'r>^ y ,y 'i« X À ,/1 iT ^A i y}. .:^ A, A.. Xoljl OF COMPARATIYE ZOÔLOGY, AT HARVARD COllEGE, CAMBRIDGE, IIASS, jyountJcîi bv pribate subscrfptfon, in 18G1. Deposited by ALEX. AGASSIZ. No. dOli^fl, Jîfl C COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, QUAI DES GRANDS-AUGUSTINS, 55. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PUBLIES, CONFORMEMENT A UNE DÉCISION DE L'ACADÉMIE c-i* ^ati Dit <3 c)ut£tet iS3s PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CE]VT-TREIZIE»IE. JUILLET — DÉCEMBRE 1891. PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1891 302j^, 1891 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PAK Ifini. liES SECRÉTAIRES PERPÉTLTEIiS . TOME CXIII. N° \ (6 Juillet 1891). 9 PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COxMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 55 ^^1891 REGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS juin iS'Ga et 24 mai iSnS. j^ri^Sf^^ — Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier on numéro des Comptes rendus a '(8 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un Aolume. Il V a deux volumes par année. Article l*" . — Impression des travaux de C Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étrangerdel' Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus |)lus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant cju'une rédaction 1 autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fou écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, \ pour les articles ordinaires de la correspondance olfi aux Secrétaires. | cielle de l'Académie. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même \ Article 3. limite que les Mémoires; mais ils ne sont i^as com- : t ; • .■ j i ht 1 1 •. -^ ' _^ 1.1 JjC bon a tirer de chaque Membre doit être remis pris dans les 30 paees accordées à chaque Membre. i>- • • 1 i- 1.11 ' ' ^ '1 unprunerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, I Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remisa temp.^ vernement sont imprimés en entier. le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompte rend Les extraits des Mémoires lus ou communiques par actuel, et l'extrait est renAové au Compte rendu su les coriespondants de l'Académie comprennent au vaut, et mis à la fin du cahier, plus 4 pages par numéro. Les Programmes des prix proposés par l'Académii sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autan que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu blique ne font pas partie des Comptes rendus. , Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personne qui ne sont pasRIembresou Correspondants de l'Acii demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré sumé qui ne dépasse pas 3 pages. I^es Membres qui présentent ces Mémoires son tenus de les réduire au nombre de pages requis. L Membre c|ui fait la présentation est toujours nommé mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrai Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Article 4 . — Planches et tirage à part. I^es Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des ai teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports ( les Instructions demandés par le Gouvernement. ■ Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fa un Rapport sur la situation des Comptes rendus apri. l'impression de chacjue volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du prc sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de h déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivant 5'?^1 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 6 JUILLET 189i PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur l' inégalité lunaire à longue période due à l'action de Vénus, et dépendant de l'argument l -\- i6l' — 81". Note de M. F. Tisserand. i( Cette inégalité très importante a été découverte par Hansen, et con- firmée par les calculs de Delaunay (^Additions à la Connaissance des Temps, pour 1862), qui, dans son Mémoire, a négligé les puissances de l'inclinai- son de l'orbite de Vénus, supérieures à la seconde. Le but de la présente Note est de montrer que les termes qui contiennent en facteur la quatrième puissance de l'inclinaison peuvent avoir une iafluence sensible et diminuer le coefficient de l'inégalité en question du dixième de sa valeur, soit i",6 environ. (6) » Soient a, e, y et /le demi grand axe, l'excentricité, le sinus de la demi-inclinaison et l'anomalie moyenne de la Lune; a', e', y' et /' les quantités analogues pour l'orhite de la Terre; a" , e", y" et /" les quantités analogues pour l'orbite de Vénus; m", z" et D" la masse de Vénus, sa distance au plan de l'écliptique, et sa distance à la Terre. » On peut supposer y' = o. Les calculs de Delaunay prouvent que l'in- fluence de la variation des éléments de l'orbite lunaire, produites par l'action du Soleil, est très faible, et que la partie principale de l'inégalité est celle qui contient y"- en facteur. On comprend dès lors qu'il y ait lieu de considérer les termes en y"^, d'autant plus que, dans le calcul de ces termes, il s'introduit des fonctions transcendantes du rapport — = a, dont les valeurs numériques sont beaucoup plus grandes que celles des fonc- tions de a qui se présentent dans les termes en y"^. Si l'on se reporte à un Mémoire intéressant de M. Hill (^American Journal of Mathematics, t. VI, p. 1 15 ; 1884), on voit que la fonction perturbatrice qu'il y a lieu de con- sidérer est (i) R = - m"a^{i - ^f + ^f){ii - ^-ffy< [l) cos/, où J, représente l'une des transcendantes de Bessel. Delaunay a néglige les termes en y- et y% et, au lieu de e / e^ il a pris seulement -, ce qui donne (2) R = - m"a' î (^ - ^) cos/. » Je me propose de chercher dans R les termes ayant pour argument /— iG/'-H 18/", en supposant e'= e" = o, et tenant compte de 7'"\ On a, dans CCS conditions, D^ = a'- + a"-- 2fi'a"cos(L'— L")+4y"'«'a"sin(L'- //')(L"- h"), z" = 2a"y"v/i — y"^ sin(L" — h"), ( 7 ) où Ton a représenté par L' = /' + ra', L" = /" + o", et h" les longitudes moyennes de la Terre et de Vénus et la longitude du nœud ascendant de Vénus. Si l'on pose (3) A-=i + ^ - :^cos(L'-L") = i4-oc-^-2acos(L' — L") on trouve, en négligeant seulement y"*, - - ^ = 4 [4 - ^' ûcsin(L' - h") sin(L" - h") + ^^ a= sin2(L' - A") sin^(L" — A")l xTi- _ I^asin(L'-A")sin(L"-A")l. » Soit SR la partie de R qui contient y'^ en facteur; on aura SR = - 4 m" ^, a=y"'' e cos/ X [^ sin^(L' - A") sin^(L" - h") + ^ sin^(L" - h") + ^ sin(L' - h") sin'(L" - A")]; d'où, en remplaçant les puissances des sinus par des sinus et cosinus des multiples des arcs et ne gardant que les termes susceptibles de contribuer à l'inégalité dont il s'agit, SR = |7n"^, x'feco^l (4) j xj|gCos(2L"— 2A")+^[cos(2L'-2A") + cos(^L"-2A")l. + '-|^cos(L' + L"-2A")+|->os(L'-3L"+2A")j. » On a d'ailleurs, en se reportant à la formule (3), 1 = i bf + 2 ^1' cos(tL' - il."), 1 00 ± = 1 èr + 21 H cos(iL' - iL"). 1 » Si l'on porte ces développements dans l'expression (4) de SR, et que l'on cherche ensuite les termes en cos(i6L' — i8L"+ 2./1"), on trouve 8R = 4m" A-, «'y'" e cos/cos(i6L' — 18L" + 2A") ou enfi n (5) Î5R = l m" |J a2Y"VKcos(/+ iG/'- i8/"+ r6tô' - 180"+ 2A"), en faisant (6) K^6r'+ v^r'+^^r'+ ^èf +1^/^'. » La portion R^ de R, qui contient Y^e en facteur, est d'ailleurs (7) R„ = - Im" -"-^ ay"- eRo cos(/ + t6/'- 18/" + [6ct' - 18^3"+ a/i"), avec (8) R„ = «è;j""+-^èy'>. Soit Eo le coefficient de l'inégalité qui correspond à R„, E = Eo(i-l-c) celui de l'inégalité qui correspond à R. On aura (9) Err^E/i + a), '^ = -°'-T"'k/ » Il s'agit maintenant de calculer la valeur numérique de c; nous pren- drons avec Delaunay /4""= 4,836. /4'"= 3.762. /v^''" = i2/i.329, Z'i"" = 100.936, èV"= 81,539. ''T= ^5,569. = 0.72333, y" =sini°4i'45". a JNous trouvons aisément, en ayant égard aux expressions (6). (8) et (9) de R et de R;,. et de c, R„= 5,379, R = 880,1 ^ = — ii8,4y"^ » On voit que le facteur de y"^ dans c est relativement considérable ; cela tient à ce que les valeurs des è?" sont beaucoup plus grandes que celles des ( 9 ) b'I' correspondants, lin rempluçanty'parsa \alciir, on ti'ouveT^ — o,io3(". D'ailleurs, quand on ne considère, comme nous l'avons fait, que la por- tion de l'inégalité de la longitude qui contient ey"'-, on a E„ = + t5",86; il en lésulte » Enfin Delaunav a remplacé dans la formule ( i ) l'e^piession [)ar I ; il faut donc diminuer I „ encore i\c - 6 Y ( I — y-) E„ =^ - o", 1 9. " Le coefficient calculé par Delaiina) devrait donc être diminué de i",83, ce qui est très sensible. Mais notre calcul est incomplet; il pourrait se faire que quelques-uns des termes du cinquième degré, non considérés, di- minuent ou augmentent un peu la correction trouvée ci-dessus; enfin, poin' être entièrement rigoureux, il faudrait examiner l'influence des perturba- tions du Soleil sur les éléments de la Lune. J'ai eu surtout en vue de prou- ver qu'il était nécessaire de tenir compte dey"'. » HYDRODYNAMIQUE. — Sur fa manière dunl tes vitesses, dans un tube cylin- drique de section circulaire, évasé à son entrée, se distribuent depuis celte entrée jusqu'aux endroits où se trouve établi un régime uniforme. Note de M. J. BoUSSIXESQ. « L Dans un tube rectiligne à entrée bien évasée, où l'on peut suppo- ser produit à très peu près le parallélisme des filets liquides dès la première section de la partie cylindrique, les vitesses u du fluide, toutes sensible- ment pareilles entre elles, ou égales à l(>ur moyenne U, sur cette jjremière section, tendent rapidement, dès qu'on s'en éloigne d'amont en aval, vers les inégalités qu'elles présentent aux endroits où le régime est uniforme et où le rapport ^j est la fonction 0 = 2/1 — ^, j = 2(i — i), /-désignant, dans l'hypothèse d'une forme circulaire, la dislance à l'axe, et t le carré du l'ap- port de cette distance au rayon R du tube. Personne encore, à ma connais- sance, n'a cherché comment se fait le passage du premier mode de distri- C. H., iSiji, 2" Semestre. (T. CXIU, N» 1.) V, ( lO ) hiition des vitesses an dernier, ou quelle est la Fonction n de •< et de l'abscisse a- qu'il faut ajouter à o, pour que la somme o -F- tô exprime le rapport jr depuis l'abscisse a- = o, définissant l'entrée du tube, et où l'on a sensible- ment ç + nr =1, rT=2ï — i, jusqu'aux abscisses oc := ce propres aux ré- gions où tô := o et où le régime uniforme se trouve asymptotiquement établi. )) La présente Note constitue une première tentative pour évaluer cette fonction ra de se et de t, du moins aux distances x, déjà un peu notables, où sa pelitesse par rapport à o permet de réduire la relation indéfinie qui la régit, savoir, la première formule (9) de ma Note du 9 juin 1890 ( Comptes rendus, t. i.\, p. ii63), aune simple équation linéaire. Celle- ci (' ), qui porte le n" 24 dans une Note suivante (du 16 juin, même tome, p. 1242}, devient presque immédiatement, en la divisant par Sr et v introdiu'sant la nouvelle variable* au bcu de r, oUR é(|uation analogue, si l'on y regarde provisoirement •< -^ comme la fonction inconnue, i comme une abscisse et x comme le temps, à celle du mouve- ment de la chaleur le long d'une barre prismatique de conductibilité con- stante, mais dont la capacité calorifique serait, entre ses deux extrémités V = o, ■< = I, la fonction de x qu'exprime le coefficient du premier terme. » Il s'y joint, pour toute valeur positive de .r, aux deux limites respec- tives t ^ o, ï= [, les relations spéciales (2 ) ■( '^-,- = o ( pour Y = o ), I (ï -^ ) rh = rat — j rr, dx = o (pour ï = i), t 0 '0 dont la première, revenant à annuler r-j- sur Taxe r = o, est évidente à cause de la continuité de ra dans tout l'intérieur du tube, tandis que la seconde résulte, à la fois, de l'annulation de x sur l'axe, de celle de a ei, par suite, de vs, à la paroi x^^i, enfin, de l'égalité à zéro de la valeur (') lille peut reinjilncer coiii|iléLeraeiiL l't'T|uaîloii indénnie rilée (9), qiioicju'on l'en ail déduile par une difiérenliation en /• ; car l'équation indéfinie (9) s'en dédui- rait à son tour, ses deux membres se trouvant a^treint^ à étie de valeur movenne nulle dans toute lélendue de cliaque section 1. ( " ) moyenne de CT dans chaque section g. La même fonction inconnue [uovi- soire ayant, d'ailleurs, ses valeurs initiales, ou relatives à x = o, directe- ment données, et ses \aleiirs /inales, relatives à a;; ^ 30, nulles, l'intégrale générale se composera naturellement, comme dans le problème analogue sur le mouvement de la chaleur le long d'une barre, de solutions simples de la forme «7TJ (1) r — =ee f^^^'W(x'), avec '">n; et l'on aura, pour déterminer '1 (( ), l'équation dilïéreutielle du seconil ordre, transformée de (i), (/() -tW" -~m(i — •<)»I'' = o, qu'il faudra intégrer en s'imposant la relation W(oj = o, transformée elle- même de la première (2). On pourra y joindre la condition W(o) = i, pour achever de déterminer ^^(i). qui ne l'est sans cela qu'à un facteur constant près, déjà contenu implicitement dans c. Enfin, la dernière rela- .1 tion (2), devenue / W(^ï')(h =0, sera l'éciuation liaiisccndante en //i, dont les racines réelles positives, ni,, ni.^, m,, ..., c.iractériserout les diverses solutions simples. » II. Intégrée en série, suivant les puissances entières et ascendantes de ■( , sous les deux conditions "F(o) = o, •I"(o)= 1 , l'équation (/|) donne ( 5 ) W(x ) = x -- A •( - + L'< ■■ -■- (f< '' -H Di ■■ — Et'' -h Fv; ■ — G t " -h H v ' ~ . . . , où chacune des constantes A, U, ..., est rattachée aux deux coefficients qui la précèdent et, finalement, aux deux premiers o, i, par les formules respectives i.-i 2 2.0 "> 6 \ 2 'G^^(b+E)=3^^^^^(,+...,), H=g^(G + t)=.g--^(x+...), etc. ( 12 ) D'ailleurs l'équaliou en m, qu'on peut écrire 2 Ç W(%)rh--= I 2 A B aC , D 2E F 2 G H -^ -^ h 7 - ^ T 3 2 5 "^ 3 7 ^ 9 5 devient, après substitution des valeurs de A, !>, ... et réduction, II! m- loi ni' lOQ'j m' (7) 4 45 350.280 360^49.6 . . .= o. (hianti sa résolution aura lait connailre chaque valeur de m, les expres- sions (G) et (5) de A. lî, . . . 'I'(i), que nous affecterons de l'indice, i, ou 2, on 3, . , caractérisant déjà la racine correspondante m, seront complè- tenienl déterminées; aj)i-és ([uoi, si l'on pose 8) ^oui(o=^x '^■^^■>T-^'-"-^'-^^•■•)-^-^^^-^^+F" la relation (3), multipliée par -^, et intégrée de t — ï àt = i en obser- vant que CT s'annule à cette seconde limite, donnera pour r> la solution simple, élément de l'intéi^rale générale cherchée, (9) n = -re"'^^ov\.e fondamental de rïï, le seul notable aux distances sensibles x de l'entrée. On peut donc admettre que ce terme, même isolé, nous donnera tout au moins une idée de la grandeur et de l'influence de la fonction c )i Or, grâce aux expressions (6) de A, B, C, . . ., où l'on fera m = 8, la formule (8) deviendra (II) ■|,(ï) = o,it;o — t + 2ï^ — 2.2221;'' + 1,7781'' — I, io2t^ + o,5G] t* — o, 2421' -h ..('). n Son exactitude suffisante se trouve très bien confirmée par l'annula- (') Son terme constant o,iGo, sonime de la série I — 2 -r- 2, 222 — 1 , -78 -!- 1 ,102 — 0,061 + 0,242 — , . . r_- o, 227 — . . . , a été calculé en observant que, dans cette série, le décroissenienl des termes (pris en ( i4 ) lion prévue de l'intégrale (12) / 'l>t{t )(h -- 0,160 -0,5 + 0,667 — _o,556 + o,356 — 0,184 + 0,080 --o,o3o -^ .... » En faisant, à partir de zéro, croître < de dixième en dixième jusqu'à i , il vient les valeurs suivantes de '^i(v), de son carré i|(ï)" et du pro- duit 2-i'I/| : l'oUU t = O. 0.1. ^ ) équation, le qnotieat, p;u' j ■'/, d( , âe f (-- r7„)^J;, dx = f {1- ix)'h, dx = f A, dx — 2 r ■< 'l, dx = - -2 f xi, de. Or cette dernière intégrale esl, d'après ( 1 1 ), / T , r '''■ 'i.jW 1'778 ■2j^-o4 o,56i 0,1481 ,, valeur que fournit aussi le procédé de Thomas Simpson app'liipié au moyen des nombres de la dernière colonne du Tableau ci-dessus. Ce procédé de quadrature donnant d'ailleurs, grâce à la colonne précédente du même Tableau, / 'i, fA = 0,0022, il vient ^, = 8,2; et l'on a l'expression ap- •- 0 proximative cherchée de tô, (>/,) r^ = _ 8.2 r-^^.J;, (x ) = - 8,2 e~ P^^i, ('^/)- . PHYSIOLOGIE. — Le vo' des inxecles étudié par la Phnlochronographie. Note de M. Marev. « U y a vingt-cinq ans environ que j'ai exposé devant l'Académie le résultat de mes premières expériences sur le vol des insectes. Je montrais alors comment l'inscription mécanique des mouvements du vol permet de compter les battements des ailes, de déterminer le sens de leur mou- vement, les inflexions de leur surface, etc., et j'arrivais à cette conclusion : que l'aile de l'insecte, rencontrant obliquement la résistance de l'air dans ses mouvements de va-et-vient, agit par v\\\ mécanisme analogue à celui de la godille d'un bateau. Enfin, pour justifier cette théorie, je montrais de petits appareils se déplaçant dans l'air par la simple oscillation d'ailes for- mées, d'une nervure rigide, prolongée en arrière par un voile membra- neux. » Mais, si la théorie du vol de linsecte pouvait dès lors être considérée comme établie daijs ses caractères généraux, bien des particularités res- taient encore à étudier. Ainsi, pour n'en citer que quelques-unes, le rôle des élvti-es dans le \ol des coléoptères, celui des balanciers chez les di- plèies, les positions que pieimenl les quatre ailes dans le vol des autres insectes. >i L'appareil que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie le 3 no- vembre dernier sons le nom (Se photochrono graphe, et qui saisit avec tant de facilité les phases des mouvements de l'homme et des animaux, devait se prêter également à l'analvse du vol des insectes. On devait toutefois prévoir que, en raison de l'extrême rapidité des mouvements des ailes, il faudrait diminuer encore la durée des éclairements et. comme conséquence de cette courte durée, soumettre l'animal en expérience à une lumière très concentrée. » Ces conditions spéciales devaient être obtenues sans recourir à un instrument nouveau, mais en adaptant simplement au photochronographe quelques pièces accessoires. » La présente Note a pour effet d'indiquer les dispositions qui m'ont permis de réduire les temps de pose à un vingt-cinq unllième de seconde, et d'obtenir ainsi des images assez nettes d'insectes au vol. » l^a ligure ci-tles.-.us montre deux tipules, dont l'une est immobile et posée contre une vitre, pendant que l'autre vole au-dessous d'elle, en agitant ses pattes de diverses manières et en donnant à son corjis des in- clinaisons variées. La justification de la page n'a permi^s de représenter ici que trois images successives; mais, en réalité, le photochronographe donne une longue série de ces images échelonnées sur la bande de pellicule sen- ( '7 ) sible. La longueur des bandes que livre le commerce varie de i"',25à 4™, 4o. Avec ces dernières, on aurait une centaine d'images du format de celles qui sont représentées ci-contre. » J'ai l'honneur de présenter à l'Académie quelques positives sur papier albuminé, tirées d'après les clichés originaux. Malgré la perfection de l'héliogravure exécutée par M. Ch. Petit, les figures originales feront vois- mieux encore la netteté des images photochronographiques. » Les conditions à réaliser dans ces expériences peuvent se résumer ainsi : » 1° Eu raison de leur petite laille, les insectes deAaient être étudiés de très près afin que leurs images ne fussent |)as trop réduites. » 2° L'extrême vitesse des mouvements de l'aile commandait une très grande brièveté du temps de pose. » 3" Celte brièveté de l'éclairement exigeait, pour impressionner la plaque sensible, l'emploi d'une lumière très concentrée. » 4" Les animaux devaient être maintenus pendant leur vol à une dis- tance constante de l'objectif, afin que leur image se trou^■àt exactement an foyer el, pour|])lus de sûreté, il fallait doniier à celui-ci le plus possible de profondeur. » Voici comment ces difFérentes conditions ont été remplies : » Pour opérer à courte distance et pour avoir des images de grandeur naturelle, on règle le tirage du soufflet de l'appareil de telle sorte que l'ob- jet et la surface sensible occupent respectivement les deux foyers conjugués de l'objectif. i> Pour raccourcir les temps de pose, on a rétréci de la façon suivante les ouvertures des disques obturateurs qui laissent passer la lumière. Le diamètre de ces ouvertures, ainsi que la vitesse de rotation des disques, avaient été réglées pour l'analyse des mouvements de l'homme et des ani- maux : avec des fenêtres de 2"° de largeur, on avait des temps de pose de — 'j^ de seconde. J'ai muni ces fenêtres de petits rideaux d'acier mince pei'- cées chacun d'une fente étroite dirigée suivant le rayon des distjues. Ces fenêtres n'ayant pas plus de i'"'°,5 de largeur et la vitesse de rotation des disques étant conservée, il s'ensuit que la durée de l'éclairement produit par la rencontre de deux fentes n'excède pas tt^J^ de seconde. » Pour éclairer vivement le champ sur lequel se ilétachent les insectes, je me sers d'un condensateur, c'est-à-dire d'une lentille convergente qui, recevant d'un héliostat un faisceau de rayons parallèles, les fait converger à l'intérieur de l'objectif photograj)hique. Or, en ce point se trouvent pré- C. R., i?yi, 2' Semestre. (T. CXUI, N' 1.) ' ( i8 ) ciséaiciiL les disques ubluralours iloiil les feules, au uu)UieaL de leurs ren- contres, laissent passer presque entièrement le faisceau lumineux; celui- ci, après son passage, se disperse de nouveau et va illuminer toute la sur- face sensible sur laquelle se forme l'image. » La lentille condensante doit avoir une longueur focale au moins double de celle de l'objectif; on la place en avant du point oii se trouve l'insecte. » Une planche à rainure fixée sur le photochronographe sert de banc d'optique pour porter la lentille condensante et en régler la position. » Les moyens de contention de l'animal varient suivant le but qu'on se propose. Parfois on saisit l'insecte par une patte ou par l'extrémité de l'abdomen, au moyen d'une pince qu'on fixe sur la planchette à rainure à la distance voulue. Mais certains insectes seulement se prêtent à ce mode de contention, qui a l'avantage de permettre d'orienter l'animal de toutes sortes de manières. Le vol captif qui s'observe alors donne lieu à des mou- vements d'une amplitude et d'une rapidité excessives. » Pour étudier le vol normal, on iixe au banc d'optique une boîte fer- mée en avant par une glace. Introduit dans cette boîte, l'insecte va aussitôt voler contre la vitre qui a été mise préalablement au foyer de l'objectif. Du reste, on surveille la manière dont l'insecte vole, et, au moment voulu, on presse sur le bouton qui met en marche la pellicule sensible. » Une grande profondeur de foyer est nécessaire, avons-nous dit, pour que les différentes parties de l'animal soient nettement visibles dans l'image. Or il arrive précisément que l'extrême étroitesse des fentes par lesquelles doit passer la lumière au centre de l'objectif constitue un excellent diaphragme qui donne au foyer plus de deux centimètres de profondeur. » Celte disposition s'applique à tous les animaux de petite taille, dont les mouvements doivent être étudiés de très près dans la lumière concen- trée. Elle ne donne, il est vrai, qu'une silhouette, mais avec ses dé- tails les plus fins, tels que les poils dont sont couvertes les différentes parties du corps. Toutefois, pour peu que l'animal ail quelque transpa- rence, on saisil tous les détails de sa structure et même certains mouve- ments des organes intérieurs. )) Dans de prochaines Communications j'indiquerai les dispositions qui permettent, avec un autre éclairage, d'obtenir des images par réflexion. J'exposerai également la manière d'analyser par la Pholochronographie les mouvements d'animaux microscopiques. » ( 19 ) CHIMIE. — Étude (lu tètraiodure de carbone: par M. Hkxri Moissax. (( Dans un travail précédent, nous avons indiqué la préparation et les propriétés du triiodure de bore ('). Nous avons démontré que ce nouveau composé possédait une activité chimique très grande; c'est un iodurant énergique qui fournit facilement un grand nombre de réactions nouvelles. » Nous citerons les suivantes : » 1° Lorsque l'on projette de l'iodure de bore dans du chloroforme sec et froid, l'iodure se dissout et la masse ne tarde pas à se prendre en gelée. Après plusieurs jours, cette gelée disparaît et le fond du vase se remplit d'une belle cristallisation d'iodoforme, tandis que des vapeurs de chlorure de bore se dégagent d'une façon continue : (;2H(:l'+ BoP=:C-ill' + RoCl'. » Le chloroforme est donc transformé en iodoforme à froid sous l'action de l'iodure de bore. » 2° Ainsi que je l'indiquais, dans la Note citée plus haut, le phosphore réagit rapidement sur l'iodure de bore. Si l'on prépare une solution d'io- dure de bore dans le sulfure de carbone pur et sec, et qu'on l'additionne de phosphore ordinaire bien privé d'eau, il se produit de suite et à froid une décomposition, et l'on voit tomber au fond du tube une poudre de cou- leur rougeàtre, assez dense, que l'on peut séparer à la trompe et laver au sulfure de carbone. » Le produit ainsi obtenu, séché rapidement, est chauffé ensuite dans le vide; on en dégage une petite quantité de phosphore et d'iodure de phosphonium. Le résidu est une poudre blanche contenant du phosphore et du bore. » Ce phosphure de bore, infusible au rouge, est inattaquable par l'acide azotique monohvdraté, décomposable par la vapeur d'eau en hydrogène phosphore et acide borique et se rapproche par ses propriétés de l'azoture de bore de Deville et Wœhler. Nous en continuons l'étude. » 3° Si l'on fait réagir le triiodure de bore sur le tétrachlorure de car- bone, on obtient facilement, par double décomposition, du trichlorure de (') l'rcparalioii et propfiélcs ilii Iriioiltirc i/c bore (Coi»/>/i-:i rendue, t. CA'II, p. 717). { 20 ) bore et du létraiotliire de carbone. Cette réaction se fait à froid; chaque goutte de chlorure de carbone qui tombe sur l'iodure de bore produit un grand dégagement de chaleur : BoP + C^'Cl^ = C-V + BoCl\ » Nous exposerons avec quelques détails cette dernière réaction. » Le tétraiodure de carbone n'a été obtenu jusqu'ici que par Gustavson, qui l'a préparé en faisant réagir le tétrachlorure de carbone sur l'iodure d'aluminium en solution suUocarbonique('). La préparation de Gustavson, que j'ai eu l'occasion de répéter à propos de mes recherches sur les fluorures de carbone, est longue et délicate. On n'arrive que très difficilement, par ce procédé, à obtenir l'iodure de carbone avec sa belle couleur rouge, tel que l'a parfaitement décrit ce savant. » Pour préparer ce composé, nous chauffons en tube scellé des cristaux d'iodure de bore en présence d'un excès de tétrachlorure de carbone pur et sec. Il faut avoir soin d'employer, dans cette préparation, du chlorure de carbone bien exempt de chloroforme. Les tubes scellés sont maintenus une heure à la température de 80° à 90° dans un bain-marie et, le lendemain matin, les tubes contiennent l'iodure de carbone très bien cristallisé. Le rendement est théorique et présente la netteté des réactions de Chimie mi- nérale. » Les tubes sont ouverts; les cristaux, essorés sur du papier, sont placés dans le vide, lavés ensuite avec une solution de bisulfite de sodium pour enlever les dernières traces d'iode, enfin séchés complètement dans le vide sec. « Le tétraiodure de carbone ainsi préparé se présente en cristaux de plusieurs millimètres d'une belle couleur rouge. » Nous ne reviendrons pas dans ce travail sin- les propriétés du tétraio- durede carbone, déjà indiquées par Gustavson. Nous décrirons seulement les réactions nouvelles obtenues avec ce composé. » Le tétraiodure de carbone bien sec, chauifé dans le vide, à une tem- pérature comprise entre 90° et 100°, se sublime ti'ès lentement en beaux cristaux rouges ayant l'éclat et la transparence des rubis de synthèse pré- parés par MM. Fremy et Verueuil. Sublimé dans les mômes conditions en présence d'argent en poudre, la couleur des cristaux reste identique. (') Gustavson, Sur le tétraiodure de carbone {Comptes rendus, t. LXXVIII. p. 1 1 26; 1874 ). ( 21 ) » L'ioflure de carbone chaut'fc dans un courant d'hydrogène à ia tem- pérature de 140° se transforme en iodoforme et acide iodhydrique C=r + H-=- C-IJP + lII. » Aussitôt que les cristaux d'iodure de carbone sont au contact du chlore sec, la masse se liquéfie, s'échauffe sans incandescence, et il se pro- duit du chlorure d'iode liquide ICI, qui se transforme peu à peu en trichlo- rure ICP volatil, en même temps qu'il se forme du tétrachlorure de car- bone C-I''-^8C1 = 4H;1 + C'CP. » Chauffé avec précaution dans l'oxygène sec, il se décompose d'abord en iode et carbone. Si la température s'élève légèrement, le charbon brûle ensuite en fournissant de l'acide carbonique. » Avec le soufre en fusion, réaction violente : il se forme des vapeurs tl'iode, des composés d'iode et de soufre, et le carbone est mis en liberté. Si, au contraire, on chauffe vers 5o° un mélange de soufre pulvérisé et d'iodure de carbone, il se fait de l'iodure de soufre et du sulfure de car- bone. » Le phosphoi-e réagit avec énergie sur l'iodure de ©arbone et produit des composés dont nous poursuivons l'étude. » I^e sodium et le potassium, broyés avec l'iodure de carbone, réagissent avec incandescence. Il se produit un iodure alcalin et du charbon. Le mer- cure et l'argent en poudre attaquent lentement l'iodure de carbone à la température ordinaire. Avec le mercure à 100", la réaction est beaucoup plus énergique. » L'iodure de carbone cristallisé, chauffé avec de l'eau à do**, en tube scellé dans le vide, se dédouble lentement en donnant une petite quan- tité de vapeurs d iode, sans produire d'iodoforme. La solution ainsi ob- tenue ne possède pas de propriétés réductrices. » Lorsque le tétrachlorure de carbone employé dans la préparation de l'iodure renferme du chloroforme, ce qui arrive très souvent, il se fait, en même temps que de l'iodure de carbone, une' quantité plus ou moins grande d'iodoforme, en vertu de la réaction que nous avons indiquée au début de ce Mémoire. On peut le démontrer en chauffant cet iodure de carbone impur avec une grande quantité d'eau distillée. La vapeur il'eau entraîne l'iodoforme; en laissant refroidir, en décantant et en répétant plusieurs fois cette purification, on obticTit un iodure rouge qui sèche len- ( 22 ) tement à l'air et qui no possède jilus l'otleiir c.Tractéristique de l'iodo- forme. » Les gaz acide chlorhydrique et acide iodliydrique ne réagissent pas à froid snr l'iodure de carbone. A chaud, il v a décomposition de l'iodure et formation de vapenrs d'iode et d'iodoforme. » Une solution concentrée d'acide chromique attaque l'iodure de car- bone à froid et le transforme en acide carbonique et vapeurs d'iode. » Le fluorure d'argent réagit vers So** sur une solution d'iodure de car- bone, dans le tétrachlorure de carbone, en fournissant un dégagement régulier de gaz tétrafluorure de carbone C- 1 ' + i Ag FI = C= FI ■' -f- 4 Ag L » Cette double décomposition permet de préparer avec beaucoup de facilité le gaz tétrafluorure de carbone que j'ai étudié |)récédemment. » Enfin les dosages du carbone et de l'iode dans les cristaux rouges, dont nous venons d'étudier les propriétés, ont conduit à la formule C^U. » CHIMIE ORGANIQUE. — Combinaisons des camphres avec /es aldéhydes. Sur un nouveau mode de formation desalcoylcamphres . Note de M. A. Hallrr. « Dans une Conférence faite à la Société chimique, le 2 juin 1887, j'ai attribué au camphre sodé la constitution représentée par la formule CHNa . ^ . C" H'\ I , ce qui en fait un composé analogue aux éthers acéto etben- zovlacétique et surtout à la disoxvbenzoïne sodée. » Or on sait que les molécules renfermant un groupement CH" com- pris entre deux radicaux plus ou moins négatifs, sont susceptibles de se condenser avec les aldéhvdes, sous l'influence de l'acide chlorhvdrique, pour donner naissance à des combinaisons non saturées, de la forme R.CO.C-CO-R' II CII-R" M La caractérisation du benzylcaniphre, comme produit de l'action du benzvlate de sodium sur le camphre, benzvlcamphre qui a été décrit dans ma dernière Note à l'Académie, m'a conduit à essayer la préparation du ben- zalcamphre qui, par réduction, devait me fournir, et m'a réellement fourni le même benzvlcamphre. ( 2-3 ) » Des essais eirectués jour coiulenser le canij)luc a\ec l'alcléliytlc beii- zoR[ue, par riiilerniédiaire de l'acide chlorhydrique, n'ont toutefois pas donné de résultais. » Cet insuccès nous a conduit à employer la méthode imaginée par M. V. ]\Iayer (*) pour combiner l'aldéhyde benzoïqne au cyanure de ben- zyle, méthode (jui consiste à traiter un mélange de cyanure et d'alcoolate de soude par de l'aldéhyde benzoïque C«H^CH-.t;Az + C«H\CHO = H-O -t- CE' - CH = CH, \CAz i> L'action de l'aldéhyde benzoïque soit sur une solution d'éthylate de soude et de camplire dans l'alcool ibsolu, soit sur le mélange sec et ho- mogène de camphre et d'alcoolate Ae sodium fournit, en effet, du benzal- camphre, mais le rendement est très faible, dans le premier cas surtout. » Il n'en est pas de même quand ou fait agir l'aldéhyde sur le camphre sodé. La réaction s'accomplit avec dégagement de chaleur, suivant l'équa- tion /CHNa ^C = CH.C''H' C*H'* I +C''H=.CHO = NaHO + C*H'' i co c:o )) Mais le benzalcamphre n'est pas le seul produit qui prend naissance dans cette préparation. Il est toujours accompagné d'une huile qui ren- ferme du benzoate de bornéol. Dans les eaux de lavage on trouve, en outre, du benzoate de sodium. » La formation de ces produits secondaires est due à ce que le camphi-e sodé est toujours accompagné de bornéol sodé. Or on sait, d'après les tra- vaux de M. Claisen, que, lorsqu'on traite l'alcool sodé par de l'aldéhyde benzoïque, il se forme de l'alcool benzvliqae, du benzoate de benzyle et du benzoate d'éthvle. On peut donc traduire les réactions qui précédent par des équations analogues à celles qui ont servi à M. Claisen (-) pour interpréter les phénomènes observés par lui : /■'ONa (i) C'ir'ONa H2C°II\CH0-C'Ii^C-0'H' , XOC'H'' ■ y^O Na (2) C/IP.C-OC/I'" =C/'H\C0-C'"H"+CMl'0Na. OC'^H'' (') \nn. Chcm. phaïui.. I. 250, p. la^. (-) Hl'i . (leut. c/i. des., t. \\, p. 649- ( ^- 1 ) » L'hydrure de benzoyle n'est pas la seule aldéhyde qui se combine au camphre dans les conditions que nous venons de décrire. Les aldéhydes cuminiqup, cinnamique, méthylsalicylique, éthylsalicylique, donnent des combinaisons analogues. Les aldéhydes de la série grasse réagissent éga- lement, mais il n'a pas encore été possible d'isoler les dérivés à un état de pureté suffisant. » Tous ces composés peuvent se représenter |)ar la formule générale /CO C'H"<^ 1 . Ceux qui sont préparés avec les aldéhydes aromatiques \C = CHR sont cristallisés, sauf le cinnamalcamphre. » Tous fournissent par réduction, au moyen de l'amalgame de sodium, les alcoylcamphres correspondants /C = CHR /CH.CH^H \C0 \C0 » Ajoutons, toutefois, que les produits de réduction obtenus dans ces conditions ne sont pas des corps uniques. L'introduction d'un radical al- coolique dans le groupe CH- du camphre rend cet atome de carbone asy- métrique, de sorte qu'on peut concevoir l'existence d'au moins deux sté- réoisomères correspondant à chaque dérivé alcoylé. Le pouvoir rotatoire du composé de réduction du benzalcamphre droit diffère, en effet, de celui du benzvicamphre obtenu par les procédés déjà décrits. /C = CH.C''H' » Benzalcamphre droit G*H'*f I . — ÎSous ne décrirons (iiie la inc- .CO lliode'au camphre sodé. On dissout iSo?'' de camphre dans 4ooS'' de loluéiie liieii sec. La solulion est chauffée, avec i5ô'' de sodium, dans un Ijallon muni d'un réfrigérant ascendant, jusqu'à disparition du métal alcalin. On laisse refroidir dans un courant d'hydrogène, ou décante le liqidde surnageant les cristaux de camphre sodé formés, et on lave le produit a\ec un peu de Ijenzène. On ajoute environ loo"' de toluène bien sec, puis loos"' d'aldéliyde benzoïque rectifiée. Le mélange s'échaulTe; on le maintient homogène en remuant constamment, et on l'agite finalement avec de l'eau. On décante, et le produit est agité une seconde fois avec de l'eau. On sépare les liquides; le carbure, tenant en dissolution le benzalcamphre, le benzoate de bor- néol, plus un excès de camphre et de bornéol, est mis à dessécher sur du chlorure de calcium. On chasse le toluène par distillation, et l'on chaulTe le résidu au bain-marie, jusqu'à ce qu'il ne dégage plus d'odeur de camphre. Il reste un produit jaunâtre, plus ou moins épais, qu'on dissout dans l'alcool. Sa solution abandonne, par refroidisse- ment, des cristaux brillants ayant la forme de losanges, très réfringents, qu'on purifie par de nouvelles cristallisations dans le toluène. ( 25 ) » L'huile mère jauniUie i[iii reste, traitée par de la potasse alcoolique, donne un précipité de benzoate de potasse et du bornéol que l'alcool retient en dissolution. On sépare le benzoate, on lave avec de l'eau et on agite avec de l'éther. La solution étliérée, desséchée sur du chlorure de calcium, fournit par évaporalion une huile jaune qu'on chaufTe au bain-marie pour éliminer le bornéol qu'elle contient. On la rectifie dans le vide, et le produit additionné d'un cristal de benzalcamphre se prend en masse et fournit une nouvelle portion de ce dérivé. » Le benzalcamphre fond à g5°-96°. Il est peu soluble dans l'alcool froid, plus soluble dans l'alcool bouillant, dans l'éther, la benzine, le toluène. » La potasse alcoolique est sans action sur lui. Il ne se combine pas au brome. » L'amalgame de sodium le transforme en benzalcamphre. » Le benzalcamphre gauche a été préparé en partant du camphre gauche. Il pos- sède les mêrties propriétés que son isomère droit, et n'en diffère que par son pouvoir rotatoire qui est de signe contraire. » Le be/izalcamphi'e racérnùjue a été obtenu en mélangeant parties égales du dérivé droit et du dérivé gauche. Les cristaux ressemblent à ceux des corps actifs, mais ils fondent à 78° au lieu de 95°-96°. « Réduit au moyen de l'amalgame de sodium, ce racémique fournit un benzylcam- phre inaclif, qui se présente sous la forme d'une huile incristallisable, qui bout à igQ" sous une pression de 27'""'. /C = 011.0" II*. C'H^ )) Cuminalcampltre Cfi\V'( I . — L'huile que l'on obtient en opé- \Co rant comme avec le benzalcamphre ue cristallise pas. On la rectifie dans le vide, et l'on constate qu'à 23o°-23-''(H = 3o™™) la majeure partie distille sous la forme d'un corps épais, qui se prend en masse pendant les grands froids de l'hiver. On exprime ce pro- duit entre des doubles de papier et on le fait cristalliser dans l'alcool. » Le cuminalcamphre se présente sous la forme de prismes allongés, tlurs et cas- sants, solubles dans l'alcool, l'éther, le benzène, le toluène, insolubles dans l'eau et les alcalis. » Ce corps fond à 62" et ses solutions dévient la lumière polarisée à droite. /CH.CFP.C«H*.CMP » Le cuininylcamphre C*H'*, 1 , préparé par réduction du cuminalcamphre au moveu de l'amalgamede sodium, est un liquide liuileux, jaunâtre, incristallisable, qui distille à 225°-23o"' sous une pression de 28"™. /GO )) Le cutnamalcainphre C?\V' . \ se présente sous la forme ^ \C = CH.CM:CH.G«H^ d'un liquide visqueux, jaunâtre, et qu'il a été impossible de faire cristalliser. Ce corps distille à 28o"'-29o'' sous une pression de ôo'"™. /C = CH.C«H».OCH» » Le niélhylsalicylalcainphre C'H"(' 1 a été préparé comme le benzylcamphre. L'huile que l'on obtient après avoir chassé le camphre se prend peu à peu en masse si l'on a soin de la frotter, avec une baguette, contre les parois du cris- tallisoir. Cristallisé dans l'alcool, ce corps se présente sous la forme de beaux cristaux C. R., 1891, .•• Semestre. (T. CXIII, N" 1.) 4 ( ■^('> ) fondant à 92"-94''. Sa solution alcoolique, addilionnée d'amalgame de sodium et d"un peu d'acide sulfurique, fournil : /C1I.GFP.C«FP0CIP » Le méthylsaligénylcamphre C^H"(' i , corps qui cristallise dans l'alcool en lamelles blanches, rliomboïdales, fondant à 49". /GO » L'éthylsalicylalcamph/'e C^IV'. i prend naissance dans les •^ ^ \c = CiI.olI^ocq^=' mêmes conditions que son homologue inférieur. Mais il cristallise plus difficilement que le dérivé méth^le. 11 faut l'abandonner pendant longteftips dans un endroit frais, pour que les cristaux se forment. )) Cristallisé dans l'alcool, il constitue des tables rhoraboïdales fondant à 65". » h'é(/n'l.ialiifén}/c(ii»/}hre CJ\l^'\ I .obtenu parréduction du précédent corps, cristallise en prismes blancs, fondant à la même tempéiature que réthylsalicjlalcamphre. » Des essais tentés pour obtenir le salicylalcamphre n'ont pas donné de résultat. Quand on traite le camphre sodé par de l'aldéhyde salicylique, il se forme du salicylure de sodium et du camphre. Si l'on prépare au préa- lable du salicylure de sodium, et qu'on le fasse agir sur le camphre sodé, il ne se produit aucune action, même quand on opère à chaud. Nous comptons néanmoins préparer ce corps, mais par une autre voie. » Notre intention est de poursuivre l'étude de tous ces dérivés, car, au point de vue du pouvoir rotatoire et de l'énergie réfringente moléculaire, ils possèdent des propriétés remarquables. » GÉOLOGIE. — Les formations éocènes de l' Algérie. Note de MM. Pomel et Ficheur. (( Nous avons constaté, dans des publications antérieures ('), que les terrains éocènes de l'Algérie se groupent en trois séries, comprenant chacune plusieurs étages, souvent limités par des discordances. Le groupe inférieur (suessonien') est développé vers les limites du Tell et des Hauts- Plateaux d'Alger, d'où il descend dans le Tell oranais, et comprend tous les lambeaux qui se distribuent sur les plateaux numidiens jusqu'au Sa- hara. Le groupe moyen (parisien) est réduit à une zone étroite, qui est (') Pomel, Description slratigraphique générale de l'Algéru' ; 1S89. — Ficheur, Les terrains éocènes de la Kabylie du Djurjura; 1890. ( 27 ) continue duiis le Djurjura, et se trouve fortement démantelée vers l'est, dans la partie nord du massif numidien. Le groupe supérieur (ligurien), argiles et grès à fucoïdes, s'étend transgressivement sur les groupes anté- rieurs et prend un grand développement dans le Tell oriental, d'où il se prolonge en Tunisie. » Nous avons également fait ressortir, pour les deux groupes inférieurs, une singulière situation d'indépendance et d'isolement, qui n'avait pas permis d'observer de relations de contact entre ces deux formations dans les contrées oii nous les avions étudiées. On en avait tiré argument pour contester la réalité de notre échelle stratigraphique, prétextant que ces formations, si différentes qu'elles parussent dans leur composition, pou- vaient bien avoir été déposées simultanément dans des bassins distincts et sans communication entre eux. Il ne restait guère que la région au nord et au nord-ouest de Constantine on l'on pût espérer une solution; l'un de nous vient d'y constater récemment l'indépendance absolue des deux for- mations, et ainsi se trouve confirmée notre opinion sur l'impossibilité d'une contemporanéité entre ces dépôts de faciès si différents et de faunes nummulitiques absolument distinctes. » Le suessonien s'étend dans le nortl-est de Sétif, en conservant le même faciès qu'au voisinage de cette ville : calcaires à silex surmontés de marnes et calcaires blanchâtres ; il n'y est cependant représenté que par des lambeaux, plus ou moins isolés sur le sénonien, qui domine dans la région, contrairement aux indications de la carte de ïissot, (pu les avait confondus. Des îlots importants se montrent sur le flanc sud du djebel Ahrès; et, dans la coupure de l'oued El-Rébir, entre Mila et El-Milia, le suessonien présente des parties rocheuses qui descendent jusque dans le ravin. Au nord du djebel Msid-el-Aïcha, ces mêmes calcaires à silex for- ment quelques crêtes, couronnant le sénonien. » Entre l'oued El-Kébir et El-Rantour existent quelques lambeaux très restreints indiquant la présence des deux étages, inférieur et supérieur du parisien, avec tous leurs caractères de la Kabylie, indépendamment des îlots de calcaires subcristallins à NummuUtes aslurica, signalés depuis long- temps au Sidi-Cheik ben Rohou, aux Toumiettes, etc. Un de ces lambeaux, comprenant les couches marno-calcaires à Numm. lœvigala de la base du groupe, surmontées des poudingues et grès à Numm. perforata (assise de Drà-el-Mizan), se montre sur le flanc sud du Msid-el-Aïcha, à l'est du vil- lage d'Amala. La situation stratigraphique de ce lambeau parisien par rap- port aux ilôts suessoniens signalés ci-dessus, au noid et à l'ouest, dans un ( 28 ) rayon de 2 à 3 kilomètres, indique nettement la transgressivité des assises de l'éocène moyen sur l'éocène inférieur, après le démantèlement de cette dernière formation. Il est manifeste, en effet, que le bassin éocène moyen a empiété sur le périmètre occupé antérieurement par le bassin éocène inférieur, dont les rivages avaient été déjà oblitérés. Il ne peut donc pas y avoir eu contemporanéité de dépôts entre ces deux séries. » Ce canton privilégié nous donne également un renseignement pré- cieux qui vient confirmer la division que nous avons établie pour l'éocène supérieur. Ce groupe y est représenté par ses deux étages : l'inférieur (argiles et grès de Chellata), près du village d'Amala, le supérieur (grès de Numidie), prenant une grande extension vers l'est. Les relations montrent, en toute évidence, que ces dépôts n'ont pu s'effectuer qu'après le démantèlement et l'ablation presque totale des couches de Téocène moyen. )) Ainsi se trouve confirmée l'indépendance complète des trois groupes que nous avons établis, et justifiée la classification stratigraphique adoptée pour la carte géologique de l'Algérie. On peut en tirer les conclusions suivantes : M 1° Les formations de l'éocène moyen s'étendent sur une zone étroite, voisine du littoral, et ne paraissent pas dépasser la première chaîne du Tell algérien, jalonnée par l'Atlas de Blidah, le Djurjura, la chaîne des Ahrès et des Mouïa jusqu'au voisinage de Jemmapes. Elles conservent, d'une extrémité à l'autre, le même faciès, la même division en trois étages et sont caractérisées par les nummulites des groupes de Numm. lœvigata et de Numm. perforata. » 1° Les assises de l'éocène inférieur forment un ensemble, défini au point de vue nummulitique, par Numm. planulata, Numm. biarritzensis, Numm. gizehensis, et qui parait n'avoir pu être recouvert qu'à sa bordure est par le groupe moyen. » La série éocène du Haut-Tell et des Hauts-Plateaux de Constantine appartient en entier au groupe inférieur. Au sud, elle descend dans le Sahara et, du pied du Bou-Rhaïl, elle pousse un appendice qui, par Mou- el-Adam, Dzioua et, d'après M. Rolland, par Hassi-Berkan, se relie aux calcaires à silex du Tadraaït, observés par la mission Flatters. » Vers l'est, elle se continue en Tunisie, avec des caractères identiques dans les plateaux de la Tunisie centrale, ainsi que dans sa partie méridio- nale. L'opinion de l'existence de l'éocène moyen vers le Dir-el-Ref, émise par ]\L Rolland, ne peut être maintenue, la faune nummulitique des ( 29 ) couches supérieures étant identique à celle des calcaires sous-jacents. C'est, du reste, le résultat d'une illusion produite par une faille inaperçue, mettant en contact le superstratum marneux, des calcaires avec une zone marneuse intercalée dans ces mêmes calcaires. » Il nous paraît très probable qu'il faudra attribuer au même groupe de l'éocène inférieur les couches de l'Egypte à Nummul. gizehensis, dont les espèces sont confinées dans des niveaux bien définis du suessonien d'Algérie, et qu'il faudra les rattacher, comme étage supérieur, à l'étage libven du professeur Zittel, au lieu de les rapporter, comme lui, au pari- sien. D'après cela, il semble peu probable que l'éocène moyen soit repré- senté dans la partie orientale de l'Afrique du Nord, dont une émersion, plus ou moins générale, aurait clos la première partie de la période num- mulitique dans ces parages. » MEMOIRES LUS. PATHOLOGIE. — Méthode de transformations prompte des produits tuber- culeux des articulations et de certaines autres parties du corps humain. Note de M. Lan.velongue. « Il y a maintenant quatre mois que j'ai entrepris sur l'homme les pre- miers essais d'une méthode de traitement des produits tuberculeux. Durant ce temps, je l'ai appliquée aux diverses modahtés de l'affection tubercu- leuse, aux types dont les manifestations montrent avec évidence les étapes successives de son évolution, depuis la période initiale de l'infection, jusqu'aux degrés les plus avancés comprenant la mortification des tissus ou leur déchéance très avancée. » Les résultats obtenus, observés avec le soin, et la rigueur que com- porte une pareille étude, me paraissent devoir être divulgués aujourd'hui, pour être désormais soumis à un libre examen et au jugement de tous. D'une part, l'importance du sujet l'exige; d'autre part, la simplicité de la méthode et la promptitude de ses effets permettront vite au plus modeste praticien comme à l'expérimentateur le plus habile d'en apprécier la valeur. )) Il ne s'agit pas d'ailleurs, telle est du moins ma conviction, d'un remède spécifique visant spécialement et uniquement le bacille, qu'il dé- truirait dans un délai rapide. Il s'agit de l'emploi d'un agent chimique, jouissant de propriétés spéciales à l'égard des tissus vivants; cet agent, ( ^o) antiseptique assez puissant, est le chlorure de zinc, employé suivant une méthode particulière, dont je préciserai plus tard les détails. •» La lésion que produit le bacille tuberculeux étant presque toujours localisée en une place déterminée de l'organisme, il m'a semblé que c'était en ce lieu que devait s'exercer avec le phis de succès toute action médica- trice; il m'a semblé aussi qu'on imiterait de tous points le travail naturel de guérison, si l'on parvenait à transformer le tissu fd^reux en un tissu représentant les cicatrices ou le processus curateur de presque toutes les altérations organiques, le tissu morbide composé d'éléments destinés à dé- générer presque toujours et à devenir, (ians l'immense majorité des cas, des foyers d'infection pour les parties voisines d'abord, pour les régions plus éloignées ensuite, pour l'économie tout entière enfin. >) En un mot, la méthode a pour but de scléroser le tissu tuberculeux, quel qu'en soit le siège; elle cherche la condition qui semble la plus con- traire à l'existence du bacille, puisque cet agent disparait ou se montre impuissant lorsqu'elle se trouve réalisée. » La méthode que je préconise consiste à fau'e pénétrer l'agent théra- peutique, choisi pour des raisons spéciales, non point dans les fongosités, ni dans les foyers tuberculeux, mais en dehors d'eux et autour d'eux seu- lement. La constitution anatomique et le mode d'accroissement des foyers tuberculeux viennent tout d'abord plaider avantageusement en sa faveur. En effet, tandis qu'à la périphérie de ces foyers se trouvent les pro- cessus les plus récents et jeunes, on ne rencontre au centre que des pro- duits d'un autre âge et dégénérés; frappés de mort ou en voie de nécro- biose. Cela revient à dire que la fonction bacillaire s'accomplit toujours excentriquement et que les tissus normaux, formant la limite du foyer morbide, sont comme une matrice élaborant sans cesse, sous l'incitation du bacille, les néoplasmes tuberculeux qui se propagent ainsi de proche en proche et par continuité du tissu. » Delà, l'obligation de modifier, avant tout, la couche périphérique où se fait l'ensemencement; mais il est aussi essentiel d'opérer la transforma- tion de la couche farcie de tubercules où le bacille est en plein travail. On ne doit pas oublier d'ailleurs que la zone où siègent les altérations spéci- fiques reçoit ses vaisseaux, c'est-à-dire les éléments de sa nutrition, de la couche périphérique qui se continue avec elle. » L'expérimentation enseigne que le chlorure de zinc produit une trans- formation fîbroïde remarquable dans les tissus normaux des animaux. Or on obtient les mêmes effets sur les tissus altérés, sur le tissu tuberculeux ( ^ï ) en particulier. Le médicament fixe, en les tuant, les éléments anatomiques au point où il est déposé et même à mie plus grande distance: il oblitère un certain nombre de capillaires et de petits vaisseaux; il provoque enfin une irritation inflammatoire des parois vasculaires, qui rétrécit le calibre des artères et des veines dans une étendue notable, parfois éloignée du point initial. )) Mais il se produit, en même temps, une modification locale d'une importance bien autrement grande. Très rapidement, presque en quelques heures, il se fait, au sein des tissus altérés, par diapédèse et probablement aussi par prolifération cellulaire, un afflux; énorme de nouveaux éléments anatomiques. L'irruption soudaine et intense des jeunes cellules a lieu non seulement au point d'application du remède, mais aussi à une certaine dis- tance, par diffusion de l'agent thérapeutique; ces cellules empâtent la pé- riphérie des fongosités, comme elles infiltrent dans de fortes proportions le néoplasme tuberculeux. L'afflux des éléments embryonnaires au lieu intéressé est énorme; nous l'avons étudié dans les poumons, le foie, les muscles, le tissu cellulaire des animaux et aussi chez l'homme. On peut, d'après les dessins que je présente, juger de l'abondance de la proliféra- tion et de la richesse extrême de l'ancien tissu en nouveaux éléments. » La lutte s'établit, dès ce moment, entre les éléments amoncelés et le bacille, particulièrement entre les cellules migratrices et cet agent, en vue de l'absorber et de le détruire. Quoi qu'il en soit de cette hypothèse, les éléments du tissu morbide que l'agent thérapeutique avait fixés par son contact se résorbent lentement et disparaissent, repris par l'organisme; les jeunes cellules, au contraire, s'organisent avec une grande activité et constituent un tissu fibreux, serré, d'autant plus compact que les vais- seaux y sont moins noml)reux et d'un plus petit calibre; peut-être même l'altération de ces vaisseaux, se poursuivant loin du lieu de l'injection, propage-l-elle l'irritation dans les tissus qu'ils alimentent. » On peut apprécier, dès le lendemain de l'intervention, la formation du nouveau tissu, dont les qualités s'affirment rapidement si l'on a eu re- cours à une solution au dixième. A la sclérose des fongosités articulaires, s'ajoute un ostéome sous-périosté diffus, avec condensation osseuse, si l'on a pris soin d'intéresser le périoste au travail de réparation, ce que je fais dans la plupart des cas d'ostéo-arthrites tuberculeuses. » L'évolution ultérieure, autant que j'en puis juger par mes résultats cliniques, accuse une tendance marquée vers le retour des tissus scléreux à un tissu conjonctif plus lâche. H en résulte que les parties reprennent ( 32 ) leur souplesse et leur forme et que les fonctions des organes locomoteurs se trouvent conservées en entier, ou tout au moins dans les limites où elles existaient au début du traitement. » Ces documents seront complétés par les développements que je pré- senterai demain à l'Académie de Médecine, sur la technique de la méthode, sur les expériences entreprises avec M. Achard, sur les malades traités enfin. » Qu'il me soit permis seulement de dire ici que, chez mes vingt-deux premiers malades sans exception, j'ai obtenu une transformation favorable, qui s'est traduite par la guérison ou par une amélioration annonçant une guérison prochaine. Mais est-ce bien guérison qu'il faut dire et cette gué- rison est-elle définitive? M Un examen sérieux des jeunes malades atteints de lésions graves du genou par exemple ne permet-il pas de considérer comme guéris ceux dont les parties ont retrouvé leurs fonctions et presque leiu' forme, qui ne ressentent aucun phénomène anormal, quimarchent toute la journée, dont le développement général se fait bien et avec régularité, dont le poids augmente progressivement, qui vivent enfin de la vie commune des autres enfants? Une opinion presque unanime les ferait considérer comme guéris. Et pourtant, malgré ces faits et ces apparences, on ne saurait trop apporter de réserve dans la conclusion. » La guérison, dans l'espèce, c'est la disparition du bacille, et cette dis- parition, je ne puis pas l'affirmer d'une manière absolue. Il est vrai que, chez un de nos malades, nous avons constaté avec M. Achard, dans une plaque qui a été extirpée après traitement, une transformation fibro-grais- seuse du tissu, sans y rencontrer un seul bacille, et l'inoculation à un cobaye faite il y a deux mois n'a pas abouti; l'animal est encore sain et sauf. Mais ne me suis-je pas trompé dans le diagnostic de tuberculose cos- tale avec fongosités symptoniatiques? Je préfère rester dans le doute et ac- cepter la responsabilité d'un diagnosticinexact pour nepas tropm'avancer. » Cependant, tout porte à croire qu'une transformation totale d'un tissu tuberculeux en tissu fibreux est difficilement compatible avec la vie du bacille, et chez quelques-uns de nos malades celui-ci garde depuis deux mois et plus un silence de mort. » La constitution du nouveau tissu diminue en tous cas les sources de l'infection, car il est depuis longtemps avéré que les fovers tuberculeux, mous et imprégnés de liquides ou de sucs, sont de beaucoup les plus dan- gereux pour les régions voisines et l'économie entière. » Donc, si le bacille persiste dans les tissus sclérosés, question que nous ( 33 ) cherchons à résoudre expcrimentalement, en attendant des preuves tirées de l'examen des pièces anatoniiques provenant de l'homme, il semble être confiné dans une place où il est comme encapsulé et devenu inoffensif, toute trace de son activité n'apparaissant plus depuis un temps qui s'accroît tous les jours. / » Un avenir très prochain fixera définitivement ce point. » MEMOIRES PRESENTES. M. J. Balmy adresse un Mémoire intitulé : « Etudes sur la maladie des pommes de terre ». (Renvoi à la Section d'Économie rurale.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, quatre Volumes et un Atlas, adressés par M. de Beaii- chamv, et édités par l'École de l'ontainebleau, sous le litre : « Cours de Mécanique professé à l'École d'application de l'Artillerie et du Génie ». (Renvoi à la Section de Mécanique.) ÉLASTICITÉ. — Sur la détermination des constantes et du coefficient d'élasticilé de V acier-nickel. Note de M. E. Mekcadier, présentée par M. Sarrau. (c Dans une série de recherches insérées aux Comptes rendus des ii, 20 juillet et i*''aoùt 1887, 2 et 9 juillet 1888, j'ai indiqué une méthode simple pour déterminer le rapport - des constantes de Lamé pour un corps solide sonore, et, par suite, son coefficient d'élasticité dynamique, en me fondant sur la théorie des vibrations des disques circulaires de l-virchlioff. Inappli- cation de cette méthode à des aciers bien définis, mais très différents au point de vue physique, chimique et industriel, m'avait conduit à conclure : qu'au point de vue élastique proprement dit, c'est-à-dire eu égard aux phé- nomènes vibratoires ou autres dans lesquels il ne se produit pas de défor- mations permanentes, les propriétés de ces aciers varient peu ; le rapport c H., 1891. ■^' Semestre. (T. CXIU, N" 1.) 3 ( :n ) • des constantes, réellement différentes, qui les caractérisent, ne varie que d'environ 5 pour loo au-dessus ou au-dessous de sa valeur moyenne, et leur coefficient d'élasticité dynamique varie à peine de i pour loo de sa valeur moyenne, 20700 à i5" ('). » J'ajoute que le rapport du coefficient d'élasticité dynamique moyen de ces aciers au coaf^icÏQnl statique, déduit des mesures ordinaires d'allon- gement, est d'environ i,o35. )) Mais ces aciers contenaient au plus i pour 100 de substances étran- gères au fer : carbone, silicium, soufre, phosphore et manganèse. » Or aujourd'hui, dans l'industrie, on essaye des alliages divers d'aciers et de métaux, tels que le chrome et le nickel par exemple, où ce dernier métal peut entrer pour jusqu'à 25 pour 100, et il semble très important de rechercher ce que deviennent, dans ce cas, les propriétés élastiques de l'acier ainsi modifié. J'ai effectué cette recherche sur des disques d'acier- nickel, provenant des usines du Creusot, qui m'ont été adressés par M. l'ingénieur Barba. En voici la composition et le coefficient d'élasticité statique déduits en usine des mesures d'allongements; ces disques ont été recuits au rouge cerise après découpage : Nickel Carbone Silicium Soufre Phosphore Magnésium Numéros. pour lOO. pour loo. pour loo. pour loo. pour loo. pour loo. 1.... 5,55 0,20 o,i4 0,018 0,057 0,09 9 » » » » 3. . . . 25,01 0,873 G, 63 o,o32 h. . . . » » » » • même coulée ■ même coulée Coefficients d'élasticité des n"' 1 et 2 : lySoo; des n"' 3 et 4 : 12000. » Je rappelle la méthode que j'ai employée : 1° je détermine expéri- mentalement les nombres de vibrations «„ et /«, du son fondamental et du 1"' harmonique de chaque disque; 2° je déduis du rapport —5 à l'aide des formules de YJirchhoïi {Comptes rendus, loc. cit.), la valeur de 0 = -^) et par suite de -; 3° de la valeur de 0 pour chaque disque et de celle d'une quantité x,i^., où d représente le nombre des lignes nodales diamétrales et c celui des nodales circulaiies pour le son du disque considéré (quantité calculée également d'après les formules de Kirchhoff), je déduis la valeur (') Je ferai remarquer que ce nombre est égal (à i | pour 100 près) à celui, 20895, qui résulte des belles expériences statiques de M. Aiiiagal {Comptes rendus, p. 1200; 1889). (3:-;) de K -- — ^ ' ''" ^ '^ ^ xl , et enfin le coefficient d'élasticité a par la (or- (n-0)(i-i-3e) •''' ^ ' mule a — -7^ ^■> oi^i / est le diamètre et e l'épaisseur du disque cx- primés en millimètres, P le poids en kilogrammes. Pour chaque disque on a deux valeurs de q, q^ et ^, correspondant au son fondamental «„ et au 1*'' harmonique /?,. » Voici les résultats de l'expérience et des calculs (température /= 22°) : N-. 7„- ?,• n y. -• T >. ~ 2( A-t-;j.) \cier-nickel à 5,53 pour loo. . . 1 ig/jS 19782 '9775 2,29 0,34s » 2 2oo3o 20060 20070 1 ,60 0,307 Acier-nickel à 25, oi pour loo. . .. 3 .849^ 18490 I849I o,834 0,227 » h i8685 18695 18690 0,806 0,223 » On en déduit les remarques suivantes : » Les disques n<" l et 2, bien que de la môme coulée, ne présentent pas le même degré d'homogénéité, car - y varie de 35 pour 100 de sa valeur movenne; mais le coefficient d'élasticité ne varie pas de 2 pour 100 de sa valeur moyenne qui est 19922. Ces disques sont, en outre, très éloignés de Visotropie. » Au contraire, les disques n"^ 3 et 4, à aS pour 100 de nickel, sont tous les deux presque isotropes, - étant voisin de l'unité. En calculant le coef- ficient de contraction transversale rjr= —- -, on trouve, pour le n° 3, c = 0,227, ^'- pf^w 'c n° 4, 'T = 0.223, nombres identiques à plusieurs de ceux que M. Cornu a trouvés pour la glace de Saint-Gobain, corps iso- trope. » Pour les n°' 1 et 2, 't = 0,348 et t = 0,807, nombres très voisins de ceux que j'ai déjà trouvés pour l'acier pur, lesquels varient de o,3i5 à 0,333. » Ainsi l'incorporation du nickel à l'acier en quantité suffisante ten- drait à lui conférer Visotropie, résultat remarquable sur lequel je revien- drai plus tard. » D'autre part, il en résulte une variation notable du coefficient d'élasti- cité dynamique, de 20 700, qui est celui de l'acier pur, à 18600, moyenne des nombres ci-dessus pour les numéros 3 et 4, c'est-à-dire une variation d'environ 10 pour 100. » Mais, si l'on compare ces coefficients dynamiques aux coefficients sia- ( 36) z/yueid'allongf ment cités plus haut, 17 5oo pour les 11°^ l et 2, 12000 pour les n°* 3 et 4, on voit s'accentuer considérablement la différence entre ces deux genres de coefficient. En effet, tandis que le rapport des deux coef- ficients est de i,o35 pour l'acier pur, il est de 1,17 pour l'acier-nickel à 5,55 pour 100, et de i,54 pour l'acier-nickel à 25 pour 100, variations considérables qui confirment la différence (sur laquelle j'avais insisté dans mon dernier Mémoire) entre les propriétés dues à l'élasticité dynamique et celles dues à l'élasticité 5^a/('^?/e dans un même corps. Effectivement, dans les expériences d'allongement faites à l'usine, le coefficient statique de l'acier- nickel à 25 pour 100 a varié de 12000 à 6000, suivant la dimension des échantillons et leur mode de traitement : dans ces conditions, on peut dire que le coefficient statique s'applique à des corps réellement différents et n'a plus aucune signification déterminée. » CHIMIE. — Calcul du volume molècidaire . Note de M. G. Hinrichs. « La détermination mécanique de la densité ou bien du volume molé- culaire des composés est d'une importance presque aussi grande que celle des changements d'état. Dans ce but, je fais usage de deux méthodes dont le résultat final est le même. » Méthode statique. — « Les paraffines normales forment un prisme rec- » tiligne d'un nombre n de joints ou nœuds identiques se terminant à » chaque extrémité par un seul atome d'hydrogène. » (Ce Tome, p. 1 128.) Soit k le volume de chacun de ces CH- identiques, et soit h celui de l'atome d'hydrogène terminal; alors le volume ('„ de la paraffine normale C"\\'^"+'^ sera évidemment (20) ('„= kn -t- ih. » Deux atomes de la paraffine en ligne droite continue exercent une at- traction mutuelle dont l'effet sera une diminution de h dont le maximum sera atteint pour une valeur n = c pour laquelle h = h' . Pour n <[ v, le volume, h sera plus grande, l'attraction étant moindre; posons h = h' + ^-'(r — n). Mais les observations ont été faites à des températures très élevées pour les termes inférieurs de la série, ayant égard à leurs points de fusion. le trouve que la répétition du facteur i' — n s'accorde avec les faits. Donc (21) »^/, =A-.« + 2(/;'+£). ( '^7 ) où (22) £ = /•'((' — /?)-, n^v, » Le Tableau ci-après donne les valeurs observées et les valeurs calculées d'après ces formules, posant les constantes /^ = 17,8, /*'= 3,4^, ^"' = 0,1, c = i5. L'accord est très satisfaisant, et il n'y a point d'écarts systématiques en apparence. Mais une analyse plus approfondie fait voir que les volumes moléculaires de n pair excèdent ceux de n impair par la quantité assez notable de 0,16, en moyenne. Ce fait, très significatif (ce Tome, p. 11 29 et p. 1000), sera considéré dans une Note prochaine sur les points de fusion. )) Méthode dynamique. — « Les molécules des liquides révolvent autour » de leur axe naturel dont le moment d'inertie est minimum » (^Comptes rendus, 1878, t. LXXVL p- i36o). Donc il suffira de déterminer la lon- gueur de l'atome et la section circulaire de son cylindre de révolution en regard de l'axe susdit pour avoir le volume moléculaire (même Tome, p. i4io). » Comme exemple très simple, considérons les éthers C"H-"0^ = C/'H''-*' , C?H^?~*0'*, c'est-à-dire les éthers des acides gras. Leur section transver- sale, déterminée par la position des atomes d'oxygène, sera la même pour tous ces composés normaux. Il suffira donc de déterminer leur longueur d'atome pour avoir le volume moléculaire. » Mais la longueur de ces atomes est évidemment n ^ p + q augmenté de la valeur 2/«| due aux atomes terminaux d'hydrogène. Les oxygènes étant plus ou moins distants des extrémités de l'atome, dont la forme du pondé- rable ('), en conséquence, sera de nature fusiforme, la valeur de /«, doit être très petite. Les observations font voir qu'elle peut être négligée, ex- cepté pour « < 7, quand on peut la poser proportionnelle à 7 — /z, les raisons étant données sous la première méthode. » Le volume des éthers normaux sera donc pour/? -h q = n, (23) V„= 24.6/? H- 2.£, où (24) s = 1.2,5(7 -n). Les valeurs des constantes sont déterminées par les observations sur (') h'alobar, § 122, p. 17 de mon Pro^^ramine d'une Atomécanique. lowa City, 1867; 44 p- in-4°. ( ?f^ ) 60 éthers normaux (jusqu'à n -- 12) tabulés clans Ostwald, Lehrh. allg. Chemie, t. I, p. 377; 1891. » Il doit y avoir de petites ondulations dans les valeurs des volumes moléculaires des éthers isomériques, fonction de /; et de q, étant pairs (minima) ou impairs (maxima) tous les deux, ou l'un pair et l'autre impair (valeurs intermédiaires). Il faudra de nouvelles recherches expérimentales faites avec le plus grand soin sur une matière assez pure et de composition définie pour vérifier ces prédictions de la mécanique atomique. » Déterrninalion théorique de la constante principale. — r>e volume molé- culaire de CH- des paraffines doit être le même que celui de CH", qui est 18 par définition. La valeur trouvée est ici 17,8. « L'unité de distance des atomes de carbone daus l'atome composé étant la même, les valeurs des deux méthodes sont exprimées dans une mesure commune. Donc la section transversale des éthers est 24,6(23), celles des paraffines étant 17,8(21). La section du cylindre de révolution des éthers est à celui des paraffines comme 4 est à 2. La signification de ce fait sera considérée ailleurs. n im pair calcu n. n p air calcu observé. «. v„. lé. observé. lé. n. ('„. d~ s. t'„. v^. d7~ 5... . 0,626 I i5,o .15,9 -t-0,9 G... o,663 129,7 129,9 ■+-0,2 7... ■ 697 143,7 i44,3 +0,8 »... 7.8 i58,7 159,1 -HO, 4 9... 733 174,6 174,3 —0,3 10... 746 190-4 189.9 — 0,5 11... 756 206,4 2o5,9 — 0,5 12... 764 222,5 222,3 —0,5 13... 769 239.4 239, 1 — 0,3 Ih. . . 772 256,5 256,3 — 0,2 15... 774 273,8 273,9 4-o,i 16... 775 291,6 29» >7 -HO,I 17... 776 309,3 309,5 -t-0,2 18... 776 327,3 327,3 0,0 19... 777 344,9 345,1 -Ho, 2 20... 777 362,9 362,9 0,0 21... • 773 38o,5 38o,7 -ho, 2 22. . . 778 398,5 398,5 0,0 23... • 778 416,5 4i6,3 Somme. . . . —0,2 2i... 778 434,4 434,1 Somme. . . . -HO, 3 -M,' — 0,5 27... 779 487,8 487,5 — 0, 0 31... 7S0 559,1 558,7 —0,4 32... 0,78. 576,2 576,5 +0,3 35... . 0,781 626,7 ^29, 9 0,0 » De nr^iG jusqu'à la fin, F. Krafft, t. LXXVI, p. 1128. De n = 5 jusqu'à n=rio, RicHTER, Org. Chemie, 5 Aufl. 1888, p. 53-55. De /i = 11 jusqu'à n — i5, les valeurs de KrafTt, au point de fusion, réduites par méthode grapliique; par exemple, n = io observé à 17°; mais KrafTt « =: i i du point de fusion — 26", c'est-à-dire 43° plus bas. Le poids spécifique observé est a. « (39) CHIMIE MINÉRALE. — Sur un composé explosif qui prend naissance dans l'ac- tion de l'eau de baryte sur l'acide chromique, en présence de l'eau oxygé- née ('). Note de M. E. Péchard, présentée par M. ïroost. « L'eau de baryte exerce sur l'acide chromique, additionné d'eau oxygénée, une curieuse réaction : il se produit, dans ces conditions, un pré- cipité de couleur chamois, qui, après dessiccation, détone violemment par la percussion ou par la chaleur. Pour préparer ce composé, on opère de la façon suivante : 1) Dans une solution très étendue d'acide clnoniique pur (86"' au litre), versons un excès d'eau oxygénée; le liquide devient tout d'abord bleu foncé, et, si la tempé- rature est assez basse, reste quelque temps inaltéré. Ajoutons alors de l'eau de baryte, également refroidie, jusqu'à ce que la liqueur, qui était acide, devienne franchement alcaline. Cette addition d'eau de baryte a pour effet de donner un précipité d'abord jaunâtre, puis brun chamois; un dégagement d'oxygène accuse la fin de la réaction. On verse alors rapidement le produit dans une grande quantité d'eau et ou le lave par décantation. On le dessèche en l'exposant pendant plusieurs jours dans le vide au- dessus de l'acide sulfurique. » Le composé ainsi obtenu détone avec un bruit sec, quand on le chauffe au fond d'un tube à essai, et laisse un résidu de chromate neutre de baryte mélangé d'un peu de baryte en excès. Le résidu, repris par l'eau, rougit en effet la phtaléine. » L'eau ne détruit pas ce produit ; après traitement et dessiccation, la matière détone en effet par la chaleur comme le coiîiposé qui lui a donné naissance. » Au contact de ce corps, l'acide sulfurique étendu manifeste une colo- ration bleue qui disparait rapidement avec dégagement d'oxygène. » Tous les produits que j'ai obtenus, en variant les proportions des matières premières, présentent les mêmes réactions caractéristiques. J'in- diquerai seulement ici les analyses obtenues avec un composé dans la pré- paration duquel l'acide chromique était en très grand excès par rapport à l'eau oxygénée. » Pour l'analyser, on fait déflagrer (hms le vide la matière mélangée à un grand excès de sable, qui a été lavé à l'acide clilorhydrique et soi- gneusement desséché. (') Travail fait au laboratoire de Chimie de l'École Normale supérieure. (4o ) » I. i«'',3773 ont donné 59^,64 d'O, et un peu d'eau qui se condense sur les parois du tube. » iB^oô^g traité par HCl étendu ont laissé un résidu insoluble de o,o325 puis ont donné 0,889 cle BaO, SO^ et os^ 9.544 deCi-'^O'. » II. os^9929 ont donné, par déflagration, 43", 7 d'O. Après le traitement par HCl étendu : résidu insoluble OjoSgS. BaO, SO' 0,8569 et 0,2467 de Cr^O'. » Rapportons ces nombres à la somme de l'oxygène de la baryte et de l'acide chro- mique, que nous égalerons à 1. » La différence, entre la somme des éléments et le poid^ de la matière employée, représente les impuretés et un peu d'eau qui se dégage pendant la déflagration. Rapport I. il. des équivalents. Baryte OjSgSo 0,5916 1,1 3 Acide cliromique o,34o2 0,3417 1 Oxygène (en poids) ... . 0,0668 0,0667 1,22 Oxygène (en vol.) 46", 7 46",5 » Les rapports, ainsi trouvés, de la baryte et de l'oxygène à l'acide chromique, sont un peu supérieurs à i, ce qui explique aisément la petite quantité d'alcali libre que l'on trouve en reprenant par Teau le résidu de la déflagration. Il est naturel d'admettre, d'après le mode même de préparation, que cette baryte se trouve mélangée au composé chromique, à l'état de bioxyde de baryum plus ou moins hydraté, ou peut-être à l'état de BaO'', HO", soustrait à la décomposition par la formation simultanée d'un composé suroxygéné en excès et par une dessiccation rapide. » La composition du mélange analysé, abstraction faite de l'eau et des impuretés, serait assez voisine de BaCrO' + ^BaO*. » On calcule, en effet, pour i'^''' de matière : 1,1 BaO 0,5878 GrO' o,35o7 Vol. d'O dégagé : 43'-^ 1 , 1 O 0,061 5 I , 0000 » I^e léger excès d'oxygène semble bien indiquer que la matière peut contenir, en outre, un peu du composé BaO", HO". La formule BaCrO'' donnerait, en effet : BaO 0,5679 CrO^ 0,3727 Vol. d'O dégagé : 4i O 0,0594 I , 0000 ,0 ( 4i ) » Les analyses que nous venons d'indiquer semblent conduire, poul- ie produit principal de l'action de l'eau de baryte sur l'acide chromique en excès en présence d'e.iii oxygénée, à la formtde BaCrO', ou peut-être BaO-, CrO'. Les recherches que nous poursuivons sur ce sujet nous mon- treront si c'est bien ce composé qui se forme dans toutes les conditions. Elles permettront peut-être de fixer la formule qu'il convient de donner au composé bleu deBarreswil et de reconnaître si les formules CrO', HO-, admise par M. Moissan, et Cr-0', H0% proposée par M. Berthelot, ne re- présentent pas des phases différentes de la réaction. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur le dosage de petites quantités d'acide l>orique. Note de M. F. Parmentier. « J'ai pu constater la présence de l'acide borique dans la plupart des eaux minérales de la région du Centre. On peut déceler facilement la présence de ce corps dans ces eaux, au moyen du spectroscope. En géné- ral, une goutte de ces eaux, rendue acide par un acide énergique et portée dans la flamme incolore d'un brûleur à gaz, donne nettement au spectro- scope les bandes caractéristiques du bore. D'après l'intensité des bandes, on peut se rendre approximativement compte de la plus ou moins grande teneur d'une eau en acide borique. » Je me suis proposé de doser exactement l'acide borique dans une eau. Le procédé auquel je me suis arrêté pourra servir peut-être au dosage de ce corps dans des matières complexes qui la renferment en faibles propor- tions. Ce procédé repose sur les faits suivants : )) 1° L'acide borique n'a aucune action sur l'hélianthine virée au jaune par les alcalis, comme l'a fait voir M. Joly. )) 2° La teinture de tournesol vire en présence de l'acide borique et éprouve un changement de teinte caractéristique au moment où, par l'ac- tion des bases, il s'est produit un borate dont la composition varie avec la base employée. Avec la soude, ce virage a lieu quand il s'est produit du biborate de soude. Le choix de la teinture n'est pas indifférent. La teinture du commerce, même rendue sensible par les procédés habituels, ne donne pas d'indications nettes. L'orcéine, obtenue par l'oxydation de l'orcine, en présence de vapeurs ammoniacales, donne un virage plus net que la tein- ture du commerce, mais le moment précis du virage est difficile à saisir avec ce produit. L'orcéine préparée par le procédé de M. de Luynes nous a donné des virages très nets. C. R., 1891, 1' Semestre. (T. CXIH, N 1.) '^ ( 42) » Pour pouvoir utiliser l'acLion de l'acide borique sur les deux colo- rants précédents, lorsque l'on a affaire à un mélange salin complexe, il est nécessaire que l'on ne* se trouve en présence ni d'acides à fonctions multiples, ni de sels métalliques réagissant sur la teinture de tournesol. Il faut que le mélange sur lequel on opère ne renferme, outre l'acide bo- rique rendu libre par un acide énergique, que des sels sans action sur la teinture de tournesol, c'est-à-dire des sels alcalins ou alcaiino-terreux. )) Voici comment j'opère : » I^a plupart des eaux minérales de la région du Centre sont fortement chargées en bicarbonate de cliaux et souvent en bicarbonate de fer. Evaporées, soit au bain-marie, soit à l'air libre, elles donnent naissance à des précipités insolubles dans l'eau et re- tenant tout l'acide borique. Ces précipités renferment aussi la majeure partie de la silice, l'acide pliosphorique et l'arsenic. Traités par l'acide chlorli ydrique, ils donnent des liqueurs qui, évaporées à basse température, soit à l'aii' libre, soit dans le vide en présence d'acide sulfurique et de potasse solide, ne perdent pas d'acide borique. Le résidu solide, chaufl'é rapidement vers loo" pour rendre la silice insoluble, n'éprouve pas non plus de perle sensible en acide borique. La matière, reprise par de l'eau aci- dulée par de l'acide chlorhydrique, puis traitée par l'azotate d'ammoniaque légère- ment ammoniacal, laisse un résidu contenant le fer, l'alumine, le manganèse, l'ar- senic, l'acide pliosphorique; l'acide borique reste en solution. La liqueur rendue franchement acide par de l'acide sulfurique ou de l'acide chlorhydrique étendu, est ensuite jjartagée exactement en deux. Dans l'une des portions, on détermine l'acidité en présence de l'hélianthine, dans l'autre en présence du tournesol de M. de Lujnes, avec une solution titrée de soude non carbonatée. De la différence des résultats obte- nus, on déduit la quantité d'acide borique contenue dans la liqueur. » J'ai vérifié l'exactitude de ce procédé avec des eaux artificiellement minéralisées au moyen de produits exempts d'acide borique. Dans ces eaux, j'introduisais des quantités d'acide borique variant de 5 à 20 milli- grammes. En opérant comme je l'ai dit, j'ai retrouvé exactement les quan- tités d'acide borique introduites. » Grâce au voisinage de Royat et à l'obligeance de l'administration de CCS eaux, j'ai pu avoir dans nion laboratoire de l'eau sortant des sources et nullement altérée. J'ai trouvé que ces eaux renferment, par litre, les quantités d'acide borique anhydre suivantes : Source Eugénie. Soiuce Cisar. Source Saint-Victor. Source Saint-Marc. oc^ooSS o",oo34 oS'",oo3o o'^ooiS » En tenant compte du débit de ces sources, on voit la quantité consi- dérable d'acide borique émise dans luie année. ( 'l3 ) » Dieiilatait a montre que les eaux maritimes renferment de l'acide borique en notables proportions. Il a émis l'hypothèse que l'apport à la surface du sol de l'acide borique par les déjections volcaniques et par les eaux minérales est dû à des réactions complexes sur des dépôts marins souterrains. On peut se demander s'il n'y a pas une circulation de l'acide borique entre les eanx thermales et les eaux maritimes. Pour les eaux que nous avons étudiées, cette circulation n'existe pas. L'acide borique est retenu dans les tufs, formés par les eaux quand elles s'écoulent libre- ment à la surface du sol. » * ANAïOMIE ANIMALE. — Sur la Structure des ocelles de la Lithohie. Note de M. Victor Willem. « L'étude des ocelles de Lilhohius forficatm a été l'objet des recherches de Graber et de Grenacher; mais les descriptions données par ces deux observateurs diffèrent dans tous leurs détails, au point qu'ils semblent, comme le fait remarquer Grenacher lui-même, avoir examiné des animaux différents. » D'après Graber ('), en effet, les organes visuels des Myriapodes ont une organisation si semblable à celle des yeux d'Arachnides, qu'il juge inutile d'en donner une description spéciale. Or, pour cet auteur, un ocelle d'Arachnide comprend deux assises d'éléments cellulaires séparées, par une mince membrane lamelleuse : une couche complète de cellules tapis- sant la face interne de la lentille cornéenne et représentant un corps vitré; en second lieu, une rétine formée d'éléments dirigés parallêlemeni à l'axe de l'œil. Ghacuu de ces élémenls rétiniens doit être considéré comme con- stitué par une cellule ganglionnaire basale, dont le prolongement terminal, ou bâtonnet, est coiffé par une cellule uni- ou quelquefois binucléée. )) Suivant Grenacher (-), on observe sous la cornée une couronne de grandes cellules prismatiques pigmentées, formant autour de l'axe de l'œil un manchon creux, dont la cavité est occupée par des cils à direction transversale, convergeant du bord interne des cellules (^Haarzellen^ ver» l'axe de l'organe visuel. La partie postérieure de l'ocelle est occupée par (') Ueber das uiiicorneale Tracheaten- und speciell daa irachnoïden- luid Myriopoden-Auge (Arc/iiv.fiir mikroskopische AnaLomie, 17"'"' Baiid. 1880). (-) Ueber die Aiige/i einiger Myriopoden {ibidem, 18'"' Baiid, 1880). ( k\ ) ■ un groupement hémispliérique d'éléments rétiniens pigmentés unicellu- laires, terminés chacun, du côté interne, par un bâtonnet, dont la structure est extraordinairement difficile à élucider. Enfin,' derrière la lentille, on peut observer un nombre restreint de petits noyaux cellulaires. » Un troisième obserAateur, Sograff('), donne de la structure delà Lithobie une description vague et très sommaire, qui ne concorde avec aucune des deux précédentes. y> Malgré les nombreuses difficultés que présente cette étude, je suis par- venu à obtenir de cet organe des coupes satisfaisantes, et j'ai reconnu que leur structure correspond, au moins dans ses grandes lignes, à la des- cription,donnée par Grenadier. » Chacun des ocelles a la forme d'un cylindre allongé, limité extérieu- rement par la cornée, et enveloppé par une membrane conjonctive que traverse le nerf optique; dans les sillons qui séparent les cornées les unes des autres, cette membrane s'épaissit et renferme un amas de petites cel- lules pigmentées. » La cavité limitée par la sciera est occupée, indépendamment de quelques petits éléments cellulaires appliqués contre la cornée, au centre même de sa face interne, par des cellules appartenant à deux types diffé- rents. » Les premières, les Haarzellenàe Grenacher, allongées et relativement peu épaisses, pigmentées, forment en s'accolant par leurs grandes faces un manchon creux, séparant la cornée de la rétine proprement dite. Elles se terminent du côté interne par des cils délicats qui, sur mes coupes, ne se présentent pas avec la régularité que leur attribuent les dessins de Gre- nacher, mais s'y montrent agglutinés en pinceaux irréguliers. Ces élé- ments ciliés seraient-ils des celhdes réceptrices « géantes » semblables à celles que Patten a décrites chez la larve A'Acilius, dont les bâtonnets alté- rés ne seraient plus représentés, sur les préparations de Grenacher et sur les miennes, que par les fibrilles à direction transversale du rétinidium? Je ne puis admettre cette interprétation, car la manière respective dont se comportent vis-à-vis des réactifs fixateurs ces cellules ciliées et les cel- lules rétiniennes proprement dites, me force à conclure que ces deux espèces d'éléments n'ont pas une même signification morphologique. )) Le fond de la coupe optique est occupé par luie vingtaine de cellules rétiniennes, que Grenacher avoue n'avoir pu observer entièrement que {^ ) Analiiinie de l^illtolnus J'urficaltis, p. 26; Moscou, 1880 (en russe). ( v^ ) dans des cas exceptionnels. Chacune d'elles présente un segment basai, renfermant le novau, des granidations pigmentaires, et en communication avec une fibre nerveuse et un segment terminal, le bâtonnet de Grena- cher, manifestement strié transversalement. Sur certaines coupes favo- rables, j'ai constaté la présence, entre les segments striés des cellules juxtaposées, d'éléments allongés offrant le même aspect que les bâtonnets latéraux des cellules rétiniennes des larves d'Acilius. Quelquefois, sur des sections transversales, j'ai vu, au centre des mailles du réseau constitué par la coupe des segments externes, un corpuscule de réfringence spéciale que je ne puis considérer que comme la section de la fibre nerveuse axiale de chaque cellule. Les stries transversales du segment terminal correspon- dent-elles aux fibrilles d'un rétinidium, semblable à celui que Patten dé- crit généralement dans les segments terminaux des rétinophores? C'est une question que l'extrême petitesse des éléments observés ne me permet pas de résoudre. » Les granulations pigmentaires des cellules ciliées et des cellules à bâ- tonnets occupent une zone plus ou moins étendue, suivant que les ocelles ont été fixées à la lumière solaire ou dans l'obscurité. » Je dirai, en terminant, que l'aspect de certaines de mes préparations, semblable au dessin de Graber, m'explique l'erreur d'interprétation de cet observateur, due à un examen rapide, avec idée préconçue, de coupes trop épaisses. » ANATOMIE ANIMALE. — Étude comparée du développement et de la m.orpho- logie des parapodes chez les SyUidiens. Note de A. Malaquin, transmise par M. de Lacaze-Duthiers. « Le parapode typique d'une Annélide se compose d'une rame ventrale antérieure avec un cirre ventral, et d'une rame dorsale postérieure avec un cirre dorsal. Chacune des deux rames est caractérisée par l'existence d'un faisceau de soies avec un ou plusieurs acicules de soutien, mus par des muscles spéciaux. Cet appareil locomoteur ainsi défini subit des modi- fications considérables, soit en se compliquant davantage, soit au contraire en se simplifiant. M Les SyUidiens présentent, à ce dernier point de vue, tous les degrés de rétrogradation. Le pied le plus complet, celui qui se rencontre seulement chez certaines formes sexuées, présente les différentes parties qui viennent d'être étuimérées; c'est le maximum de complexité atteint dans cette fa- ( 46 ) mille. A pnrtir de cet état le plus ditrérencié il subit nue série fie rétrogra- dations, qui se fait dans l'ordre suivant : » 1° Disparition d'une rame qui est toujours la rame dorsale (comme l'a déjà établi M. Pruvot); )) 2° Disparition d'un premier cirre (cirrc ventral); » 3° Disparition d'un second cirre (cirre dorsal); » 4° Réduction de la rame ventrale à un bulbe sétigère simple et peu saillant. » I. Le maximum de composition du pied peut être représenté par la série suivante, en conservant l'ordre d'apparition embi'vogénique : rame veiUrale h- cirre dorsal -+- cirre \eiUral + rame dorsale. Ce maximinn est réalisé chez certains Syllidiens au moment de la repro- duction; mais il n'existe que dans les segments pourvus de soies nata- toires. Celles-ci sortent, en effet, d'un petit mamelon situé au-dessus de la rame ventrale et en dessous du cirre dorsal. La position de ce mamelon sétigère indique bien une rame dorsale; en outre, l'existence de petits aci- cules courbes et d'un système musculaire spécial y montre bien les diffé- rentes parties d'une rame, quoique peu développée. » On rencontre cette disposition : » !" Chez les Syllidés à génération alternante, dans leurs formes sexuées (G. Syllis. Trypannsyllis, EuryseUis, Opislhosy/lis); » 2" Chez les Syllidés et Exogonés à génération directe qui acquièrent des soies natatoires sur une partie de leurs segments (G. Eusyllis, Odon- tosyllis, Exogone, Griibea, etc.); » 3" Chez les Autolytés, bien que les formes sexuées soient pourvues de soies natatoires et, par conséquent, de rame dorsale, ce maximum de com- plexité n'est pas atteint, le pied étant ainsi représenté : rame ventrale 4- cirre dorsal + rame dorsale. » Cela tient à ce que le cirre ventral est complètement absent dans ce groupe. » IL La composition du parapode la plus répandue chez les Syllidiens est la suivante : rame ventrale + cirre dorsal -+- cirre ventral. » C'est celle de tous les Exogonés et de tous les Syllidés à génération directe, ainsi que des souches de Syllidés à génération alternante. Quelque- lois la rame ventrale est suffisamment développée pour qu'on puisse y dis- tinguer trois lèvres : supérieure, moyenne et inférieure (Marenzeller). I ( 47 ) » III. Une réduclioii plus considérable a lieu chez \es Autolyiés ; \e para- pode des souches est réduit chez les Autolytus, Virchowia et Myrianida à rame ventrale + cirre dorsal. » IV. Enfin comme dernier terme, dans le genre Procerastea, le pied est des plus rudimentaires et est réduit à un simple mamelon ventral, qui dé- borde à peine et d'où émergent les soies. » Ce genre présente pourtant, au moment de la reproduction, une série de complications dues à un développement tardif des pieds dans les formes sexuées. En effet, celles-ci acquièrent, comme je l'ai montré dansuneNote précédente, des segments à soies natatoires (rame dorsale), à cirres dor- saux bien développés, tandis que le mamelon pédieux primitif (rame ventrale) est considérablement développé. On observe même, dans les dif- férentes régions du corps de ces formes sexuées, les différents stades de la rétrogradation : Région moyenne.. . . Rame ventrale ^- cirre dorsal 4- rame dorsale. )) antérieure . . Rame \entrale -t- cirre dorsal. » postérieure.. Hame ventrale seulement. » D'un autre côté, l'étude de la formation des nouveaux anneaux, dans le bourgeonnement, montre que l'ordre d'apparition des différentes par- ties du parapode est la suivante : i° la rame ventrale caractérisée par un petit mamelon où pénètrent les soies très fines et l'acicule; 2° un petit mamelon supérieur représentant le cirre dorsal; 3° le cirre ventral naissant aux dé- pens du petit mamelon ventral, et 4°, beaucoup plus tard chez les Syllidés et les Exogonés, plus tôt chez les Autolylés à bourgeonnement, le groupe des soies natatoires ou rame dorsale. )) Ces différentes phases du développement ont donc leur correspon- dance au point de vue morphologique dans les différents genres des Sylli- diens. Le Tableau suivant résume ces faits : Syllidiens qui prùseiiteut les stades Ordre d'appariùon. corvcspondanls. a. Rame ventrale Procerastea (souche). b. + Cirre dorsal Autolytés (souches). (ex. Procerastea). c. -\- Cirre ventral Syllidés et E.rogonés (souches). ^. H-Hame dorsale. Syllidés el Exogonés (formes sexuées). ( 48 •) » chez les Aulolytcs, le troisième stade étant supprimé, l'ordre de rétro- gradation ne comprend que les trois termes d, h, a. » La comparaison de la morphologie et du développement des parapodes montre, par conséquent, que les phénomènes de rétrogradation des parties constituantes du parapode des Syllidiens suivent l'ordre inverse de leur apparition embrvogénique. » Ces faits confirment les idées professées par M. P. Hallez, à savoir que, dans le développement d'un organe frappé de rétrogradation, ledit organe parcourt un nombre de stades de plus en plus restreint, de telle sorte que, si, pour arriver à son complet développement, il doit passer successivement par les stadesa, b, c, d, il ne présente plus, à mesure qu'il rétrograde, que des états correspondant successivement au stade c, puis au stade b, puis enfin au stade a, terme ultime de la rétrogradation qui persiste comme organe rudimentaire. » A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures et demie. J. B. ERRA TA . (Séance du 19 mai 1891.) Note de M. IJinric/is, Calcul des températures de fusion et d'ébullition des paraffines normales. Page 1129, ligne 17, au lieu de 160", lisez — 160". n ii3o, ligne 19, colonne 4) an lieu de 3o3,4, lisez 802. On souscrit à Paris, chez GAUTHIF^R -VILLARS ET FELS, Quai (les Grands-Auiîusiins, n" 5>. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent ré,:,'iilicremeiit lo Diminulu-. Ils lunaeiU, à lu fin de l'année, deux volumes in-i". Deu Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Autours, terminent cliaque volume. L'abonnement est annue. et part du ]"■ janvier. Le prix de rahonnement est fixé ciin\i qiiil suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Agen Micliel et Médan. I Gavault St-Lager. Alger ' Jourdan. ( Ruir. Amiens Hecquet-Decobert. c Germain etGrassin. Angers : , , . . T^ n " f LacheseelDolbeau. Bayoïme Jérôme. Besançon Jacquard. ; \vrarti. Uordeaax ! Dulluill'. ' Muller (G.). Bourges lieiiaud. iLefouriiicr. l''. Robert. J. Robert. V Uzel Caroff. \ Balr. (Massif. Perrin. ( Henry. / Marguerie. I Rousseau. , ( Ribou-CoUay. , Laniarche. lialei. ' Uaniidot. ,, \ Lauverjat. Vouai _ . . ' ! Crepm. ^ ., 1 Drevct. OrenoDie ( Gralier. Brest Caen CItambérr Clierhourg.. . Cternwnl-Fer IMjon... Lu Hoclielle.. Le Havre . . . liobin. \ Bourdignon. / Dombre. , Ropiteau. i'«e Lefebvre. ' Quarré. chez. Messieurs : i Baunial. Lorient ' , ( M"° lexier. Beaud. Georg. Lyon ( .Mégret. Palud. Marseille. . ■ . Montpellier . Moulins A' an tes ' Nice. . . Ninit Orlé foitiers.. Bennes Bochef Bouen. S'-Éiie Toulon . . . Toulouse.. Vitle et l'crnssel. Pessaillian. \ Calas. / Coulcl. Martial Place. I Sordoillet. Nancy Grosjean .Maupin. ' Sidot frères. \ Loi seau. / M"" Vcloppc. ( Barma. ( Visconli et G'". A'iines Thibaud. Orléans Luzeray. \ Blanchier. ( Druinaud. Bennes Plilion et Hervé. Bochefort Boucheron - Rossi - ^ Langlois. [ gnol. ' Lcstringanl. S'-Étienne Chevalier. \ Bastide. ( Rumébc. \ Gimet. ' Privât. i Boisselier. Tours 1 Péricat. ' Suppligeon. Valenciennes.. Giard. ( Leniaitre. Amsterdam . Berlin. Buc/iarest . chez Messicui's : \ Robbcrs. / Feikenia Caarelsen Athènes Beck. [et C'". Barcelone Verdaguer. ( Asher et C'«. Calvary et C''- Friedlander et fils. I Mayer et MUller. ^g,.^g \ Schrnid, FraucUe et j C'°. Bologne Zauichelli et C'*. I Ramlot. Bruxelles Mayolez. { Lcbêgue et C'**. \ Haimann. ! Ranisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BelletC" Christiania Cammermeyer. Constantino/de. . Otto et Keil. Copenhague Hiist et fils. Florence Lœscher et Seeber. Gand Iloste. Gènes liruf. • Chcrbuliez. Genève Georg. ( Stapcirnohr. La Haye . Bel in fa nie frères. ^ Renda. / Payot. Barth. Bi'oekhaus. Lorentz. Max Riibe. Twietmeyer. \ Uesocr. I Gnusé. Londres . . . Luxemboui chez .Messieurs \ Dulau. Milan . ■ ( Nutt. . V. Biick. ; Librairie Gulen I herg. Madrid , Gon/alés e hijos. ï Y'ravedra. \ F. Fé. I Durnolard frères. ' ( Hœpli. Moscou Gautier. / Furcheim. Naples ' Marghieri di Giui ! Pellerano. i Christern. New- V'orl: < Stechert. ' Westermanii. Odessa Rousseau. Oxford Parker et C". Palerme Clausen. Porto Magalhaés. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. Lausanne. Leipzig.. Liège. i Bocca frètes. / Loesclieret C'*. Krainers et (ils. Sa m son et W.illin. Zinserling. * Wolff. Bocca frères. Brcro. Clausen. Rosenberg et Sel I ier Varsovie Gebethner et WolIT. Vérone. . . Drucker. Vienne • ' ' > Gerold et C". Ziirich Meyer et Zeller. Bonie'. j Botterdam . Stockholm.. . S'-Pelersbourg. . Tarin . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1« à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i8J3. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. — ( \" Janvier i85i à 3i Décembre i865. ) Volume in-J"; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (1'' Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4"; iS8(). Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I : Mémoire sur quelques points de la Physiologie dos Algues, par .ALM. .\. Derbes et A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les Comètes, par M.H.vnses.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestioQ des matières grasses, par M. Clacde Bernard. Volume in-4°, avec 02 plancties ; iS56 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vas Beseues. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'.\cadémie des Sciences pour le concours de iS53, et puis remise pourcelui de iS56, savoir : « Etudier les lois delà distribution des corps orgaaisés fossiles dans les différents terrains sédi- » mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature » des rapports qui existent entre l'étal actuel du régne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bro.ns. In-4°, avec 27 planches; 1861. .. 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. TABLE DES ARTICLES. (Séance d., 6 juillet 1891.) MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADËMIE. Pages. M. I''. Tisserand. — Sur l'inùgalitc lunaire à longue période due à l'action de Vénus, el dépendant de l'argument / -t- 16/' — SI". h M. J. BoussiNESQ. — Sur la manière dont les vitesses, dans un tube cylindrique de section circulaire, évasé à son entrée, se distribuent depuis cette entrée jusqu'aux endroits où se trouve établi un régime uniforme g M. Marey. — Le vol des insectes étudié par Pages, la Photochronographie lî M. Henri I\toissAN. — Étude du tétraiodure de carbone 19 M. A. Haller. — Combinaisons des camphres avec les aldéhydes. Sur un nouveau mode de formation des alcoyl- camphres js MM. PoMEL et FicHEUR. — Les formations éocènes de l'Algérie :>6 MEMOIRES LUS M. LA^■^EI,0NGUE. — Méthode de Iransforma- tion prompte des produits tuberculeux des I articulations et de certaines autres par- I lies du corps humain 29 3IEMOIRES PRESENTES. M. J. Balmy adresse un Mémoire intitulé : 0 Etudes sur la maladie des pommes de 33 CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, quatre Volumes et un Atlas, adressés par M. de Beauchamp, sou% \e litre : « Cours de Mécanique professé à l'École d'applica- tion de l'Artillerie et du Génie » M. E. Mercadieh. — Sur la détermination des constantes et du cuefficicnt d'élasticité de l'acier-nickcl M. G. HiNRiciis. — Calcul du volume molé- culaire Ekr.^ta 33 36 M. E. PÉOHARD. — Sur un composé explo- sif qui prend naissance dans l'action de l'eau de baryte sur l'acide chromique, en présence de leau oxygénée M. F. Parmentier. - Sur le dosage de petites quantités d'acide borique M. ViCTOU Willem. — Sur la structure des ocelles de la Lithobie 4-' M. A. Malaouin. -- Étude comparée du dé- veloppement et de la morphologie des pa- rapodes chez les Syllidiens 4^ ■^9 4' PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 55. 1891 30li^ SECOND SEMESTRE. 1 COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR ITOI. liES SECRÉTAIRES PERPÉTUEIiS . TOME CXIII. W 2 (13 Juillet 1891). I X PARIS, I' GAUTHIEK-VILLARS ET FILS, IMPRIMEUUS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCE Ouai des Graods-Augusiins, 55 1891 REGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS juin i86a et a^ mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de | Les Programmes des prix proposés par l'Académie Académie se composent des extraits des travaux de | sont imprimés dans les Comptes rendus , mais les Rap- ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes 1 ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéio dos Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il V a deux volumes par année. Article 1"^'. — Impression des travaux deT Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger del'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction éci-ite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. ]jCs Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imjirimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont' tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé ;r, mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait, autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage ù part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus aprè^ l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de le déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5'. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 15 JUILLET I89i PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'AGADÉMJE. HYDRODYNAMIQUE. — Calcul (le 2a moindre longueur que doit avoir un tube circulaire, évasé à son entrée, pour qu un régime sensiblement uniforme s'y établisse, et de la dépense de charge qu'y entraîne l'établissement de ce régime; par M. J. Boussinesq. « 1. Employons d'abord la formule (i4) ['] au calcul approché de la longueur L nécessaire pour que l'écoulement devienne uniforme, c'est- à-dire de l'abscisse, ce = L, au delà de laquelle on peut supposer évanoui l'écart CT du mode vrai ç + n de distribution des vitesses d'avec celui, (p = 2(1 — ï), qui convient à l'uniformité du régime. Une différence rela- (' ) Voir le précédent Compte rendu, p. i5. C. K., 1891, 3' Semestre. (T. CXIII, N" 3.) 7 ( 5o) tive de o,oi sur chacune des vitesses u réalisées aux divers points d'une section, étant pratiquement inappréciable, il suffira que le rapport de nr à '^ ou à 3(1 — i) soit, pour iC =: L, inférieur à 0,01, quelque valeur que reçoive ï entre o et i. Or, en divisant par i — ■<, ou, respectivement, par 1 , 0,9, 0,8, . . . , les nombres de la seconde colonne du Tableau jirécédent, on reconnaît que le quotient de y, (r) par i — i décroit, depuis o, 16 jusqu'à — 0,1 3 environ, quand i. grandit de o à i. L'écart relatif maximum a donc lieu sur l'axe (comme l'écart absolu nU maximum), et l'inégalité à écrire est (i5) — ^(o,i6)e P'"''<;o,or ou -^rrr^ ^ o, 26 environ. » Résolue par rapport à L en se rappelant que, pour l'eau à la tempé- rature de 10" centigrades, s == 0,000000 i337 ^g = 0,000 ooi3i p, elle de- vient enfin (16) L>2oooooR-U. (') » I>a limite ainsi déterminée, 200000R-U (avec le mètre et la seconde comme unités de longueur et de temps), indique donc la moindre longueur que devra avoir le tube pour qu'un régime très sensiblement uniforme puisse y exister près de l'extrémité aval. Si, par exemple, le diamètre 2R est un millimètre et que la vitesse moyenne U atteigne 1 mètre, il viendra L > 5 centimètres. " II. Évaluons enfin la dépense totale de charge, ('7) -^ + zf dx f(—Ts)u'^ ou -+^C (Ix f {~rô)udx, afférente, d'après le n** 1 de ma Note du 16 juin 1890 (^Comptes ren- dus, t. ex, p. 1239), à l'établissement du régime uniforme, et qu'il faut retrancher préalablement de la hauteur totale donnée de charge motrice avant d'appliquer à l'écoulement les lois simples de Poiseuille. D'après la formule (21) de la même Note, où l'on portera l'expression (i4) de cj, l'accélération u' sera (i- 0^,(0 -+-/'■}. (OrA (') Si, au lieu de 0,01, on prenait pour écart relatif maximum sur les vitesses à la sortie, 0,1 (ce qui doit être permis bien souvent), cette inégalité deviendrait L > 90 000 fi - U . ( 5i ) ce qui donne, après substitution à et enfin, pour tout le volume considéré, à Q S — (ay/a)^ sU-\/a-. On en déduit aisément que la perle de charge correspondante est le quotient de ce travail total par le poids débité p^Ui, quotient proportionnel à \fi, ou égal à \a perte produite par les frottements ordinaires, dans le régime uniforme, sur une longueur de tube en raison directe de ya ou du diamètre. Une évaluation approchée de la perte dont il s'agit devra donc pouvoir s'obtenir en allongeant ficti\-ement le tube d'un petit nombre constant de fois son diamètre. Des calculs de M. Maurice Couette (dans sa thèse de Doctorat; 1890, p. 7.5 et 76), sur certaines expériences de Poiseuille et sur les siennes propres, tendraient à porter ce nombre jusqu'à 3. Mais il y aura probablement lieu de le réduire à la moitié, i,5 environ, pour tenir compte de ce que le coefficient figurant dans l'expression (19) est 1,12 et non plus i seule- ment. ( -^'^ ) M. Amédée Boilel, qui m'aida, d'abord par d'instructives conversations, plus tard de ses écrits, que résume el complète le beau Volume : Herbages et prairies naturelles, que j'ai eu l'honneur d'offrir à l'Académie de la part de M"*' Boitel, sa veuve. Comme Inspecteur général de l'Agriculture, M. Boitel avait visité la plupart des provinces de France, y compris la Corse (où il fit, par la culture, d'importants travaux d'assainissement) et l'Algérie. On comprend tout le parti qu'il put tirer de l'observation et de la comparaison de la florule des prés en stations et climats divers. » La prairie naturelle est, au point de vue logique et général, une sur- face qui produit de l'herbe naturellement, sans l'intervention directe de l'homme; dans le principe, il devait en être ainsi; mais, aujourd'hui que l'agriculture vient en aide à la nature, on entend par prairies naturelles les herbages où dominent les plantes de la famille des Graminées, qu'elles soient d'origine spontanée ou dues au travail de l'homme; sont, au con- traire, dits prairies artificielles les herbages, toujours dus à l'intervention de l'homme, composés exclusivement d'espèces de la famille des Légumi- neuses (luzerne, trèfles divers, sainfoin, minette (^Medicago LupuUna, etc.). » Une bonne prairie naturelle doit toujours être composée, en outre des Graminées, d'une certaine proportion de Légumineuses et plantes diverses, entrant utilement dans le tapis végétal pour ^ à ^ environ : M. Boitel cite des prairies estimées de la Saune où les Graminées n'en- traient que pour 4; ce n'est pas suffisant pour les foins du commerce. M Dans la création des prés naturels, dont c[uelques-uns se forment (le nos jours spontanément sur des terrains abandonnés, ayant d'abord reçu diverses cultures (céréales, luzernes, trèfles, lupuline, etc.), et ce ne sont pas toujours les plus mauvais, on procède soit par semis de pous- sière de fenil, soit par un assortiment de graines pures; cette dernière pratique, bien que plus coûteuse, sera cependant préférée. » Dans le choix des Graminées, il faut n'associer que des espèces mûris- sant à la même époque, sous peine d'avoir, à la fauchaison, ou des herbes trop mûres, dures et blanches, qui déprécient la récolte, ou des plantes trop jeunes, peu alimentaires, et dont le poids se réduit fort à la dessicca- tion, perte sérieuse pour les foins destinés soità la vente, soit à la consom- mation. » Avec M. Boitel, je pense aussi qu'il faut absolument rejeter, des prai- ries devant former des produits commerciaux, les grosses espèces, Dactyle, Fromental, recommandées par Gœtz. » Quant aux Trèfles à associer aux Graminées, je préfère de beaucoup, ( 54 ) avec les fins Trifolium filiforme et parisiense, le Trifolium elegans au T. pra- tense, à qui je reproche une maturation hâtive, sa lenteur à se dessécher. la coloration noire des foins par ses capitules. i> Je trouve avantageux d'associer aussi aux Trèfles ci-dessus les Lotiers, les Galiiim ^laiicum. cruciatum. MoUaç^o, veriim. qui donnent un fourrage fin et parfumé, remplaçant avec avantage, sous ce dernier rapport, la Flouve (^Anthoxantiim odoratiim) toujours sèche et décolorée, en raison de son extrême précocité, à l'époque de la fauchaison. Sous ce rapport, la famille des Rubiacées n'est pas, comme on l'a fait jusqu'ici, une quan- tité négligeable dans la constitution des prairies. M Les Composées apportent aussi à cette constitution d'utiles adjuvants. Laissant au second plan les Bark/iausia taraxacijolia. Crépis virens et bien- nis, Tragopogon divers, qui viennent partout, transportés par les aigrettes de leurs graines, je mets en première ligne la Jacée y^Centaurea Jacea ) et la Mille-feuille ( Achillea Mi/le/olium^. comme toniques faiblement amers. La Jacée a bien le défaut, quand la fauchaison est tardive, de trop envahir le sol par le grand nombre de ses graines, et c'est la vue de quelques prés ainsi envahis qui l'a fait proscrire par M. Boitel. Mais, attendu que, indé- pendamment de sa valeur très réelle comme fourrage ^^^coupéeàla floraison et non à la maturation, époque où elle a pris de la dureté), elle est re- gardée comme caractère des fourrages de bonne qualité ('); on ne saurait l'exclure des prairies destinées à fournir du foin de vente. » Les Ombellifères ne sont pas à introduire dans les semis des prairies : c est assez pour celles-ci d'être envahies, dans les prairies basses, par le Si/aus pratensis; dans les prés plus secs, par le Daiicus Carota, qu'on tlevra même toujours foire couper avant la fructification, sous peine de le voir couvrir la prairie de ses tiges grossières et de sesfi-uits hispitles. » Une Sanguisorbée. la Pimprenelle {^Poterium Sanguisorba) donne un fourrage très sapide et sulfisamment tin. » En somme, une longue pratique des prairies naturelles ma appris, comme à 3L Boitel. qu'il faut rejeter de celles destinées à la produc- tion des foins de vente : i° les grosses Graminées {^FesHica heterophylla, F. pratensis. Aierni eialior. A. pnitensis. Bromiis erectiLS. Dtictvi'.s glomcrata); ^') Les pavsans delà région parisienne n'oublient pas, lorsque leurs fourrages man- quent de Jacée ^connue d'eux sous le nom de bouquet), d'en faire récoller sur les lieux incultes et "secs où elle est souvent abondante, pour parer de quelques-uns de ses capitules leurs bottes de foin. ( 55 ) 1'^ les espèces trop hâtives \Anthoxanthitm odoratitrn (^'), Ho/ciis lanalus e\. H. mollis, toujours desséchées avant \a fauchaisou]. T'admets, au con- traire, volontiers quelques espèces tardives, même assez grossières, comme le Timothée (Phleum pratense), parce qu'elles ne sont pas encore dures à la fauchaison et qu'elles donnent de la verdeur (qualité toujours recherchée") aux foins qu'on a dû faire tardivement par des circonstances climatologiques ou autres, m'attachant d'ailleurs, pour les toins de com- merce, aux Graminées qui ont de la finesse et mûrissent à peu près en- semble, année movenne, du i" au 20 juin; telles sont : l'Avoine jaunâtre (Aicna flavescens), l'Amourette (Briza m-dia), la Crételle (Cv/iosiirus cris- latus), la Queue de Renard {Alopeciiriis pz-a/ensis), Agrostis rtdgaris, les Fes- tiica Oiina, rubra etduriiiscttla, Poa pratensis et trùialis (ceux-ci, quoique un peu hâtifs). » Pour les espèces adjuvantes, je demande : » Aux Légumineuses, les Trifolium elegans, filiforme, aureum ou pan- siense, repe/is, la ^Minette ou Lupuliue [^Medicago Luputina), les Lotiers {Lolus corniculalus, surtout L. major), celui-ci en prairies fraîches; » Aux Rubiacées, les Galinm glaucum (Asperula ntbioides) Mollugo, ve- nmi ou lutcum et cruciatum, qui communiquent aux foins une suave odeur de miel : » Ans Labiées, quelques pieds de Ja/ua pratensis, surtout comme signe, ainsi que la Jacée, de foins venant de prairies saines ; » Rien aux Ombelliferes, dont le domaine est dans quelques pâturages de montagnes, ni aux Carvophyllées, dont une espèce, le Lvc/inis Flos-Cn- culli, d'ailleurs assez bon fourrage (connu des paysans sous le nom d'OEU- let), se multiplie d'elle-même dans les prairies fraîches. « CHIMIE 0RG.4NIQUE. — Sur les camphres cyanoalcoylés , cyanobenzovle et cyanoorthotoluyle . Note de ÎNL A. Haller. « J'ai démontré précédemment Q) que le camphre cyané est susceptible de donner naissance à des dérivés sodés ou potassés, quand on le traite par les alcalis caustiques. Ces dérivés métalliques, auxquels j'attribue la (') Cependant V Anthoxanthum peut être admis dans les prairies à deux coupes, en raison de sa repousse jusqu'en aoùl-septembre. (-) Comptes rendus, t. Cil. p. 1477. ( 56) constitution /CMCAz \co se prêtent facilement auv doubles décompositions avec les iodures alcoo- liques et les chlorures acides. Ils ont donc quelque analogie avec les com- posés qu'on obtient quand on traite les éthers mélangés acétoacétique, benzoylacétique, etc., par de l'alcoolate de sodium. » Pour préparer les camphres cvanoalcoylés, il faut, toutefois, éviter l'emploi d'alcoolate de sodium, pour avoir, au préalable, le camphre cya- nosodé, car une autre réaction prend naissance, et il se produit, ainsi que je l'ai fait voir ( ' ), des corps de la forme CFP.CAz composés sur lesquels les iodures alcooliques ne réagissent plus. )i Ces dérivés alcoylés, auxquels on peut assigner la formule générale /CRCAz CH' ' I , s'obtiennent le lîlus facilement de la façon suivante : \CO ' » Dans un ballon muni d'un appareil à reflux, on introduit du camphre cyané (i molécule), avec un peu plus d'une molécule de l'iodure alcoolique; puis, au moyen d'un entonnoir à robinet, on fait couler dans le mélange préalablement chauffé la quantité nécessaire de potasse (i molécule) dissoute dans son poids d'eau. On continue à chauflFer pendant quelques heures, et l'on chasse finalement l'iodure non entré en réaction. Le liquide se sépare généralement en deux couches; on sépare la couche aqueuse, et on agite l'huile qui reste avec de la potasse caustique, pour dissoudre le camphre cyané non substitué. Le produit est finalement dissous dans l'éther, et la so- lution, après avoir séjourné sur du chlorure de calcium, est évaporée au bain-marie. Il reste généralement une huile qu'on soumet à la rectification dans le vide. / GAz » Camphre cyanométhylé C^H" . 1_ GH — Qg corps se présente sous la forme LjtJ • d'une huile incolore, à odeur rappelant celle du vétiver, soluble dans l'éther, l'alcool, le benzène, le toluène, insoluble dans l'eau el les alcalis caustiques. » Il distille à une température de ijo^-iSo" sous une pression de 36™™, et ne se so- lidifie pas a 20° au-dessous de zéro. (') Comptes rendus, t. G, p. 68. c 57 ) » Son pouvoir rolatoire nioléciilaiiy est («)|,=n: -)- 107", 69 pour- une soliilioii leiiffi- inanl une .' molécule clans 1"^ de toluène. yC-W / V » Camphre cyanoélliylé C*H"(^ 1 X'-'A^ .— Ce dérivé constitue une huile inco- lore, à odeur de vétiver, mélangée de celle de carbjlamine. Il est soluble dans la plu- part des dissolvants, sauf dans l'eau et les alcalis, et distille à i63°-i65'' sous une pression de 21'"'". » Son pouvoir rotaloire moléculaire, pris dans une solution toluique renfermant i molécule par litre, est (a)o=:4- lao", 71 . » Camphre cyanopropvlé G*H". , X^Az, _ Préparé avec de l'iodure de pro- pyle normal, ce composé distille à l'iC-iSo" sous une pression de 20""" et se concrète par le refroidissement. On fait cristalliser dans l'alcool ou le toluène, et l'on obtient de belles aiguilles blanches, à odeur aromatique et à saveur fraîche, qui fondent à 46". » L'alcool, l'éther, le benzène, i'éther de pétrole, le dissolvent facilement; mais il est insoluble dans l'eau et les alcalis. « Son pouvoir rotaloire moléculaire (i molécule z=i''') est (x)(,r^ + i26'',i6. '/cnv » Camphre cj-anobenzflé C^W' . 1 \'-^Az _ q^ corps a été préparé comme les dérivés alcoylés qui précèdent. On opère avec du chlorure de benzyle et on cesse de chaull'er quand on ne perçoit plus l'odeur du chlorure. On lave le produit avec de l'eau, puis avec de la potasse caustique, et l'on obtient une huile épaisse, rougeâtre, qu'on abandonne au froid. Elle ne larde pas à déposer des cristaux colorés, qu'on re- dissout dans l'alcool. La solution est décolorée au charbon animal, concentrée el mise à cristalliser. Le cvanobenzylcamphre se présente sous la forme de beaux cristaux blancs, fon- dant à 58''-59°. Il est soluble dans la plupart des dissolvants, sauf dans l'eau el les alcalis. » Son pouvoir rotaloire moléculaire est (2),,^= + g3°,63 pour une solution dans le toluène renfermant ~ molécule par litre. /ClPPAzO^ » Camphre CYanobenzylé orlhonilré C'II'\ 1 X'jAz _ — Le chlorure de ' ■^ ^ \C0 benzyle orlhonilré solide est pulvérisé et intimement mélangé avec le camphre cyané. Pour favoriser la réaction, on baigne cette poudre dans de l'alcool, et l'on opère comme précédemment. On obtient finalement une masse colorée, que l'on exprime entre des doubles de papier, el que l'on purifie par des cristallisations successives dans l'alcool. » Le rendement est très faible, et il reste beaucoup de camphre cyané el de chlo- rure non entrés en réaction. » Fines aiguilles blanches, moins solubles dans les dissolvants lialiiluels que le ben- zylcyanocamphre. » Ce corps fond à i04°-io5°et possède, en solution dans le toluène {\ molécule par C. R., 1891, ..' Semestre. (T. CXIII, iN° 2.1 " ( 58 ) litre) le pouvoir rotatoire («)[, rrr: -t- 68», 37. Frotté sur la peau, il y détermine des dé- mangeaisons analogues à celles que produit le chlorure de benzyle orthonilré, mais à un degré nioindre. » Action des chlorures acides sur le camphre cyanosodé. — Le sodium du camphre cjanosodé peut aussi être remplacé par des radicau\ acides et, en particulier, par ceux des acides aromatiques. » Le mode opératoire employé pour l'obtention des dérivés alcoylés ne peut être appliqué pour la préparation des composés à radicaux, acides. Quand on ajoute à un mélange de camphre cyané et de chlorure acide de la potasse caustique, la réaction est très vive; il se produit du chlorure de potassium et le sel de potasse de l'acide qui concourt à la formation du chlorure acide, tandis que le camphre cyané reste intact. Si l'on opère au sein de l'alcool, il se forme surtout de l'élher benzoïque. » Le meilleur procédé consiste à préparer à froid du camphre c>anosodé,à étendre d'alcool et à ajouter au mélange, par petites portions, la quantité théorique du chlorure acide, étendu de deux à trois fois son volume d'éther anhydre. Pendant toute la durée de l'opération, il faut soigneusement éviter toute élévation de température. On achève la réaction au bain-niarie, on reprend par de leau et l'on agite avec de l'éther. La liqueur éthérée est lavée à différentes reprises par de la potasse caustique, pour dis- soudre le camphre cyané qui a échappé à la réaction. On décante, on dessèche sur du chlorure de calcium et on abandonne à l'évaporation spontanée. 11 reste une huile, constituée par de l'éther benzoïque, au sein de laquelle se dépose des cristaux. Le produit est essoré et la masse exprimée entre des doubles de papier à filtrer. On reprend enfin par de l'élher et l'on fait cristalliser. /CO.C»H= » Le camphre cyanobenzaylé C^ii^'\ 1 X*^. Az ^ préparé d'après le procédé que nous venons de décrire, cristallisé en tables minces rectangulaires, fond à io5». Il est sohible dans l'alcool, l'éther, le benzène, insoluble dans l'eau et les alcalis froids. Si on le chauffe avec de la potasse concentrée, il finit par se dissoudre et la liqueur se fond en masse par le refroidissement. Le camphre cyanobenzoyié se décompose, dans ces conditions, en camphre cyanopotasse et benzoate de potasse 'GO.C'IP .CAz H „ _ _ XO '^ \C0 CH"^ , \CAz +2RHO=zr,8H'*r I +C«H5C0ns.-J-H^0. /C0.C«H'.CH^ » Le camphre cya/toorlho/.oluyté C*' IV' ^ \ \LAz se présente sous la forme de cristaux durs, plus volumineux ((ue ceux de son homologue inférieur, so- lubles dans la ])lupart des dissolvants, insolubles dans l'eau et les alcools caustiques froids. A chaud, il résiste davantage à l'action de ces derniers (jue son homologue in- férieui-, mais il finit néanmoins par se dissoudre. » Tous ce.s dérivés que nous venons d'étLidier justifient notre manière ( -^'!) ) CH.CAz devoir (') relativement à la constitution dn groupement \ i du ^ ■ •- ' \co cyanocamphre. L'iiydrogène du radical Cil est faiblement acide, par suite du voisinage des deux groupes négatifs C'O et CAz; il s'échange donc faci- lement contre les métaux alcalins. Mais vient-on à substituer un radical alcoolique ou acide à cet hydrogène, la molécule devient neutre, et, par suite, insoluble dans les alcalis. » Ces recherches, ainsi que celles qui ont été exposées dans mon der- nier Mémoire, prouvent, en outre, que le camphre renferme bien un grou- pement ^ i^ , comme le veut la formule de M. Rekulé, adoptée par nous, dans son ensemble, depuis longtemps. Il existe, d'ailleurs, une autre preuve de la présence de cet arrangement d'atomes, dans la propriété que possède le camphre de donner naissnnce à de l'isonitrosocamphre de MM. Claisen et Manasse (-). » LOCOMOTION AÉRIENNE. — Recherches cxpérimenlaks aéwdyiia?mqiies et données d'expénence. Note de M. S. -P. Langley. « J'ai été appelé à faire des recherches intimement liées avec le sujet du vol mécanique, dont les résultats me semblent dignes d'attention, et se- ront prochainement publiés en détail dans un Mémoire. Je désire en énoncer les principales conclusions. » Dans ce Mémoire, je n'ai pas la prétention d'enseigner un art de vol mécanique, mais de démontrer que, avec des moteurs du poids de ceux qu'on construit actuellement, nous possédons dès à présent la force nécessaire pour soutenir dans l'air, avec une motion très rapide, des corps lourds, par exemple des plans inclinés plus de mille fois plus denses que l'élé- ment dans lequel ils se meuvent. » En outre, ces expériences, de même que la théorie, quand on la revoit à leur point de vue, démontrent que si, dans un mouvement aérien, nous avons un plan de dimensions et de poids déterminés, incliné à de tels an- gles et mùà de telles vitesses, qu'il soit toujours soutenu exactement dans un vol horizontal, plus la vitesse augmentera, plus la force nécessaire pour (') Comptes rendus, l. Cil, p. 1477- (-) Bail. Soc. C/i., 3- série, l. 1, p. 5o.J. ( ^'> ) le soutenir diminuera; il y aura, par suite, économie croissante de force avec chaque augmentation de vitesse, jusqu'à une certaine limite que les expériences n'ont pas encore atteinte, dette assertion, que je fais ici avec la concision que comporte ce résumé, demande la démonstration la plus ample, et il la recevra, dans le Mémoire dont j'ai parlé. » Les expériences, que j'ai faites pendant les quatre dernières années, ont été exécutées avec un appareil à bras tournants, d'environ 20" de dia- mètre, mis en mouvement par une machine à vapeur de 10 chevaux. » Elles consistent sommairement : )) 1" A mesurer les mouvements des plans ou des systèmes de plans, de poids, de surface, de forme et de dispositions variables, mais toujours sou- mis à une position horizontale, tout en étant disposés de manière à pouvoir tomber librement; » 2° A mesurer le travail à accomplir pour mouvoir de tels plans ou systèmes de plans, quand ils sont inclinés et poussés avec des vitesses suffi- santes pour être soutenus par la réaction de l'air dans toutes les conditions du vol libre horizontal ; » 3° A examiner les mouvements des aérostats pourvus de leurs pro- pres moteurs, et diverses autres questions analogues que je ne mentionne- rai pas ici. » Comme exemple spécifique de la première catégorie des expériences dont il s'agit, prenons un plan horizontal chargé (avec son propre poids) de 464^"^» avant o'",f)i4 de longueur, une largeur de o™,io2, une épais- seur de 2™'", et une densité environ 1900 fois supérieure à celle de l'air ambiant, mù dans le sens de sa largeur avec une poussée horizontale, mais pouvant tomber librement. » La première ligne ci-dessous donne les vitesses de mouvement hori- zontal en mètres, par seconde; la seconde, le temps que le corps met à tomber dans l'air d'une hauteur constante de i"',22, le temps de chute dans le vide étant de o', 5o : Vitesses horizontales o"' 5"' 10™ i5™ 20™ Temps que met le corps à tomber d'une hauteur constante de i", 22 o',53 o^jôi o',75 i'',n~) 2', 00 » Quand l'expérience se fait dans de bonnes conditions, elle est frap- pante, car, le plan n'avant pas d'inclinaison, il n'y a pas de composante verticale de pression apparente, j)our prolonger ainsi le temps de la chute, et cependant, quoique la gravité spécifique soit, dans ce cas, plus de dix- ( fil ) neuf cent fois celle de l'air, et, quoique sa chute soit entièrement libre, le corps descend aussi lentement que si son poids était diminué un grand nombre de fois. Du reste, l'accroissement du temps de chute est encore supérieur à l'accélération du mouvement latéral. » Le même plan, dans les mêmes conditions, sauf qu'il se mouvait dans le sens de sa longueur, a donné des résultats analogues, mais beaucoup moins marqués, et des observations de même genre ont été faites dans de nombreuses expériences, avec d'autres plans et dans les conditions les plus variées. » De ce qui précède, on peut tirer la conclusion générale que le temps de chute d'un tel corps dans l'air, quel que soit son poids, peut être pro- longé indéfiniment par le mouvement latéral, et ce résultat montre le parti qu'on peut tirer, dans la locomotion aérienne, de {'inertie de l'air, propriété qui, si elle n'a pas été négligée dans cette cii'constance, n'a certainement pas reçu jusqu'à présent l'attention qui lui est due. Par suite (et aussi en vertu de ce qui va suivre), nous serons fondés, ce semble, à examiner plus attentivement la possibilité pratique d'un art très admissible en théo- rie, celui de faire glisser ou, pour ainsi dire, courir sur l'air des corps lourds convenablement disposés. » Pour indiquer, par un autre exemple spécifique, la nature des don- nées obtenues dans la seconde catégorie de mes expériences, je citerai les résultats constatés avec le même plan, mais chargé d'un poids de 5ooS'', soit 538oS' par mètre.carré, incliné à différents angles, et mù dans le sens de la largeur. Il est entièrement libre de s'élever sous la pression de l'air, comme, dans le premier exemple, il était libre de tomber; mais, après qu'il a quitté son support, la vitesse est réglée, de sorte qu'il sera toujours soumis à un mouvement horizontal. » La première colonne du Tableau ci-après donne l'angle a à l'horizon; la deuxième, la vitesse V correspondante de planement, c'est-à-diie de la vitesse qui suffit exactement à soutenir le plan dans le mouvement hori- zontal, après que la réaction de l'air l'a fait s'enlever de son support; la troisième colonne indique, en grammes, la résistance à la marche en avant^ pour les A'itesses correspondantes : résistance que marque un dynamo- mètre. Ces trois colonnes ne contiennent que les données de l'expérience même. La quatrième colonne montre le produit des valeurs indiquées dans la deuxième et la troisième, c'est-à-dire le travail T en kilogrammè- tres par seconde qui a surmonté la résistance. Enfin, la cinquième, P, dé- signe le poids, en kilogrammes, d'un système de tels plans, que i cheval- ( G2 ^ vapeur peut faire aviincer horizoïiLalemenl à la vitesse V et à l'angle d'inclinaison a. : V. 1!. 1000 45 11,2 5oo 5,5 3o 10,6 275 2,9 10 11,2 128 1 ,4 10 '2,4 88 1,1 i5,2 43 o. 000 X 4554 Tx 30 X 1000 6 8 i3 0 26 5 34 8 ■53 5 93 0 2 20,0 20 0,4 » En ce qui concerne les valeurs de la dernière colonne, il faut ajouter que mes expériences démontrent que, dans le vol rapide, on peut suppo- ser de tels plans à de très petits intervalles, sans diminuer sensiblement le pouvoir de support d'aucun d'eux. )) Il faut aussi remarquer que les poids considérables donnés ici aux plans ont seulement pour but de faciliter les expériences quantitatives. J'ai constaté que des surfaces approximativement planes, et d'un poids dix fois moindre, sont assez fortes pour être employées dans le vol tel qu'on l'ob- tient actuellement, de sorte que, dans le dernier cas, plus de 85''s sont dis- ponibles pour les moteurs et autres accessoires. Enfin, il a été construit récemment des moteurs complets, qui pèsent moins de 5"*^ à chaque cheval- vapeur. )) Quoique j'aie fait usage de plans pour mes expériences quantitatives, je ne regarde pas cette forme de surface comme celle qui donne les meil- leurs résultats. Je crois donc qu'on peut considérer les poids que j'ai don- nés dans la dernière colonne comme inférieurs à ceux qu'on pourra trans- porter aux vitesses correspondantes, si l'on peut, dans le vol libre, guider le mouvement de manière à assurer la locomotion horizontale; condition essentielle à l'emploi économique du pouvoir dont nous disposons. » I/exécution de ces conditions, comme de celles qu'impose la néces- sité pratique de s'élever et de descendre eu sûreté, appartient plutôt à l'art naissant dont j'ai parlé qu'à mon sujet. » Ce que j'ai entrepris de démontrer dans le Mémoire en question c'est : » 1° Que la force requise pour soutenir des pians inclinés dans une locomotion horizontale aérienne diminue, au lieu de croître, quand la vitesse augmente, cl cela jusqu'à de très grandes vitesses, proposition dont la démonstration expérimentale complète sera faite dans mon Mé- I ( 6-i ) moire, mais dont l'invraisemblance apparente ])ent déjà, je l'espère, être atténuée par l'examen des exemples qui précèdent; » 2° Que le travail nécessaire pour soutenir à grande vitesse le poids d'un appareil composé de plans et d'un moteur peut être produit par des moteurs aussi légers que ceux que l'on construit actuellement, pourvu qu'on puisse diriger convenablement l'appareil dans le vol libre, avec d'au- tres conclusions d'une portée analogue. » J'espère avoir bientôt l'honneur de soumettre à l'appréciation de l'A- cadémie un exposé plus complet des expériences précitées. » M. Armand Gautier fait hommage à l'Académie de la 4* édition de son Ouvrage « Sophistication et analyse des vins ». MEMOIRES PRESENTES. M. E. WoLFBAUER adressc une Note, écrite en allemand, sur un nou- veau procédé d'extraction de l'aluminium. (Commissaires : MM.Troost, Schùtzenberger, Moissan.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, deux Brochures de M. 5. Drzewiecki, intitulées « Les Oi- seaux considérés comme des aéroplanes animés. Essai d'une nouvelle théorie du vol » et « Le vol plané. Essai d'une solution mécanique du problème ». (Présenté par M. Marey.) (Ces deux Brochures seront soumises à l'examen d'une Commission com- posée de MM. Marey, de Bussy, Léauté. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Ohseivations des taches et des facules solaires, faites à V équalorial Brunner (o'",i8) de l'Observatoire de Lyon, pendant le premier semestre de Vannée 1891. Note de M. E.m. Marchand, présentée par M. Mascart. « Les observations du Soleil faites à Lyon, de janvier à juin 1891, sont résumées dans les deux Tableaux ci-après. I^e premier de ces Tableaux ( «4 ) se rapporte aux taches et renferme, dans ses colonnes consécutives, le nombre proportionnel de jours sans taches jiour chaque mois, les dates extrêmes d'observation de chaque groupe, les latitudes moyennes des groupes, et enfin leur surface moyenne exprimée en millionièmes de l'aire de l'hémisphère visible et ramenée au centre du disque. » Le deuxième Tableau, relatif aux facules (ou plutôt aux régions d'ac- tivité du Soleil définies, comme je l'ai fait dans mes précédentes Com- munications), donne, pour chaque mois, la distribution de ces régions dans des zones de io° jusqu'à ± 40" de latitude et dans les deux calottes polaires de ± ^0° à ± yo", leur nombre total par hémisphère et, pour l'ensemble des deux hémisphères, leur surface totale exprimée en millièmes de l'aire de l'hémisphère et ramenée au centre du disque. )) Le premier Tableau indique qu'il y a eu, pendant ces six mois, 65 groupes de taches avec une surface totale de 35 17 millionièmes de l'hé- misphère; or l'année 1890 entière n'avait donné que 43 groupes avec une surface de 37G0; l'activité solaire est donc dans une période d'augmenta- tion rapide. » On voit, d'ailleurs, que le nombre mensuel des jours sans taches a continué à diminuer rapidement, et qu'il est nul depuis le mois d'avril. En janvier, février et mars, il y a eu en tout (3 de ces jours seulement. )i Les taches sont devenues plus fréquentes dans l'hémisphère nord (4o groupes) que dans l'hémisphère sud (25 groupes). Quant à leurs lati- tudes, elles restent encore comprises, le plus souvent, entre ± 20" et ± 3o" ; toutefois, 22 groupes ont des latitudes comprises entre 10"^ et 20" (avec 4 groupes seulement au-dessous de 15°); ainsi les taches commen- cent à se rapprocher de l'équateur. » La distribution des facules donne des faits analogues. Les deux zones de 20° à 3o" restent les plus riches; mais celles de 10" à 20° renferment déjà presque autant de groupes que celles de 20° à 3o° ; les zones de 0° à 10° sont encore très pauvres. Les nombres totaux sont sensiblement égaux pour les deux hémisphères. Il y a bien une légère supériorité du nombre relatif à l'hémisphère nord , mais moins marquée que pendant l'année 1890. Les surfaces totales de chaque mois continuent à croître irrégulié- lement, et la surface totale est de 126,3 pour ces six mois, alors qu'elle était seulement de io3,3 pour toute l'année i8go. On peut d'ailleurs re- marquer, entre les surfaces totales mensuelles pour les facules et les sur- faces totales mensuelles pour les taches, un certain parallélisme, avec des miiiima relatifs en mars et en mai. ( 0-; ) u I. - : Janvier 1891. 0,87 i5-24 —27 2.56 Mai 0,00 5-i6 +28 19 0,06 Mars o, i4 Avril 0,00 TadlE; ku I. — Taches. l5-24 -27 256 Mai 17-20 -34 6 20 -Hl5 5 20-24 -^4 i3 29 +18 64 39 + 26 4t 385 5- 6 -26 8 9-1 1 -18 5 9-'7 -HI6 128 11-17 — 16 1 1 j4-i6 -29 i3 16-24 —22 24 17-24 -1-20 288 j„i„ 19- 2 21-27 -(-21 -1-25 24 21 + 25 2 5o3 4- 7 —20 5 4-12 -HI6 4' 6- 7 -1-22 6 ■ 4 — •7 5 14-24 -1-20 i5i •9 -1-22 54 3i-i -1-2 1 3 265 3i- I -23 10 3i- 9 -1-20 219 9-14 — 16 S i4 -35 6 i4 18 -t-22 53 16 -1-23 6 16-22 —21 1 1 20-22 4-22 6 21 -29 I 20-23 ^-.7( rl3 \ 24 2i-3o 1 — 22 i 248 27-29 + 23 2 27-80 + 25 l32 726 Semestre . (T. CXIII, N° 2.) 0,00 5-16 5-16 -23 I 2 12-1 3 12-22 12-22 — 20 l5-25 16-27 21-29 -'9 21-29 25- 3 25- 4 —16 28- 4 I —I I 11-16 11-19 16-20 i5-i6 l3-20 i3-25 16-20 — 12 20- I 24- . 24 — 1 24 24- 1 — 20 25- 1 — 12 25-27 -35 27 94 + 24 3 + 21 6 + 18 43 94 + 25 6 +16 210 37 + 20 • 4 + 20 i3 i3i 670 -^-'9 37 +24 43 +21 67 1 +26 1 ■ 21 ( +21 1 +26 8 + 19 8 + ■4 33 + 18 200 8 + >4 i4o + 16 114 I +3i 267 6 G + 23 8 968 ( 6r, ) Sud. 0°. 90". 4o°- 3o°. 10°. 10° Janvier 1891 . i 1 5 3 i Février 2 2 3 4 2 Mars I I 2 3 2 Avril I 2 4 3 » Mai » I 4 2 I Juin >) I 4 6 I Totaux .... .5 8 22 21 y Tableau II. — Fa Cilles. Nord. Totaux. Som. 0°. I 0°. 20 '. 3o «40 . âo" Somme. Surfaces Il H 4 I 2 1) 7 18 12,5 i3 I I 3 3 3 10 23 20,7 9 1 4 5 1 I 1 2 21 i5.9 10 )) 3 7 I 3 i3 23 25,4 8 )) 4 6 I I 12 20 22,1 12 » 5 7 2 » i', 26 -'9-7 63 2 2 1 29 9 7 68 i3. 126,3 MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur une inodifmalion du mode de suspension des véhicules de chemins de fer et de tramways. Note de M. Féraud, pré- sentée par M. Marcel Deprez. « I.,es véhicules de chemins de fer et de tramways sont, généralement, suspendus sur des ressorts à lames reliés aux châssis par des mains de sus- pension, et par des menottes placées, en dehors de ces ressorts, de telle façon que leurs axes prolongés viennent se rencontrer au-dessus de la maîtresse lame. » Je propose d'actionner les ressorts des véhicules par des menottes placées inversement, c'est-à-dire en dedans, de telle façon que leurs axes prolongés viennent se rencontrer en dessous de la maîtresse lame. » Les motifs qui m'ont fait adopter cette dernière disposition sont les suivants, d'abord déduits du calcul ('), puis vérifiés expérimentalement : » 1° Le même poids produit l'aplatissement du ressort dans les deux cas; » 2° La perte de flèche du ressort actionné par des menottes en dehors est (au-dessus de l'aplatissement) toujours supérieure à celle qui résulte- rait seulement de la charge ; » 3° La perte de flèche du ressort actionné par des menottes en dedans (') La formule générale à laquelle je suis arrivé est P'= P (i rt tanga tan g 10), dans laquelle : F' représente le poids agissant verticalement sur le ressort par le fait de l'inclinaison des menottes; P la charge effective du ressort; a l'angle que fait la me- notte avec la verticale, et w l'angle fait avec l'horizontale par la ligne qui pari du mi- lieu de la maîtresse lame et qui va au centre de l'œil de ladite lame. ( 67 ) est (au-dessus de l'aplatissement) toujours inférieure à celle qui résulte- rait de la charge. » Il suit de là que la flexibilité du ressort, dans le cas de la suspension ordinaire, est grande au moment où l'on n'a pas besoin de l'utiliser, qu'elle va ensuite en diminuant et qu'elle est considérablement réduite au mo- ment oi!i l'on a besoin de l'utiliser; tandis que, dans le cas de la suspen- sion perfectionnée, la flexibilité du ressort est faible au début, va ensuite en augmentant et est maxima au point d'aplatissement aux environs du- quel le ressort est réellement utilisé. » Prenons, pour fixer complètement les idées, un ressort monté sous une voilure de première classe, et ayant une flexibilité de 120™™ par iooo''8. » Le poids de la voiture à vide étant de i5oo''8et celui des voyageurs de 5oo''s, pour chacun des ressorts, nous avons 2ooo''s de charge par ressort. Or, il est évident que la flexibilité du ressort que l'on utilise est celle qui existe au delà de i5oo''s, et l'ex- périence directe montre que, dans le cas des menottes e« dehors, la flexibilité du res- sort qui était de 130 de o à Soo''?, puis de 130 de 5oo à 1000''?, puis de 105 de 1000 à i5oo''s, enfin de 95 de i5oo à 2000*^8, n'atteint plus que cette dernière valeur de 95 au moment où on l'utilise; tandis que, dans le cas des menottes en dedans, la flexibilité suit une marche inverse : 95, puis 105, puis 130, et enfin 150. » Ajoutons que les majorations de flexibilité qui sont, dans le dernier cas, fonctions de la charge, le sont aussi de la flexibilité même du ressort. » Des observations qui précèdent, je déduis les conclusions suivantes : ') 1° On utilise beaucoup mieux la flexibilité d'un ressort avec le mode de suspension dont je préconise l'emploi qu'avec celui qui a été employé jusqu'à ce jour; » 2° Si l'on veut se contenter de la flexibilité qu'on utilise actuellement, on peut l'obtenir avec des ressorts de bien moindre poids, moins longs et moins hauts. » Au point de vue de la construction même des véhicules, je fais remar- quer, en outre, que, mon système de suspension perfectionnée ne deman- dant pas une grande place pour l'attache des ressorts aux extrémités des châssis, on peut augmenter l'écartement des essieux et rendre ainsi les véhicules plus stables. De plus, l'appareil d'attache des menottes embras- sant le ressort, cet appareil donne toute sécurité aux voyageurs en cas de rupture de la maîtresse lame, d'une menotte ou d'un boulon de menotte, ( 68 ) et cela, tout en étant, en même temps, de construction plus facile que celui qui est généralement en usage. » D'autre part, l'augmentation (par le fait de l'application en dedans des menottes des ressorts à lames) de la flexibilité utilisée des organes élastiques, interposés, en quelque sorte, entre les véhicules et la voie, per- mettait également de prévoir théoriquement une amélioration dans les effets de détérioration dus aux chocs successifs que détermine le passage des véhicules sur la voie, effets qui sont d'autant plus à craindre que les chocs transmis vont d'un matériel roulant plus lourd à des rails de moindre poids, et c'est ce qu'a confirmé expérimentalement, et de tout point, un appareil d'essai construit tout exprès pour vérifier ces prévisions théoriques. M On peut donc conclure que, non seulement la substitution de la sus- pension à menottes en dedans à la suspension à menottes en dehors est avantageuse aux points de vue de l'amélioration de la suspension des véhi- cules et delà sécurité complète due à la forme de la main de suspension qui embrasse le ressort, mais encore que cette substitution ne peut donner que de bons résultats, tant au point de vue de la conservation des voies de chemins de fer et de tramways, qu'au point de vue corrélatif de l'amoin- drissement des réactions desdites voies sur le matériel roulant. » ÉLECTRICITÉ. — Sur des mesures de capacité, de self-induction et d' induction mutuelle, effectuées sur des lignes aériennes. Note de M. Massix, présentée par M. Cornu. « La capacité des lignes télégraphiques aériennes n'a pas été fréquem- ment mesurée. Quant aux mesures d'induction mutuelle et de self-induc- tion, il n'en a pas encore été fait, ou tout au moins rien n'a encore été publié à cet égard, sauf une Note dans les Annales télégraphiques, dans la- quelle j'indiquais le commencement de ces expériences. » Cette lacune s'explique en partie par la difficulté qu'il y a à trouver des lignes permettant d'effectuer les mesures. Les conducteurs expéri- mentés ne doivent pas, en effet, se trouver sur les mêmes appuis que des fils qui travaillent, ni même être placés sur des appuis voisins; en outre, les fils installés sur les mêmes appuis que les conducteurs mesurés, ou sur des appuis voisins, ne doivent non plus, en aucun point de leur par- cours, être soumis à des phénomènes d'induction de la part d'autres fils, { *^9 ) ni prendre terre dans des bureaux où l'on manipule aux heures où s'effectue la mesure. » J'ai pu faire porter mes expériences de capacité et de self-induc- tion sur trois circuits rentrant dans les conditions précitées. » A. Ligne de jS!"", en fil de fer de 3™™; deiiv fils placés à o™, /Jo Tiin de l'aiilre et à 4"',5o du sol en moyenne. » B. Ligne de 5o'"", dans les mêmes conditions que la ligne A. » C. Ligne de So'"", en fil de cuivre de a""",:) ; deux fils placés à o", 5o l'un de l'autre et à 5™,5o du sol en moyenne. » Voici, en quelques mots, l'indication des méthodes employées et des résultats obtenus : )) Capacité. — La capacité a été mesurée par la niéthode de comparai- son avec un condensateur, en chargeant la ligne avec une pile donnée et envoyant la décharge à travers un galvanomètre. » Grâce à un dispositif spécial, il ne s'écoulait aucun intervalle entre le moment où la pile cessait d'être en relation avec la ligne et celui où la ligne se déchargeait dans le galvanomètre ; on évitait ainsi de laisser fuir, par les pertes, une partie de la charge. En vue d'éviter les effets dus aux courants telluriques, effets sensibles sur des fils ne présentant que quelques mégohms d'isolement, on prenait la moyenne des élongations obtenues en intervertissant les pôles de la pile de charge. )) L'expérience a été faite en prenant la capacité d'un fd par rapport au sol, puis en reliant le second pôle de la pile et la sortie du galvanomètre, non plus à la terre, mais à un second fd isolé, parallèle au premier et placé sur les mêmes appuis; on mesure ainsi la capacité d'un circuit bouclé. » Les résultats sont les suivants : Microfanid. Ligne A. — Capacité kilométrique par rapport au sol 0,0097 » » de l'ensemble des deu\ fils.. 0,0070 Ligne B. — » par rapport au sol 0,0099 » « de l'ensemble des deuv fils. . 0,0069 Ligne C. — » par rapport au sol 0,0092 » » de l'ensemble des deux fils. . . o,oo65(') » Le calcul donne 0,0067 ï>o»r la capacité d'un fil des lignes A ou B par rapport au sol. ('j Le système des deu.x fils a donc uue capacité qui est les ^ de celle d'un fil par rapport au sol. Dans le cas de fils souterrains, on a rigoureusement la moitié. ( 7" ) )) Self-induction. — J^a méthode employée est l'une de celles qui ont été indiquées § 381 par M. Vascliy dans son Traité cV Électricité et de Magné- tisme. On neutralise l'effet de self-induction au moyen d'un condensateur shuntéparune résistance. » La première partie de la mesure exige que l'on obtienne au pont de Wheatstone un équilibre rigoureux pour le courant permanent; on y ar- rive théoriquement au moyen d'un fil de maillechort tendu sur lequel glisse un frotteur. Pratiquement, on obtient les meilleurs résultats avec un frotteur fixe, entre les pinces duquel glisse un fil enroulé en sens in- verse sur deux petits tambours d'ébonite que l'on fait tourner à la main. » Les courants telluriques constamment variables n'ont pas permis de mesurer la self-induction d'un fil mis à la terre, mais seulement la self- induction d'une boucle formée de deux fils parallèles. » Les coefficients de self-induction ont été trouvés être : Quadranl. Pour la ligne A o,oiai par kilomètre » B 0,0129 » » C 0,0025 » ■ » Dans ce troisième cas, le calcul donne 0,0022. » Pour les deux premiers cas, une comparaison est inutile, puisque la perméabilité du métal intervient dans le calcul et que la perméabilité du fer des fils télégraphiques sur lesquels on opérait est inconnue. On peut, par contre, déduire cette perméabilité du coefficient de self-induction mesuré; elle serait de loo environ. » Induction mutuelle. — L'induction mutuelle de deux fils a été mesu- rée par une méthode indiquée également par M. Vaschy dans l'Ouvrage déjà cité, § 380, au moyen de la comparaison avec une capacité. » Le courant tellurique qui circule sur le fil induit a |)our effet de faire sortir l'image lumineuse de l'échelle. On combat le courant tellurique avec une pile shuntée, ou bien on ramène l'image avec l'aimant directeur. » Sur la ligne A, les mesures ont aUribué au coefficient kilométrique la valeur 0,0082. Ce chiflfre demanderait à être confirmé. » Sur les lignes B et C, les résultats n'ont pas été assez comparables entre eux pour être cités. » Les recherches sur les coefficients de self-induction doivent être com- plétées par l'indication de ce coefficient dans le cas d'un fil unique; il faut pour cela éviter les inconvénients des courants telluriques, en disposant d'un circuit à fil unique, partant d'un bureau par une ligne et y revenant ( 7' ) par une autre sans que les conducteurs qui le constitueront aient un par- cours commun, soit entre eux, soit avec des fds en service ou influencés par des fds en service. » CHIMIE. — Sur un nouvel hydrure de cuivre et la préparation de l'azote pur('). Note de M. A. Leduc, présentée par M. Lippmann. « L'observation attentive de ce qui se passe dans la préparation de l'azote pur, au moyen du cuivre, m'a conduit à la découverte d'une com- binaison de ce métal et d'hydrogène. Ce nouvel hydrure de cuivre, dont je me propose d'étudier plus tard la composition et les propriétés, n'a rien de commun avec le composé découvert par Wurtz, qui se forme à froid et se détruit entièrement vers 60°. Celui-ci se produit au rouge sombre par l'union directe de ses éléments et ne présente que des traces de disso- ciation au rouge-cerise. Il se montre par là l'analogue des hydrures alca- lins découverts par MM. Troost et Hauteléuille. » Voici, du reste, dans quelles circonstances j'ai trouvé ce corps. Je prépare de l'azote pur, afin d'en déterminer la densité ( "), en faisant passer del'air bien desséché et privé d'acide carbonique (et autres gaz absorbables par la potasse) à travers une longue colonne de cuivre en planures, con- tenue dans un tube en verre de Bohême et chauffée au rouge. Le métal, mis en place, est d'abord oxydé superficiellement, puis réduit par l'hydro- gène, afin de faire disparaître la couche de matières grasses qui le recou- vre, puis d'en augmenter la porosité. » Il importe, comme on va le voir, que cette réduction soit faite au- dessous du rouge; encore est-il prudent, d'une part, de ne pas dépasser, dans la préparation de l'azote, la température du rouge sombre qui suffit à l'absorption complète de l'oxygène si la colonne de cuivre est assez longue, et, d'autre part, d'oxyder préalablement le métal sur une lon- gueur de 10 centimètres près de la sortie du gaz. En effet, après une pre- mière série d'expériences dont j'étais très satisfait, j'eus l'idée de réduire à nouveau l'oxyde formé et de refaire la préparation de l'azote en portant chaque fois le tube à l'incandescence: l'oxyde que j'avais ménagé près de la sortie fut complètement réduit et je trouvai, pour la densité de l'azote. (' ) Ce travail a élé exécuté au laboratoire des Recherches physiques à la Sorbonne. ('-) Voir Comptes rendus du 4 août 1890. ( 70 le nombre de Regnault, c'est-à-dire un nombre trop faible. L'expérience répétée cinq fois me donna quatre fois le même résultat; il y eut exception pour la troisième expérience, dans laquelle la température ne dépassa pas le rouge naissant. » Le gaz réducteur et léger qui avait troublé cette préparation ne pou- vait être que l'hydrogène qui, absorbé par le cuivre, était abandonné peu à peu par celui-ci dans le courant d'azote à température élevée. L'expérience suivante en fournit la preuve. Le tube à cuivre était porté au rouge-cerise en son milieu et à 3oo° environ aux extrémités, je fis passer pendant denx heures un courant d'hydrogène et laissai refroidir le cuivre dans ce gaz. Il s'était formé très abondamment, dans les parties du tube chauffées au rouge sombre, un corps d'un beau rouge hyacinthe, qui recouvrait le mé- tal et s'était partiellement volatilisé pour venir se condenser sur la paroi supérieure moins chaude du tube de verre. Je fis passer ensuite dans l'ap- pareil un courant d'acide carbonique, à froid d'abord, jusqu'à ce que tout le gaz sortant iùl complètement ab^orbable par la potasse, puis en élevant progressivement la température jusqu'à l'incandescence. Dès que le rouge fut atteint, le gaz cessa d'être complètement absorbé, et j'obtins, en un quart d'heure, plus de 20*"^ d'un gaz que je reconnus facilement pour de l'hydrogène, mêlé à une petite quantité d'oxyde de carbone provenant de la réduction de l'acide carbonique par l'hydrogène. » Il ne me paraît point douteux que l'hydrogène soit réellement com- biné et non simplement dissous par le cuivre. On peut obtenir une limite inférieure de la tension de dissociation du composé à une température donnée, en examinant la proportion d'hydrogène entraînée par un gaz inerte (azote, acide carbonique) qui passe sur ce corps à cette température. On trouve ainsi que cette tension de dissociation a atteint successivement (^mm 5 eto""",8 de mercure, dans les deux séries d'expériences de Regnault relatives à la densité de l'azote. » Il sera intéressant de reprendre, à ce nouveau point de vue, l'étude de la décomposition du gaz ammoniac par les métaux et spécialement par le cuivre. » CHIMIE. — Action de la lumière sur le clilorure d'arp;en!. Note de M. Guntz. « L'action de la lumière sur le chlorure d'argent a été fort étudiée, sur- tout dans ces dernières années, mais sans qu'on ait pu, d'une façon nette. ( 7'^ ) saisir le mécanisme de cetLc Iranstormatioii, les expériences laites parais- sant conduire à des résultats contradictoires. » Un grand nombre d'expérimentateurs ont étudié la perte de poids du chlorure d'argent exposé à la lumière et ont trouvé tpie, même au bout d'un temps très long, cette perte était très faible, variable enlre -j-^ 6t ~ du poids de AgCl employé. M. Bibre prétend n'avoir pu observer de perte de poids. » Enfin, tout récemment, M. Romyn Helchcock ('), en exposant à l'air du chlorure d'argent en couches très minces au soleil pendant cent jours, a obtenu des pertes de chlore, variables pour les différeules lames de chlo- rure, comprises entre 7 et 9 pour 100; il admet 8 pour 100 en moyenne et en déduit pour la formule du composé Ag'Cl-, ce qu'on peut écrire Ag(AgCl)-. Il atrouvé, en effet, 28 pour 100 d'argent soluble dans l'acide nitrique. M. Richardson (-), en étudiant la décompos-tiou du chlorure d'argent en présence de l'eau, a montré que, dans l'action de la lumière, il y avait d'abord formation de chlore, puis des produits de l'actiou du chlore sur l'eau, c'est-à-dire acide chlorhydrique et ozone (d'après l'au- teur); cpie, de plus, le produit formé n'est pas un oxychlorure, car si l'on fait passera chaud, sur ce produit séché avec soin, de l'hydrogène pur, on constate qu'il n'y a pas formation d'eau : il a obtenu également la colora- tion de AgCl sous du tétrachlorure de carbone privé d'air par ébullition. Il termine en disant que la formule du produit d'altération reste encore à déterminer. » Quel est le composé qui se forme dans l'action de la lumière sur le chlorure d'argent. C'est ce qui, jusqu'ici, n'a pu être établi, à cause des ré- sultats contradictoires obtenus par les divers chimistes dans leurs essais de préparation d'un chlorure contenant moins de chlore que le chlorure d'ar- gent normal. J'ai repris l'étude de cette action et voici les résultats aux- quels je suis arrivé : )i Lorsqu'on expose AgCl à la lumière, on constate que, si l'on prend AgCl étendu en couche mince sur une lame de verre, il ne se colore que très peu dans les premiers instants de l'action lumineuse, mais que, si on le place alors dans une solution d'un révélateur, par exemple le révélateur à l'oxalate de ter que l'on emploie pour les plaques que l'on expose au gélati- nochlorure d'argent, le chlorure d'argent est réduit, avec formation d'ar- (') American chcmical Journal, avril 1891. (-) Chemical Society, 7 mai i8gi. C. R., 1891, 2- Semestre. {T. CXIII, N° 2.) 'O ( 74 ) geiit métallique. Il s'est donc produit une transformation de AgCl, sans perte de chlore susceptible d'être réduite par le révélateur. » On connaît plusieurs transformations isomériques, ou plutôt des états différents de condensation du chlorure d'argent formés avec des dégage- ments variables de chaleur, comme l'a montré M. Bertlielot en étudiant la chaleur de dissolution du chlorure d'argent dans le cyanure de potassium. » D'ailleurs, j'ai pu produire directement, en l'absence de la lumière, une modification de AgCl directement réductible parle révélateur à l'oxa- late dans l'obscurité, tandis que le chlorure d'argent primitif ne l'est pas. Il suffit, pour obtenir cette modification, de faire bouillir pendant quelques heures du chlorure d'argent à l'obscurité, au réfrigérant ascen- dant. » Si, au contraire, on laisse AgCl un certain temps exposé à la lumière, on constate qu'il prend une teinte d'un violet rouge, en même temps qu'il y a perte de chlore. J'ai constaté que, dans le vide, le chlorure d'argent se colore en rouge violacé; en opérant dans l'air, j'ai pu constater et le dégagement de chlore et la perte de poids. » Le dégagement de chlore peut se constater en prenant AgCl sec ou fondu, et en concentrant sur lui, au moyen d'une lentille, les rayons so- laires ; le dégagement de chlore est alors très net dans les premiers in- stants. Il se forme du sous-chlorure d'argent Ag^Cl de couleur rouge violacée. Cette formation est prouvée par l'identité de couleur et de propriétés avec le sous-chlorure d'argent bien défini qu'on obtient par double décomposition avec le sous-fluorure d'argent. En effet, RCy,AzH^ le décomposent en donnant de l'argent métallique ; l'acide nitrique étendu n'enlève pas d'argent. )) Cette formation de sous-chlorure d'argent par la lumière se produit avec une absorption de chaleur de 28^*', 7. D'après mes expériences, 2 AgClsol. = Ag^Clsol. -h Clgaz — 28«^'',7 » Ce résultat est très important; il montre que la lumière pfoduit un travail considérable en effectuant la décomposition du chlorure d'argent; il explique pourquoi l'action de la lumière est tant facilitée par l'addition des substances capables d'absorber le chlore avec dégagement de chaleur, et d'introduire ainsi une énergie étrangère qui facilite la décomposition. » La décomposilion de AgCl se produisant avec une absorption de chaleur que fournit la lumière, la décomposition de AgCl devrait être proportionnelle à la quantité de lumière reçue. Si l'on cherche à vérifier ( "-^ ) cette proportionnalité, on trouve facilement qu'elle n'existe pas. Cela tient à l'opacité extrême pour la lumière du sous-chlorure d'argent qui absorbe les rayons ayant servi à le produire et qui fait, par conséquent, que l'altération du chlorure d'argent est purement superficielle, ~ de millimètre au plus d'après mes expériences. » Le sous-chlorure d'argent formé étant lui-même décomposé par la lumière en argent et chlore, comme je l'ai constaté au moyen du sous- chlorure préparé par voie chimique, il se forme, comme dernier produit d'altération, de l'argent métallique. Donc, finalement, une couche de chlorure d'argent exposé à la lumière se compose de trois couches super- posées : la première, d'argent métallique; la deuxième, de sous-chlorure d'argent; la troisième, de chlorure d'argent inaltéré, et ces trois couches ont une épaisseur fonction de la durée d'exposition à la lumière et de l'épaisseur primitive de la couche de chlorure d'argent. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur un nouveau composé gazeux : le pentafluochlorure de phosphore. Note de M. C. Poulenc, présentée par M. Henri Mois- san. (c Dans son étude sur le pentafluorure de phosphore ('), M. Moissan a montré que ce composé gazeux possède une stabilité très grande, qui le différencie nettement du composé analogue chloré. J'ai pensé que, en pré- sence de ce fait, il serait intéressant d'examiner rensemble.des réactions fournies par un composé phosphore penta valent qui contiendrait tout à la fois du fluor et du chlore. » M. Moissan (') a observé que, si l'on fait arriver du trifluorure de phosphore dans du chlore, la couleur verte disparaît et qu'il en résulte un nouveau composé gazeux. J'ai repris l'étude détaillée de ce gaz; je l'ai pré- paré en notable quantité et j'ai étudié ses principales propriétés. » La formation de ce composé peut être représentée par l'équation PF» + C1= = PF^C1-. f)vol Ovol 2^"^ Cette formule indiquerait que le chlore et le trifluorure de phosphore, se ( ' ) Sur la préparation et les propriétés physiques du pentafluorure de phosphore. (^) Comptes rendus, t. CI, p. i490- ( 7^^ ) combinant à volumes égaux, doivent éprouver une contraction de moitié. J'ai vérifié par l'expérience (jiie cette contraction se produit bien et que la formation du gnz peut ainsi être représentée par l'équation précédente. Préparation. — Je nie suis servi, pour obtenir le pentafluoclilorure de pliospliore, (le deux flacons, d'égale capacité, 5oo environ, dont les bouchons laissent passer lieux tubes de verre à^ robinet, l'un allant jusqu'à la partie inférieure, l'autre affleu- rant à la partie supérieure. » Ces deux flacons, remplis l'un de chlore et l'autre de trifluorure de phosphore, sijnt réunis de façon que le flacon de trifluorure, ayant été mis en communication avec un récipient contenant du mercure, le gaz chassé peu à peu vienne se diffuser à la partie supérieure du flacon de chlore. » Comme la combinaison des deux gaz a lieu avec contraction de moitié et que les deux récipients sont égaux, il est évident que l'opération sera terminée quand le flacon de trifluorure de phosphore sera entièrement rempli par le mercure, le pentafluorure (le phosphore occupant la moitié du volume total. Ce gaz, ainsi formé, est abandonné sans agitation sur le mercure pendant quelques jours, pour le débarrasser complète- ment de l'excès de chlore, introduit en prévision d'assurer l'entière transformation (lu trifluorure de phosphore en pentafluoclilorure de phosphore. » Propriétés. — C'est un gaz incolore, doué d'une odeur vive et irritante, ne briÀlant pas à l'air et absorbable instantanément par l'eau bouillie, qui le décompose. Les solutions alcalines, l'eau de chaux et l'eau de baryte l'absorbent de suite. » Sa densité, déterminée au moyen de l'appareil de Cliancel est de .5,4o, la densité théorique étant de 5,46. » Ce gaz se liquéfie, à la |)ression ordinaire, à une température voisine de - 8°. » Pour étudier l'action de la chaleur sur ce corps gazeux, je me suis servi de cloches courbes, formant un angle aigu, de façon à faire tremper la partie recourbée dans un bain d'huile ou dans un bain de nitrates à une température déterminée. » Soumis à une températiu'e de 25o°, le pentafluochlorure se décom- pose en produisant du pentafluorure de phosphore gazeux et du penta- chlorure de phosphore solide. L'étincelle d'induction donne lieu à la même décomposition. » Le soufre réagit vers + ii5° sur le pentafluochlorure de phosphore pour former du chlorure de soufre et un nouveau composé gazeux, qui est le sulfofluorure de phosphore : ce gaz possède une odeur particulière et désagréable, s'absorbe rapidement par une solution alcaline et se dédouble nettement au contact de l'eau, en fournissant de l'acide finorhydrique, de ( 77 ) l'acide phosphoriqiie et de l'hydrogène sulfuré. Le dosage de ce dernier gaz conduit bien à admettre l'existence de ce nouveau corps gazeux, dont la formule serait PF^S. M Le phosphore, chauffé à 120° en présence du pentaflnochlorure de phosphore, le décompose en donnant du trifluorure de phosphore gazeux, non absorbable par l'eau, et du trichlorure de phosphore liquide. )) Le sodium, légèrement chauffé, absorbe entièrement le pentafluo- chlorure de phosphore. » Le magnésium, l'aluminium, le fer, le nickel, le plomb et l'étain, chauffés à i8o°, attaquent le pentaflnochlorure de phosphore, avec forma- tion de chlorures anhydres et de trifluorure de phosphore. » Le mercure est attaqué lentement, à froid, et plus rapidement vers 180". Il y a production de chlorure de mercure et de trifluorure de phos- phore gazeux. Cette réaction est assez curieuse, puisqu'elle démontre l'in- stabilité des deux atomes de chlore, fixés sur le trifluorure de phosphore. J'ajouterai aussi que cette action du mercure dans le pentaflnochlorure de phosphore explique pourquoi il reste i à 2 pour 100 de gaz trifluorure, quand on prépare sans précaution ce composé sur le mercure. On a dé- montré, en effet, que le pentafluochlorure de phosphore, agité vivement avec le mercure, peut renfermer jusqu'à 5o pour 100 de trifluorure do phosphore, provenant de la décomposition de ce pentafluochlorure de phosphore. » L'eau, à l'état de trace, décompose le pentafluochlorure de phosphore en ôxyfluorure de phosphore gazeux et acide chlorhydrique gazeux, con- formément à l'équation PF'CP + H-0 = PF^O + 2HCI. » L'addition d'une plus grande quantité d'eau décompose à son tour l'oxyfluorure en acide fluorhydrique et acide phosphorique PF'O -:- BH^O = PO^H^H- 3HF1. » Le gaz ammoniac se combine, à la température ordinaire, avec le pentafluochlorure de phosphore, pour donner naissance à un nouveau composé, solide, blanc, léger, soluble dans l'eau, qui est la fluorophos- phamide. » La formation de ce composé, qui est la première amide fluorée con- nue, répond, ainsi que je l'ai vérifié, à l'équation PF'Cl--h4AzH'= PF^(AzlI=V--{- aAzH'Cl. (7«} ') L'alcool anhydre absorbe le pentafluochlorure de phosphore, en don- nant une solution à odeur piquante, qui brûle avec une flamme éclairante bordée de vert, en laissant un résidu blanc d'acide phosphorique. » En résumé, ces recherches montrent que, par l'action du chlore sur le pentafluorure de phosphore, on obtient à la température ordinaire un nouveau corps gazeux, dont la densité et l'analyse conduisent à la formule PF'CP. Ce gaz diffère notablement du pentafluorure de phosphore; il est beaucoup moins stable que ce dernier, ou du moins le chlore qui se trouve combiné au trifluorure de phosphore présente la mobilité des deux atomes de chlore du pentachlorure de phosphore, dont il se rapproche d'ailleurs par l'ensemble de ses propriétés. » CHIMIE MINÉRALE. — Combinaison du bromure de bore avec l'hydrogène phosphore. Phosphure de bore. Note de M. A. Besson, présentée par M. Troost. « Le bromure de bore absorbe l'hydrogène phosphore à la tempéra- ture ordinaire et le résultat de la combinaison est un corps solide blanc amorphe très léger; il est très altérable à l'air où il fume abondamment et ne tarde pas à s'enflammer spontanément ; on ne peut même que très dif- ficilement le manier dans une atmosphère d'acide carbonique, car la moindre trace d'humidité le fait fumer abondamment. Aussi les détermi- nations directes de la composition ) est mis en liberté; mais le résidu renferme encore du bore et du phosphore, bien que l'expérience ait duré plusieurs heures; l'existence d'une autre combinaison de bore et de phosphore, plus stable que la première, paraît donc vraisemblable. Dans un courant d'azote au rouge, en même temps qu'il y a mise en liberté partielle du phosphore, il y a fixation d'azote, car le produit obtenu chauffé avec de la chaux sodée laisse dé- gager simultanément de l'ammoniaque et du phosphure d'hydrogène. Je me propose de continuer cette étude et de la préciser. » CHIMIE MINÉRALE. — Recherches sur les zirconates alcaUno -terreux. Note de M. L. Ouvrard, présentée par M. Troost. « Les premières tentatives faites pour obtenir le zirconate de chaux sont dues à M. Hiortdahl ('). Ce savant chauffait pendant cinq ou six heures, au rouge vif, un mélange de silice et de zircone avec un excès de chlorure de calcium, et obtenait ainsi un culot qui, traité par l'eau acidulée par l'acide chlorhydrique, abandonnait de la silice floconneuse |)rove- nant probablement d'un silicate de chaux, pendant qu'il se déposait une poudre cristalline contenant de la zircone et de la chaux, mais dont la formule n'a pu être déterminée. Les expériences que M. Hiortdahl a ten- tées en chauffant, avec les chlorures'métalliques, la zircone seule ou le zir- conate de soude, ne lui ont pas donné de résultat. » 1. J'ai cherché à obtenir les zirconates alcalino-terreux en suivant une méthode analogue à celle qui m'avait donné le zirconate de lithiue et que j'ai précédemment décrite (^Comptes rendus, t. CXII, p. i444)- )) La zircone chauffée dans du chlorure de calcium fondu, à la tempé- rature du bec Bunsen, ne semble pas se dissoudre; mais si, après quelques heures de chauffe, on prélève un échantillon, on constate que la matière, primitivement amorphe, est partiellement cristallisée, avec des inclusions de substance non encore attaquée. » En prolongeant l'opération pendant un temps suffisant, vingt ou trente heures, par exemple, la cristallisation est complète; si l'on reprend par l'eau, après un refroidissement qui n'a pas besoin d'être ménagé, on peut isoler facilement des cristaux rugueux et striés, insolubles dans les acides, et répondant à la formule CaO.ZrO". On constate, en outre, la (') Comptes rendus, l. LXl, p. 175 et 2i3. formation de cliaux, due à l'action de la vapeur d'eavi sur le chlorure fondu. Trouvé. Calculé I. II. CaO, ZiO». Zircone 67,82 68,70 68,54 Chaux 3 1,94 3o,64 3 1,46 • 99-76 99,34 100,00 » Ces cristaux, dont la polarisation est assez vive, simulent des cubes, l'extinction des carrés se faisant suivant les côtés. M. Léon Bourgeois, qui a bien voulu les examiner, a constaté leur analogie avec le stannate de chaux CaO, SnO'-, préparé par le procédé de M. Ditte (Comptes rendus, t. XCIX, p. 701), et avec la pérowskite CaO, TiO'. » I/ensemble des caractères optiques fait que l'on peut regarder ces trois composés comme isomorphes. , » A température plus élevée, la cristallisation est plus rapide, mais les cristaux sont, en général, très petits. » En remplaçant la zircone par le ziicon finement pulvérisé, au rouge on obtient encore le même composé, mais une partie de la silice forme avec la chaux un silicate amorphe, floconneux, facile à séparer par léviga- tion ou par l'action des acides étendus. » Si l'on opère au rouge blanc, on obtient alors un culot qui, repris par l'eau, abandonne des prismes clinorhombiques très nets, présentant, d'après les déterminations de M. Léon Bourgeois, les faces m, b-, d.-, el prenant souvent l'aspect d'octaèdres très obliques par le développement i des faces m et cl' . La polarisation est très vive, les extinctions obliques. » Ce produit est un silicozirconate de chaux, CaO, SiO^.ZiO- corres- pondant au silicozirconate de potasse que j'ai décrit précédemment ( '), et isomorphe à la fois au sphène obtenu par le procédé de M. Hautefeuille, et au silicostannate de chaux décrit jiar M. L. Bourgeois (- ). » Le silicozirconate de chaux est assez difficile à obtenir, et il est sou- vent mêlé d'impuretés et d'autres matières cristallisées, dont on le débar- (') M. Léon Bourgeois avait décrit antérieurement un silicozirconate de soude, SiO-, ZrO-, NaO, obtenu en faisant réagir le zircon sur le carbonate de soude, en présence d'un excès de silice {Bulletin de la Société philomathique, octobre i883). (^) Comptes rendus, t. CIV, p. 23i. C. K., iSçji, ;• SernK.ilr,'. (T. C\lll, N' 2.) 1 • ( 82) rasse par l'action des acides et des bisulfates alcalins qui ne l'altèrent pas. Il est très aisément attaquable par le carbonate de soude fondu. Trouvi'. Calculé — ~ — ^- — — ~ pour I. II. CaO,SiO',ZiO'. Silice 24)90 a4,86 25,21 Zircone 5l,02 50,92 61,26 Chaux 23, 18 23,89 28,53 99>io 99,17 100,00 » 2. Le chlorure de strontium donne, avec la zircone, le composé StO,ZrO-, analogue au zirconate obtenu avec le chlorure de calcium, seulement la réaction est plus lente; à la température du bec Bunsen, l'opération doit être prolongée pendant un temps considérable pour avoir une cristallisation complète. Les cristaux obtenus ne diffèrent pas, d'ail- leurs, d'aspect de ceux du zirconate de chaux, sauf une légère teinte jaune, due probablement à une petite quantité de platine provenant de l'attaque du creuset. Trouvé. Calculé I. II. StÔ,ZrO'. Zircone 53,47 58,26 58,98 Suoriliane 45i9o 46>20 46,02 99>37 99)46 100,00 >: 3. La zircone réagit sur le chlorure de baryum, avec au moins au- tant de lenteur que sur le chlorure de strontium; aussi est-il souvent né- cessaire d'élever la température pour compléter l'atlaque. Les cristaux sont fréquement colorés en jaune; de plus, il est assez difficile de les ob- tenir transparents, les rugosités de la surface les rendant opaques. Ils ré- pondent à la formule BaO,ZrO^. Trouvé. Calculé ^ — ^ — — ^ pour I. II. BaO.ZrO'. Zircone 44j •© 44jo3 44)^6 Baivle 55,82 55,28 55,64 99>42 99)31 100,00 » En résumé, nous voyons que l'étude des composés qui précèdent tend à établir une analogie de plus entre le zircoiiium, l'étain et le titane. » ( 83 ) MINÉRALOGIE. — Production artificielle de la dathnlite. Note de M. A. DE Gramoxt, présentée par M. Friedel. « J'ai obtenu par l'action d'une solution de borate de soude sur du si- licate de chaux, à haute température et sous pression, un silico-borate de chaux hvdraté, que sa composition et ses propriétés physiques paraissent identifier avec la datholite. Dans cette préparation, j'ai fait usage du tube d'acier doublé de platine, de M. Friedel, dans lequel j'ai introduit aS^"' de borax pulvérisé, mélangé intimement avec 5^'" de silicate de chaux obtenu par la précipitation du chlorure de calcium par le silicate de soude. Ce dernier produit contenait des traces de fer. » Le tube a été ensuite rempli d'eau aux deux tiers de sa contenance, fermé avec soin et chauffé pendant trente-six heures à 400" environ. On a obtenu ainsi un mélange formé de matière blanche amorphe, de fines ai- guilles transparentes, à extinctions longitudinales (probablement de la wollastonite), et enfin i^', 5 d'une poudre cristalline grise qui, séparée par des lévigations répétées, a présenté les caractères suivants : petits cris- taux ramassés et groupés, agissant fortement sur la lumière polarisée, mais malheureusement trop petits pour qu'on puisse en déterminer la forme. Quelques cristaux plus gros avaient l'apparence monoclinique avec un angle d'extinction très petit sur g^ . M. Fouqué, qui a bien voulu les examiner, a trouvé cette direction optiquement négative. Présentant des densités très voisines, sinon égales, ils n'ont pu être isolés, mais l'ana- lyse qui va suivre exprime la composition des petits grains cristallins. Ceux-ci, en effet, ne contenaient que quelques rares individus monocli- niques, en quantité tout au plus suffisante pour causer les différences entre la composition centésimale obtenue par moi (I et II) et la composi- tion de la datholite naturelle, si tant est que les deux espèces de cristaux ne soient pas des représentants de taille différente d'une même substance. Il faut remarquer, en effet, que la datholite naturelle est monoclinique. Datholite ( Andreasberg) Botryolile I. 11. jCaCaSiO'.B'H'O. (Aicndal). Silice 35,3g » 37,36 36, o Chaux 35,95 35,96 35,67 39,5 Eau 6,65 6,37 5,71 6,5 Ox} tie de 1er ( FeO). . 1,19 " '> 1,0 Acide borique 20,82 « 21,26 17,0 100,00 ioo,oo 100,0 Densité 3,o5 2,8 à 3, o 2,8à2,9 » Comme on le voit, la composition et la densité du produit que j'ai ob- ( 84 ) tenu le rapprochent beaucoup plus de la datholitc proprement dite que de la variété fibreuse ou amorphe de celle-ci, appelée botryolite. Sa dureté, qui est très grande et va jusqu'à rayer le verre, sa façon de se com- porter vis-à-vis des acides, qui le dissolvent à froid en donnant des flocons gélatineux de silice, me semblent permettre d'accentuer cette similitude jusqu'à l'identification. Dans ces analyses, les miennes, comme celles de Stromeyer (datholite d'Andreasberg) et de Klaproth (botryolite d'Arendal ), l'acide borique a été dosé par différence; mais j'ai tenu à le caractériser avec jjrécision, en isolant ce qui n'avait pas été éliminé par les évaporations et en effectuant presque toutes les réactions caractéristiques de cet acide, notamment la coloration de la flamme, la précipitation par les sels d'argent et de calcium, l'action sur le tournesol, en présence de la niannite seule- ment, etc. » Les mêmes petits grains cristallins ont été obtenus en faisant agir une solution de silicate de soude sur du borate de chaux en tubes scellés, pendant deux journées, et après de 3oo". On les a eus aussi en mettanteu présence les éléments de la datholite : chaux, silice, acide borique, avec de l'eau contenant un peu de soude, et en portant le tout vers 4oo°, pendant dix-huit heures, dans le tube d'acier. Mais la préparation exposée au dé- but de cette Note est celle qui a donné les meilleurs résultats. Il y a, en tout cas, un équilibre qui donne naissance à ce silico-borate, quels que soient les procédés mis en œuvre, à condition toutefois qu'il y ait un excès de borate, ou au moins une très forte proportion de celui-ci, par rapport à l'eau. Il faut, en effet, se souvenir que M. Friedel a transformé la da- tholite naturelle en wollastonite (CaO, SiO") par l'action de l'eau à haute température. » La méthode que j'ai employée met en lumière l'action minéralisa- trice du borate de soude. Cf sel est contenu dans les eaux de plusieurs sources thermales, et c'est probablement en réagissant sur les silicates calciques des roches qu'il a donné naissance à la datholite. On trouve, en effet, cette espèce minérale dans différentes roches, se présentant en masses grenues ou en cristaux, tapissant des géodes ou formant de petites veines et des filons. Elle est ordinairement accompagnée de zéolites, de calcile et de quartz, dont l'origine aqueuse ne ])eut être mise en doute. » Te ferai remarquer, en terminant, que c'est le premier silico-borate à composition définie, et surtout correspondant à un produit naturel, qui ait été obtenu jusqu'à ce jour ( ' ). » (') Celle étude a été faite au laboratoire de M. Friedel, dont les conseils bienveil- lants m'ont été précieux. ( >^;> ) CHIMIE ORGANIQUE. —Action du Jluomre de bore sur les nilriles. Note de M. G. Pateisî, présentée par M. A. Gautier. « L'énergie avec laquelle le fluorure rie bore agit sur quelcpies compo- sés organiques a été la cause du petit nombre de travaux auxquels l'élude de ce corps a donné lieu. M. Berthelot a montré {Annales de Chimie et de Physique, t. XXXVIII, p. 4i) qu'une partie de fluorure de bore suffil pour transformer i68 parties de térébenthène en un produit visqueux, dichroïque, dénué de pouvoir rotatoire, mélange de polymères presque exclusivement volatils à 3oo'' et au-dessus; la réaction se fait avec uu grand dégagement de chaleur dû, d'après M. Berthelot, non à la combi- naison avec BoFP, mais à la polymérisation du carbure térébénique. Dans un autre ordre d'idées, M. Gautier, après avoir découvert les combinaisons des hydracides aux nilriles, avait combiné au cyanure d'éthyle le chlorure de bore, corps jouissant de propriétés analogues à celle du fluorure (Comptes rendus, t. LXIII, p. 921). Plus tard, Landolph publia une série de travaux dans lesquels il étudia l'action du fluorure de bore sur certaines séries de composés organiques {Comptes rendus, t. LXXXV, LXXXVI, XGXVI); les résultats qu'il obtint peuvent se résumer ainsi : )) 1° Le fluorure de bore se combine en proportions définies, molécule à molécule, avec les aldéhydes, les acétones et les carbonyles. » 2" Le fluorure de bore se combine avec l'éthylène, molécule à molé- cule, avec élimination de HFl, pour donner le composé C.-H^'BoFl-. » 3° Le fluorure de bore avec le concours de la chaleur peut être dés- hydratant et agent d'analyse ; c'est ainsi qu'en le chauffant avec le camphre en tubes scellés à aSo", pendant vingt-quatre heures, il y a déshydratation, formation de Bo^O\ d'un gaz acide, de cymène et d'un corps condensé, volatil au-dessous de 35o°. » Ce rapide historique permet de supposer que le fluorure de bore peut devenir un agent précieux de synthèse; c'est ce qui m'a engagé à re- prendre son étude et à l'essayer méthodiquement sur les composés orga- niques, les corps non oxygénés d'abord, les corps oxygénés ensuite. Dans la présente Note, je parlerai des combinaisons de BoFl^ avec les nitriles. » CH^GAz, BoFl^ — J'ai fait passer un courant de fluorure de bore dans de l'acé- tonitrile: le courant doit être assez rapide; de cette façon, on obtient de suite une grande élévation de température, grâce à la chaleur dégagée par la combinaison; le composé, ( ^6 ) plus soluble à chaud qu'à froid dans l'acétonitrile, reste en dissolution, et le tube adduc- teur de BoFP n"est pas obstrué par les cristaux. On laisse ensuite refroidir lentement; la cristallisation s'opère, on enlève le liquide qui surnage et on sèche les cristaux avec du papier à filtre. Ces cristaux sont incolores, légèrement humides, fument à l'air et se liquéfient presque aussitôt qu'ils sont à son contact; pour avoir un produit par- faitement sec, il faut les écraser rapidement, les mettre dans un tube assez large et bien sèche, et y faire passer un courant de fluorure de bore ; le corps présente alors une apparence neigeuse. On scelle le tube pour le conserver. Ces cristaux, chauffés dans un tube fermé, fondent à 120" et se subliment dans la partie froide du tube sans laisser de résidu dans la partie chauflee. Ils sont solubles à froid dans l'éther et l'alcool absolu; la solution alcaline, maintenue à ■25o° pendant deux heures, devient brune et contient de l'acide borique et de l'éther acétique. L'eau les dissout également, mais les décompose en donnant de l'acide borique et de l'acide fluorhydrique qui se combine au nitrile; si l'on ajoute, à froid, un peu de potasse très étendue à cette solution, la combinaison est détruite et l'odeur du nitrile mis en liberté réapparaît aussitôt. Le dosage du fluor et de l'azote a montré que la combinaison du lluorure de bore et du cyanure de méthyle se fait molécule à molécule. Ce corps réj)ond à la formule CIPCÂz. BoFP. » J'ai opéré de même pour un certain nombre de nitriles ; pour m'as- surer que la combinaison se faisait molécule à molécule, j'ppérais de la façon suivante : dans uii tube recourbé à angle droit à ses deux extré- mités, on versait un poids donné de nitrile et l'on faisait passer un excès de fluorure de bore; une seconde pesée indiquait le fluorure absorbé. )) C'H^CAz.BoFP et C'H'.CAz.BoFl'. - En opérant de cette façon pour les cyanures de phényle et debenzyle, j'ai trouvé : Tlicorie. ( C^Hs.CAz or592 I BoFP absorbé Oj379 0,890 , , ( C'H'.CAz 0,478 ( 2 ) < ( BoFP absorbé o, 269 o, 27- » Ces deux coinposés jouissent de propriétés analogues à celles de CH'.C Az.BoFP ; ils fondent également, mais se décomposent en partie auparavant. » H.CAz.BoFP. — L'acide cyanhydrique ne fait pas exception et se combine au BoFl', comme les autres nitriles; mais cette combinaison est très instable et très volatile. De plus, tandis que, pour tous les nitriles, la coinbinaison se fait avec un dégagement de chaleur considérable, pour l'acide cyanhydrique, il y a un notable abaissement de température. » On peut donc étendre aux nitriles la loi que Landolph a trouvée pour les aldéhydes, acétones et carbonyles et dire : I^e fluorure de bore se ( «7 ) combine en proportions définies, molécule à molécule, aux nitriles de la série grasse et de la série aromatique. » J'aurai l'honneur, dans une prochaine Note, de parler des réactions pyrogénées de ces combinaisons chauffées seules ou en présence de cer- tains corps, l'action du fluorure de bore paraissant dans ces conditions perdre beaucoup de sa violence ( ' ). » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur des eaux sulfaiées ferrugino-aluminiques acides des em'irons de Rennes-les-Bains ( Aude). Note de M. Ed. Willm, pré- sentée par M. A. Gautier. « Les analyses des eaux salines thermales de Rennes, dont j'ai été chargé pour la revision de V Annuaire des eaux minérales de la France, )n'ont con- duit à étudier une série de sources dont la composition, tout à fait indé- pendante de celle des autres eaux salines de la région, est aussi inattendue qu'exceptionnelle. Elles offrent une réaction acide énergique et sont miné- ralisées par les sulfates feri^eux et d'aluminium et renferment en outre, sauf l'une des sources, de l'acide sulfurique libre. Le degré d'acidité a été établi, d'une part, par le dosage des métaux et des acides; d'autre part, par un titrage acidimétrique, qui s'est trouvé d'accord dans tous les cas avec l'excès d'acide indiqué par l'analyse élémentaire. Ce titrage a été effectué en saturant l'eau, à chaud, par un excès de potasse titrée, excès qui a en- suite été déterminé volumétriquement après filtration. » Enfin j'ai pu, dans l'un des cas, établir directement la présence et la teneur en acide libre. » L'eau de la source désignée sous le nom de Madeleine n" 1, de beaucoup la plus acide de toutes, a été évaporée au bain-raarie. Le résidu, qui était sirupeux, a été re- pris par l'alcool absolu qui n'a dissous que l'acide libre; celui-ci, après évaporation de l'alcool et redissolution de l'extrait élhéré dans l'eau, a ensuite été titré et le résultat obtenu a été contrôlé par le dosage à l'état de sulfate de baryum. » La teneur en acide libre SO*H'^ de la source Madeleine n" 1 est, d'après l'analyse, de o6"',i7oi par litre; l'expérience ci-dessus en a accusé os^icoo exactement; la diffé- rence oP, 0701 s'explique très aisément : le sulfite ferreux contenu dans l'eau, oS'', i520, a exigé 08'',o49O pour être converti par oxydation à l'air en sulfate ferrique normal (') Travail fait au laboratoire de M. le processeur Gautier. ( «8 ) (SO')^(Fe^); en outre, le clilorure de sodium (o8'',oo9i) a été converti en bisulfate de sodium, ainsi que le sulfate neutre (os', 069), réaction qui eût exigé oS'',020i deSO*H'-; il y a donc eu oS'jOÔgi (au lieu de 0,0701) d'acide primitivement libre qui ont dis- paru pendant l'évaporation. » En appliquant le même calcul aux autres sources, on voit que l'acide sulfurique libre est en quantité à peine suffisante ou insuffisante pour con- vertir tout le sulfate ferreux en sulfate ferrique normal; le procédé ci-des- sus ne permet donc pas d'y retrouver l'acide libre. Il est à remarquer du reste que l'eau n° 1 reste parfaitement limpide jusqu'à la fin de l'évapora- tion, tandis que les autres se troublent plus ou moins vite; c'est ce qui ar- rive pour la source Madeleine n" 2 aussitôt qu'elle a le contact de l'air; l'eau des bouteilles est toujours trouble. » Quant au dosage de l'aluminium, il a toujours été effectué en précipi- tant l'aluminium par l'hyposulfite de sodium (l'eau de la source Madeleine n" 2 a dû être filtrée et reçue dans la solution d'hyposulfite). La réaction a été effectuée au bain-marie sur i''^ d'eau. » Voici maintenant la composition des eaux analysées : Sources de la Compagnie. Sources communales. Madeleine Cercle. d'amont, des demoiselles. n-l. n<>2. Température i3°,6. i4°j6. i6'',6. iS". i3%5. gr gr gr gr gr Acide carbonique libre 0,0867 0,1 16S 0,0084 o,i663 0,0862 Sulfate ferreux 0,1620 o,ii4o o,o36o o,i543 o,oi4i Sulfate d'aluminium o,o644 0,0248 o,oi54 0,0968 0,0899 Sulfate de calcium 0,1890 0,1762 0,0784 o,3o4o 0,0988 Sulfate de magnésium 0,0268 0,0009 0,0199 o,o3i8 o,oio5 Sulfate de sodium 0,0069 0,0162 0,0129 0,0102 0,0072 Acide sulfurique libre {SO''\i'-) Oji^or » 0,0117 0,0869 0,0296 Chlorure de sodium 0,0091 0,0111 0,0076 0,0229 0,0102 Silice 0,0409 0,0264 o,o336 0,0764 o,o464 Total par litre 0,6092 0,8986 0,2166 0,7818 0,2612 _ ., ( Résidu calciné (' 1 0,8222 o,3i8o(-) 0,1762 0,6619 0,1881 Contrôle. j> • 1 . 2 5 , - --qÏ qq / » d après le groupement. 0,8229 0,8294 0,1770 o,oooo 0,1881 (') Ce résidu renferme Fe'O^ et AI'O' à la place de SO'Fe et de (SO')'Ar-; le chlorure de sodium est en outre plus ou moins remplacé par du sulfate, sauf peut-être pour la source Madeleine n" 1, (^) On a négligé ici le dépôt de la bouteille. ( 89 ) » Quant à la position topographique de ces sources, celles de la Compa- gnie des eaux de Rennes sont situées sur les bords ou dans le voisinage de iaBlanqne, avant la jonction de ce ruisseau avec la Salse, en amont de Rennes ; celles de la commune sont sur les rives de la Salse même, égale- ment avant cette jonction, soit dans nne vallée différente. » Ce qui vient corroborer les résultats ci-dessus, notamment en ce qui concerne la source Madeleine n" 1, c'est l'analyse d'efflorescences recueil- lies dans le voisinage de cette source, dans une excavation, ancienne car- rière d'exploitation de jais. )) Ces efflorescences, confusément cristallines sont mélangées de sable siliceux; mais, abstraction faite de ce sable, elles sont composées uniquement de sulfate ferritjiic normal et de sulfate d'alaminiuin renfermant l'un et l'autre 18 molécules d'eau (l'analyse accuse un peu moins). Le rapport entre ces deux sels paraît variable; dans une portion, on a trouvé 44) 20 de sulfate ferrique, supposé anhydre contre 12 de sul- fate d'aluminium; dans un autre cas, ce rapport s'est trouvé de 36,8 à 17,1; ces rap- ports sont du même ordre que dans l'eau elle-même. » Un autre produit de même nature est une matière grise, terreuse, recueillie au même endroit. C'est également un mélange de sable et de sulfate ferrique avec peu de sulfate d'aluminium; le rapport de ces sels y est de 54,5 à 1,77. » Eau de la Salse. — Ce ruisseau qui baigne les établissements de Rennes a sa source à 6"™ en amont de Sougraigne, à 700™ environ d'altittide. Uti- lisée jadis pour l'exploitation du sel, elle a une densité de i,o48o; sa tempé- rature est de 9°. )) Elle laisse un résidu total de 66f5'', 85, formé de 58^'' de chlorure de sodium et de potassium et de 8s'-,5 de sulfates. Il y a, en outre, oS'',oo22 de chlorure de lithine et 0,0242 de bromure de sodium. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. ^ Sur la fonnalion et l'oxydation des nitriles pendant la nitrification. Note de M. S. Winogradsky, présentée par M. Duclaux. " La Note récente de M. Mùntz, Sur la formation des Jiitrates dans la terre ('), m'engage à faire connaître à l'Académie les résultats des re- cherches que je poursuis depuis un an et demi sur le même sujet. » J'ai fait voir (f^) que le produit principal de la nitrification en cultures (') Comptes rendus, t. CXII, n" 20. (-) Annales de l'Institut Pasteur, 1890, n" 12. C. K., 1891, 2- Semestre. (T. CXIII, N" 2.) '2 ( 90 ) pures dans des solutions minérales est l'acide nitreux, l'acide nitrique ne se formant qu'en très petite quantité. J'ai fait voir aussi (') que les condi- tions de culture ne sont pour rien dans cette oxydation incomplète de l'azote ammoniacal, car on obtient les mêmes résultats en cultivant l'orga- nisme nitrifiant, la nitromonade, surdes gelées de silice ou dans la terre stérilisée au préalable. Ces résultats, très nets et très constants, ne per- mettaient pourtant pas de comprendre pourquoi, dans un sol nitrifiant, il se forme surtout des nitrates. Aussi ai-je cru devoir étendre ces observa- tions à un plus grand nombre d'échantillons de terres, de provenances différentes, européennes et exotiques. J'ai pu réunir quatre échantillons de terres de divers points de l'Europe, cinq provenant de l'Afrique, deux de l'Asie, deux de l'Amérique du Sud, un de l'Australie. Chacun d'eux est devenu le point de départ d'une série de cultures, toutes faites dans les mêmes conditions et dans le même milieu, qui était une solution de sul- fate d'ammoniaque et d'autres sels minéraux, additionnée de carbonate de magnésie. Aucune mesure n'a été prise, cette fois, pour isoler ou môme pour purifier les agents nitrificateurs de ces diverses terres. » Ces expériences ont été commencées il y a un an; voici le résumé de ce qu'elles m'ont appris : » i" Dans les liquides ensemencés avec chacune de ces terres, et quelle que fût la provenance, la nitrification débute toujours par la formation d'acide nitreux, dont la quantité augmente très rapidement. Mais, quand l'ammoniaque a disparu, on observe invariablement une oxydation assez active du nitrite formé, qui finit par se transformer complètement en ni- trate. » 2° Si, avec chacune de ces cultures initiales, on fait une série do cultures successives, on constate que les cultures filles de même généra- tion ne conservent plus entre elles le parallélisme que présentaient les cultures mères. Avec certaines terres, par exemple avec toutes les terres d'Europe, la formation des nitrates devient d'abord très lente, puis s'éteint à une certaine génération. Avec d'autres, l'oxydation du nitrite reste très active, et peut même être exaltée si l'on soutient la nitrification par des additions successives de sel ammoniacal. Tel a été le cas pour plusieurs échantillons de mes terres exotiques, en particulier pour quatre terres d'Afrique et deux terres de l'Amérique du Sud. » 3" Mais, quelque active qu'elle soit, la formation des nitrates est tou- (') Annales de l'InsUlut Pasteur, 1891, n" 2. (91 ) jours précédée de celle des nitrites, dont la quantité croît notablement après chaque addition d'ammoniaque. La formation des nitrites est donc beaucoup plus rapide que leur oxydation. » 4° Ce n'est qu'après six ou huit mois, c'est-à-dire à la sixième ou hui- tième génération environ, qu'on a commencé à remarquer un affaiblisse- ment de l'action oxydante sur les nitrites, dans les séries où elle s'était le mieux maintenue jusqu'alors. Cette action a fini par cesser complètement dans toutes, sauf dans celle dont l'origine était une terre de Quito (Equa- teur); là, elle se maintient encore, mais considérablement affaiblie. » 5" I/étude microbiologique répétée de ces cultures a montré que toutes, mais surtout celles où la formation de nitrate avait lieu, contenaient plusieurs formes différentes de microbes, en dehors d'une forme prédo- minante, facilement reconnaissable, et qui ressemblait beaucoup à la ni- tromonade. » J'ai isolé plusieurs de ces formes, analogues à la nitromonade, et je me suis assuré que j'avais raison de leur attribuer l'oxydation de l'ammoniaque. En les purifiant, la fonction d'oxyder les nitrites était très vite abolie, et je retrouvais des ferments nitrcux comme celui de la terre de Zurich, que je possède depuis longtemps à l'état de pureté complète. » Toutes ces observations m'ont montré qu'il ne fallait pas aller cher- cher les causes de la formation des nitrates ailleurs que dans l'action des organismes. Mais quels étaient ces organismes oxydant les nitrites? Appar- tenaient-ils à des espèces banales, ou à un groupe spécial, inconnu jusqu'à présent ? Pour le savoir, j'ai isolé, par la méthode des plaques de gélatine, dans une culture provenant d'une terre de Tunis, et où la formation des nitrates se maintenait encore, cinq microbes distincts, dont aucun ne s'est montré ca- pable d'oxyder les nitrites en solutions étendues, additionnées ou non de substance organique. Il en a été de même pour un grand nombre d'autres microbes, et ce résultat ne changea pas, en employant la terre stérilisée comme milieu de culture. » Les espèces banales, agents de combustion de la matière organique, n'étaient donc pour rien dans le phénomène, et il fallait chercher le mi- crobe agent spécial de l'oxydation des nitrites. Comme il m'avait échappé dans mes cultures sur gélatine, j'ai dû avoir recours à d'autres procédés, et j'ai employé celui qui m'avait servi dans mes recherches sur les ferments nitreux. » En partant d'une culture de la série de la terre de Quito, je ne fis dé- ( 92 ) sormais que des ensemencements dans des solutions de nitrites, et je vis bientôt le cours des phénomènes devenir très régulier dans cette série nouvelle. Pour l'isolement définitif, je me suis servi d'une silice gélati- neuse, imprégnée du liquide de culture d'un ferment nitreux quelconque. En ensemençant ce milieu avec une gouttelette delà nouvelle série Quito, je vis apparaître des colonies appartenant à deux organismes différents, dont l'un était celui que je cherchais. C'est un très petit bâtonnet, de forme anguleuse, irrégulière, qui n'a aucune ressemblance avec le ferment nitreux de la même terre. Ensemencé dans des solutions de nitrites, il les trans- forme rapidement en nitrates. » Depuis, j'ai cherché et trouvé des organismes à fonction analogue, dans une terre de Java et dans une terre de Zurich. Chaque terre est probable- ment habitée par une espèce unique appartenant à ce groupe, comme c'est aussi lecaspour le groupe des ferments nitreux. Il est facile de s'en assurer, en jetant un peu de terre fraîche dans un liquide approprié. L'oxydation est lente à se déclarer; mais, une fois en train, elle atteint assez vite 2o"'S'' à 3o™^'' d'acide nitreux par jour. Par une série de cultures dans un même mdieu, on arrive bientôt à purifier assez bien le ferment nitrique pour pouvoir étudier sa fonction. La nitromonade et ses congénères sont impos- sibles à trouver dans ces cultures. » L'une des plus curieuses propriétés du ferment nitrique exotique que j'ai isolé est de ne pas oxyder l'ammoniaque. Ensemencé dans les solutions ammoniacales les plus facilement nitrifiables par les ferments nitreux, il n'y donne ni nitrite ni nitrate. J'étudie en ce moment son action sur les matières organiques. » ZOOLOGIE. — Sur la forme larvaire du Parmophore. Note de M. Louis Boutan, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. (( A l'extrémité de cette grande surface de terrains conquise sur la mer et qu'on appelle le terre-plein de Suez, se trouve une ancienne digue que les vagues ont ruinée. I^es gros blocs se sont effondrés les uns sur les autres et, sous l'action de la mer, se sont divisés en fragments faciles à déplacer. L'eau est claire, le sable peu abondant, et cette digue constitue un gise- ment très favorable à la multiplication de certains animaux marins. Un habile collectionneur de la localité, j\L de Laugier, m'avait conseillé de vi- siter ce point pour recueillir une Fissurelle excessivement rare, la Fissurella macrochisma, qu'il a rencontrée au milieu tie ces blocs. ( 9^^ ) » En remuant ces lourdes pierres, j'avais donc pour principal objectil de trouver ce précieux Gastéropode, lorsque mon attention fut appelée sur de petites masses noires de quelques millimètres de diamètre. En les exa- minant de plus près avec une loupe, je constatai que j'avais affaire à un Gastéropode dont la coquille était en partie recouverte par les lobes du manteau colorés en noir intense. Fortement intrigué par ce petit mollusque, auquel j'hésitais à appliquer un nom, je continuai avec plus d'ardeur en- core les recherches commencées, et je ne tardai pas à trouver un animal de bien plus grande taille (9"" environ), complètement recouvert par les replis noirs de son manteau. » En écartant les lobes du manteau, la coquille, en forme de bouclier, se distinguait nettement sur la face dorsale ; tandis qu'en renversant l'ani- mal, on apercevait la sole blanche du pied et, en avant, le mufle et les tentacules. Le doule n'était pas possible, je me trouvais en présence d'un échantillon de Parmophore, ressemblant beaucoup à ceux que j'ai eu l'oc- casion de recueillir, il \ a quelques années, dans la baie de Port-Jackson (^Parmophorus australis). La présence du Parmophore a, d'ailleurs, été déjcà signalée dans la mer Rouge, et de belles coquilles de cet intéressant mollusque figurent dans plusieurs collections. » Le point intéressant était de voir s'il existait un rapport entre les petits Gastéropodes trouvés tout d'abord et ce gros spécimen. » En poursuivant cette pêche si bien commencée, la question ne tarda pas £1 s'éclaircir : avant la fin de la marée, j'avais recueilli quinze échan- tillons de toutes tailles, me conduisant, par une gradation insensible, des échantillons les plus petits au Parmophore adulte. Le hasard m'avait fait recueillir des formes jeunes de l'animal, ou mieux des stades larvaires avancés. » L'étude de ces larves offrait un intérêt particulier pour moi : il y a quelques années, dans un travail (') que j'ai publié sur le développement de la Fissurelle, je me suis efforcé de montrer que la larve de la Fissurelle, avant d'arriver à l'état adulte, reproduit les formes voisines Trochus, Haliotis, Émarginale, Parmophore et Himule, et que, dans ces Fissurel- lidés, le rapport entre l'ontogénie et la phylogénie est frappant. De même que, chez les Amphibiens, dans ce petit groupe de Gastéropodes, chaque type semble reproduire un stade larvaire arrêté dans son développement. (') Sur L'organisation et le développement de la Fissurelle et ses rapports avec les types voisins {Archives de Zoologie exp. et gén., T. sujap.). (94) » L'examen de ces formes très jeunes du Parmophore est venu confir- mer les données que m'avait fournies l'étude du développement de la Fissurelle : le Parmophore à ce stade (2"^"") possède encore un tortillon rudimenlaire; au lieu d'être placé vers le milieu de la coquille, il est très rapproché de la partie inférieure qui ne s'est pas encore élargie comme chez l'adulte. Enfin, l'échancrure à peine visible à la portion antérieure de la coquille chez l'adulte est ici très accusée et prend les caractères d'une fente ou d'un sillon. )i Un caractère permet, du reste, de reconnaître, à première vue, ces formes jeunes et de les différencier de celles de l'adulte; c'est le moindre développement du manteau, qui ne recouvre plus que très partiellement la coquille. » ANATOMIE ANIMALE. — Sur les appareils circulatoires et respiratoires de quelques Arthropodes. Note de M. A. Sciixeider. « Amphipodes. — J'ai injecté le Talitre, la Crevette ordinaire des ruisseaux, les Niphargus. Dans tous, j'ai trouvé le cœur émettant trois paires d'artères latérales, dont les deux premières naissent immédiatement au-dessous des seconde et troisième paires d'ostioles cardiaques, et dont la troisième naît à peu près au milieu de la longueur qui sépare la troisième paire d'ostioles cardiaques de l'origine de l'aorte postérieure. Ces artères latérales donnent de nombreuses ramifications, qui se portent surtout à l'appareil biliaire. » Claus avait signalé des artères latérales chez les Hypérines : on peut affirmer aujourd'hui qu'elles existent dans tout le groupe. » Arachnides. — Scorpion. — Les vaisseaux décrits autrefois par Newport et Blanchard dans le Scorpion ont été plus récemment considérés comme de simples lacunes. Il faut, au contraire, leur conserver leur qualification primitive. » Les coupes pratiquées sur ces vaisseaux, en particulier sur l'artère spinale, font voir une paroi nette, avec fibres musculaires striées, qui manquent, au contraire, dans le névrilème; les injections bien faites ne montrent jamais d'épanchements, et celles qui contiennent du nitrate d'argent décèlent partout un superbe endothélium. On obtient les mêmes résultats sur les Aranéides. » J^a topographie vasculaire, telle que l'ont faite les travaux de mes de- (95 ) vanciers, est exacte dans l'ensemble; mais beaucoup de détails nouveaux se sont offerts à moi, dans l'exposé desquels je n'entrerai pas, me bornant à relater : i° cinq anastomoses transverses entre les deux moitiés du vais- seau annulaire, donnant chacune une sternale qui plonge dans la masse sous- œsophagienne; 2" quatre autres sternales, naissant en dessous de la portion initiale delà spinale et dont la dernière devient l'artère des Peignes ; 3" des anastomoses dans la portion caudale ou post-abdomen, non telles que les avait décrites Newport, mais entre les deux branches de bifurcation des sternales de cette région et l'aorte postérieure. '> AranÉides. — J'ai étudié le poumon des Araignées et je me suis par- faitement convaincu que l'enveloppe chitineuse récemment décrite autour de cet organe n'existe pas, que cette description est le résultat en partie du décollement de la matière de la cuticule au-dessous du poumon, séparation qui a fait croire à l'existence d'un plancher ou cloison entre la face ventrale du corps et la face correspondante de l'organe qui nous occupe. » Le sang arrive au contact direct des feuillets, s'insinuant entre eux par leurs bords dorsaux, et tombe ensuite dans la chambre sous-pulmo- naire, dont il ne peut s'échapper que par le vaisseau qui le mène au péri- carde et, par là, au cœur. » BOTANIQUE. — Sur le genre Euclea (Ébénacées). Note de M. Paul Parmentier, présentée par M. Duchartre. « Caractéristique dd genre. — Feuilles glabres ou rarement velues (Ê'./)o(y««rf/-a). Stomates ovales, entourés de cellules épidermiques, irrégulièrement disposées, s'ouvrant au niveau de l'épiderme ou plus bas (E. Balfourii et Kellaii). Cristaux petits, simples, clinorhombiques , souvent à faces concaves {E. polyandra et un- dulata). » Epuarmonisme. — Stomates nuls sur la l'ace supérieure. Poils nuls (excepté E. polyandra). Point de cristaux d'illumination (sec. Penzig). Hypoderme nul. Mésophylle le plus souvent bifacial, rarement subcentrique {E . Balfourii). Paren- chyme spongieux, souvent lacuneux, rarement non lacuneux {E. polyandra). Faisceau de la nervure médiane non immergé. Vaisseaux de la tige à ponctuations aréolées et à diapliragme percé d'une ouverture ovale. » Périderme péricyclique avec phellodcrmc à sa face interne. )) Histoire généalogique du genre. — J'ai été conduit à admettre que toutes les espèces descendent d'un même « type nodal » autour duquel rayonnent les autres espèces. (96 ) » Ce type nodal est représenté par VEuclea racemosa. L'examen attentil de celte plante me permet de constater qu'elle est la seule qui puisse s'adapter à des conditions moyennes de végétation. Ses caractères histolo- giques appartiennent à la majorité des espèces du genre, tandis que le con- traire n'a pas lieu. Le développement quantitatif de ses tissus montre qu'elle n'est ni très hélio-xérophile ni très hélio-xérophobe. Elle peut exister sous l'aspect d'un arbuste de deux à six pieds, et aussi sous celui d'un arbre de dix-huit pieds de hauteur. La présence d'étamines atro- phiées, de staminodes, dans la fleur femelle, rapprocherait cette plante du genre Royena, chez lequel l'hermaphrodisme est un caractère saillant. Le nombre de ses étamines, variant de douze à dix-huit, ses deux styles confirment encore ma manière de voir, en ce sens que toutes les espèces qui en dérivent ont un nombre d'étamines variant de dix à dix-sept et deux styles dans la fleur femelle, excepté chez VE. polyandra. Son ovaire peut aussi être glabre ou pubescent; en un mot, la majeure partie des ca- ractères morphologiques et anatomiques sont autant d'affinités pour cha- cune des formes qui en descendent. 11 En première ligne, je vois sortir du type racemosa trois espèces qui sont de plus en plus hélio-xérophiles. Ce sont, dans l'ordre naturel, les E. laurina, Kellaii et Balfourii. On remarque aisément que ces plantes se défendent graduellement contre les pertes d'eau par l'épaississement ac- centué de leurs cuticules, l'enfoncement de leurs stomates, la diminution marquée de la largeur de l'ostiole et des espaces lacunaires. Et cela, sans perdre leur héliophilie, puisque le mésophylle, toujours puissant, devient franchement subcentrique dans l'espèce la plus éloignée, et qu'il accuse cette tendance dans les deux autres, sans diminution aucune de la surface des feuilles. Les faits sont bien un peu en faveur de mon opinion, car tan- dis que les E. racemosa et laurina se rencontrent à des altitudes de 700™ et 800™, Schimper n'a pas trouvé VE. Ke.Uau, plante indigène d'Abyssinie, au-dessous de 1667™; il l'a reconnu, au contraire, à 2168'". L'altitude de \'E. Balfourii est bien à peu près la même. » En considérant plus altentivement cette série, je vois que 1'^. laurina est un E. racemosa plus héliophile; que l'E. Kellau est un petit E. laurina xérophile, et enfin que 1'^. Balfourii est un E. Kellau très hélio-xérophile. » Je rattache encore au point nodal racemosa, VE. undulata, mais en le distinguant des trois espèces précédentes. La forme constante de ses feuilles, à laquelle il doit son nom, celle de ses stomates et ses tendances éminemment xérophiles ne me permettent pas de le faire provenir de ces ( 97 ) trois espèces. D'ailleurs, comment pourrait-on le faire? Le mettrait-on à la suite de ÏE. Bal/ourii dont l'héliophilie l'éloigné certainement, ou bien eu tête de cette série? Comment alors pourrait-on admettre qu'une plante très peu hèliophile, malgré la présence de quelques cristaux dans ses palis- sades (non sec. Penzig), qui n'est qu'un petit arbuste de quatre à neut pieds, put donner naissance à des formes beaucoup plus développées sous les deux points de vue morphologique et histologique? Cette hypothèse est donc inadmissible, et c'est bien au point nodal qu'il faut rattacher cette espèce. La morphologie vient à noire appui si je rapproche la structure de la fleur de celle du racemosa. » Je considère également comme espèce parfaitement à part et dérivant du type nodal l'E. lanceolata. La forme de ses feuilles m'y autorise. Cette plante a aussi des aptitudes moyennes de végétation et, malgré le faible développement de sa surface transpiratrice, elle possède une héliophilie bien marquée. La structure de ses stomates l'éloigné aussi de la série Lau- rina-Kellau-Balfourii, ainsi que la villosité très forte et constante de son ovaire. » En dernier lieu, j'ouvre une nouvelle série avec VF. polyandra. Les caractères de celui-ci sont si saillants et si spécifiques, qu'il n'y a pas à hé- siter dans son isolement. Il diffère de toutes les autres espèces dérivées, au point de vue morphologique : i° par le grand nombre de ses étamines (20-3o); 2" par les dimensions beaucoup plus grandes de ses feuilles et 3° par la présence de poils à la face inférieure de ces dernières; au point de vue anatomique : i" par la forme de ses stomates ; 2° par la présence de cristaux dans le mésophylle et 3° par un cercle de cellules scléreuses autour du faisceau dans le pétiole; tandis que ses tendances hélio-xéro- philes, démontrées par la valeur quantitative des tissus, le font descendre du type racemosa. » PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la Structure du système libéro-ligneux primaire et sur la disposition des traces foliaires dans les rameaux de Lepi- dodendron selaginoides. Note de M. Maurice Hovelacque, présentée par M. Duchartre. « Les différentes régions des stipes des Lepidodendron selaginoides ont été maintes fois décrites en Angleterre jiar Binney, MM. Carruthers et G. K., 1891, i' Semestre. (T. C\UI, N» 2.) ' ■^ (9«) Williamson, en Allemagne par MM. de Solms-Laubach, Félix et Schenk. A l'exemple de ces auteurs, je distinguerai deux grandes régions : » 1° La masse libéro-ligneuse, comprenant un bois primaire central plein et une couronne libérienne primaire, entre lesquels s'intercale, dès que l'échantillon est suffisamment âgé, une zone de tissus libéro-ligneux secon- daire ; » 2" L'écorce limitée intérieurement par une gaine casparyenne et sub- divisée en écorce interne (très souvent détruite), écorce moyenne et zone des coussinets. De très bonne heure, même avant l'apparition de la zone cambiale, se montre une couche subéreuse entre l'écorce moyenne et la zone des coussinets. Ce liège, très développé, coupé par de grandes lames parenchymateuses (actuellement représentées par des fentes radiales et traversées par des sorties foliaires), est caractéristique de ces formes lépidodendroïdes, au même titre que le bois primaire. » La partie du bois primaire, qui correspond à la région réparatrice, est extrêmement volumineuse, eu égard à celle qui correspond aux sorties fo- liaires. Cette région réparatrice forme, dans sa partie extérieure, une cou- ronne vasculaire continue, dont les vaisseaux les plus larges sont situés vers le centre. Intérieurement, cette couronne est mal délimitée, les fibres primitives s'avancant entre les vaisseaux. Le centre de la masse réparatrice est formé par un mélange de vaisseaux rayés, de cellules ligneuses réti- culées et de fibres primitives. Je n'ai pas vu de recloisonnements tardifs dans ces fibres primitives, qui conservent toujours le même aspect, quels que soient l'âge et le calibre du rameau. Malgré les grandes varia- tions de calibre que l'on peut observer, cette région réparatrice n'est pas modifiée. Selon les échantillons, on voit bien, dans ce bois central, quel- ques légères variantes, correspondant probablement à des formes spécifi- cjues sur lesquelles je n'insisterais pas ici. Le bois primaire conservait sa structure, sans modification, lorsque le rameau avançait en âge. Il est facile de vérifier ce fait en comparant entre eux des rameaux de même ca- libre, mais d'âges différents, c'est-à-dire des rameaux encore dépourvus de bois secondaire et des rameaux qui en ont plus de cent rangées et dans lesquels le liège présentait une épaisseur considérable. Un rameau à bois primaire plein ne se transforme donc pas en un rameau à bois annulaire. » Les régions sortantes du bois primaire, peu accusées (' ), indiquées (') Les régions polaires sonl lieaucoup moins saillanles que celles de Lepidodendron Jlarcourtii. ( 99 ^ par des trachées très peu noml)reiises, localisées à la périphérie de la ré- gion réparatrice, se montrent sous forme de bandes minces tangentielles, qui s'épaississent un peu dans leur partie gauche (lorsqu'elles vont émettre une trace foliaire) et qui, plus haut, forment un petit pointement triangu- laire. Ces traces foliaires se détachent du bois primaire sous forme de petites masses ligneuses circulaires. En même temps, la lame trachéenne s'est étendue vers la droite, pour former l'amorce d'une nouvelle trace qui sortira un cycle plus haut. Dans les rameaux de moyen calibre, j'ai, le plus souvent, relevé onze lames trachéennes, à la gauche de chacune desquelles on voit une saillie composée d'éléments ligneux grêles (tra- chées et vaisseaux rayés), indiquant l'amorce d'une trace foliaire réduite à sa partie ligneuse. Il y a alternance entre les onze lames et les onze sail- lies trachéennes. Dans les stipes plus gros, j'ai relevé jusqu'à dix-huit lames et dix-huit saillies trachéennes; dans les plus grêles, ce nombre s'abaisse à neuf et quelquefois même à sept. Ces différences dans le nombre des bandes et pointements trachéens sont liées au calibre et, peut-être aussi, à l'ordre du rameau. Les traces foliaires sont disposées sur autant d'hélices dextres qu'il y a de pointements trachéens à la périphérie du bois primaire. En général, chaque hélice contient cinq termes, plus ou moins distants du centre de figure du stipe. Le premier terme, contigu au bois primaire, correspond à une trace qui commence, et présente tous les états entre une mince lame trachéenne et la masse circulaire sur le point de se détacher. Les deuxième et troisième termes sont dans le liber; le quatrième dans l'écorce interne; le cinquième dans l'écorce moyenne ou même dans le coussinet. Dans ce dernier cas, l'hélice comporte souvent six termes au lieu de cinq ; deux sont alors placés dans l'écorce interne, l'un contre la gaine casparyenne, l'autre à la limite des écorces interne et moyenne. La section d'un stipe moyen à onze hélices rencontre donc un total de cinquante-cinq à cinquante-huit traces : onze adhèrent au bois primaire ou traversent horizontalement le bois secondaire; vingt-deux sont dans le liber; onze à quatorze dans l'écorce interne et onze dans l'écorce moyenne ou le liège. L'arrangement des traces foliaires est en rapport avec celui des coussinets des frondes. Les hélices aboutissent à des cous- sinets coupés au-dessous de leur cicatrice foliaire. Entre ceux-ci existe une seconde série de coussinets, coupés au-dessus de cette cicatrice et correspondant aux lames trachéennes tangentielles, situées à la périphérie du bois primaire. La trace foliaire traverse horizontalement le bois se- condaire, sans l'entraîner, et sort dans un rayon. Elle s'élève presque ver- ( lOO ) ticalement dans le liber et n'acquiert sa portion libérienne que dans la moitié externe du liber primaire. » Le liber primaire, plus différencié que celui du Lepidodendron Har- courtii, est formé, à l'extérieur, d'une zone péricambiale d'éléments paren- chymateux tous semblables. Celle-ci, ordinairement seule conservée, se relie au bois primaire (ou à la zone cambiale) par des trabécules paren- chymatenx, dans lesquels sortent les traces foliaires, et se différencie la portion libérienne de la trace arrivée près de la gaine casparyenne. Dans les îlots compris entre les trabécules, le liber (rarement conservé) pré- sente un très haut degré de différenciation qui rappelle celui des Spheno- phylluin. Les éléments grillagés, très volumineux, sont disposés en files radiales; les tubes criblés sont séparés tangentiellement par de petites cellules grêles, plates, et radialement par de petits éléments étirés dans le sens du rayon. Ces amas grillagés sont reliés à la zone cambiale par un parenchyme libérien à éléments tous semblables, alignés à peu près radia- lement. Il existe à la périphérie du liber quelques laticifères beaucoup moins nombreux que chez le Lepidodendron flarcoartii ('). « PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur une pluie de pierrailles calcaires récemment sur- venue dans le département de l'Aube. Note de M. Stanislas Meuxier. (Extrait). « Le 6 juin dernier, des cultivateurs de Pel-et-Dcr, arrondissement de Brienne (Aube), retournant aux champs, d'où venait de les chasser, vers S"* du soir, un violent orage mêlé de grêle et de grand vent, furent très sur- pris de trouver la terre entièrement couverte de petites pierrailles, diffé- rant à première vue de toutes les roches du pays. Les fourrages fauchés les jours précédents et des tas de fumier déposés la veille étaient saupou- drés de ces matériaux insolites (■). » D'après les spécimens que j'ai sous les yeux, ces pierrailles, mousses (') J'ai observé ces faits ilans un grand nombre de spécimens provenant d'Angle- terre et de Westplialie. J'en dois une partie à la libéralité de M. W. Cash, d'Halifax, et de M. F. Crépin, de Bruxelles, à qui j'adresse mes plus sincères remerciements. (") D'après une lettre de M. Charles, juge de paix de Brienne, la surface ainsi la- pidée, dans la contrée dite la Chimère, mesure aoo"" sur 5o™; d'après un autre corres- pondant, c'est sur iG hectares que le phénomène se serait développé. ( loi ) et arrondies comme de petits galets, sont de dimensions variant de 25'""' à 35°"". Elles sont généralement aplaties, mais de formes très irrégidières et offrant de très nombreuses dépressions ou même des tubulures : plu- sieurs sont perforées d'outre en outre par des canaux plus ou moins cylin- driques. Toutes sont d'un blanc crayeux à l'extérieur, mais la cassure montre qu'elles sont constituées par une roche compacte, d'un gris bru- nâtre plus ou moins foncé. Une goutte d'acide chlorhydrique suffit pour révéler leur nature calcaire, et l'on est frappé, pendant l'effervescence, d'une forte odeur bitumineuse. )) Le sol, à Pel-el-Der, est formé par de la craie recouverte d'une couche épaisse d'alluvions anciennes ('). Or, les essais chimiques auxquels j'ai soumis les pierrailles et les comparaisons que j'en ai faites avec des spéci- mens conservés au Muséum me conduisent à penser qu'elles sont consti- tuées par le travertin tertiaire si abondant au sud-est du département de Seine-et-Marne, où il est connu sous le nom de calcaire de Château-Lan- clon. Il a été facile d'assortir toutes les variétés de nuances et de structures. Des analyses sommaires ont permis de retrouver tous les détails de com- position et jusqu'à la proportion d'argile et de bitume que dégage la dissolution dans l'acide chlorhydrique. » Or Pel-et-Der est éloigné de plus de 1 5o kilomètres, à vol d'oiseau, du gisement le plus proche de ce travertin ; il faut donc qu'un météore ait arraché sur le sol, pour l'enlever dans les hautes régions de l'atmosphère, une masse considérable de débris pierreux, qui ont ensuite parcouru un très long trajet aérien avant d'être précipités avec la grêle. Un pareil fait fournira peut-être des arguments aux discussions actuellement pendantes sur les grands mouvements de l'atmosphère ('). » M. G. HixRiciis adresse une Note relative à la tension de la vapeur d'eau saturée. L'objet de cette Note est de montrer que les résultats numériques récem- ment publiés par M. Cailletet s'écartent de ceux qui avaient été précédem- (') Leymekie, Descriplion géologique de l'Aube, p. 444- (-) Il me reste à adresser des remerciements à M. P. Carrive, président du tribunal civil d'Arcis-sur-Aube, et à M. Charles, juge de paix de Brienne, pour les renseigne- ments el les échantillons que je leur dois, ainsi qu'à JNI. Jacqnot, qui a pris la peine d'apporter quelques pierrailles de Pel-et-Der au laboratoire de Géologie du Mu- séum. ( I02 ) ment obtenus par Dewar, précisément clans le sens indiqué par les tracés qu'avait donnés M. Hinrichs, comme une conséquence des déterminations de Regnanlt supposées prolongées. M. J. Laurent adresse une Note portant pour titre : « De la chaleur spécifique du chlorure d'ammonium, et de ses conséquences au point de vue de la loi de Dulong et Petit et de la loi de Wœstyn ». M. F. Planât adresse une Note relative à un appareil auquel il donne le nom de « Boussole solénoïdale bimétallique, sans trace de fer ». A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures et demie. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance nu 6 juillet 1891. Cours de Mécanique professé à l'Ecole d' application de l' Artillerie et du Génie de Fontainebleau ; par le capitaine d'Artillerie de Beauciiamp, 4 vol. in-4'' et un atlas in-folio. Huit lettres inédites de François Huber. Nyon (Suisse), bureaux de la Revue internationale d'Agriculture, 1891 ; br. in-8°. (Présenté par M. Grandidier.) Actes de la Société linnéenne de Bordeaux. Volume XLIII, cinquième série. Tome III. Bordeaux, J. Durand, 1889; i vol. gr. in-8°. Paris-photographe. N°' i, 2, 3; 3 br. gr. in-S". (Présenté par M. Cornu.) California State mining bureau. — Tenth annualreport of the s tate minéra- le gist , for the year ending december 1. 1890. Sacramento, 1890; r vol. gr. in-8°. Annualreport of the chief signal officer of the army lo the secretary ofwar /or /Aejea/' 1890. Washington, Government printing office, 1890; i vol. gr. in-8°. ( ï'>3 ) Minutes of proreedings of ihe inslitutiu/i of civil en gincers; ivi/h other selec- Icd and ahslracted papers; vol. CIV. Edited by James Fokest. Londoii, 1891 ; 1 vol. gr. in-8. Observations made during the year i885, at the United States naval Obser- valory. Commodore George E. Belknap, U. S. N. Superintendent. Was- hington, Government printing office, 1891; i vol. in-8°. Ouvrages reçus dans la séance du 10 juillet 1891. Exposition universelle internationale de i?iSg à Paris. — Rapports du jury international publiés sous la direction de M. Alfred Picard. Groupe VII. Produits 'alimentaires (i''^ Partie). Classes 67 à 73 (i'*' Partie). Paris, Imprimerie nationale, MDCCCXCI; i vol. gr. in-4°. Sophistication et analyse des vins ; par Anuk^o Gautier. 4*^ édition. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1891 ; i vol. in-i8. Manuel pratique d'analyse bactériologique des eauœ ; parle D"^ MiqvEL. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1891; i vol. in-i8. Herbages et prairies naturelles; par Amédée Boitel. Paris, Firmin-Didot et C'% 1889; I vol. in-8°. (Présenté par M. Chatin.) Du déboisement considéré comme cause de détérioration des climats, de la misère et de la dépopulation. — Moyens d'y remédier ; par M. le D'Jeannel; br. in-8''. (Extrait du Bulletin de la Société d' Agriculture, d' Horticulture et d' Acclimatation du Var. ) L'évolution des formes animales avant l'apparition de l'homme; parYEn- NAND Priem. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1891 ; i vol. in-12. (Présenté par M. Gaudry. ) Recherches sur la production artificielle des monstruosités ou essais de térato- génie expérimentale ; par M. Camille Dareste. Deuxième édition, revue et augmentée. Paris, C. Reinwald et C'*, 1891; i vol. gr. in-8°. (Présenté par M. de Quatrefages.) Les oiseaux considérés comme des aéroplanes animés. — Essai d'une nou- velle théorie duvol; parS. Drzewiecki. Clcrmont (Oise), Daix frères, 1889 ; br. 111-8°. (Présenté par M. Marey.) Le vol plané. — Essai d'une solution mécanique du problème ; par S. Drze- wiecki. Paris, E. Bernard et C'% 1891 ; br. in-8°. (Présenté par M. Marey). Météoropore, soit aéroslat qui peut se mouvoir et se diriger par des oiseaux, conçu par Panagiote J. Stagopoulos. Marseille, Imprimerie marseillaise, 1891; br. in-8°. (3 exemplaires.) ( 'o4 ) Bidlelin of the United States fish Commission. Vol. Vllf, for 1888. Was- hington, Government prinling office, 1890; 1 vol. \n-l\°. Iconography of Australian salsolaceous plants ; by baron Ferd. von Muel- LER. First décade, sixt décade. Robert S. Brain, Government printen, Melbourne, 1889-90; br. in-4''. The compound eyes in Crustaceans ; by G. -H. Parker (^Bulletin of the Muséum, of comparative Zoology at Harward Collège. Vol. XXI, n" 2). Cam- bridge, U. S. A., i89i;in-8". Chansons de Conon de Béthune, trouveur artésien de la fin du xu'' siècle. Édition critique précédée delà biographie du poêle; par Axel Wallen- SKOLD. Helsingfors, 1891 ; in-8°. Commentationes variœ in memoriam, actorum C. C. L. annorvm. Edidit VniversitasHelsingforsiensis. — I. Afhandlingarutgifnaaf filosofiska Facul- tetens FysisJi-Matematiska sehtion. — II. Afhandlingar utgifna af medi- cinska Fakulteten. Helsingfors, 1890; 2 vol. in-4°- Studien ûber die Einwirkung>ties Lichtes aiif die Pilze; von D'' Fredr. Elfving. Helsingfors, iSgo; br. in-8''. Etude sur la classification natiuelle et la morphologie des Lichens du Brésil; par Edouard A. Wainio. Helsingfors, héritiers!. Simelius, 1890; i vol. in-8°. Om den anatomiska byggnaden hos de vegetativa organen for upplagsnd- ring. Akademisk afhandling af Johan August Flinck. Helsingfors, 1891; br. in-4°. Suomenmuinaslinnat. Rertonutjakuvannut Hjalmar Appelgren. Helsin- gissà, 1891 ; in-4°. Studien ïiber archaische Eruptivgesteine aus dem s'àd-westlichen Finnland; von J.-J. Sederiiolm. Helsingfors, 1891 ; br. in-8°. Om lufttrycksvàrdens reduktion till hafsytan af Auvid Neovius. Helsing- fors, 1891 ; in-8°. Satulanendn orthopediserta parantamiserla odonlologian tarjoomilla apu- kemoilla. Akademinen Vàitoskirja Matti Ayrapaa. Ruopio, 1891; br.gr. in-8°. On souscrit à Paris, chez GAUTHIILR - VLLLARS ET FILS, Quai {les Graiids-Auguslins, a" 5"). Dopuis 1835 les COMPTES RENDUS liebdomadaires paraissent réi;ulici-oment lo Dunniichc. Us roniiouL, ù la lin de l'année, deux volumes in-l". Deux Tables, l'une par ordre alpliabéliquo de matières, l'autre par ordre alpliabélique de noms d' Autours, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel ei part du ■"'janvier. Le prix de rahonnemcnt est fixé iiinsi tjii'il Miit : Paris : 20 l'r. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, olic/. Alfssicurs : J^eii: Miclicl et Medan. 1 Gavaiill St-Lager. Al^er ■ JoufLlati. I liiiir. Aniieil!: lliTf|uol-Dci'i>bcrl. ( Gcniiaiii etOrassin. '^"•-'''' ■' LacJièse et Dolbcau. Baronne Jcn'.nic. Besa/içoi) ,UKj|ii,iril. .Vvrai'd. Hnrdeaux • Dijllaifl'. ' l\Wller (G.). r.uiirges U'naud. ( Lifoiiiriici-. \ K liuljerl. ' '" I J! liohci-t. ' i' Uzcl Caruir. , '"-■'■■ Lacn j , -r Chambéry l'crvin. illenry. C/icrboitrp' l, ° mlargiicne. (Rousseau. C/einioiit-Ferr... ., , liibou-Lolliiy. Laniarciio. Oi/ori .... /'> liatel. ' i j ' Dariiulot. I i Lauvcrjat. Ontiai n ■ ■ , „ . , \\ DrcvcL \ Grenotile , , \ V Gi'alier. 1 ta Hochelle 1 Knliin. 'il , ,, lioiinlignon. il Le Havre " i Uoinbre. jH(i|jilcau. Lille ILcI'cbvre. Ouarré. chez Messieurs : c liauuial. ( Al»'" Icxicr. , lieaiul. 1 Georg. I.yon ( .Mégret. Palud. Ville et Cériissol. Marseille Pessailban . I Calas. Montpellier . ■■■,,-. , , Moulin/: Marlial Place. / Sordoillcl. A'ancj- ' Grosjeaii-.Maiipiii. I SidoL frères. i Loi -eau. Xantes , ,, ,. , ( AJ"" \eloppe. ( llarma. Nice 1 ... ,. . ... / \ iscoiiLi et C". Aimes 'l'Iiibaad. Orléans laizcray. i lilaneliier. foitiers , ,, , Bennes Pliliou cl Hervé. Rochefort.- Boucliei'un - liossi - i Langlois. I gnol. lioiien , ( Leslringaiil. S'-Ètiennc .... Clievidier. ^ , l Ka'.tide. Toulon , ,, ., ( lîumebe. ( Gimet. TouloKse , ,, . . ' Privât. I lioissclicr. Tours ■ Pci-icat. (Suppligeon. „ , . 1 Giard. Valenciennes ,, ,. ' Lemaître. On souscrit, à l'Étranger, chez Messieurs : , i Uobbers. Amsterdam „ ., „ , ( Feckcma Caai'iMseii Athènes lieek. [et C'°. Barcelone Verdagucr. [ Asiier et G''. „ , 1 Calvary et C'". Berlin ,■•11" 1 , , 1 É rnedlaiulcr et lils. I iMayer cl iMuller. Berne | Scbmid, Krancke ei Bologne . Zanicliclli el G". ; Kamiol. Bruxelles Mayiilcz. ( Lebègue et G'". L liainiaun. Bucharest , ,_ ' Hanisleaiiu. Budapest Kilian. Cambridge Ucightoii, LtellclG" Christiania Cammcvnieyer. Constantinople. . Otto et Keil. Copenhague Hdst et fds. Florence Lœsclicr el Seeber. Gand HusLe. Gènes lient'. Clicrhidiez. Genève Georg. ' Stapelmuii?-. La Haye Belinfanle frèies. 1 Bciida. Lausanne , „ ' Puyot. Pailli. \ Brockli.iu^. Leipzig.. . ■ LoreiUz. Max Kiibc. Twietmeyer. \ Desocr. Liège ,, ° / Gnusc. eliez .Mo-'^ieiirs : , , 1 Dnlau. Londres ' , ( Nutt. Luxembourg ... . V. liiirk. ; làbrairie Gutcn - \ Ijcrg. .Uadrid Goiizalcs e liijns. j ^'ravedra. .,., 1 Lliiniolard frères. ' llœpli. M'isciju Gaiitici". / Kurclicim. tVaples iMarglderl di Gin- ' Pellcrano. 1 Cliristerii. i\ew-yorl. 1 Siecberl. ' WeslennaiMi. Odessa iïcii. ' RosenbergelSelliii Varsovie Gebelliticr el WoKl. Vérone Drucker. !/• \ ''"'■''■'^■ Vienne J ^ , , ' Gerold et G". Zilrich Meyer et Zeller. TABLES GÉpALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-i"; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. — ( 1" .lanvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix 15 i'r. Tomes 62 à 91. — ( i "'■ Janvier iStiG à ji Décembre 1880.) Volume in-i' ; iS8;> Prix 15 fr. SUPPLÉMENIaUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mcmoircir quelques points de la Physiologie des .\lgues, par .MM. A. DeRBEset A.-J.-J. SoLiiiR.— Mémoire sur le Galcul des Perlurbations iprcpniuvcnl le- Comètes, par M. 11/ en.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement daus la digestion des iriaticie- grasses, par M. Cl, f. liiinsARD. Volume in-4°,-avec 33 planches; i856 15 li Tome II : Mémo sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Be.veden. — Essai d'une réponse à la questiou de Prix proposée en iS5o par l'Académie des Scienco pour le concours d 853, et puis remise pour celui de iS56, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- u nientaires, suivai 'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou siinultauée.— Rechercher la nature » des rapports qui istent entre l'état actuel du régne organique et ses étals antérieurs », par M. le Professeur Brunn. In-4°, avec 27 planches; 1.S61. .. 15 fr. A la même Librte les Mémoires de PAcadémie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. K 2. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 13 juillet l«9J.) MÉRIOIUES ET COMMUNICATIOIVS nES MEMltliES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADËMIE. M. .1. lîoussiNF.sy- - Calcul de la moindre longueur que doil avoir un tube circulaire, i''vas<" à son entrée, pour qu'un régime sensiblement uniforme s'y établisse, et de la dépense de cbarge qu'y entraine l'éta- blissement de ce régime i\I. A. CilATiK. — Contribution à l'étude des prairies dites naturelles M. A. 1Iali.i:r. — Sur les camphres cyano- Page: alcoylés, cxanobenzoyle et cyanoortho- loluyle 5 M. S.-P. Lanoley. — Heelierches expérimen- tales aérodyiKuniqucs et données d'expé- rience M. Armand Galtier l'ait hommage à l'Aca- démie de la 'i' édition de son Ouvrage « Sophistication et analyse des vins « •>.i «3 MÉMOIRES PRESENTES. M. K. \\ OLFi!AL'i;n adresse une Noie sur nu nouveau procédé d'extraction de l'alumi- li.S CORRESPONDANCE. M. le SiiCRÊïAïKE l'EUrETlKL signale, parm i les pièces imprimées de la Correspon- dance, deux brochures de M. Drzewierki, relatives au vol des Oiseaux » M. Em. Marchand. — Observations des taches et des facules solaires, faites à l'éqnatorial Urunner (o".iS) de l'Observatoire de y.yon, pendant le premier semestre de l'année 1891 M. FÉRAUD. — .Sur une modification du mode de suspension des véhicules de che- mins de fer ou de tramways M. Massin. — Sur des mesures de capacité, de self-induction et d'induelion mutuelle, cfTecluées sur des lignes aériennes M. A. Ledi'C. — Sur un nouvel liydrure de cuivre el la préparation de l'azote pur.... M. GuNT/.. — .\ction de la lumière sur le chlorure d'argent M. C. Poulenc. — Sur un nouveau composé gazeux : le pentanuochlorure fie phosphore. M. A. Besso.n. — Combinaison du bromure de bore avec l'hydrogène phosphore. Phosphnre de bore M. L. OuvRARD. — Recherches sur lès zirco- nales alcalino-terreux M. K. de «Irammont. — Production artificielle de la dalholite M. G. Patein. — Vclion du fluorure de bore sur les nitriles M. Ed. Wii.i.m. — Sur des eaux sulfat('es HlU.I.F.TlN' BIIIMOGR U'IIIOI K «8 78 .S» S.'î ferrugino-ahimiiiiques acides des environs de lîenncs-les-Bains ( .Vude 1 M. S. WiNOGRADSKi. — Sur la formation et l'oxydation des nitriles pendant la nitrili- cation M. L. BouTAN. — Sur la forme larvaire du Parmopliore M. A. Sctinkider. — Sur les appareils circu- latoires el respiratoires de quelques ar- thropodes .M. Paui. Parmentier. — Sur le genre Eii- clea ( Ebénacées) M. MAïuiicE MovEiACQUE. — Sur la structure du système libéro-ligneux primaire et sur la disposition des traces foliaires dans les rameaux de f.epidodendron selaginoides. M. Stanislas Meunier. — Sur une pluie de pierrailles calcaires récemment survenue dans le département de l'Aude M. G. HiNRiciis adresse une (Note relative à la tension de la vapeur d'eau saturée M. J. Laurent adresse une Note portant pour titre : « De la chaleur spécifique du chlo- rure d'ammonium, et de ses conséquences au point de vue de la loi de Dulong et Petit el de la loi de Wœstyn » M. F. Planât adresse une Note relative à un appareil auquel il donne le nom de « Bous- sole soléno'idale bimétallique, sans trace de fer ) «0 97 PARIS. — IMPIUMERIE G\IJTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-\uguslins, 55 1891 OÛ^Q SECOND SE3ÏESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉxMIE DES SCIENCES, PAR MM. liES SECKÉTAÏS8ÉS PEKPÉTl'EIiS. TOME CXIII. N° 3 m Juillet 1891 PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, [MPRIMEUUS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, yiiai des Grands-Augnsiins, >5. ^1891 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 24 Jiai 1875. >6H5>^' Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de ['Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*" . — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Axîadémie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne nréjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. • Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. M Les Notices ou Discours prononcés en séance pia blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires soli. tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fa pour les articles ordinaires de la correspondance cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remij l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus lard, jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à te le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompte rei actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative un Rapport sur la situation des Comptes rendus ap| l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pd sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5". Autrement la présentation sera remise à la séance suivanl à 6 1891 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 20 JUILLET 1891. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE, Notice sur Wilhelm Weber ; par M. Mascart. « Wilhelm-Eduard Weber, qui vient de s'éteindre à Guttingen le 23 juin dernier, à l'âge de 87 ans, était Correspondant de l'Académie des Sciences, dans la Section de Physique, depuis l'année i865. » Né à Wittenberg, le i[\ octobre 1804, Weber fut nommé professeur de Physique à l'Université de Guttinsen en i83i, dans une chaire oc- cupée autrefois par Lichtenberg. Il dut quitter ces fonctions en 1837, dans des circonstances où la droiture un peu rigide de son caractère n'avait pu se plier à certaines concessions politiques ; il devint alors pro- fesseur libre et occupa ensuite la chaire de Leipzig, mais fut rappelé, en 1849, à l'Université de Gottingen, où il resta jusqu'à la fin de sa car- rière. C. R., 1S91, ?.' Sementre. (T. CXIIT, N" 3 ) ^4 ( '06 ) » Il n'avait pas quitté les bancs de l'Université de Halle, quand il fit paraître, en 1826, en collaboration avec son frère aîné, Ernest-Heinrich Weber, phvsiologiste distingué, une étude expérimentale, restée clas- sique, sur la production et la propagation des ondes de différentes na- tures. » Weber a publié un grand nombre de travaux relatifs à l'élasticité, l'acoustique et la lumière, mais c'est surtout dans les recherches d'élec- tricité qu'il devait s'illustrer. La réputation précoce de son enseignement à Halle, en qualité de privat-docent, appela d'abord sur lui l'attention de Humboldt. Dès son arrivée à Gôttingen, il se lia étroitement avec Gauss, qui dirigeait l'Observatoire astronomique, et cette association de deux sa- vants, d'âges et d'aptitudes bien diflférents, fut des plus fécondes. » A côté de ses travaux d'Analyse et de Mécanique céleste, Gauss avait porté son attention sur la théorie mathématique de l'électricité et du ma- gnétisme, qui présente tant d'analogies avec celle de l'attraction univer- selle. Dans le Mémoire intitulé : Intensitas vis magnelicœ terrestris ad mensuram absolutam revocala, Gauss donnait une méthode expérimen- tale supérieure à celle de Coulomb pour vérifier la loi des actions magné- tiques, ainsi qu'une théorie générale de l'aimantation du globe et des relations qui doivent exister pntre les données de différentes stations ; perfectionnant, de même, une idée émise par Poisson, il indiquait la mé- thode que l'on utilise encore aujourd'hui pour connaître les composantes du champ terrestre en valeurs absolues, rapportées aux unités mécani- ques de longueur, de masse et de temps. » Il institua un Observatoire magnétique d'après ces nouveaux prin- cipes et organisa, avec la collaboration de Weber, une association étendue, comprenant les directeurs des principaux Observatoires, surtout en Alle- magne, pour soumettre à une étude systématique et suivant un plan com- mun les variations continues du magnétisme terrestre. Les résultats de cette vaste entreprise ont été publiés par Weber pendant plusieurs an- nées et résumés dans un Atlas magnétique du globe. » C'est en souvenir de cette initiative que l'on conserve encore le méri- dien de Gôttingen, comme point de départ, dans un grand nombre d'é- tudes générales sur la distribution du magnétisme terrestre. M Ce travail commun fut, pour les deux collaborateurs, l'occasion d'in- staller, en 1834, le premier télégraphe électrique et marque une date im- portante dans l'histoire de la Télégraphie. Des lignes de 3""° ou 4"^™ reliaient l'habitation de Weber, située dans la ville, et les Observatoires astrono- ( 107 ) mique et magnétique. Les signaux étaient obtenus par les déviations à droite et à gauche de l'aiguille d'un galvanomètre et interprétés suivant un alphabet conventionnel. L'emploi des courants interrompus ou ren- versés ne permettait guère de transmettre plus d'un ou deux mots par minute; la vitesse d'expédition fut portée à 6 ou 7 mots par les courants induits. » L'idée des mesures en unités mécaniques était naturellement appli- cable aux actions qui s'exercent, soit entre les conducteurs parcourus par des courants électriques, soit entre les courants et les aimants, actions dont les lois avaient été établies par Ampère pour les effets permanents, et par Faraday pour les effets transitoires qui produisent les courants d'in- duction. Weber devait y trouver une voie nouvelle et une gloire person- nelle. La série des Mémoires qu'il a publiés de 1846 à 1871, sous le titre de Electrodynamische AJaasbestimmungen. constituent un monument scien- tifique impérissable, où l'étendue des descriptions peut quelquefois pa- raître longue au lecteur actuel, trop pressé d'aboutir, mais dont l'étude attentive est toujours fructueuse. Il est impossible d'apprécier cette œuvre avec équité par une courte analyse : nous en indiquerons seulement quelques traits saillants. » L'invention de l'électrodynamomètre, qui repose sur l'action réci- proque des courants, permit à Weber de soumettre la loi d'Ampère à un contrôle rigoureux par une méthode ne différant de celle de Gauss que par la substitution des bobines aux aimants. » L'étude très approfondie des déviations produites dans les appareils galvanométriques par les courants permanents ou temporaires lui fournit le moyen de préciser les méthodes d'observation, de mesurer les quantités d'électricité correspoiidant aux décharges par l'impulsion qu'elles impri- ment à une aiguille aimantée, et d'évaluer la durée approximative de ces décharges par la combinaison du galvanomètre et de l'électrodynamo- mètre. » Au cours de ses recherches expérimentales, Weber a fait connaître une formule importante qui comprend dans une même expression les lois de Coulomb relatives à l'électrostatique, les lois d'Ampère sur l'action réci- proque des courants et les phénomènes d'induction découverts par Faraday. Gauss ne paraît pas avoir été étranger au choix de cette formule, et les conceptions théoriques qui lui servent de base peuvent prêter à discussion; mais Weber conserve le mérite d'en avoir montré toutes les conséquences, ( io8 ) en établissant pour la première fois un lien étroit entre des phénomènes qui paraissaient indépendants. » Les travaux de Weber se distinguent surtout par l'introduction des me- sures absolues qui ont tant contribué, depuis quelques années, aux progrès si rapides de rélectricité dans la science pure et dans ses applications in- dustrielles. C'est à lui, en effet, que l'on doit la suppression d'une termi- nologie vague dans laquelle on estimait les courants parla nature des piles et le nombre des couples, la longueur et les dimensions des circuits, par la déviation produite dans un galvanomètre dont on indiquait seulement le nombre des tours de fd. » Les services inappréciables que rend l'emploi des mesures absolues justifiaient l'attribution du nom de weber, particulièrement en Allemagne, à l'unité de courant définie p?r son action électromagnétique, en adoptant les unités mécaniques de Gauss, c'est-à-dire le millimètre, la masse du milligramme et la seconde de temj:)s moyen. I.e Comité de l'Association Britannique, chargé de constituer un système méthodique de mesures, conserva la même dénomination, mais en choisissant comme unités fonda- mentales le centimètre et la masse du gramme. Il en résultait une confu- sion regrettable, et le Congres international de Paris, qui a consacré, en 1881, l'adoption universelle du système proposé par l'Association Britan- nique, a désigné par le nom à'ampère\?i nouvelle unité de courant. » On sait aussi cju'il existe deux systèmes principaux de mesures abso- lues, avec les mêmes unités mécaniques, pour Télectricité et le magné- tisme, suivant que l'on prend, comme point de départ, les lois des actions électrostatiques ou la loi élémentaire de l'action réciproque des aimants. Les deux systèmes sont incompatibles en ce sens que le même langage s'applique à des quantités qui sont de natures différentes par leurs défini- tions. Les valeurs numériques, évaluées dans les deux systèmes, de cer- taines grandeurs, telles que les quantités d'électricité ou de magnétisme, les courants ou les forces électromotrices, ainsi que les racines carrées de ces valeurs, pour les résistances et les capacités, sont dans un rapport constant, de la nature d'une vitesse, et indépendant du choix des phéno- mènes. )) Ce rapport intervient déjà dans la formule de Weber, où l'action de deux masses électriques dépend de leur vitesse relative; c'est une gran- deur physique parfaitement définie, abordable à l'expérience, que l'on fut d'abord très étonné de trouver sensiblement égale à la vitesse de pro- ( I09 ) pagation de la lumière dans le vide, et qui prit une importance exception- nelle par l'admirable Mémoire de Clerk Maxwell sur la théorie électro- magnétique de la lumière. » C'est encore à Wcber, en collaboration avec R. Kohlrausch, que l'on doit la première détermination expérimentale de ce rapport, par la mesure électrostatique et électromagnétique de la quantité d'électricité qui cor- respond à la décharge d'une batterie. La valeur de 310700'"° par seconde, obtenue dans cette expérience, ne diffère que de ■— des nombres plus exacts qui résultent des déterminations ultérieures, lesquels se con- fondent, au degré d'approximation des mesures, avec la vitesse de la lumière. » Weber a déterminé aussi les actions chimiques par électrolyse qui correspondent au passage de l'unité de courant pendant une seconde et fourni par là le moyen pratique de reconstituer cette unité dans les expé- riences. Enfin, il a indiqué et mis en pratique quelques-unes des méthodes les plus précises pour déterminer la valeur ninnérique, rapportée aux unités fondamentales, de la résistance électrique d'un conducteur. Son nom se trouve ainsi associé aux nombreux travaux effectués, depuis quel- ques années, pour évaluer l'unité pratique de résistance, ou Vohm, en colonne mercurielle. » Wilhclm Weber était le dernier représentant de cette génération de savants qui a jeté tant d'éclat sur la première moitié du siècle; c'est une grande figure qui disparaît. L'Académie des Sciences tiendra à conserver dans ses Comptes rendus au moins la faible expression d'un hommage rendu à sa mémoire. » ASTRONOMIE. — Observations des petites planètes, faites au grand instrument méridien de V Obser^'atoire de Paris, pendant le deuxième semestre de l'an- née 1890 et le premier trimestre de l'année 1891. Communiquées par M. Mouchez. Correction Correction Dates. Temps moyen Ascension de Distance [de 1890. de Paris. droite. l'éptiémér. polaire. l'éphémér (^43) Ariane. Unis hms s o'" " Juin. 17 10.43. 7 18.25.53,72 + 6,93 iio.3o.36,5 — i4ii 24 10.11.22 18.21.39,70 » iio.3o.i3,i » ( l'o ) Correction Correction Dates. Temps moyen Ascension de Distance de 1890. de Paris. droite. l'éphémér. polaire. l'éphémér. (jT) Diane. Il m il Aoùl ig 1 1 . 19.26 Oct. i3 10.01.17 Oct. 22 I I .25.. 02 Dec. 2 9.58. 7 8 9.81.55 9 9.27.38 12 9. 14. 58 Dec. 2 1 1 .45. 12 8 II. 16. .5 9 1 1 . 1 1 .27 12 10.57 . 4 i3 10.52. 17 i5 10.42.47 20 10. 19. 1 5 Janv. 9 1891. 10.42.87 h Di s s 31 . 12 . 25, 19 -H 16,81 j^j Leto C). o. 0.58, 80 -4-12,39 (^ Calypso. 1 .31.11,69 — 0,46 (49) Palès. 2.44.5i , i5 2.42. 18,54 2.41 .58,02 3.41- 0,82 ,56 ® Thémis. o ' " 109.41.26,7 —69, 99. 2. 9,8 — i36,6 88.49.27,8 + 5,5 69.41.86,7 70. 5.22,3 70. 8.57,1 70.19.18,9 4.32.18,86 — 0,83 67.28.14,9 4.26.51 ,80 - o,4i 67.33.89,5 4.25.58,42 — o,5o 67.35.28,0 4.28.22,82 - o,64 67.40.55,1 4.22.82, 1 4 — 0,67 67.42.40,1 4.20.53,06 — 0,61 67.46. 16,9 4.17. 0,69 — 0, 16 67.55. 6,2 (m) SOPIIROSY.NE. 5.59.17,47 » 48.19.55,4 12,5 0,0 0,4 0,7 3,2 0,1 0,7 2,8 (m) Hécube (^). Janv, ,10 10 .36 .27 5 .57. 3 ,o5 » 60. ,26. , 5 ) t » i3 10. ,22. .48 5. .55. 10 .96 » 60, ,28. ,5i ,0 » (') On n'a pu décider si l'observation se rajiporlait réellement à la planète. (-) On n'a pu décider si l'une ou l'autre de ces obser\ allons se rapporte à la pla- nète. ( m ) Correction Correction Dates. Temps moyeu Ascension de Distance de 1891. de Paris. droite. l'éphémér. polaire. l'éphémér. Cn) Parthénope. hms htas " o,, " Janv. lo II. 2.38 6.23.i8,8i + 0,92 69.89.14,4 + 0,7 i3 10.48. o 6.20.27,70 -t- 0,9.5 69.81.50,6 -H 1,8 (T) Hébé. Févr.19 11.48.42 9.47.11,61 -H 1,33 78.19.29,7 H- 0,2 21 11.89. 2 9.45.23,20 -4- I,4o 78. 0.21,5 — 1,7 27 11.10.16 9.40.12,08 4-1,36 72. 6.1 3, 4 -1-0,3 28 II. 5.3i 9.36.22,65 -t- i,o8 71.57.48,2 -\- 0,6 (^j Bellone. Mars 17 1 1 .40.80 1 1 . 21 .29, i5 -H i ,62 » » 19 11. 3 1.12 11.20. 3,08 + i,4i 78. 8.49,3 -t- 3,4 3i 10.36.38 ii.i2.33,o5 » 76.45.16,1 » C^ COXCGRDIA. Mars 1 4 11.45.26 11.34.18,82 » » » 3i 10.49.81 11.25.33,28 » 83. 49 -3 1,7 » (n?) Peitho. Mars 19 II. 54. 10 11.43. 4 1 25 -1-0,96 76.88.15,8 -1-9,6 3i 10.55.52 11.81.55,72 » » » » Comparaisons : » Ariane, éphéméride publiée dans la circulaire n" 334 du Berliner Jahr- buch. » Diane, éphéméride communiquée par M. Doubiago. » Leto et Calypso, éphéinérides communiquées par M. R. Luther. » Paies et Thémis, éphémérides du Berliner Jahrbuch. » Parthénope et Hébé, éphémérides publiées dans le n" 3008 des Astro- nomische Nachrichten. » Bellone et Peitho, éphémérides communiquées par M. R. Luther. » Toutes les observations ont été faites par M. Callandreau, à l'excep- tion de celles d'Ariane qui ont été faites par M. Barré. » ( I'2 ) ASTRONOMIE. — Troisième réunion du Comité international de la Carte du Ciel. Présentation des Procès-Verbaux. Note de M. Mouchez. « La troisième réunion du Comité international de la Carte du Ciel a eu lieu au mois d'avril dernier à l'Observatoire de l'aris, et, en présentant à l'Académie les Procès-Verbaux de nos séances, je suis heui-eux de pouvoir lui annoncer que, toutes les études préparatoires étant terminées et les résolutions nécessaires votées à l'unanimité, comme dans les deux précé- dentes réunions de 1887 et i88g, le Comité a décidé, avant de se séparer, de faire commencer les opérations simultanément dans tous les observa- toires pendant le courant de celte année. » On trouvera dans ce dernier Volume, ainsi que dans nos Bulletins déjà publiés, toutes les recherches, toutes les discussions approfondies et les résultats des expériences sur lesquelles sont fondées les solutions des délicats problèmes que nous avions à résoudre. Je crois devoir signaler particulièrement à l'Académie, parmi les principaux travaux dus à nos savants collègues de l'étranger, ceux de MM. Bakhuyzen, Christie, Duner, Gill, Kapteyn et Scheiner, dont les recherches spéciales et la grande expé- rience nous ont été si utiles. » Toutes les questions relatives à l'exécution de la Carte du Ciel étant aujourd'hui entièrement résolues, il ne reste plus quelque doute que sur les procédés de mesure, d'utilisation et de reproduction de la quantité considérable de documents que, dans bien peu d'années, nous allons pou- voir mettre à la disposition des astronomes; mais la solution complète de ces derniers problèmes aujourd'hui à l'étude sera certainement trouvée avant qu'on ait à l'appliquer. » Je dois citer entre autres le procédé de mesures des clichés, soit par des coordonnées rectangulaires, soit à l'aide d'un nouvel appareil de me- sures parallactiques proposé par MM. Gill et Kapteyn, que nous pouvons faire construire, grâce à la générosité habituelle de notre confrère M. Bi- schoffsheim, le Comité permanent ne disposant encore d'aucun budget spé- cial. L'expérience décidera donc cette question très prochainement. » Une autre difficulté importante à surmonter est celle relative aux étoiles devant servir de repères pour déterminer la position des centaines d'é- toiles contenues dans chaque cliché; la commission spéciale chargée de cette ( ii3 ) question a décidé qu'il était nécessaire d'avoir 6 étoiles bien déterminées par plaque, c'est-à-dire 60000 à 70000 en tout, dont il faudrait d'abord faire le catalogue. En supposant même que deux ou ti'ois observatoires s'entendissent pour entreprendre ce traAail considérable, il faudrait bien des années pour le termifier, si l'on se rappelle que depuis trente ans l'Ob- servatoire de Paris s'occupe d'une manière très assidue de la revision des 48000 étoiles du Catalogue de Lalande et que ce nouveau Catalogue, en cours de publication, ne sera entièrement terminé que dans trois ou quatre ans. » Mais heureusement M. Lœwy vient de proposer une nouvelle mé- thode beaucoup plus simple présentée récemment à l'Académie, et dimi- nuant considérablement le nombre des étoiles de repère nécessaires. J'es- père donc que cette solution, contenue dans un Mémoire qui sera prochai- nement publié, satisfera tous nos collègues et nous évitera la très lourde tâche de la construction d'un nouveau catalogue de Goooo étoiles. » Parmi les 18 observatoires qui ont adhéré à notre œuvre et fait con- struire les appareils nécessaires, un seul nous manquera, au moins pendant quelque temps encore, c'est celui de Santiago du Chili, à cause des fâcheux événements politiques survenus dans ce pays. Les 17 autres observatoires sont prêts aujourd'hui à commencer leurs travaux. » Au moment de se séparer, la réunion a voté par acclamation la réso- lution suivante : » Le Comité international exprime à V Académie des Sciences ses profonds remerciements pour tout ce quelle a fait en faveur de l'œuvre de la Carte du Ciel, en lui accordant son haut patronage, et en assurant la publication de son Bulletin ; il exprime le l'œu que l' Académie veuille bien continuer son précieux concours pour la publication des Procès-Verbaux et des travaux ultérieurs du Comité permanent; il a aussi la confiance que les divers gouvernements accorde- ront aux observatoires participants tous les moyens de travail nécessaires pour l'œuvre elle-même et pour la publication de la Carte. » ASTRONOMIE. — Éléments des comètes elliptiques de Svcift (1889 VI) et Spitaler (1890 VII); par M. J.-R. Hixd. « Les éléments suivants ne doivent pas être considérés comme défini- tifs, mais ils sont, néanmoins, fondés sur des observations s'étendant depuis la première période de visibilité dans chaque cas. C. R., 1891, j' Semestre. (T. CXIII, N° 3.) iS ( n4 ) Comète T. de Swift. de Spitaler. Temps moyen — — de 1889. 1890. Greenwich. Nov. 29,53502. Oct. 26,49196. Tt 4o-l5. 1,9 58.23.41,1 Q 330.36. 2,1 45.5.18,2 / 10.14.54,3 12.5o.24,7 «, 42.3i.ii,8 28.8.28,8 |1 4i5",7734 556",oi38 Iog« 0,6207666 o,5366i4o Période de révolution 8""%534 6=">%382 Équinoxe 1890,0 1890,0 » L'observation m'a donné les différences suivantes pour la comète de Swift : A). CCS p. Aji. 1889. Nov. 23. Paris, Dresde — 4'i -H 3", 8 Dec. 21. Cambridge U. S., Princeton. — 1,6 — 6,9 1890. Janv. 21. Mt. Hamilton +2,5 +6,2 » Pour la comète de Spitaler, les difïérences sont les suivantes : A>.cos|3. A?. 1890. Dec. 4. Vienne +4,8 -+- o',7 » 12. Strasbourg -h 3,o — 2,3 )> 3o. » -4-6,3 — 6,8 Janv. 10. Mt. Hamilton — 3,4 +i,4 M II a été établi que cette comète s'est approchée d'autant plus de la planète-Jupiter, dans la précédente révolution, que probablement la pré- sente forme de son orbite est due à cette proximité. Son établissement paraît donc reposer sur un malentendu. J.a moindre distance de Jupiter dans l'orbite précédente doit être placée dans la moitié de juin 1888 : elle était environ 1,507. Ce résultat est confirmé par les orbites de MM. Ros- manith et Spitaler. » ( ii5 ) HISTOIRE DU GLOBE. — Les preuves de communications terrestres entre l'Eu- rope et l'Amérique pendant l'âge moderne de la Terre; par M. Éihile Blanchard. K Le Mémoire actuel a pour objet la reconnaissance de changements des plus remarquables survenus dans la configuration des terres et des mers. Mon dessein est d'établir, par un ensemble de preuves, que deux conti- nents, l'Europe et l'Amérique, ont été réunis, dans une certaine mesure, à une époque médiocrement ancienne. A considérer l'étendue de l'Atlan- tique séparant l'Europe de l'Amérique, comme on en juge d'après les tra- versées ordinaires, on repousserait toute idée de passage entre les deux continents durant la période géologique actuelle. On ne devra plus être surpris de l'assertion, si l'on porte le regard vers les régions boréales des deux côtés de FAtlantique. En effet, que l'on suive une ligne tirée des îles situées au nord de l'Ecosse, des îles Feroë à l'Islande, de l'Islande au Groenland, du Groenland au Labrador, à travers le détroit de Davis, par- semé d'îles et d'îlots, on trouve une chaîne de terres seulement interrom- pue par des espaces de mer peu considérables, et en certains endroits d'une assez faible profondeur. Des affaissements du sol et des érosions ont déterminé un isolement de terres qui furent unies dans des âges anté- rieurs, lorsque déjà la nature vivante était celle-là même qui n'a cessé d'exister jusqu'à nos jours. Un phénomène analogue à celui qui a produit la séparation de l'Angleterre. » L'application de l'Histoire naturelle à la Géographie physique et à l'Histoire du globe, fait jaillir à cet égard une pleine lumière. La flore et la faune de l'Amérique du Nord se distinguent de celle de l'Europe par des traits essentiels. Ce fait contribuera singulièrement à rendre frappant le passage de nombre d'espèces d'Europe en Amérique. La démonstration paraît complète lorsqu'on envisage la quantité et la qualité des végétaux et des animaux habitant à la fois l'Europe et l'Amérique. » Plusieurs anémones du nord de l'Europe (') se mêlent à la végétation de l'Amérique septentrionale. Il n'en est pas autrement pour différentes crucifères ("), pour des violettes, pour plusieurs espèces de stellairesdela (') Anémones païens, A. Narcissijlora, A. hcpalica. (^) Cardamine BelUdifolia, Arabis peLrœa, Draba incana. ( 1^6 ) famille des Caryophyllées. L'Astragale des Alpes prospère au Canada. Parmi les rosacées, on note une série d'espèces des contrées boréales de l'Europe et de nos régions alpines qui se trouvent dans l'Amérique du Nord; des spirées des potentilles, d'autres encore. Ce sont en multitude des saxifrages, des épilobes, des chèvrefeuilles, en particulier la célèbre Linnea horealis. Des bruyères de plusieurs genres, le Rhododendron de Laponie, des primevères ont également trouvé le chemin de l'Amérique. Les familles des Scrophulaires, des Labiées, des Borraginées, des Gentianes sont aussi représentées dans le nouveau monde par des espèces identiques. Dans la végétation arborescente des aunes, des saules, des genévriers, l'if commun, existent dans les régions froides ou tempérées des deux mondes. Si l'on évite de s'arrêter aux Graminées et aux Fougères dont la dissémination à grande distance est des plus ordinaires ('), on pourra citer des plantes qui ne semblent guère aptes à franchir les bras de mer, des Orchidées, des Liliacées de l'Europe boréale devenues communes dans l'Amérique du Nord. » Le monde si nombreux des insectes, fournit à centaines des exemples d'êtres qui ont passé à travers les régions arctiques d'Europe en Amérique. S'agit-il des coléoptères, insectes en général sédentaires et ne possédant que des moyens de locomotion trop faibles pour qu'ils puissent s'aventurer au-dessus d'une mer, on n'en cite pas moins de trois à quatre cents espèces qui sont communes aux deux continents. On est surtout frappé du nombre des espèces carnassières (Carabides) qui, vivant à terre et se ré- fugiant sous les pierres, ne se disséminent qu'avec une extrême lenteur. On suit ces espèces de coléoptères carnassiers du nord du continent européen à l'Islande, aux rivages du Groenland, au Labrador et au Canada (-). On s'abuserait beaucoup si l'on imaginait que l'homme, dans ses multiples pérégrinations, a pu transporter par delà les mers une multitude d'infimes créatures. Malgré les hasards de chaque jour, malgré les transports in- cessants de toutes sortes de denrées, notre Hanneton commun n'a été in- troduit sur aucun point de l'Amérique du Nord. Sans doute les lépidoptères (') M. O. Franchet, botaniste attaché au INIuséum d'Histoire naturelle, a fait à ma prière une recherche très complète des végétaux, de l'Europe boréale qui se sont plus ou moins répandus dans l'Amérique septentrionale. (■■') Blethisa arclica, Nebria nivalis^ Bembidium Grapel, Palrobus scplentiionis, Ptcrosticims vitreus, P. arcUcola, Amara crraCica, A. inlerstitialis, A. bruiinea, Platyrus Bogemanni, Miscodera arctica. ( i'7 ) aidés du vent favorable sont parfois entraînés an-dessus de la mer, et il n'est pas impossible que, tombant sur une terre éloignée de leur pays d'ori- gine, ils puissent y vivre et s'y propager. Ce sont toutefois des cas excep- tionnels et c'est comme une légion qu'il faut compter les lépidoptères du nouveau monde. Nos Vanesses communes abondent dans les parties septentrionales de l'Amérique, leMorio, la grande Tortue, la petite Tortue, le Vulcain ( ' ), les Argynnes de la Laponie et de l'Islande (j-), ainsi que les Satyres du genre Chionobas, vivent également au Labrador. Ajoutons qu'il serait facile de beaucoup étendre cette énumération. » Il est encore à noter que des recherches bien dirigées conduiront à reconnaître dans certaines formes américaines très voisines de formes européennes des variétés locales d'une même espèce. » A l'appui de notre thèse, il convient de rappeler que des êtres inca- pables de grands déplacements : des araignées des contrées arctiques ou des régions alpines ont été observées au Groenland. Maintenant, si l'on s'arrête à la considération de l'aire géographique de différents animaux vertébrés, on en tire les plus précieuses indications, la Marte commune, la Fouine commune, l'Hermine des contrées froides de l'Europe, ont passé dans l'Amérique du Nord. Autrefois, on établissait trop volontiers des dis- tinctions spécifiques pour des êtres existant sur des pays éloignés; aujour- d'hui on ne s'abuse pas à cet égard avec la même facilité. Un type bien ca- ractéristique, le Castor, s'est assez répandu d'Europe au Canada. Les dif- férences que relevèrent les anciens naturalistes entre le Castor d'Europe et le Castor d'Amérique sont des plus superficielles, et pour les zoolo- gistes actuels, il n'y a entre les deux que des signes de simples variétés locales. D'autres Rongeurs, tels que le célèbre Lemming de Norwège, le Lièvre variable, ont suivi les mêmes voies que les précédents pour se répandre d'un continent à l'autre. Enfin, parmi les Mammifères, pourrait- on oublier le Renne de la Laponie, qui erre en nombreuses troupes dans les contrées les plus froides de l'Amérique du Nord? » Les Poissons des eaux douces de l'Amérique septentrionale forment un ensemble très caractéristique d'une région du globe. Cependant cette faune s'est accrue de quelques espèces européennes. Une Perche (^Perca flavescens) ne paraît pas devoir être séparée de la Perche fluviatile d'Europe. Les particularités dans le nombre et les proportions des épines qui garnis- (') Vanessa antiopa, V. Polychloros, V. Urticœ, V. Atalanla. ('^) Ai-gynnis Freya, A. Frigga. ( "8 ) sent l'opercule sont tellement variables, suivant les individus qu'on ne saurait y voir les caractères d'une espèce distincte ('). Notre Chabot de rivière (Cottus gobio), répandu dans toute l'Europe boréale, vit au Groen- land et dans l'Amérique septentrionale. Notre Brochet d'Europe habite les eaux douces de l'Amérique du Nord en compagnie d'une espèce très dis- tincte propre au pays. Or, il est parfaitement avéré que jamais, ni la Perche fluviatile, ni le Chabot de rivière, ni le Brochet, ne quittent les eaux douces. Ces Poissons n'ont donc pu se disséminer qu'au temps où les terres jetées entre l'ancien et le nouveau monde se trouvaient en par- faite union. » Ainsi abondent tellement les preuves de communications terrestres entre l'Europe et l'Amérique pendant l'âge moderne de la Terre qu'il ne semblera pas trop présomptueux de déclarer qu'une certitude a été déga- gée, qu'une vérité a été mise en lumière. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — De la glycofyse du sang circulant clans les tissus vivants. Note de MM. R. Lépine et Barral. « On saigne à blanc un chien bien portant, et l'on défibrine le sangdans un vase refroidi. Pendant ce temps, on lie la racine d'un des membres in- férieurs, aussi haut que possible, avec un fort fd de fer, en ménageant l'artère et la veine fémorales, dans lesquelles sont introduites des canules. On détache aussitôt le membre, en sciant l'os iliaque, et on l'immerge dans l'eau à 3g° C. Puis, au moyen de l'appareil de Jacobj, on y fait circuler une quantité déterminée (Soo*^*^ par exemple) de sang défibriné à "icf C. On entretient ainsi, d'une manière aussi parfaite que possible, les propriétés des tissus et du sang. Les muscles conservent leur irritabilité. Le sang qui sort du membre est noir; grâce à l'oxygénation à laquelle il est soumis dans l'appareil, il rentre dans l'artère parfaitement rouge; même plusieurs heures après le début de l'expérience, il est aussi normal que peut l'être un sang défibriné et privé, pendant ce temps, de l'incessante rénovation (') A ma demande, mon Collègue du Muséum d'Histoire naturelle, M. Léon \'ail- lant, a bien voulu examiner d'une manière comparative avec notre Perche fluviatile d'Europe tous les individus de la Perche d'Amérique {Perça flavesceiis), que ren- ferment les collections du Muséum, et, en vérité, les différences reconnues sont de si faible importance qu'elles n'autorisent nullement une distinction spécifique. ( i'9) qu'amènent les organes hématopoiétiques et les tissus. Or, en en retirant de temps en temps une petite portion pour l'analyse, on remarque qu'il perd de moins en moins de sucre, ce qui tient à son appauvrissement pro- gressif en sucre et en ferment. Malgré cet appauvrissement, malgré son déchet initial en ferment, à cause de la défibrination (Comptes rendus, séance du 25 mai), et malgré la masse considérable du sang par rapport à celle des tissus, le sang perd, pendant la première heure, environ 60 pour 100 de son sucre. » Si l'on opère identiquement de même avec un chien rendu diabétique par l'ablation du pancréas, pratiquée environ vingt-quatre heures aupara- vant, et, bien que, son sang étant beaucoup plus riche en sucre que le sang normal, la glvcolyse dût y être, pour ce motif, plus énergique (Comptes rendus, séance du 23 mars), la perte, dans le même temps, n'atteint pas 3o pour 100. » La diminution de la glycolyse dans le sang diabétique est plus con- stante si le sang est vivant et circulant, que s'il a perdu certaines de ses propriétés vitales, ainsi que cela a lieu s'il est maintenu in vitro. » On peut se rendre compte des irrégularités que présente parfois la glycolyse hématique invitro, en réfléchissant qu'elle dépend, non seulement de la quantité de ferment contenu dans les globules blancs, mais aussi de la rapidité plus ou moins grande avec laquelle le ferment quitte ces glo- bules pour diffuser dans le sérum où se trouve le sucre. Or il est clair que la diffusion du ferment in vitro se fait de toute autre manière que sur le vivant. Il en est de même de la glycogénie hématique, dont nous avons entretenu récemment l'Académie (Comptes rendus , séance du 22 juin); il est certain qu'elle ne se produit pas, pendantla vie, dans les conditions où nous l'observons à 58" G. » Toutefois, l'étude de la glycolyse in vitro est loin d'être inutile : elle nous a fourni, bien que d'une manière peut-être un peu grossière, un grand nombre de renseignements importants, notamment sur les diffé- rences cju'elle présente dans divers départements vasculaires. Ainsi nos expériences, très nombreuses, ont mis hors de doute qu'elle est beaucoup plus énergique dans le sang de la veine porte d'un chien, même à jeun, que dans le sang veineux général ou dans le sang artériel. » En résumé, la méthode qui consiste à étudier la glycolyse dans le sang vivant, circulant dans un membre isolé, est incontestablement plus exacte que celle qui se borne à l'étudier in vitro. Elle nous a donné la preuve delà diminution de la glycolvse hématique dans le diabète expérimental. » ( I20 ) M. Tu. Huxley fait hommage à l'Académie d'un A'olume portant pour titre : « Les Sciences naturelles et l'Education ». CORRESPONDANCE . M. le Ministre de la Guerre adresse, pour la Bibliothèque de l'Institut, vingt-trois feuilles nouvellement éditées des Cartes de France et de Tuni- s'6 au ^„„'p„(), et de l'Algérie et de Tunisie au -r—j; en couleurs. L'Institut des Mines de Saixt-Pétersbourg adresse la collection com- plète de ses Bulletins (20 volumes) et de ses Mémoires ( i3 volumes.) ASTRONOMIE. — Disparition apparente presque totale des satellites de Jupiter. Note de M. C. Flammarion. « Le i5 juillet dernier, Jupiter, en se dégageant à son lever des brumes de l'horizon, s'est montré sans satellites, à l'exception du troisième, qui lui était contigu à l'ouest. Les trois autres étaient invisibles; le premier et le quatrième passaient devant le disque, et le deuxième passait derrière. Le troisième venait, lui aussi, de traverser la planète et était sorti du disque à 8'' 2"', d'après le calcul. Lever île Jupiter à 10'' 8™; première ob- servation utile à io''35". » Dans cette soirée du i5 juillet, des quatre satellites de Jupiter, trois ont passé devant le disque de la planète et l'autre derrière, aux heures suivantes : III". — Passage, de 4'' 44'" à 8^2"^ IP. — Eclipse, à 6'^ 6"; émersion à 11'' 9™. jer_ _ Passage, de 10'' iS"" à lai^Si™. IV=. — Passage, de io''34" à i4''io"'. » J'ai obserA'é ce rare phénomène, que j'avais calculé depuis long- temps ( ' ), à l'équatorial de o", 24 de l'Observatoire de Juvisy. Le deuxième satellite est sorti du disque à l'instant indiqué par le calcul, juste dans le prolongement du bord inférieur de la bande équatoriale boréale. I^e troi- (') Astronomie populaire, p. 538; 1879. ( >2I ) sième s'éloignait du disque un peu au-dessus du prolongement du bord supérieur de la bande équatoriale australe. Le quatrième passait sur la région australe de Jupiter et se détachait de cette région assez claire comme un petit disque sombre, aussi foncé que les parties les plus foncées des bandes équatoriales, et que l'on aurait pu prendre facilement pour l'ombre d'un satellite. Ce petit disque était légèrement allongé dans le sens vertical. On remarquait au-dessous de lui, sur la planète, un nuage gris, moins sombre que ce satellite, et que le mouvement de rotation de la planète entraînait un peu moins rapidement que le mouvement du satellite. » Ce ton plus foncé que la surface atmosphérique nuageuse de Jupiter a persisté jusqu'au méridien central et pendant toute la durée du passage. Le méridien central a été traversé à 12'' 22™; cette observation confirme la conclusion déjà basée sur des observations antérieures, que la surface du quatrième satellite de Jupiter est très sombre. )i Le premier satellite avait sans doute le même éclat que la zone de la planète devant laquelle il est passé, car je n'ai jamais été sûr de le bien reconnaître. » Cet événement du passage des premier, troisième et quatrième satel- lites devant Jupiter, tandis que le deuxième passe derrière, était déjà arrivé (plus complètement encore, car tous les satellites ont été quelque temps ensemble devant ou derrière le disque, et la disparition totale a duré i''45'") le 21 août 1867, de 10'' 13"" à ii''58™du soir. On a pour l'intervalle entre les deux dates : „ yJJ ■ 23 ans, 8074 ou 28 ans 828 jours. 1891, 535i \^ ' JJ^ J » Cette période comprend 523 révolutions du quatrième satellite, 1220 du troisième, 2/(58 du deuxième et 49^4 fl" premier. (L'angle des rayons vecteurs de Jupiter et de la Terre peut amener une obliquité qui empêche la disparition d'être simultanée pour l'observateur terrestre.) On peut donc s'attendre à voir le phénomène se reproduire le 8 juin 191 5. » En 1867, l'opposition de Jupiter a eu lieu le 25 août; cette année elle arrivera le 5 septembre. » La disparition apparente des satellites de Jupiter peut s'opérer par une autre combinaison. Le premier satellite peut passer derrière la planète et les trois autres devant : c'est ce qui est arrivé le i5 octobre i883. Le deuxième peut passer devant et les trois autres derrière (28 mars 1874). C. R., 1891, 1' Semestre. (T. CXIII, K" 3.) ï6 ( 122 ; Mais les quatre satellites ne peuvent jamais être à la fois en conjonction ou en opposition. )i Cette disposition des satellites de Jupiter, du t5 juillet dernier, s'est déjà présentée, avec disparition totale, non seulement le 21 aoùti8G7, mais encore le 27 septembre i843, et nous avons là une confirmation de la période que nous venons de déduire. » La disparition complète des satellites de Jupiter a été observée aux dates suivantes : i5 mars i6ii, par Galilée, 12 novembre 1681, par Molyneu\. 28 mai 1802, par William Herschel, 10 avril 1826, par Wallis, 27 septembre i843, par Griesljacli, 21 août 1867 \ 22 mars 1874 ' par divers observateurs, et i5 octobre i883 ) » On croyait ce phénomène très rare, et l'amiral Smytli, dans son remarquable Ouvrage Cycle of celestial objecls (i844)) citant la seule obser- vation de Molyneux, ajoutait que cette conjonction ne se reproduirait que dans trois mille billions d'années. » L'événement est plus fréquent, mais n'en est pas moins intéressant ». HYDRAULIQUE. — Expériences sur les déversoirs (nappes noyées en dessous). Note de M. H. Bazix, présentée par M. J. Boussinesq. « Nous avons montré, dans une Note antérieure ('), que, sur un déver- soir sans contraction latérale, la nappe déversante peut, lorsqu'il n'existe pas d'air entre elle et la paroi du barrage, affecter deux formes distinctes. La première, dite adhérente, est caractérisée par une augmentation énorme du coefficient de débit, qui surpasse d'un tiers celui de la nappe libre (-); elle ne subsiste que jusqu'à une certaine charge, et, lorsqu'on atteintcette limite, elle fait instantanément place à l'autre forme (nappe noyée en des- (') Comptes rendus, t. CV, p. 567; 3 octobre 1887. (^) Nous désignons par nappe libre celle dont la surface inférieure est en libre communication avec l'atmosphère. ( 123 ) sous). Le coefficient m de la formule classique Q = mlk \J2gh varie, pour celle dernière espèce de nappe, dans des limiles très élendues; il dépend, en effet, non seulement de la charge A, mais aussi, dans beaucoup de cas, de la position du niveau d'aval, l'influence de ce niveau se manifestant lors même qu'il est encore notablement an-dessous de la crête du déversoir, c'est-à-dire bien avant que le déversoir soit noyé dans le sens où on l'entend habituellement. » La nappe novée en dessous est celle que l'on rencontre le plus sou- veut dans les applications. Les coefficients qui lui sont propres suivent mal- heureusement une loi fort compliquée. Si l'on désigne par h la charge d'amont au-dessus de la crête du déversoir, et par A, la hauteur de cette crête au-dessus du niveau de l'eau en aval, le coefficient m est indépendant de ce niveau tant que A, est plus grand que h; mais, lorsque h, devient in- férieur à /i, m dépend à la fois de h et de h,, ou plutôt des rapports de ces deux hauteurs à la hauteur /j du déversoir au-dessus du fond du canal. On doit donc distinguer deux cas, suivant que l'influence d'aval existe ou non. » Nous ne nous occuperons dans la présente Note que du second cas, qui est de beaucoup le plus simple, m n'y dépendant que du seul rap- port -• Le moven le plus commode, pour étudier la marche de m, est de le comparer au coefficient m' de la nappe libre qui s'écoulerait avec la même charge h sur un déversoir de même hauteur /j; m' dépend aussi du l'apport -j et nous avons fait voir ailleurs que l'on a, en posant, pour (i) m'= a(i-4-o,55y). » Le coefficient [;. décroît lentement à mesure que h augmente et s'écarte peu, en moyenne, de o,4'25. Si l'on représente les valeurs de ^, ou mieux de —, — I , par les ordonnées d'une courbe dont celles de - seraient les m' ^ p abscisses, on obtient, pour les déversoirs de différentes hauteurs, une seule et même courbe, dont la forme rappelle celle dune hyperbole coupant l'axe des x à l'abscisse - = i , o3. P » Nous avons étudié, parallèlement à la marche du coefficient m, celle des pressions P sous la nappe : ces pressions étaient mesurées au moyen ( T24 ) criin manomètre débouchant dans le remous qui tourbillonne sans mouve- ment de translation au-dessous de la nappe proprement dite. Si, comme nous l'avons fait pour —7 — i, nous représentons les rapports j- par une courbe, en prenant de même - pour abscisse, la nouvelle courbe ainsi ob- tenue est entièrement semblable à la première et coupe l'axe des x au même point. Les ordonnées des deux courbes sont dans un rapport sensi- blement constant pour une même valeur de l'abscisse, de sorte que l'on peut poser (') (2) —, — I = — 0,22 y \ ' m' h )) La courbe des pressions pouvant, d'autre part, être représentée avec une grande approximation par l'équation (3) f o,58 — -^ j - = 0,60 ou j- = o,58 — 0,60 p on en déduit, pour la courbe des coefficients, (4) ^^, = 1-0,22 ^=0.872 + o,i32|. » En combinant les relations (i) et (4), et remarquant que y = — — 1 , " Vï il vient, pour la valeur absolue de m, o, iSa (5) m = [7.(i -t- o,55y) (0,740 V^ï » Cette fornude est un peu compliquée ; mais elle peut, dans la plupart des cas, être remplacée avec une approximation suffisante par des formules beaucoup plus simples. )) Si l'on calcule, en effet, pour - = 0,4, o,5, etc., les valeurs corres- (') P représente ici la dilïéreiice entre la pression réelle et la pression atmosphé- rique; la valeur de P est prise avec le signe -(- ou le signe — , suivant que la pression réelle est supérieure ou inférieure à celle de l'atmosphère. ( 125 ) pondantes des rapports '" et -^> on obtient les nombres ci-après : -= 4,0 0,5 0,6 o,7 0,8 0,9 i,o i,i 1,2 i,3 1,4 i,5 1,6 1,7 1,8 P — =1,256 i,2o5 1,176 1,160 i,i5o 1,1^4 1,142 i,i42 1,143 1,145 i,i47 '''30 i,i54 i.iSy 1,160 ^=1,202 i,i36 1,092 1,061 1,087 ''0'9 '>oo4 0,992 0,982 0,974 0,966 0,960 0,9.55 o,95o 0,945 m » Le rapport —, décroît constamment à mesure que h augmente; mais la valeur absolue de m, après avoir d'abord diminué jusqu'à un minimum i,i4a(/., qui correspond à peu près à - = 1,07, augmente ensuite très len- tement. Entre les limites- = 0,40 et 1,00, on peut remplacer l'expres- sion (5) par la formule approchée (6) m = I -+- OjoSy qui donne à peu près les mêmes valeurs de m. Lorsque h est plus grand que la hauteur jt7, la fonction varie si lentement que l'on peut, sans incon- vénient, la supposer constante et prendre m— i , 1 5 ;y.. » La comparaison des deux formules (i) et (6) donne immédiatement la relation assez remarquable mm' = i,28;x\ La valeur moyenne de jy. dans les limites de nos expériences étant 0,419, on en déduit mm' = 1,28 X 0,419 =o,225; en calculant, d'autre part, ce produit à l'aide de données immédiates des expériences, on a, en moyenne, mm' = 0,222, ce qui diffère peu du chiffre ci-dessus. » ÉLECTRICITÉ. — Vibration d'un fil traversé par un courant électrique continu. Note de M. D. Hurmuzescu, présentée par M. Lippmann. (( Un fd métallique fin, tendu entre deux supports, dont l'un est muni d'un treuil ou d'un ressort pour régler la tension, traversé par un courant continu, se met à vibrer. » L'amplitude des vibrations , d'abord très faible , s'accroît avec le ( 126 ) temps, et arrive rapidement à un maximum, qu'elle conserve aussi long- temps que passe le courant, pourvu que le milieu ambiant reste dans les mêmes conditions, ou du moins ne change pas brusquement. Les vibra- tions peuvent persister ainsi indéfiniment; elles cessent en quelques se- condes quand on interrompt le courant. » Pour une tension déterminée, l'amplitude de la vibration paraît dé- pendre (d'après les expériences que j'ai faites jusqu'ici) de la différence des températures du fil et du milieu ambiant. Or, comme c'est l'intensité du courant qui produit cette différence de températures pour un même fil, le phénomène doit varier en même temps que l'intensité. )) L'explication du phénomène me paraît résider dans l'échange de cha- leur entre le fil et le milieu ambiant : cela constitue un véritable moteur thermique, dans lequel l'énergie dépensée est fournie par le courant, et l'on peut lui appliquer le principe de la conservation. )) Toute cause qui fera changer, d'une manière quelconque, le mode de cet échange de chaleur modifiera dans un sens quelconque le phénomène. En particulier, on peut prévoir que plus le fil sera fin et plus les vibra- tions seront rapides : c'est ce que l'expérience vérifie. J'ai répété l'expé- rience avec des fils de différentes natures, et le phénomène garde toujours le même caractère. Si l'on met le fil dans un grand tube de verre, le mou- vement est régulier, parce que le fil est à l'abri des mouvements de l'air. En bouchant les deux extrémités du tube, je n'ai vu rien de changé à son allure. » J'espère présenter prochainement la loi du phénomène au point de vue de la tension du fil, de la différence de températures entre le fil et le milieu ambiant, et de la manière dont se fait l'échange de chaleur entre les deux sources ('). » OPTIQUE. — L' absorption et la photographie des couleurs. Note de M. Labatut, présentée par M. I^ippmann. '( Dans ces dernières années, on a cherché à déterminer l'impression des plaques photographiques pour les radiations visibles, en colorant ces plaques. On s'attendait à les voir présenter des maxima d'impression pour (') Ce travail a été eflectué au laboratoire des Recherches (Physique) de la Sor- bonne. ( 1^7 ) les bandes d'absorption des dissolutions employées. Cette théorie n'a pas toujours été exactement vérifiée ; ces maxima d'impression sont, en gé- néral, plus avancés vers le rouge que les bandes d'absorption des dissolu- tions ( ' ). Mais l'absorption par une pellicule teinte peut ne pas être la même que celle de la dissolution qui a servi à la teindre. L'absorption àe pellicules transparentes colorées est un fait abordable à l'expérience, et, si l'on emploie ces mêmes pellicules pour recevoir l'impression photographique, on pourra comparer les deux phéiîomènes. » Prenons d'abord uise pellicule transparente (^) non colorée; soumet- tons cette plaque à l'impression du spectre, par la méthode découverte par M. Lippmann : nous observerons que l'impression est très lente à se pro- duire. Dans cette expérience, on n'emploie pas d'écran coloré. » Cette lenteur est détruite quand l'on teinte ces mêmes plaques au moyen de matières colorantes à bandes d'absorption très nettes. Après dé- veloppement et séchage, la plaque présente des bandes colorées. «L'impression photographique se produit pour les radiations absor- bées, car, si l'on interpose sur le trajet de la lumière une pellicule de même nature que celle de la plaque sensible, colorée avec la même substance, mais plus fortement, l'impression photographique ne se produit pas. » De cette concordance exacte entre l'absorption et l'impression pho- tographique, il résulte que, dans l'expérience de M. Lippmann, si l'on se propose d'impressionner pour une radiation donnée, il subit de choisir une plaque sensible colorée, absorbant cette l'adiation, et que l'on peut supprimer tout écran coloré antérieur à la plaque. » Par exemple, une pellicule teinte avec du vert Victoria absorbe le rouge orangé; sans écran coloré antérieur, une plaque sensible, teintée de ce vert, s'impressionne pour le rouge orangé seul, et l'on voit cette cou- leur sur la face externe de la pellicule. Ou encore : une pellicule colorée avec de la cyanine absorbe le jaune orangé et le vert ; par elle-même, la plaque colorée à la cyanine s'impressionne pour ces radiations que l'on voit sur la face externe de la pellicule. » Remarquons ce fait, que l'on voit les radiations absorbées sur la face de la pellicule qui a été, pendant la pose, en contact avec le miroir de mercure. (') Ch. Fabre, Traité encyclopédique de PkoLographie, t. II, p. 828. (^) Ces expériences ont été faites au laboratoire de Physique de la Faculté de Gre- noble. ( 128 ) » Retournons maintenant la plaque et regardons par réflexion sur la face verre. On voit encore des couleurs, tout aussi brillantes que celles de l'autre face, mais tout à fait différentes. Elles semblent même, en un point quelconque être complémentaires de celles qu'on voit en ce point sur l'autre face. Il y a donc dissvmétrie dans la disposition des surfaces réfléchissantes quand on regarde sur l'une ou l'autre face. » Comment interpréter cette double coloration, dans la théorie élémen- taire des anneaux colorés? Prenons d'abord les colorations vues sur la face externe et, pour préciser, supposons que la plaque ait été teintée au vert Victoria qui absorbe le rouge. 1) Pendant la pose, cette face externe, en contact avec le miroh' de mer- cure, est un nœud de vibration ; le premier ventre s'en trouve distant de , du rouée, le deuxième de -^^ le troisième de '-ri etc. Admettons, pour un instant, que les plans de réduction photographique soient situés aux ventres de vibration ('); les lames minces comprises entre ces plans de réduc- tion et la surface ont des épaisseurs croissantes, égales aux multiples im- pairs successifs de v du rouge; cette couleur sera donc produite quand la plaque sera éclairée avec de la lumière blanche. » Cette théorie admet que la lumière réfléchie sur la surface même de la pellicule interfère avec la lumière issue de chacun des jjlans de réduc- tion, et de fait la surface de la pellicule présente un bon plan de réflexion. Si les plans de réduction se formaient aux nœuds de vibration, on aurait des lames minces dont les épaisseurs seraient des multiples pairs de -j du rouge, et cette couleur manquerait dans la lumière réfléchie; la bande paraîtrait verte, ce qui est contraire à l'expérience. » Considérons maintenant les colorations par réflexion sur la face verre; elles sont plus délicates à interpréter. Comme on l'a dit, elles pré- sentent l'apparence des couleurs complémentaires des précédentes. » Par exemple, la plaque colorée au vert Victoria donne du rouge sur la face pellicule et du vert sur l'auti'e face; la cyanine, qui donne du jaune orangé et du vert sur la face pellicule, présente du bleu vert et du rouge violacé sur la face opposée. (') Voir une récente discussion qui a eu lieu à rAcadéniie des Sciences, au sujet des expériences de M. Wiener. ( '29 ) » Ce caractère spécial s'expliquerait simplement, si l'on admettait que, pendant l'impression, la surface pellicule-verre correspond lonjoiirs à nn ventre de vibration, ce qui reviendrait à assimiler cette pellicule à un tuyau sonore fermé. Il est encore possible que l'indice de la pellicule qui est con- stituée par nn mélange de gélatine et d'albumine soit très sensiblement celui du verre, auquel cas la surface pellicule-verre n'interviendrait pas, et la lumière aborderait directement les pians de vibration. Cette dernière hypothèse est à vérifier ( ' ). » La concordance entre l'absorption et la réduction photographique a encore amené à conclure que l'emploi du spectroscope n'est pas néces- saire pour obtenir des plaques à couleurs de lames minces. » Si l'on fait tomber un faisceau de lumière blanche sur une plaque co- lorée, en contact avec le miroir de mercure, il y a interférence; les radia- tions absorbées impressionnent seules la matière sensible, les autres sont transmises à l'aller et au retour; elles sont sans effet. Le résultat de l'im- pression est une coloration qui est la synthèse de celles qu'on eût obtenues par l'emploi du spectroscope. L'expérience a été faite avec le vert Vic- toria : on voit, sur la face externe, le rouge absorbé. La cyanine donne sur cette face une coloration vert jaune. )) Sur la face verre de ces plaques, on voit, comme précédemment, des couleurs qui apparaissent comme complémentaires de celles de l'autre face, en sorte que, par réflexion sur la face verre, tout se passe comme si la lumière blanche avait fixé la couleur de la pellicule. Le vert Victoria donne, sur cette face, du vert; la cyanine produit sa couleur bleu vio- lacé. » CHIMIE. — Sur la composition de l'air atmosphérique. Nouvelle méthode en poids (-). Note de M. A. Leduc, présentée par M. Lippmann. « J'ai montré antérieurement (') que les expériences de Dumas et Boussingault sur la composition de l'air ne s'accordent pas avec celles de Regnault relatives aux densités de l'oxygène et de l'azote. C'est là ce qui m'a déterminé à reprendre, en y apportant le plus de précision possible, en raison des moyens dont je dispose, les déterminations d'aussi savants (') L'indice de la pellicule est égal à i ,5. (-) Ce travail a été exécuté au laboratoire des recherches physiques à laSorbonne. (^) Comptes rendus du 4 août 1890. C. R., 1891, 3« Semestre. (T. CXIII, N° 3.) I7 ( i3o ) et habiles expérinientateiiis. Bien que j'apporte des modifications notables aux nombres obtenus par chacun d'eux, je me hâte de dire que mes re- cherches n'ont ni pour but ni pour effet de jeter le moindre doute sur la qualité de leurs expériences. )) La cause d'erreur qui altère les résultats relatifs à la densité de l'azote et à la composition de l'air est la même. .T'ai eu l'honneur d'en entretenir l'Académie à la dernière séance ('). )) Dumas et Boussingault font passer de l'air sec et purifié sur du cuivre réduit par l'hydrogène et porté à l'incandescence; l'azote est recueilli dans un ballon où l'on a fait le vide. Ainsi que je l'ai montré, l'azote entraîne avec lui un peu d'hydrogène ; de plus, l'oxygène de l'air se combine partiel- lement à l'hydrogène que renferme le cuivre et forme une petite quantité de vapeur d'eau, qui va s'ajouter à l'azote dans le ballon. On voit donc que l'on doit trouver un poids trop faible pour l'oxygène, et un poids trop grand pour l'azote. C'est ainsi, en effet, que Dumas et Boussingault ont trouvé, dans lair, 23 pour loo d'oxygène, au lieu de 23,23 environ qu'il renferme normalement. L'erreur s'élève, comme on le voit, à un centième du poids de l'oxygène, soit -^- du poids total. ') J'ai repris la méthode de Brunner, en v apportant un perfectionne- ment capital : j'ai remplacé la mesure du volume de l'azote par une pesée. » Dans un ballon d'une capacité de 2'",265 à o", dont le col porte un robinet de verre à large canal, et préalablement rempli d'azote, j'introduis plusieurs bâtons de phosphore pur, ayant 4""" de diamètre et de lo à 20'^'" de longueur. Le peu d'eau apportée dans le ballon par ces bâtons, bien qu'ils aient été soigneusement essuyés avec du papier buvard, ne saurait troubler l'expérience en aucune façon : elle est absorbée par l'acide phos- phoreux qui se forme par suite de l'introduction d'une certaine quantité d'air pendant les préparatifs. « Après un repos de quelques heures, je fais le vide au moyen d'une ma- chine à mercure qui permet d'atteindre facilement la pression de o™", i {'). J'entoure le ballon de glace pendant cette opération, afin de rendre négligeable la vaporisation du phosphore et des divers produits solides qui peuvent s'y trouver. (') Comples rendus Au i3 juillet 1891. — 11 est à craindre qu'un grand nombre d'analjses faites au moyen du cuivre ne se trouvent faussées de la même manière. J'espère avoir l'occasion d'y re\enir. (-) 11 serait mauvais, surtout pour les opérations suivantes, de faire usage des ma- chines à piston; car les secousses imprimées au gaz contenu dans le ballon auraient pour eliet d'y soulever la poussière d'acide phosphoreuN. et de l'entraîner au dehors. ( >3i ) » Après avoir mesuré avec soin la pression résiduelle, j'essuie le ballon, et je le tare suivant la méthode de Regnault. On ne doit considérer l'équi- libre comme parfaitement établi qu'au bout de quinze à vingt heures; il me paraît convenable, d'ailleurs, de ne poinf toucher au ballon-tare pen- dant une série d'expériences. » Je laisse entrer ensuite très lentement l'air puisé au dehors et purifié par son passage dans des tubes à potasse et acide phosphorique an- hydre ('). Le ballon, rempli et essuyé, est replacé dans la balance où il séjourne pendant au moins vingt heures, non seulement pour la raison énoncée plus haut, mais afin que, l'absorption de l'oxygène achevée, les fumées d'acide phosphoreux soient parfaitement déposées. » Le vide est alors fait de nouveau, avec les précautions indiquées plus haut, et le ballon replacé dans la balance. » Il est clair que l'augmentation du poids du ballon, entre la première et la deuxième pesées, représente le poids total de l'air analysé, tandis que le poids de l'oxygène est donné par la différence entre la première et la troisième pesées. )) Il faut seulement tenir compte : » 1° De la différence des pressions résiduelles (i™ et 3^ pesées) dues à l'azote, ce qui produit ici une variation de 3'"^^'', 74 par millimètre de mercure ; » 2" De la contraction que subit le ballon quand on y fait le vide; j'ai constaté, par une expérience directe, qu'il convient d'ajouter, à la tare du ballon vide, o"'s%65; » 3° De la perte de poids du ballon par essuyage, due en grande partie à la graisse du robinet, que l'on enlève toujours un peu ; faute de mieux, j'estime cette perte, d'après d'autres expériences, à o"s%3 par essuyage; » 4° De la petite quantité d'oxygène qui reste dans le canal du robinet, soit un peu plus de o^^"", i. » Voici les résultats de deux expériences faites sur de l'air pris dans (') Il convient, en celte saison, de rafraîchir le ballon en le couvrant, par exemple, (l'un linge humide, afin d'éviter l'inflammation du phosphore; mais il faut se garder (le le mettre dans la glace, car l'absorption de l'oxygène serait notablement ralentie, et le phosphore sec se trouvant plus tard en présence d'une atznosphère riche en oxy- gène s'enflammerait à coup sur et provoquerait la rupture du ballon avec tous les ac- cidents que Ton imagine. On peut toutefois, mais seulement à la fin de l'opération, arroser le linge d'eau gla- cée, afin de faire rentrer une plus grande quantité d'air, et diminuer en conséquence Terreur relative des pesées. ( i32 ) la cour du laboratoire delà Sorbonne, par une feuètro du premier élage, à 6 jours d'intervalle : gr Poids de l'air analjsé 3,4287 3 , 555 1 Poids de l'oxygène fixé par le phosphore. . 0,7958 0,8249 Proporlion centésimale d'oxygène 23,244 23,2o3 » Il est possible que l'erreur sur les pesées atteigne j~^ du poids total, de sorte que l'on peut confondre les deux nombres 2'3, 244 et 23,2o3 avec leur moyenne 23,224, ou môme 23,23, si l'on tient compte de ce que les causes d'erreur systématiques, si faibles qu'elles soient, tendent à donner, pour l'oxygène, un nombre trop petit. M Je montrerai, dans une prochaine Communication, que tel est, à un dix-millième près, le résultat auquel je suis arrivé par la détermination des densités de l'azote et de l'oxygène. Une pareille concordance, vu la diversité absolue des méthodes, ne peut laisser aucun doute sur les nombres ci-dessus et sur la valeur de ces méthodes. J'ajouterai que la com- position en volume est exprimée par les nombres 21,02 pour l'oxygène et 78,98 pour l'azote, qui sont, aussi exactement que possible, les nombres trouvés par Gay-Lussac et de Humboldt. » En tenant compte des résultats relatifs au poids du litre d'air obtenus tant par Regnaultque par moi-même, je suis porté à croire que la variation de la composition de l'air atmosphérique avec le temps porte tout au plus sur les dix-millièmes. » Je compte, au moyen de mon appareil si simple et si portatif, analyser de l'air recueilli en des lieux divers ('). » CHIMIE. — Sur le séléniwe de silicium. Note de M. 1*aulSab.4tier. « On n'a pas encore décrit le séléniure de silicium. J'ai pu préparer ce corps, en chauffant au rouge du silicium cristallisé dans un courant d'hy- drogène sélénié, bien desséché. La transformation a lieu sans incandescence appréciable, à une température peu supérieure au point d'ébullition du sélénium. (') Je saisis l'occasion d'adresser mes plus vifs remerciements à M. Wendl-Hempel qui a très gracieusement mis à ma disposition l'excellente balance dont je me sers de- puis plus de six mois, et à M. Coignet, de Lyon, qui a non moins aimablement mis à ma disposition le phosphore pur dont j'avais besoin pour diverses expériences en cours. ( i3;^ ) » I^e séléniure obtenu se présente sous la forme d'une matière fondue, dure, irisée, d'aspect presque métallique, ne paraissant pas volatile à la température de l'expérience. Sa composition, vérifiée par plusieurs essais, est représentée par la formule Si Se-. » Les propriétés chimiques du séléniure de silicium rappellent celles du séléniure de bore, que j'ai découvert récemment (') ; mais la matière, étant beaucoup plus compacte, réagit bien plus lentement sur les divers agents destructeurs. » L'eau agit assez vivement, en donnant de la silice et de l'hydrogène sélénié qui se dégage : au bout de quelque temps, le dégagement se ra- lentit, mais peut être rétabli si l'on élève la température du liquide. Néanmoins, même après un séjour prolongé dans l'eau chaude, on n'arrive jamais à la destruction totale du séléniure, dont les dernières portions se trouvent sans doute protégées par une couche adhérente de silice. » La potasse, qui dissout à la fois la silice et l'hydrogène sélénié, per- met d'atteindre, au bout d'un temps assez long, une décomposition com- plète. M L'eau régale attaque régulièrement le séléniure de silicium : il se forme de la silice gélatineuse, et il reste un faible résidu de silicium cris- tallisé qui avait échappé à la réaction. » Le séléniure de silicium exhale une odeur très irritante, due certai- nement à l'hydrogène sélénié que l'humidité de l'air dégage en agissant sur sa surface. » Si on le chauffe au rouge sombre dans un courant d'air ou d'oxygène sec, il s'oxyde en donnant de l'anhydride sélénieux et du sélénium. Mais la masse raccornie qu'on obtient ainsi n'a subi qu'une combustion super- ficielle : si on la pulvérise, un nouveau grillage en dégage beaucoup de sélénium. Il serait impossible d'arriver, par ce moyen, à un grillage com- plet. » CHIMIE ORGANIQUE. — Point de fusion de certains systèmes binaires orga- niques (^carbures d' hydrogène). Note de M. Léo Vignon. « Soit un mélange de deux substances définies, solides et fusibles, ne réagissant pas chimiquement, au sens ordinaire du mot; si l'on en déter- ('; Comptes rendus, t. CXII, p. looo. ( '^M ) mine le point de fusion, on trouve qu'il diffère, en général, de la moyenne des points de fusion des corps composants. Ce fait a été constaté sur des mélanges de métaux, de sels fusibles, d'acides gras. M En expérimentant sur un grand nombre de corps orgniques, de fonc- tions définies et variées, j'ai vérifié le même phénomène. C'est ainsi que des mélanges de carbures d'hydrogène (naphtaline, diphényle, anthra- cène, phénantrène, triphénylméthane), de phénols (phénol ordinaire, a et p naphtol, résorcine), d'aminés (paratoluidine), diphénylamine, a. et fi naphtylamine), d'anhydrides (an. phtalique, benzoïque, succinique), ont un point de fusion rp qui diffère de la moyenne F des points de fusion des composants. » J'ai étudié en détail ce phénomène sur les systèmes définis formés de carbures d'hydrogène, en déterminant les variations du point de fusion ç du mélange, par rapport aux proportions relatives des composants. Voici les résultats obtenus : A. Naphtaline (f. 80") et diphényle (f. 70", 5). I molécule C*^ H'» 4- i molécule C'H' ? = ^9 » I » o r:i 5o » \ » œ ^ 46 » I » o =r 5o » 2 » ç =: 5o » 4 » ? = 7 ' B. Naphtaline (f. 80") et phénantrène (f. 98°). 1 molécule C'«H«-+- J molécule G" H'» 9 = 67' » \ » tp =: 53 » I » o =: 54 » 2 » ç =: 7 1 G. Naphtaline (f. 80°) et triphénylméthane (f. 90°). 1 molécule G'» H» + A molécule GH (G" IPf 0 = 68' » I » © = 59 » I »

