats pour la place d’académicien libre, vacante par suite de la mort de M. le général Rogniat. ...................... — Et dela Commission chargée de la révision des comptes pour l’année 1839..-...... — M. Thenard annonce que la Commission chargée de s’occuper des propriétés de la gélatine considérée comme substance ali- mentaire, est prête à faire son rapport... — M. Thenard, au nom de ja section de Chi- mie, propose de déclarer qu’il y a lieu de nommer à la place vacante par suite du décès de M. Robiquet..... THIBERT écrit relativement au reproche d’inexactitude qu’il eroit avoir été dirigé, par M. Magendie, contre des pièces en cire représentant les altérations produites par la morve chez le cheval et chez l’homme. — Surles imitations, en relief et en couleur, de pièces d'anatomie pathologique, ..... — Ses imitations en relicf de pièces d’anato- mie pathologique sont mentionnées ho- norablement dans le Rapport sur le con- cours aux prix de Médecine et de Chirar- gie (Montyon), de l'année 1839......... TOLLARD demande à être porté sur la liste des candidats pour la place vacante, dans la section d'Économie rurale, par suite du décès de M. Turpin.,.:...….....4.. Pages 196 822 260 866 77 MM. TRANSON. — Fécherches sur la courbure des lignes et des surfaces............... TRAVERSAT demande à reprendre un Mé- moire sur l’ophtalmologie qu'il avait pré- cédemment adressé......... bon tHohu TURPIN. — Sur une nouvelle mucédinée, le Penicillium Biotii......,......., DeULE VALLAT. — Supplément à de précédentes Notes sur l'emploi d’un appareil de sau- vetage pour les mineurs blessés, ........ — Le prix fondé par M. de Montyon en fa- veur de celui qui aura rendu un art ou un métier moins insalubre, est décerné à M. Vallat (concours de 1839) pour son lit de sauvetage à l’usage des mineurs bles- VALLEIX. Mure somme de 1000 fr. lui est accordée à titre d'encouragement pour sa «Clinique des maladies des enfants nou- veau-nés.» (Prix de Médecine et de Chi- rurgie de la fondation Montyon, concours de 1839.).............. oC 00 Du 000 UE VALLÈS. — Études He ophiques sur la science du caleul............... 323 et VALLOT. — Sur un petit animal marin, men- tiouné par Apulée, et qui paraît être un oscabrion. ......:....... OT 02 UE OBS — Observations pour servir à l’histoire du Polydrusus flavipes..... DO Tee 0 PÉCEEr VALZ. — Orbite parabolique de-la comète découverte à Berlin, par M. Galle le à décembre 1839........... DOS 000 60 cube — Eléments dela deuxième comètedeM. Gale (découverte le 25 janvier 1840), d’après les observations de Marseille, .......... NUE — Éléments de la troisième comète de M. Galle (découverte le 6 mars 1840)... ... VAN BECK. — Expériences sur la chaleur propre des végétaux................... VELPEAU. — Sur un cas d’inclusion Eos . nitale du fœtus... VÈNE annonce l'envoi prochain d’un Mé- WARTMANN. — Sur les étoiles filantes ob- servées à Genève dans la nuit du roau it août 1838..... Lbbabbaabavdto dénaona b ( r030 ) Pages. 407 809 977 MM. — Sur l'application du daguerréotypéà la repré- sentation des objets d'histoire naturelle. — Sa mort, survenue le 127 mai, est annon- cée à l’Académie dans la séance du 4. — M. Turpin est remplacé, dans la Le d'Économie rurale, par M. de Gasparin, élu le 29 juin.. \ moire sur des erreurs commises, suivant lui, par la plupart des géomètres qui se sont occupés des courbes...... o1196 kon — Réclamation à l’occasion de la manière dont cette Lettre a été mentionnée dans . le Compte rendu.................. VERIGNON. — Production des images pho- togéniques sur papier........... VERNEUIL. — Sur l'importance de lalimite qui sépare le calcaire de montagne des formations qui lui sont inférieures...... VICAT. — Remarques sur ce qu’on doit à cet ingénieur pour la connaissance des chaux hydrauliques ; par M. Costaz........... — Son travail sur les ciments et les mortiers hydrauliques est réservé par la Commis- sion du prix de Statistique, année 1839, pour un nouveau CONCOUTS........... VIOLLET. — Trois paquets cachetés déposés à la séance du 6 janvier..... Pda sbcosoc — Paquets cachetés portant pour suscription : « Recherches de mécanique» (séance du 18 MAÏ)...s...se.ssensssres — Expériences tendant à prouver que le ré- gime des puits artésiens de Tours est in- ou des variations des rivières voi- sines. VIREY. — Sur l’insecte qui tr la cire d'arbres des Chinois, le Coccus ceriferus.. VOGEL. — Moulages en métal obtenus par les procédés galvano-plastiques de M. Ja- COPY eee eee Dés deep Dédn aveu — Sur des vibrations sonores déterminées dans un barreau de fer par l'électricité en MOUVEMENT. .......ree sonsessmsstee WRANGEL est présenté, par la section de Géographie et de Navigation, comme un des candidats pour une place vacante de correspondant................ 946 et YBRI.— Descriptions et figures des machines employées comme moteurs à bord des navires à vapeur. ZENIN (De). — Recherches sur quelques produits obtenus avec l'huile essentielle d'amandes amères . 577 Pages. 537 67e 530 805 42 809 935 666 375 553 978 822 re Page 12, ligne 17) 89, 90, 943 4 12; 25, 7 16, 27, née 29, Errata. (Tome X.) après le titre du Mémoire de M. Dunawez sur les sons harmo- niques, ajoutez (Commissaires, MM. Arago, Savart, Sturm.) les observations qu’il a faites à Alletz, Zisez à Alais | premier à n, lisez racine primitive de n un tel nombre, lisez une racine primitive de la formule (16) (Commissaires, MM. Magendie, Flourens, Serres, de Blainville, de Mirbel), Lisez MM. Savart, Magendie, de Blainville, Breschet, Flourens. il n’y a pas d'avantage à employer des jantes de o",10 à 0,12, lisez il n’y a pas d'avantage à employer des jantes de plus de 07,10 à 0”,12, etc. Description de la Chimie, lisez Description de la Chine 573, note 2°, ligne 1"°, le 17 mars, lisez le 16 mars Ibid, ibil., ligne2, présenté à la séance suivante, lisez présenté à la séance de ce jour 584, ligne 24, M. Macne, lisez M. MAlGwE 14, 15, 6, 6, 4 (Commissaires, MM. Double, 4rago, Breschet), Zisez MM. Double, Roux, Breschet. papier de bambou, dont la pâte est très fine, lisez papier de bambou. Celui dont la pâte est très fine 33, page 692, lignes 3, 6 et 11, Stammerfest, Zisez Hammerfest Bossekop, Zisez Bosekop Keïlhan, Zsez Keilhau du terrain même, /isez du terrain éocène 23 et 24, de la pression ou tension, lisez la condensation ou dilatation » » 19; dans les formules (20), (21), (22), (23), lisez k au lieu de dans le tableau du résidu des récoltes d’un assolement de 5 ans, le nombre qui se trouve à l’avant-dernière ligne de la 3° colonne doit être rayé Brrraup, /isez BiLLAND vr d.4 pis EPL ns F1 sr d'u vf r Ed AS es : es PES) il Wa 4! Ge): :! o6) Rp D ‘ne | de M : | . h ORR 7 | . EN nil * Le nur l'A AU