« *--— f S 32 ■ -^_ / 0 ^~~~~-^___ / Températures de fusion. « Naphtaline fixe (t mol.), diphényle variable (O-y — i— i — 2 mol.). ( i36 ) » II. — Anlhracène (f. 2i3°) et diphénvle (f. 70", 5). » Dipliényle fixe (imol.), anthracène variable (O, ^ 1 — 2 mol. ). 178 (F)/ ] i'p) fl9 / ^ y 0 :^:^^^ EO 100 I<|0 180 ZZQ » Par la comparaison des courbes des mélanges sans anthracène (A) on constate que : )i i" Les points de fusion observés ç sont plus bas que les points de fusion calculés F; » 2.° Les courbes des points ç accusent une torme caractéristique. Elles présentent un point de rebroussement, correspondant aux combinaisons suivantes : Naphtaline et diphényle (C'^H'»)'- C'^H» Naphtaline et phénantrène (C"'H«)2 C'^H'» Naphtaline et triphénylmélhane G'oH^CH ("H^)' Diphényle et phénantrène (C'=H'»)2 CH'» Diphényle et triphénylméthane (C'-I1'<')=CH (Cil';' » Dans la plupart des cas, ces composés renferment 2 molécules du carbure le plus fusible, pour une molécule du carbure le moins fusible. » Les systèmes anthracéniques ne présentent pas les mêmes particula- rités. Le point de fusion d'un mélange déterminé croît régulièrement avec la proportion d'anthracène, il est toujours un peu supérieur au point de fusion calculé correspondant. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Élude des produits solides résultant de V oxydation des huiles siccatives. Note de M. Ach. Livache, jirésentée par M. Henri Moissan. » Lorsque les huiles siccatives, crues ou avant subi un traitement ap- proprié, ont pris tout l'oxygène qu'elles sont capables de fixer, on les trouve transformées en une masse solide, élastique, ])arfaitement sèche, ( i37 ) plus ou moins colorée en jaune ou en brun, suivant leur mode de prépa- ration. » L'étude de cette substance solide avait clé commencée par Clocz; il y signalait des acides gras et un corps insoluble qu'il pensait être un prin- cipe immédiat défini. Mulder confirma cette manière devoir, et appela linoxine ce corps neutre insoluble. J'ai repris l'étude de ce produit solide, en étudiant d'abord la question au point de vue de l'action des liquides employés généralement comme dissohants des matières grasses. » Lorsqu'on plonge simplement le produit d'oxydation des huiles sicca- tives dans les divers dissolvants, on ne constate pas d'action sensible. Si le contact est prolongé, on voit, avec la plupart de ces dissolvants, la transparence augmenter et la matière se gonfler. Emploie-t-on, par exemple, la benzine dont l'action est la plus énergique, on observe, en v plongeant un petit prisme découpé dans de l'huile oxydée, que les dimen- sions peuvent arriver à doubler, sans déformation, tandis que le liquide se colore sensiblement. » Mais, si l'on vient à broyer de l'huile oxydée avec une petite quantité de ces dissolvants, on constate immédiatement une action toute différente. Avec la benzine, par exemple, on voit le produit solide augmenter rapide- ment de transparence, se gonfler, puis bientôt se diviser facilement en frag- ments pouvant atteindre une finesse extrême en formant ime véritable pâte. Si l'on ajoute un excès de liquide, celui-ci se colore en jaune, et les frag- ments qui semblaient s'être réunis pour former une masse continue se re- mettent immédiatement en suspension. » Avec l'éther, l'essence de térébenthine, l'acétone, l'éther acétique, le sulfure de carbone, on a une action semblable; la pulvérisation est plus ou moins rapide, mais la matière se broiera en fragments d'autant fllus ténus que le broyage sera plus prolongé, ayant plus ou moins de transpa- rence et restant gonflés de liquide, tandis que le liquide en excès, qui se sépare par le repos, a pris une coloration jaune. » Si l'on continue à broyer dans la benzine le produit d'oxydation de l'huile, en renouvelant le dissolvant employé jusqu'à ce que celui-ci ne se colore plus, on constate que l'on sépare cette matière en deux parties : d'un côté, une partie insoluble, transparente, gonflée, et, d'autre côté, une partie soluble qui donne au liquide sa coloration. Vient-on à sécher sépa- rément la substance gonflée, on obtient une masse élastique, mais très friable sous le doigt, donnant de petits fragments n'ayant pas de tendance à se réunir les uns aux autres. Par contre, en évaporant le dissolvant, on G. R., 1891, 1' Semestre. (T. CXUI, N« 3.) '8 ( «38 ) trouve un résidu solide, happant au doigt et se ramollissant à très faible température. » De ce qui précède, on voit qu'il y a une grande analogie, au point de vue physique, entre le produit d'oxydation des huiles siccatives et le caoutchouc. Tous deux se gonflent, dans certains liquides, en prenant une transparence telle qu'en prolongeant suffisamment l'expérience, ils sem- blent se dissoudre ; mais, en réalité, sur deux éléments constitutifs, un seul se dissout, tandis que l'autre élément se gonfle et se désagrège. Si l'on vient à évaporer le liquide, l'élément solide, dissous dans ce liquide qui baigne les fragments insolubles, agit comme un véritable ciment pour les réunir et donner finalement une masse feutrée élastique et con- tinue. )) Si l'on emploie un liquide n'agissant que faiblement sur ce ciment, c'est le cas de l'essence minérale, la pulvérisation est encore facile; mais on obtient des flocons qui se séparent rapidement du liquide en excès, formant un dépôt non transparent, d'un blanc grisâtre, dont les éléments se réunissent facilement; le liquide en excès ne présente aucune colora- tion, et, après évaporation, on constate que la quantité de matière dissoute était très peu importante, ce qui explique que, dans ce cas, les fragments tendent à se souder au sein même du liquide qui les entoure. » Au point de vue industriel, on peut espérer tirer de nombreuses appli- cations de l'observation de ces faits. Lorsque, en effet, on veut recouvrir une surface avec une huile siccative, l'huile que l'on emploie a été géné- ralement cuite et est fortement épaissie ; l'oxygène pénètre alors difficile- ment dans la masse, agit surtout à la surface, et il se forme bientôt une pellicule solide qui protège l'huile placée au-dessous contre une action ultérieure de l'oxygène. On cherche bien à y remédier, soit en rendant l'huile plus fluide par addition d'essence de térébenthine ou en faisant in- tervenir la chaleur, soit en mettant des couches plus minces dont il faudra superposer un plus grand nombre; mais, dans le premier cas, l'oxygène n'agit pas toujours complètement avant le départ du dissolvant, et on se retrouve dans les conditions précédentes d'épaississement; dans le second cas, il y a augmentation de travail pour avoir l'épaisseur voulue. Enfin, dans certaines industries, il est difficile d'employer une huile trop fluide, qui est absorbée par les objets au lieu de former uniquement une couche élastique et continue à leur surfiice. » Aujourd'hui, l'industrie peut fournir de grandes quantités d'huile oxydée solide qui entre dans la préparation de certains enduits imper- ( i39 ) méables. Sur des toiles tendues verticalement, représentant plusieurs mil- liers de mètres superficiels, on fait tomber de l'huile qui, ne présentant qu'une épaisseur très faible, absorbe rapidement la quantité d'oxygène nécessaire pour se transformer en un produit solide; l'absorption d'oxy- gène est, du reste, facilitée en opérant dans des chambres chaudes. I.a continuité des opérations, qui se font presque automatiquement, permet d'avoir à peu de frais une superposition de pellicules parfaitement sèches, soudées les unes aux autres et constituant une masse de plusieurs centi- mètres d'épaisseur. On comprend facilement qu'on pourra, avec ce produit solide et des dissolvants appropriés, préparer soit des pâtes d'huile oxydée, analogues aux pâtes de caoutchouc, quand on prendra seulement le pro- duit gonflé dans le dissolvant, soit des mélanges d'une fluidité suffisante pour les applications les plus diverses, quand on mettra en suspension, dans un excès de liquide, les fragments gonflés, amenés par broyage à la finesse nécessaire. Il suffira d'évaporer le dissolvant pour avoir comme résidu l'huile oxydée solide, parfaitement sèche dans toute sa masse, quelle que soit l'épaisseur, puisque cette huile, au moment où on l'emploie, a déjà fixé tout l'oxygène qu'elle est capable d'absorber. » On pourra enfin combiner ces pâtes d'huile oxydée avec des pâtes de caoutchouc, ou des dissolutions de gutta-percha et autres substances solu- bles dans les dissolvants employés, de manière à obtenir, après évapora- tion, des produits homogènes présentant des propriétés remarquables qui participent de celles des diverses substances employées. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur un nouveau mode de dosage du phénol. Note de M. L. Carré, présentée par M. Henri Moissan. « Depuis quelques années, plusieurs auteurs ont publié des procédés de dosage fondés sur un principe commun, la transformation du phénol en tribromophénol sous l'action du brome ou d'une solution de bromate et de bromure alcalins. » Ces méthodes ne sont pas à l'abri de toute critique. En effet, le brome, en agissant sur le phénol, ne donne pas seulement du tribromophénol, mais encore des dérivés de substitution à divers degrés de bromuration suivant les proportions respectives de phénol et de réactif employées; aussi ne pourrait-on compter sur des résultats exacts qu'autant que l'on n'effectuerait le dosage des solutions qu'après les avoir, par des tâtonne- ( i4o ) ments successifs, amenées an même degré de concentration que la solu- tion titrante d'acide phénique, ce qui demande un temps considérable. De plus, à cause de la masse de bromophénol au milieu de laquelle se fait le titrage du brome en excès, titrage que l'on ramène à un dosage d'iode, le terme de la réaction devient parfois difficile à saisir. )) La méthode que je propose exige aussi les mêmes essais préliminaires que les précédentes, et l'on devra opérer sur des solutions ramenées sen- siblement au même degré que la liqueur titrante; mais ces opérations né- cessaires qui, du reste, peuvent être faites simultanément, sont d'une exé- cution facile et donnent des résultats très exacts et très précis. Elle est fondée sur la transformation du phénol en acide picrique sous l'action de l'acide nitrique et sur la mesure de l'intensité de coloration des solutions de picrates que l'on peut produire avec cet acide picrique. )) On pèse avec soin los'' d'acide phénique pur dont on fait une solution de i'", et, avec celle-ci, on prépare ensuite une série de liqueurs titrées de plus en plus faibles à Ss"-, i^s--^ 3^<-, 2S"', is% os^So, osi-jea, o6"',4o, oS"', 20, oS'-,io par litre. » Soit une solution quelconque d'acide phénique. Si elle est concentrée, on l'étend d'abord au dixième. On prélève 25'='= de cette liqueur qu'on introduit dans un petit ballon à fond plat avec 5'='= d'acide nitrique. On fait des prélèvements semblables sur les solutions titrées d'acide phénique, et l'on place tous les ballons sur le même bain- marie pendant une heure ou deux heures, après les avoir également additionnés de 5'='= d'acide nitrique, la durée de chauffe devant être exactement la même pour tous les essais. Dans ces conditions, il se produit des phénols nitrés dans des proportions dé- pendant évidemment des quantités respectives des éléments mis en jDrésence ; mais la coloration donnée, dans deux essais présentant la même concentration en phénol, chauffée pendant le même temps et de la même manière, est toujours rigoureusement égale. Un premier examen permettra d'éliminer les liqueurs types dont la coloration s'écartera trop sensiblement de celle de l'échantillon analysé. » Pour obtenir une précision plus grande, après l'action opérée au bain-marie sous l'influence de l'acide nitrique, on ajoute 20'='= de soude caustique, et l'on amène le vo- lume à 5o'''=; on filtre s'il y a lieu et l'on compare au colorimètre avec la teinte la plus voisine, ce qui donne immédiatement la teneur en phénol. » J'ai obtenu ainsi 3s'',52 et 06', 09 de jjhénol par litre au lieu de 3§'', 5o et O8'',io. » Comme je l'ai dit au commencement, il faut éviter les liqueurs trop concentrées : avec cette précaution, ce procédé est aussi précis qu'on peut le désirer; de plus, sa facilité d'exécution en fait un procédé industriel. )) Lorsqu'on a affaire à des solutions contenant de petites quantités d'alcool, il convient, après avoir ajouté l'acide nitrique, de prolonger suffi- samment l'action do la chaleur du bain-marie afin de volatiliser l'alcool qu'on rem])lace par de l'eau. Si la liqueur renferme des proportions no- ( '4i ) tables d'alcool, on devra commencer par la diluer, de façon qu'on n'ait plus à craindre la formation d'éther nitreux. S'il s'agit d'acide phénique impur, il faut encore chauffer pendant un temps suffisamment long pour détruire les produits goudronneux qu'il renferme. Du reste, le terme delà réaction est, dans ce cas, indiqué par la limpidité du mélange qui succède au trouble primitif produit par l'action de l'acide nitrique. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur l'ozone considéré au point de vue physiolo- gique el thérapeutique. Note de MM. D. Labbë et Oudin, présentée par M. Schûtzenberger. « Jusqu'à présent, lorsqu'on a voulu étudier les propriétés biologiques de l'ozone, on s'est placé dans les conditions expérimentales ordinaires, c'est-à-dire que l'on a enfermé des animaux sous des cloches ou dans des récipients hermétiquement clos, traversés par un courant d'oxygène ozonisé, préparé par voie chimique ou par l'action de l'effluve sur l'oxy- gène. Cette manière d'opérer est éminemment défavorable, et c'est à elle que la science est redevable de cette erreur que l'ozone est un gaz dan- gereux à respirer. » Préparé par voie chimique, l'ozone est toujours impur, mélangé par- fois à des composés d'une toxicité très grande, l'acide phosphoreux par exemple. Si on le prépare avec l'oxygène pur, on en obtient des quantités considérables qui, mélangées à l'oxygène non transformé, constituent un ensemble forcément dangereux à respirer surtout dans un espace clos. Si, au contraire, on se place dans des conditions qui se rapprochent davantage de la production naturelle de l'ozone, on arrive à des résultats diamétra- lement opposés. En laissant l'animal en expérience respirer à l'air libre un mélange d'air atmosphérique et d'ozone, jamais on n'observe le moindre accident. » Nous préparons l'ozone en faisant passer un courant d'air entre deux tubes concentriques dont l'intervalle est sillonné par les étincelles. Mais nous avons remarqué que le mode de construction de cette sorte de con- densateur influe beaucoup sur le débit de l'ozone, et, pour avoir ce débit plus grand, nous prenons le tube interne clos et contenant de l'air raréfié qui agit comme corps conducteur j)arfait et parfaitement appliqué à la sur- face du diélectrique qui est le verre. L'autre armure du condensateur est constituée par une feuille métallique appliquée à la face interne du tube ( i42 ) externe. C'est entre cette feuille de métal et la surface de verre du tube interne séparées par un intervalle de 3""'" à 4""" qu'éclatent les étincelles génératrices de l'ozone. )) Nos tubes, avons-nous dit, sont écartés de 3°"" à 4"""; dans cet espace annulaire, la légère élévation de température produite par l'effluve suffit à assurer un courant d'air ascendant entraînant l'ozone. » Dans ces conditions, nous ne dépassons jamais ce que nous appelle- rons la dose thérapeutique, qui est de ii à 12 centièmes de milligramme par litre d'air, et, bien qu'au bout d'un quart d'heure on ait respiré ainsi 2™^ d'ozone, dose réputée dangereuse, nous avons pu, pendant des heures, soumettre des animaux, nous soumettre nous-mêmes à ces inhalations et, une fois sûrs de leur innocuité, en faire respirer des milliers de fois à des malades cachectiques, à des enfants, même en bas âge, sans le moindre inconvénient. » Action physiologique. — On sait que la quantité moyenne d'oxyhémo- globine contenue dans le sang est de i3 à i4 pour 100. Or, si l'on prend un sujet dont le sang renferme un peu moins que ce chiffre d'oxyhémoglobine, 10 ou 1 1 pour 100, par exemple, ce qui est la règle pour les habitants des villes ; après dix minutes ou un quart d'heure d'inhalations, on trouve une augmentation de i pour 100. Ce phénomène est constant; nous l'avons observé maintes fois avec l'hématospectroscope du docteur Hénocque, qui a bien voulu contrôler lui-même nos observations. Si, avant l'inhalation, le taux de l'oxyhémoglobine était normal, on n'observe qu'une très faible augmentation, quelquefois même rien du tout. Cette augmentation de l'oxyhémoglobine persiste pendant douze à vingt-quatre heures seulement, si le malade ne fait pas d'autres inhalations; mais, s'il les renouvelle tous les jours, la quantité d'oxyhémoglobine continue à croître peu à peu jus- qu'au chiffre physiologique. » On sait, et nous ne reviendrons par sur ce point scientifiquement établi, que l'ozone est un des plus puissants germicidesque l'on connaisse et qu'à dose très faible il arrête les fermentations les plus avancées. D'autre part, le bacille de la tuberculose est un des plus résistants aux antisep- tiques et ceux qui le tuent in vitro sont d'une toxicité qui rend leur emploi chez le malade absolument illusoire ou dangereux. L'ozone agit-il sur le microbe de la tuberculose comme sur les autres? C'est ce qu'il nous restait à chercher. » Nous avons fait, avec la collaboration de M. Veillon, des cultures de bacilles sur la gélatine peptonisée et nous les avons divisées en deux parties ( -43 ) dedeux tubes chacune. L'une devait nous servir de témoin. Les deux autres tubes furent traversés pendant deux heures par le courant d'ozone fourni par notre appareil ordinaire. Puis quatre cobayes furent inoculés, chacun d'eux avec le contenu d'un tube. Les deux cobayes témoins sont morts au bout de vingt-cinq jours; les deux autres vivent encore aujourd'hui, cin- quante jours après inoculation. Sans attribuera cette première expérience plus d'importance qu'elle n'en a, elle n'en est pas moins intéressante et encourageante. » Nous insisterons, en outre, sur un mode d'action de l'ozone qui n'a pas, à notre connaissance, été encore signalé et qui peut avoir en thérapeu- tique une valeur très grande : nous voulons parler du déplacement molé- culaire et du transport par le courant d'ozone du métal qui sert d'élec- trode. » Pour arriver à ozoner un laboratoire de Soo™'', nous employions dix de nos tubes précédemment décrits, chacun ayant 80*^" de longueur envi- ron. Ils étaient montés en quantité. Comme source d'électricité, nous avions une dynamo Gramme à courants alternatifs, reliée à un transfor- mateur sur lequel était monté en dérivation un condensateur. Une bobine à résistance magnétique variable intercalée dans le circuit nous permettait d'élever progressivement le potentiel qui nous était indiqué par un élec- tromètre de Curie. » A 6ooo™"% commençait le dégagement d'ozone qui, à 8000™"% devenait plus que suffisant, les tubes commençaient même à chauffer. Pour éviter cette élévation de température, nous redescendions à 7000"""* et laissions marcher l'appareil. Au bout d'un quart d'heure, l'atmosphère du labora- toire était absolument obscurcie par une buée bleuâtre qui ne pouvait être que de l'aluminium ou des oxydes d'aluminium. L'armature de nos tubes était constituée par une feuille de ce métal. » Nous avons cherché ensuite si, avec tous les métaux, le même déplace- ment se produisait et croyons pouvoir affirmer qu'aucun n'y échappe. » Nous recherchons actuellement les poids de métal ainsi déplacé. Pour le mercure, voici les chiffres que nous avons obtenus : » Opérant avec le dispositif expérimental décrit plus haut : o'"'",o45de son poids. » Le même appareil, avec une bobine de Ruhmkorff donnant i"^'",,? d'étincelle, a perdu en trois heures 0,0884 dix-millièmes de milligramme, chiffre que nous pouvons considérer comme étant d'une approximation ( i44 ) très suffisante, puisqu'une seconde expérience ayant dure deux: heures et demie nous donnait une perte de o^', o8o5 ». CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le mode cV action du ferment butyrique dans la transformation de la fécule en dexlrine. Note de M. A. Villiers, présentée par M. Henri Moissan. « J*ai montré {Comptes rendus, t. CXII, p. 435 et 536) que le Bacillus amylohacter transforme la fécule en dextrine sans que cette dernière soit accompagnée de produits fermentescibles, tels que le maltose et le glucose. Cette transformation est donc différente de celle qui résulte de l'action des diverses diastases, et l'absence de maltose et de glucose semble indiquer une action directe du ferment organisé. Les recherches que j'ai entreprises pour résoudre cette question m'ont cependant montré que le ferment buty- rique émet, sinon une diastase, du moins un produit de sécrétion suscep- tible de déterminer la transformation de la fécule. » Si l'on prépare de l'empois avec de la fécule, et si, après l'avoir en- semencé avec le ferment butyrique, ou mesure la déviation du plan de po- larisation déterminée par le liquide résultant de la fermentation, on trouve que cette déviation, qui commence par s'accroître, à mesure que la fécule se dissout, diminue ensuite après avoir passé par un maximum, à mesure que les premières dextrines, à fort pouvoir rotatoire, produites au début, se transforment en dextrines à pouvoir rotatoire moindre. » C'est ainsi que la déviation observée avec un liquide résultant de la fermentation vers 4o" d'un empois préparé avec 5 pour loo de fécule a été : Déviations observées. Coloralicn par l'iode. 1. Après un jour el demi io.5o Bleu foncé. 2. Après deux jours el demi i3.4o » 3. Après trois jours et demi i2.4o » 'i-. Après cinq jours et demi 12.24 Rouge 5. Après sept jours et demi 1 1 . 34 » 6. Après quinze jours 10.32 Rougit à peine. » J'ai, à divers intervalles de temps, séparé à la trompe, au moyen d'une bougie, le liquide du ferment, et je l'ai abandonné pendant quinze ( '45 ) jours dans réLuve à ^o". Vt)ici les déviations observées avec trois des li- quides précédents : Dévialions au moment après dit préléveiiienl. quinze jours. 1 io.5o 10.40 3 1 2 . 40 1 2 . 3o 4. 12.24 12. g » A la vérité, les différences observées sont faibles et pourraient être attribuées à une erreur d'expérience. Je me suis assuré que des prépara- tions filtrées à la bougie, et ne donnant plus avec l'iode de coloration bleue ni violette, additionnées d'une quantité d'eau amidonnée stérilisée, conte- nant seulement une trace de fécule, suffisante cependant pour déterminer une coloration violette, étant abandonnées vers 4o", ne donnaient plus au bout de quelques jours cette coloration, bien que le pouvoir rotatoire n'ait changé que dans les très faibles proportions indiquées ci-dessus. » On voit donc que, dans la transformation de la fécule en dextrine, sous l'action du ferment butyrique, ce ferment sécrète bien un produit so- luble, capable de déterminer cette transformation, en l'absence de tout ferment organisé. Ce produit paraît se former d'une manière continue, dans de très faibles proportions, et épuiser rapidement son action à mesure qu'il est élaboré. « PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur une toxalbumine sécrétée par un mi- crobe du pus blennorhagique. Note de MM. Hugounenq et Eraud, pré- sentée par M. Bouchard. « Nous avons ensemencé du bouillon peptonisé avec une culture sur agar, provenant du pus des trois à quatre premiers jours d'une blenno- rhagie première. La culture pure présente un microcoque, animé de mou- vements d'oscillation et disposé par deux ou en amas. Ce microbe ne liquéfie pas la gélatine, ne se décolore pas par la méthode de Gram, et présente en un mot les caractères morphologiques et les réactions colo- rées, non spécifiques du reste, attribuées au gonocoque de Neisser. Les tentatives d'inoculation, faites avec cette culture dans l'urèthre et sur la conjonctive du chien, du lapin ou du cobaye, sont restées négatives. C. K., i8gi, 2' Semestre. (T. CXIII, N° 3.) '9 ( i46) » En précipitant 7'" de bouillon de culture, filtrés sur porcelaine par 21''' d'alcool à 93°, nous avons obtenu une matière solide qui, après lavage à l'alcool, a été mise en solution dans l'eau et fdtrée une dernière fois sur porcelaine. La liqueur aqueuse, traitée par l'alcool, a fourni un produit amorphe blanc jaunâtre, très soluble dans l'eau, et présentant toutes les propriétés physiques et chimiques des albuminoïdes. )) Cette substance ne se coagule pas par la chaleur, ni par l'acide azo- tique ; elle précipite lentement par le ferrocyanure de potassium et l'acide acétique ; le sulfate de magnésie ne trouble pas ses solutions. Nous n'avons observé aucune action diastasique sur l'amidon, le sucre de canne et la fibrine; à l'air libre, au sein de l'eau, la matière se putréfie avec une grande rapidité, en dégageant une odeur sui generis extrêmement fétide. » Ce composé ne laisse pas de résidu appréciable, à l'incinération; il ne contient pas de soufre, renferme du phosphore et donne à l'analyse i ) , 45 pour 100 d'azote (moyenne de deux déterminations par le procédé de Du- mas). L'absence de soufre et la faible teneur en azote différencie nette- ment ce corps des albumines proprement dites; bien qu'il ait presque toutes les réactions qualitatives de la peptone, qu'il se rapproche par sa richesse en azote de la mucine et de la chondrine, il est difficile de dé- terminer sa place dans la classification des matières protéiques. » Les propriétés pathogéniques de cette substance sont d'ailleurs très curieuses; elles semblent se manifester exclusivement dans le testicule. En effet, la solution filtrée sur bougie, puis insérée sous la peau, déposée sur l'œil ou dans l'urèthre d'un chien, n'exerce aucune action; mais, si on l'injecte dans le testicule d'un chien jeune, elle détermine, en quelques heures, une orchite suraiguë : les enveloppes de la glande sont perforées, du pus s'écoule, et, après trois semaines à un mois, il ne reste plus qu'un fragment de testicule atrophié. Chez les chiens âgés, les phénomènes sont purement phlogogéniques; l'orchite se termine par l'atrophie. Ces expé- riences, renouvelées plusieurs fois, ont donné des résultats constants, et nous nous sommes assurés que l'eau, le bouillon stérilisé ou la peptone, injectés dans le testicule, sont rapidement absorbés sans donner lieu aux phénomènes que nous venons de décrire. » Si l'on prend comme milieu de culture une solution d'asparagine et de cendres de viande, le microbe se développe plus lentement, et l'on ne peut extraire du liquide aucune substance toxique, par précipitation à l'aide de l'alcool. Cette matière phlogogène n'est donc pas fabriquée de toutes pièces par le microcoque : elle paraît provenir de la peptone du bouillon, ( i47 ) sous l'influence du microbe. Tandis que Ja peptone du bouillon dosait i5,5i pour roo d'azote (cendres déduites), la toxalbumine n'en renferme plus que 11,45 : à cette diminution considérable de la richesse en azote, correspondent des propriétés physiologiques absolument différentes. » Comme nous l'avons dit plus haut, le produit que nous avons étudié n'exerce aucune action diastasique sur la fibrine. In vitro, il n'attaque pas non plus le tissu des testicules humains, prélevés sur un cadavre frais. » En résumé, il s'agit d'une toxalbumine dont l'action spécifique sur le tissu du testicule pourrait peut-être éclairer la pathogénie de l'orchite blennorhagique. >; PHYSIOLOGIE. — Oscillations rétiniennes. Note de M. Aug. Charpentier, présentée par M. Marey. « J'ai étudié, dans ces derniers temps, certains phénomènes dont l'en- semble démontre expérimentalement la production d'oscillations dans l'appareil visuel sous l'influence des excitations lumineuses. Ces oscillations semblent plutôt liées à une réaction de la rétine, au moment de son impression par la lumière, qu'à l'acte même de la sensation, mais elles n'en sont pas moins intéressantes à connaître, et peuvent servir de point de départ pour une analyse plus intime du mécanisme de l'acte en question. » Le fait initial dont je suis parti dans ces recherches, et que j'avais communiqué à la Société de Biologie le 10 mai 1890, est le suivant : si l'on fait tourner assez lentement (i tour en deux secondes environ) un disque noir sur lequel on a fixé un secteur blanc plus ou moins large, et que l'on tienne le regard immobile au centre du disque, en soumettant ce dernier à un fort éclairage, on observe que le côté du secteur blanc qui pénètre le premier sur le fond noir est constamment bordé, dans son mouvement, par une bande noire très nette, séparée du fond seulement par une bande blanche semblable. Ces deux bandes se présentent sous la forme de secteurs concentriques au disque, pourvu que l'on observe pour cette étude lesprécautions nécessaires et dans le détail desquelles je ne puis entrer ici. La bande noire est estompée sur ses bords; son étendue angu- laire, la même que celle de la bande blanche initiale, augmente avec la vitesse du disque et proportionnellement à celle-ci ; mais cette étendue convertie en temps est constante : la bande met donc toujours le même temps à passer devant un point de la rétine; elle commence ^ ou ~ de ( i48 ) seconde environ après le début du passage du blanc, et dure sensiblement le même temps. Elle est d'autant plus visible que l'éclairage du secteur blanc est plus fort; mais, quand on l'a vue dans ces conditions, on la retrouve facilement à des éclairages plus faibles, pour lesquels elle est seulement moins frappante; mais on remarque toujours, après le même temps, cet affaiblissement de la sensation, plus ou moins marqué suivant l'intensité de l'excitation. » On peut dire que, dans cette expérience, on étale, suivant l'espace, ce qui se passe dans le temps. La bande noire, en effet, n'est qu'une sorte de réaction de la rétine contre l'excitation lumineuse, réaction que l'on peut mettre en évidence sous une forme toute différente. » En effet, j'ai observé que, si l'on produit dans l'obscurité complète une excitation lumineuse instantanée, ou plutôt d'une durée négligeable par rapport à la précédente, la sensation paraît dédoublée, c'est-à-dire que, une fois née, elle semble aussitôt disparaître pour se montrer de nou- veau; c'est ce qui a lieu, par exemple, quand on fait passer, soit à travers un tube de Crookes ou de Geissler, soit simplement, mais avec moins d'évidence, à travers l'air ambiant, une décharge unique d'une bobine de Ruhmkorff. Ce dédoublement est plus ou moins net, suivant diverses cir- constances que j'ai indiquées, mais on le retrouve facilement quand on l'a remarqué une fois; il est surtout marqué dans la vision indirecte. J'ai dé- montré qu'il ne pouvait être attribué à une réaction de la pupille, ainsi que je l'avais cru tout d'abord, alors que je faisais mes observations dans une salle incomplètement obscure; c'est bien un phénomène rétinien. » Il y a donc dans cette expérience, comme dans la première, une réac- tion négative de la rétine sous l'influence de l'excitation; la différence est que, dans le premier cas, l'excitation durait encore quand cette réaction se montrait, tandis qu'ici l'excitation a pris fin et qu'on n'observe qu'un obscurcissement de son image persistante ou consécutive. » Cette réaction, cette excitation négative, est-elle unique? Je ne le crois pas, car j'ai vu, dans certains cas, la bande noire suivie d'autres bandes analogues et uniformément espacées, mais beaucoup moins dis- tinctes ; l'observation en est d'ailleurs difficile, car il faut une vitesse assez grande du disque, et alors les bandes, en s'élargissant, perdent de leur contraste par rapport au fond et deviennent peu perceptibles. Ce qu'il y a de certain, c'est que la première bande noire est de beaucoup la plus marquée et qu'elle domine le phénomène. » Il serait difficile et, en tout cas, prématuré d'indiquer les causes de ( i49 ) ■ cette apparence, mais il est permis de la caractériser comme le résultat d'une oscillation rétinienne née sous l'influence du début de l'excitation lumineuse. Ce qui confirme cette interprétation, c'est que cette oscillation, d'après mes recherches, se propage le long de la rétine avec une vitesse uniforme, à partir du point où elle prend naissance, et qu'on peut, en se plaçant dans certaines conditions expérimentales, produire, grâce à elle, de véritables phénomènes d'interférence dans la sensation. » La façon la plus commode de réaliser ces interférences- est de faire tourner un grand disque noir, de o'",4o environ, avec une vitesse plus ou moins voisine de i tour par seconde, après avoir fixé sur la périphérie de ce disque un très petit secteur blanc de i° ou i°, sur une hauteur de o'",oo5 à o™,oi ; on réalise ainsi deux conditions nécessaires : mouvement assez rapide pour avoir de ce secteur une image persistante aussi étendue que possible, et en même temps excitations assez espacées pour que les images persistantes successives ne se confondent pas. Si l'on tient alors le regard absolument immobile vers un |3oint du passage du secteur, ce qui est la condition délicate et essentielle de l'expérience, l'image persistante annu- laire de l'objet se montre comme cannelée et présente un certain nombre de zones sombres régulièrement espacées sur le fond clair. Il n'est pas besoin d'une lumière intense pour faire l'expérience. » On calcule facilement l'étendue des zones successives sur la rétine ainsi que leur fréquence. » Or on trouve d'abord cjue l'intervalle apparent entre deux zones sombres sur le disque diminue avec la distance à l'œil; l'image rétinienne de cet intervalle reste, au contraire, sensiblement constante. » Pour une même distance de l'œil au disque, l'intervalle en question varie suivant la vitesse de celui-ci, et, ce qui est capital, en sens inverse de cette vitesse. Il ne s'agit donc pas ici d'oscillations directes de l'excitation, car elles s'espaceraient au contraire en proportion de la vitesse du disque. » Ce fait ne peut s'expliquer qu'en admettant que l'objet, en s'avançant sur la rétine, se trouve, par rapport à l'oscillation induite, dans des con- ditions analogues à celles d'un observateur qui se déplace par rapport à une source sonore. Si l'ondulation rétinienne que nous avons prise sur le fait dans l'expérience de la bande noire se propage avec une vitesse con- stante le long de la rétine, le passage d'une image lumineuse se déplaçant avec une rapidité convenable devra trouver cette membrane dans des états périodiquement variables, dans lesquels la perception de l'objet sera alter- nativement favorisée ou contrariée. La distance de deux maxima ou mi- ( i5o ) nima voisins, qui représente la longueur d'onde apparente de cette ondu- lation rétinienne devra obéir à la relation exprimée par la formule de Doppler. C'est en effet ce que confirme l'expérience. » PHYSIOLOGIE. — Sur l'innervation de l'estomac chez les Batraciens. Note de M. Ch. Coxtejean, présentée par M. Chauveau. « Malgré. de nombreux travaux, la physiologie de l'estomac et, en par- ticulier, de son innervation, est encore très obscure, les recherches effec- tuées presque exclusivement sur les Mammifères n'ayant donné que des résultats contradictoires. J'ai repris cette question en prenant les Batra- ciens comme sujets d'étude, à cause de leur grande résistance aux vivi- sections. Voici les faits que j'ai observés. » Innervation motrice. — Chez la grenouille , le pneumogastrique est le nerf coordinateur des mouvements de l'estomac. Son excitation détermine la contraction du cardia, du pylore et des fibres longitudinales, puis l'ap- parition d'ondes péristaltiques. Indépendamment de cette action motrice manifeste, le pneumogastrique exerce en outre une influence inhibitrice sur les contractions réflexes de l'estomac. En effet, la galvanisation pro- longée du nerf vague avec un courant très faible entrave la production de ces réflexes, qui réapparaissent après l'interruption du courant. De plus, si l'on pratique la section des deux pneumogastriques sur un animal dont l'estomac est mis à nu, ce viscère, immobile auparavant alors qu'il était soumis à l'influence modératrice des vagues, devient le siège de mouve- ments péristaltiques désordonnés qui ne cessent jamais complètement et qui sont causés par la douleur que ressent l'animal éventré, et par le con- tact de l'air avec le tube digestif. » Ce phénomène, signalé pour la première fois par Goltz, ne se produit pas si l'on sectionne les vagues sur un animal intact. Les muscles de l'œso- phage et de l'estomac sont relâchés à tel point que l'air, ne pouvant péné- trer dans les poumons (les muscles dilatateurs de la glotte étant para- lysés), se précipite dans le tube digestif à chaque mouvement respiratoire, comme il est facile de le constater sur un sujet porteur d'une fistule gas- trique. La déglutition n'en est pas moins devenue très difficile, car, aussitôt que le bol pénètre dans l'œsophage, il se produit une contraction ataxique de tous les muscles de ce conduit analogue à celle que M. Chauveau a parfois observée dans des circonstances identiques chez le cheval et surtout chez l'àne. ( i5i ) » Tous ces faits font amplement ressortir l'action régulatrice exercée par les pneumogastriques sur les mouvements de la partie antérieure du tube digestif. » L'excitation électrique du sympalhique en un point quelconque, et particulièrement du plexus cœliaque, détermine une crampe tétanique de tous les muscles de l'estomac ; mais, tandis que le pneumogastrique com- mande surtout aux fibres longitudinales, le sympathique exerce une action prédominante sur les fibres circulaires. L'œsophage ne prend aucune part à ce mouvement. >i Innervation vaso-motrice. — Le pneumogastrique fournit, à l'estomac, des filets vaso-dilatateurs. Après l'excitation de ce nerf par un courant in- suffisant pour arrêter le cœur, l'autopsie montre les vaisseaux stomacaux prodigieusement dilatés ; la muqueuse est rosée, et, sur des coupes histo- logiques, on voit les capillaires distendus. Ce nerf doit contenir aussi des filets vaso-constricteurs, car la section des vagues produit une lé- gère dilatation des vaisseaux de l'estomac, et cet effet persiste plusieurs jours. » L'excitation électrique montre que le sympathique agit comme vaso- constricteur. La destruction du plexus cœliaque exagère encore la conges- tion de l'estomac produite par le contact de l'air. » Innervation sécrétoire. — Les expériences suivantes, exécutées sur le Crapaud, démontrent que le centre du réflexe présidant à la sécrétion des glandes gastriques se trouve dans les plexus nerveux intrastomacaux. » Par l'extirpation du plexus cœliaque et la section des pneumogastriques ou de l'œsophage, on supprime l'influence des centres du sympathique et de l'axe cérébro- spinal. 1) Les glandes de la muqueuse gastrique ne sont plus en relation qu'avec les plexus ganglionnaires contenus dans les parois de l'estomac. Avant de mettre en expérience les animaux ainsi mutilés, on balaye le contenu stomacal par un lavage énergique, poursuivi jusqu'à disparition de la réaction acide de la muqueuse. » Tous ces crapauds ont fourni un suc gastrique aussi acide que le suc normal. Ce suc a permis de faire des digestions artificielles. Enfin, les animaux opérés ont digéré de l'albumine coagulée à plusieurs reprises, en quantité moindre, il est vrai, que des témoins. » Voici encore une expérience venant à l'appui des précédentes : On détache com- plètement l'estomac d'une grenouille, on lève la muqueuse, on introduit un morceau de viande dans son intérieur, et l'on place cet estomac dans l'abdomen de l'animal. Quelques heures après, on trouve un peu de suc gastrique imprégnant la viande, et celle-ci se dissout complètement, en donnant des peptones, dans de l'acide chlorhy- drique au millième. ( i52 ) » On voit donc que la sécrétion du suc gastrique ne se trouve point sous la dépendance directe du pneumogastrique et du sympathique. Ces nerfs se bornent à exercer une influence régulatrice sur l'acte glandulaire. L'ex- citation électrique nous donne quelques renseignements à ce sujet. » La galvanisation prolongée du pneumogastrique, avec un courant in- suffisant pour arrêter le cœur, détermine, chez la grenouille, une abon- dante sécrétion de mucus et d'un suc alcalin, et l'épithélium se desquame, comme il est facile de le constater sur des coupes. Cependant ce suc alca- lin, additionné d'acide chlorhydrique à —, est capable de transformer l'albumine en peptones II renferme donc de la pepsine. Il y a eu aussi sécrétion d'acide, quoique non manifeste; car, si une ligature lâche a été placée sur le cardia quelques jours avant l'expérience, la sécrétion provo- quée dans l'estomac par l'excitation des vagues est faiblement acide. Il y a alors, dans le cas général, sécrétion de suc gastrique vrai, et l'acidité de ce suc est neutralisée en excès par les sécrétions alcalines simultanées des glandes œsophagiennes et des cellules caliciformes. Chez le Crapaud et la S;damandre, où les glandes œsophagiennes font défaut, le suc du pneu- mogastrique est d'une acidité faible. » L'excitation mécanique prolongée donne le même résultat. » Le pneumogastrique exerce donc, par l'intermédiaire des plexus intrastomacaux, une influence excitante sur toutes les sécrétions gas- triques, la sécrétion du mucus prédominant, à tel point qu'elle peut mas- quer, par son alcalinité, la sécrétion acide. » L'électrisation du plexus cœliaque reste presque toujours sans aucun effet. » Ici encore le sympathique se conduit probablement comme antago- niste du pneumogastrique, et ce nerf n'agit sur les sécrétions de l'estomac qu'en produisant des phénomènes d'arrêt. » On-voit que le nerf vague et le sympathique, l'un par son action exci- tante, l'autre par son action inhibitrice, constituent dans leur ensemble un appareil régulateur des sécrétions des glandes gastriques (' ). » ( ' ) Travail du laboratoire de M. Chaiiveau. ( '53 ) ANATOMIE ANIMALE. — Sur le développement du mèsoderme des Crustacés et sur celui de ses organes dérivés. Note de M. Louis Rocle, présentée par M. A. Milne-Edwards. « J'ai montré, dans une précédente Note (juin 1891), en me basant sur les phases embryonnaires des Porcellio scaber ha.t., suivant quels procédés l'endoderme prend naissance; ce feuillet est produit par deux ébauches, engendrées par deux régions symétricpies de la partie antérieure du blas- totlerme. Cette origine est aussi celle du mésoderme, avec cette différence pourtant que le mode de développement est beaucoup moins régulier. » Mes observations ont porté sur le Porcellio scaber et le Palcemon serra- tus Fabr. Au moment où les cellules du blastoderme se multiplient sur la ligne médio-ventrale pour la production des centres nerveux et sur les côtés de l'extrémité antérieure du corps pour celle des ébauches endoder- miques, deux nouvelles zones de prolifération apparaissent de part et d'autre de la bande nerveuse ventrale. Les diverses régions de chaque zone ne sont pas tout à fait semblables entre elles; plusieurs, séparées par des distances égales, sont plus épaisses que les autres et soulèvent le blas- toderme qui les recouvre et dont elles proviennent; ces parties soulevées sont les ébauches des membres. Le blastoderme laissé à la périphérie de- viendra l'ectoderme de ces appendices; l'amas cellulaire central repré- sente le mésoderme; les cellules de cet amas se transforment en fibres musculaires d'après le procédé que j'ai signalé dans une Note antérieure (janvier 1891). « Des multiplication s cellulaires analogues se manifestent dans les autres parties du blastoderme entier, sauf en celles qui fournissent aux ébauches des centres nerveux et de l'endoderme; seulementces multiplications sont moins actives ; elles ont pour effet d'engendrer des éléments qui pénètrent dans levitellus sous-jacent au blastoderme et le détruisent peu à peu en se nourrissant des matériaux nutritifs qu'il contient. Ces éléments correspon- dent'aux cellules vitellines des auteurs, sur lesquelles les opinions ont été si nombreuses et si contradictoires; tous dérivent du blastoderme seul et doivent former le mésoderme du corps, sans qu'il y ait entre eux des diffé- rences d'évolution, ni lieu de distinguer entre un mésoderme primaire et un mésoderme secondaire. Étant donnée leur situation dans l'organisme embryonnaire, ces cellules sont placées entre le blastoderme et l'endo- C. H., 1891, 2' Semestre. {T. CMll, N° 3.) 20 ( i54 ) derme; elles se multiplient par karyokinèse, tout comme celles des pattes. » Le feuillet moyen est alors constitué. Les éléments proviennent du blastoderme qui, après avoir subvenu à cette genèse, persiste comme ecto- derme à la surface du corps. De plus, ses cellules sont réparties, dans l'embryon entier, entre le blastoderme et l'endoderme, sont |)longées dans le deutolécithe qu'elles rongent peu à peu et sont accumulées en grand nombre dans les ébauches des pattes. )) Le mésoderme va se développer ensuite d'après le mode mésenchy- mateux. L'amas placé dans chaque jeune patte commence par se creuser d'une cavité centrale, parfois de deux ou trois juxtaposées; les cellules si- tuées autour de cette cavité se désagrègent de leurs voisineset deviennent libres dans son intérieur. Ce procédé de dissociation gagne peu à peu tous les éléments de l'amas, qui s'allongent, se groupent en bandes croisées dans divers sens, et se modifient en fibres musculaires, f^e résultat est de produire, dans l'espace limité par l'ectoderme de la patte, un réseau d'élé- ments mésodermiques; les mailles de ce réseau sont des espaces remplis par un liquide où restent quelques cellules non transformées et qui de- viennent les sinus vasculaires du membre ; le plasma de remplissage et ses cellules représentent le liquide nourricier. La présence primitive, dans chaque jeune appendice, d'une petite cavité centrale, a pu faire admettre, par plusieursembryogénistes, la division métamérique régulière des bandes mésodermiques ventrales, et cela, non seulement pour les Crustacés, mais encore pour les autres Arthropodes (les Péripates, qui me semblent mis à tort parmi les Arthropodes, étant laissés à part). Il n'existe rien dans cette évolution qui soit comparable au cloisonnement du cœlome des Annélides et des Vertébrés; tout se borne à l'apparition, dans les membres encore fort petits, de fentes qui deviendront des lacunes sanguines, la première de ces fentes se creusant presque au centre du membre. » Un développement semblable appartient aussi au mésodermedu corps; les éléments de ce dernier, en détruisant le vitellus nutritif, déterminent la formation d'espaces singuliers qui communiquent ensemble et évoluent en lacunes sanguines; l'un de ces derniers, placé autour de l'intestin, s'isole cependant de ses voisins et constitue la cavilé péri-intestinale. Mais, avant que cette séparation s'effectue, un groupe de cellules mésodermiques, situé au-dessus du proctodéon, s'allonge et se perce d'une cavité centrale qui va s'unir aux espaces mésodermiques; cet amas creux est l'ébauche du cœur. » En résumé, le mésoderme est produit par la presque totalité du blas- ( i55 ) lotlerme, sans apparition d'initiales ni de diverticules entérocœliens; ses cléments évoluent suivant le procédé niésenchymateux; le seul représentant du 'cœlome est l'ensemble de l'appareil circulatoire et des cavités péri- viscérales, qui a la valeur d'un pseudocœle; et aucune de ses parties ne subit de métamérisations semblables à celles des Annélides ou à celles des Vertébrés. " ZOOLOGIE. — Sur l'honiologie des appendices pédieux et céphaliques chez les Annélides. Note de A. Malaquiîv, présentée par M. Lacaze-Duthiers. « \. Le segment céphalique peut porter des antennes ayant la forme de rame sétigère. — M. Pruvot dit, en parlant du Tomopteris : « L'appendice » sétigère du Tomopteris qui, quoique recevant son nerf du cerveau, est » un véritable pied d'Annélide, montre bienque les appendices céphaliques » ne sont pas fondamentalement différents des appendices pédieux. » Dans le cas présent, on peut identifier la rame sétigère céphalique du Tomopteris à la rame ventrale : cette rame étant toujours celle qui persiste la dernière. » II. Une rame sétigère locomotrice peut se transformer en un cirre sensilif. — Les exemples sont nombreux ; je me bornerai à quelques-uns. Dans les genres Slhenelais, Psammolyce, etc., la rame ventrale du premier seg- ment sétigère s'allonge en un cirre supplémentaire qui, avec les cirres dorsaux et ventraux ordinaires, est dirigé en avant et supplée les an- tennes transformées. Les pieds des segments movens de ces mêmes Anné- lides subissent une transformation analogue. Le cirre dorsal est devenu une branchie cirriforme ; pour suppléer à la fonction sensitive, la rame dorsale présente des transformations dans le même sens. Chez Sthenelais dendrolepis, la rame dorsale est divisée en quatre ou cinq languettes; chez Sigalion squamatus, l'extrémité de la rame dorsale s'allonge en un véri- table cirre. Dans ces différents cas, la rame transformée conserve encore ses soies et ses acicules. Chez les Euniciens, la transformation est plus accentuée; le cirre dorsal devenant la branchie, la rame dorsale (qu'on considère ordinairement comme absente) s'allonge et devient un cirre. Cette transformation est surtout bien démontrée par la présence d'aci- cules qui pénètrent dans ce pseudo-ciire dorsal et qui sont un vestige de sa transformation, » Appendices céphaliques. — Le nombre des appendices céphaliques peut être de o, 2, 3, 4, ■'î» 7- Mais, en réalité, l'appendice (antenne) im- pair en représente deux, soudés, comme le démontre l'origine nerveuse ( '56) double (Pruvot); par conséquent, lorsqu'il y a 3, a, 7 appendices, leur nombre correspond réellement à 4. 6 et 8. Ces appendices sont, lorsqu'ils sont au complet : palpes, antennes latérales antérieures, antennes laté- rales postérieures, antenne impaire. » li'étude comparée des appendices |)édieux et céphaliques (étude que j'ai souvent faite chez les Syllidiens) permet d'établir les homologies sui- vantes : Antennes latérales antérieures Rames ventrales. Antenne impaire (doiil)le) Cirres dorsaux. Palpes Cirres ventraux. Antennes latérales postérieures Rames ventrales. » 1 " Preuves Urées de la morphologie comparée des appendices céphaliques el pèdieux. — ]^e Tableau suivant résume les variations correspondantes des appendices homologues céphaliques et pédieux chez les Syllidiens : Nombre Appendices des — «^ .^ — appendices. céphaliques. pédieux. 2 Antennes latérales ant.; certaines Rames ventrales {Proceras- formes sexuées de Syllidés (cas du lea). Tomopteris). 3-4 Antennes lat. ant. -v- Antenne im- Rames ventrales + Cirres paire (Sacconereis, Proceraslea, dorsaux {Aiiloljtœ). etc.-). 5-6 Antennes lat. ant. + Antenne im- Rames ventrales -+- Cirres paire -+- Palpes {Syllidés, Exogo- dorsaux + Cirres ventraux nés, etc.). {Syllidés, Exogonés). 7-8 Antennes lat. ant. -|- Antenne im- Rames ventrales -+- Cirres paire + Palpes -H Antennes lat. dorsaux -t- Cirres ventraux postérieures [/-'o//ioi^/7c/H/i (') et -+- Rame dorsale [formes Hyalinœcia parmi les Euniciens]. sexuées des Syllidés et Exogonés'\. » Les Polynoïdiens, les Phyllodociens et surtout les Euniciens, pré- sentent ces différentes variations morphologiques du segment céphalique. » 2" Preuves tirées du développement comparé des appendices céphaliques et pédieux. — J'ai montré, dans une Note précédente, que l'ordre d'appa- rition des appendices pédieux se fait ainsi : rame ventrale, cirre dorsal, cirre ventral, rame dorsale. L'ordre successif d'apparition des appendices (') Les appendices Jjifurqués des Polyboslric/ius peinenl être considérés comme représentant les palpes -+- les antennes lat. ant. La soudure de ces appendices peut s'expliquer p;ir leui' point de naissance commun. ( i57 ) céphaliques, que je considère comme homologues de ces différentes parties, se fait précisément de la même façon, comme le montre le Tableau sui- vant : Appendices cépKaliques. 1° Un petit mamelon antérieur et pair représentant les antennes latérales. 2" Un mamelon impair médian et dorsal (résultant de la fusion de deuv appen- dices) représentant lanlenne impaire. 3" Un sillon se forme (chez Polybo- strichus seulement) sur la partie interne etventraledu mamelon antérieur et sépare les palpes constituant ainsi les appendices bifurques, si particuliers aux Polybostri- chus. 4° Deu\ appendices rudimenlaires nais- sent derrière les antennes latérales ant. et constituent les antennes latérales posté- rieures. Appendices pédieux. 1° Un petit mamelon ventral pair dans lequel pénètre les soies fines (rame ven- trale). 2° Un mamelon apparaît dorsalement au-dessus de chaque rame \entrale (cirres dorsaux). 3° Un petit mamelon se forme sur la région antérieure et inférieure de la rame ventrale et constitue le cirre ventral. 4° Un petit mamelon sétigère, peu dé- veloppé, naît au-dessus de la rame ven- trale au moment de la reproduction des Syllidiens. » 3" Preuves tirées des connexions des appendices céphaliques el pédieux. — La disposition des appendices céphaliques et leur relation antéro-posté- rieure sont les mêmes que pour les appendices pédieux, dont ils sont ho- mologues : 1° Palpes, antérieurs et inférieurs. 2° Antennes latérales ant. immédia- tement derrière les palpes (soudés en- semble chez Polybostrichus) et dans une situation plus interne. 3° Antennes latérales post. situées derrière les antennes latérales ant. 4° Antenne impaire. Position médiane dorsale et postérieure. I" Cirres ventraux à la partie anté- rieure et inférieure des rames ventrales. 2" Rames ventrales. Position latérale sur le segment, mais antérieure par rap- port aux appendices suivants. 3° Rames dorsales au-dessus et un peu en arriére de la rame ventrale. 4" Cirres dorsaux postérieurs; leur soudure sur le segment céphalique s'ex- plique par leur rapprochement forcé de la ligne médiane. » En résumé, les variations morphologiques des appendices pédieux et céphaliques, que je considère comme homologues, correspondent entre elles; leur développement suit le même ordre et leurs dispositions relatives sur le segment sont les mêmes. » Conclusions. — i" Les appendices céphaliques des Annélides sont morphologiquement comparables aux appendices pédieux ; ( i58 ) » 2° Les rames sétigères ventrales et dorsales peuvent subir des modi- fications morphologiques en se transformant en appendices cirriformes, et devenir sensifives; » 3° Le lobecéphalique peut être considéré comme un segment unique dont les appendices, modifiés profondément, peuvent néanmoms être homologués aux différentes parties constituantes des parapodes des seg- ments normaux. » BOTANIQUE. — Sur la Muscardine du Ver blanc. Note de MM. Prilheux et Delacroix, présentée par M. Duchartre. « Nous avons, dans une précédente Communication, annoncé à l'Aca- démie que le parasite du Ver blanc, signalé par M. Le Moult comme causant dans certaines localités de l'ouest de la France la destruction d'une quantité considérable de ces dangereux insectes, est un Botrytis, le Botrytis tenella, voisin du Botrytis Bassiana qui produit la muscardine des vers à soie. » Ces deux Botrytis ont des caractères nettement tranchés. Ils diffèrent, non seulement par la taille et la forme de leurs spores, qui sont ovales- oblongues dans le Botrytis tenella et globuleuses dans le Botrytis Bassiana, mais encore par certaines propriétés spéciales d'ordre physiologique. Ils exercent une action différente sur les corps où ils se développent : larves d'insectes ou matière de culture pure. Tandis que ces corps restent inco- lores, quand c'est le Botrytis Bassiana qui s'en nourrit, ceux qui servent de support au Botrytis tenella se colorent en rouge vineux, ainsi que M. Le Moult l'a signalé le premier sur les Vers blancs tués par le parasite. » Le Botrytis tenella paraît végéter plus facilement à l'obscurité. Si l'on examine un Ver blanc ou un morceau de viande de veau, envahi sur toute sa surface par la moisissure, on voit que celle-ci produit des hyphes en quantité beaucoup plus considérable du côté opposé à la lumière; mais les conidies y apparaissent moins vite que sur le côté éclairé. )) Ces deux Botrytis peuvent attaquer les mêmes insectes et produire sur eux une maladie mortelle. » Nous avons infecté des vers à soie sains, soit par piqûre, soit par simple contact avec les spores, les uns avec le Botrytis Bassiana, les autres avec le Botrytis tenella. Tous sont morts au bout de cinq à sept jours, mais en présentant des caractères différents selon l'esijèce de Botrytis qui les avait envahis. Dans les deux cas, ils se sont durcis et mominés; mais, tandis ( 139 ) que ceux qui ont été infectés par le Botrytis Bassiana sont blancs, ceux qui ont été tués par le Botrytis tenella sont d'un rose brun. » De même que les vers à soie peuvent être infectés par la muscardine du Ver blanc et devenir rougeâtres, quand ils sont morts, de même les Vers blancs peuvent être attaqués par la muscardine ordinaire du ver à soie, et, dans ce cas, tout en se desséchant et se momifiant, ils restent blanchâtres. » Nous avons de même, et aussi facilement, réussi à infecter, à l'aide des spores du Botrytis tenella, d'autres insectes : Rhizotrogiis solstilialis, Ce,lonia aurala, Lipdris chrysorrliœa (larve). » Tout en tenant compte du danger qu'il peut y avoir à propager un Champignon capable de produire une espèce particulière de muscardine sur les vers à soie, peut-on, du moins dans les pays où l'on ne s'occupe pas de sériciculture, utiliser le Botrytis tenella pour détruire les Hannetons? Y a-t-il un moyen pratique d'ensemencer le parasite sur les terres des jardins et des champs que ravage le Ver blanc? » L'ensemencement à l'aide d'eau chargée de spores de Botrytis tenella a réussi en petit sûr des pots de jardin dans la serre du laboratoire de Pa- thologie végétale; néanmoins l'infcclion par ce procédé ne nous semble pas pouvoir devenir jamais pratique sur une étendue de terres un peu considérable, pas plus que la dissémination des spores de Botrytis mêlées avec une poudre inerte. » Nous avons pensé que l'on pourrait peut-être employer plus utilement le corps même des Hannetons ou des Vers blancs muscardinés artificielle- ment pour en faire des foyers d'infection en les enfouissant dans le sol, » Nous avons cherché d'abord à infecter les Hannetons â l'état parfait, vivants ou morts. Nous avons eu grand'peine à nous en procurer : on en a vu très peu cette année autour de Paris. Nous n'en avons reçu que tar- divement environ i3o bien vivants des environs de Chartres. Nous les avons placés dans un panier avec des feuilles fraîches et nous y avons ré- pandu des spores de Botrytis, les 20 et 21 juin, en prenant soin de main- tenir le milieu un peu humide. Beaucoup d'insectes sont morts dès le premier jour; sur 65 qui avaient succombé le aS juin, il ne s'est produit qu'un seul cas d'infection, tandis que tous ceux qui ont survécu plus long- temps dans le milieu infecté (g jours au maximum) ont été infectés sans aucune exception. » Les tentatives que nous avons faites poar infecter les Hannetons morts n'ont pas réussi. Le Botrytis tenella ne s'y est pas développé. Nous ( '«^o ) avons donc du renoncer à l'espoir d'utdiser les corps des Hannetons tués, comme moyen de répandre la muscardine des Vers blancs dans les champs. » C'est aux animaux vivants et surtout aux Vers blancs cpi'il faut avoir recours. On peut infecter les Vers blancs en quelques heures et pendant toute l'année. En agissant méthodiquement, il n'est pas difficile de pro- duire une grande quantité de Vers muscardinés. Il faut éviter de blesser les Vers pour les infecter, ou de les faire mourir en les laissant exposés à l'air. L'infection par piqûre réussit mal ; souvent les Vers piqués meurent et pourrissent sans être muscardinés. D'autre part, si on laisse quelques heures sans précaution les Vers blancs hors de terre, ils meurent et ne s'infectent pas. » Le procédé dont nous nous sommes servis et qui nous semble pra- tique consiste à employer, pour y opérer l'infection, de ces grandes ter- rines plates, en terre cuite, dont les jardiniers se servent pour faire des semis. On les enterre dans un sol frais à l'ombre; on met dans le fond des terrines une couche d'environ i*^"" de terre ou de sable, trop peu épaisse pour que les Vers blancs puissent s'y cacher. On l'imbibe légère- ment d'eau, puis on y dépose les Vers que l'on saupoudre de spores de liotrylis tenella, et on recouvre les vases de planches sur lesquelles on met de la mousse mouillée. Dans ces conditions, les Vers ne souffrent pas d'être hors de terre; au bout de quelques heures ils sont infectés : on peut les remettre en terre et les remplacer par d'autres dans les terrines à in- fection. » Deux heures peuvent suffire pour l'infection; cependant il nous a paru plus avantageux de laisser les lar^ es pendant quatre à six heures dans le milieu infecté, avant de les remettre en terre. Dix à quinze jours après l'infection, tous les Vers sont morts. Les quatre cinquièmes environ sont muscardinés et, autour de chacun d'eux, le Botrytis tenella commence à émettre des fdanients, qui bientôt se répandent dans le sol de façon à in- fecter une masse de terre de 8"^'" à lo""" de diamètre. Les filaments qui ravonnent autour du Ver blanc muscardine émettent des conidies dans la terre, et en quantité d'autant plus grande qu'ils sont plus près du Ver. » On pourra sans doute employer utilement cette méthode pour ré- pandre et multiplier dans le sol la muscardine du Ver blanc. » ( I6I ) M. Ferron présente à l'Académie, par l'entremise de M. Daubrée, un complément à son Mémoire intitulé : « Essai d'une théorie mathématique sur les fractures terrestres et les diaclases artificielles ('). » « L'auteur, en appliquant les formules les plus générales de la résistance des matériaux aux belles expériences de M. Daubrée sur les fractures terrestres, pense pouvoir démontrer que les fractures et les diaclases du premier système se produisent aux points d'inflexion de la fibre moyenne des plaques soumises à l'expérience. » Quant aux fractures du second système formant réseau orthogonal des précédentes, il les explique en s'appuyant sur le principe de réciprocité des forces élastiques tangentielles, si bien mis en relief par Lamé dans ses Leçons sur la Théorie mathématique de L'Elasticité. » M. KoNDRiAWTZEFF adrcssc à l'Académie, par l'entremise de M. Dau- brée, un volume contenant les résultats de nombreuses recherches géolo- giques dans la région des usines Maltzeff, c'est-à-dire dans une partie des gouvernements de Smolensk, Orel, Ralouga et Toula (Russie centrale). Entre le calcaire carbonifère et la craie, se trouvent des couches charbon- neuses et des dépôts de minerai de fer, relativement à la distribution géo- graphique desquels l'auteur donne des détails fort utiles aux exploitants. Il examine aussi le gisement des phosphates et d'autres substances utiles. La séance est levée à 4 heures et demie. J. B. (') Comptes rendus, t. CXII, p. 1187; 1891. C. R., 1891, >• Semestre. (T. CXIII, N» 3.) 2 1 ( l62 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 20 juillet 1891. Réunion du Comité international permanent pour l'exécution de la Carte photographique du Ciel à l' Observatoire de Paris en iSgi. Paris, Gauthier- Villars et fils, 1891; i vol. in-4°. (Présenté par M. Mouchez.) Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d'invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet i844; publiée par les ordres de M. le Ministre du Commerce et de l'Industrie. Tomes LXIV (2 parties), LXV (2 parties) et LXVI. Paris, Imprimerie nationale, MDCCCXCI; 5 vol. in-4°. Les Sciences naturelles et l'Éducation; par Th. Huxley. Paris, J.-B. Bail- lière et fils, 1891; ivol. in-i6. Faune de l'Allier ou catalogue raisonné des animaux sauvages observés jusqu'à ce jour dans ce département ; par Ernest Olivier. Volume II : Anne- lés. Deuxième Partie : Orthoptères. Moulins, Etienne Auclaire, 1891 ; br. in-8°. Précis analytique des travauv de V Académie des Sciences, fielles-Lettres et Arts de Rouen pendant l'année 1889- 1890. Rouen, Espérance Cagniard, 1891 ; I vol. in-8°. Rendiconti del Circolo matematico di Palermo. Tomo V, anno 1891, fasc. IV e V; br. gr. in-8°. Ihstitution of mechanical engineers. Proceedings, 1878, n°' 1, 2, 4; 1880, n°3; 4 vol. in-S''. Georgetown collège Observatory . The photochronograph and its application to star transits. Washington, Stormont and Jackson, 1891 ; br. gr. in-4°. Resuit of observations of the fixed stars made with the meridian circle at the Government Observatory Madras, in the years 1868, 1869 and 1870, under the direction of Norman Robert Pogson. Madras, 1890; i vol. in-4°. Osteologie ropuch {Rufo laur.), Sepsal, prof. D'' F. Bayer. V. Praze, 1890: br. gr. in-8". ( i63 ) Jahrbuch des norwegischen meteorologischen Instiluts fur 1889. Heraus- gegeben von D'' H. Mohn. Christiania, Druck bei Grondahl und Son, 1891; gr. m-l\°. (Deux exemplaires.) Schriften der physikalisch-ôkonomischen Gesellschaft zu Kônigsberg in Pr. Einunddreissigster Jahrgang, Jubildumsband, 1890. Kônigsberg, in Com- mission bei Wilhelm Roch, 1891 ; in-4°. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLAKS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraisseat régulièrement le Dimanc/œ. Ils l'onneul, à la fin de l'aunée, deux volumes iu-l". Dcu Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'aulre par ordre alphabétique du noms d'Auteurs, terminent ciiaque volume. L'abonnement est annu( et part du i*"" janvier. Le prix de Cdboiutetueiit est fixé (liii.sl ijuU suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union poslale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, Ançrers. chez Messieurs : Agen Micliel et Médan. ( Gavaull St-Lager. Alger V Jourdan. ( Ru 11'. Amiens Hecquel-Uecoberl. i Germain elGvassin. ' ' ' " r Lachèse el Dolbeau. Baronne Jérùme. Iltsiinçon Jacquard. ; Avrard. Bordeaux i Dulluilï. ' Mullcr (G.). Bourges Renaud. ILefouiiiier. F. Hobert. 1 J. Kobert. I V Uzel CarolT. ( Baër. ( Massif. mibery Pcrrin. chez Messieurs : ( Baumal. Lorient ,, . t ( M"" levier. (Beaud. Georg. Lyon ( .Mégret. Palud. Marseille.. . Montpellier Moulins. . . ■ Vilte cl l'crussel. Pessaiihan. ( Calas. / Coulct. Brest. CiU'u . C ■ Nantes . ' Nice. . ■ . „, . 1 Henry. CUcroourg ( Maigiiene. \ Rousseau. ( Uibou-Collay. I Lamarche. Dijon j Ratel. f Damidot. \ Lauverjat. ' Crépin. \ Drevel. ( Gratier. La Itochelle Robin. , ,, ( Bourdienoa. Le Havre " ' ( Donibre. Clermoiit-Fen bi'Hai. . Grenoble LUle.. Ropiteau. Lefebvre. Quarré. Martial Place. [ Sordoillet. Nancy ■, Grosjeaii-Maupin. ' Sidot frères. I Loiseau. ( M"' Veloppé. ) Barma. ( Visconli el C". Nîmes Thibaud. Orléans Luzeray. ( Blanchier. foitiers „ , { Druinaud. Bennes Plihon el Hervé. Rochefort Boucheron - Rossi - j Langlois. [gnol, I Lestringaiit. S'-Étienne Chevalier. I „ , ( Ba.stide. I Toulon , ,, , , ! ( Uumebe. I , ( Gimet. Toulouse ■ „ . . ( Privai. j / Boisselier. i Tours j Pérical. j ( Suppligeon. ( Giard. ( Lemailre. Rouen. Valenciennes. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam . chez Messieurs ) Robbers. Berlin. Genève. . Georg. [ Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. \ Reiula. Lausanne.. Leipzig Liège. I Pavùt. Darlli. V Brockhaus. ' Lorentz. Max Riibe. Twietmeyer. 1 Desoer. ' Gnusè. ( Feikenia Caarclsen Athènes Beck. [et C'°. Barcelone Verdaguer. i Asher el G". 1 Calvary et C". j Friediander et lils. f .Mayer el Millier. £jg,.,)g t Schiiiid, Francke et [ C". Bologne Zanichclli el C'*. / Ramiot. Bruxelles ■ Mayidez. ( Lebègue et C''. _ , i Haimann. Bucharest _ I Ranisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighlon, BelletC" Christiania Canimerineyer. Constantinople. . Otto et Keil. Copenhague HiJsl el fils. Florence Lœscher et Seeber. Gand Hoste. Gènes Reuf. , Cherbuliez. Londres Luxembourg. chez Messieurs : \ Dulaii. Guten / Null. V. Biick. Librairie berg. Madrid / Gonzalès e liijos. Yravedra. F. Fé. Duuiolard frères. Hœpli. Moscou Gautier. [ Furcheim. Naples ' .Marghieri di Gius Pellerano. Milan . / Christern. New- l'or le . Stecherl. ' Westerinann. Odessa Rousseau. Oxford . Parker et C". Pater me Clauscn. Porto . Magalhaès. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. Rome ) Bocca frères. ( Loescheret C'°. Rotterdam . Kraincrs et fils. Stockholm . Samson et Wallii S'-Pétersbourg. ( Zinscrling. ■ / WoHf. / Bocca frères. Turin ) Brero. 1 Clauscn. [ RosenbergetSclli( Varsovie . Gebelhner et Wol Vérone . Drucker. Vienne Frick. Gerold el C". Zurich . Meyer et Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes !«' à 31. — ( 3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-^"; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— i i" Janvier i85i à 3t Décembre i865.) Volume in-4''; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i'^' Janvier 1SG6 à 3i Décembre iSSo.j Volume in-4°;i889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des .Vlgues, par MM. A. DeroescI .\.-J.-J. Solier. — .Mémoiie sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent 1 Comètes, par M. Hansen. — Mémoire sur le Pancréas el sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matièr grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec Sa planches ; i856 15 Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beseden. — Essai d'une réponse i la question de Prix proposée en iS5o par l'Académie des Scient pour le concours de i853, et puis remise pour celui de iS56, savoir : « Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains séc » mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la natu » des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses étals antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-4°, avec 27 planches; i86i. .. 15 A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, el les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N" 3. TARLE DES ARTICLES. (Séance du 20 juillet i 891.) MEMOIRES ET COMMUrVICATlOXS DES MEAlUliES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. Pages. M. Mascart. — Notice sur Wilhelm We- ber 1 0.5 M. Mouchez. — Observations des petites planètes, faites au grand instrument méri- dien de l'Observatoire de Paris, pendant le deuxième semestre de l'année 1890 et le premier trimestre de l'année 1891 log M. Mouchez. — Troisième réunion du Co- mité international de la Carte du Ciel. Présentation des Procês-\'erl>aux ii's M. J.-R. HiXD. — Eléments des comètes elliptiques de Swift (lî^Hç) VI) et Spitaler Pages. (1S90 VU) ii3 M. Emile Blanchard. — Les preuves de communications terrestres entre l'Europe et r.\mèrii[ue pendant l'âge moderne de la Terre 1 1 5 iiS HM. R. LÉriXE et Barhal. — De la glyco- lyse du sang circulant dans les tissus vi- vants M. Tu. Huxley fait liommage à l'Académie d'un Volume portant pour titre : » Les Sciences naturelles et l'Éducation » COIlUESPOrVDANCE. AI. le Ministre de la Guerre adresse, pour la Bibliothèque "de l'Institut, vingt-trois feuilles nouvellement éditées des Cartes de France et de Tunisie au , „ „', „ „ , et de l'Algérie et de Tunisie au -^^ en couleurs. L'Institut des Mines de Saint-Pètersbouro adresse la collection complète de ses Bul- letins et de ses Mémoires M. C. Flammarion. — Disparition appa- rente presque totale des satellites de Jupi- ter M. H. Bazin. — Expériences sur les déver- soirs (nappes noyées en dessous) M. D. HuRMUZEScu. — Vibration d'un fil traversé par un courant électrique con- tinu M. L- ATUT. — L'absorption et la plioto- gr lie des couleurs M. A. Leduc — Sur la composition de l'air atmosphérique. Nouvelle métliodeen poids. M. Paul Sabatier. — Sur le séléniure de silicium M. Leo ViGNON. — Point de fusion de cer- tains systèmes binaires organiques (car- bures d'hydrogène) .• M. AcH. LivACHE. — Étude des produits solides résultant de l'oxydation des huiles siccatives M. L. Carré. — Sur un nouveau mode de dosage du phénol Bulletin BiHLioGRAPiiiorE 126 l32 i33 i36 MM. D. Labbé cl OUDIN. — Sur l'ozone con- sidéré au point de vue physiologique et thérapeutique i4' M. A. ViLLiERS. — Sur le mode d'action du ferment butyrique dans la transformation de la fécule en dextrine 1^4 MM. lIuGOUNENQ et Eraud. — Sur une toxalbumine sécrétée par un microbe du pus blennorhagique i!\h M. AuG. Charpentier. — Oscillations réti- niennes i47 M. Ch. Contejean. — Sur l'innervation de l'estomac chez les Batraciens i5o M. Louis Roule. — Sur le développement du mésoderme des Crustacés et sur celui de ses organes dérivés i53 SL A. Malaquin. — Sur l'horaologie des appendices pédieux et céphaliques chez les Annélides iô5 MM. Prillieux et Delacroix. — Sur la Muscardine du Ver blanc i5S M. Ferron adresse un complément à son Mémoire intitulé : « Essai d'une théorie mathématique sur les fractures terresti-es et les diaclases arliricielles» lOi M. KoNDRiAWTZEPE adresse un' Volume con- tenant les résultats de nombreuses recher- ches géologiques dans la région des usines Malfzeff if)i iG'i PARIS. — IMPRIMERIE G.\UTHIER-VILL,VRS ET FILS, Quai des Grands-Aususiins, 55. 1891 SECOND SE3IESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. liES SFCRÉTAIRËS PERPÉTrEIiS. TOME CXIII. N" 4 (27 Juillet 4 891 PARIS, GAUTHIEK-VILLARS lîT FILS, IMPRIMEUKS-LIBRAIRES DES COxMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, yuai des Grands-Augusiins, 55. 1891 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 24 mai 1875. T^es Comptes rendus hebdomadaires des séances de ['Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéio des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article l'''. — Impression des travaux de V Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o jjages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré' sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sonl tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer àe chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au jîlus tard, le jeudi à I o heures du matin ; faute d'être i-emis à tenijis, le titre seul du Mémoire est inséré dans \e Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5'\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivante I COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 27 JUILLET 1891. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. MEMOIRES ET COMMUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Picard, en présentant à l'Académie le premier Volume de sonTraité d'Analyse, s'exprime comme il suit : « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie le tome P'' d'un Traité d'Analyse, dont je commence la publication. Cet Ouvrage sera, en réalité, un traité général sur la théorie des équations différentielles. Mon principal but est d'esquisser l'état actuel de la Science sur ce sujet capital, où vien- nent aboutir presque toutes les parties des Mathématiques pures et appli- quées. Le Volume actuel n'est qu'un Volume préliminaire, contenant les principes du Calcul intégral, avec diverses applications analytiques et géo- métriques. 1) C. R., 1891, 2' Semestre. (T. CXIII, N° 4.) 22 ( i66 ) HISTOIRE DU GLOBE. — Les preuves de communications terrestres entre l'Asie et l' Amérique pendant l'âge moderne de la Terre; par M. Emile Blanchard. « Si l'on se reporte aux idées qui naguère régnaient encore touchant l'isolement de l'Amérique, c'est d'abord avec une certaine surprise que l'on constate dans la nature vivante sur les dinix continents, l'Asie et l'Amérique, des ressemblances tout à fait saisissantes. » L'union entre les deux mondes n'existait que dans le nord, probable- ment au-dessus du 5o* degré de latitude. Que l'on suive les parties les plus orientales de l'Asie, le nord du Japon, la Sibérie et le Ramtschatka, séparé de l'Amérique par la mer de Behring, oîi s'avance de la côte amé- ricaine, en une péninsule, l'Alaska, comme reliée au Kamtschatka par la chaîne des îles Aléoutiennes, et tout aussitôt on comprendra que des évé- uements géologiques très médiocres ont amené la séparation de terres qui longtemps se trouvèrent unies. En portant le regard vers l'extrême nord, on ne trouve plus d'autre séparation entre l'ancien et le nouveau monde qu'un simple bras de mer, le détroit de Behring. » Combien sera instructive l'étude de la nature vivante dans les régions boréales de l'Asie et de l'Amérique! » Commençons par examiner la végétation : des anémones, une renon- cule de la Sibérie sont aujourd'hui communes dans l'Amérique septen- trionale ('). Une autre espèce de renoncule est au Japon et en Amé- rique (^). De la même famille, une espèce prospère au Japon, au Kamtschatka, à l'Alaska, dans l'Amérique septentrionale et orientale ('). Lorsque, dans les parcs de l'Europe, on admirait le tulipier, on citait le bel arbre étranger comme une des gloires de la flore de l'Amérique sep- tentrionale ( '). » Or le tulipier a été découvert assez récemment en Chine. Puis ce sont des violettes de la Sibérie et du Japon (^) qui se confondent dans la (') Raniinculus Cymbalavia. (^) Traulwetleria palmata. (') Coptis Irifolia. (*) Liriodendron tulipifera. {^) Viola roxtrota. V. Canadensis. ( 1(^7 ) végétation de l'Amérique septentrionale. Une vigne (Vitis labrusca), au- jourd'hui très connue, réputée américaine, existe au Japon et dans une partie de l'Asie orientale. Un érable est commun au Japon et à l'Amé- rique septentrionale ('). )i II en est de même pour des rosacées (-), pour quelques saxifrages, pour une crassula ('), pour diverses ombellifères, pour l'aune maritime, quelques orchidées et quelques liliacées. » Le monde animal nous fournit de précieuses indications. Pour les insectes, je ne citerai que les faits les plus démonstratifs touchant les communications terrestres entre l'Asie et l'Amérique. » Des coléoptères carnassiers, des carabes, insectes remarquables par les formes et les colorations, dépourvus d'ailes et n'ayant que leurs pattes comme instruments de locomotion, habitants de la Sibérie orientale, sont aussi, à l'époque actuelle, dans les contrées froides de l'Amérique septen- trionale (*). » Au temps où j'étais déjà très familiarisé avec les faunes de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique, venaient, pour la première fois, des collections formées en Californie; je fus alors fort surpris de voir dans ces collections des formes européennes et asiatiques que l'on croyait tout à fait étran- gères à l'Amérique. » Un petit papillon de notre pays, mais aussi très répandu en Sibérie, dans la vallée de l'Amour et même au Japon, était retrouvé sur la bande occidentale de l'Amérique. Or ce papillon semblait unique par la colora- tion de ses ailes, qui sont d'un beau vert à la face inférieure. C'était sai- sissant. Néanmoins, s'appuyant sur de très petites particularités, à peine les signes d'une variété, un entomologiste le décrivit comme une nouvelle espèce, ce qu'il est vraiment impossible d'admettre ('). )) On apprenait alors que le genre des Parnassiens, que l'on disait propre aux montagnes de l'Europe et de l'Asie, existait en Californie. Les espèces étaient bien distinctes des espèces de l'ancien monde ; selon l'ex- pression consacrée, c'étaient des espèces représentatives ("). Plus tard, ( ' ) Acei' spicatiim. (^) Spirœa betulœfolia, Poteiitille fragiformis. (^) Penthorum sedoides. (') Carabus Vietinghosi, C. Meander, C. triuicaticollis, Cychrus angusticollis. (*) C'est le Thecla rubi d'Europe et d'Asie. Les individus de Californie ont été dé- crits sous le nom de T. dumeloium (Boisd.). (^) Parnassius Clodius, P. Smintheus, P. nomion. ( i68 ) sur la bande occidentale de rAmériqne du Nord, on observa une espèce du même genre, que l'on croyait particulière à la Sibérie et à la Mongolie. Un papillon d'un type remarquable, qui était au Japon, a été retrouvé dans l'Amérique septentrionale ('). » A l'égard des animaux vertébrés, je ne mentionnerai qu'un petit nombre de types tout à fait caractéristiques. Parmi les rongeurs, on re- marque le Sonslik de la Sibérie (^\ qui vit au Kamtschatka, sur la pénin- sule de l'Alaska et sur le continent américain. Entre tous les carnassiers de la famille des Mustélides, nous suivons la Zibeline de l'Asie orientale au Kamtschatka, à la péninsule de l'Alaska et dans certaines contrées de l'Amérique septentrionale. Puis c'est encore ua carnassier d'un autre groupe, le Glouton, répandu de la Sibérie au Kamtschatka, à l'Alaska et dans les contrées les plus froides de l'Amérique septentrionale. » Dans ce Mémoire je m'attache à ne parler que des êtres appartenant à la flore et à la faune de l'Asie qui ont passé en Amérique, comme, dans le Mémoire précèdent, je me suis borné à signaler, d'une manière exclusive, les représentants de la flore et de la faune européennes qui sont venus se mêler aux habitants de l'Amérique septentrionale. Maintenant, si je néglige de faire de longues énumérations d'espèces, je dois néanmoins insister sur ce fait que, des végétaux et des animaux en quantités très considérables se sont répandus sur toute l'étendue des régions arctiques, l'Asie, l'Amérique, l'Europe, accomplissant ainsi le périple tout entier à une époque où la continuité des terres laissait à tous les êtres la possibilité d'une dissémina- lion indéfinie, autant que les conditions climatériques leur étaient favo- rables. H L'état actuel exactement déterminé, l'état antérieur pleinement re- connu, il y a là une assise pour la Science de l'avenir. Dans quelques siècles se seront produits de nouveaux changements dans la configuration des terres et des mers, et alors il sera permis aux hommes de Science d'ar- river à des appréciations de l'ordre le plus élevé. » ( ' ) Papilio Hippocrates. (*) Arctomys pruniosus. ( ^^9 ) PALÉONTOLOGIE. — L' Ichthyosaure de Sainte -Colombe. Note de M. Albert Gaudry. (c Les visiteurs de l'Exposition universelle de 1889 ont pu remarquer dans le pavillon de l'Union céramique un gigantesque Ichthyosaure. Il se trouvait au milieu des produits des usines de ciments de Vassy, dont MM. Millot sont propriétaires. Il avait été découvert, dans les exploita- tions des calcaires du lias supérieur de Sainte-Colombe, près de l'Isle- sur-Serein, à 12 kilomètres de Vassy (Yonne). MM. Millot en ont fait don au Muséum; grâce à l'habileté d'un de nos artistes, M. Barbier, l'Ichythyo- saure de Sainte-Colombe a été complètement séparé de sa gangue; c'est au- jourd'hui une des belles pièces de notre nouvelle salle de Paléontologie. » Cet animal est le plus grand Ichthyosaure qui ait encore été rencontré dans notre pays; je pense que, dans son entier, il devait avoir 8'" de long. )) La tète a i^.Sy, et, comme son extrémité antérieure est brisée, on peut croire qu'elle avait près de i'",8o. La tête de \ Ichlhyoscmrus platyodon d'Angleterre, dont nous possédons le moulage, a i™,56 ('). Le museau de V Ichthyosaurus Cmneri du kimméridge du Havre, que Valenciennes et M. Lennier ont fait connaître, a o'",94 en avant de l'orbite, tandis que le museau de notre individu, dans la même région, a i™, et avait, sans doute, i'",20 avant sa brisure. La tête, écrasée du côté droit, est bien conservée du côté gauche. L'œil, garni de ses plaques sclérotiques, n'est pas propor- tionnément très grand; il a o",24^de diamètre. Le museau est fort allongé. Il y a environ 80 dents d'un seul côté, en comprenant celles de la mâ- choire supérieure et de la mâchoire inférieure; leur section est ronde; leur racine n'est pas épaissie ; les cannelures, très fortes sur les racines, s'atténuent sur la couronne. » Outre la tête dont j'entretiens l'Académie, M. Lucien Millot eu a découvert une autre non moins grande, malheureusement très incomplète, et plusieurs pièces d'Ichthyosaures plus petits, dont quelques-uns sont peut-être des individus plus jeunes de la même espèce (-). Une des mâ- choires inférieures; a ses dents de devant beaucoup plus fines que les dents placées en arrière. (') D'après le dessin de M. Owen, la tête de Vlchtyosaurus platyodon aurait i"',68 de long. (-) Une des mâchoires a des dénis plus minces el plus courbées qui ressemblent à celles d'un grand Iclithyosaurux tenuirostris. ( 170 ) » 8i vertèbres sont conservées; elles occupent une longueur de 4".4o- Elles sont rondes, moins plates que dans la plupart des espèces d'Ichtyo- saures ; dans les régions abdominales et caudales, elles sont remarquable- ment évidées au pourtour. )) Les membres de devant et de derrière ont été trouvés adhérents à la colonne vertébrale, mais leurs os manquent en partie et sont pour la plu- part disjoints. Les deux coracoides sont restés en connexion ; ils ont une échancrure sur leur bord antérieur. A côté d'eux on voit les omoplates, les humérus, un radius et plusieurs os des nageoires de devant dérangés de leur position naturelle. L'humérus est court, très élargi dans le bas; je crois y voir un rudiment de la troisième facette (' ) qui existe chez le Bap- tanodon et l'Ophthalmosaurus, ainsi que l'ont montré MM. Seeley, Marsh, Baur, Lydekker ; mais, comme l'extrémité distale est très endommagée, je présente cette indication avec réserve. Le radius a une échancrure. 1) Le membre postérieur me semble moins petit, comparativement au membre antérieur, que dans les Ichthyosaures du groupe Tenuirostris. Un fémur a été conservé; il est aussi long que l'humérus, mais bien plus étroit à sa partie distale. On voit aussi un tibia et une partie des os li'une des nageoires postérieures. Le tibia et les trois os qui sont à sa suite dans la première rangée des pièces de la nageoire ont une forte échancrure sur le bord interne. S'il n'y a pas une fausse apparence produite par un glisse- ment lors de la fossilisation, il faut compter quatre rangées de pièces dans la nageoire postérieure ; deux os pairs sont en arrière de l'intermédiaire : c'est là une disposition de Latipinné qui m'a étonné, car les échancrures des pièces du bord interne et la longueur du museau m'avaient d'abord porté à chercher des affinités avec les Loni:,ipinnés. » Ainsi le fossile de Sainte-Colombe présenterait un intermédiaire entre les deux principaux groupes des Ichthyosaures, celui des Lo/igipinnés et celui des Latipinnés. » Par la forme de ses dents, il se rapproche de Y Ichlhyosaurus commii- nis; mais son museau est plus allongé, les os du bord interne de ses na- geoires ont des échancrures que l'on ne voit pas dans 1'/. communis. » Il ressemble également à V Ichlhyosaurus lonchiodon par ses dents, par les os du bord interne des nageoires qui ont des échancrures. Mais, suivant MM. Owen et Lydekker, la longueur de la partie du museau de (') On observe très netlement ceUe troisième facette sur un humérus du kimmé- ridge du Havre dans notre collection du Muséum; cet os appartient probablement à V Ichthyosaurus Cin'ieri. ( 17' ) 17. lonchiodon en avant de l'orbile n'égale pas quatre fois le diamètre de cette cavité, au lieu que, dans notre fossile, elle égale cinq fois son dia- mètre. En outre, j'ai dit que je crois voir quatre rangées de pièces à la na- geoire postérieure, tandis que 17. lonchiodon est classé parmi les animaux qui n'en ont que trois. » Notre fossile n'est sans doute pas 1'/. z-ellandicus du lias supérieur de Normandie et du Wurtemberg, car celui-ci est un Ichthyosaure à nageoires postérieures étroites; en outre, il a des dents plus fines, plus nombreuses et son crâne est moins étentlu en arrière de l'orbite. » Ce n'est pas non plus 1'/. Cuvieri ; le museau de cette espèce est un peu moins allongé; les corps de ses vertèbres sont plus plats et ne sont pas évidés au pourtour; je n'ai pas vu d'os des nageoires de 1'/. Ciwieri échancrés comme les nôtres. » Je propose d'inscrire provisoirement le fossile trouvé eu Bourgogne par MM. Millot sous le nom d'Ichthyosaurus Burgundiœ. Cette détermina- tion ne pourra être définitive qu'après une comparaison minutieuse des nombreuses pièces du British Muséum et des collections du Wurtem- berg. » La pierre où ses os sont engagés est pétrie de coquilles, parmi les- quelles M. le D' Fischer a reconnu l'Ammonite si caractéristique du lias supérieur dL^[w\ée Harpoceras serpenlinum.T>e?, morceaux d'Ammonites se voient entre les branches mêmes des mâchoires; ce sont peut-être des dé- bris d'animaux que l'Ichthyosaure de Sainte-Colombe était en train de manger quand la mort l'a surpris, comme cela est arrivé pour quelques- uns des Ichthyosaures du lias de Normandie, étudiés par Eugène Deslong- champs. Lorsqu'on pense à la multitude des mollusques et notamment des Ammonites de l'époque du lias, on ne saurait s'étonner que, dans nos pays, cette époque ait été caractérisée par le nombre et la puissance des reptiles marins carnivores. » On a recueilli dans le même gisement des mâchoires de téléosau riens et de nombreux poissons d'une très remarquable conservation, qui sont l'objet des études de M. le D"' Sauvage et de M. Lucien Millot. J'ai observé sur un de ces poissons un fait d'évolution qui me semble curieux pour l'époque du lias ; ses nageoires ventrales sont portées au-dessous des pec- torales, comme dans la plupart des Acanthoptérygiens de nos mers ac- tuelles; on peut dire qu'il est en avance sur ses contemporains. » En terminant cette Note, je dois témoigner ma reconnaissance à MM. Millot pour leur générosité; les pièces qu'ils ont données au Muséum ont beaucoup de valeur. L'Académie, j'en suis sûr, trouvera bien que je ( '72 ) lui signale le désintéressement de nos paléontologistes, car ce désintéres- sement est un honneur pour la Science française. » GÉOLOGIE. — Examen d'échantillons de fer natif d'origine terrestre, décou- verts dans les lavages d'or des environs de Berezovi'sk. Note de MM. Dau- BRÉE et Staxislas Meunier ('). (( La collection géologique du Muséum vient de s'enrichir de très inté- ressants spécimens de fer natif, qu'elle doit à la libéralité de M. Nicolas Nesterowsky. Ils ont été découverts, en 1890, avec plusieurs autres de même nattn-e (une dizaine en tout), dans le domaine des mines d'or de Be- rezowsk, en Oural, près d'Ekaterinbourg, gouvernement de Perm (Russie). » D'après les documents fournis par le donateur, ces échantillons pro- viennent d'un placer aurifère nommé Prikanavnyi, dans la vallée de la ri- vière Pischma qui se jette du côté droit dans la Toura, affluent par la rive gauche du Tobol. )) Les sables aurifères de Prikanavnyi appartiennent aux alluvions anciennes de la vallée de Pischma. Leur épaisseur varie de i"" à 2™ et elles sont recouvertes d'une couche stérile de 3™, 5o à 5". Cette couche stérile se compose, de haut en bas, d'un lit de tourbe superficielle et utilisable d'une épaisseur de o", 70 à 2" d'argiles, enfin de sables peu aurifères. » Caractères extérieurs des échantillons. — Les spécimens parvenus à Paris sont au nombre de 2. Ils pesaient respectivement ii^', 5 et 726''. Le plus gros a été scié en 2 portions, dont l'une a servi aux recherches chimiques. » Dans leur état originel, ces fers, dont la surface est ocracée, sont extrêmement remarquables par les caractères de leurs formes extérieures, auxquelles paraissent avoir contribué des actions mécaniques intenses. » Le plus petit, mesurant dans ses dimensions principales 23™", 16""™ et 12™"% est une grosse grenaille aplatie ayant approximativement la forme d'un prisme triangu- laire très surbaissé. De ses deux, bases, qui sont sensiblement parallèles entre elles et dont la forme rappelle celle d'un triangle isoscèle dont la hauteur est double de la base, l'une est concave, l'autre convexe. C'est une disposition fréquente chez les météorites; mais elle paraît due ici, d'après les données fournies par l'étude interne du gros frag- ment, à une torsion générale du gros échantillon. La face convexe a sa partie la plus proéminente au voisinage de la base du triangle: il en irradie plusieurs crêtes, départ et d'autre desquelles la surface montre, en diverses parties, comme des stries diver- gentes qui font une ressemblance de plus avec des traits météoriliques. La face concave est creusée de cupules irrégulières incrustées de limonite; elle montre, d'un côté, une (') Note présentée dans la séance du 20 juillet 1891. ( '7;^) jji'otubérance très aiguë qui donne l'idée d'un anaclieraent. Les Irois faces latérales du prisme dont il s'agit sont très dilTérentes entre elles. La plus petite est courbe et convexe, se raccordant avec la large face triangulaire décrite précédemment; l'owde y a cimenté une foule de grains pierreux dont les plus visibles sont hyalins à la façon du quartz. Une antre, qui est en rapport avec la protubérance aiguë déjà mentionnée, est aussi tout adoucie et émoussée; on y voit encore des particules pierreuses cimentées par l'oxyde de fer. Enfin, la dernière face est presque plane et parait résulter d'une fracture ancienne, comme la base concave elle-même. » Le gros écliantillon est d'une forme plus compliquée. Ses dimensions principales sont 39""", 33'""' et 18""". On y voit deux faces parallèles qui ne snul pas éloignées d'être carrées et dont l'une est convexe et l'autre concave. Ici le contraste de ces deux côtés est bien manifestement dû à ce que le fi-agment a été énergiquemcnl tordu sur Uti-incine. Les manipulations auxquelles il a été soumis ont montré qu'il se compose d'une série de lames métalliques courbées ensemble et qui viennent successivement affleurer parallèlement les unes aux autres sur la face convexe, comme font les diverses pages sur la tranche d'une brochure roulée en cylindre. Certains feuillets du fer ont été un peu retroussés sur le bord et il s'est produit ainsi quelques crêtes admettant entre elles des matières ocracées. » La face concave est coupée par deux crêtes longitudinales, en trois régions paral- lèles qui sont de largeur inégale. On en apprécie bien les caractères sur la moitié qui a été immergée dans un acide et ainsi dépouillée de son encroûtement oxydé. La plus large qui va, par un bord de l'échantillon, rejoindre la face convexe sous l'angle très aigu d'un vrai tranchant de couteau qui limite l'échantillon, est de forme cylindrique et présente d'innombrables stries parallèles à la torsion générale. La seconde, qui occupe la région médiane, est, au contraire, striée en long. La dernière est arrondie et montre par la tranche plusieurs lames contournées parallèles entre elles, dont la plus extérieure constitue la majeure partie de la face convexe. On voit que les deux faces principales se rencontrent, suivant deux lignes parallèles, d'un côté par un bi- seau presque tranchant, de l'autre par un bourrelet à section semi-circulaire. » Perpendiculairement à ces deux lignes et perpendiculairement aussi aux deux larges bases, l'échantillon est limité par deux plans de fracture très irréguliers où se revoient encore, par leurs tranches, les éléments laminaires qui constituent la masse. » Examen chimique du fer natif. — Le métal est très magaétic|ue, mais ne manifeste aucune polarité. Sa densité, prise sur un fragment de 338', 82 1 , a été trouvée égale à 7,39 à 1 7". )) Une surface sciée et polie est brillante et de la teinte ordinaire du fer. Traitée par un acide, elle s'attaque d'une façon sensiblement uniforme, sans donner de figures proprement dites, comparables à celles des fers météoriques. Ce fait, ainsi que l'absence du nickel, porte à conclure que le fer qui nous occupe n'est pas d'origine extraterrestre. On voit cepen- dant, mieux qu'avant rattai[ue, la structnre feuilletée et tordue de l'échan- tillon. C. R., 1891, 1' Semestre. (T. CXIII, N° 4.) 2j ( ^l^ ) )) La limaille provenant du sciage du plus gros spécimen en deux fragments et pesant en tout i^^ago était fort impure. Outre les particules métalliques, on y voyait des fragments ocracés et des grains pierreux. Le triage à l'aimant a donné une limaille parfaitement propre, qui s'est dissoute dans l'acide chlorhydrique concentré sans laisser le moindre résidu, de sorte qu'il n'v a pas eu à filtrer pour procéder au traitement chimique. » l^a liqueur, qui était fort acide, a été presque neutralisée par rammoniaque, puis soumise à un courant d'hydrogène sulfuré préalablement lavé. Immédiatement la liqueur s'est troublée et on a vu se déposer en très faible quantité un précipité brunâtre, qui est devenu plus foncé par sa réunion au fond du vase et sa séparation d'avec un peu de soufre et quelques flocons grisâtres indéterminés. » Ce sulfure a été extrait par décantation, lavé et rassemblé au fond d'un tube à essai. Séché, il est devenu parfaitement noir, et on l'a dissous dans une petite quan- tité d'eau régale. La dissolution, évaporée et reprise par une goutte d'eau, a donné par la solution alcoolique du chlorhydrate d'ammoniaque un léger trouble jaunâtre, qui s'est déposé en grains cristallins. » On a répété ces expériences avec le même résultat sur le liquide obtenu en lais- sant séjourner l'échantillon massif de fer dans l'acide; le but de celte nouvelle série d'essais était de se mettre en garde contre les erreurs pouvant provenir de l'introduc- tion fortuite de corps étrangers dans la limaille. » L'ensemble des réactions précédentes devant faire conclure à la pré- sence du platine, on a procédé à des vérifications. Tout d'abord on pouvait s'étonner que du platine contenu dans le fer fût directement soluble dans l'acide chlorhydrique. Or des expériences très simples permettent de re- produire des alliages de fer et de platine, jouissant des mêmes propriétés. En effet, quand on a réalisé, par la réduction simultanée du chlorure de fer et du chlorure de platine, au moyen de l'hydrogène au rouge, la syn- thèse du platine ferrifère ('), on trouve, par suite d'une séparation acci- dentelle des deux métaux, tels points du tube où du platine sensiblement pur s'est déposé et tels autres ou des enduits sont de fer à peu près seul. Eh bien, la dissolution d;ins l'acide de ces enduits très pauvres en platine et qu'à première vue on prendrait pour du fer pur a donné un liquide qui, par l'hydrogène sulfuré, précipite du platine avec l'allure générale du résultat fourni par l'échantdlon de Berezowsk. » D'un autre côté, la quantité de matière dont on disposait s'opposanl à un dosage précis, on a cherché à avoir au moins une idée de la proportion de platine contenu dans le fer natif. Pour cela, i"^" de platine pur étant (') Stanislas Meunier, Comptes rendus, t. XC, p. 2.54; 1890. ( 175 ) dissous dans l'eau régale, on a étendu sa dissolution avec du prolochlo- rure de fer, jusqii'.à ce qu'un volume analogue à celui du liquide sur lequel on avait opéré donnât par l'hydrogène sulfuré un trouble de même in- tensité. » Deux essais faits, l'un sur la limaille, l'autre sur le liquide obtenu par immersion du bloc dans l'acide, n'ont pas donné des résultats bien con- cordants; iismontrent pourtant que le platine est en proportion très faible, peut être 0,1 pour 100. Le nickel spécialement recherché manque abso- lument. » Les expériences de synthèse portent à penser qu'il ne s'agit sans doute que d'un mélange de platine férrifcre avec du fer natif, et probable- ment la proportion de platine varie d'un point à l'autre. » Eléments lithoïdes associés au métal. — On remarque, à la surface des échantillons, des grains lithoïdes pareils à ceux que renferme la limaille. Ils sont incrustés dans les portions ocreuses, soit à l'extérieur, soit entre les feuillets dont le fer est composé. Ces grains, examinés au microscope, appartiennent à des espèces variées. » Celles qu'on a reconnues le plus sûrement sont le quartz, le mica, le péridot, le pvroxène, la serpentine, des feldspaths tricliniques, le fer oxydulé et le fer chromé. Ces minéraux, détachés les uns des autres, ne proviennent sans doute pas tous du même gisement originel. Le granité et les roches silicatées magnésiennes les ont évidemment fournis. » L'association des minéraux magnésiens avec le fer natif plalinifère mérite d'être notée, à cause de sa conformité avec des faits similaires déjà constatés. Déjà, en effet, le platine ferrifère de Nichne-Tagilsk s'est mon- tré intimement uni avec les roches péridotiques et avec le fer chromé ('). D'autre part, des granules de fer nickelé terrestre, comme on en a ren- contré à la Nouvelle-Zélande (-) (Awaruite) et en Piémont (torrent d'Elmo) ('), sont dans le même cas; et les uns et les autres paraissent représenter des échantillons, fortuitement parvenus à la surface du sol. de roches normalement constitués dans les profondeurs infragranitiques. » Origine possible diifernalif. — L'ensemble, maintenant considérable, de données relatives à ces roches profondes, confirme de plus en plus les (') Daubbée, Association du platine natif à des roches à base de péridot {Annales des Mines, ']" série, t. IX; 1876). (-) Ulrich, Çuarterly journal of the geological Society, l. XLVl, p. 6ig; 1890. (') Alf. Sella, Comptes rendus, séance du 19 janvier 1891. ( i7„, voisines de lo" d'eau, et pour des tempéra- tures /(,. voisines de lo", s'appliquerait également à toutes les pressions et températures pour lesquelles les gaz obéissent aux lois de Mariotte et de Gay-Lussac. (') Mémorial des manu factures de l'État, t. I, p. SgS; février 1887. ( i86 ) » Je crois devoir justifier cette Communication par le Tableau résumé des identifications que j'ai pu établir entre les résultats expérimentaux de Hirn et ma formule géométrique : Débit en volume à la pression p^ et à la température 1° Coefficients de contraction. Demi petit axe de l'ellipse a. Orifices en mince; i parois. Orifices convergents. Dépression à Moyenne ^" .Moyenne l'orifice des deux Ellipse (les quatre Ellipse IK-P,- expériences. A. expériences. B. o,633 mm 78 0.973 iiim 5i lO 49 49>2 60 59.9 9.0 66,5 66,9 80 79.9 3o 78 78,2 91.2 91.' 4o 86 87,0 g?.-"» 97.5 5o 92>5 93,3 100 100 60 96,5 97.4 100 100 70 99 99>5 100 100. 80 100 100 100 100 90 100 100 100 100 100 100 100 100 100 » L'évidente précision de ce tracé ne laisse subsister aucun doute sur le caractère discontinu de la courbe à son maximum, et, en réalité, sur l'existence d'une contre-pression limite déterminée par l'attnosphère de la veine, à l'aval de l'orifice et dans le vide même du récipient. La formule du débit est continue, mais elle se termine réellement au sommet de l'ellipse. » PHYSIQUE. — Sur les densités de l'oxygène, de l'hydrogène et de l'azote. Note de M. A. Leduc ( ' ), présentée par M. Lippmann. « Regnault donne généralement les densités avec cinq décimales; mais on voit facilement que, à partie cas particulier de l'hydrogène, iljserait illusoire de rechercher la densité d'un gaz par rapport à l'air avec une précision supérieure au nj^» ^^ le poids du litre d'un gaz normal à moins de o™s'', I en général. Telle est la limite de précision que je crois avoir atteinte. (') Ce travail a été exécuté au laboratoiie de^; l'iecherclies jilivsiques à la Sorbonne. ( '87 ) « J'ai appliqué la méthock' de Regnault ; je me contenterai donc d'indi- quer les perfectionnements que j'y ai apportés. » 1° J'ai transformé le baro-manomètre normal en une sorte de baro- mètre à siphon, en faisant communiquer avec la cuvette un tube de même diamètre que le tube barométrique. Les erreurs sur la hauteur de la colonne mercurielle sont ainsi réduites à deux erreurs de lecture. » 2° Le tube manométrique est muni d'un robinet, qui permet de ne le mettre en communication avec le récipient qu'au moment de mesurer la pression, de sorte que le mercure, ne descendant jamais dans la cuvette, doit avoir exactement la même température que celui du baromètre. » 3" IjC ballon-laboratoire, d'une capacité de 2'", 3 environ, est muni d'un robinet de verre cà canal étroit : point de garniture métallique, ni de mastic susceptible d'absorber l'eau quand il séjourne dans la glace. M 4" Regnault tare son ballon rempli de gaz, puis le pèse après y avoir fait le vide. Les poids qu'il faut ajouter du côté du ballon représentent le poids du gaz enlevé, plus la perte qu'a subie le ballon par suite de l'es- suyage. On peut voir que cette perte s'est élevée, après deux essuyages, à un centigramme entre les pesées à vide I et II sur l'air. Une différence de 3"'K'',5 en sens contraire s'est produite entre les vides V et VI, probable- ment par suite de l'introduction de quelque corps étranger dans le ballon. » Je considère donc comme indispensable d'opérer comme il suit : )) Le ballon vide, essuyé avec soin au moyen d'un linge légèrement humide, est porté dans la balance, dont l'air est bien desséché ; je ne constate l'équilibre que le lendemain. Puis le ballon est rempli de gaz à o" et taré de nouveau. Enfin je refais le vide, suivi d'une troisième pesée. Je calcule le poids de gaz normal qui remplirait le ballon dans les conditions normales au moyen de la première et de la deuxième, puis de la deuxième et de la troisième pesées. Il est clair que le deuxième résultat doit être plus grand que le premier, et que l'on éliminera sensiblement l'erreur due aux essuyages en prenant la moyenne de ces deux nombres. Il est prudent de rejeter toute expérience dans laquelle le deuxième poids se trouve notablement plus petit que le premier. » I. Poids du litre d'air normal. — J'ai fait six expériences au moyen d'un ballon dont la capacité, déterminée par le procédé de Regnault, est à o" de 2''', 265o6, à moins de 0'='', i près, y compris le canal du robinet. )) J'ai trouvé, par une expérience directe, que cette capacité diminue de o",5 lorsqu'on fait le vide dans le ballon. Il faut donc ajouter un peu plus de o'"s'',G au poids de gaz résultant des lectures brutes. Or les poids d'air normal remplissant ce ballon se sont trouvés compris entre 2^'', 9286 et ( '«« ) 2S'', (j2()o. Le poids du lilre d air normal est donc 2 ,9288 -1- o,oooC) 2 ,2b5o6 is'',2()33, soit, pour la masse du litre d'air sous la pression d'une barye : i^', 2760. )> Le nombre de Regnault, corrigé de la contraction du ballon vide, et en laissant de côté les deux dernières décimales qui n'ont aucun sens, est 1,2934; mais il faut remarquer que les neuf nombres dont il est la moyenne varient de 1,2931 à 1,2937, tandis que mes nombres présentent un écart quatre fois plus faible. » IL Densité de l'hydrogène. — J'ai préparé ce gaz de deux manières : » 1. Eleclrolyse d'une solution de potasse. — • Je fais traverser a\i gaz : 1° une colonne à polasse; 2° un tuIie de verre étroit rempli de mousse de platine sur une longueur de o™,io et maintenu au rouge; 3" une colonne de potasse (fondue spéciale- ment) ; 4" une colonne d'acide phosphorique anhydre, traité spécialement par loxy- gène. » Deux séries d'expériences m'ont donné, pour la densité de l'hydrogène, 0,06947 et 0,06949. » 2. Hydrogène préparé aumoyendu zinc du commerce et de V acide suif urique. — Le gaz est purifié par le permanganate de potasse avec excès d'alcali, la potasse et le cuivre incandescent, puis séché comme ci-dessus. Densité de ce gaz : 0,06947. » On voit que le gaz préparé par ce procédé, s'il n'est pas rigoureusement pur, contient moins de 5^„-ij d'impuretés. » Vu l'incertitude qui règne nécessairement sur la dernière décimale, on peut admettre que la densité de l'hydrogène est 0,06948. » Le poids du litre d'hydrogène normal est donc o^', 08984, il moins de ^ de milligramme près. C'est précisément le nombre trouvé par Regnault pour l'hydrogène préparé par le zinc et purifié au moyen de chlorure de mercure. )) IIL Densité de l'oxygène. — L'oxygène a été préparé par électrolyse, tantôt d'une solution de potasse, tantôt d'acide sulfurique étendu. » Le gaz traverse comme ci-dessus de la mousse de platine incan- descente. L'expérience faite à 3 reprises, avec 3 ballons différents, et après avoir remanié l'appareil, a donné pour la densité des nombres com- pris entre i,io5oi et i,io5i6; la moyenne est i,io5o6. » D'après Regnault, la densité de l'oxygène extrait du chlorate de potasse est r,io563. On voit que les composés chlorés qui accompagnent ce gaz modifient notablement sa densité. ( '«9 ) » IV. Densité (le l'azule. — Ce i!;az est préparé au moyen du cuivre, avec les précautions que j'ai indiquées antérieurement. Neuf déterminations ont lourni, pour la densité, des nombres compris entre 0,9719 et o,972[, et dont la moyenne est 0,97203. » Regnault donne le nombre 0,97137. J'ai montré déjà que la cause de son erreur réside dans la préparation du gaz ('). » En résumé, les densités des trois gaz que j'ai examinés sont, à moins d'un dix-niilliéine près : Hydrogène 0,0695 Oxygène i , io5o Azote 0,9720 » Première remarque. — La composition de l'air atmosphérique peut être déduite des densités de l'oxygène et de l'azote ('-). En adoptant pour celles-ci les nombres tels qu'ils ressorteat des moyennes de mes expé- riences (i,io5o6 et 0,97203), on trouve que la proportion centésimale de l'oxygène dans l'air est de 23,23.) en poids et 21,026 en volumes. » C'est identiquement ce cpie j'ai trouvé par une tout autre méthode. w Seconde remarque. — Le poids atomique de l'azote serait, d'après ces expériences, 13,99. ^^ nombre coïncide aussi exactement que possible avec celui qu'admettent les chimistes. Mais nous trouvons pour l'oxygène i5,9o5, qui diffère trop du nombre iG, admis comme poids atomique de l'oxygène, pour qu'il n'y ait pas lieu de revenir sur la composition de l'eau. » CEIIMIE. — Remarques sur le transport du fer et du nickel métalliques par le gaz oxyde de carbone. Note de M. Jules Garmer. « La récente Communication de M. Bcrthelot sur les carbonyles de fer et de nickel m'engage à jn-ésenter quelques observations, que j'ai eu l'occasion défaire, et qui semblent se rattacher à cette question. (') Comptes rendus du i3 juillet 1891. — Il esL surprenant que Regnault ail admis sans discussion la moyenne de 6 nombres dont 4 ne variaient que de i3,4i37 à i3,4i47j tandis que les autres (i3,4o85 et i3,4o86) présentaient avec les premiers un écart très notable. (") Comptes rendus. 4 août 1890. C. R., iSyi, 2" Henieslre. (T. CXIII, N" 4 ) •^i'î» ( 190 ) » I" J'ai fréquemment observé, aux forges de Vierzon ( ' ) où j'avais le service des hauts fourneaux (1861 et 1862), que, dans l'allure pour fonte de forge, les gaz s'échappant du gueulanl à une température très basse (on pouvait tenir sa main dans le courant de gaz), nous avions, dans les appareils à air chaud, où venaient brûler ces gaz, une flamme d'oxyde de carbone franchement bleue, indice d'une bonne allure ; mais, comme nous étions dans le voisinage d'une allure froide, le moindre refroidisse- ment du haut fourneau un peu prolongé nous donnait des gaz semblables à une épaisse fumée, à flamme de combustion blanche et déposant beau- coup de matières ferrugineuses, bien que la vitesse du courant fût alors plutôt moins rapide qu'en allure normale : ces trois phénomènes, alors inexplicables pour moi, disparaissaient avec le retour de la chaleur dans le haut du fourneau, et la flamme bleue réapparaissait. » D'après les récentes et belles expériences de M. Berthelot, on peut admettre que le fer du peroxyde de fer, réduit dans les parties supérieures du haut fourneau, pouvait se combiner à l'oxyde de carbone aussitôt que la température s'abaissait suffisamment, et la vapeur du fer carbonyle ainsi produit s'en allait avec les gaz, leur donnant cet aspect de fumée épaisse, blanchissant les flammes et fournissant les poussières ferrugineuses qui se déposaient dans les chambres de combustion. M Les hauts fourneaux de Vierzon étaient au charbon de bois, et je n'ai jamais observé les faits ci-dessus dans les hauts fourneaux au coke que j'ai dirigés, ce qui est logique, car dans ces derniers appareils la réduction des minerais s'opérait plus bas et dans une zone trop chaude pour per- mettre la formation du fer carbonyle. Comme les refroidissements des hauts fourneaux au bois proviennent quelquefois de la chute de cadmies (masses de zinc qui se collent au sommet des fourneaux), on a attribué cette blancheur des flammes à la présence du zinc (Karslen-met, du fer, t. II, p. 235) ; or ce n'était pas le cas à Vierzon. » 2° Je signalerai encore à l'attention des observateurs que, en affinant sur la sole d'un four Siemens-Martin, à Septèmes, des fontes de ferro- nickel, nous constations des transports de poussières métalliques de nic- kel, qu'on recueillait dans les galeries par lesquelles s'échappaient défini- tivement les gaz pour se rendre à une cheminée d'appel située à une assez grande distance des fours : nous en étions même à nous demander si le nickel n'était pas volatil, dans une certaine mesure; comme, dans le four (') Dépendances de la Compagnie des aciéries de la Marine. ( '9' ) Siemens, nous soumellions le nickel niéLallique à l'action de l'oxyde de carbone et de l'air, malgré la présence de l'air, qui pouvait être parfois en quantité insuffisante, ne pouvait-il se former des carbonyles de nickel dont les vapeurs allaient se décomposer dans les galeries! Nous trouvions aussi, sur les voûtes des fours Siemens, des plaques du poids de plusieurs centaines de grammes, d'un noir métallique, cristallines, formées par couches successives, très denses, donnant à l'analyse : Partie altirable à ( nickel . l'aimant / fer . . . 7: ,8o O; ,3o 79 ,IO 9^ ,6o 3 ,oo 8,10 l^artie non altirable i oxyde de nickel. .. . 79,10 ( ^ 99'^° ■A l'aimant \ peroxyde de fer. ... 9)6o j Silice des parois 3, 00 3, 00 Cette analyse a été faite à Paris, à l'École des Mines, sous le n° 7994. » Je ne pense pas, toutefois, que cette curieuse matière, composée en partie dé petits cristaux peut-être déterminables, provienne d'autre chose que de l'oxydation de particules métalliques du bain, qui jaillissaient par- fois jusqu'aux voûtes pendant les bouillonnements de l'affinage. )) 3" J'appellerai enfin l'attention sur un fait qui s'est produit sous mes yeux et qui me paraît se rattacher à quelque combinaison volatile du nickel : ayant fondu, à haute température et au creuset de plombagine, 20''''' d'un mélange de nickel métallique, d'acier et de fonte de fer, dans la proportion de 20 de nickel pour 80 de fer, le bain étant recouvert de fon- dants, l'ouvrier retira le creuset du four, le posa sur le sol, enleva le cou- vercle et aussitôt après une véritable gerbe d'étincelles jaillit du creuset, jusqu'à une hauteur de 6'" environ; lorsque l'effervescence se calma, les deux tiers du métal s'étaient ainsi échappés : ne seraient-ce pas des car- bonyles particuliers, dissous dans l'alliage et dont les vapeurs, en s'échap- pant lorsqu'on enveloppa le couvercle, probablement soudé, s'enflam- maient au contact de l'air ? -> CHIMIE MINÉRALE. — Aclion de l'eau sur les sels basiques de cuivre. Note de MM. G. Rousseau et G. Tite, présentée par M. Troost. (c L'eau transforme un grand nombre de sels métalliques neutres en sels basiques, d'après un mécanisme dont M. Ditte a déterminé les lois. A leur tour, quelques-uns de ces sels basiques sont ramenés à l'état d'oxyde, ( "J2 ) comme il arrive j)our l'oxydilorure d'anlimoine cL certains borates. Il nous a parn intéressant de rechercher si l'action prolongée de l'eau, à une tem- pérature suffisamment élevée, ne produirait pas une décomposition ana- logue sur d'autres sels basiques. Nous publions aujourd'hui le résultat de nos expériences relatives à quelques composés cuivriques : le sous-azotate, la brochantite, l'atacamite et la libéthénite. » Azotate basique de ciiiiTe. — On en connaît deux variétés dimorphes présentant la même composition chimique. Nous avons chauffé, en tubes scellés, avec de l'eau, des échantillons de chacune de ces modifications, préparés par la -méthode que l'un de nous a fait connaître ('). Après vingt heures de chauffe à 160°, ce sel basique était entièrement transformé en oxyde noir amorphe. L'eau était devenue fortement acide; elle renfermait une petite quantité d'azotate neutre provenant de l'action de l'acide mis en liberté sur l'oxyde. » A l'état sec, l'azotate basique ne se détruit que vers 4oo°. D'autre part, M. G. Rousseau a réussi à reproduire ce sel cristallisé, sous ses deux modifications, en chauffant les deux Iiydrates de l'azotate neutre, en présence du marbre, à des tempé- ratures comprises entre 180" et SSo". On voit donc que la température de décomposi- tion du sel basique par l'eau pure est notablement inférieure à celle où il prend naissance, en présence des dissolutions concentrées d'azotate cuivrique. » Il est facile de montrer que ce phénomène est conforme aux données de la Ther- mochimie. La chaleur de formation de l'azotate neutre, depuis l'acide et la base hj'dralés, tous deux solides, doit être très voisine de + 10''^', 5 (nombre relatif au sulfate solide). On sait d'ailleurs que la production des sels basiques correspond à un effet thermique insignifiant; d'où il résulte que la formation de l'azotate basique doit dégager une quantité de chaleur peu supérieure à -+- io'^"',5. Par contre, la chaleur de dissolution de l'acide azotique solide dans un grand excès d'eau croît rapidement avec la température; elle est égale à -4- 7'^''', 5 à 9", 7, et atteint déjà + io'-'',8 vers 100". On conçoit donc que, vers iSo", elle présente un excès notable sur la clialeur de formation de l'azotate basique. A ce moment, la prépondérance thermique de l'acide azotique dissous détermine la décomposition du sel, conformément au principe du tra- vail maximum. » Sulfate basique de cuivre. — Nous avons soumis à l'action de l'eau la brochan- tite, obtenue d'après la méthode de ^L Friedel. On avait mêlé au sulfate basique des fragments de magnésie carbonatée naturelle pour saturer l'acide sulfurique au fur et à mesure de sa mise en liberté; il ne pouvait ainsi se produire d'équilibre permanent entre l'acide, l'eau et le sel. La décomposition ne commence qu'au-dessus de 220°. Elle n'est complète qu'après cent cinquante heures de chauffe environ, à la tempéra- ture de 240° à aSo". L'oxyde de cuivre formé conserve, le plus souvent, la forme pseudomorphique des cristaux de brochantite. Dans quelques cas, cependant, nous l'avons obtenu en prismes noirs, allongés; leuropacité n'a pas permis d'en déterminer les propriétés optiques. (') Comptes rc/ia'ut,. l. CX, p. 1082; 1890. ( 193 ) 11 Des considérations analogues à celles qne nous avons dcveloppées plus haut per- mettent de rendre compte de la décomposition de la brochantite par l'eau. La forma- tion du sulfate neutre, depuis l'acide et la base hydratés à l'état solide, dégage, en effet, -f- io''''',5, nombre peu inférieur à celui du sulfate basique. La chaleur de disso- lution de l'acide monohvdraté solide dans 200 molécules d'eau est seulement de -H St^^'iOS à 8°; elle n'est encore que de H-gC^'jao à 100°. Ce n'est, par suite, qu'au- dessus de 200" qu'elle peut dépasser la limite de 4-ioCa',5, au voisinage de laquelle se produit le renversement de la réaction. » Oxychlorure de cuivre. — U atacamite possède une stabilité considérable, due à sa grande chaleur de formation (-1- 1 1'^''',5 à iS" et -i-i3'^^',o à 100"). Comme l'a montré M. Berthelot, c'est l'eau qui forme le lien de la molécule de l'oxychlorure. Tandis que la formation de l'atacamite anhydre ne dégage que -l-o*^'',6, la fixation de l'eau sur celle-ci correspond à un effet thermique de -I- ro<^''',9. La connaissance de ces faits indiquait à l'avance que l'eau pure n'aurait pas d'action décomposante sur l'oxy- chlorure, du moins jusque vers la température où il se déshydrate. » Nos expériences ont confirmé les prévisions de la théorie. Nous avons maintenu pendant plusieurs jours l'atacamite en contact avec l'eau, à des températures comprises entre i5o et 200°, sans qu'elle ait présenté la moindre altération » Chauffée pendant quarante-huit heures entre 210 et 220°, elle noircit légèrement ; c'est précisément la température à laquelle l'oxychlorure commence à perdre son eau. Enfin, vers 240°, la décomposition esta peu près totale au bout de vingt-quatre heures. Mais à cette température l'oxychlorure sec est déjà à peu près dissocié en chlorure anhydre et oxyde de cuivre. L'eau n'intervient donc ici que pour dissoudre le chlorure séparé de l'oxyde par l'action de la chaleur. » Phosphate basique de cuirre. — La grande résistance de la libélhénile à l'action de l'eau avait été signalée par M.lLDebray. Nous avons repris sans plus de succès les expériences de ce savant. La libéthénite maintenue en présence de l'eau pendant trois jours, à une température de 27.5°, est restée complètement inaltérée. )) Par la lenteur des réactions et la faiblesse des affinités en présence, la décomposition des sels basiques de cuivre par l'eau est comparable à la sa- ponification des éthers. Péan de Saint-Gilles avait le premier indiqué ce rapprochement, à propos de la destruction progressive des dissolutions d'a- cétate ferrique. L'un de nous a récemment signalé la décomposition ana- logue des oxyclîlorures ferriques cristallisés par l'eau bouillante ('). Il est vraisemblable que ce ne sont pas là des faits isolés et qu'un grand nombre de sels basiques se comportent d'une façon pareille. Nous nous proposons de poursuivre l'étude de ces phénomènes (■). » (') Comptes rendus, t. CXI, p. 38; 1890. (') Ce travail a été fait au laboratoire de Chimie des Hautes Etudes de la Sorbonne. ( 194 ) CHIMIE. — Sur un mode de forma lion actuelle des minéraux sulfures. Note de M. E. Ciiuard, présentée par M. Pasteur. « On connaît les remarquables observations de M. Daubrée {Comptes rendus, t. LXXX, p. 46i), sur la formation actuelle, par voie humide, d'un certain nombre d'espèces minérales, parmi lesquelles la chalcosine, la chalcopyrite, la covelline, la tétraédrite, la galène, la pyrite, etc., dans les sources thermales, en particulier à Bourbonne-les-Bains. Ces observa- tions mettent en lumière d'une façon saisissante le rôle minéralisateur des eaux souterraines et le mode de formation des gîtes métallifères anciens. Cependant, les minéraux sulfurés ont une telle extension dans les couches superficielles de notre globe, qu'il est impossible d'attribuer constamment leur formation aux causes actuellement connues ; la pyrite, par exemple, existe en une multitude de gîtes ou il n'est pas facile d'admettre soit l'action d'une eau sulfurée, soit celle d'une eau chargée de sulfate de fer au contact de matières organiques réductrices. )) Nous désirons faire connaître un cas de formation de ces minéraux sulfurés dans des conditions qui paraissent plus générales que celles oi!i interviennent des eaux minérales, ferrugineuses ou sulfurées. Il s'agit de la formation des sulfures métalliques à la surface de divers objets prove- nant des stations lacustres, si abondantes dans les lacs suisses, où elles furent découvertes par Ferdinand Keller, en i854. » Si nous nous en tenons pour le moment aux objets appartenant à ce qu'on a appelé l'âge de bronze, de beaucoup les plus abondants, il suffit de jeter les yeux sur une collection un peu complète pour remarquer immédiatement des différences d'aspect extrêmement nettes sur des échan- tillons de même métal. On peut s'assurer, en recherchant la provenance de chacun des objets, que ces différences sont dues au mode d'enfouisse- ment au milieu duquel a séjourné le métal. » Certains objets de bronze sont recouverts d'une patine verte, le plus souvent d'une épaisseur de plusieurs millimètres, constituée essentielle- ment par du carbonate de cuivre (malachite) mélangé d'oxyde d'étain en poudre blanche, parfois réparti dans toute la masse du cuivre carbonate, parfois localisé en petits amas blanchâtres. Sous cette couche, qui s'enlève assez facilement, s'en trouve une deuxième, plus adhérente, formée par de l'oxyde cuivreux. Ce sont les objets retrouvés dans la terre. » Les bronzes trouvés dans l'eau, sut la vase, présentent en général ( 195 ) deux faces d'aspect différent. Celle en contact avec la vase est ordinaire- ment la moins altérée ; souvent elle a conservé un éclat presque métallique. Celle en contact avec l'eau est régulièrement recouverte d'une croûte cal- caire, d'épaisseur variable. Puis vient une couche verte de cuivre carbonate, mélangé d'oxyde d'étain, et enfin la couclie d'oxyde cuivreux, ordinaire- ment cristalline et brillante. Sur de nombreux échantillons, cette couche est formée d'une quantité de petits cristaux distincts, d'un beau rouge sombre, transparents; leur forme est le tétraèdre, plus rarement l'octaèdre; ce sont les propriétés de la cuprite, minéral constaté d'ailleurs, dans des conditions analogues, par M. Daubrée et d'autres auteurs. Sous la couche de cuprite, souvent assez forte, apparaît le métal, à moins que l'objet, de faible épaisseur, ne soit comme on l'a parfois constaté, entièrement trans- formé en produits d'oxydation. » Enfin une troisième et dernière catégorie, celle qui présente le plus d'intérêt, est constituée par les objets en bronze retrouvés enfouis dans la vase même, ordinairement limoneuse, argileuse et riche en matière orga- nique (4 pour loo environ pour le limon du lac Léman, d'après l'analyse de M. Risler). » Ces objets, une fois débarrassés de la gangue qui les enveloppe mé- caniquement, apparaissent avec une couleur jaune clair et l'éclat métal- lique. Cependant on constate aisément que cette couleur et cet éclat ne sont pas dus au métal lui-même, mais à une couche ordinairement assez mince (4 à ^ de millimètre) qui enveloppe l'objet d'une façon continue, comme d'une gaine, sous laquelle le métal apparaît, dès qu'on l'enlève, avec la couleur rougeàtre habituelle aux bronzes des palafiltes. Très sou- vent, sur les objets de la collection du musée de Lausanne, à laquelle se rapportent ces constatations, cette gaine est rompue en quelques points ou écaillée par un nettoyage trop rude, et met à nu le métal. Souvent aussi elle est parfaitement continue, mais se détache assez aisément, au moyen d'un instrument aigu quelconque. Elle se pulvérise facilement et donne une poudre de couleur verdàtre, sans éclat métallique. Examinée au mi- croscope, elle montre un enchevêtrement de facettes triangulaires qui pa- raissent appartenir à des tétraèdres. Soumise à l'analyse chimique, la petite quantité que l'on a pu recueillir a donné les chiffres suivants : Pour 100. Soufre 27 , 09 Etain 5,07 Fer 3i ,o5 Cuivre 33 , 97 ( '96 ) » J.a perte, soit 2,^2 pour 100, est attribii.ible au zinc, constaté quali- tativement, mais lion dosé à cause de !a faible quantité de matière anal\- sable, et à des matières étrangères. » On voit que ces chiffres correspondent, sauf une teneur plus faible en soufre, à une chalcopyrite stannifère. L'étaiu trouvé à l'analyse appartient bien à la composition chimique de ce minéral, car le microscope n'a pas montré d'oxyde d'étain comme espèce isolée, ce cjuiest le cas pour les ob- jets de la première et de la deuxième catégorie. » Nous sommes donc en présence d'un sulfure métallique, dont la pro- duction s'est faite en dehors de toute intervention d'une eau minérale, soit sulfurée, soit ferrugineuse, et dans des conditions d'une simplicité telle c[u'on peut les trouver à chaque instant réunies. C'est ce qui fait, semble-t-il, l'intérêt d'une observation qui, en se rattachant aux belles re- cherches de M. Daubrée, permet en quelque sorte une extension des théories fondées sur elles en minéralogie synthétique ('). » CHIMIE. — Recherches sur le thalliurn. Note tle MM. C. Lepierre et M. Lachacd, présentée par M. Schûtzenberger. « Nous avons cherché à étendre nos recherches sur les chromâtes de plomb à quelques chromâtes métalliques. » Nos essais ont d'abord porté sur le chromate thalleux, préparé par précipitation du sulfate thalleux pur par le chromate de potassium; le sel ainsi obtenu, desséché et analysé, correspond à la formule TPCrO'; il est amorphe et de couleur jaune citron. 1" Action de la potasse diluée sur le chromate de tItalUuin. — Les Irailés indi- quent ce corps comme insoluble dans la potasse; celte insoluLililé uest pas aussi ab- solue; d'après nos expériences, un litre de potasse t)inormale (iias'KOH par litre), peut dissoudre à l'ébullltion environ Ss', 5o de clironiate de tliallium; par refroidisse- ment, la presque totalité du chromate se dépose en cristaux microscopiques jaunes; ils appartiennent au système orthorhonibique et se présentent presque toujours en prismes à six pans terminés par des pyramides hexagonales; le chromate thalleux cris- tallisé est donc isomorphe avec le sulfate de potassium et avec le chlorate de potas- sium. L'analyse correspond à la formule TI-GrO*. » C'est la première fois, à notre connaissance, que l'on a obtenu ce corps cristallisé et vérifié son isomorphisme avec les sels de potassium. L'action de la potasse diluée montre donc que, dans ce cas, les sels thalleux ne tendent j)as à former de sels ba- siques comme dans le cas du plomb. ') Lausanne, laboratoire de Chimie de l'institut agricole. ( '97 ) » 2° La potasse concentrée (3i pour loo KOII) peut dissoudre iSs'' par litre de chromale tliaiieux qui cristallise à froid. » 3° Action de la potasse fondante sur le chromate de thallium. — L'action de la potasse fondante sur le chromate thalleux nous a fourni le sesqaio.ryde de thallium Tl^'O' cristallisé en paillettes hexagonales qui peuvent atteindre jusqu'à i"'™ de dia- mètre. Voici comment nous opérons : 1) I partie de chromate de thallium sec et amorphe est projetée dans lo parties de potasse fondue pure; le liquide est jaune clair au début; on chauffe modérément pen- dant deux heures environ; on voit le liquide devenir plus foncé et des cristaux y na- ger. Il faut chauffer assez longtemps pour que tout le chromate soit transformé; si le chauffage a lieu plus rapidement et à température plus élevée, l'oxyde se forme égale- ment, mais les cristaux sont moins réguliers. » Dans cette opération, le chrome passe à l'état d'oxyde de chrome Cr^O'' qui reste dissous dans la potasse [Cr2(OK)5] et c'est l'oxygène provenant de la réduction de l'anhydride chromique CrO^ qui transforme le sel thalleux en oxyde ihallique, la réaction se faisant aussi bien à l'abri de l'air. » Il suffit de traiter à l'eau; pour être plus certain de séparer tout le chrome, l'oxyde de thallium qui se réunit au fond du creuset est refondu avec de la potasse. Le produit ainsi obtenu est absolument pur et ne contient pas de chrome. S'il reste une certaine portion de CrO^Tl^ inattaquée, sa solubilité dans la potasse à chaud en permet l'élimination. Les cristaux hexagonaux analysés ont donné des nombres con- cordant avec la formule Tl-O'. Calculé 1. 2. pour T1»0=. Tl 89,3 89,, 89,45 I) C'est la première fois, croyons-nous, que le peroxyde de thallium a été préparé cristallisé et pur, exempt de protoxyde Tl-O dont il est difficile de le débarrasser dans les préparations indiquées. » Ce corps est insoluble dans l'eau, il se présente en lamelles hexagonales noires, brunes au microscope, la poussière en est brune; la densité à 0° est de 5,56. II est in- soluble dans la potasse fondante. II se dissout dans HCI en donnant du chlorure thal- lique, plus difficilement soluble dans H^SO*. » Ce corps pourra servir de point de départ pour des expériences eu vue d'une nou- velle détermination du poids atomique du thallium; nous entreprendrons sous peu ce travail. » 4° Action du nitrate de potassium fondu sur le chromate thalleux. — Le chro- mate thalleux, projeté dans un bain de salpêtre fondu fournit, après quelques heures de chauffe, des petits cristaux microscopiques identiques à ceux obtenus par l'action de la potasse diluée; l'analyse montre du reste que le corps obtenu est bien Tl-CrO'; là encore il n'y a pas formation de sels basiques, contrairement à ce qui arrive pour le plomb. En chauffant dans le nitrate fondu un mélange de chromate de thallium et de chromate de potassium, nous avons obtenu un sel double cristallisé répondant à la formule Tl-CrO*.K'^CrO*. Le chromate de plomb ne se combine pas au chromate de thallium. C. K., i8tji, 1- Semestre. (T. CXIII, N» 4.) 20 Calculé pour 3. -'7â 10,46 ( '9« ) » 5" Chlorochro/nate de thallium. — i\ous avons cherché à pré])arer ce produit qui n'a pas été signalé; la grande altérabilité du corps rend sa préparation délicate. Toutefois, en traitant une partie de chlorure thalleux fraîchement préparé par 20 par- ties d'acide chroniique dissous dans très peu d'eau, on obtient, au bout d'un certain temps, des cristaux qui, lavés avec une solution concentrée d'acide chromique et des- séchés sur des plaques poreuses dans le vide sec, se présentent en petits prismes à base rectangulaire. Ce sel retient toujours un peu d'acide chromique; l'eau le décompose en chlorure tiialleux et acide chromique. Voici les analyses d'échantillons assez purs : I 2. Tl 58,22 . » CrO^ •5 1 ,^4 32, 1 7 Cl » » Le dosage du thallium dans ces dillerents corps a été fait par l'iodure thalleu\, ainsi que par une méthode nou\elle que nous décrirons plus tard. » CHIMIE ORGANIQL'i:. — Sur les acides parahanique etoxalurique. Note de W.-C. Matigxox « Aux acides bibasiques correspondent un uréide et un acide uramique, qui sont, pour l'acide oxalique, l'acide parabanique et l'acide oxalurique. J ai préparé ces deux corps et déterminé leurs constantes thermochimiques, en opérant la combustion dans la bombe calorimétrique. Les chaleurs de combustion à pression constante ont été trouvées égales à 2 12^"', 7, pour l'acide parabanique et à 21 1^"' pour l'acide oxaliu'ique : C'05Az2H^sol.-+- 20-= 3C0^-i- Az--H H=0 -^ 2i2';''',7 Acide parabanique. C'0*Az2H*-r- 2 0^= 3C0=-f- Az^-t- aH^O -H an^»' Acide oxalurique. Ces nombres entraînent les chaleurs de formation de i39^'',2 pour le premier et 209*^^', 9 pour le second. La chaleur de dissolution de l'acide parabanique, mesurée à 20" et sous la concentration T^'jmol. = i'", est de - 5(^«i, I . » On tire de là les conséquences suivantes, relatives à la formation de ( '9') ) ces uréides à partir de l'acide générateur G^O'H'^soI.-f- COAzM-l*sol.= C-'O'Az-H^sol. -h aH^-0 sol + 2C=>i,a Acide oxalique. Urée. Acide parabaniqiic. C^O'H'-sol. -H COAz°-H*sol.= CH>Az2H*-f- H-^Osol -+- 2<^"',5 Acide oxylurique. )i Ainsi la formation des uréides à partir de l'acide oxalique entraîne, comme pour les uréides dérivés des acides normaux, un phénomène ther- mique très faible et en tout point comparable à celui qui correspond à la formation des amides dans les mêmes conditions, comme l'ont montré MM. Berthelot et Fogh. La petitesse de ce dégagement de chaleur rend compte de l'impossibilité du passage direct de l'acide oxalique à ses uréides. » Le passage de l'acide parabanique à l'acide oxaluriqiie a lieu d'après l'équation GO-AzH\ COOH I )CO + ir-Osol.= I + o"',3. CO-AzH/ CO,AzH,CO,AzH^ » L'introduction de cette molécule d'eau dans l'acide parabanique, qui transforme ce corps en un autre possédant des fonctions différentes, cor- respond donc à un travail négligeable et du même ordre de grandeur que celui qui se manifeste dans le passage d'un corps à un isomère de même fonction ; c'est là un fait assez curieux. )) L'étude de l'action de molécules de potasse en nombre croissant sur ces acides m'a conduit au résultat suivant : l'acide parabanique et l'acide oxalurique dissous à froid, sous la concentration ^ de molécule au litre, et dans une solution de potasse correspondant au moins à 6 équivalents par molécule d'acide, se transforment intégralement, au bout de quelques mi- nutes, en oxalate neutre de potasse. Avec l'acide parabanique, par exemple, la marche du thermomètre reprend son allure normale au bout de dix minutes, et le dégagement de chaleur rapporté à la molécule d'acide s'est trouvé égal à 24*^"', 4. Si l'on admet que la réaction est la suivante ?*^"^^"^COsol. + aKOHdiss.= i . + AzH^COAzH^ dis'.. . . . -^o.k<^''\l^ CO-AzH/ COOKdiss. et qu'on en déduise, par exemple, la chaleur de formation de l'acide para- ( 200 ) banique, on trouve pour celle-ci iSS^^'.y; la combustion directe avait donné iSg^"', 2. Le résultat énoncé plus haut n'est donc point douteux. » J'ai préparé l'oxalurale de potasse en dissolvant l'acide oxalurique dans la quantité équivalente de potasse et évaporant ensuite la liqueur ; le corps obtenu est différent des deux oxalurates signalés respectivement par Meuschutkin et Strecker ('); il cristallise en fines aiguilles prismatiques, groupées en étoiles par une de leurs extrémités, tandis que l'extrémité libre présente deux modifications ; il est anhydre comme le sel de Strecker. Son étude thermochimique m'a conduit à la relation suivante C'O'Az-H^sol.H- KOHsol. = C30*Az^H^K sol. -+- H^O sol -t-3oC^',2. Tandis que le premier équivalent de potasse donne avec l'acide oxalique 34^"', 2, l'acide oxalurique ne fournit que So'^^'.g, et cela était à prévoir, car le remplacement de OH par le groupement moins négatif AzH.CO.AzH^ ne pouvait que diminuer l'acidité du nouveau corps. » CHIMIE ORGANIQUE. — Transformation de l' acide gallique et du tannin en acide benzoïque. Note de M. Ch.-Er. Guignet. « On introduit un mélange d'ammoniaque et de zinc en poudre dans un ballon fermé par un bouchon qui porte un tube effilé. On chauffe et, quand le dégagement d'hydrogène est bien régulier, on ajoute peu à peu une solution chaude d'acide gallique. La liqueur ne se colore pas sensi- blement : l'acide gallique est complètement transformé au bout de quel- ques heures, si l'on continue à maintenir la température vers Go'^. » L'acide gallique C'*H''0'° se change d'abord en acide salicylique G'^H"©», puis en acide benzoïque C'*H«0''. » Pour extraire cet acide, il suffit de faire bouillir la liqueur avec du carbonate de potasse, afin de précipiter le zinc à l'état de carbonate et de dégager l'ammoniaque sous forme de carbonate. On évapore à sec et l'on reprend par l'alcool, qui dissout le benzoate de potasse. » Le même résultat s'obtient très facilement en faisant chauffer de l'acide gallique avec du zinc et de l'acide sulfurique étendu d'eau. Dans ce cas, l'acide benzoïque reste à l'état de grains jaunâtres, peu solubles dans la liqueur. On filtre, on lave pour enlever le sulfate de zinc; on (') Annalen Client, iind Pliarin., t. CLXXII, p. 89. ( 20I ) traite par l'alcool le résidu, qui se compose de zinc en excès et d'acide benzoïque, ou bien on le soumet à la distillation. La dissolution de sulfate de zinc contient aussi de l'acide benzoïque, qu'on peut séparer à l'état de benzoate de potasse en ajoutant un excès de carbonate de potasse, évapo- rant à sec et reprenant par l'alcool. » Dans les mêmes conditions, le tannin se transforme aussi en acide benzoïque : le tannin (acide digallique) se change d'abord en acide gal- lique, sous l'influence de la chaleur et de l'acide sulfurique étendu. » Cette réduction de l'acide gallique est une confirmation de la syn- thèse de ce composé, réalisée en traitant par la potasse l'acide diiodosali- cylique (Lautermann), car l'acide salicylique n'est autre que l'acide orthoxybenzoïque et peut se produire par l'oxydation directe de l'acide benzoïque. » Le tannin du cachou (acide cachoutannique) se rattache aussi à l'a- cide benzoïque : en effet, ce tannin est intimement lié à la catéchine, qui l'accompagne constamment et donne les mêmes produits de transforma- tion. » La catéchine, fondue avec la potasse, donne de l'acide protocaté- chique C'H'O*', qui n'est autre qu'un des acides dioxybenzoïques, ce qui a été confirmé par la synthèse (Demole), l'acide protocatéchique se pro- duisant (en même temps que l'acide gallique) par l'action de la potasse sur l'acide diiodosalicvlique. » Il y a donc lieu d'espérer que les méthodes de réduction pourront faciliter l'étude des tannins encore peu connus, tel que le tannin de l'écorce de chêne, le moins étudié au point de vne chimique, bien que le plus im- portant par ses applications. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les acides polymères de l'acide ncinoléique. Note de M. Scheurer-Kest\er. « On sait que l'huile pour rouge turc, ])réparée en traitant l'huile de ricin par l'acide sulfurique monohydraté, renferme des polymères de l'acide ricinoléiqne. C'est un fait qui a été mis hors de doute par les recherches de M. Juillard et par les miennes ( ' ). w La polymérisation n'a rien de surprenant, puisqu'd s'agit d'un acide (') Comptes rendus, p. 233 et 3g5 ; 1891. ( 202 ) non saturé; mais il n'est pas nécessaire d'avoir recours à l'action de l'a- cide sulfurique, assez compliquée dans ses effets, pour obtenir ces poly- mères. Il suffit de celle de la chaleur, appliquée à l'acide gras retiré de l'huile de ricin. L'huile de ricin, elle-même, soumise à l'action de la cha- leur en présence de l'eau, se saponifie, en donnant comme produits de la glycérine et un acide polyricinoléique. C'est ce qui arrive, par exemple, en cherchant à provoquer la saponification aqueuse par le procédé de M. de Milly. Grâce à l'obligeance du directeur de l'usine de Saint-Denis, j'ai eu l'occasion d'étudier l'acide gras obtenu dans ces conditions, vers I So". Débarrassé de la glycérine, il constitue un acide gras huileux, un peu plus épais que l'acide ricmoléique normal. Son poids moléculaire, ainsi que sa capacité de saturation, lui assigne une composition moyenne, entre l'acide normal et l'acide diricinoléique; il se compose donc de parties à peu près égales de ces deux acides; au sein de l'eau et à cette tem- pérature de iSo", la polymérisation ne peut pas être poussée plus loin, quelle que soit la durée de l'application de la chaleur. Un acide du poids moléculaire de 465 a donné 452 à l'expérience, après avoir été chauffé en tube scellé, pendant cent heures, à i5o°. La capacité de saturation était restée la même, savoir 3,5 d'ammoniaque pour i oo d'acide gras. Il ne s'est produit aucun changement dans ces conditions, c'est-à-dire en pré- sence de l'eau de formation, car il se produit une molécule d'eau pour deux molécules d'acide normal mis en jeu. Acide Acide iiionoricinoléique. diricinoléique. , On a affaire aune réaction limite; elle s'arrête lorsqu'on est arrivé à un étal d'équilibre qui, à la même température, est le même. Pour la conti- nuer, il faut augmenter la température, ou soustraire le produit à l'action de l'eau, à mesure qu elle se produit. » Un acide, ayant donné, à 150", un polymère de 577, a donné, après une nouvelle exposition à la chaleur, mais de 200°, un polymère de 709. » En opérant ainsi, on peut pousser la polymérisation jusqu'aux acides tétra et pentaricinoléique. Comme on l'a remarqué dans d'autres circon- stances, à mesure que la polymérisation avance, les propriétés acides des nouveaux corps vont en diminuant; ainsi l'acide normal peut être faci- lement titré par l'ammoniaque (avec la soude les résultats sont inexacts); ( 2o3 ) l'acide dipolymérisé peut l'être encore; mais déjà le point de saturation est plus difficile à saisir, et la dissolution saturée reste trouble; quand on dépasse l'acide diricinoléique, la saturation est des plus incomplètes. La dissolution saturée est laiteuse. « L'acide diricinoléique et ses congénères résistent à la saponification par la soude, lorsque celle-ci est effectuée à une température inférieure à ioo°; à 80", par exemple, un acide ayant un poids moléculaire de 45oS'", saturé par la soude, puis reprécipité, a fourni un acide gras ayant un poids moléculaire de 42 1^'', le poids moléculaire de l'acide normal étant de 298^^'; le même acide, saturé par la soude dans un autoclave, sous la pression de 4'*''', s'est complètement transformé en acide normal du poids moléculaire 3i8k'; une autre expérience a donné 290^"^. » Ainsi, sous l'influence de la chaleur, l'acide ricinoléique perd une mo- lécule d'eau, et se transforme en acide diricinoléique, et ce polymère, sous l'influence d'une liqueur alcaline aqueuse, se dédouble pour régénérer l'acide monoricinoléique. Mais il faut, pour cela, que la température dépasse 100°. Au-dessous de celle-ci, le polymère est stable. » Les poids moléculaires ont été déterminés sur les acides bien dessé- chés, en les laissant en contact avec du chlorure de calcium; ils l'ont été avec l'acide acétique, pour les acides allant jusqu'à l'acide diricinoléique, mais les acides supérieurs n'y sont plus solubles et j'ai eu recours à la ben- zine. On peut se servir de l'acide acétique pour séparer les premiers termes de la polymérisation des corps plus condensés, que la benzine seule dissout. » L'acide diricinoléique, soumis à l'action de la chaleur dans un vase ouvert, se colore peu à peu, par suite d'une oxydation, et la polymérisa- tion se continue progressivement ; le liquide s'épaissit de plus en plus, et l'on finit par obtenir de l'acide pentaricinoléique, qui a pour composition (C"H=-)^-CO^H-GO^-CO'^-CO^ = CO-HO et dont le poids moléculaire atteint i4i8. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur la fermejUation panaire . Note de M. Léox Boutrous, présentée par M. Pasteur. « L Étude microbiologique. — La partie utile du levain de boulangerie est-elle une levure, ou une bactérie, ou une association de plusieurs mi- ( 204 ) crobes? Pour le savoir, j'ai d'abord cherché à isoler les microbes présents dans le levain ou dans la farine, auxquels a priori on peut attribuer un rôle utile dans la j^anification. )) En examinant des levains dans lesquels il était certain qu'on n'avait jamais mis de levure, de temps immémorial (deux fois du levain de pain de seigle dans une ferme, et quatre fois celui de la manutention de Besan- çon ), j'y ai toujours trouvé de la levure; j'ai isolé de ces levains au moins cinq espèces différentes de levure, dont deux très actives comme ferments alcooliques. » J'ai, en outre, isolé de la farine trois espèces de bactéries, pour ne citer que celles qui pourraient intervenir dans la fermentation panaire : i° un bacille a., doué de la propriété de sécréter des diastases qui dissolvent le gluten cuit et saccharifient l'empois d'amidon, sans attaquer le sucre formé. Si, dans un mélange de farine et d'eau stérilisé parla chaleur, on sème ce bacille a. puis de la levure, on obtient une fermentation alcoolique; 2'' un bacille (î, qui, à lui seul, produit une fermentation avec dégagement de gaz dans le mélange de farine et d'eau stérilisé par la chaleur; 3" une bactérie y, que j'ai tirée du son, et qui produit une fermentation avec dégagement de gaz dans le mélange de son et d'eau. )> Pour savoir si quelqu'un de ces microbes remplit un rôle essentiel dans la fermentation panaire, je les soumets d'abord tous successivement à une épreuve éliminatoire : tout agent essentiel de la fermentation panaire est nécessairement cultivable dans la pâte de pain. » Je fais une première pâle avec de la farine, de l'eau (dans les proportions usitées en boulangerie) et le microbe à essayer. Si cette pâte lève, je l'ajoute comme levain à une seconde pâte semblable, et ainsi de suite. » Une de mes levures de pain de seigle, soumise à cette épreuve, a donné un résul- tat positif : j'en ai obtenu i4 cultures successives, 9e pâte en pâte; chaque pâte levait comme la précédente, et j'y constatais la présence delà levure originelle. Même succès avec la levure de brasserie. » Au contraire, la culture de pâte en pâte n'a été obtenue ni avec les espèces peu actives de levures, ni avec les bactéries [3 et 7, ni avec l'ensemble des bactéries de la farine, employé comme levain sans préparation préalable. » Les levures actives coinme ferments alcooliques satisfont donc seules, parmi tous les microbes essayés, à cette épreuve éliminatoire. C'est là une condition nécessaire, mais non suffisante, pour que la levure soit l'agent essentiel de la fermentation panaire. On réaliserait une condition suffi- sante, si l'on pouvait faire du pain avec de la levure sans bactéries. Cela ( 2o5 ) n'est pas réalisable rigoureusement, mais je me suis approché le plus pos- sible de cette condition, en cultivant la levure eu pâte acidulée par l'acide tartrique. » J'ai constaté qu'à la dose de 0,3 pour 100 et aux doses inférieures l'acide tar- trique n'empêche pas de lever une pâte faite avec de la farine, de l'eau salée et de la levure de brasserie. J'ai même pu cultiver indéfiniment de la levure de pâte acide en pâte acide, avec une dose d'acide tartrique encore un peu plus élevée : les pâtes suc- cessives se gonflaient toutes également. Au contraire, la même dose d'acide tartrique, ajoutée à de la pâte sans levain, l'empêcliait absolument de lever ('). » Je conclus de ces expériences que la levure est l'agent essentiel de la fermentation panaire, et que, si quelqu'une des bactéries de la farine peut jouer un rôle utile, ce ne saurait être que dans la préparation de la matière fermentescible, c'est-à-dire dans la production du sucre. Encore faudrait-il admettre que cette bactérie supporte les fortes acidités expérimentées ci- dessus, supposition qui n'est jusqu'ici autorisée, à ma connaissance, par aucune donnée expérimentale. ') II. Élude chimique. — Quelle est la matière fermentescible? Est-ce le gluten? Dans la panification des boulangeries le gluten est altéré ; mais ce n'est qu'un phénomène accidentel, car j'ai pu faire, en mélangeant, dans les conditions de pureté, de la levure pure, de l'eau salée stérilisée et de la farine chargée de ses microbes naturels, une pâte c|ui a parfaite- ment levé, et qui, malaxée sous le filet d'eau, a fourni du gluten normal, en quantité presque égale à celle que contenait la farine avant la panifi- cation. Par conséquent, l'attaque de gluten, au lieu d'être un phénomène essentiel de la fermentation panaire, n'en est qu'une perturbation. » L'amidon n'est pas non plus sensiblement attaqué dans la fermenta- tion panaire, car, en dosant l'amidon d'une pâte avant et après panifica- tion, j'ai trouvé presque le même poids. » La constatation de ce fait rend inutile l'hypothèse de la saccharification de l'amidon par la céréaline. J'ai, d'ailleurs, constaté que l'extrait aqueux de son, soustrait à l'influence des bactéries, saccharifie nettement l'empois, mais non l'amidon cru ; et il en est de même de l'amylase sécrétée par le bacille a. (') Des expériences sur la fermentation panaire en présence de l'acide tartrique avaient déjà été faites par M. Diinnenberger [Bakteriologischchemische Untersit- chung liber die beim Aufgeheii des Brotleiges wirkenden Ursacheii (A/c/i. der Pluirm., p. 544; 1888)]. J'ai répété ces expériences en les complétant de manière à approfondir davantage la question, ainsi qu'on le verra dans mon Mémoire complet^ C. R., 1891, 2' Semestre. (T. CXUI, N° 4.) 2" ( -20 f) ) » Le gluten et l'amidon exclus, il ne reste plus, comme matière fermen- lescible, que la pai'tie soluble de la farine : comme celle-ci est composée de sucre, de dextrine et de sels, elle est évidemment attaquable tant par la levure que par les bactéries. )) m. Théorie de la fermentation panaire. — L'accord des faits précé- dents conduit à la théorie suivante : la fermentation panaire consiste essen- tiellement en une fermentation akoolique normale du sucre préexistant dans la farine (*). La levure y remplit un double rôle : elle produit le dégage- ment de gaz qui fait gonfler le pain, et elle empêche les bactéries, para- sites de la farine et de l'eau, de se développer, de faire aigrir la pâte et de dissoudre le gluten. La conservation du gluten a pour conséquence que chaque bulle de gaz produite dans la jx'ite est entourée d'une membrane élastique qui, à la cuisson, devient plus tenace et emprisonne le gaz. » Une objection pourrait être faite à cette théorie. Si la fermentation panaireestproduitepardelalevure, comment se fait-il que des observateurs aient pu manquer d'apercevoir cette levure dans la pâte en fermentation, et affirmer même que la levure semée dans la pâte ne s'y cultive pas? Cela tient à la rareté de l'eau dans la pâte. Pour faire du pain, à loo^"" de farine on ajoute environ So^'' d'eau. Celle-ci, au lieu de rester libre, est en grande partie fixée par le gluten et l'amidon; il ne reste guère qu'une dizaine de centimètres cubes de cette eau non engagée dans des matières solides et disponibles pour servir de milieu aux microbes. La levure qui s'y déve- loppe, dispersée au milieu d'une énorme masse de matières solides, ne peut pas être facile à apercevoir. Il en est, d'ailleurs, exactement de même pour les bactéries, tant qu'elles n'ont pas commencé à dissoudre le gluten. Dans une pâte en fermentation, faite avec de la levure pure, de la farine et de l'eau salée, j'ai constaté que la levure, recherchée par l'examen microsco- pique direct, était rare, mais que les bactéries y étaient introuvables. Par conséquent, l'objection se retourne contre la théorie de la fermentation bactérienne. » La rareté du milieu liquide de culture explique aussi commentla petite quantité de sucre que contient la farine peut suffire à la fermentation, w (') Il u'esl pas impossible que la dextrine de la farine participe aussi à celte fer- mentation, après avoir été saccharifiée par une diastase. ( 207 ) PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Sur une substance thermoge'ne de l'urine. Note de M. Paul Binet, présentée par M. Charcot. « 1. J'ai reconnu dans l'urine humaine la présence d'une substance thermogène, qui est entraînée par les précipités amorphes à la manière des ferments solubles, et qui se redissout dans la glycérine d'où elle peut être précipitée par l'alcool ('). » 2. Cette substance se trouve surtout dans l'urine des tuberculeux, mais elle existe également dans d'autres urines pathologiques, et même dans l'urine normale avec un degré d'activité inférieur. » 3. Elle agit tout particulièrement chez les cobayes tuberculeux, ou tout au moins sur ceux qui ont subi des inoculations tuberculeuses. Toute- fois on peut observer, dans certaines conditions, une réaction thermique chez les animaux sains, particulièrement dans le jeune âge et chez les fe- melles en lactation. )) 4. L'injection sous-cutanée de cette substance provoque, dans les conditions précitées, une élévation de température de i°C. à a^C. Le maximum thermique est atteint le plus souvent pendant la troisième heure qui suit l'injection. Le cycle fébrile est d'environ quatre à cinq heures; il débute, en général, pendant la seconde heure, mais il peut être avancé ou retardé. )) Voici le résumé statistique de nos expériences : elles ont été faites sur huit cobayes tuberculeux et dix-sept cobayes sains , Les injections sous- cutanées ont été pratiquées tantôt avec l'extrait glycérique étendu d'eau, tantôt avec la solution aqueuse des flocons précipités par l'alcool (voir la note i). Ces injections, au nombre de i85, n'ont jamais produit d'abcès. (') JWode de préparation. — On verse i'" d'urine dans un grand verre à pied. On acidulé par l'acide phospliorique ; on ajoute i" à 2™ d'une solution concentrée de chlorure de calcium ; puis on neutralise par l'eau de chaux, et un peu de lessive de soude, jusqu'à l'apparition d'un précipité floconneux. On laisse déposer ce précipité, on le décante, puis on le reçoit sur un filtre. On le lave à l'alcool fort, on le sèche, et on le laisse macérer dans la glycérine (iC'^ à 12") pendant deux ou trois jours. On filtre. Si l'on ajoute à l'extrait glycérique quatre ou cinq volumes d'alcool, il se fait un précipité floconneux qui, recueilli sur un filtre, se redissout dans l'eau. On peut employer pour les injections, soit l'extrait glycérique étendu d'eau ( 5' T' iV)' ^oit- '^ solution aqueuse du précipité floconneux. Une courte ébullition ne détruit pas l'activité de la substance ihermogène. ( 2oH ) I. — Cobayes luberciileiir. « Ces animaux, au nombre de huit, ont tous présenté des réactions thermiques. 1) Quatre sont morts avec des lésions tuberculeuses plus ou moins généralisées; quatre sont encore vivants. a. Injections faites at'ec l'extrait glycérique étendu, d'eau. Injections. Réactions. T'rovenant de Turine de tuberculeux. 62 02 )) d'autres urines pathologiques 22 19 )) d'urines normales 22 8 » Remarques. — Pour les dix. cas négatifs avec urine de tuberculeux, huit se rap- portent à un extrait glycérique altéré; et, pour les deux autres, l'animal injecté était alors trop cachectisé pour réagir. On peut dire que, dans des conditions favorables, l'injection donne presque toujours un résultat positif. » Sous la rubrique : autres urines pathologiques, sont comprises des urines prove- nant de malades atteints de diphtérie, scarlatine, pneumonie, rhumatisme aigu. h. Injections faites avec la solution aqueuse des Jlocons précipités par l'alcool. Injections. Réactions. Provenant de l'urine de tuberculeux [^ 3 » d'autres urines ( pathologiques et normales) 3 3 II. — Cobayes non tuberculeux. » Sur dix-sept animaux soumis aux injections, neuf ont présenté des réactions thermiques. » Les réactions chez ces cobayes ont été beaucoup moins constantes et généralement plus faibles que chez les tuberculisés. Celles obtenues à l'aide d'urines provenant de sujets tuberculeux ont été, dans la plujiartdes cas, plus fortes que celles obtenues avec d'autres urines pathologiques ou normales. a. Injections faites avec l'extrait glycérique étendu d'eau. Injections. Réactions. Provenant de l'urine de tuberculeux 32 i3 Provenant d'autres urines 24 5 b. Injections faites avec la solution aqueuse des Jlocons précipités par l'alcool. Injections. Réactions. Provenant de l'urine de tuberculeux 8 7 Provenant d'autres urines 8 5 » Remarques. ■ — Ce tableau se rapporte à l'ensemble des injections faites sur les cobayes qui ont réagi et ceux qui n'ont pas présenté de réaction. Sur ce nombre, les cobayes qui n'ont pas réagi ont à leur actif i3 cas négatifs avec urines de tuberculeux et 8 avec d'autres urines normales ou pathologiques. » Je présenterai mainlenant, pour confirmer mes conclusions, deux ( 209 ) exemples emprunlés à mes expériences. L'an concerne un cobaye tuber- culeux, l'autre un cobaye sain. 1. — Cobaye tuberculeux. » Cobaye femelle, adulte, inoculé le i3 mars 1891. Il a subi déjà plusieurs injec- tions dont nous ne donnons pas ici le détail. La température rectale moyenne de ce cobaye est alors de l\o° à 4o°,5 centigrades (le thermomètre doit être très profondé- ment enfoncé dans le rectum et toujours à la même profondeur). )) 19 mai, a'^ija. — Injection sous-cutanée de \"^ d'une solution aqueuse de \ d'un extrait glycérique provenant d'une urine normale (urine des 24 heures). Heures. Températures rectales, h m ^ . 2.45 4o,i 4 -30 4o,2 5.3o 4j,2 6.3o 4i , » 20 mai, 5''3o"'. — Température rectale 39,9. )) 25 m.ai, 2''45'"- — Injection sous-cutanée de i"' d'une solution aqueuse au i, bouillie, d'un extrait glycérique provenant de l'urine d'une jeune fille atteinte de tu- berculose pulmonaire au troisième degré. Heures. Températures rectales. I] iti , 26 mai 2.45 4o , 5 » 5 41,9 » 5.45 4i ,9 » 6.45 4i,4 » 5 4o . I » II Juin, S'ils™. — Injection d'une solution aqueuse des flocons précipités par l'alcool dans l'extrait glycérique d'une urine provenant d'un jeune garçon atteint de tuberculose pulmonaire. Heures. Températures rectales. 12 juin 3. i5 4o,2 » 4 -30 42,2 » 5.3o 4i )6 » 6 . 3o 4o , 8 » 6 4o , I » Ce cobaye est mort de tuberculose généralisée le 3o juin. II. — Cobaye sain. » Jeune cobaye femelle, bien portant, pesant 38oS''. » 3o juin, i'^, — Injection sous-cutanée de 1'="^ d'une solution aqueuse des flocons précipités par l'alcool dans l'extrait glycérique d'une urine provenant d'un jeune garçon atteint de pleuropneumonie. Heures. ' Températures rectales. h m 3 39,8 4 4o 5 4o,4 6 . 1 5 4o , 4 ( 2IO ) )) I'''" juillet, i^. — Injection d'une solution aqueuse des flocons précipités par lal- cool dans a"""^ d'extrait glycérique d'une urine provenant d'un jeune homme atteint de tuberculose pulmonaire. Heures. Températures rectales, h m 3 juillet 3 39,8 » 4 • 1 5 4o , 4 » 5.i5 4i)4 » 6 . 3o 4o , 6 » 6 39 , 6 CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la transformalion de V hémoglobine oxycarbonêe en niéthèmoglobine et sur un nouveau procédé de recherche de l'oxyde de carbone dans le sang. Note de M. H. Bertin-Saxs et J. Moitessier, présentée par M. Friedel. « Lorsque l'on cherche à convertir en niéthèmoglobine l'hémoglobine oxycarbonêe, on observe que la transformalion est plus difficile qu'avec l'oxyhémoglobine; les produits obtenus présentent sans doute, dans les deux cas, les mêmes apparences .spectrales, mais ils se comportent diffé- remment quand on les traite par le sulfure ammonique; le second se transforme en hémoglobine réJuile, tandis que le premier redonne l'hé- moglobine oxycarbonêe dont il dérive. Déplus, MM. Th. Weil et B. von Anrep ont pu faire passer pendant trente minutes un courant d'hydrogène ou d'acide carbonique dans la méthémoglobine préparée avec l'hémoglo- bine oxycarbonêe, sans déplacer l'oxyde de carbone. La méthémoglobine formerait, d'après ces auteurs, une combinaison avec l'oxvde de carbone. 1) Il résulte, au contraire, de nos expériences, que les solutions de méthé- moglobine obtenues à l'aide de l'hémoglobine oxycarbonêe se comportent comme si elles renfermaient simplement de la méthémoglobine ordinaire et de l'oxyde de carbone dissous. Si. par l'action du sulfure ammonique, ces solutions donnent de l'hémoglobine, c'est que la méthémoglobine se transforme en hémoglobine qui s'unit alors à l'oxvde de carbone dissous. » En ajoutant du ferricyanure de potassium à du sang oxycarboné étendu d'eau, nous avons obtenu luie solution de méthémoglobine, qui, traitée par le sulfure ammonique, présentait bien le spectre de l'hémoglo- bine oxycarbonêe; mais, contrairement aux assertions de Th. Weil et von Anrep, nous avons pu débarrasser notre solution de son oxyde de carbone, en la balayant pendant vingt minutes par un courant d'hydrogène ou d'acide carbonique, ou encore en la laissant séjourner pendant (211 ) cinq heures dans le vide : l'addition de sulfure ammonique n'y faisait plus alors apparaître que le spectre de l'hémoglobine réduite. )) Nous avons, en outre, comparé la résistance offerte à l'action du vide par une solution d'oxyde de carbone dans l'eau, et par une solution de mé- thénioglobine obtenue à l'aide d'hémoglobine oxycarbonée. Ces deux so- lutions ont été placées, dans les mêmes conditions, dans le vide à 3*^"' de mercure. Par l'addition, à différentes reprises, de sang et de sulfure ammo- nique à la première, de sulfure ammonique seul à la seconde, nous avons pu constater au spectroscope que nos deux solutions présentaient toujours, au bout de temps égaux, des modifications spectrales identiques, et que, par suite, le départ de l'oxyde de carbone s'effectuait avec la même vitesse dans les deux cas. )) On voit, d'après ce qui précède, que l'hémoglobine oxycarbonée, combinaison stable, peut être lacilement transformée en un mélange de méthémoglobine et d'oxyde de carbone. Nous avons basé sur ce fait une méthode pour déceler la présence d'oxyde de carbone dans le sang. )) Le sang à examiner est étendu des deux tiers de son volume d'eau, de façon à dé- truire les globules, puis versé dans une carafe large et plate, entourée d'eau à 4o°; on y ajoute alors un excès de ferricyanure de potassium en poudre, afin d'opérer la transformation complète de sa matière colorante en méthémoglobine et de mettre l'oxyde de carbone en liberté, si le sang examiné en renferme. On fait le vide à 4'^"' de mercure et on fait passer lentement les gaz aspirés dans un tube de Cloëz à travers quelques centimètres cubes d'une solution très étendue d'oxyhémoglobine contenue dans le tube de Cloëz de l'hémoglobine oxj'carbonée que l'on peut caractériser au spec- troscope. » Ce procédé nous a permis, en opérant sur 4oo" de sang, de retrouver l'oxyde de carbone dans du sang renfermant seulement un i[uinzième de son volume de sang oxy- carboné. » En résumé, nos recherches contredisent les conclusions de Th. Weil et B. von Anrep, relatives à l'existence d'une combinaison de la méthémo- globine avec l'oxyde de carbone. L'oxyde de carbone contenu dans les so- lutions de méthémoglobine dérivée de l'hémoglobine oxycarbonée se com- porte comme s'il était dissous dans l'eau. L'application que nous avons déduite de ce fait permet de déceler facilement, dans le sang, de minimes quantités d'oxyde de carbone. » ( 2r2 ) PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Si/r un nouvel appareil destiné à mesurer la puissance musculaire. Note de M. IV. Gréhant ('), présentée par M. A. Milne Edwards. « J'ai fait construire par M. Diicretet un nouvel instrument de mesure, le myographe dynamomé trique , qui permet d'inscrire et d'évaluer l'effort exercé par un muscle isolé ou par un groupe de muscles : j'ai modifié simplement le myographe à ressort de M. le professeur Marey qui rend de si grands services aux physiologistes. » J'ai donné de grandes dimensions au ressort, qui est formé d'une lame d'acier ayant 4oo""^ de long, 18™"° de large et 2™" d'épaisseur; à l'une des extrémités, le res- sort est fixé invariablement dans un coulisseau, qui est maintenu par une petite table de fer solidement vissée sur une table massive de ciiène; l'autre extrémité du ressort porte un levier, une vis de réglage et une plume de Richard remplie d'encre, qui doit tracer sur le papier d'un cylindre de M. Marey une ligne d'abscisses et une courbe. » On a fixé, sur le ressort, un curseur auquel est attachée une corde terminée par un cylindre de bois sur lequel doit s'ex.ercer l'effort de la main. Veut-on mesurer l'effort de flexion de l'avant-bras sur le bras; on fait maintenir par un aide la partie posté- rieure du bras de la personne qui est assise devant l'instrument, l'avant-bras étant placé à angle droit sur le bras; par un effort aussi violent que possible, l'avant-bras est fléchi sur le bras, le style trace une courbe dentelée. » Pour mesurer la puissance musculaire, il suffit de faire passer la corde sur une poulie et d'attacher des poids semblables à ceux du sonomètre, jusqu'à ce ([u'on obtienne une ligne tracée tangente au sommet de la courbe. » Dans des mesures faites chez l'homme, j'ai trouvé, pour la puissance musculaire du biceps et du brachial antérieur, des nombres compris entre i5^^ et 45''^; je me propose de multiplier les expériences, qui donneront certainement des variations beaucoup plus étendues. » (') Travail du Laboratoire de Physiologie générale de M. le professeur Rouget, au Muséum d'Histoire naturelle. ( 2.3 ) PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Mesure de la puissance musculaire chez les animaux soumis à un certain nombre d'intoxications ('). Note de MM. Grêhaxt et Ch. Quinquaud, présentée par M. A. Milne-Echvards. « Nous avons commencé des recherches sur les variations de la puis- sance musculaire que présentent des animaux soumis à l'action de certains poisons, à l'aide du myographe dynamométrique, qui permet d'opérer avec la plus grande facilité chez les animaux, l'appareil devenant de plus en plus sensible lorsqu'on éloigne le curseur mobile de la partie fixe du ressort. » Toutes nos expériences ont été faites en isolant le tendon d'Achille, qui était uni par une corde au ressort du myographe; deux aiguilles à acupunc- ture en or étaient enfoncées : l'une dans le muscle gastrocnémien, l'autre au niveau du tendon; elles étaient unies avec un godet à mercure interrup- teur, une pile de plusieurs éléments et un milliampèreniètre de Gaiffe; on s'arrangeait de manière à obtenir un courant de même intensité pour ex- citer le muscle au moment de la fermeture du circuit. » Oxygène comprimé. — Nous avons mesuré la puissance du muscle gastrocné- mien d'un chien du poids de 4''', et nous avons trouvé ô^Ss"'; l'animal a été placé dans un cylindre métallique et dans l'oxygène comprimé (expérience de Paul Bert); soumis pendant vingt minutes à la pression de S""", le chien a présenté des convulsions. w La puissance musculaire est devenue 3iiS''; elle a été réduite à la moitié environ de la puissance normale. » Alcoolisme aigu. — La puissance du muscle gastrocnémien d'un chien du poids de 2 l'Oslo a été trouvée égale à ("'SjqS; l'animal a été alcoolisé par une série d'injec- tions dans l'estomac de loo'^'^ d'alcool à 25°; lorsque l'ivresse est devenue complète, la puissance musculaire a diminué jusqu'à 92i6"' et j^is''- ce dernier nombre est voisin, du tiers de la puissance normale ; l'intensité du courant excitateur a été égale à 1 5 mil- liampères. » Curare. — Chez un chien du poids de l'j'^i,-), on a trouvé une puissance du muscle gastrocnémien variant entre 891S'' et 971^''. Pendant la période d'empoisonne- ment par le curare, injecté à la dose de oS'',o3 sous la peau, quand nous avons vu tout mouvement réflexe disparaître, la respiration artificielle étant maintenue, les mesures faites au myographe ont donné successivement 4oiS'', 34iS'', i4i°'' et 12 is'. Chez une grenouille pesant 54^'', le muscle gastrocnémien a exercé un effort de SoS"'; après l'in- jection de i™B'' de curare, on a obtenu SoS'", 4o''', 25s'' et enfin i5s''. (') Travail du laboratoire de M. le professeur Rouget. G. R., 1891, 2' .Semestre. (T. CXIII, N" 4.) 28 ( 2l4 ) » Ainsi, la puissance musculaire est considérablement affaiblie par le curare, et ce poison, qui paralyse avec tant d'énergie les nerfs moteurs, comme l'a si bien démontré Claude Bernard, exerce aussi une action incon- testable sur la puissance musculaire. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — De la concordance des résultats expérimentaux de M. S. -P. Langley, sur la insistance de l'air, avec les chiffres obtenus par le calcul. Note de M. Drzewiecki, présentée par M. Marey. « Dans la séance de l'Académie du i3 juillet dernier, il a été donné lec- ture d'une Note de M. S. -P. Langlev, relatant les résultats d'expériences faites par lui, sur des plans minces, remorqués dans l'air, sous différentes incidences, à l'extrémité d'un bras de manège tournant, et avec des vitesses telles, que la composante verticale de la résistance de l'air arrive exacte- ment à soutenir le poids du plan entraîné par un dynamomètre mesurant l'effort de traction. Ces vitesses, ainsi que les indications correspondantes du dynamomètre, ont été relevées dans un Tableau, pour une série d'expé- riences faites à différentes incidences, avec un plan pesant doo^'" et repré- sentant une surlace correspondant à une charge de 5''^,38 par mètre carré. » Dans la même séance, j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie deux Mémoires traitant précisément le même sujet. Dans ce travail, après avoir démontré l'identité des lois du vol des oiseaux et des aéroplanes, j'ai trouvé l'incidence optima sous laquelle le vol s'effectuait de la façon la plus avantageuse; cela m'a amené à calculer, pour l'incidence en question, qui est de i"5o'45", les mêmes éléments que ceux qu'a recherchés M. Langley par voie expérimentale, c'est-à-dire la vitesse d'avancement nécessaire pour soutenir exactement dans l'air un plan portant, par mètre carré, une charge déterminée, et rencontrant l'air sous une incidence donnée, et aussi la résistance à l'avancement pour le cas correspondant. Tous mes calculs ultérieurs, pour établir ma théorie du vol et du planenient, n'étant cju'une déduction rigoureuse de ces données premières, il était très im- portant de vérifier à quel point les bases que j'avais adoptées concor- daient avec la réalité. Or, dans la série d'expériences exécutées par M. Langley, il s'en trouve une effectuée dans des conditions parfaitement comparables à celles que j'avais admises pour le calcul de la Table C (p. 23) de mon Mémoire : « Les oiseaux considérés comme des aéroplanes ( 2l5 ) )) animés «.L'incidence, clans l'expérience cleM.Langley, était de 2°, tandis qu'elle est calculée, dans le Tableau C, de i°;*>o'45"; l'écart n'est donc pas très considérable, de 9' environ, et par conséquent les résultats compa- rables. Dans la première ligne horizontale du Tableau ci-dessous, sont groupés les nombres donnés par M. Langley ; dans la seconde, au-dessous, sont rangés les nombres tirés du Tableau C : V représente la vitesse nécessaire pour soutenir complètement le plan; P est la charge par mètre carré; a l'incidence sous laquelle le plan rencontre l'air; R la résistance à l'avancement. » Dans la Table C, la valeur de R ne se trouve pas donnée directement, mais, à la quatrième colonne, / représentant le travail nécessaire à l'avan- cement par kilogramme de poids porté, il est facile d'en déduire la résis- tance éprouvée par un plan pesant Soo^'' avançant ii la vitesse V. Cette ré- • i n t.Soo „ , , , „ 0,87 X 5oo , ., sistance n = ^, Pour le cas actuel ce sera K = — en kilo- V.iooo 20 X 1000 grammes. Soit 21^', 7. » L'expérience de M. Langley ayant accusé une vitesse nécessaire de 20™, prenons dans la Table C les éléments correspondant à cette vitesse. V. CE. P. R. 20'" 2° Ô^i,S8 208'' Expérience 20"" i°5o'45" 5>'s,i7 2I6%7 Calcul. » Les petits écarts qui existent entre les résultats de l'expérience et les chiffres obtenus par le calcul sont d'ailleurs dans un sens très rationnel : ainsi l'incidence de l'expérience, étant supérieure à celle du calcul, devra évidemment donner une sustention supérieure pour la même vitesse; la résistance à l'avancement, trouvée par expérience, est un peu inférieure à celle que donne le calcul; cela tient à ce que, dans l'expérience, on n'a mesuré que la résistance du plan seul, tandis que dans le calcul il a été tenu compte de la résistance supplémentaire éprouvée par le corps de l'oi- seau ou le maître couple de l'aéroplane. » Dans une autre expérience, M. Langley trouve que, pour un angle de So", la résistance à l'avancement du plan en question est de 275^''. Dans mon Mémoire : « Le vol plané » (p. i3, ligne 23), je détermine cette même résistance dans des conditions sensiblement comparables, car l'angle pour lequel est calculée cette résistance est de 27" au lieu de So" comme dans l'expérience; j'ai trouvé que l'angle de 27° correspondait au maximum de ( 2t6 ) sustenlion et que, pour cet angle, la résistance à l'avancement était deo,5 du poids porté; elle correspondrait donc, pour le plan pesant Soo^'. à R = 5oo X 0,5 = 25o^'', au lieu des ayS^'' obtenus par l'expérience de M. Langley. Le chiffre calculé, correspondant à une incidence inférieure, est lui-même évidemment un peu inférieur à celui de l'expérience. ■» Tout en regrettant de ne pas trouver dans le Tableau de M. Langley plus d'éléments comparables avec mes calculs, c'est-à-dire plus de résul- tats d'expériences faites sous des incidences voisines de 2", les plus inté- ressantes pour l'aviation, et avec des charges variables par mètre carré de surface, je me crois, dès maintenant, en droit de signaler à l'Académie la remarquable concordance qui existe entre les résultats obtenus par voie d'expérience et les chiffres calculés dans mon Mémoire sur la théorie du vol et du planement, et de considérer cette concordance comme un argu- ment très puissant en faveur de cette théorie. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Analyse des mouvements de la parole par la chronophoto graphie. Note de M. G. Demeny, présentée par M. Marey. « La méthode d'analyse par la chronophotographie, que M. Marey a si bien adaptée à l'étude des mouvements de la locomotion, en général, peut s'appliquer aussi à des mouvements plus délicats, ceux des muscles de la face, par exemple. )) Nous avons eu l'idée d'analyser les mouvements des lèvres chez un homme qui parle : les épreuves obtenues sont assez nettes pour que la forme de la bouche soit parfaitement définie dans les différentes articula- tions des sons émis. Avec ces images analytiques, nous avons construit un zootrope qui nous a permis d'en faire la synthèse. » Un observateur ordinaire a néanmoins de la peine à deviner les paroles prononcées, au simple vu du mouvement des lèvres. Mais, si l'on présente-ces images à un sourd-muet qui, par une éducation spéciale, a appris à lire sur la bouche et s'est'habitué à articuler des sons en imitant les mouvements qu'il voit exécuter par les individus normaux, le zootrope renouvelle, chez ce sourd-muet, des sensations déjà connues, et la lecture peut avoir lieu sur les photographies successives. » L'eN.péiienee, faite avec le concours de M. Marichelle, professeur à l'Inslilul national des sourds-muets, a produit les résultats suivants : » Un jeune élève, amené devant le zootrope reproduisant le mouvement des lèvres, a pu lire sur ce mouvement les voyelles, les diphtongues ainsi que les labiales. ( 2r7 ) L'expérience n'a cependant pas réussi entièrement, car la phrase prononcée n'était pas complètement photographiée, elle était interrompue à notre insu. Le sourd-muet s'en est aperçu aussitôt et n'a pas été guidé par le sens général de la phrase pour en deviner les parties douteuses. De plus, les mouvements de la langue n'ayant pu être photographiés que très vaguement, tous les sons qui demandent le concours indis- pensable de celle-ci ont échappé au sujet. » L'imperfection même de l'expérience qui vient d'être rapportée pré- sente un certain intérêt; nous espérons que, en poussant plus loin ces recherches, on pourrait essayer une éducation des sourds-muets par la vue, sur des images photographiques plus parfaites. » PHYSIQUE. — Relation entre les oscillations rétiniennes et certains phénomènes entoptiques. Note de M. Auc. Cu.4Rpe.\'tier, présentée par M. Marey. « Dans une Note présentée à la dernière séance de l'Académie, j'ai dit qu'il se produit, au début de chaque excitation lumineuse, des oscillations dont la première phase négative est surtout appréciable et se montre après jj ou ~ de seconde, et que ces oscillations, en se propageant sur la rétine à partir du point excité, donnent naissance à des zones alternativement claires et obscures, visibles sur l'image persistante d'un petit objet blanc que l'on promène dans le champ visuel avec une vitesse déterminée. » La distance entre deux bandes sombres successives, observées sur cette image persistante, permet de déterminer la longueur apparente de l'ondulation modifiée par le déplacement de l'objet. Sa valeur dépend, suivant la formule connue de Dcippler, de la longueur de l'ondulation pro- venant d'un objet fixe, de sa vitesse de propagation sur la rétine et de la vitesse rétinienne de l'objet. On peut déterminer ces diverses quantités, en faisant plusieurs expériences avec des vitesses différentes. « La détermmation de la distance entre deux cannelures successives de l'image est très délicate et ne peut se faire avec une précision absolue; cependant, en procédant avec certaines précautions, on peut faire cette mesure avecime certaine approximation, voisine de ~. Quant à la vitesse rétinienne de l'objet, elle se détermine au contraire facilement. J'ai trouvé, pour la vitesse de propagation de l'oscillation négative sur la rétine, des valeurs comprises entre 53""", 8 et go""", dans une série de neuf expé- riences. La moyenne des nombres obtenus donne une vitesse de 72""". ( ^.-8 ) )) Pour la fréquence des oscillations en question, j'ai trouvé, en moyenne, trente-six par seconde, d'après la méthode ci-dessus. » Ce nombre correspond suffisamment bien à celui qui résultait de l'observation de la bande noire dans mes premières expériences; nous avons vu, en effet, que celle-ci se produit environ ^ à ^ de seconde après le début de l'excitation et dure à peu près le même temps; la période com- plète correspondante serait ainsi de ^ à ^ï de seconde; ces chiffres con- cordent avec le précédent, autant qu'on peut l'espérer dans des expé- riences aussi délicates. Il ne faut pas oublier, en effet, qu'il s'agit ici de mesures portant sur des phénomènes fugitifs et observés surtout dans la vision indirecte. » Quant à la longueur d'onde de l'oscillation propagée sur la rétine par un objet fixe, elle peut se déduire des chiffres précédents, ou se déterminer expérimentalement; elle est égale à environ 2°"°. » J'ai dit que le phénomène dont il est question ne représente proba- blement pas les vibrations essentielles du nerf opLique pendant l'acte de la sensation, mais plutôt une réaction de la rétine à l'arrivée de la lumière. Ce qui confirme cette manière de voir, c'est qu'on observe avec des objets colorés les mêmes phénomènes qu'avec un objet blanc, sans modifications appréciables autres que celles qui tiennent à la différence de clarté de ces deux objets. Il convient de dire que j'ai essayé seulement des couleurs pigmentaires et par conséquent impures, mélangées de blanc. » Cependant, il ne serait pas impossible que l'oscillation négative jouât un rôle dans la sensation, bien qu'on ne puisse, dès maintenant, préciser exactement ce rôle. Ce qui me le fait croire, c'est l'expérience très curieuse que voici : )) Si l'on regarde une surface blanche uniforme, à travers un disque rotatif à secteurs alternativement pleins et vides assez nombreux, on voit, dans certaines conditions d'éclairage et de durée des secteurs vides, la surface blanche se revêtir entièrement d'une teinte uniforme violet-pourpre, d'un éclat et d'une couleur remar- quables ; cette coloration fait défaut au voisinage du point de fixation. Or, elle ne se montre qu'à la condition essentielle que les secteurs se succèdent «cec une fréquence déterminée ; il faut que chacun d'eux passe devant le regard entre ^^ et jîj de seconde après le précédent. » Si l'on se reporte à quelques lignes plus luuit, on voit ce que signifient ces chiffres : il faut, pour avoir la coloration violette du champ visuel, que chacune des excitations successives de la rétine se produise />ertc?art< la durée de l'oscillation négative pro- voquée par la précédente excitation. ( 219 ) » Il y a là une coïncidence très remarquable, quoique difficile à expliquer. Disons, à ce propos, que la bande noire décrite dans ni.i précédente Note montre souvent une teinte violet foncé. » On ne peut se défendre de l'idée qu'on a, dans cette expérience, la vision entoptique du pourpre rétinien. Mais comnient se fait cette percep- tion? Je ne puis le dire pour le moment. Ce qui est certain, c'est qu'elle se relie, d'une façon ou d'une autre, au phénomène des oscillations réti- niennes qui m'a occupé dans ces deux Notes. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — La chèvre n'est pas réfractaire à la tuberculose. Note de M. G. Col1x\, présentée par M. Bouchard. « On a beaucoup parlé, dans ces derniers temps, de l'immunité dont jouirait la chèvre relativement à la tuberculose, et l'on a attribué au sang de cet animal la propriété d'enrayer le développement de la néo[)lasie tuberculeuse : il y a là deux erreurs que l'expérimentation met en évi- dence. Je vais donner la preuve de la première, dans cette Note; je donnerai bientôt celle de la seconde. )) J'ai inoculé à une chèvre, passant l'âge adulte, sous la peau du flanc, deux petites lamelles très minces de tubercule pulmonaire de la vache ( grandes à peine comme des écailles de poisson) par une seule piqûre de lancette. Dix jours après, une légère tumeur était déjà formée, la piqûre, à bords en voie d'ulcération, laissait suinter du pus épais. Le ganglion précrural voisin de la piqûre commençait à se tuméfier, pen- dant que celui du côté opposé ne pouvait être senti à travers la peau. » A compter de ce moment, l'évolution de la tuberculose sous-cutanée faisait des progrès rapides. La tumeur du flanc devenait plus saillante, irrégulière, bosselée, à nodules simples assez distincts les uns des autres, en partie confluents, en partie dis- séminés dans un rayon de 4'^"' à 5"^™. L'ouverture du sommet de la tumeur s'agrandis- dissait, laissant échapper une pulpe purulente et caséeuse. Dès lors, il était certain que l'inoculation avait complètement réussi et qu'elle allait produire tous ses effets. Néanmoins, l'état général du ruminant se maintenait sans modification appréciable. » Au bout de deux mois moins quelques jours, l'animal fut tué par hémorragie, donnant du sang dans la proportion considérable de -^ du poids du corps, sang épais, fibrineux, à richesse globulaire d'apparences normales. » Sous la peau du flanc se trouve un fojer tuberculeux très caractérisé. Au niveau de la piqûre ulcérée et béante, une tumeur hémisphérique bosselée, égale en volume à la moitié d'un œuf de pigeon. Autour, des nodules pisiformes fermes, gris, non ca- séeux pour la plupart, semés régulièrement dans un cercle de 8'^™ à lo'^™ de diamètre. » Le ganglion précrural hypertrophié mesure 6^"" dans le sens transversal; son hile est profond, sa surface est hérissée de nodules gris, fermes, dont quelques-uns seule- ( 220 ) ment montrent, au centre, un tout petit point caséeux. La masse représente environ douze fois celle du ganglion homologue opposé, parfaitement sain. » Tous les ganglions pelviens, sous-lombaires, sous-dorsaux, formant chaîne à compter du foyer local jusqu'à l'entrée du tliorax, sont hypertrophiés et tuberculeux à un haut degré. Le sous-œsophagien, dans le médiastin postérieur, ne mesure pas moins de 17"^™ de longueur. Ceux du côté opposé, quoique souvent très rapprochés des malades, même en contact avec eux, sont petits et sains. » Le préscapulaire, remplaçant chez les ruminants les axillaires, est énorme et tu- berculeux, comme tous ceux de son côté. » Le poumon énorme, à demi affaissé, offre les lésions les plus caractérisées. Son poids de i320S'' indique qu'il doit contenir i"^? de matière tuberculeuse, car celui d'une chèvre saine, de la taille de la malade, tuée aussi par effusion de sang, avait pesé seulement SgoB''. Il était semé régulièrement sur toutes les faces de tubercules pisi- formes, à peu près égaux; quelques-uns allaient jusqu'au volume d'une aveline, tous gris, fermes, scléreux, non caséeux au centre, sauf de très rares exceptions, contras- tant ainsi avec les tubercules de même âge chez la plupart des animaux. » Leur dénombrement minutieux, sur des surfaces mesurées, a donné 340 à 260 tu- bercules par décimètre carré, sans compter les tout petits et les miliaires, bien entendu. Comme la surface du poumon, mesurée par le procédé de FI aies, s'est trouvé degôo''"'! à son état de demi-affaissement, elle devait porter 2800 tubercules, pesant chacun en moyenne près d'un demi-gramme, leur poids total étant de i''s. » La chèvre, pesant 4o''^. avait donc i54o'^'^ de son poids en tubercules pulmonaires, ce qui donnerait, dans la même proportion, 12'*^ de tuber- cules à un bœuf du poids de 5oo''s, et i''s, 5oo à 2^s à un hoinine de taille moyenne. Ces évaluations en nombre et en poids sont d'une rigueur presque mathématique. » Chose remarquable, après le foyer local, les ganglions du côté de l'inoculation et le poumon, tout le reste du corps est dépourvu de tuber- cule. Il n'y en a aucune trace sérieuse à l'intestin, aux viscères, foie, rate, reins, etc. » Toutes les parties malades de cette chèvre sont conservées pour des- sins et examen ultérieur, s'il y a lieu ('). » (') Je joins à celle Note des croquis indiquant les proportions des ganglions ma- lades, en regard des sains. ( 221 ) PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Recherches sur les microbes pathogènes des vases de la mer Morte. Note de M. L. Lortet, présentée par M. Chau- veau. « Dans une Communication précédente, j'ai montré que les dépôts des galeries filtrantes, ainsi que les vases profondes du lac Léman, peuvent conserver vivantes les formes adultes ou les spores d'un certain nombre de microbes pathogènes. Il est intéressant de savoir si les mêmes résultats peuvent être constatés dans les nappes d'eau soumises à des conditions tout à fait différentes de température, de lumière et surtout de composi- tion chimique. C'est en vue de la solution de ce problème que j'ai analysé les vases qui m'ont été rapportées de la mer Morte par M. Barrois, profes- seur agrégé à la Faculté de Médecine de Lille. » La mer Morte, placée à l'extrémité sud de la vallée du Jourdain, présente à peu près l'étendue du lac Léman. Elle occupe une vaste cuvette qui est certainement la dépression la plus profonde creusée dans la couche terrestre, car sa surface est à — 4oo"' au-dessous de celle de la Méditerra- née. Des parois rocheuses élevées de près de 800™ l'entourent de toute part. Cette mer est alimentée par le Jourdain, rivière torrentueuse, dont les eaux sont, pendant une partie de l'année, chargées de limons et de ma- tières organiques provenant de la fonte des neiges du massif de l'Iiermon. Des sources salines, thermales et bitumineuses laissent sourdre, sur les bords, une masse d'eau considérable qui vient doubler l'apport du Jour- dain. » La densité de l'eau de la mer Morte est de 1 162, tandis que celle de l'Océan n'est que de 1027 ; aussi le corps humain, ainsi que cela a été dit bien souvent, et comme j'ai pu moi-même le constater dans deux voyages successifs, surnage-t-il facilement et sans l'aide d'aucun mouvement, à la surface de ce liquide pesant. » Les eaux de la mer Morte ne peuvent s'échapper par aucune issue connue, et comme il est très visible que son niveau a baissé considérable- ment, l'évaporation doit enlever chaque jour au moins 6 5oo 000 tonnes d'eau, masse énorme, qui est cependant facilement pompée par les rayons d'un soleil de feu, la vallée de la mer Morte étant un des points les plus chauds du globe. Depuis une longue série de siècles, les eaux doivent se concentrer de plus en plus, aussi les couches inférieures de cette masse C. R., 1891, 1' Semestre. (T. CXIII, N» 4.) 29 ( 222 ) liquide ne sont-elles formées que par des vases renfermant une quantité énorme d'aiguilles cristallines de différents sels, formant une bouillie demi-fluide. )) C'est ce milieu étrange, si fortement chargé de substances salines no- cives pour les organismes supérieurs que je viens d'étudier au point de vue bactériologique. Les eaux, jmisées à 200™ et rapportées, en 1866, par M. Lartet, le géologue attaché à l'expédition du duc de Luynes, ont été analysées par M. Terreil, qui y a trouvé : gr Chlorure de sodium 60 , 1 25 » magnésium 160, 349 » potassium 9)63 » calcium 10,1 53 Bromure de magnésium 5,o4 » chaux 0,^8 1) Soit un total de 2466'^, 077 de matières salines par litre. Dans certains endroits, le brome, que les expériences de Paul Bert ont montré avoir une action très énergique sur la vitalité des tissus, peut atteindre jusqu'à 7^'' par litre. Le micrographe Ehrenberg, les naturalistes de l'expédition du capitaine Lynch, ceux qui accompagnaient le duc de Luynes, moi-même, en 1875 et en 1880, avons constaté que les eaux de la mer Morte ne renferment au- cun organisme vivant végétal ou animal. Récemment, M. Barrois, l'habile zoologiste de la Faculté de Lille, a parcouru en barque une grande partie de la mer Morte, espérant y trouver des animalcules inférieurs. Mais, ainsi que ses devanciers, il a pu constater que ces eaux étaient entièrement stériles. » A la suite des constatations faites par tant d'hommes compétents, j'avais pensé que les eaux de la mer Morte pourraient bien, à cause de leur concentration et de leur composition chimique spéciale, constituer un liquide aseptique pouvant recevoir peut-être quelques applications utiles. » Les vases demi-liquides recueillies avec soin par M. Barrois, ont donc été diluées convenablement et. ensemencées dans plusieurs centaines de tubes et de matras. Quel n'a pas été mon profond étonnement de constater, après quarante-huit heures, que tous mes milieux nutritifs renfermaient, dans leurs parties profondes surtout, deux micro-organismes parfaitement reconnaissables à leur forme tout à fait spéciale : celui de la gangrène gazeuse, caractérisé par de gros bacilles accompagnés de corpuscules en battant de cloche, et celui du tétanos, si facilement reconnaissable à sa forme en clou aigu pourvu d'une tête sphérique. ( 223 ) » Les cobayes inoculés jDar de l'eau stérilisée troublée par un peu de vase sont tous morts en moins de trois jours, de septicémie gangreneuse avec tout le cortège symptomatique, exalté en quelque sorte, caractérisant cette redoutable affection. Les cobaves et les ânes ont aussi tous péri de la même affection à la suite de l'inoculation du produit de nos cultures dans des milieux privés du contact de l'oxygène. Dans l'un et l'autre cas, ils ont toujours montré dans le péritoine, dans les muscles, dans le sang, de nom- breux bacilles, qui ont transmis la maladie à d'autres sujets et qui, cultivés à nouveau, ont reproduit les corps en battant de cloche si caractéristiques. L'affection engendrée par ces micro-organismes est bien la gangrène gazeuse, et non le charbon symptomatique, avec lequel on pourrait la confondre, car les bovillons mis en expérience ont résisté à nos inocula- tions. La plupart des cobayes inoculés directement avec la vase ont pré- senté des accidents tétaniques, en rapport avec la fréquence des organismes signalés plus haut. » Les expériences signalées ici prouvent donc, une fois déplus, que cer- tains microbes pathogènes peuvent résister pendant longtemps, soit à l'état adulte, soit sous forme de spores, au contact prolongé de grandes masses d'eau, même lorsqu'elles renferment, en quantités considérables, des sels nocifs pour tout autre organisme animal ou végétal. Au point de vue pra- tique, les recherches précédentes démontrent jusqu'à l'évidence combien il serait imprudent de regarder une eau fortement salée comme un liquide antiseptique capable de mettre à l'abri des atteintes du tétanos et de la gangrène gazeuse. » ANATOMIE ANIMALE. — Sur i appareil excréteur des Candides et sur la sécré- tion rénale des Crustacés ('). Note de M. P. Marciial, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. » L Dans une Note précédente, j'ai brièvement décrit l'appareil excré- teur du PaUemon. Depuis, j'ai examiné quelques autres Caridies qui pré- sentent, à ce point de vue, des différences importantes. Chez \a Nika edulis , le labyrinthe fait défaut; la glande est uniquement formée par le saccule qui débouche directement dans le système vésical ( = ). Le système vésical (') Ce travail a été fait au laboratoire Arago (Banyuls-sar-Mer). (^) Weldon vient de constater le même fait chez le Crangon, et mes recherches ( 224 ) esta peu près construit sur le même plan que chez le Crangon ('); il n'y a pas (le vessie sus-slomacale impaire, mais deux lobes sas-stomacaux beaucoup plus rapprochés l'un de l'autre que chez le Crangon ; ce rappro- chement semble marquer un acheminement vers la vessie sus-stomacale impaire du Pakemon. Les deux systèmes vésicaux sont reliés entre eux à plein canal, par une large commissure située en avant de l'estomac, et se prolongeant au-dessous de cet organe par une masse médiane et impaire qui plonge dans le labre; on rencontre autour de l'œsophage un riche collier vésical. » Les AlpJiens (^A. niber) présentent un système vésical ressemblant à celui des Crangonides. On rencontre deux lobes sacciformes, descendant sur les côtés de l'estomac ; de chaque côté de l'œsophage, se détache un lobe long et étroit, qui se prolonge jusqu'à la base de la première paire de pattes. » Chez la Caridina Desmarestii, type d'eau douce, la glande présente un saccule et un labyrinthe. Comme chez le Pahemon, le saccule forme une petite masse arrondie, distincte du labyrinthe, cloisonnée à son intérieur, et faisant saillie à l'intérieur de la vessie; il communique avec les lacunes du labvrinthe, par l'intermédiaire d'une sorte d'atrium. La glande est coiffée sur sa face interne d'un sac qui représente la vessie; celle-ci est de petite taille, et présente la particularité de se continuer avec un large canal dont elle n'est que l'épanouissement; ce canal décrit quelques sinuosités et dé- bouche, en s'amincissant, au niveau du tubercule excréteur. » IL La production du liquide larinaire n'est pas dû, chez les Crustacés, à une simple filtration, comme pourraient le donner à penser la limpidité et l'abondance du liquide qui rempht la vessie : il y a une sécrétion réelle, avec séparation de parties cellulaires. Dans le liquide excrété par le Maia, on trouve des globules parfaitement ronds et réfringents, de taille variable; il en est de môme chez l'Ecrevisse, la Langouste, etc. » Chez les Pagures, le liquide clair qui gonfle la vessie abdominale ren- ferme des vésicules plus ou moins granuleuses, souvent de grande taille, et pouvant renfermer des vésicules secondaires plus ou moins nombreuses. sur le même animai, conduites d'une façon indépendante aux siennes, ont confirmé ce résultat. (') J'ai décrit la vessie du Crangon dans une Note précédente (Comptes rendus, 20 octobre iSgo). ( 225 ) Lorsque l'animal a été injecté au carmin d'indigo, on rencontre dans ces vésicules des granulations bleues. n En examinant la vessie dans l'urine ou le sang de l'animait on con- state que les cellules sont renflées de façon à former des dômes ou des vé- sicules volumineuses et transparentes, renfermant souvent des vésicules secondaires. Mises eu liberté, elles constituent les vésicules que l'on trouve dans le liquide excrété; lorsqu'elles sont libres, leur membrane est extrêmement peu résistante : une goutte de picrocarminé suffit pour la faire disparaître en quelques instants. » J'ai retrouvé, dans la vessie des types les plus variés, les mêmes cel- lules renflées en vésicules : il est évident que la vessie prend une part im- portante à la sécrétion. » La substance blanche de l'Écrevisse sécrète d'une façon analogue à celle de la vessie; ses cellules sont également renflées à leur extrémité en grosses vésicules claires, distinctes du corps cellulaire. Quant à la sub- stance corticale de l'Écrevisse et au labyrinthe des autres Crustacés, plu- sieurs vésicules existent à la fois pour une même cellule : elles sont, en gé- néral, assez nombreuses, oblongues et régulièrement rangées côte à côte; elles donnent alors l'aspect d'une sorte de palissade, recouvrant les cel- lules, et dont les éléments correspondent assez exactement à la striation du corps cellulaire. Le saccule sécrète également, par séparation de parties cellulaires, expulsées sous forme de vésicules souvent colorées en jaune. » ANATOMlE. — Sur le système nerveux des Monocotylides . Note de M. G. Saixt- Remt; présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « Dans la famille des Tristomiens, le système nerveux du groupe des Tristomides est bien connu, grâce à des recherches récentes, en particulier les travaux de Lang et de Monticelli. Aucune observation précise n'a été faite jusqu'ici chez les Monocotylides où nous avons examiné deux types : Pseudu-culyle squalinœ et Microbothriurn apiculatum ('). » On sait que, chez les Tristomides, le cerveau, situé au-dessus et en avant du pharynx, émet six paires de nerfs, trois en avant et trois en ar- (') Ces recherches ont été faites sur des animaux recueillis au laboratoire de Ros- coff, où M. le professeur de Lacaze-Duthiers avait bien voulu nous accorder l'hospi- talité la plus libérale. ( 226 ) rière (nerfs latéraux), dont les deux plus externes, ventrales, s'étendent jusqu'à la ventouse postérieure où elles s'anastomosent. I^e système ner- veux de Ps. sqitatinœ se rapproche le plus de ce type. Le cerveau est une bandelette épaisse, incurvée en croissant, située en avant du pharynx, au-dessus du vestibule ; il donne naissance à cinq paires de nerfs anté- rieurs et, en arrière, à deux ou peut-être trois paires de nerfs latéraux. La première paire de nerfs antérieurs, volumineuse, naît immédiatement contre la ligne médiane, dans la région supérieure, et se perd dans le pa- renchyme, au-dessus de la bouche : ce sont les homologues des nerfs du lobe frontal du Tristome, des nerfs internes de Monticelli. La deuxième paire est très grêle et peu importante ; la troisième est constituée par deux branches qui partent chacune de l'angle externe et extérieur du cer- veau et vont se perdre en dehors : elles i-eprésenLent les nerfs des ventouses (nerfs moyens) des Tristomides. La quatrième correspond à la troisième paire de ces derniers : elle est formée de deux forts rameaux qui se portent en avant et en dedans pour se réunir sur la ligne médiane comme chez Tri- stomum, mais en restant ici indépendants des autres nerfs antérieurs. Enfin la cinquième paire est représentée par deux petits fdets accessoires sans importance. )) Comme nerfs latéraux, nous avons trouvé deux paires de branches ventrales très développées correspondant à celles des Tristomides, et il nous a semblé cpi'il existait un rameau descendant le long du pharynx et paraissant se réunir à son homologue opposé : ce nerf représenterait peut- être le nerf latéro-dorsal des Tristomides. » Les deux nerfs ventraux interne et externe de chaque côté (l'in- terne plus volumineux, suivant le contour des organes reproducteurs, l'externe, plus grêle et plus incurvé) partent de l'extrémité inféro-posté- rieure du cerveau et se l'éunissent dans la région postérieure du corps, un peu en avant de la ventouse, en formant de chaque côté un petit ganglion d'où sort une branche nerveuse. Nous n'avons pas constaté de commis- sures entre les nerfs droits et gauches, mais ceux du même côté sontYeliés par trois branches transversales, et le nerf interne émet quelques rameaux allait aux organes voisins. » IjC système nerveux de M. apiculutiim est le plus compliqué qui ait été observé dans le groupe. Outre le cerveau, il existe deux centres post- pharyngiens réunis par une commissure transversale et un gros ganglion dans la région postérieure du corps. Le cerveau, très réduit, donne Seule- ment en avant deux rameaux c[ui correspondent à la première paire des ( 227 ) Tristomides. En arrière il se prolonge de chaque côté du pharynx en une branche allant au ganglion pharyngien et fournissant deux petits filets peut-être homologues aux deuxième et troisième paires de Ps. Les gan- glions pharyngiens sont deux grosses masses nerveuses reliées par une branche transversale : de celle-ci part une paire de nerfs très courts corres- pondant aux nerfs latéro-dorsaux des Tristomides ; de chaque ganglion par- tent deux nerfs longitudinaux (nerfs ventraux interne et externe) et deux nerfs accessoires supplémentaires qui se perdent dans le parenchyme; enfin de l'extrémité du ganglion sort un nerf antérieur, qui semble pro- longer le nerf ventral externe et s'étend jusqu'à la bouche en se soudant sur son trajet au rameau allant du cerveau au ganglion pharyngien : ce nerf paraît représenter la troisième paire antérieure des Tristomides. Les deux nerfs ventraux sont reliés l'un à l'autre par trois commissures comme chez Ps. Ils se jettent en arrière dans un ganglion d'ofi partent quatre paires de nerfs, dont trois postérieures et une antérieure assez longue; cet important appareil nerveux est en relation avec la puissance du système musculaire dans cette région. M Ces recherches nous montrent, en somme, que le système nerveux des Monocotylides est construit sur le même plan que celui des Tristomides, mais présente une complication un peu plus grande, à laquelle on ne se serait pas attendu. » ZOOLOGIE. — Contributions à l'histoire naturelle d'une Cochenille, le Rhizœcus falcifer Kiinck., découverte dans les serres du Muséum et invant sur les racines de la Vigne en Algérie. Note de MM. J. Kuxckel d'Herculais et Frédéric Salira, présentée par M. Duchartre. « En 1878. M. Riinckel a décrit et figuré (') une Cochenille hypogée, aveugle, se rapprochant des Daclylopites, mais présentant des caractères propres qui ne permettaient pas de la faire rentrer dans un des genres de ce groupe; il lui a donné le nom générique de Rhizœcus, parce qu'elle vit sur les racines, et lui a attribué la dénomination spécifique àe falcifer, parce qu'elle porte, sur le cinquième et dernier article des antennes, quatre poils en forme de faucilles, trois du côté externe et un du côté interne. » Ayant découvert cette singulière Cochenille dans les serres du Mu- (') Ann. Soc. Ent. de France, 5= série, t. VIII, p. 161, PI. VI: 1878. ( 228 ) séum, sur les racines des Seaforlkia elegans et des Piychosperma Alexandrœ, M. Rùnckel supposa qu'elle avait été introduite en Europe avec ces Pal- miers australiens. En i883, le D'' Signoret signalait sa présence sur les racines d'un Palmier américain, leSahal Blackbiirniana; cette même année, Gervais d'Albin, à Péronne, et M. Kùnckel, à Sceaux, trouvaient un très grand nombre d'exemplaires àe Rhizœcus falcifer à&nsYen^viinemeniàes feuilles de différentes espèces de Phormium. Ces spécimens, de grande taille, atteignant jusqu'à 6""™, se faisaient remarquer i)ar la présence d'yeux. » M. Frédéric Saliba, expert du service phylloxérique dans le départe- ment d'Alger, ayant été appelé à déterminer, dans certains vignobles, les causes du dépérissement de ceps appartenant à la variété Petit-Bouschet, dépérissement qui rappelait celui causé par le Phvlloxéra, constata la pré- sence, sur les racines, » d'un petit articulé tout blanc, ressemblant fort à » un petit Cloporte... ne correspondant à aucun type d'ampélophage.... » mais dont les colonies, très nombreuses sur les radicelles, déterminaient » l'affaiblissement des ceps (') ». M. Fréd. Saliba soumit cet ennemi des vignes à l'examen de M. Kiinckeî, qui reconnut son Rhizœcus falcifer des serres du Muséum et d'autres établissements. » Cette détermination faite, nous nous sommes transportés de nouveau, le 8 juillet, dans les vignes contaminées, et nous avons recueilli, sur les ra- dicelles des ceps de Petit-Bouschet, en voie de dépérissement, des œufs de jeunes individus et de grosses femelles de Rhizœcus. n Les œufs sont des ellipsoïdes réguliers qui mesurent environ, suivant leur grand axe, o™™,3i9 et suivant leur petit axe 0™™,i54; les jeunes à la naissance ont o""",385 de longueur et o"""", i32 de largeur; les femelles ont au moins 2™™ de longueur sur o""',85 de largeur. » En 1891, comme en 1878 et en 1882, il n'a été trouvé que des femelles; à la forme aérienne oculée des femelles doit correspondre une forme mâle aérienne possédant également des yeux; le Rliizœcus falcifer aurait alors une génération parthénogéné- lique hypogée et une génération sexuée vivant à la lumière. » L'examen microscopique montre l'existence, sur les radicelles, de renflements; ces renflements sont produits par l'hypertrophie, par afflux de sève, des tissus dans la ré- gion piquée par l'insecte; on observe alors une décentration de l'axe des radicelles ("). » Nous avons trouvé des lihizœcus, non seulement sur le Petit-Bouschet, mais en- core sur difl'érents cépages, tels que le Mourvèdre, l'Aramon, l'Alicante, l'OEillade, (') Bapport préliminaire adressé à M. le préfet d'Alger, le 29 juin 1891. (-) Dépourvu de laboratoire, nous avons eu recours à l'obligeance de M. Ch. Lan- glois, qui a bien voulu faire les piéparations. ( 22() ) qui paraissent plus résistants, car, à l'heure actuelle, ils ne manifestent aucun ilopé- rissement apparent. )) La découverte de celte Cochenille radicicole dans les serres d'Europe et en Algérie soulève plusieurs questions intéressantes. » En premier lieu, le Bhizœcus falcifcr vivant, suivant les milieux, sur les racines de plantes de genres différents, il est difficile de savoir quelle est la plante type sur laquelle il se développait originairement; on peut se demander si, dans les serres, il s'est fixé par adaptation sur les racines des Palmiers, des Phormiiim et d'autres plantes, à la façon du Dacly- lopiiis Adonidum qui s'y est établi sur les végétaux les plus divers. On peut se demander également s'il n'a pas été importé dans le nord de l'Afrique, oii il aurait trouvé des conditions cl imatériques favorables à sa multiplication, et si, tlans ce cas, il n'a ])as élu domicile sur les racines de la Vigne. On peut aussi bien admettre qu'il habite normalement cette contrée, ainsi que les régions orientales du bassin de la Méditerranée, et qu'il a été importé dans les serres européennes avec des plantes de ces pays. » En second lieu, la rencontre de cette Cochenille sur les racines de la Vigne rouvre im débat que l'on pouvait supposer clos. Se basant sur un passage de Strabon, passage où il est question d'un parasite de la Vigne vivant alternativement sur les racines et les bourgeons, plusieurs auteurs, Korosios(i87o), Signoret (1875), de Laffitte (1879 et i883), émirent l'opi- nion que ce parasite était le Phylloxéra. S'appuyant sur un travail de Nie- delsky (1869), qui avait découvert en Crimée une Cochenille, à laquelle il donna le nom de Cocciis Vitis, mais que Targioni Tozzetti place avec raison dans le genre Daclylopiiis, Planchon pensa qu'il s'agissait de l'insecte men- tionné par les anciens, observé au moyen âge et connu depuis des siècles en Asie Mineure et dans les îles de l'Archipel. M. Valéry Mayet ('), après enquête personnelle, partage l'avis de Planchon, et, pour lui, le Dactvlo- pitis F/toNied. est bien l'insecte de Strabon, de l'auteur arabe Ibn-el-Bei- thar, du manuscrit de Saint-Saba. celui de M. Korosios et de M. Genna- dius(i887). '1 Si l'on considère comme démontré que cet insecte est une Cochenille, et non pas le Phylloxéra, nos observations laissent présumer qu'il y a eu confusion entre deux espèces de Cochenilles ampélophages et que le Bhi- (') Valéry Mayet, Les Insectes de la Vigne, p. 4o et suivantes. Montpellier et Paris, 1890. C. H.. 1891, 2' Semestre. {.T. CXIIl, N« 4.) -^O ( 23o ) zœciis falcifer pourrait être le parasite observé depuis l'antiquité sur les racines de la Vigne. » En effet, le Daclylopius Vùis Nied., s'il se rencontre pendant l'hiver sous les écorces de la souche, ne se trouve en aucune saison sur les radi- celles, alors que le /îA(;;œe«5/afce/e/-Kûnck. est un hôte souterrain qui suce la sève des racines profondes les plus délicates et élit également domicile sur les grosses racines au voisinage de la surface. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur l' assimilation spécifique dans les Ombellifères. Note de M. Géneau de Lamarlière, présentée par M. Duchartre. « On n'avait pas encore recherché, jusqu'à ce jour, les variations d'in- tensité que peut subir l'assimilation chlorophyllienne dans des plantes d'espèces voisines, mais ayant des feuilles de structure et de forme diffé- rentes. La famille des OmbeUifères, présentant tous les degrés de décou- pures et une structure très variée dans le limbe de ses feuilles, est très favorable à cette étude. J'ai constaté que l'intensité de l'assimilation chlo- rophyllienne, pour une même surface, varie beaucoup selon les espèces, et que les feuilles dont le limbe est divisé en segments très étroits assimi- lent beaucoup plus, toutes conditions égales d'ailleurs, que celles qui sont découpées en segments larges. » Pour cela, une portion de feuille d'Angelica silçestris, de surface don- née, étant mise à assimiler dans une éprouvette contenant un mélange d'air et d'acide carbonique en proportions connues, je place dans une autre éprouvette, exactement dans les mêmes conditions, un fragment de même surface pris dans une feuille de Peucedanum parisiense. Cette plante a le limbe divisé en segments linéaires, tandis que Y Angelica silvestris possède des découpures très larges. Après une heure d'exposition au soleil, l'analyse du mélange gazeux de chaque éprouvette montre que le Peucedanum a absorbé beaucoup plus d'acide carbonique que V Angelica. Eu renouvelant ces expériences sur d'autres espèces {Peucedanum Cervaria, Peucedanum Oreoselinum, Libanotis montana, Trinia vulgaris, Seseli monlanum, etc.), j'ai toujours trouvé des différences dans le même sens : plus la feuille est découpée en segments étroits, plus l'assimilation est forte pour une même surface. » Dans le Tableau suivant sont mises en regard les quantités d'acide car- ( 23l ) bonique absorbées en une heure par centimètre carré, pour trois espèces comparées à VAngelica silveslris, chacune dans trois expériences succes- sives. Angelica sihestris. Libanolis rnontana. 1° o, I02 O, iSg 2° ( 0,112 1 0,166 3° ( 0, ( 0; , i4o ,240 Angelica silvestris. Peucedamun Oreoselinuin. 4" \ 0,087 ) 0,286 5° ( 0,091 \ 0,241 6° ( 0, 1 0, , 1 10 240 Angelica silvestris. Peiicedanuni parisiense. 7° j 0,068 ( 0,282 80 : j 0,076 1 0,202 9° 1 O; ,084 ,38o II. III. » Ces différences dans l'intensité de l'assimilation du carbone s'ex- pliquent par l'anatomie comparée. » Les Ombellifères dont les feuilles sont formées de segments larges, telles que VAngelica silvestiis, VEeracleiiinSpliondyliam, Y Anthriscus silvestris, le Torilis Anthriscus, V Imperaloria Ostnithium, etc., n'ont généralement qu'une assise de cellules en palissade. La moitié, au moins, de l'épaisseur de la feuille, est occupée par le tissu lacuneux. » Les divisions de la feuille sont plus petites dans le Peucedanum Cerva- ria, le P. Oreoselinum et le Libanotis rnontana, etc. ; mais l'épaisseur du limbe augmente : il v a au moins deux assises de cellules en palissade; le tissu lacuneux se réduit, et, à la face inférieure de la feuille, les cellules laissent entre elles très peu d'intervalles. » Chez le Peucedanum parisiense , le Patimbia Chabrœi, le Silaus pratensis, les divisions de la feuille sont linéaires. Le tissu chlorophyllien de la face supérieure se prolonge sur les côtés, autour de la nervure marginale, et tend à envahir la face inférieure. )) Cet envahissement est complet dans le Trinia vmgaris, le Seselimonla- num, le Fœniculum vulgare, le F. dulce. y> Il peut y avoir alors jusqu'à trois assises palissadiques sur tout le pourtour du segment. Le tissu lacuneux dans ce cas est réduit à quelques cellules au voisinage des nervures. » En résumé, des plantes de la mémo feuille, et même appartenant à des espèces très voisines, peuvent ne pas absorber l'acide carbonique de l'atmosphère avec la même intensité pour une même surface. Ainsi, dans les Ombellifères : » 1° Les espèces à feuilles très découpées assimilent beaucoup plus, à surface égale, que les espèces à feuilles entières ou peu découpées. ( 232 ) » 2° Cette différence dans l'intensité de l'assimilation chlorophyllienne s'explique par la disposition du tissu en palissade qui, au lieu d'être ré- parti en une seule couche sur une grande surface, est distribué en plu- sieurs assises superposées ('). » ANATOMIE VÉGÉTALE. — Sur les tubes criblés des Filicinèes et des Équisétinëes . Note de M. Georues Poirault(- ), présentée par M. Duchartre. « M. de Janczewski a établi, en 1878 ('), que les éléments caractéris- tiques du liber des Phanérogames, les tubes criblés, se retrouvaient chez les Cryptogames avec certaines modifications. Ces modifications consistent principalement en ce que les ponctuations de la membrane, dont la réu- nion constitue ce qu'on appelle un crible, sont ouvertes chez les Phanéro- games, tandis qu'elles sont toujours fermées chez les Cryptogames vascu- laires. De plus, tandis que, chez les premières, ces pores sont, à certains moments du moins, bouchés par une substance de composition inconnue, mais différente delà cellulose et qu'on a ■A^<^e\é,e substance calleuse, chez les secondes, ces pores s'en montrent constamment dépourvus. Seul lePteris aquilina ferait exception à cette règle, et l'on retrouverait chez cette plante des pores bouchés par des cals, exactement conmie chez les Phanérogames. Les observations que j'ai eu occasion de faire sur la structure des tubes criblés dans les différentes familles de Fougères, à l'exception des Gleiche- niacées, les Marattiacées, les Ophioglossées et les Équisétacées, me per- mettent de compléter sur quelques points nos connaissances relatives à ces éléments. M On rapporte d'ordinaire les tubes criblés des Phanérogames à deux types : celui de la Courge et celui de la Vigne, caractérisés, le premier, par des cloisons terminales transverses portant un seul crible; le second, par des cloisons obliques et pouvues d'un plus ou moins grand nombre de cribles. Les tubes du premier type sont rares chez les plantes qui nous occupent; on ne les rencontre guère que chez les Equiselum, où ils se trouvent d'ailleurs associés aux tubes du type Vigne. Ces tubes à nombreuses plages (') Ce travail a été fait au laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau, sous la direction de M. Gaston Bonnier. (-) Travail du laboratoire de M. le professeur Van Tieglieni. {^) Comptes rendus, séance du 32 juillet. ( 2'^3 ) criblées, les seuls qu'on rencontre chez les F ons^bres (Woodivardia radicans, Pleris aquilina, Davallin imrnersa, Aneimia phyllitidis, atteignent leur plus grand développement chez les Cyatliéacées. Dans le pétiole du Cyathea meduUans, j'ai trouvé des tubes de 35(7. de diamètre dont les cloisons ter- minales dépassaient 700 ;j. de longueur, soit plus de 20 fois le diamètre du tube. Il en résulte que, sur une grande partie de leur trajet, ces cloisons, beaucoup plus minces d'ailleurs que les cloisons longitudinales, paraissent parallèles à ces dernières. C'est par centaines qu'on y peut compter les plages criblées limitées par des traclus cellulosiques onduleux. Dans chaque plage on peut distinguer un certain nombre de centres autour desquels les pores se sont développés en plus grand nombre. » M. de Janczewski a signalé la présence de cribles sur les faces longi- tudinales des tubes : mes observations concordant, en général, avec celles de ce savant, je ne m'attarderai pas à des questions de détail. A propos des Marattiacées non étudiées par cet auteur, je dirai seulement que les plages criblées, très grandes, elliptiques, affectent, sur les faces longitudinales, une remarquable régularité. Où je ne suis plus d'accord avec M. de Janczewski, c'est relativement à l'absence de cals dans les ponctuations. T^ecasdu Pleris aquilina doit être considéré comme la règle générale. Dans toutes les Fou- gères, les Marattiacées (?), les Equisétacées, les Hydroptéridées, les ponc- tuations sont bouchées par du cal. Seuls les tubes des Ophioglossées pa- raissent dépourvus de cette substance, ainsi que j'ai eu occasion de le mentionner précédemment (' ). Partout ailleurs le cal apparaît comme un dépôt au fond et sur les pentes du pore; ce dépôt finit par combler la cavité et fait saillie au-dessus de la membrane cellulosique qui constitue la cloison; ces processus continuant, les cals des pores voisins viennent s'unir en un cal général qui grandit jusqu'à obturer parfois complètement la lumière du tube. Je reviendrai ailleurs sur le développement de cette substance, qui, d'après les recherches de M. Mangin (-) et mes observa- tions, paraît assez répandue et se forme en des places diverses, même sur des parois subérifiées, comme le montre l'observation suivante empruntée à rOphioglosse. Dans de vieilles racines, j'ai trouvé, sur les parois radiales des cellules endodermiques, des cals en forme de lentille biconvexe au milieu de laquelle le cadre endodermique était conservé. (') Comptes rendus, t. CXII, n° 17, p. 967; 1891. {''■) Je dois à ce botaniste quelques obligeantes Communications dont il me permettra de le remercier ici. ( 234 ) » A propos des tubes criblés, il reste un point à établir : les bouchons cal- leux se rejoignent-ils à travers la membrane? Je crois pouvoir répondre affirmativement; mais ce point, très difficile à élucider complètement, mérite de nouvelles recherches et une comparaison approfondie avec des Phanérogames. Chez elles, en effet, on admet, comme règle générale, que les pores sont ouverts; mais, à ce sujet, on trouve dans les Mémoires spé- ciaux, à propos des plantes les plus diverses, une foule de réticences qui semblent indiquer la nécessité d'un nouvel examen. » Je n'insiste pas ici sur l'absence du noyau et la présence dans les tubes de nombreux granules réfringents, mes observations concordant absolument sur ce point avec celles de M. de Janczewski. » COSMOLOGIE. — Document relatif à la trajectoire suivie par la météorite d' Ensisheim en 1492. Note de M. H. -A. Newton, présentée par M. Daubrée. « La direction de la trajectoire de la météorite qui est tombée en Al- sace, à Ensisheim, le 7 novembre 1492, à la plus ancienne date connue dont nos collections possèdent des échantillons, peut bien être déterminée d'après un récit de Sébastien Brant('). D'après ce savant, la détonation fut entendue à Lucerne, dans le canton d'Uri, et dans la vallée de l'Inn, et peut-être plus loin encore. Ces dernières localités sont trop distantes du lieu où la pierre est tombée pour que la détonation ait pu y être enten- due, à moins que le météore ne se soit déplacé du sud vers l'est, et suivant une trajectoire très peu inclinée à l'horizon. Comme la chute eut lieu vers midi, le mouvement de la pierre était presque dans la même direc- tion que celui de la Terre dans son orbite autour du Soleil, et n'était pas très incliné sur l'écliptique. » (') Sébastien Brant était, en 1492, doyen de la Faculté de droit à l'Université de Bâie. Son récit, fait successivement en vers latins, puis en vers français, est imprimé sur une grande feuille, d'un seul côté, comme une pancarte; il est conservé à la bi- bliothèque de Bâle. L'éminent géologue, Pierre Merian, l'a fait connaître au public {Poggendorff's Annalen, t. Cil, p. 182; i864). On y lit : « Audiit hune Uri proximus alpicola : Norica valiis eum, Suevi, Rhetique stupebant, » et, avec les orthographes de l'époque, Tunow, Necker, Arh, 111 und Rin, Schwitz, Uri, hiirt den Klapffder In. ( 235 ) GÉOLOGIE. — Sur l'érosion et le transport dans les rivières torrentielles ayant des affluents glaciaires. Note de MM. L. Duparc et B. Baeff, présentée par M. Daubrée. (( Les recherches que nous avons l'honneur de communiquer à l'Aca- démie ont été entreprises sur l'Arve, immédiatement en amont de son con- fluent avec le Rhône, dans le but de déterminer par des expériences exactes, répétées chaque jour, l'ensemble des conditions qui régissent les rivières torrentielles ayant des affluents glaciaires. Nos expériences ont porté du I*'' janvier au 3i décembre i8go, avec interruption forcée pendant octobre. Chaque jour, à la même heure, nous avons déterminé les vitesses superficielles, le niveau et la température de la rivière, ainsi que les quan- tités de matières dissoutes et en suspension renfermées dans un mètre cube d'eau. A plusieurs reprises, des recherches analogues ont été faites sur tous les affluents. Les principaux résultats obtenus sont les suivants : » I. Matières en suspension. — • Pour l'Arve, elles varient entre des limites extrêmes comprises entre i^'' et 3''s par mètre cube. Ces énormes oscilla- tions ne se rencontrent, il est vrai, que pendant les fortes crues ('). En temi)s normal cependant, il est rare de rencontrer une série de jours pen- dant lesquels la quantité d'alluvion reste à peu près constante ; le plus petit changement de niveau, la moindre perturbation locale suffisent pour dou- bler et au delà le chiffre du jour précédent. » En faisant abstraction des grandes crues, pour ne considérer que les résultats moyens, nous avons trouvé que la charge en alluvion estminima en hiver; elle augmente dès la fin de mars, atteint son maximum en août, puis diminue. Comme le plus haut niveau d'été de la rivière s'établit au moyen d'une série d'oscillations interrompues par quelques grandes crues, et que les variations dans le niveau sont beaucoup moins sensibles que celles qui leur correspondent dans les matières en suspension, la courbe qui représente ces dernières est très accidentée. Elle présente une série de maxima et de minima très rapprochés, qui s'exagèrent beaucoup pendant les crues. » Celles-ci, toujours très brusques, s'effectuent en trois ou quatre jours. )i Si elles durent un certain temps, le chiffre des matières en suspen- (') Ainsi, pendant une crue d'hiver survenue du 21 au 25 janvier, en trois jours la quantité d"ailuvion s'est élevée de quelques grammes au chifTre de 12008''. ( 236 ) sion diminue rapidement sans qu'il y ait abaissement sensible du niveau ( ' ). Ceci provient de ce que l'alluvion des crues est presque exclusivement le produit du lessivage par le ruissellement à la surface d'un sol peu per- méable. Ce dernier est rapidement nettoyé par les premières pluies, et dès lors le ruissellement s'effectue sans grand entraînement de matières en suspension. )) En été, pendant les mois secs, en temps normal, la majeure partie de l'alluvion charriée provient de la ti-ituration dans le glacier, et ce sont les torrents glaciaires qui jouent le rôle principal dans l'alimentation. En hiver, au contraire, ainsi que dans les crues et pendant les mois humides, ce sont les affluents torrentiels proprement dits qui sont la source des matières en suspension. Celles-ci proviennent alors du lessivage. Les chiffres suivants obtenus dans les mêmes conditions montrent la différence d'action pendant les jours secs entre les affluents glaciaires et torrentiels. Torrent du glacier des Bossons 2287 d'alluvion par mètre cube le 9 août » du Tour 243 » 8 M d'Argentière . 535 » 9 » des Bois 483 » 10 » de Taconuaz 2i5 » 'J La Diosaz (affluent non glaciaire) 33 » 12 Le GilTre » «4 » i4 Le Borne » 22 » » )) II. Matières en dissolution. — Leurs variations sont infiniment moins brusques et moins considérables que les précédentes. Leur maximum dé- passe rarement 3ooS'' par mètre cube en hiver, leur minimum descend rarement au-dessous de iSo^'' en été. La courbe qui les représente est ré- gulière, et toujours inverse de celle des matières en suspension. Toute augmentation de niveau amène une diminution dans la quantité de ma- tières dissoutes. Ce phénomène est surtout très visible pendant les crues. Il faut en rechercher l'origine dans un accroissement de la vitesse de la rivière, permettant un contact moins prolongé de l'eau avec les matières solubles. A niveau égal, la quantité des matières dissoutes est moindre en été qu'en hiver. Cela nous paraît tenir à deux motifs qui sont les suivants : » 1" Les substances dissoutes sont des carbonates, solubles en présence d'acide carbonique. Or la solubilité de celui-ci diminue avec l'élévation (•) Dans la crue mentionnée précédemment le chifTre de i200S"' a été atteint le 23; le 24, par un même niveau, ce chiffre n'était plus que de 535f par mètre cube, et le 25 de 1 1 5e'' seulement. ( 237 ) de la température; et, comme la température de l'Arve varie de i" en hiver à i5" en été, les eaux estivales moins chargées en acide carbonique ont un pouvoir dissolvant plus restreint. M 2° L'alimentation par les eaux glaciaires, presque nulle en hiver, est très forte en été, et ces eaux sont pauvres en matières dissoutes. )) III. Le débit total pendant les onze mois (obtenu en sommant les débits de chaque jour) a été de 1600000000""^ en nombre rond. C'est à peu près quatre fois moins que le débit de la Meuse en 1884 ('). La quan- tité de matière en suspension a été de 61 1 000 tonnes, celle des matières dissoutes de 33oooo tonnes, soit un total de 900000 tonnes environ. » C'est en février que la rivière a le moins charrié, avec 7600 tonnes de matières dissoutes et 122 tonnes de matières en suspension. C'est au con- traire en août que l'activité est la plus grande, avec 5i 4oo tonnes de matières dissoutes et 221 000 tonnes d'alluvion. Bien que la quantité de matières dissoutes par mètre cube soit presque double en février, le chiffre total de ces dernières est bien supérieur en août, à cause du fort débit de la rivière à cette époque. » L'importance capitale des crues dans le régime des rivières torren- tielles est mise en évidence par les résultats comparatifs de janvier et de février, mois identiques en tous points, sauf la crue survenue dans le pre- mier mois : Janvier : débit 80770000"'"; Matières en suspension 20661 tonnes; Âlluvion 26988 tonnes; Février : débit 24858ooo™''; Matières en suspension 7604 tonnes; Alluvion 122 tonnes. » Déplus, en comparant ces résultats avec ceux qu'ont donnés les ri- vières stables, on verra qu'à volume égal d'eau roulé pendant une année les rivières torrentielles sont des agents géologiques bien plus actifs. On verra aussi que souvent, chez les premières, les matériaux dissous l'em- portent en volume sur l'alluvion (-), tandis que chez les secondes c'est l'inverse qui se rencontre (^^. » La séance est levée à 4 heures trois quarts. M. B. • ■ (') Voir les beaux travaux de MM. Spring et Prost sur les eaux de la Meuse. C) Loc. cit. (^) Les calculs de débits ont été faits obligeamment par M. Delebecque, ingénieur des Ponts et Chaussées, à Thonon. C. R.. 1891, 3' Semestre. (T. CXIII, N" 4. ) 3l ( 338 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 27 juillet 1891. Traité d'Analyse; par Èmh.eVickb.d, Membre de l'Institut. Tome I (/n- tégrales simples et multiples. L'équation de Laplace et ses applications . Déve- loppements en séries. Applications géométriques du Calcul infinitésimal) . Paris, Gauthier-Villars et fils, 1891; i vol. gr. in-8". Guide pratique de télégraphie sous-marine ; par Auguste Bonel. Paris, J. Michelet, 1891; br. in-8°. Revue géologique suisse pour l'année 1890; par ER^'EST Favre et Hans ScHARDT, XXI. Genève, Bàle, L\on, H. Georg, 1891 ; br. in-S". Notice biographique sur le 0"" Ernest Cossofi ; par M. Ed. Bureau. (Extrait du Bulletin de la Société botanique de France, t. XXXVTI); br. in-8°. (Pré- senté par M. Edwards.) Plantes nouvelles du Thibet et de la Chine occidentale, recueillies pendant le voyage de M. Bonvalot*"/ du Prince Henri d'Orléans en 1890; ^ar MM. Ed. Bureau et A. Franchet. ( Extrait du Journal de Botanique. ) Paris, J. Mersch, 1891 ; br. in-8°. (Présenté par M. Edwards.) Annales du Musée d'Histoire naturelle de Marseille, publiées avec subven- tions des Ministères de l'Instruction publique et de l'Agriculture aux frais de la ville, sous la direction de M. le Prof. A. -F. Marion. Zoologie. Tra- vaux du laboratoire de Zoologie marine. Tome IV, fasc. I. Marseille, J. Cayer, [891 ; i vol. 111-4". Exposition universelle internationale de 1889 à Paris. Rapports du jury in- ternational, publiés sous la direction de M. Alfred Picard. Groupe K, 2* partie : Matériel et procédés des Arts libéraux. Classes 9 à 16. Groupe de l'Economie sociale. 2* partie. Premier fascicule. Paris, Imprimerie natio- nale, 1891 ; 2 vol. in-4". Éléments de photo grammétrie ; par le commandant V. Legros. Paris, Société d'éditions scientifiques, 1892; i vol. iu-i6. (Présenté par M. Ma- rey.) Clinique médicale de l' Hôtel-Dieu de Rouen; par II. Leudet. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1874; i vol. in-S". (Présenté par M. Bouchard.) Etudes de Pathologie et de clinique médicales ; parle D'' Théodore-Emile ( -^39 ) Leudet. Paris, G. Steinheil, 1890-1891; 3 vol.gr. in-8°. (Présenté par M. Bouchard.) Mémoires el Bullelins de la Société de Médecine et de Chirurgie de Bordeaux, 3*= et 4" fascicule, 1890. Paris, G. Masson, 1891 ; br. in-8°. Eugène de Masquard, D'' Marron, Jacques et Jérémie Bonhomme. Etudes d'Économie sociale. Paris, Fischbacher, 1891 ; i vol. ia-i6. A course of experiments in physical measurement. Part III : Principles and methods; Zb- servatoire au mont Blanc M. Mascaut. — Sur le retard des impres- sions lumineuses M. A.-F. Mariox. — Travaux de Zoologie appliquée, ellcclués à la station maritime d'Endoume, durant la campagne 1890... M. Bouchard fait hommage à l'Académie, au nom de M"" Leudet, de quatre volumes qui ropi'ésentcnt l'o'i'.vre médicale complète de son mari, le D' Théodore-Emile Leudet. 179 uSo MEMOIRES PRESENTES. M. G. Colin adresse un Mémoire mauusci'it, sous le titre « Études expérimentales sur la tuberculose » iS'i AL le D' Pic.EON adresse une .Note relative au mode de production des épidémies de rholrra if^l MM. Maiîev, NL\rcel Ukprez, Leaute sont adjoints à la Commission chargée d'exa- miner les Communications relatives aux aérostats i8'| CORRESPOND AIVCE. AL Henri Pareniy. — Sur une représenta- tion géométrique et une formule de la loi d'écoulement des gaz parfaits à travers les orifices M. A. Leduc — Sur les densités de l'oxy- gène, de l'hydrogène et de l'azote M. Jules Garnier. — Bemarques sur le transport du fer et du nickel métalliques par le gaz oxyde de carbone .MM. G. BoussEAU et G. Tite. — Action de l'eau sur les sels basiques de cuivre AL 12. Chuard. — Sur un mode de forma- tion actuelle des minéraux sulfurés MiVL C. Lepierre et M. L.aciiaud. — Be- cherches sur le thallium M. W.-C. Matignon. — Sur les acides para- banique et oxalurique M. Ch.-Ed. GuuiNET. — Transformation de l'acide gallique et du tannin en acide ben- zo'i'que M. Scheurep.-Kestner. — Sur les acides po- lymères de l'acide ricinoléique AL Léon Boutroux. — Sur la fermentation panaire AL Paul Binet. — Sur une substance ther- mogène de l'urine AIAL H. Bertin-Sans et J. ALutessier. — Sur la transformation de l'hémoglobine oxycarbonée en mélhémoglobine, et sur un nouveau procédé de recherche de l'oxyde de carbone dans le sang M. N. Griîhant. — Sur un nouvel appareil ix'l i.'iii 189 Ml' lyli ,98 destiné à mesurer la puissance musculaire. :> 1 1 MAI.N. Gréhant et Ch. Quinquaud. — Alesure de la puissance musculaire chez les ani- maux soumis à un certain nombre d'in- toxications ! I '• j\l. Dn/.E\\'IECKI. — De la concordance des résultats expérimentaux de Al. S.-P.Lan- gley, sur la résistance de l'air, avec les chiffres obtenus par le calcul 2i'| AL G. Demeny. — Analyse des mouvements de la parole par la chronophotographie.. 2i(> M. Auo. Charpentier. — Relation entre les oscillations rétiniennes et certains phéno- mènes entoptiques >i-^ AL G. Colin. — La chèvre n'est pas réfrac- taire à la tuberculose 319 AL L. LoRTET. — Recherches sur les mi- crobes pathogènes des vases de la mer Morte 331 M. P. Mauchal. — Sur l'appareil excréteur des Caridides et sur la sécrétion rénale des Crustacés 11'i AL G. Saint-Bemy. — Sur le système ner- veux des Monocotylides 225 MM. J. KuNCKEL d'Hekculais et Frédéric Salira. — Contributions à l'histoire natu- relle d'une Cochenille, le Bhizœcus fatci- fer Kiinck., découverte dans les serres du Muséum et vivant sur les racines de la vigne en Algérie 22'^ AL GÉNEAU de Lamarlière. — Sur l'assimi- lation spécifique dans les (Imbellifères. . . 23o N" 4. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages. M. Gkorges PoiRAiLT. — Sur les tubes cri- blés des Filicinées et des Équisétinées. . . . 2.33 M. H. -A. Newton. — Document relatif à la trajectoire suivie par la météorite d'Ensis- Bl I.LETIN BlBLIOGRAPHIQl lî Pages. hcim en i^ija 23.'| MM. L. DtiP.\RC et B. B.4EFF. — Sur l'éro- sion et le transport dans les rivières torren- tielles ayanl des afiluents glaciaires .325 a38 EllIUTV -i'M PAKIS. — IMPRIMERIE OAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-\ususLins. 35 joi 1891 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PAR MM. liES SECRÉTAIRES PERPÉTUEIiS. TOME CXlïï. N^ 5 (3 Août 1891) PAIUS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai dos Grands-Augusiins, 55. 4891 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté bans les séances des aS juin 1862 et 24 mai 1875. T.es Comptes rendus hebdomadaires des séances de 1 Les Programmes des prix proposés par l'Académie l'Académie se composent des extraits des travaux de sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes i ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prouoncés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires soni tenus de les réduire au nombre de pages requis. , Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrail autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le foni pour les articles ordinaires de la correspondance fiifli- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être reiAi l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tarlÇl Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- jeudi à i o heures du matin ; faute d'être remis à tenaps vernement sont imprimés en entier. j le titre seul du Mémoire est inséré dans le Co»2/;;e h Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par 1 actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu les correspondants de l'Académie comprennent au j vaut, et mis à la fin du cahier. présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a \6 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*" . — Impression des travauœ de r Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger deTAcadémie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. e I plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- rent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Article 4. - Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des^i teurs; il n'y a d'exception que pour les Ra|)portsei les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5 . Tous les six mois, la Commission administrative fal un Rapport sur la situation des Comptes rendus aprè l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du,pr( sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priesde^ déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5". Autrement la présentation sera remise à la séance smvaii COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 3 AOUT 1891, PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTHIi. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. GÉOLOGIE EXPÉRLMENTALE. — Recherches expérimentales sur le rôle probable des gaz à hautes températures, cloués de très fortes pressions et animés d'un mouvement fort rapide, dans divers phénomènes géologiques ; par M. Dau- BRËE. CINQUIEME PARTIE. — Transport et écoule:t de roches, sous l'ixfluence DES GAZ AGISSANT A DE FORTES PRESSIONS. « Si les fluides élastiques, emprisonnés sous de fortes pressions, ont perforé des cheminées à travers l'écorce terrestre, ils ont dû avoir la puis- sance de faire monter vers la surface et bien au-dessus des masses ro- cheuses par les canaux antérieurement percés. C. R., 1891, 2' Semestre. (T. CXIH. i\° 5.) 32 ( 242 ) » A l'appui des considérations déjà présentées ('), j'ai procédé à quel- ques expériences nouvelles qui ont été faites, comme précédemment, au laboratoire des Poudres et Salpêtres, avec le précieux concours de M. Vieille. M Dans de précédentes expériences, j'ai montré que le phénomène de l'écoulement des corps solides, si bien étudié par Tresca dans les métaux et dans les pâtes plastiques, se manifeste aussi dans les roches. Le gypse, le marbre de Carrare, la limonite oolithique et d'autres masses minérales se sont écoulés, sous l'énergique poussée des gaz explosifs, et ont repris une cohésion au moins égale à celle qu'ils avaient d'abord. » Dans quelques cas, la roche, tout en se moulant dans l'éprouvette, pousse, au dehors, des protubérances en forme de dé à coudre. » Il était intéressant d'étudier, par d'autres procédés, des conditions si fréquemment réalisées dans la nature et de chercher de nouveau à pro- voquer la sortie, par écoulement, de ces roches hors de l'éprouvette, sur la paroi de laquelle elles constitueraient alors de véritables cônes éruptifs. » La matière sur laquelle on voulait exercer une poussée a été disposée sous la forme de rondelles, et substituée au cylindre de roche, dans le loge- ment de l'appareil employé précédemment à l'étude expérimentale des perforations ou diatrèmes et des phénomènes connexes. J'ai eu recours d'abord au plomb seul, puis à des roches. Expériences. » Première expérience. — Trente rondelles de plomb, ayant movennemenl un peu plus de i™™,5 d'épaisseur, ont été réunies de manière à constituer un cylindre, entre le canal de fuite et un obturateur ouvert dans sa partie centrale. » La charge de coton-poudre était, comme d'ordinaire, à la densité de o, i ; la pres- sion correspondante est de iioo atmosphères. » Au moment de l'inflammation, un fort bruit a annoncé que les gaz s'étaient frayé une issue. Tout le plomb avait été, en efl'et, violemment chassé au dehors. » Au milieu des formes irrégulières que les rondelles ont acquises, on distingue une série de capsules circulaires, dont beaucoup sont emboîtées les unes dans les autres. » Le diamètre d'un certain nombre de capsules excède celui du canal de fuite, par lequel cependant elles sont sorties. Cela paraît résulter d'un mécanisme bien connu dans les projectiles : l'avant étant arrêté au moment du choc, tandis que la partie d'arrière continue sa marche. ( ') Pour les quatre premières Parties, voir Comptes rendus, t. CVI, p. 767 et 807; t. CXII, p. 125 et 1454. ( ^43 ) » Tout le mêlai cependant n"a pas été expulsé au dehors de l'épiouvelte. Enti-e l'ob- turateur et le fond du logement, des séries de rondelles de plomb ou plutôt des fractions de rondelles sont restées pincées. Elles ont été évidées circulairement et comme poinçonnées, au diamètre du canal de fuite, avec la même netteté que si elles avaient été coupées à l'emporte-pièce. Sur cette sorte de collerette, le plomb s'eslcon- sidérablement aminci et comme laminé; l'étirage a été particulièrement intense le long des bavures relevées rectangulairement contre les parois du canal de fuite. » Une section suivant l'axe des lingots formés par la réunion de rondelles écoulées en montre la structure. Les feuillets constituants, amincis sur leurs bords, ont consi- dérablement gagné en épaisseur vers leur région centrale, qui est repoussée en conoïdo aigu, jusqu'à mesurer plus de trois fois leur dimension primitive. )) C'est, malgré la différence clans les causes motrices, un trait de res- semblance avec les roches contournées, et il s'y ajoute un caractère encore plus frappant au point de vue géologique : c'est le décollement partiel des feuillets superposés, reproduisant ainsi une disposition fré- quente dans les stratifications disloquées et que connaissent bien les mi- neurs, à raison des substances métalliques auxquelles ces vides ont par- fois servi de réceptacle. » Deuxième et troisième expériences. — Dans deux autres expériences, bien que les circonstances de la première aient été à peu près reproduites, les résultats ont été différents. » D'abord l'explosion ne s'est pas annoncée par une détonation; un simple siffle- ment assez faible, correspondant à l'échappement graduel des gaz, a été le seul résul- tat sonore de l'explosion. B Les rondelles sont restées planes sur 35™™, c'est-à-dire presque toute la hauteur du cylindre et les déformations n'intéressent que la région voisine de l'orifice de sortie. Elles consistent en protubérances beaucoup plus surbaissées que précédemment et munies d'un rebord annulaire, qui en fait comme une miniature d'assiette à potage. » La différence entre ces résultats et ceux de la première expérience, peut provenir d'un moindre jeu laissé aux rondelles sur les parois, le frot- tement ayant absorbé une partie de la force qui eût été nécessaire pour fournir le jet par l'orifice de fuite. » Oiialrièmc expérience. — Les trente rondelles de plomb étaient disposées dans l'appareil comme précédemment. On a interposé à leur base, c'est-à-dire du côté de l'explosif, une rondelle de fer. » Cette fois encore on n'a perçu aucun bruit, ce qui prouvait que les gaz ne s'étaient pas instantanément ouvert une issue. Mais, tout en restant renfermés dans l'éprouvetle, ces gaz ont produit des effets considérables et inattendus et cela, jusque bien en de- hors des limites de la chambre. » Ces effets se présentent sous deux formes très distinctes. ( 2',4 ) » A la liase du cyliiulre, du côté de l'iiilérieiir, sur nue ipaisseur de 2(i""", soil en- viron moitié de la liauteur de la colonne, les rondelles sont restées planes tout en se moulant sur les parois du logement. Quelques-unes se sont intimement soudées entre elles. » Pour les rondelles plus rapprocliées du canal de fuite, elles ont été déformées d'une manière plus ou moins considérable, d'après l'ordre de cliacune d'elles par rapport à l'extérieur. Elles se sont écoulées à la manière de ce qu'ont appris les belles expé- riences de Tresca. En pinçant leurs bords, la pression a déterminé pour chacune d'elles un écoulement vers le centre qui, par suite, a subi un épaississement notable. Si l'on passe ainsi des rondelles de l'intérieur vers les plus voisines du dehors, on voit la déformation s'accentuer; après une légère proéminence à peine sensible, elles ont pris des formes conoïdales de plus en plus aiguës. » Après CCS essais relatifs au plomb employé seul, j'ai voulu me rappro- cher davantage des conditions naturelles, en associant au métal des ma- tières rocheuses. » Le gypse d'Argenteuil, la marne supra-gypseuse de Pantin, la marne bitumineuse tertiaire de Menât, coupées en rondelles de 2"'" à 5""° d'épais- seur, ont été interposées de diverses manières entre des rondelles de plomb. » Expériences diverses sur les roches associées au plomb. — A la suite de six ron- delles extérieures de plomb furent placées une rondelle de gj'pse de 5™™, puis d'autres de marne, alternant avec des rondelles de j)lomb. A la base du cylindre était un ob- turateur ouvert. )) Une caisse remplie de sciure de bois et couverte d'une toile a\ait été placée im- médiatement au-dessus de l'éprouvette, afin d'arrêter tout ce qui pourrait être pi'ojelé au dehors. » T^es résultats ont différé suivant la densité de la charge : » 1. Dans l'une d'elles, la charge avait été portée à la densité de o, i5, moitié plus forte que d'ordinaire. » La matière a été à peu près en totalité projetée au dehors, comme dans la pre- mière expérience. » Ce sont également des capsules emboîtées les unes dans les autres, et quelquefois si solidement qu'elles paraîtraient soudées. La première, qui est venue frapper direc- tement la toile, a pris le moulage de son tissu, de la manière la plus délicate. » Les feuillets de roches ont été laminés et, sans doute, à cause de leur extrême minceur, expulsés latéralement par le métal. » Les capsules présentent, pour la plupart, sur leurs deux surfaces, de fortes stries, dues au frottement mutuel avec les capsules contiguës. Elles sont dirigées dans le sens du mouvement et irradient à partir du sommet des conoïdes. Leur ressemblance est intime avec des accidents fréquents dans les couch s des crochons et d'autres contoiirnements do roches. ( ^'.5 ) » L;t collerelte reslL-e à rintérieiir de l"a|jj)ar-ell se compose de la rondelle de fer qui a conservé son éjDaisseur et d'une série de rondelles de plomb très minces, parmi lesquelles oa dislingue aussi les feuillets des roches qui ont été laminées. » 2. Pour une autre expérience on est revenu à la charge ordinaire de densité o, lo. » Cette fois les rondelles sont restées planes sur environ les deux tiers de la hauteur du cylindre, à partir de la base; sur le dernier tiers, c'est-à-dire du côté extérieur, on voit s'accentuer les déformations, à mesure qu'on s'approche du dehors. Au lieu d'un bombement en calottes à peu prés sphériques, ou a eu un simple plissement assez irrégulier, prolsablement parce que la marne a inégalement cédé. Toutefois ce plisse- ment, auquel les marnes ont elles-mêmes participé, indique bien un écoulement vers le centre. » Quant aux trois disques externes, ils se sont emboutis en calottes circulaires et les deux extrêmes ont été projetés au loin, par le contre-coup. Ceci explique un fait observé dans les expériences antérieures, savoir que les protubérances de roches poussées au dehors de l'éprouvette ont été aussi projetées avec force en l'air. » 3. Enfin dans deux autres expériences, où l'on a pris les charges intermédiaires, à la densité de o, 12 et de o,ii,et l'obturateur étant plein, les résultats ont été pins satisfaisants. » Pour ces derniers cas, les gaz sont restés complètement emprisonnés; aucun bruit ne s'est produit, si ce n'est un léger cliquetis du à la mise en tension des pièces mé- talliques de l'appareil, ainsi qu'il arrive avec les explosifs rapides. » Les rondelles de roches se sont comportées tout à fait comme celles de plomb; c'est le même mode d'écoulement. Poussées hors de l'orifice, elles prennent également la forme de protubérances couoïdales, de différents degrés d'acuité. OBSERVATIONS. » On voit que les résultats varient assez notabletnent selon les cir- constances, surtout avec la charge et l'ajustement plus ou moins parfait des rondelles. )) Quand la pression n'est pas assez forte pour projeter tout au dehors, les pièces inférieures restent planes; elles transmettent le mouvement à celles qui avoisinent le dehors. Cette poussée énergique, transmise tout entière par les premières rondelles, à la manière des billes d'ivoire dispo- sées en file, dans l'expérience classique de Mécanique, a parfois déterminé une protubérance conoïdale et s'élevant, sous une forme aiguil', au-dessus de l'orifice (' ). » Bien que très variées dans leur nature iilhologique et dans les forines qu'elles ont prises à la surface du sol, les éruptions auxquelles les dia- trèmes ont servi de canaux, qu'il s'agisse de dômes ou de coulées, ont (') Cette protuljérance a atteint SG"'"'. ( ^-46 ) entre elles un lien de famille, qu'expliquent les expériences. Aussi paraît-il commode, en vue de considérations générales, telles que celles qui viennent de nous occuper, de désigner l'ensemble de ces masses érup- tives, auxquelles on peut ajouter les cônes scoriacés, certains amas cylin- droïdes de conglomérats de roches ignées et les kopyes de la région dia- mantifère de l'Afrique australe, par une dénomination unique et cosmopolite. Le nom à'ecphysême (') qui, dès l'antiquité, désignait « une chose rejetée par un souffle » et que le Dictionnaire d'Hésychius définit ainsi : « pierres sorties de la terre et dominant le sol (-), paraît fait à souhait pour l'en- semble des matériaux que nous avons en vue. » En résumé, dans un même appareil et suivant les circonstances, les gaz déterminent, soit des perforations, soit desye/i de matières solides, aux- quelles ils font acquérir une véritable plasticité. » Ces dernières expériences apprennent aussi comment des gaz à haute pression, emprisonnés dans un réservoir clos, sans faire le moindre bruit, sans se dégager au dehors, en un mot, sans révéler à la surface leur nature gazeuse, peuvent, par une sorte d'action latente, pousser violem- ment au dehors, en proéminences arrondies, des masses tantôt grossière- ment coniques, tantôt en forme de cloches. » Ces divers résultats paraissent avoir des analogues dans la Nature. » CHIMIE. — chaleurs de combustion et de formation des benzines nitrees. Note de MM. Berthelot et Matig\ox. <( La chaleur de formation des corps nitrés a été mesurée, il y a vingt ans, par l'un de nous, qui a trouvé un nombre à peu près constant pour la réaction génératrice, étudiée directement sur un certain nombre de termes, tels que la nitrobenzine, l'acide nitrobenzoïque, etc. : soit avec les corps isolés RH -+- AzO^H = RAzO-+ H-0 -h 36^=' env. » M. Troost a obtenu depuis le même résultat avec le toluène et la naphtaline, et MM. Sarrau et Vieille un chiffre voisin avec l'acide picrique. (') Du mot grec ly.tpiiari |j.a. (-) D'après les renseignements que je dois à l'obligeance de mon savant Confrère M. Croizet. ( 247 ) » Il nous a paru de quelque intérêt d'étudier la question d'une manière plus approfondie, en examinant les isoméries multiples des dérivés beiizé- niques : M. Lobry deBruyn ayant eu l'obligeance de mettre à notre dispo- sition les dérivés binitrés et trinitrés bien cristallisés, qu'd a préparés à l'état séparé et dans un grand état de pureté. » Voici les chiffres que nous avons obtenus : DlNITROBENZINE G" H ' ( AzO" )" = lÔSS"". » Isomère ortho, fusible à ii5°,8: Chaleur de combustion ■ 704''°', 6 à V. c. yoS^^^'iS à p. c. Formation par les éléments : C" (diamant) + H* + Az- -H O*. + o'^»',3 Formation par l'acide azotique monoliydraté : G«H«(liq.) + 2AzO^H(liq.) = G'*H*Az^O*sol. +3H-01iq.. H- 58c»i,3 » Isomère meta : Chaleur de combustion ( -t- 698^"", I à V. c. ^ ( -I- Ggy'^^'jO à p. c. Formation par les éléments + ô^'^S Formation par l'acide azotique . . + 64*^"', 8 » Isomère para, fusible à 172", i : ( +696c»',5à V. c. Chaleur de combustion j , ,, j.,, , , , ( + 093'^»', 4 a p. c. Formation par les éléments + 8"^"', 4 Formation par la benzine -t- 66*^^', 4 Trinitrobenzine C«H^(AzO')' = 2l3S'. » Isomère symèli-ique( 1.3. 5), fusible à I2i"-i2'2° : \ -)-665'^"',9 à V. c. Chaleur do combustion •, /^cQrii o ■ ( -t- 663'^''', 8 a p. c. Formation par les éléments -h ô*^"', 5 Formation par l'acide azotique + 90'^"', 9 » Isomère dissymétrique (1.2.4): 1 +68oC^',6à V. c. Chaleur de combustion _^ 6-8^"', 5 à p. c. Formation par les éléments — Q*^"', 2 Formation par l'acide azotique + 76^»', 2 ( 248 ) )) Il résulte de ces nombres que la chaleur de combustion des trois diui- trobenzines isomères est voisine, suivant la règle générale établie par l'un de nous pour les corps de môme fonction; mais qu'il y a cependant un écart qui dépasse i centième, l'isomère ortlio donnant le nombre le plus fort. » Les écarts résultants entre les chaleurs de formation pour les élé- ments sont sensibles, de + o,5 à + 8,4, l'isomère para ayant dégagé le plus de chaleur. » Entre les deux isomères trinitrés examinés, les écarts des chaleurs de combustion sont plus sensibles, plus de 2 centièmes; et, par suite, les cha- leurs de formation varient de -+- 5^"', 5 à — 9*^^', 2. Rappelons que, pour la benzine solide, la chaleur de formation est — o^^',9. » Les chaleurs de la substitution, ou, plus exactement, de la réaction azotique génératrice, sont sensiblement différentes; soit pour .chaque AzO'H réagissant : Cal Benzine moiionitrée -i- 36 / orllio -+- 29, I X 2 I Benzine dinitrée ! mêla -)- 32,4x2 > para + 33 , 2 x 2 / „ . .. , (1.3.5 H-3o,3x3 Benzine trinitree , ^ , „ ( 1.2.4 + 25,4 X 3 )) Pour pouvoir étendre ces relations à toutes les séries ortho, para, meta, en général, il faudrait des mesures plus multipliées. Mais on peut observer, dès à présent, que la chaleur dégagée par une même réaction va en diminuant à mesure qu'elle se répète, c'est-à-dire que la substitution devient plus avancée: c'est là, d'ailleurs, un phénomène général, sans être absolument constant pour la plupart des réactions. La différence, particu- lièrement accusée pour les benzines trinitrées explique la difficulté plus grande que l'on rencontre dans leur préparation. » Voici une autre remarque, intéressante à un point de vue tout difié- rent, celui des matières explosives. On vient de dire que les chaleurs de iormation des nilrobenzines par leurs éléments sont après tout peu éloi- gnées les unes des autres et même de la benzine. » Or c'est là une relation générale dans l'étude des corps nitrés. Soi-, en effet, l'équation génératrice RH + AzOMI = R.\zO--t- 11=0, ( 249 ) F étant la clialeur de formation par les éléments du générateur lUI; 4-4 1*^'', 6 celle de l'acide azotique; -f- Q étant la chaleur dégagée par leur réaction, -t- X la chaleur de formation du composé nitré par les éléments; enfin -h Gq celle de l'eau. S'il s'agit d'un corps binitré, ou trinitré, il suffit d<; „ . X. . ^o • T -,-, RH RAzO^ , remplacer RH et RAzO- respectivement piir la moitié — ? ou par le tiers de leur valeur thermique. » On a dès lors X = F + (^i,6-hQ)-6ç). » Si Q est égal à + 36, X surpasse F de -+- 7,6; mais c'est là un maxi- nnini, d'après ce qui précède, Q tombant à + 32, -h 3o, et même -!- 2/), valeurs pour lesquelles l'excès de X sur F devient +3,6, + 2,6 et même -2.4. » Le rapprochement entre la chaleur de formation du corps nitré et celle de son générateur étant ainsi établi, il en résulte cette conséquence importante que l'oxvgène entré dans la constitution du corps nitré dégage- rait, s'il était employé à en brûler complètement une quantité proportion- nelle à son poids, à peu près la même quantité de chaleur que si cet oxygène était libre. Or, iG^'^ d'oxygène libre employés à brûler complète- ment un poids correspondant de benzine dégageraient -1-43'^'''; avec la ben- zine mononitrée, -1-49^'''; «^vec les benzines dinitrées, en moyenne -l-5S*^''''; enfin, avec les benzines trinitrées, en moyenne +61^"', c'est- à-dire près de moitié plus qu'avec la benzine; le pouvoir comburant de l'oxygène croissant ainsi à mesure que la nitrification est plus avancée. Si l'on admet que l'action de l'oxvgène, déjà combiné dans les corps nitrés, s'exerce d'une façon semblable, on arrive à cette conséquence que les propriétés explosives de ces corps seront exaltées de plus en plus, non seulement parce que la dose de l'oxygène y va croissant, mais aussi parce que l'énergie mise en jeu par un même poids d'oxygène est également accrue par le progrès même de la nitrification. « BOTANIQUE FOSSILE. — Sur les plus anciennes Bicotylées européennes observées dans le gisement de Ce/val, en Portugal. Note de M. G. de Saporta. « L'apparition et la première extension des Angiospermes dicotylées, longtemps exclues de ia flore terrestre, dont elles forment sous nos yeux l'élément principal, constituent à coup sûr l'événement le plus considé- C. K., 1S91. ■>" fiemFs.'re. (T. CXIII, N- 5 ) J ' ( 25o ) rable dont les annales du règne végétal aient gardé la trace. Comment se produisit le phénomène, à quel date doit-il être rapporté, et quels furent les caractères des plus anciennes plantes de la nouvelle catégorie? Ce sont là des questions qu'il est naturel de poser et qui rentrent dans le domaine de celles que la Paléontologie a pour objet de résoudre. Jusqu'ici pourtant, faute de documents, cette science ne pouvait y répondre et, tandis que la flore urgonienne desCarpathesne comprenait aucun vestige de Dicolylées, celle du cénomanien de Bohême en renfermait une série déjà riche, ren- trant sans effort dans des cadres génériques encore existants ou n'offrant avec ceux-ci, en apparence du moins, aucun contraste bien marqué, au point de vue morphologique. L'idée peu vraisemblable d'une brusque création une fois rejetée, il fallait bien se rattachera l'espoir de rencontrer un jour, dans les étages antérieurs au cénomanien, des Dicotylées plus rapprochées de leur point d'origine que celles de la craie de Bohême. Déjà, les recherches de la Commission des travaux géologiques du Por- tugal, dirigée par M. Delgado, avec le concours de M. P. Choffat, m'avaient permis de signaler, à Buarcos, des Dicotylées probablement albiennes ('). Plus récemment, la flore du Potomac, en Virginie, publiée par M. Fontaine, a mis au jour des Dicotylées plus rapprochées encore de l'extrême base de la série crétacique. Le professeur L. Ward, dans une Notice sur ces Dico- tylées, n'a pas manqué de faire ressortir les caractères synthétiques et les affinités embryonnaires de plusieurs d'entre elles, reconnaissant à de pareils traits les indices d'une évolution en voie d'accomplissement. Ce sont des indices de même nature, plus accentués même, que je ren- contre chez les Angiospermes de la flore de Cercal, gisement portugais encadré entre le cénomanien fossilifère et le néojurassique, sur lequel il repose. La Commission des travaux géologiques a su extraire de ce gise- ment une réunion de plantes dont je résumerai ici les caractères dans ce qu'ils offrent de plus saillant. » L'ensemble compte trente-cinq espèces environ, dont la moitié sont des Cryptogames et une dizaine de Fougères, parmi lesquelles dominent les Sphenoplcris. Trois de ceux-ci : Sphenoplcrls 3Iantel/i Brn^l., plurine/vca Ilr., valdensis Hr., ont été signalés à Valle-de-Lobos par Heer, et un quatrième, Sph. angustiloba Hr., dans les lits un peu plus récents d'Almargen. Deux Hépatiques, deux à trois Lycopodiées, enfin une remarquable Isoétée (Jsoelopsis ChoJ/^al i S&p.) accompagnent ces Filiciuées et dénotent la pré- Coniptes rendus, l. CVI, séance du nS m;ii 1888. ( ^."iï ) scncc d'une station humicle ou même palustre. Les Gymnospermes sont représentées par cinq Conifères : Brachyphyllum (B. obesum Hr.), Sp/ieno- lepidium et Frenelopsis, déjà signalés par Heer, soit à Valle-de-Lobos, soit à Almargen, et répandus dans l'infracrétacicpie tout entier, du valanginien à l'albien. Aux Cryptogames et aux Gymnospermes dont il vient d'être question se trouvent associées, à Cercal, un certain nombre d'Angio- spermes et, en particulier, de Dicotylées, s'élevantau plus à une douzaine d'espèces, qu'à raison même des difficultés attachées à leur classement je subdiviserai en plusieurs types ou catégories distinctes. » Ce sont d'abord quelques Poacites ou feuilles graminiformes, dont il existe des exemples dans le néo-jurassique, sans que l'affinité réelle des plantes auxquelles ces feuilles appartenaient ait pu être encore détermi- née. Ce sont aussi d'autres feuilles linéaires, dépourvues en apparence de nervures régulières, et que l'on serait tenté d'assimiler à celles des Zostéracées. » Non loin des Poacites et Zosteriles, se place un type certainement aquatique, à tiges ou, si l'on veut, à stolons submergés et flottants, lisses, mous, aisément compressibles, à tissu intérieur criblé de canaux aériens, longitudinalement disposés. Ces stolons émettaient, de distance en dis- tance, des radicelles fasciculées, généralement simples, groupées sur des points déterminés et s'étalant en très grand nombre, en donnant lieu à une cicatrice d'insertion encore visible, ainsi que les radicelles elles- mêmes. J'appliquerai le nom de Delgadoa à ce type curieux, qui semble comprendre deux espèces distinctes par la dimension et le mode de grou- pement des radicelles. » Les Angiospermes qui précèdent se rangent, sans anomalie, parmi les Monocotvlées; mais voici un type dont l'ambiguïté entre les deux classes serait plutôt le caractère. Je le nomme Protolemna, parce que, en effet, il présente le port et l'aspect des Lemnacées actuelles. Il consistait en un axe horizontal et flottant, pourvu de feuilles qui dépassaient à peine la surface des eaux et émettant inférieurement des radicelles. Les Proto- lemna semblent avoir été supérieures aux Lemnacées actuelles par la pré- sence d'une tige ou axe distinct; leurs feuilles, dont la délicatesse est extrême, et qui ne sont pas sans analogie avec celles des Lemnacées, pré- sentent pourtant une nervation plus complexe, assimilable à celle des Dicotylées. » Parmi les I^eninacées, c'est aux Spirodela, chez lesquels on observe un rudiment de jet ou axe végétatif que le Protolemna peut être comparé, ( 2,5l.. ) et, s'il existe entre celui-ci et le premier quelque lien de parenté, on peut dire (ju'il y aurait en, dans le type actuel, une sorte de régression relative- ment à celui dont il serait descendu, l'habitat aquatique n'ayant jamais changé. Une plante très différente, la plus fréquente parmi les espèces re- cueillies à Cercal, soulève d'antres diflicultés. Elle se place sans anomalie auprès des Prolorrliipis Andr., type qui commence à se montrer, mais tou- jours assez rarement, dans l'infralias, et dont il existe des exemples dans la flore de Bjuf en Scanie, qui appartient à cet horizon. Ces Prolorrhipis, assimilés jusqu'ici aux frondes stériles et à veines réticulées des Platyce- rium et Drynaria m'avaient paru dénoter plutôt des caractères de forme et de nervation propres aux Dicotylées, dont ils auraient représenté un stade primitif; mais l'examen de la nouvelle espèce de Cercal, dont les feuilles présentent un réseau veineux d'une finesse extrême, visible jusque dans ses moindres linéaments, n'a pu que confirmer cette présomption, appuyée encore par la présence dans le même gisement de Dicotylées incontes- tables. Le Prolorrhipis Choffali Sap., avec son limbe aux larges crénelures, occupé par de nombreuses nervures, parties de la base, qui s'étalent pour gagner le bord, reliées entre elles par des veinules ramifiées en un réseau à mailles capricieuses, rappelle le mode de nervation d'une foule de feuilles, de stipules, de bractées, de sépales ou pétales et d'expansions in- volucrales de Dicotylées. C'est parmi les Renonculacées, Saxifragacées, Chrysospléniées et Asarées que l'on rencontre les organes appeudiculaires les plus analogues aux Prolorrhipis, et à celui de Cercal en particulier. Auprès de ce dernier, associées à lui dans le même ensemble, on observe plusieurs autres feuilles de Dicotylées, l'une à l'état de lambeau, et trois autres à peu près entières et remarquables par leur très faible dimension, autant que par l'ordonnance un peu vague des nervures qui s'étalent sans distinction bien nette d'une médiane, par rapport aux latérales, dont la première est accompagnée. » Sans Aouloir exagérer la portée des découvertes qui viennent d'être mentionnées, il me semble qu'il en résulte pourtant cette induction, assu- rément précieuse i\ formuler, que les Angiospermes auraient traversé un état primitif de faiblesse et de subordination, en rapport avec le point de départ originaire de toute la classe. Les Dicotylées de Cercal, encore fai- blement différenciées, moins éloignées des Monocotylées qu'elles ne le furent à la suite de l'extension rapide qu'elles prirent un peu plus tard, affectant une nervation dont les cotylédons, les bractées et les parties sti- jHilaires ou involucrales offrent encore des exemples, auraient été plus ( 2^3 ) rapprochées des types herbacés de hi classe que des types ou ordres arborescents, plus élaborés et plus arrêtés aussi dans les traits décisifs de leurs organes appendiculaires. Il resterait à définir la vraie cause, impul- sive et déterminante du mouvement, qui, à un moment donné, entraîna la classe entière, en l'élevant, la diversifiant et lui assignant à la surface du globe une place prépondérante, hors de proportion avec celle qui lui avait été originairement départie. » MEMOIRES LUS. HYGIÈNE PUBLIQUE. -- Perfectionnemtnts apporiés dans la fabrication de l'eau de Seltz artificielle; disposition du siphon. Note de M. de Pietra Santa. (Extrait.) (Renvoi à la Commission des Arts insalubres.) « Conclusions. — Par suite des perfectionnements réalisés dans la fabri- cation des eaux gazeuses, l'eau de Seltz peut être désormais fournie au consommateur dans des conditions irréprochables de salubrité : )) 1° Les fabriques sont alimentées, à Paris, par les eaux de source de la Dhuis et de la Vanne, soumises préalablement à des filtrages répétés; » 2° Aux anciennes méthodes de production du gaz acide carbonique, soit par le blanc de Meudon et l'acide sulfurique, soit par le bicarbonate de soude traité par la chaleur, on substitue la gazéification par l'acide carbonique liquide, produit chimiquement pur et qui permet, en outre, de remplir les siphons en abaissant la pression de 12'*"" et 14""" à 8^"^'° et g-*'™; » 3° Les armatures ou têtes de siphon sont actuellement formées par un alliage métallique d'étain pur et de régule, avec proscription rigoureuse ilu plomb; « 4" f^a t'&C' ou tube central, tout en cristal, qui traverse le siphon de haut en bas, est actionnée par un ressort en cuivre, reposant sur un disque- piston cylindrique en ébonite; » 5° Le bec de vidange du siphon, dans tout trajet, et les parties inté- rieures de la tête, sont recouverts d'une mince couche de porcelaine fine, sur laquelle glisse l'eau chargée d'acide carbonique ; » 6" Pur ces dispositions, le liquide sort du siphon sans qu'il y ait jamais contact métallique entre le contenu et le contenant. » ( 254 ) MEMOIRES PRESENTES. CHIRURGIE. — Sur une nouvelle disposition perfectionnée du thermo-cautère de 1876. Note de M. Paqcelix, présentée par M. Verneuil. (Renvoi an Concours rie Médecine et Chirurgie.) « Dans la nouvelle construction, le cautère et son manche sont réduits à de telles dimensions qu'on peut se servir de l'outil comme d'un crayon et que celui-ci se prête aux opérations les plus variées, petites et grandes. Le manche reçoit de la soufflerie un jet d'air réfrigérant; les produits de la combustion sont rejetés au delà de la main de l'opérateur; l'un d'eux, la vapeur d'eau, est utilisée, dans l'emploi des gros cautères, comme agent de réfrigération ; toutes conditions qui permettent de tenir la main à très grande proximité du champ opératoire. » Le carburateur est en métal, il est concave-conA'exe, de manière à s'adapter à la forme du corps et à puiser à son contact une température constante. I^e liquide combustible y est emprisonné dans des éponges, ce qui le rend inversable. A l'aide d'un robinet doseur-mélangeur, on peut mouvementer ou fixer à volonté l'incandescence du cautère. Des anneaux pinces servent, en cas de grippement, à séparer le cautère de son manche. T-a soufflerie, poire de Richardson, porte un bourrelet en avant de sa poche régulatrice, lequel s'oppose aux temps d'arrêt de l'appareil. » On n'emploie qu'une seule espèce de combustible, l'essence miné- rale, plus de lampe à alcool. Enfin, un chalumeau d'un nouveau genre permet de décrasser l'outil siu'-le-champ (' ). » TjC nouvel instrument a de nombreux avantages sur l'instrument pri- mitif : régulation de l'incandescence du cautère sans aucun artifice de soufflerie, simplification et précision plus grande dans le fonctionnement et dans le maniement; applications chirurgicales plus nombreuses et plus faciles; sécurité pour l'opérateur et pour le patient; dérangements moins (') Il est à noter que l'on peut, avec le dispositif actuel, utiliser les anciens cau- tères. ( 2j5 ) fréquents; décrassement sur place du cautère; grande écoiioaiie de con- struction. » M. Fit. Gouttes adresse, par Tentremise de M. le Ministre de riustruc- tion publique, un Mémoire « Sur les aérostats métalliquei ». (Renvoi à la Commission des aérostats.) COKKE6POi\BAi\CE. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Variations périodiques en latitude des protubérances solaires. Note de M. A. ilicco, présentée par M. Faye. a M. Faye, en 1 882 ( ' ), a présenté à l'Académie un important travail de M. SpiJrer, démontrant que, pendant la période uiidécennale de l'activité solaire, les latitudes héliographiques moyennes des taches vont s'appro- chantà l'équateur du Soleil juscp'à l'époque du minimum : depuis lors, les taches commencent à réapparaître aux hautes latitudes, pour descendre de nouveau vers l'équateur pendant le cycle suivant. Ce qui suit prouve que la même loi a lieu pour les protubérances solaires (-). » Les observations des protubérances, faites à Palerme pendant la pé- riode undécennale 1880-1890, sont bien homogènes, puisqu'elles ont été faites toujours avec le même réfracteur de Merz, ouverture o"", aS, et le même spectroscope de Taubar à deux systèmes de prismes à vision directe ; en outre, on a adopté toujours les mêmes méthodes d'observation et de calcul. » En ces onze ans, on a fait l'observation complète de la chromosphère et des protubérances (dessin, position, dimensions) en deux mille deux cent sept jours, passablement bien distribués en les différentes années, en tant que l'ont permis les conditions atmosphériques qui doivent être très bonnes pour que ces observations puissent se faire. On a observé 7663 pro- tubérances de hauteur égale ou supérieure à 3o". » Le Tableau I donne, pour les onze ans 1880-1890, les moyennes de (') Comptes rendus, t. XCIV, p. 2o5. • (^) G'esl une analogie de plus, et des plus frappantes, entre les taches et les protu- bérances, et une confirmation de la tliéorie qui rattache celles-ci auv taches et aux pores. ( 2.% ) la iVéquence diurne elles moyennes dos Uililudcs hciiographiques, pour les deux hémisphères séparément et pour l'ensemble de la sphère solaire. » IjCs latitudes moyennes des protubérances décroissent depuis 1880, jusqu'à l'année qui suit le maximum, puis elles s'élèvent rapidement, de manière à arriver aux plus grandes valeurs, à l'année qui suit le minimum. )) Le moiwement de la fréquence des protidjérances sur la surface solaire se voit aussi avec une remarquable évidence et symétrie dans le Tableau II de la distribution des protubérances en des zones de 10° de latitude hélio- graphique, où l'on a mis en chiffres noirs les maxima principaux et en chiffres plus allongés les maxima secondaires. On a répété les maxima des premiers ans du cycle pour mettre en plus grande évidence la régula- rité du cours de ce phénomène. » En négligeant quelques irrégularités peu importantes, on voit que, près de l'époque du maximum undécennalde la fréquence, les protubérances s'accumulent près de l'équateur solaire; puis les maxima s'écartent en remontant à des latitudes plus élevées, jusqu'à l'époque du minimum un- décennal, et même au delà, mais étant réduits à la condition de maxima secondaires. Cependant, après le minimum de la fréquence, des maxima principaux commencent à se former et à s'approcher de l'équateur dans les années suivantes, pour recommencer un autre cyc\e AqItx fluctuation so- laire. » Le schéma du mouvement, ou fluctuation en latitude des protubé- rances, serait donc comme dans \njîg. i. Fis. I. Equateur solaire >i Pour metlre plus clairement devant les yeux l'intimité du rapport de oscillation de latitudes moyennes desprotubérances avec celles des taches, ( 257 ) on a représenté dans la fig. i les latitudes moyennes des taches, d'après M. Sporer, et des protubérances d'après mes observations. On voit que l'a- Fig. ■>.. «.00 \ , •ï ^ ï.^ / /^ -^ rrT. \ *»^ '/ 1 ~^ / N / ■Ijo» , 1 ^ ^ x^ / 3 ^ :::;^. -^^ / / *J ^~^ ^ / O"* lO œ r^ co os as (D co oo oo 00 ai oo 00 co Protubérances (Ricco) florêa.les -__^_ AustTAle^ Taches CSporer) âoréét/cs lustra/es nalogie des deux phénomènes ne pouvait être plus grande : les deux paires de courbes marchent à peu près parallèlement, en se tenant à une distance presque constante d'environ i/j"- Tableau I. — Protubérances solaires. Hémisphère boréal. Hémisphère austral. Fréquence Latitude Fréquence t.atitude diurne héliographique diurne héliographique moyenne. moyenne. moyenne. moyenne. o o l88o 1,24 39,9 2,11 4l)6 1881 2,86 36,7 2,91 37,8 . 1882 3,14 35,8 2,84 34,2 Maximum j i883 3,79 3,22 3,36 3, 08 des taches, j 1884 3,48 35, o 4, '5 29,3 i885 4,09 3i,i 4>'5 26,2 1886 3,26 28,8 2,59 (25,9) 1887 2,34 3o,4 2,67 82,9 1888 0,72 (27,7) 2,16 32,3 Minimum l „„ , Ko^ or / / 0 \ oc: des taches. î '^^9 ^^'^'^ '''^ ^''^'^ '^'' 1890 o,85 38,5 1,42 42,9 188031890. 1,65 32,5 1,83 82,0 C. R., 1891, 2" Semestre. (T. CXUI, i\» 5.) Les deux hémisphères. Fréquence Latitude diurne héliographique moyenne. moyenne. 2,25 4o"6 5,77 37,1 5,98 34,7 7,i5 3i,9 7-67 3o,9 8,24 28,7 5,85 (27,5) 5,oi 3i,7 2,88 3l,2 (',«9) 35,9 2,47 41,3 3,48 82,3 34 ( 258 ) Tableau 11. — Distribution des pruliibérances solaires. 1880 LatiluUi's â hp lio- 1890. graphiques. ISSU. 13S1. 1882. ISiS. lS8i. 188b. 18S6. 1887. ISSS. 1883. 1800. 1880. 24 80 à 90 2 0 9 4 0 1 „ I 3 3 I 84 70 So 0 4 62 1 5 1 3 ■.■- I 3 i6o 60 70 3 54 3,5 i3 iS 20 7 5 i 2 2 433 5o lio 31 36 21 59 55 121 47 32 9 ■7 u5 31 5i7 40 5o 16 3o 34 58 43 87 98 4') 21 31 50 (338 3o 4o 26 5o 70 102 28 10.5 86 Cg 29 l5 38 26 668 'Mi 3o 24 63 71 89 .58 109 123 77 '9 >4 21 593 10 20 8 47 88 7" 59 120 !)i 61 22 9 16 007 (1 10 3 28 7'5 49 44 III 97 40 36 16 8 528 0 10 7 ■4 43 60 66 120 96 40 5o iS 4 611 10 ■20 3 39 67 65 65 125 82 62 64 27 11 822 20 3o ■4 .S5 88 87 88 188 77 74 8i 37 00 707 3o 40 20 60 70 66 55 i35 94 02 62 48 45 20 720 40 5o 12 49 6.5 5i 49 7'' 63 99 85 83 93 447 5o Go 30 38 33 32 18 34 ■9 02 -i 01"* 8S 30 i3o 60 70 5 4'J 3o 23 9 1 4 4 4 I 0 57 70 80 I 3 20 II 11 5 2 I 2 I 0 18 80 90 (-• 0 4 2 8 2 11 1 0 0 I SI 63 88 88 87 60 49 il ÉLECTRICITÉ. — Sur les inclinomètres à induction. Note de M. Ernest Sciiérixg, présentée par M. Hermite. « A l'Observatoire magnétique de Gcittingue, fondé par C.-F. Gauss, nous avons construit, mon frère Charles Schéring et moi, un nouvel incli- nomètre à induction. En perfectionnant la méthode inventée par W. Weber, nous avons donné à l'axe de l'olation de l'inducteur des inclinaisons très voisines de la direction de la force totale du magnétisme terrestre; d'une part, une inclinaison d à peu près un demi-degré au-dessous de cette di- rection; d'autre part, la même inclinaison au-dessus de la même direction. Au moyen d'un galvanomètre assez sensible, nous avons obtenu, dans la mesure absolue de l'inclinaison, une exactitude telle que, à une variation de l'inclinaison magnétique ne surpassant pas l\" ,2, correspondait un dépla- cement de o""",i de l'image, sur l'échelle divisée en millimètres qui sert à mesurer l'élongation des aimants du galvanomètre. La description de cette méthode et des observations faites avec cet instrument a été publiée par Charles Schéring dans le Rapport du Congrès des Naturalistes à Cassel le i3 septembre 1878 (p. 4^)- » Conservant le principe de cette méthode de mesure, M. H. Wild a ( 2">9 ) fait des observations avec un inclinomètre à induction dans lequel, à une variation de 2i",82 de l'inclinaison, correspondait un déplacement de o™™,i sur l'échelle. Le Bulletin de l'Académie impériale des Sciences de Saint-Pé- tersbourg, t. XXVII, p. 320-333, mai 1881, contient la description de l'instrument de M. Wild, et celui-ci renvoie (p. 824, note) à notre mé- thode. MM. Mascart et Joubert font aussi mention de notre méthode, dans leur célèbre Traité d'Électricité et de Magnétisme, t. II, art. 1169, en citant le Rapport de M. Wild, dont un extrait a paru dans les Comptes rendus, t. XCVIII, p. 91; Paris, 1884. » En employant un galvanomètre plus sensible, M. Wild a construit, en 1890, un inclinomètre à induction dans lequel, à une variation de i3", o de l'inclinaison, correspond un déplacement de o™",i de l'image sur l'échelle divisée. M. Wild a décrit cet instrument et ses observations dans les Mémoires de l' Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg, 7^ série, t. XXXIII, n° 3; 1 891, et il a donné un Extrait de cet article dans les Comptes rendus, t. CXII, p. 990, 4 mai 1891. » Les faits que nous venons de citer montrent donc que la sensibilité (déterminée parle nombre 4 <-) fie l'inclinoniètre que nous avons con- struit en 1878 est trois fois plus grande que la sensibilité (déterminée par le nombre i3",o) de l'inclinomètre construit, en 1890, par M. Wild. » Bien que l'exactitude des mesures obtenues par notre appareil sur- passât tout ce qu'on avait obtenu jusqu'alors, et bien que l'observation ne demandât qu'une seule personne et fort peu de temps (voir à cet égard la Notice publiée par M. Charles Schéring dans les Gôttinger Nachrichten der K. Gesellschaft d. Wiss., p. 345-392; 7. Juni [882), nous avons con- struit, au mois de mars 1886, un nouveau galvanomètre possédant un sys- tème à peu près astatiquc de quatre aimants, en forme de minces lamelles. Ce second inclinomètre à induction est d'une sensibilité telle que, à une variation de i", 2 dans l'inclinaison magnétique, correspond un dépla- cement de o""",i de l'image sur l'échelle divisée, qui sert à mesurer les élongations des aimants du galvanomètre. » PHYSIQUE. — Sur la dUatation du piiospliore et son cliangement de volume au point de fusion. Note de M. A. Leduc, présentée par M. Lipp- mann. « Il est bien démontré que les corps changent de volume pendant la fusion ; mais il ne me paraît pas que l'on ait suffisamment établi jusqu'ici ( 26o ) si le changement de volume est absolument brusque, ou s'il se produit, au ' contraire, dans un intervalle de température plus ou moins étendu, au voisinage du point de fusion. » Les expériences d'Ermann et celles de Kopp sur l'eau, le phos- phore, etc., ne s'accordent pas sur ce point, et je crois trouver l'opinion générale dans ces lignes d'un de nos meilleurs auteurs classiques : « On » voit que le changement de volume n'est pas toujours aussi brusque » qu'on aurait pu le penser. » » J'ai repris l'étude de la dilatation du phosphore, de la manière sui- vante : » Un flacon à densités, de Regnault, est surmonté d'un tube capillaire de o^,'jo de haut et divisé en millimètres. Après y avoir introduit le plus possible de phosphore pur, j'achève de le remplir avec de l'eau distillée, de manière que l'affleurement se produise vers le zéro dans la glace fondante. Pour éviter que l'eau ne s'échappe len- tement entre le col du flacon et son bouchon, j'enduis celui-ci d'une légère couche de graisse, puis je fixe solidement l'un sur l'autre, au moj'en de mastic de Golaz. J'ai constaté, au bout de plusieurs jours, que le point d'affleurement dans la glace s'était relevé d'un demi-millimètre environ, en raison du phénomène bien connu. » Un deuxième flacon, de même volume que le premier et rempli d'eau, contient le réservoir d'un thermomètre gradué en i de degré, et comparé avec un thermomètre en verre dur du Bureau international. » Ces deux flacons sont suspendus l'un contre l'autre, au centre d'un bassin conte- nant 27 litres d'eau. Une disposition facile à imaginer permet de maintenir la tempé- rature constante. Dans ces conditions, le thermomètre indique certainement, à moins d'un dixième de degré près, la température du phosphore. » J'ai trouvé que ce phosphore se dilate presque régulièrement jusqu'au point de fusion, qui est à 44°» 2 du thermomètre à mercure et, par consé- quent, 44"» 1 dw thermomètre normal; à partir de ce moment, sans que la température change d'une quantité appréciable, l'extrémité de la colonne s'est déplacée de 3o centimètres. J'ai suivi ensuite la dilatation du phos- phore liquide jusqu'à 5o°, puis par abaissement de température jusqu'à 26", où il s'est solidifié. » Il n'est point douteux que la variation de volume pendant le change- ment d'état ne soit absolument brusque. Le rapport des volumes du phos- phore à l'état liquide et à l'état solide au point de fusion est i,o345. Le nombre donné par M. Ropp est sensiblement le même : i,o343 (' ). (') Je trouve, dans le supplément du Dictionnaire de Wurlz, un nombre très diffé- rent (i,o5o/4) sous les noms de MM. Pisati et de Franchis. ( 26i ) » Quant à la dilatation du phosphore par variation de température, tant à l'état liquide qu'à l'état solide, je n'ai pu les représenter que par des for- mules à trois termes ; mais je ne puis préciser définitivement les coefficients de ces formules; car j'ai employé, pour faire ces calculs, les nombres de Regnault relatifs à la dilatation du verre ordinaire et ceux de M. Rossetti relatifs à la dilatation de l'eau. J'indiquerai seulement les valeurs des coeffi- cients moyens, rapportés au thermomètre normal, qui sont 0,000372 pour le phosphore solide entre 0° et 44", i , et o, ooo56o pour le phosphore liquide entre 26" et So", ce dernier étant rapporté comme de coutume au volume du phosphore à 0° (état solide, bien entendu). M Ces nombres, et surtout le dernier, diffèrent notablement de ceux de M. Ropp, qui sont o,ooo383 et o,ooo:5oG. » PHYSICO-CHIMIE. — Étude sur la neulralisalion chimique des acides et des bases, au moyen des conductibilités électriques. Note de M. Daniel Ber- THELOT, présentée ])ar M. Lippmann. « Dans un travail antérieur, j'ai appliqué la méthode des conductibilités électriques à l'étude de la neutralisation des principaux acides organiques et aux problèmes de Mécanique chimique qui s'y rattachent ('). J'ai opéré sur des acides variés ; acides forts et acides faibles, acides monobasiques et acides polybasiques, acides à fonction simple et acides à fonction complexe; mais je n'ai employé, pour les neutraliser, que des bases fortes: potasse ou soude. » Je me suis proposé, dans l'étude suivante, de généraliser les résultats que j'avais obtenus. A cet effet, j'ai pris deux séries : l'une à propriétés acides décroissantes, formée par un acide fort, bon conducteur, l'acide chlorhydrique; un acide faible, mauvais conducteur, l'acide acétique, et un corps à fonction alcoolique, analogue à la fonction acide, mais plus faible, ne conduisant pas l'électricité, le phénol; l'autre à propriétés ba- siques décroissantes, formée par une base forte, bonne conductrice, la potasse; une base faible, mauvaise conductrice, l'ammoniaque, et une base encore plus faible, non conductrice, l'aniline. )) En passant en revue les combinaisons salines formées par chacun des corps de la première série avec chacun de ceux de la seconde, j'ai con- (') Annales de Chimie et de Physique, è" série, t. XXIII, p. 5; 1891 ( 262 ) staté qu'il existe, au point de vue chimique comme au point de vue élec- trique, un parallélisme remarquable entre ces deux séries : l'acide chlorhy- drique correspondant à la potasse, l'acide acétique à l'ammoniaque, le phénol à l'aniline, et l'histoire des combinaisons de deux quelconques de ces électrolytes étant reproduite avec interversion des rôles par les électrolytes correspondants. » La méthode employée consiste à ajouter ti l'un des corps des quan- tités régulièrement croissantes de l'autre, et à mesurer les conductibilités de ces mélanges en proportions variables. Les solutions étant faites au même titre, les liqueurs contiennent d'abord un excès d'acide; au moment où les proportions sont égales, elles sont chimiquement neutres; ensuite elles contiennent un excès d'alcali. )) La marche du phénomène peut être traduite aux yeux par une repré- sentation graphique obtenue en portant en abscisses les conductibilités, en ordonnées les proportions relatives de l'un des corps, la base par exemple. )) En général, l'allure de ces courbes change complètement au moment de la neutralisation, et elles se composent de deux parties bien distinctes : l'une relative aux liqueurs avec excès d'acide, l'autre à celles avec excès d'alcali. » Dans le cas de la neutralisation de la potasse par l'acide chlorhydrique (base forte et acide fort), le phénomène est représenté par deux droites qui se coupent sous un angle très aigu. » Dans la neutralisation de la potasse par l'acide acétique (base forte et acide faible), la partie relative aux liqueurs acides est une courbe légère- ment convexe vers Or, la partie relative aux liqueurs alcalines répondant à une droite. »■ Dans la neutralisation de l'ammoniaque par l'acide chlorhydrique (base faible et acide fort), c'est au contraire la partie relative aux liqueurs acides qui est une droite et la partie relative aux liqueurs alcalines qui est ime courbe légèrement convexe vers O )'. » Dans la neutralisation de l'ammoniaque par l'acide acétique (base faible et acide faible), on a deux courbes convexes vers Oy. « Dans la neutralisation de la potasse par le phénol ou de l'aniline par l'acide chlorhydrique, le phénomène est représenté par un système de deux droites dont les directions font un angle très obtus, mais qui se rac- cordent au voisinage de la neutralisation par une portion légèrement courbe. ( 263 ) » Mais dans la neutralisation de l'ammoniaque par le phénol ou de l'ani- line par l'acide acétique, on n'observe plus de changement brusque au moment de la neutralisation; les deux portions relatives, l'une aux liqueurs acides, l'autre aux liqueurs alcalines, sont dans le prolongement l'une de l'autre, et ie phénomène est représenté par une courbe qui tourne sa con- cavité vers l'axe Oy. Il n'y a plus, en effet, ici une combinaison intégrale ou presque intégrale pour le mélange à équivalents égaux, mais une combi- naison très fortement dissociée qui tend à se compléter, peu à peu, par l'addition d'excès croissants d'alcali ou d'acide. » On aboutit ainsi aux conclusions suivantes ; )) La potasse, base forte, donne avec l'acide chlorhydrique, l'acide acétique et le phénol, des combinaisons ayant des conductibilités voisines les unes des autres, se comportant comme de véritables sels, stables en dissolution et non décomposés par l'eau. » L'ammoniaque donne avec l'acide chlorhydrique et l'acide acétique des combinaisons stables; mais elle ne donne plus avec le phénol qu'uue combinaison instable, moins bonne conductrice que les sels neutres, en grande partie dissociée par l'eau. » L'aniline, enfin, doune avec l'acide chlorhydrique une combinaison stable, bonne conductrice; avec l'acide acétique, une combinaison instable, médiocrement conductrice; avec le phénol, elle ne donne plus qu'un mé- lange non conducteur sans trace de combinaison. » Après avoir examiné comment se comportent en présence des bases, soit les acides proprement dits, soit le phénol , j ai étudié la neutralisation de corps réunissant la fonction acide et la fonction phénol, les acides oxyben- zoïques isomères. Le phénomène résultant, tout en manifestant d'une ma- nière générale l'existence des deux groupements fonctionnels, acide et phénol, prouve que ces groupements s'influencent réciproquement d'une manière plus ou moins accusée dans les trois isomères suivant leur position ilans la molécule (' ). ■> (' ) Ce travail a élé exécuté au Laboratoire d'Enseignement physique à la Sorbonne. Le détail des déterminations numériques, au nombre de plus da deux cents, et des calculs qui en découlent, se trouve dans une thèse soutenue, il y a un mois, à l'Ecole de Pharmacie. ( 264 ) CHIMIE ORGANIQUE. - Action de la phénylhydrazine sur les phénols. Noie de M. Alphonse Seyewetz. « Les seules combinaisons de phénol et de phénylhydrazine décrites jusqu'ici l'ont été par Baeyer et Kochendoerfer (^Ber. der deutsch. Gescllschaft, t. XXII, p. 2189), qui ont obtenu ces composés avec la résorcine d'une part, et la phloroglucine de l'antre. Ces auteurs forment ces combinaisons au sein de l'alcool absolu, ou par simple digestion de la phénylhydrazine sur le phénol, mais dans les deux cas n'obtiennent les combinaisons qu'après un temps assez long. Les composés ainsi obtenus, soumis à l'analyse élé- mentaire, répondent à la formule de sphénates de phénylhydrazine, formés d'une part de la juxtaposition, sans élimination d'eau, de i molécule de résorcine et de 2 molécules de phénylhydrazine, d'autre part de i molécule de phloroglucine et de 3 molécules de phénylhydrazine. Dans certaines conditions spéciales, les auteurs arrivent à ne combiner à ce dernier phénol que 2 molécules de phénylhydrazine; ils parviennent aussi à former un composé contenant i molécule de phloroglucine et 3 molécules de phényl- hydrazine avec élimination de 3H^0. )) On connaît, en outre, des phénols ayant une fonction acide marquée, comme l'acide picrique et l'acide gallique, qui donnent des combinaisons avec la phénylhydrazine tantôt avec élimination d'eau, tantôt par simple juxtaposition (E. Fischer, L. Ann.; Ber. der deutsch. Gesellschaft, t. XXII, p. 2^35; 1887). Enfin tout récemment Bottinger a signalé la formation d'un composé obtenu avec le tanin et la phénylhydrazine et qui parait être aussi une combinaison de ces deux corps (i. Ann., t. CCLVI, p. 34i). » J'ai repris cette étude d'une façon complète et j'ai expérimenté suc- cessivement les phénols mono, di et triatomiques. M J'ai constaté que le phénol, les crésylols et les naphtols ne donnent, dans les divers dissolvants et dans des conditions variables, aucune combi- naison avec la phénylhydrazine. Par l'évaporation, même lente, du dissol- vant, on retrouve le phénol et la phénylhydrazine mis en présence. 1) Les phénols dialomiqucs se comportent tout autrement, et certains d'entre eux se combinent avec la plus grande facilité avec la phénylhydra- zine. Avec l'orcine, par exemple, la réaction est si immédiate que l'on pour- rait, d'après le moyen préconisé par E. Fischer pour caractériser la fonction acétone ou aldéhyde, croire à la présence d'un groupement CO ou CHO dans l'orcine. » Pour former ces combinaisons, je fais une dissohuion a([iiease concentrée du ( 265 ) phénol et je l'additionne d'une solution de pliéuylhydiazine dans un peu d'eau aci- dulée par quelques gouttes d'acide acétique. Après quelques minutes d'agitation, la combinaison prend naissance, je la recueille sur filtre, je la lave avec un peu d'eau acétique et je la fais recristalliser dans la benzine bouillante. » En opérant de la sorte avec la résorcine, j'ai obtenu une combinaison que la composition centésimale et les propriétés m'ont permis d'identifier avec celle qui a été obtenue au moyen de l'alcool absolu, par Baeyer et Kochendoerfer. » AvecV/iydroqainone, la formation du composé bydrazinique est beaucoup plus abondante qu'avec la résorcine et le produit est moins altérable. Après une cristalli- sation dans la benzine bouillante, j'obtiens un corps en petites plaques nacrées blanches, fondant à ^QO-yi", qui, soumises à l'analyse, répondent à la composition centésimale suivante : ,,, , ^1 ,, „ ,, /Oïl (C*H'NH-NHM trouve pour °, qui est décomposée à froid par les alcalis étendus avec mise en liberté de phénylhydrazine. » En résumé, un assez grand nombre de phénols réagissent sur la phé- nylhydrazine. Parmi eux, les phénols diatomiques paraissent le plus facile- ment donner ces combinaisons. » Un assez grand nombre de combinaisons analogues d'aniline el de phénylhydrazine (phénates d'aniline) sont connues, mais elles sont loin de correspondre rigoureusement à celles que fournit la phénylhydrazine. Plu- sieurs phénols se combinent très facilement avec l'aniline et ne donnent pas de combinaison avec la phénylhydrazine; en outre, certains pAeWa^e^ de phénylhydrazine prennent naissance avec une grande facilité, tandis que les phénates correspondants d'aniline ne se forment souvent qu'avec de grandes difficultés. » Aucune règle absolue ne paraît présider à la formation de ces combi- naisons; pourtant elles semblent ne se former qu'autant que leur solubilité dans le dissolvant employé pour mettre les réactifs en présence est moins grande que celle de ces réactifs, cardans tous les cas où, n'ayant pas obtenu de combinaison cristallisée, j'essayais d'évaporer le dissolvant, je retrou- vais intégralement les réactifs primitifs. ( ^67 ) M Les réactions ci-dessus donnent des rendements presque théoriques pour l'orcine; d'après plusieurs expériences que j'ai faites, elles pourraient être utilisées au dosage de l'orcine, en établissant un coefficient de correc- tion pour tenir compte de la faible solubilité de la combinaison ('). » ZOOLOGIE. — Sur le développement des éponges (Spongilla fluviatilis). Note de M. Yves Delage, présentée par M. H. de Lacaze-Duthiers. 9 ) phénomènes se compliquent de divisions cellulaires et d'autres particula- rités. » Chez Aplysilla, qui est une éponge fibreuse, la formation de l'ecto- derme et des corbeilles est semblable, aux; détails près, à ce qui vient d'être décrit chez les Spongilles. De même que chez les Spongilles, la cellule mésodermique amœboïde est rejetée à la périphérie et reste hors des cor- beilles dans le parenchyme, tandis que, che^zEsperella, elle reste longtemps à l'intérieur de la corbeille dont elle a été le centre de formation. » On comprend que ces nouvelles observations doivent modifier, sous un certain rapport, l'interprétation quej'ai émise l'an dernier au sujet de la formation des corbeilles chez ce dernier type. » En résumé, l'ectoderme se forme aux dépens de cellules primitive- ment intérieures; les cellules ciliées ne prennent aucune part à sa formation; elles passent à l'intérieur du corps, sont capturées par des cellules méso- dermiques amœboïdes et reprennent plus tard leur liberté pour servir à la formation des corbeilles et des canaux. Cette capture des cellules ciliées n'est, au fond, qu'un phénomène de phagocvtose incomplète en ce qu'elle est temporaire. Ce terme estd'autant plus applicable qu'un certain nombre paraissent être vraiment digérées. Il est probable qu'au moment où elles perdent leurs cils, ces cellules subissent une diminution temporaire de leur vitalité et que les cellules amœboïdes, travaillant pour leur compte, les capturent comme elles feraient d'un aliment, mais ne réussissent pas à les digérer. Il est bien curieux de voir un fait de ce genre devenir un phéno- mène normal du développement. Il va quelque chose qui rappelle les phé- nomènes histolytiques décrits par Kovalevsky chez les insectes, mais avec cette grosse différence qu'ici les éléments incorporés par les phagocvtes sont utilisés dans l'histogenèse ultérieure directement et non comme sim- ples matériaux nutritifs. » BOTANIQUE CRYPTOGAMIQUE. - Sm/" /'Isaria densa (Lmk) parasite du Ver blanc. Note de M. Alfred Giard. « Les Comptes rendus du 20 juillet renferment une nouvelle Note de MM. Prillieux et Delacroix sur la Muscardine du Ver blanc. Cette seconde Note, pas plus d'ailleurs que la précédente, ne contient aucun fait impor- tant que je n'aie antérieurement signalé dans mes Communications à la Société de Biologie (séances du 11 mai, du 20 juin, du 27 juin et du 18 juil- let) ou dans les Comptes /rWw.? (séance du i''''juin 1891). ( ^7" ) » Dans ces diverses publications, je crois avoir résolu, avant tout autre, une série de questions relatives au parasite du Ver blanc. Je les résumerai comme il suit : » 1° Le Champignon du hanneton, sur lequel M. Le Moult a récemment attiré l'attention des agronomes, a été observé pour la première fois à l'état épidémique, en Normandie, par J. Reiset (1866) ('), et revu plus tard, en Allemagne, par Bail et par de Bary (1869). Depuis l'année dernière, on l'a trouvé plus ou moins communément dans toute la France septentrionale, non seulement à l'ouest, mais aussi à l'est (Aisne) et au centre (Seine-et- Oise). » 2° Ce champignon, découvert par Ditmar, a été décrit en 1809, puis en 1820 par H. -F. Link, sous le nom de Sporotrichum densiim. Dès 1882, Fries reconnut ses affinités avec \es Isaria. Il dit, en effet, en parlant de cette espèce : « quod mycelio hariarum prorsus saltem convertit. » En vertu de la loi de priorité, le nom de Botrytis tenella., donné par Saccardo et adopté par M. Prillieux, doit disparaître devant celui A' Isaria densa (Link). » 3° U Isaria densa se communique aisément de ver blanc à ver blanc, et peut être également transmis, soit par inoculation, soit par aspersion, à des insectes de divers ordres. Mais les insectes infestés ne produisent des spores spontanément que s'ils vivent sous terre ou à l'humidité. Dans le cas contraire, on obtient artificiellement les hyphes et les spores en pla- çant les insectes momifiés dans une chambre humide. » 4" L'/^ana densa peut se cultiver facilement, non seulement sur la viande (^ad carnes mucidas) comme l'avaient indiqué, avant M. Prillieux, les anciens observateurs, mais aussi, comme je l'ai montré le premier, sur les milieux artificiels les plus variés (solides ou liquides). Ces cultures peuvent être faites en toutes saisons. Les spores sèches gardent plus d'un an leur capacité de germer. » 5° Ïj Isaria densa peut être communiquée expérimentalement au ver à soie ; mais il y a peu de chances poiir que ce champignon occasionne des épidémies dans les magnaneries; car, au lieu de produire facilement des efflorescences et des spores comme les vers infestés par la muscardine de Bassi, les vers momifiés par ['Isaria densa demeurent à l'état de sclérotes tant qu'on ne les place pas dans une chambre humide. » G" Bonafous(i829), Turpin (i836), Audouin (1887), Montagne et bien (') Comptes rendus, séance du 3o décembre 1867. ( ^71 ) d'autres depuis ont prouvé que l'on peut transmettre la muscardine du ver à soie aux insectes les plus divers à l'état de larves ou à l'état parfait. Mais il est absolument inexact de dire, avec MM. Prillieux et Delacroix, que les corps de ces insectes restent incolores quand c'est le Botrytis Bassiana qui s'en nourrit. Dès iSSy, dans son Mémoire classique sur la muscardine du ver à soie ( ' ), Audouin s'exprime ainsi : Les téguments de la plupart (des vers infestés) étaient en tout ou en partie d'un rouge violacé ou lie de vin très pâle. Cette couleur paraissait plus foncée et même brunâtre autour de la cica- trice de la piqûre (p. 25^). » Audouin avait remarqué aussi que la teinte lie de vin s'observe même sur les insectes de divers ordres inoculés avec la muscardine. Il représente en effet (Pi. lo, fig. 9) une chrysalide de Phalène, dont l'intérieur du corps est rempli par le thallus du champignon et présente la teinte rose qui le ca- ractérise (p. 244)- Cette teinte se manifeste d'ailleurs dans les cultures d'autres cryjitogames. Schutz et Mégnin l'ont signalée notamment dans les cultures sur gélatine de V Epidermophyton gallinœ (teigne de la crête des poules). » D'autre part, il arrive quelquefois, sans que je puisse encore préciser le déterminisme de ce phénomène, que les cultures d'Isaria densa sur agar demeurent très pâles et même complètement incolores. Dans ce cas, le champignon inoculé à des Vers blancs m'a paru moins virulent et souvent même ne s'est pas développé. Je ne puis m'empêcher de rapprocher ce fait de celui que j'ai signalé naguère pour les photobactéries parasites des Crustacés amphipodes et isopodes. Cultivées sur certains milieux, ces bac- téries perdent en même temps leur pouvoir lumineux et leurs propriétés pathogènes. Il convient d'ajouter que, ni dans l'un ni dans l'autre cas, les parasites dépourvus de leur pouvoir chromogène ou photogène n'agissent comme vaccins. Ils sont incapables de vivre dans le milieu vivant où on les introduit, mais ils ne le préservent pas contre les atteintes ultérieures du cryptogame non modifié. » 7" J'ai indiqué comment, avec des cultures liquides convenablement diluées ou avec un mélange de spores et de terre sèche, on peut atteindre facilement le Ver blanc et l'infester surtout au moment où, sous diverses influences éthologiques, il remonte vers la surface du sol. Je laisse aux (') Audouin, Recherches arialoinùjues cl physiologiques sur la maladie conta- gieuse qui attaque les vers à soie et qu'on désigne sous le nom de muscardine {An- nales des Sciences naturelles, 2" série, t. Vill. Zoologie, p. 229-25-). ( 272 ) agriculteurs le soin de décider si le procédé d'infestation, imaginé par MM. Prillieux et Delacroix, est plus pratique que le mien. Je ferai seule- ment observer que les méthodes que je recommande ont été déjà employées avec succès pour détruire d'autres insectes nuisibles, à l'aide des crypto- games, par Brefeld, Cienkowsky,- Metschnikoi'f, etc.; qu'elles me parais- sent exiger des manipulations peu compliquées et un outillage peu coû- teux; enfin, qu'elles simplifient considérablement la main-d'œuvre. » En résumé, j'ai la plus grande confiance dans l'emploi de VIsaria densa pour réduire à leur minimum les dégâts causés par le Ver blanc, et je crois que les agriculteurs pourront arriver, sans grande dépense, à ce résultat important. Mais je tiens à ce qu'on n'exagère pas ma pensée. Je revendique la priorité et j'accepte la responsabilité de tout ce que j'ai dit relative- ment à la destruction du Ver blanc par l'Jsaria, mais je réserve absolument mon opinion sur l'emploi possible de ce cryptogame contre d'autres insectes nuisibles, et surtout contre ceux qui vivent à l'air libre ou dans des endroits secs. » ÉCONOMIE RURALE. — Le parasite du hanneton . Note de M. Le Moult, présentée par M. Blanchard. « J'ai eu l'honneur, le 3 novembre 1890 et le 1 1 mai 1 891, d'appeler l'attention de l'Académie sur les effets produits, chez la larve du hanneton, par un champignon présentant quelque ressemblance avec le Botrytis bas- siana, ou muscardine du ver à soie. » Depuis cette époque, je me mis à l'œuvre pour produire artificiellement une grande quantité de semence de ce champignon, afin d'être en mesure de faire des essais plus importants et aussi de pouvoir livrer de cette semence aux personnes désireuses de constater les effets du parasite. Le résultat ob- tenu dépasse tout ce que je pouvais attendre d'une première expérience faite sur une aussi grande échelle. Sur 600 tubes ensemencés, 1 seulement ont été envahis par un champignon étranger : le Pénicillium glaucum. Dans quelques jours, je posséderai 2000 tubes de culture et je compte bien ne pas m'arrêter à ce chiffre. Déjà i5o tubes ont été expédiés sur différents points de la France. » L'année 1892 coïncidera, dans presque toute la France, avec la prin- cipale sortie de hannetons. Je pense que le hannetonage proprement dit ne doit pas être négligé, et que les cultivateurs ne doivent pas s'en remettre (273) exclusivement au parasite pour être débarrassés du fléau. Ils devront, au contraire, s'organiser pour attaquer avec ensemble les insectes parfaits qui sortiront au printemps et les empêcher d'effectuer leur ponte. » JVIais il est évident que, quels que puissent être les efforts des agri- culteurs, il restera encore un nombre assez considérable de ces insectes. C'est alors que le parasite du hanneton pourra être utilisé pour continuer l'œuvre de destruction. Cette action |iourra même être préparée à l'avance, en introduisant le parasite dans le sol après la récolte de 1891, ou pendant les labours du printemps prochain, et je ne suis pas éloigne de croire que, en dépit de la cuirasse chitineuse qui protège le hanneton, celui-ci arri- vera à être attaqué par le parasite, pendant qu'il sera encore en terre. » J'ai d'ailleurs expédié, il y a quelciues mois, à MM. Prillieux et Dela- croix, un hanneton parfait attaqué par le parasite. Rien ne prouve que ce soit là une exception; je me propose de faire à ce sujet de nouvelles obser- vations, dès que les circonstances le permettront ( ' ). » Les études auxquelles je me suis livré sur ce champignon, et les nom- breuses observations que j'ai faites sur le terrain, m'ont permis de consta- ter que, chez le ver parasite, il se produit des spores de deux façons diffé- rentes et successives. » Si l'on prend un ver contaminé, peu de jours après la sortie du cliampignon, on ne remarque que du mycélium et il est impossible de trouver des spores du parasite. » Lorsque la mort remonte a une époque plus ancienne, on trouve, contre les fda- ments du mycélium, plus nombreux et plus longs, une matière farineuse, presque im- palpable, qui se compose uniquement de spores innombrables de forme ovoïde, et ayant toutes la même dimension. » Ces spores sont tellement petites que, vues au microscope et grossies 1800 fois, elles paraissent encore beaucoup moins grosses que la lèle d'une épingle. Je ne crains pas d'affirmer qu'un ver parasite peut en produire plus d'un milliard. » Si l'on coupe la larve et que l'on examine au microscope une parcelle infiniment petite de matière interne, on y trouve un enchevêtrement de filaments mycéliens à l'intérieur desquels on aperçoit, régulièrement rangées, d'autres spores plus petites et rondes. » Bientôt les filaments externes du parasite se détachent de la larve; celle-ci subit de son côté un nouveau travail : le protoplasme disparaît, absorbé par la formation ou le développement des spores internes, et, quelque temps après, là où l'on avait pu remarquer un ver complètement momifié, dur au point de se laisser casser sans déchi- rures, on ne trouve plus qu'une masse de poussières blanchâtres, la tète et quelques (') Dans quelques jours, je pourrai recommencer mes fouilles à Céaucé et observer aussi l'eiïet que peut produire le parasite sur la nymphe du hanneton. G. R., 181,1, !• Semestre. (T. CXIII, N° 5.) '•''" ( 274 ) fragments de la peau de l'insecte. (Presque tous les vers momifiés de la prairie de la Pierre en Céaucé sont déjà arrivés à cet état.) » J'ai examiné ces poussières au microscope et j'y ai toujours trouvé, en nombre incalculable, des spores ovoïdes identiques à celles qui sont produites par les filaments externes. » Ces spores seraient donc le développement des spores rondes observées dans les fdaments mycéliens et le champignon aurait ainsi deux apjDareils fructifères bien dif- férents, quoique produisant finalement des spores identiques ('). » J'ai ensemencé mes tubes de culture : i° avec les spores exogènes; 2" avec des poussières de ver dissocié; 3° avec îa matière interne d'un ver momifié. Les résultats obtenus ont été absolument les inêmes. )) Le champignon se conduit dans les milieux de culture comme dans le Ver blanc. La culture prend, dès les premiers jours, la teinte rosée que j'ai toujours observée chez le ver contaminé. Bientôt on voit sortir de nom- breux filaments de mycélium, garnissant la culture d'une sorte de duvet. (Cependant la culture ne produit pas cette sorte d'arborisation que l'on trouve chez le Ver blanc.) Puis ce duvet disparaît et l'on remarque à sa place une matière farineuse, uniquement composée des spores du para- site. Comme chez lever, la teinte particulière qui s'était produite disparaît et le milieu de culture reprend sa couleur primitive. J'ai toujours observé ce fait, quel cpie fût le milieu de culture employé. » I^e Botrytis Bassiana ou Muscardine du ver à soie, que j'ai également cultivé pour le comparer au parasite du Ver blanc, présente un aspect extérieiu" à peu près identique, quoique d'un blanc un peu moins brillant. Mais le Botrytis Bassiana ne colore pas les bouillons de culture et les spores sont grosses et rondes. Les deux champignons sont donc absolument diffé- rents et les craintes qui avaient pu naître chez certaines personnes n'ont plus aujourd'hui aucune raison de subsister. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTAl-E. — Action de poisons sur la germination des graines des végétaux dont ils proviennenl. Note de M. Cii. Cormevix, présentée par M. A. Chauveau. <( L'inspiration des recherches dont je vais présenter un résumé dé- rive de l'une des théories édifiées à propos de l'immunité dont sont dotés (') Je joins à cette Note deux photomicrographies que je dois à l'obligeance de M. Schulzé, pharmacien à Donifront, et qui représentent les deux formes successives que prend la spore du champignon. ( ^7^ ) les malades qui ont résisté victorieusement à tme première atteinte de quelques affections virulentes, ou qui ont été fructueusement vaccinés contre elles. Dans cette théorie, on admet que, si l'organisme est de- venu réfractaire, pour un temps variable, à de nouvelles attaques viru- lentes, c'est que les microphytes spécifiques, facteurs de la maladie, l'ont imprégné, lors de leur première invasion, d'une des substances qu'ils éla- borent, laquelle devient empêchante pour la végétabilitéet la prolifération de nouvelles colonies microbiennes. » En ce qui concerne les végétaux phanérogames, une hypothèse sem- blable à la précédente admet qu'une plante rend le sol, sur lequel elle a végété, impropre au développement immédiat d'une autre plante de la même espèce, parce qu'elle l'a pollué par des excrétions radicellaires, sur la nature desquelles on s'est, d'ailleurs, peu expliqué. On n'a pas suffisam- ment recherché si les toxiques qu'élaborent beaucoup de Phanérogames sont des obstacles à la germination et à la végétation des plantes qui les produisent; en face d'un poison complexe, l'opium, par exemple, on ne s'est pas demandé si l'action de chacun de ses alcaloïdes constituants est semblable ou non. Nos études visent à combler ces lacunes. » Deux cas principaux se présentent dans la production de principes vénéneux par les Phanérogames : i° le toxique existe dans la graine, il passe dans le jeune végétal qui en naît et il n'y a jamais d'interruption dans latoxicité de la plante ; i° il n'existe ni dans la graine ni dans la jeune plante, il ne se forme que plus tard, lorsque certaines parties qui l'élabo- rent, telles que les laticifères pour quelques végétaux, se trouvent dans les conditions requises pour cette production, et il se localise. L'effet des poisons a été étudié dans ces deux cas. » a. Action d'un toxique extrait de graines, sur la germination des graines de l'espèce qui Va fourni. — La saponine et la cjtisine ont été choisies pour l'examen de ce point: la première abonde dans les graines de V Agrostenima githago ; la seconde, dans celles du Cytisis Laburnum. » Deux procédés ont été suivis : dans l'un, on immergeait les graines dans la solu- tion toxique, pendant un temps qui variait de six à quarante-huit heures; dans l'autre, on imbibait une quantité déterminée de terre, préalablement calcinée et dis- posée dans une cuvette, de cette même solution et l'on y semait les graines. On ne manqua jamais d'avoir des lots de graines non traitées et servant de témoins. Afin d'écarter l'objection que le spermoderme intact empêche la pénétration du toxique dans la graine, on eut toujours la précaution d'entailler ce tégument à l'aide d'un fin scalpel. » La conclusion qui se dégage de ces expériences est 1res nette : la ( 276 ) saponine n'empêclie niiUemenl la gerniinalion des graines d'Agrostemme; la Cylisine n'entrave pas davantage celle des semence du Cytise. » b. Action d' an toxique localisé dans une pai'tie autre que la graine, sur ta germination des semences de la plante qui le fournit. — Les deux représentants les plus communs de cette catégorie sont le Tabac et le Pavot, qui produisent la nico- tine et l'opium ; nous avons soumis les graines de l'un et de l'autre à l'expérimenta- tion, comme il a été dit plus haut; le résultat fut le suivant : » Les graines de Tabac, immergées pendant trente-huit heures dans une solution de nicotine à j-^tt' eurent un retard de quaranle-huit heures dans leur germination, comparativement à celles qui n'avaient pas été traitées, l-'armi celles qui furent semées dans de la terre imprégnée de nicotine, quelques-unes, en très petit nombre, ger- mèrent avec un retard de dix jours, et la moitié périt le surlendemain; d'autres ger- mèrent avec un retard de vingt-trois jours ; mais, au moment de leur germination, l'examen microscopique de la terre fit constater l'existence de microorganismes qui l'avaient réenvahie et avaient sans doute détruit en grande partie la nicotine. » L'extrait aqueux d'opium fut employé pour la macération de graines de Pavot, ainsi que pour l'imprégnation de la terre où on les sema. Ce ne fut pas sans étonne- ' ment que je constatai que la germination des graines eut une avance de vingt- quatre heures sur celles qui servaient de témoins, et que la proportion des germina- tions fut d'un tiers plus élevée. » L'opium étant un corps complexe, il y avait lieu de rechercher si les principaux de ses alcaloïdes constituants agissent de manière identique sur la germination des semences de Pavot. Le résultat d'expériences disposées comme précédemment fut le suivant : » Trois alcaloïdes : narcotine, codéine et narcéine ont agi à la façon de l'opium, en stimulant la faculté germinative des graines. Deux : morphine et thébaïne, ne nous ont pas semblé exercer d'influence. Quant aux graines soumises à l'action de la papa- vérine, elles germèrent avec un retard de vingt-quatre heures. » En résumé, lorsqu'un végétal phanérogamiqiie élabore une substance vénéneuse par une partie autre que ses graines, et que cette substance est mise en contact, pendant un temps suffisant, avec lesdites graines : » Tantôt elle entrave la germination, comme la nicotine en fournit un exemple ; » Tantôt elle la favorise, ainsi que l'opium en donne la preuve. « La terre imprégnée de ces substances est, suivant les espèces, ou impropre au développement de l'embryon végétai, ou, au contraire, elle le favorise comme si elle avait reçu une fumure bien appropriée. » ( 277 ) PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur la résistance du tnrus rabique à l'aclion du froid prolongé. Note de M. .Iobert, présentée par M. A. Chauveau. « Le 3o juin 1S90, par rinteimécliaire de M. \'ignal, je reçus gracieusement de rinstilut Pasteur un lapin inoculé, qui succomba à la rage paralytique dans la nuit du 6 au 7 juillet. » Le 7 juillet, au matin, son bulbe rachidien, écrasé dans l'eau stérilisée, me servit à préparer un liquide virulent, qui fut, avec toutes les précautions antiseptiques, in- jecté dans la chambre antérieure de l'œil chez deux lapins vigoureux. Ces animaux furent, en outre, piqués sur les parties latérales de la face, région d'une richesse ner- veuse peu commune, pourvue d'un véritable lacis nerveux sensitif destiné aux poils tactiles. » Le 16 juillet, ces deux animaux présentèrent les premiers symptômes rabiques; le 18, je me hâtai d'apporter à Paris le moins malade, qui ne succomba que le 20 au matin. A S"" du matin, le même jour, il fut placé dans une des chambres froides de l'usine Popp et soumis à un froid de — 10°. » Pendant le séjour déplus de dix mois qu'il fit dans la chambre froide, il supporta des températures qui atteignirent jusqu'à — 27°, oscillant le plus souvent entre — 10° et — 20°, particulièrement en septembre 1890, en décembre 1890 et en mars 1891. » Le 1"'' juin dernier au soir, j'allai retirer mon lapin et le transportai immédiate- ment en province ; pendant les cinq heures de trajet, par une température élevée, il avait complètement dégelé. A l'arrivée, il fut placé dans la glace, et, le lendemain, je procédai à l'extraction de la moelle, afin de tenter une inoculation et voir si le virus rabique avait résisté à l'action prolongée de pareilles températures. Avec le bulbe, dont l'aspect était semblable à celui d'un lapin qui eût succombé le jour même, mais dont la consistance me parut moins grande, j'inoculai par trépanation un vigoureux lapin : dès le i4 jui" suivant, l'animal présenta de légers symptômes, qui allèrent s'ac- centuant rapidement, et, le 16 au matin, il mourut paralytique. Son bulbe me servit à inoculer cinq lapins, le jour même, par injection du virus dans la chambre antérieure de l'œil ; l'un mourut le lendemain, d'un traumatisme étranger à l'opération; les quatre autres succombèrent avec tous les symptômes de la rage paralytique, l'un le 27 juin, l'autre le 29 juin, les deux autres le 3o. Le bulbe d'un des animaux morts le 3o me permit de faire de nouvelles inoculations sur deux lapins très vigoureux, toujours par l'introduction du virus dans la chambre antérieure de l'œil. De ces deux lapins, l'un succomba le 8 juillet, l'autre le 1 1. » Voulant que l'expérience fût absolument concluante, j'inoculai deux lapins avec le bulbe de l 'animal mort le S, et fis de même sur un seul lapin avec le bulbe du ra- bique mort le 1 1 . Les inoculés succombèrent tous trois, deux le 22 juillet, l'autre le 28. » J'ai donc pu obtenir quatre passages successifs, et il me paraît bien prouvé que le froid n'a aucune action sur le virus rabique; dans les Insti- ( 278 ) tilts, ce procédé permettrait de le conserver pour les inoculations préven- tives. C'est la conséquence pratique de cette longue expérience. » Au point de vue purement scientifique, je rappellerai qu'une seule expérience semblable à la mienne a été faite sur le virus de la péripneu- moniedu bétail, par M. Laquerrière, expérience également concluante, et que la nature microbienne de la péripneumonie, malgré les travaux de Poels et Nolen et deLustig, est loin d'être démontrée. Le virus rabique se comporte donc vis-à-vis du froid comme celui de la péripneumonie conta- gieuse du bétail. » OPTIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Analyse chromoscopique de la lumière blanche. Note de M. Aug. Charpeistier, présentée par M. Marey. « Pendant des recherches faites, il y a quelques années, sur la perception des lumières instantanées (^Société de Biologie, 1887), j'avais été témoin d'un fait singulier, c'est que les petites surfaces que j'éclairais brièvement avec de la lumière blanche semblaient souvent colorées de teintes variées. Mon attention étant alors occupée ailleurs, je réservai l'étude de ce phé- nomène, que je croyais pouvoir rattacher aux particularités déjà connues des images consécutives. Or cette étude, cjue je viens de reprendre, m'a montré cju'il s'agissait d'un phénomène spécial et important. » Yoici le point capital de mes expériences : des excitations lumineuses bien limitées sur la rétine et faites avec de la lumière blanche, paraissent généralement colorées d'une façon très nette, de couleurs diverses et plus ou moins vives, à la condition d'être instantanées et de ne pas dépasser une certaine intensité toujours assez faible. » On peut réaliser facilement ces conditions en regardant, par l'oculaire de mon pho- toptomètre, un certain nombre de trous d'épingle percés dans une feuille de papier noir et opaque qu'on a placé devant un papier translucide ou un verre dépoli. L'œil est dans l'obscurité, sauf pendant l'éclairement des trous par le passage d'un disque rotatif à mouvement uniforme, muni d'un ou deux secteurs vides dont on règle à volonté l'étendue angulaire. L'éclairement, à chaque passage, a une durée en rapport avec cette largeur; elle peut être plus ou moins brève, mais doit être moindre que 2 dixièmes de seconde environ. L'éclairement est en outre réglé, comme intensité, par le jeu du diaphragme de l'instrument. Pour que les points se montrent colorés, leur clarté doit atteindre une certaine valeur peu dilTérente du minimum perceptible; mais surtout elle ne doil pas dépasser une certaine limite toujours assez faible, dont la ( ^79 ) valeur ne peut être fixée d'une façon générale, mais est assurément inférieure à loo fois le minimum perceptible. Si la clarté est plus forte, les points sont perçus comme blancs. » L'adaptation exacte de l'œil à la distance des points est nécessaire. » Le nombre des points importe peu, à condition qu'il y en ait pfus d'un. Le phéno- mène est plus frappant avec des points nombreux. » Ils doivent être assez écartés l'un de l'autre (au moins de i dixième de millimètre sur l'image rétinienne). » Leur ensemble doit être compris dans une zone peu différente de celle qui corres- pond à la tache jaune. » A chaque passage de la lumière, dans les conditions indiquées, les points se mon- trent parfois tous blancs, mais le plus souvent tous ou à peu près tous colorés. La couleur diffère des uns aux autres, jamais ils ne sont tous pareils; les jjetits points paraissent pouvoir donner les teintes les plus saturées. Toutes les couleurs sont repré- sentées, sauf peut-être le violet, resté douteux; mais on trouve des points rouges, orangés, jaunes, verts, bleus. Leur coloration rappelle beaucoup celle des couleurs d'interférences (lames minces, polarisation chromatique et rotatoire, etc.). » L'emploi de la lumière polarisée ne modifie pas le phénomène. » On sait que les images consécutives des objets blancs passent par des colorations diverses; on pouvait supposer qu'il s'agissait ici du même phé- nomène, chaque nouvelle excitation produite par un point blanc tombant sur une place déjà excitée et fatiguée. » Il n'en est rien, car : )) 1° J/excitation se produisant en môme temps pour tous les points (ce que je puis obtenir rigoureusement à l'aide d'un dispositif spécial), ils devraient avoir tous la même couleur, tandis que c'est le contraire qui a lieu ; )) 1° On peut allonger assez l'intervalle entre deux passages de la lu- mière pour que l'image consécutive précédente soit sûrement éteinte. Or le phénomène persiste, peut-être plus net encore; » 3" Un long repos de l'œil ne s'oppose pas à la coloration, tout au con- traire ; » 4*^ Enfm, on peut répéter l'expérience avec les mômes résultats en ayant produit dans l'œil des images consécutives très intenses et bien limi- tées, à travers lesquelles on voit encore les colorations variées déjà décrites. » J'ai montré, en 1887, que les excitations brèves ne se comportent pas comme les excitations continues, lesquelles se diffusent sur la rétine dans une certaine zone autour du point excité; les premières se diffusent ( 28o ) à peine et restent presque en entier confinées à la place oii elles tombent. Il y a là une relation évidente avec le fait actuel. » Se produirait-il, dans ce cas, une excitation localisée d'éléments spé- ciaux affectés chacun à la perception d'une couleur distincte? On aurait ainsi la confirmation d'une idée émise par Holmgren, en 1884. » Mais d'abord je n'ai pas pu reproduire les expériences d'Holmgren, qui admettait trois espèces d'éléments correspondant aux trois couleurs d'HelmhoItz. D'ailleurs, avec cette théorie, il est impossible d'expliquer comment les objets blancs paraissent encore colorés quand leur étendue embrasse, non plus un ou deux éléments de la rétine, mais des centaines et des milliers de cônes ou de bâtonnets. Or j'ai pu reproduire mes expé- riences en opérant avec des surfaces lumineuses de 2"'", /("'"^ et même 6""" de diamètre, pour une distance de 22'='" à l'œil. La coloration se montre encore, peut-être moins saturée, mais uniforme sur toute l'étendue d'un même objet. )) Enfin la théorie des éléments spécialisés ne peut rendre compte de ce fait important que, d'un essai à l'autre, les mêmes objets paraissent différemment colorés, le regard étant resté immobile, et surtout qu'ils se montrent parfois tous blancs et d'autres fois tous colorés. » C'est donc ailleurs qu'il faut chercher une explication de ces faits. Voici dans quel sens on pourrait peut-être se diriger pour l'obtenir : » Dans une théorie des perceptions colorées que j'ai précédemment publiée (^Comptes rendus, 20 juillet i885), je représente la sensation de couleur comme la résultante de deux séries d'ondulations rétiniennes simultanées, de périodes différentes, mais harmoniques. L'une de ces deux ondes subit un retard variable et spécial pour chaque couleur. Dans le cas de deux couleurs complémentaires, la différence des retards est de une demi-longueur d'onde, et il y a extinction par interférence de l'un des deux systèmes d'ondulations. De même pour la lumière blanche, com- posée de plusieurs couples complémentaires au lieu d'un seul. » Supposons que la lumière ne rencontre pas les éléments rétiniens dans un état d'indifférence complète, mais que la rétine soit au contraire parcourue incessamment par ces vagues ou courants ondulatoires dont j'ai dernièrement montré l'existence : sous l'influence de cet état, telle phase vibratoire sera plutôt favorisée que telle autre au moment où arrivera l'excitation, et, si celle-ci est brève, toutes les couleurs n'auront pas le temps de produire leur effet et de s'annuler réciproquement : celle qui ( 2«I ) aura été d'al>orcl efficace pi'édominer;i. Si l'excitation avait, an contraire, une durée suffisante, l'interférence des ondes complémentaires se pro- duirait au bout d'un temps plus ou moins court, et l'on aurait ainsi la sen- sation de blanc. » Ce ne peut être là évidemment qu'une ébauche de théorie, mais peut-être ces idées provisoires pourront-elles servir de base pour des re- cherches ultérieures. » M. Ed. Gorges adresse divers échantillons de conserves alimentaires, préparées par un procédé qu'il ne fait pas connaître. La séance est levée à 4 heures et demie. T. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 3 aoit 1891. Cours de Physique mathématique et de Cristallographie de fa FacuUé des Sciences de Lille. Hydrodynamique , Elasticité, Acoustique. Cours professé en 1890-1 891 par P. DuHEM. Tome premier : Théorèmes généraux. Corps fluides . Paris, A. Hermann, 1891 ; i vol. gr. in-4". (Présenté par M. Sarrau.) Annuaire géologique universel. Revue de Géologie et Paléontologie, dirigée par le D' I^. Carez et H. Douvillé. Année 1890. Tome VII, i^' fascicule. Paris, Comptoir géologique de Paris, juillet 1891 ; i vol. in-8°. Commission de Géologie et d'Histoire naturelle du Canada. Alfred R.-C. Selwyn, directeur. Rapport ««/»/e/( nouvelle série). Volume III, deuxième Partie. Rapports^, J, K, M,N, R, S, T, 1887-88. Ottawa, A. Senécal, 1889; I vol. in-8°. (Deux exemplaires). Les vieux arbres de la Normandie. Etude hotanico-historique ; par Wf.-^ui Gadeau de Rerville. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1891 ; i vol. gr. in-8". Les raisins secs. Leur rôle et leur importance dans l'alimentation. Élude économique et sociale; parPi^VL de Sorgues et Raymond Berthault. Paris, J. Michelet, 1890; 1 vol. gr. in-8°. (Deux exemplaires.) G. R., 1891, 2» Semestre. (T. CXIII, N- 5.) -'7 ( 282 ) Étude sur une épidémie de fièvre typhoïde ; par Ch.-M.-E. Pépin. Melun, imprimerie de X Impartialité médicale, 1891; br. in-S". Tlie stellar clusten y Persei, micrometrically surveyed; by O.-A.-L. Pihl. Christiania, Grondahl et Sons, 1891 ; br. in-4''. AUgemeine Intégration der linearen Differential-Gleichungen hôherer Ord- nung. Eine neue wissenschaftliche Errungenschaft auf dem Gebiete derreinen Mathematik; von D"' Ludwig Grossemann. Wien, 1889; br. in-4''. Abhandlungen der kôniglichen Akademie der Wissenschaften zu Berlin, aus dem Jahre 1890. Berlin, 1891 ; i vol. in-4°. Die jdhrliche Parallaxe des Sterns OEltzten 11677 bestimmt mit dem Kônigs- berger Heliometer ; von D"' Julius Franz. Ronigsberg in Pr., Buchdruckerei von R. Leupold, 1891 ; br. gr. in-8''. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VIF.LARS ET FILS, Quai (les Grands-Auf^ustins, a" 5j. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement lo Dumnuke. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-J". Deu: Tables, l'une par ordre alphabétique do matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent cliaque volume. L'abonnement est annue et part du i" janvier. Le prix de C abonnement est Jixé tnnsi ijuit suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Agen Michel et Médan. ( Gavaull Sl-Lagcr. Alger ^ Jourdan. ( RufV. Amiens Hecqiiet-Decobert. i Germain et Grassin. ° ( Lachéseet Dolbeau. Bayonne Jérôme. Besançon Jacquard. i Kw'àvA. Bordeaux ) Duthull'. f MuUer (G.).' Bourges Renaud. 11.,efouinier. ' V. Robert. 1 J. Robert. ( V" Uzel Caroff. » BalT. tuvn 1 i Massif. Chambéry Perrin. „, , ( Henry. Cherbourg ,, ° ( Marguene. „, , „ 1 Rousseau. Clermont-Ferr... ( Ribou-Collay. / La m a relie. Dijon , Ratel. ' Daniidot. ,. . ( LauveriaL Douai ' ■' I Crepin. ^ . , l Drevel. Grenoble / tiralier. La HoclieH<: IV>bln. , ,, l Bourdignon. Le Havre ' ( Uonibre. / Ropiteau. Lille Lefebvre. ' Quarré. chez Messieurs : { Baumal. Lorient ,, . „, ( M"" lexier. Bcaud. Georg. Lyon ( .Mégret. jpalud. 1 Ville et Pérnssel. Marseille Pessailhan. 1 Calas. Montpellier . ■ . . „ , . ' I Goulet. Moulins Maniai Place. / Sordoillel. Nancy •. Grosjean-Maupiji. ( Sidol frères. i Loiseau. Nantes -.i . i- i ( M"" \ eloppe. 1 Barnia. Nice ... .. . „„ ( Visconti et G' . N'imes Tliibaud. Orléans Luzeray. . . ( Blanchier. foitiers \ ^ , ( Uruinaud. Bennes Piihon et Hervé. Boche/ort Boucheron - Rossi^ 1 Langlois. [gnol. Bouen , ,'. , ^'' ( Lestnngant. S'-Étienne .... - Clievalier. ( Bastide. Toulon . , n ■ u ( Bumebe. , 1 Gimet. Toulouse 1 r. • / Privât. 1 lîoisselier. Tours Péricat. ' Suppligeon. ,, , . \ Giard. Valenciennes . I Leinailre. On souscrit, à l'Étranger, chez Messieurs ; ( Robbcrs. Amsterdam „ -i r, ^ [ Feikenia Caarelsen Athènes Beck. [et C'". Barcelone Verdaguer. I Asher et C". \ Calvary et G". 1 Friediander et lils. f Mayer et Millier. D,,.„. ( Schinid, Francke et "et ne j ç,^^ Bologne Zauichelli el C'°. I Ramiot. Bruxelles Mayolez. ( Lebègue el G'". i Haimann. Bucharest , „ ' Ranisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Dcighton, BelletG" Christiania Gainmerineyer. Constanlinople. . Otto et Keil. Copenhague Hiist el fils. Florence Lœscher et Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. , Cherhuliez. Genève ' Georg. Slapelinohr. La Haye Belinfante frères. 1 Benda. Lausanne _ ( Fayot. Barlh. Brockhaus. Leipzig ' Lorentz. J -Max Rube. , Twietiueyer. 1 Desoer. Liège , „ " > Gnuse. chez Messieurs : , , ( Dulau. Londres ■ ( Nuit. Luxembourg. .. . V. Biick. Librairie Guten berg. Madrid { Gonzalès e hijos. Vravedra. F. Fé. ,,., l Duriiolard frères. Milan ( Hœpli. Moscou Gantier. i' Furcheim. Naples ' Marghieri di Gius. ( Pellcrano. / Christern. Nen'-Vork j Slecherl. ' Westerniann. Odessa Rousseau. Oxjord Parker et C''. Fatermc Clausen. Porto Magalhaès. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. „ 1 Bocca frères. Borne . , ^ _.. ( Loescheret C'°. Botterdam Kraincrs el fils. StocUiolni Samson et Wallin „ „ . , ( Zinserling. S'-Petersbourg.. ' , ,„ / Bocca frères. .„ I Brero. Turin ' „, j Clausen. [ RosenbergetSclliei Varsovie Gebelhner et Wolf Vérone Drucker. Vienne ( Gerold et G". Zurich Meyer el Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1er à 31. _ (3 Août i835 à 3i Décembre i85o.) Volume in-4''; 1 853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4''; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91. — ( 1" Janvier 1S66 à 3t Décembre 1880.) Volume in-4° ; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I." Mémoire sur quelques points de la Physiologie des .VIgues, par .MM. A. DerbescI A.-J.-J. Solier. — .Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent le Cométas, par RL Hansen. — Mémoire sur le Pancréas el sur le rùle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matière grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches ; iS56 15 fi Tone II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse a la question de Prix proposée en i Nous étions vingt-cinq, bien que déjà plusieurs des premiers venus, ayant terminé leurs études, fussent partis; quelques étrangers de passage, voulant simplement visiter le laboratoire, se sont décidés à prolonger leur séjour, rencontrant à la station de Roscoff des matériaux et des moyens de travail qu'ils n'avaient pu se procurer ailleurs. En ce moment, deux Suisses, quatre Russes, un Roumain, trois Anglais, un Américain, un pro- fesseur assistant de l'Université de Prague, deux professeurs de nos Lycées, deux de nos Facultés et des élèves se préparant aux examens supérieurs, ( ^89 ) font des recherches ou suivent les leçons faites à la grève, à marée basse, par le maître de Conférences. » Au moment de mon départ, le patron, Ch. Marty, a trouvé, dans les produits des dragages, des Neomenia, animaux curieux trouvés déjà à Ba- nyuls. » Les études si intéressantes faites par M. le D'' Pruvot, maître de Conférences, sur ces êtres, encore peu connus, deviennent possibles et même faciles dans les deux stations du Nord et du Midi. » Ce fait démontrerait une fois de plus, si la chose était nécessaire, la richesse de la faune roscovite et l'utilité de l'union des deux stations sœurs de la Manche et de la Méditerranée. » MEMOIRES PRESENTES. CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Recherche physiologique de l'oxyde de carbone, dans un milieu qui n'en renferme quun dix-millième. Note de M. ]\. Gré- iiAivT ( ' ), présentée par M. Larrey. (Renvoi à la Commission des Arts insalubres.) « J'ai appliqué la méthode d'absorption que j'ai fait connaître à la re- cherche, dans le sang, de l'oxyde de carbone contenu dans l'air en très petites proportions. Si l'on hùt passer, pendant une demi-heure, à l'aide d'une pompe rotative de Golaz, à travers Stf' de sang de chien défibriné et filtré, un mélange contenant seulement un dix-millième d'oxyde de car- bone (200'" d'air ayant reçu 20'''^ d'oxyde de carbone pur), la capacité respiratoire du sang avant l'expérience étant 23,7 est devenue après le barbotage 28,0; elle a donc diminué de 0,7 et l'on peut affirmer, d'après les travaux de Claude Bernard, quco*'", 7 d'oxygène a été remplacé dans le sang par o'^'', 7 d'oxyde de carbone. » J'ai cherché à rendre ce procédé plus exact et plus sensible, car, dans ces conditions, le résultat obtenu montre que l'on s'approche des limites de l'absorption du gaz toxique par le sang. J'ai fait passer pendant le môme temps, une demi-heure, le mélange gazeux, en le soumettant à une (') Tiavail du Laboratoire Je Physiologie générale de M. Rouget, au Jardin des Plantes. ( 290 ) pression de 5**™ dans un autre échantillon de So'^'' du même sang; l'expé- rience a montré, cette fois, une diminution bien plus considérable de la capacité respiratoire du sang; en effet, au lieu de 23<=^ 7 d'oxygène, loo'^'^de sang n'absorbaient pkis que i7<=%2; la différence 6, 5 indiquait l'absorption par le sang de 6'^'', 5 d'oxyde de carbone. » Ce résultat me paraît important à un double point de vue : 1° il trou- vera son application immédiate dans la recherche de très petites quantités d'oxyde de carbone dans l'air confiné; 2° dans l'absorption de l'oxyde de carbone par l'hémoglobine du sang, ce n'est pas la proportion centési- male de l'oxyde de carbone qu'il faut considérer, puisque, dans le gaz comprimé, la proportion du gaz CO est restée la même, toujours 75^; mais, ce qui importe, c'est le poids d'oxyde de carbone contenu dans un volume donné d'air, poids qui est proportionnel à la pression. » L'appareil que j'ai employé pour réaliser mon procédé est très simple : il se com- pose d'une chaudière de cuivre à couvercle boulonné, qui a résisté à la pression de 12""", et que j'emploie dans les cours pour répéter les expériences classiques de Paul Bert sur l'air et sur l'oxygène comprimé. Le couvercle du récipient porte trois robi- nets : le premier reçoit un manomètre de Bourdon, le second est uni à la pompe à gaz, le troisième porte dans l'intérieur un ajutage métallique et un caoutchouc, qui se rend à la tubulure inférieure d'une éprouvette à pied qui a reçu Sc^-^ de sang défibriné, et dans laquelle on immerge un goupillon dont les crins retiennent complètement la mousse qui se forme dans le sang. » On établit d'abord, dans le récipient qui renferme l'éprouvette, une pression d'air de 5"'" et l'on ferme le second robinet; on aspire ensuite le mélange à rôooô contenu dans un sac de caoutchouc, et on le fait injecter pendant une demi-lieure à travers le sang en unissant la pompe avec le troisième robinet, et en maintenant la pression par une manœuvre continue de la pompe et l'échappement du gaz en excès par une ouver- ture très légère du robinet 2. » M. Ah. Breti\ soumet au jugement de l'Acadéinie un Mémoire portant p our titre « Réflexions sur la théorie actuelle de la Thermodynamique ». (Commissaires : MM. Fizeau, Mascart, Lippmann.) M. H. Arnaud adresse une Note intitulée « L'urée n'est pas un poison ». (Renvoi à la Section de Médecine.) ( ^9' ) CORRESPOND AIVCE. MINÉRALOGIE. — Sur la réfraction et fa dispersion du chlorate de soude cristallisé. Note de M. Frantz Dussaud, présentée par M. A. Cornu. « Les indices de réfraction du chlorate de soude sont encore très im- parfaitement connus ; je n'ai trouve qu'une seule détermination faite par M. F. Rohlrausch pour la raie D (n^, — i,5i45). » J'ai cherché à combler cette lacune, par l'étude de plusieurs cristaux provenant de différentes cristallisations, et par l'emploi de diverses mé- thodes. J'espérais, en même temps, me faire une idée des différences que peuvent présenter les résultats obtenus à l'aide des divers réfractomètres à réflexion totale et à l'aide de la méthode ordinaire de la déviation mini- mum. La concordance des différents procédés est, comme on le sait, très satisfaisante pour les corps peu altérables, tels que le quartz, la fluorine, les verres, etc. Mais cette vérification n'a été faite jusqu'ici que d'une ma- nière assez incomplète dans le cas des cristaux solubles et peu résistants que l'on obtient dans les laboratoires. » J'aifait les mesuresde l'indiceduchlorate de soude: i" au spectromètre (pourvu d'oculaire fluorescent de Louis Soret, pour l'ultra-violet); 2" au réfractomètre de M. Rohlrausch, légèrement modifié par l'adjonction d'une lame de comparaison en quartz ou en fluorine, permettant d'éliminer l'in- dice du hquide employé; 3" au réfractomètre à dispersionde M. Ch. Soret; 4" au réfractomètre de M. Pulfrich; 5° au réfractomètre à demi-boule de M. Abbe. I) Le chlorate de soude est d'ailleurs médiocrement avantageux pour une telle comparaison; ses indices diminuent rapidement quand la tempé- rature s'élève, et les altérations superficielles qu'il éprouve au contact de l'air ou de l'humidité semblent modifier sensiblement l'apparence des li- mites de réflexion totale. » Il y a donc, avec ce sel, des causes d'erreurs évidentes qui agissent très inégalement d'un appareil à l'autre. J'ai obtenu des résultats plus concor- dants dans quelques mesures analogues faites sur du sel gemme ou de l'alun; mais, même pour le chlorate de soude, il ne m'a pas paru qu'il y eût une divergence systématique bien positive entre les différents procédés. )> L'influence de la température a été étudiée entre o" et 3o° principa- C. R., 1891, 2' Semestre. (T. CXIU, N» 6.) -^9 ( ^92 ) lement à l'aide des appareils deRohlrausch et de Ch. Soret, dans lesquels le cristal à étudier est complètement immergé dans un liquide. La varia- tion de l'indice a été trouvée en moyenne de — 0,000057 P^*" •^^gré et pa- raît sensiblement la même pour les diverses raies du spectre visible. Les mesures dans l'ultra-violet ayant été faites à une température d'environ 23", je ramènerai à cette même température les indices obtenus dans le spectre visible. Je trouve ainsi, comme moyenne générale de mes me- sures : Indices du chlorate de soude à 28". Raie a 1,31097 (réfractomètre Sorel) » B 1 ,5i i63 )) )) C 1 ,51267 » ' » D i,5i5io » 1 ,5i525 (Kohlrausch) i ,5i48.3 (Pulfrich) r ,5i/i96(Abbe) ijSi/lgS (speclromèlre) » b 1 ,51933 » » F 1 ,52161 » ,^ , -^noi ( speclromèlre à ocu- » Lcl Q. . . I ,d3883 i , . „ ^ ( laire fluorescent. » Cd 10. . 1 ,54242 )i » Cd II.. I ,54421 » » Cd 12 . . I ,54700 » » Cd 17. . I ,57203 » » Cd 18. . 1 ,585oo » » Les mesures au spectromètre ont été faites avec des prismes nus. J'ai essayé aussi de recouvrir les faces des prismes au moyen de lames de verre collées avec du baume de Canada : les résultats n'ont pas été satis- faisants; les surfaces du chlorate paraissent être attaquées et les lames de verre déplacées ou déformées ('). » ZOOLOGIE. — Sur les mœurs du Gobius minutus ('). Note de M. Frédéric GuiTEL, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. (i Le Gobius minutus se trouve en abondance dans les flaques d'eau que laisse la mer, sur les plages de sables de Roscoff, quand elle se retire. Les (') Ce travail a été fait au laboratoire de Physique de rUiiiversité de Genève et sera publié in extenso dans les Archii'es des Sciences physiques et naturelles. (2) Les observations qui font le sujet de cette Note ont été faites dans l'aquarium du Laboratoire de RoscofT (Finistère). ( 293 ) mœurs de ce petit poisson, au moment de sa reproduction, sont extrême- ment curieuses : elles ont été observées avec la plus grande exactitude, £;râce aux dispositions éminemment favorables à ce genre d'observation que présente le vaste aquarium de la station de Roscoff. L'eau coulant abondamment dans les bassins, les animaux y vivent comme dans l'état de nature. » Les deux sexes se distinguent par des différences constantes dans la coloration des nageoires dorsales et anale. Chez la femelle, les deux dorsales sont transparentes et simplement marquées de quelques petits points noirs situés sur leurs rayons; l'anale est parfaitement transparente. Chez le mâle, au contraire, les deux dorsales portent trois ou quatre bandes blanches presque horizontales, séparées par deux ou trois bandes noires. De plus, la première dorsale, qui, comme chez la femelle, a six rayons, présente deux taches d'un beau bleu, limitées chacune vers le bas par un croissant noir entouré lui-même d'un croissant blanc. L'une de ces taches est située entre le quatrième et le cinquième ravon, l'autre entre le cinquième et le sixième. Quelquefois la seconde manque. Enfin la nageoire anale est large- ment bordée de noir. » Si l'on place dans un aquarium à fond recouvert de sable une femelle prête à pondre, un màle en état de reproduction et une coquille de Car- dium ou de Tapes, le màle ne tarde pas à s'introduire sous la coquille, en laissant seulement passer sa tête sous le bord de celle-ci. De temps en temps, il entre dans sa petite demeure, chasse par une agitation rapide de sa queue une grande partie du sable qu'elle contient et même apporte dans sa bouche de petites pierres, des débris de coquilles ou de petites quantités de sable qu'il rejette sur le seuil de son domicile. Ensuite il tra- vaille à dissimuler complètement sa coquille. Pour cela, il la quitte, se place au-dessus et, se dirigeant en droite ligne, il progresse sur le sable en agitant rapidement ses pectorales et sa queue, de manière à projeter der- rière lui un flot de sable qui vient s'accumuler sur cette coquille. La trace de son passage dans le sable est marquée par un sillon profond. » Après avoir creusé un premier sillon, il rentre sous son toit, rejette le sable tombé sur le pas de sa porte, puis ressort au bout de quelques in- stants pour creuser un second sillon dans une autre direction. Lorsque cette manœuvre a été répétée huit ou dix fois, la coquille est complète- ment enfouie sous un monticule de sable à sommet arrondi, creusé de sil- lons disposés en étoile, et percé d'un trou donnant accès dans la concavité de celle-ci. ( 2;,4 ) » Ce trou est, en général, parfaitement rond et juste assez grand pour laisser passer le maître du logis. Dans le sable, un tel trou ne pourrait conserver sa forme, si les grains qui constituent ses parois n'étaient agglutinés par le mucus que sécrète la peau de l'animal lorsqu'il se tient dans son trou. » Dès que sa demeure est construite, demeure qui, comme on va le voir, est un véritable nid, le mâle cherche à attirer la femelle chez lui. Pour cela, il sort de sa retraite, nage rapidement vers elle, s'en approche par petits bonds saccadés, la pousse souvent avec son museau, puis revient ra- pidement vers son nid comme pour lui en montrer le chemin. Si la femelle se refuse à le suivre, ce qui arrive le plus souvent, il revient à la charge, la frôle encore avec son museau et fait de nouveau semblant de retourner à son gîte; souvent il répète cette manœuvre cinq ou six fois de suite; puis, découragé par rindiflérence de la femelle, il rentre dans sa demeure, mais pas pour longtemps; car, au bout d'une minute ou deux, souvent moins, il en sort de nouveau et recommence ses invitations. Un soir, j'ai pu observer un mâle qui, dans l'espace de trois heures, est sorti soixante-dix-huit fois de son trou et a invité cent soixante-huit fois la femelle à venir partager son nid. )) Lorsque le mâle s'approche de la femelle pour l'engager à le suivre, ses couleurs deviennent subitement plus vives, il redresse ses dorsales, relève fortement sa tête et écarte ses opercules; quelquefois même, son corps est animé d'un tremblement très visible. Revenu à son nid, sa tète, qu'il laisse passer hors du trou, devient toute blanche et il respire avec une activité fébrile qui contraste absolument avec le rythme respiratoire nor- mal. Si la femelle s'approche, l'agitation du mâle devient extrême; il se retire rapidement dans sou trou et plusieurs fois de suite, comme pour l'appeler chez lui; mais souvent la femelle s'éloigne sans daigner répondre à ces avances; alors il reprend sa position et bientôt recommence les pro- vocations décrites plus haut. » Enfin, si la femelle se décide à s'introduire sous la coquille avec lui, il reste à l'entrée du nid et attend qu'elle ponde dans une extrême agita- lion; mais bien des fois elle s'enfuit immédiatement, malgré les efforts visibles qu'il fait pour l'empêcher de sortir en étendant transversalement ses pectorales. Jjorsque la lemelle consent à rester, la ponte commence. Pour pondre, elle marche au plafond du nid à l'aide de la ventouse qu'elle portesur sa face ventrale et, chemin faisant, dépose ses œufs, qui se collent à la face interne de la coquille au moyen des filaments gluants qu'ils portent ( 295 ) régulièrement disposés à l'im de leurs pôles. Ces filaments, sécrétés par les cellules du follicule, durcissent au bout de quelques heures de séjour dans l'eau de mer. » Dès qu'un certain nombre d'œufs sont pondus, la femelle reprend sa station naturelle sur le sol du nid, et le mâle, marchant à son tour au plafond du logis, féconde les œufs qu'elle y a fixés. Cette manœuvre se renouvelle pendant une heure ou deux, jusqu'à l'expulsion totale de tous les œufs mûrs ('). » La ponte terminée, la femelle abandonne le domicile conjugal pour n'y plus revenir; mais le mâle reste et veille sur les œufs jusqu'à l'éclo- sion des jeunes; car les petits Crustacés, qui abondent sur les grèves de sable et dont les Gobius minutus font leur nourriture (Crangon, Mysis), mangeraient les œufs s'ils n'étaient soigneusement gardés par le mâle. Pendant tout le temps que dure le développement des jeunes, celui-ci agite sa queue et ses pectorales, de manière à déterminer sous la coquille des courants qui assurent sous cette dernière le renouvellement de l'eau. « Quand un mâle a fait élection de domicile sous une coquille, si on la retourne la concavité en haut, il la rétablit dans sa position primitive, de la manière suivante : M II commence par passer sous le bord de la coquille, affouille le sable autour, si besoin est; puis, se plaçant du côté opposé à la charnière, il mord du bout des dents l'une des côtes et, par un mouvement rapide de sa queue, décrit un demi-cercle dans l'eau ambiante, de façon à faire basculer la co- quille la concavité en dessous. Il dégage alors cette dernière en un point de son contour et s'introduit dessous; puis il rejette le sable en excès dans l'intérieur et la recouvre comme il a été décrit plus haut. Quand le mâle garde la ponte qu'il a fécondée, l'expérience réussit encore plus sûrement. » Si l'on chasse un mâle du nid qu'il a préparé, il ne tarde pas à y re- venir, même si, pour le tromper, on a déposé auprès de sa demeure d'autres coquilles semblables à la sienne. Quand un mâle veille sur la ponte qu'il a fécondée, si on le chasse et qu'on remplace sa coquille par une autre, en laissant la première à une j)etite distance, lorsqu'il revient il s'introduit sans hésiter sous celle des deux coquilles qui occupe la place qu'avait la sienne; mais il ne tarde pas à s'apercevoir qu'elle ne renferme (') Pour l'aire les observations relatives à la ponte, au lieu de donner aux niàles des coquilles, je leur donnais des verres de montre, que je couvrais ou découvrais à vo- lonté au n^ojen d'un pinceau. (296) pas sa ponte; il la quitte alors pour rechercher et reprendre la première. Il n'hésite même pas à se battre avec acharnement si, pendant l'expérience, un autre mâle s'est emparé de la coquille renfermant sa progéniture. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur les types pathologiques de la courbe de secousse musculaire. Note de M. Maurice Mexdelssoun, présentée par M. Charcot. « Dans mes recherches antérieures, communiquées à l'Académie des Sciences en 1879 et en i883, j'ai démontré que la courbe de secousse musculaire subit des modifications considérables dans les affections du système neuro-musculaire; elle change de forme, de durée et d'amplitude, non seulement sous l'influence des altérations du tissu musculaire lui- même, mais aussi sous l'action des troubles, tant organiques que fonction- nels, du système nerveux central et périphérique. En poursuivant depuis douze ans ce genre de recherches et en étudiant un grand nombre de courbes, obtenues non seulement dans la même maladie, mais aussi chez le même malade observé (dans le service de M. Charcot, à la Salpêtrière) aux différentes phases de la maladie, j'ai pu m'assurer que toutes les mo- difications subies par la courbe de secousse musculaire à l'état patholo- gique se réduisent aux quatre types suivants : » 1. La courbe spasmodique, qui est caractérisée par une période latente très courte, une ascension brusque et rapide, et une descente longue et lente. Cette courbe, qui rappelle beaucoup celle d'un muscle vératrinisé, peut être considérée comme un signe pathognomique des lésions du fais- ceau pyramidal et se retrouve dans le tabès dorsal spasmodique, dans la contracture permanente des hémiplégiques, dans la sclérose en plaques et dans l'hystérie. » 2. La courbe paralytique se traduit par un allongement de la période latente et par une diminution de la hauteur de la courbe, la durée de la secousse restant la même. Cette forme de la courbe se rencontre dans toutes les paralysies liées aux affections des centres nerveux avec intégrité du tissu musculaire. » 3. La courbe alrophique. — Dans cette courbe, la période latente, la durée de la secousse, celle de la partie ascendante et descendante sont allongées, tandis que la hauteur est diminuée. Cette courbe s'observe dans tous les états caractérisés par l'atrophie du muscle, qu'elle soit produite par une lésion du système nerveux central ou périphérique. ( 297 ) » 4. Courbe dégénèrative. — Dans le cas où l'atrophie du muscle est de nature dégénèrative, la courbe de secousse musculaire, tout en revêtant les caractères delà courbe atrophique, présente des ondulations dans sa partie descendante. Cette dernière forme de courbe accompagne toujours la réaction de dégénération des muscles. « Ces quatre types, qui, bien entendu, ne se rencontrent jamais à la fois, peuvent cependant se transformer l'un dans l'autre au cours d'une même maladie. Ainsi (comme j'ai pu le constater fréquemment chez les malades de la Salpêtrière), la courbe spasmodique se transforme en courbe atrophique et même dégénèrative, à mesure que la lésion du faisceau pyramidal passe aux cornes antérieures de la moelle épinière. » Les limites de cette Communication ne permettent pas d'insister lon- guement sur le mode d'après lequel une courbe normale se transforme en courbe pathologique; ceci fera l'objet d'un travail spécial que je publierai prochainement et qui sera accompagné des nombreuses courbes. Ces quelques faits cependant suffisent ^à démontrer que les modifications pathologiques de la courbe portent aussi bien sur la partie ascendante que sur la partie descendante, parfois môme sur les deux en même temps. » Si, comme je crois pouvoir le démontrer dans un travail ultérieur, le raccourcissement du muscle est une fonction de ses propriétés contractiles, tandis que le relâchement est l'effet de ses forces élastiques, il est évident que le processus morbide altère aussi bien les unes que les autres. Ce fait est important au point de vue physiologique, car il démontre que l'éJasti- cité du muscle (comme j'ai tâché déjà de l'établir dans une Communica- tion faite en 1882 à la Société de Biologie) est sous la dépendance du sys- tème nei'veux, ce qui fait de cette propriété physique dans l'organisme animal une propriété biologique. » PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur les inocalaùons pré^'enlives de la fièvre jaune. Note de M. Domingos Freire, présentée par M. Charcot. « A la suite des Communications que j'ai faites en 1887, à l'Académie, en collaboration avec M. Rebourgeon, j'ai considérablement augmenté le chiffre des inoculations au moyen des cultures atténuées du Micrococcus amaril. J'ai l'honneur de présenter à l'Académie les résultats actuellement obtenus dans le cours de cinq épidémies successives. Ces résultats confir- ment de plus en plus l'action prophylactique des cultures que j'emploie et, par conséquent, la spécialité du microorganisme que je cultive. » Plus virulente est la culture, plus intenses sont les phénomènes que ( 298 ) j'ai observés. En général, je me sers des cultures de quatrième et cinquième génération, lesquelles donnent une réaction suffisante. Pendant l'épidémie de 1888-89, 1"i ^ ^'-^ d'une intensité exceptionnelle, j'ai employé les cul- tures de deuxième et troisième vénération, afin de fournir aux inoculés une résistance proportionnelle à l'énergie épidémique. Quoique je n'eusse injecté alors que des quantités équivalentes à trois ou quatre dixièmes de centimètre cube de liquide de culture, j'ai observé des réactions tellement fortes, qu'elles ont fait croire à plusieurs médecins qu'il s'agissait de vrais cas de fièvre jaune. Cependant je n'ai jamais eu à regretter aucun accident fâcheux; au bout de quarante-huit heures, tous les symptômes se dissi- paient sans inlervention d'aucun agent thérapeutique. ') De i883à 1890, j'ai pratiqué 10 881 vaccinations, ainsi distribuées : Inoculations. De i883à i884 4i8 » i88/i i885 3o5i » i885 1886 3473 .. 1888 1889 3576 .) 1889 1890 363 1) De 1889 a 1890, on compte 363 inoculés, parce que l'épidémie n'a pas été assez violente, et on sait que le peuple ne cherche à se soustraire aux influences du mal que sous l'impulsion de la frayeur. » La mortalité parmi les inoculés qui, vivant dans des milieux constam- ment infectés, ont été plus tard atteints de fièvre jaune, est de 0,4 pour 100. La mortalité parmi les non-inoculés a été de 3o à 40 pour 100. Les inoculés résidaient dans les localités où la maladie a sévi avec le plus d'intensité, non seulement à Rio-de-Janeiro, mais encore dans d'autres villes : Santos, Campinas, etc., devenues des foyers épidémiques. Les vac- cinations ont été faites gratuitement ( ' ). » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Sur lin nouveau foyer d'incandescence. Note de M. Bay, présentée par M. Marey. « Ce foyer, analogue au thermo-cautère, est susceptible d'applications très variées ; aujourd'hui je présente seulement la disposition que je lui (') Le gouvernemenl des Etals-Unis du Brésil, par l'avis 24-28 du igdécembre 1890, a décrété la fondation d'un Institut destiné à la préparation du virus atténué de la fièvre jaune et à l'étude des maladies infectieuses en général, service dont j'ai été nommé Directeur. ^ ^99 ' ai donnée pour les opérations chirurgicales. Sous cette forme, l'avantage (le cet appareil est de ne pas exiger l'assistance d'un aide, et même de laisser à l'opérateur la liberté d'une de ses mains, puisqu'une seule suffit pour le maniement de l'instrument. » Un mélange d'air et de vapeurs d'alcool traverse le couteau lie platine; la géné- ration de ces vapeurs et leur entraînenaenl continu au travers de l'appareil sont rendus automatiques de la façon suivante : » Un récipieiit sphérique renferme la dose d'alcool nécessaire j)Our une incandes- cence de 20 minutes. On cliaufle ce récipient sur une flamme, et l'on entend bientrit le bruit strident des vapeurs alcooliques s'échappant par l'orifice d'un tube capillaire. Ce jet est projeté à l'intérieur d'un long tube qui se rend à l'intérieur du couteau de plaline. » Il se produit, à l'endroit de la pénétration du jet d'alcool, un entraînement d'air dans le tube, et le mélange combustible se trouve formé. Ce mélange produit, d'une ])art, l'incandescence du couteau, et, d'autre part, au moyen d'une ouverture latérale, l'incandescence d'une autre spirale de platine, qui entretient d'une façon continue la vaporisation de l'alcool. Une fois amorcé, le foyer d'incandescence se maintient de lui-même jusqu'à épuisement total de l'alcool du récipient, c'est-à-dire pour une durée d'environ vingt minutes. » Pour les opérations plus longues, un autre type d'appareil nous permet de pro- duire l'incandescence d'un cautère pendant deux heures environ. )) La figure ci-dessous montre les détails de l'appareil construit par M. Collin. » A, chaudière sphérique, dans laquelle on introduit la dose d'alcool par l'ou- verture D à bouchon métallique. » E, prise centrale de la vapeur d'alcool. B /, orifice capillaire injecteur de vapeur, formant trompe, el introduisant par le conduit JR le mélange combustible jusqu'au foyer à incandescence N contenu dans le couteau. (J. R., 1891, 2' Semestre. (T. G\1II, N» 6.) 4^» f 3oo ) » A son passage par la chaudière, le tube adducleur des gaz mélangés s'ouvre laté- ralement au point L dans une chambre cylindrique B, ouverte aux deux bouts, et con- tenant un ruban de platine dont rincandescence maintient la vaporisation d'alcool. » O, manette gouvernant un diaphragme mobile, pour régler le mélange d'air et de vapeur. » En dévissant le couteau de platine, on ti'ansforme l'appareil en un chalumeau automatique. » L'incandescence est plus vive et la flamme du chalumeau plus chaude, si à l'alcool simple on substitue une solution de camphre dans l'alcool. « Au moyen de cet appareil, nous avons pu porter et maintenir à l'in- candescence le cuivre, le fer, le nickel. Il paraît donc susceptible d'appli- cations variées. » M. H. Baraduc adresse une Note intitulée « La Biométrie : procédé de mensuration de la tension vitale avec le magnétomètre Fortin ». (Renvoi à l'examen de M. Bouchard.) La séance est levée à 4 heures un quart. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du io août iSgi. Bulletin de la Société internationale des Électriciens. Tome VIIL Juillet 1891 ; n° 80. Paris, Gauthier- Villars et fils, 1891; br. gr. in-S". Notes sur la chaîne des Puys, le mont Dore et les éruptions d?, la Limagne ; parM. A. -Michel Lévy. Paris, au siège de la Société géologique de France, 1891 ; I vol. gr. in-8°. (Présenté par M. Fouqué. ) Essai de chirurgie historique. Garengeot, sa vie, son œuvre (i688-iS5g); par Louis Jarnouen de Villartay. Paris, Georges Carré; i vol. gr. in-8°. (Présenté par M. le baron J^arrey.) Université de Liège. Institut de Physiologie. Travaux du laboratoire de Léon ( 3oi ) Fredericq. Tome 111, 1889-90, Paris, J.-lJ. Baillière et fils, 1890; i vol. gr. in-8". Mémoires de la Société académique d'Agriculture des Sciences, Arts et lielles- Letlres du départemeni deV Àube.TomQ^lLWlV, troisième série, année 1890. Troyes, Duloiir-Jioiiquot; i vol. gr. in-8". Ànnali dei régi Istiluti tecnico e nautico e délia regia Scuola di costruzioni iiavali di Livorno. Anno scolastico 1887-88, série 2'^, vol. Vil. T^ivorno, Gius. Meucci, 1889-90; i vol gr. in-S". On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FIES, Quai (les Grands-Augiislins, u" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS liobdomadaires paraissent régulicromenl lo Dimanche. Ils lonneiU, à la lin de l'année, deux volumes in-4». Deux Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du i^"' janvier. Le prix de Ciibtmnei)ient est fixé ainsi (ju'il suit : Paris : 20 IV. — Départements : 30 fr. — Union postale ; 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, irest. ciicz Messieurs : ■igen iMicliel et IMédan. I Gavault Sl-Lager. ■ilger i Jourdan. ( Huir. Amiens Hecquel-Uecobcrt. i Germain elGrassin. in^ers ! r LacheseelDolbeau. Rayonne Jérôme. 'lesaiiçon Jaeiiiianl. , Avrarci. ion/eaux ; Dulhuff. ' Muller (G.). iourges Renaud. Lefouriilei'. F. Robert. J. Robert. ' V Uzel Caroir. , ( Baër. ■aen / Massif. ^hambéry Perrin. I Henry. ( Mai'guerie. j Rousseau. Uibou-Coliav. Lamarclie. Ratel. ' Damidot. ( Lauverjat. ' Crépin. \ Drevel. / Gratier. lîobin. Ihei bourg., Ilermont-Ferr... •>ijon 1 ine. . . ■ /?> J/ielle.. [Havre (Buurdignon. Dombre. Ropiteau. pe Lefebvre ' Quarré. chez Messieurs : , l Baumal. Lortent ' . / M°" lexier. (Beaud. Georg. Lyon < .Mégret. Palud. Vitte et Pérussel. Marseille Pessailhan . „ . );■ t Calas. Montpellier ' ' ' Goulet. Moulins . , Martial Place. [ Sordoillet. Nancy •. . Grosjean-Maupin. ' Sidot frères. i Loiseau. ( M"' Veloppé. ) Barma. / Visconti et G'". Nîmes Thibaud. Orléans Luzeray. j Blanchier. ( Druinaud. Bennes Plihon et Hervé. Bochefort Boucheron - Rossi - _ i Langlois. [gnol Rouen , . '-- ( Lestringanl. S'-Éticnne Chevalier. „ , i Bastide. Toulon ( Rumebe. _ , I Gimet. Toulouse _, . ' Privât. 1 Boisselier. Tours Péricat. ' Suppligeon. ( Giard. / Lemaitre. Nantes Nice On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam. chez Messieurs : \ Robbers. Berlin. foitiers.. Valenciennes. Bucharest. i Feîkcnia Caarelsen Athènes Beck . [et G". Barcelone Verdaguer. j .\sher et G'*. 1 Calvary et C'«. i Friediander et fils. I Mayer cl Muller. Ijgyfig \ Schmid, Francke cl , ( C'°. Bologne . . Zaaichelli et G". j Ramiot. Bruxelles Mayolcz. ( Lebégue et G''. \ Haimann. ' Ranisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BclletG" Christiania Gammermeyer. Constantinople. . Otto et Keil. Copenhague Hijst et fils. Florence Lœschcr et Seebei'. Gand Hoste. Gènes Beuf. : Cherbuliez. Genève . Georg. I ' Stapcbnoiir. La Haye Belinfanle frères. I Rendu. / Pd>"t. , Barlii. \ Brockhaus. Leipzig • Lorentz. i Max Rube. Londres Luxembourg. . Lausanne.. Liège. Twietmeyer. ; Desocr. ' Gnusé. chez .Messieurs : { Dulau. / Nutt. V. BUck. / Librairie Guten - \ herg. ■Madrid < Goiizalès e hijos. i Wavedra. ' F. Fc. Milan jDumolard frères. ( Hœpli. .Moscou Gautier. / Furcheim. Naples Margliieri di Gius. ( Pellerano. I Christern. Neiv-}'orl: , Slechert. ' Weslerinann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et G'». l'alermc Glansen. l'orto Magalhaés. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. ) Bocca frères. ( Loescheret C'". Rotterdam Kramcrs et fils. Stockholm Samson et Wallin. \ Zinscrling. ( WolIT. ,' Bocca frères. ) Brero. Clausen. RosenbergetSellier Varsovie Gebetliner et Wolff. Vérone . Drucker. Frick. Gerold et G''. Zurich Mever et Zeller. Borne . S' Petersbourg. Turin. Vienne. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1« à 31. — ( 3 .4oût i835 à 3i Décembre (8Jo. ) Volume in-j"; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— i 1'' .lanvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4''; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— [i" Janvier 1S66 à 3i Décembre 1880.) Volume in--i°; i88y. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : :Mémoire sur quehiues points de la Physiologie des .Vignes, pur MM. .\. DehbéscI A.-J.-J. Solilr. - Mémoire sur le Galcul des Perturbations qu'éprouvent les pr iM.Hansex.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phéaomènes digestifs, particulièrement daus la digestion des matières TomeI:Mén lométes, pi irasscs, paiM. Glaude Bernard. Volume in-4'>, avec Sa planches; iS56 15 f- Tome II :Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vas Benedex. - Essai d'une réponse à la question do Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences )our le concours de iS53, et puis remise pourcelui de i856, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- mentaires.suivant l'ordre de leur superposition. - Discuter la question de leur apparition ou de leur ■lisparitiou successive ou simultanée.- Rechercher la nature des rapport qui existent entre l'état actuel du régne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-',°, avec 27 planches; 1861. 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des. Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. K 6. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 10 août 1891.) MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBlîES ET DES CORHESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. MM. !<'. FouQUÉ et Michel LÉvy. — llepro- cliictiiui artificielle d'un Irachyle micacé. 283 M. II. DK L.^CAZE-DuTHiEiîs. — Note sur Pages, l'expérience fl'Ostréiculture qui se pour- suit clans le vivier rlu laboratoire de Ros- coli' 3S6 MEMOIRES PRESENTES. M. '\. GnÉnANT. — Itcrlierche physiologique de l'oxyde de carbone, dans un milieu qui n'en renferme qu'un dix-niilliùme. . . . iSg M. \l. Buktin adresse un Mémoire portant pour titre « Héflexions sur la tliéorie actuelle de la Thermodynamique )• -"çio M. H. .\rnaud adresse une Note intitulée Cl L'urée n'est pas un poison « 290 CORRESPONDANCE. M. I-'RANTZ Du-SSAUD. — Sur la réfraction et la dispersion du chlorate de soude cris- tallisé ' ^91 M. Kredeiuc Guitei.. — Sur les nuvurs du Gobiux mi nul us 293 M. Waiuiice iMEXDELssOHN. — Sur les types pathologiques de la courbe de secousse musculaire 296 M. Do.iii>,'Cios FiîEiBE. — Sur les inocula- tions préventives de la fièvre jaune 297 M. Bay. — Sur un nouveau foyer d'incan- descence 298 M. H. BAUADrc adresse une Note intitulée « La' Biométrie : procédé de mensuration de la tension vitale avec le magnétomètre Forti n )i 3oo Bulletin biblioguaphique 3oo PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 55. àoi"i 1891 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. liES SÉCRÉTAI KES PERPÉTI'E£.S. TOME CXIII. N^ 7 fl7 Août 1891). PARIS, .GAUTHIER-VILLARS liT FILS. IMPRIMEURS-LIBRAIKES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES Dli L'ACADÉMIE DES SCIENCES. O'iai des Grands-Augusiins, 55. 1891 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, AUOPÏE DANS LES SEANCES DES sS JUIN 1862 ET 24 MAI 1876. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de ['Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéio des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article l*" . — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparun Associé étrangerdel' Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction Les Programmes des prix proposés par l'Acadéni sont imprimés dans les Comptes rendus^ mais les Ra ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'auta que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance p blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savanû étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des persoM qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ai demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un i sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires se tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nonim mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extr autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fo écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, pour les articles ordinaires de la correspondance cl cielle de l'Académie. aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjud.cie en rien aux droits qu'ont ces Membres de | l'impression de chaque volume lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rerai; l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, jeudi à i o heures du matin ; faute d'être remis à temj le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompteren^ actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu s\ vaut, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des a teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fa un Rapport sur la situation des Comptes rendus apr< Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pr sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de 1 déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivant COMPTES RENDUS DES SÉANG-ES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 17 AOUT !891. PRESIDENCE DE M. DUCHARTBE. MEMOIRES LUS. PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Sur un nouveau chalumeau à essence minérale. Note de M. Paqueux. (Extrait.) (Renvoi à la Commission des Arts insalubres.) « L'appareil comprend trois organes essentiels : le chalumeau propre- ment dit, un carburateur, une soufflerie à double vent. » Le chalumeau est formé d'un seul tube, comme le chalumeau à bouche des bijoutiers. Le bec a ceci de caractéristique, qu'il émet deux sortes de flammes : une flamme centrale, à pointe très effilée, et de petites flammes latérales, en forme de pétales ou de couronne suivant la direction de leurs canaux, ces dernières servant à amorcer la première et à en entretenir l'activité. )) Le carburateur sert à trois usages : i° à mélanger air et vapeurs d'es- sence en quantités variables à volonté; 2" à dépouiller le combustible de tous ses éléments utilisables; 3'^ à régler à volonté la longueur de la flamme G. R., 1891, 2' Semo^trr. (T. CXIII, N» 7.) 4' ( 3o4 ) du chalumeau. Ces résultats sont obtenus simultanément au moyen de deux robinets et d'un saturateur. L'un des robinets, dit doseur-mélangeur, a une structure spéciale; l'autre est de type courant. » Le doseur-mélangeur, eiî raison de la double canalisation de son bois- seau et de la rainure oblique de sa clef, distribue l'air de la soufflerie par- tie à l'intérieur du carburateur, partie directement au chalumeau, de façon à modifier le mélange au gré de l'opérateur. » Le saturateur présente deux dispositions : ou bien c'est un tube plon- geur, dit bourboui/leur, à extrémité inférieure recourbée, terminée en cul- de-sac et percée de trous horizontaux alternants; ou bien c'est un injecteur pulvérisateur dit système Girard, par exemple. Dans le premier cas, l'air qui est distribué au carburateur est porté directement jusqu'au fond et dans toute l'étendue du liquide combustible; dans le second cas, il pulvérise le liquide, en vase clos, en même temps qu'il s'imprègne de ses vapeurs. )i En tournant progressivement la clef du robinet doseur-mélangeur, on arrive aisément à réaliser les conditions d'une parfaite combustion; c'est ce dont on est averti par l'aspect même de la flamme. Celle-ci, d'abord largement teintée de blanc et fuligineuse, va s'épurant jusqu'à devenir d'un bleu violet et d'une grande limpidité. A ce point, elle a son maximum d'intensité calorifique ('). M En ouvrant plus ou moins le deuxième robinet, qui est de type ordi- naire, on allonge ou on raccourcit à volonté la flamme. » En modifiant les rapports entre la section de l'orifice central du bec et celle de ses trous latéraux d'amorçage, on obtient des flammes de diamètres différents, depuis i"""" à la base jusqu'à 3°"", 4'"™ et au delà. » CORRESPONDANCE. GÉOMÉTRIE. — Sur les syslèmes cyrliques. Note de M. A. Ribaucour, présentée par M. Tisserand. « Plusieurs géomètres s'étant occupés récemment des congruences for- mées par des cercles orthogonaux à des surfaces, je crois utile de revenir (') Un petit amas de fils de platine de | millimètre, exposé entre deux (lammes pointe à pointe, la soufflerie fonctionnant à toute vitesse, a subi un commencement de fusion. Or, suivant M. Debray, le platine fond à 1800". ( 3o5 ) sur une Communication faite à l'Académie le i4 février 1890, au sujet de ces congruences, que j'ai appelées systèmes cycliques. » Considérons une congruence de droites D émanant de tous les points d'une surface (O) rapportée à ses lignes de courbure; pour que les droites D soient les cordes de contact de sphères touchant (O) d'une infinité de manières, il faut et il suffit que les équations de la droite D étant [par rapport au trièdre formé par la nor- male à (O) et les tangentes à ses lignes de courbure] X Y _ Z a b 1 P et Q étant les éléments de l'image sphérique des lignes de courbure de(0). M Les développables suivant lesquelles on peut ranger les droites D coupent (O) suivant ses lignes de courbure, ainsi que les secondes nappes des enveloppes de sphères, en nombre infini associées à (O). » La congruence la plus générale des droites D est obtenue en joignant les points correspondants de (O) et d'une surface quelconque de celles qui ont même image sphérique (O). Une droite D rencontre une infinité de ces surfaces. » Si l'on connaît une congruence (D) associée à une surface (O), on obtiendra une congruence (D') associée à une surface (O') [lorsque (O) et (O) ont même image sphérique], en menant simplement par les points O' des droites D' parallèles à D. » Soient (O)et(O') deux surfaces ayant même image sphérique, j'ai montré que la normale à (O')est la corde de contact d'une enveloppe de sphères ayant leurs centres sur (O). Soient C et C les points de contact d'une de ces enveloppes; j'ai énoncé, le i'\ févi'ier 1890, que le cercle pas- sant par les points O, C et C engendre un système cyclique. Je complète cette propriété par l'énoncé suivant : Si l'on joint les points O et O' par une droite D, elle rencontre le cercle précité en un point qui décrit une surface trajectoire du système cyclique; la congruence (D) est associée à (O) et à (O') dans le sens indiqué ci-dessus. » Toutes les surfaces trajectoires des cercles d'un système cyclique correspondent donc aux surfaces simplement parallèles entre elles ayant ( 3o6 ) même image splicrique qu'une IrajecLoire des cercles du sysLènie cy- clique. » Inversement, lorsqu'on a construit une congruence (D) associée à (O), à l'aide d'une surface (O') ayant même image sphérique que (O), on obtient toutes les secondes nappes des enveloppes de sphères associées à (O) et admettant les droites D comme corde de contact; en construisant tous les cercles tels que OCC définis ci-dessus et en cherchant leur inter- section avec D, on voit que tous les points tels que C sont obtenus en augmentant OC d'une constante. )) On est amené par ce qui précède à considérer un couple de droites N et IN' normales à des surfaces ayant même image sphérique, comme élé- ment générateur d'une infinité de systèmes cycliques, par rapport aux- quels on peut d'ailleurs choisir d'une infinité de manières l'élément géné- rateur. » J'ai considéré, le i4 février 1890, les points images des cercles d'un système cyclique, obtenus en cherchant les sommets des cônes isotropes passant par les cercles du système. » Si l'on considère tous les systèmes cycliques dérlA'és d'un couple sa- tisfaisant de droites N et N', ainsi que leurs points images, ceux-ci appar- tiennent à chaque instant à deux corps invariables de forme, symétriques par rapport à un plan. » J'ai donné, en 1870, l'équation différentielle d'un système cyclique en fonction des éléments de la surface (S), touchant les plans des cercles du système, et montré qu'elle était indépendante de la forme de cette sur- face (S). M. Darboux a récemment fait remarquer que cette équation dif- férentielle coïncide avec celle à laquelle satisfait la distance des points d'une surface à un point de l'espace. Une faute de signe, commise en don- nant l'interprétation géométrique de l'équation différentielle, m'avait, en 1890, masqué ce résultat. » Revenons au couple satisfaisant des droites N et N'; leur plan touche une surface (S) que l'on peut déformer comme on veut, en entraînant N et N', sans que ces droites cessent d'être normales à des surfaces ayant même image sphérique. Les lignes de (S), correspondant aux lignes de courbures des surfaces orthogonales à N et N', forment un réseau conjugué dont les tangentes passent à chaque instant par les foyers des congruences (N) et (N')." » Cette propriété peut être généralisée : soient IN et N' deux droites génératrices de deux congruences ayant même image sphérique (mais ( 3o7 ) pouvant ne pas êlre normales à des surfaces) Si l'on déforme la surface (S) touchant le plan des droites N et N', chaque plan tangent entraînant les droites précitées, les congruences obtenues ont toujours même image sphérique; elles sont les polaires d'une infinité de couples d'enveloppes de sphères ayant leurs centres sur ( S ) et dont les rayons ne diffèrent que par une constante; enfin les développables, suivant lesquelles on peut ranger simultanément les droites des deux congruences, correspondent au réseau conjugué de (S) dont les tangentes contiennent les loyers situés sur N et N'. Ainsi généralisée la proposition s'applique très heureusement à l'étude des couples de surfaces applicables l'une sur l'autre. » En nous limitant aux congruences (N) et (N') engendrant des systèmes cycliques, nous pouvons déduire de la remarque de M. Darboux et d'un théorème énoncé plus haut que, pour une certaine forme de (S), le corps invariable, lieu d'une série de points images des systèmes cycliques satisfaisants, est immobile dans l'espace. » Lorsque (S) a la forme en question, si les systèmes cycliques sont réels, les coefficients de forme habituels PQD d'un réseau orthogonal (S) (choisi réel avant la déformation de celle-ci) sont de pures imaginaires; l'un des plans isotropes passant à chaque instant par les droites N et N' est alors immobile dans le corps imaginaire. » Il est naturel de ramener la recherche analytique des systèmes cy- cliques à celle des couples de droites satisfaisantes N et N'. D'après l'une des propositions que je viens d'énoncer, si Z désigne' le rayon d'une cer- taine sphère ayant son cercle sur (S), N et N' sont les polaires des en- veloppes de sphères de rayon Z et Z + C. En prenant les coordonnées symétriques imaginaires et en adoptant les notations de M. O. Bonnet (Journal de l'Ecole Polytechnique, XLIP Cahier), on trouve, pour détermi- ner Z, l'équation C'est l'équation remarquable qui a servi de point de départ aux belles recherches de M. O. Bonnet sur la déformation des surfaces. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Recherches nouvelles sur l'atmosphère solaire. Note de M. H. Deslandres. « J'ai été chargé par M. l'amiral Mouchez d'organiser à l'Observatoire de Paris un service nouveau pour les recherches spectroscopiques, qui ( 3o8 ) forment la branche la plus importante de l'Astronomie physique, et j'ai porté en partie mes efforts vers l'étude du Soleil : j'ai l'honneur de présen- ter à l'Académie les premiers résultats nouveaux obtenus dans cette di- rection. » Méthode. Appareils. — J'ai étudié l'atmosphère du Soleil dans une partie de son rayonnement non encore explorée. Chaque jour, dans plusieurs Observatoires, on relève par la méthode de M. Janssen, la chromosphère et les protubérances, mais avec l'œil seulement, et dans la partie la plus intense du spectre lumineux, dans le rouge, le jaune et le vert. Or, j'ai appliqué la même méthode dans une autre région du spectre, qui est ou peu visible ou invisible, mais facile à photographier, et qui comprend le bleu, le violet et une partie de l'ultra-violet invisible jusqu'à >. 38o. " Les appareils employés sont ; r" le sidérostat de Foucault, qui, dans la pensée de son illustre auteur, était destiné surtout aux études solaires; 2° un objectif ancien de Lerebours de 12 pouces, que j'ai achromatisé pour les rayons chimiques par l'écartement des deux verres; 3° un spec- troscope photographique à i , ou 2, ou 3 prismes de flint léger. » Résultats. — Malgré la faiblesse de la dispersion, j'ai obtenu les raies permanentes de la chromosphère du bleu et du violet, reconnues avec l'oeil par M. Young dans une station de haute montagne (2800"), c'est- à-dire les raies G' et h de l'hydrogène, les raies H et K du calcium. Mais, par la Photographie, les intensités de ces raies offrent des différences im- portantes. Les raies H et R, qui sont à la limite de visibilité, sont notées par Young comme trente fois moins intenses que la raie G' de l'hydrogène. Or les nombreuses épreuves faites sur tout le pourtour solaire pendant les mois de mai, juin, juillet 1891, donnent nettement ces raies du calcium, beaucoup plus intenses et longues que les raies de l'hydrogène ; elles sont souvent fortes, lorsque les raies de l'hydrogène sont très réduites. » D'autre part, j'ai obtenu aussi la raie permanente faible, un peu moins réfrangible que H, et notée dans la liste de Young avec la mention : élé- ment inconnu; mais j'ai identifié cette raie à une raie de l'hydrogène, par comparaison directe avec un tube de Gessler. » Enfin, dans la partie ultra-violelte invisible, j'ai reconnu deux raies permanentes nouvelles qui correspondent aux deux premières raies de l'hydrogène de la série stellaire de M. Huggins. » Mais le résultat le plus frappant est la prédominance marquée des raies attribuées au calcium. Les vapeurs correspondantes s'élèveraient donc plus haut que l'hydrogène, ce qui renverse les idées reçues sur la composition de l'atmosphère solaire. Ce résultat étonne moins lorsqu'on ( 3o9 ) remarque que ces raies H et K sont les plus larges du spectre normal du Soleil et doivent donc se trouver très fortes dans la couche absorbante. Il est, d'ailleurs, en accord avec la grande extension de ces mêmes raies que montrent les photographies du spectre de la couronne faites pendant les éclipses de 1882, i883, 1886, par MM. Abney et Schuster ( ' ). » Une autre propriété de ces raies brillantes du calcium, importante au point de vue pratique, est la possibilité de les obtenir avec une très faible dispersion. La grande largeur du fond noir sur lequel elles se projettent leur assure cet avantage et même explique jusqu'à un certain pomt leur grande extension. Avec les raies de l'hydrogène, au contraire, la décou- verte des protubérances a été, comme on sait, arrêtée pendant deux ans par la dispersion insuffisante des appareils. » J'ai l'honneur de présenter à l'Académie plusieurs épreuves de ces renversements du calcium. L'une d'elles montre une protubérance à 3i 1°, 18 juin, 2''55°' t. m., aniinée d'un mouvement giratoire. Une extrémité s'approche, en effet, de la Terre avec une vitesse qui, relevée sur l'épreuve, d'après le principe de M. Fizeau, est de 62''" environ, et l'autre extrémité avec une vitesse moindre de 25'"°. Le sens de la rotation (point à noter) est celui de la rotation solaire. Les lois des tempêtes de notre atmosphère s'appliquent aussi à l'atmosphère solaire. )i Enregistrement photographique des formes et des vitesses. — Ces épreuves ont demandé un temps de pose de deux secondes au plus. Elles peuvent servir à une étude régulière et rapide des mouvements à la surface du Soleil, mouvements qui, d'après certaines idées en cours, sont supposés avoir une influence sur l'atmosphère terrestre. Ces épreuves se prêtent aussi à la photographie des formes des protubérances. » M. Haie, qui, depuis longtemps, s'occupe de cette dernière question, a proposé plusieurs systèmes fort ingénieux, avec une fente étroite; mais ces systèmes ne s'appliquent qu'à une protubérance isolée, et non au pourtour entier du Soleil; de plus, ils ne donnent pas les vitesses. Je me suis arrêté à un dispositif tout différent, qui est le suivant : » Le spectroscope, qui peut être quelconque, tourne tout d'une pièce (') Dans une station de haute montagne et avec un appareil dispersant peu la lu- mière, on aurait ces raies brillantes du calcium encore plus longues et l'on obtiendrait ainsi la couronne proprement dite. La distinction entre la couronne, la chromosphère et les protubérances est toute relative et liée à la région du spectre considéré et aux conditions de l'expérience. ( 3io ) autour d'un axe passant par Je centre de l'image solaire et prolongeant l'axe optique de l'objectif. Le milieu de la fente est sur le bord solaire dont il rencontre successivement tous les points par la rotation de l'appa- reil. Devant la plaque photographique, on place une fente fixe qui cor- respond à la raie R du calcium. De plus, la plaque est mobile, de manière que, à un déplacement du milieu de la fente, corresponde un déplacement égal de la plaque. Ce résultat est assuré par de simples engrenages. Si donc le spectroscope tourne d'une manière continue avec une vitesse con- venable, on obtient, sur la plaque, une bande de longueur égale à la cir- conférence du Soleil, qui donne toutes les protubérances avec leur forme exacte. Mais la vitesse des protubérances n'est pas donnée parce procédé. Aussi convient-il de donner à l'appareil une série de rotations rapides, séparées par des poses de deux secondes, de manière à avoir sur la plaque, par exemple, 200 sections équidistantes de la chromosphère sur tout le pourtour solaire. Chaque section demandant environ trois secondes, on peut avoir l'ensemble en dix minutes. Si, d'ailleurs, on remplace la plaque par un papier sensible enroulé sur des cylindres, et si le mouve- ment du spectroscope est rendu automatique, on obtient un appareil simple qui enregistre d'une manière continue la forme et la vitesse des masses incandescentes à la surface du Soleil. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Vitesse énorme d'une protubérance solaire, observée le i'] juin 1891; par M. Jdles Féxyï. n Kalocsa, 9 août iSpi. « Le 17 juin, à 5''3o"', temps moyen de Paris, un groupe de taches en train de se développer se trouvait à 21" de latitude et allait, selon notre calcul, franchir le bord occidental du Soleil à 282° du pôle céleste. Les phé- nomènes observés dans un groupe de protubérances au même endroit forment le sujet de cette Communication. » Une colline de 18" de haut et d'un éclat éblouissant, située de 278°32' à 281" du pôle céleste, était avec la flamme à 282"42', 1*^ siège d'une éruption excessivement violente ('). (') C'est le même jour et au même endroit du Soleil que M. Trouvelol avait observé les « phénomènes lumineux » publiés dans la Note des Comptes rendus, t. CXII, p. 14.21. ( -311 ) » Après 5'' 42'" du soir, temps 1110^ en Je Kalocsa, soil à 4^36"', lenij)» inojen de Paris, les parties détachées du groupe en question atteignaient la hauteur considé- rable de 109". Tout le complexe ne décelait encore ni mouvement dans la ligne visuelle, ni mouvement d'ascension, sauf le point de la chromosphère à 282°4?''' où la lumière se répandait hors de la fente vers le rouge. » La violence de l'éruption se manifestait non seulement par ce fait que la raie rouge 6677 paraissait très claire, mais encore en ce que les parties inférieures de la protubérance étaient visibles dans cette raie métallique jusqu'à la hauteur de i3"; leur éclat était semblable à celui que les protubérances ordinaires ont à la ligne C. j) Après 6'', temps moyen de Kalocsa, le point à 281° rayonnait d'un éclat si vif, que sa lumière rougeàtre semblait devenir blanche; un énorme déplacement de la lumière du spectre vers le bleu, à une hauteur médiocre au-dessus du bord solaire, accusait en même temps un rapprochement de l'hydrogène, avec une vitesse prodigieuse, dans notre direction. 1) La ligne C, c'est-à-dire l'image de la fente, apparaissait complètement vide; la forme entière était hors de la ligne du côté du bleu et se composait de bandelettes lumineuses dirigées vers le spectre et changeant d'aspect, en brillant comme un éclair, dès que je tirais l'image au-dessus de la fente. » Je mesurai la grandeur du déplacement au moyen du micromètre filaire et, après avoir soigneusement déterminé la dispersion en cet endroit, j'obtins la vitesse énorme de 797*"" par seconde. De nouvelles mesures furent prises : elles donnèrent 890'*™ par seconde comme maximum du mouvement. » Je commençai dès lors à déterminer la hauteur de cette masse en branle, en fai- sant passer la protubérance par la fente et en observant aussi bien le passage de la pointe que celui de l'extrémité inférieure. » Le résultat des sept passages, observés rapidement les uns à la suite des autres, donne un intéressant aperçu de la marche du phénomène. Hauleui' sur le bord. Ascension Étendue par Vitesse de la seconde de temps. vers nous colonne. -«~ — ~ — ^ par seconde •I km 337 Partie 'assages. inférieure. Sommet I ... » ,82,7 II ... 61,8 '99>o m ... 107,2 217,0 IV » 2l4,3 V , . . . » 222 ,5 VI ... 142.8 236,3 VII .... i52,3 256,9 137,2 109,8 » 93,5 » 16,3 45,4 iS,o » — 2,7 35,6 8,2 » i3,8 9,5 20,6 ■ o4,6 ■" "' 449 )) Nous voyons par là qu'une colouue suspendue, mesurant i 1 1" de bas en haut, s'éleva presque perpendiculairement comme une seule masse et avec une vitesse prodigieuse jusqu'à la hauteur de aSG'g . » La vitesse avec laquelle cette même masse se dirigeait vers nous était c. R., 1891, 2" Semestre. (T. C.MII, N° 7.) 4^ ( 3i2 ) également énorme; car l'image resta toujours en dehors de la ligne C; l'image de la t'ente était toute sombre. Le déplacement de la pointe, me- suré avec le fil avant le premier et pendant le dernier passage, donne pour les hauteurs indiquées dans la Table les vitesses énormes de 337''" et 449'*'" par seconde. Les parties plus basses annonçaient une déviation plus grande encore que celle de la pointe. » Il ne nous est pas permis de poursuivre avec exactitude la marche de l'ascension dans toutes ses phases, parce que nous ne pourrions déter- miner au juste à quelle époque chacune de ces phases s'est présentée; mais nous sommes à même d'indiquer assez exactement les vitesses moyennes. Durant chaque passage, je ne comptai que vingt secondes; nous pouvons donc admettre sans crainte que ces observations n'ont pas été prolongées au delà de trente secondes chacune. Vu que la protubérance fit, pendant les sept passages, ou en deux cent dix secondes, le trajet de 79' 2", elle a dû s'élever avec une vitesse moyenne de 485""" au moins par seconde. Son extrémité inférieure monta plus rapidement, si nous nous en tenons aux premières mesures prises ; cependant sa marche était évidemment retar- dée, tandis que le sommet semblait plutôt monter avec une rapidité tou- jours croissante. » Cette même masse possédait, en outre, une vitesse qui n'est pas insi- gnifiante dans la troisième direction, dans le méridien. D'après les don. nées obtenues, cette vitesse pourrait bien avoir été d'environ 100'"" par seconde; mais ce chifi're, qui ne repose point sur des mesures exactes, est de peu d'importance en comparaison des deux composantes que nous venons de discuter. M Si nous considérons ces deux composantes comme simultanées, sup- position qui, du reste, a un solide fondement dans les phénomènes mentionnés, nous obtenons, en les réunissant en une seule résultante, la vitesse prodigieuse de 1014'''" par seconde, sans compter la troisième composante, qui est incertaine. » Comme la composante dans la ligue visuelle surpasse déjà tellement, à elle seule, le potentiel du Soleil, nous en pouvons conclure que le Soled peut bien encore actuellement projeter dans l'espace céleste des niasses qui ne le rejoindront plus jamais. » Ces observations démontrent également qu'il est impossible, d'après les théories modernes, d'expliquer les mouvements grandioses qui s'opè- rent dans l'atmosphère du Soleil, par un écoulement de gaz provenant de l'intérieur du globe. ( 3i3 ) » Ces considérations nous conduisent à admettre des forces autres que les mouvements atomiques pendant l'expansion des gaz. Pourquoi ne pas avoir recours aux forces électriques, bien connues par les expériences faites, et qui pourtant produisent dans la nature des effets mystérieux, soit par leur apparition prompte et inattendue, comme dans les boules de feu, soit par leur puissance illimitée dans les tempêtes? )/ 11 est digne de remarque que celle région sur le Soleil apparul de nouveau le I" juillel, au Lord orienlal, dans le même élal de violente agitation. A 9''4o™, temps moyen de Kalocsa, une protubérance se montra, située de 70° 4o' à 72° i4' du pôJe cé- leste, soit à ■4-i6°2' de latitude héliographique. Sa hauteur était médiocre, sa lumière éblouissante; elle était très proche de la tache, qui reparut justement alors qu'elle la couvrait en partie. » (Un point de la masse, à 71° i6', était la source d'un spectre continu ; un léger trait de lumière traversait, en effet, tout le champ visuel : spectacle nonveau qui dura plusieurs minutes.) » La lumière déviait hors du bord de la fente dans toute l'étendue de celte région, tout à la fois vers le rouge et vers le bleu. Les vitesses correspondantes étaient de i34'"" par seconde dans notre direction, et de 181'''" dans la direction opposée. M La forme de la protubérance, qui s'éleva aussitôt jusqu'à 45", était bien visible dans la raie rouge 6677, dans les raies D, et Dj jusqu'à la hauteur de 1 1", et dans les raies 6] b^ et Ô3 jusqu'à la hauteur de 12". D'autres raies métalliques ne furent point renversées; la raie assez fréquente du baryum 6i4o,4 manquait, et même la raie de la couronne était à peine perceptible : chose étonnante, eu égard à la violence de l'é- ruption. De même, les raies que j'observai le 17 juin n'étaient pas en nombre propor- tionné avec les autres phénomènes. » CHIMIE ORGANIQUE. — Détermination mécanique de l'enchaînement des atomes de carbone dans les eomposés organiques. Note de M. G. HiNRICHS. « Les formules chimiques développées représentent les atomes de car- bone échelonnés suivant une ligne droite. Ou cette position géométrique est la vraie, ou non ; les observations sur les températures de fusion des pa- rafBnes normales nous permettent de trancher cette question. » Prenons, comme type simple, la série des paraffines normales. La formule de ces composés (^Comptes rendus, t. CXU, p. i 128) est (25) H.CH=.CH-.CH-...CH^CH-.CH=.H. » Le moment d'inertie maximum L calculé d'après les méthodes connues f 3i/, ) {Comptes rendus, 1873, t. LXXVI, 1592) nous donne une expression simple, se rapprochant très vite d'une valeur proportionnelle à «'. On pourra donc remplacer n dans les formules (11) à (r3) (t. CXII, p. 1128) sans changer la forme des équations, tout en changeant les constantes. La concordance des valeurs observées des températures d'ébullition avec les valeurs calculées se conservera si I est la variable indépendante au lieu de n. » Donc la forme des atomes des paraffines normales est prismatique, comme le montre (25). et composée de n sections CH^ identiques. » Mais, géométriquement aussi bien que chimiquement, en ayant égard aux atomicités suivant la manière usuelle, il y a deux modes différents de constitution d'un tel prisme : ou les atomes du carbone sont placés en lignedroite continue (2"), ou bien ils ont une position alternante (28), comme il est indiqué ci-dessous, h représentant la projection de deux atomes d'hvdrogène : H (27) H (28 a) II (a8/>) » On voit qu'il ne peu|; y avoir de discontinuité selon que n est pair ou impair, excepté pour la position alternante des atomes de carbone (28). » Pour la forme (27), oii les atomes de carbone sont rangés en une seule ligne droite, on voit que toutes les propriétés dépendantes de cette structure devront être exprimées par des fonctions continues; les incré- ments seront indépendants de la nature de n, pair ou impair. » Les faits exposés ici même ( t. CXH, p. i 1 28, 1 1 29), montrant que les points de fusion de ces paraffines forment un tracé d'une discontinuité très accentuée, notamment pour les termes inférieurs de cette grande série, nous fournissent une démonstration absolue que la forme (27) n'est pas celle de la nature, et que la forme (28) doit être adoptée. » Reste à démontrer que cette forme (28), déposition alternante et renversée des atomes de carbone, satisfait aux conditions mécaniques du problème. « Menons l'axe des X au milieu des deux séries de C de (28") et soit s la distance des C à cet aKe,et aussi celle des H au plan XY. Alors le moment h h h c c c h c h c h c h c h c h c II /( h H c c c /( c /; H c h c (« impair) c h c /( c // H (/; pair) ( 3i5 ) d'inertie minimum de l'atome C"H-"^- pour cet axe principal sera (3o) /, =M.r.2 (3r) . M=^-2B.-^n(]n-^-2-ht^n. » Soit C la distance du centre de gravité de l'atome de paraffine à l'axe X. Nous aurons évidemment (32) K^^o (n pair). (33) l^^^ (n impair) et C-4H = 8 Donc le moment d'inertie minimum pour 1' ixe naturel sera (34) i=i,(i- (35) i=M.zr- (36) i = M.z^ [-m (n pair), (n impair). » Le moment d'inertie minimum pour l'axe naturel de rotation d'un atome de paraffine C"H-"^- est donc, pour n impair, plus petit d'une quantité proportionnelle à (37) ^^-{l que celui qui correspond à n pair. Ou voit que cette quantité diminue très rapidement quand n augmente. » Mais la température de fusion est fonction directe de ce moment d'inertie minimum. Donc les points de fusion des paraffines normales pour lesquelles n est impair doivent être inférieurs à ceux des paraffines pour lesquelles n est pair, comme nous l'avons trouvé {Comptes rendus , t. LXX.I, p. 1128). Il Donc, l'enchaîneminit des atomes de carbone dans les composés orga- niques est alternante à face renversée (comme 28), et les atomes de car- bone ne forment pas une ligne droite unique (comme 27). » Dans une prochaine Note, je montrerai que cet enchaînement est aussi la conséquence nécessaire des principes de la Chimie générale. » (3i6 ) ANATOMIE ANIMALE. — Sur le système artériel des hoporles. Note de M. A. Schxeider. « Parmi les caractères que l'étude du système artériel avait permis d'as- signer aux Isopodes, se trouvait l'existence d'un collier vasculaire, antérieur à l'anneau nerveux, origine delà sous-nervienne et fournissant, de concert avec cette dernière, les artères des appendices buccaux. » Cependant, chez les Annélides, aussi bien que chez les Myriapodes et les Arachnides, la grande crosse aortique est, comme chez les Vertébrés, située en arrière du cerveau. Se trouve-t-on réellement en présence d'une anomalie? Mes injections du Porcellion et de la Lvgie me permettent de répondre négativement. i> Indépendamment des deux artères qui continuent l'aorte en avant, au-dessous des antennaires, en longeant le bord du collier nerveux, il existe, en arrière de ce collier, deux artères qui naissent de l'aorte dans le voisinage immédiat du point oii sort l'ophtalmique. Une particularité qui les signale, c'est la boucle qu'elles forment chacune autour de la base d'in- sertion d'un petit ligament sur l'estomac. Elles contournent le tube digestif, donnent une branche anastomotique à la mandibulaire et viennent s'unir l'une à l'autre au-dessous de l'estomac et au-dessus de la masse nerveuse inférieure, décrivant ainsi un anneau de tous points comparable à celui des Arachnides et qui est, de toute évidence, la grande crosse aortique des Iso- podes, dorsale par rapport au système nerveux. C'est de cette crosse que procèdent, à droite et à gauche, les artères des appendices buccaux, à l'exception de celles des mandibules qui viennent d'un tronc commun avec les antennaires. » D'autre part, je me suis convaincu, chez les deux types précités, qu'une ou plusieurs anastomoses entre l'ophtalmique qui naît en arrière du cer- veau et les antennaires qui sont en avant, relient ces deux troncs en un arc médian ou en deux arcs rapprochés du plan médian, de fiiçon que cet arc, avec l'aorte qui lesous-tend, dessine un anneau vasculaire vertical (\[ji\ rappelle celui des Amphipodes. ■» Ainsi tombent deux caractères, dont l'un créait une position unique aux Isopodes, au point de vue de la morphologie générale, dont l'autre tendait à les séparer profondément des Amphipodes. ■ ( ^^'7 ) ANATOMlE. — Sur r accroissement de la coquille chez l'Hélix aspersa. Noie de M. MoYNiER DE ViLLEPoix, présentée par M. A. Milne Edwards. « On sait que l'accroissement de la coquille chez les Gastropodes pul- monés s'opère par la formation rapide, au Lord du test, d'une zone molle et diaphane qui ne tarde pas à durcir. J'ai spécialement étudié cette for- mation chez V Belix aspersa Lin. )) L'épiderme par lequel elle débute est particulièrement intéressant par les globules sphériques hyalins, d'un diamètre de loy. à 12a, qui recou- vrent sa surface extérieure. Leur nature est organique; ils persistent sur les plus vieilles coquilles, et j'ai lieu de penser qu'il faut attribuer à de semblables productions les sculptures que l'on remarque sur presque toutes les coquilles du genre Hélix. » Chez les animaux en voie d'accroissement, le bourrelet palléal est toujours appliqué sur le péristome, et le bord libre de l'épiderme, replié en dedans, s'enfonce, mais sans aucune adhérence avec les tissus, dans une fente très fine qui règne sur tout le pourtour du collier. Immédiate- ment en arrière de cette fente, on aperçoit sous l'épiderme une zone blanche, bordant le manteau dans toute sa largeur. » C'est sur la face interne de l'épiderme, à quelque distance de son bord, que se fait le dépôt de calcaire. On s'explique l'origine de ces pro- ductions par l'examen de coupes du collier et du manteau dans le sens sagittal. /) La zone blanche ou bandelette est une glande formée de cellules lagéniformes, à col très allongé, à contenu granuleux, s'enfonçant profon. dément dans le tissu sous-jacent. L'action de l'acide acétique el de l'oxa- late d'ammoniaque y décèle la présence du calcaire. » Postérieurement à cette bandelette, le manteau est recouvert d'un épithélium cylindrique, contenant du pigment ou des granulations inco- lores. » En avant de la bandelette, l'épithélium s'invagine immédiatement pour former la gouttière dans laquelle est logée l'extrémité libre de l'épi- derme. Le fond de la gouttière est occupé par un réseau irrégulier de cellules qui, sur une coupe sagittale, présentent l'aspect de cellules épi- théliales coupées obliquement et s'étendant plus ou moins loin dans le ( 3i8 ) tissu conjonctif. Ces cellules contiennent des spliérules transparentes, présentant tous les caractères des globules de l'épiderme. » Ce tissu forme dans le tissu conjonctif une série de véritables poches glandulaires, accolées les unes aux autres. Des dissociations sur le vivant montrent que ces cellules glandulaires acquièrent des dimensions consi- dérables, et que c'est aux dépens de leur protoplasma granuleux que se forment les globules. Ceux-ci prennent naissance et s'accroissent dans des vacuoles qui se creusent successivement dans la masse protoplasmique, de sorte que, finalement, les cellules ne sont plus que des masses transpa- rentes formées d'une agglomération de petites alvéoles à parois minces renfermant les globules. Ces derniers mis en liberté, probablement par simple rupture, débouchent au fond de la gouttière où ils s'accolent à la fine membrane organique sécrétée par l'épithélium. )) Comme l'a indiqué Leydig ( ' ), les glandes calcaires et à mucus man- quent dans toutes les parties recouvertes par la coquille, et j'ai pu constater que les glandes calcaires du collier ne contribuent en aucune façon, conformément à l'opinion de Sempcr, à la formation du test. » Les seuls éléments producteurs de ce dernier sont, d'avant en arrière : 1° la gouttière palléale, où se forme l'épiderme avec les poches glandu- laires qui produisent les globules et dont je crois être le premier à signaler l'existence et la fonction ; 2" la bandelette ou glande palléale, à laquelle paraît dévolue la sécrétion du calcaire ; 3" l'épithélium palléal consécutif à la bandelette, qui fournit le pigment à la coquille et complète sa calci- fication par le dépôt de couches organo-calcaires, homologues des couches de nacre chez les Délécypodes. M J'ai constaté, en outre, que, lorsque l'animât a atteint sa taille définitive, la bandelette et les glandes à globules ont complètement disparu. » Seul l'épithélium du manteau et du sac pulmonaire demeure actif pour contribuer à l'épaississement interne du test, et non pour en réparer les pertes, comme le montre l'expérience suivante, qui dénote la rapidité et l'activité de cette sécrétion : » Si l'on met à nu, par ablation d'un fragment de la coquille, une partie de la surface du sac pulmonaire, il est déjà possible, au bout d'une heure et demie à deux heures, de détacher une membrane organique extrême- ment mince, recouvrant toute la surface, et parsemée de crisfeaux rhomboé- ( ' ) Leysig, Die Hautvecke und Schabe in Gastropodeii. ( 3.9 ) driqiies et radiés de carbonate de chaux. Laissée en place, cette membrane se renforce très rapidement et finit par fermer l'ouverture par une solide muraille calcaire. » En aucun cas, le mucus produit par le bourrelet ou la bouche [con- trairement à l'assertion de C. Picard (')] n'intervient dans cette répara- tion. » Quant à l'activité sécrétrice de l'épithélium palléal, elle est telle qu'il m'a été possible, pendant deux mois consécutifs, de voir des animaux privés de nourriture reproduire tous les jours la membrane organo-calcaire que je leur enlevais chaque matin. » M. Maxuel-Perier, à propos d'une Communication récemment faite à l'Académie par M. Paquelin, sur une nouvelle disposition du thermo- cautère, rappelle qu'il avait fait lui-même breveter, dès le 1 6 juillet 1890, un appareil destiné à la « Pyrogravure » et dans lequel le manche reçoit de la soufflerie un courant d'air réfrigérant. L'appareil muni de ce courant d'air a fonctionné à l'Exposition du Palais de l'Industrie, depuis la fin de juillet 1890. La description figure au Bullelin de la Société d' Encouragement (séance du i4 novembre 1890.) La séance est levée à 3 heures trois quarts. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 17 août 1891. Annales de l' École polytechnique de Delft. Tome VL 1^91» 3" et 4^ livrai- son. Leyde, E.-J. Brill, 1891 ; br. in-4°. Paul Mayor. Le régime du système solaire. Théorie des carrés magiques. Lausanne, Corbaz et C'^, 1891 ; 2br. in-8". (') D"' C. Picard. Hist. des Moll. terr. et fluv. qui vivent dans le département de la Somme; j84o. C. K., 1891, 1' Semestre. (T. CXIII, N° 7.) ^i ( 320 ,1 Le paratonnerre de Saint-Oiner en 1780. Le testament de M. de Vissery. La rei'anc/te des ëchei'ins ; parM. Pagart d'Hermansart. Saint-Omer, H. D'Ho- mont, 1891 ; br. in-8°. Resumen de las ohservaciones meteorologicas efecluadas en la peninsiila y algunas de sus islas adjacentes durante el ano de iS8j y durante el afio de 1888. Madrid, Rafaël Marco y Vifias, 1890-91 ; 2 vol. gr. in-8°. M. Martone. Introduzione alla teoria délie série. Parle prima : / determi- nanti Wronskiani e la legge suprema; la funzione alef di Hoëné WronsJa. Sulle radici coinuni a piu equazioni. Calanzaro, Stabilimento tipografico ditto C. Maccarone, 1891 ; 3 br. in-4"- The officiai Gazette of the United States patent office. Vol. 56, n''M,2,3, 4. Washington, Government printing office, 1891 ; 4 vol. in-4°. The purification of waler by metallic iron ; br. in-i8. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augusiins, n" 5i. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement lo Dlnianche. Us lunneiit, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. De' Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annu et part du i" janvier. Le prix de rabonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 IV. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départeir lents, chez Messieurs : \ Baumal. ( M°" Texier. Beaud. Georg. . ( Mégrel. ipalud. ' Vitte et Pérussel. . Pessailhan. ( Calas. \ Couict. Martial Place. / Sordoillet. Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. i Loiseau. ( M"" Veloppé. \ Barnia. ( Visconti el C". . Thibaud. . Luzeray. ( Blanchier. ( Druinaud. Plihon et Hervé. Boucheron - Rossi - 1 Langlois. [gnol. I Leslringanl. Chevalier. ( Bastide. ( Rumèbe. ( Gimet. ■ i Privai. ( Boisselier. . Pérical. ( Suppligeon. j Giard. ( Lemaître. Oû souscrit, à l'Étranger, ^gen 4/^er chez Messieurs : . . . Michel et Médan. 1 Gavaull St-Lager. . . . ^ Jourdan. Lorient Lyon Marseille Montpellier Moulins Nancy Nantes Nice Nîmes Orléans .Amsterdam .... Athènes Barcelone Berlin Berne chez Messieurs : ( Robbers. ( Feikema Caarelsen Beck. [et C'". . Verdaguer. 1 Asher et C". \ Calvary et C'. \ Friediander el lils. f Mayer et Millier. \ Sclimid, Francke et • ( C-. . Zanichelli et C''. 1 Ramiot. Mayolez. ( Lcbégue et C'". f Haimann. ( Ranisleanu. Kilian. Deighton, BelletC". Cammerraeyer. . Ollo el Keil. Hcist et fils. Lœscher el Seeber. . Hoste. Beuf. , Cherbuliez. Georg. ( Stapelmohr. Belinfante frères. ( Benda. ' Payot. Barth. 1 Brockhaus. . • Lorentz. i Max Rube. ' Twietmeyer. 1 Desoer. / Gnusé. Londres Luxembourg . . . chez Messieurs : 1 Dulau. ■ ) Null. V. Buck. / Librairie Gulei \ berg. < Gonzalès e hijos. ) Yravedra. l F. Fé. j Duniolard frères ( Hœpli. Gautier. / Furcheim. ' Marghieri di Giu ( Pellerano. 1 Chrislern. Slecherl. ' VVestermann. Rousseau. Parker et G^'. Clausen. Magalhaès. Rivnac. Garnier. ( Bocca frères. i Loescheret G«. Kramers et fils. Samson et Wall ( Zinserling. / W^olff. Bocca frères. Brero. \ Clausen. ( RosenbergetSell Gebethner el W' Drucker. i Frick. i Gerold et C". Meyer et Zeller. ( Ruir. i Germain etGrassin. Angers Milan Moscou Naples New- Vork Odessa Oxford Falerme Porto Bayonne Besançon t Lachèseel Dolbeau. ... Jérôme. Jacquard. , Evrard. ... Dulhuff. ' Muller (G.). Renaud. 1 Lefournier. \ F. Robert. Bordeaux . . . Bourges Brest Bologne . Bruxelles Bucharest Budapest Cambridge Christiania Constantinople. Copenhague Florence Gand Gênes Genève La Haye Lausanne Leiozi^ Cuen Charnbery ■ j J. Robert. ' V Uzel Caroff. j Baèr. •■■ (Massif. Perrin. J Henry. ' ' ' ' ( Marguerie. 1 Rousseau. '■■' i Ribou-Collay. ( Lamarche. ... Ratel. ( Damidot. ( Lauverjal. ' ' ' ( Crépin. ( Drevet. ■ " ' i Gratier. ... Robin. \ Bourdignon. ' ' ( Dombre. ; Ropileau. Cherbourg... Prague. .. Rio-Janeiro Rome Rotterdam Stockholm S'Pétersbourg. Turin C/ermont-Fei Dijon Bochefort Douai Grenoble. . . . S'-Étienne Toulon Toulouse Tours Valenciennes . . . . La Bochelle.. Le Havre Lille Liège . . . . . Vérone Vienne Ziirich f Quarré. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. — (i" Janvier i85i à Si Décembre i865.) Volume in-4°; '870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91. — (i" Janvier 18G6 à 3i Décembre 1S80.) Volume in-4°; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par .MM. .\. DkfibkscL A.-J.-J. Solikr. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouven Comètes, par M. Hanses. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des mati grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4'', avec 32 planches ; i856 1! Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Bëneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Scie pour le concours de i853, et puis remise pour celui de iS56, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains s » mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la na u des rapports qui existent entre l'état actuel du régne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-4°, avec 27 planches; 1861. .. 1! A la même Librairie les Mémoires de rAcadémie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N" 7. TAIU.F DES ARTICLES. (Séance dn 17 août 1891.) aiEMOlRES LUS. M. Paciuelin. — Sur un nouveau chalumeau à essence minérale. Pages. . . 3o3 CORRESPOiA'DAIVCE. M. A. RiBAUoouR. — Sur les systèmes cycliques M. H. Desiandres. — Recherches nouvelles sur l'atmosphère solaire M. Jules Fényi. — Vitesse énorme d'une protubérance solaire, observée le 17 juin >89> M. G. HiN'RiCH.s. — Détermination méca- nique de l'enchainemenl des atomes de carbone dans les composés organiques... M. A. Schneider. — Sur le système artériel BULLETIJ; BIBLIOGRAPHIQUE 3o', .307 3io des Isopodes M. MoYNiER DE ViLi.Ki'Oix. ~ Sur l'accrois- sement de la coquille chez Vllelix as- persa M. Manuel-Perier, à propos d'une Com- munication de iM. Paquelin sur une nou- velle disposition du thermo-cautère, rap- pelle qu'il avait fait lui-même breveter, en 1890, un appareil dans lequel le manche reçoit de la soufllerie un courant d'air réfrigérant 3i- .->i9 3>!) PARIS. — IMPRIMERIE tîAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-^uguaiiart. 55 3û:b 1 1891 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DIS SCIENCES, PAR MM. liES SECRÉTAIRE) PERPÉTlEIiS . TOME CXIII N^ 8 (24 Aoùl 1891 PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPUMEUKS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Aiigustira, 55. 1891 i RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les sÉapces des aS juin 1862 et -2^ mai iStS. Les Comptes rendus hebdomadaires des sauces de i Les Programmes des prix proposés par l'Académie l'Académie se composent des extraits des travaux de sont imprimés dans les Comptes remlus, mais les Rap- ses Membres et de l'analyse des Mémoires m Notes présentés par des savants étrangers à l'Acadanie. Chaque cahier ou numéro des Comptes endus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il V a deux volumes par année. Article JT' . — Impression des travaux de l'Acidémie. Les extraits des Mémoires présentés par unVIembre ou par un Associé étranger de l'Académie comp-ennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut domer aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont menionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une pdaction écrite par leur auteur a été remise, séance enante, I pour les articles ordinaires de la correspondance ollfi' aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à h même limite que les Mémoires; mais ils ne sont ps com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Menbre. ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononces en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2 . - Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. lies Membres qui présentent ces Mémoires sonl tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font Les Rapports et Instructions demandés parle Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communipiés par j actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sm- les correspondants de l'Académie comprement au vant, et mis à la fin du cahier, cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque IVIembre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à i o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans ie Compte rendu plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peu donner j)lus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de | teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et l'Académie; cependant, si les Membres qii y ont | les Instructions demandés par le Gouvernement, pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils'doi- ! ■ e vent rédiger, séance tenante, des Notes sonmaires, ' dont ils donnent lecture à l'Académie avait de les Tous les six mois, la Commission administrative fait remettre au Bureau. L'impression de ces kttesne "" Rapport sur la situation des Comptes rendus a\)rès préjiidicic en rien aux droits qu'ont ces Menbres de l'impression de chaque volume. lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- moires sur l'objet de leur discussion. sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire jréseuter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précéd( la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 24 AOUT 1891. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. MÉMOIRES PRESENTES. M. G. Trouvé: adresse, par l'entremise tle !\I. Mascart, iiti Mémoire intitulé i< Étude sur la navigation aérienne par le plus lourd que l'air. Hé- licoptère électrique captif. Aviateur générateur-moteur-propulseur ». (Renvoi à la Commission des aérostats.) CORRESPONDANCE. MÉCANIQUE CÉI-ESTE. — Remarques sur les conditions dynamiques du développement des queues cométaires. Note de Dom Et. Siffert. « M. E. Roche, dans ses Nouvelles recherches sur la figure des atmosphères des corps célestes publiées en 1862, a montré que, sous l'influence de l'at- traction du Soleil, l'atmosphère d'une comète est nécessairement limitée C. R., 1891, ■• Semestre. (T. CXUI, N" 8.) 44 ( 322 ) dans ses états successifs, et qu'alors le fluide atmosphérique doit s'écouler par les deux sommets de son grand axe, pour former ainsi deux queues opposées. La présente Note a pour objet d'indiquer les circonstances qui favorisent la disparition de la queue antérieure théorique, et l'opposition générale au Soleil de la queue postérieure, la seule que l'observation constate ordinairement. » Ceci posé, supposons, à un moment donné, la comète munie de ses deux queues symétriques et égales. Un changement de figure se produira immédiatement, par suite de plusieurs effets dynamiques que voici : » a. Sous la double influence du calorique solaire et de la translation de la comète, la queue antérieure sera la première à grandir par dilata- tion; elle s'épanouira donc en vertu de l'expansibilité des gaz, l'épanouis- sement intérieur à l'orbite marchant plus vite que le noyau, tandis que l'épanouissement extérieur sera mis en retard; ce dernier pourra contri- buer à enrichir la queue postérieure et lui fournir comme une avant- garde, qui expliquera aussi en partie l'opposition générale de cette queue au Soleil. » b. Outre cette première cause d'épanouissement de la queue anté- rieure, la translation de la comète, au moins quand elle est périodique, devant se faire dans une orbite remplie des éj)aves d'une matière plus ou moins subtile, laissée comme traînée par les passages précédents, la queue antérieure sera balayée de part et d'autre, et les gaz qui la constituent se i-eplieront vers la queue postérieure. Envisagée ainsi, la question d'un milieu résistant cesse d'être une pure hypothèse, puisque nous savons que la Terre rencontre des traînées analogues laissées par les étoiles fdantes, formes moins concentrées que les comètes, mais identiques au fond. » c. Déplus, ces traînées, étant en retard dansleur mouvement de trans- lation, devront nécessairement décrire une orbite un peu plus rapprochée du Soleil que celle du noyau cométaire, surtout au périhélie; par con- séquent, le noyau, en choquant ce milieu résistant, trouvera un obstacle plus grand vers l'intérieur que vers l'extérieur de son orbite propre, d'où, par dernière conséquence, la queue antérieure serarefluée davantage dans la région du noyau opposée au Soleil. » cl. La queue postérieure, additioniiée des refoulements de la queue antérieure, tendra, par suite des deux actions susdites, à décrire une orbite dont le ravon vecteur sera d'autant supérieur à celui du noyau que l'astre sera plus voisin du périhélie; quant à )a vitesse de translation de la queue, qui devrait rester égale à celle du noyau si les milieux étaient les mêmes. ( 323 ) elle devra lui devenir supérieure, si l'on cousidère que le noyau continue à se mouvoir le long de la traînée ou milieu résistant, tandis que la queue voyage dans un milieu beaucoup plus raréfié. Cela permet donc encore de s'expliquer comment la queue, même au voisinage du périhélie, continue à être opposée au Soleil. » e. Que si l'on ne considère pas cette différence dans la résistance des milieux, le rapport entre la vitesse de révolution des masses du noyau et de la queue, séparés avant le périhélie par une distance toujours crois- sante, devant demeurer cependant à peu près constant, depuis le départ à l'aphélie, il s'ensuit que la loi des aires, applicable pour les corps célestes qui ne subissent pas d'inégalités dans leurs orbites, ne pourra pas se véri- fier pour les aires décrites par le noyau et l'extrémité de la queue, par suite de l'allongement continu éprouvé par la queue; elle tendra donc alors à se courber, la concavité de l'incurvation regardant toujours l'inté- rieur de l'orbite, en allant de l'aphélie au périhélie. » f. Toutefois, cette incurvation caudale, qui s'observe, mais n'est pas une règle générale, pourrait être grandement réduite par une autre cause encore, à savoir l'intervention des phénomènes de radiation (caloriques et électriques), lesquels devront d'autant mieux se produire que la queue s'étendra dans un milieu plus raréfié. Ce serait ici le lieu de considérer les effets de la force répulsive dont M. Roche s'est occupé, mais ce serait soi-tir du cadre de cette simple Note. )) Telles sont les causes plus ou moins principales qui semblent inter- venir dans le phénomène si complexe du développement des queues comé- taires, et qui, laissant intacts les travaux si remarquables que j'ai signalés au début, permettent de se rendre un compte plus exact du refoulement et de la disparition progressive de la queue antérieure avant le passage au périhélie, et de l'opposition à peu près constante de la queue postérieure et la seule subsistante au voisinage du Soleil. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Résumé des observations solaires , faites à l'Obser- vatoire du Collège romain pendant le deuxième trimestre de 1891. Note de M. ÏACCHIM. « Le nombre des jours d'observation a été de 73 pour les taches et les facules, savoir : iS en avril, 23 en mai et iS en juin. ( 324 ) M Voici les résultais : Fréquence relative Grandeur relative -^ ^-^^ — -, • ^ ^^ ^^- Nombre des des jours des des des groupes 1891. taches. sans taches. lâches. facules. par jour. .\vril 9>24 0,00 24,56 55, 60 2,36 Mai i4,35 0,00 48, i4 5i,82 4,09 Juin 16,88 0,00 47,00 89,88 3,80 » Le phénomène des taches et des facides a donc augmenté rapide- ment, d'accord avec la loi connue; dans le trimestre actuel, il n'y a pas eu un jour sans taches. » Pour les protubérances solaires, la saison a été moins favorable; le nombre des jours d'observation est peu différent du nombre du trimestre précédent. Les résultats obtenus sont les suivants : Protubérances. Nombre ^ -^ ■ des jours Nombre Hauteur Extension 1891. d'observation. moyen. moyenne. moyenne. " 0 Avril 18 7,5o 42,3 1,5 Mai 21 4,62 37,3 1,4 Juin 19 5,53 39,4 . 1,8 » Pour ces protubérances, on n'a pas seulement constaté uu accroisse- ment progressif comme pour les taches, mais les moyennes pour le tri- mestre sont inférieures à celles du trimestre précédent. )) Il est à remarquer encore que, au maximum secondaire des groupes de taches en mai, correspond un minimum pour les protubérances, ce qui prouve que la relation entre les deux phénomènes n'est pas aussi intime qu'on l'a supposé autrefois. » GÉOMÉTRIE. — Sur les systèmes cyclicjues. Note de M. A. Kib.4ucouk, présentée par M. Tisserand. (I Comme suite à ma Communication du 17 août dernier sur les sys- tèmes cycliques, el puisque cette Communication avait pour objet le com- plément de celle que j'ai faite à l'Académie, le i4 février 1870, je vais dire quelques mots touchant le mouvement d'un corps assujetti à quatre con- ( 325 ) clitioiis, particularise de telle façon que les droites Scii()ueiiiau-Maiiiiheiui se rencontrent toujours. C'est ce mouvement qui domine la théorie des systèmes cycliques ; M. Darbonx l'a étudié en détail dans le tome premier de son grand Ouvrage Sur ta théorie générale des surfaces, et il a montré qu'un mouvement élémentaire pouvait être obtenu par une rotation au- tour d'un axe passant par le point d'intersection O des deux droites D et A et situé dans le plan tangent à la surface (O). Cet éminent géomètre a considéré comme moi les surfaces lieux du point O dans le corps et dans l'espace (surfaces qui sont applicables l'une sur l'autre); il a établi une réciprocité enlre la direction suivie par le pôle O et l'axe de rotation in- stantanée, correspondant à un mouvement infiniment petit. J'ajouterai aux résultats qu'il a donnés la contribution supplémentaire que voici : Pre- nons un plan P du corps; il coupe le plan tangent en O à ( O) suivant une droite C. qui engendre dans l'espace une certaine congruence ; le chemi- nement du pùle O sur (O), correspondant à la rencontre de C avec sa seconde position, est tel que sa direction conjuguée coïncide avec l'axe de rotation instantanée. » Il y a deux cheminements satisfaisants et, comme ils sont réciproques, il faut bien qu'ds soient conjugués. Au surplus, chaque plan du corps touche évidemment une enveloppe de sphères ayant leurs centres aux diverses positions de O sur (O ) ; conséquemraent, les cheminements pré- cités doivent être conjugués puisque leurs tangentes passent parles foyers de la congruence, lieu de la polaire de l'enveloppe des sphères. » Celte remarque conduit à la conséquence suivante : Soit un corps et une surface (i2) qui lui est liée invariablement; si l'on fait rouler (fi!) sur une surface (O), applicable sur elle sans déchirure niduplicature, à chaque instant du mouvement tous les points du corps ont pour image isotrope, sur le plan tangent commun aux deux surfaces (O) et (i2), des cercles en- gendrant des systèmes cycliques ; les surfaces trajectoires ont leurs lignes de courbure en correspondance; le réseau conjugué unique qu'on peut tracer sur (£2) et (O), de telle façon que les tangentes soient en coïncidence in- stantanée, correspond à toutes ces lignes de courbure. Enfin les traces de chacun des plans du corps sur le plan de contact des surfaces (Q,) et (O) engendrent les congruences dont je me suis occupé au début de cette Note : ce sont les cordes des systèmes cycliques, car leurs points de ren- contre avec les cercles-images des points du corps décrivent des surfaces trajectoires des cercles générateurs. » Prenons maintenant, dans le corps, une ligne de longueur nulle : il ( 326 ) est bien clair qu'à chaque instant les cercles images des points de cette courbe sont osculateurs d'une certaine courbe tracée dans le plan de contact des surfaces (£2) et (O) ; tous ces cercles engendrent des systèmes cycliques se correspondant; par conséquent, la courbe plane osculatrice des cercles- images est normale à une infinité de surfaces faisant partie d'un système triplement orthogonal. » GÉOMÉTRIE. — Sur une propriété d' irwuUuion, commune à un groupe plan de cinq droites et à un système de neuf plans. Note de M. P. Serret. « La recherche d'un certain ordre de propriétés descriptives, les plus accessibles et, parfois, les moins négligeables, des polygones, plans ou gauches, et des polyèdres, paraît liée intimement à l'observation des formes, réduites ou particulières , auxquelles peut s'abaisser, soit d'une ma- nière générale ou accidentellement, telle forme donnée de degré supé- rieur. )) La Géométrie générale a, peut-être, quelque chose à attendre de ce genre d'observations, systématisées et agrandies, dont j'ai essayé déjà de donner quelques exemples. Les analogies descriptives que j'ai en vue aujourd'hui se rattachent à ce même ordre d'idées et ont pour point de départ une propriété du pentagone, probablement non remarquée en- core, mais, en tous cas, résultant, sans calcul, des principes généraux que j'ai fait connaître il y a longtemps. » Les côtés P,, P., .... P, d'un pentagone plan quelconque, et les mec?ja/2e5 correspondantes M,, M„ ..., M, des cinq quadrilatères ' Q(-0' Q(-2)' ••■' Q(-5) auxquels donnent lieu ces mêmes côtés, moinsle premier, ou le deuxième, .... ou le dernier, font toujours cinq couples P,,M,; P„IVL; ...; P,, M, de directions conjuguées en involution. ( 327 ) H El) d'autres termes, les médianes M, représentent, relativement à une certaine conique aiiKiliaire, les diamètres conjugués des cordes parallèles aux côtés correspondants P,. » La forme de cette conique auxiliaire résulte d'ailleurs de l'énoncé; mais on peut aussi la définir analytiquement, et elle n'est autre que la co- nique « dérivée, cubiquement, des cinq droites?, » ou comprise dans la forme o=vj>,,p3, abaissée au second degré par un choix convenable des coefficients. » Pour démontrer ce théorème, nous remarquerons, en premier lieu, qu'il résulte immédiatement, des deux formes équivalentes \ o ~ ax- -{- 2bxv -h. . .=/(.r,y), sous lesquelles apparaît, par définition, notre conique dérivée, qu'elle est concentrique à la conique inscrite au pentagone des cinq droites. » Et, en effet, le centre de cette conique dérivée, défini, d'une part, par les équations ordinaires est défini tout aussi bien par ces autres équations (2') o=2;>,,«,P; = i;x,^.P'. identiques, sous une autre forme, aux précédentes (2), et dès lors, comme les précédentes, abaissées déjà au premier degré. Mais on sait déjà que toutes les droites comprises, en nombre infini, dans la forme (2") -;7.;p;-o, sont des diamètres de la conique inscrite au pentagone P, . . .P5. Les deux droites (2') font dès lors deux diamètres de cette conique, et nos deux coniques ont le même centre m, situé d'ailleurs, comme on le sait depuis Newton, au point de concours des médianes antérieures M,, . . ., M5. n Actuellement, si l'on observe que les valeurs des coefficients 1, propres à abaisser au second degré la forme (i) ne dépendent que des seules directions des côtés P, ; que ces coefficients, dès lors, demeurent les mêmes pour les coniques dérivées de deux pentagones parallèles, on pourra. ( 328 ) comme nous allons le voir, ra})procher utilement de la conique (i), déri- vée cubique du |)entagone proposé P,Pn...Pr., et dont nous écrirons ici l'équation (3) o = i,v]-^.-i:i,pi^s, une nouvelle ( onique S' (4) o^i,{P, + hy + i,i,vi=s', dérivée cubique d'un nouveau pentagone (P, + h)V.. . . .P5 = o, parallèle au précédent et ayant avec lui quatre côtés communs. )) Or, les coefficients \, étant les mêmes dans les deux équations, si on les retranche membre à membre, il vient simplement (5) S'- S^^,A(3P;+3AP, + A^) ou la conclusion que, les coniques S, S' ayant deux cordes communes paral- lèles entre elles et au côté P,, le diamètre conjugué à la direction de ces cordes est le même pour les deux courbes et coïncide avec la droite qui réunit leurs centres. » D'ailleurs, les coniques S, S' avant ici quatre tangentes communes P P P P la droite qui réunit leurs centres n'est autre que la médiane M, du quadri- latère formé par ces tangentes. I^a médiane M, représente donc le dia- mètre conjugué des cordes parallèles à la direction P,, pour les deux coniques S, S' à la fois ou pour la seule conique S, ce qui est le théorème énoncé. » PHYSIQUE. — Sur la tension de la vapeur d' eau jusqn' à 200 atmosphères. Note de M. Ch. Antoine. « Regnault a donné les tensions de la vapeur d'eau jusqu'à 23o". MM. ('ailletet et Colardeau ont déterminé ces tensions jusqu'à 3tJ5", point critique de cette vapeur. » En ex])i'imant les tensions P en atmosphères, on aurait, d'après les ( 32g ) expériences de Regnault ( ' ), (i; / = ^ ; i j5 — 22,). D,0402 — logP » Les expériences de MM. Cailletet et Colardeau donneraient , . i638 — o,ooo5P- ,, (2) t=-. — -, j — j5 225. » Pour déterminer, d'après la relation (2), les pressions })our des tem- pératures données, le plus simple est de calculer des valeurs approchées P' des tensions en fonction de / et d'en déduire o,ooo5P'^. On peut, par exemple, calculer ces tensions P' d'après les fonctions exponentielles, qui ont servi longtemps à représenter pratiquement ces tensions et dont je vais exposer succinctement le degré d'approximation. » Les formules générales] que M. J. Bertrand a données (-) pour exprimer les tensions des vapeurs, P conduisent à établir que les valeurs de „. sont les ordonnées de para- [dlj boles dont l'axe est parallèle ii l'axe des Y. )• Si l'on substitue des droites à des portions de ces paraboles, on a P , al +- 1), cœ\ dt) d'oii r/P dt di p al-^b ( h a En intégrant, on arrive aux fonctions exponentielles P:=: A(/-|- li)". (') Voir Annales de Chimie et de Physique, février 1891. (^) Voir Therinody namiqit e , Chap. IX. G. K., 1891, ■• Semestre. (T. CXllI, N" 8.) A'. ( j:io ) » Lorsque la lempéraliire augmente, les branches des paraboles ten- dent à devenir Aerticales, la quantité a va en aue-mentant, et n =^ -> en di- ^ ^ rt minuant. » Pour la vapeur d'eau, on aurait les relations suivantes, d'un calcul facile, et qui donnent une première approximation des tensions de la va- peur : de o" à loo" (3) P' = [o,oo58824(/ 4- 7o)J«-", de 5o" à 200" (4) P' = [o,oo645i6(^ + 55)]='% de 220" à 365" (5) P'=^ [0,007 ioG9(/ -T- 41) Y'". Au-dessous de / — 200, la quantité o,ooojP'- est sensiblement négligeable. Au-dessus de ces températures, le calcul de la relation (5) donne t. P'. t. P'. t. P'. t. P'. 220. . . 2 1 , 60 260. . . . 44,80 3oo. . . . 83,09 340. . . . i45,53 aSo. . . . 26,50 270. . . . 52,7.5 3io.... 97.72 35o. . . . i65,68 240. . . . 31,76 280. .. • 61,79 320. . . . III, 16 36o... ■ 187,98 25o. . . . 37,83 290... • 72,07 33o. . . . •27.49 365... 200,00 )) D'après la relation (^2) et avec les valeurs de o,ooo5P'-, qui sont dé- duites des tensions ci-dessus, on obtient les résultats ci-après, qui parais- sent coordonner les températures et les tensions représentées par la courbe que MM. Cailletet et Colardeau ont donnée le 25 mai 1891. Températures pour des lensions données i638 — o,ooo5 1'- t = ~ — ; j j5 22a. o,o4o2 — logF p. a,ooo5P-. l. p. o,ooo5P'. /. 1 0,0 100,0 110 6,1 019,2 10 0,1 180,4 '20 7,2 325,8 20 0,2 2i3,o . i3o 8,8 33 1,9 3o 0,4 234,6 i4o 9,8 337,6 4o 0,8 25 1,2 i5o 11,8 343,0 5o 1,3 264,9 '60 12,8 348,0 60 1,8 276,6 170 i4,3 352,9 70 2,5 386,9 '80 16,2 357,4 80 3,2 396,1 190 18,0 36 1,7 90 4)1 3o4,5 200 20,0 365,7 100 5,0 3 12, 1 ( 33. ) Tensions pour i/a frm/iéraliires données 1 638 — o, 000.5 P'- log P ^^ .) , 0/402 t -I- 225 /. 0.00O5P''. P. '■ o,ooo5P''. P. 220 0,2 22,89 ^^^ ■^''* 84, 5o 23o 0,3 27,60 3io 4, S 97''6 240 0,5 33,01 320 6,2 110,94 25o 0,7 39,20 33o 8,1 126,88 260 1,0 46,23 340 10,6 i44,5o 270 1,4 54,19 -^So i3,7 i64,i8 280 1,9 63, 16 36o 17,7 186,4 290 2 6 73,23 365 20,0 198,82 PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Sur le rejet, par le foie, de la bile introduite dans le san^. Note par M. E. Wertheimer, présentée par M. Bouchard. « On sait que, d'après les expériences de Schiff, le foie possède la pro- priété de s'emparer des matériaux de la bile, résorbés dans l'intestin ou in- jectés dans le sang, et de les rejeter à nouveau dans le produit de sa sécré- tion. Un fait qui n'a pas été contesté, c'est que l'injection de la bile dans le tube digestif, ou de ses éléments constituants dans le sang, augmente la quantité de bile sécrétée. » Mais on a pu se demander si les principes ainsi introduits dans la cir- culation repassent en nature d'ans ce liquide, ou s'ils ne font que stimuler l'activité des cellules hépatiques. Les expériences de Feltz et Ritter, de Tarchanoff, de Vossius, de Baldi, viennent à l'appui de la première inter- prétation; celles de Socoloff et de Rosenkranz sont en faveur de la se- conde. » Il n'est pas superflu de démontrer, par une preuve incontestable, que certains principes de la bile, injectés dans le sang, sont éliminés par le foie, sans avoir subi de modifications. » On peut V arriver en faisant pénétrer, dans le système circulatoire d'un animal, des acides ou des pigments biliaires, étrangers à la constitu- tion de sa bile normale, et en les recherchant ensuite dans celle-ci. Dans cet ordre d'expériences, je citerai, entre autres, celle de Baldi, qui a vu que, si l'on injecte à un chien de la bile de bœuf, sa bile devient verte. Mais des conclusions basées luiiquement sur les changements de colora- tion du liquide ne sont pas très rigoureus(^s. ( 332 ) )) Par contre, l'expérience ne laisse rien à désirer, pour la rigueur de la démonstration, si l'on a recours, comme je l'ai fait, à l'examen spectro- scopique. La bile de bœuf, celle de mouton, renferment, en effet, un pig- ment spécial, découvert par Mac Munn, désigné par lui sous le nom de cholohèmaline , et que nous avons eu également l'occasion d'étudier, M. Meyer et moi. Le spectre d'absorption de ce pigment est des plus ca- ractéristiques et comprend quatre bandes, qui sont les suivantes : L 5^649; II» ^6i3 à 585; IH, •X577,5 à 56i,5; I^^ 7.537 ^ ^21,5 (Mac Munn). Il était à supposer que si, en réalité, la bile des herbivores, injec- tée à un chien, était rejetée par son foie, il serait facde de retrouver dans sa bile le spectre à quatre bandes qui n'y existe pas normalement. C'est, en effet, ce qui se produit avec une constance et une netteté remarquables. » On a opéré de la façon suivante : Un chien à jeun est curarisé, son canal cholé- doque est lié et une canule de verre est introduite dans sa vésicule cystique, ouverte au thermocautère. On se débarrasse, par un lavage, de la bile que la vésicule pourrait encore renfermer. On attend quelques minutes, puis, afin de pouvoir évaluer ulté- rieurement l'augraentation de la sécrétion consécutive à l'injection, on recueille la bile normale pendant une demi-heure ou un quart d'heure. » Au bout de ce temps, on injecte, habituellement dans la veine fémorale, de la bile de mouton (en moyenne i5" à 20'''' pour des chiens de 6 à 8'^). La bile de mouton, dont je me suis servi exclusivement, est préférable à la bile de bœuf, parce que le spectre de la cholohématine y est plus constant et que les bandes y sont généralement beaucoup mieux marquées. L'injection a été faite tantôt rapidement en 3 minutes, tantôt assez lentement pour ne laisser pénétrer dans la veine que i" de bile par mi- nute, on moins encore. » Dans mes premières expériences, où je n'ai examiné la bile du chien que 3o mi- nutes après le début de l'injection, j'y ai trouvé constamment le spectre de la bile du mouton. Voulant ensuite déterminer le moment précis où il commence à apparaître, j'ai pratiqué l'examen plus tôt, et j'ai pu sûrement constater sa présence i5 minutes après le début de l'injection chez un chien, en particulier, auquel cette injection avait été faite par une veine intestinale, et assez lentement pour qu'à ce moment il n'eût encore reçu que 1 1'''^ de bile de mouton. » Quant à l'augmentation de sécrétion, elle commence ordinairement de 5 à 6 mi- nutes après le début de l'injection, et elle est telle qu'on obtient, dès le premier quart d'heure, une quantité de bile trois ou quatre fois plus considérable que précé- demment. » Dans les conditions indiquées, le spectre de la cholohématine est encore des plus apparents 2 heures et demie à 3 heures après l'injection. Par contre, au Iiout de ce temps, on ne le trouve pas encore dans l'urine, pas plus qu'on n'y obtient la réaction de Gmelin. .Jusqu'à présent, je n'ai pas suivi les animaux au delà de 3 heures. » Les expériences précédentes confirment donc pleinement l'opinion ( 3:^3 ) de Schiff et montrent, à l'évidence, que la cellule hépatique jouit d'une aptitude toute particulière à s'emparer immédiatement, pour les rejeter au dehors, des pigments biliaires qui circulent dans le sang, même de ceux qu'elle ne fabrique pas normalement. Comme ces pigments repré- sentent l'élément le plus toxique de la bile, ainsi que l'a démontré M. le professeur Bouchajxl, on voit aussi que le foie peut protéger l'organisme non seulement contre les substances nocives introduites par la veine porte, mais encore contre celles qui ont pénétré dans la circulation générale. » M. F. Daligaclt adresse une Note relative à un télémètre, dont il ne donne ni la description ni le principe. M. D. BiLLY adresse une Note relative au mouvement oscUlatoire d'une plaque de plomb, placée en équilibre sur une plaque de cuivre cintrée et chaude. (Renvoi à l'examen de MM. Fizeau et Lippmann.) M. Aristide Marre adresse une Note établissant que La Condamine est né, non pas le 28 janvier 1701, mais le 27 janvier. Un extrait des registres de la paroisse Saint-Roch, à Paris, conservé au greffe de l'État civil, au Palais de Justice, indique, en effet, que Charles- Marie de la Condamine a été baptisé dans cette paroisse, le 28 janvier, et qu'il était né la veille. A 3 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 3 heures trois quarts. J. B. ( iM ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans i.a séance du 24 août 1*^91- Exposition universelle internationale de 1 889 à Paris. — Rapport général ; parM. Alfred Picard. Tome deuxième : Travaux de l' Exposition universelle de 1889. Paris, Imprimerie nationale, MDCCCXCI; i vol. in-4''. Giornale délia Associazione napoletana di medici e naturalisti. An no (I, puntata 2". Napoli, Antonio Morano, 1891; br. in-8". Anuario hidrografico del Rio de la Plala para el afio 1891; par C.-A. Aro- CENA. Montevideo, A. Barreiro y Ramos, 1891 : br. in-8". The bacteriological norld, editedby Paul Paquin. Vol. I. Columbia, MO., U. S. A. Jiily, 1891, n" 7; br. in-8°. The ultra-violet spectrum of the solar prorninences ; iy George E. Hale. (Read at the Cardilf meeting of the British Association for the advance- ment of Science, angiist 1891 ; br. in-8". Minutes of Proceedings of the Institution of civil enginetrs ; vi^ith other selec- ted and abstracted Papers, Vol. CV, edited by James Forrest. London. piiblished bv the Institution, 1891; r vol. in-8". Charter, supplément Charter by-Laws and list of metnbers of the Institution of civil en gineers, 1891 ; 1 vol. in-8". Catalogue of Mammalia in the indian Muséum Calcutta: bv W. L. Sclater. Part II, 1891 ; i vol. in-8". ( .335 ) ERRATA. (Séance du 27 juillet 1891 ). Note de MM. //. Bcrtin-Sans et /. Moitessier, Sur la ti-aiisfoj-mation de riiémoglobine oxycarbonée en méthémogiobine, etc. : Page 211, ligue i3 en lemonlaul, après les mois d'une solutinn très étendue d'oxy- hémoglobine, ajoutez: . Le liquide de la carafe entre bienlùt eu ébullilion et loxyde de carbone dégagé l'ornie avec l'oxyliémogloljine On souscrit à Paris, chez GAUTHlIiR - VlLLAhS ET FILS, Quai (les Graiids-Augaslins, ii" 5"!. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS licbdomadaires paraissent régulioromout lu Duwim-lu-. Ils roriuoiU, à la lin du l'année, deux volumes \\\-\°. Deux ablcs, l'une par ordre alphabétiiiuo do matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Autours, lerniinent cliaque volume. L'abonnomonl est annuel ;'part du i" janvier. Le prix (le CdbanneniiiU est fixé ainsi ijiiil .suit : Paris : 20 Ir. — Dcparlmients : 30 fr. — Union postale : 34 l'r. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires eu sus. On souscrit, dans les Départements, chez iMessieurs : Michel et Médan. I Gavaidl St-Lager. V Joiirdai). ( RuIV. Hecquel-Decoberl. ( Germain et Grassin. I Lachèse et Dolbeau. Jcrùinc. ajonne ^saitçon Jacqiiaril. , \vr,ird. trt/eriiix Duthuir. ' Muller (G.). }ii> i;es Renaud. IjCfourruer. F. Robert. 1 J. Robert. I V Li/.el Caroir. ( Baêr. ( Massif. '.mbéry Perrin. ) Fli-iirv. / Maigueiie. ( Rousseau. ( RilTou-Collav. Lauiarclie. Ratel. ' Daniidot. ^ Lauverjal. { Crépi». \ Urevet. / Gratiev. a Hoclielle liobin. ( Bourdigiiun. ( UoMd)rc. Ropitcau. nie .' Lcl'ebvre. Ouai'ré. frbotirg.. . lermonl-Fei ijo'i ouai rciii'ble . . . a Hocliet e Havre. \ oliez Messieurs : I liaumal. * M"" Texier. Beaud. Georg. .Mégret. Pahid. Vitte cl l'érussel. Marseille Pessailhan. \ Calas. Lorieitt. Lyon . Montpellier Moulin-i . . . . Nancy . . i Nantes . i 'Nice.... I Cuulet. Martial Place. i Sordoillet. ' Grosjean-Maupin. I Sidot frères. ) Loiseau. ( M'"* Vcloppé. I liariiia. ( Viscouti et C". Nimes Thibaud. Ortean.'i ... Liizeray. ( Blanchier. foiliers ,' . , ( Druinaud. Bennes Plihon et Hervé. Rocheforl Boucheron - Hossi j Langlois. f giiol / Lestringanl. Chevalier. ( Bastide. / Huriièbe. \ Giniet. ' Privât. , Boisselier. Péricat. ' Suppligeon. \ Giard. I Lemailre. Rouen S'-Eticnne . . Toulon ! 1 Toulouse.. . . i ! i Tours i Valenciennes. On souscrit, à l'Etranger, Amsterdam Alliènes Barcelone lier lin 1 Berne ^ Bologne Bruxelles Bucluire.it ^ Budanest Cambridge Cliristiania Constantinople. . Copenhague Florence Gand Gènes Genève La Haye. Lausanne , Leipzig Liège. liez .Messieurs : Robbcrs. b'eikeina Caarelseu Beck. [et C'". Verdaguer. Asher et C'". Galvary et C'". Friedlander el Mis. Mayer et Millier. Schinid, Fraiicke el C". Zaui( hclli et C'". Ramlot. Mayolez. l..cbègue et C'". Ilaimann. RaEHSteanu. Kiliaii. Deightou, Bellct(v' (_]aiiiuieruicyer. (Jtlo et Keil. Hiist et fds. I.irscher et Secbcr. lliiste. lic.il'. COUUESPOlXDArVCE. l>oni Kt. SiKi'KiiT. — Ueinarqucs sur les con- ditions dynamKjues du développement des queues eométaires 33 1 M. TAenmxi. — Résumé des observations solaires, faites à l'Observatoire du Collège romain pendant le deuxième trimestre de ■ Shi ;■; M. \. RiB.tucouR. - Sur les systèmes rv- cliqucs ^i l'i M. P. Sekrkt. — .Sur une ]iropriété d'invo- lution, commune à un groupe plan de cinq , droites et à un système de neuf plans.... 3jf> M. Ch. Antoim;. — Sur la tension de la va- lit t.i.etin BIBLIOGIi iPllIQl K Krh VT \ .• peur d'eau jusqu'à joo atmosphères 'itH M. E. \Vekthki.mlf. — Sur le rejet, i>ar le foie, de la bile introduite dans le sang... 3'i i M. F. ll.\LiGAt'i,T adresse une N'ote relative à un telen}ètre 333 M. D. BiLLY adresse une .\ote relative au mouvement oscillatoire d'une plaque de plomb, placée en équilibre sur une plaque de cuivre cintrée et chaude 333 M. AniSTiDK ÎMarre adresse une Note éta- blissant que I^a Condamine est né, non pas le 18 janvier i7lESTKE. 362J^ COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAK JU9I. liES Si:CRÉTAIRES PERPETUEIiS . TOME CXIII. IV^ 9 (51 Août 1891). PARIS. GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEUKS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiiiis. 55. "^1891 RÈGLEMENT RELATIF ALI COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des 2.0 juin 1862 et 24 mai i8'75. i T.es Comptes rendus hebdomadaires des séances de [ Les Programmes des prix proposés par l'Académie {'Académie se composent des extraits des travaux de sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ses Membres et de l'analyse des Mémoires on Notes | ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéïo d'js Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1^' . — Impression des travaux de F Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupar un Associé étrangerdelAcadémie comprennent au plus 6 pages par numéro. que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. liCs Membres qui présentent ces Mémoires sonl Un Membre de l'Académie ne peut donner aux ^g^us de les réduire au nombre de pages requis. Le Comptes rendus plus de 5o pages par année. Membre qui fait la présentation est toujours nommé; Les communications verbales ne sont mentionnées mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, 1 pour les articles ordinaires de la correspondance offi- aux Secrétaires. cielle de l'Académie. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans \eCompte rendu Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par j actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- les correspondants de l'Académie comprennent au j vant, et mis à la fin du cahier. plus 4 pages par numéro. , / ,,, 7 ■ . Articles. — Flanches et tirage a part. '• Un Correspondant de l'Académie ne peut donner ulus de S-» na^es par année. ^^^^ Comptes rendus n'ont pas de planches. Dans les Cojnptes rendus, on ne reproduit pas les | I-^ tirage à part des articles est aux frais des au- discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de ^^urs; d n'y a d'exception que pour les Rapports et l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne les Instructions demandés par le Gouvernement. Articles. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de l'imp»"ession de chaque volume lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de le» déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 51 AOUT 1891. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ANATOMIE VÉGÉTALE. — Analomie comparée des végétaux. Note de M. Ad. Chatin. « En présentant à l'Académie le dernier fascicule de la partie de mon Analomie comparée des végétaux relative aux espèces parasites (Phanéro- games), fascicule complétant le Volume (avec atlas de ii3 planches) relatif à cette classe de végétaux, je la prie de me permettre d'indiquer sommairement, avec l'origine de mes Recherches d'Anatomie comparée, quelques-uns de leurs résultats. » L'origine de ces Recherches remonte à une époque où l'entreprise parut d'autant plus téméraire que les maîtres de la Science étaient una- nimes à déclarer, après les tentatives infructueuses de Mirbel, que la Bo- tanique ne saurait se prêter, même de loin, aux applications faites par les zoologistes à la Taxonomie de la connaissance de la structure interne des animaux. C. K., 1891, 2" Semestre. (T. CXIII, N° 9.) 46 ( 338 ) » Pour moi, je pensais fermement que la Botanique, après avoir été la première à foncier la méthode naturelle sur la seule considération des or- ganes extérieurs, ne devait pas tarder davantage à s'engager dans la voie que les zoologistes avaient si brillamment parcourue à la suite de Cuvier, et qui fut si féconde en applications à la Classification. » Dès i8/|o, mes vues se dessinent dans ce titre de ma Thèse inaugurale à l'Ecole de Pharmacie : Anatomie comparée des Végétaux appliquée à la Classification. Traduction de l'organisation interne, ou des parties cachées des végétaux, par celles placées à la surface; et lorsque, en i854, je commençai la publication du présent Ouvrage sous le nom à' Anatomie comparée des Végétaux, mes idées avaient mûri et de nombreux matériaux étaient réunis. » A un travail reposant en entier sur l'observation anatomique, je n'hé- sitai pas à donner des divisions toutes biologiques, dans la prévision, depuis justifiée, que des faits généraux d'organisation correspondraient à ces divisions. » Les végétaux furent partagés, d'après leur habitat ou mode de vie, en : Parasites, Aquatiques, Épidendres et Terrestres. » J'ai complété l'étude des Parasites dans le présent Volume, où 1" Ana- tomie est surtout considérée dans ses rapports avec la Taxonomie, mais sans négliger ses enseignements pour la Morphologie, chaque organe de- vant être suivi dans l'ensemble des espèces (ainsi que je l'ai réalisé pour l'anthère, et plus sommairement pour le rhizome) et pour l'Histologie, les éléments anatomiques étant considérés dans leurs modifications de déve- loppement, de structure, de forme et de connexion. » On ne saurait plus contester aujourd'hui qu'il soit non seulement possible, mais hautement utile d'appliquer l'Anatomie végétale à la dia- gnose des familles, des genres et des espèces, tout spécialement des es- pèces, ces véritables unités taxonomiques. Telle est la conclusion qui s'est dégagée, pleine et entière, de l'ensemble de mes recherches. Il me suffit, pour le prouver, de quelques citations empruntées à celles-ci. » Dans les Parasites, la structiu'e de la tige de l'anthère, du pollen, etc. distingue les Rhinanthacées de leurs voisines terrestres les Antirrhinées. des Thésiacées et des Orobanchées, demi-parasites comme elles. Les Lo- ranthacées, distinctes des Thésiacées par la nature de leurs vaisseaux et la disposition du système libéro-ligneux, diffèrent beaucoup des Caprifo- liacées, groupe terrestre dans lequel elles ont été longtemps comprises, ainsi que des Santalacées, Olacinées, Cératophyllées, Chloranthées sur- tout, dont M. A. Brongniart a signalé les analogies morphologiques. Leur ( 339 ) structure aiiatoraique toute spéciale m'a conduit à séparer les Misoden- drées des vraies Lorantliacées. » Les Cascutacées diffèrent des Cassythacées par l'absence habituelle de stomates, par la structure de la tige et des anthères. Quant aux Cytinées, Rafflésiacées et Balanophorées, elles forment, par l'ensemble de leurs ca- ractères anatomiques, une association naturelle dans laquelle, par l'ana- tomie comme par la morphologie, celles-ci s'écartent le plus des deux autres. » La diagnose anatomique des genres ressort généralement plus nette que celle des familles, celle des espèces plus encore que celle des genres. » Dans les Rhinanthacées, les Rhinanthus Caslillejœ , Pediciilans, Eu- phrasia; dans les Thésiacées, les Thesium, Osyris, etc. diffèrent entre eux. » C'est l'Anatomie qui m'a conduit à créer le genre Dufrenoya sur VBenslowia hetenmtha et à reconstituer le genre Sphœrocarya avec le Pyru- laria leprosa. C'est elle aussi qui indique que Y Osyricarpos &l le RJioiocarpos , proposés pour quelques espèces de Thesium, ne sauraient être admis, tandis qu'elle est favorable à la réunion, opérée par de Candolle, du Rhi- noslegia au Thesium; contraire à la fusion du Mida et du Sanlalum, elle ne s'oppose pas au rapprochement de ce dernier genre et du Fusanus. » Dans les Ijoranthacées, la structure anatomique, qui m'a conduit à séparer du Misodendron le M. punctulatum sous le nom de Daltonia (*), justifie amplement la formation du genre Arceu/hobium sur le Viscum oxy- cedri et celle du Tupeia avec le Viscum tuberculatum. » Je signalerai, parmi les espèces, où tout serait à citer, les très nettes diagnoses anatomiques entre les Cuscuta epilhymum et major, Viscum taxum et album, Lumphophylum brasicianum et m.irabile, Thesium. alpinum, divaricalum qI pratense, Quinchamalium ericoides, gracile Qlchitense, Coman- dra livida et umbellata, Arjona pusilla et Uiberosa, Choretrum glomeratum et laterijlorum, Leptomeria acida et Billardieri, Osyris alba et lanceolala, Hens- lowia umbellata, variaiis et Reinwardtiana, Pyrularia edulis et pubera, Exo- carpos latifolia et ovala, etc. » Je rappelle aussi que, dans les plantes aquatiques, après avoir signalé le caractère anatomique des Naïadées, Hydrocharidées, etc., j'ai été con- duit à éloigner VOtlelia des Hydrocharidées pour en former, avec le Stra- liotes et V Eiihatus, le type d'une famille non moins bien caractérisée par l'anatomie que par ses ovules anatropes; à séparer définitivement le ( ' ) De Dallun Ilooker, qui, le preiuier, a signalé la leinarquable slruclure des Mi- sodendron, ( 34o ) Butomopsis du Butomus; le Damasonium de VAlisma; le Tetroncium du Trifi/ochin; le Limnanthemum du Villarsia et du Menyanthes ; le Neptunia du Desmant/ms ; le Saururus de \' Houlhuynia; le Sarracenia de VHeliam- phora; le Z.<7cea des Juncaginées pour le rapprocher des Naïadées. » J'ai signalé aussi de bons caractères spécifiques anatomiques entre les Vallisneria spiralis et œthiopica, les Eydrilla ovalifolia et muscoides, Ana- charis canadensis et chilensis, Alisma planlago, ranunculoides et natans, Tri- glochin palustre et maritimum, aux Potamogelon nalans et /luùans (à tort réunis par des morphologistes), aux Villarsia parnassifolia et «jm- phoïdes, etc. » Me reportant aux Épidendres et aux espèces terrestres, je noterai la différenciation, par l'anatomie, dans les premières : des Cattleia Forbesii, crispa et Mossiœ, Lelia anceps et crispa, Epidendriim cochleatum et crassifo- lium, Liparis lanceolata et Lœselii, Uncidium Ciboletta et intermedium, Pleii- rothallis lanceolata et spalulata ; et, parmi les secondes : des Acacia lophanlha et dealbata, des Dianthas Caryophyllus, harhalus et superhus, des Pz/>er cw- èd'Z'a et nigrum, des Combretum nitidum et obtusifolium, des /6em semper florens et sempervirens, des Podocarpus elongata et taxifolia, des Thuya orien- talis et occidentalis, des Juncus acuti/Iorus, oblusijiorus, Bufonius et Tenageia, plus spécialement des Luzula campestris et multijlora (espèce discutée par les morphologistes), des Carex ligerica et Schreberi, etc. » Parmi les enseignements de l'Anatomie comparée pour l'Histologie, mon attention s'est portée, entre autres points, sur le système libéro- ligneux, les stomates et le contenu des cellules épidermiques. » Le système libéro-ligneux ou fibro-vasculaire se compose, en thèse générale, chez les Monocotylédones, de faisceaux épars dans un paren- chyme diffus; dans les Dicotylédones d'un cercle traversé, ou non, par des rayons médullaires. Autre est l'organisation d'un certain nombre de plantes, monocotylédones et dicotylédones, dont le corps libéro-ligneux de la tige se réduit, comme en beaucoup de racines, à un cylindre axile ou central. Cette structure anormale s'observe dans les Polamogeton densum, perfoliatum, etc., ànnsV Anacharis, VHydrilla. VUdora, les Vallis- neria, les Aldrovœnda, Caulinia, Limosella, Lillorella, Naias, Thalassia, Zanichellia. » On remarquera que toutes ces plantes à corps ligneux sont aqua- tiques et vivent submergées, ce qui n'implique pas cependant que toutes les espèces aquatiques, même submergées, auront le corps ligneux axile. » Une observation non sans intérêt, corrélative de la précédente, con- siste en ce que les plantes à corps ligneux axile sont le plus souvent pri- ( ■^4i ) vées de vaisseaux, ou n'eu ont que de transitoires tlans le très jeune âge, ce qui est sans conteste un signe de dégradation organique. » Les lacunes, ordinairement centrales, que présentent le corps ligneux de ces plantes, occupent parfois la place des vaisseaux transitoires résor- bés, qu'elles remplacent pour le transport des liquides et des gaz. » Ailleurs, les vaisseaux manquent seulement: aux racines (Alisma na- tans, Butomus, Damasonium, Liparis Lœselii, Neottia Nidus-avis, Liinodorum aborlivum, Cymodocea, Stratioles; au rhizome {Gratiolaou Villarsta parnas- sifolia^^ etc. » Certaines plantes ont des vaisseaux, mais à l'exclusion de \'raies tra- chées déroulables. Telles sont beaucoup de Parasites [Loranthacées, Clan- destina (Dnchartre), Hyobanche, Boschniakia]. Cependant, j'ai vu de fines trachées dans les appendices floraux du Clandeslina et dans les écailles (tenant lieu de feuilles) du Hoschniakia. » Les stomates manquent, c'est bien connu, dans toutes les espèces aquatiques submergées, règle que confirment les plantes amphibies (5a- gitlaria, Alisma Planlago et ranunculoides, etc.), lesquelles perdent leurs stomates ou les ferment sous l'eau, les développant ou les ouvrant, au contraire, dans l'air. » Quant aux végétaux parasites, que, sur des données incomplètes, on croyait être toujours privés de stomates, cela n'est vrai que d'un certain nombre d'entre eux (Cuscutacées, Cytinées, Balanophorées, Rafflésiacées notamment), tandis que ces organes existent chez d'autres espèces para- sites, parfois très voisines de celles qui en sont privées. Ainsi, le Clan- destina diffère, par ses stomates, du Lathrœa Sqiiamaria ; Y Hypopitys laïui- ginosa elle Monotropa uniflora de VHypopitys mullijlora et du Schweinitzia. » Des stomates existent dans la plupart des Loranthacées, comme chez les Thésiacées et les Rhinanthacées, mais ils font défaut au Tupeia, ainsi qu'aux Loranthus europœus, Acacia et Forsteiianus. » Les rayons médullaires manquent-ils aux plantes parasites, comme on l'avait déduit de quelques observations sur les Rhinanthacées? Cela n'est vrai que d'un certain nombre d'entre elles, tandis que, d'autre part, ces rayons font défaut à des espèces terrestres (Pirola uniflora, Convolvulus arvensis, Illecebrurn, Antirrhinum, Erythrœa, \eronica, etc.), et surtout à des plantes plus ou moins aquatiques {Pilularia, Trapa, Myriophyllum, llippuris, Villarsia, Swertia, Gratiola, Elaline, Heliampltora, Helodes, Isnar- dia, Littorella'). » L'histoire des fibres libériennes, dites aussi fibres corticales en raison de leur siège ordinaire et d'abord le seul connu, doit, ainsi que le paren- ( 342 ) chyme cortical mieux analysé, des faits nouveaux et importants à l'Ana- toroie comparée. )) On savait que le Viscum album, comme bien d'autres Loranthacées, a des faisceaux de fibres libériennes entre le bois et la moelle aussi bien qu'au siège babituel d'élection entre le bois et le parenchyme cortical; or, j'ai vu ces fibres mêlées aux éléments du bois dans le Viscum albumlui-mème, ainsi que chez le Viscum tuberculatum, les Combretum, VOIax scandens, le Quercus sessilijhra, les Genista anglica et tinctoria, Ulex europœus, Spartium funceum, Medicago arborea, etc. M. van Tieghem a même pu récemment établir une classification tout anatomique des Métastomacées d'après ces fibres libériennes extracorticales. » A l'époque où je donnais le premier Mémoire de l'Anatomie comparée, l'assise interne du parenchyme cortical, depuis savamment étudiée et heu- reusement dénommée endoderme par M. van Tieghem, n'avait pas encore d'autonomie reconnue ; mais son assise se voit bien dans beaucoup de mes coupes, où elle peut être suivie, notamment dans les espèces où, en raison de caractères tout spéciaux, je l'avais distinguée sous le nom d'épiderme interne : Polamogelon gramineum, heterophyllum et pectinatum, Geumurba- numelcrispum, Potentilla recta, où, par la structure de ses cellules, il four- nit de bons caractères; Potamogeton perfoliatum et natans, Vdlarsia nymphoides, Triglochinmaritimum, Rubus frutticosus , etc., chez lesquels ses cellules se colorent après la mort de la plante. » L'endoderme se distingue en général, commun ou unique pour l'en- semble des corps libéro-ligneux qu'il entoure, et en partiel, lequel est divisé en fragments, dont chacun accompagne un segment de ce corps. Il est général, dans les Parasites^ chez les Cassytha, Cuscuta, Apodanthes, Brugmansia, Clandestina, Lathrœa, la plupart des Orobanchées et Rhinan- tacées; chez les Aquatiques, dans les Alisma, Butomus (racines), Damaso- nium, Butomopsis, Villarsia nymphoides (non en V. parnassifolia) , Limnan- themum Eumboldtianum, Stratiotes (racines), Enhalus, Triglochin, Naias, Schenchzeria, Comarum, la plupart des Potamogeton; dans les plantes Terrestres, où l'endoderme général est la règle, on le voit nettement chez les Nicotiana, Pkysalis, Solanum, Olea, Epilobium, Fragaria, Geum, Poten- tilla, Polygonum, Polyanthes, Maianthcmwn, Ihiscus. » Lié d'ordinaire à la fragmentation du corps libéro-ligneux, l'endo- derme partiel est commun chez les plantes parasites et les aquatiques. Je citerai, parmi les premières, les Cytinus, Cynomorium, Helosis, Rafjlesia, Ombrophytum, Conopholis, Epip/iegus, Anoplanthus, .Egynetia, Hyobanche, Phelypœa indica (rhizome), Arceuthobium, beaucoup de Viscum, etc. ; et. ( 343 ) parmi celles-ci, les Nymphcea, Nuphar, Bulomux (pédicelle comme tige), Vallisneria (Slolone), Sagittaria, Sparganium, Juncus, Bapatea, Saururus, Hydrocharis (pédicelle). » Il est des points de physiologie qui se sont trouvés déduits, ipso facto, des observations anatomiques mêmes. Je citerai la respiration cutanée de beaucoup de parasites ( Oro/;<3nc^e, Cytiniis , etc.) avec ou sans stomates, mais toujours à épiderme chromulifère; des espèces demi-aquatiques que j'ai dénonmiées amphibies et qui, submergées, respirent par leurs cellules épidermiques remplies de chloropliylle (comme l'avait vu A. Brongniart) dans leur émersion, à la fois par l'épiderme et leurs stomates alors ouverts; de l'existence de lacunes dans le parenchyme, et parfois jusque dans le bois des espèces aquatiques, d'oîi se déduit encore, pour ces plantes, une respiration diffuse à l'intérieur des tissus. » Et, ce qui est plus inattendu, j'ai vu des lacunes aérifères analogues chez des plantes parasites, savoir : dans le parenchyme cortical des Melampyrum, Rhinanlhus et Pedicularis ; dans le corps ligneux des Cassytha (aussi chez le Nuytsia). » Je termine en rappelant que, si le but essentiel, à l'origine de mes recherches, fut l'application de l'Anatomie à la Classification, l'objet se- condaire, mais non sans importance propre, était l'étude des organes composés jusque-là considérés généralement au seul point de vue de la Morphologie. » Or, ce qui démontre combien ces vues étaient rationnelles, c'est, à mon sens, moins la valeur des résultats auxquels elles m'ont conduit que le grand courant qu'elles ont provoqué et la vive impidsion qu'elles ont donnée aux études anatomiques. )) Ce fut à la fois une résurrection et une réparation. L'Anatomie com- parée des végétaux n'était pas seulement morte, son nom même était honni et proscrit comme ne pouvant conduire à aucune œuvre utile. » Les temps sont changés. Un grand mouvement s'est produit. » Les travaux d'Histologie végétale, aux applications diverses, surgissent de toutes parts, sous les efforts d'une nouvelle génération, pleine de foi et d'ardeur, formée dans ces laboratoires de micrographie, obligatoires dans les études, dont la création toute moderne compte l'un de ses pre- miers berceaux à l'Ecole de Pharmacie de Paris. Après y avoir été initiés aux éléments de la technique histologique générale, et plus spécialement de la biologie végétale, des adeptes (au nombre de plus de 200 chaque année) en sortent prêts à entreprendre des recherches originales que suivront avec intérêt, souvent inspireront et dirigeront, des maîtres qui. ( M4 ) pour la plupart jeunes encore, tiennent une grande place clans la science anatomique, où, par leurs travaux non moins que par l'inlluence qu'ils exercent autour d'eux, ils se sont mis au premier rang. » ME3I0IRES PRESENTES. M. G. Trouvé soumet au jugement de l'Académie une « Étude sur un nouveau système de navigation maritime avec pile à eau de mer ». (Commissaires : MM. Paris, de Jonquières, H. Becquerel. ) CORRESPONDANCE. SYSTÈME MÉTRIQUE. — Éludes relatives à la comparaison du mètre international avec le prototype des Archives. Note de M. Rosscha. « L'Académie des Sciences, en adoptant à l'unanimité, dans sa séance du 23 août 1869, un Rapport présenté par M. Dumas, au sujet de la créa- tion de nouveaux étalons de longueur, a posé la proposition suivante : « Le mètre et le kilogramme des Archives sont des prototypes : l'un est » l'unité fondamentale du système métrique; l'autre, l'unité de poids. Ils )> doivent être conservés comme tels sans modification. » » L'opinion formulée par l'Académie a été partagée par le gouverne- ment français et adoptée par la Commission internationale instituée par décret du i"septerabre 1869. Au point de vue pratique, elle était conforme au vœu émis par l'Association géodésique internationale qui, dans sa réu- nion de 1867, en demandant la construction d'un nouveau mètre euro- péen, ajouta la condition « que la longueur de ce mètre devrait différer » aussi peu que possible du mètre des Archives et devrait en tous cas lui » être comparée avec la plus grande exactitude ». » Vingt ans après l'institution de la Commission internationale du Mètre, le Comité international des Poids et Mesures, qui l'avait remplacée en 1875, distribua les nouveaux étalons nationaux, après avoir arrêté leurs équations relatives à un mètre international, déclaré copie authen- tique du mètre des Archives. )) Celte copie est-elle exacte et les équations métriques des étalons natio- ( 3/,5 ) naux reproduisent-elles la longueur du prototype avec toute la précision que l'on peut exiger? » Dans le travail que j'ai l'honneur de transmettre à l'Académie, j'ai tâché de répondre à ces questions, ainsi qu'à une autre, présentée parfois comme douteuse : celle de savoir si le mètre des Archives, dans son état actuel, permet d'en déduire une unité de longueur invariable, au degré d'exactitude réclamé pour les recherches de haute précision et compris entre le millionième et le demi-millionième, le micron et le demi-micron. » Pour décider d'abord cette dernière question, j'ai pu réunir quatre valeurs d'une même différence de longueur, celle du mètre n" 23 avec le mètre des Archives à i6°,44- Elles dérivent de quatre systèmes d'obser- vations, entièrement indépendants entre eux. » Pour chacun de ces systèmes, on a employé un ajustement différent des organes qui, dans le procédé de M. Fizeau, servent à rendre accessi- bles au pointé les extrémités de l'axe et à définir ainsi matériellement la longueur du prototype. Dans un de ces systèmes, on a observé le mètre des Archives dans la position renversée, sens dessus dessous. Les quatre valeurs ont été obtenues à des époques différentes, embrassant une période de deux ans et demi; elles sont dues à trois groupes d'observateurs; le grossissement des microscopes a varié trois fois. Elles se trouvent repré- sentées par les chiffres 1^^,53, 1^^,26, 1*^,78 eti'^,01. Aucune de ces valeurs ne s'écarte d'un demi-micron de la moyenne. » La conclusion est évidente : Après un siècle d'existence, le mètre des Archives peimet encore d'en déduire une unité de longueur invariable, avec toute la précision requise dans les mesures d'un prototype. A ce titre, il mérite d'être conservé, non seulement comme monument historique, mais aussi comme instrument scientifique de premier ordre. » La concordance est beaucoup moins satisfaisante dans les équations fondamentales, celles qui expriment les différences de longueur du mètre des Archives avec les nouveaux étalons à zéro. » D'après la résolution de la Conférence générale des poids et mesures, le mètre n° G, proclamé mètre international, serait à zéro identique avec le mètre des Archives. D'après les mesures de la Commission néerlan- daise, au contraire, la différence serait de 2(^,30 ou de 21^,96, selon que le rapprochement des deux systèmes de déterminations s'opère par le mètre transitoire 3., ou par le nouvel étalon national n° 20. M Je crois avoir prouvé que le désaccord n'est qu'apparent : il s'éva- nouit presque entièrement, si l'on applique un calcul plus détaillé et plus G. K., .891, 2' Si-.mestre. (T. CXIII, N» 9.) ^7 ( 346 ) exact, qui conduit, pour le mètre n" 6, à une équation difïérente de celle qui a été admise par la Conférence. L'écart qui subsiste ne dépasse pas l'incertitude inhérente aux mesures qui ont servi à établir l'équation fon- damentale du mètre n° 6. » Cette incertitude ne dépend pas d'un défaut dans la définition du mètre des Archives : elle provient principalement de deux causes différentes. )) La première réside dans l'insuffisance de l'abaissement de température que l'on a fait subir aux règles mesurées et dans le nombre trop restreint des observations faites à la pliis basse température. Pour connaître la diffé- rence de longueur à zéro, on! a observé à i8°, 17°, i5°, 10" et l^°,6, et, au lieu de devenir plus nombreirses à mesure que la température approche de zéro, les séries, prises dansje même ordre, se composent de 24, 12, 12, 6 et 5 comparaisons. Il en et résulté que l'équation à zéro a- dû être cal- culée par extrapolation dans c es conditions peu satisfaisantes. On démontre que, au point de vue de la )robabdité du résultat, les Sg comparaisons équivalent à trois ou quatre éomparaisons également bien faites, à zéro. » La seconde cause d'incertitude consiste dans les conditions défavo- rables des observations exécitées à la plus basse température. La stabilité de l'équilibre thermique a laissé à désirer et, par un hasard regrettable, les corrections peu sûres, dues à un défaut de la mise au point, y ont été exceptionnellement élevées. )) Le calcul plus exact de l'équation fondamentale du mètre interna- tional abaisse à oi^, 12 et 0^77 les écarts, signalés ci-dessus, de 2(^,30 et 2^^,96. On peut indiquer des causes d'erreur qui permettraient de dimi- nuer encore le désaccord, s'il était possible d'évaluer leur influence en microns. » L'examen des observations qui ont fourni les équations métriques des nouveaux étalons confirme ainsi la conclusion que l'on déduit des mesures de la Commission néerlandaise, savoir : » Le métré inlernalional et les étalons nationaux, tels quils sont définis par les équations sanctionnées par la Conférence générale des poids et mesures, représentent une unité de longueur sensiblement différente du mètre des Ar- chives. Ils sont plus courts d'environ :?y,&, c'est-à-dire d'environ un quatre- cent-millièine de leur longueur, » ( 347 ) GÉOMÉTRIE. — Sur une propriété cl' involution commune à un groupe plan de, cinq droites el à un système de neuf plans. Note de M. Paul Serret. « La propriété établie pour un groupe plan quelconque de cinq droites a-t-elle son analogie dans la figure formée de neuf plans quelconques P P P ? r,, lo' •••' '^!f )> En d'autres termes, D,, D, Dç, désignant les diamètres communs aux surfaces du second ordre inscrites aux neuf plans actuels twojVi^ le i" P, ou le 2^ Pj, ..., ou le dernier P^, les droites D,, déjà concourantes en d, représentent-elles, relativement à une certaine surface auxiliaire du second ordre, de centre d, les dia- mètres conjugués des sections parallèles aux plans correspondants P, ? » On peut répondre affirmativement à cette question, sinon dans le cas général de neuf plans sans aucune dépendance réciproque, au moins pour la figure formée de huit plans arbitraires P^, P^, ..., Pg, associés à un neuvième plan P,j dont la direction dépend des directions des huit autres. » L'analogie énoncée sous forme interrogative subsiste, en effet, pour \e, système formé de neuf plans parallèles aux neuf plans tangents communs à deux cônes concentriques de troisième classe. Et la surface auxiliaire So, pour laquelle les droites D, représentent les diamètres conjugués des sections parallèles aux plans P,, n'est autre, encore, cpie Vellipsoïde dérivé cubiquemenl des neuf plans actuels P,, ...,P9, ou compris, accidentelle- ment, dans la forme (i) o = l\\,V\^^ax"+ aV+«"r.- + ...EE^/(.T, y, r.) abaissée au second degré à l'aide des coefficients. » On doit remarquer d'ailleurs que la réduction au second degré de la forme précédente, qui eût exigé, normalement, la présence sous le signe i de onze fonctions linéaires P,, . . ., P,,. sera néanmoins assurée ici, pourvu que les neuf plans actuels P,, .. ., Pg étant transportés parallèlement à ( 34cS ) eux-mêmes en V\, . . ., P!, autour d'une même origine, ces nouveaux plans donnent lieu à l'identité spéciale (i') o — 2>,P7=r>,(«,a- + ^',r + c,r.)% laquelle exprime, comme je l'ai montré ailleurs, que les nouveaux plans P| font neuf plans tangents communs à deux cônes concentriques de troi- sième classe. » Réciproquement, l'identité (i') entraîne l'identité (i), ou l'existence d'un ellipsoïde, dérivé cubiquement du groupe des neuf plans P,. )) Actuellement, comme le centre de l'ellipsoïde dérivé (i) se trouve représenté, d'une part, par lejs équations ordinaires d'autre part, et d'après l'identité (i), par les équations (2') o=2':i,n>;=2':),.^',P; = i;'^c.P;, ces dernières, identiques aux précédentes (2), et dès lors réduites, comme celles-là, au premier degré, définissent trois plans particuliers compris dans la forme générale (3) ^y,K^o; ou, comme on l'a montré ailleurs, trois plans diamétraux de l'ellipsoïde inscrit au système des neuf plans P,. » L'ellipsoïde inscrit et l'ellipsoïde dérivé ont donc le même centre. Et si, reprenant l'ellipsoïde dériAé du groupe initial P,P,...P„ = o, écrit à présent sous la forme (4) o = i,p^ + :sn,P^ = s. nous faisons intervenir, à titre auxiliaire, un nouvel ellipsoïde S', dérivé du groupe parallèle (P, + /OP......Po = o, et représenté, avec les mêmes coefficients >.,, par l'équation analogue ( 349 ) l'identité résultante (4") S'-S = lJ>{3-P;^3h?, + /i') exprime que, nos deux ellipsoïdes dérivés admettant deux sections planes parallèles entre elles et parallèles au plan P,, le diamètre des sections pa- rallèles à ce plan est le même pour ces deux ellipsoïdes. Mais, nos deux ellipsoïdes ayant en commun les huit plans tangents P^, P,, . .. , Pg, leur diamètre commun se peut construire et n'est autre que la droite D, définie plus haut. La droite D, représente donc le diamètre conjugué des sections parallèles au plan P, pour les deux ellipsoïdes S, S', ou pour le seul ellip- soïde S; et la première analogie que nous avions en vue se trouve dé- montrée. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur les lois de l' écrouissage el des déformations permanentes. Note de M. G. Faurie. « Si l'on désigne par F l'effort, rapporté à l'unité de section actuelle, qui produit sur la longueur L l'allongement permanent /; par R l'effort, rap- porté à l'unité de section primitive, pour lequel les déformations commen- cent à se produire, la différence F — R est ce qu'on nomme Vécrouissage. » Soient K et a deux constantes dépendant de la nature du métal qui doit être évidemment à l'état de recuit complet, on a (.) F-R = K ■al ou ('') F = Rh-K-; — —,■ » Désignons par s la section actuelle, alors que l'allongement permanent est / et S la section primitive, on a, la densité d'un métal ne changeant pas, en général, pendant le travail, ^(Lh-/) = LS. Multiplions par s les deux membres de l'expression (i')et remplaçons s par LS . . . F s sa valeur *= -, -.; ilvient, en divisant tous les termes par S et posant -g-^ $, ^ RL ,. /L (2) ^io^ environ Déclinaison 25° 5o' environ » Faible nébulosité de 3' environ de diamètre. » M. E. ]\adalon adresse la description d'un instrument qui permettrait d'évaluer le diamètre d'une tige à -^ ou .j^ de millimètre près. La séance est levée à 4 heures. J. B. BULLETIX BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans i.a séance du 3i août 1891. Anatonïie comparée des végétaux ; par G. -\.. Chatin. Tjivraison i[\. Paris, J.-B. Baillière et C'% 1891 ; br. gr. in-8°. ( .'-iSi ) Traité scientifique et industriel de la ramic; />ar Félicien Michotte. Culture et décorticage. Paris, J. Michelet, 1890; i vol. gr. in-S". Contribution à l'étude de l'état cléistogamique. Sur le Dadi-Go ou Balan- counfa; par M. Edouard Heckel. (Extrait des Annales de la Faculté des Sciences de Marseille); br. in-4'*. Rapport sur les travaux du Conseil central de salubrité et des Conseils d' arron- dissement du département du Nord pendant l'année 1890; par M. Thibaut. N° XLIX. Lille, L. Danel, 1891 ; i vol. in-8". Précis de thérapeutique vétérinaire; /^ar Paul Cagny. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1892; I vol. in-8°. (Envoyé au concours Montyon, Médecine et Chirurgie). Anales de oficina meteorologica argentina; por su director Gualterio G. Davis. Tomo VIII. Buenos Aires, E. Coni eHijos, 1890; i vol. gr. in-Zi". TJie development of the pronephros and segmentai duct in amphibia; by Herbert H. Field. Cambridge, U. S. A., priiited for the Muséum of com- parative Zoology. June 1891; I vol. in-8". Annual report of the Board of Régents of the Smithsonian institution. July 1889. Washington, Government printing office, 1890; i vol. 111-8". Beschreibung der Ausstellungs-Gegenstânde ; von Professer R.-W. Zenger. Prag, August 1891 ; br. in-8°. (Deux exemplaires.) ! On souscrit :i Paris, chez GAUTHIER- VILLAKS ET FIES, Quai (les Grands-Augustins, ii" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent réguliôreinent le Diiwimlw. Ils loniiout, à la fin da l'auiiée, deux volumes 111-4°. Deux Tables l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Aulours, terminent cha(|ue volume. L'abonnement est annuel et part du i"" janvier. Le ]>nx de rahonnement est fixe ainsi (jiiil .suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 l'r. — Union postale ; 34 fr. — Autres pays : les Irais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Agen Michel et Médan. I Gavault St-Lager. Alger ' Joiirdan. ( Kuir. Amiens Hecquet-UeeoberL , Germain etGrassin. Angers. )' Hrest Caan Chambery Cherhoui-g... . Cleimonl-Fei Dijon Douai Grenoble i LachèseelDolbeau. Bayonne Jérôme. Ilesançon Jacquard. ; Avrard. Bordeaux ! Duthull'. f Muller (G.). Bourges Renaud. Lefournier. V. Robert. J. Robert. ' V Uzel Caroiï. ( Bacr. ( iVlassif. Perrin. ( Henry. ( IMai'Suerie. ^ liousseau. ( Ribuu-Collay. Latiiarche. Katel. ' Daniidot. \ LauverjaL. ( Crépin. \ MreveL. ' Gralier. La Hochelle .. Robin. \ Bourdignon. ( Dombre. , Ropileau. Lille Lefebvre. ' Quarré. \ Le Havre . chez Messieurs : ( Banmal. Lorienl ,, ,,. ( M"° lexier. Beaud. Georg. t.yon < .Mégret. j Palud. 1 Ville et Pérussel. Marseille Pessailhan. ( Calas. Montpellier .... , ' / Goulet. Moulins Martial Place. [ Sordoillet. Nancy ! Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. j Loiseau. ( M"' Veloppé. l Bainia. Nice ! ... ,. , „. ( Visconti et G'". Nimes Thibaud. Orléans Luzeray. j Blanchier. I^oitiers _ , ( Druinaud. Bennes Plihoii et Hervé. liocheforL Boucheron - Rossi i Langlois. [gnol ( Lestringanl. S'-Étienne Chevalier. ( Bastide. ( lîumèbe. \^ Gimet. Nantes Rouen. Toulon . . . Toulouse.. Privai. iBoisselier. Péricat. Suppligeon. Glard. Leuiaître. Valenciennes.. Berlin. chez Messieurs : , k itobbers. Amsterdam „ ., „ , ( l'eUiema Caarcisen Athènes Beck. [et C'*. Barcelone Verdaguer. Asher et G'». Calvary et C". Friedlander et (ils. f Mayer et Millier. Berne j Sehmid, Francke el Bologne Zauichelli et G". / Ramiot. Bruxelles .Maycplez. ( Lcbègue et G''. ( Haimann. Bucharest , . . ' lîanisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell etC". Christiania Cammermeyer. Conslantinople. . Otlo et Keil. Copenhague Hijst et fds. Florence Lœscher et Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. / Ghcrbuliez. . Georg. ( Stapelmohr. . Belinfante frères. Genève. . La Haye . . Lausanne. ( Benda. ■ ■ ' Payul. Barlh. \ Brockhaus. Leipzig ' Lorentz. l Max Rube. \ Tvvietmeyer. ( Desoer. ) Gnusé. Liège. Londres Luxembourg Milan . chez Messieurs : I Dulau. / Nuit. V. Biick. Librairie Guteci - berg. Madrid / Gonzalés e hijos. Yravedra. K. Fé. \ Duniolard frères. i Hœpll. Moscou Gautier. / Furcheim. Naples ' Marghieri di Gius. ( Pellerano. iChristern. Stechert. VVeslerniann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et G'*. Falerme Glausen. Porto Magalhaès. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. j Bocca frères. ' ' I Loescher et C". Rotterdam Kramers et fils. Stocl^holm Samson et Wallin. ^ Ziiiserling. ) WoUr. Bocca frères. Brero. Glausen. Rosenberg el .Sellier Varsovie Gebethuer et WolU'. Vérone Drucker. Frick. Gerokl et C". Ziirich Meyer et Zeller. S'Pétersbourg. Turin . Vienne . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes !« à 31. — ( j Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-j"; i85j. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. — (, i" Janvier i85i à 3i Décembre i865. ) Volume in-4°; 1870. Pri.\ 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 18GG à 3i Décembre 18S0.) Volume in-l"; 1S89. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. ,\. IJiinuÈseL A.-J.-J. Solier.— Mémoire sur le Calcul des PerturbalioEis qu'éprouvent les Comètes, par M. Hanses. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phéuoinènes digestifs, particulièrement dans la digestion des jnatières grasses, par M. Claude Bersard. Volume in-4°, avec 32 -planches ; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Be.nëden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences pour le concours de iS53, et puis remise pour celui de i856, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- » mentaires, suivant l'ordre de leur superposition . — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature « des rapports qui existent entre l'étatactuel du règne organique el ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-4°, avec 27 planches; 1861. .. 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N" 9. TABr.K DES ARTICLES. (Séance du 51 août iim.) MEMOIRES ET COMaïUIVlCATIOIVS DES MEMIlliRS ET DES COUItESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. \ Pages. 1\1. Vd. CiiATiN. — Analoniic roinparée des végétaux 1 337 aiÉMOlRES PRÉSEI\TÉS. M. G. Trouvk souMiL-l au jusement de l'A- riidrmir une " Kludc sur un nouveau svs- léme de navi;;;ilirin maritime avec pile à eau de mer >■ 3V( CORRESP01\DAI\CE M. BosscHA. — Éludes relatives à la com- paraison du mètre international avec le i M. prototype des Archives i^'l M. l'Ali. SiiHHET. — Sur une propriété d'in- ; M volulion commune a un groupe plan de cinq droites cl à un système de neuf plans. .'1.^7 M. G. Faliue. — Sur les lois de l'écrouis- 1 1 BlI.LETIN BIHMOGRVPIIIOIIE âge cl des déformations permanentes... 3/|Ç) J. Leotaud. — Observation de la comète If .■î5o E. Nadalon adresse la description d'un strumcnt qui pemiellrait d'évaluer le iamctrc d'une tige à mètre près de mil- 35o 35o PAHIS. — IMPRIMERIE Avant de m'expliquer sur les conditions particulières qui fermettent de donner cette démonstration, il est bon d'indiquer le dispositif expéri- mental que j'ai généralement employé pour mes recheri|hes. >) Dans les expériences de cette nature, il faut, avant totit, assurer l'exacte superposition des images rétiniennes dont on désire opérer céréLralement ( 3% ) la combinaison. Comme au temps des premières études sur le sujet, c'est encore avec l'emploi du stéréoscope qu'on y réussit le mieux. Tout à la lois l'appareil dissocie les deux images rétiniennes et en superpose les parties adjacentes différemment colorées, superposition d'où résulte l'i- mage combinée. Mais il ne faut pas, dans l'expérience, se servir de repré- sentations planes. On a grand avantage à employer des figures stéréosco- piques peu compliquées. La sensation du relief, résultat de la fusion des contours, avertit que la superposition, exacte des images a été réalisée de manière à permettre l'étude de la fusion des couleurs. En associant ainsi la sensation du relief à l'étude des couleurs, on se place dans des condi- tions favorables à cette étude. Elles ne sont pas indispensables, ces condi- tions; mais, pour certaines vues, et la mienne est du nombre, il convient d'y avoir recours, si l'on veut réussir, sûrement et sans fatigue, à produire les dissociations et les superpositions d'images convenant à l'exécution des principales expériences de contraste binoculaire. » Dans ces expériences, l'emploi d'un appareil stéréoscopique est utile, mais non nécessaire. Le relief de la figure donnée par les images super- posées peut, en effet, être obtenu très vigoureux sur des figures stéréosco- piques sans l'aide de prismes disjoncteurs. Il suffit de regarder directement les figures, de manière à les voir doubles, et de les projeter dans l'espace à la distance convenable (lour réaliser l'exacte superposition des deux images adjacentes. Si la distance est bien choisie, la partie droite de l'image, vue par l'œil gauche, et la partie gauche de l'image, vue par l'œil droit, se com- binent avec autant de précision que dans le stéréoscope, et l'image com- binée s'enlèxje avec un puissant relief entre les deux autres images qui la flanquent de chaque côté. Mais un certain nombre de personnes ne par- viennent pas à réussir l'expérience dans ces conditions, tandis qu'il en est peu qui ne puissent se procurer la sensation du relief en se servant du stéréoscope.! » Ij'appaieil stéréoscopique que j'emploie est réduit à sa plus simple expression. ïl consiste en un support sur lequel on place les figures à exa- miner, devatit un système de prismes ou segments lenticulaires. Ceux-ci sont largenjent ouverts et complètement dépourvus d'œilléres, en sorte que les yeux distirguent facilement, en regardant à travers ces prismes, non seulenlent l'image moyenne ou combinée avec son relief, mais encore les deux inages latérales, exactement comme si les figures étaient vues binoculair^ment saus aucun intermédiaire. » Il fauj, bien entendu, que les figures stéréoscopiques soient dessinées ( 36o ) sur fond noir. Celles que j'utilise le plus fréquemment représentent le ])la- teau cl un escabeau carré, à pieds un peu divergents. C'est ce plateau qui, dans chaque système de figures, reçoit les teintes à fusionner cérébrale- nient par la combinaison des sensations indépendantes que chacune d'elles provoque dans les centres percepteurs. » Dans presque toutes mes expériences, je me suis servi de teintes obtenues par un assez grossier lavis à l'aquarelle et flont la fusion pou- vait donner le blanc plus ou moins grisâtre; par exemple, j'ai employé le rouge et le vert, ou bien le violet et le jaune. Mais j'ai eu recours aussi à d'autres combinaisons : soit celle du rouge et du jaune, dont la couleur résultante est l'orangé; soit la combinaison du rouge et du bleu, faisant du violet en se fusionnant; soit enfin celle du jaune et du bleu, donnant le vert. » Sur quelques-unes de mes figures stéréoscopiques, toute la surface carrée du plateau est occupée par une seule teinte uniforme. Mais, sur d'autres, cette surface se trouve partagée en compartiments réguliers qui reçoivent des teintes différentes, réciproquement complémentaires, dans les compartiments homologues des deux parties de la figure. » Des dispositions variées peuvent être adoptées : une des plus instruc- tives consiste à partager par deux diagonales la surface carrée en quatre triangles isoscèles opposés deux à deux par le sommet. Le triangle droit, dans l'une des figures, est teint en jaune, dans l'autre efi rouge. Quant aux trois autres triangles, ils sont symétriquement pourvus de teintes sem- blables des deux côtés : le supérieur est rouge, l'inférieur jaune, le gauche orangé. Cette dernière couleur est obtenue par l'application successive des deux teintes composantes, tandis que, dans les autres triangles, on n'ap- plique l'une sur l'autre quedes teintes de même nom. » On conçoit ce qui arrive de la fusion stéréoscopiqiie des deux figures. Ce sont les teintes composantes de l'orangé qui se superposent dans le triangle droit. Produisent-elles la couleur résultante, c|est-à-dire l'orangé? Il est facile de s'en assurer par comparaison avec les trois triangles voi- sins, dont l'un présente d'une manière fixe ladite coilleur résultante, et les autres, les deux couleurs composantes. Or, tout ini|)arfaitcs que soient les teintes, elles donnent toujours, dans le triangle dipit, la sensation de l'orangé, » Une autre disposition se prête encore très bien à l'observation du phénomène de la fusion des couleurs. La surface du blateau (st partagée en quatre carrés égaux, teintés de manière à donner dans l'image combi- (36i ) née (image médiane en relief), quatre couleurs résuUantes : le vert, le blanc grisâtre, l'orangé et le violet. Pour cela, d'un côté, les carrés du plateau reçoivent les teintes jaune, jaune, jaune, bleu; de l'autre côté, les carrés correspondants sont bleu, violet, rouge, rouge. De plus, on a soin de réserver, sur les quatre côtés de la surface plane, une bande étroite destinée à recevoir, dans les deux; figures, et symétriquement disposées, les deux couleurs composant la couleur résultante de chaque carré. De cette manière, lorsque cette couleur résultante se montre dans l'image médiane, elle apparaît demi-encadrée entre ses deux couleurs composantes bordant extérieurement le carré, ce qui permet de se rendre bien compte, par comparaison, du phénomène de la fusion. » Ces diverses dispositions, très favorables à la constatation du phéno- mène, ne permettent pourtant de l'obtenir d'une manière fixe qu'à la con- dition de prendre quelques précautions particulières. Autrement, la nuance des couleurs résultantes est en perpétuelle variation. Par exemple, la teinte orangée passe alternativement par une série de nuances, tirant, plus ou moins, tantôt sur le rouge, tantôt sur le jaune. » Pour se mettre à l'abri de ces variations tenant à l'antagonisme des deux yeux, on peut employer divers procédés, connus pour en atténuer considéi'ablement les effets. » Par exemple, lorsqu'on veut faire les expériences en pleine lumière, il faut agir sur des couleurs très peu saturées. » Mais on se trouve toujours mieux d'opérer avec des couleiu's saturées que l'on regarde avec un éclairage peu intense. On réussit très bien quand le ciel est très couvert, ou le soir à la lumière crépusculaire, alors que les divers tons chlorés gardent encore toute leur vivacité et laissent distinguer leurs nuances les plus fines. Il en est de même dans une chambre assombrie par la fermeijure des volets. Avec l'éclairage arlificiel fourni par une lampe, ou arrive éœlemeiit à diminuer suffisamment les effets de l'antagonisme des champs visuels. Dans ces diverses conditions, la couleur résultante formée par Ji superposition des images rétiniennes droite et gauche prend une remaruLiable fixité. C'est à peine si, dans le cours d'une observation très prolongée, on peut saisir de très légères oscillations de cette couleur résultante. )> Mais la réalité du phénomène de la fusion se démontre encore mieux par les exœriences d'éclairage instantané. Cet éclairage ne donne pas à la lutte des clamps visuels le temps de s'engager. D'autre part, il ne permet au sensorwm aucun discernement, aucune interprétation, aucun juge- C. ., 1891, 5" s-',. :'rp. (T. CXUl, N° 10 ) 49 ( 362 ) ment; il ne se prête qu'à une sensation simple instantanée comme l'éclai- rage lui-même. Or, qu'il soit pratiqué avec l'étincelle électrique, ou par tout autre procédé, tel que la manœuvre rapide d'un opercule disposé pour l'admission fugitive d'un faisceau lumineux dans une chambre obs- cure, cet éclairage fait voir nettement les couleurs résultantes, en même temps que le relief, dans l'image médiane ou combinée. » L'éclairage instantané se montre même apte à faire disparaître l'anta- gonisme des contours, en même temps que celui des couleurs. Ainsi, quand les plateaux de la figure stéréoscopique sont sillonnés, l'un de lignes verticales, l'autre de lignes horizontales pouvant donner un qua- drillé régulier par leur superposition, ce quadrillé se montre toujours nettement dans l'image médiane, avec l'éclairage instantané. Mais il faut pour cela que la vue soit parfaitement égale dans les deux yeux. C'est une condition qui importe également, quoiqu'à un moindre degré peut-être, pour la réussite des expériences sur la fusion des couleurs. Aussi, quand les deux yeux présentent une différence, doit-on réaliser l'égalité en plaçant une épaisseur suffisante de verres neutres devant l'œil le plus fort. » Je me crois donc autorisé à conclure qu'il n'y a pas à douter de la fu- sion réelle des perceptions chromatiques résultant de l'excitation indé- pendante de chacune des deux rétines. » En résumé, l'antagonisme des champs visuels a pour résultat de faire prédominer alternativement la sensation de l'un des deux yeux ; il nuit ainsi nécessairement à la manifestation du phénomène physiologique spécial de la perception d'une couleur résultante constante et 'homogène, quand chacun des deux yeux voit une couleur différente. Maisj lorsque l'on écarte cet obstacle, la couleur résultante se montre dans tous les cas avec la plus grande netteté. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — De Viiijhience des produits le culture du staphylocoque doré, sur le système nerveux vaso-dilatïiteur C. sur la for- mation dupus. Note de M. S. Arloing, présentée pir M. Chauveau. « Le rapport constant établi entre la présence du pus et celle des mi- crobes, d'une part, et la possibilité de provoquer la iuppuralion dans le tissu conjonctif par l'introiluction de certains corps ou de certaines sub- stances chimiques parfaitement stérihsées, d'autre part, semblaient d'à- ( 363 ) bord des faits inconciliables en baclériologie. La contradiction disparut lorsque l'on eut prouvé, par étapes successives, que les microbes de la sup- puration n'agissent pas au titre de corps étrangers, mais en raison de l'ap- titude qu'ils possèdent de fabriquer des produits sokibles phlogogènes et pyogènes. » Il n'y a donc plus incompatibilité entre les deux ordres d'observations signalés au début de celte Note. Dans les conditions les plus habituelles, les microbes pyogènes restent médiatement indispensables à la formation du pus, parce qu'ils ])roduisent les substances capables, à un haut degré, d'entraîner la suppuration. » Cette aptitude implique, chez les substances fabriquées par les mi- crobes pyogènes, le pouvoir de déterminer les deux processus qui abou- tissent à la purulence : i° l'hyperplasie des éléments cellulaires du tissu malade, la mort des cellules nouvelles, la dissolution de la substance inter- cellulaire; 2" l'extravasation des globules blancs et du plasma à travers les parois des vaisseaux dans le foyer purulent. » Nous n'avons rien à dire sur le processus hyperplasique. On conçoit qu'il puisse aisément s'établir in loco, autour des microbes pyogènes, dans la zone où se répandent primitivement leurs sécrétions. » Nous désirons nous appesantir sur la diapédèse qui suppose, au préalable, la dilatation des vaisseaux capillaires et le ralentissement de la circulation. Ces phénomènes, bien évidents dans tous les foyers de suppu- ralion^aiguë, résultent, à n'en pas douter, d'une action locale exercée par les produits microbiens sur la tonicité des éléments pariétaux des ca- pillaires et s|ir les plexus vaso-moteurs pré-teiminaux. Mais l'intérêt prin- cipal est de savoir si des centres vaso-dilatat( urs supérieurs, mis en état de suractivité par les sécrétions microbiennes ([ui liassent dans le sang, n'in- terviennent pas dans leur production. » M. Bouchard est prêt à admettre pareille intervention. Il pense « que » les substances pyogènes absorbées produisent, dans les centres nerveux » et partie dièrenient dans les centres vaso-dilatateurs, un état d'excitabi- » lité qui rendra plus intense la dilatation ^asculaire, partout où elle sera 11 sollicitée par voie réflexe et en particulier dans la zone envahie par les » microbes qui sécrètent ces substances ». » Cette hypothèse atti'ibue à une cau^e pathologique, c'est-à-dire à l'effet de certaines sécrétions microbiennes sur les nerfs centripètes et sur les centre* nerveux, la propriété de créer des circulations locales réflexes, analogue/ aux circulations locales physiologiques. Elle n'a donc rien d'ex- ( 364 ) ccptionnel, et nous sommes d'autant mieux disposé à l'accepter que nous connaissons des exemples de vaso-dilatation réflexe succédant à l'action irritante de quelques sécrétions véi^étales ou animales, et même à la simple sensation subjective de ces sortes d'irritation. Mais il fallait en prouver la réalité. Dans ce but, nous avons entrepris les expériences que nous allons faire connaître. » Nous possédions une culture de staphylocoque, très propre aux re- cherches que nous voulions poursuivre. Effectivement, elle était incapable, à elle seule, de déterminer la formation d'un abcès véritable dans le tissu conjonclif du lapin. Pour lui faire produire du pus, il fallait auparavant sou- mettre le lapin à l'action prédisposante du bouillon fdtré d'une ancienne culture du staphylocoque, introduit dans les veines à la dose de 4*"' à 6"*. » L'action prédisposante des produits du staphylocoque parait s'être bien exercée, dans ce cas, par l'intermédiaire du système nerveux; car, si l'on coupait tous les nerfs qui se rendaient au point oi!i l'on injectait les staphylocoques pyogèncs ('), on n'obtenait plus qu'un simple phlegmon qui se résolvait en quelques jours. » Toutefois, si l'on fait cette expérience sur deux groupesde lapins dont l'un a subi simplement les sections nerveuses, tandis que l'autre a reçu, en outre, le bouillon de culture filtrée dans le sang, on constate que le phleg- mon est moins considérable sur le premier que sur le second, preuve qu'une partie de l'influence prédisposante des sécrétions du staphylocoque s'exerce directement sur les éléments cellulaires qui deviennent plus sensibles aux agents de la suppuration. )) Quoi qu'il en soit, l'action spéciale des substances sjjlubles pyogènes sur le système nerveux ressort bien de ces expériences; [mais on peut se demander si elle s'accompagne réellement et principalement de l'hyperex- citabilité des centres vaso-dilatateurs. » Nous répondrons affu'mativement à cette question. En effet, si l'on provoque l'activité du centre vaso-dilatateur situé à l'orignf du nerf deCyon , avant, puis après l'imprégnation de l'organisme du lapin avec les produits de culture du staphylocoque pyogène, en ayant soin d'e^nployer des cou- rants faibles et de même intensité et d'en empêcher la propagation au nerf vague, on constate que l'excitation du bout central du nerf déptesseur en- traîne une diminution de la tension artérielle, plus grandej et plus prolongée (') l.'inociilalion élall faite à la parlie inférieure de la jambe, afii-ès la secton du nerf sciatique el du ner( sapliène inleine. ( ■^6t ) après l'injection des substances favorisantes tians les veines. Et si, comme corollaire, on excite, dans les mêmes conditions, les deux bouts du nerf au- l'iculairedu lapin après l'avoir sectionné, on s'aperçoit que l'action vaso- dilatatrice de ce nerf est accrue surtout dans le bout central, lorsque le bouillon de culture du Sta^hylococciis aureiis a été injecté dans les veines. » Ces deux expériences témoignent donc en faveur d'une modification de l'appareil nerveux vaso-dilatateur, portant principalement sur les centres. » Conclusions. — Lés produits solubles du staphylocoque, absorbés et répandus dans le sang, prédisposent à la formation du pus, aux points où le microbe est inséré. » Dans les mêmes conditions, ils augmentent l'excitabilité réflexe des centres nerveux vaso-dilatateurs cl, indirectement, favorisent la diapédèse dans les foyers phlegmoneux. » MEMOIRES PRESENTES. M." Paul Massox adresse un projet de dispositif destiné à éviter les col- lisions entre les trains de chemins de fer. I (Renvoi à la Commission des Chemins de fer.) M. C. Zaukiewicz adresse une Note concernant la réforme du service télégraphique. (Renvoi à la Section de Phvsique.) M. L. MlfixoT ridresse une Note concernant l'emploi de la potasse pour la destruction du Phylloxéra et la régénération de la vigne. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. PigeU adresse diverses Notes concernant l'emploi thérapeutique de l'air ozonii^, la production des épidémies de choléra et la transmission de diverses ntiladies par la vaccination. (Renvoi à la Section de Médecine et Chirurgie.) ( 366 ) M. Paqcelix adresse une réponse anx observations présentées par M. Manuel- Périer, concernant la nouvelle disposition de son thermo- cautère. (Renvoi à la Section de Médecine et Chirurgie.) CORRESPOND AIVCE . ASTRONOMIE. — Obsc/valions de la planète Palisa (iSgi, août 3o), faiiesà l'Observatoire de Toulouse (^grand télescope^, par M. E. Cosseraï. trans- mises par M. Tisserand. Planète — Étoile. Étoile - — —— — -~ — .Nomijrc Dates de Ascension de 1891 comparaison. Grandeur. droite. Déclinaison, comparaisons. o m s / '/ Sept. I rt4386BD — i 9,0 +1 10,80 -+-0.58,7 6; 6 1 64384BD— I 9,5 -M. 57,07 —0.20,8 6:8 I r74386BD— I 9,0 -M. 8,33 -)-o.3i,8 6: b 2 rt4386BD— 1 9,0 -ho.3o,to — 8.10,4 8:16 Positions des étoiles. Ascension Réduction Réduction Dates droite au Déclinaison an 1891. Étoile, moyenne 1891,0. jour. moyenne 1891,0. jour. Autorités. h m s s o , , Sept. I a 22. 58. 3i, 33 -l-2,4i — 1.44-'8,3 4-i3,9 ii95W,.H.22 I.. .. b 22.58. 4,96 -t-2,4i —1.43. 3,3 +i3,9 BD I a 22. 58. 3 1,33 +2,41 — 1.44-'8,3 -H 18,9 ii95W,.H.22 2 a 22. 58. 3i, 33 -1-2, 4i — i.44-i8,3 -i-i3,9 1195W1.II.22 Positions apparentes de la planète. Dates Temps moyen Asc. droite Log. fact. Déclinaison Log. fact. 1891. de Toulouse. apparente. parall. apparente. parall. Iiuis hm8 ^ J,. Sept. 1 9.34.31 22.59.4^,54 1,444,1 — i.ft3. 5,7 0,793 1 10. 4. 6 22.59.44,44 T.367„ — iJ43.io,2 0,794 1 10.45.19 22.59.42,07 7,320,, — ii43.32,6 0,795 2 9-39-39 33.58.53,84 T,4i9„ —ij.J2.i4, 8 0,795 ( ^<>7 ) ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur la distribution en lallliide des phénomènes solaires observés à l'Observatoire royal du Collège romain, pendant le pre- mier semestre 1891. Note de M. P. Tacciiixi. (( Voici les résultats qui se rapportent à chaque zone de 10°, dans les deux hémisphères du Soleil : Protubérances. 1891. Premier trimestre. 90 + 80 o , oo3 80 -+- 70 0,000 70-1-60 o , 006 60 + 5o o,o53 5o + 40 o , 1 1 5 4o + 3o 0,078 3o -)- 20 o, 1 15 20+10 o,o5o 10 .! o o ,o38 0,453 0 — 10 10 — 20 20 — 3o 3o — 40 4o -^ 5o 60. o,or8 o,o5o 0,112 0,079 o, 206 0,067 5o 60 — 70 o , oo3 70-I- 80 0,009 90 o,oo3 80 U91. Facules. Premier trimestre. 4ol+ 3o 0,027 8d+ 20 0,280 10 0,200 o o,o4o 10 o,o53 20 0,200 3o 0,187 4o 0,01 3 0,547 0,453 Deuxième trimestre. o,oo3 0,006 o,oo3 o,o52 0,1 34 / 0,486 o, io5 0,087 0,073 0,023 0,017 o,o52 0,087 o, 122 0,07s o, 525 o,oi5 0,009 0,009 o , 5 r 4 Deuxième trimestre. 0,057 0,335 o, 272 0,006 0,019 0,127 o, i33 o,o5i 0,670 o,33o ( 36.S ) 1801. Taches. Premier trimestre. Deuxième trimestre. 4o + 3o 3o + 20 20-(- 10 10 . 0 0 — 10 10 — 20 20 — 3o 3o — 4o 1891. 5o 4- 4o. 4o + 3o o , 000 3o- 20 10 20. 10. o. o — 10. 10 - 20. 20 — 3o. 3o — 4°. 5o. 0,000 1 i 0,000 0,2l4 0,357 o,o36 0,607 o,3o4 0,321 o,o54 ) 1 0,679 0,000 0,000 o,o36 o,25o \ i 0,393 0,12.5 1 0,178 1 0,321 0,107 1 0,018 ) Eruptions. Premier trimestre. Deuxième trimestre 0,000 \ 1 0,000 0,000 1 0,000 0,200 ) 0,400 0,000 o,:)oo 0,200 0,000 o,oqo ] 0 ,000 0,000 0,000 0,200 i o,5oo 0,200 0,600 O,00(j o,5oo 0,000 i 0,00c 0,200 o,ooc » On voit que les protubérances solaires ont été, pendant le premier scmesli'e 1891, plus fréquentes dans l'hémisphère austral, comme en 1889 et 1890, avec le maximum de fréquence toujours dans les zones (±:4o°± 5()"), tandis que les taches ont conservé leur grande prédomi- nance au nord de l'équateur, comme les facules, avec dés maxima à des latitudes plus basses, comparativement aux protubérance^. Tous les phéno- mènes présentent une fréquence très faible au voisinage de l'équateur solaire. » I CHIMIE ORGANIQUE. — Synthèse directe des alcooh Note de M. Paul Hexry, présentée par M. F pnmaves. •iedel. « L'alcool méthylique H'C-OH est l'alcool par exc(!llence et l'alcool primordial. Les alcools primaires, secondaires et tert aires en dérivent ( 369 ) par la substitution respective, à i, 2 ou 3 atomes d'hydrogène, de radicaux hydrocarbonés C,,H,.. » Cette idée générale manque de confirmation expérimentale, en ce qui concerne les alcools primaires. J'ai réussi à combler cette lacune par la réaction des composés organo-zinciques sur les éthers méthyliques simples monochlorés. Les éthers méthyliques simples nionochlorés, ClH^C-OCH' et ClH-C-OC-H^ représentent l'alcool méthylique, où le groupement hydroxyle est rendu inactif à la suite du remplacement de l'hydrogène par un groupement hydrocarboné, tandis que l'aptitude réac- tionnelle du chlore est encore exaltée par le voisinage de l'oxygène. » L'oxyde de méthyle monochloré ClIl-C-OCH^ de même que son correspondant éthylique C1H-C-0C-H\ réagissent énergiquement sur les composés organo-zinciques. On fait tomber dans ceux-ci, renfermés dans un ballon rempli de CO" et fortement refroidi, l'éther chloré goutte à goutte; chaque goutte fait entendre un bruissement. Il en résulte une masse épaisse, mélange de Zn Cl- et de l'éther formé. La réaction étant terminée, on ajoute de l'eau et l'on distille. La purification du produit est des plus aisée, et le rendement de l'opération est d'au moins 90 pour 100 du rendement théorique. » L'équation suivante exprime la réaction (ClH^C-0CH')- + Zn(C=H^)- = ZnCP+2(C-H^-GH--0CH^). 11 J'ai prépar » 1° A l'aide » a. Par la r Ébullidon : 4' I! de cette façon : de l'osyde de méthyle monochloré CIH-C-OCH^ : iaclioi du zinc-éthyle, l'oxyde de méthyle-propyle primaire H^C-O-CH^-CH^-CH'. (') sous la pression de 761™; densité à 20° : 0,7881. » b. Par la réactioa du zinc-propyle normal (CIP-GH--CH"-)-Zn, l'oxyde de mé- thyle-butyle ndrmal et primaire H^C-O-CH^-CH^-CH^-GH'. Composé non encore signalé jusqu'ici, analogue à ses congénères. Liquide incolore, agréablement odorant; insoluble dansl'eau, louillant à 71° sous la pression de 759'"™, densité à 20" égale à 0,7593. » 2° A l'aide de l'oiyde de méthyle-éthyle monochloré CIH^C-OG-H^ » a. Par laréactioi du zinc-éthyle, l'oxyde d'éthyle-propyle normal Éullilion : 63'-64'' ; densité à 20° égale à 0,7474- ') Selon M. Chancel, à qui la science est redevable de l'alcool propylique pri- maire, ce cofps bouillirait à 49''-52°. Cette indication est inexacte. C. Semestre. (T. CXIII, N° 10.) 5o ^ 370 ) » /*. Parla réaction du zinc-propyle, l'oxyde d'éthyle-bulyle C-H- -O -• CH-)'-CH'. ÉbuUilion : ga" sous la pression de 753™™. » L'oxyde de métliyle-éthyle monochloré CIH^C OCH--CH% en tout sembliible à l'oxyde de méthyle monochloré ClH^C OCH', bout à 80°. Celui-ci a été obtenu directement, en 1877, par M. Friedel, en faisant réagir le chlore sur l'oxyde de méthyle (H'C;-0. - Ces deux éthers chlorés s'obtiennent très aisément par la méthode indiquée par mon père, M. Louis Henry, en faisant réagir l'acide chlor- hydrique gazeux sur l'aldéhyde méthylique en solution aqueuse de 40 pour 100, en présence des alcools correspondants. H-C^O : IPC OH i-HCU=H-C Cl OCH^ H^O. Cette réaction est des plus nettes. Mon père se propose de publier pro- chainement un travail sur cet objet, qui se rattache aux études qu'il a entreprises sur les dérivés monocarbonés. » J'ajouterai une dernière observation. La préparation du zinc-propyle, à l'aide du couple zinc et cuivre de MM. Gladstone et Tribe, ne présente pas plus de difficultés que celle du zinc-éthyle; mais le rendement en est notablement inférieur et n'atteint guère que 70 à 7.5 pour 100. Il se dégage pendant l'opération une notable quantité de gaz, partiel par le brome, mélange de propvlène et de propane. » ement absorbable MINÉRALOGIE. — Sur des essais de reproduction des rpches acides. Note de M. H. Le Chatelieu ( ' ) . « La Communication récente de MM. Fouqué et Michel Lévy, sur la re production de certains éléments des granités, m'engage i prendre date au sujet des recherches sur le même sujet que j'ai commencées, il y a dix- huit mois. Si je me permets d'entretenir l'Académie d'eï|)érierices dont les résultats sont restés jusqu'ici négatifs, c'est que j'attribue cet insuccès pro- visoire exclusivement à la difficulté matérielle de réaliser certtines condi- tions, prévues et indiquées par avance, conditions qui je trouvBnt partiel- lement l'éalisées dans les expériences de MM. Fouqué et Michel Lévy. (') Celle Noie était parvenue au Secrétariat de l'Académie la2i août (ernier. 371 ) » Dans un Mémoire antérieur sur les équilibres chimiques ('). ,j'<^i établi a priori, en m'appuyant sur des considérations théoriques difficile- ment contestables, les conditions de formation des roches acides de l'écorce terrestre. Des idées semblables à celles que j'ai été le premier à émettre ont été depuis développées par le jjrolesseur Judd, en Angleterre. Je veux commencer par préciser le point de vue auquel je me suis placé, avant d'indiquer les recherches de laboratoire entreprises pour les contrôler. » Ija netteté de certains cristaux de feldspath, leur pureté, leur égal développement dans toutes les directions, montrent, d'une façon certaine, qu'ils se sont formés au sein d'une masse fluide; ils ne sont pas le résultat de la cristallisation d'une masse solide, sous l'action d'agents minéralisa- teurs, qui aurait donné des cristaux sans contours géométriques; ni le ré- sultat de la dévitrification d'un verre, qui aurait donné, comme le fait la cristallisation de toutes les solutions sursaturées analogues, des cristaux en longues aiguilles filiformes. On s'était jusqu'ici refusé à attribuer la cristallisation du granité et des roches analogues à un refroidissement après fusion ignée, parce que le feldspath perd l'état cristallin, prend l'état vitreux ou amorphe, à une température bien inférieure à celle de fus;on des roches acides. J'ai montré que, pour lever cette difficulté, il n'y avait qu'à tenir compte des pressions considérables sous lesquelles se sont formées ces roches, pressions attestées par les inclusions liquides des cristaux de quartz. » La matière existe avec deux modes de structure différents : le mode cristallisé ei le mole amorphe. Ce dernier passe progressivement, et d'une façon continiie, de l'état solide ou vitreux à l'état pâteux, à l'état liquide, à l'état critique el finalement à l'état gazeux. La transformation du mode amorphe au [mode cristallisé se fait d'une façon brusque, sans aucun inter- médiaire, à hue température qui est définie pour chaque corps quand la pression estHéterminée et qui varie avec cette pression, suivant la relation connue deschangements d'état lÇ-^a(v- y')cip = o. » Celte température s'abaisse quand le corps considéré se trouve mêlé, sous le mide amorphe, à des corps différents (dissolution, verres com- plexes, eiç); elle est indépendante de toutes les autres conditions où le corps se tiouve placé : actions de présence, agents minéralisateurs, etc. (') Anmles des Mi.nes, p. 6/4 et 80; mars-avril lî ( ^72 ) » Si le point de cristallisation correspond à l'état liquide ou gazeux du mode amorphe, la cristallisation se produit directement et sans aucune dif- ficulté; à l'état pâteux, elle peut encore se faire directement, mais avec une grande lenteur (cristallisation des laves, de certains borates métal- liques); à l'état solide, elle est complètement impossible (feldspath, quartz, acide borique, borate de plomb sous la pression atmosphérique). Pour obtenir la cristallisation dans ce dernier cas, il faut faire intervenir des actions de présence, des agents minéralisateurs, c'est-à-dire des corps liquides ou gazeux qui puissent momentanément communiquer aux molé- cules du corps, par voie de dissolution ou de volatilisation, la mobilité qui leur est indispensable. De nombreux procédés semblables ont permis de reproduire ainsi le quartz et le feldspath, et une infinité d'autres réussi- raient également. » Il doit être possible néanmoins d'obtenir la cristallisation directe des mêmes corps par fusion et refroidissement, à condition d'élever, par une augmentation de pression convenable, le point de cristallisation jusqu'à des températures où le mode amorphe se présente à l'état liquide, ou tout au moins pâteux. Dans le cas du feldspath, cette condition sera vraisem- blablement réalisée par une élévation de température de 3oo° à 4oo°. )) Pour tâcher d'effectuer cette cristallisation au laboratoire, j'ai employé un bloc d'acier percé d'un trou cylindrique, sur la paroi duquel était appli- quée une feuille de mica servant d'isolateur électrique. Deux cylindres d'acier permettaient de comprimer la matière dans le tube ainsi formé, à une pression de 5ooo^^™. La fusion était produite au moyen d'une spirale de platine incandescente, raccordée, pour la prise de ûonrant, aux deux cylindres d'acier. Mes tentatives ont porté sur des mélanges ayant la com- composition du feldspath orthose et delà pegmatite; e ne me suis pas occupé des roches à mica, la disposition expérimentale ^doptée ne permet- tant pas de faire intervenir l'eau nécessaire à la formation d'un composé hydraté. Jusqu'ici, je n'ai obtenu que des verres présenjant seulement des nuages blanchâtres non caractérisables. J'attribue cet insuccè» à l'impossi- bilité où j'ai été d'obtenir un refroidissement se prolongeant plus de quel- ques minutes, durée tout à lait insuffisante pour la cristallisation de liquides aussi peu fluides que le sont les roches acides fondues é'). » On peut se demander si la pression nécessaire pour otenir cette (') Dans les mêmes conditions, l'acide borique prend une d)uble réfiaclion éner- gique, qui disparaît lentement à la température ordinaire et rapidementpar échauf- femeut. ( 373 1 cristallisation a pu être produite, dans la nature, par la seule pesanteur des corps volatils : eau, acide carbonique et chlorure de sodium, que nous trouvons aujourd'hui à la surface du globe, et qui devaient alors être dis- sous en grande partie dans le magma fondu. Il est bien possible que la cristallisation n'ait commencé à se produire qu'à partir d'une certaine pro- fondeur et que la surface se soit solidifiée en gardant l'état vitreux. Si nous ne retrouvons rien de cette couche superficielle, c'est que les corps amor- phes retiennent généralement un grand excédent de chaleur, qui les rend infiniment plus altérables aux réactifs chimiques que les mêmes corps cris- tallisés. La croûte en question a dû se désagréger pour donner naissance aux terrains sédimentaires, longtemps avant que les roches cristallisées aient commencé à être entamées. )) Cette ffrande altérabilité des verres se manifeste très nettement avec certains borates de zinc; elle est mise à profit, sur une grande échelle, dans l'industrie des ciments de laitier. )) Ce quij vient d'être dit de la cristallisation du feldspath ne s'applique pas nécessairement à celle du quartz, qui a pu se produire, dans la majeure partie des cas, postérieurement à la solidification, et à une température beaucoup plus basse. » BOTANIQUE, — Sur la qiianlité d'amidon contenue dans les tubercules du Radis. ^Note de M. Pierre Lesage, présentée par M. Duchartre. « Si l'orj prend un radis au moment où on le consomme d'ordinaire, on peut s'assurer qu'il renferme peu ou point d'amidon. J'ai répété plu- sieurs fois pet cjsai sur des tubercules à divers degrés de développement Les produits emmagasinés sont dune autre nature que l'amidon, quand la plante'croit dans les conditions normales. Il n'en est plus exactement de même lorsque ces conditions viennent à changer, en particulier, lorsque cette plan;e est soumise à des arrosages salés. C'est ce qu'il m'a été donné de reconnaître dans mes dernières cultures. » J'ai séné, au commencement de juin, des graines de /iaphanus sativus L. dans des pots coilenant tes sols diflerents et arrosés avec de l'eau salée dans des proportions variées. Jene veux considérer, pour le moment, que les cultures faites avec du terreau ordinaire |t arrosé îvec de l'eau de Vilaine pure ou additionnée de i^, aS', Ss"', 4^'', Se', I08'', i5s'',io8' pour 1000 de chlorure de sodium. J'ai commencé les arrosages spéciaux trois jour^ après l'apparition des premiers pieds dans chaque pot. J'ai l'ait des récoltes le i8 juin le 7 juillet, le 10 août et le 28 août. ( ~^74 ) » yVu i8 juin, les tissus secondaires se développaient davantage suivant deux di- rectrices alternant avec les deux premières feuilles et le tubercule prenait forme. A ce moment il y avait de l'amidon dans les portions d'endoderme (') opposées à la bande ligneuse primaire, situées sous les premières feuilles et alternes avec les tissus secon- daires en voie de plus fort développement. Dans certains cas il y en avait encore dans le parenchyme cortical correspondant aux portions amylifères de l'endoderme et, par- fois, enfin, dans la moelle très réduite. Les variations étaient faibles d'une culture à l'autre. » Mais il n'en fut plus de même à la récolte du 7 juiUet, époque à laquelle l'amidon ne se trouva représenté que dans les plantes arrosées à 56'', los'' et iSs' pour 1000 de sel marin. L'écorce primaire subsistait encore. » Le 10 août, cette écorce était disparue, et le diamètre du tubercule pouvait atteindre 25mm (Jans les meilleurs cas. » L'amidon, quand il s'en trouvait, se localisait de préférence dans l'écorce secon- daire et dans les rayons médullaires immédiatement au voisinage de la zone cambiale, au-dessus et au-dessous; on en voyait encore autour des vaisseaux ligneux dans la région centrale. I) Voici les résultats pour les neuf cultures : » Pas d'amidon, dans les tubercules arrosés à l'eau de Vilaine pure et à l'eau de Vilaine additionnée de iS'', i^' et 208'' pour 1000 de NaCl; » Très peu d'amidon, arrosages à 3s'' et 5?'' pour 1000; » Peu d'amidon, arrosage à ios''pour 1000; » Beaucoup d'amidon, arrosage à 4^"' pour 1000. i » Le maximum se trouvait donc dans la culture arrosée à l'eau contenant 4^'' pour 1000 de sel marin. Il faut noter dans la série un autre maximuim moins élevé pour l'arrosage à lo^"' pour 1000. 1 » Je dois dire que les radis arrosés à 2oS"' pour 1000 sont dispar|.is les uns après les autres, tués par le sel. » J'ai examiné, ces jours derniers, des tubercules à l'état frais, les uns appartenant à des plantes n'ayant pas encore de tige bien développée, les autres surmontés d'une tige portant des fleurs prêtes à s'épanouir. Dans les deux séries j'ai trouvé des oscillations, mais la caractferisti |ue est que le lîiaximum de l'amidon se rencontre dans les cultures arrosées avec de l'eau contenant 5^'' à lo^'' pour 1000 deNaCl et que la culture non salée n'en présente pas. » I^es résultats des trois dernières récoltes appellent ;péciahment l'at- tention sur les arrosages contenant 4^'', 5e'" ou lo^'' pour r 000 ce NaCl, et font connaître que, dans ces proportions, il en est qui faroriseiï: certaine- ment l'emmagasinement de l'amidon dans les radis, quand, totÉes choses (') J'en ai déjà dit un mot dans la Note Contributions à l'étude de la ciffércncia- tion de l'endoderme {Comptes rendus, séance du 29 juin 1891). ( 375 , égales d'ailleurs, ces radis arrosés à 1 eau de Vilaine n'en contiennent pas (lu tout ou seulement des traces. » Sans vouloir, dès maintenant, établir la signification précise de ces faits, je puis toujours les rapprocher de ceux que j'ai déjà cités à propos du Lepidium sativum (' ) où, dans des conditions de milieu semblables, j'ai signalé un maximum intéressant, aux environs de S^' pour looo. Toutefois, le rapprochement ne doit se faire que sur la question du maximum que j'ai appelé maximum inlermédiaire (S^'' pour looo), attendu que l'attitude des plantes n'est pas du tout la même par ailleurs, ce qui tient à la fonc- tion des organes considérés et certainement aussi à l'espèce. » M. Ch. Zurcher adresse une Note intitulée : « Recherche de la loi de succession des nombres premiers » . M. PiMPAK adresse une Note sur un projet d'appareil destiné à la trans- mission de la vision à distance. La séancel est levée à 4 heures. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. I OU'RAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DU 7 SEPTEMBRE 1 89 1 . Nova aclà regùe Soci'etaiisScientiarumupsaliensis, ser'iei tertiœ, vol. XIV, fasc. II, i^i; I vol. in-4°. Journal '(le Mathématiques pures et appliquées. 4*^ série, tome septième, année 1891, fasc. n° 2. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1891; br. in-4°. Bulletirifle la Société philomathique de Pans, fondée en 1788. Huitième série, tom|lII, n" 3 ; 1 890-1 891 . Paris, au siège de la Société, 1891 ; br. gr. ni ■8" (') VoirPiEURE Lesage, Influence de ta salure sur ta quantité de l'amidon con- tenu dansles orgahes végétatifs du Lepidium sativum ( Comptes rendus, séance du 20 avril 18)0). (3.6) Comité international des Poids et Mesures. — Quatorzième Rapport aux Goui'er-nements signataires delà Convention du mètre sur l'exercice de 1890. Paris, Gauthier-Viliars et fils, 1891 ; i vol. in-4°. (Deux exemplaires.) Bulletin de la Société géologique de France. Troisième série, tome dix- huitième (réunioa extraordinaire de la Société à Clermont-Ferrand et au mont Dore et Table des matières). Paris, au siège de la Société, 1889 et 1890; I vol. in-8°. Les marines de guerre de l'antiquité et du moyen Age. Deuxième partie. Étude d'architecture navale; parM. le contre-amiral Serre. Paris, L. Bau- doin, 1891 ; I vol. gr. in-8°. (Présenté par M. Jurien de la Gravière.) Exposition universelle internationale de 1889 à Paris. — Rapport général ; par M. Alfred Picard. Tome troisième : Exploitation, services divers, régime financier et bilan de l'Exposition universelle de 1889. Paris, Imprimerie nationale, MDGCCXCI; i vol. in-4°. Revue de l' Afrique. Histoire et Géographie, etc., des contrées africaines. Première année, n° I, 8 septembre 1821 ; br. gr. in-4°. Monographiœ Phanerogamarum prodromi nunc continuatio, nunc revisio editoribus et pro parte auctoribus Alphonso et Casimir de Candolle. Vol. sep- timum : Melastomaceœ , auctore Alfred Cogniaux. Parisiis, sumptibus G. Masson, julio MDCCCXCI; i vol. gr. in-S". Missouri botanical garden. Second annual report. Saint-Louis, MO., 1891 ; i vol. in-8°. Proceedings aiid trunsactions 0/ the royal Society of Canada for theyear 1890. Vol. VIII. Montréal, Dawson brothers i^ublishers, 1891; i vol. gr. in-4°. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLAHS ET FILS, I Quai des Graiids-Augustiiis, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régiilicreinent lo Dimanchi-. Ils lonnoiit, à la fin de l'année, deux volumes in-i". Deux Tables l'une par ordre alphabétique de matières, Tautro par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chat(ue volume. L'abonnement est annuel 'st part du i" janvier. ' Le prix (le l\ibnnnenie/it est fixé ainsi rjn^il suit : Paris : 20 IV. — Départements : 30 fr. — Union postale ; 34 fr. — Autres pays : los frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, Agen.... Alger.. Amiens. Angers Baronne Ilesançoii Hordeaux . Bourges... . Hrest. Caen Chambéry Cherbourg ] Clermont-Ferr.. Dijon. Douai. Grenoble. La Mochelle.. Le Havre . Lille.. hcz Messieurs : Michel et Médan. Gavault Sl-Lager. Jourdan. Kuir. Hecqucl-Decobert Germain et Grassir Laclièseel Dolbeai Jérôme. Jacquard. \vraril. DutluilV. Mullur (G.). Kenaud. I^efoufiiior. F. Kobert. J. Kobert. V Uzel CarolT. Baër. Massif. l'errin. Henry. Marguerie. Kousseau. Hibou-Collay. Lamarche. lia ici. Danii(Jol. Laiivorjat. Crépiii. Drevel. Gratler. liobin. Bourdignoii. Donibie. Hopiteau. Lefebvre. Ouarré. Lorient. Lyon . Marseille. . Mon tpclliei Moulins. . . i j Nancy Nantes . . . ' Nice . Ni mes . . Orléans . foitiers. Rennes . . . . Roclieforl . chez Messieurs : ( lîaumal. ( I\l'°' Texier. Beaud. Georg. .Mégret. I Palud. 1 Ville et l'érussel. Pessailhan . ( Calas. /.Coulet. Martial Place. / Sordoillet. Grosjean-Maupin. ( Sidol frères. \ Loiseau. I M"' Veloppé. ( Ilarma. ( Visconti et G'". Thibaud. Luzeray. 1 Blanchier. ) Druinaud. Plihon et Hervé. Rouen S'-É tienne Toulon .... To'ilouse.. Tours. Vaknciennes.. Boucheron ■ \ Langlois. ' Lcslringaiit. Cbevalier. J Bastide. ( Rumèbe. ( Gimet. / Privai. , Boisseiier. > Péricat. ' Suppligeon. ( Giard. / Leiiiaitre. Uossi - [gnol. On souscrit, à l'Etranger, Amsterdam . Berlin. chez Messieurs : Bobhers. Feikcma Caarelsen Athènes BeeU. [et C'°. Barcelone Verdaguer. Asher cl G''. Calvary et C'°. Friedlander et lils. Mayer el Millier. Bucharest. Ijg^iig t Schmid, FrancUc cl \ C'°. Bologne Zaoichelli et C". / Ramlot. Bruxelles ! ^layolc-z. ( Lebégue et C" ■ \ Haimann. ' Kanisleanu. Budapest Kilian. Cambridge Ucighton, Bell et G". Christiania Catnmcririeyer. Constantinople. . Ollo et Keil. Copenhague Host et fils. Florence Lœscher et Seeber. Gand Hosle. Gênes Benf. , Cherbuliez. Ge/iéve GeQvg. ' Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. ^ lîetida. ' Payol. Barth, \ Brockhaus. ' Lorentz. Max Uiibe. Twielmeyer. ( Desoer. ' Gansé. Lausanne. Leip:ig. Lié g Londres Luxembourg Milan . chez Messieurs : ( Diilau. ) Nuit. V. Biick. Librairie Guton - bcrg. Madrid ^' Gonzalcs c hijos. Yravcdra. F. Fé. ( Duniolard frères. ( Hœpli. Moscou Gautier. / Furcheim. Naples ' Wargliieri di Gius. ( Pellerano. i Christern. New'-I'ork \ Stechcrt. ' Westermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker el C". l'alernte Clausen. l'orto Magalhaès. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. ( Bocca frères. / Loescheret C'°. Rollerdam Kraniers et fils. Stockholm Samson et Wallln. ( Ziuserling. ( Wolfl". ' Bocca frères. ) Brero. i Clausen. Rosenberg et Sel I ier Gebethiier et Wollf. Rome . S' l'etersboun Turin . Varsovie Vérone Drucker. ( Frick. ■ ■ ■ ■ i Gerold et C''. Ziirich Meyer et Zeller. Vienne. . TABLES GÉNÉRALES DES OMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES ; Tomes 1" 31. — ( 3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-i"; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 1 61.— ( i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix 15 fr. Tomes 621 91. — (:" .lauvier 1866 à 3i Décembre 18S0.) Volume in-4''; i88g. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPffiS RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I : Mémoire sur quelques p Coméles, par M. Hansen. — Mémoi nts de la Physiologie des .\lgues, par .M.M. A. Dehoes el A.-J.-J. Souier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les : sur le Paucréas et sur Ib rôle du suc pancréalique dans les phénomènes digestifs, particulièrement daus la digestion des matières Tome II : Mémoire sur les ver rasses, par M. Claude Beknard. ^ lume in-4°. avec 32 planches; iS56 15 fr. nteslinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences pour le concpurs de i853, el puiseniise pourcelui de i856, savoir : « Étudier les lois delà dislribulion des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- ' » mentaircs, suivant l'ortlre de le >■ des rapports qui existent entrf •superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature état actuel Ju i-égne organique cl ses étals antérieurs », par M. le Professeur Bhonn. In-4", avec 27 planches: 1861. .. 15 fr. A la même Librairie les Mébires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. W 10. TAW\E DES ARTICLES. fSéance d,. 7 septembre 1891.) MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMitliES ET DES COllUESPONnANTS DE L'ACADËMIE. Pages. M. FiZEAU. — Remarques sur l'influence que l'aberration de la lumière peut exercer sur les observations des protubérances solaires par l'analj'se spectrale 353 M. Émilk Picard. ^ Sur le nombre des ra- cines communes à plusieurs équations simultanées 35ti 3oS Pages Mj A. CHArvEAU. — Sur la fusion des sen- sations chromatiques perçues isolément par chacun des deux yeux Mi S. AuLoiNG. — De l'influence des produits ■'de culture du staphylocoque doré, sur le ^système nerveux vaso-dilatateur et sur la (formation du |iu5 36: MEMOIRES PRESENTES. M. Paul Masson adresse un projet de dispo- sitif destiné à éviter les collisions entre les trains de chemins de fer 365 M. C. Zai.ikiewicz adresse une Note concer- nant la réforme du service télégraphique. 365 M. L. MiGNOT adresse une Noie concernant l'emploi de la potasse pour la destruction du Phylloxéra et la régénération de la vigne 365 .Vf. Pigeon adresse diverses Notes concei- nant l'emploi thérapeutique de l'air ozonise, la production des épidémies de choléra rt la transmission de diverses maladies pa- la vaccination 365 M. Paquelin adresse une réponse aux obse^ valions présentées par M. Manuel-Pt- lier, concernant la nouvelle disposition d; gon thermo-cautère 366 CORRESPOIVDAIXCE. M. E. CossERAT. — Observations de la pla- nète Palisa (1891, août 3o), faites à l'Ob- servatoire de Toulouse 366 M. P. Tacchini. — Sur la distribution en latitude des phénomènes solaires observés à l'Observatoire royal du Collège romain pendant le premier semestre 1891 367 M. Paul Henry. — Synthèse directe des al- cools primaires 36S M. H. Le Chatelier. — Sur des essais de Bulletin BiBLioGRAPiirouu reproduction des roches acides M. Pierre Lesaoe. — Sur la quantit-. d'amidon contenue dans les tubercule; du Radis M. Ch. Zurcher adresse une iNote inti\ulée « Recherche de la loi de succession de; nombres premiers » ; . . . . JI. PiMPAR adresse une Note sur un jproje d'appareil destiné à la transmission de U vision à distance 3-0 373 375 375 PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augualins, 55. h-^ÎA 1891 SECOND SEi^IESrRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. liES SECRÉTAIRES PERPÉTIEI.S. TOME CXHI. NMJ (14 Septembre 1891). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS. IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 55. 1891 REGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séancs des aS juin 1862 et 24 mai 1875. Les Coniptes reriflus hebdomadaires des séaices de l'Académie se composent des extraits des tra^iux de ses Membres et de l'analvse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Acadénie. Chaque cahier ou numéio des Comptes reidus a 4B pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*^'. ~ Impression des travaux de l'Acacémie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étrangerdel' Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes remlus plus de jo pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédiction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la nème limite que les Mémoires; mais. ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au j)!tis 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne prcjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offir cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, i(| jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temp^ le titre seul du Mémoire est inséré dans \eCompte rend^ actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sut- vaut, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le lii'age à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. y Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rajjport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chacune volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont pi'iés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 14 SEPTEMBRE 1891. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Mascart informe l'Académie qu'il vient d'assister, avec le D' Hyades, à une Conférence de la Commission polaire internationale, réunie à Mu- nich le 3 septembre pour la clôture de ses travaux. « I.a collection des Mémoires relatifs à la mission française du Cap Horn a été l'objet, dans cette séance, d'une manifestation des plus flatteuses. Cette belle publication, qui comprend neuf volumes in-Zj", est aujourd'hui terminée, grâce aux soins de M. Hyades, qui a dirigé l'impression des six derniers volumes. Les officiers de marine qui ont entrepris cette campagne méritent tous les éloges de l'Académie; ils ont ajouté un véri- table monument scientifique aux célèbres voyages d'exploration qui font l'honneur de la marine française. La commission du Cap Horn, présidée d'abord par M. Dumas, puis par M. Bertrand, a aidé les explorateurs de ses conseils, et l'Académie a bien voulu apporter son concours à cette C. R., 1891, -2' Semestre. (T. CXllI, N» 11.) 5l ( :^7« ) mission, soit pour l'organisation du matériel scientifique, soit pour l'achève- ment des publications. Le résultat a largement répondu à ses espérances. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur les discussions récentes au sujet des cyclones ( ' ). Note de M. H. Faye. « La discussion qui s'est élevée récemment à propos des cyclones entre M. Hann et M. Ferrel est éminemment instructive. M. Hann est le direc- teur de la Météorologie autrichienne; M. Ferrel est le savant le plus au- torisé, en ces matières, de tous les Etats-Unis. Jusqu'ici les partisans des doctrines généralement reçues se croyaient assez sûrs de leur valeur pour ne tenir aucun compte des difficultés, des objections qu'on leur opposait. M. Hann est venu ébranler cette confiance et les obliger à descendre dans l'arène. Voici comment : » La théorie de la convection suppose qu'un cyclone naît du tirage qui s'établit dans une colonne d'air dont la température surpasse à toute hau- teur celle de l'air ambiant, grâce à la condensation des vapeurs qui s'y opère à mesure que l'air s'élève et à la chaleur latente qui s'en dégage; et il faut ajouter, à la faveur d'une constitution un peu instable dans l'atmo- sphère à l'endroit où le cyclone se prépare. Les choses paraissaient si évi- dentes qu'on ne se préoccupait nullement de vérifier si elles se passaient réellement ainsi. Or M. Hann, qui disposait d'une assez longue série d'ob- servations faites sur des montagnes à diverses hauteurs, a trouvé qu'au contraire l'air d'un cyclone était constamment à une température infé- rieure à celle de l'air ambiant, et il a formulé ses résultats sous une forme assez agressive pour nécessiter une réponse. » Cette réponse ne s'est pas fait attendre. M. Ferrel, dans une série d'articles insérés dans le journal américain Science et plus tard dans le journal anglais Nature, a discuté les observations de M. Hann et a cherché à démontrer qu'elles sont sans portée sérieuse, qu'elles ne sauraient ébran- ler une théorie bien assise, à son avis, sur les principes les plus solides de la Physique. Les observations faites dans les observatoires de montagne sont ici sans valeur, car, lorsque des précipitations atmosphériques ont eu lieu dans le voisinage du sol de ces hautes stations, elles doivent refroidir tellement le sol ambiant qu'on ne saurait en tirer aucun argument valable (') Voir, en outre, les Notes insérées aux Comptes rendus des 19 mai ol 8 juin 1891. ( ••^79 ) pour le décroissement de la température. Ce sont là des observations de surface sans intérêt pour la question. )> A cela, M. Hann répond, dans la séance du 9 avril dernier de l'Aca- démie impériale des Sciences de Vienne, que l'assertion de M. Fcrrel est absolument invraisemblable. Il règne presque toujours à ces grandes hau- teurs un vent plus ou moins violent; dès lors, comment se pourrait-il qu'une étendue de quelques centaines de mètres carrés, qui porte les instruments dans une atmosphère entièrement libre, agisse sensiblement par sa tempé- rature sur un thermomètre placé au-dessus? Les masses d'air sans cesse re- nouvelées, en contact avec l'instrument, ne peuvent lui communiquer que la température propre de l'air à ces grandes hauteurs. A la cime du Sonn- blick, par exemple, l'édicule qui porte l'instrument occupe la surface entière du sommet de la montagne, et le thermomètre se trouve placé au- dessus d'un abîme de 1600™ de profondeur. Il est donc tout à fait impropre d'appeler de telles observations des observations de surface et de les récuser comme telles. » Sans doute, les faits que j'ai signalés, dit M. Hann, sont inconcilia- bles avec la théorie de la confection ; mais on n'est pas en droit de les reje- ter par cela seul qu'ils contredisent cette théorie. Si l'on procédait ainsi, la Science serait bien vite condamnée à un pur dogmatisme, et devrait re- noncer à tout progrès. » Mais il Y a bien d'autres objections, d'après M. Hann, à faire à la théorie de la convection. M. Ferrel ne manque pas d'insister sur l'état d'équilibre instable de l'atmosphère qui doit précéder l'apparition d'un cyclone et l'accompagner sur tout son parcours. M. Hann ne l'admet pas : un tel état de l'atmosphère ne saurait être qu'accidentel, purement local; il ne saurait se produire que sur des étendues très restreintes. Dans les moyennes et les hautes latitudes, il ne se produit pour |ainsi dire jamais en hiver. » D'ailleurs, comment imaginer qu'un cyclone, qui a chez nous un dia- mètre horizontal plusieurs centaines de fois plus grand que la hauteur, puisse jouer le rôle d'une cheminée, qui ne tire que quand sa hauteur est bien plus grande que son diamètre? La condensation de l'humidité dans les hantes régions est ici d'un bien faible secours, car il n'en existe pour ainsi dire aucune trace sensible à ces grandes altitudes. Je ne crois pas, dit M. Hann, qu'on ait considéré sérieusement ces circonstances quand on a édifié la théorie de la convection, tandis que, dans les théories basées sur la circulation générale de l'atmosphère, ces difficultés n'existent pas. ( 38o ) » Et il a bien raison de dire, M. Ilann, que dans l'autre théorie, celle dont M. Fcrrel ne fait pas mention, ces difficultés n'existent pas. L'in- fériorité des températures, par exemple, que rien ne faisait soupçon- ner dans la théorie de la convection , est chose toute naturelle dans la théorie qui assigne à l'air un mouvement descendant, entraînant avec lui les cirrus des régions supérieures. De même l'hypothèse de l'instabilité atmosphérique, sans laquelle on ne concevrait pas qu'un mouvement ascendant puisse se propager jusqu'aux régions supérieures et qui doit se retrouver surtout le parcours d'un cyclone, celui-ci dût-il aller de l'équa- teur au cercle polaire, devient une hypothèse inutile, car il ne s'agit pas, dans la vraie théorie, d'un mouvement ascendant, mais d'une descente se propageant jusqu'au sol par les girations nées en haut, dans les courants supérieurs de l'atmosphère. C'est à ces cirrus et aux vésicules aqueuses à basse température que revient la condensation abondante d'humidité qui se propage plus bas, et qu'importe alors la faible hauteur d'un cyclone comparée à la grandeur de sa base, puisqu'il ne s'agit plus d'un tirage à effectuer vers le haut, mais d'un mouvement en spirales descendantes dont le diamètre va en se rétrécissant vers le sol. « Cependant je dois avouer que, faute d'aller jusqu'au bout, M. Hann se croit forcé d'admettre la théorie de la convection pour les cyclones des basses latitudes et pour les trombes ou les tornados qui les accompagnent. Il admet ainsi que les cyclones des moyennes et des hautes latitudes sont essentiellement différents de ceux qui ravagent les pays plus voisins de l'équateur, sans pouvoir, bien entendu, assigner les causes de cette diffé- rence, et sans se douter que ses arguments s'appliquent tout aussi bien aux cyclones des tropiques qu'à ceux des contrées moins voisines de l'é- quateur. » Car cette différence n'existe pas. C'est ce que l'on constate aisément en suivant les trajectoires de ceux qui passent d'Amérique en Europe et qui nous arrivent par la mer ('). Il est vrai que les hurricanes des basses lati- tudes sont plus fréquents en été qu'en hiver, tandis que les tempêtes des hautes latitudes suivent une marche différente; mais d convient de tenir compte de la facilité avec laquelle les cyclones se segmentent dans les hautes latitudes en produisant des bourrasques qui se succèdent sur la même trajectoire à de courts intervalles. (') Voir, par exemple, à ce sujet, l'Ouvrage de M. Finley, intitulé : The sailor's Handhook of star m trask, fog and ice Charts. 38i ) » Je ne puis dire avec quelle satisfaction je vois démolir peu à peu l'ancienne théorie par la main même de ses partisans. Cette théorie a longtemps régné sans partage, et mes attaques contre elle n'ont pas prévalu. Il fallait sans doute que la lumière se fît par des faits nouveaux, révélés par les observatoires de montagne. Espérons que M. Hann ne se laissera pas longtemps arrêter par l'idée singulière qu'il existe deux espèces de cyclones suivant des lois toutes différentes. Il n'existe qu'une seule espèce de mouvements giratoires qui donnent indifféremment naissance aux cy- clones du nord et du sud, aux tornades, aux trombes, aux orages, en un mot à tous les phénomènes qui accompagnent les tempêtes dans les cinq parties du monde. Quant à moi, je m'en tiens pour le moment à cette phrase significative par laquelle M. Hann a résumé ses longues et conscien- cieuses recherches : » Nous sommes redevables aux observatoires de montagne, érigés dans ces derniers temps, d'être désormais afTrancliis du préjugé d'après lequel la température, dans les cyclones, devait être la condition première de ces phénomènes. » BOTANIQUE. — Contribution à l'histoire botanique de la Trujjfe, Kammé de Damas (Terfezia Claveryi); troisième Note de M. A. Chati\. « Dans une précédente Communication à l'Académie sur de nouvelles espèces de Terfaz d'Algérie (^Terfezia Boudieri et Tirmannia a/ricana), j'ai signalé, d'après un fragment de tubercule rapporté de Damas par des mis- sionnaires, l'existence d'un Tertaz spécial, que j'ai dénommé Terfezia Boudieri arabica. » Désireux de connaître les Terfaz d'Arabie autrement que par le petit spécimen rapporté comme un objet de curiosité, je priai M. Clavery, Di- recteur du Commerce au Ministère des Affaires étrangères et mon très dis- tingué collègue au Comité consultatif d'hygiène publique de France, de vouloir bien me procurer, si possible, des Truffes bien authentiques de la région de Damas. Dès le 27 avril, je recevais de M. Clavery, avec un grand bidon de fer-blanc scellé au feu et contenant des tubercules mêlés à du sable fin, copie de la Lettre suivante, adressée à M. le Ministre des Affaires étran- gères. » Damas, le 4 avril 1891. » Les Trufl'es blanches du désert, connues en Syrie sous le nom de Kammé, sont apportées à Damas par une tribu d'Arabes appelés Steib et vêtus exclusivement de peaux de gazelles. ( 3«2 ) » Les TrufTes dont il s'agit n'ont pas fait encore leur apparition, dans ma rési- dence, et il V a lieu de supposer qu'elles ont pris une autre direction, celle de Hama et de Homs, probablement. Nous n'avons, celle année, que les TrufTes venues des en- virons de Damas, et qui, quoique de même nature, sont toujours d'une qualité bien inférieure et ne possèdent pas le même parfum. » De nombreuses observations permettent de conclure que ces Truffes, celles du désert comme celles des environs de Damas, ne paraissent au printemps qu'après un hiver pluvieux ('). Or, depuis trois ans que je suis ici, c'est la première fois que je vois les Kammés sur le marché de Damas. » Complétant ces renseignement.s dans une seconde Lettre qu'il me fait l'honneur de m'adresser, M. le consul Guillois ajoute : » Les spécimens que vous avez reçus proviennent du désert des environs de Damas, aussi bien que les Kammés plus parfumés, et qu'on appelle, dans le pays, Kammés noirs. » L'appellation n'est pas tout à fait exacte, car ces Kammés sont loin d'avoir la couleur noire des Truffes du Périgord; ils sont seulement un peu plus foncés que ceux que vous avez reçus (-). Leur chair est aussi plus consistante et se rapproche davan- tage de la chair de nos Truffes. » La saison des Kammés ne dure que trois semaines, et encore n'en voit-on pas tous les ans. Je n'en ai pas vu un seul à Damas en 1888, 1889 et 1890. Généralement ils ap- paraissent vers le milieu de mars et disparaissent à la mi-avril. » J'ajoute celte remarque personnelle : les Turcs appellent les Kammés Topruk m.ontari, ce qui veut dire mot à mot Champignon de terre, dénomination assez juste en fait; plusieurs fois j'ai mangé des Kammés dont le goût rappelait beaucoup celui des Champignons frais (').... )> Grâce sans doute à leur parfait emballage, les Kammés de Damas me sont arrivés généralement en bon état de fraîcheur; un petit nombre d'entre eux seulement, ramollis, présentaient un commencement de fer- mentation ammoniacale. Les tubercules, assez volumineux, avaient un poids moyen de 75^% l'un d'eux atteignant i3oK'', d'autres ne dépassant pas 5o^''. Leur forme rappelle celle des figues blanches d'Argenteuil ou de poires avec dépression en haut, court et épais caudicule en bas. (') On voit que les Kammés de Syrie, comme les Terfaz d'Algérie, comme les Truffes du Périgord, etc., ne donnent de bonnes récoltes que sous l'influence des pluies, d'hiver pour les espèces de printemps, d'été pour celles d'hiver. (^) Ce Kammé serait-il celui dont je n'ai eu qu'un fragment {Comptes rendus, t. CXII, p. i36), ou y a-t-il à Damas une troisième espèce? De nouvelles observations pourront seules nous le dire. (') J'ai, moi aussi, dans une Noie précédente, comparé le goût des Terfaz à celui de nos Mousserons. ( 383 ) » Le périderme, mince, continu avec la chair qu'il recouvre et à surface lisse, est parfois coupé d'une fente qui peut être semi-circulaire et profonde de t. à i""" ; sa couleur est d'un blanc teinté de jaune bru- nâtre. » La chair ou gleba, assez ferme et presque homogène, est d'un blanc très faiblement lavé de jaune. » Les thèques ou sporanges, nombreuses, sont ovoïdes et à pédicule court ou nul. » Les spores, au nombre de huit dans chaque sporange, sont presque incolores, arrondies comme dans tous les vrais Terfezia; mesurant de 22°"° à 23°"" dans chacun de leurs diamètres, elles sont réticulées et non relevées de verrues ou papilles. Les alvéoles, peu profondes, varient beaucoup de grandeur sur la même spore et dans la même thèque, oîi des spores sont à très petit réseau, d'autres à grand réseau, le plus grand nombre à réseau mixte. Cette grande variété des réseaux et l'absence de verrues sont caractères de grande valeur. » Je ferai remarquer que l'observation d'un Terfezia à spores alvéolées établit le parallélisme entre ce genre et notre Tiiber, divisé depuis long- temps en deux sections d'après les spores, ou papilleuses ou alvéolées. » Un peu avant la maturation, les spores sont encore absolument lisses, et les très légers festons qui se voient à la maturation sont toujours moins apparents que dans les autres Terfaz connus. » Ces spores, un peu plus petites que celles du Terfezia Boudieri, var. arabica, de Damas, en diffèrent nettement par le manque de verrues que remplace le très fin réseau à mailles irrégulières et de peu de relief. » Par ses spores, au nombre de huit dans les sporanges, le nouveau Kammé de Damas diffère (ainsi que par beaucoup d'autres caractères) des Terfezia berberiodora, leptoderma et oligosperrna; impossible aussi de le rap- procher du Terfezia castanea Quelet, et il est plus loin encore du Terfezia Leonis de Tulasne. » Ce Kammé, que je dois à l'obligeante intervention de M. le Directeur du Commerce au Ministère des Affaires étrangères, est donc une espèce nouvelle, et j'ajoute, une belle et remarquable espèce, que je suis heureux de lui dédier. Elle prend rang dans le genre Terfezia, où elle représentera le type de la section caractérisée par les spores réticulées, et non verru- queuses, sons le nom de Terfezia Claveryi. )> On peut se faire une idée de la grande surface de dispersion du Ter- fezia Claveryi, en considérant que cette espèce des environs de Damas est ( 384 ) identique à un Terfaz que vient de m'envoyer mon zélé correspondant, le pharmacien Bou-Médian-ben-Hafiz, qui l'avait récolté dans le désert, à près de 400*"" au sud de Biskra, sa résidence. )) Et ce n'est pas le seul Terfaz d'Afrique qu'on retrouvera parmi les Kammés d'Asie. On sait déjà que le Terfezia Boudieri, si commun en Al- gérie, a sa variété arabica à Damas même, et bientôt je ferai connaître qu'une autre espèce d'Algérie, où, assez rare, elle a été trouvée pour la première fois par Durieu de Maisonneuve, le Terfezia Leonis de Tulasne, est très répandu aux environs de Smvrne: tous faits qui se multiplieront sans doute et indiquent, outre les analogies du climat, la continuité, au delà de l'isthme de Suez, de l'Afrique et de l'Asie avant le creusement de la mer Rouge. » On peut se faire une idée de l'importance comme aliment du Rammé de Damas, tant par sa grande aire de dispersion que par le rapport d'un ancien voyageur (Chabrée) assurant que sa consommation dans cette ville est de la charge de dix chameaux par jour durant la saison. » MEMOIRES LUS. PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Sur un Joyer de fils de platine demeurant incan- descent au milieu de l'eau. Note de M. Paquelin. (Extrait.) (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « Ce foyer peut être agencé de plusieurs façons. Le dispositif qui m'a donné les meilleurs résultats consiste en une bande de toile de platine, enroulée sur elle-même, en forme de cylindre plein, et enchâssée dans une cupule de même métal à tige creuse. M On commence par chasser dans ce foyer, sous faible pression, un mé- lange gazeux composé d'air et de vapeurs hydrocarbonées, en proportions convenables. On enflamme le mélange : la flamme ne tarde pas à disparaître, comme absorbée par le platine, et le foyer devient incandescent. L'incan- descence est alors d'autant plus vive que le gaz est projeté sous plus grande pression. Sous la pression produite par la poire Richardson, ce foyer prend un éclat comparable à celui de la lumière électrique; il peut être plongé dans l'eau sans cesser d'être lumineux. » Le carburateur-doseur-raélangeur, décrit dans une pi-écédente Com- munication {Comptes rendus , 17 août 1891), à l'occasion de mon chalumeau, ( 385 ) permet d'obtenir le mélange gazeux qui convient le mieux. J'ai dit que la flamme du chalumeau a une température voisine du point de fusion du platine : j'ai pu, dans certains cas, observer des traces de fusion. » MEMOIRES PRESEIVTES. M. S. PiiiLippiDÈs adresse, par l'entremise du Ministère des Affaires étrangères, un Mémoire sur la sériciculture de la région de Brousse. (Commissaires : MM. Pasteur, de Quatrefages, A. Milne Edwards.) CORRESPOND AIVCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Volume intitulé : « Table de logarithmes à huit déci- males des nombres i à laS ooo et des fonctions goniométriques, sinus, tan- gentes, etc. ; par M. /. de Mendizahal Tamhorrel. (Présenté par M. Faye.) Dans ce travail, l'auteur a adopté les idées plusieurs fois développées par Yvon Villarceau, sur les avantages qu'on trouverait à adopter la cir- conférence entière comme unité. La Société HOLLAXDAisE des Sciences, de Harlem, adresse le programme des diverses questions qu'elle a mises au concours, pour l'année 1892 et pour l'année iSgS. La Société industrielle de Mulhouse adresse les programmes des prix proposés par elle, dans sa dernière Assemblée générale, pour être décer- nés en 1892. C. R., 1891, 2' Semestre. (T. CXIII, N» 11.) 32 ( 386 ) ASTRONOMIE. — Observations de la comète Wolf, 1884 III, faites à l'équa- torial coudé (o™, 3G) de V Observatoire de Lyon; par M. G. Le Cadet, présentées par M. Mouchez. Log. facl. ô app. parall. )♦• . -28.15.21,7 0,621 a -27.54.47,8 o,558 b -24.49.47,3 0,578 c -23.12.48,4 0,601 d -22.54. 8,9 0,575 e Comète Wolf (1884 III). Dates Tempsmoycn de 1 Comète — Étoile. Nombre de Lo^. fact, 1891. Paris. h m R m s Aô. comp. X app. b m s parall. Août 8., . i3. 6.48 -1-0. 3,06 -6.57,3 6: 8 2.33.37,91 9,6'7« i3. . i3.58.i8 -I. 9,48 -M. 58,8 i5:i5 2.46.58,69 9,538„ Sept. I . . 12.52.49 -+-'■'7,99 + 1.41,2 i5:i5 3.33.57,22 9,58'„ 7- ' 13.40.42 +2.22,93 -4.44,9 1 5 : 1 5 3.47.12,03 9,48i„ 8., 14.21.24 -0.14,78 -^5.35,6 6: 4 3.49.20,98 9, 372,, Dates 1891. Août 8. i3. Sept. I. 7- Gr. 9,5 9 9 9,5 9 Positions des étoiles de comparaison Réduction Réduction au au jour. 'j moy. 1891,0. jour. qi.o. a moy. i h m s s 2.33.33,69 -!-',i6 2.48. 6,89 +1,28 3.32.37 ,60 -Hi ,63 3.44.47,34 -Hi,76 3.49.33,99 +1,77 'j moy. 1891,0 _ o , „ 22.1 5, 2 -1-3,8 Anonyme rapp Autorités. à WJi. II, 686 -t-27.52.44,2 -f-4,8 453 A. 4-27° -1-24.47.58,2 -+-7,9 |(526A.-H24<>+648W2 3'') 4-23.17.24,4 -t-8,9 572A.+ 23'' -1-22.48.24,3 +9,0 io34W23'> » Remarques. — Les observations du 8 août et du 8 septembre ont été faites au moyen du micromètre à fils de platine; les autres avec le micro- mètre à fds fins brillants. » Le 7 septembre, la comète avait le même éclat qu'une étoile de 12*^, 5 grandeur, tout près de laquelle elle passait. La nébulosité diffuse qui l'eutoiu'e est un peu allongée dans le sens du mouvement diurne. » INDUSTRIE VINICOLE. — Sur la levure de vin. Note de M. A. Ro.>imier, présentée par M. Berthelot. « M. Henri de Meynot, qui habite Arveyre près Libourne (Gironde), m'écrit qu'il possède un vignoble dans le Bordelais, à Saint-Émilion, et ( ^87 ) qu'il en a créé un antre dans la Dordogne. Il a planté ce dernier avec les meilleurs cépages du Médoc, greffés sur vignes américaines. Depuis trois ans, il y récolte de bons vins, « mais sans caractère très différent des vins » du pays ». Lorsqu'il emporte, au contraire, ses raisins, sans les écraser, à Saint-Émilion, et qu'il les introduit dans une cuve de ce dernier grand cru, nouvellement tirée; ou bien encore lorsqu'il amorce ses cuvées de la Dordogne avec du moût de Saint-Émilion, dans la proportion d'un quaran- tième, il obtient un vin « ayant absolument le bouquet de Saint-Émilion et )» un ensemble de qualités extraordinaires ». » La première expérience de M. Henri de Meynot, en 1888, a été faite par hasard, comme il le marque dans sa lettre : il n'avait pas encore établi d'instruments vinaires dans son nouveau vignoble de la Dordogne. Il a emporté ses raisins, sans les écraser, et les a mis à fermenter dans une de ses cuves de Saint-Émilion, récemment tirée. Il avait connaissance, en 1889, de ma Note, à l'Académie des Sciences, du 24 juin de cette année, sur la possibilité de communiquer le bouquet d' un vin de qualité à un vin commun, en changeant la levure qui le fait fermenter. » On peut tirer la conclusion suivante de ces expériences : les raisins des cépages fins du Médoc, transplantés dans la Dordogne, ne se chargent pas, pendant leur maturation, des levures de vin du Médoc, mais bien de celles qui sont spéciales aux plants de la Dordogne. » Il en serait de même du pineau, le grand cépage de la Bourgogne : cultivé dans le midi de la France, il foiu'nit des vins très capiteux, très corsés, mais qui manquent de bouquet. Or, on sait que le bouquet d'un vin dépend de la levure qui le fait fermenter : les levures des grands vins de la Bourgogne ne se trouveraient donc pas sur ce cépage lorsqu'il végète dans la région méditerranéenne, ou du moins elles ne seraient pas forcé- ment exportables avec le plant. » J'ai vivement engagé M. Henri de Meynot à continuer ses expériences, et surtout à chercher à acclimater les levures de vin du Médoc dans son vignoble de la Dordogne. Je lui ai recommandé de répandre, vers la fin de ses vendanges, çà et là, aux pieds des souches de ses vignes, de la lie fraîche de Saint-Émilion, dans l'espoir que les levures de vin contenues dans cette lie émettront des spores avant l'hiver el qu'elles réapparaîtront l'an prochain lors de la maturation des raisins, u ( 388 ) ZOOLOGIE. — Sur le délerminisme de la sexualité chez /'Hydatina senta. Noie de M. Maupas, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « La connaissance des conditions et des causes qui président à la pro- duction des sexes constitue une des questions les plus ardues et les plus obscures de la Biologie. Malgré cela, de nombreux chercheurs, excités par la haute portée philosophique du problème, et plus encore, peut-être, par l'espérance d'y trouver la clef d'applications pratiques d'un grand intérêt, en ont ardemment poursuivi la solution. Aussi possédons-nous déjà d'assez nombreuses hypothèses sur l'agent déterminant de la diffé- renciation sexuelle. » Pour les uns, le sexe est déterminé dans l'œuf dès son début, et il y a des œufs fatalement mâles ou femelles. Pour les autres, au contraire, c'est le zoosperme, au moment de la fécondation, qui imprime à l'œuf son caractère sexuel définitif. D'autres affirment que les éléments générateurs et le produit de leur copulation n'acquièrent leur caractère sexuel irrévo- cable qu'assez longtemps après leur formation, et l'on a même prétendu que l'embryon humain avait son sexe fixé seulement trois mois après la fécondation. Les facteurs efficients, pendant cette longue durée, embras- sant la période de formation des éléments générateurs et les premiers temps de l'ontogénie, seraient successivement l'âge des parents, leur énergie sexuelle, la maturité plus ou moins avancée des éléments eux- mêmes, la nutrition de l'embryon, etc., etc. Ces facteurs variés, possédant chacun leur tendance particulière, agiraient, soit pour se combattre, soit pour se renforcer, et la différenciation sexuelle ne deviendrait définitive que par la prédominance d'une de ces tendances. » Malheureusement, ces tentatives d'explication, si ingénieusement dé- veloppées qu'elles soient, pèchent toutes par un même côté. Elles sont fondées presque uniquement sur des faits d'observation, sans expériences à l'appui. Les observations elles-mêmes sont empruntées à de nombreuses et vastes statistiques, lesquelles ne disent souvent pas grand'chose et quelquefois peuvent s'interpréter contradictoirement. » Ayant entrevu dès l'année dernière que, par mes cultures expérimen- tales de l'Hydatine, je pourrais aborder utilement cette question, je ne l'ai plus perdue de vue depuis cette époque et, après plusieurs essais infruc- tueux, je viens enfin d'obtenir des résultats d'une grande netteté. ( 389) )) Chez l'Hydatine, ainsi que nous le savons déjà, la sexualité se traduit par ce fait que certaines mères pondent exclusivement des œufs femelles, tandis que d'autres mères pondent exclusivement des œufs mâles. Le pro- blème à résoudre consistait donc à déterminer à quel moment et sous quelle influence s'établissent ces états de pondeuse d'œufs femelles et de pondeuse d'œufs mâles. » Déjà, dans une Communication antérieure, j'avais émis l'idée que cette prédestination sexuelle devait s'établir dès l'origine de chaque œuf femelle, quand il se différencie et commence à s'accroître dans l'ovaire maternel. Mes nouvelles expériences ont pleinement confirmé cette sup- position. C'est bien au moment où chaque œuf se différencie dans l'ovaire, en commençant son développement, que l'état de pondeuse d'œufs femelles ou de pondeuse d'œufs mâles apparaît et se fixe d'une façon définitive. Ce moment passé, il n'est plus d'agent ou d'influence d'aucune sorte qui puissent modifier l'état sexuel, revêtu par l'œuf, et auquel l'embryon qui va se développer et le jeune qui en sortira sont irrévocablement condamnés. Ni la nourriture, ni le temps, ni la lumière, ni la température elle-même, rien n'y fera plus. » Au début de l'ovogenèse, au contraire, l'œuf est encore neutre et, en agissant convenablement, on peut à ce moment lui faire prendre à volonté l'un ou l'autre caractère sexuel. L'agent modificateur est la température. L'abaisse-t-on, les jeunes œufs qui vont se former revêtent l'état de pon- deuse d'œufs femelles; l'élève-t-on, au contraire, c'est l'état de pondeuse d'œufs mâles qui se développe. » Les expériences qui m'ont conduit à ce résultat ont été effectuées pen- dant le mois d'août dernier. Pendant ce temps, la température de mon cabinet de travail s'est maintenue entre 26"C. et 28°C. J'avais disposé un appareil réfrigérant, avec chambre humide pour mes cultures, dans lequel la température a toujours été en moyenne de i4°C. à iS^C. » Voici quelques unes de mes expériences : » Première expérience. — Cinq mères non adultes, empruntées à la cent quatre- vingt-quatorzième génération de ma culture générale, sont maintenues à la tempéra- ture du cabinet et conservées jusqu'à leur mort. Elles ont pondu io4 œufs, d'où sortent 97 pour 100 de pondeuses mâles et 3 pour loo de pondeuses femelles. Cinq autres mères, sœurs des précédentes, sont placées toutes jeunes dans l'appareil réfrigérant et conservées également jusqu'à leur mort. Elles pondent 260 œufs, qui donnent naissance à 5 pour loo de pondeuses màles et go pour 100 de pondeuses femelles. » Deuxième expérience. — Cinq jeunes mères sont maintenues depuis leur éclosion dans l'appareil réfrigérant, où je leur laisse pondre iio œufs, desquels sortent ( %o ) 2^ pour loo de pondeuses mâles et 76 pour 100 de pondeuses femelles. Je les transfère alors dans une cliauibre humide à la température de mon cabinet, où, jusqu'à leur mort, elles pondent 118 œufs, qui donnent naissance à 81 pour 100 de pondeuses mâles et 19 pour 100 de pondeuses femelles. » Troisième expérience. — Six jeunes hydatines sont tenues au frais depuis leur origine. Je les y laisse pondre 34 œufs, qui donnent 12 pour 100 de pondeuses mâles et 88 pour 100 de pondeuses femelles. Je les transfère alors au chaud, où je les laisse pondre 44 œufs, d'où sortent gS pour 100 de pondeuses mâles et 5 pour 100 de pon- deuses femelles. Je les reporte ainsi plusieurs fois, en alternant, du frais au chaud et, dans une des pontes au chaud, j'obtiens jusqu'à 100 pour 100 de pondeuses mâles. Puis finalement, je les laisse pendant les quatre derniers jours de leur vie dans l'appareil frais. Elles y pondent leurs 5o derniers œufs, desquels sortent 17 pour 100 de pondeuses mâles et 83 pour 100 de pondeuses femelles. » J'ajouterai encore que la culture générale, à laquelle j'ai emprunté les sujets de ces expériences et qui vivait constamment à la température de mon cabinet (26°C. à 28°C.), m'a donné, pendant la durée des mois de juillet et août derniers, une moyenne de 85 à 93 pour 100 de pondeuses mâles et 5 à i5 pour 100 de pondeuses femelles. » M. F. QuÉNissET adresse une observation de Jupiter, pendant le pas- sage du troisième satellite devant la planète. M. RoLLET adresse une Note relative à la théorie des polyèdres. M. A. Macry adresse une Note relative à un projet de modification du théodolite, pour la mesure des angles avec une grande approximation. La séance est levée à 4 heures un quart. J. b. ( ^91 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du i4 septembre 1891. Tables des logarithmes à huit décimales des nombres i à 1 25 000 et des fonctions go niomé triques, sinus, tangentes, etc. ; parJ. de Mendizabal Tam- BORREL. Paris, A. Hermann, 189) ; i vol. in-folio. (Présenté par M. Faye.) Tableau général du Commerce de la France avec ses colonies et les puissances étrangères pendant r année 1890. Paris, Imprimerie nationale, MDCCCXCI; I vol. in-folio. Archives néerlandaises des Sciences exactes et naturelles; publiées par la Société hollandaise des Sciences à Harlem et rédigées par J. Bosscha; tome XXV, 2* livraison. Harlem, les héritiers Loosjes, 1891 ; br. in-8°. Annales de la Société d' émulation du département des Vosges, LXVH* année, 1891. Épinal, E. Busy, 1891 ; i vol. in-S". Tables alphabétiques des matières et des noms d'auteurs contenus dans les ouvrages publiés par la Société d' émulation des Vosges de i825 à 1859; dres- sées par C. Clal'dot. Épinal, E. Busy, 1891 ; br. in-S". Documentas para las Anales de Venezuela, tomo seplinio. Caracas, 1891; I vol. in-8°. The scientific transactions of the royal Dublin Society, volume VI (séries H), fasc. VI, VII, Vlir. Dublin, 1890-1891 ; 3 br. in-4". A catalogue of Maps, Plans ^ etc., of India and Burma and other parts of Asia, published by order of Her Majesty's Secretary of State for India in council. London, 1891 ; in-4^. Epigraphia indica and record of the archœological Survey of India, edited by Jas. Burgess, Part VII, issued june 1891. Calcutta, 1890; br. gr. in-folio. ( 392 ) ERRATA. (Séance du 3i août 1891). Note de M. Ad. Chatirt, Anatomie comparée des végétaux : Page 339, ligne 11, au lieu (i£?Caslillej;c, lisez Caslilleja. Même page, ligne i3, au lieu de helerunlha, lisez helerantha. » ligne 22, au lieu de oxycedri, Usez Oxycedri. » ligne 27, au lieu de cliitense, lisez chiliense. » ligne 34, au lieu de Enliatus, lisez Enhalus. Page 340, ligne 8, au lieu de chitensis, lisez chiliensis. Même page, ligne 36, au lieu de corps ligneux, lisez centres ligneux. Page 341, ligne 8, au lieu de Graliola ou Villarsia, lisez Gratiola, Villarsia. Même page, ligne 3o, au lieu rfe Acacia, lisez Acacise. » ligne 37, au lieu de Elaline, lisez Elaline. Page 342, ligne 10, au lieu de Métaslomacées, lisez Mélastomacées. Même page, ligne 12, «« lieu de le premier Mémoire, lisez les premiers Mémoires. Page 343, ligne 2, au lieu de Slolone, lisez slolone. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai (ies Grands-Auguslins, n° 55. ■ Dopiiis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent rùguliorouiont lo Duminchc. Ils l'onuoiU, ù la fia de l'anuéo, deux volumes in-4°. Deux lablcs l'une par ordre alphabéti([ue do matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel l part du ■'^'■janvier. ' Le prix (le l'abonnemciil est fixé nirisi qu'il .sait : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale ; 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordiiuiires en sus. On souscrit, dans les Départements, h-est. chez Messieurs : \gen Michel et Médan. ( Gavault Sl-Lager. U'er ' Jourdan. ( Ruir. \iniens Hecquet-Decobert. l Germain etGrassin. '"^*^''* r LachèseetDolbeau. layonne Jérôme. Besançon Jacquard. / Avrard. tordeaux | Duthufl'. I Muller (G.). lourges Renaud. [ Lefouriiier. F. Robert. J. Robert. ( V Uzel CarolT. ( Baer. ( Massif. ^hambéry Perrin. ( Henry. ( Marguerie. j Rousseau. ( Ribou-Collay. I Lamarche. '>ijon Ralel. ! Daniidot. \ Lauverjat. ( Crépin. ,. ,, l Drevet. 'jt'enooie / Gralier. I.a Hochet le Robin. Ulla^,re j Bourdignon. ( Dombre. ( Ropiteau. i'"e Lclebvre. 1 Quarré. Clierbour: Clermonl-Fei Vo chez Messieurs : j Baumal. ■ ( M"»" Texier. / Beaud. l Georg. Lyon . < .Mégrot. i Palud. ( Vilte cl Pérussel. Marseille . Pessailhan. Montpellier . . . ( Calas. ■ / Coulet. Moulins . Martial Place. / Sordoillel. Nancy Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. Nantes ( Loiseau. ( M"' Vcloppé. \ Bar ni a. Nice ^^. : / Visconti et C'". . Tbibaud. Orléans . . Luzeray. Foitiers lîlanchier. Druinaud. Plihon et Hervé. Rocheforl . Boucheron - Rossi i Langlois. [gnol ( Lestringant. S' -Etienne . . - . Chevalier. Toulon ( Bastide. ( Ruinèbe. TouLc^e \ Giniet. ■ ■ 1 Privât. / Boisselier. Tours . . 1 Pérical. ( Suppliçeon. Valencienncs.. . ( Giard. / Lemaitre. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam. chez Messieurs : j Robhcrs. ( Feikcnia Caarelsen Athènes Beck .' [et C'°. Barcelone Verdaguer. i Asher et G". \ Calvary et C''. 1 Fricdiander et fils. I Mayer et Millier. ( Sclimid, FrancUe et Berlin ■ Berne \ ■ Bucliarest. Bologne Zanichelli et C'°. Ramiot. Bruxelles , ' Mayolcz. ( Lebègue et C". \ Hainiann. / Ranisloanu. Budapest Kilian. Cambridge Dcighlon, Bell etC». Christiania Cammernicycr. Constantinople. . Otto et Keil. Copenhague Hiist et fils. Florence Lœscher et Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. / Cherbuliez. Genève . ! Georg. ( Stapelmohr. La Haye Belinfanle frères. 1 Benda. Lausanne , _ ( Fayot. ; Barth. \ Brockbaus. Leipzig ' Lorentz. i Max Riibe. ' Twiptnip Liège. \ Twietnieyer. i Desoer. / Gnusè. chez Messieurs Londres Luxembourg. . Dulau. Gulen Milan . ( Null. V. Riiclv. Librairie berg. Madrid ^ Gonzalès e hijos. Yravedra. F. Fé. Duiiiolard frères. Ilœpli. Moscou Gautier. / Furcheim. Naples ' Marghieri di Gius. ( Pellcrano. / Christern. New-Vork j Stechert. ' Westermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et G''. Palerme Clausen. l'orto Magathaès. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. j Bocca frères. i Loescher et C'°. Rotterdam Kramcrs et fils. Stockholm Samson et Wallin, I Zinserling. I Wolff. Rome . S' Pétersbowg. Turin. Vienne . Bocca frères. Brero. Clausen. RosenbergetSellier Varsovie Gebethner et Wollf. Vérone Drucker. Frick. Gerold et 0°. Ziirich Meyer et Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes l" à 31. — ( 3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix. . . ïomes 32 à 61. Tomes 62 à 91. 15 fr. ( i" .lanvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4''; 1870. Prix 15 fr. ( i" Janvier 1SG6 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4°; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Jlèmoiresur quelques points de la Physiologie des.Vlgues, par MM. A. DerbèscI A.-J.-J. Solier.— Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les Comètes, par M. Hassen.— Mémoire sur le Pancréas et sur lu rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières crasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Bb.nedes. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Science^ pour le concours de iS53, et puis remise pour celui de i856, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- > mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature " des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-4°, avec 27 planches; 1861. .. 15 fr A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. w n. TAlUi: DES ARTICLES. (Séance du 14 septembre l«91.) MÉMOIRES ET COMMIIIVICATIOXS DES MEMBliES ET DES CORHESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Page?. M. Mascart informe l'Académie qu'il vient d'assister à une Conférence de la Com- mission polaire internationale, réunie à Munich le H septembre pour la clôture de ses travaux 3^7 Pago. M. H. l'AYE. Sur les discussions récentes au sujet des cyclones '17^ M. A. CilATiN. — Contribution à l'histoire botanique de la Truffe, Kammé de Da- mas { Tcrfezia Claveni) 3Si MEMOIRES LUS. M. l'AQiiELfx. — Sur un foyer de fils de pla- tine demeurant incandescent au milieu de l'eau. MÉMOIRES PRESENTES. M. S. Piiii.iPPiDics adresse un Mémoire sur la sériciculture de la région de lirousse 38.") CORRESPONDANCE. M. le SF.cr.KTAiitE PERrÉTUEL signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une Table de logarithmes de M.deMendi- zabal Tamhorrel La Société hollandaise des Sciences de Harlem adresse les programmes des di- verses questions qu'elle a mises au concours, pour l'année 1891 et pour l'année 1893.. La Société industrielle de Mulhouse adresse les programmes des prix proposés par elle, pour être décernés en 1892 .M. G. Le Cadet. — Observations de la co- mète Wolf, iSS'i III, faites à l'équatorial Bulletin biim.iogrspiiiqi'e Errata 385 385 385 coudé (0°", 31)) de l'Observatoire de Lyon. M. A. RoMMiER. — Sur la levure du vin... M. .Maupas. — Sur le déterminisme de la sexualité chez Vllydatina seiila M. F. OuÉNisSET adresse une observation de Jupiter, pendant le passage du troisième satellite devant la planète M. RoLLET adresse une Note relative à la théorie des polyèdres a. A. Maury adresse une Note relative à un projet de modification du théodolite, pour la mesure des angles avec une grande approximation 380 386 390 3()o ..90 3.,)i 3()/ PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS. Quai des Grands-Augustins, 55. 3ûM i891 SECOND SEaiESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PAR MM. liES SECKÉTAIKES PERPÉTl'EIiS. TOME CXIÏI. N^ 12 (21 Septembre 1891 PARIS, GAUTHIEK-VILLARS lîT FILS. IMPRlMIdlUKS-LIliRAlUES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Granfls-Augusiiiis, 55. 1891 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS juin 1862 et a^ mai 1875. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. - Impression des travaux des Savants ètransers à l' Académie. f^es Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académifi se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 4H pages ou 6 feuilles en moyenne. ^ 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*' . — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupar un Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de jo pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. J^iCs Rapports oi'dinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. I^es Rapports et Instructions 'demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entiei". Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par | actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu su les correspondants de l'Académie comprennent au Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ar;)- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. i Les Membres qui présentent ces Mémoires smit tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le finit pour les articles ordinaires de la correspondance olli- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être lemis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompte rendu plus 4 pages par numéro. Un Cori'espondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne l'eproduit pas les discussions verbales cpu s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. I/impression de ces Noies ne préjudicie en rien aux droits cpi'ont ces JMembres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leui- discussion. vaut, et mis à la fin du caluer. Article 4. — Planches et tirage à pan. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que j)our les Rapports et les Instructions demandés j)ar le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Raj)porl sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du j)ré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le S>araedi qui précèds la séance, avant 5*. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SE4NCE DU LUNDI 21 SEPTEMBRE 1891, PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRfi. MEMOIRES ET COMMUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Présentation du deuxième Volume du Catalogue de l'Observatoire de Paris; par M. Mouchez. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie le deuxième Volume du Ca- talogue de l'Observatoire de Paris, contenant les étoiles entre G*" et 12'' d'as- cension droite. » Je crois devoir rappeler ici que ce Catalogue, pour lequel on a utilisé environ Sooooo observations faites à l'Observatoire de Paris depuis cin- quante ans, est principalement fondé sur la réobservation de 48000 étoiles de l'Histoire céleste de Lalande, entreprise il y a une trentaine d'années par Le Verrier, mais avec des moyens un peu insuffisants. Nous avons dû, dans ces douze dernières années, faire plus de 200000 observations méri- diennes pour pouvoir utiliser cette très grande quantité de documents et entreprendre la présente publication. C. R., 1891, 2' Semestre. (T. CXIU, N° 12.) jj ( 394 ) » C'est toujours notre chef du Bureau des calculs, M. (^.aillot, assisté de M. Bossert, qui dirige et vérifie lui-même tout ce travail. Je ne pouvais le confier à des calculateurs plus habiles et plus consciencieux. » Bien que les obsei'vations nécessaires soient à peu près terminées, il nous est impossible, à mon grand regret, de publier plus rapidement ce Catalogue, par l'insuffisance du nombre de nos calculateurs, que nous avons été obligés de diviser en deux sections, afin de pouvoir poursuivre simultanément la publication de nos Annales, qui s'en trouvent également un peu trop retardées. » J'espère, cependant, que nous pourrons activer davantage la publica- tion des deux derniers Volumes, et que les astronomes feront aussi bon accued à celui-ci qu'au précédent; il arrive encore en temps utile pour fa- ciliter les recherches relatives à l'exécution de la Carte du Ciel. » PHYSIOLOGIE. — Sur les sensations chromaliqaes excitées dans l'un des deux yeux par la lumière colorée qui éclaire la rèline de l'autre œil. Note de M. A. Chauveau. « J'ai souvent et longtemps travaillé dans le but d'étudier la diffusion des impressions sensitives au delà de la zone d'action des nerfs excités. Cette étude a surtout de l'importance, au point de vue du mécanisme des actions nerveuses centrales, quand elle s'applique à l'influence exercée par les excitations sensorielles sur les appareils perceptifs du côté opposé à celui par lequel elles arrivent aux centres nerveux. )) Il est certain que les phénomènes chromatiques provoqués dans un œil, parles couleurs qui impressionnent la rétine de l'autre œil, se prêtent parfaitement à cette étude de Physiologie générale; mais on est loin de s'entendre sur l'interprétation de ces phénomènes. La curieuse constata- tion de Fechner (') n'est-elle qu'une illusion de notre jugement s'exerrant dans un cas particulier de contraste simultané des couleurs, ou bien re- (') Rappelons de quoi il s'agit : Une surface blanche vivement éclairée est regardée, pendant quelques instants, à travers un verre coloré, avec un seul œil, l'autre œil étant fermé ou couvert d'un écran noir. Lorsque le verre est retiré, la surface éclairée apparaît avec la teinte complé- mentaire de celle du verre, selon la loi bien connue des images consécutives. Mais, si le premier œil est fermé et l'autre ouvert à son tour, cette même surface éclairée est vue teintée de la même couleur que celle du verre. ( 395 ) présente-t-elle un fait réel de sensation subjective analogue à ceux du contraste successif? Il y a un certain intérêt à savoir à quoi s'en tenir sur l'une et l'autre de ces interprétations. » C'est un sujet qui est lié étroitement à celui que j'ai traité dans la séance du 7 septembre (voir Comptes rendus, p. 358) et qui peut être étu- dié par les mêmes procédés. J'avouerai même ne m'êlre occupé de ce der- nier sujet qu'en vue de me procurer les moyens propres à résoudre les difficultés que soulève l'étude du premier. » Commençons par faire remarquer que toutes les expériences de fusion chromatique, dont il a été question dans ma première Note, peuvent être faites avec des figures demeurées blanches, vues à travers des verres colorés couvrant les prismes du stéréoscope. Par exemple, en employant un verre jaune et un verre violet convenablement choisis, l'image médiane de l'es- cabeau apparaît en relief avec la couleur blanche, tandis que les deux images latérales sont franchement, l'une jaune, l'autre violette. )) Si maintenant, après avoir ainsi regardé le dessin stéréoscopique vive- ment éclairé, on enlève brusquement les verres colorés, l'image médiane reste toujours blanche, mais les deux figures latérales échangent leurs couleurs. Celle qui était violette devient jaune; celle qui était jaune de- vient violette, parce que les couleurs primitives ont laissé consécutivement sur la rétine l'impression de leurs couleurs complémentaires. Il est inté- ressant tle constater ainsi que ces sensations passagères, purement subjec- tives, se fusionnent cérébralement, pour donner la sensation de la cou- leur résultante, exactement comme les sensations objectives excitées par les couleurs primitives elles-mêmes. » Ceci signalé, envisageons un autre cas : celui où la vision dans le sté- réoscope s'effectue avec un seul œil, à travers un verre coloré, l'autre œil étant couvert d'un écran noir. Lorsque, après un certain temps d'observa- tion, le A erre coloré est enlevé et le dessin stéréoscopique regardé avec les deux yeux, on constate, pendant quelques instants, les mêmes phénomènes que tout à l'heure. Le verre coloré étant, par exemple, rouge et couvrant l'œil droit, après l'enlèvement du verre, cet œil voit à gauche l'image la- térale teintée de vert et l'œil gauche la voit à droite avec une teinte_ rou- geàtre; enfin, entre ces deux images, s'enlève en relief et en blanc l'image médiane. Voilà donc une forme particulière de l'expérience de Fechner, dans laquelle l'éclairage coloré d'une seule rétine excite dans la rétine du côté opposé l'aptitude à voir consécutivement la couleur reçue par la pre- ( 39(^^ ) mière. L'œil droit, fatigué iioiir cette couleur, ne ^ oit plus, dans le blanc, que la couleur complémentaire de la couleur inductrice. L'autre œil y découvre cette dernière. Pourquoi? Est-ce bien, comme on l'admet com- munément, une des illusions du contraste simultané, dont Helmholtz a si bien déterminé les conditions et précisé le mécanisme? Dans le cas parti- culier, les deux images colorées sont séparées par une image intermédiaire parfaitement blanche : il est donc difficile d'admettre qu'il n'y ait, ilans la coloration de l'image rétinienne de l'œil gauche, qu'une simple apparence, résultant du contraste avec la coloration consécutive réelle de l'image perçue par l'œil droit. » Voici maintenant quelques expériences dont le résultat tend à faire penser que les sensations colorées, provoquées dans le cas susdit, du coté opposé à la rétine excitée, résultent bien d'une réaction exercée par celle-ci sur les centres percepteurs. Pour ces recherches nouvelles, j'ai utilisé le dispositif de l'expérience dite de la fenêtre latérale, en l'adaptant à rem])loi du stéréoscope. Je me place de côté, près d'une fenêtre vivement éclairée, de manière que l'œil de ce côté, le gauche par exemple, éprouve seul l'illumination classique en rouge. Si, quand la fatigue rétinienne pour le rouge est supposée arrivée à son maximum, je regarde, comme dans les expériences ci-devant, un dessin stéréoscopique, l'image gauche paraît avoir une teinte verdâtre, l'image droite une teinte rose plus ou moins foncée et entre les deux l'image médiane s'enlève nettement en relief et en blanc. Ce sont, en somme, les résultats obtenus déjà tout à l'heure. Seulement, au lieu d'apparaître fugitivement, ils ont l'avantage d'être per- manents, exactement comme si les veux étaient fixés sur des imaees sté- réoscopiques réellement colorées, l'une en verdâtre, l'autre en rouge pâle. Il est impossible de mieux voir qu'avec cette combinaison de couleurs subjectives Taplitude des centres à fusionner les sensations perçues isolé- ment par chacun des deux yeux. Le blanc du plateau (' ) de l'image mé- diane est, en effet, d'une grande pureté. » Ce blanc de l'image médiane est si bien le résultat de la fusion des couleurs des images latérales, qu'il est extrêmement facile de faire appa- (') C'est surtout le plateau qu'il laut considérer clans l'image, parce que c'est la seule partie de cette image où les contours se superposent e>:actement. L'asymétrie des autres parties nuit un peu à la fusion clironiatique, en raison de l'inégalité des surfaces colorées qui sont mises en superposition. ( 397 ) raitre le roiiire ou le vert dans rime ou l'autre des moitiés latérales de cette imai^e médiane en y supprimant l'autre couleur composante; il suffit pour cela d'un petit jeu d'écran poussé de dehors en dedans jusqu'à une certaine distance, au devant de l'un ou l'autre des deux prismes. » Exécutées dans l'obscurité, avec la lumière d'une lampe couverte d'un abat-jour sombre, ces expériences réussissent peut-être encore mieux ; on opère alors l'éclairage latéral, soit avec une petite lampe à projection, soit même avec une simple bougie, qu'on place alternativement près de l'œil droit ou près de l'œil gauche. M Ces indications préliminaires données, nous allons pouvoir expliquer comment on peut s'assurer que la couleur rouge, vue par l'œil opposé à celui qui est illuminé, est réellement distinguée dans le blanc par les cen- tres percepteurs. » L'expérience étant disposée suivant l'uu des procédés qui viennent d'être signalés, on commence par interposer un écran noir entre la lumière latérale et l'œil correspondant. Cet œil n'étant pas illuminé en rouge, les trois images du stéréoscope présentent toutes la couleur blanche, plus vive seulement dans l'image médiane, où il y a superposition de deux teintes, que dans les images latérales, dont, par contraste avec cette image mé- diane, le blanc semble nécessairement un peu terne. Que si, alors, on enlève l'écran, l'illumination en rouge se produira dans l'œil éclairé, et l'on verra les deux images latérales prendre graduellement les teintes rose et vert bleuâtre, de plus en plus foncées, pendant que l'image médiane conserve invariablement sa même couleur blanche. » Or la môme expérience peut être répétée en détournant l'attention de l'image qui doit devenir verdàtre et en regardant exclusivement les deux autres images. Il semble bien que, dans ce cas, l'effet du contraste ne puisse intervenir, et cependant l'image latérale continue à prendre gra- duellement sa teinte rose. » Plus de précision peut être donnée encore à cette constatation. Par divers artifices, entre autres l'obscurcissement de la partie interne du prisme répondant à l'œil éclairé, on peut supprimer totalement l'image verte. Il n'y a plus alors de contraste possible, et pourtant l'autre image latérale prend encore graduellement sa teinte rosée, nettement mise en évidence par la comparaison avec la couleur blanche de l'image du mi- lieu. » J'ajouterai que cette dernière image j)eut elle-même être supprimée en combinant l'obscurcissement total de ce prisme, répondant à l'œil ( 39H ) éclairé, avec l'obscurcissement de la moitié externe de l'autre prisme. Or, sur la seule image restée visible, on apprécie encore assez facilement le passage graduel du blanc' terne au rose de plus en plus foncé, quand l'éclairage latéral exerce son action avec une grande intensité. » Une dernière expérience achève de démontrer la réalité de la sensation chromatique provoquée dans un œil par l'éclairage coloré de l'autre œil. Au lieu de regarder des figures blanches, dans l'expérience fondamentale de cette série, on soumet à la vue stéréoscopique des figures très légèrement teintées de rose et de vert bleuâtre. Si ces teintes sont en correspondance avec celles que fait naître l'éclairage latéral, elles s'ajoutent à celles-ci et les renforcent respectivement. Quand, au contraire, on les dispose de ma- nière qu'il y ait croisement, c'est-à-dire vert sur rose et rose sur vert, il n'y a pas que l'image médiane qui se montre blanche : il en est de même des images latérales, tout au moins quand les tons superposés sont d'intensité respective convenable. Ainsi, dans cette expérience, le rose va subjecti- vement se combiner avec le vert, comme si le rose existait en réalité; il résTilte donc d'une sensation réellement perçue. » Les choses étant ainsi, n'en doit-on pas conclure que l'excitation d'une rétine par de la lumière colorée influence non seulement les centres per- cepteurs qui correspondent à cette rétine, mais encore ceux du côté opposé, en leur donnant l'aptitude à distinguer, dans le blanc, la couleur excitatrice, tandis que la rétine excitée ne voit, dans le blanc, que la couleur complé- mentaire de cette dernière? » ME3I0IRES PRESENTES. M. P. RiBARD, M. E. SuARÈs, M. Ravet-Dumesnil adressent des Com- munications relatives à divers dispositifs, destinés à prévenir les ren- contres des trains de chemins de fer. (Renvoi à la Commission des chemins de fer. ) M. A. -P. Marty adresse une Communication relative à un traitement des maladies parasitaires de la vigne et des plantes en général. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra. ) ( 399 ) CORRESPONDAIVCE. M. Mouchez, en présentant à l'Acadéniis la première Partie des « Ob- servations de nébuleuses et d'amas stellaires, par M. G. Bigourdan », s'exprime comme il suit : (( J'ai l'honnenr de présenter à l'Académie la première Partie d'un tra- vail très étendu sur les nébuleuses visibles dans notre hémisphère et dû à l'un des astronomes les plus habiles elles plus consciencieux de l'Observa- toire de Paris, M. Bigourdan. Depuis sept aus, il poursuit avec une grande persévérance ces nombreuses et très délicates observations, qui serviront à la construction d'un Catalogue précis de ces astres. » Depuis que Rant, et surtout W. Herschelet Laplaceont considéré les nébuleuses comme des mondes en formation, nous présentant les divers états par lesquels a dû passer notre système solaire, l'étude de ces astres présente un grand intérêt pour l'Astronomie. Les vues de ces grands pen- seurs ont reçu depuis des confirmations importantes; cependant, il reste beaucoup à faire encore, et nous ne saurions dire même si les distances des nébuleuses à notre système sont comparables à celles des étoiles ou si elles sont des milliers de fois plus grandes. » La connaissance de ces distances nous éclairerait sur le rôle des nébu- leuses dans la constitution de l'Univers; mais, par suite de leur aspect géné- ralement diffus, ces astres ne se prêtent qu'exceptionnellement à la déter- mination de leurs parallaxes; et les rares essais tentés dans cette voie n'ont conduit qu'à des parallaxes insensibles. » Les mouvements propres des nébuleuses, qui changent leurs positions proportionnellement au temps, présentent un côté plus sensible à nos investigations ; malheureusement les observations anciennes font défaut, car c'est seulement en 1848 et i849que Laugier, à l'Observatoire de Paris, mesura avec précision cinquante-trois nébuleuses choisies parmi les plus brillantes et en forma un petit Catalogue inséré dans les Comptes rendus de i853. Ce nombre s'est accru considérablement, grâce à d'assez nombreux travaux, dont les principaux sont ceux de d'Arrest, Schonfeld, Schultz, Sté])han, d'Engelhardt, etc., et aujourd'hui, sur les 8000 nébuleuses cata- loguées, i5oo environ ont été mesurées avec précision. » M. Bigourdan s'est proposé d'accroître ce nombre et même d'étendre ses mesures aux 63oo nébuleuses observables à Paris. En présence des ( ^loo ) efforts collectifs qu'avait exigés la détermination des i5oo nébuleuses les plus brillantes, un pareil but pouvait paraître bien éloigné. Cependant il a pu, en sept années, mesurer déjà avec précision plus de 3ooo nébu- leuses, de sorte que le travail complet, aujourd'hui avancé plus qu'à moitié, ne paraît pas devoir exiger plus de quinze à dix-huit ans. Cette rapidité relative est due à l'emploi d'une méthode expéditive de mesure qui, sans rien sacrifier de la précision, permet d'aller trois ou quatre fois plus vite qu'avec la méthode jusque-là employée, à peu près exclu- sivement. » T.a partie de i S*" à 24'' d'ascension droite est presque terminée et pourra |)araitre dans les prochains Volumes de nos Annales. Le fascicule que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie renferme les observations de 1 5'' à iG'', c'est-à-dire la trentième partie environ de l'ensemble du travail. Il est précédé d'une Introduction indiquant le but poursuivi et les procédés d'observation et de réduction. » ASTRONOMIE. — Obse/çations de la nouvelle planète Charlois (28 août), /ailes à l' ècjuatorial coudé de l' Observatoire d'Alger; par M. F. Sv, com- muniquées par M. Mouchez. Étoile Dates de Ascension 1891. comparaison. Gianilciir. ilroile. Déclinaison. AoùlSi BB. t.VI noiSSz. +1° » --o™3o»,88 -(-4'i8",o Sept. 7 Cat. Paris, n" 900 9,4 — 1'"43%56 +2' 58", 8 Positions des étoiles de comparaison pour 1 89 1,0. R îduction Réduction Ascension au au droite. jour. Déclinaison. jour. Autorité. oi'4i°'27%83 4-2% 23 -2= 8' 34", 5 + >5",7 BB. t. VI. 0'' 37" 48% 65 4-2% 36 -Hi^ag'io'.e -m6",4 Paris. Position apparente de la planète. Ascension Dates Temps moyen droite Log. fact. Déclinaison Log. far is;ii. d'Alger. apparente. parai 1. apparente. parall. A.oùt 3i . . 10'' 18™ 10' o''4o'"59%iS T,594„ ^-2"! 3' 8", 9. 0,709 Sept. 7... 9''5o"' 6* o''36™ 7%45 T,588„ -1-2° 2'25",7 0,710 ( 4oi ) ASTRONOMIE. — Ohsen'ations de. lacomèie 1^0^(18846 ///). faites à l'cqua- torial coudé (o'",36) de r Observatoire de Lyon; par M. Ci. Le Cadet, présenlées par M. Mouchez. CoMiiTii VViii.i-. Temps moyen Comète — Éioilc. Nombre Dates de — ~ -— — — de Log. laet. Log. facl. 1891. Paris. Aa. a5. comp. a app. parall. 3 app. parall. >^ . boisDis ,„ lims o.« Sept. 9.. 13.43.22 +0. 0,29 — 0.26,1 10: 8 3.01.20,95 9,'i65„ +22.36.16,0 o,6o4 (/) 10 . i3.32. o — t. 49, 07 -(-0.45,9 i5:i5 3.53.21,89 9,484,,. +22.17.22,7 o,6i5 {g) II.. 13.28,25 — I. 7,91 +7.38,5 i5:i5 3.55.21,11 9,486,, +21.57.53,6 0,620 (/() 12.. 12.44-25 +0.43,09 +3.10,3 10: 8 3.57.15,27 9,556,, +2i.38.3o,7 o,655 («') Positions des étoiles de comparaison. HédiicLion Rcduclion Dates au au 1891. ir ■ Gr. a moy. 1891,0. jour. 3 moy. 1891,0. jour. Autorité. Il m s s o , „ Sept. 9. (/') 9,5 3.5i.i8,88 +1,7.8 +22.36.32,9 +9i2 Anonynic c. à \ooL\\\f-2h.\l\{e) 10. {f;-) 8,5 3.55. 9,17 -;-i,79 +22.16.27,5 +9,3 1062 Riiink, 11. (/() 9 3.56.27,21 -hi,8i +21. 5o, 5,6 +9,5 ^ [ 1 167 W2I1. III+1067 Riimlv,] 12. {i) 9 3.56.3o,84 -Hi,84 +21.35.10,7 "+"9'7 -^[2 W2 II IH, i i7o + io68Rumk,] » Remarque. — Ces observations ont été faites sur champ obscur au moyen du micromètre à gros fils. » ASTRONOMIE. — Sur l'éclipsé partielle du premier satellite de Jupiter par Vornbre du deuxième. Note c!e M. J.-J. Laxuerer, transmise par M. Janssen. « Dans hi soirée du i4 aoiit dernier, a eti b'eu un phénomène jovien non moins rare que celui île lu disparition apparente des satellites, dont M. Flammarion a entretenu l'Académie dans sa séance du 20 juillet. Il s'a- git maintenant de l'éclipsé partielle du premier satellite par l'ombre du deuxième, pendant la traversée de leurs ombres sur lu planète. » L'ombre du deuxième satellite a entamé le bord oriental du disque à io''56™ (temps moyen de Tortose); celle du premier à i i''5"', se projetant Tune loiil près de C. K., 1891, 2« .SV'/,ev/'«. (T. CXIH, N" 12.) 54 ( 4t>2 ) raiilre (celle du second plus au sud) sur le bord interne de la grande bande australe, qui est devenue très claire à cet endroit. » Les deux ombres se sont montrées nettement séparées jusqu'à 1 1'' 32"" ; mais, à par- tir de ce moment, elles ont pris l'apparence d'une tache allongée. Aii^'Sg", l'allonge- ment était à peine sensible; il était aligné dans le sens perpendiculaire au mouvement. C'est donc à cet instant que le milieu de l'éclipsé a eu lieu. » En même temps, le premier satellite dont l'éclat, à ii'»3o°', égalait au moins celui du deuxième, a commencé à pâlir deux minutes après, devenant de plus en plus sombre, ce qui a été très facile à saisir par comparaison, en raison du rapprochement des deux corps, jusqu'à ce qu'il se soit complètement projeté sur la planète, à iiiiSô"'. Dès lors, la comparaison devint difficile, mais il est certain cependant que, cinq minutes après le minimum de l'allongement de la double tache, son éclat s'est encore ranimé avant de se perdre dans la lumière des régions centrales du disque. )) L'observation d'an phénomène de ce genre étant exceptionnellement propre à éclairer certains points de la théorie des satellites, sur laquelle quelques obscurités planent encore, j'ai profité de la circonstance pour mesurer, au moyen du minimiun de rapprochement des centres des ombres, l'intervalle d compris entre leur ensemble et le grand axe de l'ellipse. Le résultat de cinq mesures m'a donné d = 0,148, le demi-petit axe étant pris pour unité, M Eu égard et à la position du nœud descendant de l'équateur de Jupiter ])ar rapport au rayon vecteur, et à l'effet de la diffraction dans ma lunette dont le pouvoir séparateur est de o",ç)6, soit les 42 millièmes du demi- diamètre polaire, on obtient, pour l'intervalle compris entre l'ensemble des ombres et le plan de l'orbite de Jupiter, les deux valeurs extrêmes <:^, = — o,i5i, f/2 = — 0,191, d'où l'on déduit les latitudes 1, et >2 des deux satellites 1,^ - i°i9'32", >,-= - i°3'i9". » En calculant ces latitudes d'après les formules que M. Souillart a données dans la seconde Partie de son beau Mémoire couronné par l'Aca- démie ('), on obtient A, ^--^ - i''i9'59", A^:.- - lOS'S". (') SouiLLAiiT, Tiléorie des saUiliLes de Jiiinler. W Partie. ( 4o3 } )) Le sens de la différence A, — A^ — ('k, — /Vo) est de nature à expli- quer le fait de l'éclipsé partielle. Elle est du reste assez petite pour per- mettre d'affirmer que le travail du savant professeur de Lille peut figurer parmi les documents les plus complets dont s'est enrichie l'Astronomie contemporaine. » ZOOLOGIE. — Les métamorphoses des Criquets pèlerins (Acridium peregrinum Oliv.). Note de M. Charles Brongniaut, présentée par M. E. Blan- chai'd . « Ayant recueilli en Algérie, au mois de mai dernier, des œufs de Cri- quets pèlerins, contenus dans des mottes de terre, j'ai pu assister à l'éclo- sion. J'ai rapporté en France les jeunes et j'ai suivi leur développement depuis l'œuf jusqu'à l'élat adulte. » Au moment de l'éclosion, si l'on examine les paquets d'œufs après les avoir déterrés, on constate d'abord que ces œufs semblent notablement plus gros qu'ils n'étaient au moment de la ponte; au lieu de 7'"'" à 10'"'", ils ont 10'"'" à is""'" de long, et 3""" au lieu de i""" à 2""" de diamètre; on aperçoit déjà deux points noirs qui indiquent l'emplacement des yeux. A un moment donné, la membrane de l'œuf s'ouvre à l'extrémité supérieure et l'on voit apparaître la portion antérieure et dorsale du prothorax, puis la tête, les pattes, l'abdomen. » En même temps que l'éclosion, la première mue vient d'avoir lieu. En effet, si l'on examine avec soin l'ouverture par laquelle vient de sortir le jeune Criquet, on aperçoit une pellicule blanche qui, dans certains cas, sort de l'œuf et demeure à la surface du sol et qui est la première dé- pouille du Criquet. M. Kùnckel a signalé ce dernier fait au mois d'avril dernier, à la Société d'Agriculture d'Alger; à la suite de sa Communica- tion, j'ai fait remarquer qu'en 1881 j'avais fait connaître à l'Académie une observation semblable, à propos de la sortie de l'œuf des jeunes Mantes religieuses. » Voilà donc la première mue qui vient de se produire; le jeune Acri- dien est à son second état; le premier état n'a duré que quelques instants, pendant le temps qu'il a mis à sortir de l'œuf et à opérer sa première mue. L'éclosion se fait généralement pendant la nuit ou aux premières lueurs du soleil. Le jeune Criquet est de couleur vert d'eau; il brunit petit à petit et devient noir au bout de douze heures environ. ( /io4 ) )) Six jours après, il change de peau pour la seconde fois. Cette seconde mue est celle que l'on a considérée généralement comme la première, parce qu'on négligeait de compter celle qui se fait au sortir de l'œuf. De noir qu'il était, le jeune Criquet devient noir, avec des bandes blanches sur les anneaux: thoraciques, des points blancs sur le dessus de l'ab- domen et une ligne rosée sur les côtés de l'abdomen où s'ouvrent les stig- mates. » La troisième mue s'opérera d'ordinaire au bout de six à huit jours. La teinte générale est la même, mais le rose s'accentue; de noire qu'elle était, la tète devient brune. » Huit jours s'écoulent, la quatrième mue se produit; le Criquet, long de 35""", change de couleur; au blanc et au rose, fait place ime couleur jaune citron; la ligne des stigmates est marquée de blanc. Enfui l'insecte a les premiers rudiments d'ailes; il est extrêmement actif et dévore tout ce qu'il trouve. » Il lui faut une dizaine de jours pour arriver à opérer la cinquième mue; il a une longueur de 4™™. les teintes jaunes deviennent plus vives, ou bien font place à des tons rougeàtres. Le prothorax offre un pointillé jaune fort remarquable. L'insecte mange beaucoup et son abdomen s'al- longe notablement. » Quinze ou vingt jours après, s'opère la sixième mue; l'insecte est adulte. » I^es Criquets qui se sont abattus aux environs d'Alger cet été étaient : les mâles, d'un jaune brillant uniforme, avec des taches brunâtres sur les ailes; les femelles moins jaunes, plus brunâtres, quelquefois grisâtres, avec le dessous de l'abdomen et du thorax d'une teinte plombée. Mais les Cri- quets auxquels ils ont donné naissance, ceux que j'ai suivis dans leurs mé- tamorphoses, sont d'une tout autre couleur; ils ne sont pas jaunes, mais roses, bleutés et noirs; seul le prothorax offre quelques points jaunes. » J'ai reçu tout récemment d'Alger plusieurs exemplaires de Criquets adultes, de la même génération, e! qui ont les mêmes couleurs. Le devant de la tête, les antennes, les veux, sont bruns. Sur les côtés, la tête est grise et le prothorax noir, rougeâtre ou noirâtre en dessus, parsemé de points blancs ou jaunes; le mésothorax et le métathorax sont brunâtres ; l'abdo- men est gris rosé, avec des bandes brunes; les pattes sont d'un rose vif; les ailes sont roses, bleutées, marquées de taches de pigment noir. » M. Riinckel d'tli'rculais a signalé, à l'Académie, le 2 février dernier, des Criquets pèlerins qu'il avait reçus de l'extrême Sud de l'Algérie et chez ( 'lo'ï ) lesquels les colorations jaunes élaieut également remplacées « ])ar de » belles nuances ronge carminé très foncé, passant au rose sur les ailes in- » féricures et les pattes ». Ces individus étaient donc plus foncés que ceux que j'ai élevés. « A quoi tient cette différence de coloration des pigments, » dit M. Kïmckel, les générations qui se développent dans les régions « septentrionales, par rapport à l'habitat normal, y perdent-elles leur » teinte primitive? » Les Criquets jaunes produisent-ils des Criquets roses et réciproquement? » Il semblerait plutôt que les Criquets changent de couleur pendant la durée de leur existence; le pigment jaune envahirait peu à peu toutes les parties du corps; il y aurait épaississement de la chitine. De sorte que les Criquets jaunes seraient ceux qui ont voyagé; les criquets roses, ceux qui viennent de muer ('). Il y aurait là, cerne semble, uns constatation inté- ressante, qui aurait une portée pratique; car, les Criquets roses étant ceux qui viennent de muei", là où l'on en trouverait, on serait bien près de leur point d'origine, et c'est là qu'il faudrait les combattre principale- ment. » BOTANIQUE. — Sur la greffe des parties souUrrauies des piaules. Note de M. Luciex Daniel (-), présentée par M. Duchartre. « Malgré tout l'intérêt que peut présenter la greffe des parties souter- raines des plantes, elle n'a encore été jusqu'ici l'objet d'aucune étude sérieuse. Voici le résultat de recherches que j'ai entreprises en vue de combler cette lacune : » J'ai greffé, sur racines et siu' tubercules, des plantes appartenant à des familles très éloignées. La soudure des parties n'a pas eu lieu, mais le greffon a survécu. Plusieurs cas sont à distinguer : » 1° Le greffon a vécu d'abord aux dépens du sujet, jusqu'au moment où se sont produites des racines adventives; il s'est alors développé en formant bouture. Il en a été ainsi pour le Chou et la Lampsane, greffés sur tubercules de Renoncule bulbeuse; pour le Persil sur la Valériane, etc. (') M. Ilauvel (1878) signale celle teinte violacée, sans toutefois 3' attacher d'im- portance. (-) Ce travail a été fait au Laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau, sous la bien\eillanle diiecllon de M. Gaston Boiinier. ( 4o6 ) » 2° Le greffon s'est en jîartic développé à l'aide des réserves du sujet; ce sujet ayant pourri au bout de quelques mois, le greffon a péri avec lui sans avoir fourni déracines adventives; exemple : pousses de Muguet et yeux de Primevère sur tubercules de Crocus. » 3° Le greffon, détaché au moment où il était encore herbacé (greffe à œil poussant), est devenu ligneux et a achevé son développement normal en digérant les réserves du sujet. C'est ce qui a eu lieu dans la greffe à œil poussant de l'Epicéa et du Cèdre sur tubercules de Pommes de terre. » Enfin, comme exemple de greffe réussie entre plantes de familles éloignées, je citerai la greffe en écusson de la Saponaire obtenue avec suc- cès sur V OEnothera biennis. » D'autre part, j'ai fait des greffes sur racines de plantes appartenant à la même famille. Cette greffe réussit bien, mais il arrive fréquemment que le greffon s'affranchit. » Les racines adventives n'existent pas ou se développent en petit nombre dans la greffe du Salsifis sur Scorsonère; de Barkhausia sur Pis- senlit et Bypochœris. L'affranchissement du greffon est alors une exception, et il se développe très bien. » Elles sont au contraire très nombreuses dans la greffe de Laitue et de Chicorée sur Pissenlit, de Chou sur Brassica Cheiranthus, etc. L'affranchis- sement est alors la règle. Si l'on supprime les racines adventives, la plante dépérit et finit par mourir, bien que la soudure ait été parfaite. » On remarquera que, dans toutes ces greffes, les greffons appartenaient à des plantes annuelles, tandis que les sujets étaient vivaces. Aucun gref- fon n'a donné d'yeux de remplacement; tous sont restés annuels, sauf un échantillon de Salsifis, qui est devenu bisannuel. » Au point de vue anatomique, je signalerai les particularités sui- vantes : » 1° Dans un certain nombre de greffons, j'avais incisé seulement l'é- corce et le liber, sans atteindre la couche génératrice. La soudure a eu lieu cependant, à l'aide du parenchyme libérien qui était revenu à l'état de méristème, ainsi que le parenchyme médullaire du sujet. » Il suffit donc d'assurer le contact de tissus vivants, soit à l'état de méristème, comme les assises génératrices, soit pouvant repasser à cet état, comme le parenchyme libérien ou médullaire. » 2° Il paraît bizarre de voir des plantes également voisines du genre Taraxacum, comme les Barkhaitsia, l^aitue et Chicorée, se comporter diffé- remment, la première se greffant avec plein succès, les secondes prenant ( 4o7 ) d'abord très bien, puis dépérissant si l'on supprime leurs racines adven- tives. » L'étude anatomique peut expliquer cette anomalie. Les racines de Pissenlit sont gorgées d'inuline; cette substance passe au travers des mem- branes du Barkhausia qui se l'assimile, ainsi que l'on peut s'en rendre compte par des coupes transversales et longitudinales de la greffe : sujet et greffon possèdent tous deux de l'inuline. » Mais l'inuline ne peut pénétrer dans les greffons de Laitue et de Cbi- corée; ces greffons n'en présentent pas trace. Dès lors, ils languissent et meurent s'ils ne peuvent trouver une nourriture supplémentaire à l'aide de leurs racines adventives. » Ce fait n'est certainement pas isolé. On conçoit que les membranes d'un greffon puissent être imperméables pour un certain nombre de sub- stances élaborées par le sujet, tout comme celle des Laitues et Cliiicorées le sont pour l'inuline. » L'insuccès de beaucoup de greffes peut alors s'expliquer facilement par un phénomène de nutrition insuffisante, sans qu'il soit besoin de re- courir à des affinités plus ou moins problématiques entre genres ou espèces d'un même genre. » En somme, on peut conclure de ces premières recherches que : » 1° On peut souvent obtenir des greffons sur racines chez des plantes voisines; )) 2° La greffe peut réussir, sans que les assises génératrices soient en con- tact ; » 3" On peut parfois réussir à greffer une plante sur une plante d'une tout autre famille (Saponaire sur Onagre, par exemple); » 4° On s'explique l'insuccès de beaucoup de greffes par l'obstacle qu'opposent les membranes du grej/bn au passage de certaines substances nutri- tives, telles que l'inuline dans les Composées. » M. Millot-Carpentier adresse une Note intitulée : « De la galvano- tuberculose; méthode pour obtenir la destruction du bacille de Roch et des autres éléments microbiens pathogènes dans les tissus. » La séance est levée à 3 heures trois quarts. M. B. ( /io8 ) BCLLETIX BIBLIOGRAPHIQUE. OiJVHAGES r.EÇUS DANS LA Sf: INCE DU 21 SEPTEMBRE 189I. Catalogue de l'Observatoire de Paris. ~ Positions observées des étoiles, 1837-1881; tome II (VP à Xll"). Paris, Gaiithier-Villars et fils, 1891; 1 vol. gr. in-4°. (Présenté par M. Mouchez.) Catalogue de l'Observatoire de Paris. — Etoiles obsen'ées aux instruments méridiens de iSj-j à 1881; tome II (VP à Xll**). Pr.ris, Gauthier-Villars et fils, 1891; I vol. gr. in-4°. (Présenté par RI. Mouchez.) Observations de nébuleuses et d'amas stellaires; par M. G. Bigourdax; bi'. 111-4". (Présenté par M. Mouchez.) Recueil des travaux du Comité consultatif d'/iygiéiie publique de France et des actes officiels de l'Administration sanitaire (Ministère de l'Intérieur); tome vingtième, année 1890. Melun, Imprimerie adminisliative, 1891 ; I vol in-8''- Archives du Musée Teyler, série II, vol. III, sixième Partie. Haarlem, les héritiers Loosjes, 1891; i voi.gr. in-8". Bulletin de la Société de l'industrie minérale, troisième série, tome V, i"'* livraison, 1891. Saint-Etienne, an siège de la Société; i vol. in-8° et un atlas. Nederlandsch meteoroh gisch Jaarboek voor 1890. Utrecht, J. Van Boeji- hoven, 1891 ; i vol. in-4''. Regenwaarnemingen in Nederlandscli-Indié elfde jaargang 1889; doorlY J.-P. VAN DER Stok. Batavia, Landsdrukkerij, 1890; i vol. in-8". Natuurkundig Tijdschrift voor Nederlandsch-Indië, uilgegeven door de Ko- ninklijke natuurkundige Vereeniging in ISedirtandsch-Itulië, onder redactie ra/i JoD Ueringa; deel L, achtste série, deel XI. Batavia en Noordwijk, Ernst et C°, 1891 ; 1 vol. gr. in-8". t^A^'-%\T- — " On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILT.ARS ET FILS, Quai (les Grands-Augiisiiiis, ii° 5j. f . ncpuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent ré.^'lllicl■olnent lo DUntinchc Ils forinaul, à la fi» de l'année, deux volumes in-i". Deux ,;liles, l'une par ordre aipliabétique do matières, l'autre par ordre alphabétiiiue do noms d'Autours, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel I, part du !"■ janvier. , Le prix de V abonne ment est fixé iiinsi ijuil .suit : Paris : 20 fr. — Départemeiils : 30 fr. ~ Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : ^cii Michel et Médan. I Gavaull Sl-Lager. Iger ' Jourdan. ( lUiir. 1 miens llecquet-Decobeit. i ( Germain etGrassin. ' "S^''^ r Lacht-seelDolbcau. ayonne Jériime. psançon Jactiuartl. , Avrard. , videatix ! DulhulT. il niuller (G.). ourges Renaud. / Lefouriiicr. ) K. Kobei t. J J. Robert. ( V Uzel Can.lV. 1 Baër. ocn , i Massif. hambcry Perrin. , , i Henry. herbourg " ( Mai-niicrie. lest. lerniont-Fen ( Rousseau. i Ribou-Collay. , Uimarclie. lijon . , Ratel. ' Uaniidot. ( l.anvenal. iiint. . , ' i Crépin. rcnoole f (îralier. i Rochelle Robin. ( Rourdignon. ( Oonibrc. / Ropitcau. //" • Lefebvre. ' Quarré. • Havre . Lorient. chez Messieurs : ( Baumal. ( M"' Texier. Beaud. Georg. Lyon < -Mégrct. Palud. Vitte et Pérussel. Marseille Pessailhan . • (Calas. Montpellier . • . • „ , . ' ( Coidet. I Moulins Martial Place. [ Sordoillet. Nancy 1 Grosjean-Maupin. Nantes . Nice. Sidot frères. \ Loiscau. / M™" Veloppé. I Barina. ' Visconli et G". Nimes Thibaud. Orléans Luzeray. i Blanchier. t'oit wrs , ^ . , ( Druinaud. Bennes Plihon et Hervé. Hocltefort ....... Boucheron - Rossi - ^ Langlois. [ gnol. I liouen S'-Ktiennc Toulon . . . . I Lestringant. Chevalier. ( Bastide. ) Rumébe. ( Giiuet. ' / Privât. , Boisselier. . Péricat. ( Suppligeon. Valenciennes ! . ( Leniaitre. Toulouse. Tours. On souscrit, à l'Etranger, Amsterdam . Berlin. Bucliarest. chez Messieurs : \ Rùbbers. I Feikenia Caarelsen Athènes Réels. [et C''. Barcelone Veidaguer. ; .\sher et C'". 1 Calvary et C'". I Friediander et fils. f Mayer et MUller. „ I Sclmiid, FrancUe et ( o°. Bologne Zauichelli et C''. I Ranilot. Bruxelles ' Mayolez. ( Lcbègue et C'". \ Haimann. / Hanisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Dcighton, BellelC' Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto et Keil. Copenhague Host et fils. Florence Lœscher et Seeber. Gand. Hosle. Gènes P.cuf. Chcrbuliez. Genève j Georg. ! Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. I IScnda. ' Piiyot. Barth. V Brockhiius. Lausanne . Leipzig.. Liège. Lorentz. Max Kube. Twietmeyer. ( Desoer. i Gnusé. Londres . . . . Luxemboun Guten - Milan . chez Messieurs \ Dulau. (Nutt. V. Bilck. Librairie bcrg. .Madrid < Gonzalés e hijos. Yravedra. F. Fè. \ Duniolard frères. / Hœpli. Moscou Gautier. [ Furcheim. Naples Marghieri di Gius. ! Pellcrano. ; Chrislern. New-York j Stechert. ' Wcsleriuann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et C". Palerme Clausen. Porto MagalUaés. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. „ 1 Bocca frères. Borne ' , . „. ( Loescheret C". Botterdani Kraniers et fils. Stockholm Samson et VVallin. ^ Zinseiling. » Woliï. Bocca frères. Brero. Clausen. ( RosenbergetSellier Varsovie Gebcthner et Woliï. Vérone. ......... Drucker. Frick. Gerold et G''. Ziirieh Meyer et Zeller. S' Pétersbotirg. Turin. Vienne. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes !« à 31 — (3 Août :835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 6'.. — ( i"' .Janvier i85i à 3i Décembre iSOâ.) Volume in-4''; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 9:.— ( i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4''; i88g. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : lomel: Mémoire sur quelques points ie la Physiologie des .\lgues, par .MM. .\. Diataiiset .\.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations (|uéprouvenl les ' métes, par M. Hanses. — Mémoire su- le Pancréas et sur lo rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particilièremenl dans la digestion des matières S isses, par M. Claude Bernard. Voluree in-4°, avec 02 planches ; i856 15 fr. tome II : Mémoire sur les vers inletinaux, par M. P.-J. Van Be.veden. — Essai d'une réponse à la question de Prix propisèc en iS5o par l'Académie des Science> I IT le concours de iSj3, et puis remise pour celui de i856, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisé: fossiles dans les différents terrains sédi- > nentaires, suivant l'ordre de leur suprposition. — Discuter la question de leur apparition ou do leur disparition successiv; ou simultanée. — Rechercher la nature 'les rapports qui existent enti-e l'élaiactuel du régne organique et ses états antérieurs », par .\L le Professeur Bronn. Ii-)°, avec 27 planches; 1861. .. 15 fr. \ la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savaits à l'Académie des Sciences. N" 12. TABl.E DES ARTICLES. (Séance d.. 21 septembre 1891.) MEMOIRES ET COMMUN ICATIOIVS DES MEMBItES ET DES CORRESPONDANTS DE I,' ACADEMIE. Pages. M. M(iri:iii,z. — l'i'ésentalion ilii deuxième Voliimi' (lu Catalogue de roli-iiivaloire do Paris ■'!l' M. \. CiiArvKM'. — Sur les sensalions chro- Pages. inatiquos excitées dans l'un des deux yeux par la lumière colorée qui éclaire la rétine de l'autre œil 09 'i MEMOIRES PRESENTES. MM. P. KiiîAiti). 12. SuARiis, Ravet-Dumf.b- NiLadiessent des Commuuicationsrelatives à divers dispositifs, destines à prévenir les rencontres des trains de chemins de fer.. :!()S M. A. -P. AIarty adresse une Communica- tion relative à un traitement des mala- dies parasitaires de la vigne et des plantes en général .'igS CORRESPONDANCE. /|03 AI. Moiciiicz. — Présentation des » t>bser- vations de nébuleuses et d'amas stellaires » de M. Bigoiirclan 09c) M. V. Sy. — Observations de la nouvelle planète Charlois (a8 août), faites >i l'équa- torial coudé de l'Observatoire d'Alger... 400 M. G. i.K Cadet. — Observations de la co- mète Wolf (i8S.'|ClII), faites à l'équato- rial coudé (o",36) de l'Observatoire de Lyon '|0i M. J.-.l. I.AN'DERi.R. — Sur léclipse partielle du premier satellite de lupiter par l'ondjre Bri.LKTiN Biiti,i()(;iiAi>iii(,ii 11 •• 408 du deuxième '|0i .M. Chahlks BiîoxcxiART. — Les métamor- phoses des Criquets pèlerins {Aciic/iimi peregriniim 01 iv.) M. LueiEN Daniel. — Sur la greffe des pi lies souterraines des plantes J.. f\o':) .M. Millot-Cartentier adresse une Note iii- titulée : « De la galvanotuberculose ; mé- thode pour obtenir la destruction du bi- cille de koch et des autres élémenfs microbiens pathogènes dans les tissus »l. 4"7 PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, SS. 1891 i SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. liES SECRÉTAIRE» PERPETHEEiS . TOME CXIIl N^ 13 (28 Septembre 1891 PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FIF.S, IM'RIMEUKS-LIBRAIHES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DEJL'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai dos Grands-Auguijns, 55. 1891 î RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des 2.3 juin 1862 et 24. mai 1875. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance j)u- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. î>cs Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéio des Comptes rendus a /18 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il V a deux volumes par année. Article l"''. — Impression des travaux de l' Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un VTembre ou par un Associé étranger del'Âcadémie comp-ennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donier aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentonnées dans les Comptes lendus, qu'autant qu'une rélaction 1 autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font écrite par leur auteur a été remise, séance tmante, \ pour les articles ordinaires de la correspondance offi aux .Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pa com- Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait I pris dans les 5o pages accordées à chaque Menbre. Les Rapports et Instructions demandés par L Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqés par les correspondants de l'Académie comprennnt au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut dnner j)lus de 32 pages par année. Dans les Comptes lendus, on ne reproduit ps les discussions verbales qiu s'élèvent dans le sen de l'Académie; cependant, si les Membres qui- ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, il doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant e les remettre au Biu-eau. L'impression de ces Nots ne préjudicie en rien auv droits qu'ont ces Membis de lire, dans les séances suivantes, des Notes oiMé- moires sur l'objet de leur discussion. cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être lemis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans \e Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Rèirlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire prénter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède laéance, avant 5'. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 28 SEPTEMBRE 1891, PllÉSIDENCE DE M. DUCHARTRH. MEMOIRES ET COMMUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secuétaire perpétuel informe l'Académie de la perte doulou- reuse qu'elle a faite dans la personne de M. P. -P. Boileau, Correspondant de la Section de Mécanique, décédé à Versailles, le 1 1 septembre 1891. Noie sur les trcwaux de Pierre-Prosper Boileau; par M. Maurice Lévy. « I. Boileau (Pierre-Prosper), lieutenant-colonel d'artillerie, Corres- pondant de l'Académie, a été un ardent, modeste et utile serviteur de la Science. » Entré à l'Ecole Polytechnique en i83i, à l'âge de vingt ans, il publia, C. R., 1891, 2' Semestre. (T. CXIII, N» 13.) 55 ( 4io ) en i836, aiissilôt après sa sortie de l'Ecole d'Application de Metz, un Mé- moire Sur les effets des différents systèmes de forces appliquées à des corps solides, qui attira, sur lui, l'attention de ses maîtres, les généraux Poncelet et Morin. L'année suivante, d publia aux Comptes rendus les résultats de plusieurs séries d'expériences sur les roues à aubes courbes de Poncelet. » Ces premiers travaux et l'assistance éclairée qu'il donna à la Com- mission de tir de Metz lui valurent, en 1889, le poste de professeur adjoint et, en iS/ji, celui de professeur titulaire du cours de Mécanique à l'École d'application. Sans toucher aux doctrines du maître qui avait fondé cet enseignement, il sut le compléter et le varier dans ses applications et, par là, le maintenir constamment au niveau des progrès de l'Industrie. » Mais c'est en Hydraulique qu'il devait se faire une notoriété. » En 1844. l'Administration de la guerre lui accorda, sur sa demande, les crédits nécessaires à la création, à Metz, d'un observatoire d'Hydrau- lique, destiné à l'étude de cette Science au point de vue de ses applications à l'industrie, à l'art militaii'e et aux travaux publics. » Mettant en action un précepte du Discours de la Méthode où Descartes dit que, « pour ce qui est des expériences, un homme ne saurait utilement » y employer d'autres mains que les siennes ■), il édifia son observatoire de ses propres mains, avec la seule assistance de quelques soldats de son arme, et il y poursuivit ses expériences et ses études jusqu'en i856. )) Pendant les dix années qui suivirent et qui furent les dernières de sa carrière militaire, il en fut distrait par les devoirs professionnels. Mais, en 1866, quand l'heure de la retraite eut sonné pour lui et que sa liberté lui eut été rendue, il en profita pour revenir aussitôt à sa science favorite, et ne plus la quitter jusqu'à la fin de sa vie, sauf, toutefois, pendant la néfaste ^nnée 1870, oîi il avait demandé à reprendre du service, et où il fut utilisé dans les Commissions scientifiques instituées par le Gouvernement de la Défense nationale. » n. L'Hydraulique est une science inextricable pour les géomètres. Elle n'est pas facile non plus pour le simple observateur. S'il est vrai, comme l'a dit Lagrange, que les équations qui régissent les mouvements d'un coui's d'eau sont « rebelles » à l'intégration, il n'est pas moins vrai que le cours d'eau lui-même est rebelle à l'observation. Lorsque, en effet, on veut observer la vitesse en un point d'un cours d'eau, il n'existe, jus- qu'ici, d'autre moyen que celui qui consiste à v placer un instrument enre- gistreur tel qu'un llotteur, un moulinet, un tube piézométrique, etc. ( /.ti ) » Or le premier effet de l'instrument employé, quel qu'il soit, est de modifier complètement le cours de l'eau précisément an point où l'on vou- drait l'observer. De ce régime faussé, il faut donc conclure au régime vrai. C'est là une difficulté théoriquement insoluble et pratiquement très délicate. Boileau l'a bien compris : aussi a-t-il consacré tout d'abord un long Mémoire au tarage des instruments. Il a étudié avec soin ceux qui existaient de son temps, en a perfectionné quelques-uns et en a imaginé un nouveau qu'il a appelé V hydrodynamomètre . » Une fois en possession d'appareils précis, il les a employés successi- vement à l'étude des déversoirs, à celle des orifices rectangulaires avec ou sans coursiers, à celle de l'influence que la vitesse des roues hydrauliques exerce sur le débit des orifices qui les alimentent, et enfin à la grande et difficile question de la distribution des vitesses dans la section transver- sale des cours d'eau. » Ces recherches ont fait l'objet de Mémoires présentés successivement à l'Académie des Sciences, de i844à i854, et ont été réunies en i856, dans un Ouvrage intitulé : Traité de la mesure des eaux courantes. » En 1868, 1869 et 1870, il a présenté trois nouveaux Mémoires sur ks bases de la thèoiie du mouvement des Jlwdes. Il est revenu sur cette même question en 1872, 1873, 1877, discutant non seulement ses propres obser- vations, mais celles d'autres expérimentateurs, notamment de MM. Darcy et Bazin, et cherchant à en tirer quelque parti pour édifier la science théo- rique de l'écoulement des eaux. » Il serait fastidieux, pour ne pas dire impossible, de résumer, dans une Notice comme celle-ci, les données numériques accumulées par Boi- leau, ou même les formules pratiques par lesquelles il les a résumées, quoique toutes soient utiles et que quelques-unes, notamment celle des déversoirs, soient devenues classiques. Mais, parmi les résultats qu'il a obtenus, je voudrais en signaler deux, qui me paraissent particulièrement importants. » Le premier consiste en ce que, dans un canal découvert, le filet de vitesse maximum n'est pas à la surface. Ce fait a été, depuis, largement vérifié par les ingénieurs américains, dans leurs observations sur le Mis- sissipi. » Le second consiste en ce que le coefficient, par lequel il faut multi- plier la vitesse relative de deux filets fluides, pour obtenir le frottement qu'ils exercent l'un sur l'autre, dépend des parois, d'où l'on doit « inférer, » dit Boileau, que les mouvements moléculaires, excités par les aspérités ^. 4'2 ) » de ces parois, se propagent dans la masse liquide suivant une loi de dé- » croissement, fonction de la vitesse relative des filets ». » Cette considération très nettement exposée, parBoileau, aux Comptes rendus de 1869, est pareille à celles qui ont servi de point de départ aux nombreuses et importantes recherches de notre Confrère M. Boussinesq, qui a su leur donner une forme mathématique et en tirer une explication plausible des phénomènes si obscurs de l'écoulement des eaux. » III. Les travaux de Boileau ont, dès le début de sa carrière, trouvé, à l'Académie, l'accueil le plus bienveillant. » Son premier Mémoire, sur les instruments de mesure, a été, de la part d'une Commission composée de MM. les Généraux Poncelet, Piobert et Morin, l'objet d'un Rapport des plus encourageants (séance du 20 juillet 1846). )) Les Mémoires suivants sur les jaugeages des cours d'eau par déver- soirs ou par orifices ont obtenu, en 1847 et 1849, l'insertion au Recueil des Savants étrangers. )) Dès 1848, Boileau était présenté en seconde ligne pour une place de Correspondant de la Section de Mécanique, sur une liste où son nom figu- rait à côté de ceux de Robert Stephenson, Moseley et Reech. » En i856, l'Académie lui décernait le prix de Mécanique de la fonda- tion Montyon. » En 1869, lors de l'élection du marquis de Caligny, il fut de nouveau présenté par la Section; enfin, en i8-j, il fut élu en remplacement dcFair- bairn. )) Cet honneur vint le trouver à Versailles où, depuis sa retraite, il s'était retiré, retiré mais toujours actif. Son activité ne s'est jamais ralentie. Ainsi qu'en témoignent nos Comptes rendus, il n'a jamais cessé de s'intéresser et de jîrendre, de loin, part à nos travaux. » Puisse cette courte Notice, si incomplète et imparfaite qu'elle soit, apporter à ceux qu'il laisse après lui, l'assurance que leur deuil est partagé par l'Académie! » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. Laillet soumet au jugement de l'Académie un Mémoire « Sur les causes qui ont déterminé le dernier cyclone de la Martinique ». (Commissaires : MM. Faye, Lœwy, Tisserand.) ( 4i3 ) M. Meunier adresse un complément à ses précédentes Communica- tions, sur les moyens propres à assurer la sécurité des chemins de fer. (^Renvoi à la Commission précédemment nommée.) CORRESPONDAÎVCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i° Un Volume de M. A. Collet, portant pour titre : « Navigation astro- nomique simplifiée au moyen de la méthode de Summer et des tables de Sir William Thomson, disposées d'après M. Kortazzi »; 2° Un Volume de M. E. Czuber, intitulé : « Théorie der Beobachtungs- fehler ». MÉTROLOGIE. — Remarques sur le prototype international du Mètre. Note de M. FoERSTER, Président du Comité international des Poids et Mesures. « M. Bosscha, ancien délégué des Pays-Bas k la Commission interna- tionale du Mètre, a communiqué à l'Académie des Sciences de Paris (voir Comptes rendus, séance du 3i août 1891) le résumé d'un Mémoire qu'il a publié sur la relation entre le Mètre international, le Mètre des Archives et la copie que les Pays-Bas possèdent de ce dernier. » Tout en renvoyant, pour la discussion scientifique de l'équation du Mètre des Archives, par rapport au prototype international du Mètre, à la publication détaillée des comparaisons exécutées en 1884 par la Com- mission mixte instituée en commun par la Section française et le Comité international des Poids et Mesures, comparaisons dont M. Bosscha croit avoir déduit d'autres résultats que ceux trouvés par cette Commission, le Comité international déclare que le prototype international du Mètre en platine iridié, déposé au Bureau international des Poids et Mesures et sanctionné par la Conférence générale en 1889, est le seul représentant légal de l'unité fondamentale du système métrique, reconnu par tous les pays ayant adhéré à la Convention du Mètre. » Le Comité admet qu'il n'est pas sans intérêt d'établir, aussi exacte- ment que possible, les rapports entre d'autres étalons importants et la ( 41.1 ) nouvelle unité; mais, lorsqu'il s'a2;it de comparer à cette unité, qui est un prototype à traits, un étalon à bouts comme celui des Archives, le degré d'exactitude auquel on peut parvenir ne permet pas d'établir sûrement des équations aussi faibles que celles qui figurent dans le Mémoire de iVr. Bosscha. » I.e Comité international des Poids et Mesures conclut que, dans l'in- térêt de l'invariabilité et de l'unité des poids et mesures, il n'est pas ad- missible de faire dépendre de corrections incertaines et incessantes, la base du Système métrique, maintenant défmie matériellement par le pro- totype international. » ASTRONOMIE. — Observations de quatre nouvelles petites planètes, découvertes à l'Observatoire de Nice les 28 août, i*'', 8 e/ 1 1 septembre 1891, par M. Charlois, présentées par M. H. Faye ('). Ascension 3ates Temps moyen droite Log. f'act. Distance polaire Log. facl 1891. de Nice. apparente. parall. apparente. parall. Planète du 28 août. hras hms ».» A.oût 28.... 13.17. 19 0.42.42,58 T,o27„ 87.43.57,2 0,767,, Sept. i4...- 15.57.18 0.80.10,70 T,485 88.12.42,4 o, 774/1 Grandeur : 12 ,5. Planète du f'' septembre. Sept. I.... i3. 4- 9 0.42. 5 1,86 T,oo9„ 88. 11. 55, 9 0,771,, 16.... 16.24.23 0.36. 16,46 7,533 90.32. 1,4 0,787,, Grandeur : i3,o. Sept. 8. Planète du 8 septembre. ii.35.3o 28. 0.43,50 2,432„ 98.41.29,9 0,844... II. 5.35 22.59.17,25 Grandeur 2,8i9„ : i3,2. 98.51 .22,3 0,845,, (') M. Perrotin fait remarquer, dans sa lettre d'envoi, que les quatre petites pla- nètes sont très probablement nouvelles, à moins d'erreurs graves dans les épliémc- rides des planètes connues. H. F. ( 4i5 ) Ascension Dates Temps moyen droite Log. fdct. Distance polaire Log. fact, 1891. de Nice. apparente. parall. apparente. parall. Planète du i i sispiembre. h m 3 h Sept. II.... 11.53.43 21.41.43,40 1,248 J04. 5.47>6 o,866„ !■!.... 12.23. 1 3 2 1. 4 1. 7,98 7,3/1 104. 9.53,4 o,859„ Grandeur : i i ,5. ÉLiîCTKiClTli. — Vérification de la loi de. déviation des surfaces équipoten- lielles et mesure delà constante diélectrique ; par M. A. Perot. (i On sait qtie si l'on admet la loi de déviation des surfaces équipoten- tielles (^réf radian) , k, et k., désignant les constantes diélectriques de deux milieux, les angles a et p d'une surface équipotentielle avec la surface de séparation de ces milieux, de part et d'autre de cette surface, sont liés par la relation tanga k, tangp "" 7^' dans le cas oii le second milieu est de l'air, cette relation peut s'écrire (i) tanga = X:tangp, k étant la constante diélectrique du premier milieu. » Soit un diélectrique solide, taillé en forme de prisme, de très grandes dimensions ; plaçons très près de l'une des faces et parallèlement à cette face une grande plaque métallique A chargée à un potentiel constant i^g. i). On peut imaginer que le champ présente la forme suivante : dans le diélectrique, des surfaces équipotentielles planes et parallèles à la plaque A; dans l'air, des surfaces planes également et parallèles à une plaque B convenablement orientée. Dans ce cas, les angles a et p des deux. j)laques avec la face CD du prisme sont donnés par la relation (i) , cette forme du champ n'existant que loin des bords des plaques A et B. Si B est amené au potentiel zéro, puis relié à un électroscope à feuilles d'or, de sensibilité médiocre, on ne doit voir-aucun mouvement des feuilles en dé- plaçant parallèlement à B et, par suite, aux surfaces équipotentielles, une petite plaque métallique très mince isolée h, le champ n'étant que peu ( 4t(; ) troublé. Si le champ n'est pas uniforme et parallèle à B dans l'air, tout déplacement de b moilifiera la capacité du condensateur formé par A et B. et sera accompagné d'un déplacement des feuilles d'or. Fis. r> » Quelle que soit la position de B, les surfaces équipotentielles immé- diatement voisines tendront à être parallèles à cette plaque; mais les sur- faces au voisinage de CD, influencées par A, ne seront pas, en général, parallèles à B, de sorte que, lorsque, par la présence de b, on les amènera à être parallèles à B, le champ sera déformé. Le seul cas où l'influence du déplacement de b soit nulle est celui où les surfaces équipotentielles sont parallèles à B jusqu'au diélectrique, cas réalisé dans le champ précé- demment décrit (' ). A chacune des formes du champ réalisant cette con- dition doit correspondre une position de B, sans qu'on puisse dire, a priori, s'il existe plusieurs de ces formes; remarquons, toutefois, que la forme représentée sur la figure doit exister et que, si l'expérience révèle qu'il n'y en a qu'une, ce sera forcément celle-là; fait qui sera d'ailleui's confirmé par l'expérience, si l'orientation de B est indépendante de sa distance à l'arête du prisme. » Il fallait donc opérer de la manière suivante : la plaque b étant constamment parallèle à B, amener B dans une position telle que le dépla- cement de b n'influençât pas les feuilles d'or ; voir si cette condition est réalisée pour une ou plusieurs positions de B. A cet effet, b étant supporté (') Il y a toujours, en réalité, une défornialion du champ due aux bords de la plaque b; mais, si celte plaque est mince et de grandes dimensions, ce qui est le cas de mes expériences, cette déformation est très petite. ( 4-7 ) par des fils de soie tendus sur un cadre mobile parallèlement à B, et l'en- semble de B et 6 étant mobile autour d'un point O {^fig- i). on plaçait B dans une certaine position; on le mettait au potentiel zéro, puis on dépla- çait h en observant l'électroscope. En général, il était impossible de main- tenir le potentiel de la plaque A rigoureusement constant et, partant, les feuilles d'or au repos; mais leur mouvement très lent, dû à cette cause, ne pouvait être confondu avec le mouvement rapide et rythmé que produisait le déplacement de b par suite de la variation de capacité du condensa- teur; lors donc du déplacement de h on voyait, en général, les feuilles d'or suivre en quelque sorte ce déplacement. En répétant les opérations pour une série de positions de B, on arrivait à trouver une position de B pour laquelle le déplacement de h n'influençait pas les feuilles d'or. )) Cette position est unique et t' angle des plaques A e/ B qui lui correspond est indépendant de la distance du milieu de B à l'arête du prisme. » Mesurant cet angle et celui du prisme, on calculait les angles a et p. » L'expérience a été faite avec un prisme rectangle de résine conte- nant :^„ de cire, et dont les côtés de la base étaient /(O''™, ao*^"" et l\l\'"", 7, la hauteur So*^"" : cette expérience a donné pour k des nombres variant de 2,02 à 2, o5, la distance du centre de B à l'arête variant de iS''™ à 25"™ et la distance moyenne de B à A de iS'^'" à 20*^™. La constance de ces résultats justifie pleinement la conception du champ, uniforme dans l'air et dans le diélectrique, et, par suite, la méthode. » Un prisme de même résine, dont les côtés étaient So"^"", 3o'=°' et42'"",^|, a donné des nombres variant de 2,00 à 2,10, et s'accordant, par suite, avec les valeurs précédentes et vérifiant la loi de la réfraction. » L'indice de ces prismes pour la raie D est i,477> dont le carré est 2,18, voisin de la valeur de la constante diélectrique. » Les nombres trouvés sont indépendants du temps de charge, la production et la présence du résidu nont aucune influence ( ' ) . » Un prisme de surface, de dimensions plus petites que ceux de résine, m'a donné, pour valeur de la constante, 3,5, dans des conditions de moindre précision, à cause de l'influence des bords. » Ces expériences ont été faites avec un potentiel compris entre 25 000 et 40000 volts. M (') Ce résultat tendrait à prouver que le résidu est dû à la polarisation électroly- lique de cellules conductrices, réparties d'une manière arbitraire dans le diélectrique et n'ayant, par suite, pas d'influence sur les surfaces équipotentielles. C. ti., iiigi, ■!' Semestre. (T. CXIIl, N° 13.) 56 ( 4'8 ) PHYSIQUE. — Relation entre l'indice de réfraction d'un corps, sa densité, son poids moléculaire et son pouvoir diathermane. Note de M. Aymonnet. « En étudiant les spectres calorifiques du flint, du sel gemme, du flint et chloroforme, du flint et chloroforme iodé, avec une lampe Bourbouze, j'ai reconnu : i° que chacun d-'eux présentait une série de maxima pério- diques, dont les longueurs d'onde étaient les multiples d'un même nombre dépendant de la nature du corps ; 2" que ces maxima se déplaçaient, tout en conservant leurs distances réciproques, lorsqu'on faisait varier la tem- pérature de la source. Ces résultats m'ont conduit à assimiler les corps traversés par un faisceau calorifique à des corps parcourus par une radia- tion sonore ; ils m'ont amené à étudier la transmissibilité de la chaleur à travers différents liquides pris sous des épaisseurs variables. » J'ai fait deux séries de mesures : dans chacune d'elles, l'axe du faisceau calorifique était vertical. Dans la première, la radiation émanant de la lampe Bourbouze traverse normalement un petit orifice circulaire, le liquide, et vient tomber entièrement sur une pile thermo-électrique en relation avec un galvanomètre à fil de cocon; l'auge contenant le liquide est ouverte à sa partie supérieure et fermée inférieurement par une lame de verre de o""",2 d'épaisseur. Dans la seconde série, le rayonnement, avant d'arriver au liquide, traverse une épaisse et large lentille de flint et une épaisse lame de verre. » La disposition expérimentale était simple, mais, pour avoir des obser- vations comparables, il fallait' réaliser des conditions assez difficiles à rem- plir : température invariable de la source, pureté des liquides, mesure exacte de leur épaisseur au moment de l'expérience, graduation exacte des galvanomètres, constance de la température de l'enceinte. J'ai tra- vaillé plusieurs années pour obtenir ces conditions. » Dans la seconde série d'expériences, dont il sera seulement parlé dans cette Note, je n'ai étudié que cinq corps, faciles à obtenir purs et avant des poids moléculaires, des densités et des indices de réfraction très différents; ce sont : l'eau, l'alcool, la benzine, le chloroforme et le sul- fure de carbone. Ils ont été pris sous des épaisseurs variant entre o™"',5 et 45™"". Chaque courbe de variation de transmissibilité avec l'épaisseur a été déterminée par 10 points au moins. Le spectre calorifique de chacun des liquides avait été relevé au préalable avec un svstème réfringent en ( 4i9 ) flint, de façon à permettre la détermination de la longueur d'onde corres- pondant à son centre de gravité. » N'ayant pas les indices de réfraction calorifique des corps étudiés, je les ai déterminés par la réflexion : en supprimant l'épaisse lame de verre, en inclinant l'auge sur l'horizon, en couvrant le centre de ma grande len- tille de plusieurs lames d'étain superposées, en plaçant ma pile dans le cône d'ombre de cet écran d'étain, de façon à ne recueillir que l'image de la source réfléchie par le liquide contenu dans l'auge. Les rayons tombaient sur le liquide sous une incidence comprise entre ii^iS' et 4° 53'. J'ai ad- mis qu'ils arrivaient sous l'incidence normale, et, pour calculer l'indice ti, j'ai pris la formule de Young R = >; 1' ; J'ai reconnu que l'on peut ap[)liquer à la variation de la diathermanité l'un liquide avec son épaisseur, avec autant, mais non plus d'exactitude, les formules de conductibilité calorifique y m • J m-, i — ^{ "'Il J in i V,„-m vX"'+' ^^^ ''^i ' C| et c^ allant sans cesse en diminuant quand m augmente. Au lieu d'admettre la formule de conductibilité^ = Ae"-^ -+- Be^"*^, j'ai comparé mes liquides à des corps sonores pouvant produire, sous le choc calorifique, plusieurs séries d'harmoniques , de façon que la formule de leur transmission serait (i) j^Aa^-^' + BèP* 4- Cc^"' -<-..., X exprimant des millimètres, a, b, c des constantes déplus en plus petites. Ijorsque x est suffisamment grand, la formule est très Voisine de j= Ka^". En effet, à partir de i5""" à 20™" d'épaisseur, on constate que, pour une variation de 1°"", le rapport d'un terme au précédent est sensiblement constant. » En réalité, il va en augmentant avec x, mais de quantités très petites et de plus en plus petites; pour le sulfure de carbone exceptionnellement, il va légèrement en diminuant. A partir de ao""" jusqu'à 45°"°, la variation de ce rapport est à peine de 3 à 4 millièmes. » Voici les résultats que j'ai obtenus, en prenant pour y le rapport de la diathermanité de l'auge renfermant du liquide à la diathermanité de l'auge ( 420 ) vide, p est un coefficient de correction par lequel on doit multiplier A, si l'on veut tenir compte des réflexions. n obtenu À du centre Corps. A. a"-. par réflexion. de gravité. P. ' V- Eau o , 1 09 o , 980 1 1 , 3 1 8 1,02 o , 9808 Alcool 0,193 0,9818 1,35 1,12 0,9848 Benzine o,443 0,9830 i,44 1 ,11 0,9960 Chloroforme 0,679 0,9910 i,4o i,3o 0,9894 Sulfure de carbone. . . 0,976 0,9930 i,.55 i,42 1,0074 » Comme on le voit, «" est très près de i; on peut donc ameie8, par M. Hansen. — Mémoire sur le Pancréas et sur la rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement daus la digeslioa des malières 1 asses, par M. Claude Bernard. Volume in-4», avec 32 planches ; i856 ; 15 fr. lome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vas Br.\edes. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en iS5o par l'Académie des Sciences lur le concours de iS53, el puis remise pour celui de' i856, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- ; menlaires, suivanl l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature es rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses étals antérieurs », par M. le Professeur Bromx. \n-\°, avec 27 planches; 1861. .. 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentes par divers Savants à l'Académie des Sciences. N" 13. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 2» septembre 1891.) MEMOIRES ET COaiMUIVICATIOXS DES MEMBliES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. le Secrétaire pérpétuei, infoi-me l'Aca- démie de la perte qu'elle a faite dans la personne de M. P. I'. Boileait, Corres- Pages. pondant de la Section de Mécanique 4°!) M. Maurk;k Lkvy. — Note sur les travaux de Pierrc-Prosper Jinilcaii '|"I) MEMOIRES PRESENTES. M. LAii.i.iir adresse un Mémoire « Sur les causes qui ont déterminé le dernier cyclone de la Martinique M. Mi'.UNiKii adresse un complément à ses précédentes Communications sur les moyens propres à assurer la sécurité des cliejnins de fer '\t CORRESPOIVDArVCE. M. le Stci'.KTAiRr; pi'.m'i;ruiiL signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance. divers Ouvrages de M. A. Collet, de M. E. Czuber '|i j M. FOERSTER. — Remarques sur le proto- type international du mètre 4'^ M. Chahlois. — Observations de quatre nouvelles petites planètes, découvertes à l'Observatoire de Nice les 28 août, i", 8 et II septembre i8gi ... 4'4 M. A. Pkrot. — Vérification de la loi de déviation des surfaces équipotentielles et Bulletin bihliograpiiiquiî mesure de la constante diélectrique .M. Aymonnkt. — Relation entre l'indice de réfraction d'un corps, sa densité, son poids moléculaire et son pouvoir diathermane.. M. 0. TissA>DiEU. — Sur le cyclone de la Martinique du 18 août iSgi M. H. Hkumite adresse une suite à ses Com- munications précédentes « Sur l'unité des forces en Géologie M. Ed. Bkrtelé adresse une Note sur un système de soupape de sûreté, à sièges multiples, pour chaudières à vapeur 4.8 A;.x PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Ausustins. 55. 3ûâj 1891 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PAR MM. liES SECRÉTAIRES PERPÉTUEIiS. TOME CXIII. NM4(5 Octobre 1891). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. ■•'>Y^ 1891 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS juin i86a et azl mai iS^d. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il V a deux volumes par année. Article 1*' . — Impression des travaux de l' Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étrangerde l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, cju'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque iMembre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui v ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadén sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Ra ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'auta que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance j blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personn qui ne sont pas Rlembres ou Correspondants de l'Ai demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un 1 sumé c{ui ne dépasse pas 3 pages. I,es Membres qui présentent ces Mémoires se tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nomm mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extr autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fc pour les articles ordinaires de la correspondance ol cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer àe chaque Membre doit être remi: l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au j>lus tard, jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remisa temj le titre seul dw Mémoire est inséré dans leCompte ren. actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu si vaut, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le lirage à part des articles est aux frais des a teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouverr.ement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fa un Rapport sur la situation des Comptes rendus apn l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pr sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de 1 déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance suivant COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 3 OCTOBRE 1891, PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE, CHIMIE AGRICOLE. — Sur les variations de composition des topinambours, au point de vue des matières minérales. Note de M. G. Leciiartier. « Nos études ont été poursuivies pendant cinq années dans le champ d'expérience de la station agronomique de Rennes. Quatre carrés, d'un are chacun, étaient réservés à la culture des topinambours. )i Le carré n° 1 est resté sans engrais; les autres ont reçu constamment les mêmes principes minéraux. ; le carré n" 2, du superphosphate ou du phosphate précipité; le n° 3 du chlorure de potassium; le n" k, le mélange de ces deux engrais. On n'a pas donné à la plante dengrais azotés. C. R., 1891, >' Semestre. (T. C.XIII, N" 14.) 57 ( 424 ) i) La moyenne des cinq récoltes en tubercules lavés ont été, à l'hectare : Engrais pliosphalé Sans engrais. Engrais phosphaté. Engrais potassique. et potassique. lASia''" iSSSgtil 26 SoS^i' 27978''" Le sens des résultats obtenus n'a pas varié pendant les cinq années. » La récolte, produite sous l'inlltience des phosphates, n'est pas plus élevée que sur le terrain laissé sans engrais. L'effet du chlorure de potas- sium est considérable. Le sol contenait donc une réserve en acide phos- phorique assimilable, tandis qu'il n'était pas en état de fournir assez de potasse pour le développeinent d'une récolte normale. Ces faits caractéri- sent nettenient les qualités de la terre en expérience. » Les tiibercides, les feuilles et les tiges dépouillées de feuilles ont été analysés .séparément. » La plante a été prise au moment de la récolte, qui a été faite dans le mois de dé- cembre. Nous réunissons dans un même Tableau les moyennes des nombres obtenus par kilogramme de matière sèche pour les récoltes des années 1886, 1887 et 1888. Entrais phosplialr Sans engrais. Engrais phosphaté. Engrais potassique. cl polassigue. Tubercules. Feuilles. Tiges. Tubercules. Feuilles. Tiges. Tubercules. Fcuilic^. Tiges. Tubercules. Feuilles. Tiges, gr gr gr gr gr gr gr gr gr gr gr gr Silice 2,44 4^i''3 2,70 2,38 59,80 2,78 .3,i3 66,17 ''^9 -i^9 47i4i 2,24 .\ci(le pbosphorique. . 5,25 4)i3 1,80 0,26 5,67 2,02 4>'Î7 2,44 "-"i 5, S** 3,26 i,i3 Chaux 2,04 52, 3o 7,98 1,72 54, go 8,01 1,98 54,87 9,82 2,07 55,37 9'^° Magnésie i,3i 20,17 5,i3 1,47 19,48 4,09 1,39 18, 3o 5, 20 1,89 18,17 4,97 Potasse i4>ii i3,02 i,84 18,73 i5,4o 1,46 22,11 10,48 4i25 21,63 11,70 3,3o » Les tubercules se distinguent des feuilles par ce fait qu'ils contien- nent une minime proportion de silice, de chaux et de magnésie, et une quantité considérable de potasse. Dans les tubercules le poids de la potasse atteint 8 à 12 fois celui de la chaux; dans les feuilles, il varie entre la moitié et la sixième partie du poids delà chaux. La proportion de magnésie est comparable à celle de la chaux. Quant aux tiges, elles sont relative- ment pauvres en potasse. La proportion de chaux y est plus forte que dans les tubercules et plus faible que dans les feuilles. » Nous avons signalé des faits de même nature dans des végétaux très différents, tels que le pommier, entre le fruit et la feuille. » Les tubercules, de môme que les feuilles et les tiges, peuvent contenir des poids très~variables de principes minéraux. iN^ous n'avons pas rencontré de rapport constant entre les poids de l'acide phosphorique et de la ( 425 ) potasse. Ce rapport varie clans les tubercules entre 1 6 et 36 centièmes et dans les feuilles entre 07 et 34o centièmes. » Les minima et les maxima observés présentent un certain intérêt dans les conditions nettement définies où l'on est placé. Tubercules. I-'euilles. Tiges. Maximum. Minimum. Maximum. Minimum. Maximum. Minimum. gr gr sr_ gr gr er Acide pliosphorique. . . 7,40 3, 20 6,58 2,0 2,64 Oi77 Potasse 2:^,70 16, 4o 3,70 1,27 5,84 0,70 » Dans nos expériences, le rendement des tubercules était limité par la quantité de potasse assimilée; le minimum 16^', 40 de potasse par kilo- gramme de tubercules secs doit donc se présenter comme très voisin du minimum absolu nécessaire à son développement normal. Il doit aussi en être à peu près de même pour le minimum de l'acide pliosphorique, 3s'',2o par kilogramme, nombre correspondant aux récoltes produites exclusive- ment sous l'influence de l'engrais potassique. Les mêmes réflexioi^s s'ap- pliqueront aux feuilles et aux tiges. Seulement, nous ferons remarquer que ces nombres se rapportent à la moyenne des feuilles et des tiges ])rises à l'époque normale de la récolte, alors qu'elles sont mortes et sèches et non à des feuilles prises à une époque antérieure en des positions spé- ciales sur les tiges. » Quant aux maxima contenus dans le Tableau précédent, ils sont es- sentiellement relatifs au terrain cultivé et correspondent à une culture faite sans engrais azoté. MM. Mùntz et Ch. Girard, sur le champ d'expé- rience de l'Institut agronomique, ont trouvé des maxima plus élevés, 6.58' pour la potasse et 9^'' pour l'acide pliosphorique, avec des récoltes dont le rendement était comparable à ceux que nous avons obtenus. 1) Les variations observées dans la composition d'une plante prise au moment de la récolte peuvent être rapportées à deux influences distinctes : celle des engrais et celle des agents atmosphériques, tels que pluie, séche- resse, etc. La seconde est au moins égale à la première. )) i'' Influence des agents atmosphériques. — Pour l'étudier nous com- parerons les récoltes d'un même carré pendant les trois années d'ex- périences. » Nous avons représenté par 10 la richesse de la plante en acide phosphorii(ue et en ( 426 ) potasse dans l'année 1887, et nous avons calculé les teneurs correspondantes dans les années 1886 et 1888. Tubercules. Feuilles. 1SS6. 1S88. 1886. 1.88S. Acide Acide Acide Acide phosphor. Potasse. phosphor. Potasse. phosphor. Potasse. phosphor. Potasse. Sans engrais i^ 11 i5 10 9 7 9 9 Superphosphate 17 12 16 11 8 i4 8 8 Chlorure de potassium. 16 12 16 12 9 20 7 20 Mélane;e 17 i3 14 n 8 18 7 29 » L'année 1887 a été particulièrement sèche. Dans les feuilles, la pro- portion d'acide phosphorique a été plus élevée qu'en 1886 et en 1888. Trois fois sur huit, ce même fait se reproduit pour la potasse; mais il est exclusif aux feuilles et ne s'observe pas pour les tubercules. » 1° Influence de l'engrais. — Nous comparerons les récoltes des divers carrés dans une même année. » Nous supposerons égale à 10 la teneur en acide phosphorique ou en potasse sur le carré cultivé sans engrais, et nous représenterons par des nombres proportionnels les richesses correspondantes sur les autres carrés : Tubercules. Feuilles. Acide Acide phosphorique. Potasse. phosphorique. Potasse. 1886. 1887. 1838. 1S86. 1887. 1888. 1886. 1887. 1888. 1886. 1887. 1888. Engrais phosphaté 11 9 9 11 to 11 12 i3 i4 18 9 8 Chlorure de potassium. 10 88 12 12 14 7 7 5 2.5 9 18 Mélange i3.ii 9 i3 11 i3 8 9 7 166 20 » Pour les tubercules, les quantités extrêmes d'acide phosphorique sont entre elles dans le rapport de 8 à iH, et les poids de potasse dans le rap- port de 10 à i/|. Dans les feuilles, les rapports entre les mêmes quantités sont ceux de 7 à 1 5 ponr l'acide phosphoriqtie et de 5 à 20 pour la potasse. Les variations de composition dans les feuilles sont donc beaucoup plus grandes que dans les tubercules. » Sur les tubercules, l'emploi de l'engrais potassique a pour effet de diminuer la teneur en acide phosphorique et d'augmenter légèrement la (427 ) richesse en potasse; mais son influence est beaucoup plus considérable sur les rendements de la récolte que sur la composition de la plante. » Lorsque les deux influences, engrais et agents atmosphériques, s'ajou- tent, on se trouve en présence de variations de composition très notables; mais elles sont toujours plus faibles dans les tubercules que dans les feuilles. )) Les plantes provenant de récoltes à rendements élevés peuvent con- tenir par kilogramme moins d'acide pliosphorique et de potasse qu'il n'y en a dans la même plante empruntée à une récolte de faible rendement. Malgré ce fait, la quantité totale de matière assimilée par la récolte entière varie toujours dans le même sens que le rendement. Quoi qu'il en soit, les seuls résultats de l'analyse d'une plante peuvent donc ne pas renseigner exactement sur les défauts ou les qualités de la terre qui l'a produite. » GORRESPOIVDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Volume de M. Stanislas Meunier, intitulé « Les métho- des de synthèse en Minéralogie; cours professé au Muséum. » (Présenté par M. Daubrée.) ASTRONOMIE. — Observations delà comète TFo//'(i884 e\\\), faites au grand télescope de l'Observatoire de Toulouse; par M. E. Cosserat, transmises par M. Tisserand. Comète — Etoile. Étoiles I. — -^ — Nombre Dates de Ascension de 1891, comparaison. Grandeurs. droite. Déclinaison, comparaisons. o m s I » Août i3 «453BD-t-27 9 —1.22,89 + 2.16, 3 6: S i4 6457BD + 27 8,5 — o. 6,09 + 0.57,9 10:10 25 c549BD4-26 9,5 -HO. 9,90 — 0.37,9 l\: 4 26 rf55oBD-+-25 9 —2. 8,68 -1- 4-35,6 6: 6 26 e556BD-i-26 9,5 — o.45,oi — 5.53, i 12: 8 3i /529BD-H-24 7,5 —2.42,78 -!- 5.47,9 *^- ^ Sept. I ^528BD-t-24 9 -(-0.27,62 — o. 6,7 10:20 I /529BD-1-24 7,5 —0.24,70 — 8.20,2 10:20 Étoiles Dates de 1891. comparaison. Sept, 2 /;533BDh-24 8 i 599 BD -i- 22 8 /601BD + 22 8 A607BD + 22 9 A-607BD -+- 22 10 / 602 BD + 22 10 /«6o5BD + 22 10 /;6o6BD-t-22 20 o .592 BD -)- i6 25 /J.586BD-M6 25 y585BD -t- 16 28 /■636BDh-i5 ( 42J Grandeurs. 8,5 9 8,5 7 7 8 6 9 8,5 6 Comète — Étoile. Ascension droite. tu s -hl . II ,64 — 0.28,69 — 0.53,25 — 1 .27,62 4-o.28,o5 +3. 4,36 +2.41,67 7 -2.4l,5 +0.58,43 +2. 2,71 .44,' :8 —0.34,69 Déclinaison. — o. 14,5 -+- 7-34,7 + 5.47,9 + 4- 5,0 — i3. 10, I — 2. i5,5 + 9.21,2 — 5. 5,5 — 2.45,0 + 3.37,3 + 2.38, I -II. 7,8 Nombre de comparaisons. 6: 8 6: 10 6:10 6: 10 6: 6: 6; 6: 9: 6: 10 6: 10 12! 10 10 10 10 12 8 Positions des étoiles de comparaison. Étoile Ascension Réduction Réduction Dates de droite au Déclinaison au 1891. compar. moy. 1891,0. jour. moy. 1891,0. jour. Autorités. Août i3. a h m s 2.48. 6,89 + l'28 0 27.52.44,2 + 4; 8 BD t. VI .4. h 2.49.24,99 +1,28 27.48.55, 2 + 4,9 3569 Paris 25. c 3.17. 9,75 + i,5o 26.20. 3,9 + 6,7 Rapportée à 548 BD + 26° 26. d 3.21 .46,02 + i,5i 26. 3.37,3 + 6,9 Rapportée à 55i BD + 25" 26; e 3.20.25,54 + i,5i 26. i3.54,7 + 6,8 id. 3i. f 3.34.15,97 + 1,62 24.58.32,5 + 7>7 702 W,, H. 3 Sept. 1. a 3.33.20,64 + 1,63 24.50.22,2 + 7>9 671 W2, 11. 3 I . f 3.34.13,97 + 1,63 24.58.32,5 + 7,8 702 W,, H. 3 2. h 3.34.49,22 + 1,66 24.39.16,7 + 8,0 709 W,, H. 3 8. i 3.49.33,99 + 1,76 22.48.24,3 + 9,0 io34W,,H. 3 8. i 3.5o, 0,47 + 1,76 22.49.59,2 + 9,0 io38W,,H. 3 8. k 3.5o.36, 10 + 1,76 22. 5i .29,6 + 9-0 1052W2, H.3 9- k 3.5o.36, 10 + ',79 22. 5i .29,6 + 9,1 Id. 10. l 3.5o. 0,34 + 1,81 22.21 .58,0 + 9>4 |(io33Riimk + aoigRvimk) 10. m 3. 5o. 25,60 + 1,81 22. 9.47,5 ■ + 9,4 i ( 4596 Paris + 923 Glasgow ) 10. n 3.00.27, 62 + 1,81 22.24. 4,2 + 9,4 i'o48W2,H.3 25. 0 4. 18 .12,33 +2,08 16.38. 3,3 + 1 '1.7 i(344W,,H. 4+5o87Paris) 35. P 4.17. 9,81 +2,08 16. 3i .20,4 + 1 ',7 |( 5o6o Paris + io5i Glasgow) 25. 7 4.16.28,54 +2,08 16.32. 3,4 + 11,8 296W2,H.4 28. /■ 4.23.55,54 + 2,l3 15.23.57,2 + 12,0 1(477 W2, H. 4+ 5169 Paris - Glasgow). io83 ( 429 ) Dates 1891. Août i3. i4. 20. 26. 26. 3i. Sept. [ . . I . . 2. . 8.. 8.. 8.. 9- 10. . 10.. 10. . 2.5. . 25. . 25.. 28.. Positions apparentes de la comète Temps moyen Asc. droite L og. fact. Déclinaison Log. fact de Toulouse. apparente. parall. apparente. parall. b m s h m s a , 1 1 . 56 . 1 1 2.46.45,28 r,678„ 27.55. 5,3 0,688 10. 33. 3g 2.49.20,18 r,683„ 27.49.58,0 0,712 11.47. ' 3.17.21,20 r,673„ 26.19.32,7 0,688 II . 18.22 3.19.38,85 "'677„ 26. 8.19,8 0,717 II .40. 19 3.19.42,04 ',673,, 26. 8. 8.4 0,695 11.59. 8 3.31.34, 81 r,656„ 25. 4.28,1 0,677 I I .40.22 3.33.49,89 -,663„ 24.50.23,4 0,692 11.59.28 3.33.52,90 'i ",654„ 24.50. 20, I 0,673 io.5o.4i 3.36. 2,52 i,673„ 24.36. 10,4 0,740 11.39.48 3.49. 7,06 ",65u 22.56. 8,0 0,694 11.59.49 3.49. 8,98 r,638„ 22.55.56, 1 0,674 12. i3.33 3.49.10,24 r,629„ 22.55.43,6 0,661 10.44- 10 3.5i. 5,94 ",666„ 22.38.28,6 0,742 10.33.39 3.53. 6,5i r,665„ 22. 19.51 ,9 0,749 io.56.4o 3.53. 9,08 r,664„ 22. 19. 18, I 0,731 I 1 . 16.41 3.53.11,00 -,658„ 22. 19. 8, ! 0,713 10. i5. i4 4.19.12,84 r,65o„ i6.35.3o,o 0,756 10.35.47 4.19.14,60 r,645„ 16.35. 9,4 0,744 10.49-58 4.19.14,90 r,639„ 16.34.53,3 0,735 II. 3.3l 4.23.22,98 r,627„ 1 5 . 1 3 . 1,4 0,730 ÉLECTRICITÉ. — Sur la valeur de la tension électrostatique dans le diélectrique. Note fie M. L. de l.v Rive, présentée par M. Poincaré. forme des sacs ovigères, fixés sur les femelles vers le tiers de leur lon- gueur, plus longs que l'animal entier et ressemblant à un croissant avec les extrémi- tés recourbées en dehors. Chez 5. gracilis, ils sont, d'après II. et N., de forme ovale allongée. » 5. Willemi atteint, dans la femelle adulte, 3™™ ou 4™" de longueur sur 5™™ à 6"'"' de largeur. Le corps est très ramassé. Après le segment céphalique, court et tra- pézoïde, vient le thorax divisé en deux parties. La partie antérieure, très large, à sur- face bosselée et irrégulière, porte trois paires de longs prolongements, recourbés sur (') Travail du laboratoire de M. le professeur Arloing. (-) Bulletin scientifique de la France et de la Belgique, t. XXIII, p. 467; i8gi. ( 436 ) la face ventrale et atteignant parfois 4™"" t'e I^ base à l'extrémité. Au delà, vient un segment bien reconnaissable par la proéminence des de\i\ ailes pleurales; c'est le troi- sième somile tlioracique. La troisième paire de prolongements, insérée à la face ven- trale des deux ailes, lui apjiarlient; les deux autres sont aux premier et deuxième sé- mites. Les deux derniers somites du thorax, libres et distincts, sont beaucoup plus étroits et presque cylindriques. Dans les femelles parvenues à maturité, le cinquième est profondément modifié par l'apparition d'une collerette saillante, rabattue vers l'ex- trémilé postérieure et formant une rigole utilisée pour la fixation du parasite dans son hôte. Les jeunes femelles immatures, de i™'" à i™'",5 de long, ne sont point mo- difiées; leur cinquième segment thoracique est cylindrique. L'abdomen présente deux segments : le premier, plus large, avec les ouvertures génitales; le second, avec les pièces furcales. » Le mâle adulte mesure seulement o"'",9; il compte le mêmenomlire de segments que la femelle, les deux premiers thoraciques étant très renflés pour loger deu:-. grosses glandes testiculaires, et les trois derniers plus étroits constituant, avec l'abdo- men, une sorte de queue cylindrique. » Les mâles et femelles vivent abrités en grand nombre (jusqu'à 21 (5* et 5 9) dans Eolis coronata. Celles-ci refoulent le tégument et s'y creusent un véritable sac, du- quel sortent seulement les segments abdominaux. La collei'elte du cinquième segment thoracique, abritée à l'intérieur, y entoure les lèvres de l'orifica et empêche l'expul- sion du Copépode, qu'amènerait la résistance opposée par les organes du mollusque à l'accroissement du parasite arrivant à l'état de maturité sexuelle. Les mâles sont tout à fait internes et libres dans la cavité générale. Ils sont fréquemment contenus dans les papilles dorsales, où ils rampent avec vivacité le long du diverticule hépatique. Malgré leurs habitudes cavicoles, les deux sexes ont conservé l'œil tripartite, de cou- leur rouge. » II. La seconde espèce est un Lichomolgide nouveau, qui habile la cavité palléale de Peclen opercularis Lin., en compagnie de EermanneUa rostrata Canii. » Elle se rattache au genre Modiolicola Aurivillius par ses antennules, ses organes buccaux et ses appendices thoraciques. Elle diflere de Modiolicola insignis Auriv. : )) 1° l^ar l'anlennule préhensile, courte et épaisse, avec une armature d'un crochet et de trois soies au bord distal interne du troisième article; » 2° Par la garniture d'une cinquantaine de poils fins au bord postérieur et ventral des segments abdominaux; » 3" Par les pièces furcales allongées, égales aux deux derniers segments abdomi- naux. » IH. Sur Sabella pavonina, j'ai obtenu le curieux Lichoniolgide Sabel- liphilus Sarsii Claparède. Il vit sur les branchies et ne diffère aucunement du type observé sur Spirographis Spallanzani. D'ailleurs, malgré les diverses opinions émises à ce sujet, cette espèce ne varie pas dans les cpielques loca- (437 ) lilcs où elle a été signalée, et ni la création de variétés spéciales, ni le chan- gement de l'appellation générique ne sont justifiés ('). ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Chute d'une proliibérance solaire dans l'oinerliirc d'une tache. Note de M. E.-L. Trouvelot. « Le 6 août 1891 , j'observais un grand groupe de taches situé à quelque distance du bord occidental du Soleil, vers lequel le transportait la rota- tion de l'astre. Ce groupe, qui était composé de trois taches assez rappro- cliées les unes des autres, présentait quelque chose de particulier qui éveilla mon attention. » Du bord méridional de la pénombre de la tache centrale du groupe, partaient de longs et brillants filaments qui, d'abord séparés, allaient en se rapprochant former un faisceau cjui, traversant Tomlire et la pénombre de cette tache ainsi que la pénombre méridionale de la troisième tache située au nord du groupe, allait s'enfoncer et se perdre dans les profondeurs de son ouverture. Les filaments lumineux qui traver- saient la tache centrale du groupe étaient encore assez séparés pour permettre de reconnaître l'ouverture de l'ombre de cette tache par les intervalles qui les sépa- raient; mais, au delà, le faisceau trop compact ne laissait plus rien voir. B Le 8 août, le pont filamenteux unissant les deux taches du groupe est observé entre les nuages. Le 9, le groupe, très rapproché du limbe solaire, montre encore le pont filamenteux, malgré l'instabilité de l'image. L'observation spectroscopique per- met de déterminer la position de la tache centrale du groupe, qui est située à 264" sur le limbe. Au-dessus de celte tache, on voit quelques jets de matière prolubéran- tielle, malgré l'état peu favorable du ciel. » Le 10 août, à loi^SS™, on ne distingue plus le groupe de taches, qui se trouve alors sur le bord du Soleil; mais, à l'aide du spectroscope, il est facile de reconnaître la position des taches. D'un point situé à 264°, correspondant avec la position de l'ombre de la tache centrale du groupe, s'élancent des jets éruplifs éclatants. Tous ces jets incandescents se trouvent encadrés par une arche lumineuse immense qui, partant d'un point du bord solaire situé à 258°, allait, après avoir décrit sa courbe, dont le sommet atteignait la hauteur de 2'4o", rejoindre la chromosphère en un autre point situé à 270°. » Celte arche était composée de nombreux filaments, formés d'espèces de nœuds brillants réunis bout à bout. La base de l'arche, située à 258°, était beaucoup plus large, et composée de filaments plus lumineux et moins serrés que ceux qui compo- saient l'autre base, beaucoup plus étroite. Par sa position, qui correspondait exacle- (') Travail fait à la station aquicole de Boulogne-sur-Mer, dirigée par M. le D"' H.- E. Sauvage. ( 438 ) inenl avec celle du point lumineux observé sur le groupe de taches, par sa largeur plus considérable au sud qu'au nord, aussi bien que par sa forme et sa structure filamenteuse, il ne peut y avoir aucun doute que cette arclie protubérantielle et le faisceau filamenteux observé sur les taches ne soient un seul et même objet, observé de points de vue différents. » Ces filaments lumineux s'élevanl à des hauteurs considérables, pour se réunir en faisceau et aller se précipiter précisément dans l'ouverture distante dune autre tache, ont quelque chose de singulier, qu'il serait difficile d'attribuer au hasard. )) Mes observations spectroscopiques m'ontappris que, parmi les lâches qui traversent le liinbe solaire, il en est qui sont le siège d'éruptions vio- lentes et qui lancent à de grandes hauteurs des jets de matières incandes- centes, tandis qu'il en est d'autres qui ne montrent aucune activité et traversent le limbe sans montrer la plus petite trace d'éruption. Au point de vue de l'activité, les taches solaires peuvent donc se diviser en deux classes : celles qui montrent des traces d'activité et celles qui en paraissent dépourvues. L'étude des taches faite à ce point de vue pourrait, il^emble, conduire à des résultats intéressants. )) D'après l'examen des protubérances observées le lo août au-dessus du groupe de taches en question, il paraît évident que l'arche fdamenteuse devait son soulèvement h la force éruptive s'échappant par l'ouverture de la tache centrale du groupe, située juste au-dessous de cette arche, force qui se manifestait par les jets éclatants qui s'échappaient de cette ouver- ture. Comme on ne remarquait pas la moindre trace d'éruption au-dessus de la tache dans laquelle se précipitait l'extrémité atténuée de l'arche, on peut en conclure que cette tache était à l'état de repos. » Doit-on attribuer la chute de cette protubérance dans l'ouverture de la tache à l'effet du hasard, ou bien à une sorte de phénomène d'aspira- tion, ou à une attraction quelconque exercée par les taches à l'état de re- pos sur certaines protubérances? L'observation de phénomènes de même ordre, que j'ai souvent faite sur le Soleil, me ferait incliner vers celte der- nière supposition, m M. L. MiRixxY adresse une nouvelle Note sur l'heure universelle. (Renvoi à l'examen de M. Faye.) La séance est levée à 3 heures trois quarts. !NL B. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Auguslins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimauclie. Ils ronueiit, à la fin de l'aiioée, deux volumes in- 4°. Deux Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du !"■ janvier. Le prix de Vabonneiuent est Jixé ainsi qiiil suit : Paris : 20 fr. — Déparlements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, Angers. chez Messieurs ; jigeii Michel et Médan. IGavault St-Lager. Jourdan. Ruir. Amiens Hecquel-Decobcrt. 1 Germain etGrassin. t Lachèseet Dolbeau. Bayonne Jérùine. Besançon Jacquard. , Avrard. tiordeaux ! Dutliufl'. ( Muller (G.). Hotirges Renaud. / Lefouniier. \ V. Robert. J J. Robert. I V Uzel Caroff. \ Bacr. ( Massif. Perrin. „, , i Henry. Clierboiirg ^ ^ Marguene. firesl Catri ...... Chanihrry. Clermoni-Ferr. Dijon.. \ Rousseau. ( Ribou-Collay. I Lamarche. Ratel. f Damidot. „ l LauverjaL. Douai , . ■' ( Crepm. Grenoble ! '^'■"'^- ( Gralier. La Hochelle lîobin. Le Havre ( Bourdignon. ( Dombre. j Ropiteau. L'Ue Lefcbvre. ' Quarré. chez Messieurs : ( Baumal. Lorient ,, . _. ( M°" lexier. Beaud. Georg. Lyon { Alégret. Palud. Ville et Pérussel. Marseille Pessailhan . ( Calas. Montpellier ' ( Goulet. Moulins Martial Place. ( Sordoillet. Nancy Grosjean-.VIaupin. ( Sidot frères. Loiseau. M°"° Veloppé. Barnia. Visconli et C''. Ninies • Thibaud. Orléans Luzeray. Blanchier. Druinaud. Bennes Plihon et Hervé. Rochefort Boucheron - Rossi n'ailles Nice . j-'oitiers.. liouen. Langlois. [gnol. ( Lestringant. S'-Étienne Chevalier. ( Bastide. / Runiébe. 1 Giniet. ( Privât. j Boisselier. Tours < Pcricat. ( Suppligeon. ( Giard. / Lemailre. Toulon. . . Toulouse.. Valenciennes. On souscrit, à l'Etranger, Berlin. Bucharest. cliez Messieurs : ( Robbers. Amsterdam „ ., « i ( l'cikenia Oaarcisen Athènes Beck. [et C". Barcelone Verdaguer. I Ashcr et C". \ Calvary et C". j Friedlander et fils. I Mayer et Muller. Berne Schmid, KrancUe et Bologne ZaQiclielli et C'". I Ramiot. Bruxelles Mayolez. ( Lebéguc et C". Ha.imann. Ranisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Dcighlon, Bell et C°- Clirisliania Cammermeycr. Constantinople. . Otto et Keil. Copenliague HiJst et fils. Florence Lœscher et Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. i' Cherbuliez. Georg. Stapelinohr. La Haye Bclinfante frères. J Benda. / Payot. Barlh. Brockbaus. Leipzig '1 Lorentz. i Max Riibe. \ Twietmeyer. ( Oesoer. I Gnusè. Lausanne. Liège. Londres . Luxemboun Madrid . Milan. . Moscou. Naples. New-VorI; — Odessa Oxford Païenne Porto Prague Rio-Janeiro . Rome. Botterdani. Stoc/iholni.. S'Pétersbourg . Turin . Varsovie. Vérone . . . Vienne. Ziirich. hcz Messieurs : Dulau. Nuit. V. Buck. Librairie Guten - ■ berg. Gonzalés e liijos. Yravedra. I'-. Fé. Uuinolard frères. Hœpli. Gautier. Furcheim. Marghieri di Gius. Pellerano. Christern. Stechcrt. Westennann. Rousseau. Parker et C". Clausen. Magalhaès. Kivnac. Garnier. Bocca frères. Loescher et C'°. Kraincrs et lils. Samson et Wallin. Zinserling. WotlT. Bocca frères. Brero. Clausen. Rosenberget Sellier Gebethner et Wollf. Drucker. Frick. Gerold et C". Meyer et Zellcr. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES ; Tomes !«' à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i83o. ) Volume in-4°; r853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i8G5.) Volume in-4°; i8;o. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier i866 à 3i Décembre i8So.) Volume in-4°; 1889. Prix ... ; 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points do la Physiologie des .\lgues, par M,\I. A. DEaor.sel A.-J.-J. Solieu. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations iiu'éprouvent le.s Comètes, par M. Hanses. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matière» grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4'', avec Sa planches ; iS56 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beseoen. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en iS5o par l'Académie des Sciences pour le concours de i853, et puis remise pour celui de iS56, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles cfans les différents terrains sédi- » mentaircs, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature " des rapports qui existent entre l'étal actuel du règne organique et ses étals antérieurs », par .M. le Professeur Bbonn. In-4°, avec 27 planches; 1861. .. 15 fr. A la môme Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N" 14. TABLE DES ARTICLES. (Séance du o octobre t891.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBHES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. G. Leciiartier. — Sur les variations de composition des topinambours, au point de vue des matières minérales. Pages. .. 423 CORllE SPOND ANC E . M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Ouvrage de IM. Stanislas Meunier M. E. CossERAT. — Observations de la co- mète Wolf (i88^e III), faites au grand té- lescope de l'Observatoire de Toulouse. . . . M. L. DE LA Rive. — Sur la valeur de la tension électrostatique dans le diélectrique. MM. K. Rodet et J. Couriiont. — De l'exis- tence simultanée, dans les cultures du Sta- . plijlocoque pjogène, d'une substance vac- cinantc précipitable par l'alcool et d'une substance prédisposante soluble dans l'al- cool 4-'2 M. E. C.\NU. — Sur quelques Copépodes pa- rasites, observés dans le Boulonnais 43^ M. E.-L. TnouvELOT. — Chute d'une protu- bérance solaire dans l'ouverture d'une tache 437 M. L. MiRiNNY adresse une nouvelle Note sur l'heure universelle 13** PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 55. W./3. //9/ 1891 SECOND SEMESTR COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PAR MM. liES SECRÉTAIRES PERPÉTllEIiS. TOME CXIII. NM3 (12 Octobre 1891). PARIS, GAUTHIEK-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-IJURAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 55. ''^ 1891 RÈGLEMENT REIATIF ALI COMPTES RENDLS, Adopté dans les s:ances des aS juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires de. séances de l'Académie se coniposenl des extraits destravaiix de ses Membres et de l'analyse des Mémoins ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Aadémie. Chaque cahier ou numéio des Compts rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*'. — Impression des travaux de l'icadémie. Les extraits des Mémoires présentés par in Membre ou par un Associé étrangerdel'Académie conprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 00 jiages par année. Les Programmes des prix proposés par l'Acadi sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les ; ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savant étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des persoj qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1' demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'ui sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nom Les communications verbales ne sont mentionnées mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Ex autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le pour les articles ordinaires de la correspondance cielle de l'Académie. Article 3. dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séanc3 tenante, aux Sécréta ii'es. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- jeudi à i o heures du matin ; faute d'être renns à ter vernement sont imprimés en entier. le titre seul du Mémoire est inséré dans \eCompte n Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu les correspondants de l'Académie comprennent au vaut, et mis à la fin du cahier. Le bon à tirer de chaque Membre doit être leo l'imprimei'ie le mercredi au soir, ou, an plus lar( plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de ^'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne prcjndicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Article 4. — Planches et tirage à part. IjCS Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est au\ frais des tenrs; il n'y a d'exception que pour les Rapport les instructions demandés par le Couvei'iiement. Article 5. Tous les six mois, la Commission athiiiin'slrative un Rapport sur la situation des Comptes rendus ap l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du \ sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés di déposer au Secrétai-iat au plus lard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suiva COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 12 OCTOBRE 1891 PRÉSIDENCK DE M. DUCHARTRE. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE, OPTIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Siii la ihèoiic de V anlagomsmc des cJaimpa visuels. Note de iM. A. Ciiauvkau. « Ij'antagonisme des thamis visuels ne peut guère être interprété au- trement que comme une manifestation de l'influence exercée par les exci- tations d'une rétine sur les centres optiques en rapport avecl'autre rétine. Cet antagonisme se rattache ainsi étroitement à la question de Physiologie générale dont je me suis occupé dans ma dernière Communication, c'est- à-dire la diffusion des impressions sensorielles au delà de la zone d'action des excitations qui les font naître, principalement du côté opposé à celui par lequel ces excitations arrivent aux centres nerveux. Il y aurait donc intérêt, au point de vue des solutions qu'attend cette cjueslion de Physio- logie générale, à déterminer le niocanismc intime de l'antagonisme des champs visuels. G. R., 1891, 2' Semestre. (T. CXIII, N" 15.) ^9 ( 44o ) )) Et d'abord, peiil-oii démonlrcr l'ovactitude de l'asserlion qui vient d'être avancée, à savoir qu'il s'agit là d'un acte central et non d'un phéno- mène périphérique, c'est-à-dire cjue l'organe récepteur des excitations ne participe pas à l'exécution de cet acte et que celui-ci se passe tout entier dans les organes percepteurs? )) Un fait, tout au moins, plaide énergiquement en faveur de cette manière de voir : dans les expériences stéréoscopiques sur la fusion intracérébrale des couleurs, les parties indépendantes des deux images rétiniennes, c'est-à-dii"e les deux figures latérales, ne paraissent jamais influencées par la lutte qui se traduit à colé dans la figure métliane s'enle^ant en relief. Ce sont, en effet, seulement les deux moitiés adjacentes des deux images rétiniennes qui, en se superposant, forment cette figure médiane ou com- binée entre lesquelles s'établit la lutte des champs visuels. » Ainsi, tout point rétinien qui est excité, sans que le point correspon- dant ou identique de l'autre rétine le soit simultanément, devient le siège d'une image qui est fixe, ou à peu près fixe. Je veux dire par là que cette image ne disjiaraît jamais ni ne s'affaiblit sensiblement. En elle-même, la rétine ne possède donc pas un véritable rythme fonctionnel, avec oscilla- tions de l'intensité des impressions causées par les excitations. Mais, quand les deux images rétiniennes chcvauclieut l'une sur l'autre, dans leurs moitiés adjacentes, ces deux parties se dessinent sur des points rétiniens identiques et elles se mettent aussitôt en antagonisme réciproque, en sorte que l'image combinée résultant de la superposition devient le siège d'os- cillations dues à l'alternance de la prédominance de l'une ou de l'autre image composante. Comme entre les deux rétines, siège de cette lutte, il n'y a de connexions établies que par 1 intermédiaire du système nerveux central, on est bien forcé d'admettre que l'antagonisme des champs visuels est un pjiéuomène central. » Comment expliquer ce phénomène? Pourquoi, lorsqu'il y a excitation distincte de deux points rétiniens non correspondants, les deux sensa- tions sont elles perçues d'une manière continue, sans éclipses ni affaiblis- sements r)thmés? Pourquoi, quand les deux excitations, différentes, en provenance de points identiques, se superposent cérébralement, la per- ception de ces deux excitations est-elle, dans une certaine mesure, alter- nante? )) Avec l'hypothèse d'un centre percepteur unique, pour les excitations reçues par les deux yeux, la construction d'une théorie serait plus facile; mais il vaut mieux considérer de suite la supposition, conforme aux don- ( V\^ ) liées aiialoiniqiies et universellement acceptée, de centres bilatéraux, en cherchant à se rendre compte, avec cette donnée, de ce qui se passe dans le cas qui est à expliquer. » Ce n'est, du reste, qu'un cas particulier de la vue simple avec les deux yeux ; il ne diffère du cas commun que par un point : chacun des deux yeux voit une figure différente, tandis que, dans le cas commun, c'est la même figure qui est vue par l'un et l'autre œil. Mais, dans les deux cas, il y a combinaison, en une seule image, de l'image vue par l'œil droit et do l'image vue par l'œil gauche. Étant différentes dans le premier cas, ces deux images ne peuvent pas impressionner les rétines de la même ma- nière : d'où l'antagonisme et la lutte qui s'établit entre elles. Dans le cas commun, au contraire, Videntitë absolue des images rétiniennes, excitées par une seule et même figure, éloigne les conditions de toute lutte entre les deux rétines. Il y aurait, du reste, lutte, que les effets n'en seraient pas visibles, parce que, l'objet peint sur les deux rétines étant le m.ême, l'effet d'alternance ne saurait apporter aucune modification dans les apparences de cet objet. » Il reste à tléterminer la cause qui fait que, dans le cas de figures diffé- rentes, sous le rapport de la couleur ou de la ligne, dont l'image s'imprime sur des points identiques des rétines, il y a lutte des champs visuels. On doit faire nécessairement intervenir dans cette explication les connexions que les cellules nerveuses centrales entretiennent entre elles, d'un côté à l'autre. Ces connexions peuvent être supposées telles que, partout, les points identiques des rétines soient en communication l'un avec l'autre, par rintermédiaii'e des noyaux d'origine des nerfs optiques : condition qui permet à ces points identiques de s'influencer réciproquement, de manière à provoquer l'addition, partant la fusion des perceptions identiques. Mais il faut admettre encore autre chose : c'est que, dans le cas de perceptions non identiques, les deux centres percepteurs tendent à exercer, en même temps que cet effet d'addition, un effet alternatif et réciproque d'inhibition, d'oij la prédominance alternante de l'une ou de l'autre image, c'est-à-dire la variabilité incessante de l'image combinée. Le rythme de ces alternances du pouvoir inhibitoire étant assez lent, on s'explique que, dans le cas d'éclairage de courte durée, la combinaison des images vues stéréoscopi- quement, grâce à l'instantanéité et à l'égalité des perceptions, produise constamment, avec des couleurs ou des contours différents, la sensation résultante exactement homogène. » Cette action inhibitrice, exercée par les cellules centrales d'un côté ( 4^2 ) sur les cellules correspondantes ou identiques du côte opposé, par l'inter- médiaire des conuectifs médians, me semble suffisamment établie par les faits. Seule, de toutes les théories auxquelles on peut avoir recours, celle qui admet l'influence inliibitrice permet d'expliquer pourquoi, dans une image rétinienne, les parties qui coïncident cérébralement avec une autre image dissemblable, reçue sur les points identiques de l'autre rétine, s'éclipsent plus ou moins, à courtes périodes assez régulièrement espacées, tandis que les autres parties de cette image, celles qui restent indépen- dantes et isolées, conservent immuablement la pureté de leurs couleurs et la netteté de leurs lignes. » C'est probablement par une action inhibitoire de même ordre qu'il faut expliquer les sensations chromatiques excitées dans un œil par l'éclai- rage coloré de l'autre œil. Ainsi, les figures blanches, pendant l'illumina- lion en rouge d'un œil, au moyen de l'éclairage latéral, seraient vues vertes par cet œil et l'ouges par l'autre, parce que l'effet inhibitoire de la fatigue s'exercerait sur le rouge dans l'œil éclairé et sur la couleur complémentaire du rouge dans l'œil opposé, ou, pour parler plus correctement, sur les élé- ments nerveux qui, dans la théorie Yung-Helmholtz, seraient chargés de la conduction et de la perception de ces deux couleurs. » OPTIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Inslrurnenlation pour l'exécution des diverses expériences relatives à l'étude du contraste hinocnkdre; par M. A. Chauveau. « Dans mes Communications du 7 et du 21 septembre, j'ai donné de brèves indications sur la manière de procéder aux expériences qui y sont relatées. Aujourd'hui, je présente l'appareil dont je me suis servi dans ces expériences, ainsi que quelques exemples des figures stéréoscopiques à l'aide desquelles on peut étudier, soit la fusion des couleurs reçues isolé- ment sur chacune des deux rétines, soit la réalité de la sensation chroma- tique excitée dans l'un des deux yeux par la Imnière qui éclaire la réline de l'autre œil, soit enfin le mécanisme de l'antagonisme des champs vi- suels. » L'appareil (') consiste, comme je l'ai dit, en un stéréoscope à prismes largement découverts et dépourvus d'ceillères. Il est supporté sur un pied (') Ou le construit dans la maison Duboscq. ( 443 ) solide et loLii'tl, qui permet de le placer devant soi, sur une table, en lais- sant libre l'usage des deux mains. » Le seul point qui mérite une mention s|)éciale concerne les dis- positions grâce auxquelles on ])eut placer et faire jouer, en avant des prismes, quatre systèmes de |)ièces complémentaires, dont voici l'énumé- ration : » 1° Le système des verres absorbants destines à réaliser l'égalité exacte de la vision des deux yeux. — Ce sont des lames de verre blanc ayant environ i™"" d'épais- seur. Elles sont maintenues par la pression de ressorts sous lesquels on les engage de haut eu bas, entre de petits taquets formant coulisse verticale. On met cinq de ces lames devant chaque prisme : cette quantité suffît généralement, tout au moins quand les différences oculaires provenant de l'astigmatisme ou de l'amétropie ne sont pas trop accentuées ou ont été corrigées, dans une certaine mesure, par des verres de lunettes. Si les deux yeux sont à peu près égaux, l'intensité lumineuse est également alTaiblie par cette interposition, entre les yeux et la figure stéréoscopique, d'une couche absorbante de même épaisseur; l'égalité des impressions lumineuses n'est donc pas altérée. Si la vue est inégale, ou réalise l'égalité en enlevant, du côté de l'œil le plus faible, une à une, les lames de verre, qu'on fait passer, au besoin, devant l'autre œil. On est averti que le résultat a été obtenu lorsque, dans une figure disposée iiour l'élude de la lutte des lignes, on n'observe plus de prédominance d'une image sur l'autre et que la combinaison des deux groupes de lignes est toujours réalisée par l'éclairage instantané. » 2° Le système des verres colorés pour répéter, avec des figures blanches, les expériences sur la fusion des images rétiniennes. — L'un des verres se place devant le prisme gauche, l'autre devant le prisme droit, en arrière des verres atténuants, dans une glissière horizontale indépendante, dont la face antérieure est formée par la pre- mière de ces lames, atténuantes. » 3" Le système d'écran à l'aide duquel on se procure les obscu rcissements partiels des images, dans les expériences sur la théorie des phénomènes chroma- tiques provoqués dans un œil par l'éclairage coloré de l'autre œil. — C'est une plaque mince de laiton ou de cai-ton noirci, se mettant à la place des verres colorés et de la même manière. Elle présente deux ouvertures, répondant à chacun des prismes, mais plus larges; ces ouvertures sont séparées par une partie pleine qui, dans la po- sition d'inactivité, reste dissimulée entre les deux prismes. En faisant jouer cette plaque dans sa coulisse, il est facile de réaliser toutes les éclipses partielles nécessaires à la constatation des faits que j'ai signalés. » 4° Pour les expériences qui exigent la vue fugitive quasi instantanée des figures stéréoscopiques. à part les moyens dont j'ai déjà jjarlé, particulièrement l'em- ploi de l'étincelle électrique, on peut se servir d'un petit volet noir, en bois très mince, appliqué, par un ressort en caoutchouc, en avant des systèmes précédents. Ce volet s'ouvre de bas en haut. La poussée du doigt le soulève et le laisse retomber plus ou moins brusquement, en découvrant, pour un temps plus ou moins court, à la volonté de rexpérirnentateur, les figures stéréoscopiques. ( 414 ) » Deux incits niainlenant sin- les dispositions à donner aux tigures sté- réoscopiqiies. )> Elles sont dessinées sur un carton (ii fi)nd noir) de 2.Y'" de largeur sur 9''"' de hau- teur. J'ai déjà dit que je me suis arrêté à lii représentation d'une soite d'escabeau. En voici la forme et les dimensions : » Dans le premier échantillon que je présente (voir A, (h/its la figure ci-jointe : lepiodiiction en demi-g/art(/eiii), le plateau est Larré par trois traits, allant en dia- gonale de l'angle supérieur gauche à l'angle inférieur droit dans la moitié droite de la construction sléréoscopique, et réunissant les deux autres angles dans la moitié gauche. C'est la figure que j'emploie ])our faire l'essai de l'égalité des impressions et corriger l'inégalité quand elle existe. Aucune teinte n'étant appliquée sur cette ligure, qui reste blanche sur fond noir, je m'en sers également pour les études sur la pro- vocation de sensations chromatiques par induenoe d'un (fil sur l'autre. » Pour la fusion des couleurs objectives, j'ai signalé les deux disposi- tions suivantes : » I" Celle de l'échantillon B, dans lequel la surface du plateau est partagée par deux diagonales en quatre triangles égaux : i, rouge; a, jaune; i -t- ■>, orangé, consti- tué par la superposition d'une couche de jaune et d'une couche de rouge. » 2° La disposition de réchantillon C, où la surface du plateau se trouve divisée en seize carrés égaux, entre lesquels on distiibue, dans l'ordre indiqué par la figure, les teintes suivantes : 1, rouge; 2, jaune; 3, bleu; 4, violet; i -1- 2, rouge et jaune super- posés donnant l'orangé ; 1 -1- 3, rouge et bleu, formant du violet ; 2 -i- 3, jaune et bleu, faisant du vert ; 2 -I- 4; jaune et violet, donnant parfois du lîlanc grisâtre , mais le plus souvent un gris très sale. » J'ajouterai l'échantillon D, présentant sur la surface du plateau, d'un côté, sept bandes verticales : violette (i), blanche, bleue (2), blanche, jaune (3), blanche, rouge (4), elj du côté opposé, les mêmes bandes disposées horizontalement. C'est, comme on le voit, le spectre dans lequel l'indigo, le vert et l'orangé sont remplacés par du blanc. Mais chacune de ces couleurs apparaît deux fois dans les carrés formés par la superposition sléréoscopique des deux images. )» Cette dernière disposition, tout particulièrement favorable à l'anta- gonisme des champs visuels, |)ermet de s'en rendre compte à la fois en ce qui concerne la couleur et la ligne. » On peut, du reste, se procurer les mêmes renseignements simultanés, en traçant, sur toute autre figure disposée pour l'étude de la fusion des couleurs, des traits que la vue stéréoscopique combine de manière à for- mer des réseaux de carres ou de losanges. Par exemple, l'échantillon C, reproduit en E, sillonné de lignes obliques de haut en bas et de gauche à droite, d'un côlé, et, de l'autre côté, de haut en bas et de droite à gauche, donne, dans sa complication apparente, un moyen très simple d'apprécier ( V46 ) la marche parallèle de la combinaison des couleurs ( t de la combinaison des lignes. Les couleurs résultantes ne sont, en effet, jamais mieux obte- nues que dans les cas où l'on obtient aussi le réseau formé par le croise- ment des deux systèmes de lignes. « PHYSIQUE. — Nouveau réseau d'isothermes de l'acide carbonique. Note de M. E.-H. Amagat. « Un nombre considérable de travaux ont été publiés depuis quelques années relativement aux équations caractéristiques des gaz et aux sujets qui s'v rattachent; les données expérimentales font d'autant plus défaut que ces recherches paraissent prendre tous les jours plus d'importance; j'ai donc cru devoir reprendre, pour l'étendre et le compléter, le travail que j'ai publié en 1878 sur l'acide carbonique. » L'ancien réseau, au moyen duquel M. Sarrau a déterminé les con- stantes de l'acide carbonique, donnait seulement les isothermes entre 35° et 100"; celui que je public aujourd'hui donne ces lignes de 10" en 10° entre o" et 100", puis celles correspondant à 32°, 35°, 137", 198° et 258". » Entre o" et 100", le bain d'eau a été réglé de manière à obtenir des nombres de degrés entiers (' ); au-dessus de 100", j'ai employé des bains de vapeur d'acétate d'amylc, de benzoate de métbyle et de benzoate d'amyle. » La pression a été poussée jusqu'à looo-'""; la méthode suivie est celle que j'ai déjà décrite dans ma Communication du 8 décembre 1890 et que j'ai appliquée aux gaz, air, oxygène, hydrogène et azote. » De nombreux essais, qui seront l'objet d'une Communication spé- ciale, m'ont montré qu'il est extrêmement difficile d'arriver à une déter- mination exacte du point critique par l'observation directe de la tempéra- ture à partir de laquelle la liquéfaction n'a plus lieu; il paraît préférable de calculer cette température au moyen de la méthode suivie par M. Sarrau et devenue classique, après avoir déterminé les constantes de l'équation caractéristique, au moveu de données prises sur des isothermes encadrant de près celle de la température critique ; c'est pour cela que j'ai déter- miné les isothermes de 3o", 32° et 35". (') Entre o" et 100", les tempuratures ont été déterminées avec un étalon provenant du Bureau international et étudié par M. Guillaume; elles ont été ramenées au\ indi- cations dû tliermomètre à hydrogène, au moyen du Tableau dressé par M. Chappuis ; les autres températures sont données en chifTres ronds, pour des raisons qui seront exposées au Mémoire complet. 100 il5 i.îo ''■> .îuo 3oo 35o ^00 llho ôoo 55o 600 65o 700 760 800 85o 900 ()5o 1000 ( r.7 ) » Aux Icnipc'ialiires inléi-ieures à celles du point critit|up, les isnlliei'mes contiennent une partie verticale correspondaut à la liquéfaction (les pres- sions étant jiortées sur l'axe îles abscisses et les produits P x V sur celui des ordonnées); les valeurs des ordonnées des deux extrémités de cette j)artie droite sont entre elles dans le rapjjort des volumes d'une même masse d'acide carbonique à l'état liquide et à l'état de vapeur saturée ; la < ourbe continue qui passe par ces points donne donc, de suite, sons les diverses pressions, le rai)port des densités de l'acide carbonique à l'état liquide et à l'état de viqicur saturée; cette courbe qui se présente ici, pour ainsi ilire accessoirement, paraît bien avoir la forme parabolique déjà assi- i;née à un tracé analogue par MM. Cailletet et Mathias. » I.a partie des isothermes qui se relève après l'ordonnée minima et qui est ]iresque droite présente nue léi;ère concavité tournée vers l'axe des pressions, comme cela a lieu aussi pour les autres gaz cjue j'ai étudiés (loc. cit., 8 décembre 1890). » l^e Tableau suivant donne les valeurs desj produits? x Vaux diverses températures et sous les pressions indiquées à la première colonne verti- cale; un Tableau supplémentaire contient un grand nombre de données utiles pour la reproduction complète des courbes ( notamment les iso- thermes à 32° et 35"). o, I03o 0.-2 TO (l,J^<|0 O, '-UpO 0.3'iuô 0.3830 o..^3nj 0,47't" 0 ,5''9'^ o.7.'8() 0.8090 0 , S( |o5 0,9700 1 .n^,^,5 1 . 1375 I . 3oj5 1.2815 1 .3.^80 1 . .Sogo i.,îS;io i .(;:)6o 10". 0,11 4-3 o, i63o o,2i3o 0.2620 0,3090 (>.355o (j /) 0 1 o 0,4 1^-^ 0,4900 o, 5340 0, 5775 0,6(3^0 o.7h'^ 0,83 10 0,9100 0,993.5 1 ,0730 1 , i53o 1 , 3 1 0.5 1,3870 1 .4*12 j 1,538.") I ,6ii5 I , 68 5 o 0,6800 (t , ! 800 0,2285 0.2785 0,3260 0,3725 f I , -^ 1 90 0,4655 O , 5 I 00 0,5545 0,5985 o , 68 5 o t» , 771 o o,855o 0.9380 1 ,0200 1.0995 1 , iSoo 1 ,2690 1 ,3395 1.417" 1,4935 1,5685 T ,6430 I -160 30". 0,7750 0,2190 o,255o o.3noo o , 34 60 0,3930 0,440" 0/1875 0,53 i5 0,5775 Oj6225 0,7090 0,7950 0,8800 O ,9630 I ,0465 I ,1275 I ,2075 I , 2890 ,52'|5 ,6000 •/t Su o,85oo 0,6200 0 , 3090 o,335o 0,3770 o , '1 2 1 5 n,'f{'>-;j o , 5 I 3o o , 5580 o,6o'jO 0,6485 0,7865 0,8280 0,9075 0,9900 1,0740 I , 1570 I ,2075 I,3ly0 I ,:iooo '■479" 1 ,5570 1,6325 I ,7065 ■.-8on G. K., 1891, Semeslie. (T. C\Ul, 0,9200 o,7'i70 0,4910 0,3950 0,4190 0,4570 o,5ooo 0,5425 o,5865 o,633o 0.6765 0,7650 o,85i5 0,9365 1 ,02ro I . io35 i,i865 I ,2680 1 ,35oo 2,'(3i5 I . 5 I o5 I ,5885 j ,665o i,8r4o N» 15 0,9840 o,84io 0,6610 o,5ioo o,485o o , 5o55 0,5425 0,5825 o,625o 0,6675 0,7100 o , 7980 o,884o o . 9690 I ,o5'|0 I , 1870 I .2190 1 ,3oio 1 ,3825 i,''.64o i,5',35 1 ,6225 1,6995 ".77^5 I .8 |-5 I .o'|3o o , 9 1 80 0,7770 0,6430 0,0750 0,5781 0,5955 o , 6285 0,6670 0,70711 0,74851 0,88251 0,9180 ', I ,oo3.') 1,0880 1 , 1721» 1 .25 jO 1.386,1 1 ,4 170 1,4985' i.57Sf) 1,6575 1,7345 1,8100 i.SS'io 1 , 0960 0,9880 0,8725 0,7.590 o,68o5 o , 65 1 5 0,6600 0,681 5 0,7185 o,75i5 0,7900 0,8725 ((,9560 I ,o4oo I ,I25o I ,2o85 I ,2900 1 ,8725 1,4.535 I ,5335 1 ,6i4o 1,6925 1 ,7710 1.8470 1 .9210 I , i53o 1 ,o5i5 0,9535 o,858o 0,7815 0. 74io 0,7815 0,7460 0,7690 o,8oi5 o .8875 0,9185 0,9960 I ,0775 1 . 1600 1 ,2430 2.3265 i,4o85 I . ^900 I .5705 î .65o5 1 ,807,} i.SS'i5 I ,2065 1 ,1 180 I ,0800 0,9470 0,8780 0,8820 o,8i.'|5 0,8355 0,8600 0,8900 o , 96 I 5 I ,o385 1,1190 I .2005 I ,2880 1,3655 ■,4'l75 1 .5285 1 ,6100 1 . 6890 1 ,7680 1,8460 I ,9230 1-99!)" 1,3 800 i,3ï85 1 ,2590 1 , 2o5o 1 , i585 r , 1 23o I ,0960 I ,o835 I ,oSio I , o885 1 , 1080 I , 1 565 I ,2175 1,2880 I ,3620 I ,44^0 1 .5 180 1 , 5960 1 .6760 I ,7565 I.H355 1,91 5o 1-99I" I ,6i5o 1 ,5820 i,553o 1 ,0295 1 ,5ioo 1 ,49'^o I , 4890 1,4^70 1,^875 1,4935 I ,5210 I ,563o 1,6160 1,6775 1 ,74^0 1 ,Sl20 1,8835 I ,9J6o 2,o83o 2, 1080 2 , 1860 2 , 2600 2,885o 60 1,8670 1,8470 1,8810 i,8iSo I , 8095 1 ,8o4o I ,8o35 1 , 8060 I ,81 i5 1 ,8200 1,8465 i,883o 1 ,9280 ( ii« ) J tthU'tiu ^ujtplenn'iitdiri:. 3i 33 3ô 44 48 5o 53 5,i M 00 65 68 7' '-3 74 74. '^ 8o 82 85 9" 95 (,,738(. Oj'JIOO o.oqSo o,o-5o ,1,0790 0,7860 o ;775o o , 7040 o,74'^o o,7o5o 0,6490 0,1 o5o ...'|0 o.S35o 0,8170 0,789') 0,7490 0,7380 0,7060 u,6Soo c.,6370 o,6oJo o ,ô8oo o,.4So o, IJlîii O.SSjf. 0.8190 0,7930 o,7-3o (),74tio 0,7260 o,G6Hu .1,5950 o, 535o 0.4800 o,235o 0,223o 0,2190 0,2190 0,2 205 O , 2 230 O ,y7i'o o,835o o,79îiO <>,7'|5j OfSfj'.ÎO o,8555 0,81 55 0,77'Ui o,88So 0,8670 o, 85:1 5 o.Siioo o, 81 35 0,9030 0,9330 0,9210 0,9020 0,8890 0,9930 0,9840 0 , 9680 0,9670 ,o6fio ,o52o ,o43o ,0280 ,oi85 .(19S0 1 ,oS5o i ,07(30 0,0935 0,7246 o,77r>o 0,8555 0,9286 0,9940 i,o5^o 0 , 6290 o , (1690 o , 7260 o , 8200 o , 8990 o , 9690 I , o335 0,6750 o,63io 0,6960 0,7970 0,8810 0,9630 1,0190 Djô/jod 0,6020 0.6730 11,7820 0,8685 o,943o 1 ,0100 I , }.).},) 1 ,2070 1 , 142U I , i960 I , i3:'|0 1 , 1786 i , I i3o 1,1710 I ,0930 I , i53o 1,0810 1 , 1420 1,0730 I , i36o 0,4030 0,4^1*0 o,4t6o 0,3400 o,2t8o 0,2496 0,24*0 :).53io t , 5 1 01 1 »,'t85o .6i3o ,S36o 0,91- 1,9880 i,o535 0,4200 ' o,3i8o 0,5400 0,2810 o,6o3o 0,2670 o,^35o II, 2660 0,3410 „,3,4„ o. .^090 (),3i3o 0,71,10 0,7000 o.65io 0,7690 o,S63o 0,9^25 i,oi35 0,3990 0,7340 o,835o 0,9190 0,9935 0,5460 0,6980 0,8060 0,8960 0,9735 0,4910 0,6610 0,7770 0.8720 0,9540 0,4170 OjÔSSo 0,7210 0,8'!'|0 0,91 '|0 180 o,8o3o 0,8900 0,9660 i,oo35 1,1 oo5 1 ,o835 i,o655 i,o48o 1 ,o3o5 ">9970 » Voici maintenant un second Tablean qui donne, pour une série de volumes inscrits à la première colonne, les pressions nécessaires pour ob- tenir la constance de ces volumes aux diverses températures; ces données, (|ui ont été prises directement sur les tracés graphiques au moyen de lignes d'égal volume (droites passait par l'origine), permettent de calculer les valeurs des coefficients de pression. ). Dans ce Tableau et dans celui qui précède, le volume est supposé égal à l'unité, à zéro et sous la preision d'une atmosphère. » Une grande partie de cei résultats ont été déjà communiqués à M. le professeur Tait, qui les a utilisés dans un travail important qu'il vient de publier sur les fondements tlfl les fondements d0 la théorie des gaz. Vultiuies. 0". lO'. !0'. 0,02385... . 3.,o 33,0 35,0 o,oi636... . 34,4 4., 8 45,1 o,oi3oo. . . . .34,4 44,4 5i , I 0,01000. . . . .34,4 44,4 56,3 0,00768. . . 0,00578. . . . 34,4 44,4 56,4 ■ 34,4 44,4 .56,4 0,00428. . . . 34,4 44,4 56,4 o,oo3i6... • 34,4 4'i,4 .56.4 O,0025o. . . » ti4,1 0,00200. . . 122,5 209,0 3oo.o 0,00187. . . . 307.5 404.0 5:» 0,0 37,0 48,3 55,5 62,8 68,3 7". 7 7", 7 71,5 1 00 , o 384,o 3i) ,|o i<,:4 68.6 76,6 83,1 87,S 98,0 i.j5,o 470,5 75o , 5 M". (;()", 70'. 80°. 9J". 4", 9 42-8 44,7 46,6 48,5 .54,5 5-, 6 60,6 63,5 66,5 63,8 67,8 71,8 l'^r, 79, t> 74,5 80,2 85,8 9', 3 98,7 84,8 92,8 100,6 108,2 116,0 94,7 106,2 ,,7,5 128,8 l4o,2 io4,8 121,9 '38,9 i56,3 173,0 125,3 i53,8 i83,2 211,5 340,0 201,0 25o.5 298,5 346,0 394,5 56o,o 65i ,0 745.0 832.5 918,0 8.56,5 ()53,5 100". IST. 19S'. 258-. 5o , 5 57,0 68,0 78,5 69,5 80,0 97.0 112,0 83,6 97 •? 120,0 i4o,o 102,3 121,.) 1 53 , 5 181 ,0 123,8 1 5 1 , 0 195,0 234,5 i5i,3 191,0 2.57,0 .^16.0 19',' 252,5 3.56,0 4|i9-"' 271,0 443,5 376,0 5.54 -j 1 619.0 909.0 \ 998,0 ( 449 ) » Je laisse do cùlé pour aujourd'hui l'exameu de l'ensemble des résul- tais, la présente Communication n'ayant d'autre but (pie la i)ublicalion des données numériques. 11 Les deux figures qui suivent représentent : la première, le réseau Fiff. I. complet, et, la seconde seulement, la |iarlie relative aux pressions iufé ( /.5o ) rieiires, ;ifiii qu'on puisse niieuv saisir les dcbiils ('). Ou voit eu traits ponctués la courbe de forme parabolique dont j'ai parlé plus haut; la se- conde courbe ponctuée est le lieu des points correspondant aiiK ordonnées Fis. niininia. Ces ordonnées correspondent, pour chaque tenipératui'C, au\ pressions suivantes : o. lO. 20, 3o. 4o. 3.j 5 a 45 60 57 7^' -G 80 ot 90 1!4 100 .43 .37 162 .98 '79 258 .96 -il 1 245 255 218 (') Les deii\ isothermes |>niiciiiees sont relies de 32" et 35». ( 45. ) » Ou voit que le point correspondant à l'ordonnée minima rétrograde vers l'origine à partir d'-iine température voisine de 200". » Enfin la liquéfaction de l'acide carbonique a eu lieu : Aux températures de . . . o" Sous les pressions de . . . 34""", 1 10» 20° 56""", 4 So" 70""°, » J'ajouterai que j'ai cherché à obtenir l'acide carbonique aussi purgé d'air que possible; je suis arrivé à un résidu insoluble dans la potasse in- férieur à un demi-millième, l'essai étant faitisur le eaz avant servi aux expériences clans le tube de verre dans lequel il venait d'être comprimé. » CHIMIIC AGRICOLE. Variation de coinposilion des lopinattihoiirs aux "cailles. Note de M. G. Le- ges portaient, vers la partie ires et déjà desséchées. Les vertes; dans l'intervalle, se diverses époc/ues de leur végélalioii. Rôle des , CHARTIER. " Les faits que nous aA ons observés pendai t la végétation des topinam- bours nous ont conduit à en déterminer la c imposition dans le mois de septembre, à une époque oi'i la plante est déjà parvenue à une taille nor maie, et où les tubercules n'existent encore cfu'en quantftés relativement faibles. » Dans le carré cultivé sans engi'ais, de même que dans celui où les en- grais phosphatés étaient employés seuls, les t inférieure, une quantité notable de feuilles ne feuilles de l'extrémité supérieure étaient seules trouvaient, en quantités plus ou moins fortes, des feuilles en partie ta- chées de jaune. Dans le carré qui recevait comme seul engrais du chlorure de potassium, il n'y avait qu'un très petit nombre de feuilles noires. On n'en voyait pas sur les tiges qui garnissaient les carrés où l'on avait em- ployé le mélange des deux engrais minéraux ; mais, sur tous les pieds, on remarquait des feuilles tachées de jaune, (les faits s'observent, d'une ma- nière plus ou moins accentuée, en culture normale. Nous avons déterminé la composition des diverses parties de la plante en rapportant nos résultats à t'^^de matière sèche. Nous nous contenterons de donner les résultats relatifs aux feuilles de l'année 1887. Ils ont été en- tièrement confirmés par les analyses que nous venons de terminer pour les feuilles de l'année 1890. » La composition des tubercules et des liges a été déterminée en même ( 452 ) temps, et, pour ne pas multiplier les Tableaux, nous nous contenterons, en ce qui les concerne, de signaler les conséquences des résultats obtenus. Au point de vue de l'acide phosphorique, les tubercules diffèrent très peu de ceux que l'on récolterait au mois de décembre. Au point de vue de la potasse, dans les carrés qui n'ont reçu que de l'engrais phosphaté, les tu- bercules sont, en septembre, absolument comparables à ce qu'ils seront trois mois plus tard. Dans les carrés qui ont reçu du chlorure de potas- sium, ils présentent un excès de richesse en potasse. L'augmentation est dans le rapport de 3 à 2. Tout se passe comme si une portion de la potasse des jeunes tubercules se trouvait utilisée pour leur accroissement futur, ou pour le développement de tubercules nouveaux. » Au mois de septembre, les tiges contiennent plus d'acide phospho- rique et de potasse, moins de chaux et de magnésie qu'à une époque plus avancée : Acide phosplioriciuo Polassc Feuilles cueillies l verles... \ jaunes. . en septembre ( noires. . Feuilles récoltées en dé- cembre sans engrais. 7,38 4,90 4,60 engrais engrais phosphaté, potassique, mélangé. 4,00 10,43 7>43 6,98 6,. 58 .^,1.5 3,48 1 ) 17 2,88 _Br 5,3o ,86 sans engrais. er I 2 , g.j 3,18 I ,01 engrais engrais phosphaté, potassiiiuc. mélangé. •7.94 3.36 1,07 1,82 i6,oi) .5,64 1,80 i3,65 » Les feuilles vertes contiennes* environ deux fois autant d'acide phos- phorique, et de six à seize fois autant de potasse, que les feuilles récoltées au mois de décembre. » Entre les feuilles vertes et les feuilles jaunes, on constate des diffé- rences très nettes. Les cjuautités d'acide phosphorique sont plus faibles, mais la diminution n'est pas supérieure au rapport de 3 à 2, quel que soit le carré que l'on considère. Sur le sol qui n'a pas reçu d'engrais potas- sique, la proportion de potasse devient quatre à cinq fois moindre. Dans les carrés oi^i l'on a employé du chlorure de potassium, la diminution de la potasse s'effectue seulement dans un rapport voisin de 3 à 2. » Les feuilles noires fournissent des résultats plus accentués dans le même sens. Sur les parcelles sans engrais, et sur celles qui n'ont reçu (|ue des phosphates, les quantités d'atnde phosphorique ont peu varié, mais les proportions de potasse ont diminué au point de devenir trois lois moindres que dans les feuilles jaunes. ( 453 ) » Dans les carrés qui ont reçu du clilorure de potassiniii, les feuilles, noires contiennent trois lois moins d'acide phosphorique que les feuilles jaunes; les quantités de potasse ont très peu varié, restant encore huit fois plus élevées que dans les feuilles récoltées en décembre. On se trouve ainsi eu présence de feuilles atteintes de la môme altération physique et possédant des compositions complètement différentes. Dans les unes, il y a pénurie de potasse; dans les autres, pénurie d'acide phosphorique. » Les feuilles qui jaunissent ne doivent pas cette altération à une perte d'eau. Au moment où nous les avons cueillies sur leurs tiges, en septembre, elles contenaient des quantités d'eau comparables à celles qui existaient dans les feuilles vertes. I Eau pour loo. Sans engrais. lùigrais phosphate. Kngrais potassique. Mélange. Feuilles jaunes. . 70,69 73, 61 78,56 84,53 l'euilles varies... 77^43 75,76 1 72,26 77)3i )) La dessiccation succède à la maladie de ^a feuille et en est la consé- quence. » Il faut conclure des faits et des analyses précédentes que la maladie des cellules commence, que les feuilles dépérissent et meurent à partir du moment oii elles ne contiennent plus eu quantité suffisante un seul des deux corps, acide phosphorique ou potasse, et que ces proportions minima, à partir desquelles commence l'altération des feuilles de topinambours, .sont, par kilogramme de matière végétale sècle : gr gr Pour l'acide phosphorique 3,48 à 4,'o Pour la potasse 3, 18 à 3,36 » Les faits précédents fournissent une preuve du rôle que jouent les feuilles dans l'alimentation de la partie de la plante qui doit servir à sa reproduction. )> Les feuilles qui étaient noires au mois de septembre ont eu la compo- sition des feuilles vertes et les matériaux qu'elles ont perdus ont été utilisés pour la nutrition de feuilles supérieures. Elles conservent leur vitalité tant que le sol peut fournir à la plante une quantité suffisante d'acide phospho- rique et de potasse. Mais, si un seid de ces principes fait défaul, on le voit émigrer vers l'extrémité de la tige, dont l'accroissement est limité par les (piantités qu'il peut recevoir des feuilles inférieures. " Dans les terres fie richesse moyenne, on voit encore les feuilles se ( 454 ) iMcher à partir d'une certaine époque, |)lnson moins tardive, et l'altération s'étendre jusqu'au sommet de la tige. Toutes les feuilles cessent de vivre et se dessèchent, après avoir subi un appauvrissement successif qui se pro- page de bas en haut et qui a pour cause la nutrition des tubercules. On voit, en effet, la récolte en tubercules être en rapport avec celle des fanes; oavoit les principes qui dominent dans les tubercules disparaître des feuilles et ceux que les tubercules ne contiennent qu'en faible propor- tion se concentrer dans les feuilles qui présentent alors une richesse carac- téristique en silice, en chaux et en magnésie. >) Enfin, si nous considérons que les feuilles noires prélevées au même moment sur des pieds ayant végété avec des engrais différents contenaient, les unes: Acide phospliorique 6*' ,98 Potasse '»'') '7 les autres : Acide phospliorique '"'lO' Potasse iâ6'',()4 nous pourrons en conclure que le dosage comparé de l'acide phosplio- rique et de la potasse dans les feuilles prématurément altérées et dans les feuilles saines permettra de découvrir les principes qui font particulière- ment défaut au sol. » M. Daubrée, en donnant à l'Académie des nouvelles très rassurantes sur la santé de dom Pedro d'Alcantara, exprime, au nom de notre illustre Associé, le regret qu'il éprouve d'être privé, depuis longtemps, de prendre part à nos séances. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. «1. Fenyi adresse une Note intitulée : « Remarque sur l'interpréta- tion de certains phénomènes observés dans les protubérances solaires ». (Commissaires : MM. Fizcau, Cornu, Mascart.) M Alf. Basin adresse un projet d'aérojjlane-ballon dirigeable. ( Renvoi à la Commission des aérostats. ) ( 45^ ) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Volume publié à Bucharest sous le titre : « Curs ele- mentar de Chimie » par le D'' C.-I. Islrati. (Présenté par M. Friedel.) ASTRONOMIE. — Observations de la comète périodique Tempel-Swift, faites à rohsen'atoire de Paris (^équatorial de la tour de V Ouest); par M. G. Bi- GOUKDAN. Communiquées par M. Mouchez. Étoiles Dates (le 1891. comparaison. Oct. 8 a 4629BD-t-o' 9 b 4634BD-t-o 9 c 4633BD-+-0 9 b 4634BDH-0 G omète — Etoile. - — ■ ».. -^ — Nombre .\sc nsion de Grandeurb. drc ite. Déclinaison. comparaisons 9>5 m — 0. 27', 83 — I. 3,2 9:9 8,5 — O. 20,43 +6.47,3 6:6 8,5 — O. 19.37 — 5. i5, 5 6:6 8,5 — 0. 20,23 +7. 0,8 6:6 Positions des étoiles de comparaison. Ascension Réduction Réduction Dates droite au Déclinaison au 1891. Etoiles. moyenne 1891,0. jour. moyenne 1891, D. jour. Autorités Oct. 8. a Il m s 20.53.44)00 -+-I.99 0 ' " +0.21 .3i ,1 i -1-10,5 B. B. VI 9. b 20.53.59,38 + 1,98 -1-0.26. i3,c ) -1-10,5 Weisse, (n" i34o 9. c 20.53.57,43 + 1,98 -HO. 38. 19,^ + 10,6 Weissej (n" i338 Positions apparentes de la comète. Ascension Dates Temps moyen droite Log. fact. Déclinaison Log. fact. 1891. de Paris. apparente. parall. apparente. paraît. Il m s h m s „ , „ Oct. 8 7.23.33 20.53.18,16 2,56o„ -1-0.20.38,6 0,819 9 8. 4-33 20.53.40,93 2,595 -1-0.33.11,7 0,818 9 S.ig.Si 20.53.40,04 2,810 -1-0.33.14,8 0,818 9 8.3i. 4 20.53.41, i3 2,924 4-0.33.25,2 0,819 )) Remarques . — Oct. 8. La comète est une nébulosité excessivement faible, à l'extrême limite de visibilité ; elle est ronde, de i',*! à i' de dia- C. R., 1891, ■^' Semestre. (T. CXIII, N° 15.) É>I ( 456 ) mètre, légèrement plus brillante vers la région centrale, oi^i l'on soup- çonne par instants un petit point stellaire. » Oct. g. La comèfe est excessivement faible; cependant la première mesure a pu être faite avec le coucher de la Lune. Elle avait le même aspect que la veille, mais le petit point stellaire situé vers le centre de la nébulosité se voyait mieux. On pourrait donner à la première observation de ce jour, faite en présence de la Lune, un poids plus faible qu'aux deux autres. » D'après une mesure micrométrique, la différence d'ascension droite des deux étoiles b et c est i*,o3, tandis que d'après le catalogue de Weisse cette différence serait i*,95 (voir ci-dessus) : c'est à cela que tient la dis- cordance apparente des observations du 9 octobre. « ASTRONOMIE. — Observation de la comèle lempel-Swift, faite à V Observa- toire de Paris (^équalorial de la tour de l'Est); pur M''" D. Klumpke, pré- sentée par M. Mouchez. Comète — Etoile. ■ i«ii — - — _^ Nombre Ascension de Grandeuv. droite. Déclinaison, comparaisons. 8,7 — i8%oo — 4'4",i 6:6 Position de l'étoile de comparaison. Ascension RéJuction Uéduction droite au Déclinaison au Étoile moy. 1891,0. jour. moy. 1891,0. jour. Autorité. 40596 Lai. 2oi'53'-57%44 +i%98 +0-^38' 2o",9 -i-io",6 2 0bs.M. de I^iris Position apparente de la comète. Ascension Date Temps moyen droite Log. fact. Déclinaison Log. fact. 1891. de Paris. apparente. parall. apparente. parall. Oct 9 ■o'-Si-SS" 2o»'53"4i%42 1,426 +o''34'27",4 0,828 )) Remarque. — Comète extrêmement faible, présentant un léger centre de condensation. » Etoile Date de 1891. comparaison. Oct. 9.. . 40696 Lalande (457 ) ASTRONOMIE. — Recherches expérimentales sur l'équation personnelle dans les observations de passage. Noie de M. P. Stroobant (' ), présentée par M.Wolf. (c L'appareil dont je me suis servi a été décrit par M. Wolf dans les An- nales de l' Observatoire (^Mémoires, t. VIII). Afin d'éliminer certaines erreurs systématiques provenant de l'appareil, chaque série de mesures se compo- sait de cjuatre vovages, deux dans chaque sens, du chariot portant l'astre artificiel. Le passage de celui-ci était donc noté quatre fois à chacun des cinq fils de la lunette. Le nombre entre parenthèses qui accompagne un résultat indique de combien de séries ce résultat est la moyenne. )i Le nombre total de séries est de i5o environ. Un petit prisme, placé devant l'oculaire de la lunette, permettait de renverser le mouvement ap- parent de l'astre, et de transformer ainsi un mouvement alternatif en une série de c[uatre passages dans le sens direct (droite à gauche) ou dans le sens inverse (gauche à droite). L'équation personnelle est positive quand l'observateur note le passage de l'astre trop tard, négative dans le cas contraire. ÉTOILES. 1° Méthode électrique : s Mouvement direct -1-0,023 (25) » alternatif — 0,009 (24) » inverse — o,o48 (i4) » 2" Méthode de l'œil et de t'oreille : s Mouvement direct — o,o4i (10) » alternatif — o,oo3 (12) » inverse — 0,079 (9) » On voit que mon équation personnelle se rapproche plus des valeurs négatives quand le mouvement est inverse. Il paraît en être de même quand je me sers de la méthode de l'œil et de l'oreille. Mes expériences tendent, d'ailleurs, à prouver que cette dernière méthode n'est guère infé- rieure à l'enregistrement électrique. (*) M. l'amiral Mouchez a bien voulu m'autoriser à travailler à l'Observatoire de Paris. Je dois à la grande bienveillance de M. Wolf d'avoir pu me livrer, de janvier à juin 1891, à une série de recherches expérimentales sur l'équation personnelle dans les observations de passage. ( 458 ) » Éolairement du champ de la lunette. — Les résultats suivants montrent que le degré d'éclaircment du champ n'a pas d'influence marquée sur l'é- quation personnelle : s . ,,r . r . ( Eclairage très faible -i-o,o38 1° Mouvement direct. .. . \ ^ I » assez fort -+-0,020 2° » alternatif.. » assez fort -f-o,oi5 3° » inverse .... » très faible — 0,01 1 » Disques. — J'ai déterminé l'équation personnelle pour des disques de diverses grandeurs correspondant aux diamètres apparents de la Lune, de Jupiter, de Mars, de Saturne et d'Uranus. Toutes ces délerminalions ont été faites par la méthode électrique. Bord I. Bord II. Centre. Lune . . . ( Mouvement direct. . . — 0,13,5 (2) +0,026 (2) \ » inverse.. — 0,169 (i) +0,016 (i) . . ( » direct... — 0,187 (3) +o,o43 (3) Jupiter.. . . c, ) [ 05 / \ f » inverse.. — 0,178 (i) -l-o,o33 (i) ( » direct... —0,118 (2) +0,022 (3) I » inverse.. — 0,288 (1) +0,028 (i) Mars Sat urne. » direct... — 0,128 (2) +0,028 (2) » inverse.. — 0,1 44 (2) +o,o47 (i) Uranus,... » direct... — 0,1 15 (2) +o,o52 (2) +o',o56 (1) ( » direct... — 0,1 25 (11) +o,o83 (12) Moyennes. \ . , ,rs n ,,J I » inverse . —0,174 (5) +o,o3i (4) Moyenne générale. . . — o,i4o5 (16) +0,0826 (16) » Ces nombres montrent c[ue l'équation personnelle est très différente quand on observe le bord précédent ou le bord suivant d'un astre, et l'é- cart ne varie guère suivant les dimensions du disque observé. Il résulte de ceci que, en moyenne, l'équation personnelle résultante est pour le centre d'un disque, quand le mouvement est direct, de — o',o46. » Variations de l'équation personnelle. — J^'équation personnelle ne reste pas constante pour un même observateur, tout au moins au début des ex- périences. Ainsi, pendant le mois de février, mon équation personnelle a été notablement inférieure à ce qu'elle était à la fin de janvier et à ce qu'elle est devenue dans la suite (' ). (') C'est ce qui explique comment, pour la méthode de l'œil et de l'oreille, la moyenne des expériences pour un mouvement alternatif n'est pas comprise entre les moyennes relatives au mouvement direct et au mouvement inverse. ( 4-59 ) » Je crois cependant qu'après une couple tle mois d'exercice elle garde sensiblement la môme valeur d'un jour à l'autre. Lorsque l'on prolonge les expériences pendant un certain nombre d'heures, on constate que l'équation personnelle a une tendance marquée à serapprocher des valeurs négatives : on est donc porté à enregistrer le passage de plus en plus tôt. » Exemples. — 1° Mou vemenl direct (22 mai), trois heures d'expériences conti- nues. 16 séries, 4 groupes de 4 séries : 5 I" groupe +0,064 2" » + o,o4j 3" » +0,026 4'' » +0,022 » 2" Mouvement alternatif (i4 février), 8 séries : I '"' groupe —0% o54 2" » — 0% 062 • » 23 avril, 12 séries : I" groupe +o,o33 2= » + 0,022 3° » + o , oo5 )) Appréciation de l'erreur personnelle par l'observateur lui-même. — Lorsque les expériences étaient faites par la méthode électrique, il m'est arrivé souvent de noter l'enregistrement, du passage de l'étoile derrière un fil, comme ayant eu lieu trop tôt ou trop tard. Ces remarques étaient au nombre de 82. Je me suis proposé de rechercher dans quelle mesure ces appréciations étaient exactes. Pour y arriver, j'ai comparé la valeur de l'équation pour le fd considéré à la valeur moyenne pour les cinq fils. J'ai ainsi trouvé qu'il y avait 69 estimations justes et i3 fausses seulement. J'indiquais, dans mes remarques, si mon enregistrement avait eu lieu beau- coup trop tôt, trop tôt ou un peu trop tôt, et de même, s'il m'avait paru avoir eu lieu trop tard. Voici les noyennes des différences constatées dans les trois cas (le signe -t- indique que cette différence était dans le sens de la remarque) : s Beaucoup trop tôt (ou tard) + o,o58 (9) Trop tôt (ou tard) _l_o,o4i (47) Un peu trop tôt (ou lard) +0,017 (^6) Ces remarques ont donc une réelle valeur. " Equation décimale. — Dans les observations par la méthode de l'œil ( 46o ) et (le l'oreille, l'observateur a «ne tendance à choisir certains dixièmes de la seconde de préférence à d'untrcs. M Voici mes résultats à ce sujet (29 janvier au 6 mai 1891) : Nombre d'observations du dixicnne. 0. 1. 2. 3. 4. 5. G. 7. 8. 9. Somme. 167 97 i34 i34 100 94 82 81 74 37 1000 » J'ai pu constater, pendant le relevé des bandes du chronographe, qu'il existait également une équation décimale pour les mesures linéaires, c'est- à-dire dans l'estimation de la position d'un point compris entre deux autres. J'ai obtenu les nombres suivants : Nombre de dixièmes choisis. 0. 1. Q :i. 4. 5. (1. 7. 8. 9. Somme. 64 79 96 90 94 I 29 io4 94 81 G9 1000 Comme dans le premier cas, c'est le dixième zéro qui domine et le dixième neuf qui se présente le plus rarement. » GÉOMÉTRIE. — Sur les syslémes conjugués et sur la déformation des surfaces. Note de M. E. Cosserat, présentée par M. Darboux. « M. Darboux a établi cette proposition fondamentale, que les systèmes cycliques, formés de cercles situés dans les plans tangents d'une surface (1), s'associent par triples infmités, chaque triple infinité se déduisant d'une surface (3') applicable sur (l). M. Ribaucour a énoncé récemment le théorème suivant : » Soient deux surfaces (^) et (1) applicables l'une sur l'autre; il existe deux réseaux conjugués tracés respectivement sur (2) et (2') qui se corres- pondent; le T-éseau conjugué tracé sur (1) correspond aux lignes de courbure des surfaces trajectoires des systèmes cycliques, en triple infinité, déduits de la connaissance de (2'). » J'ai pris cette belle proposition pour base de recherches sur la défor- mation des surfaces : elle joue le rôle le plus important dans l'étude des surfaces applicables sur une surface et dans celle des couples de surfaces applicables; avant d'exposer les résultats auxquels j'ai été conduit, je montrerai comment on peut les établir, en partie, a posteriori, en utilisant des résultats connus. ( 46i ) « Considérons une congruence de droites; l'image sphérique de ses dé- veloppables est formée de courbes que nous prendrons pour courbes coordonnées en leur associant un trièdre mobile de référence ayant son sommet au centre de la sphère et son axe des z parallèle à la droite corres- pondante de la congruence; construisons, à l'aide de la forme différen- tielle qui représente le carré de l'élément linéaire de la sphère les six para- mètres différentiels j de M. Christoffel; l'emploi systématique de ces six fonctions, combiné avec l'application de la méthode de M. Ribaucour pour l'étude des congruences réglées permet de constituer la théorie des con- gruences réglées rapportées à leurs dèvcloppahles, sur laquelle je reviendrai, et dont je rappelle quelques résultats. La relation (■> ë = t> (?.=|',1- ^-1'"' définit, suivant une expression de M. Bianclii, des congruences de Ribaucour; leurs développables ont même représentation sphérique que les asympto- tiques d'une surface, et, d'après M. Guichard, elles découpent la surface moyenne de la congruence suivant un réseau conjugué. » Considérons maintenant une droite (m, v) qui détermine une con- gruence cyclique, c'est-à-dire qui est l'axe d'un cercle définissant un système cyclique; désignons par psincr le l'ayon de ce cercle, 2p étant la distance des points focaux de la droite; l'inconnue auxiliaire rr qui détermine le cercle est définie par le système (2) -^— =2p,(cOSG- 1), ^^ = 2p,(coS7 + l), d'où l'on déduit que : 1) 1° Si la congruence donnée n'est pas une congruence de Ribaucour, elle sera cyclique si les équations (2) sont satisfaites quand on y remplace cosi par la valeur que l'on tire de (3) (fj-î)— (lrH-ff-4M.) et qui définit le système cyclique unique correspondant. » 2" Une congruence ne peut être cyclique et de Ribaucour que si l'on a et alors elle définit une infinité de systèmes cycliques. ( 462 ) » Les résultats précédents doivent être attribués à M. Blanchi; nous y adjoindrons le suivant : » Les plans des cercles des systèmes cycliques déduits d'une congruence cy- clique et de Ribaucour ont leurs points de contact avec leurs enveloppes en ligne droite; la droite ainsi déterminée forme une congruence dont les développables correspondent à celles de la congruence primitive et découpent les enveloppes des plans des cercles suivant des réseaux conjugués. )) Ceci posé, remarquons que le théorème de M. Ribaucour entraîne celui-ci : » Étant données deux surfaces {1) et (i') applicables l'une sur l'autre, les deux réseaux conjugués qui se correspondent sur ces surfaces sont particuliers ; ils sont caractérisés par cette propriété que leur représentation sphérique est celle des développables d'une congruence cyclique. » Nous établissons donc l'existence de systèmes conjugués particuliers tracés sur une surface et liés intimement à la déformation de cette surface; l'étude des systèmes conjugués va nous permettre de préciser les résultats précédents. » Soit une surface rapportée à un système conjugué («/, v); nous pour- rons poser, en conservant les notations de M. Darboux, yD='X|,, q = y.-n,, p, — i;l, q,=i;.-n. » Portant ces valeurs dans les équations (A) du Traité de M. Darboux, il vient l) 1° Le distributeur (cloisonné ou non), qui a pour fonction de prendre le fluide dans la première enceinte et de le déverser, avec la vitesse et la direction convenables, dans les canaux de la roue mobile ; » 1° La roue cloisonnée mobile, ou turbine, qui pousse le fluide ou est poussée par lui, et dans laquelle le mouvement relatif du fluide peut offrir l'une quelconque des variétés suivantes : centrifuge, centripète, en hélice, hélico-centrifuge, hélico-centripète ; » 3° YJ amortisseur (appelé actuellement diffuseur (\i\n?, les ventilateurs), dont la fonction est d'anéantir la vitesse du fluide avant de le déverser dans la deuxième enceinte, et qui a, par conséquent, pour effet de trans- former en énergie potentielle, c'est-à-dire en pression, la force vive que le fluide possède au sortir de la turbine. » Cela posé, je dirai qu'une turbo-machine est parfaite, si elle satisfait aux multiples conditions suivantes : (rt) il n'y a dans son sein aucune dissi- pation d'énergie, soit par frottement, soit par remous ou chocs de fluide ; (è) la vitesse d'entrée dans le distributeur et la vitesse de sortie de l'amor- tisseur sont insensibles; (c) le fluide n'a pas de viscosité, sa densité est invariable, et il est soustrait à l'action de la pesanteur ou de toute autre force extérieure; (c?) enfin, les canaux de la turbine sont tous pareils, symétriquement distribués autour de l'axe, et leur section est infiniment petite par rapport à leur longueur. » Ces conditions étant remplies, l'appareil détermine entre les deux en- ceintes une différence de pression H, qui, estimée en hauteur de fluide, est donnée par la formule suivante g étant l'accélération de la pesanteur ; M, étant la vitesse d'entraînement (wr, ) de l'extrémité de sortie des canaux mobiles; (') Pour meUre de la clarté dans le langage et dans les idées, il est indispensable de créer une nomenclature pour les choses dont je parle ici. Celle que je propose a l'avantage d'être semblable à la nomenclature des machines dynamos, présentant avec les turbo-machines une analogie très complète que je développerai ailleurs. ( 465 ) a, la projection, sur la direction de m, , de la vitesse absolue avec laquelle le fluide sort de ces canaux ; UgOo les éléments analogues ])our l'entrée des canaux. » Les turbo-génératrices donnent H positif; c'est le contraire pour les réceptrices. La formule précédente n'est pas, en l'état, applicable anx machines industrielles, qui sont souvent très éloignées de la perfection. Elle permet cependant de se rendre compte des phénomènes qui s'y passent, et elle peut guider utilement l'ingénieur dans la conception des appareils. » Elle se simplifie si l'une des vitesses absolues est placée dans un plan diamétral; si, par exemple, c'est la vitesse d'entrée, a^ est nul, et l'on a o-H = a, a, = ir^ — u, c, cosa , en appelant i', la vitesse relative de sortie et a l'angle de c, avec u,. Cette dernière formule a déjà été obtenue par M. IMurgue dans le cas particulier des ventilateurs à trajectoires centrifuges. » ÉLECTRICITÉ. — Variation de la force électromotrice des piles avec la pression. Note de M. Hexri Gilbault, présentée par M. Lippmann. « En s'inspirant des idées émises par M. H. von Helmholtz dans sa théorie de l'énergie libre, on arrive à la formule dans laquelle E représente la force électromotrice d'un élément; q est la quantité d'électricité qui se développe lorsqu'il se produit, par suite de la réaction, une variation de volume v; p représentant la pression. » Cette formule permet d'évaluer la variation qu'éprouve la force élec- tromotrice d'une pile avec la pression; or il est facile de mesurer cette quantité et de constituer ainsi une vérification de la formule et, par suite, de la théorie. C'est ce que j'ai fait et me propose de résumer ici. » En opérant sur des piles exemptes de dégagement gazeux, j'ai trouvé que la variation de la force électromotrice est de la forme E„ — E ^ ap — bp-, h étant une quantité infiniment petite, qui ne prend de l'importance ( 466 ) qu'aux hautes pressions; donc, pour ces piles, aux pressions modérées, la variation de la force éleclromotrice avec la pression est linéaire, ce qui est d'accord avec la théorie. » Dans une étude analogue, faite sur les piles à dégagement gazeux, l'expérience m'a démontré que la variation de la force électromotrice pouvait être exprimée en fonction de la pression par la formule E„ - E = A4^p + c/J, c étant encore très petit; ce qui revient à dire que, pour les pressions mo- dérées, la variation de la force électromotrice a lieu suivant un logarithme népérien, comme l'indique également la formule (i). » L'accord entre la théorie et l'expérience se poursuit encore plus loin, et devient frappant dans la similitude des nombres indiqués par l'une et par l'autre, comme on pourra s'en convaincre par les quelques exemples du Tableau suivant, qui contient les variations de la force électromotrice de différentes piles exprimées en yÙôi, de volts, pour une variation de pression de loo""" : Variations en jq-q q-q de volts : Piles. calculée. observée. Daniell (20 pour 100 de SO'Zn) h-5, 17 -1-5 )) (27 ,56 pour loo (le SO*Zn ) -i-2,2 -1-2 Warren de la Rue (i pour loo de ZnCl) +6,62 -1-7 1) (^o pour 100 de ZnCl) — SjO/J — 5 Accumulateur Planté (8,8 pour 100 de SO'H). .. . — «2,7 — 12 ■Volta —586 —600 Bunsen — 383 — 4o5 Pile à gaz +865 -1-845 » Je crois donc pouvoir conclure qu'il existe un parfait accord entre les nombres déduits de la théorie de M. H. von Helmhollz et l'expé- rience, pour des pressions pas trop élevées; dans le cas des pressions ex- cessives, il doit probablement, sur les variations normales, se greffer des variations dues à des effets secondaires, qui sont inévitables dans de telles conditions. ■> ÉLECTRICITÉ. - Accumulateur électrique multitubulaire. Noie de M. D. Tomhasi. « Dans cet accumulateur, chaque électrode est formée d'un tube per- foré en plomb, ébonite, porcelaine ou celluloïd, dont le fond est fermé ( 467 ) par une plaque en ébonite, au centre de laquelle vient se fixer une tige en plomb servant de conducteur. Ij'intervalle compris entre la tige centrale et la paroi du tube-électrode est rempli par de l'oxyde de plomb. Des con- tacts métalliques, reliant ensemble respectivement les tiges des tubes po- sitifs et celles des tubes négatifs, amènent le courant électrique qui, ren- contrant le fond isolant, se répand dans la matière active et produit ainsi un travail chimique utile sans aucune déperdition. >i L'électrode tabulaire peut être de forme cylindrique, carrée ou rectan- gulaire. La forme de la tige centrale varie suivant que le tube est lui- même cylindrique, carré ou rectangulaire : pour le tube cylindrique et carré, la tige est une baguette unie ou munie d'un certain nombre d'ai- lettes; tandis que, pour le tube rectangulaire, la tige est formée par un assemblage de plusieurs fils en plomb éloignés les uns des autres de quel- ques millimètres et disposés verticalement sous forme de grille. » Des précautions spéciales sont ])rises pour empêcher tout contact ou communication entre les électrodes de signe différent. » Voici, en résumé, les principaux avantages de cet accumulateur : » 1° Le courant passe entièrement à travers la matière active, de la surface du tube à la tige centrale ou inversement; » 1° La quantité de matière active et partant la capacité des accumu- lateurs est portée au maximum, d'où résulte que, à égalité de rendement, il y a diminution du poids, qui est de deux à six fois moindre, et du volume qui est de quatre à huit fois plus réduit que dans les autres accumulateurs; » 3" On peut employer, pour former ou charger l'accumulateur mul- titubulaire, un courant dont l'intensité peut atteindre Go ampères par kilogramme d'électrode, tandis que, pour les accumulateurs à plaques, on ose à peine atteindre i ampère par kilogramme. « 4° ^u l'absence de soudures des tiges ou lames servant de conduc- teurs, les ruptures si fréquentes dans les systèmes à plaques ne sont plus à craindre. » J'ajouterai enfin que, dans cet accumulateur, il est absolument impos- sible (et l'expérience l'a démontré) qu'il se produise ni dilatation du tube- électrode, ni chute de matière et, par conséquent, ni court circuit, ni défor- mation ou gondolement de l'électrode. » Parmi les divers types d'accumulateurs que j'ai étudiés, c'est celui à électrodes rectangulaires (en plomb pour le type fixe et en celluloïd pour le type tramway) qui m'a donné les meilleurs résultats. ( 468 ) » L'accumulateur multitubulaire à enveloppe de plomb renferme 67 pour 100 de matière active, et ses constantes électriques sont : Force électromotrice 2'^°''% 4 Capacité par kilogramme d'électrode 16 ampères-heure Rendement en quantité g5 pour 100 Rendement en travail 80 pour 100 CHIMIE. -- Calcidde la chnleur spécifique des liquides. Note de M. G. Hinrichs, présentée par M. Berthelot. « Dans l'état liquide, les molécules tournent autour de l'axe naturel dont le moment d'inertie est minimum {Comptes rendus, t. LXXVI, p. i36o; 1873). Soit i la valeur de ce moment; M la masse de la molé- cule; p son rayon de giration. Nous aurons, d'après la Mécanique élémen- taire, (38) ^ = Mp^ » L'énergie totale e de la molécule d'un liquide est la somme de l'énergie actuelle de rotation (^Comptes rendus, t. LXXVI, p. i358) et de l'énergie potentielle dépendante d'une fonction o de la température absolue T, c'est- à-dire (39) £=.^jT + M9(T). D'après (38), nous aurons (40) s = Me, où e représente l'énergie totale de l'unité de masse (40 e = ^p-T + ©(T). » Ija chaleur spécifique c pour l'unité de masse sera obtenue par diffé- rentiation de e d'après T (42) c=Kp^ + Q'(T). » Ici, comme dans les Notes précédentes, il faut nous borner aux cas les plus simples et les plus démonstratifs de ce sujet assez étendu. >- I. Éthers des acides gras en-" O"" = CP\\-''\ 0^11=?-' 0-. - L'enchaî- ( 469 ) nement des atomes de carbone a pour point de départ l'atome final d'oxy- gène de l'acide, et se continue q fois dans l'acide et p fois dans l'alkyle dans la direction opposée (même Tome, p. 3ï4)' Les oscillations du déplacement ï, du centre de gravité sont très petites tant que p etq sont des nombres petits, et deviennent tout à fait insensibles avec l'accrois- sement de p et de q; le grand poids des deux atomes d'oxygène rem- plaçant les quatre atomes d'hydrogène contribue aussi à diminuer la valeur numérique de ces oscillations. Pour tous les éthers des acides gras, le déplacement ^ du centre de gravité est rigoureusement zéro pour les membres supérieurs de la série et très petits pour les autres. Donc, le rayon giratoire p sera constant, c'est-à-dire (43) ^p^ = « sera une constante et la formule (42), qui exprime la chaleur spécifique de ces éthers, deviendra (44) f = a-H(p'(T). I) Le résultat final de toutes les déterminations expérimentales de M. R. Schiff, pour les vingt-sept éthers qu'il a examinés, est (45) c = o,44i6 -H o,ooo88^. )) M. Ostwald, en rapportant ce résultat final de Schiiï (Lehrbuch. cl. allg. Chemie, Bd. I, p. 588; 1891), le déclare « des plus inattendus ». Or nous voyons ici que l'identité pratique de la chaleur spécifique de tous les éthers des acides gras est l'expression thermique de leur identité de forme, d'où résulte la nécessité mécanique de l'égalité de leur rayon de giration. » Réciproquement, ce « résultat des plus inattendus » des détermina- tions de M. Schiff nous fournit une démonstration nouvelle de la réalité de la rotation des molécules des liquides autour de leur axe naturel dont le moment d'inertie est minimum. )) II. Les éthers chlor acétiques semblent fournir un résultat paradoxal. La substitution du chlore diminue la chaleur spécifique, tandis que l'on pourrait croire que le moment d'inertie devrait s'accroître. L'analyse assez intéressante de ce cas nous donnera une autre démonstration de la rotation moléculaire des liquides. » La substitution du premier atome du chlore se fait dans le terme final CH ' de l'acide acétique et déplacera le centre de gravité d'une quantité C dans l'axe des Z {voirlat. Note précédente, même Tome, p. 3i5). ( hio ) )) liC poids moléculaire de l'éther non chloré est 32 + i\n, celui de l'éther monochloré est 66,5 + il^n. Donc, nous aurons comme première approximation, abstraction faite de l'inclinaison assez légère de l'axe naturel nouveau, la condition statique (46) (=- 034,5 = (32+ i4«)"C, d'où nous tirons n \ r — i — 34,5 ^^"^ -' ~ z ~ 65,5-i-i4«' Le moment d'inertie minimum de l'éther monochloré sera [voir (34), même Tome, p. 3i5] (48) i' = i(i-i^), ou, d'après (43), (49) a' = a(i-q). » Comme C,, d'après (47). diminue assez rapidement avec l'accroisse- ment de n, l'équation (49) nous montre que la chaleur spécifique des éthers monochlorés est moindre que celle des éthers non chlorés, dont elle s'approche très rapidement avec l'accroissement du nombre n total du carbone. 1) C'est précisément ce qu'a trouvé R. Schiff (Zeàschri/l Phys. Chernie, t. I, p. 377-380; 1887). Donnons ses résultats : Chaleur spécifique observée des éthers chlorés. Atomes de chlore. 0. 1. i- 3. /i := 3 o,44 0,87 o,3o 0,26 /i = 4 0,44 OjSg 0,82 0,28 rt = 5 0,44 o,4i 0,33 0,29 » Pour l'éther monochloracétiqucde rnéthyle (n = 3) la valeur C!; obser- vée, déduite de cette Table, esto,i6; la valeur calculée par (47) est 0,1 1. Pour le propyle, nous trouvons la valeur observée 0,07; calculée 0,06. L'influence de l'inclinaison de l'axe, négligée dans ces calculs, est plus grande pour les valeurs inférieures de n. )) Le calcul pour les éthers di- et trichloracétique ne pourra pas être donné ici; la Table montre que, pour chaque atonie de chlore, l'effet n'est pas très différent de celui du premier atome. ( 471 ) » Donc la chaleur spécifique moléculaire des liquides à une tempéra- ture donnée est déterminée par le moment d'inertie minimum de la molé- cule; c'est-à-dire que ces molécules tournent autour de l'axe naturel dont le moment d'inertie est minimum. « CHIMIE ORGANIQUE. — Poinf de fusion de certains systèmes binaires orga- niques. Fonctions diverses. Notede M. Léo Vig\ox, présentée par M. Ber- thelot. « Dans une Communication précédente ('), j'ai montré, par l'étude des points de fusion de systèmes binaires organiques formés de carbures d'hydrogène, qu'un certain nombre d'hydrocarbures aromatiques forment entre eux des combinaisons moléculaires par simple fusion. La méthode employée consistait à déterminer les variations du point de fusion d'un système binaire déterminé, en fonction des variations pondérales d'un des corps composants. I^a représentation gra|)hique des résultats permettait de comparer la courbe des températures observées à celle des tempéra- tures calculées. » l'ai étendu ces recherches à des systèmes binaires organiques formés de deux aminés, de deux phénols, d'un carbure d'hydrogène et d'une aminé, d'un carbure et d'un phénol, d'une aminé et d'un phénol, d'un acide et d'une base. Je donne ici le résumé des résultats. » I. Systèmes formés de deux aminés. — Les expériences ont porté sur l'a-naph- tylamine, la paratoluidine, la diphénylamine, la |3-napthylamine. Dans certains cas, le simple contact de deux bases suffit pour amener un cliangenient d'état dans le mé- lange. » Si l'on mélange iS'',43 d'a-napthjlamine (f. So") et i ,07 de paratoluidine (f. 45°)! les bases étant en poudre, à la température initiale de 23°, 5, on constate que le mé- lange se liquéfie peu à peu en même temps que la température s'abaisse, et descend à i4°; finalement on obtient un liquide homogène solidifiable par le froid vers 8°, 5, fusible à 14"- )) En construisant les courbes des points de fusion observés, pour les systèmes formés de deux aminés, on obtient des graphiques semblables à ceux que nous ont donnés les systèmes d'hydrocarbures renfermant de la naphtaline {Comptes rendus. ( ' ) 20 juillet 1891 , p. i33 de ce Volume. G. H., 1891, ■>.' Semestre. (T. CXllI, N° 15.) 63 ( 472 ) iSgi; 2* semestre, p. i35), jjrésentant les points de rebroussement correspondant aux groupements moléculaires : [C'»H'AEH2(a)][(C<=H5)2AzH], » II. Systèmes formés de deux phénols. — a-naphtol, j5-naphtol, résorcine. Les courbes donnent des points singuliers pour [C'»H' 0H(a)][C«H'(0H)^(7?i)], [C'»H'OH(a)][C'»H'OH(P)]. » III. Systèmes formés d'un carbure et d'une base. — Naphtaline avec les bases : a-naphtylamine, p-naphtylamine, paratoluidine, diphénylaniine; anlhracène avec les mêmes aminés. » L'examen des courbes montre qu'il faut distinguer entre les mélanges renfer- mant de la naphtaline et ceux qui contienne de l'anthracène. » Pour les premiers, les courbes des points u présentent des points de rebrousse- ment correspondant aux groupements [C'«H'(AzH''(a)]^C"'H», [G'<'H»][C"'H'.AzH=(|3)], ^"\AzIP(/.)J-^ "' [(C«H5)2AzH]^C»''H^ » Les mélanges de bases et d'anthracène présentent les mêmes particularités que les systèmes binaires composés d'anthracène et d'un hydrocarbure. Les courbes (tp) ne présentent pas de points singuliers. Les points de fusion croissent avec la propor- tion d'anthracène; ils sont toujours un peu supérieurs aux points de fusion calculés correspondants. » IV. Systèmes for/nés d'un carbure et d'un phénol. — Naphtaline et anthracène associés aux phénols, a et [3-naphtol, résorcine. » A l'exception des mélanges de naphtaline et d'a-naphtol donnant le groupement [C"'IP][C'"H'(AzII=)](a), l'examen des systèmes examinés ne révèle aucune particularité. Ils sont comparables aux mélanges d'hydrocarbures renfermant de l'anthracène. ( 473 ) » V. Systèmes formés d'aminés et de phénols. — a-naphtylamine, p-naphtyl- amine, diphénylamine, paratoluidine, associées aux phénols : a et p-naphtol, résor- cine. . » Ces mélanges accusent parfois l'existence de combinaisons moléculaires; parfois ils se comportent comme des mélanges d'hydrocarbures renfermant de l'anthracène. » VI. Système formé d'un acide et d'une base. — Acide benzoïque et paratolui- dine ; la courbe présente un point singulier indiquant le groupement ^^ \AzIP(/^) [C^HSCOOH]. » Tous ces résultats numériques peuvent se résumer ainsi : » 1. Dans tous les cas examinés, les points de fusion observés diffèrent des points de fusion calculés. » 2. Si l'on représente graphiquement, ainsi que nous l'avons indiqué, les points de fusion observés (©) par rapport aux variations pondérales d'un des éléments composant le mélange, on se trouve en présence de deux cas : )) a. Les points de fusion observés sont très différents des points de fusion calculés, et moins élevés qu'eus. Pour certaines proportions des composants, le mélange fond au-dessous du point de fusion du corps le plus fusible. Enfin les courbes présentent des points singuliers très nets, cor- respondant à des combinaisons moléculaires. » b. Les points de fusion observés diffèrent peu des points de fusion calculés. Ils leur sont un peu supérieurs. Les courbes qui représentent leurs variations ne présentent pas de points singuliers. » 3. Les fonctions chimiques ne semblent pas influer sur ces résultats; que les mélanges soient formés de corps de fonctions identiques ou de fonctions différentes, carbures, aminés, phénols, acides associés entre eux de diverses manières, on trouve qu'aucune particularité attribuable à l'existence de la fonction ne peut être dégagée de nos déterminations. » (474) CHIMIE. — Recherches calorimétriques sur l'état du silicium et de l' alumi- nium dans les fers fondus. Note de M. F. Osmoxd, présentée par M. Troost. « Silicium. — MM. Troost etHautefeuillc ('), en dissolvant les siliciures de fer dans le bichlorure de mercure et mesurant les quantités de chaleurs dégagées, ont obtenu les résultats ci-dessous : Chaleur dégagée, calculée à partir des trouvée. éléments. Différence, cal cal Siliciure à 3, 5 pour loo de Si et 0,6 de C. . 970 970 o » 7 » 0,4 » •• io5o 1125 — 70 » 12 » 0,4 » •■ ii85 1295 — iio » i[\ » 0,4 » ■• 1270 1425 — 155 » Si la loi indiquée par ces chiffres se poursuit pour les teneurs infé- rieures à 3, 5 pour 100, on voit que le silicium, lorsqu'il est en faibles pro- portions, doit se dissoudre dans le fer avec absorption de chaleur. » C'est ce qu'il m'a paru intéressant de vérifier par expérience, d'au- tant mieux que je disposais d'une série d'échantillons bien appropriés, dus à l'obligeance de M. R.-A. Hadfield. Composition chimique des échantillons. Ferro-siliciuin Marque du des échantillons. 898A. 898D. 898G. 8981. commerce. Carbone 0,1 35 0,1 go 0,240 0,1 55 2,080 Silicium 0,200 2,100 4,100 7,34o 11,720 Soufre 0,074 0,060 0,042 » 0,020 Phosphore o,o44 O)039 o,o54 » o,o5o Manganèse 0,110 0,1 5o 0,200 0,270 4.32o » Les trois premiers échantillons étaient forgés et recuits; les deux autres, non for- geables, bruts de coulée. » Les analyses et les essais calorimétriques ont été faits sur la limaille fine passée au tamis 80; le dissolvant était une solution saturée de chlorure double de cuivre et d'ammonium (5oo" pour if, 5 de métal). /') Comptes rendus, t. LXXXI, p. 264. Ferro- 38 G. 8981. silicium lal ca 1 907 926 » l42 i6i )) 123 225 » ■ '9 - 64 » 5 1 1 00 ( 475 ) M Les résultais sont réunis dans le Tableau suivant : Marque. 898 A. 898 D. Chaleur dégagée par is'' de métal (correc- cai cai tion faite pour le carbone) 760 843 Excès de chaleur par rapport j trouvé. ... o 78 à 898 A. i calculé ('). o 60 Différence o H-iB Durée de l'essai : minutes 3 5 » Conformément aux. prévisions tirées des expériences de MM. Troost et Haute- feuille, la différence entre les quantités de chaleur trouvées et calculées change bien de signe pour une certaine teneur en silicium ; la durée de la dissolution croît avec la proportion de ce corps et le ferro-silicium à 11,72 pour 100 n'est plus que partielle- ment attaqué; ce métal laisse, après une heure de séjour dans le bain, un résidu qui représente 69 pour 100 du poids initial et garde 19,20 pour 100, c'est-à-dire la presque totalité du silicium. » Il résulte de là que le silicium peut se combiner au fer avec déga- gement de chaleur; mais le composé formé est dissocié par un excès de fer et ne subsiste que si la pression du silicium dans l'alliage est suffisante. )) La dissolution des sels dans l'eau fournit des exemples analogues. » Aluminium. — Les échantillons sont encore empruntés aux collections de M. R.-A. lladfield et ont été traités comme les précédents. 89SA. 1167A. 1167G. 1167I. Carbone o,i4o o,i5o 0,210 0,220 Silicium 0.207 o,i8o o,i8o 0,200 ^ .. ,. ■ , / Soufre 0,080 0,100 0,000 0,080 Composition cliimique (-).. .( „, , ^,00 ' 1 r uosphore. . . . 0,000 0,040 o,o3o 0,000 Manganèse... o,i4o o,i8o o,i8o 0,220 Aluminium... 0,000 0,210 2,4oo 6,200 (') En partant de la réaction 4CuCl-+ 2H-O + Si amorphe = 4CuCl-i-4HCl H- Si O- dissoute — (4 X 62600 4- 2 X 69000) H- (4 X 33340 -t- 4 X 39300 -+- 207400) = 109660"'. Soit 3910"' par is"' de silicium et 3910 — 760 = 3 1 So'^''' par is^ de silicium rempla- çant dans la réaction is'' de fer. (^) Analyses de M. Hadfield, sauf pour l'aluminium, dont les dosages ont été soi- gneusement contrôlés. (47(3) Essais calorimétriques. Chaleur dégagée par iB"' de métal (correction ,ai cai cai cai faite pour le carbone et le silicium) 701 770 883 io54 Excès de chaleur ( trouvé o 19 182 3o3 par rapport à 898A. ( calculé (')... . o 10 ii3 293 Diiîerence o -t-g -l->9 +10 » On voit que l'écart entre les quantités de chaleur trouvées et calculées reste tou- jours faible et d'autant plus, en valeur relative, que la teneur en aluminium est plus élevée; mais cet écart est partout de même signe; d'ailleurs, tous les échantillons, jusqu'à 10 pour 100 d'aluminium inclusivement (alliage le plus riche qui ait été es- sayé), se dissolvent avec une égale rapidité dans la solution de chlorure double de cuivre et d'ammonium. » L'aluminium, dans les conditions où l'emploie la métallurgie du fer, se dissout dans le fer fondu avec absorption de chaleur. Si donc, comme l'affirment les praticiens, on observe en réalité le phénomène inverse, le dégagement de chaleur constaté ne peut être attribué à une combinaison exothermique de l'aluminium avec le fer, mais seulement à la réduction par l'aluminium de l'oxyde de fer dissous et, probablement, à une modi- fication allotropique du fer. La modification qui se produit normalement vers 85o" pendant le refroidissement du fer ne se retrouve plus, en effet, en présence d'une proportion suffisante d'aluminium et a dû, par consé- quent, avoir lieu au moment de l'addition (^). » THERMOCHIMIE. — Chaleur de formation du bromure plalinique et de ses prin- cipales combinaisons. Note de M. Léon Pigeox, présentée par M. Troost. « Le bromure platinique s'obtient par une calcination ménagée, à l'air libre, de l'acide bromoplatinique PtBr^.aHBr.gH-O. On a soin de ne pas dépasser la température de 1 80°. (') En partant de la réaction 6(CuCI2)-f-2AI = APCl«-t-6(CuCl) — 6 X 62 600 H- (475 600 H- 6 X 33 340) =: 3oo o^o"', soit 5480"' par is'- de Al = 27,4, et 548o — 760 := 4720''"' par is^ d'aluminium rem- plaçant dans la réaction iS'' de fer. (^) Ce travail a été fait au Laboratoire des Hautes Etudes, à la Sorbonne. I ( 477 ) » Il est commode d'employer un bain contenant, dans la proportion de leurs poids moléculaires, des nitrates de potasse, de soude et de chaux. Ce mélange est liquide à i5o", le mélange de nitrates de potasse et de soude fondant seulement à 220°. » I. Le bromure PtBr' a été dissous dans l'eau. L'opération présente ceci de particulier que l'élévation de température est toujours faible, la solubilité du produit étant assez restreinte. (i''M'eau dissout seulement4^'' environ de bromure plalinique. ) La dissolution correspond, pour une molécule, à 9*^"', 86 dégagées PtBr* H- Aq z= PtBi-'* diss -I- 9^^', 86 » Ce nombre est la moyenne de deux déterminations qui ont donné 9C'",84et9C''i,88. » IL La liqueur de bromure neutre ainsi obtenue a été réduite par le cobalt. La réaction PtBr'diss.H- 2C0 = 2CoBr2diss.+ Pt dégage gS^^'jSg moyenne des deux nombres 94*^^') 29 et 92^*', 90. )) Or la formation de deux molécules de bromure de cobalt dissous correspond à i45^^',88 dégagées. La différence 52*^*', 29 représente la chaleur de formamation du bromure platiniquc dissous. On a donc Pt+ Br'+ Aq = PtBr''diss. + 62,29. » La différence entre ce dernier nombre et celui qui représente la cha- leur de dissolution donne la chaleur de formation du bromure anhydre. On a par suite Pt-+-Br' = PtBr'+ 42,43. )i III. Le bromure solide PtBr^ a été dissous dans l'acide bromhydrique dilué (i molécule = 4 litres). La dissolution correspond à 18^*', 27 déga- gées, de sorte que l'on a Pt Bi* + 2HBr Aq :izz Pt Br« IV- diss -+- iS,^=\ 27 » Ce nouveau nombre sert à calculer la chaleur de formation de l'acide bromoplatinique dissous à partir de sss éléments, platine, brome et acide bromhydrique dissous. On a Pt-l- Br*-)- 2HBrdiss = PtBr«H2diss _,_ Goc»', 70 ( 478 ) j. Il suffit pour obtenir ce nombre de supposer qu'on forme d'abord le bromure neutre (42*^''',/i3) et qu'on le dissout ensuite dans l'acide brom- hydrique (i8*^"',27). )) Pour calculer la chaleur de formation de l'acide bromoplatinique cris- tallisé, PtBr*'Il°.9TI-0, il est nécessaire encore de connaître la chaleur qui correspond à la dissolution de ce corps. On trouve par expérience que l'on a PtBr8H2.9H20-K Aq = PtBr«II-diss — ?C'\86 » Par conséquent on a Pt -+- Bi* + aHBr.gH^O = Pi Biqi^gH^O -+- 63^"', 56 » IV. Si l'on compare les déterminations qui précèdent et qui sont re- latives aux composés bromes du platine avec celles qui concernent les composés chlorés et que j'ai publiées dans une Note antérieure (^Comptes rendus, t. CX, p. 77), on obtient le Tableau suivant : Pt + CP=: PtCPsol -(-59,8 j Pt + Br'( brome liquide ) = Pi Br» sol -(-42,4 ( Pu- Br'(brome gazeux) = PlBr'sol +58,4 PlCPsol-i- Aq= PlCl'diss -+-19,6 PlBr'sol + Aq= PlBr'diss +9,8 Pt-h Cl* -H Aq — PlCl*diss -1-79,4 ( Pl-+-Br'liq + Aq r=PlBr'diss 4-32,2 ( Pn-Br'gaz-h Aq = PtBr'diss +68,2 PlCPH-2HClAq:rrPlCl«H2disS +24,8 PlBr'+ 2HBrAq = PlEr-^H-diss -r i8,3 Pi -f- CP+ 2HClAq=: PtCl^H^diss +84,6 j Pl + BrMiq + 2HBrAq=-PtBr=H2diss +60,7 ( Pl+Brgaz+ 2HBrAq=PlBr6H=diss -t-76,7 Pt + CP + (2HCl,6H'-0)=:PlCI«H2.6H-0 +8o,3 j Pl + BrMiq+(2HBr.9H-0) = PiBi»H-.9H20 -^-63,6 ) Pt + Br'gaz + (2IIBr.9^PO) = PlBrSH^9H20.... +79,6 PlCl=H'-.6H°-0 + Aq^PtCl'^lPdiss + 4,3 PlBr'=H^9H20 + Aq = PlBr«H2diss —2,9 )) Le fait qu'à partir des éléments, pris sous un état comparable, le chlorure et le bromure possèdent, à fort j)eu de chose près, la même cha- leur de formation, n'est pas un fait isolé. On le rencontre en particulier ( 479 ) pour un certain nombre de métaux lourds. C'est ainsi que, pour les chlo- rures et bromure auriques, on trouve, d'après M. Thomsen, Au 4- CP= AuCl' H-22"i,8 Au + Bi-sgaz — AuBr' -H20<-»',8 soit une différence de 2*^"' seulement. » ZOOLOGIE. — Contribution à l'étude des Hématozoaires. Sur les Hématozoaires de la Grenouille. Note de M. Alphonse Labbé, présentée par M. de La- caze-Duthiers. « Les Protozoaires parasites du sang de la Grenouille sont, ou des Spo- rozoaires, ou des Flagellés. )) I. Les Cytozoaires, parasites intraglobulaires, doivent être rangés en deux groupes : » i" Les Drepanidium Rav Lankester (Wùrmchen de Gaule; Eœmogrega- rina de Rruse; Pseudovermiculi de Danilewski), se présentent sous forme de corpuscules vermiformes, atteignant jusqu'à i5[x de longueur; le corps, effdé aux deux extrémités, cylindrique, présente un ectoplasme, un endo- plasmc finement granuleux, et au centre un espace clair qui est un vrai novau vésiculiforme, avec un nucléole et des granules de nucléine agglo- mérés au centre ou sur les côtés. De part et d'autre du noyau sont deux, quelquefois trois vacuoles, organes de digestion et d'excrétion, qui exis- tent toujours, et ne sont pas, comme le pense Rruse, des phénomènes de dégénérescence; les jeunes Drepanidium, qui ne dépassent pas 3 ou l\\x, ne possèdent qu'une vacuole. Ces parasites se trouvent soit seuls, soit au nombre de deux dans les hématies, toujours en dehors du noyau; mais ils se trouvent aussi dans les leucocytes, les cellules de la rate et du foie, où on les rencontre même dans les noyaux. )) Je veux insister ici sur un phénomène curieux auquel j'ai assisté plu- sieurs fois. Deux Drepanidium, soit libres dans le sérum, soit dans l'hématie même, se rapprochent, se soudent par une de leurs extrémités; la soudure s'étend de plus en plus, tandis qu'ils se balancent en de lentes oscillations, les deux indiA'idus formant un V dont les deux branches sont soudées sur une certaine longueur. Les préparations fixées montrent plusieurs cas d'in- dividus ainsi accouplés, quelquefois soudés sur presque toute leur longueur. C'est une véritable conjugaison analogue à celle des Infusoires. » L'enkystement (le mot est inexact, car il n'va pas plusdekvste que chez G. R., 1891, 2- Semestre. (T. CXIII, N" 15 1 64 ( 48o ) Cytophagus Tritonis et Karyophagus Salamandrœ Steinhaus) ressemble à celui qui se produit pour les Schwdrniersporencysten des Coccidies, comme C. oviforme et C. salamandrœ. Le parasite se replie de façon à mettre en con- tact ses deux extrémités, la soudure se fait lentement, aboutissant à une formation protoplasmique ronde ou OAale, dans laquelle les vacuoles dis- paraissent bientôt, et qui offre des mouvements amœboïdes. Au centre persistent les granulations karyoplasmiques. » Bien que j'aie assisté à la transformation directe en Drepanidium (phé- nomène déjà observé par Danilewski chez les oiseaux), le mode de repro- duction par spores est le plus répandu; la division du protoplasme aboutit à la formation de 6à i5 spores, ressemblant à celles des Microsporidies. » L'infestation se fait au moyen de ces spores, par l'intestin et les canaux biliaires, chez l'adulte, rarement chez le têtard, et peut se faire artificiel- lement. )) Il y a plutôt symbiose que parasitisme vrai; mais la destruction toute mécanique des globules par les Drepanidium peut amener une véritable anémie caractérisée par des globules à prolongements sarcodiques ou à flagella, et par les Pseudoparasites décrits par Hayem dans l'anémie extrême (^Société médicale des Hôpitaux , 21 février 1890). M 2° Outre les Drepanidium, on observe dans les hématies de véritables Hémamibes, des Pseudovacuoles, dont les plus petites ressemblent à des Pseudonavicelles, et les plus grandes se déplacent activement dans le glo- bule; ces dernières peuvent prendre une forme ronde et montrer l'indice d'une véritable sporulation. Les Bactéries dont elles sont infestées, bien étudiées par M. Gabritchewski, montrent un cas curieux de pléomorpliisme, une transformation en vrais Cocci. » Ces Hémamibes peuvent aussi se rencontrer, libres, dans le sang. » IL Après le beau travail de M. Danilevvski, sur les Trypanosomiens, j'ai peu de chose à ajouter à l'étude des Flagellés parasites du sang. )) Je signale, cependant, la présence d'un véritable Polimitus, arrondi ou pyriforme, large de \Q[j., montrant trois ou quatre Jlagella, très longs (4o p. à 5o [j.) et très mobiles; cette forme, qui se rattache sans doute à une forme connue de Trypanosoma, montre une fois de plus la facilité qu'ont les cellules vivant dans le sang à offrir d'une façon passagère, peut-être 1 pathologique, des prolongements flagellaires, que ce soit des cellules orga- [ niques (hématies ou hématoblastes) ou des protozoaires bien déter- 1 minés. » Une conclusion tendant à établir un rapprochement immédiat entre ( 48i ) ces hématozoaires de la Grenouille et ceux des fièvres paludéennes chez l'homme serait prématurée; il y a, en effet, des différences essentielles entre les Cvtozoaires des Mammifères et des Oiseaux et ceux des animaux à sang froid. La comparaison avec les parasites étudiés par M. Danilewski chez les Lézards et les Tortues s'impose davantage. Ces considérations générales ainsi que les observations de détail, les procédés de coloration et de culture seront développés dans un Mémoire publié ultérieurement. )) Je fais remarquer, en terminant, combien il serait intéressant de re- chercher si, chez les corpuscules falciformes des Coccidies, il n'y aurait point une conjugaison analogue à celle des Drepanidium, conjugaison qui diffère absolument de Y apposition des Zygocystis et autres Grégarines. » M. Decohorse adresse la description d'un appareil auquel il donne le nom de « Régleur solaire » . « Cet appareil est un système de cadran solaire, susceptible d'être in- stallé en un point quelconque du territoire français (Algérie et Tunisie com- prises) et donnant l'heure nationale avec une approximation très suffisante dans la pratique (une demi-minute au maximum). Les particularités de ce système sont les suivantes : » i" Les indications se lisent sur un cylindre dont l'axe est parallèle à l'axe du monde, ce qui a pour effet de simplifier considérablement le tracé des lignes horaires, vraies ou moyennes, et de rendre possible l'installa- tion de l'appareil en un lieu quelconque. » 2° Pour éviter l'enchevêtrement des courbes relatives à l'équation du temps et l'incertitude dans le choix de la branche, il a été prévu deux diaphragmes qui sont successivement ouverts d'un solstice à l'autre, et dont les indications se rapportent à chacune des branches. » 3" Cet appareil donne l'heure moyenne de Paris pendant un laps de temps de quatre heures (de dix à deux heures) et est d'un réglage très facile; les anciens systèmes, au contraire, ne peuvent guère donner prati- quement que le midi moyen et sont d'une construction très délicate. » (Renvoi ii l'examen de M. Wolf.) M. Léopold Hcgo adresse une Note : « Sur une formule relative au nombre t: ». La séance est levée à 4 heures. J. B. ( 482 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans i.a séance du 5 octohre 1891. Les méthodes de synthèse en Minéralogie, cours professé au Muséum; par Stanislas Meunier. Paris, Baudry et C'", 1891 ; i vol. gr. in-8°. (Présenté par M. Daubrée.) Mémoires et Compte rendu des travaux de la Société des Ingénieurs civils. 5* série, 44^ année, S*" cahier. Paris, au siège de la Société, 1891 ; i vol. gr. in-8°. Résumé météorologique de l'année iSgo pour Genève et le Grand Saint- Ber- nard; par A. Rammermann. Genève, Aiibert-Schuchardt, 1891; br. in-8°. Mémoires et Bulletins de la Société de Médecine et de Chirurgie de Bordeaux. \" Qt 2^ fasc, 1891. Paris, G. Masson, 1891; i vol. gr. in-8°. Académie royale danoise des Sciences et des Lettres de Copenhague. Bulletins pour 1890, n° 3, et pour 1891, n° 1 (janvier-février); 2 vol. in-8°. Prof. AuGUSTO RiGHi. Rïcerche sperimentali intorno a certe scintille elettri- che costitaite da masse luminose in moto. Bologna, Gamberini e Parmeggiani, 1891 ; br. gr. in-4". The life-romance of an algehraist; by George Winslow Pierce. Boston, J.-G. Cupples; i vol. in-8°. ERRATA. (Séance du 21 septembre 1891.) Note de M. Ch. Brongniart, Les métamorphoses des Criquets pèlerins : Page 4o4) ligne 17, au lieu de il a une longueur de 4""'\ lisez il a une longueur de 40" On souscrit à Paris, chez GAUTHIER - VU. LAHS KT FILS, Quai (les Grands-AugustiuSj u" 5"». Depuis; 1835 les COMPTES RENDUS licbdoinadairesparaissout rogiilièreraoïU le Dimunchi:. Us l'onuoiit, a la fin de l'aiiiiée, deux volumes \\\-\". Dt T,il)les, l'une par ordre alptiabélique do matières, l'autre par ordre alpliaholiiiue do noms d'Autour^, t.erminont, clia(pie volume. L'abonnement est ann (•I pari du i" janvier. Le prix (le riihn/iririiiant est fixé ainsi ({u'il suit : Paris ; 20 ir. — Dcpartemenls : 30 iV. — Union posLale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, Angers. rho/. Messieurs ; Agen .Mirlicl et Médivii. i Gavault St-Lager. Alger • Jourilan. I Ruir. Amiens llecqiiel-Uee.oberl. ( Germain et Grassin. r Laeliéseet Uolbcau. tBayonne Jérôme. • liesançon Iaei|iianl. , \vrard. r.nrdeaux Diitliuff. ' \\»\\cA- ((;.). liciiaiul. j Lcfoui'iiicr. \ V. Hobejl. I J. Uobert. ' V Uzel Car,.ir. ( Baer. / Massif. l'erriii. ( Henry. ' .M argue rie. ( Rousseau. ( Uibou-Collay. ^ Lamarche. lia tel. ' Dainidot. \ Lauvei'jat ' Cnjpiii. ( Urevel. ' (..raliei. lio])ill. ( Bourdignuii. [ Doiidjre. , Hopiteau. txfcbvre. ' Quarré. Lorient I^yon . 'Bourges h'ri-sf Caefi Chanibery Clierbourg ' Clermonl'Ferr. Oijon . Vouai Grenoble Ca liochelle Ce Havre Lille Marseille. . Mon tpellier \ Moulins Nancy .Xaiitci Nice ... A'inies . Orléans Hennés . . . . Iloclieforl . Jiouen S'-Étienne Toulon ... Toulouse. . Tours.. . Valenciennes. chez Messieurs : 1 Baiimal. / SI»" Tcxier. ' Beaud. \ Georg. ( .Mégret. Palud. Vitle et Cérussel. Pessailhan. ^ Caias, I Coidet. Martial Place. / Sordoillel. ' Grosjean i\Iau|)iii. ' Sidot IVéres. ^ Loiscau. / AI'"" Velofipé. \ lianna. I Visconti et C'"^. Thiiiauil. Lnzcray. \ lîlanchicr. ( Lh'uinaud. Plilion et VIei-vé. Boucheron - Bossi - j Lauglois. [gnol- / Leslringaiit. Chevalier, l B<.stide. / lluiiièlie. \ Gimél. / Privât. J Boisselier. réricdt. ' Suppligeon. i Giard. ' Leuiaitre. On souscrit, à l'Etranger, Amsterdam . Athènes Barcelone... . Berlin. Berne . . . Bologne . Bruxelles. Bucltarest. Budapest Cambridge Christiania Conslantinople. Copenliague Florence Gand Gènes Genève I La lia} e. . j Lausanne.. Leipzig I Liège. he/. Messieui's : Itobbers. Feikeuia Caarelsen Beck. [et C". Verdaguer. .■Vsher et C". Calvary et C". l'^ricdlandcr et lils. Mayer et MiUlcr. Sehmid, l'raiicUc et r.'°. ZaïiiclieUi et C". Bainlot. Aiayidez. I.ebégue el G'°. Ilaimann. Banisteaau. Kilian. Ueightou, liellctC" Canimermeyer. Ijtto et Keil. Hr'ist et lils. Luescher et Seeber. Iloste. l'.euf. Cherliidic/,. Georg. Stiipcliiiohr. Belintaule lrêr"c-^. i.îeiuhi. PayoL. B.irth. Brockhaus. l.ui'cnt/.. Ma,\ Bube. 'l'wietineycr. L>esi^ei'. Guusé. Londres . . . Laxemboui chez Messieurs : \ Didan. / Nuit. V. Biick. Librairie Gulc l,e,-g. il/adrid ■' Gonzalès c hijns Yravedra. K. Fé. J DuMiolard IVèrc / Iliepli. Moscou Gautier. , Fureliciîn. Napics Marghieri dr Gi I Pellerano. , Christern. ,'Vpii'- JVi//, j Siccbert. ' Westerinaiin. Milan . Bousscaii. Parker et C . Clauscn. Magalhaès. P.iriiae. Garnier. ( Bocoa frères. ' Locsclierct C'*. Kraïucrs et fds. Samson el Wal ^ Zinserling. ( Wolff. [ Bocca frères. t Brcro. 1 Gla usen. ! BosenbcrgetSel l'arsovie Gebethtier et W Vérone. . . ..... Drucker-. \ Krick. Vienne , , , ^ * Gerold cl C". Ziirich Jlever cl Zeller. Odessa Oxford l-'alerme Porto l'rague Bio-Janeiro . . . . Bonie Bollerdam Stncl.holni.. . . , . S' l'etersbourg. Turin. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — ( 3 Août i835 â 3i Décembre i85o. ) Volume in-C; i853. Prix 15 fr. Tonu's 32 à 61.— Tomes 62 à 91 \ SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES II" Janvier i85i à 3i Décembre i86j.) Volume in-4''; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91. — ( i" Janvier i8(î6 ;i 3i Décembre 18S0. 1 Volume in-i"; 1889. Prix 15 fr. \ Tome I: iMèmoire sur quelques points de la Physiologie des .VIgues, par .\1M. .K. DERBi;sel A.-J.-J. Soliicr. — M(;moire sur le Calcul des Perturbations qu'èprouvcn' Comètes, par M.Hansen.— Mémoire sur le Pancréas el sur le rôle du suc pancréatique dans les pliéiiomùiies digestifs, particuliérejnciit dans la digestion des mati grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches; iSâ6 1 Tome II : Mémoire sur les vers iotestinaux, par M. i'.-i. Van Bemeden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en iS5o par l'Académie des Scie pour le concours de i853, et puis remise pourcelui de i856, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains s » menlaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Becbercher la na » des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-)", avec 37 planches; 1861. .. 1 A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, el les Mémoires présentes par divers Savants à l'Académie des Sciences. K 15. TABLE DES ARTICLES. (Séance d.. 12 octobre l«91.) »lE!\IOIUES lîT CO!\IMUIVICAri().\S ntîS MK.MIlliliS KT DliS CORHESPONDANTS l)lî l/ACADËMIR. Piiges. M. A. CiiAUVEAU. — Sur In tliéorie de [\\n- tagonismc des champs visuels 4'",i M. A. CiiAUVKAU. — Inslrunienlation pour l'exéculiori des diverses expériences rela- tives à l'étude du contraste binoculaire.. '1^2 iM. E.-H. AMAO.vr. — Nouveau réseau d'iso- thermes de l'acide carbonique l^(^l> M. G. LiicHAUTiEit. — Variation de com- Pages. position des lopiuambours aux diverses époques de leur végéta lion. Rôle des feuilles. \r,\ M. Dauduék, en donnant à l'Académie des nouvelles rassuj-antcs sur la santé de dom l'edro d'Alcantara, exprime le regret qu'il éprouve d'être privé de prendre part à nos séances...'. .^}4 MEMOIRES PRESENTES. M. J. Fenyi adresse une Note intitulée : « Uemarquesnr l'interprétation de certains phénomènes observi'-s dans les protubé- -|j^ rances solaires. M. Alf. Basix adresse un projet d'aéroplane- ballon dirigeable '|.S5 C<»IUIES!»<>\1> VACK. M. le Skciîétaiue I'EUPÊtuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance. un Ouvrage de M. C.-J. Istrati 455 M. G. B1G0UUDAN. — Observations de la co- mète périodique Tempel-Swift, laites à l'Observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest) 455 M"" D. Klumi'KE. — Observation de la co- mète Tenipel-Swifl, laite à l'Observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Est) 456 M. Stkoobant. — Heclierches expérimen- tales sur l'équation personnelle dans les observations de passage 4 '7 .M. E. CossEiiAT. — .Sur les systèmes con- jugués et sur la déformation des surfaces. ^60 M. Râteau. — Sur les turbo-macliincs l^ii'i SI. Henri GiLBAULT. — Variation de la force électromotrice des piles avec la pression. 4''5 M. D. ToMMAsi. — .\ccumulalcnr éleclriciue mullitubulaire 46fJ Bulletin biblioghm'iik.)! i-: Erhat\ M. G. HiNHicii.s. — Calcul de la chaleur spécifique des liquides M. LÉO ViGNON. — Point de fusion de cer- tains systèmes binaires organiques. Fonc- tions diverses M. V. OsMOND. — Recherches calorimétriques sur l'état du silicium et de l'aluminium dans les fers fondus M. Lkon Pigeon. — Chaleur de formation du bromure platinique et de ses princi- pales combiuaisons iM. Alphonse LAnBÉ. — Contribution à l'é- lude des lléniatozoaires. Sur les Héma- tozoaires de la grenouille !M. Decoiiorne adresse la description d'un appareil auquel il donne le nom de " I!é- gleur solaire » M. Leopoi.d lli'GO adresse une Note : « Sur une formule relative au nombre — » 408 -)■;"' 179 481 48-2 4«2 PARI>. — IMI'KIMERIE OAUTHIER-VILLARS ET FILS. Quai des Grands- \ueuslins. .S.S. jj^j, 1891 ^fV 1 3 /f'9'/ SECOND SEi^lESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PAR nOI. liES SECRilir AIRES PERPÉTl'EIiS. TOME CXIII. NM6 (19 Octobre 1891). PAKIS, GAUTHIER-ViLLARS ET l-IL,S, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 55. ''^ISOl RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des 2.3 juin i86a et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de {'A':adcmie se composent des extraits des travaux de ses Membres et île l'aiiahse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéio dos Comptes rendus a '(8 pages ou G feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il V a deux volumes par année. Akticle 1" . — Impression des travaux de r Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étrangerdelAcadémie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux j je„„s ,ig jg^ réduire au nombre de pages requis. I Comptes rendus plus de 5o pages par année. Membre qui fait la présentation est toujours nommt Les communications verbales ne sontmentionnées mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extra dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction \ autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le foi écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, ! pour les articles ordinaires de la correspondance ofl cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Alembre doit être remis Les Programmes des prix proposés par l'Académ sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Ra} ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autai que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pi blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personm qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac ilémie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un r sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires soi aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o j)ages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. l'imprimerio le mercredi au soir, ou, au plus lard, i jeudi à I o heures du matin ; faute d être remis à temp; le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompte rend Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par ; actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu su les correspondants de l'Académie comprennent au j vaut, et mis à la fin du cahier. plus 4 pages par numéro. Lu Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 82 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres cjui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remclti'e au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits cpi'ont ces Membres de' î l'imp^'e^sion de chaque volume. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des ai teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports .e les Instructions demandés par le Coiiveniement. Article ,5. Tous les six mois, la Commission administrative un Ra])port sur la situation des Comptes rendus apr lire, dans les séances suivantes, des Notes ou iMé- moireà sur l'objet de leur discussion. Les Secrétaires sont chargés de l'exécutibn du pi sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de ! déposer a»; Secrétariat ?u plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivant COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 19 OCTOBRE 1891, PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉTÉOROLOGIE. — Mémoire sur les températures observées sous le sol, au Muséum d'Histoire naturelle, pendant l'hiver 1890-1891 ; par M. Hexri Becquerel. n Le Muséum d'Histoire naturelle possède, depuis i863, pour la me- sure des températures souterraines, une installation remarquable, des méthodes thermo-électriques imaginées par mon grand-père. Les observa- tions ont élé présentées à l'Académie, chaque année, jusqu'en i885. Je compte en publier prochainement la suite; mais, en attendant, je crois intéressant d'appeler l'attention sur les résultats obtenus pendant l'hiver dernier. La persistance de conditions climatériques identiques pendant plusieurs mois consécutifs a été particulièrement favorable à l'étude de la conductibilité calorifique du sol. C. R., 1S91, >" Semestre. (T. GXIII, N- 16 ) ^-> ( 484 ) ') Les câbles thermo électriques permettent de suivre les variations de température sous le sol depuis quelques centimètres de profondeur jus- qu'à 36"". Je ne rapporterai ici que les résultats observés, à moins de i"", au moyen de deux câbles spéciaux placés sous deux sols semblables, l'un couvert de sable et dénudé, l'autre couvert de gazon et de bas végétaux. Le terrain, qui est celui de la partie basse du Labyrinthe, est formé de terres provenant de l'intérieur de Paris. On s'était assuré de la similitude des deux sols, en examinant avec soin les terres retirées d'une tranchée de o"\6o de profondeur, au fond de laquelle furent placés les câbles. Ceux-ci se relevaient verticalement et se terminaient à des soudures si- tuées à o'",6o, o™,3o, o"',20, o"",io et o'",o5 de la surface; ces soudures sont, comme on le sait, les points dont on détermine la température. En 1887, le sol d'une allée sous laquelle est établi l'un des câbles fut exhaussé de o"", i5qui, par le tassement, se réduisirent à 1 3*^^'" environ. Le sol couvert de gazon n'a subi aucune modification notable, de sorte que les profon- deurs des points où l'on a relevé les températures sont actuellement les suivantes : N"' des soudures. Profondeur 1. 2. 3. i. 5. Sol dénudé 0'", 18 o">, 28 o">,33 o"',43 o"",73 Sol gazonné o'",o5 o'", 10 o"\ 20 o™,3o o™,6o » Les observations discutées dans le présent Mémoire s'étendent du I*' novembre 1890 au 3i mars 1891 . Les températures prises chacpie jour à 6'' du matin et à 3^ de l'après-midi ont servi à tracer des courbes, dessi- nées à grande échelle pour l'étude, et dont une réduction est figurée ci-contre. Ces températures ont également été comparées aux températures de l'air pendant la même période de temps. » En jetant les yeux sur ces courbes, on remarque d'abord, du i5 no- vembre 1890 au i5 mars 1891, une grande oscillation de la température; on la retrouve à toutes les profondeurs avec des amplitudes décroissantes et un retard progressif qui atteint sept à huit jours pour les soudures les plus profondes. L'intervalle entre le premier maximum et le minimum pour une même profondeur a été en moyenne de 52 jours. » A cette oscillation principale, viennent se superposer des variations de température dont les périodes sont comprises entre six et vingt jours. Ces variations se répètent aux diverses profondeurs en s'affaiblissant pio- gressivement. )) Sous le sol dénudé, la courbe n° i, correspondant à o'", 18 de profon- ( 485 ) deur est une réduction lidèle de la courbe des températures moyennes de l'air, puis les oscillations s'effacent peu à peu dans les autres courbes et ont à peu près disparu à o"','j3 de profondeur. » Sous le sol gazonné, l'extinction des variations à courtes périodes est encore plus rapide, et c'est à peine si les plus fortes oscillations, sensibles à o'°,o5, sont encore appréciables à o'",3o. » L'aspect de la courbe (5) du sol dénudé est intermédiaire entre celui des courbes (3) et (4) du sol gazonné; de sorte que, à première vue, on peut dire que la végétation de la surface fait le même effet qu'une couche de terre de o'",5o d'épaisseur environ. Nous retrouverons plus loin ce même résultat. » L'oscillation diurne de la température qui, dans l'air, a atteint parfois i4°. est sensible à toutes les profondeurs jusqu'à o"',73 et se traduit par une variation de quelques dixièmes de degré. Pour toutes les profondeurs ( 486 ) sous les deux sols, excepté à o"',i8 sous le sol dénudé, l'oscillation diurne est renversée, c'est-à-dire que la température baisse de ô"" du matin à 3^ du soir, et qu'elle remonte pendant la nuit. Pour la courbe n" i du sol dénudé, la variation diurne suit tantôt celle de l'air, tantôt elle est renversée. Chaque oscillation de température se propage indépendamment l'une de l'autre, avec une vitesse propre. » Comme résultat général, on voit que la terre a gelé jusqu'à plus de o™,73 sous le sol dénudé et à o'",3o seulement sous le gazon. ». Sous le sol dénudé, la gelée amis deux jours et demi à atteindre o'",i8 de profondeur, trois jours et demi pour pénétrer à o'",23, puis les dates d'apparition de la gelée à des profondeurs plus grandes ont été plus ou moins reculées par les perturbations qui sont venues se superposer chacune avec un relard différent. » Sous le solgazonné il a fallu dix-neufjours d'une température moyenne de — 4" à — 5° dans l'air pour que la terre atteignît o" à 5'='", et trente jours pour qu'à cette profondeur la température descendit au-dessous de zéro. Il a fallu trois jours de plus pour transmettre ces mêmes variations à o'",io. Du reste, comme on le verra plus loin, la vitesse de propagation d'une perturbation varie avec la période, de sorte qu'il n'y a j^as une va- leur unique de la vitesse de propagation de la gelée en terre. » En continuant l'examen des courbes figurées ci-contre, on reconnaît que le 3i janvier 1891 les courbes, sauf le n" 5 du sol gazonné, marquent toutes presque zéro; à partir de ce moment, et pendant tout le mois de février, la couche superficielle de la terre a présenté ce phénomène re- marquable d'être presque uniformément à o" depuis o"", 18 jusqu'à o™, 73 sous le sol dénudé, et depuis o", 5 jusqu'à o"',3o sous le gazon; une os- cillation notable dans la température de l'air a été à peu près insensible sous le sol; puis le réchauffement s'est produit; mais, tandis que pour les couches supérieures la température était à peu près stationnaire, le ré- chauffement s'est manifesté sous le sol en commençant par les couches inférieures, montrant ainsi une diffusion de la chaleur centrale vers les couches extérieures. » Pendant le grand hiver 1 879-1 880 la pénétration de la gelée en terre avait été à peu près la même; ou avait constaté la température de zéro à o'°,6o sous le sol dénudé, et à o"',3o sous le gazon. » On ne doit pas se borner à ces aperçus généraux; l'étude plus appro- fondie des résultais exposés ci-dessus conduit à une vérification remar- ( 487 ) quable de la théorie que Fourier (') a établie pour la propagation de la chaleur dans la terre. D'après cette théorie, il existerait, entre la tempéra- ture V, le temps t et la profondeur ic au-dessous du sol, la relation différen- tielle ^ — A ^ — k—- dt ~ CD dx- ~ dx"' R est la conductibilité calorifique du sol, G sa chaleur spécifique et D son poids spécifique. Si l'on suppose qu'à la surface la température varie pé- riodiquement et soit représentée par l'expression V = Vo + rosina^f la température à une profondeur x a pour expression t V= Vo-I- Aa; + f(,e '• sm27:( ^j; — ^ — cp avec la relation » La vitesse de propagation de la perturbation est ^ = 2 1/-^- » L'oscillation transmise a même période T, mais l'amplitude est réduite dans le rapport de 1 k e" '' . Entre deux points dont les profondeurs sont X eta:', le rapport des amplitudes sera e '• . Dans les expériences pré- sentes, le rapport entre les amplitudes des variations aux soudures 1 et 2 (j; — a;'= o,o5) devra être la racine carrée du rapport correspondant aux soudures 2, 3 et 4 (a; — a;' = 0,10), et le rapport relatif aux soudures 4 et 5 (a? — j?' = o,3o) sera le cube du précédent. » Le Tableau qui suit montre comment ces déductions sont vérifiées par l'expérience. On a calculé les rapports pour x — j;'= lo*^'", de sorte que les 2011 nombres rapportés dans le Tableau sont égaux à e ' et permettent de cal- culer 1. On n'a mentionné dans ce Tableau que les variations principales dont on a pu déterminer l'amplitude avec une exactitude suffisante, à l'abri des perturbations qu'apporte la superposition de variations de périodes différentes; en outre, comme les oscillations n'étaient généralement pas régulières, on relevait, sur les courbes, les points extrêmes de chaque (') Mémoires de l'Académie dus Sciencds, l. V, et OEuv.'esde Fourier. ( 488 ) demi-période, de sorte que les temps T, indiqués pour la période totale, sont le double des temps écoulés entre les dates des observations. Amplitudes des Tariations thorniométriques. ^ ^ -^ Moyenne Dcsignalion des soudures. l 2. 3. *. b. ^^^ valeurs Sol dénudé. "ie * îiZF (cenlimèlres- ProroDdcurs i.'". rS. o-,23. o'",.',:!. o", (3. o", ;3. e >■ . /. heure). I 1,5,90 i5,4o 14.10 i3,lo 10,60 ] Du 30-24 nov. iSnoau i2-ib anv. iSQT. l „ „p - „ ^.^ , - ^ '' j y 1 1,002 iiOfj2 'jO'^o 1,250 V 1,070 0,002 20,70 T = 24q6 heures j c " c 3 \ ^~' ( 1,061 1,092 ',070 1,070 ; !6,4o Ô.80 4>'^o 4tOo 2,20 j ,,,0 .,20 1,20 1,82 1.207 3,339 ^3.73 \ ! 11,80 10,80 9,10 7,60 4i^o J ,,og i,u, 1,19 1,65 .,190 3,6,2 23,70 1,19 1,19 1,19 1,18 ) ; 4>5o 4>"5 3,2Ô 2,65 // , Du 5 au II janv. 1891. ^.^^ j,^ ,,,3 ^, [1,2^0 3,o35 23,65 T=3ioheures ( ^.,, ^ y^ ,^3 „ ) 1 !\,bo 4''" 3,20 2,20 " i Du .2 au i5 janvier. ^_ ^ ,,g ^ ,^5 ,, ( ,_3,y ^ 3,.^ 33_g8 T=. 82 heures ) ^_^^ ,_^g , ,,5 „ \ I 4 •4" 3,90 2,80 1,80 II ) Du iSauigjanv. (neigesurlesol). ^_^3 ^ ^ 5- ^, ( ^ ,j^^ __gy ,^5, T=. 68 heures j ,^^^ , 3^^ ,^55 ,, ) ' 7.3o 7?»<ï 6,5o 6,10 4)9'^ \ Du 28fev.au 12 mars (dégel). , ^^^^ ^ , ,, / _ - 8,632 74,53 T = 632 heures \ ^ ^^^ ,_„, ,_„e ,_„8 j 5ot gazonné. Prorondeurs "'SOJ o",io. u", 20. o-.So. u",6o. ■ ,, „ ( 8°,oo 7^40 6,40 5,60 4,00 , „, Du 20 nov.au 3 dec. 1890. ^^^^^ ^.^-^_^ ^,^3 ^ ,j^^ (,,5^ ^ 3^^^ ^,35,^ T = 624heures | ^^^gg ,_^5^ ,,^3 ,^^,^ ) » Ce Tableau fournit une Yérification remarquable de la théorie de Fourier. Dès lors, on peut se proposer de calculer, pour chaque oscillation thermique, les valeurs de \ et de k. Ces valeurs figurent dans le Tableau qui précède. La constante >, peut être appelée la longueur d'onde de l'os- cillation thermique; pour un accroissement de profondeur égal à -, le phénomène doit être renversé. La constante^, égale à -=rpj) varie avec l'hu- midité du sol qui affecte à la fois les trois grandeurs K, C et D; elle varie également avec le tassement de la terre qui influe sur la densité D. Ainsi la série du 28 février au 12 mars, pendant le dégel, donne pour k une va- ( 4 «9 ) leur triple de la valeur trouvée dans les autres séries. Du i5 novembre au i5 janvier, le nombre le présente une constance très grande. » La connaissance des valeurs numériques de^" et de >. permet plusieurs observations intéressantes. On peut, par exemple, calculer pour cbaque série quelle devrait être l'amplitude de la variation thermométrique à la profondeur zéro. Si l'on fait ce calcul pour le sol dénudé, on trouve des nombres qui ne diffèrent pas sensiblement des valeurs de la variation moyenne de la température dans l'air. Il n'en est pas de même pour le sol "azonné'; on trouve à la surface du sol une variation notablement moindre que dans l'air, et l'épaisseur de terre qui donnerait la même réduction se- rait o'",55, nombre très voisin de celui qui a été indiqué plus haut pour représenter l'influence protectrice de la couche de gazon qui recouvre la terre. » Le sol ne prenant pas instantanément la température de l'air, il y a, par ce fait, un certain retard, une différence de phase initiale, différente pour le sol dénudé et pour le sol gazonné, mais il faudrait des observations plus rapprochées pour déterminer ce retard avec une exactitude suffisante. )) Les valeurs de Je données ci-dessus ne rendent pas compte des profon- deurs auxquelles on observe le renversement de la variation diurne. Ces profondeurs, très différentes en été et en hiver, varient, non seulement avec l'humidité du sol, mais aussi avec la régularité de l'oscillation diurne. Il peut arriver que les périodes des variations ascendante et descendante de la température soient inégales dans la même journée, et dès lors les deux phases de la variation diurne se propagent inégalement vite sous le sol, et se renversent à des profondeurs différentes. » Pendant les mois de novembre, décembre et janvier, la valeur moyenne de k a été, d'après le Tableau précédent, voisine de 23,7. Ce nombre a été calculé en prenant pour unité de longueur le centimètre, et pour unité de temps l'heure. Si l'on prend , comme on le fait habituellement, pour unité de temps la seconde, on trouve k = ^ft = o,ooG6. )) En déterminant les coefficients C et D, on peut en déduire le coeffi- cient de conductibilité R. 3'ai mesuré C pour la terre prise dans le voisi- nage'des câbles, telle qu'elle était retirée du sol, et avec l'humidité qu'elle contenait, et j'ai obtenu en moyenne C =; o,34i. » La densité D du terrain a été obtenue en enfonçant dans le sol des tuyaux en cuivre qui emportaient de petits cylindres de terre, que l'on pe- sait, et dont on déterminait ensuite le volume. On a obtenu ainsi D — 1,81, ( ^9o ) pour la densité du terrain contenant de l'air et un peu d'eau. La densité de la matière solide a été trouvée égale à 1,93. On déduit des nombres qui précèdent K = o,oo4o. » Cette valeur est particulière au terrain et aux conditions d'humidité dans lesquelles ont eu lieu les observations ; elle varie avec la nature et avec l'état de dessiccation du sol. )) En résumé, il l'ésulte du présent Mémoire que la Théorie de Fourier représente très fidèlement la propagation de la chaleur dans la couche superficielle du sol, et que l'on peut déduire de l'observation des tempéra- tures souterraines le coefficient de conductibilité de cette couche pour des conditions d'humidité déterminées. Une épaisseur convenable de terre protège les racines des plantes contre un coup de froid brusque, mais elle peut ne plus être efficace contre les effets d'un froid prolongé, quoique peu intense, car alors l'abaissement de température se propage plus len- tement, il est vrai, mais se fait sentir plus profondément en terre. La vitesse de propagation d'une variation thermique et la profondeur à laquelle cette variation se fait sentir, dépendent de la durée de sa période. Une couche de gazon recouvrant le sol produit, pendant l'hiver, un effet protecteur qui équivaut à celui que donnerait une épaisseur d'environ o™,5o de terre. » MEMOIRES PRESENTES. PATHOLOGIE. — Recherches sur la cause de la diathêse rhumatismale. Mémoire de M. F.-P.LeRoux. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Charcot, Chauveau, Bouchard.) « Dans le présent Mémoire, j'expose la série des observations qui m'ont amené à conclure que cette cause réside dans l'envahissement de l'intestin par des masses zoogléiques, plus connues sous le nom de glaires intestinales. » Jusqu'ici, l'opinion établie était que ces productions sont un exsudât de la muqueuse intestinale, un mucus plus ou mom'A concret , dont la phis ou moins grande abondance est un efiet et non une cause de maladie. A côté des glaires proprement dites, on avait aussi remarqué, depuis longtemps, des productions membraneuses, lamellaires, qu'on réputait être les pro- duits d'une desquamation épithéliale de l'intestin. Enfin, on citait des ( 491 ) productions tiibuleuscs, rarement observées, dont, pensait-on, la forme provenait d'une desquamation simultanée de toute une portion d'intestin. Dans son Traité des humeurs, Robin en a rapporté de curieux exemples. )) Depuis mon enfance, j'ai eu à lutter contre l'arthritisme sous ses diffé- rentes manifestations, plus ou moins avérées, et dont je crois avoir décou- vert cpielques-unes. Le présent Travail peut donc être regardé comme la conclusion d'une observation qui aura duré une cinquantaine d'années. C'est à l'occasion d'une crise qui s'annonçait comme pouvant être finale, que j'ai pu, il y a trois ans, démêler la connexité de certaines manifes- tations morbides avec la présence, dans l'intestin, des productions glaireu- ses. J'ai appris à les expulser, à les recueillir et à en observer les formes. » Elles peuvent se présenter dans des états de grandeur variant de i à 20 et même plus, tout en conservant des formes analogues, ce qui exclut l'idée de moulage. La disposition est celle d'ailettes membraneuses, dis- posées autour d'un tronc très grêle, d'apparence tubuleuse. Quand, par des médicaments appropriés, on en provoque l'expulsion alors que l'intestin vient d'être nettové, on peut les recueillir sous forme de paquets d'une couleur ambrée. Dans l'eau, ces paquets se débobinent, et les productions en question s'hydratent en augmentant de volume. Tout indique que ces paquets sortent de poches tubuleuses, plus ou moins allongées, que j'ai appelées tubes générateurs. M Ces matières, y compris les tubes générateurs, jouissent de la propriété de se gonfler considérablement par l'action d'une solution d'acide tan- nique; l'acide salicylique les contracte, etc. Au moyen de l'acide lannique, de l'acide salicylique, ou encore d'une solution cuivreuse, j'ai pu extraire, de l'intestin, des tubes générateurs qui avaient résisté pendant des années aux agents purgatifs ordinairement employés. C'est seulement après l'éli- mination d'une notable quantité de ces tubes générateurs que j'ai pu obtenir une amélioration profonde dans l'état général. » L'examen microscopique montre les productions glaireuses comme formées principalement d'une masse zoogléique de microcoques (que je propose de nommer micrococcus glareœ), entourés de mucilage et entremê- lés de certaines bactéries paraissant former des colonies. » La toxicité des paquets glaireux paraît d'abord résulter de ce fait, que leur passage dans l'intestin, lequel, dans certains cas, peut être constaté avec précision, détermine des malaises presque instantanés, les uns géné- raux, les autres locaux. La connexité de toutes les manifestations dites rhumatismales avec la présence, dans l'intestin, de cette sorte de produc- C. il., i^gi, 3' ,ï- Hesiie. (T. CXIII, N« IS.) '"''> (492 ) lions, résulte des diverses observations rapportées dans mon Mémoire. » Les productions glaireuses sont-elles nocives par elles-mêmes, nubien, ne l'étant pas, servent-elles de support à d'autres espèces qui le sont, ou bien encore les deux choses ont-elles lieu à la fois? C'est cette dernière supposition qui me paraît être la bonne, mais je n'avance rien sur ce point. » Comment l'organisme est-il attaqué par ces productions? Est-ce seule- ment par une ou plusieurs sécrétions toxiques, et ne doit-on pas encore imaginer qu'il y ait dissémination de spores ? C'est là encore une question réservée pour l'avenir. )) Quoi qu'il en soit, j'ai constaté, sur moi-même et sur d'autres malades, par une observation quotidienne, qu'un grand nombre de symptômes, plus ou moins remarqués déjà comme appartenant à la diathèse rhumatismale, avaient une concomitance certaine avec la plus ou moins grande quantité de productions glaireuses qui encombrent l'intestin. )) Les allures si capricieuses des crises rhumatismales et des affections qui en dépendent s'expliquent facilement, si l'on remarque que les tubes générateurs peuvent former des magasins d'une capacité plus ou moins considérable. Ceux-ci, suivant les cas, déversent leurs produits dans l'in- testin d'une manière à peu près uniforme, et par cela même modérée, ou bien par à-coups; dans ce dernier cas, les émonctoires de l'organisme peuvent ne pas suffire à éUminer avec une vitesse suffisante les toxines qui accompagnent les productions glaireuses, et elles causent alors des ravages plus ou moins graves. » Les plus marquants des symptômes morbides qu'on peut rapporter à cette cause sont, après l'endolorissement et les altérations des muscles, des aponévroses, des tendons, etc., la migraine, les soubresauts, une cer- taine variété d'obésité, causée par l'épaississement et l'induration de la peau et des muscles sous-jacents, l'inflammation des glandes salivaires; puis, comme suite des altérations musculaires, la gastralgie, la dilatation de l'estomac, le ralentissement des fonctions de la vessie. Mais un symptôme tout à fait général et caractéristique est l'inflammation chronique et géné- ralisée des vaisseaux sanguins, amenant comme terme final les hémor- ragies, et, en particulier, l'hémorragie cérébrale. » J'ai reconnu qu'une médication simplement expulsive pouvait amé- liorer l'état général, à condition d'être, en quelque sorte, quotidienne; mais elle demanderait peut-être des années pour amener la guérison radicale. ( 493 ) » L'expérience m'a montré que, pour obtenir plus rapidement des résultats permanents, il fallait employer une médication altérante, qui atta- quât les tubes générateurs. J'ai pu décrocher certains d'entre eux, can- tonnés dans l'S iliaque, au moyen d'irrigations réalisées avec des solutions tanniques ou cuivreuses. Mais il existe chez moi d'autres colonies, situées beaucoup plus haut. Dans les essais que j'ai faits pour les attaquer simul- tanément par la voie stomacale, c'est le tanin de la noix de galle qui m'a paru être la plus active des substances similaires. » M. Parexty adresse, par l'entremise de M. Léauté, un Mémoire portant pour titre : » Établissement des lois générales de l'écoulement et de la dé- tente des gaz parfaits à travers des orifices de contractions et de conducti- bilités diverses, d'après les derniers travaux de Hirn. » (Commissaires : MM. Haton de la Goupillière, Sarrau, Léauté.) M. le D"^ Pigeon adresse diverses Notes relatives, d'une part, aux vacci- nations ; d'autre part, au mode de production des épidémies de choléra. (Renvoi à la Commission du legsBréant.) CORRESPOND AIVCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une brochure de M. Maurice d'Ocagne, portant pour titre : « JNomographie. Les calculs effectués au moyen des abaques. Essai d'une théorie générale. » (Renvoi à la Commission du prix Dalmont.) M. Berthelot appelle l'attention de l'Académie sur les Mémoires de M. Carey Lea, relatifs aux états allotropiques de l'argent, et met sous les yeux des Membres les échantillons couleur d'or et couleur de pourpre adressés par l'auteur. Il explique l'importance de ces résultats, qui rappel- lent les travaux des anciens alchimistes; tout en réservant la question de savoir si ces substances sont réellement des états isomériques de l'argent, ou bien des composés complexes et condensés, participant des propriétés ( ^o ID s + ) .44,96 — 0.35,6 12:12 R. 5. .. b B.B.,t. VI, s + 28, n<'429 9,5 +0.59,64 -+-'•• 9,7 10: 10 R. 5. .. b Id. » + 1 . I ,i5 ^11. 7,1 lo: 10 S. 8. c Weiss II, n° 7.59, II'' 9>o ^o- 9,93 -h 7.57,0 16:12 R. 8. c Id. » — 0. 7,66 + 7.56,5 16:12 S. 3i . .. d B.B., t. VI, 5 + 2.5, n" 583 9,4 — i.j6,86 — 7-24,1 i5: 10 S. Sept. 7. e B.B., t. VI, .= -1-23, n°572 9'4 —2.13,73 - 3.42,9 i3: 12 s. Positions des étoiles de comparaison. Ascension Réduction Réduction droite au Déclinaison au )iles. moyenne 1891,0. Il D1 S 2.21. 2,o4 jour. moyenne 1891,0. jour. Autorités. a + 1,09 +28°.24.l4,7 + 3", 2 Weisse II b 2.24.25,06 + 1,11 +28.11. 3,7 +3,4 B.B., t. VI c 2.33.48,28 + 1,18 +28. 7.14,9 +3,9 Weisse II d 3.32.45,75 + 1 ,61 + 25.12. 9,2 +7,6 B.B., t. VI e 3.44.47,32 + 1,75 +23.17.24,4 +8,9 B.B., t. VI Positions apparentes de la comète. ,\scension Dates Temps moyen droite Log. fact. Déclinaison Log. fact. 1891. d'Alger, h m S apparente. Ij m s parall. apparente. parall. oùt 4- • • 12.17.59 2 .22.48,09 "i",72l« +28". 23'. 42' 3 0,595 5... n. 51.59 2.25.25,81 T,728„ + 28.22.16 8 o,634 5... 12. 10. 38 ■-2.25.27,32 1,723/, + 28.22. 14 2 0,606 ( 495 ) Dates 1891. Temps moyen d'Alger. Août 8 18.27.34 Ascension droite apparente. Il m s 2. 33. 39, .54 8 13.45.19 2.33.41,80 Si 11.24.58 3.3i.3o,.5o Sept. 7 11.57.56 3.42.35,34 Log. fact. purall. T,665„ 1 ,6^3« T,7i4« 7,G83« Déclinaison apparente. 1-28. r5'.i5",8 -28. i5. i5,3 -25. 4-53,7 r23. i3.5o,4 Log. facl. paraît. 0,467 0,433 o,638 0,587 ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la réduction à une forme canonique des équations aux dérivées partielles du premier ordre et du second degré. Note de M. Elliot, présentée par M. Darboux. « I. L'équation aux dérivées partielles (i) ap- ^ ibpq -^cq-+ idp + 'leq + f=o, où les coefficients a, b, . .., /sont des fonctions données des deux variables indépendantes ce et j, ne change pas de forme quand on effectue un chan- gement de variables et de fonction, t désignant une fonction quelconque de x et y. Les fonctions suivantes des coefficients, h'- — ac et a h d b c e d e f se reproduisent multipliées par le carré du déterminant fonctionnel S des fonctions ç et (|/, quand on fait un changement de variables, et restent inal- térées par un changement de fonciion. Ce sont deux invariants. » On en obtient un troisième en cherchant les équations de la forme (i) qui peuvent être ramenées à ne plus contenir de termes du premier degré par rapport kp et q. On voit aisément que la disparition de ces deux termes ne peut être effectuée que par un changement de fonction et que la condi- tion nécessaire et suffisante pour cela est H = o, en posant Jr:= H=^r be — cd bd — ac dy \ac — h"-/ à-x \ac — b^ La fonction H se reproduit multipliée par '-, quand on fait un changement de variables et ne change pas par un changement de fonction. » On peut se proposer de profiter des trois fonctions arbitraires qui ( 496 ) entrent dans le changement de variables et de fonction pour simplifier l'équation (i) et y faire disparaître trois termes. On fera disparaître les termes carrés par rapport aux dérivées partielles en faisant le changement de variables si les fonctions A' et W sont des solutions de l'équation a/r -f- 2 bpq -(- cq"^ = o, qui doivent, toutefois, correspondre à des déterminations différentes du rapport — ■ » On ramène ainsi l'équation (i) à la forme (2) 2B,P,Q, + 2D,P, + 2E,Q,H-F, =0. La détermination des nouvelles variables X, Y en fonction des x et y com- porte, comme on le voit, deux fonctions arbitraires. On en voit a priori la raison : quelle que soit la forme réduite que l'on considère, elle ne sera pas altérée par un changement de variables, tel que (3) X' = ^-(X). Y'=g(Y). » Cela fait, un changement de fonction z = Z -h T permettra de rame- ner l'équation à la forme (4) PQ = MP-4-N. Dans cette réduction, la fonction T n'est déterminée que par sa dérivée dT partielle -r^ > et l'on a _ 2E,D.-B,F, dT D, ^^ - ÏB|~ ' ^^^ - ~ ^- ~ B , ' en sorte que N est une fonction déterminée des coefficients de l'équa- tion (2), tandis que l'on peut ajouter à M une fonction quelconque de la variable nouvelle Y. » II. On doit se demander maintenant si l'équation (4) peut être con- sidérée comme canonique, et si la réduction précédente, avec les fonc- tions arbitraires qu'elle comporte, est indépendante d'un changement quelconque des variables et de la fonction que l'on aurait préalablement fait subir à l'équation (i). » C'est ce qui a lieu en effet, et ce que l'on conclura facilement de la remarque suivante. En multipliant par B, les deux termes de (4), on obtient C497 ) i où l'or (B5-A,C,r l'invariant- '- ^, où l'on suppose A, = C, = o, et, par conséquent, J i l'expression de N en l'onction de a: et y est ^ , A désignant le déterminant fonctionnel du changement de variables. De même, -^ est une fonction de X et de Y qui coïncide avec l'invariant H, changé de signe, et qui a pour expression — - en fonction des variables primitives x et y. » Dans le cas où l'invariant H est nul, l'équation canonique est PQ = N. Elle ne comporte que les deux fonctions arbitraires qui résultent d'un changement de variables tel que (3). » III. Les équations aux dérivées partielles qui admettent une intégrale de la forme e- = u -h Cv ~\~ C-w, où u, r, »' sont trois fonctions quelconques de x et y et C une constante arbitraire, appartiennent à la catégorie des équations pour lesquelles H = o. L'équation canonique correspondante est PQ + -^, — ^r^ = o. )) Les équations aux dérivées partielles admettant une intégrale de la forme (:; - iiy(z - çfÇz - wy = const. appartiennent à la catégorie générale dont l'équation canonique est (4). Cette équation canonique prend une forme très simple lorsque l'on sup- pose que la somme des exposants a, (3, y est nulle et que deux d'entre eux sont égaux ; elle est PQ + 3 v^XP + Y = o. » On peut chercher aussi ce que doivent être les fonctions M et N pour que l'équation canonique admette une intégrale du premier degré aP -t- PQ + Y = const. Le résultat est tout à fait analogue à celui que l'on trouve dans la re- cherche des lignes géodésiques. L'équation a l'une des deux formes sui- vantes PQ = (Î)(Y -X)P + F(Y-X), PQ = X<Ï>(Y)P + F(Y). » IV. Lorsque b'- — ac = o, la réduction précédente n'est plus appli- cable. On peut ramener l'équatiou à la forme réduite p- — >.y = o. La disparition du terme indépendant de p el q exige que l'on emploie une so- ( 49» ) liition particulière de l'équation proposée. Le changement rie variables qui fait intervenir les termes du premier degré en p et q en même temps que ceux du second dépend ici de cette solution particulière. Comme on ne peut généralement trouver explicitement les intégrales d'une équation aux dérivées partielles, il sera-généralement difficile de trouver les équa- tions de la forme j9- — Ig =: o qui se déduisent d'une équation particulière de cette forme. » Pour >i = I la question peut se résoudre simplement. On trouve Y'p"--(XY^X,y-q = o, où X, X, sont des fonctions arbitraires de x, et Y une fonction arbitraire de j' comme type des équations qui se ramènent k p" — q ^= o. GÉOMÉTRIE. — Sur les systèmes cycliques et sur la déformation des surfaces. Note de M. E. Cosserat, présentée par M. Darboux. « 11 résulte de la Communication que j'ai eu l'honneur de faire à l'Aca- démie, le \ 1 octobre dernier, que la recherche des surfaces applicables sur une surface (2) se ramène à celle de certains réseaux conjugués tracés sur celte surface. C'est un point qu'il importe de préciser. A cet effet, propo- sons-nous de trouver un système cyclique formé de cercles situés dans les plans tangents de (2), cette surface étant rapportée aux courbes corres- pondant aux développables de la congruence des axes des cercles. Conser- vons les notations de la page 352 du tome III des Leçons de M. Darboux et désignons par — i5„ le rayon p sine du cercle; la solution du problème posé est donnée par le système (■^) ()C0SC7 „ / V ^„ -2P,(C0SG l), J,, =2^,(cOSe + l), j , .C0S5— I .COS3 I (5) < i , .COSa + I P,——l -■ Pn '^- ' sina ^' , .COS(T+ I y, =— i — ■■ q,. l'^-^'-^ir'^ ^'-'" ~ '->'« = "' '^<-+- ^,. +'71-0 r,y. (ti) 1 , ^Ko / r,-h ^J -i-rjr, /^ r„ = o, ■^m4- 1° +r,x^ p^z^ dû-^p'y" 7^0=0, o, o, o, ( 'i99 ) » Supposons que les équations (2) aient au moins une solution com- mune a; on trouve immédiatement que, pour que les équations (6) déter- minent un système de valeurs pour .r„, j'o, -„, il est nécessaire et suffisant que le réseau (u, c) soit conjugué, ce qui conduit au théorème de M. Ribau- cour; si cette condition est remplie, le système (G) admet une triple infinité de solutions constituées par les coordonnées des différents points fixes de l'espace par rapport au trièdre (T') de la surface (2') applicable sur (i), et définie par Tadjonction des formules (5) ; nous retrouvons donc le théo- rème de M. Darboux; la considération du système (2) conduit aux résul- tats de M. Bianclii sur les congruences cycliques et aux suivants : » i" Si l'on connaît sur (1) un réseau conjugué (11, r) pour lequel les équations (2) ont une solution unique, définie par l'équation (3) de ma précédente Note, on en déduit, à l'aide des formules (5), les éléments de forme de la surface (2'), applicable sur (2), et admettant («,*') comme réseau conjugué. » 2" Si l'on connaît sur (l) un réseau conjugué («, r) pour lequel les équations (2) ont une infinité de solutions, l'intégration de ces équations entraînera la connaissance des éléments de forme d'une infinité de surfaces applicables sur (2) et admettant (11, c) comme réseau conjugué; il en sera de même pour toutes les surfaces enveloppes des plans des cercles des systèmes cycliques dérivés d'une même congrnence cyclique correspondant à une solution des équations (2). » Parmi les applications qu'on peut faire des résultats précédents, je me bornerai, pour le moment, aux suivantes : » Une surface à courbure constante étant applicable sur une sphère, il en résulte que ses normales forment une congruence cyclique; il en est donc de même pour toute surface à courbure moyenne constante; appli- quant les formules (5), on trouve que la surface applicable sur une surface à courbure moyenne constante, avec correspondance des lignes de cour- bure, est une nouvelle surface à courbure moyenne constante ayant mêmes rayons de courbure principaux ; les surfaces à courbure moyenne constante, que le théorème de M. O. Bonnet fait dériver d'une telle surface, s'asso- cient donc par couples, se correspondant par leurs lignes de courbure. » Si deux surfaces minima sont applicables l'une sur l'autre, le réseau conjugué commun est formé des lignes de longueur nulle; or ce réseau admet, dans le cas actuel, comme représentation sphérique, celle des dé- veloppables d'une congruence isotrope, c'est-à-dire d'une congruence cy- clique et de Ribaucour particulière; nous retrouvons, par suite, ce résultat C. R., 1891, 2' Semestre. (T. CXHI, N= 16.) 67 ( 5oo ) qu'il cxisle une infinité de surfaces niinima applicables sur une surface minima donnée; nous ne développerons pas les conséquences relatives à ce cas particulier et qui ont été déjà établies, en partie, sous une autre forme par M. Rouquet. » Les surfaces minima font partie de surfaces plus générales signalées par M. Guichard, qui a établi la proposition suivante : Si pour un réseau sphérique [3, et p-, sont nuls, i" ce réseau est l'image des asymptotiques d'une surface à courbure constante; 2" il est l'image d'un réseau conjugué formé de géodésiques d'une surface (2); 3° il est l'image des développables d'une congruence dont les droites sont tangentes aux lignes de courbure des deux nappes de la surface focale. Les considérations générales dévelop- pées précédemment s'appliquent à ce cas particulier sur lequel je revien- drai : il présente, en effet, un grand intérêt, en raison de ses rapports avec la théorie des surfaces à courbure constante. » Les propositions qui font l'objet de cette Note et de la précédente trouvent aussi une application immédiate dans la théorie des couples de surfaces applicables qui a été étudiée par MM. Ribaucour et Weingarten et qui, comme on sait, comprend celles de la correspondance par orthogo- nalité des éléments et de la déformation infinitésimale; elles sont égale- ment utiles dans l'étude du mouvement d'un corps assujetti à quatre con- ditions et dans celle des systèmes triples orthogonaux pour lesquels deux des familles ont un système de lignes de courbure planes ; mais l'exposi- tion des résultats correspondants m'entraînerait trop loin et je ne puis que les réserver pour un Mémoire détaillé. » CHIMIE ORGANIQUE. — Calcul de la rotation magnétique du plan de polarisation de la lumière. Note de M. G. Hixbichs. « Dans un champ magnétique uniforme, la rotation du plan de polari- sation delà lumière est rigoureusement proportionnelle à la longueur / du milieu optique homogène, traversé dans la direction de l'axe magnétique de l'aimant ou du solénoïde (Faraday, Verdet). Soit/- la rotation pour l'unité de longueur, nous aurons (5o) r=kl. )) Mais nous savons que la molécule d'une paraffine normale C"H-""^- cst un prisme droit homogène, composé de n sections ou termes CH^ par- ( Soi ) faitement identiques, ce prisme étant terminé à chaque extrémité par un atome d'hvclro2;ène. L'enchaînement de ces sections CH-, à face alternante renversée, n'oi'Cre aucun obstacle à la torsion magnétique; au contraire, cet enchaînement facilitera la torsion. » La formule (5o) est donc applicable à la rotation moléculaire d'une paraffine normale. Soit k la torsion ou rotation pour chacun des n — l termes CH- identiques, et soit h la rotation de chacun des atomes d'hy- drogène terminaux ; alors nous aurons (5i) r — kn+ih pour l'expression de la rotation magnétique moléculaire de la paraffine normale C"H-""^-. Il n'y a ici aucune hypothèse; c'est simplement l'appli- cation de la loi Faradaj-Verdetau corps prismatique «CH^+ 2H. » Les alcools, aldéhydes, acides, et beaucoup d'autres composés orga- niques, sont des fonctions chimiques simples des paraffines correspon- dant à la même valeur n. La partie dominante de tous ces composés est le même prisme nCH^, qu'ils ont en commun avec la paraffine dont ils ne diffèrent que par la partie terminale substituée. » Si nous représentons par K la valeur de la rotation due au nouveau terminal, la relation (5i) nous donnera, comme expression mathématique de la rotation de tous ces composés, (02) r = A-«H-A + R, où R est une constante spéciale pour chaque série homologue. » De plus, comme l'alcool résulte de l'interposition par enchaînement de I atome d'oxygène entre le dernier carbone et son hydrogène final, nous aurons, pour les alcools (53) K = A + 0, où O représente la rotation de cet atome d'oxygène dans l'hydroxyle ter- minal. De même, dans les aldéhydes, il y a substitution de O à H- non ter- minal, sur le dernier atome de carbone; soit O' le changement de rotation produit par cette substitution chimique, nous aurons la rotation molécu- laire de toute aldéhyde déterminée par la relation (54) Iv = A+0'. ( 502 ) » Je pourrais démontrer que O' doit être une quantité négative, dont la valeur est comparable à celle de A; mais ce serait dépasser les limites de cet exposé des points fondamentaux. » Pour les acides, on a évidemment (55) • K = // + 0 + 0'. » On peut déterminer la rotation magnétique des aminés et d'autres dérivés plus complexes; mais les formules sont trop complexes pour être présentées ici. (Voir la forme générale des aminés : Proceedings amer. Assoc. advancement of Science, p. 236; 1868). M Les lois théoriques (5i) à (55) sont l'expression exacte des détermi- nations expérimentales que W.-H. Perkin a faites depuis 1882, et dont les résultats se trouvent dans les Transactions of the Chemical Society of London, vol. XLV, p. 4^1 -58o, 1884, et dans les volumes suivants. L'unité adoptée est la rotation moléculaire de l'eau. » Premièrement, nous voyons que (52) est applicable à toutes les séries homologues, donnant la valeur commune /: = i,o23. De plus, pour les paraffines, les terminaux (5i), on trouve o,5i:=2A, d'où /i = o,255. Donc, la formule générale (52) devient (56) /•= 0,255 + 1,023 /i + K, où R représente la valeur rotatoire du terminal substitué. Les valeurs trouvées par Perkin, pour les alcools (0,70) et les acides (0,89), nous donnent, d'après (56), 0 = o,i5etO' = — o,3i. » Il n'est |)oint nécessaire de discuter ici, ni le mécanisme de cette rota- tion magnétique, ni la probabilité du parallélisme des molécules liquides sous l'influence du solénoide. Il suffira d'avoir réduit, d'une manière tout à fait directe et simple, les mesures relatives à la rotation magnétique molé- culaire des liquides du plan de polarisation de la lumière à la loi fonda- mentale de Faraday et de Verdet. Réciproquement, nous avons démontré, une fois de plus, que les paraffines et leurs dérivés alcooliques homologues forment des prismes droits dont la longueur est le nombre de termes CH-' qu'elles contiennent. » ( 5o3 ) CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur un noweau procédé de dosage de l' azote nitrique et de l'azote total. Note de M. E. Boyer. « Ce procédé est fondé sur la réduction de l'azote nitrique en ammo- niaque, par les oxalates et le soufre, en présence de la chaux sodée. )) Il est déduit des deux expériences suivantes : 1) l'Si l'on chaufïe au rouge, dans un tube à conibuslion, un mélange, à proportions déterminées, d'oxalate neutre de chaux, de nitrate de soude et de chaux sodée (oS'', 5 de nitrate de soude, Ss"' d'oxalate de chaux, i5s"' de chaux sodée), les deux tiers envi- ron de l'azote nitrique sont réduits à l'état d'ammoniaque. » Ce nombre est un maximum; il n'a pas varié sensiblement quand on a augmenté les quantités de chaux sodée et d'oxalate de chaux pour un poids fixe de nitrate. » 2° Mais, si l'on fait agir simultanément, sur le nitrate de soude, l'oxalate de chaux et le soufre, en présence de la chaux sodée (oB'',5 de nitrate de soude, 5s'' d'oxalate neutre de chaux, i5s'' de chaux sodée, 20"' de soufre), la réduction de l'azote nitrique en ammoniaque est complète. » C'est cette seconde réaction que j'ai d'abord appliquée au dosage de l'azote nitrique dans les nitrates de soude et de potasse, puis au dosage total de l'azote sous ses trois états (organique, annnoniacal et nitrique), en opérant comme je vais le décrire : » On prépare d'abord un mélange pulvérisé, composé de : i partie de soufre; 2 par- lies d'oxalate de chaux; 6 parties de chaux sodée. Il n'y a pas d'autres précautions à prendre, pour la conservation de ce mélange, que celles qui sont usitées pour la chaux sodée. » Pour l'analyse, on pèse o8^ 5 de nitrate de soude ou de potasse, séché et pulvérisé, que l'on incorpore intimement à SoS'' du mélange réducteur. Puis, dans un tube à combuslion, d'une longueur de o'^jSo et o™,oi7 de diamètre, on introduit successive- ment, en commençant par l'extrémité fermée : 2?'' d'oxalate de chaux, pour la produc- tion du gaz inerte destiné à balayer l'appareil à la fin de l'opération; loS'' de chaux sodée pulvérisée; loS'' du mélange réducteur; le nitrate à analyser, mélangé comme nous l'avons dit; lo?"' du mélange réducteur; los"' de chaux sodée pulvérisée; et l'on termine par un tampon d'amiante. » La marche à suivre, pour la conduite de l'analyse, est identique à celle qu'on suit pour le dosage de l'azote par la chaux sodée. » La combustion est achevée en quarante minutes. Le gaz ammoniac est recueilli dans un tube de Will et Warrentrapp, contenant un excès d'acide sulfurique titré, et la détermination de l'acide neutralisé se fait, comme d'ordinaire, après avoir eu soin, toutefois, de chasser, à l'ébullition, les acides sulfhydrique et carbonique dégagés du- rant la combustion. ( 5o4 ) » Les résultats que j'ai obtenus avec les nitrates de soude et de potasse purs sont concordants. La moyenne de mes essais m'a donné : Retrouvé. Nilrale de soude pur : azote, i6,47 i6,45 N Nitrate de potasse pur : azote, i3,86 i3,85 » Pour doser, par ce procédé, l'azote sous ses trois formes (organique, ammoniacal et nitrique), je l'ai appliqué : » 1" A un mélange d'azote organique et ammoniacal. » On a pesé : Az. 08'', 5 de cuir torréfié (à 4,47 d'azote pour 100), soit o, 02235 oS'',5 de sulfate d'ammoniaque (à 21,21 d'azote pour 100), soit . . o, io6o5 Donc is'' renfermait o, 12840 On a retrouvé o, 1281 » 2° A un mélange d'azote organique, ammoniacal et nitrique. » On a mélangé : Az. 06'', 5 de cuir torréfié (à 4i47 d'azote pour 100) o,02235 oS'', 25 de sulfate d'ammoniaque (à 21,21 d'azote pour 100) o,o53o25 06'', 25 de nitrate de soude pur et sec (à 16,47 d'azote pour 100). . o,o4i 175 Donc iS'' renfermait 0,1 1655 On a retrouvé o, 1 161 » Dans une autre série d'essais, j'ai remplacé le cuir par le sang dessé- ché, et j'ai fait i^' de mélange des corps suivants : Az. oB'', 5 de sang desséché (à 13,70 d'azote pour 100) o,o685 oS'",25 de sulfate d'ammoniaque (à 21,21 d'azote pour 100) o,o53o25 06'', 25 de nitrate de soude pur et sec (à 16, 47 d'azote pour 100) . o,o4i 175 Donc ler contenait o, 162700 On a retrouvé o, 1624 » Ces résultats démontrent que le nouveau procédé est applicable au dosage de l'azote nitrique et de l'azote total sous ses trois formes. » Pour conduire l'analyse, il n'y a pas d'autres précautions à observer que dans le dosage de l'azote par la chaux sodée. On aura soin seulement de ne peser, à l'état sec, et pour Sot'' de mélange réducteur, que les quantités suivantes des corps à analyser : » 05"', 5 dans le cas des nitrates de soude et de potasse; ( 5o5 ) » lô'' dans le cas où le corps soumis à l'analyse renferme l'azote sous ses trois états, de manière à n'avoir que oS"',5 de nitrate de soude, au plus, dans la prise d'essai. )) En observant ces précautions, ce procédé donne de bons résultats, aussi bien potir le dosage de l'azote nitrique que pour celui de l'azote total. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'action de l'acide azotique sur l'art ho-anisidine diméthyUe. Note de M. P. van Bo.mburgh. (c MM. Grimaux et Lefcvrc ont publié ('), il y a quelque temps, une Communication dans laquelle ils donnent la description de quelques dé- rivés nitrés de l'ortho-anisidine dimétliylée. En chauffant cette base avec de l'acide azotique ordinaire, jusqu'à apparition de vapeurs nitreuses, et précipitant immédiatement par l'eau, ces chimistes ont obtenu un produit fusible à i35°. Les analyses et le dédoublement avec la potasse condui- saient à la formule /(AzO^)= CH^— OCH' '\CH^AzO\ » Comme je m'occupe déjà depuis plusieurs années de l'étude de l'ac- tion de l'acide azotique sur des aminés aromatiques alhylées, dont j'ai pu- blié les résultats dans le Recueil des travaux chimiques des Pays-Bas ( '), cette Communication m'a vivement intéressé, surtout parce que les résultats ob- tenus avec l'ortho-anisidine dimétliylée semblaient différer de ceux que j'ai fait connaître pour plusieurs autres aminés de la série aromatique. En effet, quand on traite les aminés aromatiques diméthylées avec l'acide azotique concentré, à chaud, il y a dégagement de vapeurs rutilantes, un des groupes meV//j'/e est éliminé et substitué par un groupe nitro. En employant un acide d'une concentration moins forte, on peut avoir substitution par un groupe nitroso, ce que j'avais déjà énoncé pour un produit dérivant de la diéthylpat^atoluidine, obtenu par M. Riggs ('). Il résulte des travaux de M. Gattermann (') que ma supposition était juste. (') Comptes rendus, t. CXII, p. 727. (^) Recueil des travaiia- chimiques des Pays-Bas, t. 111, p. ^og. (3) Inaug. Z>Wier^. Goettingue; i883. (') Ber. d. deutschen chem. Ges., t. XVIII, p. 1482. ( 5o6 ) )) L'entrée d'un groupe nitro dans le groupe méthyle, comme l'admet- tent MM. Grimaux et Lefèvre, présenterait un cas particulier très intéres- sant. Comme il serait en contradiction avec les conclusions que je croyais pouvoir tirer de mes propres recherches et qui rendent plus probable la substitution d'un groupe méthyle par le groupe nitroso, j'ai fait l'examen du produit en cjuestion. Pour cela, j'ai préparé moi-même l'ortho-anisidine diméthylée en partant du phénol : en la traitant avec l'acide azotique (P. S. 1,34 ou 1,38), selon la méthode indiquée par MM. Grimaux et Lefèvre, j'ai obtenu le produit fusible à i35°. » Le dosage de l'azote m'a donné le résultat suivant : » 05^,2384 donnèrent l\Ç)",S de Az à 27°. Pression barométrique correspondante 739"". « Donc Trouvé. Azote 22,2 pour 100 )) La nitrosamine dinitrce de l'ortho-anisidine monoinéthylèe exige 2 1 , 88 (' ). Un produit de la formule de MM. Grimaux et Lefèvre exigerait iq,58. )) Si l'on fait bouillir ce corps avec le phénol, la solution se colore en rouge; en y versant de l'alcool, on obtient un produit orangé rougeàtre, fusiijleàiGS". » Or j'ai montré (-) que, si l'on fait bouillir les nitramines avec le phénol, il y a substitution du groupe nitro par l'hydrogène. Il était très probable qu'avec les n/VroMWîrte^ la réaction s'accomplirait d'une manière analogue. C'est ce que j'ai, en effet, pu confirmer pour la nitrosamine de la mono- éthylparatoluidine dinitrée (fusion à 79°), qui m'a donné immédiatement k l'état pur la monéthylparatoluidine dinitrée de M. Gattermann (') (fusion à 126°). » On obtient encore le dérivé fusible à 168'', en faisant bouillir la ni- tramine de l'ortho-anisidine dinitrée monométhylée (fusible à 1 19") avec le phénol. » Voici les résultats de l'analyse : » oS"', 2555 donnèrent os'', SgS CO^ et of"',97 H=0. » oS'',2io8 donnèrent 36", 6 Az à 26°. » Pression barométrique : 739™"° (corr.) (') La formule de MM. Giimaux et Lefèvre exige : 37,72 pour loo de C et 3,5 pour 100 de H; celle que je proitose : 37,5 de C et 3, 12 de H. Comme la diflTérence est très petite, je n'ai pas fait l'analyse élémentaire. (^) Recueil de travaii.i- chimiques des Pays-Bas, t. V, p. 24 r. (') Loc. cit. ( 5o7 ) » Donc Théorie Trouvé. C'H'Az'O'- H 4,21 3,96 C 42,00 43,29 Az 18,6 18,5 » C'est donc un dérivé dinitré de V ortho-anisidine monométhylèe : /(AzO=)^ C«H--OCH» » L'acide azotique bouillant (P. S. i,34) ( ' ) '^^ transforme en la nilra- mine correspondante, fusible à i iq" et déjà décrite par MM. Grimaux et Lefèvre. )) Pour donner la preuve que le produit fusible à 135" doit se présenter par la formule C"H^(AzO=)-.U-CHz.Az( , ^, \AzO je l'ai préparé en partant de la nitramine correspondante, qui ne con- tient, sans aucun doute, c[u'un seul groupe de méthyle. D'abord on substitue le groupe nitro, attaché à l'azote, par V hydrogène, à l'aide du phénol bouillant. On dissout l'aminé dinitrée dans l'acide azotique (P. S. 1,34) à froid et l'on dirige un courant d'acide azoteux dans la solu- tion. La couleur orangée se change d'abord en jaune, puis en jaune ver- dàtre, tandis qu'il se sépare un produit cristallin dont la quantité augmente quand on verse de l'eau dans la liqueur. Le point de fusion du produit obtenu est i35°; il offre les mêmes caractères que le corps préparé selon la méthode de MM. Grimaux et Lefèvre. » Le dosage de l'azote a fourni le résultat suivant : » oS'',24i donnèrenl 49'% 2 Az à 37". » Pression barométrique : ^Sg"""" (corr). » Donc Théorie Trouvé. pour C'H'Az'O». Az 21 ,84 21 ,80 (') L'acide azotique d'un P. S. de i,48 donne avec ces trois dérivés nitrés (fus. à 1 19", i35° et 168°) une solution colorée en violet. G. R., 1891, 3- Sumesire. (T. CXUI. N' 16.) ^'^ ( 5o8 ) » M. Gattermann, en traitant la nionéthylparatoluidine dinitrée avec l'acide azoteux dans d'autres conditions, a obtenu la nitrosamine correspon- dante. Je l'ai traitée encore avec l'acide azoteux après l'avoir dissoute dans l'acide azotique (P. S. i,34) : elle m'a fourni, après une seule cristalli- sation dans l'alcool, la nitrosamine fusible à 79"- » Des réactions décrites et de la formation du dinitrogaïacol, constatée par MM. Griraaux et Lefèvre en traitant le produit fusible à 135° avec la potasse, je dois conclure qu'il faut admettre pour ce dérivé la structure suivante : c"h^-0(;h^ (2) » c'est donc une nitrosamine dinilrée de C u> tlioanisidine monomé- thylèe ( ' ) . » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Sur le pouvoir globuUcide du sérum sanguin. Note de M. G. Darembekg, présentée par M. Pasteur. (( L'étude physiologique du sérum sanguin a pris récemment une direc- tion nouvelle. On a vu que le sérum de plusieurs animaux exerce une action destructive sur un certain nombre de microbes. On a même vu que le sérum d'animaux vaccinés contre la diphtérie et le tétanos est susceptible de détruire le poison tétanique et le poison diphtérique. On a aussi con- staté que ces propriétés si remarquables du sérum disparaissent sous l'in- fluence de différentes actions^^physico-chimiques (chaleur, lumière, etc.). 11 II est une autre propriété du sérum sanguin, constatée depuis long- temps par Creite, Landois, Panum, Hayem : c'est le pouvoir que possède le sérum du sang d'une espèce animale, de détruire les globules rouges du sang d'un animal d'une autre espèce. Sur le conseil de mon maître, M. Strauss, j'ai comparé ce pouvoir du sérum pour les globules rouges étrangers, que j'ai appelé plus brièvement pouvoir globuUcide, avec le pouvoir destructeur du sérum pour les microbes, ou pouvoir microhicide. » Lorsque l'on place sur une lame porte-objet deux ou trois gouttes de (') Ce travail a élé fait au laljoraloiie chimique du Jardin d'Agriculture, à Fjikeu- iiieuli, dépendance du Jardin Botanique de Buiteuzorg (Java). ( 5o9 ) sérum de sang de chien, privé de ses globules rouges par la coagulation et le repos, ou plus sûrement par l'action de la force centrifuge, et lors- qu'on y mêle une trace de sang de cobaye ou de lapin, on voit les globules rouges de ces animaux disparaître en deux ou trois minutes, conmie s'ils étaient dissous. Ces globules se conservent indéfiniment dans le sérum d'un animal de la même espèce. » Si l'on mélange, au sérum de chien, une trace de sang de pigeon ou de grenouille, dont les globules sont pourvus de noyaux, on voit ces glo- bules perdre leur action colorante et être, en vingt-cinq à trente minutes, réduits à leurs noyaux, qui restent longtemps colorables par l'hématoxy- line et les couleurs basiques d'aniline. » Les sérums de bœuf, de pigeon, de tortue, possèdent le même pou- voir destructeur pour les globules rouges d'un animal d'une autre espèce. Le sérum de lapin a généralement un pouvoir globulicide peu énergique pour les globules des mammifères, des oiseaux et des batraciens. » Mais lepouvoir globulicide du sérum est infailliblement détruit, comme l'est aussi le pouvoir bactéricide, par un chauffage à 5o-6o°. Déjà après cinq minutes d'exposition à cette température, le pouvoir globulicide com- mence à s'affaiblir sensiblement; après vingt-cinq ou trente minutes de chauffage, il a complètement disparu. Les globules rouges se conservent alors dans le sérum étranger aussi longtemps et aussi parfaitement que dans le sérum de l'espèce animale d'où ils proviennent. Les températures inférieures à 5o° n'altèrent pas le pouvoir globulicide du sérum. » Le sérum, exposé pendant huit à dix jours à la lumière diffuse, perd son pouvoir globulicide. » Quand on place le sérum en [irésence d'une trace d'essence d'ail, pen- dant quelques heures, il perd complètement son pouvoir globulicide. » Ce pouvoir globulicide du sérum est légèrement retardé par des traces de sublimé corrosif, de sulfure de carbone, de paraldéhyde et de vapeurs de mercure. Il n'est aucunement modifié par l'action du vide, ou par des traces de xylol, de diméthylaraine, d'éther, d'alcool amylique ou méthylique. » Le sérum globulicide et le sérum non globulicide ont la même alca- linité. » Le blanc d'œuf n'a pas de propriétés globulicides ( ' ). » (' ) Ce travail a été fait au laboratoire de M. le professeur Strauss. ( 5io ) PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Sur la nature du mouvement des chromato- phores des Céphalopodes. Note de M. C. Phisalîx, présentée par M. Chauveau. « Dans son important Mémoire sur la physiologie de la Seiche, P. Bert dit que le mouvement des chromatophores est dû à des muscles dilatateurs à contraction rapide. MM. Pelvet et Frederick, les premiers, ont apporté des expériences à l'appui de cette opinion. Une autre théorie, née d'obser- vations anatomiques, considère ces mouvements comme étant de nature amiboïde. Elle a été émise par Harting et soutenue par MM. Raphaël Blanchard, P. Girod et, tout récemment, par M. Joubin. Toutefois, ce der- nier auteur a concilié les théories en admettant la première pour le chro- matophore jeune et la deuxième pour le chromatophore adulte, et, comme corollaire, la transformation dejibres musculaires ea/ibres conjonctives. « La théorie de P. Bert est la seule rationnelle. C'est pour en démontrer la justesse que j"ai entrepris une série de recherches à la station zoolo- gique d'Arcachon, où, grâce à MM. Viallanes et Jolyet, j'ai trouvé les ressources nécessaires à mon travail. » On peut distinguer dans les chromatophores trois espèces de mouve- ments. » I" Mouvements de trémulalion. — Chez un Céphalopode vivant, au repos, les chromatophores sont constamment agités par de petites secousses à peine visibles; c'est comme une trémulation incessante et rapide qui donne à la peau des Céphalopodes sa physionomie caractéristique. Ces mouvements sont sous la dépendance Au système nerveux; ils disparaissent dès qu'on a sectionné le nerf palléal ou lésé les centres chromato-moteurs. Alors, les chromatophores diminuent encore de diamètre et la peau atteint son maximum de pâleur. >) 2° Mouvements d'ondulation. — Ils ne se produisent, en général, qu'a- près la mort. Ils consistent en une expansion maximum suivie du retrait des chromatophores. Ce qui les caractérise, c'est qu'ils commencent en un ou plusieurs points et rayonnent de là dans tous les sens pour se reproduire de nouveau d'une façon irrégulière et désordonnée. Ils sont dus à l'excita- tion directe de la peau et persistent longtemps après la mort. » 3° Mouvements d'activité fonctionnelle. — Ils n'existent que chez l'animal vivant et lui servent de movens de défense. Ils sont le résultat d'actions ( 5i. ) réflexes qui dépendent entièrement du système nerveux central. Aussi la section du nerf palléal au cou suffit pour les rendre impossibles dans la moitié du corps innervée par ce nerf. La galvanisation du bout périphé- rique de ce nerf provoque la dilatation des chromatophores qui restent en expansion tant que dure l'excitation. C'est une véritable tètanisalion. Elle se produit et cesse en même temps que celle des muscles du manteau. Une seule excitation amène une dilatation passagère qui apparaît et cesse en même temps que la secousse musculaire. )) Centres nerveux chromato-moleui s. — Si l'on excite le bout central du nerf palléal, on obtient la dilatation des chromatophores du côté opposé. Le centre des réflexes est donc situé à l'origine réelle de* ces nerfs. On peut en déterminer le siège expérimentalement. En produisant des lésions localisées, soit avec le fer rouge, soit avec le scalpel, je suis arrivé aux ré- sultats suivants : » Centres sous-œsophagiens . — La destruction du lobe sous-œsophagien moyen amène la paralysie des chromatophores sur toute la surface du corps, qui reste complètement pâle. Si la lésion n'a porté que d'un coté, la paralysie n'a également lieu que d'un côté, mais du côté opposé à la lésion. Il v a donc un entrecroisement manifeste des fibres nerveuses dans l'épaisseur du ganglion. » Centres sus-œsophagiens. — L'ablation de la calotte cérébrale n'a au- cune action sur le fonctionnement des chromatophores, à condition que la lésion n'ait pas pénétré jusqu'aux nerfs optiques. Si, au contraire, l'ai- guifle rougie a atteint le niveau du nerf optique, il se produit, en même temps que la dilatation de la pupille, la paralysie des chromatophores du côté lésé. Il semble donc que les chromatophores sont soumis à l'influence de deux centres, l'un pour les actions directes, l'autre pour les actions croisées. Quand on a détruit le premier, il arrive souvent que les chroma- tophores du côté opposé restent dans un étal de dilatation permanente. Or, on sait que, à l'état normal, les émotions, chez les Céphalopodes, peuvent se traduire par la dilatation des chromatophores et la coloration noire intense de la peau, ou bien par leur resserrement maximum et une pâleur extrême. Ces deux phénomènes sont-ils régis par deux centres dif- férents, un chromato-dilatateur et un chromato-constricteur? C'est ce que je n'ai pu élucider complètement par l'expérimentation. » Excitabilité des centres. — On la met en évidence par l'excitation directe. On peut aussi agir sur elle et la modifier par des moyens physio- logiques : c'est ainsi que, à la suite tl'une hémorragie abonilante, elle V '>'2 ) disparaît rapidement et qu'elle diminue insensiblement chez les animaux affaiblis par le jeûne et le séjour dans l'aquarium. Elle augmente sous l'in- fluence de certains poisons. La strychnine et le curare agissent sur elle d'une manière caractéristique : à chaque secousse convulsive, les chroma- tophores se comportent comme le muscle; leur mouvement de dilatation commence et cesse en même temps que la secousse musculaire. )) Forme et caractères du mouvem,ent. — Le mouvement du chroma tophore se décompose en deux phases : i° une phase d'expansion; i° une phase de retrait. Sur un animal affaibli, la différence de durée entre les deux phases est tellement accentuée qu'on peut l'inscrire indirectement, et c'est ainsi que, par un dis^positif spécial, j'ai obtenu des tracés aussi approximatifs que possible. Si l'on compare ces tracés avec ceux de la contraction des muscles du manteau, on constate une ressemblance frappante. » Les fibres radiaires sont des muscles. — De tous les caractères qui vien- nent d'être énumérés, il n'en est pas un qui ne puisse être rapporté aux propriétés des muscles h contraction rapide; aussi faut-iFéliminer dès maintenant les muscles à contraction lente de la peau. Les mouvements péristaltiques dont celle-ci est le siège ne sont ni synchrones ni homo- logues à ceux du chromatophore. La cause du mouvement actif du chro- matophore réside exclusivement dans les fibres radiaires. On peut le dé- montrer directement par une expérience cruciale. » Si, avec une aiguille, on détruit complètement le centre d'un chroma- tophore de manière à ne laisser intacte que la périphérie, les mouvements d'expansion et de rétraction continuent à se produire sur cette partie intacte. Si, au contraire, on détruit par une lésion circulaire les fibres radiaires en laissant la cellule intacte, les mouvements sont complètement abolis. C'est, au contraire, la partie centrale ou colorée du chromatophore qui, par la mise en jeu de son élasticité exerce le rôle actif dans la phase de retrait. Cette élasticité est facile à mettre en évidence; il suffit de presser légèrement sur le centre d'un chromatophore pour l'aplatir et l'étaler ; mais, dès que la pression a cessé, l'organe reprend la forme sphérique. » En résumé, le chromatophore des Céphalopodes est une sphère pigmen- taire élastique dont les mouvements d'expansion sont déterminés par la contraction de muscles disposés en rayons à son équateur, et qui revient à l'état sphérique dès que la contraction a cessé. » M. ToxDixi, par l'entremise de M. Wolf, informe l'Académie qu'un ( 5i3 ) synode général des Arméniens catholiques, tenu à Constantinople, a dé- cidé, en principe et à l'unanimité, l'adoption du calendrier grégorien à la place du calendrier julien. M. E. Delaurier adresse une Note relative à son « Moulin universel ». La séance est levée à 4 heures. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 12 octobre 1891. Annales de la Société académique de Nantes et du département de la Loire- Inférieure, t. II, 7" série, !"■ semestre 1891. Nantes, Mellinet et C"; i vol. in-S". Statistique sanitaire des villes de France, année 1890 et période quinquen- nale 1886-1890. Mortalité générale, principales causes de décès. Mortalité par maladies épidémiques. Melun, Imprimerie administrative, 1891. L' organisme des cieux; par P. -F. -P. Delestre. Paris, Jules Michelet, 1891. Fresch light dynamic action and ponderosity of matter; hy Waterdale. London, Chapman and Hall, 1891. Transactions ofthe clinical Society of Londoii, vol. XXIV. London, Long- mans, Green and C", 1891 ; in-8°. Philosophical transactions ofthe Royal Society of London (A) et{^&)forthe year 1890, vol. 181. London, Harrison and sons, 1891 ; gr. in-4". Annales de l'Institut météorologique de Roumanie; par Stefan C. IIepites, t. IV. Bucarest, Imprimerie de l'Etat, 1891 ; in-4°. Magnetische Reobachtungen and stundliche Temperaturbeobachtungen im Terminjahre August ï^'èy.-August i883; von H. Geelmuyden. Christiania, Gedruckt bei W.-C. Fabritius et Sonner, 1891; in-4''- Anales del Instituto y Ohservatorio de Marina de San Fernando, seccion 2*. Observaciones meteorologicas, aûo 1890. San Fernando, Tipografia de don José Maria Gay y C'% 1891 ; in-4°. ( 5i4 ) Dericht liber die Senekeiihergische naturforschende Gesellschaft in Frankfurt am Main 1891, mil 4 Tafelii. Frankf'urta. M. Druckvon Gebrùder Knauer; in-8°. Ouvrages reçus dans la séance du 19 octobre 1891. Cyclone traks in the Indian océan. From informalion com])iled by D'' Meldrum, C. M. G., F. R. S. London for Her Majesty's Stationnery office. Eyre and Spottiswoode; iSgi, Album. Documentos para las Anales de Venezuela desde elmovimiento separatislico ae la Union colombiana hasta nnestros dias; secundo periodo, tonio primer o. Caracas, imprenta y litografia del Gobierno nacional, 1891 ; in-8°. Observalorio naciojial argentine. Vol. XIII. Observaciones del afio 1880. Buenos Aires, imprenta de Pablo E. Coni e hijos, 1891 ; in-4°. Stern-Ephemeriden aitf das Jahr 1891. Zur Bestimmung von Zeit und Azi- mut. Mittelst des tragbaren Durchgangsinstruments irn Verticale des Polar- stems; von U. DoELLEN. Saint-PeLersburg, 1890; br. in-S". Denkschriften der Kaiserllchen Akademie derWissenschaften, mathematisch- naturwissenschaftliche Classe. Siebenundfùnfzigster Band. Wien, ans der Kaiserlicb-Roniglichen Hof- und Staatsdruckerei, 1890; in-4''. Catalog von 5634 Sternen fàr die Epoche i8'j5,oaus den tieobachlungen am Pullkowaer Meridiankreise wàhrend der Jahre 1874-1880; von H. Rom- berg; Supplément III aux Observations de Poulkova. Saint-Pétersbourg, imprimerie de l'Académie impériale des Sciences, 1891 ; in-folio. On souscrit à l'iiris, clie/. GAUTHlliK - VILF.AKS liT FILS, Quai des Graiids-Augiistins, ii" 5ï. IV|uiis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomad.iii-esiiar.iiaseiit rcgiilioi-oiueiU lo Dimanc/w. Ils lurmoul, u la lin liu l'uiiiiée, deux vohiiiies in-j". Deux Tdlili.'s, l'une par ordre alpliid>éLii|iio do matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, leruiiuoiit chaque volume. L'abonnement est annuel •v[. du i"" janvier. Le jiri.v (le Citbniiiicnu'nt csl fixé ainsi r/n'il .uiif : Paris : 20 IV. — Départements ; 30 l'r. — Union postale ; 34 l'r. — Autres pays : les trais do poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Agci' Michel et Médan. i Gavaull Sl-Lager. l/i'. I/'-' ' Jourdan. ( Ruir. Hecquet-Decobert. ( Germain etGrassin. r Lachcseet Uolbeau. (.' Jérôme. n Jacquard. ; AvrarJ. cliez Messieurs : 1 . i Bauinal. Lortent ,. ( .>!'"' Ie.\ici'. Beaud. l Geor^'. Lyon ( Alégret. rakul. MarseUle. . ■ Montpellier Houi •iiesl. ■'/'cr,- h-rhouri; /'ii/it-Fcrr ii-ciioolc. . . . ■ 'I Hnclielle. DutliulV. Bluller (G.). IJenauil. l^efournier. l-'. Robert. ■ j J. r.iilxTt. ' V Uzel Ceiiuir. \ Bcie!'. ■ ( Massif. Perrin. j Henry. ( Marguerie. I Rousseau. ( Ribou-Collay. , Lanjarclie. ... Ralel. ' Uamidot. \ Lau\'ei'jiil.. ' Ci'épiii. \ LtreveL ' Gratier. Robin. N'itte cL l'érussel. Pessailhan. ( Calas. ' Goulet. î\'ante^ Nice . ,, l Bouidignon. ■ ej/avre • " ( Dombrc. , Ropitciiu. • Lel'ebvre. ' Ouarré. Moulins Martial Place. I / Sordoillet. Kancy Guosjeau-Maupin. ! ( Sidut frères. ( Loiseau. / M"" Veloppé. \ B.irnia. ' \ iscùnti et C"". j Nimes Tbibaud. , Orléans Luzeray. . . 1 Ulancbier. , foitiers _, , ( Drumaud. Rennes Plihon et Heryé. Rocheforl Boucheron - Rossi - ) Langlois. [gnol. / Lestringant. S'-Éliennc 'Chevalier. ( Ba'itide. i uutuit , . , / lîuiiiel)e. J Gimet, I Privât. 1 Boisselier. Péricat. ' Suppligeon. ( Giard. ' Lcmailre. Rouen. S' -El le Toulon. Toulouse Tours I Vale/icienru'S.. Amsterdam . Athènes Barcelone... . Berlin. Berne Bologne . . . Bruxelles.. Bucharest. Budapest Cambridge C/iristiania Conslantinople. Copenhague... . Florence Gand Gènes Genève.. . La Haye. Lausanne. Leipzig Liège. chez ÎNlessieurs : \ Robbcrs. ' l'eikeuia Caarelsen Beek. [el C'". V'erdaguer. i Ashcr el C'°. I Ciilvary el C". , Friedlandei' el fds. ' M;iyer cl MiUler. \ Scbinid, l'^raucke et ■ ! C-. Zauicbelli et C'". , Kiiuilot. ' Mayolez. ( Lebégue el C". \ llaimann. / Rauisteanu. Kilian. Deigbtoii, BelIclC" Caiiimcrnieyer. Otlo et Keil. Hiist et fils. I.eescher et Seeber. Iloste. Beuf. Cherbuliez. Georg. ( Stiipeluiobr. Beliufanle frères. \ lieuda. / Payot. Banh. 1 Brockliaus. [.orentz. / -Max Riibe. Twietnieyer. J IJesoer. ' Causé. Londres . . . . Luxembourg .Madrid .... chez .Messieurs : i Oulau. I Nuit. V. Biick. ' Librairie Guleii - berg. [ Gonzalès e bijo-^. Yravedra. !•'. iïé. ,,., i Duniolard frères, Mdan ( llœpli. Moscou Gautier. / Furcheim. Naples Marghieri di (iius. ( Pellcrano. r Christerii. /Veiv- l'ork Slechert . ' Westerniann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et C'-. Falerme Clausen. Porto Magalhaès. Prague Bivn;ic. Rio-Janeiro Garnier. \ Bocca frères. ' Loescheret C'°. Rotterdam Kraniers et (ils. SlocLholm Sanison et Walliu. j Zinserling. / Wolff. Bocca frères. Brero. Clausen. RosenbergetSellicr Gcbethiier et WollL Drucker. Krick. Gerold et C'°. Meyer et Zeller. Rome . S' Pétersbourg. Turin. yarsovie. Vérone . . Vienne . Ziirich. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES ; Tomes le' à 31. — ( 3 Août i835 à 3i Décembre i8îo. ) Volume in-4''; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61 - t i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1S70. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91. — ( i' Janvier 186G à 3i Décembre 1880.) Volume in-4°; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Iprnel: Mémoire sur quelques points delà Physiologie des .\lgues, par.M.M. A. UEnBEset A.-J.-J. Solier — Mémoire sur le Calcid des Perturbations qu'éprouvent les '•ileles, par M. Hanses. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rùlc du sue pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières lasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4'', a^ec 32 planches; i856 -15 f,-. Tome II : Alémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benedes. — Essai d'une réponse .1 la quoslion de Prix proposée en i85o par l'Académie des Science- 'Ur le concours de iS33, el puis remise pour celui de iSj'i, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- inciildires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simullauée. — Rechercher la nature ll^ r.ipports qui existent entre l'étal actuel du règne organique el ses états antérieurs », par M. le Professeur Buhvn. In-'|°, avec 27 planches; 1861. .. 15 fr. \ ia même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentes par divers Savants à l'Académie des Sciences. N" 16. TAIU.E DES AIVriCLES. (Séance dn 19 octobre IÎJ91.) MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMHItES ET DES COnUESPONDANTS DE L'ACADÊ.MIE. M. Hl'.Mtl Bl-XQUKUEI.. — .uoiiioico sur les '•; soti< If sni . ,'(u AIu- l'iiSC-. >i'*uni d'Histniro natiirelk-. pen 49-^ iM. le D' PioEON adresse diverses Notes rela- ,tîves aux vaccinations et au mode de pro- duction des épidémies de choléra '|().'i CORRESPOrVD Arvc E . M. le Sr.uKErAini-- I'KIU'ETI'KL signale, parmi les pièces impriujées delà Correspondance, un Ouvrage de M. Maurice t/'Ocn^ne. . . M. Berthei.ot appelle l'attention de l'Aca- riéiuie sur les Mémoires de M. Caiey Lea, relatifs aux étals allotropiques de l'ar- gent MM. Ramii.aud et Sy. — ( (Ijservations de la cométeWolf, faites;') r(Dbservatoire d'Alger, au télescope de n",ôi) d'ouverture M. Eeuot. — .Sur la réduction à une forme canonique des équations aux dérivées par- tielles du premier ordre et du second de- gre M. E. CossERAT. — Sur les systèmes cycli- ques et sur la déformation des surfaces.. M. G. HixiiiCMs. — Calcul de la rotation magnétique du plan de polarisation de la BiLi.ETiN iiiR!.i(H;ini>in(,)i I-; m-' ^9A 49'^ 19!^ lumière M. E. BoYER. — Sur un nouveau pi-océtlé dje dosage de l'azote nitrique et de l'azote total '. M, P. VAN HoMBURGH. — Sur l'action de l'acide azotique sur l'ortho-anisidine dimé- thylée M. G. Dare.mbero. — Sur le pouvoir globu- licide du sérum sanguin M. G. Prisalix. — Sur la nature du mouve- ment des chromalopliores des Céphalo- podes M.ToNDixi informe l'Académie qu'un synode général des .Vrméniens catholiques a dé- cidé l'adoption du calendrier grégorien à la place du calendrier julien M. E. Dei.aurier adresse une Note relative à son « Aloulin universel » .îoS P\HIS. — IMPlilMEHIE GAUTHIER-VILLARS ET KILS, Quai de-^ Grands--X uçustins, O.S. 36Ji ^^JJ. /^9/, 1891 SECOND SEiMESTUE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. liES SECKÉTAIKÉS PERPÉTllEIiS . TOME CXIÏI. W 17 (26 Octobre 1891) PARIS, GAUTHIEK-VILLARS ET FILS, IMPRIMBUKS-LIBRAIRËS DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai dos Grands-Augusiins, 55. 1891 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des 2.3 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de ['Académie se composent des extraits des travaux de ses jMembres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéio d';s Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il V a deux volumes par année. Article 1*''. — Impression des travaux de l' Académie. Les Programmes des prix proposés par l'Acadéi sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Q| ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'auè que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance? blique ne font pas partie des Comptes rendus. î Article 2. — Impression des travaux des Savante étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des person» qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'u< sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires s Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux te„^,s ^\q j^s réduire au nombre de pages requis. Comptes rendus plus de 5o jiages par année. ^ Mendire qui fait la présentation est toujours norar Les communications verbales ne sont mentionnées i mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Ext dans les Comptes rendus, qu'aut;int qu'une rédaction autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le £l écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, ' pour les articles ordinaires de la correspondance c aux Secrétaires. ' cielle de l'Académie. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même Article ,3. limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- j^^ ^^^^ ^ ^.^^^ ^^ ^j^^^^^^ Membre doit être rerâ^j pris dans les 5o pages accordées a chaque Membre. i'i,,,p,.i„ie,ie le mercredi au soir, ou , a., plus tard Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- ! jeudi à i o heures du matin ; faute d'être remis à tem vernement sont imprimés en entier. le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompte rei Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu ; les correspondants de l'Académie comprennent au vaut, et mis à la fin du cahier. plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions Aerbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'iuqîression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces JMembres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais d€ teurs; il n'y a d'exception que pour les Ra|)po^ les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative un Rapport sur la situation des Comptes rendus ap l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du p' sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de" déposer au Secrétariat au plus tard le Jamiedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suiva i COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 26 OCTOBRE 1891. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTBE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur la théorie des oscillations hertziennes. Note de M. H. Poixcaré. u Les équations auxquelles doivent satisfaire, dans la théorie de Maxwell, les oscillations hertziennes, jouissent de quelques propriétés sur lesquelles je crois utile d'attirer l'attention, non seulement parce qu'elles peuvent, dans certains cas, faciliLer le calcul de la période, mais surtout parce qu'elles permettent d'étendre à un excitateur quelconque les résul- tats de Herlz (Wiedemann, t. XXXVI) relatifs à l'état du champ électro- magnétique et à \a radiation de l'énergie. C'est ce que j'ai déjà essayé de faire, mais sans y insister comme il convenait, dans les Annales de Gvnève, en cherchant à déterminer par l'analyse l'amortissement des oscillations propres d'un résonateur circulaire. G. R., 1891, !• Semextre. (T. CXHI, N" 17.) 69 ( 5r6 ) » J'adopte les notations de Maxwell et je désigne par X ë' ^> '*'•» P' Y» F, G, H, II, (', w, p, q, r, çi, p les composantes du déplacement électrique, de la force magnétique, du potentiel veclenr, du courant total, du courant de conduction, le potentiel électrostatique et la densité électrique. » Je suppose que le champ ne soit occupé que par des conducteurs et par un diélectrique unique de pouvoir inducteur K. Je suppose que ces milieux ne sont pas magnétiques et que 17. ^^ i. On sait d'ailleurs qu'avec des oscillations aussi rapides l'induction magnétique n'a pas le temps de se produire. » Je pose ^ ' dl ~/' dl ^"^' dl " ' d.c ~ dy ' dz ~ P- » Je rappelle que, pour des oscillations très rapides, tous les conduc- teurs se comportent comme s'ils étaient parfaits, et que les courants ne pénètrent qu'à une profondeur excessivement faible, de sorte qu'on peut partager le conducteur en deux régions, l'une superficielle où les courants de conduction sont très intenses, l'autre intérieure où ils sont nuls » On a d'abord dans tout l'espace d¥ dQ dW / N I du dv dw d f d(f^Pa) dp, , dç, ^dr^^^^^^ RA? = -4^p. dx ' dy dz On a dans le diélectrique (2) K dt dx » Dans la couche superficielle du conducteur, p, q et rsont très grands de sorte que nous pouvons négliger les courants de déplacement devant les courants de conduction. Nous pouvons donc, sans changer le résultat, attribuer à y telle valeur que nous voulons et, par conséquent, supposer que l'équation (2) est encore satisfaite. » Dans la région intérieure, il n'y a pas de courant et l'on a . dF do p^f=u...-j^+-^^o, de sorte que l'équation (2) est encore satisfaite. ( ■■ï'7 ) » Ainsi on doit satisfaire, dans tout l'espace, aux équations (i) et (2) ainsi qu'à celles qu'on en peut déduire par symétrie. » Les courants de conduction/?, q, /-sont inconnus; néanmoins, avec les excitateurs de forme simple ordinairement employés, il est plus facile de s'en faire une idée approximative que des autres quantités à calculer. Il peut donc être intéressant d'exprimer toutes ces quantités en fonctions àe p, q et r. Voici comment on y parvient : » Soit di:' un élément de la couche superficielle du conducteur, x' , y' , z' ses coordonnées; soit .r, y, s un point quelconque de l'espace. Soit R la distance des deux points x,y, z eta?', y', z' . Soient/)', q' , f les valeurs de Pu- (7». '0 au point oc ,y' , z' \ ce seront évidemment des fonctions de x' , y\ z' et de t. Soient //', q" , r" ce que deviennent ces fonctions quand on y remplace / par t — Ry/ti. Posons .-' =^-R' ''-R-' ^-R' ^^-R' ^=-R' ^^-R' » Posons ensuite lL^flch\ Y^fnch', Z--=fCd-', X,=/^,û?t' » On peut observer que les quantités sous le signe /', E, -n et i^, devien- nent infinies quand la distance R s'annule, et par conséquent quand le point iT, y, :; vient à l'intérieur de la couche superficielle, mais qu'il n'en est plus de même des quantités E,, •/), et Ci- » Posons encore rfX cl\ dZ dx dy dz » On vérifiera aisément les éqi A0 = R ^ -1- 4-?. A«, ::= K. '^> 0 = 0,- Kc dl'^ H • ©. = dx + f/Z, dz ations AX.= K d'X dl^ ' A0, = K d^8 ) et les équations qu'on en peut déduire par symétrie, ce qui donne la solu- tion du problème. » Dans le diélectrique, /j„ est nul et ces formules se simplifient. » Dans le diélectrique, les composantes de la force magnétique ont pour valeurs a : dy dt dz dt » Examinons, en ])articulier, le cas où nos oscillations sont périodiques avec un amortissement. » Dans ce cas, toutes nos fonctions peuvent être mises avantageusement sous la forme suivante y"= partie réelley'e", f étant une fonction généralement imaginaire de x, y, z, indépendante du temps, et k une constante imaginaire. Il en sera de même de toutes nos autres fonctions; chacune d'elles sera la partie réelle d'un produit dont un facteur est l'exponentielle e*' et l'autre une quantité indépendante du temps et que je désignerai par la même lettre que la fonction correspon- dante, mais accentuée. Ainsi \ = partie réelle de ^'e*', />„ = partie réelle de p\^e'" . )) Je désignerai parp* la valeur de p'^ au point x' , y', :■', de telle façon que p' — partie réelle de p* e*'. Il vient alors p" = partie réelle de /j* e' * ' " " ^ > , d'où l'on déduit '^ ~ R » Il en résulte que X, Y, Z sont les parties réelles de X'e*', Y'e*', Z'e*'; X' étant un potentiel dû à l'attraction d'une matière fictive répandue dans la couche superficielle du conducteur; la densité de cette matière est/;*, et la loi d'attraction est une fonction de la distance égale à la dérivée de » A l'intérieur du conducteur, / doit être nul; on en conclut que l^dx -\-Xdy -^ Zdz est une diflérentielle exacte. Réciproquemeiil, si cette condition est rem- ( 5.9 ) plie, le déplacement et la force électrique sont nuls à l'intérieur du con- ducteur, et à l'extérieur les lignes de force électrique aboutissent norma- lement à la surface du conducteur. C'est là la condition à la limite à laquelle on doit satisfaire dans le calcul tle la période. » On voit ainsi que le problème peut se présenter sous une double forme : » On peut se proposer de satisfaire aux équations (i) et (2) dans le diéleclriquc de telle sorte que les lignes de force aboutissent normalement aux conducteurs. )) Ou bien on peut se proposer dp déterminer les courants superficiels de conduction p, q, r de telle sorte que, à l' intérieur du conducteur, Xdx-hYdj-hZdz soit une différentielle exacte. » On remarquera l'analogie avec la double forme que peut prendre le problème de la distribution électrique. )) Dans ce problème, on peut, en effet, ou bien se proposer de satisfaire dans le diélectrique à l'équation de Laplace, de telle sorte que le potentiel ait une valeur constante à la surface du conducteur. » Ou bien on peut se proposer de déterminer la densité superficielle de l'électricité de telle sorte que, à l'intérieur du conducteur, l'attraction soit nulle. « Je remarque que les conditions (a) ne suffisent pas pour déterminer complètement yDo, q^ et '"oî mais, quelle que soit la manière dont on déter- mine ces quantités, pourvu qu'on s'astreigne aux conditions (a), les va- leurs du déplacement électrique et de la force magnétique dans le diélec- trique ne seront pas changées. » MINÉRALOGIE. — Sur une nouvelle espèce minérale, la ISoléite. Note de MM. Mallard et E. Cumenge. « Le grand gisement de cuivre du Boleo, situé près du port de Santa Rosalia, dans la basse Californie (Mexique), est constitué par une série de couches cuivreuses intercalées dans des tufs et conglomérats formés par la destruction desrochestrachy tiques et volcaniques de la contrée. Le cuivre s'y présente disséminé à l'état de carbonates vert et bleu, d'oxyde noir, d'oxydule rouge, d'Atacamite, de silicates complexes et même, quoique plus rarement, de sulfure de cuivre. » Dans certaines parties de ce vaste gisement, l'un de nous vient de dé- ( 520 ) couvrir une espèce minérale intéressante, à laquelle nous proposerons de donner le nom de Boléite. » Elle se présente, dans certaines régions, en quantité assez grande pour constituer un véritable minerai. Elle se montre sous forme de cris- taux cubiques, d'un beau bleu indigo, disséminés dans une gangue argi- leuse, appelée j'aboncil/o , tantôt rougeàtre, tantôt verdàtre, qui surmonte la couche cuivreuse proprement dite. Ces cristaux s'isolent très aisément de la gangue et montrent alors des formes parfaitement nettes, avec des dimensions relativement considérables, qui peuvent atteindre 2'^™ de côté. » Les cristaux sont accompagnés par de l'Anglésite, sur laquelle ils sont assez souvent implantés, et qui se montre en cristaux assez volumineux et déformés; par de la phosgénite, qui forme de petits cristaux prismatiques groupés entre eux; par de la cérusite et de l'Atacamite. » On trouve aussi, accompagnant les cristaux cubiques, de petits cris- taux octaédriques groupés, ayant exactement les mêmes propriétés physi- ques extérieures que les cristaux cubiques, et sur lesquels nous revien- drons. » Cristaux cubiques. — Les cristaux cubiques ne sont point décomposés par l'eau, si ce n'est peut-être par une action très prolongée; ils fondent à la flamme d'une bougie; dans le tube fermé, ils fondent d'abord assez rapidement en perdant leur eau; puis, si l'on continue à chauffer, la ma- tière se solidifie en devenant noire; les parties collées au verre prennent cependant une nuance bleu azur. » Deux analyses, faites avec soin sur des échantillons bien débarrassés de substances étrangères, ont donné les résultats suivants : I. II. Calcul. Argent 8,85 8,70 8,5o Cuivre 1 3 , gS 1 4 , 5o 1 5 , 00 Plomb 48,45 49>75 48190 Chlore '9 198 191 00 19,55 Eau 4'77 4,00 4>28 Oxygène (par diff.) 4iOo 4io5 ^'77 100,00 100,00 ioo,oo La formule PbCr- + CuO,H2 0 4- ^AgCl représente assez exactement, comme on le voit par la dernière colonne, la composition complexe de la substance. Il est préférable de la mettre sous la forme 3[PbCl(HO).CuCl(HO)l + AgCl. ( 521 ) On serait tenté, à l'appui de la première formnle, de remarquer qu'un courant d'hydrogène sec donne, par réduction, du enivre métallique sans production d'acide chlorhydrique, ce qui semblerait montrer que le chlore n'est pas combiné au cuivre. Mais, en réalité, l'acide chlorhvdrique pro- duit devrait se porter sur l'oxychlorure de plomb pour donner du chlorure de plomb et de l'eau. La dernière formule peut d'ailleurs être rappro- chée de celle de la Laurionite PbCl(HO) et de celle de i'Atacamile CuCl(HO).Cu(IIO)^ r, Cette composition r,q)j)roche beaucoup la Boléite de la Percylite, espèce créée par Brooke sur de très petits cristaux cubiques bleus ren- contrés, dit l'auteur, dans la Sonora (Mexique) avec du quartz aurifère. L'analyse, très imparfaite d'ailleurs et incomplète, n'avait pas signalé la présence de l'argent. Bien qu'il soit vraisemblable que la Boléite et la Per- cylite doivent être identifiées, nous avons cru, pour éviter toute confusion, devoir conserver à notre espèce argentifère un nom distinct. « La densité est très peu supérieure à celle de la calcite. » La densité, prise sur de petits cristaux bien purs, nous a donné la A'aleur 5, 08. » Les caractères cristallographiques sont des plus remarquables. )) La forme la plus habituelle est celle du cube, sans faces modifiantes; les faces du cube sont brillantes, mais médiocrement planes. On rencontre quelques cristaux portant les faces de l'octaèdre très nettes et brillantes; d'autres, plus rares, montrent de petites facettes dodécaédriques égale- ment très planes. » On rencontre aussi quelques petits cristaux dans lesquels les arêtes sont remplacées par des espèces de gouttières formées par des faces de l'hexatétraèdre b'^. » Des clivages existent, très nets et très faciles, parallèles aux faces du cube; moins nets et beaucoup moins faciles parallèlement aux faces octaédriques. » Les lames minces, parallèles aux faces du cube, se montrent, au mi- croscope polarisant, formées en général d'une partie centrale uniréfrin- gente bordée par des bandes biréfringentes. Celles-ci s'éteignent suivant des parallèles aux arêtes, le plus petit indice étant dirigé perpendiculaire- ment à l'arête correspondante de la bande. Les bandes adjacentes, ayant ainsi leurs sections principales correspondantes rectangulaires entre elles, se juxtaposent suivant les diagonales du carré. •> Si la lame est détachée à la surface même du cube, le centre de la ( 522 ) lame se trouve taillé tout entier dans une des parties biréfringentes qui bor- dent le cube; cependant, à la lumière parallèle, la partie centrale de la lame paraît uniréfringente; mais, en lumière convergente, on y voit apparaître les anneaux et la croix noire d'un cristal uniaxe négatif très biréfringent. » La partie cristalline biréfringente qui enveloppe les cristaux est donc formée par trois cristaux uniaxes négatifs dont les axes sont respectivement parallèles aux axes quaternaires. » Il arrive souvent que cette partie cristalline biréfringente est traver- sée par des bandes uniréfringentes parallèles aux faces du cube. Cette par- tie biréfringente pénètre d'ailleurs à des distances très variables du centre, dont elle s'approche quelquefois beaucoup. » Enfin, il arrive que la partie centrale, au lieu d'être tout à fait uniré- fringente, est elle-même plus ou moins biréfringente; dans les lames paral- lèles aux faces cubiques on voit alors simplement la biréfringence décroître, fort irrégulièrement d'ailleurs, de la circonférence au centre. » Nous n'avons pu déterminer, avec précision, l'indice de réfraction de la Boléite. Cependant un prisme formé par les faces cubique et dodécaé- drique nous a donné pour n la valeur approximative 2,07. )) Il semble bien résulter de ce qui précède que la Boléite est, non cu- bique, mais pseudo-cubique, et que sa vraie symétrie est celle du système quadratique; les parties uniréfringentes ou quasi uniréfringentes étant formées par des croisements quasi moléculaires du réseau quadratique. » Cette conclusion est d'ailleurs justifiée par la rencontre de cristaux octaédriques coexistant avec les cristaux cubiques. » Cristaux octaédriques. — Ces cristaux sont rares et en général assez petits; ils se rencontrent le plus souvent formant des groupements très réguliers qui montrent six octaèdres assemblés, de manière que leurs axes quadratiques coïncident respectivement avec les trois axes quaternaires d'un cube. » Les pointements octaédriques, de symétrie quadratique, portent d'ailleurs, outre les faces de l'octaèdre que nous appellerons «'(oii), des faces latérales m{i 1 o) presque constantes et des faces ^0(0 o i) plus rares. Des clivages existent parallèles à toutes ces faces; ils sont particu- lièrement nets pour les faces /n et a' . )) Les faces cristallines octaédriques sont brillantes, mais très impar- faites, étant composées généralement de trois ])etites facettes formant une pvramide très surbaissée. Les mesures angulaires sont donc difficiles et ne permettent que des résultats approximatifs. Les angles suivants sont les ( 523 ) moyennes d'un ^rancl nombre d'observations, prises particulièrement sur des faces de clivage : Angles des normales mesurés. calculés. a'a' (par-dessus/)) ( I 01 ) (Fo 1 ) 117.27 » a'a' latéral ( loi ) (01 i) 74-ï6 74.23 a^ m adjacent ( i o 1 ) ( 1 To) n 52.49 » Les paramètres calculés sont les suivants : a '. c = i '. 1,645 ce qui est assez près, comme on le voit, de I : f = 1.667. » Les lames minces taillées perpendiculairement à l'axe quadratique montrent la croix noire négative et les anneaux extrêmement serrés d'un cristal uniaxe négatif. » Les lames taillées parallèlement à l'axe optique et chauffées jusqu'au moment de leur décomposition finale ne montrent aucun indice de trans- formation. Il en est de même, d'ailleurs, des lames taillées dans les cristaux cubic|ues. » Lorsqu'on taille un groupe de cristaux octaédriqiies, de manière que la lame, passant à peu près par le centre du groupement, soit parallèle à deux des axes quaternaires, on constate cpie la partie centralede la lame est occupée par un carré à peu près uniréfringent, dans lequel on distingue cependant une division en quatre secteurs biréfringents. L'analogie est donc complète avec l'agencement des cristaux cubiques. » La composition des cristaux oclaédriques ne paraît pas d'ailleurs diffé- rente de celle des cristaux cubiques, ainsi qu'il résulte de deux séries de dosages comparatifs, dosages nécessairement imparfaits à cause de la faible quantité de cristaux octaédriques dont on disposait. Cristaux cubiques, octaédriques. Calcule. Argent 9,2 Cuivre '4>8 Plomb 5o.2 Chlore 19-4 C. R., 1891, 2' Semestre. (T. CXIII, N» 17.) 70 9'4 8.5 i5,o i5.o 30.7 48.9 '9-7 ig.D ( 324 ) >i r.a densité des cristaux octaédriques ne parait pas non plus différer sensiblement de celle des cristaux octaédriques. Nous avons trouvé 5,o environ sur un échantillon malheureusement trop petit. » En résumé, les particularités très curieuses que montre la cristallisa- tion de la Boléite s'expliquent simplement, si l'on admet que la véritable forme cristalline de cette substance est la forme quadratique représentée par les paramètres «: c = I :o, 9873 = 1. 1,64-^. » Lorsque ce réseau pseudo-cubique n'est pas groupé, la forme habi- tuelle est celle de l'octaèdre a'. Les groupements habituels aux cristaux pseudo-cubiques donnent naissance, tantôt aux groupements octaédriques, tantôt aux cristaux d'apparence cristal lographiquement et optiquement cubique. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE.— Actions rasomotrices des produits bactériens. Note de M. Cii. Bouchard. « Cohnheim a établi que la diapédèse des globules blancs du sang est le phénomène dominant de l'inflammation. Il admettait que cette sortie des leucocytes en dehors des vaisseaux était la conséquence d'une modi- fication vasculaire produite par l'action des causes phlogogènes agissant directement sur les vaisseaux. Les physiologistes qui, avant la découverte de Cohnheim, avaient cherché à interpréter d'autres phénomènes de l'in- flammation et, en particulier, la dilatation vasculaire, persistèrent à penser que le svstème nerveux impressionné à ses extrémités périphériques, au point d'application de la cause morbifique, subissait soit une paralysie dans ses centres vaso-constricteurs, soit une excitation dans ses centres vaso-dilatateurs et que, dans une hypothèse ou dans l'autre, la dilatation vasculaire qui se produisait par voie réflexe au niveau de la région irritée, plaçait les vaisseaux dans un état favorable et suffisant à la sortie des glo- bules blancs. Quand, il y a dix-huit mois, Massart et Bordet eurent établi que les leucocytes possèdent l'irritabilité chimiotaxique démontrée par Pfeffer pour certaines cellules végétales, irritabilité qui fait progresser ces leucocytes dans les solutions contenant certaines substances attractives, en particuUer les matières bactériennes, des parties où la solution est plus diluée vers les parties où elle est plus concentrée, on pensa qu'il y avait, ( 325 ) dans cette importante découverte, l'élément d'une nouvelle théorie de la diapédèse. Ces auteurs admettent que les leucocytes, renfermés dans l'in- térieur des vaisseaux, sont impressionnés par la matière bactérienne pré- sente dans le tissu ambiant et franchissent la paroi vasculaire, en raison de leur irritabilité propre pour gagner les parties où cette matière bacté- rienne est en plus grande abondance. » Ainsi, à l'heure présente, trois théories se disputent l'interprétation du phénomène de la diapédèse : celle qui l'attribue à une altération pri- mitive des vaisseaux, celle qui la fait dépendre d'un réflexe nerveux pro- duisant secondairement la dilatation vasculaire, celle qui l'explique par l'activité propre des leucocytes. Les trois théories s'adaptent d'ailleurs à la notion nouvelle qui reconnaît l'infectipn locale comme cause de l'im- mense majorité des inflammations. Suivant la théorie, les matières sécré- tées par les microbes phlogogènes altèrent les vaisseaux dans h. zone in- fectée ou irritent, dans cette zone, les extrémités terminales des nerfs centripètes, lesquels provoquent, dans ce même lieu, la dilatation vascu- laire réflexe; ou enfin attirent, à travers la paroi vasculaire, les leucocytes du sang qui circule dans cette région. » J'ai admis, dès la première heure (22 mai 1890), la réalité de l'irri- tabilité chimiotaxique des leucocytes ('); j'ai reconnu que, en raison de cette irritabilité spéciale, les leucocytes extravasés cheminent dans le tissu siège de l'infection locale, des parties où les produits bactériens sont plus dilués vers les parties où ces produits sont plus concentrés, pour arriver au point où ils se trouvent au maximum, c'est-à-dire au contact des mi- crobes. C'est une phase préalable, antérieure au phagocytisme, qui s'effec- tue seulement quand, après avoir cheminé à la recherche des bactéries, les leucocytes sont arrivés à leur contact. Alors seulement peut s'accomplir l'englobement des bactéries en raison de l'irritabilité tactile des leuco- cytes et parfois la destruction des bactéries englobées. Mais, si la phago- cytose réduite cà ces deux termes, englobement et digestion intracellulaire, suppose une phase préalable, celle de la recherche des bactéries par les leucocytes, cette phase de recherche, elle aussi, est précédée par une phase antérieure, celle de la diapédèse. » Dans l'inflammation et, plus généralement, dans la lutte de l'orga- nisme contre l'infection locale, il y a, entre autres choses, trois actes qui se succèdent et qui se commandent, tout en constituant des procédés dis- (') Action des produits sécrétés par les microbes pathogènes^ ( 526 ) semblables : i" la diapédèse, que nous a indiquée Cohnheim ; 2" la re- cherche des bactéries, dont l'intelligence nous a été donnée par Massart et Bordet; 3" le phagocytisme, que nous a révélé Metchnikof. » IMassart et Bordet estiment que les deux premières phases n'en consti- tuent qu'une seule. L'attraction exercée par les produits bactériens sur les leucocytes suffirait pour leur faire franchir la paroi vasculaire. A celte manière de voir j'ai opposé (' ) ce fait que, dans l'inflammation, les leuco- cytes ne sont pas seuls à sortir des vaisseaux ; le plasma sanguin, qui con- stitue l'œdème inflammatoire, sort avec eux, sort même avant eux et peut sortir sans eux. Or on n'a pas encore parlé de l'irritabilité du plasma san- guin. Cela me semblait être une raison pour ne pas admettre que le mou- vement qui emporte en dehors des vaisseaux le plasma et les globules blancs fût l'effet d'une attraction exercée par les produits bactériens. » J'ai démontré que l'un de ces produits bactériens, par son action gé- nérale sur l'économie, rend impossible l'acte dominant de l'inflammation, la diapédèse. Charrin et Gamaleia ont complété la démonstration en éta- blissant qu'il s'oppose également à l'issue du plasma et à la dilatation vas- culaire inflammatoire. Charrin et Gley ont donné l'interprétation de ces faits en prouvant que cette substance paralyse le centre vaso-dilatateiu\ Cette substance qui, par son action sur le système nerveux, modère ou empêche la dilatation vasculaire active, je la nomme aneclasine. » L'anectasine qui, par son action générale, empêche la diapédèse locale, par quelque procédé qu'on cherche à la provoquer, est une substance qui paralyse le centre vaso-dilatateur et qui, pour cette raison, empêche la congestion inflammatoire et l'œdème inflammatoire. J'ai pensé que c'est aussi en tant que substance paralysante du centre vaso-dilatateur qu'elle s'oppose à la diapédèse. Hertwig; puis Massart et Bordet ont admis, au contraire, que cet effet serait dû à l'action attractive de cette substance sur les globules i)lancs. Si, d'après ces auteurs, elle est sécrétée par les microbes dans un tissu, en dehors des vaisseaux, elle oblige par attraction les leucocytes à sortir des vaisseaux. Si elle est introduite dans le système vasculaire, elle v retient les leucocytes et les empêche de sortir, par quelque procédé qu'on cherche à provoquer leur diapédèse. Mes expériences, dans ce qu'elles ont de fondamental, ont été vérifiées : on leur donne une inter- prétation radicalement différente de la mienne. Elles pourraient se prêter à cette double interprétation si je n'avais empêché la diapédèse qu'en (') Semaine médicale, 1 5 avril 1891. ( 527 ) introduisant l'anectasine par la voie intra-veinense; mais j'ai obtenu les mêmes effets par l'injection sous-cutanée, tantôt en l'introduisant loin du lieu inoculé, tantôt en la déposant dans le fover même où, suivant l'hypo- thèse de Massart et Bordet, se trouvaient mélangées les substances attrac- tives sécrétées dans le tissu par les microbes et celles que des microbes de même espèce avaient sécrétées in vitro. Leur abondance, en ce point, étant beaucoup plus considérable que dans le sang, la diapédèse aurait dû s'effectuer; or elle fait défaut comme dans le cas d'injection intra-veineuse, avec des différences d'intensité et de rapidité qui sont semblables à celles qu'on observe pour tout autre poison du système nerveux suivant qu'on l'introduit sous la peau ou dans les veines. » A ces expériences on objecte que l'obstacle à la diapédèse a été dû à l'excès même des substances attractives qui, lorsqu'elles sont trop concen- trées, deviennent répulsives. Mais, dans la série des expériences que j'ai publiées, il en est oîi l'anectasine sécrétée par un microbe a été introduite dans le sang en telle quantité qu'elle aurait dû être répulsive, qu'elle aurait dû être incapable de retenir les leucocytes à l'intérieur du svstème vascu- laire; or, pendant ce temps, un autre microbe inoculé, qui, sans doute, sécrétait hors des vaisseaux d'autres matières attractives capables de solli- citer la sortie des leucocytes, ne parvenait cependant pas à provoquer la diapédèse. » Si l'anectasine empêche la sortie du plasma et des globules blancs, elle empêche aussi la sortie des globules rouges auxquels on n'attribue pas l'irritabilité chimiotaxique; elle arrête les hémorrhagies et produit l'hémostase ischémique. Je l'ai constaté chez l'homme dans cinq cas d'hémoplvsie et dans trois cas d'hémorrhagie intestinale. » L'anectasine n'intervient pas dans les processus inflammatoires, à moins que ce soit à titre de modérateur ou d'agent inhibitoire; et, à ce point de vue, elle pourra prendre sa place parmi les médicaments anti- phlogistiques et pour les maladies où l'inflammation locale n'est pas une sauvegarde contre l'infection générale. Il est une autre substance bacté- rienne dont l'action générale est excitante pour le centre vaso-dilatateur, et amène, dans les régions d'où part une irritation, une congestion réflexe plus énergique, une exsudation séreuse plus abondante, une diapédèse plus intense. Dans certains organes, tels que les reins, les poumons, la rétine, son action vaso-dilatatrice peut même devenir manifeste sans pro- vocation. Cette substance, antagoniste de l'anectasine, je la nomme ecta- sine. C'est dans la tuberculine de Koch que je l'ai découverte; mes ( 5-28 ) recherches sur ce point datent de novembre et décembre i8go ; elles ont fait Tobjet d'un bon nombre de mes leçons d'avril, mai et jmn 1891. Elles avaient déjà été indiquées en substance dans deux jiublications. Dans le numéro de janvier 1891 des Archives de Physiologie, p. i5i, Charrin et Gley, à l'occasion d'une expérience faite le 24 novembre 1890, émettent cette opinion que, à côté des substances paralysantes du centre vaso-dila- tateur, il y aurait, dans les produits sécrétés par le bacille pyocyanique, d'autres substances qui faciliteraient les réactions vaso-dilatatrices. Ils ajoutent : » Il n'est que juste de dire ici que c'est là une conception à laquelle M. Bouchard est arrivé de son côté et qu'il a eu l'occasion de communiquer à l'un de nous, il y a quelques mois, à propos d'expériences qu'il a lui-même instituées sur ce point. M. Bouchard avait été amené à penser, en elTel que, parmi les produits sécrétés par un microbe donné, à côté des substances qui entravent la diapédèse, il peut se trouver d'autres substances qui la favorisent. Ajoutons que des expériences toutes récentes l'autorisent à être désormais affirmatif. » J'ai moi-même écrit ce c[ui suit (^Semaine médicale, i5 avril 189 r) : » J'ai tendance à croire que certaines bactéries, parmi celles au moins qui provo- quent l'inflammation locale, sécrètent des substances qui, absorbées, produisent dans le centre nerveux, et particulièrement dans les centres vaso-dilatateurs un état d'ex- citabilité qui rendra plus intense la dilatation vasculaire partout où elle sera solli- citée par voie réflexe, et, en particulier, dans la zone envahie par les microbes qui sécrètent cette substance. La Physiologie connaît de telles matières ;y'ert connais une au moins qui est d'origine bactérienne. Cette substance serait absolument antago- niste et s'est montrée expérimentalement antagoniste d'une autre substance (l'anec- tasine). » M. Arloing (^Comptes rendus, 7 septembre 1891) a confirmé tous ces résultats en expérimentant avec les produits d'un autre microbe, le sta- phylocoque, et en instituant des expériences totalement différentes des miennes. Malgré la différence des moyens de recherches, les résultats sont absolument concordants. » Mon opinion s'est formée d'abord par l'examen des faits expérimen- taux, puis cliniques, publiés par Roch, puis par les médecins qui ont ap- pliqué chez l'homme les injections de cet extrait des cultures du bacille tuberculeux qu'on nomme aujourd'hui la Itiberculine. Indépendamment de la fièvre qui est l'un des éléments qu'on ap[)elle improprement la réaction de la mberculine, et qui prouve simplement que le bacille tuberculeux sé- crète une de ces matières pyrétogènes d'origine microbienne, dont Charrin et Riiffer ont donné la première démonstration en injectant les cultures ( 529 ) stérilisées cin bacille pyocyanique, il y a des effets locaux consécutifs à l'in- toxication générale et apparaissant surtout au niveau des lésions tubercu- leuses. Ces t-ffets, Koch les a interprétés d'autre sorte. Ils montrent, à mon sens, que la tuberculine contient une substance dont l'absorption générale provoque, au niveau des lésions locales tuberculeuses, la dilatation vascu- laire, l'exsudation séreuse, la diapédèse des leucocytes. Elle produit aussi ces effets quand l'irritation locale n'est pas de nature tuberculeuse, au ni- veau de nodosités lépreuses ou de lésions simplement inflammatoires, mais moins communément et avec moins d'intensité, sans doute parce que, dans les cas de tuberculose, les bacilles sécrètent une certaine quantité de cette substance qui ajoute ses effets à ceux de la tuberculine injectée. » J'ai reconnu que, chez les lapins sains, la tuberculine provoque l'al- buminurie, l'hématurie, la peptonurie; j'ai constaté chez eux la congestion rénale et pulmonaire; on a observé, chez les mêmes animaux sains, la congestion pulmonaire avec diapédèse, de véritables pneumonies catar- rhales. » Dans des observations multipliées que j'ai faites avec Galezowski, nous avons reconnu, toujours chez le lapin normal, une notable dilatation des vaisseaux de la papille du nerf optique. Cet effet, qui se maintient pendant plusieurs jours, prouve qu'il y a dans la tuberculine une substance dont l'ac- tion générale est capable de provoquer partout la dilatation vasculaire avec exsudation et diapédèse, mais surtout dans les régions où ces effets sont sollicités par une irritation locale; qu'elle produit donc une excitabilité exagérée du centre vaso-dilatateur; qu'elle est par conséquent antagoniste de l'anectasine qui paralyse ce centre vaso-dilatateur. y. J'ai démontré cet antagonisme chez des animaux auxquels la tuber- culine avait dilaté les vaisseaux rétiniens et auxquels j'injectais l'anectasine dans les veines. J'ai constaté avec Galezowski que, en une minute, l'anémie de la papille avait remplacé l'hypérémie; mais, au bout d'une demi-heure, l'anectasine cessant d'agir, l'ectasine contenue dans la tuberculine repre- nait le dessus et la dilatation des vaisseaux du fond de l'œil reparaissait avec plus d'intensité qu'auparavant. » Le bacille de Koch sécrète donc une substance qui excite le centre vaso-dilatateur. Les expériences de Charrin et Gley tendent à faire admettre qu'une substance analogue est sécrétée par le bacille pyocyanique. Les expériences d'Arloing prouvent qu'un des produits du staphylocoque possède la même action physiologique. » ( 53o ) BOTANIQUE. — Contribution à l'histoire botanique de la Truffe (quatrième Note). — Kamès de Uagdad (Teriezia Hafizi et Terfezia Metaxasi) et de Smyrne (Terfezia Leonis); par M. Ad. Chatix. (c La présente Noie a pour objet des Truffes qui, sous le nom de Kamés ('), sont vendues sur les marchés de Bagdad et de Smyrne. Comme on va le voir, elles appartiennent à des espèces tout autres que celles auxquelles nous avons rapporté les Kamés de Damas. » A. Kamés de Bagdad. — Le i5 mai 1891, je recevais de M. Grizard, agent général de la Société nationale d'Acclimatation, la lettre dont voici un extrait : » M. Pailleux, \ ice-présidenl de notre Section des végétaux, nous a dernièrement présenté des échantillons de Truffes (?), blanches et noires (??), qui lui avaient été envoyées de Bagdad par M. Alelaxas. La Section a pensé, Monsieur, que ces produits pouvaient offrir pour vous quelque intérêt et elle m'a chargé de vous les remettre, vous priant en même temps de vouloir bien lui faire connaître le résultat de votre examen « » La lettre de M. Grizard était accompagnée de deux petites boites, con- tenant des Truffes dites : les unes (n° 1 ), Truffes blanches, les autres (n° 2), Truies noires. » Toutes ces Truffes, disposées dans de la sciure de bois, sont arrivées bien saines, mais sèches et déformées. Elles me parurent, à première vue, être les analogues des Kamés de Damas et des Terfaz d'Algérie, ce qu'a confirmé l'examen microscopique. Toutes deux, en effet, appartiennent au genre Terfezia, qui comptera peut-être bientôt autant d'espèces dans les régions sahariennes d'Afrique et d'Asie que notre Juèer dans les pays plus tempérés de l'Europe, où, d'ailleurs, se mêlent aux Tuber, dans la partie (') Les noms de A'ewa, Khania, Tamer, Thama, qu'on trouve dans Avicenne et les médecins arabes, sont l'origine des mots Kamé ou Kamnié, donnés dans l'Asie occidentale aux Truffes connues en Afrique sous les noms de Terfaz. Ter/ez, Ter- fex ; en Espagne, sous celui de Tanimer. Récemment l'Italie présentait à la Douane française, sous le nom de Kamé, des Truffes qui me furent communiquées par INI. le professeur Riche; elles n'étaient autres que nos Truffes blanches d'été ( Tuber œstivuni, T. mesentericum, avec 7. uncinatuni non mûr), à péridium portant de grosses verrues noires. ( 53i ) austro-occidentale, avec le Terfezia Leonis, quelques autres rares et minus- cules espèces du même genre. » Les deux spécimens de Bagdad sont, en réalité, fort peu différents l'un de l'autre par la coloration, le n" 2 ne justifiant pas la qualification de Trulfe noire, qui lui est attribuée. Ils diffèrent cependant trop dans leur constitution intime pour ne pas être chacun l'objet d'une étude spéciale. » N" 1. Les tubercules, assez petits, et de poids, à l'état sec, de 5^' à 7^!'', devaient peser, à l'état frais, de 20^'' à 4o^''. Leur forme, comme pour les Kamés de Damas, n'est pas sans analogie avec celle des Figues blanches d'Argenteuil. » l^e péridium, uni et sensiblement incolore, présente de nombreuses rentrées, dues, au moins la plupart, à la dessiccation. Comme le péridium, la chair ou gleba est presque blanche. » Les sporanges sont généralement arrondies et pourvues d'un court pédicule. Les spores, au nombre de huit dans chaque thèque ou sporange, sont rondes et assez petites, leur diamètre ne dépassant pas 20""°, et à réseau bien plus fin que dans le Terfezia Boiidieriet sa variété arabica, chez lesquels les spores ont d'ailleurs 22°"" de diamètre. » Il n'est pas douteux qu'il n'y ait, dans le n° 1 de Bagdad, non une simple variété du Terfezia Boudieri à rapprocher de l'arabica, mais une bonne et authentique espèce, à laquelle je donne le nom do Terfezia Ha- fizi, heureux de la dédier au pharmacien distingué Ben-Hafiz, de Biskra, mon zélé correspondant (et aussi celui du Muséum), à qui la Science doit, avec de nombreux animaux du désert, la découverte du Terfezia Boudieri, du Tirmania africana, et celle, si inattendue, du Kamé de Damas {Terfe- zia Claveryi), à 400'*'" au sud de Biskra. Il Le Terfezia Hafzi {ormaii à peu près les neuf dixièmes des Kamés de Bagdad, le reste se rapportant au n'^ 2, lequel constitue, lui aussi, une es- pèce nouvelle. » N" 2. Le Ramé n° 2 de Bagdad, indiqué dans l'envoi comme étant noir, est, en réalité, d'un blanc faiblement teinté de gris jaunâtre. n Les tubercules, qui, à l'état sec, pèsent, comme ceux du Terfezia Ha- fizi, de 5^'' à yS', sont plutôt arrondis qu'en forme de figue. » Le péridium est blanchâtre et à surface unie. La chair, un peu plus teintée de jaune que le péridium, se pré.sente assez homogène. 1) Les spores, au nombre de six seulement (ou moins) dans chaque thèque, jamais (?) de 8, sont volumineuses, et leur diamètre, qui atteint de iio'""" à 32""™, n'est égalé, dans les Terfezia, que par ceux du Terfezia G. R., 1891, 2" Semestre. (T. CXIII, N" 17.) 7^ ( 532 ) oUgosperma, lequel ne compte, d'ailleurs, que deux spores par thèque. Ces spores, qui donnent à la chair leur teinte d'un gris jaunâtre, sont héris- sées de grosses verrues tronquées, rappelant, comme celles du Terfezia Leonis, la forme de dents d'engrenage; mais, caractères essentiels, ces verrues, sensiblement plus allongées et moins grosses, moins trapues que dans le Leonis, sont plus ou moins entremêlées de verrues plus effilées ou même aciculées et papilloïdes : c'est dans ce revêtement de la spore et son grand diamètre que se trouvent les caractères essentiels de l'espèce. Le nom de Terfezia Metaxasi, que je propose pour celle-ci, est celui du natu- raliste distingué, auteur d'une intéressante monographie des Moutons, Chèvres, etc. de l'Asie, qui a envoyé les Truffes de Bagdad à la Société na- tionale d'Acclimatation de Paris. )! Le Terfezia Metaxasi touche, par les grosses verrues de ses spores, au Terfezia Leonis; mais, dans celui-ci, ces verrues sont plus courtes, et les petites très rares ou nulles; le diamètre des spores ne dépasse pas, d'ail- leurs, 2/|""" à 25""°. » On pourrait trouver aussi, au Terfezia Metaxasi, quelques points de contact avec le Terfezia leptoderma; mais, dans celui-ci, les verrues sont uniformément fines et le diamètre des spores n'estquede i6°"° à 19°"°, etc. » B. Kamé de Smyrne. — Au mois de juin dernier, M. G. Heuzé, inspec- teur général honoraire et mon savant confrère à la Société nationale d'A- griculture, voulait bien me confier l'examen d'une Truffe envoyée de Smyrne, où elle est l'objet de ventes importantes au modique prix de 20*^ à 3o" le kilogramme. L'expéditeur serait disposé à fournir de cette Truffe, très abondante dans quelques vilayets des environs de Smvrne, le marché de Paris (' ). » A peu près du volume d'un œuf, de forme généralement arrondie et d'une couleur presque blanche, les tubercules de Smyrne ne sont pas une nouveauté pour les botanistes. JNlais, si leur étude n'a pas offert l'attrait d'une espèce inédite, elle n'a pas été sans intérêt pour la Géographie bo- tanique et l'histoire du développement de celui des Terfaz, que Tulasne regardait comme la seule espèce d'Afrique et d'Asie ("). (') Comme les Terfaz d'Algérie, le Kamé de Smyrne se consomme mêlé au\ viandes, aux œufs, cuil au beurre ou à l'huile, etc. (2) M. Tulasne dit, en effet : « En Algérie, c'est le Terfex {Terfezia Leonis) qui paraît remplacer seul toutes les TrulTes comestibles de l'Europe occidentale. » Il ajoute que les Truffes de Bagdad et de Damas, dont ont parlé Olivier etChabrier, sont aussi, sans doute, son Terfezia Leonis. ( 533 ^ » En effet, la Truffe, si commune à vSmvrne, n'est autre que le Terfezia Leonis, d'Algérie, où il serait cependant assez rare, au moins dans le centre et la région sud, pour ne s'être trouvé dans aucun des envois de Terfaz qui m'ont été faits depuis deux ans, à ce point qu'on eût pu mettre en doute son existence, sans la juste confiance qui s'attache aux observations et dessins de Tulasne ( ' ). « La Truffe de Smyrne est bien et très sûrement le Terfezia Leonis, à «pores relevées de grosses et courtes verrues, verrues le plus souvent toutes semblables, sans mélange d'autres plus ténues, ce qui suffirait à distinguer le Terfezia Leonis du Terfezia Met axasi de Bagdad. » On peut d'ailleurs, considérant que c'est dans la région nord de l'Asie Mineure que le Terfezia Leonis est commun, qu'on le trouve en Sicile, près de Naples, et en Espagne, conjecturer que c'est aussi au nord de l'Algérie qu'il pourra être utilement recherché. » La Truffe de Smyrne présente ainsi un réel intérêt pour la Géographie biitanique. Mais ce n'est pas tout : un certain nombre des spécimens qui m'avaient été remis par M. Heuzé n'étant pas arrivés à maturation, j'ai pu en suivre l'évolution. Dans quelques-uns, les thèques, de formation très récente, étaient encore vides de spores; en d'autres, les spores se mon- trent, mais leur surface est toujours lisse; dans quelques-uns, les verrues encore très courtes, mais déjà à peu près aussi larges que celles des spores complètement mûres, ne rappellent en rien les fines verrues du Terfezia Boudieri, bien vues et figurées par Tulasne, qui les prit pour l'état jeune de son Terfezia Leonis. C'est là un point complètement élucidé par la série d'observations faites sur les tubercules, à divers états de dévelop- pement, venus de Smyrne. » Voici d'ailleurs ce que m'écrivait à ce sujet M. Boudier, l'un de nos plus éminents mycologues, en m'adressant les admirables dessins du tu- bercule et des spores à divers âges, dessins faits par lui à la chambre claire, que je mets sous les yeux de l'Académie. » .... J'ai bien reçu vos deux spécimens A el B de Terfaz de Smyrne. Us appar- tiennent manifestement à la même espèce, le Terfezia Leonis Tul. L'un, très jeune encore, a les spores à peine formées, la plupart des thèques étant encore vides; c'est voire n° B. L'autre, plus gros et adulte, les a toutes en bon état de maturation, c'est votre n" A; mais les jeunes spores ne ressemblent en rien à celles que Tulasne figure comme des jeunes el dont vous avez fait voire Boudieri. . . . J'ai pu suivre la spore (') J'ai pu d'ailleurs examiner dans les Collections du Muséum le tubercule ( re- cueilli par Jurien de Maisonneuve) qui a servi aux éludes de Tulasne. ( 534 ) depuis son premier aspect complètement lisse jusqu'à celui où elle présente ces grosses verrues qui lui donnent un contour en dents d'engrenage, suivant votre expression assez juste, et dans aucun cas je n'ai vu la forme que présente celles du Terfezia Boudieri. . . >> Si maintenant, donnant ici une simple mention aux Terfezia berberidio- dora, leptosperma, olbiensis el oligosperma du midi de la France, au Terfezia castanea de la Franche-Comté, petites espèces sans aucun emploi, nous récapitulons l'état présent de nos connaissances sur les Terfaz d'Afrique, Rames de l'Asie occidentale, nous arrivons à la série suivante : » 1. Terfezia Leonis Tul., regardé, jusqu'à nos recherches, comme le seul Terfaz d'Afrique, où, en réalité, il est assez rare, tandis qu'il est fort répandu en Asie, aux environs de Sniyrne; » 2. Terfezia Boudieri Cli., l'une des espèces les plus communes en Algérie; » 3. Terfezia. Boudieri xav. arabica, de Damas; » h. Terfezia Clai'eryi Ch., de Damas et du sud de l'Algérie; » 5. Terfezia Hafizi Ch., qui paraît être le plus commun des Kamés de Bagdad ; » 6. Terfezia Melaxasi CM., aussi de Bagdad. ') Bien que, suivant toutes les probabilités, l'ère des découvertes de nouveaux Terfaz ou Kamés d'Afrique et d'Asie ne soit pas close, le nombre de leurs espèces connues suffit à autoriser quelques comparaisons entre eux et nos Truffes d'Europe, parmi lesquelles nous viserons plus spécia- leinent, comme les plus importantes, la Truffe de Périgord (Tiiber rnela- nosporum) et la Truffe de Bourgogne-Champagne ( Tuber imcinalum). C'est ce que nous allons essayer de faire. » MEMOIRES PRESENTES. MÉTÉOROLOGIE. — Trombe obseri'ée aux Comores. Mémoire de M. de la MoxNERAYE, présenté par M. Faye. (Extrait.) (Commissaires : MM. Faye, Mascart, H. Becquerel.) (( Ces trois observations présentent des caractères généraux évidents : » 1° Des courants d'air différents de vitesse et de direction, prenant contact commun dans la zone nuageuse; » 1° Le cycle apparent parcouru par le phénomène commence et finit dans le nuage; » 3° On observe une gaine transparente; ( 535 ) )) 4° Une cage de vapeurs noires, filées; » 5° Un aOouillement marin ou buisson. » Les mouvements observés sont : » 1° Un mouvement vermiculaire de la gaine transparente ; » 1° Un mouvement de rotation des vapeurs de la cage ; » 3° Un mouvement ascendant de ces vapeurs; 11 4° Un mouvement descendant des vapeurs à l'intérieur de la gaine; » 5° IjC mouvement du buisson comme un jet d'eau (probablement en rotation); )) 6° Enfin les mouvements verticaux à la partie supérieure du nuage, au-dessus de la trombe, i; MÉTÉOROLOGIE. — Sur les causes originelles des cyclones et sur leurs signes précurseurs. Mémoire de M. Le Goaraxt de Tromelin, présenté par M. Faye. (Extrait.) (Commissaires : MM. Faye, Mascart, H. Becquerel). n Cinq ou six jours avant l'arrivée d'un cyclone, on observe des cirrus avant-coureurs. 1) Ces tempêtes marchant en moyenne lo milles par heure sur la surface terrestre, c'est donc 24 degrés environ qu'elles auront à parcourir, avant que l'observateur qui aperçut les cirrus reçoive les premières rafiiles. » Si l'on trace sur un méridien développé la coupe d'un cyclone, comme l'a fait M. Faye l'année dernière, on sera frappé de l'énorme épanouisse- ment du pavillon, si l'on essaye de se faire une échelle basée sur les signes précurseurs. » L'auteur montre que la discussion de ces pronostics prouve que l'ori- gine du mouvement de translation doit être recherchée dans les couches supérieures; qu'on ne saurait supposer une inclinaison sensible à l'axe du tourbillon, à cause de l'épanouissement énorme du pavillon; que la théorie descendante de l'air dans les cyclones ne peut fiùre monter sensiblement le baromètre, en dehors de l'abaissement produit par la raréfaction de l'air amené des couches élevées; que, dans la théorie de l'aspiration, les signes précurseurs ne se produisent plus de la même façon; enfin, que l'on doit repousser aussi comme cause probable, dans la théorie aspiratoire, les condensations de vapeur d'eau s'opérantsur de grandes régions, car alors, à l'équateur, il y aurait constamment des cyclones. { 536 ^ » Dans la seconde partie de son Mémoire, l'auteur, examinant les épo- ques et les régions où les tempêtes tournantes prennent naissance, montre que les cyclones à grand trajet prennent naissance dans les zones où. l'alizé de r hémisphère opposé pénètre ; qu'ils sont causés par une crue aérienne, prove- nant de l'autre hémisphère, par suite de l'inégal partage des limites normales de circulation, et déterminée par le retard que met l'alizé ou la mousson à suivre le mouvement du soleil ; enfin, que l'élargissement du diamètre qu'embrasse la tempête à la surface, à mesure que son trajet s'allonge, est dû à l'abaissement de la couche entraînante, sur laquelle flotte le pavillon, et qui produit par des sections de plus en plus larges cet agrandissement : c'est là une des causes de l'extinction de ces météores, dont nos contrées sont souvent protégées par les hautes pressions hiver- nales qui régnent sur le continent et les dévient vers le nord. » L'auteur indique aussi le mécanisme du sens de leur rotation et le trajet qu'ils doivent suivre, qui est celui des plus basses pressions voisines, où se déverse le trop-plein de la crue accidentelle mentionnée plus haut. » M. A. Brousset adresse un Mémoire relatif à un système de chauffage à l'essence minérale, évitant les explosions. (Renvoi à la Commission du Concours Montyon, Arts insalubres.) M. E. MuLLER adresse, par l'entremise de M. Marey, un Mémoire relatif à la locomotion aérienne : analyse et synthèse. (Renvoi à la Commission des aérostats.) CORRESPONDANCE. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur la théorie de la pile. Note de M. P. Duhem, présentée par M. Darboux. « M. H. Gilbault a communiqué à l'Académie, dans la séance du 12 oc- tobre, le résumé d'un important Travail sur la Variation de la force électro- motrice des piles avec la pression. Dans ce Travail, M. H. Gilbault vérifie par l'expérience une formule à laquelle on arrive, dit-il, en s'inspirant des idées émises par M. H. von Helmholtz dans sa théorie de l'énergie libre. ( -«7 ) H En réalité, cette relation se déduit, non pas de la relation admise par M. H. von Helmhollz entre la force électroniotrice d'une pile et l'énergie libre, relation qui est incomplète, mais de la relation plus complète donnée par M. J.-W. Gibbs (avant les Mémoires de M. H. von Ilelmholtz Zur Thermodynamik chemischer Vorgànge) entre la force électromotrice et le potentiel thermodynamique total. » Cette relation, que vérifie M. H. Gilbaull, se trouve, pour la première fois, dans les articles sur la théorie de la pile que M. J. Moutier a eu l'obli- geance de rédiger d'après mes manuscrits et de publier, en 1884, dans le journal la Lumière électrique, en mentionnant ma collaboration. Je l'ai publiée ensuite, en 1886, dans mon Livre sur le Polentiel thermodynamique (p. I 17) et, plus récemment, au Tome I de mes Leçons sur l' Électricité et le Magnétisme (p. 5/j8). » On m'excusera, je pense, d'avoir voulu revendiquer cette relation, à laquelle les belles expériences de M. Gilbault donnent une si heureuse confirmation. » PHYSIQUE. — Remarques expérimentales sur une catégorie de phénomènes capillaires, avec application à l'analyse des liquides alcooliques et autres. Note de M. Emile Gossart, présentée par M. Mascart. « Les nouveaux résultats que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie sont une conséquence de recherches antérieures sur la forme des gouttes caléfiées. Elles m'avaient fourni une caractéristique géométrique de l'état dit sphéroïdal, soit un angle de raccordement de 180° et le rapport \/3 pour les distances de l'ombilic à la base et au plan équatorial de la goutte; par suite aussi une caractéristique physique, soit un équilibre entre deux forces: la pression hydrostatique et la tension superficielle constante tout autour de la goutte. ■ La condition nécessaire et suffisante j)our la production des sphé- roïdes est donc de les soustraire à l'action du support et de les maintenir enveloppés par un fluide qui, sans être physiquement uniforme, ait une ac- tion capillaire uniforme sur leur surface. Or, une couche de vapeur infini- ment mince devant y suffire a priori, j'ai repris d'abord l'étude des tempé- ratures minima des plaques à caléfaction. )> I. Températures mimima des plaques a caléfaction. — Je me suis servi du pyromètre de M. Le Chatelier pour mesurer, à 3" près environ, la température décroissante des ( 538 ) plaques chaudes. Sur le platine, qui se polit très mal, j'ai toujours retrouvé les nombres de Bouligny. Mais sur l'argent et l'or, extrêmement polis, j'ai pu voir les sphéroïdes se conserver bien au-dessous de leur point d'ébullilion (eau sur plaque à 80°) pour se raccorder ensuite avec le support sous un petit angle. De là, deux conséquences: » 1° Suppression théorique des explosions par cessation de caléfaction, lesquelles ne sont qu'un accident dû aux aspérités; 2° suppression aussi de l'inégalité de tempéra- ture entre la goutte et la plaque, regardée par Boutigny comme caractéristique de l'état sphéroïdal. » La possibilité de réaliser cet état à froid lait prévoir les deux groupes de faits sui- vants : » II. Caléfaciion par voie humide. — Par de nombreuses expériences et mesures, dont je ne puis qu'indiquer ici quelques-unes, j'ai pu reconnaître ce fait général : » Si on laisse tomber dans un liquide, au-dessus d'un support poli, des goultes de plus grandes densité et tension superficielle, on obtient des sphéroïdes durables, en tout pareils à ceux de Leidenfrost. » Exemples : 1" Large goutte de mercure dans eau, alcool, solutions salines, etc., sur or poli. » La plaque d'or n'est pas attaquée pendant près d'une demi-heure. » La plaque et la goutte intercalées dans un courant l'interrompent tout ce temps. I) Les hauteurs fondamentales sont bien a et a\/2, d'après mes mesures par le pro- cédé de M. Lippmann et la discussion des mesures de M. Quincke. » La mobilité du globule le dislingue bien aussi de la goutte de mercure à l'air libre. » 1° Goutte d'eau, colorée par la fuchsine dans C'-''H"' resté incolore sur le mercure. » On a entre le support et la goutte un intervalle transparent. » 3° Gouttes d'alliage Darcet roulant sur lui-même dans la paraffine fondue. » C'est bien une lame mince de paraffine qui isole ces sphéroïdes qu'on a pu solidi- fier et détacher du culot sous-jacent. )) Dans le cas contraire d'un milieu de plus grande tension que la goutte, l'état de caléfaction ne subsiste pas, puisque la goutte crève la membrane liquide qui la sépare du support, comme une trace d'éther crève une lame d'eau de savon. » Mais l'on peut aussi isoler des sphéroïdes, à température ordinaire, par la mince couche de vapeur qu'ils émettent à l'air libre. » IIL Roulement des liquides les uns sur les autres, a température ordivaire. — Pour prouver que ce roulement est bien dû, comme dans le phénomène de Leidenfrost, à un matelas très mince de vapeur, je citerai quelques exemples : » L'acide sulfurique de Nordhausen roule très bien à froid, l'acide sulfurique ordi- naire très bien à 100°, mais à peine à froid (course de quelques millimètres par ac- tion secondaire d'un peu d'air condensé peut-être) et plus du tout dans le vide où les autres liquides, au contraire, roulent mieux qu'à l'air libre; l'éther roule mieux à 0° qu'a 20°. La viscosité favorise le roulement en conservant le lit de vapeur comme elle conserve les bulles de savon. » Mais celte étude du roulement des liquides peut se résumer en quelques faits gé- néraux, qui forment en quelque sorte les principes d'une méthode d'analyse pour les mélanges liquides. ( ^^9 ) » IIP"'. Méthode d'analyse des mélanges liquides (appliquée surtout jusqu'ici aux. li- queurs alcooliques). ■ — Premier principe. Tout liquide peut être amené à rouler en gouttes surlui-même, grâce au matelas de vapeur qui sépare la goutte du support. » On laisse pour cela la goutte tomber de i™™ de hauteur sur le ménisque concave des bords du vase. A cause des petites dimensions de ce ménisque, on prend avec avantage un vase particulier, à faces angulaires, donnant un ménisque à profil hyper- bolique. On rend le liquide visqueux par acide citiique, glycérine, etc. » Deuxième principe. — Etant donnés deux liquides /);67 Br 63, 60 Na 5,89 HO(pardi(r.) i4,84 Calculé pour II. SnBr' , NaBr + 6 HO. i5,83 16,69 63,62 63,83 6, 10 6,12 .4,45 i4,36 I 00 , 00 » Sel de liLhium. ■ — Il s'obtient par évaporation sur l'acide sulfurique d'un mé- lange d'équivalents égaux des deux bromures. On l'essore à l'abri de l'humidité sur des plaques de terre poreuse. » Ce sont de petites aiguilles prismatiques jaunes, très réfringentes, mais qui absorbent l'humidité avec une rapidité telle, qu'il est difficile de les isoler pour l'ana- lyse. Pour efifectuer celle-ci, j'ai déterminé les rapports (Br) , (Br) ^g^ =2,999 et ^Lyy=3,o3. ( .^42 ) L'eau a été déterminée par un grand nombre de dosages directs qui ont donné des résultats très variables, le sel pouvant absorber en qnelques instants plusieurs cen- tièmes de son poids d'eau. Les proportions trouvées oscillent entre i4 et 19 pour 100. LesformulesSnBr-LiBr+eiIOet Sn Br-Li Br -1-7 HO exigeraient 17,07 et 1 5 pour 100. La composition moyenne rend très vraisemblable la formule SnBr-LiBr-t- 6 HO. n Dans le vide et sur l'acide sulfurique, ces cristaux, s'effleurissent, perdent de l'eau en donnant une poudre cristalline jaune citron, dont la coriîpositlon tend vers SnBr^ LiBr -+- 5 HO. A partir de ce moment, ils se décomposent en donnant des va- peurs de bromure stannique et laissent une poudre blanche renfermant encore du brome. Les cristaux agissent énergiquement sur la lumière polarisée et paraissent appartenir au système orthorhombique. )) Sel de magnésium. — Si, dans une solution chaude et très concentrée de bro- mure stannique, on dissout du bromure de magnésium, on voit bientôt se déposer par refroidissement un précipité cristallin formé de petits cristaux jaune de soufre. La liqueur peut même se prendre en masse si la quantité d'eau est insulfisante. On essore rapidement sur une plaque de terre poreuse, on fait recristalliser et l'on sèche de nouveau sur l'acide sulfurique jusqu'à commencement d'efflorescence. » Ce bromoslannate de magnésium cristallise avec 10 molécules d'eau, il appartient au système clinorhombique et agit énergiquement sur la lumière polarisée. L'extinc- tion a lieu à environ &o° de l'axe d'allongement du cristal. La forme ordinaire est le prisme présentant les faces gi et ^1 avec des modifications sur l'angle a. Les macles sont fréquentes. » Soumis à l'action de la chaleur, il se décompose en donnant du bibromure d'étain, de l'eau et un résidu de MgBr. Très déliquescent, il s'effleuril cependant ra- pidement dans l'air sec. » L'analyse a donné : 1. Sn i4i93 Br 59,30 Mg 3,95 HO (par différence). . 22,82 100,00 ;) Je poursuis l'étude des bromostannates alcalino-terreux. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur de nouveaux oxychlorures ferriques cristallises. Note de M. G. Rousseau, présentée par M. Troost. t( Les solutions très concentrées de perchlorure de fer, renfermant au-delà de 80 pour 100 de Fe^Cl", maintenues quelque temps à une tem- pérature comprise entre 160° et 220°, donnent naissance à l'oxychlo- Calculé pour II. Mg Br, SnBr' + ioHO. i4,74 14,71 69,53 59,85 2,98 2,99 22,76 22,45 ( >43 ) nire ferriquc cristallisé 2Fe-0% Fe='Cl\ 3H''0. Ce composé, au contact prolongé de l'eau bouillante, subit une saponification progressive; il se transforme à la longue en un hydrate ferrique (Fe^O', H-O)' qui présente un isomorphisme complet avec l'oxychlorure générateur ('). » J'ai poursuivi l'étude de la décomposition des solutions de chlorure ferrique aux températures supérieures à 29.0°. Les solutions renfermant de 85 à 90 pour 100 de Fe-Cl* anhydre, préparées avec les précautions décrites dans ma première Note, ont été chauffées en tubes scellés avec un fra£;mcnt de marbre ou de giobertite. » Dans l'intervalle de température compris entre 225 et 280", on obtient ainsi des lamelles d'un rouge brun, beaucoup plus volumineuses que celles de l'hydrate précédemment décrit, et dont la composition corres- pond à celle de l'oxyclilorure anhydre aFe-Q', Fe-CP. » Entre 3oo et 34o°, on voit apparaître de grandes lamelles d'un noir brunâtre qui constituent un nouvel oxychlorure 3 Fe^O', Fe^Cl". )) Ces oxychlorures anhydres sont assez difficilement solubles dans les acides minéraux étendus. Chauffés pendant cent cinquante à deux cents heures dans l'eau bouillante, en présence du marbre, ils perdent tout leur chlore à l'état d'acide chlorhydrique, et se transforment par épigénie en sesquioxvde de fer d'une belle couleur mordorée. Cette décomposition lente est comparable à la saponification des éthers chlorhydriques par I'cmu ; on peut la représenter par l'équation générale (Fe^O')", Fe=Cl« + 3II-0 = (Fe-0')«+' -f- 6HC1. » D'après les déterminations optiques que je dois à l'obligeance de M. Fouqué, ces deux oxychlorures anhydres présentent les mêmes carac- tères cristallographiquesque l'oxychlorure hydraté correspondant. Comme celui-ci, ds se présentent en prismes à extinction longitudinale, dont l'al- longement est généralement négatif. Le plan de leurs axes optiques est transversal. La face d'aplatissement est perpendiculaire à|la normale, et la bissectrice est positive. » Il est probable qu'aux températures supérieures à 350° on obtiendrait une série de nouveaux oxychlorures du type (Fe-O^)", Fe-Cl", dans les- quels on verrait croître régulièrement la proportion de Fe-0' avec la température. Il aurait été intéressant de constater si, à mesure que l'oxyde (') G. Rousseau, Sur l'existence d'un hydrate d'oxyclilorure ferri<]ue cristallisé, et sur sa transformation en une variété dimorphe de la gœthile {Comptes rendus, t. ex, p. 1082 ; 1890). ( 544 ) feirique s'accumule dans la molécule, ces composés persistent à cristal- liser dans le système orthorhombique, ou bien si, au voisinage du rouge, ils prennent la forme rhomboédrique, caractéristique du sesquioxyde de fer. Dans cette dernière hypothèse, la saponification de l'oxychlorure hexagonal au sein de l'eau bouillante permettrait sans doute de réaliser la synthèse de Miémalile par une voie nouvelle, et de déterminer du même coup le degré de polymérisation de cette espèce minérale. Ce serait là un moyen de résoudre, dans un cas particulier, le difficile problème de la condensation des oxydes métalliques, qu'aucune des méthodes connues n'a permis d'aborder jusqu'ici. » Malheureusement, dés 44o°, tous les tubes de verre que j'ai essayé de chauffer au bain de soufre ont éclaté. J'ai dû, par suite, renoncer provisoirement à continuer l'étude de cette question que j'espère pouvoir reprendre quelque jour. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur le dosage du thallium. Note de M. H. Bacbigîîy, présentée par M. Troost. « Dès les premières recherches faites sur le thallium, la faible solubilité de son protoiodure dans l'eau avait fait songer à utiliser ce composé comme mode de dosage du métal; et, en fait, l'expérience a prouvé que l'iodure est presque le seul sel qu'on puisse utiliser dans ce but. Il est, en effet, moins soluble que le bromure et le chlorure et stable même au delà de ioo°, alors que le peroxyde et le sulfure, les deux composés les plus insolubles, s'altèrent déjà par dessiccation. Toutefois, l'insolubilité de l'iodure de thallium dans l'eau est insuffisante pour satisfaire au degré d'exactitude exigé en analyse. Ce n'est que si la liqueur renferme certains sels et surtout de l'iodure de potassium, ainsi que l'ont reconnu Lamy, Willm et Werther, que la solubilité de l'iodure de thallium est considé- rablement moindre ou nulle. » Willm ('), qui a pratiqué cette méthode de dosage du thallium, dit que, cependant, elle est loin d'être assez rigoureuse parce qu'une fraction de l'iodure se dissout toujours à la fin des lavages. D'autre part, en indiquant des faits erronés, Werther (") n'a pas affranchi le problème des incerti- tudes et des difficultés, qui subsistent encore entières. (') Annales de Phys. et Chim., 4° série, t. V, p. 80. (2) Journal f. prakt. Cliemie, t. XCI, p. 385; t. XCII, p. 128 et 35 1; t. XCIII, |). 393. ( 545 ) » L'étude de la question m'a prouvé qu'en se soumettant à certaines règles, le dosage en poids du thallium peut pourtant se faire avec la plus grande exactitude. Ainsi : M 1° Le reproche adressé par Willm que la méthode manque de rigueur n'est imputable qu'au mode opératoire de l'auteur, qui, à la fin, lave le précipité avec de l'eau distillée pour enlever l'iodure de potassium et dis- sout forcément de l'iodure thalleux. » 2" On doit rejeter comme faux le fait avancé par Werther que cet iodure est insoluble dans l'eau ammoniacale; car, s il est positif que l'acidité de la liqueur favorise la solubilité et qu'il vaut mieux opérer en liqueur neutre ou ammoniacale, il est également certain que la présence seule de l'ammoniaque est insuffisante pour obvier à la solubilité de cet iodure dans l'eau, et qu'on ne doit pas plus terminer le lavage avec de l'eau ammoniacale qu'avec de l'eau pure. Bien plus, la solubilité est même augmentée, ainsi que me l'ont prouvé des dosages comparatifs, si à la so- lution d'ammoniaque on ajoute un peu d'un sel ammoniacal, sulfate ou chlorure. » 3° La solubilité dans l'alcool faible n'est pas aussi grande que Werther l'a indiqué; car si à i3° dans l'alcool à 85°, le coefficient de solubilité de l'iodure donné par Werther, j^jj^, était exact, on aurait 1 1"'?'' de thallium métallique par litre, et à cette concentration les sulfures alcalins donne- raient de suite un précipité de sulfure. Or si avec de l'alcool marquant 78° à la température de 22° (r°' d'eau et 3"°' alcool à 98°), on agite et laisse en digestion pendant vingt-quatre heures du protoiodure de thallium pur et traichement précipité, puis qu'on réduise le liquide filtré au | de son vo- lume par évaporation lente, la liqueur aqueuse qui reste ne se colore même pas par AzLL'S. » Si à ces données j'ajoute que l'iodure thalleux est insoluble dans une solution d'iodure de potassium à i pour 100, ainsi que je m'en suis assuré, et que l'iodure de potassium est encore assez soluble dans l'alcool mar- quant 82° (4™' d'alcool à 98° et i™' d'eau), on a toutes les conditions pour séparer la totalité du thallium contenu dans une solution saline. » Quant à la précipitation, Willm recommande de la faire à froid et d'attendre douze heures avant de filtrer. Werther, au contraire, opère à chaud et filtre quelques heures après. La pratique m'a appris qu'il est pré- férable d'opérer à chaud vers 8o°-9o°. Le précipité se rassemble mieux, et l'adhérence du précipité au verre, signalée par Willm, est presque n'uUe. La seule précaution à prendre est de filtre raprès refroidissement, quand le ( 5/46 ) liquide est bien clair, et l'on peut hâter en plongeant le vase dans l'eau. Le précipité orangé, très fin tout d'abord, se transforme en une poudre jaune, cristalline et dense, qui passe plus difficilement au travers des filtres. » De ces observations résulte une marche simple et rationnelle : on précipite le thalliuni à chaud par un excès d'iodure de potassium, en liqueur neutre, et de façon que le liquide renferme encore au moins i pour 100 d'iodure alcalin après la précipitation, ce qu'il est aisé d'obtenir en opérant avec une solution d'iodure de richesse connue. On filtre par décantation, on lave le précipité à diverses reprises avec une solution d'iodure de potassium à I pour 100 pour enlever les sels étrangers, et l'on achève avec de l'alcool marquant 80" à 82". On décante le précipité sur le filtre et on sèche. Jamais l'ensemble des liqueurs filtrées, réduites à un petit volume, n'a donné de sulfure de thallium par un sulfure alcalin. Il va do soi qu'on s'est, au préalable, assuré que la totalité du sel de thallium est au minimum, sinon on le ramène à cet état à l'aide d'un peu d'acide sulfureux. » Le produit desséché, une nouvelle difficulté se présente: la volatdité des combinaisons de thallium et du métal même, si on les chauffe un peu fort en présence d'un corps réducteur, un filtre, par exemple, s'oppose, si l'on veut éviter toute perte de matière, à l'incinération du filtre. Aussi, jusqu'à cejour, a-t-on toujours fait usage du filtre préalablement taré après dessiccation à 100°. Or on sait les imperfections de cette méthode et les incertitudes nombreuses qu'elle comporte. J'ai donc cherché à m'en affran- chir et le procédé est assez simple. Il suffit de faire tomber du filtre la plus grande quantité de l'iodure thalleux desséché, et, sur la petite partie qui adhère au filtre, on verse quelques gouttes d'acide nitrique étendu (2'''"' d'eau pour 1™' d'acide à 3G") et chaud. L'iodure est décomposé, on lave avec un peu d'eau chaude et tout le thallium est entraîné sous forme de nitrate. Le liquide, recueilli dans un petit creuset en porcelaine et taré, est évaporé doucement à sec avec quelques gouttes de II Cl. Le chlorure formé est décomposé par une goutte de solution concentrée de III, qui transforme le thallium en iodure mêlé à une petite quantité d'iode, qui provient de la réduction d'un peu de sel thallique formé en présence de l'acide nitrique. Or l'iodure thalleux, ainsi que je m'en suis assuré par des expériences directes, est fixe très sensiblement, même à 170°; du moins son poids ne varie pas d'une façon appréciable au bout de plusieurs heures. On chasse donc ce petit excès d'iode en chauffant quelques heures à 1 70°, et on verse ensuite dans le creuset l'iodure thalleux recueilli préa- lablement à part; il ne reste plus qu'à peser. ( 547 ) » Divers dosages ont élé effectués dans ces conditions et tous fort con- cordants. Je me limiterai, comme exemples, à trois d'entre eux. Comme poids initial, j'ai toujours pris du sulfate pur et neutre, obtenu tel par précipitation de la solution aqueuse du sel à l'aide de l'alcool et desséché à 350". 1" - oUsgô TIOSO' ont iloiiMc o7643o TJi ■i" 0,1280 » il 0,1684 » 'A" 0,5365 » » ""«j-oSS » » Ov, si ion prend O ^^ 8, t — 126,7 et Tl -= iio3,7, ''* tiîéorie exige, pour le premier cas, nS'\6^i^ Tl l ; j)our le deuxième, o^'"', : 68,7 Tll; pour le troisième, oS'j^o.'j^. d CHIMIE. — Sur la dissolution dit chlorure de bismuth dans les solutions satu- rées de chlorure de sodium, et sur le salicylale basique de bismuth. Note di' M. H. Causse, présentée par M. Henri Moissan. « Dans une Noie antérieure, nous avoiis montré que le chioriiydrate d'ammoniaque s'oppose à l'action dissociante de l'eau sur les sels de bis- muth, et que ce sel, se substituant à l'acide libre contenu dans les solutions bismuthiqiies, permet la neutralisation complète de cet acide, soit par le carbonate, soit par l'oxyde de bismuth. )) IjC sel ammoniac ne possède pas seul celte propriété, il la partage avec le chlorure de sodium, comme le prouvent les recherches suivantes : « Première expérience. — lo''" d'acide cldoiliydrique lilré contenant 3oS'', ^^5 dellCl gazeux par litre sont ajoutés à go'^'^ d'eau distillée, au total 100'^'^. On introduit Ss' d'oxyde de jjismulh, et on laisse la liqueur se saturer. Après un contact sufiisant, on sépare l'oxyde qui n"a pas élé dissous, on le sèche et on le pèse. On trouve ainsi que 100'^"= d'acide au ^ ou 3", 00770 HCl ont dissous iS'jOo d'oxyde de bismuth. Si l'on calcule d'après l'équation suivante la quantité d'acide Bi^O^*+ 6HC1 =2(BiCl') H^3IPO, transformé en chlorure de bismuth par iS'',5oBiO-, on obtient le nombre 0,4775, d'où 2S'',6o d'acide sont employés à maintenir Lt solution en équilibre. » Deuxième expérience. — 20'^'= du même acide contenant 6''',i55HCl sont ajoutés à 80"^"= d'eau distillée; cette solution est saturée d'oxyde de bismuth. Le dosage de- la partie non dissoute indique que 6s'',i55HCI se sont combinés avec 6s'', 00 d'oxyde. » En calculant comme plus haut la quantité d'acide restée libre, on trou\e 3"', i i~. C. li., iSgi, -i' Seiueslie. (T. t;Xlil, .s" i7.) 7 -• ( 548 ) » Troisième expérience. — On mélange So'" d'acide avec 70"^'= d'eau distillée; cette solution, qui contient g5'',23a5 de H Cl, est saturée d'oxyde de bismuth, elle en dissout lOS''; le poids d'acide non combiné s'élève alors à 45'', 557. » Chacune de ces solutions est ensuite saturée de sel marin et remise en présence de l'oxyde de bismuth. » Le n" 1 a pu dissoudre 5ê'', 3o d'oxyde, (jui, ajoutés à is'', 5o, donnent, pour la quantité totale d'oxyde combiné 6,80 et le calcul indique que 36', 0770 HCl exige- raient, pour la transformation complète en chlorure de bismuth, 66'',584 d oxyde. » Le n° 2 a pu dissoudre 78% 35 d'oxyde, or (7 ,25 + 6,00) = 1 3, 2 5, et le calcul pour 6s'',i55HCl donne i3s'',i6o d'oxyde. » Le n° 3 dissolvait 10,220 d'oxyde; or (10 + 10, 25) = 208'', 25, et le calcul pour g?', 2325 de HCl indique 19S'', 70 d'oxyde. » Ainsi donc, le chlorure de sodium se substitue à l'acide libre, qui s'opposait à l'action dissociante de l'eau sur les sels de bismuth, et cet acide, dès lors inutile, peut être complètement transformé en chlorure de bismuth. Si l'on rapproche les nombres qui expriment les quantités d'acide libre, on voit que ces dernières décroissent à mesure que la liqueur s'enri- chit en acide; toutefois, il est difficile de saisir autre chose qu'un sens de la réaction, car on ne constate pas un rapport bien net entre le chlorure de bismuth formé et l'acide qui le maintient en solution. » Nous nous sommes deiBandé si ce rapport n'existerait pas à la limite des expériences. » Pour résoudre la question, l'acide précédent a été saturé de gaz HCl jusqu'à refus; il en contenait 458', 660 par litre. u On fait agir 5o'^'^ de cet acide sur Ôo^'' d'oxyde hjdraté après saturation, il reste un résidu égal à isrjSÔ, ce qui donne, pour l'acide dissous et anhydre, 47^"^, 5o. » Ces 478'', 5o sont maintenus en solution par 226^8o de HCl; mais, si l'on déduit de l'équation précédente le poids de HCl qu'ils ont neutralisé, on obtient i7B'',65; il en résulte que 58'', 18 d'acide sont employés à maintenir l'équilibre de la dissolution. Or, en se reportant à l'équation suivante et calculant le rapport Bi^O^ H- 8HC1 = 2(BiCI^HCl) + ?>W^Q^ entre le chlorure de bismuth et l'acide chlorhydrique combiné sous forme de chlorhy- drate de chlorure, on trouve le nombre 58'',4o, suffisamment voisin du chiffre théo- rique pour en conclure que, dans ces conditions, la solution contient un sel défini, représenté par un clilorhydrale de chlorure de bismuth. » Les recherches que l'on vient de mentionner ont été appliquées à la préparation du salicylate basique de bismuth. » Pour obtenir ce sel, on dissout 35^'' d'oxyde de bismuth dans 4o'"'^ d'acide chlorhy- drique concentré; cette solution est mélangée avec 5oo" d'une dissolution saturée de ( 549 ) chlorure de sodium; on procède ensuite à la neutralisalion de l'acide libre en intro- duisant de l'oxyde ou du carbonate de bismuth autant que la solution peut en ab- sorber, ou bien en versant une solution saturée de carbonate de soude et de chlorure de sodium, jusqu'à ce que le précipité refuse de se dissoudre. » D'autre part, dans Soo'^'^ de solution de chlorure de sodium, on introduit g?"' de soude caustique et 22^'' de salicylate de soude, on filtre et on laisse couler cette solu- tion dans la précédente. 11 se forme un précipité de salicylate de bismuth d'après l'équation ci-dessous, et la liqueur prend une teinte violette plus ou moins foncée : BiCl^ ■+- C'H'O^Na + aNaOII = C-'HnBiô)Q'S H'^O -t- 3NaCl. Quand le dépôt est réuni, l'eau mère est décantée et le sel est lavé avec de l'eau aci- dulée par quelques gouttes d'acide nitrique jus([u'à ce que l'eau de lavage soit inco- lore. » Le salicylate de bismuth, légèrement teinté en rouge, perd cette coloration ; en même temps il devient cristallin'dans toutes ses parties. )) Propriétés. — Le salicylate, ainsi obtenu, est en petits prismes micro- scopiques. Sous l'influence de la chaleur, il se décompose en abandonnant tout son acide salicylique; il le cède également à l'alcool concentré et bouillant, et, sauf la composition, les propriétés sont les mêmes que celles du salicylate neutre antérieurement décrit. C0!Up0S(tl0/l. Calculé Trouvé. pour la formule — e'H'(BiÔ)©^H2ô. C 22,076 22,094 22,047 H 1,843 i,85o 1,887 BiO' 61, i5 61,590 61,417 » La formule G'H^(BiO)ô', H-ô peut être remplacée par la formule de constitution suivante : /OH \GH Elle a l'avantage d'expliquer le dédoublement si facile du salicylate de bismuth en acide salicylique et oxyde de bismuth, sous l'influence d'une chaleur modérée et de tous les dissolvants de l'acide salicylique, / /OHv 2I G-'H^ '^^'^'\ÔH )=-2e'H''ô»=Bi-0' + H='0. » ( 55o ) CHIMIE ORGANIQUE. Sui une différence caraciùiuique entre les raJiauT alcooliques substitues liés au carbone et à l'azote. Note de M. C Mat(- « En poursuivant l'étude thermochimique des uréidcs, je suis arrivé, il V 0 près dr^ six mois, à la loi suivante : La substitution d'iin radical alcoo- lique lié à l'azote augmente plus la chaleur de combustion que la substitution du même radical lié au carbone. J'attendais, pour communiquer ce résultat, qu'il fût confirmé par un plus grand nombre d'expériences; mais la publi- cation d'un travail de Stohmanii et Langbein ('), où la môme loi se trouve énoncée, m'oblige à donner de suite les nombres qui m'y ont conduit. y. J'ai brûlé, dans la bombe calorimétrique, la caféine, la théobromine, la cholestrophane et létbylurée; les deux premiers corps provenaient de chez Kahlbaum, les deux autres avaient été préparés par moi, et tous avaient été purifiés et analysés avant l'expérience. En joignant à leurs cha- leurs de combustion moléculaire celles de l'acide parabaniqueet de l'urée, on ai'rive an Tableau suivant : Chaleur de combustion à pression constante. «al Caféine, mélliylthéobromine G'O'^Az^ll' (CH=') ioi6,o(')/ "' Théobromine." G'O^Az^H* 845,9 |'"°-' Éthvlurée COAzMJ^(C^H^) 472.2 /, ^y • ' 3 „ ^ l'iriral _u I fierai _ Urée COAz^H'- i5i,5 (^20,,._iao ,ibo ., Cholestrophane, dimélhvlparabaniqiie. C'O^Az-H(CH')- .538,6 ) . „ . ' -, . • 326 =-z i63"' X 2"' Acide parabanique C'O'Az-H- 212,6 \ » Or l'introduction du groupe méthyle lié au carbone n'augmente ja- mais la combustion du corps de plus de iS^*^^' : ce résultat est la consé- quence dun grand nombre d'expériences faites sur des corps de fonctions variées et multiples; mais ici le nombre de 1.57''*' est notablement dépassé, et par des quantités bien en dehors des limites d'erreur de la méihnde. La loi énoncée plus haut n'est donc point douteuse. î) L'éthylurée peut être considérée comme se déduisant de l'urée par (') Journal Jïir praktisdie Chemie, p. 386; 189J. (^) Dans le même Mémoire, MM. Stohmann et i.nn£;bein ont di'termiué la c!)aleur de oombustion de la caféine el tronvé ioi4"',6. ( 55i ) deux substitutions méthylées successives, dont l'une seulement est liée à l'azote. Nous trouvons, en effet, entre elle et l'urée une différence de 32o"^''',7, qui donne i65'='*',7 en en retranchant la quantité moyenne i55<='*, correspondant à une substitution méthvlée liée au carbone. )) L'application de cette loi pourra rendre de grands services dans l'éta- blissement des formules développées; j'en ai fait usage pour le pyvu- rile C^O'Az^H*. M. Grimaux a donné comme formule probable au py- vurile C AzH-GO-AzH-, 1 -4zH\_ CO AzH. qui en fait le dérivé méthvlé de l'allantoùK' CH- AzH-GO-\zH- CO AzH, où le groupe CH' remplace le seul hydrogène qui ne soit pas lié à l'azote ; or j'ai trouvé pour leurs chaleurs de combustion : Pyvurile C''OA//'FI' (GH^) 566'-='', q | ,^| Allantoïne C'O'Az'H'' 4i3"i,8 i '' "'" ' qui présentent une différence de idS*^'^', du même ordre que celle qui existe, par exemple, entre le glycocolle et l'alanine, i54'''''; il en résulte d'abord que le pvvurile est bien l'homologue de l'allantoïne, et, en second lieu, que la substitution méthvlée occupe bien la position fixée par M. Grimaux. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action de l'acide benznique sur l'essence de térébenthine. Note de MM. G. Bouchaudat et J. Lafont. « L'acide benzoïque paraît s'unir lentement à froid à l'essence de téré- benthine française; à i5o", en employant poids égaux d'acide et d'essence, l'action est rapide; après cinquante heures de chauffe, toute l'essence a été transformée. Il y a avantage à ne pas dépasser de beaucoup la tempéra- rature de r5o°. L'opération peut se faire dans un vase en enivre muni d'un réfrie^érant ascendant. ( 552 ) » Les produits sont multiples. Pour les isoler on commence par enlever l'acide non combiné par une solution alcaline. Le produit est distillé jus- qu'à 200''-22o°, le thermomètre plongeant dans le liquide. » Les portions volatiles au-dessus de 200° se séparent intégralement en camphène solide, très peu actif sur la lumière jjolarisée, *-„ = — 3°3o', bouillant à i j'y" et en terpilène, son isomère liquide, également très peu actif, «[,= -- 3° à — 4"3o', bouillant de 173° à 180". Les portions supé- rieures renferment avec du terpilène des composés oxygénés : elles sont peu abondantes. La production dans cette réaction du camphène et du ter- pilène peu actifs s'explique par la formation préalable et simultanée de benzoatesde térébenthène et de terpilène; puis, sous l'influence prolongée de la température de i5o°, ces benzoates se décomposent partiellement en acide et en camphène d'une part, totalement en acide et terpilène d'autre part; carbures dont le pouvoir rotatoire s'annule très rapidement dans ces conditions, ainsi que nous l'avons montré. INous avons pu isoler en cam- phène le -^ du poids de l'essence, en terpilène le ^ environ. » Le produit ne distillant pas avant 220° forme près de la moitié du poids de l'essence. Il se décompose par la distillation en acide benzoïque et carbures camphéniques. Cependant on peut distiller à ipo^-igS" sous pression réduite à 3*^™. Il reste un faible résidu de polyterpilènes, princi- palement decolophène, volatil vers 3i5°. Ce produit, distillant dans le vide vers iqo°, est formé par un mélange huileux inséparable d'éthers benzoï- ques du camphénol et de Yisocamphénol. Ces benzoates sont à peine modi- fiés par les solutions aqueuses alcalines à l'ébullition ; au contraire, les solutions alcooliques de potasse les saponifient déjà à froid ('). Le produit de la saponification lavé à l'eau tiède pour enlever le benzoate est en partie cristallin. On le soumet à de nombreuses distillations fractionnées de 2°, 5 en 2", 5. Dans un certain nombre de ces fractions passant au-dessus de 205*^, il se dépose, à la température de i5", d'abondants cristaux de cam- phénol lévogvre, mélangé d'un peu d'isocamphénol dextrogyre. Les liquides sont dextrogyres pour les portions volatiles de i85" à 2o5°, lévogyres au- dessus et au-dessous. Après un nombre suffisant de rectifications, pour isoler les carbures et le camphénol gauche, les fractions passant de 197°, 5 à 202°, 5, refroidies quelques heures à - 3", se prennent en masse cristalline d'iso- camphénol que l'on isole par l'essorage de la masse. Les liquides cgouttés (') Pour piéparer les camjiliénols et isocamphénols, il est préférable de saponifier le produit brut résidu de la distillation après 200" sous la pression normale. ( r,5-6 ) se séparent par de nouvelles rectifications intégralement en camphénol et isocamphénol. » Ce camphénol gauche, C-'H'^'O^, purifié par de nombreuses cristalli- sations dans l'éther de pétrole est solide, fusible à igS", il distille à 212° ; son pouvoir rotatoire [a]o = — 32" 10' à — 32°2o'. Le camphre qui en dé- rive est solide et a un pouvoir rotatoire de 38° à 38" 10', pouvoir observé d'une part sur le produit total de l'oxydation, d'autre part sur les fractions résiduaires d'une préparation d'acide camphorique. Ces pouvoirs rotatoires du camphénol et du camphre sont de môme signe, mais inférieurs à ceux du boriiéol gauche du Ngai étudié par lialler et du camphre de matricaire. Cependant nous concluons à l'identité respective de ces produits. » Les différences tiennent, d'une part, à ce que le térébenthène n'est probablement pas un corps optiquement unique, et surtout, d'après nos expériences, à ce que le camphène, formé dans la réaction, s'unit pour son compte à l'acide benzoïque et fournit des camphénols inactifs ou racé- miques, que les dissolvants n'arrivent pas à séparer du camphénol lévogyre. L'étude des camphoroximes et des acides camphoriques permettra d'élu- cider ce point. » L' isocamphénol purifié de la même façon est solide, il fond à 47"; il bout de 198" à 199"; son pouvoir rotatoire dextrogyre est [aj^^ H- io"4o'; nous faisons les mêmes réserves que ci-dessus en ce qui concerne la gran- deur de ce pouvoir. Ce pouvoir ne varie pas sous l'action prolongée des acides et d'une température élevée; une petite quantité du camphénol se détruit en donnant un carbure voisin du camphène ou identique. Le per- chlorure de phosphore transforme l'isocamphénol dissous dans l'éther de pétrole en un chlorure liquide, même à — 60", bouillant de 100 à io5° sous pression de 4*"", presque inactif. L'acide nitrique transforme l'isocamphénol en un corps liquide à odeur camphrée ; ce corps se prend à — 60° en la- melles cristallines fondant alors vers — 20". Ce composé de la formule du camphre bout i3" plus bas vers 191"; il est fortement lévogyre. Il s'unit à l'hvdroxylamine pour donner un composé cristallin. Les propriétés de cet isocamphre le rapprochent d'un composé naturel, la/énolone, que M. Wal- lach vient d'extraire de l'essence de fenouil, et l'isocamphénol de l'alcool fénolique qui en dérive, corps qui doivent exister dans un certain nombre d'autres essences. » L'action de l'acide benzoïque à i5o" sur les térébenthines donne un moyen pratique de reproduire les camphénols et les isocamphénols. » ( .^"54 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la formation d'iodures d'ammoniums quater- naires par l'action delà triméthy lamine, en solution aqueuse concentrée, sur les élhers iodliyJri(jues de divers alcools primaires et d'un alcool secon- daire. Note de MM. H. et A. Malbot, présentée par M. Friedel. « I. Des modes de réaction entre amints et cthers. — Dans plusieurs Communications antérieures, l'un de nous a déjà eu l'honneur de signaler à l'Académie (') trois modes de réaction différents entre aminés et éthers : « i" Il y a progression quand un nouveau radical alcoolique se fixe sur l'azote; l'éther s'unit alors simplement à l'aminé. » 2° Il v a stagnation quand l'azote conserve simplement les radicaux déjà fixés; l'éther et l'aminé s'unissent avec élimination du carbure diato- miqiie cjui entre dans l'éther. De cette façon famine se reproduit à l'état de sel, ce qu'on peut caractériser, relativement à famine, en disant qu'il y a simple reproduction. ■» ?i" Il y a rétrogradation quand l'azote perd un des radicaux primitive- ment fixés; l'éther et l'aminé s'unissent en perdant chacun une molécule de carbure fondamental. » Ces différents modes de réaction ne nous paraissent pas dépendre im- médiatement de la nature des alcools normaux, primaires, secondaires ou tertiaires, d'où dérivent les aminés ou les éthers, mais des affinités rela- tives des aminés et des éthers, affinités qui se ressentent sans doute de la nature des alcools, mais qui ne décroissent pas, forcément et régulière- ment, des alcools normaux aux alcools tertiaires. » Ainsi il y a progression avec la trisoamylamine et l'iodure ti'isoamyle primaire, mM^ stagr atiori avec la trisobutylamine et l'iodure d'isobutyle primaire. Il y a également stagnation avec la trisoamylamine et le chlorure d'isoamyle primaire; mais il y a rétrogradation avec la trisobutylamine et le chlorure d'isobutyle primaire. » Le sens de la réaction s'éloigne d'autant plus de la progression que l'affinité de famine pour l'éther est plus faible. » Mais, si l'on choisit un système dans lequel l'aftinité mise en jeu soit assez forte, il y aura simple union de famine et de l'éther, c'est-à-dire progression. ('j Comptes rendus, années 1887 el 1890. ( 55,^; ) » c'est ce que nous avons constaté, en mettant une aiaine tertiaire très énergique, la triméthvlaniine, en présence de divers éthers iodhydriques. Nous avons observé, dans ces réactions, )a proportion èquimoléculaire. » II. De la production d'ammoniums (jiialcrnaires avec la Iriméthy lamine. — I.a triméthvlaniine dont nous nous sommes servis était de la triméthyl- amine pure, préparée par la distillation sèclie de Soo^'' d'hydrate de tétra- méthylammonium. Nous avons fait une solution aqueuse concentrée, qui se prend, dans un mélange réfrigérant, en une masse de fines aiguilles d'une transparence parfaite. Au voisinage de o", la liqueur est siriqieuse; on l'introduit alors dans des tubes jiour la faire réagir sur les éthers. » Nous avons expérimenté sur l'iodure de propyle (normal), l'iodure d'isobutyle (primaire), l'iodure d'isoamyle (primaire), l'iodure d'allyle (primaire non saturé), l'iodure d'isopropyle (secondaire). » L'action de la triméthylamine sur ces cinq éthers s'exerce, à froid, d'une manière complète et avec une rapidité relativement considérable dans ce genre de réactions. Elle est favorisée quand on chauffe à loo", sans dévier nullement delà voie normale suivie à froid; on obtient le même résultat, c'est-à-dire la transformation intégrale des éthers de l'aminé en iodures d'ammoniums quaternaires. » Les solutions des iodures, versées dans de la potasse, précipitent immédiatement et résistent très bien, à l'ébullition, à l'action de la potasse. C'est là un caractère essentiel. Quelques-uns de ces iodures sont peu so- lublcs et fournissent de magnifiques cristaux, qu'il est facile d'avoir très purs. D'autres sont déliquescents. Tous, repris par l'eau et agités quelque temps avec un excès calculé d'oxyde d'argent ( ' ), fournissent des hydrates, que l'on filtre et qu'on transforme en chloroplatinates. Ces chloroplatinates sont généralement insolubles dans l'alcool, ce qui permet de les laver com- modément et très complètement. » III. Des différences d'activité des éthers iodhydriques à l'égard de la triméthylamine. — L'iodure de propyle normal agit beaucoup plus vite sur la triméthylamine que l'iodure d'isoamyle, et surtout que l'iodure d'isobu- tyle. Mais l'iodure d'isopropyle, quoique secondaire, agit plus vite que l'iodure d'isobutyle (primaire). (') Nous avons constaté que l'oxjde d'argent séché agit très promptement sur les iodures d'ammoniums, en sorte qu'il est très facile d'en prendre un poids convenable- ment calculé et qu'il est inutile de s'astreindre à employer de l'oxyde humide et fraîche- ment précipité. C. R., 1891, 1' Semestre. (T. CXIU, N° 17.) 74 ( 556 ) « C'est l'iofliire d'allyle qui exerce l'action la plus vive : on peut dire qu'elle est instantanée. Elle est aussi violente que celle qu'on observe en versant du brome dans de l'iodure d'alivle, et elle fait entendre les mêmes détonations. » Il est vrai que l'action du brome s'explique par la diatomicité de l'io- dure d'allyle CH--CH-CH--I, et qu'on pourrait, à la rigueur, invoquer I 1 le même argument pour expliquer la violence de la combinaison de la tri- méthylamine. Mais il y a en jeu d'autres influences que les atomicités non satisfaites de l'iodure d'allyle; car, avec des aminés différentes, la réaction est très lente, au lieu d'èlre immédiate. Ces influences, auxquelles nous faisons allusion, sont les affinités mutuelles d'aminés à éthers, que l'un de nous a assimilées aux affinités d'aminés à acides ( ' ). » Les réactions ne cbfférent que par la durée et l'énergie, et cette diffé- rence disparaît ici, car la combinaison de l'iodure d'allyle et de la triméthy- lamine est aussi rapide que la salification d'une base par un acide, et elle dégage plus de cbaleur que bien des salifications. » Conclusion. — De l'ensemble des expériences dont nous venons d'ex- poser les résultats se dégage cette conclusion : toutes les fois que l'affinité d'une aminé pour un éther est suffisante, il y a simple union de l'aminé et de l'étber, et si l'union se fait intégralement à froid, elle se fait, sans dé- viation, intégralement aussi, à chaud. » Si donc, avec certains systèmes (d'ailleurs très nombreux) d'éthers et aminés, il n'y a pas simple union, mais union avec élimination de car- bures, il ne faut pas attribuer l'élimination de carbures à la seule action décomposante de la chaleur sur l'étlier, mais bien à une réaction d'un nou- vel ordre qui s'établit entre l'éther et l'aminé, et qui correspond à un dé- veloppement plus grand d'énergie (-). « (') Mémoire sur une nouvelle théorie générale de la préparation des monam- moniums {Ann. de Chim. et de Phys., 6" série, t. XIII; avril i888). {''-) Les recherches qui font l'objet de cette Note seront exposées, en détail, dans les Innales de Chimie et de Physique. (557 ) CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur une nouvelle substance albuminoïde du sérum sanguin de l'homme. Note de M. C. Chabrié , présentée par M. Friedel ('). « Dans un autre travail (-), j'ai cherché de quelle manière le rein agit dans la sélection qu'il opère des substances contenues dans le sang, dans certains cas pathologiques. Cette étude m'a conduit à examiner les sub- stances albuminoïdes du sang et particulièrement du sérum. On admet que cette humeur contient deux matières albuminoïdes seulement, toutes deux coagulables par la chaleur : la paraglobuline et la serine. On sait que les micro-organismes déversent dans le sang des produits toxiques azotés pouvant appartenir aux substances albuminoïdes aussi bien qu'aux alcaloïdes. Il m'a donc send)lé intéressant de les rechercher. Or j'ai trouvé, dans le sérum, un principe se distinguant de la paraglobuline et de la serine par des caractères suffisants, nets, et se rencontrant chez les néphrétiques, que leur néphrite soit d'origine saturnine ou infectieuse; chez les malades atteints d'autres affections, pneumonie, syphilis; enfin chez les sujets n'étant atteints d'aucune maladie. » Voici comment on extrait ce produit : 1) On laisse le sang se déposer dans un grand verre à pied, el, lorsque le liquide qui surnage le caillot a perdu sa couleur rouge, on le décante avec soin. On le filtre sur de l'amiante sous pression réduite, et le liquide qui a passé est filtré sur un filtre en papier, plat, mouillé d'eau distillée. On obtient ainsi un sérum limpide et coloré en jaune pâle. Sa densité a varié entre 1029 à io3o dans mes expériences. » Ce sérum, neutralisé par l'acide acétique, est coagulé d'abord au bain-marie, puis à 100° sur un fourneau à évaporations lentes. La gelée obtenue est coupée en petits morceaux avec le couteau de platine, puis additionnée d'un volume d'eau dis- tillée égal à la moitié du volume du sérum employé, et le tout est soumis à la tempé- rature de 100°. Il ne faut pas ajouter l'eau avant d'avoir d'abord coagulé le sérum, car on sait que la serine ne se coagule pas par la chaleur dans une solution étendue (■'). » Le résidu de la dernière opération est jeté sur un filtre en mousseline, puis sur un filtre en papier. On obtient ainsi un liquide un peu louche, qui, additionné d'alcool (') Travail du laboratoire de Chimie de M. le professeur Gujon , à l'hôpital Necker. {''■) Annales des maladies des organes génilo-urinaires (mai J891). (^) A. Gautier, Chimie appliquée à la Physiologie, t. I, p. 5ii; 1874- ( 558 ) à 89° (2 à 3 volumes d'alcool pour i de liquide), donne inamédiatement un précipité blanc floconneux qui se rassemble au bout de quelques lieures. » Ce précipité, recueilli sur un filtre, séché à l'air, est soluble dans leau froide, d'où l'alcool le précipite à nouveau. » Le produit ainsi reprécipité contient une substance organique rappelant l'albu- mine. Il donne par calcination un charbon volumineux et brûle en donnant l'odeur de corne brûlée de l'albumine ordinaire. 11 est souillé de sels minéraux; mais j'ai constaté que, pour une quantité de matière recueillie, du poids de oS'',i255, il n'y avait pas plus de 06', 0008 de substance minérale, soit 0,687 pour loo. » Ces composés minéraux étaient des phosphates. L'absence de chaux et de chlo- rures a été constatée. » Pour m'assurer que j'étai,s en présence d'une substance nouvelle, je l'ai soumise à des réactions comparatives avec l'albumine et au.ssi avec les peplones, dont la présence ne paraît pourtant pas probable dans le sang ('). Action de la chaleur Ne coagule pas. Action de l'alcool Coagule. Chaleur -+- 1 goutte d'acide acétique. . Ne coagule pas. Acide azotique Coagulum soluble dans un petitexcés de réac- tif, à froid ou à chaud. Ferrocyanure de potassium , C^H'O-. Louche qui augmente avec le temps. Acide phosphotungstique Précipité. Sublimé Rien à froid ni à chaud. Réaction du biuret Rien. Phospho-molybdate d'ammoniaque. . . Précipité blanc à chaud. Nitrate acide de mercure Précipité jaune, se rassemble mieux à chauJ. Réactif de Millon Précipité blanc devenant rose (à chaud . Solution saturée de SC-Mg Rien. Solution saturée de SO'Na- Précipite blanc. » Comme on le voit, la substance nouvelle se distingue de la serine par ])lusieurs réactions, et également des peptones. Pourtant s;i coagulation par l'alcool et cpielques autres propriétés la rapprochent de l'albumine et des peptones. Pour rappeler ces analogies, je propose d'appeler ce com- posé albumone. » Les quantités d'albumone qu'on retire du sang sont variables. M Ainsi, dans le sang pris par des ventouses à un homme sain, sa proportion n'a atteint que o5'',o3i pour 36o"^ de sang de densité 1029; c'est environ y^l_. en poids. (') Chimie générale de M. Schûtzenberger, t. VI, p. 267; 1890. ( 5^9 ) Dans le sang d'un malade atteint de néphrite d'origine saturnine, sa proportion a été oS^^aSS pour 4778% 92 de sang, soit 0,087 P°"'" 'O^- » Les solutions d'albiimone possèdent le pouvoir rotatoire. » Les faibles quantités de cette substance que j'ai pu avoir entre les mains, et l'opalescence des solutions ne m'ont pas permis de déterminer ce pouvoir avec précision ; mais j'ai pu constater que ce produit est forte- ment lévogyre. » Cette alburaone ne dialyse pas. » Il était probable que ce produit était différent de celui que M. Béchamp a retiré de l'urine par addition d'alcool et qu'il a appelé néphrozymase(^). » En effet, le néphrozymase fluidifie et saccharifie rapidement l'em- pois de fécule à la température de 60", ce que ne fait pas l'albumone, comme j'ai pu le vérifier par des expériences comparatives. 1) De tous ces faits, je crois pouvoir conclure qu'il existe, dans le sang- normal ou pathologique, une matière albuminoide nouvelledont j'ai signalé l'existence, le procédé d'extraction et les propriétés fondamentales. ) PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Les substances sohibles du bacille pyocya- nique produisent la fièvre. Noie de M. A. Cuarrix, présentée par M. Bouchard. « On sait que l'injection de la lymphe de Roch est stiivie de phénomènes que l'on a désignés sous le nom de réaction. On sait aussi, que, d'après quelques auteurs, ces phénomènes se produiraient non seulement chez les tuberculeux, mais encore chez ceux qui ne le sont pas; en partictdier, chez des lépreux, chez des syphilitiques, voir même chez des personnes bien portantes, au moins en apparence. » Un des principaux symptômes de cette prétendue réaction consiste dans l'élévation de la température centrale. Or, il nous a été donné d'observer cette élévation thermique sur des malades qui recevaient, dans un but thérapeutique ("), des substances d'origine microbienne, fabriquées par un bacille très différent du bacille de Roch, le bacille pyocyanique. (•) Gazette hebdomadaire., i865, n°* 2i et 23. (-) Il s'agit de malades du service deM. Bouchard. On trouvera dans lu Note de cet auteur (Voir plus haut, p. 59,4) l'indication du pouvoir liémostatique des toxines pyo- cyaniques. ( 56o ) » Un adulte, atteint de tuberculose pulmonaire au 3= degré, entre à l'hôpital Lariboisière, salle Rabelais, n° 1. M Le 8, le g, le lo septembre 1891, ce malade a des hémoptysies. Le 11, au matin, le sang reparaît avec abondance dans l'expectoration. A 10'', en pleine hémor- ragie, on injecte, sous la peau, 3"^ de produits solubles. A partir de cet instant, le sang ne se montre plus. Vers midi, on croit devoir, par prudence, administrer à nou- veau 3'^''. A I heure, le patient est subitement pris de frissons, de dj'spnée, avec transpiration profuse, etc.; la température rectale, qui était à 38° le matin, dépasse 4i°. Puis, dans la soirée, les accidents se calmèrent insensiblement. Le lendemain, le thermomètre était redescendu au chififre habituel des journées précédentes. » Ce malade eut de nouvelles hémoptysies ; toutes furent arrêtées par les mêmes produits solubles ; mais, grâce à cette expérience et à d'autres dont nous allons parler, la dose injectée ne dépassa pas i™ à 2'^'', dose im- puissante à provoquer une fièvre de quelque importance. » Le 9 septembre 1891, une jeune fille, en voie de guérison de fièvre typhoïde, reçut 2'^'^ de toxine pyocjanique. Au moment de cette injection, dans la matinée, le thermomètre marquait 37°,5; il s'éleva, soit dans la soirée, soit dans la nuit sui- vante, à Sg'',^, pour retomber, au bout de trente heures, à Sj", 8. » Au dix-neuvième jour d'une dolhiénentérie, on injecte à un adulte de 26 ans, 3" de la culture pyocyanique stérilisée. La température a passé de 87° à Sg", douze heures environ après cette injection. )) Il serait facile d'allonger la liste de nos observations. On verra, en effet, par la Communication de M. le professeur Bouchard, que ces injec- tions, pratiquées en vue d'arrêter des hémorragies, ont été faites sur huit malades. Ce que nous avons dit suffit, pensons-nous, jjour démontrer que chez les tuberculeux, comme chez ceux qui ne le sont pas, des toxines, au- tres que la tuberculine, élèvent la température, provoquent la fièvre, à la condition d'introduire une dose suffisante. Nous rappellerons simple- ment, en terminant, que, dès 1889, nous avons établi cette donnée expéri- mentalement, M. Ruffer et moi; M. Bouchard, dans sa Note de ce jour, a bien voulu le rappeler. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Atrophie musculaire progressive expérimentale. Note de M. Roger, présentée par M. Bouchard. « En inoculant, à des lapins, des cultures atténuées du streptocoque de l'érysipèle, j'ai vu se développer, chez les animaux en expérience, une ( 56i ) maladie chronique qui, par bien des caractères, se rapproche de l'atro- phie musculaire progressive, telle qu'on l'observe chez l'homme. » Je me suis servi, pour mes recherches, d'un streptocoque qui prove- nait d'un érysipèle et possédait tout d'abord un haut pouvoir pathogène; son inoculation tuait les lapins en deux ou trois jours. A jjartir du mois de juillet 1890, j'ai cultivé ce microbe dans du sérum de lapin, sans jamais le faire repasser par l'animal vivant; pendant six mois la virulence ne se modifia pas ('); mais, à partir du i3 avril 1891, l'injection intra-veineuse de o*""^, 2Jà i",5 de la culture dans le sérum, au lieu d'entraîner rapi- dement la mort, donna naissance à une maladie chronique assez parti- culière, que j'ai pu étudier sur quatorze animaux. » A la suite de l'inoculation, les lapins paraissent malades un jour ou deux, puis ils se rétablissent et restent en bon état pendant deux ou trois semaines. Au bout de ce temps on voit se produire un amaigrissement progressif des membres postérieurs, des régions fessières et des masses sacro-lombaires; le poids des animaux tombe de 2000^'' à 1600^'', iSooS'' et même i4oos''. Mais ce qui donne un caractère particulier à cette éma- ciation, c'est que la partie antérieure du corps est épargnée ; les pattes de devant et la tète restent intactes; aussi, quand les lapins sont couchés et qu'on les regarde de face, est-il impossible de soupçonner la maladie dont ils sont atteints. » En même temps qu'ils s'atrophient, les muscles perdent leur énergie primitive; mais on n'observe pas de paralysie à proprement parler; l'animal peut marcher, seulement il le fait avec dilficulté et maladresse; quand il est allongé et qu'on rejette son train de derrière à droite ou à gauche, il ne peut reprendre sa position primitive qu'après plusieurs oscillations la- térales; quand il est debout ou qu'il marche, le moindre choc lui fait perdre l'équilibre; enfin, quand on place les membres antérieurs sur un plan plus élevé que les membres postérieurs, l'animal ne parvient qu'à grand' peine à soulever ceux-ci; parfois il est incapable d'exécuter ce mouvement. » Jamais je n'ai rencontré l'état spasmodique des muscles, les phéno- mènes douloureux, les arthropathies ou les troubles urinaires que l'on a signalés dans quelques cas de paralysie expérimentale. Aussi peut-on voir (') Bien souvent j'ai vu le streptocoque s'exalter en le cultivant dans du sérum de lapin ; mais ce fait souftVe de nombreuses exceptions, comme l'établissent déjà les ex- périences que je rapporte aujourd'lini. ( 562 ) les animaux survivre assez longtemps; actuellement, j'en observe un qui a été inoculé le 24 juillet et qui, depuis plus de deux mois, présente de l'atrophie musculaire. Généralement, la mort survient plus vite, du qua- trième au dix-neuvième jour après le début des accidents. A ce moment il n'y a plus de microbes dans l'organisme; j'ai reconnu, en effet, que les streptocoques sont détruits au bout de huit ou dix jours; ils ont donc disparu quand se développent les amyotrophies, ce qui porte à admettre que celles-ci relèvent des produits solubles laissés par les agents figurés. » L'autopsie confirme les observations faites pendant la vie ; les muscles des lombes et des membres postérieurs sont diminués de volume dans des proportions vraiment extraordinaires; c'est ainsi qu'en movenne le tri- ceps sural pèse de S^"" à 4^' an lieu de S^"^; le triceps crural de 5^'' à 78'' au lieu de 12*^''; les fessiers de 3s'',5 à 4^' au lieu de 8^''. En même temps, les muscles sont devenus pâles et la distinction entre les muscles rouges et les muscles blancs est à peine accusée. » A l'examen microscopique on constate que la plupart des faisceaux musculaires primitifs sont atrophiés; ils n'atteignent que la moitié ou le tiers de la largeur normale. Les stries transversales sont peu nettes; par places, elles ont complètement disparu et le faisceau se présente sous l'aspect d'une masse homogène, parcourue seulement par quelques stria- tions longitudinales peu apparentes; sur aucun point je n'ai trouvé de dé- générescence granuleuse, graisseuse ou vitreuse. Une des lésions les plus marquées et les plus précoces consiste dans la prolification des noyaux du sarcolemnie; ceux-ci augmentent de nombre dans des proportions si con- sidérables que, par places, les fibres musculaires en sont complètement recouvertes. '1 Ces résultats conduisent à rechercher si l'altération des muscles est primitive ou si elle dépend d'une lésion du système nerveux et particuliè- rement de la moelle. )) A l'œil nu, la moelle semble saine. Sur les coupes, les cornes anté- rieures ne paraissent pas atrophiées, mais les cellules qu'elles renferment sont profondément atteintes (' ). » Au début, les lésions sont disséminées irrégulièrement et, sur quel- ques points, au milieu de cellules dégénérées, on en retrouve d'absolument (') L'examen liislologique a été pratiqué sur des moelles enlevées aussitôt après la mort. J'ai toujours examiné comparativement des moelles saines, durcies et colorées de la même façon. ( 563 ) normales; à un stade plus avancé, toutes les cellules sont atteintes, au moins dans la région lombaire. Il se produit d'abord une tuméfaction du protoplasma qui devient moins opaque et, au lieu de se colorer en rouge par le carmin, prend une teinte rose clair; cette altération n'occupe pri- mitivement qu'une partie de la cellule; autour du noyau, on trouve une couche de protoplasma normal. A un deuxième degré, toute la cellule est envahie et uniformément rose; seul le noyau continue à se colorer en rouge. Enfin, à un stade plus avancé, il se forme des vacuoles dans la cellule qui finit j)ar devenir incolore et transparente dans toute son étendue; on ne retrouve plus qu'une petite quantité de protoplasma teint légèrement en rose et accumulé autour du noyau, tlelui-ci résiste longtemps; il peut même se diviser, car on voit quelques cellules altérées renfermer deux iiovaux, mais à la fin il cesse de fixer la couleur, s'atrophie et disparaît; à la place de la cellule, on ne trouve plus qu'une masse incolore ou présen- tant encore quelques points légèrement rosés. )) Malgré les altérations profondes des grandes cellules de la moelle, le système nerveux périphérique reste indemne; j'ai examiné les racines an- térieuns, le scialique et plusieurs nerfs musculaires : presque tous les tubes étaient sains; on en trouvait bien quelques-uns dont la myéline était seg- mentée et qui présentaient un aspect moniliforme ; mais sur les nerfs normaux on rencontre des tubes semblables. Cette intégrité du système nerveux périphérique peut tenir, soit à l'évolution trop rapide de la ma- ladie, soit à la persistance des noyaux cellulaires. » En résumé, les recherches expérimentales que j'ai rapportées et qui ont été poursuivies au laboratoire de M. le professeur Bouchard, éta- blissent que, avec un virus déterminé, ou peut reproduire chez les ani- maux une myélite systématique caractérisée, au point de vue anatomique, par une dégénérescence des cellules des cornes antérieures; au point de vue symptomatique, par un ensemble de phénomènes comparable à l'ati'ophie musculaire progressive. » ZOOLOGIE. — Quelques caractères analomiques de /'Hyperoodou rostratus. Note de M. E.-L. Bouvier, présentée par M. A. Milne-Edwards. » J'ai eu l'occasion d'étudier, au Laboratoire maritime de Saint- Vaast, un Hyperoodon femelle qui avait échoué sur la grève, près du fort de la Hougue, et qui mesurait 7™, 20 de longueur. C. R., 1S91, -i' Semeslre. (T. CXUI, N» 17.) 75 ( 564 ) » L'animal avait mis bas peu de temps auparavant; ses mamelles étaient remplies de lait, les organes génitaux intérieurs renfermaient en abondance des matières sanguinolentes, et les replis vaginaux annulaires qui figurent un os uleri pins ou moins parfait se trouvaient à peine indiqués. Les ma- melles ont i'",i5 an moins de longueur et o", 22 de largeur maximum, sur une épaisseur de quelques centimètres seulement; chacune d'elles est traversée par un canal longitudinal, qui commence brusquement à près de lo"^™ de l'extrémité antérieure, et qui se continue, sans augmenter beau- coup de calibre, jusqu'au réservoir situé au-dessous du mamelon; dans ce réservoir, qui est relativement peu développé, viennent déboucher en outre deux gros canaux latéraux. Le lait est blanc jaunâtre, épais comme de la crème; il a une saveur agréable de noisette. Les mamelles sont recouvertes sur toute leur longueur par un faisceau du muscle peaucier; ce faisceau doit être l'agent le plus actif des phénomènes de compression qui provo- quent la sortie du lait; en avant, il agitsurtout par ses aponévroses externes, qui recouvrent à peu près seules la mamelle; en arrière, c'est le muscle lui- même qui est appliqué directement sur la glande. Le muscle peaucier est d'ailleurs très bien développé, et, en plusieurs régions des flancs, dépasse 4"'" d'épaisseur. En avant, il recouvre en certains points les prolongements qu'envoie, jusqu'à i™ en arrière de la commissure des lèvres, le tissu spon- gieux, largement aréolaire, qui renferme en abondance Ihuile à spermaceti. » Jj'estomac se compose de dix chambres successives. La première a une capacité égale à peu près à celle des neuf autres chambres; sa mu- queuse est couverte de circonvolutions qui se groupent autour de trois centres parfaitement distincts. Les neuf chambres suivantes forment un ensemble mamelonné qui se sépare très nettement de la première ; elles sont espacées les unes des autres par des septa perforés, depuis longtemps décrits ; la première est grosse au plus comme le poing, la dernière, au contraire, est énorme. Dans la dilatation duodénale, qui est très dévelop- pée, on observe un petit renflement ampuUiforme à l'orifice du canal hépato-pancréa tique; elle présente, en outre, un grand repli valvulaire semi-lunaire en avant du point où elle se continue dans le duodénum grêle. Il y a de nombreuses petites glandes à l'extrémité postérieure du rectum, immédiatement au voisinage de l'anus. Le foie est divisé en deux lobes, l'un situé à droite, l'autre à gauche; au lobe droit se trouve annexé un ])etit lobe dorsal. » Le tronc aortique est très renflé à sa sortie du cœur; immédiatement au-dessus des valvules sigmoïdes, il donne naissance à deux artères coro- ( 565 ) naires et présente, en outre, un ductus arteriosus perforé qui le met en re- lation avec l'artère pulmonaire. Les plexus thoraciques sont beaucoup moins développés que ceux des Delphinides, mais ils le sont plus que ceux des Mepticètes. Au lieu de s'étendre jusqu'au fond de la chambre thora- cique, il s'arrête en arrière, au niveau de la sixième côte. Le plexus dn côté droit, que j'ai pu seul étudier, est parcouru, un peu en dedans de son bord externe, par une artère longitudinale qui naît du tronc brachiocé- phalique droit, et qui représente probablement la ihoracique interne. Les artères intercostales sont séparées à leur origine et prennent part, comme l'artère précédente, à la formation des plexus. Il n'y a qu'une artère rénale de chaque côté; mais on trouve deux veines rénales, une grosse en avant et une beaucoup plus petite en arrière. Les artères ombilicales oblitérées qui aboutissent au sommet de la vessie viennent se rattacher aux artères hypogastriques, qui se divisent chacune en deux branches et qui consti- tuent, malgré leur faible dimension (on y fait à peine entrer le petit doigt), la source unique du sang que renferme l'énorme plexus artériel génital. Ce plexus recouvre absolument la partie antérieure du vagin, l'utérus et ses cornes ; mais il ne s'étend pas en avant dans le ligament large. » Les plexus veineux paraissent peu développés, et ceux du psoas font défaut comme chez les Mepticètes. Far contre, il y a un sinus veineux dans chacun des grands lobes du foie, et le sinus de la veine cave inférieure prend des projjortions énormes. Une grosse veine longitudinale parcourt le plexus thoracique droit et reçoit trois grosses branches au moins de la cavité médullaire; c'est par cette veine, qui remplace fonctionnellement les azygos absentes, que revient dans la veine cave antérieure le sang des veines médullaires. En somme, par tous les caractères jusqu'ici connus, l'appareil circulaire de l'Ilyperoodon paraît se rapprocher de celui des formes ancestrales terrestres du groupe, moins toutefois que celui des Mep- ticètes, mais beaucoup plus que celui des Cétodoutes non ziphioïdes. » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — A propos des chromalophores des Céphalopodes. Note de M. Haphael Blancuard, présentée par M. Milne-Edwards. (Extrait). « Les fibres rayonnantes qui se voient autour du cliromatophore des Céphalopodes ont été décrites par divers auteurs comme des muscles s'in- sérant sur sa membrane d'enveloppe : en se contractant, elles étaleraient ( 566 ) le chromatophore ; en se relâchant, elles lui permettraient de revenir sur lui-même et de s'effacer plus ou moins. » J'ai montré, en 1882, que, lors des changements de forme dont ils sont incessamment l'objet, les chromatophores sont seuls actifs. En effet, une étude histologique attentive permet de constater que les fibres rayon- nantes ne sont ni des muscles, ni des nerfs, mais de simples fibres du tissu conjonctif, présentant une orientation particulière au voisinage du chromatophore, avec lequel elles n'ont d'ailleurs aucune connexion. Bientôt après, une constatation toute semblable était faite par M. Girod ; cette année même, M. Joubin est venu encore confirmer ces observations. » Cependant M. Phisalix a publié récemment que « les fibres radiaires X sont des muscles », et il admet que les mouvements d'expansion du chromatophore « sont déterminés par la contraction de muscles disjiosésen « rayons à son équateur ». Il mentionne d'ailleurs les travaux de M. Girod, de M. Joubin et les miens. » M. Phisalix cite, à l'appui de son opinion, les travaux de MM. Paul Bert et Frédéricq; mais aucun d'eux n'a vérifié anatomiquement la nature musculaire des fibres rayonnantes; s'ils leur attribuent cette structure, c'est uniquement parce qu'elle était admise par les naturalistes de l'époque. Les intéressantes expériences que M. Phisalix a faites, à la suite de celles des deux observateurs précités, s'expliquent par une union intuue du chro- matophore avec les nerfs. Cette union, y'e l'ai admise expressément, et le résultat de mes observations me paraît rester intact. » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Physiologie du nerf de r espace. Note de M. Pierre Boxivier, présentée par M. Marey. (( Il importe de distinguer, dans tout appareil sensoriel, une fonction élémentaire, qui le rend capable de perceptions d'une nature spéciale, et une fonction organique (liée à la conformation générale de l'organe et à la distribution de ses éléments), qui lui permet de définir objectivement le lieu des points perçus et d'orienter dans l'espace l'origine de ses diffé- rentes perceptions. Chaque sens perçoit et localise ses perceptions; de là l'image sensorielle. C'est grâce à cette double fonction que la vision de- vient l'appréciation d'un espace visible ou plutôt visuel, que l'audition définit un espace auditif, que le toucher reconnaît un espace tactile. » Nous voulons exposer pour l'oreille humaine les conditions orga- ( 567 ) niques de cette faculté de localiser' les ébranlements sonores on attires, et rechercher comment et dans quelle mesure le nerf auriculaire de l'espace justifie son nom. » Un ébranlement, parti d'un point de l'espace, arrive <à l'oreille sous une certaine incidence, se réfléchit sur la conque et sur les parois du con- duit, et atteint le tympan selon une nouvelle incidence, qui est, pour une oreille donnée, invariablement liée à l'incidence primitive. ') Le tympan, concave et conique, est refoulé directement suivant l'axe du cône si l'ébranlement tombe selon cet axe; il oscille en outre latérale- ment si l'ébranlement est de direction oblique, et il se déplace dans le sens où celui-ci le sollicite, entraînant la pointe du marteau. » Le système de l'enclume et du marteau forme un levier coudé, arti- culé, suspendu sur un axe qui peut, grâce à cette articulation, se couder lui-même et fléchir en tous sens. De part et d'autre de cette articulation se trouvent trois pivots, dont deux pour le marteau et un pour l'enclume. » L'apophyse externe du marteau, suspendue sur deux ligaments, sert de pivot pour les oscillations latérales du marteau de haut en bas, et d'axe pour les oscillations d'avant en arrière. L'apophyse grêle sert avant tout d'axe pour les mouvements de dehors en dedans et de pivot dans les oscil- lations que subit le système en tous sens. » L'apophvse postéro-supérieure de l'enclume lui sert de pivot pour tous les mouvements de flexion de l'articulation centrale, et d'axe pour les mouvements de sonnette du système entier. L'articulation permet des flexions en tous sens, tout en sauvegardant l'oscillation totale de dehors en dedans. » On conçoit dès lors que, selon l'oscillation latérale de la pointe du marteau, le système fléchisse, que les surfaces articulaires se quittent en certains points pour s'affronter en d'autres, que l'angle formé par les deux branches libres varie dans des plans également variables. La pointe de l'enclume transmet, par une double articulation, ses oscillations à la tète de l'étrier, qui oscille autour de son insertion tendineuse, poussant la base dans la fenêtre ovale selon des inclinaisons inverses de celles de la pointe de l'enclume, toujours sans préjudice des refoulements en dedans. » Suivant l'obliquité de sa présentation, la platine de l'étrier, en s'en- fonçant dans la fenêtre ovale, tend à déprimer tel ou tel pôle de la con- vexité utriculaire sous-jacente, et sous ce refoulement, et selon le pôle déprimé, il se fait, dans l'utricule, une circulation de l'endolymphe qui s'adapte à la forme de sou récipient. ( .568 ) » La circulation de l'endolymphe utriculaire provoque des courants proportionnels dans les trois anses creuses semi-circulaires, perpendicu- laires entre elles. Ces courants compensateurs sont respectivement de sens opposé au déplacement utriculaire, et beaucoup plus rapides, les canaux étant longs et étroits, lis varient entre eux de sens et d'intensité, suivant la direction du déplacement dans l'utricule, suivant le pôle déprimé, sui- vant l'incidence de l'ébranlement. » Les crêtes ampullaires perçoivent, sur deux versants opposés, le sens et l'intensité de ces courants, qui reconstituent en quelque sorte la description géométrique du louibillon utriculaire. Le nerf de l'utricule, avec sa macule plate, perçoit l'intensité même de l'ébranlement qui lui parvient diamétralement de la paroi convexe, pendant que les trois nerfs ampullaires font l'analyse de sa direction. M Le nerf dit de Y espace n'est, en réalité, que le nerf de l'espace ébranlé et de l'espace sonore ; il définit le lieu des points perceptibles par l'oreille, grâce à l'ébranlement du milieu interposé. Il localise objectivement l'origine des perceptionsauriculaires par l'orientation de l'incidence des ébranlements, d ÉCONOMIE RURALE. — Sur un moyen de destruction des insectes nuisibles à la betterave et aux céréales. Note de M. Dec.iux, présentée par M. E. Blanchard. (Extrait.) « En juin 1888, en traversant des champs de betteraves à Solesmes (Nord), je fus frappé de trouver, au milieu de champs de céréales et de bet- raves à moitié détruits par les larves du Melolontha vulgaris (Vers blancs), une magnifique récolte de betteraves, complètement indemne. Je remar- quai alors, à la surface du sol, un certain nombre de bouts de chiffons d'un aspect noirâtre; ces chiffons provenaient de la Compagnie des che- mins de fer du Nord, où ils avaient servi au nettoyage des locomotives, de la lampisterie, etc. Le pétrole ou autres composés hydrocarbures dont ils étaient imprégnés avaient préservé les récoltes contre les insectes vivant en terre. » Cette année, en juin 1891, j'ai pu constater les mêmes effets sur diffé- rentes terres fumées de la sorte en 1888 et 1889. Tous les propriétaires que j'ai consultés m'ont assuré n'avoir pas eu à souffrir des insectes depuis trois ans, dans les terres engraissées avec des chillons pétroles. « En visitant une terre ensemencée en betteraves et annonçant une ( 569 ) récolte magnifique, sur le territoire de Briastre (Nord), j'ai jjii faire une observation semblable, dans le voisinage d'un champ infesté par VHetero- dera Schachtii (Strubell) ( ' ), » Les observations qui précèdent montrent que des chiffons imprégnés de pétrole ou d'autres composés hydrocarbures ont une aclion destructrice prolongée (au moins trois ans) sur les Vers blancs, les Vers gris, VHete- rodera Schachtii, etc. Je ne saurais trop signaler ces résultats à l'attention des syndicats pour la préservation de nos vignobles contre le Phylloxéra. L'analogie de manière de vivre, en suçant les radicelles, du Phylloxéra et de YHeterodeia, me^donne la conviction qu'on préserverait les 1200000''* de vignes restées indemnes du Phylloxéra, en les fumant avec des chiffons imbibés de pétrole ou d'autres composés hydrocarbures, que l'on pourrait renouveler tous les trois ans. Il y a même de grandes présomptions pour qu'on parvienne ainsi à détruire cet insecte dans les vignes peu contami- nées. » Je conseillerais d'employer de préférence des chiffons de laine, qui agiraient en outre comme engrais sur la vigne et l'aideraient, une fois le Phylloxéra détruit, à reprendre une végétation vigoureuse. » M. Teguor adresse, de Naples, la démonstration d'un théorème relatif à la théorie des nombres. A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. J. B. (') AJHeterodera Schachtii est, d'ailleurs, peu répandu à Briastre et les environs. Stiubell, qui a étudié le premier ce Nématode en Allemagne, admet six à sept géné- rations et une descendance de vingt-trois milliaids d'individus dans une année. Mes observations m'ont montré que, dans le Nord, il n'a que deux ou trois générations par an. ( 570 ) nUI.I.ETIIV BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 26 octobre 1891. Les lois fondamentales de l'univers; parle prince Grigori Stourdza. Paris, Baudry et C'*', 1891 ; i volume in-8°. Annales du commerce extérieur; année 1891, (f fascicule. Paris, Impri- merie nationale; 1 volume in-S". Observations météorologiques faites à Tananarive; par le R. P. E. Colix, S. J.; t. II. ïananarive, imprimerie de la Mission catholique, iSgi ; petit in-8°. Flore de Vile de la Réunion; fascicule I : Cryptogames vasculaires (^Fougères, lycopodes, Sélaginelles; parY,. Jacob de Cordemoy. Saint-Denis (Réunion), typographie de la Vérité, 1891 ; petit in-S". Société des sciences médicales de Gannat. Compte rendu des travaux de l'année 1 890-1 891 ;/>ar M. le D'' Girard (d'Aigueperse), 45* année. Paris, A. Delahaye et E. Lecrosnier, 1891; br. in-8°, Empirismo e scienza, riposta ad un articolo del signor S. Perone sulla unita del diapason; per Montanelli Archimède. Carrara, 1891; tip. Picciati. (Estratto dalla Gazetta musicale di 3Iilano.) Scritti di A gricoltura; per EvGENJO cav. Morpurgo. Treviso, N. Zanar- dini, 189T ; br. in-8°. Curs elementar de Chimie de D"' C. I. Istrati. Bucuresci, Carol Gobi, 1891; I vol. in-8". (Présenté par M. Friedel.) Unveiling of the statue of \jk Salle, Lincoln park, Chicago, october 11, 1889. Chicago, Ivnight and Léonard C°, 1889; br. in-8". Beobachtungen der russischen Polarstation au/ Nowaja Semlja ; I. Theil : Magnetische Beobachtuhgen. Bearbeitet von K. Andrejeff, herausgegeben unter Rédaction von R. Lenz, 1891 ; in 4". Neue Aniialen der K. Stermvarte in Bogenhausen bei Mùnchen. Auf Rosten der R. bayer. Akademie der Wissenschaften, herausgegeben von Hugo Seeliger, Direcior der R. Sternwarte. Band II, mit dreiXafeln. Mùnchen, 1891, VerlagderR. Akademie; in-4". On souscrit à Paris, chvz GAUTHIER- VILLARS ET FIES, Quai des Grands-Augusiiiis, u" 5). Depuis 1835 les COMPTES RENDUS liebdomadaires paraissent régiilioreineiU lo Dimnurhr. Ils l'oi-aio:il, u la (in de l'année, deux volumes in-',°. Deu Tailles, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annm 3t part dn i" janvier. Le jiri.r (le Cdboniiciiifiit cmI Jîjcé iiiiisi r/i/'il Miit : Paris ; 20 IV. — Départeincnls : 30 fr. — Union postale ; 34 l'r. — Autres pays : les Irais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, fiSe" 4lger.... 4 fil iens. . . Angers.. . Baronne.. Hesancon. Bordeaux . Bourges — iresf. "aeii ')hamber\ . Zherbuun Zlermont-Ferr. 'iijun. ')ouai. . . . 'renoble. 'm Hoclielle.. Le Havre. Lille.. rlie/. Messieurs : , Mirhel et Médan. Gavaull Sl-Lager. Jourdan. Ruir. llccquel-Decobert. Oeriiiaiii et Grassin. Laelièseel Dolbeau. Jérôme. Jacquard. Avrard. Dutliulï. Muller (G.). Kenaud. Lefounder. I V. Robert. j J. Robert. ' V Uzel Caroff. I Baér. / Massif. l'errin. I Henry. ' iMarguerie. I Rousseau. ' ' Ribou-Collay. Laniarche. ' Rate). Oamidot. I LauverjaL ' Crépin. ( Drevel. I Gvatier. Robin. I Bourdiguon. ( Donibre. Ropileau. I.cl'ebvrc. ' Ouarré. Lorieitt. chez Messieurs ^ Baiiinal. M"" Tcxicr. Reaud. Georg. .Mégrct. Palucl. \'itlc et rèrussel. Pessailiian. \, Calas. ' Coulel. Martial Place. / Sordoillct. ,\ancy , Grosjean-.Maupin. I.roft Marseille. . Montpellie Moulins. . . A'aiiles ' Sidol frères, i Loiseau. / M-- Veloppé. \ liarma. ^^'"^*^ / Visconti et G". A'imes Tliibaud. Orléans Luzeray. j Blanchier. ( Druinaud. Hennés .... Plihon el Hervé. Rochcfort . ...... Bouclicrou - Rossi ■ ( Langlois. [gnol / Lcstringanl. Chevalier. \ Bastide. / Rumcbe. \ Gimet. ( Privât. I Boisselier. Tours I Péricat. ' Suppltgeon. \ Giard. / Lcniaitre. Rouen S'-Éliennc Toulon . . . ■ Toulouse... V'alenciennes. On souscrit, à l'Étranger, Amsierdani . Alhétles Barcelone... Berlin Berne . . . Bologne. Bruj;elles. Buchare., par U. le Professeur Bkonn. In-4°, avec 27 planches; 1861. .. 15 fi A la inèmo Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentes par divers Savants à l'Académie des Sciences. N" 17. TABLK DES AHTICLES. (Séar.ce dn 2G octobre ia9i.) MEMOIRES ET COMMUN ICVT IONS DES MEMUliKS ET OES r.OliliESPONDANTS DE L'AGAUEMIE. Piiges. M. II. PoiNCAiii:. — Sur la lliéorie (\<'.< oscil- laLions hertziennes "ii.^ MM. IM.u.LAUD et Clmengk. ~ Sur une nou- velle espèce minérale, la boléile *>icj M. BniieiiARD. — Actions \asomotrii.es des proihiîts bactériens .î>^ Pages. M. Ad. Ciiatin. - Contribution à l'histoire botanique île la Truffe. Quatrième Note : Kamés de Uagclad ( Terfezia liafizi et Terfezia Mctaxasi) et de Sniyrne ( Ter- fezia Leonis) ''i» MEMOIRES PRESENTES. M. DE LA MoNNERAYi:. — Trouibe observée aux Comores 534 M. Le Goaua.m de Tuojielin. — Sur les causes originelles des cyclones et sur leurs signes précurseurs 535 j\I. A. Brousset adr-esse un Mémoire relatif à un système de chauffage à l'essence mi- nérale, évitant les explosions "iSii ,M. E. iMuLLEn adresse un Mémoire relatif à la locomotion aérienne : analvse et syn- t hése "-iô COURESPONDAIVCE. M. P. DuHEM. — Sur la théorie de la pile. M. E. GcssART. — lîemarques expérimen- tales sur une catégorie de phénomènes capillaires, avec application à l'analyse des liquides alcooliques et autres M. Leteuu. — Sur les bi'omostannatcs. . . . M. G. Rou.ssEAU. — Sur de nouveaux oxy- clilorures ferriques cristallisés M. A. Baueiuny. — Sur le dosage du llial- lium M. H. Causse. — Sur la dissolution du chlorure de bismuth dans les solutions saturées de chlorure de sodium, et sur le salicylate basique de bismuth M. C. Matignon. — Sur une différence ca- ractéristique enlreles radicaux alcooliques substitués liés an carbone et à l'azote... MM. G. Bouchardat et J. Lafont. - Ac- tion de l'acide benzoïque sur l'essence de térébenthine MM. H. et A. .Malbot. — Sur la formation d'iodures d'ammoniums quaternaires par l'action de la Irimèthjlamine, en solution Bulletin BiiiLiOGHAPiiiQUE .■>'|0 '-'l'i aqueuse concentrée, sur les éthers iodh\- driquesde divers alcools primaires et d'un alcool secondaire .M. C. CiiABRiE. — Sur une nouvelle sub- stance albuminoide dn sérum sanguin chez l'homme M. A. Chaiskin. — Les substances solublcs du bacille pyocyanique produisent la fièvre M. Roger. — .\trophic musculaire progres- sive expérimentale -M. E.-L. BofviER. - Quelques caractères anatomiques de V/lyperoodoii rostratus. M. 11. Blanchaud. — \ propos des chroma- tophores des Céphalopodes M. P. BoNNiER. — Physiologie du nerf de l'espace M. Decaux. — Sur un moyen de destruction des insectes nuisibles à la betterave et aux céréales M. fEOUOR adresse la démonstration d'un théorème relatif à la théorie des nombres. .)j) 5'Jo .5(i:! iiii; jlig >70 PARIS. — IMPHIMEHIE G\UTIIIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustios, 55. 1891 --- NOV 21 1891 SECOND SEMESTRE. ^O^o COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. rAB MM. liES SECBÉTAIKES PEBPÉTl'EIiS . TOME CXIII. IVM8 (2 Novembre 1891). PARIS, GAUTHIEK-VILLARS liT FILS, IMPRIMBUKS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augiisiins, Si. 1891 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS juin i86a et 24 mai 1876. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il V a deux volumes par année. Article l*^"". — Impression des travaux de F Acadéniie. Les extraits des Mémoires présentés par un Men^bre ou par un Associé étranger deFAcadémie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes irndus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a clé remise, séance tenaiite, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la mèime limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie a^ant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadéi^e sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les R j-i ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'ant jti que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance p- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des persom qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires si l tenus de les réduire au nombre de pages requis, s Membre qui fait la présentation est toujours nomn ; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Exti l autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le f< t pour les articles ordinaires de la correspondance o - cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remi i l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, 3 jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à tem . le titre seul du Mémoire est inséré dans \eCompte ren 1 actuel, et l'extrait est renvové au Compte rendu s- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des i- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports t les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative ( l un Rapport sur la situation des Comptes rendus apis l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pi? sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs IVIemoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de s déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivari NOV 21 1891 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 2 NOVEMBRE 1891, PRÉSIDENCE DE M. DKHARTRE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. OPTIQUE. — Sur l'aberration. Note de M. Mascart. « Arago (')a communiqué à la première Classe de l'Institut en i8io un Mémoire publié seulement beaucoup [lus tard sur la réfraction des étoiles; on y trouve la remarque suivante : » .... La constante de raberration, que M. Delambre a trouvée par la discussion d'un très grand nombre d'éclipsés de satellites (de Jupiter), est absolument la même que celle que Bradley avait déduite de ses observations. » La première conséquence qu'on puisse tirer de cet accord remarquable est que la lumière se meut uniformément, ou du moins sans fiucune variation sensible, dans tout l'espace compris par l'orbe de la Terre; l'excentricité de l'orbe de Jupiter permet d'étendre ce résultat à l'immense intervalle qu'il embrasse. Il est, d'ailleurs, naturel de (') Arago, Comptes rendus, t. XXXVI, p. 38; i853. C. K., 1891, 2« Semestre. (T. CMII, N» 18.) 76 ( 572 ) supposer que les étoiles de diverses grandeurs sonl inégalement éloignées, et, comme leurs aberrations absolues, déduites des observations directes, sont sensiblement les mêmes, Bradley en avait conclu que le mouvement de la lumière est uniforme à toutes les distances, et que l'aberration de tous les corps célestes peut se calculer avec la même constance. » Après avoir donné les détails de son expérience, Arago termine par des conclusions dont la première est : » Les aberrations de tous les corpb célestes, soit qu'ils nous envoient une lumière propre ou une lumière réfléchie, doijent se calculer avec la même constante, sans qu'il y ait, à cet égard, la plus légère difl'riience, ainsi que je l'avais déduit de mes premières expériences. 1) W. Struve, dans un beau Travail qui fait autorité, sur l'aberration, donne pour la constante 2o",/*i5i, qui est la moyenne des résultats, très fs à l'observation de sept étoiles; mais il ajoute « qu'il faut supposer daiis les sept étoiles la même constante d'aber- » ralion et, par suite, la mêm<| vitesse de la lumière. » » L'opinion de Bradley et OL Struve semble avoir été adoptée sans ré- serve par les astronomes; elle donduit à cette conséquence que, si l'obser- vation démontrait que l'aberfâtion est rigoureusement la même pour toutes les étoiles, la propagation de la lumière serait uniforme dans tout l'espace stellaire. Cette interprétation me paraît dépasser beaucoup la portée des observations. Les expériences faites à la surface de la Terre par la méthode d'Arago et pat celle de notre confrère M. Fizeau déter- minent la vitesse de la lumièle dans l'air et, par suite, dans le vide sur toute la trajectoire de la Tere..Les éclipses des satellites de Jupiter donnent, par différence, le tejnps que met la lumière à parcourir le dia- mètre do l'orbite terrestre. La concordance du résultat avec celui que l'on déduit des dimensions du système solaire, évaluées par d'autres mé- thodes, prouve ainsi que la propagation de la lumière est uniforme dans l'intérieur de l'orbite terrestre. L'excentricité de l'orbite de Jupiter per- mettrait peut-être d'étendre le même résultat un peu plus loin, mais non pas, comme le dit Arago, à l'immense intervalle qu'embrasse cette orbite. » Quant à l'aberration, elle ne dépend que du rapport de la vitesse de l'observateur à celle de la lamière dans la région occupée par l'instru- ment, sans qu'il y ait à faire intervenir les modifications que ])ourrait éprouver la propagation des «mdes lumineuses entre l'étoile et la Terre. La constante d'aberration peu( cependant changer d'une étoile à l'autre, comme l'a montré Yvon A'iUarbeau, par suite du transport encore si mal (573) connu du système solaire. Les variations de cette grandeur présenteraient donc un intérêt capital. » Enfin le déplacement des raies dans le spectre des étoiles ne donne que la vitesse relative de l'astre et delà Terre suivant la droite qui les joint. » Si l'on raisonne en toute rigueur, la portée des expériences directes et des observations astronomiques, au po|nt de vue de la vitesse de la lumière, doit être ainsi restreinte à l'espace compris dans l'orbite terrestre; c'est seulement par induction que l'on peut l'étendre au delà. » Il est à peine nécessaire d'ajouter que cette induction semble légi- time; mais c'est une pure hypothèse, si probable qu'elle soit, de consi- dérer la propagation delà lumière comme uniforme dans l'espace céleste. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Note SUT l' observatoire du mont Blanc; par M. J. Janssen. « Je pense que l'Académie recevra avec intérêt des nouvelles des tra- vaux entrepris au mont Blanc en vue d'j ériger un observatoire. » Dans une Note du 27 juillet 1891, j'informais l'Académie de notre projet de faire procéder près du sommet de la montagne à des travaux de sondage, en vue de déterminer l'épaisseur de la croûte de neige qui re- couvre la roche et de se renseigner sur l'importance des fondations néces- saires pour asseoir la construction. » Ces travaux ont été commencés au mois d'août dernier. M. Eiffel a bien voulu s'en charger et a commis M. Imfeld, ingénieur suisse distingué, à leur exécution. » On a attaqué le sommet du côté de Clamonix, à 12™ environ en dis- tance verticale, et on a creusé une galerie l.orizontale dirigée du nord vers le sud et qui a atteint 23" environ de longueur. En ce moment le fond de la galerie correspondait à peu près au sommet du mont Blanc. On n'avait pas cessé de trouver la neige, de plus en plus durcie, il est vrai, mais non constituée en glace véritable. )) Pour assurer la sécurité de nos travailleurs, nous jugeâmes prudent, M. Eiffel et moi, de faire placer à l'entrée de la galerie une cabane en- foncée dans la neige et formant tête de galerie. Cette cabane offre un abri aux travailleurs en cas de mauvais temps et protège le tunnel contre l'en- vahissement des neiges. En outre, elle nous renseignera sur les mouve- ments des neiges vers le sommet. (574) » Ces travaux occupèrent une grande partie du mois d'août. Malheureu- sement, ils ont été contrariés par le mauvais temps. » Alors M. Imfeld, rappelé chez lui par des affaires urgentes, de- manda à quitter le travail et j'en pris la direction. « J'ai dit que, au moment où M. Imfeld quittait Chamonix, la tête de la galerie atteignait l'aplomb de la tête est du mont Blanc. » Cette tête est fort étroite dans la direction nord-sud, mais très allongée, au contraire, dans celle de l'estjà l'ouest. )) Nous avions toujours eu le)projet, dès que la galerie aurait atteint a verticale du sommet, de pousser des galeries latérales dans le sens de l'arête allongée qui forme la tête du mont Blanc, c'est-à-dire de l'est à l'ouest. C'est dans cette direction, en effet, qu'on a le plus de chances de trouver les têtes des rochers, s'il en existe, qui s'élèvent jusqu'à cette faible distance de 12™ de la surface. » La nouvelle galerie que je $s creuser fut donc dirigée de l'est à l'ouest avec inclinaison vers le côté qut regarde l'Italie, côté où se montrent les roches les plus voisines de la ciiie. Elle a 23'" de longueur comme la pre- mière, et les deux réunies offrent un parcours total de /j6™. » J'ai fait prendre, de distancé en distance, dans ces galeries des échan- tillons de neige qu'on a placés flans des flacons, et dont le contenu sera examiné au point de vue des jX)ussières minérales qu'ils pourraient con- tenir. » Un phénomène intéressan avaient beaucoup de peine à se le son traverse très facilement d'acoustique s'est manifesté dans ces gale- ries. La voix s'y éteint rapidement avec la distance. A 20™, nos travailleurs varier. D'un autre côlé, on a constaté que d'assez grandes épaisseurs de cette neige compacte; ainsi, pendant que |es ouvriers érigeaient l'édicule, ils enten- daient distinctement les coups de pic des travailleurs de la galerie située à 12™ de profondeur sous leurs pieds. )) Maintenant je dirai que des galeries n'ont rencontré aucune roche sur leur parcours. » Ce résultat n'a rien qui doi^e surprendre si l'on réfléchit que la tête du mont Blanc a une centaine de ijiètres de longueur et qu'une galerie de i'" de large a bien des chances de passer entre deux aiguilles. En outre, il est fort possible que la croûte glapée qui recouvre le paquet d'aiguilles for- mant, suivant toutes les probabilités, la tête du mont Blanc ait plus de j 2'" d'épaisseur. Aussi, tout eji poursuivant cette recherche des rochers ( 575 ) au sommet, recherche qui devra être continuée, ai-je songé en même temps à une sohition de la question dans des conditions toutes nouvelles. )) Je ne regarde pas, en effet, l'établissemcat d'une construction assise sur la neige dure et permanente qui forme la cime du mont Blanc comme impossible. » Mais il est évident qu'une construction faite dans des conditions si nouvelles doit pouvoir satisfaire à des exigences toutes spéciales. )) Il faut tout d'abord prévoir des mouvements dans la croûte glacée qui forme le sommet, mouvements qui peuvent se produire soit dans le sens vertical, soit dans les sens latéraux. » La construction qui sera placée dans ces conditions devra donc être munie d'organes spéciaux, permettant les déplacements rectificateurs destinés à lui faire reprendre sa position primtive et normale si elle venait à en être écartée. » J'ai déjà étudié la question et, sans entrer ici dans les détails, je dirai que je me suis assuré, par des études sur la résistance de la neige durcie, que des plans rigides, placés sous la construction 3t sur lesquels s'appuieraient des vis formant vérins, offriraient une résistance allant au delà de 3ooo''S par mètre carré, résistance beaucoup plus grande qu'il n'est nécessaire pour relever une construction de ce genre. L'édifice relevé, on foulerait de la neige dans le vide produit, on relèverait les vérins et l'on serait prêt pour une nouvelle opération. Par des niovens analogues, on pourrait obtenir des mouvements latéraux, en faisant, bien entendu, une tranchée dans la neige du côté vers lequel on voudrait se déplacer. » Il est évident qu'une construction de ce genre doit avoir toutes ses parties liées de manière qu'elle puisse subir, sans danger pour elle-même, ces déplacements d'ensemble nécessaires à prévoir ici. En outre, et pour lui permettre de résister aux vents si violents qui régnent quelquefois au sommet du mont Blanc, il serait indispensable de l'enfouir profondément dans la croûte glacée. On obtiendrait ce résultat en lui donnant deux étages dont l'inférieur et même une portion du supérieur seraient placés sous le niveau de la neige. » Les pièces en sous-sol, éclairées par des dalles de verre, serviraient de dortoirs, de magasins, etc. Munies de doubles parois, elles seraient très habitables et beaucoup moins exposées que les pièces du haut à l'action des intempéries. Telles sont les lignes générales du projet que je propose. » Pour marcher de suite dans la voie que je viens d'indiquer, j'ai voulu ériger dès cette année au sommet du mont Blanc un édicule destiné à ( 576 ) passer l'hiver et à nous renseigner sur les mouvements avec lesquels nous aurions à compter. ■» Mais la saison était déjà avancée, et l'avis général était que l'époque des travaux au sommet était passée. » Cependant, en exposant l'intérêt de cette entreprise à mes travail- leurs, je les déterminai à la tenter. Nous fîmes rapidement la petite cabane et, heureusement favorisés par un beau temps d'arrière-saison, l'édicule put être érigé. » Il est muni de madrierij se prolongeant sous la neige et reliés à un fort cadre de planches épaisses sur lequel on a foulé la neige afin d'inté- resser un gros bloc glacé à sa stabilité. » Avant mon départ de Chamonix, l'édicule était en place depuis une vingtaine de jours et rien njindiquait qu'il eût subi un déplacement sen- sible. » L'année prochaine, je compte placer au sommet une construction plus importante et avec laquelle pn pourra déjàj je l'espère, se rendre compte des éléments du problème ei commencei" des observations. » Je tiens à constater ici eue ces travaux n'ont coûté heureusement la vie à personne et que nos travailleurs sont tous en bonne santé. Il y a eu malheureusement à déplorerune mort bien regrettable, celle du médecin Jacottet, si aimé à Chamonix'et plein d'avenir. M. Jacottet avait demandé à M. Imfeld à l'accompagner clans une de ses ascensions, désirant vivement aller au sommet qu'il voulait loir depuis longtemps. C'est là qu'il contracta, paraît-il, la maladie qui l'a emporté d'une manière foudroyante. Il n'était pas attaché à l'expédition. » En terminant, je tiens à emercierM. Eiffel, le grand ingénieur, de son généreux concours, ainsi qie ceux qui ont été sous ses ordres; aussi M. Vallot, qui a voulu mettie son chalet-observatoire des Bosses à la dis- position de nos travailleurs et enfin ces travailleurs eux-mêmes, parmi lesquels j'aime à distinguer ]/!. Frédéric Payot, de leur courageuse persé- vérance. )) CHIMIE. — Note de M. Ariiand Gactieu, accompagnant la présentation de son Ouvrage de « Chimie biologique » . « L'Ouvrage dont je prie liAcadémie de vouloir bien accepter le premier exemplaire résume nos connaissances actuelles en Chimie biologique. ( 377 ) Créée par le génie des Priestley, des Lavoisier, des Dumas, des Boussin- gault, des fâebig, des Wœhler, etc. (pour ne citer que ceux qui ne sont plus), cette Science toute moderne a pris, à notre époque, un rapide déve- loppement. » J'ai essayé de fixer, dans ce Livre, les idées de nos contemporains et les miennes sur la Chimie des êtres vivants. Tl est comme la conclusion d'études persévérantes, de travaux de laboratoire que je poursuis sur ces sujets depuis plus de vingt ans. Beaucoup de recherches personnelles sont publiées dans ce Traité pour la première fois. » Je l'ai divisé en cinq Parties, où j'expose successivement : )) a. L'origine des principes immédiats, et les mécanismes qui, dans les plantes et les animaux, leur donnent naissance; » b. L'histoire particulière de chacune des espèces chimiques qui en- trent dans la structure des êtres organisés des deux règnes ; » c. La composition des tissus, des humeurs et des sécrétions ; » ci. Les fonctions générales qui assurent la vie de chaque individu ; » e. Enfin, le mécanisme de la vie d'ensemble, les sources qui entre- tiennent l'activité et le fonctionnement des animaux et les relations qui s'établissent chez eux'entre la consommation des alimenls et la transfor- mation de leur énergie latente en chaleur, travail mécanique et travail d'accroissement. » Je demande la permission d'ajouter encore quelques développements sur les Chapitres de ce Livre où j'expose plus particulièrement des idées nouvelles ou des travaux inédits. » J'ai montré, en 1877, que les substances vertes des plantes, jusque-là confondues sous le nom de chlorophylle, sont différentes chez les dicotylé- donées, les monocotylédonées et les acotylédonées. Elles semblent même, d'après quelques analyses, varier dans les espèces différentes d'un même embranchement. J'ai donné^une méthode pour préparer ces substances pures et cristallisées et montré que les chlorophylles sont aptes à produire, par réduction, un dérivé que je nommai chlorophylle incolore, depuis appelée protophylline par M. Timiriazeff qui l'a reproduite. La chlorophylle réduite joue, comme je l'avais supposé autrefois, et comme je le montre dans mon Livre, un rôle très important dans les synthèses qui s'accomplis- sent dans la feuille. » J'expose, pour la première fois, dans ces pages, l'ensemble de mes vues personnelles sur la constitution de l'acide urique et des corps des sé- ries urique et xanthique. Après avoir montré les relations qui existent ( 578 ) entre ces deux séries, j'en rapproche celle des bases créatiniqucs qui n'ont paru, jusqu'ici, avoir que des rapports très éloignés avec les corps des deux séries précédentes. » Je rappellerai à ce sujet qu'à l'époque ofi je commençais l'étude des corps xanthiques, deux ou trois termes à peine étaient reconnus comme faisant partie de cette famille : la xanlhine, lasarcine, et peut-être lagua- nine. Aujourd'hui, grâce à ces travaux et à ceux qui les ont suivis, nous en connaissons douze représentants au moins, que je décris successive- ment et dont j'établis pour U première fois les relations naturelles. » Il en est de même des bases, ou leucomaïnes, créatiniques. Depuis les célèbres recherches de Liebig sur la composition de la chair musculaire, deux substances classées par lui parmi les nitriles et les amides, la créa- tine et la créatinine, étaient restées isolées et sans termes de compa- raison. La carnine avait étié reconnue comme douée de propriétés ba- siques; mais l'on objectait qji'elle pouvait bien être, comme la névrine et la choline, un produit artificiel de décomposition de substances neutres plus complexes. Les végétaux, en effet, étaient alors déclarés pouvoir seuls fournir directement djes alcaloïdes : je démontrai l'erreur de cette opinion et j'établis que, bieii au contraire, dans toute cellule animale qui fonctionne normalement, il^ se fait nécessairement des alcaloïdes. Aux bases précédentes j'ajoutai laicrusocréatinine, l'amphicréatinine, la xantho- créatinine, et d'autres encor* qui forment aujourd'hui le groupe très natu- rel des leucomaïnes créatiniques que j'étudie soigneusement dans l'un des Chapitres de ma Chimie biologique. » A côté de ces bases procluites par les animaux supérieurs, j'ai classé et décrit dans un Appendice les ptomaïnes, autres corps alcaloïdiques qui résultent généralement de la destruction des matières albuminoïdes par les microbes anaérobies. J' ' donne l'exposé de l'ensemble de nos con- naissances sur ces composés toxiques dont je découvrais les premiers termes et l'origine en 1873 et dont on connaît à cette heure plus de qua- rante représentants. ' )' Je signalerai aussi les qijelques pages que j'ai consacrées à une famille de corps qu'on commence à beine à étudier, et qui sont appelées à jouer un grand rôle en Physiologie et en Pathologie générales, les albumoloxines , corps très vénéneux produits aussi bien par les animaux supérieurs que par les êtres inférieurs, et que je crois intermédiaires entre les albumi- noïdes ordinaires et les alcaloïdes proprement dits. » A propos des matières protéiques qui constituent la trame des êtres 1 \ I (579) vivants et auxquelles j'ai donné dans ce Livre un grand développement, je signalerai des recherches encore inédites sur la constitution que j'attri- bue à l'albumine, constitution qiii me conduit à attribuer à l'ovalbumine un poids moléculaire de près de 6000. J'ai confirmé cette première solu- tion, tirée surtout des dédoublements de l'albimiine lorsqu'elle s'hydrate, par des vérifications concordantes de divers ordres, entre autres, par la détermination exacte des quantités de soude ou d'argent auxquelles ces substances se combinent pour se neutraliser ou se précipiter. » Je décris aussi quelques matières albuminoides nouvelles, en parti- culier la caséalbumine, qui sature un poids de soude deux fois plus grand que l'albumine dont elle provient. )> Parmi d'autres nouveautés qu'on trouvera dans cet Ouvrage, je cite- rai encore : » Une méthode pour obtenir la pepsine à fétat de pureté; » La démonstration, que j'ai fournie pour la première fois en 1882 (^Comptes rendus, t. XCIV, p. 654 et 1 192), de l'existence, dans les cellules à pepsine de l'estomac, d'un ferment solide, ou pepsine insoluble, qui donne naissance à la pepsine ordinaire. C'est cette substance qui porte aujourd'hui en Allemagne le nom de pepsinogéne, matière dont je revendique entière- ment la découverte. En même temps, on trouvera décrite pour la première fois, dans mon Livre, la méthode qui m'a permis de séparer la pepsine soluble elle-même en deux parties : l'une, ]x propepsine, qui transformeles albuminoides en propeptones ; l'autre, la pepsine parfaite, qui les change en peptones parfaites. » Je signalerai encore le Chapitre où je traite de l'origine de l'énergie et du travail musculaires. Contrairement aux opinions de Robert Mayer et de Hirn, je donne la démonstration, que je crois complète et définitive, que le travail que fournit le muscle qui se contracte ne peut provenir d'une transformation de la chaleur correspondant aux actions chimiques dont cet organe est le siège. Si l'on applique, en effet, au muscle considéré comme source de chaleur, le théorème de Carnot, et si l'on tient compte du travail produit et de la dépense correspondante de combustible, on trouve que la fibre musculaire devrait s'abaisser, pendant la contraction, à plus de 5o° au-dessous de zéro, ce qui est absurde. )i Dans un ordre d'idées différent, je crois avoir établi que le travail psychique, les phénomènes de la conscience, de la pensée et de la volonté, ne sont corrélatifs d'aucune dépense d'énergie mécanique, chimique ou calorique, et qu'ils entrent dans une classe de faits que préparent seule- C. R.. 1891, 1' Semestre. (T. CXUI, N" 18.) 77 ( 58o ) ment les actes phvsicochimiqiies dont les centres nerveux sont le siège, tout en n'ayant avec les actes psychiques aucune commune mesure. Le fait de penser consiste essentiellement dans le souvenir, la vue intérieure et la comparaison d'impressions déjà reçues et non dans ces impressions elles- mêmes. La comparaison de ces impressions, aussi bien que la cause qui préside à l'ordre des phénomènes de la vie et la vie elle-même, ne dé- pensent aucune énergie qui leur soit propre. » Parmi les méthodes nouvelles d'analyse on de recherches que l'on trouvera dans mon Ouvrage, jj3 citerai : » Une méthode générale pour extraire les bases animales, leucomaïnes ou ptomaïnes, et les séparer des albuminoïdes, des toxines et des matières extractives; 1 )) Une méthode pour prépaiera l'état de pureté la plupart des ferments solubles ou diastases; » Un moyen nouveau pouranalyser le sang et déterminer les poids re- latifs des globules humides ettlu plasma; » Un procédé qui permet d'extraire sans perte les gaz du sang ; » La description d'apparei s nouveaux pour soumettre à une dialyse rapide et continue les humeurs de l'organisme ; » Un procédé pour distillei- facilement les liqueurs albumineuses ou spumeuses, etc., etc. i » Dans l'un des Chapitres de mon Livre, j'expose les mécanismes phy- sicochimiques qui, dans la cellule vivante, président à l'assimilation et à la désassimilation. Ces mécanismes généraux n'avaient pas fait jusqu'ici le sujet d'un exposéméthodique. J'étudie successivement le rôle de l'eau, des sels, des ferments, les phénor^ènes d'hydratation, d'oxydation, de réduc- tion, de dédoublements, de Synthèse qui se produisent dans la cellule, phénomènes concomitants dans bien des cas, mais qui suivent chacun séparément leurs lois. » Enfin, dans ma cinquièméetdernière Partie, me plaçant au point de vue du fonctionnement de l'anima tout entier, j'essaye de montrer comment et sous quelle forme ilemprunte^on énergie au monde extérieur, et comment cette énergie latente, que lui apportent surtout ses aliments, se réalise grâce aux combustions et transformations dont les tissus sont le siège, sous forme de chaleur rayon née, de travail mécanique et de structure molécu- laire. Il eût été bien difficile, il y a quelques années, d'aborder cette partie de l'étude des êtres vivants avant que les importantes recherches de Ther- mochimie de M. Berthelot, de ses élèves ou de ses émules fussent ( 58i ) venues nous fournira la fois des méthodes, des solutions théoriques et des données numériques extrêmement précieuses. » Les conclusions générales qiii résultent de mes recherches de labora- toire et du travail qui s'est fait peu à peu dans mon esprit, relativement au mécanisme intime des phénomènes de la vie sont résumées dès les premières lignes de ce Livre : l'organisation et le fonctionnement des êtres vivants sont en relations étroites avec la constitution et les propriétés des principes immédiats qui entrent dans la structure de leurs organes. Chaque fois, en effet, qu'un organisme varie, la composition de ses principes spécifiques varie corré- lativement; et réciproquement, chaque foisipe, grâce à la nutrition, à l'in- fluence des milieux, à la coalescence avec les espèces actuelles de certains principes fournis par des organismes étrangers, on parvient à faire varier la nature des entités chimiques qui composent un individu, on fait du même coup varier ses formes et ses fonctions, celles-ci n'étant que le ré- sumé et comme l'écho lointain des fonctions chimiques de ses principes immédiats intégrants. )) C'est ainsi que la vie générale est en relation avec le fonctionne- ment chimique des molécules dernières qui composent l'être tout entier, proposition fondamentale que j'ai essayé d'établir par une longue suite de recherches personnelles, et dont je cherche encore, à cette heure, à géné- raliser la démonstration. » ZOOLOGIE. — Sur le laboratoire Arago. Note de M. de Lacaze-Duthiers. « Une nouvelle fausse s'est répandue et a été reproduite dans la presse : elle doit être démentie. » A la suite des mauvais temps qui ont sévi dans le midi de la France, vers la fin d'octobre, beaucoup de journaux ont dit : le laboratoire Arago a été démoli par un coup de mer. » La nouvelle est fausse et ne pourrait d'ailleurs se réaliser, car le labo- ratoire est situé dans une grande entaille des roches formant le promon- toire du Fontaulé. Le promontoire est à l'ouest et garantit complètement les bâtiments contre les coups de mer les plus violents. )> En ce moment on construit un vivier sous les murs du laboratoire, dans la baie de Banyuls qui est ouverte au nord. Les retards apportés à la construction qui se poursuivait au moment même où la mer est devenue furieuse n'ont fait opposer, au choc terrible des lames venant du nord- ( 582 ) est, qu'une maçonnerie toute fraîche. Une grande brèche a été produite dans le mur de ce vivier au nord. C'est cet accident, arrivé à la construc- tion nouvelle, qui a été transformé en une démolition du laboratoire. » Il importe de rétablir la vérité des faits, car, le laboratoire Arago res- tant ouvert du i" octobre au i" juin, les savants qui se proposaient de venir à Banyuls pourraient en être détournés par la fausse nouvelle qui a été reproduite dans un très grand nombre de journaux. » Nous étions cinq personnes il y a quelques jours, et quand le coup de mer est arrivé, le 25 octobre, je venais de partir; mais les quatre autres savants : un Suisse, un Russe, un professeur de Reims et M. Prouho, qui a bien voulu m'envoyer la photographie que j'ai l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie, y travaillaient tranquillement, parfaitement à l'abri de tout danger. » Les travailleurs qui m'avaient demandé de venir passer l'hiver à Banvuls ne trouveront rien i de changé dans le laboratoire. L'avarie arrivée au vivier en retardei'a seulement la terminaison et éloignera l'époque à laquelle pourront! être commencées les expériences d'Ostréi- culture. » BOTANIQUE. — Contribution a V Histoire naturelle de la Truffe {^). — Paral- lèle entre les Terfaz ou Kanifs (Terfezia, Tirmania) J' Afrique et d'Asie, et les Truffes d'Europe; par Ni. A. Cuatin. « La comparaison portera sur les points suivants, sommairement con- sidérés : distribution géographique, — climat, — sol, — plantes nourri- cières, — époques de maturation, — profondeur dans le sol, — modes de récolte, — culture, — couleur, odeur, saveur, — périderme, — chair ou gleba, — sporanges, — spores, — composition chimique. )) Une notable opposition existe dans la distribution géographique des Terfaz ou Rames d'une part, de nos Truffes d'autre part. Les premiers, à peine représentés au midi de l'Europe (Sicile, Corse, Andalousie), sont essentiellement espèces d'Afrique et d'Asie, où leur aire de dispersion, au moins pour quelques-uns, est immense. C'est ainsi que le Tirmania, non encore observé en Asie, se trouve en Algérie, à la fois dans le Hodnas et la grande plaine qui s'étend de Biskra au delà de Tougourt ; que le i (') Voir Comptes rendus, t. CXIII, p. 53o. ( 583 ) Terfezia Leonis du nord de l'Atrique est commun aux environs de Smyrne; que les Terfezia Claveryi et Boudieri, de Damas, se retrouvent en Algérie, beaucoup au sud de Biskra; et l'on peut espérer que de nouvelles recherches feront découvrir, jusqu'au delà des chotts de la Tunisie, les Terfezia Metaxasi et Hafizi, espèces des déserts de Bagdad. » En somme, on peut estimer que l'aire de dispersion des Terfaz ou Rames s'étend des deux Siciles et d'Espagne en Asie et en Afrique, du 4o* au 25* degré de latitude, et par 12° à i5° de longitude, le Terfe- zia Leonis è^anX. a la limite nord, les Terfezia, Claveryi, Hafizi et Metaxasi (sous réserve de la découverte d'espèces encore plus méridionales) aux limites sud. » Bien moins étendue est l'aire de la Truffe de Périgord, à peu près comprise entre la Provence et l'Orléanais, et aussi celle de la Truffe de Bourgogne, laquelle, quelque peu associée à celle du Périgord dans le midi de la France, dépasse peu au nord la latitude de la Lorraine. » Les Terfaz ou Rames veulent un climat chaud, la Truffe un climat tempéré. Pour tous des pluies sont nécessaires, au moins à certaines épo- ques de l'année. La Truffe de Périgord manque si les pluies font défaut en juillet-août; les Terfaz et Rames exigent des pluies d'hiver : c'est que la première n'arrive à maturation qu'en hiver, ceux-ci se récoltant, au con- traire, au printemps, à l'exception du Tirmania, qui est d'automne. En 1890, la récolte des Terfaz a été presque nulle en Algérie, à la suite d'un hiver trop sec; telle fut aussi la cause qui empêcha, suivant M. le consul Guillois, les Rames de paraître sur le marché de Damas en 1888, 1889 et 1890. » Sans doute qu'une relation existe entre la saison des pluies et les pre- miers développements des Truffes et des Terfaz. » Le 50/ où viennent les Terfezia et Tirmania diffère beaucoup, en gé- néral, par ses qualités physiques, de celui où se récoltent les Truffes du Périgord et de la Bourgogne. Les Terfaz se rencontrent dans les terres fort légères, limoneuses, dites sables du désert; les Truffes se plaisent sur- tout dans les terres fortes. Terres à Terfaz et terres à Truffes se rappro- chent cependant par ces deux points importants de leur constitution chi- mique; elles sont toutes assez riches en oxvde de fer et en chaux, ce qui pouvait ne pas être prévu pour les terres d'apparence arénacée des régions à Terfaz. » La profondeur à laquelle se développent en terre les Truffes de France est, en moyenne, de lo'^™ à iS"™, et peut arriver à 40'''" ou So*"" ; rarement ( 584 ) la Truffe est assez superficielle pour soulever le sol en petites taupinières, cas au contraire commun chez les Terfaz ou Rames, que l'on trouve même émergeant en partie sur le sol ou sous les feuilles, position qui permet d'en faire la récolte directement à la main ou avec une sorte de petit râteau, pratique expéditive bien à la portée des Arabes. » T>es plantes nourricières, généralement grands arbres pour la Truffe, sont d'humbles sous-arbrisseaux (Cistinées, Salicorniées? vers le littoral) ou même, suivant indication à vérifier, de simples herbes annuelles {Helian- themurn gultatum'!). » La culture, pratiquée avec tant de succès pour la Truffe du Périgord en Provence, dans les Basses-Alpes, le Lot, la Vienne et la Dordogne, est in- connue pour les Terfaz. On peut toutefois penser que, par des plantations de Cistes, on créerait des Ter/aziéres comme, par les semis de chênes, nous produisons des truffières dans les pays où existent déjà des Truffes. » Les époques de maturation sont loin d'être les mêmes. Les Terfezia se récoltent en avril, le Tirmania en octobre ; la Truffe de Périgord est de plein hiver, et celle de Bourgogne de fin d'automne (novembre-décembre); de juin à août mûrit notre Truffe blanche d'été, dont la récolte n'est pas sans quelque importance en France, dans le midi de la France, et surtout en Italie, oîi elle accompagne la Truffe à Vaû (Tuber magnatum). ■» La récolte des Truffes de France, à l'aide de certains animaux, est bien connue; je viens de dire comment les Terfaz, à peine engagés dans la terre, sont cueillis à la mainiou ramassés avec des sortes de petits râ- teaux, j » La coloration doit être notée séparément pour le péridium ou enve- loppe et la chair des tubercules. » Les Terfaz ou Kamés d'Afrique et d'Asie, connus jusqu'à ce jour, ont tous \e péridium sensiblement (incolore et uni ou sans verrues. Nos Tuber melanosporum et uncinatum, a^si que la plupart des autres espèces (^Tuber montanum, brumale, œstivum. mesentericum, etc.) ont, au contraire, le péri- dium relevé de grosses verrues noires ; exceptionnellement, la Truffe à l'ail d'Italie (Tuber magnatum) a le périderme uni et à peine coloré, pen- dant que quelques espèces sms intérêt (Tuber excavatum, etc.), vulgaire- ment connues sous le nom de nez- de chien, ont un j>éridium à faible relief quadrillé, apparence que rappelle le nom qui leur est donné. » La chair marque, comme le péridium, une grande opposition entre les Terfaz et nos Truffes : dafis les premiers, elle est blanche ou à peine teintée de jaune et de gris; dans les Truffes de Périgord et de Bourgogne, ( ^85 ) elle est brune ou même noire; la Truffe d'été et la Trufïe à l'ail ont bien la chair blanche ou grisâtre ( ';; mais la dernière seule a aussi le péridium incolore. » La chair a moins de consistance et d'homogénéité dans le Terfaz, qui perd davantage à la dessiccation, que dans les Truffes. M L'arôme et la saveur des Terfaz, sans analogie avec ceux des Truffes du Périgord et de Bourgogne, sont faibles comme dans beaucoup de nos Champignons, le Mousseron, par exemple. » Les sporanges, ^•ues dans l'ensemble des deux groupes, Terfaz et Truffes, présentent celte opposition générale qu'octospores dans les pre- miers, elles sont tétraspores chez celles-ci. » Signalons toutefois, parmi les notables exceptions, le Terfezia Cla- veryi, hexaspore (ce qui est aussi souvent le cas du Terfezia Leonis, dit par Tulasne octospore), et surtout le Terfezia oligospora, seulement dispore. » Les spores, je viens de le dire, diffèrent généralement par leur nombre dans les sporanges; elles diffèrent encore par la couleur (qui n'est autre que celle de la chair) et par la forme, ronde dans le Terfezia, ovale dans le Tiiber (aussi dans le Tirmanid). On constate, au contraire, un certain parallélisme dans le relief, en ce sens qu'il existe des Terfaz à spores alvéo- lées (Terfezia Claveryi, T. oligospermd), d'autres relevés de verrues {T. Leonis, T. Metaxasi), comme il y a des Truffes à spores alvéolées (Tuber œstn'um, T. mesentericam) et d'autres hérissées (^Tuber melanosporum, montanum, brumale, hiemalbum, uncinatum); avec cette différence, toute- fois, dans les échinules, que celles des Terfaz, relativement grosses et courtes, peuvent être dites des verrues, tandis que celles des Tuher, fines et allongées en pointe, sont au contraire papilliformes. » Le Tirmania diffère à la fois des Terfazia et des Tuber par la surface, tout à fait lisse, de ses spores. » La composition chimique des Terfaz et des Truffes proprement dites diffère à plusieurs égards, surtout pour l'azote et le phosphore, dont la proportion est notablement plus grande dans ces dernières pour le phos- phore surtout. » \J importance alimentaire est incontestablement en faveur des Terfaz, qui couvrent d'immenses espaces, et sont pour les populations arabes, qui (') Soit dit, une fois pour toutes, que la couleur de la chair n'est autre que celle des fines spores, dont elle est comme farcie. ( 586 ) les conservent par la dessiccation, ce qu'est la pomme de terre au paysan d'Irlande. Quoique moins azotés et phosphores que nos Tuber d'Europe, les Terfazia et Tirmania l'emportent d'ailleurs infiniment, sous ce rapport, sur la pomme de terre, qui n'est rien moins que de composition animali- sée. La Truffe est, au contraire, un aliment de luxe. » Les Terfaz ou Rames, consommés dans les pays de production, ne donnent lieu qu'à un petit commerce, fait par les Arabes du désert avec les grands centres de population, dans l'Afrique du Nord et l'Asie occi- dentale. La seule Truffe de Périgord ('), dont la production est de vingt millions de francs, donne lieu à un commerce de cinquante millions. » PALÉONTOLOGIE. — Une excursion dans les montagnes Rocheuses. Note de M. Albert Gaudry. « Un Congrès international de Géologie vient d'avoir lieu à Washington. A la suite du Congrès, une excursion géologique dans les montagnes Ro- cheuses a été organisée; quatre-vingt-neuf personnes ont pris part à cette excursion ; les deux tiers étaient des savants venus de différents points de l'Europe. C'est la première fois qu'une réunion aussi considérable d'hommes de science visite une région si éloignée. » Un train spécial est resté tout le temps à notre disposition. Lorsqu'il passait devant une place intéressante, il s'arrêtait; les géologues descen- daient armés de leur marteau, puis on remontait, et ainsi de suite. Nous avons été de Washington à Chicago, puis à Saint-Paul, où l'on nous a montré des faits intéressants pour l'histoire des périodes glaciaire et post- glaciaire. Ensuite nous sommes arrivés dans les montagnes Rocheuses, au parc national; nous avons visité ses curiosités géologiques : les terrasses de ti'avertin de Mammoth Hot Springs, la falaise d'obsidienne, les nom- breux geysers, dont plusieurs s'élèvent à de grandes hauteurs et déposent de toute part des concrétionssiliceuses, le lac et lecanvonde Yellowstone, dont la formation est encore un problème. Puis nous avons été au delà des montagnes Rocheuses, sur le versant du Pacifique, voir les mines d'argent de Butte-City; de là, nous nous sommes dirigés vers la Ville du (') Avec la vraie TrufTe de Périgord {Tuber melanosporum) croissent en mé- lange, et sont acceptés par le commerce, les Tubercules des Tuber monlanuin et brumale. ( .^87 ) Grand-Lac-Salé, la capitale des Mormons. Après avoir étudié l'ancienne extension du Grand-Lac-Salé, nous avons longé les escarpements des pla- teaux crétacés où les érosions ont produit une succession indéfinie de dé- coupures étranges qui simulent des tours, des remparts, des châteaux rui- nés. Nous avons retraversé les montagnes Rocheuses vers le 3g' de latitude, passant par Nevvcastle, où l'on exploite le charbon de terre dans le crétacé, par Glenwood, par Canyon-City, où nous avons vu les vestiges des plus anciens Vertébrés (poissons siluriens de l'horizon de Trenton), et les couches à Atlantosaurus, par Leadville, centre de grandes mines, par Manitou, où nous avons visité le Jardin des Dieux et pris un chemin de fer qui nous a conduits jusqu'au sommet du Pike's Peak, à 4300™ d'alti- tude. A Denver, les excursionnistes se sont séparés; les uns ont été voir le grand canyon du Colorado, les autres sont revenus à New- York en pas- sant par le Niagara. Nous avons ainsi fait îSoo lieues sur la terre améri- caine ; avec les deux traversées de l'Atlantique, c'est un total de 55oo lieues. Si, dans nos 'réunions géologiques, il y a une trentaine d'années, on eût parlé d'une semblable excursion, cela eût paru très extraordinaire. Des habitudes nouvelles s'introduisent dans la science pour son grand profit, car les échanges d'idées avec les hommes des différents pays du monde ne peuvent qu'élargir nos esprits. » Les montagnes Rocheuses ont un intérêt spécial pour les paléontolo- gistes. Lorsque les Américains ont fait les chemins de fer qui les traversent, ils ont rencontré sur des espaces immenses des débris de créatures fos- siles très extraordinaires. Parmi les collections qui en renferment des spé- cimens, il y en a deux qui sont particulièrement importantes : celle du professeur Marsh à New-Haven et celle du professeur Cope à Philadelphie. En ce moment, les découvertes se pressent plus nombreuses que jamais. M. Marsh m'a donné les dessins de quelques restaurations des plus curieux fossiles des montagnes Rocheuses qu'il étudie en ce moment. Je les mets sous les veux de l'Académie. » Voici d'abord la restauration du Dinosaurien qu'il appelle le Bronto- saurus, c'est-à-dire le Saurien du tonnerre. La petitesse de la tête con- traste avec la grandeur du corps qui, dit-or, aurait eu 1 5™ de long. JJ At- lantosaurus associé avec lui dans le même terrain était encore plus grand; on a prétendu qu'il avait 24™ de long. Même en diminuant uti peu ce chiffre, nous pouvons croire que c'est le plus puissant animal qui ait ja- mais vécu sur les continents. Le squelette de l'Eléphant de Durfort, qui im- pressionne par ses dimensions tous les visiteurs de notre galerie de C. R., 1891, 2' Semestre. (T. CXIll, N' 18.) 7° ( 588 ) Paléontologie, n'a pas 7"' de long, le Megalhej-ium a S-.So, le Mastodonte de Sansan a 4™- » Voici maintenant la restauration du Stegosaurus, nommé ainsi à cause des grandes pièces qu'il porte sur le dos; sa queue est surmontée de fortes épines. Aucune bête actuelle ne peut nous donner une idée d'une telle disposition. Comme chez le Brontosaurus, on s'étonne de la petitesse de la tête. M. Marsh a pris le moulage de l'encéphale et celui de la moelle épi- nière dans la région sacrée; ce dernier est beaucoup plus volumineux; si donc on suppose que l'énergie vitale est en proportion du développement de la substance nerveuse, il faut croire que, chez ces animaux, elle était plus grande dans la partie postérieure du corps que dans la tète. Le Bronto- saurus et le Stegosaurus étaient sans doute très stupides. Ces animaux ont vécu à la fin du jurassique. » Le Triceratops de la fin du crétacé est plus étrange encore, ainsi que l'Académie en peut juger par l'essai de restauration placé sous ses yeux. Son nom provient de ce qu'il a trois cornes : une médiane formée par les os nasaux et deux latérales placées au-dessus des yeux comme dans ])lu- sieurs Ruminants. La tête a plus de 2" de long. Un os est ajouté à l'inter- maxillaire; M. Marsh l'appelle le rostral. Il devait y avoir en avant un bec corné comme chez les oiseaux, et en arrière des dents ainsi que chez la plupart des reptiles; mais ces dents ont une double racine comme chez les Mammifères. C'est dans sa partie postérieure que le crâne présente le plus de bizarrerie; les os pariétaux et squameux s'amincissent et se pro- longent très loin pour constituer une sorte de capuchon au-dessus du cou, dont les premières vertèbres, sans doute immobilisées, se sont ankylosées. Les bords postérieurs du capuchon portent des épines. M. Marsh range le Triceratops parmi les Reptiles dinosauriens. » Les Mammifères tertiaires des montagnes Rocheuses ont aussi offert des singularités. J'ai, dans une précédente occasion, parlé à l'Académie du Dinoceras éocène dont M. Marsh a fait une restauration qu'il a donnée au Muséum de Paris. Je présente le dessin d'une restauration du Brontops miocène; c'est un animal cornu comme le Dinoceras, mais il est très diffé- rent du genre éocène. ' » Je pourrais citer encore d'autres créatures mises en lumière par M. Marsh et les autres savants américains. T^es restaurations que je viens de montrer à l'Académie suffiront pour donner une idée de l'importance des découvertes qui ont été faites, soit dans les montagnes Rocheuses, soit dans leur voisinage; ces découvertes obtenues, au prix des plus grands sacrifices, indiquent une rare énergie chez leurs vaillants auteurs. » ( ~^8() ) MÉTÉOROLOGIE. — Note sur l'ouragan quia sèvisur la Martinique, leiSaoïU dernier (Extrait de V American Journal of Meteorology) ; par M. Faye. « La plus importante tempête du mois a été celle qui a dévasté la Mar- tinique, le soir du i8, et qui a causé la mort de 878 personnes, et détruit des propriétés estimées à 5o 000 000^''. La tempête paraît avoir eu un dia- mètre comparativement faible à cet instant, et venait probablement du sud-est de l'île. Elle passa directement sur l'île dans son trajet vers Saint-Domingiie. Des télégrammes fort brefs des Indes occidentales et des Bermudes indiquent que son trajet s'est recourbé vers les Bahamas de l'est, et qu'à partir de là, il s'est dirigé au nord-est, dans le voisinage des Bermudes. où le vent, au 27, a soufflé avec une foi'ce tout à fait hurricane le matin du 27, du nord-nord-ouest, avec une chute barométrique à 746, 85. Il serait bien désirable que de nouvelles informations, soit des terres fermes, soit des vaisseaux, pussent être obtenues sur cette tempête si destructive. » CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur les butylènes monobromés . Note de M. E. Reboul. « Des quatre butylènes monobromés connus, un seul a une constitution certaine : c'est le bromure d'isocrotvle de Boutlerow >C := CHBr, ^ CW/ dérivé par soustraction de HBr du bromure d'isobutylène. » Le butylène brome de Caventou, obtenu par l'action de la potasse alcoolique sur un bromure de butylène retiré des bromures formés en recevant dans du brome les gaz qui se produisent lorsque l'on fait passer la vapeur d'alcool amylique dans un tube de porcelaine chauffé au rouge, et qui bout de 82° à 92°, n'est pas Un composé unique. On serait tenté de supposer que cela tient à l'impureté du bromure de butylène. Il n'en est rien; car, en partant d'un bromure pur CH'-CHBr-CHBr-CH% bouil. lant à i58° et préparé par la fixation du Br- sur le diméthylène symé- trique CH''-CH =: CH-CH^ qu'on peut aisément se procurer par l'action de l'acide sulfurique convenablement étendu d'eau sur l'alcool butylique ( 590 ) secondaire ('), on obtient un butylène brome qui, même après d'assez nombreuses rectifications, bout de 85" à pS", la plus forte proportion dis- tillant de 87° à 89° ou 90°. C'est un mélange des deux composés isomé- riques CH=-CH = CBr-CH' et CH'-CHBr-CH = CH% dont la production simultanée est facile à expliquer. La méthode de séparation fondée sur l'emploi de l'acide bromhydrique aqueux qui m'avait réussi dans la série propylique ne m'a donné dans ce cas-ci aucun résultat net. » Enfin M. Jaffé, en enlevant par une solution aqueuse de potasse ou de soude CO^ + HBr à deux acides dibromovalériques isomères a. obtenu, avec l'un, un butylène brome bouillant à 86"-88°, et avec l'autre un iso- mère bouillant à 97° avec décomposition partielle. Leur constitution est inconnue. » Le principal objet de cette Communication est de faire connaître un nouveau butylène brome dont la structure est représentée par la formule CH'-CH^-CBr=CH^ Il se forme en enlevant HBr au bromure d'éthyl- éthylène. » Pour se procurer celui-ci facilement et à Tétat de pureté, on introduit dans un flacon du bromure de butvle normal, auquel on ajoute le tiers environ de la quantité de brome qu'exige la théorie, puis de l'eau. On bouche le flacon et on l'expose au Soleil jusqu'à décoloration complète, ce qui a lieu au bout de quelques jours. On sépare le liquide inférieur qu'on distille en recueillant ce qui passe avant 160° (a) et mettant à part ce qui reste (b). La portion (a), constituée en très grande partie par du bromure de butyle inaltéré, est traitée dans l'eau et au soleil par une quantité de brome égale à la première, jusqu'à décoloration. On distille le liquide séparé, et ce qui passe avant 160" est traité une dernière fois par le brome (^). Les trois portions qui restaient après 160° sont réunies et il suffit de trois ou quatre distillations fractionnées pour obtenir du bromure d'éthyléthylène 166°, sans isomères (| à peu près) et un dérivé monobromé de ce bromure (environ J ). Ce dernier bout à 2i8°-224° sous la pression ordinaire, en se décomposant notablement et donnant des fumées assez épaisses d'acide brom- hj'drique. Aussi convient-il d'effectuer dans le vide les rectifications qui ont pour but de l'isoler ('). ( ' ) En traitant de la même manièrel'alcool butylique normal GH'-CH^- CH^- CH- OH, on obtient le même diméthyléthylène symétrique fournissant, avec le brome, le bro- mure 158° sans autres isomères. Onaurait dû s'attendre à voir se produire de l'éthylé- thylène par la soustraction de H^O aux dépens du chaînon CH^OH et du groupe GH' adjacent. {') Ce fractionnement a pour but de soustraire autant que possible à l'action du brome le bromure de butylène formé. {" ) J'avais espéré que, par l'action du brome sur le bromure de butyle normal, il se ( %! ) » Traité par la potasse alcoolique, suivant la niéthude ordinaire, le bromure d'éthjl- éthylène fournit un butylène brorné, qu'on précipite par l'eau du liquide condensé, qu'on lave, sèche et rectifie. 11 se forme en même temps des quantités notables d'éthjl- acétylène, mais point de dérivé bromoxéthylé. » Le butylène monobromé ainsi obtenu est un liquide incolore, d'odeur alliacée, d'une densité 1,282 à +21°. Il bout à 88" sous la pression o™,759. Son point d'ébuUition étant inférieur de 3" à celui (91°) de l'isobutylène bronié de Boutlerow ^C = CHBr, il est presque certain que c'est le brome du chaînon extrême qui est éliminé à l'état de HBr dans le bromure d'étliyléthylène transformé ainsi en CH'-CH--CBr ;= CH'. Celui-ci, par perte de HBr, doit probablement fournir le carbure CH'-CH--C^CH, facile à caractériser par la propriété fondamentale des carbures acétylé- niques proprement dits. » C'est, en effet, ce qui a lieu. Il suffit de chauffer à 100", en vase clos, le butylène brome en question avec de la potasse et de l'alcool, pendant une trentaine d'heures, pour que la décomposition soit à peu près complète. Il est aisé de retirer du produit de la réaction un carbure d'hydrogène d'une odeur fortement alliacée, liquide léger et mobile bouillant à i4°- 14°> 5 sous la pression 0,761, absorbable par le chlorure cuivreux ammoniacal, avec lequel il donne un précipité jaune de soufre foncé, par le nitrate d'argent ammoniacal, avec lequel il forme un précipité blanc que la lumière noircit peu à peu. Ces combinaisons cuivreuse et argentique sont décomposées à chaud par les acides minéraux très étendus, en régénérant le carbure pri- mitif. » Bien que le point d'ébuUition de ce carbure soit de 3°, 5 inférieur à celui (18°) de l'éthylacétylène de Bruylants, obtenu au moyen du chlorure de méthyléthylcétone CH'-CH--CCr--CH% son mode de production et ses principaux caractères doivent le faire considérer comme étant le même que lui. » Afin de rappeler le dédoublement du butylène brome CH'-CH=-CBr = CH^ en acide bromhydrique et éthylacétylène, je le désignerai sous le nom de produirait une certaine quantité de bromure de télraméthylène dont le point d'ébul- lition doit être situé veis iSo°-i85°. Il m'a été impossible d'en constater la formation d'une manière nette. ( ^92 ) hromhydrate (x) d'elhylacétylêne (^*), la théorie faisant prévoir l'existence d'un bromhydrate (p) CH'-CH'-CH = CHBr qui doit bouillir à une dizaine de degrés au-dessus de son isomère. Il est à présumer que le bu- tylène brome, bouillant à 97", de Jaffé, est ce bromhydrate (p) qui peut se produire en même temps que l'isomère (7.) par l'union directe de l'acide HBr avec l'éthylacétyiène. « L'(''-) bromhydrate d'éthylacétylènese combine avec une telle énergie avec le brome, qu'il faut opérer peu à peu et dans un mélange réfrigérant. Le bromure formé CH'-CH^-CBr"-CH^Br est un liquide incolore, d'une densité 2, 1 36 à + 1 7° bouillant sans décomposition à 1 1 2°- 1 1 5° sous une pression de 4*^™, à 2i4''-2i8'' sous la pression ordinaire, mais non sans se décomposer sensiblement avec émission de fumées d'acide HBr(-). Il n'est pas identique avec celui qui se produit dans l'action du brome au so- leil sur le bromure de butyle normal. Ce dernier, en effet (^), d'une den- sité 2,171 à -I- 1 7° bout 5" à 6° plus haut (i 17°- 122° sous une pression de 4'"").Xa même différence, ou à peu près, existe entre les points d'ébullition des butylènes bibromés qu'ils fournissent. Le bromure brome de sub- stitution, moins volatil que celui d'addition, est donc probablement CH^-CH^-CHBr-CHBr^, ou un mélange de celui-ci avec le bromure brome CH'-CH=-CBr^-CH=Br. » L'acide bromhydrique en solution aqueuse concentrée se fixe lente- ment à froid, plus rapidement à 100° sur le bromhydrate d'élhylacéty- lène (a). La combinaison est un mélange de bromure 166°, qui domine et qu'on peut aisément isoler, et d'un bromure inférieur qui est probable- ment CH'-CH=-CBr=-CH-, contenu dans la portion qui distille de i54°à 166° (après plusieurs rectifications). » L'isobutylène brome de Boutlerow (gi°) se comporte d'une manière différente dans les mêmes conditions. Outre qu'il se combine beaucoup plus rapidement avec l'hydracide, il ne fournit guère que le bromure d'iso- CH'\ butylène (i48°) ^tts /CBr-CH^Br. C'est à peine s'il y a quelques cen- tièmesd'un bromure supérieur contenu dans la portion relativement très petite qui passe de 149° à iSS" (tout a distillé alors) et dont la production peut être prévue par la théorie. » (') On pourrait également le désigner sous le nom à'éthylbromélliylène (a). (2) Analyse : Brr= 81,1 Théorie : Br =: 81 ,3 (') Analyse : Br=: 81,0 ( 593 ) MÉMOIRES PRESENTES. M. L. Rarraud soumet au jugement de l'Académie un Mémoire ayant pour titre : « De l'obscuration des eaux-de-vie et la nouvelle loi belge; moyen proposé pour y remédier. » (Commissaires : MM. Friedel, Schûtzenberger, H. Becquerel.) CORRESPONDANCE. M. Paye annonce à l'Académie, d'après le journal américain de Météo- rologie, le décès d'un savant illustre, M. W. Ferrel. Né dans le comté de Bedford Pa. le 29 janvier 1817, il est mort à Maywood, Kansas, le 18 septembre 1891. ASTRONOMIE. — Observations de deux nouvelles pejites planètes, découvertes à C Obsen'atoire de Nice, les 24 septembre et 8 octobre 1891. Note de M. Charlois, présentée par M. Faye. Ascension Distance Dates Temps moyen droite Log. fact. polaire Log. fact 1891. de Nice. apparente. Planète du 24 parall. SEPTEMBRE. apparente. parall. Sept. 24... h m 7.53.39 h m s 21.23. 3,52 T,i54„ 102. 19.40,3 0, 860,, Oct. 8... 10.35.24 21 . 21 . 25,27 7,419 io3. 14.33,6 0,852„ Grandeur : i3, 5. Planète du 8 octobre. Oct. 8.... 14.40.54 0.42.27,71 1,496 86.38. 5,4 0,765,, i3.... i3.56.32 0.39.22,84 7,453 87.19.41,1 0,768,, Grandeur : i3,o. » Ces astres sont distincts de ceux qui ont fait l'objet de ma précédente Communication. » ( 594 ) MÉCANIQUE. — Sur les dimensions et la forme de la section d'une veine gazeuse où régne la contrepression limite pendant le débit limite. Note (le M. Parenty, présentée par M. Léauté. « J'exprime qu'un même poids de gaz franchit pendant l'unité de temps l'orifice S et la section inconnue MS : Vl et cjl représentant la vitesse et le poids spécifique réels du gaz à la sec- tion limite, (Wl)o et cjo 'e débit en volume et le poids spécifique, évalués à la pression /?o et à la température /„ du réservoir. J'associe à cette équa- tion la relation bien connue de Thermodynamique iv ^1, _ fptY''. enfin j'introduis le facteur m^^m, de réduction déterminé par Hirn dans ses expériences préparatoires pouV l'établissement de sa formule adiabatique du débit. » Il vient, toutes réductions faites, (3) M = ^-^^^ ^ X m, m,. "io'"iSV,.( — ) '' (/,) M = ^-^m,m,-=^.. » Le dénominateur est, en effet, l'expression W^ du volume adiaba- tique débité par seconde, évalué à la pression p^ et à la température /„. Hirn a consacré une colonne spéciale de ses Tableaux aux valeurs numé- riques de cette expression. » I^e numérateur est le débit réel et peut s'évaluer soit par une expé- rience directe, soit au moyen d'une formule reconnue exacte, la formule elliptique, par exemple. 4 ( 59-^ ) Orifice conico- Orifices coniques Désignation des orifices. Orifices contractés. cylindrique. convers;enls. Numéros des expériences I. II. III. IV. V. VI. Womi calculés par Hirn 0,634 o,63? 0,925 0,991 0,991 0,985 — contrepression limite 0,269 0,288 o,5o9 0,547 o,547 o,538 ^W 1 l'I'tl" "t (expérimental.. 0,00207155 o,oo42683 o,oo333g 0,0036920 o, 0087103 0,0098300 (elliptique 0,00192420 0,0039492 0,008297 0,0086228 o,oo36854 0,0097097 Cl. Wa= mi,»2iS ( — ^J V|, (Hirn) . , . . o,ooi3ii5o 0,0027467 0,008178 o,oo35i3o o,oo364o4 0,0096484 \/'o / I expérimental 1,002 0,981 0,971 i,o4i 1,012 i,oo4 elliptique 0,980 0,908 0,959 i,o2i 1,022 0,991 ""oyen 0,966 0,945 0,960 1,081 1,017 0,997 » Cette valeur de M est constamment voisine de l'imité, d'où cet énoncé ; Dans le débit limite, la section où règne la contrepression limite est sen- siblement égale à la section réelle de l'orifice contracté ou non. » Cette section MS, où nous avons mesuré le débit, est-elle une section minima, un co/ comparable à la section contractée adiabatique étudiée par Hugoniot? L'analyse nous permet d'affirmer que non. Pour que la frac- X tion Y prenne un minimum, il faut que sa dérivée soit nulle YX — XY' Y^ =0- » Or : 1° dans les orifices contractés, quand on fait parcourir à la va- £1 sion limite adiabatique et la dépression limite réelle X'>o, Y'. o, Y'< o, et YX' - XY' = o est possible. Il peut donc exister un col à l'amont de la surface limite adia- C. R., 1891, 2« Semestre. (T. CXIII, N" 18.) 79 (596) balique et de la surface limite réelle. Je dis surface, car, en l'absence de contraction réelle, le parallélisme des fdets disparaît, et l'on obtient une véritable surface de niveau, normale au faisceau divergent des filets gazeux. Cette propriété d'être traversée normalement par tous les filets fluides de même densité et de même vitesse caractérise nettement et définit la sur- face limite isotherme de niveau sur laquelle nous avons pu fort légitime- ment dès lors mesurer le débit, à l'exclusion de toutes les autres surfaces de niveau que leurs filets traversent obliquement. » 2° Dans les orifices parfaitement convergents pour lesquels le coefficient de réduction m de la formule elliptique est ^ i , le débit se régularise pour une dépression R inférieure à celle qui fournit le maximum adiabatique. X devenant constant, X' est constamment nul, et le numérateur de la dé- rivée prend la valeur o pour le maximum adiabatique Y'= o. Dans ce cas, et nous nous rencontrons ici avec Hugoniot, la section contractée adiaba- tique se confond avec le col réel ; mais la surface aux vitesses limites est placée à l'amont de ce col, avec lequel elle se confond quand m. est préci- sément égal à l'unité. » En définitive, nous avons mesuré le débit limite sur la surface de rupture de la veine, dont l'aire développée est à peu prés égale à la section réelle de l'orifice, et qui se place sur la trajectoire en amont ou en aval du col effectif, suivant que le coefficient elliptique de réduction du débit est supérieur ou inférieur à l'unilé. » Contrairement, du reste, à l'opinion émise par Hugoniot, le col de la veine se dessine nettement bien avant la régularisation du débit, pour les orifices à minces parois; tandis que, pour certains orifices d'une conver- gence parfaite, la régularisation du débit précède quelque peu la consti- tution d'une section contractée adiabatique. D'autre part, hors le cas très particulier de /7z = i, on ne saurait mesurer le débit au col effectif; parce que, si les filets y sont parallèles, ils paraissent n'y pas avoir la même vi- tesse. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Sur un modèle de fontaine lumineuse. Note de M. G. Trouvé, présentée par M. J^ippmann. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie une nouvelle fontaine lu- mineuse qui peut être construite en grand ou en petit modèle. » Elle n'utilise qu'en partie le principe de CoUadon, car l'éclairage se ( 597 ) fait par action directe, comme dans les appareils présentés par M. de Lacaze- Dalhiers (voir Comptes rendus du 3 août i885) pour l'éclairage des li- quides et des ferments, et employés dans ses laboratoires de la Sorbonne, de Banyuls et de Roscoff. M Dans le petit modèle que j'ai spécialement destiné aux démonstra- tions des cours, tous les organes sont très apparents et peuvent être vus sans difficulté de tout un amphithéâtre. » La faible quantité d'eau mise ici en jeu, et conséquemment le faible diamètre des veines et la réduction en perles de la gerbe retombant dans la vasque, ne me permettaient jjas de recom-ir à l'artifice des veines creuses qui retiennent la lumière entre leurs parois intérieures et en augmentent la portée; j'ai donc dû baigner entièrement le jet d'eau dans le faisceau lumineux, qui se trouve ainsi éclairé au sommet avec la même intensité qu'à la base. J'y suis parvenu par la suppression de tout ajutage métallique, qui eût porté ombre, et par l'adoption d'une cloche de verre percée d'ori- fices verticaux d'où jaillit l'eau comprimée. » La compression s'opère à l'aide d'une poire de caoutchouc aspirante et foulante, dans le réservoir qui forme le pied des appareils et où revient périodiquement l'eau de la vasque. » La source électrique, représentée par une lampe à incandescence, est fixée au foyer d'un réflecteur |)arabolique dont l'axe coïncide avec celui de la gerbe liquide directement éclairée; des écrans de verres, de couleurs variées, viennent s'interposer entre cette lampe et la colonne d'eau. La solution de fluorescéine rend l'expérience encore plus frappante. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur la combinaison directe des métaux avec le chlore et le brome. Note de MM. Henri Gautier et Georges Charpy, présentée par M. Henri Moissan. « Quand deux corps, par leur union, peuvent donner naissance à une réaction exothermique, d arrive souvent que des liaisons ('), dont la nature ne nous est pas connue, les empêchent de se combiner directement. Dans ce cas il faut, pour obtenir la combinaison, faire intervenir une énergie étrangère qui détruise ces liaisons. Il est difficile, dans l'état actuel de la Science, de rien dire, a priori, sur la nature de la source d'énergie (') Nous donnons ici au mot liaison le sens qu'on lui attribue en Mécanique. ( 598 ) qui doit fournir le travail préliminaire. Il est même très curieux, dans des cas qui paraissent tout à fait comparables, de voir que l'action d'une énergie étrangère est tantôt inutile, tantôt indispensable, et que, si cette énergie est nécessaire, elle n'intervient pas toujours de la même manière. )) L'action qu'exercent les halogènes sur les métaux est un des exemples les plus nets que l'on puisse citer de ces différences. » Considérons d'abord la formation des bromures métalliques par l'ac- tion du métal sur le brome liquide. On sait qu'à la température ordinaire, le potassium, mis au contact de ce liquide, fait explosion et s'enflamme, tandis que le sodium, d'après les expériences de MM. Merz et Weith, peut être chauffé avec ce liquide jusqu'à i5o° sans être attaqué. C'est cette dif- férence de l'action d'un même corps sur deux métaux de propriétés très voisines qui nous a amenés à rechercher dans quelles conditions l'union directe des métaux et des halogènes était possible. » Nos expériences ont été faites sur des fds métalliques, bien décapés, de mêmes dimensions (2'°™ de diamètre), qui ont été maintenus, dans l'obscurité, au contact du brome desséché. La durée du contact a varié de huit jours à quatre mois et nous avons opéré soit à la température am- biante, soit à 100". Dans ces conditions, nous avons obtenu les résultats suivants : Diminution de poids pour loo Métaux. à i5° en 8 jours. à i5° en 4îniois. à loo" en 8 jours. Magnésium o o 0,19 Zinc 0)289 0,487 o.63 Fer 0,210 o,44o 28,27 Cuivre 0,371 ii74o 6,62 Argent o,oo3 o,54o » » Le magnésium est tout à fait remarquable par son inaltérabilité au contact du brome; nous avons conservé pendant cinq ans des fils de ce métal au contact du brome sans pouvoir observer à leur surface la moindre trace d'altération; le brome lui-même ne laissait aucun résidu solide après évaporation. » Dans les mêmes conditions, l'aluminium donne lieu à une réaction excessivement vive. Le métal mis au contact du brome s'échaulïé peu à peu et s'enflamme bientôt; il continue alors à brûler en se déplaçant à la surface du liquide comme un morceau de potassium sur l'eau ('). (') Il est possible que la formation de perbromures métalliques, analogues à ceux qui ont été découverts par M. Berthelot, ne soit pas étrangère à ces pliénomènes. ( 599 ) )) Le chlore, à l'état liquide et maintenu en tubes scellés à la tempéra- ture ambiante, donne lieu à des remarques du même ordre. Diminution du poids pour loo Métaux. à lâ" en 4 mois. Magnésium o Zinc . o Fer o,74o Cuivre 3, 241 Argent 0,678 » Le potassium, le sodium et l'aluminium ne paraissent pas s'altérer dans le chlore liquide maintenu à sa température d'ébuUition. Avec l'alu- minium, nous avons réussi à fermer un tube de chlore; vers — 20°, la réaction a commencé, le métal s'est enflammé, comme dans le brome, et le tube a éclaté. » Quand, au lieu d'employer des halogènes bien desséchés, on opère en présence de l'eau, on observe des résultats différents. » Le magnésium et l'aluminium, mis au contact de l'eau bromée, donnent immédiatement lieu à un dégagement régulier d'hydrogène, et, après un certain temps, il se dépose un oxybromure. Ces réactions sont analogues à la décomposition de l'eau par l'iode, en présence de l'alumi- nium, précédemuient signalée par MM. Gladstone etTribe. » Avec le zinc, le fer et le cuivre, on n'observe aucun dégagement gazeux, mais un fil de 2""° de diamètre et de 5*^" de longueur disparaît en sept à huit jours dans de l'eau de brome renfermant un excès de ce liquide. Comment l'eau intervient-elle dans celte attaque? Il est très pro- bable que sa décomposition par l'halogène, qui est très lente dans les conditions ordinaires, s'accélère en présence du métal : celui-ci se trans- forme en oxyde que l'hydracide change en bromure avec élimination d'eau. » En résumé, la plupart des métaux, à l'exception de l'aluminium, sont à peine attaqués par le chlore et le brome secs à la température ordi- naire, et il est très remarquable de voir le magnésium résister complète- ment à l'action de ces liquides qui attaquent l'aluminium avec une si grande facilité. Les chlorures et bromures de ces deux métaux présentent, dans leurs propriétés et dans leur formation à partir des oxydes, des ana- logies qui ne permettaient pas de prévoir les différences que nous signa- lons. » Mais, si l'attaque est lente avec les halogènes secs, elle devient, dans ( 6oo ) tous les cas, rapide en présence d'inie certaine quantité d'eau. Ce liquide se comporte d'ailleurs de deux manières bien différentes : ou bien il est décomposé avec dégagement d'hydrogène, ou bien il se retrouve intact à la fin de la réaction. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Conlribulion à V étude physico-chimique de la fonction du rein. Note de M. C. Chabrié, présentée par M. Friedel (' ). (( Lorsque M. le professeur Guyon m'a chargé d'étudier, au point de vue chimique, le fonctionnement du rein chez les néphrétiques , je me suis demandé à quelle manipulation de laboratoire pouvait se comparer ce fonctionnement dans l'état de santé et dans l'élat pathologique. Quelle que soit la théorie physiologique qu'on admette, on voit qu'en fait le rein transforme le sang en urine en en séparant les éléments histologiques et en en retranchant les substances albuminoïtJes. » La première opération est une fdtration analogue à celle qu'on fait pour séparer un précipité ténu de la liqueur qui le baigne; la seconde est plus compliquée. )) Pour l'étudier, je me suis procuré du sang humain provenant de per- sonnes d'une bonne santé. Le sérum a été séparé avec soin du coagulum fibrineux qui contenait presque tous les globules, puis filtré jusqu'à ne plus présenter que la couleur jaune de l'urine. Enfin, il a été soumis à l'expérience suivante : » Première expérience. — On l'a dialyse à travers une membrane animale. A cet effet, on a placé 70'='= de sérum dans un dialyseur, ^So"^"^ d'eau distillée dans le Cristalli- soir extérieur, et le tout a été abandonné, pendant vingt-quatre heures, à une tempé- rature de 10° à i5°. Après ce temps, on a recherché dans le sang et dans l'eau : les chlorures, l'acide phosphorique, l'urée et l'albumine. » Résultats : Acide Chlorures. phosphorique. Sang os'', 12 pas. Eau 0?', 45 oS"', 02 » La faible quantité d'urée trouvée dans l'eau s'explique, puisque, dans 70" de (') Travail du laboratoire de Chimie de M. le professeur Guyon, à l'hôpital Necker . Urée. Albumine pas. oSSOiS traces. pas. ( 6oi ) sérum, la proportion de ce composé est très faible; il suffit d'avoir constaté sa pré- sence dans l'eau et son absence dans le sang. Les sels se sont comportés de la même manière que l'urée. On voit que, pour l'albumine, c'est l'inverse. n De plus, la réaction du sang était restée alcaline, et celle de l'eau était dceiiue ncide, de neutre qu'elle était. » Cette expérience montre que le dialyseur fonctionne comme le rein normal. Mais on sait que, dans certains cas pathologiques, le rein laisse passer de la serine, et même plus rarement de l'hémoglobine (même sans globules). » Or, si l'on compare la grandeur des volimies moléculaires relatifs de l'urée, de l'acide urique el, en général, des matières organiques contenues dans l'urine à ceux des substances albuminoïdes qu'on trouve dans le sang, on voit que ces volumes sont beaucoup plus considérables pour ces der- nières. Il m'est donc venu à l'idée que le rein laissait d'abord passer les plus petites molécules, puis les plus considérables lorsque, par suite de la destruction de son tissu ou pour une autre cause, ces molécules venaient à le traverser comme des graviers qui passent à travers un crible. » Si cette pensée avait un fond de vérité, une expérience devait la jus- tifier. B Deuxième expérience. — J'ai soumis du sang à la filtration à travers la porce- laine et j'ai recueilli les diflférentes fractions du liquide qui passait à travers la paroi poreuse sous une pression de quelques centimètres de mercure. » Les douze premiers centimètres cubes de liquide filtré ont précipité par l'azotate d'argent, et le précipité de chlorure d'argent a été constaté; mais le liquide ne pré- cipitait ni par l'acide azotique, ni par le réactif d'Esbach, ni par la chaleur avec ou sans addition d'acide acétique. » Donc les chlorures passaient avant la serine. » Les la"^"^ suivants étaient encore incolores, mais présentaient tous les caractères des solutions d'albumine. » Enfin, les 12'^'= recueillis ensuite étaient colorés en rouge et donnaient en plus les réactions de l'hémoglobine. » On sait que le volume moléculaire de la serine est plus petit que celui de l'hémoglobine, puisque le poids moléculaire de cette dernière substance est plus grand que celui de l'albumine de l'œuf, qui est lui-même supérieur à celui de l'albumine du sang ('). » Mais il fallait encore établir par des nombres que l'urée, par exemple, (') Sabaneyew et Alexandroff, Bull. Soc. chim., 3" série, t. 'VI, p. 5o2, et Journal phys. c/iini. russe, t. XXIII, p. 7. ( 602 ) filtrerait /)/«i r;Ve que la serine dans tin liquide contenant ces deux sub- stances. » Troisième expérience. — Je me suis procuré une urine d'un albuminurique. Elle contenait par litre : Urée 1 75'' , gS Albumine as^QO » Elle a été filtrée, à travers la porcelaine. J'ai jeté les premiers centimètres cubes qui ne contenaient pas d'albumine. I^es 12" suivants contenaient ; Urée ios',25 J , ... .... , nombres rapportes au litre. Albumine --o§'',4o \ 12"='^ examinés ensuite ont donné : Urée lysi'jgS Albumine af, 70 » Il ressort de ces nombres que l'urée de petit volume moléculaire, traverse plus vile les parois poreuses que l'albumine dont le volume est con- sidérable. » Il est intéressant de .noter que, sous l'eiïet de la faible pression exercée, l'albumine a fini par traverser la paroi poreuse, quand elle ne pouvait pas passer au travers de la membrane du dialyseur. » On est donc naturellement conduit à comparer ces résultats au fonc- tionnement du rein qui, dans l'état normal, ne laisse pas passer des quan- tités appréciables de serine, et qui ne peut s'opposer à son passage dans le cas où le rein est fortement congestionné sans même être atteint de lé- sion rénale, comme on le voit dans les cas d'albuminurie afrigore, par exemple. » Il me semble que l'on peut se rendre compte de ces phénomènes par des considérations tirées de la grandeur moléculaire des différentes sub- stances du sang. » Pour que le rein se laisse traverser difficilement par des substances du sang, il faut que leur molécule soit assez grande. » Ainsi, lorsqu'il s'agit de petites molécules, comme l'urée et l'acide urique, leiu's vitesses de passage à travers la paroi de terre yioreuse ou la substance du rein ne sont pas influencées par leur grandeur, tandis que, pour les molécules des substances albuminoïdes, leur grandeur relative prend de l'importance : » Quatrième expérience. — Ainsi, j'ai constaté que, relativement à la filtration du ( 6o3 ) sang à travers la terre poreuse, lorsque les quantités de serine qui passaient successi- vement étaient entre elles comme i est à 8, les proportions d'hémoglobine n'étaient entre elles que comme i est à 5. » Il est hors de doute que les considérations tirées des relations entre les volumes moléculaires des substances du sang et leurs vitesses de pas- sage à travers les parois poreuses ne sont pas les seules à invoquer dans cette étude ; mais les résultats numériques des expériences relatées dans le présent Travail me paraissent introduire une vue nouvelle sur la fonction du rein. » GÉOLOGIE. — Sur la chronologie des roches éruplives à Jersey. Note de M. A. deLapparent, présentée par M. Daubrée. « Un intérêt particulier s'attache à l'étude détaillée du massif éruptil de Jersey, d'abord à cause de la variété des types, ensuite parce que la grande majorité des éruptions s'est produite dans l'espace de temps, rela- tivement assez court, qui a séparé le dépôt des derniers phyllades du Cotentin de la formation du poudingue pourpré, base du silurien ('). )) A la suite d'explorations sur le terrain, poursuivies avec le concours du R. P. Ch. Noury, et d'études microscopiques, pour lesquelles MM. Michel Lévy et Lacroix ont bien voulu nous prêter leur précieux concours, nous croyons pouvoir formuler les conclusions suivantes : » La plus ancienne des roches éruptives de l'île est une épidiorite très polymorphe, variant depuis une sorte de diabase un peu ophitique (Eliza- beth Castle) jusqu'à la diorite (/«ar^^j/ere de Saint-Clément. On la retrouve à Rosnez et à Belle-Hougue, où elle parait bien percer les schistes cam- briens. » Cette roche est traversée par des filons et des massifs du beau granité à grands cristaux, dont le type est à La Moye, et que caractérisent, d'une part les larges lamelles micropertliitiques du feldspath, de l'autre la pré- sence assez constante de l'amphibole. On y voit fréquemment des enclaves anguleuses, soit de quartzophyllade cambrien, soit d'épidiorite. )) A son tour le granité est parcouru par de nombreux Tdons d'une gra- nulile ou pegmalile rosée, sans mica blanc ni tourmaline, qui forme au (') Voir une Note insérée aux Comptes rendus, CXI, p. 544' G. R., 1891, >• Semestre. (T. CXUI, N- 18.) 80 ( 6o4 ) mont Mado un véritable massif et constitue aussi le noyau du rocher de Monlorgueil. » Au sud de Saint-Hélier, la granulite passe insensiblement aune roche d'aspect franchement granitoïde, mais que le microscope résout eu une très belle micropc gmalite (Elizabeth Castle, Fort Régent) et qu'on voit se transformer latéralement, près de Saint-Clémenl, en \\w porphyre sphéroli- thique, traversant la diorile quartzifère en fdons dont les salbandes sont pétrosiliceuses . Au nord du même point, à Rouge Road, le granité subit également une modification latérale, qui l'amène à l'état de *ve/î«Ve. » Entre ces émissions granitoïdes et le massif des épanchements pétro- siliceux règne, de People's Park à Gorey, une auréole conùnxie àe porphy- rites andèsitiques, tantôt semblables au porphyre vert antique, tantôt vacuo- laires et devenues de vraies spilites à quartz et calcite, enfin le plus souvent accompagnées de tufs porphyritiques (Stephen's Mill, Belle-Hougue). Les spilites, qu'on voit enchevêtrées avec les quartzophyllades cambriens, se retrouvent, en fragments anguleux, dans la brèche tufacée qui, au Havre Giffard, supporte les nappes pétrosiliceuses. En outre, à Saint-Hélier, elles sont percées par unorthophyje, qui traverse également la micropegmatite de Fort Régent et dont la texture, à la fois microlithique et microgranuli- tique, se reproduit dans le porphyre truite de la falaise voisine d'Anne-Port. Ce dernier étant nettement bréchiforme, nous le regardons comme une manière d'être plus franchement éruptive de la brèche du Havre Giffard. Par sa texture et par la présence de quelques cristaux de quartz, il prépare les émissions acides, en même temps qu'il se relie aussi à Vorthophyre Ailpor- phyre bleu ou poiphyre argileux , qui forme, dans le sud de l'île, une bande à l'intérieur des spilites. » Les épanchements acides commencent au-dessus de la brèche d'Anne- Port, par la belle coulée prismatique, à texture très fluidale ('), de la pointe de la Crête. Puis viennent les porphyres pétrosiliceux, brun-chocolat, d'Archirondel, enfin les pyromerides à sphéroïdes gigantesques de la Tête des Hougues et de Bouley-Bay. A ces dernières sont associées des roches finement rubanées, où de minces filets quartzeux, étroitement pressés, se dessinent en blanc sur une pâte violette. Ce sont de véritables argilolites surchargés de silice. » Les porphyres pétrosiliceux de Jersey appartiennent à un type assez cristallin. La matière amorphe y est subordonnée et presque partout le (') C'est la rhyolile ancienne (oldrhyolite) des géologues anglais. ( 6o5 ) microscope décèle sans peine un grain de micro granulite, de micropegma- tite ou de porphyre sphèrolithique. Les cristaux anciens de quartz sont, du reste, remarquablement brisés et corrodés par résorption. Ajoutons que les porpbyres acides ne se présentent pas seulement en nappes (d'ailleurs redressées jusqu'à la verticale), mais qu'on les retrouve en filons dans la pegmatite de Montorgueil, dans la porphyrite andésitiqiie et dans l'ortho- phyre. » A la Tête des Hougues, les pyroraérides plongent sous le conglomérat silurien, dont les premières assises sont des schistes pourprés avec lits de menus graviers, auxquelles succède le poudingue proprement dit, mélange confus de blocs oîi se reconnaissert le granité, la pegmatite, la micro- pegmatite, le porphyre quartzifère, etc. )) Près d'Anne-Port, de nombreuses veines d'une roche compacte, d'un vert foncé, intermédiaire entre la diabase ophitiqiie et la porphyrite, traver- sent l'orthophyre bréchiforme à la manière de filons-couches, en parta- geant toutes les dislocations de la roche encaissante. C'est sans doute un des derniers efforts de l'émission porphyritique du début. Mais de nou- velles éruptions basiques se sont produites après la dislocation des por- phyres et le dépôt du poudingue ; car ce dernier est traversé (Sainte- Catherine, la Coupe) par des filons verticaux d'une porphvrile amphibolique. De plus, à Piémont, une belle porphyrite micacée, dont le centre est géo- dique et globulaire, recoupe verticalement le granité et la granulite rose, sans participer aucunement aux rejets qui affectent les veines que cette dernière roche forme dans le granité encaissant. )) A la même série d'émissions tardives appartient, sans doute, le grand filon de diabase granitoide, identique avec les roches diabasiques du Co- tentin, qui se poursuit depuis Noirmont jusqu'à l'Ermitage d'Elizabeth Castle ('). En ce dernier point, la diabase, qui perce la micropegmatite et l'épidiorite, ceile-ci criblée d'épidote, est recoupée et encadrée par une porphyrite andésilique, noire et compacte, avec filets de calcile. )) Au nombre des faits intéressants que révèle l'étude détaillée des con- tacts, nous mentionnerons la transformation endomorphique du granité de l'Etacq, lorsqu'il envoie des filons minces dans le quartzophyllade voi- sin, recristallisé à son approche. Seuls, le quartz et l'orthose pénètrent dans ces filons, et le microscope y met en évidence une belle structure de micropegmatite. De même, on voit quelquefois un filon mince de granulite (') NouRY, Géologie de Jersey . ( 6o6 ) saccharoïde former une auréole de micropegmatite autour des cristaux du granité qu'il recoupe. Enfin, les phénomènes de dislocation des cristaux abondent au contact de la pegmatile de Montorgueil avec les porphyres qui la pénètrent. » GÉOLOGIE. — Nouvelles observations géologiques sur l'île de Sardaigne. Note de M. Charles de Stefani, présentée par M. Albert Gaudry. « J'ai passé dernièrement quelques semaines en Sardaigne, et j'ai fait des observations géologiques qui peuvent intéresser la géologie de la France extra-alpine et de l'île de Corse. » Le granité forme presque la totalité de l'île, ainsi qu'en Corse. Infé- rieurement prédominent les granitites , supérieurement les granulites. La zone des gneiss et des schistes micacés est mal représentée et les schistes amphiboliques ainsi que les diorites y sont très rares. Gneiss et granités sont très fréquemment traversés par àes, micro granulites . » La série fossilifère commence par le cambrien, qui forme trois soulè- vements ellipsoïdaux, dans les environs d'Iglesias, sans aucun rapport avec les terrains azoïques. Les couches inférieures n'ont pas encore pré- senté de fossiles; les supérieures à Paradoxides, Olenellus, Ptychoparia, Sao, Anomocare, Archœocyathus, Protopharetra, Stromatopora, etc., appar- tiennent déjà à l'étage paradoxidien. Une haute série de calcaires, riches en gisements calaminaires, termine le cambrien. » Le silurien est très riche en fossiles, et le plus souvent il est directe- ment superposé au granité et au gneiss. Les schistes inférieurs à Bryo- zoaires, Crinoïdes, Brachiopodes, Trilobites, Ostracodes, etc., représen- tent l'étage D de Barrande, et sont probablement des dépôts de bas-fond. Les calcaires supérieurs à Orthoceras, CrmoiAtis ei Cardiola interrupta Sow., appartiennent à l'étage E, si général et si uniforme en Europe. Le silurien est une des formations les plus étendues de la Sardaigne. )) Le dévonien n'est connu que par la découverte de Tentaculiles et de Slyliola, faite par M. Bornemann. )> Le terrain houiller est représenté, entre Seui et Perdas-de-Fogu, par quelques dépôts de houille avec empreintes végétales appartenant au car- bonifère supérieur, mais non proprement au niveau le plus récent. » Tous ces terrains sont recouverts avec une extrême discordance par les dépôts secondaires, conservant encore souvent une stratification tout à fait horizontale. ( 6o7 ) » Le trias surtout est très étendu et suffisamment complet. Il n'a au- cune analogie avec le trias des Alpes orientales; mais il répond au con- traire à l'ancienne et classique division du trias extra-alpin. Les couches inférieures sont des grès et des conglomérats quartzeux, blancs ou rouges, d'un air tout à fait récent. J'y ai rencontré Equisetum, Vollzia heterophylla Schimp., Pecten fdosus Gold. : ils répondent à l'étage vosgien ou Bunt- sandstein. Le Muschelkalk est représenté par des calcaires et des dolomies à BhizocoralUum jenense Zenk., Ceratiles Sp., Myophoria Goldfussi Alb., Encriniis liliiformis Sclil., etc. Le trias supérieur l'est par des calcaires à Halobia Lomme/i Wissm. , H. simplex Gem., Daonelta styriaca Mojs., etc., et probablement par des dolomies à Rhynchonella sardoa Mgh. , Avicula exilis Stopp., etc. Je n'ai pas encore bien établi si les couches à Brachiopodes d'une partie de l'île peuvent rentrer dans le rhétien ou infralias inférieur et être ainsi synchronisées avec les calcaires à Terebratula gregaria Suess. de la Corse. » J^e lias moyen ou supérieur avec Penlacrinus, Ostrea, Belemniles, Ammo- nites, n'est encore bien reconnu que dans les environs d'Aigheri et dans le monte Zari. De même l'oxfordien à Pholadomya Murclùsoni Sow. n'est connu qu'à la Perdaliana. » Le tithonien à Ellipsactinia, Nerinea, Coraux, etc., est plus commun dans plusieurs endroits de l'île, ainsi que le crétacé à Hippurites. L'éocène moyen est représenté par des calcaires nummulitiques et par des grès de formation jaunâtre, à Potamides, Glandina, Hélix, Melania, Cyrena semistriata et Lophiodon isselense, qui s'étendent dans la région sud- ouest de la province de Cagliari. » Le miocène moyen est composé de calcaires et de marnes des zones helvétienne et langhienne. I^e miocène inférieur et le pliocène manquent tout à fait. » Le quaternaire est représenté par des grès très récents et par une infinité de brèches osseuses contenant une faune abondante et étrange, tout à fait détachée des faunes continentales, de rongeurs, d'insectivores et même de carnivores d'un type spécial. » Les phénomènes volcaniques postérieurs à l'exhaussement de l'île ont eu lieu, selon moi, dans les temps quaternaires les plus anciens ou dans les derniers âges du pliocène. Les terrains volcaniques constituent presque la moitié de l'île, mais ils montrent peu de variété et sont princi- palement basiques. Plusieurs cratères sont encore parfaitement conservés, à cause de la notable dureté de la roche et de leur extrême résistance aux ( 6o8 ) agents extérieurs. M. de La Marmora a déjà appelé l'atteation des savants sur l'extrême ressemblance de ces cratères éteints avec ceux de l'Au- vergne. » PALÉONTOLOGIE. — Considèralions nouvelles sur la faune des Vertébrés du miocène supérieur dans l'île de Samos. Note de M. Forsyth Major, pré- sentée par M. Albert Gaudry. « Il y a quelques années, j'ai adressé à l'Académie une première Note sur un gisement d'ossements fossiles de l'île de Samos (séance du 3i dé- cembre 1880). Comme l'étude des deux collections que j'ai réunies est actuellement terminée, je suis à même de donner un aperçu plus complet sur le résultat de mes fouilles. » Dans la liste suivante des animaux fossiles de Samos sont omises seu- lement quelques formes dont la détermination est douteuse Je fais suivre le nom des espèces par l'indication des autres gisements oii ces mêmes espèces ont été rencontrées: B. signifie Baltavar (Hongrie), C. = Concud (Espagne), L. == mont Léberon (France), M. = maragha (Perse), P. = Pi- kermi (Grèce). » Carnivores: Machairodus sp., Felis NeasMa\oT, Lycyœna Chœrelis Wem. {P.), ///ce/ta ej?(OT(a Roth et Wagn., (B.L.M.P.), Ictitherium Orbignyi G^nà. (L.P.), /. robuslum Gaud. (P.), /. hipparlonum Gaud. (L.M.P.), Mustela palœattica Weith. (P.), P romephitis Larteti Gaud. (P.),.'J/ffc.ï maraghanus Kiltl. (M.); Antilo- PIDÉS : Palœoryx Pa/Za^j'/Gaud. (M. P.). P.rotundicornis Maj. (P.), Prntoryx Caro- Unœ Maj. (P.), Pr. longiceps Maj. (M.), Pr. Gaudryi Maj. (M.), Pr. Hippolyle Maj., Helicophora rolundicornisW eilh (M. P.), Gazella deperdita Gaud. (B.C.L.M.P.), Gazella sp., Gazella ?, Prostrepsiceros Woodwardii Maj., Prostrepsiceros? sp. (M.), Palœoreas Lindermayeri Gaud. (L.M.P.), Tragoceros Valenciennesi Gaud. (P.), Tr. ainallheus CMxà. (B.L.P.) ; Ovidês (?) : CrioUieriumargalioides Maj., Capra (?); GiRAFiDÉs : Samolherium Boissieri Maj. (M.), Palœotragus Rouenii Gaud (P.), Hella- dolherlum Duvernoyi Gaud. (?); Cervidés : Dremotherium (? ) Pentelici Gaud. (P.); Suidés : ^Hi erymanthias Rolh et Wagn. (B.M.P.); Équidés : Hipparion mediler- raneumHens. (B.C.L.M.P.), B. Minus Pavlow(?); Rhinocérotidés : Rh. pachy- gnathus Wagn. (B.P.), Rh. Schleiermacheri Kaup. (?) (P.); Proboscidiens : Mastodon Pentelici Gaud. et Larl. (B.M.P.), 31. turice/isis Scliinz. (P.), Dinotherinm sp. (?); Ancylopoda : Clialicotherium Pentelici Gaud. sp. (P.) ; Rongeurs : Acanthomys Gau- dryi Dames (P.); Chéiroptères : crâne incomplet de genre indéterminé; Edentés : Orycteropus Gaudryi'Mix']. 1.,'indication d'un second genre Palœonianis dans la Note précédente repose sur une détermination erronée. Enfin des restes de Testudo et d'Oi- ( 6o9 ) SEAUX : le Struthio Caratheodoris Maj., précédemment mentionné, ainsi que deux autres oiseaux. » La plupart des Mammifères que Samos a en commun avec Pikermi, etc., étant bien connus, je présente aujourd'hui de préférence des observa- tions au sujet des formes nouvelles non mentionnées dans la Note précé- dente. L'Antilope, que j'ai nommée Protoryx, est représentée à Samos par quatre espèces ; j'attribue au même genre un crâne incomplet de Pikermi, figuré, mais pas nommé par M. Gaudry, ainsi qu'un crâne de Maragha au Musée britannique. Ce genre a les chevilles des cornes latéralement apla- ties, avec leurs bases divergentes en arrière, la région frontale concave est excessivement raccourcie; la région pariétale, tantôt très allongée, tantôt assez courte et ne formant presque pas d'angle avec le chanfrein. Le P/o^o/ jj? possède, plus encore que le Palœoryx Patlasii àoni il est voisin, des rapports étroits avec V Hippotragus (anciennement Oryx) leucophœus de l'Afrique; il en diffère surtout par les chevilles beaucoup plus grandes par rapport au crâne, par la région pariétale plus raccourcie dans deux espèces, par des dents brachyodontes comme dans la grande majorité des Anti- lopes de cet horizon, et par quelques autres caractères qui le rappro- chent, ainsi que le Palœoryx, des Damalis. Le Prostrepsiceros , qui se trouve aussià Maragha \^Tragelaphus{'t), Eoutwn-Sclandleri Rodl. et Weith.], peut être considéré comme le précnrseiu- du Slrepsiceros africain, ayant surtout des analogies avec le Str. imberbis, tluquel d'ailleurs le Palœoreas se rap- proche aussi, puisque ses chevilles ont deux carènes, et non pas une seule comme dans VOreas. n Le curieux ruminant que j'ai appelé Criotherium argalioides ne peut être classé dans aucun des groupes d'Antilopes. Il présente bien, comme certains Z>a/na/w (D. toi a, caama, Lichlensteini, etc.), la particularité de la région pariétale réduite à une zone très étroite, rejetée en dessous des clievilles dans le plan de l'occiput; mais cette conformation extrême se trouve de même, dans les Bœufs, ainsi que dans les crânes mâles adultes des Ovis Polii, Nahoor et Argali. Avec ces derniers, le Criothe- rium a en commun aussi l'insertion transversale des axes osseux des cornes, tandis que la conformation elle-même de ces derniers est tota- lement différente de tout ce que nous trouvons chez les Antilopes et les Ovidés, et n'a d'analogie que dans les cornes du Budorcas de l'Assam et du Thibet, auxquelles on aurait retranché la longue pointe qui s'étend hori- zontalement en arrière. Les molaires du Criotherium, bien que brachyo- dontes, se rapprochent aussi de celles des Ovidés; mais les orbites ne ( 6io ) font nullement saillie en dehors du crâne, comme dans beaucoup d'Ovi- dés, et la partie faciale, nullement busquée, est très allongée; les nasaux se détachent bien, par suite d'une incavation des os lacrymaux et maxil- laires. » Dans ma première Communication, j'ai fait connaître une Girafidée, le SamoÛierium Boissieri; depuis j'ai reconnu, à l'aide de matériaux plus complets, qu'il avait des rapports intimes avec le Palœotragus de Pikermi, considéré comme une Antilope, bien que M. Gaudry se fût prononcé à son égard d'une manière très réservée, en insistant sur plusieurs particu- larités qui le rapprochent de la Girafe. Ce qui m'a empêché de réunir le Samotherium comme genre au Palœotragus, c'est que M. Gaudry indique, dans ce dernier, un rétrécissement de la partie occipitale, « qui lui donne le » même aspect que dans les Equidés ». Or M. Gaudry, ayant bien voulu examiner avec moi l'original, est disposé à admettre que ce rétrécisse- ment pourrait être le résultat d'une déformation et, dans ce cas, la res- semblance des deux formes, à part les dimensions — le Samotherium étant d'un tiers plus grand — serait encore plus frappante. De plus, la suture par laquelle les axes osseux des cornes sont réunis aux frontaux dans le Samotherium comme dans la Girafe peut être retracée aussi dans le crâne du Palœotragus. Reste à savoir si ces deux fossiles ont réellement des rapports avec les Antilopes. Je ne voudrais pas attribuer trop de poids à la suture en question; car si, comme l'indique M. Cope, les cornes dans les Moutons sont, au début, des épiphyses ne se soudant que plus tard avec les os frontaux, à plus forte raison faut-il s'attendre à ce que le même fait sera constaté dans les fœtus des Antilopes, et dès lors la différence entre les cornes des Girafidés et celles des Cavicornia consisterait prin- cipalement en ce que les premiers conserveraient plus longtemps que les derniers les traces d'un état embryonnaire. Mais ce fait ne suffirait pas, pas plus que ne suffit l'emplacement des cornes du Samotherium et du Pa- lœotragus au-dessus des orbites, pour classer parmi les Antilopes la Girafe ou ses congénères fossiles, qui, sous d'autres rapports, se rapprochent beaucoup plus des Cerfs. Tous ces différents groupes de Ruminants con- vergent vers un type commun plus ancien, et nos divisions, basées sur la forme actuelle, ne suffisent point pour les besoins de la Paléontologie. » ( 6ii ) ANTHROPOLOGIE. — Les galets de Montfort. Note de M. Ed. Piette. « Pendant longtemps les personnes qui s'occupent de science préhisto- rique ont manqué de notions précises sur l'époque de transition qui sépara l'âge du renne de celui de la pierre polie. Quelques auteurs prétendaient que, après l'extinction du renne dans nos contrées, l'homme avait cessé de les habiter pendant une longue série d'années, et ils nommaient hiatus ou lacune ce temps durant lequel nos régions auraient été désertes. Les autres enseignaient qu'il n'y avait de lacune que dans nos connaissances. Cette lacune a été comblée lorsque j'ai rencontré dans la grotte du Mas d'Azil, sur la rive gauche de l'Arize, les assises formées pendant cette époque. » J'ai fait connaître, il y a quelques années, cette découverte à l'Aca- "Jémie. On voit dans cette grotte une série d'amas archéologiques et de sédiments fluviatiles superposés de la manière suivante : » Blocallle avec objets en fer. ï> Terre noire avec objets en bronze. B Biocaille avec haches en pierre polie, ossements de moutons et de chèvres. » Cendres avec lits d'escargots, ossements de cerf et de bœuf, instruments divers en pierre polie. On n'y a pas trouvé de hache jusqu'à présent. » Couche rougeâtre contenant des galets coloriés, des grattoirs ronds en silex, des liarpons plats, perforés en bois de cerf, des ossements de cheval, de bœuf, de bisou, de cerf élaphe, de porc, de chat sauvage, de castor et de nombreux oiseaux. On n'y a rencontré ni vestiges de renne, ni pierre polie. » Limon sableux, feuilleté, contenant quelques ossements de cerf. « Terre noire contenant des ossements de renne assez rares, du cerf commun, du bœuf primitif, du bison d'Europe, du bouquetin, du chamois, du cheval, du lynx, du renard, du loup, beaucoup d'os d'oiseaux, de nombreuses gravures, des aiguilles plates en os, des harpons à tige cylindrique en bois de renne et des grattoirs ronds en silex semblables à ceux de l'époque néolithique. Je n'y ai rencontré aucune sculpture. » Limon sableux, se délitant en minces feuillets. » Couche archéologique remaniée sur place par les eaux, contenant beaucoup d'in- etruments brisés, des ossements de renne, de cerf commun, etc.; on n'y a pas encore trouvé de sculpture. » Limon et blocaiile. M Rocher formant le plancher primitif de la grotte. » Cette succession d'assises présente la trace de nombreuses inondations C. R., 1891, 1' Semestre. (T. CXIII, N" 18.) 81 (. 6f2 ) et dénote un climat très humide, sous rinfliience duquel la faune des temps quaternaires fit place à la faune actuelle. » Cette découverte n'était pas unique. J'avais déjà trouvé, dans la grotte de Gourdan, des galets coloriés dans une couche occupant la même posi- tion que celle du Mas d'Azil qui en contient. » M. Miquel, employé des contributions indirectes à Saint-Girons, vient de découvrir, sur les bords du Salât, à Montfort, une petite station de la fin de l'âge du renne où les amas magdaléniens sont recouverts par une couche à galets coloriés. » Le gisement est à un niveau trop peu élevé au-dessus du niveau de la rivière pour n'avoir pas subi des inondations qui en ont remanié le sol et mêlé les assises; mais contre la paroi rocheuse, en certains endroits, M. Miquel a pu reconnaître la superposition normale; ayant trouvé des galets encroûtés de stalagmite, il a eu la bonne idée de les dégager, et les peintures ont apparu sur les galets mis à nu. Les cailloux roulés non encroûtés de stalagmites ont subi trop de lavages par suite des inondations pour avoir conservé des traces de couleur. » Ainsi, depuis que l'attention a été appelée sur les découvertes faites dans la grotte du Mas d'Azil, l'observation de gisements semblables tend à se généraliser dans la région pyrénéenne, et il n'est pas douteux que d'autres faits pareils ne viennent encore se grouper. » M. CiiicANDARD adresse, à propos d'un Travail de M. Doutroiuv, inséré dans les Comptes rendus du 27 juillet dernier, une Communication relative à la fermentation panaire. (Extrait.) « Tous les échantillons de pâte sur levain, examinés par nous au pétrin même du boulanger, contenaient au moment de la mise au four des mil- liers de bacilles et point de cellules de levure. » Sans nier les fermentations secondaires variables avec les procédés de panification, nous considérons la fermentation panaire comme une fermen- tation du gluten ayant pour agent notre bacillus glutinis. » M. Lêop. Hdgo adresse une Note « Sur une combinaison relative aux décimales du nombre 77 ». ( 6i3 ) M. Delaurïer adresse une Note ayant pour titre : « Genèse des maladies contagieuses et épidémiques ». A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 2 novembre 1891. Cours de Chimie, par M. Armand Gautier, Tome troisième : Chimie bio- logique. Paris, F. Savy, 1892; in-S". Recherches expérimentales sur le rôle possible des gaz à hautes tem.péra- lures, par M. Daubrée. Paris, au siège de la Société géologique de France, 1891; in-8". Essai sur l'histoire des panoramas et des dioramas, par M. Germain Bapsï. Paris, G. Masson, 1891 ; in-S". (Présenté par M. Blanchard.) Études sur les formules d'interpolation, par M. R. Radau. Paris, Gauthier- Villars et fils, 1891; in-8". Album de Statistique graphique de 1 890-1 891. Paris, Imprimerie natio- nale; in-folio. Bulletin de la Société de médecine légale de France; tome XI, 2® Partie. Paris, Baillière et fils, 1890; in-8". Rapport sur les travaux : i" du conseil central d' hy giène publique et de sa- lubrité de la ville de Nantes et du département de la Loire-Inférieure ; 2" des conseds d'hygiène des arrondissements ; 3" des médecins des épidémies, etc. pendant l'année 1890, présentée par M. G, A. -M. Cleiftie. Nantes, Melli- netetC'% 1891; in-8°. Comptes rendus des travaux spéciaux de l'Institut vétérinaire à Karkow, 1889-1890. Tome III; in-8°. Bidrag till Kânnedom of Finlands natur och folk utgifnâ af finska Vetens- kaps-Socieleten. Femtionde Haftet, Fyrationdenionde Hiiftet. Helsingfors, Finska litteratur-sallskapets tryckeri, 1890; in-8''. ( 6i4 ) Upsala Unwcrsitets Arsskrift, i8go. Upsala, akademiska Bokhandeln, (C-J. Lundstrom); in-8". Die Anziehungs- und Abstossungskràfte in der Natur. von E. Hafner. Gla- rus, 1891 ; in-8°. Ofversigt af finska Vetenskaps-Socieletens Forhandlingar. XXXII, 1889- 1890. Ilelsingfors, J. Simelii, 1890; 111-8°. Observations made al the Hongkong observalory in the year 1890, by W. DoBERCK, director. Hongkong, printed by Noronha and C°, 1891 ; in-4°. Acta Socictatis Scientiarum fenniccc, tomus XVII. Helsingforsùe, 1891; m-lf. Investigacionesfdosofico-matematicas sobre los cantidades imaginarias, por Apolinar Fola Igurbide, segunda seccion. AlicanLe, Imprenta de Manuel y Vincente Gnijarro, 1891; in-8°. Relatorio dos trabalhos feiios na fazenda do Gandarella e ante-projecto de installaçâo d'uma usina siderurgica nesle logar pelos engenheiros de minas, Arthur Guimàraes e J.-P. Caloger.vs. Ouro Preto, 1891 ; in-8°. Minutes ofproceedings ofthe institution oj civil engineers; with other selec- ted and abstracted Papers, vol. CVI. London, 1891 ; in-8°. Dynamics 0/ the Sun, by J. Woodbridge Davis. New-York, 1891; in-4°. Photographs ofthe Elliot marbles and other subjects in the central muséum Madras, by Captain L. Tripe, i858; album. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FII.S, Quai (les Graiicls-Auguslins, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paniissoiit rùgulièi-ement le Dimanchr. Ils i'oriiioiit, a la fin de l'année, deux voluinus m-i". Doux Tables l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel el [lart du i''" janvier. Le prix de raboriiienient esl pxé iiui.\i r/ii'it .suit : Paris ; 20 IV. — Dcpartenienis : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — .\utros pays : los Irais de poste extraonlifidires eu sus. On souscrit, dans les Départements, Ageii... Alger.. Aniienti. Angers. Bayoniie... Besancon . . Hordeau.v iiourees Hresl. Cucii Chambéry. Citerùottrg. Clernionl-Ferr. t)ijon.. Douai . Grenoble La liocheLe Le Havre. Lille.. ■liez Messieurs : IMiclicl et Mcdan. Gavaull Sl-Lager. .louiilan. Kuir. Hecquet-Dceobert. Geririain etGrassin. Lachéscel Dôlbeau. Jérôme. Jacquard. Avrard. Dutluiff. Muller (G.). Renaud. Lefournicr. V. Robert. J. Kobert. V Uzel CarolV. Baér. Massif. Perrin. Henry. Margucrie. Rousseau . Ribou-Collay. Lamarclie. Ralel. Daïnidot. Lauvei'jat Crépin. DreveL. Gralier. Robin. Rourdignoii. Dombre. Ropitcau. LeCebvre. Quarré. Lorienl. chez Messieurs : ( Bauinal. ( M"" 'l'exier. ; Beaud. \ Georg. Lyon ' .Mégret. iPalud. ' Vitte et l'érussel. Marseille Pessailban. \ Calas. Montpellier ....'.„ , , ' ' Goulet. Moulins Martial Place. [ Sordoillet. Aancy Grosjean-Maupiii. ' Sidol frères. Loi seau. Nantes Nice . . . S I M"»* Veloppé. Amsterdam, ciioz Messieurs : \ lîobbers. Berlin. \ Barnia. Visconti et G''. Nîmes Thibaud. Orléans Luzeray. j Blanchier. ( Druinaud. Hennés Plihon et Hervé. Rocheforl Boucheron - Rossi - ( Langlois. [gnol. ( Leslringant. S'-Élienne ..... Chevalier. ( Bastide. f Ruuiébe. ( Gimcl. / Privât. IBoisselier. Péricat. Suppligeou. Giard. Lemaître. Foitiers.. Rennes Rochef Rouen . S'-Étie Toulon . . . Toulouse.. Tours Valenciennes.. I Feikenia Gaarelsen Athènes Bcck . [el G'". Barcelone Verdaguer. . Asiier el G''. Calvary el C". Kriedlander el (ils. I Mayer cl Muller. Berne J Schmid, iM-anckc el Bologne Zaiii( lu lli et C". I Ranilol. Bruxelles Mayidtz. ' l^cbègue el G''. l^ Haiinaun. Bucliarest , ,, ' Ramstoanu. Budapest Iviliau. Cambridge Dcighlon, BellelG". Christiania Cuininermeyer. Constantinople. . Otto et Keil. Copenhague Hiist et fils. Florence Lœscher et Seebcr. Gand Hosle. Gènes ISeuf. Cherbuliez. Genève Georg. ( Slapeltnohr. La Haye Bclinfante frères. ^ Berida. / Payol. Barlli. 1 Brockliaus. ' I^orentz. Max lîidjc. Twietineycr. ^ Desocr. ' Giiusè. Londres . Lu.reni bourg. . Madrid . Milan . . Moscou. Naples . New- York. Odessa . . . . . Oxford Palermc Porto Prague Rio-Janeiro . Rome Rotterdam Stockholm.. S' Pétersbourg. Lausanne.. Leipzig.. Liège. Turin . Varsovie. Vérone . . . Vienne . . . Ziirich. . hez Messieurs : Dulau. Null. V. Biick. Lihi'airie Giiten - berg. Gonzalès e liijos. Vravedra. F. Fé. Duniolard frères. Hœpli. Gautier. Furcheiui. Marghieri di iiiiis, Pellerano. Christern. Slechert. Wcslermann. Rousseau. Parker et G'". Clausen. Magalhaès. Riviiac. Garnier. Bocca frères. Loescheret C". Kraniers et fds. Sanison et Wallin. Zinserling. Wolir. Bocca frères. Brero. Clausen. Rosenberg et Sellier Gebethner et WolfT. Drucker. Frick. Gerold et C". Meycr el Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1er à 31. — i3 Août i835 à 3i Décembre iSJo. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. — ( i*^' Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91. — ( i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4° ; i88'9. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Me noire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par M.^L ,A. DEUBiisel A.-J.-J. Solier. — .Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouveulles Comètes, par \I.IUnsen.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches ; i856 15 fr. Tome II : A émoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vas Benedes. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en iS5o par l'Académie des Sciences pour le concoirs de iS53, et puis remise pourcelui de i856, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- » mentaires, suivanl l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature » des rapports qui existent enlre l'élatactuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-4°, avec 27 planches; 1861. .. 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentes par divers Savants l'Académie des Sciences. N" 18. TA.BLE DES AKTICI.ES. f Séance > .Sij^ COlUiESPOrVDAIVCE. M. 'Faye annonce à l'.^cadémie le décès de M. W. Ferre! M. Charlois. — Observations dedeux nou- velles petites planètes, découvertes à l'Ob- servatoire de Nice, les 2.'| septembre et H octobre 1891 M. Paiienty. — Sur les dimensions et la forme de la section d'une veine gazeuse oii règne la contrepression limite pendant le débit limite M. G. Trouvé. — Sur un modèle de fontaine lumineuse MM. Henri G.-iutier et Georges Ciiaiîpy. — Sur la combinaison directe des mètau.v avec le chlore et le brome M. G. Cmabrie. — Contribution à l'étude physico-chimique de l.i fonction du rein. BULLIÎTIN BlULIOGRAPlllQUIÎ 0()O >9-' «H M. .V. HE Lapparent. — Sur la chronologie des roches éruptives à Jersey M. Charles DE Stef.\ni. — Nouvelles obser- vations géologiques sur l'ile de Sardaigne. M. Forsyth M.uor. — Considérations nou- velles sur la faune des Vertébrés du mio- cène supérieur dans l'ile de Samos M. Ed. Piette. — Les galets de Montfort.. M. Chicandard adresse, à propos d'un travail de M. Boutroux, une Communication re- lative à la fermentation panaire M. LÉop. Hugo adresse une Noie « Sur une combinaison re! itive aux décimales du nombre tt » M. Dei.auuier adres: ne Note ayant pour titre : « Genèse de aladies contagieuses et épidémiqucs ». ()o:i (ioli 60S «M Iii3 fii3 f>ii lî 1 ■} PAKIS. — IMPKIMERIB GAUTHIER-VILLAKS ET FILS, Quai He* Grantis- Xiisusiins, .S5 1891 "°' SECOND SEiMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PAK MM. liES SECKÉTAIRÏÈS PEKPÉTlEIiS . TOME CXIll. NM9 (9 Novembre 1891). PARIS, GAUTHIEK-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES UES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE [/ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Gramis-Augusiins, .'>5. 1891 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 24 mai 1876. I^es Comptes rciulus hebdomadaires des séances de ['Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étraingers à l'Académie. Chaque cahier ou numéio des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*^''. — Impression des travaux de l' Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parun Associé étranger del' Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Inslructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner |)lus de 32 pages jjar année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit jias les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes somniaii'es, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membies de lire, dans les séances suivantes^ des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académi sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Raj ' ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autai que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pi blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personne qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac; demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un r( sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sor tenus de les réduire au nombre de pages requis. L Mendire c[ui fait la présentation est toujours nommé mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extra autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le for pour les articles ordinaires de la correspondance of» cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, I jeudi à i o heures du matin ; faute d'être remis à temps le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompte rené actuel, et l'extrait' est renvoyé au Compte rendu sui vaut, et mis à la fin du caiiier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. IjC tirage à part des articles est aux frais des au teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports e les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission adminislrative fai un R;q)porl sur la situation des Comptes rendus aprè l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de 1( déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivant* NOV 27 1891 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 9 NOVEMBRE 1891. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Emploi de la Chronophoto graphie pour l'étude des appareils destinés à la locomotion aérienne. Note de M. Marey. « Dans les tentatives, chaque jour plus nombreuses, faites en vue de construire des appareils mécaniques capables de se transporter dans l'air, on s'est toujours heurté aux mêmes difficultés. » Les valeurs de la résistance de l'air et de ses composantes n'ont été déterminées par les mécaniciens que pour des plans minces et rigides, affectant des formes géométriques simples et inclinés sous des angles constants. Ces mesures sont nécessairement très difficiles à appliquera des appareils mécaniques de formes compliquées, dans lesquels les surfaces portantes elles-mêmes, par suite de leur flexibilité, se déforment sous C. R., 1891, 2" Semestre. (T. CXIII, N° 19.) ^2 (6t6) l'action de la résistance de l'air et prennent des courbures qu'on ne sau- rait ni prévoir, ni déterminer par l'observation. » Maintes fois des appareils, ingénieusement construits, ont échoué dans l'application pour quelque défaut de détail, et se sont brisés dans leur chute sans qu'on ait eu le temps de reconnaître le vice de leur fonc- tionnement. Les études sur le mécanisme du vol des oiseaux, dont j'ai eu plusieurs fois l'honneur d'entretenir l'Académie, ont montré que, au moyen de la Chronophotographie, on peut suivre tous les détails du mécanisme du coup d'aile : on devait pouvoir étudier, avec la même méthode, le fonc- tionnement des appareils volateurs et en déterminer les qualités et les défauts. )) J'ai soumis à ce genre de contrôle différentes sortes d'appareils, dont les uns, construits par M. Tatin, volaient sur un parcours d'une vingtaine de mètres en donnant des coups d'aile à la façon des oiseaux rameurs, tandis que les autres, exécutant le vol plané, avaient été construits d'après les types imaginés par M. J. Pline, il y a plus de vingt ans. » Les expériences déjà anciennes que j'ai faites sur le premier type d'appareils ont montré que le coup d'aile était donné dans une direction presque perpendiculaire à l'axe du mouvement de translation de la ma- chine, s'écartant en cela du type du vol des oiseaux. Si l'on voulait faire disparaître cette différence et donner au coup d'aile une direction plus oblique, on y parviendrait, sans doute, en donnant à la nervure de l'aile un peu de flexibilité d'arrière en avant. Quant aux études faites sur les appa- reils planeurs, elles ont montré d'une façon fort curieuse les variations de la résistance à l'air, suivant l'angle que le plan qui s'y transporte fait avec la direction de son mouvement et suivant sa vitesse de translation. » Avanzini a montré que, sur des plans minces qui se meuveni dans un fluide, le centre de pression ne coïncide avec le centre de figure que si le plan est normal à la direction de son mouvement; mais que, si le plan forme un angle avec sa trajectoire, le centre de pression se porte en M'ant du centre de figure et cela d'autant plus que le plan forme un angle plus aigu avec la direction de son mouvement et que sa translation est plus rapide. » Voyons donc comment ces lois se vérifient sur les appareils planeurs. » La figure ci-contre a été prise sur un appareil construit par M. Bazin et fonctionnant devant le champ obscur de la Station physiologique. L'ap- pareil, qu'on laisse d'abord tomber verticalement, se dévie vers la gauche en suivant une trajectoire sensiblement parabolique; puis remonte et. ( 6i7 ) après avoir décrit une courbe à convexité supérieure, redescend de nou- veau. Pendant ce trajet onduleux l'axe de l'appareil planeur change conti- nuellement de direction. Celte trajectoire, dans laquelle les images se suivent à des intervalles d'un vingtième de seconde, montre tous les changements d'orientation et de vitesse du mobile pendant son parcours. Comme l'appareil planeur était sensiblement indéformable, on doit admettre que toutes les inflexions de sa trajectoire dépendaient des varia- tions de sa vitesse et de l'inclinaison de sa surface par rapport à la direction du mouvement. n Dans une expérience de ce genre, si l'on avait soin de tracer sur le mobile la position de son centre de gravité, de manière que cette position fût reconnaissable dans chacune des images, la trajectoire chronophotogra- phique contiendrait tous les éléments du problème mécanique relatif au planement dans l'air. Elle periBettrait en effet, en rapportant aux axes desu' et desj les positions successives du centre de gravité du mobile, d'en estimer, par rapport à ces mêmes axes, les vitesses et les accélérations et d'évaluer, par conséquent, la valeur et le point d'application des forces verticales et horizon taies qui agissent sur ce mobile suivant ses différentes inclinaisons sur sa trajectoire. » 6i8 ) PHYSIQUE. — Sur les lois de l'intensité de la lumière étnise par les corps phosphorescents. Noie de M. He.vri Becquerel. i< Mon père est, comme on le sait, le premier qui ait abordé l'étude de la lumière émise par les corps phosphorescents. En comparant l'extinc- tion de la phosphorescence au refroidissement des corps, il avait montré que, au bout d'un temps très court, l'intensité delà lumière est approximati- vement représentée par l'expression i ^ 'o'' °"' thins laquelle a est un coef- ficient particulier pour chaque substance, et t le temps écoulé depuis le moment où l'intensité était /„. Cette relation se vérifie, en effet, d'une ma- nière approchée, lorsqu'on examine un corps dans un phosphoroscope en faisant varier la vitesse de rotation de l'appareil, si l'on se borne à prendre pour valeur de la durée t de l'extinction le temps que les milieux de deux ouvertures consécutives des disques mobiles mettent à passer devant la source lumineuse et devant l'œil de l'observateur. Mon père avait fait obser- ver, en outre, que la formule précédente ne convient pas pour représenter les intensités décroissantes des lueurs émises par un corps phosphorescent qui, après avoir été exposé à la lumière, reste lumineux dans une chambre noire pendant plusieurs minutes et parfois plusieurs heures. 11 avait pro- posé la formule empirique i"'(c+ t) = «™, dans laquelle m et c étaient des constantes spécifiques ; mais ce n'était pas encore une expression satis- faisante du phénomène, car, le plus souvent, m et c devaient recevoir diverses valeurs pour représenter les intensités observées avec un même corps et dans une même expérience de quelque durée. Tel était l'état de la question, il y a quelques années, lorsque j'ai été conduit à reprendre l'étude de ces phénomènes. » Vers la même époque, M. Wiedemann chercha à analyser plus com- plètement les diverses alternatives d'excitation lumineuse et d'extinction dans le phosphoroscope; il admit comme exacte, a priori, la relation expo- nentielle rappelée plus haut. » J'avais, de mon côté, fait le même calcul. En admettant que l'expres- sion i= ia/ (')■ " (') J'avais obtenu, depuis plusieurs années, la plupart des résultats exposés dans cette Note; je comptais, avant de les publier, terminer une série d'expériences nou- velles, lorsque j'ai eu connaissance de plusieurs Notes de M. E. Wiedemann, qui con- tiennent sur la phospliorescence des sulfures alcalino-terreux des considérations théoriques tellement en désaccord avec les anciennes expériences de mon père et les miennes, que j'ai cru devoir avancer l'époque de cetle publication. C. R., 1891, 1' Semestre. (T. CMII, N" 19.) 83 ( 624 ) CHIMIE MINÉRALE. — Étude des phosphoiodures de bore. Note de M. Henri 3Ioissa3î. « Aussitôt que l'on mélange du triiodure de bore avec du phosphore en fusion, il se produit une réaction très vive. Toute la masse s'enflamme avec dégagement de vapeurs d'iode et de phosphore, et il reste un résidu de couleur grisâtre fixe et infusible. Le phosphore rouge chauffé dans la vapeur d'iodure de bore s'y combine pareillement avec incandescence. )) L'iodure de bore étant soluble dans le sulfure de carbone, nous avons pu modérer la réaction au moyen de solutions sulfocarboniques de phos- phore et d'iodure. » Action du phosphore sur l'iodure de bore. — Du phosphore desséché est mis en solution dans du sulfure de carbone pur et absolument déshy- draté. Pour éviter l'action de l'humidité de l'air, cette dissolution doit être faite dans le niatras même où se produira la réaction. » On y verse ensuite la solution sulfocarbonique d'iodure de bore pré- parée avec les mêmes précautions, et l'on conserve dans le mélange un excès de phosphore. Le matras est ensuite scellé et maintenu à la tempé- rature ordinaire du laboratoire. Dès le début de la réaction, le liquide reste limpide, tout en prenant une coloration rouge; puis, dix minutes plus tard, il commence à se former un précipité brun qui tombe au fond du vase. La réaction se termine assez rapidement et, trois heures après, on jette le contenu du matras dans un tube effilé fermé par un tampon de coton de verre et traversé par un courant d'acide carbonique sec. On lave ensuite au sulfure de carbone, puis on sèche rapidement à la trompe à eau, en ayant soin de placer, avant l'appareil, une longue éprou- vette à chlorure de calcium. La plus grande partie du sulfure de carbone est ainsi éliminée. I^a substance est alors versée dans un nouveau matras rempli d'acide carbonique sec, et les dernières traces de sulfure de car- bone sont enlevées au moyen de la trompe à mercure. On laisse ensuite rentrer l'acide carbonique et le tube est scellé. Lorsque l'expérience a été faite avec soin, le composé ne renferme ni phosphore rouge, ni iodure de phosphonium. Cette réaction se fait suivant la formule 2BoP + 3PhBoI--HPhl-. » Phosphoiodure de bore : PhBoP. — Le composé préparé dans les condi- ( 625 ) lions que nous venons d'indiquer est une poudre amorphe, homogène, de couleur rouge foncé. Ce corps est volatil ; chauffé dans le vide, il fond entre igo° et 200°; il reste longtemps en surfiision lorsque la température s'abaisse; dans le vide, il commence à se volatiliser entre 170° et 200°; sa vapeur se condense dans la partie froide du tube et fournit des cristaux rouges très nets. )) Ce phosphoiodure de bore est très peu soluble dans le sulfure de car- bone et paraît complètement insoluble dans la benzine, le trichlorure de phosphore et le tétrachlorure de carbone. C'est un corps très hygrosco- pique, il attire l'humidité de l'air avec énergie et se décompose aussitôt- En présence d'un grand excès d'eau, le phosphoiodure jaunit, sans déga- gement apparent de chaleur; il se dépose une très petite quantité d'un corps jaune à odeur de phosphore tandis qu'il seproduit des acides iodhydrique, borique et phosphoreux. Chacun de ces acides a été nettement caractérisé. Cette décomposition, comme on le voit, est assez complexe, et il se forme toujours avec le corps jaune que nous avons signalé précédemment une petite quantité d'hydrogène phosphore. Si la quantité d'eau est très faible, le précipité jaune semble augmenter et il se produit une notable quantité d'iodure de phosphonium. » Chauffé dans le gaz hydrogène sulfuré, il donne du sulfure de bore, du sulfure de phosphore et de l'acide iodhydrique sans dégagement de vapeurs d'iode. » L'acide azotique étendu oxyde ce phosphoiodure en fournissant de l'acide phosphorique et de l'acide borique. Avec l'acide azotique mono- hydratéla réaction est identique, mais elle se produit avec incandescence. » L'acide sulfurique concentré, même fumant, ne l'attaque pas à froid; à chaud, il y a production de vapeurs d'iode, d'acide sulfureux et d'acide iodhydrique. » Le trichlorure de phosphore et le tétrachlorure de carbone ne réagis- sent pas sur ce composé en tubes scellés à la température de 100°. )) Au contact du chlore, le composé PhBoI- s'enflamme en fournissant du chlorure de bore, du chlorure d'iode et du pentachlorure de phosphore. » Légèrement chauffé dans l'oxygène, il s'enflamme en produisant des vapeurs d'iode, de l'acide borique et de l'acide phosphorique. » Ce phosphoiodure n'est pas décomposé à froid par le sodium; pour que la réaction se produise, il faut porter le mélange au point de fusion du métal. Le magnésium, légèrement chauffé, réagit sur ce composé avec incandescence; il reste une poudre grisâtre faisant effervescence au cou- ( 626 ) tact de l'eau. Le phosplioiodure de bore, projeté dans la vapeur de mer- cure, s'enflamme de suite. » Lorsque les métaux sont réduits en poudre et qu'ils réagissent sur une solution sulfocarbonique de ce phosplioiodure, ils peuvent produire deux réactions différentes. Le magnésium et le sodium donnent naissance, à froid, à un composé d'une belle couleur rouge qui est un nouveau phos- pboiodure, PhBoL L'argent et le mercure donnent, à froid ou, plus rapi- dement, à loo", une poudre de couleur marron, dont les propriétés sont comparables à celles du phosphure de bore, PhBo. )) La réduction par l'hydrogène fournit, d'ailleurs, les mêmes résultats. )) Chauffé dans un courant d'hydrogène sec, le phosphoiodure, PhBoP, perd, à la température de i6o°, son premier équivalent d'iode, et donne une poudre rouge de formule PhBoL dont nous indiquerons plus loin les propriétés. Si l'on élève la température, une nouvelle quantité d'acide iodhydrique se dégage et l'on obtient le composé PhBo. Ce phosphure, dont nous continuons l'étude, porté à iooo°dans une atmosphère d'hydro- gène, perd à son tour du phosphore et donne naissance à une matière cra- quelée de couleur jaune marron, répondant à la formule Ph' Bo^ ( ' ). » Phosphoiodure de bore PhBoL — Ce composé a été préparé par ré- duction par l'hydrogène du phosphoiodure précédent. C'est une poudre rouge, amorphe, attirant l'humidité de l'air, mais moins hygroscopique que l'autre phosphoiodure. Il se volatilise dans le vide, sans fondre, de 210° à 25o°. Sa vapeur se condense sur la partie froide du tube en beaux cristaux de couleur jaune orangé. » En présence de l'acide azotique monohydraté, il se décompose avec dégagement de chaleur, mais sans incandescence, et de l'iode est mis en liberté. Avec l'acide sulfurique monohydraté rien à froid, décomposition à chaud avec formation d'iode, d'acide sulfureux et d'acide borique. (') Analyse du composé PhBoP : Analyses. Ph 10,5 10,4 10,8 Bo 3,7 3,3 3,5 I» 85,8 85,7 85,4 100,0 En théorie atomique, la formule de ce composé serait P=:Ph = Bo. (627) Chauffé à l'abri de l'air, il commence à se décomposer à une température inférieure à celle du rouge sombre, en fournissant des vapeurs d'iode et du phosphure de bore. » Additionné de sulfure de carbone sec et d'un excès de mercure, il se décompose à froid en donnant de l'iodure de mercure et du phosphure de bore ('). » Les propriétés de ce composé sont donc très voisines de celles du phosphoiodure décrit précédemment. » Conclusions. — En résumé, le triiodure de bore BoP fournit à froid, au contact d'une solution sulfocarbonique de phosphore, un phospho- iodure de formule PhBoP. Ce composé, que l'on peut obtenir cristallisé par volatilisation, donne, par réduction dans l'hydrogène, le phospho- iodure PhBoI et enfin le phosphure PhBo. En continuant à chauffer dans l'hydrogène, on enlève à ce composé, sous forme de vapeurs, une partie de son phosphore, et l'on obtient un nouveau phosphure de formule Ph'Bo'. » Cette réduction par l'hydrogène est comparable à celle que j'ai déjà indiquée dans mes recherches sur les oxydes de fer. Elle permet d'obtenir un certain nombre de composés intermédiaires avant d'arriver au corps stable dans l'hydrogène à haute température. » M. Hatox de la GoupiLLiÈRE s'exprimc ainsi qu'il suit, au sujet d'une publication récente : « Notre éminent confrère. Sir William Thomson, a inséré aux Procee- dings of the Royal Society, le 9 avril de cette année, un travail dont un résumé vient de paraître dans le numéro de la Lumière électrique du 7 no- (') Analyse du composé PhBoI : Analyses. Théorie. _ , Ph 18,3 18,4 iS,6 Bo 6,5 6,4 6,2 1 75>2 74,9 —75,5 En théorie atomique, la formule de ce composé serait I — Ph =Bo, I-P'h = Bo. ( 628 ) vembre (p. 285). Il y traite, avec d'importants développements, la ques- tion envisagée par J. Clerk Maxwell dans son Traité d' Eleclricité et de Magnétisme (traduction Seligmann-Lui , t. I, p. 365), relativement au potentiel d'un grillage composé de fds parallèles en nombre in6ni. » Je demande, à cette occasion, la permission à l'Académie de lui l'ap- peler la Communication que j'ai eu l'honneur de lui présenter sur ce sujet, il y a trente-deux ans. Je me suis alors borné à une courte mention, et n'ai pas eu l'occasion, depuis lors, de publier in extenso les détails de l'étude que j'avais faite de cet intéressant problème. Elle n'était pas, du reste, dirigée au même point de vue que celle des illustres auteurs que je viens de citer; mais elle m'a conduit à des propriétés remarquables de récipro- cité, qu'il n'est peut-être pas inutile de rappeler aujourd'hui où l'atten- tion est rappelée sur cette question, entre les deux potentiels relatifs l'un à un grillage dont tous les fds sont parcourus dans le même sens, et l'autre à une grille traversée par le courant dans deux sens opposés et alternés. Ces propositions se trouvent énoncées dans l'extrait qui a été inséré au tome XLVIII des Comptes rendus (séance du i4 février 1859). » ME3I0IRES PRESENTES. ÉLECTRICITÉ. — Détermination expérimentale de la vitesse de propagation des ondes électromagnétiques. Mémoire de M. R. Bloxdlot, présenté par M. Poincaré. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Fizeau, Poincaré, H. Becquerel.) « On sait que les tentatives faites pour déterminer expérimentalement la vitesse de propagation des ondes électromagnétiques n'ont pas, jusqu'ici, été suivies de succès. Je suis parvenu à effectuer cette détermination à l'aide d'une méthode nouvelle dont A^oici le principe. » Puisque, comme l'ont montré MM. Sarrasin et de la Rive, c'est le ré- sonateur qui détermine la longueur d'onde que l'on observe, l'équation y. = VT doit être satisfaite si l'on y substitue à 1 et à T les valeurs de la longueur d'onde et de la période propres au résonateur employé, et à V la vitesse de propagation des ondes; la détermination de là vitesse se ra- mène donc à celle de la période du résonateur et de la longueur d'onde qu'il définit. - (629 ) » J'ai donné au résonateur une forme particulière, afin de pouvoir dé- terminer avec certitude la période propre de ses oscillations ; je vais décrire l'un de ceux que j'ai employés. » Un condensateur est formé de deux armatures circulaires A' A", B'B", de 6"^^" de rayon, et dont l'écartement est une fraction de millimètre; ces deux armatures sont reliées entre elles par un circuit rectangulaire FiK. Fig A, A / M M fi N ACDEFB, formé d'un fd de cuivre de o""', 184 de diamètre. Le côté DE a une longueur de io'^'",2, et le côté CD une longueur de 6*=", 3. La lon- gueur totale du circuit, 32"=", est très petite par rapport à la longueur d'onde. Il en résulte que l'intensité du courant oscillatoire est sensible- ment la même dans toute la longueur du circuit, et, par suite, on peut ap- ( 63o ) pliquer ici la formule donnée par Sir W. Thomson pour la décharge d'une batterie; de plus, comme le courant varie avec une rapidité extrême, on peut, suivant une remarque de M. Lippmann, négliger la résistance et écrire T = aTty/tlL, C désignant la capacité du condensateur et L le coef- ficient de self-induction du circuit. » Je mesure C en unités électromagnétiques par la méthode classique de Maxwell. Voici maintenant comment je détermine L. Le courant doit être considéré comme fermé par le déplacement diélectrique à travers l'air qui sépare les deux armatures du condensateur; ce courant peut être décomposé en courants linéaires juxtaposés : soient f/i la longueur d'un élé- ment de l'un de ces courants et i son intensité; soient de même ds' et i' la longueur et l'intensité d'un autre élément, rla. distance de ces deux élé- ments et i leur angle ; le potentiel du courant total sur lui-même est f rii'dsds'cosB ,. "ij.-. i -!■ .i-- I / ; } cette somme s étendant a tous les éléments linéaires qui constituent le courant total. M. Hertz a d'ailleurs établi expérimentale- ment que le courant est entièrement localisé à la surface des conducteurs. J.a somme précédente se calcule sans difficulté à l'aide d'une formule don- née par M. H. l'oincaré ('). Ayant ainsi C et L, j'en déduis la période T. » Il reste à mesurer 1. Comme MM. Sarrasin et de la Rive ont établi que X a la même valeur dans l'air que le long de fils métalliques, il était permis d'employer ce dernier mode de propagation. A l'aide de mon réso- nateur, qui est, à cet effet, muni d'un micromètre à étincelles formé d'une boule soudée à l'une des armatures et d'une pointe fixée à l'autre et ré- glable à l'aide d'une vis, je recherche la position des nœuds et des ventres le long des deux fils MN, WW (Jïg. 2), tendus parallèlement, comme dans les expériences de MM. Sarrasin et de la Rive; le résonateur, figuré enPQ, est placé de telle façon que les deux grands côtés du circuit rectangulaire soient dans le plan des fils MN, M'N' compris entre eux et parallèlement à eux; ils en sont respectivement distants d'environ o'^'",5. La distance de deux nœuds consécutifs donne -> et, plus généralement, la distance de deux nœuds comprenant n autres nœuds donne (/i + i)- - » Le Tableau suivant contient les résultats de treize expériences. C) Électricité et Optique, l. II, p. i56. ( (i3i ) Vitesses ■ongueurs d*onde en kilomètres en mètres. par secondr. 8.94 299300 10,90 3oo5oo II, o4 3o4ioo 11,58 3oi4oo 11,60 3o2ooo l4,32 3oo8oo 16,20 298700 18, 3o 3007c 0 18, 32 293400 22,68 288800 25,72 295800 27,28 292700 35,36 291400 Moyenne. . . . 207620 » On voit que les valeurs de la vitesse sont concordantes, quoique l,i longueur d'onde ait varié du simple au quadruple; la concordance est aussi grande que le comportait la précision de la détermination des nœuds. Les expériences ont été faites avec des résonateurs dans lesquels les dimensions du circuit rectangulaire ont varié de G"", 3 sur io'"",2 à io""° sur l\o'"^, et le diamètre du fil de o'"",i84 ào"='",3 : ces quantités n'ont donc pas d'influence sur la vitesse, bien que la self-induction qui en dépend ail varié de la valeur 246,66 à la valeur 973, 2. On peut conclure de ce qui précède que : » Les ondulations électriques ont une inlesse de propagation unique, indé- pendante de la longueur d'onde et voisine de 297600'"° />ar seconde. 1) Le nombre trouvé est, au degi*é d'approximation des expériences, égal au rapport des unités électromagnétique et électrostatique d'électri- cité, comme l'indique la théorie de Maxwell, et aussi à la vitesse de la lumière. Il serait téméraire de conclure de cette égalité que les vibrations électromagnétiques sont de même nature; toutefois, on ne peut mécon- naître que le résultat obtenu ne soit favorable à cette hypothèse. » C. R., 1891, !• Sementrr. (T. CXIII, N' 19.1 S'i ( 632 ) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les imprimés de la Corr«s- pondance : 1° Un Ouvrage poslluime de notre regrellé Correspondant Jacques-Louis Soret, intitulé : « Des conditions physiques de la perception du beau ». 2° Le second fascicule des « Leçons sur les métaux, professées à la Fa- culté des Sciences de Paris », par M. Alfred Ditle; 3° L' « Album de Statistique graphique de 1890-1891 », présenté par M. Haton de la Goupillière, au nom de M. le Ministre des Travaux publics et de M. Cheysson, directeur de cette publication. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les intégrales algébriques de l'équation différentielle du premier ordre. Note de M. Autonne, présentée par M. Jordan. (( Construisons {voir, pour les définitions, ma Note du iG mars 1891) l'intégrale algébrique G de degré n et de genre/?, supposée dépourvue de points multiples. (J'est l'hypothèse d'Halphen dans son grand Mémoire sur la classification des courbes gauches algébriques. Faisons usage des coor- données homogènes a?,, x.,, x^, z. (c G est définie par les deux équations (i) /(.r,,a;,,^a-.,) = 0, » ohf= o est une courbe plane g de degré n et de genre p, et 0,, 9,? '^!i » sont trois formes ternaires en x^ de degré n — \ , satisfaisant aux identités ( im ) » G dépend de 2n + i — p arbitraires et possède 6p + 2(/i — 3; points » d'inflexion. Entre les coefficients de/(x) existent n + 2/? relations dont » n expriment que n points d'inflexion de g sont à l'infini. » » Dans sa Thèse, M. Picard a étudié les courbes nnicursales p = o, dont les tangentes sont situées sur un complexe linéaire. Il a trouvé que la condition nécessaire et suffisante pour avoir affaire à une pareille courbe de degré n était que la projection eût n points d'inflexion à l'infini; la courbe avait elle-même 2(« — 3) points d'inflexion. On voit aisément comment ces résultats se rattachent aux nôtres. >) Les identités (3) et (4) sont aussi les conditions nécessaires et suffi- santes pour que l'intégrale abélienne, attachée à la courbe g. ■r- soit une fonction rationnelle; on a alors 3 W = a - + A. - étant définie par l'égalité (2) ci-dessus et a et 6 étant deux constantes. » La théorie des connexes permet de ramener à un problème de Géo- métrie plane la construction de l'intégrante G et de sa projection g. Il faut construire un connexe 0 de classe un et de degré n — i ^«,0,(.r) = o (t = i,2, j) i et une courbe/— o de degré n ayant les relations mutuelles suivantes, au nombre de deux : « 1° Un point quelconque x du plan complété par sa polaire linéaire » par rapport à g, f= o, forme un élément de 0. » » 2° Soit 0„ la courbe de degré n — i, qui correspond dans le connexe 0, en vertu de règles connues, à la droite u de coordonnées ;/,. Pour un point quelconque x du plan, il existe trois droites v, qui coïncident avec la po- laire linéaire de x par rapport à 9^. Appelons : 9 le point ayant pour coordonnées 9,(j7); (p le point à l'infini, .r., := o, de la droite xH; a, p, y les points où la droite x^ est coupée par les trois droites; T la somme des trois rapports anharmonii|ues x'fHx, ^'i^^x, y'û9.c. ( 634 ) » La seconde condition est celle-ci : « Le lieu des points x, pour les- )) quels T = I , est une des premières polaires de g. » » Toutes ces propriétés sont projectives, pourvu que la droite de l'infini reste fixe. » Passons maintenant aux propriétés des intégrantes tracées sur une surface algébrique S. » Par un point quelconque de S passe une intégrante et une seule. Soit F(z,,z.^, :-3,Zt) = o l'équation de J, de degré N. L'intégrante n'est plus unique pour les N(N^ — 2N -r- 2) points nodaux définis par les équations _ £1 _^_ Pi _ Jh __ E}^ „. _ <^Z.. » Considérons en un nodal :; de coordonnées zj le quotient — Iv des racines de l'équation quadratique en S [S - p=(N -i)]*-^H, H =. hessien de F ; les intégrantes aux abords du nodal se comportent sur J* comme les courbes planes 0^"'"= const. aux abords de l'origine; les directions Evi = o corres- pondent aux asymptotes de l'indicatrice en z. » L'analogie des faits analytiques porte à introduire le langage usité par M. Poincaré dans ses dernières recherches sur l'équation du premier ordre et du premier degré. Ainsi K est V exposant du nodal z; si toutes les intégrantes sont algébriques, l'intégrale générale de l'équation représentée par £ est algébrique, R en chaque nodal est réel et commensurable; le nodal est un nœud si K est positif, un cul si K est négatif. Lorsque nfc R = la fraction irréductible X ! \j., 'k &\. \j. sont les entiers caractéristiques du nodal. » Une intégrante algébrique G, située sur S , ne peut avoir de point mul- tiple qu'en un nodal. L'intégrante algébrique générale (celle qui corres- pond à une valeur quelconque de la constante arbitraire) © ne passe par aucun col. Si S n'a que des cols, © est dépourvue de points multiples et les considérations du commencement de la présente Note s'appliquent. •» Reprenons l'intégrante quelconque algébrique G de degré n et de genre/;, située sur S . On a la relation (5) n{^ N - 4 ) ^ 6/) -1- i{n — 3) -^ 2x, 1 s'étend aux N(N^ — 2N + 2) nodaux de # et o. désigne le nombre de points d'intersection, confondus au nodal considéré, de G avec la courbe ( 635 ) semi-nodale découpée sur S par la surface de degré 3N — 4 Pu p., P*' Pu- Pvz p.l p.. Pa2 P,. P<: p.: V, , — o, P: (/,y--i, 2, 3,4). La semi-nodale a les nodaux pour points doubles; les tangentes sont les deux asymptotes de l'indicatrice. Pour chaque point nodal, ot s'obtient par les procédés de Briot et Bouquet, et l'égalité (5) fournit, pour un genre donné/», un maximum pour le degré de l'intégrante (et aussi de l'intégrale) algébrique. )) Si G est dépourvue de points multiples, elle touche une asymptote de l'indicatrice aux nodaux où elle passe; a est toujours égal à 3 et (5) devient, s'il y a X: nodaux sur G, (6) «(N — l) =^k-\- 2/J — 2 GÉOMÉTRIE. — Sur les surfaces à génératrices rationnelles. Note de M. Lemeuvre, présentée par M. G. Darboux. « Dans de précédentes Communications, nous avons indiqué la déter- mination de certaines classes de surfaces à génératrices rationnelles telles que des lignes tracées sur la surface, les conjuguées des génératrices, par exemple, soient définies par une équation de Riccati. » En employant la méthode suivante, on peut aborder des problèmes plus compliqués, comme celui de rechercher les surfaces telles que les intégrales générales des équations différentielles du premier ordre et du second degré dont dépendent des lignes tracées sur elles, par exemple les asymptotiques, les lignes de courbure, etc., aient leurs points critiques fixes : » Soit G une génératrice rationnelle a = const. de la surface; M un point quelconque de cette surface, rapportée aux lignes a ^ const. et à des lignes < = const., les coordonnées de tout point M étant fonctions rationnelles de /. Je considère un trièdre T, mobile avec son origine M, ( 6:56 ) qui décrit la surface, et lié comme on voudra à la génératrice G; par exemple, on prendra le trièdre naturel formé par la tangente, la normale et la binormale, si aucune dé ces droites n'est isotrope, ce qui est le cas le plus ordinaire. Supposons-nous dans ce cas, et soit j9, o, r, c,, o, o les ro- tations et translations de T lorsque a = const. ; />,, ç,, r,, l,, r,,,K, les mêmes quantités quand t — const. On a, entre ces quantités, les six rela- tions connues. Soit encore a, a', a", h, h', h", ... les cosinus directeurs des axes de T par rapport à des axes fixes, x, y, z les coordonnées de M par rapport à ces axes. On a dx Y à y ,Y àz = «^.. T7 dt ~""' dl — - - ^; ^ =a"E et les relations telles que » Il est d'ailleurs permis de supposer qu'au point M, ^ = o, x ayant une valeur quelconque a„. On peut alors développer les rotations et transla- tions de T suivant les puissances entières croissantes de t. Pour cela, pre- nons comme trièdre fixe oxyz la position U qu'occupe T quand .son origine est en M(^ = o, a = oc^). Soit X, Y, Z les coordonnées, par rapport à U, d'un point qui décrit la génératrice oc = a„. Supposons développées X, Y, Z suivant les puissances entières de t; les relations ci-dessus conduiront alors aux développements correspondants des cosinus directeurs et de \, p, r. En particulier, si l'on a posé x = r().+ s), Y = r*"(i^4-£,)' z = r"'""('' + ^:i,> il eu résulte l = r-' (//A-f- o.). /•= i"-' V'— niK '){in + /t+ II') ("1+ II) ( «i + /O -(- co. OJ , n et n' sont des entiers au moins égaux à i ; si /w est > t , le pomt M est de rebroussement sur G ; si « > i , il est d'inflexion ; si n' > i , il est station- naire; dans le cas particidier d'une ligne G plane, on peut regarder n' comme infini; on prendra Z = />= o. « Quanta p,,q,,i\,l^,r,,'C,, ils seront déterminés, une fois données (637 ) leurs valeurs initiales pour ^ == o, et on formera facilement leurs dévelop- pements. » Ceci posé, soit, par exemple, à étudier l'équation des lignes asym- ptotiques. Les coefficients s'expriment aisément avec les rotations et trans- lations de T. Par conséquent, on pourra les développer par rapport à t, et ces développements feront connaître dans quels cas et comment l'équa- tioTi admet un facteur ip, p étant un entier quelconque, ou encore comment ^^ o est une solution singulière. » Si l'on étutlie les lignes tracées sur la surface, que l'homographie ne conserve pas, on modifiera convenablement la méthode, soit par un autre choix du trièdreT, si le long de /= o une des arêtes du trièdre naturel G est isotrope, soit par une transformation préalable de la surface, comme, par exemple, une inversion s'il s'agit des lignes de courbure ou de longueur nulle, lorsque i = o est à l'infini. » Cette méthode permet de retrouver aisément et de relier entre eux bien des résultats connus; elle en donne encore d'autres, qui nous pa- raissent nouveaux, et parmi lesquels nous citerons les suivants, à titre d'exemple : )) i" Les lignes asymplotiques des surfaces engendrées par une conique qui reste tangente à une droite et à quatre plans tangents fixes s'obtien- nent par quadratures. » 2" Il en est de même de celles des surfaces engendrées par une cu- bique gauche ayant quatre points et une tangente fixe, ou quatre points et deux plans osculateurs fixes, ou quatre points fixes et une enveloppe plane dont le plan reste constamment osculateur à la cubique. » 3° Les seules surfaces cerclées pour lesquelles les points critiques de l'intégrale de l'équation des lignes de courbure puissent être fixes sont celles, ou qui admettent une enveloppe de leurs génératrices circulaires, ou sur lesquelles sont tracées deux lignes telles que chacune soit, ou une ligne d'ombilics, ou une ligne de courbure double i +/>- -{- q'^=o. Si, en outre, la génératrice circulaire s'appuie sur quatre droites isotropes, les lignes de courbure s'obtiennent par quadratures. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. - Théorie des turbo-machi nés . Note de M. Râteau, présentée par M. Haton de la Goupillière. « Dans ma dernière Communication à l'Académie, j'ai défini une classe spéciale d'appareils, les turbo-inachines, doni je fais une étude d'ensemble. ( 63S ) Outre les ventilateurs, les pompes centrifuges et les turbines, cette classe renferme la roue Poncelet, la roue hélice Girard, la soufflerie de M. Mor- tier, qui peut être rapprochée de la roue Poncelet, et nombre d'autres mécanismes qu'une classification méthodique m'a conduit à imaginer. Elle ne comprend pas les hélices de bateaux ou de ballons, qui fonctionnent, il est vrai, d'une manière semblable, mais dont l'effet est tout différent; ni \es sirènes qui composent une autre classe, celle des turbo-machines à cou- rant intermittent, présentant avec les dynamos à courants alternatifs une certame analogie. » Soit Q le débit d'une turbo-machine et H la différence des charges qui existent dans les deux enceintes entre lesquelles elle est interposée; la fonction — y=. qui se confond, dans certains cas particuliers, avec ce que M. Murgue a appelé \ orifice équivalent est très intéressante à considérer. Elle est analogue à la conductibilité en électricité. Je la désigne provisoire- ment sous le nom A' ouverture ; sa racine carrée est le côté de l'ouverture. » Dans le cas d'une machine génératrice, la fonction ^» liée étroite- ment à la précédente, s'appelle la résistance du circuit extérieur; et, pour H' une turbo-machine quelconque, la fonction ^_, H' étant le perte de charge à l'intérieur de l'appareil, représente la résistance intérieure. » Un type de turbo-machine étant déterminé, les dimensions de l'ap- pareil qu'on doit prendre dans chaque cas, pour obtenir le meilleur ren- dement, sont proportionnelles au côté de l'ouverture qui correspond au débit et à la différence de charges demandés. » Ce théorème est très important pour la pratique, car il indique avec précision comment il faut choisir les appaieils pour les applications qu'on a en vue. )) J'ai dit que les turbo-machines étaient analogues aux dynamos; la considération de cette analogie est féconde en déductions. Voici, rapide- ment esquissé, le parallèle entre les génératrices. » Les deux sortes d'appareils ont pour but de faire circuler un fluide {gaz, vapeur, liquide ou électricité^ d'une enceinte dans une autre où le fluide est à une tension plus élevée, tout en maintenant une libre communi- cation entre les deux enceintes. Ce résultat s'obtient par la rotation d'un organe mobile (^turbine ou bobine^ dont la vitesse doit croître avec la dif- férence des tensions, » Outre cet organe mobile, chaque sorte d'appareil comprend aussi ( 639 ) deux autres organes dont l'un (Uisiributeur ou collecteur) peut être simple ou multiple, et dont l'autre {amortisseur ou. inducteur) peut être simple o;i compound. » La force électroinotrice totale, développée par une dynamo, est pro- portionnelle au nombre des lignes de force coupées parles fds de l'induit, de même la force Jluidomolrice totale (différence des tensions) créée par une turbo, est proportionnelle au nombre de certaines lignes coupées par les ailes de la turbine. Ces lignes sont les trajectoires orthogonales des trajectoires absolues du fluide. Dans l'une et l'autre sorie d'a|)pareils, cette force motrice est employée à vaincre les résistances, tant intérieure qu'extérieure : la première donne lieu à mie transformation de travail en chaleur, et elle varie, dans de certaines limites, avec la résistance exté- rieure. » Les courbes caractéristiques extérieure et intérieure tracées en fonction de l'ouverture ou de la conductibilité du circuit extérieur ont la même allure. » Dans les dynamos, lorsque la résistance extérieure varie, pour obte- nir toujours le meilleur rendement, il y a lieu de faire varier l'angle de calage des balais du collecteur; de même, dans les turbo-machines, lorsque l'ouverture varie, il y a lieu de régler le distributeur et quelquefois aussi l'amortisseur. » OPTIQUE . — Un moyen siiaple de vérifier le centrage des objectifs du microscope. Note de M. C.-J.-A. Leroy ('), présentée par M. Mascart. « En dehors du procédé employé par les constructeurs et qui nécessite un outillage spécial, les auteurs ne citent qu'un moyen, lequel consiste à examiner si la position d'un point situé dans le champ du microscope va- rie ou ne varie pas pendant que l'on dévisse isolément les lentilles de l'ob- jectif. Mais cette épreuve est illusoire, parce que les lentilles peuvent alors se décentrer pour peu que la vis ne satisfasse pas à certaines conditions qui font généralement défaut. Voici un procédé fort simple, aussi expédi- tit que commode, que j'ai eu l'occasion de mettre à l'épreuve maintes fois depuis deux ans que je m'occupe de la construction de certains objectifs. (') Ce travail a été fait au Laboratoire de Ph}bii[ue de l'École Noniiale supérieure (Hautes Études). C. R., iSgi, 2' Senitiiie. (T. CXUl, N° 19.) ^^ ( 64o ) Comme celui du constructeur, ce procédé repose exclusivement sur les propriétés des surfaces de révolution et notamment sur les propositions suivantes : » Les surfaces de l'objectif étant supposées de révolution, si elles sont centrées entre elles, les images catoptriques d'un point lumineux situé sur l'axe optique seront toutes sur cet axe. Si l'œil de l'observateur est de même placé sur cet axe, elles lui paraîtront exactement superposées; s'il est placé de côté, elles formeront sur la rétine une ligne droite parfaite. L'image sera encore une ligne droite si le point lumineux est situé en de- hors de l'axe, l'œil se trouvant sur une droite passant par le point lumi- neux et l'axe. Si, au contraire, une surface est décentrée, l'image corres- pondante ne se superposera pas aux autres; elle sortira de la ligne commune et lui donnera un aspect brisé. » Je me sers simplement d'une lampe et d'un miroir ophtalmoscopique plan, et, tenant l'objectif à la main, le côté oculaire tourné vers moi, le côté opposé masqué par la main qui le porte, je dirige la lumière vers l'objectif comme pour l'examen de l'œil. On parvient aisément à trouver une position telle, que toutes les images ou bien se superposent exacte- ment, ou bien se rangent suivant une ligne parfaitement droite si l'objec- tif est bien centré. Au contraire, une ou plusieurs images se refusent à la superposition, ou bien la Hgne est brisée si l'objectif est décentré. Il peut d'ailleurs arriver que, sans être brisée, cette ligne affecte une rigidité plus ou moins molle. Cette épreuve, pour être concluante, doit être répétée pour plusieurs orientations de l'objectif autour de son axe. » On sait, d'ailleurs, que ce sentiment de la rigidité parfaite est d'une délicatesse extrême, d'où la sensibilité et la valeur du procédé. M Voici ime expérience facile à exécuter et doublement instructive. Prenons un objectif quelconque, bien centré. Dévissons d'un ou plusieurs tours une des lentilles, pour peu que la vis ne soit pas centrée sur l'axe optique, ou qu'elle ballotte, nous réaliserons très facilement une décentra- tion plus nette à ^l'épreuve. Cette expérience démontre en même temps le vice rédbibitoire du moyen classique indiqué plus haut. » Si les images formées par les surfaces les plus éloignées de l'œil n'é- taient pas perçues, on fractionnerait l'opération, en examinant successive- ment d'abord les deux moitiés de l'objectif, puis un groupe formé par emprunt aux deux précédentes. En conduisant cette opération méthodi- quement, on arrivera à déterminer les surfaces qui sont décentrées, et même, quand une surface décentrée se trouvera associée à deux surfaces (64i ) centrées entre elles, on pourra reconnaître le plan de décentration (défini par l'axe optique et le centre de la surface décentrée), ce plan jouissant, à l'exclusion de tous les autres, de la propriété de donner une suite linéaire d'images. » PHYSICO-CHIMIE. — Sur l'existerire des sels acides ou basiques des acides monohasiques en liqueur tre's étendue. Note de M. Damel Berthelot, présentée par M. Lippmann. « Au cours d'une série d'expériences sur la neutralisation des acides et des bases au moyen des conductibilités électriques, j'ai signalé que l'addi- tion d'un excès d'alcali au sel neutre, formé par ce même alcali, paraît toujours exercer une légère action chimique : action qui se manifeste seu- lement pour les premières portions d'alcali, les suivantes n'ayant plus d'effet particulier. Ce phénomène se retrouye aussi bien avec les acides or- ganiques relativement faibles, comme l'acide acétique, qu'avec les acides minéraux forts. » Il semble résulter de là que, même dans les liqueurs très étendues, il y a tendance à la formation d'un sel basique en faible quantité; tandis que la formation d'un sel acide (il ne s'agit ici, bien entendu, que des acides monobasiques), quoique sensible à la limite, est bien moins mar- quée dans des solutions également très diluées. » Si l'on prend deux solutions au même titre, l'une d'acide, l'autre d'al- cali, et que l'on ajoute à la première des quantités régulièrement crois- santes de la seconde, le phénomène peut être représenté d'une manière graphique très simple, en portant en abscisses les conductibilités des mé- langes, en ordonnées les proportions relatives de l'un des corps, l'alcali, par exemple. » Dans la neutralisation d'un acide fort par une base forte, acide chlor- hydrique et potasse, par exemple, on a ainsi un système de deux droites dont l'une correspond aux mélanges avec excès d'acide, l'autre aux mé- langes avec excès d'alcali. Leurs directions font un angle aigu; mais, par suite du phénomène que j'expose dans cette Note, elles se raccordent par une légère portion courbe qui répond à l'action propre des premières portions d'alcali surajoutées après la neutralisation, et ce n'est qu'ensuite que la conductibilité recommence à varier linéairement. J'ai fait quelques expériences afin de déterminer d'une façon tout à fait précise la marche du phénomène au voisinage immédiat de la neutralisation. J'ai pris le cas le ( <^42 ) plus caractéristique, celui de la neutralisation d'un acide fort par une base forte, et j'ai opéré, non pas avec l'acide chlorhydrique et la potasse, où l'on pourrait soupçonner la présence d'un peu de carbonate, mais avec l'acide chlorhydrique et la baryte : le carbonate de baryte étant inso- luble, il est certain que la présence de l'acide carbonique de l'air n'inter- vient pas dans le phénomène. » "Voici d'abord les conductibilités qui répondent à l'ensemble de la neutralisation. L'unité de conductibilité est celle du chlorure de potassium à o,oi d'équivalent par litre et à la température de l'expérience qui est de 17". HCl, Baryte, fj-y équivalent. jh équivalent. Observé. Calculé. 1,0 0,0 2,983 » 0,8 0,2 1.967 '.970 0,7 0,3 I ,460 1,463 0,6 0,4 0,950 0,957 0,5 0,5 o,45o sel neutre 0,4 0,6 0,673 0,689 0,3 0.7 0,912 0,916 0,9, 0,8 1,1.53 i,i59 0, 1 0,9 .,4o6 I ,402 0,0 1,0 1,645 » )) Pour étudier le phénomène avec plus de précision au voisinage immé- diat de la neutralisation, j'ai fait, au moyen de chlorure de baryum cristallisé une solution à ^ d'équivalent par litre, et je Un ai ajouté suc- cessivement de petites quantités d'une solution de baryte à ^ d'équiva- lent. Chlorure de baryum, Baryte, 2TÔ équivalent. î-ù"ô équivalent. c. Ac. 1,000 0,000 o,45o ^^^^^ 0,001 0,995 o,oo5 o,45i 0,990 0,010 0,452 ^^^^^ 0,985 o.oi5 0,434 0,004 0,980 0,020 o,458 ^'^^. 0,975 0,025 0,463 ^^^^5 0,970 o,o3o ' o,468 ^^^^. 0,965 o,o35 0,473 ^^^^g 0,960 o,o4o 0,479 0I006 0,955 0,045 o,48.o ^^^^g 0,9.50 o,o5o 0,491 ^^^^ç^ 0,945 o,o55 0,497 Chlorure Acide de baryum. ehlohydrique. ïfo éq- Thé«iosphère privée d'humidité; on ne peut les conserver que dans un flacon sec et bien bouché. » Abandonnés à l'air libre, ils se décomposent, deviennent opaques, verdissent et, lorsqu'on les examine de près, on voit qu'ils sont formés d'un feutrage de fines aiguilles vertes, constituées par du chlorure de cuivre; le chlorure de lithium ayant attiré l'hu- midité de l'air, forme une très petite quantité de liquide sirupeux qui pénètre le pa- pier où les cristaux sont exposés. » Lorsqu'on les chaude rapidement vers i3o°, ils fondent dans leur eau de cristal- lisation et donnent une solution brun foncé, presque noire. » Si l'on augmente la température, l'eau s'évapore et le sel ne tarde pas à se dé- composer en laissant dégager du chlore. M. Troost a, du reste, démontré que le chlo- rure de lithium se décomposait de même dans ces conditions. » Lorsqu'on laisse refroidir avant la décomposition complète, on obtient une masse opaque de couleur brune. » Si l'on chauffe ce sel lentement dans un courant d'air sec, ou si on l'expose à l'étuve, l'eau de cristallisation est entraînée vers ioo°-i20''; les cristaux deviennent opaques et de couleur brun clair, formés de petites lamelles très friables; ils perdent de l'acide chlorhydrique et, lorsqu'on les reprend par l'eau, il reste au fond du vase un dépôt insoluble verdâtre, constitué par un oxychlorure de cuivre. » Si l'on veut éliminer toute l'eau de cistallisation, sans décomposition du chlorure double ni perte d'acide chlorhydrique, on doit dessécher ce sel dans un courant d'air sec, saturé de gaz chlorhydrique sec à 120". Les cristaux deviennent opaques et de couleur chamois, mais constituent bien le chlorure double anhydre. » Ce corps ne peut se dissoudre dans l'eau sans se décomposer; lors- qu'on ajoute de petites quantités d'eau, on obtient une solution verte qui, en présence de ce réactif, ne tarde pas à devenir bleue. Cette coloration indique bien la dissociation du sel double au contact de l'eau ; le chlorure de cuivre et le chlorure de lithium sont séparés dans la liqueur. » Si l'on prend _ comme dissolvant une solution de chlorure de lithium concentré, le chlorure double s'y dissout sans décomposition, donne une solution rouge brun, d'où Ton peut le faire recristalliser. » Ceci explique pourquoi, lorsqu'on mélange les équivalents propor- C. R., 1891, a- Semestre. (T. CXIII, N° 19.) ^^ ( 048 ) tionnels des deux chlorures, on ne peut pas obtenir ce sel double; au con- traire, eu solution très concentrée et en présence d'un excès de chlorure de lithium, ce chlorure double cristallise facilement. » J'ai donc obtenu, comme on le voit, un sel dissociable par l'eau; il s'établit, dans les solutions, un certain équilibre chimique que l'on retrou- vera dans les autres chlorures doubles de lithium dont je poursuis l'étude. » Ce chlorure double répond, d'après mes analyses, à la formule 2CuCl,LiCl + 5HO(')- » CHIMIE ORGANIQUEo — Recherches sur la digitaléine. Noie de M. J. Houdas, présentée par M. Henri Moissan. « HomoUe et Quevenne (^), en 1840, signalèrent la présence, dans la digitale, d'un principe soluble ayant la propriété de faire mousser l'eau à la façon de la saponine. Ce produit, isolé pour la première fois à l'état amorphe par Walz ('), fut étudié successivement par Nativelle Ç), qui en fit l'analyse et lui donna le nom de digitaléine, puis par Goerz (*), Raus- mann {"), enfin par Schmiedeberg ('). Ce dernier auteur divisa les prin- cipes physiologiquement actifs de la digitale en deux catégories : les digi- talines solubles dans l'eau et les digitalines insolubles. Se basant sur les solubilités dans l'alcool absolu, il admit l'existence de deux digitalines solubles, présentant tous les caractères des glucosides : la première, la di- gitonine, qu'd obtint sensiblement pure, quoique amorphe, très peu so- luble dans l'alcool absolu ; la seconde, la digitaléine, se dissolvant facile- ment dans le même véhicule, et dont il ne crut pas devoir faire l'analyse. » Dans un Mémoire sur la digitaline cristallisée dans l'alcool, pré- senté à l'Académie de Médecine en février 1891, nous avons démontré que les digitalines solubles de Schmiedeberg sont formées pour la presque (') Les chiffres U-ouvés à l'analyse m'ont amené à rectifier une première formule que j'avais donnée à la Société chimique, dans laquelle j'indiquais i équivalent d'eau en plus, 2CuClLiCl +6H0 {Bulletin de la Société chimique, t. VI, p. 3). (^) HojiOLLE et Quevenne, Journal de Pliarni. et de Chimie, l. VII, p. 67; i845. (») VS^ALZ, Jahresb.f.prala. Ph., t. XIV, p. 20. (') Nativelle, Journal de Pharm. et de Chimie, t. XX, p. 81. {') GoEKZ, Thèse de Dorpat; iSyS. (^) KAUsaANN, Journal de Pharmacie, l. XX, p. 427- (') ScHMiEDEBEUG, Arch.f. expcrim. PathoL, t. III, p. 16. ( 649 ) totalité par un seul glucoside, pour lequel nous avons cru devoir rétablir le nom de digitaléine donné par Nativelle, la dénomination de digitonine faisant double emploi. » Les principes solubles dans l'eau, obtenus dans la préparation de la digitaline, ont été traités par l'alcool absolu, puis, en suivant les indica- tions de Schmiedeberg pour l'obtention de sa digitaléine, nous avons pré- cipité la solution par de l'éther, mais en ayant soin de fractionner les pré- cipites un grand nombre de fois. Dans tous ces précipités nous avons pu retirer le même corps cristallisé, identique à celui que nous a fourni la partie insoluble dans l'alcool absolu. » Propriétés. — La propriété la plus caractéristique de la digitaléine est la suivante. Lorsqu'à une solution aqueuse de digitaléine on ajoute de l'alcool amylique, on voit rapidement se produire une abondante cristalli- sation : une solution suffisamment concentrée se prend immédiatement en masse. Si l'on opère avec un mélange d'alcool amylique et d'alcool ordinaire à chaud, on obtient par refroidissement lent de longues lamelles nacrées. Ces cristaux contiennent de l'alcool amylique et de l'eau de cristallisation. » Lorsqu'on dissout ces cristaux dans l'eau bouillante, que l'on chasse complètement l'alcool amylique par une ébullition prolongée et que l'on ajoute un volume d'alcool ordinaire à 93° égal à celui de la solution, on obtient par refroidissement une abondante cristallisation formée de fines aiguilles groupées autour d'un centre. Ces cristaux contiennent encore de l'alcool etde l'eau de cristallisation : ils sont plussolublesquelesprécédents. » On obtient les mêmes résultats avec l'alcool méthylique. » Nous pouvons d'ores et déjà poser en principe que : i'^ Lorsqu'on ajoute, à une solution de digitaléine, un alcool de la série grasse, on ob- tient une combinaison cristallisée d'alcool et de digitaléine hydratée. 2" La solubilité de ces cristaux est en raison inverse du poids moléculaire de l'alcool employé. » Les phénols semblent se comporter de la même façon que les alcools : le phénol ordinaire nous a donné une combinaison parfaitement cristal- lisée. Nous reviendrons sur ces combinaisons dans un prochain Mémoire. » La digitaléine cristallisée dans l'alcool ordinaire perd son eau et son alcool à 110". » Elle se dissout assez lentement dans l'eau froide, mais très rapide- ment dans l'eau bouillante. Cette solution, qui a la propriété de mousser abondamment par l'agitation, abandonnée à l'évaporation, finit par se des- sécher en donnant une masse vitreuse. Jusqu'ici, nous n'avons pu obtenir la digitaléine cristallisée dans l'eau. ( 65o ) » Ce glucoside est très peu soluble dans l'alcool absolu; sa solubilité augmente avec la dilution du dissolvant. » Le chloroforme, l'éther, la ligroïne n'en prennent que des traces. » La digitaléine dévie la lumière polarisée à gauche. En solution aqueuse, nous avons trouvé, pour la lumière jaune du sodium, [an] =-49,25. » Quand on chauffe la digitaléine, elle n'éprouve pas de fusion bien nette : vers 25o", elle s'agglomère, se boursoufle aux environs de 270"; à 280°, elle est complètement caramélisée. » La digitaléine ne paraît pas s'altérer à l'air. La solution aqueuse peut se conserver assez longtemps sans présenter trace d'altération. Elle pré- cipite, par le tanin, l'acétate de plomb ammoniacal. Elle se dissout dans l'acide chlorhydrique à froid sans se colorer. Sous l'action de la chaleur, cette solution devient rouge violacé, avec une légère fluorescence verdàtre. » Avec l'acide sulfurique étendu de son volume d'eau, coloration jau- nâtre à froid, qui passe au rouge, puis au noir, sous l'action de la chaleur. » Composition. — L'anahse élémentaire nous a donné des résultais qui con- cordent sensiblement avec ceux obtenus par Schmiedeberg. Calculé I. II. pourC"H>»0". c 53,76 53,61 53,60 H 7,So 7,67 7,60 » Cette formule ne pourra être adoptée définitivement que lorsque les produits du dédoublement de la digitaléine seront bien connus. » Nous ne saurions admettre la formule C'*H''-0-" (équiv.) donnée par M. Riliani ( ' ), dans un récent Mémoire sur la digitonine cristallisée, basée sur une équation de dédoublement douteuse C^'>H^'0-^+ 2H-0- = C^"H'*0'' + C'-H"^0' = + C' = H' = 0' = . Digitonine. Digitogénine. Glucose. Galactose. » Schmiedeberg (-), en étudiant les produits de dédoublement de sa digitonine, sous l'action des acides étendus, a obtenu de la digitorésine, de la digitonéine et un glucose. La digitonéine elle-même se dédouble en un glucose et en digitogénine cristallisée. » La digitorésine n'entre pas en ligne de compte dans l'équation de (') KiLUNi, D. ch. G., t. XXIII, p. i555-i56i, et t. XXIV, p. SSg. (') Schmiedeberg, Mémoire cité. ( «5i ) M. Kiliaiii, bien que cet auteur fasse observer que la digitogénine est diffi- cile à purifier à cause des résines qui l'accompagnent. )) Par l'action très ménagée des acides dilués sur la digitaléine, nous avons pu la dédoubler en deux glucosides sans mise en liberté de glucose. Une solution de digitaléine dans l'acide sulfurique au millième, aban- donnée depuis le 3o juillet 1890, ne donne pas trace de réduction avec la liqueur de B'ehling, bien qu'elle ne contienne plus de digitaléine non décomposée depuis longtemps. » L'étude de ces deux glucosides, que nous avons pu obtenir cristal- lisés, nous permettra de déterminer la formule exacte de la digitaléine et fera l'objet d'un prochain Mémoire. » Nous décrirons également un nouveau glucoside cristallisé, retiré de la digitaléine amorphe du Codex qui, par sa composition, se rapproche de la strophantine et de l'ouabaïne ( ' ) » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les isocinchonines. Note de MM. E. JuiVgfleisch et E. Légek, présentée par M. Troost. « Dans le dernier numéro des Annalen der Chemie (t. CCLXVI, p. 245 ), M. Hesse discute de nouveau une question de priorité sur laquelle nous avons exprimé une opinion différente de la sienne (Com/j/o' rendus, t. CXII, p. q4^); après avoir nommé isocinclionine le mélange de tous les alcalis solubles dans l'éther, engendrés par l'action de l'acide sulfurique sur la cinchonine {Annalen der Chemie, t. CCXLIII, p. i5o), il persiste à identi- fier ce mélange avec l'un de ses composants, avec la base que nous avons décrite sous le nom de cinchoiugine {Comptes rendus, t. CVI, p. 357). Les questions de priorité intéressant peu le public scientifique, nous ne serions pas revenus sur cette isocinclionine, si la suite de nos recherches ne nous avait fait constater que, dans ce sujet difficile, les confusions se sont accumulées d'une manière singulière; par surcroît, nos résultats fournissent de nouveaux éléments pour juger la discussion poursuivie. » M. liesse nous reproche, dans sa dernière Note, d'avoir gardé le silence sur l'isocinchonine de MM. Comstock et Kœnig {Berichle, t. XX, p. iSi\); il se fait un argument de notre réserve. Jusqu'ici, il est vrai, nous nous sommes bornés à accepter ce que M. Hesse a dit de ce composé {Annalen der Chemie, t. CCLX, p. 221 et 222), c'est-à-dire à accepter son (') Ces recherches ont été faites à l'École supérieure de Pharmacie, au laboratoire de M. Riche. ( G52 ) identité avec la cinchonigine : nous n'avions jamais eu ce produit entre les mains, et la description très brève qu'on en a donnée s'applique in- différemment à deux des bases décrites par nous. Cette dernière considé- ration nous a portés, il y a quelque temps déjà, à répéter le travail fort intéressant de MM. Comstock et Rœnig. » Suivant exactement les indications de ces auteurs, nous avons traité la cincbonine par l'acide bromhydrique, et isolé lebibromhydrated'hydro- bromocinchonine produit; nous avons décomposé ce sel par la potasse alcoolique, séparé la base peu soluble dans l'alcool, et retiré des eaux mères les alcalis solubles dans l'éther. Ces alcalis ont été traités pour obtenir un chlorozincate. Or la base organique de ce dernier forme dans l'éther des cristaux volumineux ( ' ), ne ressemblant nullement à la cincho- n igine (actuellement ?50c//ic/zo«7'/?e de M. Hesse); elle est au contraire iden- tique avec la cinchoniline. Ses cristaux ont le même aspect et le même point de fusion; les pouvoirs rotatoires sont égaux; les solubilités sont semblables; mise en solution sursaturée dans l'éther, la base provenant de l'hydrobromocinchonine cristallise dès qu'on introduit dans la liqueur une parcelle de cinchonUinepure; elle donne, avec l'acide iodhydrique, le diiodhydrate jaune cristallisé, peu soluble, caractéristique de la cincho- niline, c'est-à-dire un sel dont la production facilite sa purification; enfin, elle ne forme pas avec l'acide chlorhydrique le chlorhydrate caractéris- tique de la cinchonigine. » Ainsi donc l'isocinchonine de MM. Comstock et Kœnig est différente de l'isocinchonine actuelle de M. Hesse, autrement dit de la cinchonigine. La première, obtenue à l'origine dans des recherches pour le résultat im- médiat desquelles elle ne présentait qu'un intérêt assez secondaire, n'ayant été décrite que fort sommairement, M. Hesse a évidemment été trompé par les grandes analogies des deux chlorozincates des deux bases et sur- tout par la presque identité de leurs points de fusion (nous avons donné i3o^,4pour la cinchoniline et 128° pour la cinchonigine). Les pouvoirs rotatoires, peu différents en valeur absolue, sont contraires (^). » En outre de la cinchoniline, les produits solubles à l'éther provenant (') Nous signalerons ici l'existence d'un hydrate de cinchoniline, qui se produit quand on ('ait cristalliser la cinchoniline dans l'éther saturé d'eau. Il forme de belles et longues aiguilles contenant 5'i d'eau; il se change en cinchoniline quand on le con- serve, même à froid, dans le vide sec. (") Ces analogies remarquables nous ont fait supposer que les deux bases peuvent être les isomères optiques, le droit et le gauche, d'un même corps. C'est un point que nous examinons. ( 653 ) de l'hydrobromocinchonine, contiennent une base, jusqu'ici incristalli- sable, dont nous avons déjà signalé l'existence {Comptes rendus, t. CXIT, p. 943). Il ne nous a pas été possible d'y déceler la présence de la cin- clionigine, substance cependant très facile à isoler. » D'après cela, il y a actuellement deux corps cpie l'on nomme isocin- chonines : celui que M. Hesse continue à désigner sous ce nom, c'est-à- dire, la cinchonigine, et celui de MM. Comstock et Rœnig, c'est-à-dire, la cinclioniline. En les identifiant, on a ajouté encore aux confusions que nous avons rappelées en commençant cette Note. Il paraît, dès lors, néces- saire de délaisser le nom d'isocinchonine, qui a perdu toute signification précise. » Ce qui précède justifie suffisamment la réserve qu'on nous a repro- chée.* Si maintenant on nous blâmait de n'avoir pas identifié plus tôt notre cinclioniline avec l'isocinchonine de MM. Comstock et Rœnig, nous ferions remarquer que cette dernière était si sommairement décrite, qu'une correspondance échangée à sou sujet entre M. Hesse et MM. Com- stock et Kœnig (Anna/en derChemie, t. CCLX, p. 221), bien loin d'empê- cher de se produire la confusion signalée ici, n'a fait que la confirmer. )) En répétant les expériences de MM. Comstock et Kœnig, nous avons cherché, en outre, à élucider une autre question. » Nous avons constaté que, sous l'action un peu prolongée des acides minéraux concentrés, la cinchonine se transforme dans les diverses bases que nous avons fait connaître et dans l'apocinchonine. Or divers auteurs qui, pour des objets variés, ont réalisé des traitements de ce genre, con- sidèrent les bases peu solubles dans l'alcool et insolubles dans l'éther qu'ils ont obtenues comme de la cinchonine régénérée ('); il était dès lors indispensable de contrôler nos propres observations. Dans les condi- tions indiquées par MM. Comstock et Kœnig, nous n'avons jamais pu retrouver la cinchonine inaltérée ; la matière considérée comme telle nous paraît, à premier examen, identique avec la base que nous avons fait connaître sous le nom de cinchonifine [Comptes rendus, t. CVI, p. 70), base dont nous publierons très prochainement une étude détaillée. Tou- tefois, comme en variant les modes de décomposition du bromhydrate d'hydrobromocinchonine, par exemple, en faisant agir l'alcool à 5o cen- (') La même opinion est encore exprimée par 1\JM. Ed. Lippmann et F. Fleissner, dans une Note parue tout récemment et consacrée à l'action de l'acide iodhydrique sur la cinchonine {Berichte, 1. XXI, p. 2828). ( 654 ) tièmes, ou bien une solution alcoolique d'acétate alcalin, ou bien encore une solution d'azotate d'argent, nous avons observé la production simul- tanée de la cinclioniline et d'autres isomères, notamment de la cinchoni- bine {Comptes rendus, t. CVI, p. i4io), nous avons cru devoir reprendre cette étude en opérant sur des quantités de matière plus importantes. Nous ne tarderons pas à en faire connaître les résultats. >» CHIMIE AGRICOLE. — Dosage de la matière grasse dans les produits du lait. Note de MM. Lezé et Allard, présentée par M. P. -P. Dehérain. « Dans la séance du 24 mars 1890, M. Lezé a communiqué à l'Académie des Sciences un procédé nouveau de dosage de la matière grasse du lait. B Ce procédé consiste à chauffer dans un ballon un mélange de lait à analyser avec quatre ou cinq volumes d'acide chlorhydrique jsur et concentré; la caséine, d'abord précipitée, se redissout dans l'excès d'acide, la matière grasse s'isole et se rassemble en gouttelettes huileuses à la surface du liquide. On sature l'acide par de l'ammo- niaque étendue de la moitié de son volume d'eau, et l'on ajoute assez d'eau tiède pour que toute la matière grasse apparaisse dans le col du ballon. » Ce col, étroit et allongé, est divisé en centimètres cubes et dixièmes; le ballon est conservé pendant quelque temps dans une étuve chauffée à [\0°, et on lit directement un volume de matière grasse qui, multiplié par la densité de cette matière à + !\0°, donne le poids de beurre par litre de lait. » La température de -i- 4o° a été clioisie parce que, à ce degré de chaleur, le beurre reste bien fondu et homogène ; sa densité est alors égale à o,go. » Nos recherches nouvelles ont eu pour but l'étude et la généralisation de ce procédé de dosage de la matière grasse. )) Nous avons reconnu d'abord que la séparation de la matière grasse se fait toujours bien mieux, lors du traitement à l'acide chlorhydrique, si on laisse l'acide réagir sur le lait pendant plusieurs heures, à la tempéra- ture ordinaire ou mietix à une température de 20° à 3o°. Les réactions de la caséine se font toujours lentement et un chauffage trop précipité du mélange des deux liquides récemment préparé peut donner lieu à une séparation incomplète. La matière grasse est, du reste, déjà séparée à ces tempéi'atures de 2,5° à 3o°; nous nous en sommes assurés en soumettant à l'action de la force centrifuge le liquide blanchâtre ou violacé provenant de la réaction prolongée de l'acide. La chaleur du bain-marie n'a donc pour but que de rassembler les gouttelettes de la matière grasse amenée à l'état liquide. ( 655 ) » Nous avons recoanu également que l'acide chlorhydrique devait être absolument exempt de chlore; si cette condition n'est pas remplie, il se produit un précipité de matière floconneuse et un dégagement de gaz, qui viennent rendre difficile et incertaine la lecture du volume de beurre. » D'après nos nouvelles observations, la satin-atioii par l'ammoniaque peut être supprimée ; on peut, dès lors, employer des ballons plus petits et, d'autre part, la manipulation est devenue plus simple. )) Nous avons recherché si la matière grasse isolée était bien le beurre du lait, n'ayant subi aucune modification chimique. Cette matière grasse ne donne Ji l'étuv^e qu'une perte msignifiante; aucune trace d'eau ne se sépare, et l'on n'obtient aucun résidu à l'incinération. » Nous avons trouvé que, par cette réaction de l'acide chlorhydrique, on pouvait isoler et doser facUement la matière grasse dans un grand nombre de produits du lait, les crèmes, les fromages, etc., ainsi que dans les margarines. 'O' » L'opéralion est des plus faciles : on mélange, dans un ballon à col gradué, une quantité connue de la matière à essajer, avec quatre à cinq fois son volume d'acide chlorhydrique pur; on laisse réagir à température modérée pendant quelque temps, en agitant légèrement de temps à autre. La matière disparaît et l'on a finalemeiit un mélange qui brunit par la chaleur; le liquide reste clair, la matière grasse s'isole; par une addition d'eau tiède, on la fait monter dans le col du ballon et on la mesure ('). » Lorsque les matières sont trop pâteuses pour être introduites facilement dans le ballon, on les attaque dans une capsule, et on les transvase dans le ballon jaugé, une fois la séparation éfl'ectuée. M Pour vérifier l'exactitude du procédé, nous avons dosé la matière grasse dans un échantillon de Gruyère. » Nous avons trouvé : Eau 28, 20 Matière grasse par l'élher 3 1 , S^ » le sulfure de carbone 32,0/4 » le nouveau procédé Sij^S » Cette approximation est très suffisanlo. L'opération se fait très bien en traitant 105'' de Gruyère par 5o"^"^ d'acide chlorhydrique pur et exempt de chlore, laissant digé- rer pendant un quart d'heure ou une demi-heure, et chauffant au bain-marie jusqu'à coloration brunâtre. Il suffit ensuite de compléter avec de l'eau chaude, comme nous l'avons dit. » Au lieu de multiplier le volume trouvé par 0,9, on peut peser gs^ de la matière (') Nous avons appliqué ce procédé au dosage de la matière grasse dans les crèmes et un assez grand nombre de fromages tels que Gruyère, Brie, Coulommiers, etc. C. K., 1891, 2« Semestre. (T. CXIU, N° 19.) ^^7 ( 656 ) à essayer au lieu île lo; le volume lu dans le col du ballon représente la proportion du beurre en poids dans los"^ : ainsi, 3'''' correspondent à 3s'' pour 'iob'', soit à 3o pour loo. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Plomaïnes exlraites des urines dans quelques maladies infectieuses . Note de M. A.-B. Griffitiis, présentée par M. Arm. Gautier. « La méthode qui m'a permis d'extraire les ptomaïnes urinaires dans quelques maladies infectieuses est la suivante : » Une quantité considérable d'urine est alcalinisée par addition d'un peu de carbonate de soude et agitée ensuite avec son demi-volume d'éther. Après dépôt et filtration, l'éther est agité avec une solution d'acide tar- Irique, qui s'empare des ptomaïnes pour former des tartrates solubles. Après évaporation de l'éther dissous, la solution tartrique acide est encore alcalinisée par du carbonate sodique et agitée avec son demi-volume d'éther. La solution éthérée est laissée à évaporer spontanément. Les ptomaïnes restent comme résidu. » I. Fièvre scarlatine. — La ptomaïne qu'on extrait des urines des scar- latineux est une substance blanche, cristalline, soluble dans l'eau, à réaction faiblement alcaline. Elle forme un chlorhydrate et un chloraurate cristallisés; elle donne un précipité blanc jaunâtre avec l'acide phospho- molybdique, blanc avec l'acide phosphotungstique, jaune avec l'acide picrique. Elle est aussi précipitée par le réactif de Nessier. Les analyses de cette ptomaïne conduisent à la formule C^H'^AzO*. 1) Une ptomaïne de même composition et de mêmes propriétés a été extraite, par la belle méthode de ]\L A. Gautier, des cultures pures du micro- coccus scarlatinœ sur gélatine peptonisée. )) IL Diphtérie. — La ptomaïne qu'on extrait des urines de diphtéri- tiques est aussi une substance blanche et cristalline. Elle donne un chlorhy- drate et un chloraurate. Elle est précipitée en jaune par l'acide tannique, en blanc par l'acide phosphomolybdique, en jaune par l'acide picrique, en brun par la solution de Nessier. » Son analyse conduit à la formule C'^H" Az*0'. » La même ptomaïne fut extraite des cultures pures du bacille de la diphtérie (Bacillus diphieriœ n" 2 de Klebs et Lœffler ). » IIL Oreillons. — [^'Académie se rappellera peut-être que, dans un cas de congestion des reins, des parotides et 'des glandes sous-maxillaires. (657 ) je suis parvenu à extraire des urines d'un malade atteint d'oreillons une ptomaïne qui cristallisait en aiguilles blanches prismatiques et répondait à la formulée^ H' ^\z'0-. » J'ai démontré, par l'étude de ses dérivés d'oxydation, que cette base se transforme en créatine, puis en méthylguanidine et qu'elle répond à la constitution d'un propylglycocyamine : \Az(C^H')-CH=-COMi » Cette ptomaïne est très vénéneuse. Administrée à un chat, elle pro- duit de l'excitation nerveuse, l'arrêt delà sécrétion salivaire, le coma et la mort. » Les trois ptomaïnes qui font le sujet de cette Note ne se rencontrent pas dans les urines normales : elles sont donc bien formées dans l'économie sous l'influence des microbes des maladies précitées. » PHYSIOLOGIE. —De la forme extérieure des muscles de l'homme, dans ses rapports avec les mouvements exécutés. ( Expériences faites par la Chronopho- tographie.) Note de M. G. Demeny, présentée par M. Marey. « Quand on emploie les procédés de la méthode graphique à l'étude du synchronisme des contractions musculaires dans les mouvements, on est arrêté par la complication des appareils explorateurs qui, trop multipliés, deviennent une gêne réelle pour les mouvements eux-mêmes. )) De plus, on ne peut explorer que quelques points à la fois, et il est im- possible de se rendre compte de ce qui se passe en même temps sur la sur- face entière du corps. » Les procédés de la Photochronographie, établis par M. Marey, ont déjà donné la connaissance parfaite de l'attitude générale dans les actes les plus complexes et les plus rapides de la locomotion de l'homme et des animaux ; il restait à leur demander de saisir le détail des contractions musculaires par la forme extérieure. )) C'est ce que nous avons essayé de faire, et nous avons reconnu que, de même qu'il y a des lois qui régissent l'attitude de l'homme dans ses mou- vements, de même aussi il y a une relation constante entre la forme des différentes parties du corps et la nature du mouvement exécuté. )i I^e repos est caractérisé par le relâchement des muscles et par la ( f>5H ) mollesse des formes. Dans l'effort statique, les saillies musculaires s'exa- gèreiit. » Dans l'effort avec mouvement les reliefs augmentent aussi, mais ils présentent un autre aspect que dans les contractions statiques. Fig. I. Fig- 2. Bras qui se Hécliil. Fig. 3. '. *T-,-l.'.. .^•aTK^ Mouvemcnls consécutifs de flexion el d'extension. Mouvement uunjue d'extension brusque ( coup de poing). Images tirées de séries clionophotographiques montrant les diflérences que présente le modelé du Iras dans différents mouvements. » La complexité des synergies musculaires dans l'état dynamique pou- vait faire entrevoir cette différence; mais, au lieu de l'indication vague qu'on eu avait, la Photographie donne, d'une façon précise, les différentes formes que prennent successivement les muscles dans un mouvement déterminé. » On reconnaît ainsi que chaque phase du mouvement possède sa forme correspondante et que cette forme est constante pour la même espèce de mouvement et à la phase (|ue l'on observe. » La jambe d'un marcheur n'a pas la forme extérieure de celle d'un coureur. La jambe qui soutient le poids du corps pendant l'appui du pied ne ressemble en rien à celle qui oscille. ( 6r,9 ) ,. Le modelé d'un bnsqui se fléchit n'est pas celui d'au bras qui s'étend. Le modelé d'un bras qui se fléchit et s'étend par un mouvement continu de va-et-vient n'est pas non plus celui d'un bras qui s'étend brusquement pour s'arrêter ensuite. » Ainsi, il v a des formes caractéristiques du repos, de l'effort statique et de l'état dynamique des muscles de l'homme. » Les séries chronophotographiques permettent de saisir, dans les diffé- rentes phases des mouvements, les attitudes comparables; elles montrent de plus qu'une image unique suffit, dans certains cas, pour reconnaître, d'après le modelé seul, la nature du mouvement. » Ces constatations suffisent pour nous convaincre que l'on peut faire une étude de la phvsiologie des mouvements de l'homme d'après la forme extérieure et éclairer ainsi le mécanisme des associations musculaires. » Cette étude, que nous allons poursuivre, trouvera peut-être sa place dans l'éducation des artistes. Elle leur permettra de donner à la représen- tation du mouvement une forme plus variée, plus expressive et plus vraie que celle qui consiste à transporter à l'homme en mouvement les données obtenues sur l'homme en repos, o ANATOMIE ANIMALE. — Sur la formation du système nerveux périphérique des Vertébrés. Note de M. P. Mitrophanow, présentée par M. de Lacaze- Duthiers. « L'histoire de cette question prouve que le manque absolu d'exacts pro- cédés méthodiques est la source principale de toutes les contradictions qui s'y rencontrent. Il est cependant très important de savoir s'il existe un germe général pour toutes les parties du système nerveux des Vertébrés, ou bien sil'ectoderme conserve pendant toute l'époque du développement embryonnaire la faculté d'en former telle ou telle partie. Par conséquent, il est indispensable d'éloigner toutes les contradictions possibles. » Pour atteindre le but indiqué, il faut en premier lieu diviser la question en plusieurs thèmes, qui doivent être étudiés indépendamment les uns des autres et dans l'ordre suivant : » 1° Mode dont se ferme le tube nerveux et dont il se sépare de l'ecto- dernie; 2" différenciation primitive du germe général du système nerveux périphérique; 3" formation des groupes nerveux et des ganglions nerveux; [f développement des racines nerveuses; 5" formation des branches ner- veuses périphériques. ( 66o ) » Les deux premiers thèmes forrnent la partie fondamentale de la question et influent sur tous les autres. M Dans toutes les recherches précédentes, il y a un point faible : les conclusions générales y découlent presque exclusivement de l'étude du développement du système nerveux du poulet. Il est plus naturel de s'at- tendre à des rapports plus simples et plus typiques chez les groupes plus bas des Vertébrés. C'est pourquoi mes observations fondamentales ont été faites sur les Sélaciens. » Relativement au mode dont se ferme le tube nerveux et dont il se sépare de l'ectoderme, nous avons obtenu les résultats suivants : » 1° Le rapprochement des bords de la lame médullaire s'accomplit d'abord dans la région du cerveau postérieur et du moyen; c'est là aussi qu'ont lieu d'abord : la soudure de la couture dorsale et la séparation du tube nerveux d'avec l'épiderme. » 2° Ce processus s'accomplit de la manière suivante : (a) l'épiderme his- tologiquement différencié se rapproche des deux côtés le long de la ligne médiane du dos et forme, en s'approfondissant un peu, une sorte de gout- tière dont les parois entrent en forme de coin dans le tube nerveux; (è) les parois de ce dernier se rapprochent d'abord de -l'intérieur et se fusionnent graduellement vers la périphérie, repoussant peu à peu la gout- tière épidermique susnommée (en coupe cunéiforme) ; (c) ce repoussement achevé, le tube nerveux se sépare complètement, et la gouttière épider- mique se transforme en un épaississement en forme de couture dorsale; (d) au moment de la séparation complète du tube nerveux de la couture dorsale, on ne remarque aucun élément séparé, aucune formation morpho- logiquement séparée; par conséquent, il n'est pas question de la forma- lion du germe du système nerveux périphérique. » 3° Le processus décrit s'accomplit graduellement ou par intervalles le long de tout le tube nerveux, en avant jusqu'au neuropore et en arrière jusqu'au canalis neuroenthericus . » Quant à la différenciation primitive du système nerveux périphérique, les conclusions qui s'y rapportent se formulent de la manière suivante : » i" Le germe du système nerveux périphérique apparaît après la fer- meture du tube nerveux et sa séparation de l'ectoderme; 2" il prend nais- sance dans la paroi supérieure du tube nerveux par suite de la multipli- cation des éléments de ce dernier, qui change de place en se divisant ; sa croissance ultérieure dépend de la multiplication indépendante de ses éléments; 3° il apparaît, en premier lieu, dans la région de l'inflexion ( 66i ) pariétale, s'étend ensuite en avant jusqu'au neuropore et se différencie peu à peu en arrière, d'abord le long du cerveau postérieur et puis le long de la moelle épinière; 4" simultanément avec sa croissance le long de la couture dorsale, on remarque aussi sa croissance des côtés du tube ner- veux, et cela en premier lieu dans l'endroit de son apparition primitive; 5° le démembrement du germe apparaît en même temps. >) C'est le groupe nerveux en avant du nerf trijumeau qui se sépare d'abord (I) ; il ne doit pas être confondu avec le germe ganglionnaire, décrit récemment par Dorn, en avant du nerf trijumeau; ce germe, constituant par la suite une formation indépendante, se développe en rapport avec le germe général du groupe du nerf trijumeau ; le germe de celui-ci se sépare ensuite (II); puis viennent, dans un ordre successif de la tète à la queue : le groupe du nerf fa^cial (III), celui du nerf vague (IV) et enfin les nerfs spineux (V). Il y a donc en tout cinq groupes nerveux qui restent assez longtemps en connexion. 6° Avant que le caractère du troisième des groupes nommés se définisse, le premier subit déjà un développement régressif, et encore avant l'apparition des nerfs spinaux, les groupes des nerfs trijumeau et fascial se divisent. On constate ainsi, dans le même em- bryon, différentes phases d'un seul processus. » Les conclusions précédentes se trouvent parfaitement d'accord avec les faits qu'on observe chez les autres Ichtyopsides. » Les Sauropsides présentent quelques déviations. » i" Dans la tète, la différenciation des germes du système nerveux périphérique s'accomplit avant la fermeture du tube nerveux et sa sépa- ration de l'ectoderme. à peu près dans le stade des sept somites clairement visibles. » 2° Quand le tube nerveux se ferme, ces germes se Irouvent justement dans l'espace compris entre le tube et l'ectoderme (M. Marshall). » 3° Dans ce dernier processus se détache en premier lieu l'ectoderme, séparé toujours par une ligne tranchante du tube nerveux qui se ferme et du germe pair de la lame ganglionnaire, lié avec le tube. » 4° Dans le corps, le processus se simplifie et revient au schéma déjà établi; les bords du tube nerveux qui se ferme iie présentent aucune dif- férenciation spéciale; entre l'ectodei-me et le tube nerveux qui se soudent simultanément il n'y a pas de germe du système nerveux périphérique. » 5° Ce germe se différencie graduellement de la tête en arrière le long du dos du tube nerveux et à ses dépens. » Ces déductions, qui s'accordent avec les données de Hoffmann pour ( 662 ) les Reptiles, ont probablement de l'importance aussi pour les Mammifères, peu étudiés sous ce rapport. » Leur désaccord avec les conclusions susdites pour les Ichtyopsides s'explique par les particularités générales de la différence du groupe des Sauropsides. Dans ce cas-ci, il faut supposer que le développement des germes du système nerveux périphérique dans la tète jusqu'à la séparation définitive du système nerveux central est un fait secondaire. Cependant, dans le corps, les rapports primitifs ont persisté. Les causes de l'infraction dans l'ordre du développement sont donc évidentes : un processus em- bryonnaire, plus précoce d'après le plan général (la séparation du système nerveux central), n'était pas encore terminé quand, à côté de lui et simul- tanément, a commencé un autre (la formation du système nerveux péri- phérique), qui exprime au fond le développement ultérieur. » Ainsi : i° le système nerveux périphérique se développe dans le type en dépendance directe du central; 2"^ l'ectoderme lui-même ne prend au- cune part dans sa formation; 3° dans le corps, le développement des nerfs spinaux présente des rapports primitifs chez tous les Mammifères; 4° i' existe pour tout le système nerveux périphérique un germe général qui se développe graduellement de devant en arrière et se démembre ensuite; il faut remarquer qu'en avant ce démembrement peut être considérable, alors que, dans la partie postérieure, le germe n'est même pas apparu ; 5" les Sélaciens présentent, dans ce cas-ci, des rapports primitifs. » Les recherches futures doivent démontrer jusqu'à quel point le démem- brement indiqué pour ces animaux a lieu pour les autres vertébrés. » BOTANIQUE. — Sur les effets du parasitisme de /'Ustilago antherarum. Note de M. Paul Vujllemin, présentée par M. Duchartre. '< On sait que les fleurs femelles du Lychnis dioica, envahies par VUsti- lago antherarum, prennent l'apparence de fleurs hermaphrodites. Ce curieux phénomène a été décrit par Tulasne, miss Becker, MM. Cornu, Hoffmann, Giard, Magnin, etc. C'est, d'après la nomenclature de M. Giard, un exemple de castration parasitaire a'ndrogêne. » La castration est bien réelle ; car le développement du pistil est arrêté au stade correspondant, pour des fleurs normales, à une longueur de 5°"" ou 6""", mesurée sur le calice. » On a pourtant avancé que, malgré l'atrophie des styles et l'absence ( 663 ) des papilles stigmatiques, les fleurs parasitées sont souvent fécondées. Cette supposition a pour base la présence de capsules mûres, remplies de graines paraissant bien constituées, sur des plantes envahies par VUsti- lago ('), et cette idée, généralement accréditée, que, dans les individus infectés, pas une fleur n'échappe à l'action du parasite. M. Roze avait déjà émis des doutes au sujet de l'exactitude de cette dernière hypothèse, à la suite de l'observation d'un pied femelle, dont une branche portait exclu- sivement des fleurs parasitées à ovaire rudimentaire, tandis qu'une autre branche était chargée de fruits mûrs. Il s'agissait de découvrir des pieds femelles portant à la fois des fleurs envahies par VUstilago et des fleurs absolument indemnes. J'ai pu constater que ce cas est fréquent. A côté d'un rameau envahi, on en trouve un autre dont les fleurs ont le type femelle inaltéré, à tous les stades, depuis des rudiments d'un demi-milli- mètre jusqu'après l'anthèse. Un pied, dont la base est saine et les rameaux inférieurs exempts de parasites, a toutes les fleurs de la cime envahies. Dans un autre, l'attaque est limitée à quelques ramuscules, entre lesquels la tige émet des branches saines. Il est donc certain que la maladie peut être locale et, dans les fleurs où le parasite n'est pas directement constaté, on n'est pas en droit d'admettre qu'il a existé. » L'androgénie a paru plus digne d'attention que la castration ova- rienne. M. Magnin va jusqu'à dire : « Les fleurs de Lychnis, d'apparence » hermaphrodite, le sont réellement ». Nous venons de voir ce qu'il faut penser de la fertilité de la partie femelle. Celle des étamines n'est pas moins illusoire. » On sait que les fleurs femelles possèdent un rudiment d'androcée. M. Van Tieghem a même montré, il y a vingt ans, que ces ébauches sont vascularisées comme les étamines des fleurs mâles. Depuis cette époque, leur présence a été méconnue. Cela tient à leur taille très variable. Sur des fleurs d'un seul type (macrostyles, par exemple), on trouve tantôt des anthères sessiles, réduites, au moment de l'anthèse, à un point presque imperceptible, tantôt un filet velu, atteignant i™" et surmonté d'une anthère bien distincte. Dans les fleurs très jeunes, les étamines sont beau- coup plus uniformes et ne le cèdent en rien aux primordia des fleurs mâles. Cependant les sacs poUiniques ne se forment pas. On voit parfois à leur place de grandes cellules qui renferment une macle compliquée d'oxalate de chaux. (') Magnin, Comptes rendus, 22 octobre 1888. C. R., 1891, 1' Semestre. (T. CXUI, N°19.) 88 ( 664 I » Sous l'influence de V irritation parasitaire, ces rudiments préexistants s'hypertrophient; le mycélium s'entortille dans la portion correspondant aux sacs polliniques ; les noyaux, quelque temps visibles dans la masse, disparaissent et les anthères d'une fleur de 4™" environ renferment quatre pelotons sporogènes. La première action du parasite, bien loin de créer des éléments mâles, consiste à détruire les cellules destinées à évoluer en pollen. » Dès que le Champignon s'est substitué au pollen, la paroi de l'anthère se trouve réduite, comme dans les fleurs mâles de même âge, à l'épiderme et à l'assise corticale externe, sous laquelle on distingue assez longtemps les noyaux de l'assise moyenne aplatie. A partir de ce moment, le parasite et la paroi harmonisent leur évolution par une sorte de symbiose dont on trouve l'analogue dans les galles, plus clairement encore dans les fruits parasitaires des Vacciniées, chez lesquelles un Sclerotinia a pris la place des ovules, mais dont on n'a pas étudié d'exemple concernant les étamines. Sa paroi grandit comme l'f/i/i/a^o; les ornements spirales se montrent régu- lièrement dans l'assise corticale externe et même dans quelques cellules épidermiques; les spores se forment un peu plus tard et sont disséminées, à la maturité, par une déhiscence identique à celle qui met le pollen en liberté. Les filets se sont accrus du même pas que les parois de l'an- thère. » Le parasite rend donc plus apparents les rudiments d'étamine en les hypertrophiant. Son action excitante, s'exerçant dans le même sens que celle des parties essentielles des étamines fertiles, réveille, dans la fleur femelle, des tendances latentes qui se manifestent par la différenciation des caractères accessoires de l'androcée. L'arrêt compensateur qui frappe le développement du pistil permet aux matériaux plastiques d'atfluer vers le lieu d'élection du parasite. En réalité, c'est exclusivement à l'usage du parasite qu'est appropriée cette organisation d'apparence mâle; le sexe normalement absent n'est pas mieux représenté dans les fleurs parasitées que dans les fleurs femelles ordinaires. Bien loin d'être réellement herma- phrodite, la fleur envahie par VUstilago est donc stérilisée. » La localisation des spores à la place du pollen permet à VUstilago d'être dispersé par les agents normaux de la fécondation croisée. Sur un pied femelle isolé et parfaitement sain, j'ai trouvé les stigmates saupoudrés de spores d'Ustilago qui germaient sur les papilles stigmatiques. Les spori- dies qui envahissent l'ovaire, les spores durables qui seront disséminées avec les graines infecteront aisément les plantules. De plus, ces spores ( 665 ) transportées par les insectes peuvent être semées, non seulement sur les stigmates, mais en outre sur les jeunes bourgeons. Elles provoquent ainsi les infections partielles qui paraissent être aussi fréquentes que les attaques généralisées. Ces dernières suppositions, suggérées par les observations précédentes, sont susceptibles d'une vérification expérimentale. J'ai réuni les matériaux nécessaires pour tenter ces expériences dans la saison pro- chaine. » MÉTÉOROLOGIE. — Observations météorologiques faites à Rodez. Note de M. des Yallières. (Extrait.) « Lorsque le vent du sud-est aborde les côtes de Provence, il dé- verse des torrents d'eau dans toutes les contrées tributaires du bassin mé- diterranéen, entre le littoral et le versant sud-sud-est des Cévennes, qui rend à la mer en ruisseaux et en rivières ce que les nuages ont apporté. » De l'autre côté des Cévennes, dans le bassin océanien, on constate une autre situation, bien qu'elle en soit solidaire : le vent du sud -est y pénètre et souvent même très violemment, mais quelquefois sans nuage et toujours sans pluie. La baisse barométrique, qui commence avant son arrivée, est moins due à l'existence prochaine de ce courant sec qu'à un commencement de dépression qui s'affirme et s'avance de l'ouest sur l'Océan; plus cette dépression sera importante, plus la baisse du baro- mètre sera considérable. On voit alors le vent de sud-est se précipiter avec violence dans le vide, d'oia il sera bientôt refoulé. » Rien ne peut être plus intéressant pour un météorologiste que l'ob- servation, faite du haut du plateau de Rodez, de l'envahissement de ce contre-courant qui, annoncé par la baisse du baromètre, est bientôt visible à l'œil nu. On l'aperçoit au loin apporter ses bandes noires de nuages. A mesure qu'il s'avance, la baisse barométrique s'accentue, un calme plat de quelques minutes, de quelques heures, indique le choc des deux courants, puis le vent d'ouest refoule le vent de sud-est, apporte ses nuages qui inondent les plaines, les plateaux, et, enQn, couvrent entièrement les Cévennes. » C'est à ce moment que l'on peut prédire la naissance du vent de nord-nord-ouest ou mistral qui, après des chutes d'eau en été, des chutes de neige en hiver, se précipite des versants sud-sud-est des Cévennes, c'est-à-dire dans le sens de leur direction géographique méridionale, et ( 666 ) cela avec une telle précision que l'on pourrait presque indiquer de Rodez l'heure à laquelle il envahit la Provence. » Sur cent observations, nous n'avons pas à enregistrer une surprise ou un mécompte. Ce mistral sera d'autant plus violent, que le vent d'ouest, dont il n'est que la déviation, aura provoqué sur ces montagnes plus de troubles atmosphériques, plus de perturbations ; et il sera glacé si la pluie toujours relativement tiède de l'Océan s'est convertie en neige au contact de ces altitudes « M. P. Delestre adresse un Mémoire sur les météores cosmiques. M. Ch.-V. Zenger adresse une Note intitulée : « Parallélisme de la vitesse du vent, des perturbations magnétiques et des aurores boréales en 1888 ». M. E. Serrant adresse une Note relative à une culture de pommes de terre à grand rendement. A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures trois quarts. J. B. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS" l'.T FILS, Quai (les Grauds-Augustins, n" 55. Deoui-; 1835 les COMPTES RENDDS hebdomadaires i)araisseiU régulièi-cment le Dunanrlu-. Ils lormeut, à la lin de l'an.iéo, deux volumos in-4°. Deux ••ables l'une par ordre alphabétique de malières, l'aulre par ordre alphabéliquo de noms d'Autours, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel j t part du i'^' janvier. , „ , c ■■■'■, ■. \ '^ 2^e prix lie I iibonnenicrU est fixe (unsi ifii il smi : Paris : 20 iV. — DcparlPincnls : 30 fr. — Union postale ; 34 i'r. — Autres pays : les Irais de po^le extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, che-/; Messieurs : isen Michel et Médan. i Gavaiill Sl-Lager. \lger / Jourdan. ( Ruir. Iniiens Hccquel-Decoberl. ( Germain ctGrassin. ■'"^■«'■s ; LachéseelDolbeau. Bay onne Jérùme. Hesançoii .lacquard. ; /Vvrai'd. Hoideaux Dulhuff. ' Millier (G.). Hourges Kenaud. / Lefouriiier. Lorienl. (liez Messieurs : i Baumal. / M"" lexier. Beaud. l Geors. Lyon Mégret. Palud. Ville el l'érussel. Marseille Pessa i I h a n . Montjielliei I Moulins. . ■ Calas. V. Hobert. J. Iti^iierl. ISrest. j j. I V Uzel Caroir. Baer. Massif. Ckambery l'errin. ) Henry. ■ / Coulcl. Martial l'hice. / Soi'doillel. A'ancy ' Grosjean-Maupin. Ciie/t , . . . Nantes Nice . Sidot frères. Loi seau. / M°" Veloppé. Barina. Cherbourg Clermont-Ferr I Marguerie. ^ Bousseau. ( Kibou-Collay. , Laniarche. Balel. ' Daiiiidul. ( Lauverjal. ' Crépin. ) Drevel. / Gralier. La Hoclielle Hobin. \ Bourdignon. ( Doiiibrc. 1 Ropiteau. Lille Lefebvre. ' Quarré. Visconli el G'". ' Nîmes Thibaud. Orléans ... Luzeray. ( Blanchier. yoitiers i ,^ . , ( Druinaud. Plihon el Hervé. lïossi Dijon.. Douai. Grenoble Le Havre. Hennés fiocliefort Boucheron ^ Langlois. ( Leslringanl. Chevalier. ( Bastide. ( lîuinèbe. ( Gimel. ' Privai. . Boisselier. Tours j Pérical. I Suppligeon. ( Giard. ' Lemaître. Houen S'-Élienne . Toulon Toulouse.. . l'alenciennes.. [gnol Amsterdam . On souscrit, à l'Étranger, chez Messieurs : \ Robbers. / FeiUeina Caarelsen Atliéncs Beck. [el C'°. Barcelone Verdaguer. i Ashcr el G". 1 Calvary el C". ^^'"''" , Friediander cl fils. ! Mayer el Millier. „ . \ Schmid, Francke el ljGI' tic j /^io Bologne Zanichelli el C'". / Raralol. Bruxelles Mayolez. ! Lcbègue et C'°. ( Haimann. / Ranisleanii. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C". Christiania Cammerineyer. Coiislaiilinople. . Otto el Keil. Copenhague H.ist el fils. Florence Lœscher et Seeber. Gand Hosle. Londres ... Luxeinbour .Madrid ... Milan Bucharest. Gênes . . . . Genève. . . La lia;) e . . Lausanne.. Beuf. , Cherbuliez. Georg. ( Slapelmohr. Belinfanle i'réf I Bcnda. I Payol. ; Barth. I Brockli.iiis. Leipzig • Lorenlz. j Max Riibe. Twietnieyer. ( Desoer. / Gnusé. ( Liège. chez Messieurs : t Dulau. \ Nuit. V. Buck. Librairie Gulen - berg. Gonzalès e hijos. Yravedra. F. Fé. Dumolard frères. Hœpli. Moscou Gautier. / Furcheim. Naples ' Marghieri di Gius. ( Pellerano. iChrislern. Stechert. Weslermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et G". l-'alerme Clausen. Porto Magalhaès. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. j Bocca frères. •'^'""? /LocscheretO". Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Sarason et Wallin. 1 Zinserling. S' /'eter.sbourg.. ]^^^^■f Bocca frères. Brero. Clausen. Rosenberg et Sellier Varsovie Gebelhner et VVoIff. Vérone . Drucker. 1 Frick. Vienne ! „ , , , „,, I Geiold el C". Zurich Meycr cl Zeller. Turin . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1« ù 31. — i 3 Août i835 à Si Décembre i85o. ) Volume in-4°; '853. Prix 15 fr. - I" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix 15 fr. ( I"'' Janvier 1S66 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4°; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 32 à 61. Tomes 62 à 91. Tome I: .Mémoire sur quelques points de l,i Physiologie des Algues, par .M^L A. DenBEseï A.-J.-J. Soliur. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent le^ Comètes, par M.Hansem.— Mémoire sur le Pancréas el sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièremenl dans la digestion des malières grasses, par M. Claude Bernard. Volume 10-4°, avec i-î planches; iSâ6 • 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Va.n Benedes. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en iS5o par l'Académie des Science- pour le concours de i853, et puis remise pjurcelui de i856, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- » mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question do leur apparition ou de leur .lisparition successive ou simultanée.— Rechercher la nature u des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique el ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-4°, avec 27 planches; 1861. 15 fr. A la mt^ine Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentes par divers Savants - l'Académie des Sciences. K 19. TABLE DES ARTICLES. (Séance d.. 9 novembre 1891.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEiMBItES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. Al. M.^REY. — Emploi de la Clii'onoplioto- Si-apliie pour Irtude des appareils des- Uncs à la loeomotion aérienne fii.j iM. Henri Moissan. — Étude des pliosplio- iodures de bore liiS M. Hknri Becqi'erel. — Sur les lois de l'intensité de la lunjiére émise par les Pages. corps pUosphorescents 6' i M. Haton dk la Gorpii.i.iÉRE. — Observa- lions, à propos d'une publication récente de Sir M'ilUatn Thomson, sur le potentiel d'un grilla£;e composé de fils parallèles en nombre infini l'y'-, MEMOIRES PRESENTES. M. H. Blondlot. — Détermination expéri- mentale de la vitesse de propagation des ondes éleclromagnétii|ues CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire PERrEiUEL signale, parmi les piécesimprimées de la Correspondance, divers ouvrages de ^i.Jncr/ucs-Loiiis Soret. deM. Alfred Dille,e\. V «Album de Statis- tique graphique de i8<)0-i8i:|i » '332 M. AuTONNE. — Sur les intégrales algé- briques de ré([uation diirércnlielle du premier ordre 'io3 M. Lelieuvre. — Sur les surfaces à géné- ratrices rationnelles 'j35 M. Hateau. — Théorie des turbo-machines. 637 M. C.-J.-.\. Leroy. — Un moyen simple de vérifier le centrage des objectifs du mi- croscope 639 M. Daniel Berthelot. — Sur l'existence des sels acides ou basi(|ues des acides mo- nobasiques en liqueur 1res étendue 6^1 M. G. Rousseau. — Sur la formation d'hy- drates salins aux températures élevées... (143 M. A. CiiASSEVANT. — Sur un chlorure double de cuivre et de lithium 6'|fi M. .1. lloUDAs. — Recherches sur la digi- taléine 648 MM. E. JuNGELEiscH et E. LÉGER. - Note sur les isocinchonines 6ji MM. Leze et yVLLAiîD. - Dosage de la ma- tière grasse dans les produits du lait.... M. A.-B. GlîiFFiTiis. — l'tomaïnes extraites des urines tians ([uelques maladies infec- tieuses M. G. Dejieny. — De la forme extérieure des muscles de l'homme, dans ses rapports avec les mouvemenls exécutés. (Expériences faites par la Chronophotographie.) M. P. MiTRoi'HAXow. — Sur la formation du système nerveux périphérique des Ver- tébrés M. Paul Vuillemix'. — Sur les effets du parasitisme de VUslitago antherarum . . . M. DES ,VALLii;RES. — Observations météo- rologiques faites à Rodez M. P. 1>ELESTRE adresse un Mémoire sur les météores cosmiques .^L Ch.-V'. Zexgeu adresse une Note inti- tulée : « Parallélisme de la vitesse du vent, des perturbations magnétiques et des au- rores boréales en iSSS « M. E. Serrant adresse une Note relative à une culture de pommes de terre à grand rendeioeul ri,')li te7 ()5i| r,65 (16(i (ilili PARIS. — IMPKIMEKIE GAUTHIER-VILLAKS ET FILS. , Quai des Grands-\usu»tins. 5.i 030 1891 ^'^ SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, rAR MM. liES SECRÉTAIRES PERPÉTHEIiS. TOME CXIII. 41 W 20 (16 Novembre 1891). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 55. •1891 RÈGLEMENT RELATIF Ail COMPTES RENDUS, AdOPTjÉ dans les séances des 23 JUIN 1862 ET 24 MAI 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances^ de ['Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéio dos Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un Aolume. Il y a deux volumes par année. Article P' . — Impression des travaux de l Académie. Les Programmes des prix proposés par l'Acadér* sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les R: ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aut; que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séanc&-| blique ne font pas partie des Comptes rendus. \ Article 2. — Impression des travaux des SavanSs étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personi qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires.^i tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nomn mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Exti autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le f( pour les articles ordinaires de la correspondance o cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être renii l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparun Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- t jeudi à i o heures du matin ; faute d'être remis à tem; vernement sont imprimés en entier. le titre seul du Mémoire est inséré dans leCow/^/ercrt Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par ^ actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu si les correspondants de l'Académie comprennent au • vaut, et mis à la fin du cahier. plus 4 pa^es par numéro. j , , „//.,■ -, ' ^' ^ 1 I AKncLE^. — Ptancnes et tirage a part. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de j t^urs; il n'y a d'exception que pour les Rapports l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont j les Instructions demandés par le Gouvernement, pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des a Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative t un Rap|)ort sur la situation des Comptes rendus api l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du p sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5". Autrement la présentation sera remise à la séance suivai r^rr- P 1B91 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 16 NOVEMBRE 1891, PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Sur l'accélération séculaire de la Lune et sur la variabilité du jour sidéral. Note de M. F. Tisserand. « Laplace a montré que la diminution séculaire de l'excentricité de l'orbite terrestre doit produire dans la longitude de la Lune un terme proportionnel au carré du temps, qu'il avait évalué à + \o" t", et que les calculs, aujourd'hui indiscutables, de MM. Adams et Delaunay, ont réduit à + G", 1 1 z-, où /est exprimé en siècles. D'autre part, M. Airy a été amené, par la discussion des éclipses chronologiques, à conclure que le coefficient de l'accélération devrait être porté à 12" et même à i3". En admettant ce résultat, qui est d'ailleurs controversé, on voit qu'une partie seulement de l'accélération serait expliquée par la cause que Laplace a signalée; il res- terait à trouver celle qui produit l'autre moitié, 6"/-. G. R.. 1891. V Semestre. (T. CMII, N° 20.) 89 ( 668 ) » On a signalé à plusieurs reprises (Rant, R. Mayer, Ferrel, Delaunay) le frottement des marées comme une cause de ralentissement du mouve- ment de rotation de la Terre, chaque jour sidéral étant plus long que celui qui le précède d'une fraction très petite et toujours la même. Comme on mesure les grands intervalles de temps par le nombre des rotations de la Terre, on commet ainsi une petite erreur proportionnelle au carré du temps absolu, qui doit produire une accélération apparente dans le mouvement de la Lune. » M. H. -G. Darwin a montré (Thomson et Tait, Natural Philosophy, vol. I, Part II, p. 5o5) qu'en faisant sur la théorie des marées des hypothèses qui lui ont paru plausibles, et tenant compte à la fois de l'attraction de la Lune sur les marées et de la réaction de ces dernières, on obtiendra dans l'accélération de la Lune le complément cherché, d'environ 6" /-, en appor- tant à l'angle décrit en / siècles par un méridien terrestre une correction de 33o"^-. Il en résulte en efFet pour la Lune une accélération apparente de -^ t- = 12" t-, laquelle se réduit à 6 " t-, quand on a égard à l'attraction des marées sur la Lune. )) Je remarque à cet égard que le ralentissement de la rotation de la Terre doit avoir sa répercussion sur tous les mouvements célestes; les accéléra- tions apparentes qui s'introduisent ainsi sont inversement proportionnelles aux durées de révolution des mouvements considérés. L'effet sera donc très sensible dans le cas de la Lune, d'abord parce que son mouvement est assez rapide, ensuite parce que nous observons ce mouvement avec une grande précision. M Je me suis demandé si le même effet pouvait être appréciable dans d'autres cas. Le premier satellite de Mars, dont le mouvement est bien plus rapide que celui de la Lune, devrait avoir une accélération apparente de io3o"^-; mais le mouvement n'est pas déterminé avec assez de préci- sion, et il est connu depuis trop peu de temps, pour que l'effet de l'accé- lération puisse être mis en évidence. Il en est de même du mouvement de rotation de Jupiter. , » Après la Lune, on ne voit que Mercure qui présente des chances favo- rables. [ » L'accélération apparente, qui se trouve égale à S'", 8^", peut faire r, on dispose de eux siècles. On varier de i5" la longitude de INIercurc on deux siècles. C passages de cette planète sur le Soleil qui remontent à peut donc songer à vérifier si le terme 3", 8^- est indiqijé réellement par ( 669 ) les observations. J'ai fait un essai à ce sujet, en partant de la discussion provisoire des passages de Mercure, faite par Le Verrier {Annales de l'Ob- servatoire, t. V, p. 77-78). Il arrive, comme on pouvait s'y attendre, qu'une partie de la correction nouvelle s'élimine avec les autres inconnues. Cependant, j'ai trouvé que les passages extrêmes sont moins bien repré- sentés avec le nouveau terme que sans lui; toutefois, la différence n'est pas très grande. » Il me semble, dans tous les cas, que l'on est arrivé au moment où les passages de Mercure pourront jeter quelque lumière sur l'importante question de la variabilité du jour sidéral. Le résultat que j'ai obtenu paraît défavorable à cette variabilité, ou du moins à une variation aussi notable que celle qu'il faut admettre pour concilier le résultat de la dis- cussion de M. Airy avec les calculs de MM. Adamset Delaunay. » Il convient d'ailleurs de remarquer que les calculs que l'on peut faire sur l'ensemble des marées à la surface du globe sont forcément très vagues, car on n'a pas assez de données sur les marées dans les Océans, et notam- ment dans les mers du Sud; en raison de la variété que présente le phénomène d'un lieu à l'autre, il doit y avoir des compensations. On sait aussi que les éclipses de Lune rapportées dans l'Almageste et les éclipses de Soleil observées par les Arabes ont donné à M. Newcomb une accélé- ration de 8"; j'ai montré dans un travail récent {Bulletin astronomique, octobre 1891) que ce nombre pouvait encore être abaissé, presque jusqu'à l'accélération théorique. » Si cela se confirmait, on arriverait à penser que l'augmentation de la durée du jour, produite par le phénomène des marées, est presque du même ordre que la diminution qui résulte de la contraction de la Terre produite par son refroidissement séculaire, et que, grâce à une compen- sation entre les deux effets, la durée du jour sidéral pourrait rester, à fort peu près, invariable. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la recherche du nombre des racines communes à plusieurs équations simultanées . Note de M. Ejiile Picard. « J'ai récemment entretenu l'Académie de la recherche du nombre des racines communes à plusieurs équations simultanées {Comptes rendus, 7 septembre i8)i). On sait que la difficulté principale dans cette question provient du changement possible de signe pour le déterminant fonctionnel ( 670 ) des fonctions formant les premiers membres des équations. Sans modifier le principe de la méthode que j'ai indiquée, on peut simplifier celle-ci no- tablement au point de vue des applications. Soit iy I (^ J7, , a.\ , . . . , x„ j = o , J II V "^1 » "^i , . . . . x,j J = o un système de n équations. Nous voulons trouver le nombre des racines communes à ces n équations, contenues dans un domaine A de l'espace à /i dimensions (j?,, x,, ..., x,^. Ces racines sont, d'ailleurs, supposées simples. Désignant par D le déterminant fonctionnel de ces n fonctions, j'envi- sage les n + I équations (^) /. =0, /o=0, î /« = o, sD =0, aux « -I- I inconnues x^, x.,, . . ., x^, z. Considérons dans l'espace à « 4- i dimensions (^x^,x.,, ...,.r„. ;) l'ensemble des valeurs de ces variables correspondant à des points (a;,, x,,^ .... a-„) contenus dans A et à des va- leurs de 3 comprises entre — s et -1- £ (s désignant une constante positive arbitraire). Cet ensemble définit un domaine A' et le nombre des racines du système (2), correspondant à des points de ce domaine, sera précisé- ment le nombre des racines du système (i) contenues dans A. Or le déter- minant fonctionnel des ii -\- i fonctions formant les premiers membres des équations (2), se réduit à la quantité essentiellement positive D". La difficulté relative au signe du déterminant fonctionnel a donc disparu, et l'on pourra, par suite, représenter, par une intégrale multiple d'ordre n, le nombre des racines communes aux équations (i) contenues dans A. » En appliquant ces considérations au cas de deux équa|ions /(.r, j) = o, on trouve le [résultat suivant pour le nombre des racines communes à ces deux équations contenues dans un contour C. ( <^7i ) » Ce nombre est égal à la somme des deux intégrales suivantes. La pre- mière est l'intégrale curviligne étendue au contour C et prise dans le sens positif (a) fvdx + qdy, en posant £D _ 1 ■' ày ' df [" {/'■ .e'B'f » La seconde intégrale est l'intégrale double étendue à l'aire limitée par C, (P) en écrivant hff R dj: dy R = f D -i^n-'-y- dx Ov d'f (h dx àf d\i dY) dx Of » Telle est la solution générale du problème proposé. Le résultat précé- dent dépend en apparence du nombre s. Les deux cas limites e = o et Ê ^co appellent nécessairement l'attention. - » Faisons tendre d'abord e vers zéro. L'intégrale (oc) tendra vers zéro. Quant à l'intégrale (p), elle se présente sous la forme d'une intégrale sin- gulière. On peut dire que le nombre cherche des racines est la limite de l'expression _i_ /• /" iRdxdy '\l J iP' ô-D^ quand s tend vers zéro. Quand le contour C est formé de courbes unicur- sales, et que J et cp sont des polynômes, il est possible d'indiquer pour cette limite un procédé régulier de calcul. » Si nous faisois maintenant augmenter s indéfiniment dans les inté- ( 672 ) grales (a) et ({i), on voit que la première tend vers D /d'f — odf r- » Quant à l'intégrale (8), elle se réduit en posant s = — à I 271 Y) R dœ dy [i>'- + -n{p+r)Y dont on doit chercher la limite pour vi = o. On voit que si D ne s'annule pas à l'intérieur de C, cette limite est nulle et on n'a qu'à prendre l'inté- grale curviligne, ce qui est d'accord avec un résultat bien connu. » PHYSIQUE. — Sur les lois de rintensité de la lumière émise par les corps phosphorescents. Note de M. Henri Becquerel. « Dans l'impression de la Note que j'ai publiée lundi dernier, j'ai laissé passer une erreur typographique que je tiens à rectifier. On trouve, au bas de la page Gi8 des Comptes rendus, l'expression AL(r- ')(i o-a-t'- )e -a9 a(i'-t-«;) (I — e-«('+'.)) La formule exacte relative au phosphoroscope est AL(i ')(> ')e- -a6 » On pourrait, du reste, vérifier que les valeurs de a données plus loin n'auraient pu être obtenues par la formule imprimée page 6i8. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur la chaleur de formation de l' hyarazine et de l'acide azothydrique ; par MM. Berthelot et Matigxox. I. Hydrazine : Âz-H* « On connaît les nouveaux composés azotés découverts par M. Curtius, l'un complétant la série des composés hydrogénés no l'hydrazine; l'autre, tout à fait imprévu et empruntant à l'accurnubilion de son élément électronégatif, l'ac maux de l'azote, m caractère acide de azothydrique. (673) M. Curtius ayant eu l'obUgeance de nous envoyer des échantillons de ces deux produits, nous en avons fait le sujet des déterminations qui suivent. » Nous avions à notre disposition une vingtaine de grammes de sulfate d'hydrazine, en beaux cristaux : SO^IP, Az-Il' = i3o. » 1 . Chaleur de dissoliUion du sulfate, pour i molécule : (i p. dans 200 et 3oo p. d'eau) à 10", 6 — 8^°', 70 (deux essais) »■ 2. Chaleur de neutralisation. — On l'a déterminée en précipitant exactement les liqueurs précédentes par l'eau de la baryte, à 10°, 8; ce qui a dégagé : -+- 25^*',7i (2 essais). » D'où résulte, pour l'acide sul/urigue neutralisé, S0*H2 dissous + Az2H'' dissoute = S0* H-, Az-HMissous, à io°,8 +u'^°',i Soit, pour I équivalent : + 5'^''', 55. » En rapportant tout à l'état solide du sel et de l'acide, S0*H2 solide -t- Az^H'- dissous = SO'H^, Az^H' crist., dégage + 36c»',o » La liqueur obtenue en dernier lieu a été traitée par une proportion strictement calculée d'acide chlorhydrique étendu, à 10°, 8; ce qui a donné, pour V acide chlorhydrique neutralisé, 2HCI étendu + Az-H'^ dissous = Az-H*, 2HCI dissous +10*^''', 4 (deux essais) Soit, pour I équivalent : + 5^-''', 2. » L'hydrazine est donc une base faible, comparable au peroxyde de fer, et dont la chaleur de neutralisation est fort inférieure à celle de l'ammo- niaque (+ i2^*',4 pour HCl), et même de l'hydroxylamine (+9*^"', 3) ('). Ces trois bases représentent les trois hydrures d'azote : AzH% (AzIP)^, AzH(H^O); mais elles ne sont pas strictement comparables, leur con- densation étant inégale, et l'une d'elles constituant un hydrate stable, ce qui tend à eu accroître le caractère alcalin. » 3. Chaleur de combustion. — On l'a mesurée dans la bombe calori- métrique, en plaçant le sulfate d'hydrazine mêlé d'un peu de camphre (') M. Lobry de Brujn ayant eu l'obligeance de nous envoyer un échantillon d'hy- drox.ylamine cristallisée, nous avons trouvé avec cette substance la chaleur de fusion moléculaire, à 12": — 3"-*', 8. Le nombre est peut-être un peu trop faible en valeur absolue, à cause delà difficulté d'éviter toute trace d'humidité. (674) entre deux pastilles de cette dernière substance. Le poids du camphre est d'ailleurs exactement connu. La combustion provoque la destruction totale du sel d'hydrazine. L'opération terminée, on détermine le poids de l'acide suifurique, qui a été trouvé exactement égal au poids calculé; le poids de l'acide azotique et celui de l'ammoniaque formés sont minimes. Toutes corrections faites, on a trouvé (moyenne de quatre déterminations) SO^H^^Az^ H ''cristallisé 4- 02 + eau = SO'H- étendu » 4. Chaleur de formation . Az- gaz 2H20. 7^Cal Sulfate : S oclaédrique + 0*+ FF z= SO'H-, Az= H' cristallisé ■Az-^ -+- 220' ,Cal S^gaz, environ + 222'^''', 9 On déduit des nombres précédents, pour une molécule (32^'') : Hydrazine dissoute : Az- -f- H' + Eau i=Az2H* dissoute — gC-^'jS, soit pour AzH- : — 4Cai^^5 )) L'hydrazine est donc un composé endothermique, ainsi que les pro- cédés de formation permettaient de le prévoir. )) Sa relation théorique avec l'ammoniaque est des plus simples; elle résulte d'une substitution d'ammoniaque à l'hydrogène, pareille à celle qui change les carbures en alcalis : )) C^HMi^ benzine, C«H\AzH» aniline; AzH.H^.., AzH. AzH». La base résultante doit être et est, en effet, diacide. » La transformation partielle, de l'hydrazine eu ammoniaque, par perte d'hydrogène et d'azote, Az^H* étendue = AzlP étendue + Az -1- II, dégagerait -1- 25'^'''',75 quantité qui devra être accrue de -1- 34^"^', 5, dans toute réaction oxydante formant simultanément i équivalent d'eau (9*^') et comptée depuis l'oxy- gène libre. En présence d'un acide, tel que l'acide chlorhydrique, il y aurait en outre à ajouter + 2*^''',o. Pour Az'^H' étendue : J AzH^ étendue Az 32C"i,75 » La métamorphose totale de l'hydrazine en ammoniaque, par fixation d'hvdrogène Az^H* étendue -+- H- = 2 AzH' étendue, dégagerait. l'hydrogène étant supposé libre. En présence d'un acid chlorhydrique, cette quantité serait accrue de -|- 14^"'. 4 !, tel que l'acide ( 675 ) » Dans le cas où l'oxygène et l'hydrogène seraient fournis par des réactions spéciales, il faudrait ajouter, suivant les règles connues, la chaleur propre à ces réactions. ') On voit, par ces données, que la transformation inverse, celle de l'am- moniaque en hydrazine, n'est pas possible directement; à moins de faire intervenir les réactions oxydantes simultanées. Mais on conçoit que l'oxy- dation des composés hydrogénés de l'azote, ou des amides et nitriles qui en dérivent; ou bien encore, en sens inverse, la réduction soit des com- posés oxygénés de l'azote, soit des composés nitrcs et azoïques qui en dérivent, puisse engendrer l'hydrazine; les énergies nécessaires étant alors présentes. Seulement, il faut ménager les réactions, pour ne pas dépasser le but, et les disposer de façon à assurer la conservation du type moléculaire. » C'est une remarque digne d'intérêt et sur laquelle nous reviendrons tout à l'heure, que le caractère endothermique du composé s'accuse da- vantage, à mesure que l'ammoniaque perd de l'hydrogène. Au lieu d'un équivalent d'hydrogène éliminé dans la production de l'hydrazine, ôtons- en deux, de façon à former de l'hydroxylamine (avec fixation simultanée des éléments de l'eau), nous aurons Az+H+ 11=^0 + eau = AzH.H20 étendue — So&'i.o Par conséquent, le changement de l'hydroxylamine en hydrazine sera exothermique : 2(AzH.H=0) diss. + H- = Az''H*diss.-H aH^O +2i«^'i,5 La présence d'un acide, tel que l'acide chlorhydrique, réduirait cet écart à -H 12^*', 5. Ceci montre que la transformation de l'hydrazine en hydroxy- lamine ne peut avoir lieu directement, mais plutôt la réaction inverse. » Donnons la progression des chaleurs de formation des trois hydrures d'azote, jouant le rôle d'alcali, rapportés à un même poids de cet élé- ment : Az + H + H^O -i-eau = AzH. H'^Odiss. (hydroxylamine) — 5o<^'»i,o Az + H^-t- eau ^iAzï' H' diss. (hydrazine) — 4Cai^^5 Az -f- H^+ eau =: AzH^ diss. (ammoniaque) +2i<^"',o )) Sans entrer dans la discussion des liaisons spéciales que l'on peut supposer entre les atomes au seni de la combinaison, on constate ce fait, que la chaleur absorbée est la plus forte possible pour le composé le C. R., 1891, j» Semestre. (T. C.XIII, N° 20.) 90 ^ ( 676 ) plus riche en azote, c'est-à-dire, clans lequel cet élément est le plus éloigné (le la saturation. » C'est précisément la progression établie par l'un de nous pour les composés oxygénés de l'azote qui jouent le rôle d'acides : — 37'4 Az^ -t- O 4- H-0 + Eau =: 2 AzHO étendu (acide hypoazoteux). . . Az^ + O^ H- H^O + Eau = aAzHO- étendu (acide azoteux) — 8,4 Az^ + 0' + H^O + Eau = 2AzH0^ étendu (acide azotique) -1-28,6 » Une progression semblable se trouve, avec un caractère non moins décisif, dans l'étude des combinaisons gazeuses hydrogénées du carbone, formées par saturation hydrogénée progressive : C + H =:iG2 H'' (acétylène). G -t- H2 = 1C'H* (éthylène).. G -)- H' = i C^ H« (mé thyle) . . C + H*= GH* (formène).. Cal -3o, 2 - 7.4 -12,6 » Dans ces divers exemples, le premier hydrure, formé à atomes égaux, est celui qui possède le caractère endothermique le plus prononcé. )) Ce sont là des relations générales, d'un grand intérêt pour la Méca- nique chimique; car elles montrent que le caractère de radical, apte à former les autres composés, appartient principalement au premier terme de la série des combinaisons, dans l'étude des éléments polyatomiques; et qu'il lui appartient même d'une façon plus caractérisée qu'à l'élément lui-même. Car, à partir de ce premier terme, tous les autres sont formés avec dégagement de chaleur : ce qui n'a pas toujours lieu à partir de l'élé- ment lui-même. Ce n'est donc pas l'état moléculaire de l'élément libre qui répond à l'état moléculaire du même élément combiné ; mais celui-ci doit éprouver d'abord un certain changement, une certaine accommodation pour pouvoir s'unir à l'élément antagoniste, et la réserve d'énergie, une fois constituée, se dépense suivant une progression normale, pour la suite des combinaisons ultérieures. Les faits observés à cet égard dans la for- mation d'une semblable série trouvent donc leur interprétation rationnelle dans la Thermochimie. II. — Acide azothydrique ou diazoamine : Az'H. » La découverte de ce composé par M. Curtius a été l'une des plus in- attendues de ces derniers temps. L'auteur ayant bien vbulu nous envoyer 2^'^ du sel ammoniacal, nous en avons fait l'objet d'un; étude thermique (677 ) méthodique, dont nous allons donner les résultats, sous les réserves néces- sitées par la petite quantité de matière dont nous disposions. » 1. Chaleur de dissolution du sel ammoniacal : Az'H, AzH' ^ 60. — (i^'' de sel dans 1708'' d'eau), à 1 1" : — 7^^', 08 (deux essais). )) 2. Chaleur de neutralisation. — On a traité la solution aqueuse précé- dente par une quantité équivalente d'eau de baryte, ce qui a dégagé + i'^^',8o (deux essais). On a placé la liqueur dans le vide, au-dessus de l'acide sulfurique concentré, pendant quarante-huit heures, de façon à éliminer entièrement l'ammoniaque; puis on a traité par l'acide sulfurique en quantité équivalente, pour précipiter entièrement la baryte, ce qui a dé- gagé + S^^'./jo; toujours vers 12" (deux essais). » On déduit de ces chiffres {sel de baryte) Az'H étendu + |Ba-0 étendue +io'^=',o » En admettant, conformément à toutes les données analogues, que la barvte déplace entièrement, ou à peu près, l'ammoniaque en dissolution, on aura encore (sel d'ammoniaque) Az'H étendu -(- AzH' étendue := Az'H* étendu -+- 8*^'', 2 » D'après ces nombres, l'acide azothydrique étendu est un acide d'énergie comparable à l'acide amidobenzoïque, pour nous borner aux acides amidés, et supérieure à l'acide hypoazoteux. » 3. Chaleur de combustion. — On a fait détoner l'azothydrate d'am- moniaque dans la bombe calorimétrique, au sein de l'oxygène comprimé à 25 atmosphères. » Dans une première expérience, faite sur oS'',2oo, on a opéré avec le sel pur. Dans deux autres, faites sur oS"", 400 et o^, 5oo, on a opéré en présence d'un poids de camphre égal, tantôt à la moitié, tantôt au tiers du poids du sel, dont il devait assurer la combustion. » Les résultats ont été concordants; la combustion a été complète sans formation d'ammoniaque. Nous avons obtenu, en moyenne, pour i^"^ du sel : 275i"',o, soit, pour une molécule, +-i63c»i,8 à vol. const. Az^H* crist. + 02=:2Az''+2H'iO , ^,, , ^ , 106'^", S a pr. const. » 4. Chaleur de formation . — On déduit de ces nombres, pour le sel ammoniacal, Az* + H' = Az'* H' cristallisé.. —25*^»", 3 Dissous... —82^^', 3 valeur qui explique le caractère explosif de la décomposition. ( 'J:« ) » On a encore, pour l'acide azothvdrique libre, 3 Az + II -I- enu = Az'Ii dissous 6i''»',6 C'est le plus endoLhermiqiie de tous les hydrures d'azote, ainsi que les considérations précédentes permettaient de le prévoir : ce qui explique à la fois pourquoi il est si peu stable et pourquoi il ne peut être produit que dans des conditions tout à fait exceptionnelles, et par un système de réac- tions qui fournisse l'énergie complémentaire indispensable, en même temps qu'il assure la conservation du type moléculaire exceptionnel de ce composé. » La formule de l'acide azothvdrique répondrait à celle d'un nitrile (imidé) de l'acide hvpoazoteux Az-H=O^AzH' = Az'H !H=0; mais il est difficile d'admettre cette constitution. En effet, la chaleur de formation de l'hypoazotite d'ammoniaque dissous, depuis les éléments, s'élève à environ -f- SS^^'.G (' ), tandis que celle des corps écrits dans le second terme de l'équation est égale à + 76^^', 4 •" il en résulterait donc ce fait, absolument contraire à tous les précédents, que le change- ment d'un sel ammoniacal en nitrile imidé aurait dégagé de la chaleur; c'est l'inverse qui arrive, et en forte proportion, dans tous les cas connus (-). » La constitution de l'acide azothydrique peut être comprise plus clai- rement, si l'on remarque qu'il doit être envisagé comme de l'ammoniaque, dans laquelle une molécule d'hydrogène aurait été remplacée par une mo- lécule d'azote AzH.H^ ... AzH.Az^ substitution opérée par voie indirecte, laquelle donne, en général, nais- sance à des composés azoïques, en Chimie organique, suivant une série de réactions bien connues, telles que RH.H- engendre RH.AzH', qui -hAzO^: RH.H2 engendre RH.AzO^H, qui + AzH': RAz2+-2H=0, RAz^ 2H2O. (') En admettant la valeur -)-G,o pour la neulialisation de l'ammoniaque, d'après la valeur trouvée pour la potasse {Annales de Chimie et de Physique, 6" série, t. XVIIl, p. 574). (*) Berthelot et Petit, Skt la chaleur d'hydratation des nùriles (Ann. de Chi- mie et de Physique, 6' série, t. XVIII, p. i^o)- ((^79 ) » La génération de l'acide azolhydriqne peut donc être conçue comme normale à partir de l'ammoniaque amidée, c'est-à-dire, de l'hydrazine AzH.AzH'. C'est une diazoamine, conformément à l'opinion de M. Cur- tius. Sa production, effectuée d'après l'équation typique ci-dessus et au moyen de l'acide azoteux étendu, dégagerait -H 55^^', 6 : ce qui est tout à fait normal pour cet ordre de réactions. » L'énergie nécessaire à la constitution du composé endothermique est, comme toujours, corrélative fie celle d'un composé exothermique bien caractérisé, c'est-à-dire de l'eau, dans l'équation précédente. La substi- tution à l'hydrogène de l'azote, l'élément électronégatif de l'ammoniaque, tend d'ailleurs à communiquer les propriétés acides au composé résul- tant. C'est ainsi que le diazobenzol, qui dérive de la benzine par une équation pareille, forme des sels de potasse définis ; mais il s'unit aussi aux acides, propriété que doit posséder la diazoamine. » En appliquant à l'ammoniaque, envisagée comme un hvdrure saturé, les systèmes de réactions et d'équations génératrices connues pour les carbures d'hydrogène, on peut ainsi prévoir toute une série de dérivés, dont la formation est réglée à la fois par les propriétés polvatomiques de l'azote et par le caractère endothermique des composés azoïques. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur l'oxydation du nickel carbonyle; par M. Berthelot. « En signalant diverses propriétés nouvelles du nickel carbonvie, il v a quelques mois ('), j'ai expliqué que ce composé se comporte comme un véritable radical organique; les produits de son oxydation spontanée n'étant pas constitués uniquement par de l'oxyde de nickel et de l'acide carbonique (ou de l'oxyde de carbone). Peut-être ne sera-t-il pas superflu d'entrer, à cet égard, dans de nouveaux détails. » Le nickel carbonyle peut être conservé dans un flacon sous une couche d'eau sans s'altérer, pourvu que l'air n'y pénètre pas. Mais, si l'air y parvient, comme il arrive inévitablement dans un flacon simplement bouché à l'émeri, le composé s'oxyde lentement, et il se forme, à la partie inférieure, une couche d'hydrate d'oxyde de nickel vert pomme (exempte de carbone dans mes essais). En même temps, une partie du nickel carbo- (') Ce Recueil, t. CXII, p. i343, i5 juin 1891. ( 68o ) nyle s'échappe au dehors et s'oxyde à l'air, en formant une fumée ou enduit blanchâtre, qui va tapisser au loin tous les objets déposés dans la même ar- moire. Pour essayer de recueillir ce produit d'oxydation lente, j'ai placé le flacon dans une double enveloppe de fer-blanc; la réaction s'est, en effet, effectuée d'abord au sein de l'enveloppe, et j'ai pu recueillir quelques décigrammes d'un oxyde complexe. Ce corps est blanchâtre, pris en petite quantité: mais, en masse, il possède une nua_nce un peu moins claire et verdâtre : c'est l'hydrate de l'oxyde d'un radical organique à base de nickel. Son analyse par l'oxyde de cuivre a fourni, sur loo parties : C 5,3 NIO , 53,3 H^O 4o,i Perle i ,3 » Ces nombres répondent sensiblement aux rapports suivants : C^O^Ni', ioH=0, lesquels exigent ' I C 5,6 NiO 52,5 HO 4i,9 100,0 » Ce serait donc l'oxyde d'un radical complexe, analogue aux acides croconique et rhodizonique. Une partie du nickel pourrait, d'ailleurs, se trouver combinée ou mélangée à l'état d'oxyde simple avec l'oxyde com- plexe, lequel aurait alors une formule telle que C'ONi, appartenant à un type dérivé de l'éthylène C^H*, ou à un tvpeplus condensé du même ordre. L'équation de formation serait la suivante i C'0''Ni + 0 = 2CO=-^C»ONi. \ I » C'est ce que l'étude ultérieure du nickel carbonyle apprendra. » 68 1 ) l\OMINATIOI\S. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Commission pour l'attribution d'une somme provenant de la fondation Leconte. MM. Bertrand, Duchartre, A. Edwards, de Quatrefages, Daubrée réu- nissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Mascart et Grandidier. CORRESPONDANCE. M. le Ministre du Commeuce , de l'Industrie et des Colonies invite l'Académie à lui présenter une liste de candidats pour la chaire de Phy- sique appliquée aux Arts, au Conservatoire des Arts et Métiers, devenue vacante par le décès de M. Edmond Becquerel. (Renvoi à la Section de Physique.) ASTRONOMIE. — Tables de Vesta. Note de M. G. Leveau, présentée par M. Mouchez. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie un Tableau contenant la comparaison d'observations méridiennes de Vesta, faites en i8go avec les éphémérides du Naulical Almanac et une éphéméride calculée au moyen de mes Tables de cette planète. i> Je profite de cette circonstance pour informer l'Académie que les recherches que j'ai entreprises, il y a plusieurs années, sur le mouvement de Vesta sont terminées et que le manuscrit des Tables de cette planète vient d'être remis à M. le Directeur de l'Observatoire de Paris. Ces Tables, construites d'après la méthode de Hansen, sont fondées sur la repré- sentation de près de 5ooo observations méridiennes faites, dans différents observatoires, de 1807 à 1888 et les valeurs 1045, 63 3.648.000 ( 682 ) des masses de Jupiter et de Mars déduites de la discussion de l'ensemble de ces observations. Observations méridiennes de Ç£j Vesta, faites en 1890. Comparaison avec le Nautical Almanac et les Tables Leveau. Observation moins calcul. Dates Âsceosioa droite. Nautical Tables Distancfl pulaire. Naulical Tables ObserTatoires. 1890. Alm. Leyeau. Alm. Loveau. Greenwich . . Janv. 8 s -i-I,20 s +0,02 + 1,0 0,0 Greenwich . . i3 -)-I,l6 — 0,01 +0,7 0,0 Paris 23 + 1,20 0,00 +2,5 +1,4 Greenwich . . 23 + 1,21 — o,o5 + 2,0 +1,0 Greenwich . . 25 + 1,04 — 0,07 + 1 ,0 +0,5 Bordeaux . . . 26 + 1,3. +0,21 +.,4 +1,0 Bordeaux . . . 27 + 1,08 — 0,02 — 1 ,5 -1,8 Paris 29 + 1,23 +0,10 +0,4 +0,3 Greenwich . . 29 +1,11 — 0,02 +0,4 +0,3 Bordeaux . . . 29 + 1,12 —0,01 +1,0 +0i9 Paris 3i +i,3i +0,16 +0,5 -H), 5 Paris Févr. I +i,i5 —0,01 +1,2 +1,0 Bordeaux . . . I +i,3o +o,i4 +1,1 +1,0 Greenwich . . 2 +i,i5 — o,o3 +0,8 +0,7 Bordeaux . . . 2 +i,i3 — o,o4 +1,1 +1,0 Bordeaux . . . 3 +1,35 +o,i5 +0,7 +0,6 Bordeaux . . . 5 + 1,20 +0,01 —0,2 -0,3 Paris 7 +>,4i +0,24 +0,8 +1,0 Greenwich . . 7 +1,16 0,00 +1,6 +1,8 Bordeaux . . . S +1,27 +o,i4 +0,2 +0,5 Bordeaux . . . 9 +1,26 +0,12 +0,9 +1,3 Paris 10 +1,10 —0,02 +>,4 +1,7 Greenwich . . 10 +1,17 +0,04 —0,6 -0,4 Bordeaux . . . 10 +1,10 — 0,02 +0,2 +0,5 Paris II +•,'9 +0,06 +0,2 +0,3 Greenwich . . II +•,^4 0,00 +0,2 +0,4 Bordeaux . . . 1 1 -1-1,00 — o,i4 +0,4 +0,2 Greenwich . . 12 +i,o5 — o,o5 --0,1 +0,2 Paris 19 +1,12 +o,o3 +0,5 +0,4 Greenwich . . '9 +1 ,02 —0,07 -0,6 —0.7 Paris 24 +1,10 -T-o,o8 +0,2 +0,3 Bordeaux . . . 24 +1,07 +o,o4 +1,9 +1,6 Bordeaux . . . 25 +i,o3 0,00 +1,3 +0,9 ' Uales Observatoires. 1890. Bordeaux . . Févr. Paris Paris Bordeaux . . Greenwich . Mars Bordeaux . . Paris Bordeaux . . Greenwich . Bordeaux . . Greenwich . Bordeaux . . Bordeaux . . Greenwich . Greenwich . Bordeaux . . Bordeaux . . Bordeaux . . Bordeaux . . Bordeaux . . Greenwich . Greenwich . Bordeaux . . Bordeaux . . Bordeaux . . Greenwich . Avril Bordeaux . . Greenwich . Greenwich . Bordeaux . . Bordeaux . . Bordeaux . . » De ce Tableau on conclut : Nanlical Tables Almanac. Lerean. s s De janvier 8 à janvier 3i ii obs -i-i,i8 +o,o3 De février I à février 19, 19 obs +1,17 +o,o3 De février 24 à mars 18, 20 obs +1,02 +o,o3 De mars 23 à avril 5, i5 obs +0,89 +0,02 23 26 27 28 29 29 3o 3i AscetisiOD droite. Tables Leveau. s +0,11 +0,01 +o,o5 +o,i5 — o,o5 — 0,02 +o,o3 -^o,i3 r-o,o4 Nautical Alm. s +i,i5 + i,o5 +1,06 +1,18 +0,96 +1,00 +1,06 +i,i5 +0,99 +0,92 — o,o3 +1,00 +0,07 +0,90 —0,04 +0,90 — o,o3 +0,84 — 0,10 +i,o4 +o,oq +1,01 +0,06 +0,94 +o,o3 +0.79 —0,08 +0,97 +0,10 +0,74 — o,i4 +0,94 +o,o5 +0,89 — o,o3 +0,91 +0,01 +0,89 — 0,01 +0,99 +0,11 +0,86 —0,02 +0,98 +0,10 +0,87 +0,01 +o,S +«,9 +i),8 +0,00 +o,i5 — 0,02 +li,82 +0,04 Nautici'l Tables Almanic. Lereau. +0, +0, +0, +0, +0,4 +0,6 +0,6 +0,3 Histance polaire. Nautical Alm. +0,6 + 1,5 +0,9 -0,7 —0,9 — 0,3 -0.7 —0,3 —1,5 +1,4 +2,2 -1,8 —0,5 +0,7 —0.7 +3,1 + 1,5 +1,2 -'>4 +0,8 +0,2 +0,2 +0,3 —1,0 —0,9 Tables LcTeau -i-o,3 + 1,0 + 1,5 +1,4 — 0,5 —0,8 11 0,0 0,0 +0,4 +2,0 +2,2 —0,5 — 0,3 — 2,1 — Oi9 +0,8 — 0,5 +2,9 +1,4 +1,1 —1,0 +0,8 +0,6 +0,7 +0,4 — o,S —0,6 ( 683 ) 1) Les positions du Soleil employées clans le calcul de l'éphéméride sont extraites de la Connaissance des Temps (Tables Le Verrier). » MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur les variations séculaires des excentricités et des inclinaisons. Note de M. J. Percuot, présentée par M. Poincaré. « Après avoir intégré par la méthode de Jacobi les équations du mouve- ment elliptique, on est conduit, pour chaque planète, aux six équations suivantes, qui définissent la variation des constantes de Jacobi : 1 d'^i \ dt - dy., dt ~" dt ~ ( dt ~ d% dt ^ dR dt ~~ _ m (0 » Les variables a, fl sont liées aux éléments elliptiques de la planète correspondante par les formules (2) k a, = (2) x-y = k y/a ( 1 — S" ) cos 0 , ocj = k \/a ( i — e'- ) , w l » Les longitudes (», ç', ... n'entrent pas dans les formules (2). Par conséquent les équations séculaires des éléments elliptiques et celles des constantes de Jacobi se déduisent directement les unes des autres. i: Or on obtient les équations séculaires de a, e, ç. G, cy, en remplaçant dans les équations exactes R par sa partie R, , indépendante des longitudes (', i>' et, par suite, de t et de £. Et, de plus, les grands axes n'ont pas de va- riations séculaires. » Donc R, ne dépend que des variables e, ç, 0, u; et des variables ana- logues qui correspondent aux autres planètes. Et comme les deux der- niers groupes des équations (2) donnent e, cp, 0, zj en fonctions de a.,, p,; 7.3, IÎ3, il en résulte que R, s'exprime en fonction des seules variables a,, P2; 0-3, fij-, a^, p.; » Les équations séculaires de a..,, [i.^, a.^, {i.^ sont C. R., 1891, 2- Semestre. (T. C\.1II, N» 20.) QI It ~ d^' it ~ 5p7' d^ _ _dR^ f/^3 _ ()Ri dt dy.2 dt àa3 ( 684 ) R, ne contenant pas d'autres variables que c.,, p,; *3> f^sî =^1» •••> ces équations ont l'invariant intégral positif d'ordre l\n (n étant le nombre des planètes considérées) I := / da^ doL^ d'^2 ^?>3 d% qu'on suppose une fonction ration- nelle de X en fractions simples. Mais je ne sais si quelqu'un avait déjà remarqué qu'au moyen de la même méthode on peut trouver toutes les fonctions j de x sitisfaisant à l'équation précédente, dont les dérivées loga- ( 686 ) dy rithmiques — y- sont les fonctions rationnelles de x ou démontrer que dy y djc ne peut être une fonction rationnelle de x. y d.^ » En supiîosant -~- décomposé en fractions simples en déterminant les y ax différents membres de cette décomposition, on trouvera un nombre fini des fonctions rationnelles de X, telles que l'une des différences dy y dx dl_ y dx ^i.\.. ày Y dx ^ n du doit être la dérivée logarithmique —y- d'une fonction entière inconnue // de X. Cela étant la question posée se réduit à la détermination d'une fonc- tion entière u satisfaisant à l'équation différentielle linéaire facile à trouver. )) Les exemples suivants servent à expliquer la chose d-y (0 Posant dy ydx dx"- z, on trouve dz dx ( X' iy.x — i)j. l^x'' I ^X — I et ensuite o • z = — 'J.X -\- Ô -\ h - X — C, .) La fonction u satisfait à l'équation + . . = — 2,'r H- 3 -f- du Il dx -r-^ -h 3(5 — •2X)-. |-OM = o dx- ^ ^ dx et doit être entière si z est une fonction rationnelle de x. » Cela étant, il est facile de trouver u^^x- — 3a; + 2 = (a; — i) (a; — 2), IX X — I x — 2 y = e~-'''+'-'^(a: — \){x- 2), (2) X = ^_r, dx"" (.^■■ + ^)J. dy Posant —3- = :;, on trouve y dx ( 687 ) a du V u dû d-ii / „ X du = X -\ 1 T~ ' a- — a = ~, a = + - ou — 4. a: u dx " - - X + 2(a7^H- y.)-r- + (2a + i)a?iz = o. » Dans le cas a = J, la fonction u ne peut être entière, et, dans le cas := — ^, on obtient u ^ X- — 2, 5 IX ,r aj; a--' — ■ 2 y = e'^ a; -(a;'-' — 2), (3) ^ = (-^' + «■■»" + *Ir- )> En supposant que z = — ^ satisfaisant à l'équation r"-f- 3=3'+ z^ = ~ x^ -h ax + b est une fonction rationnelle de x, on trouve III 2 «» — — X ■ = — a: X — Ci X — c^ x—Ch X— di ' " X — di du u dx OÙ u = (.T - c, ) (x -c,).. .(x - c) (.r -d,y.. .(x - d,y est une fonction entière de x et satisfait à l'équation d^ u ^ d-u ^ , „ .du r , „ , , -, Z^ - ^""dF^ -+- ^(^ - 0^ + [(3 - a)x - b]u = o. De là résulte que z ne peut être une fonction rationnelle de x que pour les valeurs entières et positives de ■;^- )) Or il ne suffit pas de cette condition. » Soit a = g. » Alors on doit poser et l'on trouvera u = x^ -h px -+- q. q = x, P = -\^ 6 = ±3v/6. ( 688 ) » De cette manière, on parvient à l'équation z" + 3zz.' + z' = - ce' -h gx zh s/C), qui admet In solution suivante : 2 j? zp y'6 -= =r— iPH- .r- q: .r ^6 -I- I ÉLECTRICITÉ. — Sur le pouvoir diélectrique . Note de M. Juliex Lefebvre, présentée par M. Lippmann. I (( Je me suis proposé d'examiner comment le champ électrique dû à un seul point électrisé se trouve modifié par l'interposition, devant ce point, d'une lame isolante à faces parallèles. Je me suis servi d'une balance de Coulomb, carrée et de grandes dimensions, revêtue, à l'intérieur, d'une couche métallique en communication avec le sol. Sur la face antérieure, est ménagée, pour les observaticjins, une longue fenêtre, fermée par une glace à faces parallèles. La boule qui d'ordinaire est fixe peut ici se mou- voir et décrire une droite horizontale, parallèle à cette fenêtre et passant par la position d'équilibre de la boule mobile. Celle-ci est portée par une aiguille, longue de 45"'", que soutient un bifilaire, ayant environ 75''"' de longueur; lorsque le bifilaire est sans torsion, cette aiguille est perpendi- culaire à la fenêtre; elle porte un petit miroir plan, qui permet de vérifier, par la méthode de Poggendorff, si cette condition est bien remplie. La ba- lance renferme encore un compensateur formé de deux boules, ou d'une boule et d'un plateau, disposés de part et d'autre des deux boules princi- pales et destinés à annuler l'action des parois de la cage sur l'aiguille mobile. Les quatre pièces peuvent communiquer avec l'un des pôles d'une bobine de Ruhmkorff, dont l'autre pôle est à la terre. » L'aiguille mobile étant au zéro, c'est-à-dire perpendiculiire à la fenêtre, sans torsion du bifilaire, j'interpose, entre cette aiguille et lli boule fixe, un diélectrique à faces parallèles, placé perpendiculairement à la droite qui joint les centres des deux boules. Je charge l'aiguille mobile et le compen- sateur, mais non la boule fixe, et je dispose les deux pièces de celui-ci de façon à maintenir l'aiguille au zéro. Le champ produit sur h boule mobile, par les charges des parois, du compensateur et de cette b) (fondu depuis six mois) n" 1. 2,46 1,8 8,7 ) " » n^a. 1,98 1,5 4,1 j ^'9 Glace de SaiiuGobain n° 1 1,78 ! ''^„ ^''^ ! 3 45 '^ ( 1,25 3,6 I '^ ""^ ^'- 1 ::l M j ^'^ ( 690 ) Diélectrique. Ebonite n» 1 » n" 2 2,72 2,12 » 1) n° 2 2,27 » blanche n" 1 3, 02 » » n° 2 3 , 90 » » 11° 3 3,06 Pétrole 3 Sulfure de carbone 3 Essence de térébenthine 3 1,5 .,25 1,275 .,3 1,5 2, i5 1,4 1,4 I ,225 I ,o5 k. 7.,1 2,4 2 ,5 1,9 1 ,3 2 2,2 2,8 1,9 »,7 1,5 Moyenne. 2,3 2,1 11 Dans la plupart des cas, mes résultats sont suffisamment d'accord avec ceux de M. Gordon; j'ai constaté aussi que la constante diélectrique augmente avec le temps, pour le soufre. )) Si l'on a un seul point èlectrisé, de masse m, devant lequel on place une lame isolante d'épaisseur e, il résulte de ce qui précède que le po- tentiel de l'autre côte de cette lame, à une dislance d du point électrisé et sur la perpendiculaire abaissée de ce point sur le diélectrique, est rejDré- senté par V = - A — I m H e_ A— 1 d k ou V =SL I -f- d — I e- "A '" ^ A — I M J'ai calculé, d'autre part, la valeur de ce même potentiel dans la théorie de Sir W. Thomson, sous forme d'un développement en série. La forme du développement présente avec le précédent plusieurs différences importantes : » 1° Les termes successifs de ce potentiel contiennent les puissances successives de et non de A — 1 k 4- I ^- -^ A ' » 2° Ils dépendent, non seulement de la distance d, m>is encore de la distance du diélectrique au point électrisé, ce que l'expérience ne confirme pas; » 3° Le terme le plus important de cette série, cellii en ",". '_ > est nul, quelle que soit la valeur de d. ( 2 ^«'7 8o>9 83, i » Le chlorure de cobalt est connu à l'état de solutions roses et bleues dont voici les concentrations : — 22°. -4°. + 7°. 11°. 12°. 25°. 34°. 4.°. 24,7 28,0 3i ,2 3i,3 32,5 34,4 37,5 39,8 45°. 49°- 56°. ,8°. 94°. 96°. 112°. 4i,7 46,7 48,4 48,8 5o,5 5l,2 52,3 » Ces nombres, exprimés graphiquement, vont permettre d'expliquer aisément les colorations observées et de déterminer, avec un grand degré 90 60 70 60 .50 40- 30 20 10 0 CoT ^VCI t _. ^ .e/ '!'." ,"!< ^ ,> -•" i^ cXf BU - V/ 7-] ^^ -- J'' ^ -20 -10 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 10 20 30 40 50 60 70 EOSERLIN de probabilité, ce qui se passe dans la solution lorsque la teinte et la ligne de solubilité se modifient en même temps. C. R., 1891, 2° Semestre. (T. CXIII, N° 20.) 9^ ( 700 ) » L'iodure de cobalt grenat cristallisé, CoP.ôH^O, donne, entre -- 22° et + 20° environ, une solution d'un rouge sombre. A partir de 20°, la liqueur brunit de plus en plus et devient olivâtre en se teintant progres- sivement de vert. A 35° déjà et encore à 320°, la solution est d'un vert de chrome foncé. Dans le cas de CoP, on peut isoler, par cristallisation, des solutions vertes très concentrées à chaud, un sel en lames vertes. Ce sel a pour formule CoP. 4H^0, d'après mes analyses, qui ont donné H-0 = 20,3 ; 20,1 pour 100. Ces valeurs un peu fortes, la théorie exigeant 18,7, s'expliquent aisément par l'extrême déliquescence de la matière. CoP.2H^O n'exigerait que 10,3 pour 100 H-O. » L'iodure rouge, entre — 22" et + 20°, se dissout selon une droite et sa solution est rouge; mais, à partir de + 20°, l'accroissement de la tem- pérature apporte une modification lente dans l'équilibre existant, une portion croissante de sel se convertit en CoP. 4H^0 vert, et la solution se teinte de vert, elle devient olivâtre. Le nouveau sel, plus soluble, qui se forme se superpose au sel rouge précédent; il se produit une accélération de la solubilité et une courbe de raccordement, ainsi que je l'ai signalé de- puis longtemps. » Lorsque la température comporte une transformation complète, la solution passe au vert pur et il s'établit une droite de solubilité sans que la teinte correspondant à l'hydrate varie par la suite. Elle a été vue à 320°. Pourtant l'iodure CoP.6H'0 rose devient rapidement anhydre dans le vide sec, à froid. S'il était possible d'expérimenter au delà de Sao", je pense que la solution verte deviendrait bleue, contenant alors un hydrate inférieur à 4H-O et comparable à CoCP. 2H^O bleu. » Il m'a été possible d'observer une telle solution bleue d'iodure de cobalt, en versant un peu de ce sel dans une solution saturée de chlorure de magnésium, selon une méthode de déshydratation des solutions précé- demment publiée. )) J'ai d'abord examiné l'iodure de cobalt parce qu'il permet d'isoler, à l'état cristallisé, une de ces combinaisons si mal connues dont la colora- tion est différente de celle des sels rouges ordinaires, mais le chlorure de cobalt se comporte de même. » Entre —22° et +25", l'hydrate COCl-.ôH'O se dissout selon une droite, la solution est rose pur. A partir de -f- 25°, la dissociation du sel commence, il se fait du sel bleu plus soluble. Celui-ci superpose optique- ( 70I ) ment sa teinte au rouge précédent pour donner le violet de plus en plus bleu que l'on observe; il superpose aussi son poids à celui de l'hydrate rose pour produire une sorte d'accélération et déterminer encore une courbe de raccordement. Enfin, à So", la solution, partie du rose et ayant traversé toutes les nuances du violet, devient d'un bleu pur et une droite de solubilité s'établit. L'hydrate bleu, qui est au moins un des facteurs les plus importants de la solution nouvelle, a été vu encore à 3oo° et, pour alimenter les solutions au-dessus de So", on doit employer de l'hydrate bleu COCl-.2H^O qui, très probablement, donne sa couleur au liquide. Il ne peut y avoir d'acide libre ou de sel acide dans les milieux cobaltiques colorés, car toutes les variations de couleur peuvent être observées en présence d'un excès de carbonate de calcium ou de carbonate de cobalt précipité. » M. Berthelot, s'appuyant sur ses recherches thermochimiques, admet (Mec. chim., t. II, p. r6i) que « plusieurs hydrates définis, les uns stables, » les autres dissociés, peuvent exister à la fois au sein d'une solution ». Les expériences qui précèdent me paraissent donner une nouvelle démon- stration de cette manière de voir. On a objecté à la théorie de la dissocia- tion continuelle des hydrates la pertui-bation graduelle qu'elle devrait apporter dans les lignes de solubilité, tandis que ce sont des points angu- leux qu'on observe le plus fréquemment. La perturbation graduelle existe cependant, comme le montre la figure ci-dessus. En outre, les re- cherches que j'ai publiées relativement aux solutions mixtes montrent que deux sels existant simultanément en solution peuvent, alors même qu'ils s'entre-croisent selon des lignes flexueuses, donner pour leur somme une droite ininterrompue. Ils peuvent aussi fournir une ligne de raccorde- ment courbe. Des états de dissociation continue des hydrates pourront, de même, s'accorder avec des droites ou des courbes de raccord, sans qu'on puisse, de la forme de ces lignes, tirer un argument contre la complexité des solutions. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — La soie iiitrée. Note de MM. Léo Vignon et P. SiSLEY. « On sait que l'acide nitrique colore en jaune les matières albumi- noïdes; nous avons étudié ce phénomène en ce qui concerne la soie. » Voici les faits que nous avons constatés : » I. La coloration jaune que l'acide nitrique détermine sur la soie ( 7"2 ) s'obtient dans les meilleures conditions, en immergeant et en lissant rapi- dement la soie, pendant une minute environ, dans un mélange d'eau et d'acide nitrique, de densité i , i33, chauité à la température de 45° C. On observe immédiatement le développement, sur la soie, d'une coloration jaune franc intense. Après un lavage à l'eau, employée en grand excès, la soie conserve une teinte jaune très caractéristique, solide à l'air et à la lumière; la coloration se fonce très notablement par immersion de la soie dans des solutions alcalines, mais elle revient à son état primitif sous l'influence des liqueurs acides. Cette réaction a été utilisée à Lyon, à une certaine époque, pour la teinture de la soie en jaune (mandarinage, jaune à l'acide nitrique). » II. L'acide nitrique pur, exempt de produits nitreiix, ne colore pas la soie dans les conditions de température et de concentration relatées. » in. L'acide nitrique pur, rendu nitreux par l'addition d'un peu de nitrite de sodium, colore fortement la soie en jaune. La coloration est d'autant plus intense, que la quantité de produits nitreux, la concentra- tion et la température du bain sont plus élevées; elle augmente avec ces facteurs, jusqu'à un point qu'il est impossible de dépasser sans altérer profondément la fibre. M IV. La nuance obtenue avec l'acide nitrique nitreux se fonce beau- coup par l'action des alcalis. Ceux-ci sont absorbés, car on retrouve dans les cendres de la soie, ainsi traitée et lavée à l'eau, une quantité notable des alcalis. La nuance obtenue varie avec l'alcali employé. La plus pâle est donnée par l'ammoniaque et la plus rouge par la baryte. » La causticité de l'alcali est sans action sur la coloration; ainsi la potasse et le carbonate de potassium, la soude et son carbonate donnent les mêmes colorations. » Les expériences précédentes montrent que la présence des produits nitreux est aussi indispensable que celle de l'acide nitrique pour obtenir la coloration jaune de la soie. Nous avons cherché à pousser plus avant l'étude du mécanisme de la réaction. Voici une deuxième série d'expé- riences : » I. Si l'on traite la soie par l'acide nitreux (HCl -f-AzO^Na-i- Aq), ce textile se colore en jaune pâle. La nuance obtenue ne présente aucune solidité : à l'air et à la lumière, elle se change rapidement en brun pâle. L'eau bouillante, l'alcool à l'ébullition la transforment en brun, sans dégagement d'azote. Les solutions alcalines donnent des colorations brun rougeàtre. ( 7o3 ) » II. La soie, traitée par l'acide nitreux, se colore très facilement en jaune stable au contact de l'acide nitrique pur. Il en est de même de la soie traitée dans une atmosphère d'acide carbonique par l'oxyde azotique (AzO) ou rhypoazotide(AzO-). M III. La soie traitée par l'acide nitreux, puis oxydée par le perman- ganate de potassium et l'acide chlorhydrique, prend une coloration jaune stable, identique à celle que l'on obtient par l'acide nitrique nitreux. L'acide nitrique n'agit donc que comme agent oxydant dans la réaction. » En somme, la réaction qui donne à la soie la coloration jaune stable ca- ractéristique exige la présence des corps suwanis : AzO, ou AzO^, ou AzO' H, et le contact de l'acide nitrique AzO^U, agissant comme oxydant. » IV. La soie traitée par l'acide nitrique nitreux se décolore lentement dans une solution acide bouillante et concentrée de chlorure stanneux ; le chlorure chromeux donne les mômes résultats. Les réducteurs alcalins ne semblent pas avoir d'effet. » V. JNous avons soumis à l'analyse élémentaire deux échantillons de soie blanche de Canton, préalablement décreusée au savon, lavée à l'eau distillée, à l'acide chlorhydrique étendu et finalement à l'eau distillée et à l'alcool. Cette soie, soumise à l'incinération, ne donnait presque pas de cendres (oS'',ooi pour 4^'',4oo). « Un écheveau étant conservé comme type, l'autre a été traité par l'acide nitrique nitreux, dans les conditions spécifiées. Le poids absolu de l'échantillon traité a auementé de 2 pour 100 ( ?° '?o-§ )• » Nous avons trouvé, pour les deux échantillons renfermant leur pro- portion normale d'eau de constitution, soit 10 pour 100 : Soie type. Soie traitée. G pour 100 48)3 46,8 H « 6,5 6,5 Az » '9)2 21,6 O par différence 26,0 26, i » La soie soumise à l'action de l'acide nitrique nitreux a donc fixé de l'azote, mais elle s'est appauvrie en oxygène et en carbone, même si l'on tient compte de l'augmentation de poids de 2 pour 100 qui a accompagné l'action de l'acide nitrique nitreux. » Les conditions de la réaction, les analogies chiniiques indiquent que l'azote fixé sur la soie l'a été d'abord à l'état de groupe nitrosé, AzO se transformant, par oxydation, en groupe nitrique AzO-. Mais on ne peut ( 7o4 ) admettre que ces groupes nitriques se soient substitués à l'hydrogène dans la soie. Les résultats analytiques indiquent, en effet, que les groupes AzO^ ont remplacé des groupes oxycarbonés tels que COOH, avec formation d'acides carbonique ou oxalique. » Ajoutons, pour terminer, que la laine se comporte comme la soie vis- à-vis de l'acide nitrique, et que nos résultats diffèrent notablement de ceux qu'a obtenus Mûlder, en préparant son acide xanthoprotéique. » La soie nitrée, soumise à la combustion, ne déflagre pas; elle char- bonne, en donnant une odeur de corne brûlée. La calcination, pour l'ob- tention des cendres, est plus rapide que celle de la soie ordinaire. » Vis-à-vis des dissolvants, elle se comporte à peu près comme la soie ordinaire, avec cette différence pourtant que, avec l'acide sulfurique con- centré, elle se gonfle et donne une masse visqueuse comparable à l'albu- mine d'œuf. » CHIRURGIE. — Sur r implant alion de fragments volumineux d'us décalcifiés, pour combler les pertes de substance du squelette. Note de M. Le Dextc, présentée par M. Verneuil. « La greffe osseuse proprement dite, au moyen de fragments d'os vivant, est loin d'avoir réalisé les espérances que l'on avait fondé sur elle. La plu- part du temps, ces fragments se résorbent peu à peu, ou bien sont éliminés comme corps étrangers, et, même lorsqu'ils paraissent avoir conservé toute leur vitalité, ils n'exercent sur les surfaces avec lesquelles ils sont fusion- nés qu'une action de présence, n'aboutissant qu'à une lente réparation. Si on les emprunte à un animal, leur disparition est encore plus rapide que si on les prend sur le sujet opéré ou sur un autre sujet, et, dans ce dernier cas, on s'expose à greffer sur un organisme sain des os syphilitiques ou tu- berculeux. Il n'est donc pas surprenant que l'on ait essayé de remplacer la greffe osseuse vivante par la greffe d'os décalcifié et aseptique. » Les premières tentatives, dans cette voie nouvelle, ont été faites par Senn, de New- York. En 1889, ce chirurgien publiait les observations de dix malades chez lesquels il avait comblé des cavités osseuses avec des pe- tits copeaux d'os décalcifié; cette façon de procéder lui avait donné de bons résultats. Au mois de mars 1891, paraissait un travail de Kùmmel, de Hambourg, sur le même sujet. Le chirurgien allemand, enhardi par les succès de Senn, avait remplacé de petits os longs, comme les métacar- ( 7o5 ) piens et les métatarsiens, par dfis frao;ments d'os décalcifié de longueur égale. » Allant plus loin encore, j'ai pensé que Fimplantation de très volumi- neux fragments pourrait être suivie de résultats aussi favorables, dans les cas où il y aurait à combler des pertes de substance de grandes dimensions. Une résection du tibia et du péroné, à la partie inférieure de la jambe, me fournit la première occasion de vérifier l'exactitude de ces prévisions. « L'opéré était un jeune homme de i6 ans, atteint d'ostéite tuberculeuse depuis l'âge de quatre ans. Plusieurs fistules livraient passage à du liquide séro-purulent. Les deux malléoles étaient hypertrophiées. Toute mobilité avait disparu du côté de l'articula- tion tibio-tarsienne. Un pied-bot talus commençant, compliqué de pied creux, con- tribuait, avec les lésions osseuses, à rendrelamarche impossible. Le membre malade, atrophié depuis le haut de la cuisse, était notablement plus court que celui du côté opposé. » Le 8 mai i89i,je réséquai 7'^" du tibia et du péroné, qui étaient soudés ensemble. Après avoir détruit et extirpé les fongosités et abrasé la face supérieure de l'astragale, je remplaçai les os enlevés par un fragment unique d'os de veau décalcifié, également de 7*"". Par-dessus ce fragment, le périoste et les téguments furent suturés avec soin, si bien qu'une fois l'opération terminée, le membre avait recouvré sa forme normale. Un appareil plâtré immobilisa le pied et la jambe pendant la suite du traitement. » Le premier pansement put rester quinze jours en place sans que la température s'élevât jamais au-dessus de 38°; au quinzième jour il fallut désunir un peu l'une des plaies pour laisser s'écouler une assez grande quantité de sérosité louche. Le 21 juin, six semaines après l'opération, on pouvait constater un commencement d'ossification évident au niveau de l'implantation. Le i5 août, trois mois après l'intervention, le malade quittait l'hôpital, marchant avec un appareil silicate. » Actuellement la consolidation est parfaite; entre l'extrémité inférieure de l'os nouveau et la face supérieure de l'astragale, s'est constituée une articulation mobile dans tous les sens. Par précaution, l'opéré marche avec un brodequin muni de tuteurs latéraux, avec lequel il peut faire plusieurs kilomètres sans fatigue. » L'application de cette méthode a été faite par moi chez neuf autres malades, dont on trouvera l'histoire détaillée dans la thèse de M. Bus- cariet (12 novembre 1891), ainsi que des expériences sur ce que devien- nent les os ainsi transplantés. » Quant à la préparation de ceux-ci, voici comment on y procède : » Sur un animal que l'on vient de tuer (bœuf, veau, mouton, chevreau), on prend des os que l'on dépouille immédiatement de leur périoste et de leur moelle. Le fémur et le tibia du bœuf, qui possèdent une épaisse couche de tissu compact, sont les meilleurs. Coupés en fragments de différentes dimensions, ces os sont plongés dans une solution d'acide chlorhydrique au dixième, pendant une huitaine de jours. Une plus longue macération les priverait de la fermeté nécessaire pour le rôle de soutien ou squelette ( 7"^ ) provisoire, qu'ils auront à remplir. Ils sont alors lavés à l'eau pure, laissés pendant vingt-quatre heures dans une solution de sublimé, puis conservés dans l'élher iodo- formé. » Conclusions. — Substitués à un fragment d'os long ou à un os tout en- tier, les fragments d'os décalcifiés remplissent le rôle d'un soutien tempo- raire qui, avant sa disparition, laisse au périoste ou aux tissus osseux le temps de reconstituer un os nouveau. La jeunesse du sujet, la conserva- tion d'un étui périostique ou d'une gouttière osseuse, l'ablation aussi complète que possible des parties malades (substances osseuses ou fongo- sités), sont des conditions particulièrement favorables au succès. L'anti- sepsie la plus rigoureuse est nécessaire. » La méthode peut trouver son application dans les circonstances sui- vantes : » 1° Résections de petits os longs ou d'os courts entiers, pour tubercu- lose, ostéomyélite, tumeurs, etc. ; » 2° Résections des os longs dans la continuité (fractures compliquées, tumeurs, etc.); » 3° Evidements, pour ostéomyélite ou tuberculose ; » 4° Trépanation du crâne (pour blessures, tumeurs, etc.); M 5° Traitement opératoire des pseudarthroses. » ZOOLOGIE. — De quelques phénomènes de reproduction chez les Cirrhipèdes. Note de M. A. Gruvel, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « L'histoire des phénomènes préliminaires de la fécondation chez les Cirrhipèdes est peu connue. Darwin, se basant sur les caractères ana- tomiques (longueur du pénis) et sur cette observation que les œufs ne sont pas mûrs en même temps que les spermatozoïdes, en avait conclu qu'il devait y avoir fécondation réciproque, mais sans l'avoir jamais ob- servé directement. J'ai été assez heureux, pendant mon séjour au bord de la mer ('), pour faire à ce sujet quelques observations intéressantes. » J'avais dans un bac de l'aquarium plusieurs Balanes (fi. tintinnabu- lurri) qui vivaient depuis quelque temps et en parfait état; mon attention fut attirée par des mouvements tout particuliers de l'une d'elles. (') Ces études ont été faites au laboratoire de Zoologie expérimentale de M. de Lacaze-Duthiers à Roscoff, pendant les mois d'août et de septembre 1891. ( 7«7 ) » Les mouvements des cirrhes s'accélèrent, puis tout à coup ils s'ar- rêtent, s'épanouissent en arrière et, du milieu d'eux, on voit s'élever une sorte de tentacule très mobile, qui se porte à droite, à gauche, en ar- riére et en tous sens, comme cherchant : c'est le pénis. Bientôt une con- traction se produit et l'éjaculation a lieu; alors le pénis reprend sa place entre les cirrhes, qui reprennent, eux aussi, leurs mouvements ordinaires jusqu'à une nouvelle série de phénomènes semblables. » L'attention une fois attirée sur ce point, je ne tardai pas à découvrir des phénomènes analogues chez les Lepas anatifera. » Ceux-ci s'embrassent en quelque sorte avec leurs cirrhes. Souvent l'animal fécondé saisit le pénis du mâle entre ses cirrhes et l'entraîne à l'intérieur de ses valves, où il le maintient, à moins que ce dernier ne l'y porte seul, ce qui arrive souvent. Les animaux restent ainsi, pressés l'un contre l'autre, en produisant de petits mouvements de contraction. L'é- jaculation a lieu, et le sperme est toujours déposé, sous tonne d'un amas gélatineux, sous le frein ovigère de chaque côté du corps. Toutes les fois que j'en ai fait la remarque, c'était l'animal le plus petit qui jouait le rôle du mâle. )) S'il Y a plusieurs Lepas ou Balanes dont les spermatozoïdes soient mûrs autour d'un autre sujet apte à être fécondé, il n'est pas rare d'en voir plusieurs participer à la fécondation du même individu. » On assiste souvent aussi à un phénomène assez étrange pour être signalé. Deux Balanes (^B. tintinnabnlam) sont fixées sur le même fragment de rocher, toutes deux de petite taille, toutes deux ayant les cirrhes dirigés dans le même sens. Celle de derrière veut féconder sa voisine : elle essaye, mais son pénis est trop court et ne peut arriver jusqu'à l'orifice de la loge pour y déposer son sperme. Alors, par un procédé simple, qu'on pourrait dire ingénieux, elle se tourne brusquement dans sa loge, de trois quarts environ, et diminuant ainsi l'espace qui les sépare de la longueur de l'ouverture de la loge, elle peut arriver à féconder sa voisine. » De ces faits et d'autres qui ne peuvent trouver place dans cette Note, on doit conclure que le mode de fécondation ordinaire chez les Cirrhi- pèdes est la fécondation réciproque. Ce mode étant rendu impossible par diverses circonstances, plus particulièrement par la fixation des animaux, il peut y avoir aussi autofécondation. » Il n'y a pas de copulation véritable, mais simple rapprochement des sexes, et dépôt de la matière fécondante dans le voisinage des ovifères femelles. G. R., iSgr, 2- Semestre. (T. CMU, N- 20.) 9^ ( 7o8 ) » Il a été impossible de constater la fécondation réciproque chez les Pollicipes; je serais tenté de croire qu'il n'y a, chez eux, qu'une simple autofécondation. » PALÉONTOLOGIE. — Sur l'âge de la faune de Samos. Note de M. Forsyth Major, présentée par M. Albert Gaudry. (c Dans la séance du 2 novembre, j'ai présenté la liste à peu près com- plète des Vertébrés découverts à Samos. Des 43 espèces de Mammifères, 25 au moins sont représentées également à Pikermi, i3 à Maragha, 7 à Baltavar et 7 au mont Léberon. Des recherches ultérieures augmenteront encore ces analogies, surtout par rapport aux gisements peu explorés, comme Concud en Espagne et Troie. Il en résulte que ces différents gi- sements : Maragha, Samos, Pikermi, Baltavar, mont Léberon, et sans doute aussi les autres, dont nous n'avons cité qu'une partie, peuvent être considérés comme étant du même âge géologique; car il est inadmissible que, dans notre cas, V homotaxis ne soit pas synonyme de synchronisme. » En effet, dès à présent, cette même faune peut être suivie, d'une ma- nière presque continue, depuis l'Espagne jusque dans la Perse occiden- tale, ce qui témoigne de conditions éminemment continentales; tant il est vrai qu'on ne connaît pas leur équivalent marin dans ces contrées. L'uni- formité de la faune fait supposer une uniformité de stations et, surtout aussi, un climat qui doit avoir été à peu près le même d'un bout à l'autre de ces vastes espaces; les troupeaux innombrables d'Équidés et de Rumi- nants révèlent l'existence de plaines ou de plateaux d'une étendue sans limites. Toutes ces conditions doivent avoir permis aux animaux de fran- chir des distances énormes dans un temps relativement court; le mélange d'individus des localités les plus éloignées les unes des autres était un fac- teur de plus, agissant en sens inverse de la tendance à varier. » Quel est l'âge de cette faune de Maragha, Samos, Pikermi, etc. ? Après tout ce que Fontannes et Neumayr, MM. Boyd Dawkins, Depéret, de Sté- fani, Gaudry et d'autres ont dit à ce sujet, je pourrais me dispenser d'ajouter un mot de plus, si beaucoup de paléontologistes ne continuaient à la ranger dans le pliocène. » Dès 1879, Neumayr avait démontré que le Belvédère et le mont Léberon sont certainement plus anciens que le pliocène marin inférieur, et que la faune de Pikermi correspond aussi très probablement à l'étage pontique. ( 709 ) savoir qu'elle est plus ancienne que tout le pliocène marin typique. Il pré- cise nettement la question relative à Pikermi : si M. Fuchs était dans le vrai en soutenant que les coquilles marines de Rapliina sont du même âge que les couches à ossements de Fikermi, dans lesquelles elles sont inter- calées, plutôt que d'admettre un remaniement postérieur de ces dernières par la mer, il faudrait forcément supposer que la faune de Pikermi s'est maintenue en Grèce depuis l'élage pontique jusqu'au quaternaire, tandis que, dans le reste de l'Europe, deux faunes postérieures apparurent et dis- parurent successivement sans atteindre la Grèce. Des objections analogues ont été faites par M. Gaudry à M. Pohlig', qui pense que les couches de Maragha sont en continuité parfaite avec les premiers dépôts quater- naires. S'il en est ainsi, il faut supposer que les dépôts de couches ont représenté des temps considérables; car MM. Gaudry et Depéret ont fait observer que les faunes qui se sont succédé entre celle de Pikermi, dont une bonne partie présente encore une physionomie archaïque, et le quaternaire, sont plus nombreuses encore que ne l'admettait Neumayr. » Le fait, que j'ai trouvé dans le pliocène marin de l'ile de Cos une faune de Mammifères identiques à celle du val d'Arno, sans aucun mé- lange avec des types de faunes plus anciennes, tend à prouver que, dans ces contrées, les faunes se sont succédé de la même manière qu'en Europe. » L'opinion assez générale que la faune supérieure des Siwaliks est la continuation à l'est de celle de Pikermi, etc., a contribué à faire croire cette dernière pliocène. Quant à la première, il me semble évident qu'elle est plus récente que la dernière, où le nombre des genres a ivant actuel- lement est beaucoup moindre; il manque à l'horizon de Pikermi notam- ment les suivants : Anthropopithecus, Macacus, Semnopilhecus ; Canis, Ursus, Mellivora, Luira; Elephas; Equus ; Hippopotamus ; Camelus, Tiagulus; Rhizo- mys, Lepus, qui, en partie, rapprochent la faune des Siwaliks de celle du pliocène supérieur de l'Europe. Les Antilopes de Pikermi, Samos, etc., bien qu'ayant des rapports assez intimes avec des formes africaines, n'ont pu être identifiées avec aucun des genres actuels, à l'exception, tout au plus, de la Gazella hrevirostiis . Dans les Siwaliks, nous avons au moins cinq genres vivants : Boselaphus, Hippotragus, Gazella, Tetraceros, Alcela- p/uts. » De plus, les Siwaliks et l'horizon de Pikermi n'ont pas une seule espèce en commun. Quant à V Helladotherium Duvernoyi qai paraissait faire excep- tion, j'ai constaté que le prétendu Helladolherium des Siwaliks appartient à X ( 7ÏO ) un genre différent. La présence du Rhinocéros Blanforcli à Maragha serait un indice que la faune de Maragha s'est étendue jusqu'au Béloutchistan, mais ne prouverait pas une parenté de cette faune avec celle des Siwaliks supérieurs, à laquelle manque le Rh. Blanforcli. » Puisque la faune de Pikermi, etc., qui s'étend aussi loin à l'ouest que l'Espagne, est plus ancienne que celle des Siwalilvs supérieurs, on peut en déduire que cette dernière avait sa souche dans l'Occident; dans tous les cas, une telle supposition a plus de vraisemblance que celle qui admet que les contrées au nord-est de l'Afrique sont la patrie de la faune de ce continent. Il n'est du reste pas impossible qu'on finisse par retrouver la faune de Pikermi jusque dans les Indes, et celle des Siwaliks supérieurs jusqu'en Europe. » Cette dernière faune et celle du pliocène supérieur de l'Europe et de l'Asie Mineure ont en commun des genres comme Macacus; Canis, Ursiis; Equus; Hippopolamus ; Elephas; Leptobos; Lepus, lesquels, comme nous venons de le voir, n'avaient pas encore apparu dans l'horizon de Pikermi. Différentes espèces sont tout à fait ou presque identiques dans le val d'Arno et dans les Siwaliks. Il n'est donc pas improbable que ce soit la faune du pliocène supérieur de l'Europe qui dérive de celle des Siwa- liks. A ce propos, il ne faut pas oublier que cette dernière, prise dans son ensemble, a un cachet de plus grande antiquité ; pour ne citer que quelques exemples, les genres Hipparion et Equus ne se trouvent pas associés dans l'horizon du val d'Arno, Y Hippopolamus des Indes a moins d'affinité avec VHipp. amphibius que V H. major An val d'Arno; sans parler de formes plus archaïques, comme les Enhydriodon, C/ialicotherium, Merycopotamus et d'autres qui manquent à l'horizon du val d'Arno. » Si notre faune du pliocène supérieur nous est venue des Indes, il lui a fallu du temps, et elle peut être arrivée à son terme à une époque pos- térieure. C'est ce qui expliquerait les différences entre les deux faunes. D'un autre côté, on ne peut pas nier, a priori, la possibilité que les deux faunes soient synchroniques; dans ce cas, leurs différences seraient attri- buables à des différences de climat, de station, etc. Car la faune des Mam- mifères du pliocène supérieur témoigne, à un bien moindre degré que celle de l'horizon de Pikermi, de conditions continentales, puisqu'elle est ensevelie souvent dans des formations marines. » ( 7'ï ) ANTHROPOLOGIE PRÉHISTORIQUE. — Sur une exploitation néolithique de silex d'un type nouveau. Note de M. Armand Viré, présentée par M. de Quatrefages. « Dans la vallée du Loing, entre Nemours et Souppes, sur la rive droite et près du moulin de Portonville, se trouve une carrière de craie dont la partie supérieure a été remaniée sur une épaisseur de i"* à i™,8o. Le banc iiorizontal de silex que l'on voit encore à quelques mètres de là, dans la partie non remaniée, a disparu à cet endroit. Cette couche contient une très grande quantité d'éclats tranchants de silex, qui possèdent bien les caractères de la taille intentionnelle, mais dont, sauf trois haches parais- sant inachevées, aucun ne présente la forme d'un instrument utilisable. Ils semblent être des déchets de taille. Mélangés à ces silex, j'ai trouvé des bois de cerf, des fragments de poterie, des charbons et d'assez nom- breux et beaux spécimens de Cyclostoma elegans, Bellx nemoralis, B. his- pida, H. pulchella, Clausilia, ..., Pupa — » Voici ce que disait M. Doigneau, à ce sujet, dans son intéressant ou- vrage sur Nemours et les environs : M Lorsque les eaux du Loing, s'étendant d'une colline à l'autre, ravinaient profon- dément la craie, une famille de l'âge de la pierre était installée sur la berge de la rive droite, près du moulin de Portonville. » Nous avons reconnu que ce terrain d'alliivion contenait, avec des bois de cerf, des fragments de poterie, et nous y avons trouvé une hache non polie — » Ces objets, enfouis pêle-mêle, paraissent avoir été précipités ensemble dans la rivière, d'un point de la berge où ils étaient réunis. » Je ne puis guère partager cette manière de voir, ni penser que nous sommes ici en présence d'un produit alluvial. En effet, ni en aval, ni en amont de Portonville (sauf en face de Cercanceaux, où il semble y avoir une exploitation du même genre), nous ne rencontrons de silex taillés, ni aucune trace de remaniements violents de la craie. Or une masse d'eau torrentueuse, assez puissante pour produire une alluvion telle que celle qui nous occupe, eut certes laissé des traces de son passage tout le long de la vallée. )) De plus, à l'époque néolithique (et ce gisement est nettement néoli- thique, coiBme l'indiquent les poteries et les haches), le régime des eaux de cette contrée était assez voisin du régime actuel, comme j'ai cherché à <. 7'2 ) le démontrer, l'an dernier, ici même, dans une Note sur les polissoirs de la vallée du Lunain, affluent du Loing (t. CXI, p. i8, 3 novembre 1890). Mais alors, le Loing ayant, à cette époque, miné insensiblement le pied de la colline, qui se serait enfin écroulée, aurait remanié tous ces maté- riaux, y aurait produit une stratification, sinon bien horizontale, du moins continue, et, de plus, aurait mélangé à la craie les débris du terrain supé- rieur (galets et poudingues de l'argile plastique, calcaire lacustre inférieur, sables et grès de Fontainebleau, que l'on voit nettement superposés dans cette colline). Or, outre les silex, la poterie, les bois de cerf et les fossiles de notre époque, on ne trouve absolument que la craie pure et quelques veinules d'argile et sable, dont la présence va nous être expliquée. Il y a bien une stratification, ou plutôt des séries de stratifications; mais elles sont partielles, petites, brisées et orientées dans tous les sens, la plupart très inclinées, et dont l'origine ne peut être cherchée dans l'action des eaux. » Cette action écartée, il ne me paraît rester qu'une seule explication plausible qui rende compte de toutes les particularités présentées par cette carrière. C'est l'exploitation de la craie par les peuples néolithiques, pour en tirer le silex ; et cela, non par des puits, coiTime dans toutes les exploita- tions observées jusqu'ici, mais à ciel ouvert. » Que devait-il résulter d'une pareille exploitation? A mesure que les carriers tiraient la craie, ils rejetaient derrière eux les produits non uti- lisés, ce qui produisait des tas de craie irréguliers, s'augmentant sans cesse de nouvelles couches. Mais ces couches devaient être inclinées les unes sur les autres, dirigées dans tous les sens et composées de fragments de toutes tailles et de toutes formes, plus ou moins anguleux, et c'est précisément ce que l'on observe en cet endroit. Les silex extraits étaient sans doute dé- grossis sur place, car les petits fragments de silex anguleux, tranchants, en forme de lames plus ou moins courtes, sont souvent réunis par tas volu- mineux, presque sans interposition de craie, comme si, à mesure que l'on extrayait les rognons de silex, on les apportait à un ouvrier spécialement chargé de les dégrossir et aux pieds duquel s'entassaient les déchets prove- nant de cette opération. » Les blocs, ainsi préparés, étaient alors emportés à l'atelier, peut-être à la station du Beauregard, très voisine de cet endroit, et la seule où M. Doigneau ait constaté la présence d'un atelier bien caractérisé. » Les fragments de bois de cerf servaient sans doute d'outils ou d'em- ( 7>3 ) manchures aux outils d'exploitation, leur présence ayant été constatée partout où l'on a tiré le silex aux temps préhistoriques. Quant aux frag- ments de poterie et aux charbons, leur présence est tout expliquée par celle des ouvriers qui s'en servaient pour se chauffer et cuire leurs ali- ments. Et, en effet, en même temps que la poterie, on trouve quantité de silex éclatés et rougis par le feu; et j'ai pu constater que les quelques charbons que l'on ramasse de place en place sont presque toujours au voisinage ou au contact de ces silex brûlés, ce qui semble bien indiquer la présence des foyers en ce lieu même, et exclure toute idée de remanie- ment postérieur à leur existeuce. » Survenait-il un chômage, un abandon momentané de tout ou partie de la carrière, les vents et les pluies apportaient de la poussière, du sable, de l'argile, l'herbe poussait, et l'on voyait accourir les mollusques ter- restres aimant l'humidité des carrières, ce qui explique du même coup la présence des veinules d'argile et terre végétale, et les coquilles d'hé- lices, cyclostomes, etc., qui y sont renfermées. )) Il y a donc tout lieu de croire que nous sommes en présence d'une exploitation préhistorique à ciel ouvert, par conséquent, des plus inté- ressantes, et très précieuse pour l'ethnographie néolithique, en ce sens qu'elle parait être la seule qui ait été signalée jusqu'ici dans ces condi- tions. » M. Th. Grisox adresse une Note relative à l'efficacité des phosphates métallurgiques, pour combattre l'appauvrissement An sol dans diverses cultures. A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret. ( 7^4 ) COMITE SECRET. La Section de Physique, par l'organe de son doyen M. Fizeau, présente la liste suivante de candidats, pour la place laissée vacante par le décès de M. Edmond Becquerel : En première ligne M. A. Potiek. / M. E. BouTv. En deuxième ligne, par ordre alphabétique . . Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. M. D. Gernez. M. E. Mercadier. M. H. Pellat. M. J. ViOLLE La séance est levée à 5 heures et demie. M. B. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Aii£îuslins, ii" 5). nepuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement lo Duivinchc. [Is l'oniient, à la lin do l'année, deux vohinws in-l". Deui Tables l'une par ordre alphabétique do matières, l'autre par ordre alpliabétique de noms d'Autours, terminent chaque volume. L'abonnement est annue et part du i" janvier. Le prix lie l'uboniieiiiciit est fixé ainsi nppligeon. Valcnciennes.. ^ Giard. / Lemaitre. On souscrit, à l'Etranger, clicz Messieurs : , 1 Rohbcrs. Amslerdam ; „ ., ^ , ' beikema Caarcisen Athènes BecU. [et G'". Barcelone Verdaguer. 1 Ashcr et C". „ , 1 Calvary et C'". Berlin r- ■ n " i . ii J Frieulandcr el lils. ' .\layer et Muller. Berne | Schmid, [.'rancke et Bologne Zanichelli el G". , Hamlot. * Bru.rr//,:: ■ .Mayolez. ' Lebégue el C". \ Haimann. lîucharc.U , ,, ' P.anisleanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighlon, liellelG" Chris/iania Cainmcrmeyer. Constantinople. . Olto et Keil. Copenhague Hijst et fils. Florence Lœsober cl Sécher. Gand Ilnsle. Gènes . . Beuf. Clierl)uliez. Genève Genrg. ( Slapelmobr. La Haye Belinfante frères. ( lienda. Lausanne , „ ' Pavot. Barlh. Brockhaus. Leip:^ig- . ' Lorentz. Max Riibe. Twietmeyer. 1 Desocr. Liège „ ° ( Gnuse. Londres .... Lu.veniùourg chez IMcssieurs \ Dulau. ( Nuit. V. Biiek. Librairie Gulen • berg. Madrid .' Gonzalès e liijos. Yravedra. Milan . . Moscou. ' K. Pc. \ Dninolard frères. ■ ' Hœpli. Gautier. , [''urcheim. Naples ' .Marghieri di Gins. • Pelierano. i Christern. jAeii'- J'or/. Stechert. ' \Vestermann. Rousseau. Parker el C". Clausen. Magaliiaés. Rivnac. ftio-Janeiro Garnier. ( Bocca frères. Odessa . Oxford.. . . l'alerme Porto . . Prague... Rome ..... , r 1 . /^i. ( Loesclieret C". Rotterdam Kramcrs et fils. StocAholm Samson cl Wallin. ^ Zinserling. / WolIT. ' Bocca frères. 1 Brero. i Clausen. ( Rosenberg et Sellier P'arsovie Gebelhner el Wolff Vérone Drucker. ) Frick. / Gerold Cl C". Ziirich Meycr et Zeller. I S'-Pétershoun Turin. Vienne. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES ; Tomes l" à 31. — ( 3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; 1853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. — ( i'^'' Janvier i85i à Si Décembre i865.) 'Volume in-4°; iS;o. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91. — ( i''' Janvier i866 à 3i Décembre i88o.) Volume in-4'' ; 1889. l'rix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : t'orne I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des .\lgues, parM.\L ,A. DerbéscL A.-J.-J. SoLitR. — Mémoire sur le Calcul dos Perturbations qu'éprouvent les Comètes, par M. IIansen. — Mémoire sur le Pancréas el sur le rùle du suc pancréatique dans les pbéaomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4'', 3^6C 32 planches; iS56 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vas Benede-s. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Science; pour le concours de iS53, el puis remise pourcelui de iSJ6, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédl- » mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. —.Rechercher la nature " des rapports qui existent entre l'étal actuel du régne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Buons. In-4°, avec i-j planches; 1861. .. 15 fr. A la môme Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, ei les Mémoires présentes par divers Savants à l'Académie des Sciences. N^ 20. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 16 novembre 1891.) MEMOIRES ET COaiMUIVICAlTOIVS DES MEMRUES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. Pa M. F. TissEKAM). — Sur l'accéléralion sé- culaire de la Lune et sur la varialjililé du jour sld{';ral M." Emile Picard. — Sur la recherche du nombre des racines communes à plusieurs équations simultanées M. HENni Becquerel. — Sur les lois de m-j Pages, l'inlensilé de la lumière émise par les corps phosphorescents (>7> MM. lÎERTiiEi.oT et Matignon. — Sur la chaleur de formation de l'hydrazine et de l'acide azothydri(|ue 672 M. Berthelût. — Sur l'oxydation du nickel rarbonyle 679 IVOMIIVATÏOINS. Commission nommée pour l'attribution d'une somme (u'rtvonant de la fondation I Leconte : MM. Bertrand , Duchartre, I i. Kchxarch, dr < hinlrefages, Daubrée. 681 COURESPONDANCE. M. le Mmi.sTRE i)u Commerce, de l'Industrie ET des Colonies invite l'Académie à lui présenter une liste de candidats pour la chaire de Physique appliquée aux Arts, au Conservatoire des Arts et Métiers, devenue vacante par le décès de M. Ed- mond Becquerel OSi M. G. Leveau. — Tables de Vesta 6S1 M. J. Pkrohot. — .Sur les variations sécu- laires des excentricités et des inclinaisons, lis.i M. André Markofe. — Sur les équations différentielles linéaires fiyô M. J. Leeebvre. — Sur le pouvoir diélec- trique G8s MM. Chauvin et Cit. Kabre. — Sur une application de la photographie au polari- métre à pénombre 691 M. A. JoLY. — Action de la lumière sur le peroxyde de ruthénium (i<)3 M. A. JoLY. — Sur quelques combinaisons salines des composés oxygénés du ruthé- nium inférieurs aux acides ruthénique et heptaruthénique MM. VÈZES. — Sur les sels iodoazotés et bro- moazotés du platine M. A. Etard. — De la coloration des so- lutions de cobalt, et de l'état des sels dans les solutions MM. Léo Vignon et P. Sisley. — La soie nitrée M. Le Dentu. — Sur l'implantation de fragments volumineux d'osdécalcifié, pour combler les pertes de substance du sque- lette M. A. Gruvel. — De quelques phénomènes de reproduction chez les Cirrhipèdes .... M. KoRsYTH .Major. — Sur l'âge de la faune de Samos M. A. Vire. — Sur une exploitation néoli- thique de silex d'un type nouveau M. Tii. Grison adresse une Note relative à l 'efficacité des phosphates métallurgiques, pour combattre l'appauvrissement du sol dans tliverses cultures COMITE SECRET. Liste de candidats présentée par la section de Physique pour la place laissée vacante par le décès de M. Edmond Becquerel : \" M.. A. Potier; 2- MM. E. Bouty, D. Gernes, E . Mercadier, H. HellatyJ. Vielle. fi9^ «96 ''99 701 704 706 708 7,3 714 PARIS. — IMPRIMERIE G.\UTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins. Ô5 1891 SECOND SEMESTRE. 3ù3j(j ■ ~ DEC COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, •PAR MM. liES SECRÉTAIRES PERPÉTUÉES. TOME CXIII. W 21 (23 Novembre 1891). PARTS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, [MPRIMEURS-LIIRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE )ëS SCIENCES, Quai des Grands-Augusiiiis, 55. RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéio des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un Aolume. Il \ a deux volumes par année. Article l'^ — Impression des travaux de r Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupar un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Ac; remettre au Bureau. L'imprcssi( préjudicie en rien aux droits qu'cit ces Membres de lire, dans les séances suivantes des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discuss sn. Les Savants étrangers à l'Académie qui lémie avant de les n de ces Notes ne cielle de l'Académie. Article .3. Le bon à tirer Ae chaque Membre doit être remis l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, !■ jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temps le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendi actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et lu âge à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports v les Instructions demandés par le Gouvernemout. x\rticle 5. Tous les six mois, la Commission administrative fai un Rapport sur la situation des Comptes rendus aprè l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré sent Rèi^lement. désirent faire présenter leurs IMémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de le déposer au Secrétariat au plus tard le Sanedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivants COMPTES RENDUS . DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. *i£h3>^^ SEANCE DU LUNDI 23 NOVEMBRE 1891. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTHE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. HISTOIRE DES SCIENCES. — Sur des manuscrits à figures intéressant l'/tis- loire de l' Ai tdui ie et des Arl s mécaniques vers la fin du moye/i âge; [rAV M. Bertuelot. « Les recherches que j'ai faites récemmenl sur les compositions incen- diaires des anciens, le feu grégeois et les origines de la poudre à canon (') m'ont conduit à examiner divers manuscrits à figures, écrits dans la pre- mière partie du xv* siècle, et qui donnent de précieux renseignements sur l'histoire des Arts mécaniques et de l'Artillerie. J'ai fait reproduire (') Revue des deux Mondes, août 1891. C. R., 1891, 1' Semestre. (1. CXIIl, N- 21.) {P (7i6) 66 pages de ces manuscrits en photogravures, comprenant eoviron i45 des- sins; le tout paraîtra le i""^ décembre dans les Annales de Chimie et de Physique : il semble utile de signaler cette étude à l' Académie, en en don- nant un aperçu sommaire. M Les manuscrits dont ces dessins ont été tirés sont au nombre de quatre, ou plutôt de cinq, l'un d'eux étant formé par deux autres juxtapo- sés; quatre dérivent d'une même origine, l'un paraissant le brouillon, et trois les copies. » Le plus ancien appartient à la Bibliothèque royale de Munich : il m'a été signalé et adressé obligeampaent par le Directeur, M. le D*^ Laubmann. Un autre se trouve à la Bibliothèque de Saint-Marc, à Venise; un autre à Vienne. Enfin, il en est un qui existe à la Bibliothèque nationale de Paris. » Le manuscrit de Munich (in-folio) (latin, n° 197) est formé de deux Cahiers, l'un allemand, l'autre de provenance italienne, qui n'ont de commun que la reliure qui les réunit. » L Le premier Cahier, dû à un ingénieur allemand anonyme, est composé de 48 folios, couverts des deux côtés de figures coloriées d'appa- reils, destinés principalement à l'artillerie et aux arsenaux, et accompa- gnées dans certains cas de légendes en vieil allemand. Elles font mention de Munich et de Nuremberg, et d'événements qui se sont passés en 142 1 et vers i43o (guerre des Hussites). » J'en ai reproduit 25 pages (réduction au quart) figurant, entre autres, des moufles et appareils élévatoires, un bateau à roues, un canon blindé, des canonnières armées de canons blindés, un moulin à poudre à pilons, un scaphandrier avec ses armatures, etc.; inventions réputées pour la plupart beaucoup plus modernes, mais que les figures exactes du manuscrit font remonter au commencement du xv* siècle. » Je me borne à reproduire ici les dessins (\fig- i) relatifs au scaphan- drier. » On le voit au fond de l'eau, enfermé dans son vêtement de cuir gonflé d'air, avec ses yeux garnis de verre et le tube respiratoire qui flotte à la surface. I^es autres figures (2 et 3) représentent les souliers métalliques, destinés à descendre au fond de l'eau, et les ceintures et les armatures, susceptibles d'être insufflées d'air, comme il va être dit. Fig. I. <' 7'9 ) » Ces dessins sont significatifs. Sans remonter jusqu'au souvenir loin- tain des Problèmes d'Aristote (XKXIE), où l'auteur expose comment on alimente la respiration du plongeur au fond de l'eau, au moyen de l'air enfermé dans un vase retourné, il suffira de dire que la tradition du sca- phandre, à partir du xv* siècle, est attestée d'une façon ininterrompue par des documents authentiques. Dans certaines )éditions de Végèce, telles que celles de i532 et de i553 (toutes deux dej Paris), on voit aux pages 10G-107, 176-177 et 180-181, des dessins de scaphandriers et de plon- geurs, semblables à ceux des manuscrits dont je vais parler, et qui en paraissent les prototypes. Par suite d'une erreur singulière, quelques per- sonnes ont attribué ces dessins à Végèce lui-n:lême, qui n'en dit pas un mot : ils sont en réalité l'œuvre des éditeurs du xvi^ siècle, comme l'aspect seul des personnages le montre à première vue. J'ai retrouvé des dessins semblables dans le manuscrit français n° 14 727 de la Bibliothèque natio- nale, manuscrit de petit format (in-i8), écrit dans la première moitié du XVII* siècle et qui a été le carnet d'un ingénieur français. Au recto du cinquième avant-dernier folio, on voit un scaphandrier tout armé, avec son costume et son tube à air, à côté d'un grand réservoir d'air, qui semble destiné à alimenter sa respiration. Au verso, une autre figure de scaphan- drier, tout à fait analogue à celle du manuscrit de Munich; et .à côté, un homme muni d'une sorte de ceinture de natation; au folio suivant, un homme nu sous l'eau, res|)irant l'air contenu dans une vessie, ou plutôt dans une outre : ce qui représente un type beaucoup plus primitif et ana- logue à celui des Problèmes d'Aristote. Les armatures mêmes du sca- phandrier reproduit plus haut étaient garnies de cuir et susceptibles d'être insufflées, de façon à jouer le rôle de ceintures de natation, ainsi qu'il ré- sulte de figures qui se trouvent vers le milieu du volume 14727 ('); figures semblables à celles du manuscrit de Munich, mais pourvues d'une légende explicative : « Diverses manières de ceinture de cuir qui se souffle pleine de vent pour passer rivière. « Au-dessous, une outre gonflée, destinée à y être adaptée. Si j'entre dans ces détails explicatifs, c'est afin de bien préciser le caractère ancien decette importante invention, parfois réputée moderne à tort. » Je tirerai encore du manuscrit de Munich la figure d'un canon blindé du xv* siècle {fig. 4)- (') Il n'y a pas de pagination. )i 2. I je second cahier du manuscrit de Mlinich n'est pas moins curieux ; il est également in-folio. C'est le carnet ou cahier de Notes d'un ingénieur italien, relatif à la construction et aux a'ts mécaniques et militaires. J'en ai reproduit 24 pages, concernant des machines élévatoires, treuils, souffleries, systèmes pour faire monter l'ejiu à l'aide de roues à aubes, projections par bombardes de carreaux et grands traits à feu, répondant à des engins usités vers la fin du xiv* siècle, une sorte de mitrailleuse rotative, etc. » Il y a de nombreuses légendes, écrites en latin et en italien, dont quelques-unes donnent des dates précises, 1 438 et il\l\i, ainsi que le nom de l'auteur, parlant en son nom propre : Marianus Jacobus de Sienne ('), (') Dit Taccola, dans le manuscrit de Venise. ( 721 ) personnage célèbre de son temps et qui fut nommé l'Archimède de Sienne. Ce manuscrit, écrit de sa main ("), rappelle les célèbres carnets de Léonard de Vinci, que publie en ce moment M. Ravaisson. » Entre les nombreux dessins de ce Cahier, que j'ai reproduits (au quart), je donnerai ici la figure d'une bombarde ( fig. 5) lançant un car- Fig. 5. (') Fol. 70-73 recto. — Bombarde en plusieurs morceaux. Die 3" mensis seplembris hanc bombardam, anno i438, indicavi Danielli Nicholay Romaneltis de Sen. Le 3 septembre i438, j"ai indiqué celte bombarde à Daniel Nicholay Romaneltis de Sienne. Fol. 79-82 recto. — Dominas Maiianus Scizun de Seii, die 8^ mensis decembris vidit omnia ista domo suo habitans. Anno i438 et ad 9 di dicerabre. . . Volebat immédiate conferre con faniulo Francisai Piccini. Le sieur JVIarianus Scizun de Sienne, le 8 décembre, a vu toutes ces choses dans sa maison. Le 9 décembre i438, il voulait en conférer de suite avec un serviteur de François Piccini. Fol. 98-96 /'ecto, i44i- — Dominus Antonius Catelonus, presbiler, de civilate Tor- lose, die XV mensis Augusti vidit hec désigna ac eliam rotulum in quo erant machine et tormenta antiqua designata ex manu mei Mariani Jacobi de Sen. IWL — Le sieur Antoine, Catalan, prêtre de la ville deTortose, le 1 5 août, a vu ces dessins et un cahier dans lequel étaient dessinés des machines et appareils de guerre antiques, de ma propre main, à moi, Marianus Jacobus de Sienne. ( 722 ) reaii incendiaire à la façon des anciennes balistes, celle d'une arme à feu |)ortative, e\.(/ïg. 6) celle de la soufflerie d'un fourneau, mue par une roue à eau. Fig. (i. )) L'histoire du manuscrit de Munich se rattache à celle de trois autres manuscrits beaucoup plus accomplis, dus au même auteur, et dont il paraît avoir été le brouillon; car un grand nombr^ des figures en sont reproduites dans ces manuscrits. ' » III. En effet, la bibliothèque de Saint-iflarc à Venise renferme un Traité de Machinis, contenant de nombreuses figures coloriées, dues princi- palement au même auteur; quoique certaines aient été empruntées à un autre écrivain appelé Vallurius, dont le Traité de Re militari, écrit vers le milieu du w' siècle, a été imprimé en 1/172 et réim[)rimé plusieurs fois ( ■n'> ) auxxv'et xyi' siècles. Le général Favé, clans son Histoire des progrès de r Artillerie (t. III, 1862) a donné un certain nombre de dessins, imités d'après le mannscrit de Venise. Ce manuscrit, écrit en i449. ^ été dédié par un certain Paulus Sanctinus (copiste, dessinateur, ou plagiaire?) à Barthélémy Coleoni, grand condottiere du x\* siècle, qui fut au service de la république de Venise et lui légua une partie de ses biens : sa statue est célèbre. M IV. 11 existe à Vienne un exemplaire de ce Traité, appartenant au comte Wilczek, étudié par M. (îoldmanu, tout à fait semblable à celui de Paris, j)araît-il : je ne le connais que par ouï-dire. » V. Nous possédons à la Bibliothèque nationale de Paris un magni- fique manuscrit (latin 7239), achetéàClonstantinoplepar Louis XIV, et que son titre a fait attribuer à Paulus Sanctinus, avec cette fausse indication qu'il aurait été écrit en i33o ou i 34o. Il renferme une carte antérieure à la prise de Constantinople (i453); mais il a été écrit après le manuscrit de Munich, qui renferme la date i VÎT- Dès lors la date réelle du manuscrit de Paris doit cire assignée vers i4jo, comme celle des deux précédents : l'auteur ou le copiste multipliait les exemplaires illustrés, afin de les offrir aux princes de son temps. Le n° 7239 aura été peut-être envoyé par lui au sultan Mahomet II, allié des petits princes italiens de l'époque. Le gé- néral Favé a reproduit quelques-unes des figures de ce manuscrit en fac- similé, dans son ouvrage Sur le feu grégeois (i845), et M. Lorédan Lar- chev, dans les Origines de r Artillerie française (i863), en a aussi donné quelques-unes. » Elles représentent en réalité l'état de l'Artillerie à une époque anté- rieure d'un demi-siècle environ à celle des manuscrits, à en juger d'après les objets authentiques conservés au musée d'Artillerie de Paris, ainsi que je l'ai vérifié. Au contraire, lepremier Cahier de Munich donne réellement des dessins contemporains de sa date. » J'ai reproduit 17 pages du manuscrit de Paris en photogravure (au quart), j'en donnerai ici 3 seulement : l'une (fi g. 7) est relative à un système de soufflets qui représente l'une des formes primitives d'une pompe à monter l'eau. C. R., i8<|i, 2- Semestre. (T. CXIIl, N" 21.) 9« ( -rA ) rig. 7. :::^v^ilîÉ«*' l-iAeeiir fiiÀ ci%r) ctï (\-ntmt;n>. ncTin.1 diictritt'' .U3*\T»iIic fine .xtjtiJ. (TJunrrtwc i-c-f'Ai'f -W" » Une autre (7%. 8) montre Temploi de Iptillerie, simultanément avec celui des procédés incendiaires du moyen à^ #1^^ C\ vvîi i ! OïiC" Ari-vcn^'i n CAVAtvlîo *\ii eu t tiare?! on t'(»riMrtxif'cX\:mA.nifo^'-t'V»u r.îAtlm ti^iftiî'J Aitrf^tnût'roA^timti nrnoi-c>n i§. 9 kr^n--^^ '^ ( 72ti ) M Le manuscrit de Paris et celui de Munich se terminent par deux fi- gures semblables, représentant la Terre, entourée d'eau, avec le feu central, et une inscription latine non identique, quant aux paroles, mais d'une si- gnification toute pareille. La voici d'après le manuscrit de Munich, dont la rédaction est plus ferme. » Vers le centre de la Terre existe un feu naturel, qui est l'âme de toute la Terre. . .. C'est là que tous les éléments ont leur origine, par exemple les métaux, le soufre; de là viennent les eaux chaudes. J'ai vu de mes propres yeux la montagne de Catane (l'Etna) vomir du feu à grand bruit. Le feu el l'air renfermés dans les cavités et les pores de la Terre la soulèvent, parce que la flamme du feu et l'air tendent naturelle- ment à monter vers la région supérieure. » Ces lignes portent la trace des théories physicochimiques de l'époque, théories renouvelées en partie àes Météorologiques d'Aristote; elles con- firment en même temps les relations d'origine des deux manuscrits et l'on peut en tirer, aussi bien que des détails qui précèdent, un jour plus com- plet sur l'histoire des idées et des pratiques relatives aux Sciences méca- niques et militaires vers la fin du moyen âge. » CHIMIE MINÉRALE. — Préparation Cl propriétés (les pliosphures de bore. Note de M. Henri Moissan. » Dans une Note précédente ('), nous avons indiqué l'existence de deux phosphoiodures de bore cristallisés. Le preii)ier de ces composés, ayant pour formule PhBoP, peut être réduit en solution sulfocarbonique par l'argent en poudre ou par le mercure. La réaction est complète à la tem- pérature de loo". Il se forme un phosphiu'é de Bore PliBo et un iodure métallique. » Dans ces conditions, il est assez diffic le de séparer complètement l'iodure métallique produit; aussi avons-nous préféré enlever tout l'iode du phosphoiodure par réduction dans rhvdrpgène. » PhospJnire de bore PhBo. — On prépare/ce nouveau composé en rédui- sant, dans un courant d'hydrogène pur et sec, le phosphoiodure de bore à une tempcratiu'e comprise entre f\30° et 5oo°. Une petite partie du phos- phoiodure se volatilise en donnant deux anneaux, l'un rouge, du composé PhBoP, et l'autre jaune, formé par le corps 2(PlinoI). Lorsque le déga- !_') Elude sur les pliosplioiodiires de hure. I. Épreuve n° 3. — i2''3o"',6 (T. M. B.), soit i3", 9 après le milieu de l'éclipsé totale. Exposition 120'; de longs nuages passent paT instants sur la Lune. Quoique la Lune ait tout entière la couleur rouge brique caractéristique, le tiers environ du disque, celui situé du côté où la Lune doit réappartiître, est reproduit avec quelques détails de la surface. [ » Épreuve n° k. — i2'>37"',6 (T. M. B.), soit 2c^,6 avant la fin de l'éclipsé totale. Exposition de 120'. Les deux cinquièmes de la porliou du disque situé du côté où la lumière doit se montrer de nouveau sont obtenus ^vec des détails assez précis et une notable finesse. )) Il résulte de ces épreuves, faites par une atmosphère saturée d'humi- dité, peu transparente pour les myons cliimiques, qu'une portion très notable de la l.une, comprise dans ce qi e les calculateurs considèrent comme le cône d'ombre pure, peut être photographiée avec des expositions de deux minutes environ. \ » Ce résultat rappelle celui que M. C. Wolf et moi avons obtenu au- trefois en photographiant, au collodioii hiunide, l'éclipsé de Lune du 4 octobre i865. Nous avions trouAé (Jlullcti/i météorologique de l'Observa- toire (le Paris, 1^1 novembre i865) qu'avec le télescope de Foucault de ( 7-^5 ) o™,20 de diamètre (rapport de la distance focale à l'ouverture 5) on pou- vait obtenir, en une seconde, la photographie de la portion de la Lune située à la limite de l'ombre et dans l'ombre. Dans le cas actuel, avec un instrument de plus long foyer (rapport de la distance focale à l'ouverture io,4), mais avec des plaques au gélalinobromure d'argent, nous avons obtenu en deux minutes la reproduction de parties de la Lune profondé- ment comprises dans le cône d'ombre. )) La lumière rouge de la Lune éclipsée me paraît donc capable de donner des images ; je suis très tenté de croire possible, par des expositions d'une quinzaine dt- minutes, la photograj)hie d'une éclipse de Lune totale et centrale. » Remarques à propos de [' observation de M. Rayet de la possibilllé de photogra- phier la Lune durant son éclipse totale; par M. A. Gautier. « La remarque faite par M. Ravet, de la possibilité de photographier la Lune alors que l'astre tout entier est plongé dans le cône d'ombre de la Terre, me rappelle une observation que j'ai faite il y a longtemps à Mont- pellier et qui pourrait peut-être donner une explication de l'influence photochimique conservée par la surface de l'astre durant son éclipse. h Un parapet de terrasse formé de calcaire et placé au fond d'une haute cour recevait le rayonnement du soleil d'été, de lo'' à 3'' de l'après-midi. Or, je remarquai qu'après que les rayons solaires directs avaient disparu, si l'on plaçait sur ce parapet, auparavant insolé, un mélange à volumes égaux de chlore et d'hydrogène, ce mélange ne tardait pas à faire explo- sion. Celle-ci n'était jamais iaimédiate : il s'écoulait, en général, de vingt à trente secondes, et plus, avant que le phénomène se produisît, ce qui exclut l'influence de ravons qui auraient pu être projetés irrégulièrement par des surfaces miroitantes voisines, rayons qui produisent l'explosion immédiate. J'ai d'ailleurs repété l'expérience en entourant le mélange d'écrans suffisants. Des flacons semblables remplis d'hydrogène et de chlore dans les mêmes conditions et placés non loin de là, mais sur des points où le soleil n'avait pas frappé, ne donnaient lieu à aucun phéno- mène semblable. La sensibilité de ces mélanges de chlore et d'hydrogène est d'ailleurs très variable; Bunsen et Roscoe ont observé que celui qu'on obtient par l'électrolyse de l'acide chlorhydrique peut faire explosion à la lumière diffuse, et même à la lumière crépusculaire, alors que le soleil est ( 7^6 ) couché depuis plusieurs minutes. Je rappellerai enfin que Draper a fait la remarque, il v a bien longtemps, que le chlore préalablement soumis à l'insolation, puis mêlé dans l'obscurité avec son volume d'hydrogène, peut faire explosion. )) Les corps insolés semblent donc garder quelque temps une partie de ce pouvoir que Bunsen appelle V induction photochimique, et ce serait peut- être à un phénomène de cette espèce que la surface de la Lune devrait la propriété qu'elle a d'agir sur la plaque photographique, surtout si celle-ci est d'une très grande sensibilité. La Lune reçoit d'ailleurs, même lorsqu'elle est dans le cône d'ombre de la Terre, la lumièi-e diffuse des astres de l'es- pace, et elle n'est pas devenue entièrement insensible à notre rétine. » Remarques sur la Communication de M. G. Rayet; par M. J. Jaxssex. « Les photograjjhies prises sous la direction de M. G. Rayet, directeur de l'Observatoire de Bordeaux, pendant la totalité de la dernière éclipse de Lune, présentent un réel intérêt, ainsi que l'a fait remarquer notre émi- nent confrère, M. Wolf. » Ces photographies montrent, en effet, que la Lune, en passant dans le cône d'ombre projeté par la Terre, recevait encore assez de lumière so- laire pour donner une image en un temps relativement court. » Ceci nous montre que, quand on voudra appliquer les méthodes de Photométrie photographique (en particulier, (|elle que j'ai proposée), on pourra déduire d'observations de ce genre la Rature et l'intensité très va- liables de la lumière qui pénètre dans le côned'ombre en un point donné, et qui e->t principalement due, comme on le sait, à la réfraction de l'atmo- sphère terrestre, qui jette dans le cône d'ombre des rayons depuis le som- met de ce cône jusqu'à une distance de la Terre égale à environ quarante rayons terrestres. n La discussion des éléments de l'éclipsé jmontre que la Lune, quand elle était plongée tout entière dans le copie d'ombre, recevait de la lumière solaire qui, sans avoir subi toutefois l'action maximum d'absorp- tion que notre atmosphère peut exercer, en avait éprouvé une très forte, voisine de ce maximum; ce qui explique du reste la couleur de la Lune éclipsée. On obtiendrait la valein- photograj)hique de la lumière qui, alors, était réfléchie par la Lune, en photographiant la pleine lune, avec luie por- tion de la même plaque et en cherchant le temps d'action qui donnerait ( 737 ) une image de même intensité. Le rapport des temps de pose donnerait le rapport inverse des pouvoirs photographiques. » A Meudon, \e m'étais proposé de me servir de cette lumière solaire, de la totalité qui a éprouvé une si forte action de la part de notre atmo- sphère, pour vérifier (ce qui a de l'importance théorique) la présence, dans le spectre solaire, de certaines bandes de l'oxygène qui sont diffici- lement visibles dans les circonstances ordinaires. » Les bandes de l'oxygène dans la région rouge du spectre et dans le jaune sont faciles à constater dans le spectre solaire dès que le Soleil s'abaisse au-dessous de 4" à 5" sur l'horizon. Au contraire, celles du vert et du bleu sont d'une constatation plus difficile. L'analyse de la lumière qui éclairait la Lune quand M. Rayet en a fait prendre des photographies aurait donné d'intéressants résultats à cet égard. Mais on sait que, malheu- reusement à Paris, la vue du phénomène a été absolument contrariée par le mauvais temps. >> ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Recherches suf le mouvement radial des astres avec le sidérostat de l' Observatoire de Paris. Note de M. H. Deslandres. (( La recherche de la vitesse radiale (') des astres par le déplacement de leurs raies spectrales, suivant la méthode de M. Fizeau, doit fournir la solution de questions importantes et nouvelles. Mais l'espérience est déli- cate, et, depuis vingt-cinq ans, l'observation oculaire de ces déplacements n'a donné que des résultats incertains ou coalradictoires; par contre, l'ob- servation photographique ne paraît pas sujette aux mêmes causes d'erreur. Je me suis proposé, d'après le plan arrêté par M. l'amiral Mouchez, d'or- ganiser à l'Observatoire de Paris l'étude régulière des mouvements stel- laires par la photographie spectrale. » Les premiers résultats ont été obtenus avec le grand télescope île 1™, 20 (voir Comptes rendus, 1890); mais le spectroscope employé, qui était alors le seul pouvant être adapté à ce grand instrument, a une dispersion faible (un déplacement de ^ de millimètre, correspondant à une vitesse de 1 1""" à la seconde). Aussi j'ai utilisé dans le même but le sidérostat de (') J'appelle vitesse radiale la vitesse projetée sur le rayon qui unit la Terre à l'étoile. Cette vitesse, comme on sait, n'est pas donnée par les observations ordinaires, qui ne peuvent déceler que la composante perpendiculaire au rayon. ( 73» ) Foucault, qui permet l'emploi immédiat d'un spectroscope quelconque, avec des sources de comparaison aussi nombreuses qu'on le désire. » Disposition de l'expérience. — Le faisceau de lumière réfléchi horizon- talement par le miroir du sidérostat est reçu par un objectif de 12 pouces (Secrétan) ('), qui donne une image de l'étoile sur la fente du spectro- scope. Le spectroscope, disposé pour la photographie, esta 1 ou 2 prismes de flint léger, avec des lentilles de o"',65 de distance focale. Un déplace- ment de -—^ de millimètre correspond, avec un prisme à une vitesse de 8''°' à la seconde, avec deux prismes à S*"". » Mais le sidérostat n'a pas de chercheur et suit très mal le mouvement diurne. J'ai dû recourir à un dispositif particulier pour diriger et ramener l'étoile sur la fente. Cette fente, qui est éclairée par une lumière rouge, est formée par deux joues platinées, polies, et inclinées de manière à réfléchir sur le côté les faisceaux de lumière de l'objectif. Une lunette auxiliaire, placée à portée des manettes de déclinaison et d'ascension droite, reçoit ces faisceaux et donne, en même temps, l'image de l'étoile et de la fente. Il est possible ainsi de rectifier les mouvements irréguliers du sidérostat (^). Par surcroît de précaution, une autre lunette auxiliaire reçoit les rayons réfléchis par le premier prisme et indique à tout instant la quantité de lumière qui pénètre dans le spectroscope. » Au milieu de la pose, on photographie le^ spectres de comparaison, au-dessus et au-dessous du spectre de l'étoile, en plaçant les deux sources à comparer dans des conditions aussi identiques que possible. Les sources de comparaison sont les étincelles électriques de trois corps au moins, de l'hydrogène, du calcium et du fer, qui seiretrouvent dans la plupart des corps célestes. Le spectre électrique du fer que j'ai été le premier à employer et à recommander (^Comptes rendus, i8go et février 1891), est particulièrement avantageux à cause des raies nombreuses et fines qu'il présente; pour la recherche du déplacement il est bien préférable à la simple raie H^ de l'hydrogène, employée par M. Vogel; avec les étoiles blanches du premier type, il assure une précision de mesure deux fois (' ) Gel objectif a été employé autrefois à l'équaljorial de la tour de l'Ouest; je l'ai achromatisé pour les rayons chimiques par un écartement convenable des vues. (^) Ces irrégularités du sidérostat tiennent en grande partie au principe même de l'appareil; il comporte en effet quatre mouvements de rotation autour de quatre axes différen.ts avec un glissement en plus, qui doivent être simultanés. De plus, les mou- vements de rappel sont insuffisants. ( 7^9 ) ]ilus grande. D'ailleurs, dans une Note toute récente, M. Vogel annonce qu'il a, le 21 mars dernier, essayé le spectre du fer et reconnu sa supé- riorité. » RésuUats. — Ces dispositifs simples ont permis de photographier les plus belles étoiles et de mesurer leurs déplacements. J'ai l'honneur de présenter à l'Académie une de ces épreuves qui donne le spectre de Sirius comparé le 3 mars 1891 aux spectres de l'hydrogène, du fer et du calcium. » L'épreuve montre, à première vue, que 4 raies de l'hydrogène, 2 du calcium et 1 1 du fer se retrouvent dans l'étoile. De plus, les raies de l'étoile, par rapport aux raies de comparaison, sont légèrement déplacées vers le rouge. Ce déplacement, mesuré à 77^ de millimètre sur les 10 raies les plus nettes, correspond à un éloignement apparent de l'étoile de + 19'"" à la seconde. Or la vitesse de la Terre dans son orbite, projetée sur le rayon de Sirius, est -H 20'"°, 2. Donc le 3 mars, Sirius se rapproche du Soleil avec une vitesse de — 1''™, 2. 1) Ces résultats montrent quel parti l'on peut tirer du sidérostat pour l'étude de la composition chimique et des mouvements des étoiles bril- lantes; une Note prochaine exposera une organisation nouvelle du grand télescope de i™,2o pour l'étude des étoiles plus faibles avec une grande dispersion. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Remarque sur une Communication de M. Mar- koff, relative à des équations différentielles linéaires; par JM. Paixlevé. (Présenté par M. Picard.) <( M. Markoff, dans une Note récente, a indiqué le moyen de trouver les intégrales y d'une équation différentielle linéaire (à coefficients ra- tionnels) telles que - soit rationnel. J'ai résolu, dans des Notes antérieures {voir les Comptes rendus, année 1887, janvier 1888), un problème plus général et qui peut s'énoncer ainsi : )) Etant donnée une équation linéaire d'ordre n, à coefficients quelconques {rationnels, algébriques ou même transcendants), trouver toutes les intégrales y' ■ telles que — soit une fonction algébrique à p valeurs {p étant donné). » Vonv p = \, les calculs auxquels conduit ma méthode, diffèrent peu des calculs de M. Markoff. C'est en considérant l'équation d'ordre (« — i) en — ^ u que je suis parvenu à ce théorème : » Étant donnée une équation linéaire à coefficients quelconques, on trouve C. R., 1891, 1' Semestre. (T. CMII, N» 21.) 98 ( 74o ) algébriquement toutes les intégrales algébriques y, ou l'on ramène leur déter- mination à dépendre algébriquement d'une quadrature telle que dont l'intégrale z doit être algébrique. La méthode employée permet d'énon- cer le même théorème relativement à la recherche des intégrales algé- v' briques de l'équation en — =: u. » PHYSIQUE. — Sur l'écoulement des liquides en tubes capillaires. Note de M. Albekt Colson, présentée par M. A. Cornu. « En faisant circuler divers mélanges d'eau et d'acide sulfurique dans des tubes extrêmement capillaires, comme ceux de Poiseuille, M. Cornu a observé que le débit de ces divers mélanges subit de brusques variations dans le voisinage des hydrates sulfuriques. Dans le but de savoir si l'écou- lement en vaisseaux capillaires est lié à la formule chimique, j'ai continué les recherches inédites de M. Cornu avec l'appareil même dont il s'était servi. » Appareil. — Le tube capillaire AB fait saillie à l'intérieur d'un gros tube cylin- drique M, de façon que les poussières qui peuvent é-re mêlées aux liquides se dépo- sent au-dessous de l'orifice capillaire A et ne gênent pas l'écoulement. L'autre extré- KJ mité B du tube aboutitdans une boule C, limitée par deux traits de repère a, |3; cette boule est elle-même comprise entre deux renflements destinés à empêcher les liquides de sortir de l'appareil ou l'air d'y entrer. La pression s'exerce par l'extrémité D, à ( 74i ) l'aide d'un réservoir d'air comprimé par une colonne d'eau de hauteur invariable, 2™,3o dans mes expériences. » Influence de la température. — Tous les observateurs, Graham, Ter- quem, ont constaté l'influence de la température sur le débit ; pour les corps visqueux, cette influence est énorme; ainsi avec un tube, qui à 20° laisse passer 5'"'' d'eau en trente-quatre secondes, la glycérine m'a donné les résultats suivants : Températures '.i" 100° iSo" aSo" 265° Durées d'écoulement.. . . 8'' 36o= ii4' 4o', 5 33' » Dissolutions. — Pour éliminer l'influence si considérable de la tempé- rature, j'ai d'abord opéré sur des dissolutions. En dissolvant dans loo'^'' de benzine 5^'' de chacun des trois xylènes, et en faisant écouler à tempé- rature fixe ces trois dissolutions, le retard dans la durée d'écoulement d'un même volume benzinique n'est pas le même, malgré l'isomérie et les grandes analogies chimiques de ces carbures. De même, des solutions ben- ziniques renfermant 5 pour 100 de dérivés bromes C H' (CH^Br)^ exigent 4^2 secondes pour le déiùvé para, 427 secondes pour le bromure orthoxy- lénique, le même volume de benzine passant en 402 secondes, à tempéra- ture fixe. » Cette série d'expériences ne révèle donc pas de rapport simple entre la durée ou le retard de l'écoulement et le poids moléculaire chimique. )) Ecoulement au point d'ébullition. — Plaçons-nous alors dans d'autres conditions et cherchons le temps nécessaire à l'écoulement de 5*^' de divers liquides en tubes capillaires, l'écoulement, le volume écoulé et la densité étant mesurés à la température d'ébullition du liquide, sans correction ('). Dans ces conditions, il semble que les liquides se divisent en deux classes, dont l'une, celle des \\i\a\Ae?, parfaitement mobiles (éther, aldéhyde, etc.), est soumise à la loi suivante, qui rappelle la loi de Graham : » La durée de V écoulement est proportionnelle à la mcine carrée de la densité. » Voici les résultats trouvés avec deux appareils différents : n Appareil n^ 1. — Éther, -— = — 101,1; bromure d'éthyle, —=L^ = lor; V/D v/o>69 v/1,34 • 1 j.. 1 1 '36,5 „ lodure d ethyle, - = 101 ,7 ; eau, io3. V 1,80 (') Il y a compensation partielle entre l'augmentation de la capacité du réservoir et les dimensions du tube capillaire, de sorte que la correction est de l'ordre des erreurs d'observation. ( 742 ) » Appareil n° 2. — Elher, -— =;^ :;= 173,7 ; penlane, 176; aldéhyde, 176; chlorure v/0,69 d'acétyle, 173,8; sulfure de carbone, 177,5; eau, 178; chloroforme, 190; acétone, i83; alcool allylique, 200; allylamine, 2o4; CCI*, 244- » J'ai essayé l'écoulement du mercure dans l'appareil n" 1. Au-dessus de 210°, les résultats sont incertains, probablement à cause de l'oxydation partielle du mercure par l'air adhérant aux parois du tube ; cependant, si l'on construit la courbe t ■=zf[B) (9 < 210° représentant la température correspondant au temps t nécessaire pour rem- plir 5"), la courbe affecte la forme d'une branche hyperbolique asymptote à une paral- lèle à l'axe des 9; or, à 206", la durée t =: 384' "^6 paraît à peu près certaine. (A 3oo°, j'ai obtenu un nombre voisin de 384, mais dont je doute, pour la raison que j'ai dite et dont je n'ai pas tenu compte dans la construction de la courbe). En prolon- geant la branche d'hyperbole et cherchant la valeur de l qui correspond à 0 = 36o°, on trouve < = 365, ce qui donne encore -— = -—= i:-- 102,5. V/D \Jii » J'indique ce nombre sous toutes réserves, parce qu'il est obtenu par une extra- polation un peu hardie. M Les liquides imparfaitement mobiles fourtiissent pour le rapport --= des nombres supérieurs à la constante signalée pour les liquides les plus mobiles. Ainsi, avec l'appareil n° 1, l'alcool' méthylique a pour rapport -^ = i32; l'alcool ordinaire, 170; l'alcool isopropylique, 178; la benzine, 118,7; la chlorobenzine C^H^Cl, 117,6; la bromobenzine, 117,5. » Ces trois derniers nombres et la comparaison de l'aldéhyde avec le chlorure d'acétyle montre qu'Mwe substitution d' halogène n altère pas le rap- t , .( . , . port — ; et cependant ce rapport ne se maintient pas pour les c rps iso- mères, les chlorures d'éthylène et d'éthylidètie, par exemple ( ' ). » (') Tel est le résumé de mes premières recherches sur ce sujet, recherches faites au laboratoire de M. Cornu, à l'Ecole Polytechnique. (743 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Délerminaùon mécanique de la position des atomes d' hydrogène dans les composés organiques. Note de M. G. Hixiticiis. « Dans les composés organiques, nous avons trouvé (même Tome, p. 3i4) la position des atomes de carbone représentée par la formule ( II h C II 1 (^'*) -1 c A c I ■■■• OÙ h représente la projection de deux atomes d'hydrogène. » Les attractions entre ces atomes doivent obéir à la loi mécanique fondamentale de l'égalité de l'action et de la réaction, et les quatre atomes d'hydrogène devront, d'après les faits chimiques les mieux établis, se trouver dans des positions identiques relativement à leur atome de carbone. Donc le second atome de carbone est uni au premier de la même manière que l'atome terminal d'hydrogène. )) Si nous représentons un seul atome d'hydrogène par un point, les deux atomes h projetés ensemble par l'astérisque ¥■ , et la section de l'atome de carbone par ^^ où la ligne fine marque la face aux centres d'attrac- tion chimique (atomicités), la formule (28) deviendra (57) i ~~ J^ ^ ~^^^^^| (casdeCaHao). )) Cette structure est la seule qui soit conforme aux conditions méca- niques et chimiques énoncées, et dans laquelle les attractions sont toutes en lignes droites et parallèles. » La formule du méthane CH, sera donc représentée par (58) • * • » L'égalité des quatre K demande que la distance des deux atomes d'hydrogène projetés en )«■ soit égale à la distance des deux H représentés séparément dans (58); c'est-à-dire que les quatre atomes d'hydrogène forment un carré au-dessus de l'atome également à face quadratique de carbone. Voir mon Atoméchanique, p. 12; 1867. » Soient a, b, c, d quatre éléments ou radicaux monatomiques substi- tués aux atomes d'hydrogène du méthane. Alors il y aura deux isomères ( 7V. ) dont la projection au plan de la face de l'atome de carbone sera a a (59) d C h, h C r/. c c » Ces deux isomériques seront évidemment dans la relation de droite et de gauche, relatif à l'axe atomique vertical, déterminé par le centre de la face carrée du carbone C et le centre de gravité des quatre atomes d'hy- drogène H. Si les valeurs des poids atomiques sont a <[/;•< c << c/, l'axe de l'atome (Sg) ne sera plus perpendiculaire à la face de l'atome de carbone, et le composé (Sg) sera asymétrique. La polarisation rotatoire et la forme cristalline correspondante seront examinées dans une Note ultérieure. Il faut considérer l'atome entier, et pas simplement un atome de carbone asvmétrique isolé. » D'après l'hypothèse de M. Le Bel et de M. Van t'Hoff, la projection du méthane serait (60) = , au lieu de (58), afin que les quatre atomes d'hydrogène se trouvent aux quatre coins d'un tétraèdre régulier. Mais cette position est en contradic- tion directe avec les lois bien établies de la Mécanique moléculaire. » Premièrement, cette position (69) nous donnerait la structure (61) au lieu de (37). Dans ce cas, la distance desj^ sera 3z, celle des H étant z (^voir même Tome, p. 3i5). Donc la valeur du moment d'inertie minimum des h serait neuf fois plus grande pour la position tétraédrique (61) que j)our notre position (57). Pour les paraffines et leurs dérivées, l'influence des deux atomes d'hydrogène du CH^ excéderait celle du carbone de 5o pour 100 dans la position tétraédrique (6i),,tandis qu'elle ne serait qu'un sixième de celui du carbone pour notre position (57). En d'autres termes, dans la position tétraédrique, le carbone serait l'élément tout à fait se- condaire dans la détermination des propriétés phvsiques, tels que les points de fusion, les chaleurs spécifiques des liquides, les volumes moléculaires et d'autres; ce qui est contraire aux faits établis. ( 745 ) » En second lieu, l'effet des substitutions du deuxième et du troisième atome de chlore dans l'acide monochloracètique est à très peu près le même que celui de l'introduction du premier atome de chlore dans l'acide acé- tique (voir môme Tome, séance du 1 2 octobre). Mais, si la position tétraé- drique était réelle, le changement dans le moment d'inertie minimum, et conséquemment celui de la chaleur spécifique, serait comme i:i-t-9:i4-2X9-- 1:10:19 au lieu de 1:2:3 dans l'acide mono, di et trichloracétique. La contra- diction entre les faits et la position tétraédrique est aussi frappante dans toute autre substitution. » La position tétraédrique des atomes d'hydrogène dans le méthane est donc absolument impossible. De plus, la forme originale de l'hypothèse tétraédrique (forme encore en usage général) est en contradiction directe avec la loi fondamentale de la Mécanique, d'après laquelle la réaction doit être égale à l'action. Je vois avec satisfaction que, tout récemment, M. Van t'Hoff a changé l'application de son hypothèse ( ' ) pour faire dispa- raître cette contradiction, en posant le coin du tétraèdre suivant dans le centre du tétraèdre précédent. Mais, par ce procédé, les paraffines et tous leurs dérivés deviennent de forme vermiculaire ou bien hélicoïdale (-). Il n'y aurait aucun composé de forme prismatique et rectiligne, résultat qui est en contradiction absolue avec les lois de Mécanique chimique les plus solidement établies. » Donc, la forme primitive CH* des composés organiques ne peut être un tétraèdre, dont les atomes d'hydrogène forment les coins et dont l'atome de carbone est le centre. Au contraire, les quatre atomes d'hydrogène du CH* forment les angles d'un carré au-dessus de la face carrée de l'atome de carbone. » (') Edition anglaise de ses Dix années dans l' Histoire d'une théorie, Marsm. Ox- ford, p. oi,Jig. 10; 1891. (^) Edition anglaise citée, p. 109 et fig. i4. ( 746 ) CHIMIE APPLIQUÉE. — Sur le noir d'aniline en teinture par la voie sèche. Note de M. S. Grawitz, présentée par M. A. Gautier. « Le noir d'aniline, développé sur les fibres textiles par la formule de Lightfoot, présente l'avantage de ne pas salir par le frottement, mais il a l'inconvénient d'affaiblir considérablement la résistance du tissu. En im- pression, cet affaiblissement est léger, la couleur épaissie à l'amidon étant simplement plaquée à la surface des fibres; en teinture, il a été jus- qu'ici un obstacle insurmontable. On s'est longtemps mépris sur la cause de cet affaiblissement; voici quelle elle est en réalité : » D'après Nielzki, le noir est un tétramine monoacide. Si cette hypo- thèse est exacte, la formation du noir s'exprimerait par l'équation 4(G"H' AzHCl) + 40 = C^Ml^»Az*)HCl H- 3HC1 4- 4H=0. )) Il en résulte que le mélange primitif, même s'il est rigoureusement neutre, devient fortement acide par le fait même de la transformation de l'aniline en noir, et c'est cet acide qui, dégagé à sec sur la cellulose, l'afltublit en le transformant en hydrocellulose. » Ceci explique qu'on ne puisse éviter l'affaiblissement par l'emploi d'un sel d'aniline neutre, ou du moins ne renfelrmant que des acides orga- niques à l'état libre : on évite simplement ainsi de brûler la fibre dans l'opération du séchage qui doit précéder celle du développement du noir. Là se borne également l'effet utile du remplacement du bichlorure de cuivre par le sulfure de cuivre (Charles Lauth) ou par les vanadates alca- lins (Pinknev). » La véritable solution consiste à ajouteï, au mélange pour noir, des bases alcalines ou alcalino-terreuses à l'état de sels organiques, par exemple d'acétates, avec ou sans excès d'acides organiques. » M. Camille Kœchlin, dans son Mémoire sur le Noir des alcaloïdes (Mo- niteur Quesneville , i863), ayant affirmé que la présence des acétates para- ly.sait la formation du noir, et tous les auteurs ayant depuis reproduit cette affirmation, le f\iit semblait élabli et entravait toute tentative dans cette voie. Mais j'ai reconnu que le noir ne cessait pas de se développer, pourvu que la proportion de la base ajoutée à l'état d'acétate fût moindre que I équivalent de base pour i équivalent de l'acide minéral combiné. ( 747 ) » Trois quarts d'équivalent donnent le maximum d'effet utile, obser- vation qui vient confirmer l'hypothèse de Nietzki, d'après laquelle les trois quarts de l'acide du sel d'aniline seraient mis en liberté par sa transforma- tion en noir. Quand la proportion de la base tombe au-dessous de un demi-équivalent, la préservation delà fibre est presque nulle; quand elle dépasse un équivalent entier, il ne se forme plus du tout de noir ainsi que l'avait reconnu M. Kœchlin. » Ce perfectionnement va permettre l'emploi en teinture de la formule de Lightfoot, l'industrie réclamant aujourd'hui des noirs qui ne salissent pas par le frottement. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur lin violet de codéine. Note de IM. P. Cazeneuve, présentée par M. Friedel. « Dans une Note précédente, j'ai signalé la formation d'une matière colorante violette dérivée de la morphine, par réaction sur cet alcaloïde de la paranitrosodiméthvlaniline ('). Cette matière colorante correspond à la formule /C''H\Az(CH')% Xcn^'AzO'. » J'ai discuté toutes les hypothèses admissibles sur la constitution de ce corps et j'ai avancé cette conclusion : qu'on ne pouvait admettre qu'il fût conq^arable à un indophénol avec soudure de l'azote à l'oxygène de l'OH phénolique, vu que l'éther méthvlique, la codéine, donnait également un violet similaire, et là, la sounure de l'azote à l'oxygène est impossible. Dans cette nouvelle Note, je viens décrire ce violet de codéine, dont la formule brute confirme celle du violet de morphine. » Ce violet de codéine, comme celui de morphine, se forme par sou- dure directe, sans élimination d'eau, de la codéine à la paranitrosodymé- thylaniline, avec modification moléculaire, sans aucun doute. Les ana- lyses sont très probantes à cet égard. » On prépare ce violet de codéine de la façon suivante : on chaufTe, à l'ébullition, pendant trois cents heures, lOS' de codéine avec loS'' de chlorhydrate de paranitroso- diméthylaniline au sein d'un litre d'alcool éthylique à 98". Par refroidissement, l'al- (') Comptes rendus, mai 1891. C. R., 1891, 2" Semeslrr. (T. f.MU. \° 21.) 99 ( 748 ) cool laisse déposer du tétramélhj'ldiaraidoazobenzol. L'alcool est distillé presque à siccité. On fait bouillir le résidu avec de l'eau distillée. On laisse refroidir, on filtre, et l'on agite avec de l'alcool amylique. Ce dernier entraîne une belle matière colo- rante violette qu'il sépare d'une matière colorante bleue restée en solution dans l'eau. I/alcool amylique évaporé donne la matière colorante sous la forme de paillettes mor- dorées, amorplies, un peu plus solubles dans l'eau, surtout solubles dans les alcools et l'éther, dans lesquels la couleur prend un aspect dichroïque. L'eau chlorurée sodique la précipite incomplètement de sa solution aqueuse. La solution aqueuse versée sur l'acide sulfurique concentré donne, comme le groupe des safranines, une zone verte, puis bleue, puis violette, indice des comlîinaisons polyacides. Le violet de morphine nous a déjà donné ces caractères. » Ce violet de codéine teint directement la laine, la soie, le fulmicoton, comme le violet de morphine. La lumière altère un peu la couleur. » Si l'on ajoute à la solution amvlique, obtenue dans le cours de la pré- paration, un mélange d'alcool et d'èther et qu'on traite par le chlorure de platine, on précipite un chloroplatinate qui présente une teinte vio- lette plus claire que le chloroplatinate du violet de morphine. » Ce chloroplatinate, parfaitement lavé à l'alcool et à l'éther, a donné à l'analyse les résultats suivants : Pour matière 0,8212 Pi 0,0716 Soit pour 100 22,29 Pour matière o, 8261 Az o,oi47 Soit pour 100. . 4>5o » La formule PtCi". 2HCI, Az^^,, jj;,^,^^^^^^^^^, exige Pt 22,66 Az 4.89 » Ce violet de codéine correspond à la formule %C<^H'»AzOXCH)'' » A côté de cette matière colorante, il se forme d'autres couleurs et d'autres produits que nous n'avons pas isolés. » Les rendements en violet de codéine sont faibles et ne nous ont pas permis jusqu'à présent d'établir sa constitution. ( 749 ) » En fiiisant varier les rapports de la codéine et du chlorhydrate de paranitrosodiméthylaniline pour augmenter les rendements, nous n'avons pas obtenu de meUleurs résultats. En chauffant en tube scellé au sein de l'alcool pendant quelques heures, pour hâter l'extraction, nous avons obtenu un résultat moins favorable. En chauffant au sein de l'eau, le ré- sultat est nul. » Suivant toute probabilité, ces violets de codéine et de morphine constituent un nouveau groupe de matières colorantes, à moins qu'elles n'entrent dans le groupe des indamines. La mobilité du groupement de la morphine, d'ailleurs base tertiaire, autorise peu cette dernière hypo- thèse, que nous avions admise précédemment. Il est probable que l'azote du groupement nitrosé est soudé au noyau pliénanthrénique de la mor- phine d'une façon toute spéciale, dont l'interprétation ne pourrait être que prématurée. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur la répartition des matières sucrées dans les diffé- rentes parties du Cèpe comestible (Boletus edulis Bull.). Note de M. Eai. BouiiQUELOT, présentée par M. Henri Moissan. « La partie aérienne d'un grand champignon ou réceptacle fructifère comprend un pied soutenant un chapeau qui porte inférieurement tantôt des feuillets ou lames {Agaricus), tantôt des tubes (Boletus), tantôt des ■digmWons (Hjdnum). L'ensemble des feuillets, des tubes ou des aiguillons, a été souvent désigné sous le nom d'hyménophore; c'est sur ces organes, en effet, que se trouve étalée la membrane hyméniale sur laquelle se déve- loppent les cellules productrices des spores. » Au point de vue histo.ogique, le tissu du chapeau est la continuation de celui du pied et les filaments qui le composent descendent dans l'hymé- nophore, en sorte qu'on serait tenté d'admettre que le réceptacle fructifère possède dans toutes ses parties les mêmes propriétés physiologiques. Cependant différentes observations que j'ai eu l'occasion de faire au cours de mes recherches sur les matières sucrées contenues dans les champi- gnons ( ' ) m'ont amené à supposer qu'il n'en est pas ainsi et m'ont conduit à étudiei' tout particulièrement la nature et les proportions de ces matières dans chacune des trois parties que je viens de définir : le pied, le chapeau et riiyménophore. (') Comptes rendus, séances du 18 mars 1889, du i3 et du 20 octobre 1890. ( 75o) )) Tous les champignons ne pouvaient se prêter à cette étude. Dans les Agarics, le champignon de couche par exemple, l'hyménophore, composé de lames ou feuillets, fait, pour ainsi dire, corps avec le chapeau et ne peut en être séparé. De même chez les Hydnes. Chez les Bolets, au contraire, l'hyménophore, constitué par des tubes appliqués les uns contre les autres, se sépare facilement du tissu qui le porte. Aussi ai-je choisi comme sujets de mes expériences des espèces appartenant à ce dernier genre et, parmi elles, tout spécialement deux espèces bien connues : i" le Ccpe comestible {Boletus edidis Bull.) qui, ainsi que je l'ai indiqué précédemment, ne con- tient, en fait de matières sucrées, que de la tréhalose et de la glucose; 2" le Cèpe oranger (tfo/e/M5 aurantiacus Bull.). Les résultats de ces re- cherches ayant été identiques dans les deux cas, je ne relaterai ici, pour plus de clarté, que ce qui a trait à l'espèce la plus connue des deux, au Cèpe comestible. » Le Irailement était le suivant : épuisement par l'alcool à 90° bouillant, distilla- tion de la solution alcoolique, évaporation du résidu au dixième du poids de la matière traitée, précipitation par l'alcool à 90°, filtration après repos et enfin évaporation en consistance sirupeuse. La tréhalose ne tarde pas à cris(,aliiser dans ces conditions et, au bout d'une quinzaine de jours, il n'y a plus qu'à esiorer les cristaux, à les laver à l'alcool à 90°, à les exprimer entre des feuilles de papier et à les peser. » Le poids du pied étant, dans le Cèpe, presque toujours plus fort que celui du chapeau ou de l'hyménophore, je me suis astreint, ayait opéré sur un certain nombre d'individus, à prélever un poids égal de chacune des tit)is parties sur chaque individu. » Mes recherches ont porté sur 465s'' de tissu frais pour chacune des parties, et tous les Cèpes récoltés étaient à l'état adulte. Le Tableau suivant résume les résultats obtenus : j Proportions fles matières sucrées contenues ttans l's de tissu frais. Tréhalose. Glucose. gr j gr Pied 24,5 I 0,77 Chapeau i3,8 \ 0,71 Hyménophore (tubes) Néant. ' Néant. » Comme on le voit, ces résultats révèlent] une différence essentielle entre l'hyménophore d'une part, et le pied et l,b chapeau d'autre part. Le pied, qui est tout d'abord la partie prépondérante du champignon, est bien un organe dans lequel s'accumulent les matières sucrées constituant des aliments de réserve qui serviront à la formation des organes reproduc- teurs ou spores. De même que le sucre de canne contenu dans la betterave se change en sucres assimilables et disparaît au cours de la formation des ( 75. ) graines, de môme la tréhalose contenue en si grandes proportions dans le pied dn Cèpe se change en glucose et disparaît au cours de la production des spores. » Cette répartition si particulière de la tréhalose dans les différentes parties du Cèpe amène d'ailleurs d'autres réflexions. » Tout d'abord, elle justifie la pratique des amateurs de Cèpes qui éli- minent soigneusement les tubes (foin). Les tubes, en effet, ne renferment aucune matière sucrée nutritive. En second lieu, elle explique la loca- lisation presque exclusive des larves de diptères dans le pied du cham- pignon. Tout le monde sait qu'on en rencontre assez rarement dans le chapeau et jamais dans les tubes lorsque le champignon n'est pas avarié. Si les diptères déposent leurs œufs de préférence dans le pied du Cèpe, c'est que les larves y trouveront une provision des matières sucrées qui serviront à leur développement. » Enfin, il est bon de faire observer que si l'on voulait préparer de la tréhalose avec le Cèpe, il y aurait un double avantage à rejeter les tubes avant le traitement; le rendement serait beaucoup plus considérable et la cristallisation plus facile, les matières grasses contenues dans les spores ne venant pas l'entraver. » PÉTROGRAPHIE. — Sur l'existence de la leucite en veinules dans un basalte du mont Dore. Note de M. A. Lacroix, présentée par M. Des Cloizeaux. « La leucite {amphigêne) n'a jamais été rencontrée dans aucune des roches volcaniques du plateau central de la France. Je viens de la découvrir dans un basalte du mont Dore avec des particularités de gisements des plus curieuses. L'échantillon étudié provient de la coulée de basalte des plateaux qui couronne la Banne d'Ordenche : il a été recueilli par M. P. Gautier qui avait bien voiilu m'y chercher des enclaves de roches étran- gères; il englobe un gros fragment de diabase. » Deux traînées blanches ayant environ i™'" de largeur ont tout d'abord appelé mon attention. L'examen microscopique montre que ces veinules sont formées par de grandes plages arrondies de leucite sans contours géo- métriques, présentant en lumière polarisée parallèle les anomalies opti- ques caractéristiques de ce minéral ; la biréfringence est celle de la leucite de la Somma, les bandes héniitropes sont très nettes. Ce minéral moule toutes les aspérités du basalte, s'insinue dans les moindres fissures de la ( 752 ) paroi de la fente qu'il remplit. Par place, il est séparé tlu basalte par clii feldspath triclinique et peut-être aussi par un peu d'orthose. Ces feldspaths sont aplatis suivant g^ , groupés en rosettes en affectant la structure des dia- bases; un peu de pyroxène, de biotite, de magnétite, moule les cristaux. Ils se présentent aussi en rosettes au milieu de la leucite, et leur enchevê- trement avec ce minéral est tel que les deux substances ont certainement cristallisé simultanément. )) La leucite et les feldspaths sont criblés de longs cristallites de py- roxène, sans action sur la lumière polarisée; il y a lieu de signaler, en outre, lie véritables microlites allongés et enfin de grands cristaux de py- roxène, un mica noir du groupe de Vanomile [plan des axes optiques per- pendiculaire à g* (oio) 2E = 4o*' environ], àe la hornblende brune, de Vapatite, des lamelles d'hématile. Ces divers minéraux sont du reste peu abondants. » De nombreux essais ont été faits pour vérifier la légitimité delà détermination de la leucite. Indépendamment des propriétés optiques, j'ai pu constater que le minéral est infusible, que la chaleur ne le rend pas opaque et ne lui fait pas perdre de poids; les essais micro-chimiques montrent l'absence de la soude, la présence de la silice, de l'alumine et de la potasse. Un petit fragment a été placé dans un mélange d'iodure de méthylène et d'éther tenant en suspension un cristal de{leucite de Tavolato (Latium); il s'y lient en suspension dans les mêmes conditions fet possède donc le même poids spécifique que ce minéral. Tous ces caractères sont suffisants pour permettre d'affir- mer que le minéral en question est bien de la leucite et pour éliminer l'hypothèse d'une zéolite (analcime). » 11 est attaquable par les acides sans faire gelée. » Il est plus difficile de donner une explication satisfaisante de ce mode nouveau de gisement de la leucite dans un basalte normalement dépourvu de ce minéral. Ce basalte, qui a été étudié récemment par M. Michel Lévy, possède en effet la composition la plus habituelle des basaltes à grains fins d'Auvergne [(I) olivine, un peu (Vaugite, magnétile ; (II) augite, la- brador, magnétite axec un peu de biotite autour de ce dernier minéral)]. » Les observations de M. Fouqué et de M. Scacchi ont montré que la leucite peut se produire dans la nature par sublimation; les expériences de M. Hautefeuille et de MM. Friedel ont fait voir la possibilité de sa pro- duction par voie humide; enfin MM. Fouqué et Michel Lévy l'ont repro- duite par fusion ignée et recuit, soit de ses éléments, soit d'un mélange de microline et de biotite. )) La structure de la veine leucitique et notamment la disposition des ( ?■« ) feldspaths me semblent indiquer un mode de production par voie ignée. D'autre part, l'acidité des feldspaths, plus grande dans la veine leucitique que dans le basalte, l'existence dans celle-ci de minéraux n'existant pas dans cette roche prouvent un apport de matière étrangère. Peut-être faut- il ^oir dans tous ces minéraux le résultat de la transformation d'une en- clave acide incomplètement résorbée et étirée par suite de la fluidalité de la roche. La disposition des feldspaths est, du reste, tout à fait celle qui s'observe dans les enclaves acides en voie de recristallisation au milieu du basalte. Une des veines leucitiques a été brisée; elle montre une surface blanche scoriacée et, dans les cavités arrondies, s'observent à la loupede petits octaèdres de spinelle et des lamelles de biotite recouvrant les miné- raux blancs. )) J. Lehmann a décrit autrefois des drnses de lencite dans une leucoté- phrite du lac de I^aach; il lui supposait une origine analogue à celle que je viens d'énoncer. Ce fait s'expliquait du reste plus facilement, la roche volcanique en question étant elle-même leucitique. » GÉOLOGIE. — Tremblements de terre, soulèvement et éruption sons-manne à Pantellaria. INote ds M. A. Ricco, présentée par M. Faye. « J'ai l'honneur de transmettre à l'Académie les renseignements sui- vants sur les phénomènes qui se sont produits à Pantellaria : « A la petite ville de PantCilaria, à rextrémité nord-ouest de l'île, les secousses ont commencé le i4 octobre, à 5''3o™ du soir; elles étaient très fréquentes et presque toutes en direction verticale {utssiiltorie), et quelques-unes assez fortes pour faire sonner les cloches des églises et produire des crevasses dans cinq à six maisons et des lézardes dans plusieurs autres; i la campagne, les tremblements étaient le plus souvent en sens horizontal {ondulatori) et, en général, d'intensité d'autant moindre qu'on s'approchait de l'extrémité de l'île opposée à la ville, c'est-à-dire à la côte sud-est où l'on n'a rien ressenti. » Après une recrudescence lans la nuit du i6 au 17 octobre, on vit, le jour sui- vant, la mer bouillonner à la distance de 5""", dans la direction ouest-nord-ouest, comme s'il y avait un énorme poisson ou cétacé, et l'on aperçut ensuite, au même lieu, une bande d'une longueur de près de i*"", dirigée du sud-ouest au nord-est, d'où sortait beaucoup de fumée et étaient lancés en l'air des blocs noirs, avec accompagne- ment de mugissements souterrains. En s'approchant de la place de l'éruption, on re- cueillit des poissons morts, et l'on vit que la bande était formée par une infinité de blocs noirs flottants, qui soufflaient de la vapeur en courant sur les eaux, éclataient avec de grands bruits, et plongeaient de nouveau; il y avait, en outre, une forte odeur de ( 7"''! ) poudre à canon. Pendant la nuit, on voyait de la ville des lueurs à la même place. » Après le commencement de l'éruplioi], les tremblements de terre avaient diminué beaucoup d'intensité. » Tout cela, d'après les relations du maire, M. Valenza, et de M. le D'' Errera, chargé des observations géodynamiques à Pantellaria. » J'arrivai sur le lieu de l'éruption le 23 octobre à n *■, et je pus constater tous les phénomènes qu'on m'avait décrits, mais avec une intensité moindre : » La bande des blocs flottants était réduite à environ 200™ de longueur et 5o" de largeur, toujours dans la direction nord-est sud-ouest. Les mesures d'angles, faites au sextant par les officiers du vaisseau cuirassé Bausan, donnent pour la position géo- graphique : Latitude boréale 36°, 5o' | Longitude est de Paris 9°, 33' { » Une sonde, formée d'un poids de 25''s et d'une corde de 32o™, fut descendue en- tièrement au centre et aux. deux bouts de la bande éruplive, sans qu'on pût reconnaître avoir touché le fond. » On recueillit des blocs encore très chauds, qu'on faisait décharger en en rompant l'un des bouts; il en sortait un jet très violent de vapeur. Au contact de la surface intérieure, j'ai obtenu la fusion du zinc (environ l\'i^''), mais je n'ai pas obtenu la fusion du laiton (environ 800°); pourtant un blocj était encore incandescent à l'intérieur. Les blocs étaient de toutes grandeurs; ils atteignaient jusqu'à 2" de diamètre; ils étaient formés d'une sorte de scorie ou pierre ponce téphrinique, noire, très friable; la forme prédominante était grossièremeinl ellipsoïdale de rotation; la cavité interne présentait des crêtes âpres, brisées, et des rainures brillantes par une sorte de vernis vitreux, avec de belles irisations, semblables à celles du fer oligiste. » Il est probable que les lambeaux de lave, portant fluides et incandes- centes du cratère sous-marin, englobaient, d|ins leurs changements de forme, de l'eau à l'état sphéroïdal; par le refroidissement, l'eau se vapo- risait et produisait la cavité interne qui faisait flotter le bloc, malgré le poids spécifique de cette scorie qui est environ 1,4. En montant, et surtout en arrivant à la surface de la mer, la pression extérieure décroissait rapide- ment : les parois ne pouvant plus résister à la tension de la vapeur, la bombe éclatait; ou, si le bloc demeurait quelque temps sur l'eau, le refroidisse- ment faisait condenser la vapeur, produisant un vide à l'intérieur, l'eau entrait par les fentes et les pores, et de même le bloc devait couler au fond. » Probablement le 25, assurément le 2G octobre, l'éruption était termi- née. J'ai fait plusieurs fois le tour de la place, le matin du 26, à 7 heures et près de midi, sans rien voir, pas même un seul bloc flottant. ( 755 ) » Les 24-20 mai de l'année dernière 1890, on avait observé, à la partie méridionale de l'île, des tremblements de terre et un accroissement' d'acti- vité des fumeroles (/avare) : les paysans racontèrent au professeur Palazzo, chargé des mesures magnétiques à Pantellaria, que la côte nord-est de l'île s'était soulevée, et il vit, en effet, des incrustations marines à une cer- taine hauteur au-dessus du niveau de la mer. I) Cette année, de même, avec les tremblements précédant l'éruption, il y a eu un autre soulèvement de la même côte. D'après des incrustations formées en grande partie par des Serpidœ, j'ai mesuré un soulèvement, en 1890, de o™,55 ; en 1891, il a été de o'",25, entre Piinta délia Puzzolana et Punta dello Spadillo . Près de Punta Karuscia, où commence le soulèvement, il V a une fracture du sol, d'une longueur de 200"", parallèle à la direction de la côte soulevée. » On sait que Pantellaria est une île formée par plusieurs volcans anciens, en partie éteints, en partie à l'état de solfatare; elle est sur la ligne de rile Ferdinandea et Sciacca, c'est-à-dire sur une ligne d'activité géody- namique et volcanique, où l'on suppose exister une fracture du fond de la mer. La direction de la bande d'éruption, et probablement aussi de la cre- vasse éruptive, est parallèle à cette ligne, et la côte soulevée regarde dans la même direction. Ce sont là des coïncidences bien remarquables. » M. L. Troncet adresse une Note relative à un instrument qu'il nomme « totalisateur ». (Renvoi à l'examen de MM. Darboux et Boussinesq.) A 5 heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée a 5 heures et demie. J. B. C. R., 1891, 2« Semestre. (T. CXUI, N° 21.) lOO ( 7^6 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 9 novembre 1891 . Traité des falsifications et altérations des substances alimentaires et des boissons, \i^v M. E Burcker. Paris, Octave Doin, 1891; in-S". (Présenté par M. Friedel.) Leçons sur les métaux, professées à la Faculté des Sciences de Paris, par Alfred Ditte; second fascicule. Paris, V"Ch. Dunod, 1891; in-4°. (Pré- senté par M. Berthelot.) Des conditions physiques de la perception du beau, par J\cques-Louis SoRET. Genève, H. Georg, 1892; in-S". Tableau général des mouvements du cabotage pendant T année iSgo. Paris, Imprimerie nationale, 1891 ; in-4". (Publication de la Direction générale des Douanes.) Annuaire statistique de la France, i4^ année. 1891. Paris, Imprimerie nationale, 1891 ; in-8°. Annales du commerce extérieur; 10^ fascicule. Paris, Imprimerie natio- nale, 1891 ; in-8''. Leçons nouvelles de Géométrie élémentaire, par A. Ci^RÊME; i''* Partie : La ligne droite et le cercle. Paris, Paul Dupont, i 891 ; in-8". Annales du musée d'Histoire naturelle de Marseille. — Zoologie, travaux du laboratoire de Zoologie marine, tome IV, fascicule II : Les Lémodipodes et les Isopodes du golfe de Marseille, par M. Paul GouRREt. Marseille, J. Gaver, 1891 ; br. in-4°. Description des cépages principaux de la région méditerranéenne de la France, par H. Marès; 3' livraison comprenant les Planches XX à XXIX, suite et fin du texte, pages 49 à 120. Montpellier, Camille Goulet. Paris, Georges Masson, 1891 ; album. Memorie délia reale Accademia délie Scienze di Torino; série seconda, tomo XLI. Torino, Carlo Clausen, 1891; in-4°. Verhandelingen der koninldijke Akademie van Wdenschappen, afdeeling Natuurkunde; deel XXVIII. Amsterdam, Johannes ÎMùller, 1890; in-4". Verhandelingen der koninklijke Akademie van Wetenschappen, afdeeling Letterkunde ; deei XIX. Amsterdam, Johannes Millier, 1890; in-4°. ( 757 ) Versiogen en mededeelin gen der koninklijke Akademie van Wetenschappen. a/deeUng Natuurkunde. Amsterdam, Johannes Mùller, 1889; in-8'*. Verslagen en mededeelin gen der koninklijke Akademie van Wetenschappen, afdeeling Letterkunde. Amsterdam, Johannes Mùller, 1891 ; in-8". Iconography ofaustralian Salsolaceous plants, by baron Ferd. von Muel- LER, K. C;. M. G., et Ph. D., F. R. S., seventh décade. Melbourne, S. Brain, 1891 ; br. in-8°. Sur les causes des phénomènes du magnétism,e terrestre et sur un appareil électro-magnétique qui reproduit les variations séculaires des composantes hori- zontales et verticales, by Henry Wilde, F. R. S. ; in-4°. Magnetical and meteorological obsen'ations made at the Government Obser- vatory, Bombay, 1888 and 1889, with two Appendices. Bombay, central Press, 1890; iii-4". Account of the opérations of the great trigonometrical Survey 0/ India; vol. XI : Astronomical observations for latitude, made during the period i8o5 to i885; vol. XII : General description of the principal triangulation of the Southern trigon., etc. ; vol. XIII : DetaUs of the principal triangulation of the Southern trigon., etc. Dehra Dun., B.-V. Hughes, 1890; 3 vol., in-4°. Ouvrages reçus dans la séance du 16 novembre 1891. Exposition universelle internationale de 1889 à Paris, rapport général, par M. Picard. Tome quatrième : les Beaux-Arts, l' Éducation, i Enseignement, les Arts libéraux. Paris, Imprimerie nationale, 1891 ; in-8°. Statistique médicale de l'année pendant l'année 1889. Paris, Imprimerie nationale, 1891; in-4''. Notice sur /'Hemipneustes oculatus (^Drapiez) Cotteau, de la craie de Ciply et les autres espèces du genre Hemipneustes, par G. Cotteau, Correspondant de l'Institut. Bruxelles, 1891; br. in-8°. Scuola d' applicazione per gl'ingegneri. Annuario per l'anno scolastico 1891-92. Roma, 1891; in-i2. Proceedirigs of the Boston Society of natural History, vol. XXV, Parti, May 1890-Dec. 1890. Boston, 1891; in-8°. Acta mathematica . Journal rédigé par M. Mittag Leffler, tome XIV, 1890-91, et tome XV, 1891. Stockholm, Berlin, Paris; ia-8°. (Présenté par M. Hermite.) Annals of the royal bol anic Garden Calcutta. Vol. I : The species of Ficus of the indo-malayan and chinese countries. Appendix contai ning : 1° Some ( 758 ) new species from New Guinea, by D'" King. — 2° On the phenomena of fer- titization in Ficus Roxburghii, Wal., by D. D. Cunningham, M. D., F. R. S., F.L. S. Calcutta, 1889; album. Anna/s of the royal botanic Garden Calcutta. Vol. Il : The species of arto- carpus indigenous to brilish India; the indo-malayan species of Quercus and Castanopsis, by George Ring, M. B., L. L. D., F. R. S., F. L. S., Calcutta, 1889; album. Reports from the laboratory of the Royal Collège of physicians, Edinburgh, éditée! by J. Bathy Tuke, M. D., and D. Noël Paton M. D., vol. III. Edin- burg and London, 1891; in-8". ERRATA. (Séance du 16 novembre 1891.) Note de MM. Rerthelot et Matignon, sur la chaleur de formation de l'hy- drazine et de l'acide azothydrique : Page 673, note, au lieu de chaleur de fusion, lisez chaleur de dissolution. Page 678, dans les deux dernières lignes, au lieu de RAz'', tisez RHAz-. souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILI.ARS ET FII>S, Quai (les Graiuls-Ang^iisiiiis, ii" 55. Depuis 1835 les COMPTES RtNDUb hebdomadaires paraissent régulioi-oraeul lu Dimuirhf. Ils lunnoiit, à la fin .le l'année, deux volunifs ni-i". Douj Tables, l'une par ordre alpliabélique de matières, l'autre par nrdre alphabétique de noms d'Aiilours, lerinlnent cliat|ue volume. L'abonnement est aiinue et part du i" janvier. Le jiri.r. (le l'iibonncnic/it rsl fixé ainsi ifii^il Miit : Paris : 20 fr. — Dcpartenients : 30 fr. — Union postait^ : 34 IV. — Autres pays : les Irais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Ageii Michel et Médan. I Gavault St-Lager. Alger ' Jourdan. I Ruir. Amiens Ilecquet-Decobert. ( Germain et Grassin. " f Lachéseel Dolbcau. Baronne Jérôme. Besançon Jacquard. ; Avrard. Bordeaux DuthulT. ' Mullcr (G.). Bourges Renaud. / Lefouriiier. \ F. Robert. j J. Robert. ' V" Uzel Caroir. j Baer. ( Massif. Chambery Perrin. r.1 I t Henry. Cherbourg ^ I I\iari;uerie. Brest. Laen Clerniont-Fer Dijon... ( Rousseau. ( Ribou-Collay. 1 Latnarche. ■ Ratel. l-'aniidot. ,. \ Ijauveiiat Douai. . . ■• Grenoble. ' Grépiii. Drevet. ' Gralier. La Hockelle Robin. ( Bourdignun. Le Havre Dombre. Ropileau. Lille l-elebvre. ' (.)uaiTc. Lorient. chez Messieurs I Baumal. / M"" Texier. Beaud. Georj;. Lyon ( .Mégrct. . be \ Gc iPalud. 1 Vitte et Pérussel. Marseille Pessailhan. Montpellier. .Moulins \ Calas. ' Coulel. Martial Place. I Surtioillet. Kancy Giosjcan-Maupin. ( Sidot frères. ( Loiseau. / j\ia,. Veloppé. ( Uaima. { V'isconti et C'*'. JVimes Thibaud. Orléans Luzeray. Blanchier. Druinaud. Bennes .... l^lilioii et Hervé. Boche/ort Boucheron - Rossi - i Langlois. [ gnol ' Lestringant. Chevalier. j Bastide. I Rumébe. \ Gimet. / Privât. j Boisselier. Tours Péricat. ' Suppligeon. \ Giard. ( Lemaître. Nantes Nice. /^otliers.. Rouen S'-Ètienne Toulon. . . . Toulouse.. ■ Valenciennes. On souscrit, à l'Étranger, chez Messieurs : ( Robbers. / Keikenia Caarelsen Athènes BecU. [l't C". Barcelone Verdaguer. 1 Asher et C'*. Calvary et O". Fricdiander et (ils. I Mayer et Muller. Da,.„g \ Schmid, Francke cl Amsterdam . . . Berlin. Bucharest. ■•\ C Bologne Zanichelli et C". iRamIot. Mayolez. Lcbégue et C". ^ Haimann. ( Ranisteanu. Budapest KIlian. Cambridge Deighton, Bell cl C Christiania Cammermeyer. Conslantinople. . Ollo et Keil. Copenhague Hiisl et fils. Florence Lœscher et Sécher Gand Husle. Londres Luxembourg. . Milan . Gènes . Genève. . La Haye. Lausanne. Leipzig. ■ Liège Reuf. , Chcibuliez. Georg. ( Stapelraohr. Bclinfante (réres. I ISenda. ( Payol. Barlh. Brockhaus. Lorenlz. Max Rube. Twielmeyer. ( Desoer. ' Gnusc. chez .Messieurs : ( Dulau. ' Nutl. V. Biick. (Librairie Gulen - berg. Diauria ^ Gonzalés e hijos. Yravedra. F. Fé. \ Duuiolard Iréres. / Hœpli. Moscou Gautier. I Furolieim. Naples ' Marghieri di Gius. 1 Pellerano. I Chi'isler'ii. Neit'-t'or/: • Stechert. ' VVeslerniann. Odessa Rousseau. Oxford Parker el C". Palernie Clausen. Porto Magalhaés. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. I, Bocca frères. { Loescher et C''. Botterdam Kramcrs et fils. Stockholm Samson el Wallin. \ Ziiiserling. / VVolfT. Bocca frères. Brero. Clausen. Rosenberg et Sellier Varsovie Gebethner et WolIT. Vérone Drucker. ... i Frick. Vienne \ ^ , , I Gerold et C'°. Zurich Me.vcr et Zeller. Borne . S' l'etersbourg. Turin. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes i" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i8Jo. ) Volume in-4°; iSJj. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— ( i" Janvier i85i à 3i Décembre i863.) Volume in-4°; 1870. Prix 15 fr. Tomes 82 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembro iSSo.) Volume in-/,°; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : lome I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DenoEset .k.-i.-i. Soi.u.;r. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les t/ometes, par M. Hansen.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par AL Claude Bernard. Volume in-4°, avec Sa planches ; i856 15 fr. lome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benedes. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en iS5o par l'Acadéjuic des Science-- pour le concours de i8ô3, et puis remise pourcelui de iS36, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- ' mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nalure " des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronm. 10-4°, avec 27 planches; 1861. .. 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants a l'Académie des Sciences. W 21. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 23 novembre 1891.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MlîMHItES ET DES COniiESPONDANTS DE L'ACADEMIE. Pages. M. Berthei.ot. — Sur des inanuscrils à fi- gures inlcressanl lliistoire de l'Arlillerie et des Arts mécaniques vers la fin du moyen âge -15 M. Henhi Moissan. — Préparation et pro- Pages. priétés des pliosphures de bore 726 MM. R. LÉPI^'E et Barbal. — Sur quelques variations du pouvoir s'ycolytique du sang et sur un nouveau mode de prûduc tion expérimentale du diabète 739 NOMINATIONS. M. A. Potier est élu Membre de la Siclion de Physique, en remplacement de feu M. Edmond Becquerel 78 1 RAPPORTS. M. WoLF. — Résumé d'un Rapport verbal sur une Note de M. le prince de Toiir- quistanojf, intitulée : « Le calendrier vé- rificateur) 7^1 M. WoLE. — Résumé d'un Rapport verbal sur une Note de M. de Coliorne intitulée : Il Le Régleur solaire » 73a MEMOIRES LUS. M. HiiiREC donne lecUne (l'une ^ole sur les pliénoniénes électriques et la niiture du feu 732 CORRESPONDANCE. M. A. iMilne-Edwards présente les trois vo- lumes qui constituent la partie zoologique de la Mission scientifique du cap llorn .. M. G. Rayet. — Observation de l'éclipse totale de Lune du i5 novembre 1891 A l'Observatoire de Bordeaux M. A. Gautier. — Remaïque relative à l'ob- servation de M. fiaret, de la possibilité de photograpliiei' la I^une durant son éclipse totale M. J. J'AN.ssEN. - Remarques sur la Com- munication de M. G. Rayel M. H. Deslandres. — Recherches sur le mouvement radial des astres avec le sidé- rostat de l'Observatoire de Paris M. Painleve. — Remarque sur une Com- munication de M. Markoff, relative à des équations dilïérentiolles linéaires .... M. Albert Colson. — Sur l'écoulement des liquides en tubes capillaires . Bulletin bibliographique Errata 733 -33 73r- 73fi 739 7^0 M. G. HiNRiCHS. — DéLerminalion méca- nique de la position des atomes d'hydro- gène dans les composés organiques M. S. Grawitz. — Sur le noir d'aniline en teinture par la voie sèclie M. P. Cazeneuve. — Sur un violet de co- déine ; M. Ém. Bol'rqi'eldt. — Sur la répartition des matières sucrées dans les dilFérentes parties du Cèpe comestible (Boleltis edulis Bull.) i M. .V. Lacroix. — Sur l'existence de la leu- cite en veinules dans uo basalte du mont Dore M. A. Ricco. — Tremblements de terre, soulèvement cl érupliou sous-marine à Pantellaria M. L. Troncet adresse une Note relative à un instrument qu'il nomme «totalisaleuri). 746 7^7 7^9 75i 753 755 766 738 PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-\ugiislins. 55 Jûj 1891 rlil«Oi^ V - DEC 241881 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, rAK I»BM. liES SECRÉTAÏKES rERPÉTl El,S . TOME CXIII. W n (30 Novembre 1891). PARIS, GAUTHlEll-VILLARS ET FILS, IMPRIMEUUS-LIBRAIRES DES COMPTES KIÎNDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55'. M891 RÈGLEMENT RELATIF ALX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 24 mai 1875, Ijes Comptes irmlux Iiehdomadaires des séances de {'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéio d^is Comptes rendus a '|8 pages ou G feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. I! y a deux volumes par année. AmicLE 1*'. — Impression des travaux de l' Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes remlus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes remlus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les J^appoits ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui v ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicic en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadomi sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rai j ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autai que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. ^ Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personne qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Acî demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires son tenus de les réduire au nombre de pages requis. L Membre qui fait la présentation est toujours nommé mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrai autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fon>| pour les articles ordinaires de la correspondance mRfJ cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remifiji l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, 1« jeudi à I o heures du matin ; faute il'ètre remis à tempsi le titre seul du Mémoire est inséré dans \eConipte rehm actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sm vaut, et mis à la fin du cahier. j^ Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rajjport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du |)ré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE nu LUNDT 50 NOVEMBRE 1891, PRÉSIDENCE DE M. DUGHARTRE. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts adresse une ampliation d'un Décret par lequel M. le Président de la République approuve l'élection faite par l'Académie, de M. Alfred Potier, pour remplir la place devenue vacante, dans la.Section de Physique, par suite du décès de M. Edmond Becquerel. Il est donné lecture de ce Décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. A. Potier prend place parmi ses Confrères. C. R., 1891, 2' Semestre. (T. CXIII, N» 22. 'O' ( 76o ) ÉCONOMIE RURALE. — Assainissement et mise en culture de la Camarsue. Note de M. Cuambrelent. « On termine en ce moment, dans la Camargue, deux chemins de fer dont nous avions proposé l'exécution en 1886; ils sont destinés à l'ex- ploitation des produits agricoles obtenus aujourd'hui dans le pays, et doivent servir, en outre, à réaliser d'autres résultats encore plus consi- dérables que ceux déjà acquis. L'assainissement et la mise en culture de la Camargue qui ont donné ces résultats ont nécessité des travaux nom- breux et variés, dont nous venons aujourd'hui exposer les principaux. » La Camargue est cette partie du territoire de la France qui s'étend entre les deux grands bras du Rhône, à l'embouchure du fleuve, ou plutôt des deux fleuves, dans la mer. Le Rhône, en arrivant à Arles, à So*"" en- viron de la mer, se divise en deux grandes branches présentant des lon- gueurs respectives de ôo""" et 58*"" et débouchant à la mer à 40''°* de distance l'une de l'autre : c'est la contrée comprise entre ces deux bras et le rivage qui forme la Camargue; elle comprend une étendue de 72000''* entre les limites que je viens d'indiquer. » Au commencement du siècle, c'étaient des marais malsains étendant leur insalubrité au delà des limites de la contrée. Le terrain était absolu- ment infertile. Il ne s'y trouvait pas d'eau potable pour la boisson des ha- bitants. » Cependant la composition chimique du sol qui forme la contrée est, au point de vue agricole, favorable à la végétation. Les terrains sont, en effet, des alluvions successivement déposées sur la plage de la Méditer- ranée, depuis l'époque géologique actuelle, par les eaux du Rhône et de ses affluents, notamment de l'Isère, de la Drôme, de i'Ardèche et surtout la Durance, par les divagations du lit ou plutôt des divers lits du Rhône qui ont successivement formé le vaste delta qui existe sur ce point. On appelle ces terrains, dans le pays, la chair de montagne. On y trouve la silice, l'alumine, des chaux carbouatées, un peu d'oxvde de fer et de man- ganèse. » Mais, pour arriver à mettre le terrain en état de culture, il y avait à vaincre de nombreuses difficultés. Voici les principales : » 1° Quoiqu'il n'y ait pas de marée sur cette partie de la plage de la (76i ) Méditerranée, le niveau de la mer peut y varier de i'",4o à i°,5o par suite du vent du large qui pousse les eaux sur les terres de la côte, ou des vents de terre qui les poussent au large. » Lorsque la plus grande élévation de niveau a lieu, la mer envahissait les parties basses de la Camargue sur de grandes étendues. Une assez grande partie de la contrée est, en effet, au-dessous du niveau de la mer, et il n'existe pas ici des dunes élevées comme sur l'Océan pour arrêter les flots de la mer. » En dehors de l'absence de marées, une cause, en quelque sorte in- verse de celle qui a formé les dunes de Gascogne, [empêche d'ailleurs ici la formation des dunes. La mer ne s'abaisse sur la plage de la Méditer- ranée que quand les vents soufflent violemment du côté des terres : c'est alors le mistral qui vient du nord-ouest ; le sable est mis à nu sur la plage, mais il est alors violemment chassé vers la mer. Lorsque le vent vient au contraire du large, le niveau de la mer s'élève et l'eau couvre le sable de la plage : il ne peut ainsi être enlevé et transporté au loin. » Par suite de l'irrégularité de la surface du sol, les eaux de la mer poussées sur la Camargue s'accumulaient dans les plis et les cavités des terrains bas, et y formaient des mares d'eau stagnante qu'il fallait faire disparaître pour l'assainissement et la culture du sol. )) Il fallait aussi lutter contre les débordements des deux bras du Rhône. Rien n'est plus irrégulier que les crues du Rhône et de ses affluents; con- trairement au Nil dont les débordements arrivent à des époques fixes, le Rhône présente à toute époque de l'année des variations considérables de hauteur d'eau. » Il y avait donc, avant tout, un premier travail spécial à faire, pour protéger la contrée contre les eaux qui envahissaient son sol à toute époque de l'année. )) 1° Après avoir préservé les terrains de l'envahissement des eaux, il fallait en assurer le dessèchement, en faisant disparaître, par un écoule- ment facile et régulier, les eaux stagnantes des plus faibles dépressions, qui ne disparaissaient l'été que par évaporation. » 3" Une fois le dessèchement opéré, il fallait irriguer le terrain, car, sous ce ciel brûlant de la Provence, on ne peut guère opérer de culture fructueuse sans arrosage. Hàtons-nous de dire que, d'un autre côté, cet arrosage, une fois réalisé et combiné avec le soleil de la contrée, donne au sol une fertilité des plus grandes. ( 7*^2 ) )' Une autre cause renflait cette irrigation plus nécessaire ici que partout ailleurs : les terrains du delta, formés par des dépôts sur la plage de la mer, et souvent. baignés parla mer, contiennent une quantité de sel dont il fallait les débarrasser pour les rendre propres à la culture. » Il était nécessaire de donner des eaux potables. » 4" Il fallait, enfin, ouvrir des voies de communication, qui, comme on lie saurait trop le répéter, sont un des premiers compléments de toute amélioration agricole quelconque. )> Ces diverses opérations, qui n'étaient pas, comme on voit, sans exiger des efforts considérables, ont été successivement entreprises dans cette seconde moitié du siècle. En voici les résultats : Première partie .• Endigitement de la Camargue. )) Il a été établi sur cliacun des deux bras du Rhône, longeant la Ca- margue, et sur la plage de la mer, des digues insubmersibles et continues, qui ont mis entièrement à l'abri des eaux les terrains précédemment inondés. Ce travail est terminé aujourd'liui. Deuxième partie : Assainissement de la Camargue. » Dessèchements. — Ce second travail, comprenant le dessèchement du sol, a été entrepris aussitôt après l'endiguement, en 1866, en vertu d'un décret qui a déclaré d'utilité publique l'ouverture de trois grands canaux destinés à recueillir les eaux des parties basses du pays. » Le creusement des canaux n'offrait pas de difficultés par lui-même, mais pour les terres au niveau ou au-dessous de la mer, où les faire aboutir? Il aurait fallu des machines élévatoires pour les jeter à la mer, et c'eût été là une dépense considérable. On a pu, jusqu'ici, éviter cette dépense en utilisant le vaste étang qui existe encore dans l'intérieur des digues : le Valcarès. » Le Valcarès a été séparé de la mer par la digue de défense. Il a été toutefois ménagé, dans la digue, une écluse qui permet à ses eaux de s'é- couler à la mer quand elles sont supérieures à son niveau, mais qui em- pêche la iner de rentrer dans l'intérieur quand ses eaux sont plus basses. » En été, le Valcarès, séparé de la mer, subit une évaporation qui fait ( 7ti3 ) baisser ses eaux de o"*, 5o et même plus au-dessous du niveau de la mer. On peut alors y jeter une partie des eaux des terrains bas de la Camargue. Troisième partie : Itrigation. — Mises en culture. — Eaux potables. » L'irrigation, si utile sur toutes les terres de cette partie de la France, était encore ici en quelque sorte nécessaire, et il fallait absolument intro- duire l'eau aussi abondamment que possible dans les terrains endigués et desséchés de la Camargue. » Grâce aux deux bras du Rhône qui longent la contrée, cette irrigation n'était pas très difficile. Ce n'est que dans le temps des basses eaux que le Rhône est moins élevé que les terrains à arroser, et, par une circonstance heureuse pour le pavs, le plus souvent en été, au moment où les irrigations sont le plus nécessaires, les deux Rhônes ont des crues moyennes qui élèvent le niveau de ses eaux au-dessus des terrains de la Camargue. » Il a été, par suite, ouvert de larges canaux communiquant aux deux Rhônes à travers les digues de submersion et portant au milieu de la Ca- margue l'eau nécessaire à l'irrigation des terres et, ce qui était encore plus important, celle qui était indispensable pour l'alimentation des habitants. L'eau du Rhône, surtout dans cette partie du fleuve, est bien assez pure pour la boisson. Elle est bien moins souillée que l'eau de Seine à Paris, que l'on fait boire encore aux habitants de la capitale. » Ces canaux, appelés roubines dans le pays, ont été, comme on le voit, un bienfait pour le pays à un double point de vue. L'eau a permis, non seulement d'arroser les prairies qui se créaient progressivement sur les terrains irrigués, mais aussi et surtout de dessaler les terres. « Mais ce dessalement, qui nécessitait une quantité d'eau beaucoup plus considérable que celle donnée à l'irrigation, ne marchait qu'assez lente- ment et retardait ainsi la fructueuse mise en culture du sol. Une circon. stance nouvelle, due malheureusement à des pertes dans les pays voisins, est venue donner un mouvement plus rapide à ce dessalement, et, par suite, au développement agricole qui avait déjà commencé à se produire. » Le Phylloxéra a détruit toutes les vignes de cette partie de la France, notamment dans les départements du Gard et de l'Hérault; on n'a pu con- server ou replanter, en ce moment, des vignes françaises, dans le pays que là où il était possible de détruire l'insecte par la submersion. » Une faible partie des terrains atteints par le fléau pouvait obtenir ( 764 ) le bénéfice de la submersion ; mais la Camargue, longée par les deux bras du Rhône, pouvait recevoir facilement toute l'eau qu'on voudrait y jeter; il fallait l'élever, il est vrai, au-dessus du niveau du fleuve, dans certains moments; mais cette dépense, relativement élevée pour des cultures ne donnant que des produits relativement faibles, pouvait être couverte par les résultats rémunérateurs de la vigne. De grands projets, fort chers d'ail- leurs, avaient été présentés par des Compagnies concessionnaires pour se charger elles-mêmes de l'élévation des eaux de ces submersions. Nous les avons fait rejeter, comme trop coûteux, en y faisant substituer des prises partielles exploitées par les propriétaires eux-mêmes et qui ont donné les résultats les plus avantageux. M II y a aujourd'hui Gcoo*"* de vignes plantés dans la Camargue, don- nant de loo*"'" à iSo'^'" à l'hectare et dont le produit augmentera certaine- ment, en même temps que l'étendue des plantations se développera : ce qui peut faire espérer bien plus d'un million d'hectolitres de vin par an, sur les loooo''" qu'on peut espérer de voir planter d'ici à peu d'années. » Autres cultures. — Bien que l'on puisse arriver peut-être à étendre la culture de la vigne en Camargue sur plus de loooo''^, d'autres cultures s'y développent et s'y développeront de plus en plus. » La plus avantageuse de ces cultures est celle des prairies artificielles et des prairies naturelles; avec la quantité d'eau qui peut y être aujour- d'hui facilement introduite, les terrains peuvent être tranformés en luzer- nières et en prairies, auxquelles ne manqueront jamais l'eau et la chaleur, ces deux plus grands éléments d'une forte végétation herbacée dans une terre comme celle de la Camargue. La création de ces prairies nécessitera encore des frais de mise en culture assez forts et ne peut se produire que graduellement. En attendant, les vastes pâturages qui existent dans la Camargue, et qui nourrissent environ 200000 moutons, obligés d'aller dans la montagne en été, du mois de mai au mois de novembre, sont en voie d'éprouver une grande amélioration. )) Un de nos éminents botanistes, M. Prillieux, à qui l'Académie accor- dait récemment le prix Vaillant pour ses études sur les céréales, a introduit, dans ces dernières années, dans la Camargue, une plante nouvelle venant d'Australie, qui peut être appelée à rendre de grands services aux pâtu- rages qui existent dans les parties les plus salées de la Camargue. Cette plante est le Sali-Bush; elle couvre de vastes plaines de l'Australie méri- dionale, où existent des terrains salés comme ceux de la Camargue. Elle ( 765) pousse en petits buissons de 3o<"" à 40"™ de hauteur, chargés de feuilles qui servent de pâture aux moutons et leur fournissent une très bonne nourriture, quand la sécheresse détruit toute autre végétation. Les deux espèces semées sont le Blue Sait-Bush (Kochia villosa) et le Swamp Sait- Bush (C'henopodium nitrariaceum). » Un de nos Confrères de l'Académie, que nous regrettons de ne pas voir plus souvent parmi nous, nous a prêté, pour les cultures de la Ca- marsuc. un concours dont nous tenons à le remercier. A la suite des Communications que nous avons fiiites, au sujet de ces cultures, à la So- ciété nationale d'Agriculture, M. Naudin a bien voulu, de sa propre initia- tive, nous envoyer des graines de différentes essences, pouvant venir dans les terrains salés et de nature à rendre des services dans la Camargue. )) Nous avons enfin signalé, comme devant être des plus utiles à Li pro- spérité future du pays des plantations de bois, l'Eucalyptus, bois résineux, de manière à donner au pays un des produits les plus favorables au bien- être des populations. Quatrième i'ARTie : Voies de transport. » La construction des routes, si nécessaires dans la Camargue, y était d'autant plus difficile qu'il n'y a ni pierre ni gravier dans le pays; néan- moins, le département des Bouches-du-Rhône, en présence du dévelop- pement agricole qui se produisait, n'a pas hésité à donner un large con- cours pour la construction des voies empierrées. » Ce concours n'a pu produire néanmoins de grands résultats, en présence du prix élevé de la dépense. » Nous avons fait ici ce que nous avions fait dans les Landes : nous avons proposé la construction de deux chemins de fer, destinés à la fois à l'exploitation des produits créés et au transport des matériaux nécessaires à la construction des routes et au développement de plus en plus grand du pays. Ces chemins ont été déclarés d'utilité publique le aS juin iS.Sg, et doivent être mis en exploitation au mois de juin 1892. Les travaux sont aujourd'hui assez avancés pour qu'on puisse assurer qu'ils le seront avant la date fixée. " Tel est, Messieurs, l'ensemble des travaux faits et des résultats déjà obtenus dans la Camargue. Ils donnent à la France une partie de cette aug- ( 76H ) mentation de plusieurs milliards de produits agricoles que j'ai affirmé pouvoir lui être dounés par la culture rationnelle de son sol. au grand intérêt de la richesse nationale. » M. P. -P. Dehérai>,', en rappelant à l'Académie la perte qu'elle a faite dans la personne de M. d' Andrade Corvo, Correspondant pour la Section d'Économie rurale, s'exprime comme il suit : « L'Académie n'avait appris qu'indirectement, l'an dernier, la mort de M. d'Andrade Corvo, et son nom a continué à figurer sur nos listes. Il ré- sulte d'une lettre que m'a adressée récemment M. Fereira Lapa, directeur de l'Institut agronomique et vétérinaire de Lisbonne, que la mort de M. d'Andrade Corvo remonte au mois de février 1890. » M. Fereira Lapa a inséré l'éloge de M. d'Andrade Corvo dans le dis- cours qu'il a prononcé à la rentrée de l'Institut agronomique, au commen- cement de l'année scolaire 1890-91 . » Agronome distingué, ingénieur habile, M. d'Andrade Corvo s'est particulièrement occupé de développer dans son pays les irrigations. Il a occupé en Portugal de hautes positions : ministre, président de la Chambre des pairs, il a, en outre, été chargé, à diverses reprises, de missions diplo- matiques importantes à Madrid et à Paris. » ]\OMINATIOI\S. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à l'élection d'un de ses Membres, qui doit être pris dans l'une des Sections de Sciences mathéma- tiques, pour remplir, dans la Commission centrale administrative, biplace laissée vacante par le décès de M. Edmond Becquerel. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 60, M. Fizeau obtient 29 suffrages. M. Hermite 29 » M. Bouquet de la Grye 1 » Il Y a un bulletin blanc. Aucun Membre n'avant réuni la majorité absolue, il est procédé à un second tour de scrutin. ( 7^7 ) Le nombre des votants étant 09, M. Fizeau obtient 29 suffrages. M. Hermite 29 » Tl y a un bulletin blanc. Aucun Membre n'ayant encore réuni la majorité absolue, l'élection est renvoyée à la première séance du mois de janvier 1892. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. E. Sexet rappelle que, dans une Note adressée à l'Académie le 9 mars i885, il annonçait avoir obtenu l'aluminium en faisant arriver ua courant électrique pendant la fusion ignée de l'aluminate de soude et du chlorure de sodium. (Renvoi à la Section de Chimie.) M. Marcellin Langlois adresse une Note intitulée : " Études thermo- chimiques du carbone, de l'oxygène, de l'hydrogène, servant pour la dé- termination des données ihermochimiques de la Chimie organique. » (Commissaires : MM. Friedel, ïroost.) CORRESPONDANCE. M. Faye, en faisant hommage à l'Académie, au nom du Bureau des Longitudes, du ^ïô^Yolurae de Ia Connaissance des Temps, s'exprime ainsi : « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie le Volume de la Connaissance des Temps pour 1894. Nous touchons ainsi à l'accomplissement de la loi qui nous est imposée, de publier trois ans à l'avance les éphémérides des planètes et des étoiles, qui sont indispensables poiu' les astronomes, les navigateurs et les voyageurs. » Les améliorations nombreuses que nous avons voulu réaliser nous avaient forcément retardés. Aujourd'hui, nous pouvons dire que le mo- nument est complet. Les derniers progrès consistent dans les coordonnées héliocentriques des planètes principales pour l'équinoxe moyen de 1890, C. R., 1891, 2'' Semescre. (T. CXIII, N" 22.) I<^^ ( 7^8 ) qui étaient nécessaires pour le calcul des perturbations spéciales des co- mètes et des petites planètes dont le nombre, sans cesse croissant, nous imposait ce surcroît de travail, et dans le calcul des éléments nécessaires à la détermination précise des longitudes par les occultations des étoiles de la sixième grandeur; sous ce rapport, le nombre des étoiles utilisables a été doublé. » Enfin l'on sait que, dans les précédents Volumes, nous avions donné les positions, de dix jours en dix jours, de nombreuses étoiles du ciel austral ainsi que celles des circumpolaires prises dans les meilleurs cata- logues et d'après les documents les plus récents non encore publiés. Aujourd'hui nous donnons en outre la précession, la variation séculaire et le mouvement propre de chacune de ces 36o étoiles. » Les calculs ont été dirigés par M. Lœwy, avec son habileté ordinaire. » La Table des positions géographiques des principaux lieux du globe, tout à fait spéciale à la Connaissance des Temps, est placée sous la direction de M. Bouquet de la Grye; elle a été enrichie cette année de positions nouvelles dues à M. Guédconof, à l'expédition de la corvette allemande Eber, à M. Carforl pour l'entrée de la mer Rouge, aux télégraphes électri- ques anglais pour l'Australie, etc. » Nous présentons donc ce 216'' Volume à l'Académie, persuadés qu'il nous suffira longtemps encore de marcher dans la voie tracée pour être à la hauteur de tous les besoins de l'Astronomie en ce qui concerne la théorie et ses applications à la Navigation, à la Géodésie et aux voyages lointains. » ASTRONOMIE. — Observations de la planète découverte par M. Borrelly, à l'Ob- servatoire de Marseille, /e 27 novembre 1891. Note de M. Borrelly, pré- sentée par M. Stephan. Observateur : M. Borrelly. Instrument : équatorial de o'",26 d'ouverture. Nombre de Log. fact. Log. fact. AiR. A'J.\ conip. .JR. app. pareil. 'i' app. parall. H ■ m s . . h m s o , „ -i.5i,74 -;-i2.25,6 6,6 4-6- 6170 — T,4o5 66.47. 2>' — 0,537 ' -0.43,58 -i-ii.3i,i 5,5 4-5.i4,2i — T,6o2 66.53.43,5 — 0,628 2 Heure de l'observai. Dates 1891. Temps moyen de Marseille. lov. 27. . 28.. h m s ■ ■ 9-29-57 . 744.49 ( 7% ) Positions des étoiles de comparaison. Réduction Réduction au au ai moy. 1891,0. jour. 'J? moy. 1891 ,0. jour. Grandeur. Autorités, h m s s „ , „ 4.7.54,94 +3,5o 66.34.50,4 — 13,9 6,7 4S97 C. Paris. 46 ... 4-5.54,22 +3,57 66.42.26,4 » La planète est fie 1 1'' grandeur. ■4,0 7,8 , Weisse (11. c. 47 \ ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Résumé des observations solaires faites à l'Obser- vatoire royal du Collège romain, pendant le troisième trimestre de 1891; par M. P. Taccuini. « Le nombre des jours d'observation a été de 3i en juillet, 3i en août et 19 en septembre. Voici les résultats : Fréquence relative Grandeur relative Nombres des des jours des des ^ groupes 1891. taches, sans taches. taches. facules. par jour. Juillet 18, 65 0,00 76,26 82,03 4,o3 Août 8,84 0,06 49,06 70,81 2,94 Septembre.. 17,52 0,00 ii4,45 61,10 4-io » En comparant ces données avec les résultats des observations du tri- mestre précédent, on voit que l'activité solaire a présenté une augmenta- tion sensible, car l'extension des taches est deux fois plus grande. On a constaté encore ce fait, que le minimum des facides correspond au maxi- mum dans l'extension des taches. » Pour les protubérances, la saison a été également favorable. Les ré- sultats obtenus sont les suivants : Protubérance. Nombre — -«^ — ^^^ — ^ ^ des jours Nombre Hauteur Extension 1891. d'observation. moyen. moyenne, moyenne. Juillet 3o 8,37 4o,2 1,4 Août 3o 6,77 4i>o 1,9 Septembre ^3 9,26 4i,4 2,2 » Dans le phénomène des protubérances, nous avons donc constaté ( 77" ) une augmentation sensible, comme pour les taches. La plus grande hau- teur observée pour une protubérance a été de 142", dans le mois d'août; les éruptions métalliques ont été peu importantes, tandis qu'on a observé des particularités intéressantes dans plusieurs protubérances, surtout pen- dant le mois d'août. » PHYSIQUE DU GLOBE. ~ Sur les marées de la haie de Sainl-Malo. Note de M. Heurtault, présentée par M. Mouchez. « Chargé, depuis 1874» t'es observations au marégraphe de Saint- Servan, j'ai pu, par l'étude continue de la marche des marées dans ce port pendant dix-huit années, constater les faits suivants : » Le niveau moyen, loin d'être constant, varie d'une marée à une autre ; il est plus grand dans les marées de vives-eaux que dans celles de mortes-eaux; si l'on prend la moyenne par mois, on a un minimum en avril et un maximum en octobre. La movenne annuelle a augmenté presque régulièrement de 1874 à i883; depuis cette époque, elle diminue. Les variations extrêmes sont 6"',3o et 7^,10; la moyenne générale est 6'°,8o4i. » L'établissement du port éprouve aussi des variations : il passe de 6''5™,5 en 1874 à 6'' lo"", 24 en 1884 et manifeste depuis une tendance à diminuer; il a ses mois de maxima (avril et septembre) et ses mois de mi- nima (juillet, décembre); la moyenne générale est 6'' 8", 90. » La moyenne de 3ooo calculs environ donne, pour l'unité de hauteur, la valeur 5™, 76. » Si l'on rapporte sur le papier U'.s hauteurs des marées du matin et du soir, si l'on joint entre elles, respectivement, les premières et les secondes, on obtient deux courbes passant régulièrement l'une par-dessus l'autre et se coupant à la morte-eau. Il semble qu'on soit en présence de deux ma- rées indépendantes l'une de l'autre, mues par des forces impulsives de puissance si inégale, pour chacune d'elles, que tout l'effort se fait sentir, tantôt sur celle du matin, tantôt sur celle du soir, aussi bien pour la hau- teur qu'atteint la mer à son plein que pour le retard de l'heure à laquelle il se produit. » Des deux marées de syzygie qui ont lieu chaque mois, la plus forte, dite grande marée, a lieu à la pleine lune ou à la nouvelle lune, par période de SIX ou sept mois consécutifs pour chaque phase. Il en résulte que. ( 771 ) pour un mois quelconque, elle se produira pendant quatre ou cinq ans de suite en pleine lune, puis pendant quatre ou cinq ans en nouvelle lune. » Tous les quatre ans, on remarque qu'il n'y a pour ainsi dire pas de grandes marées, tant elles sont faibles. » Pour Saint-Servan, contrairement à l'assertion île Laplace, plus la marée est forte, plus court est le temps qu'elle met à monter du bas au plein et, pour le jusant, le temps est proportionnel à la hauteur de la marée. » De plus, la grande marée suit la nouvelle ou la pleine lune de quan- tités variant entre 0^6'' et 3J 14'' 3o™. En prenant 5o marées, le retard moyen est ih']*'!']'". Les mortes-eaux, par rapport aux quartiers, se présentent dans des conditions semblables et la moyenne de 5o mortes-eaux est » Contrairement à l'assertion de Laplace : « Plus la mer s'élève lors- » qu'elle est pleine, plus elle descend en basse mer suivante », sur 45 ma- rées, 25 fois seulement, la plus basse mer a suivi la grande marée, 3 fois elle l'a immédiatement précédée et 17 fois elle avait lieu deux marées avant. » A Saint-Servan, dans les marées du printemps et de l'été, la mer est très sensiblement plus élevée au plein du soir qu'à celui du matin ; en automne ou en hiver, c'est le contraire. Mais, au lieu de se manifester pendant deux jours, comme à Brest, le foit se reproduit pendant sept et quelquefois neuf jours ; il commence à se manifester l'avant-veille ou la veille de la phase. » Le rapport entre les marées de Saint-Malo et celles des ports voisins n'est pas constant. Pour Brest, calculé à chaque pleine mer, il change à toutes les marées, mais en restant à très peu près le même pour une marée d'un même mois, à la même distance de la phase de la lune : il oscille entre 1,490 et 1,720; pour Cherbourg, entre 1,780 et 1,996. » A l'écluse du Chàtelier, dans la Rance, la hauteur de la pleine mer est plus grande qu'au marégraphe de Saint-Servan, d'une quantité qui croît avec l'élévation delà marée. Alors qu'en morte-eau, il suffit d'ajouter 12" à iS"" à la pleine mer de Saint-Malo, en grande marée, il faut ajouter 40™ ou 45™. L'heure en morte-eau est de 8'" à 10™ en retard sur celle du marégraphe, différence qui va en augmentant jusqu'à 25™ en grande marée. » ( 77^ ) CHIMIE MINÉRALE. — Sur les phosphures de bore. Note de M. A. Besson. « A l'occasion d'une Communication récente de M. Moissan, je rappel- lerai à l'Académie que, dans une Note présentée au mois de juillet dernier (^Comptes rendus, i3 juillet 1891, p. 78 de ce volume), j'ai décrit en ces termes une préparation et les principales propriétés du phosphure de bore PB : » Si l'on chaiifTe à température plus élevée, la substance (BBr^, PH') commence à se décomposer vers 3oo° et devient jaune, puis brune, en même temps qu'il se dégage de l'acide bromhydrique. Le corps brun-noir ainsi obtenu ne renferme plus de brome, mais du phosphore et du bore; la réaction peut se représenter par l'équation BBr%PH3- PB + 3HBr. » Les premières analyses semblent permettre d'assigner à ce corps la composi- tion PB. » Le phosphure de bore ainsi obtenu est un corps solide brun, d'une densité voisine de celle de l'eau; combustible à la façon du bore amorphe, il est insoluble dans l'eau, soluble dans les alcalis concentrés et bouillants, avec dégagement de phosphure d'hy- drogène. L'acide azotique nionohydraté le détruit avec une vive incandescence, l'acide azotique même étendu le dissout avec violence. Il brûle à froid quand on le projette dans le chlore; il est attaqué avec violence par le brome et l'iode en vapeurs. » Le phosphure de bore, broyé intimement avec de la chaux sodée, donne du phos- phure d'hydrogène à une température peu élevée; c'est une réaction analogue à celle qui a lieu avec l'azoture de bore. » Chauffé dans un courant d'hydrogène, le phosphure de bore commence à se dé- composer à une température voisine du rouge, du phosphore est mis en liberté; mais le résidu renferme encore du bore et du phosphore, bien que l'expérience ait duré plusieurs heures; l'existence d'une autre combinaison de bore et de phosphore, plus stable que la première, parait donc raisonnable. Dans un courant d'azote au rouge, il y a de même mise en liberté de phosphore; mais, en même temps, il y a fixation d'azote, et la substance obtenue renferme simultanément du bore, de l'azote et du phosphore, carie produit obtenu, chauffé avec de la chaux sodée, laisse dégager simul- tanément de l'ammoniaque et du phosphure d'hydrogène. Je me propose de continuer cette étude et de la préciser. » Je termine actuellement une étude approfondie sur ce sujet et j'en soumettrai prochainement les résultats à l'Académie. Je me bornerai, pour aujourd'hui, à signaler une réaction curieuse du phosphure de bore PB. Son oxydation, ménagée par l'acide azotique étendu, étant évaporéeà sec, présente l'aspect de lames nacrées qui, dissoutes dans l'eau tiède, donnent ( 773) par l'ammoniaque en excès un précipité gélatineux blanc. Il semblerait qu'il se forme, dans ces circonstances, un acide particulier phosphobo- rique, dont le sel ammoniacal serait peu soluble. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les dérivés bromes du chlorure de méthyle. Note de M. A. Besson, présentée par M. Troost. « Si l'on dirige à travers un tube de verre, renfermant de la pierre ponce chauffée à une température voisine du rouge naissant, un courant de gaz chlorure de méthyle CH'Cl entraînant des vapeurs de brome, on constate un dégagement abondant d'acide bromhydrique en même temps qu'on recueille un liquide coloré par du brome; ce liquide, débarrassé de son excès de brome par une dissolution alcaline étendue ou par sa distillation sur la tournure de cuivre, est soumis à des fractionnements qui permet- tent d'en retirer les produits de substitution CH-BrCl et CHBr^Cl. » C'est le premier terme qui se forme en majorité, et, pour obtenir le second produit de substitution en quantité abondante, il faut reprendre le produit d'une première opération, l'additionner de brome et distiller le mélange à travers le tube à pierre ponce. Dans les conditions où l'on vient d'opérer, la bromuration s'arrête au terme CHBr^Cl, mais elle peut se poursuivre en tubes scellés. Si l'on chauffe en tubes scellés, vers i5o°, un mélange des deux produits précédents additionnés de leur poids de brome, on constate une réaction très énergique nécessitant l'ouverture des tubes toutes les deux ou trois heures, pour laisser échapper les hydracides pro- duits dans la réaction, et le liquide restant débarrassé de l'excès de brome est formé en majeure partie de bromoforme et de tétrabromure de car- bone; ces résultats s'expliquent par la substitution en bloc de Br^ à H Cl dans chacun des composés, et réaction ultérieure partielle du brome sur le bromoforme CH-BrCl + Br- = HCl H- CHBr', CHBr=Cl + Br^ = HCl + CBr% CHBr^ +Br^=HBr-HCBr\ » Je n'ai pas encore pu isoler le chlorobromure CCl^Br qui devrait ré- sulter normalement de l'action du brome sur CHBr-Cl, mais j'espère y arriver en opérant à une température plus modérée; je reviendrai pro- chainement sur ce sujet. (774) » 1" Le chlorure de méthyle monobromé CH^BrCl est un liquide inco- lore distillant sans décomposition à + 68°, d'une odeur rappelant celle du chloroforme; il ne se solidifie pas à — 55", se colore lentement à l'air et à la lumière par mise en liberté de brome. Sa densité à +15" est 1,90; sa densité de vapeur prise avec l'appareil d'Hoffmann dans la vapeur d'eau est 4.72 : théorie 4.5o. » 2" Le chlorure de méthyle bibromé CHBr^Cl a été obtenu antérieu- rement par Jacobsen et Neumeister dans l'action de la potasse sur une aldéhyde chlorobromée; ces chimistes ont attribué à ce corps un point d'ébullition compris entre i23°-i25"; ce point d'ébullition doitètre abaissé de quelques degrés et compris entre 1 17"-! 19". Je complète ses caractères spécifiques; il se solidifie à — 32°; sa densité de vapeur prise dans la va- peur d'aniline est 7,18 : théorie 7,25. » ÏHERMOCHIMIE. — Sur unt modification de la bombe calorimétrique de M. Berthelot et sur la détermination industrielle du pouvoir calorifique des combustibles. Note de M. Pierre Maiiler. « La bombe calorimétrique de M. Berthelot permet d'obtenir, sans dif- ficulté, le pouvoir calorifique de tous les combustibles, solides, liquides et gazeux. J'ai pensé que cet appareil, convenablement modifié, pouvait jouer dans les usines le rôle d'éprouvette à charbon. Les ingénieurs sont, d'ail- leurs, unanimes à reconnaître qu'un appareil capable de leur fournir aisé- ment une estimation exacte d'un combustible rendrait les plus grands ser- vices à l'industrie. » Telle qu'elle existe au Collège de France, la bombe ne saurait guère s'introduire dans les laboratoires de l'industrie, car elle est très coûteuse à cause de la grande quantité de platine qui entre dans sa construction. J'ai réussi à supprimer ce métal par l'emploi d'un émail convenable, ce qui abaisse le prix de la bombe dans une proportion considérable. » La chambre de combustion a la forme ogivale d'un obus forgé creux, sur mandrin, en acier demi-doux. Cette qualité d'acier et cette forme con- viennent parfaitement à l'opération d'émaillage dont je vais parler. » L'obturation de l'obus se fait à l'aide d'un bouchon à vis, qui vient serrer une rondelle de plomb. Le bouclion porte d'ailleurs, comme dans la bombe du Collège de France, un robinet d'entrée à vis pour l'oxygène et les pièces destinées à soutenir et à enflammer le combustible. Ces der- nières n'ont éprouvé aucune modification sensible. ( 77^ ) » La paroi intérieure (le l'obus est préservée contre l'action oxydante de la combustion par une couche d'émail. Cette couche d'émail est facile à appliquer et à remplacer; mais je n'ai pas eu encore l'occasion de le faire, après 3oo combustions pratiquées dans l'instrument dont je me sers à l'École des Mines. I) Pour opérer la combustion, j'emprunte l'oxygène à ces réservoirs que fournit l'industrie. L'oxygène y est emmagasiné à no*"". Un réservoir moyen contient 1200'", c'est-à-dire une provision pour environ 100 expé- riences, sous 23'"'" et avec un obus de 600'='= de capacité. J'ai dû prévoir une capacité un peu plus grande que celle de la bombe calorimétrique, parce que l'oxygène du commerce contient parfois jusqu'à 10 pour too d'azote et qu'il est indispensable que les industriels puissent compter tou- jours sur une combustion parfaite, sans avoir besoin de vérifier la pureté de l'oxygène. » En outre, je destine l'obus à l'étude calorimétrique des gaz des foyers de l'industrie (gaz de gazogènes). Or ces gaz contiennent rarement plus de 3o pour 100 de matières combustibles, le reste étant de l'azote ou de l'acide carbonique, et il est indispensable de faire une prise d'essai un peu consi- dérable, capable d'influencer sensiblement le thermomètre de l'appareil. » Quand on se propose de chercher le pouvoir calorifique d'un gaz avec la bombe, il faut avoir soin, du reste, de ne mélanger le gaz qu'avec une faible quantité d'oxygène, de façon à ne pas dépasser la limite où le mé- lange d'oxygène et gaz combustible cesse d'être inflammable. On rentre alors dans les conditions originales où la bombe calorimétrique avait été employée d'abord par M. Berthelot pour la combustion des gaz hydrocar- bonés. » L'appareil dont je viens de parler, outre son rôle dans l'industrie, pourra aussi développer les recherches thermo-chimiques dans beaucoup de laboratoires de Science pure, où la bombe calorimétrique ne s'est pas encore introduite, à cause de son prix élevé. » Je n'ai rien à ajouter sur les accessoires : calorimètre, agitateur. J'ai emprunté, dans l'établissement de mon appareil, les modèles en usage au Collège de France, sauf de légères modifications destinées à réduire autant que possible les frais d'établissement. » La couche d'émail n'altère en rien la précision de l'appareil. Avec l'obus, j'ai trouvé pour la chaleur de combustion de la naphtaline : cal Première expérience 9680 Deuxième expérience 9690 Troisième expérience 9694 G. K., 1891, 3' Semestre. (T. CXIII, N" 22.) Io3 ( 77^ ) 1) Ces chiffres sont 1res voisins des 9692*"^' trouvées au Collège de France. Dans les trois cas, la constatation du maximum a eu lieu trois mi- nutes après l'inflammation. » CHIMIE AGRICOLE. — Sur la fixation de l'azote libre par les plantes. Note de MM. Th. Schlœsing fils etEm. Laurent, présentée par M. Duclaux. « Nous avons, il y a un an, présenté à l'Académie les résultats d'expé- riences concernant la fixation de l'azote libre par les Légumineuses. Nos études ont été étendues, cette année, à des représentants d'autres familles botaniques; nous demandons la permission d'en faire un compte rendu sommaire. » La méthode à laquelle nous avons recours, pour savoir si la fixation se produit et pour l'évaluer, consiste à mesurer directement l'azote gazeux au commencement et à la fin de chaque expérience, et à comparer les deux mesures. Cette méthode directe est, d'ailleurs, contrôlée par la méthode indirecte fondée sur le dosage de l'azote : 1° avant culture, dans le sol et les graines et, 2°, après culture, dans le sol et les plantes. La première méthode a une incontestable supériorité, quant à la démonstration de l'origine de l'azote fixé, s'il s'en fixe, et c'est là précisément la raison qui nous a décidés à en faire usage malgré les difficultés d'exécution qu'elle comporte. Nous avons Indiqué comment, l'an passé, nous l'avons mise en pratique. » En dehors du choix des plantes, les dispositions prises celte année n'ont guère été différentes que sur un point de quelque importance, qui est relatif au sol. Ignorant sous quelles influences les plantes autres que les Légumineuses absorberaient l'azote libre, si toutefois elles en avaient la faculté, nous ne pouvions, comme avec les Légu- mineuses, mettre en œuvre des sols stérilisés et pourvus ensuite de certains mi- crobes. Il nous importait d'employer, au contraire, des terres naturelles et de ne rien leur retrancher de ce qui, dans les conditions ordinaires, pouvait concourir au phénomène de la fixation. Nous avons même voulu y introduire, ainsi qu'où va voir, les divers organismes qui se rencontrent communément dans de bonnes terres. I) Pour chaque expérience, le sol a été composé de 20ooS'" ou 25oo5'' d'une terre sableuse, pauvre, provenant de Montretout, à laquelle on a ajouté 2S'', 5 de calcaire et Se' d'un mélange de plusieurs terres riches (terre de jardin, terres ayant porté des graminées, du trèfle, des lupins, des fèves) ; puis il a reçu un certain volume d'une solution minérale nutritive, additionnée dans divers cas d'un peu de nitrate de potasse. Les graines une fois semées, on a versé à la surface du sol 5'='= d'un liquide obtenu en délayant Ss'' du mélange de terres ci-dessus avec 20" d'eau distillée. Des expériences témoins ont été établies, absolument identiques aux autres, si ce n'est qu'on n'y a point semé de graines. » Une première série d'expériences a eu lieu du commencement de mai au mdieu d'août. Dans toutes, sauf dans deux expériences témoins, ( 777 ) la méthode directe a montré finalement une absorption certaine d'azote gazeux, et la méthode indirecte a confirmé ces résultats. Mais la surface des sols s'était, peu à peu et à divers degrés, recouverte de plantes vertes inférieures, parmi lesquelles ont été reconnues des mousses (Bryum, Leptobryum) et des algues (^Conferva, Oscïllaria, Nitzschin). Cette circon- stance devait nous rendre prudents dans les conclusions à formuler. » Une deuxième série d'expériences a été entreprise (août-octobre), dans laquelle on s'est efforcé d'éviter le développement des plantes vertes inférieures; on y a réussi d'une manière complète par un artifice très simple, consistant à recouvrir la surface des sols, après l'enfouissement des graines et l'arrosage avec la délayure de terre, d'une couche de quelques millimètres de sable quartzeux calciné. Dès lors, aucune trace de matière verte n'y est apparue et, sauf pour les Légumineuses, on n'a plus observé d'absorption d'azote , comme le montrent les chiffres qui suivent : i" SÉRIE : aSoo»' de terre sèche, hoo^' d'eau. — Des plantes vertes inférieures se sont développées sur tous les sols, mais en très petite quantité sur les sols des témoins VI et VII. Méthode directe. Méthode indirecte. Azote gazeox Azole en plus inilial final en plus initial. final. au début. a la Un. sol. semence, tolal. sol. récolte, total, au début, à la fin. ce ce ce rag ce mg rag mg mg mç mg mg mg mg I. Topinambour. 2935,1 2927,8 7,3= 9,2 » 268,2 10,1 278,3 240, 3 4*>i3 286,(5 » 8,3 II. Avoine 2660,3 2629,7 3o,6 = 38,5 » 243,0 2,8 245,8 247,7 33,5 281,2 » 35,4 III. Pois 2955,9 2881,7 7^,2= 93,3 » ^ 243,0 40.2 283,2 262,4 '21,9 ■i8!(,3 » 101,1 IV. Tabac 3241,8 3222,7 19,1= 24,0 » 243,0 o 243,0 243,6 26,0 269,6 » 26,6 V. Témoin 32o3,2 3192,1 11,1= i3, 9 n 243,0 o 243, o_ 234,8 22,1 256, g » i3,9 VI. Témoin 901.9 9o3,4 » i.5 « n » » n » » » VII. Témoin 852,9 85i,6 i,3 >' » » » » » » „ „ 2' SÉRIE : 2000^ de la même terre que plus haut, 25o8' d'eau. — Point de plantes vertes inférieures. VIII. Témoin 3ioi,3 3ioo,5 0,8= 1,0 n '90,6 0 190,6 194,6 0 194,6 » 4,0 IX. Avoine 3023,9 Extraction des gaz manquée 190,6 3,o 193,6 177,1 18,4 195.5 » 1,9 X. Pois 3io3,3 2996,2 107,1 = 134,6 )i 190,4 32,8 223,2 195,1 170,5 365,6 » 142,4 XI. Moutarde.... 35o3,i 35o5,2 » 2,1 = 3,6 190,4 4)° '94.4 174.7 '7,3 192,0 2,4 » XII. Cresson 3485,7 3^88,7 « 3,o = 3,8 204, 5 1,9 206,4 179.8 28,6 208,4 >' 2,0 XIII. Spergule 3477,5 3479,4 « 1,9 = 2,4 204,4 o,5 204,9 '98,0 10,2 288,2 >. 3,3 » On le voit, la concordance des deux méthodes est satisfaisante. Quant à l'approximation qu'elles perhiettent, nous admettons comme erreur totale maxima ± 3'^'^ pour la première et environ rh 4™^'' pour la seconde. En ce qui concerne les pois, si cette dernière méthode a fourni ( 77« ) un peu plus d'azote gagné par l'ensemble des plantes et du sol qu'il n'y a eu d'azote gazeux disparu d'après la méthode directe, c'est que, l'extraction finale du gaz terminée, ils ont été conservés à l'air libre pendant un ou deux jours avant d'être sacrifiés pour l'analvse et ont continué alors à absorber de l'azote. Examinons maintenant les diverses expériences. » Dans l'expérience V, instituée pour servir de témoin, le développe- ment des plantes vertes inférieures a été très notable, et il y a eu fixation d'azote sans aucun doute; mais, dans les deux suivantes, VI et VII, ce développement s'est trouvé extrêmement faible, et il p'y a pas eu d'azote fixé. La comparaison de la première de ces expériences (V) avec les deux autres (VI et VII) suffit à prouver l'absorption de l'azote gazeux par les plantes vertes inférieures dont il s'agit. Des autres expériences de la pre- mière série (de I à IV), on ne peut, en bonne logique, tirer qu'une consé- quence, c'est qu'il y a eu fixation d'azote libre soit par les plantes (topi- nambour, avoine, pois, tabac), soit parles plantes vertes inférieures. » Dans la deuxième série, en l'absence de ces plantes inférieures, le sol du témoin, l'avoine (d'après la méthode indirecte), la moutarde, le cresson, la spergule, n'ont pas fixé d'azote en proportion saisissable. Mais les pois, dans des conditions identiques, en ont absorbé abondamment; leurs raiines ont été trouvées, comme aussi dans la première série, pour- vues de belles nodosités. 1) Les conclusions des résultats qui précèdent sont les suivantes : » 1° Il y a des plantes vertes inférieures qui peuvent emprunter de l'azote gazeux à l'atmosphère; • » 1° Dans les conditions de nos expériences, les sols nus, l'avoine, la moutarde, le cresson, la spergule, n'ont point fixé d'azote libre en quantité mesurable; il est vérifié une lois de plus que, dans les mêmes conditions, les pois sont capables de faire de larges emprunts à l'azote atmosphé- rique ('). » M. Bertuelot appelle l'attention de l'Académie sur l'importance et l'originalité de la Commiaiication précédente. Elle a pour objet d'éclair- cir quelques-uns des mécanismes suivant lesquels s'effectue la fixation de l'azote sur la terre végétale. Par là se vérifient et se développent (') Nous avons été très liabilement sexoudés dans l'exécution de ces recherches par M. Gagnebien. \ous avons plaisir à lui en exprimer ici nos vifs remerciements. ( 779 ) chaque jour davantage les nouvelles doctrines sur la fixation directe de l'azote atmosphérique par les principes organiques du sol, doctrines dont j'ai été le promoteur, qu'il me soit permis de le rappeler; car elles ont été longtemps combattues. Sans parler autrement de ce genre de fixation d'azote, purement physico-chimique, que l'effluve et l'électricité atmosphé- rique déterminent sur les principes organiques en général, réaction aussi nécessaire que l'absorption de l'oxygène par les corps oxydables, il suffira de rappeler comment j'ai établi, en i88>, dans ce Recueil, la fixation de l'azote atmosphérique libre sur les matières organiques renfermées dans certaines terres argileuses, expliqué par elle l'influence de la jachère, et démontré que cette fixation a lieu souç l'influence des êtres vivants qui habitent ces terres. Je l'ai constaté d'ailleurs indépendamment de la pré- sence des Légumineuses, ou autres plantes supérieures. Je suis heu- reux de voir les nouveaux faits apportés par MM. Schlœsing fils et Laurent, qui tendent à préciser davantage la signification des phénomènes ; les végétaux inférieurs sur lesquels ont porté leurs observations ne sont assurément pas les seuls efficaces et cet ordre de recherches sera sans doute de plus en plus fécond en résultats utiles à la Science comme à l'Agricul- ture. Aussi n'est-il pas sans intérêt de signaler l'enchaînement des décou- vertes dans cette étude, comme dans toute investigation scientifique méthodiquement poursuivie. CHIMIE AGRICOLE. — L'ammoniaque dans l'atmosphère et dans les pluies d'une région tropicale. Note de MM. V. Marcano et A. Muntz, présentée par M. ïh. Schlœsing. " Depuis plusieurs années, j'ai institué, avec le concours de M. V. Mar- cano, prématurément enlevé à la science, des recherches sur la composi- tion de l'atmosphère et des eaux pluviales sous les tropiques. Professeur à l'Université de Caracas (Venezuela), M. V. Marcano avait établi la sta- tion d'études près de cette ville, située à lo", 3 de latitude nord et à une altitude de 922"". Cette région est caractérisée par la constance de la tem- pérature, par l'inégale répartition des pluies, par la violence et la fré- quence des orages. Nous avons pensé que les phénomènes météorolo- giques spéciaux à ce climat n'étaient pas sans influence sur quelques-uns des faits naturels qui peuvent modifier la constitution de l'atmosphère. Déjà nos premières recherches ont montré que la nitrification aérienne, ( 78o) due aux décharges électriques, s'y exerce avec une bien plus grande inten- .sité et que les eaux pluviales sont environ dix fois plus riches en nitrates et nitrites que celles des climats tempérés ('). )) Nous avons étudié, dans une nouvelle série, la répartition de Tam- moniaque dans l'atmosphère et dans les eaux météoriques, et les causes qui en font varier les proportions. » T/étude, dans les régions lointaines, de faits souvent si différents de ceux que nous sommes à même d'observer autour de nous, demande le concours de personnes qui, ne disposant pas toujours de l'outillage néces- saire aux mesures précises, s'attachent à recueillir et à préparer sur place les échantillons. Il faut savoir gré aux chercheurs, comme M. V. Marcano, qui, dans des circonstances souvent difficiles, réunissent les éléments de ces travaux, aisément complétés ensuite dans nos laboratoires. Le point essentiel est de prélever dans des conditions définies et de conserver sans altération les matériaux dont l'examen définitif ne peut être fait qu'au bout d'un certain temps. » Pour doser l'ammoniaque dans l'eau de pluie, un volume connu était distillé, sans retard, en présence de magnésie, dans un appareil à fractionnement; le produit de la distillation se rendait dans de l'acide sulfurique. L'ammoniaque était ainsi fixée et concentrée dans un très petit volume de liquide, que l'on additionnait d'alcool fort. Dans ces conditions, la proportion d'ammoniaque reste invariable, comme nous nous en sommes assurés au préalable. Au laboratoire, on déterminait l'ammoniaque parles procédés ordinaires, après avoir chassé l'alcool. » Les prélèvements d'eau de pluie, commencés le 12 septembre 1889, ont été con- tinués jusqu'au 29 août i8go, pendant une année entière. Vingt échantillons ont été recueillis; ils ont donné une proportion moyenne d'ammoniaque de i™?'', 55 par litre, avec un minimum de o™6'',37 et un maximum de 4™°'', 01. Cette moyenne est beaucoup plus élevée que celle qu'on trouve sous nos climats. Boussingault n'a obtenu, en Alsace, que o™5'',52; MM. Lawes et Gilbert, en Angleterre, que o^s^gj. » Nous avons également étudié, au point de vue de sa teneur compara- tive en ammoniaque gazeuse, l'air de cette station tropicale. De l'eau aci- dulée, présentant une surface connue, était exposée à l'air pendant un temps donné et l'ammoniaque absorbée y était déterminée. Il ne s'agit ici que de l'ammoniaque qui existe en tension dans l'atmosphère à l'état de carbo- nate, et non de celle qui y flotte sous forme de poussières cristallines, constituées par du nitrate et du nitrite non susceptibles d'être absorbés, à la manière d'un corps gazeux, par une surface liquide. (') Comptes rendus, t. CVIII, p. io6a. ( 7«' ) » Les expériences ont duré du i6 janvier au ii septembre i8go. Onze détermina- tions, comprenant 174 jours d'observation, ont pu être faites; elles ont montré que, en moyenne, une surface acide de i""! absorbe, par vingt-quatre heures, i2™s'',52 d'ammoniaque, avec un minimum de 5"'8'',3o et un maximum de 27™*''. Dans ses recherches, faites à Paris, M. Schlœsing avait obtenu une moyenne de 20™?''. A Join- ville-le-Pont, des déterminations, continuées pendant plusieurs années en pleine cam- pagne, m'avaient donné une moyenne de 24"'8'', avec des écarts peu considérables. » L'air de notre station tropicale est donc moins riche en ammoniaque gazeuse que celui des régions tempérées. » On eût pu penser que l'ammoniaque gazeuse était plus abondante dans l'air des pays chauds, à cause de la température plus élevée des eaux marines, qui a pour conséquence, d'après les principes établis par M. Schlœsing, une tension plus forte de l'ammoniaque qu'elles con- tiennent. Mais nos précédentes recherches ayant montré la formation abondante de l'acide nitrique dans l'air des tropiques, on coinprend que l'ammoniaque, se combinant à cet acide, cesse d'être gazeuse pour former des poussières cristallines. )) Contrairement à ce qui se passe sous nos climats, l'ammoniaque qui existe en tension à l'état de carbonate est donc moins abondante dans l'air de Caracas que celle qui existe à l'état de nitrate, sous la forme de pous- sières. L'air de cette région, tout en étant plus chargé d'aminoniaque, comme le démontre l'abondance de cette base dans les eaux pluviales, en contient donc de moindres quantités à l'état gazeux, c'est-à-dire suscep- tible d'être absorbée par les surfaces liquides. » Les essais faits en France par M. Schlœsing, ainsi que par moi, ont montré que les variations entre les quantités d'ammoniaque absorbée par une même surface ne sont jamais considérables et se rapprochent beau- coup de la moyenne. On voit, parles chiffres donnés plus haut, qu'il n'en a pas été de même à la station de Caracas, où des écarts très grands ont été observés. Ces variations tiennent aux causes qui modifient la propor- tion d'acide nitrique, dont l'abondance intermittente, coïncidant avec l'état électrique de l'air, vient amoindrir le taux d'ammoniaque gazeuse par une saturation qui donne naissance à du nitrate dépourvu de tension. Il se produit alors de nouveau un appel de l'ammoniaque des eaux marines, et, en fin de compte, une circidation plus active de cette base dans l'atmo- sphère de cette région tropicale que dans celle des climats tempérés. » ( 782 ) CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Influence des rayons solaires sur les levures que l'on rencontre à la surface des raisins. Note de M. V. Martinand, pré- sentée par M. Duclaux. « Si l'on recherche, sur des raisins coupés à diverses hauteurs d'un même cep, le nombre et la nature des levures qui les recouvi'ent, on trouve que les raisins placés au bas du pied de la vigne donnent une très grande quantité de Saccharomyces, parmi lesquels prédominent les 5. api- culatus; au milieu et au sommet du cep, les levures sont, au contraire, en très petit nombre. )) Il m'a paru intéressant de rechercher si l'absence ou le peu d'abon- dance de ces micro-oi-ganismes n'étaient pas dues à l'action des rayons so- laires. Dans ce but, et pour me placer dans des conditions se rapprochant de celles auxquelles sont soumis les raisins sur leur cep, j'ai opéré sur des grains de raisins fraîchement cueillis, que je trempais dans de l'eau stéri- lisée contenant en suspension des levures prises sur des cultures où la le- vure elliptique était sous forme de globules et de spores, et la levure api- culée sous les formes diverses qu'elle présente souvent. Ces raisins étaient ensuite exposés au soleil pendant un certain nombre d'heures, puis mis dans des tubes contenant du moût de raisin stérilisé. Le Tableau suivant donne les résultats obtenus : Durée Tempé- de rature l'exposition maxi- Levures Le moût fermente Dates. au soleil. mum. essayées. au bout de : Septembre 17... h m ■ 1 .3o 0 44 Apiculée Pas de fermentation )) . . » » Elliptique I 24 heures )) » » Elliptique II 4o heures » 6 . 00 » Apiculée Pas de fermentation » . . )> )) Elliptique I » » . . » » Elliptique 11 » » i8... 6.00 43 Apiculée » » » » Elliptique I » » » » Elliptique II )) » 28... 1 .3o 33 Apiculée 42 heures » » » Elliptique I )) » 29... 6.00 36 Apiculée Pas de fermentation » » » Elliptique I 47 heures » » » Apiculée Pas de fermentation » » » Elliptique I » (783 ) » On peut craindre, dans ces essais, que, les raisins ne pouvant être sté- rilisés, des bactéries, des moisissures ne viennent ajouter leur action à celle de la lumière et favoriser la destruction des levures. Pour éviter cette cause d'erreur, j'ai remplacé les raisins par des ])laques de verre et du papier stérilisé, que je trempais dans de l'eau ou des solutions à IG pour loo de gélatine pure contenant ces levures en suspension. Cette solution de gélatine a été employée pour faciliter l'adhérence des Saccha- romyces contre le verre ou le papier, et j'ai obtenu les résultats suivants : Durée Tempé- de rature Dates. l'exposition niaxi- Levures Le moût fermente au soleiL mum. essajées. au bout de h m 0 Septembre 19 8.00 4'5 Apiculée Pas de fermentalion » » » )> Ellipliqiie I » » 20 » 43 Apiculée » » » » Elliptique I » » B » Elliptique II » Octobre 3 2.80 [\i Apiculée 84 heures. » » » Elliptique I Pas de fermentation » II 2.00 » Apiculée 64 lieures » » » Elliptique I Pas de fermentation » i4 i.So » Apiculée 48 heures » » )> Elliptique 1 64 heures » 4-00 » Apiculée Pas de fermentation » » » Elliptique I » Novembre 2 » 3^ Apiculée 48 heures » » » Elliptique I Pas de fermentation » 3 jours 36 Apiculée » » 1) » Elliptique I » » De ces deux Tableaux, on peut conclure que, chaque fois que la durée d'exposition au soleil a été égale ou supérieure à quatre heures et la tempéra- ture comprise entre 4 1° et 45°, les levures ont été tuées. A des températures plus basses, comprises entre 36" et 37°, la levure apiculée a fermenté une fois et la levure elliptique deux fois sur trois essais pour une durée d'in- solation de quatre et de six heures. A la température de 36°, les levures sont encore tuées si on les laisse exposées au soleil pendant trois jours. » Quelle part doit-on faire à la lumière et à la chaleur dans ces essais? Pour le déterminer, j'ai répété ces expériences sur des raisins et des pa- piers imbibés de levines, que je maintenais à diverses températures, dans une étiive d'Arsonval. Entre 36° et 4o°. ces levures sont encore vivantes au C. R., 1891, 2= Semestre. (T. CXIU, N" 22.) Io4 ( 784 ) bout de dix jours. Maintenue à 4o°-44°> l-i levure apiculée est tuée au bout de quatre heures; la levure elliptique est encore vivante au bout de qua- rante-huit heures et n'est détruite qu'après un séjour à l'étuve de qua- rante-huit heures à l\']°-l\<^°. » On voit donc que, en dehors de la chaleur propre des rayons solaires, la lumière a une action propre sur la vitalité des Saccharomyces , et que l'ensemble de ces deux influences permet d'expliquer pourquoi les levures sont peu répanduest sur les raisins non abrités. Le grand nombre à'Api- culatus que l'on trouve sur les raisins situés dans le bas du cep est dû en partie à la protection apportée par les feuilles, mais surtout au voisinage du sol, qui en contient d'énormes quantités. » En résumé, le S. ellipsoideus, qui est le plus utile à la fermentation du viti, se trouvera d'autant plus répandu que l'ardeur des rayons solaires sera moins grande. Il se trouvera donc en plus grand nombre, toutes choses égales d'ailleurs, sur la vendange du Centre de la France que sur celle du Midi, de l'Algérie et de la Tunisie. Dans ces provinces, tout en tenant compte que la fermentation imparfaite des vins est due à la tempé- rature élevée de la vendange, il peut arriver que le refroidissement du moût à une température favorable au développement de la levure ne soit pas suffisant, et que les mêmes accidents se produisent par suite du trop petit nombre de 5. ellipsoideus ayant résisté à l'action de la lumière. » BOTANIQUE. — Sur quelques effets du parasitisme chez les végétaux. Note de M. Ant. iMAGNi.\, présentée par M. Duchartre. « Dans une Note communiquée récemment à l'Académie (séance du g novembre dernier), M. Vuillemin, à la suite de nouvelles recherches sur le Lychnis dioica envahi par VUstilago antherarum, a montré que l'in- fection parasitaire pouvait être locale et que j'avais à tort considéré les fleurs femelles desLycA/zw ustilaginisés, comme /•(?W/eme^^ hermaphrodites. Je dois expliquer d'abord que, dans la Communication visée par M. Vuil- lemin, laquelle remonte au 22 octobre 1888, j'avais employé le terme « hermaphrodite » dans un sens morphologique et non physiologique; le contexte, où je ne dis nulle part que les anthères contiennent du pollen, le prouve; l'expression n'en était pas moins inexacte; je l'ai rectifiée, peu de temps après, dans un Mémoire sur le Lychnis vespertina, publié en 1889, où je me sers des mots seuls de « fleurs en apparence hermaphrodites », et ( 7«5 ) où je dis expressément que « les anthères sont toujours remplies par les » spores de VUslilago (' ) ». M Je profite de cette occasion pour apporter quelques faits nouveaux, concernant la castration parasitaire, certains d'entre eux confirmant les observations de M. Vuillemin. » I. La possibilité d'une infection locale, soupçonnée par M. Roze et vérifiée par M. Vuillemin pour le Lychnis dioica, doit être admise aussi, d'après mes observations, pour Y Euphorbia Cyparissias et pour \'E. verru- cosa châtrés par YUromyces Pisi et VU. scutellatus(-). » II. De même que pour le Lychnis dioica, le parasite, en faisant appa- raître des ctamines dans les fleurs neutres qui constituent la houppe du Muscari comosum, rend seulement plus volumineux des rudiments d'or- ganes qui existent, plus ou moins atrophiés, dans les fleurs neutres des plantes saines C). Il sera intéressant d'étudier, l'année prochaine, si le développement de ces organes mâles présente les particularités obser- vées par M. Vuillemin dans le Lychnis dioica, ce qui est probable ; mais le fait seul de l'existence d'anthères rudimentaires dans les fleurs saines et neutres du Muscari comosum permet, dès maintenant, de proposer cette conclusion que, dans les deux plantes où l'on a observé jusqu'à présent une castration androgène, le parasite agit de la même façon, en provo- quant l'agrandissement d'organes atrophiés, mais préexistant dans la fleur normale. » III. Une autre preuve que le parasite ne peut faire apparaître un or- gane complètement absent est fournie par ce fait que je n'ai jamais observé, et, je crois, qu'on n'a jamais signalé, d'ovaires dans les fleurs mâles ustila- ginisées, soit du Lychnis vesperlina, soit du Muscari comosum. Deux cir- constances pourraient cependant faciliter le développement de ces organes, si la présence de rudiments carpellaires ne paraissait absolument nécessaire : c'est d'abord l'existence d'ovaires que j'ai constatés, plus ou moins atro- phiés, il est vrai, dans les fleurs d'une plante mâle de Lychnis diurna, forme très voisine du L. vespertina et se comportant comme lui à beaucoup d'égards; puis, l'excitation provoquée par le parasite dans les parties (*) Recherches sur le polymorphisme floral du Lychnis vespertina, p. 19 et 21; Lyon, 1891. (^) Cf. Observations sur le parasitisme et la castration dans les Anémones et les Euphorbes {Bulletin scientifique du nord de la France, t. XXIII, p. 43i et 433; 1891). (') Cf. Comptes rendus, 2 juin 1890. ( 786 ) ax-iles de la fleur, pédoncule floral du Muscari, pédoncule et androphore des Lychnis; l'action sur l'androphore est surtout manifeste dans la fleur femelle des Lychnis, où elle détermine un balancement curieux entre le développement de l'ovaire et celui de l'androphore, caractère du sexe mâle . Mais l'action excitatrice sur le pédoncule de la fleur mâle des Lychnis ustilaginisés est encore plus remarquable; dans la plante mâle, saine, la fleur tombe de bonne heure et le pédoncule se dessèche rapidement; dans la plante femelle, au contraire, le pédoucule persiste jusque après la dissé- mination des graines; or, dans le^ fleurs mâles parasitées , le pédoncule persiste aussi, comme dans les fleurs femelles, assez longtemps après l'an- thèse. C'est encore là une particularité qui m'avait échappé lors de mes premières recherches et qui a une certaine importance pour la connais- sance des effets physiologiques du parasitisme, en ce qu'elle prouve que l'action du parasite se fait sentir non seulement sur les organes reproduc- teurs, ètamines et carpelles, en y déterminant des phénomènes de castra- tion plus ou moins prononcés, mais aussi sur les parties voisines, andro- phore, pédoncule floral, qu'elle modifie en leur donnant, au moins en apparence, des caractères du sexe opposé. » A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures et demie. M. B. ERRATA. (Séance du i6 novembre 1891.) Page 688, ligne 5, au lieu de Julien Lefebvhe, lisez Jclien Lefèvbe. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VIIJ.ARS liT FILS, Quai (ies Grands-Augiislins, n" 5). Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièromeiU le DUnancIte. Us lurraoïit, à la fin de l'année, deux volumes in-4''. Deux Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du i'' janvier. Le prix de l" abonnement est fixé ainsi (/itil suie : Paris : 20 fr. — Déparlements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. chez Messieurs : Agen Michel et Médan. I Gavault Sl-Lager. Alger ' Jourdan. ( Ruil". Amiens Hecquet-Decobert. ( Germain et Grassin. '^"S^''^ i LachéseelDolbeau. Bayonne Jéx-ùme. Besançon Jacquard. ; Avrard. Bordeaux ! Dulhufl". ' Muller (G.). Hourges Renaud. / Lefournier. \ F. Robert. J. Robert. lires t. Lorient. Caeii Chambcry Cherbourg Clermonl-Ferr.. V Uzel Caroir. Baër. Massif. Perrin. ( Henry. / Marguerle. ( Rousseau. ( Ribou-Collay. . Laniarche. Dijon Ratel. ' Daniidot. Douai. \ Lauverjal ( Grépin. „ . , i Drevel. Grenoble ' ( Gratier. La Hochelle Robin. Bourdignon. Dombre. Ropileau. Lcfebvre. Quai'ré. Le Havre . Lille.. \; chez Messieurs : ( Bauriial. i M"» Texier. Beaud. Georg. Lyon <' .Mégret. i Palud. 1 Vitte et Pérussel. Marseille Pessailhan . i Calas. Montpellier. ... ^ ^^^,^^ Moulins Martial Place. [ Sordoillet. Nancy ! Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. ( Loiseau. Nantes ,,„. ,, ,, / M"" Velôppe. i Barma. Nice ,, . , . , „,, ( Visconti et G". Nimes Thibaud. Orléans Luzeray. ( Blanchier. J^oitiers „ , ( Druinaud. tiennes Plihon et Hervé. Bochefort Boucheron - Rossi - \ Langlois. [gnol. Rouen , . . ( Lestnnganl. S'-Élienne Chevalier. ( Bastide. ( Runiébe. j Giinet. ( Privât. iBoisselier. Péricat. Suppligeon. Giard. Lemaitre. Toulon . . . Toulouse Valenciennes.. On souscrit, à l'Etranger, Amsterdam. Berlin. Bucharest . chez Messieurs : Robbcrs. Feikcma Caareisen Athènes Beck. [et C'". Barcelone Verdaguer. Asher et G'". Calvai'Y et G". P'riediander et lils. Mayer et MUller. Berne j Schmid, Krancke et ( G . Bologne Zanichelli et G''. I lîamiot. Bruxelles Mayolez. ( Lcbègue et G'". \ Haimann. \ Ranisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Deightoii, BellelC». Christiania Canjmermeyer. Constantinople. . Otto et Keil. Copenhague Hiist et fils. Florence Lœscher et Seeber. Gand...^ Hosle. Gênes Bcuf. iCherbuliez. Georg. Stapelmohr. La Haye Belinfanle frères. ^ Beiida. ( Payol. ; Barth. \ Brockhaus. Leipzig ' Loientz. Max Rube. Twietrneyer. ( Desoer. / Gnusé. Lausanne. Londres Luxembourg . Milan. hez Messieurs ; Dulau. Nutl. V. Biick. Librairie Gutei\ - berg. Madrid / Gonzalès e hijos. Yravedra. F. Fé. Duinolard frères. Hœpli. Moscou Gautier. : Furcheim. Naples Marghieri di Giii^ ( Pellerano. iChristern. Slechert. Westermann. Odessa Rousseau. Oxford l^arker et C'°. Palernte Clausen. Porto Magalhaés. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. ( Bocca frères. ) Loescheret G''. Botterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallin. Zinserling. ; WolIT. Bocca frères. Borne . S' Pétersbourg. \ ■ Turin. I Bocca ) Brero i Clausen. RosenbergetSo Liège. Hier Varsovie Gebethner et WolIT. Vérone Drucker. Frick. Gerold et G'". Ziirich Meyer et Zeller. Vienne . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES Tomes IwàSl. — (3 Août i835 à Si Décembre i85o. ) Volume in-J"; [853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. — ( i"' Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91. — (i'' Janvier 1S66 à 3i Décembre 1S80.) Volume in-4°; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points de la Pliysiologie des Algues, par .M.M. .\. DERBEset A.-J.-J. Solier.— .Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les Comètes, par M. Hansen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-^", avec 32 planches; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en iS5o par l'Académie des Sciences pour le concours de i833, et puis remise pour celui de i856, savoir : n Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- » mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature » des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-4°, avec 27 planches; 1861. .. 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. K 22. TABLE DES ARTICLES. (Séance d.) 50 novembre 1891.) 31EM0IRES ET COMMUNICATIOIVS DKS MEiMHHES RT DES COIIHKSI'ONDANTS DE L'ACADÉMIE. \l. le MiNisïHE DE l'Instruction publiqvk ET DES Beaux-Arts adresse une ampliation d'un Décret par lequel M. le l'ri-sident do la République approuve l'élection de M. Al- fred Potier, dans la Section de Physique, en remplacement de M. Edmond Bec querel Pages M. Chambhelent. — Assainissement et mise en culture de la Camargue 7'i' M. P. -P. Deheraix rappelle à l'Académie la perte qu'elle a faite dans la personne de M. d'Andrade Corvo, Correspondant pour la Section d'Kconomif rurale NOMIIVATIONS. A la suite de deux tours de scrutin succes- sifs, pour l'élection d'un membre de la Commission centrale administrative eu remplacement de feu M. Edmond Bec- querel, cette élection est renvoyée à la première session de janvier 1S92 MEMOIRES PRESEIVTES. M. E. Senet rappelle que, dans une Note adressée à l'Académie le ç) mars i885. il annonçait avoir obtenu l'aluminium en faisant arriver un courant électrique pen- dant la fusion ignée de l'aluminate de soude et du chlorure de sodium -G7 M. Marcellin Langlois adresse une Note intitulée : « Études Iherniochimiques du carbone, de l'oxygène, de l'hydrogène, servant pour la détermination des données thermochimiques de la Chimie orga- nique >' CORRESPOND AIVCE. M. Faye fait hommaj^e à l'Académie, au nom du Bureau des Longitudes, du 216' volume de la Connaissance des Temps, pour 1894 767 .M. FjORREI.ly. — Observations de la planète découverte par M. Borrelly, à l'Observa- toire de Marseille, le 27 novembre 1891.. 768 M. P. Tacchini. — Résumé des observations .solaires faites à l'Observatoire royal du Collège romain, pendant le troisième tri- mestre de 1S91 ^(ii) iM. IIeuutault. — Sur les marées "23.) lo5 ( 78« ) » Dans ma première publication, en date du 6 avril i8gi, j'ai dit à ce sujet : « Le phosphore réagit à froid sur l'iodure de bore. Aussitôt qu'il y » a contact entre les deux corps, il se produit une violente incandes- ■>! cence. « On pouvait donc, dès cette époque, prévoir qu'il serait pos- sible d'obtenir par celte voie les composés du bore et du phosphore. Cette réaction m'avait frappé et, dans ma publication sur l'iodure de carbone, en date du 6 juillet 1891, j'y reviens en passant et j'indique qu'il se pro- duit d'abord une poudre rougeàtre qui est le premier phosphoiodure cris- tallisé que j'ai étudié complètement par la suite. Je dis aussi que, chauffée dans le vide, cette poudre peut donner une matière blanche (elle n'était pas pure et renfermait alors une petite quantité de phosphate de bore), et je donnais, au sujet de ses propriétés, les indications suivantes : « Ce phosphure de bore, infusible au rouge, est inattaquable par l'acide » azotique monohydralé, décomposable par la vapeur d'eau en hydrogène » phosphore et acide borique, et se rapproche, par ses propriétés, de )i l'azoture de bore de Deville et Wœhler. Nous en continuons l'étude. » (^Comptes rendus du 6 juillet 1891.) » M. Besson a donné ensuite, en date du i3 juillet 1891, une Note por- tant pour titre : « Combinaison du bromure de bore avec l'hydrogène » phosphore. Phosphure de bore », dans laquelle, comme il l'indiquait la semaine dernière, il ne fournit pas un seul chiffre d'analyse de ce com- posé, préparé par une méthode différente de la mienne, se contentant de dire que « les premières analyses semblent permettre d'assigner à ce corps » la composition PB. i> » J'ai pensé que ce travail ne devait pas m'empêcher de continuer l'étude méthodique des composés du bore. » M. NoRDENSKiOLD, daus une lettre adressée à M. Berthelot, annonce qu'il a entrepris la publication des Lettres et Mémoires inédits de Scheele : « L'Ouvrage, dont l'impression est déjà commencée, formera un volume de 5oo à 55o pages in-S"^. Outre les Lettres et Mémoires (avec quelques notes explicatives), il contiendra une Biographie du célèbre savant, ou plutôt une énumération, fondée sur des documents originaux, des faits principaux de sa vie. )) Les Lettres de Scheele sont d'un style clair et serré. Elles contiennent seulement des relations d'essais chimiques nouveaux et généralement ( 7«9 ) importants. On n'y trouverait presque jamais une phrase inutile, qu'on voulût supprimer ou modifier, jamais une erreur expérimentale. Elles fourniront, non seulement pour les savants et les professeurs, une contri- bution inappréciable à l'histoire de la Chimie, mais encore des documents que l'étudiant pourra consulter avec avantage pour compléter l'enseigne- ment qu'il aura reçu. » M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte douloureuse qu'elle a faite dans la personne de M. F. Palasciano, Correspondant de la Section de Médecine et Chirurgie, décédé à Naples le 29 novembre dernier. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. le Président de la Chambre syndicale du commerce ev gros des vixs et spiritueux, de Paris et de la Seine transmet à l'Académie un Rap- port sur le déplâtrage du vin. La Chambre syndicale espère que l'Académie voudra bien lui faire con- naître son avis, en particulier sur l'emploi des sels de strontiane pour le déplâtrage des vins. (Commissaires : MM. Berthelot, Duclaux, A. Gautier.) M. François adresse, de Charleville, un Mémoire relatif à un système de torpille automobile. (Commissaires : MAI. Jurien de la Gravière, Berthelot, Resal.) M. L. Camescasse soumet au jugement de l'Académie une « Note sur la suppression du postulatum d'Euclide «. (Commissaires : MM. Darboux, Poincaré.) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de la Guerre invite l'Académie à lui désigner deux de ses Membres pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'École ( 79» ) Polytechnique, pour l'année 1891-92, au titre de Membres de l'Académie des Sciences. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la théorie des équations différentielles linéaires. Note de M. André Markoff, présentée par M. Hermite. « Dans le tome CVI des Comptes rendus, se trouve une Note de M. E. Fabry : Réductibililé des équations différentielles linéaires (p. 732-734), qui concerne la question suivante : « Soit une équation différentielle linéaire dont les coefficients sont des » fonctions rationnelles de .x. (■) Po d"'y dx"<- P. rf"'-'y dx""- ï + . . . + P„ J = O. » On se propose de trouver une équation d'ordre n et de même forme • • -I- qnj = o d"-y d"-^y ^ "^ ^' dx''-' » dont toutes les intégrales vérifient l'équation (i) et de chercher dans » quel cas le problème est possible. » » Il me semble que cette question peut être résolue par des considéra- tions plus simples que celles de M. Fabry. » En présentant l'équation cherchée dans la forme yr y."-" J II J U y y y\ r. = o. •• y,, j« où J,, j2' •••' Jn sont des fonctions satisfaisant à l'équation proposée (1), et en posant y: J, J. (H- 11 J II = z, J II y II J \ J \ J \ v'"» v'""" v'""^' J n J II J II yr yr' • j'. J< y: v"'-- J II y'i, r, • y'„ 7« ( 791 ) on aura _ " _ £ — !! et, ail moyen de l'équation (i), on peut obtenir pour chacune des fonc- tions Z, II, c, ... une équation différentielle linéaire, dont les coefficients sont des fonctions ratioiuielles de x, d'ordre m {m — I ) • • • ( '" — n + i) » Cela étant, il faut en premier lieu trouver, par la méthode au sujet de laquelle je vous ai écrit dans ma Lettre du 6 novembre, parmi les fonc- tions z satisfaisant à l'équation mentionnée ci-dessus, celles dont les déri- vées logarithmiques sont rationnelles. )) Et si (/, = — — est une fonction rationnelle de œ, posant z = a. e'^f ••'■'■■, v^q._, z = q„ on obtiendra les équations différentielles linéaires, dont les coefficients sont des fonctions rationnelles de x, pour déterminer ^2. 7:i qn- » Donc la question posée se réduit à trouver, parmi les fonctions satis- faisant à une équation différentielle linéaire, celles dont les dérivées loga- rithmiques sont rationnelles et, parmi les fonctions satisfaisant à certaines autres équations différentielles linéaires, les fonctions rationnelles, les coefficients de toutes ces équations étant des fonctions rationnelles de x. » MÉCANIQUE. — Sur les modifications de C adiabatisme d'une veine gazeuse contractée. Note de M. H. Parextv, présentée par M. Léauté. « Une curieuse remarque d'Analyse fournit aux vitesse, température et densité des ondes successives d'une veine gazeuse, une détermination bien différente de celle qui, dans ma Note du 2 novembre, résultait de ( 792 ) l'hypothèse d'une conservation parfaite de l'énergie adiabaliqiie, en dépit delà contraction. La dérivée en — ^ o, de la tnlesse maxima réelle est in- versement proportionnelle au débit W^. (^e théorème, évident pour les liquides, l'est également pour les gaz dans le cas d'une convergence adia- ba tique, (i) W„ = m,m, S ?'rS/2^ECT„(i-pI) ; (y = ^--^'V (2) V,= v'25-ECTo(i-py), ,.,, t^ = 12H. ( 793 ) ce qui suppose, que les parois conductrices absorbent la chaleur due à la compression lente du gaz dans le récipient. )) Cette méthode assigne un rôle important à la contraction désormais invariable de chaque orifice. Pour les cônes de faible ouverture, le coeffi- cient elliptique m a pour représentation géométrique le rapport de la calotte sphérique au cercle, du carré de l'arc au carré du sinus. Les valeurs calculées et observées pour 9" et 1 3° sont: î,o83et !,oio; 1,0373 et 1,0373, et leur produit par la fraction \Jia — o,C)'] ne dépasse pas l'unité. Enfin, avec tous les orifices, contractés ou non, la rupture se produit sur un col et sur une surface plane. » Je ne m'arrête pas un seul instant à l'idée que la contraction puisse modifier la valeur des coefficients thermiques C et c, mais j'admets que la convergence des molécules gazeuses vers un point unique y détermine, sinon une variation d'énergie, du moins une transformation de la vitesse en calorique permanent. Si ce point, dans les orifices contractés, se place à l'amont du col, la masse stagnante amont s'échauffe, la veine refroidie et consolidée peut alors supporter, sans se rompre, une plus basse pres- sion; si, dans les orifices convergents, il se produit à l'aval, le gaz franchit l'orifice avec toute son énergie. Dans le cas même où la contraction trans- forme ainsi l'adiabatisme, l'expérience nous autorise à généraliser l'équa- tion adiabatique élémentaire de Laplace (9) Cp dv -H cvdp = o par la détermination de nouvelles valeurs de C et c, fonctions de la con- traction. L'on conçoit, du reste, que la modification permanente de la tem- pérature du gaz exerce sur la valeur même du débit une action réflexe, nettement constatée dans mon Mémoire du 9 octobre, et qui s'ajoute aux effets thermiques de la compression des masses stagnantes et de la con- ductibilité de leurs parois. » Et l'œuvre d'Hugoniot me fournit ici un important appoint expéri- mental. Pour les six expériences deHirn, la vitesse maxima effective limite, obtenue en divisant le débit limite par le produit de la section réelle et du rapport des densités, se trouve égale à la vitesse du son dans l'onde de rupture, vitesse indépendante de la pression et fonction de la tempé- rature V, = 4/ '^^"''""" T, = 20, 1 20 v/T; : V ctiJ^im 272,80 ' ' V ( ( 794 ) Orifices contractés. Orifice conique Orifice ^ — ' ^ cylindrique 9"*. coni(iuei3°. Le même. Conique 9". Expériences de Hirn. I. II. III. IV. V. VI. «i elliptique 0,6491 o,6647 0,9632 1,0378 1,0873 1,0298 Pl rapport limite 0,2706 0,2878 o,5o85 0,5475 o,5475 0,5391 Y 0,7798 0,7587 0,3431 o,225o o,225o 0,2011 S section réelle o*"*!, 1257 o'''i,2552 C^'i, 1772 o'^ —45° —38°, 9 —34°, 7 —33° ,^ ( expérimental.. 2', 0716 4'i2683 3', 8890 3', 6920 3', 7108 9',83oo '' ( ellijjlique i',9242 3', 9492 3', 2970 3', 6228 3', 6854 9'; 7097 ( expérimentale. 219^,95 226'", 18 293^,8; 3i5™,4i 3i6",98 3i4",5i "o'«i L j gUipjjfj^p 204™, 12 209°', 27 290™, 12 306"', 62 3i4",85 810°', 66 Vg vitesse du son 202", 43 200", 49 299'", 89 3i5'",i7 817", 96 316"", 36 » La vitesse limite d'un orifice adiabatiquement convergent serait, en partant de o dans le réservoir, de Soa", 84 à la température de 46°, 42. C'est également la vitesse du son à cette température. » CHIMIE. — Sur les tensions de vapeur des solutions de chlorure de cobalt. Note de M. Georges Charpy, présentée par M. Henri Moissan. « Dans une Note récemment présentée à rAcadémie, M. Étard conclut, de l'étude de la solubilité du chlorure de cobalt, que ce sel peut exister en dissolution sous deux états différents, correspondant, l'un aux solutions rouges, l'autre aux solutions bleues. » J'ai observé des faits du même ordre, en étudiant les tensions de va- peur des solutions de chlorure de cobalt. Voici, par exemple, les tensions observées, à différentes températures, pour une solution saturée à froid, contenant 32 pour 100 de sel anhydre : ( Température 21° 28° 35° 4o° 52° j Tension 7"™ 11™'" i5'""' ig™"" 29 i Température 52° 59° 70° 78° 80° Tension 29""" 89""™ 59"™ 86"""" 98 Température 82° 86° 88° Tension 108'"'" 114™" 120' mm m lu -.mm » Si l'on interprète graphiquement ces résultats, on trouve que la variation de la tension de vapeur en fonction de la température est ( 795 ) représentée par une courbe présentant deux portions sensiblement recli- lignes. La première partie rectiligne est comprise entre 20" et4o° environ. A toutes ces températures, la solution est nettement colorée en rouge. la droite représentative a pour équation 4^ - 7/=- 35. » La deuxième partie rectiligne commence aux environs de 70". Au- dessus de celte température, la solution est nettement bleue. L'équation de la droite représentative est 9^-59/^472. » Entre 4o" et 75" se trouve un arc de courbe qui raccorde les deux droites. » Ces faits, comme ceux qui ont été observés par M. Étard, conduisent donc à admettre l'existence de deux états stables pour le chlorure de co- balt dissous. Ce changement d'état peut être attribué, soit à une varia- tion dans l'état d'hydratation du sel, soit à un changement dans son agrégation moléculaire. Les valeurs obtenues par les coefficients angu- laires des parties rectilignes sont compatibles avec ces deux hypothèses et ne permettent pas, par suite, d'en éliminer une. » L'intervalle compris entre ces deux droites n'est pas tout à fait le même que dans les expériences de M. Étard. Il va de 4o° à 75°, au lieu de 35° à 5o" environ. Ce lait se conçoit aisément, si l'on remarque que, dans les expériences de solubilité, on considère des solutions constamment saturées. Dans les mesures de tensions, la solution étant plus étendue, la transformation de la solution rouge en solution bleue se fait à une tempé- rature notablement plus élevée que pour la solution saturée. » CHIMIE. — Action du sodammonium et du potassammonium sur quelques métaux. Note de M. Joaxms. (c Le sodammonium et le potassammonium sont décomposés par divers métaux, en particulier par le mercure, le plomb et l'antimoine. Le sodam- monium est sans action sur l'aluminium, l'argent, le zinc et le cuivre. » 1" Action du mercure. — I^orsqu'on fait tomber peu à peu une solution de sodammonium dans l'ammoniaque liquéfiée sur du mercure, il est dé- C. a., i8ji, 2" jemtii/e. (T. CVUI, .\' 23.1 I o'o ( 796 ) composé rapidement, surtout au début, et il se produit l'amalgame Hg*lNa cristallisé. Après avoir laissé pendant quinze heures, en contact avec du mercure, un excès de sodammonium, on a fait écouler ce corps, et par des lavages à l'ammoniaque liquide on a enlevé l'excès de l'ammonium alcalin qui baignait l'amalgame et on l'a analvsé. Cet amalgame ne décompose plus le sodammonium en dissolution concentrée ou étendue; il se trouve donc défini par cette condition de subsister dans ces conditions, comme l'amalgame Hg'-Na de Rrant et Popp {Annales de Pharmacie, t. CLIX, p. i88) l'était par la condition de pouvoir subsister quelque temps en pré- sence d'une solution de soude. Je ferai remarquer, en outre, que l'existence de cet amalgame Hg* Na avait été signalée par M. Berthelot dans ses recherches sur les amalgames alcalins, comme une conséquence de déter- minations thermochimiques sur des amalgames empiriques (^Annales de Chimie et de Physique, 5* série, t. XVIII, p. 455). » Le mercure donne, avec le potassammonium, un amalgame de potas- sium qui, laissé dix-huit heures en contact avec un excès de cet ammonium, puis traité comme il vient d'être dit, contient, pour i équivalent de sodium, 17"', 95 de mercure. » Voici les résultats des analyses, pour ces deux amalgames : Na. Hg. Calculé Trouvé. Hg'Na. 2,67 2,79 97.28 97-21 Qq>q5 100,00 K.. Hg. Calculé Trouvé. Hg"K. 2 , l3 2,12 97 '67 97-88 99,80 I 00 , 00 » 2" Action du plomb. — Le plomb décompose rapidement le sodammo- nium, en donnant des produits différents, selon que l'on opère en présence d'un excès de l'un ou de l'autre de ces corps. » Plomb en excès. — Lorsque l'on met une baguette de plomb pur en excès, en présence du sodammonium, on constate que la liqueur mordorée ne tarde pas à devenir bleue au contact du plomb, puis verte. En gé- néral, en opérant sur 0°', 5 de sodium, la réaction est terminée après vingt- quatre heures de contact. Il se dégage, pendant cette opération, très peu d'hydrogène (quelques centimètres cubes), dû à la formation d'un peu d'amidurc de sodium, provenant de la décomposition spontanée du sodam- monium (voir Comptes rendus, t. CXII, p. 392). Une partie du plomb a disparu; ils'est formé une masse de couleur foncée, d'un bleu indigo, don- nant une solution de couleur vert-bouteille dans l'ammoniaque liquéfiée. ( 797 ) Cette matière, bleu indigo, contient à la fois du sodium, du plomb et de l'ammoniaque. Cette combinaison est dissociable; à o", la tension de disso- riationestde 224*^'°, 2. On a établi la formule de ce corps, d'une part en dosant le plomb et le sodium à l'état de sulfates, d'autre part en mesurant alcalimé- triquement la quantité d'ammoniaque fixée sur ce corps. Pour déterminer celle-ci avec précision, on a employé la méthode suivante. A o", la tension de l'ammoniaque bquide est de 3 i6'''",29d'ap7'èsRegnault; elle paraît à peine diminuée de quelques millimètres par la dissolution du composé étudié, qui est très peu soluble. On met l'appareil en communication avec un tube de dégagement plongeant au fond d'un tube profond et plein de mercure, de façon que l'ammoniaque puisse se dégager tant que sa pression est supé- rieure à 235*="". On laisse partir toute l'ammoniaque qui peut sortir dans ces conditions et l'on attend vingt-quatre ou trente-six heures pour être sûr que l'expulsion est totale. On recueille alors l'ammoniaque, qui sort quand on diminue la pression, dans une liqueur acide titrée. On corrige l'ammo- niaque ainsi dosée, de la quantité qui existait à l'état de gaz dans tout l'ap- pareil sous cette pression de 235"" : cette correction est déterminée expé- rimentalement, en substituant, après l'opération, au tube dans lequel on a fait l'expérience, un tube de même capacité. Voici les nombres trouvés, pour les rapports des équivalents de plomb et d'ammoniaque à l'équivalent de sodium : Pb j^=:3,94, 4.16; Moyenne : 4io5; — jT^^ — =:2,od, 2.03; Moyenne ; 2, 023. Na !.. j » I^a formule est donc Pb^Na, 2AzH', » Ce corps bleu indigo donne, par la dissociation, une masse grise, d'aspect analogue à celui de la mousse de platine. Exposé à l'air, il s'oxyde assez rapidement et en s'échauffant légèrement. Lorsqu'on le projette dans l'eau, les premières parcelles se dissolvent complètement; puis, lorsque l'oxygène dissous dans l'eau a été pris par le plomb, il ne peut plus se former d'oxyde de plomb soluble dans la solution de soude formée simultanément, et de nouvelles parcelles donnent un nuage noir de plomb, qui se rassemble sous forme dun précipité noir caillebotté. » Dans une prochaine Communication, j'aurai l'honneur de présenter à l'Académie les résultats que j'ai obtenus en faisant agir sur le plomb un ( 79H ) excès de sodaramonium, el en étudiant l'action de cet ammonium sur d'anlres métaux, l'antimoine en particulier. » CHIMIE OliGANIQUE. — Calcul de la tempèralare dyinillition des èthers isomériques des acides gras. Note de M. G. Hixrichs. « Les étliers isomériques des acides gras, CH^''"^', C^H^^'O*, donl l'alkvlc et l'acide sont normaux, ont la formule chimique : Acide, f] atomes de C. Alkyle, p atomes de C. (57) H CH^ CH^ CO, O CH^ Ctl^ H (58) I t4 i4 28,16 i4 i4 I {m (Sg) —q —(7 — 1)... —I 0,1- I p p + i (ar) )> Sous chacun des termes de (37), nous avons marqué sa masse m dans (58), et son abscisse ce dans (Sg), la masse H et la distance mutuelle des atomes de carbone dans la direction de l'axe des œ étant prises comme unités de masse et de distance. » D'après la méthode connue (Co/n/)^eire/J6?M*, t. LXXVI, p. 1692; 1873). on trouve assez facilement (6.) (Go) Ml = lmx = 9 -l-p — 7 -H 7 [/?(/> + 0 — 7(7 — ')]' l r — Imx^ = 4 + (^ 4- i)= + (7= -4- I ( X[/7(/^ + l)(2/>4-l) + (7-T)7(2y- l)]. (6'j.) I = ^-M^^ (G3) M = 32-h ili(p-hq), (64) n=p-hq. » Tout calcul numérique fait, on a les valeurs suivantes du moment d'inertie maximum, I : n ;= 9. 8. 7 • 6. S. 7. fi. 5. /;■ 3. 3. 1 . i5i 10T7 93 1 Sgi 90 5 963 .074 I23t Si^ yoS 644 635 667 749 879 545 463 427 438 495 598 341 284 273 3o5 383 Les valeurs de I pour une même valeur de n, donnant les éthers iso- mériques, varient de 3o pour 100; les logarithmes correspondanls varient ( 799 ) fie 5 pour loo, ce qui simplifiera les formules générales de la manière sui- vante : )) Pour trouver les températures créhuUition, il faut (même Tome, p. 3i4) substituer log I à n dans les formules fondamentales (ii) à (i'^) (t. CKII, p. 1128; i»9i), ce qui nous donnera (G.^) A^ = KA(logI), où A/ est la variation de la température d'ébullition produite par la varia- tion A(logl) du logarithme du moment d'inertie maximum. Ce résultat simple est exact pour chaque valeur de n, vu que les valeurs, A(logl) ne sont qu'un vingtième de la valeur totale de log I. » Dans la figure ci-joinLe, les courbes continues ont leurs ordonnées déterminées par les valeurs de logl, l'abscisse étant y pour le droit ou p pour les T.'riii'ei'ciiures ' cteù'd/iî-ion. de, Elhers isomé/içues des Jades ^raSj C/^'C^/PO' fonction, dtf ùuy /iomeKt 'i'I?ierfù mar-ir^t/m.. àt' = K.JlUjI ] 2'C • 0.0 X tn 2'C = 0.„S . E.ch.et(f H«0^ (pm=:4ii')-H2KOH (pm — -^li') -t- 26,23 Cal C-WO'' (pm = 4ii')-l-NaOH (pm = 2ii') 4-r2,4o C*H50=K(pm = 6'i') + NaOH (pm^a'") +12,46 C*H«0= (pni = 4ii')-h2NaOH(pm = 2'i') +24,86 ( 8oi ) » III. Chaleurs de dissolution des sels anhydres: Cal C*IFO»K (pmdans6i") — 5,78 C'H'O'^IvMpmdansSii') + i,55 C'H'iO^'Na (pmdansôi") — 1,66 C*H*Oi5NaMpmdans8"') -+- .,78 » IV. Les données précédentes ont permis de calculer les chaleurs de formation des sels à l'état solide, en parlant de l'acide et des bases solides. Cal C*H«0''soI +KOHS0I =C'H50^Ksol +H20sol +-29,74 C*H^O^Ksol -f-KOHsol =CM4'05K2 sol +H20 sol -h 19,41 OIPO^sol -H2KOHS0I ^GUr-O^K'-sol +2H2OS0I.... +49, i5 Cal C^H^O^sol +NaOHsol =G*H=0=Nasol -hH-Osol +22,02 C'H'QsNasol + NaOHsol =:C*II*0'Na^ sol+ IPO sol -r20,io C'H«0=soI -raNaOHsol = G*H'05Na2so[ + 2lPOsol.... +42,13 )) V. Les malates neutres de potasse et de soude sont considérés comme incrislalli- sables (Kammerer) ('). » J'ai préparé les sels aniijdres par l'action de l'acide malique anhydre sur l'alcool potassé ou sodé. Après évaporation, le produit a été séché à 120° dans un courant d'hy- drogène. » Les dissolutions aqueuses, évaporées en consistance sirupeuse et saupoudrées de sel anhydre, puis abandonnées sur l'acide sulfurique, ont donné des cristaux après plusieurs mois. Le malate neutre de potasse est en fines aiguilles (système du prisme orthorhombique) disséminées dans une masse pâteuse très ferme. Le malate neutre de soude est en longues aiguilles prismatiques répondant à la formule C'IPOM\a% |FPO. » VI. Les malates acides crislallissent assez facilement; les cristaux renferment i'^>'' d'eau. Leur déshydratation se fait lentement vers 120°; au delà, ils se décom- posent. » VII. D'après les chaleurs de formation des sels, l'acide malique est un peu plus énergique que l'acide succinique, mais un peu moins que l'acide oxalique. Il dégage sensiblement autant de chaleur que l'acide ma- lonique : »«■ 1 7 ^®' Cal Malate n. de potasse -+-49, i5 Malonate n. de potasse. . . +48i56 Malate n. de soude +42,12 Malonate n, de soude. .. . +4i,5o (') Journ./ur prakt. Cliem., t. LXXXVIII, p. 32 1. ( 8o2 ) CHIMIE INDUSTRIELLE. — Le pouvoir rotatoire de la soie. Note de M. Léo Vigxox. (c La soie doit être classée, au point de vue de la constitution chimique, parmi les substances albuminoïdes. Traitée à chaud par l'acide sulfurique étendu, elle donne, parmi ses produits de décomposition, de la leucine et de la tyrosine. La leucine est un corps inactif par compensation, dé- doublable par l'action du Pénicillium glaucum en leucine agissant sur la lumière polarisée. La tyrosine est active et lévogyre. » Étant donnés ces faits, je me suis proposé de rechercher si la soie n'agissait pas elle-même sur la lumière polarisée. La solution expérimen- tale de ce problème n'est pas sans présenter d'assez grandes difficultés : les dissolvants de la soie sont peu nombreux, les solutions qu'elle fournit sont louches, opalescentes, difficilement observables au polarimètre. )) Après un assez grand nombre de tâtonnements, j'ai pu étudier l'action, sur la lumière polarisée, des deux éléments principaux contenus dans la soie du Bombyx mori, le grès et la fibroïne, en suivant la marche que je vais indiquer. » Je suis parti, pour les essais défluitils, d'écheveaux de soie grège qui ru'ont été fournis par le Laboratoire d'Études de la Soie de Lyon. Celte soie grège provenait du Bombyx mori, race du Var, éducation de Meyrieu, récolte de tSSg. J'ai étudié séparé- ment, au point de vue optique, le grés et la fibroïne. L Grès. — Il est essentiel de dissoudre au préalable la matière colorante delà soie. Dans ce but, un écheveau de soie pesant gs', 568 (avec lo pour loo d'humidité nor- male), renfermant 23 pour loo, soit 28'-,20 de grès, a été traité par l'alcool bouillant renfermant 2 pour 100 d'acide chlorhjdrique à 22° B. Après trois traitements effectués chacun avec 3oo'^'= d'alcool, la soie a perdu sa couleur jaune et ne présente plus qu'une légère coloration fauve. » L'écheveau a été séché rapidement, puis on l'a immergé, à la température ordi- naire, dans 100" d'une solution froide de soude renfermant 3 pour 100 NaOH. Au bout d'une minute, on a essoré et fdtré deux fois sur du papier Berzélius. La fibroïne n'est pas attaquée sensiblement, le grès seul est entré en dissolution. » (a) La dissolution de grès, un peu jaunâtre, limpide, a été examinée immédiate- ment au polarimètre Laurent. Je me suis servi d'un tube garni de verre, ayant 20'='" de longueur, en employant la llamme jaune monochromatique donnée par le chlorure de sodium. J'ai observé une déviation très nette à gauche. Cinq observations successives m'ont donné -10,40', -i°,46', -i",42', -'°,4'y, -i°,46'. ( 8o3 ) Soit, en moyenne, i",43'=: i°,7i, d'oii Ton lire ■' •?. X 2,20 » {b) 20"' de la solution de grès ont été additionnés de 10'''^ d'acide clilorliydrique à 22". On obtient une liqueur claire fortement acide déviant de — 1°, iG, d'où r ^ — 1°, i6x i5o „ „ [a] ■ =: '■ = — 39,5. 2 X 2 , 20 » (c) 20'''' de la solution priiniti\e additionnés de 10'''' d'eau distillée dévient à gauclie de — t», i5, correspondant à — 1°, i5 X i5o . [a]; = ' = — 39°, 2. ■■ ■'■^ 2 X 2,20 ^ » Le pouvoir rotatoire augmente un peu avec la dilution, sans f|ue la réaction acide ou alcaline du dissolvant semble exercer une influence sensible. » II. Fibroïne. — 11 est indispensable d'opérer sur de la soie complètement décreusée et blanchie. Un éclieveau de soie-pesant los"", 3 (avec 10 pour 100 Aq) a été décreusé à l'ébullition, par deux, bains successifs formés chacun de i5oS'' de savon blanc et i5go'''^ d'eau distillée, agissant, le premier pendant trente minutes, le second pendant un quart d'heure; on a rincé la soie, soigneusement essorée après chaque traitement à l'eau distillée, puis à Feau distillée acidulée de i pour 1000 acide chlor- hjdrique; enfin on l'a traitée en deux fois par un litre d'alcool à 93", et on l'a séché à 80°. » Revenue à la température ordinaire, avant repris sa proportion normale d'humi- dité, la soie est craquante, très blanche et très brillante; son poids est égal à ys"", 93. » Cette soie a été immergée à froid dans 90'''^ d'acide clilorliydrique à 22° B. La dissolution est très rapide : en quelques secondes, la soie perd sa structure, le mélange devient homogène, d'abord visqueux, puis tout à fait liquide; au bout d'une minute, on a complété le volume à loo'''^ avec de l'acide clilorliydrique et étendu la solution à 200''"' avec de l'eau distillée. C'est cette liqueur, qui, après (iltration, a été examinée au polarimètre. ((7) J'ai obtenu une déviation moyenne de — 3°, i-, correspondant à — 3", 17 X 200 Cor ra], zir '- =: — 3q°,q6. "• -'^ 2 X 7,93 ^ '^ (6) Étendue de son volume d'eau distillée, la solution de fibroïne ne précipite pas. Sa déviation devient — i°,64, soit r n — '"'64 X 200 , •„ [a]y = ^-^ 5 = — 4l°, 3o. 2 X 7,93 C. R.. 1S91, 2- Semestre. (T. CXll!, N« 23.) IO7 ( So4 ) { c j J^u liqueur piiuiilive, a-Milioiinée de son volume d'amraoniaque à 2.!^, fournil une solution limpide dont la déviation égale — 1°, y^; d'où l'on tire ,- , — i'',7i X 200 , , □ ^'-^>- ■ 2X7.93 --^-°'^"- >) La dilution augmente un peu le pouvoir rotaloire; les valeurs trouvées diffèrent peu suivant la nature acide ou alcaline du dissolvant. Il est à remarquer qu'elles sont très voisines des chiffres donnés par le grès et de même signe que le pouvoir rotatoire des matières albuminoïdes. » La dissolution de fibroïne dans l'acide chlorhydrique devient jaune par l'acide nitrique nitreux, comme les matières albuminoïdes; par neutialisatiori, elle laisse dé- poser une substance qui paraît être identique à la soie primitive; elle présente pour- tant un caractère que ne possède pas la soie : elle est facilement et complètement so- luble dans l'ammoniaque. » En résumé, il résulte cîe ces recherches que les dissolutions des deux parties constituantes principales de la soie du Bombyx- mori, le grès dans la soude, la fibroïne dans l'acide chlorhydrique, exercent une action considérable sur la lumière polarisée. En reportant les valeurs des dévia- tions obtenues pour les dissolutions au grès et à la fibroïne solides, on trouve que ces substances sont toutes deux fortement lévogyres et que leur pouvoir rotatoire est très voisin de — 4o°. » CHIMIE AGRICOLE. — L'ammoniaque dans les eaux météoriques. Note de M. Albert-Lévy, présentée par M. Schùlzenberger. « Dans une Note présentée lundi dernier à l'Académie, MM. Marcano et Mûntz ont donné les résultats de dosages d'ammoniaque dans vingt échantillons d'eaux de pluie recueilhcs en 1889-1890 à Caracas (^Vene- zuela). La moyenne de ces dosages ayant été de i"srj55 par litre (mini- mum, o^i^^Sy; maximum, 4'"^'» 01), M. Mûntz tire cette conclusion, que la moyenne « est beaucoup plus élevée que celle qu'on trouve dans nos » climats, Boussingault n'ayant obtenu en Alsace que o™ei-,52, et JMM. Lawes » et Gilbert, en Angleterre, que o^s^^q-, », » En Angleterre même, MM. Lawes et Gilbert ont trouvé des nombres variables d'une année à l'autre, et, par exemple, en i856, ils ont obtenu i'°s',43, nombre très voisin de celui qui a été obtenu à Caracas. » Le Tableau suivant montrera que, dans nos climats, on a fréquem- ( 8o:'. ) ment observé des résulials supérieurs à la moyenne tirée (les vingt dosages do MM. Marcano etMïnitz. Ammoniaque par litre. ingi- Dahme ^Allemagne) (i86.5) i ,4 Resenwalile (Allemagne) (1864-1 865) 9.,o « » ^ (i865-i866) 3.:'i (1866-1867) 2,8 Florence (Italie) (1870) i,4 l^olliamsted (Anglelen-e) (i856) 1 ,4 (Lawes cl Gilberi) Observatoire de Paris (i85i) 3,4 (Barrul) » (1803) 3,6 (Barrai) Observatoire de Marseille (i853) 3,3 (Martin) Observatoire de Lyon (i852) 4)4 (Bineaii) Toulouse (ville) (i855) 4-6 (Filliol) Observatoire de Nantes (i663) 1,9 (Bobierre) École de Grand-Jouan (1863 ) 3,1 (Bobierre) Observatoire de Monlsouris (1876-1890) 2,3 ( Albert-Lévy) » Depuis seize ans, j'analyse, dans chacune des pluies tombées à Monl- souris, l'azote ammoniacal et l'azote nitrique. J'ai une moyennt! de i5o pluies par an. Les résultats sont publiés dans les Annuaires de l'Obser- vatoire de Monlsouris. Ces deux à trois mille dosages d'ammoniaque me fournissent un poids moyen de 2"''5'', 2 d'ammoniaque par litre d'eau, nom- bre supérieur à celui que M. Mùntz a tiré des pluies Je Caracas. » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Bans quelle partie de l'appareil neuro-inusculairc se produit l'inhibition? Note de M. N. Wedekskv, présentée par M. Chauveau. « J'ai établi, dans mes recherches précédentes sur la tétanisation élec- trique ('), que, lorsqiie le ncrt moteur est animé par des impulsions à la ïoh fréquentes eX. fortes, son muscle bientôt, après des contractions peu durables, se relâche et tombe dans un état particulier. Cet état n'est nul- lement produit par une fatigue de quelques parties de la préparation, car (') Des corrélations entre l'irritation et l'actii'ité fonctionnelle dans le tétanos Saint-Pétersbourg, 1886; en russe, avec i3 planches et un résumé en allemand. - Un exposé soni maire dans le» Archi\'es de Physiologie, p. 687 ; 1891 . ( 8o6 ) il suffit d'affaiblir les impulsions émises par le nerf pour que des contrac- tions violentes, et même parfois plus violentes que celles du début de l'expérience, aient lieu de nouveau. Cet état particulier est celui d'inhibi- tion; la preuve se fait à l'aide d'une autre irritation tétanique, d'intensité modérée, appliquée au muscle. Une pareille irritation est inhibée pendant toute la durée du relâchement du muscle produit par la stimulation du nerf et provoque des contractions correspondantes aussitôt que cette sti- mulation cesse. » D'autre part, on peut prouver de façons diverses que, pour le nerl lui-même, les impulsions produisant ces effets inhibitoires ne diffèrent en rien de celles c^ui excitent des contractions musculaires; elles ont le seul défaut d'être trop fortes et trop fréquentes pour l'appareil terminal. Dans quelles parties de ce dernier l'inhibition a-t-elle lieu? est-ce dans les ter- minaisons nerveuses ou dans les fibres musculaires ? » Il m'a paru antérieurement que cette question, bien importante au point de vue théorique, ne peut être résolue par des expériences directes. Et cependant, en réalité, elle trouve une solution bien simple et décisive comme cela ne se voit pas souvent dans des questions si subtiles. « La tendance de mes expériences actuelles a été de combiner sur un seul muscle deux irritations électriques, déprimant d'une part et déprimable d'autre part, qui, dans mes reclierciies précédenles, ont été réparties entre le nerf et le muscle de la préparation. Dans ce but, j'applique, aux bouts d'un muscle isolé, deux paires d'élec- trodes portant des courants induits de deux appareils d'induction différents, dont chacun est fourni par sa propre pile et par son propre interrupteur, dans le circuit primaire. Dans le circuit secondaire de chaque appareil, on intercale une clef a levier; cela permet d'appliquer au même muscle les irritations tantôt d'un appareil d'induc- tion, tantôt de l'autre, ou bien de tous les deux simultanément. Pour que les courants induits d'un circuit secondaire ne dérivent pas dans l'autre circuit, les grandes résis- tances (tubes capillaires avec le sulfate de zinc) ont été intercalées entre la clef à levier et le muscle. Ces résistances étaient si grandes que les courants irritants d'une bobine secondaire ne manifestaient aucune modification appréciable de ses effets, soit que l'autre circuit secondaire fût fermé ou non. — Une certaine fréquence des vi- brations ayant été donnée à chacun des deux interrnjUeurs. le seuil d'irritation pour le muscle ayant été trouvé sur l'échelle de chacun des deux chariots, on est à uièuie d'ap- pliquer, dans l'expérience proposée, l'une et l'autre irritation, bien déterminées par rapport à leur fréquence aussi bien que par rapport à leur intensité. » En expérimentant dans ces conditions sur le muscle curarisé, je n'ai jamais ob- servé, dans des contractions musculaires provoquées par un irritant quelconque, les phénomènes d'arrêt que produirait l'application simultanée d'un autre irritant. Les irritations électriques ont été combinées entre elles, en ce qui regarde leur intensité et leur fréquence, d'une manière aussi variable que possible : les phénomènes d'inhibi- tion MjariquaieiU toujours. ( Ho7 ) » Les mêmes expériences étanl instituées sur le muscle non curarisé, j'ai obtenu aussitôt tous les phénomènes d'arrêt, et sous la même dépendance d'intensité et de fréquence des irritations ('), comme cela avait été antérieurement constaté par moi sur le muscle pris avec son nerf. » Cette différence des réactions entre le muscle curarisé et le muscle non curarisé est véritablement frappante. Elle permet, sur un muscle sé- paré de son nerf, de décider immédiatement, par l'apparition ou l'absence des phénomènes d'inhibition, si le muscle donné est pris sur une grenouille normale ou curariséc. La conclusion à en tirer est bien claire : C'esl que ce sont les lerminaisons nerveuses, et non pas les fibres musculaires, qui passent à l'èlat d' inhibition quand des excitations fréquentes et fortes sont portées sur l'appareil neuro-musculaire. » Or, en revenant au cas où l'irritation inhibitoire agit par l'intermé- diaire du tronc nerveux, il faut croire que c'est seulement l'irritabilité indi- recte du muscle (c'esl-à-dire par l'intervention de ses terminaisons ner- veuses), qui est alors déprimée, tandis que l'irritabilité propre dti tissu musculaire reste intacte. En effet, cette déduction trouve sa confirmation expérimentale complète. » L'irritabilité plus grande du tissu nerveux, en comparaison avec celle du tissu musculaire, est bien démontrée. En comparant, dans les mêmes conditions expéri- mentales, l'irritabilité des muscles normaux et curarisés, je trouve, sur l'échelle de mon appareil d'induction, l'étendue de 5='"-6"", d'où les chocs induits (traversant tou- jours le muscle dans toute sa longueur) provoquent des secousses musculaires dans le muscle normal et restent sans aucune activité dans le muscle curarisé. On est porté à penser qu'en expérimentant sur un muscle non curarisé, si on l'excite sur l'étendue de ces 5""-6"" par l'intermédiaire des éléments nerveux inclus dans sa masse, tandis que des irritations plus fortes s'adressent aussi à l'irritabilité directe des fibres muscu- laires. D'après notre conclusion précédente, il faut s'attendre à ce que les contractions provoquées indirectement seront déprimées par l'action inhibitoire du nerf, et, au contraire, les contractions provoquées directement échapperont à cette action. » Les résultats des expériences correspondent complètement à la prévision théo- rique. En excitant le muscle par les chocs induits d'ouverture (ceux de clôture sont exclus à l'aide d'un appareil spécial), d'intensité toujours croissante, on voit, au com- mencement, la dépression totale des secousses musculaires, parfois déjà maxima, sous l'influence inlilbiloire du nerf; mais, quand l'intensité des chocs induits aug- mente jusqu'à un certain degré, les secousses musculaires apparaissent subitement, (') Je conçois ici l'intensité d'irritation non pas physique, mais physiologique, qu'on apprécie en prenant pour point de départ le seuil d'irritation et en arrivant successi- vement jusqu'aux effets maxima. ( 8o8 ) malgré la même influence du nerf. Gela arrive justement au moment que la bobine secondaire parvient aux chiffres de l'éclielle où les chocs induits commencent aussi à exciter le muscle curarisé. » Cette coïncidence précise de l'irritabilité du muscle curarisé d'une part, et du muscle inhibe par son nerf d'autre part, est très instructive tant pour notre question que pour l'interprétation du mode d'action du curare, interprétation admise par beaucoup de physiologistes, contestée par quelques-uns d'entre eux. Cette coïncidence fait considérer Vaclion Inld- bitoire du nerf comme un vrai équivalent physiologique de l' empoisonnement par le curare, c esl-à-dire comme un procédé aboutissant aussi à la suspension des propriétés fonctionnelles des terminaisons nerveuses et mettant ainsi le tissu musculaire à l'abri des excitations portées par les fibres nerveuses. » En effet, le muscle recouvre même ses forces contractiles pendant le temps que son nerf est animé par la stimulation inhibitoire : c'est un tait qui a été constaté dans mes recherches précédentes et qui ne trouve son explication qu'à présent. » ZOOLOGIE. — La glande antennale chez les Amphipodes de la famille des Orchestiidfe (*). Note de M. Jules Bonnier. 24 juillet 1888. — Deux Hyperoodon de 7" de long environ, échoués à Calais. Les deux tètes sont au laboratoire d'Anatomie comparée, n" 1888-534. » 1888. — Globiceps échoué près d'Alger. Nous en possédons la photographie (laboratoire d'Anatomie, n° 1888-380) envoyée par M. Pénissat. La peau a été remise à la chaire de Mammalogie. » 12 mars 1889. — Balœnoptera roslrata de 4" de long, échouée à Mimizan, quartier de la Teste (Landes). L'animal est expédié en entier au laboratoire d'Ana- tomie et fournit d'excellentes pièces (n" 1889-99) (voir Soc. de Biol., 23 mars 1889). C. R., 1891, .' Semestre. (T. CXIII, N" 23.) I08 V 8.2 ) » 5 septembre 1889. — Baleineau indéterminé de 4"', 80, échoué à Varangeville, près Dieppe (voir Soc. de BioL, 28 novembre 1889). » 18 novembre 1889. — Balœnoptera musciilus ç, longue de iS^jDO, échouée à Montalivet-les-Bains (Gironde) (voir Soc. de BioL, 28 novembre 1889). Des piiolo- graphies de l'animal sont faites, nous prélevons les oreilles (laboratoire d'Anatomie, n° 1889-403). » 2.5 janvier 1890. — Cachalot o*, long de i3™, 20, échoué au lieu dit « Gros-Jonc » (commune de Bois), sur la côte ouest de l'île de Ré. Nous prélevons le squelette et divers viscères (laboratoire d'Anatomie, n" IBOO-iO) (voir Comptes rendus, 3i mars 1890; Soc. de BioL, 8 février 1890; Journal Anat. et Phys., 1891). » 1890. — Granipus griseus 5 , accompagnée d'un jeune. Le laboratoire d'Anatomie a reçu les deux squelettes, celui du jeune individu en mauvais état, n"^ 1830-160i et 1890-1603. » Septembre 1891. — Un Hyperoodon 5, échoué à Saint- Vaast-la-Hougue, est l'objet d'une Communication de M. Bouvier à l'Académie des Sciences {Comptes rendus, 26 octobre 1891). » Octobre 1891. — Balœnoptera niusculus. Jeune individu de 4'">3o échoué prés Saint-Raphaël (Var). Le laboratoire d'Anatomie a reçu le squelette, n° 1891-1131. » Le Muséum, comme on le voit, a largement profité de ces échoue- ments; mais nous insistons d'une manière particulière .sur l'intérêl des photographies, qui, en fixant les caractères externes des individus obser- vés, feront bientôt disparaître la confusion qui existait sur la nomencla- ture des grands Cétacés, tant qu'on n'avait, pour en obtenir la diagnose, que les particularités offertes par le squelette, très variable dans ses di- verses parties chez ces animaux, ou leur distribution géographique, très incertaine en raison de leur puissance de déplacement. » Ainsi que nous le rappelions dans notre première Note, c'est grâce à l'initiative de Paul Gervais, d'une part, et, d'autre part, grâce au concours éclairé des Ministres de la Marine qui se sont succédé depuis Cloué, qu'un service d'informations a été organisé, par lequel la chaire d'Ana- tomie comparée du Muséum est immédiatemeut informée des échouements de grands Cétacés qui peuvent se produire sur nos cotes. Il convient de signaler d'une façon toute spéciale le zèle avec lequel les Commissaires de l'Inscription maritime, se conformant aux instructions ministérielles, ser- vent dans ces occasions les intérêts du Muséum et de la Scieuce. )) Nous pouvons aujourd'hui mesurer les résultats de ce système d'in- formation zoologique, que le successeur de Paul Gervais a cherché à déve- lopper encore et que la France a applique la première. Il nous montre ces échouements de grands Cétacés beaucoup plus fréquents qu'on ne pouvait le supposer d'après les documents antérieurs, puisque nous comptons déjà, pour une période de onze ans, de juillet 1879 à octobre 1891, vingt- ( 8i3 ) neuf échouements sur la côte française dont six sur les côtes de Provence et deux sur la côte algérienne. Aucun n'est signalé en Corse. » Le nombre de ces échouements dans la Méditerranée n'est pas moins remarquable que la nature des espèces observées. La Megaptera Boops est signalée, pour la première fois, dans cette mer intérieure. Les deux jeunes Balœna biscayensis qui se montrent à Alger en janvier 1888 nous rappel- lent leur congénère échouée à Tarente en feArier 1877, c'est-à-dire, presque à la même époque de l'année. » Le nombre des échouements sur notre côte océanique est surtout inté- ressant si l'on compare le faible développement de celle-ci au développe- ment des côtes de l'Europe entière sur le Nord-Atlantique, du détroit de Gibraltar au cap Nord. La côte française en représente certainement moins de |. Comme il n'y a aucune raison d'admettre que ces échouements se produisent plus fréquemment sur notre côte, et que toutes les présomp- tions sont, au contraire, pour l'inverse, on voit combien doivent être fré- quents ces échouements de grands Cétacés. » Pour la côte océanique française, ils se répartissent ainsi : Balœno- plera musculiis 6, B. rostrata 5, Baleineaux indéterminés 2, Hyperoodon 5, Cachalot i. Ces espèces, comme on le voit, appartiennent surtout à la faune septentrionale. C'est exceptionnellement, semble-t-il, comme dans le cas du Cachalot de l'île de Ré, que les épaves des eaux bleues de l'Atlantique viennent à notre côte, malgré la croyance généralement ré- pandue d'un courant chaud qui devrait les y porter. » BOTANIQUE. — Sur le champignon parasite des Criquets pèlerins (Lachnidium acridiorum Gd.); Note de M. A. Giard. « Depuis le mois de juin, j'ai poursuivi les études dont j'avais commu- niqué les premiers résultats à l'Académie ('), sur le champignon parasite des criquets pèlerins. Un travail récent de M. le professeur L. Trabut a démontré que ce champignon est bien identique à celui que divers natu- ralistes ont signalé, sous des noms différents, dans plusieurs localités de l'Algérie (-). Mais, en variant les milieux de culture et en laissant vieillir (') Sur les Cladosporiées entomophytes, etc. {Comptes rendus, 29 juin 1891). (^) L. Trabut, Les champignons parasites du Criquet {Revue générale de Bota- nique de G. Bonnier, i5 octobre 1891). ( 8.4 ) ces cultures, j'ai obtenu des formes nouvelles de fructification qui per- mettent de préciser un peu plus la position systématique du Lachnidiurn. » Je rappellerai d'abord que, sur les criquets infestés par contagion naturelle, le Lachnidiurn se présente sous deux formes principales, que j'ai désignées sous le nom de forme Cladosporium et de forme Fusnrium ou mieux Fusisporium. La forme Cladosporium se montre fréquemment à l'état gazonnant, avec des touffes de fructifications penicillioïdes à spores simples très petites (parfois 2 à 3 ;a), légèrement ovoïdes ou même sphéroïdales, disposées en chapelets. Cet état, fort bien figuré par Trabut (loc. cit.. Pi. 17, fig. 3, b, c), pourrait être désigné sous le nom de forme Hormodendron. C'est lui que certains observateurs persistent encore à nommer Botrytis. La confusion n'est d'ailleurs pas nouvelle, et l'on pourrait citer les anciens Mémoires de Hallier, où l'histoire évolutive de certaines Isariées est ainsi mélangée à celle des Cladosporium ; mais il y a longtemps que de Bary a fait justice de ces erreurs. » Dans les cultures jeunes et bien nourries, la forme Fusisporium pré- domine et donne naissance à des spores beaucoup plus longues que celles observées sur les criquets. Ces spores hyalines sont pluriseptées et cour- bées en faucille comme celles des Selenosporium. Sur les milieux sucrés, les cellules du mycélium se renflent souvent et deviennent irrégulièrement ovoïdes ou même sphéroïdales. » Lorsque les cultures vieillissent, au bout de quinze à vingt jours environ par une température de 20", on voit apparaître une nouvelle sorte de spores (chiamydospores), dont la présence se manifeste macroscopi- quement par une très légère teinte roussàtre de la périphérie du cham- pignon. » Ces nouvelles spores sont formées d'abord par une cellule, puis par deux cellules situées l'une au-dessus de l'autre, lu terminale étant plus volumineuse et à parois plus épaisses. Le nombre des cellules s'accroît ensuite dans toutes les directions et il se constitue ainsi des amas ou ballots pluricellulaires de forme variable portés par des pédoncules généralement assez courts. Les cellules des chiamydospores ainsi formées sont arrondies ou polyédriques par pression réciproque; elles ont des parois épaisses très finement rugueuses ; elles sont moins transparentes que les spores conidiennes falciformes, mais sans être cependant opaques. >) Lorsque ces spores en ballots commencent à naître sur des filaments mycéliens qui portent déjà des spores falciformes, le champignon présente presque tous les caractères du genre Sarcinella Saccardo. Plus tard, les (8,5) spores falciformes disparaissent et certaines parties du cryptogame ne pourraient être distinguées des genres Stemphylium Wallroth ou Macro- sporium Fries. » Enfin, sur certaines branches du mycélium encore plus âgé, les spores échinulées se forment à la suite les unes des autres, non plus à l'extré- mité de pédoncules courts, mais aux dépens des cellules mêmes du fila- ment mycélien, et l'on obtient ainsi des états tout à fait comparables aux Mystrosporium Corda. » Si l'on rapproche les faits brièvement exposés ci-dessus des belles observations de MM. Costantin et Laurent sur le polymorphisme de Cla- dosporium herbarum, on voit qu'il est facile d'établir un parallélisme assez complet entre les divers états de Lachnidium et de Cladosporium. La plus grande différence consiste dans la coloration des cultures; tandis que les cultures de Cladosporium sont brunâtres ou verdàtres, celles de Lachnidium sont constamment d'un beau blanc à peine teinté de roux par la naissance des chiamydospores. » Il est donc probable que Lachnidium suivra le sort de Cladosporium, et devra être rattaché plus tard soit aux I^érisporiacées, soit aux Sphéria- cées, suivant que les recherches ultérieures démontreront, d'une façon péremptoire, que l'état ultime de Cladosporium herbarum est soit Capno- dium salicinum , soit Pleospora Jierharum. » Nous pouvons tirer une autre conséquence de cette étude : si dans les diagnoses, d'ailleurs très insuffisantes des genres Hormodendron, Sarci- nella, Stemphylium, Macrosporium et Mystrosporium, nous laissons de côté la couleur noirâtre ou brunâtre des filaments et des spores, caractère d'une valeur évidemment bien discutable, on voit par l'histoire du /vacAni- .nnitlol. \ Lauverjat. ' Crépin. j Urevet. / Gratier. lochelle Robin. ■avre j Bourdignon. ( Dombre. I Ropilcau. Lefebvre. ' Quarré. Lorient. chez Messieurs \ Baumal. ( M"" Texier. Beaud. Georg. Lyon ( .Mégret. Pulud. Marseille. . ■ Montpellier Moulins. ... 1 Ville et l'érussel. Pessailhan. I Calas. ( Coulet. Martial Place. [ Sordoillct. Nancy ', Grosjeau-Maupin. ' Sidot frères. ( Loiseau. ( M°" Veloppé. bourg monl-Ferr. u. Nantes Nice. . . loble. Rarma. Visconli el C'°. Nimes Thibaud. Orléans Liizcray. . . ( Blanchier. j'oitiers „ . , ( Druinauu. Pennes Plihon cl Hervé. liocliefort Boucheron - Hossi y I.anglois. [gnol, t I.eslrtnganl. S'-Élicnne Chevalier. ( Bastide. ( lîumèbe. ( Gimet. ( Privai. ; Boisselier. . ! Pérical. ' Suppligcon. \ Giard. / Lemaitre. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam. Berlin. Berne . Bucharest. liouen. S'-Étic Toulon Toulouse Tours Valenciennes. chez Messieurs : j Robbers. ( Feikema Caarelsen Athènes Beck. [el C'". Barcelone Verdaguer. Asher et C'*. Calvary et C'". i Friediander et lils. ' Mayer el Muller. l Schmid, Franche el j C". Bologne Zanichelli el C". / Ramlot. Bruxelles Mayolez. ( Lebégne et C'". ( Haimann. i Ranisleanu. Budapest Kilian. Cambridge Delghlon, BclletC». Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto et Keil. Copenhague Hijst et fils. Florence Lœscher el Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. I Cherbuliez. ' Georg. ( Slapelmohr. lielinfanle IVêres. ( Benda. ( Payot. Barlh. Brockhaus. Leipzig '' Lorentz. Max Riibe. Twielmeyer. ( Desoer. i Gnusé. Londres Luxembourg. Milan . Genève. . La Haye. Lausanne Liège. chez Messieurs : I Dulau. ( Nuit. V. Buck. Librairie Gulen - berg. Madrid ( Gonzalès e hijos. ■i'ravedra. F. Fé. Dumolard frères. Hoepli. Moscou Gautier. / Furcheim. Naples ' Marghieri di Gius. ( Pellerano. ( Chrislern. Netf-}'ork Stechert. ( VVeslermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et O'. I\ilerme Clausen. Porto Magalhaès. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. Bocca frères. Loescheret C'°. BoUerdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallin. Zinserling. WoIlT. Bocca frères. Brero. sen. osenbergel Sellier Varsovie Gebelhner el Woliï. Vérone , . Drucker. Frick. Gerold et Ci'. Ziirich., Meyer et Zeller. Borne . S' Pétersbourg. . Turin . Vienne. \ Claus ( Rosen TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES (3 .4oût i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4''; i853. Prix IS fr. i 1" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4''; 1870- Pr'x 15 fr. Tomes !«' à 31. Tomes 32 à 61. Tomes 62 à 91.— ( i" Janvier 1866 à 3i Décembre iSSo.) Volume in-4°; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : me I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des .\lgues, par MAL .\. DERoiisel A.-J.-J. Soliiîr. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les o;tes, par M. IIansen.— Mémoire sur le Pancréas el sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digeslioa des matières r- os, par M. Cucue Behnard. Volume in-4°, avec 02 planches; i856 15 fr. ■ me II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Bknedg.n. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en iS5o par l'Académie des Sciences 01 le concours de i853, el puis remise pourcelui de i856, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- I ntaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature li rapports qui existent entre l'étal actuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bhonn. In-4°, avec 27 planches; 1861. .. 15 fr. ■ la môme Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants ^ l'Académie des Sciences. N" 23. TABLE DES AlITICLES. (Séance (I.. 7 décembre ia91.) MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBKES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. le Président annonce à l'Académie la pciie douloureuse qu'elle vient de faire dans la personne de dom Pedro d'Alcan- tara, son Associé étranger 787 M. Henri Moissan. - Réponse à une Note de M. Besson sur les pliospliures de bore. 787 M. NoiiDENSKioLD, dans une Lettre adressée à M. BcrtUelot, annonce qu'il a entrepris Pages, la publication des Lettres et Mémoires inédits de Schcclc "88 JL.Ic Se(;hi:taiue rEiii'ÉTUEi annonce à l'Aca- démie la perle douloureuse qu'elle a faite dans la personne de M. F. Palasciano, Correspondant pour la Section de Médecine et Chirurgie 789 MEMOIRES PRESENTES. La Chambre syndicale du commerce en GROS DES VINS ET SPIRITUEl'X, DE PaRIS ET DE LA Seine, transmet à l'Académie un Rapport sur le déplâtrage du vin M. François adresse un Mémoire relatif à 7*!) ! un système de torpille automobile 789 M. L. Ca.mkscassf. soumet au jugement de rAcadémie une Note sur la suppression du poslulatuni d'Euclide 789 CORRESPOiA[DA!\CE. M. le Ministre de la Guerre invite l'Aca- démie à lui désigner deux de ses Membres pour faire partie du Conseil de perfec- tionnement de l'École Polytechnique, pour l'année 1S91-1892 7S9 M. André Mahkokp. - Sur la ihéorie des équations dilTérentielles linéaires 790 M. H. Parenty. Sur les modifications de l'adiabatisme d'ime veine gazeuse con- tractée 7!i ' M. Georges Cmarpy. - Sur les tensions de vapeur des solutions de chlorure de co- balt 7'JÎ M. Joanxis. - Action du sodammonium et du potassammonium sur quelques métaux. 790 M. G. HiXRieiis. — Calcul de la tempéra- ture d'ébullition des éthers isomériques des acides gras 7!)'^ M. G. Massol. ~ Données thermiques sur l'acide malique actif et les raaiates de po- tasse et de soude Soo M. LËo V'iGNON. — Le pouvoir rotatoire de la soie - S02 M. Albert-Levy. - L'ammoniaque dans les eaux météoriques So'i M. N. Wedensky. — Dans quelle partie de l'appareil neuro-musculaire se produit rinlnl)ition'? So.î M. Jules Bonxier. - La glande antennale chez les Amphipodes de la famille des Orchestiidœ 808 M^L G. PoucHET et IL Beauregard. — Nou- velle liste d'échouements de grands Cé- tacés sur la côte française 810 M. A. GiARD. — Sur le champignon para- site des Criquets pèlerins (Lachnidium acridiorum Gd.) 8i3 M. Ed. Heckei.. — Sur la germination des graines d'Araucaria Bidivilli Hoolc et A. Brasiliensis Rich 816, BlLLETlN BIBLIOGRAPHIQUE *''''' PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS. Ouai des Grands-Aiiguslins, 55 1891 ^ « SECOND SEMESTRE. ,aki û ,««„ COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. liES SECRÉTAIRES B'ERPÉTllEIiS. TOME CXIII. N' 24 (U Décembre 1891). PAIUS, GAUÏHIEU-VILLARS ET FILS. IMPRlMEUKS-LlBKAlUliS DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai 'des Grands-Augusiiiis, 55. 1891 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des 28 juin 18G2 et 24 mai 1875. 1 T.es Comptes rendus hebdomadaires des séances de | Les Profi^ram mes ries prix proposés par l'Acàe i Académie se composent des extraits des travaux de i sont imprimés dans les Comités rendus, mais lés ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro d'3s Comptes rendus a /jS pages ou G feuilles en moyenne. 2lj numéros composent un volume. 5l V a deux volumes par année. AKTiCLF. 1*^' . — Impression des travaux de F Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparun Associé étrangerdelAcadémie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 30 jxiges accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions A^erbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- rent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en ricMi aux droits qu'ont ces JMembres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'a que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séac blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Sa\i étrangers à l'Académie. Ijfis Mémoires lus ou présentés par des pei qui ne sont pas Membres ou Correspondants d| demie peuvent être l'objet d'une analyse ou < sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les JMembres qui présentent ces Mémoir tenus de les réduire au nombre de pages rec Membre qui fait la présentation est toujours) mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet autant qu'ils lé jugent convenable, comme ils pour les articles ordinaires de la correspondat cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer àe chaque Membre doit êtreâe l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tar jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remisa te^ le titre seul du Mémoire est inséré dans \eComptet actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendi vaut, et mis h la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais de; teurs; il n'y a d'exception que pour les Rappoi les Instructions demandés par le Gouvernement., Article a . Tous les six mois, la Commission adminisIrativJ un Rapport sur la situation des Comptes rendus rr l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés ' déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5>'. Autrement la présentation sera remise à la séance sur il COMPTES RENDUS DES SÉANCES * DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 14 DÉCEMBRE 1891, PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la distribution des nombres prertiiers. Note de M. H. Poincaré. • « En voulant étendre aux nombres complexes les théorèmes de M. Tche- bycheft, je suis arrivé aux résultats suivants, qui concernent la distribution des nombres premiers de la forme l\n + i . » La somme des logarithmes des nombres premiers de la forme [\n -t- i Cl V inférieurs à x est une infinité de fois plus petite que —, si a > i, et une infinité de fois plus grande que ^-, si a •< i. » Le nombre des nombres premiers de la forme l\n -^ i inférieurs à x est une infinité de fois plus petit que -p^— ' si a > i , et une infinité de fois plus erand que — j-^ — , si a <" i . » r o T 2logx C. K., 1S91, a* Semestre. (T. CMII, N° 24.) 1 O'J ( 820 ) CHIMIE AGRICOLE. — Sur la fixation de l'azote par le sol arable. Note de MM. Arm. Gautier et R. Dnouix. « (a) A ravant-dernière séance de l'Académie, MM. Th. Schlœsing (ils et E.Laurent ont présenté un important travail ('), dans lequel ils éta- blissent, par la mesure directe de l'azote gazeux avant et après le dévelop- pement de diverses plantes cultivées en vases clos, et la contre-épreuve de l'analyse du sol et de ses végétaux, la fixation de l'azote libre de l'atmo- sphère dans l'acte de la végétation. » A ce fait, aujourd'hui incontestable, ils ajoutent une observation bien digne d'attention : c'est que les plantes vertes inférieures, en particulier les algues à chlorophylle, semblent être les intermédiaires de cette fixation de l'azote gazeux, ce phénomène ne se produisant dans leurs expériences qu'autant qu'existent sur le sol ces algues superficielles qui, après avoir fixé l'azote, le passeraient ensuite aux plantes supérieures qui croissent sur les sols ensemencés. » Sur cette dernière partie de leurs conclusions, je désire faire remar- qpier, ainsi que je l'ai déjà fait verbalement à l'avant-dernière séance, que, dans nos expériences de 1886-1887 sur la fixation de l'azote par le sol nu ou ensemencé, expériences publiées avec mon collaborateur, M. R. Drouin, cette influence des algues sur l'enrichissement des terres en azote nous avait beaucoup frappés, et que nous l'avions mentionnée à plusieurs reprises et avec insistance, notamment dans les passages suivants empruntés aux Comptes rendus de l' Académie, t. CVI, p. 1 174, i233 et i234. » Page II 74» nous disions :* » Nous avons reconnu que la surface de nos terres artificielles (-) revêtait ordinai- (') Voir ce Volume, p. 776. (-) On rappellera que, pour déterminer l'influence des nombreux facteurs qui, dans les terres arables, peuvent concourir % l'assimilation de l'azote, nous avons opéré sur des mélanges ayant la composition moyenne des meilleures terres à blé, mais artifi- ciellement formés avec du grès et du kaolin lavés aux acides, et du carbonate de chaux pur. A ce fond commun, nous ajoutions successivement, ou à la fuis, les divers ma- tériaux (sels de fer, humus chimique, charbon poreux, phospliates, etc.) dont nous vou- lions déterminer le rôle au point de vue du mécanisme de la fixation de l'azote par le sol. C'est ainsi que nous avons pu dissocier le problème. Dans les bonnes conditions. ( 821 ) rement une très légère teinte verte. L'étude microscopique nous a révélé que celte coloration était due à des algues unicellulaires, de l^x à 8|x de diamètre, se reprodui- sant par segmentation {Pleurococcus, Protococcus, etc.)... Ces algues, en proportion très discrète dans nos ex|iériences, n'en ont pas moins joué un rôle très remarquable. En effet, dans les Expériences I et II {Ibid., p. 1099), où le sol et les autres condi- tions étaient identiques, la quantité d'azote ammoniacal transformé en azote orga- nique, a été près de quatre fois plus grande dans le Cas I, où les algues étaient assez abondantes, que dans le Cas 11, où elles étaient à peine sensibles. Il faut donc que l'azote qui tendait à s'échapper de ces sols ait été fixé grâce à l'intervention de ce léger voile d'algues superficielles. )) Page 1233 » Dans nos expériences, les quantités d'azote total assimilées en trois mois, ont été, pour une même snrface et un môme temps, dix fois aussi grandes que les quantités d'azote ammoniacal fixées par l'eau acidulée exposée à l'air des champs dans les expé- riences de M. Schlœsing. Il faut en conclure, en l'absence de traces dosables d'azote nitrique, que l'apport d'ammoniaque atmosphérique ne suffit pas à expliquer l'accu- mulation de l'azote dans nos sols. Il existe donc d'autres origines de l'azote assimilé (poussières organiques, azote libre, . . ., etc.). )) Page 1234, • . •• » Les organismes unicellulaires aérobies, et particulièrement certaines algues uni- versellement répandues à la surface des sols arables, interviennent dans la fixation de l'azote sur le sol nu, privé de toute autre végétation et exempt de toute matière orga- nique ('). » » Ces passages, extraits de nos Mémoires de 1888, prouvent bien que l'intervention des algues dans l'enrichissement en azote du sol et des végétaux qui y croissent ne nous avait pas échappé, et, tout en recon- naissant que la preuve complète de la fixation de. l'azote libre par le soi et les végétaux qu'il porte appartient bien à MM. Th. Schlœsing fds et E. Laurent, nous pensons avoir été les premiers à attirer l'attention sur l'importance du rôle que jouent les algues superficielles dans le grand phénomène de la végétation et l'emmagasinement de l'azote. » (è) Mais, si nous sommes d'accord sur l'influence que jouent les l'enrichissement en azote s'est fait, dans ces terres artificielles, comme dans les meil- leures terres arables, et a dépassé lôg"?"' par kilogramme, même dans les sols non ensemencés. (') On verra plus loin que, dans le cas où le sol est privé de matières organiques, ces algues ne paraissent intervenir qu'en fixant l'azote ammoniacal qui tend à s'échap- per du sol. ( «22 ) A'é£;étaux inférieurs qui pullulent à sa surface dans l'enrichissemenL en azote du sol et des plantes qu'il porte, nos expériences nous permettent, croyons-nous, de préciser davantage le mécanisme de cette fixation; à cet égard, nos vues se rapprochent de celles de M. Berthelot plutôt que de celles de MM. Schlœsing et Laurent. » Nos recherches montrent, en effet, que, toutes choses égales d'ailleurs, et comparativement aux mêmes terres placées dans des conditions identi- ques, nos sols artificiels s'enrichissaient en azote dès qu'on les munissait d'un élément indispensable à celle fixation, la matière organique, l'humus. L'enrichissement augmentait encore si l'on ajoutait des charbons poreux et des sels de fer en minime proportion. Dans ces conditions, tandis que, même en présence des algues superficielles, il y avait toujours perte d'azote total dans les sols non ensemencés et exempts de matière organique sensible (Expérience I, p. 1099, loc. cit.), au contraire, la présence de l'humus chimique (') déterminait une assimilation rapide de l'azote, fût-ce en l'absence à peu près complète des algues vertes. C'est ainsi que nous avons pu fixer par kilogramme de nos terres nues plus de i7o'"S'' d'azote en trois mois, et pour une surface de o''™'', 8 environ. » Cetle accumulation de l'azote qui se fait dans le sol dès qu'on le mu- nit de matières humiques s'explique dans la théorie qui fait intervenir les microbes des terres dans la fixation de l'azote libre. On doit remarquer, en effet, que les substances organiques sont utiles, sinon indispensables, au fonctionnement et à la reproduction des êtres inférieurs, et que ceux-ci trouvent tous les éléments qui conviennent à leur prolifération dès qu'ils ont à leur disposition des traces d'azote fixé et des matières organiques ternaires. » M. Pasteur a souvent insisté sur ce fait que l'oxydation des matières organiques en apparence les plus altérables, telles que le sang, les urines, le bois, etc., se fait avec une grande lenteur et s'arrête bientôt totalement en l'absence des microbes (^Comptes rendus, 20 avril i863). Cette oxydation devient, au contraire, rapide et continue, si ces matières sont soumises à l'action des êtres inférieurs qui végètent dans le sol. Dans ce cas, comme dans l'oxydation de l'alcool par Ife mycoderma aceli, on ne saurait mécon- naître que les microbes aérobies n'impriment à l'oxvgène qu'ils transpor- tent sur la matière organique une singulière activité. Elle est comparable à (') Il était obtenu par l'action de l'acide chlorhj'drique sur le sucre de canne, puis lavage à fond de la matière gélatineuse brune qui se forme. ( 823 ) celle que lui fournit l'oxydation lente du phosphore à l'air, celle de la mousse de platine à froid par la soude la plus diluée, celle de l'éther, etc. : autant de cas où, grâce à l'énergie supplémentaire développée par l'at- taque du corps le plus oxydable, l'azote ambiant est, en petite quantité et à la température ordinaire, transformé en composés nitreux ou nitriques. » Quelle que faible que soit la proportion d'azote fixée par un semblable mécanisme, elle est aussitôt transformée en matière organique et orga- nisée par les microbes qui abondent dans le sol. Plus tard, lesanaérobies surtout la dégageront ii l'état d'ammoniaque ou de corps analogues (voire même d'azote libre) qui seraient bientôt perdus dans les eaux de lavage ou dans l'atmosphère si les algues de la surface, les plantes et, sans doute, un certain nombre d'organismes inférieurs encore indéterminés n'intervenaient pour fixer cet azote ammoniacal ou amidé. » Nous pensons donc que les microbes aérobies interviennent en oxy- dant la matière organique et corrélativement une faible partie de l'azote ambiant; les anaérobies en donnant de l'ammoniaque et des corps aniidés; quant aux algues, elles agissent surtout en emmagasinant, sous cette der- nière forme, l'azote qui existe dans le sol ou dans l'atmosphère immédiate ; mais ce n'est qu'indirectement, et par le double intermédiaire de la com- bustion de la matière humique et des microbes du sol qu'elles semblent contribuera fixer, à l'état organique, l'azote libre de l'air. » Nous en avons la preuve dans nos Expériences 1 et II { Comptes rendus, t. CVI, p. 1099 et 1175) où, malgré la présence des algues vertes, la terre nue a perdu en moyenne os"',oo7 d'azote total par kilogramme etos^oiS d'azote ammoniacal, tandis qu'elle gagnait oS'',o 12 d'azote organique, quantité qui s'élève seulement à un peu plus de la moitié de l'azote ammoniacal disparu, et que l'algue s'est bornée à transformer en tissus azotés ('). » Au contraire, dans notre Expérience V (Ibid.), faite avec addition d'humus, mais où la végétation cryptogamique superficielle n'est pas sensiblement intervenue, il y a eu gain notable d'azote total (oS"',o84 d'azote par kilogramme de terre), alors que dans les Expériences I, IH et IV, où les sols étaient dépourvus de matière organique et les algues assez abondantes, cette végétation surperlicielle n'est parvenue qu'à at- ténuer la perte de l'azote ammoniacal existant au début dans le sol qui, finalement, s'est appauvri en azote total. )) Il est vrai que, dans les expériences de MM. Schlœsing fils et Laurent, la fixation d'azote par le sol et les végétaux n'a été constatée (sauf le cas (') Tous les dosages d'azote de nos terres ont été faits par l'excellente méthode de M. Schlœsing père à peine modifiée. ( So'i ) des légumineuses) qu'en présence des algues superficielles; mais il faut remarquer que l'humus de leurs terres y a été introduit en très petite proportion à l'état de terreau de jardin déjà azoté et ayant subi les atteintes des microbes, tandis que la matière organique beaucoup plus abondante de nos terres était privée de tout azote combiné, et de toute influence anté- rieure des microbes du sol et, par conséquent, éminemment accessible à l'oxydation et à l'azotation ('). Ainsi s'explique, sans doute, que nous ayons pu fixer sur nos terres vierges et artificielles, et cela même en l'ab- sence des algues superficielles intervenant en quantité sensible, une quan- tité d'azote supérieure à celle qui a été fixée dans les expériences de MM. Schlœsing et Laurent en vase clos. » De plus, dans les expériences de ces savants, il n'y a pas eu, à pro- prement parler, ventilation du sol humide (osci/laires) qui s'effectuait au contraire complètement dans notre cas, et nos observations de 1886 nous avaient montré, comme ]M. Berthelot l'avait reconnu, que cette condition est très importante au point de vue de la fixation de l'azote par les terres (Ibid., p. 864). » En résumé, nous pensons que c'est dans le sol lui-même, grâce à sa porosité, aux matières organiques oxydables et aux microbes aérobies qui provoquent cette oxydation, que se produit sans cesse, aux dépens de l'air qui le traverse, une petite quantité d'azote combiné. L'absorption préparatoire de cet azote par ces microbes est sans doute une des condi- tions de son oxydation. Après avoir fonctionné, ces organismes le rendent au sol à l'état d'azote organique et aniidé. Les algues, les ferments nitri- ques et nitreux, etc., interviennent à leur tour pour fixer ces résidus; mais leur intervention ne paraît pas indispensable, ainsi que le montrent nos expériences, celles surtout où nous n'avions ni algues ni ferments nitriques. Eu réduisant presque à zéro l'ammoniaque du sol, ces derniers organismes font reparaître les conditions faA^orables au fonctionnement des microbes oxydants de la matière humique et fixateurs de l'azote. » Ainsi s'expliquent à la fois le rôle des matières humiques, l'utilité de la ventilation et de la culture du sol, la non-assimilation de Tazote dans les sols stérilisés par la chaleur ou les antiseptiques, observation faite depuis longtemps par M. Berthelot, et influence des algues superficielles. (') Aux Comptes rendus, t. CVI, p. 069, M. Berthelot remarque aussi que le phé- nomène de la fixation de l'azote a lieu sur des sols neufs, récemment tirés des pro- fondeurs sans ai'oir été le siège de végétations antérieures. ( 825 ) » Cette influence ne nous avait pas échappé, comme on la vu par les citations ci-dessus; mais nous ne croyons pas que In présence des algues vertes soit une condition nécessaire. On en a donné plus haut les raisons, et le cas des légumineuses montre à son tour que le sol peut être muni d'organismes aptes à fixer l'azote sans le secours des algues. Nos expé- riences, faites sur des sols artificiels, exempts de ferments nitriques et très probablement du microbe de Heillrigel et Wilfarth, semblent bien montrer que ces derniers organismes ne sont pas les seuls qui jouissent de cette remarquable aptitude. » Pour établir que les algues fixent directement l'azote libre, il faudrait les cultiver en milieux clos, incapables de fixer par eux-mêmes des traces d'azote à l'état combiné, et montrer dans ces conditions l'accumulation directe de l'azote au sein de ces organismes. » Nous conclurons donc, comme nous le faisions en 1888 (l. CVI, p. 866): « Les sols pourvus de matière organique, et ceux-là seulement, fixent l'azote libre ou ammoniacal de l'atmosphère, même en l'absence des plantes, et la matière organique qui existe dans tout sol arable est l'inter- médiaire indispensable de cette fixation d'azote. >> CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les éthers camphoriques et isocamphoriques , et sur la constitution des acides camphoriques. Note de M. C. Friedel. « J'ai proposé, il y a quelque temps déjà, pour l'acide camphorique, une formule qui, au lieu d'en faire, d'accord avec l'opinion de la grande majorité des chimistes, un acide bibasique proprement dit, le représente comme un composé ayant à la fois les fonctions d'acide, d'acétone et d'alcool tertiaire. Ce serait le voisinage de deux groupements fonctionnels CO^H et CO et de l'oxhydryle alcoolique qui imprimerait à ce dernier un caractère acide, de manière à faire de Taciile camphorique un acide biba- sique, quoique ne renfermant qu'un seul groupe de carboxyle. » M. W. Weyl (' ) et notre éminent Secrétaire perpétuel M. Berthelot (-) ont déjà émis l'idée que l'acide camphorique peut être considéré comme un acide-acétone. Mais, malgré les bonnes raisons qu'ils ont pu donner pour appuyer leur manière de voir, celle-ci n'a pas prévalu et l'on a con- tinué à admettre l'existence de deux groupes carboxyles. (') Berichte der deutschen cheni. Gesellsch., t. I, p. 94. (') Bullelin de la Soc. chùn., 1' série, t. XI, p. 112. ( 826 ) » Il résulte de là une difficulté très grande à mettre d'accord les formules du camphre et de l'acide camphorique ; tandis que l'hypothèse que je viens d'énoncer a l'avantage de permettre une interprétation simple de la transformation du camphre en acide camphorique, et cela en partant de la formule qui a été établie par M. Rekulé, formule qui se fonde sur un grand nombre de faits et qui est généralement acceptée. )) Je crois avoir apporté un certain nombre de preuves concluantes en faveur de mon opinion (' ); il est vrai que celles-ci ont été énoncées d'une façon un peu sommaire dans les diverses publications que j'en ai faites, parce que je me proposais d'en ajouter encore d'autres à celles déjà trou- vées et de réunir ensuite le tout en un Mémoire. » Dans quelques publications récentes, en particulier dans un travail de M. Brùhl (^), qui renferme des faits entièrement favorables a mon interprétation de la constitution de l'acide camphorique, mes recherches et mes idées semblent avoir été ignorées ('). C'est ce qui me décide à les communiquer à l'Académie avec quelques détails. » La formule du camphre est, d'après M. Kekulé, GO«H COH H'C GO CfP H^C H'C GH' II. Acide camphorique. ce qui exprime qu'il est une acétone dérivée d'un tétrahydrocymène. L'oxydation du camphre C'"H'°0 fournit l'acide camphorique C"'H"'0\ et cette transformation ne peut se comprendre que comme produite par une hydratation qui accompagne une oxydation. Pour qu'il v ait change- ment d'un groupe méthyle CH' en carboxyle CO-H, il faut qu'il v ait rem- placement de 2H par 2O; et puisque l'acide camphorique renferme le (') Bulletin de la Soc. chim., (2), t. L, p. 182; (3), t. II, p. 786; t. III, p. 849, Association française pour l'avancement des Sciences, Gongrès de Limoges, p. 174. (") Berichte der deutsclien chem. Gesellscli., t. XXIV, p. 34o3. (^) M. Briihl ne paraît même pas avoir eu connaissance de ma Xote sur lacide mésocamphoiique, qui a paru dans les Comptes rendus. ( «27 ) même nombre d'atomes tl'livclrogène que le camphre, il faut qu'il en rentre deux dans la molécule, accompagnés d'un atome d'oxygène. Ceci se comorendra facilement si nous admettons que c'est le groupe méthyle qui est oxydé, et qu'il y a en même temps fixation d'eau de manière à faire disparaître la double liaison. » Il résultera de là, pour l'acide camphorique, la formule II, dans la- quelle le groupement des atomes de carbone du camphre est conservé. » Nous allons examiner si cette formule correspond aux propriétés, aux réactions et aux transformations de l'acide camphorique. » D'abord, nous y trouvons a atomes de carbone asymétrique, ce qui nous permet de comprendre l'existence des acides camphorique droit et gauche, et des acides isocamphorique gauche et droit ('); or la facile transformation de ceux-ci dans les premiers et leur dérivation non moins facile des acides camphoriques montrent que les symboles représentant les uns et les autres doivent fort peu différer entre eux. Pour faire res- sortir plus nettement ces rapports, nous pourrons mettre les formules de ces acides sous la forme suivante, dans laquelle nous appliquerons le schéma tétraédrique seulement aux atomes de carbone asymétriques. » Nous mettrons en regard les formules des acides droit et gauche énan- tiomorphes, sans prétendre trancher la question de savoir quelles sont les formules appartenant aux acides camphoriques ou aux acides isocam- phoriques. CO'-H OH CO^îH OH CO-H OH CO^H OH H m: co 1 1 OC CH2 1 1 H'-C 1 CO OC CH^ H^C CH^ 1 1 H- G GH^ 1 H-C 1 CH- H C=H' 1 H^C 1 CH^ C'H^ H \J C^H' H H C^H^ I. Droit. I. Gauche. II. Droit. II. Gauche. » Il est aisé de voir par ces formules que le droit I et le gauche II dé- rivent du même camphre par simple interversion de la position des groupes CO-H et OH. Il en est de même du gauche I et du droit II. (') FuiEDEL, Comptes rendus, t. CVHI, p. 978; 1889. — Jungfleiscd, 76 Il a donc résisté à la saponification dans les conditions oii l'autre est complètement décomposé. Il est probable qu'une ébuUition plus prolon- gée avec de la potasse plus concentrée finirait par le décomposer ; mais l'expérience qui vient d'être décrite suffit pour établir une différence très nette entre les deux éthers, et cette différence s'accorde avec celle que la formule permettait de prévoir. » On ne peut pas s'attendre à ce que les propriétés des deux éthers soient aussi éloignées les unes des autres que le sont celles de l'éther lac- tique de Strecker, par exemple, et de l'acide éthyllactique. En effet, quoi- ( ^Î^I ) qu'on ait affaire, dans un cas comme dans l'autre, à un groupe CO^H et à un oxhydryle alcoolique, il ne faut pas oublier que, poiu' l'acide campho- rique, cet oxhydryle, qui est celui d'un alcool tertiaire, serait, en outre, placé dans le voisinage d'un groupe CO, ce qui lui donnerait son caractère acide. )) Éthers isocamphoriques. — On trouve entre les éthers isocamphoriques des relations tout à fait analogues à celles qui viennent d'être indiquées entre les éthers camphoriques. » L'élher diélhylique a élé préparé, comme le camphorate diélhylique, par l'aclion de l'iodure d'éthyle sur le sel d'argent. On le sépare de l'éther monélhylique qu'il peut renfermer par agitation avec une liqueur alcaline étendue, et de l'anhydride camplio- rique qui a pu se former dans la distillation, par addition d'éther de pétrole, dans lequel l'anhvdride est insoluble, tandis que l'éther est soluble et peut en être facilement séparé par distillation. 11 bout à i65°, sous 2.5™™ à 28""°. ['.]u = -/J8"32', D = 1,0473. » On a saponifié par la potasse alcoolique, et, après précipitation par l'acide chlor- hydrique, on a obtenu un liquide très visqueux, soluble dans les liqueurs alcalines, qui a été assez difficile à obtenir pur en notable quantité. » L'éther monéthylique d'élhérification directe est beaucoup plus facile à préparer; il s'obtient en faisant agir l'acide chlorhydrique gazeux sur une solution d'acide iso- camphorique dans l'alcool, et en distillant d'abord à l'air, puis sous pression réduite. On additionne d'éther de pétrole le produit ayant passé vers 200°, afin de précipiter l'anhydride qu'il peut renfermer, et l'on distille de nouveau le liquide filtré. L'éther ainsi obtenu s'est présenté d'abord sous la forme d'une huile très visqueuse passant de ig5°-ig7°, sous i8™™-20™"' de pression. [a]D = — 49°3i', D=:l,Il56. » Au bout d'un jour, cette huile a commencé à cristalliser et s'est prise en masse. On l'a alors dissoute dans l'alcool et on l'a laissée cristalliser par évaporation lente. On a ainsi obtenu de forts beaux cristaux tout à fait limpides, du type orthorhombique, ayant la forme d'octaèdres rectangulaires et fondant à 76^. » La forme primitive de l'isocamphorate monélhylique (par éthérification directe) est un prism(! orthorhombique de 96° i3', dans lequel b'. h = 0,8875; i . f/ : D : /( =: o , 897 1:1:1, 6o4o . » Les cristaux sont des octaèdres rectangulaires présentant les faces a', a", e', e% 1 p, ni, b-, 6'. ÂDgles ( normales). Mesuré. Calculé. mm 83.47 " pe' 60.47 " pe- 4i -42 4i .47 pa' 63. 16 63.21 ( 832 ) Angles (normales). Mesuré. Calculé. pa' 4446 44" 54 pb- 69.28 69.31 '««' 48.26 48.21 me^ 54. 4 54.21 cr'e' (par-dessus /;!) 102. 3o 102.^2 » Le plan des axes optiques est parallèle à /t' et la bissectrice aiguë négative per- pendiculaire à ^'. Les axes optiques sont presque normaux aux faces e', et peuvent facilement être vus sur les cristaux, assez fréquents, aplatis parallèlement à deux des faces e', ce qui donnerait pour l'angle des axes dans le cristal 58° environ. M La cristallisation de cet éther le distingue bien nettement, en même temps que la facilité avec laquelle il se saponifie en régénérant l'acide isocamphorique, de l'éther monélhvlique de saponification. Une parcelle cristallisée introduite dans ce dernier ne le fait pas cristalliser; elle n'agit pas davantage, on pouvait s'y attendre, sur les deux éthers camphoriques monéthyliques qui ont été conservés maintenant depuis trois ans sans avoir montré aucun indice de cristallisation. » Nous avons donc bien nettement quatre éthers monéthvliques isonié- riques qui se distinguent par leurs pouvoirs rotatoires et par leurs pro- priétés, et nous ne pensons pas que des différences aussi grandes puissent être attribuées simplement aune position différente de deux carboxyles. » Il nous reste à montrer comment la formule proposée pour l'acide camphorique permet de représenter ses dérivés principaux; c'est ce que nous nous proposons de faire dans une prochaine Communication. » PHYSIQUE. — Remarques sur l' histoire de la sursaluradou . Note de M. Lecoq de Boisbaudra.v. « Le 29 juin (') et le 21 août 1866, j'adressai à l'Académie des Sciences deux Notes relatives à la théorie de la sursaturation et à d'autres points de Physique moléculaire. Ces Notes ne furent pas insérées aux Comptes rendus; elles contenaient, je l'avoue, quelques hvpothèses un peu ris- quées. Cependant, en ce qui concernait la sursaturation et, plus générale- ment, les changements d'état, j'établissais certaines règles, qui me parais- sent devoir être, encore aujourd'hui, considérées comme exactes. (') Pli cacheté ouvert dans la séance du 6 août 1866. ( 833 ) » La notion de la résistance au changement d'état me faisait défaut en 1866 : je l'ai acquise plus tard {Comptes rendus, avril iSyS, p. 888). )) En 1866, on n'avait pas d'idées bien nettes sur la sursaturation. Quoique augmenté, le nombre des substances reconnues capables de mon- trer ce phénomène était encore assez restreint, et l'on ne savait pas que la sursaturation fût un fait absolument général, indispensable à la cristallisation et accompagnant tous les changements d'état. Il ne me paraît donc pas sans intérêt de citer textuellement quelques-uns de ceux des passages de mes anciennes Notes^qui traitaient de la sursaturation et des changements d'état. » La sursaturation est un fait général et propre à tous les corps, qui ne peuvent, en effet, se grouper en cristaux qu'autant qu'il y a sursaturation (') plus ou moins grande du liquide qui les baigne. (Note, 29 juin 1866.) » Le phénomène de la surfusion est nécessaire à la cristallisation d'un corps fondu (Même Note.) » Il doit y avoir surgazéification lorsqu'un corps cristallise par sublimation. (Même Note.) » Toutes les cristallisations et, plus généralement, tous les changements d'état, of- frent donc le phénomène de la sursaturalion, au moins sous une de ses formes; mais la grandeur (") même de la sursaturation varie beaucoup. (Même Note.) » On peut représenter, d'une manière générale et complète, la loi des phénomènes de sursaturalion par l'expression suivante. Tout changement d'état peut avoir lieu à diverses températures ('), dont deux surtout sont remarquables, et limitent, pour ainsi dire, le phénomène. Le changement d'état se fera à la limite supérieure, s'il est inverse, et à la limite inférieure, s'il est direct, dans le cas où le corps se trouvera en présence du produit même de ce changement d'état ou d'un produit analogue et pou- vant se mêler intimement avec lui {'•). (•) Le fait qu'un cristal peut s'assimiler successivement diverses quantités de ma- tière, tandis qu'aucune trace de celle-ci ne se dépose, dans les mêmes conditions et pendant le même temps, sur d'autres surfaces solides voisines (telles que les parois du vase), implique nécessairement l'existence (dans le liquide ou dans le gaz) de matière disponible pour le cristal, mais non pour d'autres corps solides. C'est la définition même de la sursaturation, sans laquelle on ne concevrait ni comment les molécules pourraient se déposer uniquement sur le cristal, ni comment elles auraient le temps de s'aligner sur celui-ci afin d'en accroître régulièrement la masse. Donc, sans sursa- turation, point de cristallisation. (2) L'espace de température pendant lequel la sursaturation peut se maintenir. (') Les autres conditions ne variant pas. {'') J'appelle changement d'étal direct la fusion d'un solide ou la volatilisation d'un liquide, et changement d'état inverse la condensation d'un gaz ou la solidifica- tion d'un liquide. js 2 > S. S -C3 ^o-^ O s -> C/J o>^ ( H34 ) Ainsi : La crislallisation aura lieu à sa température limite supérieure, lorsque le liquide (produit par fusion ou par dissolution) se trouvera en présence de s t. î; 1 cristaux déjà formés, du même corps, ou pouvant se mélanger intimement «j. c g ^ avec ceux-ci (isomorphes). La condensation aura lieu à sa température limite supérieure, lorsque le corps gazeux se trouvera en présence du liquide, produit déjà formé de la con- densation, ou d'un liquide pouvant se mélanger intimement avec lui. La liquéfaction aura lieu à sa température limite inférieure, lorsque le corps solide se trouvera en présence du liquide, produit déjà formé de sa fusion, ou d'un liquide pouvant se mélanger intimement avec celui-ci; c'est aussi le cas des dissolutions. La gazéification aura lieu à sa température limite inférieure, lorsque le liquide se trouvera en présence du produit de sa volatilisation ou d'un pro- duit similaire. Comme toutes les vapeurs sont solubles les unes dans les autres, un gaz quelconque doit favoriser l'ébullition d'un liquide quelconque. M Réciproquement, tous ces changements d'état auront lieu aux limites, inférieure pour les premiers, supérieure pour les seconds, lorsque les corps ne se tiouveront pas en présence des produits de ces changements d'état ou de produits analogues. (Note, 2 juin i866.) » Il est à remarquer que deux corps qui se mélangent intimement, qui se dissol- vent, peuvent être considérés comme isomorphes; il faut, en ellet, pour que le mé- lange intime ait lieu, que leurs particules ne soient pas trop dissemblables de forme ni de grandeur. (Note, 21 août 1866.) » L'isomorphisme des corps solides n'est donc qu'approché ('), et l'on conçoit que ses limites puissent varier par suite d'un changement profond dans les positions rela- tives des molécules. Je n'hésite pas à attribuer à la même cause, c'est-à-dire à un iso- morphisme approché, les phénomènes suivants : » 1° La dissolution de certains corps solides les uns dans les autres (isomorphisme de Mitscherlicli ) ; » 2° La dissolution de beaucoup de liquides les uns dans les autres; » 3° La dissolution de toutes les vapeurs les unes dans les autres. (Note, 21 août 1866.) (') J'ai montré, en 1875, que l'isomorphisme des corps solides, «'/«/)/e tolérance particulaire, n'existe plus quand on s'approche beaucoup de la limite, c'est-à-dire quand les solutions ne sont qu'à peine sursaturées. L'alun d'alumine et celui de chrome ne sont plus alors isomorphes, en ce sens qu'un cristal de l'un de ces sels ne fait pas toujours cesser la sursaturation d'une solution de l'autre sel. Dans ce cas aussi, les diverses faces d'un même cristal n'agissent pas également sur la solution, la- quelle peut être sursaturée pour une face et non pour une autre. Ce fait, joint à la notion de la résistance au changement d'état, explique très simplement la régénéra- tion des cristaux mutilés. {Comptes rendus, p. 888 et 1007; avril 1870.) ( 835 ) » En résumé, on aura, pour chaque corps, en suivant l'ordre croissant des lenipé- ralures : o Point, ou température, de cristallisa- tion hors de la présence de cristaux déjà formés. l'oint de fusion en présence de liquide déjà formé. Point de cristallisation en présence de cristaux déjà formés. Point de fusion hors de la présence de liquide déjà formé. o Point de condensation hors de la pré- sence de liquide (') déjà formé. o Point d'ébullilion en présence d'une vapeur. Point de condensation en présence de liquide ( ' ) déjà formé. Point d'ébullition hors de la présence d'une vapeur. (Note, 29 juin 1866.) » D'après l'analogie, la combinaison de deux, corps doit être favorisée ])ar la pré- sence du produit déjà formé de cette combinaison. (Même Note.) » M. H. PoixcAnÊ fait hommage à l'Académie de deux Volumes qu'il vient de pidjjier et qui ont pour titres : « Les méthodes nouvelles de la Mécanique céleste. Tome I : Solutions périodiques. Non-existence des intégrales con- formes. Solutions asymptotiques » et « Thermodynamique : leçons profes- sées à la Faculté des Sciences de Paris, pendant le premier semestre 1888- r8.S9 ». M. A. Chauveau fait hommage à l'Académie des deux Mémoires sui- vants, qu'il vient de publier : i" Sur la iransformation des virus, à propos des relalions qui existent entre la vaccine et la variole. — Ce Mémoire, trop long pour les Comptes rendus. (') Ou de solide. G. R., i8ç)i, i' Semestre. (T. CMU, M» 24.) I I 1 ( 836 ) a été lu à l'Académie de Médecine dans les séances des 20 et 27 octobre. Il établit, sur de nouvelles preuves, que la vaccine n'est pas la variole atté- nuée, comme on l'a cru pendant longtemps : opinion que des travaux récents tendent à faire revivre. Le premier exemple d'atténuation expéri- mentale des virus n'a pas cessé d'être celui que nous devons à M. Pasteur et qu'il a obtenu avec le virus du choléra des poules. Si la vaccine dérivait de la variole, ce ne serait pas par atténuation que celle-ci aurait acquis ses propriétés nouvelles, mais par une véritable transformation, dont les con- ditions sont inconnues. 2° Sur le circuit nerveux sensitivo-moteur des muscles. — L'étude de Phy- siologie générale contenue dans ce Mémoire vient d'être publiée simulta- nément dans le journal anglais Brain et dans les Comptes rendus hebdoma- daires de la Socièlè de Biologie (séance du 28 novembre). Cette élude comprend une conception théorique des rapports existant entre les nerfs moteurs et les nerfs sensitifs des muscles, avec l'exposition du mécanisme que cette conception implique pour le rôle de ces nerfs sensitifs dans l'ac- complissement des mouvements physiologiques. Un grand nombre d'ex- périences corroborent les vues générales exposées dans cette étude. Ces vues et ces expériences se tiennent toutes d'une manière étroite et doivent être considérées dans leur ensemble pour être bien comprises. On n'aurait pu morceler cet ensemble. C'est ce qui a empêché de présenter le travail original à l'Académie. i\OMINATIO]\S. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la formation d'une liste de deux candidats qui devront être présentés à M. le Ministre du Commerce, de l'Industrie et des Colonies, pour la chaire de Physique appliquée aux Arts, actuellement vacante au Conservatoire des Arts et Métiers. Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du premier can- didat, le nombre des votants étant 5i, M. Violle obtient 4? suffrages, M. Pellat ) 2 » Ily a deux bulletins blancs. ( 837 ) ' Au second tour de scrutin, destiné à la désignation du second candidat, le nombre des votants étant 49. M. Pellat obtient 45 suffrages. Il y a quatre bulletins blancs. En conséquence, la liste sera constituée comme il suit : En première ligne M. Violle, En seconde ligne M. Pellat. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de deux de ses Membres, qui devront être présentés à M. le Ministre de la Guerre pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'Ecole Polytechnique pendant l'année 1891-1892. MM. Cornu et Sarrac réunissent la majorité des suffrages. MEMOIRES PRESENTES. M. Fr. Lesska adresse une Note d'Analyse mathématique. (Commissaires : MM. Hermite, Picard.) M. DE Backer adresse une Note « Sur un nouveau procédé de conser- vation des matières organiques, et siir les applications médicales qu'on en peut tirer ». (Commissaires : MM. Pasteur, Chauveau, Bouchard.) M. A. Fernandus adresse, de Malaga, une Note relative à un mode de traitement des vignes phylloxérées. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) CORRESPOND AIVCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Volume de M. P. Diihem, intitulé « Hydrodynamique, ( 838 ) Élaslicilc, Acoustique; Cours professe en 1890-1891 à la Faculté des Sciences de Lille ». (Présenté par M. Sarrau.) ASTRONOMIE. — Observations de la planète Borrelly (Marseille, 27 novembre iSc)i), faites à l'Observatoire de Parts (équatorial delà lourde l'Est); par M"* D. Klumpke. Présentées par M. Mouchez. Étoiles Dates de 1891. comparaison. Nov. 3o a Dec, 2 b 5 c Positions des étoiles de comparaison. Planète — Etoile. Nombre Gran- Ascension de deurs. droite. Déclinaison. compar. 8,5 m s + 2.33,87 -9:55:3 24:8 9.2 + 1.29,93 +4.52,3 24:8 8,1 +2.48,4o -1-9- 6,8 24:8 Ascension Réduction Réduction droite au Déclinaison au Étoiles. moyenne 1891,0. jour. moyenne 1891,0 jour. Autorités. a = 1260 W. b m s s 4. 0.36,65 +3,57 0 23. 1.11,2 + 14', 5 Weisse b= 633 BD +22°. 3.59.50,06 3,58 22.32 .32,8 ■ 4,6 B.D., t. VI c =1 iSgW. 3.55.49,71 3,09 Positions apparentes Ascension 22. 7. 6,5 ie la planète -4,9 Weisse Dates Tem ps moyeu droite Log. fact. Déclinaison Log. fact. 1891. de Paris. apparente. parall. apparente. parall. b m s b m s Nov. 3o. .. 10 29.26 4- 3.14,09 T,oil„ 22. 5i .3o,5 0,595 Dec. 2. . . . 10 26.38 4- 1-23, 5i 2,956„ 22.37.39,7 o,6o3 5. . . . 12 0. 2 3.58.41,70 T,o33 22. 16.28,2 0 , 6o5 ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les inte'gra/es du second degré dans les pro- blèmes de Mécanique. Note de M. R. Liouville, présentée par M. Dar- boux. « Si l'on considère un système de points matériels libres, soumis à l'action de forces qui dérivent d'un potentiel, on peut reconnaître ainsi qu'il suit les cas où les équations du mouvement admettent, avec l'inté- grale des forces vives, une autre intégrale du second degré. ( H39 ) M Soient ^r, ,3",, . . . . .r„, les coordonnées cartésiennes des points du système et u la fonction des forces, h la constante de l'énergie. Je repré- ejji dXi dxi' \^= 2.(1 dt- , sente ainsi (') u- '^e,d.vl^o^2 „ ('■■) un .1=2C, l'intégrale quadratique dont l'existence est supposée; e^, e,,- dépendent des variables, et il est facile d'en trouver l'expression explicite, mais il faut distinguer deux cas. Lorsqu'il doit exister une intégrale (i), pour une certaine valeur seulement de la constante h, e/,, e,,- sont des polynômes du quatrième degré en x,, Xo, . . ., x,„; ils satisfont aux conditions suivantes dxj d.Vj' dXi' dxi ^ ^ i dXj' dXi dxi deu' de,'i. de,-, 1 ^ "j ^ -^ — — O, s dXj- axi axi' qui les définissent, à des constantes près. Ces dernières doivent être choisies de telle manière que la fonction u et ses dérivées des deux pre- miers ordres vérifient un système d'équations linéaires, dont les coef- ficients sont alors connus; e, se calcule ensuite par une quadrature. » Quand il doit y avoir, quelle que soit la constante h, une intégrale semblable à (i), aux conditions (2) s'ajoutent celles-ci ^ ' dXi dxc dxi dXi' et les polynômes e^, e,y s'abaissent au second degré. Il est commode, pour ce cas, de présenter l'égalité (i) sous une forme un peu différente, ( 4 ) MV ^ dxi "^ "" ( 2 ^' ^^/ "^ ^2 ^'■'" ^^' ^^'" ) = 2 C dt'' . (*l \ lu (i'l"| / » Les fonctions m et i> sont définies par les équations linéaires suivantes /^s ai' „ du -^71 du au nombre de m. E,, s, ,« sont les polynômes du second degré les plus ( 84o ) généraux qui satisfassent aux identités (3) et (2) et à celles-ci : j^=o, E, — E,-=e,— e,-; leur expression explicite s'obtient sans aucune peine. On connaît depuis longtemps une solution étendue de la question proposée; la fonction u s'exprime pour elle d'une façon simple, en substituant aux variables a;,, x^, ..., x„ des coordonnées elliptiques générales; cette solution n'est pas la seule qui puisse s'obtenir; en voici une autre, moins particulière. Soit (0 si l'on pose (6) u-hh=/(f)-h ^ ?(«,, xj. . .., «;„_,)' il y a, quelles que soient les fonctions arbitraires /et F, une intégrale du second degré, qui diffère de celle des forces vives; c'est la suivante : (7) (u^hy-[df--^-^^dœr] = ^cdr-, et la fonction F peut être choisie de telle manière qu'il y en ait au moins une autre encore; il faut, pour cela, que F vérifie une certaine équation linéaire aux dérivées partielles du second ordre. » L'étude générale des équations (5) est liée à celle d'un système d'équations différentielles E,- dxt-h'^eaàx,, E,-. clxj- -f-^ e,*- da-^^ dont la signification est visible et ne dépend pas du choix des variables. En faisant ces hypothèses très particulières (9) e,-,- = 2C,-,'.r,a-,., E, = - 2 V C,,- ;r; + 2D,-, (/ - i' ^ o) et désignant par C„ , D, des constantes quelconques, j'ai pu effectuer l'in- tégration complète du système (8); elle ne laisse guère douter des diffi- cultés qui se rencontreraient dans le cas général. Yoici les résultats : une première intégrale est donnée en écrivant que le déterminant symé- ( 84t ) trique A, des quantités E, — 9, e,/, où 6 rejîrésente une constante arbitraire, s'évanouit; les autres intégrales s'expriment ainsi (lo) E, = 6 + rt,.r-, a,, a.,, ...,«,„, étant des constantes telles que le déterminant des quan- tités, a,, 2C,, , soit égal à zéro. Il en reste donc m — i qui sont arbitraires et au moyen desquelles 6 s'exprime aisément. Chacune des constantes a, peut être aussi définie.directement par une équation semblable à A = o; ces équations sont du degré m à l'égard de la constante qu'elles déter- minent et du degré 2m — 2 pour les variables ce. Lorsqu'on substitue à ces dernières m — i intégrales du système (8) et une fonction des x, dis- tincte des précédentes, les équations (5) prennent une forme simple. Les expressions (9) conviennent aux solutions, depuis longtemps connues, du problème proposé; elles conviennent encore à celles que détermine la formule (G). » Quand il y a seulement deux variables x, les cas où les équations du mouvement admettent une intégrale du second degré, différente de celle des forces vives, sont aussi ceux où le problème de M. Dini est résoluble. Quand le nombre des coordonnées est supérieur à 2, on peut, sans, d'ail- leurs, se borner aux formes quadratiques qui répondent à un système de points libres, imaginer un problème analogue à celui de M. Dini ; j'en ai, dans une Note précédente, donné une solution ; mais ce nouveau pro- blème se distingue en des points essentiels de celui auquel s'appliquent les relations (5). » Comme les équations dont il dépend deviennent linéaires, par un choix convenable des inconnues, il en résulte quelques conséquences, qui seront, si l'Académie veut bien le permettre, l'objet d'une autre Commu- nication. » GÉOMÉTRIE. — Sur une classe de congruences (/e droites. NotedeM. A. Petot. présentée par M. Darboux. « On sait que la détermination des congruences données par leur repré- sentation s|)hérique (u, v) se ramène à l'intégration d'une équation de Laplace. Si l'on désigne par 6 et 6, les intégrales générales des équations linéaires G et G,, qui admettent respectivement comme solutions particu- lières les cosinus directeurs c, c , c" , c, , c, , c\ des normales aux cônes ayant X de du -+- •^ du -+- : Je" ' du -+- J6 du '' = o; c, ,x + c '.J + c]z + e , = ■- o, oc de, dv -+- ■^ di' + . ^dc] - di' -4- di' = o. ( 842 ) pour sommet le centre de la sphère et pour directrices (c) et (a), les con- gruences considérées sont engendrées par l'une ou l'autre des droites i ex -+- c'y -+■ c"z + ô = o. (0 ^ (2) » Quand le système (a, c) est la représentation sphérique a des lignes asymptotiques d'une surface, M. Guicliard a montré que les développables des congruences H correspondantes découpent un réseau conjugué sur leurs surfaces centrales, et réciproquement. Comme la détermmalion des systèmes a est difficile, j'ai cherché à déterminer directement les con- gruences H; je vais faire voir que, pour cela, on a seulement à intégrer des équations de Laplace de forme particulière. De là résuite une méthode pour obtenir des surfaces rapportées à leurs lignes asymptotiques. » Considérons en effet une surface S rapportée à des coordonnées con- juguées (u, i)), et cherchons la condition nécessaire et suffisante pour que lacongruence formée parles tangentes aux lignes (f) soit une congruence H. Les coordonnées x, y, z d'un point quelconque M de S vérifient une équa- tion de la forme /o\ dn dl ,dl ^ ' du di' du av de plus, les coordonnées \, Y, Z, T du point central, pris sur la tangente en M à la ligne (v), sont X^'^^-ibx, Y = ^ + 26v, Z = ^+2è = , T = 2è; du au - du la condition cherchée est donc que l'équation (3) admette une solution X' vérifiant la relation (4) 26 = -Af- ^ '' >' du » De là résulte le théorème suivant : » Si X, y, z sont des solulions crime même équation de la forme (5) ()')- /df . àV \d\ df dl àf I d\r ' df duàr du , \àl_^^dX \ du du £>(• ( «43 ) où f est une fonction donnée, d'ailleurs arbitrairement, de u et v, la droite (6) X-^ Y-y^Z-^ V*^^ df dy dz^ du du du engendre une congruence H; et réciproquement, si l'on a une congruence de cette espèce, les coordonnées des points de sa surf ace focale ç = const. vé- rifient une équation de la forme (5). » Il est évident, a priori, que les coordonnées des points de la deuxième surface focale de H satisfont à une équation analogue à (5); on le vérifie en effectuant dans cette équation la substitution ' du » Si, pour une forme particulière attribuée à la fonction/, on sait inté- grer l'équation (5), le théorème précédent donne des congruences H dans les équations desquelles interviennent six fonctions arbitraires d'une va- riable; on en déduit des systèmes 5, puis des surfaces 2 rapportées à leurs lignes asymptotiques et présentant le même degré de généralité. Je vais montrer, en outre, que l'on peut, à l'aide de ces premiers résultats, en ob- tenir une série d'autres. Effectivement, pour passer d'une congruence iH à toutes celles de même représentation sphérique, il suffit d'intégrer, pour la surface S, l'équation relative au système {u, v) en coordonnées tangen- tielles; or on sait que cette intégration s'intègre en même temps que l'équation (5), et cela quelles que soient les solutions de cette équation qui ont servi à construire S; on obtiendra donc, sans changer t, des con- gruences H' et des surfaces S' plus générales que H et S. Si, maintenant, on forme pour l'une quelconque de ces surfaces S' l'équation ponctuelle relative au système («, c), on aura une équation différente de l'équation (5), mais s'intégrant en même temps qu'elle; on pourra donc, en opérant comme plus haut, obtenir, pour H, n et 1, une série de résultats nouveaux, et ainsi de suite, de proche en proche. » Comme exemple, je citerai le cas où/ est fonction de w seulement; l'invariant K de l'équation (5) est alors nul, ce qui permet d'appliquer les considérations précédentes. Un deuxième exemple est fourni par l'équation E (B, B') dans le cas oii la différence entre B' et B est égale à l'unité; on vérifie, en effet, que cette équation est alors de la forme (5). » Il est évident a priori (\yie les normales .à une surface minima forment une congruence H. On en conclut que les systèmes sphériques orthogo- C. R., 1891, a» Semestre. (T. CXIII, N» 24.) I 12 ( 844 ) naux et isothermes sont des systèmes n et, par suite, que les normales à toutes surfaces dont la représentation sphérique est isotherme forment une congruence H. Inversement, il est facile de faire voir que, parmi les congruences H, ces dernières sont les seules qui soient en même temps des congruences de normales. En effet, la condition nécessaire et suffisante pour que les droites d'une congruence soient normales à une famille de surfaces parallèles est que la représentation sphérique de cette congruence soit formée de courbes orthogonales. Les systèmes c particuliers que nous considérons sont donc orthogonaux; par suite, chacun d'eux est l'image des lignes asymptotiques d'une surface minima, et, en même temps, d'après le théorème de M. Bonnet, la représentation sphérique des lignes de cour- bure d'une deuxième surface minima adjointe à la première. » Quand on sait intégrer l'une ou l'autre des équations Ct, G, relatives à un système t, on i^peut, en suivant la marche indiquée plus haut, en déduire une série de systèmes analogues et les congruences H correspon- dantes. D'ailleurs, si un système c est orthogonal, les équations G et G, correspondantes s'intègrent en même temps que l'équation linéaire de laquelle dépend la recherche des surfaces admettant ce système comme représentation sphérique de leurs lignes de courbure. Cette remarque montre, par exemple, que des systèmes sphériques orthogonaux composés de deux familles de cercles, ou encore de coniques homofocales, on peut déduire une suite de congruences H et de surfaces rapportées à leurs lignes asymptotiques. » GÉODÉSIE. — De l'état actuel des travaux géodésiques et topo graphiques en Russie. Note de M. le général Venukoff, présentée par M. Bouquet de la Grye. « Rien n'est plus utile, pour l'explorateur d'un pays, que de connaître d'avance les dimensions et la valeur scientifique des travaux de ses prédé- cesseurs; car il peut alors éviter, d'un côté, les cas de répétition des travaux déjà exécutés et, de l'autre, des omissions dans le plan de ses propres recherches. Pour les voyageurs en Russie, cette remarque a surtout de l'importance, car cet empire est vaste et ses différentes parties sont explorées très diversement. M. le général Rowersky, membre du Comité scientifique militaire, à Saint-Pétersbourg, a bien compris cette idée et, en conséquence, il s'est chargé de la publication des cartes qui représentent ( 845 ) l'état actuel des travaux géodésiques dans la Russie entière et, plus spécia- lement, dans sa partie européenne. J'ai l'honneur de présenter à l'Académie un exemplaire de ces cartes, où les différentes couleurs permettent de distinguer facilement ce qui est déjà bien fait, pour l'étude du relief du sol russe, et ce qui laisse encore à désirer. Certaines parties de la Chme y sont aussi représentées, avec l'indication exacte des travaux géodésiques russes exécutés surtout au xix^ siècle. » En examinant les deux cartes, il est facile de distinguer : » 1. Les grands travaux astronomiques ayant pour but la détermination exacte des longitudes dans tout l'empire russe, depuis la mer du Japon jusqu'aux bords de la Vislule. Ces travaux sont exécutés à l'aide du télé- graphe, de même que la détermination des différences de longitudes entre les principaux points delà Russie d'Europe, depuis Uléaborg et Arkhan- gelsk jusqu'à Batoum et Bakou, voire même jusqu'à Constantinople et Erzéroum, en Turquie. » 2. Les grands travaux astronomiques et géodésiques pour la mesure de deux arcs parallèles à l'équateur, à savoir du Sa" et du 47° lat. N. » 3. La mesure du méridien de Dorpat, depuis le cap Nord jusqu'au bas Danube (2j''2i'lat.). M 4. Plusieurs réseaux trigonométriques dans la Russie d'Europe, entre les parallèles 4o^ et 60*, depuis les frontières de l'Allemagne et de l'Au- triche jusqu'aux bords du Volga et de la mer Caspienne. » 5. D'importantes triangulations dans la Transcaucasie, au Turkeslan russe, dans les steppes des Kirghizes, dans la Transbaïkalie et dans le midi de la province du Littoral. » 6. I-^a triangulation d'une grande partie de la presqu'île des Balkans, entre le Danube et la mer de Marmara. Cette triangulation est accom- pagnée des levers topographiques et de nombreuses mesures hypso- métriques. )) 7. Les levers topogra])hiques de grande précision dans le midi de la Finlande, aux environs de Saint-Pétersbourg, en Courlande, en Pologne, dans la Volynie, la Bessarabie, en Crimée et sur la côte nord-est de la mer Noire. » 8. Les levers topographiques ordinaires, d'une exactitude variable, qui s'étendent sur la plus grande partie de la Russie d'Europe, le Caucase et certaines parties de la Russie d'Asie. » 9. Les reconnaissances faites à la boussole dans la partie nord-est de la Russie d'Europe et dans la région méridionale de la Sibérie. ( «46 ) » 10. De nombreux itinéraires des voyageurs russes dans le nord de la Sibérie et dans les parties adjacentes de l'empire chinois. » Les travaux hydrographiques des marins russes, exécutés dans les mers : Blanche, Baltique (surtout dans le golfe de Finlande), Noire (beau- coup de mesures de profondeur), Caspienne (de même), d'Aral et du Japon, ne sont pas représentés sur les cartes du général Kowersky; mais ils sont importants. Certains lacs, comme celui de Ladoga et une partie du Baikal, sont aussi bien explorés au point de vue hydrographique. » Ja\ Russie n'ayant pas été représentée au dernier Congrès des géodé- siens, j'espère que cette courte Notice ne sera pas superflue. » OPTIQUE. — Sur la polarisation rotatoire. Note de M. E. Carvallo, présentée par M. H. Poincaré. « Parmi les tliéories nombreuses de la double réfraction, celles qui conduisent aux polarisations Maxwell-Sarrau sont les seules qui rendent les lois de la double réfraction compatibles avec le terme de dispersion de Briot dont l'existence s'impose ('). J'ai montré, en outre (-), que des équations du type Boussinesq-Helmholtz satisfont rigoureusement aux lois de la double réfraction en même temps qu'à la dispersion. Je me propose de montrer ici comment ces équations peuvent contenir aussi les lois de la polarisation rotatoire et de sa dispei'sion. Les notations répondront à celles de ma dernière Note ('). Je prends les équations de Helmhoitz; mais je néglige l'absorption, c'est-à-dire la réaction proportionnelle à la vitesse. De plus, je suppose que, sur cbaque particule d'éther, s'exerce une force représentée par le vecteur dont les composantes sont les binômes alternés -jzi'rn — Yi) — -T-(^, — C), .... Ce vecteur représente la torsion relative des deux milieux. Sans quelques précautions, les écritures sont rebutantes. Je prends donc seulement une onde plane perpendiculaire à l'axe Z, qui sera l'axe du quartz ou un axe quelconque, s'il s'agit d'un corps amorphe. Pour étudier le mouvement dans le plan de cette onde, la méthode de (') Thèse pour le doctorat, Gaulhier-Villars ; février 1S90. — Comptes rendus, février iSgr. (') Comptes rendus, mars 1891. (') Ibid.; a, b, c étaient des constantes; t le temps; ^, r,, Ç; $,, t),, Ç, les élonga- tions de l'élher el de la matière au point .r, y, z. ( 847 ) Bellavitis est particulièrement avantageuse. F^es équations du moTivemenl simultané de l'éther et de la matière pondérable s'écrivent f P)-TY=«(î — \\) — c\\ (matière pondérable). » Ici E, et ^ sont, non plus des composantes des deux élongations, mais les vecteurs mêmes qui représentent ces élongations. i est le symbole imaginaire. Dans la méthode de Bellavitis, il imprime une rotation de + - à tout vecteur qu'il multiplie. Les équations (i) admettent pour intégrale particulière oc et a, sont deux vecteurs constants, situés dans le plan d'onde. Les formules (2) représentent alors deux vibrations circulaires. La période est T, la vitesse de propagation 7^, la longueur d'onde /; l'indice de ré- fraction est n= ji \ étant la longueur d'onde, dans le vide, de la radia- tion qui a pour période T. Pour vérifier les équations (i), j'y porte les valeurs (2). J'obtiens (3) -P ^^ =-^'E + a(E.-E) -Z,i:^(E,-?). (4) — p.^^. = "(^--.)-^-i- » De (4) je tire Ei, puis Ei — E et je porte sa valeur dans(3). E disparaît comme facteur commun. L'équation obtenue, du deuxième degré en jy donne pour j deux valeurs. Les principaux termes de cette équation sont les deux premiers de l'équation (3) qui répondent au mouvement dans le vide ; les autres termes représentent la perturbation due à la matière pondérable. Donc les deux valeurs de j sont sensiblement égales et de signe contraire. Soient ^ et — j, ces valeurs. La première donne l'inté- grale fx - ""(7~t)* ( 848 ) » C'est une vibration circulaire droite pour un observateur situé du côté Z des z positifs. Son indice de réfraction est n = -j- Mais les équa- tions (3, 4) sont paires en T. On peut donc remplacer T par — T dans (5). On a la vibration ^ =; ae ^^ qui se propage dans le sens Z' contraire à Z. Pour l'observateur Z elle est gauche; mais, pour l'observateur Z', elle est encore droite. La même discussion s'applique à la seconde solution — /'. Pour celle-ci, la vibration qui répond à — T est (6) ^'=;.-^''<^-^\. » C'est une vibration circulaire gauche \ dont l'indice est n' = -j,- Soient y et w la demi-somme et la demi-différence de y et ^ • La somme des vibrations (5) et (6) est l + i'z=y.e. ^ '» ^'+y.e ^ '« f^ = ae='^'"'-x 2COS27:(f — » C'est une vibration rectiligne tournante. L'indice est X n -y- n' c'est-à-dire la moyenne des indices des deux vibrations contraires (5, 6) (loi de Cornu). La rotation du plan de polarisation est proportionnelle à l'épaisseur traversée z (loi de Biot). Si l'on change s en — ^ et T en — T, la vibration se propage en sens inverse et le plan de polarisation revient sur ses pas (loi de Biot). Voilà pour les lois qualitatives. De plus, les équations (3) et (4) conduisent à la formule de dispersion très simple des pouvoirs rotatoires w ^r- = Art^ - B. » Par la méthode d'interpolation de Cauchy, j'ai appliqué cette formule aux nombres de Soret et Sarrazin (') pour le quartz. Ils s'étendent de la raie A(> = o^, 76040, 10 := 12", 68) à la raie 26 du cadmium (X = o'^, 2i43i, cu = 236",o). J'obtiens A = 1 1 ,90, B = 20, 83. (') Archives de Genève, t. VIII. — Journal de Physique : 2^ série, t. II ; i883. ( 849 ) » Les écarts entre l'observation et le calcul sont de l'ordre des erreurs de ces expériences. La valeur maximum de cet écart, évalué en valeur relative, est en effet de 0,0087 de la rotation observée. Les divergences entre les différentes déterminations des mêmes auteurs sont du même ordre. Pour prolonger la comparaison entre l'observation et le calcul, j'ai entrepris des expériences sur les radiations infra-rouges. J'espère avoir bientôt l'honneur d'en présenter les résultats à l'Académie. » ÉLECTRICITÉ. — Sur un étalon thermo-électrique de force électromotrice. Note de M. Hexri Bagard, présentée par M. Mascart. « On a déjà pensé à utiliser les couples thermo-électriques comme étalons de force électromotrice. Mais ceux qu'on a employés jusqu'ici étant formés de deux métaux, les forces électromotrices ainsi obtenues sont extrême- ment faibles et varient avec les échantillons des métaux employés. » Je me suis proposé de rechercher si un élément thermo-électrique constitué par deux liquides, c'est-à-dire deux corps présentant une struc- ture invariable, possède, pour deux températures déterminées des surfaces de contact, une force électromotrice bien définie. » En prenant comme liquides un amalgame de zinc contenant o,ooo5 de zinc pour i de mercure, et une solution de sulfate de zinc saturée à zéro, j'ai obtenu une force électromotrice considérable, l'élément étant impola- risable. » Je dissous le zinc dans le mercure sous une couche de sulfate de zinc qui em- pêche l'oxydation et que j'enlève rapidement au moyen de papier buvard au moment de me servir de l'amalgame. » L'appareil est construit de la façon suivante : dans trois tubes A, B, C, fermés à leur partie inférieure, se trouvent superposés l'amalgame et le sulfate de zinc; le tube  est porté à la température d'ébullilion de l'eau sous la pression atmosphérique, température que je désignerai parT; les tubes B et G sont maintenus dans la glace fondante. Le sulfate de A communique avec celui de B par un siphon rempli de ce li- quide; de même, les amalgames de A et C communiquent entre eux par un siphon rempli d'amalgame. Deux électrodes de platine isolées plongent dans les amalgames B et C, entre lesquelles il n'existe, par conséquent, que la différence de potentiel thermo- électrique. Le sulfate qui recouvre l'amalgame G est uniquement destiné à protéger celui-ci contre l'altération qu'il subirait au contact de l'air; enfin, le sulfate A est re- couvert par une couche de paraffine qui supprime i'évaporation. Dans ce couple, l'a- malgame chaud est à l'extérieur le pôle positif. ( 85o ) » Plusieurs couples, préparés isolément et comparés entre eux à diffé- rentes époques, ont toujours donné une force électromotrice identique à o^°", oooi près, et sont restés impolarisables. Le couple peut donc servir d'étalon. » J'ai étudié la marche du couple lorsque, l'une des surfaces de contact étant maintenue à o°, l'autre est portée à une température t, variant entre o et T. Voici quelques-uns des nombres ainsi obtenus pour T = 99°3 : t i5»,7 33°, 6 4o",7 48",6 540,3 E' f(t)=2—^ o,i48 0,320 0,392 0,470 0,528 Eo En prenant T = g9°,3, la fonction y(i) est rigoureusement représentée par la formule à deux termes 1^1) f{t) = o, 00930. f + o, 00000774 •<*. Ainsi, la courbe représentative est, comme dans le cas de la plupart des couples bimétalliques, une branche de parabole, et cette courbe tourne sa convexité vers l'axe des températures. » J'ai ensuite mesuré en valeur absolue la force électromotrice Eï du couple étalon, par compensation avec la différence de potentiel produite aux extrémités d'une résistance égale à l'ohm légal, par un courant conve- nable dont je mesurais l'intensité par l'électrolyse de l'azotate d'argent, à l'aide d'un électromètre capillaire sensible au -pj^ de volt. » J'ai ainsi trouvé, comme moyenne de plusieurs mesures et en me ser- vant de la formule (i), E;"''=o'"",ii67, l'erreur à craindre sur le résultat étant de o™",oooi. La valeur de EÔ"" est donc environ cent fois plus grande pour le couple étudié que pour le couple fer-cuivre, qui donne environ 0"°", ooii. En rapprochant la valeur de E^"" de la relation (i), on obtient l'expression de la force électromo- trice pour les températures comprises entre 0° et 100°, (2) E^ = 0,001077^ -H 0,00000090/^. » Pour déterminer l'influence de la richesse en zinc de l'amalgame, j'ai comparé, à l'étalon, des couples renfermant des amalgames différents, par la méthode d'opposition déjà employée. » Lorsque la proportion de zinc est inférieure à o,oooo5, l'élément est polarisable. Pour des teneurs plus fortes, l'élément devient impolarisable ( H5i ) et la force électromotrice diminue d'une façon continue à mesure que la proportion de zinc augmente, ainsi que le montrent les nombres du Ta- bleau suivant : Masse de zinc ) . ..^ ,^ - J 0,00025 O,OOO30 0,000^3 O, 00000 O,OOO0D 0,00070 pour I de mercure ) EJ"" Oii'97 o,ii83 0,1171 0,1167 o,ii64 o,ii5o » En résumé, le couple que j'ai étudié est absolument constant entre deux températures données; il peut être fermé sans se polariser, et sa foi-ce électromotrice entre les températures 0° et t" sera donnée par la for- mule (2). Eniîn il n'est pas nécessaire d'apporter une grande précision dans la pesée du zinc à dissoudre dans un poids donné de mercure, puis- que le Tableau précédent montre que la variation de E^"" n'atteint pas o^"",oooi, quand la proportion de zinc varie de 0,00001 ou de ^, de sa va- leur ('). » ÉLECTROCHIMIE. — Sur les trois basicités de l'acide' phosphorique. Note de M. Daniel Berthelot, présentée par M. Lippmaïui. « J'ai établi précédemment comment on peut reconnaître, par une méthode fondée sur les conductibilités électriques, la force relative des acides, leur basicité, leurs fonctions multiples, et la stabilité ou l'instabi- lité lie leurs sels en solution aqueuse. Il m'a paru intéressant d'appliquer cette méthode à l'étude de l'acide phosphorique, dont la triple fonction acide a été l'objet de nombreuses discussions. Je dois rappeler que M. Bouty (") a mesuré les conductibilités de plusieurs phosphates alca- lins, mais en se plaçant à un autre point de vue et sans discuter la ques- tion que j'examine aujourd'hui. M. Walden a répété, plus tard, ces me- sures sur les trois phosphates de soude, et en a conclu que le phosphate monobasique seul est stable en dissolution (^). » Voici les conductibilités observées à 17°, en ajoutant à des solutions à 0,01 équivalent par litre d'acide phosphorique ( — ^ — = 'ii^'-yb-j = ioo'"j (') Ce travail a été exécuté au Laboratoire de physique de la Faculté des Sciences de Naticy. (^) Ann. de Phys. et de Chimie, 6" série, t. XIV, p. 468; 1884. (') Zeilschrift fïir physik. Cheniie, t. 1, p. 545; 1887. C. H., ityi, 2° Hemeslre. (T. CXUI, N» 24.) 1 '-5 des quantités ci titre équivalent : Nombre relatif d'équivalents ( 852 ) oissantes de soude, de potasse ou d'ammoniaque à un d'alcali. 0,000 O,o5o o, 100 o, i5o 0,175 0,200 0,225 o,25o 0,275 o,3oo 0,825 o,35o 0,375 o,4oo 0,425 0.450 0,475 o,5oo o,55o 0,600 o,65o 0,700 0,750 0,800 0,900 1 ,000 d'acide. I ,000 0,950 0,900 0,800 0,825 0,800 0,775 0,750 0,725 0,700 0,675 o,65o 0,625 0,600 0,575 o,55o 0,525 o,5oo o,45o o,4oo o,35o o', 3 00 o,25o 0,200 o, 100 0,000 Soude. Potasse. Ammoniaque 0,691 » » o,583 0,589 0,589 0,475 0,488 0,488 o,365 0,387 0,887 0,3l2 0,337 o,386 0,257 0,286 0,286 O,204 0,235 0,235 0, i5o o,i84 0,184 0,169 0,211 0,207 0,189 0,289 0,288 0,209 0,268 0,208 0,229 0,296 0,282 0,25o 0,825 0,807 0,269 0,353 0,333 0,293 0,887 0,882 0,337 o,4i8 0,819 0,392 0,478 o,3o8 o,45o o,585 0,296 0,566 o,658 0,371 o,685 0,785 0,243 0,802 0,909 0,220 0,920 1 ,080 0,196 i,o45 1,107 0,174 1,157 1 ,282 » 1,396 1 ,53o 0,119 1,627 1,781 0,081 Acide phosphorique Phosphates monobasiques Phosphates bibasiques Phosphates tribasiques Alcalis « Les résultats sont représentés graphiquement par la figure suivante, dans laquelle les conductibilités ont été portées en abscisses, les propor- tions relatives d'alcali en ordonnées. Pour ne pas compliquer la figure, on n'a pas représenté la courbe relative à la soude, qui offre une analogie complète avec celle qui se rapporte à la potasse. » Quand on ajoute à l'acide phosphorique libre des quantités crois- santes de l'un quelconque des trois alcalis (soude, potasse ou ammo- niaque), les conduclibililés décroissent linéairement jusqu'à la formation du phosphate monobasique. Ce sel correspond à un point anguleux très marqué, à partir duquel les conductibilités augmentent linéairement jus- ( 853 ) qu'à la formation du phos|)hate bibasique. Cette marche linéaire du phé- nomène prouve, ainsi que je l'ai montré antérieurement, que les phosphates monobasiqiies ou bibasiques des trois alcalis considérés sont stables en dissolu- tion même très étendue. ^ Ammo \ maqae, Potasst ■^ 8 7 \ f^ \ '^ ^ I, Phosp Tn-bV: Phosp bTHâs ates 1 qùes 1 hftte-s 1 rf'^îX ^ mL^ r ques 1 / r ' 2.5 |PhWhates>^^^ oniaq 'eetd 'pOtài w ] i ^-. \ * ^ -Ic/tfe jfiosp arique 0 i _ i ' h ; i i 3 5 î 10 11 12 13 14- 15 16 n 18 » Au point correspondant au phosphate bibasique, la courbe s'infléchit une seconde fois; mais la variation n'est plus linéaire entre ce pointât celui qui répond au phosphate tribasique : en ce dernier, d'ailleurs, il n'y a plus aucun changement dans la direction de la courbe. Les phosphates tribasiques de soude, dépotasse ou d' ammoniaque sont donc presque entière- ment dissociés dans les solutions étendues. » Si, au lieu d'opérer aAec dessolutions à o,o i équivalent par litre d'acide phosphorique ou d'alcali, on opère avec des solutions plus concentrées, telles que celles à o,5 ou o,i équivalent par litre, on constate que le phos- phate tribasique correspond, comme les phosphates monobasique et biba- sique, à une inflexion de la courbe; mais cette inflexion s'efface de plus en plus avec la dilution. » L'acide phosphorique diffère complètement, à ce point de vue, des acides tribasiques vrais (tricarballylique, aconitique, citrique, etc.), dont les sels monobasiques et bibasujues (sels acides) sont en partie dissociés par l'eau, les sels tribasiques (neutres), au contraires , étant stables en dissolution. » T^a comparaison des phosphntes de potassium et d'ammonium permet d'aller plus loin. M. Lenz a t'ait voir que les conductibilités des sels formés par K et Azir avec les acides forts ont, en solution très étendue, des con- ductibilités égales. J'ai montré qu'avec les acides plus faibles, tels que la plupart des acides organiques, les conductibilités ne sont plus égales, mais ( 854 ) qu'elles restent A^oisines, les sels de potT^sinm l'emportant de quelques centièmes sur !os sels d'ammonium correspondants; avec le phénol cette différence s'ex;!gère et devient très considérable. » Or l<^s conductibilités des phosphates monobasiques de K et de AzH*, en sohition élenhip, sont égales; celle du phosphate hihasique de R l'emporte d'em'iron 6 pour loo sur celle du phosphate bibasique de X/.W' ; enfin celle du phosphate tribasique de K est de beaucoup supérieure à celle du phosphate tri- basique de AzH*. » liC graphique précédent montre bien ces relations : les deux courbes se superposent jusqu'au phosphate monohasique; de là au phosphate biba- sique elles se séparent sans beaucoup s'écarter; à partir de celui-ci, elles divergent complètement. » I^a première fonction acide de l'acide phosphoriquc rappelle donc celle des acides forts; la seconde, celle des acides faibles; la troisième, celle du phénol. En résumé, l'acide phosphoriquc n'est pas un acide tri- basique vrai, mais plutôt un acide monobasique à fonction complexe. Je rappellerai, en terminant, la parfaite concordance de ces conclusions avec les observations thermochimiques ('). » CHIMIE. — État des sels dans les solutions; sulfate de sodium et chlorure de strontium. Note de M. A. Etard, présentée par M. Henri Moissan. « I. Les expériences de solubilité faites sur le sulfate de sodium depuis la première publication de Gay-lAissac, en iSiy, sont nombreuses et pré- cises jusqu'à la température de io5°. Il n'y a pas lieu d'v revenir. Au delà de io5", Tilden et Shenstone ont déterminé cinq points et, de ces me- sures, ils concluent que la solubilité du sulfate sodique, après avoir passé vers i3o° par un minimum, croît de nouveau. Cet accroissement ne serait que de 2 pour 100, dans l'intervalle foit étendu de 100". » Précédemment (Comptes rendus, t. CVI, p. 206), j'ai montré que, pour les sulfates, la solubilité décroissante est la règle. Certains d'entre eux (SO'Fe, SO^Cd, SO^Mn) sont même insolubles au delà de i5o°. Ces sels à l'état d'hydrates coexistent avec de l'eau pure sans qu'il y ait dissolution. » D'accord avec ces résultats, j'ai pu récemment vérifier qu'entre 235*" (') Bkrtbflot el Louguinine, Anii. de Cliiin. et de Pins., 3" série, t. IX; 1876. ( 855 ) et 32o", le sulfate sodiqiie possèfle une ligne de solubilité rapidement dé- croissante. loi fîn 70 PO — — - J rC ;" . ■^ — ' — ■ "*"* ^^ An m _. r\ ^v i« — 0 — " - — ■.- j^^ X» ■în •"" / ~~ ' — — -H . __ A n y lO' 0' W aO- 30- 40" 50" 60' 70' 60' SO'KXI'llO 130 130 140130 lEO 170 150 MO EOITao 320 230240 230 360 270 280 290 300'30 320 Î30 340 » II. Des documents publiés il résulte qu'entre zéro et 33°, il existe, pour le sulfate de sodium, une branche ascendante courbe. Dans cet inter- valle, les solutions déposent l'hydrate SO*Na-, loH^O. » A 33°, la solution contient 34,5 pour loo de SO^Na- supposé sec. Par une élévation de température, il se précipite du sulfate parfaitement anhydre, ainsi que je l'ai vérifié une fois de plus. Cependant la chute de solubilité est peu importante; on passe du maximum 34,5 pour loo à 3o,o pour loo, minimum atteint aux environs de 8o°. A partir de ce dernier point, la teneur en sel m'a paru rester constante, et les faibles aug- mentations qu'on a pu constater sont de l'ordre de grandeur des erreurs possibles à ces températures, sou.s l'influence d'une pression déjà très élevée et de l'imperfection des manipulations. M Si l'on considère la faible décroissance de solubilité observée entre 33° et 8o° comme une suite de la perturbation qui a lieu à 33°, on trouve que, dans un intervalle de i6o°, un état d'équilibre stable s'établit entre le sel et l'eau : il y a, d'une part, du sel anhydre déposé; d'autre part, un liquide de composition fixe, comme s'il s'agissait d'un hydrate fondu ayant pour formule SO*Na^ iSIPO. » Un tel hvdrate exigerait 3o,5 pour loo SO^Na^ et 69,5 H^O. Ce sont là les nombres relevés sur le graphique où mes points sont portés. Sous des pressions croissantes, la température qui augmente ne peut dissocier SO*Na-, 18H-O, ou les mélanges d'hydratation équivalente dans lesquels le sulfate anhydre déposé se montre insoluble. Je pourrai établir prochai- nement que le fait de solubilité constante, selon des rapports simples que je viens de signaler, n'est pas isolé. » Au delà de 23o°, il m'a été possible de constater que l'état d'équi- libre précédent cesse, et ce n'est qu'à partir de cette température qu'on ( 856 ) petit observer, non une augmentation, mais une décroissance rapide et importante de la solubilité. Trois expériences faites à 2/(0°, 280" et 320" ont donné à cet égard des résultats concordants. Dans la dernière, on constate sur une solution de sulfate sodique saturée à + 22° et contenant 17,8 pour 100 de sel anhydre que la liqueur chauffée au bain de nitrates reste limpide jusqu'à 32o° ; en ce point, la solubilité de SO^Na^ est de 12 pour 100 inférieure à ce qu'elle était entre 80" et 23o°. Elle est comme à froid de 17,8 pour 100, car, en chauffant un peu plus, il se produit un abondant dépôt de sel se redissolvant aussitôt par refroidissement. Avec chacun des tubes préparés, on a vu plusieurs fois la précipitation saline se faire à la même température et les points de dépôt ainsi observés se trouvent eu liene droite. B Au delà de 100°, le sulfate de sodium dissous n'est sans doute pas anhydre, mais il donne lieu à deux lignes de solubilité en présence de sul- fate anhydre et, à compter de 23o", il se comporte comme si, ayant perilu toute affinité de combinaison et de dissolution pour l'eau, il s'effleuris- sait dans ce liquide suffisamment chaud comme il s'effleurit dans l'air : l'eau devient libre en abandonnant du sel. » III. En mettant en présence d'eau un hvdrate parfaitement défini, il n'est pas aussi prouvé qu'il semble qu'on fasse une solution simple de cet hydrate. » Un sel ne peut être considéré comme dissous dans l'eau que lorsqu'il s'agit de solutions étendues à l'infini; autrement il y a dissolution dans des solutions de concentrations variables pouvant réagir sur les corps dissous d'une façon spéciale et faire, par exemple, coexister dans le liquide des hydrates qu'on ne pensait pas y avoir introduits. » Cherchant à prouver la présence simultanée de plusieurs sels dans des solutions, j'ai repris la ligne de solubilité du chlorure de strontium SrCP.6H"0, pour laquelle Mulder a trouvé une légère perturbation vers 60". f) L'hydrate bien défini SrCl-.6H^0 se dissout selon une droite de — i5° à + l\o°, puis il se fait une perturbation courbe qui croît, j)asse par un maximum à 6t°, puis décroît jusqu'à 80°. Une droite nouvelle, qui a été suivie jusqu'à 25o°, prend alors naissance. Dans un intervalle de 4o°, correspondant à la perturbation curviligne ascendante et descendante qui affecte les droites, on peut ro;> la cause tlu trouble qui se produit. Avant 40°, les solutions ne déposent que des aiguilles à GH^O. Entre 90° et i3o", elles laissent cristalliser des lames semblables à BaCP,2H^0; je les ai (857 ) isolées et analysées, c'est l'hydrate SrCl\2H-0. Or une solution tenant 5o pou rioo de SrCP, placée dans un flacon et chauffée vers 75°, fait voir, si on la dérange quelquefois pendant son refroidissement, des lames et des aiguilles en même temps. Il existe ici un raccord courbe entre deux droites, correspondant visiblement à deux sels connus. » Une solution du même sel, saturée à i45°, dépose des aiguilles, peut- être un monohydrate, puis des lamelles à 2H^0. Ces deux sels coexistent à 145*', on les voit; cependant, cette fois, la droite n'est pas troublée. Celle-ci ne présente pas la solubilité d'un hydrate seul, mais celle d'une somme. » CHIMIE. — Sur le sulfate vert, solide, de sesquioxyde de chrome. Note de M. A. Recoura. « J'ai fait voir ( ' ) que le sesquichlorure de chrome hydraté peut affecter deux modifications isoniériques solides et cristallisées, l'une bleu-violet, l'autre verte, ayant la même composition, mais des propriétés complète- ment différentes. Étudiant les circonstances de production de ces deux variétés, j'ai fait voir que la variété violette, qui correspond aux sels nor- maux de sesquioxyde de chrome, est celle qui prend naissance en liqueur étendue ou moyennement concentrée, tandis que la variété verte, anor- male, est celle qui prend naissance eu liqueur très concentrée ou bien en présence d'un grand excès d'acide. J'ai montré (^) que le sesquibroraure présente également ces deux variétés dans les mêmes circonstances. )> Je me propose de montrer, dans cette Note, que le sulfate de ses- quioxyde de chrome peut aussi présenter, dans les mêmes circonstances, deux variétés solides et cristallisées, l'une violette, l'autre verte. » La variété violette est bien connue : c'est le sulfate de sesquioxyde de chrome normal Cr^OS 3SO', i8H^0 ou Cr-0', 3S0% i5H-0 que dépo- sent les solutions de sulfate, soit quand on les abandonne à l'évaporation spontanée, soit quand on les traite par une grande quantité d'alcool. » Quant à la variété verte, M. Étard (^^) en a signalé une, se produisant dans des circonstances sur lesquelles je reviendrai plus loin. {') Ann. de Chim. et de Phys., janvier 1887. ('^) Comptes rendus, t. CX, p. 1029 et i iCj'i. {^) Coinptes rendus, t. LXXXIV, p. 1089. ( 858 ) • 1) J'ai voulu voir d'abord si l'on obtiendrait une variété verte en la pro- duisant, comme pour le chlorure et le bromure, en présence d'un grand excès d'acide. J'ai obtenu en effet ainsi un sel vert solide, mais c'est un sulfate acide que je décrirai prochainement. » J'ai alors cherché à obtenir le sulfate vert en le produisant en liqueur très concentrée. » J'obtiens le sulfate en faisant agir sur l'acide chromique l'acide sulfurique et Talcool. Si l'on emploie, pour réaliser cette réaction, l'acide chromique dissous, on obtient toujours le sulfate violet, quelle que soit la concentration de la solution d'acide chroniif|ue. J'ai reconnu que, pour obtenir une variété verte, il faut produire le sulfate en présence d'une quantité d'eau bien moindre que celle qui est nécessaire pour dissoudre l'acide cliroraique. Je l'obtiens de la façon suivante : je fais une bouillie avec 5oS'' d'acide chromique finement pulvérisé et iSf d'eau. Je verse goutte à goutte dans cette bouillie un mélange de 4o™ d'acide sulfurique concentré et de 35'"' d'alcool à 95°, en ayant soin que la température ne dépasse jamais Se". » La réaction terminée, on a une masse verte visqueuse. C'est le sulfate vert solide, mélangé avec des produits organiques. Pour le purifier, on le triture dans un mortier avec de l'acide acétique cristallisable ; dans ces conditions, on peut le réduire en poudre fine. On l'essore ensuite à la trompe et on le lave avec de l'éther anhydre, jusqu'à ce f[u'ii ne retienne plus d'acide acétique, en ayant soin que le sulfate soit toujours recouvert d'éther. On le met alors dans une capsule, sous une couche d'éther, et on place celle-ci dans le vide. Quand tout l'éther s'est évaporé, il reste une matière pulvérulente vert clair. C'est le sulfate vert. » Toutes ces précautions sont indispensables, parce que ce composé est tellement hvgroscopique, qu'exposé à l'air humide il tombe en déliques- cence en moins de deux minutes, donnant naissance à un liquide vert foncé. A cause de cette circonstance, il est difficile de déterminer avec une grande précision la quantité d'eau que renferme le sel. f^e produit que j'ai analysé renfermait un peu plus de 1 1 molécules d'eau. On peut donc admettre la composition Cr-0%3S0% iiH^O. M Ainsi donc, cette expérience établit que, comme le chlorure et le bro- mure, le sulfate de sesc/uioayde de chrome, quand il prend naissance en pré- sence d'une quantité d'eau suffisamment faible, affecte un état particulier et se présente sous la forme d'un sel vert. » Sous cette forme, il possède des propriétés complètement différentes. La propriété capitale qui le dislingue du sulfate violet est qnil ne se prête pas à la double décomposition avec les autres sels métalliques. » Ainsi, si l'on verse, dans une solution étendue de sulfate vert, faite depuis quel- ques minutes seulement, une solution d'un sel de baryum ou de plomb, on n'observe ( «% ) aucun précipité de sulfate de baryte ou de plomb; ce n'est qu'à la longue, au bout d'une demi-heure, que la liqueur commence à se troubler. On active la précipitation en portant la liqueur à l'ébullition ; mais elle n'est complète qu'après une ébullition prolongée pendant plusieurs jours. Si l'on a préalablement porté à l'ébullition la solu- tion du sulfate vert et que l'on verse dans la liqueur refroidie du chlorure de bar3'um, on obtient alors immédiatement un précipité. L'absence de double décomposition ne s'observe qu'avec une solution récemment préparée, car le sulfate vert, dissous, se transforme peu à peu en sulfate violet. Il faut, en outre, que la solution soit très éten- due, car, avec une solution plus concentrée, la précipitation commence immédiate- ment. » Cette absence de double décomposition est à rapprocher du fait si- gnalé par Lœwel, et étudié plus tard par MM. Favre et Valson, que la solution verte obtenue en chauffant la solution de sulfate violet de chrome ne laisse d'abord précipiter, quand on la traite par le chlorure de baryum à froid, que le tiers de son acide sulfurique, les deux autres tiers ne se précipitant qu'à la longue. » L'absence de double décomposition chez le sulfate vert de chrome semble indiquer que, dans ce composé, le chrome n'existe pas au même titre qu'un métal dans un sel métallique, mais qu'il fait partie d'un radical présentant une assez grande stabilité. Le chlorure et le bromure verts présentent, du reste, des particularités analogues. » Examinons maintenant le sulfate vert, signalé par M. Etard. » On le prépare en maintenant à l'éluve à loo" le sulfate violet cristallisé. Dans ces conditions, celui-ci perd 12 molécules d'eau, et on obtient comme résidu un sel vert ayantla composition Cr-0', 3S0^, 6H-0. Au premier abord, ce composé paraît com- plètement différent de celui que je viens de décrire. En effet, tandis que celui-ci se dissout instantanément dans l'eau, celui de M. Etard exige près d'une heure pour se dissoudre. Néanmoins la différence n'est pas aussi profonde qu'elle le paraît tout d'abord. En effet, j'ai cherché à voir si, en poussant la déshydratation par la chaleur du sulfate violet moins loin, on n'obtiendrait pas un sulfate vert, plus facilement so- luble. En maintenant le sulfate violet cristallisé à 90° jusqu'à ce qu'il ait atteint la composition Cr^0',3S0', 8H^0, le sulfate que j'ai ainsi obtenu est vert et se dissout complètement dans l'eau en cinq minutes, et celte solution présente toutes les pro- priétés que j'ai trouvées chez le sulfate vert, préparé par voie humide. » Ainsi donc, soit, en produisant le sulfate de chrome en présence d'une très faihle quantité d'eau, soit en déshydratant partiellement par la chaleur le sulfate violet cristallisé de chrome, on obtient une variété nouvelle de sulfate de chrome, qui est vert solide et cristallisé. J'ai fait voir que ce sulfate vert C. 1'.., 1891, 2- Semestre. (T. CXIII, N° 24.) I l4 ( 86o ) possède des propriétés complètement différentes de celles du sulfate A'iolet. Dans une prochaine Communication, j'étudierai la constitution de ce composé et ses rapports d'une part avec le sulfate violet, d'autre part avec la solution verte que l'on obtient quand on porte à l'ébullition la solution du sulfate violet. » J'ajouterai que M. Etard a également indiqué que, si l'on met en contact le sulfate violet de chrome solide avec des liquides déshydratants comme SO^H^ ou AzO'H, il devient vert. Mais ce n'est là qu'une modifica- tion passagère, car j'ai reconnu que, dès que le sulfate vert ainsi obtenu est débarrassé du liquide déshydratant, il revient rapidement à l'état violet. » CHIMIE. — Sur V acide bismuthique . Note de M. G. André. « On sait que l'acide bismuthique, auquel on attribue une formule ana- logue à celle de l'acide azotique, a été préparé par l'action d'un courant de chlore sur l'oxyde de bismuth en suspension dans une lessive de potasse très concentrée et chaude ('). L'oxyde devient jaune, puis rouge brun. La liqueur doit rester alcaline. On lave par décantation le précipité, que l'on traite ensuite par l'acide nitrique étendu et chaud pour enlever la potasse. On arrive ainsi à un corps de formule BiO'H. J'ai fait sur cette p'réparation un certain nombre de remarques que j'ai l'honneur de sou- mettre à l'Académie. )> L Muir, auquel on doit sur ce sujet des expériences intéressantes, ainsi que divers autres expérimentateurs, ont nié l'existence de bismuthates bien définis (^). On a même refusé au composé BiO'H le nom d'acide. En effet, la composition de cet acide ainsi que sa couleur peuvent varier : 1° avec la concentration de la potasse employée ; 2" avec le traitement ulté- rieur qu'on lui fait subir par l'acide azotique. G. Hoffmann admet, pour les bismuthates, la formule générale 2BiO^K.nBi-0', formule que rejet- tent Muir et Carnegie. (') Mmn, Jaliresb.. 1876-265 ; 1881-275-, Muir et Carnegie, /a/ireiè., 1887-558; C. Hoffmann, Lieb. Annalen, 228-110. (-) On a préparé des bismuthates, mais de composition non constante, en fondant Toxjde de bismuth avec une base (potasse ou soude) en présence de chlorate ou de nitrate de potassium. ( 86i ) » Je pense cependant avoir préparé des bismuthates de potassium, de composilion plus constante que ceux actuellement indiqués, lesquels jouissent d'une certaine stabilité vis-à-vis de l'eau bouillante. » Je dissous 20B'' environ de bromure de bismuth BiBr' dans 4o^' de bromure de potassium et 6oS'' d'eau, et, à cette solution, j'ajoute un excès de brome. Je projette ensuite celte liqueur goutte à goutte dans une solution presque bouillante de potasse concentrée (looS'' de potasse dans i5o§'' d'eau), dont il doit rester un excès à la lin de l'expérience. Il se fait immédiatement un précipité rouge brun très dense. On lave par décantation à l'eau bouillante, et, après quelques heures, la liqueur étant encore très alcaline, il v a émulsion ('). La partie éniulsionnée est plus brune que la partie sous- jacente, laquelle est rouge brun. Cette portion émulsionnée, que j'ai observée dans toutes les préparations, et qui se précipite par addition de quelques gouttes d'acide azotique, a été décantée. Quant à la partie rouge biun plus dense, elle est très longue à laver, et il faut plusieurs jours pour arriver au but avec l'eau bouillante. Ce traite- ment n'altère en rien la couleur du corps primitif. )> Une partie du précipité, lavée jusqu'à cessation d'alcalinité, a été analysée; une autre a été traitée par l'eau bouillante pendant plusieurs jours encore, afin de voir si, malgré ce lavage prolongé, l'analyse donnerait les mêmes chiflres qu'avec la première portion, et si, par conséquent, le sel présumé ne serait pas décomposé par un excès d'eau. » Les deux analyses, après dessiccation des corps à loo", sont presque identiques, et conduisent assez exactement à la formule d'une combinaison d'un bismuthate avec l'acide bismuthique, sorte de sel acide, soit /JBiO'K. SBiO^H (-). » Dans la préparation qui précède, on peut, du reste, employer le chlorure de bis- muth au lieu du bromure. Le corps obtenu est le même (trouvé pour loo : Bi = 74i64; Iv = 8,42). Quand on le chaufTe, ce sel devient jaune clair, il dégage de l'oxygène, puis brunit. 11 fond ensuite, et, par refroidissement, il redevient jaune clair. Il se dissout aisément dans l'acide clilorhydrique en dégageant du chlore, mais plus difficilement dans l'acide nitrique chaud. » II. On ne peut affirmer cependant qu'un lavage très prolongé à l'eau bouillante ne décompose pas lui peu ce sel de potassium. Ainsi, dans une préparation faite avec le bromure de bismuth, j'ai prolongé le lavage pen- dant plusieurs semaines et le corps, séché à 100", m'a conduit à la formule BiO^K.BiO'H('). (') Celte émulsion a déjà été notée par C. Hoffmann, dans les préparations effec- tuées au moyen du chlore. (-) Calculé pour 100 : Bi = 74 161; K=:8,oi; Trouvé : Bi == 74,00; 74,37; 74,1 1; K = 8,54 — 8,44. (^) Calculé : Bi =: ;75,33; K := 7,08; trou^■é : Bi r:= 76,0; K ;zi 7, 16. Ce sel aurait déjà été obtenu en neutralisant par un acide la solution potassique qui provient de la préparation de l'acide bismuthique par le chlore (Arppe). ( 862 ) ^1 III. Tous ces produits, traités par l'acide azotique dilué et chaud, d'après les indications connues, perdent la presque totalité de leur po- tassium et se changent en acide bismuthique rouge-brique. » Le premier sel que j'ai décrit, ainsi traité, m'a donné : Bi = 81,26; 8i,3i ; H =ro,46;o,45; K=: traces, la théorie, pour BiO'H demandant, pour 100, Bi =: 80,93; H :=o,38. Il est bon de faire remarquer que, très souvent, après le lavage à l'acide nitrique et la dessiccation à 100°, au lieu d'acide bismuthique BiO'H,on obtient un mé- lange à molécules égales d'acide et d'anhydride Bi'O^ C'est ainsi qu'en traitant le sel BiO''K.BiOHI, j'ai obtenu le composé BiO^H.Bi-0% lequel a élé aussi préparé en partant du sel 4BiO^K. SBiO^II ('). Un traitement avec l'acide azotique en excès fournit, d'après Arppe.un composé de couleur plus claire que l'acide bismuthique, au- quel cet auteur attribue la formule Bi-0'./iBi'0"'.6H2 0. En prolongeant encore l'action de l'acide nitrique à chaud, on arriverait au corps Bi-0^ 361^0^^.411^0. En résumé, on voit combien il est difficile d'obtenir un acide bismuthique de composition constante. Comme je le dirai dans la suite, la recombi- naison du potassium à l'acide bismuthique n'est jamais complète et ne per- met pas d'arriver à la composition du sel neutre. » CHIMIE. — Sur la distillation de la houille. Note de M. Pierre Maiileu, présentée par M. Haton de la Goupdlière. « J'ai exécuté, pendant l'année 1891, sous les auspices de la Société d'encouragement pour l'Industrie nationale, des recherches analytiques et calorimétriques sur les combustibles. J'ai effectué les déterminations calorimétriques au moyen de l'appareil que M. Berthelot a bien voulu présenter à l'Académie des Sciences, le 3o novembre dernier (obus émaillé). » Parmi les résultats de mes travaux, je signalerai, dès k présent, deux points qui me paraissent offrir un certain intérêt. » I. Je veux parler d'abord du bilan calorifique de la distillation en grand d'une houille. » Les divers produits de la distillation de la houille de Commentry, pratiquée au commencement d'octobre par les soins obligeants de la Compagnie parisienne du gaz, ont été recueillis et pesés. Leur essai calorimétrique m'a permis de dresser le Tableau suivant : (') C. HoiTmann a trouvé que plusieurs bisniuthates de potassium traités par .\zO^ H dilué laissaient un corps de la formule Bi*0*. ( 863 ) Quantités Chaleur disponible en poids dans Pouvoir retrouvées les produits calorifique à la distillation de observé. de loo''». la distillation, cal kg cal Houille de Commentry brute. . . 7428,2 100,00 ^42326,0 Coke de la houille 7019,4 65,66 460898,8 Goudron du barillet 8887,0 3,59 3i9o4,3 » du collecteur 8942,8 0,87 7780,2 » du réfrigérant 883i,o i,46 10248,9 » du condensateur 8538,4 'i^Q 16137,6 Gaz de la houille, sec iiin,o '7>09 189887,0 Eaux ammoniacales » 9 , 36 » Totaux (usine expérimen- ) „„,„ „ .111 irii .. \ " 99)62 716846,8 taie de la Vdlelte) ) ^^' ' ^ ' cal Puissance calorimétrique de la houille. . . . 742826,0 Chaleur disponible après la distillation . . . 716846,8 » perdue pendant l'opération 20479,3 )) En somme, le Tableau montre que de loo*^"' introduites dans la cornue, sous la forme de houille, j'ai retrouvé 96'^'*', 5, distillation faite. )) Je mets ainsi en évidence qu'une certaine quantité de chaleur a été perdue pendant la distillation, mais que les résultats de l'opération indus- trielle sont, en réalité, satisfaisants au point de vue calorifique. Je n'ai pas tenu compte d'une très faible proportion de graphite de cornue et d'un peu de naphtaline, adhérant aux parois des appareils de condensation et difficile à peser. Leur introduction dans le bilan n'aurait pas ébranlé mes conclusions. Les faits que je signale, jusqu'à présent assez obscurs, res- sortent du Tableau avec netteté et avec la précision remarquable que permet d'obtenir la bombe calorimétrique. » Je termine cette Note en dressant le Tableau du pouvoir calorifique à volume constant de quelques gaz, résultant de la distillation industrielle de la houille. Pouvoiis calorifiques Pouvoirs du mètre cube, calorifiques à o» et 760"". Densités. du kilogramme. Gaz d'émission de l'usine de la Villette cal cal (3i octobre 1891 ) 56oi ,g o,4o33 10744 Gaz de houille de Commentry (3 oc- tobre 1891) 58o4,o o,4o4o mil Gaz de Cannai Coal Niddrie (3o oc- tobre 1891) 6365,5 0,6867 77^5 ( 864 ) » J'ai brûlé ces gaz clans mon obus émaillé, dont le volume est assez considérable, 654'^", et avec 5"'™ d'oxygène. » J'ai pris les précautions en usage dans les manipulations de gaz, et les difTérences, constatées par le thermomètre au centième de degré : i°, 3o; i'',3i; \'',[\-]'j\ montrent que j'ai pu opérer, sans difficulté, avec précision. » Les exemples de déterminations calorimétriques que je viens de don- ner font concevoir les nombreux services que la méthode de M. Berthelot est appelée à rendre à l'industrie (' ). » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur une nouvelle porcelaine : porcelaine d'amiante. Note de M. F. Garros. (Extrait.) « De toutes les fibres animales, végétales ou minérales, il n'en est pas qui présentent, au microscope, un plus petit diamètre que celles de l'a- miante : ces fibres, mises en poudre, devaient facilement produire des particules extrêmement petites. J'ai donc pensé que si, sans addition de corps solides étrangers, j'arrivais à agglomérer ces particules, la matière ainsi formée devait posséder des pores extrêmement petits et extrêmement nombreux, à cause de cette petitesse d'abord et," ensuite, à cause de la facilité que l'on a de se procurer ce minéral pur. La composition chimique de l'amiante (silicate de magnésie et de chaux) m'a porté à croire qu'une poudre ainsi composée devait former, avec l'eau, une pâte plastique qui, par la cuisson dans des conditions spéciales, devait fournir une matière poreuse, ayant une certaine dureté. C'est cette dernière ma- tière que je désigne sous le nom àe porcelaine d' amiante. » L'amianle, employé jusqu'à ce jour en toiles, fibres, papier, carton, mastic, difficile à pulvériser dans un mortier, est facilement réduit en poudre impalpable au moyen des appareils employés dans l'industrie. La poudre présente, suivant la pureté de l'amiante employé, luie cou- leur très blanche ou légèrement jaunâtre, coloration due à des traces d'oxyde de fer, qu'il est facile de faire disparaître par un lavage à l'acide sulfurique ou chlorhydrique, ou par le contact du lait dilué, fermenté, et par un lavage ultérieur. M Avec la poudre ainsi préparée, on fait une pâte à laquelle on donne, (,') Ces recherches ont été exécutées dans l'un des laboratoires de l'EcoJe des Mines. ( 865 ) par tournassage, moulage ou coulage, la forme des objets que l'ou veut façonner; après quoi, on porte ces objets dans des étuves légèrement chauffées, où ils sèchent très lentement. On les cuit ensuite en cazette, pendant di\-sept à dix-huit heures, et l'on chauffe à une température de 1200". En chauffant à une température très élevée, on obtient luie por- celaine d'une translucidité comparable à celle de la porcelaine ordinaire. » Les applications que peut recevoir cette nouvelle porcelaine sont nombreuses. » J'ai déjà dit que, en raison de la petitesse des particules qui consti- tuent la poudre d'amiante, on devait obtenir, dans des conditions spéciales de cuisson, une matière à pores infiniment petits et nombreux. L'expé- rience permet de vérifier cette prévision et fait voir, avec d'autres observa- tions, que les pores de la porcelaine d'amiante, contrairement à ceux de la porcelaine ordinaire, ne se laissent pas pénétrer sur une certaine profondeur par les microorganismes. Lorsque la porcelaine d'amiante a servi à filtrer pendant très longtemps, il suffit, pour lui rendre son dé- bit primitif, de la laver avec une éponge imbibée d'eau chaude. » Ces avantages m'ont fait penser à utiliser celte nouvelle matière pour la liltration et la stérilisation des liquides. Des expériences de MM. les D"Durand-Fardel et Bordas ont démontré qu'une eau, contenant i 200 co- lonies par centimètre cube, est, après filtration à travers la porcelaine d'amiante, stérilisée d'une façon absolue. On a constaté, en outre, qu'elle filtre plus rapidement que la porcelaine ordinaire. D'autres expériences comparatives, faites avec le concours de MM. Cousin et Méran, sur la fil- tration des vins, vinaigres, acides, ont également montré que ces diffé- rents liquides, après filtration à travers la porcelaine d'amiante, n'ont pas été modifiés dans leur composition chimique, et que, par suite, cette porcelaine peut servir également à la filtration et à la stérilisation des vins, vinaigres, etc., et à la filtration des acides. » ANATOMIE ANIMALE. — De la présence du tissu léliculé dans la tunique musculaire de l'intestin (' ). Note de M. de Bruyse. « On admet généralement que les éléments du tissu musculaire lisse sont unis entre eux par un ciment homogène, dont la constitution chi- (') Travail du laboratoire d'Histologie normale de l'Université de Gand. ( 866 ) mique reste encore inconnue. Ils déterminent, par leur union, des fais- ceaux recouverts d'une gaine conjonctive, c[ui sert de soutien aux nerfs et aux vaisseaux nourriciers qui s'y rendent. » -Quant au mode d'union intime des fibres lisses entre elles, Arnold (Stric/cer's Handbach, 1871) parle en termes très vagues de la présence, dans le ciment interfibrillaire, de « cellules pâles, ramifiées », dont les prolon- gements s'anastomosent; il ne traite aucunement de la signification de ces éléments, ni de leurs rapports avec les tissus environnants. Barfurth (1891), à la suite deKultschitzky (1887) et de Busachi (1888), décrit des ponts in- tercellulaires, résultant de l'apposition et de la fusion consécutive de pro- longements longitudinaux, sorte de rebords dont la surface des fibrilles musculaires serait hérissée : les ponts ne deviennent évidents que sur des coupes perpendiculaires à la direction des fibres. Dans son étude de l'his- tologie et de la physiologie de la muqueuse intestinale, R. Heiden- hain (1888) signale et figure une union entre de minces faisceaux et entre des fibrilles musculaires isolées dans le parenchyme des villosités : le tissu conjonctif forme gaine et, de celle-ci, s'écartent des fibres unissantes se ren- dant sur d'autres faisceaux ou fibrilles. Il ajoute incidemment que le tissu conjonctif, tout en ne manquant pas dans les tuniques musculaires, n'v est cependant que fort peu représenté. )) En étudiant la structure et les fonctions physiologiques de la paroi intestinale, j'ai eu l'occasion d'examiner de plus près les opinions relatives au tissu musculaire lisse. Les animaux que j'ai plus spécialement étudiés à ce sujet sont la grenouille, l'orvet, le chien, le cobaye et le lapin; les préparations d'estomac ou d'intestin de grenouille et de cobaye m'ont donné les résultats les plus concluants. Les objets ont tous été fixés à la liqueur de Flemming ou à celle de llermann, et colorés par la safranine seule ou, consécutivement, par le violet de gentiane. » La musculature de l'estomac et de l'intestin de grenouille (tant les tuniques que la musculaire de la muqueuse et les éléments lisses des villo- sités) est parsemée d'un nombre considérable de cellules conjonctives fixes, fusiformes ou étoilées, émettant des prolongements plus ou moins nom- breux. Ceux-ci se ramifient à l'infini et déterminent, par leurs entre-croi- sements et leurs anastomoses, un réseau à mailles dont les dimensions varient considérablement. Aux nœuds de ce réticulum, il existe parfois de forts épaississements. L'épaisseur des trabécules constitués par les pro- longements cellulaires varie d'un endroit à un autre : ils s'amincissent au fur et à mesure qu'ils se ramifient. ( 86? ) » Certains rie ces trabécules chevauchent en ligne droite, soit isolées, soitgroiipées en faisceaux au-dessus d'une ou de plusieurs fibrilles muscu- laires : leurs ramifications aussi se continuent en ligne droite pour s'anasto- moser avec d'autres. Mais, le plus souvent, les prolongements des cellules conjonctives sont, au contraire, ondulés et irréguliers, de même que leurs ramifications; celles-ci sont aussi beaucoup plus nombreuses et partant plus courtes que dans le cas précédent. La densité du réseau varie aussi dans de notables proportions : très lâche à tel niveau, il devient très étroit à tel autre. En certains endroits, le tissu conjonctif occupe de larges lacunes dans la tunique musculaire et se continue de là entre les éléments propres à cette tunique. Il y a des points de la surface de la tunique où le tissu conjonctif pénètre sous la forme de faisceaux fibrillaires et la traverse de part en part : il s'en écarte des fdaments qui vont s'anastomoser avec les trabécules du réseau. Partant de ces lacunes ou des faisceaux fibrillaires, ' on peut poursuivre le réseau jusqu'aux endroits où il se présente avec toute la netteté de ses détails. Il forme un véritable treillis, enlaçant très étroitement les fibrilles musculaires. Il n'est pas rare de voir quelques trabécules suivre longitudinalement un espace interfibrillaire; grâce aux ramifications latérales et à leurs anastomoses qui parfois se présentent avec une grande régularité sur un court trajet, elles affectent un aspect festonné, de façon à simuler, autour des fibres lisses, une gaine à dentelures qui vont se porter vers leurs pareilles des fibres voisines : le tout rappelant assez bien des espèces de ponts intercellulaires. Mais ce n'est là qu'une illusion d'optique : il suffit, en effet, de changer la distance focale, pour reconnaître immédiatement le réseau. Le plus souvent, au contraire, les trabécules ont une direction beaucoup plus irrégulière et leurs ramifi- cations se produisent dans tous les sens ('). » Les connexions internes de ce réseau intramusculaire avec les élé- ments constituants de la muqueuse et de la séreuse, son aspect et ses propriétés chimiques, concordent pour le faire considérer comme étant de nature conjonctive; les dissociations que j'en ai faites me l'ont montré (') Tous ces détails se voient, avec la dernière évidence, dans mes préparations d'estomac et d'intestin de grenouille et de cobaj e : j'ai même réussi à en obtenir des reproductions photographiques très démonstratives. Prévenu par ces résultats, j'ai pu également les retrouver dans des préparations similaires d'autres animaux; mais ils y sont beaucoup moins nettement accusés et bien souvent ils échappent à l'observation sur toute une série de coupes. C. R., 1891, 2» Semestre. (T. CXIII, N» 24.) I l5 ( 868 ) conslitué, en majeure partie, de tissu réticulé, auquel sont entremêlés du tissu conjonctif fibrillaire et quelques éléments élastiques. Il constitue, avec les éléments similaires de la muqueuse et de la séreuse, une charpente non inlei rompue (^) à travers toute la paroi intestinale. Il n'y a là rien qui doive étonner, si l'on songe que les tissus conjonctif et musculaire lisse ont même origine; ils naissent, en effet, d'une même couche. mésoblas- tique, c'est-à-dire, dans l'espèce, de la lame viscérale. » ZOOLOGIE. — Sur les premières phases du développement, des Crustacés édriophlhalmes. Note de M. Loms Roule, présentée par M. A. Milne- Edwards. (( J'ai eu l'honneur de communiquer à l'Académie plusieurs des phéno- mènes les plus importants présentés par les Crustacés édriophthalmes dans le cours de leur embryogénie; des études plus récentes me permettent de compléter les notions déjà acquises et de dresser une synthèse des pre- mières phases du développement, en prenant comme types VAsellus aqua- iicus et le Porcellio scaber. « L'ovule est toujours riche en vitellus nutritif; cependant, la masse occupée par ce dernier varie suivant les espèces. Lorsque la quantité en est minime, l'œuf fécondé subit une segmentation totale et radiale, les segments prenant la forme bien connue de cônes, dont la pointe est tournée vers le centre de l'ovule et la base vers la périphérie; par contre, lorsque la cjuantité en est considérable, chez les Porcellio, par exemple, cette segmentation préalable ne se manifeste pas. Mais, quel que soit le mode présenté, après la division radiale quand elle existe ou dès la matu- rité de l'œuf quand elle ne se montre pas, le vitellus évolutif ne reste pas mélangé avec le vitellus nutritif et se sépare de lui. Cette séparation ne se manifeste pas en même temps dans l'ovule entier; elle débute dans une zone qui correspond à la future extrémité antérieure de l'embryon. I^e vitellus évolutif forme en premier lieu, dans cette région, une petite cica- tricule qui s'organise rapidement en cellules, auxquelles le noyau con- jugué, qui résulte de la fusion opérée dans la fécondation entre le prénoyau (') J'ai signalé {Annales de la Société de Médecine de Gand, juin 1891) la-conli- iiuité du lissu conjoiiclif de la muqueuse enlie les cellules épithéliales de l'inleslin de certains poissons, aniphibiens, reptiles, oiseaux el manamifères. ( '^% ) mâle et le prénovau femelle, fournit «les noyaux. Ensuite de nouvelles quantités de vitellus évolutif s'isolent du vitellus nutritif et s'ajoutent à la cicatricule, en augmentant sa masse et se divisant de même en cellules; la cicatricule grandit ainsi et enveloppe peu à peu le vitellus nutritif, en progressant avec régularité de la zone qu'elle occupait jusqu'au pôle dia- métralement opposé; une couche cellulaire se dispose par ce procédé sur la périphérie de l'ovule et finalement l'environne. » Parvenu à cette phase de développement, l'embryon est constitué par une assise de cellules qui entoure un amas compact de vitellus nutritif; cette assise est le blastoderme qui va donner naissance aux trois feuillets blastodermiques. A cet effet, les cellules du blastoderme produisent un grand nombre d'éléments cellulaires dont les uns pénètrent dans le vitellus nutritif, et dont les autres s'intercalent entre ce dernier et la couche blastodermique; l'évolution des premiers et celle des seconds sont sem- blables. Parmi ces éléments, plusieurs, rassemblés en deux groupes placés sur les côtés de l'embryon et non loin de la ligne médio-ventrale, se dis- posent en deux couches symétriques qui pénètrent dans le vitellus nutritif en s'avançant à la rencontre l'une de l'autre : ces deux couches, séparées dès leur première apparition, représentent les ébauches de l'endoderme. Les autres éléments ne prennent point naissance en des zones limitées; ils sont engendrés par le blastoderme sur toute son étendue, et produisent le mésoderme. Lorsque le mésoderme a fourni de cette façon à la genèse du mésoderme et de l'endoderme, il persiste comme assise cellulaire simple autour cfes feuillets qui proviennent de lui, et constitue l'ectoderme. En somme, le blastoderme primitif est seul l'origine des trois feuillets; les cellules qui le constituent se multiplient rapidement et se groupent de deux manières : les unes restent dans l'assise périphérique et feront partie de l'ectoderme, les autres pénètrent dans l'ovule et représentent un mé- sendoderme qui va se différencier en mésoderme et endoderme définitifs. » L'un des faits les plus importants est la genèse diffuse du mésoderme par le blastoderme presque entier; un second est l'origine double de l'en- doderme, les deux zones originelles étant séparées par un vaste espace. Ces deux particularités réunies sont vraiment caractéristiques, car on ne les rencontre pas dans les développements condensés des autres Cœlomates. Enfin, un dernier phénomène d'ime haute valeur est présenté par l'enté- ron ou intestin primitif, qui se creuse dans l'intérieur de l'embryon sans provenir en rien d'une invagination gastrulaire et ne présente même pas les vestiges il'une telle origine primordiale; là encore est une opposition ( 870 ) avec les développements condensés des autres Cœlomates. Je continue en ce moment mes recherches en les étendant aux Crustacés podophthalmes; j'aurai l'occasion de montrer bientôt qu'il en est pour ces derniers comme pour les Éclriophthalmes, et que les dépressions blastodermiques, consi- dérées par divers auteurs, par Reichenbak et Bobretzky entre autres, comme des invaginations gastrulaires, n'ont point, en réalité, une telle signification. » ZOOLOGIE. — Le Gymnorhynchus reptans Riid. et sa migration. Note de M. R. Moxiez. « Parmi les parasites des Poissons de mer, un des plus curieux certai- nement est le Gymnorhynchus reptans, hébergé par plusieurs hôtes et qui est, en particulier, très commun chez la Mole (Orthagoriscus mola), où il habite de préférence le foie et les muscles. Ce genre se distingue des autres espèces de Tétrarhynchides connues à l'état larvaire, parle curieux appen- dice qui se trouve à l'extrémité de la vésicule dans laquelle l'animal ré- tracte sa partie antérieure, à la façon d'un Cysticerque. Cetappendice qui, dans notre espèce, peut atteindre i mètre de longueur, forme un lacis inextricable dans les tissus de l'hôte, et il est extrêmement difficile de le dégager en entier; un kyste protège le parasite dans toute sa longueur. » Le Gymnorhynchus replans n'était pas connu à l'état parfait : j'ai été assez heureux pour le rencontrer à cet état dans V Oxyrhina glauta. M. le baron de Guerne a, en effet, trouvé à Concarneau, dans l'intestin de ce squale, quelques vers de grande taille, dont il a bien voulu me confier l'étude, et qui appartiennent indubitablement à cette espèce. » Les individus observés peuvent atteindre 3o*^™ de longueur, la lar- geur du cou dépasse à peine celle de la portion initiale de la chaîne ; mais cet organe est beaucoup plus épais, puisqu'il atteint 2'"™ de hauteur, alors que les premiers anneaux ne mesurent qu'environ un demi-millimètre les anneaux niùrs sont presque carrés, mesurant 4'"'">5 à 5""" de largeur sur une longueur de 5™'° à 6""" ; ils sont bombés au milieu et marqués en ce point d'une large tache brune, qui correspond à l'amas des œufs ; les autres anneaux diminuent progressivement en dimensions, jusqu'à la tête. )) Contrairement à ce qu'avait supposé Van Beneden, la vésicule dans laquelle se rétracte la partie antérieure de la larve, aussi bien que son ( 871 ) énorme appendice, ne passent point à l'animal définitif et ne deviennent pas sexués; ils sont digérés pajr le nouvel hôte, et, de ce très long animal, il ne reste absolument que le cou et cette faible portion des tissus qui le prolonge et que nous avons appelée autrefois la zone génératrice, aux dé- pens de laquelle se forme la chaîne des anneaux. » On peut se demander quelle est la signification morphologique de l'appendice qui prolonge la vésicule du Gymnorhynque à l'état larvaire, appendice qu'on ne retrouve pas ou qui est fort rudimentaire dans les formes voisines de ce genre : il n'est pas douteux que ce ne soit une for- mation j>artaitement comparable à celle que nous avons indiquée chez plusieurs Cestodes du type du Tœnia serrata, qui existe chez beaucoup d'autres larves de Cestodes, sinon chez toutes, et qu'on remarque, en par- ticulier, chez tous ces Cysticerques récemment trouvés dans les Crustacés d'eau douce. Cette portion du corps, qui correspond à l'embryon hexa- cantlie, se développe peu, ou souvent tombe de bonne heure, restant sim- plement marquée à l'extrémité du Cysticerque, par un ombilic dont nous avons expliqué le mode de formation. Il faut noter que, dans le cas parti- culier du Gymnorhynque, l'appendice n'est pas en régression, qu'il resle largement vascularisé et ne présente pas de déchirure centrale : c'est à tort, au reste, qu'on l'a représenté comme articulé, alors qu'il ne présente que de simples plissements dans toute sa longueur. » Ajoutons enfin que les dimensions du Gymnorhynque à l'état parfait empêchent la conclusion, posée par Orley d'une manière absolue, que les Cestodes des poissons cartilagineux sont toujours de petite taille. » ANTHROPOLOGIE. — Du rôle du pied comme organe préhensile chez les Indous. Note de M. Félix Regxault, présentée par M. de Quatrefages. « Le voyageur, qui parcourt les rues de l'Inde habitées par les natifs, peut y étudier toutes les industries, telles qu'elles devaient être pratiquées chez nous au moyen âge. S'il est observateur, il remarquera le rôle énorme que joue partout ici le membre inférieur : l'Indien accroupi travaille non seulement des mains, mais des pieds. » Le menuisier, par exemple, ne se sert pas de valet pour maintenir la planche : le pouce du pied la maintient. Le cordonnier, au lieu d'employer une forme immobile, tient son soulier avec ses pieds, qui le font changer de position suivant les besoins. Le tourneur en bois dirige, entre ses deux ( 872 ) gros orteils, le tour que maintient sa'maiii. J'ai vu un boucher qui, pour cou- per sa viande, tient son couteau entre le premier et le second orteil, tran- chant en bas; saisissant le'morceaii à pleines mains, il le coupe en l'attirant de bas en haut. Enfin un enfant, qui montait à un arbre, a tenu devant moi une brandie entre ses deux doigts de pied. » Il faut distinguer dans ces mouvements la part qui revient : » 1° A l'articulation dé la hanche qui, très lâche, permet à l'Indien de s'accroupir de façon que ses pieds soient rapprochés de ses mains; )) 2° Au cou-de-pied et à l'articulation médio-larsienne qui permettent des mouvements de latéralité étendus; » 3° Enfin et surtout aux doigts de pied. » Ee gros orteil a des mouvements très étendus d'adduction, d'abduc- tion, d'élévation etd'abaissement. Il peut fortement serrer un objet, comme je m'en suis rendu compte, en mettant mon doigt entre le premier et le se- cond orteil. Mais il n'y a jamais de mouvement d'opposition. » Ee mouvement d'opposition n'a pas non plus été vérifié par Broca, Morice, Euce, qui ont noté cette préhensilité du pied chez l'Ectromélien, l'Annamite et le Japonais. Sir Richard Wallace ne l'a non plus jamais observé chez les sauvages. » Ce fait est d'autant plus important à constater, qu'en quelques cas, la conformation anatomique du pied de l'Indou est très différente de la nôtre. » Chez un Tamoul de Trichinopoly, que je prendrai pour tvpe, on observe un écart énorme enire le premier et le second orteil : 54"'™ de distance à leurs extrémités et i6™'" à l'origine des orteils, et ce, à l'examen du pied posé normalement, sans écart voulu de la part du sujet. » Il est du reste rare de trouver un tel écart, mais on observe assez fréquemment une distance de G™™ à 12""" à l'origine même des doigts; sur 37 Tamouls de Pondichéry, j'ai dessiné huit cas offrant cet aspect. Je l'ai également rencontré chez les Bengalis et les Cynghalais. M Suivant que le sujet rapproche ou écarte ses deux orteils, la distance entre les extrémités des rloigts peut varier de 10™™ et même de 20°"" en plus ou en moins, le mouvement étant obtenu par le seul jeu des muscles du pied et sans avoir recours à la main. Souvent, quand les deux doigts se rapprochent, ils ne se touchent que par leurs extrémités, et à la base il persiste un écart, absolument comme dans le cas d'une pince qui se refer- merait. » Grâce à cette disposition, les Indiens peuvent se servir d'un patin spécial que maintient seule contre la plante du pied une cheville de bois. ( «7^ ) en forme de champignon, placée entre le premier et le second doigt, » Cetécartement existe quelquefois chez les Annamites, comme on peut s'en assurer sur deux empreintes de pied prises par Mondière, et chez quelques Galibis, dont les pieds ont été dessinés par M. Manouvrier. » Mais néanmoins il n'existe pas chez bien des peuples sauvages, comme j'ai pu m'en assurer sur des dessins et moulages de pieds de nègres, d'In- diens de l'Amérique du Sud, de Bochimans, de Fuégiens, de Peaux-Rouges, d'Arabes d'Algérie et du Maroc... » Je ne l'ai pas observé chez les Blancs, même ceux qui marchent habi- tuellement pieds nus ('), ni chez les nouveau-nés. Il faut donc que la fonction de préhensilité soit très développée, et depuis plusieurs géné- rations, pour qu'il existe : en effet, je ne l'ai pas trouvé chez un Ectro- mélien. ') Le développement de la fonction préhensile n'amène donc pas au pied de mouvement d'opposition, comme il en existe chez le singe. » C'est qu'en effet, pour la marche, il faut que la tète du premier mé- tatarsien soit fixée à celle du second, car c'est elle qui, des cinq têtes, supporte de beaucoup la pesée la plus forte. Si elle pouvait tourner autour du deuxième métatarsien, elle céderait chaque fois que le pied s'applique sur le sol, et celui-ci manquerait de point d'appui interne suffisant. La marche s'effectuerait difficile et laborieuse; elle ne serait qu'un accident comme chez le singe, et non un fait normal, habituel. L'homme qui, tout en ayant, un pied préhensile, doit quand même marcher debout, ne peut donc avoir qu'un pied-pince et non un pied-main. » Tout ceci n'est donc qu'une conséquence de la loi biologique générale de l'adaptation « de l'organe à la fonction ». M. DE QuATREFAGEs ajoute : « I^a Note de M. Regnault a une importance réelle, en ce qu'elle clôt définitivement, il faut l'espérer, la discussion relative au prétendu gros orteil opposable de l'homme. Après ces constatations précises, faites par un observateur bien compétent et lui-même transformiste, il sera évi- ( ' ) J'ai constaté cet écartement du gros orteil chez un ancien matelot qui allait tou- jours pieds nus sur la plage d'Arcachon et laissait dans le sable humide des empreintes faciles à reconnaître. Mais je ne l'ai jamais vu se servir de son pied pour un travail quelconque (A., de Q.). (874) dent, pour tout esprit non prévenu, que les partisans deTorigine simienne de l'homme doivent chercher ailleurs des arguments en faveur de leur hypothèse. » GÉOLOGIE. — Sur la découverte de coquilles terrestres tertiaires dans le tuf volcanique du Limbourg {Kayserstuhl, grand-duché de Bade). Note de M. Bleicher, présentée par M. Daubrée. « Dans le courant de l'année 1870, sur les indications de deux de nos confrères de la Société d'Histoire naturelle de Colmar, nous signalions la découverte (') de couches de tuf volcanique avec débris végétaux fossiles intercalées dans les coulées de dolérite du Limbourg (Kayserstuhl, grand- duché de Bade). Depuis cette date, le Kayserstuhl et la colline du Lim- bourg qui s'en détache sur les bords du Rhin, du côté du Nord, ont été étudiés à nouveau aux points de vue géologique et minéralogique. » La liste des publications de diverse importance qui traitent de ce sujet se trouve dans les Mittheilungen des grossherzoglichen geologischen Landes Anstnll von Baden, Heidelberg, 1890, de M. le professeur Eck. Elle est trop longue pour prendre place dans une Note qui n'a d'autre but que de faire connaître la présence de débris animaux dans les couches de tuf, où, en 1870, nous signalions des débris végétaux. Nous en retiendrons cependant lesj^aits suivants : » La roche éruptive du Limbourg est devenue, grâce à M. le professeur Rosenbusch, le type d'une espèce particulière, différente de la dolérite, qu'il appelle limburgite. » La présence de la silice libre et de pseudomorphose de cimolite en augite, dans la roche du Limbourg, a été reconnue, en i885, par le profes- seur Rnop. » En 1888, M. Steinmann signala la présence de fragments degrés et de calcaire métamorphique dans cette dolérite. » Dans le Guide géologique des environs de Fribourg en Brisgau de MM. Steinmann et Graeff, 1890, se trouve (^) une coupe de la colline du Limbourg, avec une indication de deux bancs de tuf, dont l'inférieur h est précisément celui qui contient, dans le seul affleurement abordable au- (') Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Colmar, p. 869; 1870. {'-) Page 99. ( 875) dessus de la route de Sassbach, les impressions végétales et les débris animaux qui font l'objet de cette Note. » Une étude minutieuse des impressions végétales n'a pas fait avancer la question de savoir à quelle espèce de plantes elles appartenaient, mais nous a renseigné sur leur mode de fossilisation. La silice et la calcite y ont joué un rôle prédominant et, dans la j)lupart des échantillons de rameaux fossilisés, un enduit ferrugineux revêt leur surface extérieure, tandis que les faisceaux ligneux qui ont conservé leur apparence première sont sili- cifiés en partie, l'intérieur de la tige étant complètement transformé en cal- cite. Le traitement par l'acide chlorhydrique, qui dissout la calcite et en- lève le fer des faisceaux ligneux silicifiés, permet de se rendre compte de la part que chacun de ces éléments, qui se trouvent en liberté même dans la couche volcanique non décomposée, a pris à leur minéralisation. » Quant au tuf lui-même, on v rencontre toutes les formes d'altéra- tion de Ta roche sous-jacente qui est de la limburgite noire, bulbeuse, se partageant en cubes ('). » Il fait plus ou moins vivement ePTervescence avec les acides, mais laisse toujoiu's un résidu abondant qui est dû, en grande partie, à la cimo- hte ou à un terme plus avancé de décomposition qui se rapproche du sa- von de montagne. On y rencontre des fragments de limburgite augitique dans lesquels la pâte qui englobe les cristaux d'augite est de la cimolite; d'autres qui sont remplis de vacuoles bidbeuses vides ou revêtues d'un en- duit calcaire. Sur certaines variétés de tuf, se détachent des masses d'un jaune pâle qui, à la loupe, paraissent spongieuses, mais qui ont la même composition que la roche encaissante. En résumé, le tuf contient comme éléments composants, outre la cimolite et ses altérations, la calcite, l'ara- gonite, la dolomie, le fer magnétique, le mica biotite, l'augite en débris et l'apatite, espèces minérales dont nous avons pu vérifier la présence déjà signalée par M. Rosenbusch dans la roche sous-jacente. » Les débris de coquilles terrestres abondent dans la variété de tuf la plus homogène et la plus riche en calcaire. Ce sont des morceaux de test, de couleur blanche, de texture cristalline, montrant des ornements en forme de stries parallèles profondes. On y rencontre plus rarement des coquilles entières qui, tout en étant très écrasées, ont conservé leur forme géné- rale. (') Geologischer Fitlirer der Umgebung von Freiburg (Fribourg en Brisgau, P- 99; '890)- G. R., 1891, 2" Veriestre. (T. CXIII, N« 24.) 1 'O ( 876 ) » L'un de nos échantillons surtout a un caractère bien tranché, nion- Irant tous les tours de spire de la coquille jusqu'au dernier, qui se pro- longe, en se détachant des autres sous la forme de pavillon, comme cela ne se voit que chez les S/ro/jAo.v/oma. Sans affirmer absolument que ce soit bien là une coquille de ce genre, nous ajouterons qu'elle en possède le galbe général, que les débris de test épars dans la roche sont rugueux et profondément striés comme dans ce type, représenté dans le tertiaire oligocène de Bouxviller et dans l'étage mayencien. » Le tuf qui renferme ces coquilles terrestres tertiaires est un vrai sol formé aux dépens de la coulée de limburgite sous-jacente, sans mélange d'aucun apport étranger, et le degré avancé de décomposition que la roche volcanique y atteint peut servir à démontrer que celle-ci a été longuement exposée aux intempéries atmosphériques, pendant une de ces intermit- tences du phénomène volcanique que nous signalions déjà en 1870. M L'opinion de M. llosenbusch ('), qui considère la limburgite comme une roche éruptive tertiaire, est ainsi confirmée. » PHYSIQUE DU GLOBE. — La circulation des vents à la surface du globe. Prin- cipes fondamentaux de la nouvelle théorie. Note de M. Dupoxchel. « L Tous les vents du globe sont curvilignes et font partie d'un courant giratoire, continu et fermé. » IL Tous les vents, sauf ceux d'est et d'ouest, sont déviés de leur di- rection par le mouvement de rotation terrestre, qui les replie à droite dans l'hémisphère nord, à gauche dans l'hémisphère sud. » IIL Les grands courants giratoires plus ou moins réguliers et perma- nents sont les résultantes de vents partiels locaux, se produisant de préfé- rence sur le rivage séparatif des mers et des continents, ou sur le pourtour dps massifs montagneux continentaux. » IV. Les surfaces intérieures, marines ou terrestres, englobées par les courants. giratoires, ne peuvent pas produire de vents par elles-mêmes; mais, par leur absorption ou leur précipitation des vapeurs aqueuses, par leur contraction ou leur dilatation sur place, elles donnent naissance à des centres ou pôles de pression intérieure, positive ou négative. » V. Le sens de rotation des courants giratoires est déterminé par le (') Afikroscopi.ic/ie Physiographie der massigen Gesteine, p. 8i3; 2^ éd., 1887. ( «77 ) signe de pression de leur pôle intérieur, qui doit balancer l'action destruc- tive que tend à exercer l'action terrestre, en contractant le courant, si le mouvement est direct, ou le dilatant s'il est de sens inverse. )) VI. En conséquence, tout courant giratoire de sens direct doit avoir au centre un pôle de pression positive; tout courant inverse, un pôle de pression négative. )) YII. Tous les vents connus obéissent à cette loi. » Les alises de l'Atlantique et du Pacifique sont des courants de sens direct, à pôle positif. )) Les moussons de l'océan Indien constituent la base d'un courant giratoire alternativement direct ou inverse, soufflant du nord-est en hiver, du sud-ouest en été, suivant le signe du pôle de direction existant à l'intérieur du continent asiatique. » M. Léopold Hugo adresse une Note « Sur l'ancienne disparition (1886) de l'étoile nouvelle d'Andromède ». M. HuBER adresse une Note relative à la formation des anneaux de Saturne. La séance est levée à 5 heures. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 28 novembre 1891. {Suite. ) Mémoires de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts', centrale du départe- ment du Nord, séant à Douai, 3* série, tome II. Douai, L. Crépin, 1889; in-8°. Discnrso leido en la Universidad de Zaragoza para la solemne apertura de curso academico de 1891 à 1892, por el D'' don Alberto de Segovi.v y Cor- RALLES. Zaragoza, 1891; br. in-8°. Experimenls in aerodynamics, by S. P. Langley. Washington, 1891'; br. in-f". Zeitschrifl des kœniglich bayerischen statistischen Bureau. Dreiundswan- zigster Jahrgang, 1891, n° 3. Munchen, J. Lindauer; br. in-f°. ( 878 ) Ouvrages reçus dans la séance du 3o novembre 1891. Bulletin du Ministère de l' Agriculture. — Documents officiels. — Statis- tique. — Rapports. — Comptes rendus de missions en France et à l'étranger. Dixième année, n° 5. Paris, Imprimerie nalionalc. 1891 ; in-8". Connaissance des Temps et des mouvements célestes pour le méridien de Paris, à l'usage des astronomes et des navigateurs pour l'an 1894, publiée par le Bureau des Longitudes. Paris, Gauthier- Villars et fils, novembre i8()i; in-8'\ (Présenté par M. Faye.) Annuaire statistique de la vi^e de Paris. X* année, 1889. Paris, Masson, 1891 ; in-8°. Recherches de Paléontologie microscopique, par M. J. Bachela.rd. Digne, Constant et V^^ Barbaroux, 1891 ; br. in-8°. Las Matematicas fuera de la Logica, coleccion de articulos publicados en la Revista de telegrafos, por don Félix Garay. Madrid, 1887, Manuel Minuesa de los Bios; in-S". Boletim da Commissao geographica e geologica do estado de S. Paulo. N° 4 : Consideraçoes geographicas e economicas sobre o valle do rio Paranapanema . N" 5 : Contribuiçoes para a botanica paulista Regia Campestre. N" 6 : Dados climatologicos do anno de 1889. N" 7 :' Contribuiçoes mineralogicas e petro- graphicas. S. Paulo, Leroy King, 1890; 4 br. in-8". A. Magyar. Foldtani intezet eckônyve. LX Rotet, 6 Fûzet : Az erdelyieszi bdnyasat rôvid ismetelese Weisz tade-lôl. Budapesth, Frankiin-Tasulat Ko- nyvnyomdaja, 1891; in-8°. Foldtani Kôzlôny. XXXI Rotet, 4-9 Fûzet. Budapesth, 189 1; in-8°. Le opère de Galileo Galilei, vol. II. Firenze, Barbera, 1891 ; in-8". Archives italiennes de Biologie, tome XVL fasc. I. Turin, Hermann Lo( s- cher, 1891 ; in-8". On the hislory and growing utilisations 0/ Tussur Sillk. bv Th. Wardle. London, W. Trounce, 1891; in-8°. ERRATA. (Séance du 3o novembre 1891.) Note de M. Ant. Magnin sur le parasitisme chez les végétaux. Page 785, ligne 2 de la Note i, au lieu de Lyon 1891, lire Lyon 1889. On souscrit à Paris, chez GAUTHIIÎR -VILLAHS ET FILS, Quai (les Grands-Augusiins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièi-emerU le Dim/mn/itr. Ils l'onneut, à la un de l'année, deux volumes in-4°. Deu Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annut et part du i'"' janvier. Le jiri.x de Ciibonnement est fixé ainsi qiUil suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 l'r. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les Irais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Agen Michel et Médan. 1 Gavault St-Lager. Alger ' Jourdan. ( Ruir. Amiens Hecquct-Decoberl. Angers. Germain etGrassin. Brest. Caen. Cham Cherbourg Clermont-Feri Douai Grenoble. . . La Rochelle Le Havre. . . i Lachéseel Do1l)eau. Bayonne Jérôme. Besançon Jacquard. ; Avrard. Bordeaux ■ Dulhuff. ' Muller (G.). Bourges Renaud. Lefouniier. !'■. Robert. J. Robert. ' V Uzel Caroir. ( Raer. ( Massif. Chambery Perrin . ( Henry. 1 Marguerie. ( Rousseau. ( Ribou-Collay. I Larnarche. Dijon Ralel. ' Damidot. \ Lauverjat, ' Crépin. \ Drevel. / Gralier. Robin. \ liourdignon. ( Dombre. ! Ropiteau. Lille Letebvre. ' Quarré. Lorient. chez Messieurs : ^ Raunial. / M"" lexier. Beaud. Georg. Lyon < Mégret. JPalud. 1 Vltte et Pérussel. Marseille Pessailhan. Montpellier . Moulins ( Calas. ( Coulel. . . Martial Place. / Sordoillct. Nancy ' Grosjcan-AIaupln. ( Sidot frères. ( Loiscau. ( M"" Veloppé. \ Barma. / Visconli et C". Nîmes Thibaud. Orléans Luzeray. l Blanchicr. ' ' ' ( Druinaud. ' /tenues Piihon et Hervé. Nantes . Nice Poitiers. liocheforl . Rouen S'-Èlienne Toulon Boucheron - Rossi - ^ Langh)is. [ gnoî. ( Lestringant. Chevalier. ( Bastide. ( Rumél)e. \ Gimet. / Privât. I Boisselier. Tours j Péricat. ' Suppligeon. \ Giard. ' Lemaitre. Toulouse.. Valenciennes.. On souscrit, à l'Étranger, Berlin. chez Messieurs : . , i Robbers. Amsterdam „ .. ^ , ( Feikema Caarelsen Athènes Beck. [et C'*. Barcelone Verdaguer. [ Asher et G'". Calvary et C". Friediander et fils. 1 Mayer et Muller. Berne * Schmid, FrancUe el t C . Bologne Zanichelli et C". I Ramiot. Bricxelles Mayolez. ' Lebégue et G". \ Haimann. Bucharest , „ / Ranisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BelletC». Christiania Cammermcyer. Constantinople. . Otto et Keil. Copenhague Hijst et fils. Florence Lœscher et Seeber. Oand Hoste. Gênes Beuf. , Chcrbuliez. Georg. Stapelmohr. Bel in fan te frères. fienda. / Payot. Barth. Brockhaus. Leipzig ' Lorentz. j Max Rube. ' Twietmeyer. I Desoer. ' Gnusé. Genève.. . La Haye . . Lausanne.. \ Liège. chez Messieurs : Londres Dulau. Nutt. Luxembourg . . . . V. Buck. Librairie Guteii Madrid berg. Gonzalès e hijos. Vravedra. ' V. Fé. .Milan Dumolard frères. Ilœpli. Moscou Gautier. 1 l'urcheim. Naples Marghieri di Giu- Pellcrano. Christern. Ne^^^-i'ork Stechert. Westermann. Odessa Kousseau. Oxford Parker et C". fulernie Clausen. Porto Magalhaès. Prague Rivnac. Garnier. À Rio-Janeiro Rome Bocca frères. m Loescheret C". ; Rotterdam Kraincrs et fils, i Stockholm Samson et 'Walli „ , , i Zinserling. S'-Petersbours..\^^^^^ 1 Bocca frères. Turin. ' Brero. Clausen. J ( RosenbergelSelli Gebelhner et VVo Drucker. Frick. Gerold et C''. Vienne Ziiricli Mever et Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RElî^DUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes le' à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-i"; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. — ( i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in--(°; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— ( i" Janvier 1S66 à 3i Djcembre 1880.) Volume in-4°; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie dos .\lgucs, par ALM. A. DERBÉset .\.-J.-J. Soliub.— Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'cprouvenl Comètes, par M. Hansen. — Mémoire sur le Pancréas cL sur le rôle du suc pancréatique dan^ les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matiè grasses, par M. Claude Bernabd. Volume in-4°, avec ^i planches ; iS56 15 Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vas Beseden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Scien pour le concours de i853, et puis remise pourcelui de i856, savoir : « Étudier les lois delà distribution dos corps organisés fossiles dans les différents terrains se » mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur ilisparition successive ou simultanée. — Rechercher la nat » des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs », par. M. le Professeur Brosn. In-^", avec 27 planches; 1861. .. 15 \ A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentes par divers Savants à PAcadémie des Sciences. N" 24. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 14 décembre l»91.) MERIOIIVES ET COMMUNICATIONS DES MEMRlîES ET DES COnRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. .M. H. PoiNCARÊ. — Sur la distribution des nombres premiers 8i() MM. A. (i.A.UTrEH et H. DiiouiN. — Sur la (ixalion de l'azote par le sol arable San M. C. FniEDEL. — Sur les étliers camplio- ri(iuos et isocaniphoriques, et sur la con- slilulion des acides ram])borii|ues S35 M. Li:eoij de Boise.^udran. — Remarques sur l'histoire de la sursaturation 83j M. H. PotNCARÉ fait hominaL'e à l'Académie Pages. de deux Volumes qu'il vient de publier et qui ont pour titres : « Les méthodes nou- velles de la Mécanique céleste» et « Ther- modynamique Il 835 AI. A. CnAtVEAU l'ait hommage à l'Académie de ses deux Mémoires : « Sur la transfor- mation des virus, à propos des relations qui existent entre la vaccine et la variole » et « Sur le circuit nerveux sensitivo-moteur des muscles. •• S3i IVOMIIVATIONS. Liste de candidats présentés par l'Académie pour la chaire dePhjsique appliquée aux Arts, vacante au Conservatoire des .\rts et Métiers : M. /. Violle ttlU. H. Pellat. . . 836 I MiM. ConNu et Saru.4U sont présentés pour faire partie du Conseil de perfectionnement (le riicole Polytechnique pendant l'année iSgi-iSy:. 83; MEMOIRES PRESENTES. M. Kk. Lksska adresse une Note d'Analyse malhémalique 83- M. DE Backer adresse unp Note « Sur un nouveau procédé de conservation des matières organiques, et sur lesapplications niéJiiales qu'on en peut tirer i> ^37 M. A. Feknandus adresse nae Note relative à un mode de traitement des vignes phyl- loxérées 837 CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire rERPETUEL signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Ouvrage de M. /'. Duliem .M"» U. Klumpke. — Observations de la pla- nète Borrelly (Marseille, 27 novembre 1S91 ), faites à l'Observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'iist ) .M. H. LuiuviLLE. — Sur les intégrales du second degré dans les problèmes de Méca- nique M. A. Petot. — Sur une classe de con- gruences de droites M. le général Venl'koff. — De l'état actuel des travaux géodésitiues et topographiques en Russie M. E. Carv.allo. — Sur la polaiisation rotaloire M. Henri Hagard. — Sur un étalon thermo- électrique de force électromotrice M. Daniel Bertrelot. — Sur les trois basi- cités de l'acide phosphorique M. A. Etaud. — litat des sels dans les solu- tions; sulfate de sodium el chlorure de strontium .M. A. Recouha. — Sur le sulfate vert, solide, de scsquioxyde de chrome M. G. André. — Sur l'acide bisniuthique. . M. Pierre Mahler. — Sur la distillation BULLIÎTIN BIBLIOGIUI'IIIQIÎE Ebii\ta 83; S3S 83S 84' 8V1 s/,(i S 19 85i Ko', 807 S60 de la houille .M. !•'. Garros. — Sur une nouvelle porce- laine : porcelaine d'amiante. M. DE Bruyne. — De la présence du tissu réticulé dans la tunique musculaire de l'intestin M. Louis Roule. — Sur les premières phases du développement des Crustacés édrioph- t liai mes .M. It. .MoNlEZ. — Le Gyninorhynchus rep- tans Rud. et sa migration M. I'elix Heunault. — Du rùle du pied comme organe préhensile chez les Indous. M. DE (Juatrefages. — Observations rela- tives à la Communication précédcnle de M. F. Begnault M. IJlkicher. — Sur la découverte de coquilles terrestres tertiaires dans le tuf volcanique du Limhourg (Kayserstuhl, grand-duché de Bade) .M. DuPOXCiiEL. — La circulation des vents à la surface du globe. Principes fondamen- taux de la nouvelle théorie M. Leoi'old Hugo adresse une Note « Sur l'ancienne disparition ( iSSG) de l'étoile nouvelle d'Andromède > M. HuREU adresse une Note relative à la formation des anneaux de Saturne 864 865 868 N70 8"! 8-6 877 878 PARIS. - IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET KILS, Quai des Grands-\ucuslins, 55. 1891 SECOND SEMESTRE. ci/X^ *^ tm. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. liES SIXRÉT AIRES PERPÉTIEI,» . TOME CXIII. N' 25 (21 Décembre 1891). PARIS, GAUTHIEK-VILLARS lîT FILS, IMPRIMIÎUUS-LIBRAIRKS DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Gramis-Augusiins, 55. RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des aS juin uSGa et a^i mai iS'tS. IvCS Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéio des Comptes rendus a 4i3 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. 'VRTiCLE 1^' . — Impression des travaux de r Académie. IjCs exti'aits des Mémoires présentés par un Membre oupar un Associé étrangerdelAcadémie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus j)lus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o ])agcs accordées à chaque Membre. I^es Rap|)orls et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imj^rimés en entier. Los extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner })lus de 32 pages par année. Dans les Comj)tes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent leclin-e à l'Académie avant de les remettre au Bureau. ]^'inq)ression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits (ju'ont ces Membres de lire, dans les séances snivaiiles, des Notes ou Mé- moires sur'l'objel de lein- discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Aca sont imprimés dans les Comptes rendus, mais le ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu' que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séan blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2 . — Impression des travaux des Sava étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des pers qui ne sont pas Membres ou Correspondants de demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d' sumé qui ne dépasse pas 3 pages. I;es Membres qui présentent ces Mémoire; tenus de les réduire au nombre de pages requ Membre qui fait la présentation est toujours no mais lès Secrétaires ont le droit de réduire cet E autant qu'ils le jugent convenable, comme ils 1 pour les articles ordinaires de la correspondanc cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer Ae chaque Membre doit être re l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus ta jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à t( le titre seul du Mémoire est inséré dans \eCompte actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rencb vaut, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais d|l tenrs; il n'y a d'exception que pour les Rappoi Instructions demandés par le GouvernemeAl Article 5. les t Tous les six mois, la Commission adminislrativ' un Rapport sur la situation des Comptes icndus a l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suii COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE DU LUNDI 21 DECEMBRE 1891, PRÉSIDÉE PAR M. DUCHARTRE. M. Dt'CHAiiTRE prononce l'allocution suivante : Messieurs, « Dans la marche ordinaire des choses rie ce monde, il est peu de joies qui restent sans mélange, peu de satisfactions que ne puissent aUérer des pensées tristes ou des souvenirs douloureux. Ainsi, aujourd'hui, l'Acadé- mie des Sciences est heureuse d'avoir à couronner les savants qui ont ob- tenu des prix dans ses concours de cette année; mais elle songe aussi avec douleur aux pertes qu'elle a éprouvées dans le cours de cette même an- née et qui lui ont ravi deux de ses Membres les plus illustres ainsi que des hommes d'un grand mérite qu'elle s'honorait de compter parmi ses Corres- pondants et tout récemment l'un de ses huit Associés étrangers. Au mo- ment où les uns et les autres lui ont été enlevés, des voix éloquentes ont payé un légitime tribut d'admiration à leurs travaux, et. en retraçant les principaux traits de leur existence, ont rendu un juste hommage aux qua- lités personnelles qui nous les avaient rendus chers; je viens, à mon tour, dans cette réunion solennelle, exprimer les profonds regrets qu'ils nous laissent et rappeler en peu de mots leurs titres les plus brillants à la haute estime du monde savant. C. R., 1891, î" Semestre. (T. CXIIT, N' 25.) H? ( 8«o ) » Aiiguste-André-Thomas Cahours. membre éminent de notre Section de Chimie, a été un exemple frappant de la puissante influence qu'exerce sur quelques hommes, presque toujours appelés alors à une glorieuse destinée, une tendance prononcée vers certains genres d'études, ou, comme on le dit d'habitude, une vocation déterminée. Fils d'un tailleur peu fortuné, il semblait devoir fournir une carrière bien modeste; néanmoins, son père n'ayant reculé devant aucun sacrifice pour le mettre à même de faire de bonnes études, l'amour de la science, qui s'était éveillé en lui, le porta vers une voie tout autre que celle à laquelle il aurait été destiné par sa naissance. Il se livra à l'étude des Mathématiques, et, en i833, à l'âge de vingt ans, il fut admis à l'École Polytechnique, d'où il sortit, au bout de deux années, pour entrer dans le corps de l'État-Major. Bien des jeunes gens, à sa place, auraient été heureux de voir ainsi s'ouvrir devant eux une brillante carrière; mais tout autres étaient ses tendances et ses goûts. La passion pour les éludes chimiques qui était née en lui rendait nuls à ses yeux les attraits de l'état militaire; au bout d'un an, il n'hésita pas à renoncer à l'épaulette et donna sa démission pour échanger sa position déjà faite d'officier contre l'emploi, certes bien modeste, de préparateur dans le laboratoire de l'illustre Chevreul, au Muséum d'Histoire naturelle. Là, bien qu'il ne fût guère chargé que d'opérations manuelles, il était heu- reux de se trouver dans un milieu qui lui permettait de satisfaire son goût pour sa science favorite. Il trouva même le temps et les moyens d'y faire, à la suite de longues et délicates analyses, une découverte de haute importance par elle-même et par ses conséquences, en extrayant du contenu liquide d'un flacon, oublié dans un coin du laboratoire, l'alcool qui a été nommé amylique, comme ayant eu pour origine première l'amidon de la pomme de terre. Cette belle découverte fut la base solide d'une réputation qui ne fit ensuite que grandir, grâce à la publication d'excellents travaux qu'on vit dès lors se succéder rapidement pendant une longue suite d'années, et dont le nombre est tel qu'ils ne pourraient être énumérés ici sans que les limites imposées à cette notice fussent fortement dépassées. » Le haut mérite de Cahours comme chimiste fut, en peu d'aiïnées, trop bien apprécié pour que sa situation n'en fût pas graduellement amé- liorée. En 1845, il fut nommé professeur à l'École Centrale; en 1 85 1, il devint examinateur de sortie à l'École Polytechnique et bientôt après membre du Conseil de perfectionnement de ce grand établissement; il ne tarda pas entrer comme essayeur à l'hôtel des Monnaies; enfin, en 1868, il fut élu à l'Académie des Sciences, dans la Section de Chimie, où il remplaça l'illustre Dumas, qui venait d'être appelé aux fonctions de Secré- ( 88, ) taire perpétuel. Tout souriait alors à notre regretté Confrère : à tous les agréments de l'existence matérielle, à tous les honneurs que pouvait Ini conférer le monde scientifique se joignaient pour lui les plus douces joies de la famille. Il semblait que désormais la vie dût s'écouler pour lui aussi heureuse qu'honorée, et c'est alors, hélas! que commença pour lui une suite de malheurs auxquels son énergie morale ne put résister et qui fini- rent par altérer profondément sa santé, déjà ébranlée par l'excès du tra- vail. Dans un court espace de temps, la mort lui ravit un frère chéri, la bonne et aimable compagne de sa vie, même ses deux fils qui, déjà adoles- cents, lui donnaient, l'un surtout, la ferme espérance de voir son œuvre poursuivie après lui sans interruption ni défaillance. Dés lors notre malheu- reux Confrère sentit ses forces diminuer de jour en jour. Une nouvelle et heureuse union, en comblant une partie du vide affreux qui s'était fait autour de lui, sembla ralentir quelque temps la marche de son dépéris- sement; mais l'altération de tout son être, aggravée encore par la vieillesse, était si profonde que rien au monde ne pouvait y porter remède. Il ne tarda pas à devenir comme l'ombre de lui-même, et finalement il s'est éteint sans crises ni souffrances, le 17 mars dernier, à l'âge de soixante- dix-huit ans, laissant au monde savant le souvenir impérissable de ses excellents travaux et de ses nombreuses découvertes, à ceux qui l'aimaient, et c'étaient tous ceux qui avaient été en rapport avec lui, de profonds et durables regrets. » La bienfaisance de cet homme de cœur était inépuisable, et il a voulu l'exercer largement même après sa mort. Il avait reconnu par lui-même combien sont sérieuses les difficultés que fait naître souvent le manque de ressources matérielles devant des jeunes gens de mérite, mais sans fortune, surtout s'ils entreprennent des expériences qui sont pour la plupart dispendieuses, telles notamment que celles qui rentrent dans le domaine de la Chimie. Aussi a-t-il légué à l'Académie des Sciences une somme de cent mille francs destinée à faire disparaître ces difficultés du début. D'après les termes de son testament, les intérêts de cette somme seront donnés annuellement, même plusieurs années de suite, à des jeunes gens sans fortune et n'ayant pas de place salariée, qui se seront déjà fait con- naître par quelques travaux intéressants, plus particulièrement par des recherches de Chimie, et qui, faute d'une situation suffisante, se verraient hors d'état de poursuivre leurs travaux. Il serait du plus haut intérêt pour les progrès des sciences que ce noble exemple trouvât de nombreux imita- teurs. ( 882 ) » Tout autre que pour Cahours a été le point de départ du second Con- frère que l'Académie s'est vu enlever dans le cours de cette année. Fils d'un physicien justement célèbre, c'est, pourrait-on dire, au sein d'une atmosphère scienlifique qu'Edmond Becquerel, né en 1820, a grandi et a été élevé. C'est aussi dès son enfance que l'amour de la science s'est déve- loppé en lui, et de bonne heure il s'est livré à des travaux de Physique, d'abord sous la direction de son illustre père, puis en collaboration avec lui. De bonne heure aussi, il publia d'excellents Mémoires qui le firent classer parmi nos physiciens les plus estimés. Toutefois, même après qu'il eut glorieusement marqué sa place dans le monde savant, aucun de nos grands établissements scientifiques ne lui ouvrant sa porte, il sut s'en ou- vrir une lui-même par la seule force de son talent. En 1849, l'Institut national agronomique ayant été créé, le Gouvernement d'alors posa ce principe éminemment libéral que les chaires en seraient données au con- cours. Edmond Becquerel se soumit avec un plein succès à cette redou- table épreuve et devint ainsi professeur dans cette importante institution, qui avait son siège à Versailles. Qu'il soit permis à l'un de ceux qui furent là ses confrères de dire qu'il a vu en maintes circonstances combien étaient appréciées et avec quel vif intérêt étaient suivies les leçons du jeune pro- fesseur; aussi, les événements politiques ayant amené la suppression de l'Institut agronomique quand il ne comptait encore que deux années d'existence, une nouvelle porte s'ouvrit devant celui qui venait de mon- trer un si remarquable talent professoral, et il fut appelé à une chaire du Conservatoire des Arts et Métiers. De son côté, l'Académie des Sciences ne pouvait manquer d'admettre dans son sein, aussitôt qu'une vacance lui en fournirait les movens, un physicien que de nombreux travaux d'une haute valeur faisaient ranger sans conteste parmi les maîtres de la Science. I.a mort du savant Despretz le lui permit en i863, et on vit dès lors, ce dont l'histoire de l'Institut ne fournit que bien peu d'exemples, assis l'un à côté de l'autre, dans nos réunions, un père et son fds devenus également célèbres pour des travaux du même ordre, et appartenant à la même Sec- tion académique. Ajoutons que ce bonheur si rare, dont a joui pendant plusieurs années Antoine Becquerel, le chef glorieux d'une illustre famille, il a été donné plus tard à Edmond Becquerel de le goûter à son tour. » Il était naturel que notre regretté Confrère, auteur de tant d'impor- tants travaux de Physique, contmuàt, au Muséum d'Histoire naturelle, l'enseignement de cette science qui y avait été illustré par son père. Cette mission lui fut confiée en 1878, et, professeur aussi admiré pour sa par- ( 883 ) faite clarté que pour sa profonde connaissance de l'objet de ses cours, il l'a remplie jusqu'à sa mort. » Arrivé à cette haute position, Edmond Becquerel était à même d'aider puissamment à la diffusion et aux progrès de sa science favorite, d'un côté par son double enseignement, d'un autre par ses recherches personnelles auxquelles il se consacrait avec un zèle constant et une ardeur toute juvé- nile. Il était même permis d'espérer que, comme son père, il prolongerait jusqu'à un âge avancé une existence toujours calme, parce qu'elle était remplie tout entière par le travail. Sa santé, d'ailleurs, paraissait bonne, à ce point que, pendant près d'un demi-siècle de relations amicales, je ne me rappelle pas l'avoir vu une seule fois aux prises avec la maladie. Tou- tefois, depuis quelques années, des douleurs intercostales, qui parfois devenaient très vives, lui inspiraient une inquiétude que l'événement semble n'avoir que trop justifiée. En effet, dans les premiers jours du mois de mai dernier, pris subitement d'une indisposition légère en apparence, il vit son état s'aggraver, sans cause connue, avec une effrayante rapidité et il succomba, en peu de jours, à un mal qui avait été jugé d'abord ne devoir pas entraîner de graves conséquences. Il était alors dans sa soixante et onzième année. » Je n'essayerai pas de résumer l'œuvre considérable de l'éminent Con- frère en qui nous pleurons, non seulement un savant illustre, mais encore un homme de cœur, un sur et excellent ami; ce serait là une entreprise trop au-dessus de mes forces pour que j'ose la tenter. Je me bornerai à rappeler brièvement ses nombreux et classiques Mémoires sur les actions chimiques de la lumière, qui ont paru quand l'invention alors récente de la Photographie ajoutait à leur haute importance scientifique un intérêt tout particulier d'application. Ses expériences à ce sujet l'ont même con- duit, dès cette époque déjà lointaine, à une reproduction photographique des couleurs à laquelle il n'a manqué que de pouvoir se maintenir autre- ment qu'à l'obscurité. Je mentionnerai aussi ses belles et patientes études de la phosphorescence de divers corps obtenue sous la seule influence de la lumière, qui ont amené son invention d'un instrument spécial, le phos- phoroscope. L'ensemble de ces études constitue un admirable travail qu'un maître de la Science moderne, notre Confrère M. Fizeau, n'hésite pas à proposer comme un modèle à suivre dans la Physique expérimentale. » Outre les deux Membres titulaires auxquels je viens de rendre un faible hommage, l'Académie des Sciences a perdu, cette année, quatre ( 88^ ) Correspondants, dont deux étaient étrangers et les deux antres Français. Ce sont : MM. Ibafiez, Ledieu, Boileau et de Andrade Corvo. Elle s'est vu aussi enlever tout récemment l'un de ses huit Associés étrangers, dom Pedro d'Alcantara. » Le général don Carlos Ibaiïez de Ibero, marquis deMulhacen, Corres- pondant depuis i885, dans la Section de Géographie et de Navigation, est l'un des hommes qui, dans ces derniers temps, ont le plus puissamment contribué aux progrès de la Géodésie et de la Géographie. Sous ce double rapport ses travaux ont élevé l'Espagne, son pays natal, à un niveau au moins égnl à celui des autres Etats de l'Europe les plus avancés. Il l'a dotée d'un Institut géographique et statistique dont il a conservé la direction pendant vingt-cinq années; il a dressé une grande carte de ce pays en lui donnant pour base de nombreuses déterminations astronomiques et géo- désiques, celles-ci opérées au moyen d'une règle imaginée par lui et connue sous le nom de règle espagnole; il a effectué, aux îles Baléares, une trian- gulation cfu'il a reliée ensuite à celle du continent; enfin, de concert avec notre regretté Confrère, le général Perrier, qui, de son côté, opérait près d'Oran, il a rattaché, par-dessus la Méditerranée, la situation de grandes montagnes espagnoles et, par suite, le réseau géodésique de l'Espagne, à la position nettement déterminée de hautes sommités algériennes. Ces travaux, tout absorbants qu'ils étaient, ne l'ont cependant empêché ni de donner son concours aux congrès annuels de l'Association géodésique internationale, ni de coopérer activement à l'œuvre importante de la Com- mission internationale du mètre, qui a son siège à Saint-Cloud, et dont il est resté président pendant vingt années. On lui doit enfin des Mémoires assez nombieux pour que leur réunion ne forme pas moins de sept volumes, ainsi qu'un grand et bel Ouvrage intitulé : « Tableau géogra- phique et statistique de l'Espagne ». Le décès du général Ibaiiez a eu lieu à Nice, le 29 janvier 1 891. » M. Ledieu (Alfred-Constant-Hector), attaché à la marine française successivement à divers titres et finalement en qualité d'examinateur jKnir l'Hydraulique, avait été élu, dès l'année 1872, Correspondant de l'Académie dans la Section de Géographie et de Navigation. Malgré la faiblesse de son organisation et l'état presque constamment mauvais de sa santé dont une grave altéralion finale l'a enlevé, le 17 avril dernier, à Toulon, son amour du travail l'a conduit à publier plusieurs Mémoires d'un haut intérêt et deux grands Ouvrages relatifs, l'un aux machines marines, l'autre au nou- ( 885 ) veau matériel naval. Pour le premier de ces Ouvrages, il a dû organiser une réunion de spécialistes et, après avoir complété lui-même la série des documents qu'il avait ainsi obtenus, en faire une œuvre méthodique et cohérente; quant au second, il a été le résultat d'études faites en commun par MM. Ledieu et Cadiat, et il a valu à ces deux auteurs l'une des trois hautes récompenses qui ont été accordées, en 1890, par l'Académie des Sciences, comme fractions égales du prix extraordinaire de six mille francs. Ces deux grands Ouvrages forment un ensemble du plus haut intérêt pour la marine telle que l'ont faite les perfectionnements les plus récents. » Le lieutenant-colonel Boileau (Pierre-Prosper), Correspondant de l'Académie pour la Section de Mécanique, était un officier de grand mérite dont l'existence entière, sauf une interruption de quelques années imposée par les exigences du service militaire, a été consacrée à des travaux sur la Mécanique, particulièrement sur l'hydraulique. Dès sa sortie de l'Ecole Polytechnique, il commença, sur cet important sujet, des études appro- fondies dont les résultats furent consignés par lui dans plusieurs Mémoires qui le firent connaître fort avantageusement. Aussi fut-il nommé, en iSSg, professeur adjoint et, deux années plus tard, professeur titulaire de Méca- nique à l'École d'application de Metz. Peu d'années après, sentant bien que l'enseignement dont il était chargé devait avoir une base pratique et expérimentale, il demanda et obtint qu'aux frais de l'Administration de la guerre il fût créé, à l'École de Metz, un laboratoire spécial pour les expé- riences relatives à l'Hydraulique. Ce fut là pour lui un précieux moyen de travail dont, pendant une douzaine d'années, il s'aida constamment pour ses études. Il imagina même alors un instrument ingénieux, nommé par lui hydrodynarnométre, grâce auquel il put, sinon faire entièrement dispa- raître, du moins atténuer fortement une difficulté majeure contre laquelle on se heurte lorsqu'on veut appliquer à la mesure de la puissance réelle des cours d'eau, dans la nature, les données fournies par des expériences de laboratoire. Obligé ensuite par son service militaire de suspendre pen- dant dix années ses recherches favorites, il les reprit, en 1866, aussitôt que sa mise à la retraite lui rendit la liberté, et il les a dès lors poursuivies avec la même ardeur jusqu'à sa mort, qui est survenue lorsqu'il avait atteint sa quatre-vingtième année, le 1 1 septembre dernier. » Pendant cette longue et active existence, les travaux publiés par le lieutenant-colonel Boileau se sont succédé en grand nombre. Dès i856, l'Académie des Sciences lui a montré combien elle appréciait la valeur de ceux qu'on lui devait alors, en lui décernant le prix de Mécanique de la ( 886 ) fondation Montyon pour un Traité de la mesure des eaux courantes, dont les éléments étaient puisés dans plusieurs de ses Mémoires antérieurs. Ce succès n'ayant fait qu'accroître son amour du travail, il a dès lors fait pa- raître, notamment sur la théorie du mouvement des fluides, de nouveaux écrits d'une telle valeur que l'Académie, en 1873, n'a pas hésité à lui donner un témoignage éclatant de sa haute estime en le nommant Correspondant dans sa Section de Mécanique. » A une date récente, une lettre adressée à l'un de nos Confrères a fait connaître à l'Académie des Sciences le décès, dont elle n'avait pas été encore informée officiellement, bien qu'il remonte à plus d'une an- née, d'un agronome portugais de grand mérite et l'un de ses Correspon- dants, M. de Andrade Corvo. Cet homme distingué à tous égards avait été, pendant plusieurs années, ministre plénipotentiaire du roi de Por- tugal près de la République française; mais la politique était loin de l'ab- sorber tout entier et, possédant de grandes propriétés, il en avait fait l'objet d'études et d'expériences dont il avait obtenu des résultats impor- tants, tant pour lui-même que pour les agriculteurs portugais qu'il avait ainsi éclairés à divers égards, notamment sous le rapport des irrigations. Ces travaux pratiques et des écrits de valeur, rentrant dans le domaine de l'Agriculture, avaient motivé, en 1884, l'élection de M. de Andrade Corvo comme Correspondant de l'Académie des Sciences, dans la Section d'Eco- nomie rurale. » Enfin, le 5 du mois courant, la mort a frappé, à Paris, notre éminent Associé étranger, dom Pedro d'Alcaiitara qui, pendant son long règne au Brésil, avait toujours été le chaleureux protecteur des savants et des Sciences, dont les préoccupations politiques ne l'avaient pas empêché d'acquérir une connaissance approfondie. Par elle-même, cette mort laisse de profonds regrets à tous les Membres de l'Académie des Sciences; mais ces regrets deviennent encore plus vifs par ce motif que le mal qui l'a causée s'est déclaré à la sortie de notre séance du i'"' décembre à laquelle notre illustre Confrère, quoique déjà souffrant, n'avait pas hésité à se faire transporter. Au reste, les honneurs exceptionnels qui lui ont été rendus, à ses obsèques, le 9 de ce mois, ont assez montré la haute estime qu'il avait inspirée par son mérite personnel et la gratitude qu'éprouvait le monde savant pour les services qu'il lui avait rendus pendant sa longue carrière gouvernementale. ( 8«7 ) » On le voit, des sciences fort diverses ont perdu, cette année, ilans le sein de l'Académie, des représentants d'un grand mérite, qui avaient puis- samment contribué aux progrès, chacun de celle qu'il cultivait. Heureu- sement la Science, dans son ensemble, peut être comparée à l'Hydre de la Fable qui reproduisait immédiatement ses têtes perdues. Sans cesse, en effet, de nouveaux savants succèdent à ceux que la mort a enlevés et viennent continuer, parfois môme élargir l'œuvre que les premiers avaient poursuivie. C'est ce dont notre Académie est témoin chaque année, et dont la séance de ce jour va fournir une nouvelle preuve par les travaux d'une grande valeur dont elle va couronner les auteurs. Ces travaux, je serais heureux de consacrer à chacun d'eux quelques lignes d'analyse qui pussent en faire apprécier la haute portée; mais le nombre en est assez grand pour que ce résumé analytique, quelque succinct qu'il tut relative- ment à chaque œuvre en particulier, eût nécessairement, au total, une étendue considérable. Je crois donc devoir m'en abstenir et terminer là cette Notice, déjà trop longue peut-être, mais dont l'objet pourra, j'ose l'espérer, justifier le développement. » PRIX DÉCERNÉS ANNÉE 189J. GEOMETRIE. PRIX FRANCOEUR. (Commissaires : MM. Hermite, Jordan, Darbous;, Poincaré; Bertrand, rapporteur.) La Commission propose de décerner le prix Francœurà M. Molciiot. Cette proposition est adoptée. C. K., 1S91, 2' Semeitie. (T. CMU, N" 25.) I 'H ( 8,SH ) PRIX PONCELET. (Commissaires : MM. Hermite, Poincaré, Darboux, Jordan; Bertrand, rapporteur.) La Commission a décerné ce prix pour l'année 1891 à M. Humbert, pour l'ensemble de ses travaux. MECANIQUE. PRIX EXTRAORDINAIRE DE SIX MILLE FRANCS. (Commissaires : MM. Paris, de Jonquières; Jurien de la Gravière, de Biissy, Bouquet de la Grye, rapporteurs.) La Commission du prix extraordinaire a partagé cette somme en quatre prix : Elle décerne : 1° A M. Chabaud-Ar.vaud un prix, pour l'ensemble de ses publications sur l'Histoire de la Marine. 2" A M. PoixARD un prix principal; 3° à M. Dudebout un prix égal, pour l'Ouvrage relatif à la Théorie du navire, Ouvrage présenté par ces deux ingénieurs à l'Académie; ■f A M. GuYor un prix, pour l'Ouvrage intitulé : Description et usage des instruments nautiques ; Rapport sur les travaux de M. Chabaud-Arnaud, capitaine de frégate en retraite; par M. Juriem de la Gravière. M. le capitaine de frégate en retraite Chabaud-Ar.vaud rentre tout à fait, par la nature de ses travaux, dans les conditions auxquelles l'Académie a jugé qu'il devait être satisfait pour être admis au concours du prix extra- ordinaire. ( ««9 ) Vingt et un volumes ou lirochures 2;é""ralr>ment consacrés à l'histoire de la Marine militaire peuvent être considérés comme un titre sérieux à revendiquer l'honneur de figurer au nombre de vos lauréats, quand ces vin"t et un volumes et brochures réunissent à la fois le mérite de la forme et du fond. M. Chabaud-Arnaud a voulu prendre l'histoire de notre Marine à ses débuts; il l'a suivie dans toutes ses phases et l'a conduite enfui jusqu'à nos jours, c'est-à-dire, jusqu'à une époque où elle s'est complètement trans- formée. Toutes les leçons techniques que ce long récit devait inspirer, M. Cha- baud-Arnaud les a exposées avec la compétence qu'on devait attendre d'un labeur des plus opiniâtres. Il les a exposées dans un style sobre, clair, facile. M. Chabaud-Arnaud paraît s'être proposé avant tout d'être utile. Hàtons- nous de dire qu'il y a complètement réussi. La Commission, en conséquence, décerne un prix à M. Chabaud- Arnauu. Rapport sur les travaux de MM. Pollard et Dudebout, ingénieurs de la Marine; par M. de Bussy. L'Architecture navale, qui comprend deux parties bien distinctes : la Théorie du navire et la Construction du navire, avait déjà, en 1886, pour la partie Construction, fait l'objet d'un traité spécial, hautement apprécié par l'Académie, qui décernait, en 1888, à son auteur, M. l'ingénieur de la Marine Hauser, une partie du prix extraordinaire de Mécanique. La partie Théorie du navire, qui embrasse toute l'étude de la géométrie et de la mécanique des corps flottants dans les différentes circonstances de repos et de mouvement, est publiée aujoind'hui par MM. les ingénieurs de la Marine Pollard et Dudebout, l'un ancien Sous-Directeur et Professeur à l'École d'application du Génie maritime; le second, Sous-Directeur et Professeur à la même École. Les deux premiers volumes de cet important Ouvrage, parus en 1890 et 1891, sont relatifs à la géométrie des corps flottants, à leur statique, et à la dynamique de leurs mouvements oscillatoires en milieu calme ('), (') Le cas du roulis sur mer agitée est traité dans un troisième volume qui paraîtra incessamment. ( 890 ) résistant ou non résistant. Dans cette partie de leur œuvre, les auteurs ne se sont pas bornés à rappeler, en les résumant, les nombreux travaux scientifiques effectués, tant en France qu'à l'étranger, sur des sujets si dignes de provoquer les recherches, notamment l'excellent Ouvrage de M. Guvou, que l'Académie a honoré d'une récompense en 1889; ils ont aussi contribué pour leur part à l'avancement de la Science. C'est ainsi que le deuxième volume contient nombre d'études nouvelles, parmi lesquelles nous citerons : La théorie du soufflage, complètement ou incomplètement immergé, avec application aux docks flottants sans portes; I.a théorie de l'échouage, dans le cas le plus général ; La théorie des effets de la poussée complexe d'un liquide et d'un fluide compressible, avec application au soufflage à air comprimé; T^a théorie de l'influence de la forme de la développée métacentrique sur la période du mouvement oscillatoire du navire; Dans les problèmes du déplacement ou de l'addition d'un poids à bord, la recherche de l'axe d'inclinaison correspondant à une orientation quel- conque de la direction du déplacement, et celles des pertes de stabilité dues soit à la mobilité, soit à la fluidité des poids embarqués, soit à l'addition de poids à un chargement liquide. Dans la géométrie du navire, qui fait l'objet du tome premier, le terrain, plus fouillé, se prêtait moins aux investigations per.sonnelles. Cependant le caractère original de l'œuvre se retrouve dans la mise en théorèmes et corollaires du traité de Dupin, ce qui facilite singulièrement l'intelligence et la classification des propriétés géométriques des flotteurs, et dans les nombreuses applications pratiques ajoutées à la théorie. A l'étranger, comme en France, on a accueilli la Théorie du nanre par les appréciations les plus honorables. V Engineering, VEngineer, le Nau- lical Magazine, Viron, VArmy andNavy Gazelle, en Angleterre; les Procee- dings of the United States, VArmy and A'ai-y Journal, aux Iltats-Unis; les Mittheilungen, en Autriche; h\ Revista gênerai de Marina, en Espagne, ont analysé les volumes parus au lendemain même de leur apparition, et rendu hommage au soin et au talent avec lesquels les études y ont été jious.sées aussi loin qu'il était possible aitjourd'hui. La Commission estime que l'important Ouvraaje de MM. Poi.l.vrd et DuDERoiT est de nature à contribuer puissamment au progrés de nos forces navales, et décerne à ces Ingénieurs deux prix. ( «91 ) Rapport sur les travaux de M. le commandant Giiyou ; par M. lîouQUET de la Grye. Parmi les publications récentes du Service hydrographique, il en estime qui a été accueillie avec une grande faveur par nos officiers : je veu x parler de la Description et usage des instruments nautiques de M. le commandant GUYOU. Les instruments employés à bord des navires ou dans les explorations hydrographiques et scientifiques sont divisés en deux catégories, et vul- gairement on dit : « le service des chronomètres et le service des compas » , pour désigner ces deux catégories par leurs instruments les plus impor- tants. Chacun des services comprend une liste assez longue d'engins scienti- fiques, dont le nombre s'accroît avec la précision des mesures et la vitesse des navires. Le service de M. Guyou comprend, en dehors des compas, les instru- ments servant à mesurer la vitesse des navires, les sondeurs, les appa- reils météorologiques, etc. Or il était impossible de trouver dans les bibliothèques du bord des renseignements sur la plupart de ces instruments, dont plusieurs sont nouveaux; de connaître comment on pouvait les étalonner ou les réparer, ce qui souvent est indispensable. Cette lacune a été comblée par M. Guyou, et son Traité contient, dans une première Partie, une description détaillée et très précise de tous les instruments de ce genre délivrés à bord. La seconde Partie donne, en 80 pages, un véritable Traité de Magné- tisme et la théorie ainsi que la pratique des compensations des compas à bord des navires. Il y a là plus qu'une compilation des savantes recherches faites par Poisson, Archibald Smith et William Thomson. M. Guyou a présenté les formules d'une manière très simple et imaginé un dygogramme bicirculaire dont on peut recommander l'emploi. La troisième Partie du volume est consacrée à la description des compas actuellement en service, instruments qui ont presque tous été modifiés dans ces dernières années d'après les indications de l'auteur et celles des Commissions des ports. En résumé, le livre de M. Guvou est très apprécié des marins, il est écrit très clairement et rend chaque jour des services. ( 892 ) La Commission a jugé qu'il était digne de participer au prix extraordi- naire de la Marine, et elle a attribué un prix à M. Gcyou, déjà lauréat de l'Institut. PRIX MONTYON. (Commissaires : MM. Boussinesq, Léauté, H. Resal, Sarrau; Maurice Lévy, rapporteur.) Votre Commission décerne, cette année, le prix de Mécanique de la fon- dation Montyon à M. Caméré, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, à Paris, pour l'invention des barrages dits à rideaux qui portent son nom, et qu'il a appliqués aux grandes chutes de la partie de la basse Seine com- prise entre l'embouchure de l'Oise et Rouen pour y porter le mouillage à son taux actuel de 3"", 20, ainsi qu'à une portion du barrage de Suresnes. Il existe plusieurs systèmes de barrages mobiles fort recommandables, entre lesquels l'ingénieur peut choisir dans chaque cas. En récompensant M, Caméré, votre Commission n'entend pas préco- niser le système imaginé par cet habile ingénieur, au détriment de tous les autres, ni même établir un parallèle entre des engins dont chacun a ses avantages propres et aussi ses inconvénients. Se plaçant uniquement au point de vue mécanique, au point fie vue en quelque sorte scientifique de l'œuvre, elle a voulu récompenser l'ingénio- sité de plusieiu's des mécanismes imaginés par M. Caméré, notamment celle du treuil différentiel qui sert à relever ou à abaisser les rideaux arti- culés, formant obturateurs, dans son système de barrage. PRIX PLUMEY. (Commissaires : MM. Paris, Jurien de la Gravière, Maurice Lévy, Bouquet delà Grye ; de Bussy, rapporteur.) M. DE Maupeou, ingénieur de la Marine, a puissamment contribué aux progrès de la Navigation à vapeur par ses études et ses expériences rela- tives aux appareils évaporatoires. Autrefois, on se bornait à évaluer en bloc l'utilisation des chaudières marines en mesurant la quantité d'eau vaporisée par kilogramme de charbon : M. de Maupeou s'est attaché à ana- lyser les causes de perte et à en apprécier l'importance. Un anémomètre et un manomètre à eau, joints à l'appareil Orsat, lui ont permis de me- ( ^9'^ ) surer l;i quantité d'air introduite et la quantité d'oxyde de carbone restant dans la fumée. Les résultats de ces expériences sont consi£;nés dans une étude sur les chaudières marines, qui conclut, d'une pari, en indiquant l'importance relative des diverses causes de perte (combustion incomplète, excès d'air employé, etc. ) et, d'autre part, en signalant l'intérêt qu'il y aurait à em- ployer, en Marine, an tir.Tge plus énergique que le tirage naturel. Avant la publication de cette étutle, l'auteur, sur un rapport moins détaillé, avait été autorisé à faire, nu port de Cherbourg, des expériences sur les moyens d'améliorer le tirage. Des essais variés furent d'abord effectués à terre, puis l'aviso le la Boiirdonnaye reçut un ventilateur pour refouler l'air dans la chaufferie. On gagna, par ce moyen, une augmentation très no- table de puissance. C'est là le point de départ de l'application aux grandes chaudières marines du tirage forcé, dont l'emploi a permis de réduire con- sidérablement les dimensions et le poids de ces chaudières et d'obtenir des vitesses irréalisables avec le tirage naturel. Ce progrès est dû à l'initiative, aux travaux et aux expériences de M. de Maui'eou. Votre Commission lui décerne le prix Plumey. PRIX DÂLMOINT. (Commissaires : MM. Haton de la Goupillière. Léauté, H. Resal; Maurice Lévy, rapporteur). Le prix Dalmont a pour objet d'encourager et de récompenser les tra- vaux scientifiques d'un ingénieur des ponts et chaussées en activité de service. Votre Commission le décerne, cette année, à M. Considère, ingénieur en chef des services ordinaire et maritime à Quimper, pour ses expériences de longue haleine et ses nombreuses recherches sur les qualités des mé- taux employés dans l'art des constructions,, particulièrement de l'acier. M. Considère a été porté, en seconde ligne, sur la liste de présentation, lors de la dernière élection d'un Correspondant dans la Section de Méca- nique. Plusieurs des résultats obtenus par lui sont aujoard'hui universel- iemeut utilisés dans l'industrie et, par eux, M. Considère s'estacquis, auSsi bien à l'étranger qu'en France, une très honorable notoriété. Sa compétence spéciale a été récemment encore mise ;') contribuSion au ( «94 ) Ministère des Travaux publics pour la rédaction d'une circulaire destinée à renouveler les conditions relatives aux épreuves des ponts métalliques, notamment des ponts de chemins de fer. Il serait superflu d'entrer dans de plus longs développements pour jus- tifier le choix de la Commission, l'Académie ayant récemment entendu un Rapport très circonstancié sur les travaux de M. Coxsidère. La Commission avait éi^alement pensé à un autre ingénieur qui rem- plirait, lui aussi, les conditions voulues par le testataire :M. Autowe, qui exerce à Lyon, en même temps que les fonctions actives d'ingénieur des ponts et chaussées, celles de maître de conférences à la Faculté des Sciences. Ses travaux, bien coniuis de l'Académie, sont d'un tout autre ordre que ceux de M. Considère; ils se rapportent tous à l'Analyse mathé- matique ou à la Géométrie pure. Votre Commission propose d'accorder à M. AuTo.MXE une mention très honorable et de réserver ses droits au pro- chain concours pour le prix Dalmont. La Commission croit devoir également accorder une mention honorable à plusieurs des travaux de M. d'Ocagne, notamment à un Ouvrage qu'il vient de publier récemment sous le titre de Nomographie. PRIX FOURNEYRON. (Commissaires : MM. de Bussy, Maurice Lévy, Resal, Sarrau; Marcel Deprez, rapporteur.) Un seul Mémoire a été soumis à l'examen de la Commission. Il est de M. Leloutre, l'un des anciens collaborateurs de notre regretté Confrère, M. Hirn. Il porte la devise suivante : « Pour perfectionner la théorie de la machine à vapeur ou pour établir cette théorie, il convient de déterminer avant tout trois coefficients d'expé- rience, qui sont : » 1° Le coefficient de condensation des parois internes des cylindres; » 1^ Une capacité calorifique spéciale de ces parois; » 3° Le coefficient d'absorption de la chaleur de ces parois sous l'action d'une enveloppe. » Cette devise est le résumé succinct du travail considérable soumis à l'examen de la Commission. ( «95 ) Dès que la machine à vapeur eut commencé la profonde transformation industrielle et économique qui caractérise le xix'' siècle, les savants et les ingénieurs s'empressèrent à l'envi de jeter les bases d'une théorie per- mettant d'expliquer et de prévoir tous les effets de ce merveilleux appa- reil. Les hypothèses fondamentales de celte théorie étaient des plus simples : on admettait que toute la chaleur fournie à l'eau pour la transfor- mer en vapeur se retrouvait intégralement au condenseui' et que la vapeur suivait la loi de Mariotle. L'ouvrage de Sadi Carnot Sur la puissance motrice du feu, dans lequel se trouve énoncé pour la première fois un des deux principes fon- damentaux de la Thermodynamique, marqua un progrès considérable dans la théorie des machines à vapeur, en montrant que, contrairement à l'opi- nion de beaucoup d'ingénieurs, la nature de la .vapeur employée comme force motrice n'avait pas d'influence sur la consommation du combustible et que des liquides très volatils, comme l'éther, ne présentaient pas d'avan- tages économiques sur l'eau, dont la chaleur latente de vaporisation était cependant sept fois aussi considérable. Mais ce fut seulement après la découverte du principe de la conservation de l'énergie, qui, joint au postu- latum déjà énoncé par Sadi Carnot, permit de constituer la science connue aujourd'hui sous le nom de Thermodynamique, que l'on .put établir une théorie réellement rationnelle de la machine à vapeur saturée. Les équations de Clausius, Rankine, Zeuner permirent de calculer avec rigueur toutes les données numériques des phénomènes si compliqués qui s'accomplissent dans un cylindre de machine à vapeur, mais à la condition expresse que ce cylindre soit absolument dépourvu de conductibilité pour la chaleur. On savait bien que cette condition est impossible à réaliser en pratique; mais on pensait que, en raison de la rapidité du mouvement du piston, les quantités de chaleur prises ou cédées à la vapeur par les parois du cylindre étaient négligeables. Or c'était une très grosse erreur, et le mérite de l'avoir démontré pour la première fois d'une façon intléniabic revient tout entier à notre regretté Confrère Hirn. Des expériences mémorables c[u'il entreprit en 1870, avec le concours de MM. Hallauer et Leloutre, lui permirent de mettre nettement en évi- dence le rôle considérable joué par les parois du cylindre et firent res- sortir l'importance des échanges de chaleur entre ces parois et la vapeur motrice. Il fut dès lors évident que les équations de la Thermodynamique C R., 1891, a' Semestre. (T. CXIII, N- 35.) I I9 ( 896 ) devaient, pour être applicables aux machines à vapeur, tenir compte de CCS échanges de chaleur, et que tous les calculs faits, en admettant que la vapeur se détend dans le cylindre suivant une courbe adiabatique, donnent des résultats très éloignés de la vérité. L'auteur du Mémoire examiné par votre Commission a entrepris de modifier les équations usitées jusqu'à présent de fiiçon à permettre le cal- cul des quantités de chaleur ainsi fournies ou enlevées à la vapeur par les parois du cylindre. C'est, il faut le reconnaître, une tâche très ardue et qui serait au-dessus des forces de l'Analyse pure. Aussi l'auteur a-t-il ingénieusement tourné la difficulté en se bornant à tirer les termes qui, dans les équations, doivent représenter la chaleur échangée d'expériences faites sur des machines à vapeur déjà construites. Il s'est servi notamment des expériences de Hirn et a prouvé qu'elles étaient entachées d'erreurs dues à des fuites. L'auteur étudie ensuite d'une façon approfondie et dans les plus grands détails l'influence des perturbations de toute nature c[ui interviennent dans la marche des moteurs à vapeur, telles que : les admissions tardives par les tiroirs, les espaces nuisibles, l'eau entraînée par la vapeur sortant tle la chaudière et celle qui se condense dans la tuyauterie, les échanges de cha- leur entre les parois du cylindre et la vapeur pendant l'admission, pendant la détente et pendant l'échappement. Il détermine l'épaisseur de la couche métallique dans laquelle la tempé- rature oscille périodiquement à chaque coup de piston et trouve que, dans les expériences qu'il a prises pour bases, cette épaisseur est de '- de mdli- mètre. Il termine enfin par une théorie nouvelle de l'enveloppe de vapeur et de la vapeur surchauffée, toujours en prenant pour guide et pour con- trôle les expériences faites à l'usine de Logelbach. En résumé, votre Commission est d'avis que le travail considérable dont elle vient de vous donner l'analyse constitue un progrès réel dans l'étude des phénomènes si complexes qui s'accomplissent dans le cylindre de la machine à vapeur et elle a l'honneur de vous proposer de décerner le prix Fourneyron à son auteur, M. Leloutke. ( «97 ) ASTRONOMIE. PRIX LALANDE. (Commissaires : MM. Paye, Lœwy, Janssen, Wolf; Tisserand, rapporteur.) M. BiGouRDAN s'est consacré depuis sept années à la mesure micromé- trique des nébuleuses observables à Paris. On sait quelle est l'importance de ces astres dans le plan général du Ciel : c'est l'un d'eux qui, d'après Laplace, a donné naissance au système solaire tout entier. Les photogra- phies de la nébuleuse d'Andromède, obtenues récemment, nous ont d'ail- leurs montré des anneaux successifs que nos successeurs verront peut- être se condenser un jour, assistant ainsi à des phénomènes analogues à la formation du Soleil et des planètes. C'est donc un rôle considérable qui est joué par les nébuleuses. Il serait très important d'avoir une idée de leurs distances au Soleil. Sans chercher à déterminer directement ces distances, ce qui présente de grandes difficultés, on peut obtenir à leur sujet des indications intéressantes en déterminant les mouvements pro- pres. Mais, alors, la première chose à faire est de mesurer avec précision les 8000 nébuleuses cataloguées aujourd'hui; on recommencera dans un siècle, et, en rapprochant les positions aux deux époques, la connaissance des mouvements propres en résultera. Or, sur les 8000 nébuleuses, il n'y en a que i5oo dont les positions soient exactement connues. M. Bigourdan s'est proposé de mesurer avec précision toutes les nébuleuses observables à Paris : il y en a environ 6000. C'est un travail immense, éminemment utile, et qui fera grand honneur à l'Observatoire. Il exigera près de vingt années de labeurs, donc une grande partie de la carrière de l'astronome très zélé qui l'a entrepris. Il en sera récompensé par l'importance du résultat final. Aujourd'hui la moitié du travail d'observation est effectuée et l'impression en est commencée. La Commission est heureuse de donner, dès maintenant, un témoignage d'encouragement à M. G. Bigourdan, en lui décernant le prix Lalande. ( 898 ) PRIX DAMOISEAU. (Commissaires : MM. Paye, Lœwy, Janssen, Wolf; Tisserand, rapporteur.) L'Académie avait proposé comme sujet de concours la question sui- vante : « Perfectionner la théorie des inégalités à longues périodes causées par les )) planètes dans le mouvement de la Lune. Voir s'il en existe de sensibles en » dehors de celles déjà bien connues. » Aucun Mémoire n'a été présenté. La Commission décide de remettre au concours le même sujet, dont l'importance devient de plus en plus grande, et de décerner le prix, s'il y a lieu, en 1892, en lui attribuant une valeur de quatre mille francs. Mais, tenant à récompenser des travaux astronomiques importants, la Commission, sur les fonds disponibles, décerne trois prix à MM. Gail- LOT, CaLLAXDREAU et ScHULHOF. M. Gaillot a été pendant longtemps le collaborateur intelligent et dé- voué de Le Verrier, qui se plaisait à reconnaître que, sans lui, il n'aurait pas pu mener à bonne fin ses Tables planétaires; c'est même M. Gaillot qui a publié les Tables de Neptune, après la mort de notre illustre Confrère. Ou lui doit, en outre, une importante série de Mémoires originaux con- cernant : L'influence de Vattraction luni-solaire sur la direction et l'intensité de la pesanteur; La détermination géométrique des positions apparentes des circompolaires ; V expression générale des termes des perturbations planétaires qui sont du troisième ordre par rapport aux masses; La mesure du temps, la variation des latitudes, la théorie de Saturne, etc. L'Observatoire de Paris disposait, il y a quelques années, d'environ aooooo observations méridiennes d'étoiles; c'est un nombre qui n'a jamais été atteint dans aucun autre Observatoire. Ce travail immense ne pouvait rester improductif. Notre Confrère M. l'Amiral Mouchez a résolu d'em- ployer ce précieux matériel à la confection d'un grand Catalogue, et il a obtenu tics pouvoirs publics les fonds nécessaires à la publication de l'Ou- ( ^^99 ) vrage. M. Gaillot a tracé le plan du travail qui s'exécute sous sa direction, et dont la naoitié est déjà publiée. Les comètes périodiques forment plusieurs groupes nettement tranchés; dans le plus nombreux et le plus important, les orbites ont des relations évidentes avec celle de Jupiter. Le nombre de ces comètes s'est accru notablement dans ces dernières années; cependant le nombre total n'est pas aussi grand qu'il devrait l'être si ces astres avaient un caractère de stabilité bien prononcé. On est ainsi amené à penser que ces comètes ont pu être rendues périodiques par l'action de Jupiter, et que la même action s'exerçant plus tard, dans d'autres conditions, peut les renvoyer dans des orbites beaucoup plus allongées. I^es ])remiers travaux importants relatifs aux grandes perturbations de Jupiter sur les comètes sont dus à Laplace; I^e Verrier leur a donné ensuite une grande extension. L'un de nous s'est occupé, il y a deux ans, du mécanisme de l'action singulière de Jupiter et il a montré que, dans des conditions favorables, celte planète peut trans- former une orbite allongée, parabolique au besoin, en une orbite restreinte, analogue à celles des comètes périodiques dont il s'agit ici. La base de la théorie de la capture des comètes par Jupiter se trouvait ainsi notablement agrandie. Il restait cependant bien des questions à élucider : c'est ce qu'a fait M. Callaxdreau dans un beau Mémoire qui a été très apprécié des astro- nomes. Il a levé surtout les difficultés provenant de la rareté des approches bien accentuées des comètes et fie Jupiter, et de l'absence des orbites hy- perboliques. On sai^, d'ailleurs, que M. Callandreau, depuis bientôt quinze ans, a étudié avec succès bon nombre de questions d'Astronomie théorique et de Mécanique céleste, et qu'il a réussi souvent à leur faire faire des progrès notables. M. ScHULHOF occupe l'un des premiers rangs parmi les astronomes qui ont accru nos connaissances sur les orbites des comètes. Il possède, à cet égard, une expérience et une autorité universellement reconnues. Il a traité quelques-unes des questions examinées par M. Callandreau, mais à un point de vue différent, considérant surtout des comètes particulières et suivant les transformations numériques qui sont imprimées à leurs élé- ments par l'action de Jupiter. Il s'est occupé principalement des moyens que l'on peut employer pour reconnaître, sans de trop longs calculs, si deux comètes, dont on connaît les éléments, peuvent être identiques ou ( 900 ) non. Il a développé les conséquences d'un critérium découvert récem- ment, et en a montré nettement la portée pratique. Ses indications ont été souvent mises à profit, et elles contribueront peut-être à nous faire recon- naître la célèbre comète de Lexell parmi l'une de celles découvertes dans ces dernières années. Nous rappellerons enfin que M. Schulhof, en collaboration avec notre Confrère M. Lœwy, a réuni des documents très nombreux concernant toutes les comètes du siècle actuel, et que la publication qui en a été faite dans l'Annuaire du Bureau des Longitudes rend de grands services aux astronomes. PRIX VALZ. (Commissaires : MM. Faye, Lœwy, Janssen, Wolf ; Tisserand, rapporteur.) La Commission décerne le prix Valz à M. Vogel, Directeur de l'Obser- vatoire d'Astronomie physique de Potsdam, pour l'ensemble de ses travaux remarquables sur la Spectroscopie. PRIX JANSSEN. (Commissaires : MM. Janssen, Faye, Tisserand, Lœwy; Wolf, rapporteur.) Aux termes de la fondation du prix Janssen, ce prix doit être attribué, pendant les premières années, aux savants qui ont contribué à la création de la Spectroscopie astronomique. C'est à ce titre que la Commission décerne, cette année, le-prix Janssen à M. G. Eayet, Directeur de l'Ob- servatoire de Bordeaux. Envoyé eu 1868, par l'Observatoire de Paris, dans la presqu'île de Malacca, avec ]\IM. Stepliau et Tisserand, pour observer l'éclipsé totale du 18 août, M. Rayet y fit l'observation la plus complète des lignes brillantes des protubérances, qui démontraient, pour la première fois, la réalité de ces appendices singuliers du Soleil et leur nature gazeuse. Il reconnut de plus que, dans ces éruptions solaires, les différentes vapeurs ne s'élè- vent pas toutes à la même hauteur, donnant ainsi du premier coup la notion la plus exacte de leur constitution. On sait comment, l'observa- tion à peine terminée, nos astronomes durent fuir la terre marécageuse où ils avaient abordé, sans échapper cependant aux attebutes des fièvres ( 901 ) paludéennes, auxquelles le roi de Siam, leur collaborateur dans l'obser- vation de l'éclipsé, succombait peu de temps après. Revenu en France, M. Rayet poursuivit l'étude spectrale du Soleil par la méthode rpie M. Janssen avait créée aux Indes. Il posa nettement les conditions d'une bonne observation des protubérances, et fit connaître le fait extraordinaire du renversement d'une des deux raies D, l'autre res- tant noire dans le spectre de la chromosplière. En collaboration avec l'un de nous, il a découvert les étoiles singulières à lignes brillantes qui por- tent son nom et qui sont devenues le type d'une classe intéressante d'étoiles. On lui doit aussi la première démonstration de l'identité des spectres des diverses comètes, fait singulier qui soulève, sur la nature de ces corps énigmatiques, un problème non encore résolu. L'ensemble de ces travaux assigne à M. Kayet un rang distingué parmi les fondateurs de la Spectroscopie céleste et justifie le choix de la Com- mission. Èi. PRIX LA GAZE (PHYSIQUE). (Commissaires : MM. Bertrand, Fizeau, Berthelot, Cornu, Lippmann, Becquerel, Cailletet; Mascart, rapporteur.) La Commission décerne le prix La Gaze à M. J. Yiolle pour l'ensemble de ses travaux de Physique. Il suffira de rappeler ici la longue suite de recherches expérimentales entreprises par M. Violle sur !a radiation solaire, la détermination des tem- pératures élevées et les étalons de lumière. Un problème capital pour la Physique du globe est de connaître la quan- tité de chaleur versée par le Soleil aux limites de l'atmosphère, la fraction qui est absorbée par l'air et celle qui arrive jusqu'à la surface du sol. Après avoir réalisé un actinomètre qui permet de mesurer avec une grande approximation la quantité de chaleur que reçoit une surface expo- sée au Soleil, M. Violle a organisé une série d'expéditions scientifiques dans les Alpes du Dauphiné et sur le mont Blanc, pour comparer les résul- ( 902 ) tats obtenus par des observations simultanées à des altitudes très diffé- rentes, afin de connaître la chaleur reçue à la station supérieure et d'évaluer l'absorption tie la couche intermédiaire. Des expériences ana- logues sous le ciel d'Algérie lui permirent également de déterminer, dans le cours de la journée, la loi de variation de la chaleur que les différentes épaisseurs de la couche d'air laissent parvenir à l'observateur. On a ainsi, dans les deux cas, tous les élémeiils nécessaires pour calculer ce qu'on appelle la constante solaire, ou la quantité de chaleur qui tombe sur l'unité dte surface pendant une minute aux limites de l'atmosphère. Les recherches de RI. VioUe ont fait faire un grand jjrogrès à cette question dilficiie, qui n'avait guère été abordée depuis les travaux de Pouillet. On peut alors se demander quelle est la température moyenne du Soleil, c'est-à-dire la température que devrait avoir une surface homogène pour émettre la même quantité totale de chaleur, sous réserve de la valeur qu'il convient d'attribuer au pouvoir émissif. La comparaison du rayonnement solaire avec celui d'une coulée d'acier à i5oo°, celle du rapport des radia- tions calorifique et lumineuse pour le Soleil et pour un bain de platine à i'j']5°, montrent que la température de la surface solaire ne doit pas être beaucoup au-dessus de 2000°; elle est donc de même ordre que celle qu'on réalise dans les laboratoires. M. Violle fut ainsi conduit à chercher une méthode correcte et pratique pour la détermination des températures très élevées. La marche régulière des chaleurs spécifiques des métaux les plus réfractaires, jusqu'à la limite des températures mesurables par le thermomètre à gaz, autorise à admettre que les variations continuent de suivre la même loi; il suffit alors de mesu- rer au calorimètre la chaleur totale de refroidissement d'une masse de platine chauffée dans un four pour en déduire la température. Cette température s'évaluerait également par l'intensité de la lumière que fournit une surface déterminée du corps échauffé, ce cjui permet de constituer un pyromètre photométrique. Le problème des étalons de lumière, posé au Congrès international de 1881, présente des difficultés particulières, car il est pratiquement im- possible de définir et de réaliser des conditions invariables pour les lumières à combustion. Sur la proposition de M. Violle, le Congrès accepta en principe l'idée de prendre, comme étalon, la lumière fournie par un métal fondu à une température phvsiquement définie. Une nouvelle étude des phénomènes qui accompagnent la fusion de l'ar- gent, du platine et du platine iridié confirma ses prévisions sur la fixité ( 9o3 ) et la constance de la Inmière obtenue clans ces conditions, en même temps qn'elle aboutit à un appareil aussi pratique que le comporte l'emploi de températures aussi élevées. La Conférence internationale de i88'j con- sacra ce travail, en adoptant comme étalon de lumière le rayonnement émis dans la direction normale par un centimètre carré de platine fondu à la température de solidification. Nous signalerons, en terminant, l'expérience ingénieuse par laquelle M. VioUe a déterminé l'équivalent mécanique de la chaleur par réchauf- fement d'un disque de métal en mouvement dans un champ magnétique, une étude détaillée des propriétés optiques des métaux en fusion et enfin des recherches très étendues sur la propagation du son, en profitant de la conduite établie pour l'adduction des eaux à Grenoble. Toutes les circon- stances du phénomène, la déformation des ébranlements, la vitesse de propagation du front de l'onde, celle des vibrations régulières, etc., ont été nettement mises en évidence. La vitesse de propagation des compres- sions infiniment petites, qui est la limite importante au point de vue de la théorie, s'est trouvée de 33i™, lo à zéro, c'est-à-ûiie un peu différente de celle de Regnault et très voisine du résultat obtenu autrefois par les Membres du Bureau des Longitudes. STATISTIQUE. PRIX MONTYON (STATISTIQUE). (Commissaires : MM. Haton de la Goupillière, amiral de Jonquières, baron Larrey, Bertrand ; général i'avé, rapporteur.) La Commission du prix Montyon de Statistique décerne, cette année, le prix à MM. Ciieyssox et Toqué, auteurs d'un travail comparatif sur les cent monographies qui sont renfermées dans les recueils intitulés : Les ouvriers européeris et Les ouvriers des deux mondes. Ce travail a pour titre : Les budgets comparés de cent monographies defamiUes. C. R., 1891, 2» Semestre. (T. CXllI, N' 25.) I 20 ( 9o4 ) Rapport de M. le général Favé. Les budgets comparés des cent monographies de famille publiées d'après un cadre uniforme dans Les ouvriers européens et Les ouvriers des deux mondes, avec une introduction par M. Ciieysson, inspecteur général des ponts et chaussées, ancien président de la Société de Statistique de Paris, pré- sident de la Société d'Économie sociale, en collaboration avec M. Alfred Toqué, ingénieur des Mines. Le 28 janvier i856, l'Académie des Sciences a décerné, sur le Rapport de Charles Dupin, le prix de Statistique à Frédéric Le Play pour son Ouvrage Les ouvriers européens, études sur les travaux, la vie domestique et la condition morale des populations ouvrières de l'Europe et sur les rapports qui les unissent aux autres classes. L'originalité de ce travail consistait dans une rédaction systématique de monographies de famille étudiées sur place d'après une méthode qui con- stituait une innovation fort importante, car il ne s'agissait de rien moins que de créer une science nouvelle, en soumettant à l'observation tout ce qui influe sur la condition matérielle et morale de la classe ouvrière. L'ouvrage de Frédéric Le Play comprenait 36 monographies, dont 5 rus- ses, 2 Scandinaves, i turque, 2 hongroises, 3 autrichiennes, 4 allemandes, 2 suisses, 2 espagnoles, 4 anglaises et ii françaises. La législation, les coutumes et les mœurs différaient donc beaucoup d'une monographie à l'autre, mais l'auteur avait introduit l'unité par sa méthode, qui consistait à tracer un cadre assez étendu pour que toutes les observations y pussent trouver place, quel que fût l'état de la civilisation. Il avait eu pour but, en agissant ainsi, de faciliter la tâche des continuateurs de son œuvre auxquels il s'empressa de faire appel. L'année même où il avait reçu le prix de Statistique, il créa la Société internationale des études pratiques d'Économie sociale, qui a été reconnue d'utilité publique en 1869. Elle s'applique, dit l'article 5 de ses statuts, à réunir, dans un cadre uniforme, une série de monographies ayant pour objet les travaux, la vie domestique et la condition morale de familles convenablement choisies. Elle dirige, de préférence, les études de ses collaborateurs vers les Sociétés qui lui sont signalées comme présentant des exemples d'organisation agricole ou industrielle et des rapports sociaux dignes d'être portés à la connaissance du public. ( 9o5 ) La nouvelle Société s'établit à Paris, mais elle eut bientôt, dans les dépar- . tements et à l'étranger, des succursales qui furent appelées Unions de la paix sociale ; ce titre est significatif. La Société consacra ses séances à la lecture des monographies qui lui furent adressées et à la discussion des questions soulevées. Les procès- verbaux furent l'objet d'une publication, intitulée Bulletin de la Société d'Économie sociale, transformée, depuis quelques années, en une revue appelée La réforme sociale, dans laquelle les questions, qui agitent si vive- ment nos populations, sont exposées et discutées avec calme et impartia- lité par des hommes compétents. Les monographies furent l'objet d'une publication spéciale, sous le titre : Les ouvriers des deux mondes, mais aucune ne fut admise qu'après avoir été examinée et scrupuleusement revisée dans tous ses détails. La Société, pour éviter de rendre aux auteurs la tâche trop difficile, déclara que les personnes qui ne pourraient pas donner à la rédaction les soins qu'exige une œuvre destinée à l'impression pourraient s'affranchir de toute préoccupation à cet égard. La Société d'Économie sociale, ne deman- dant à ses collaborateurs que des faits bien observés, se chargea de coi'- riger le récit, s'il y avait lieu, et de faire écrire de nouveau la monogra- phie, avant de l'imprimer, en se conformant scrupuleusement à la pensée de l'auteur. C'est ainsi que les monographies des ouvriers des deux mondes ajoutées à celles des ouvriers européens sont arrivées, en 1890, au nombre de cent : 5r do France, 5 d'Allemagne, 6 d'Angleterre, 5 d'Autriche-Hongrie, 3 de Belgique, 3 d'Espagne, 5 d'Italie, i des Pays-Bas, 2 des Pays Scandi- naves, 6 de Russie, 2 de Suisse, i de Turquie, G d'Afrique, 2 d'Amérique, 2 d'Asie. Ces cent monographies forment de nombreux volumes et il n'est pas facile de les rapprocher et de les comparer l'une à l'autre pour en tirer l'enseignement des réformes sociales. M. Cheysson a trouA^é le moyen de remédier à ces inconvénients. La partie essentielle de chaque monographie de famille consiste dans ses deux budgets annuels, celui des recettes et celui des dépenses, qui sont évalués sur place en monnaies du pays, puis transformés en monnaies françaises pour rendre la comparaison possible. L'auteur du travail qui nous occupe a eu l'heureuse idée de rapprocher les deux cents budgets dans un Tableau synoptique qui est contenu ilans les 88 dernières pages de sa brochure, et il a fait, avec la collaboration de M. Toqué, de nom- ( 90^^^ ) breux calculs pour faire ressortir les différences d'une monographie à l'autre. M. Clieysson ne s'est pas contenté de faciliter ainsi le parti à tirer des cent monographies au profit de la réforme sociale : il a consacré ses pre- mières pages à la rédaction d'un véritable cours destiné à montrer d'abord l'utilité de la monographie et ensuite tous les procédés à employer dans son étude pour surmonter les difficultés qui résultent de la nécessité de recourir aux confidences de la famille. L'auteur a cherché par là à recruter de nouveaux collaborateurs pour augmenter, plus rapidement que par le passé, ces précieux enseignements. La Commission propose de décerner le prix de Statistique, pour l'année 1891, au travail fait par JJ. Ciieyssox en collaboration avec M. Alfred Toqué. CHIMIE. PRIX JECKER (CHIMIE ORGANIQUE). (Commissaires : MM. Fremy, Troost, Schiitzenbcrger, Armand Gautier, Moissan; Friedel, rapporteur.) Le prix .Tecker est partagé entre MM. ÏSéhal et Mku.nmeu par parts égales. Rapport sur les tra\'aux de M. Béhal. En un pelit nombre d'années, M. Béh;d a produit une somme considé- rable de travaux de recherches et de travaux sérieux, bien faits, ayant foiu-ni des résultats intéressants, tantôt prévus, tantôt, au contraire, inat- tendus. M. Béhal a su tirer parti des uns conmie des autres. A coté d\\n certain nombre de recherches de détail dont nous ne ferons (jue mentionner les pins importantes, nous trouvons Matières septiques inoculables dans les tissus organiques et dans les collections liquides sans aucune communication avec l'extérieur. En 1878, premier résumé synthétique étendu fait en France sur l'Ana- tomie, la Physiologie et le rôle pathogénique des Bactériens dans différentes maladies. Très au courant de la littérature étrangère, M. I^epveu joint à son texte une bibliographie étendue. 1884. Bactéries dans les tumeurs malignes. i885. Pathogénie des abcès fétides. Nous en passons et des meilleurs, heureux si vous voulez bien nous croire sur parole, et accorder une récompense bien méritée à un infatigable chercheur. PRIX GODARD. (Commissaires : MM. Bouchard, Brown-Séquard, Richel, Charcol; Verneuil, rapporteur.) Parmi les travaux adressés pour le concours au prix Godard, votre Commission a particulièrement remarqué les belles recherches de M. le D' Poirier sur les lymphatiques des organes génitaux de la femme. ( 9'^:^ ) Commencées en 1887, poursuivies pendant trois ans et sur plus de 3oo sujets de tout âge, elles ont porté sur tous les segments de l'appareil génital, de sorte que la question semble aujourd'hui bien près d'être complètement éclairée. On retrouve dans cette étude, avec les qualités d'anatomiste praticien, rompu aux finesses du métier, un talent d'exposition, une clarté, une méthode, un esprit critique et une connaissance approfondie du sujet, qui en rendent la lecture aussi attrayante qu'instructive. Des dessins nom- breux, d'un irréprochable exécution, illustrent le texte et le gravent dans la mémoire, M. PoiBiER n'est pas seulement un habile chef des travaux anatomiques, c'est encore un chirurgien imbu de celte vérité que l'Anatomie est destinée à fournir une base solide à la Pathologie chirurgicale et rectifier au besoin les défaillances de l'observation clinique. Aussi a-t-il, dans la partie peut- être la plus attrayante de son Mémoire, discuté, avec sagacité et compé- tence, plusieurs points litigieux de Palhogénie gynécologique. Il serait donc bien désirable qu'obéissant moins aux tendances ultra- pratiques de notre époque, nos jeunes anatomistes suivissent l'exemple de M. PoiniER, auquel votre Commission vous propose sans hésiter d'ac- corder le prix Godard. Par un hasard singulier, un sujet du même ordre a été également traité par M. le D'' Wallich, dans un Mémoire intitulé : Recherches sur les lym- oha tiques sous-séreux de l'utérus gravide et non gravide. C'est un travail certainement fort recommandable, auquel votre Com- mission vous propose d'accorder une mention honorable. PRIX CHAUSSIER. (Commissaires : MM. Charcot, Brown-Séquard, baron Larrey, Verneuil; Bouchard, rapporteur.) La Commission accorde le prix Chaussier à M. le D'' Brouardel, doyen de la Faculté de Médecine de Paris, Vice-Président du Comité consultatif d'hygiène. Elle vise ses travaux de Médecine légale et d'Hygiène publiés au cours des quatre dernières années : ses recherches expérimentales sur la mort par submersion brusque et sur l'empoisonnement par l'hydrogène sulfuré (en collaboration avec P. Loye), ses études sur l'hygiène des em- ( 9M ) ployés des fabriques d'allumettes chimiques, ses Notes sur diverses épidé- mies de fièvre typhoïde, son discours à l'Académie de Médecine sur la pro- phylaxie de la A'ariole, ses projets de loi sur l'exercice de la Médecine et de la Pliarmacie, son Livre sur le secret médical. )> Ce que la Commission a voulu Mirtout récompenser: c'est la direction que, depuis quatorze ans, M. Broi; irdel a imprimée à l'étude et à la pra- tique de la Médecine légale en France; c'est l'influence heureuse qu'il n'a cessé d'exercer sur les relations si délicates et parfois si difficiles du médecin légiste avec la justice et avec la défense; c'est la part prédominante qui lui revient dans un grand nombre d'arrêtés et de décrets qui ont rencki pos- sible l'assainissement de la France ; ce sont les installations d'appareils à désinfection du mobilier et à stérilisation de l'eau dont nous sommes rede- vables à son initiative et qui nous permettront de lutter avec plus d'avan- tage que par le passé contre les maladies épidémiques. » La Commission accorde une mention très honorable au Traité de Médecine légale militaire de feu E. Dupoxciiel. PRIX BELLION. (Commissaires : MM. Bouchard, Charcot, Brown-Séquard ; Marey, Vernenil, rapporteur.) La Commission partage le prix entre M. Carlier et M. Mireur. La Commission accorde, en outre, des mentions très honorables à M. Cas- SEDEBAT pour SOU étudc intitulée : Bactéries et ptomaïnes des viandes de con- serve; et à M. Feurasd pour une série d'importants Mémoires relatifs à l'Hygiène, à la Médecine légale, aux Arts insalubres, aux cimetières. Rapport sur les travaux de M. le D'' Carlier; par M. Marey. M. le D"" Carlier a présenté au concours Bellion un travail dans lequel il montre les effets que produit sur l'organisme des jeunes soldats le système d'éducation en usage aux écoles d'enfants de troupe de Montreuil-sur-Mer et Saint-Hippolyte-du-Fort. Des mesures prises sur un très grand nombre de sujets montrent les avantages de ce genre d'éducation, au point de vue du développement physique : accroissement de la taille, du poids et de la capacité thoracique. ( î)'^5 ) Les qualités d'observateur que révèle ce travail et l'importance des résultats qu'il met en lumière ont décide la Commission à décerner à l'au- teur le prix Bellion. Rapport sur es travaux de M. Mireiir; par M. Verxeuil. Votre Commission n'a trouvé dans les travaux qui lui sont parvenus ni grande découverte ni même idée bien originale, mais seulement des œuvres recommandables, de valeur d'ailleurs inégale. L'une d'elles surtout a fixé son attention à cause de son étendue et des efforts persévérants qu'elle a nécessités. L'auteur, M. le D' MiiiECu, de Marseille, a traité principalement divers points de Médecine, d'Hygiène publique et de Démographie. Nous signa- lerons d'une façon spéciale : La syphilis et la prostitution dans leurs rapports avec t' hygiène, la morale et la loi; 1874 ; La prostitution à Marseille. Histoire, administration, hygiène; 1882. Plus tard M. Mireur a abordé d'autres sujets non moins importants : La mortalité de V enfance à Marseille comparée à celle de la France et des autres nations (1887) et le Mouvement comparé de la population à Marseille, en France et dans les États de l'Europe (1889). Tout récemment, il présentait au Conseil municipal de Marseille un projet de création d'une cité ouvrière où il mettait à profit ses connaissances théoriques et pratiques d'hygiéniste et de médecin. Quoique fort incomplète, cette énumération vous permettra de juger favorablement les études de M. Mireur et vous eneaeera à lui décerner le prix Bell ion. PRIX MÈGE. (Commissaires : MM. Bouchard, Charcot, Verneuil, Marey; Brown-Séquard, rapporteur. ) La Commission a eu à s'occuper d'un livre très remarquable de M. Fré- déric CouRMONT sur Le cervelet et ses fonctions. A l'aide de plusieurs cen- taines d'observations cliniques empruntées aux meilleurs praticiens de notre temps et d'expériences sur des rats, l'auteur a essayé d'établir que le cervelet sert à la sensibilité psychique ou émotive. Un très grand nombre de faits cliniques et toutes les expériences qu'il rapporte viennent certai- nement à l'appui de son opinion. Mais, pour établir qu'une des parties de l'encéphale possède, à elle seule, une certaine fonction, il nv suffit pas de G. R.,iS9i, 'Semestre. (T. C\IU, N« 25. ) •2''( ( 9:^6 ) montrer que très souvent, ou même jjrcsque toujours, cette fonction est troublée ou perdue lorsque cette partie est lésée. Malheureusement, pour la supposition de M. Courmont, nous voyons, d'une part, que la fonction qu'il attribue au cervelet a pu quelquefois ne pas être troublée malgré une destruction complète ou à peu près de cet organe, et, d'autre part, que des lésions d'autres parties de l'encéphale, laissant intact le cervelet, ont pu faire disparaître la fonction que l'auteur croit appartenir à ce dernier or- gane. Mais il n'en est pas moins certain que M. Courmont a rendu un grand service à la clinique en établissant que les lésions les plus variées du cervelet produisent, dans l'immense majorité des cas, des troubles sensitifs psychiques, et assez souvent aussi une forme spéciale de délire, liée à ces troubles. La Commission propose d'accorder à M. CounsioxT, à titre de prix, la rente de hi fondation. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. PRIX LALLEMAND. (Commissaires : MM. Charcot, Bouchard, Verneuil, Sappey; Brown-Séquard, rapporteur.) La Commission propose de partager le prix entre MM. Gilles de la TouRETTE et H. Catheliseau, pour leurs importantes recherches sur la nutrition dans l'hystérie, et M. F. Hayjiosd pour son remarquable ou- vrage sur les atrophies musculaires et maladies amyotrophiques. Elle accorde en outre des mentions honorables à MM. Legrakv, Debierre et Le Fort, Bkuiil, Sollier et Colix. PHYSIOLOGIE. PRIX MONTYON (PHYSIOLOGIE). (Commissaires : MM. Brown-Séquard, Bouchard, Charcot, Ranvier; Marey, rapporteur.) Parmi les candidats au prix de Physiologie, il en est deux que la nature de leurs travaux rapproche l'un de l'autre. Tous deux se sont spécialement (93? ) appliqués à étudier, par des méthodes précises, les diverses formes de la sensibilité. M. le D' M. Bl«k;ii et .M. A. Charpestieiî, professeur à la Faculté de Médecine de Nancy, poursuivent séparément, depuis de longues années, l'étude des sensibilités spéciales. La vision, l'audition, le tact, le sens musculaire, etc. ont été les objets de leurs recherches expérimentales. Sur plusieurs points, M. Bloch a le mérite de la priorité; en outre, il a fait preuve d'une sagacité et d'une habileté rares en exécutant des mesures délicates avec des appareils construits de ses mains. M. Charpentier, de son côté, appliquant à ses expériences toutes les ressources de l'instrumentation physique, a pu pousser plus loin la préci- sion dans les mesures; il a ouvert des aperçus nouveaux sur la nature des sensibilités spéciales et sur les analogies qu'elles présentent entre elles. Les travaux de ces deux auteurs ont paru également méritants à votre Commission; en conséquence, elle a décerné le prix Montyon de Physio- logie à MM. Blocii et Chakpentiek. M. Hédox a présenté au concours, pour le prix de Physiologie expéri- mentale, une série de Mémoires extrêmement remarquables sur les fonc- tions du pancréas. On doit à l'auteur une technique nouvelle pour exécuter avec succès l'extirpation du pancréas chez le chien. Grâce à cette méthode, il a pu constater l'exactitude des faits annoncés par von Merin^ot-Minkowski, à savoir : t° que l'ablalion du pancréas est suivie d'une glycosurie perma- nente; 2° que, si la glycosurie manque, c'est que le pancréas n'a pas été entièrement enlevé. Il a, de plus, constaté le tait nouveau et très digne d'intérêt que, lors- qu'on a provoqué la sclérose du pancréas sans le détruire complètement, des troubles profonds surviennent dans la nutrition générale. Il n'y a pas alors de glycosurie. Il a cherché, en outre, si l'on pourrait provoquer la glycosurie chez des animaux sains en leur transfusant du sang pris chez des animaux diabéti- ques. Le résultat a été négatif. Il n'en a pas été ainsi lorsqu'il a fait cette transfusion chez des animaux qui n'avaient pas de sucre dans l'urine, mais chez lesquels le pancréas était altéré. Il a alors produit de la glyco- surie. Nous croyons donc tpie l'auteur mérite une mention honorable. ( u^« ) M. Lesage, prépai'ateiir à la Faculté des Sciences de Rennes a envoyé à l'examen de la Commission plusieurs Mémoires de Physiologie bota- nique. Dans ces diy ers travaux, l'auteur a clairement démontré que l'in- fluence de l'ail- salin des bords de mer est très grande sur les plantes, et (ju'elle se manifeste à la fois par des modifications de composition et de structure. Ces recherches sont considérables; elles ont été faites sur des plantes appartenant à des espèces très nombreuses et très variées. Je crois donc qu'il serait juste que l'auteur obtînt une mention honorable. La Commission accorde deux mentions, l'une à M. Hédox pour ses Mémoires relatifs à l'extirpation du pancréas et au diabète expérimental; l'autre à M. Lesage pour son étude sur l'influence que la salure exerce sur l'Anatoniie des véoétaux. PRIX LA CAZE (PHYSIOLOGIE). (Commissaires: MM. Marey, Richet, Charcot, Broyvn-Séquard, Bouchard, Verneuil, Ranvier, baron Larrey; A. Chauveau rapporteur.) A l'unanimité, la Commission du prix La Caze (Physiologie), après avoir passé en revue les physiologistes qui lui paraissent dignes de l'obtenir, s'est décidée pour M. S. Arloing. M. S. Arloing, Correspondant de l'Académie, couronné déjà plusieurs fois par elle, s'est acquis par ses travaux de Physiologie une notoriété méritée. Il serait difficile de résumer ici ces travaux, qui sont très nom- breux. Signalons seulement les plus marquants, parmi ceux qui répondent le mieux aux vues du fondateur du prix, à savoir les études de Physiologie pure qui sont capables de faire faire des progrès à la Médecine. Au premier rang des études physiologiques de M. Arloing, considérées à ce point de vue, se placent celles qu'il a entreprises sur la Biologie géné- rale des algues pathogènes. D'où cette conséquence, d'aspect paradoxal, que ce qu'il y a surtout à faire valoir dans l'œuvre de M. Arloing pour justifier l'attribution qui lui est faite d'un prix de Physiologie eu quelque sorte médicale, ce sont des travaux de Physiologie végétale. Ce n'est pas dans cette enceinte, cjui a vu se produire les premières démonstrations de notre illustre Confrère M. Pasteur, sur les causes des maladies infectieuses, qu'il iaut expliquer celte apparente anomalie. ( [)i9 ) Dès ses premiers pas dans la carrière, M. Arloing a compris, en effet, qu'il y avait intérêt pour le biologiste à travailler la Physiologie botanique en même temps que la Physiologie zoologique. Il s'occupe successivement de l'accroissement diurne et nocturne des végétaux, de la cicatrisation des tissus dans les plantes, de la circulation des fluides dans les organes aériens, etc. Les travaux originaux qu'il entreprend sur ces différents points ne l'empêchent pas de compléter son instruction générale sur la vie des végétaux inférieurs; il s'outille ainsi intellectuellement, d'une ma- nière solide, pour se livrer à l'étude des infiniment petits qui jouent un si grand rôle dans la vie des animaux supérieurs. La physiologie générale des microbes pathogènes doit à M. Arloing un certain nombre de notions importantes. En étudiant les modificaùons imprimées aux microbes infectieux par les jnilieax ambiants, il rencontre ime première constatation importante rela- tive au Streplococcus puerperalis. Votre rapporteur avait démontré que cet agent se cultive très bien d'une manière indéfinie en conservant tous ses caractères morphologiques dans le bouillon de poulet, mais qu'il y perd dès la troisième génération toute propriété infectieuse. La propriété ne dépend donc pas nécessairement de la forme dans le monde des bactéries. M. Arloing a très heureusement complété cette notion en démontrant qu'en changeant le milieu de culture, en substituant le bouillon de bœuf au bouillon de poulet, on peut effectuer la transmission indéfinie du mi- crobe spécifique, d'un matras de culture à un autre, avec conservation intégrale de l'activité pathogène de ce microbe spécifique. Il a prouvé de plus que le virus, cultivé en alternance dans chacun des deux milieux, y perd ou v retrouve alternativement son activité. C'est là l'un des exemples les plus intéressants de cette prodigieuse aptitude des microbes infectieux à se laisser influencer par des modifications insignifiantes des milieux de culture, aptitude dont il faut tenir si grand compte dans les recherches sur la Physiologie générale des virus. Encore plus importante est l'étude que M. Arloing a faite de V influence de la lumière solaire sur la végétation, (a végétabilité et la virulence du Bacil- lus anthracis, l'agent de la fièvre charbonneuse. M. Arloing poursuivait cette étude, pour laquelle il avait choisi comme sujet de ses expériences un microbe pathogène, en même temps que notre savant Confrère M. Du- claux en faisait d'analogues sur un ferment non pathogène. Les deux auteurs arrivent aux mêmes conclusions. M. Arloing montre, dans son ( 94o ) travail, que la lumière solaire est un des plus actifs agents d'atténuation et de destruction des agents pathogènes. Il arrive même à cette curieuse constatation que les spores, regardées jusqu'alors comme douées d'une ré- sistance exceptionnelle, s'atténuent et se détruisent, sous l'influence de la lumière solaire, tout aussi facilement que le microbe à l'état de mycélium. De cette étude de l'influence des milieux, M. Arloing passe à un autre point de la physiologie générale des protophytes pathogènes, à des recher- ches très intéressantes et très importantes sur les propriétés zymotiques des virus. Ces recherches avaient pour but général de comparer les ferments vrais avec les agents infectieux. Elles ont complété très heureusement la preuve des relations très étroites qui existent entre eux, en démontrant, d'une manière à la fois précise et élégante, que ces derniers sont capables de déterminer, in vitro, de véritables fermentations, quand on fait agir ces microbes pathogènes sur les matières hydrocarburées ou azotées. A citer également une autre série de recherches sur la physiologie géné- rale de ces microbes pathogènes. C'est celle dans laquelle M. Arloing étu- die un nouvel agent infectieux qu'il découvre accidentellement : il s'agit du microbe qu'il a dénommé Bacillus heminecrobiophilus. Tout est curieux dans ce nouvel agent. Il ne se cultive dans l'organisme animal, partant, ne produit des effets pathogènes, cpi'autant qu'il rencontre des tissus en état de nécrobiose récente. Chose importante, les diastases auxquelles ce mi- crobe donne naissance dans les cultures in vitro, peuvent réaliser toutes les transformations accomplies par les sécrétions du tube digestif des Mammifères. De plus, ces diastases jouissent, comme le microbe lui- même, de la propriété d'engendrer des phénomènes de fermentation gan- greneuse, avec production de gaz, qu'on est tout étonné de trouver com- posés en grande partie d'azote. C'est tout un nouvel horizon ouvert sur la physiologie générale des ferments pathogènes et de leurs produits diffusi- bles, sur la participation de ceux-ci à la production des phénomènes infec- tieux déterminés par les proliférations microbiennes. D'autres faits intéressants pourraient être joints à cette énumération; mais ceux qui viennent d'être signalés suffisent à montrer que la part prise par M. Arloing aux progrès de la physiologie générale des algues patho- gènes suffit à justifier le choix de la Commission. La part qui revient à M. Arloing dans le progrès de la physiologie de l'homme et des animaux supérieurs n'est pas moins importante. Nom- breuses sont les éludes de Physiologie générale ou spéciale que M. Arloing ( 94i ) a entreprises sur la sensibilité dans les icguments et les nerfs, sur le nerf vague, sur les circonvolutions cérébrales, sur les nerfs sécrëioires, sur la circu- lation du sang- , sur le mécanisme de la déglutition , sur les anesthési- ques, etc., etc. Il suffira de signaler les résultats acquis par quelques-unes de ces études pour faire apprécier la participation de M. Arloing aux ac- quisitions contemporaines de la Science dans ce vaste département de la Physiologie. C'est sur le système nerveux que M. Arloing a peut-être fait ses meil- leurs travaux de Physiologie animale. Ils sont nombreux. Les plus impor- tants portent sur la sensibilité récurrente, qu'il a étudiée avec la collabo- ration de M. Léon Tripier. Cl. Bernard goûtait particulièrement ces études et avait fait sur elles un rapport très favorable. Il est de fait que la décou- verte de la sensibilité récurrente par notre grand physiologiste prenait avec les travaux de nos deux auteurs une extension remarquable. En trou- vant la sensibilité récurrente dans toutes les divisions périphériques des nerfs, même des nerfs purement sensitifs, en montrant que la persistance de la sensibilité dans le bout périphérique des nerfs sectionnés et dans la peau correspondante sont deux phénomènes connexes qui ne se présen- tent pas l'un sans l'autre, MM. Arloing et Tripier font faire un pas considé- rable à la théorie générale du mécanisme des transmissions nerveuses : il est démontré ainsi expérimentalement que l'influence des nerfs sensitifs de la peau s'étend en dehors de leur zone de distribution anatomique, grâce sans doute à l'existence d'un réseau nerveux cutané. Des recherches de M. Arloing sur le vague, au point de vue de la physio- logie générale des nerfs, les plus intéressantes sont certainement celles qui ont montré que l'excitation du bout périphérique du nerf vague reten- tit surles centres respiratoires par des fibres récurientes, qui se jettent sur le vague du côté opposé, et que la dégénérescence wallérienne met ana- tomiquement en évidence. Les glandes ont-elles des nei'fs frénateurs, antagonistes des nerfs exci- tateurs de la sécrétion? L'existence de ces nerfs était tout au moins fort contestée au moment où M. Arloing a démontré qu'il en existe très réelle- ment dans la glande lacrymale, dans les glandules du mufle du bœuf, dans les glandes sudoripares de la région auriculaire des solipèdes. L'intervention du système nerveux dans la sécrétion des glandes séba- cées a été également prouvée, pour la première fois expérimentalement, dans les études de M. Arloing sur les nerfs sécrétoires. ( 942 ) T.'unc (le ses études les plus importantes esL celle qu'il a entreprise sur le mécanisme de la déglutition chez les Mammifères et les Oiseaux. Dans ce travail se trouve la première application de la méthode graphique à la dé- termination rigoureuse des phénomènes mécaniques si nombreux, si com- plexes, si difficiles à saisir de la déglutition. Grâce a l'emploi de cette mé- thode, toutes les obscurités qui couvraient encore le mécanisme des mouvements du pharynx et de l'œsophage furent complètement dissipées; elle permit même de mettre en pleine lumière des faits qui, sans cette mé- thode, eussent toujours été méconnus; exemples : l'intervention de l'aj^pa- reil respiratoire dans la fonction; d'autre part, la passivité de la mem- brane charnue de l'œsophage pendant les déglutitions très rapprochées et associées en série, comme dans le cas où l'on boit. Il est curieux de con- stater alors c[ue le muscle œsophagien éprouve une sorte d'inhibition qui paralyse ses mouvements et favorise ainsi la chute rapide des boissons dans l'estomac. L'élude physiologicjue de l'anesthésie et des anesthésiques a fourni aussi à M. Arloing l'occasion d'un autre travail important. Ici la méthode gra- phique est encore largement intervenue pour la détermination des modifi- cations imprimées par les différents anesthésiques à la pression sanguine, à la vitesse d'écoulement du sang, aux mouvements respiratoires, etc. Pour la première fois, ces modifications sont étudiées avec une précision rigoureuse. On montre qu'elles varient avec les anesthésiques employés, et, de la foule des documents expérimentaux par lesquels s'exprime cette variété d'action, se dégagent des corollaires pratiques qui peuvent et doi- vent même être mis à contribution par les médecins et les chirurgiens dans le maniement des anesthésiques. Cette rapide esquisse donne une idée suffisante, non pas de l'œuyre de M. Arloing, mais de sa signification et de son importance. Il a fallu laisser de côté bon nombre d'études physiologiques qui ont autant de valeur, sinon plus, cjue celles dont le rapporteur a fait choix. On a du éliminer _ aussi toutes les |)roductions de M. Arloing sur l'Anatomie, l'ifistologie, la Pathologie, l'Hygiène. Tout ceci constitue un ensemble imposant de tra- A^aux qui justifient amplement la décision que la Commission du prix La Caze (Physiologie) propose à l'approbation de l'Académie. ( 9'.3 ) PRIX POIJRAT. (Commissaires : MM. Bouchard, Marey, Charcot, Sappey; Brown-Séquard, rapporteur.) La question posée par la Commission du prix Pourat il y a deux ans avait pour objet les fonctions de la glande thyroïde. Un seul Mémoire (') a élé présenté an concours; mais heureusement, ainsi que nous le montre- rons, l'unique travail dont nous ayons à nous occuper est extrêmement remarquable par l'érudition, l'esprit critique et l'originalité dont l'auteur nous donne de nombreuses preuves. Il divise son sujet en deux Parties : l'une historique et critique, l'autre contenant l'exposé de ses propres recherches. Nousne dironsquecpielques mots à l'égard de la première Partie. On sait que c'est à Moritz Schiif qu'appartient l'expérience qui a ouvert la voie aux vues nouvelles relatives aux fonctions de la glande thyroïde. Schiff avait publié brièvement, en 1809, dans un Mémoire sur un autre sujet, le fait que l'ablation du corps thyroïde est le plus souvent mortelle chez le chien. Vingt-trois ans après, la clinique ht découvrir, chez Thomme, ce que l'expérimentation avait fait trouver chez un animal. J.-L. Reverdin (de Genève), en 1882, fut le premier à signaler les phénomènes cachec- tiques cjui suivent assez souvent l'ablation totale de la thyroïde humaine. Depuis lors, ce chirurgien et son frère, bientôt suivis par de très nombreux opérateurs, ont constaté les elfets aussi singuliers que terribles qui peuvent se montrer après cette ablation. Les médecins, Sir W. Gull, Morvan, Charcot, Haddon et nombre d'autres étudièrent aussi et avec grand soin une maladie spéciale, le myxœdème, due à des altérations de la thvroïde. Le champ étant ainsi largement ouvert, Schiff y entra de nouveau et publia, en 1884, un très remarquable travail dans lequel il montra les diffé- rents effets qui suivent, chez le chien et le chat, l'ablation de la thyroïde. Sur 60 chiens opérés par Schiff, un seul survécut. ïl dit que la section des nerfs de la glande ne produit pas les effets de son ablation et que les chiens survivaient quand il enlevait les deux moi liés de la thyroïde succes- (') Ce Mémoire a pour devise la phrase suivante de Buflbn : « Les recueils d'expé- riences et d'observations sont les seuls livres qui puissent augmenter nos connais^ sances. » C. R., 1891, 2' Semestre. (T. CMII, N" 25.) ' ^5 ( î)'l'. ) sivement, laissant un intervalle d'au moins vingt jours entre les ablations (le l'une et de l'autre de ces parties; mais ce résultat a été nié par tons les physiologistes qui ont répété l'expérience de Schiff. Ils affirment que la mort est inévitable quel que soit l'intervalle séparant les deux ablations partielles. Schiff a constaté le fait important que la greffe du corps thyroïde peut sauver les chiens thyroïdectomisés et il en a tiré cette légitime conclusion que les phénomènes morbides que l'on observe après l'ablation de la thy- roïde dépendent de l'absence de quelque chose que la glande fournissait au sang. La même conclusion ressort du fait établi par de nombreux expéri- mentateurs et chirurgiens, qu'il suffit, en enlevant la thyroïde, chez le chien ou chez l'homme, d'en laisser en place une partie (si celle-ci est saine), pour que les phénomènes morbides qui suivent l'ablation totale ne se montrent pas. Depuis la publication du grand Mémoire de Schiff, nombre de physio- logistes ont répété ses expériences et ont bien établi que la mort suit tou- jours l'extirpation de la glande thyroïde chez le chien, le chat et le singe. Le seul fait, vraiment bien saillant, constaté depuis le travail de Schiff, a été trouvé par Ilorsley : c'est l'apparition du myxœdéme, chez le singe, après l'ablation du corps thyroïde. L'auteur du Mémoire soumis au jugement de l'Académie commence l'exposé de ses propres recherches par l'étude des accidents déterminés par la thyroïdectomie. Il signale l'existence de vomissements et de djs- phagie au début des manifestations morbides. Avec ces symptômes, de l'anorexie survient plus souvent que ne l'a vu Schiff. L'insuffisance de l'alimentation résultant de l'anorexie et des vomissements aggrave consi- dérablement l'état de certains animaux. L'auteur insiste sur les paralysies partielles qui se montrent bientôt, et, en particulier, sur la paralysie des extenseurs. Il a constaté que les contrac- tions fibrillaires qui précèdent les grandes attaques convulsives peuvent reparaître dans l'intervalle entre celles-ci. Le plus souvent, la mort a lieu dans une des attaques épileptiformes qui se produisent. Il a souvent observé des températures très élevées : 42", 43° et môme 43", 6, ce qui n'est pas étonnant chez des individus atteints de convulsions extrêmement violentes. Dans quelques cas cependant, où il n'y avait que des secousses fibrillaires, il y avait de l'hyperthermie. Avec Ughetti, il croit que l'hypo- thermie de 2" à 4", chez les chiens qui survivent longtemps, dépeiul de l'état général de diminution d'activité des grandes fonctions. ( 9'v> ) Il ;i Lrès souveiiL trouvé de l'albumiiic cL des matières biliaires dans les urines. Il est le premier à avoir constaté cette présence des matières de 1 1 bile dans ce liquide. Après nombre d'expérimentateurs, il a vu que la substance cérébrale est fortement conoestionnée. Il signale le fait nouveau que le cervelet aussi est hvperhémié. On n'avait pas encore vu que les viscères abdominaux sont, comme il l'a trouvé, extrêmement congestionnés. La vésicule biliaire est vide; il y a des ecchymoses, et même des suffusions sanguines, dans l'estomac et l'intestin. Il donne ensuite un tableau montrant que, sur dix chiens, le début des accidents résultant de la thyroïdectomie, s'est montré à des périodes très variées, entre vingt-deux et soixante-six heures et que la survie a été de deux à dix ou onze jours. Telles sont les principales particularités encore inconnues ou insuffi- samment étudiées cpie l'auteur a observées chez le chien. Après avoir ex- posé ces faits, il montre que le lapin, qu'on croyait capable de résister à l'ablation de la thyroïde, meurt, comme le chien et avec les mêmes mani- festations morbides, lorsque,' par cette opération, on enlève non seulement ce qu'on connaissait comme corps thyroïde, mais aussi des lobules glandu- laires distincts qui existent, chez ce rongeur, au-dessous de la glande principale. 11 est très digne d'intérêt que, si le corps thyroïde est extirpé sans que ces lobules aient été lésés, il n'y a aucun des troubles que cause la thyroïdectomie chez le chien, et que, si ces lobules sont seuls enlevés, le même résultat négatif est obtenu. Ces faits sont d'autant plus remar- quables que la structure des lobules n'est pas celle du corps thyroïde chez le lapin adulte et qu'elle ressemble à celle de ce corps à l'état embryon- naire. Ce sont là des particularités fort importantes montrant que les fonctions quelles qu'elles soient de la glande thyroïde peuvent être exercées par des éléments glandulaires non encore développés et présentant les caractères de l'état embryonnaire. L'auteur croit, avec raison, que ce que lui ont enseigné ses expériences donne une explication probable des cas où l'ablation de la thyroïde chez le chien ou chez l'homme n'a pas été suivie de phénomènes morbides. On sait que des glandules thyroïdiennes accessoires ont été trouvées par nombre d'anatomistes, parmi lesquels nous signalerons notre Conirère, M. Verneuil. ZukerkandI, sur deux cents cas, a trouvé soixante et onze fois une glandule séparée du corps principal. Il y a donc lieu de croire que-. ( 946 ) lorsque le myxœdème et les autres effets de la ihyroïdectomie ne se montrent pas chez l'homme après cette opération, c'est que des gjandules accessoires existaient et ont suffi pour exercer toutes les fonctions du corps thyroïde. C'est ce qu'on peut légitimement conclure de ces faits ana- tomiques mis en présence des expériences de l'auteur sur les lapins. On a cru que la raie et la thyroïde pouvaient, dans une certaine mesure, se suppléer réciproquement. L'auteur déclare que l'extirpation préalable de la rate ne rend ni plus rapide ni plus grave les effets de la thyroïdec- tomie. On a eu l'idée d'imiter chez l'homme ce qui avait été fait par Schiff chez le chien, de lemédier à l'absence d'une thyroïde extirpée en greffant des portions de cette glande. L'auteur déclare que l'influeuce favorable de cette opération n'est pas durable et qu'après quelque temps les parties greffées s'atrophient et cessent d'agir. Il a été ainsi conduit à employer un procédé qu'il croyait nouveau, mais qui avait déjà été mis en usage par Vassale. Il a fait nombre de fois, chez des chiens et des lapins thyroïdecto- misés, l'injection dans le sang d'un suc obtenu par la trituration de la thyroïde de chiens, de lapins ou de bœufs, après l'avoir soigneusement fil- tré. L'effet obtenu a été merveilleux quand l'expérience était faite sur des animaux atteints de convulsions violentes et dans un état fébrile très pro- noncé. Tous les phénomènes morbides disparaissaient rapidement et ces animaux étaient bientôt guéris, au moins pour quelque temps. Arrivant à ce qui est la question principale qu'il devait tenler de résoudre, à savoir, quelle est la fonction du corps thyroïdien, l'auteur montre d'abord que tout est purement hypothétique à cet égard, dans l'état actuel de la science. Il combat d'abord, par des arguments décisifs, l'opinion d'Albertoni et Pizzoni, d'après laquelle les hématies devraient à la thyroïde leur pouvoir de fixer l'oxygène. Il examine ensuite la valeur, qui est certainement très grande, de l'opinion soutenue par nombre de physiologistes, que la glande thyroïde détruit une substance toxique qui existerait dans le sang et s'y accumulerait en l'absence de cette glande. Tant qu'on n'aura pas montré quelle est cette substance, la démonstration complète de cette théorie n'aura pas été donnée. N'ayant pu taire con- naître quelle est cette substance, l'auteur a très ingénieusement tourné en partie la difficulté. Il a essayé de faire voir que le sang contient, en effet, une matière toxique. Sur des lapins, il a fait des injections intra-veineuses d'urine provenant de six chiens thyroïdectomisés. Avant l'opération, il ( 9^7 ) avait étudié le pouvoir toxique de l'urine pour trouver ce que notre Con- frère, M. Bouchard, a appelé le coefficient iirotoxique. Dans tous les cas, après l'ablation de la glande, il a trouvé ce coefficient notablement aug- menté, coinme le montrent les chiffres suivants : le kilogramme de chien, avant l'opération, sécrétait en vingt-quatre heures de quoi tuer 2688'' de lapin et, deux ou trois jours après la thyroïdectomie, 387S''. Il a de plus con- staté que la forme des convulsions, chez les lapins recevant de l'urine d'ani- maux privés de thyroïde, différait de celle qu'on observe après l'injection d'urine normale. Ne se contentant pas des résultats obtenus par ce mode d'expérimenta- tion, l'auteur a fait des injections de sérum de sang de chiens thyroïdecto- misés et il a, par là, produit des contractions fibrillaires semblables à celles des animaux privés de thvroïde. L'existence d'une substance toxique spéciale est donc maintenant bien établie, et c'est là un grand pas fait à l'égard des fonctions de la thyroïde. L'auteur a de plus constaté que le chloral, l'antipyrine et le bromure de potassium diminuent les convulsions qui suivent l'ablation de la thyroïde, ce qui montre que, dans une certaine mesure, ces substances sont des antidotes de l'agent toxique qui déterminait ces contractions morbides. ()uel est le moyen à l'aide ducjuel la thyroïde détruit ou neutralise la substance toxique dont l'existence se révèle après l'ablation de cet organe? Est-ce pendant le passage du sang dans la glande que son influence anti- toxique se produit ou bien est-ce par une sécrétion interne pénétrant dans le sang? Nombre de raisons, données par l'auteur, militent pour cette der- nière solution du problème et, parmi ces raisons, la principale est que le liquide obtenu par trituration de la thyroïde, injecté dans le sang d'un animal privé de cette glande, le fait revenir à la santé, au moins pendant un certain temps. Quoi qu'il en soit, l'auteur considère cette question comme n'étant pas encore absolument résolue. Il ajoute que nous ignorons encore complètement quelle est la substance toxique qui s'accumule dans le sang et devient ainsi meurtrière quand la thvroïde n'agit plus. Conclusion. — L'auteur dont nous examinons le travail a découvert des faits aussi intéressants que nouveaux. Il a établi positivement ([ue la glande thyroïde a pour fonction de détruire ou de transformer une puis- sance toxique existant dans le sang. Son Mémoire contient, après un exposé historique et critique aussi judicieux que complet de ce qui a été fait avant lui à l'égard des fonctions du corps thyroïde, nombre de faits du plus grand intérêt. Ce travail, à tous égards très remarquable, donne de ( !)48 ) nombreuses preuves que l'auleur possède à la fois une forl grande origina- lité comme expérimentateur et l'esprit le plus juste dans l'appréciation de la valeur des faits. Nous le considérons donc comme absolument digne d'obtenir le prix Ponrat et nous proposons à l'Académie de le lui décerner. Nous demandons, en outre, cpie cet important travail soit publié dans la collection des Mémoires des Savants étrangers à l' Académie. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. En conséquence, le prix est décerné au Mémoire qui fait l'objet de ce Rapport et dont l'auteur est M. Gley, agrégé à la Faculté de Médecine de Paris. PRIX MARTIN-DAMOURETTE. (Commissaires : MM. Bouchard, Charcot, Brown-Séquard, Marey et Verneuil ; Bouchard, rapporteur.) La Commission accorde le prix à M. Gley pour toute une série d'im- portantes études de pharmacologie. M. Glev a démontré, par les procédés rigoureux de la Physiologie expérimentale, la diminution du pouvoir excito-moteur de la moelle sous l'influence de l'antipyrine. Il a étudié la toxicité générale de la strophantine et le mécanisme de l'action qu'elle exerce sur le cœur; il a fait voir que cette actioa dépend en partie du système nerveux central, en partie du cœur lui-même et des vaisseaux ou au moins des ganglions disséminés dans ces organes. Il a fait une étude analogue pour l'ouabaïne et montré que ces deux substances ont de plus une action anesthésiante locale comparable à celle de la cocaïne, mais beaucoup plus intense, et avec cette particularité que la sensibilité tactile disparaît plus que la sensibilité au froid. Ses recherches sur la coronilh'ne et l'anagyrine, alcaloïdes de légumi- neuses indigènes, rapprochent physiologiquement ces substances de la digitaline. M. Gi.EY a montré encore que l'hyoscine, isomère de l'hyoscyamine et de l'atropine, a la même action mydriatique et somnifère que ces deux substances et que, comme elles, elle paralyse le pneumogastrique et la corde du tympan. Dans une étude encore incomplète sur le sulfure d'allylc, il a réussi à faire reparaître les mouvements rythmiques du cœur après des suspen- ( 949 ) sions de tout mouvement de ce muscle pendant dix minutes et plus. Il a pu également réaliser le tétanos du cœur. Signalons encore un procédé physiologique ingénieux qui facilite cer- taines recherches pharmacologiques en supprimant, dans tout le corps, toute action nerveuse centrale. Ce que les physiologistes obtenaient faci- lement pour des sections ou des dilacérations chez les animaux à sang froid, il l'obtient chez les Mammifères par la section du bulbe et l'injec- tion d'eau chaude dans le canal rachidien, en ayant soin naturellement de pratiquer la respiration artificielle et de placer l'animal dans l'étuve. GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. PRIX GAY. (^Commissaires : MM. Blanchard, de Lacaze-Duthiers, Daubrée, de Quatrefages; A. Mil ne-Edwards, rapporteur.) Le sujet de concours pour le prix Gay, eu 1891, était le suivant : « Des lacs de nouvelle formation et de leur mode de peuplement. » L'Académie est d'avis qu'il n'y a pas lieu de décerner le prix cette année. Elle remet le même sujet au concours pour l'année 1892. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. ( 95o ) PRIX GENERAUX. PRIX MONTYON (ARTS INSALUBRES). (Commissaires : MM. Duclaux, Larrey, Schlœsing, Schûtzenberger; Armand Gautier, rapporteur). Cinq Ouvrages, Mémoires ou inventions de valeurs très diverses, con- courent cette année pour le prix des Arts insalubres. Sous la forme d'un simple manuel, et sous le titre àe Précis d' Hygiène publique, M. le D'' Bedoix, médecin-major de l'armée, a fait un livre au courant de la science modei-ne, où il expose avec clarté les causes des maladies endémiques et leur prophylaxie. Il y étudie successivement les dangers de l'air, de l'eau, des égouts ; les influences nocives que créent l'habitation; les altérations naturelles ou frauduleuses des matières alimen- taires; l'assainissement des rues; il examine les industries insalubres; il donne les règles de l'hygiène industrielle, scolaire, hospitalière, et ter- mine par une étude de l'état de nos mœurs, de nos règlements et de nos lois hygiéniques comparativement aux autres pays. Engagés dans leurs préoccupations journalières, le public, et le médecin lui-même, ne savent souvent où trouver résumées les conclusions pra- tiques qui se dégagent des travaux successivement présentés aux corps savants. Le livre de M. Bedoin comble cette lacune au point de vue de l'hygiène prophylactique. Les Mémoires divers et l'Ouvrage que M. Gréhaxt, aide-naturaliste au Muséum, envoie au concours répondent d'une manière plus directe et plus complète que l'œuvre précédente aux conditions du prix Montyon. Ils résument, en effet, un ensemble de recherches en grande partie per- sonnelles sur les causes qui amènent, dans les conditions les plus ordi- naires de la vie, l'inloxication lente ou rapide par le gaz d'éclairage, le chauffage de nos maisons, le séjour dans les lieux mal ventilés, etc., et donnent en môme temps les moyens de reconnaître ces intoxications et d'y remédier. On sait, depuis longtemps, que l'oxyde de carbone est beaucoup plus (95i ) toxique que l'acide carbonique, et que, se fixant sur l'hémoglobine, il diminue la cajiacité respiratoire du sang; mais l'on ignorait que des doses, même très minimes, de ce gaz, en s'accumulant dans le globule rouge, entravent, dans une proportion tout à fait imprévue et disproportionnée en apparence avec la cause, l'aptitude du sang à s'oxygéniser. Cl'est ainsi que le sang de chien qui absorbe 23'^'^ à 2^"" d'oxygène pour 100 volumes n'en absorbe plus que 1 1" à 1 2" lorsque l'animal a vécu même fort peu de temps dans une atmosphère qui contient moins de un millième d'oxyde de car- bone. A un dix-millième, l'animal présente encore des signes de malaise, et la capacité respiratoire de son sang diminue sensiblement. Mais, ce qui est tout aussi important, c'est que M. Gréhant nous fait connaître les moyens de déceler dans l'air les traces les plus minimes de ce gaz délé- tère, traces qu'il serait bien difficile de doser par les méthodes chimiques ordinaires. Sa méthode consiste à comprimer à cinq atmosphères l'air suspect de contenir un dix-millième et moins d'oxyde de carbone, et à le faire barboter sous cette pression dans du sang défibriné dont on a déter- miné d'avance la capacité respiratoire. Or, tandis que, sous la pression ordinaire, un dix-millième d'oxyde de carbone contenu dans l'air n'abaisse cette capacité que de un seizième environ de sa valeur normale, à cinq atmosphères, il l'abaisse cinq fois plus, et le sang qui s'unissait à 23 vo- lumes d'oxygène, ne s'unit plus, dansées conditions, qu'à 1 5 volumes de ce gaz. Il n'y a donc pour ainsi dire pas de limite de sensibilité à cette mé- thode de recherche de l'oxyde de carbone, pourvu qu'on dispose d'appa- reils compresseurs de l'air à haute i)ression. Des études parallèles ont été faites par M. Gréhant sur l'acide carbo- nique, ses doses toxique et anesthésique, et les accidents que ce gaz peut entraîner. A celte partie expérimentale de son livre, M. Gréhant ajoute une série d'observations, tantôt personnelles, tantôt empruntées à d'autres savants, qui ont pour but d'appeler l'attention sur les dangers que nous font courir l'emploi du gaz d'éclairage, les poêles mobiles, l'habitation dans des lieux confinés, le séjour dans les tabagies, les cafés, les voitures publiques chauffées au charbon, etc. Ce petit Volume est comme un long Mémoire qui ne peut que répandre et contribuer à faire appliquer un peu partout les conclusions pratiques qui se dégagent, au point de vue de l'hygiène journalière de nos villes et de nos maisons, de l'ensemble des travaux de laboi'atoire de l'autour. Il mé- rite à un haut degré d'attirer l'attention du public intéressé et de l'Académie. C. n., 1891, 2» Semestre. (T. CXIU, N° 25.) 1 26 ( 9^2 ) M. le D"^ Bay présente au concours un instrument dont le principe est susceptible d'applications très variées. C'est un générateur de vapeurs com- bustibles qui s'entretient automatiquement sous pression, grâce à un ingé- nieux moyen d'emprunter une minime fraction de la vapeur qui s'en dégage pour porter au rouge un faisceau de fds de platine, qui lui- même continue à réchauffer la chaudière. Notre Confrère, M. Marey, pense que, vu sa grande simplicité, sa légèreté et sa résistance, ce générateur peut rendre de grands services, en particulier à l'étude de l'aviation. Pour le moment, l'appareil nous est présenté sous la forme d'un thermocau- tère. Les vapeurs d'alcool sortent sous pression de la petite chaudière en laiton, et s'échappent en sifflant par un orifice conique très étroit. Grâce à un mécanisme comparable à celui de nos trompes à eau, ou du Giifard, l'air ambiant est aspiré au passage de la vapeur et projeté par elle dans un tube que termine le couteau de platine du cautère. Si celui-ci a été d'abord porté au rouge, son incandescence se conserve, grâce à la circulation du mé- lange d'air et de vapeurs d'alcool, et cette température, que l'on peut d'ailleurs modérer à volonté, se maintient jusqu'à épuisement complet du combustible contenu dans la chaudière. L'instrument tout entier, chaudière comprise, peut être tenu et manié à la main, retourné, renversé, secoué, brûler jusqu'à la dernière goutte d'alcool, sans qu'il y ait jamais danger de déversement, de surchauffe ou d'explosion. M. Brousset présente de son côté à l'Académie une lampe à souder très ingénieuse, destinée à remplacer les éolipyles qui sont entre les mains de tant d'ouvriers, et dont on a cherché dans ces derniers temps, avec plus ou moins de bonheur, à atténuer les dangers d'explosion. Ce danger résulte surfout de la surchauffe de l'appareil à mesure qu'il s'épuise. Dans celui de M. Brousset, une mèche d'amiante ou de coton fortement serrée amène par capillarité le liquide combustible du réservoir dans une petite chambre où il se mélange à l'air, et c'est la chaleur de condiictibilité des tubes mé- talliques épais qui forment le chalumeau et les pièces extérieures qui, seule se transmettant à cette chambre, produit la pression du jet de vapeur com- bustible, et, tout en épuisant le liquide, en ramène une nouvelle quantité grâce à la capillarité de la mèche. En diminuant, par un petit régulateur à vis, l'émission des vapeurs combustibles, on modère la température des pièces métalliques et l'ascension du combustible. Ce qui fait l'originalité de cet appareil, c'est que la partie supérieure du tube à mèche est le seul point où se fait sentir la tension des vapeurs surchauffées, tandis que, dans (953) le réservoir même, où ne se transmet pas la chaleur, et qui est séparé de la chambre de surchauffe par des mèches bien tassées, la pression n'al- teint pas un cinquième d'atmosphère. Une fois amorcée, la lampe peut marcher jusqu'à épuisement, soit à jet efficace, soit en A'eilleuse, et tou- jours sans pression intérieure bien sensible et sans danger. Voire Commission pense que l'éolipyle Brousset est appelé à rendre de réels services aux ouvriers soudeurs. Il lui a paru bien remplir les condi- tions du prix Montyon. M. Lechiejî, fabricant à Mons (Belgique), envoie la description de trois appareils d'éclairage de sûreté : i° une lampe Mueseler pouvant s'ou- vrir, se rallumer et se refermer rapidement en cas d'extinction au fond de la mine; 2° un réverbère de sûreté allant emprunter au dehors l'air néces- saire à sa combustion; 3° un petit appareil pour la recherche du grisou, fondé sur l'aspect que prend la flamme d'une sorte de lampe de sûreté lorsqu'on y fait circuler différents mélanges grisouteux. De ces appareils, les deux premiers, malgré leur intérêt pratique, ne présentent pas le caractère d'inventions nouvelles; le dernier est un per- fectionnement du detector de M. Garfoth : mais tous ces instruments pa- raissent utilisables, maniables, pratiques, et méritent une mention par- ticulière. Nous citerons enfin d'un mot, et seulement pour être complet, l'idée d'un concurrent qui propose de ventiler les foudres de vendange, les fosses et autres lieux où se dégagent des gaz suspects, au moyen de trous percés dans les parois. Il n'est pas besoin de s'appesantir longtemps sur cette invention. En résumé, votre Commission vous propose de partager inégalement le prix Montyon. Plaçant M. Gkéiîant en première ligne, elle vous demande de lui accorder la partie principale et de réserver une portion du prix à M. B.4Y et une portion égale à M. Biîousset. Elle accorde une mention honorable à M. BSdoîn et à M. Lechies. (954) PRIX CUVIER. (Commissaires ; MM. Gaudry, Fouqué, de Qualrefages, Milne-Edwards, M. Daubrée, rapporteur.) La Commission chargée de décerner le prix Cuvier pour l'année i8gi a, d'un avis unanime, donné celte haute marque d'estime à l'œuvre collective du Geological Survey des États-Unis. Aux États-Unis, où toutes les ressources naturelles sont mises à profit avec tant d'ardeur, les études relatives au sol devaient nécessairement appeler une attention toute particulière, à raison des nombreuses applica- tions qu'on était légitimement en droit d'en espérer. Aussi y a-t-il plus d'un demi-siècle déjà que les gouvernements de plusieurs États provoquèrent une exploration géologique des pays qui leur appartenaient. Des Geological Surveys furent organisés et confiés à des hommes à la hauteur de leur tâche. C'est dans les États du Nord que se firent les progrès les plus considé- rables. Hitchkock publie, en i833, la géologie du Massachusetts. De i836 à i84o, l'éminent Henri Rogers et son frère W.-B. Rogers se chargent de la Pensylvanie et de la Virginie, dont ils font admirablement connaître les caractères essentiels et la structure si contournée. Charles T. Jack- son, de Boston, l'auteur delà découverte de l'éthérisation, et déjà connu par ses travaux niinéralogiques, entreprend le Maine, le New-Hampshire et le Rhode-Island(i837 à 1839), après avoir publié, dès i833, une étude de la Nouvelle-Ecosse. La Géologie de l'État de New-York est confiée à James Hall, qui depuis lors n'a pas discontinué la série de ses découvertes, Ma- ther, Emmons et Vanuxem : elle donne lieu à des publications devenues classiques (i836-i842). » A côté de ces promoteurs, qui ont le grand mérite d'avoir su les pre- miers vaincre les plus grandes difficultés, il est de toute justice d'inscrire les noms de deux géologues, non officiellement attachés au service des États-Unis, et dont la puissante influence doit être proclamée. Notre com- patriote de Vcrneuil poursuivait, dès 1846, avec le succès que l'on sait, une tâche que nul autre ne pouvait guère mieux entreprendre, celle de comparer, sur les deux continents, tous les dépôts sédimenlaires, depuis les plus anciens jusqu'à ceux qui renferment la houille; Dana, par ses tra- vaux originaux et par ses excellents livres, a singulièrement contribué à l'éducation de tous ceux qui, tant en Europe qu'en Amérique, se vouaient et se vouent encore à l'étude de la Géologie et de la Minéralogie. (955 ) Les premiers résultats acquis faisaient ressortir l'utilité de pareilles entreprises. Aussi, à la suite des gouvernements locaux, le gouvernement fédéral entra-t-il dans la même voie. Ce fut d'abord pour les immenses territoires de l'Ouest, à peine connus et qui n'étaient pas encore classés comme États indépendants. Le savant géologue fLiyden, à qui l'élude en fut confiée et dont on déplore la perte, s'y livra avec ardeur pendant douze années. Tout d'abord, il fit adopter un plan rationnel pour une exploration tout à la fois géographique et géo- logique : ce nouveau service portait, en effet, le titre àe Geological and geogrophical Surçey of the territories. Alors eurent lieu la découverte en 1871 et l'exploration détaillée, en iiS'72, de la région des Geysers du Yellowstone; de 1878 à 1879, le lever topographique et géologique complet de la partie alpestre des montagnes Rocheuses, comprise dans l'Etat de Colorado. L'atlas qui résume toutes ces recherches (1877) est un chef- d'œuvre de cartographie; il est, en grande partie, l'œuvre de M. Holmes, l'artiste géologue, dont on admire les incomparables dessins au trait, ré- pandus à profusion dans les publications officielles. Pour explorer les montagnes Rocheuses (1869-1875), M. J.-W. Powell descendait par eau les célèbres et dangereux canons du Colorado, et en faisait un récit demeuré classique pour les phénomènes d'érosion. A la même époque, M. Gilbert donnait une étude extrêmement remarquable des monts Henry. En même temps, le Génie militaire américain (Engineers deparlment United States army) fut chargé de travaux du même genre pour d'im- menses pays, encore à peu près désorts et à peine connus. Le titre du nou- veau service : Geological and geographical Exploration and Survey of the 100"' meridian, montre que, dans ce cas aussi, l'examen de la constitution du sol marchait de pair avec l'étude de la topographie et du relief. Cette importante mission fut placée, en 1872, sous la direction du lieutenant Wheelerqui, l'année précédente, avait exploré une partie du Nevada et de l'Arizona. Le choix ne pouvait être meilleur, comme l'a montré la car- rière, si bien remplie depuis lors, de cet ingénieur distingué. Il s'agissait de reconnaître les ressources naturelles de la contrée mon- tagneLisc, avoisinant le parallèle choisi, ainsi que les grandes lignes ferrées de l'Union etdu Central Pacific, entre les io4* et 120^ degrés de longitude à l'ouest de Greenwich. Après avoir fait connaître la Sierra-Nevada et les Coast Ranges, le Pro- fesseur Whilney, directeur du Geological Survey de Californie, avait poussé (9^6) ses investigations au delà du versant du Pacifique. Mais, entre la Californie à l'Ouest et, vers l'Est, la base des montagnes Rocheuses, étudiées par Hayden, il restait une vaste lacune de 16° de longitude que l'on connais- sait à peine. Sous la direction de M. Clarence King, cette lacune fut très heureusement remplie. On acquit une connaissance d'ensemble du grand système montagneux de l'Amérique du Nord, et cela dans sa plus large expansion. Nous en possédons maintenant des coupes suffisantes pour éclairer l'important problème de la dynamique des chaînes de montagnes. Depuis 1879, toutes les études géologiques exécutées aux frais du gou- vernement central sont confiées à une seule administration, portant le titre de Geological Siirvey. Organisée par M. Clarence King, elle a, dès l'année suivante, passé sous la direction de J.-W. Powell, entre les mains habiles duquel elle est res- tée depuis lors. Son but, tel qu'il est défini par la loi organique, est la reconnaissance de la structure géologique du pays, de ses ressources minérales, et ultérieurement l'exécution d'une carte géologique. Les recherches devant avoir lieu dans des directions très différentes de la science, elles ont été réparties dans plusieurs divisions : Géographie, Géologie, Paléontologie et autres. Des géologues, au nombre de vingt envi- ron, sont chargés chacun d'attributions spéciales et leurs travaux sont ré- sumés chaque année dans un Rapport du directeur sous le nom d'Annual Report. C'est un fort volume public avec beaucoup de luxe, où sont égale- ment consignés des Mémoires sur divers sujets, avec accompagnement de nombreuses cartes, gravures et photogravures. Déjà dix Rapports annuels ont paru. Outre ces Rapports, le service géologique publie de temps à autre des monographies (Monographs) sur des sujets particulièrement intéressants, également sous forme de très beaux volumes, accompagnés de beaucoup de figures et parfois d'atlas volumineux. De plus, sous le titre de Bulletins, ont paru déjà soixante livraisons, éga- lement relatives à des sujets nouveaux et intéressants. Enfin, une publication statistique portant le nom de Minerai resources of the United States paraît annuellement et fait connaître non seulement les chiffres de production, mais aussi de nombreuses considérations théoriques qui intéressent le mineur. Quant à l'œuvre géographique que le Geological Survey a également conservé dans ses attributions, un nombreux personnel de topographes et d'ingénieurs travaille activement à l'exécution de la carte dans les parties (957 ) les plus diverses du territoire, sous la direction de M. H. Gannett. Déjà plus de 600 feuilles sont levées et dessinées : environ 4oo ont paru. En dehors de la Géologie et de la Géographie, il convient aussi de mentionner une oeuvre considérable, dont M. Powell est le fondateur, dans le domaine de l'Ai^chéologie précolombienne, de la Linguistique, de l'Ethnologie et de l' Anthropologie des Indiens de l'Amérique du Nord, splendidement illustrée par M. Holmes. La dernière publication de M. Powell sur la classification des langues américaines est, d'après les meilleurs juges, d'une grande importance. Ne pouvant donner ici une liste complète de tous les collaborateurs du Survey actuel, ou des services qui l'ont précédé, nous nous bornerons à signaler ceux qui ont pris la part principale dans l'exécution des travaux déjcà publiés. Ce sont, par ordre alphabétique : MM. Becker, Chamberlin, W. Cross, Davis, Day, Diller, S. -F. Emmons, Fontanie, Gannett, Gilbert, Hague, Hayes, Holmes, Iddings, Me Gee, Marsh, Newberry, Reale, Rus- sell, Shaler,Van Hise, Walcott, Ward, Upham Warren, Weed, C.-A. White, Whitfield, A. Williams, G.-H. Williams, H.-S. Williams. Il est de toute justice de ne pas omettre les noms de ceux qui sont morts : MM. Hayden, Irving, Lesquereux, Leidy, Marvine, Newton; ou de ceux qui n'appar- tiennent plus au Survey : MM. Bradley, Cope, Curtis, DutLon, Endlich, Hill, Howell, Clarence King, Saint-John, Stevenson, Wheeler. Beaucoup de ces noms resteront justement illustres. Il serait impossible de donner dans ce Rapport une idée, môme som- maire, des découvertes les plus remarquables dont on est redevable au Geological Survey. Elles appartiennent à des branches très diverses : géologie régionale, monographies de gîtes métallifères, stratigraphie gé- nérale et comparée, minéralogie et pétrographie, phénomènes volca- niques, phénoaiènes glaciaires, anciens lacs quaternaires, histoire du littoral atlantique. Parmi les résultats les plus considérables, il faut citer les découvertes paléonlologiques faites dans les montagnes Rocheuses. Depuis le jour où Hayden a entrepris ses mémorables explorations, on a appris que l'empla- cement des montagnes Rocheuses était resté à l'état de continent pendant la plus grande partie des temps secondaire, tertiaire et quaternaire. Sur ce vaste continent, les quadrupèdes ont pu se développer longuement, librement, sans que rien interrompît leur évolution, et ainsi, ils sont devenus nombreux, gigantesques, parfois étranges. Les paléontologistes attachés au Geological Survey ont su mettre en lumière ces curieuses créa- ( 958 ) tures. Les monographies du regretté Leidy, de Cope et du professeur Marsh, sont au nombre des plus belles œuvres paléontologiques accomplies depuis Cuvier. De hcllfts recherches ont aussi été faites sur les invertébrés et les végé- taux fossiles. En résumé, sous l'impulsion puissante que lui a donnée le Gouverne- ment fédéral, le service géologique des États-Unis a produit depuis vingt- cinq ans des travaux très considérables et fort habilement conduits. On peut affirmer qu'aucune autre région du globe n'a vu faire de telles décou- vertes dans un aussi court espace de temps. D'ailleurs cette organisation, toute parfaite qu'elle soit, n'aurait pas donné de tels fruits, si la pléiade de savants qui y ont pris part n'avait fait preuve, à chaque instant, d'une vaillance et d'une ténacité qui, dans les régions diverses et inhospitalières où elles se sont exercées, rappellent l'héroïsme d'une armée s'altaquant aux obstacles les plus ardus et les plus inaccessibles. L'œnvredu Geologicai, Survet, avec le magnifique ensemble de travaux qu'elle comprend, mérite donc que nous lui rendions un hommage écla- tant, pour la lumière si vive et si inattendue qu'elle a jetée sur l'histoire géologique et sur les richesses minérales de l'Amérique du Nord. Le prix Cuvier est décerné à cette grande œuvre collective, non seule- ment aux collaborateurs actuels, mais aussi à ceux qui ont dû cesser leurs fonctions. Il sera, nous l'espérons, conservé dans les archives du Geolo- gicai Sun>ey, comme un témoignage de la haute estime de l'Académie des Sciences. PRIX TRÉMONT. (Commissaires : MM. Faye, de Quatrefages, Bertrand, Berthelot; Marcel Deprez, rapporteur.) Parmi les savants dont les travaux et les découvertes ont semblé de nature à mériter le prix fondé par le baron de Trémont, M. Emile Rivière a paru devoir être placé sans conteste au premier rang. Son ardeur infatigable et son dévouement à la Science ont déjà été récom- pensés une fois, en iSS'i, par l'Académie, qui lui a décerné le prix Vaillant pour des remarquables découvertes en Paléontologie. Depuis cette époque, son zèle ne s'est jamais ralenti. Il a terminé un Ouvrage important sur V Antiquité de l'Homme dans les ( 9'^9 ) Alpes-Maritimes, donnant ainsi satisfaction au vœu exprimé par la Com- mission du prix Vaillant dans le Rapport qui vient d'être cité. Il a fait à l'Académie de nombreuses Communications sur les résultats, très importants d'ailleurs, des fouilles qu'il a entreprises à ses frais dans plusieurs départements et dans lesquelles il a dépensé une grande partie de ses ressources. Il a publié dans plusieurs Recueils scientifiques des Mémoires remar- quables sur l'Anthropologie et la Paléontologie. En un mot, M. Emile Rivière a paru à votre Commission réunir toutes les conditions nécessaires pour mériter le prix Trémont. Elle a donc l'honneur de vous proposer de le lui décerner. PRIX GEGNER. (Commissaires : MM. de Quatrefages, Hermite, Fremy, Berthelot; Bertrand, rapporteur.) La Commission propose de décerner le prix Gegner de l'année 1891 à M. Paul Serket. PRIX JEAN REYNAUD. (Commissaires : MM. Hermite, Darboux, de Quatrefages, Fremv; Bertrand, rapporteur.) Le prix est décerné à l'ensemble des travaux de feu M. Georges-Hexri Halphen. PRIX PETIT D'ORMOY (^SCIENCES MATHÉMATIQUES). (Commissaires : MM. Hermite, Darboux, Poincaré, Picard; Bertrand, rapporteur.) A l'unanimité, la Commission décerne le prix Petit d'Ormoy à M. Edouard GouRSAT pour l'ensemble de ses travaux d'Analvse et de Géométrie. C. R., 1891, 1' Semestre. (T. CXIII, N° 25.) 12^ ( 9^0 ) PRIX PETIT D'ORMOY (SCIENCES NATURELLES). (Commissaires : MM. de Quatrefages, Duchartre, Blanchard, Daubrée; A. Milne-Edwards, rapporteur.) La Commission décerne le prix Petit d'Ormoy à M. Léon Taillant pour l'ensemble de ses travaux. La carrière scientifique de M. Vaillant est déjà longue, ses premiers Mémoires ont été publiés il y a trente ans, et, depuis cette époque, il n'a pas interrompu ses recherches, qui portent sur divers points de l'histoire naturelle des animaux. Les Mollusques, les Annélides, les Reptiles et les Poissons ont surtout attiré son attention, et il les a étudiés dans les condi- tions de leur existence sur les côtes de France et sur celles d'Egypte. L'Académie, en 1867, lui décernait le prix Savigny et, en 1870, elle lui attribuait le prix Bordin. M. Vaillant occupe, au Muséum, la chaire d'Herpétologieet d'Ichtyolo- gie, et ses travaux les plus importants se rattachent surtout au sujet de son enseignement. La connaissance de l'organisation des animaux lui a toujours servi de point d'appui pour discuter ensuite leurs affinités zoolo- giques. On lui doit, en i863, un Mémoire sur l'anatomie de la Sirène lacertine. En étudiant les Crocodiles fossiles du terrain miocène de Saint-Géran- le-Puy, il décrit avec précision le squelette de ces grands Reptiles et même le dermo-squelette, qui chez les Émydosaures de cette époque revêt les faces dorsale et ventrale du corps, rappelant la disposition propre aux Jacars de l'époque actuelle, dont ils diffèrent d'ailleurs par leur dentition. Ses travaux sur les Chéloniens ont beaucoup contribué à faire connaître l'organisation de ces Reptiles. Nous ne pouvons entrer ici dans l'examen détaillé des Notes relatives aux différentes espèces de ces animaux et à leur anatomie, et nous nous bornerons à signaler les études sur le tube digestif des Tortues herbivores et sur la disposition de la colonne vertébrale dans sa partie cervicale. Mettant à contribution les riches maté- riaux réunis dans les galeries du Muséum, M. Vaillant a pu comparer entre elles l'es vertèbres de près de cinquante espèces appartenant à des groupes variés et bien distincts, et il a constaté des faits inattendus sur le mode d'articulation de ces os. Ces particularités d'ordre anatomique sont en par- fait accord avec la distribution zoologique des Chéloniens, et ces investi- ( 96i ) e;ations fournissent d'utiles caractères de classification. L'un des faits les plus curieux est celui de l'articulation de la dernière vertèbre cervicale avec la première dorsale, dans le genre Trionyx, l'union se faisant par les seules apophyses articulaires, les centrums n'y participant d'aucune façon. Cette singularité concorde avec l'isolement zoologique de ces Tortues parmi les Chéloniens d'eau douce. Ce travail a été fort remarqué des zoo- logistes et il a été le point de départ de modifications importantes dans la classification de ce groupe de Reptiles. Les publications de M. L. Vaillant sur les Poissons sont nombreuses et conçues dans le môme ordre d'idées, leur auteur cherchant toujours à éclairer la classification par la connaissance complète de l'Anatomie et mettant en rapport la constitution intime des organes avec les différences extéçieures qui peuvent se traduire aux yeux. 11 a été le premier à mon- trer l'importance que présente la structure des écailles de la ligue latérale des Poissons. M. Vaillant a fait partie de la Commission embarquée à bord du Tra- vailleur et du Talisman et chargée de l'étude de la faune profonde de l'Océan. Il a assisté à toutes les opérations de dragage et il a publié un travail très étendu sur les poissons recueillis pendant ces diverses expédi- tions. Le Volume relatif à ces animaux comprend d'abord des considéra- tions générales sur les caractères de la faune ichtyologique abyssale et un Tableau des espèces avec l'indication des profondeurs qu'elles habitent. Une seconde Partie renferme la description des Poissons trouvés par les explorateurs et dont un grand nombre sont nouveaux. Parmi les carac- tères de classification, il fait intervenir la considération des otolithes, ou concrétions calcaires de l'oreille interne, si développées chez les Télcortiens et offrant des formes si diverses. L'étude de ces parties a permis, dans certains cas, et en particulier pour des Macroures, de jus- tifier des distinctions d'espèces fort difficiles à définir. L'examen des écailles, tant du corps que de la ligne latérale, a fourni des résultats non moins intéressants. Enfin c'est aussi dans cet Ouvrage qu'est disculée, avec preuves à l'appui, la question relative à la place que doit occuper, dans la série ichtyologique, les Notacanthes, poissons dont les affinités étaient mal établies. En s'appuyant sur la structure histologique du squelette et des épines des nageoires, sur la composition des mâchoires et sur la ma- nière dont les lames vertébrales livrent passage aux racines nerveuses, M. Vaillant arrive à cette conclusion que c'est après les Ganoïdes qu'il convient de placer les Notacanthes. C'est là un exemple du parti que l'on ( 96^ ) peut tirer des études de ce genre pour perfectionner la classification. La voie que M. Vaillant s'est tracée et qu'il poursuit avec une persé- vérance digne d'éloges l'a conduit à des résultats importants qui l'ont placé au rang des zoologistes les plus estimés. PRIX DE LA FONDATION LECONTE. (Commissaires : MM. Bertrand, Duchartre, de Quatrefages, Daubrée; A. Milne-Edwards, rapporteur.) La Commission du legs Leconte propose d'attribuer à M. Douliot, docteur es Sciences, une subvention pour lui permettre de poursuivre ses recherches à Madagascar. **" PRIX FONDÉ PAR M""* la Marquise DE LAPLACE. Une Ordonnance royale a autorisé l'Académie des Sciences à accepter la donation, qui lui a été faite par M""* la Marquise deLaplace, d'une rente pour la fondation à perpétuité d'un prix consistant dans la collection com- plète des Ouvrages de Laplace, qui devra être décerné chaque année au premier élève sortant de l'École Polytechnique. Le Président remet les cinq volumes de la Mécanique céleste, V Exposition du système dumonde ei le Traité des Probabilités à M. Champy (Louis), né à Rolhau (Vosges), le 22 mars 1870, et entré, en qualité d'Élève-Ingénieur, à l'École nationale des Mines. ( 963 ) PROGRAMME DES PRIX PROPOSÉS POUR LES AMÉES 1892, 1893, 1894, 1893 ET 1896. GEOMETRIE. GRAND PRIX DES SCIENCES MATHEMATIQUES. (Prix du Budget.) (Question proposée pour l'année 1892.) L'Académie rappelle qu'elle a proposé pour sujet de grand prix des Sciences mathématiques à décerner en 1892 la question suivante : Détermination du nombre des nombres vremiers inférieurs ci une quantité donnée. Une voie nouvelle pour traiter cette question importante a été ouverte par Riemann dans uu Mémoire célèbre qui a viveuient frappé l'attention. Mais le travail du grand géomètre contient en plusieurs points essentiels des résultats qu'il se contente d'énoncer, et dont la démonstration serait du plus haut intérêt. Ce sont ces lacunes que l'Académie demande de com- bler par une étude approfondie de la fonction qui est désignée par ^(*), dans le Mémoire de Riemann. Le prix est de trois mille francs. Les Mémoires manuscrits destinés au concours seront reçus au Secré- tariat de l'Institut jusqu'au i" juin 1892; ils seront accompagnés d'un pli^ cacheté renfermant le nom et l'adresse de l'auteur. Ce pli ne sera, ouvert que si le Mémoire auquel il appartient est couronné. ( 9^4 ) PRIX BORDIN. (Question proposée pour l'année 1890 et prorogée jusqu'en 1892.) Etudier les surfaces dont l'élément linéaire peut être ramené à la forme ds'- = [f{u) - o{v)\ {du- ^K dç-). L'Académie verrait avec plaisir les concurrents. faire connaître un grand nombre de ces surfaces. Le prix est de trois mille francs. Les Mémoires manuscrits destinés à ce concours seront reçus au Secré- tariat de l'Institut jusqu'au i*"'' octobre 1892; ils devront être accompagnés d'un pli cacheté renfermant le nom et l'adresse de l'auteur. Ce pli ne sera ouvert que si le Mémoire auquel il appartient est couronné. PRIX BORDIN. (Question proposée pour l'année 1892.) Applications de la théorie générale des fonctions ahèliennes à la Géométrie. Le prix est de trois mille francs. Les Mémoires manuscrits destinés à ce concours seront reçus au Secré- tariat de l'Institut Jusqu'au i" juin 1892; ils devront être accompagnés d'un pli cacheté renfermant le nom et l'adresse de l'auteur. Ce pli ne sera ouvert que si le Mémoire auquel il appartient est couronné. PRIX FRANCOEUR. Un Décret en date du 18 janvier i883 autorise l'Académie à accepter la donation qui lui est faite par M"* Veuve Francœur, pour la fondation d'un prix annuel de mille francs, qui sera décerné à l'auteur de découvertes ou de travaux utiles au progrès des Sciences mathématiques pures et appliquées. (965) liCS Mémoires manuscrits ou imprimés seront reçus jusqu'au i*' juin de chaque année. PRIX PONCELET. Par Décret en date du 22 août 1868, l'Académie a été autorisée à accepter la donation qui lui a été faite, au nom du Général Poncelet, par M™" Veuve Poncelet, pour la fondation d'unprix annueldestïné à récompen- ser l'Ouvrage le plus utile aux progrès des Sciences mathématiques pures ou appliquées, publié dans le cours des dix années qui auront précédé le jugement de l'Académie. Le Général Poncelet, plein d'affection pour ses confrères et de dévoue- ment aux progrès de la Science, désirait que son nom fût associé d'une manière durable aux travaux de l'Académie et aux encouragements par les- quels elle excite l'émulation des savants. M™" Veuve Poncelet, en fondant ce prix, s'est rendue l'interprète fidèle des sentiments et des volontés de l'il- lustre Géomètre. Le prix est de deux mille francs. Une donation spéciale de M""^ Veuve Poncelet permet à l'Académie d'ajouter au prix qu'elle a primitivement fondé un exemplaire des OEuvres complètes du Général Poncelet. MECANIQUE. PRIX EXTRAORDINAIRE DE SIX MILLE FRANCS, DESTINÉ A RÉCOMPENSER TOUT PROGRÈS DE NATURE A ACCROITRE l'eFFICACITÉ DE NOS FORCES NAVALES. L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, dans la prochaine séance publique annuelle. ( 9^'6 ) Les Mémoires, plans et devis, manuscrits ou imprimés, doivent être adressés au Secrétariat de l'Institut avant le i*"' juin de chaque année. PRIX MONTYOTS. M. de Montyon a offert une rente sur l'Etat pour la fondation d'un prix annuel en faveur de celui qui, au jugement de l'Académie des Sciences, s'en sera rendu le plus digne, en inventant ou en perfectionnant des instru- ments utiles aux progrès de l'Agriculture, des Arts mécaniques ou des Sciences. Le prix est de sept cents francs. PRIX PLUMEY. Par un testament en date du lo juillet iSSg, M. J.-B. Plumev a légué à l'Académie des Sciences vingt-cinq actions de la Banque de France « pour » les dividendes être employés chaque année, s'il y a lieu, en un prix à » l'auteur du perfectionnement des machines à vapeur ou de toute » autre invention qui aura le plus contribué au progrès de la navigation à » vapeur ». En conséquence, l'Académie annonce qu'elle décernera chaque année, dans sa séance publique, un prix de deux mille cinq cents francs au travail le plus important qui lui sera soumis sur ces matières. PRIX DALMONT. Par son testament en date du 5 novembre i863, M. Dalmont a mis à la charge de ses légataires universels de payer, tous les trois ans, à l'Acadé- mie des Sciences, une somme de trois mille francs, pour être remise à celui de MM. les Ingénieurs des Ponts et (Ihausséesen activité de service qui lui aura présenté, à son choix, le meilleur travail ressortissant à l'une des Sections de cette Académie. ( 967 ) Ce prix triennal de trois mille francs doit être décerné pendant la période de trente années, afin d'épuiser les trente mille francs légués à l'Académie, d'exciter MM. les Ingénieurs à suivre l'exemple de leurs savants devanciers, Fresnel, Navier, Coriolis, Cauchy, de Prony et Girard, et comme eux ob- tenir le fauteuil académique. Un Décret en date du 6 mai i865 a autorisé l'Académie à accepter ce legs. L'Académie annonce qu'elle décernera pour la dernière fois le prix fondé par M. Dalmonl dans sa séance publique de l'année 1894. PRIX FOURNEYRON. (Question proposée pour l'année 1898.) L'Académie des Sciences a été autorisée, par Décret du 6 novembre 1867, à accepter le legs, qui lui a été fait par M. Benoît Fourneyron, d'une somme de cinq cents francs de rente sur l'État français, pour la fondation d'un prix de Mécanique appliquée, à décerner tous les deux ans, le fondateur laissant à l'Académie le soin d'en rédiger le programme. L'Académie met au concours pour sujet du prix Fourneyron, à décerner en 1893, la question suivante : Etude historique, théorique et pratique sur la rupture des isolants. Les pièces de concours, manuscrites ou imprimées, devront être dé- posées au Secrétariat de l'Institut avant le i^' juin 1893. C. R., 1891, 2« Semestre. (T. CXIII, N' 2S.) I28 ( 968 ) ASTRONOMIE. PRIX LALANDE. Le prix fondé par Jérôme de Lalande, pour être accordé annuellement à la personne qui, en France ou ailleurs, aura fait l'observation la plus inté- ressante, le Mémoire ou le Travail le plus utile aux progrès de l'Astronomie, sera décerné dans la prochaine séance publique, conformément à l'arrêté consulaire en date du i3 floréal an X. Ce prix est de cinq cent quarante francs . PRIX DAMOISEAU. (Question proposée pour les années 1888, 1890, 1891 et remise à 1892). Un Décret en date du 16 mai i863 a autorisé l'Académie des Sciences à accepter la donation, qui lui a été faite par M"* la Baronne de Damoiseau, d'une somme de vingt mille francs, « dont le revenu est destiné à former le montant d'un prix annuel », qui recevra la dénomination de Prix Da- moiseau. Ce prix, quand l'Académie le juge utile aux progrès de la Science, peut être converti en prix triennal sur une question proposée. L'Académie maintient au concours, pour l'année 1892, la question sui- vante : Perfectionner la théorie des inégalités à longues périodes causées par les planètes dans le mouvement de la Lune. Voir s'il en existe de sensibles en dehors de celles déjà bien connues. Le prix est porté à quatre mille francs. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au i^juin de l'année iSgr. L'Académie met, en outre, au concours pour l'année 18941a question suivante : Perfectionner les méthodes de calcul des perturbations des petites planètes ( 969 ) en se bornant à représenter leur position à quelques minutes d'arc près, dans un intervalle de cinquante ans; construire ensuite des Tables numériques per- mettant de déterminer rapidement les parties principales des perturbations. Le prix sera de quinze cents francs. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au i"' juin de l'année 1894. PRIX \'ALZ. jYfme Veuve Valz, par acte authentique en date du 17 juin 1874, a fait don à l'Académie d'une somme de dix mille francs, destinée à la fondation d'un prix qui sera décerné tous les ans à des travaux sur l'Astronomie, conformément au prix Lalande. Sa valeur est de quatre cent soixante francs. L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, dans sa prochaine séance publique, à l'auteur de l'observation astronomique la plus intéressante qui aura été faite dans le courant de l'année. PRIX JANSSEN. Par Décret, en date du 18 décembre 1886, l'Académie a été autorisée à accepter la donation qui lui a été faite par M. Janssen pour la fondation d'un prix consistant en une médaille d'or, destinée à récompenser la dé- couverte ou le travail faisant faire un progrès important à l'Astronomie phy- sique. M. Janssen, dont la carrière a été presque entièrement consacrée aux progrès de l'Astronomie physique, et considérant que cette science n'a pas à l'Académie de prix qui lui soit spécialement affecté, a voulu combler cette lacune. Le prix fondé par M. Janssen a été décerné pour la première fois dans la séance publique de l'année 1887. Ce prix sera annuel pendant les sept premières années, et deviendra biennal à partir de l'année i8g4. ( 970 ) PHYSIQUE. PRIX L. LA GAZE. Par son testament en date du 24 juillet i865 et ses codicilles des 25 août et 22 décembre 1866, M. Louis La Gaze, docteur-médecin à Paris, a légué à l'Académie des Sciences trois rentes de cinq mille francs chacune, dont il a réglé l'emploi de la manière suivante : « Dans l'intime persuasion où je suis que la Médecine n'avancera réel- » lement qu'autant qu'on saura la Physiologie, je laisse cinq mille francs » de rente perpétuelle à l' Académie des Sciences, en priant ce corps savant ■) de vouloir bien distribuer de deux ans en deux ans, à dater de mon » décès, un prix de dix mille francs (10 000 fr.) à l'auteur de l'Ouvrage 1) qui aura le plus contribué aux progrès de la Physiologie. Les étrangers » pourront concourir » Je confirme toutes les dispositions qui précèdent; mais, outre la » somme de cinq mille francs de rente perpétuelle que j'ai laissée à YAca- » demie des Sciences de Paris pour fonder un prix de Physiologie, que je maintiens ainsi qu'il est dit ci-dessus, je laisse encore à la même Acadé- mie des Sciences deux sommes de cinq mille francs de rente perpétuelle, libres de tous frais d'enregistrement ou autres, destinées à fonder deux autres prix, l'un pour le meilleur travail sur la Physique, l'autre pour le meilleur travail sur la Chimie. Ges deux prix seront, comme celui de Physiologie, distribués tous les deux ans, à perpétuité, à dater de mon décès, et seront aussi de dix mille francs chacun. Les étrangers pourront concourir. Ces sommes ne seront pas partageables et seront données en totalité aux auteurs qui en auront été jugés dignes. Je provoque ainsi, par la fondation assez importante de ces trois prix, en Europe et peut- être ailleurs, une série continue de recherches sur les sciences naturelles, qui sont la base la moins équivoque de tout savoir humain; et, en même temps, je pense que le jugement et la distribution de ces récom- penses par Y Académie des Sciences de Paris sera un titre de plus, pour ce corps illustre, au respect et à l'estime dont il jouit dans le monde ( !)7i ) » entier. Si ces prix ne sont pas obtenus par des Français, au moins ils » seront distribués par des Français, et par le premier corps savant de » France. » Un Décret en date du 27 décembre i86g a autorisé l'Académie à accep- ter cette fondation; en conséquence, elle décernera, dans sa séance pu- blique de l'année iSgS, trois prix de dix mille francs chacun aux Ouvrages ou Mémoires qui auront le plus contribué aux jJrogrès de la Physiologie, de la Physique et de la Chimie. (Voir pages 972 et 98/i.) STATISTIQUE. PRIX MONTYON. L'Académie annonce que, parmi les Ouvrages qui auront pour objet une ou plusieurs questions relatives à la Slatislique de la France, celui qui, à son jugement, contiendra les recherches les plus utiles, sera couronné dans la prochaine séance publique. Elle considère comme admis à ce concours les Mémoires envoyés en manuscrit, et ceux qui, ayant été imprimés et publiés, arrivent à sa connaissance. Le prix est de cinq cents francs . CHIMIE. PRIX JECRER. Par un testament, en date du i3 mars i85i, M. le D'' Jecker a fait à l'Académie un legs de dix mille francs de rente destiné à accélérer les progrés de la Chimie organique. A la suite d'une transaction intervenue entre elle et les héritiers Jecker, ( 972 ) l'Académie avait dû fixer à cinq mille francs la valeur de ce prix jusqu'au moment oîi les reliquats tenus en réserve lui permettraient d'en rétablir la quotité, conformément aux intentions du testateur. Ce résultat étant obtenu depuis 1877, l'Académie annonce qu'elle décernera tous les ans le prix Jecker, porté à la somme de dix mille francs, aux travaux qu'elle jugera les plus propres à hâter les progrès de la Chimie organique. PRIX L. LA GAZE. Voir page 970. MINERALOGIE ET GEOLOGIE. GRAND PRIX DES SCIENGES PHYSIQUES. (Prix du Budget.) (Question proposée pour l'année iSgS.) Etude approfondie d'une question relative à la géologie d'une partie delà France. Les Mémoires manuscrits ou imprimés devront être déposés au Secré- tariat de l'Institut avant le i^'' juin 1893. PRIX BORDIN. L'Académie met au concours, pour l'année 1893, la question suivante : Genèse des roches éclairée par l' expérimentation synthétique. Les Mémoires, manuscrits ou imprimés, devront être déposés au Secré- tariat de l'Institut avant le i*''juin 1893. ( 973 ) PRIX VAILLANT. (Question proposée pour l'année 1892.) M. le Maréchal Vaillant, Membre de l'Institut, a légué à l'Académie des Sciences une somme de quarante mille francs, destinée à fonder un prix qui sera décerné soit annuellement, soit à de plus longs intervalles. « Je » n'indique aucun sujet pour le prix, dit M. le Maréchal Vaillant, ayant » toujours pensé laisser une grande Société comme l'Académie des Sciences » appréciatrice suprême de ce qu'il y avait de mieux à faire avec les fonds )) mis à sa disposition. » L'Académie, autorisée par Décret du 7 avril 1878 à accepter ce legs, a décidé que le prix fondé par M. le Maréchal Vaillant serait décerné tous les deux ans. Elle rappelle qu'elle a mis au concours pour l'année 1892 la question suivante : Applications de l'examen des propriétés optiques à la détermination des espèces minérales et des roches. Le prix est de quatre mille francs. Les Mémoires devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i*" juin 1892. PRIX DELESSE. j^/pne Yeuve Delesse a fait don à l'Académie d'une somme de vingt mille francs, destinée par elle à la fondation d'un prix qui sera décerné tous les deux ans, s'il y a lieu, à l'auteur, français ou étranger, d'un travail concernant les Sciences géologiques, ou, à défaut, d'un travail concernant les Sciences minéralogiques. Le prix Delesse, dont la valeur est de quatorze cents francs, sera décerné dans la séance publique de l'année iSgS. Les Ouvrages devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i*^'' juin 1893. (974) PRIX FONTANNES. Par son testament, en date du 26 avril i883, M. Charles-François Fon- tannes a légué à l'Académie des Sciences la somme de inngt mille francs, pour la fondation d'un prix qui sera décerné, tous les trois ans, à V auteur de la meilleure publication palèontologique. L'Académie décernera le prix Fontannes dans la séance publique de l'année iSgS. Le prix est de deux mille francs. Les ouvrages devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i"juin 1893. BOTANIQUE. PRIX BARBIER. M. Barbier, ancien Chirurgien en cliel de l'hôpital du Val-de-Gràce, a légué à l'Académie des Sciences une rente de deux mille francs, destinée à la fondation d'un prix annuel, « pour celui qui fera nne découverte pré- )> cieuse dans les Sciences chirurgicale, médicale, pharmaceutique, et dans » la Botanique avant rapport à l'art de guérir ». L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, dans sa prochaine séance publique. PRIX DESMAZIÈRES. Par son testament, en date du i4 avril i855, M. Desmazières a légué à l'Académie des Sciences un capital de trente-cinq mille francs, devant être converti en rentes trois pour cent, et servir à fonder un prix annuel pour être décerné « à \' iwxiQuv , français ou étranger, du meilleur ou du ( 975 ) » plus utile écrit, publié dans le courant de l'année précédente, sur tout » ou partie de la Cryptogamie ». Conformément aux stipulations ci-dessus, l'Académie annonce qu'elle décernera le prix Desmazières dans sa prochaine séance publique. fiC prix est de seize cenls francs. PRIX MONTAGNE. Par testament en date du ii octobre 1862, M. Jean-Francois-Camille Montagne, Membre de l'Institut, a légué à l'Académie des Sciences la tota- lité de ses biens, à charge par elle de distribuer chaque année un ou deux prix, au choix de la Section de Botanique. (( Ces prix, dit le testateur, seront ou pourront être, l'un de mille francs , l'autre de cinq cents francs. » L'Académie décernera, s'il y a lieu, dans sa prochaine séance publique, les prix Montagne aux auteurs de travaux importants ayant pour objet l'anatomie, la physiologie, le développement ou la description des Crypto- games inférieures (Thallophytes et Muscinées). Les Mémoires, manuscrits ou imprimés, devront être déposés au Secré- tariat de l'Institut avant le i*"'juin; les concurrents devront être Français ou naturalisés Français. PRIX DE LA FONS MELICOCQ. M. de La Tons Mélicocq a légué à l'Académie des Sciences, par tes- tament en date du 4 février 1866, une rente de trois cents francs qui devra être accumulée, et « servira à la fondation d'un prix qui sera décerné tous » les trois ans au meilleur Ouvrage de Botanique sur le nord de la France, » c'est-à-dire sur les départements du Nord, du Pas-de-Calais, des Ardennes, » de la Somme, de l'Oise et de r Aisne ». Ce prix, dont la valeur est de neuf cents francs, sera décerné, s'il y a lieu, dans la séance publique de l'année 1892, au meilleur Ouvrage, manuscrit ou imprimé, remplissant les conditions stipulées par le testateur. G. R., 1891, 2- Semestre. (T. CXUI, N« 25.; I -9 ( 97^ ) PRIX TUORE. Par son testament olographe, en date du 3 juin i 863, M. François-Fran- klin Thore a légué à l'Académie des Sciences une inscription de rente trois pour cent de deux cents francs, pour fonder un prix annuel à décerner à l'auteur du meilleur Mémoire sur les Cryptogames cellulaires d'Eu- » rope (Algues fluviatiles ou marines, Mousses, Lichens ou Champignons), i) ou sur les mœurs ou l'anatomie d'une espèce d'Insectes d'Europe )i. Ce prix est attribué alternativement aux travaux sur les Cryptogames cel- lulaires d'Europe et aux recherches sur les mœurs ou l'anatomie d'un Insecte. ( Voir page 977. ) AGRICULTURE. PRIX MOROGUES. M. le baron B. de Morogues a légué, par son testament en date du 23 oc- tobre 1 834 , une somme de dix mille francs , placée en rentes sur l'État, pour faire l'objet d'un prix à décerner tous les cinq ans, alternativement, par l'Aca- démie des Sciences à V Ouvrage qui aura fait faire le plus grand progrès à V Agriculture en France, et par l'Académie des Sciences morales et politi- ques au meilleur Ouvrage sur l'état du paupérisme en France et le moyen d'y remédier. Le prix Morogues, dont la valeur est de dix-sept cents francs, sera décerné en 1893. Les Ouvrages, imprimés et écrits en français, devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i"juin 1893. ( 977 ) ANATOMIE ET ZOOLOGIE. PRIX THORE. Par son testament olographe, en date du 3 juin i863, M. François-Fran- klin Thore a légué à l'Académie des Sciences une inscription de rente trois pour cent de deux cents francs, pour fonder un prix annuel k décerner « à )) l'auteur du meilleur Mémoire sur les Cryptogames cellulaires d'Europe » (Algues fluviatiles ou marines, Mousses, Lichens ou Champignons), ou sur » les mœurs ou l'anatomie d'une espèce d'Insectes d'Europe ». Ce prix est attribué alternativement aux travaux sur les Cryptogames cellulaires d'Europe et aux recherches sur les mœurs ou l'anatomie d'un Insecte. ( Voir page 976.) PRIX SAVIGNY, FONDÉ PAR M"" LETELLIER. Un Décret, en date du 20 avril iSG/j, a autorisé l'Académie des Sciences à accepter la donation qui lui a été faite par M"^ Letellier, au nom de Sa- vigny , d'une somme de vingt mille francs pour la fondation d'un prix annuel en faveur des jeunes zoologistes voyageurs. « Voulant, dit la testatrice, perpétuer, autant qu'il est en mon pouvoir » de le faire, le souvenir d'un martyr de la science et de l'honneur, je » lègue à l'Institut de France, Académie des Sciences, Section de Zoologie, )) vingt mille francs, au nom de Marie-Jules-César Le Lorgne de Savigny, » ancien Membre de l'Institut d'Egypte et de l'Institut de France, pour )) l'intérêt de cette somme de vingt mille francs être employé à aider les » jeunes zoologistes voyageurs qui ne recevront pas de subvention du » Gouvernement et qui s'occuperont plus spécialement des animaux sans )) vertèbres de l'Egypte et de la Syrie. « Le prix est de neuf cent soixante-quinze francs. ( 97« ) PRIX DA GAMA MACHADO. Par un testament en date du 12 mars i852, M. le commandeur J. daGama Machado a légué à l'Académie des Sciences une somme de vingt mille francs, réduile l\ dix mille francs, pour la fondation d'un prix qui doit por- ter sou nom. Ur; Décret du 19 juillet i H'78 a autorisé l'Académie à accepter ce legs. En conséquence, l'Académie, conformément aux intentions exprimées par le testateur, décernera, tous les trois ans, te prix da Gama Machado aax meilleurs Mémoires qu'elle aura reçus sur les parties colorées du sys- tème tégumentaire des animaux ou sur la matière fécondante des êtres ani- més. Le prix est de douze cents francs. Les Mémoires, manuscrits ou imprimés, devront être envoyés au Secré- tariat de l'Institut avant le i*"'juin 1894. MEDECIIVÊ ET CHIRURGIE PRIX MONTYON. Conformément au testament de M. Auget de Montyon et aux Or- donnances royales des 29 juillet 1821, 2 juin 1823 et aS août 1829, il sera décerné un ou plusieurs prix aux auteurs des Ouvrages ou des découvertes qui seront jugés les plus utiles à Varl de guérir. L'Académie juge nécessaire de faire remarquer que les prix dont il s'agit ont expressément pour objet des découvertes et inventions propres à perfectionner la Médecine ou la Chirurgie. Les pièces admises au Concours n'auront droit au prix qu'autant qu'elles contiendront une découverte parfaitement déterminée. ( 979 ) Si la pièce a été produite par l'auteur, il devra indiquer la partie de son travail où cette découverte se trouve exprimée; dans tous les cas, la Com- mission chargée de l'examen du concours fera connaître que c'est à la dé- couverte dont il s'agit que le prix est donné. Conformément à l'Ordonnance du 2,3 août 1829, outre les prix annoncés ci-dessus, il sera aussi décerné, s'il y a lieu, des prix aux meilleurs résultats des recherches entreprises sur des questions proposées par l'Académie, conformément aux vues du fondateur. Les Ouvrages ou Mémoires présentés au concours doivent être envoyés au Secrétariat de l'Institut avant le i*' juin de chaque année. PRIX BARBIER. M. Barbier, ancien Chirurgien en chef de l'hôpital du Val-de-Grâce, a légué à l'Académie des Sciences une rente de deiix mille francs , destinée à la fondation d'un prix annuel « pour celui qui fera une découverte pré- » cieuse dans les Sciences chirurgicale, médicale, pharmaceutique, et dans » la Botanique ayant rapport à l'art de guérir m. L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, dans sa prochaine séance publique. PRIX BRÉANT. Par son testament en date du 28 août 1849, M. Bréant a légué à l'Académie des Sciences une somme de cent mille francs pour la fonda- tion d'un prix à décerner « à celui qui aura trouvé le moyen de gué- » rir du choléra asiatique ou qui aura découvert les causes de ce terrible » fléau ( ' ) ». (' ) Il paraît convenable de reproduire iciles propres termes du fondateur: « Dans l'état » actuel delà Science, je pense qu'il y a encorebeaucoup dechoses à trouver dansla com- » position de l'air et dans les fluides qu'il contient : en effet, rien n'a encore été découvert » au sujet de l'action qu'exercent sur l'économie animale les fluides électriques, magné- » tiques ou autres ; rien n'a été découvert également sur les animalcules qui sont répan- » dus en nombre infini dans l'atraosplière, et qui sont peut-être la cause ou une des » causes de cette cruelle maladie. » Je n'ai pas connaissance d'appareils aptes, ainsi que cela a lieu pour les liquides. ( 9«o ) Prévoyant que le prix de cent mille francs ne sera pas décerné tout de suite, le fondateur a voulu, jusqu'à ce que ce prix soit gagné, que l'intérêt du capital fût donné à la personne qui aura fait avancer la Science sur la question du choléra ou de toute autre maladie épidémique, ou enfin que ce prix pût être gagné par celui qui indiquera le moyen de guérir radicale- ment les dartres ou ce qui les occasionne. Les concurrents devront satisfaire aux conditions suivantes : 1° Pour remporter le prix de cent mille francs , il faudra : « Trouver une » médication qui guérisse le choléra asiatique dans l'immense majorité des cas )> ; Ou:» Indiquer d'une manière incontestable les causes du choléra asiatique, de •■) façon qu'en amenant la suppression de ces causes on fasse cesser l' épidémie » ; Ou enfin : « Découvrir une prophylaxie certaine, et aussi évidente que l'est, » par exemple, celte de la vaccine pour la variole » . 2° Pour obtenir le prix annuel représenté par l'intérêt du capital, il faudra, par des procédés rigoureux, avoir démontré dans l'atmosphère l'existence de matières pouvant jouer un rôle dans la production ou la propagation des maladies épidémiques. Dans le cas où les conditions précédentes n'auraient pas été remplies, le prix annuel pourra, aux termes du testament, être accordé à celui qui aura trouvé le moyen de guérir radicalement les dartres, ou qui aura éclairé leur étiologie. » à reconnaître l'existence dans l'air d'animalcules aussi petits que ceux que l'on aper- » çoit dans l'eau en se servant des instruments microscopiques que la Science met à la » disposition de ceux qui se livrent à cette étude. » Comme il est probable que le prix de cent mille francs, institué comme je Fai )) expliqué plus haut, ne sera pas décerné de suite, je veux, jusqu'à ce que ce prix soit » gagné, que l'intérêt dudit capital soit donné par l'Institut à la personne qui aura fait » avancer la Science sur la question du choléra ou de toute autre maladie épidémique, « soit en donnant de meilleures analyses de l'air, en y démontrant un élément morbide, » soit en trouvant un procédé propre à connaître et à étudier les animalcules qui » jusqu'à présent ont échappé à l'œil du savant, et qui pourraient bien être la cause ou » une des causes de la maladie. » (9«' ) PRIX GODARD. Par un testament en date du 4 septembre 1862, M. le D' Godard a légué à l'Académie des Sciences « le capital d'une rente de mille francs, trois pour cent, pour fonder un prix qui, chaque année, sera donné au meilleur Mémoire sur l'anatomie, la physiologie et la pathologie des organes génito-urinaires. Aucun sujet de prix ne sera proposé. « Dans le cas où, une » année, le prix ne serait pas donné, il serait ajouté au prix de l'année sui- » vante. » En conséquence, l'Académie annonce que le prix Godard, dont la va- leur est de mille francs, sera décerné, chaque année, dans sa séance pu- blique, au travail qui remplira les conditions prescrites par le testateur. PRIX SERRES. M. Serres, membre de l'Institut, a légué à l'Académie des Sciences une somme de soixante mille francs, pour l'institution d'un prix triennal « sur » l'embryologie générale appliquée autant que possible à la Physiologie et à » la Médecine » . Un Décret en date du 19 août i868 a autorisé l'Académie à accepter ce legs; en conséquence, elle décernera un prix delà valeur de sept mille cinq cents francs, dans sa séance pubhque de l'année iSgS, au meilleur Ouvrage qu'elle aura reçu sur cette importante question. Les Mémoires devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le I*' juin 1893. PRIX CHAUSSIER. M. Chaussier a légué à l'Académie des Sciences, par testament en date du 19 mai i863, « une inscription de rente de deux mille cinq cents francs par an, que l'on accumulera pendant quatre ans pour donner un prix au meilleur Livre ou Mémoire qui aura paru pendant ce temps, et fait avancer la Médecine, soit sur la Médecine légale, soit sur la Médecine pra- tique ». ( 9«'-^ ) Un Décret, en date du 7 juillet 18G9, a autorisé l'Académie à accepter ce legs. Elle décernera ce prix, de h\ valeur de dix mille francs, dans sa séance publique de l'année 1896, au meilleur Ouvrage paru dans les quatre années qui auront précédé son jugement. Les Ouvrages ou Mémoires devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i"jaia 1893. PRIX PARKIN. M. le D'^ John Parkin a légué à l'Académie des Sciences, par testament en date du 3o décembre i885, la somme de i5oo livres sterling pour être placée en rentes françaises, et le revenu être employé, tous les trois ans, à récompenser des recherches sur les sujets suivants : « 1° Sur les effets curatifs du carbone sous ses diverses formes et plus » particulièrement sous la forme gazeuse ou gaz acide carbonique, dans » le choléra, les différentes formes de fièvre et autres maladies; )) 1° Sur les effets de l'action volcanique dans la production de maladies » épidémiques dans le monde animal et le monde végétal, et dans celle des » ouragans et des perturbations atmosphériques anormales. » Le testateur stipule : « i*" Que les recherches devront être écrites en français, en allemand » ou en italien ; » 2° Que l'auteur du meilleur travail publiera ses recherches à ses pro- » près frais et en présentera un exemplaire à l'Académie dans les trois » mois qui suivront l'attribution du prix ; » ^^ (Jhaque troisième et sixième année le prix sera décerné à un tra- » vail relatif au premier desdits sujets, et chaque neuvième année à un » travail sur le dernier desdits sujets. » L'Académie décernera pour la première fois le prix Parkin dans la séance publique de l'année 189'^. Le prix est de trois mille quatre cents francs. Les Mémoires devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i" juin 189^5. ( 9^^ ) PRIX BELLION, FONDÉ PAR M'"^ FOEHR. Par son testament, en date du 23 novembre 1881, M"'= Anne-Marie Foehr a légué à l'Académie des Sciences une inscription de rente trois pour cent de quatorze cent soixante et onze francs pour fonder un prix annuel, dit Prix Bellion, à décerner aux savants « qui auront écrit des Ouvrages ou » fait des découvertes surtout profitables à la santé de l'homme ou à l'amého- » ration de l'espèce humaine. » Le prix est de quatorze cents francs. Les Ouvrages devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i" juin de chaque année. PRIX MÈGE. Par son testament, en date du 4 février 1869, le D' Jean-Baptiste Mège a légué à l'Académie des Sciences « dix mille francs à donner en prix à » l'auteur qui aura continué et complété son essai sur les causes qui ont retardé » ou favorisé les progrés de la Médecine, depuis la plus haute antiquité jusqu'à » nos jours. » L'Académie des Sciences pourra disposer en encouragement des inté- » rets de cette somme jusqu'à ce qu'elle pense devoir décerner le prix. » L'Académie des Sciences décernera le prix Mège, s'il y a lieu, dans sa prochaine séance publique annuelle. / Les Ouvrages devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i"^juin. PRIX DUSGATE. M. Dusgate, par testamentendate du i i janvier 1 872, a légué à l'Acadé- mie des Sciences cinq cents francs de rentes (rançaises trois pour cent sur l'État. Dour, avec les arrérages annuels, fonder un prix de deux mille cinq cents francs, à délivrer tous les cinq ans à l'auteur du meilleur Ouvrage sur les signes diagnostiques de la mort et sur les moyens de prévenir les inhu- mations précipitées. C. R., i8qi, 2' Semestre. {T. CXIII, N» 25.) l3o ( 984 ) Le prix Dusgate sera décerné, s'il y jvlieii, dans Fa séance publique de l'année 1895. Les Ouvrages ou Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jus- qu'au i^'' juin 189.5. PRLX: LALLEMAND. Par un testament en date du 2 novembre iSSa, M. C.-F. Lallemand. Membre de l'Institut, a légué à l'Académie des Sciences une somme de cinquante mille francs dont les intérêts annuels doivent être employés, en son nom, à « récompenser ou encourager les travaux relatifs au système nerveux, dans la plus large acception des mots » . Un Décret en date du 26 avril i855 a autorisé l'Académie à accepter ce legs, dont elle n'a pu bénéficier qu'en 1880; elle annonce, en conséquence, qu'elle décernera annuellement le prix Lallemand, dont la valeur est fixée à dix-huit cents francs. Les travaux destinés au concours devront être envoyés au Secrétariat de l'Institut avant le 1'''' juin de chaque année. PHYSIOLOGIE. PRIX MONTYON. M. de Montyon, par deux donations successives, ayant offert à l'Aca- démie des Sciences la somme nécessaire à la fondation d'un prix annuel de Physiologie expérimentale, et le Gouvernement l'ayant autorisée à accepter ces donations, elle annonce qu'elle adjugera annuellement un prix de la valeur de sept cent cinquante francs à l'Ouvrage, imprimé ou manuscrit, qui lui paraîtra répondre le mieux aux vues du fondateur. PRIX L. LA GAZE. Voir page 972. ( 9«5 ) PRIX POU RAT. (Question proposée pour l'année 1892.) M. le D'' Marc-Aubin Pourat, par son testament en date du 20 juin 1876, a légué à l'Académie des Sciences la nue propriété d'un titre de deux mille francs 5 pour 100 sur l'État français, dont les arrérages doivent être affectés, après extinction de l'usufruit, à la fondation cVun prix annuel à décerner sur une question de Physiologie. Un décret du 29 octobre 1877 a autorisé l'acceptation de ce legs. L'Académie est entrée en possession dudit legs le 27 mai 1887. Elle rappelle qu'elle a proposé, pour sujet du prix cju'elle doit décerner dans la séance publique de l'année 1892, la question suivante : Recherches expérimentales et chimiques sur les phénomènes inhibitoires du choc nerveux. Le prix est exceptionnellement de trois mille six cents francs. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au i"juin 1892. PRIX POURAT. (Question proposée pour l'année 1898.) Rechercher les effets des injections sous-cutanées ou intra-vasculaires des liquides normaux de V organisme ou d'extraits liquides des divers tissus ou organes. Le prix est de dix-huit cents francs. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au i" juin 1893. PRIX MARTIN-DAMOURETTE. Par son testament olographe, en date du 3 février i883, M. le D' Félix- Antoine Martin-Damourette a légué à l'Académie des Sciences quarante (986) mille francs pour fonder un prix annuel ou biennal de Physiologie thérapeu- tique , Un décret en date du 29 juin 1887 a autorisé l Académie à accepter la moitié seulement dudit legs. L'Académie a décidé que leprixMartin-Damourette serait décerné tous les deux ans. Ce prix, dont la valeur est de quatorze eents francs , sera décerné, s'il y a lieu, dans la séance publique de l'année 1893. Les Ouvrages ou Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'iustitut jus- qu'au I*' juin 1893. GEOGRAPHIE PHYSIQUE. PRIX GAY. (Question proposée pour Tannée 1892.) Par un testament, en date du 3 novembre 1873, M. Claude Gav, Membre de l'Institut, a légué à l'Académie des Sciences une rente perpé- tuelle de deux mille cinq cents francs, pour un prix annuel de Géographie physique conformément au programme donné par une Commission nom- mée à cet effet. L'Académie rappelle qu'elle a proposé pour sujet du prix, qu'elle doil décern«r dans sa séance publique de l'année 1892, la question suivante : Etudier le magnétisme terrestre et en particulier la distribution des éléments magnétiques en France. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au i'^'' juin 1892. ( 98? ) PRIX GAY. (Question proposée pour l'année iSgS.) Étude sur les trajectoires des cyclones venant de l'Amérique du Nord ou des Antilles. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au i*"^ juin .893. PRIX GENERAUX. MEDAILLE ARAGO. L'Académie, dans sa séance du i4 novembre 1887, a décidé la fondation d'une médaille d'or à l'effigie d'Arago. Cette médaille sera décernée par l'Académie chaque fois qu'une décou- verte, un travail ou un service rendu à la Science lui paraîtront dignes de ce témoignage de haute estime. PRIX MONTYON (ARTS INSALUBRES). Conformément au testament de M. Auget de Montyon et aux Ordonnances royales des 2y juillet 1821, 2 juin 1823 et i3 août 1829, il sera décerné un ou plusieurs prix aux auteurs qui auront trouvé les moyens de rendre un art ou un métier moins insalubre. L'Académie juge nécessaire de faire remarquer que les prix dont il s'agit ont expressément pour objet des découvertes et inventions qui dimi- nueraient les dangers des diverses professions ou arts mécaniques. Les pièces admises au Concours n'auront droit au prix qu'autant qu'elles contiendront une découverte parfaitement déterminée. ( 98« ) Si la pièce a été produite par l'auteur, il devra indiquer la partie de son travail où cette découverte se trouve exprimée ; dans tous les cas, la Com- mission chargée de l'examen du concours fera connaître que c'est à la dé- couverte dont il s'agit que le prix est donné. Les Ouvrages ou Mémoires présentés au concours doivent être envoyés au Secrétariat de l'Institut avant le i" juin de chaque année. PRIX CUVIER. La Commission des souscripteurs pour la statue de Georges Cuvier ayant offert à l'Académie une somme résultant des fonds de la souscription restés libres, avec l'intention que le produit en fût affecté à un prix qui porterait le nom de Cuvier, et serait décerné tous les trois ans à l'Ouvrage le plus re- marquable, soit sur lerègne animal, soit sur la Géologie, le Gouvernement a autorisé cette fondation par une Ordonnance en date du 9 août iSSg. L'Académie annonce qu'elle décernera, s'il y a lieu, le prix Cuvier, dans sa séance publique de l'année i8g4, à l'Ouvrage qui remplira les conditions du concours, et qui aura paru depuis le i" janvier 1891 jusqu'au 3i décembre 1893. Le prix est de quinze cents francs. PRIX TREMONT. M. le baron de ïrémont, par son testament en date du 5 mai 1847, a légué à l'Académie des Sciences une somme annuelle de onze cents francs, pour aider dans ses travaux tout savant, ingénieur, artiste ou mécanicien, auquel une assistance sera nécessaire « pour atteindre un but utile et glo- rieux pour la France » . Un Décret, en date du 8 septembre i856, a autorisé l'Académie à accepter cette fondation. En conséquence, l'Académie annonce que, dans sa séance publique annuelle, elle accordera la somme provenant du legs Trémont, à titre d'en- couragement, à tout savant, ingénieur, artiste ou mécanicien qui, se trou- vant dans les conditions indiquées, aura présenté, dans le courant de ( 9î^9 ) l'année, une découverte ou un perfectionnement paraissant répondre le mieux aux intentions du fondateur. PRIX GEGNER. M. Jean-Louis Gegner, par testament en date du 12 mai 1868, a légué à l'Académie des Sciences « un nombre d'obligations suffisant pour former le capital d'un revenu annuel de quatre mille francs , destiné à soutenu' un savant qui se sera signalé par des travaux sérieux, et qui dès lors pourra continuer plus fructueusement ses recherches en faveur des progrès des Sciences positives ». L'Académie des Sciences a été autorisée, par Décret en date du 2 oc- tobre 1869, à accepter cette fondation. PRIX DELALANDE-GUERINEAU. Par u n testament en date du 1 7 août 1872, M"" Veuve Delalande-Guérineau a légué à l'Académie des Sciences une somme réduite à dix mille cinq francs, pour la fondation d'un prix à décerner toits les deux ans « au voyageur » français ou au savant qui, l'un ou l'autre, aura rendu le plus de services à n la France ou à la Science » . Un Décret en date du 20 octobre 1878 a autorisé l'Académie à accepter ce legs. Elle décernera, en conséquence, le prix Delalande-Guérineau dans la séance publique de l'année 1892. Le prix est de mille francs. Les pièces de concours devront être déposées au Secrétariat de l'Institut avant le l'^'juin 1892. PRIX JEAN REYNAUD. jyjrne Veuve Jean Reynaud, « voulant honorer la mémoire de son mari et perpétuer son zèle pour tout ce qui touche aux gloires de la France », a, par acte en date du 23 décembre 1878, fait donation à l'Institut de France d'une rente sur l'État français, de la somme de dix mille francs, destinée à fonder un prix annuel qui sera successivement décerné par / ( 9\P ) les cinq Académies « au travail le plus méritant, relevant de chaque classe de l'Institut, qui se sera produit pendant une période de cinq ans ». « Le prix J. Reynaud, dit la fondatrice, ira toujours à une oeuvre origi- » nale, élevée et ayant un caractère d'invention et de nouveauté. » Les Membres de l'Institut ne seront pas écartés du concours. » Le prix sera toujours décerné intégralement; dans le cas où aucun M ouvrage ne semblerait digne de le mériter entièrement, sa valeur sera " délivréeàquelquegrandeinfortune scientifique, littéraire ou artistique. » Un Décret en date du 25 mars iS'yg a autorisé l'Institut à accepter cette généreuse donation. L'Académie des Sciences décernera le prix Jean Reynaud dans sa séance publique de l'année 1 896. PRIX JEROME PONTI. M. le chevalier André Ponti, désirant perpétuer le souvenir de son frère Jérôme Ponti, a fait donation, par acte notarié du 1 1 janvier 1879, d'une somme de soixante mille lires italiennes, dont les intérêts devront être employés par l'Académie « selon qu'elle le jugera le plus à propos pour encourager les Sciences et aider à leurs progrès ». Un Décret en date du i5 avril 1879 ^ autorisé l'Académie des Sciences à accepter cette donation ; elle annonce, en conséquence, qu'elle décernera le prix Jérôme Ponti tous les deux ans, à partir de l'année 1882. Le prix, de la valeur de trois mille cinq cents francs, sera accordé à l'auteur d'un travail scientifique dont la continuation ou le développement seront jugés importants pour la Science. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au i*'' juin 1892. PRIX PETIT D'ORMOY. Par son testament, en date du 24 juin 1875, M. A. Petit d'Ormoy a institué l'Académie des Sciences sa légataire universelle, à charge par elle d'employer les revenus de sa succession en prix et récompenses attribués / ( 99' ' suivant les conditions qu'elle jugera convenable d'établir, moitié à des travaux théoriques, moitié à des applications de la Science à la pratique médicale, mécanique ou industrielle. Un Décret, en date du 20 février i883, a autorisé l'Académie à accepter ce legs; en conséquence, elle a décidé que, sur les fonds produits par le legs Petit d'Ormoy, elle décernera tous les deux ans, à partir de l'an- née i883, un prix de û?/a? »2///e/Aa«c5 pour les Sciences mathématiques pures ou appliquées, et un prix de dix mille francs pour les Sciences naturelles. Les reliquats disponibles de la fondation pourront être employés par l'Académie en prix ou récompenses, suivant les décisions qui seront prises à ce sujet. PRIX LECONTE. Conformément au testament de M. Victor-Eugène Leconte, en date du 10 septembre 1886, une somme de cinquante mille francs sera donnée, en un seul prix, tous les trois ans, sans préférence de nationalité : 1" Aux auteurs de découvertes nouvelles et capitales en Mathématiques, Physique, Chimie, Histoire naturelle. Sciences médicales; 1° Aux auteurs d'applications nouvelles de ces sciences, applications qui devront donner des résultats de beaucoup supérieurs à ceux obtenus jusque-là. L'Académie décernera le prix Leconte, s'il y a lieu, dans la séance pu- blique de l'année 1892. PRIX TCHIHATCHEF. Par testament en date du i"'' mars 1875, M. Pierre de Tchihatchef a légué à l'Académie des Sciences la somme de cent rmlle francs. Dans son testament, M. de Tchihatchef stipule ce qui suit : « Les intérêts de cette somme sont destinés à offrir annuellement aux » naturalistes de toute nationalité qui se seront le plus distingués dans l'ex- » ploration du continent asiatique (ou îles limitrophes), notamment des >> régions les moins connues et, en conséquence, à l'exclusion des con » trées suivantes : Indes britanniques, Sibérie proprement dite, Asie Mi » neure et Svrie, contrées déjà plus ou moins explorées. G. R.. i«9i, 1' Semestre. (T. CXKI, K° 25.) t3l ( 992 ) » Les explorations devront avoir pour objet une branche quelconque » des sciences naturelles, physiques ou mathématiques. » Seront exclus les travaux ayant rapport aux autres sciences, telles » que : Archéologie, Histoire, Ethnographie, Philologie, etc. » Lorsque l'Académie ne croira pas être dans le cas d'accorder une rè- » compense ou un encouragement, soit partiellement, soit intégralement » le montant ou le restant des intérêts annuels de la susdite somme seront » ajoutés à ceux de l'année ou des années subséquentes jusqu'à l'époque ') où l'Académie jugera convenable de disposer de ces intérêts, soit à titre n de récompense pour des travaux accomplis, soit pour en faciliter l'entre- » prise ou la continuation. M II est bien entendu que les travaux récompensés ou encouragés » devront être le fruit d'observations faites sur les lieux mêmes et non des » œuvres de simple érudition. » L'Académie décernera le prix Tchihatchef, s'il y a lieu, dans la séance publique de l'année 1898. Le prix est de trois mille francs. Les Ouvrages devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le 1" juin de l'année 1893. PRIX FONDE PAR M""" la Marquise DE LAPLACE. Une Ordonnance royale a autorisé l'Académie des Sciences à accepter la donation, qui lui a été faite par M™* la Marquise de Laplace, d'une rente pour la fondation à perpétuité d'un prix consistant dans la collection complète des Ouvrages de Laplace. Ce prix est décerné, chaque année, au premier élève sortant de l'École Polytechnique. ( 993 ) CONDITIONS COMMUNES A TOUS LES CONCOURS. Les concurrents sont prévenus que l'Académie ne rendra aucun des Ouvrages envoyés aux concours; les auteurs auront la liberté d'en faire prendre des copies au Secrétariat de l'Institut. Par une mesure générale prise en i865, l'Académie a décidé que la clôture des concours pour les prix qu'elle propose aurait lieu à la même époque de l'année, et le terme a été fixé au premier juin. Les concurrents doivent indiquer, par une analyse succincte, la partie de leur travail où se trouve exprimée la découverte sur laquelle ils appellent le jugement de l'Académie. Nul n'est autorisé à prendre le titre de Lauréat de l'Académie, s'il n'a été jugé digne de recevoir un Prix. Les personnes qui ont obtenu des ré- compenses, des encouragements ou des mentions, n'ont pas droit à ce titre. LECTURES. M. M. Berthelot, Secrétaire perpétuel, lit une Notice historique sur Henri-Milne Edwards, Membre de l'Académie. J. B. et M. B. ( 994 TiBLEALX DES PRIX DÉCERNÉS ET DES PRIX PROPOSÉS DANS LA SÉANCE DU LUNDI 21 DÉCEMBRE 1891. TABLEAU DES PRIX DECERNES. ANNEE 1891. GÉOMÉTRIE. Prix Francœur. — Le prix esl décerné à M. Mouchot 8S7 Prix Poncelet. — Le pnx est décerné à M. Humbert S8S mécanique. Prix extraordinaire de six mille francs. - (Progrès de nature à accroître l'efOca- cité de nos forces navales.) Quatre prix sont décernés: deux prix principaux égaux à MM. Pollard et Dudebout, un prix à M. Guyou et un prix à M. Chabaud- Arnaud. ... 888 Prix Montyon. - Le prix est décerné à M. Caméré 892 Prix Plumey. — Le prix esl décerné à M. de Maupeou 892 Prix Dalmont. — Le prix est décerné à M. Considère. La Commission accorde une mention très honorable à .\L Autonne et une mention honorable à M. d'Ocagne. 8g3 Prix Fourxeyron. — Le prix est décerné à M. Leloutre 894 ASTRONOMIE. Prix LAL.iNDE. -- Le prix est décerné à M. G. Bigourdan Prix Damoiseau. — ( l'erlectionner la théo- rie des inégalités à longues périodes cau- sées par les planètes dans le mouvement de la Lune. Voir s'il en existe de sensibles 897 en dehors de celles déjà bien connues.) Le prix n'est pas décerné et est reporté en 1892. Néanmoins, il est accordé trois prix à MM. Caillot, Callandreau et Schulhof. 898 Prix Valz. — Le prix est décerné à ^l.Vogel. 900 Prix J.iNssEX. — Le prix est décerné à M. G. Bayet 900 PHYSIQUE. Prix La Gaze. — Le prix est décerné à ^' . J. Violle 90: STATISTIQUE. Prix Moxtyon. — Le prix esl décerné à MM. Cheysson et Toqué goS CHIMlli. Prix Jeckeh. — Le prix est partagé entre MM. Béhal et Meunier 906 Prix La Gaze. — Le prix est décerné à M. yl. Joly i. i ..... i . ..i .j 911 GÉOLOGIE. Prix Delesse — Le prix est décerné à M. Barrais 914 BOTANIQUE. Prix Bordin. - Le prix esl décerné à M. Léon Guignard 91. S Prix Desmazières. — Le prix est décerné à .M. Auguste-Napoléon Berlese 918 ^ 99=» Prix Montagne. — Le prix est décerné à ^\. Henri Jumelle 9''» Prix Thore. — Le prix est décerné à à MM. /. Costantin et L. Dufour g^ô ANATOMIE ET ZOOLOGIE. Grand prix des Sciences physiques. — Le prix est décerné à M. Jourdan (|2!^ Prix BoRDiN.— (Étude comparative de l'ap- pareil auditif chez les animaux vertébrés à sang chaud (Mammifères et Oiseaux)]. Le prix est décerné à M. Beauregard 924 Prix Savigny. — Le prix est décerné à M. le D' Lionel Faurot 9-*' Prix Da Gama Machado. - Le prix n'est pas décerné. Un encouragement est accordé à M. Raphaël Blanchard et à M. L. Jou- bin 927 MÉDECINE ET CHIRURGIE. Prix Montyon. — Trois prix sont décernés : à M. Dastre, à M. Diiroziez, à M. Lanne- longue. Trois mentions sont accordées à mm". Sanchez-Toledo et Veillon, à U. Sou- lier, à M. Zambaco. Des citations sont accordées h MM. Arthaud et Butte, à M. Balemann, A ALM. Bloch et Londe, à M. Catsaras, à I\L Debierre, à M. Gar- nier, à M. Gautrelet et à M. Netter 938 Prix Barbier. — Le prix est décerné à ■M. Tscherning. Deux mentions sont ac- cordées à M. Delthil et à M. Dupuy . ... tji\ Prix Breant. — Le prix n'est pas décerné. Un encouragement est accordé à M. le D' Nepveu 93 1 Prix Godard. — Le prix est décerné à iM. Poirier. Une mention honorable est ac- cordée à M. le D' Wallich 902 Prix Chaussier. — Le prix est décerné à M. le D' Brouardel. Une mention très ho- norable est accordée à feu E. Duponchel. 933 Prix Bellion. - Le prix est partagé entre RL Cartier et M. Alireur 93.'( Prix Mége. — Le prix est décerné à M. Fré- déric Courmont 935 Prix Lallemand. — Le prix est partagé entre MAL Gilles de la Tourelle et H. Cathelineau et M. F. Raymond. Des mentions honorables sont accordées à MM. Legrain, Debierre et Le Fort, Bruhl, Sollier et Colin gSfi PHYSIOLOGIE. Prix Montyon. — Le prix est décerné à MM. Bloch et Carpentier. Deux mentions sont accordées à M. Hédon et à M. Le- sage 936 Prix La Gaze. — Le prix est décerné à M. 5. Arloing 9^8 Prix Pour.it. — Le prix est décerné à M. Gley 9'h3 Prix Martin-Damourette. — Le prix est dé- cerné à M, Gley 94** GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. Prix G.\y. — Le prix n'est pas décerné. La question est prorogée à l'année 1892 9^9 PRIX GÉNÉRAUX. Prix Montyon (Arts insalubres). — La partie principale du prix est accordée à M. Gréhant, une portion à JL Z^ryetune portion égale à M. Broussct. Il est, de plus, accordé une mention honorable i\ AL Bédoin et à M. Lechien 930 Prix Cuvier. — Le prix est décerné au Geological Sun>ey des Etats-Unis gô'i Prix Tresiont. — Le prix est décerné à M. Emile Rivière 958 Prix Geoner. — Le prix est décerné à M. Paul Serret gSg Prix Jean Reynaud. - Le prix est décerné à feu M. Georges-Henri Halphen 959 Prix Petit d'Orsioy (Sciences juthemati- QUEs). — Leprixestdécerné à M. Edouard Goursat 909 Prix Petit d'Ormoy (Sciences naturelles). — Le prix est décerné à M. Léon Vail- lant 960 Prix de la fondation Leconte. — Une subvention est accordée à M. Douliot.... 962 Prix Laplace. Le prix est décerné à i\L Champy {Louis ), ^oxii le premier, en 1891, de l'École Polytechnique et entré à l'École des Mines 962 (996) PRIX PROPOSÉS pour les années 1892, 1893, 1894, 1895 et 1896. géométuie. 1892. Grand prix des Sciences mathéma- tiques. — Détermination du nombre des nombres premiers inférieurs à une quan- tité donnée 968 1892. Prix Bordin. — Étudier les surfaces dont l'élément linéaire peut être ramené à la forme rfi=- [/(«) — tp(v)](rf«'J- rff'). 964 1892. Prix Bordin. — Applications de la théorie générale des fonctions abéliennes à la Géométrie , . 964 1892. Prix Francœur 964 1892. Prix Poncelet 965 mécanique. 1892. Prix extraordinaire de six mille francs. — Destiné à récompenser tout pro- grès de nature à accroilre l'efficacité de nos forces navales 966 1892. Prix Montyon 966 1892. Prix Plumey 966 1894. Prix Dalmont 966 1893. Prix Fourneyron. — Étude histo- rique, théorique et pratique sur la rupture des volants 967 ASTRONOMIE. 1892. Prix Lalande 968 1892. Prix Damoiseau. — Perfectionner la théorie des inégalités à longues périodes causées par les planètes dans le mouve- ' ment de la Lune. Voir s'il en existe de sensibles en dehors de celles déjà bien connues 96S 1894. Prix Damoiseau. — Perfectionner les méthodes de calcul des perturbations des petites planètes en se bornant à repré- senter leur position, à quelques minutes d'arc près, dans un intervalle de cin- quante ans. Construire ensuite des Tables numériques permettant de déterminer rapidement les parties principales des 968 perturbations 1892. Prix Valz 969 1892. Prix Janssen giîg physique. 1893. Prix L La Gaze 970 statistique. 1892. Prix Montyon 971 CHIMIE. 1892. Prix Jecker 971 1893. Prix L. La Gaze 972 minéralogie et géologie. 1893. Gr,vnd prix des Sciences physiques. — Étude approfondie d'une question rela- tive à la géologie d'une partie de la l'rance 9.^2 1893. Prix Bordin. — Genèse des roches, éclairée par l'expérimentation synthé- tique g-2 1892. Prix Vaillant. — Applications de l'examen des propriétés optiques à la dé- termination des espèces minérales et des roches 973 1893 Prix Delesse 973 1893. Prix Fontannes 974 BOTANIQUE. 1892. Prix Barbier 974 1892. Prix Desmaziéres 974 1892. Prix Montagne 975 1892. Prix de la Fons Mélicocq 970 1892 Prix Thore 976 agriculture. 1S93. Prix Morogues 976 ANATOMIE et ZOOLOGIE. 1892. Prix Thore 977 1892. Prix Savigny 977 1894. Prix da Gama Machado 978 médecine et chirurgie. 1892. Prix Montyon 978 1892. Prix Barrier .. 979 1892. Prix Breant 979 1892. Prix Godard q8i ( 997 ) 1893. Prix Serres 981 1895. Prix Chaussier 981 1893. Prix Parkin 983 1892. Prix Bellion 988 1892. Prix Mège gSS 1895. Prix DusGATE gSS 1892. Prix Lallemvnd 984 physiologie. 1892. Prix Montyon 1893. Prix L. La Gaze 18S2. Prix Pourat. — Recherches expéri- mentales et chimiques sur les phénomènes inhibitoires du choc nerveux 1893. Prix Pourat. — Rechercher les effets des injections sous-cutanées ou intra-vas- culaires des liquides normaux de l'orga- nisme ou d'extraits liquides des divers tissus ou organes 1892. Prix Martin-Damourette 984 çiSb 985 985 GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. 1892. Prix Gay. — Étudier le magnétisme terrestre et en particulier la distribution des éléments magnétiques de la France.. 986 189.1. Prix Gay. — Etude sur les trajectoires des cyclones venant de l'Amérique du Nord ou des Antilles 987 PRIX GÉNÉRAUX. Médaille Akago 987 1892. Prix MoNTYON, Arts INSALUBRES 987 189'i. Prix CuviER 988 1S92. Prix Trémont 988 1892. Prix Gegner 989 1892. Prix Delalande-Guérineau 989 1896. Prix Jean Reynaud 989 1892. Prix Jérôme Ponti 990 1893. Prix Petit d'Ormoy 990 1892. Prix Leconte 991 1893. Prix Tchihatohef 991 1892. Prix Laplaoe 991 Conditions communes à tous les concours Avis relatif au titre de Lauréat de l'Académie. 993 993 / ( 9y8 ) TABLEAU PAR ANNÉE DES PRIX PROPOSÉS POUR 1892, 1893, 1894, 1895 ET 1896. 1892 Grand prix des Sciences mathématiques. DétermiDation du nombre des nombres premiers intérieurs à une" quantité donnée Prix Bordin. — Etudier les surfaces dont l'élément linéaire peut être ramené à la forme ds' [/(u)-f{v)]{du'~r-dv'). Prix Bordin. - Applications de la théorie générale des fonctions abéliennes à la Géomé- trie. Prix Francœur. - Découvertes ou travaux utiles au progrès des Sciences mathématiques pures et appliquées. Prix Poncelet. — Décerné à l'auteur de l'Ou- vrage le plus utile au progrès des Sciences ma- thématiques pures ou appliquées. Prix extraordinaire de six mille francs. — Progrés de nature à accroître l'efficacité de nos forces navales. Prix Montyon. — Mécanique. Prix Plumey. - Décerné à l'auteur du per- fectionnement des machines à vapeur ou de toute autre invention qui aura le plus contribué aux progrès de la navigation à vapeur. Prix Lalande. — Astronomie. Prix Damoiseau. — Perfectionner la théorie des inégalités à longues périodes causées par les planètes dans le mouvement de la Lune. Prix Valz. — Astronomie. Prix Janssen. ..Vstroiiomie physique. Prix Montyon. - Statistique. Prix Jecker. -- Chimie organique. Prix Vaill.\nt. — Applications de l'examen des propriétés optiques à la détermination des espèces minérales et des roches. Prix Desmazières. - Décerné à l'auteur de l'Ouvrage le plus utile sur tout ou partie de la Cryptogamie. Prix Montagne. - Décerné aux auteurs de travaux importants ayant pour objet l'anatomie, la physiologie, le développement ou la descrip- tion des Cryptogames inférieures. Prix Thore. — Décerné alternativement aux travaux sur les Cryptogames cellulaires d'Eu rope et aux recherches sur les mœurs ou l'ana- tomie d'une espèce d'Insectes d'Europe. Prix de la Fons Mêlicocq. — Décerné au meil- leur Ouvrage de Botanique sur le nord de la France. Prix Savigny, fondé par M"' Letellier. — Dé- cerné à de jeunes zoologistes voyageurs. Prix Montyon. — Médecine et Chirurgie. Prix Bréant. — Décerné à celui qui aura trouvé le moyen de guérir le choléra asiatique. Prix Godard. — Sur l'anatomie, la physiolo- gie et la pathologie des organes génito-urinaires. Prix Barbier. -- Décerné à celui qui fera une découverte précieuse dans les Sciences chirurgi- cale, médicale, pharmaceutique, et dans la Bo- tanique ayant rapport à l'art de guérir. Prix Lallem.\nd. — Destiné à récompenser ou encourager les travaux relatifs au sjstème ner- veux, dans la plus large acception des mots. Prix Bellion, fondé par M"" Foehr. — Dé cerné à celui qui aura écrit des Ouvrages ou fait des découvertes surtout profitables à la santé de l'homme ou à l'amélioration de l'espèce humaine. PRiXiMÈûE. — Décerné à celui qui aura con- tinué et complété l'essai du D' Mège sur les causes qui ont retardé ou favorisé les progrès de la Médecine. Prix Montyon. — Physiologie expérimentale. Prix Pourat. - Recherches expérimentales et chimiques sur les phénomènes inhibitoires du choc nerveux. Prix Martin-Damourette. - Physiologie thé- rapeutique. Prix G.vy. - Étudier le magnétisme terrestre et en particulier la distribution des éléments ma- gnétiques en France. Prix Montyon. - Arts insalubres. Prix ïrémont. - Destiné à tout savant, artiste ou mécanicien auquel une assistance sera néces- saire pour atteindre un but utile et glorieux pour la France. ( 999 ) PrixGeqner. — Destinée soutenir un savant qui se sera distingué par des travaux sérieux pour- suivis en faveur du progrès des Sciences positives. Prix Delalande-Guérineau. — Décerné au voyageur français ou au savant qui, l'un ou l'autre, aura rendu le plus de services à la France ou à la Science. Prix JÉRÔME Ponti. — Décerné à l'auteur d'un travail scientifique dont la continuation ou le développement seront jugés importants pour la Science. Prix Leconte. — Décerné : 1° aux auteurs de découvertes nouvelles et capitales en Mathé- matiques, Physique, Chimie, Histoire naturelle, Sciences médicales; 2° aux auteurs d'applications nouvelles de ces Sciences. Prix Laplace. — Décerné au premier élève sortant de l'École Polytechnique. 1895 Prix Fourneyron. — Etude historique, théo- rique et pratique sur la rupture des volants. Prix Gay. - Etude sur les trajectoires des cyclo- nes venant de l'Amérique du Nord ou des Antilles. Prix Pourat. — Rechercher les elïets des in- jections sous-cutanées ou intra-vasculaires des liquides normaux de l'organisme ou d'extraits liquides des divers tissus ou organes. Prix L. La Gaze. — Décernés aux auteurs du meilleur ti-avail sur la Physique, la Chimie et la Physiologie. Prix Delesse. — Décerné à l'auteur d'un tra- vail concernant les Sciences géologiques ou, à défaut, les Sciences minéralogiqucs. Prix Fontannes. — Décerné à l'auteur de la meilleure publication paléontologique. Prix Bordin. — Genèse des roches éclairée par l'expérimentation synthétique. Grand prix des Sciences physiques. — Etude appi-ofondie d'une question relative à la géologie d'une partie de la France. Prix Morogues. — Décerné à l'Ouvrage qui aura fait faire le plus grand progrès à r.\gricul- ture eu France. Prix Serres. --- Embryologie générale appli- quée autant que possible à la Physiologie et à la Médecine. Prix Petit d'Ormoy. — Sciences mathémati- ques pures ou appliquées et Sciences naturelles. Prix Parkin. — Recherches sur les effets cura- tifs du carbone sous ses diverses formes et plus particulièrement sous la forme gazeuse ou gaz acide carbonique, dans le choléra, les diffé- rentes formes de fièvre et autres maladies. Prix Tciiihatciief. — Destiné aux naturalistes de toute nationalité qui auront fait, sur le conti- nent asiatique (ou iles limitrophes), des explo- rations ayant pour objet une branche quelconque des Sciences naturelles, physiques ou mathéma- tiques. I 1894 Prix Dalmont. - Décerné aux ingénieurs des Ponts et Chaussées qui auront présenté à l'Aca- démie le meilleur travail ressortissant à l'une de ses Sections. Prix Damoiseau. — Perfectionner les méthodes de calcul des perturbations des petites planètes. Prix Cuvier . - Destiné à l'Ouvrage le plus remarquable soit sur le règne animal, soit sur la Géologie. Prix da Gama Maciiado. — Sur les parties co- lorées du système tégumentaire des animaux ou sur la matière fécondante des êtres animés. 1895 Prix Chaussier. — Décerné à des travaux im- portants de Médecine légale ou de Médecine pra- tique. Prix Dusgate. — Décerné à l'auteur du meil- leur Ouvrage sur les signes diagnostiques de la mort et sur les moyens de prévenir les inhuma- tions précipitées. -Prix Jean Reynaud. période de cinq ans. 1896 Décerné au travail le plus méritant qui se sera produit pendant une G. R., 1891, 2' Semestre. (T. CXIII, N" 25.) 1J2 / On souscrit à Paris, chez GAUTHIER - VILLÂRS ET FIES, Quai (les Grands-Aiigusiins, n" 5). Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régiilièreineiil le Dimimrhi;. lis fonneiit, à la fin de l'année, deux volumes \n-\'. De Tables, l'une par ordre alplialjéti(iuc do matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est anni et part du i^' janvier. Le prix de Cdbonneiuenl est fixé ainsi r/iiil mit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les Irais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Michel et Médan. I Gavault Sl-Lager. Alger ' Jourilan. 1 Ruir. Amiens Hecquet-Decobert. j Germain et Grassin. ( Lachéseel Oulbeau lki)oiinç Jérôme. IScsaïK^oii Jacquard. Avrard. DulhulT. iMuller (G.). Ageii. A/iL'crs. Uordcait.r . \ lluurges. Brest. Caen Renaud. Lefourjûcr. V. Robert. J. linbert. \' Uzel Caioir. Raer. Massif. Chambei) Perriri. ( Henry. Cherbourg... . Clermonl-Feri "'J'"' Ifutun. Cirenoule . . . La /iuchclte. I Marguerie. ( Rousseau. / Ribou-Collay. I Laniarche. Ratel. ' Damidot. ( Lauverjat. ' Crépin. ( Drevel. ( Gralier. Robin. /,e //„../■« jBourdignon. ( Dombre. !.i/le.. Ropiteau. Lefebvre. Quarré. Lorient. chez Messieurs : ( Baumal. / M"' lexier. Beaud. \ Georg. l-)on I Mégret. Palud. Marseille.. . . Montpellier . Moulins Ville et Pérussel. Pessailhan. \ Calas. ' Goulet. Martial Place. / Sordoillet. i\'ancv Grosjean-Maupin. ' Sidol frères. ( Loiseau. ( M"" Veloppé. ( Bar m a. ( Visconli et C'". .\imes Thibaud. Orléans Luzeray. ( Blanchier. ( Druinaud. Bennes Plihon et Hervé. Boche fort Boucheron - Rossi - ) Langlois. [gnol. ( Leslringant. Chevalier. ( Bastide. ( Rumèbe. \ Gimet. [ Privai. , Boisselier. Toius j Pérical. ' Suppligeon. , Giard. ' Lemaitre. Xaiites Nice. . . Hoitiers. . Boiien S'-Ktienne . Toulon Toulouse... Valenciennes.. Amsterdam. Berlin. . . Berne . . . Bologne. chez Messieurs : ( Rubbcrs. ' Teikema Caarelsen Athènes Reck. [et C''. Barcelone Verdaguer. I Asher et C'-. 1 Calvary et C'°. 1 Friediandcr el fds. ( .Mayer el Millier, i Sclimid, l''i"anckc et ) C-. Zanicliclli et C". j Ramiol. Bruxelles Mayolez. ' Lcbègue et C'. \ Haiuiann. Bucharest . ,, ' Ranisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BellelG" Chrisliania Cammcrmcycr. Conslantinojile. . Otto et Keil. Copenhague Hiisl et fils. Florence Lœscher et Seeber. Gand Iloste. Gènes Bcuf. , Cherbuliez. Genève Georg. ( Stapelinohr. La Haye Bclinfanle frères. 1 Benda. Lausanne „ ' Payot. ■ Barlh. \ Brockhaus. Leipzig ' Lorentz. J Max Rube. ', Twietmeyer. ^ Desocr. ' Gnusé. Londres Luxembourg. Madrid .Milan . . Moscou. h' a pies. /\ei\'-}'or/;. Odessa Oxford I'. derme.. . Porto Prague Bio-Janeiro . Borne Bolterdum Stockholm.. \ I S' Petersbour Turin . Liège. Varsovie. Vérone . . . Vienne . Zurich. chez Messieurs : I Dulau. ( Nuit. V. Biick. Ijibrairie Gutei ber-g. < Gonzalès e hijos. Yravedra. F. Fé. Dumolai'd frères Hœpli. Gautier. Furcheim. Marghieri di Giu Pellerano. Chrislern. Stechert. Weslermann. Rousseau. l^arker el C'". Clausen. Magalhaés. Rivnac. Garnier. ( Bocca frères. ( Loescher et C'*. Kramcrs et fils. Samson et Walli ( Zinserling. ( Wolir. Bocca frères. Brero. Clausen. RosenbergelSelli Gebethiier el VVo Drucker. Frick. Gerold el C''. Meyer el Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865. ) Volume in-4°; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre iSSo.) Volume in-l"; 1889. Prix 15 i'r. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DenBÈset A.-J.-J. Soubr. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent I Cumèles, par M. IIassen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matiér grasses, par M. Claude Bebsard. Volume in-4'', avec 32 planches; iS56 15 Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benedes. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Scienc pour le concours de iS53, et puis remise ptiurcelui de i856, savoir : a Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains séi » mental res, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nain !■ des rapports qui existent eutre l'étatactuel du règne organique et ses étals antérieurs », par M. le Professeur Bbons. ln-4°, avec 27 planches; 1861. .. 15 A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, el les IMémoires présentés par divers Savants a l'Académie des Sciences. ,^■ 25. TAI!I,E DES ARTICLES. (Séance du 21 décembre îîîî)!.) I';.ges. Allooulioii de M. DcraiAnTHE ^1^ Prix cléccrnes ^i Prix proposés ■' '' Tableau des prix décernés ■ W Tableau des prix proposés ■ 99° Tableau par année des prix proposés 99" PAKIS. - IMPRl.MEKIE GAUTUIER-V ll.L^US KT FILS. Quai de- Grands- Vuauslins, -iô 1891 M 18 lt85 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAK IflIU. liES SECRÉTAIRES PERPÉTUEL.!». TOME CXIII. N^ 26 (28 Décembre 1891 PARIS, GAUTHIER-VILLARS lîT FILS, IMPRIMEUKS-LIBRAIUES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 55. ' 1891 RÈGLEMENT RELATIF ALX COMPTES RE;^DUS, Adopté dans les séances des 2.3 juin i8(iy. et si jmai iStô. Les Comptes rendus liehdoinadaires des séances de l' Académie se composent des extraits des ti'avaiix de ses Membres et de l'analyse des Mémoires on Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier on numéro d'js Comptes rendus a l\'6 pages on 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. ARTICLE i". — Impression des travaux de V Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un ÎMembre oupar un Associé étrangerdel'Académie comprennent an plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o ]3ages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. IjCs Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. An iicLL 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. r^es Mémoires lus on présentés par des personne! qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires soni tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrail dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction | autant qu'ils le jugent convenable,, comme ils le for pour les articles ordinaires de la correspondance offi cielle de l'Académie. écrite par leur auteur a ete remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages jiar année. Dans les Corhptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui v ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les ' remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de ' lire, dans les séances suivantes, des Notes on Mé- ' moires sur l'objet de leur discussion. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à rimjM'imerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans \eCompte rendi actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. • Le tirage à part des articles est aux frais des aui tenrs; il n'y a d'exception que pour les Rapports el les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tons les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard 1« Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDT 28 DÉCEMBRE 1891, PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. MEMOIRES ET COMMÎIOTCATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. OPTIQUE. -- Sur un réseau oculaire; par M. Mascart. « Quand on observe ilans une lunette l'image d'une étoile brillante, si l'œil est placé latéralement, de façon que la pupille se trouve en partie cachée })ar le bord de l'œilleton, l'étoile paraît accompagnée de deux spectres assez éclatants, dont le ronge est en dehors et qui sont situés de part et d'autre dans la direction de la tangente an bord de l'écran. En déplaçant l'œil sur le contour de l'œilleton, ces spectres décrivent une circonférence. » Après avoir ainsi constaté le phénomène, on peut viser à la manière habituelle et, avec un peu d'exercice, on arrive souvent à reconnaître l'existence tl'un anneau irisé, beaucoup plus pâle, à la même distance an- gulaire que le spectre précédent. » On retrouve la même apparence en observant une vive lumière de G. lî., 1891, ■>• Semestre. (T. CXIH, N= 26. I '^-^ ( 1002 ) petites dimensions angulaires, une lampe électrique nue ou la flamme d'un bec de gaz. Si l'anneau tout entier n'est pas visible, on distinguera les spectres en plaçant devant l'œil une ouverture circulaire qui cache une partie de la pupille ou, mieux encore, un écran percé d'une ouverture en forme de V qui n'en découvre qu'un secteur. Lorsque la bissectrice de cette ouverture est placée sur un diamètre de la pupille, les spectres se trouvent dans une direction perpendiculaire. » Ces spectres, ou l'anneau complet qui en reproduit l'ensemble affaibli, ne semblent pas encore avoir été signalés. Ils ne peuvent être confondus avec les couronnes que l'on aperçoit fréquemment et qui sont dues à de petits corps opaques interposés sur le trajet de la lumière, soit à la surface de la cornée ou dans les milieux de l'œil, soit dans l'air extérieur. » En effet, les couronnes forment d'abord autour de l'image principale un cercle blanc dont l'éclat diminue à partir du centre et qui se termine par une bordure rouge; ce cercle est entouré ensuite par une série d'an- neaux irisés concentriques. » Dans le cas actuel, l'anneau irisé est surtout visible quand la lueur des couronnes est inappréciable et que l'intervalle qui le sépare de l'image principale paraît absolument noir. » Les spectres ainsi obtenus paraissent dus à un effet de diffraction, car la région bleue est très étroite et le rouge très étendu. Si l'on est en pré- sence d'un phénomène de réseau, ces spectres doivent être suivis d'autres plus écartés, à moins que les dimensions relatives des pleins et des vides qui produisent les interférences ne soient précisément égaux entre eux, auquel cas l'intensité du second maximum serait nulle, puisqu'il tomberait sur un minimum de première classe. Quant aux spectres d'ordre plus élevé, ilseeront.sans doute invisibles à cause de leur faible éclat. » En visant un orifice très étroit éclairé par un arc électrique, j'ai pu observer les spectres de second ordre assez nettement pour en déterminer le diamètre apparent. )) Pour la région jaune la plus brillante, les déviations relatives au pre- mier et au second spectre ont été de 42*"" et 81*='" à la distance de 7'", 20; elles sont donc dans le rapport de i à 2, au degré d'exactitude que com- portent ces mesures approximatives sans points de repère bien définis. » L'emploi d'un verre rouge rend l'observation plus précise. La dévia- tion dans le premier spectre m'a paru très voisine de 3°, 6. On en conclut que les stries qui produisent la diffraction sont sensiblement équidislantes et écartées d'environ -^ de millimètre, ou lot^. ( ioo3 ) )) Cet écart n'est pas le même pour toutes les vues. Six observateurs diilérents ont donné des nombres qui correspondent à des stries dont la distance varierait de g^ à 121^. » Comme il est facile de s'assurer que le bord de l'ouverture pupillaire ne joue aucun rôle dans ce phénomène, on doit en conclure que le cristal- lin, qui est le seul milieu de l'œil à structure fibreuse, possède des parties régulièrement divisées en centièmes de millimètre. » La première idée serait d'attribuer les anneaux irisés à des stries circulaires et concentriques, analogues à celles des réseaux circulaires ; mais on ne comprendrait pas alors pourquoi les écrans partiels devant la pupille concentrent la lumière en deux points de l'anneau situés aux ex- trémités d'un même diamètre. L'anatomie du cristallin ne présente d'ail- leurs aucune lîarticularité de cette nature. D'après les renseigueinents qu'a bien voulu me fournir notre Confrère M. Ranvier, les fibres du cris- tallin de certains poissons portent des dentelures latérales très régulières dont l'ensemble pourrait constituer une série de cercles concentriques; mais ces dentelures sont à peine visibles chez les Mammifères. « Le phénomène que je viens de signaler paraît devoir être attribué simplement aux fibres qui constituent les couches feuilletées du cristallin. Ces fibres ne sont pas rayonnantes. Elles sont formées de tubes aplatis à section hexagonale, de diamètre à peu près uniforme, qui partent de la circonférence et se rapprochent du centre; elles se recourbent dès que la surface est couverte et retournent à la circonférence. » Les directions principales de celles qui vont jusqu'au centre sont à peu près inclinées à 60°; d'autres occupent des directions intermédiaires de plus en plus rapprochées et elles forment à la circonférence une sorte de dentelure régulière. )> Si la pupille est entièrement couverte, chacun des faisceaux de fibres de direction commune donne lieu à des spectres de diffraction, mais leurs effets ne sont pas concordants et la région centrale du cristallin reste presque absolument transparente; on s'explique ainsi que l'anneau irisé tangent à cet ensemble de spectres ait très peu d'éclat. )) Si l'on couvre la pupille de manière à n'utiliser qu'un des bords, surtout avec un diaphragme à ouverture angulaire, cette pupille s'agran- dit et les fibres situées sur la portion utilisée du cristallin sont sensible- ment parallèles; la diffraction devient alors beaucoup plus importante. » Le premier contrôle de cette explication consiste à vérifier si les dimensions des fibres sont de l'ordre indiqué par la déviation des spectres. ( ioo4 ) Or leur largeur, qui est piirailèle à la surface du cristallin et qui doit être l'élément efficace, varie d'un sujet à l'autre et se trouve comprise, d'après les mesures des anatomistes, entre 5(^,5 etisi^, les plus larges étant à la circonférence. Ce sont précisément les nombres qui résulteraient du phé- nomène optique. » Pour en avoir une vérification plus directe, j'ai fait tracer sur verre six réseaux rectilignes superposés dont les traits sont successivement inclinés de 3o°. Quand on vise une lumière au travers de la partie com- mune, moins large que l'ouverture de la jnipille, ou aperçoit six séries de spectres qui forment des anneaux interrompus, et l'emploi d'un écran ne laisse persister que ceux qui sont parallèles au bord, ce qui était facile à prévoir. On obtient ainsi une imitation incomplète des phénomènes qui se produisent dans l'œil. » ASTRONOMIE. — Note de M. Fayk accompagnant la présentation de r « Annuaiie du Bureau des Longitudes pour i'S()2 ». « J'ai l'honneur d'offrir à l'Académie, au nom du Bureau des Jjongi- tudes, VAn/maire de l'an prochain. « De nombreux perfectionnements ont été apportés à cet ouvrage. On avait pu regretter, dans les précédents volumes, la disparition des Tables de mortalité, mais cette lacune sera comblée dans les volumes suivants y l'aide de documents bien supérieurs en exactitude à ceux dont le Bureau disposait jusqu'ici. » J'insisterai principalement sur les Notices que M. l'Amu'al Mouchez, MM. Tisserand, Bouquet de la Grye, Janssen et Cornu ont données cette année. » Dans la première, M. Mouchez a rendu compte de la troisième réunion du Comité de la Carte photographique du Ciel. Cette entreprise entre déci- dément dans la période d'exécution. Avant peu d'années, nous verrons réalisée la pensée française qui a présidé à cette œuvre. Permettez-moi de féliciter le promoteur, M. l'Amiral Mouchez. Il aura ainsi imprimé, à soji administration de l'Observatoire, le sceau ineffaçable d'une entreprise véritablement colossale. » Je dois citer ensuite la Notice que M. Tisserand nous a tlonnée sur l'accélération séculaire de la Lune. Ce n'était pas chose facile que de faire comprendre aux nombreux lecteurs de l'Annuaire une question qui passe. ( ioo5 ) à juste tilre, pour une des plus difficiles de lu Science, et il était naturel de laisser à notre savant Collègue la paiole sur une question délicate qui est à l'ordre du jour, et que ses propres travaux ont tant contribué à éclaircir. » Puis vient la Notice „^-^if SA„,A,„ d.v r vG,A,„ r/g. » Ici les sommations doivent être étendues kk = i, 1. ... n, tandis que les quantités A;;,,, An/, sont définies par les équations Vf A, —IFJ A — '^'^° (g,h = o,-i,2, ...,n -*=^ " ' OSA. \ /f=: I,2....,/l » En prenant m> o dans l'équation (III), on obtient le nombre N re- présenté par la différence de deux intégrales étendues à tous les systèmes de valeurs (:;|, -o, . . ., :?„), qui satisfont à l'équation F,„„=^ o. )i Dans l'une de ces intégrales, F„„ doit être remplacé par GAp, dans l'autre par A„. « La manière de déterminer le nombre N, proposée dans votre Com- ( '""0 ) miinication du iG novembre, donne ce nombre représenté par une carac- téristique d'un système de fonctions de /? -f- 1 variables (VII) 1^ = y [(a -:■„)(/> + z„)G, z„X„ F,„, F,„ F„„], oi'i a et h sont supposés positifs. Dans cette équation, qui se déduit immé- diatement de la relation (H), en y prenant w = o, j'ai ajouté le facteur (a — -„)(i' + ï„) à la fonction G pour limiter la variété G(z^,z.^, ....;„)<^o, évidemment infinie cylindrique dans la variété (n -+- lY'"'^ {^z„, g, , . . . , s„). » Si maintenant on remplace / par l'expression intégrale, donnée par l'équation (III), on obtient le résultat (VIII) ^„^,N=-I„-i-i„-l„ où /g = cc, en celle (VI) que j'ai déduite directement de mon Mémoire; la manière de déterminer le nombre N que vous avez proposée ne fournit donc pas dans ce cas limite un résultat nouveau. Il reste à rechercher si, aussi pour l'autre cas limite « = i = o, on sera cou- ( IOI2 ) diiit au même résultat, si l'on réussit à déterminer la valeur de l'intégrale, qui exprime le nombre N dans l'éqiialion (IX). » Permettez-moi d'ajouter encore une remarque. Dans mes recherches sur les systèmes de fonctions de plusieurs variables, j'ai été forcé de distin- guer les systèmes de valeurs réelles communes à Ji équations selon leurs caraclèristiqties. Cette distinction entre, il est vrai, dans toutes les formules que j'ai développées dans mes divers Mémoires publiés sur ce sujet, prin- cipalement dans la Note sur le théorème de Sturm que j'ai présentée moi- même à l'Académie le 6 mai 1869 (voir t. LXVIII). Mais cette distinction, bien loin d'être regrettable, me semble plutôt révéler la vraie nature des choses, cachée jusque-là, parce qu'on s'est borné à considérer cette espèce particulière de fonctions provenant des fonctions de variables com- plexes, pour laquelle la caractéristique conserve toujours la même valeur. Rien, peut-être, ne montre plus clairement la |)ortée de la distinction que j'ai introduite, que la comparaison de la formule (VI) pour le cas /i = 2 avec celle que vous avez citée dans votre Article du 16 novembre. Au lieu de la restriction, nécessaire pour celle-ci, au cas particulier où A^ ne s'annule pas dans le domaine G<|o, ma formule (VI) donne un résultat général, mais en ajoutant une intégrale étendue sur le domaine (A^ = o, G <[ o), qui n'existe pas dans le cas particulier. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Du nombre des racines communes à plusieurs équations simultanées. Note de M. Emile Picard. « Quelques observations sur la Communication précédente me paraissent nécessaires pour dissiper toute équivoque. Notre illustre Corresjjondant dit qu'il avait été déjà conduit à déterminer complètement le nombre des racines, communes an équations/", := o (j = i, 2, .... n), contenues dans un domaine A. Tous les géomètres connaissent la formule fondamentale par laquelle, au moven d'une intégrale multi])le d'ordre n — i étendue à Va surface de ce domaine, il exprime la différence entre le nombre des ra- cines pour lesquelles le déterminant fonctionnel D des fonctions/ est po- sitif et celles pour lesquelles il est négatif ('). Si donc, on veut avoir le (') L'iinporlaiice du signe du déterminant fonctionnel dans cette théorie avait déjà été signalée par Caucliy pour le cas de deux, variables (voir OEuvres de Cauchy, !■■= Série, t. IV, p. 81). ( TOl3 ) nombre exact des racines, il suffira de [)artager, au moyen de l'équation D := o, le domaine A en plusieurs autres oii le déterminant fonctionnel a un signe invariable. En appliquant à chacun de ces nouveaux domaines la formule fondamentale, il suffira d'additionner les résultats pour avoir le nombre cherché. C'est, en définitive, ce qu'a fait M. Kronecker dans ses Communications .('"^^Jg et 1878) à l'Académie des Sciences de Berlin. On a ainsi évidemment une solution du problème, mais il est impossible de considérer cette solution comme satisfaisante. On doit, en effet, dans ce problème, chercher à exprimer le nombre des racines par une formule dont l'application numérique ne nécessite aucune discussion spéciale rela- tive au système particulier des équations/^ o, et les intégrations à effectuer doivent dépendre uniquement, au point de vue des limites, du domaine A : c'est ce qui n'a pas lieu dans l'analyse de M. Kronecker qui est obligé de partager le domaine A en plusieurs autres dépendant des équations parti- culières que l'on a à étudier. J'ai pu arriver à réaliser ce desideratum en ayant l'idée de considérer n -\- i équations convenables au lieu des n équations proposées, et j'ai ainsi obtenu une formule oii la recherche du nombre des racines est ramenée au calcul d'intégrales définies ne dépendant que du domaine A. Ainsi, pour le cas de deux équations, la somme des inté- grales (a) et (fi) de ma Communication du 16 novembre dernier donne une solution qui me parait complètement satisfaisante. Elle renferme une indéterminée s, et c'est en faisant e distinct de zéro et de l'infini, que l'on na aucune difficulté dans l' application de la formule, par exemple dans son application numérique ('). J'ai signalé, comme dignes d'être étudiés, les cas limites de e = o, a := ao . Le premier, en particulier, m'a conduit à des résultats très simples quand les équations sont algébriques et que le contour est formé de segments de courbes unicursales. Dans sa lettre, M. Kronecker considère particulièrement le cas de s ^ co (c'est le cas qu'il appelle a z= Z* ^ co), et il montre que cette limite se ramène à l'in- tégrale que lui avait donnée la méthode dont nous avons parlé au début. Ce résultat est très intéressant, mais, à mon point de vue, il montre simplement que le cas limite de e == co n'est j)as favorable au calcul effectil du nombre des racines. » Les remarques qui précèdent n'ont assurément pas pour objet de di- minuer l'importance des travaux de M. Kronecker dans cette question. La (') Ainsi ou pourra, par des métliodes connues, évaluer approx.iinalivement le nombre cherché et, par suite, trouver sa valeur exacte, puisqu'il s'agit d'un entier. ( ioi4 ) formule fondamentale, qu'il a découverte, est le point essentiel de cette théorie, mais une lacune subsistait toutefois, et je crois l'avoir comblée en m'appuyant d'aillenrs sur les résultats antérieurs que la Science doit au cé- lèbre géomètre de Berlin. » PHYSIOLOGIE. — Sur les variations des pouvoirs glycolytique et saccharifiant du sang dans l' hyperglycémie asphyxique, dans le diabète phloridzique et dans le diabète de rhomme; et sur la localisation du ferment saccharifiant dans le sérum. Note de MM. R. Lépixe et Barkal. « I. Dans une Wote antérieure (^Comptes rendus, l'i juin 1890), nous avons indiqué que, si l'on asphyxie un chien par le procédé de M. le pro- fesseur Dastre, le pouvoir glycolytique du sang est diminué. Nous pouvons ajouter aujourd'hui que, si l'asphyxie (aussi complète que possible) dure longtemps, par exemple au moins trois quarts d'heure, ce qu'on peut réa- liser en laissant entrer un peu d'air entre la muselière et la gueule de l'ani- mal, on peut observer sa disparition complète. Si donc on fait à la fin de cette longue asphyxie le dosage du sucre du sang avec les précautions in- diquées dans notre Note du 25 mai 1891, et si, sur un autre échantillon du même sang porté au bain-marie à Sg" C, on fait une heure plus tard le même dosage, on constate que ce deuxième échantillon est aussi riche en sucre que le premier, et qu'il l'est même davantage si le sang renfermait du glycogène (voir Comptes rendus, séance du 22 juin 1891), attendu que le pouvoir saccharifiant n'est pas aboli. » Nous avons constaté toutefois que, dans ces cas d'asphyxie de longue durée, le pouvoir saccharifiant est diminué, non seulement dans le sang, mais même dans l'urine ('), tandis qu'avec une asphyxie courte il est augmenté, ainsi que nous l'avons indiqué antérieurement. Ce résultat est en rapport avec le fait bien connu qu'en acidifiant très faiblement la li- queur, on favorise l'action de la diastase sur l'amidon, tandis qu'on l'arrête en l'acidifiant fortement. )) II. Si l'on ingère à un chien environ oe'^,5 de phloridzine par kilo- gramme, l'animal devient rapidement diabétique (v. Mering). Ayant dans plusieurs expériences étudié avec soin le pouvoir glycolytique et le pou- (') On sait qu'Ebstein, dans ses expériences in vitro, a noté q\ie l'acide carbonique diminue le pouvoir saccharifiant de la salive, etc. ( ioi5 ) voir saccharifiant du sang trois heures environ après l'ingestion de la phloridzine, nous avons trouvé qu'ils sont tous deux augmentés. De plus, dans les heures consécutives, le pouvoir saccharifiant de l'urine est aussi augmenté. Ainsi le diabète phloridzique ne tient pas à la diminution de la glycolyse, mais à l'exagération de la production du sucre. » m. Chez une dizaine de malades diabétiques, nous avons trouvé une diminution plus ou moins notable du pouvoir saccharifiant de l'urine. Nous sommes loin de prétendre qu'il en soit nécessairement toujours ainsi; mais jusqu'ici nous n'avons pas trouvé d'exception certaine à cette règle. )> IV. Si, après centrifugation de sang normal de chien, on sépare le sérum des globules et qu'on recherche séparément le pouvoir saccharifiant des globules et du sérum, on constate qu'il est tout entier dans ce dernier, ce qui explique le passage si facile du ferment saccharifiant dans l'urine. On sait par nos recherches antérieures que le ferment glycolytique est, au coutraire, inclus dans les globules blancs. » M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte douloureuse qu'elle a faite dans la personne de M. Stas, Correspondant pour la Section de Chimie, décédé à Bruxelles, le i3 décembre 1891. MEMOIRES PRESENTES. M. FovEAu de Courmelles soumet au jugement de l'Académie un Mé- moire ayant pour titre : « L'état naissant des corps sortant de combinaison, sous l'action des courants électriques, au point de vue physiologique; actions électives. » (Commissaires : MM. Charcot, Bouchard.) M. A. HiMBERT adresse un Mémoire sur un « indicateur du grisou ». M. Augustin Rillet adresse une Note sur les explosions de grisou. Ces deux Communications sont renvoyées à la Commission chargée d'examiner les questions relatives au grisou. ( ]oi6 ) M. Merlatkau adresse la description et le croquis d'un « aspirateur pour mines ». (Renvoi à l'examen de M. Maurice Lévy). CORRESPONDANCE. , MM. Arloixg, Berlese, Bigourdan, Bloch, Brousset, Caméré, Cii. CiIARAUD-ArNAUD, ChARPE.VTIER, CoVSIDÈRE, CoSTANTI\, a. Dl'DEROUT, L. DuFoiiR, Caillot, Coursât, Créhaxt, Hit.mrert, A. Joly, Jourdax, LeSAGE, MeUMER, MoUCIIOT, C. NePVEU, J. FoLLART, RaYET, ScilULHOF, Soulier, L. Vaillaxt, J. Violle, adressent leurs remerciements à l'Aca- démie, pour les distinctions accordées à leurs travaux dans la dernière séance publique. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i^ Le TomelY des OEuvres complètes de Christiaan Huygens, publiées par la Société hollandaise des Sciences; 2" Le 4* Volume de l'Ouvrage ayant pour titre : « The coUected mathe- matical Papers of Arthur Cayley ». ASTRONOMIE. — Note sur les effets de diffraction produits par les écrans placés devant les objectifs photographiques et ordinaires. Note de M. le professeur Pritciiard (traduction de M"® Klumpke), présentée par M. Mouchez ('). « La Communication présente a pour objet l'étude de l'efFet produit par des écrans à mailles métalliques sur les images tant visuelles que photographiques des étoiles dans le champ focal des réfracteurs ou des réflecteurs. Considérée à un certain point de vue, cette étude date du (') L'Académie décide que celte Communicalion, bien que dépassant les limites réglementaires, sera insérée en entier. ( ICI? ) temps de Fresncl; mais, à cette époque, la photographie n'existait pas en- core, et les méthodes rigoureuses de hi photométrie stellaire étaient à peu près inconnues. » L'intérêt et la nouveauté des recherches exposées ici résident sur- tout : » I. Dans l'exagération, tout à fait imprévue, de l'effet produit par les écrans sur les images de diffraction des lunettes photographiques. Cet effet est plus grand que dans le cas des lunettes astronomiques; » II. Dans les raisons théoriques et pratiques mises en avant pour expli- quer cette différence dans l'effet produit sur les images stellaires photo- graphiques ou visuelles; » m. Dans la précision, relativement grande, avec ^laquelle les images centrales de diffraction, tant visuelles que photographiques, ont pu, grâce à une méthode nouvelle, être mesurées, puis comparées à leur valeur théorique. » Les recherches en question ont été provoquées par une résolution du Comité international pour l'exécution de la Carte du Ciel, dans laquelle on propose d'obtenir des étoiles-types de la grandeur ii, en réduisant l'éclat d'étoiles connues de la grandeur 9 au moyen d'un écran à mailles métalliques placé devant l'objectif photographique employé. » Il a été fait usage, dans ces recherches, d'un grand nombre d'écrans de densités différentes; je n'en examinerai ici que trois, que je désignerai par les lettres A, B, C. » L'écran A, qui est en fd de fer, a été construit en Angleterre. L'écran B nous a été livré par l'Allemagne; il paraît être en bronze de canon, les mailles en sont plus serrées que celles de A ou de C. L'écran C consiste en une plaque de zinc perforée, à trous circulaires placés parallèlement aux diagonales. )) Les instruments employés consistent en une lunette photographique de o'",33 d'ouverture, en une lunette astronomique de o^jSi d'ouverture, montée à côté de la première, et en un réflecteur de o^SSS d'ouverture, de De la Rue. » Dans toutes ces recherches, on a fait usage du photomètre à prisme; quant aux disques photographiques, ils ont été mesurés à l'aide de tieux traits convergents tracés sur verre, procédé que l'on trouvera décrit dans les Monlhly Notices, vol. LI, p. 223. » Ecran A. — Cet écran est de forme circulaire, de même diamètre que celui de l'objectif employé. Les mailles en sont à peu près carrées; c. 11., 1891, 2- Semestre. (T. CXIU, N° 23.) 133 ( loi 8 ) l'intervalle entre deux traits consécutits quelconques est sensiblement le même et égal à o"™,92, La portion de la surface qui se laisse traverser par la lumière, et que je désigne sous le nom de surface de lumière, forme les o,5i2 de la surface totale de l'objectif. Si l'on place cet écran devant l'objectif de la lunette astronomique mentionnée plus haut et qu'on exa- mine une étoile brillante, on constatera que les phénomènes ordinaires de diffraction se produisent d'une manière très accentuée. Les mesures photométriques de l'intensité lumineuse des étoiles observées, avec ou sans écran, conduisent au résultat suivant : Intensité de l'image avec écran i Intensité de l'image sans écran 3,636 » Cette valeur représente la moyenne d'un grand nombre d'observa- tions; exprimée en unités de grandeur stellaire de l'échelle ordinaire, elle répond à une absorption de i^'',4o i 0,09. )) On adapta ensuite le même écran au-devant de l'objectif photogra- phique; l'effet produit fut mesuré comme il suit : » D'après la méthode primitivement proposée, qui consiste à convertir une étoile de la grandeur 9 en une étoile de la 1 1" grandeur, approximati- vement, on détermina l'éclat photométrique d'un grand nombre d'étoiles voisines les unes des autres, et à peu près de la 9° ou de la 11* grandeur. Ces mêmes étoiles furent ensuite photographiées sur une seule et même plaque, la durée d'exposition étant partout la même. On constata que les diamètres des étoiles de la grandeur 1 1 , photographiées sans écran, étaient égaux, à fort peu près, à ceux des étoiles de la grandeur 9 photographiées avec écran. M Par conséquent, en admettant que la différence moyenne entre les grandeurs stellaires des deux séries d'étoiles considérées, de grandeurs 9 et II, soit 1,93, on trouve Intensité de l'image photographique avec écran i Intensité de l'image photographique sans écran âjÇia » L'écran employé ici a pour effet de produire dans l'image photogra- phique une absorption apparente de 2 grandeurs stellaires; pour l'image visuelle, celte absorption n'est que de 1,4 grandeur. Il y a donc une varia- tion de \ de grandeur dans l'effet produit par un même écran sur l'image photographique et sur l'image visuelle d'une même étoile. On ne s'atten- dait guère, à l'origine, à obtenir un résultat aussi anormal, bien qu'on eut ( IOI9 ) pu soupçonner une certaine variation dans l'action, comme on le verra ci-dessous. Avant d'aller plus loin, il convient de remarquer ici que l'écran en question, placé devant la lunette photographique, remplissait les con- ditions demandées, c'est-à-dire qu'il réduisait la grandeur 9 à la gran- deur 1 1. C'est ce qui en décida le choix. Ajoutons encore qu'on fut étonné de ne pas trouver la même absorption de la lumière, lorsque l'écran se trouvait placé devant la lunette astronomique. » Je désire faire remarquer ici que je n'ai fait usage, dans ces recheixhes, d'aucune théorie ou formule mathématique reliant le diamètre de l'imasre photographique à la grandeur photométrique de la même étoile; de l'éga- lité des disques, donnée par une comparaison directe, j'ai conclu à l'égalité dans les actions actiniques. En faisant cette remarque, je n'ai nullement l'intention de mettre en doute l'exactitude de certaines formules bien con- nues entre les quantités en question. Au contraire, ces formules se sont trouvées rigoureusement confirmées par des expériences nombreuses faites dans le courant de ces recherches. )) Écran B. — Au point de vue de sa substance, cet écran a déjà été décrit plus haut. Le rapport entre sa surface de lumière et sa surface to- tale est 0,337. ï' ^ '^^^^ mailles très fines, à peu près rectangulaires. L'aire de ces petits rectangles, qui sont loin d'être partout les mêmes, est en moyenne égale à o™""i, 2 5.5. En adaptant cet écran au-devant de la lunette astronomique mentionnée plus haut, et en répétant la série des opérations dont j'ai parlé, on trouve Intensité de l'imaee visuelle avec écran i Intensité de l'image visuelle sans écran 9, i5 Avec la lunette photographique, on obtient, au contraire. Intensité de l'image photographique avec écran Intensité de l'image photographique sans écran i3,2 » En d'autres termes, l'écran intercepte 2S'',4 =t 0,07 dans le cas de la lunette astronomique et 2S'',8 dans le cas de la lunette photographique. » Ecran C. — Cet écran a également été décrit plus haut en ce qui concerne sa substance. Les petits trous circulaires qu'il présente sont sen- siblement uniformes et d'un diamètre de 2'""", 3 environ. Le rapport de sa surface de lumière à sa surface totale est de 0,437, ainsi que l'indiquent ( I020 ) des mesures minutieuses. En répétant avec cet écran les expériences faites avec l'écran A, on obtient les résultats suivants : » Pour la lunette visuelle : Intensité de l'image visuelle avec écran i Intensité de l'image visuelle sans écran 3, 77 » Pour la lunette photographique : Intensité de l'image pliotographique avec écran i Intensité de l'image pliotogiapliique sans écran 5,4 » En exprimant ces résultats en unités de grandeurs stellaires, à la ma- nière ordinaire, on obtient une absorption de i^'',44 dans le cas de la lunette astronomique, et de iB'',83 dans le cas de la lunette photogra- phique. » Ce n'est qu'après avoir effectué et consigné les mesures précédentes que j'ai songé à les comparer à celles que fournit la théorie de la diffrac- tion; cette étude n'était pas comprise dans le programme primitif. M Dans mon opinion, l'effet produit par les écrans métalliques res- semble plus ou moins à celui d'un réseau de diffraction. Or ces réseaux, placés devant l'objectif d'une lunette visuelle, ont pour effet de donner à l'image centrale de diffraction une intensité qui varie comme le carré delà surface découverte de l'objectif. J'ai été heureux de constater que cette loi a lieu d'une manière très approchée pour les écrans A et B, placés devant la lunette astronomique décrite plus haut. Pour l'écran C, au contraire, on constata un écart assez notable de cette loi, mais auquel on devait s'at- tendre, à la vérité, vu la dimension relativement grandedes trous circulaires et la différence notable qui existe entre la nature de cet écran et celle d'un réseau de diffraction. Remarquons ici que des expériences ont été faites avec d'autres écrans ressemblant à C, avec cette différence que les trous qu'ils présentent étaient plus grands, mais en nombre plus petit. On a constaté que, plus ces écrans diffèrent de la nature d'un véritable réseau, pkisest grand l'écart entre l'intensité de l'image centrale et celle que don- nerait la théorie de la diffraction. » Tous les résultats précédents se trouvent réunis dans un Tableau donné plus loin. » En examinant l'effet produit par les écrans A, B etC sur les intensités des images centrales de dilfraction de la plaque photographique, on remarque ( Tcat ) qu'il n'y a pas de continuité simple dans la loi des cariés des surlaces libres si l'on passe des intensités des images photographiques à l'intensité des images correspondantes données par la lunette astronomique. Mais cette loi des carrés a lieu pour les images photographiques comparées les unes aux autres. Comme plus haut, il y a exception pour l'écran C dont les trous ont des dimensions relativement consitlérables. » Dans mon opinion, cette variation que l'on observe dans les effets produits sur l'objectit' photographique et sur l'objectif astronomique tient à la différence môme qui existe entre les images formées au foyer de l'un et de l'autre instrument. » Dans le cas des images visuelles, on réunit en un même foyer autant de faisceaux que possible de réfrangibilités différentes pour former l'image, tandis que, dans la construction de l'objectif photographique, l'opticien a soin de ne laisser concourir à la formation de l'image que les faisceaux dans le voisinage de G, tous les autres fiùsceaux formant leur image en dehors de ce foyer. C'est ce qu'a cherché à obtenir Sir Howard Grubb dans la construction des lentilles employées ici et dans la recherche de leur distance la plus convenable. » En admettant qu'il en soit ainsi, l'écran arrête, dans le cas des lu- nettes astronomiques, une fraction déterminée (| par exemple) de tous les faisceaux de diverses réfrangibilités qui concourent, au |)oint de vue pratique, à la formation de l'image visuelle. Lorsque le même écran se trouve placé devant l'objectif photographique, il arrête, sans doute encore dans le môme rapport, la lumière de tous les faisceaux qui tombent sur l'objectif; mais les faisceaux c|ui produisent une action actinique se trouvent limités à une portion, à la moitié par exemple, de la surface relatiA'e aux seuls ravons G; l'autre moitié de tous les autres faisceaux n'agit pas sur la plaque, parce que ces faisceaux ont leur foyer en dehors de celle-ci. Cette remarque explicjuerait pourquoi l'absorption de la lu- mière est plus grande pour l'image photographique que pour l'image visuelle; la loi des carrés subsiste d'ailleurs pour différents écrans placés devant un seul et môme objectif photographique. Ces conclusions se lisent dans les valeurs numériques inscrites dans le Tableau ci-après. » Influencé par ces considérations, j'en vérifie l'exactitude en adaptant les mêmes écrans au réflecteur de De la Rue mentionné plus haut. Dans le cas des réflecteurs, l'image visuelle et celle qui se produit sur la plaque photographique ne constituent qu'une seule et même image; les effets produits par les écrans sur des images identiques seront donc, a priori, les ( io^:> ) mômes. Et, en effet, c'est ce qui a lieu; il y a maintenant continuité dans les lois des carrés des surfaces pour toutes les images, tant visuelles que photographiques. Le Tableau ci-dessous indique nettement ce résultat. Tableau des effets dus aux écrans. Écran A. (Surface de lumière)^ o, 262 = a Intensité de l'iniaae visuelle avec écran Intensité de l'image visuelle sans écran Intensité de l'image photographique avec écran Intensité de l'image photographique sans écran Intensité photographique, écran A „ , 1 2 i • . ... 2 23(M Intensité photographique, écran B 0,275 0,169 Miroir. Intensité de l'image visuelle avec écran Miroir. Intensité de l'image visuelle sans écran Miroir. Intensité de l'image photographique avec écran Miroir. Intensité de l'image photographique sans écran 0,2.59 0,242 Ecran B, Kcran C, 0,n4: = h 0,191 0,109 0,265 0,076 o,i85 a 1 262 ~ ii4" o,ii5 0, 112 2, 29 o,236 o,i46 GÉOMÉTRIE. — Sur les systèmes conjugués à invariants égaux. Note de M. G. Kce.\igs, présentée par M. Darboux. « Soient une surface S et une congruence G; A la droite de G issue d'un point M de S ; M' le conjugué harmonique de M par rapport aux fovers de la droite A. » Le lieu du point M' est une surface S' que j'appelle la conjuguée ponc- tuelle de S par rapport à la congruence. La considération des plans tan- gents conduirait à une notion dualislique de la précédente. )) Soit une congruence G dont les développables tracent sur une sur- face S un réseau conjugué. » Pour que ces développables tracent également un réseau conjugué sur la surface S', conjuguée ponctuelle de S, il faut et il suffi que les invariants de l'équation (E), attachée au premier réseau, soient égaux. Les invariants de l'équation (E') attachée au second réseau se trouvent naturellement égaux. » Ce théorème caractérise géométriquement les réseaux conjugués qui (') La valeur 2,28 qui a été obtenue par des mesures directes vérifie la loi des carrés des surfaces lorsqu'on adapte différents écrans devant un même objectif photo- graphique. ( ioa:i ) correspondent aux équations à invariants égaux. Par exemple, l'isolhermie des lignes de courbure des surfaces à courbure moyenne constante en est une conséquence immédiate. » Se donner la représentation sphérique des développables d'une congruence revient, en réalité, à se donner les traces de ces développa- bles sur un plan, le plan de l'infini. » Comme, d'autre part, tout réseau de courbes tracées dans un plan peut être regardé comme conjugué, le problème de la détermination des congruences au moyen de la représentation sphérique de leur^ dévelop- pables n'est qu'un cas particulier de ce problème résolu par M. G. Dar- boux au tome II de ses Leçons : Trouver les congruences dont les développables découpent sur une surface donnée un réseau conjugué donné. L'intégration de l'équation (E) relative à ce réseau ramène ce problème aux quadra- tures. Une analyse analogue fournit la solution du problème dualistique : Trouver les congruences dont les arêtes des développables sont sur des cônes donnés ayant même sommet. » Mais revenons aux traces des développables sur le plan de l'infini : les coordonnées x, y, :■, (l = o) d'un point d'une de ces courbes sont des fonctions de u, v qui vérifient une équation parfaitement déterminée de la forme / T, ^ d'^x dx 1 dx (ii) T — :; — -a-^ Vb-^ — h ca? = o. ^ ^ au ov au ov » Si l'on a ^- = -r-, c'est-à-dire si leà invariants de (E) sont éeaux, les au av ^ ■' o ' développables de la congruence trouveront également un réseau conjugué à invariants égaux sur la surface 1, conjuguée ponctuelle du plan de l'in- fini, en sorte que 1 est la surface centrale de la congruence. On a donc ces congruences étudiées par M. Guichard et récemment par M. Petot qui les désigne par H. » Ces congruences H sont un cas particulier de celles qui possèdent la propriété de déterminer par leurs développables un réseau conjugué à invariants égaux sur une surface* convenable et, par suite, sur la surfaces' conjuguée ponctuelle de la première. )) Une congruence ne possède pas, en général, un pareil couple de sur- faces. Lorsqu'elle en possède un, elle n'en possède généralement pas d'autre. Lorsqu'elle en possède deux, l'intégration de l'équation E(.7, i) permet de former la représentation générale de la congruence. Enfin, lorsqu'une congruence possède trois couples de surfaces conjuguées ponc- ( I02', ) tuelles sur lesquelles elle trace, par ses développables, un réseau conjugue, elle admet une infinité de couples analogues. » Je reviendrai sur ce sujet dans une prochaine Communication et j'in- diquerai quel est le rôle des congruences que je considère dans la théorie des lignes asymptotiques. m ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la théorie des équations différentielles linéaires. Noie de M. André Makkoff, présentée par M. Hermite. « En appliquant la méthode générale exposée dans un précédent article {Comptes rendus, t. CXIII, p. 685) aux cas particuliers, je n'avais pas con- sidéré toutes les suppositions qui peuvent se présenter, car j'avais omis les multiplicateurs ± i et — ^^=^ ^ 2 )) Par cette raison, il me semble utile de considérer un nouvel exemple avec tout le soin possible. >j Soit proposée l'équation x''y" H- ■2x-y " (•/.' + ax^ 4- bx- + ex — i)j = o, a, b, c étant constants. y' . >) Posant — == s, on trouve y x''{z' + :;-) -;- 1/,-z. — vJ' — ax'^ — bx- — ex -\- \ — o et ensuite X- x''u!' -\- ^{a.x'^ -\- yx' -+ [i + \\/? u! -V- [(a- — i)/.'' -h (2ay — a)-/.' -h (2a|ï -+- y" — y -h la. — b)y? ^ (2Py — 2[i + 2y — c)x + fi" -|- 2p + l] M = o, 2[îy — 2p-l-2y — 0=2 — c = o. » Par conséquent, si c n'est pas égal à 2, la fonction ; = — ne peut être rationnelle. Et dans le cas de c = 2, on doit déterminer y par l'équation 2a[i -\- y- — y -t- 2 % - h —■ O, c'est-à-dire y- — y — b. ( I025 ) Cela élant, on a xu" + i{'y.x +y)«'+ (aocy — a)u = o. » Or la dernière équation n'admet une solution a =; une fonction entière de /. que pour les valeurs de a — aay a aa 2a ' ' entières et plus grandes que — i . )) Par exemple, dans le cas a ^= 1 et h ^ -^, on trouve, parmi les fonctions z satisfaisant à l'équation différentielle x^(z' -h Z-) -h -ix-z- — x'' — X^ — ^X^ — IX -\- \ ==o, deux rationnelles I 3 I - -2 - — ^• et X- IX ix -\- Z I 3 ^ !iX — 4 x- IX 2X- — 4^ + 3 et, conformément à cela, y = C,e "'^'x '-(ix-h3) + C.,e'' 'x '(^x- - l^x -h 3) est l'intégrale générale de l'équation différentielle linéaire j"^ y" + 2/.- y — (y.'' -h x^ -^ ^^x- -h 2.x — i)j = o. )) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Complément à un problème d'Ahel. Note de M. Bougaief, présentée par M. Darboux. « Abel a démontré que l'intégrale elliptique / ' peut être quelquefois présentée sous la forme C. R., 1891, 2» Semestre. (T. CXIU, N° 36.) l36 V ( I026 ) où R est un )3olynôme de quatrième degré R =PaX'' -{-p^x^ +p.,x'' -^ p^x -ir p^\ petq sont des polynômes entiers premiers entre eux. Dans le cas où q est un polynôme de degré 1, p est de degré 1 -h 2. et m = 2(1 -\- 2). » La condition à laquelle ^doivent satisfaire les coefficients du poly- nôme R pour que le polynôme q soit du degré 1 peut être représentée par l'équation (^) ou ''■0 a, «2 «3 «x y-i OCj «3 «4 «'-X+i *2 «3 a, a),+2 «). ''->.+ 1 ax-2 ■ • «•2X n(3) "'- n(4) ;), * • • > n(«) = ,. 2.3. .. n. o, t^-x- et D^(v'yOu) est une dérivation de l'expression y'/jj de l'ordre T.. » En calculant une dérivation D/(pQ,p,,p.,, . . .,p„), il faut suivre, en gé- néral, les règles de la différentiation et prendre en considération les con- ditions suivantes de la dérivation ^Po=P,, 0p, = 2p,, D/?„=3/?3, ..., D/J„=(/l + l)yO„^,, de sorte que l'on ait » Dans le cas considéré dp^ dp^ dpn » On peut bien voir qu'il existe un nombre infini de cas d'intégrabilité de l'expression (i). » Les plus simples conditions sont les suivantes : (3) (4) 1.2.3 = o. a„a., — a. := o. a, oc. ( '027 ) » PouryDj = I, la condition (3) donne l'équation » La condition (4) prend une forme de l'équation i4D'(V^o)D^(v/^)-j[D''(v'/^)]'!,,„ = ,--o, déjà assez compliquée. )> En désignant les expressions D(v7'n)< D-(v'/'o)' ••■- D'iv/'o) P^'' D,, Do, . . ., D), on trouve les équations suivantes entre les quantités D|j. : 2v/^„D, =p,, v/^D:, -f-3D,D,= 3/?3, V^o r)^ -t- 4D, D3 -+- 3 D'^ = I 2/J4. » En général, pour chaque nombre pair/?, on a Dr aD.D,, 2D,D„ Kf)J o. -h... = o, W; ^v/"on(p) "^- n(y^-i) "*~ n(2)n(p-2) "^ et pour chaque nombre impair i ,,, y— D, D,D/-i D,D,.-o V^V ^^''n(0 n(«-i) "^ n(2)n(t — 2) » Les nombres/j et i sont plus grands que 4- )) Les équations (5) et (6) donnent le moyen de calculer plus vite les coefficients a„, a,, ... du déterminant (2). » Exemple. — Pour l'intégrale / ' ) on a /;„=!, Pt = o, p.,= — 1, D| = o, Do = — 2, D3 = — 3, D4=-I2, Pr, = O, D5 = - 60, a„ = 1.2.3 D5 1.2.3.4 D3 » Donc .2. 3. A. 5 = o. ( I028 ) )) Le polyin'fme q est de premier et p de troisième degré, m = G. En effet, ^^l — 2X'-—Je 6 ''|^2X^ — 2X^ — 237 + 1 — {2X — 2)\/x'' — 2 X" — X J OPTIQUE. — Sur un nouveau refrac/ométre. Note de M. C. Féuv, présentée par M. Schûtzenberger (' ). " L'importance de la mesure des indices de réfraction n't-st plus à dé- montrer: tant au point de vue théorique que pratique, la connaissance de ce facteur donne des indications précieuses; aussi plusieurs appareils ont- ils été imaginés pour remplacer la méthode classique un peu longue et délicate du goniomètre. » Cependant aucun d'eux ne remplit encore, d'une manière complète, les conditions multiples exigées pour un te! appareil, qui doit ne nécessiter l'application d'aucune formule, ne demander aucun réglage ni manipula- tion délicate pouvant influer sur l'exactitude du résultat et cependant pré- senter de l'exactitude et de la précision. » C'est cette lacune que j'ai cru combler en imaginant l'appareil que j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui. » Le principe sur lequel il repose est très simple : il consiste à annuler par un prisme solide d'angle variable el d'indice constant la déviation im- primée à un rayon lumineux par un prisme creux d'angle fixe et assez petit qui est rempli du liquide à mesurer. » L'angle que devra avoir le prisme solide permettra d'évaluer l'indice inconnu du corps à étudier. En effet, si nous prenons des angles prisma- tiques assez petits pour que la formule i n = - /■ soit applicable, nous pourrons écrire, quand le rayon émergent ayant tra- versé les deux prismes sortira parallèle à sa direction incidente, (n - i)a = (.r- i)A, Ce travail a été fait à l'École municipale de l'li>>ii|ue et de Cliimie, labora- toire de iU. le proresseur Baille. ( I029 ) n étant l'indice du prisme à angle variable et A l'angle de la cavité prisma- tique renfermant le liquide. » En faisant entrer dans une constante les valeurs invariables n et A, on a simplement X — I = koi. » Le prisme solide à angle variable est constitué par une bande de verre découi^ée dans une lentille sphérique. Kig. » Or, dans une lentille, l'angle formé par les plans tangents aux sphères est sensiblement proportionnel à la distance (^/ séparant le j)oint considéré du centre optique de la lentille. Cette remarque permet de remplacer la mesure d'angle par une mesure de longueur beaucoup plus facile, et X I = k'. d. » Pour réaliser pratiquement ces conditions théoriques, l'appareil est constitué par une petite cuve prismatique à faces sphériques {Jig. i ) for- mant le prisme à angle variable. Les faces internes de la cuve étant planes, on pourra annuler la déviation par un liquide quelconque, en déplaçant cette cuve entre une lunette et un collimateur. Un vernier solidaire avec la cuve permet d'évaluer le déplacement; la fig. i montre l'ensemble de l'appareil avec son brûleur à sodium. » La cuve étant parfaitement symétrique par rapport à la bissectrice de l'angle central, on n'a pas à tenir compte du déplacement latéral dû aux ( io3o ) lames courbes et on constitue pour chaque liquide un véritable prisme à vision directe. » Sensibilité de l'appareil. — Chaque division de la graduation, qui vaut environ i™", représente une unité de la deuxième décimale; le vernier au f'^ permet donc de lire « — i à — ^ près. » Cet appareil permet de mesurer les indices entre i et 1,70, mais on peut augmenter beaucoup la sensibilité en modifiant convenablement l'in- dice du verre des lentilles, leur rayon de courbure, l'angle de la cavité prismatique, enfin en restreignant les limites entre lesquelles l'appareil doit fonctionner. Pour les mesures se rapportant aux mélanges alcooliques par exemple, la différence entre l'indice de l'alcool et celui de l'eau étant de -|^, chaque division de l'appareil ayant 2™'" représentera j^ : l'approxima- tion au vernier se fera donc à j—^^ au moins. » Mesure des solides. -- L'appareil se prête très bien à la mesure des petits cristaux solides dont il n'est même pas besoin de connaître l'angle. )) Soit 8 le déplacement dû au cristal seul, S' celui dû à la fois au cristal et à un liquide d'indice N versé dans la cuve. » On démontre facilement que X ^ = (^-')î(rrrTy^- Le liquide choisi pourra être de la benzine, par exemple, si le cristal est soluble dans l'eau ; la seule condition est que l'angle du cristal ne soit pas supérieur à celui du prisme creux. » Pour les usages industriels, où la mesure de l'indice remplacera avantageusement la mesure de la densité, j'étudie un appareil à lecture directe fondé sur le même principe. » Je me propose également de publier les mesures diverses auxquelles se prête mon appareil, telles, par exemple, que le dosage des métaux par la variation d'indice, accompagnant leur précipitation par un réactif chi- mique ou leur déplacement par un métal plus oxydable, la détermination de la richesse des solutions par leur indice. » La mesure est en effet plus exacte, plus rapide et nécessite beaucoup moins de liquide que le procédé densimétrique généralement exploré. » Enfin la mesure des indices permet également de déceler les combi- naisons instables et passagères qui se produisent dans les liquides sous l'influence d'agents physiques, tels que la chaleur, la pression, etc., et qui sont inaccessibles à l'analyse chimique ordinaire. » ( io3i ) CHIMIE. — Recherches sur l'application de la mesure du pouvoir rotatoire à la détermination de combinaisons formées par tes solutions aqueuses de sorbite avec les molybdates acides de soude et d'ammoniaque. Note de M. D. Ger- NKz, présentée par M. Duclaux. « La mannile ordinaire éprouve, comme je l'ai montré précédem- ment ('), de la part de certains molybdates acides, une action qui se tra- duit par un changement considérable dans la valeur du pouvoir rotatoire. L'augmentation est assez grande pour qu'il soit possible de suivre, par la mesure de l'action sur la lumière polarisée, les réactions qui se produisent dans les solutions aqueuses de ces corps. La sorbite, isomère de la man- nite, se prête à des recherches de même nature. » La matière première de mes expériences m'a été gracieusement donnée par M. Vincent, qui l'avait régénérée lui-môme de l'acétal dibenzoïque. Sa composition est, comme on sait, représentée par la formule C«H'=0"= + -H=0. Ses solutions aqueuses ont un pouvoir rotatoire que les molvbdates neutres ne modifient pas, mais que l'acide molybdique et les molybdates acides amènent à des valeurs très diverses. Pour donner une idée de ces changements, il suffit de dire que l'addition à un poids constant de sor- bite d'une quantité de molybdate acide de soude, égale à -W du poids •' " ibo ' moléculaire de cette substance, réduit la rotation à la moitié de sa valeur, qu'elle devient nulle pour une quantité double de sel et qu'elle change de signe pour des additions ultérieures, en augmentant jusqu'à atteindre vingt fois la valeur initiale. » Je me suis servi de solutions contenant oS'', 7908 de sorbite, que j'ad- ditionnais de quantités de molybdates acides croissant par fractions égales à —, du poids moléculaire et de l'eau distillée nécessaire pour amener le volume à occuper 12*"= à la température de 17°. » C'est à cette température que les observations ont été faites, et on s'est attaché à la rendre constante pour éviter les erreurs provenant de la (') Comptes rendus, t. CXII, p. i36o. ( io32 ) Aariation très notable du pouvoir rotatoirede ces dissolutions avec la tem- pérature. Le tube qui contenait le liquide avait 200™™ de longueur et les rotations étaient mesurées à la lumière du sodium, produite par du sel marin volatilisé dans une nacelle de platine; on obtient une flamme con- stante et une très vive intensité en chauffant la nacelle dans le dard d'un chalumeau à gaz alimenté d'air par une trompe. » La solution de sorbite pure donnait une rotation de — 0° 16'. I) TiC Tableau suivant contient les résultats des expériences : Molybdate acide Molybdate acide Quantités de sel par -.V du poids de sou ide. d'ammoniaque. Variations Variations molécu ilaire m. Rotations. parJ de m. Rotations. par ;V de m. , -H Ô.39 -+- 55 M- 0.39 -f- 55 2 1.39 60 1.36 57 3 2.38 59 2.3o 56 4 3.35 57 3.28 58 5 4.3o 55 4.25 57 6 5.12 42 5.10 45 6, 5 5.27 3o 5.24 28 6, 75 5.29 -+- 8 5.26 + 8 6, 867 5.23 — 56 5.20 — 56 7 5.i5 56 5.12 56 7' 5 4.5i 48 8 4.33 36 9 4. 7 26 10 1 1 3.5i 3.37 16 i4 12 3.25 12 i3 3.16 9 i4 3.i3 3 16 3. 9 2 20 2.52 4 » Sorbite et molybdate acide de soude (3Na'0, 7M0O', iiH^O). — On voit, à l'inspection de ces nombres, cpie*. 1° la rotation initiale négative devient positive par l'addition d'un poids de sel qui n'est que 07 du poids moléculaire ; elle augmente alors de quantités très sensiblement égales pour des additions égales, ce qui permet de conclure à la formation pro- gressive d'un composé entre les quantités totales de sel employées et les fractions de poids moléculaires correspondantes de sorbite. ( .o'^3 ) » 2" \a\ rotiiLioii atteint une valeur maxima de 5"29' loisqu'à nn j)0!(ls de sorbite, représentant le poids moléculaire de cette substance, on ajoute -^ du i)oids moléculaire de molvbdate acide de soude. Si l'on admet que 24 ' la formule 3Na*0, 7M0 0^ 1 1 H^ O exprime la composition de ce sel, cette quantité représente 1,969, c'est-à-dire près de deux fois le poids molécu- laire de l'acide molybdique, et l'on pourrait supposer que le maximum correspond à une dissolution contenant i molécule de sorbite et 2 molé- cules d'acide molybdique. Mais, si l'on s'en tient strictement à ce que donne l'expérience, on reconnaît que pour ces proportions relatives, qui correspondent à ' ^^ du poids moléculaire du sel, la rotation observée 6 '■5 est 5° 23', un peu inférieure à la valeur maxima observée avec -^ du poids moléculaire de molybdate acide de soude. Pour interpréter ce résultat, on peut remarquer que le molybdate neutre de soude n'a aucun effet sur le pouvoir rotatoire de la sorbite et, dès lors, supposer que le sel 3Na-0,7MoO' n'intervient que par l'excès 4M0O' d'acide molybdique sur 3(Na- 0,MoO') qu'il contient virtuellement et, dans cette hypothèse, le maximum aurait lieu pour la solution contenant i molécule de sorbite et i'°"',i25 d'acide molybdique ou entre 8 de sorbite et 9 d'acide mo- lybdique. » 3° Les additions ultérieures de sel, jusqu'à -y du poids moléculaire, donnent des solutions dont les pouvoirs rotatoires diminuent graduelle- ment, ce qui indique la transformation du composé correspondant au maximum et la tendance vers un autre équilibre. » Sorbite el molybdate acide d' ammoniaque 3(AzH*y^O, 7M0O', 2H^0. — Cette substance agit sur la sorbite de la même manière que le sel de soude correspondant ; les valeurs absolues des rotations sont un peu infé- rieures et le maximum a lieu pour les mêmes proportions relatives de sel et de sorbite. )) Si l'on compare ces résultats à ceux que j'ai obtenus avec la man- nite, on trouve entre eux les plus grandes analogies; la marche du phéno- mène est la même, le maximum a lieu pour les mômes proportions de matière; la seule différence à signaler est la variation plus grande pro- duite dans la rotation par la même quantité de sel que l'on observe dans le cas de la sorbite. L'étude de la perséite conduit à des conclusions de môme nature. » C. II., 1891, 1' Semestre. (T. CXUI, N» 26.) i^J ( 'o34 ) CHIMIE MINÉRALE. — Sur les borates mélaUiques. Note de M. H. Le Ghatelier, présentée par M. Daubrée. « Malgré les recherches nombreuses faites snr les borates métalliques, il n'y a pas de composés de la Chimie minérale qui soient aussi mal connus. Dans les Traités de Chimie on ne trouve pas indiqué moins de onze proportions dans lesquelles l'acide borique se combinerait aux bases. La facilité avec laquelle un fait aussi singulier a été admis par les chimistes provient de la tendance très répandue aujourd'hui d'assimiler tous les corps simples au carbone et de considérer que la complication de la formule d'un composé est une garantie de l'exactitude des analyses qui ont conduit à établir cette formule. Parfois même, en l'absence de toute base expérimentale, on classe au nombre des composés définis de simples mélanges, comme le borax fondu, par le seul motif qu'ils se prêtent en notation atomique à l'établissement d'une élégante formule de constitution. Les erreurs commises sur la détermination des borates pro- viennent de ce que, pour les sels anhydres, les analyses ont trop souvent porté sur des mélanges et, pour les sels hydratés, que l'eau basique de con- stitution n'a pas été séparée de l'eau de cristallisation, comme cela se fait depuis longtemps pour les phosphates. » Les seuls borates dont la formule soit actuellement établie d'une façon indiscutable sont les deux hydrates de l'acide borique BoO^, HO etBaO%3HO. » BoO%3MO. — Ebelmen, voulant vérifier des analogies supposées entre l'acide borique et l'acide silicique, prépara par fusion des borates dans lesquels l'oxygène de l'acide était à l'oxygène de la base dans le rap- port 1 ; I et 2 : I. Il obtint des culots parfaitement cristallisés et semblant, à première vue, présenter toutes les garanties d'homogénéité désirable. Il fut ainsi conduit à considérer les borates de chaux et de magnésie de la première série comme des borates tribasiques. J'ai vérifié l'exactitude de cette prévision pour la magnésie, en fondant un mélange BoO' + 2,5 MgO et séparant par l'iodure de méthylène les deux espèces de cristaux formés. Le dosage de la magnésie fait par l'attaque en tube scellé, au moyen d'une liqueur titrée d'acide chlorhydrique, m'a donné MgO Borate de MgO. trouvé. calculé. 0,200 0",I24 o",l26 ( io35 ) » Je n'ai pas réussi pour d'autres borates de même composition à isoler des cristaux présentant des garanties absolues de pureté. » BoO', 2MO. — Les borates de la seconde série d'Ebelmen, que la mort ne lui a pas laissé le temps d'étudier, appartiennent à cette catégorie des borates bibasiques. J'ai antérieurement attribué à tort à ces composés la formule inexacte BoO^, i,5M0, qui est celle du mélange fondu par Ebel- men, mais qui n'appartient pas aux cristaux malgré l'homogénéité appa- rente des culots. La beauté des cristaux, ou lamelles cristallines, triés à la main m'avait paru donner une garantie suffisante de leur pureté. » Ces cristaux sont, en réalité, entourés de couches très minces et par- faitement transparentes d'acide borique ou de verre borique que l'on peut mettre en évidence, suivant les cas, par l'action de l'eau bouillante ou par l'examen microscopique attentif des lames minces. Je m'en suis aperçu en voulant reproduire le borate de zinc d'Ebelmen, et constatant que la proportion d'oxyde de zinc peut varier de i,5 à 2,75ZnO pour iBoO' sans que la cristallisation de la masse change d'aspect. » Pour établir la composition exacte de ces borates, je suis parti de mé- langes fondus renfermant 2,5MgO et iMgO pour iBoO' et séparant dans le premier cas, par l'iodure de méthylène, le borate tribasique formé en même temps, et dans le second cas l'acide borique par l'eau bouillante. MgO Borate de MgO. trouve. calculé. ce ce 0,200 0,104 ■ o, 106 0,200 O, 106 O, 106 » Tous les borates de la série magnésienne isomorphes de BoO', 2MgO qui ont été décrits par M. Mallard ( ' ), d'après les échantillons d'Ebelmen, ont évidemment la même composition. » BoC,i,5MO. — J'ai obtenu un borate de zinc répondant à cette formule qui cristallise en très beaux dodécaèdres rhomboïdaux. On peut l'isoler très pur parce que, de tous les borates ou verres boraciques de ce métal, c'est le seul qui soit inattaquable aux acides : ZnO Borate de ZnO. trouvé. calculé. qS' , 63 oS'', .896 oS'', 399 (') E. Mallard, Examen de diverses subslances cristallisées préparées, mais non décrites par Ebelmen {Ann. des Mines, novembre-décembre 1887). ( io36 ) )) LoO^, MO. — M. Ditte a signalé un borate de chaux réponchnit à cette formule, mais les procédés indiqués pour sa préparation ne permet- tent pas de l'obtenir à l'état de pureté, l'ar fusion directe, on peut faire varier la proportion d'acide borique de 25 pour loo sans cesser d'avoir un culot bien cristallisé; par fusion avec les chlorures alcalins, on obtient, suivant la façon de procéder, des mélanges qui renferment depuis o,5CaO jusqu'à 3CaO pour iBoO\ » J'ai obtenu ce sel à l'état de pureté en plaçant, dans un mélange des chlorures alcalins et des chlorures de calcium, un gros fragment d'acide borique fondu et chauffant en creuset ouvert pour permettre l'accès de la vapeur d'eau. Après refroidissement et dissolution, on sépare le reste du morceau d'acide borique, puis on lave les cristaux à l'eau bouillante et à l'acide acétique dilué. Leur analyse conduit exactement à la formule BoO\CaO. )) Il n'existe pas de borates acides renfermant plus de i équivalent d'acide pour i équivalent de base. Les borates anhydres auxquels des formules semblables ont été attribuées sont des mélanges de borate ma- gnésien bibasique avec de l'acide borique immédiatement soluble dans l'eau, ou des borates alcalinoterreux monobasiques avec des verres bo- riques en globules parfois discernables à l'œil nu. L'existence de ces mé- langes est particulièrement nette pour les prétendus composés : 4BoO%3MgO, 3BoOS2MgO, aBoO'.SrO » Les borates hydratés acides renferment tous de l'eau qui ne part pas dans le vide à ioo° et parfois même dans le vide à iSo". Cette eau ne peut être considérée comme de l'eau de cristallisation, mais doit être assimilée à l'eau de constitution ou eau basique des phosphates. En en tenant compte, on fait rentrer les borates hydratés dans l'une des quatre familles précédentes. Le borax est monobasique, BoO'^Na'H'jO, Aq. Les borates de chaux naturels, colemanite, perséite, paraissent être bibasiques Bo0^2(ca^H*o), etc. » Les seuls borates dont la formule doive être considérée comme établie d'une façon certaine se rapportent donc à l'un des quatre types BoO',3MO, BoOS2MO, BoO'. 1,5 MO, BoOSMO, ( io37 ) CHIMIE MINÉRALE. — Sur les étals isomériques du suif aie de sesquioxyde de chrome. Note de M. A. Recoura. « Dans un Mémoire précédent (Comples rendus du i4 décembre) j'ai fait voir que le sulfate de sesquioxyde de chrome peut, comme le sesqui- chlorure et le sesquibromure, présenter à l'état solide deux modifications isomériques distinctes, le sulfate violet et le sulfate vert. Le sulfate violet, qui est le sel normal, est celui que l'on obtient dans les conditions ordi- naires. Le sulfate vert est celui que Ton obtient quand on prépare le sulfate en présence d'une très faible quantité d'eau (celle qui est nécessaire pour fournir une dizaine de molécules d'eau de cristallisation) ou bien quand on déshydrate partiellement par la chaleur le nitrate violet cristallisé. )) Je me propose d'étudier, dans ce Mémoire, la constitution du sulfate vert. » Mais je dois auparavant rappeler que le sulfate de chrome peut subir encore une autre modification. Quand on porte à l'ébuUition une dissolu- tion de sulfate violet de chrome, elle devient verte. J'ai étudié récemment la constitution de cette dissolution (Comptes rendus, 22 juin 1891) et mon- tré qu'e//e ne renferme pas une modification isomérique du sulfate de chrome, mais un sulfate basique, aCr-O'', 5S0', provenant de la décomposition complète, sous l'induence de la chaleur, du sulfate neutre dissous en acide sulfurique libre et sulfate basique. Pour éviter toute confusion, je désigne- rai par suif aie vert le sulfate vert solide, tandis que je désignerai par sulfate modifié le sulfate vert basique incristallisable, qui existe dans les dissolu- tions modifiées par la chaleur. M Je dois en outre rappeler, pour l'intelligence de ce qui va suivre, que j'ai mis en évidence l'existence de trois hydrates chromiques différant par leur capacité de saturation pour les acides. Ce sont : » 1° L'hydrate chromique normal que les alcalis précipitent des sels violets de chrome et qui fixe 6 molécules d'acide monobasique. On peut donc le représenter par la formule Cr-(OH)". )) 2° L'hydrate chromique qui correspond au sulfate basique qui existe dans les dissolutions chauffées. Cet hydrate ne peut fixer que 5 molécules d'acide raonobasique et peut être représenté par la formule Cr^O(OH)"'. Il ne peut être isolé; quand on cherche à le précipiter, il se dédouble et l'on obtient l'hydrate suivant. » 3" I^'hydrate chromique que l'on précipite quand ou décompose, par une quantité équivalente cl'akali, la dissolution de sulfate modifiée par la ( io3» ) chaleur, ou bien la dissolulion de l'oxychlornre Cr-CPO. Cet hydrate ne peut fixer que 4 molécules d acide monobasique et peut être représenté par la formule Gr-0(OH)\ » Gonslitulion du sulfate vert. — Ceci posé, arrivons à la constitution du sulfate vert. J'ai d'abord cherché quelle est la nature de l'hydrate chro- mique que les alcalis précipitent de la dissolution du sulfate vert solide. J'ai reconnu que cet hydrate est celui que j'ai représenté par la formule Cr-0(OH)\ Ceci résulte des mesures suivantes : Cr^O' précipité du sulfate vert -t- 2S0'H^ dissous = Cr-0% aSO^ dissous. +35"' Cr-0', 2SO' dissous -\- SO'H- dissous — o"',2 M Ces mesures montrent, en effet, que l'oxyde précipité du sulfate verl ne peut fixer que 1 molécules d'acide sulfurique; elles montrent en outre que cet hydrate est identique à celui que les alcalis précipitent des dissolutions modifiées par la chaleur. » Est-ce à dire que les dissolutions modifiées par la chaleur sont iden- tiques à la dissolution du sulfate vert solide? Il n'en est rien. En effet, j'ai montré que cette dernière dissolution ne donne pas de précipité avec le chlorure de baryum, tandis que la dissolution modifiée par la chaleur laisse précipiter immédiatement le tiers de son acide sulfurique. Cette propriété établit donc, au point de vue pratique, une distinction bien nette entre les deux dissolutions vertes. Je rappelle en outre que les dissolutions modifiées renferment de l'acide sulfurique libre. Du reste, les mesures calorimétriques viennent confirmer la différence. Si, en effet, on traite par une quantité équivalente de soude les deux dissolutions, on obtient les résultats suivants : Cr^OSSSO'mod. diss. + 6NaOHdiss. = d'-^O^ préc. -1- SNa^SO* diss. . .. +58c»i,8 Cr=0',3S0'vertdiss. -H 6NaOH diss. = Cr'^O' préc. -i- 3 Na-SO* diss. . .. +63^»' )) On voit qu'il y a entre les deux dissolutions une différence de 4^"', 2 et, comme l'oxyde précipité est le même dans les deux cas, on peut en con- clure que la transformation du sulfate vert dissous en sulfate modifié est accompagnée d'un dégagement de chaleur de 4^"', 2. » Transformations de la dissolution du sulfate verl. On peut, du reste, réaliser directement cette transformation de la façon suivante : on verse dans la dissolution du sulfate vert une quantité de soude équivalente au tiers de l'acide, c'est-à-dire à une molécule d'acide sulfurique. Dans ces conditions, il ne se forme pas de précipité. Si l'on traite alors la liqueur par une molécule d'acide sulfurique dans le but de reneutraliser l'oxyde ( i«39 ) (le chrome, on constate que la moitié de l'acide que l'on vient d'ajouter reste libre. En effet : Cr^O^SSO'vertdiss.+ aNaOHdiss.^Cr^O'.aSO^diss.+Na^SO^diss. +26Ca>,5 Cr-0', 2 SO' dissous + | SO^H^ dissous = Ci- 0% 2 | SO^ dissous + 7c»',! Cr20^ 2{ SO' dissous -\-'y SO*H- dissous — oCa!,,5 » Ainsi donc la dissolution ainsi obtenue renferme ^ molécule d'acide sulfurique libre, comme la dissolution modifiée par la chaleur, et les me- suresth ermiques montrent qu'elle lui est ideulique. )) On peut encore réaliser la même transformation en portant à l'ébulli- tion la dissolution du sulfate vert. Elle est alors identique à la dissolution modifiée. » Enfin, si l'on abandonne à elle-même la dissolution du sulfate vert, elle commence immédiatement à se transformer, sa couleur passe peu à peu du vert au violet, et au bout d'un certain temps, plus ou moins long suivant la concentration, elle atteint un état définitif. Elle est alors iden- tique à la dissolution du sulfate violet, comme le montrent les mesures ca- lorimétriques, et les alcalis en précipitent l'hydrate chromique normal. )) Absence de double décot7iposition . — J'ai fait voir que, lorsque l'on verse dans la dissolution étendue du sulfate vert, du chlorure de baryum ou de l'azotate de plomb, on n'obtient aucun précipité. On peut se de- mander si ce fait tient à l'absence de double décomposition, ou'bien à la formation d'un composé complexe soluble. Pour le savoir, j'ai mêlé dans le calorimètre des dissolutions équivalentes de sulfate vert et de chlorure de baryum et j'ai constaté cyaU ne se produit aucun phénomène thermique. L'absence de précipité est donc due à ce que le sulfate vert de chrome ne se prête pas à la double décomposition. » Conclusions. — Les conclusions à tirer de ces expériences sont les suivantes : )) Le sulfate vert solide de chrome, Cr^O', 3S0% iiH^O, quoique ayant la même composition que le sulfate violet, doit avoir une constitution complètement différente. Il ne se comporte pas comme un sel ordinaii'e, puisqu'il ne se prête pas à la double décomposition, et il est à présumer que, dans ce composé, le chrome est engagé dans un radical présentant une certaine stabilité. Ce qui le prouve encore, c'est que, quand on décom- pose ce corps par un alcali, on en précipite bien de l'hydrate chromique; mais, dans cette destruction de la molécule, les éléments se groupent de façon à constituer, non pas l'hydrate chromique normal, comme on pour- rait s'y attendre, puisque le sel renferme les éléments de 3 molécules ( >o4o ) d'acide sulhiriqiie, mais l'hydrate qui ne peut fixer que a molécules d'acide. La dissolution de ce composé dans l'eau est complètement diffé- rente de la dissolution verte que l'on obtient quand on chauffe la dissolu- tion du sulfate violet. Le sulfate veit, indéfiniment stable à l'état solide, se transforme peu à peu, quand il est dissous, en sulfate violet. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur un chlorosulfure de silicium. Note de M. A. Besson, présentée par M. Troost. « J'ai signalé antérieurement l'action du chlorure de soufre sur le sili- cium cristallisé qui, à une température inférieure au rouge, donne du chlorure de silicium Si^CP et du soufre; au rouge vif, la réaction est plus complète et permet d'obtenir un chlorosulfure. On dirige, à travers un tube de porcelaine chauffé au rouge vif et renfermant une colonne de Si cristallisé, un courant de chlore entraînant des vapeurs de chlorure de soufre S- Cl; le tube doit être de gros diamètre et, malgré cette précau- tion, il ne tarde pas à se boucher par production de sulfure de silicium. Dès que cela se produit, on interrompt le passage du chlorure de soufre, et le chlore, continuant à passer, ne tarde pas à déboucher le tube, et l'expérience peut suivre son cours; on peut juger, par ce qui précède, que l'expérience est très pénible et exige de grandes quantités de Si, tout en donnant un faible rendement. On recueille ainsi un liquide tenant du soufre en suspension; on le soumet à la distillation qui en sépare d'abord du chlorure de sdicium. La température d'ébullition s'élève et, à iSS", distille un liquide qui ne tarde pas à se solidifier et dont la composition est représentée par Si-C|-S^ Il est très difficile d'obtenir ce corps à un com- plet état de pureté, car il est accompagné, dans la distillation, par un liquide dont il est très difficile de le séparer; ce liquide semble être un oxychlorure de Si, produit en même temps dans la réaction et entraîné par la vapeur du chlorosulfure. Pour le purifier, on le dissout à chaud dans du tétrachlorure de carbone, et on le fait cristalliser en refroidissant énergiquement, car il reste longtemps en sursaturation; les cristaux étant ésouttés à l'abri de l'humidité, on les sublime à loo" dans un courant d'air sec. Il se présente sous la forme d'un corps solide blanc, cristallisé en longues aiguilles fusibles à + 74°, présentant lors de la solidification un phénomène de surfusion marqué; très altérable à l'air, dccoraposable par l'eau avec violence, avec production de silice, d'acides chlorliydrique et sulfhydrique. ( 'o4i ) » Ce chlorosulfure s'obtient encore par l'action ménagée du chlore sur le sulfure de silicium au rouge vif. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur un nouveau phosphwe de cuivre cristallisé. Note de M. Granuer, présentée par M. Troost. « Aucune des combinaisons du cuivre et du phosphore décrites jus- qu'ici n'est cristallisée. En reprenant l'étude d'un phosphurc obtenu par Abel, j'ai pu préparer un nouveau composé et l'obtenir en cristaux définis. » En faisant passer un courant de vapeur de phosphore sur du cuivre chauffé au rouge, Abel a obtenu une masse fondue d'un gris d'acier, assez dure, à cassure cristalline. » J'ai préparé une certaine quantité de ce phosphure et j'ai trouvé que, suivant la durée de la chauffe dans la vapeur de phosphore, la composi- tion variait; elle ne répondait plus très exactement à la formule Cu'^Ph, sous laquelle ce corps est décrit dans les Ouvrages. Abel, du reste, avait indiqué que, dans ses expériences, la teneur en phosphore du produit ob- tenu variait de 12,2 à i3,5 pour 100. » Voici les résultats de l'analyse de plusieurs échantillons : Théorie Trouvé, pour Cu'Ph. !■! — ~- — ■ Cuivre 86,01 86,42 85,3; 84,42 Phosphore....... i3,99 i3,53 » » 100,00 99>95 » Le premier échantillon , resoumis à l'action du phosphore, a donné : ' Cuivre 84,27 Phosphore 1 4 , 3o 99>07 n On voit qu'en augmentant la durée de la chauffe dans la vapeur de phosphore, la teneur en phosphore augmente. » J'ai continué à faire agir la vapeur de phosphore sur ce produit, au bout de plusieurs heures je l'ai vu s'iriser, puis sa surface s'est couverte de ramifications, enfin des cristaux se sont formés. » Ces cristaux se présentent sous forme de prismes hexagonaux et por- tent les faces /?, m, avec les modifications 6'. C. R., 1891, 2' Semestre. (T. CXIII, N°26.) '38 ( I042 ) » Les mesures goniométriques ont donné 0 pb^ 1 16 7 pm 90 7nm 120 d'où l'on déduit la relation axiale a:c ^ 1:0, 566 1. » Ces cristaux atteignent jusqu'à 3°"" et /j™"" de longueur; ils sont gris d'acier, très brillants, durs et cassants. » Leur composition est différente de celle du corps décrit précédem- ment; elle répond à la formule Cu'Pli. Calculé. Trouvé. Cuivre 83,66 88,28 Phosphore 16, 34 16,19 100,00 99,47 » Chauffés au rouge sombre au contact de l'air, ils se transforment en phosphate; ils se dissolvent facilement dans l'acide nitrique chaud. « A la température à laquelle je l'ai préparé (rouge clair) le phosphure Cu'Ph a une tension de dissociation sensible. Aussi, lorsque, dans l'appa- reil producteur, on vient à arrêter le courant de vapeur de phosphore, en le remplaçant pur un courant de gaz inerte, les cristaux disparaissent, laissant à leur place le phosphure Cu" Ph. )) A plus haute température, vers i3oo°-i4oo'', la perte de phosphore est plus grande : le résidu contient environ 92 pour 100 de cuivre. » Il se rapproche par sa composition du cuivre phosphore décrit par MM. de Ruolz Montchal et de Fontenay ( ' ). » CHIMIE MINÉRALE. — Sur la dissolution du chlorure d' antimoine dans les solutions saturées de chlorure de sodium. Note de M. H. Causse, présentée par M. Henri Moissan. « Le chlorure d'antimoine SbCP, au contact de l'eau, subit une dé- composition partielle qui le transforme en oxychlorure SbOCl. M. Ditte, en approfondissant la réaction, a trouvé que cette décomposition obéit aux lois générales formulées par H. Sainte-Claire Deville. Sans rien chan- ger à la réaction provoquée par l'eau, sans modifier aucune des données (') Comptes rendus, t. LXXXIIl, p. 788. ( io43 ) générales qui ont permis de la classer clans les phénomènes de dissocia- tion, il est possible de déplacer le rôle de l'acide, de lui substituer un sel, comme le chlorure de sodium, et d'obtenir une solution de chlorure entièrement neutre. » Dissolution de l'oxyde d'antimoine dans l'acide chlorhydrique étendu. — Avec de l'acide chlorhydrique à 87 pour 100 de H Cl, on prépare une série de solutions mesurant toutes le volume de loo*^*^, et contenant des quantités d'acide anhydre représentées par les nombres suivants : 5^"', loS'', iSs"', 20S'', 25^'', 3o8'', 35^''. Dans chacune de ces solutions, on intro- duit de l'oxyde d'antimoine et, après un contact suffisant, on filtre pour séparer le résidu, que l'on sèche et pèse. De son poids on déduit celui de l'oxyde qui a été dissous, et ce dernier, multiplié par o, 76, donnera le poids d'acide transformé en chlorure d'antimoine SbCP. Acide Poids H Cl Oxyde -^ . employé. dissous. neutralisé. libre. N" 1 5 0,028 0,2128 4)787 N" 2 10 2,128 1,617 8>383 N" 3 ■.. i5 5,53o 4,85o io,i.5 N° 4 20 i3,ooo 9i93o 10,067 N» 5 25 18,768 14,263 10,737 N» 6 3o 24, 3o 18, 468 11, 532 N» 7 35 3o,8o 23,424 11,575 » Le Tableau ci-dessus indique les résultats obtenus. Si l'on cherche à interpréter tous ces résultats par une courbe, en prenant pour abscisses les quantités d'acide employées et pour ordonnées celles qui ont été neu- tralisées, on voit la proportion d'acide combiné suivre une courbe ascen- dante, tandis que, pour les quantités qui représentent l'acide libre, la courbe s'infléchit subitement vers le n° 3, suit une ligne brisée, et pré- sente ce point particulier que, dans une solution renfermant ao^^'d'HCl pour 100, la moitié de ce poids peut être neutralisée par l'oxyde d'anti- moine. On voit aussi que, lorsque la proportion atteint 1 5 pour 100, le poids d'acide qui reste libre est sensiblement constant pour toutes les solutions. Cette limite, fixe pour les conditions précédentes, est, comme dans tous les phénomènes de dissociation, variable avec le milieu dans lequel on opère; elle peut être partiellement reculée, avec l'aide du chlorure de sodium et par voie directe; ou bien supprimée totalement par voie indirecte, le chlo- rure d'antimoine se trouvant ainsi dissous par le chlorure de sodium seul. » Nous nous occuperons d'abord du premier cas. Les solutions précé- ( io44 ) dentés sont mises en présence d'un excès de chlorure de sodium ; après douze heures de contact, on filtre et, dans chacune d'elles, ainsi saturée de sel, on introduit 4^'^ d'oxyde d'antimoine; on laisse en contact pendant vingt-quatre heures, on sépare le résidu, que l'on sèche et pèse, et, du poids de l'oxjde entré en solution, on déduit celui de l'acide neutralisé et, partant, la portion de ce dernier qui reste comme résidu. Le Tableau ci-après contient les résultats obtenus. Oxyde Poids de H Cl inti-oduit. dissous. combiné. libre. N" 1 4 2,3io 1,85 2,987 N° 2 4 2,5o 1,90 6,483 N" 3 4 2,5o 1,90 8,25 N" 4 4 2,70 2,o5 8,01 N" S 4 2,469 1,87 9>296 N" 6 4 2,3i5 1,75 9,782 N" 7 , 4 2,5o 1,90 9)675 » L'inspection de la colonne qui contient le poids d'oxyde dissous montre qu'il est à peu près le même pour toutes les solutions ; la courbe qui représentera le poids de H Cl libre sera la même que la précédente, sauf qu'elle s'est uniformément rapprochée de l'axe horizontal. On aper- çoit dès maintenant le rôle de l'acide chlorhydriqiie : ce n'est plus lui qui règle le phénomène, il intervient seulement pour transformer l'oxyde en chlorure d'antimoine; mais la proportion de ce dernier, qui entre en solu- tion, dépend avant tout du chlorure de sodium. Les chiffres consignés dans le précédent Tableau marquent la limite de l'action de l'acide chlor- hydrique sur l'oxyde d'antimoine cristallisé, eu présence du chlorure de sodium; cependant, lorsque cet oxyde est à l'état naissant, la limite est encore reculée. Poids de H CI combine. libre. N" 1 » » N° 2 2,00 4,ii5 N° 3 3,i5 4,348 N° 4 3,3o 4,108 N° 5 3,70 5,596 N° 6 3,86 5,922 N" 7 3,80 5,875 )) En effet, dans les solutions précédentes, on laisse couler une solution titrée de carbonate de soude dans le chlorure de sodium, telle que lo"*^ ( io45 ) neutralisent 2"="^ d'acide chlorhydrique à 3-] pour loo, jusqu'à ce que le précipité qui se forme refuse de se dissoudre; et, avec cette donnée, on calcule ensuite la quantité d'acide qui a été neutralisée. Le Tableau ci-dessus donne les résultats qui ont été obtenus. ,) Nous devons ajouter que ces chiffres n'ont qu'une valeur relative; après un temps plus ou moins long, il se sépare de l'oxychlorure d'anti- moine. » Toutefois, si dans chacune de ces solutions ou introduit un excès de chlorure de sodium, bien que toutes les liqueurs en aient été au préalable saturées, on observe que le chlorure et l'oxyde d'antimoine, précipités par le carbonate alcalin, se dissolvent simultanément; cette circonstance, outre qu'elle définit nettement le rôle du sel marin, laisse apercevoir dans quelle voie il convient de diriger les recherches, et permet aussi de sup- primer totalement l'acide libre. » Il suffit, en effet, d'introduire dans les solutions précédentes un excès de sel marin, et de neutraliser par la solution de carbonate; on trouve qu'au moment où l'oxyde d'antimoine refuse de se dissoudre on a em- ployé la quantité de carbonate de soude nécessaire et suffisante pour transformer tout l'acide chlorhydrique qui restait en chlorure de sodium. » Afin de contrôler directement ce dernier point, on a fait l'expérience suivante : i5^'' de chlorure SbCP sont dissous dans So'^" d'acide chlorhy- drique à 37 pour 100, soit 1 1^', 10 de HCl ; on étend à 106™, on sature de sel marin et l'on en laisse un excès. Dans cette liqueur, on fait arriver la solution alcaline jusqu'à ce que le précipité d'oxyde refuse de se dissoudre; on trouve que ijio'^'^ sont nécessaires et suffisants pour atteindre ce but; mais ils correspondent à 11^'', 10 de HCl, et, dès lors, le chlorure d'anti- moine est maintenu en solution par le chlorure de sodium, et cette solu- tion, entièrement neutre, est stable. Quant aux rapports qui existent entre les deux chlorures, nous y reviendrons prochainement, en traitant de la so- lubilité comparée de l'oxyde de bismuth, d'antimoine et d'autres métaux, dans les solutions saturées de chlorure de sodium. » CHIMIE. — Sur un cyanure double de cuivre et d'ammoniaque. Note de M. E. Fleurent, présentée par M. Schùtzenberger. « Ainsi qu'il était facile de le prévoir, l'oxyde de cuivre hydraté est soluble dans le cyanure d'ammonium. » Si, à une solution bouillante du cyanure ammoniacal récemment pré- ( 1046 ) paré, on ajoute par petites portions de l'hydrate de cuivre encore humide, on voit celui-ci disparaître d'abord; et, si l'on filtre après en avoir ajouté un excès et maintenu l'ébullilion pendant quelques instants, il se dépose, par refroidissement, tantôt un composé vert, tantôt un composé violet, tous deux cristallisés en belles aiguilles qui atteignent jusqu'à o™,oi de longueur. » Mais, outre que les rendements sont faibles dans les deux cas, il est difficile de fixer exactement les conditions de préparation de chacun de ces deux composés, car on obtient souvent l'un quand on recherche l'autre et réciproquement; de plus, la préparation du cyanure d'ammonium est trop dangereuse, et ce corps s'altère trop rapidement pour qu'on puisse en préparer la quantité nécessaire à l'étude de réactions exactes. » Dans ces conditions, je me suis demandé s'il ne serait pas possible de substituer à cette méthode et à celles déjà connues un moyen de prépa- ration qui éliminât l'emploi du cyanure ammoniacal, de l'acide cyanhy- drique et donnât des produits d'une stabilité assez grande pour qu'on pût les soumettre, sans cause d'erreur, à l'analvse quantitative. C'est à quoi je suis arrivé après quelques tâtonnements, et c'est par la méthode générale indiquée ci-après qu'a été obtenu le corps que je présente aujour- d'hui à l'Académie. » On prépare trois solutions différentes contenant des quantités déter- minées de chlorure cuivrique, de chlorure d'ammonium et de cyanure de potassium; on précipite la solution de cuivre par un excès d'ammoniaque, puis on y ajoute la solution de chlorure ammoniacal et enfin, en refroidis- sant, la solution de cyanure de potassium. La liqueur résultante, colorée en bleu, est introduite dans des tubes qu'on scelle à la lampe et qu'on chauffe ensuite à une température convenable et pendant un temps plus ou moins long. » J'ai opéré, dans le cas actuel, avec i S^'' de CuCl-, 3^' de Cl(AzH*), et 22^'" de CyR dissous dans des conditions telles que le volume total ne dépassât pas 200*"^ à 220'='=; la liqueur a été maintenue pendant trois heures entre i25° et i3o°. Dans ces conditions, elle s'est presque décolorée; abandonnée à l'air, elle perd lentement son ammoniaque et laisse déposer des cristaux incolores qui s'altèrent rapidement. Mais il n'en est plus de même si, à l'ouverture des tubes, on traite la solution jusqu'à formation d'un léger trouble, par l'acide acétique étendu; elle laisse alors déposer, après filtration, des lamelles hexagonales, incolores qui possèdent la com- position Cu^Cy^(AzH^)Cy.3AzH% ( io47 ) déduite du Tableau suivant : Trouvé. Théorie. Cuivre ^5,63 46, lo Cyanogène 28,83 28,60 Ammoniaque 25, 08 24,92 » Ce cyanure double est stable; dissous dans l'ammoniaque, la solution obtenue se colore en bleu à l'air; il est insoluble dans l'eau froide, peu so- luble dans l'eau bouillante sans altération. Au-dessus de 100", il perd de l'ammoniaque, du cyanure d'ammonium qui se sublime et il reste du cya- nure cuivreux. Traité par l'acide nitrique ou sulfurique étendu, il donne du cyanure cuivreux et dégage de l'acide cyanhydrique. )) En faisant varier les quantités de cuivre, de sel ammoniac et de cya- nure de potassium en même temps que la température et le temps de chauffage, on obtient des composés diversement colorés sur lesquels je re- viendrai ultérieurement. J'ajoute, en terminant, que je me suis assuré que, SI l'on remplace le cyanure de potassium par l'iodure ou le bromure, on obtient également des iodures et des bromures doubles de cuivre ou d'am- moniaque dont j'ai commencé l'étude ( ' ). » THERMOCHIMIE. — Etude thermique des acides organiques bibasiques ; influence de la fonction alcool. Note de M. G. Massol. « Dans une Note précédente (^), j'ai indiqué la valeur thermique rela- tive des deux acidités pour les trois premiers termes de la série oxalique. J'ai continué cette étude par la détermination des chaleurs de formation des sels des acides oxysucciniques. J'ai publié récemment les résultats obtenus avec l'acide malique ('). Pour calculer les chaleurs de formation des tartrates de potasse et de soude, j'ai utilisé les nombres publiés par M. BerthelotC), et j'ai déterminé la chaleur de neutralisation totale par la potasse, qui est de + 2^*^^', 45. » Enfin, pour l'acide succinique, j'ai complété les résultats publiés par M. Chroustchoff C*), en déterminant les chaleurs de formation des sels (') Ce travail a été fait au laboratoire de M. Aimé Girard au Conservatoire des Arts et Métiers. (■•') Comptes rendus, t. CXII, p. 1062. (') Comptes rendus, t. CXIII, p. 800. (*) Mécanique chimique, t. I, p. SSg. (•') Annales de Chimie et de Physique, o" série, l. XIX, p. 422. ( io48 ) acides de polasse et de soude. Les chaleurs de formation sont toujours déter- minées d'après la formule générale acide solide + base solide = sel solide -f- eau solide -h Q. Acide succinique. malique. lartrique. ce ce ce I" KOH 26,26 29,74 » (') 2<= KOH 20, i4 19,41 » 46, 4o 49) i5 53,26 1'='' NaOH 20,19 22,02 26, or 2' NaOH 19,83 20,10 19,81 4o,02 42,12 45 182 M La comparaison des nombres obtenus montre : » i" Que l'introduction de la fonction alcool, dans un carbone voisin, détermine une augmentation notable dans le nombre de calories qui se dé- eraçent au moment de la formation des sels. » 2" Que dans la série succinique, le nombre de calories dégagées aug- mente avec le nombre d'oxydriles alcooliques. « 3° Que dans cette même série l'augmentation porte entièrement sur la première acidité; l'addition d'une deuxième molécule de base dégage sensiblement la même quantité de chaleur pour tous ces acides. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le glycol disodé. Note de M. de Forcra.vd. « On ne peutpas obtenir ce composé par l'action directe du sodium sur le glycol monosodé, ce dernier corps étant solide et ne pouvant réagir sur un second équivalent du métal qu'à une température élevée, qui altère toutes ces combinaisons. )) J'ai pu cependant le préparer par les deux méthodes générales qui m'ont permis d'isoler un grand nombre d'alcoolates alcalins des alcools polyatomiques, savoir : » 1° L'action du glycol sur 2 ou 3 équivalents de soude en dissolu- (') Le peu de solubilité du lartrate acide de potasse ne permet pas de déterminer la chaleur de formation de ce sel dans des conditions expérimentales absolument com- parables. ( 1049 ^' lion aqueuse saturée et évaporation lente à froid jusqu'à dépôt de cris- taux ; » 2" L'action du glycol sur i équivalents d'étliylate de sodium dissous dans un excès d'alcool éthylique absolu, et élimination par la chaleur de * ce dernier alcool. » Le premier procédé fournit, après huit ou dix jours, en présence d(ï l'acide phosphorique anhydre, des lamelles cristallisées brillantes que l'ou sépare de l'eau mère épaisse qu'elles retiennent au moyen d'une plaque poreuse, à l'abri de l'air. Elles sont constituées par un hydrate du glycol disodé : C'H^Na-O* + loH-O^ Cette combinaison perd lentement son eau de cristallisation à i5o° dans un courant d'ixydrogcnc sec, et laisse pour résidu le glycol disodé C'H'Na^O* sous la forme d'une masse blanche, amorphe, poreuse. » Je n'ai pu obtenir ainsi qu'un rendement très faible; i équivalent du glvcol (62^') donne seulement S»'' à 6^"' de cristaux; la plus grande partie du produit est perdue dans les eaux mères, dans lesquelles il est très soluble. 1) J'ai préféi'é, pour l'étude thermique, employer la seconde méthode : on dissout 46°'' de sodium dans /[Oo^'' à 5ooS'' d'alcool éthylique absolu ; après dissolution complète et refroidissement, la liqueur se prend en une masse de cristaux. On y ajoute exactement 628'' de glycol. Les cristaux ss dissolvent presque complètement avec dégagement de chaleur. On chauffe à l'ébullition au réfrigérant ascendant pendant deux ou trois heures, puis on distille au bain d'huile à i35° dans un courant d'hydrogène sec jusqu'à poids constant. Le ballon contient un résidu solide, blanc, poreux, dur qui est le glycoi disodé. » Il est difficile, dans cette préparation, d'éviter la présence d'un très léger excès de glycol, la pesée du sodium donnant toujours une quantité de métal un peu faible, à cause de son oxydation. D'ailleurs cet excès est très faible et ne dépasse pas r,2 pour 100, soit -— d'équivalent. Avec les poids précédemment Indiqués, on obtient loGs'" de glycol disodé. » Analyse : Calculé pour Trouvé. C'H'Na=0'. CMl'Na'O'-H J C'H'O*. ,, l par lalcaliniétrie 42,66 1 ,., _ , „. ]\a pour 100 '.,,., ,^ , r t 4û,3o 42, a6 ' / a l'elal de sulfate 42,26 ( "> ' J ^ ' )) C;e produit contient les 98,02 centièmes de 1 ; cjuantité de sodium C. 1;., 1891, 2« Sen c.lre. (T. CXIÏI, >-' 2G.) ' ^9 ( io5o ) théorique, et le métal est complètement à l'état d'alcoolate (') (concor- dance des deux dosages). En tenant compte du petit excès de glycol que renferme ce composé, j'ai trouvé, pour sa chaleur de dissolution, à -+- lo", + 2i^''',49 pour I équivalent (io6^') dans 6"'. )) D'autre part, tandis que i équivalent de glycol (i^''=2''*) ajouté à I équivalent de soude (1'^''= 2'") fournit + o'^^'jsS, un second équivalent de soude donne avec cette dissolution + o^^^oS. » D'où l'on déduit C'H«0* liq. -h Na^ sol. - H^ gaz -+- C*H*Na=0* sol -)- 66^"!, 68 et, comme le premier équivalent de sodium dégage -f- 39^"', 00, on peut encore écrire C*H5NaO* sol. + Nasol.= Hgaz+ C'H'Na^O* sol +27C»',68 » On aurait, de même, C*HSNaO*sol.+ NaOsol. =HOsol. + C'H^Na^O'soI. + 1 2^=1,82 C*H5NaO'sol. + NaHO-sol. = H202sol. + C*H*Na=0'sol. — 4<^'",i9(-) tandis que le premier équivalent de NaO et de NaHO" donne, avec le glycol liquide, +24,14 et -+- 7,i3. » La différence entre ces deux séries de nombres est donc de 11^^', 32 en faveur de la première fonction du glycol. )) Le sens général de ces résultats est le même que pour mes expériences sur les glycérinates qui donnaient une différence de + 9*^"', 5^ (glycérine solide) et les érythrates pour lesquels la différence était + 7^''',o, toujours en faveur de la première substitution sodique. La seconde fonction alcool primaire paraît donc, pour tous ces alcools, avoir une affinité pour le so- dium moindre que la première. » En réalité, ces différences ne sont comparables que pour la glvcé- rine solide et l'érythrite, à cause de l'état physique liquide du glycol, dont on ne connaît pas la chaleur de fusion. En admettant pour sa valeur le même nombre — 3*^^', 9 que pour la glycérine, la première fonction du glycol solide donnerait + 39,00 — 3, 9 = -i- 35, 10 et la seconde + 27,68. [' ) Le glycol disodé obtenu par M. Wurtz (Annales de Chimie et de Physique, S' série, t. LV, p. 4i2) conlenail seulement les 91,9 centièmes de la quantité de so- dium théorique et, en grande partie, à l'état de sel. C) A partir des éléments, on trouve G* sol. (diam . ) -1- H* gaz + Aa- sol . + O* gaz = G* H* Ma" O* sol . . . -h i -8'^'", 44 ( io,5i ) » Les difTérences sont alors pour le glycol : -1-7,42; pour la glycérine :-|-9,57; pour l'érylhrile : -f-7,00. tous ces alcools étant solides. » On voit qu'elles sont de même signe et assez voisines ; elles ne va- rient pas régulièrement avec le degré d'atomicité ( ' ). » Ces différences expriment précisément la valeur de la réaction C"'H"(H^O=')-sol.-F-C'"H"(NaHO=)=sol. = 2C'"H"(H=0=)(NaH0-) sol. tout à fait comparable à celles-ci S^H^OSsol.-t-S^Na^OSsol. = 2S^NaHO'*sol -+- 16^^', 2 C*H20«sol.H-G*Na^O«so].=2C*NaHO'sol + 3cai,8 qui ont lieu aussi avec dégagement de chaleur, comme M. Berthelot l'a fait remarquer depuis longtemps. » Ce fait est dtmc général pour tous les alcools polyatomiques comme pour les acides polybasiques. )) On doit le retenir comme un moyen commode d'apprécier l'énergie relative des fonctions de ces composés lorsqu'on la mesure successivement, et comme une preuve de l'influence de la seconde fonction de même na- ture (alcool ou acide) sur la première. )) Mais, contrairement aux apparences, il ne faudrait pas en conclure que les deux fonctions alcool du glycol ou acide de l'acide oxalique ne sont pas identiques au point de vue de la valeur thermique de la substitu- tion métallique, ce qui supposerait une dissymétrie. J'aurai l'occasion de revenir prochainement sur ces anomalies, et de montrer comment ces faits peuvent se concilier avec la similitude et même l'identité des deux fonctions. » (') Remarquons que les nombres -i- 35, 10, -1-39,99 6t -t- 87, i^, qui correspondent à la première fonction alcool primaire du glycol, de la glycérine et de l'érythrite, tous solides, sont assez voisins et constamment supéiieuis à -i- 3i ,87, qui exprime la réaction du H'-O' sol. sur Na sol., et que l'on peut prendre comme mesure de l'affinité pour le sodium des alcools monoatomiques primaires solides. Au contraire, les nombres -h 27,68, -(- 3o,43 et -H 3i , 16, caractéristiques de la seconde fonction pri- maires de ces alcools, sont tous inférieurs à 3i<^''',87. La répétition de cette fonction aurait donc pour efi'el d'exagérer la valeur de la première et d'atténuer celle de la seconde. ( 1032 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Action de l'acide nitrique dilué sur le noiionaphtcne. Note de M. Konovaloff. « Il 3 a quelques années, j'ai étudié en détail le nononaphtène Cil'*, qui s'est trouvé identique avec le hexahydropseudocumène, obtenu par l'hvdrogénisation de pseudocuniène. J'ai décrit alors une série de dérivés de"^ce nononaphtène : C'H^'Cl. C»H"I, C^H"OOCCH% C^H'^OIi, C»H'»C1-, C'W\C'W {'). » J'ai commencé depuis l'étude de l'action de l'acide nitrique faible sur cet hydrocarbure; ces expériences ont donnéjusqu'ici les résultats suivants. )) L'hydrocarbure C'H''* est facilement nitré ])ar l'acide nitrique (den- sité I, i55-i,o33), en chauffant la substance avec l'acide en tubes scellés (à des températures variant' de iio" à i5o° suivant la concentration de l'acide). )) Le produit principal, ainsi obtenu, distille à la pression de4o™™ entre iSi^-iSS" et à la pression atmosphérique avec décomposition partielle entre ^^l\°-'Zi']° ; densité, d'l=^ 1,0062, f/i;" = 0,9908. » L'analyse a donné pour la substance ainsi obtenue Calculé pour la formule I. II. III. IV. C'H"AzO'. C 63, o3 62,96 « » 63,1 5 H 10,33 10,20 w » 9j9-i Az » » 8,33 8,36 8,20 » Ce produit nitré se dissout 1res peu dans la solution concentrée de ROH; l'eau le sépare de cette dissolution. » Avec l'acide azoteux il donne une coloration d'un vert pàh-, provenant peut-être de la formation du pseudonitrole. » Chauffé avec H Cl, H-SO% il se décompose avec la formation d'une base. On obtient également une base, quand on distille le produit nitré à la pression atmosphérique. Réduit à l'aide de la poudre de zinc et de l'acide acétique en solution alcoolique en chauffant, il donne une aminé et un kétone. (') Journal de la Société physico-chimique russe, l. XVI, p. 2c)6; l. XIX, p. 255(i); t. XX, p. 118; l. XXII, p. 4 (f), p. 118(1); l. XXIII, p. 446 (1).' ( [053 ~) 1) L'nmine Cir'AzH' distille entre i73"-i73". Son ciiloriirc cristallise^ bien {en cubes), mais seulement de l'éther du pétrole. Ces cristaux à l'ai!' libre se transforment en cristaux d'uu autre système, ayant une action sur !a lumière polarisée. J'ai trouvé à l'analyse pour Cl : 19,52 pour 100 au lieu da 20,00 pour 100 qu'exige la formule C'H'' AzH-.HCl. Ce sel se dissout très bien dans l'eau (l'air humide agit sur lui), dans l'alcool, l'éther, la benzine et difficilement dans l'éther du pétrole. » Son chloroplatinate est facilement soluble dans l'eau cliaude et l'al- cool, et cristallise de l'eau en écailles jaunes et brillantes. J'ai trouvé à l'analyse, pour Pt, 28, 35 pour 100, au lieu de 28,28 pour 100, qu'exige la formule [C^H" AzH=.HCl] = Pt(U\ Cette aminé est une base forte, don- nant des sels avec CO- et Az^'O'; en partant de ce dernier sel, ou obtient un alcool. » Le kétone C^H'^CO distille à t8o° — [82'; densité, d^ =0,8903; r/-= 0,8747. l'analyse a donné : La théorie exige 1. II. III. pour la formule C'H"0. G 76,90 76,68 76,6 77'''i H 12,09 12,09 11,46 11,43 )) Il ne se dissout pas dans l'eau, possède une légère odeur de menthe, rappelant celle du subérone; à la réduction, il donne un alcool, il se combine à l'hvdroxvle aminé en donnant C^H'^AzOM (trouvé à l'analyse, pour Az, 9,53 pour 100, au lieu de 9,00 pour 100). La substance ainsi obtenue est un liquide, qui distille avec décomposition partielle à 22o''-225''; elle est soluble dans les acides et, à l'ébullition de ces der- niers, se transforme de nouveau en kétone. En solution alcoolique, le so- dium la transforme en aminé. » Le kétone C* H'" O ne se combine pas à NaHSO', n'agit pas sur le liquide de Fehling et ne réduit pas la solution ammoniacale d'argent, ne donne pas de combmaison cristalline avec le phénylhydrazine. H décolore le brome sans que l'on observe, dans le commencement, un dégagement de HBr. » Sous ces rapports, et en général par ses propriétés, le kétone rap- pelle le menthone C'^H'^'O, dont par sa formule il est rhomologue su- périeur ( ' ). » (') Travail iIli Laboraloire de Cliiniie organique de Moscou. ( io54 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la formation de l'acétylène aux dépens du bromo- forme. Note de M. P. Cazeneuve, présentée par M. Friedel. « Il y a quelques années (' ), j'ai signalé la production de gaz acétylène j)ar réaction, à froid, de la poudre humide d'argent sur l'iodoforme, l'eau jouant uniquement le rôle de favoriser les contacts, Cette formation syn- thétique par soudure des deux CH de deux molécules de formène trisub- stitué, avait d'ailleurs été réalisée par M. Berthelot, en faisant passer de la vapeur de chloroforme sur du cuivre chauffé au rouge (-), puis par Klet- zinsky (^) et ensuite par Fittig (''), en faisant réagir l'amalgame de sodium sur le chloroforme. La production de l'acétylène aux dépens de l'iodo- forme, soit à froid, soit à basse température en présence des métaux, argent, fer et zinc, aA'ait l'avantage d'être beaucoup plus abondante et ensuite de constituer une expérience de cours élégante. )) Je viens de reconnaître que le bromoforme présentait, sur le chloro- forme et même l'iodoforme, de grands avantages pour mettre en relief la production synthétique de l'acétylène. )) Mis en contact avec un excès de poudre d'argent bien desséchée, le bromoforme s'échauffe et donne un dégagement abondant d'acétylène. loS'' de bromoforme réagissent ainsi rapidement sur oo^"' poudre d'argent. Si l'on active la réaction en chauffant légèrement, la décomposition peut être tellement vive que l'argent devient incandescent avec dégagement tumultueux. La quantité d'acétylène produite n'est pas très éloignée de la théorie. » Une façon très démonstrative de procéder consiste à imprégner de bromoforme une certaine quantité de poudre de zinc dans un ballon. On verse avec précaution, le long de la paroi, quelques gouttes de protochlo- rure de cuivre ammoniacal, de manière que le réactif vienne partielle- ment intéresser le zinc mouillé de bromoforme. L'acétylène se dégage tumultueusement, au point de déterminer la formation instantanée d'acé- tvlure de cuivre sur tous les points de la paroi du ballon imprégnés de (') Bulletin de la Société chimique, nouvelle série, l. XLl, p. io6. (-) Comptes rendus, t. L, p. 8o5. (') Jahresb., i865, p. 485. {'-) Zeilsch. f'ùr Chcmie, 1866, p. 127. ( io55 ) réactif. On renouvelle cette addition sur un autre point de la paroi, et le phénomène se reproduit d'une façon saisissante. M Le zinc ou le fer seuls décomposent mal le bromoforme. )) Un mode de préparation régulière consiste à additionner So^"' de poudre de zinc de ao^'' de bromoforme, puis d'une solution de chlorure de cuivre à 2 pour 100. Le mélange s'échauffe spontanément au contad: de la pile zinc-cuivre. On recueille abondamment de l'acétylène. » Le chloroforme, soit au contact de la poudre d'argent, soit en pré- sence delà poudre de zinc et du protochlorure de cuivi'e ammoniacal, comme ci-dessus, ne donne pas d'acétylène. La poudre zinc-cuivre, comme dans la dernière opération décrite, n'en donne qu'une trace très faible. )> Chauffé avec le sodium, le bromoforme dégage des traces douteuses d'acétylène. Le fait est digne d'être noté. D'ailleurs le chloroforme, dans l'expérience de Kletzinski, ne donne que des traces également. » En résumé, le bromoforme, soit au contact de la poudre d'argent, soit au contact du zinc-cuivre humide, constitue une source d'acétylène abondante. )) L'étude comparée de l'iodoforme, du bromoforme et du chloroforme montre que l'iodoforme est le plus facilement décomposable par les mé- taux et le chloroforme le plus réfractaire. L'affinité plus faible de l'iode et du brome pour le carbone, comme on le sait, explique la décomposition. Ce qui est moins explicable, c'est l'action décomposante variable des divers métaux sur le bromoforme. Les métaux qui se soudent au brome avec le dégagement de chaleur le plus considérable devraient être les agents les plus favorables de la décomposition du bromoforme. Précisément la Thei'- mochimie parait à première vue en défaut. L'argent, qui dégage avec le brome moins de chaleur que le fer, le zinc, le sodium, le mercure, etc., a une action décomposante plus active. )) L'état moléculaire de ces métaux doit avoir une grande influence sur la décomposition : c'est sans doute dans cet état particulier qu'il fiiut cher- cher les contradictions apparentes entre les faits et les prévisions thermo- chimiques. » ( [o56 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Action du perchlorure de phosphore sur les mélhyl- naphlylcètones ; naphlylacélylènes a et [î. Note de M. J.-A. Leroy, pré- sentée par .'vT. Friedel. « On connaît, depuis quelques années, les deux méthylnaphlvlcétones. a J'ai étudié l'action du perchlorure de phosphore sur ces corps dans le but de préparer les deux naphtylacétylènes qui n'avaient pas encore été isolés. )) L'a-méthylnaphtylcélone est un liquide c|ui bout à aQÔ^-apS". Quand on la laisse tomber goutte à goutte sur du perchlorure de phosphore, il se produit une réaction assez vive, qui devrait normalement donner le dérive chloré G"'H'-CCi--CH' et de l'oxychlorure de phosphore; mais il y a dégagement d'acide chlorhydrique et l'on obtient un corps non saturé C'°H'-CCl = Ch-(Gc). C'est un liquide incolore, de densité =1,179, bouillant à 184° sous une pression de o*^"" à 6*^'" de mercure, fixant le brome par addition. » La p-méthylnaphtylcélone est un corps solide, fusible à 5 1°, 5-52°. Er, l'introduisant par petites portions dans un ballon contenant du perchlo- rure de phosphore, j'ai observé une réaction régulière, avec dégagement d'acide chlorhydrique, formation d'oxychlorure de phosphore et d'un dérivé chloré non saturé; c'est un isomère de celui que je viens de décrire, CH'-CCl = CH-([î). Récemment préparé, il est incolore; mais, aban- donné à lui-même, il s'altère peu à peu; il fond à 52°-53°. L'action du perchlorure de phosphore sur les méthylnaphtylcétones est plus complexe que je ne l'indique ici; il se forme un autre corps chloré, légèrement so- luble dans l'eau bouillante, qui cristallise en aiguilles très fines, incolores, et fond, en se décomposant, vers i65". Je n'ai pas encore fixé sa compo- sition. )) Les dérivés chlorés que je viens de décrire, traités par la potasse alcoolique, m'ont donné les deux naphtylacétylènes de formule G'"H'-C = CH. C" H'-CCi = CI1'-+ ROH = C'»H'-CeCH -h KCl + H=0. » Cette réaction présente d'assez grandes difficultés, parce qu'elle est toujours accompagnée de la formation d'un éther oxyde: C'OH'-CCl = CIP -r KOIl + C^H^.OH = C'"li'-CC XT-, + KCl-h H-O. \CH- ( 'o57 ) )) Pour diiiiiiiiier l;i propoi'Lion de cet élher, il convient d'employer une solution alcoolique de potasse très concentrée, additionnée de potasse sèche, et de ne pas chauffer au delà de 120''. M Pour séparer l'a-naphtvlacétylène de l'éthcr oxyde, j'ai dû recourir à ses dérivés niélalliqucs. Ou sait que les carbures acétyléniques vrais se combinent au sous-chlorure de cuivre ammoniacal, au nitrate d'argent dis- sous dans l'ammoniaque ou dans l'alcool. Le sous-chlorure de enivre am- moniacal donne une poudre jaune clair, se décomposant avec déflagration sous l'influence de la chaleur. Les analyses que j'ai faites sur ce corps ne donnent pas de résultats concordants; cela lient à la facilité avec laquelle la substance s'oxyde à l'air. J'ai cherché à obtenir l'a-naphtylacétylène pur en le régénérant de sa combinaison cuprique par l'acide chlorhydrique; je ne suis pas arrivé ainsi à avoir le carbure exempt de dérivés chlorés. » Par contre, le nitrate d'argent ammoniacal donne avec l'a-naphtyl- acétylène une poudre blanche C'Il'-CHCAg qui, traitée par la quantité théorique d'acide chlorhydrique étendu, m'a permis d'avoir le carbure acétyléniquc pur. » ]j'a-naphtylacétyléne est un liquide incolore, bouillant à i43''-i44"> sous une pression de 25""" de mercure, de densité = i, 007. )) Il donne avec le nitrate d'argent alcoolique une poudre blanc jaunâtre CH'-CECAg + AgAzO^ » Quand on laisse tomber goutte à goutte, à l'obscurité, une solution sulfocarbonique de brome dans une solution sulfocarbonique d'a-naphtyl- acétylène, on voit disparaître la couleur du brome, et, si l'on met fin à la réaction quand on observe un dégagement notable d'acide bromhydrique, on obtient un liquide C'°irBrC; = CilBr. » En dirigeant, à la lumière, de la vapeur de brome dans la solution sulfocarbonicjue du même carbure, on arrive à lui faire absorber plus de deux atomes de brome, mais on n'obtient qu'un liquide épais, mal défini. )) L'acide sulfurique étendu de un tiers de son volume d'eau hydrate l'a-naphtylacétylène en donnant un produit que j'ai identifié avec l'a-mé- thylnaphtylcétone, par l'ensemble de ses propriétés physic[ues et la forma- tion de son hydrazone. » J'ai signalé précédemment la facilité avec laquelle s'oxyde l'a-naphtyla- cétylure de cuivre. Si l'on agite, au contact de l'air, le précipité mis en suspension dans une solution alcoolique d'ammoniaque, on voit se déposer des cristaux sur les parois du vase. Il est naturel d'admettre cpie le préci- pité cuprique, si on pouvait le soustraire à l'action de l'air pendant sa C. R., 1S91, 2' Semestre. (T. CMII, N" 26.) ' 4o ( io58 ) préparalioii, correspondrait à la formule i . Sons l'in- fluence de l'oxygène, il donne COFr-CnC-Cu (:'"H'-C = C I H-o = (:u-o+ i. C'H'-ChC-Ch C"'ir-C = C Le dinaphtyldiacétylène, qui se forme ninsi, est un solide blanc jaunâtre, bien cristallisé, très soluble dans la benzine, le sulfure de carbone, le chloroforme, fort peu soluble dans l'alcool et dans l'acide acétique, fon- dant à 171". » On obtient plus rapidement le même corps en traitant l'a-naphtylacé- tylure de cuivre par le ferricyanure de potassium additionné de potasse, à une douce température, mais, dans ces conditioiis, le carbure est plus difficile à purifier. !) Le dinaphtyldiacétylène fixe le brome. Eii faisant arriver des vapeurs de brome dans le carbure dissous dans le sulfure de carbone, une molé- cule de ce carbure absorbe à peu près 8 atomes de brome, sans dégage- ment d'acide bromhydrique, réaction qui correspond à la formation du CnFBr^C-CBr- corps I , mais le produit obfenu est une masse pâteuse, I C'"H'Br-C - CBr- ' assez ferme, d'une odeur alliacée, et que je n'ai pu faire cristalliser. » Le dinaphtyldiacétylène se combine avec l'acide picrique; il donne un corps cristallisé en aiguilles rouges, brillantes, fondant à 180", pré- sentant sensiblement la composition C H" + C''H^(AzO-)'OH. « En traitant le produit de l'action du perchlorure de phosphore sur la [i-méthylnaphtylcétone, que nous avons montré contenir le dérivé chlore C"'H'~GCi = CH-(!3), par la potasse alcoolique, au bain-marie, on obtient le p-naphtylacétylène. » C'est un solide incolore, cristallisé, distillable sous pression réduite, soluble dans l'alcool, l'éther, le sulfure de carbone, etc., fondant à 36°. )) Avec le brome, il donne un produit épais, non cristallisable, ne four- nissant pas de résultats nets à l'analyse. )) Le ^-naphtylacétylène se combine avec le nitrate d'argent dissous dans l'ammoniaque, en donnant une poudre blanche qui a pour for- mule C'"H'-C = CAg. » Avec le sous-chlorure de cuivre en solution ammoniacale, il donne un précipité jaune serin, et avec le nitrate d'argent alcoolique, un précipité blanc. ( ïo''9 ) » L'acide sulfiiriqiie, étemlu de .' de son volume d'eau, hydrate le p-naphtylacétylène en donnant la p-niéthylnaphtylcétone ('). » CHIMIE AGRICOLE. — Observations au sujet d'une Note de MM, Arm. Gautier et R. Drouin. Noie de MM. Th. ScHLŒSixr. fils et Em. Laurext, présentée par M. Duel aux. « A propos de nos recherches sur la fixation de l'azote libre par les plantes, MM. Arm. Gautier et R. Drouin ont fait, le i4 décembre dernier, une Communication dans laquelle nos conclusions ont perdu un peu de la netteté que nous nous étions efforcés de leur donner. « Nous avons trouvé que le sol nu, c'est-à-dire exempt de toute végé- tation apparente, n'absorbait pas l'azote libre dans les conditions de nos expériences, tandis que, lorsqu'il était recouvert à sa surface des plantes vertes inférieures dont nous avons parlé, il y avait absorption d'azote libre par ces plantes; et, pour le dire en passant, nous avons obtenu ces résul- tats par la méthode même que MM. Arm. Gautier et R. Drouin recom- mandent, à la fin de leur Note, comme la meilleure à employer en pareille matière. Nous ne visons que ce point de nos recherches, parce qu'il est le seul à propos duquel elles pviissent être mises en parallèle avec celles de MM. Arm. Gautier et R. Drouin. » Ces savants ont, en effet, constaté en 1888 « l'influence des algues » sur l'enrichissement des terres en azote )>. Mais cette influence leur a paru procéder d'un autre mécanisme, et ils ont rejeté, comme une « hypo- » thèse qui n'est pas nécessaire », ce que nous pensons avoir bien réelle- ment établi, à savoir la fixation de l'azote libre par les plantes vertes inférieures. » Nous sommes certainement d'accord avec eux en précisant ainsi la portée de leurs expériences, car ils se sont défendus avec insistance d'avoir apporté des preuves dans la question de la fixation de l'azote à l'état libre tant par les plantes que par le sol. « Nous avons toujours fait remarquer, » ont-ils écrit, que nos expériences, n'ayant pas été instituées dans le but ;s de nous assurer de la réalité de ce phénomène (absorption de l'azote » gazeux par les plantes) ne pouvaient prétendre à le contrôler ou à l'éta- » blir. ... Dans aucun cas, nous n'avons annoncé, et nous ne pouvions (') Travail fait au laiioraloire de M. Fricrlel, à la Faciillé des Sciences. ( io6n ) » même constater, que cet enrichissement (fixation d'azote par le sol) _ » provînt de l'azote libre de l'atmosphère Quant à la réalité dn phé- » nomène de l'assimilation de l'azole libre, c'est un point sur lequel nous » avons expressément réservé nos conclusions. >> (^Comptes rendus, t. CVI, p. 1606 et 1607.) Cette fixation de l'azote libre, seul objet de nos recher- ches, nous, an contraire, nous pensons l'avoir, en ce qui concerne les plantes vertes inférieures, non pas annoncée (M. B. Frank, de Berlin, l'avait iait en 1888), mais démontrée avec la rigueur qui était nécessaire pour la taire admettre sans conteste (' ). » MINÉRALOGIE. — Sur la formation de. cordiérite dans les roches sédimen- taires fondues par les incendies des houillères de Cominentry (^Allier). Note de M. A. Lacuoix, présentée par M. Des Clloizeaux. « Les incendies qui se sont déclarés depuis longtemps dans la Grande Couche de houille de Commentry ont puissamment modifié les roches en- caissantes. La tranchée Saint-Edmond permet d'étudier facilement les phé- nomènes de fusion plus ou moins complète que présentent les grès et les schistes houillers. Ces roches, suivant leur composition initiale et leur position par rapport au foyer de l'incendie, sont, ou bien vitrifiées, ou bien complètement fondues et transformées en roches grises ou noires, com- pactes ou celluleuses, véritables laves offrant les diverses variétés de texture {laves cordées, scoriacées, etc.) que l'on ob.-,erve dauk les roches volcaniques basiques modernes. Ces faits sont trop connus pour qu'il soit nécessaire d'y insister. Il n'en est pas de même de la composition minéralogique des produits ainsi formés. )) M. Mallard a, le premier, décrit (') l'un d'eux constituant une roche grise, formée de pyroxène et d'anorlhite, renfermant des grains d'un phosphure de fer (rhabdite) et a montré son analogie, d'une part avec cer- taines roches volcaniques, et, de l'autre, avec certaines météorites et les roches reproduites synthétiquement par MM. Fouqué et Michel-Lévy. (') Nous tenons a faire remarquer ici que ce que nous avons désigné, sous le nom défiantes vertes inférieures, était un ensemble complexe d"ètres parmi lesquels ont été reconnues des algues et des mousses que nous avons nonunées; ces dernières ont atteint parfois plusieurs millimètres de haut. C'est à cet ensemble qu'a été due la fixa- tion d'azote libre; nous ne saurions actuellement préciser davantage. (-) Bull. Soc. ntin., IV, 23o; 1S81. ( io6i ) » .l'ai en l'occasiou d'étudier iin grand nombre d'échantillons que j'ai recueillis à C:omraentry avec l'aide de M. Fayol. JVIM. Fouqué, Mallard et Vélaiii ont bien voulu, en outre, mettre à ma disposition les roches qu'ils possédaient de ce gisement. » J'ai facilement retrouvé la roche de M. Mallard, mais elle semble constituer une e\ception. Le type le plus abondant, qui constitue les laves ayant possédé le plus de fluidité, celles qui forment surtout les variétés cordées, celluleuses, est, en grande partie, constituée par de la cordiérite. » Ce minéral se présente eu très petits cristaux, à contours nets; ce sont des prismes pseudohexagonaux, formés par des macles suivant m (r i o) de six individus. Ils atteignent rarement o'"™,25 et sont parfois extrême- ment petits. En lames minces, ils sont colorés en violet, sont très poly- chroïques et possèdent en lumière polarisée, parallèle et convergente, toutes les propriétés optiques delà cordiérite. Son\eat, un très petit cristal, dépourvu d'inclusions, est encapuchonné par un grand cristal riche en inclusions vitreuses, et en inclusions de spinellides. Les sections /? (ooi) montrent ([ue les deux- individus sont formés de groupements complexes, mais que les bandes hémitropes sont indépendantes d'un cristal à l'autre. Cette cordiérite forme, à elle presque seule, des roches de très grandes di- mensions; mais, eu égard à la petitesse des cristaux, il est impossible d'isoler le minéral dans un état de pureté suffisante pour une analyse quantita- tive. Il m'a été possible, toutefois, de vérifier mon diagnostic optique par des essais chimiques nombreux : la magnésie y est notamment abon- dante. )) Cette cordiérite est accompagnée de spinellides (magnétite et spinelle violet) en octaèdres a' (i 1 1) nets, souvent groupés en assemblages cristal- litiques : il existe toujours un peu de verre incolore ou brunâtre. A ces éléments vient souvent se joindre de Vanorthite en petits microlites presque rectangulaires, beaucoup plus courts que dans la roche de M. Mallard. Elle est, en général, de formation antéiieure à celle de la cordiérite. Enfin la composition devient parfois plus complexe par suite du développement d'augite, formant de grandes plages sou\ent irrégulières englobant la cor- diérite et lanorthite ou disposées en structure ophitique avec ces dernières. On observe aussi souvent dans cette augite des assemblages arborisés rap- pelant les chondres des météorites. » La plus ou moins grande abondance relative de ces trois minéraux (^cordiérite, anorthite, pyroxène^, leurs dimensions très inégales suivant les échantillons, l'abondance ou la rareté du verre, donnent lieu à de nom- ( io6a ) breii ses variétés pétrograpliiqnes. \jontons que, ces roches avant fondu sur place ou n'ayant coulé que sur quelques décimètres, il n'y a pas eu brassage du magma : aussi le même échantillon offre-t-il souvent des compositions très variables suivant les points considérés et les roches examinées au microscope montrent-elles souvent des concentrations glo- bulaires de composition spéciale. » Les roches de Commentry offrent un grand intérêt au point de vue gé- néral. Elles montrent, en effet, comment la cordiérite (si fréquemment déve- loppée par action de contact des roches éruptives les plus variées) peut prendre facilement naissance sous l'influence de la chaleur par modifica- tion des roches sédimentaires. » Elles jettent ainsi un jour nouveau sur l'origine possible de la cordié- rite de certaines roches volcaniques et particuhèrement de celle que l'on rencontre dans les enclaves d'un grand nombre d'entre elles. Les cristaux de Commentry sont surtout remarquablement identiques à ceux qui se produisent si souvent dans les grès enclavés par les basaltes. » Enfin, les roches microlitiques et ophitiques à anorthite et pyroxène de M. Mallard sont tellement identiques aux laves modernes, que l'on entrevoit la possibilité de la formation de ces dernières aux dépens d'as- sises sédimentaires, placées dans des conditions rendant possible leur fusion. )) La cordiérite semble être un pi'oduit habituel des roches houillères modifiées par la chaleur; je l'ai, en effet, observé à Cransac (Aveyron) dans les mêmes conditions qu'à Commentry. » • ZOOLOGIE. — Fonctions de l'organe pecliniforme des Scorpions. Note de MM. GnARLES Bkojvgniart et Gaubert, présentée par M. Blanchard. « On a longtemps discuté sur les fonctions des organes pectiniformes des Scorpions. Certains auteurs les ont considérés comme destinés à net- toyer les palpes, les pattes et le bout de la queue (' ), d'autres en ont fait les organes externes de la génération (^); Tréviranus croyait qu'ils étaient le siège de la sensualité; Léon DuFour admettait que ces organes servaient à la copulation. De nos jours on les regarde ordinairement comme des or- ganes de tact. (') TuLK, Annals of nctt. Htstory, t. XV, p. 56. (') Meckel, Anatomie comparée, t. II, p. i34; 1829. ( io63 ) » Toutes ces opinions ne reposent sur aucune donnée, sur aucune ex- périence. ') Dans son admirable Ouvrage qui a pour litre : L'organisation du règne animal, M. Emile Blanchard, en l'année i853, écrivait ce qui suit : » Si l'on tient comjjte de la position qu'occupent les appendices pecliniformes de chaque côté de l'orifice génital; si l'on songe que l'accouplement ne peut avoir lieu que le mâle et la femelle placés ventre à ventre, que la longueur du corps et la surf; ce unie des téguments sont des obstacles à cette juxtaposition, on demeure presque con- vaincu que les appendices pectinii'ormes servent simplement aux deux individus à se maintenir dans la situation nécessaire, les lamelles des peignes s'enchevètrant les unes dans les autres...; personne, ajoute-t-il, n'a surpris les Scorpions accouplés. » Cette année, nn jeune naturaliste, M. André Mares, doué de totites les qualités qui font le bon observateur, a pu surprendre, en Algérie, des Scorpions pendant l'accouplement; ils étaient ventre à ventre, et les dents des peignes étaient enchevêtrées les unes dans les autres. L'hypothèse que M. Emile Blanchard avait émise par induction, en i853, se trouve donc confirmée par l'observation. M [Vous avons voulu savoir si les peignes étaient uniquement des or- ganes de maintien, ou s'ils servaient, en outre, à l'excitation pendant l'accouplement. L'étude anatomique semble confirmer cette dernière hypothèse. » M. Blanchard a montré que les organes pectiniforraes conienaient chacun un nert : » En arrière de l'origine des nerfs des pattes de la quatrième paire, dit-il, on trouve encore, de chaque côté, un nerf assez grêle, qui remonte et distribue ses rameaux dans la partie supérieure du céphalo-thorax. Plus en arrière et sur un plan inférieur, on découvre les nerfs des organes pectiniformes ; ceux-ci passent sous les oviductes ou sous les conduits déférents, et pénètrent dans les appendices qu'ils doivent animer. Peu après leur origine, ils deviennent très grêles; les branches ([u'ils fournissent aux dents ou lamelles des appendices sont d'une extrême finesse ('). )) Le nerf s'étend dans toute la longueur du peigne et assez près du bord antérieur, qui est dépourvu de lamelles. Il envoie à chacune de ces lamelles une branche, qui aboutit à l'autre extrémité. » Le nerf se termine par un ganglion, qui, sur des coupes longitudinales, se montre foriné par des cellules disposées en chapelet, qui se rendent (') Blanchard, L'Organisation du règne animal, p. 46. ( io6/i ) de rextréniilc du nerf à la couche cliitinogèue, très épaisse dans la partie correspondant au ganglion. Les cellules sont au nombre de cinq à dix pour chaque série, offrant, chacune, un noyau volumineux, et des fibres ner- veuses émanant des cellules passent entre les rangées de ces cellules. » Le ganglion est séparé de la couche chitinogène par une couche épaisse de tissu conjonctif. Des fibres nerveuses traversent la couche chiti- nogène et A'ont se rendre dans des j:)orcs surmontés d'une éminence conique, à parois excessivement minces, et qui ne sont, en somme, que des jioils très courts. Chaque fibre présente une cellule nerveuse avant sa terminaison. Ces poils occupent l'extrémité et la plus grande partie du bord interne des dents ( ' ). » Nous pouvons conclure de ce qui précède que les organes pectini- formes permettent aux scorpions de se maintenir pendant l'accouplement, et de servir probablement d'organes excitateurs. En outre, il résulte de l'observation suivante que ce sont des organes de tact. Tl suffit, pour s'en convaincre, d'observer ces arachnides lorsqu'ils marchent. Les organes pectiniformes, appliqués contre le corps à l'état de repos, sont très mo- biles pendant l'activité de l'animal. Grâce aux muscles nombreux dont ils sont pourvus, les peignes peuvent se placer dans tous les sens, et le Scor- pion s'en sert alors comme d'organe de tact, semblant se rendre compte de la nature du sol sur lequel il marche. » Par analogie, et d'après la structure anatomique, il nous semble permis de supposer que les raquettes coxales des Galéodes sont des organes excitateurs pendant l'accouplement. » ZOOLOGIE. — Sur le « régime » (/c la Sardine océanique en 1890. Note de Georges Pouciiet. « Le régime de la Sardine a présenté, en 1890, une physionomie anor- male. » Ce que j'ai appelé les deux constantes i\u régime, en laissant à cette expression l'élasticité nécessaire quand on l'applique aux phénomènes bio- logiques, a subi une perturbation sensible. )) Les bancs de Sardines de môme taille, ou à peu près de même taille, qui se montrent ordinairement au début, ont fait défaut dans toute la ré- (') Ces observations ont été faites sur le Biithus australis L. ( io65 ) gion méridionale, de l'Ile d'Yen aux Sables, où les bancs se sont succédé pendant les mois de mai, juin et juillet, avec les tailles les plus différentes, accusant une variété d'âge dans le poisson venant à la côte, que l'on ne remarque, en général, qu'à la fin de la saison. » La Sardine, en 1890, se montre, comme à l'ordinaire, en avance d'un mois environ aux Sables sur l'époque où elle apparaît à Douarnenez. La pêche débute aux Sables le 10 mai, à Belle-Ile et à Quiberon le aS mai, à Concarneau le 3o mai, à Douarnenez le i3 juin. C'est \l\, ainsi que je l'ai fait remarquer depuis longtemps, une règle constante. Mais, contrairement à ce qui est aussi la règle, nous voyons la pêche se prolonger aux Sables aussi longtemps que dans toute la région septentrionale, de Belle-Ile à Douarnenez. » L'apparition du poisson de petite taille, qu'on voit ordinairement à la fin de la saison, s'est laite vers la troisième semaine de septembre, en face d'Étel, de Quiberon et de Port-Louis. Mais du poisson beaucoup plus petit s'était déjà montré aux Sables à partir du i5 août, et c'est la présence de ces bancs qui a reculé la fin de la pêche. Si l'on en fait abstraction, on peut considérer la pêche comme terminée aux Sables le 18 septembre, à Saint- Gilles et à l'île d'Yen le 2.5, au Croisic le 1 1 octobre, à Douarnenez le 3o octobre, et l'on se retrouve ainsi dans les conditions ordinaires du réijime. » Cette perturbation inattendue m'a engagé à grouper un certain nombre de documents relatifs à l'époque où a commencé et où s'est ter- minée la pêche depuis i885 sur divers points de la côte. Ces documents, obligeamment communiqués par MM. Emile -Péreire, Ladmirault, G. Pe- nanros, Lorentz, Odin, Cuisiat, etc., se contrôlant les uns les autres, dé- montrent la K constance » de cette apparition et disparition précoces au sud, tardives au nord, sur laquelle j'ai le premier appelé l'attention et qui semble en contradiction avec le régime annuel de la température de l'Océan sur nos côtes. .T'ai insisté déjà sur l'intérêt qui s'attachait à cette question. » Pas plus au cours de 1890 qu'au cours de cette présente année 1891, je n'ai réussi mieux que par le passé à rencontrer dans les pêches péla- giques, pratiquées cependant tous les jours, l'oeuf flottant de la Sardine que MM. Cuningham et Marion prétendent avoir retrouvé après M. Raffaele. Ce dernier avait, eu effet, attribué dubilalivernent à la Sardine un œuf flottant qu'il décrit, mais qui diffère de l'œuf de la Sardine par des caractères essen- tiels. Dans l'œuf de la Sardine, j'ai décrit et figuré dès 1889 une vitelline O.K., 1891, 2- Semestre (T. CXIII, N" 26.) i 4I ( io66 ) double, é|)aisse, tandis que la vitelline de l'œuf signalé par M. Raffaele présente, dit-il expressément, les plus vives couleurs par le phénomène des lames minces. Oa peut ajouter que, d'après la figure donnée par M. Marion de ce même œuf et de son embrvon, la gouttelette huileuse du vitellus semble demeurer flottante dans la vésicule ombilicale, tandis que la place tangente à la vitelline qu'elle occupe dans l'œuf mûr de la Sardine semble, au contraire, indiquer qu'elle doit être de très bonne heure enve- loppée isolément par les tissus de l'embryon, comme cela a lieu chez d'autres Clupes. » ZOOLOGIE. — Sur la présence de /'Heterodera Schachtii dans les cultures d'oeillets à Nice. Note de M. Joaxxes Chatix, présentée par M. Chau- veau. « En faisant connaître l'organisation et les mœurs de \ Heterodera Schachtii, j'insistais sur la remarquable faculté que possède ce Némafode de s'adapter aux conditions biologiques les plus différentes. Tantôt il vit librement dans la terre humide, pouvant v accomplir toutes ses métamor- phoses; tantôt son existence indépendante est de courte durée et promp- tement il devient parasite. Dans ce dernier cas, de beaucoup le plus fré- quent, il présente un habitat assez variable, s'attaquant à des plantes souvent fort éloignées les unes des autres au point de vue botanique. » De l'examen de ces faits, j'avais conclu qu'on devait craindre de nou- velles et prochaines additions à la liste des hôtes, ou plutôt des victimes, d'un helminthe qui, vraisemblablement, s'imposerait de plus en plus à notre attention. Mes prévisions n'ont pas tardé à se trouver confirmées. » Je recevais dernièrement de M. le Directeur de la Station agrono- mique de Nice des œillets « chlorotiques » chez lesquels je pus recon- naître, après quelques recherches, la présence de V Heterodera Schachtii. » Sur les radicelles profondément altérées se voyaient des femelles blanchâtres, turgides, mesurant en moyenne o""",9 de longueur et o™'",7 de largeur. )) Auprès de ces femelles, ou mêlés à la terre ambiante, se rencontraient des kystes bruns de forme variable (ovoïde, naviculaire, etc.). » Ces kystes étaient à différents degrés de développement; mais, sur la plupart d'entre eux, la membrane adventice se montrait déjà formée, pré- sentant les caractères que j'ai décrits antérieurement. Tout décelait donc une hclminthia^i.s intense. ( io^7 ) » Grâce à l'aimable obligeance de M. le Directeur de la Station agro- nomique, j'ai pu recneillir quelques renseignements sur cette maladie ver- mineuse des œillets. A Nice, oii ces plantes sont l'objet d'une culture fort importante, toutes leurs variétés semblent aptes à héberger l'Anguillule, ou du moins on a constaté l'infection parasitaire sur beaucoup d'entre elles {Blanc Génois, Grand Alexandre rose clair. Grand rose tendre plein. Panaché élégant, Lie de vin foncée, Blanc de Nice; ce dernier paraît être le plus atteint). » Considérée sous le rapport de sa dissémination, la maladie semble rare dans certains quartiers ou dans certaines localités, tandis qu'elle se montre assez répandue dans d'autres. Il serait intéressant de rechercher si l'apparition de nouveaux foyers d'infection n'a pas coïncidé avec l'intro- duction de pieds nématodés ou de terres chargées de kystes bruns. » Je me borne à indiquer ce côté de la question, manquant actuelle- ment des éléments nécessaires pour l'examiner et tracer les règles pro- phylactiques; mais il m'a paru utile de signaler, dès maintenant, cette extension du parasitisme de XBeterodera Scliachtii. Jusqu'à présent, son action nocive ne semblait réellement redoutable que pour !es Betteraves et quelques Céréales; on voit aujourd'hui que cette Anguillule peut éga- lement causer de sérieux ravages dans les cultures florales. » ZOOLOGIE ET MÉDECINE. — Sur une Phtiriase du cuir chevelu, causée, chez un enfant de cinq mois, parle Phtiriusinguinalis. Note de M. Tkouessart, présentée par M. A. Milne-Edwards. « Les habitudes du parasite, dont il est ici question, sont bien connues des naturalistes et des médecins. Le Pou du pubis (Pediculus pubis, L., P. inguinalis, Redi), dont Leach a fait, avec raison, le type d'un genre à part sous le nom de Phtirius, se tient ordinairement fixé aux poils du pubis, d'où il émigré quelquefois vers les régions poilues des aisselles et de la poitrine, puis vers la barbe, les cils et les sourcils; mais tous, les spécialistes sont d'accord pour dire qu'il ne va pas plus loin et qu'il ne s'installe jamais dans les cheveux, qui sont le domaine d'une espèce d'un autre genre, le Pediculus capilis (Degeer). Le Phtirius « ne va pas sur la tète », tlit formellement Laboulbène (Dictionn. encycl. des Sciences médicales, art. Poux, p. 363). Cependant l'observation que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie est en désaccord avec cette affirmation et prouve que cette ( io68 ) espèce peut se rencontrer sur les cheveux, au moins chez les très jeunes enfants. » Dans le cas présent, il s'agit d'un enfant de cinq mois, appartenant à des parents riches, et qui fut d'abord allaité par la mère. Au bout du pre- mier mois, celle-ci n'ayant plus de lait, on donna pour nourrice à l'enfant une fdle-mère bretonne choisie par le médecin de la famille. Quinze jours après, un jn-emier pou était signalé sur la tête de l'enfant, mais sans qu'on l'ait distingué d'abord des poux ordinaires aux enfants. Cependant la nour- rice finit par être renvoyée, et l'enfant fut nourri au biberon. » Actuellement tout le bord libre des paupières est garni de /e/i/e^ (œufs) solidement collées aux cils. Quant aux insectes, ils se tiennent dans les cheveux de la région occipitale, qui sont extrêmement longs et fournis, pour un enfant de cet âge. On les trouve solidement cramponnés à la base des cheveux, surtout derrière les oreilles. Leur piqûre a produit un pru- rigo de médiocre intensité ; il n'y a pas trace des taches bleues attribuées par MM. Mourson et Duguet à l'action de la salive du Phtirius. L'enfant se gratte en frottant le derrière de la tète contre le col de ses vêtements ou contre son oreiller. C'est ce qui explique pourquoi les insectes sont plus nombreux derrière les oreilles où ce mode de grattage ne peut les atteindre. » Le grand-père, naturaliste distingué, fut frappé de la forme raccourcie de l'animal et m'en communiqua plusieurs spécimens'encore fixés aux che- veux longs et fins de l'enfant. Il me fut facile de reconnaître l'espèce qui ne diffère ni par la taille ni par les caractères du Phtirius inguinatis ordi- naire. » Il n'est pas douteux que l'enfant ait 'été contaminé par la nourrice; ce sont les cils qui chez lui ont d'abord servi à quelque femelle de Phtirius pour pondre ses œufs. Les jeunes sortis de ces œufs, ne trouvant pas d'autre station favorable chez un enfant à sourcils peu touffus et dont le reste du corps est entièrement glabre, ont dû émigrer vers les cheveux. » Ce cas est-il tout à fait exceptionnel ou bien les cas semblables ont-ils échappé jusqu'ici à l'attention des médecins? Le Phtirius chercherait-il à émigrer, et, modifiant ses habitudes, aurait-il delà tendance à s'acclimater sur la tête? C'est ce que des observations subséquentes nous feront savoir, maintenant que la possibilité du fait est démontrée. » Dans tous les cas, il est du devoir des médecins, qui ont la charge sou- vent délicate de procurer des nourrices aux familles qui ont en eux toute confiance, d'examiner ces femmes à ce point de vue spécial. La piqûre du ( 1069 ) P/ilirius est considérée, avec raison, comme beaucoup plus nocive que celle du Pou ordinaire et les démangeaisons qu'elle cause sont intolérables. Il n'est pas à souhaiter que cette espèce plus robuste vienne supplanter, sur la tête des enfants, le Pedicukis capitis, par l'intermédiaire de nourrices malpropres et vicieuses. Les médecins du service de la Réception des nourrices à la Préfecture de Police ne doivent pas négliger d'examiner les cils de ces femmes, et l'on n'hésitera pas à se servir de la loupe afin de ne pas confondre les lentes avec les concrétions d'une blépharite vulgaire. » BOTANIQUE. — Observations sur la membrane cellulosique. Note de M. L. Mangi\, présentée par M. Duchartrc. « La cellulose est caractérisée, par les propriétés suivantes : 1° l'inso- lubilité dans les dissolvants ordinaires; 2° la transformation par les agents oxvdants, d'abord en oxycellulosesoluble dans les alcalis, puis finalement eu acide oxalique; 3° la solubilité dans une solution ammoniacale d'oxyde de cuivre; 4° ^^ transformation par l'acide sulfurique ou le chlorure de zinc en hydrocellulose (amyloïde), qui se colore en bleu par l'iode. 1) Au point de \\\e, anatomique, la dernière réaction, c'est-à-dire la transformation de la cellulose en hydrocellulose, est la plus importante, car c'est à cet état que l'affinité pour les matières colorantes est maxima. Cette transformation, indispensable dans l'analyse microscopique des tis- sus, était jusqu'ici d'une réalisation souvent difficile et incertaine, tant à cause de la polymérisation des corps cellulosiques, que de la présence des substances incrustantes. Aussi certains auteurs ont-ils pu, sans provoquer de protestations, ranger parmi les corps cellulosiques des substances qui n'en manifestent pas les réactions (métacellulose de M. Frémy, cellulose soluble dans les solutions alcalines faibles de M. Hoffmeister). » Je me propose d'indiquer dans cette Note : 1° la possibilité de trans- former rapidement et d'une manière certaine, toutes les variétés de cellu- lose en hydrocellulose; 2° l'action d'un certain nombre de réactifs colo- rants caractéristiques pour cette substance. » Transformation des membranes cellulosiques en hydrocellulose. — La cellulose, soumise à l'action de l'acide sulfurique ou phosphorique con- centrés et à froid, donne des composés divers, formant une série dont les termes sont encore mal connus, mais dont l'hydrocellulose représente l'un des premiers termes. Si la concentration des acides est trop grande. ( i"7o ) on dépasse rapidement le moment où riiydrocellLdose e.->l formée et Ic^ membranes se désagrègent ou se dissolvent; si elle est trop faible, ce mo- ment n'est pas atteint. Il est donc difficile d'obtenir des résultats constants et toujours comparables avec ces réactifs. Les chlorures métalliques ont les mêmes inconvénients, et, leur action étant moins énergique, il est rare que l'on dépasse le moment où l'hydrocellulose est formée; le plus sou- vent ce degré de décomposition n'est pas atteint. » L'action des alcalis caustiques sur la cellulose est plus nette; elle dé- termine a froid la formation d'un corps facile à colorer. Cette métamor- phose, signalée d'abord par Schleiilcn ('), aies mêmes propriétés que l'hydrocellulose préparée au moyen des acides et représente sans doute une modification de même nature. Pour l'obtenir on laisse macérer les tissus dans une solution alcoolique saturée de potasse ou de soude caustique; il suffit ensuite d'additionner les tissus, après ou sans neutralisation, avec le réactif colorant pour obtenir immédiatement l'élection caractéristique de la cellulose. On doit toujours placer d'abord les coupes dans l'alcool absolu pour éviter la dilution de l'alcali dans l'eau et le raccornissement des tissus. Le réactif cupro-ammoniacal détermine sur la cellulose une modification analogue à celle que produisent les alcalis. » Réactifs coloraints de la cellulose. L Réactifs iodés. — Quand les variétés de cellulose sont amenées à l'état d'hydrocellulose, on peut aisément reconnaître celle-ci à la coloration bleue produite par l'iode en présence des acides ou de certains sels. Les réactifs iodés employés en Analomie végétale sont formés par un mélange d'iode et d'acides ou de chlorures, destinés à former l'hydrocellulose et à réaliser le milieu nécessaire à l'élec- tion de l'iode sur celle-ci. Tels sont le mélange d'iode et d'acide sulfuriquc découvert et utilisé par Schleiden, le chloroiodure de zinc découvert |)ar Barreswill etllilliet et ceux dont j'ai fait counaitre l'action récemment (-), tels que le chlorure de calcium iodé, le bichlorure d'étain iodé, l'acide phosphorique iodé; ce dernier mélange avait, d'ailleurs, été employé par Mulder et Harting. )) La coloration produite par ces réactifs, lente et incertaine avec la cel- lulose brute, apparaît instantanément après l'action des alcalis caustiques. » IL Matières colorantes organiques. — Les matières colorantes artifi- (') J. SciiLF.iDEN, Wicgrnann Archii'.: i838. (-) L. Mangin, Sur les réactifs iodés de la cellulose {Bulletin Soc. Bol. de France, t. XXXV, p. 421). ( I07I ) cielles qui se fixent directement snr la cellulose, sans l'intervention d'un mordant, appartiennent toutes, comme je l'ai déjà annoncé (' ), au groupe azoïquo; ce sont des combinaisons salines où le colorant joue le rôle d'acide et renferme deux fois le groupement Az = Âz. » On peut les distinguer en deux séries : l'une, formée de substances colorantes qui teignent la cellulose dans un bain acide ou parfois neutre, mais dont l'affinité pour celle-ci est faible. Je signalerai dans cette série : \'0/sei/line liB. la Crocéine brillante, Y Ecarlate Crocéine, le Noir nap/j toi, etc. L'autre série est formée de colorants qui teignent la cellulose dans un bain alcalin et dont l'affinité pour cette substance est grande; ce sont les couleurs de benzidine, de toluidine, dexylidine.etc, telles les roM^e^CoTi^o, le Congo-Corinthe, {'Héliotrope , les Benzopurpurines , les Deltaparpurines, les Azobletis, les Azoviolets, les Benzoazurines, etc. )) La cellulose des tissus frais se colore difficilement dans les solutions de ces sels, sauf dans les cas où elle se rencontre naturellement à un état très voisin de l'hydrocellulose, comme on l'observe dans les membranes du liber des Monocotylédones, de certaines fibres libériennes, dans la mem- brane des cellules cambiales au repos végétatif, dans les cloisons transver- sales des vaisseaux avant la résorption (Maïs, Bambou), dans la mem- brane des cellules de la coiffe, etc. L'oxycellulose ne fixe pas non plus ou très faiblement ces réactifs. Mais toutes les membranes cellulosiques se colorent immédiatement et avec une grande intensité, après l'action des alcalis caustiques. » En somme, il existe trois séries de colorants caractéristiques pour la cellulose : les réactifs iodés, les colorants du groupe de l'Orseilline BB, teignant en bain acide, et, enfin, la série des couleurs de benzidine tei- gnant en bain alcalin. Mes observations montrent que toutes les mem- branes qui donnent un résultat positif avec ces trois séries de réactifs, sont de nature cellulosique et en manifestent les autres propriétés. Réci- proquement, la cellulose fait défaut dans les tissus où, après l'action des alcalis caustiques, ces divers colorants donnent un résultat négatif. » On a, il est vrai, proposé d'autres colorants pour la cellulose : le bleu de méth.Ylène, recommandé par M. Gardiner; le brun d'aniline, \e bleu de quinoléine, indiqués par M. Van Tieghem (^). Ceux qui voudraient utiliser ( ' ) L. Maxgin, Sur les réactifs colorants des substances fondamentales de la mem- brane {Comptes rendus, iniW&i 1890). (^) Van Tieghem, Traité de Botanique, i'" édit., p. 568; 2" édit., p. SSg. ( I072 ) ces colorants s'exposeraient à de graves mécomptes, car ces substances appartiennent à la série des couleurs basiques dont l'affinité, nulle pour la cellulose, est plus ou moins grande pour les composés pectiques et peut servir à les caractériser . Si l'on a proposé ces réactifs colorants dans l'ana- . lyse des tissus, c'est que l'on n'a pas encore su distinguer la cellulose des composés pectiques avec lesquels elle est presque toujours associée. Dans un travail plus étendu, je développerai les piopositions qui viennent d'être énoncées. » BOTANIQUE. — Sur la pénèlration de la Rhizoctone violette dans les racines de la Betterave et de la Luzerne. Note de M. Ed. Prillielx, présentée par M. Duchartre. « Un assez grand nombre de plantes cultivées, et tout particulièrement le Safran et la Luzerne, sont tuées par un Champignon à filaments violets, auquel de Candolle a donné le nom de Rhizoctone. Il forme, soit sur les oi- gnons de Safran, soit sur les racines de la JAizerne, de la Bettei'ave, de la Carotte, de l'Asperge, etc., un lacis de filaments, d'abord blanchâtres, puis violets, au milieu duquel on trouve en quantité de très petits corps hémisphériques de couleur très foncée et dont la nature est mal connue, ïulasne fut frappé de la ressemblance qu'ils présentent avec des périthèces de Sphérie, et, bien qu'il n'y ait jamais trouve de spores, il les désigne le plus souvent sous le nom àe périthèces on da pe'ridioles. Parfois il les appelle aussi corps mi liaires, dénomination qui a l'avantage de ne rien préjuger sur leur nature. Depuis, on a été plus affirmatif; M. Sorauer affirme que ces petits corps deviennent, avec l'âge, des périthèces et qu'ils sont formés par le mycélium déjà développé à l'intérieur des racines que ronge la Rhi- zoctone. )> L'élude que j'ai faite, il y a quelques années, de la Rhizoctone du Sa- fran, connue sous le nom de Mort du Safran, m'avait conduit à une opi- nion entièrement différente. J'ai profité de l'occasion que j'ai eue cette année d'observer des racines de Luzerne et de Betterave, envahies par la Rhizoctone violette, pour étudier la structure des corps miliaires por- tés sur ces deux plantes, et déterminer leur véritable nature. » Sur les Betteraves malades qui m'ont été envoyées du département de l'Aisne, on ne trouvait de corps miliaires que sur les parties inférieures et effilées, les seules où le tissu de la racine se montrait fortement altéré; ( I073 ) sur le corps môme de la Betterave qui était encore sain, on voyait seule- ment un revêtement arachnoïde de couleur violette, mais point de corps miliaires. Les filaments violets couraient à la surface sans jamais percer la peau ni pénétrer dans l'intérieur. » Les corps miliaires de la Rhizoctone de la Betterave sout de petits amas, le plus souvent à peu près hémisphériques, mais pas très réguliers, composés de filaments du mycélium violet qui se sont entrelacés et serrés les uns contre les autres et ont pris une couleur brunâtre plus foncée. A l'intérieur de ces corp?;, les filaments plus délicats et moins fortement colorés s'allongent en s'orientant vers la surface de la racine qui les porte. Ils forment une sorte de cône qui presse sur la couche subéreuse de la racine et, là où les cellules se disjoignent, ils s'insinuent dans leur inter- valle, s'v pelotonnent et tendent par leur pression à les écarter davantage. Ils dissocient ainsi les cellules du péi'iderme, mais ne les percent pas. Ce n'est que quand la couche subérifiée est traversée, que les fdaments, jusque-là serrés les uns contre les autres, s'épanouissent dans le tissu sous- jacent, s'irradiant dans tous les sens, traversant les cellules et rongeant le tissu qui ne leur offre plus de résistance. » Les corps miliaires de la Rhizoctone de la Luzerne, ont à peu près la même structure, mais sont beaucoup plus gros. Leur surface est formée de filaments entre-croisés, de façon à constituer une couche feutrée de plus en plus serrée. A la partie interne de cette sorte d'écorce, les filaments ont des parois un peu plus épaisses et d'un brun foncé, et ils sont intimement soudés. Ils forment une sorte de dôme hémisphérique appliqué à la surface de la racine de la Luzerne et à l'intérieur duquel est un tissu plus tendre et plus pâle dû aux filaments qui, émanant du pourtour de la coupole, se dirigent vers la couche subéreuse de la racine. Ils la disloquent en disso- ciant les cellules et pénètrent entre elles dans le tissu sous-jacent, où ils se développent puissamment, traversant sans obstacle les parois des cellules, qu'ils corrodent en désorganisant rapidement tout le tissu de l'écorce. » Pour la Luzerne comme pour la Betterave, ce n'est que par les corps miliaires que les filaments du parasite pénètrent dans la plante nourricière . Isolés, les filaments du mycélium de la Rhizoctone ne peuvent traverser les couches extérieures de l'écorce. C'est l'action exercée par le tissu du corps miliaire qui presse sur la peau de la racine et pénètre entre les cel- lules dissociées, qui rend possible l'accès dos filaments de la Rhizoctone jusqu'aux tissus plus Avivants de la plante nourricière. C. R., 1891, 2" Semestre. (T. CXIII, N" 26.) . '42 ( I074 ) » La supposition que les filaments déliés qui parcourent le tissu altéré de la racine et le corrodent vont former au dehors les corps miliaires con- sidérés comme des périthèces incomplètement formés est absolument contraire aux faits que j'ai observés. Du reste, l'organisation de ces petits corps miliaires diffère des Sphéries, avec lesquels ils n'ont qu'une ressem- blance toute superficielle; elle rappelle plutôt celle des suçoirs des para- sites phanérogames. » On doit, à mon avis, considérer les corps miliaires de la Rhizoctone violette comme des organes spéciaux, chargés exclusivement de la péné- tration du parasite à l'intérieur des tissus de la plante nourricière. » BOTANIQUE. — Sur T assimilation des plantes parasites à chlorophylle. Note de M. Gasto.v Bonniek, présentée par M. Duchartre. « On sait qu'un certain nombre de plantes parasites renferment de la chlorophylle en plus ou moins grande quantité. Je me suis proposé de rechercher, par l'étude physiologique de ces plantes, de quelle manière plus ou moins grande la chlorophylle qu'elles contiennent peut atténuer ou même annuler leur parasitisme. Mes expériences ont porté sur le Gui {Viscum album), le Thesium humifusum de la famille des Santalacées, et sur plusieurs espèces de genres Melampyrum, Bartsia, Euphrasia, Rhinan- thus et Pedicularis, plantes de la famille des Scrofularinées. » Je vais citer dans cette Note les résultats relatifs aux principaux cas observés. » Premier cas : Le parasitisme de la plante est très faible ou nul. — Le Gui sur le Pommier a été cité depuis longtemps par M. Van Tieghem comme un cas remarquable de symbiose ; le Pommier nourrissait le Gui pendant l'été, et le Gui nourrissait le Pommier pendant l'hiver. En été, j'ai trouvé qu'en moyenne, au soleil, par des températures variant de i5° à 3o°, et en faisant varier la proportion initiale d'acide carbonique, le Gui n'assimile qu'environ trois fois moins de carbone que la feuille de Pom- mier, à égalité de surface. En hiver, j'ai constaté que la couche chlorophyl- lienne des jeunes branches de Pommier ne produit pas une assimilation notable, tandis que le Gui maintient son assimilation comme en été, qui, tout compte fait, l'emporte encore de beaucoup sur la respiration. » On peut co)iclure de ces expériences et d'autres recherches faites sur ( I075 ) les variations du poids sec ('), que le Gui assimile pour le Pommier tout aussi bien que le Pommier assimile pour le Gui. » Les Melampyrum (^M. pratense, M. silvaticum et M. nemorosum) sont encore un exemple de plantes parasites qui ne prennent guère à leur hôte que les substances minérales absorbées par ses racines. J'ai comparé en effet l'assimilation de ces Mélampyres à celles de diverses espèces de Vé- roniques, plantes non parasites appartenant à la même famille, et j'ai trouvé que, dans les mêmes conditions, les feuilles de Mélampyres assi- milent au moins les deux tiers de la quantité d'acide carbonique décom- posé par les Véroniques, pour la même surface foliaire. D'autre part, en suivant l'assimilation et la respiration de Mélampyres semblables et de la même espèce, on peut constater que l'augmentation du poids sec corres- pond sensiblement à la quantité de carbone assimilé. » Deuxième cas : Le parasitisme de la plante est incomplet. — Le The- sium humifusum. et diverses espèces de Pedicularis, ainsi que les individus de Rhinanthns dont les feuilles sont d'un vert foncé, présentent une assi- milation qui est moins intense que celle des Mélampyres et qui, pour les Pédiculaires ou les Rhinanthus, peut n'atteindre qu'un cinquième de l'assi- milation des Véroniques précédemment étudiée. Ces plantes présentent donc le type moyen des parasites à chlorophylle, assimilant en partie di- rectement pour elles, puisant pour l'autre partie, par leurs suçoirs, les matières assimilées par l'hôte. La comparaison des variations du poids sec chez V Helianthemum vulgare et le Thesiuni humifusum qui l'envahit con- firme les résultats précédents. » Troisième cas : Le parasitisme de la plante est presque absolu. — Les échantillons de Rhinanthus, à feuille d'un vert jaunâtre, et les Rartsia ont une assimilation très faible qui ne l'emporte sur la resjjiration de ces plantes qu'à une lumière intense et qui est égale, en moyenne, à un dou- zième de l'assimilation des Véroniques citées plus haut et prises comme terme de comparaison. » Certains individus des espèces précédentes, et, de plus, toutes les plantes du genre Euphrasia que j'ai pu examiner, bien qu'ayant des feuilles vertes parfaitement disposées pour l'assimilation chlorophyllienne, ne (') Voyez G. BoNNiER, Assimilation du Gui comparée à celle du Pommier {Actes du Congrès de 1889 de la Société botanique de France, fascicule de décembre 189,). ( lo?^ ) monl pas fourni de dégagement d'oxvgène à la lumière, quel que soit l'é- clairement. L'assimilation chlorophyllienne n'est cependant pas nulle chez ces plantes, mais elle était masquée par la respiration dans tous les cas que j'ai examinés. » Co^•CLUSIONS. — 1° Il résulte de ces recherches que, au point de vue physiologique, les plantes parasites à chlorophylle présentent tous les intermé- diaires entre une plante qui se nourrit presque exclusivement des substances prises dans l'hôte quelle attaque et une plante qui assimile presque exclusive- ment par elle-même, ne profitant guère que des substances minérales puisées parles racines de l'hôte. » 2° Dans certains cas, il peut y avoir échange réciproque de substances assimilées entre l'hôte et la plante qu'il supporte (^Gui), ce qui prouve que le Gui n'est pas sensiblement nuisible aux arbres sur lesquels il pousse. » 3" Enfin, on peut remarquer que, d'après les expériences qui précédent, û ne faudrait pas toujours déduire de la structure anatomique des plantes leurs fonctions physiologiques. C'est ainsi que deux plantes de la mêm,e fa- mille, les Melampyrum et les Euphrasia par exemple, ont en apparence des tissus chlorophylliens semblables et présentent une assimilation très différente. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Tremblement de terre du 28 octobre 1891 dans le Japon central. Note de M. Wada, présentée par M. Mascart. « Le 28 octobre dernier, vers6''3o'" du matin, le centre de l'île Honshu (ordinairement appelée Nippon par les étrangers) a été le théâtre d'un cataclysme extraordinaire; dans un intervalle d'une seule minute, les villes populeuses de Gifu, Ogaki, Nagoya sont presque réduites en cendres par une forte secousse de o;rand tremblement de terre. Les bâtiments sont détruits et brûlés par les incendies, les routes fendues, les poteaux télé- graphiques même ont été arrachés du sol, les rails de chemin de fer sont recourbés en zigzag ; aussi les lieux de sinistre ont été interrompus de toutes voies de communication pendant quelques jours. Cette catastrophe a coûté la vie à plus de 7000 âmes; le nombre de blessés a dépassé 100 000; la perte éprouvée par les habitants de cette région est estimée à plus de 100 millions de francs. » La région épicentrique embrasse plusieurs déjîartements sur une sur- face de 1 1 Soo*""'! ; entre autres, les deux départements de Gifu, Aiti ont été ( I077 ) les plus endommagés. La torme de l'épicentre est presque une ellipse dont le grand axe est dirigé du nord au sud et les autres courbes homo- séistes sont à peu près homocentriques et réparties comme il suit : Région épicenuiqiie Région de très forte intensité , II 5oo 46 5oo kmq Région de forte intensité 54 200 Région de faible intensité Sg 700 Surface totale ébranlée 25 1 900 M La plus grande distance à laquelle on a senti la môme secousse est, dans le sens du sud-ouest, de 800'"" (Kagoshima, dans l'île de Riushu) ; dans le sens opposé, c'est à peine jusqu'à 5oo'"° que l'onde sisiTiique s'est propagée. » Vingt-six stations météorologiques ont observé le phénomène, panni lesquelles il y en a plusieurs qui sont pourvues de sisaiographe Milne; je ne cite ici que les résultats des stations principales : Stations. Latitude Nord. Gifu 35.27 Osaka 34.42 Nagano 36. 4o Kioto 35. I Nagoya 35. 10 Tokio 35.41 Hiroshima .... 34.33 Matsuyama. . . . 33. 5o Kagoshima.... 3i.35 Longitude (Greenwich). i36°.46' i35.3i i38.io 135.46 136.55 i3g.45 132.27 i32.45 i3o.33 Première secousse. Il m s 6.37. II 6.38.15 6. 38. 20 6.38.40 6.38.50 6.39. II 6.40.45 6.42 . 10 6.47.53 Direction. N-S ESE-WNW SW-NE SW-NE SSE-NNW E-W M -S ENE-WSW SE-NW Durée, m s 5 9.26 2 .3o 4.20 7 2. 5 Mouvement. Ondulatoire Horizontal Horizontal Horizontal Ondulatoire Ondulatoire Horizontal Horizontal Horizontal » Les secousses persistent encore dans la région épicentrique. A la station de Gifu, oi^i l'intensité a été la plus forte, on a observé, depuis le 28 octobre jusqu'au 10 novembre, i36o secousses, dont quelques-unes ont atteint une forte intensité. » Pendant le grand tremblement de terre, ainsi qu'avant et après le phénomène, le magnétomètre Mascart, installé à l'Observatoire central de Tokio, n'a accusé aucune particularité, sauf l'interruption dans les courbes de déclinométre et de bifilaire juste à l'heure de la première se- cousse ressentie à Tokio, ce que l'on observe presque toujours, grâce au mode de suspension des aimants. » La cause de ce grand tremblement de terre est à l'élude en ce mo- ( 1078 ) ment; néanmoins, les sismologistes elles géologues sont d'accord sur le point d'admettre que cette catastrophe est due à un phénomène de dislo- cation et non A'olcanique. « M. Darboux présente à l'Académie les « Annales de la Faculté des Sciences de Marseille » publiées sous les auspices de la Municipalité. Il demande à l'Académie d'accueillir avec bienveillance ce nouveau .Recueil scientifique, qui tiendra dignement sa place à côté des publications analogues entreprises, dans ces dernières années, par plusieurs Facultés ou groupes universitaires. M. Prosper Humblot adresse un Mémoire « Sur un nouveau système universel d'Astronomie ». M. Bachelard adresse une Note sur une poche d'eau salée d'un volume de 32400 litres, rencontrée dans les marnes aptiennes du col de Moriez (Basses-Alpes). M. Guy adresse d'Oran un travail « Sur le Sahara et la cause des variations que subit son climat depuis les temps historiques ». La séance est levée à 4 heures et demie. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 7 décembre 1891. Rapports du Jury international \mh\\ès sous la direction de M. Alfred Pi- card, Inspecteur général des ponts et chaussées. Président de section au Conseil d'État, rapporteur général. Groupe III : Mobilier et accessoires. Classes 17a 29 ; groupe IV : Tissus, vêtements et accessoires. Classes 3o à 4o. Paris, Imprimerie nationale, i 891 ; in-4°. ( i«79 ) Bulletin de la Société industrielle d'Amiens; tome XXIX, n" V, sep- tembre 1891. Amiens, T. Jeunet, 1891, br. in-4°. Annales de la Société linnéenne de Lyon. Années i88y et 1890 (nouvelle série); tome XXXVI et XXXVII. Lyon, H. Georg; Paris, J.-B. Baillière et fils, 1890. Annales de la Société d'Agriculture, Histoire naturelle et Arts utiles de Lyon; 6" série, tome III, 1890. Lyon, Pitrat et Georg; Paris, J.-B. Baillière et fils, 1891 ; in-4°. Bulletin de la Société des amis des Sciences naturelles de Rouen: 3* série, z'j^ année, i" semestre i8gi. Lecerf, Rouen, br. in-4°. Daily weather charts for the period of six weeks endingjune 2.5, i885, to illustrate the tracks oftwo cyclones in the Arabian sea. London, in-4°; avec atlas. Mémoire n° 8. Quelques remarques sur les Mastodontes à propos de l'ani- mal du Cherichira, par M. Albert Gaudry, Membre de l'Institut. Paris, Baudry, 1891 ; in-4°. Flora Batava. Afbeelding en beschrij\'ing van Nederlandsche gewassen aan- gevangen door wijlsen Jan Kops Haogleeraor le Utrecht Aoortgezet door F. W. Van Leden te Haarlem; 298 Aflevering, 5 platen. Leiden, de Brenk et Smits ; 8 fascicules in-4°. Le Soleil et les planètes, par Emile Tournier. Paris, J. Michelet; in-12. L'organisme des deux, par P. -F. -P. Delestre. Paris, J. Michelet, 1891; in-12. OnVHAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DU l !\ DÉCEMBRE 189I. Thermodynamique. Leçons professées pendant le i*"' semestre 1888-89, par H. PoiNCARÉ, Membre de l'Institut, rédigées par M. J. Blondin, agrégé de l'Université. Paris, Georges Carré, 1892; in-8°. Les méthodes nouvelles de la Mécanique céleste, par H. Poincaré, membre de l'Institut, professeur à la Faculté des Sciences. — Tome P'' : Solutions périodiques. Non-existence des intégrales uniformes. Solutions asympto tiques. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1892; in-8"^. Mémoires de la Société nationale des Sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg, publiés sous la direction de M. Auguste le Jolis, directeur et archiviste perpétuel de la Société. Tome XXVII, 3*^ série, tome VII. Paris, J.-B. Baillière, 1891, in-8°. Proceedings of the american Association for the advancement of Science, ( io8o ) for the thirty-ninth meeting held at Indianapolis, Indiana, August 1890. Palem, published by the permanent Secretary. July, 1891 ; in-8". Index-catalogue of the library of the surgeon- gênerai' s office United States army : Authors and siihjects, vol. XII. Reger-Shuttleworth. Washington, Government printing office, 1891; in-4°. The American Ephemeris and Nautical Almanac for the y car 1894. First édition. Washington, Bureau of équipement, 189T ; in-'î". Société d' Histoire naturelle d'Autan, [f bulletin. Autun. Dejussieu, 1891 ; in-8°. (Présenté par M. Gaudry.) Reports on the observations of the total éclipse of the Sun, december 1 1 -22, [889, and of the total éclipse ofthe Moon, July 22, 1888, to which is added a catalogue of the library published by the Lick Observatory. Sacramento, State office, A. J. Johnston, supt. State printing, 1891; in-8°. Carte des travaux astronomiques, géodésiques et topographiques, exécutés dans la Russie depuis le commencement de ces travaux jusqu'à la fin de 1890. Dressée et publiée par le général Rowerski. Carie des travaux géodésiques exécutés dans la Russie d'Europe. Dressée et publiée par KowERSKi, offerte à l'Académie des Sciences par M. Venu- koff. Sur les observations actinomètriques faites pendant l'année i88y à l'Obser- vatoire météorologique de Montpellier. Note de M. A. Crova; in-4°. Memorie del real Istituto veneto di Scienze, Lettere ed Arti. Volume vente- simo terzo. Venezia, presso la Segretaria del R. Istituto nel palazzo ducale, 1887; in-4<'. Scientific results ofthe second Yarkand mission; based upon the collections and notes of the late Ferdinand Stoficzka, Ph. D. London, 1891; 1 fasc. in-P. Hydrodynamique, Élasticité, Acoustique. Cours professé en 1 890-1891 par P. DuHEM, chargé d'un cours complémentaire. Tome II : Les fils et les membranes , les corps élastiques, l' Acoustique. Paris, Hermann, 1891 ; in-4°. Prévisions mathématiques du temps pour l'année 1892, indiquant, par la marche et la position des astres : les tempêtes, les orages et les variations de l'atmosphère, par P. -A. Gossot. Dijon, imprimerie de l'Union typogra- phique, 1892; in-T2. Untersuchungen zur Naturlehre des menschen und der thiere, herausgege- ben von Jac. Moleschott. XIV. Band, fïniftes Heft. Giessen, 1891 ; in-12. Sur le circuit nerveux sensitivo-moteur des muscles, })ar M. A. Chauveau. Paris, G. Masson, 1891; in-12. ( io8i ) Sur la transformation des virus à propos des relations qui existent entre la vaccine et la variole, par M. A. Cha.uvea.u. Paris, G. Masson, 1891 ; in-12. Mémoires de la section de Médecine, t. V, fasc. 2. {Académie des Sciences et Lettres de Montpellier. ) Ouvrages reçus dans la séance du 28 décembke 1891. Mémoires de la Société géologique de France. — Paléontologie. Mémoire 11° 9 : Recherches sur la végétation du niveau aquitanien de Manosque, par M. DE Saporta, Correspondant de l'Institut. Paris, Baudry, 1892; in-f". (Présenté par M. Gaiidry.) Exposition universelle internationale de 1889a Paris. — Rapports du Jury international, publiés sous la direction de M. Alfred Picard. — Groupe V: Industries extractives. Produits bruts et ouvrés (2" Partie), classes 45 à 47- Paris, Imprimerie nationale, 1891 ; gr. in-4". Exposition universelle internationale de 1889 à Paris. — Rapport général, par M. Alfred Picard. Tome V : Le mobilier, tes tissus et les vêtements. (Groupes III et IV de l'Exposition universelle de 1889.) Paris, Imprimerie nationale, 1891; gr. in-4°. Traité d'électricité à l'usage des ingénieurs et des conducteurs, par M. Félix Lucas. Paris, Baudry, i89-i; in-4". (Présenté par M. Sarrau.) Journal du Ciel, 1891. Directeur J. Vingt. Mayenne, A. Nézan. Mémoires de la Société zoologique de France. Tome IV . 3* et 4* Parties. Paris, 1891. Annales de la Faculté des Sciences de Marseille, publiées sous les auspices de la Municipalité; tome I. Paris, Masson, 1891; in-i'°. (Présenté par M. DarbouK.) Etudes de thérapeutique expérimentale et clinique, par Ch.-E. Quinquaud, professeur agrégé à la Faculté de Médecine de Paris. Paris, Société d'édi- tions scientifiques, 1892; in-8°. (Présenté par M. Duclaux.j Recherches sur la distribution de la vapeur dans les machines, par F. Cas- TELNAU. Paris, Michelet, 1892; in-8''. Recherche de l'huile de sésame dans l'huile d'olive, par M. A. Gassend. Marseille, M. Schiklev, 1891; br. in-8". Revue méthodique des pièces neurales de la tête dans la série des animaux vertébrés, par M. A. Lavocat. Toulouse, Douladoure-Privat, 1891; br. in-8°. Annuaire pour l'an 1892, publié par le Bureau des Longitudes. Paris, Gauthier-Villars et fils; in-ia. (Présenté par M. Faye.) C. R., 1891, 2' semestre. (T. CXIII, N°26.) l43 ( io82 ) Œuvres complètes de Christiaan Huy gens. Tome,\Y : Correspondance, 1662- i663. La Haye, Martinus NishofF, 1891; in-f°. Observations made diiring theyear 1886 af the United States naval Obser- vatory. Washington government printing Office. 1891; in-4". The Tribes and Caries of Bengal. H. H. Risley. Calcutta, 1891; 2 vol. in-8°. The Journal of the collège of science impérial University Japan, vol. IV, Part II. Tokyo, Japan, 1891 ; in-4°. The collected mathematical Papers o/" Arthur Cayley, Se. D., F. R. S. Vol. IV. Cambridge, 1891 ; in-f°. Observations made at the Blue Hill meteorological Obseivatory , Massa- chusets, U, S. A., in the year 1890. Cambridge, John Wilson and son; 1891; in-f°. Préparation and discussion ofthe Draper Catalogue, by Edward C. Picke- RiNG, Director of the Observatory. Cambridge, John Wilson and Son, 1891; in-f". The Nautical Almanac and Astronomical ephemeris for the year 1895, for the m.eridian of the Royal Observatory of Greenwich. London, 1891; in-8°. ERRATA. (Séance du i4 décembre 1891.) Note de M. Arm. Gautier el Drouin , sur la fixation de l'azote par le sol arable : Page 820, 4° ligne de la seconde note au bas de la page, au lieu de : formés avec du grès et du kaolin lavés aux acides, et du carbonate , lisez : formés avec du grès lavé aux acides, du kaolin lavé à Sèvres, et du carbonate.. .. Note de M. Pierre Mahler, sur la distillation de la houille. Page 863, ligne 5 du Tableau, lire Goudron du réfrigérant, poids retrouvé 1,16, au lieu de i , 46. FIN DU TOME CENÏ-TREIZIÈME. :\' TABLE DES ARTICLES. (Séance du 28 décembre ia9J.) MEMOIRES ET COMMUNlCATlOiXS DliS MEMItlîKS ET DES CORKESPONDANTS DE L'ACAOËMIE. Pa M. Mascaiit. — Sur un réseau oculaire.... M. Faye. — Note accompagnant la présen- tation de r " Annuaire du Bureau des Longitudes pour 1892 » M. Kronecker. — Sur le nombre de racines communes à plusieurs équations simulta- nées M. Emile Picard. — Du nomlire îles racines couiniunes à plusieurs équations simulta- ■ nées MM. R. LÉriNE et Barral. - Sur les varia- ges. 1001 luo'i rooG Pages. tions des pouvoirs glycolyliquc et sacclia- rifiant du sang dans l'Iiyperglycémie as- phyxique, dans le diabète phloridzique et dans le diabète de l'homme, et sur la loca- lisation du ferment saccliarillanl dans le sérum 1 0 1 ', M. le Secrétaire rERrÉxuEL annonce à l'Aca- démie la pei'te douloureuse qu'elle a faite dans la personne de .M. Stas, Correspon- dant pour la Section de Chimie, décédé à Bruxelles, le i3 décembre i8gt ioi5 MEMOIRES PRESElXTES. M. FovEAU DE CouRMELLES adresse un Mé- moire ayant pour titre : « L'état naissant des rorps scirlanl de combinaison, sous l'action des courants électriques, au point de vue physiologii|uc; actions électives ». M. A. HiMBERT adresse un Mémoire sur un « indicateur du grisou » ioi5 M. Augustin Billet adresse une Note sur les explosions de grisou loiô M. Merlateau adresse la description et le croquis d'un « aspirateur pour mines » . . 1016 CORRESPONDANCE. MM. Arloixg, Berlkse, Bigourdan, Ei.och, Cameré, Cr. Chabaud-Arnaud, Charpen- tier, CONSIDliRE, COST.\NTIN, A. DrDKIÎOUT. L. DuFouR, Caillot, Coursât, Ghehaxt. HU.MBERT, A. JOLY, JOURDAN, LpSAGE. Meunier. Mouchot, G. Nepveu,J. Pollart. Rayet, Scruliiof, Soulier, L. Vaillant, J. Vrille, adressent leurs remerciements à l'\cadéniie, pour les distinctions accoi-- dées à leurs travaux dans la dernière publique loi'i M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : le Tome IV des OEuvres complètes de Ckristiaan Iliiygcns, et le 4° Volume' i\t: l'ouvrage ayant pour titre : « The collec- tcd malhematica! Papcrs of Aitliur Cay- ley » 1016 U. Pritciiard. — Note sur les ellets de difl'raction produits par les écrans placés devant les objectifs photographiques et ordinaires 101 S M. C. KiENiGs. — Sur les systèmes conju- gués i\ invariants égaux lo.r.) M. .\ndre Markofi'. — • Sur la théorie des équations dillérentielles linéaires. loj.'i 1\I. BoUGAiEFF. - Com[)lément à un problème d'Abel 103.5 M. C. FÉRY. — Sur un nouveau réfracto- mètre 1028 M. D. Cernez. — Hecherches sur l'applica- tion de la mesure du pouvoir rolatoire à la déterminalion de combinaisons formées par les solutions aqueuses de sorbite avec les molybdates acides de soude et d'ammo- niaque : io3i M. H. Le Cratelier. - Sur les borates métalliques io34 M. .\. Recoura. — Sur les états i.somériques du sulfate de sesquioxyde de chrome .... loSy M. A. Besson. — Sur un chlorosulfure de silicium jo4o M. Changer. — Sur un nouveau pliosphure de cuivre cristallisé io4i M. H. Causse. — Sur la dissolution du chlo- rure d'antimoine dans les solutions satu- rées de chlorure de sodium 1042 M. E. Fleurent. — Sur un cyanure double de cuivre et d'ammoniaque io45 M. G. Ma.ssol. — Elude thermique des aci- des organiques bibasiqucs; influence de la fonction alcool ro47 M. de Forcrand. — Sur le glycol disodé... io48 M. KoNOVALOFF. - Action de l'acide nitrique dilué sur le nononaphtène io.5> M. P. Cazeneuve. — Sur la formation de l'acétylène aux dépens du bromoforme. . . io54 M. J.-A. Leroy. — Action du perchlorure de phosphore sur les méthylnaphtylcé- tones; naphtylacétylènes a et p . io56 N" 26. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages. MM. Tu. SciiLŒsiNG fils et Em. Laurent. — Observations au sujet d'une N'oie de MM.. ■!/•- mand Gautier el /{. Droitin i oîg M. A. Lacroix. — Sur la formation de cor- diérite dans les roches sédinienlaires fon- dues par les incendies des houillères de Commentry (Allier) 1060 MM. Charles Brongniart et Gaubert. Fonctions de l'organe pectiniforme des Scorpions 1 ofia M. Georges Pouchet. — Sur le « régime » delà sardine océanique en 1890 10G4 M. Joan.nès Ciiatix. — Sur la présence de VHeterodera Schachtii dans les cultures d'oeillets ù Nice 1066 M. Trouessart. — Sur une Phtiriase du cuir chevelu, causée, chez un enfant de cinq mois, par le Phtiiius inguinalis. . . 10(17 M. L. M.\NGIN. -- Observations sur la mem- brane cellulosique 1069 Bulletin bibliographique Errata jM. Ed. Prillieux. — Sur la pénétration de la Rhizoctone violette dans les racines de la Betterave et de la Luzerne M. Gaston Bonnier. — Sur l'assimilation des plantes parasites à chlorophylle M. W.4DA. — Tremblement de terre du 28 octobre 1891 dans le Japon central .. . M. Darboux présente à l'Académie les « An- nales de la Facullé des Sciences de Mar- seille 11 M. Prosper Humblot adresse un Mémoire « sur un nouveau système universel d'.\s- tronomie >• M. Bachelard adresse une Note sur une poche d'eau salée d'un volume de 82400 li- tres, rencontrée dans les marnes apticnnes du col de Moriez ( Basses-Alpes ) M. Guy adresse un travail « sur le Sahara et la cause des variations que subit son climat depuis les temps historiques ». . . . Pages. 1072 i"7'l 107(1 1078 11178 1078 1078 1078 1082 PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Auguslins, 55 TABLES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SECOND SEMESTRE 1891. rOBIE CXIII. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. TABLES ALPHABETIQUES JUILLET — DECIÎMBRE 1891. TABLE DES MATIERES DU TOME CXIII. Pages. Acétones. — Action du perchlorure de phosphore sur les méthylnaphtyhé- tones; naphtylacélylènes œ et p; par M. J.-A . Leroy. i o56 Acétylènes. — Sur la formation de !'a;é- tylène aux dépens dubromoforme; lar M. P. Cnzeiiewc io54 — Action du perchlorure do phosphore surles méthylnaphtylcétones; naphljl- acétylènes a et [3 ; par M. J.-A . Leny. io56 AÉROSTATS. — MM. Marey, Marcel Hi'.- prez, Le'auld sont adjoints à la Con- mission chargée d'examiner les Can- munications relatives aux aérostats. . 184 — M. Fr. Gouttes adresse un Mémcire « sur les aérostats métalliques »... 255 Voir aussi Locomotion aérienne. Air. -^ Sur la compdsition de l'air atmo- sphérique. Nouvelle méthode en pods, par M . A. Leduc 199 — L'ammoniaque dans l'atmosphère et C. K., 1891, 3« Semestre. (T. CXIII.) Pages. dans les pluies d'une région tropicale ; par MM. f. Marcano el A. Miiiitz.. . 77g Alcools. — Synthèse directe des alcools primaires; par M. Paul Henry 308 — Étude thermique des acides organiques bibasiques; influence de la fonction alcool ; par M. G. Mas.sol 1047 — Sur une différence caractéristique entre les radicaux alcooliques substitués liés au carbone ou à l'azote; par M. G. Matignon 55o Voir aussi Spiritueux. Aluminium. — M. E. ffolfljauer aàres-se une Note sur un nouveau procédé d'extraction de ralumiiiium 63 — Recherches calorimétriques sur l'état du silicium et de l'aluminium dans les fers fondus; par M. F. Osnionii. .... 474 — M. £. Se/iet rappelle que, dans une Note adressée à l'Académie le 9 mars i885, il annonçait avoir obtenu l'aluminium 144 ( io84 ) Pages, en faisant arriver un courant élec- trique pendant la fusion ignée de l'aluminale de soude et du chlorure de sodium 767 Ammoniaql'e et ses dérivés. • — L'ammo- niaque dans l'atmosphère et dans les pluies d'une région tropicale; par MM. V. Marcano et A. Mitntz 779 — L'ammoniaque dans les eaux météo- riques; par M. Albert-Lévy 804 — Sur la formation d'iodures d'ammo- niums quaternaires; par MM. H. et A. Malbot 554 — Action du sodammonium et du potas- sammonium sur quelques métaux; par M . Joanni.i 795 — Sur un cyanure double de cuivre et d'ammoniaque; par M. G. Fleurent . . io45 Analyse mathématique. — M. Emile Picard présente à l'Académie le pre- mier Volume de son Traité d'Analyse. 1(0 — Sur le nombre des racines communes à plusieurs équations simultanées ; par M. Emile Picard 350 — M. Ch. Zurcher adresse une Note inti- tulée : « Recherche de la loi de suc- cession des nombres premiers » 075 — Sur la réduction à une forme canonique des équations aux dérivées partielles du premier ordre et du second degré, par M. Elliot 495 — M. Tegiwr adresse la démonstration d'un théorème relatif à la théorie des nombres 5G9 — M. Léop. Hugo adresse diverses Notes relatives au nombre - 481 et 61 3 — Sur les intégrales algébriques de l'équa- tion différentielle du premier ordre; par M. Aiiton/ic 632 — Sur la recherche du nombre des racines communes à plusieurs équations si- multanées ; par M. Emile Picard. . . . 669 — Sur les équations différentielles li- néaires; par M. André Markoff... . 685 — Remarque sur cette Communication de M. Markofl'; par M. Painlevé 73g — Sur la théorie des équations diffé- rentielles linéaires; par M. André Miirkoff 790 — Sur la distribution des nombres pre- miers; par M. H. Poincare' 8ig — Sur le nombre de racines communes à plusieurs équations simultanées; par M . Kronecker 1 006 Pages. — Du nombre des racines communes à pluseurs équations simultanées; par M . Emile Picard 1012 — Sur Is systèmes conjugués à invariants égaux ; par M. G. Kœnigs 1022 — Sur Ij théorie des équations différen- tielles linéaires ; par M. André Markoff 1024 — Complément à un problème d'Abel; par M. Bougaieff'. io25 — M. Z. Trnncet adresse une Note relative à uii instrument qu'il nomme « tota- lisateur » 755 — M. Fr. Ze^s-Xy/ adresse une Note d'Ana- lysei mathématique 837 Voir aussi Géométrie, Logarithmes , Mé- canique, Mécanique céleste. Anatomie animale. — Sur la structure des scelles de la Lithobie ; par M. Vic- tor inilem 43 — Étud« comparée du développement et de U morphologie des parapodes chez les ijyllidiens; par M. A. .Ma|;es. f;iite h l'Observatoire de Paris (équa- torial de la tour de l'Est); par M"" Z). Kluinpke 456 — Observations de la comète Wolf, failes à l'Observatoire d'Alger, au télescope de o"',5o d'ouverture; par MM. Ram- bniid et Sf 494 Commissions spéciales. — Commission nommée pour l'attribution d'une somme provenant de la fondation Le- conte :MM. Bertrand, Duchnrtre, A. Edwnrd.i, de Q/iatrefagcs, Dnuhrcc. 681 — A la suite de deux tours de scrutin successifs, pour l'élection d'un mem- bre de la Commission centrale admi- nistrative en remplacement de feu M. Edmond Becquerel, cette élection est renvoyée à la première session de janvier 1892 766 Concours ouverts par diverses Socié- tés. — La Société hollandaise des Sciences de Harlem adresse les pro- gr.immes des diversesquestions qu'elle a mises au concours, pour l'année 1892 et pour l'année 1893 385 — La Société' industrielle de Mulliouse adresse les programmes des prix propo- sés parelle, pourêlre décernésen 1892. 385 Conservatoire des Arts et Métiers. — M. le Ministre du Commerce, de l'In- dustrie et des Colonies invite l'.Vca- démie à lui présenter une liste de candidats pour la chaire de Physique appliquée aux Arts, au Conservatoire des Arts et Métiers, devenue vacante par le décès de M. Edmond Becquerel. — Liste de candidats présentés par l'Aca- démie pour cette chaire : M. /. T^iolle et M. H. Pellat 836 Cuivre et ses composés. — Sur un nou- vel azoture de cuivre ; par M. A. Le- duc 71 — Action de l'eau sur les sels basiques de cuivre; par MM. G. Rousseau et G. Tite 191 — Sur un chlorure double de cuivre et de lithium ; p<)r Al. A. Cluisserant G46 — Sur un nouveau phosphure de cuivre cristallisé; par AI. Grnngcr 1041 — Sur un cyanure double de cuivre et d'ammoniaque; par AI. E. Fleurent. io45 Cyanures. — Sur un cyanure double de cuivre et d'ammoniaque; par AI. E. Fleurent io45 ( '090 ) D Pages. DÉCÈS DE Membres et de Correspon- dants DE l'Académie. — M. le Secré- taire perpétuel informe l'Académie de la perle qu'elle a faite dans la personne de M. P. -P. Boileau, Correspondant do la Section de Mécanique 409 — Note de M. Maurice Lévy sur les tra- vaux de Pierre-Prosper Boileau. . . . 4^9 — M. Faye annonce à l'Académie le décès de M. }V. Fcrrel SgS — M. P.-P. Dehérain rappelle à l'Aca- démie la perte qu'elle a faite dans la personne de M. cl'Andrade Corvo, Correspondant pour la Section d'Éco- nomie rurale 766 — M. le Président annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de dont Pedro d'Alcaiitara, son Associé étranger 787 — M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. F. Pa- lasriano. Correspondant pour la Sec- tion de Médecine et Chirurgie 789 — Allocution de M. Duciiartre, Président de l'Académie, à la séance publique annuelle du 21 décembre 1891 879 — M. le Secrétaire perpétuel annonce à Pages. l'Académie la perte qu'elle a faite dans la personne de M. Stas, Correspondant pour la Section de Chimie ioi5 Décrets. — M. \e. Ministre de l'Itistructinn publique et des Beaux-Arts adresse une ampliation d'un Décret par lequel M. le Président de la République ap- prouve l'élection deU. Alfred Potier, dans la Section de Physique 739 Densités. — Sur les densités de l'oxy- gène, de l'hydrogène et de l'azote; par M. A. Leduc 1 86 DiGiTALÉiNE. — Recherches sur la digita- léine ; par M. /. Houdas 648 Dilatations. — M. D. Billy adresse une Note relative au mouvement oscilla- toire d'une plaque de plomb, placée en équilibre sur une plaque de cuivre cintrée et chaude 333 Dissolutions. — Sur l'existence des sels acides ou basiques des acides nionoba- siques, en liqueur très étendue; par M. Daniel Berthelot C4 1 — État des sels dans les solutions; sul- fate de sodium et chlorure de stron- tium ; par M. yl . Etard 854 — Remarques sur l'histoire de la sursatu- ration ; par M. Lecoq de Boishaudran. 832 E Eaux naturelles. — Sur des eaux sul- fatées ferrugino-aliiminiques acides des environs de Rennes-les-Bains (Aude); par M. Ed. JFillm 87 Éclipses. — Observation de l'éclipsé to- tale de Lune du i5 novembre 1891 à l'Observatoire de Bordeaux; par M. G. Rayet 733 — Remarque de M. A. Gautier, relative à l'observation de M. Rayet, de la possibilité de photographier la Lune durant son éclipse totale 735 — Remarques de M. /. Jansscn sur la Communication de M. G. Rayet 736 École Polytechnique. — M. le Ministre de la Guerre invite l'Académie à lui désigner deux de ses Membres pour faire partie du Conseil de perfection- nement de l'École Polytechnique, pour l'année 1891-1892 789 — MM. Cornu et Sarrau sont présentés pour faire partie de ce Conseil 837 ÉcoNojiiE RURALE. — M. /. i?(^(//«_r adresso un Mémoire intitulé : « Études sur la maladie des pommes de terre » 33 — Contribution à l'étude des prairies dites naturelles; par M. J. Ciiatin 52 — Errata se rapportant à cette Communi- cation 239 — Sur la Muscardine du Ver blanc ; par MM. PrilUeux et Delacroix i58 — Sur ïlsaria densa (Link) parasite du Ver blanc; par M. A. Giard 2G9 — Le parasite du hanneton; par M. Le Moult 272 — Les métamorphoses des Criquets pèle- ( 109 Pages, rins ; par M. Ch. Bmn^ninrl 4o3 — Sur un mojeii de destruction des in- sectes nuisibles à la betterave et aux céréales ; par M. Decnux 568 — M. E. Serrant adresse une Note relative à une culture de pommes de terre à grand rendement 666 — M. Th. Grison adresse une Note rela- tive à l'efficacité des phosphates métal- lurgiques, pourcombaltre l'appauvris- sement du sol dans diverses cultures. 7i3 — Assainissement et mise en culture de kl Camargue; par M. Chambrclent.. . 760 — Sur le champignon parasite desCriquets pè\ev\iis(Lm/i/i/f/iiimacricliorumG/«/■- cel Drprez, concluant à décerner le prix Fourneyron à M. Leloutre, pour ses études sur les phénomènes qui s'accomplissent dans le cylindre de la machine à vapeur 894 Magnétisme terrestre. — Sur les incli- nomètres à induction; par M. Ernest Schéring 258 Voir aussi Boussoles. Malique (Acide) et Malates. — Don- nées thermiques sur l'acide malique actif et les malates de potasse et de soude ; par M. G. Mnssot 800 Marées. — Sur les murées de la baie de Saint-Malo ; par M. Heurtault 770 MÉCANIQUE. — M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance , quatre Vo- lumes et un Atlas, adressés par M. de Beauchamp. sous le titre : «Cours de Mécanique, professé à l'École d'appli- cation de l'Artillerie et du Génie»... 33 — Sur les intégrales du second degré, dans les problèmes de Mécanique; par M. R. Liouville 838 Mécanique appliquée. — Sur la manière dont les vitesses, dans un tube cylin- drique de section circulaire, évasé à son entrée, se distribuent depuis cette ( >"95 ) Pages, entrée jusqu'aux endroits ou se trouve établi un régime uniforme: par M./. JSniissine.li/ g — Calcul de la moindre longueur que doit avoir un tube circulaire, évasé à son entrée, pour qu'un régime sensible- ment uniforme s'y établisse, et de la dépense de charge qu'y entraîne l'é- tablissement de ce régime; par M. /. Boussinesf] 49 — Expériences sur les déversoirs (nappes noyées en dessous); par M. H. Ba- zin 1^2 — Sur une représentation géométrique et une formule de la loi d'écoulement des gaz parfaits à travers les orifices; par M. Henri Parcnty 1 8 1 — Sur les turbo-niachines; par M. Râ- teau l^d'i et 637 — M. Parenty adresse un Mémoire por- tant pour titre : « Établissement des lois générales de l'écoulement et de la détente des gaz à travers des ori- fices de contractions et de conducti- bilités diverses, d'après les derniers travaux de Hirn » 49-5 — Sur les dimensions et la forme de la section d'une veine gazeuse où règne la contropression limite pendant le débat limite ; par M. Parenty 594 — Sur les modifications de l'adiabatisme d'une veine gazeuse contractée; par M. H. Parenty, 790 — Rapport de M. Maurice Lévy, con- cluant à attribuer le prix de Méca- nique (fondation Montyon) à M. Ca- niéi-è, pour ses barrages à rideaux. . 892 — Rapport de M. Maurice Lény, con- cluant à décerner le prix Dalmont à M. Considère, pour ses études sur les métaux employés dans l'art des con- structions 893 Voir aussi Machines à vapeur. MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur l'inégalité lu- naire à longue période, due à l'action de Vénus, et dépendant de l'argu- ment /-H 16/'— 8/"; par M. F. Tis- serand 5 — Sur l'accélération séculaire delà Lune et sur la variabilité du jour sidéral : par M. F. Tisserand 667 — Sur'les variations séculaires des excen- tricités et des inclinaisons ; par M. /. Perchot 683 Pages. — M. H. Pnincaré fait hommage à l'Aca- démie d'un Volume perlant pour titre : « Les méthodes nouvelles de la Mé- canique céleste » 835 — Rapport de M. Tisserand sur le con- cours du prix Damoiseau en 1891 (Perfectionner la théorie des inéga- lités à longues périodes, causées par les planètes dans le mouvement de la Lune) 898 MÉDECINE. — Rapports sur les concours puur les prix de Médecine et Chirur- gie (fondation Montyon) en 1891 928 — R;q)port de M. Boucliard, concluant à décerner le prix Chaussier à M. le D' Brnuardel, pour ses travaux de Médecine légale et d'Hygiène 933 — Rapports de M. Marey et de M. Vcr- neuil sur le concours du prix Hellion en 1891 — Rapport de JL Brotvn-Séquard sur le concours du prix Mège en 1891 — Rapport de M. Brnwn-Séquard sur le concours du prix Lallemand en 1891. Voir aussi Patlwlogie animale et Pliy - siolngie patliolngiqiie. MÉTÉoniTES. — Document relatif à la tra- jectoire suivie par la météorite d'En- sisheim en 1492: par M. H.-J. Nciv- ton — M. P. Delestre adresse un Mémoire sur les météores cosmiques MÉTÉOROLOGIE. — Obscrvations météoro- logiques faites à Rodez; par M. des Valliéres 665 — M. Ch.-V. Zenger adresse une Note intitulée : « Parallélisme de la vitesse du vent, des perturbations magnéti- ques et des aurores boréales en 1888 » 666 Voir aussi Pli;)sic{ue du globe. MÉTiiYLE ET SES DÉRIVÉS. — Sur Ics déri- vés bromes du chlorure de méthyle; par M. Â. Besson 773 MÉTRIQUE (Système). — Éludes relatives à la comparaison du mètre internatio- nal avec le prototype des Archives; par M. Bosschn 344 — Remarques sur le prototype interna- tional du mètre ; par M. Foerster. .. 4i3 — M. E. Nadalon adresse la description d'un instrument qui permettrait d'éva- luer le diamètre d'une tige à Tiïô ou j-fio de millimètre près 35o 934 935 936 234 666 ( '096 ) Pages. Microbiologie. — Sur une toxalbumine sécrétée par un microbe du pus blennorhagique; par MM. Hagounenq et Eraud i45 — Reclierches sur les microbes patlio ■ gènes des vases de la mer Mnrle; par M. L. Lortet vt.i — De l'influence des produits do culture du Staphylocoque doré, sur le système nerveux vaso-dilatateur et sur la for- mation du pus; par M- S. Ji-tnirii^. . . 3(')'.j — De l'existence simultanée, dans les cul- tures du St;ipbyloro(|ue pyogène, d'une substance vaccinante préci|)itable par l'alcool et d'une substance prédispo- sante soluble dansl'alcool ; par MM. À. Rodet et J. Cntinnont {32 - Action vasomotrire des produits bacté- riens; par M. Bouchard 'yx\ — Les substances solubles du bacille pvo- cyanique produisent la fièvre; par M. A . Charrin SSg — M. A. Chnuvenu fait hommage à l'Aca- démie de son Mérpoire sur la transfor- mation des virus 835 — Rapport de M. Verneiùl concluant à décerner une récompense, sur le legs Bréant, à M. Neijvctt, pour ses publi- cations et ses découvertes sur divers points de la Bactériologie 931 - Rapport de M. Chauveaa sur le con- cours du prix La Gaze (Physiologie), analysant les travaux de M. Arloing sur les microbes pathogènes 939 Voir aussi Fermentntion, liag/\ Tiiher- cidose. Virulentes ( Miiltidu'X ) . MiNÉRALOGiR. — Production artificielle de la dalholite; par M. A. de Grain- mont 83 — Examen d'échantillons de fer natif, d'origine terrestre, découverts dans les lavages d'or des environs de Bere- zowks; par MM. Dauhrée eiSt/i'iisla.i Pages. Meunier 172 — Sur un mode de formation actuelle des minéraux sulfurés; par M. £. Chuard. 194 ~- Reproduction artificielle d'un trachyte micacé; par MM. F. Fouqué^i Michel Lévy 983 — Sur des essais de reproduction des roches acides; par M. H. Le Chate- lie.r 370 — Sur une nouvelle espèce minérale, la boléite; par MM. Mallard pt Çu- meiige 519 — Sur la formation de cordiérite, dans les roches sédimentaires fondues par les incendies des houillères de Commen- try (Allier); par M. A. Lacroix. . . . toGo Voir aussi Petnigrouhie. Mines. — V Institut des Mines de Saint- Pe'tersbourg adresse la collection complète de ses Bulletins et de ses Mémoires 120 — M. Mcrlateau adresse la description et le croquis d'un « aspirateur pour mines » 1016 Voir aussi Grisou. Missions scientifiques. — M. Mascart informe l'Académie qu'il vient d'as- sister à une Conférence de la Commis- sion polaire internationale, réunie à Munich le 3 septembre pour la clôture de ses travaux 377 — M. A. Milne-Edwards présente les trois volumes qui constituent la partie zoologique de la Mission scientifique du cap Horn 733 MoLYBDATEs. — Recherchcs sur l'applica- tion de la mesure du pouvoir rotatoire à la détermination de combinaisons formées par les solutions aqueuses de sorbile avec les molybdates acides de soude et d'ammoniaque; par M. D. Gernez i o3 1 ^ Navigation. — M. G. Trouvé soumet au jugement de l'Académie une « Étude sur un nouveau système de navigation maritime avec pile à eau de mer ». . 3i4 — Rapport de M. Jurien de la Graeière, de M. de Biissy et de M. Bouquet de la Gryc sur le concours du prix extraordinaire de six mille francs, sur les progrès de nature à accroître l'ef- ficacité de nos forces navales 888 NÉBULEUSES. — Présentation de» « Obser- vations de nébuleuses et d'amas stellaires » de M. Bigourdan; par M. Mouchez 399 ( '"97 ) Page». — Happort de M. Tifserand, concluant à décerner le prix Lalande à M. Bigour- dan, pour ses mesures micrométriques des nébuleuses observables à Paris.. 8;)7 Nickel. — Sur la déterminatioh des con- stantes et du coelficient d'élasticité de l'acier-hickel ; par M. E. Merca- dier . . . 33 — Sur la volatilil'i du nickel soiis l'in- fluence de l'acide chlorhydriquo; par M. P. ScInUzeiibcri^cr 177 — Remarques sur le transport du fer et du nickel métalliques par le gaz oxyde de carbone; par M. Jules Gi.inicr... 189 — Sur l'oxydation du nickel carbonyle; par M. Berthelot ^-laccmont de feu M. Edmond Becquerel. . . 701 0 Observatoires. —Note sur un projet d'Ob- servatoire a'.i mont Blanc; par J!. ./. Janssrn — Note sur l'Observatoire du mont Blanc ; par M. J . Janssen Optique. — Sur la réfraction et la disper- sion du chlorate de soude cristallisé; par M. FriiMz Diissmid — Remarques sur l'influence que l'aber- ration delà lumièrepeutexercer surles observai ions des protubérances solai- res par l'analyse spectrale; par M. Fi- zerni — Sur l'aberration ; par M. Aici.scart . . . . — Relation entre l'indice de réfraction d'un corps, sa densité, son poids mo- léculaire et son pouvoir diathermane; par i\I. Armonnet — Calcul de la rotation magnétique du 57J 201 3d'j 571 4.8 plan de polarisation de la lumière; par M. G. Hmrich.i 5oo — Un moyen simple de vérifier le centrage des objectifs du microscope; par M. C- J.-A. Leroy 689 — Sur la polarisation rotaloire ; par M. E. CnrvaUo 846 — Sur un réseau oculaire; par M. M'' — Une mention honorable lui est accor- dée dans le concours du prix Lalle- mand (Médecine et Chirurgie). (En commun avec M. Le Fort.) 936 DECAUX. — Sur un moyen de destruction des insectes nuisibles à la betterave et aux céréales 5G8 DECOHORNE adresse la description d'un appareil auquel il donne le nom de « Régleur solaire » 4^1 DEHÉRAIN (P. -P.) rappelle à l'Académie la perte qu'elle a faite dans la per- sonne de M. d'Andrtic/e Corvo, Cor- respondant pour la Section d'Écono- mie rurale yCiCt DELACROIX. — Sur la Muscardine du Ver blanc. (En commun avec M. F/il- lieux. ) i58 DELAGE (Yves). — Sur le développement des éponges {Spongilla Jliwiadlis). . 2G7 DE LA MONNERAYE.— Trombe observée aux Comores 534 DE LA RIVE (L. ). — Sur la valeur de la tension électrostatique dans le diélec- trique 429 DELAURIER (E.) adresse une Note rela- tive à son « Moulin universel » 5i3 — Adresse une Note ayant pour titre : « Genèse des maladies contagieuses et épidémiques » Gi3 DELESTRE (P.) adresse un Mémoire sur les météores cosmiques 6G6 DELTHIL. — Une mention honorable lui est accordée dans le concours du prix Barbier (Médecine et Chirurgie). . . . y3i DEMENY (G.). — Analyse des mouve- ments de la parole par la chronopho- tographie uiG — De la forme extérieure des musi'les de l'homme, dans ses rapports avec les mouvements exécutés. (Expériences faites par la Chronopholographie. ). . . Gày DEPREZ ( Marcel) est adjoint à la Com- II ) MM. Pages. mission chargée d'examiner les Com- munications relatives aux aérostats. . 184 — Rapport sur le concours du prix Four- neyron (Mécanique) 894 — Rapport sur le concours du prix Tié- monl) 958 DESLANDRES (H.).— Recherches nou- velles sur l'atmosphère solaire 307 — Recherches sur le mouvement radial des astres avec le sidérostat de l'Ob- servaloire de Paris 737 DES VALLIÈRES.— Observations météo- rologiques faites à Rodez C65 DOULIOT. — Une subvention lui est ac- cordée sur la fondation Leconte 9G2 DROUIN (R.) — Sur la fixation de l'azote par le sol arable. (En commun avec M. J. Gniiticr.) 820 DIÎZEWIECKI. — De la concordance des résultats expérimentaux de M. S. -P. Lrifiglcy, sur la résislance de l'air, avec les chiffres obtenus par lecalcul. 214 DUCHARTRE. — Est élu membre de la Commission nommée ])our l'attribu- tion d'une somme provenant de la fondation Leconte 681 M. le Président annonce à l'Académie la perte douloureuse qu'elle vient de faire dans la personne de dom Pedro d' Alcantnrci, son Associé étranger. . 787 — Allocution prononcée dans la séance publique annuelle du 21 décembre 1891 879 — Rapport sur le concours du prix Bor- din (Botanique) giS DUDEBOUT (A.). —Un prix principal lui est décerné dans le concours du prix extraordinaire de six mille francs ( Mécanique ) 888 — Adresse ses remerciements à l'Acadé- mie 1016 DUFOUR(L.). — Le prix Thore (Bota- nique) lui est décerné. (En commun avec M. J. Coslantin 923 — Adresse ses remerciements à l'Acadé- mie 1016 DUHEM (P. ) — Sur la théorie de la pile. 536 DUPAHC (L.) — Sur l'érosion et le trans- port dans les rivières torrentielles ayant des affluents glaciaires. (En commun avec M. B. Bacff.) 235 DUPONCHEL. — La circulation des vents à la surface du globe. Principes fonda- mentaux de la nouvelle théorie 876 ( Il 12 ) MM. Pages, DUPONCHEL (E.)- — Une mention très honorable lui est accordée dans le concours du prix Chaussier (Méde- cine et Chirurgie) çi'i.j DUPUY. —Une mention honorable lui est accordée dans le concours du prix MM. Pages Barbier (Médecine et Chirurgie) gSt DUROZIEZ. — Un prix Montyon (Méde- cine et Chirurgie) lui est décerné... 928 DUSSAUD (Franiz"). — Sur la réfraction et la dispersion du chlorate de soude cristallisé 291 E ELLIOT. — Sur la réduction à une forme canonique des équations aux déri- vées partielles du preminr ordre et du second degré 49^ EK.\UD. — Sur une toxalbumine sécrétée par un microbe du pus blennorha- gique. (En commun avec M. Hitgou- nenq.) i45 ETAHD. — De la coloration des solutions de cobalt, et de l'état des sels dans les solutions 699 — État des sels dans les solutions; sulfate de sodium et chlorure de strontium. 854 FABRE (Ch.). — Sur une application de la Photographie au polarimètre à pé- nombre. ( En commun avec M. Cluiii- l'iii .) 691 FAURIE (G.). — Sur les lois de l'écrouis- sage et des déformations perma- nentes 349 FAUROT (Lionel). — Le prix Savigny (.Anatomio et Zoologie) lui est dé- cerné y^G FAVÉ. — Rapport sur le concours du prix Montyon (Statistique) 980 PAYE (H.). — Sur les discussions ré- centes au sujet des cyclones 3-8 — Note sur l'ouragan qui a sévi sur la Martinique le 18 août dernier 58ij — Annonce à l'Académie le décès de M. If^. Ferrel JgS — Fait hommage à l'Académie, au nom du Bureau des Longitudes, du 216° vo- lume de la Conniiissnnce des Temps, pour 1894 j'i; — Note accompagnant la présentation de r « Annuaire du Bureau des Longi- tudes pour 1892 » 100 i FENYI (Jules). — 'Vitesse énorme d'une protubérance* solaiie, oi>servée le 17 juin iSgr 3 10 — Adresse une Note intitulée : « Re- marque sur l'interprétation de cer- tains phénomènes observés dans les protubérances solaires » 4^4 FÉRAUD. — Sur une modification du mode de suspension des véhicules de che- mins de fer ou de tramways 66 FERNANDUS (A.) adresse une Note rela- tive à un mode de traitement des vi- gnes phylloxérées 837 FERREL ( \V. ). — Son décès est annoncé à l'Académie 5g3 FERRON adresse un complément à son Mémoire intitulé : « Essai d'une théorie mathématique sur les frac- tures terrestres et les diaclases arti- ficielles 1) 161 FÉRY (C). — Sur un nouveau réfracto- mètre 1028 FICHEUR. — Les formations éocènes de l'Algérie. (En commun avec M. Po- mel.) 26 FIZEAU. — Remarques sur l'influence que l'aberration de la lumière peut exercer sur les observations des pro- tubérances solaires par l'analyse spec- trale 353 FLAMMARION (C). — Disparition appa- rente presque totale des satellites de Jupiter 120 FLEURIiNT( E.).— Sur un cyanure double de cuivre et d'ammoniaque i()45 FOERSTER. — Remarques sur le proto- type international du mètre 4 ' 3 FORCRAND ( de ). — Sur le glycol disodé. . 1048 FORSYTH Major. — Considérations nou- velles sur la faune des Vertébrés du miocène supérieur dans l'ile de Sa- ( I"-^ ) MM. — Sur l'âge de la faune de Samos FOUQUÉ (F). — Reproduction arlificiclle d'un tracliyte micacé. (En commun avec M. Michel Lé<.'Y) — Kapport sur le concours du prix Delessc (Géolosie) F0VE.4UDE CORMELLES adresse un Mé- moire ayant pour titre : « L'état naissant des corps sortant de combi- naison, sous l'action des courants l'aies. 608 708 283 91-1 MM. Pages. électriques, au point de vue physio- logique ; actions électives » ioi5 FRANÇOIS adresse un Mémoire relatif à un système de torpille automobile. . . 7S1J FREIRE (Do.MiNGOS). — Sur les inocula- tions préventives de la fièvre jaune. . ■.'ij7 FRIEDEL (C). — Sur les élhers campho- riques et isocamphuriques, et sur la constitution des arides camphoriquos. Si5 — Rapport sur k; concours du prix Jecker (Chimie) 906 G GAILLOT. — Un prix lui est décerné dans le concours du |)rix Damoiseau (As- tronomie) 898 — Adresse ses remerciements à l'Acadé- mie 1016 GARNIER. — Une citation lui est accor- dée dans le concours du prix Montyon ( Médecine et Chirurgie ) 9^8 GARNIER (.IiiLEs). — Remarques sur le transport du fer et du nickel métalli- ques par le gaz oxyde de carbone. . . 189 GARROS (F.). — Sur une nouvelle pnrro- liiine : porcelaine d'amiante 864 GAUBERT. — Fonctions de l'organe pec- liniforme des scorpions. (En com- mun avec M. Charles Bmngniart .) . 1062 GAUDRY (Albert). — L'Ichthyosaiire de Sainte-Colombe 1 6g — Une excursion dans les montagnes Ro- cheuses 586 GAUTIER (Abjiand) l'ait hommage à l'A- cadémie de la 4° édition de son Ou- vrage « Sophistication et analyse des vins » 63 — Note accom|)agnanl la présentation de sa « Chimie biologique « 576 — Remarque relative à une observation de M. Rajei, sur la possibilité de photo- graphier la Lune durant son éclipse totale 735 — Sur la fixation de l'azote par le sol arable. (En commun avec M. Droitin.) 820 — Rapport sur le concours du prix Mon- tyon (Arts insalubres) gSo GAUTIER (Henri). — Sur la combinai- son directe des métaux avec le chlore et le brome. (En comniun avec M. Georges Charpy. ) 397 GAUTRELET. — Une citation lui est ac- cordée dans le concours du prix Mon- tyon (Médecine et Cliiruigie) ()28 GÉNEAU DE LAi\L4RLIÈ[lE. — Sur l'assi- milation spécifique dans les ombelli- fères 23 GEOLOGICAL SURVEY. — Le prix Cu- vier lui est décerné 954 GEKNEZ (D.). — Est porté sur la liste des candidats présentés par la Section de Physique pour la place laissée va- cante par le décès de M. Edmond Becquerel 714 — Recherches sur l'application de la me- sure du pouvoir rotatoire à la déter- mination de combinaisons formées par les solutions aqueuses de sorbiteavec les molybdates acides de soude et d'ammoniaque io3i GIARD (A.). — Sur l'i.iflWn (/c/Mrt (Link), parasite du ver blanc 269 — Sur le champignon parasite des Cri- quets pèlerins {Laclinidium acridio- riim Gd.) 8i3 GILB.VULT (Henri). — Variation de la force électromotrice des piles avec la pression 465 GILLES DE LA TOUKETTE. —Une partie du prix Lallemand (Médecine et Chi- rurgie) lui est décernée. (En commun avec M. H. Cathelineau. ) 936 GLEY. — Le prix Pourat (Physiologie) lui est décerné 943 — Le prix Martin-Damourette (Physiolo- gie) lui est décerné 948 GORGES (Ed.) adresse divers échantillons de conserves alimentaires, préparées par un procédé qu'il ne fait pas con- naître 281 GOSSART ( E.). — Remarques expérimen- ( '■ MM. Pages, talos sur une catégorie de phénomènes c.ipillaires, avec application à l'ana- lyse des liquides alcooliques el au- tres 537 COURSAT (ÉuouAUD). — Le prix Petit d'Ormoy (Sciences mathématiques) lui est décerné gSg — Adresse ses remerciements à l'Acadé- mie ioi6 GOUTTES (Fr.) adresse un Mémoire « sur les aérostats métalliques » l'ij GRAM.MONT (A. de). — Production ar- tificielle de la datholite 83 GRANDIDIER (Alfrkd ). — Rapport sur le concours du prix Savigny ( Analomie et Zoologie) ^26 GRANGER. — Sur un nouveau phosphure de cuivre cristallisé 1041 GRAWrrZ (S.). — Sur le noir d'aniline eu teinture par la voie sèche 746 GRÉHANT (N.). — Sur un nouvel appa- reil destiné à mesurer la puissance musculaire an — Mesure de la puissance musculaire chez les animaux soumis à un certain nom- bre d'intoxications. (En commun avec M. C/i. QuiiKjuaiid.) 2i3 — Recherche physiologique de l'oxyde de carbone, dans un milieu (pii n'en ren- ferme qu'un dix-millième '289 '4 ) MM. Pages. — La partie principale du prix Monlynn (Arts insalubres) lui est décernée.. . gSo — Adresse ses remerciements à l'Aca- démie 1016 GRIFFITHS (A.-B.). — Ptoma'ines ex- traites des urines dans quelques ma- ladies infectieuses 656 GRISON (Tu.) adresse une Note relative à l'efficacité des phosphates métallur- giques, pour combattre l'appauvris- sement du sol dans diverses cultures. 713 GRUVEL (A.). — De quelques phéno- mènes de reproduction chez les Cir- 1 bipèdes 706 GUIGNARD (LÉON). — Le prix Bordin (Botani(pie) lui est décerné 913 GUIGNET (Cil. -Ed.). — Transformation de l'acido gallique et du tannin en acide benzoïque 200 GUITEL (FitÉDÉRic). — Sur les mœurs du Gobiits minutiis 292 GUNTZ. — Action de la lumière sur le chlorure d'argent 72 GUY adresse un travail « sur le Sahara et la cause des variations que subit son climat depuis les temps historiques 0. 1078 GUYOU. — Un prix lui est décerné dans le concours du prix extraordinaire de six mille francs (Mécanique) 888 H UALLER (A.). — Combinaisons des cam- phres avec les aldéhydes. Sur un nou- veau mode de formation des alcoyl- camphres 22 — Sur les camphres cyanoalcoylés, cyano- benzoyle et cyanoorthotoluyle 55 HALPHEN (GEOuGES-HiiNRi). — Le prix .lean-Reynaud est décerné à l'ensemble de ses travaux g5g HATON DE LA GOUPILLIÈRE. - Obser- vations, à propos d'une publication récente de Sir William Thomson, sur le poleniiel d'un grillage composé de fils parallèles en nombre infini 627 HECKEL (Ed.). — Sur la germination des graines à' Araucaria BidwilU Hook et A . BrasiUensis Rich 816 HÉDON. — Une mention lui est accordée dans le concours du prix Montyon (Physiologie) gjO HENRY (Paul). — Synthèse directe des alcools primaires 368 HERMITE (H.) adresse une suite à ses Communications précédentes « Sur l'unité des forces en Géologie » 421 HEURTAULT. — Sur les marées de la baie de Saint-Malo 770 HIMBERT (A.) adresse un Mémoire sur un « indicateur du grisou » ioi5 HIND (J.-R.). — Éléments des comètes elliptiques de Swift (i 88g, VI)etSpi- taler (i8go, 'VH) ii3 HINRICHS (G.). — Calcul du volume mo- léculaire 36 — Einita se rapportant à la Note sur le cilcul des températures de fusion et d'ébullition des parafTmes normales, insérée dans les Comptes rendus de la séance du 1 9 mai 1 8g 1 48 - Adresse une Note relative à la tension ( 1 1 MM. Pages, de la vapeur d'eau saturée loi — Détermination mécanique de l'enchaî- nement des atomes de carbone dans les composés organiques 3i3 — Calcul de la chaleur spécifique des li- quides 468 — Calcul de la rotation magnétique du plan de polarisation de la lumière. . . 5oo — Détermination mécanique de la posi- tion des atomes d'hydrogène dans les composés organiques 743 — Calcul de la température d'ébullition des éthers isomériques des acides gras 79S HIRBEC donne lecture d'une Note sur les phénomènes électriques et la nature du feu jSi HOUDAS (J.). — Recherches sur la digi- taléine 648 HOVELACQUE ( Maurice ). — Sur la struc- ture du système libéro-ligneux pri- maire et sur la disposition des traces foliaires dans les rameaux de Lcpido- dendron selaginoïdes 97 HUBER adresse une Note relative à la for- mation des anneaux de Saturne 877 13 ) MM. P;i|;es. HUGO (Liiopoi.D) adresse une Note : « Sur une foi-mule relative au nombre •tï ». 481 — Adresse une Note « Sur une combi- naison relative aux décimales du nom- bre 7; 1) 6i3 — Adresse une Note « Sur l'ancienne disparition (1886) de l'étoile nouvelle d'Andromède » 877 IlUGOUNENQ. — Sur une toxalbumine sécrétée par un microbe du pus blen- norhagique. (En commun avec M. Eraud.) 145 IIUMBERT. — Le prix Poncelet (Géomé- trie) lui est décerné 888 — Adresse ses remerciements à l'Acadé- mie 10 16 IIUMBLOT (Prosper) adresse un Mémoire « Sur un nouveau système universel d'Astronomie u 1078 HURMUZESCU (D.). — "Vibration d'un fil traversé par un courant électrique continu i'.i5 HUXLEY (Tii.) fait hommage à l'Acadé- mie d'un Volume portant pour titre : (( Les Sciences naturelles et l'Éduca- tion » l'-ïo INSTITUT (L') DES Mines de Saint-Pé- tersbourg adresse la collection com- plète de ses Bulletins et de ses Mé- moires JANSSEN (J.). — Note sur un projet d'Ob- servatoire au mont Blanc 179 — Note sur l'Observatoire du mont Blanc. 573 — Remarques sur la Communication de M. G. Rayel « Observations de l'é- clipse totale de Lune du i5 novembre 1891, à l'Observatoire de Bordeaux.» 736 JOANNIS. — Action du sodammonium et du potassammonium sur quelques mé- taux 795 JOBERT. — Sur la résistance du virus ra- bique à l'action du froid prolongé. . . 277 JOLY (A.). — Action de la lumière sur le peroxyde de ruthénium G93 — Sur quelques combinaisons salines des composés oxygénés du ruthénium in- férieurs aux acides ruihénique et hep- taruthénique G94 C. K., 1891, i- Semeslre. (T. CXIII.) — Le prix La Gaze (Chimie) lui est dé- cerné 911 — Adresse ses remerciements à l'Acadé- mie loiG JOUBIN (L.). — Un encouragement lui est accordé dans le concours du prix da Gama Machado (Anatomie et Zoo- logie 1 927 JOURDAN. — Le grand prix des Sciences physiques (Anatomie et Zoologie) lui est décerné 928 — Adresse ses remerciements à l'Acadé- mie 1016 JUMELLE (Henri). — Le prix Montagne (Botanique) lui est décerné 920 JUNGFLEISCII (E.). — Note sur les iso- cinchonines. ( En commun avec M. E. Léger.) 65 1 ( 'H^ ) R MM. Pages. KLUMPKE (M"''D.). — Observation delà comète Tempel-Swift, faite à l'Obser- vatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Est) 456 — Observations de la planète Borrelly (Marseille, 27 novembre i8gi), faites à l'Observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Est) 838 KQENIGS ( G. ). — Sur les systèmes conju- gués à invariants égaux 1 02a KONDRIAWTZEFF adresse un Volume contenant les résultats de nombreuses recherches géologiques dans la région MM. Pages. des usines MallzefT 161 KONOVALOFF. — Action de l'acide nitri- que dilué sur le nononaphtène io52 KRONECKER. — Sur le nombre de racines communes à plusieurs équations si- multanées 1006 KUNCKEL D'HERCULAIS. - Contribu- tionsà l'histoire naturelle d'une Coche- nille, le Rliizœrus falsifer Kiinck., découverte dans les serres du Muséum et vivant sur les racines de la vigne en -Algérie. (En commun avec M. Fié- délie Salihn. ) 227 I. LABATUT. — L'absorption et la photo- graphie des couleurs 126 L.ABBÉ (Alphonse). — Contribution à l'étude des Hématozoaires. Sur les Hématozoaires de la grenouille 479 LABBÉ (D.). — Sur l'ozone considéré au point de vue physiologique et théra- peutique. (En commun avec M. Ou- din.) 14 I LACAZE-DDTHIERS (H. de). — Note sur l'expérience d'Ostréiculture qui se poursuit dans le vivier du laboratoire de Roscoff 286 — Sur le laboratoire Arago 58 1 LACHAUD. — Recherches sur le thal- lium. (EncommunavecSI. £eyjier/'e.). 196 LACROIX (A.). — Sur l'existence de îa leucile en veinules dans un basalte du mont Dore 761 — Sur la formation de cordiéritedans les roches sédimenlaires fondues par les incendies des houillères de Commenlry (Allier) 1060 LAFONT (J.). — Action de l'acide ben- zo'i'qiie sur l'essence de térébenthine. (En commun avec M. BoucliarUat . ). 55i L.AILLET adresse un Mémoire « Sur les causes qui ont déterminé le dernier cyclone de la Martinique >> 4 '2 LANDERER (J.-J.). — Sur l'éclipsé par- tielle du premier satellite de Jupiter par l'ombre du deuxième Jo i LANGLEY (S. -P.). — Recherches expéri- mentales aérodynamiques et données d'expérience 59 LANGLOIS (Marcellin) adresse une Note intitulée : « Études thermo- chimiques du carbone, de l'ox-ygène, de l'hydrogène, servant pour la déter- mination des données Ihermocliimi- ques de la Chimie organique » 767 LANNELONGUE. — Méthode de transfor- mation prompte des produits tuber- culeux des articulations et de certaines autres parties du corps humain 29 — Un prix Montyon (Médecine et Chirur- gie) lui est décerné 928 LAPPARENT (A. de). — Sur la chrono- logie des roches éruptives de Jersey. 6o3 LAURENT (Em.). — Sur la fixation de l'azote libre par les plantes. (En commun avec M. Th.ScIdœ.sing f\\s,). 776 — Observations au sujet d'une Note de MM. Armand Gautier et R. Droui/i : « Sur la fixation de l'azote libre par le sol arable. » (En commun avec M. Th. Sridœsing fils. ) 1039 LAURENT (J. ) adresse une Note portant pour titre : « De la chaleur spéci- fique du chlorure d'ammonium, et de ses conséquences au point de vue de la loi de Dulong et Petit et de la loi de Wœstyn » 102 LÉ.AUTÉ est adjoint à la Commission chargée d'examiner les communi- cations relatives aux aérostats 184 ( I' MM. Pages. LE CADET (G.). — Observations de la comète VVolf (18S4, III), faites à réqiialorial de l'Observatoire de Lyon. 386 — Observations de la comète Wolf ( i884<",lll), faites à l'équatorial coudé (o'",36)de l'Observatoire de Lyon. .. 4°' LECIIARTIER (G.) — Sur les variations de composition des topinambours, au point de vue des matières minérales. 423 — Variation de composition des topinam- bours, aux diverses époques de leur végétation. Rôle des feuilles 4 J' LE CHATELIER (H.) — Sur des essais de reproduction des roches acides. . . 370 — Sur les borates métalliques io34 LECHIEN. — Une mention honorable lui est accordée dans le concours du prix Montvon {'Arts insalubres).' gjo LECOQ DÉ BOISBAUDRAN. — Remarques sur l'histoire de la sursatuiation. . . . 832 LE DKKTU. — Sur l'implantation de frag- ments volumineux d'os décalcifié, pour combler les pertes de substance du sc|uelette 704 LEDUC (A.). — Sur un nouvel hydrure de cuivre et la préparation de l'azote pur 71 — Sur la composition de l'air atmosphé- rique. Nouvelle méthode en poids. . . 129 — Sur les densités de l'oxygène, de l'hydrogène et de l'azote 186 — Sur la dilatation du phosphore et son changement de volume au point de fusion 25<) LEFÈVRE (J.). — Sur le pouvoir diélec- trique 688 LEFEVRE (Julien). — Au lieu de Julien Lefebvre imprimé par erreur, page 668, ligne 5 (séance du 16 novembre 1891). Voir Errata se rapportant à cette Communication ^86 LE FORT. — Une mention honorable lui est accordée dans le concours du prix Lallemand (Médecine et Chirurgie). (En commun avec M. Debierre.).. . . g36 LÉGER (E.). — Note sur les isocincho- nines. (En commun avec M. E.Jung- Jleisch.) ^ 65i LE GOARANT DE TROMELIN. — Sur les causes originelles des cyclones et sur leurs signes précurseurs 535 LEGRAIN. ~ Une mention honorable lui est accordée dans le concours du prix Lallemand (Médecine et Chirurgie) ... 936 17 ) MM. Pages. LELIEUVRE. — Sur les surfaces à géné- ral rices rationnelles 635 LELOUTRE. — Le prix Fourneyron lui est décerné 894 LE MOULT. — Le parasite du hanneton. 272 LÉOTARD (J.). — Observation de la co- mète Wolf 35o LEPIERRE (C). — Recherches sur le tlialliura. (En commun avec M. La- c/iriltd.) 196 LÉPINE (R.). — De la glycolyse du sang circulant dans les tissus vivants. (En commun avec M. Harrat.) 118 — Sur quelques variations du pouvoir glycolytique du sang et sur un nou- veau mode de production expérimen- tale du diabèle. (En commun avec M. Barrai. ) 729 — Sur les variations des pouvoirs glyco- lytique et saceharifiant du sang dans l'hyperglycémie asphyxique, dans le diabète phloridzique et dans le diabète de l'homme, et sur la localisation du ferment saceharifiant dans le sérum. (En commun avec M. Barrai.) 1014 LE ROUX (F.-P.). — Recherches sur la cause de la diathèse rhumatismale. . . 490 LEROY (C.-J.-A.). — Un moyen simple de vérifier le centrage des objectifs du microscope 639 LEROY(J.-A.). — Action duperchlorure de phosphore sur les méthylnaphtylcé- tones; naphtylacétylènes a et [î io56 LESAGE (Pierre). — Sur la quantité d'amidon contenue dans les tubercules du Radis 373 — Une mention honorable lui est accordée dans le concours du prix Montyon ( Physiologie) 936 — Adresse ses remerciements à l'Aca- démie 1016 LESSKA (Fr.) adresse une Note d'Analyse mathématique 837 LETEUR. — Sur les bromostunnales. . . . 540 LEVEAU (G.). — Tables de Vesta 681 LÉVY (.Maurice). — Note sur les tra- vaux de Pierre-Prnsper Boileiiu. . . . 409 — Rapport sur le concours du prix Mon- tyon ( Mécanique ) 892 — Rapport sur le concours du prix Dal- mont (Mécanique) 893 LÉVY (Michel). — Reproduction arti- ficielle d'un trachyte micacé. (En commun avec M. F. Fouqiié) 283 ( "'^^ ) MM. Pages. LEZÉ. — Dosage de la matière grasse dans les produits du lait. ( En commun avec M. Alliird. ) C54 LIOUVILLE (R.). — Sur les intégrales du second degré dans les problèmes de Mécanique 838 LIVACHE (AcH.). — Étude des produits solides résultant de l'oxydation des MM. Pages, huiles siccatives 1 36 LONDE. — Une citation lui est accordée dans le concours du prix Montyon (Médecine et Chirurgie). (En com- mun avec M. Blncli. ) 928 LORTET (L. ). — Recherches sur les mi- crobes pathogènes des vases de la mer Morte 221 M MAGNIN (Ant.). — Sur quelques effets du parasitisme chez les végétaux. . . . 784 — Errata è^ rapportant à cette Commu- nication 878 MAHLER (Pierre). — Sur une modifica- tion de la bombe calorimétrique de M. Bcrthcht, et sur la détermination industrielle du pouvoir calorifique des combustibles 774 — Sur la distillation de la houille 862 — Errata se rapportant à cette Commu- nication I08'2 MALAQUIN (A.). — Étude comparée du développement et de la morphologie des parapodes chez les Syllidiens... 45 — Sur riiomologie des appendices pé- dieux et céphaliques chez les Anné- lides i55 MALBOT (A.). — Sur la formation d'io- dures d'ammoniums quaternaires, par l'action de la trimélhylamine en so- lution aqueuse concentrée, sur les éthers iodhydriques de divers alcools primaires et d'un alcool secondaire. (En commun avec M. H. Malbot.). . 554 MALBOT (H.). — Sur la formation d'io- dures d'ammoniums quaternaires, par l'action de la triméthylamine, en so- lution aqueuse concentrée sur les éthers iodhydriques de divers alcools primaires et d'un alcool secondaire. (En commun avec M. J. Malbot.). . 554 MALLARD. — Sur une nouvelle espèce minérale, la boléite. (En commun avec M. Cianenge.) 5 19 MANGLN (L. ). — Observations sur la mem- brane cellulosique 10G9 MANUEL-PERIER, à propos d'une Com- munication de M. Paqid'lin sur une nouvelle disposition du thermo-cau- tère,rappelle qu'il avait fait lui-même breveter, en 1890, un appareil dans lequel le manche reçoit de la souffle- rie un courant d'air réfrigérant 3 19 MARCANO (V.). — L'ammoniaque dans l'atmosphère et dans les pluies d'une région tropicale. (En commun avec M. J. Miintz. ) 779 MARCHAL (P.). — Sur l'appareil excré- teur des Caridides et sur la sécrétion rénale des Crustacés 223 MARCHAND (Em.). — Observations des taches et des facules solaires, faites à l'équatorial Brunner (o"',i8) de l'Observatoire de Lyon, pendant le premier semestre de l'année 1891 i;3 MAREY. — Le vol des insectes étudié par la Photochronographie 1 5 — Emploi de la Chronophotographiepour l'étude des appareils destinés à !a lo- comotion aérienne G 1 j — Est adjoint à la Commission chargée d'examiner les Communications rela- tives aux aérostats 184 — Rapport sur le concours du prix Mon- tyon (Physiologie) 936 MARION (A. -F.). — Travaux de Zoologie appliquée, effectués à la station ma- ritime d'Endoume, durant la cam- pagne 1S90 181 MARKOFF (André). — Sur les équations différentielles linéaires. 685, 790 et 1024 MARRE ( Aristide) adresse une Note éta- blissant que La Condamineest né, non pas le 28 janvier 1701, mais le 27 jan- vier 333 MARTINAND(V.).— InQuence des rayons solaires sur les levures que l'on ren- contre à la surface des raisins 782 MARTY (A.) adresse une Communication relative à un traitement des maladies parasitaires de la vigne et des plantes en général 3y8 ( " MM. Pages. MASCART. — Notice sur Wilhelm Wc- ber io5 — Sur le retard des impressions lumi- neuses 180 — Informe l'Académie qu'il vient d'assis- ter à une Conférence de la Commis- sion polaire internationale, réunie à Munich le 3 septembre pour la clô- ture de ses travaux 877 — Sur l'aberration 571 — Rapport sur le concours du prix La Caze (Pliysique) 901 — Sur un réseau oculaire looi MASSIN. — Sur des mesures de capacité, de self-induction et d'induction mu- tuelle, effectuées sur des lignes aé- riennes (iS MASSOL(G. ). — Données thermiques sur l'acide malique actif et les malates de potasse et de soude Soo ~ Étude thermique des acides organiques bibasiques; influence de la fonction alcool 1047 MASSON (Paul) adresse un projet de dis- positif destiné à éviter les collisions entre les trains de chemins de fer. . . 3G5 MATIGNON (W.-C). — Sur les acides parabanique et oxalurique 198 — Chaleurs de combustion et de forma- tion des benzines nitrées. (En com- mun avec M. Berthelot. ) 2 {6 — Sur une différence caractéristique entre les radicaux alcooliques substitués liés au carbone et à l'azote 55o — Sur la chaleur de formation de l'hydra- zine et de l'acide azothydrique. (En commun avec M. Bertlielot.) 672 — Errata se rapportant à celte Commu- nication 7riS MAUPAS. — Sur le déterminisme de la sexualité chez V Hydralina senta 388 MAUPEOU (DE). — Le prix Plumey (Mé- canique) lui est décerné 892 MAURY (A.) adresse une Note relative à un projet de modification du théodo- lite, pour la mesure des angles avec une grande approximation 390 MENDELSSOHN (Maurice). — Sur les types pathologiques de la courbe de secousse musculaire 2gG MERCADIER (E.). — Sur la détermina- tion des constantes et du coefficient d'élasticité de l'acier-nickel 33 — Est porté sur la liste des candidats pré- •9) MM. Pages. sentes par la Section de Physique pour la place laissée vacante par le décès de M . Edmond £ec(jiierrl 714 MERLATEAU adresse la description et le croquis d'un «aspirateur pour mines». 1016 MEUNIER adresse un complément à ses précédentes Communications sur les moyens propres à assurer la sécurité des chemins de fer -1 1 3 MEUNIER (I.).— Le prix Jecker (Chimie) est partagé entre lui et M. Bélinl... 910 — Adresse ses remerciements à l'Acadé- mie 1016 MEUNIER ( Stanislas). — Sur une pluie de pierrailles calcaires récemment survenue dans le département de l'Aude 100 — Examen d'échantillons de fer natif d'o- rigine terrestre, découverts dans les lavages d'or des environs de Bere- zowsk. (En commun avec }A.Daubrée.) 172 MIGNOT (L. ) adresse une Note concer- nant l'emploi de la potasse pour la destruction du Phylloxéra et la régé- nération de la vigne 365 MILLOT-CARPENTIER adresse une Note intitulée : « De la galvanotuberculose ; méthode pour obtenir la destruction du bacille de Koch et des autres élé- ments microbiens pathogènes dans les tissus » 407 MILNE-ED'WAR DS( A. ). — Estélu membre de la Commission nommée pour l'at- tribution d'une somme provenant de la fondation Leconte 681 — Présente les trois volumes qui consti- tuent la partie zoologique de la Mission scientifique du cap Horn 733 — Rapport sur le concours du prix Gay ((jéographie physique) 949 — Rapport sur le concours du prix Petit d'Ormoy (Sciences naturelles) 960 — Rapport sur le concours du prix de la fondation Leconte 962 MINISTRE DE LA GUERRE ( M. LE) adresse vingt-trois feuilles des Cartes de France et de Tunisie au itj-ôVïïô' ®' de l'Algérie et de Tunisie au -~tô en couleur» 120 — Invite l'Académie à lui désigner deux de ses Membres pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'É- cole Polytechnique, pour l'année 1891- 1892 789 ( I I20 ) MM. Pages. MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE ET DES BEAUX-ARTS (1\L le) adresse une ampliation d'un Décret par lequel M. le Président de la République ap- prouve l'élection de M. Alfred Putier, dans la Section de Physique jSg MINISTRE DU COMMERCE, DE L'INDUS- TRIE ET DES COLONIES (M. le) invite l'Académie à lui présenter une liste de candidats pour la chaire de Physique appliquée aux Arts, au Con- servatoire des Arts et Métiers, de- venue vacante par le décès de M. Ed- mond Becquerel 68i MIRINNY (L.) adresse une nouvelle Note sur l'heure universelle 438 MIREUR. — Le prix Bellion (Médecine et Chirurgie) est partagé entre lui et M. Carlier 934 MITROPHANOW ( P. ). — Sur la formation du système nerveux périphérique des vertébrés 65() MOISSAN (Henri). — Étude du tétraio- dure de carbone 19 — Étude des phospho-ioduresdebore. . . 624 — Préparation et propriétés des phos- phures de bore 726 — Réponse à une Note de M. Besson sur les phosphures de bore 787 — Rapport sur le concours du prix La Caze ( Chimie ) 911 MOITESSIER (J.). - Sur la transforma- tion de l'hémoglobine oxycarbonée en méthémoglobine, et sur un nouveau procédé de recherche de l'oxyde de MM. Pages, carbone dans le sang. (En commun avec M. Bertin-Sans. ) 210 — Errnta se rapportant à cette Commu- nication 335 MONIEZ ( R. ). — Le Gymnnriijnchus rep- taiis Rud. et sa migration 870 MOUCHEZ. — Observations des petites planètes, faites au grand instrument méridien de l'Observatoire de Paris, pendant le deuxième semestre de l'année 1890 et le premier trimestre de l'année 1891 109 — Troisième réunion du Comité interna- tional de la Carte du Ciel. Présentation des Procès-Verbaux 112 — Présentation du deuxième volume du Catalogue de l'Observatoire de Paris. Sgj — Présentation des « Observations de né- buleuses et d'amas stellaires » deM. Bi- f^mirdan Sgg MOUCHOT. — Le prix Francœur lui est décerné 887 — Adresse ses remerciements à l'.^cadé- mie 1016 MOYNIER DE VILLEPOIX. - Sur iac- croissement de la coquille chez \' Hé- lix nspersa 817 MULLER (E.) adresse un Mémoire relatif à la locomotion aérienne : analyse et synthèse 536 MUNTZ (.\.). — L'ammoniaque dans l'at- mosi)hère et dans les pluies d'une région tropicale. (En commun avec M. f. Marcano. ) 779 N NADALON (E.) adresse la description d'un instrument qui permettrait d'é- valuer le diamètre d'une tige à -pj-ô ou yj-jj de millimètre près 35o NEPVEU (G.). — Un encouragement lui est accordé dans le concours du prix Bréant (Médecine et Chirurgie) g3i — Adresse ses remerciements à l'Acadé- mie 1016 NETTER. — Une citation lui est accordée dans le concours du prix Montyon ( Médecine et Chirurgie) 928 NEWTON (H.-A.). — Document relatif à la trajectoire suivie par la météorite d'Ensisheim en i4g2 23} NORDENSKIOLD annonce qu'il a entre- pris la publication des Lettres et Mé- moires inédits de Scheele -88 o OCAGNE (d'). — Une mention honorable lui est accordée dans le concours du prix Dalmont (Mécanique) 893 OSMOND (F.). — Recherches calorimé- ( ' 121 ) MM. Pages. Iriques sur l'étal du silicium et de l'a- luminium dans les fers fondus 'i-'\ OUDIN. - Sur l'ozone considéré au point de vue physiologiqueet thérapeutique. MM. Pages- (En commun avec M. D. Labbc.) ... i4 i OUVRARD (L.). — Recherches sur les zirconates alcalino-terreux 80 PAINLEVÉ. — Remarque sur une Coni- munication de M. Markoff, relative à des équations différentielles linéaires. 73 819 833 ■232 93i 888 loiG MM. Fagea POMEL. — Les formations éocènes de l'Algérie. (En commun avec M. Fi- clieur.) iG POTIER (Alfued). — Est porté sur la liste des candidats présentés par la Section de Physique pour la place laissée va- cante par le décès de M. Edmond Becquerel 714 — Est élu membre de la Section de Phy- sique, en remplacement de M. Ed- niond Bec(iucrel 73 [ POUCHET (G.j. — Nouvelle liste d'é- chouements de grands Cétacés sur la côte française. (En commun avec Jl. H. Beauregard.) 810 — Sur le II régime » de la Sardine océa- nique en i8go 1064 POULENC (C). — Surun nouveau com- posé gazeux : le pentalluorure de phosphore 75 PRILLIEUX. — Sur la Muscardine du Ver blanc. (En commun avec M. Dela- croix.) 1 38 — Sur la pénétration de la Rhizoclone vio- lette dans les racines de la Betterave et de la Luzerne 1072 PRITCHARD. — Note sur les effets de dif- fraction produits par les écrans placés devant les objectifs photographiques et ordinaires 101 (i Q QUATREFAGES (uej. — Est élu membre de la Commission nommée pour l'at- tribution d'une somme provenant de la fondation Leconte 681 — Observations relatives à une Communi- cation de M. F. Rcgnault : « Du rôle du pied comme organe préhensible chez les Indous » 873 QUENISSET (F.) adresse une observation de Jupiter, pendant le passage du troisième satellite devant la planète.. Sgo QUINQUAUD (Cil.).— Mesure de la puis- sance musculaire chez les animaux soumis à un certain nombre d'intoxi- cations. (En commun avec M. iV. Gréliant 2 1 3 R RAMBAUD. — Observations de la comète Wolf, faites à l'Observatoire d'Alger, au télescope de o"', 3o d'ouverture. (En commun avec M. Sy. ) RANVIER. — Rapport sur le concours du grand prix des Sciences physiques. . . — Rapport sur le concours du prix daGama Machado (.\natomie et Zoo- 494 92 3 logie ) 927 R.4TEAU. — Sur les turbo-machines 463 — Théorie des turbo-machines 637 RAVET-DUMESNIL adresse une Commu- nication relative à divers dispositifs destinés à prévenir les rencontres des trains de chemins de fer 3ij8 RAYET (G.). — Observation de l'éclipsc ( 1123 ) MM. Pages. totale de Lune du rj novembre iSiji à l'Observatoire de Bordeaux 733 — Le prix Janssen lui est décerné gno — Adresse ses remerciements à l'Acadé- mie lOlfp RAYMOND (F.). — Une partie du prix Bellion (Médecine et Chirurgie) lui est décernée gjG REBOUL (E. ). — Recherches sur les bu- tylènes monobromés 58r) RECOURA (A.). — Sur le sulfate vert, solide, de sesquioxyde de chrome , . . 85; — Sur les étals isomériques du sulfate de sesquioxyde de chrome loS; REGNAULT (Félix). — Du rôle du pied comme organe préhensile chez les Indous S; I RIBARD (P.) adresse une Communication relative à divers dispositifs, destinés à prévenir les rencontres des trains de chemins de fer 39S RIB.AUCOUR (A.). — Sur les systèmes cy- cliques 3o4 et 32 ; RICCO (A.). — Variations périodiques en latitude des protubérances solaires. . 25 j — Tremblements de terre, soulèvement et éruption sous-marine à Pantellaria. jJS RILLET (Augustin) adresse une Note sur les explosions de grisou ici 5 MM. Pages. RIVIÈRE (ÉMiLi;). — Le prix Trémont lui est décerné 958 RODET (A.). — De l'existence simulta- née, dans les cultures de Staphylo- coque pyogène, d'une substance vac- cinante précipitable par l'alcool et d'une substance prédisposante soluble dans l'alcool. (En commun avec M. /. Cimi-niorit.) 43'^ ROGER. — Atrophie musculaire progres- sive expérimentale 5Go ROLLET adresse une Note relative à la théorie des polvèdres 3(jo ROMBURGH (P. van). — Sur l'action de l'acide azotique sur l'ortho-anisidine diméthylée âoii ROMMIER (A.). — Sur la levure du vin. 386 ROULE (Louis). — Sur le développement du mésoderme des Crustacés et sur celui de ses organes dérivés i53 — Sur les premières phases du dévelop- pementdes Crustacés édriophthalmes. 868 ROUSSEAU (G.). — Action de l'eau sur les sels basiques de cuivre. (En com- mun avec M. G. Tite.) 191 — Sur de nouveaux oxychlorures fer- riques cristallisés 542 — Sur la formation d'hydrates salins aux températures élevées 643 SAB.ATIER (Paul). — Sur le séléniure de silicium i32 SAINT-RE.MY (G.).— Sur le système ner- veux des Monocotylides aaS SALIBA (Frédéhic). — Contributions à l'histoire naturelle d'une Cochenille, le Rhizœcus jdtcifcr Kunck., décou- verte dans les serres du Muséum et vivant sur Its racines de la vigne en Algérie. (En commun avec M./. A««f- kel tl'Herciilai.s.) 22- SANCHEZ-TOLEDO. — Une mention lui est accordée dans le concours du prix Monlyon (Médecine et Chirurgie). (En commun avec M. Veillon.) 928 SAPORTA (G. DE). — Sur les plus an- ciennes Dicotylées européennes obser- vées dans le gisement de Cercal, en Portugal 249 SARRAU est présenté par rAcadémie pour faire partie du Con.seil de perfection- C. R., tSgi, 3' Semestre. (T. CXIII.) nemenl de l'École Polytechnique pen- dant l'année 1891-1892 SSj SCHÉRING (Ernest). — Sur les inclino- niètres à induction 238 SCHNEIDER (A.). — Sur le système arté- riel des Isopodes 3iG SCHEURER-KESTNER. — Sur les acides polymères de l'acide ricinoléique. . . 201 SCHLŒSING (Th. fils). — Sur la fixa- tion de l'azote libre par les plantes. (En commun avec M. Ein. Laurent.). 776 — Observations au sujet d'une Note de SLM. Armand Gautier et R. Drouin « Sur la fixation de l'azote par le sol arable ». (En commun avec l\L Em. Laurent.) lojg SCHNEIDER (A.). — Sur les appareils cir- culatoires et respiratoires de quelques arthropodes 94 SCHULHOF. — Un prix lui est décerné dans le concours du prix Damoiseau .49 MM. Pages. ( Astronomie) 898 — Adresse ses remerciements à l'Acadé- mie 1016 SCHUTZENBERGER (P.). — Sur la vola- tilité du nickel sous l'influence de l'acide chlorliydriqiu! 177 SENET (E.) rappelle que, le 9 mars i«8">, il annonçait avoir obtenu l'aluminium en faisant arriver un courant élec- trique pendant la fusion ignée de l'a- luminate de soude et du chlorure de sodium 7(>7 SERRANT (E.) adresse une Note relative à une culture de pommes de terre à grand rendement C66 SERRET (Paul). — Sur une propriété d'in- volution, commune à un groupe plan de cinq droites et à un système de neuf plans 3-26 et 347 — Le prix Gegner lui est décerné, pour l'année 1 89 1 959 SEYEWETZ ( .Ùph.).— Action de la phé- nylliydrazine sur les phénols 264 SIFFERT (DoM Et.). — Remarques sur les conditions dynamiques du déve- loppement des queues cométaires ... 32 1 SISLEY (P.). — La soie nitrée. (En com- mun avec M. Le'o Fignon.) 701 SOCIÉTÉ H0LLAND.4.ISE DES SCIENCES DE HARI.E.\1 (La) adresse les pro- grammesdes diversesquestionsqu'elle a mises au concours, pour l'année 1 892 et pour l'année 1 898 385 ■■^1 ) MM. PngRS. SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE DE MULHOUSE ( La) adresse les programmes des prix proposés par elle, pour être décernés en 1892 385 SOLLIER. — Une mention honorable lui est accordée dans le concours du prix Lallemand (Médecine et Chirurgie). (En commun avec M. Colin.) 986 SOULIER. — Une mention lui est accor- dée dans le concours du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) 928 — Adresse ses remerciements à l'Acadé- mie 1016 STAS. — Sa mort est annoncée à l'Acadé- mie 101 'l STEFANI (Charles de). — Nouvelles ob- servations géologiques sur l'île de Sardaigne C06 STROOBANT. — Recherches expérimen- tales sur l'équation personnelle dans les observations de passage 4^7 SU ARES (E.) adresse une Communication relative à divers dispositifs, destinés à prévenir les rencontres des trains de chemins de fer 398 SY(F.). — Observations rie la nouvelle planète Charlois (28 août), faites à l'équntorial coudé de l'Observatoire d'Alger ioo — Observations de la comète Wolf, faites à l'Observatoire d'Alger, au télescope de on',5o d'ouverture. (En commun avec M. Rrinihaud.) 494 TACCHINI (P.). — Résumé des observa- tions solaires, faites à l'Observatoire duCollège romain pendant le deuxième trimestre de 1891 82 3 — Sur la distribution en latitude des phé- nomènes solaires observés à l'Obser- vatoire royal du Collège romain pen- dant le premier semestre 1891 367 — Résumé des observations solaires faites à l'Observatoire royal du Collège ro- main, pendant le troisième trimestre de 1 89 1 769 TEGUOR adresse la démonstration d'un théorème relatif à la théorie des nombres 569 TISS.4ND1ER (G.). — Sur le cyclone do la Martinique du 18 août 1891 421 TISSERAND (F.). — Sur l'inégalité lunaire à longue période due à l'action de Vénus, et dépendant de l'argument /-Hi6i'— 8/" '. 5 — Sur l'accélération séculaire de la Lune et sur la variabilité du jour sidéral. . 667 — Rapport sur le concours du prix La- lande (Astronomie) S97 — Rapport sur le concours du prix Da- moiseau (Astronomie) 898 — Rapport sur le concours du prix Valz (Astronomie) 900 TITE (G.). — Action de l'eau sur les sels basiques de cuivre. (En commun avec M. G. Rousseau.) 191 TOMMASI (D.). — Accumulateur élec- trique multitubulaire 466 ( " MM. Pages. TONDINI informe l'Académie qu'un synode général des Arméniens catlioliques a décidé l'adoption du calendrier gré- gorienà la place du calendrier julien. 5i2 TOQUÉ. — Le prix Monlyon (Slalislique) lui est décerné. (En commun avec M. Chcysson.) goj TRONCET (L.) adresse une Note relative à un instrument qu'il nomme « tota- lisateur » 7 Ji TROUESSART. — Sur une phtiriase du cuir chevelu, causée, chez un enfant de cinq mois, [lar le Phtlrius iiigiii- nalis 1067 t,-. ) MM. Pages. TROUVÉ (G.) adresse une j Étude sur la navigation aérienne. Hélicoptère élec- trii|ue captif. Aviateur générateur- moteur-propulseur » 3'2I — Soumet au jugement de l'Académie une « Étude sur un nouveau système de navigation maritime avec pile à eau de mer » 344 — Sur un modèle de fontaine lumineuse. 697 TROUVELOT (E.-L.). — Chute d'une protubérance solaire dans l'ouverture d'une tache 4^7 TSCllERNING. — Le prix Barbier (Méde- cine et Chirurgie) lui est décerné. . . 98 1 VAILLANT (Léon). — Le prix Petit d'Or- moy (Sciences naturelles) lui est dé- cerné 960 — Adresse ses remerciements à l'Aca- démie loiG "VAN TIEGHEM. — Rapport sur le con- cours du prix Montagne (Botanique), g'-o VEILLON. — Une mention honorable lui est accordée dans le concours du prix Montyon( Médecine etChirurgie). (En commun avec M. Saiiclicz-Toledo.). 928 VENUKOFF (le Général). — De l'état ac- tuel des travaux géodésiques et topo- graphiques en Russie 844 VERNEUIL. — Rapport sur le concours du prix Montyon (Médecine et Chi- rurgie) 928 — Rapport sur le concours du prix Bréant (Médecine etChirurgie) 93 1 — Rapport sur le concours du prix Go- dard (Médecine et Chirurgie) 932 — Rapport sur le concours du prix Bel- lion ( Médecine et Chirurgie) 93/1 VÈZES. — Sur les sels iodoazotés et bro- moazotés du platine 696 VIGNON (LÉO). — Point de fusion de cer- tains systèmes binaires organiques (carbures d'hydrogène) i33 — Point de fusion de certains systèmes binaires organiques. Fonctions di- verses 471 — La soie nitrée. (En commun avec M. P. Sisley.) 701 — Le pouvoir rotatoire de la soie 802 VILLIERS (A.). — Sur le mode d'action du ferment butyrique dans la trans- formation de la fécule en dextrine. . . i4i VIOLEE (J.). — Est porté sur la liste des candidats présentés par la Section de Phy.sique pour la place laissée vacante par le décès de ^\. Edmond Becquerel. 714 — Est présenté par l'Académie pour la chaire ^6 Physique appliquée aux Arts, vacante au Conservatoire des Arts et Métiers 83G — Le prix La Caze (Physique) lui est dé- cerné 90 1 — Adresse ses remerciements à l'Acadé- mie 1 0 1 fi VIRÉ (A.). — Sur une exploitation néoli- thique de silex d'un type nouveau. . . 711 VOGEL. — Le prix Valz (Astronomie) lui est décerné 900 VUILLEMIN (Paul). — Sur les effets du parasitisme de VUstilago oiitliemrum. 662 WADA. — Tremblement de terre du 28 octobre iSgi dans le Japon cen- tral "WALLICH. — Une mention honorable lui w 1076 est accordée dans le concours du prix Godard (Médecine et Chirurgie). . . . WEDENSKY (N.). — Dans quelle partie de l'appareil neuro-musculaire se pro- 933 ( 1126 ) MM. Pages, duit l'inhibition? 8o5 WERTHEIMER (E.)- — Sur le rejet, par le foie, de la bile introduite dans le sang 33i WILLEM (Victor). — Sur la structure des ocelles de la Lilhobie 43 WILLM (Ed.). — Sur des eaux sulfatées ■ ferrugino-aluminiques acides des en- ■ -■" virons de Rennes-les-Bains (Aude). . 87 WINOGRADSKI (S.). — Sur la formation et l'oxydation des nitrites pendant la nitrification .89 MM. Pages. WOLF (Charles). — Résumé d'un Rap- port verbal sur une Noie de M. le prince de Tourfinistanoff, intitulée : « Le calendrier vérificateur » 73 1 — Résumé d'un Ra[iport verbal sur une Note de !\L de Coliorne, intitulée : « Le Régleur solaire » 732 — Rapport sur le concours du prix Janssen ( Astronomie) 900 WOLFBAUER (E.) adresse une Note sur un nouveau procédé d'extraction 'de l'aluminium 63 ZALIKIEWICZ (C.) adresse une Note con- cernant la réforme du service télé- graphique 3G5 ZAMBACO. — Une mention honorable lui est accordée dans le concours du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) de l'année 1891 928 ZENGER (Ch.-V.) adresse une Note inti- tulée : « Parallélisme de la vitesse du vent, des perturbations magnétiques et des aurores boréales en 1888 u. . . C6G ZURCHER(CH.)adresse une Noie intitulée : « Recherche de la loi de succession des nombres premiers » 376 GAUTHIER-VILLARS KT FILS, 17560 IMPRIMELRS-LlBniinES DES COMPTES RENDUS DES SEANCES DE l'aCADÉVIE DES SCIENCES. Paris. — Quai des Graiids-Augustins, 55. Date Due APR 1 51iiJ/ illlliiiliiiiiiiiiiiïiiiiii 3 2044 093 253 946 WM '-tmi /. ma i.\ ■' jâ. é 7*/J /, '.* ^: