X. .^ '^^% ^ ^1Ê. SjÛZ.%' HARVARD UNIVERSITY. L I B R A R Y MUSEUM OF COMPAEATIVE ZOÔLOGY. GIFT OF ALEX. AGASSI Z. Âa^n 'ay/ï, /^7)- ^, l^<^$ 1897 PKEMIER SEMESTRE. MAY 18 1897 3ôlQ COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAB iflin I^ES SECRÉTAIRES PERPÉTUEIiS. TOME CXXIV. r U (5 Avril 4 897). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES Quai des Grands-Auguslins, 55. 1897 V RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai iHyS. Les Comptes Tendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie, Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*'. — Impressions des travaux de V Académie. Les exlrailsdes Mémoires présentés par un Membre ou parunAssociéétrangerderAcadémiecomprtnnent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au |)lus 4 pages par numéro. Un Correspondant de L'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont cpi'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas jiartie^des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance olfi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis i l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, U jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendi actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports e les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fai un Rapport sur la situation des Comptes rendus aprè l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré sent Règlement. * Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés^d^^^^^ déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5 . Autrement la présentation sera remise à la séance MAY 18 i397 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SEANCE DU LUNDI S AVRIL 1897, PRÉSIDENCE DE M. A. CHATIN. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie que le Tome CXXII des Comptes rendus est en distribution au Secrétariat. MÉCANIQUE ANALYTIQUE. — Les solutions périodiques et le principe de moindre action. Note de M. H. Poincaré. « Je considère un point mobile dans un plan, les équations du mouve- ment s'écriront .V d\ic _ (/U cr-y _ d\] ^ ' dt- ~ dx' dC' ~ dy ' et celle des forces vives s'écrira C. R., 1897, ■" Semestre. (T. CXXIV, N° 14.) n3 ( 7^4 ) U étant la fonction des forces. Je me propose d'étudier à un point de vue nouveau les solutions périodiques de ces équations. La trajectoire qui correspond à une solution périodique sera une courbe fermée (ï). » A chaque solution périodique correspondront deux exposants caracté- ristiques, égaux et de signe contraire. Si ces deux exposants sont imagi- naires, la solution périodique sera stable; s'ils sont réels, elle sera instable. Mais la considération du principe de moindre action va nous conduire à pousser plus loin cette classification et à distinguer deux sortes de solutions instables. » On sait, par le principe de Maupertuis, que l'intégrale J = l\l\] -hhds. appelée action, est plus petite pour une trajectoire satisfaisant aux équa- tions (i) que pour une courbe infiniment voisine ayant mêmes extrémités. Cela est vrai si ces deux extrémités sont très voisines l'une de l'autre; mais, en général, tout ce que nous savons c'est que la variation pre- mière o3 de l'inlégrale J est nulle. » C'est là une condition nécessaire, mais non suffisante pour qu'il y ait minimum. » Si l'on veut pousser plus loin la discussion, il faut avoir recours à la notion des foyers cinétiques dont je vais rappeler la définition. Soit M un point situé sur une trajectoire T; par ce point je mène une autre trajectoire infiniment voisine de T; si cette trajectoire vient recouper T en un point M', ce point M' sera le foyer de M. » L'étude des foyers cinétiques, dans le cas des solutions périodiques, m'a conduit aux résultats suivants : » Supposons d'abord la solution périodique stable; soient * l'arc de la trajectoire fermée (T) correspondante, compté à partir d'une origine quel- conque, et S la longueur totale de cette trajectoire. Il existera une fonc- tion/(y) constamment croissante, augmentant de 2r. quand s augmente de S, de telle sorte que /(. 4- S) =/(.) + 2^. » La relation entre la valeur s de l'arc correspondant à un point M de (T) et la valeur s' correspondant à son foyer M' sera /{s' ) =:;/"(a-) -h CUnst. )' Si la solution périodique est instable, deux cas sont à distinguer : La solution sera de la première sorte, si aucun point de la trajectoire n'a de foyer. Alors les trajectoires correspondant aux solutions asymptotiques seront des courbes spirales s'enroulant autour de (T) et s'en rapprochant asymptotiquement. )) Les spires de ces courbes spirales ne coupent pas (T) et ne se coupent pas entre elles, au moins si l'on se borne à la partie de la courbe qui ne s'écarte pas trop de (T). » Mais un autre cas peut se présenter et nous dirons alors que la solu- tion périodique instable est de la seconde sorte. La courbe fermée (T) sera divisée en un nombre pair d'arcs; soient 2/) ce nombre et A^, A,, . . ., Ao^., les points de division. Pour plus de symétrie dans les notations, je dési- gnerai indifféremment le point A^ par les notations A^, A^.^,^, Ag_^.,p, .... » 1° Le point Ay+, sera le foyer de A^. » 2° Si un point M est sur l'arc A^A^^.,, son foyer sera sur l'arc A A "q+l ^q-t-2' » S'* Soient M, le foyer de M, M, le second foyer de M, c'est-à-dire le foyer de M,, M^ le y'"""' foyer de M. Si le point M est sur l'arc A,, A,, il en sera de même des points M^p, M,^, . . ., lSUi,p, ... et ces points se rappro- cheront indéfiniment et constamment de l'un des points Ao ou A,. » 4° H existera sur l'arc A^A, un point B^ qui coïncidera avec son a/j'^™® foyer et, quand k tendra vers — a:, le point M_2Ap se rapprochera indéfini- ment de B,,. » Les solutions asymptotiques sont représentées alors par des courbes qui ne présentent plus la même forme que dans le cas précédent : elles coupent une infinité de fois la courbe (T), et les points d'intersection admettent comme points limites le point Ap et ses foyers ou le point Bo et ses fovers. » Cela posé, il y a deux faits sur lesquels je veux appeler l'attention : )> 1° La condition nécessaire et suffisante pour qu'une solution pério- dique représentée par une courbe fermée (T) corresponde à une action moindre que toutes les courbes fermées infiniment voisines, c'est que cette solution soit une solution instable de la première sorte. » 2° Supposons que l'on fasse varier d'une façon continue la fonction U et les conditions initiales du mouvement et que l'on envisage une solution périodique variant aussi d'une manière continue. On ne pourra jamais passer directement d'une solution instable de la première sorte à une solu- tion instable de la deuxième sorte; on pourra passer seulement d'une ( 71(3 ) solution instable de l'une des deux sortes à une solution stable ou inver- sement. » Ce que je viens de dire s'appliquerait sans changement au cas du mouvement relatif. » Supposons que le point mobile soit rapporté à des axes mobiles, ani- més d'un mouvement de rotation uniforme de vitesse angulaire o>. » Les équations s'écriraient alors d^x dy dC- ^'^ àt _ d\} dx d-'r dx dc^^-"^ dt d\} -ày' en comprenant dans la fonction des forces U le terme provenant de la force centrifuge ordinaire. » L'équation des forces vives serait encore I [ dx''- dv'^ K di^ ' ^.--u + ^ et l'expression de l'action deviendrait J = / [ds \/L1 -+- A + w (acdy — ydcc)]. » CHIMIE MINÉRALE. — Préparation du carbure de fer par union directe du métal et du carbone. Note de M. Henhi Moissan. « L'étude du carbure de fer a fixé depuis longtemps l'attention des chimistes. Il me suffira de rappeler les nombreuses recherches publiées sur ce sujet et, en particulier, les travaux de Sir F. Abel, de Deering, de Mulle'r, Osmond et Wœrth (i885); Arnolds et Read (1894); le Mémoire de Mylius, Fœrster et Schwenz (189G), qui est un modèle de patientes recherches et d'habileté expérimentale; celui de Campbell (1896), cpii a plus particulièrement étudié la décom|)osition du carbure de fer par l'acide chlorhydrique étendu et la production des carbures gazeux et liquides; et les travaux de Jiiptner (i8g()) sur le pouvoir de saturation du fer par le carbone. Je laisse de côté nombre de publications sur le même sujet. » De l'ensemble de ces recherches il résulte nettement que l'acier fondu ou recuit renferme un carbure cristallisé, répondant à la formule Fe'C, que l'on prépare avec la plus grande facilité. ( 71? ) » Loups des hauts fourneaux . — Avant d'aller plus loin, nous avons tenu à étudier quelques loups de hauts fourneaux dans lesquels différents au- teurs ont mentionné la formation de carbures de fer définis en leur attri- buant des formules très variables. » 1° Nous avons étudié tout d'abord un loup provenant d'un haut four- neau de Denain, que nous devons à l'obligeance de M. Maurice Meteyer, ingénieur de la Société de Denain et Anzin. Cette masse de fonte cristalli- sée avait été recueillie au fond du haut fourneau n" 2. » Cet échantillon se présentait en fragments de plusieurs centimètres qui, à première vue, paraissaient cristallisés; mais, en y regardant de plus près, on voit que les angles dièdres n'ont aucune régularité sur la même arête et que les faces sont plus ou moins courbes. L'anaivse d^un échan- tillon nous a donné les chiffres suivants : fer, 87,99; carbone total (car- bone combiné et graphite), 8,75; silicium, 2,17. En répétant cette analyse sur différentes parties du même fragment, on voit que la teneur en carbone varie considérablement. Ces [)seudo-cristaux ont été formés tout simple- ment par la poussée de la fonte liquide entre de larges lamelles de gra- phite; ils ne répondent à aucune formule déterminée. » Le résidu insoluble, après destruction de graphite, ne renfermait pas de diamant. » 2° Nous devons le deuxième loup, qui fait le sujet de cette étude, à l'obb'geance de M. Fromholt. Il vient de la maison Metz et C'% d'Esch-sur- l'Alzette (grand-duché de Luxembourg). Il a été fourni par le creuset du haut fourneau n" 3. » Echantillon A. — Cet échantillon, formé de fragments compacts, non homogènes, provenait d'une portion cristalliue du loup ne contenant que très peu de fonte. Après attaque par l'acide chlorhydrique, la matière est complètement désagrégée ; il reste un résidu abondant, en partie transpa- rent et riche en graphite. On fait des attaques alternées à l'acide fluorhy- (Irique et à l'acide sulfurique, puis on détruit le graphite par le chlorate de potassium et l'acide nitrique. Le peu de matière qui reste après ce traitement est attaqué par le bisulfate en fusion, puis parle fluorhvdrate de fluorure de potassium fondu, et, enfin, par l'acide sulfurique bouillant. Après tous ces traitements, il ne reste rien sur le champ du microscope. Le résidu ne contenait donc pas de diamant. » Echantillon B. — Echantillon de SB^''. Substance non homoirène. ren- fermant des cristaux pourpres d'azoture de titane, des cristaux octaé- driques d'acide tilanique et d'autres cristaux jaunes et noirs, au nidieu de masses fondues dont peu de parties sont métalliques. ( 7i« ) » La composition du métal ne répond à aucune formule déterminée. Après avoir fait subir à la masse le traitement indiqué plus liant, nous n'avons rion trouvé à l'examen microscopique. » Échantillon C. — Ce fragment de 42^'' ne nous a pas fourni Irace de diamant. » Ces échantillons étaient particulièrement intéressants puisque c'est dans ce loupd'Esch-sur-l'AlzettequeM. Rossel avait indiqué l'existence du diamant transparent. Nos échantillons n'en renfermaient pas. » Carbure rie fer. — L'étude des différents carbures métalliques, que j'ai poursuivie depuis plusieurs années, m'a amené à rechercher quelle pouvait être l'action du carbone sur le fer pur, à des températures de plus en plus élevées. » Lorsque l'on fond du fer de Suède ou du fer pur ('), en présence de charbon de sucre, au four électrique, on voit que la liquidité devient de moins en moins grande lorsque la température s'élève. A une température voisine de celle de la fusion du titane, le contenu du creuset de charbon est devenu tellement visqueux que l'on peut retourner le creuset sans que rien ne s'écoule à l'extérieur. Il est vrai que quelques instants plus tard, dès que la température s'abaisse, le métal reprend toute sa fluidité et coule comme de l'eau. Aussitôt que la masse est refroidie, on obtient un culot de fonte abondamment recouvert de graphite et présentant tous les caractères de la fonte grise. » Lorsque l'on étudie le métal refroidi, surtout s'il s'agit de fer bien pur, on reconnaît qu'il ne contient que très peu de carbone combiné, environ I pour 100. La masse métallique renferme de nombreux cristaux de gra- phite. >i Le nickel, qui dissout aussi une grande quantité de carbone à haute température, présente la même réaction. Ce métal, refroidi lentement à l'air, ne contient que des traces de carbone combiné (-). » Les analyses des loups de haut fourneau, ainsi que les expériences précédentes, montraient donc que, par le refroidissement ordinaire d'une masse de fonte, on obtenait plus ou moins de graphite et peu de carbone combmé. En traitant cette fonte par les acides étendus, une forte pro portion de carbone s'échappe à l'état de carbure gazeux et l'autre partie reste sous des formes plus ou moins complexes, mal étudiées jusqu'ici. (') Ce fer était préparé par réduction de l'oxyde dans un courant d'hydrogène. (-) Deux éclian il lions de nickel nous ont doiitié à l'analyse 0,21 et o, 23 de carbone combiné. Ce métal reste malléable. ( 7'9 ) » Lorsque nous avons préparé le diamant transparent ou cristallisé par refroidissement brusque de la fonte dans l'eau, nous avons remarqué qu'il se présentait souvent, dans la portion centrale du métal, des parties rayonnées rappelant l'aspect du borure ou du siliciure de fer, composés parfaitement définis et cristallisés. Nous avons pensé alors que ce carbure de fer pourrait peut-être exister à très haute température, et se détruire en presque totalité, en redescendant au point de solidification de la fonte. On connaît en Chimie de semblables exemples de décomposition. C'est ainsi que Henri Sainte-Claire Deville et Debray avaient constaté que, en refroi- dissant brusquement la vapeur émise par l'argent en ébuUition, au contact de l'air, l'argent métallique que l'on recueille renferme de l'oxyde d'argent. Cet oxyde d'argent s'est donc formé à une température bien supérieure à celle de sa décomposition. » De même, nos Confrères MM. Troost et Hautefeuille ont démontré que l'ozone, qui se détruit si facilement par la moindre élévation de tem- pérature, peut se produire entre i3oo° et i4oo°. Nous estimons que la préparation directe du carbure de fer vient ajouter un nouvel exemple à ces phénomènes curieux. En effet, si nous refroidissons brusquement de la fonte saturée de carbone, nous allons obtenir un culot métallique riche en carbure de fer. I^a teneur en carbone combiné va s'élever jusqu'à 5,25 pour loo. » Préparation du carbure de fer. — Dans le but d'obtenir un carbure très pur, on doit éviter la saturation complète de la fonte et empêcher la formation du graphite. Pour cela, on chauffe au four électrique 500^"^ de fer de Suède dans un creuset de charbon qui fournira le carbone néces- saire. La chauffe dure trois minutes avec un courant de 900 ampères et 600 volts. On ouvre ensuite le four, le creuset est saisi avec des pinces et trempé dans un vase rempli d'eau froide; l'expérience est sans danger. C'est, en résumé, la répétition de l'expérience qui nous a servi à obtenir le diamant. Seulement, dans cette préparation, que le culot soit bien ou mal réussi, qu'il y ait pression ou non, le carbure se produit toujours. » La fonte que Ton obtient ainsi est très dure, cassante, souvent d'un aspect cristallin remarquable. Elle ne renferme pas trace de graphite et contient de 3 à 4 pour 100 de carbone combiné ('). » Pour séparer les cristaux de carbure de fer, apparents dans le métal, (') Celle fonle nous a donné les chift'res suivauls, carbone combiné : 3,3i; 3,49; 3 ,68; 3,92. ( 720 ) nous avons suivi les méthodes indiquées déjà par MM. Mylius, Fœrster et Schwenz dans leur étude du carbure de l'acier, on les modifiant cependant pour obtenir un produit d'une grande pureté. » 1° Deux culots de fonte sont disposés dans un cristallisoir rempli d'une solution d'acide chlorhydrique à 7 pour 100 et ils sont reliés au pôle positif de deux éléments de pile Bunsen à raison d'un élément par culot. Les deux pôles négatifs sont en contact avec une lame verticale de charbon qui se trouve au milieu du cristallisoir. » Après vingt-quatre heures, on retire les culots et l'on enlève toute la partie friable, qui est formée d'un mélange complexe renfermant du car- bure et du carbone amorphe. » 2° Les fragments de fonte placés dans un tube de verre effilé sont maintenus pendant trois semaines au milieu d'une solution d'acide très étendu (') en évitant tout accès de l'air. » 3° Quand on ne prépare que peu de carbure à la fois, on peut employer des acides plus concentrés et opérer à chaud. D'une façon générale, le fer étant nettement plus attaquable que le carbure, ce dernier reste comme résidu dans l'action ménagée des acides minéraux ou organiques, de l'eau iodée, de l'acide chromique, etc. » L'acide azotique normal ( ^ ), agissant sur la fonte finement pulvérisée, fournit du carbure mélangé d'une très petite quantité de carbone léger. L'acide nitrique à demi normal donne en quelques heures du carbure presque pur. » Purification. — Quelle que soit la méthode employée, le carbure obtenu est souillé d'une quantité variable de carbone libre et de carbures d'hydrogène liquides ou solides peu solubles dans l'éther. On peut obtenir un composé pur et répondant exactement à la formule Fe'C en traitant le carbure impur par l'acide nitrique fumant, aussi exempt d'eau que pos- sible. Le carbure de fer n'est pas attaqué à froid et la décomposition ne se produit qu'au point d'ébullition de l'acide. » En laissant séjourner le carbure deux heures dans l'acide nitrique fumant à la température de 35°, le carbone libre et les carbures d'hydro- gène passent à l'état de composés solubles. Le mélange est alors versé dans (') Acide sulfurique normal à 98 pour 1000, acide chlorhydrique à 7 pour 100, et acide acétique à 60 pour 1000. (-) L'acide normal renferme i molécule par litre, soit 60^'' pour un litre de la solu- tion. ( 72 1 ) un grand excès d'eau; on décante ce dernier liquide, on Inve à l'alcool, puis à l'éther, et enfin l'on sèche dans l'acide carbonique à la température de ioo°, en ayant bien soin de ne retirer le carbure de ce dernier gaz que lorscju'il est complètement refroidi. )i On peut accélérer la purification du carbure de fer par l'acide nitrique en additionnant ce dernier d'une petite quantité de chlorate de potassium. On peut aussi substituer à ce mélange une solution aqueuse d'acide chro- mique à lo pour loo. Dans ce dernier cas, on maintient l'ébuUition jusqu'à ce que les cristaux soient devenus bien brillants. » Propriétés. — Ce carbure, qui répond à la formule Fe' C, comme nous le verrons plus loin, a l'aspect du produit retiré de l'acier, mais il se pré- sente en cristaux plus volumineux.il est d'un blanc brillant, renferme des cristaux brisés et d'autres de formes plus régulières. Sa densité est de 7,07 à 16°. » Il ne s'attaque pas à froid, en présence de l'oxygène sec, mais à l'air humide, renfermant de l'acide carbonique; sa décomposition est assez rapide. Chauffé dans l'oxvgène, il brûle plus ou moins facilement suivant son état de division. Quand il est en poudre très fine, il peut prendre feu dans l'air même au-dessous de i5o°. » Il devient incandescent dans la vapeur de soufre vers 5oo°. Le car- bure de fer brûle dans le chlore avec incandescence à une température inférieure à 100°. Celte incandescence se produit aux environs de 100° dans la vapeur de brome, et la vapeur d'iode ne l'attaque qu'au rouge, sans incandescence. )) L'acide chlorhydrique gazeux l'attaque vers 600° en produisant du chlorure ferreux et de l'hydrogène contenant une petite quantité d'hydro- carbures. » L'acide azotique fumant n'attaque pas le carbure, même très divisé, à froid, et cette attaque ne se produit pas davantage au contact d'un fil de platine. Mais une petite addition d'eau suffit pour produire la décompo- sition. » Les acides étendus attaquent tous plus rapidement le fer que le car- bure. Avec les acides bouillants, l'attaque devient rapidement complète. » L'acide chlorhydrique étendu, chauffé en tube scellé avec le carbure de fer, donne naissance à un dégagement d'hydrogène et de mélhane : H, 86*=", 3; CH\ i3'^^''.7. Dans les mêmes conditions l'acide concentré fournit : H, 78", 5 ; CH', 26", 5. » L'eau pure n'attaque pas le carbure de fer à une température com- C. K., iSti7, I" Semestre. {.1. CXXIV, .^■' 14.) 94 ( 7^0 prise entre o^et i5o°; il en est de même des solutions saturées de chlorure de soditim et de chlorure de magnésium. » L'ensemhlc de ses propriétés le rapproche bien d'ailleurs du carbure de fer retiré de l'acier. Analyse. Car bit te obtenu par éleetrolyse. 1. 2. 3. Théorie. Fer 93,40 93,22 93,14 93,33 Carbone G, 4; 6,67 6,67 6,66 Carbure préparé par l'eau iodée. !. 2. Fer 93,10 93,25 » » Carbone 6,66 » « » Carbure préparé par les acides étendus. 1. 2. Fer 93 , 17 93 , 46 » » Carbone 6,58 6,61 » » )) Conclusions. — Lorsque l'on chauffe du fer pur et du charbon de sucre à la hante température du four électrique, pins qu'on laisse refroidir len- tement le culot, on ne trouve, dans le métid, qu'une très petile quantité de carbone combiné. On obtient ainsi une fonte grise solidifiable vers I i5o°. Si le métal, à une température de i3oo" à i4oo", est coulé dans une lingolière, il renferme, après refroidissement, du graphite et une quantité plus grande de carbone combiné : c'est la fonte blanche. Enfin, si l'on re- froidit brusquement, dans l'eau, le fer saturé de carbone à 3000°, il se pro- duit, dans le métal, une abondante cristallisation, et l'on peut en séparer un carbure pur, cristallisé et défini, de formule CFe^ Ce carbure est identique à celui de l'acier. » Tous ces faits peuvent s'expliquer simplement, en admettant que le carbure de fer, comme l'ozone et l'oxyde d'argent, peut se former à une température très élevée, puis se décomposer progressivement par une di- minution de température. On en retrouve une notable quantité dans l'acier dont le point de fusion est élevé, un peu moins dans la fonte blanche et très peu dans la fonte grise. Dans toutes nos expériences nous n'avons envisagé que la formation du carbure dans le métal liquide. » ( 723 ) BOTANIQUE. — Sur les Inséminées à ovules sans nucelle, formant la subdivision des Innucellées ou Santalinées ; par M. Pu. va\ Tiegiiem. « Les Inséminées à ovules sans nucelle connues jusqu'à présent sont toutes stigmatées, dicotylées et cliniacorhizes. Par là, elles ressemblent aux Inovulées et forment, à côté d'elles, un ensemble assez uniforme. J^'honiogénéité de cet ensemble se montre plus grande encore si l'on remarque que le pistil de ces plantes produit toujours un placente central libre, tout au moins à son extrémité, où il porte des ovules pendants, tour- nant leur face dorsale en haut et en dehors, leur face ventrale en bas et en dedans, et si l'on considère que le fruit, où ne se développe qu'un seul ovule, y est presque toujours une drupe à exocarpe plus ou moins charnu, renfermant un albumen presque toujours oléagineux. » Cependant, l'organisation florale subit dans ce groupe des modifica- tions assez importantes et assez nombreuses pour qu'il soit nécessaire d'y distinguer d'abord deux subdivisions, puis, dans chacune de ces deux subdivisions, plusieurs familles ('). » Tantôt, en effet, la fleur a un périanthe double, un calice et une corolle; tantôt son périanthe est simple, c'est un calice seulement. De là une première subdivision en Pélalées et Apétalées. » Chez les Pétalées, la corolle est tantôt gamopétale, tantôt dialypétale. Dans le premier cas, c'est la famille des Earmandiacées. Dans le second, si les étamines sont eu même nombre que les péLales, superposées aux pétales, concrescentes en tube autour du pistil, et munies chacune de deux sacs polliniques, c'est la famille des Aptandracées. Si les étamines sont eu nombre plus grand que les pétales, libres et pourvues de quatre sacs polli- niques, c'est la fimiille des Olacacces. n Ensemble, ces trois familles d'Innucellées pétalées peuvent être réunies en un groupe supérieur, cohorte ou alliance, sous le nom de Olacales. » Chez les Apétalées, le pistil est tantôt ooncrescent avec le calice dans toute la longueur de l'ovaire, qui est infère, tantôt indépendant du calice, à ovaire supère. Lorsque l'ovaire est infère, il est parfois uniloculaire dans toute sa longueur : c'est la famille des Sanlalacées. Le plus souvent, il est (') Voir Bull, de la Soc. bot., l. XLIII, ii. 543; iS(jG. ( 724 ) plmiloculaire diins sa région inférieure. Si alors la plante est pourvue de chlorophylle, avec ovule produisant la cellule mère d'endospernie latéra- lement, c'est la famille des Schœp/mcérs ; avec ovule produisant la cellule mère d'endospernie au sommet, c'est la famille des Arionacces. Si la plante est dépourvue de chlorophylle, c'est la famille des Sarcophy lacées. )) Lorsque l'ovaire est supère, tantôt il est pluriloculaire dans sa région inférieure, c'est la famille des Myzoïlentlracces. Tantôt il est uniloculaire dans toute sa longueur, c'est la famille des Opiliacées. )) Ensemble, ces six familles d'Innucellées apétalées seront réunies dans un groupe d'ordre supérieur, cohorte ou alliance, sous le nom de San- talales. » Enfin, le groupe tout entier des Innucellées pourra être désigné, d'après sa famille la plus importante et la plus anciennement connue, les Santalacées, sous le nom de Santalinées . » Le Tableau suivant résume cette division progressive des Inséminées innucellées, ou Santalinées d'abord en deux alliances, puis en neuf familles : ( péulcie. ,' ijaniopélalc. Andivicée gamostémouc Ilarinandiacecs. I OLACALtb. < ,. , ,, , , , , gamoslemone Aplandracees * I ,-. ,, / flialypelalc. Androcée ! ,. , , ^, . ' Corolle I ■" ( dialystemone Olacacces. Innucellées. I ...,.( à chlorophylle. \ lalérale... Schœpfiacces. / ,,, ( / pluriloculaire. 1 ^ ,. , - ■* i i ^ ■ i j • ou \ Mcur ( ■ ,-. I n, . ', Ccihilc mcre d endospermc f terminale. Arionacees. i I •. 1 ■ 1 infère ) Plantes , , , ,, Santalinées.' I apeiaiee. v \ i sans chlorophylle Sarcopliytacees. 1 S.VNTALALES. < \ uniloculaire, pluriovulé Santalacées. \ Ovaire f , i pluriloculaire, pluriovulé Mvzodendracées . * \ supcre ■,,■■,. A ■,■■ ( uniloculaire, uniovule Opiliacccs. M La structure de l'ovule, simjjje lobe foliaire dépourvu à la fois de lui- celle et de tégument, travcr.sédans toute sa longueur par un faisceau libé- roligneux, qui est le caractère propre du groupe ainsi constitué, a été indi- quée par moi dès 1869 pour les Thèses (^Thesium), de la famille des Santalacées. Elle n'en est pas moins restée méconnue jusqu'à présent, tous les auteurs qui ont étudié les ovules de ces plantes, notamment ceux des Santalacées, ayant persisté à n'y voir qu'un nucelle sans tégument. » Les Santalinées renferment un bon nombre de parasites , les unes vertes et vivant soit directement sur la tige des arbres, comme les Myzo- dendiacées, comme les Ileuslowies (Ilensloaia), parmi les Santalacées, soit en enfonçant leurs racines dans celles des plantes voisines, comme les Thèses (T/tesium), elc, parmi les Santalacées, les autres dépourvues de chloro|)bylle et croissant directement sur les racines des arbres, comme ( 7^5 ) les Sarcophytacées. Mais comme il en est un pins grand nombre encore qui ne sont pas du tout parasites, l'idée ne saurait venir ici, comme elle est venue pour les Loranlhinées, d'attribuer au parasitisme de quelques- unes la simplicité de structure de l'ovule commune à toutes. Ce caractère appartient donc ici, sans conteste, à toutes ces plantes en tant que membres d'un même groupe naturel, indépendamment de leur mode de nutrition. C'est pourquoi on y a attaché une importance de premier ordre dans la classification des Inséminées. » Reprenons maintenant, une à une, les neuf familles définies plus haut en suivant la marche descendante, commençant par les Olacales les plus compliquées et finissant par les Santalades les plus simples, pour en faire connaître très sommairement les caractères et la composition. » I. Olacales. — L'alliance des Olacales comprend toutes les Santalinées à pé- rianlhe double, formé d'un calice et d'une corolle. Le calice y est toujours gamosépale et s'accroît toujours autour du fruit, de manière à l'envelopper plus ou moins com- plètement à la maturité. » 1. Ilarniandiacées. — La famille des Ilarmaudiacées ne comprend jusqu'ici qu'un seul genre. Les fleurs y sont tétramères et unisexuées avec rnonœcie. La corolle est gamopétale, séparée de l'androcée par un disque tubuleux. L'andiocée a ses quatre étamines épipétales concrescenles autour du pistil et munies chacune de deux sacs polliniques. I^e pistil a trois carpelles avec un placenta central libre ne portant d'ordi- naire qu'un seul ovule, el, dans le fruit, l'albumen est à la fois oléagineux et amylacé. » 2. Àptandracées. — La famille des Aptandracées renferme actuellement deux genres. La fleur, qui est hermaphrodite et tétramère, a une corolle dialypétale, séparée de l'androcée par quatre grandes écailles alternipétales, formant ensemble un disque. L'androcée a ses étamines concrescentes en tube et à deux sacs polliniques, comme chez les Harmandiacées. Le pistil a deux carpelles épisépales, avec un ovaire bilocu- laire dans la partie inférieure, uniloculaire dans la partie supérieure, où un placente central libre porte deux gros ovules pendants, à cellule mère d'endosperme terminale, qui descendent dans les loges correspondantes en les remplissant complètement. L'albumen est exclusivement oléagineux. » 3. Olacacées. — Telle qu'on la limite ici, la famille des Olacacées ne comprend que trois genres. La fleur y est ordinairement liexnmère, avec une corolle dialypétale et six étamines alternipétales, dont trois demeurent simples et sont fertiles, tandis que les trois autres se dédoublent et sont stériles. Le pistil, formé de trois carpelles, est triloculaire dans presque toute sa longueur, uniloculaire seulement au sommet, où un placente central libre porte trois ovules qui descendent dans les loges sous-jacentes, el qui produisent chacun une cellule mère d'endosperme latéralement, sur leur flanc interne. L'extrémité périphérique de l'endosperme, son sommet, digère l'épiderme, sort de l'ovule et remonte entre lui et le placente, en contournant obliquement l'ovule, de manière à parvenir en définitive sur la face supérieure du placente, dans la région ( 7'^^' > uniloculaire où il est libre sous le stjle, et à s'olTrir ainsi au tube pollinique. Son ex- trémité profonde, sa base, s'enfonce vers le bas dans l'intérieur de l'ovule. » Ensemble, les trois familles qui composent l'alliance des Olacales ne comprennent donc que six genres. » II. Santalales. — L'alliance des Santalales renferme toutes les Santalinées dont la fleur a un périanthe simple, un calice seulement. » 1. Schœpjiacces. — La famille des Sclicepfiacées contient actuellement trois genres. Le calice y est gamosépale et chaque sé])ale porte vers le milieu de sa face interne une touflTe de poils d'origine épidermiquc. L'androcéc a autant d'étamines que de sépales, épisépales, à filets concrescenls avec le calice dans presque toute leur longueur, à anthères dorsifixes, mais non oscillantes. Le pistil est concrescent avec les deux verticilles externes dans presque toute la longueur de l'ovaire, qui est presque complètement infère; un disque annulaire eutoure la base du style. Uniloculaire dans sa région supérieure, où un placenle central libre porte autant d'ovules pendants qu'il y a de carpelles, superposés aux carpelles, l'ovaire est pluriloculaire dans la ma- jeure partie de sa longueur et chaque ovule y descend dans une des loges, qu'il rem- plit presque entièrement. La cellule mère d'endosperme se forme latéralement, sur la face interne de l'ovule; son extrémité périphérique sort de l'ovule et remonte, de ma- nière à gagner la surface supérieure libre du placenle, au devant du tube pollinique; son extrémité profonde s'allonge en sens opposé et descend à l'intérieur de l'ovule, au moins jusqu'à son sommet. » 2. Arionacées. — ■ La famille des Arionacées ne comprend jusqu'ici que deux genres. Le calice y est gamosépale, comme chez les Schœpfiacées, et quand le sépale porte un bouquet de poils, ils sont aussi d'origine épidermique. L'androcée elle pistil sont conformés de la même manière; l'ovaire est infère et le style a aussi, autour de sa base, un disque annulaire. La principale différence est que, chez ces plantes, la cel- lule mère d'endosperme prend naissance, non pas sur le (lanc de l'ovule, mais à son sommet. » 3. Sarcophytacées. — Composée de piaules qui sont toutes dépourvues de chlo- rophylle, parasites sur les racines des arbres et qui ont toutes les fleurs unisexuées, la famille des Sarcophj'tacées comprend pour le moment sept genres, qui se groupent en trois tribus : les Myslropélalées, avec trois genres, où la fleur femelle a un calice concrescent avec le pistil dans toute la longueur de l'ovaire, qui est infère; les Sai- copliytées, avec un seul genre, où la fleur femelle est dépourvue de périanthe et où le pistil a trois styles concrescenls, et les Lophophylées, avec trois genres, où la fleur femelle, également dépourvue de périanthe, a un pistil muni de deux styles libres. » Uniloculaire seulement dans sa région supérieure, où un placenle central libre porte à son sommet autant d'ovules pendants qu'il y a de carpelles, superposés à ces carpelles, trois chez les Myslropélalées et Sarcophytées, deux seulement chez les Lophophylées, l'ovaire est pluriloculaire dans presque toute sa longueur; dans chaque loge descend un ovule, qui la remplit complètement et (]ui forme sa cellule mère d'endosperme à son extrémité. Le fruit est un achaine et non une drupe. » 4. Santalacées. — Avec les limites qu'on lui donne ici, la famille des Santalacées comprend encore vingt et un genres, que l'on peut grouper en quatre tribus, d'après ( 72? ) la forme de l'ovule el du placenta : les Sarilalées, avec hnit genres, où le placente est droit et l'ovule droit; les Thésiêes, avec cinq genres, où le placente est tortillé et l'ovule droit; les Osyridées, avec quatre genres, où le placente est droit et l'ovule recourbé; et les Comandrées, avec quatre genres, où le placente est tortillé et l'ovule recourbé. » Le calice est gamosépale et son tube, plus ou moins long, est tapissé d'un disque, ordinairement prolongé entre les sépales en autant de lobes plus ou moins saillants. Vers le milieu de sa face interne, chaque sépale porte un bouquet de poils, qui sont d'origique exodermique ( ' ) et non pas épidermique, comme ceux qui occupent la même place chez les Schœpfiacées et les Arionacées. L'androcée a autant d'étamines que de sépales, superposées aux sépales et concrescentes avec eux dans une plus ou moins grande longueur. Le pistil est concrescent avec les deux verticilles externes dans la plus grande partie ou la totalité de la longueur de l'ovaire, qui est plus ou moins complètement infère. Uniloculaire dans toute sa longueur, l'ovaire a un pla- cente central libre, portant au-dessous du sommet autant d'ovules pendants qu'il y a de carpelles, superposés à ces carpelles, ordinairement trois. La cellule mère d'endo- sperme naît au sommet de l'ovule, et son extrémité périphérique en sort pour se pro- longer plus ou moins loin au dehors, suivant les genres, tandis que son extrémité pro- fonde remonte à l'intérieur même de l'ovule, pénètre dans le placente et y redescend ensuite jusque vers la base. « 5. Myzodendracées. — Composée de plantes vertes parasites sur la tige des arbres, à fleurs unisexuées avec diœcie, la famille des Myzodendracées comprend actuellement quatre genres. » La ileur mâle y est dépourvue de calice et possède, suivant les genres, deux ou trois étamines à anthères toujours munies de deux sacs polliniques seulement. La fleur femelle a un calice formé de trois sépales libres, filiformes, poilus et accrescents. Le pistil, indépendant du calice et dont l'ovaire est, par conséquent, supère, est formé de trois carpelles, alternes avec les sépales, et porte un disque annulaire autour de la base du style. Dans sa région supérieure, l'ovaire est uniloculaire, avec un pla- cente central libre se prolongeant en pointe jusque dans le style et portant au-dessous de son extrémité trois ovules pendants, superposés aux carpelles. Dans tout le reste de sa longueur, il est creusé de trois loges, dans chacune desquelles descend l'ovule correspondant. La cellule mère de l'endosperme prend naissance latéralement, sur le flanc interne de l'ovule, comme dans les Schœpfiacées et les Olacacées. Dans le fruit mûr, l'albumen et l'embryon sont tous deux amylacés, et non oléagineux, comme dans les familles précédentes. » 6. OpiUacées. — La famille des Opiliacées comprend actuellement sept genres, qui se groupent en deux tribus : les Opiliées, avec six genres, ont les fleurs herma- phrodites; les Agonaiidrées, avec un seul genre, les ont unisexuées avec diœcie. » La tige et la feuille de toutes ces plantes possèdent dans l'écorce des cystolithes antipodes ou en rosette, qui permettent de reconnaître immédiatement la famille à la seule inspection d'un très petit fragment de l'un ou de l'autre de ces membres. Le (') Voir Journal de Botanique, p. 4 ' ; i897- ( 728 ) calice est indépendant de l'ovaire, qui est supère. L'androcée est isostémone à éta- inines libres et épisépales. L'ovaire est uniloculaire dans toute sa lonj^ueur, comme chez les Santalacées, avec un placente central grêlfî jiortaiit au sommet un seul ovule pendant superposé à l'un des caipelles, qui est seul fertile. La cellule mère de l'endo- sperme s'y forme au sommet et s'allonge vers le haut par son extrémité profonde à l'intérieur de l'ovule. » Ensemble, les six familles qui composent l'alliance des Santalales comprennent donc quarante-quatre genres, groupés en douze tribus. » En résumé, le groupe tout entier des Innucellées ou Santalinées, ainsi constitué avec ses deux alliances et ses neuf familles, comprend actuel- lement cinquante genres, dont cinq nouveaux, répartis entre quinze tribus. )) NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Membre dans la Section d'Astronomie, pour remplir la ])hice laissée va- cante par le décès de M. Tisserand. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 6i, M. Radau obtient 28 suffrages, M. Bigourdan » 18 » M. Perrotin " 8 » M. Deslandres » 7 » Aucun candidat n'ayant réuni la majorité absolue des suffrages, il est procédé à un second tour de scrutin. Au second tour de scrutin, le nombre des votants étant 60, M. Radau obtient 37 suffrages, M. Bigourdan » 20 » M. Perrotin » 2 » Il V a un bulletin blanc. M. Radau, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du l'résident de la République. ( 729 ) L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions de prix chargées de juger les concours de iSg'y. Le dépouillement des scrutins donne les résultats suivants : Prix Godard. — MM. Guyon, Bouchard, Potain, Lannelongue, d'Ar- sonval . Prix Parkin. — MM. Bouchard, Potain, d'Arsonval, Guyon, Duclaux. Prix Barbier. — MM. Bouchard, Chatin, Guyon, Potain, Lannelongue. Prix Lallemand. — MM. Bouchard, Marey, Ranvier, Potin, Milne- Edwards. Prix du baron Larrey. — MM. Guyon, Lannelongue, Bouchard, Potain, Marey. Prix Bellion. — MM. Bouchard, Potain, Brouardel, Guyon, Lanne- longue. Prix Mège. — MM. Bouchard, Potain, Guyon, Brouardel, Lannelongue. Prix Monlyon (^Physiologie expérimentale'). — MM. Marey, Bouchard, Chauveau, Duclaux, Potain. Prix La Caze (^Physiologie). — MM. Chauveau, Duclaux, Ranvier sont adjoints aux Membres de la Section de Médecine et Chirurgie. Prix Martin-Damourette. — MM. Bouchard, Guyon, Marey, Potain, d'Arsonval. MÉMOIRES LUS. PHYSIOLOGIE. — Sur les accidents que peuvent produire les calorifères de cave('). Note de M, IV. Gréhant. « Dans un grand nombre d'appartements de Paris et dans les édifices publics, le chauffage de l'air a lieu à l'aide de calorifères installés dans les caves; l'air circule dans des tuyaux chauffés par des foyers puissants et vient se déverser par des bouches de chaleur. » Depuis deux ans, plusieurs accidents attribués par les médecins à l'oxyde de carbone m'ont été indiqués, soit par M. le Préfet de Police, à la (') Travail du Laboratoire de Physiologie générale du Muséum d'Histoire naturelle. r C. R., 1897, I" Semestre. (T. CXXIV, N° 14.) 9) ( 73o ) suite de plaintes qui lui avaient été adressées, soit par des particuliers, et j'ai fait dix analyses complètes par mes procédés de l'air puisé au niveau des bouches de chaleur de calorifères. Neuf fois sur dix, mes résultats ont été négatifs ; je trouvais une absence complète d'oxvde de carbone et la composition normale de l'air pur. » Mais clans un cas particulier, qui s'est présenté chez un médecin de mes amis, dans un immeuble important de la rive gauche, il n'en a pas été de même. » Un premier accident survenu il y a deux ans chez ce médecin, pendant la nuit, et qui a failli coûter la vie à toute sa famille, composée de cinq personnes, était dû cer- tainement à l'oxyde de carbone : des maux, de tête, des vertiges, une faiblesse mus- culaire telle que, réveillé par les cris de sa fille, le docteur est tombé au pied du lit, tout cela démontrait l'absorption par le sang du poison gazeux; j'ai fait prendre de l'air dans cet appartement, mais les fenêtres avaient été largement ouvertes et je n'ai pas pu déceler la moindre trace d'oxyde de carbone. » Le 22 mars 1897, ^l^ins le même appartement, un nouvel accident m'a été signalé le matin, dans une chambre à coucher habitée par un enfant, qui s'est plaint de maux de tête : l'air confiné présentait une légère odeur de charbon ; j'ai fait prendre rapi- dement 200'" d'air à l'aide d'un soufflet appliqué sur la bouche de chaleur et d'un grand sac de caoutchouc. » L'air a été respiré par un chien, qui a fait circuler dans ses poumons 100''' de gaz en une demi-heure; do'^'^ de sang artériel ont donné, dans mon grisoumèlre, une réduction de 9,3 divisions; or, 7,4 divisions correspondent à un centimètre cube d'oxyde de carbone et 9,3 divisions à r''', 20 ou à 2'^'^, 5 pour 100" de sang. » J'ai trouvé que, dans une atmosphère à un millième, 100'='= de sang de chien absor- bent en une demi-heure 5"^', 5 d'oxyde de carbone; il en résulte que l'air analysé ren- fermait ^^ d'oxj'de de carbone, proportion qui est loin d'être négligeable et qui peut expliquer les accidents éprouvés à la suite d'un séjour de huit heures dans l'air con- finé. » L'analyse a montré en outre que cet air contenait fiê^ d'acide carbonique ou dix-huit fois plus que l'air pur; la proportion d'oxygène au lieu d'être 20,8 était des- cendue à 20, i5. » Je suis donc parvenu avec de la persévérance à reconnaître que dans des conditions encore mal définies, l'air provenant d'un calorifère de cave peut contenir assez d'oxyde de carbone pour produire des accidents, mais il faut pour déceler ce gaz faire des prises d'air le plus tôt possible et je demande à être prévenu à l'avenir par dépêche télégraphique, lorsqu'un accident se produira. » Le lendemain, dans le même appartement, j'ai fait une seconde prise de gaz au niveau d'une bouche de chaleur et je n'ai pas trouvé la moindre trace d'oxyde de carbone. ( 73i ) » On est porlé lout naLurellement à penser que les gaz de la combustion traversent, comme l'a démontré mon éminent maître et ami Henri Sainte- Claire Deville, les parois de la fonte lorsqu'elles ont été portées au rouge ; mais la démonstration de ce passage n'est pas facile, elle a exigé les expé- riences suivantes : » J'ai fait installer dans la salle des machines de mon Laboratoire, dont la capacité est égale à 85""= environ, un poêle de fonte dit de corps de garde, dont les parois onl été portées au rouge sombre uniforme et j'ai disposé à l'origine du tuyau, à Sc^™ au- dessus de la surface rouge, un réfrigérant métallique à eau froide et un long tuyau qui conduisait les gaz au dehors; on fit respirer à un chien l'air qui s'élevait au-dessus du poêle; loc^" de sang normal ont donné au grisoumètre une réduction égale à 5 divisions (gaz combustible du sang); l'animal ayant respiré pendant une demi- heure j'ai trouvé, dans les gaz extraits du sang, exactement la même réduction égale à 5; il n'y avait donc pas la moindre trace d'oxyde de carbone dans l'air analysé. » J'ai recommencé l'expérience dans de meilleuras conditions; j'ai adapté à l'extré- mité du réfrigérant un cône de tôle semblable au pavillon d'un cor de chasse et je l'ai appliqué sur la fonte rouge; un chien a respiré de l'air qui était forcé de passer sur les parois rouges; tandis que loo'^'^ de sang normal ont donné au grisoumètre une ré- duction de 4 divisions, après une demi-heure de respiration, loo'^'^ de sang ont donné une réduction de lo divisions; 6 divisions correspondaient à l'oxyde de carbone et représentaient dans l'air ^^Vî d'oxyde de carbone. » L'exactitude du fait important découvert par Henri Sainte-Claire Deville se trouve ainsi démontrée. » M. Gréuant a fait disposer, dans la galerie qui précède la salle des séances de l'Académie des Sciences, un appareil qu'il appelle myodynainu- inèlre à sonnerie qui permet de démontrer qu'un muscle gastrocnémien de grenoudle, pesant os%5, peut soulever un poids égal à i''^. SPÉL.'EOLOGIE . — Lcs gravures sur roche de la grotte de La Moiuhe (Dordogne) . Note de M. E. Rivière. « Depuis ma dernière Communication à l'Académie ('), j'ai repris, grâce à l'aide généreuse de M. Bischoffsheim, aide pour laquelle je tiens à lui renouveler ici tous mes remerciments, l'exploration de la grotte de La Mouthe. (') Comptes rendus, 6 octobre 1S96. ( 7^^ » Tout d'abord, j'ai fait élargir de près de deux mètres la tranchée à l'entrée de cette grotte derrière le mur qui la ferme et, comme dans mes précédentes fouilles en ce point, j'ai trouvé deux époques géologiques bien tranchées : w i" A la partie supérieure, l'époque actuelle, caractérisée par une faune moderne, par des silex et des fragments de poteries néolithiques grossières ; >i 2" A la partie inférieure, l'époque quaternaire, séparée de la précé- dente par la stalagmite et représentée par une faune dans laquelle prédo- minent le Taraiidus rangifer, VHyccna spclœa et VUisus spelœiis. Les restes de ces animaux gisent, en ce point, dans une argile sableuse brune, par- fois mêlée de cendres et de matières charbonneuses, avec de nombreux silex taillés, parmi lesquels de très beaux burins, quelques instruments en os, quelques os gravés de traits, etc. » Mais j'ai fait surtout prolonger la tranchée et suis parvenu à 147" de profondeur. » Dans cette partie reculée de la grotte, dont les parois sont, en maints endroits, recouvertes d'une stalagmite d'épaisseur très variable, et où les stalactites forment ici de véritables piliers, là de graciles colonnettes, enfin où le passage est aussi des plus étroits et des plus difficiles, le sol est formé par une argile rouge, plus ou moins compacte, d'une puissance variable, mais toujours de plus d'un mètre, atteignant parfois presque la voûte de la grotte. Cette argile, enfin, d'une très grande pureté et d'une qualité parfaite au point de vue industriel, ainsi que certaines terres cuites fabriquées avec elle m'en ont donné la preuve, recouvrait en partie quelques-uns des dessins gravés sur les parois de la grotte, témoignant ainsi de leur antériorité à son arrivée dans les salles où je les ai trouvés. Elle renferme, avec çà et là des traces de matières charbonneuses, une faune moins nombreuse comme espèces animales, — mais toutes quater- naires, — moins nombreuse également, comme restes de chacune d'elles. Les silex taillés y sont aussi en petit nombre et les instruments en os y sont rares. Les animaux sont l'Ours et l'Hyène des cavernes, le Renne, le Cheval, le Bison, etc.; mais de ces derniers surtout les ossements se rencon- trent en tiès peLile quantité. » De l'Ours, je citerai surtout des dents, des mâchoires et quelques os, notamment une patte provenant d'un animal extrêmement jeune; de l'Hyène une très belle mandibule avec toutes ses dents, et quelques copro- lithes ; du Renne, enfin, des dents et quelques fragments de bois. ( 733) » Ceci dit, en un court résumé, sur les résultats de ces nouvelles fouilles, il me reste à parler des dessins gravés sur la roche, dont j'ai l'honneur de soumettre les photographies au jugement de l'Académie, photographies que je dois au concours dévoué de M. Charles Durand (de Périgueux), conducteur des Ponts et Chaussées, attaché à la Carte géologique de France, et que nous ne sommes parvenus à obtenir, après de nombreux essais d'éclairage, qu'avec une intensité de lumière égale à i5o bougies environ et un minimum de six heures de pose. » Ces photographies, au nombre de cinq (les autres ne sont pas assez bien réussies encore pour les présenter aujourd'hui à l'Académie, mais nous comptons bien les recommencer, M. Durand et moi, dans une pro- chaine campagne), représentent, pour trois d'entre elles, des animaux, une quatrième une sorte de hutte, et la cinquième une vue de la grotte. » La première paraît être celle d'un Bovidé dont l'image, gravée sur la paroi gauche de la grotte, se trouve à gS™ de l'entrée. L'animal présente une tête mal faite, peu distincte, allongée, à la crinière courte et hérissée d'arrière en avant, qui semble bien plus celle d'un Equidé ([ue d'un Bovidé. Un garrot court, un poitrail très déve- loppé donnent à l'animal l'aspect trapu, d'autant plus que les membres antérieurs sont courts, tandis que le reste du corps est allongé. Enfin la queue mince, longue de o'",53, dirigée obliquement de haut en bas se termine par une toufTe de poils assez épaisse. Les dimensions totales de l'animal sont de i",88. » La seconde photographie représente, d'une façon absolument indiscutable, un Bison (^Bos priscus). L'animal est gravé de profil à 102" de l'entrée de la grotte et sur la paroi gauche également. Les dimensions du dessin sont loin d'être celles de l'animal (1'" à peine de longueur sur cinquante et quelques centimètres seulement de hauteur). » La tête est petite et, cette fois, assez bien dessinée, moins fruste en tous cas que sur les autres gravures; les cornes sont bien faites et se rejoignent presque par leurs pointes formant un cercle presque complet; elles n'ont pas l'implantation ordinaire des cornes du Bison. Sous la mâchoire inférieure on aperçoit de nombreux poils. Quant à la bosse qui caractérise surtout ce Bovidé, elle est énorme et hors de pro- portions avec les dimensions de l'animât; elle commence, pour ainsi dire, dès les pre- mières vertèbres cervicales et atteint en arrière presque l'origine de la queue. Celle-ci, large à son insertion, s'incurve d'une façon assez prononcée, de haut en bas, et se termine en pointe effilée. Les pattes, bien faites de même que le train de derrière, sont relativement un peu grêles et longues. La ligne du ventre est légèrement concave. » La troisième photographie est encore celle d'un Ruminant, dont la gravure se trouve à i47'^ de l'ouverture de la grotte. En ce point, la roche offre plusieurs des- sins gravés représentant tous des animaux; mais un seul a pu être jusqu'à présent photographié, les travaux de déblaiement n'étant pas suffisamment avancés et présen- tant, dans cette partie reculée, de grandes difficultés. » L'attitude de l'animal est celle du repos, les pattes antérieures projetées en avant. ( 734 ) comme raidies. La tèle, comme toujours très fruste et à peine visible, est renversée en arrière, cUc parait surmontée de bois assez longs reposant sur le dos. Le corps est gravé d'une façon remarquable, surtout la croupe et les membres postérieurs, lesquels sont non seulement gravés, mais encore coloriés avec soin en rouge brun, notamment au niveau des articulations et des sabots. La queue très courte (o'",o6) est relevée et formée par une toufl'e de poils. Le ventre est celui d'une femelle pleine, près de mettre bas. Enfin, ce qui appelle surtout l'attention, c'est une série de taches ocreuses, brun foncé, s'élendant au nombre de dix, sur une seule ligne et à des intervalles à peu pi'ès égaux, sur les lianes et le thorax. » S'agit-il d'un daim, malgré la coloration foncée des taches ocreuses au lieu d'être blanches, ou de quelque autre Cervidé tel, par exemple, que le Tarandus rangifer, le Renne? » La quatrième photographie, que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie, paraît représenter une sorte de hutte dessinée de trois quarts, de façon à en laisser voir l'entrée, et dont les parois sont formées par une série de bandes à peu près parallèles, alternativement blanches et ocreuses, constituées par de nombreuses lignes extrême- ment rapprochées, se confondant même souvent entre elles et, en général, très peu pro- fondément gravées. » Telles sont, avec uae vue de la grotte prise du plateau qui en précède l'entrée, les photographies de quelques-unes des gravures préhistoriques que j'ai découvertes dans la grotte de La Mouthe, et qui me paraissent avoir d'autant plus d'importance qu'elles sont les premières trouvées en France. Nombre d'autres dessins sont encore à reproduire, les uns complètement mis à nu, les autres encore en partie cachés par les dépôts argileux de la grotte, mais que j'espère pouvoir photographier dans une prochaine cam- pagne et présenter à l'Académie dans quelque temps. » CORRESPONDAIVCE. Lettre adressée à M. Be,r\h&\ot par M . H. Wilde, F.R.S, Président de la « Manchester Literary and Philosophical Society «. (Traduction.) Monsieur M. Berthelot, Secrétaire de l'Académie des Sciences. Paris. ■ ^/'+i ^ -'•-'- 2.4. e'^-'--' ^•••^ 2.4... 4,_ 2^ < ■p'2p —Q'-2, I p-P^' _| ?_p2,.+ 1 2 op^., p2/;-. Ç2^_, p-/, _^ 2_ ,2^ . ^ 9. ,„ ^ = r-. ^2;, ^ -'•--^ 2.4.6 2r-l -^-----l- 2^ ^,._gJ, , p'ip-f q',,--, ,p^l' , 1_ p-V , _| i____pa/' *^2r-. ^.p ^'^ar-o -^ 2.4.6 -'■- ^•••^ 2.4... 4/'-6^- • » Les coefficients C sont définis par . 2 . . . ( 2 /; -M ) . 2 2 /-+ 27- ( 2 /j 4. 2 ) . . . ( 2 /j + 2 /■ + 1 ) ' ip+t J^ I . 2/-+! ^ I.2...(2/) + l).2^/'-^='-(2^ + 2), ..(2^4-2 /■ + !)' c2'-« =y ^ - ■■^P .L^ I.2...2/J.22/'+2/-2(2/i-|-l)...(2/i-H 2/- — 1)' C2'- . = V (-■)^-^^Sp-;,[l^3^.■(2y.-I)°-] ■^P ^ 1.2...2/J.22/'+2r-2(2A_t-i)...(2/j_j.2/- — l)' /l =0 ( 739) où S^_;i[2-.4"- -{"^p — 2)-] désigne la somme des produits p — h ix p — h des nombres 2". 4" •••(-/' — 2)-; Sp_;i[i-.3-. . .(2/; — i)-] ayant une signifi- cation analogue. » Il existe, entre les coefficients C et C et quatre autres séries de coef- ficients analogues, des relations récurrentes, qu'il serait trop long de repro- duire ici, relations qui comprennent comme cas particuliers les relations de M. Gruey et de Th. von Oppolzer. » GÉOMÉTRIE. — Sur la théorie générale des surfaces. Note de M. A. Pellet. « Les coordonnées cartésiennes X, Y, Z étant données en fonction des paramètres U, V, supposons qu'en un point ces fonctions s'expriment en séries ordonnées suivant les puissances croissantes des accroissements u, t' de U et V, et que la quantité \d{Y,7.)Y , r^(Z,X)T- rt)(X.Y)y- soit différente de o. Rapportons la surface à trois nouveaux axes rectangu- laires X, y, z passant par le point, le nouvel axe des z étant la normale à la surface. Les coordonnées x,y, z du point u, v sont des fonctions holo- morphes de ces variables, s'annulant avec elles, z ne contenant pas de terme du premier degré; posons : a? = a?, + a:, + . . . -H .r„ + . . . , y = y, + y^-J^ . . . -\- y„ + z =:r, (Dw- -t- 2D'm' +■ D'V" ) + ^., -h . . . 4- :;„ -I- . . . , Xn, y„, z^ étant des fonctions homogènes de degré n en u et c. » ^(Df/U- + 2D'f/LJf/V+ D'V/V^) est la valeur principale de la distance du point U -t- du, Y -{- dV au plan tangent en U, V ; soit Edir- -+- 2F du dV + GdV- la valeur principale de la distance des points U, V et U 4- dU, V + dV. Pour le point ?/, t-, on a deux expressions de ces valeurs principales; dans l'une les coefficients de du-, dudv, dv- sont exprimés à l'aide des dérivées des fonctions a?, j', ;; ; dans l'autre, ces coefficients sont les valeurs des fonctions D, D', D", E, F, G correspondant k U -h u, Y -h i>, valeurs qui sont données en séries par la formule de Taylor. Les différence des 6 coef- ( l'\^ ) ficients correspondants sont donc des fonctions de u, r nulles, ce qui permet d'exprimer les coefficienls de x,y, z à l'aide des 6 fonctions D, D', D", E, F, G et de leurs dérivées, et l'on obtient en outre des relations diffé- rentielles entre ces fonctions. » En égalant à o les termes indépendants de u, v, on a 3 équations entre les coefficients de a;,,j', ; le choix de l'un d'eux reste donc arbi- traire : ce qui correspond à l'indétermination de l'axe des x dans le plan tangent; le choix étant fait, en égalant à o les termes du premier degré, on obtient entre les lo coefficients dea-%, y.,, s.,, 12 équations qui déterminent ces coefficients et donnent en outre deux relations différentielles; en gé- néral, en égalant à o les termes de degré n — i, on obtient 6n équations entre les 3/1 + 4 coefficients de a;,,, y„, z■,^^^ ; ces équations permettent d'exprimer ces coefficients à l'aide des 6 fonctions D, D', D", E, F, G et de leurs dérivées, et donnent en outre 3n — 4 relations différentielles entre ces 6 fonctions. Ces relations différentielles sont des conséquences de trois d'entre elles bien connues; mais la méthode que j'indique offre cet avantage de donner l'équation de la surface relativement au système de coordonnées x, r, :;. » En particulier, supposons les courbes de paramètres U et V rectangu- laires, les axesdesa^etdesj tangents à ces courbes, et soit A*f/U^ -}- B^rfV" le carré de l'élément linéaire de la surface; prenons pour variables indé- pendantes X et y au lieu de u et v, et posons z = \ (ax- H- hy- + icxy) +=,,+...+ ::„ + ..., z„ étant une fonction homogène de .r, y de degré n. On a P» is U-- -i A' -"^-^ 4- 2A' ^ - B' i^ y _}_( A ' ^ , R' •^^ R' y"^ ^ ~ B 2B l ^v AB + 2 liu ^^ +• liv gi -L= = «, + 2c/, s;,,, = h, - icf, zl.^. = c, — (a — h)/. /désignant la fonction ^'jj(Ava7 — B^J'), a, la fonction 777 A "*" IV 1^' et b,, c, des expressions analogues pour b et c. De là résultent les relations U) 1 da i de b — a , 2c. BàV^XJXÎ^ "ÂB^^v"*" AB 1 db I de a — b . , 2c . , ( 74> ) et l'expression de ^3 ~ ( da ic. dk\ ^ ^ [ da ic d^ ^-"•^= U +  d7j^- + 3 (^_ - -g- ^J^^j ds A c>^J "^-^ "^ V^ "^ B ^j-^' ' y, y- indiquant les dérivées prises par rapport aux arcs des courbes U, V. » Pour c = o, ces formules sont immédiates et très utiles. » Ainsi, dans ce cas, portons sur les normales à la surface une longueur /; ou a, pour les coordonnées de la surface parallèle, S, ■/), X,, E = x{\ — ai) + . . ., r, = j(i -è/) + ..., 1-1= '-\a{i-al)x'-^h{x - i/)]y=+.... D'où 1-1-- i\\ — al ' 1 — bl I 6 r,- ^\_{i — alfds '^^ [\ — alf(\ — bl) ds, '^ \i — al){i — biyds '^ {i — blf ds^\ et l'on voit que les sections normales surosculées par des cercles se corres- pondent sur les deux surfaces (remarque de Ribaucour), et les plans de ces sections pour l'une des surfaces sont symétriques par rapport aux plans principaux des plans de celles de l'autre surface, lorsque les points consi- dérés des deux surfaces sont conjugués harmoniques par rapport aux cen- tres de courbure principaux communs, auquel cas on a i — al = — (i — hl). » GÉOMÉTRIE. — Sur la déformation de certains paraboloides et sur le théo- rème de M. Weingarten. Note de M. Eugène Cosserat, présentée par M. Darboux. « Dans un Travail particulièrement intéressant qui vient de commencer à paraître dans les Annales de l'Ecole Normale, M.Tliybaut envisage le pro- blème de la déformation du paraboloïde. » La remarque suivante, que j'ai faite autrefois à propos du théorème ( 742 ) de M. Weingarten, précise, dans une certaine mesure, le degré de diffi- culté de la question dès que l'on s'écarte des cas connus. )> Conservons toutes les notations du Livre VJII, Chapitre XIII, des Leçons de M. Darboux, et supposons que l'on prenne pour la surface (0,) le paraboloïde qui est défini par les équations suivantes, où m est une constante, oc, = 11, X, + iz, — V, j, — iz,= ~ - ^^—m-v, et qui est tangent au plan de l'infini en un point du cercle de l'infini. La fonction ni j]g diamètre, de 160"™ de longueur, fermé à ses extrémités et surmonté d'un demi-tube de 80"""" de diamètre formant réverbère), maintenue à une température voisine de 35o° au mo3'en d'une rampe de gaz d'une forme particulière. Les deux lils suspenseurs communiquent chacun avec un des manchons et sortent de l'éluve isolés dans des tubes de verre. » La lampe s'illumine (couleur vieux rose ou rose violacé) dès que les fds reçoivent la décharge d'une bobine d'induction (-). La lumière s'observe à travers une glace qui masque une petite fenêtre pratiquée dans l'étuve. Son éclat croît ordinairement pendant quelques minutes, au commence- ment de la période d'excitation, puis demeure invariable. 11 n'y a aucun intérêt à employer un courant inducteur de plus de quatre ampères (inter- rupteur en marche), au moins avec la bobine qui me sert dans mes re- cherches ('). Les radiations parasites du sodium qui sont visibles, vrai- semblablement à cause de la présence de ce métal dans le verre, profitent seules d'un accroissement de consommation. » Le pouvoir éclairant de la nouvelle lampe n'est pas inférieur à celui (') 11 y aurait peut-être intérêt à raccourcir le tube et à augnienler son diamètre pour les très grandes dillerences de marche. (^) Les courants à haute fréquence de M. d'Arsonval donnent des résultats très médiocres au point de \ue de l'intensité lumineuse. ^-) Bobine Caipentier, modèle de 3oo'^'', interrupteur Deprez. ( 75i ) (le la lampe de M. Michelson. J'ai pu me convaincre du fait grâce à l'ex- trême obligeance de MM. Benoît et Chappuis, auxquels j'ai plaisir à exprimer mes remercîments. » Dans mes premiers essais j'employais, au lieu d'électrodes extérieures de plom- bagine, des électrodes métalliques qui ne touchent le verre qu'en un petit nombre de points. Le rendement lumineux était médiocre et la décharge corrodait le verre en peu de temps; un tube a même été percé par une étincelle. Ces inconvénients ont complètement disparu depuis l'emploi de la plombagine et de la mise en dérivation des armatures d'un condensateur, de capacité suffisante ('), dans le circuit induit. L'introduction de ce condensateur ne modifie pas l'intensité de la lumière, mais a pour effet d'empêcher la corrosion et la perforation du verre. » Des expériences exécutées sur quelques tubes ont montré qu'un tra- vail de plus de vingt heures, entrecoupé de plusieurs périodes d'échauf- fement et de refroidissement, n'altère aucune de leurs propriétés. Une distinction nécessaire, entre les pôles de la bobine, est d'ailleurs à faire pour éviter l'obscurcissement de l'extrémité du tube à travers laquelle s'effectue la vision (-). » La résistance de la lampe en marche est égale à celle d'un à deux dixièmes de millimètre d'air. Une élévation notable de température, au- dessus de SSo", augmente celte résistance au point que la décharge ne passe plus dans l'appareil. Il en est de même lorsque la température de l'étuve tombe à 200°. )i Outre les quatre radiations, rouge, verte, bleue, indigo, qui donnent des franges à grande différence de marche, le spectroscope m'a permis de retrouver toutes les raies visibles connues du cadmium dans la lumière sortant de la lampe, et de plus: une raie faible dans le rouge (1, 632); les raies du sodium; une belle raie dans le vert (1, 5i5), invisible dans le (') Un matras de verre d'un litre, rempli d'acide sulfurique, à l'extérieur duquel est collée une feuille d'étain, donne de très bons résultats. (^) La décharge d'une bobine de Iluhmkorff éclate sous forme d'aigrettes, entre deux pointes assez écartées. Le côté de la lampe communiquant avec \e pâle aigrette noircit sur toute sa surface intérieure^ La coloration, qui ne disparaît pas sous l'action d'une température inférieure au point de ramollissement du verre, se transporte presque complètement dans l'autre partie du tube en inversant le courant; le phénomène est très net en mettant le condensateur hors circuit. On peut se demander, par analogie, s'il ne serait pas possible de faire sortir les molécules d'air emprisonnées dans les parois d'un tube de Ci'ookes qui commence à se caler, en faisant passer la décharge, dans un sens convenable, à travers le verre. ( 752) spectre de l'étincelle éclatant dans l'air entre des électrodes de cadmium et attribuée par quelques auteurs à ce métal; enfin, une faible raie(X, 466) dans l'indigo. » Les présentes recherches ont été facilitées par des essais que M. Cornu m'a autorisé à faire dans son laboratoire. Je lui en exprime ma vive reconnaissance. » PHYSIQUE. — Recherches sur les aciers au nickel. Propriétés métrologiques. Note de M. Cii.-Éd. Guillaume, présentée par M. A. Cornu. « La dilatation presque nulle de quelques aciers au nickel, indiquée dans une précédente Note {Comptes rendus, t. CXXIV, p. 176; aS janvier 1 897 ), constitue une anomalie remarquable et qu'aucun autre alliage n'avait montrée jusqu'ici. Son importance, au pointdevue spécial de la construction des instruments de toutes sortes, m'a engagé à poursuivre l'étude de ces alliages en commençant par celles de leurs propriétés qui présentent le plus d'intérêt dans la Métrologie. )> Remarques générales. — Les aciers qui ont été préparés dans les aciéries d'Imphy (') possèdent une homogénéité plus grande que celle de la plupart des métaux usuels. Lorsqu'on descend franchement au-dessous de la couche superficielle, toujours un peu craquelée, des barres brutes, on arrive à un métal parfaitement sain, prenant un beau poli, sans aucune piqûre visible avec un grossissement de 80 diamètres. Les traits de quelques microns de largeur, pratiqués sur ces surfaces, sont d'une parfaite régu- larité. » La résistance à l'attaque de l'eau augmente avec la teneur en nickel. Déjà les alliages les moins dilatables, qui contiennent environ 36 pour 100 de nickel, sont suffisamment inattaquables pour qu'une règle divisée puisse être abandonnée pendant des mois, dans une atmosphère saturée d'humi- dité, sans prendre de taches de rouille. Dans les mesures de dilatation, les règles séjournaient pendant des heures dans l'eau tiède et n'ont jamais été essuyées, lorsqu'on les retirait de l'eau; elles ont pu rester ensuite pendant un temps prolongé dans la vapeur d'eau bouillante sans que les traits tracés sur des surfaces polies fussent détériorés. (') Mes recherches ont été beaucoup facilitées par rexlrême obligeance de MM. Adenot, directeur, Girin, ingénieur principal, et Dauphin, ingénieur des aciéries d'itnphy; je prie ces Messieurs d'agréer mes meilleurs reniercîments. ( 753 ) » Les surfaces brutes, en revanche, se couvrent en quelques jours, dans la vapeur, d'une couche de rouille continue mais peu adhérente. Il faut surtout éviter avec soin le commencement de l'attaque. Une tache d'encre produit un léger dépoli qui s'accentue dans l'eau. » Tous ces alliages sont très sensibles à l'acide chlorhydrique; le voisi- nage d'une soudure mal lavée peut provoquer une attaque importante des surfaces. » Densité. Elasticité. — Le module d'élasticité des règles a été déterminé à l'aide d'un appareil emplové autrefois par M. Benoît. » La barre à examiner, placée sur deux rouleaux, supporte en son milieu un plateau que l'on charge de poids croissants. On mesure, à l'aide de trois cathétomètres, la flèche et l'écrasement des supports. Les mesures ont été faites sur les règles brutes, pour des distances des points de sup- port égales à o™,9 et i™,! et dans deux positions rectangulaires des barres. Les efforts fléchissants ont atteint 6o''s ou 8o''s, La plupart des mesures ont été répétées sur les barres rabotées. » Les densités ont été mesurées par des pesées hydrostatiques. )) Les résultats de ces mesures sont consignés dans le Tableau suivant : op '5.. \lliag(s. oo. 16,8 22 22+3 Cr 24 26,2 I Cf.... I Cr. . . . Modules d'élasticité en tonnes par Densités millimètre à 0°. carre. 7,8l3 22,0 (') 7-787 21,7 7.892 19.0 7.892 18,3 7.913 '7.7 7.903 19. 1 8,o34 •9.7 8, .11 •9.3 8,096 j8,5 » 18, [ Densités Alliages. à 0°. 3o,8 p. 100 . . . 8,049 3i,4 ('). ..•.. 8,008 34,6 ( = ) 8,066 36,1 8,098 36,4 8,082 36,6 8,086 37,5 8,oo5 39,5 8,076 44.5 8,120 100 8,852 Modules d'élasticité en tonnes par millimètre carré. 16,0 i5,5 i5, 1 '4,7 i4.9 i5,o • 4.7 •4,9 •6,4 ■ 21 ,6 » Si l'on porte en abscisses les teneurs en nickel, en ordonnées les den- (' ) Acier à oulils. (2) Ces alliages avaient été désignés dans ma première Note comme contenant res- pectivement 20, 32 et 35,5 pour 100 de nickel; la nouvelle analyse de ce dernier déplace légèrement le minimum de dilatation. Semestre. (T. CXXIV, N" 14.) 9° G. R., 1897, r ( 754 ) sites, on n'aperçoit pas à première vue de relation bien nette entre ces deux variables; mois si l'on trace la droite des densités calculées par la loi des mélanges, on voit, malgré une grande irrégularité des résultats, que les densités sont trop fortes pour les alliages les plus dilatables, trop faibles pour ceux qui présentent l'anomalie négative. » Pour le module d'élasticité, une relation analogue ressort bien plus nettement des diagrammes. Sa valeur s'abaisse lentement jusque vers l'al- liage à 20 pour 100 de nickel, se relève ensuite, passe par un maximum relatif, redescend vers un minimum et remonte ensuite lentement. Le maximum et le minimum sont bien accusés et coïncident sensiblement avec ceux de la dilatation; ils correspondent à l'excès et au défaut de densité, trop irréguliers d'ailleurs pour qu'on puisse parler d'un maximum ou d'un minimum de cette propriété. Je me propose de revenir sur la variation simultanée de ces trois propriétés dans quelques-uns des alliages étudiés. » Variations permanentes. — La plupart des barres ont été soumises à des recuits divers: les lonç^ueurs étaient mesurées dans les intervalles des chauffes. Ces études ont été poursuivies avec un soin particulier pour les alliages les moins dilatables. » J'ai constaté d'abord que des recuits à 100" produisent une contrac- tion des alliages d'une teneur inférieure à ^5 pour 100 de nickel, alors que les alliages supérieurs s'allongent sous la même action ('). Les allonge- ments suivent d'abord une loi exponentielle avec le temps, puis diminuent ensuite plus rapidement. A partir de 3o j)our 100, la valeur de l'exposant diminue rapidement à mesure qu'on élève la teneur en nickel. » La longueur définitive que prend la barre dépend de la température du recuit; elle est atteinte d'autant plus rapidement, mais l'allongement total est d'autant moindre que la température est plus élevée. » Il en'résulte ce fait curieux qu'une règle, recuite à fond à une tempé- rature déterminée, continue à s'allonger lorsqu'on la maintient à une température plus basse. 1) Pour les alliages à 36 pour 100 de nickel, le recuit semble complet en vingt hein-es à i5o°, en cent heures à 100°, en trois cents heures à Go", en sept cents heures à 40"; à la température ordinaire, les allongements ont pu être suivis pendant deux mois, après quoi ils sont devenus insensibles. (') L'alliage à 44 pour 100 a seul montré une conlraclioii U'ès faible (de il^, 5 en deux, cent dix-liuil heures à 100", réparties sur quarante-six jours), due probable- ment à la superposition de deux eflels distincts. ( 755 ) Le carbone ne semble pas avoir une influence bien considérable sur les variations produites par le recuit. » Ces mouvements, d'ailleurs de peu d'amplitude, présentent une grande analogie (au signe près) avec ceux du zéro des thermomètres; l'abaissement temporaire a été observé aussi sur des barres recuites à une certaine température et chaufFées pendant quelques heures à une tempéra- ture plus élevée. » PHYSIQUE. — Nature des diverses espèces de radiations produites par les corps sous l'influence de la lumière. Note de M. Gustave Le Bon, présentée par M. d'Arsonval. « Lorsque la lumière frappe un corps quelconque, elle engendre deux ordres de radiations obscures qui mélangent parfois leurs effets dans cer- taines expériences, notamment dans celles relatives à la polarisation et à la réfraction, et qu'il importe, par conséquent, de nettement séparer. » Le premier ordre de radiations est simplement constitué par de la lumière ordinaire qui reste à l'état de résidu sur les corps illuminés. Cette lumière résiduelle, étudiée jadis au point de vue photographique par Niepce de Saint-Victor, est identique à la phosphorescence, dont elle ne diffère que par son invisibilité. Me proposant, dans une prochaine Note, de faire voir que cette lumière invisible se réfracte et se réfléchit comme la lumière ordinaire, je ne m'en occuperai pas davantage au- jourd'hui. » En dehors de cette charge résiduelle, les corps frappés par la lumière produisent une seconde classe de radiations très différentes. Ce sont elles que j'ai étudiées dans mes premières Notes sur la lumière noire. » Les propriétés les plus caractéristiques de ce mode intermédiaire de l'énergie sont les suivantes. Les radiations obscures engendrées par la lumière tombant à la surface des corps déchargent l'électroscope et ne le chargent pas. Elles traversent les écrans électriques. Elles impressionnent les plaques photographiques à travers les corps opaques. » Les expériences électroscopiques exigeant un exposé détaillé qui sera fait bientôt, je me bornerai aujourd'hui à les résumer en disant que tous les corps, métaux ou substances organisées, frappés par la lumière, donnent naissance à des radiations jouissant de la propriété de produire la décharge de l'électroscope. Pour les uns, la décharge est plus rapide si l'instrument a reçu une charge négative; pour les autres, le sens de la charge est indifférent. La seule différence que présentent les corps réside ( 7-^6 ) dans la rapidité de la décharge. Une plaque de zinc, amalgamée depuis quelques minules, posée sur le plateau d'un clectroscope chargé négati- vement ou môme agissant à petite distance par rayonnement sur le plateau (charge positive dans ce second cas), produit une décharge de io° en deux secondes. L'alnminiinii frotté à l'émeri produit la môme décharge en cinq secondes. Une feuille d'argent demande j)lus d'une heure. » Les radiations qui déchargent l'électroscope ne possèdent pas la pro- priété de le charger, môme après une exposition prolongée à la lumière ('), mais elles possèdent la propriété de traverser les écrans électriques. Si l'on pratique, dans la cage de Faraday enveloppant l'électroscope, une fenôtre fermée par une feuille de zinc ou d'aluminium de ^ de millimètre d'épaisseur longtemps nettoyée, et qu'on expose le métal à la lumière, on obtient une décharge très lente (2° ou 3" par heure, déduction faite de la perte de l'instrument, mesurée avant et après chaque opération). » Ces expériences suffisent à prouver que les radiations engendrées par les corps frappés par la lumière ne sauraient être confondues avec de l'électricité. Ces radiations se rapprocheraient plutôt par quelques-unes de leurs propriétés des rayons X, mais elles en diffèrent par plusieurs points fondamentaux, et notamment par leur moiIe de propagation. » La propriété que possèdent ces radiations d'impressionner les plaques photographiques à travers des corps opaques se constate très aisément par les nouvelles expériences que je vais indiquer. M. le professeur de Heen m'a beaucoup aidé dans ces recherches. C'est lui qui a constaté qu'une des conditions essentielles de réussite était de voiler légèrement la plaque avant son exposition. Le voile, qui se produit toujours plus ou moins par le fait seul qu'on manie la plaque sensible devant la lanterne rouge du la- boratoire, est généralement insuffisant. Il faut avoir recours à la lumière d'une bougie pendant un 1res court moment. » Pour faire disparaître toutes les objections opposées à mes précédentes expériences : chaleur, pression, lumière infdtrée, etc., il fallait trouver le moyen de mettre l'objet à reproduire en dehors du châssis. C'est ce dispo- sitif que réalise l'expérience suivante : )> Ou prend un châssis 9X12 pour positifs, et l'on remplace sa plaque de verre par une plaque d'ébonite polie ayant j- à ~ de millimètre d'épais- (') Les charges infiniment petites que l'on a constatées sous l'influence de la lumière à la surface des conducteurs ne dépassent pas l'ordre de grandeur des forces électro- motrices de contact, c'est-à-dire l'ordre du volt, et ne pourraient, par conséquent, jouer aucun rùle dans nos expéiiences. ( 757 ) seur. Sur la face extérieure de celte plaque, c'est-à-dire sur la face tour- née vers la lumière, on pose ou l'on colle, pour éviter leurs déplacements, des lettres découpées dans une feuille de métal (zinc, aluminium, platine ouétain, par exemple) de ^ millimètre d'épaisseur. Puis, dans l'obscurité du laboratoire, on retire de son paquet une plaque sensible (') qu'on voile légèrement en ouvrant et en refermant rapidement la lanterne. On l'intro- duit ensuite dans le châssis dont les lettres métalliques sont, comme on le voit, séparées de la plaque sensible par la feuille d'ébonite, et il ne reste plus qu'à exposer au jour et à l'ombre pendant trois heures (-). Après le développement, on obtient l'impression en noir intense des lettres se détachant sur un fond clair. (]'est donc, comme on le voit, sur les parties qui, théoriquement, auraient dû être le mieux protégées contre l'action de la lumière, que s'est faite l'impression. » Cette expérience, répétée à la Sorbonne sous les yeux de M. le pro- fesseur Lippmann par ses préparateurs, a toujours réussi. M La même expérience répétée dans une étuve obscure, chauffée à /jo", ne donne aucun résultat. Elle réussit toujours, au contraire, à la lumière par une température voisine de o°. La chaleur ne saurait donc être invo- quée pour expliquer ce phénomène. On ne saurait davantage l'attribuer à l'action de l'électricité ordinaire. Les expériences électroscopiques, dont j'ai donné plus haut le résumé, montrent, en effet, que ces radiations jouissent de propriétés tout à fait différentes de celles de l'électricité. » La même expérience peut être réalisée en enfermant les lettres métal- liques ou d'autres corps quelconques dans une boîte d'ébonite entièrement close. On obtient une silhouette très nette des objets enfermés dans la boîte sur une plaque sensible placée sous cette boîte. » L'ébonite peut être remplacée par un corps opaque quelconque; mais l'exposition à la lumière devient alors très longue et il est parfois néces- saire de faire intervenir une température élevée, ce qui n'est jamais le cas avec l'ébonite. (') Toutes les marques de plaques, les plaques rapides surtout, ne sont pas impres- sionnées par ces radiations. On obtient des succès tout à fait constants avec les pelli- cules Carbutt. Les plaques lentes pour reproduction Graffeel Jongla réussissent assez bien dans la plupart des cas. (-) Si l'impression était faite au soleil, et trop piolongée, il pourrait arriver, non seulement qu'on n'eût pas d'image, mais encore que le voile fût détruit entièrement. Les radiations obscures agissent, dans ce cas, en sens inverse de la lumière. ( 758) » En éclairant le châssis avec les diverses couleurs du spectre, la lu- mière rouge m'a toujours semble la plus active. » Je ferai remarquer, en terminant, que s'il est vrai, comme je tente de le montrer depuis longtemps, que toutes les fois que les corps sont frap- pés par la lumière, ils engendrent une forme particulière d'énergie, il s'ensuit que ce mode d'énergie si peu connu encore se trouve être pour- tant un des plus répandus dans la nature. » ÉLECTRICITÉ. — Oscillographe à induction. Note de M. H. Abraham ('), présentée par M. Violle. « MÉTHODE. — La déviation de l'équipage mobile d'un galvanomètre satisfait à l'équation (■) ^.^ + ^a +« = <='■• où figurent la force d'inertie K-tt' 'a force de frottement A -r > la force o al- (Il directrice CO et la force motrice G i proportionnelle à l'intensité du cou- rant /, qui circule dans le galvanomètre. » Si ce courant i était précisément le courant I que l'on veut enregis- trer, on chercherait à assurer la proportionnalité entre 6 et I en rendant négligeables l'inertie et l'amortissement (-), Mais voici une solution nou- velle et plus complèle du problème. M Disons, tout d'abord, que nous employons le galvanomètre à cadre mobile, plus sensible que le galvanomètre à aimants. » Il est certain que 0 sera, à chaque instant, proportionnel à la A'aleur actuelle de I, si l'on fait en sorte que les courants I et i soient liés par une équation de même forme que l'équation (i) : » Or, on peut arriver à ce résultat en faisant intervenir, par exemple, les phénomènes d'induction. » Le courant I agit par induction sur uncircuitauxiliaire. Le courant in- (') Celle Note a t'ié présentée à l'Académie dans la séance «lu ig mars dernier. (^) Blodel, Comptes rendus, l. CWI, p. :">o;! et 748 (1898, I). ( 7^9 ) finit est alors proportionnel à la dérivée première -j-' si les forces électro- motrices d'induction propre sont rendues négligeables. Ce courant auxi- liaire agita son tour de la même manière sur le circuit qui contient le Galvanomètre et y induit le courant i qui va donc varier comme -, , • » Maintenant, pour que l'expression de i contienne un terme en -j-, il nous suffît de laisser subsister une certaine induction mutuelle entre le circuit du courant primitif I et le circuit du galvanomètre. Quant au terme en I, il sera dû à une connexion directe de ces deux circuits. » On règle expérimentalement les termes en j- et en I, en s'aidantde la forme des courbes obtenues lors de l'établissement d'un courant perma- nent et lors de sa rupture. C'est ce que l'on voit sur la figure ci-contre, gravée d'après un décalque .du cliché original effectué avec le plus grand soin par M. P. Du jardin. Période: i centième de seconde. M Le courant interrompu servant à l'entretien d'un diapason est enre- gistré par l'appareil. L'une des courbes correspond à un terme en — trop grand. Pour l'autre, le réglage a été légèrement dépassé dans l'autre sens, » Discussion. — J'indiquerai trois points importants : » 1° Notre théorie suppose essentiellement que les forces électromotrices d'induc- tion propre soient négligeables devant les forces électromotrices d'induction mutuelle. ( 7(>o > Il fiuil, poui- cela, que les enroulemepls employés aient des constantes de temps — très petites. On descend aisément au-dessous du cent-millième de seconde. IS'éanmoins, cette condition limitera toujours la rapidité des indications de l'appareil. On démontre, du reste, que, pour une lapidilé d'indications donnée, la sensibilité de l'oscillographe est maximum quand la bobine mobile a un moment d'inertie égal à celui des organes qui l'accompagnent, et quand les circuits auxiliaires ont même induction propre et même résistance que cette bobine. » 2° La rotation du cadre, dans le champ magnétique, y induit une force électro- motrice proportionnelle à la vitesse angulaire -y Mais le terme qui en résulte dans les équations pouria être joint au terme de même espèce de l'équation (i) et com- pensé, avec lui, par le terme en— de l'équation (2). Il est bon de conserver une cer- taine importance à ces forces d'amortissement pour supprimer les trépidations acci- dentelles (le rc(|uipagc mobile. » 3° Les équations présentent une singularité quand le courant 1 suit une loi de variation identique à celle que suivrait l'oscillation libre du galvanomètre si le cou- rant I n'existait pas : il y aura alors résonance (') si le réglage préalable n'est pas rigoureusement parfait. On écarte cette circonstance en rendant les oscillations pro- pres du galvanomètre yj^«S' Iciilcs que les variations à enregistrer. )) Riî.vLiSATioN PRATIQUE DE l'ahpareil. — M. Carpeiiticr, qui lui a ap- porte personnellement tous ses soins, a fort habilement construit le galva- nomètre, qui est la partie délicate de rapj)areil. » Dans le cliamj) magnétique créé par un électro-aimant se trouve la bobine mo- bile parfaitement équilibrée. Le fd de torsion roule sur des coussins fixes (|ui em- pêchent les déplacements transversaux et les mouvements de bascule de l'équipage mobile sans nuire à sa moliilité autour du fil. » Outre les circuits auxiliaires, rassemblés sur une planchette indépendante, nous avons enfin un dispositif d'enregislremenl : » Un point lumineux (arc électrique diajihragMié ) envoie horizontalement un fais- ceau de rayons sur un miroir plan vertical qui le fait tourner d'un angle droit pour le réfléchir sur le miroir concave du galvanomètre, le reprendre ensuite et envoyer l'image du point lumineux impressionner une plaque photographique fixe (9 x 12) ; quelques écrans noirs dispensent d'opérer dans une salle obscure. » Le miroir plan oscille avec un petit pendule qui le porte, et n'est utilisé qu'au moment où sa vitesse de rotation, voisine d'un maximum, est extrêmement constante. Le mouvement du miroir du galvanomètre se faisant autour d'un axe vertical, la com- (') Noir ConNt, Sur un Ihéorèmc reliant la théorie de la synchronisation à celle des résonances (Comptes rendus, t. CXMII, p. 3i3; 1894). ( 76i ) binaison des deux déplacements de l'image fournil définitivement la courbe du cou- rant I ('). » Nous terminerons en faisant observer que le contrôle des indications de l'appareil se trouve dans la figure reproduite plus haut, où l'on voit le galvanomètre revenir immédiatement au zéro. On peut s'assurer cpi'il y a un très léger retard : il est dû, pour la plus grande part, à la durée même de l'étincelle de rupture (^). » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la variation de l'étal électrique des hautes régions de l'atmosphère, par beau temps. Note de M. G. Le Cadet, pré- sentée par M. Mascart. « Le 24 mars dernier, j'ai repris, sous la conduite de M. A. Bonlade, de Lyon, l'étude de l'électricité atmosphérique dans les hautes régions de l'atmosphère ('). Le but principal de cette ascension était d'essayer l'em- ploi d'un nouveau dispositif comme collecteur d'électricité. Celui-ci est formé de mèches en papier au nitrate de plomb, allumées à l'aide d'un briquet convenable et descendues ensuite au-dessous de la nacelle, à des distances différentes pour chacune d'elles, mais toutes deux supérieures à 3o", au moyen de deux fils de laiton gradués qui les relient à l'électromètre différentiel après s'être enroulés chacun sur un treuil léger isolé par un pain de soufre tourné de 12*"° de diamètre et de 3*"™ d'épaisseur. )) Si la mèche est assez bien préparée pour qu'il ne subsiste nulle part, sur le cône incandescent, ni cendre, ni pellicule de résidu, le débit élec- trique est grand et la mise en équilibre rapide et sûre; d'autre part, sa mise en ignition dans l'intérieur de la nacelle ne présente aucun danger si elle est faite avec un briquet analogue à celui que j'ai employé. J'avais étudié, d'ailleurs, ce point fort important par une série nombreuse d'ex- périences préalables faites soit à l'observatoire, soit à l'usine à gaz. » Dans ces conditions nouvelles, le poids total de l'appareil et de sa provision de mèches est de 2''^, tandis que, dans nos anciennes expé- riences, le poids mort à emporter était de 80''^; c'est là un avantage consi- (') Une modification évidente des circuits permet l'inscription des variations d'un flux magnétique. (-) Laboratoire de Physique de l'Ecole Normale supérieure. (^) Comptes rendus, t. CXMI, p. 729. G. R., 1897, i" Semestre. (T. CXXIV, .\° 14. ) 99 ( 762 ) dérable. I>a légèreté et l'e\iguïlé de l'appareil en procurent un autre non moins important : à savoir la facilité avec laquelle on peut isoler les collec- teurs, les éloigner du ballon et l'un de l'autre verticalement pour les mesures, sans faire sensiblement varier la capacité d'ailleurs très faible de l'ensemble et le temps très court de la mise en équilibre. » Quant aux résultats électriques de cette ascension, ils sont les sui- vants : le champ électrique mesuré au départ (i i'' matin), à l'usine à gaz et à l'observatoire, était de : Observatoire Ail. ^= 3oo™ Champ = iSô" Terre-plein de l'usine à gaz. . AU. -^ ly.'i" Champ r= 225^ et le Tableau suivant donne les valeurs successives obtenues pendant l'as- cension ( ' ) : A 3o™ au-dessous de la nacelle. Art — - Distance verticale des collecteurs :r- S™. Altitude AV Heure. absolue. AV. An h m m T T I.I2 soir i68o +l4o -H28 I . i5 1700 i58 32 1 .17 1780 i49 3o 1 . 19 1810 i55 3i 1 .20 i85o i58 32 1 .22 ■ 1880 145 29 1.23 '900 i49 3o 1 .4o 2200 149 3o 1 .5i 33oo 145 29 » On peut donc considérer la valeur du champ comme constante pen- dant toute la durée des mesures, et adopter, pour cet intervalle de temps, sa valeur moyenne : -+- 3o^ à la hauteur moyenne de i85o™. 'I Or, l'électroinètre enregistreur de l'observatoire (réduit au plan avec les mèches) donne, pendant le même intervalle, une valeur moyenne de ■+- 118^; d'où cette seconde conclusion : le champ électrique est certaine- ment plus faible au-dessus de i5oo'" d'altitude dans l'atmosphère que sur le sol inférieur supposé plan. » (') Un petit accident, arrivé à l'un des fils au moment du départ, a empêclié de com- mencer les mesures aussitôt qu'on l'aurait voulu. ( 763 ) CHIMIE MINÉRALE. — Sur un nouvel oxfde de phosphore, l'oxyde phos- phoreux P'O. Note de M. A. Besso\, présentée par M. Troost. « L'hydrogène phosphore gazeux PH' ne réagit pas sur le chlorure de phosphorylePOCl' chauffé progressivement jusqu'à sa température d'ébul- lition, ainsi que l'a signalé Schiff. Cependant, on i-emnrque que, pour peu que PO Cl' renferme en dissolution une petite quantité deHBr, la réaction s'établit quand on cliauffe au bain-marie vers 5o°; en principe, une quan- tité très petite de HBr suffit à amorcer la réaction et à l'entretenir, car ce corps se trouve constamment régénéré; cependant, dans la pratique, il finit par disparaître par volatilisation à l'état de PH'Br et la réaction prend fin. On conslate qu'un corps solide jaune rougeàtre a pris naissance au sein de PO Cl' en même temps qu'il y a eu dégagement de H Cl. » La réaction de PH' se fait aisément si Ton remplace PO Cl' par des dérivés bromes de ce corps [dérivés que l'on obtient facilement en diri- geant sur une colonne de pierre ponce chauffée un courant de HBr entraî- nant des vapeurs de PO Cl' (Comptes rendus, 3o mars 1896)]; elle s'établit quand on chauffe au bain-marie vers So" et se poursuit avec dégagement de HCl, HBr et formation du précipité jaune rougeàtre précédemment si- gnalé. » On obtient encore le même corps dans l'action de PH^'Er sur POCl' en tube scellé vers 5o°; à froid, les deux corps restent au contact sans réagir. 1) Comme le maniement de PII'Br n'est pas aisé (il s'enflamme souvent spontané- ment à l'ail), on peut en déterminer là synthèse au sein même de POCP, en dissol- vant HBr bien sec dans ce corps refroidi par un mélange réfrigérant, puis faisant passer un courant de PH^ sec; PH*Br se condense sous forme d'un corps solide blanc cristallin. Quand on chaufle ensuite progressivement au bain-marie en vase clos, il change de teinte et passe à la couleur jaune rougeàtre; à l'ouverture du tube, il se dégage en abondance II Cl et II Br. )i Le corps solide jaune rougeàtre formé dans les différentes réactions précédem- ment signalées, étant purifié, présente la composition P^O; il s'est formé en vertu de l'équation POCP -h PH*Br= 3HC1 + HBr + P^O, HBr n'est qu'un intermédiaire nécessaire pour que la réaction POCl'-f- PH'= P-0 -H 3HC1 paisse s'accomplir. » Le produit solide, séparé de POCl' en excès par tiltration sur de l'amiante, lavé avec POCP pur, puis chauffé à 100° dans le vide jusqu'à ce que toute trace de distil- lation de liquide ait disparu, renferme quelques centièmes de chlore qu'un épuise- ment systématique pendant plusieurs heures par CS^ bouillant ne suffit pas à enlever. » Le traitement suivant a permis de purifier ce corps : le produit brut est réchaufle ( 764 ) à 100» en tube scellé pendant quelques heures avec POCP pur; après fillralion dans le vide, on épuise systématiquement par CS^ bouillant, puis on lave à l'eau bouil- lante, et l'on desséche dans le vide, d'abord à froid sur l'acide sulfurique, puis à ioo°. » L'anah'se de la substance, à divers états de pureté, a donné les résultats : Théorie II. m. IV. pour P"0 76,61 78,04 79.88 79.49 P pour 100 75,82 » Elle ne renferme pas d'hydrogène en quantité appréciable, mais des traces de chlore. » L'oxyde phosphoreux P^'O est un corps solide, pulvérulent, jaune rougeàtre, très léger, stable sous l'action de la chaleur jusqu'au delà de 100°; maintenu pendant quelques heures dans le vide vers iSS", il perd une notable proportion d'oxygène, et sa teneur en phosphore s'élève jusqu'à 90 et gS pour 100. Il est combustible quand on l'enflamme à l'air et réagit sur l'acide nitrique concentré à la façon du phosphore. » Le gaz chlore réagit sur P^O à la températtire ordinaire avec incan- descence; la réaction pent être modérée en opérant en présence d'un liquide tel que CCI'; il y a formation de PCP ou PCP, suivant que Cl ou P^O est en excès, mais la présence d'un oxychlorure de phosphore dans le produit de la réaction n'a pu être constatée, même en opérant au sein d'un mélange réfrigérant. Au contraire, dans l'action de Br en solution CCP, il se forme très nettement un mélange de POBr' (/= 56°) avec PBr' ou PBr', suivant que Brou P^O est en excès; l'iode réagit aussi à froid en présence de CCI*, il n'y a formation que de VP (I en léger excès) sans oxyiodure. » L'oxyde phosphoreux pourrait être envisagé comme un anhydride de l'acide hypophosphoreux P-0 -l- 311^0 = 2 (PO- H'); cependant, ce corps ne s'hydrate pas à froid en présence de l'eau ou d'une solution alcaline étendue. Chauffé pendant vingt-quatre heures en tube scellé avec de l'eau à 100°, il n'y a formation ni d'acide hypophosphoreux, ni d'hydrogène phosphore; la liqueur renferme une trace d'acide phosphoreux provenant de l'absorption de l'oxygène de l'air contenu dans le tube P-0 -hO'-h 311*0 = 2P0'H' (il y a diminution de pression intérieure). Si l'on élève la température à i3o"-i4o° pendant une heure environ, le tube scellé ayant été au préalable vidé d'air, il y a encore formation d'un peu d'acide phosphoreux mais l'at- mosphère du tube renferme de l'hydrogène phosphore. Ces résultats ne sauraient donc faire considérer le présent corps comme l'anhydride hvpo- ( 76.^ ) phosphoreux; il se comporte vis-à-vis de l'acide hypophosphoreux comme l'oxyde azoteux vis-à-vis de l'acide liypoazoteux dont il peut être envisagé comme un anhydride (Az^O -f- H-0 = Az^O-H'). » A côté de l'oxyde phosphoreux, qui forme le produit principal de l'ac- tion de PH^'Br sur PO Cl', on trouve encore des produits accessoires dont on reconnaît la formation de la façon suivante : )) Si l'on chauffe la liqueur-mère, dont on a séparé P-0 par filtration, progressivement dans le vide jusqu'à ioo°, en maintenant cette tempé- rature pendant un temps suffisant, il passe à la distillation, d'abord PO Cl' en excès puis, vers ioo°, un liquide plus épais qui présente les propriétés du chlorure de pyrophosphoryle, auquel Geuther et Michaelis ont attribué la formule P-O'Cl'; il reste enfin dans la cornue du chlorure de métaphos- phorylePO-Cl. » L'iodure de phosphonium PH'I réagit sur POCl' d'une façon toute différente de PH'Br; la réaction s'établit au-dessous de ioo° avec dégage- ment de H Cl, formation de P-I', de phosphore rouge qui retient éiiergi- quement jusqu'à i5 pour loo d'iode, même après épuisement méthodique par CS^ bouillant pendant vingt-quatre heures. Le liquide restant renferme PO Cl' en excès et du chlorure de métaphosphoryle (') » CHIMIE MINÉRALE. — Sur le chlorure de mêlas tannyle. Note de M. R. Engel, présentée par M. Schiitzenberger. « I. On sait que les caractères analytiques du chlorure stannique sont différents suivant que, d'une part, on opère sur une dissolution récente de chlorure stannique anhydre (solution dite de l'oc-chlorure, que je dési- gnerai simplement sous le nom de chlorure stannique) ou que, d'autre part, celte dissolution est ancienne ou provient de l'action de l'acide chlorhy- drique sur l'acide métastannique (solutions du p-chlorure). Il est impos- sible toutefois de dégager, des données fournies par les Traités d'analyse, des réactions du ^-chlorure précises, propres à l'enseignement. » II. Les Mémoires originaux ne jettent aucun jour sur le sujet. Berzé- lius distingua les deux oxydes stanniques, appelés aujourd'hui acides stan- nique et métastannique, par la différence de propriétés suivantes : l'acide stannique donne avec l'acide chlorhydrique une solution de chlorure stan- nique; l'acide métastannique ne se dissout pas dans l'acide chlorhydrique, mais forme avec lui une combinaison soluble dans l'eau, que l'acide chlor- (') Laboratoire de Chimie de l'Université de Caen. ( 766) hydrique reprécipite de sa solution. Pour Gay-Lussac, le seul caractère que Berzélius assigne à l'acide stannique convient aussi à l'acide méta- slannique. Ainsi, dès l'origine, se manifeste une divergence, sur une ques- tion de fait, entre deux observateurs aussi pleins de sagacité que Berzélius et Gay-Lussac; pareille divergence s'est poursuivie entre les expérimenta- teurs à peu près sur tous les points de la question. )) III. Les idées émises sur la cause des différences de propriétés des solutions de chlorure stannique sont les suivantes : » D'après H. Rose, les solutions du fi-chlorure résultent d'une dissolu- tion d'acide métastan nique dans l'acide chlorhydri([ue, sans qu'il y ait combinaison entre les deux corps. )) Weber les considère comme formées par une dissolution d'acide stannique dans le chlorure stannique. 1) La plupart des auteurs admettent l'existence de deux chlorures iso- mériques, bien qu'une semblable ispmérie échappe à toute explication. » M. Scliûtzenberger, dans son remarquable Traité de Chimie, considère le p-chlorure comme une clilorhydrine de l'acide métastannique, idée que confirment mes recherches. » IV. Pour préciser les caractères du p-chlorure, il était donc indispen- sable d'isoler ce composé, ce qui semblait facile. J'ai démontré, en effet, autrefois que le chlorure stannique forme avec l'acide chlorhydrique un acide chlorostannique très soluble, dont l'étude a été reprise par M. Seu- bert; d'autre part, d'après Berzélius, l'acide chlorhydrique précipite le p-chlorure de ses solutions. Cette différence de propriété me permit effec- tivement d'isoler un chlorure différent du chlorure stannique ; mais les produits obtenus dans les diverses préparations n'étaient pas identiques. )) J'ai donc dû multiplier les expériences, tenir compte de toutes les circonstances qui accompagnent les préparations, grouper des faits nom- breux, pour arriver à faire ressortir de ces faits une conclusion, qui est la suivante : Il existe deux p-chlorures distincts auxquels répondent deux acides métastanniques distincts. Cette conclusion et les dillicultés ren- contrées expliquent pourquoi le p-chlorure n'a pas été isolé depuis soixante- quinze ans qu'il a été signalé par Berzélius (1812); elles expliquent aussi les contradictions mentionnées entre les expérimentateurs. » V. L'un de ces [i-chlorures se prépare par l'action de l'acide chlor- hydrique sur l'acide métastannique obtenu dans les conditions suivantes : On immerge dans de l'acide azotique (D = i,3 à 1,4) des baguettes d'étain d'un demi-centimètre environ de diamètre; l'attaque a lieu lentement sans élévation notable de la température. On lave par décantation le pré- ( 76? ) cipité obtenu et on le dessèche à l'air. Sa composition répond alors à une formule du type (Sn O')", (H^O)'". » On ajoute à /jooS'" de ce produit 100*"= d'acide chlorhydriqiie à 22° B., quantité qui ne correspond pas à une molécule d'acide chlorhydrique par molécule d'oxyde stannique; il ne peut donc se former exclusivement un ou plusieurs tétrachlorures SnCP, dans la réaction. On mélange intime- ment. Après un quart d'heure environ, on obtient une solution complète. On étend la masse, d'apparence gommeuse, de 200" d'eau et l'on filtre. » On ajoute au liquide filtré son volume d'acide chlorhydrique; on obtient ainsi un précipité blanc, amorphe, très fin, qu'on laisse déposer pendant douze heures au moins. Le liquide surnageant renferme de no- tables proportions de chlorure stannique; l'acide métastaunique ayant servi à la préparation renfermait donc de l'acide stannique. On lave le précipité, par décantation, avec de l'acide chlorhydrique à 22" B. étendu de son volume d'eau, puis on le dessèche d'abord sur des assiettes de por- celaine dégourdie, puis dans le vide en présence d'acide sulfurique et de fragments de potasse, de raaniéi'e à enlever l'acide chlorhydrique en même temps que l'eau. » Par sa dessiccation, ce précipité s'agglomère en masses translucides, déliquescentes dans l'air humide, solubles dans peu d'eau et dans l'alcool absolu . La dissolution concentrée de ce Jî-chlorure peut être étendue d'eau, sans se décomposer, si l'on y ajoute quelques gouttes d'acide chlorhydrique. Cette nouvelle solution convient à l'examen des caractères analytiques du composé ; l'acide chlorhydrique en excès la précipite. Lorsqu'on dilue la solution concentrée de beaucoup d'eau, sans l'aciduler, elle ne tarde pas à se décomposer, par hydrolyse, en une masse gélatineuse qui, après lavage et dessiccation, est susceptible de se combiner avec l'acide chlor- hydrique, pour régénérer le chlorure dont elle provient. » Les analyses conduisent à assigner respectivement, au chlorure et au composé résultant de son hydrolyse, les formules: Sn'0'Gl^4H-0 et Sn'0"H-, 4H-0; ce dernier corps est l'acide métastannique de Fremy. Sa transformation en chlorure a lieu d'après l'équation Sn^0"H- + 2HCl= 2H-0 4-Sn^0»Cr''. ') Le chlorure obtenu est donc du chlorure de métastannvle. L'acide métastannique qui, en présence des bases fortes, se comporte comme un acide bibasique, joue donc aussi le rôle d'une base biacide, en présence des acides forts. On peut le transformer en un métastannate, l'isoler de ce sel, le transformer en chlorure de métastaanyle, le précipiter de la so- ( 7fi« ) lution du chlorure par hydrolyse, ou par addition de fragments de marbre si la solution est fortement acide, et régénérer le niétastannate. » Le chlorure stannique en solution étendue se transforme lentement en chlorure de métaslannyle, d'où le changement dans les réactions que présentent les solutions anciennes : 5SnCl* + 9H=0 = Sn=0»CP + i8 HCl. » Le métachlorure diffère complètement des oxychlorures ordinaires. On obtient des oxychlorures stanniques en dissolvant de l'acide stannique dans une solution de chlorure stannique. L'acide chlorhydrique ne préci- pite pas ces oxychlorures de leur solution, mais transforme l'excès d'oxyde en chlorure stannique. » Le métachlorure, en solution acidulée par l'acide chlorhydrique, présente des réactions analytiques différentes de celles du chlorure stan- nique; c'est là, ce me semble, un fait unique en Chimie. Je noterai seule- ment ici que l'acide sulfurique étendu ne précipite pas les solutions du chlorure métaslannique, [caractère qui, d'après H. Rose, distingue essen- tiellement le fi-chlorure. Il est vrai que IL Rose, après avoir donné ce caractère distinctif, dit plus loin : « On doit observer cependant que, )) dans certaines circonstances (non définies par l'auteur), l'acide suliu- » rique ne peut pas former de précipité dans la solution chlorhydrique de » l'oxyde 6 » (acide métastannique). Le chlorure métastannique que j'ai isolé répond à l'exception de H. Rose. » Dans une prochaine Note, que j'aurai l'honneur de présenter à l'Aca- démie, je décrirai la préparation et les propriétés d'un deuxième chlorure, correspondant à un autre acide métastannique, dont les solutions donnent le précipité par l'acide sulfurique indiqué par H. Rose, comme caractéris- tique des solutions du p-chlorure. » CHIMIE MINÉRALE. — De l'action d'une haute température sur les sulfures de cuhre, bismuth, argent, élain, nickel, cobalt. Note de M. A. Mourlot, présentée par M. IL Moissan. « Dans de précédentes Notes, nous avons montré que sous l'action de la haute température que fournit le four électrique de M. Moissan les sul- fures pouvaient cristalliser par fusion, ou volatilisation, ou être réduits. » Nous présentons aujourd'hui le résultat de nos recherches sur les sul- fures de cuivre, bismuth, argent, étain, nickel et cobalt. ( 7% ) » I. Cui<.re. — Nous a\ons employé successivement le sous-sulfure Cu^'S obtenu par combinaison directe et le sulfure CuS précipité et séché avec soin dans le vide; ce dernier, soumis à l'action d'un courant de 900 ampères et 45 volts pendant cinq minutes, nous a donné un culot fondu de sous-sulfure Cu^S : Analyse. Théorie, 79-6o 79,79 30,35 20,20 » C'est sur ce sous-sulfure et sur celui obtenu par combinaison directe du soufre et du cuivre qu'ont porté nos autres expériences. » Soumis au four électrique alimenté par un courant identique au premier pendant dix minutes, nous avons obtenu un culot présentant deux couches nettement distinctes : l'une de cuivre pur, sans carbone; l'autre de Cu-S. Il n'existerait donc pas, dans ces conditions, de sulfure moins sulfuré. Analyses de Cu-S. ' — i»i — -» Théorie. C" 79.85 79, .5o 79,79 S 20,10 20,40 20,20 » Une autre expérience a été également faite avec le sulfate de cuivre, qui a été ramené à l'état de cuivre pur. » 11. nismiith. — Le sulfure de bismuth, précipité et séché, a été soumis à l'action d'un courant de 3oo ampères et de 5o volts pendant une dizaine de minutes. » Nous avons obtenu un culot qui, analysé, nous a fourni les chiffres suivants : Bî 97 98,2 S 2,83 1,7 » Dans une deuxième expérience identique le soufre disparaît complètement : Bi 99,8 » ni. Argent. — Le sulfure d'argent Ag^S obtenu par précipitation a été chaufTé pendant six minutes par un courant de 3oo ampères et de 5o volts dans le four à tube. Au fond du tube nous obtenons une masse métallique blanchâtre renfermant 99, G pour 100 d'argent et quelques centièmes de soufre; cette masse, soumise pendant cinq minutes à l'action d'un courant de 900 ampères et de 5o volts, s'est en grande partie volatilisée. Les quelques globules restant renferment encore des traces de soufre : la désulfuration complète du sulfure d'argent sous l'action seule de la chaleur est donc très difficile. )i IV. Étairi. — Nous avons employé le protosulfure obtenu par précipitation di- recte ou provenant de la réduction du bisulfure et nous avons fait deux séries d'expé- riences. » (y.). Dans le four petit modèle alimenté par un courant de 45 ampères et 35 volts, le protosulfure prend un aspect nettement cristallin ; la durée de la chauffe ne pouvant être inférieure à cinq minutes. » (P). Dans le four grand modèle, alimenté par un courant de 900 ampères et de C. R., i<'97, I" Semestre. (T. CXXIV, N" 14.) lOO ( 770 ) 5o volts, l'expérience a été faite en tube; d'abondantes vapeurs se sont dégagées pen- dant l'expérience qui dura quelques minutes. » Le tube refroidi nous présentait l'aspect suivant : » Dans le fond du tube on aperçoit un culot à aspect métallique, de structure cris- talline. » Sur les parois, incrustés dans le charbon, de petits globules que l'on peut déta- cher facilement. » Ces divers produits sont constitués par du protosulfure. Tliéorir. Sn 78,30 79'29 78,66 S 2j,6o 20,70 2 1,33 » Ce sulfure présente une stabilité remarquable. » V. Nickel. — Le sulfure anhydre NiS a été obtenu par combinaison directe du nickel réduit et du soufre; après une chaufTe d'une demi-heure' dans le four petit mo- dèle, il nous a donné le sous-sulfure Ni^S. » Nous obtenons également ce sous-sulfure en réduisant le sulfate anhydre par le charbon sous l'action d'un courant de 35 ampères et 35 volts; nous avons fait varier la durée de la chaufTe entre dix minutes et quarante-cinq minutes; nous obtenons tou- jours Ni- S. Thùorie. Ni 78,5 78,66 S 21 , 39 21 ,32 Signalé par Berthier ('). Ce corps, non cristallisé, est jaune bronze. Ce sous-sulfure est soumis à l'action d'un courant de 900 ampères et 60 volts. Dans une première expérience, qui dura cinq minutes, la fonte obtenue présentait la composition : Ni 90jOi 90, 3o S 4>23 4;3o Graphite 5,38 5,22 Carb. total 5,5o 5,32 » Afin d'obtenir la désulfuration complète, nous avons soumis celte première fonte et pendant dix minutes à l'action du même courant. Nous obtenons une deuxième fonte renfermant encore des traces de soufre : Nickel 93,80 Traces de soufre. Carbone total 5,95 Gra])hite 5 , 55 » VI. Cobalt. — Le protosulfure CoSa été obtenu en réduisant par le charbon, dans le four petit modèle, le sulfate anhydre de cobalt; la durée de la cliaulTe vaiianl de dix minutes à vingt-cinq minutes, on obtient toujours CoS. (') MoissAN et OuvRARi), Le Nickel. ( 77» ) » Ce protosulfure a été traité dans les mêmes conditions que Ni- S; la fonte finale- menl obtenue présentait la composition suivante : Cobalt 95, 10 Soufre o,oi3 Carbone total 4>70 Graphite 4» 60 » En résumé, il résulte de nos expériences au moyen du four électrique : » 1" Que l'on peut désulfurer complètement les sulfures de bismuth, de cuivre; ladésulfuration du cuivre étant toutefois notablement plus difficile à obtenir que celle du bismuth; » 2° Que le sulfure d'argent, soumis aux plus hautes températures, nous donne un produit volatil renfermant encore des traces de soufre; » '6° Que le cobalt et le nickel donnent naissance à des sulfures relati- vement stables CoS et Ni- S, lesquels pi^oduisent des fontes renfermant encore des traces de soufre, malgré la haute température à laquelle ils ont été portés; » 4° Que le sulfure d'étain subit une volatilisation partielle et fournit un culot à texture cristalline de protosiilftue; nous avons ainsi, avec les sul- fures de zinc, cadnuum, ahuninium ( ' ), un nouvel exemple de sulfures stables à haute température (-). » CHIMIE ORGANIQUE. — Combinaisons du gaz ammoniac et delà mclhylamine avec les sels haloïJes du lithium. Note de M. J. Bowefoi. « Je me suis proposé de reprendre l'élude de quelques phénomènes de dissociation des sels haloïdes ammoniacaux déjà étudiés par Isambert en 1868, 1878 et 1880, et par M. Joannis en 1891 et 1894. 1) Un grand nombre de sels haloïdes ont été étudiés à ce point de vue, mais je n'ai trouvé aucune indication sur ceux du lithium, ni sur les com- posés fournis par la méthylamine avec ceux qui donnent des combinaisons ammoniacales. » C'est cette lacune que je voudrais combler tout en cherchant à com- parer l'ensemble des courbes des composés de cet ordre, au moyen des théories de Thermodynamique. (') A. MounLOT, Comptes rendus, juillet i8g6. (-) Ce travail a été fait au laboratoire des hautes études do l'Ecole de Pharmacie. ( 772) » 1. Chlorures de lithium ammoniacaux. — A — 1 8" le chlorure de lithium parfaitement pur et sec absorbe rapidement 4 molécules d'ammo- niac. La courbe des tensions de dissociation que j'ai pu déterminer de — 12° à -h i8° donne 760""" à -t-i3",3. A -}-i8" le chlorure de lithium absorbe seulement 3 molécules d'ammoniac et donne un autre corps LiCl, 3AzH' qui a des tensions de dissociation plus faibles (760'"'" à -f-57°,5). » A +63° c'est le composé LiCl.^AzH^ qui se forme et à +85" LiCl, AzH'. » II. Chaleurde formation de \JvC[, 3AzPP et deLiCl, 2AzIP. — En dis- solutions étendues, le chlorure de lithium est sans action sur l'ammoniaque. Les chlorures ammoniacaux du lithium sont donc entièrement dissociés par une quantité d'eau correspondant à 2'" pour Li (soit 4'"^ pour LiCl et 2'" pour AzIP). Je l'ai vérifié en ajoutant à LiCl (4'") successivement de I à 5 molécules de AzH' (2'"). L'effet thermique est nul. » LiCl, 3 AzH- étant préparé (ainsi qu'lsambert le recommande pour les corps dont il a fait l'élude) en partant du composé supérieur LiCl, 4AzH^ adonné, en se dissolvant dans 10'" d'eau à +15", +o*^"',37. La dissolution de LiCl dégageant dans 4''' (même température) + 8^"', 43, on en conclut : LiCl sol. + 3AzH' gaz dégage +34*^"', 4^) soit + ii^-'\l\'6, en moyenne, pour AzH'. » LiCl, 2 AzH', dissous dans l'eau, a fourni + 2*^"', 67, et LiCl sol. + 2 AzH' gaz dégage + 23^^', 36, soit ii^''',68, en moyenne, pour AzH'. » Il en résulte que, pour passer du corps LiCl, 2AzH' à LiCl, 3AzH', la troisième molécule d'ammoniac dégage, en se fixant, + 34C''',46-23f:''',36, soit + 1 1^^', 10. » Ces nombres, comparés à ceux d'Isambert (1878) montrent bien que la chaleur de fixation de AzIP est d'autant plus faible que le comj)osé est plus dissociable, comme il l'a fait remarquer le premier et comme il était naturel de le penser. » Appliquant à ce cas la formule de Clapeyron T — To 425x0,765x273 ''/Jo' To=:43 + 273, /j„ = 32o, T = 5o + 273, p — 473, j'obtiens, pour chaleur de fixation de AzH' : +1 1'-''',27. ( 773) » Pour T„= 50 + 273, /*„ = 473, T = 60 + 278, p = 790, la chaleur de fixation de AzH' est : +10^*', 92. La moyenne est : + 1 i^^'.oQ, ce qui concorde parfaitement avec le résultat thermochimique expéiimenlal. » m. Chlorures de lithium et méthylamine . — La méthylamine est aussi iibsorbée par le chlorure de lithium, et il en est très probablement de même des autres sels haloïdes qui absorbent AzH'. /CIP » J'ai obtenu, à 0°, un composé LiCi, 4Az —H ; sa courbe de tension \H de dissociation marque 760°"" à +3o''. » IV. Bromures de lithium ammoniacaux. — Le bromure de lithium pur et anhydre absorbe le gaz ammoniac. A — 18°, on a la combinaison LiBr, 4AzH\ dont la tension de dissociation est de 760"'" à +63°. » Je continue actuellement cette étude ('). CHIMIE ORGANIQUE. — Action du tannin et de l'acide gallique sur quelques alcaloïdes. Note de M. OEchsner de Coninck. « L Dans ma Note du 8 mars dernier, j'ai examiné l'action du tannin sec et pulvérulent sur la nicotine pure et sur la nicotine en solution dans l'eau. J'ai abandonné à l'air les deux capsules, où j'avais fait l'expérience, du f) mars au 3 avril; il ne s'est pas produit autre chose qu'une coloration rouge orangé. » Ensuite, j'ai dissous de la nicotine dans de l'alcool à 98°; à la solution, j'ai ajouté du tannin sec : aucun précipité; dissolution partielle du tannin et production à la longue, après exposition à l'air, d'une coloration rouge orangé. » Môme expérience et même résultat négatif avec le tannin sec et une solution éihérée de nicotine. » n. Si je dissous le tannin dans l'eau, cette solution précipite immé- diatement la nicotine pure et anhydre; une solution alcoolique de tannin (') Inslilul de Chimie de l'Université de Montpellier. ( 774 ) précipite immctliatement une solution alcoolirpie de nicotine. Même ré- sultat avec des solutions de tannin et de nicotine dans l'cther. » ni. J'ai répété avec l'acide gallique sec et pulvérulent l'expérience que j'avais faite avec le tannin. » Iv'acide gallique, dans ces conditions, ne proiluit rien avec la nicotine pure. Introduit dans l'alcaloïde dissous dans un peu d'eau, il ne donne tout d'abord ni précipité ni coloration; toutefois, si l'on abandonne les capsules à l'air libre, il se produit une coloration rouge orangé foncé, plus rapidement que dans le cas du tannin. )) IV. Dans de la cicutine très pure et fraîchement rectifiée, ou dans de la cicutine dissoute dans l'eau, le tannin sec ne produit rien tout d'abord ; l'acide gallique sec non plus. Mais avec les solutions aqueuses de l'alca- loïde, une coloration rouge foncé, ou rouge de sang, ne tarde pas à se développer. Le tannin dissous dans l'eau précipite instantanément la cicu- tine pure et anhydre; le tannin dissous dans l'alcool ou dans l'éther précipite la nicotine dissoute 4ans l'alcool ou dans l'éther. » 11 y a donc, à ce point de vue, des différences intéressantes à noter, entre la pyridinc et la pipéridine d'ime part, et entre la nicotine et la cicutine d'autre part. » V. J'ai déterminé la limite de précipitation de la nicotine en me ser- vant de deux solutions aqueuses de tannin : Solution (A) : tannin = i^"', 434; eau distillée = 19"'. Solution (B) : tannin = o^"', o223; eau distillée = 19*^*^. » J'introduis d'abord i dixième de centimèlre cube de nicotine dans i5o"^ d'eau distillée; à celte liqueur, j'ajoute i, 2, 3, 4 et 5 dixièmes de centimètre cube de la solution (B). Il se produit une simple coloration jaune. J'ajoute alors I et 2 dixièmes de centimèlre cube de nicotine : pas de précipité. » J'additionne celte liqtieur d'eau distillée par quantités de (5o", loo"', 5o'^'=, 4o"> So*^", 20'^'^ et 10"'; après chaque addition, j'essaie avec une goutte de la solution (A). Il m'a fallu ajouter en tout 1900"^ d'eau pour que la précipitation cessât d'être appréciable. Je ferai remarquer que la liqueur, après s'être colorée en jaune, est devenue peu à peu opalescente, puis légè- rement fluorescente. » VI. Pour déterminer la limite de précipitation de la cicutine, j'ai an, à cause de la petite quantité d'alcaloïde pur à ma disposition, o|)crer avec 1 dixième de centimèlre cube de cicutine, que j'ai dissous d'abord dansSo'''^ d'eau pure. J'ai ensuite ajouté 1 25™ d'eau distillée par fractions de 20'"^^ et r o" . ( 775) Essai avec une goutte de la solutioa (A). La limite pour la cicutine est de 1 75*^" d'eau ; l'expérience a été répétée une seconde fois, puis une troisième fois avec de l'eau distillée préalablement bouillie. Dans ce dernier cas, j'ai trouvé 180" d'eau pour la limite de précipitation. Dans les premières phases de l'expérience, la liqueur devient opalescente et acquiert une fluorescence blanc bleuâtre; puis elle devient jaune, avec une fluorescence verte très prononcée qui se maintient douze heures environ ('). » CHIMIE ORGANIQUE. — Préparation du carbure de sodium et de V acétylène monosodê. Note de M. Camille Matignon. « Dans ses études classiques sur l'acétylène, M. Berthelot (-) a reconnu que le sodium chauffé en présence de l'acétylène donnait naissance suivant les conditions de température à deux composés, l'acétylène monosodé C^HNa et l'acétylène disodé ou carbure de sodium C^Na-. » Récemment ('), M. de Forcrand a cherché à préparer C-Na" pour en déterminer sa chaleur de formation ; le produit qu'il obtient est une matière noire constituée par un mélange de 62 pour 100 de carbure de sodium avec 37 pour 100 de charbon. » Je me suis proposé de préparer ces corps à l'état pur, dans le but de faire l'essai de certaines réactions synthétiques; leur préparation sous la forme d'une poudre blanche repose sur les faits suivants : » 1° Entre sa température de fusion et celle de 190°, le sodium décom- pose l'acétylène avec formation d'acétylène monosodé C-H2-+-Na = C2HNa + H. » 2° Au-dessus de 210", les deux atomes d'hydrogène -sont tous deux substitués; on obtient alors le carbure de sodium : (J-H^ H- Na- = C-Na- + fP. » 3° A partir de 2io°-22o°, l'acétylène monosodé se décompose en acé- (') Ces recherclies ont été faites dans mon service, à l'Inslilut deCliitnie de la Faculté des Sciences de Montpellier. (-) Annales de Chimie et de Physique, 4° série, t. IX, p. 4o2. (') Comptes rendus, t. GXX, p. i2i5. ( 776) tylène et carbure de sodium 2C='HNa = C-H=+ C'Na=. » 4" Dans les mêmes conditions de température, le sodium transforme l'acétylène monosodé en acétylène disodé C=H Na + Na = C^Na= -h H. » 5" Toutes les opérations précédentes peuvent être réalisées quantita- tivement ('); dans le cas des doux dernières.réactions en particulier, l'acé- tylène monosodé pur et blanc, chauffé dansun courant d'hvdrogène, fournit le carbure de sodium également pur et blanc, sans la moindre trace de charbon. » G" Ce n'est que par certains tours demain qu'il devient possible d'ob- tenir les résultats énoncés. Par exemple, on n'obtient jamais qu'une masse charbonneuse quand on fait passer l'acétvlène, à température convenable, sur du sodium placé dans une nacelle. Il importe de renouveler constam- ment la surface du sodium libre dans l'atmosphère d'acétvlène, non pas pour multiplier les points d'attaque, mais surtout pour les varier, dans le but de soustraire les parcelles formées à l'action de la chaleur dégagée par la continuation de la réaction dans leur voisinage; sans cette précaution, la chaleur décompose partiellement le produit, avec mise en liberté de char- bon, au fur et à mesure de sa formation. )) Des remarques précédentes résulte le mode opératoire suivant : » Préparation de l' acétylène monosodè. — Un courant d'acétylène, dé- barrassé de ses impuretés par un lavage dans des liqueurs acides et alca- lines, puis desséché par son passage à travers une longue colonne d'anhy- dride phosphorique, se rend au centre d'un ballon renfermant le sodium. Le ballon est maintenu à la surface d'un bain d'huile dont on élève pro- gressivement la température; dès que le sodium commence à fondre, on agite le ballon à la surface du bain, la réaction se produit alors régulièrement, quelles que soient la vitesse du courant gazeux et, par conséquent, la rapidité de l'attaque, pourvu que l'agitation soit suffisante. Quand le thermomètre atteint i8o°, on maintient le bain à cette température pendant qu'on pour- suit l'agitation. I.e sodium se pulvérise peu à peu et la réaction est terminée quand la poudre est devenue blanche et bien homogène. Avec une bonne agitation, quelques heures suffisent pour la transformation intégrale du (') Les détails analytiques seronl donnés dans un Mémoire développé. ( 777 ) sodium. Quand on necrainl p;is la présence d'un peu de sodium, il peut être avantageux d'arrêter la réaction beaucoup plus tôt, car les dernières traces de métal disséminées dans la poudre d'acét\lène sont beaucoup plus lentes à se transformer. » Préparation du carbure de sodium. — Tie dispositif employé est le même, mais la préparation est plus courte. On porte rapidement la température du bain à 220", puis on maintient cette température entre 22o°-23o° : le car- bure monosodé, qui a commencé à se former avant 200", se décompose ensuite en présence du sodium C'HNa + Na = C=N;r-i- IP ou sous l'influence seule de la chaleur 2r,-HNa = C-!l- + C-Na-; le produit blanc final est constitué uniquement par le carbure de sodium CNa-. » Il est facile de concevoir des appareils à agitation mécanique permet- tant de préparer de grandes quantités de ces produits. » Je continue l'étude des propriétés de ces deux acétylènes ('). » CHIMIE ORGANIQUE. — Observations concernant la température de congé- lation du lait. Réponse à MM. Bordas et Génin. Note de M. J. Winter, présentée |)ar M. A. Gautier. « Je désire présenter quelques observations au sujet de la dernière Note (8 mars 1897) de MM. Bordas et Génin, sur la cryoscopie du lait. » 1. Les déterminations consignées dans cette Note, et obtenues avec les appareils et le concours de M. l'onsot, confirment mes résultats dans les limites mêmes que j'ai fixées. Mais une divergence toute secondaire distingue les expressions numériques de nos observations. La voici : » J'ai trouvé o°,55 comme moyenne constante de mes nombreuses dé- terminations très concordantes de congélation du lait. Beckmann, comme je l'ai signalé ailleurs, et Hamburger ont également trouvé o", 55. Je pourrais en citer d'autres. MM. Bordas et Génin trouvent o", 52, sensible- (') luslitui de Chimie de Lille, Laboratoire de Chimie générale. <;. 1;.. 1897, i" Senieslie. (T. CWIV, ^■' 14.) lOI ( 77» ) ment, toutes corrections faites. Cette divergence n'a évidemment pas l'in- térêt qu'ils pensent. Elle est complètement en dehors de la discussion qu'ils ont soulevée et qui n'a porté que sur la constance du point cryosco- piquc du lait. L'écart maximum de leurs déterminations actuelles est de o^jOiy. J'ai signalé la possibilité d'écarts maximum de o", 020 à partir d'une base fixe. Ces variations sont évidemment de même ordre. Je considère mes observations comme exactes et n'ai aucune raison pour suspecter celles qu'ils viennent de fournir. Il ne sera pas difficile, dans la pratique cou- rante, de fixer une fois pour toutes les indications de l'instrument dont on aura à se servir. N'a-t-on pas, d'ailleurs, signalé des divergences analogues de même ordre pour le point de congélation de solutions salines identiques, le chlorure de sodium notamment, pour lequel des observateurs diflérents ont trouvé des nombres variant de o°,6i à o", 585 comme température de congélation de la solution à i pour 100? Ces différences sont, à coup sûr, liées aux constantes thermométriques. » 2. C'est à tort que MM. Bordas et Génin me prêtent la pensée de vouloir substituer la cryoscopie du lait à son anaivsc chimique. J'ai mis en relief l'intérêt qu'il y aurait à se servir d'une méthode iVexamen aussi simple et donnant des indications aussi peu variables. On objectera, non sans raison, que l'addition de matières sucrées ou autres pourrait dissi- muler le mouillage frauduleux. J'iùfait allusion à cette correction dans ma première Note en disant que l'indication cryoscopique est difficile à tourner par la fraude. Je vais compléter ma pensée en ajoutant que cette sup|iosi- tion perd presque toute sa valeur si l'on songe avec quelle précision il faudra opérer cette addition pour ne pas altérer un degré cryoscopique aussi étroitement endigué. Toute fraude mal faite, et ce sera toujours le cas de la pratique courante, sera nécessairement divulguée par le thermo- mètre, lequel, cela est clair, ne pourra pas donner plus. Mais, parmi les déterminations rapides actuellement usitées, je n'en vois pas d'autres qui puissent être mises en parallèle avec celle du cryoscope. C'est un point sur lequel j'aurai, d'ailleurs, l'occasion de revenir avec détails. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur la non-identité des lipases d'origine différente. Note de M. Hakriot, présentée par JM. A. Gautier. « J'ai déjà dit que la lipase que l'on trouve dans le sang ne me paraissait pas provenir du pancréas, me fondant sur ce fait que l'ablalion de cette ( 779 ) glande ne modifie pas sensiblement la teneur du sang en ferment. Cette expérience ne suffit cependant pas à résoudre définitivement la question. En effet, il est difficile d'extirper complètement la glande, et les moindres fragments oubliés pourraient suffire à reproduire la lipase; en outre, la lipase peut persister pendant longtemps dans le sang, et sa variation inappréciable pendant la survie, toujours assez courte, des animaux opérés pourrait encore s'expliquer, même en admettant l'origine pancréatique de la lipase du sang. J'ai donc repris la question d'une façon différente, et je me propose de montrer, dans la présente Note, que la lipase du sang est différente de celle du pancréas. » J'ai préparé deux solutions, l'une de sérum, l'autre de suc pancréa- tique de chien, telles que toutes deux neutralisent dans le même temps un môme excès de carbonate de sodium en présence de monobutyrine. Si l'on admet que le ferment est le même dans le suc pancréatique et dans le sérum, on doit dire que ces deux solutions en renferment la même quantité. Ces solutions, exactement neutralisées, sont abandonnées pendant vingt minutes, puis on détermine les quantités d'acide butyrique formé; on constate alors qu'il y en a environ deux fois plus avec le sérum qu'avec le suc pancréatique. Voici donc un premier caractère qui différencie ces deux ferments : La sérolipase agit encore énergiquement en milieu acide, tandis que la pancréatolipase a son action très ralentie par l'acidité de la liqueur. » Voici le détail de l'expérience : Suc pancréatique. Sérum. Activité en milieu alcalin (excès deo»'", 2 de CO^Na^) par litre aS 22 Activité en milieu acide 9 16 » J'ai pu différencier encore ces deux ferments d'une autre façon : si l'on prépare une solution de suc pancréatique ayant la même activité que le sérum à la température de i5°, on constate que l'activité de ces solutions devient différente dès que la température change : Suc pancréalique. Sérum. A iS" 10 II A 3o° 10 1.5 A 42" 'I 21 » Ici encore, les changements d'activité de ces deux solutions, à des tem- pératures variables, différencient ces deux ferments. Il est, du reste, inté- ( 7«o) rcssant de constater que l'aclion de la pancrcatolipasc est presque indé- pendante de la tempcraliire. » Une dernière différence réside dans la stabilité de la sérolipase qui se conserve inaltérée |)endant des mois, tantlis «pie la lipase pancréatique se détruit au bout de i;uolques jours; mais ici on poui-rait incriminer peut être les autres ferments du suc pancrcaticpic dont l'action digestive peut détruire la lipase. » J'ai comparé de même, au j)oint de vue de l'identité de leurs lipases, le sérum de cheval et le sérum d'anguille. Ce dernier est d'une richesse considérable en lipase. Son acti\ ité icprésenfe environ cinq fois celle du sérum de cheAal qui était lui-même de beaucoup le sérum le plus riche que j'aie rencontré. Or, en milieu alcalin ou par élévation de température, l'activité du sérum d'anguille augmente à peu près proportionnellement à celle du sérum du cheval : Anguille. Cheval. A 15°, milieu acide 87 22 A i5°, milieu alcalin (is^S CO'Na- par litre) 116 74 A 3o°, milieu acide 49 29 » Le sang d'anguille paraît donc renfermer la même lipase que le sang de cheval, mais en quantité beaucoup plus grande. » Ayant constaté, dans les expériences précédentes, l'influence considé- l'able exercée sur l'activiléùe la lipase par l'alcalinité plus ou moins grande de la liqueur, j'ai cherché à préciser cette action pour le sérum de cheval sur lequel ont porté mes premières recherches. J'opérais de la façon sui- vante : à des mélanges identiques de sérum (1"), de monobutyrine et d'eau (10"), j'ajoutais un excès variable de carbonate de soude (o''''',oà oK%o2), puis, au bout de vingt minutes, je déterminais la quantité de buty- rine saponifiée, en saturant exactement l'excès d'alcali ou d'acide. Voici les chilfres obtenus dans l'une de ces expériences : Excès de CO'Na- (en milligrammes) o 2 4 6 8 10 i5 20 Aclivilé de la lipase 22 33 4o 44 46 52 74 86 M On voit combien l'activité de la lipase varie avec l'alcalinité, piu's- qu'elle est susce[)tible de de\'enir quatre lois plus forte par addition d'une quantité de carbonate de sodium, de a^"" [lar litre. Or, la lipase provoquant la désassimilalion des graisses, son activité peut servir de mesure à cette désassimilation. J'ajouterai, d'autre part, (pie l'on rencontre dans le sang ( 7«i ) un ferment solubilisant les albiiminoïdes, et dont l'alcalinité augmente éga- lement l'activité. Les plus petites variations de l'alcalinité du sang doivent donc, en augmentant l'activité des ferments, faire varier les phénomènes de désassiinilalion que l'on peut envisager comme une digestion interne en milieu alcalin. On voit que l'administration des bicarbonates alcalins doit agir, non seulement ilans le tube intestinal sur les ferments digestifs, mais aussi dans le sang sur les phénomènes de désassimilation. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur (jitëlques propriétés du Jerment de la casse des vins. Note de M. P. Caze.veuve, présentée par M. Friedel. « Dans une Note précédente ('), nous avons établi qu'un ferment oxy- dant ou œnoxydase est bien la cause de la casse des vins et que ce ferment a une action spécifique sur les phénols, comme certaines oxydases déjà signalées par MM. Bourquelot et Bertrand. C'est ainsi que les matières colorantes des vins rouges, corps à fonctions phénoliques, sont oxydées et insolubilisées. Mais d'autres substances telles que l'.ilcool, les éthers, les essences, qui constituent le bouquet du vin, sont également brûlées. Dans l'action sur le vin, l'œnoxydase détermine constamment un dégagement d'acide carbonique et l'on constate, après son action, une diminution de l'alcool et de l'acidité du vin, peu' suite de la combustion des tanins. )) Nous avons constaté que, si l'alcool fort altère ce ierment comme beaucoup d'autres, l'alcool étendu et le vin lui-même titrant 9" d'alcool constituent des milieux où le ferment reste inaltéré pendant de longs mois. » De plus, il nous paraît démontré qu'en déterminant la combustion de certains ébments du vin, l'œnoxydase perd de son activité. Son action s'épuise comme pour la plupart des ferments solubles. » Nous avons recherché, en outre, comment agissait l'acide sulfureux qui annihile, à faible dose, l'action de l'œnoxydase et est un remède sou- verain contre la casse. Agit-il en préservant la matière colorante de toute oxydation, comme une solution dliydroquinone ou de diamidophénol est mise à l'abri de toute oxydation par une adtlition d'acide sulfureux ou île bisulfites alcalins? Ou bien cet agent a-t-d une action propre sur le fer- ment? Celte dernière hypothèse est seule admissible, comme le prouve l'expérience suivante : (') Comptes rendus; février 1897. ( 7«2 ) » 5oo'^'= d'un vin très sujet à la casse sont additionnés de 0^^,004 d'acide sulfureux. Nous précipitons par l'alcool fort en excès pour isoler le ferment. Le précipité lavé à l'alcool, recueilli sur un filtre et abandonné quelques lieures à l'air, ne renferme aucune trace d'acide sulfureux libre. Reprenant par l'eau, nous constatons que la so- lution n'a aucune action sur la teinture de gajac. En recueillant du même vin le fer- ment oxydant sans addition d'acide sulfureux, en suivant la même méthode, on obtient un produit très actif. » L'acide sulfureux détruit donc l'œnoxydase. D'ailleurs, après le traitement par l'acide sulfureux, un vin sujet à la casse peut subir un long courant d'air sans que réapparaisse cette disposition morbide. C'est lii une nouvelle preuve du mode d'action de l'acide sulfureux dont le rôle n'est pas de ])rotégerla matière colorante contre toute oxydation grâce à son pouvoir réducteur. Il agit directement sur le ferment. » Celte action de l'acide sulfureux paraît d'autant plus spécifique vis- à-vis de l'œnoxydase que d'autres agents réducteurs comme le formol (aldéhyde formique), lesquels passent d'ailleurs pour anlifermentescibles, n'ont aucune action. » L'expérience a été faite de la façon suivante : » oS'',o4 de formol ont été ajoutés à i'"' d'un vin très sujet à la casse. (Quarante-huit heures après ce vin, qui avait été laissé exposé à l'air dans un vase à précipité, était complètement cassé, c'est-à-dire était jaune café au lait avec une odeur de vin cuit('). Le formol, à une dose où l'acide sulfureux est très actif, n'a eu aucune action sur l'œnoxydase. Cette expérience ofTre un intérêt d'autant plus grand que le formol se combine avec la matière colorante du vin comme avec les tanins d'ailleurs. Cet agent aurait pu, sans détruire le ferment oxydant, paralyser du moins son action sur la matière colorante avec laquelle il s'était combiné. 11 n'en a rien été : la matière colo- rante a continué à jaunir et s'est précipitée. » Un vin rouge, indemne de tout œnoxydase, donne, dans les mêmes conditions, avec le formol, un trouble par suite de la combinaison insoluble formée. Mais ce trouble est détruit par addition de cinq gouttes d'acide sulfurique concentré à lo'"'' du vin formolisé. Le vin, qui a d'ailleurs conservé tout son bouquet, redevient brillant avec sa couleur primitive. Le vin cassé reste au contraire trouble, malgré l'addition d'acide sulfurique, et a pris l'odeur de vin cuit caractéristique. « Poussant plus loin l'analyse du mode d'action du ferment, nous avons recherché si un violent courant d'air on l'air ozonisé activait l'action de l'œnoxydase sur le vin. Il n'en est rien. L'action de ce ferment oxydant, dans des conditions de température déterminées, est fonction du temps. L'oxvgène seul est progressivement utilisé et non l'ozone, qui n'a d'ailleurs aucune action paralysante ou destructive. » (•) Tous les vins cassés n'ont pas cet aspect lié à la nature de la matière colorante. ( 783) CHIMIE INDUSTRIELLE, — Sur un nouveau mode d'obtention du parfum des fleurs. Note de M. Jacques Passv. « Les fleurs sont traitées industriellement à Grasse par deux, procédés bien dis- tincts : la macération (rose, fleur d'oranger, etc.) consiste à plonger les fleurs dans la graisse fondue au bain-marie, puis à séparer mécaniquement la graisse parfumée du tourteau de fleurs. Le corps gras joue ici le rôle d'un dissolvant, doué de certaines qualités spéciales. L'en/7e«ra^e (jasmin, tubéreuse) consiste à étaler des fleurs sur des châssis couverts de graisse; ces châssis forment, par leur superposition, des espaces clos dans lesquels la fleur diffuse son parfum; à mesure que les fleurs se flé- trissent, on les remplace par de nouvelles, et la graisse, qui joue ici le rôle d'un absorbant, finit par se charger très fortement. Cette diversité de procédés repose sur des remarques séculaires et qui, quoique inconscientes, sont constamment présentes à l'esprit des praticiens. On peut les formuler ainsi : » Les fleurs se divisent en deux catégories : les premières, parmi les- quelles la rose et la fleur d'oranger, contiennent leur parfum tout formé, ou, tout au moins, une réserve notable de parfum. Ces fleurs peuvent être, et sont, en effet, traitées concurremment par trois procédés : la distillation, la macération dans la graisse à chaud, et l'extraction par les dissolvants volatils, éther, éther de pétrole, etc.; ces trois procédés donnent des ré- sultats un peu différents, mais des résultats positifs, parce qu'il y a dans tous les cas du parfum à extraire. » Les secondes, qui comprennent l'immense majorité des fleurs, ne con- tiennent pas de parfum tout formé, ou n'en contiennent qu'une quantité insignifiante; la fleur le produit et l'émet d'une manière continue. » Ces fleurs sont traitées par l'enfleurage, parce que ce procédé respecte la vie de la fleur et se contente de recueillir et de mettre en réserve dans le corps gras le parfum résultant, à chaque instant, de l'activité vitale des cellules; la récolte de parfum n'est alors limitée que par. la survie de la fleur. » Ces remarques m'ont conduit à imaginer le procédé suivant : le pro- blème consiste à respecter la vie de la fleur tout en recueillant au fur et à mesure le parfum formé ; or, il est possible de trouver un milieu autre que l'air, presque aussi inoffensif pour la fleur, et se prêtant en même temps à la diffusion et à la récolte du parfum : c'est l'eau. Les fleurs y sont com- plètement immergées; à mesure que l'eau se charge de parfum, on la rem- place par de nouvelle. On peut d'ailleurs prolonger la vie de la fleur, en ( 7«'i ) remplaçant l'eau pure par une solution saline de même pouvoir osmotique que les liquides aqueux imprcgnanl les tissus de la piaule. Il suffit ensuite d'épuiser l'eau par l'éther pour isoler le parfum. » J'ai essayé ce procédé avec succès sur un certain nombre de fleurs, dont l'odeur n'avait pas été obtenue jusqu'à présent, et notamment sur le muçuet. » BOTANIQUE. — Recherches sur l'embryogénie de l' arche gone chez les Muscinées. Note de M. L.-A. Gayot. « Les rcchercbes que nous avons faites sur l'embryogénie de l'arché- gone des Muscinées nous ont donné les conclusions suivantes : « I" L'arciiùgone des Hépatiques se dévelo])pe, non seulement par croissance in- tercalaire, mais encore par croissance terminale. » 2° Chez les Mousses, cette croissance terminale contribue fortement à l'allonge- ment de l'organe femelle; il n'y a donc pas seulement cinq ou six segments adventifs formés aux dépens de la cellule apicale. » 3° La cellule terminale ne donne point de cellules de canal, pas plus chez les Mousses que chez les Hépatiques. » 4" Les cellules de canal du col ont toutes la même origine; elles proviennent tou- jours d'une initiale détachée de la cellule mère de l'oosphère; il n'y en a point d'ad- ventives qui seraient formées aux dépens de la cellule terminale. » 5° Chez toutes les familles archaïques, Sphagnacées, Andréacées, Archidia- cées, etc., on ne trouve point les deux cellules obliques alternes, qui, d'une manière générale, ont été signalées au-dessus de la cellule pédicelle. )) 6° L'archégone des Anthocerotées a un mode de développement très diflerent de celui de toutes les autres Muscinées. » 7° Chez les Muscinées dioïques dont les touffes mâles sont souvent très éloignées des touffes femelles, la fécondation se fait, lors des périodes de sécheresse, parle con- cours des animaux. » En outre de ces résultats généraux, nous avons trouve un certain nombre de faits particuliers qui méritent aussi d'être signalés : » 1° Les archégones des Sphérocarpées ont cinq rangées de cellules au col comme ceux des Jungermanniées ; de plus, ils sont sessiles comme ceux des Ricciées; ce genre est donc intermédiaire aux deux familles que nous venons de citer. » 2° La cellule pédicelle est peu développée chez les Targioniacées; sous ce rapport cette famille fait le passage des Ricciées aux Marchantiacées. » 3° Les archégones des Targioniacées sont asymétriques comme ceux des Sphéro- carpées et de beaucoup de Marchantiacées. )) 4° Le nombre des cellules de canal du col est de huit chez les Marchantiacées et non pas de quatre. (785 ) » 5° La cellule de canal du ventre peut être exceptionnellement fécondée chez les Marchantia, » 6° Le col de l'archégone, chez les Junp;ermanniées à thalle, a aussi souvent six rangées de cellules que cinq. » 7° Chez les Sphagnacées le ventre de l'archégone n'a pas toujours quatre épaisseurs de cellules. » 8° Le col dans cette même famille n'a, le plus souvent, qu'une seule épaisseur de cellules, sauf à sa partie inférieure qui appartient physiologiquement au ventre. » 9° L'archégone des Anthoceros est bien difierencié; il possède quatre cellules de canal que l'on peut comparer à la cellule de canal des Pteris qui a quatre noyaux. » 10° On peut obtenir isolément le développement de l'archégone en sporogone chez deux Mousses très anciennes, Andrœa et Archidiuni. Ce fait a une importance philo- sophique, parce qu'il est en quelque sorte une preuve que le sporogone des Mousses est bien l'homologue d'une fougère feuillée. » Les recherches que nous venons d'exposer ayant été comparées à celles que l'on connaît sur le même sujet chez les Fougères, chez les Prêles et chez les Lycopodinées, nous conduisent à considérer comme tout à fait homologues les organes femelles des Muscinées et des Cryptogames vascu- laires. On peut donc donner le nom iV Arche goniates à l'ensemble de ces plantes ; le terme proposé depuis longtemps par de Bary n'a pas encore été adopté en France; il mérite de l'être. L'embranchement des Archégoniates se reliera aux Phanérogames par l'intermédiaire des Gymnospermes dont les corpuscules ou organes femelles ne sont pas autre chose que des arché- gones et dont les organes mâles sont de vrais anthérozoïdes, si l'on s'en rapporte aux récentes découvertes de MM. Irase et Ikeiio. » GÉOLOGIE. — La loi de formation des vallées transversales des Alpes occidentales. Note de M. Maurice Lcgeon, présentée par M. Marcel Bertrand. « Les nombreuses monographies détaillées et la publication des Cartes géologiques;» grande échelle ont montré qu'a côté du plissement principal des régions alpines, parallèle à la chaîne, un autre plissement était à con- sidérer. M. Marcel Bertrand a, un des premiers, fait remarquer que cette deuxième série d'ondulations était perpendiculaire à la première, c'est- à-dire transversale à la chaîne. Ce plissement est ordinairement à plus grande courbure que le longitudinal. Ce fait établi, on peut se demander C. I'.., i8ij7, 1" Semestre. (T. CWIV, N" 14.) 102 ( 78(^ ) quel a été le rôle de ces lieux de minima de l'axe des plis longitudiaaux dans la formation des vallées transversales des. Alpes. » Il y a peu d'années encore, on considérait ces vallées comme étant dues à des cassures ou décrochemeuls dans la chaîne. L'eau trouvant alors, suivant ces lignes, dos points faibles en aurait profité pour établir ses cours. Cette théorie a dû être complètement abandonnée à la suite des travaux de Rutimeyer et de Heim. Ces deux auteurs, grâce à la j)résence des an- ciennes terrasses d'érosion sur les flancs des grandes vallées, ont montré que seule l'érosion avait pu les déterminer. » Ce résultat, déjà bien remarquable, ne donne cependant pas l'expli- cation de \aposition géographique des vallées transversales, problème dont la solution s'impose maintenant par la considération des plissements transvers-inx. Eu i8()6 ('), j'ai fait remarquer que la vallée du Rhône, dans sa partie comprise entre Marligny et le lac Léman, devait coïncider avec un abaissement rapide des axes des plis. De nouvelles recherches sont venues confirmer le fait. Quelques plis montrent particulièrement bien ces remar- quables accidents. Sur la rive droite delà vallée, le pli synclinal des rochers de Naie, par exemple, a sa charnière du jurassique à l'altitude de 1600™, sous le sommet même. A 4""" du point culminant, dans la direction de la vallée, la charnière est tombée à Soo'" d'altitude. L'axe s'abaisse donc suivant une pente de 20 pour 100. En face, sur la rive gauche, dans le Grammont, le même synclinal remonte avec un axe incliné sur l'hori- zontale suivant une pente de G6 [)uur 100. » Cette inclinaison de l'axe des plis contre la vallée se dévoile du reste à la lecture des Cartes géologiques : les anticlinaux ne sont pas rompus plus profondément dans le bas des vallées que sur les arêtes, souvent ils le sont moins (anticlinal de Vouvry). » Cette ondulation transversale s'accuse de moins en moins pour la cluse an Rhône d'aval en amont, au fur et à mesure que l'angle rentrant, que décrivent les plis, se fait de moins en moins sentir. n J'ai poursuivi cette étude dans plusieurs vallées alpines. Les vallées suivantes montrent parfaitement un abaissement caractéristique de l'axe des plis sur leur emplacement : Aar, Sarine, Rhône, Diances de Savoie, Giffre, Arve, Borne, vallée morte du lac d'Annecy-Faverges, Chéran, vallée abandonnée de Chambéry. En outre, mon collègue M. Ritter est (') La région de la Brèche du Chablais, p. 266. ( 787 ) arrivé, indépendamment de mes recherches, à démontrer l'existence d'un semblable phénomène pour les vallées de l'Isère, du Doron, etc., dans leurs parties en arrière de la première zone cristalline. M. Termier(') a montré dernièrement que plusieuis grandes vallées du Pelvoux coïnci- daient, sur une grande partie de leur parcours, avec des lieux de mininia des axes. Les exceptions à cette règle sont rares, nous ne pouvons les étudier ici, mais les vallées que nous avons parcourues sont en nombre suffisant pour que nous puissions établir la loi suivante : les vallées trans- versales des Alpes occidentales occupent l'emplacement d'un synclinal trans- versal au plissement normal des régions considérées. » Étant données leurs raisons géographique et tectonique, les grandes vallées transversales ont dû, dès l'origine des Alpes, être les collecteurs importants de l'eau de la chaîne qui trouvait, suivant ces lieux de minima, une dépression naturelle. » La vallée du Chéran présente une exception remarquable qu'il im- porte d'analyser ici : dans sa partie alpine inférieure, elle traverse le chaînon du Semnoz sans que celui-ci présente un abaissement d'axe, alors qu'en amont les plis subissent des ondulations d'une grande puissance. Contrairement aussi à ce qui se présente dans la traveisée des Bauges, le Chéran coupe le Semnoz par une gorge très profonde. Cette partie de la vallée a donc une tout autre origine. Elle est manifestement plus jeune que le reste; le Semnoz est, par conséquent, plissé postérieurement au plis- sement des Bauges; l'étude hydrographique apporte un point de plus en faveur de l'hypothèse de la naissance successive des plis alpins de l'inté- rieur vers l'extérieur. La coupure du Semnoz est le type d'une vallée alpine dont le creusement a marché de pair avec la surrection du pli. » PHYSIOLOGIE. — De l' influence de la franklinisation sur la voix des chan- teurs. Note de MM. A. Moutier et Gt.axiek, présentée par M. d'Arson- val. (Extrait.) « La franklinisation exerce une action particulière sur la voix chantée. » Lorsqu'on soumet à la franklinisation des chanteurs n'étant atteints ni de lésion de l'appareil vocal, ni même d'affeclion générale, en les fai- (') Sur la tectonicjue du massif du Peh'oux {Bull. Soc. géol. Fr., S' sil-rie, t. XXIV, p. 756). ( 78S ) saut asseoir sur un tabouret isolant, relié au pôle négatif d'une machine statique à grand débit et en leur faisant respirer les effluves que l'on dégage au niveau de leur visage à l'aide d'un balai de chiendent, ou observe au bout de peu de temps, souvent dès la première séance, des modifications au point de vue de l'intensité, de la hauteur et du timbre de la voix. » Inlensité. — La voix est plus ample, le son est renforcé. » La respiration est, en eft'el, modifiée : les inspirations sont plus profondes, plus puissantes, tandis que l'expiration se fait plus également et dure plus longtemps. » L'appui est meilleur, plus solide. )) L'essoufllemenl que produisent la multiplicité et la rapidité des inspirations dans certains morceaux de clianl est très diminué et devient presque nul. » HaïUeur. — La voix tend à s'étendre dans le registre aigu. C'est surtout dans ce registre que l'action se manifeste; le maniement en est plus souple, ce qui permet au chanteur de s'en servir et de s'y maintenir plus aisément. » Il en résulte que les notes élevées sont plus faciles et plus puissantes. » Timbre. — La voix plus claire acquiert une qualité toute spéciale : du mordant. Elle prend un timbre particulier que les artistes comparent à celui que l'on observe dans la période prémonitoire du coryza. » Le passage, généralement si difficile, du registre ouvert au registre sombré est bien plus aisé. » En résumé : chez les artistes qui ne sont atteints d'aucune affection pouvant avoir une influence sur le bon fonctionnement de leur appareil vocal, on observe, à la suite de la franklinisntion, que la voix devient plus ample, plus claire, plus souple, qu'elle acquiert un timbre jjarticulièrement agréable, qu'elle est plus facile et se fatigue moins vite. » La franklinisation facilite l'étude du chant aux élèves et aux débutants ; elle donne à la voix des artistes une beauté inusitée. » PHYSIOLOGIE. — De l'action des courants de haute fréquence sur la virulence du streptocoque. Note de M. Louis Dubois (de Reims), présentée par M. d'.Vrsonval. « J'ai choisi comme germe pathogène le streptocoque, et comme animal le lapin, parce que les réactions sont des plus faciles à observer dans tous leurs détails. » L'animal inoculé à l'oreille présente, après une incubation de quelques heures, une rougeur d'abord circonscrite, puis s'étendant rapidement aux ( 789) parties voisines; en même temps une fièvre vive s'allume, et, si le strepto- coque était très virulent, l'animal succombe en peu d'heures. » Pour soumettre les cultures au courant de haute fréquence, j'ai pro- cédé ainsi. » La culture, en sérum liquide, était contenue dans un petit sac en par- chemin dont les coutures étaient soudées à la paraffine. Ce petit sac, de 6 à 8*^™ de longueur sur i*^"" de large, était suspendu par un fil de soie fixé à chaque extrémité, dans un tube en verre en forme d'U très ouvert, et complètement rempli de sérum liquide. Chaque extrémité de ce tube était fermée par une rondelle de charbon de cornue liitée à la paraffine; à ces deux disques de charbon étaient fixés les fils conducteurs. » Pendant le passage du courant, le tout était plongé dans un bac rem- pli d'eau, à la température de 20°, et maintenue à celte température. La bobine dont je me suis servi donnait 25"" au trcmbleur d'Arsonval-Gaiffe. Le dispositif employé a été celui indiqué par MM. d'Arsonval et Cbarrin. » Voici le résultat de quelques-unes de mes expériences : )) L Culture non électrisée, ensemencée sur sérum, pousse vigoureuse- ment; cinq heures après l'ensemencement, colonies innombrables. » o'^'^jOi inoculé à l'oreille d'un lapin de 610^''. Dix heures après, plaque érysipélateuse de 2*^'' environ. Température 89", 8. Huit heures plus tard, érysipèle généralisé à l'oreille. T. 4o°,2. Mort en trente-deux heures. » IL I^a culture est électrisée (deux séance de vingt minutes en vingt- quatre heures). » Ensemencement. Relard manifeste dans l'apparition des cultures, qui n'apparaissent bien visibles qu'après huit heures. Lapin ySo^"'. Inoculé à l'oreille avec o*^*^, 01. Après seize heures, début de l'érysipèle qui, douze heures après, a envahi toute l'oreille. T. 39^,8. Le lendemain l'animal est trouvé mort. » III. Après quatre séances d'électrisation : » Lapin Gôo^"". Inoculation de i'^'^ (quantité cent fois plus forte que les premières). Après seize heures, petit placard de i*"! environ. T. 39°, 2. Huit heures plus tard, envahissement delà moitié de l'oreille. T. 38", 9. Quinze heures après, commencement de régression. T. 38°, 2. Cinq jours après l'animal n'est pas mort, mais très faible. » IV. Après huit séances d'électrisation : » Lapin 820^''. » Inoculalion de u.'^'^. Réaction locale envahissant l'oreille en vingt heures, mais peu intense. T. 38°, 7. Régression rapide et complète en trois ( 79» ) jours. L'animal se rétablit complètement, malgré la quantité énorme qui a été injectée. » V. Il était intéressant de rechercher si l'effet du courant électrique consistait en une atténuation de virulence ou une formation d'antitoxines. J'ai alors injecté aux animaux des bouillons de culture, soumis au courant de haute fréquence, et débarrassés de leurs éléments microbiens, par chauffages à 5o° répétés à trois jours d'intervalle ou j)ar fdtralion sous pression; après trois à cinq jours d'inoculations préventives, j'ai inoculé à l'oreille o'^'^, oi de culture normale. » Lapin SSo^"'; quinze heures après l'inoculation, placard de 2"'''. T. 4o">i' Onze heures après, extension de la |)laque érysipélateusc à toute l'oreille. Injection de lo*^*^ de culture électrisée et privée de ses germes. Continuation de la fièvre. Mort le troisième jour. » L'effet immunisant et l'effet curatif ont donc été nuls. Les toxines avaient simplement subi une atténuation considérable. » En présence de ces faits, il semble donc que l'on doive reconnaître, aux courants de d'Arsonval, une action énergique et perturbatrice, sur la vitalité et la virulence de streptocoque, et probablement aussi des autres microbes, comme MM. d'Arsonval et Charrin l'ont démontré pour la bacille de Loffler. Il ne paraît pas y avoir une formation appréciable d'anti- toxines. » PHYSIOLOGIE. — Action des rayons X sur le cœur. Note de MM. Gaston Seguy et F. QuÉxissiiT, présentée par M. d'Arsonval. « Nous avons constaté simultanément que, si l'on reste soumis pendant très longtemps a l'action des rayons X, on éprouve du côté du cœur des troubles particuliers qui se font sentir par des palpitations insupporlables et des battements très violents et très irrégidiers. M. Gaston Seguy l'a constaté sur lui-même après de nombreuses expositions aux radiations nouvelles. M. F. Quénisset a fait ces observations sur une personne qu'il avait soumise pendant assez longtemps au traitement des rayons X pour y expérimenter leur action tliérapeutique. Le malade a d'abord éprouvé une grande oppression du côte du cœur, puis des battements très violents et irréguliers qui devenaientabsolument insupportables et dangereux lorsque les rayons X traversaient la poitrine. Ou fut obligé de placer une feuille métallique assez épaisse pour intercepter les radiations sur la partie éprouvée. » ( 791 ) PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur la forme actinomycosique du bacille de la tuberculose. Note de MM. T. Rabès et C. Levaditi, présentée par M. Bouchard. « Dans une publication faite avec Cornil (Cornil et Babès, Topographie du bacille de la tuberculose, iSgS), nous avons dessiné des ramifications du bacille de la tuberculose. En 1888, Nocard et Roux (^Annales de V Institut Pasteur), Maffuci et Mv:\.sc\\xy\\iOÏÏ (Virchow' s Archiv, p. 63; 1888) décrivent aussi des formations curieuses ramifiées bourgeonnantes, avant en partie l'aspect des crosses volumineuses dans les cultures de tuberculose aviaire. » Fischel (^Morphologie und Biologie des Tuberculoseerregers, Wien ; 1 89^) et Coppen Jones (Centralblatf. Bakter, t. XVil, i u. 2; 1895), en invoquant l'analogie qui existe entre le lacis que forme le bacille de la tuberculose et le mycélium de l'actinomyces, émettent la supposition que le bacille de la tuliercuiose doit être rapproché de l'actinomyces. » Nous nous permettons d'y ajouter que l'actinomvcose rappelle sou- vent, surtout chez l'homme, certaines formes d'abcès froids ou des lésions osseuses tuberculeuses, et puis que i'aclinomycose réagit à la tuberculine. » Coppen Jones avait observé que dans les crachats tuberculeux, surtout lorsqu'il existe de grosses cavernes avec destruction putride des parois, les fibres élastiques sont surtout souvent entourées par des masses hyalines, constituant une zone de globes ou même des crosses piriformes à structure concentrique, et ressemblant à s'y méprendre aux crosses de l'actinomyces. Mais cet auteur n'a pas mis à profit les méthodes aj)propriées pour établir le rapport de ces crosses avec le bacille de la tuberculose ; de plus, il n'a pas appliqué à ces formations curieuses les moyens de coloration de l'acti- nomyces, de sorte qu'd arrive à la conclusion qu'elles n'ont rien de com- mum avec le bacille. Par une sorte d'analogie, il est enti'aîné à refuser aussi aux crosses de l'actinomyces tout lien organique avec le mycèle, celles-là ne seraient tout simplement qu'im produit de sécrétion. » En étudiant la structure fine des crosses de l'actinomyces, l'un de nous (^Virchow' s Archiv, t. CV; 1896) a démontre qu'elles apparaissent comme une sorte de capsule autour des bouts des ramifications. Ces extrémités terminales se présentant sous forme de bourgeons on d'épaississements qui renferment les spores du microphyte, il devient très probable que la cap- sule représente un organe protecteur de la colonie, et spécialement des organes de reproduction de l'actinomyces. ( 792 ) » Dans l'étude détaillée sur les capsules des microbes, Babès {Zeilschr. f. Bygiene; iSgS) fait encore voir que les masses capsulaires des microbes, et spécialement les crosses de l'actinomyces, présentent une certaine indé- pendance ; qu'il peut se produire un excès de substance capsulaire, laquelle, après destruction du microbe par compression, peut former des bourgeons stériles ou même se détacher complètement du cor|)s du microbe, consti- tuant des masses rondes ou oblongues, formées exclusivement par la sub- stance capsulaire. Cette dernière donne la réaction de la mucine ou bien, comme dans l'actynomices, elle est formée par une sorte de cellulose. Babès a établi que le mycèle de l'actinomyces se colore par le procédé de Gram, tandis que les crosses sont mieux mises en évidence par la safra- nine anilisée et traitement ultérieur par l'iode ioduré et alcool. )) En poursuivant nos recherches sur Tcffet local du bacille de la tuber- culose, sur différents tissus, nous avons pratiqué des injections de o''', i d'émulsion d'une culture de tuberculose humaine, peu virulente, dans les méninges et la substance cérébrale chez des lapins. Parfois ces injections, par les suites du traumatisme, causent la mort des animaux en deux ou trois jours; et, même au bout de deux jours, on peut constater que les ba- cilles forment des filaments ondulés et des paquets de fdaments inclus à l'intérieur des leucocytes polynucléaires de la surface des méninges ou de complexus cellulaire résultant de l'agglutination de plusieurs leucocytes. Au milieu des foyers hémorrhagiques on trouve des paquets de microbes entourés d'une zone épaisse de leucocytes. » Chez les animaux morts au bout de huit ou dix jours, les méninges présentent un épaississement nodulairedù à une prolitératu)n particulière des endothéliums ; par leurs prolongements, ces éléments prolifères et hypertrophiés constituent un réseau dans les mailles iluquel se trouvent emprisonnés des leucocytes mono et poly-nucléaires à noyaux fragmentés. Nos préparations, d'une part, confirment les constatations récentes de Cornil sur les modifications des cellules endothéliales dans les inilamma- tions (^Arch. denidcl. cxpèr.; 1897, n° 1), mais ils prouvent encore que ce réseau cellulaire est destiné à produire des bourgeons vasculaires sous forme de cellules géantes et des vaisseaux de nouvelle formation, à l'inté- rieur desquels se rencontrent maintenant les gros paquets de bacilles fila- menteux, ramifiés et en train de prendre une disposition radiaire, entourés d'une zone de leucocytes à noyaux fragmentés et renfermant des bacilles. » Les lapins, sacrifiés trente jours après l'infection, présentent un épais- sissement inégal, nodulaire, dur, gris jaunâtre des méninges de toute une ( 79^ ; hémisphère. On y trouve la même structure fine que dans les méninges de dix jours. M Nous nous bornerons, pour le moment, à signaler la modification par- ticulière subie par les paquets de bacilles. » Chaque paquet de oî^,o4 à 0^^,08 de diamètre présente un centre occupé par une substance colorée en rouge diffus par le procédé de Ehriiclî; on peut toutefois y distinguer clairement un réseau de filaments ramifiés ayant l'aspect d'un mycèle de la grosseur du bacille de la tuber- culose ou un peu plus épais et émettant des ramifications terminales gra- nuleuses, un peu épaissies vers la périphérie. Ce mycèle central est entouré par une zone très régulière de crosses, souvent en rapport avec les ramifi- cations terminales des bacilles, ne se colorant pas par le procédé de Ehrlich et ayant les dimensions des crosses de l'actinomyces. M De même que dans l'actinomycose, on y rencontre des crosses et des gouttes hyalines de même nature, isolées entre les cellules du voisinage ou incluses à leur intérieur ; ces cellules renferment encore souvent des bacilles de tuberculose plus ou moins bien conservés. » Si la culture pure qui a servi à l'infection des animaux, la coloration typique, d'après Ehrlich, des filaments du mycèle et des bacilles isolés, si enfin le développement du processus n'étaient pas là pour nous documenter sur la nature tuberculeuse de ces graines actinomycotiques, nous aurions pu penser à une infection combinée de l'actinomyces et de la tuberculose. » Par les différents procédés recommandés pour la mise en évidence de l'actinomyces nous avons pu colorer les colonies radiées. La méthode de Babès, à la safranine-aniline-iode, permet une coloration isolée de l'actino- myces tuberculeux et des crosses, tandis que les tissus environnants restent incolores. Par le procédé de Gram on ne réussit de colorer que le réseau central et un certain nombre de bacilles de la surface des méninges, tandis que les crosses, de même que celle de l'actinomyces, ne se colorent qu'ex- ceptionnellement. Les crosses résistent bien à l'action des acides et des alcalis et peuvent être mises en évidence par les procédés usuellement em- ployés pour la coloration de l'actinomvces. » Il laut donc placer Fe bacille de la tuberculose définitivement dans le même groupe que l'actinomyces. » M. Léon Malo, à propos d'un procédé de dosage de l'asphalte par le sulfure de carbone, décrit par M. Stanislas Meunier dans une Note du C. R., 1897, I" Semestre. (T. CXXIV, M" 14.) I o3 ( 79'i ) 28 décembre 1896, rappelle que, dans son Ouvrage sur l'asphalte en 1888, il avait fait connaître ce procédé et qu'il en avait indiqué le principe dès 1879 dans les Annales des Ponts et Chaussées. M. Delacnky adresse une Note sur les étoiles et conclut de son travail que (i les étoiles dont on connaît les distances paraissent se grouper autour de Sirius, à des distances observant les mômes lois que les distances des planètes inférieures du système solaire ». M. Serge Socolow adresse une Note sur les grandeurs des rayons des orbites planétaires. M. Leciiappe propose un perfectionnement pour la production de l'acé- tylène au moyen du carbure de calcium. La séance est levée à 4 heures trois quarts. J. B. BULLETI.X BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 29 mars 1897. Le four électrique, par M. He^ri Moissan, de l'Institut. Paris, G. Stein- heil, 1897; I vol. in-8°. (Hommage de l'auteur.) Bulletin mensuel du Bureau central météorologique de France, publié par E. Mascart, Directeur du Bureau central météorologique. Année 1897. N° 1. Janvier 1897. Paris, Gauthier-Villars et fds, 1897; i fasc. in-4°. Annales agronomiques, publiées sous les auspices du Ministère de l'Agri- culture, par M. P. -P. Dehérain, Membre de l'Institut, Professeur de Phy- siologie végétale au Muséum d'Histoire naturelle, etc. Tome XXIII. 25 mars 1897. P''>'is, Masson et C'''; i fasc. in-8°. L' éclairage à r Acétylène : historique ; fabrication ; appareils; applications; dangers ; par Georges Pellissier. Paris, Georges Carré etC. Naud, 1897 ; 1 vol. in-8''. (Présenté par M. Moissan.) ( 795 ) Manuel pratique et simplifié d'analyse des urines et autres sécrétions orga- niques, par E. LioTARD, Membre de la Société chimique de Paris, etc. Paris, A. Maloine, 1897 ; i vol. in-12. Mémoires de V Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Tou- louse. Neuvième série. Tome VIII. Toulouse, Douladoure-Privat, 1896; I vol. in- 8". Bibliographie des travaux scientifiques (Sciences mathématiques, phy- siques et naturelles), publiés par les Sociétés savantes de France, dressée sous les auspices du Ministère de l'Instruction publique par J. Deniker, Bi- bliothécaire du Muséum d'Histoire naturelle. Tome I. 2" livraison. Paris, Imprimerie nationale, 1897; x vol. in-4°. Le portrait original de d'Alemberl. Notice par Armand Gasté, Président de la Société des Beaux-Arts. Caen, Ch. Valin, 1896 ; i broch. in-S". La Radiographie. Rédacteur en chef : D"^ Paulin Mérv. i" année. N"' i et 2. Paris, Petit et C''^; 2 broch. in-8<'. Observatoire magnétique et météorologique de Zi-Ka-Wei (^(^\\\ne), fondé et dirigé par les Missionnaires de la Compagnie de Jésus. Bulletin mensuel. Tome XXI. Année 1893. Chang-Hai, 1897; i vol. in-4°. Fennia. 12. Bulletin de la Société de Géographie de Finlande. Helsingfors, 1896; I vol. in-S". OnVRAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DU 5 AVRIL 1897. Bulletin de la Société d' encouragement pour l'Industrie nationale, publié sous la direction des Secrétaires de la Société, MM. Collignon et Aimé Girard. Mars 1897. Pa''is, Chamerot et Renouard ; i vol. \n-^°. Annales de Chimie et de Physique, par MM. Berthelot, Friedel, Mascarï, MoissAN. Avril 1897. Paris, Masson et G'* 1897; i fasc. in-8°. Bulletin astronomique, fondé en 1884 par E. Mouchez et F. Tisserand. Publié par l'Observatoire de Paris. Commission de rédaction : H. Poincaré, Président ; G. Bigourdan, O. Callandreau, H. Deslandres, R. Radau. Tome XIV. Mars 1897. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1897 ; 1 fasc. in-S". Revue générale des Sciences pures el appliquées, Directeur : Louis Olivier. 3o mars 1897. Paris, G. Carré et C. Naud ; i fasc. gr. in-8°. Bulletin de la Société internationale des Électriciens. Tome XIV. Mars 1897. Paris, Gauthier-Villars et fils; i fasc. gr. in-8°. Société des Ingénieurs civils de France, Congrès de 1896. Paris, Chaix, 1897; ^ i^^c- in-S". ( 79^^ ) Bulletin de l'Académie de Médecine, public par MM. J. Bergeron, Secré- taire perpétuel, Cadet de Gassicourt, Secrétaire annuel. Séance cUi ^o mars 1897. Paris, Masson et C'*; i fasc. in-8". La Nature. Revue fies Sciences et de leurs applications aux Arts et à l'In- dustrie. Directeur : Henri de Parville. 3 avril 1897. Paris, Masson et C'*; I fasc. gr. in-S". Journal du Ciel, couronné par l'Académie des Sciences. Directeur : Joseph A'^inot. Mai 1897. 1 fasc. gr. in-8°. Description géologique de Java et Madoura, par le D' R. D. M. Verbeck et R. Fenneina, Ingénieur en chef des Mines des Indes Néerlandaises. Tomes I et If. Amsterdam, Joli. G. StemlcrCz,, 1896; 2 vol. avec Allas in-P*. Bulletin de l' Académie Impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg . 5* série. Tome VI. N° 2. Février 1897. Saint-Pétersbourg; i vol. in-4°. ERRATA. (Tome CXXIV, Séance du 29 mars 1897.) Note de MM. E.-L. Bouvier et H. Fischer, sur l'organisation et les affi- nités des Pleurotomaires : Page 696, lignes 3o et 3i, au lieu de : le connectlf cérébro-palléal aboutit à l'extré- mité de la partie pédieuse, lisez : le connectif cérébro-palléal aboutit à l'extrémité de la partie palléale, le connectif cérébro^pédieux à l'extrémité de la partie pédieuse. iV 14. TAlifi: DES ARTICLES. Séance du à avril 1897.) MËAIOIRES ET C0MMUl\ICAT10i\S DES MRMBIIRS KT DES COKKKSPOiVDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. le SEonETAinii l'KiiPiiTUEL annonce à l'A- cadémie que le Tome C\XII des Comptes rendus csl en distribution au Secrétariat. 71.3 M. PoiNXARÉ. — Les solutions périodiques et le principe de njoindre action 710 \l. llKNiii MoissAN. — Préparation du car- Pages, bure de fer par uniun iliiectf du métal et du carbone 71!) M. Pir. VAN TiKuiiEM. — .Sur les Inséminées :'i ovules sans nucellc, formant la subdivi- sion des Innucellées ou Sanlalinées '■?.?• i\OMII\ATIOIVS. .M. lÎADAU est nommé Membre de la Section d'Astronomie, à la place laissée vacante par le décès de M. Tisserand Commission chargée de juger le concours du pri.v Godard de i!<97 : MM. Guyon, Bouchard, Potain, Lannelongue, d'Ar- sonval «Commission chargée de juger le concours du priv Parkin de 1897 : MM. ISouchard, Potain, d'Arsonval, Guyon, Duclaux... Commission chargée de juger le concours du prix riarbier de 1897 : MM. Bouchard, Cliatin, Guyon, Potain, Lannelongue. . Commission chargée de juger le concours du prix Lallemand, de 1S97 : MM. Bou- chard, Marey, Ranvier, Potain, Milne- Edwards Commission chargée déjuger le concours du prix du baron Larrey de 1897 : MM. Guyon, Lannelongue, Bouchard, Potain, Marey. 729 729 7.9 729 Commission chargée de juger le concours du prix liellion de 1897 : M.\I. Bouchard, Potain, Brouardel, Guyon, Lannelongue. ~2tj Commission chargée de juger le concours du prix Mégo de 1897 : MM. Bouchard, Potain, Guyon, Brouardel, Lannelongue. 729 Commission chargée de juger le concours du prix .Montyon ( Physiologie expérimen- tale) de 1897 : MM. Marey, Bouchard, Chauveau, Duclaux, Potain 729 Commission chargée de juger le concours du prix Lu Ca/.e (Physiologie) de 1897 : MM. Chauveau, Duclaux, Banvier, sont adjoints aux Membres de la Section de Médecine et de Chirurgie 739 Commission chargée de juger le concours du prix Martin-Damourette de 1897 : M^L Bouchard , Guyon, Marey, Potain, d'Ar- sonval 729 MEMOIRES LUS. ■M. N. GiuaiANT. — Sur les accidents que peuvent produire les calorifères de cave.. 729 -\l. E. liiviiiiii;. — Les gravures sur roche de la grotte de La Mouthe (Dordogne) CORRESPONDANCE. M. BKRTHELOr rommuni'^ 0,2376 0,219 72,6 0,22.53 0,211 62,3 0,2188 0,206 52 o,2io3 0)199 36,5 o, 1929 o, i85 26,2 0,1754 0,170 )> Ces nombres sont très sensiblement représentés dans les deux séries par l'çxpression » On a trouvé, pour a et h, les valeurs a ;= 4 , .'53 et ^ = 3i dans la pre- mière série, et a = 4. 06, h = 47 dans la seconde. » Une autre série, qui n'est pas rapportée ici, avait donné a = 4,6 et b = 20. Les divergences entre ces noml)rcs sont dues en partie aux erreurs d'expérience; le coefficients est mieux déterminé que b. )) Il est facile de voir que les coefficients a et b doivent être propor- tionnels à la capacité du système; en effet, le débit —C-i- d'électricité par la surface de la sphère doit être fonction seulement de la différence du potentiel entre cette sphère et le milieu ambiant; on doit donc avoir, pour des systèmes de capacités C et C, c(f)=c(fj'. d'où l'on déduit immédiatement « _ «; _ ^ _ 'l' _ p C ~" C ^ ^ et ^ _--,,_ p. ( 8o3 ) a et P étant des valeurs qui dépendent des surfaces d'émission et du milieu ambiant. « L'expérience prouve, du reste, cette proportionnalité. » En adjoignant à l'aiguille de l'électromètre une sphère de 8"", 1 1 de rayon, la capacité a été augmentée dans le rapport de o,33 à i, et la va- leur —r- a été réduite à 0,328 de sa valeur. at » L'expression précédente montre que, si le potentiel V est petit, le V terme -^ est grand par rapport à a, et que l'on tend vers l'expression 1 ^ — _ i \ dt ~ l' tandis que si V est très grand, le terme ^n devient très petit et l'on a sensi- blement £X — _ i dt a ainsi que le prouve l'expérience. )) On voit aussi que les grandeurs absolues des potentiels pour lesquelles Z> S G le terme y ou ^est grand ou petit par rapport au coefficient ocC, varient comme la capacité du système. » A l'occasion de cette Note, je signalerai à l'Académie que les sels d'urane que je conserve depuis plus d'un an, à l'abri de tout rayonnement connu, continuent à émettre avec une intensité à peine décroissante des radia- tions qui donnent des impressions photographiques au travers des corps opaques. » BOTANIQUE. — Sur les Inséminées à nucelle nu, formant la subdivision des Integminées ou Anlhobolinées ; par M. l*n. van Tieuhem. « Les Inséminées à ovules pourvus d'un nucelle, mais encore dépour- vus de tégument autour de ce nucelle, sont toutes stigmatées, dicotylées et climacorhizes, et se placent, sous ce rapport, à côté des Inovulées et des Innucellées. Elles sont, jusqu'à présent, très peu nombreuses, et ne forment qu'une seule famille, les Anthobolacécs, qui ne comprend elle- même que quatre genres. ( f^o4 ) » La fleur a iin calice dialysépale et un androcée formé d'clamiiies eu même nombre que les sépales, auxquels elles sont super|)osées. Il n'y a pas de corolle; ces plantes correspondent donc aux Viscales chez leslnovulées et aux Santalales chez les Innucellées. Le pistil y est indépendant des deux verticilles externes, et l'ovaire est, en conséquence, supère. Il est unilo- cuiaire dans toute sa lonofueur et renferme, inséré à sa base, c'est-à-dire à la base de l'un des carpelles qui le com|ioseiit, un ovule orlhotrope dressé sans tégument. La cellule mère de l'endosperme y prend naissance sous l'épidcrme, au sommet même. Son extrémité supérieure digère bienU')t l'cpiderme et proémine au dehors, où elle s'élargit beaucoup sous la base du style, et c'est là qu'elle reçoit l'action du tube poUinique. Le fruit est une drupe à exocarpe plus ou moins charnu, avec albumen et embryon oléagineux. » Le corps que l'on vient de décrire comme un ovule dressé a été consi- déré par divers botanistes, et encore récemment par M. Hieronymus, en 1889 ('), comme un placente central libre portant au sommet un seul ovule pendant, peu développé. Il est certain qu'il ne porte pas trace d'ovule pendant. D'autre part, la constante unité de la cellule mère d'endosperme et sa situation axile montrent qu'il s'agit bien ici d'un simple ovule et non pas d'un placente central libre sans ovules, comme il en existe un, par exemple, chez les Nuytsiacées, les Arccuthobiacées, les Ginalloacées et les Hélosacées, parmi les Loranthinées. » De savoir maintenant si l'ovule orlhotrope, dressé et nu, qui caracté- rise ces plantes, est un nucelle porté par un lobe foliaire très court ou si c'est simplement le lobe foliaire lui-même dépourvu de nucelle, c'est une question difficile à résoudre directement dans ce cas particulier. Si, après quelque hésitation (^), j'adopte ici la première manière de voir, c'est à cause de l'absence, dans l'intérieur du corps de l'ovule, de toute trace de làisceau libéroligneux. Il se com|)orte donc, sous ce rapport, comme un nucelle, non comme un lobe foliaire. )) Cette solution a un autre avantage. C'est de donner, si peu nombreux qu'ils soient encore, du moins quelques représentants au groupe des Nucellées integminées, groupe dont on est amené à admettre l'existence, mais qui jusqu à présent n'en a pas de plus certains. » Ainsi établie, la subdivision des Integminées peut être désignée, (') HiERONïJius in Engleh : A'al. Pjlanzenjam.. l. lit, 1, [i. 312; 1889. (') Voir niill. de la Soc. bot., t. XI. III, p. 562; 1896 et l. XI.IV.- 1897. ( 8o5 ) parallèlement aux deux précédentes, d'après sa famille constitutive, sous le nom de Anthobollnées. » ANATOMIE. — Morphologie du sternum et des clavicules. Note de M. Armand Sabatier. « L'origine et la signification morphologique de l'appareil sternal des Vertébrés est une question encore non résolue. Pour les uns (Parker, Gutte, Rolliker, Hoffmann, Ruge, Gegenbaur, etc.) le sternum provient directement des côtes vertébrales. Pour d'autres (Bruch, etc.) le sternum a été d'abord une formation autonome, (jui s'est réunie plus tard aux côtes. Les arguments invoqués de part et d'autre ne sont pas concluants, parce qu'ils reposent sur l'étude de systèmes slernaux déjà très modifiés par l'évolution, et non sur une notion exacte de l'origine première et de la signification morphologique de l'appareil sternal. » Cet appareil comprend deux ordres de parties : les pièces sternales impaires et médianes, et les côtes sternales, paires et latérales, qui s'unis- sent aux premières dans l'intervalle de deux pièces successives. Les côtes sternales vont le plus souvent, mais non toujours, s'articuler avec les côtes vertébrales. » C'est chez les Reptiles, et particulièrement chez les Crocodiliens et le Hatleria, que nous trouverons les éléments d'une solution satisfaisante de la question de l'origine et de la signification morphologique des parties du sternum. Chez le Crocodile, en effet, se rencontre un appareil sternal abdo- minal, qui, dépourvu de toute relation directe avec les côles vertébrales, se trouve réduit à ses cléments propres. Il est constitué par une double série d'arcs osseux venant converger en avant et en dedans sur la ligne médiane et exactement comparables aux arcs pubiens dont ils continuent la série en avant. Mais si les arcs pubiens, ou mieux la ceinture pelvienne, ne sont autre chose que des inlerépineux ventraux dédoublés (voir ma Note dans les Comptes rendus du 20 janvier 189G), il en résulte que les arcs de l'appareil sternal ne sont eux-mêmes que des interépineux ventraux dédoublés. » Le sternum du Crocodile permet de siu'vre les transformations. Les arcs sternaux abdominaux de chaque côté se divisent en deux segments : l'un interne qui aboutit à la ligne médiane, où il s'accole à son congénère; l'autre externe, qui chevauche sur le premier. Les segments internes se redressent à mesure que l'on approche du thorax, et finissent par devenir C. R , 1897, 1" Semestre. (T. CWIV, N" 15.) IO> ( 8o6 ) longiludinaux. Ils s'unissent entre eux et forment, à la région ihoracique, deux bandelettes, l'une à droite et l'autre à gauche de la ligne médiane. Ces bandelettes présentent des encoches latérales exierncs sur lesquelles s'insèrent les segments externes, qui sont devenus les côtes sternales. Les segments internes sont donc les pièces sternales. On retrouve d'ailleurs, dans l'arc pubien lui-même, un segment interne, rc|)ipul)is, et un segment externe, le corps pubien, exactement comparables aux segments des arcs sternaux et abdominaux. » Chez le Eatleria, non seulement les arcs sternaux abdominaux se di- visent en deux segments, l'un interne et l'autre externe, mais les segments internes représentant les pièces sternales se dédoublent dans le sens antéro-poslérieiir. » A la région thoracique, les pièces sternales deviennent coalescentes et forment le sternum rhomboïdal. Ainsi, la série des interépineux ven- traux, très généralement interrompue au niveau de l'abdomen, est, au contraire, continue chez les Crocodiles, chez le Hatleria et quelques autres Reptiles. » L'appareil sternal est donc une transformation de la série des inter- épineux centraux qui correspondent soit à toute la longueur de la cavité viscérale, soit seulement à sa portion antérieure ou ihoracicpie. Il n'est donc pas une dépendance dii-ecte des côtes vertébrales. Sa formation est liée à la disposition métamérique du Vertébré et non à une continuation directe des côtes. M D'ailleurs, chez les Amphibiens, dont beaucoup possèdent un sternum, ce dernier est toujours sans relation avec les côtes. Cela se voit bien même chez le Pipa qui possède avec un sternum bien formé deux côtes thoraciques bien plus longues que les autres. » Mais chez les Vertébrés supérieurs aux Amphibiens, il existe souvent, au-devant de la ceinture thoracique, une ou rarement plusieurs côtes ster- nales qui sont libres de toute attache avec les côtes vertébrales. Ces côtes sternales préthoraciques ne sont autre chose que la ou les clavicules. On cherche encore la signification morphologique de la clavicule, et bien des théories ont été émises sur ce point. La plus répandue, et qui a été développée surtout par l'école de Gegenbaur, c'est que la clavicule n'appartient pas au squelette primaire, et qu'elle est originairement un os dermique qui s'est peu à peu introduit dans le squelette interne et est de- venu un os de cartilage. C'est là une opinion qui, à mon sens, ne saurait pix'valoir. Chez les Reptiles, les Oiseaux et les Manunifères, les seuls Ver- ( 8o7) tébrés chez lesquels se trouve «ne vraie clavicule, cet os est bien réellement un os de cartilage; car si le premier point d'ossification de la clavicule appa- raît dans un tissu où les caractères cartilagineux sont encore peu accentués, cela tient, non, comme l'a cru Gegenbaur, à ce que la clavicule a été autre- fois un os dermique, mais à ce que la clavicule s'ossifiant avant toutes les autres parties du squelette, son premier point osseux se forme au sein d'une région moyenne où la différenciation cartilagineuse est encore peu avancée. Mais les extrémités de l'os qui ne s'ossifient que plus tard ont le temps d'acquérir la structure du cartilage parfait. La clavicule est donc un os de cartilage, au même titre que les autres côtes sternales. » On peut en direautant de l'interclavicule que l'on a essayé de détacher aussi de l'appareil sternal. Elle n'est, en réalité, qu'une pièce sternale dans la formation de laquelle l'ossification périchondrale prend parfois une place plus importante que dans le reste du sternum. L'interclavicule, qu'il est inutile et impossible de distinguei'de l'épislernum, n'est qu'un segment sternal situé en avant de la première côte sterno-vertébrale, ou en avant du système coracoïdien, quand ce dernier est bien développé. L'intercla- vicule n'est que le segment interne d'un interépineux antérieur à la cein- ture thoracique, segment sur lequel viennent reposer les clavicules qui ne sont à leur tour que les segments externes du môme interépineux dédoublé. » Chez les Mammifères autres que les Monotrèmes, l'interclavicule s'est soudée et confondue avec la première pièce sternale pour former le manu- brium. Les cartilages interarticulaires sterno-claviculaires de l'Homme et des Singes, que Gegenbaur a désignés comme parties externes de l'épi- sternum, n'ont aucun droit à cette détermination. Ils ne représentent pas plus un os spécial que ne le font les cartilages interarticulaires, temporo- maxillaires, et fémoro-tibiaux. Ce sont des conformations spéciales réalisées en vue des pressions énergiques et fréquentes subies par l'articulation. » L'interclavicule ou épislernum représente donc réellement une pièce sternale médiane et impaire, et les clavicules ne sont que les côtes sternales correspondantes. Celles-ci, ne trouvant pas une côte vertébrale correspon- dante pour s'unir à elle, vont s'appuyer sur la côte sternale qui les pré- cède, c'est-à-dire sur le bord antérieur de l'arc ou ceinture thoracique qui est occupé par l'aile scapulaire. Une relation analogue existe pour les côtes vertébrales postérieures qui, ne trouvant pas à s'unir à une côte sternale correspondante, s'appuient les unes sur les autres et forment ce qu'on appelle très improprement lei/aiisscs côtes. ( 8o8 ) » Les doubles clavicules du Lézard verl et des Scinques monlrenl fort bien cette relation d'appui réciproque. Elles représentent ainsi deux côtes sternales préthoraciqucs. » Mais, si telle est la valeur morphologique des clavicules, il faut recon- naître que les Poissons n'ont pas de clavicule daus le sens exact el [)récis de ce mot. La position de leur ceinture llioracique, que l'on a appelée ainsi, n'a rien de commun avec la clavicule des autres Vertébrés. C'est, en efFet, une ossification cutanée qui piovient de l'armature cutanée de l'intcré- pineux correspondant. Cette ossification cutanée, qui borde la crête pré- coracoïdienne, a été prise à tort pour uue clavicule; et cette erreur a très probablement contribué à faire penser à tort que la clavicule était à son origine un os dermique. )) On ne retrouve pas non plus la clavicule chez les Amphihieus; et il n'y a aucune bonne raison pour considérer leur précoracoïde comme une clavicule ou comme supportant uue clavicule. M D'autres parties du squelette des Vertébrés appartiennent, comme le sternum et les clavicules, au système desiutercpineuv. Je les étudierai dans une prochaine Note. » BOTANIQUE. — Interprétai ion des parties de l'anthère; l'ovaire dans le genre Lepidoceras. Note de M. D. Clos. « Dans les deux dernières séances de l'Académie, M. Van Tieghem a communiqué sur les Phanérogames inséminées un important travail qui m'a paru comporter quelques observations afférentes à l'étamine et à l'ovule. » 1. On y lit, dans la Communication du 22 mars (Comptes rendus, p. 591): «Le limbe de l'étamine qui est l'anthère produit d'abord, par )> un cloisonnement local de son exodeime, des cellules spéciales nom- » mées grai/ts de pollen .. . ». Et, plus explicite encore, l'auteur, dans ses Eléments de Botanique, publiés en 1886, écrivait. Tome I, page Sog : « L'étamine est, comme on sait, une feuille à pétiole grêle (filet) dont le » limbe peu développé (connectif) porte, en général, sur sa surface supé- » rieure et de chaque côté deux sacs polliniqnes ). » Le limbe de l'étamine serait donc ou l'anthère ou le connectif. M Or, des recherches consignées daus trois Mémoires successifs, en 1866, iSy" et 1890, sous les titres : la Feuille Jlorale et l' anthère, la Feuille ( So9 ) florale et le filet staminal. Individualité des faisceaux fibro-vasculaires des appendices des plantes ('), m'avaient conduit aux conclusions suivantes : » 1° Le filet de l'étamine ne représente que très exceptionnellement le pétiole de la feuille; dans nombre de polypétales il correspond au pétale linéaire, à la nervure médiane ou à une étroite bande longitudinale du pé- tale large et sessile, à l'onglet du pétale longuement onguiculé (Silénées, plusieurs Crucifères); il en est de même du filet joint au connectif quand ils sont continus l'un à l'autre (Renonculacées, Berbéridées, etc.). » 2° Chez les poivpétales à androcée polyadelphe, les vaisseaux stami- naux ont très fréquemment aussi leurs analogues dans la nervation longi- tudinale des pétales, le nombre des nervures de ceux-ci ayant parfois de grands rapports avec celui des phalanges correspondantes. » 3" L'anthère, soit sessile, soit dorsifixe oscillante, et, en ces deux cas, considérée dans sa totalité, soit basifixe prolongeant le filet et alors envisagée quant aux loges, est une formation indépendante ou sans ana- logue dans l'organisme végétal, trouvant son équivalent dans le nucelle de l'ovule, deux créations nouvelles également nécessitées par l'importance et la corrélation des fonctions sexuelles auxquelles elles sont appelées. » P. Duchartre, en i885, dans la troisième et dernière édition de ses Éléments de Botanique, après avoir rapporté l'opinion que Von admet géné- ralement sur la nature du filet et de l'anthère, la fait suivre de la mienne sans commentaires (p. 634-635). » II. Dans sa deuxième Communication du 29 mars dernier, M. Van Tieghem écrit, p. 656-657 des Comptes rendus : « L'absence d'ovules (dans )) ses Inovulés ou Loranthinées), qui est le caractère propre du vaste » groupe ainsi constitué, a été établi par moi en 1869 pour les Guis » (Viscum), contrairement à l'opinion alors régnante, défendue notam- i) ment par Hofmeister. « » Mais, dans ma collaboration à la Flore du Chili (Flora chilena de Claude Gay), chargé de décrire, entre autres familles, celle des I^orantha- cées, je constatais dès 1847 ^\^^-> dans le genre Lepidoceras de ce groupe naturel, l'ovaire à l'état jeune est plein et dépourvu d'ovules : « Ovarium » in flore junior e oblongo obconicum, lœve, farctum rarius subexcavatum, )) EXOVULATUM (t. III, p. i63) )) ; et cette absence à la fois de cavité et d'ovule est représentée sur les coupes d'ovaire reproduites dans l'Atlas de (') Mémoires de V Académie des Sciences, InscripLions et Belles-Lettres de Tou- louse. (8io) rOiivragc, Inble 32, et afférentes à deux espèces, les Lcpùloi-eras piinriula- lurn Clos {Jîg- 2) et squaniifcrum Clos {Jig- .'{)■ » De plus, (lès 1854 paraissait dans le Jiitltelin de la Société butanique de France, t. I, j). 2i3, une Note sous le titre : De la nécessité de distinguer deux sortes d'ovaires, les ovaires pleins et les ovaires creux. J'y rappelle que, dés i83c), J. Decaisne, dans son Mémoire sur le Gui, déclarait avoir trouvé l'ovaire du parasite « toujours d'un tissu homogène et sans la moindre » apparence de cavité intérieure que l'on |)uisse comparer à une loge », assertion confirmée par les dessins de cet éminent botaniste. » IVOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions de prix chargées de juger les concours de iSq^. Le dépouillement des scrutins donne les résultats suivants : Prix Pitilipeaux (^Physiologie expérimentale^ — MM. Marey, d'Arsonval, Bouchard, Chauveau, Ranvier. Prix Montyon (Arts insalubres). — MM. Armand Gautier, Schùlzen- berger, Troost, Schlœsing, Moissan. Prix Cuvier. — MM. Milne-Edwards, Fouqué, de Lacaze-Duthiers, Blan- chard, Marcel Bertrand. Prix Trémont. — MM. J. Bertrand, Berthelot, Paye, Sarrau, Cornu. Prix Gegner. — MM. J. Bertrand, Berthelot, Hermite, Darboux, Mas- cart. Prix Petit-d' Ormoy (Sciences mathématiques'). — MM. Hermite, Dar- boux, Poincaré, Picard, Jordan. Prix Petit-d' Ormoy (Sciences naturelles). — MM. Milne-Edwards, Blan- chard, Van Tieghem, Chatin, Bornet. Prix Tchihalchef. — INIM. Milne-Edwards, Grandidier, Bouquet de la Grye, Guyou, Marcel Bertrand. Prix Gaston Planté. — MM. Coruu, Mascart, Lippmaan, Becquerel, VioUe. Prix Cahours. — MM. Friedel, Moissan, Troost, Berthelot, Schùtzen- berger. Prix Saintour. — MM. Bertrand, Berthelot, Lœwy, Milne-Edwards, v Friedel. ( 8ir ) MEaiOIRES PRESENTES. M. A. Poix€ARÊ soumet au jugement de l'Académie un Mémoire ayant pour litre : « Discussion des hauteurs l)arométriques de la zone io°-3o" N, en i883. » (Commissaires : MM. Bouquet de la Grye, Radau.) M. F. Lacérer adresse uneNote^sur un projet de « Gouvernail intérieur pour navire aérien ». (Renvoi à la Commission des Aérostats.) M. Sarrazin transmet à l'Académie, par l'entremise de M. le Ministre de la Guerre, un Mémoire « sur une liane à gutta percha ». (Renvoi à la Section de Botanique.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire PERPÉTUEL signale, parmi les pièces imprimées delà Correspondance : i" Un Ouvrage de M. Michel Slephaniâês » sur la minéralogie de Théo- phraste et sur les connaissances minéralogiqnes des anciens »; 2" Les années iSgj et i8g6 et laTable (1887-189G) du Journal d' histoire des Mathématiques, publié par M. Gustave Enestrôm (Présenté par M. de Jonquières). PHYSIQUE. — Photographie des flammes de Kœnig. Note de M. 3Iar.m:e, présentée par M. Marey. . a>lrorioijiiqurs. HitTcroncos. ppodésiqui-s, nstruiiuniiquos. ItilTérences. 10. Karaoul-tubé f,o'.5S.^i",6i 4o'. 55. 45', 75 — i8',i4 f,o.3i.i5,/,S f,o'.3i'.3i',fi — iG,64 11. Warzyk 4o. 55.39, i5 " " 41.6.42,90 41. 6.i6,o3 -4-26,87 12. Katpoul 4o.. 59. 38, 55 » « 4o.i6.ii,n5 4o. 16.52,18 — 4i,i3 13. Gourl-lubé 41.8.28,46 w // 4o..l9.35,53 40.49.31,40 -4-4, i3 M. Kassan lii. 15.37, Go " " 41.14.59,88 41.14. 39,58 -)-2o,3o 15. Khalmion 41.19.29,23 // n ffo.ii. 9,39 4o-"-58,8o —49.4' 16. Namangan, église 4i-2o.36,24 4'-2o.33.3o -t- 2,94 .'10.59.45,13 4o.59.35,4o +9,73 17. Marghélan, église 41.26.56,17 41.26.59,70 —3,53 40. a3. 6,34 40.33.38,90 —32,56 18. Biélaïa 4i.3o.25, 16 // « 41.4.29,25 41.4.16,17 -m3,o8 19. Kaia-tubé 41.30.25,92 i' w 40.36.42,06 4o. 36. .59, 23 —'7,17 ÎO. Balyktchi (Sor-tubé) 4i.3i.4i,53 " w 40.53.2,82 40.53.0,90 -+-1,87 21. Outch-Kourgan, tombeau 4'-43- 3,o4 /' " 4'' 6.27,60 4'- •'••6,97 +10,63 22. Outcli-Kourgan, pyramide 4'-43'5o,4o " " 40''4''3,48 4o-'4-55,ii — 4'i63 23. Kouva 4'-44-o.9> 4''44- '-33 —0,42 4o. 31.27,06 4o-3i.55,46 —28,40 24. Tasch-lubé 4'-5o.23,2o 1/ n 4''-39.54,i7 l\a.l\Q.\')>,\l\ —18,97 25. Tchounibaghych 4'-52. 47)65 n n 4o-54- 6,00 !f0.h!\. 5,63 -H o,38 2G. Isbaskcn 42. 0.35, 20 n « 4>- 3.44,4" 4'- 2.32,04 -l-i2,36 27. Ming-tubé If'i. 2.i3,42 l^i. 2. 6,58 +6,84 t\o.i:ij.i:o,^\ 4"-29.54,28 —33,74 28. Amlidjan, chapelle au cimetière 42- 3.39,91 // n 4o-47- 2)^7 4'>-47- '■^i"'' —12, 63 29. Kizyl-kourgan 42- 4- o>^5 w n l^o.^io.Ii,7.^ 4°-o-45,65 — 33,39 30. Salp-tubé 43.i3.4o,36 // n 40.37.45,38 4o.38.ii,i3 —25,85 31. Massy 42.I9. 7,84 » " 4'- 4-5i,57 4'- 4-35,86 +15,71 32. Kodja-Zyrian 4'-22.47,49 " " 4o-48- 0,20 4"-48.'t,69 —11,49 33. Tuikou-tubé 4'-26.26,39 n n 4o'7-32,35 4o-'8. 4196 —32,71 34. Osch, église .". 42. 28. 38, .5o 42.28.32,36 +6,04 40.30.47,66 4o.3i. 11,09 —23,43 35. Hazret-OuVounys 42-35. 5i, 53 n n 4o-45-55,o5 4^-46- 8,75 — '3, 70 3G. Mady 42-36. 5,69 n n 4'>-34-'8,62 4o-34-4'i42 — 22,80 37. Djalabad 43.40.53,41 // " 4o..';5. 11, 12 4o.55.i5,5o —4,38 )) En traçant sur la carte du pays les lignes de l'attraction égale, on aper- çoit facilement que le minimum de déviation du pendule de la ligne verti- cale passe par le fond de la vallée de Syr-Daria, parallèlement à la direc- tion générale de ce fleuve. Toutes les autres lignes ont à peu près la même direction ENE-OSO ; mais leurs courbures ne sont pas toujours régulières ni symétriques. L'attraction des massifs qui se trouvent au nord-ouest et au suil-est de la Fergana s'y fait sentir en proportion des masses, et les plus fortes déviations se manifestent au sud-est de la Fergana, du côté de Pamir. » THERMOCHIMIE. — (Shalcuis clr /ormation de l'aldéhyde formique, dissous et gazeux. Note de M. Marcel DelApi.me. « Je me suis proposé de l'ésoudre divers pi'oblèmes thcrmochimiqties relatifs à l'aldéhyde formique, fort intéressant parce qu'il est le premier ( 8i7 ) terme de la série. J'ai mesuré ses chaleurs de formation à l'état gazeux, à Tétat dissous, à l'état solide anhydre on insoluble polvmérisé (trioxymé- thylène), à Tétat solide hydraté ou soluble (paraformaldéhyde), ainsi que les actions thermiques que provoquent la potasse et l'ammoniaque. )' Je suis parti, à cet effet, de la réaction qui transforme l'aldéhvde for- mique en hexaméthyléne-amine : eCH^O + 4AzH^ = CH'^W + 6H^0. )) Je rappellerai que j'ai déterminé la chaleur de formation de l'hexa- méthylène-amine d'après sa chaleur de combustion. Il s'agit donc de mesurer la chaleur dégagée dans la réaction de l'ammoniaque sur l'al- déhyde formique. Mais ici se présente une difficulté, car cette réaction est lente, progressive et, comme telle, peu propice à des mesures précises. » Pour tourner cette difficulté, j'ai arrêté la réaction au bout d'un temps favorable, par l'addition d'un volume d'acide chlorhydrique, de même concentration que l'ammoniaque employée en excès, c'est-à-dire capable de saturer à la fois l'ammoniaque qui n'a pas encore réagi et l'hexaméthylène-amine formée. En opérant au bout de quelques minutes, il suffit que la dose d'acide soit égale à la moitié du volume d'ammoniaque susceptible d'entrer dans une réaction totale avec l'aldéhyde. » Je suppose que, dans la première période, la quantité de chaleur A mesurée est proportionnelle au volume d'ammoniaque qui s'est combinée à l'aldéhyde et que, dans la seconde, la quantité B observée après l'addi- tion de l'acide est la somme des effets dus à l'action de l'acide sur l'ammo- niaque libre et sur l'hexaméthylène-amine. L'aldéhyde formique non combiné n'intervient pas; en eflèt, je me suis assuré que ce corps n'agit pas, au moins d'une façon instantanée, sur l'hexaméthylène-amine, l'acide chlorhydrique et le chlorhydrate d'ammoniaque. » La chaleur B va nous permettre de déterminer la quantité d'ammo- niaque encore libre. Pour cela, partons d'une molécule d'ammoniaque et supposons qu'au moment de l'addition de ^ molécule d'HCl il y ait œ (en fraction de molécule) d'ammoniaque libre, c'est-à-dire i — x d'am- moniaque ayant réagi pour donner — -, — molécule d'hexamétylène-amine. L'acide s'unit à la fois à l'ammoniaque non transformée et à l'hexaméthy- lène-amine; il V a ainsi a- H -, — = — ^ d'acide emplové; le reste 4 4 ^ ' — j — réagit sur autant de sel neutre C"H'-Az%HCl en donnant un déga- ( 8i8 ) gement de chaleur, d'ailleurs très petit, dont on tient compte en le sup- posant proporlioniiel à l'excès d'acide. Dans des circonstances de dilution et de température voisines de celles de ces expériences, j'ai trouvé que : C/]i' = Az' -i-IICl = C6H'=AzS HCI iSeo--»' C«H'^\z*, nCl-+-IICI = CMI''-Az', 2HCI 76'^"' » On saitd'ailleursqueAzH'diss. -f- HCldiss. = AzH^Cldiss. -i-i2'i5o''^'. Puisqu'il V a en- solution a;AzH' combinés à apIICI, — -, — C^H'^'Az" com- 1 binés à — 7— HCl et enfin — r— ^-d'HCl, qui réagissent sur autant de sel ^ 4 ' " neutre formé, on peut écrire V>=ix X 12450 + ^-—r^ X 1 860 + ' ~X~ X 76 ou 11928 en fraction de molécule, et, par suite, la chaleur Q dégagée par i molécule d'ammoniaque, soit _ 1 se trouve connue. » Voici les résultats obtenus en ajoutant i molécule AzH' (r molécule = 2''') à des quantités variables d'aldéhyde (i mol. = i'") : Durée MoI.CH'O. lie la réaction. A. B. X. Q- 3,0 . . . min 8 cal 15948 onl 900 o,o349 f6,5i 1,5... I [ iSooS 3l2l 0,2210 16,69 1,5... 12 18284 2867 0,1998 16,78 2,0 . . . 10 .5849 ,495 0,0847 •6,73 » Soit en moyenne, par molécule, 16*^"', 6, c'est-à-dire plus qu'avec aucun acide minéral. Une cinquième expérience, faite avec molécules égales d'aldéhyde et d'ammoniaque, c'est-à-dire un excès d'ammoniaque, a donné aussi iG*^^',G. » J'insiste sur ce jjoint que les calculs, faits dans l'hypothèse d'une réaction simple entre les corps réagissants, conduisent à des résultats très concordants malgré l'inégal degré de la réaction au moment de son arrêt et malgré l'emploi de doses variables de 2 à 6.\zH' pour 6CH-0. » On a donc 6CH20diss.-i-4AzH'diss.= C'n'-.'Vz»diss.-)-6II'0.. . 66c»i,/i » En prenant C^ -f- H'- -1- Az'' = CH'- Az* diss. — 21^»', 9 et donnant à ( 8^9 ) l'ammoniaque et à l'eau leurs chaleurs de formation connues, 21^*' et ôg'^*', on trouve C -H H^ + O = CH^ O diss. + 4o^'''.3. En prenant pour l'hexa- méthylène-amîne sa chaleur de formation — 2i*^*\3, tirée de la combus- tion du dinitrate, on trouve, pour celle de CH'O dissous, 4o^"',4- C'est de ce chiffre que nous nous servirons. » Pour déterminer la chaleur de dissolution de l'aldéhyde formique gazeux, on entraîne, par un courant de gaz hydrogène sec, les vapeurs du liquide condensé par le froid et maintenu à — 23"; on conduit ces gaz, ramenés à la température ordinaire, dans l'eau du calorimètre où l'aldé- hyde se dissout. On dose ensuite par l'ammoniaque l'aldéhyde dissous et l'on possède les données nécessaires pour l'évaluation de la chaleur de dissolution. Trois expériences très concordantes ont conduit au chiffre de 15^=*' par molécule de 3of''^ chiffre dépassant de 5^*', 4 celui de l'aldéhyde ordinaire. Il surpasse celui de nombre de gaz tels que AzH% H- S, Cl-, etc., et se rapproche de celui des hydrates énergiques. » Il en résulte, pour la chaleur de formation par les éléments de l'aldé- hyde formique gazeux, -H 25^''',/j. celle de l'aldéhyde dissous étant + 4o^^',4. » La valeur homologue déduite de la chaleur de formation de l'aldéhyde ordinaire gazeux serait -f- 5 1,1 — 3,7 = 4^^'*'. 4- Le premier terme de la série offre donc une anomalie analogue ;i celle qui existe entre les acides acétique et formique et plus marquée encore; le premier terme offrant ainsi une réserve d'énergie qui se manifeste dans les combinaisons ulté- rieures et les polymérisations, ainsi que M. Berthelot l'a montré. )) Quoi qu'il en soit, la grandeur de la chaleur de dissolution implique l'idée d'une combinaison de l'aldéhyde avec l'eau; effectivement, ce gaz, liquéfiable seulement à — 20°, ne quitte plus sa solution par simple échauf- fement, et la distillation des solutions de litre élevé offre des particularités sur lesquelles je reviendrai à propos du paraformaldéhyde. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Sur la formation du cyanure d'ammonium et sa fabrication. Note de M. Denis Lakce, présentée par M. Troost. « D'après Langlois et Ruhlmann, le passage de gaz ammoniac sur du charbon donnerait toujours du cyanure d'ammonium. D'après Biieb et Bergmann (1896), au contraire, si l'on opère à 1000° C. et au-dessus, il ( 820 ) ne se forme que de l'acide cyanhydrique et « le reste de l'ammoniaque se » trouve totalement dissocié en azote et hydrogène ». » Expériences. — Nous avons fait passer du gaz ammoniac sec sur une colonne de charbon de bois d'une hauteur de o'", 20 sur o"", 02 de diamètre contenue dans un tube de porcelaine. » Les produits sont recueillis dans une série de laveurs contenant de l'eau distillée et les liqueurs sont titrées : i" par le procédé de Buignet; ■1° par le procédé de Liebig. » Dans ces conditions, le procédé de Liebig étant seulement applicable si l'on se trouve en présence d'un cyanure alcalin, nous aurons immédiate- ment, par la différence ou l'identité des deux analyses, la preuve que nous sommes en présence d'acide cyanhydrique libre ou de cyanure d'am- monium. » Dans tous les cas, les dosages faits par le procédé de Liebig sont identiques à ceux obtenus par le procédé de Buignet. » Contrairement aux affirmations de Bueb et Bergmann, dans les con- ditions des expériences précédentes, les gaz passant à une vitesse moyenne de 4'" P'ir heure, la température prise au pyromètre de Le Chatelicr va- riant, pour une série d'expériences, tle iooo°C. à r ioo"C., il se forme tou- jours du cyanure d'ammonium et à une molécule d'acide cyanhydrique correspond une molécule d'ammoniaque. Nous ajouterons même que le rendement en cyanogène est maximum pour cette température et que l'azote combiné sous cette forme correspond alors à 23 pour 100 de l'azote contenu dans l'ammoniaque. » Le passage sur du charbon, d'ammoniaque, d'hydrogène et d'azote, fournit des résultats absolument différents. u Le rendement en azote, fixe dans le cyanogène, qui n'était que de 25 pour 100, au maximum, pour du gaz ammoniac passant seul sur du char- bon, monte immédiatement à 3o,6 pour 100 pour i'" de gaz ammoniac passant avec 9'" de mélange à i'" d'azote pour 8'" d'hydrogène. » Ce rendement s'améliore encore si, tout en augmiMitant le volume du mélange, on augmente également dans ce mélange la quantité d'hydrogène par rapport à l'azote. » Il peut atteindre 89,66 pour 100 pour 200™ de gaz ammoniac passant avec 5'"' d'hydrogène et Soo'"' d'azote. ( 821 ) II. III. IV. Azote du Azote Tempé- gaz am- de Rendement Mùl, ange. rature. Temps. moniac. CA.ZH. CAzH. pour 100. AzIP = H =z I OOO"'' 8000"'' ) 1 100° C. m 8 0,627 0,3535 0,1902 3o,6 Az = I 000" AzH3 = 200" \ 1025° C. H = 5 000" à 8 0, 12 0,175 0,094 78,5 Az - 5oo« ioScC. AzH3 = 200™ j H = 5 000" 1100° C. 8 0,12 0,200 0,1076 89,66 Az = 5oo" AzH3 = 4oo™ 1 1075° C. H = 10000'== > à 1.J 0,24 0,390 0,210 87,5 Az == I 000"= ) iioo°C. » Dans ces conditions, une moyenne de 85 pour 100 d'azote se retrouve dans le cyanogène, et une quantité égale dans l'ammoniaque du cyanure d'ammonium. » Nous résumerons donc ainsi nos conclusions. w 1° Le gaz ammoniac passant sur du charbon à une température com- prise entre 1000° et iioo°C. donne toujours du cyanure d'ammoniimi. » 2" Le rendement en cyanogène est plus considérable lorsqu'on em- ploie un mélange de gaz ammoniac, d'azote et d'hydrogène. » 3° Ce rendement est maximum pour une température de iioo^C. et lorsque les gaz sont dans les rapports suivants : AzH' = ^ du mélange formé par i d'azote et 10 d'hydrogène. » 4" Dans ces conditions, il y a au moins 70 pour 100 de l'azote du cyanure d'ammonium d'emprunté à l'azote libre du mélange, c'est-à-dire à l'azote de l'air ('). ZOOLOGIE. — Classification des Orthoptères d'après les caractères tirés de l'appareil digestif {■). Note de M. L. Bordas, présentée par M. Edmond Perrier. « Les Orthoptères, d'après la conformation de leur appareil digestif, forment un des groupes les plus naturels de la classe des Insectes et peuvent (') Travail fait au laboratoire de Chimie générale de la Sorbonne. (-) Conclusions d'un Mémoire, Appareil digestif des Orthoptères, (ail au Muséum (laboratoire de M. le professeur Edmond Perrier). C. R., it-97, 1" Semestre. (T. CXXIV, N° 15.) 'O? ( 8.2 ) être divisés en deux sons-ordres, caractérisés principalement par la pré- sence ou l'absence de divcrlicnles intestinaux. De plus, le nombre et la disposition des tubes de Malpighi, de même que la conformation et la struc- ture interne du gésier, permettent de subdiviser chaque sons-ordre en un certain nombre de familles nettement séparées les unes des autres, mais présentant entre elles certains rapjiorts rattachant une famille à l'autre et servant de transition entre chacune d'elles. » Aussi, grâce aux nombreuses variétés de structure qu'affecte le gésier et aux divers degrés de complication morphologique qu'offre son armature masticatrice, grâce siirloul à l'absence ou à la présence de cœcums ou appen- dices inleslinaux, avons-nous partagé l'ordre des Orthoptères en deux sous-ordres : les Acolotasia, ou. Orthoptères sans appendices intestinaux, et les CoLOTASiA, comprenant les Orthoptères à appendices intestinaux plus ou moins nombreux. Cette classification, basée uniquement sur des caractères de morphologie interne, a, en outre, l'avantage de grouper les Orthoptères dans un ordre à peu près parallèle à celui de l'apparition de ces Insectes dans les temps géologiques. ORDRE DES ORTHOPTÈRES. Premiek sous- ordre. — Acolotasia. » Orlhoplères dont l'appareil digestif, pourvu de six parties très nettes, ne présente aucune trace de dà-erlicules ou appendices de l'extrémité antérieure de l'intestin moyen: glandes salivaires assez développées; tubes de Malpighi plus ou moins nom- breux et débouchant (Phasmidœ) au sommet de petits tubercules coniques; gésier rudinienlaire ou atrophié. 0 1" Famille : Fhasmid-e. — Les Phasmidœ sont caractérisées par un tube digestif presque droit, sans circonvolution, et par l'atrophie du gésier. La première partie de l'intestin moyen est recouverte d'une épaisse couche musculaire, dont les différents faisceaux sont dirigés transversalement, tandis que la seconde présente, sur son pour- tour, de nombreuses glandules à base élargie et conique et à sommet filiforme et aminci. Les tubes de Malpighi sont nombreux, disposés en faisceaux, et vont s'ouvrir au sommet de nombreux tubercules cjlindro-coniques. » 2" Famille: Forkiculid.e. — Ces Insectes présentent un intestin légèrement si- nueux à sa partie terminale et sont, en outie, |>ourvus d'un gésier globuleux, à arma- ture interne rudinienlaire. Les tubes de Malpighi, groupés en deux faisceaux, sont au nombre de huit à dix. DEUXIÈME SOUS-ORDRE — - Colotusia. » Orthoptères dont Tappareil digestif, long et sinueux, dépasse généralement une fois et demie la longueur du corps de l'insecte, et dont l'extrémité antérieure de Tin- ( 823 ) testin moyen esl potin- ne d'un plus ou moins grand nombre d'appendices tubuleux, clos à leur exCrémilé libre. Ces appendices ou diverlicules sont au nombre de huit chez les Mantidœ et les Blattidœ, de six chez les Acridiidœ et de deux seulement chez les Locuslidœ et les Gryllidœ. •a i'" Famille: Blattidjb. — • Chez les Blattida\ on trouve un tube digestif long et sinueux, un jabot volumineux, un gésier pour\u d'une armature masticatrice très puissante, huit appendices intestinaux et des tuljes de Malpighi nombreux et groupés en six faisceaux. » 2= Famille : Mantidœ. — Les principaux caractères des Mantidœ sont : glandes salivaires volumineuses et comprenant plusieurs grappes; jabot très développé; gé- sier rudimentaire; liait appendices ou cœcums intestinaux. » 3" Famille : KcMniiD s.. — Les Acridiidœ présentent les caractères suivants : tube digestif droit, non sinueux; glandes salivaires rudimentaires ; gésier nul ou atrophié; intestin moyen plissé longitudinalement; tubes de Malpighi peu nombreux et groupés en faisceaux; six appendices intestinaux, coniques et pourvus d'un nombre égal de diverticules postérieurs généralement très courts. » 4° Famille: Locustid/r. — Caractères principaux : tube digestif long et sinueux; jabot très développé; gésier volumineux et pourvu d'une très puissante armature chitineuse interne, à dents très fortes et disposées en six rangées; deux larges appen- dices intestinaux entourant les parois latérales du gésier; tubes de Malpighi nom- breux, longs et filiformes, allant s'ouvrir au sommet de petits tubercules cylindro- coniques. » 5= Famille : Grïllid*. — Chez les Gryllidse, on trouve : un tube digestif long et sinueux; un volumineux et large gésier, recouvert intérieurement d'une très puissante armature chitineuse. Les tubes de Malpighi, groupés en un large faisceau, vont s'ou- vrir à l'extrémité élargie d'un canal elTérent cylindrique, jouant le rôle d'uretère. Ces insectes ne possèdent que deux appendices intestinaux. » ANATOMIE. — Recherches sur l' histologie de la cellule neri'euse avec quelques considérations physiologiques. Note de M. G. Marinesco, présentée par M. d'Arsonval. « La cellule nerveuse est composée de trois éléments essentiels : i° une partie fondamentale, achromatique, qui se trouve aussi bien dans le corps de la cellule que dans celui du noyau; 2° une substance qui affecte l'as- pect fibrillaire ou strié dans le cylindre-axe et dans les prolongements pro- toplasmatiques, et qui constitue une sorte de réseau ou de feutrage à l'in- térieur En solution à o, i pour 100, Valcool amylique (C'H'-O) lue en une lieure trente C, K., 1897, 1' Semestre. (T. CXXIV. N" 15. ) lo8 ( 83o ) minutes; à 0,2 pour 100, il tue en une demi-heure; à o,5 pour 100, en huit ou neuf minutes; enfin, il est foudroyant à 2 pour 100. » L\ilcool isobiitylique (t;''ll'"0) à o,5 pour 100 tue en une heure quinze; à 1 pour 100, il tue en quarante minutes; à 3 pour 100, en dix-huit minutes; instanta- nément à 6 pour 100. » V: alcool iiropylique (C'Il'O) à i pour 100 lue en deux lieures quarante-cinq; à 2 pour roo, en une heure viugt-cinq; à 3 pour,;ioo, en une heure; à 4 pour 100, en quarante minutes; à 5 pour 100, en trente minutes; à 6 pour 100, en vingt-cinq mi- nutes; il est foudroyant de 10 à 11 pour 100. » ValcooL éthy ligue (CMPO) est déjà très toxique à 3 pour 100 : il tue en dix heures; à 4 pour 100, il tue en deux heures; à 8 pour 100, en une heure; instantané- ment, de 20 à 21 pour 100. » D'après MM. Diijardin-Beaumetz et Aiidigé, V alcool méthyliquc (Cil* O) serait plus toxique que l'alcool élhyliquc. Nous l'avons essayé et il nous a donné une toxicité moindre ; cela devait arriver, puisque son point d'ébul- lition (66°) est moins élevé que celui de l'alcool éthylique (7H"). Ce ré- sultat est d'ailleurs conforme à celui qu'ont trouvé MM. Gibbs et Heicherl. » Enfin, nous avons essayé l'alcool allyliquc (C^H"0). Cet alcool est aussi toxique, peut-être plus même que l'alcool amyliquc. » Afin de rendre nos résultats plus frappants, nous les avons représentés graphiquement au moyen de courbes {courbes de toxicité'). Celles-ci ont été obtenues en prenant pour abscisses les doses d'alcool ajoutées à l'eau, et pour ordonnées les intervalles de temps qui séparent le moment précis de l'immersion de l'animal du moment où il succombe. )) Si l'on considère les doses d'alcool auxquelles nos poissons mouraient instantanément,"' soient 2^^ d'alcool amvHque, 6^'' d'alcool butyliqiie, ii^"' (l'alcool propylique, 216' d'alcool éthylique et 3o*^' d'alcool méthylique, la toxicité de l'alcool éthylique étant représentée par i, celles des autres alcools seront approximativement 10, 3, 2, |. On aura donc : Puissance toxique relative. Alcool méthj'lique f » éthylique j () propylique 2 i> butylique 3 » amyliquc 10 » Sans doute, nos résultats ne sont qu'approximatifs : ils peuvent varier, en efl'et. avec le poids de l'animal et avec sa vigueur. Mais leur vérification ( 83i ) constituera une expérience de cours très simple qui satisfera aux exigences de l'enseignement des lycées et des écoles primaires et montrera suffisam- ment la toxicité relative des divers alcools. » La même expérience servira à l'étude de la toxicité des eaux-de-vie et liqueurs. » PHYSIOLOGIE. — L'évolution animale, fonction du refroidissement du globe. Note de M. R. Quinton, présentée par M. Marey. » I. On a vu {Comptes rendus, i3 avril 1896) qu'en face du refroidisse- ment du globe, les êtres organisés tendent à maintenir artificiellement dans leurs tissus la haute température extérieure primitive. L'importance de cette tendance est capitale. On sait qu'elle détermine déjà, dans l'embran- chement des Vertébrés, l'évolution de l'appareil reproducteur, et corréla- tivement de l'appareil osseux (^Comptes rendus, i4 décembre 1896). On va montrer qu'elle entraîne également la modification de tous les autres appa- reils organiques, et par conséquent l'évolution elle-même. » Cela ressortira avec force d'une simple considération a priori. Qu'on imagine anatomiquement un type schématique primitif. Le refroidissement du globe survient; la vie tend à maintenir sa haute température précédente. Ce maintien ne peut être obtenu que par une production de chaleur opérée dans les tissus, c'est-à-dire par une combustion. Toute combustion exige des matériaux combustibles et de l'oxygène; et voici déterminé, pour y satisfaire, le développement des appareils digestif et respira- toire. L'obligation de porter dans les tissus ces matériaux et cet oxygène, obligation croissant avec la combustion, entraîne l'évolution de l'appareil circulatoire. Du progrès de ces trois appareils, auxquels se joint celui de l'appareil reproducteur, résulte néces- sairement le progrès de l'appareil d'innervation. Enfin, produire de la chaleur n'est qu'un premier point, il faut la conserver; et voilà commandée l'évolution de l'appareil légumentaire. Mais le refroidissement du globe croissant, l'écart thermique à mainte- nir entre les deux milieux, animal et ambiant, grandit. Une combustion plus vive, une organisation plus parfaite donc, se trouvent incessamment nécessitées. On voit ainsi comment, en face du refroidissement du globe, l'enTorl très naturel que fait la vie vers le maintien des conditions premières de son phénomène chimique détermine sans répit l'évolution de tous les appareils organiques, et leur impose a priori, un per- fectionnement croissant avec la récence. Pour confirmer cette vue théorique, il suffira de ranger les différents groupes animaux selon l'ordre de leur apparition sur le globe, et d'observer ensuite, selon cet ordre, un progrès elTectif de chacun de leurs appareils organiques. » IL Or, 1° la récence extrême de la classe Oiseau ne souffre aucun ( 832 ) doute. Tout la démontre : A. L'appnrition des premiers Mammifères au début de l'époque secondaire, celle des premiers Oiseaux à la fin seule de cette époque ; B. L'evlcnsion maxima de la classe Mammifère à l'époque ter- tiaire, le rôle subordonne qu'à cette époque jouait la classe Oiseau (Mam- mifères, espèces fossiles 32oo, actuelles 2800; Oiseaux, espèces fossiles, 5oo; actuelles 10000); C. T>es différences anatomiques considérables réa- lisées dans l'étendue de la classe Mammifère, preuve des temps lointains depuis lesquels le type évolue; l'homogénéité frappante au contraire de toute la classe Oiseau; D. La haute température spécifique de cette classe. C'est donc à faux qu'on a toujours considéré la classe Oiseau comme anté- rieure à la classe Mammifère, et l'on doit a priori, pour la confirmation de la théorie qui précède, observer chez l'Oiseau, malgré son type inférieur reptilien, une organisation fonctionnelle supérieure à l'organisation fonc- tionnelle mammifère. Fig. I. Poumon, Aï: '> dianuHres. » 2° La classe Mammifère, par ses premières familles, touche aux ter- rains d'apparition de la classe Reptile. Le faible excès thermique de ces familles sur le milieu ajoute encore au rapprochement (Monotrèmos, Marsupiaux, Edentés). Mais un intervalle considérable sépare ces première.'^ familles des dernières apparues, à haut excès thermique (Carnivores, Rumi- nants). C'est donc à faux, si la théorie est exacte, qu'on a toujours consi- Fi g. a. [ )•■•/ - S / -^ ,(. , Poumon, Sarigue; S diamètres (s, scissure entre deux lobes). Fig. 3. h.^ ^--^SlV o Poumon, Bat; 23 diamètres (c, vaisseaux). ( 834 ) déré la clasçe Mammifère comme formant un groupe autonome, présentant en bloc un degré en quelque sorte fixe d'organisation. Les premiers et les derniers apparus de cette classe doivent témoigner de difierences orga- niques typiques, à prévoir et à vérifier; les jiremiers apparus devant offrir, a priori, malgré leur type supérieur mammifère, des caractères formelle- ment reptiliens. » 3° Les Batraciens, les Reptiles, d'une antiquité plus haute, à organisme ne réalisant qu'une combustion négligeable, présenteront, a priori, le plus bas degré d'organisation générale. » Conformément à ces inthiclions, on observe, pour l'appareil resjiiraloire : A. Chez les Batraciens et les Reptiles, un poumon sac, aux parois lisses ou i;rossièremenl alvéolaires, sur la surface restreinte desquelles s'opère l'écli an fi;e des gaz sanguins; B. Chez les formes récentes (Mammifères généralement décrits, Oiseaux), une com- plication de ce sac jjrimitif, rendu plein, par des replis inteenes de la paroi, destinés à augmenter la surface respiratoire. Par celte artifice, chez l'Homme, où celle surface a été mesurée, elle atteint i.3o""i. » Mais l'Ânatomie comparée restait muette sur l;i structure interne du poumon des Mammifères anciens; elle ne la supposait pas difTérente. A l'encontre de toutes les prévisions anatomiques actuelles, il fallait poser a priori cette structure comme repti- lienne, non point comme mammifère. Le poumon mammifère étant décrit comme plein, deux poumons de Mammifères anciens ayant été choisis (Aï, température spé- cifique 3i° par 9,3°; Tatou, 34" par 18°), leur coupe a révélé clairement la cavité ty- pique reptilienne prévue. On joint au texte la coupe, vue au grossissement 5, du poumon de l'Aï, Bradypus tridaclylus. De même, la surface respiratoire étant fonc- tion de la richesse vésiculaire, on devait théoriquement voir s'élever cette richesse, du Mammifère ancien au Mammifère récent. Or, de 70 chez l'Aï, de 98 chez la Sarigue, par unité de surface, elle s'élève à 3oo chez le Rat (Sarigue, température spécifique, 33"; Rat, 38°, I, vo'itjig. r, 2, 3). » Mécaniquement, on observe : A. Chez les Reptiles, un appel de l'air atmosphé- rique par une ventilation faible, à efforts rares; B. Chez les Mammifères, pour l'appel constant de l'oxygène, une ventilation à mouvements fréquents, amenant autour de chaque poumon l'apparition d'un sac pleural, distinctif de la classe Mammifère, pré- servant l'organe res|)iratoire des frottements ihoraciques; C. Chez l'Oiseau, une divi- sion nouvelle du travail physiologique (ventilation par jeu des sacs aériens), tendant à rendre l'hématose du sang continue. Mais la supériorité respiratoire de l'Oiseau sur le Mammifère est un fait classique (Cuvier, Milnc-Edwards, Owen), trop reconnu et trop décrit pour qu'il soit besoin de s'y étendre. » On voit ainsi le système respiratoire animal présenter avec la rccence une perfection croissante, et, comme l'exigeait la théorie, le type reptilien de l'Oiseau témoigner déjà d' une supériorité organique sur le type supérieur mammifère. » ( 835 ) PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Procédé rie vaccination contre l'empoi- sonnement par le ricin. Introduction consécutive des graines et des tourteaux de ricin dans la ration des animaux immunisés. Note de M. Cii. Cobnevin, présentée par M. Chauveau. « Dès l'époque déjà éloignée où j'entendis M. Chauveau développer sa théorie de l'immunisation contre les maladies virulentes, l'idée d'en pour- suivre l'application aux empoisonnements par les végétaux phanérogames s'imposa à mon esprit. La découverte d'Ehrlich sur les toxalbumoses végé- tales immunisantes, ricine et abritine, fut une preuve, pour moi, de la fé- condité de la conception et une incitation à poursuivre mes travaux. » Depuis quelques années, je cherche à opposer aux effets de plusieurs poisons les procédés de vaccination qui nous ont donné, à mes collabora- teurs et à moi, d'excellents résultats pour le charbon symptomatique et pour la gangrène foudroyante. Parmi tout ce que j'ai déjà obtenu d'impor- tant, ma Communication d'aujourd'hui ne visera que le ricin (dont la grande vénénosité est connue de tout le monde), parce que le Mémoire détaillé de mes expériences et justificatif des conclusions que je dois me borner à formuler ici n'est achevé que pour cette plante. Les conclusions de ce Mé- moire sont les suivantes : » L Le chauffage de la ricine à ioo° pendant deux heures la transforme en un vaccin qui, injecté sous la peau, immunise contre l'empoisonnement par le ricin. » IL La susceptibilité des diverses espèces animales domestiques vis-à-vis du ricin est fort inégale : les ruminants sont beaucoup plus sensibles que les porcs et les gallinacés. Deux vaccinations, pratiquées à huit jours d'intervalle, suffisent à conférer l'immunité au porc ; trois ont été employées pour les autres espèces. )> III. I-es sujets vaccinés ont été éprouvés huit à dix jours après la der- nière injection préservatrice, soit en leur poussant par la voie hypoder- mique une dose de ricine, mortelle pour les sujets témoins, soit en mêlant à leurs aliments habituels des graines ou des tourteaux de ricin en quan- tité égale ou supérieure à celle qui tue les animaux non vaccinés. » Pour donner une idée de ce qui advient, nous allons extraire de notre registre une de nos dernières expériences : " Deux porcelets, de la même portée, sont achetés en février dernier; ( 836 ) l'un est vacciné, l'autre ne l'est point. Le 7 mars, on mélange loo^'' de tourteau de ricin à la pâtée du porcelet non vacciné, dont le poids vif est de i7''*'',3oo, et io4^'" du même tourteau à celle du porcelet vacciné dont le poids vif est de 18''^, de manière que, proportionnellement à leur poids, ils reçoivent exactement la même quantité du toxique. Le porc témoin mourut à la vingt-deuxième heure après son repas, le porc vacciné ne ressentit aucun malaise. » IV. Parmi les sujets vaccinés et éprouvés, les uns ont été soumis ensuite, pendant un, deux et trois mois, sans inlerruplion , à un régime dans lequel entraient des doses journalières de graines ou de tourteau de ricin deux, trois et même quatre fois supérieures aux doses toxiques mortelles pour les non-immunisés, et cela sans aucun dérangement pour leur santé, sauf mi peu de constipation. J'ai fait égorger, à la manière habituelle, des porcs ainsi alimentés; l'autopsie n'a révélé aucune lésion ancienne ou récente, malgré toute l'attention apportée à l'examen du tube digestif en particulier. J'ai consommé de la chair de ces animaux et j'ai nourri des chiens de leurs cadavres et de leurs viscères : aucun dérangement de la santé ne fut la conséquence de celte ingestion. » V. Les autres, immédiatement après l'épreuve, n'ont plus reçu de ricin, afin qu'on ne pût invoquer l'idée d'accoutumance ou de mithridati- satlon, lorsqu'on les éprouverait à nouveau, afin de se renseigner sur la durée de l'immunité. Celle-ci est longue, mais je ne puis pas encore en préciser l'étendue. Une de mes génisses, après la vaccination et l'épreuve, fut placée chez un cultivateur qui l'envoya pendant tout l'automne dernier au pâturage avec ses autres bêtes bovines. Elle fut éprouvée à nouveau quatre-vingt-dix-sept jours après la vaccination, et, après quatre-vingt- un jours de régime exclusif du pâturage, son immunité était aussi solide qu'au début. )< VL Un double intérêt nous paraît ressortir des résultats qui viennent d'être exposés : un intérêt médical qu'il est inutile de mettre en évidence, puisqu'il apparaît de lui-même ; un intérêt économique, consistant dans l'in- troduction de plantes vénéneuses, sans aucun danger, dans le régime alimentaire d'animaux, que rien n'est plus facile d'immuniser au préa- lable. » M. Cii. GoDEY adresse un Mémoire relatif à « la destination des monu- ments mégalithiques ». ( 837 ) M. G. HoussET adresse une Note sur un projet de « Moteur hydro-pneu- matique ». M. Victor Dccla adresse une Note sur un « Baromètre horizontal à air réfié sans glace fondante ». La séance est levée à /( heures et demie. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPIIIQITE. Odvrages reçus dans la séance du 12 AVRIL 1897. Leçons sur l' Électricité et le Magnétisme, de E. Mascart et J. Joubert. Deuxième édition, entièrement refondue par E. Mascart, Membre de ITn- stitut, Professeur au Collège de France, Directeur du Bureau central météo- rologique. Paris, Masson et C'^, 1897; i vol. gr. in-8°. (Présenté par l'au- teur.) Catalogue raisonné des plantes cellulaires delà Tunisie, par N. Patouillard, membre de la Mission de l'exploration scientifique de la Tunisie. Paris, Imprimerie nationale, 1897; i vol. in-8°. (Présenté par M. Milne-Edwards.) Modes opératoires de Physique de J.-G. Bourbouze ; rassemblés et aug- mentés par Ch. Hemardiîngtjer, Préparateur à la Faculté des Sciences. Préface de M. G. Lippmakn, Membre de ITnstitut. Paris, Desgrandchamps, 1896; I vol. in-S". (Présenté par M. Lippmann.) Revue de Mécanique. Publiée sous le patronage et la direction technique d'un Comité de rédaction : M. Haton de la Goupillière, Membre de l'In- stitut, Inspecteur général des Mines, Président. Mars 1897. Paris. Vicq- Dunod et C'°, 1897 ; i vol. in-4''. Bulletin météorologique du département de l' Hérault, publié sous les aus- pices du conseil général. Année 1896. Montpellier, Ch. Boehm, 1897; i vol. in-4°. (Présenté par M. Mascart.) Revue maritime. Couronnée par l'Académie des Sciences. Février 1897. Paris, L. Baudoin ; i vol. in-8°. C. R., 1S97, I" Semestre. (T. CXXIV, N» 15.) IO9 ( 838 ) Bulletin de la Société astronomique de France et Bévue mensuelle d'Astro- nomie, de Météorologie et de Physique du globe. Avril 1897. Paris, Imp, Ch. Bivort, 1897 ; i fasc. in-8°. Bulletin de l' Académie de Médecine, publié par MM. Bergeuon, Secrétaire perpétuel, Cadet de Gassicourt, Secrétaire annuel. Séance du 6 avril 1897. Paris, Masson etO; i fasc. in-8''. Bibliotheca mathematica. Journal d'histoire des Mathématiques, publié par GxjsïAi Enestkom. iHgS. Nouvelle série, 9-iO, et Table générale 1887- 1896. Paris, A. Hermann; 3 fasc. in-8". (Hommage de l'auteur.) Archives néerlandaises des Sciences exactes et naturelles, publiées par la Société hollandaise des Sciences, à Harlem, et rédigées par J. Bosscha. Tome XXX. 5" livraison. Paris, Gauthier- Villars et fds; i fasc. in-8<'. r 15. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 12 avril 1897.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MKMBIIBS HT DBS CORRESPONDANTS DB L'ACADÉMIE. Pages. M. le MiNisTiir: ue l'Instruction i'ubliqce adresse une ainpiiation du Décret par lequel le Président de la République ap- prouve l'élection que l'Acadéuiie a faite de M../?arf«u à la place vacante dans la Section d'Astronomie, par suite du décès de M. Tisserand ->)- M. Fayk. - Sur l'observatoire de l'I^tna, d'après les observations de iM. /iicco .... 7(17 M. IIf.nhi BiîcQiiEREL. — Sur la loi de la dé- Pages, charge dans l'air de l'uraiiiuiii électi'isé . Soo M. Ph. v.iN Tii-GUKM. — Sur les Inséminées à nucelle nu, formant la subdivision des Integminées ou Antliobolinées 8o3 M. Armand Sabatier. — Morphologie du sternum et des clavicules .So.j M. D. Clos. — Interprétation des parties de l'anlhére; l'ovaire dans le genre Lepido- ceras .SoS NOMINATIONS. Commission chargée déjuger le concours du prix Philipeaux ( Physiologie expérimen- tale) de '^1)1 : MM. Marey, d'Atsonval, Bouchard, Chameau, liamner Sio Commission chargée déjuger le concours du prix Montyon (.\rts insalubres) de ■■'^97: MM. Armand Gautier, Scliiitzenberger, Troost, Schtœsing, Moissan Sio Commission chargée déjuger le concours du prix Cuvier : MM. Milne-Edivards, Fou- qué, de Lacaze-Duthicrs, Blanchard, Marcel Jlertrand ; . . .Si o Couimission chargée déjuger le concours du prix Trémont de 1^07 ; MM. y. Bertrand, Bcrllielot, Fayc, Harrau, Cornu Xio liommissinn chai'gée de juger le concours du prix Gegner de 1X97 : MM. J. Bertrand . /ierthelot, //ermite, Darboux, A/ascarl. Ni > C.timmission chargée de juger le concours du prix Pelit-d'Ornioy { Sciences mathéma- tiques ) de i.'<97 : .M.M. //ermite, Darboux, Poincaré. Picard, Jordan f^li o Commission chargée déjuger le concours du prix Petit-d'Ormoy (Sciences naturelles) de i8()7 : MM. Milne-Edwards, Blan- chard, Van ï'ieghem, C/iatin, Uornet.. Sio Commission chargée déjuger le concours du prix Tchihalchcf de 1S97: .MM. Milne- Edwards, Grandidier, Boaijuet de la Grye, Guyou, Marcel Bertrand Sio Commission chargée de juger le concours du prix Gaston Planté de i.Sc)7 : .MM. Cornu, Mascart, Lippmann, Becquerel, Violle. 810 Commission chargée déjuger le concours du prix Cahours de 1S97 : MM. Friedel, Moissan, Troost, Berllietot, Schiitzen- berger s 1 o Commission chai'gée de juger le concours du prix Sainlour de 1897 ■ MM. Bertrand, Berlhelot , Lœwy , Milne - Edwards , Friedel Sio MEMOIRES PRESENTES. M. A. PoiNCARE adresse un Mémoire ayant pour titre: « Discussion des hauteurs ba- rométriques de la zone lo'-So" \, en i8S3 M. F. Lacerku adresse une Note sur un projet de <» Gouvernail intérieur |inur na- vire aérien » ."^i i iM. Sarrazix adresse uli Mémoire « sur une liane à gutta-percha " Su CORRESPONDANCE. M. le Skchétaire l'ERrÉTUEL signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondanc c: un Ouvrage de M. Michel Slephanidrs : ticux années et Tables décennales ciu « Journal d'histoire 6 Pages M. IjAN.NKi.o.Miii. présente de? observations k propos de la Communication de M. Soret et ajoute quelques remarques relatives A l'action des rayons X sur l'économie M. PiCAin. — Sur la toxicité des alcools .. M. K. Oi'iNTON. — L'évolution animale, fonction du refroiilissenient du globe .... M. C.H. CoRNEViN. — Procédé de vacrina- tion contre l'empoisonnement par le ririn. Introduction consécutive des graines et des tourteaux de ricin dans la ration des animaux immunisés M. Cm. Godey adresse un Mémoire relatifs « La destination des monuments iiiégali- ihiques ■> H3li AL G. IloiissET adresse une Note sur un projet de « Moteur hydro-pneuniali(|uc ». 837 M. ViCTiin Duei.A adresse une INote sur un « Haroméire horizonlal à air raréfié sans glace fondante » 8^7 828 839 83 1 835 Bulletin bibliographiqi'e 837 PARIS.— IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-.Augustins, 55. I.r tierant ; (ï«uTHiBii-ViLLit«f. MAY 18 1897 1397 30 LQ PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR un. EiBS SECRÉTAIRES PERPÉTUEIiS. TOME CXXIV. N^ 16 (20 Avril 1897). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES Quai des Grands-Au^iiistins, 55. 1897 RÈGLEMENT RELATIF AIX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 2/4 MAI 1875. Les Comptes rendus hehdumadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*''. — Impressions des travaux de T Académie. Les extrails des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Insliuctions demandés par le Gou- vernement sont imprimes en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académiejie peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'imj)ression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadé sont imprimés dans les Comptes rendus, laaïs lesl ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aul que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séanc o blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savant étrangers à l'Académie. Les Mémoire.-, lus ou pré.sentés par des person qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1'/ demie peuvent être l'objet d'une analyse ou ddn sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires s tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nomi mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet ExI autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le: pour les articles ordinaires de la correspondance cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être ren l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tan jeudi à 10 beurcs du malin ; faute d'être remis à lei le litre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rt actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — - Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais def leurs; il n'y a d'excepliou que pour les Rappor les Instructions demandés par le Gouvernement Article 5. Tous les six mois, la Commission administrativi un Rapport sur la situation des Comptes rendus a l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont charges de l'exécution du sent Règlement. les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5' . Autrement la présentation sera remise à la séance sni MAY 18 1397 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU MARDI 20 AVRIL 1897, PRÉSIDENCE DE M. A. CIIATIN. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. BOTANIQUE. — Sur les Inséminées à nacelle pourvu d'un seul tégument, formant la subdivision des Unitegminées ou Icacininées; par M. I*h. van TlEGIIEM. « IjGs Inséminées à ovules pourvus d'un nucelle, recouvert par un té- gument unique, sont toutes stigmatées, dicotylées et climacorhizes. En outre, elles sont toutes pétalées. Les ovules y sont toujours anatropes, pen- dants à raphé dorsal, c'est-à-dire épinastes. Le fruit y est toujours une drupe, avec albumen et embryon presque toujours oléagineux. » Si, avant d'être finalement attaqué par l'assise digestive de l'albumen, le tégument de l'ovule, qui s'accroît d'abord comme tel, possède un sys- tème de faisceaux libéroligneux anastomosés en réseau, ce réseau lignifié n'est pas digéré plus tard et persiste indéfiniment. L'albumen ne digère alors que le parenchyme interposé, et se développe au dehors par les C. R., 1897, '" Semestre. (T. CXMV.iN» 16.) ITO ( H4o ) mailles du réseau. Aussi, sa région périphérique est-elle, à la maturité, plus ou moins profondément découpée en lobes polygonaux, formant une sorte de mosaïque. Au fond du réseau de sillons qui séparent ces lobes, on retrouve à leur place les nervures primitives du tégument, ou tout au moins le faisceau vasculaire de ces nervures. Ce phénomène est très mar- qué, notamment, chez les Gonocares (Gonocar)'iirn) parmi les Icacinacées, chez les Phytocrènes (Phylocrene) parmi les Phytocrénacées, chez les Endacanthes (^Endacanlhus) parmi les Sarcosligraatacées, etc. » Ces plantes forment donc, à côté des trois groupes précédents, un ensemble assez homogène, correspondant, puisqu'elles ont toujours une corolle, à l'alliance des Loranthalcs chez leslnovulées, à celle des Olacales chez les Innucellées. Pourtant, la structure du corps végétatif et surtout l'organisation florale y ofirent des modifications assez importantes pour qu'il soit nécessaire d'y distinguer d'abord deux subdivisions, puis, dans chacune de ces deux subdivisions, ])lusieurs familles. » Chez les unes, en effet, le pistil est composé de carpelles biovulés, dans chacun desquels un seul ovule se développe plus tard. Chez les autres, il est formé de carpelles uniovulés. » Lorsque les carpelles sont biovulés, ils sont toujours fermés dans toute la longueur de l'ovaire et la placentation est, en conséquence, toujours axile. Le pistil y subit toujours un avorlement partiel, plus ou moins étendu, ce qui rend la fleur zygomorphe. Quelquefois il se développe trois car- pelles sur cinq, les deux postérieurs avortant, et le fruit a aussi un noyau triloculaire : c'est la famille des Emmolacées. Le plus souvent il ne subsiste qu'un seul carpelle, les quatre autres avortant complètement. La corolle est alors tantôt gamopétale, tantôt dialypétale. » Lorsque la corolle est gamopétale, avec androcée concrescent à sa base, la tige conserve quelquefois sa structure normale; c'est la famille des Leptaulacccs. » Le plus souvent, elle ne larde pas, à la suite d'un fonctionnement inégal de l'assise génératrice du liber et du bois secondaires, à prendre une structure anormale. C'est toujours d'abord le bois secondaire qui cesse de se former en de certaines places, bientôt marquées par autant d'échan- crures de sa surface. Puis, le liber secondaire correspondant se comporte, suivant les plantes, de trois manières différentes ; ou bien, il conserve simplement en ces places la même structure et la même disposition que partout ailleurs : c'est la famille des lodacées; ou bien, il prédomine en ces places et y prend une structure différente et beaucoup plus compliquée ( 8/,. ) que sur le reste du pourtour : c'est la famille des Phytocrénacées ; ou bien enfin, l'assise génératrice, d'abord interrompue en ces places, se rejoint ])his tard en dehors du liber et y reforme du bois, de sorte que le liber s'y trouve inclus dans le bois : c'est la famille des Sarcosligmalacées. M Lorsque la corolle est dialypétale, le plus souvent la tige conserve sa structure normale : c'est la famille des Icacinacées. Quelquefois elle pos- sède dans sa structure primaire, ainsi que la feuille, un système de canaux sécréteurs et plus tard elle inclut progressivement son liber dans son bois secondaire, comme chez les Sarcostigmatacées : c'est la famille des Pleiiri- santhncèes. » Ensemble, ces sept familles, ayant en commun ce double caractère d'avoir une fleur zygomorphe par suite d'un avortement partiel du pistil et d'avoir les carpelles biovulés, se ressemblent plus entre elles qu'elles ne ressemblent aux autres et constituent un groupe supérieur, cohorte ou alliance, que l'on désignera, d'après la famille la plus nombreuse et la plus importante, les Icacinacées, sous le nom de Icacinales. » Lorsque les carpelles sont uniovulés, le pistil est isomère, sans avor- tement, et la fleur actinomorphe. Tantôt les carpelles ne sont fermés que dans leur région inférieure, où l'ovaire est pluriloculaire; ils sont ouverts en haut, où il est uniloculaire avec un placente central libre, portant autant d'ovules pendants qui descendent dans les loges correspondantes : c'est la famille des Slromhosiacées. Tantôt les carpelles sont fermés dans toute la longueur de l'ovaire, qui est pluriloculaire dans toute son étendue et porte les ovules en placentation axile. Si l'ovaire est alors supère, c'est la famille des Ximéniacées ; s'il est infère, c'est la famille des Tétrastylidiacées . » Ensemble, ces trois familles, ayant en commun ces deux caractères d'avoir les carpelles uniovulés dans un pistil complet et zygomorphe, se ressemblent plus qu'elles ne ressemblent aux précédentes et doivent constituer un groupe supérieur, cohorte ou alliance, que l'on distinguera, d'après les Ximéniacées, sous le nom de Ximém'ales. )i Enfin, le groupe tout entier des Unitcgminées pourra être désigne aussi, d'après sa famille la plus importante et la plus anciennement con- nue, sou» le nom de Icacininées. » Le Tableau suivant résume cette division progressive des Inséminées unitegminées ou Icacininées, d'abord en deux alliances, puis en dix familles : ( 842 ) gamopétale. \ "'''"'"''''' ; ; Leptaulacées. ~.^ I l uniforme Jodacées. Un carpelle, j " ( anormale. Liber l hétérogène Phytocrenaci , . , , ■ Corolle ) ' inclus Sarcosligma. Tr\riNATFS 1 I dialypctale. j sans canaux sécréteurs, normale . . Icacinacces. I I Tige ( ù canaux sécréteurs, anormale l'ieurisantha Unitegminées j \ \ Trois carpelles Emmotacées. ou j Carpelles Icacininées. ) i ..^i^,.,,,^^ Placentation \ '<=""■".'' '"'■■= •••■■, Strombo.uace XIMÉNIALES. X ! 'T'^ Aiméniacces. ' Ovaire (infère Tétras tylidio » Reprenons maintenant, une à une, les dix familles ainsi brièvement dé- finies, en suivant la marche descendante, commençant par les Icacinales les plus compliquées et finissant par les Ximéniales les plus simples, pour en fa'ire connaître très sommairement les principaux caractères et la com- position ('). » I. Icacinales. — Outre ce caractère commun d'avoir un pistil zygomorphe à car- pelles biovules, les Icacinales ont toutes Fandrocée isostémone et épisépale. Chez toutes aussi, les carpelles qui se développent sont épipélales et quand il n'y en a qu'un, comme c'est de beaucoup le cas le plus fréquent, il est superposé au pétale antérieur. )) 1. Leptaulacées. — Avec une lige de structure normale, les Leptaulacées ont une corolle gamopétale tubuleuse et un androcée concrescent au tube de la corolle. Elles ne comprennent jusqu'à présent que deux genres. » 2. lodacées. — Plus faiblement accusée que dans les deux familles suivantes, l'anomalie de structure de la tige qui caractérise les lodacées se réduit au développe- ment prédominant du bois secondaire sur les faces correspondant aux feuilles, le liber secondaire oPTrant la même composition sur tout le pourtour. Cette famille renferme actuellement cinq genres, qu'il convient de grouper en trois tribus : les Iodées, avec trois genres, ont la tige grimpante à feuilles opposées et les fleurs dioïques; les Nat- siatées, avec un genre, ont la tige grimpante à feuilles isolées et les fleurs dioïques; les Trématospermées, avec un genre, ont la tige non grimpante à feuilles isolées et les fleurs hermaphrodites. » 3. Phytocrénacées. — Réduite pour le moment à trois genres, la famille des Phy- tocrénacées ofl"re, dans la structure de la tige, une anomalie remarquable, mais trop bien connue pour qu'il soit utile de la rappeler ici. » k. Sarcostigmatacées. — Caractérisée par l'inclusion progressive du liber dans le bois secondaire de la tige, la famille des Sarcostigmatacées renferme jusqu'ici trois genres, que l'on peut grouper en deux tribus : les Endacanthées, avec deux genres, qui ont l'embryon accompagné d'un albumen, et les Sarcosligniatées, aVec un seul genre, qui sont dépourvues d'albumen. L'embryon et l'albumen, quand il existe, sont à la fois oléagineux et amylacés. »■ 5. Icacinacées. — Telle qu'on la restreint ici, la famille des Icacinacées possède (') Pour plus de détails, voir ]}ull. de la Soc. bot., séance du 26 février 1897. ( 843 ) encore une trentaine de genres, qu'il conviendra de répartir entre plusieurs tribus. La tige y conserve la structure normale et la corolle y est dialypétale, bien que les pétales puissent, dans certains genres, demeurer collés entre eux bord à bord et avec les filets des étamines sur une plus ou moins grande longueur, de manière à simuler une corolle gamopétale avec androcée concrescent. » 6. Pleurisanthacées. — Réduite jusqu'ici à un seul genre, cette famille diffère des Icacinacées par l'inclusion progressive du liber dans le bois secondaire de la tige ; des Sarcostigmatacées, qui offrent aussi, comme on l'a vu, ce caractère, par l'herma- phrodisme des fleurs, par la diah'pélalie et la caducité delà corolle; des deux à la fois, et du même coup de toutes les autres familles de la subdivision des Unitegminées, par l'existence d'un système de canaux sécréteurs oléifères dans la structure primaire de la tige et de la feuille. » Dans la tige, ces canaux sécréteurs se forment à la périphérie de la moelle, en dedans du bois primaire de chacun de ses faisceaux libéroligneux foliaires. Le canal passe dans la feuille avec le faisceau correspondant, et on l'y retrouve dans la région médullaire du péridesrae de la méristèle médiane et de ses premières ramifications. Plus loin, il cesse et les méristèles les plus fines n'en possèdent plus. » 7. Emmotacées. — Composée actuellement de deux genres, la famille des Em- motacées se distingue de toutes les précédentes par la structure des étamines, du pistil et du fruit. » L'étamine n'a dans son anthère que deux sacs polliniques, s'ouvrant chacun par une fente longitudinale, située dans l'angle externe, correspondant, par conséquent, à la paire interne d'une anthère ordinaire à quatre sacs. Le pistil comprend typique- ment cinq carpelles épipétales, fermés et concrescents en un ovaire à cinq loges bio- vulées ; mais les deux carpelles postérieurs avortent constamment, et l'ovaire ne déve- loppe que ses trois loges antérieures, ce qui rend la fleur zygomorplie. Pendant la transformation de l'ovaire en fruit, les trois loges s'accroissent également et le fruit est une drupe à noyau triloculaire. Dans chaque loge, un seul ovule se développe plus tard et donne un embryon accompagné d'un albumen nu, directement en contact avec le noyau. » IL XiMÉNiALES. — L'alliance des Ximéniales comprend, comme on sait, toutes les Inséminées unitegminées qui ont un pistil actinomorphe à carpelles uniovulés. Les genres qui la composent étaient tous classés jusqu'à présent dans la famille des 01a- cacées, d'où l'on a dû les exclure dans un Travail récent ('). » 1. Strombosiacées. — Caractérisées par la conformation de l'ovaire, qui est uni- loculaire dans sa région supérieure avec un placente central libre portant autant d'ovules anotropes pendants à raphé externe qu'il y a de carpelles et, par conséquent, de loges sous-jacentes, les Strombosiacées ont, en outre, un androcée formé d'autant d'étamines qu'il y a de pétales, superposées aux pétales et concrescentes avec eux sur une plus ou moins grande longueur. L'albumen y est à la fois amylacé et oléagineux. Cette famille compte actuellement trois genres. » 2. A^iméniacées. — Réduite jusqu'ici à un seul genre, la famille des Ximéniacées (') Bull, de la Soc. bol., séance du 27 novembre 1896, p. 565. ( 844 ) est définie par sa fleur tétramère dans toutes ses parties, à deux, verticilles d'étamines indépendants de la corolle, l'un épisépale, l'autre épipétale. Le pistil, qui est supère et épisépale, a ses carpelles complètement fermés et concresrents en un ovaire quadriio- cuiaire dans toute sa longueur; chaque loge renferme, attaché au sommet de l'angle interne, en placentation axile, par conséquent, un ovule long et mince, analrope, à raphé externe, muni d'un seul tégument. L'albumen v est exclusivement oléagineux. » 3. TélraalylUUacées. — iNe comprenant aussi, jusqu'à présent, qu'un seul genre, la famille des Tétrastylidiacées ressemble à celle des Ximéniacées par la télraniérie des fleurs. Elle en diffère par les étamincs, en même nombre que les pétales et épipétales, dont les larges anthères sont creusées chacune de nombreux sacs polliniques super- posés en quatre séries. Elle en diffère aussi par le pistil, qui est infère et épipétale. » Somme toute, avec ses deux alliances et ses dix familles, la subdi- vision des Inséminées unitegminées ou Icacininées comprend actuellement cinquante-deux genres, dont plusieurs sont nouveaux. » ANTHROPOMÉTRIE STATIQUE. — Détermination delà surface, de la corpulence et de la composition chimique du corps de l'homme; par M. Ch. Bou- chard. « Si l'on veut estimer l'intensité de la vie, c'est-à-dire la rapidité avec laquelle se fait la rénovation moléculaire de la partie vivante du corps, il importe, je l'ai montré par des exemples ( ' ), de pouvoir, soit par des men- surations directes, soit à l'aide de formules, arriver à apprécier avec une suffisante approximation la composition chimique et la surface du corps. » Ce qui agit dans l'être vivant, c'est exclusivement la cellule, qu'on l'envisage, soit dans son protoplasma albumineux , soit dans la masse nucléo-albumineuse de son noyau. C'est vrai même pour l'activité nutri- tive. » I/albumine fixe, figurée, fonctionnante est en état de constante réno- vation ; elle se détruit et se répare : c'est là essentiellement la vie. La phase de destruction de ce mouvement de rénovation, c'est la dèsassimilation qui se fait constamment et nécessairement, tant que la vie existe, et qui, en s'effectuant, dégage de l'énergie constamment et forcément, même s'il n'y a pas besoin d'énergie, même si cette énergie libérée est nuisible. » D'autre part, cette albumine fixe, vivante est l'agent de la destruction (') Semaine médicale, 17 mars 1897. ( 845 ) delà matière organique circulante, de la matière non vivante, que cette matière vienne du corps ou des aliments, qu'elle soit albumine, graisse ou sucre. Cette destruction de matière non vivante, opérée dans le corps par l'albumine vivante, c'est la consommation fonctionnelle ou respiratoire qui se règle automatiquement, non suivant l'abondance ou l'exiguïté des ali- ments, mais suivant les besoins de l'organisme : car celte destruction, elle aussi, dégage de l'énergie; elle en dégage proportionnellement aux besoins du fonctionnement, du mouvement en particulier, proportionnellement aussi aux pertes de calorique subies par l'économie. » Si l'on suppose l'individu au repos, la consommation est en rapport avec la déperdition de chaleur et par conséquent avec le nombre des déci- mètres carrés de la surface. )) Il résulte de ce qui précède que la désassimilation est proportionnelle au poids du corps ou mieux au poids de l'albumine fixe et que la cow^om/nc/- /fon fonctionnelle ou respiratoire est proportionnelle à la surface du corps. » De là la nécessité de connaître : i° le poids de la substance active, de l'albumine fixe; 2° l'étendue de la surface du corps et de la surface d'émis- sion dévolue à l'unité de poids de la substance active, c'est-à-dire le nombre de décimètres carrés par lesquels s'élimine le calorique produit par la vie et le fonctionnement d'un kilogramme d'albumine fixe. On se rappellera qu'une part de ce calorique provient de la désassimilation de cette albu- mine fixe; qu'une autre part, extrêmement variable et souvent considérable par rapporta la première, provient de la consommation, c'est-à-dire de la des- truction que cette albumine fixe fait subir à la matière circulante. On devra enfin se pénétrer de cette vérité : c'est que si le kilogramme de substance active oblige chacun des décimètres carrés qui lui sont alloués à éliminer sa part des calories produites, inversement chaque décimètre de surface oblige le kilogramme à dégager les calories qu'il élimine. La température du corps n'est constante qu'à cette double condition, plus les pertes par la surface sont grandes ou, ce qui revient au même, plus la surface est grande pour l'unité de substance active, plus l'activité de cette substance se trouve sollicitée. » Pour éviter la perte de temps considérable qu'exige une mensuration directe de la surface du corps, faite à l'aide des méthodes géométriques, on a cherché à calculer la surface, à l'aiiie de formules empiriques, en partant d'une mesure corporelle facile à prendre. La formule de Meeh dé- duit la surface du poids qu'on peut, sans trop grande erreur, considérer comme égale au volume. Cette formule est la suivante : i2,3v/ P • Je l'ai ( 846 ) appliquée à douze personnes dont j'avais mesuré directement la surface et ai trouvé que, si elle est exacte pour l'homme très maigre, elle s'éloigne beaucoup de la vérité quand on l'apjjjiquc à des individus de corpulence moyenne ou forte et qu'elle est inexacte pour la femme. J'ai pensé à substi- tuer à cette formule empirique une autre formule qui tiendrait compte de deux mesures : le poids P et la taille II. J'assimilais alors la sur- face du corps à celle d'un cylindre qui aurait pour volume le volume du corps, qui est sensiblement égal à son poids, et pour hauteur la taille. La formule géométrique qui donne cette surface est 2 ( pj + ■:THt"/— ). En l'appliquant à des individus normaux j'ai reconnu qu'il convient de multi- plier le résultat obtenu par i.S^ s'il s'agit d'un homme, par i ,44 s'il s'agit d'une femme. Mais, quand on s'éloigne de la corpulence moyenne, il faut changer la correction. M J'ai eu alors l'idée d'ajouter une troisième mesure, le tour de taille C, et ai assimilé la surface du corps à la surface courbe de deux troncs de cône égaux appliqués par leur grande base, C étant la circonférence de cette grande base. Le calcul de cette surface suppose qu'on a déterminé les rayons R et r de la grande base et de la petite base pour chaque tronc de cône. I^e calcul portant sur un seul de ces troncs de cône, son volume P , . , H „ C R 2 fïT, SR'î p ^ — > sa hauteur /* =; -• R = —, /• = f-l/-T ;- • ' 1 2 9.71 ■>, \ -Il l\ « La surface latérale d'un des troncs de cône est n ( R - r) v'7r-+-(R — /•y'. » J'ai, à l'aide de cette formule, calculé la surface chez six hommes et chez six femmes, chez lesquels j'avais fait directement la mensuration par les moyens géométriques. La surfiice calculée était plus petite que la sur- face mesurée et réclamait, pour la correction, un multiplicateur qui se trouve indiqué pour chaque cas dans le Tableau suivant : • Corpulence. Hommes. Femmes. Très obèse i ,48 1,4^ Modérément obèse i,55 1,62 Normal fort i ,68 1,4? Normal mince « ,65 i ,49 Motlérémenl maigre i,6i i,53 Très maigre 'j^Q i,63 » On voit que le multiplicateur à l'aide duquel se fait la correction est ( 847 ) peu différent de l'unité, et que les différents multiplicateurs, malgré la différence de corpulence des individus, diffèrent peu entre eux, ce qui est dû à l'introduction de la troisième mesure C. » Cette formule, bien qu'elle me paraisse offrir plus de garanties que les précédentes et que celles qui vont suivre, a le tort grave de réclamer beaucoup de temps. Je pense que ceux qui reculeront devant les lenteurs de la mensuration directe et qui cependant estimeront que l'exactitude des résultats compense la perle du temps lui donneront la préférence. » Cependant, j'ai cherché à simplifier, tout en tenant compte des trois mesures, et ai essayé cette autre formule y/P x V^IH. » Je donne encore, pour les douze cas où j'ai vérifié cette formule, les multiplicateurs qui établissent la correction : Corpulence. Hommes. Femmes. Très obèse 3,3i 3,24 Modérément obèse 3,55 4ii4 Normal fort 2,98 4>oo Normal mince 4)3i 3,93 Modérément maigre 4. 01 3,91 Très maigre 4>o8 4 '46 » Pour des raisons que fera comprendre la suite de cette Note, j'ai pré- féré revenir à la comparaison du corps au cylindre en assimilant la surface du corps à la surface latérale du cylindre et en tenant compte encore des trois mesures : la taille H, le poids P, le tour de taille C. J'ai pour cela associé ces mesures deux par deux et calculé la surface de trois cylindres. J'ai fait ensuite la moyenne des trois surfaces ainsi calculées, après avoir corrigé chacune d'elles par un multiplicateur fourni par la comparaison du résultat calculé avec le résultat de la mesure directe. Les formules géomé- triques de la surface de ces trois cylindres sont les suivantes : CH, 4-g, --Hy/J. » En interposant, par le calcul, des formules intermédiaires entre les formules corrigées, vérifiées par la mesure directe, j'ai attribué pour chaque sexe, ix des types de corpulence assez nombreux, des formules qui me semblent offrir une suffisante approximation. Mais je dois dire ce qui indique un type de corpulence. » Il est difficile ou arbitraire d'assigner à un individu donné un type de corpulence, si l'on tient compte seulement de son poids et de la forme c. R., 1897, I" Semesire. (T. CXXIV, ' ■ I6.1 ' ' ' ( 8/, 8 ) générale de son corps, telle que la vue la fait connaître. La corpulence est indiquée par le quotient d» poids divisé par la taille ; elle a pour formule P . . •n- Quelle que soit leur taille et quel que soit leur poids, les hommes qui p ont le même quotient jy rentrent dans le même type de corpulence. p » Chez l'homme normal moyen, jj = 4j2. p » Chez la femme normale moyenne, -yz =3,9. » L'homme n'est pas encore obèse quand sa corpulence s'élève à 4)8; i' n'est pas encore maigre quand elle tombe à 3,6. » La femme n'est pas encore obèse quand sa corpulence s'élève à 4j6; elle n'est pas encore maigre quand elle tombe à 3,i. » Chez l'homme à partir de 5,4, chez la femme à partir de 5,o, c'est l'obésité manifeste qui peut monter jusqu'à 8, 9, 10. )) Chez l'homme à partir de 2,9, chez la femme à partir de 2,3, c'est le marasme qui peut descendre jusqu'à 2 et même jusqu'à i,5, » En ne tenant compte que des degrés de corpulence compris dans les limites extrêmes où ils se rencontraient chez les individus, hommes et femmes, dont j'ai mesuré directement la surface, j'ai pu dresser pour chaque sexe une échelle de i3° de corpulence, avec la formule correspon- dant à chaque type, qui permettra de déduire la surface du corps de la constatation des trois mesures : poids, taille, tour de taille. J/or/iiiiex. P Corpulence 77- Surface du corps. H 8,6 o,39CH4-7,67j + 3,o9lIy/j-^ P 2/ P 7,8 o,39Cll4-7,97g-h3,i3Hiy^-^j P i/ P~" 7.0 o,39CHh-8,i6^ +3,i6Hiy^g ,^ 6,2 u,39CI1 + 8./1i^+3,2 My/^J^ 5,4 o,39CH + 8,66^+3,24Hl/^3-^j 5.1 o,42CH4-8,68j-h3,37H^^-^ 4,8 0.45CH4-8.7 J+3,5 Hy/j-^ ( 849 ) p Corpulence jj • Surface du corps. > 4,2 o,48CH + 8,33iH-3,47H G " '^'t^-y 3,i4H P 2/ P 3,6 o,5iCH + 7,96^ +3,45Hi/ j-prji 3,3 o,48CH-h7,89)^+3,38Hw'^^-^ 'G P '-/ P~~ 2,9 o,45CH + 7,82^ + 3,3iHt/^^^^^ 2,6 o,45CriH-7,78g-f-3,3iH^^-7p[ I^ 2 / P 2,3 o,45CH + 7,74^ +3,3iHt^2-yy-jj Femmes. P 2/" 7,0 o,38CH + 7,o9^ + 3,2 H i / ^ P 2/~ 6,5 o,42GFI -f- 7,06^ +3,2.511*7 2 6,0 o,45GH + 7,o3|^ +3,3iHy/j 5.5 o,49CH + 7,o -, +3,36H//j 5.0 o,53CH + 6,97|-! +3,4iMt^2 4.8 o,5iCH + 6,88^ +3,i8H»^j 4.6 o,49C1I + 6,79^-+2,94hÇ/- 3.9 o,48GH-i-6,64|^ +3,o3Hiy^2 3.1 6,47GH + 6,49^+3,>2Hy/- 2.7 o,46CH + 6,95j^+3,i7H^j 2,3 o,44C[I-t-7,4 ^+3,22Hiy^j 2,2 o,48CH + 7,24 g +3,4811 O''^^ P 2/" 2,1 o,52GH -1-7,07^ -H 3,74Hiy j 4H i4H i4H P i4H .411 i4H i4H P~ i4II P T4H i4H i4H P~ i4H P ( 830 ) » Si je donne la préférence à ces formules et si je leur sacrifie celles qui assimilent le corps à deux troncs de cône appliqués par leurs bases corres- pondantes, malgré la supériorité théorique de ces dernières, c'est parce P que l'assimilation du corps à un cylindre donne à la formule rf de la corpu- lence une signification géométrique utilisable pour la détermination de la P composition chimique du corps, jj est, en effet, un segment du cylindre corporel total, cylindre qui a i décimètre de haut, toutes les mesures étant en décimètres, P indiquant des kilogrammes ou des décimètres cubes, et la surface étant comptée en décimètres carrés. Ce segment, qui a i jjour hau- P . P tcur, a 7j pour volume et a aussi j-, pour surface de sa base. Pour tous les individus qui ont le même type de corpulence, ce segment est identique comme Aolume, comme composition. Les individus d'un même type ne dif- fèrent entre eux que par le nombre de cylindres superposés que représente leur corps. La surface latérale est aussi la même pour le segment cylin- drique de chaque type. Mais cette surface géométrique est plus petite que la surface vraie; et, ])our que l'assimilation au corps soit parfaite, même en ce qui concerne la surface, il faut canneler ce cylindre sans modifier l'aire de sa base, augmenter la circonférence de cette base en la transformant en une ligne sinueuse qui pénètre dans l'intérieur du cercle et sort du cercle enlevant à sa surface des portions qu'elle lui restitue extérieurement, si bien que le périmètre et la surface latérale augmentent sans que le volume soit modifié. » Ce segment de cylindre, abstraction faite de sa surface latérale, s'il a P I comme hauteur et j; comme volume, c'est ce que je nomme le segment anthropométrique . » Ce segment, chez l'homme normal, a la composition normale. Étant donné que i''^ moyen du corps de l'homme normal renferme : iGo^"^ d'albu- mine dont i5i,5 d'albumine fixe et 8,5 d'albumine circulante; l'^of^'de graisse, OGo^"^ d'eau et So^"" de cendres, le segment anthropométrique de p l'homme normal moyen dont le type rr est 4,2 a pour poids 4200^'' et ren- ferme 636^ d'albumine fixe, Sô^"" d'albumine circulante, 5468'" de graisse, 2772^'^ d'eau et sio^"^ de cendres. » L'obésité ne changeant rien à l'albumine, à l'eau et aux cendres, si p chez un obèse ^7 = 8, le segment anthropométrique pèsera Sgoo^'", aura, comme le segment normal, G36'''' d'albumine fixe, Sô^"^ d'albumine circu- (85i) lante, 2772^' d'eau, aïo?"^ de cendres, mais il aura 4346^'' de graisse au lieu de 546^''; ce qui donne au kilogramme du corps la composition sui- vante : 79,5 d'albumine fixe, 4, 5 d'albumine circulante, 346,5 d'eau, 26,5 de cendre et 543, 5 de graisse. » On comprend l'importance de cette notion. Tandis qu'on compare géné- ralement i''e d'individu à i''s d'un autre individu pour l'estimation du taux de la nutrition déduit du poids des matériaux éliminés, on devra se péné- trer de cette idée que ce qui est actif, ce qui subit ou provoque les des- tructions, l'albumine, qui compte pour i6oS' dans i''^ d'homme normal, pourra ne plus compter que pour 84^"' dans certains cas d'obésité. 1) La possibilité de calculer rapidement la surface du corps, la notion du degré de corpulence correspondant au segment anthropométrique, la pos- sibilité de calculer la composition de ce segment anthropométrique nous mettent en état de calculer la quantité de l'albumine fixe, qui seule est ac- tive, et la surface d'émission qui est, pour chaque individu, attribuée à l'unité de poids de cette albumine fixe. » Les produits de la nutrition, les produits chimiques : urée, acide car- bonique, eau, et les produits dynamiques: calories, dépendent de la quan- tité de l'albumine fixe et de l'intensité de son activité. L'action de cette albumine chez l'homme au repos dépend surtout de l'étendue de la sur- face par où se fait la déperdition de l'énergie. » Les notions précédentes aideront, je crois, à mesurer cette intensité de la nutrition. » CHIMIE. — Détails sur la méthode suivie dans les recherches cryoscopiques précises; par M. F. -M. Raoult. « J'ai déjà dit que, depuis longtemps, pour éviter l'erreur provenant de l'influence du réfrigérant sur la température de congélation d'une dissolu- tion, je fixe la température du réfrigérant en un point tel, que la tempéra- ture convergente de l'éprouvette cryoscopique se confonde avec la tempé- rature de congélation de la dissolution qu'elle renferme. Cela ne présente aucune difficulté puisque, dans le cryoscope à éther et à agitateur rotatif dont je me sers, on peut faire varier à son gré la température du réfrigérant {Comptes rendus du 28 septembre 1896). Toute la question est de connaître d'avance et dans chaque cas particulier l'excès de la température conver- gente sur celle du bain. Il y a, pour cela, plusieurs moyens. ( 852 ) » Un premier moyen consiste à fixer la température du réfrigérant en un point déterminé et à communiquer à l'agitateur de l'éprouvelle cryo- scopique le même mouvement de rotation que dans les expériences tlcflni- tives. Au bout d'un temps plus ou moins long, la température de l'éprou- vette cryoscopique devient tout à fait slationnaire. En ce moment, l'éprouvette est à la température convergente qui correspond aux condi- tions de l'expérience. » L'opération, faite comme je viens de le dire, est un |)eu longue, mais on peut arriver beaucoup plus rapidement au but de la manière suivante. L'éprouvette cryoscopique étant dans le moufle du réfrigérant et à la tem- pérature voulue, on communique à son agitateur un mouvement de rota- tion uniforme et déterminé. On amène le réfrigérant à une température presque égale, puis on attend que les thermomètres de l'éprouvette et du réfrigérant aient pris une marche régulière. Si le thermomètre de l'éprou- vette monte, on refroidit très lentement le bain d'éther. On voit alors le thermomètre de l'éprouvette ralentir sa marche ascendante, puis s'arrêter et enfin redescendre. Au moment où il est stationnaire, il donne une pre- mière valeur de l'excès de la température convergente sur celle du bain. Cette première valeur est un peu trop forte. E*our avoir une seconde valeur de cette quantité, on réchauffe très lentement le réfrigérant. Le thermomètre de l'éprouvette qui, en ce moment, est en voie de baisser, ralentit son mouvement, reste quelque temps stationnaire, puis remonte. Celte seconde température stationnaire donne une deuxième valeur de la différence entre la température convergente et celle du réfrigérant, et qui, cette fois, est un peu trop faible. La moyenne de ces deux valeurs est la quantité cherchée. L'approximation est de deux ou trois centièmes de degré; ce qui est très suffisant. » J'ai procédé à cette détermination un très grand nombre de fois, en employant le dispositif auquel je me suis arrêté depuis longtemps, et que j'ai décrit dans une conférence à la Société chimique de Paris (I{ Privât. . Boisselier. Tours I Péricat. ' Suppligeon. \ Giard. ( Lemaitre. A msterdam . Berlin. Valenciennes. chez Messieurs : Feikenia Caarelsen et C'V Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et C*. Dames. Friediander et fils. Mayer et Muller. Berne \ Schmid, Francke et I C". Bologne Zaaichelli. Lamcrtin. Bruxelles MayolezetAudiarte. ( Lebégue et C'. ( Sotcheck el C°. I .Millier ( Carol). Budapest KIlian. Cambridge Ueighton, BellelC". Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Ollo Keil. Copenhague Hijst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf , Cherbuliez. Genève j Georg. ( Stapelmohr. La Haye Bel in fan te frères. , 1 Benda. Lausanne. Londres Luxembourg . . Madrid Milan . . Moscou. Bucharest. N a pies. New- i'ork. Odessa Oxford Palerme Porto Prague Bio-Janeiro . Borne . Leipzig. " ( Payot . Barth. I Brockhaus. . . ■ Lorentz. I Max Rubc. '. Twielmeyer. Liège. Desoer. i Gnusé. Rotterdam Stockholm.. S'-Petersbourg. . Turin. . Varsovie. Vérone . . . Vienne. ZUrich . chez Messieurs : i Dulau. ( Hachelle et C •. 'Nutt. V. Buck. Libr. Gulenberg. Romo y Fussel. Gonzalés e hijos. l F. Fé. ( Bocia frères. ( Hœpli. Gautier. j Prass. Marghieri di Gius ( Pellerano. 1 Dyrscn et Pfeiffer. 1 Stechert. I-eirickeetBuecliner Rousseau. Parker et C" Clausen. Magalhaés el .Moniz Rivnac. Garnier. Bocca frères. Loescberet C". Krainers et fils. Samson el Wallin Zinserling. Woinr. Bocca frères. Brero. Clausen. RosenbergetSeiliir Gebethner et VVolll Drucker. Frick. Gerold et C". Meyer el Zeller. 15 fr. 15 fr. 15 fr. ES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. - (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4''; i8i3. Prix Tomes 32 à 61.— (1" Janvier i85i à 3i Décembre 1863.) Volume in-4''; 1870 Prix Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 18S0.) Volume in-4'>;i889. Prix LÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : iémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Dbbbès et A.-J.-J. Solikr. - Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent le, itm.Ha«,e:,.~ Mémoire sur Paucreas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matière- ■ M. Claude Berkard. Volume in-4», avec 32 planches ; i8ô6 jc . : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vas Benedex. - Essai d'une réponse à la question de Prix proposée'en VsSo par rAcadé™ie des Science- cours de iSaS, et puis remise pourcelui de 185(5, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- ..suivant l'ordre de leur superposition. - Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. - Rechercher la nature >rts qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs ., par M. le Professeur Broxs. In-4°. avec 2^ planches; 1861.. . 15 fr. le Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savant» à l'Académie des Science». K 16. TARf.E DES \RTICLRS. (Séance du 20 avril 1897.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS ORS MKMBItKS BT DKS CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ['âges. M. Pli. VAN TiEUHEM. — .Sur les Insrininéi-^ Il nucellc pourvu d'un seul lé). — I>ttPiniin:ilicin de la surface, de la coi-puleiirc et de la conip' sition chiniii(uc du corps de rhoiniuc ... Pages M M M. F. -M. Kaiiilt. — Détails sur la uiélliodc suivie dans les recherches cryoscopiques précises, . , , .S )i CORRESPOND AIVCE . M. l)i: HiiiiNAnDiiiRrs prie l'Académie de le comprendre parmi les caiulidats à la place laissée vacante, dans la Section de Géo- graphie et Navigation, par le décès de M. d'Abbadie S6.) M. \V. CiiooKES. — Sur l'action physiolo- gique des rayons X SjS M. V. AGAFONOFr. — Comparaison de l'ab- sorption, par les milieux cristallisés, des rayons lumineux et des rayons Ronlgen . 8.J5 M. PiiRRiGOT. — Sur la lumière noire S57 MM. II. lÎAiBiONY CI P. RiVAi.s. — Sur la Ik'I.l.ETIN BIBI.IOGRAPIIIQl'R Kkiiata séparation du chlore et du brome M. lî. PiNiMii A. - Séparation du nickel d'avec le cobalt cl le fer, et du cobalt d'avec raluininiuru M. Ci.OKZ. — Sur la cholestérine M. L. Danikl. — Sur la ^rellc de Vllcliaii- thusannuii.s et de VHcliiinthus lœtijlorus. M. l)i;i.AUNKV adresse une Note portant pour litre: ■< Mouvement propre du Soleil »... M. C. Gaudet adresse une .Note relative à un nouveau modèle de pile à gaz, pouvant servir d'accumulateur S6. Slilj S69 SI),, 8()9 S-o PARIS.— IMPUIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, Sj. I.r tierant .* Gauthier. Villahi, 1897 PKEMIER SEMESTRE. MAY 14 1897 ' COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR nn.. IiES SECRÉTAIRES PEBPÉTUEIiS. TOME CXXIV. N° 17 (26 Avril 1897). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES Quai des Grands-Augustins, 55. ""1897 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDU: ADOPTÉ DANS LES SÉANXES DES 23 JUIN 1862 ET 2^ MAI iHyS, Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de i'Aeade'mie se composent des extraits des travaux de SCS Membres et de l'analYse des INIémoircs ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*'. — Impressions des troiaux de l' Académie. L( s extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus G pages j)ar numéro. Un IMembre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées «lans les Cemptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rappoits ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pagts accoTdécs à chaque Membre. LeslUipporls et Insliuctions demandés par le Gou- vernement sont imprimes en entier. I,es extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Lu Corrcsjjondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les «hscussions vei baies qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cepenchuit, si les Membres qui y ont pris jiart désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'imjiression de ces Notes ne prcjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les l'rogranimes des prix proposés par l'Aci sont imprimés dans les Comptes rendus, mais li ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séar blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Sai étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des per qui ne sont pas Membres ou Correspondants de demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoire tenus de les réduire au nombre de pages reqi INIcmbre qui fait la j)résentation est toujours n( mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet autant qu'ils le jugent convenable, comme ils pour les articles ordinaires de la correspondan ciclle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit êtic l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus ; jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à le litre seul du Mémoire est inséré dans le Cow//?/ actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte ren< vaut et mis à la fiu du cahier. Article 4. — I'lanclies£t tirage à part. \ Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux fra leurs; il n'y a d'exception que pour les Rajjj 1 les Instructions demandés par le Gouvernein 1 Article 5. Tous les six mois, la Commission administrai un Rapport sur la situation des Comptes rendit l'impression de chaque volume. Les Secrélaires sont chargés de l'exécution i) sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent iaire présenter leurs Hémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont j)i déposer au Eecrétariatsu plus tard le Samedi qui précède la séarce, a-\aLt 5' . Autrement la présentation sera remise à la séanciw MAY 14 1897 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 26 AVRIL 1897, PRÉSIDENCE DE M. A. CHATLNT. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. BOTA^'IQUE. — Sur les Inséminées à nucel/e pourvu de deux téguments, for- mant la subdivision des Bitegminées. Note de M. Ph. vas Tiegheîi. « Les Inséminées à ovules pourvus d'un nucelle enveloppé de deux téguments sont toutes stigmatées. La plupart sont climacorhizes et dicoty- lées; mais il en est qui sont liorhizes et monocolylées. Elles forment donc un ensemble moins homogène que les quatre groupes précédents. » Chez les Bitegminées dicotylées, la fleur est toujours pourvue dVm double périanthe, d'un calice et d'une corolle. Le pistil est presque tou- jours formé de carpelles complètement fermés et concrescentsen un ovaire pluriloculaire dans toute la longueur. Chez toutes aussi, les carpelles sont G. R., ■f97, 1" Semestre. (T. CNMV, N" 17.) • '4 ( «72 ) unioviilés et l'unique ovule y est anatrope et pendant. Enfin, partout le fruit est une drupe à exocarpe |)Ius ou moins charnu. » L'organisation florale y subit pourlanl plusieurs modifications impor- tantes, qui permcLlent d'y reconnaître autant de familles distinctes. » Le plus souvent, l'ovule est attaché au sommet de la loge dans l'angle interne, c'est-à-dire en placentation axile, avec raphé externe ou dorsal et micropvle interne ou ventral; en un mot, il est épinaste. Quelquefois, il est fixe au sonmiel de la loge dans l'angle externe, en placentation parié- tale, avec raphé externe ou dorsal et micropyle interne ou ventral; en un mot, il est hyponaste. » Lorsque l'ovule est axile et épinaste, la corolle est tantôt gamopétale, tantôt dialypctaie. Si la corolle est gamopétale : avec un androcée tétra- ploslémone ou triplostémonc, c'est la famille des Coulacees; avec un an- drocée diplostémone, c'est la famille des Heislériacées ; avec un androcée isostéinoiie épipélale et des ovules semi-anatropes, c'est la famille des Cathédracces. Si la corolle est dialypélale, les étamincs sont toujours con- crescentes avec les pétales auxquels elles sont superposées; mais tantôt elles sont insérées par paires sur chaque pétale : c'est la famille des 5co- rodocarpacées ; tantôt elles y sont attachées isolément : c'est la famille des Chaunochitacées. » Ensemble, ces cinq familles, où la placentation est axile et l'ovule épinaste, constituent une alliance, que l'on désignera, d'après les Heisté- riacées, sous le nom de Beislcriales. » Lorsque l'ovule est pariétal et hyponaste, en même temps la corolle est gamopétale et l'ovaire est infère : c'est la fimiille des Erylhropalacées. Il y a lieu de regarder cette famille, jusqu'à présent isolée, comme le noyau d'une alliance, distincte de la précédente, sous le nom de Erythro- palaks. » Ensemble, ces deux alliances, comprenant toutes les liitegminées dicotylées, forment un groupe plus élevé, auquel on peut donner le nom de Heistérinées. » Les Bitegminées raonocotylées ont toutes la fleur dépourvue de pé- rianthe. Le pistil y est toujours réduit par avortement à un seul carpelle, ce qui rend la fleur zygomorphe à la façon de celle des Icacinales; le carpelle y est toujours uniovulé et l'ovule y est toujours inséré en placentation axile, anatrope, dressé à raphé interne et micropyle externe, é|)inaste, par conséquent, comme chez les Heislérialcs. Aussi, ne forment-elles, toutes ( 873) ensemble, qu'une seule famille, très vaste, il est vrai, celle des Graminées, famille que l'on peut regarder, en même temps, comme le type d'une alliance, les Graminaies, et d'un groupe d'ordre plus élevé, les Grami- ninées. « Exigées par l'absence de graine dans le fruit mûr, la séparation des Graminées d'avec les autres familles de la classe des Monocotylédones et leur introduction dans les Inséminées de la subdivision des Bitegminées n'étonneront pas ceux qui savent combien, par l'ensemble de leurs carac- tères, notamment par la remarquable constitution de leur embryon, les Graminées diffèrent profondément de toutes les autres Monocotylédones et, notamment, des Cypéracées, à côté desquelles on a pris la fâcheuse habitude de les classer. » Le Tableau suivant résume cette division progressive des Inséminées bitegminées en deux sections, trois alliances et sept familles : axile.épinaste.l _ ,, l , Corolle ; [ 4 ou 3-plostémone. Coulacées. gamopétale. Androcée ( diplostémone Heistériacées. ' isostémone Cathédracces. dialypélalc. Androcée d.plostemone Scorodocarpacees . ( isostémone Chaunochitacées. pariétal, hyponaste. ( „ ,, . ■ ^ • . ,. EiiYTimoPALALEs \ *^°™"^ gamopétale. Ovaire infère Erythropalacées. monocotylées. ( „ , ( axile, épinaste. („,..,„. GRAMINLNÉES. ( """'" ( Gram.naleS. ! ^^' ^^ Penanthe. Ova.re supere Graminées. » Reprenons maintenant, une à une, ces sept familles pour en indiquer très sommairement les caractères et la composition ('). )> I. HEISTERINEES. — D'après le mode de placentatioii et la conformation de l'ovule, les Heistérinées se partagent, on l'a vu, en deux alliances : les Heistéiiales et les Erjthropalales. » I. HEtSTÉRiALES. — Cette alliance comprend, comme il a été dit, toutes les Biteg- minées à carpelles uniovulés, à placentation axile et à ovules épinastes. La fleur y est toujours pourvue d'une corolle et le pistil y est toujours supère, c'est-à-dire indépen- dant tout au moins du calice. Le fruit v est toujours une drupe. » 1. Coulacées. — Composée actuellement de trois genres, la famille des Coulacées est caractérisée notamment par les poches sécrétrices à résine noirâtre que renferme l'écorce de la tige, de laTeuille et des diverses parties de la fleur, par la corolle gamo- pétale et par les étamines, au nombre de vingt, disposées comme cliez les Rosacées, ou de quinze seulement, les épipétales faisant défaut. L'ovaire, iriloculaire dans toute sa longueur, a dans chaque loge, attaché au sommet de l'angle interne, en placenta- (') Pour plus de détails, voir Bull, de la Soc. bol., séance du 2G février 1897. ( 874 ) lion axile par oonséqucnt, iin ovule analropc, pendant, à raplit- dorsal, muni de deux téguments dont l'externe plus mince est dépassé par l'externe plus épais. L'albumen est à la fois oléagineux et amylacé. » 2. Heistériacèes. — Comprenant jusqu'à présent cinq genres, la famillo des Ileistériacées se distingue de la précédente par l'existence, dans la tige, la feuille et les diverses parties de la fleur, d'un système de luhes laticifères non cloisonnés, qui remplace ici, comme .Tpparcil sécréteur, les poches lésinifères des Coulacées. Elle en dillére encore par l'androcée, qui est diplostémone, formé de deux verticilles, l'un épi- sépale, l'autre épipétale, et par la conformation du fruit, autour dutpiel le calice persiste en s'accroissant et dans lequel l'albumen est exclusivement oléagineux. » 3. Ccilhéd racées. — Les Cathédracées, qui renferment deux genres, ont la fleur liexamère dans les trois verticilles externes. La corolle est gamopétale à la base el les étamines, superposées aux pétales, sont concrescentes avec eux dans toute la longueur du tube. Plus tard, les parties libres des pétales se délaclient, avec les étamines super- posées, tandis que la région tubulaire inférieure, commune aux deux verticilles, persiste autour de la base de l'ovaire, où la plupart des botanistes la décrivent comme étant un disque. Le pistil est composé de deux carpelles seulement, qui sont épi- sépales. L'ovaire est biloculaire dans sa région inférieure, uniloculaire dans sa partie supérieure où un placente central libre porte deux ovules pendants qui descendent dans les loges correspondantes, serai-analropes, à raplié el clialaze externes, à micro- pvle interne appliqué contre la cloison, à nucellc lioiizontal enveloppé de deux tégu- ments. L'albumen est à la fois oléagineux el amylacé. I) 4. Scorodocarpées. — Réduite pour le moment à un seul genre, celle famille est caractérisée par sa corolle dialypélale et par son androcée formé d'étamines superpo- sées deux par deux aux pétales et concrescentes avec eux dans presque toute la lon- gueur des filets. Le pistil a son o\ aire pluriloculaire dans toute sa hauteur el renferme dans chaque loge, attaché dans l'angle interne à quelque dislance du sommet, en pla- cenlalion axile, par conséquent, un ovule pendant, complètement analrope, à raphé dorsal, muni de deux téguments dont l'externe est dépassé par l'iiUerno. » 5. Cliaunochilacées. — Celle famille, qui ne comprend aussi qu'un seul genre, est définie par sa corolle dialypélale el son androcée isosiémone à étamines superposées aux pétales el longuement concrescentes avec eux par leurs filets. Le pistil ne déve- loppe que deux de ses cinq carpelles épisépales, qui forment un ovaire biloculaire dans toute sa longueur, renfermant dans cha(|ue loge, attaché au sommet de l'angle interne, en placenlalion axile, par conséquent, un ovule pendant, semi-analrope, à raphé el chalaze externes, à micropyle interne appliqué contre la cloison, à nucelle horizontal entouré de deux téguments. Le fruit est enveloppé par le calice accrescent. >> IL Ervtiiropal.\les. — Compienant les Bitegminées à carpelles uniovulés qui ont l'ovule hyponasle et inséré en j)lacentation pariétale, cette alliance ne renferme pour le moment qu'une seule famille. » 1. Erylhropalacres. — Réduite jusqu'ici à un seul genre, cette famille est carac- térisée par sa corolle faiblement gamopétale et son ovaire infère. L'androcée a autant d'étamines que de pétales, superposées aux pétales el concrescentes avec eux à la base, où chacune d'elles est accompagnée de deux mamelons poilus, qu'on jicui re- ( ^^75 ) garder comme des staminodes. L'ovaire, triloculaire dans loiile sa longueur, a ses cloisons minces, dépourvues de faisceaux libéroligneux et se détruisant aisément. Aussi n'est-ce pas sur elles que s'attachent les ovules. Chaque loge renferme, inséré vers le sommet de l'angle externe et recevant son faisceau libéroligneux du faisceau dorsal du carpelle, un ovule pendant anatrope. Le raphé de cet ovule est externe, contigu à la paroi extérieure de la loge, sur laquelle il est attaché et le long de laquelle il adhère assez fortement, et son micropyle est tourné vers l'intérieur. Il est donc hjponaste, el il faut remarquer que, dans le vaste ensemble des Inséminées, c'est la première fois que l'on rencontre un ovule de cette sorte. Le nucelley est enveloppé de deux téguments, dont l'externe plus mince est dépassé par l'interne plus épais. L'al- bumen est exclusivement oléagineux. » En résumé, avec ses deux alliances et ses six familles, le groupe des Bilegminées dicotvlées, ou Heistérinées, renferme actuellement treize genres. Tous ces genres ont été classés, jusqu'à présent, dans la famille des Olacacées, d'où il a fallu les exclure dans un travail antérieur ('). Ils n'en demeurent pas moins maintenant parties inté- grantes d'un vaste groupe qui compte les Olacacées parmi ses membres. » II. GRAMININEES. — Ce groupe comprend toutes les Inséminées bitegminées dont l'embryon ne possède qu'un seul cotylédon bien développé. Elle ne renferme qu'une seule alliance, les Graminales. » I. Graminales. — Cette alliance est elle-même réduite jusqu'ici à une seule famille, très vaste, il est vrai, puisqu'elle compte plus de trois cents genres, les Graminées. » 1. Graminées. — Il ne s'agit pas, bien entendu, de faire ici l'étude de la famille des Graminées, mais seulement de la mettre à la place qui lui revient dans la division des Inséminées et dans la subdivision des Bitegminées. » On sait, en effet, depuis les observations de M. Jumelle (-), que, chez ces plantes, l'assise digestive de l'albumen, non seulement digère l'un après l'autre les deux tégu- ments de l'ovule, qui disparaît comme tel, mais encore attaque à son tour le péricarpe dont elle résorbe la zone interne en se soudant en définitive avec la zone externe seule persistante, pour former cette sorte particulière de fruit qu'on nomme ici un caryopse, et dont la vraie nature a été si longtemps méconnue. En réalité, c'est un fruit dé- pourvu de graine, un fruit inséminé, tout semblable à celui que nous avons rencontré dans toutes les familles précédentes, avec cette différence tout à fait secondaire qu'au lieu d'être une baie ou une drupe, comme c'était là le cas le plus fréquent, c'est ici un achaine. )i En classant ainsi les Graminées, on les sépare, il est vrai, des autres familles de la classe des Monocotylédones, qui sont toutes des Séminées de la subdivision des (') Voir Bull, de la Soc. bol., p. 564; 1896. (-) Jumelle, Sur la constitution du fruit des Graminées {Comptes rendus, t. C\'II, p. 285; 1888). ( «76) Bltes:minée3 ('). Mais, comme il a été déjà dit plus haut, celte séparation pourrait se motiver par bien d'autres caractères diiïérenticls, en tête desquels il convient de pla- cer la structure si remarquable de l'embryon, la conformation du cotylédon réputé unique et la manière dont il se comporte pendant la digestion de l'albumen a la ger- mination, et surtout l'existence en face de lui, dans certains genres, une douzaine au moins, d'un second cotjdédon rudimentaire, dépourvu, il est vrai, de méristèle, mais dont la nature foliaire ne peut plus maintenant, à cause de cela, être mise en doute (-). La présence de ce second cotylédon, *itué du côté externe et dont l'avortement plus ou moins complet s'explique par la pression plus ou moins forte exercée de ce côté par le péricarpe sur l'embryon qui le touche, porte à croire que les Graminées sont, en réalité, des Dicotylédones, devenues acriden tellement monocotylées. Elles sont liorhizes, il est vrai, mais les Nymphéacées sont aussi des Liorhizes et n'en sont pas moins pour cela des Dicotvlées. » Par là disparaît l'étonnement qu'on peut éprouver, au premier abord, à voir ces plantes se séparer des Monocolj'lédones par la nature du fruit et prendre place par ce caractère dans >in groupe qui ne comprend jusqu'à présent que des Dicotylédones. » Somme toute, avec ses deux sections, ses trois alliances et ses sept fa- milles, la subdivision des Inséminées bitegminées comprend pour le mo- ment plus de trois cent quinze genres. » ÉCONOMIE RURALE. — Recherches sur la composition des blés et sur leur analyse ; par M. Aimé Girard. » Les procédés auxquels les chimistes, depuis cinquante ans, ont géné- ralement recours pour établir la composition des blés ne sauraient apporter à la meunerie les renseignements qu'exige la transformation de ces blés en farine panifiable et en bas produits. » Appliqués, en effet, au grain pris dans son entier, ces procédés peu- vent bien aboutir à la détermination globale des matières azotées, hydro- carbonées et minérales que ce grain contient, mais ils ne peuvent apprendre au meunier quelle quantité de farine il en peut retirer, quelle sera la (') Réserve faite des Triuridacées, dont l'ovule n'a qu'un seul tégument, niais dont on ne connaît pas encore l'embryon; ce sont peut-être des Dicot3'lées. (' ) Voir, à ce sujet : Pu. van Tieghem, Sur l'existence de feuilles sans mérislèles dans la fleur de certaines Phanérogames {Revue générale de Botanique, t. VIII, p. 48'! 1896). ( «77 ) valeur de cette farine, non plus que la proportion et la valeur des issues qui formeront le résidu de la mouture. » C'est à un point de vue différent que, à mon avis, il convient de se placer; c'est, non pas sur le grain entier grossièrement divisé, mais sur le grain analysé mécaniquement et déjà séparé en ses parties principales que l'analyse chimique doit porter. Toute analyse de blé, en un mot, pour être utile, doit être précédée d'une mouture rationnelle qui sépare le grain en farine panifiable d'un coté, d'un autre en bas produits et issues. )) C'est sur l'application de ce principe qu'est basé le procédé d'analyse que je propose aujourd'luii. » Pour rendre possible au laboratoire et précis en même temps un tra- vail identique à celui que le meunier accomplit, j'ai prié MM. Brault, Teisset et Gillet, de Chartres, de bien vouloir étudier en vue de mes re- cherches la construction d'un petit moulin à cylindres permettant de re- produire sur l'^sou 2'"5 de blé toutes les opérations delà mouture moderne. » Ce moulin, dont le fonctionnement est des plus satisfaisants, comprend deux jeux de cylindres, l'un à cannelures hélicoïdales, l'autre à surfaces polies dont le remplacement sur le bâti est facile. Ces cylindres marchent à vitesse différentielle et peuvent être, à volonté, rapprochés ou éloignés l'un de l'autre. » A l'aide de ce moulin, on peut, en quelques heures, exécuter les cinq broyages et les huit à dix convertissages qu'exige une bonne mouture. Un homme y suffit et la précision de la machine est telle que j'ai rarement vu, à la mouture, la perte dépasser o,5 pour loo. » C'est sur les produits séparés de cette mouture quiil faut, ensuite, faire porter l'analyse chimique, et c'est au nombre de deux qu'il convient de les réduire : d'un côté la farine panifiable, d'un autre les bas produits et les issues mélangés. » Le taux d'extraction de la farine peut être fixé, au gré de chacun, aussi bien à 60, qu'à 70 ou 80 pour 100. C'est à la formule que j'ai souvent indi- quée que je préfère me tenir, formule qui réserve à l'homme 70 pour 100 au plus de farine, au bétail 3o pour 100 au moins de bas produits et issues. » Avant que d'entreprendre la mouture cependant, il est des renseigne- ments intéressants que l'analyste peut demander au blé entier. » Le dosage de l'eau dans ce blé est ulile à connaître; le poids moyen du grain l'est également; enfin il est important de déterminer les propor- tions relatives d'amande farineuse, de germe et d'enveloppes qui entrent ( 878 ) clans la constitution du grain; j'ai fait connaître, en i88/| ('), la marche à suivre pour arriver à cette détermination. » Comme exemples des résultats que l'on peut ainsi obtenir, j'indiquerai ci-dessous ceux que m'a fournis récemment l'étude de quatre blés français de la récolte de 189$ et d'origine certaine : Blé de Bordeaux d'Altkiicli de Flandre de S'-Laud (Scinc-el-Oise). (Meuse). (Nurd). (Eui-e-cl-Loir). Humidité du blé entier pour 100.. i4)97 ''i>5o i5,i2 i4i94 Poids moyen d'un grain ob^^joSi os'',o38 oS'',o4i os^jOSo Amande 85,98 84,69 83, o4 84,72 Germe i,5o i,4i i,35 1,16 Enveloppe 12, 52 i3,90 i5,6i i4)i2 Constitution du grain. 100,00 100,00 100,00 100,00 Analyse de la farine à 70 pour 100 d'extraclion. » Dans l'estimation de la valeur des farines, le commerce, et avec rai- son, accorde une place importante à la détermination de leur degré d'hu- midité; les procédés ordinaires de l'analyse lui donnent à cet égard pleine satisfaction; mais il est d'autres questions également importantes qui, jus- qu'ici, n'ont pas été résolues avec exactitude; telle est notamment l'éva- luation des matières solubles, évaluation qui, cependant, mérite toute attention, puisque parmi ces substances, il en est qui, par leur fermenta- tion, interviendront à la levée du pain. » Lorsque, dans les publications compétentes, on se rapporte aux ana- lyses de farine, on voit généralement le pourcentage des matières solubles correspondre à des chiffres importants qui, quelquefois, s'élèvent jusqu'à 10 et 12 pour 100 du poids du blé; parmi ces matières figurent alors, en- viron par moitié, le glucose et la dextrine. » L'expérience m'a montré que ces chilîres étaient inexacts; d'une part, la proportion des matières solubles contenues dans une farine fraîchement moulue ne dépasse pas 4 à 5 pour 100; d'une autre, parmi ces matières, le glucose ne figure que pour quelques millièmes et la dextrine enfin ne s'y rencontre pas. » C'est du procédé suivi jusqu'ici, pour le dosage des matières solubles, (') Annales de Chimie et de Physique, 6" série, t. III, p. 293 ; 1884. ( 879) que dérive l'erreur que je signale. Ce procédé, en effet, consiste à laisser la farine en contact avec l'eau, à la température ordinaire, en agitant de temps en temps, pendant un nombre d'heures qu'aucune donnée scienti- fique ne limite, pour ensuite analyser la solution filtrée. » Dans ces conditions, les diastases de la farine agissent sur l'amidon et le saccharifient, et, comme l'action de ces diastases est continue, on ne peut re- connaître le moment limite auquel il convient de s'arrêter; j'ai pu, en pro- longeant le contact pendant quelques jours, porter à k") et i8 pour loo la proportion des matières ainsi solubilisées. )) Sans aller jusque-là, il est aisé de constater qu'à la température ordi- naire cinq ou six heures de contact avec l'eau suffisent pour augmenter de I pour loo la proportion normale des matières solubles de la farine; après vingt-quatre heures cette proportion qui, au début, était de 3,5o pour loo, par exemple, s'élève à 6 et 7 pour 100. » Pour éviter cette solubilisation partielle et progressive, après avoir essayé en vain les antiseptiques et reconnu ainsi que ce ne sont pas les ferments figurés, mais les diastases qui agissent dans ce cas, j'ai pensé qu'en atténuant par le froid l'énergie de ces diastases je pourrais obtenir le dosage exact des matières solubles de la farine. « Agitée d'une manière continue au contact de l'eau glacée qu'un petit appareil mécanique maintient en mouvement, la farine abandonne à cette eau, en quelques heures, toutes les matières solubles qu'elle contient et bientôt, quel que soit le temps pendant lequel l'agitation est prolongée, le pourcentage des matières dissoutes devient constant. » Quatre heures d'agitation suffisent, en moyenne, pour obtenir un ré- sultat exact. » Mais ce n'est pas seulement au point de vue de la quantité des matières dissoutes que les procédés habituellement suivis doivent être considérés comme défectueux ; c'est aussi au point de vue de la nature de ces matières : l'expérience l'établit nettement. )) Il suffit, en effet, d'additionner la solution glacée d'un volume qua- druple d'alcool à g5°, pour y déterminer la formation d'un précipité blanc, floconneux, et pour séparer ainsi en deux groupes les matières dissoutes. » Dans la liqueur alcoolique, si la farine provient d'une mouture récente, on trouve alors, non pas, comme on le croit généralement, une proportion importante de glucose, mais quelques millièmes seulement de ce sucre; par contre, on y trouve un centième, quelquefois deux centièmes de sac- 0. R., 1897, I" Semestre. (T. CXXIV, N° 17.) ' I -^ ( 88o ) charose; la présence de ce sucre a déjà été signalée par M. Mûntz. » D'autre part, dans le précipité, j'ai toujours en vain cherché la dex- trine que, d'habitude, on fait figurer parmi les composants normaux de la farine : je ne l'y ai point trouvée; mais, à côté de matières azotées solubles dans l'eau parmi lesquelles figurent des diastases, j'y ai rencontré une pro- portion de près de i pour loo de cette galactine ou gomme à sucre de lait que M. Mûntz a découverte dans un grand nombre de tissus végétaux, diastase et galactine dont la présence importe au boulanger, la première par ses propriétés saccharifiantes, la seconde par la douceur qu'en se dis- solvant, lors du pétrissage, elle doit donner à la pâte. » Les procédés ordinaires de l'analyse suffisent au dosage des diverses matières : sucres, galactine, matières azotées et minérales ainsi séparées. » Parmi les matières insolubles dans l'eau qui entrent dans la composi- tion des farines, celles dont le dosage est le plus à considérer sont, d'un côté le gluten, d'un autre l'amidon. » Le procédé classique qui consiste à malaxer un pâton de farine sous un filet d'eau est, sans conteste, le plus facile et le plus exact pour isoler le gluten; le plus souvent, c'est à l'état hydraté que ce gluten est pesé; c'est là une coutume défectueuse. Dans un remarquable travail, M. Wyley, directeur du Département de Chimie au Ministère de l'Agriculture des Etats-Unis, a rapproché, pour plus de cent cinquante échantillons de blé, le poids du gluten humide du poids du gluten séché à l'étuve, et de ce rap- prochement il résulte que l'état d'hydratation des glutens obtenus par un même opérateur peut varier de 60 à 64 pour 100 d'eau. » Pour doser exactement le gluten, il est nécessaire de sécher celui-ci à ioo°-io5''. Pour activer cette dessiccation, j'ai depuis longtemps recours à un artifice qui consiste à immerger pendant quelques minutes le gluten essoré dans l'eau bouillante; ainsi coagulé il devient facile à diviser et par suite à sécher. » Dans l'estimation de la valeur boulangère des farines on a pu, jusqu'ici, se contenter de la pesée du gluten sec, mais c'est aujourd'hui chose néces- saire que de joindre à cette pesée l'analyse du gluten lui-même. » M. E. Fleurent, en effet, nous a récemment appris qu'à la constitu- tion du gluten interviennent plusieurs produits dont les deux principaux possèdent des propriétés physiques opposées : la gliadine visqueuse et fluente, la glutenine pulvérulente et sèche. Mélangés à la ])roportion de •J.5 parties de glutenine pour 75 de gliadine, ces deux produits constituent un gluten plastique qui communique aux farines la propriété de donner ( «8i ) des pains de levée régulière et de bonne tenue. Mais, dès que le rapport f| se modifie, les propriétés du gluten se trouvent elles-mêmes modifiées, et la farine ne fournit plus que des pains mal levés ou plats. » Aussi doit-on considérer comme indispensable dorénavant la con- naissance du rapport *',. ,. Pour évaluer ce rapport, M. Fleurent a fait connaître en détail la méthode opératoire à laquelle il convient de recou- rir; je n'y insisterai pas ('). » Quant à l'amidon, c'est, à de rares exceptions près, par différence qu'en a eu lieu, jusqu'ici, l'évaluation, et c'est exceptionnellement que, dans ce but, on a eu recours à la saccharification. Cette manière de faire est fâ- cheuse; l'amidon, en effet, représente près des deux tiers du poids du blé, et quand, après avoir analysé farine, bas produits et issues, on considère le blé dans son entier, le dosage de cet amidon par différence, dosage sur lequel se concentrent toutes les erreurs, devient absolument inexact. Aussi le dosage direct de l'amidon s'impose-t-ii à l'analyste, et de tous les procé- dés qu'il y peut employer le plus simple, à mon avis, est la pesée de cet amidon en nature. » Exécuté avec soin sous un filet d'eau et au-dessus d'un tamis profond du n" 60, le malaxage du pâton de farine de celui-ci détache la totalité de l'amidon ; passée ensuite à travers un tamis du n° 220, comme je l'ai pré- cédemment indiqué (^), l'eau amylacée laisse à la surface de celui-ci les cellules déchirées de l'amande et les débris du germe et de l'enveloppe qui s'y trouvaient mélangés, débris que l'on peut ensuite évaluer soit par le dénombrement, soit par la pesée. » Abandonné alors au repos, le liquide laisse, du jour au lendemain, déposer tout l'amidon qu'il suffit ensuite d'essorer et de sécher à 5o° d'abord, puis à ioo^-iod". Pour rendre cet essorage plus rapide j'emploie de petites coupes en biscuit de faïence de S*^™ d'épaisseur sur i4<='" de diamètre qu'a bien voulu fabriquer, à ma demande, M. Boulenger, de Choisy-le-Roi, et qui peuvent, en quelques heures, absorber jusqu'à loo^"^ d'eau. » Pour achever alors l'analyse de la farine, il ne reste plus à y doser que les matières grasses et les matières minérales : pour le premier de ces dosages l'emploi de la benzine cristallisée me paraît préférable à l'emploi de (') Comptes rendus, t. CXXIII, p. 827. {") Comptes rendus, t. CXXI, p. 858. ( 882 ) l'éther; pour le second la fusibilité des phosphates que la farine contient rend nécessaire le recours à une calcinalion ménagée, suivie d'une reprise par l'eau et d'une nouvelle calcinalion du résidu charbonneux qui relient les cendres insolubles. » Sans m'étendre sur les détails pratiques des diverses opérations que je viens de décrire, j'indiquerai ci-dessous, pour les quatre blés qui, déjà, m'ont servi d'exemple, les résultats auxquels conduit l'emploi de la méthode d'analyse des blés que je propose. Blé de Bordeaux d'AIlkiich de Klandie de S'-Laud (Seinc-el-Oise). (Marne). ( Nord ). (Eure-et-Loir). Eau i5,42 14,92 i5,58 14,74 i Glucose. 0,21 0,16 0,20 0,09 Saccharose..... 0,86 1,20 1,70 0,98 iMat. azolées, diastases, elc. 1,10 1,02 1,02 1,28 Galactine, etc o,52 o,5q 0,78 o.qq Mal. minérales o,36 0,82 o,3o 0,22 Non dosé 0,07 » » » Total 3,12 3,29 4)Oo 3,56 [ Glulen 7,45 8,o4 8,32 8,i4 Matières \ Amidon 71,22 70,93 69,88 71,22 insolubles ■, Mat. grasses 1,07 0,84 1,12 0,96 dans l'eau. I Mal. minérales 0,20 0,29 o,4o o,4o I Cellules el débris o,23 o,25 0,22 o,23 Total 80,17 80,35 79t94 80,94 Total général 98)7 1 98,56 99,52 99,24 Inconnu el perte 1,29 i,44 o,48 0,76 Acidité exprimée en acide sulfurique. . . . 0,009 0,006 0,009 0,011 n glulenine 25 25 25 25 Rapport ''..,. ô- — ^ — gliadine 87 70 62 72 » Dans une prochaine Note, j'indiquerai la méthode que je crois devoir conseiller pour l'analyse des bas produits et issues qui représentent ~ du poids du blé, ainsi que les résultats pratiques auxquels cette méthode conduit. » ( 883 ) PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur l' immunité des gallinacés contre la tuberculose humaine; par MM. Lanxelongue et Achard. « On sait que les gallinacés jouissent de l'immunité, ou du moins d'un très haut degré d'immunité, contre la tuberculose humaine. C'est un fait que nous avons pu maintes fois vérifier en inoculant à des poules et à des pigeons soit des cultures, soit des produits tuberculeux (pus ou fragments d'organes) venant directement de l'homme ou ayant passé par l'organisme du cobaye ou du lapin. Chez les gallinacés, l'inoculation de bacilles de la tuberculose humaine donne lieu à la formation de masses caséeuses, qui s'enkystent et restent à l'état de lésion locale pendant un temps fort long (nous en avons trouvé après vingt-six mois), sans qu'il se développe par la suite de lésions tuberculeuses à distance, par voie de généralisation. Des lésions tout à fait semblables sont d'ailleurs produites lorsqu'on injecte des bacilles morts ; ceux-ci se laissent encore reconnaître à leur réaction colo- rante spéciale après six mois ; un grand nombre sont parfaitement libres, non englobés dans les phagocytes. » Cette similitude entre les lésions produites chez les oiseaux par les bacilles vivants et par les bacilles morts pourrait donner à penser que l'im- munité de ces oiseaux résulte de ce que les bacilles inoculés vivants sont tués par les humeurs. Or il n'en est rien. Les bacilles restent dans le corps des poules et des pigeons, non seulement vivants, mais virulents, pendant un temps assez long, et ce temps est à peu près le même pour les bacilles préservés de tout contact avec les humeurs de ces animaux. » Pour faire cette comparaison, nous avons introduit, sous la peau de poules et de pigeons, de petits tubes de verre contenant une parcelle de culture de bacilles ou d'organe tuberculeux, ou encore de matière caséeuse virulente. De ces tubes, les uns étaient scellés aux deux extrémités ou ob- turés hermétiquement avec un peu d'ouate et de paraffine; les autres res- taient ouverts, les ouvertures étant seulement garnies de quelques brins d'ouate pour empêcher l'issue de la matière tuberculeuse, sans mettre ob- stacle à l'imprégnation par les humeurs. En prélevant, à des intervalles plus ou moins longs, un tube fermé et un tube ouvert, et en inoculant leur contenu à des cobayes, nous avons pu constater que la durée de la viru- lence était sensiblement la même dans les tubes ouverts que dans les tubes fermés. Nos expériences ont porté sur soixante-quatre tubes, et la virulence a été essayée après un temps qui variait entre un mois et dix-huit mois. En C 884 ) général, la virulence avait disparu avant quatre-vingts jours, quelquefois même dès le cinquantième jour. Dans une expérience où les tubes étaient plus volumineux et renfermaient une quantité plus grande de culture tuber- culeuse, elle persistait au centième jour ; enfin, dans un cas, du pus ca- séeux s'est montré encore virulent après cent trente jours, mais il était devenu inactif après cent quatre-vingt-trois jours. » Nous avons comparé aussi ces résultats à ceux que fournit l'inoculation au cobaye des masses caséeuses développées chez la poule par les bacilles virulents, introduits sous la peau ou dans le péritoine. Ces bacilles se trouvent ainsi baigner directement dans les humeurs et en contact avec les tissus. Or, la virulence persiste encore dans ces conditions pendant plu- sieurs semaines; toutefois, nous ne l'avons pas vu survivre au delà de soixante-treize jours ('). » Cette longue persistance de la virulence du bacille tuberculeux d'ori- gine humaine dans le corps des Gallinacés n'est pas sans intérêt. Il y a lieu d'en tenir compte lorsqu'on veut apprécier les effets de l'inoculation de ce bacille aux Gallinacés : on peut, en effet, si l'on sacrifie ces animaux au bout de quelques semaines, trouver des lésions douées de virulence et inoculables au cobaye, sans être en droit de conclure que les oiseaux ont contracté la maladie, car, dans de telles lésions, les bacilles, bien loin d'être en voie de développement, peuvent être, au contraire, en voie de disparition (-). » D'autres faits permettent également de conclure que le sang des oi- seaux ne renferme pas de substance nuisible au bacille. Ainsi la tubercu- lose humaine végète bien sur la gélose glycérinée à laquelle on ajoute un peu de sang frais de poule. D'autre part, chez des cobayes tuberculisés, l'injection de sang de poule et de pigeon n'entrave ni ne retarde l'évolution de l'infection. C'est ce qu'ont fait déjà voir quelques expériences de M. Au- clair, et c'est au même résultat que nous ont conduits des recherches plus prolongées. (' ) L'âge et l'aclivité des cultures employées nous ont paru avoir une influence sur la durée de la virulence. (^) C'est une objection qu'on peut faire à la plupart des expériences qui ont été produites pour établir l'inoculabilité de la tuberculose humaine aux gallinacés. Tou- tefois, MM. Cadiot, Gilbert et Roger mentionnent, dans deux de leurs expériences, que les lésions ainsi développées chez les poules étaient douées de virulence après les très longs délais de cent quatorze et cent cinquante-ciuq jours à partir de la dernière inoculation {Soc. de Biologie, 7 décembre iSgS, p. 785). ( 885 ) '» Nous avons inoculé des cobayes avec une dilution faible de bacilles, afin de provoquer une tuberculose à marche lente. De ces cobayes, les uns ont servi de témoins; les autres, de poids sensiblement égal, ont reçu des injections répétées de sang de poule et de pigeon. Le sang de ces oiseaux était obtenu par décapitation, le caillot était broyé et exprimé dans un nouet avec les précautions d'asepsie aussi rigoureuses que possible, et le sérum fortement coloré que l'on recueillait était injecté à la dose de i" à 4"^ par chaque cobaye. Les injections provoquaient seulement une légère élévation thermique (quelques dixièmes de degré). Elles ont été répétées environ tous les dix jours pendant quatre mois et certains cobayes ont reçu pendant ce temps jusqu'à /jS'*^ de sérum. » Or ces injections n'ont paru exercer aucune influence sur la marche de la tuberculose des cobayes. » Nous avons encore expérimenté le sang de poules et de pigeons, qui avaient subi au préalable, depuis plusieurs semaines, une série d'inocu- lations de tuberculose humaine. Ce sang ne s'est pas montré plus efficace que celui des oiseaux non inoculés. » Ainsi le sang des gallinacées ne possède pas de substance immunisante pour le cobaye, et il n'en acquiert pas non plus sous l'influence de l'inocu- lation de la tuberculose humaine à laquelle ils résistent. » En somme, l'immunité des gallinacées semble résulter seulement de ce que, dans la grande majorité des cas, le bacille de la tuberculose hu- maine ne se multiplie pas dans leur organisme, il paraît avoir perdu sa fonction génératrice, bien qu'il y garde sa vitalité et sa virulence pendant des semaines et quelquefois des mois. Mais cette immunité n'est jamais qu'une immunité partielle, car les gallinacées, les poules plus encore que les pigeons, sont sensibles à l'action nécrosante des substances contenues dans le corps des bacilles. » CHIMIE. - Influence de la surfusion sur le point de congélnlion des dissolutions de chlorure de sodium et d'alcool. Note de M. F. -M. Raoult. « Pour calculer exactement le coefficient d'abaissement du point de con- gélation d'une dissolution, il faudrait diviser cet abaissement par la con- centration de la partie de cette dissolution qui est encore liquide, au moment où l'on fait la mesure. Faute de connaître exactement cette con- centration, on la remplace ordinairement, dans le calcul, par celle de la ( 886 ) dissolution primitive, qui est nécessairement moindre. On obtient ainsi des coefficients d'abaissement et, par suite, des abaissements moléculaires trop forts, et d'autant plus erronés que la proportion de glace formée est plus grande. » J'ai donne, il y a longtemps (Hevue scientijiqtie du 29 mars 1886, p. G83), l'expression mathématique de la relation qui doit exister entre l'abaissement correct et l'abaissement observé dans les dissolutions aqueuses, et j'ai montré qu'avec quelques précautions, l'erreur due à la siirfusion peut facilement être rendue inférieure à 0°, 01 . Cette petite erreur peut, sans inconvénient, être négligée dans la pratique; mais il n'en est plus de même dans les recherches théoriques, car celles-ci exigent aujour- d'hui une approximation de 0°, oof, au moins. I) L'expression, que j'ai donnée, peut être mise sous la forme suivante : (a) C = C'(i-KS), dans laquelle C est l'abaissement correct, C l'abaissement observé, S la surfusion et K un coefficient qui reste constant, tant que l'instrument et la méthode suivie restent les mômes. » Il en résulte que, pour une môme surfusion, un même instrument et un même mode opératoire, le rapport ^7 est constant, et que l'erreur due à la surfusion est sans influence sur la signification des résultats. J'ai cru, jusqu'à présent, qu'il en était réellement ainsi, et tous les auteurs l'ont pensé avec moi. Cela n'était pourtant pas exact : j'en ai eu la preuve dans une série d'expériences très précises, que j'ai exécutées spécialement en vue de décider la question. » Ces expériences ont porté sur des dissolutions aqueuses de chlorure de sodium et d'alcool. Elles ont été faites avec le cryoscope à éther et à agitateur rotatif, que j'ai décrit antérieurement (^Comptes rendus du 8 fé- vrier 1892 et du 28 septembre 1896). Elles ont été conduites suivant la méthode et avec toutes les précautions que j'ai indiquées récemment : en particulier, les températures convergentes ont été fixées aux points de congélation; le thermomètre a été conservé à zéro, pendant toute la pé- riode des observations; chaque détermination du point de congélation d'une dissolution a été immédiatement précédée et suivie de deux déter- minations semblables faites sur l'eau [Comptes rendus du 20 avril 1897). » Il s'agissait, tout d'abord, de prochiire des surfusions de grand<'urs ( 887 ) déterminées et rie mesurer exactement les points de congélation corres- pondants. Voici comment j'y suis parvenu : » L'éprouvette cryoscopique, chargée de I25" de liquide et préalable- ment refroidie vers zéro, est introduite dans le moufle du réfrigérant, préa- lablement refroidi vers — lo". Le thermomètre-agitateur, le bouchon, les enveloppes protectrices sont mis en place, et le thermomètre-agitateur est mis en mouvement à raison de cinq tours par seconde. La température du liquide cryoscopé s'abaisse rapidement. Quand la surfusion a atteint îi peu près la grandeur désirée, on réchauffe le bain d'éther et, jusqu'à la fin de l'expérience, on le maintient à o°,i au-dessous de la température de con- gélation du liquide contenu dans l'éprouvette cryoscopique. Dans ces con- ditions, comme l'ont appris des expériences préalables, la température convergente se confond avec le point de congélation. On laisse écouler un temps suffisant pour que les parois des vases de verre aient pris la tempé- rature des liquides qu'ils renferment, puis on note la température de l'éprouvette cryoscopique et, en même temps, on provoque la congéla- tion. Le thermomètre remonte aussitôt et, après quelques oscillations à peine perceptibles, se fixe en un point où il reste stationnaire. Ce point est la température de congélation qui correspond à la surfusion produite S. » Il me reste à dire comment, avec ces données, je trouve l'abaisse- ment correct, c'est-à-dire celui qui correspondrait au cas fictif où la sur- fusion serait nulle, et où la concentration ne serait pas altérée par la for- mation de la glace. Voici comment je procède : » Je détermine exactement l'abaissement du point de congélation d'une dissolution en produisant successivement des surfusions voisines de o°,5, de 1°, de i°,5, toutes choses égales d'ailleurs, en opérant chaque fois sur un échantillon nouveau du même liquide. J'inscris les résultats sur un pa- pier quadrillé, en portant les surfusions S en abscisses et les abaissements du point de congélation observés C en ordonnées. Je constate qu'ils sont sensiblement en ligne droite : ce qui prouve que l'écart est proportionnel à la surfusion. Je prolonge cette droite jusqu'à l'axe des ordonnées, et l'ordonnée du point d'intersection est l'abaissement C du point de congé- lation de la dissolution, pour une surfusion nulle. » A l'aide de ces données expérimentales, il est possible de calculer la quantité R qui figure dans la formule (a), c'est-à-dire l'erreur relative, produite par une surfusion de i", sur l'abaissement du point de congéla- tion d'une dissolution de concentration déterminée. c. R., 1897, I" Semeslie. (T. CWIV, N° 17.) I 'O ( 888 ) » On a, en effet, K = C'-C es ' expression dans laquelle C, C et S sont connus. » Le Tableau ci-après résume les résultats que j'ai obtenus avec les dis- solutions aqueuses de chlorure de sodium et d'alcool. M. K. iNalurc Poids du c. Abaissement Abaissement moléculaire Erreur relative de du corps dissous correct, correct, surfusion corps dissous. dans loos' d'eau. pour S = 0°. pour S = 0". pour S = i*". 1 5,85o 0 3,4287 34,23 0,0084 Chlorure de sodium. ] (l'oids moléculaire, { M = 58, 5.) ,.. j 2,859 1 ,4oo 0,690 0,341 1,6754 0,8211 0,4077 0,2073 34,28 34, 3i 34,56 35,56 0,0101 o,oi35 o,oi65 0,0191 \ 0,176 0, 1098 36,43 0,0234 ( 5,oi4 ' .9900 18,26 0,0127 Alcool. (Poids molé- 2,4l8 1 1,195 0,9645 0,4760 18,34 18,32 o,oi4o 0,0159 culaire, M = 46.).. 0,595 0,2367 18,29 0,0180 o,3oi 0 , 1 207 18,34 0,0243 0, i5i 0 , 0600 18,28 0,0252 » Ces résultats conduisent aux conclusions suivantes : » Contrairement à l'opinion générale, V erreur relative R n'est pas indé- pendante de la concentration; elle peut varier du simple au double, à me- sure que la dilution devient plus grande; elle peut atteindre 2,5 pour loo de l'abaissement observé, quand S = i". La correction habituelle, calculée d'après la formule (a), en admettant K = o,oi2:), est donc insuffisante, surtout pour les dissolutions très étendues. L'erreur commise a pour effet d'altérer la courbe des abaissements moléculaires et de la relever sensi- blement à l'origine. » Les abaissements moléculaires corrects, correspondant à S = o", va- rient avec la concentration d'une manière très différente pour le chlorure de sodium et pour l'alcool. » Pour le CHLORURE DE SODIUM, Ics abaissements moléculaires corrects subissent un accroissement rapide, quand la dilution devient très grande, et ils temlent vers la limite 37,4 coniormémeut ii la théorie de l'ionisation ( 889 ) de M. Arrhénius. J'avais déjà constaté ce résultat (^Comptes rendus du 28 septembre 1896). » Pour les dissolutions d'ALCooL, les abaissements moléculaires corrects restent constamment égaux à i8,3; ils ont donc une valeur constante et indépendante de la dilution. Ce fait important, qui est également conforme aux prévisions de M. Arrhénius, n'avait pas encore été démontré d'une manière aussi nette. » PALÉONTOLOGIE. — Monographie des Carnassiers fossiles quaternaires de l'Algérie; par M. A. Pomel. « Je suis beaucoup moins riche en documents que pour les mono- graphies précédentes; mais ces documents ne manquent pas d'intérêt et ils se rapportent à des espèces assez nombreuses. » I^e genre Ursus est étranger actuellement à la faune algérienne. Il y a longtemps que Milne-Edwards avait signalé la présence probable de ce genre, à l'époque quaternaire, au voisinage d'Oran. Plus récemment Bour- guignat faisait connaître ceux de la caverne du Djebel Taja; puis Bourjot en constatait la présence dans les grottes des environs d'Alger. Enfin, c'est au même lieu que j'ai trouvé la magnifique pièce figurée, qui indique certaines analogies avec les Uelaritos par la persistance de ses avant- molaires. Bourguignat, suivant son habitude, a trop multiplié les espèces, que je crois pouvoir réduire à une seule : Ursus libycus. » Le genre Hyène est représenté par Vllyœna spelœa, quii'paraît être la même que celle des cavernes d'Europe. Elle a été trouvée au même lieu que des dents de Hyccna vulgaris, incontestable, ce que démontre aussi une portion considérable de crâne. C'est la première fois que l'on constate la présence de ces deux espèces dans les mêmes gisements. » Le Felis spelœa paraît être réellement représenté dans les grottes de l'oued Cham par des dents qui laissent peu de doutes; mais le fait est moins certain pour des débris du Pléistocène de Sétif, qui restent douteux. )) Il en est du même de Felis antiqua Goldf., indiqué dans les grottes des environs d'Oran, d'après des os paraissant avoir été malades. » Un Berpestes a été trouvé dans la grotte de Pointe-Pescade ; sa déter- mination est douteuse comme espèce. » Un Zorille ne laisse aucun doute; mais il a été trouvé dans des sables dans lesquels il peut avoir creusé son terrier et où il serait mort (Terrefine trouvé en compagnie d'espèces fossiles). ( »9o ) » Le Chacal, Canis aitreits , se rencontre aux environs d'Alger, avec V Antilope Mapasii; il ne paraît pas différer du Chacal actuel. » r>c Chien domestique, Canis familiaris, bien caractérisé par l'ampleur du canal postérieur des narines, est représenté par plusieurs races dont j'ai donné des dessins, mais que je n'ai pu dénommer, ni rapprocher des races actuelles, étant privé de documents de comparaison. Les dessins rupestrcs montrent des Chiens à queue redressée en ti'ompette, qui ne laissent aucun doute à cet égard ; ils ont aussi les oreilles dressées, ce qui est un signe d'atavisme, et l'on peut juger, par la posture de quelques-uns de ces dessins, que ces animaux ont été plus que des commensaux et de vrais domestiques. » IVOMINATIOIVS. L'Académie procède, par la voi(> du scrutin, à la formation d'une liste de deux candidats qui doivent être présentés à M. le Ministre de l'Instruc- tion publique, pour la place laissée vacante au Bureau des Longitudes par le décès de M. Fizeaii. Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du premier candi- dat, le nombre des votants étant 46, M. Bassot obtient 4 2 suffrages M. Lippmann » 3 :> M. Grandidier » 1 )> Au second tour de scrutin, destiné à la désignation du second candidat, le nombre des votants étant /|3, M. Lippmann obtient 42 suffrages M. Callandreau » 1 » En conséquence, la liste présentée par l'Académie à M. le Ministre de l'Instruction publique sera composée comme il suit : En première ligne M. Bassot. En seconde ligne M. Lippmasn. ( Sgi ) 3IEM0IRES PRESENTES. M. N. Ursalovitch adresse, de Niche (Serbie), deux Mémoires relatifs il un procédé pour la détermination rapide des distances, (Commissaires : MM. Faye, Bassot.) M. Chantron adresse un « Essai de théorie de l'aviation ». (Renvoi à la Commission des aérostats.) CORRESPONDANCE. M. RouQUET DE LA Grye, en présentant à l'Académie les Caries de la Corse, faites sous la direction de MM. Bail et Bouillet, s'exprime comme il suit : « Les Cartes de la Corse, que je mets sur le Bureau de l'Académie, comprennent douze Cartes particulières et six plans. » Sur ce chiffre de dix-huit, huit ont été levés sous la direction de M. Hatt, les dix autres sous les directions successives de MM. Hatt et Bouillet. » M. Hatt s'était réservé en particulier la triangulation de toute l'île, ainsi que les observations astronomiques, nécessaires pour la détermi- nation d'un point de départ qui a été un signal sur le monte Rotondo. » Cette triangulation a été appuyée sur une base, dont la mesure a été l'objet d'une Communication à l'Académie. Il résulte des observations astronomiques que, à l'île Rousse, par le fait de l'attraction des montagnes, on a une déviation de la verticale de 20", 5 vers le Sud, et à Ajaccio une déviation de 7", 2 vers le Nord. )) Les Cartes particulières sont à l'échelle de Sg""" pour i' de longitude; mais sur la côte Est, où il n'existe ni refuge, ni danger pour la navigation, on a employé une échelle quatre fois moindre. » ( 892 ) PHYSIQUE. — Sur les propriétés électriques des radiations émises par les corps sous Vinjluence de la lumière. Note de M. Gustave Le Box, présentée par M. d'Arsonval. « Avant d'aborder l'étude des propriétés électriques des radiations pro- duites par les corps sous l'influence de la lumière, auxquelles il est fait allusion dans ma dernière Note, je répondrai aux objections faites à mes précédentes expériences. » La principale réside dans la transparence optique que posséderait rébonite. Celle objection disparaît absolument devant les expériences suivantes, notamment la pre- mière, vérifiée par M. le professeur d'Arsonval et que je n'avais pas indiquée parce qu'elle exige un matériel que ne possèdent pas tous les laboratoires. Au lieu d'ébo- nite de 5 à 7 dixièmes de millimètre d'épaisseur, prenons un disque d'ébonile de 2""" à 3""" d'épaisseur. Sur sa face antérieure, regardant la lumière, collons une étoile métallique. Sous sa face postérieure, plaçons une pellicule sensible (marque Garl)utl) dont noiix ne voilerons que la moitié. Si l'on expose ce système au soleil, le dépla- cement des ombres, par suite de la marche du soleil, empêchera la formation d'une image régulière (et c'est pourquoi je n'avais parlé que de lames minces, avec lesquelles cet inconvénient n'existe pas); mais si l'on immobilise les rayons solaires au moyen d'un héliostat, on obtiendra, en moins d'une heure, une excellente image de l'étoile sous la partie voilée et aucune trace d'action sous la partie non voilée. Le fait que la partie non voilée n'est pas impressionnée jirouve que l'ébonile a opposé un obstacle absolu au passage des rayons lumineux ordinaires ('). Il est évident, d'ailleurs, que, pour de telles épaisseurs, l'opacité ne saurait être contestée. » On peut, comme je l'avais indiqué, remplacer l'ébonile par un corps opaque quel- conque, toi qu'une feuille de métal ; on peut également comparer l'action de Télionite à celle d'un métal, en creusant dans l'ébonile un rectangle ([u'on obture avec une feuille de mêlai; mais, pour que ces expériences réussissent, il faut une pose très juste, et c'est pourquoi je n'ai pas voulu en parler tout d'abord. » On peut enfin remplacer la plaque sensible par une plaque phosphorescente de sulfure de zinc exposée une seconde à la lumière. Si l'on pose sur celte plaque une étoile métallique collée sur une feuille d'ébonile de 2""" à 3""" d'épaisseur, on obtient en dix secondes, au soleil, une image de l'étoile très visible dans l'obscurité. L'expé- rience peut être rendue plus frappante, en mettant dans une boîte d'ébonile hcrméli- queraent close les objets. On aura leur image sous la plaque phosphorescente appli- quée sous la boîte. J'ai répété celte expérience devant M. le professeur d'Arsonval. )) Pour montrer que, dans l'expérience photographique relalée plus haut, l'étoile (') C'est précisément par celle méthode que j'avais déterminé l'épaisseur minima à donner à l'ébonile, pour mettre mes expériences à la portée de simples photographes. Si ces photographes ont trouvé leur ébonile transparente, c'est qu'elle était dépolie et pleine de trous, ce qui arrive quelquefois. ( 893 ) métallique n'agit nulleraent par son opacité, il n'y a qu'à la remplacer par une étoile faite avec des corps optiquement transparents convenablement choisis. Le mica et le quartz sous une épaisseur de o™™, 5, ou simplement certaines qualités de papier à cal- quer transparent, jouissent de propriétés identiques à celles de l'étoile métallique et donnent comme elle une image sur la plaque sensible voilée. Pour que l'expérience réussisse bien, il faut que la pose soit très juste, ni trop courte, ni surtout trop longue. Elle peut se faire en une demi-heure à une heure avec une lampe à j)étrole. » Dans une prochaine Note, je montrerai que les radiations ayant traversé les corps opaques n'ont plus les propriétés de la lumière. » J'arrive maintenant à l'action sur l'électroscope des radiations émises par les corps frappés par la lumière. Cette action se constate par plusieurs procédés, donnant d'ailleurs des résultats analogues : i" on peut placer le corps à étudier sur une substance isolante, telle qu'un bloc de paraffine, et le relier par un fil au bouton de l'électroscope; 2° on peut mettre le corps à étudier dans une fente pratiquée dans le bouton de l'électroscope et l'y maintenir par une vis de pression; 3" on peut, plus simplement, remplacer le bouton de l'électroscope par un disque de cuivre (corps peu sensible à la lumière) et poser sur ce disque les corps à étudier; 4° on peut enfin, sans établir aucune communication entre le corps et l'électroscope, diriger les radiations engendrées par ce corps sur le bouton de l'électroscope, en le plaçant à iS*^" ou ao*^" de ce dernier. )) Les expériences suivantes ont été faites en réduisant le corps à ob- server en lames carrées, ayant lo*^™ de côté sur i™"" d'épaisseur. Dans chaque expérience, l'instrument a toujours été porté au même potentiel et on a pris pour unité le temps nécessaire pour obtenir une chute des feuilles de 10° de chaque côté de la verticale, soit un écartement angulaire de 20°. » Le procédé d'observation étant ainsi constitué, on constate que tous les corps frappés par la lumière provoquent la déperdition électrique, négative et positive. La déperdition est beaucoup plus rapide si la charge de l'électroscope est négative; mais, pour un grand nombre de corps, le sens de la charge est indifférent. » La rapidité de la décharge est très variable suivant les corps, comme le montrent les chiffres suivants, qui indiquent le temps nécessaire pour ob- tenir à l'ombre une chute de 10° avec des corps ayant subi (seulement quand ce sont des métaux) le nettoyage spécial dont il est parlé plus loin et qui joue un rôle fondamental : zinc amalgamé depuis quelques minutes, une seconde; zinc ordinaire et aluminium, cinq à dix secondes; élain, nickel, antimoine, fer, verre dépoli, ébonite (non frottée) carton blanc, paraffine, vingt à quarante minutes; cuivre, cobalt, mercure, or, platine, argent, cinquante à soixante-dix minutes. Four le cobalt, l'argent, le platine, le ( «9'« ) mercure, le sens de la charge est à piui près indifférent. I*onr le zinc pnr ou anialganié el raluminium, la dccliarge est coiisiilérablement plus rapide si l'électroscope a reçu une charge négative, sauf si l'on se sert de ces mé- taux comme d'un miroir placé à petite distance de l'électroscope, suivant la méthode exposée plus haut. La charge des feinlles doit alors être positive. » Ces radiations, engendrées par l'aclion de la lumière, semblent s'em- magasiner à la surface des corps. Elles conservent, en effet, pendant un temps, variable suivant ces corps, la propriété de décharger l'électroscope dans l'obscurité (i" à 2" par heure). » Si l'on étudie les influences qui font varier chez un même corps la propriété de décharger l'électroscope, on voit que celte propriété varie considérablement, au moins pour les métaux, suivant l'état de leur surface. Prenons une plaque de zinc propre comme aspect, mais nettoyée depuis longtemps, la décharge qu'elle produira sera insignifiante. Frottons-la énergiquement avec un morceau de papier à l'émeri imbibé de térében- thine, puis avec un morceau de papier à l'émeri sec, puis enfin avec une peau de chamois neuve saupoudrée avec une pincée de rouge d'Angleterre. La plaque ainsi nettoyée produira, avec le zinc et l'aluminium, une chute des feuilles de 10" en moins de dix secondes à l'ombre. Des variations de même ordre, sous l'influence du nettoyage, s'observent pour tous les métaux. L'expérience montre que le poli du métal ne joue absolument aucun rôle. » La propriété que possèdent tous les corps en général, et surtout les métaux, d'émettre sous l'influence de la lumière des radiations capables do décharger l'électroscope s'affaiblit pour ainsi dire à vue d'œil à mesure qu'on s'éloigne du moment de nettoyage. Aussi cette opération a-t-elle besoin d'être renouvelée fréquemment. Une plaque de zinc qui donne en dix secondes une décharge de 10" donnera au bout d'une heure une dé- charge 120 fois plus lente. » Les causes les plus légères : l'action momentanée de la chaleur ou d'un courant électrique, l'immersion momentanée dans un bain d'alcool suivie d'un séchage par simple évaporation, ralentissent considérablement le phénomène. Il est ralenti encore (10" de décharge en cinquante-trois minutes au lieu de dix secondes, c'est-à-dire plus de 3oo fois moindre) si l'on pose une feuille de verre incolore sur le métal exposé à la lumière. I>a i)lupart des lumières monochromatiques agissent comme la lumière ordinaire. M 11 semblerait qu'on puisse conclure de ce qui précède, que tous les corps possèdent, au moins au point de vue de leur action sur l'électroscope, des (895 ) propriétés du même ordre que celles manifestées par l'uranium à un degré éminent, ainsi que l'a démontré M. Becquerel. Les propriétés de l'uranium ne seraient donc qu'un cas particulier d'une loi très générale. » PHYSIQUE. — La thermoluminescence provoquée par les rayons de M. Rôntgen et les rayons de M. Becquerel. Note de M. J.-J. Iîorg.man, présentée par M. Lippmann. « Les Annales de Wiedemann (t. LX, p. 209; 1897) contiennent la description d'expériences très intéressantes, faites par M. Hoffmann, sur la thermoluminescence sous l'action des étincelles électriques provenant d'une machine électrique de Toepler. M. Hoffmann et M. le professeur E. Wiedemann attribuent la cause de l'excitation de la thormoluminescence (dans les conditions de leurs expériences) à l'action de certains rayons qui naissent ilans les étincelles jaillissant entre deux électrodes, et que M. E. Wiedemann a nommés rayons de décharge. » Le travail de M. Hoffmann contient des recherches sur la nature de ces rayons. Désirant reproduire les effets observés par M. Hoffmann, j'tii chargé un des étudiants de l'Université, M. Soumguine, de répéter ces expériences; je lui proposai aussi de rechercher si la thermoluminescence ne serait pas provoquée également par les rayons Runlgen et les rayons provenant des sels d'uranium (rayons de M. Becquerel). » On prenait, d'après Hoffmann, un mélange de CaSO' H- 5°/„MnSO* bien calcinés. La masse ne donnait pas de phosphorescence, même après une exposition assez prolongée à la lumière d'une lampe à arc. Dans ces conditions, elle ne donnait non plus des signes de thermoluminescence; mais la ihermoluminescence apparaissait très vive sous l'action des rayons de décharge, provenant d'une machine électrique de Voss. )) Nous n'avons pu, pas plus que M. Hoffmann, observer une influence de la substance des électrodes entre lesquelles jaillissait l'étincelle. Cœteris parihus, l'intensité de la thermoluminescence était la même avec des élec- trodes en laiton, nickel et cadmium. Les rayons Rôntgen provoquaient une tliermoluminescence très vive. » Dans ces expériences, la masse CaSO' 4- 5 "/o Ain SO' était enveloppée d'une double boîte en aluminium, tellement que les rayons Rôntgen, qui venaient d'un lube-focus, devaient traverser deux feuilles d'aluminium de 5™™ d'épaisseur chacune. Le sulfate double d'uranyle et de potassium, C. R., 1897, 1" Semestre. (T. CXXIV, N° 17.) > I" ( 896 ) soumis à l'action des rayons ultraviolets, était placé pendant quelques heures en regard du mélange CaSO* 4- 5 "/o ÎMnSO* ; le sel d'urane couvrait un verre de montre auquel il adhérait fortement; ce verre étant posé, le sel en dessous, au-dessus d'une petite boîte en laiton contenant la masse CaSO' + 5 "/„ MnSO'), y provoquait une thermoluminesccnco. Quand l'action du sulfate double d'uranyle et de potassium était prolongée pen- dant six jours, la ihermoluminescence devenait assez vive. » Il en ressortquela thermoluminescence de la masse CaSO* + 5»/„MnS0^ est proioquc'e non seulement par les rayons de décharge . mais aussi par les rayons de M. Runtgen et par les rayons provenant des sels d'uranium {rayons de M. Becquerel). » CHIMIE MINÉRALE. — Sur le biphosphure d'argent. Note de M. A. Grangeh, présentée par M. Troost. « C'est à Pelletier (') que sont dues les premières études du phosphure d'argent; il constata que, si le phosphore projeté sur de l'argent chauffé au rouge était absorbé par le métal, pendant le refroidissement il se pro- duisait un dégagement de vapeur de phosphore indiquant qu'une partie, au moins, de ce métalloïde se séparait de la masse. Plus tard Schr6tter(-), dans son IMémoire sur les combinaisons du phosphore avec les métaux, signala un sesquiphosphure d'argent qui jusqu'ici n'avait pas été reproduit. Enfin, il y a quelques années, MM. Haulefcuille et Perrev ('), à la suite de leurs recherches sur le rochage de l'argent dans la vapeur de phos- phore, ont établi les lois du phénomène et montré que si l'argent absorbait rapidement la vapeur de phosphore, à la température de son ramollisse- ment, l'action se continuait pendant la fusion et le métal abandonnait, en se solidifiant, la totalité du phosphore combiné. » Il était intéressant de chercher à préparer à nouveau le phosphure décrit par Schrotter, car étant donnés les échecs réitérés de tous les expé- rimentateurs ayant essayé d'obtenir un phosphure d'argent, l'existence de ce corps commençait à être mise en doute, malgré les assertions du chi- miste viennois. (') Pelletier, Annalex de Physique et de Cliimie, 1" série, l. I el V. (*) Sitzungsbericlite der Wiener A/cademie; 1849. (■') Comptes rendus, t. \C\ III, \\. i3-8. ( 897 ) » Du travail de MM. Hautefeuille et Perrey on peut déduire que, si l'argent se combine directement au phosphore, la réaction ne peut pas s'effectuer à température très élevée, puisque le rochage de l'argent dans la vapeur de phosphore détruit la combinaison. J'ai pensé alors qu'en chauffant dans la vapeur de phosphore de l'argent divisé, il serait possible d'obtenir la combinaison des deux éléments, en ayant soin d'opérer à une température inférieure à celle où le rochage peut se produire; l'expérience a confirmé mes prévisions. » J'ai maintenu à 4oo°, dans un courant de vapeur de phosphore, de l'argent réduit par le sucre, et j'ai vu le métal perdre son éclat et se transformer en une matière grise et cassante dont l'examen microscopique révèle l'éclat métallique et la structure cris- talline. En ])rolongeant l'aclion et en ayant soin de refroidir brusquement, quand l'atmosphère de l'appareil est encore pleine de vapeur de phosphore, j'ai pu obtenir un phosphure de composition constante et définie. Comme le phosphure d'or, ce corps est facilement décomposable; il peut être totalement détruit si on le chauffe dans un courant de gaz inerte, à la température même de sa production. A Soo", il n'y a plus de réaction. » L'argent, comme l'or, présente donc cette particularité d'absorber le phosphore vers 4oo°, de l'abandonner vers 5oo°, puis de le retenir à nou- veau vers 900". » Le phosphure d'argentainsi préparé est un biphosphure ( ' ) ; il diffère donc par sa composition du sesquiphosphure de Schrotter; je dois faire remarquer toutefois, comme je l'ai fait pour l'or (-), que les analyses de ce chimiste sont très discutables. » Le biphosphure d'argent est soluble dans l'acide azotique; il est attaqué par le chlore, le brome el l'eau régale. » J'avais pensé à utiliser, pour la préparation du phosphure d'argent, deux réactions auxquelles j'ai souvent eu recours dans mes recherches sur les phosphures métalliques : l'action du trichlorure de phosphore sur le métal ou l'action du phosphore sur le chlorure correspondant. » La première méthode ne m'a donné aucun résultat satisfaisant, car l'argent n'est attaqué par le chlorure phosphoreux qu'à une température (') L'analyse a donné : . Calculé pour AgP'. Trouve. Argent 63,53 64,02 Phosphore 36,47 35, 60 (■') Comptes rendus, t. CXXIV, p. 49^- ( «98 ) oîi le phospliure d'iirgent ne peut j)his se former : aussi ai-je uniquement obtenu du phosphore et du chlorure d'argent. J'ai signalé en étudiant l'action du |)hos|)horc sur quelques chlorures métalliques, qu'au rouge sombre il se formait iuii(|uemeut de l'argent mélallique et du trichlorure de phosphore. J'ai recommencé l'expérience à 3oo° et j'ai constaté que la transfornialiou du chlorure d'argent ne s'effectuait qu'imparfaitement. A /joo", la Iransformaliou est au contraire facile et complète, il se |)roduit du biphosphure d'argent. » CHIMIE ORGANiQl'l",. — Sur la iiitrosornéthyldiphcnylamine. Note de M. Cil. Ci.oËz, présentée par M. E. Grimaux. « Lorsque l'on traite une solution acide de diméthylaniline par le nitrite de sodium, on obtient la nitrosodiméthylaniline Az-CH^ \C"H'AzO dans laquelle le groupe AzO se trouve en position para par rapport à l'azote central. M La production si facile de ce corps permettait de supposer qu'avec la méthvldiphénylamine /CW Az-C"H^ on pourrait arriver à obtenir un dérivé dinitrosé, chacun des groupes C"H' se transformant en CH'AzO; cependant, il n'en est rien. Lorsque Ton traite une solution acide de méthvltliphénylamine par la quantité de nilritc de sodium nécessaire pour obtenir le dérivé dinitrosé, on observe, aussitôt qu'on a versé la moitié du nitrite, un abondant dégagement de va- peurs nitreuses, et l'on n'obtient, en solution, qu'un dérivé mononitrosé. Toutes les tentatives faites pour jjréparer le dérivé dinitrosé ont échoué sans que l'on puisse, théoriquement, s'exjjliquer pourquoi les deux radi- caux C IF ne se nitrosent pas simultanément, puisqu'ils sont identiques en tous points. )) Pour obtenir un bon rendement en nitrosométhvldiphénylamine, il faut emplover certaines précautions, nécessitées surtout par ce fait que la ( «99 ) mélhvlcliphénylamiiie est une base très faible, dont le chlorhydrate se dis- socie aisément par l'eau. Il est absolument indispensable d'opérer en pré- sence d'acide chlorhydrique concentré, et de refroidir énergiquement les solutions, pour éviter tout dégagement de vapeurs nitreuses. » On dissout, daas un vase cylindrique, 4os' de niélbvldiphénylaniine distillant de 28/1° à 287° dans 200?'' d'acide chlorhydrique (D = i,i65 à 17°); on refroidit celte solu- tion à — 10° et Ton ajoute goutte à goutte une solution de i55'', 2 d'azotite de sodium dans 70s'' d'eau. La température ne doit pas s'élever au-dessus de — 5°. Le liquide se colore peu à peu, et prend une teinte rouge semblable à celle du brome, quand on a ajouté les dernières portions de nitrite. Si l'opération a été bien menée, le liquide doit se remplir de petits cristaux, dont on peut hâter la formation soit par l'addition d'un germe provenant d'une opération antérieure, soit en frottant les parois du vase avec une lige de verre. » On essore ces cristaux à la trompe et on les comprime énergiquement : ils con- stituent le chlorhydrate de nitrosométhyldiphénylamine AzO.C«lP— AzlICl. CH'/ » Pour préparer la base, on dissout ces cristaux dans l'eau, on filtre sur un papier mouillé pour séparer une petite quantité de résine, et l'on précipite par le carbonate de sodium. » Si la précipitation se fait à basse température, on obtient de suite des flocons colorés en vert; mais, si la température s'élève, il se forme un liquide buileux presque noir, qui se solidifie, en général, au bout de quelque temps. Le corps purifié par cristallisation dans l'alcool méthylique se pré- sente sous forme de lamelles d'un beau vert éclatant, fusibles à 4i° et possédant bien la composition de la mononilrosométhyldiphénylamine. I. Matière. 0,22.5 Azote. 26'='-, 1 H = 751,8 t — ii IL Matière. 0,261 Azote. 3i-,6 H = 748,9 f = i4 .V/.ole trouvé Azote calculé pour le dérive pour le dérivé T. ' II. moi lonitrosé. dinitrosc. 13,67 '4,02 I 3,52 17,42 » Ce corps est très stable : j'en garde un échantillon, préparé depuis cinq ans environ, qui n'a pas subi d'altératiou sensible. Le chlorhydrate, au contraire, ne peut se conserver au delà de quelques heures, mais il est très facile de l'obtenir en solution, en traitant un poids connu de la base par ( 900 ) une quantité calculée d'acide chlorhydriquc. On peut s'en servir pour pré- parer des matières colorantes intéressantes : ainsi, avec le diméthylméta- amidophénol, on obtient un beau bleu, analogue au bleu Capri et se fixant très bien sur coton mordancé au tannin; mais, tandis que le bleu Capri ne prend naissance qu'en solution alcoolique, le nouveau bleu se forme non seulement en solution alcoolique, mais encore en solution acé- tique; ce caractère le distingue absolument du bleu Capri. On l'en distingue encore par ce fait, qu'on peut le sulfoner et obtenir une couleur se fixant bien sur laine. » En traitant 2 parties de nitrosomcthvldiphénylamine par 3 parties d'a- cide gallique, on obtient un produit soluble dans le carbonate de sodium, et teignant la laine et la soie en violet bleu, dont la teinte se rapproche de celle de la gallocyanine. Ce corps teint également le coton sur mordants métalliques ou sur tannin : les couleurs obtenues sont, en général, plus rouges que les couleurs données par la gallocyanine. » Dérivé sulfoité de la inélliyldiphéiiylamine. — La niéthyldiphénylamine se sul- fone assez difficilemenl par l'acide sulturique fumant; on oljlient, au contraire, très facilement un dérivé sulfoné en chauffant au bain d'huile à 160°, pendant une dizaine d'heures, un mélange de iSàS"' de base récemment distillée et de 1006'' d'acide sulfu- rique ordinaire. On arrête l'opération lorsqu'une prise d'essai se dissout intégrale- ment dans une lessive alcaline. On sature alors le produit de la réaction par une solu- tion de soude étendue à yj-, on filtre sur un papier mouillé .et l'on évapore. Le résidu est épuisé par l'alcool bouillant, et ce liquide, évaporé, abandonne une masse cristal- line, souvent très colorée, qui constitue le sel de sodium d'un acide monosulfoné de la méthjldiphénjlamine. Analyses du sel desséché à 100°. L Matière o,56o SO'Na"- o,i484 II. Matière o,5i54 SO'*Na^ 0,1 aSa Calculé pour Na trouvé /CH' I. II. \C'Ii*SO'Na 8,00 7,86 8,07 » Ce sel de sodium est très soluble dans l'alcool et dans l'eau, d'où il cristallise en petits grains formés d'aiguilles microscopiques. 11 est assez stable et cependant, à la longue, il s'oxyde et se colore en bleu. » H n'a pas été possible d'obtenir à l'état de pureté l'acide contenu dans ce sel. Cet acide est très soluble dans l'alcool et dans l'eau, très peu ( 901 ) soluble, au contraire, dans les solutions même assez étendues d'acide chlor- hydrique, qui précipitent une masse gommeuse altérable à l'air et que je n'ai pu faire cristalliser. » Si l'on traite un mélange équimoléculaire de sel de sodium et de ni- trite de sodium par l'acide chlorhydrique en quantité calculée, on obtient un dérivé nitrosé précipitable par le sel. Ce dérivé peut servir à préparer des couleurs sulfonées; ainsi, avec l'acide gallique, on obtient un violet très bleu, montant bien sur laine et dont la teinte se rapproche de cer- taines indulines. Avec le diméthylméta-amidophénol, on obtient un bleu identique comme teinte à celui que l'on peut préparer par sulfonation directe du bleu dont j'ai parlé au commencement de cette Note ( ' ). » ZOOLOGIE. — Coccidies nomelles du tube digestif des Myriapodes. Note de M. Louis Léger. u On sait que les Myriapodes, et plus particulièrement les Chilopodes, renferment une grande quantité de Sporozoaires appartenant surtout aux groupes des Grégarines et des Coccidies. Parmi les Chilopodes les plus infestés, il faut assurément citer en premier lieu les diverses espèces du genre Lithobius, chez lesquelles on ne connaît actuellement pas moins de trois espèces de Coccidies et au moins autant d'espèces de Grégarines. » Je ferai connaître prochainement plusieurs types nouveaux de Gréga- rines vivant également chez les Chilopodes, mais je tiens dès maintenant à signaler deux formes de Coccidies qiii me paraissent particulièrement inté- ressantes, par ce fait qu'elles s'éloignent sensiblement des espèces connues dans le groupe, l'une d'elles se rapprochant même singulièrement des Coc- cidies des animaux supérieurs. » J'ai rencontré la première dans le tube digestif du Lithobius impressus, à Oran. » Elle était tellement nombreuse clans l'un de ces Myriapodes que, durant six jours, les excréments n'étaient constitués que par des centaines de kystes de cette Coccidie. Au bout de ce temps, l'animal mourut. Cette Coccidie est grosse, de forme allongée dans sa pbase d'accroissement. Les kystes, régulièrement ovoïdes, d'environ 80!^ dans leur plus grande longueur, mûrissent en dehors de l'hôte en une quinzaine de jours. A leur maturité, ils présentent un reliquat kystal considérable, autour duquel (') Laboratoire de M. Grimaux, à l'École Polytechnique. ( 902 ) sont régulièrement disposées les spores en nombre variable, de quatre à trente en- viron. » Les spores ont deux parois bien distinclcs : iiiie épispore frêle, blroniijue, forte- ment épaissie à un pôle seulement; une eiidosporc épaisse, presque spliérique, à la surface do laquelle on dislingue une ligne de déliiscence. Chaque spore ne renferme qu'un seul sporozoïte, gros et recourbé en cercle à l'intérieur de la spore, dont il occupe la majeure ])artie, laissant à |ieine un petit espace central occupé par un faible rcli([ual sporal. La sortie de runi(|Lie sporozoïte de la spore est très curieuse à observer. A l'exemple de .\. Schneider, j'ai réussi à la provoquer expérimentalement sons l'action du suc gastrique de l'hôte, ainsi que chez plusieurs autres spores de Coccidies d'Arthropodes. » Celte Coccidie me paraît devoir rentrer dans le genre Jianoiissia (A. Schneider), qui est une Polysporée monozoïque; mais elle se distingue nettement de B. orTîrtfadelaINèpe, par la forme du kyste et des spores, et la présence d'un reliquat kystal toujours assez considérable. » La seconde Coccidie, que j'ai rencontrée chez les (ihilopodcs, me paraît présenter un intérêt plus considérable, tant à cause de sa dispersion très grande dans le groupe des Chilopodes que par son analogie complète avec les Télrasporées du genre Coccidiurn, que l'on considère actuellement comme exclusivement propres aux Vertébrés. » C'est une Coccidie petite, ovalaire au début, puis bientôt sphériqne et revêtue d'une paroi résistante. Le diamètre du kyste varie à peine avec les diflerenls hôtes entre 3oH- et l\o^. On trouve dans l'intestin de l'hôte toutes les phases de son déve- loppement : phase d'accroissement, phase encapsulée, puis kystes avec quatre sporo- blastes et finalement quatre spores mûres, jamais plus, sans reliquat kvstal, » Les spores ovoïdes allongées, avec une épispore un peu arquée d'un côté et épaissie latéralement, renferment toujours deux sporozoïtes avec quelques granulations de reliquat; elles ne montrent pas de ligne de déliiscence. » J'ai rencontré cette Coccidie dans plusieurs espèces de Lithobius, no- tamment L. caslaneus, L. fnrcipalus jeunes, L. Marlini; dans le Stigma- togaster gracilis, où je l'avais autrefois rencontrée incidemment et signalée par erreur comme une Monosporce tétrazoïque; dans Y nimantan'iini Gahriclis, où je l'ai parfois rencontrée en quantité énorme; enfin, dans un Geophilus provenant de la Touraine et resté indéterminé. Selon les hôtes, la Coccidie .subit quelques faibles variations spécifiques secondaires, re- latives à la dimension et la forme des spores, mais elle conserve toujours ses caractères essentiels de Coccidiurn : kysle tétraspozé à spores dizoïques. » A cause de la sphéricité du kyste, dans lequel elles sont à l'étroit, les spores sont ordinairement arquées du côté par lequel elles s'aj)puient à la face interne de la ( 9o3 ) paroi kystale. Elles se disposent ainsi côte à côte et en croix suivant les méridiens, de telle sorte que souvent on n'aperçoit que trois spores dans le kjsle, la quatrième étant située exactement sous celle du milieu du premier plan. Quelquefois aussi, il y a réellement une spore qui avorte, mais ce cas est bien peu fréquent. » M. Labbé a décrit récemment dans les Lithohim un genre Bananella à kystes sphériques ou ovalaires, et à spores absolument identiques à celles que je viens de décrire, mais qui ne contiendrait normalement que trois spores. Il me paraît évident que ce genre, dont il fait le type et l'unique re- présentant d'une nouvelle tribu, les Trisporées, ne représente qu'une anomalie du type Coccidium tétrasporé normal, que je rencontre chez plusieurs Chilopodes et surtout précisément chez les différentes espèces de Lithobius. » Avec les Coccidies que je viens de signaler dans les Chilopodes, j'ai aussi rencontré des Eimeria, au sujet desquelles je reviendrai très prochai- nement. » En résumé, des faits exposés dans cette Note je crois pouvoir con- clure : » 1° Qu'il existe, dans le Lith. impressus, une nouvelle Coccidie pol)- sporée monozoïque, se rattachant au genre Barroussia, mais tout à fait dis- tincte du B. ornala de la Nèpe; » 2° Que le genre Coccidium, caractérisé par un kyste durable tétrasporé à spores dizoïques, n'est pas précisément propre aux; Vertébrés, comme on l'enseigne actuellement; il est même 1res répandu chez les Myriapodes et particulièrement chez les Chilopodes; » 3° Que les Trisporées et le genre Bananella de M. Labbé, caractérisés par des kystes à trois spores, ne représentent vraisemblablement qu'un état anormal du Coccidium des Lithobius, par avortement d'une des quatre spores qu'il possède normalement, ce qui s'observe, en effet, quel- quefois. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur une prétendue maladie vermineuse des Truffes. Note de M. Joannes Ciiati.v. « De nombreux Insectes, appartenant à différents ordres (Coléoptères, Lépidoptères, Diptères), ont été signalés comme tubérivores. On n'avait jamais eu à en rapprocher, sous ce point de vue, aucun Helminthe; aussi, ai-je été assez surpris de recevoir, durant ces derniers mois, des Truffes qui 0. R., 1897, i" Semestre. (T. C\X1V, N» 17.) I 18 (9o4) m'étaient adressées comme nématodées ; parfois même, on les considérait comme atteintes d'une « maladie vermineuse transmissible à l'homme par » l'ingestion du champignon ». Rien de moins fondé qu'une telle appré- hension ; on va pouvoir en juger. Les truffes nématodées étaient généralement petites, irrégulières et anfractueuses ('). Leur délermination spécifique, établie par l'examen des spores, m'a permis de les rapporter, dans la grande majorité des cas, an Tubermelanosporum Vitt ; deux d'entre elles appartenaient au Tuberbrumale Vilt; une seule au Tuber uncinatum Ch. » Quant à la station occupée par les Vers, elle ne dépassait pas les tissus périphériques : péridium et zone extérieure de la gleba; rarement j'ai constaté une pénétration plus profonde et s'opérant alors par les veines qui sillonnent le parenchyme. Celui-ci se montre toujours plus ou moins désorganisé; mais, comme on se l'expliquera aisément par les détails qui suivent, celte désorganisation n'est pas imputable aux Helminthes : leur invasion se trouve postérieure aux altérations qui leur ont donné accès dans les tissus de la Truffe. » En effet, lorsqu'on examine les Nématodes qui s'y rencontrent, on reconnaît qu'ils appartiennent à deux espèces essentiellement terricoles et saprophytes : Pelodera strongyloîdes Schn. et Leplodcra terricola Duj. » La constitution de leur appareil buccal ne saurait leur permettre d'at- taquer, encore moins de perforer les tissus de la Truffe, en état d'intégrité normale. Ces Vers ne peuvent y pénétrer qu'à la suite d'altérations plus ou moins profondes, préparant le milieu dans lequel ils vont s'adapter à un parasitisme |)lus apparent que réel. » Cette symbiose, assez relative, semble d'ailleurs leur être facile, car j'ai déjà eu l'occasion de l'observer dans des circonstances dont je crois devoir d'autant mieux évoquer le souvenir, qu'il ajoute à l'intérêt des faits résumés dans la présente Communication. » En 1881, guidé par les bienveillants conseils de M. Pasteur, j'abordai l'étude d'une maladie vermineuse qui, particulièrement fréquente chez l'Oignon vulgaire (Allium Cepa), causait de sérieux ravages dans les cul- tures, soit en France, soit en Allemagne, etc. Dans une longue série de re- cherches (-), j'établis que la planteétait attaquée par une Anguillule, armée (') Ces caractères étaient particulièrement nets et d'une observation générale dans un lot assez considérable de Irufles nématodées que j'ai pu examiner, grâce à l'aimable obligeance de M. le D'' Robert Moutard-Martin. (^) Voir Comptes rendus, i883 à if ( 9o5 ) d'un stylet, le Tylenchus putrefaciens , dont je fis connaître l'organisation et la biologie. Mais, en raison même de la rapide extension de l'helminlhiasis, de nombreuses erreurs furent commises par des observateurs étrangers à l'élude et à la diagnose des Nématodes; on confondit, avec le Tylenchus putrefaciens, d'autres Angiiillules, surtout lerricoles. Les soumettant à de minutieuses comparaisons, je montrai que deux d'entre elles devenaient aisément saprophytes et, s'introduisant dans les tissus désorganisés de l'Oignon, s'y mêlaient au Tylenchus et simulaient de véritables parasites. » Or, ces deux espèces étaient précisément représentées par le Pelodera strongyloïdes Schn. et le Leptodera terricola Du\. qui se montrent aujour- d'hui chez la Trufle, dans des conditions identiques. Leur présence s'y explique dès lors naturellement, fournissant un nouvel exemple de l'adap- tation biologique dont ces Vers m'ont rendu antérieurement témoin. » Les saisons, exceptionnellement humides, que nous venons de tra- verser, ont-elles contribué à désorganiser les tissus et à en faciliter l'in- vasion par les Nématodes? Cette hypothèse est fort plausible; mais la conclusion qui se déduit des faits précédents, c'est que les Vers observés dans la Truffe sont de simples saprophytes, n'offrant aucun danger, et dont le cycle évolutif s'accomplit en dehors de l'organisme humain. Les Truffes « nématodées « ne possèdent pas la moindre nocuïté : c'est bien à tort qu'on s'est alarmé de la prétendue maladie vermineuse qui leur a été si hâtivement et si gratuitement imputée. » ANATOMIE VÉGÉTALE. — Sur l'appareil nourricier du Cladochytrium pulposum. Noledeî\L Paul Yuillejii.v, présentée par M. Guignard. « Dans une précédente Communication {Comptes rendus, 9 no- vembre 1896), j'ai montré que le parasite signalé chez la Betterave sous les noms tVEnlyhma leproideum et d'OEdomyces lepruides esi une Chytridinée; je l'ai rapporté au Cladochytrium pulposum (Wallr.) Fischer (Urophlyctis pulposa Schr.). M. le professeur Jlagnus est arrivé, de son côté, à des con- clusions analogues {Annals of Botany , mars 1897); toutefois, il distingue le parasite de la Betterave de celui des autres Cliénopodées, sous le nom d' Urophlyclis leproides. La diagnose repose essentiellement sur les modifi- cations différentes des plantes hospitalières. Mon éminent collègue de Ber- lin a eu l'extrême obligeance de me fournir d'excellents spécimens de Che- nopodium ruhrum, provenant de Carlsbad et déformés par le parasite. Les ( 9^(5 ) tissus (les verrues se dislingnent immédiatement par les vastes perforations qui font communiquer les cellules envahies; cependant, la Betterave offre le même phénomène, bien qu'à un moindre degré, et, si l'on tient compte de l'extrême différence de structure des supports hospitaliers, il semblera prudent d'admettre tout au plus deux formes d'une seule espèce, tant que des expériences d'infestalion n'auront pas fourni une base à l'opinion con- traire. » Cette question, tout accessoire, ne fait pas l'objet principal de la pré- sente Communication. J'ai l'honneur d'attirer Taltention de l'Académie sur l'appareil nourricier, qui paraît avoir échappé à tous les observateurs. Les tubes décrits comme un mycélium n'ont ]jas de paroi cellulosique, mais une gaine mucilagineuse. Je les ai considérés comme des Blaments con- nectifs, unissant les diverses parties d'un appareil reproducteur fractionné. Ils partent, non pas de la zoospore, mais d'une boule d'origine qui, chez la Betterave, est, en général, très éloignée de la surface de la tumeur. J'ajoutais à cette description : « Tout me porte à croire que l'appareil végc- » tatif, etc. est un protoplasme nu, sorte de corps plasmodial, dont la )) structure singulière sera décrite ailleurs ( Bulletin de la Société botanique de » France, i3 novembre 1896). « » Le 19 mars 1896, j'avais observé, dans l'intérieur des cellules des Betteraves lépreuses, des faisceaux de fibrilles présentant la structure et les réactions des éléments musculaires striés des Mammifères. J'écrivais quelques jours après à un savant académicien : » On y dislingue des fibrilles élémentaires, formées de disques sombres el de disques clairs, sans bande intermédiaire; les disques sombres, épais de o!^, 3 à o!^,43, sont formés d'une série de grains; l'épaisseur des disques clairs oscille entre o!^, 3 et o!^,85. Dans les cellules parcnchj'maleuses, les fibrilles sont orientées dans diverses directions, tout en restant parfaitement striées. A mesure que l'on se rapproche des sacs sporifères, la dispersion et la résorption des éléments musculaires s'accusent; il ne reste bientôt que des plaques éparses sur toute la périphérie de la cellule; les disques s'isolent et se résolvent en granulations. \Ln même temps, les noyaux, du para- site deviennent très nombreux. La résorption des éléments musculaires dans le para- site de la Betterave offre des figures identiques à celles que M. Metchnikoff a consa- crées à l'illustration de l'atrophie musculaire des Batraciens. C'est le plus souvent dans les cellules où les muscles ne sont plus représentés que par quelques grains ali- gnés que l'on trouve les boules d'origine des organes reproducteurs. L'apparition des fructifications est parfois plus précoce : j"ai vu de gros sacs où les spores mûres étaient enveloppées de fibrilles striées des plus nettes. » Cette description n'a pas été publiée. Les botanistes et les histolo- ( 9f^7 ) gistes éminents qui ont bien voulu examiner mes préparations ou en faire de semblables ont été unanimes à reconnaître la frappante ressemblance de ces éléments avec les fibres musculaires des animaux supérieurs, et non moins unanimes à soupçonner une mystérieuse cause d'erreur, plutôt que d'attribuer une structure aussi complexe an protoplasme d'une Chytri- dinée. C'est pourtant à cette dernière conclusion que je nie suis arrêté, pour des raisons positives qu'il serait trop long d'exposer ici. M Cependant, pour écarter l'objection d'une influence locale énigma- lique, je tenais à répéter l'observation sur de nouveaux matériaux. Le gé- néreux envoi de M. Magnus vient de me permettre de trancher le débat dans les conditions les plus convaincantes. Le Chenopodiam rubrutn se prête moins bien que la Betterave à la recherche de l'appareil nourricier, caries tumeurs sont superficielles, concentrées sur un point restreint; il en résulte que le plasmode ne forme pas ces superbes cordons striés qui accompagnent les faisceaux disséminés dans le parenchyme hypertrophié de la Betterave. La structure fibrillaire et striée est pourtant bien distincte, notamment dans les masses qui traversent les perforations des membranes ou dans des cordons tendus d'un bout à l'autre d'une cellule. » En résumé, l'appareil nourricier du Cladochytriitm pulposum est un protoplasme nu, granuleux, contenant de nombreux noyaux et des fais- ceaux àe fibrilles striées muscidi formes. Il corrode les membranes cellulo- siques et y forme, selon la nature des tissus, d'étroites perforations ou de larges fenêtres. Tantôt il forme des traînées à travers les tissus sans donner d'organes reproducteurs et sans provoquer d'hypertrophie cellulaire; c'est alors que la structure musculiforme est le mieux réalisée; tantôt il s'accu- mule dans des cellules qui deviennent géantes sous son action irritante : la structure granuleuse est alors prédominante et les fructifications appa- raissent. » Nos matériaux d'étude ne permettent pas de décider si le plasmode se déplace ou s'allonge simplement. La fonction de l'organe strié reste donc à déterminer. » Le panache qui surmonte les vésicules collectrices, les appendices des jeunes chronisporanges sont formés, comme les fijjrilles, d'une masse hya- line et de granulations se colorant comme les disques sombres des élé- ments musculiformes. Nous avons montré ailleurs qu'ils fonctionnent comme suçoirs. » ( 9o8 ) CHIRURGIE. — Delà cure radicale des hernies par les injections de chlorure de zinc. Note de M. le D"" Demars, présentée par M. Lannelongue. « La valeur pratique de la méthode imaginée par M. le professeur Lannelongue pour le traitement des hernies inguinales ne peut être évidem- ment jugée que par l'accumulation des faits. C'est pourquoi je crois oppor- tun d'apporter, à l'appui de cette méthode, la contribution de six observa- lions de cure radicale dans lesquelles la guérison a été obtenue très vite et s'est maintenue depuis. Il y a quatre mois que l'un des sujets a été opéré. » Voici, très condensées, ces observations : » Observation' I. — L. Germaine, petite fille de si\ ans. Hernie inguinale droite congénitale. » A l'âge de quinze jours, la mère s'aperçoit d'une grosseur dans l'aine droite, du volume d'une noisette, dont on ne s'occupe pas. » A l'âge de deux ans, porl d'un bandage qui maintient ou plutôt contient toujours la hernie. » Je vois l'enfant au commencement du mois de mars 189- ; elle a alors six ans. » Le bandage retiré et la petite malade debout, apparaît dans la grande lèvre droite une grosseur du volume d'une petite noisette, augmentant par la toux. Réduc- tion avec gargouillement. » L'enfant couché, on sent l'impulsion par l'orifice inguinal inférieur ou interne; donc entérocèle complète, du volume d'une noix, dans la grande lèvre. » Opération le 22 mars 1897. — Trois injections, chacune de 10 à 12 gouttes de solution de chlorure de zinc au dixième, au niveau du pilier interne et sur la face antérieure du pubis. Ces trois injections sont faites sur une ligne verticale, à 5"'"' l'une de l'autre. Trois injections semblables au niveau du pilier externe, » Douleur pendant les trois premières heures après l'injection; l'enfant est couchée sur le côté droit, "avec flexion de la cuisse sur le bassin, pour diminuer la douleur. » Le deuxième jour apparition d'un large gâteau à la région h^pogastrique. Cette induration persiste pendant vingt-cinq à trente jours, puis va diminuant. » A un examen fait le 20 avril 1S97, c'est-à-dire trente-neuf jours après l'interven- tion, on voit que l'intestin ne sort plus, même par la toux; le gâteau induré a disparu, il ne reste plus qu'une voussure légère de la région ; on sent, au niveau de l'orifice in- guinal, un tissu élastique, peu perceptible par la main et qui obture cet orifice. La toux ne provoque plus de symptôme appréciable. » Observation 11. — B. Juliette, âgée de quinze ans; hernie inguinale gauche datant de l'âge de neuf ans. » Chez cette fillette on s'aperçut de la hernie à l'âge de neuf ans; elle portait â ce moment deux jumeaux qu'elle soignait, et c'est dans un effort pour soulever ces deux enfants qu'elle a senti une tumeur apparaître brusquement; donc, hernie probablement de force, » Fort d'un bandage depuis trois ans. ( 909 ) » La malade nous est amenée le 27 décembre 1896» Entérocèle sortant par l'orifice inférieur; donc, hernie oblique externe, grosse comme une noix, occupant toute la partie supérieure de la lèvre gauche, facilement réductible. » Opération le même jour. Trois injections internes et trois injections externes (pilier externe) de douze à quinze gouttes. Eschare de la peau apparaissant le sixième jour, large comme une pièce de quarante sous, tenant à ce que j'employais une aiguille en platine iridié à lumière large, qui permettait la sortie d'un peu de liquide en dehors de la pression du piston. L'eschare se détache et tombe trois semaines après, réparée par une cicatrice. » Un mois après, c'est-à-dire vers le 25 janvier, notre opérée tombe et, par l'efFort qu'elle fait pour se retenir, elle a le sentiment d'une nouvelle hernie. » Le 20 avril 1897, c'est-à-dire près de quatre mois après l'opération, on voit une cicatrice légèrement déprimée au-dessus de la grande lèvre gauche, cicatrice non adhérente aux parties profondes. » La partie profonde de l'orifice inguinal inférieur est souple et sans induration; on n'y sent pas d'impulsion, mais en faisant tousser la malade, on voit apparaître une tumeur grosse comme une noisette qui sort par la paroi antérieure du canal inguinal; cette tumeur est facilement réductible, avec gargouillement; on est donc en présence d'une hernie inguinale directe, nouvelle, qui n'a rien de commun avec la première. » Observation IIL — C. Gaston, six ans et demi; hernie inguinale droite non congénitale. » La hernie a apparu à l'âge de quatre ans. Depuis, il porte un bandage et la hernie est habituellement maintenue. » Examen le 2 janvier 1897 ; hernie inguinale droite; entérocèle atteignant la partie supérieure du cordon, ne descendant pas dans les bourses, réductible avec gargouil- lement. » Trois injections externes et trois internes; douleurs pendant quinze heures; large induration qui disparaît progressivement. Guérison sans accidents. » Malade revu le 20 avril 1897, c'est-à-dire trois mois et demi après l'opération; le testicule est légèrement plus petit que du côté gauche; le cordon est sain, et par la toux on ne sent plus aucune impulsion. La paroi abdominale du côté opéré est élas- tique, mais présente une légère voussure. » Observation IV. — C. Eugénie, dix ans; hernie inguinale droite congénitale. » La mère s'aperçoit de la hernie au bout de quelques jours après la naissance; l'enfant porte un bandage depuis l'âge de neuf mois. )) Examen le 7 février 1897; la hernie ne sort pas par la station debout. Par la toux une grosseur du volume d'une noisette apparaît dans la grande lèvre droite, à la partie supérieure. Elle est facilement réductible, avec gargouillement. Donc, entérocèle inguinale droite congénitale complète, avec sac préformé. Rien à gauche. » Opération le 7 février 1897. Guérison sans accidents. Je revois la malade deux mois et demi après; aucune récidive; l'intestin ne fait plus pression par la toux; l'enfant ne ressent plus aucune douleur. » Observatiom V. — D. Louis, sept ans; hernie inguinale gauche congénitale, constituant une bubonocèle. Père et mère sains. Pas de hernie. ( 9IO ) » Opération le 5 janvier 1897. Trois injections externes et trois internes. Escliare de la peau, qui s'élimine au bout de trois semaines. Le petit malade reste au lit pendant trente jours. » Kxamen le 20 avril 1897, c'est-à-dire trois mois et demi après l'opération. Cicatrice rougeâtre au niveau de l'orifice inguinal inférieur, non adhérente aux parties profondes; cordon et testicule sains. Par la toux il n'y a plus d'impulsion de l'intestin. » Chez ce malade, je me suis servi de la même aiguille à lumière large, qui a encore provoqué l'escliare. Il n'y a pas eu d'œdème des bourses, et le testicule n'a pas aug- menté de volume, comme dans l'observation III. » Observation VI. — V. Henri, âgé de cinq ans; hernie inguinale droite non congé- nitale apparue à l'âge de trois ans; n'a jamais porté de bandage. » Examen le 3 mars 1897. Entérocèle sortant par l'orifice inguinal inférieur droit, ne descendant pas dans les bourses, cordon sain; donc hernie oblique externe. Augmente parla toux, réductible avec gargouillement. » Opération le 3 mars » Revu un mois après. Il existe encore une légère induration profonde qui n'est pas douloureuse; les bourses et le testicule sont sains; il y a une légère voussure de la paroi abdominale; l'intestin fait pression sous l'influence de la toux, mais ne sort plus. » Quelques réflexions à propos de ces six observations. » Comme on le voit, sur les six cas il y a eu trois filles et trois çarcons. » L'âge est variable : garçon de cinq ans, fille de six ans, garçon de six ans et demi, garçon de sept ans, fille de dix ans, enfin une fille de quinze ans. » Sur les six cas, nous avons deux hernies congénitales, l'une chez une fille, l'autre chez un garçon. » Comme manuel opératoire, nous avons suivi exactement celui qui a été indiqué par M. le professeur Lannelongue, notamment dans une Leçon publiée récemment dans le Bulletin médical (1897, "° ^^)- Notre observa- tion II suggère cependant l'idée d'une petite modification que l'on pour- rait ajiporter au manuel opératoire. Nous avons dit qu'une hernie directe s'était produite dans ce cas après l'opération faite pour la hernie congéni- tale. Or, il nous semble qu'on aurait eu plus de chances d'empêcher cette hernie directe et d'obturer tout le trajet inguinal si, au lieu de pratiquer les injections directement sur le pilier externe de l'orifice inguinal infé- rieur pour descendre ensuite sur la face antérieure du pubis, nous les eussions faites plus en dehors, en enfonçant l'aiguille sur le ligament pec- tinéal lui-même. » Dans ces six cas, l'intervention a été suivie de guérison el cette gué- rison s'est maintenue. A ce point de vue, l'observation II est particulière- ment instructive. On a vu, en eflet, que sous l'influence d'un effort, alors que la hernie était guérie, une nouvelle hernie directe (hernie de force, (9'i ) comme la première) s'est produite, non pas sur le même point, mais par la paroi antérieure du canal inguinal du même côté. Ce fait démontre bien la supériorité de la méthode de traitement dont il s'agit et la certitude de la guérison. Il prouve, en outre, que, pour les hernies, il y a certainement une disposition spéciale de la paroi abdominale, disposition déjà signalée par Malgaigne, et qui prédispose à cet accident. Il suffira chez notre malade de renforcer la paroi antérieure du trajet inguinal par les injections de chlo- rure de zinc pour obtenir la guérison de cette nouvelle hernie. » Par ce procédé, nous avons eu deux fois une eschare de la peau, qui a tenu à une aiguille dont la lumière était très large et qui laissait filtrer les gouttes de la solution sans faire de pression; il vaudra donc mieux se servir d'aiguilles plus fines en acier (les aiguilles delà seringue de Pravaz) pourne pas avoir cet accident. Chez ces deux malades, du reste (Obs. II et V), l'eschare s'est guérie sans complication, la hernie est restée réduite. » Les deux cas de hernie congénitale (Obs. V et IV) ont été guéris aussi vite que les hernies non congénitales ; par conséquent le procédé peut se généraliser. » L'œdème des bourses et du testicule nous paraît sans importance sé- rieuse, car nous voyons dans notre observation III que le testicule est à peu près revenu à son volume primitif, et qu'il devra fonctionner normalement par la suite. » Note sur le traitement des hernies, à propos de la Communication de M. Demars; par M. La.\nelo.\gue. « Le 7 juillet de l'an passé, j'ai présenté à l'Académie de Médecine cinq malades atteints de hernie dont j'avais obtenu la cure radicale par un procédé d'une grande simplicité. J'exprimai alors l'opinion de ne pas poursuivre de nouvelles applications de ma méthode avant un délai de six mois, pour être tout à fait fixé sur la valeur des résultats. Les six mois sont écoulés, car mes malades avaient été injectés le 3 et le 17 juin 1896 et nous sommes à la fin d'avril 1897; il y a donc plus de six mois. Je les ai tous revus depuis cette époque, à dilférentes reprises, le i4 avril pour la dernière fois. Je dois ajouter que j'en ai opéré un certain nombre d'autres. M Je ferai très prochainement une Communication spéciale à l'Académie sur ce sujet. Il me suffira pour aujourd'hui d'annoncer que les résultats C. lî., 1897, I" Semestre. (T. CXXfV, N" 17.) ï IQ ( 913 ) ont dépassé mes espérances, attendu que la guérison se maintient dans des conditions de beaucoup supérieures à celles que l'on obtient par les opé- rations proprement dites, opérations du domaine de la grande chirurgie et qui ne sont pas exemptes de danger, d'ailleurs, puisqu'on manœuvre dans le péritoine, tandis qu'on ne saurait qualifier de ce nom les injections que je pratique eu une seule séance, de deux à trois minutes de durée au j)lus. » Voici d'ailleurs le procédé : » La hernie étant réduite, un aide applique son doigt sur l'anneau supérieur ou externe, de manière à empêcher le passage du liquide dans la cavité péritonéale pour le cas où on l'injecterait par erreur dans le sac. L'injection dans le sac n'odrirait aucun danger; il n'en serait pas de même dans la cavité abdominale. » Les injections doivent être pratiquées sur le pubis, en arrière et en dehors du cordon, qu'il convient d'éviter. Il est facile d'introduire l'aiguille de la seringue en dehors ou en dedans du cordon sans blesser aucune de ses parties constituantes. Pour cela, l'index de la main gauche doit être promené sur le pubis, perpendiculairement à la direction du cordon, de manière à provoquer un ressaull qui indique un déplace- ment en bloc de cet organe. On couvre alors avec la pulpe de l'index gauche le cordon qui se trouve repoussé et maintenu du côté opposé à celui où l'on injecte. On enfonce ensuite l'aiguille sur le pubis et l'on ne s'arrête que lorsque la pointe butte contre l'os. L'opérateur dévie alors la pointe vers la face profonde du cordon et injecte 8 gouttes en- viron d'une solution de chlorure de zinc au dixième. » La première piqûre, c'est-à-dire la première injection, doit être faite dans la paroi abdominale, aussi haut que possible, de manière à arriver avec la pointe de l'aiguille sur le bord supérieur du pubis. Si l'on est en dehors du cordon, la première injection correspond à la région de l'épine pubienne. » La seconde injection est faite plus bas, sur le pubis, et enfin on peut en faire une troisième plus bas encore, vers l'origine de la branche descendante du pubis. )> On fera de même, de haut en bas, trois injections en dedans du cordon. » Je recommande de prendre la précaution, en retirant l'aiguille, de ne pas déposer de chlorure sous la peau, afin d'éviter la formation d'escarres superficielles, et Ton fera bien d'appliquer un court instant le doigt sur la piqûre en comprimant un peu. » Tel est le procédé opératoire pour la hernie inguinale que j'ai appliqué chez les enfants et les adolescents jusqu'à vingt ans. M Chez l'adulte le procédé est identique; on augmentera seulement le nombre d'injections. .» C'est à cette manœuvre opératoire qu'a eu recours M. le D'' Demars, et il a obtenu six succès sur six opérations. La guérison s'est maintenue chez tous et la première opération remonte à plus de quatre mois. L'un des sujets est une fille de quinze ans. Lu fait important s'est produit chez l'un des opérés. Il est bien guéri, mais sous l'influence d'un eft'ort il s'est ( 9i3 ) fait une nouvelle hernie en dehors de la précédente. Cela prouve deux choses : la solidité de la guérison de la première hernie d'une part, et, de l'autre, l'affaiblissement de la paroi abdominale, signalé par tous les au- teurs. C'est ce fait qui a conduit M.Demars à conseiller de commencer les injections externes plus en dehors que le pubis, sur la crête pectinéale. J'approuve la modification, en rappelant toutefois que, en allant trop en dehors, on ne tarderait pas à trouver la veine crurale, qu'il importe d'éviter. » PHYSIOLOGIE. — Sur l'action locomotrice des membres antérieurs du cheval. Note de M. P. Le Hello, présentée par M. Marey. « En août dernier, j'ai prêté mon concours à des expériences faites à la Station physiologique, en vue de déterminer les déplacements des pièces sqiielettiques des membres du cheval pendant la locomotion. Le cheval, photographié en mouvement, a été ensuite abattu pour obtenir la pesée de ses muscles. » Grâce à ces recherches, et aux conseils de AI. Marey, je suis arrivé à construire l'appareil de démonstration des actions musculaires qui est l'objet de cette Note. Les procédés de construction étant les mêmes que ceux décrits dans le travail que j'ai présente en juin 1896, je n'y insiste pas. » La pièce rigide AGC (Jig. i) correspond au tronc et à la croupe Fig. I. Schéma du mécanisme des membres antérieurs du cheval. (coxal, colonne vertébrale, thorax); MN rappelle les membres antérieurs. Un double lien, MP et MA, équivaut au grand dentelé (allant des régions costales à la partie supérieure des épaules). Enfin, XY est un ressort dont la direction est celle des pectoraux. ( 9'4 ) » Pour faire fonctionner l'appareil il suffit d'exercer sur lui une pression d'avant en arrière. La rétrogradation de AGC, ainsi produite, fait place à une progression, dès que l'on cesse l'effort produit pour maintenir le dé- placement réalisé. La figure montre trois positions successives de l'appa- reil dans son mouvement ilc ])rogression. M Le volume et la disposition des muscles invoques correspondent abso- lument bien aux caractères anatomiqucs de ces organes, et les mouvements obtenus sont aussi ceux que l'on constate dans' l'inscription chronophoto- graphique. L'indépendance des mouvements de la région pectorale pen- dant la rigidité des membres correspondants peut, du reste, être constatée directement chez l'homme. » De ces faits on peut déduire, à ce qu'il semble, les deux conclusions suivantes, absolument contraires aux idées admises : » 1° Les membres antérieurs produisent une impulsion locomotrice dès le début de l'appui; » 2° Les muscles pectoraux, dont le volume est si remarquable, sont les agents essentiels de celte action. » PHYSIQUE DU GLOBE. — V action (lu Soleil cl de la Lune sur l'atmosphère et les anomalies de la pression. Note de M. P. GAURiGou-LAORAxr.E, présentée par M. Mascart. « J'ai donné l'an dernier, dans diverses Communications, les relations qui régissent les mouvements barométriques, sur rhcmisphère nord, dans leurs rapports avec les positions du Soleil et de la Lune. J'ai pu depuis contrôler et vérifier ces relations par une étude plus détaillée et plus com- plète. Quelle que soit la période considérée, pourvu que l'on embrasse une portion assez grande du globe, les phénomènes présentent toujours, dans les moyennes générales, la même allure; mais, dans le détail de chaque année prise isolément, la forme de l'action luni-solaire se montre variable et parait être fonction de l'état général de l'atmosphère au moment où elle s'exerce. On est ainsi amené à étudier la forme de cette action dans lés diverses saisons ou années, suivant les caractères spéciaux qui les dis- tinguent. Or, ces caractères sont surtout donnés par les écarts aux pres- sions moyennes ou anomalies de pression, qui impriment à la circulation générale, dans chaque période de temps, sa physionomie propre. )) J'ai abordé le problème des anomalies par une voie vraiment analy- (9i5) tique, en exprimant l'anomalie de pression en chaque point de l'hémi- sphère, dans une situation donnée, en fonction des anomalies aux divers points du globe dans les situations antérieures. La petitesse des écarts par rapport aux pressions moyennes permet d'ailleurs, dans une première approximation, de négliger les carrés et les puissances supérieures, ainsi que les produits des anomalies, en telle sorte qu'on est amené dans chaque cas à la considération d'un certain nombre de systèmes d'équations linéaires, dont la solution donne le sens et la grandeur des transformations qui s'effectuent d'une situation à la suivante. » Ces équations permettent en outre de formuler des relations générales qui viennent compléter et éclairer, d'une façon heureuse, les lois plus générales encore que les moyennes fournissent. Ainsi, pour ne parler que des grandes lignes, on y observe des oscillations très régulières et très propres à caractériser la physionomie de la circulation générale, annuelle et saisonnière. » Dans la période 1875-1892, plus particulièrement étudiée, par exemple, l'ano- malie de pression change de signe sur l'hémisphère d'une année à l'autre, et ce chan- gement s'opère dans le voisinage du solstice d'été. Cette importante relation se vérifie presque tout le long de la série, au 70°, au 5o° et au So" parallèle nord. » Si l'on cherche l'effet de cette variation sur un point isolé, Paris par exemple, et dans la même période, on trouve pour les anomalies de pression une marche sem- blable, bien qu'évidemment moins nette. Comparant dès lors ces résultats avec la longue série d'observations qui commence pour Paris en 1707, on observe la même allure des phénomènes, non seulement dans les moyennes générales de toute la série, mais encore dans les mojxnnes particulières de six séries consécutives, de 25 années chacune, dans lesquelles on peut la décomposer. » On doit conclure de là, entre les anomalies de pression, une relation que j'énoncerai, sous sa forme la plus générale, de la façon suivante : Au point de vue de la distribution des pressions sur r hémisphère nord, tes années se suivent et ne se ressemblent pas; dans une même année, au contraire, estimée à compter du solstice d'été, les saisons se suivent et se ressemblent. » L'hiver 1896-1897 offre de cette double relation un exemple intéressant. Il a été caractérisé au nord de rhémis,phère par une grande et persistante anomalie positive, dont le contre-coup a été pour Paris une anomalie négative, égale à — 2"", 23. Or, depuis 1894-1895, les saisons se suivent conformément à la loi précédente. L'ano- malie, négative à Paris depuis l'été dernier, s'est montrée au contraire positive dans les quatre saisons antérieures, qui succédaient elles-mêmes à une période négative. On en pourrait déduire un changement à brève échéance dans les conditions météoro- logiques et un renversement de l'anomalie, que les équations donnent en effet positive, pour Paris et pour l'automne et l'hiver prochains. ( 9«<5 ) » D'un autre côlé, l'action de la marche de la lune en déclinaison s'est manifestée, dans riiiver que nous venons de traverser, avec une grande intensité. Sur le méridien de Paris notamment, au 70" parallèle nord, la différence entre les pressions, de lune boréale à lune australe, a été constamment positive et égale, en décembre, à 5'"", 5; en janvier, à i5""°,o; en février, à 4°"°, 5 et pour la saison entière à 10""', 5. Ces ré- sultats sont comparables, en grandeur et en signe, à ceux que nous ont fournis les années 1882-1883 et 1894-1895. Or il se trouve précisément que dans les années 1882- i883, 1894-1895 et 1896-1897, la circulation générale a présenté la même physionomie et a été caractérisée par les mêmes anomalies de pression. » Conclusions. — Eu résumé, je poserai les conclusions suivantes : » 1° Les mouvenienls barométriques, à la surface de l'hémisphère bo- réal, sont soumis à des oscillations à très longue période, dont j'ai donné, l'an dernier, quelques formes séculaires et qui influent sur les pressions moyennes, annuelles ou saisonnières, des séries d'années successives. M 1° Les écarts à ces pressions moyennes, ou anomalies, sont eux-mêmes sujets à des oscillations à période plus courte, dont une des plus remarqua- bles semble être une oscillation bis-annuelle, qui veut que, sur l'hémisphère, l'anomalie change de signe d'une année à l'autre, en passant par le solstice d'été. » 3° Les anomalies de pression ont ainsi une grande tendance à con- server, dans les moyennes, une même forme pendant de longues périodes. Lorsque les courants généraux, source des phénomènes, ont établi leur route à la surface du globe, ils y persistent avec une fixité remarquable et l'état de régime qui en résulte donne immédiatement, pour la période consi- dérée, la physionomie particulière de la circulation générale. Cette circu- lation générale, à son tour, commande la forme des actions secondaires, telles que les actions dues aux révolutions du Soleil et de la Lune. )) 4° Les années plus particulièrement étudiées en détail, par exemple 1882-1883, 1894-1^95 et 1896-1897, vérifient les relations précédentes et montrent que la méthode suivie fournira la solution la plus complète que nous puissions espérer, en l'état actuel de nos connaissances, du problème des transformations atmosphériques, qui n'est autre que celui de la prévi- sion du temps à longue échéance. » La séance est levée à 4 heures et demie. J. B. ( 91? ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séancf du 20 avril 1897. {Suite.) Stato présente dei fènomeni endogeni nelle Eolie. Modenn, coi tipi della So- cieta tipografica, 1896; i broch. in-8°. Some little-known insects affecting stored t^egetable producls, by F. H.Chit- TENDEN. Washington, Government printing office, 1897; i broch. in-S°. Réfuta Irimensal do instituto geographico e historico da Bahia, 1896. Vol. III, Bahia, 1896; i broch. in-8". Records of the geological Survey of India. Vol, XXX, 1897. T. R. Blvlh, Calcutta; i fasc. in-8°. Anuario de la real Academia de Ciencias, 1897. Madrid, L. Aguado; I broch. petit in-8°. Memorie delta Societa degli Spettroscopisti italiani. Vol. XXV. 1896. Roma, G. Bertero ; i fasc. gr. in-8". Provisorische Resultate aus den fortlanfeuden Polhôheu Mtssungen. Prag, Hofbuchdruckerei, A. Haase, 1897; i fasc.gr. in-8°. Saggio di Meleorologia deU'Elna di A. Ricco e G. Saua. Roma, Unione coopérative éditrice, 1896; i fasc gr. in-8°. Ouvrages reçus dans la séance du 26 avril 1897. Rapport de la Conférence météorologique internationale ; reunion de Paris, 1896. Paris, Gauthier-Viliars et fils, 1897; i vol. in-8°. (Présenté par M. Mascart.) Annales des Ponts et Chaussées; Mémoires et documents relatifs à l'Art des constructions et au seri>ice deT Ingénieur. Paris, l\ Vicq-Dtinod et C'*^, 1897; un vol. in-8°. Paléontologie, monographies. Les Carnassiers, par A. Pomel. Alger, P. Fontana et C'^, 1897; un vol. in-4''. Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d'invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet 1 844, publiée par les ordres ( 9i8 ) de M. le Ministre du Commerce et de l'Industrie. Tome LXXXVII. Paris, Imprimerie nationale, 1897; i vol. in-4°. Arclmes des Sciences physiques et naturelles; Revue suisse (Partie littéraire). Genève, bureau des Archives, iSq^; i fasc. in-S". Videnskabelige Meddelelser fra den naturhisloriske Forening i Kjohenhavn. Kjobenhavn, Bianco Lunos, 1896; i vol. in-8". Report of the mcteorological Council. London, Printedfor Her Majesly's stationery office, 1896; i broch. in-S". Annuaire géologique et mincralogique de la Russie, rédige par M. RniciiT.vFoviTCH. Varsovie, 1897; i fasc. in-4'\ Commission géologique du Canada; Rapport annuel, volume VII, 1894. Ottawa, S.-E. Dawson, 1897; i vol. in-S". Report of the British Association for the advancement of Science, held at Liverpool, 1896. London, John Murray, 1896; i vol. in-8". Archives italiennes de Biologie, sous la direction de A. Mosso, Tome XXVII. Fasc. I. Turin, Ilermann Lœschcr, 1897; i fasc. in-8°. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VIU.ARS ET FILS, Quai (les Grands-Auguslins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissenl régulièrement le Di,n^ne/,e. Ils forment, à la fin de l'année, deux yolumes in-4- Deux «bles, 1 une par ordre alphabétique de matières, 1 autre par ordre alphabéti,,ue de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel it part du 1 ' janvier. Le prix de P abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. - Départements : 30 fr. - Dnion postale : 34 fr. - Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, \gen.. \lger . ngers.. . . layonne... uançon . . ordeaux. ôurges resl. aen Iiambery.. herbourg.. lernionl-Ferr... jon. ^enoble. I fiochelle.. ' Havre. Ile.. chez Messieurs : Michel et Médan. ^ Chaix. Jourdan. ' Ruir. Court in-Hecquet. Germain etGrassin Lachése. Jérôme. Jacquard. Feret. Laurens. Muller (G.). Renaud. Derrien. F. Robert. J. Robert. Uzel frères. Massif. Perrin. Henry. Marguerie. Juliot. Ribou-Collay. Lamarche. Ratel. Rey. Lauverjal. Degez. L) revêt. Gralier et G'*, l'oucher. Bourdignon. Dombre. Thorez. Quarré. chez Messieurs : Lorient ( Bau.nal. / M"' lexier. / Bernoux et Cumin l Georg. Lyon ( Cote. J Chanard. I Vilte. Marseille Ruât. \ Calas. I Coulet. Nantes Montpellier . Moulins Martial Place. [ Jacques. Nancy ] Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. I Loiseau. \ V'eloppé. .r ( Barnia. Nice ,,, ( Visconti et C". Nîmes Thibaud. Orléans Luzeray. „ . . ( Blanchier. Poi/iers ( Mairlic. Bennes Plihon et Hervé. Boche/ort Girard (M""). „ i Langlois. Botien ! , ( Lestringant. S' -Etienne Chevalier. t Bastide. ( Humùbe. \ Gimct. ( Privât. ; Boisselier. Tours I Péricat. ' Suppligeon. \ Giard. \ Lemaitre. On souscrit, à l'Étranger, Toulon . Toulouse.. Valenciennes.. chez .Messieurs : ■\msterdam.... (•'<='''«'"'' Caarelsen ( et C". .Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. .\sher et C'". Rertin , .^ames. . Friediander et fils. ' Mayer et Millier. Berne ^ Schniid, Franckc et l.^s 1 Da Buchareit. Bologne Zauichelli. iLameilin. MayolezetAudlarte. Lebèguc et C'V ( Sotcheck et C°. I Millier ( Carol). Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BellelC". Christiania Caniraernieyer. Constantinople. . Otio Keil. Copenhague Ilost et Gis. Florence Seeber. Gand Moste. Gènes Bcuf. iCherbuliez. Georg. Stapclmohr. La Haye Belinfante frères. ) Benda. / Payol Barth. \ Brockhaus. Leipzig ' Lorentz. Max Rilbc. Twietmeycr. ( Desoer. I Gnusé. Lausanne.. Liège. chez Messieurs ; iDulau. Hachette et C-. Nutt. Luxembourg.... V. Bilck. (Libr. Gulenbcrg. Romo y Fusse!. I Gonzalés e hijos. l K. Fé. .Milan.... ( Bocea frères. ■ I Hœpli. ^'oscou Gautier. [ Prass. i^'ap'es Marghieri di Giu». ' Pellerano. . Dyrsen et Pfeiffer. Netv- lork > Stcchcrt. Lenu-keelBuecliner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C" Palerme Clausen. PorU Magalhaès et Moiiiz. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. Borne j Bocca frères. ! Loescheret C'v Botterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallin. ) Zinserling. / VVoliï. Bocca frères. Brero. i Clausen. RosenbergelSeihcr Varsovie Gebêthner et WollI Vérone Drucker. ( Frick. I Gerold et C". Zurich .Meyer et Zeller. S'-Petersbourg . Turin . Vienne. I TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-^"; i8J3. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" J.anvier i85i à 3i Décembre i8GJ.) Volume in-4"'; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1S66 à 3i Décembre iSSo.) Voliimo in-4''; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : rome I : Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par M.M. A. OEBBF.sel A.-J.-J. Solieb.— .Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les œétes, par M.Hansen.— Mémoire sur Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières uses, par M. Clàcdb Bernard. Volume in-4'', avec Ss planches; i8d6 15 fr. tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Easai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Science» ir le concours de i853, et puis remise pourcelui de i856, savoir : « Ktudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- Dentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature les rapports qui existent entre l'étatactuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-^". avec 37 planches; 1861.. . 15 fr. i la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Uémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sclence»> K 17. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 2(J avril 1897.) MÉMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DKP MRMBHES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pagcsv M. l'ii. VAN TiEOiiEM. — Sur les In se 111 in ces il iiuccllc iKUiivu (le deux léguniciils, for- iniiul la subdivision des liilegminées >^-i M. Aime (iiiiAliD. — Hcchcrchcs sur la coni position lies blés et sur leur analyse MM. LAN.NELOMiUi-; d AciiAiiD. — Sur l'Iin- iiiuiiili' des gallinacés contre la lubcrcu- HrS Pages, lose humaine ^^3 M. F. -M. Raoilï. — Influence de la surfu- sion sur le point de congela lion des disso- lutions de clilorure île sodium cl d'alcool. 8SJ M. A. PoMF.i.. — IMonograpliie des Carnas- siers fossiles quaternaires de l'Algérie. . . • 8Xi) IXOMINATIONS. I.islo do candidats présentés à iM. le Ministre de l'Instruction publique, pour la place laissée vacante au liureau des Longitudes par le décès de M. rizeau: i° M. liassol, 2° M. Lippmanii ^\)" MEMOIRES PRESENTES. NL N. Ursalovitcii adresse deux Mémoires relatifs à un procédé pour la délerniinatiou rapide des distances Hgi M. CuANTRON adresse un « Kssai de théorie de l'aviation >■ ''!l' CORRESPONDANCE. .M. IlouQUET DE LA GiiYK présente les Cartes de la Corse, faites sous la direction de > .MM. Jliitt cl liouillcl !. 3-26; 1884. (93' ) Blé de Bordeaux d'Allkirch de Flandre de S'-Laud (Seine-et-Oise). (Meuse). (Nord). (Eure-et-Loir). Eau i5,i2 i4,56 14,89 i4,33 Matières /azotées 2,72 2,80 2,48 2,92 solubles ^ liydrocarbonées ,5,-4 6,58 6,57 0,91 dans l'eau :( minérales 2,o4 1,82 i,5o 1,72 Total 10, DO n,20 10,55 io,55 /Gluten 4,78 4,3i 4,36 4,67 ,, .. l Amidon 28,35 26,36 26,40 20,70 Matières \ ., ... .. i- r - ^ , ^Z . wi insolubles dans l'eau. Matières azotées ligneuses. 5,o5 6,49 6,52 4)88 Matières grasses 3,55 3,65 2,68 3, 16 Celluloses 29,87 3o,26 3i,38 29,06 \ Matières minérales 2,12 1,82 1,86 1,81 Total 73,72 72,89 73,20 73,37 Total général 99,34 98,65 98,64 98,25 Inconnu et pertes 0,66 i ,35 i , 36 i ,75 100,00 100,00 100,00 100,00 » Rapprochés les uns des autres, les trois Tableaux, dans lesquels j'ai résumé les données numériques fournies par l'étude du blé entier, par l'analyse de la farine à 70 pour 100 d'extraction et par celle des bas pro- duits et issues à 3o pour 100 de refus que fournit la mouture de ce blé, apportent, relativement à la composition de celui-ci, des données dont le meunier peut tirer profit pour la conduite de son travail. » L'expression, d'ailleurs, en jjeut être modifiée par un calcul simple, en rapprochant les uns des autres les produits analogues de façon à recon- stituer le blé dans son ensemble et à présenter sa composition sous une forme plus simple. Celte composition se traduit alors par les chiffres suivants : ^ Composition des blés entiers. Blé de Bordeaux d'.AItkirch de l'iandre de S'-Laud. (Seine-et-Oisc). (Meuse). (Nord). (Eure-et-Loir). gr gr pr gr Poids moyen d'un grain o,o5i o,o38 o,o4i o,o5o Constitution j Amande 83,98 84,69 83, o4 84,72 du grain < Germe i ,5o 1 ,4i i ,35 1 , 16 en centièmes. f Enveloppes 12,32 i3,90 i5,6i i4,ï2 (932 ) Blé de Bordeaux d'AIlkircli de Flandre de S'-Laud. (Seine-et-Oise). (Meuse). (Nord). (Eure-et-Loir). Eau '4 -97 i4,5o i5,i2 i4i94 Matières l ^'"^«" 6,64 6,92 7,18 7,10 , l -solubles, diastases, etc. . 1,59 i,54 1,37 1,74 f ligneuses i,5i 1,96 1,96 ),46 Amidon .58,35 57,55 56,84 58,78 Matières grasses i,8i 1,68 i,58 1,61 Hydrates / Sucres 0,75 0,95 i,33 0,76 de carbone | Galactine, etc o,36 o,4i o,55 0,69 solubles (-) : ( autres (de l'enveloppe). . 1,79 1,97 1,97 1,77 Celluloses 9,12 9.08 9j56 8,88 Matières minérales ij49 ')5i i,5o i)54 Inconnu et perles 1,62 '194 i,3o 0,74 Total 100,00 100,00 100,00 100,00 » Tels sont les résultats auxquels conduit l'application de la méthode d'analyse des blés que je propose. Cette mélhode est délicate, je le recon- nais, et elle exige un temps assez long, mais elle met aux mains de l'in- dustrie meunière des résultats nets et tangibles, tout différents des résultats incomplets et, sur certains points, inexacts que les méthodes employées jusqu'ici lui présentaient. » ANATOMIE. — Sur la signification morphologique des os en chevron des ver- tèbres caudales. Note de M. Armand Sabatiku, présentée par M. Milne- Edwards. « Dans une Note précédente (séance du 19 avril 1897), recherchant quelle était la signification morphologique de l'appareil sternal ihoracique et abdominal, j'ai démontré que cet appareil n'était que le résultat de la transformation des interépineux ventraux correspondant à ces régions. Mais le système des interépineux ventraux s'étend en arrière de la cavité viscérale et entre dans la constitution de la nageoire anale et de la nageoire caudale. » Chez beaucoup de Vertébrés supérieurs aux Poissons, chez les Amphi- (') Total des matières azotées 9>74 '0,4' 10, 45 10, 3o {'') Toi. des hjdr. de carb. solubles. 2,70 3,33 3,85 3,2i ( 9^3 ) biens urodèles, chez beaucoup de Reptiles (Énaliosauriens, Lézards, Crocodiles, etc.), chez un certain nombre de Mammifères (Monotrèmes, Marsupiaux, Edentés, Cétacés, Sirénides, quelques Singes), le système des interépineux ventraux est fort bien représenté à la région caudale, c'est- à-dire en arrière de la ceinture pelvienne. Les os en chevron, ou os en V, ne sont, en effet, que des modifications de ces interépineux. » On a l'habitude de considérer ces os en V comme faisant partie de l'arc hœmal, et comme constituant les côtes caudales. C'est là un point de vue erroné. Les côtes de la région caudale font suite aux côtes des régions lombaire et sacrée. Ce sont des côtes soudées aux vertèbres, sous forme de longues apophyses aplaties, situées sur les côtés de la colonne verté- brale et confondues avec les apophyses transAerses qui ont perdu de leur importance et de leur autonomie dès la région lombaire. Ces côtes cau- dales correspondent aux espaces vertébraux, comme les apophyses trans- verses. » Les os en chevron, au contraire, sont toujours en relation avec les espaces intervertébraux ou articulations inrervertébrales. Ils alternent donc avec les côtes, exactement comme le font les interépineux chez les Fois- sons. Cette relation constante des branches des os en V avec les espaces intervertébraux a une valeur qu'il ne faut pas méconnaître au point de vue de la caractérisation de ces os comme os interépineux. » On objectera peut-être à cette vue que, chez beaucoup de Vertébrés, un certain nombre tout au moins de côtes thoraciques, et, par conséquent, de vraies côtes, s'articulent par leur tète {capitulum), dans l'intervalle de deux corps vertébraux, exactement comme les os en V; et que, par consé- quent, cette situation intervertébrale semble appartenir aux côtes aussi bien qu'aux os en chevron, et ne saurait suffire pour établir entre ces deux groupes d'os une distinction fondamentale. » A cela il convient de répondre que les relations des côtes avec les corps vertébraux par l'intermédiaire du ca/9?/;////^i sont des relations secon- daires. Elles n'existent pas, en effet, chez les Poissons, où les côtes sont toujours rattachées aux apophyses transverses. Les côtes ont donc pour point d'appui primitif et fondamental les apophyses transverses par l'inter- médiaire de leur tubercuhim. Les côtes sont la prolongation articulée ou non des apophyses transverses; et leur colportant, \q capitulum, n'est, au fond, qu'une apophyse récurrente surajoutée, qui s'est introduite chez les Ver- tébrés à respiration aérienne, comme moyen de perfectionnement et de ré- gularisation des mouvements respiratoires de la cage thoracique. ( 934 ) » C'est là un fait que l'on peut facilement reconnaîire chez beaucoup (le Vertébrés, et. en particulier, chez les Cétacés, les Sirénides, les Cro- codiliens, etc. Chez ces derniers, notamment, les côtes postérieures, c'est- à-dire abdominales sont portées à l'extrémité des apophyses transverses qu'elles continuent directement, et elles n'ont ni col, m capitidum. Elles sont donc sans relations directes avec les corps vertébraux; tandis qu'à mesure qu'on avance Acrs les régions ihoracique et cervicale, l'extrémité proximale de la côte se dédouble progressivement pour former, de plus en plus distinctement à côté du tubercidum, un capiUdum dont le col s'allonge, et qui va s'articuler dans l'intervalle de deux corps vertébraux. Ainsi donc, le vrai tvpe, le type simple et primitif de la côte est celui d'une simple pro- longation de l'apophyse transverse; et c'est ce type qui est réalisé chez les Poissons et dans les côtes lombaires sacrées et caudales des Mammi- fères et des Reptiles. » Il est certain que toute côte qui n'a à son extrémité proximale qu'une seule surface articulaire se trouve attachée à l'apophyse transverse, et est sans relations directes avec les corps vertébraux. Les os en Vde la ré- gion caudale, qui n'ont pour chacune de leurs branches qu'une surface articulaire, ne pourraient donc être considérés comme des côtes, que si, comme ces dernières, ils s'attachaient aux apophyses transverses verté- brales. Mais tel n'est pas le cas; et leur attache intervertébrale ne permet de les considérer que comme des os intercostaux, c'est-à-dire des inter- épineux. » Cela étant, il reste à déterminer quel est le genre de transformations que ces interépineux ont dû subir pf)ur devenir les os en V. » Chez les Poissons, les interépineux ventraux ont une direction géné- rale de haut en bas, et plus ou moins d'avant en arrière, qui n'est modifiée que par le développement de la cavité viscérale, qui les refoule et les couche plus ou moins horizontalement. M C'est ce que j'ai exposé dans mes Notes. précédentes sur les ceintures et sur l'appareil sternal. Les interépineux caudaux, étant placés en dehors de l'influence et de la pression excentrique de la cavité viscérale, n'ont pas subi de changements de situation et de direction, et sont restés obliques de haut en bas et d'avant en arrière. Mais ils ont subi l'influence des gros vaisseaux artériels et veineux qui occupent la face inférieure des corps des vertèbres caudales et qui sont d'autant plus volumineux qu'ils sont appelés à nourrir un appendice caudal plus important. Aussi les in- terépineux caudaux, formés par l'union de deux parties paires, ont-ils ( 935 ) subi un écartementde ces parties au niveau du trajet même des troues v;is- culaires caudaux. De là leur transformation en os en V. » Ces interépineux, lieu d'insertion de muscles puissants, ne portent pas derayons, ce qui n'a pas lieu de nous surprendre, puisque nous savons que les rayons des nageoires des Poissons disparaissent dans les autres groupes de Vertébrés. » La conclusion à tirer des observations qui précèdent, c'est que le système des os interépineux qui, au niveau de la cavité viscérale, a fourni les ceintures, les membres, le sternum et la clavicule, fournit, dans bien des cas, en arrière de la cavité viscérale, une série d'os en V, ou os en chevron, qui représentent les interépineux de la région caudale de la colonne vertébrale. » Il reste maintenant à examiner si, au devant de la cavité viscérale, c'est-à-dire dans les régions cervicale et céphalique, les interépineux n'interviennent pas également dans la constitution du squelette subverté- bral de ces régions. Ce sera l'objet d'une prochaine Communication. » ASTRONOMIE. — Présentation du sixième Volume des « Annales de l'observatoire de Nice ». Note de M. Faye. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie, de la part de M. Bischoffs- heim, fondateur de l'observatoire de Nice, le sixième Volume des Annales de cet observatoire, rédigé sous la direction de M. Perrotin, et imprimé avec une exécution bien remarquable par MM. Gauthier-Villars et fils. » Ce Volume contient des recherches sur la planète Hécube, l'observa- tion de nébuleuses et leur catalogue au grand équatorial, la détermination des coordonnées des étoiles doubles, pour faire suite au Catalogue des me-, sures de ces étoiles et de leurs satellites, au grand cercle méridien de Brunner, et ime importante série d'observations failesau petit cercle méri- dien de Gautier. » M. Simonin a pris pour sujet de Thèse de son doctorat l'étude des mouvements de la planète Hécube dont le moyen mouvement est presque le double de celui de Jupiter. C'est une des petites planètes qui présentent les plus grandes perturbations. M. Simonin s'est inspiré, dans cette étude difficile, des travaux de M. Gyldèn et surtout de M. Tisserand et de M. Poincaré. Il a réussi à donner une approximation satisfaisante des élé- ments, telle qu'on peut actuellement la conclure de quatorze oppositions. G. R., 1897, '" Semestre. (T. CXXIV, N° 18.) 122 ( 9^6 ) Puis vient lu suite des travaux de M. Javelle, sur les nébuleuses générale- ment 1res faibles qu'on ne peut observer, à l'aide du grand cquatorial, qu'à la condition de maintenir la salle dans une obscurité complète, et dont le nombre monte aujourd'hui à 807. M Ensuite les observations méridiennes des éloiles doubles au grand instrument méridien de Brunner, ainsi que des planètes jjrincipales. Ce travail a été exécuté par MM. Jabely et Simonin et MM. Colomas et Gia- cobini. » Enfin le Catalogue des étoiles de culmination lunaire de M. Lœwy, et des circompolaires de la Connaissance des Temps, que M. Simonin a exé- cuté à l'aide du petit cercle méridien de M. Gautier, avec l'aide de MM. Co- lomas et Giacobini. Ce travail a porté sur 56o étoiles horaires et i4 étoiles circumpolaires, par 6000 observations méridiennes. Il a donné lieu à une étude approfondie du grand niveau de cet instrument, au cours de laquelle on a remarqué que ce niveau constituait deux instruments complètement différents selon qu'il était fixé au cercle méridien ou placé sur le compa- rateur. Il en est résulté que l'usage du niveau a dû être remplacé exclusi- vement par celui du nadir obtenu sur un bain de mercure. » Nous ne pouvons que constater que les travaux particuliers des astro- nomes n'ont pas nui à leur activité régulière et que leurs observations ont été continuées avec toute l'assiduité et la régularité dignes d'un grand ob- servatoire parfaitement dirigé. » M. D.vnnoux, en présentant le Compte rendu de l'inauguration du monu- ment de N. Lobatschevsky à Kazan et l'éloge historique de l'illustre savant russe prononcé par M. k. Vassilief, s'exprime en ces termes : « Je suis heureux de mettre sous les yeux de l'Académie l'étude si atta- chante et si documentée que M. le professeur Vassilief a consacrée à celui que Sylvester appelait en toute justice le Copernic de la Géométrie. L'his- toire de la vie de Lobatschevsky se rattache de la manière la plus étroite à celle du progrès et du développement de l'Université de Kazan dont il fut recteur pendant dix-neuf ans, et qui conservera toujours avec fierté le sou- venir désormais impérissable de ses travaux. » Pendant longtemps, ces recherches si géniales sur les principes mômes de la Géométrie ont été négligées ou dédaignées. C'est à un savant fran- çais, à mon ami regretté J. Hoùel, M. Vassilief a soin de le rai)peler, que revient le mérite d'avoir, dès 1866, rappelé l'attention sur des découvertes (937) dont l'importance ne saurait être exagérée et qui contribueront h modifier profondément, à élargir et à étendre les idées que les savants et les philo- sophes s'étaient faites sur l'origine et la nature denos connaissances. « NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions de prix chargées de juger les concours de 1897. Le dépouillement des scrutins donne les résultats suivants : Grand prix des Sciences physiques. — MM. Gaudry, Fouquc, Milne- Edwards, de Lacaze-Dulhiers, Bonnier. Prix Bordin. — MM. Milne-Edwards, Grandidier, Van Tieghem, Fouqué, Cornu. Prix Damoiseau. — MM. Callandreau, Faye, Lcewy, Wolf, Radau. Prix Fourneyron. — MM. Sarrau, Maurice Lévy, Léauté, Boussinesq, Sebert. Prix Pourat. — MM. Bouchard, Marey, d'Arsonval, Chauveau, Guyon. Prix Gay. — MM. Bornet, Van Tieghem, Bonnier, Guignard, Chatin. Commission chargée de présenter une question de grand prix des Sciences physiques (prix du Budget') pour l'année 1899. — MM. Milne-Edwards, Van Tieghem, Cornu, Perrier, Bornet. Commission chargée de présenter une question de prix Bordin (Sciences physiques) pour l'année 1899. — MM. Milne-Edwards, Cornu, Mascart, de Lacaze-Duthiers, Berthelot. Commission chargée de présenter une question de prix Vaillant pour l'an- née 1900. — MM. Mpissan, Troost, Friedel, Schûtzenberger, Armand Gautier. Commission chargée de présenter une question de prix Gay pour l'an- née 1899. — MM. Grandidier, Van Tieghem, Milne-Edwards, Bornet. Bouquet de la Grye. Commission chargée de présenter une question de prix Pourat pour l'année 1899. — MM. Marey, d'Arsonval, Chauveau, Duclaux, Bouchard. ( O'^B ) MEMOIRES PRESENTES. ASTRONOMIE. — Sur la loi des variations de latitude . Mémoire de M. F. Gosi- NEssiAT, présenté par M. Lœwy. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Section d'Astronomie.) « Dans le Mémoire que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie sont rassemblées et discutées les mesures de distance zénithale faites, depuis douze ans, au cercle méridien de l'observatoire de I^yon, sous la direction de M. Ch. André. Les observations ont porté sur les étoilçs fon- damentales situées aux abords du pôle et ont servi à déterminer simulta- nément avec la latitude un système de déclinaisons absolues. )) De i885 à 1893, il s'agit de mesures courantes, faites avec beaucoup d'autres, sans attention spéciale. La discussion de cette première série ayant donné des résultats satisfaisants, on décida, en iSgS, de continuer ce travail, en i'entdurant de soins particuliers. Depuis, on a donc multiplié les pointés à chaque passage, déplacé fréquemment les cercles et procédé par mesure de la double hauteur en associant, chaque fois, la visée directe à la visée par réflexion. Il était, en eflel, intéressant de savoir si le cercle méridien, en même temps qu'il fournit les positions absolues des étoiles observées, ne peut pas servir à déceler les variations de latitude avec au- tant de sûreté que les méthodes diOérentieiles utilisées à cet effet. » Or, voici les principales conclusions de nos recherches : I. Loi des latitudes. o — (p„ = — o",i4cos U — ( 1890,00 j /7, (1) — o", 1 55 ces ( O -+->. — 33o) (2) — o", 04 cos / — ( 1889,00 -\ n, (3) -o",iocosr/- fi888,n-^) /?,. (4) » Dans cette expression, t désigne le temps, O la longitude du Soleil, 1 la longitude terrestre rapportée au méridien de Lyon. » Les vitesses des arguments sont respectivement /»,--- 307°, rtj =: 36o°, «3=200°, «( = 38^,7. (939) » A ces valeurs correspondent les durées de période T, = I^I73, To = i-',oo, T., = i^.So, T,=9»,3. » A la loi de Chandler, exprimée par les deux premiers ternies, viennent donc s'ajouter deux nouveaux termes. » Le plus important de ceux-ci est le terme (4). Nous établissons qu'il se rattache au déplacement de la ligne des nœuds de l'orbite lunaire; sa pé- riode est, en effet, celle d'une demi-révolution de ces nœuds, et l'oscilla- tion correspondante, au contraire des autres, se propage de l'est à l'ouest. Il peut s'écrire — o",iocos(2Q î H-X-f-ioi). (4) » Quant au terme (3), bien que son coefficient soit faible, il présente un intérêt théorique : son argument vérifie, à i'^ près, la relation de commen- surabilité 3n, — 2/22 = ^:i. » La loi précédente met en évidence l'action du Soleil et de la Lune sur le déplacement de l'axe de rotation à l'intérieur du sphéroïde terrestre, et donne ainsi une base plus sûre aux spéculations théoriques. II. Déclinaisons absolues, 1895,0. Date moyenne Étoiles. Asc. tir. Déclinaisons. 1800-1- 4165B. A. C... 12. 14^3 +88. i6'.54',88 ±o",o3 93,6 2 Petite Ourse. .. o.54,4 85. /Ji .87,08 ±o,o5 91,9 a Petite Ourse.. . 1.20, 5 88.44-52,49 ±o,oi4 93,8 2099Gr i4. 0,0 86.15.87,68 ±0,12 86,6 5140B.A.C i5.ii,i 87.88.11,41 ±o,o5 91,0 1233 B. A. G 4-3,7 85. 16.40, o4 ±o,o5 91,6 698Carr 4-54,6 85.49.18,57 ±0,08 9i,8 E Petite Ourse. . . 16. 56,7 82.12.35,22 ±0,06 89,7 S Petite Ourse... 18.6,3 86.36.45,22 ±o,o4 91,7 ■ 51 H. Céphée....' 6.5i,3 87. 12.43,22 dzo,o3 93,0 X Petite Ourse... 19.28,1 88.58.89,47+0,08 93,5 2320B. A. C... 7.52,5 88.56.47,43 ±0,08 93,3 7169 B. A. G... . 20.33,4 81 . 4-38,46 ±0,06 90,0 76 Dragon 20.5o,2 82. 8.82,82 ±0,06 93,0 7504 B. A. G.... 21.20,5 86.86. 7,76 zto,o4 92,4 1 Dragon 9-32, 1 81. 47-24, 43 ±0,08 90,3 3i93B.A.G.. . io.i4,4 84.47.7,25+0,06 95,4. 3441 Garr 22.21,6 85.84.45,96 ±o,o4 92,3 8213 B. A. G.... 28.27,8 +86.43.41,69 ±o,o3 93,5 ( 94o ) m. Parallaxes slellaires. a Petite Ourse.. -(-o",o5 ±o",02 1235 B. A. C +o",3o ±:o",07 IV. Constante de l'aberration. V := 20", 49 ± o", 02. » CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel présenle à l'.'Vcadémie un Ouvrage de M. Hinrichs, professeur à Saint-Louis (États-Unis), intitulé : « Introduc- tion to General Chemistrv », en cent Conférences {Lectures), avec un Allas de 80 Planches, représentant les portraits des principaux chimistes qui ont illustré la Science, ainsi que les appareils et objets fondamentaux de la Chimie. M. Hinrichs a offert, à tous les Membres de l'Académie, son Livre, qui est rempli d'originalité, d'idées et de renseignements précieux. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur le problème de Dirichtet. Note de M. S. Zaremba, présentée par M. Darboux. « Nous simplifierons le langage en empruntant pour un instant quelques termes à la théorie de l'électricité. Soit (S) une surface fermée, simplement connexe, admettant en chacun de ses points des rayons de courbure déter- minés différents de zéro, maintenue au potentiel zéro et soumise à l'in- fluence d'une masse électrique égale à — i, concentrée en un point M (a;, y, z), situé à l'intérieur de la surface. » Désignons par u(x, y, z,jc', y', z') la densité, en un point P(x', y', z') de la surface (S), de l'électricité induite, dans ces conditions, sur cette surface. Soit enfin f{x', y', z') une fonction donnée de la position du point P sur la surface (S). On peut s'attendre, d'après la théorie de la fonction de Green, à ce que la fonction v(.r, y, z), satisfaisant à l'équation de Laplace à l'intérieur de la surface (S) et se réduisant sur celte surface à la fonction /(a?', y, z'), soit donnée par la formule suivante v(x,y, z) = Ju{.r,y, z, x',y', z')f{x', y', z')ds. ( 941 ) où ds représente l'élément relatif au point P de la surface (S). On trouve qu'il en est bien ainsi lorsque : » i" Il existe une constante positive A que ne dépasse jamais la valeur absolue de la fonction /(a;', y', z') ; )) 2** La fonction /(x-', y, z') ne devient discontinue que sur certaines lignes tracées sur la surface (S), lignes au passage desquelles elle varie brusquement d'une quantité finie en devenant indéterminée sur ces lignes elles-mêmes. » C'est ce qui résulte du tliéorème suivant, que l'on obtient en compa- rant la fonction u avec des fonctions analogues relatives à une sphère ou à un système de deux sphères : » Désignons par y la plus courte distance du point M(x, y, z) à la sur- face (S) et soit r^^(x-x'y-i-(y-y'y + (z-z'y, la différence f^u{œ, y, z, X', y, z')/(.v', y', z')ds - l-jl^flll^l^ds qui tend uniformément vers zéro lorsque y tend vers zéro. » Le théorème précédent permet, comme on le voit aisément, de déter- miner la limite vers laquelle tend la fonction v(^x,y, z) lorsque le point M(a;, y, =) tend, suivant un arc donné, vers un point situé sur une ligne de discontinuité de la fonction/(a', j', z'). On en conclut de suite l'exten- sion à l'espace du « procédé alterné » de M. Sch\\arz. » GÉODÉSIE. — Sur la précision comparée de divers modes de repérage de la verticale dans les observations astronomiques, géodésiques ou lopographiques. Note de M. Ch. Lallemand, présentée par M. Lœwy. « Pour repérer la direction de la verticale, on emploie généralement, soit des visées nadirales sur un bain de mercure, soit un pendule, soit une nivelle à bulle d'air. » A ces trois moyens on a récemment proposé de substituer, comme étant plus expéditif et plus précis, le repérage direct par contact en trois points avec la surface libre d'un bain de mercure. Pour pouvoir mesurer l'exactitude de ce nouveau procédé et la comparer avec celle des trois ( 9^2 ) premiers, nous avons demandé à M. Klein, chef du Dépôt des instruments du nivellement général de la France, quelques expériences dont voici les résultats : » Une vis micrométrique ('), terminée par une pointe conique, reliée au })ûle négatif d'une pile formée d'un élément Leclanché, était disposée au-dessus d'un bain de mercure comnniniquant avec l'autre pôle. On faisait lentement descendre la vis jusqu'à ce que le passage du courant fût signalé par une sonnerie électrique ou par un galvanomètre très sensible, intercalés dans le circuit; puis on effectuait, en regard d'un index fixe, la lecture du tambour micrométrique. » On a opéré'avec du mercure, tantôt simplement essuyé avec un chif- fon propre, tantôt lavé avec de l'eau légèrement additionnée d'acide nitrique, puis séché avec du papier buvard ; la surface du bain était tantôt laissée ù nu, tantôt recouverte d'une couche protectrice de 5""" de pétrole. La comparaison des lectures individuelles avec leur moyenne a montré que les écarts suivaient sensiblement la loi des erreurs accidentelles (^) et qu'ils étaient à peu près indépendants du degré de pureté du mercure et du mode employé pour signaler la fermeture du courant; mais la pré- sence de pétrole doublait ou triplait leur valeur. Les écarts inaxima de part et d'autre de la moyenne ont été respectivement de &^ à 7"^ dans le premier cas (erreur probable correspondante ±2"^) et de i4'^ à 211^ dans le second (erreur probable ± /\^ à àz 61^) (^). » Avec un dispositif de repérage composé de trois pointes semblables formant un triangle équilatcral, l'incertitude probable sur la hauteur d'un point quelconque de la circonférence de rayon R passant pir ces trois points serait aussi de ± :l^ dans le cas le plus favorable (') et l'erreur pro- (') Pas, o^^jS; tambour de So™" de diamètre, divisé en 100 parties de i'^'",& de largeur, représentant chacune i micron d'élévation ou d'abaissement. (') Ces écarts, provenant de la mobilité du bain, ne doivent pas être confondus avec l'erreur systématique due à ce qu'en réalité le circuit se ferme dès que la pointe est assez proche du mercure pour permettre au courant de triompher de la résistance de l'air. (') Dans de nombreux essais préliminaires, où le bain de mercure était remplacé par un bloc de fonte, l'incertitude accidentelle du contact n'avait jamais atteint il*; les écarts ci-dessus ne sauraient donc être imputés ni à des imperfections de l'appa- reil ou du mode opératoire, ni au défaut de précision des lectures. (*) Soient, eu eftet (voir la figure) M le point en question A, 15, C les trois (943) bable correspondante ip à craindre sur la direction supposée de la verticale : (0 , ooi4 R » Calculons maintenant la précision des autres procédés : » 1° Visée nadirale sur bain de mercure. — Soient F la distance focale de la lunette, G le grossissement propre de l'oculaire et i l'inclinaison de l'axe optique sur la verticale. La lunette étant supposée parfaitement au point, l'écart, dans le plan focal, entre la croisée du réticule et son image après réflexion sur le mercure, serait en réalité liY et, en apparence, pour l'œil placé à l'oculaire, ii¥ x G. Le minimum perceptible de cet écart étant pointes et ± s l'erreur probable de leur position normalement au plan du cercle. L'incertitude correspondante, x, de la position du point M est la résultante de trois déplacements, savoir : Ma Mb ■Fp"' Me D'où ^="-r 2 , /Ma H- M 6 + M c R^ =-!■/( COS 10 -\ — I -f- sin(i 3o") — - + h; ~ sin(3o"— /" "" 2Fx G FxG » 2° Pendule avec index repéré au microscope. — L étant la longueur du pendule et G le grossissement du microscope, l'erreur angulaire probable correspondante de calage serait, comme ci-dessus, » 3" Nivelle à bulle d'air. — Les expériences de M. le D*^ Reinhertz (-) ont montré que l'erreur linéaire probable, due à la paresse de la bulle, est de6'^,6y/p, p étant le rayon de courbure de la fiole. » Avec l'incertitude de lecture, d'environ 33^^ ('), l'erreur angulaire probable résultante de calage serait (4) '''^"T^V' 20 » Conclusions. — En supposant, pour ces différents cas, les conditions pratiques les plus favorables et en y appliquant les formules précédentes, on obtient le Tableau ci-après : (') D'après M. le professeur Foersler (Proccs-verbaua: du Comité i/iternalional des Poids et Mesures, 1878), cette limite du pouvoir séparatif de l'oeil répondrait à l'espacement moyen 41^ des bâtonnets sensibles de la rétine (points d'insertion des filets du nerf optique). La distance focale du cristallin étant, par exemple, de o™,oi5, deux points placés à O^jaS de l'œil (distance normale de la vision distincte) pourraient former leurs images sur le même bâtonnet et, pai' suite, pourraient paiaitre confondus en un seul, si leur QUI nK écarteraent était inférieur à A'^X — -. ^o^^joGt (angle visuel correspondant, O",OI0 ' j \ a r i' environ). {*) Zeitschri/t fur Instrumenten-Kunde, 9' et 10" livraison de 1890. (') L'œil, en effet, n'apprécie guère qu'à o™"',2 près l'équidistance des extrémités de la bulle aux traits correspondants de repère gravés sur la fiole; d'où une incerti- tude maxiraa de o""",i sur la position de la bulle et une erreur probable correspon- dante trois fois moindre, soit o'"'",o33. (945 ) Appareil fixe d'observatoire. Diamètre du bain. 1° Contact par trois points ( avec un bain de mercure. / / Distance focale de 2° Visée nadirale sur bain j l'objectif de mercure j Grossissement de l'oculaire 4 3o n J I • J I '-'Ong'' du pendule. i 6" Pendule avec index re h i péré au microscope 4° Nivelle à bulle d'air. . . . Rapport de l'erreur du pro- cédé par contact, à l'erreur l 6 fois de la nivelle à bulle d'air. Erreur probable de calage. Appareil transportablc. Diamètre o° Erreur probable de calage. ,20 1 Long"' du pendule. < Grossissement du microscope. ... 4 Rayon de la fiole. 200™ 0,-8 Distance focale. Grossissement . o^.SJ 3 0,1 Long, du pend'" o" Grossissement. 10 Rayon ao" i5 fois. » Les erreurs calculées pour les deuxième et troisième cas sont un peu incertaines; mais, en tous cas, sans compter les nombreuses difficultés pratiques à vaincre, le calage direct par triple contact avec un bain de merctire ne saurait lutter avec la simple et classique nivelle à bulle d'air. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Propriété nouvelle des rayons cathodiques qui décèle leur composition complexe. Note de M. H. Deslandres, présentée par M. Lœwy. « Dans une Note précédente (^Comptes rendus, p. 678, 29 mars 1897), j'ai exposé les recherches entreprises à l'Observatoire de Paris sur les actions mutuelles des rayons catliodiques et des corps placés à l'intérieur des tubes à gaz raréfié. J'ai montré que tous ces corps, conducteurs ou isolants, influent sur la direction des rayons cathodiques, alors même qu'ils sont anodes ou simplement isolés. Lorsqu'ils sont cathodes ou reliés à la terre, l'action exercée est seulement plus forte en général et d'ailleurs répulsive ('). 0,2 (') La déviation des rayons a été notée attractive ou répulsive, le point de départ des déviations étant la position des rayons, lorsque le corps agissant est isolé; mais si l'origine des déviations correspond au cas où le corps est anode, les actions sont seu- lement répulsives. ( 946 ) ') Or, dans ces premières recherches, j'ai observé le fait suivant, que j'ai ctiulié ensuite par des expériences spéciales, et qui est général. » Lorsquun rayon calhodique est dé^'ie par un corps voisin, le plus souvent il se divise en même temps en plusieurs rayons distincts qui sont inégalement déviés. Les seconds rayons qui étaient réunis dans le rayon primitif se trouvent ainsi séparés. » Cette propriété des rayons cathodiques n'avait pas encore été signalée. » Pour cette étude, j'emploie à l'intérieur du tube un écran percé en son milieu d'une fente fine. En deçà de l'écran se trouve la cathode prin- cipale. Dans la partie au delà de l'écran on observe sur le verre l'ombre portée par l'écran et, en son milieu, la raie brillante de la fente. M I^e tube, d'autre part, ainsi que dans les recherches de la N^ote précé- dente, est illuminé par une bobine de Ruhmkorff ordinaire dont les bornes sont réunies aux électrodes, sans solution de continuité, et sans organes supplémenlaires. )) Dans un premier tube ('), qui est celui de la Note précédente, la ca- thode principale est un disque plan rectangulaire; à côté se trouvait une seconde cathode, mobile, et également plane et rectangulaire. Lorsque chaque cathode est reliée séparément au pôle négatif, la raie brillante de la fente est simple et fine; et, lorsqu'on réunit les deux cathodes, la répul- sion habituelle se produit; mais alors, au lieu d'avoir deux raies brillantes, on en a trois ou même quatre distinctes, pour certaines positions de la cathode m obile. Les conditions sont telles qu'une même cathode a dû, sous l'influence de la voisine, émettre deux faisceaux cathodiques distincts, de directions différentes. Si l'on déplace l'écran dans le tube, les cathodes étant fixes, la m ultiplicalion des raies se maintient sur une étendue notable du champ. » Cette division curieuse des rayons n'est pas spéciale à ce tube muni de deux cathodes; elle se produit avec une cathode unique qui présente deux surfaces voisines formant un angle, et en particulier avec le disque qui constitue la cathode des tubes ordinaires, dans la partie du tube où ce disque est réuni au verre par un fil normal au disque (-). La même (') Sur les trois tubes qui ont servi à ces expériences, deux ont été construits par la maison Chabaud, le troisième par la maison Seguy. (,') La déviation inégale des rayons j)eul les séparer coniplcleuienl. On uxjdiijuc ainsi lacilement les résultats au premier abord singuliers de Jauman (|ui, avec une cathode concave, oblienl sur le verre un cercle brillant eulouré d'un anneau dislincl et brillant, l'anneau étant d'ailleurs plus sensible aux. inlluences extérieures. ( 947 ) division se présente aussi dans les circonstances où apparaissent les sur- faces (l'interférence de Jauman, et les Summation Gebilde de Wiedeman et Schmidt. >) Cependant l'interprétation du phénomène est absolument claire, quand on se place dans les conditions les plus favorables, quand on agit sur un rayon cathodique bien isolé, et à une certaine distance de la ca- thode, de manière à avoir de fortes déviations. » La cathode, unique, a la forme la plus simple et est un disque plan circulaire; à une certaine distance, on soude au tube un petit appareil que j'appelle explorateur du chainp. Cet appareil est un bouchon rodé qui, se prolongeant dans le tube, porte d'une part l'écran EE isolé et sa fente F, et d'autre part un fd métallique T, laissé à nu, parallèle à la fente et relié à l'extérieur. Première position. Deuxième position. Relevés divers de rayons déviés. G, cathode. EE, écran. /, fenle. T, (il mclallique mis à la Terre. 00, position du rayon priniilif non dévié. » Dans la position (i), le rayon, après avoir été isolé par la fente, passe à côté du fd métallique. Lorsque ce fd est isolé, la raie brillante de la fenêtre est simple et Que; mais si l'on relie le fd T au pôle négatif ou à la Terre, la raie se divise en plusieurs raies moins intenses, inégalement dé- viées. La dispersion des raies diminue lorsque le rayon est éloigné du fd. Elle est maxima lorsque le fd est cathode; mais alors on est gêné parle ( 948 ) rayonnement cathodique du fil. Aussi est-il préférable de le relier à la Terre, la déviation étant dans nos expériences diminuée environ de la moitié. » L'action du fd mis à la Terre s'étend au champ cathodique tout entier, car si l'on tourne le bouchon de i8o° environ (deuxième position), les raies brillantes sont encore multiples, la séparation des raies variant toujours avec la distance au fd. » Je reproduis ci-contrc le relevé précis des raies déviées, fait sur le verre du tube dans plusieurs cas; la raie o étant la raie simple que donne la fente au début, lorsque le fd est isolé. » Si, avec un même tube, on emploie des bobines différentes, les images des raies dispersées présentent des différences et, en même temps, des points communs ('). Les raies les plus déviées apparaissent aux très basses pressions. » La séparation, la dispersion des raies augmentent en même temps que la surface du fd T estimée parallèlement aux rayons; elle augmente aussi avec la différence de potentiel entre le fil et l'anode, pour une même dillé- rence de potentiel entre l'anode et la cathode. » Cette division par l'action d'un corps voisin peut être rapprochée d'une division analogue réalisée par l'action de l'aimant dans les expé- riences de Lcnard et de Birkeland. Le manque d'aimants convenables ne m'a pas permis de reconnaître si la division du rayon était la même dans les deux cas. » La complexité du rayon cathodique est nettement décelée par ces re- cherches; elle doit contribuer à nous faire connaître la nature exacte de ces rayons, qui nous échappe encore (-). Dans cet ordre d'idées, on est conduit à poser les questions suivantes : Les rayons inégalement déviés ont-ils la même vitesse de propagation? Sont-ils émis successivement ou simultanément? Comment varie leur déviation pour des distances crois- santes à la cathode? La difficulté des observations dans le vide ne permet pas une réponse immédiate. (') On est ainsi conduit à penser que celle division jiar l'aclion d'un corps voisin pourra fournir : i° un moyen original d'étudier les appareils électriques qui produi- sent de hauts potentiels; 2° un caractère distinclif de la iialure cliimiqne du paz inté- rieur et mémo de la cathode. (') Cependant ces premiers résultats sont plutôt favorables à la théorie du bom- bardement moléculaire, présentée par Crookes. ( 949 ) » Ces recherches, d'ailleurs, ont un réel intérêt non seulement pour les physiciens, mais pour les astronomes. Les conditions nécessaires à la pro- duction des rayons cathodiques se présentent dans les corps célestes et en particulier dans l'atmosphère solaire. On peut, sur cette division des rayons cathodiques, appuyer une théorie des comètes qui explique la divi- sion de leur queue (' ). » PHYSIQUE. — Sur la polarisation partielle des radiations émises par quelques sources lumineuses sous l'influence du champ magnétique. Note de MiVI. N. Egoroff etN. Géorgiewsky, présentée par M. A. Cornu. « Dans la première Note, présentée à l'Académie le 5 avril, nous avons décrit la méthode d'observation de la polarisation partielle d'émission de flammes et d'étincelles sous l'influence du champ magnétique assez mo- déré [le brûleur Bunsen à sodium démontre la polarisation, quand il se trouve entre les pôles magnétiques de Ruhmkorff à distance de loo™", correspondante à l'intensité du champ, 5oo (-)]. A En continuant nos recherches nous avons trouvé les faits suivants : I) 1. Le compensateur Babinet démontre, comme l'analyseur de Savart, aussi facilement la polarisation partielle rectdigne des radiations équato- riales et la polarisation elliptique de sigae contraire des radiations inclinées à l'équateur du champ. Les axes des ellipses se confondent. Cette particu- larité du champ magnétique ne permet pas de découvrir la polarisation circulaire des radiations axiales, sans avoir un spectroscope très dispersif. » 2. La quantité relative des radiations équatoriales, émises par la flamme du sodium et polarisées rectilignement, varie avec l'intensité du champ magnétique en suivant une courbe particulière (en changeant l'intensité depuis i8oo jusqu'à 85oo, nous avons changé la quantité de lumière polarisée entre i et ii,5 pour loo). Pour ces mesures nous avons utihsé une ou deux lames de verre (piles de glaces) pour compenser, par réfraction, la polarisation rectiligne des radiations équatoriales. » 3. Sous l'influence du champ magnétique, ayant une intensité don- née, la quantité de la lumière rectilignement polarisée et émise équato- (') Ces recherches ont été faites avec l'aide de mes deux assistants, Millochau et Mittau. (2) L'intensité du champ était mesurée à l'aide d'une spirale graduée de bismuth. ( 95o) rialement par la flamme du sodium varie avec la température de la flamme. » 4. Dans la Note précédente, nous avons dit que la polarisation par- tielle se découvre aussi facilement dans les étincelles d'induction entre les électrodes en magnésium, tandis que, avec les électrodes en cuivre, zinc, charbon, etc., elles ne donnèrent directement, à l'analyseur de Savart, aucun signe de polarisation. » En désirant étudier avec plus de précision l'influence du champ ma- gnétique sur les étincelles de différents métaux, nous avons résolu d'étu- dier le changement des spectres de ces métaux, à l'intensité du champ de •pSoo. Pour cela, nous avons employé le spectroscope à vision directe, en regardant le spectre à travers l'analyseur Savart. » Après réfraction dans les prismes, nous avons observe les hgnes noires de Savart sur les raies spectrales. » En compensant suffisamment cette polarisation partielle, produite par réfraction dans les prismes, par la plaque en verre placée en avant de la fente du spectroscope et qui peut être tournée autour d'un axe horizontal, nous pouvions fortement affaiblir les lignes de Savart, en les laissant visi- bles. Par cette méthode, nous avons espéré découvrir la polarisation rectiligne des radiations équatoriales spectrales sous l'influence (lu champ magnétique. Les expériences ont vérifié nos vues. Presque tous les métaux employés (Cu, ïl, Zn, Cd, In, Mg, Ca, Ba, Fe) démontrent la polarisation exclusivement dans les raies facilement renversées. Le phénomène s'observe d'une ma- nière très instructive, pour le cuivre, dans la partie verte du spectre (le changement est fort grand dans la raie 5io,5, plus faible dans la raie 5i53, et nul pour les longueurs d'onde 5217 à 0292). Pour l'indium, lechange- ment avait heu seulement pour la raie violette 45 10, tandis que les autres (6193, SaSo, 5900, 4680, 4616 et 4638) n'éprouvaient aucune influence du champ. » 5. Les raies de l'hydrogène et de l'hélium, dans les tubes de Geissler, ne nous ont pas donné jusqu'à présent de résultats définitifs. )) A la fin de la Note, nous faisons une petite remarque à propos de nos expériences avec la flamme de Drummond, colorée par l'amiante, imbibée de sel ordinaire. Nous pouvions observer plusieurs fois, ajjrès la fermeture du circuit de l'électro-aimant, v\\\ petit déplacement du fragment d'amiante, corps assez magnétique, dans la flamme; déplacement qui pourrait occa- sionner les changements de la température du sodium si forts et si brusques, que nous avons pu voir à l'aide du réseau plan de Rowland ( 95i ) (deuxième spectre), non seulement l'élargissement exceptionnel des raies D,, Do, mais même le renversement de celles-ci. Après la rupture du cou- rant, l'amiante reprend instantanément sa place antérieure dans la flamme, et les raies leur aspect primitif. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Du rôle des peroxydes dans les phénomènes d^ oxydation lente. Note de M. A. Bach, présentée par M. Schûtzenberger. « Les oxydations énergiques dont l'organisme animal est le siège impli- quent nécessairement la transformation préalable de l'oxvjjène passif du sang en oxygène actif. Parmi les différentes hypothèses énoncées sur le mécanisme de cette transformation, l'hypothèse de Hoppe-Seyler est celle qui s'est le plus accréditée. Suivant Hoppe-Seyler, l'hydrogène naissant dédouble la molécule d'oxygène passif, dont il fixe l'un des atomes pour former de l'eau, tandis que l'autre atome est mis en liberté et devient capable de produire les oxydations les plus énergiques. Des réactions ana- logues se passeraient dans l'organisme où, sous l'action de certains fer- ments, il peut y avoir dégagement d'hydrogène ou formation de substances aisément oxydables qui fonctionnent comme l'hydrogène naissant. » L'étude des phénomènes d'oxydation lente m'a conduit à la conclusion que la transformation de l'oxygène passif en oxygène actif peut s'effectuer par l'intermédiaire des peroxydes qui prennent naissance dans l'oxydation des matières facilement oxydables. Par peroxydes j'entends des composés oxygénés fonctionnant comme l'eau oxygénée et caractérisés par la pré- sence d'au moins un groupe — O — O — dont les deux valences libres sont saturées par des radicaux électropositifs ou électronégatifs, monovalents ou bivalents. » La formation d'eau oxygénée dans l'oxydation de certaines substances en présence d'eau est connue depuis longtemps. Mais j'ai tenu à me rendre compte, en m'aidant de réactifs tout à fait sûrs, jusqu'à quel point la for- mation de peroxydes est un facteur normal de tout phénomène d'oxydation lente. Pour déceler la présence de peroxydes j'ai employé les réactifs sui- vants : 1° sulfate litanique, préparé en faisant digérer i^' d'acide titanique dans 20"^ d'acide sulfurique, étendant à loo*^"^ et filtrant; 2° sulfate hypo- vanadeux, préparé en faisant dissoudre à chaud i"'' d'acide vanadique dans 20<='^ d'acide sulfurique et étendant à aoc*^*^; 3° système bichromate de potasse-aniline-acide oxalique, que j'ai proposé pour la recherche de l'eau oxygénée dans les plantes. Contrôlés l'un par l'autre, ces réactifs donnent des résultats qui sont à l'abri de toute contestation possible. C. R., 1897, 1" Semestre. (T. CXXIV, N» 18.) ' ^'^ ( 952 ) » Les substances suivantes m'ont donné les réactions caractéristiques des peroxydes, ajîrcs une action plus ou moins prolongée de l'air avec ou sans le concours de la lumière : » Hydrogène naissant, phosphore, sodium, potassium, zinc, fer, plomb; alcools méthylique, éthylique, isopropylique, glycérine; aldéhydes for- mique, acétique, benzoïque, glucose; acides acétique, oxalique, tartrique; oxvde d'éthyle, oxvde d'acétyle; phénol, résorcine, pyrocatéchine, tannin, pyrogallol; diméthylaniline, diéthylaniline, phénylhydrazine; formiamide, acétamide; essence de térébenthine, essence de canelle; benzine, pétrole; sulfate de quinine, acétate de morphine, brucine, strychnine. » On voit que presque toutes les classes de corps chimiques sont sus- ceptibles de former des peroxydes en s'oxydant. Quel est le mécanisme de la formation de ces peroxydes? » L'oxygène moléculaire étant un corps très passif, il ne peut entrer en combinaison que si l'énergie nécessaire pour disjoindre ses atomes lui est fournie du dehors. Dans le cas de corps difficilement oxydables, c'est- à-dire qui se trouvent dans un équilibre stable et ne possèdent pas beau- coup d'énergie disponible, le concours d'une énergie étrangère, chaleur, électricité, lumière, est indispensable pour que l'oxydation se produise. Mais, dans le cas de corps aisément oxydables, qui se trouvent dans un équilibre instable et dont les atomes sont animés d'un mouvement vibra- toire intense, l'énergie propre du corps en contact avec l'oxygène peut suffire pour rompre les liaisons qui unissent les deux atomes dans la molé- cule de celui-ci. » Etant donné que, pour rompre une de ces liaisons et transformer 0=0 en — O — G — , il faut moins d'énergie que pour transformer 0=0 en — O— et — O — , c'est le premier cas qui se présentera le plus fréquem- ment, c'est-à-dire la matière oxydable commencera par fixer le groupe — O — O— en formant un peroxyde. Le sodium donnera, dans ces condi- tions, Na — O — O — Na , l'hydrogène H — O — O — H . Ce n'est qu'en deuxième lieu que, sous l'action d'une nouvelle portion de la matière oxydable, se produit la rupture de la seconde liaison qui unit encore les atomes d'oxy- gène, cl que les peroxydes se transforment en oxydes. » A côté des peroxydes R'-O-O-R', il peut se former des composés plus oxygénés par l'union de deux groupes incomplets R'-O-O- et -O-O-R'. Le tétroxyde de potassium est le représentant bien connu de ces peroxydes. » L'oxydation vive peut également donner lieu à la formation de per- oxydes. Si l'on dirige une flamme d'hydrogène ou d'oxyde de carbone dans (953 ) une capsule refroidie et contenant de l'eau, celle-ci se charge d'un produit qui donne les réactions des peroxvdes. Le peroxyde qui se forme dans l'oxydation de l'oxyde de carbone n'est autre que l'acide percarbonique. Si à l'eau saturée de ce peroxyde on ajoute une goutte de potasse éten- due et une goutte d'une solution de chlorure de cobalt, il se produit une solution verte qui laisse déposer un précipité vert. Celui-ci renferme de l'oxygène actif et de l'acide carbonique. Le percarbonate de potasse, ré- cemment découvert par MM. Constans et Hausen donne, avec le chlorure de cobalt, exactement le même produit. L'acide percarbonique libre paraît être assez stable en solution éthérée. » Contenant de l'oxvgène actif, les peroxydes formés dans l'oxydation des matières aisément oxydables peuvent provoquer des oxydations éner- giques. Si l'on fait passer un courant d'air dans une solution d'indigo ad- ditionnée d'essence de térébenthine ou d'aldéhyde benzoïque, l'indigo est rapidement oxydé en isatine. L'hydrogène naissant dégagé par le palla- dium hydrogéné produit le même effet. C'est ce dernier fait que Hoppe- Seyler considère comme une preuve décisive à l'appui de sa théorie. Pour déterminer si l'oxydation de l'indigo est provoquée par des atomes d'oxy- gène libre ou par les peroxydes résultant de l'oxydation de l'hydrogène naissant, j'ai répété l'expérience de Hoppe-Seyler en la séparant en deux phases : i° oxydation de l'hydrogène naissant, 2° oxydation de l'indigo par les produits obtenus, mais en l'absence d'hydrogène naissant. )) J'ai fait passer de l'air pur dans une éprouvette bien refroidie et con- tenant iS"" d'eau acidulée et une lame (12 X 4) de palladium hydrogéné. L'air arrivait par un tube étiré en pointe capillaire. Au bout d'une heure, j'ai retiré la lame de palladium, ajouté au liquide 1'='' d'une solution à 0,1 pour 100 d'indigo et noté le temps écoulé jusqu'à oxydation complète de l'indigo. Dans une série d'expériences, le temps variait de trente minutes à une heure vingt minutes. Pour obtenir le même résultat avec de l'eau oxygénée, il fallait employer des solutions contenant oB"", 670 à o^,})i']S\\-0^ par litre. Cependant, en dosant par le permanganate l'oxy- gène actif dans le produit d'oxydation de l'hydrogène, je n'ai trouve que oS%oi2 à os^oiSH^O^ par litre. » Ces expériences montrent que la théorie de Hoppe-Seyler est dénuée de fondement. Elles montrent, en même temps, que le produit d'oxyda- tion de l'hydrogène renfermait un oxydant plus énergique que II- 0% mais accusant par le permanganate la même quantité d'oxygène actif. Cet oxy- dant était probablement-le tétroxyde H-0' qui, en se décomposant en H=0 -h 0--f- O, agirait sur le permanganate comme H-0-. L'existence de ( 954 ) polyoxydes d'hydrogène a été démontrée par M. Berthelot, qui avait éga- lement obtenu divers peroxydes dans les conditions mentionnées plus haut, et, plus récemment, par M. Brùhl. » Tout ce qui vient d'être dit du mode de formation et de l'action oxy- dante des peroxydes s'applique également aux processus d'oxydation qui se passent dans l'organisme animal. En s'oxvdant en présence d'un excès d'oxygène, les substances aisément oxvdables, qui prennent naissance dans le sang, forment des peroxydes qui oxydent les substances difficile- ment oxydables de la même manière que le peroxvde formé par la téré- benthine oxyde l'indigo. Les ferments oxydants qui existent dans le sang ne sont probablement autre chose que ces substances aisément oxvdables et éminemment aptes à former des peroxydes. » CHIMIE MINÉRALE. — Etude de l'aclion du permanganate de potassium sur le bromure cuivrique. Note de MM. H. Baubigny et l*. IIivals, présentée par M. Troost. « Nous avons montré, dans une Note précédente ('), que tout le brome d'un bromure alcalin est mis en liberté si, après avoir ajouté du sulfate de cuivre et du permanganate de potassium à la solution, on l'évaporé à sic- cité à la température ordinaire; alors que, dans les mêmes conditions, les chlorures sont indécomposables. » Nous avons attribué cette différence à ce que l'action oxydante du permanganate ne se produit que sur le bromure de cuivre. » L'étude du résidu qui reste après l'évaporation permet de se rendre compte du phénomène. Si on le reprend j)ar l'eau, on trouve une partie insoluble constituée par du bioxytie de manganèse, de l'oxyde de cuivre et de petites quantités d'acide sulfurique et d'eau (-), comme le prouve l'ana- lyse du produit préalablement séché à i2o"-i25''; ces éléments s'y trou- vent dans le rapport brut 5S0'+ 2iCuO + 8MnO-+i8H='0, sans alcali fixe : soude ou potasse. (') Comptes rendus, t. CXXIV, p. SSg. (') L'eau a été déterminée par dosage direct, en la recueillant dans un appareil dessiccateur, et non par perle de poids du produit; car, à la température d'ébuUition du mercure à laquelle fut chauffé le corps, MnO' peut déjà perdre un peu d'oxygène. (A) ( 955 ) » En ce qui concerne les espèces des composés en présence, nous avons pu tout d'abord reconnaître que tout l'acide sulfurique était combiné au cuivre seul sous forme de sulfate basique, le manganèse n'existant qu'à l'état de bioxyde. » Considérant le cas le plus vraisemblable, celui de l'existence du sel tétrabasique [SO'CuO .3Cu(0H)-J qui se forme le plus généralement, nous avons donc admis que le résidu insoluble contenait 5[SO'Cu0.3Cu(OH)=]. Mais le surplus, 8MnO- + CuO -l- SH^O, c'est précisément le sel de cuivre (Mn"0"'H')^Cu correspondant au sel de potassium qui se forme toujours (') quand on oxyde les substances organiques par le permanga- nate en liqueur neutre. » Le permanganate se comporte donc avec le bromure cuivrique, en liqueur neutre, comme avec les matières organiques. Il déplace le brome et oxyde le cuivre, en donnant, par perte d'oxygène, le même sel de po- tassium Mn*0'°fI'K, qui réagit aussitôt sur l'excès de sel de cuivre pour former le dérivé (Mn'0'"H')=Cu. )) Quant au sulfate basique, sa production s'explique alors tout natu- rellement par l'action de l'hydrate Cu(OH)^ sur le sulfate de cuivre en présence, ainsi que cela se passe normalement quand on ajoute de l'oxyde de cuivre à une solution de ce sel. L'équation finale de la réaction est donc 24KBr + 8MnO'K + 2iCuSO* + i8H = 0 = 1 2Br- + (Mn" O'^H')' Cu + 5 [SO' CuO -t- 3 Cu (OH)»] + 1 6 R= S0\ » C'est ce qui fait que, si l'on opérait sur CuBr- pur, on ne pourrait chasser tout le brome, parce qu'il se forme de l'oxvbromure insoluble CuBr'*.3Cu(OH)-, plus difficilement attaquable par le permanganate que les sels solubles; l'oxydation n'a lieu alors que parla surface du précipité et, de plus, elle est limitée par le dépôt du sel (Mn''0"'H')'Cu, qui recouvre bientôt l'oxybromure. (') Morawski et Stingler ont démontré en 1878 {Journal prakt. Chem., t. XVIII, p. 78) que, dans l'oxydation de l'alcool, de la glycérine, du sulfocyanate de polas- siuna, etc., il se fornae le composé Mn*0"'H'K insoluble dans l'eau, donnant Mn^O'^H^Ag et (Mn*0'»lF)2Ba par les nitrates d'argent de baryum. C'est un composé défini, qu'ils ont eu également dans d'autres conditions. ( 956) » D'ailleurs, l'oxybromure de cuivre n'existerait-il pas, que le seul fait de la formation (lu sel mangano-cnprique (Mn*0"'H'')-Cii, en ramenant une partie du bromure de cuivre à l'clat de sel correspondant de ])otas- sium, constitue un obstacle absolu à la mise en liberté totale du brome, quand on opère avec du bromure cuivrique pur, puisque le permanganate est sans action sur le bromure alcalin. )) Pour que l'élimination totale du brome soit possible, il faut donc avoir, par rapport à cet élément halogène, un notable excès de cuivre sous forme soluble, par exemple, de sulfate. L'expérience prouve, en effet, que le procédé n'est plus alors en défaut : Valeur en sel d'Ac; S0'Cu4-5 H'O MnO 800 Il"'8,24 » 2" L'oxygène dissous dans l'eau de mer est dosé très exactement, à l'aide du bichromate, malgré la quantité notable de chlorures et de sels magnésiens. » Nous avons opéré sur un échantillon pris dans une bonbonne exjiédiée de Concarneau par les soins de M. Fabre Domergue. » Trois déterminations au bichromate nous ont donné par litre d'eau : r> •> ; 23, 5o — 17,40 r- 1- Première analyse : -^^ — x i6o"'s o g"'?, 52 •' 102,6 ^ r. •- j 23, 5o — 17,65 Deuxième analyse : „ „' x lôo^s o Q™e, 53 98,6 ^ ri, • •< , 23, 5o — 17.70 _ J roisieme analyse : , . x i6o™s,o o"^, 02 ■" 96,6 ^ » Oxygène extrait par la pompe à mercure : Opéré sur 364", 800 Oxygène mesuré à 0° et 760""" 2'''^, 432 rv 1- ]• -j ™„ /T 2,432 X 1000 . Dans un litre d eau en poids, i"'§,43 X ,^ g^^jSi » Quand les eaux, comme celles de la mer, sont très magnésiennes, au moment où, en suivant notre procétlé, on alcalinise la liqueur par de la (96i ) potasse, on voit la magnésie se précipiter sous forme de cylindres plus ou moins allongés affectant l'apparence de grains de riz. Ce précipité ne gêne nullement l'opération : on se contente de retourner plusieurs fois la pipette qui renferme le liquide, bout pour bout, afin de disséminer le précipité dans la masse liquide. » La solution de bichromate conserve presque indéfiniment son titre. » CHIMIE. — Sur les combinaisons (les sels mélallUjues avec les bases organiques. Note de M. D. Tombeck, présentée par M. Troost. « J'extrais d'un travail étendu, commencé en i8g5, sur les composés formés par les bases organiques avec les sels métalliques, quelques résultats qui, je l'espère, pourront intéresser l'Académie. » On sait que les sels métalliques, en se combinant au gaz ammoniac, en l'absence ou en la présence de l'eau, donnent des combinaisons qui ont été étudiées par plusieurs chimistes et particulièrement par Isambert. Je me suis proposé de faire l'étude des corps analogues dans lesquels les bases organiques dérivées de l'ammoniaque la remplaceraient ('). Je décrirai seulement, dans cette première Note, quelques-uns des composés que for- ment le zinc et le cadmium. » L'ammoniaque précipite d'une dissolution de chlorure de zinc un corps auquel Marignac attribue la formule (AzH')'ZnCl-. L'aniline donne lieu à une réaction toute semblable, avec divers sels de différents métaux : une solution, saturée à froid, de cette base produit au bout de quelques instants, dans du chlorure de zinc à 25 pour loo, un dépôt blanc qui se redis- sout en partie quand on élève la température. La liqueur fdlrée, aban- donnée à un refroidissement lent, dépose de très petites aiguilles prisma- tiques dont la composition correspond à la formule (CH', AzfF)-ZnCl=. » Le chlorure de cadmium, qui donne avec l'ammoniaque le composé (AzH')'CdCl' (Craft), fournit avec l'anibne la combinaison : (C''H%AzH=)=CdCl% ( ' ) Quelques sels de celte espèce ont été obtenus autrefois, avec le chlorure de zinc, par MM. Br. Lâcheriez et Fr. Baudrowski {Mon. f. Ch., t. IX, p. 5io; 1889). (9^2 ) comme l'indiquent les nombres ci-dessous : Trouvé. Calculé. C 38,95 39, o3 II 3,67 3,79 Az 7.33 7.58 Cd 30,27 3o,35 Cl 19,22 19.25 99,44 100,00 )) Un l'obtient en versant une solution saturée à froid d'aniline, dans du chlorure de cadmium à 25 pour 100; il se forme immédiatement un pré- cipité qui se dissout complètement lorsqu'on élève la température, el, par refroidissement, les parois du vase se tapissent de cristaux soyeux qui ont l'apparence de l'amianle quand ils sontsecs..4.vecdesdissolutions étendues, ces cristaux, qui se déposent encore rapidement, forment des agrégats rayonnant autour d'un point. » Ces deux composés sont peu solubles dans l'eau, mais plus à chaud qu'à froid; ils ne sont pas déliquescents; l'oxygène de l'air les brunit en les altérant; ils sont décomposés par la chaleur et leur décomposition commence à la température de 100°; en chauffant davantage, elle devient peu à peu complète, et il reste comme résidu du chlorure de zinc ou du chlorure de cadmium. Je reviendrai sur ce qui se passe dans cette décom- position. » Avec les bromures de zinc et de cadmium, j'ai réussi à obtenir, à peu près de la même façon, deux corps analogues dont la composition peut être représentée par les lormules : (C''H%AzH-)-Znl3r-, (C''H%AzH^)-CdBr-. Le premier est en très petits cristaux, altérables à l'air; le second forme des aiguilles de près d'un centimètre de longueur qui, parfaitement inco- lores dans la liqueur au milieu de laquelle elles ont pris naissance, se colorent à l'air et brunissent, en s'altcrant, comme les composés chlorés correspondants. Eux aussi sont décomposables par la chaleur. » Avec les iodures (!e zuic et de cadmium j'ai préparc, par un procédé semblable, les composés : (C''riSAzIF)Zal% (C''H%AzH==)Cdl-. ( 963 ) Ce dernier est en aiguilles très allongées, très déliées, incolores, décom- posables au-dessus de i5o°. Le sel formé par l'ioduredezinc est en prismes larges, volumineux, presque opaques ; il est difficile de les soustraire d'une façon absolue au contact de l'oxygène de l'air et de les obtenir autrement que très légèrement teintés en brun. La solubilité de ces deux corps, faible à froid, augmente beaucoup avec la température ; ce qui permet de les faire cristalliser par refroidissement progressif. » Des composés analogues prennent naissance dans des conditions peu différentes, par exemple lorsqu'on fait agir des dissolutions alcooliques d'aniline sur les chlorures de cuivre, de magnésium, etc » Les homologues supérieurs de l'aniline (toluidines, xylidines, etc..) sont capables aussi de se combiner avec divers sels haloïdes et, en parti- culier, avec ceux du zinc et du cadmium. Ainsi, pour ne citer qu'un exemple, une dissolution saturée à chaud d'orthotoluidine, dans laquelle on introduit des cristaux d'iodure de cadmium, les dissout et donne une liqueur qui reste fréquemment sursaturée une fois refroidie; au bout d'un temps plus ou moins long elle dépose des aiguilles très fines et très légères, qui forment un lacis emprisonnant tout le liquide; ce réseau est constitué par des groupes de cristaux rayonnant autour d'un point et dont la composition peut être exprimée par la formule (C'H"Az)^CdI-. » Les bases pyridiques, ainsi que les ammoniaques composées de la série grasse, donnent des combinaisons du même genre, dont je deman- derai à l'Académie la permission de l'entretenir ultérieurement ('). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une combinaison dé chlorure d'argent et de rnonométhylamme. Note de M. R. Jarry, présentée par M. Troost. (( Comme suite aux recherches que j'ai faites sur les chlorures d'argent ammoniacaux j'ai cherché à remplacer dans ces composés le gaz ammoniac par la monométhylamine. La Note récente de M. Bonnefoi (-) m'engage à présenter, dès maintenant, les résultats obtenus. (') Travail fait au laboratoire de M. le professeur Ditle, à la Faculté des Sciences de Paris. - ) Comptes rendua, t. CXXIV, p. 771. ( 96'. ) » I. Le chlorhydrate de monométhylamine qui, dans ces expériences, a servi à \a préparation de la monométhylamine a été obtenu par l'action de l'aldéhyde lormique sur le chlorhydrate d'ammoniac. C'est le procédé indiqué par MM. Brochet et Cambier ('). Le chlorhydrate ainsi préparé contient des traces de chlorhydrate d'ammoniac qu'une série de cristalli- .sations dans l'alcool n'a pu éliminer complètement; pour l'en débar- rasser, j'ai employé le procédé suivant : une portion du sel impur traitée par de la chaux fournit de la métliylamine qu'on liquéfie et qu'on laisse quelques heures en présence du corps à purifier; la métliylamine chassant le gaz ammoniac de ses combinaisons, le chlorhydrate d'ammoniac est changé en chlorhydrate de mélhylamine; on hiisse la température s'élever, toutes les substances volatiles s'éliminent d'elles-mêmes, et l'on obtient du chlorhydrate de méthylamine pur dont la fusion, très nette, a lieu entre 225° et 226". Avant ce traitement, le sel, purifié simplement par cristalli- sation dans l'alcool, fondait entre 190° et 200". » II. Le chlorure d'argent se dissout abondamment dans la monomé- thylamine liquide. La solution est sirupeuse, et cela d'autant plus que le sel d'argent s'y trouve en plus grande proportion; à l'évaporation elle laisse déposer des cristaux biréfringents d'un composé dissociable de chlorure d'argent et de monométhylamine. » Le même composé se forme lorsque l'on fait passer un courant de monométhylamine gazeuse sur du chlorure d'argent à la température or- dinaire; on trouve, en effet, dans l'un et l'autre cas, la même tension de dissociation : Tension de Tension de Température. dissociation. Température. dissociation. 0 mm 0 mm 0 9 4- 168 16,8 32 5i 3l2 20,5 43 61 584 32 92 65 755 » Pour analyser ce composé, on en prend un certain poids et l'on dé- termine le poids de monométhylamine qu'il perd, lorsqu'on le décompose sous l'action de la chaleur; on trouve ainsi que sa composition peut être représentée par la formule AgCl, AzIF(CIP). » III. On peut aussi dissoudre du chlorure d'argent dans une solution aqueuse de monométhylamine. La solubilité est variable avec la tempéra- (') Bulletin de la Société chimique de Paris, 3' série, t. XIII, p. 533. ( 96-^ ) ture, et une solution méthyliacale, saturée de chlorure d'argent à la tem- pérature de 20° ))ar exemple, laisse dé|joser par refroidissement des cris- taux qui sont biréfringents: ce ne sont donc pas des cristaux de chlorure d'argent; aussi je me propose de rechercher si la combinaison de chlorure d'argent et de monométhylamine se forme, se dissout et se dissocie dans l'eau méthvliacale de la même façon que les chlorures d'argent ammo- niacaux se forment, se dissolvent et se dissocient dans l'eau ammonia- cale ('). » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur la recherche du Jaune de naphlul S et des colo- rants analogues dans les vins blancs et dans les liqueurs. Note de MM. Al- berto d'Aouiar et We.xceslau da Silva (^), présentée par M. Armand Gautier. « Le jaune de naphtol S, de même que le jaune diamant, le jaune bril- lant S, etc., sont à peine extraits en solution alcaline par les dissolvants (alcool amylique, éther acétique, éther sulfurique). Dans ces conditions, voici comme nous procédons : » Une portion du vin est franchement acidulée par l'acide sulfurique et agitée avec ralcool amylique qui extrait tout le colorant dérivé de la houille et une partie de la ma- tière colorante naturelle du vin, etc.; après décantation et filtration, l'alcool amylique est agité avec un excès d'ammoniaque et maintenu au repos jusqu'à ce qu'il reste limpide. La matière colorante naturelle du vin, aussi bien que d'autres matières di- verses, sont précipitées par l'ammoniaque; l'alcool amylique retient en solution une portion du colorant de la houille, suffisante pour sa caractérisation par les essais de teinture sur la soie et par les réactifs ('). La solution amylique est agitée avec de l'eau acidulée d'acide sulfurique; après repos, on évapore en présence d'un brin de soie avec quelques gouttes d'ammoniaque. La soie se colore alors nettement et le résidu, laissé par l'alcool amylique, est soumis ensuite à l'action des acides sulfurique et chlor- hydrique et de l'ammoniaque, pour étudier les changements produits par ces réactifs. » Nous avons fait ces essais sur des vins colorés avec le jaune de naphtol (') Travail fait au Laboratoire de Cliimie de l'École Normale supérieure. (2) Voir aussi Comptes rendus, t. CXXIV, n" 8; 22 février 1897. (^) De nos essais sur plusieurs colorants jaunes de la houille nous concluons que l'alcool amylique dissout beaucoup mieux, ces colorants en milieu acide, et que l'al- caiinisation ultérieure par l'ammoniaque ne les précipite jamais complètement, même quand ils sont insolubles dans celui-ci. (966) S, jaune brillant S, jaune diamant, curcuma et fernambouc, ainsi que sur le vin naturel. Les résultats ont été positifs avec les trois premiers, et négatifs avec les trois derniers, malgré la forte coloration de toutes les liqueurs amyl-alcooliques. » Le procédé Bellier a aussi fourni des résultats très nets avec les trois premiers vins, et négatifs avec les derniers. » Ces essais ont été répétés sur le vin Ermida additionné des autres colorants jaunes de la houille mentionnés dans notre première Note. Les résultats ont été aussi positifs (' ). » On voit donc qu'il est possible, en suivant la marche que l'on vient d'exposer, d'affirmer l'existence du jaune de naphlol S et de ses analogues dans les vins et les liqueurs. Mais, en finissant, l'on peut dire que leur em- ploi n'offre en réalité aucun avantage. » ZOOLOGIE. — Le cycle évolutif des Coccidies chez les Arthropodes. Note de M. Louis Léger. » Au cours de mes recherches sur les Sporozoaires des Arthro|)odes j'ai été à même d'observer un certain nombre de nouvelles Coccidies dont l'étude du cycle évolutif me paraît renfermer un enseignement des plus intéressants concernant la connaissance de l'évolution générale de ce groupe de parasites. » 1. Myriapodes. — J'ai signalé récemment, chez les Chilopodes, la pré- .sence assez fréquente de Coccidies du genre Coccidium, c'est-à-dire présen- tant un kyste durable qui renferme à maturité quatre spores dizoïques et coexistant dans ces hôtes, avec des Coccidies à développement â'Eimeria. )) "Voici les différents états sous lesquels on rencontre ces formes para- sitaires : par exemple, dans V Uimarttanum Gabrielis, où j'ai pu en observer de grandes quantités. En examinant simplement, dans le liquide digestif même, le contenu intestinal de ce Myriapode, après avoir raclé très légè- rement la surface épithéliale de l'intestin, on trouve, outre une nouvelle Grégarine, qui sera prochainement décrite : » 1° Des kystes d'Eimeria, en voie de développement et mûrs, renfer- (')Les résidus de l'évaporation des liqueurs acides amyl-alcooliques ne présen- taient pas des colorations caractéristiques; ils allaient du jaune au rou^e foncé, hormis celui provenant du vin caramélisé, qui était noir. (967) mant de nombreux sporozoïtes régulièrement disposés en méridiens et enveloppés d'une paroi extrêmement frêle souvent déjà disparue; » 2° Des sporozoïtes libres, très actifs, que l'on voit se détacher des bouquets précédents et se mouvoir vivement dans le liquide ; » 5° Des formes intra-cellulaires dans lesquelles on trouve absolument toutes les formes de transition entre les sporozoïtes précédents et la forme encapsulée qui marque la fin de la phase d'acci'oissement; » 4° Des formes encapsulées, sphériques, libres ou encore intra-cellu- laires et montrant déjà la division de leur contenu en quatre masses granuleuses ; » 5° Enfin, ces mêmes kystes mûrs avec quatre spores ovalaires renfer- mant chacune deux sporozoïtes. » En présence de ces différents éléments, on ne peut s'empêcher, même malgré soi, de rattacher le sporozoïte libre à la forme encapsulée, car les figures que l'on a sous les yeux nous font assister à toutes les phases de cette évolution. » Sans m'arrêter de suite à cette conception pourtant si évidente au premier'abord, j'ai examiné avec le plus grand soin et à de nombreuses reprises les excréments d'un Uimantariurn , reconnu plus tard comme infesté des parasites précédents ; je n'ai jamais rencontré d'autres kystes que ceux des Coccidium qui puissent être considérés comme propageant les Eimeria. Quant aux sporozoïtes mêmes d'Eimeria, ils meurent rapide- ment dans l'eau. La forme kystique d'Eimeria qu'on trouve dans le tube digestif est donc non seulement incapable de supporter le milieu extérieur, mais elle n'y arrive même pas et, par conséquent, ne saurait propager le parasite d'un individu à un autre. » Dans les Bimantarium où les sporozoïtes libres pullulent, les formes encapsulées pullulent ; si les premiers sont peu fréquents, les secondes le sont également ; enfin, si les Eimeria manquent, les Coccidium manquent presque toujours. Toutefois, il convient de remarquer qu'on rencontre parfois des Coccidiumf ordinairement alors peu nombreux, sans trouver d'Eimeria. Il y a pour cela, je crois, deux raisons : 1° si les Coccidium sont rares, les ^imen'alesont également et peuvent facilement passer inaperçus, à cause de leur petite taille et leur parfaite transparence ; 2° à la fin du cycle évolutif, s'il n'y a pas eu de nouvelle infection, les Coccidium, formes durables, persistent longtemps et mûrissent dans la paroi intestinale, tandis que les Eimeria, formes passagères, ont déjà disparu. C'est ce qui se passe G. R., iSg-;, i" Semestre. (T. CXXIV, N« 18.) ' -^ ( 968 ) chez les Echinocardium, où M. Alfred Giard a découvert depuis longtemps les kystes d'une Grégarine restée longtemps introuvable. » Ces observations montrent manifestement une étroite relation entre les bouquets d'Eimeria et les kystes tctrasporcs de Y Himanlariuin ; toute- fois, dans la crainte de me trouver encore ici en présence de coïncidences fortuites, je me suis adressé à d'autres espèces de Myriapodes. » J'ai constaté également la coexistence des deux formes dans le Stigma- togastcr gracilis, dans \cs, Lil/wbiiis castnncus el forcipalus, mais c'est surtout chez le Lithohius Martini que les faits deviennent particulièrement ins- tructifs. Chez certains individus, il y a un Coccidium à kystes tétrasporés, de Soi^à Salade diamètre, qui pullule dans la portion terminale de l'intestin, et en même temps des bouquets d'Eirneria à sporozoïtes assez petits, mesu- rant So^^ environ ; tandis que, chez d'autres, on rencontre seulement, et sur- tout dans la portion antérieure de l'intestin, une grande Coccidie de forme allongée comme un Monocyslis, donnant des kystes ovales, d'en- viron 70"^ et dont les états jeunes dérivent sans nul doute de grands spo- rozoïtes eimériens longs de Go'^ que l'on trouve libres et en bouquet dans la même portion de l'intestiy. » Devant des faits aussi convaincants je me suis alors adressé aux My- riapodes chez lesquels on n'a signalé jusqu'à présent qu'une seule forme coccidienne. » J'ai constaté chez les Cryplops la présence d'une Coccidie polysporée coexistant avec VEimeria bigemina, et j'ai également rencontré, dans un Geopliilus de Touraine resté malheureusement indéterminé, la présence d'un Eimerin avec des kystes de Coccidium. Enfin, je connais depuis long- temps, et ce fut là le point de départ de mes recherches à ce sujet, dans la Scolopendra morsitans une superbe Eirneria à gros sporozoïtes, lesquels se relient aussi directement sous les yeux aux kystes d'Adelea dimidiata que dans les cas précédents. » 2. Insectes. — Chez les Akis j'ai retrouvé à Oran la Coccidie signalée par A. Schneider. Très rare, je l'ai rencontrée une seule fois, dans l'intestin et non dans le corps graisseux; avec les kystes de cette espèce, qui est une polysporée du genre Adelea, j'ai également rencontré dans le tube digestif de gros sporozoïtes eimériens libres ou groupes en faisceaux. » Enfin j'ai récemment rencontré, une seule fois dans une larve de Tipula en Provence, une Coccidie tétrasporée (Coccidium) se développant dans l'intestin en compagnie de nombreux sporozoïtes eimériens libres ou fasci- cules. ( 969) » Sans rappeler ici les Arthropodes chez lesquels la coexistence d'un Eimeria et d'une Coccidieà spores durables est depuis longtemps reconnue (Ncpe, Gyiinus, Glomeris, etc.), je puis maintenant affirmer que l'on ne con- naît plus actuellement un seul Arthropode, renfermant une Coccidie à spores durables, qui n'héberge en même temps une Coccidie à cycle eimérien. » De tout ce qui précède il me semble ressortir nettement que, chez les Arthropodes, le genre Eimeria ne représente pas un parasite distinct, mais une partie du cycle évolutif de la Coccidie à spores durables qui coexiste avec lui ('). Le cycle entier de la Coccidie peut alors se résumer ainsi, pour un Coccidiitm par exemple : » Sporozoïte eimérien, forme encapsulée, kyste télrasporè (Coccidium") , spo- rozoite coccidien (pénétration dans l'hôte), bourgeonnement eimérien, sporo- zoïte eimérien, et le cycle recommence. » J'aurai l'occasion de montrer, dans un prochain travail, quelles rela- tions vraiment remarquables offre le cycle d'une Coccidie ainsi considérée, avec celui d'une Grégarine, non par une identification complète avec une Monocystidée, comme le veut P. Mingazzini, ni par un dédoublement de cycle, comme le fait A. Schneider, mais en considérant le sporozoïle eimérien comme l'équivalent d'un sporoblaste de Grégarine et le kyste durable tétra- sporé à'un Coccidium comme l'analogue de la spore des Grégarines. » PHYSIOLOGIE. — Les origines des nerfs vaso-dilatateurs; leurs centres tro- phiques. Note de M. J.-P. Morat, présentée par M. A. Chauveau. « Les nerfs vaso-ddatateui s sont des nerfs inhibiteurs des muscles vascu- laires. A ce titre et en raison de l'obscurité qui règne sur les fonctions d'arrêt du système nerveux, les faits les concernant ont pour nous l'intérêt de faits généraux. )) La localisation des nerfs inhibiteurs vasculaires dans le système du grand sympathique a été démontrée, par Dastre et par moi, à l'aide d'exemples significatifs et n'est plus contestée par personne. » Ce premier point établi, nous avons recherché quelles sont les (') C'est l'opinion soutenue par plusieurs auteurs qui ont étudié les Coccidics chez les Vertébrés : R. PfeilTer, Clarke, Podwissoszki, Schuberg, Simon, etc., et par Min- gazzini pour la Coccidie de la Seiche, conlrairemenl aux idées de A. Schneider et de A. Labbé. ( 970 ) voies d'ori£;ine de ces nerfs dans les racines médullaires. Nous avons montré, par im exemple très probant, l'existence d'éléments vaso-dilata- teurs dans les racines antérieures des nerfs dorsaux pour les vaisseaux de la face. » D'autre part, Stricker avait affirmé l'existence d'éléments vaso-dila- tateurs dans les racines postérieures des nerfs lombaires pour le membre inférieur. J'ai confirmé la réalité de ce fait par l'emploi d'une méthode plus directe et plus probante. » En somme, les inhibiteurs vasculaires quittent la moelle et par les racines antérieures et par les racines postérieures. Mais il faut remarquer que cette double provenance ne se fait pas (pour les vaisseaux d'ime région donnée) au même niveau, dans des racines correspondantes. J'ai montré, en effet, que les racines antérieures des nerfs lombaires ne contiennent point de dilatateurs pour le membre inférieur, et les racines postérieures dorsales point do dilatateurs pour les vaisseaux de la face. Cette région en reçoit (en plus de ceux qui lui viennent de la moelle dorsale) du nerf trijumeau qui est l'équivalent d'une racine postérieure. » Autant qu'on en peut juger par les exemples connus, la loi qui pré- side à la répartition des inhibiteurs vasculaires entre les racines est la sui- vante : ceux qui émanent des racines antérieures sont condensés vers ou dans la moelle dorsale, laquelle renferme les origines principales du grand sympathique ; ceux qui émanent des racines postérieures sortent de la moelle au niveau de ses renflements (lombaire, bulbaire) et suivent le trajet direct des nerfs sensitivo-moteurs de la région. » Il est très à remarquer également que les nerfs dilatateurs de la pu- pille, qui sont des nerfs inhibiteurs de l'appareil constricteur de l'iris, ont la même double origine: dans la moelle dorsale, d'une part, par les racines antérieures et dans le trijumeau, de l'autre, au niveau du bulbe. » Mais l'origine d'un élément nerveux s'enlen Une grande partie du terrain étant couverte par les glaciers, les couches n'ont pas pu être suivies dans toute leur longueur. Voici les parties que j'ai pu étudier ( ' ). » Premier anliclinal. — Aiguille des Grands Montets (i), au-dessous du glacier des (') Les chiffres entre parenthèses correspondent aux points figurés sur les coupes. Les sommets suivants ne sont pas compris dans l'énumération : aiguille à Bochard (55), mont Mallel (56), Plan de l'Aiguille (5;), dôme du Goûter, aiguille du Goûter (Sg), Petit mont Blanc (60), aiguille de Sarsadorège (6i). ( r)74 ) Grands Montels (2), en aval des Échelets (3), à l'Angle (4), à la crête desCharraoz (/)) et au Plan de l'Aiguille, où il vient se perdre. » Premier synclinal. — Au-dessous du glacier des Grands Montets (5), aux ( 975 ) Echelets (6), en amont [de l'Angle (7), à la crête des Charmoz (8) et au-dessus du Plan de l'Aiguille (9). » Deuxième anticlinal. — Aiguille du Dru, sommet et base au bord de la Mer de Glace (10), Petit Charmoz (11), base des aiguilles de Blaitière (12) et du Plan. » Deuxième synclinal (à peu près résorbé). — Ruisseau de la Charpoua (i3), lambeaux dans le Grand Charmoz (1/4), la fente de Trélaporte (i5), le sommet de l'ai- guille de Blaitière (16) et les contreforts de l'aiguille du Plan. » Troisième anticlinal. — Parois sud de l'aiguille Verte (17), rognon de la Char- poua, bord de la Mer de Glace (18), tête de Trélaporte (19), parois sud-est des aiguilles de Grépon et de Blaitière (20), aiguilles du Plan et du Midi (21). » Troisième synclinal. — Les Droites (22), aiguille du Moine (28), le Couvercle, pied de l'aiguille de Blaitière (24), col du Midi (25). » Quatrième anticlinal. — Les Droites (26), le Couvercle (27), rocher au nord du mont Blanc du Tacul (28), aiguille de Saussure. » Quatrième synclinal. — Les Courtes (29), le Jardin (3o), les Égralets, base du Tacul (3i), le gros Rognon (82), base au nord et sommet du mont Blanc du Tacul (33). » Cinquième anticlinal. — Les Courtes, Pierre à Béranger (34), pentes du pic du Tacul (35), mont Blanc du Tacul (36), mont Maudit, Mur de la Côte, rochers Rouges (87), rocher du mont Blanc (38). » Les aiguilles de Triolet et de Talèfre n'ayant pas encore été visitées, les couches suivantes ne sont connues qu'à partir du glacier de Leschaux. » Cinquième synclinal. — Pic du Tacul (89), base de la Noire (4o), arête du mont Maudit, Petits Mulets, mont Blanc de Courmayeur (4i), rochers de la Tour- nette (42). » Sixième anticlinal. — Les Pèriades (48), la Noire (44), 'a Tour Ronde (45), mont du Brouillard (46). » Sixième synclinal. — Arête au-dessus de la Noire, arête de la Tour Ronde (47)- » Septième anticlinal. — Aiguille du Géant (48), les Flambeaux (49), l'Inno- minata (5o). » Septième synclinal. — Aiguilles marbrées, Cabane du Géant (5i). » Huitième anticlinal. — Grandes Jorasses (52), Cabane du Géant (5i). » Huitième synclinal. — Grandes Jorasses (52), montée du col du Géant (53), arêtes de Toule et de la Brenva, aiguille Noire de Peuteret (54). » Mes excursions ne m'ont encore fourni que peu de points relatifs à ces dernières couches, qui devront être étudiées sur le versant italien ; je ne puis en indiquer que des amorces. Il en est de même pour les neuvième et dixième anticlinaux, ainsi que le neuvième synclinal, qui ont été con- statés par M. Mrazec au-dessous du mont Frcty. » C. R. . 1897, I" Semestre. ( T. CXXIV, N» 18.) ' 2' (976) GÉOLOGIE. — Sur (a Tectonique de la chaîne Nivollet-Revard. Note de MM. J. Bévil et J. Vivien, présentée par M. Marcel Bertrand. « La chaîne Nivollet-Revard, située à l'est de Chambéry et d'Aix-les- Bains, nous a offert une structure intéressante et qui a été interprétée jus- qu'ici d'une façon inexacte par les géologues qui se sont occupés de la région. » Pour étudier cette chaîne d'une façon complète, nous avons été con- duits à la relier d'un côté aux montagnes de la Cluse et de Banges, et, de l'autre, à suivre au sud les plis du Nivollet jusqu'au col du MoUard. » De la cluse de Banges à la combe des Favrins, l'anticlinal, qui constitue l'accident fondamental de la chaîne, n'offre rien de bien re- marquable : il est la continuation de celui du Semnoz. Les couches de rUrgonien inclinent franchement à l'ouest en formant une voûte com- plète. » Près des Favrins, où le Sierroz prend sa source, l'anticlinal est forte- ment érodé. La rivière a creusé son lit dans des assises dont les plus infé- rieures appartiennent au Jurassique supérieur (Tithonique). De plus, on peut voir, sur la rive droite, les couches valangieiines qui ont conservé encore une partie de leur charnière, y être surmontées par les marnes de l'Hauterivien et les calcaires compacts de l'Urgonien. » Jusqu'ici les allures des diverses assises sont assez simples, mais nous allons les voir se compliquer à partir de Menlheux. » En effet, les bancs urgoniens du flanc occidental, dont l'allure géné- rale est à inclinaison ouest, arrivent ici directement en contact avec les couches du Jurassique qui plongent à l'est; quelques mètres plus au nord, on trouve, avec la même allure, l'Hauterivien caractérisé par de nombreux exemplaires du Toxaster complanalus ; enfin, plus loin encore, c'est le "Valangien qui arrive au contact du Tithonique. En ce lieu, le Jurassique est couché sur la série néocomienne fortement étirée, qui plonge en sens inverse et en est séparée par un pli-faille. » En continuant la coupe et en remontant le col du Perthuiset, on ren- contre une double alternance de Jurassique supérieur et de Berriasien, in- diquant une série de plis secondaires. Au passage du Gros, ces phs secon- daires ont été enlevés par l'érosion ; mais on les retrouve mieux développés ( 977 ) au sud de Pragondran, où l'on distingue de bas en haut, et superposés l'un à l'autre : » î° L'anticlinal jurassique de Lémenc; 11 2° Le synclinal berriasien de Verel ; » 3° L'anticlinal jurassique du Razeray; » 4° IjC synclinal valangien du Villaret; » 5° L'anticlinal berriasien de Monterminod ('). » La coupe se termine par des assises, en succession normale, appar- tenant à la série néocomienne. 1) Les axes de ces plis s'abaissent en s'approchant de la cluse Chambéry- Montmélian. L'anticlinal de Monterminod se continue par la gorge du Bout-du-Monde où les bancs berriasiens, d'abord horizontaux, se relèvent brusquement contre le mont Saint-Michel. Le synclinal du Villaret s'en- fonce à proximité de ce village; sa lèvre ouest réapparaît à la colline de la Trousse et se continue par Saint-Baldoph, Apremont et les flancs du Gra- nier. L'anticlinal jurassique du Razeray passe sous la vallée pour se relever à Buisson-Rond, aux rochers du Tir, et se terminer au-dessous du passage de la Coche, où la voûte se dessine très nettement. Le synclinal berriasien de Verel passe aussi au-dessous de la vallée, se resserre dans le vallon des Charmettes et s'éteint par la jonction des deux anticlinaux qui le déli- mitent. En effet, l'anticlinal de Lémenc, qui s'abaisse à Nezin, se relève au Boccage et vient iinir au hameau de Pierre-Grosse après s'être réuni à l'an- ticlinal précédent. » A l'ouest des précédents se développent les plis du plateau de Mon- tagnole qui disparaissent, au nord, sous la vallée de Chambéry et se con- tinuent, au sud, jusqu'au mont Pélaz où ils s'empilent en s'appuyant contre l'Aquitanien du col du Mollard. » Les plis que nous venons de décrire sont limités à l'ouest par l'anti- clinal urgonien du Corbelet-flauterans qui se continue au nord par "Voglans, la Rochc^du-Roi et Grésy-sur-Aix. Quant à la (^hambotte, c'est un anticlinal jurassien ^itué plus à l'ouest et qui se termine au village des Fins. Les plis du massif de la Chartreuse relayent donc ceux du Jura, mais n'en sont pas la continuation directe. » Il résulte de cette étude que l'anticlinal simple du Semnoz est rompu (') Nous avons Fecueilli, à ce niveau, un exemplaire de V Hoplites cattistoides Behrendsiii, espèce caractéristique de la base du Berriasien, aux environs de Grenoble. (Ce fossile a été déterminé par M. Kilian.) ( 978 ) en faille au col du Perthuiset et se modifie, à partir de ce point, par l'ad- jonclion de nombreux plis secondaires. Ceux-ci se multiplient au Nivollet en se couchant à l'ouest et quelques-uns d'entre eux s'empilent plus au sud pour former le mont Pclaz. Ces modifications dans l'intensité des phéno- mènes de plissement sur l'axe d'une même ligne de dislocation paraissent devoir être attribuées ici au voisinage d'un axe cristallin. La chaîne que nous avons étudiée est limitée à l'ouest, comme nous l'avons dit, par des plis jurassiens (Chambotte, Mont-du-Chat). Resserré près d'Aix et de Chambcry, entre ceux-ci et le massif alpin, l'anticlinal s'est d'abord cassé pour se replier ensuite en se couchant à l'ouest et finir par un empilement, lorsque l'espace dont disposaient les couches n'a plus été suffisant pour leur permettre de se plisser d'une façon régulière. » ÉCONOMIE RURALE. — Sur la détermination de la composition immédiate du gluten des farines de blé. Note de M. E. Fleurent, présentée par M. Aimé Girard. « Dans une précédente Communication ('), j'ai montré l'influence qu'exercent, sur la qualité boulangère des farines, les proportions variables de gliadine et de glutenine renfermées dans le gluten, et j'ai exposé lu méthode que je conseille pour effectuer le dosage de ces produits. » Depuis la publication de cette Note, j'ai été amené à faire de celte méthode de nombreuses applications, et pour en rendre l'exécution plus rapide, j'ai cherché à lui faire subir quelques modifications de détail que je demande la permission de présenter aujourd'hui à l'Académie. » Actuellement, la recherche de la qualité boulangère des farines de blé, basée sur la détermination de la composition immédiate de leur gluten, doit être conduite de la manière suivante : » On dose d'abord le gluten, à la manière ordinaire, sur 33ô', 33 de farine et ensuite la gliadine sur le gluten extrait d'une même quantité de l'échantillon soumis à l'examen. w Pour cela, le gluten, tel qu'il est obtenu par le malaxage de la pâte sous le filet d'eau, est placé dans un mortier en biscuit de porcelaine et recouvert d'une j)etite quantité de la solution préparée à l'aide d'alcool à 70", et contenant une quantité exactement connue de potasse caustique (3s'' environ de KOH par litre). Cela fait, on (') Comptes rendus, t. CXXIII, p. 827. ( 979 ) triture doucement la masse à l'aide du pilon de façon à en commencer la pénétration par la solution alcaline. Au bout de quelques instants, on décante le liquide en excès dans un flacon à large ouverture bouchant à l'émeri, en ayant soin de laisser dans le mortier le gluten qui commence à se désagréger; on le pilonne alors énergique- ment et, après quelques minutes, on le voit qui change d'aspect et tend à se fluidifier. » Lorsqu'on a ainsi obtenu un produit pâteux dont toutes les parties sont impré- gnées du liquide nécessaire à la désagrégation, on verse la masse dans le flacon et on lave le mortier avec de l'alcool potassé en s'arrangeant de façon à employer en tout, pour la trituration et le lavage, exactement 80='= de solution alcoolique caustique. Finalement, on termine le nettoyage du mortier et du pilon avec un peu d'alcool à 70" sans potasse. » Lorsque les liqueurs alcooliques ainsi employées ont rejoint la matière azotée dans le flacon, on ajoute quelques perles de verre, on place le bouchon et l'on agite énergiquement à des reprises fréquentes. Après une demi-heure, une heure au maximum, suivant que la trituration a été plus ou moins bien effectuée, le gluten est complètement désagrégé : la glutenine reste émulsionnée en partie, la gliadine est totalement dissoute. » On traite alors la solution obtenue, jusqu'à refus, par l'acide carbonique, puis on verse le liquide dans une fiole jaugée de i5o'^'=; on lave le flacon et l'on complète jus- qu'au trait de jauge avec de l'alcool à 70° sans potasse. s On agite pour rendre la liqueur homogène et, dans ces conditions, on voit la glu- tenine se séparer rapidement à l'état pulvérulent; on prélève alors 50"^= de la solution claire de gliadine obtenue par filtration et l'on y dose l'extrait à io5°-iio, en tenant compte, par soustraction, de la quantité de carbonate de potasse déterminée à l'avance. » Par un calcul simple, on rapporte la quantité de gliadine ainsi trouvée à 100 de gluten et l'on obtient la glutenine par différence. Il n'y a plus qu'à déterminer le rapport ^ " *l"'"'^, le numérateur étant pris égal à 20; j'ai ' 1 ghadine ' '^ montré, en effet, que cette valeur est celle qui, lorsqu'elle correspond à 75 de gliadine, assigne aux glutens et, par conséquent, aux farines la qualité boulangère supérieure. » PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Recherches sur l'action biologique des rayons X. Note de MM. J. Sabrazès et P. Rivière, présentée par M. Bouchard. « L'appareil dont nous avons fait usage dans nos expériences était constitué par un tube focus bianodique (de M. Seguy) excité par une puissante bobine de Ruhmkorff donnant, avec un courant d'une intensité de 6 ampères sous 16 volts, des étincelles de 35'" de longueur. A l'aide de ( gSo) celte ampoule, on obtenait des radioscopies à une distance de S^.So et derrière une cloison en planches. Ce dispositif permettait évidemment une facile exploration des membres et du thorax. » Les objets étudiés étaient disposés à i j'"' environ de la source fluo- rescente; on les entourait de papier noir pour les soustraire aux radiations lumineuses et on les mettait en communication métallique avec le sol. » i" Expériences sur le microbacillus prodigiosus. — Nous nous sommes proposé d'étudier l'action des rayons X sur un microbe particulièrement sensible aux changements survenus dans les conditions physico-chimiques de son développement et susceptible de traduire celte sensibilité par des modifications durables et d'une observation facile. » Le microbacillus prodigiosus répond à ces desiderata, surtout si l'on s'adresse, ainsi que nous l'avons fait, à une race éminemment chro- mogene. » Or si l'on cultive ce microbe à une température dysgénérique de 37", si l'on modifie, en l'alcalinisant fortement, la réaction du milieu, si l'on diminue l'accès de l'oxygène de l'air, si Ton expose la culture aux radiations solaires, à l'action d'une substance nuisible, d'un antiseptique, par exemple, les propriétés pigmentaires s'atténuent et s'effacent progressivement, et, à la longue, bien que les colonies continuent à s'accroître, elles restent plus ou moins incolores. On sait également qu'il suffit d'acidifier par l'acide tartrique le bouillon de culture ou d'élever la température de l'étuve à 5o° pour modifier profondément l'aspect des cellules microbiennes qui de- viennent filamentaires et même spiralées. » Il sera donc relativement facile d'apprécier les modifications im- primées à ce microbe par la mise en jeu d'une condition biologique nou- velle; il suffira d'examiner les oscillations du pouvoir chromogcne elles variations morphologiques des cellules par rapport à des cultures témoins, dans une longue série de générations successives. » C'est ainsi que nous avons procédé. )i Les cultures, d'un beau rouge carminé, étaient prélevées sur gélose et déposées, sous forme d'un petit amas acuminé, au centre d'un vene de montre stérilisé enveloppé de papier noir. Les rayons X s'exerçaient directement, à travers le papier, sur la se- mence, la cavité du verre de montre étant ])lacée en regard do l'ampoule ('). » Nous opérions exactement de la même façon à l'aide d'une culture témoin, sauf (') Les colonies de ce microbe, quelle que soit leur épaisseur, sont perméables aux rayons de Rontgen. ( 98i ) que le verre de montre recouvert de papier noir était maintenu à l'abri des rayons X. » Quotidiennement, pendant vingt jours, nous avons fait agir les rayons X, une heure durant, sur ce microbe; il était, immédiatement après, reporté sur gélose elles cultures en retour servaient, l'une après l'autre, à continuer l'expérience. » De même, on réensemençait tous les jours et dans des conditions identiques la culture témoin. » Malgré la puissance de noire ampoule, le nombre des passages et la durée d'exposition aux rayons X, nous n'avons constaté aucune modifica- tion appréciable du microbacilhis prodigiosus m dans ses propriétés chromo- gènes, ni dans ses caractères morphologiques, ni dans sa végétabilité. Ce microbe s'est montré indifférent aux radiations de Runtgen. » 2° Expériences sur les leucocytes. — Deux grenouilles, ayant autant que possible le même volume, sont fixées sur le liège à la manière ordi- naire. » Après cautérisation au tliermocautère, pour éviter toute hémorragie, d'un point des téguments choisi au niveau de la partie moyenne de l'abdomen, on introduit dans la cavité péritonéale, par l'ouverture ainsi faite, un tube effilé, lavé préalablement avec une culture de microbes fournissant des produits à chimiota\ie positive. » On expose Tune des grenouilles aux rayons X après avoir pris les précautions mentionnées plus haut. L'autre, qui sert de témoin, est soustraite à l'influence des ra- diations par une enceinte métallique. » On laisse l'expérience en cours pendant plusieurs heures et l'on récolte, au bout de ce temps, le liquide qui a transsudé dans les tubes. On numère les leucocytes existant dans la lymphe ainsi récoltée et l'on étudie au microscojje les éléments figurés qu'elle tient en suspension afin de se rendre compte des phénomènes phagocytaires. » Or, de nombreuses expériences ainsi conduites la conclusion qui découle est que les rayons X ne gênent nullement l'afflux des globules blancs : leur nombre est sensiblement le même dans les deux cas et la phagocytose s'exerce également. Dans quelques expériences même, la quantité de lymphe émanée des grenouilles soumises aux rayons X était un peu plus grande, dans les petits tubes laissés à demeure, que celle ob- tenue avec les témoins. , » 3° Action des rayons X sur le cœur. — Quelques observateurs ont constaté sur l'homme des troubles cardiaques à la suite de l'application des rayons X. Il nous a paru intéressant de rechercher si le cœur des animaux à sang froid était exposé aux mêmes troubles sous la même in- fluence. » Les tracés du cœur d'une grenouille placée au-dessous d'une source intense de rayons X nous ont montré que le rythme de cet organe n'était ( 982 ) pas modifie dans ses périodes, même après une cxposilion de pins d'une heure. » M. Léon Fabre adresse un Mémoire ayant pour Litre : « Les postulats de la Géométrie démontrés ». MM. L. Roos et F. Chabert adressent une Note intitulée : « Influence de la température des fermentations sur la teneur en azote des vins ». A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures et demie. M. B. K 18. TABLE DES ARTICLES (Séance d,. 3 mai 1897.) MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBIIES ET DES CORRESPONDANTS DB L'ACADÉMIE. Pages. M. Pu. VAN TiEGUEM. — Classifical ion nou- velle des Plumérogames, fondée sur l'ovule et la graine 919 M. Aime GrHAKD. — Recherches sur la com- position des blés et sur leur analyse 906 M. Armand Sabatier. — Sur la signification morphologique des os en clicvron des ver- tèbres caudales cj3î Pages. M.Faye. — Présenlationdu sixième Volume des « Annales de l'observatoire de iNice ». 93,) M. Oarboux présente le Compte rendu de l'inauguration du monument de N. Lobatschevsky à Kazan et l'éloge histo- rique du savant russe, prononcé par M. A. Vassilief 93l> NOMINATIOIVS. Commission chargée de juger. le concours du grand prix des Sciences malhénialiques de 189; : MM. Gaudry, Fouqiié, Milne- Edwards, de Laraze-DiUhieis, lionnier. 9.17 Commission chargée déjuger le concours du prix Rordin de 1897 : MiM. Milne-Ed- wavds, G randidier , Van Tieghem, Fou- qiui, Cornu 93- Conimission chargée de juger le conciuirs du prix Damoiseau do 1K97 : MM. Callan- dreau, Paye, Lœwy, Wolf, Radau.. ■ . 907 Commission chargée déjuger le concours du prix l'ourneyron de 1S97 : MM. Sarrau, Maurice Lévy, Léaulé, Boussinesq, Se- bevt y-'7 Conlmi^sion chargée déjuger le concours du prix Poural de 1S97 : MM. ISouchard, Marey, d'Arsonva/, C/inuveau, Gtiyon. (ji-j Commission chargée de juger le concours du prix Gay de 1897 : MM. /Jornel, \'an Tie- ghem, Bonnier. Guignard, Ckatiii 937 liomuiission chargée de présenter une ques- tion de granil prix des .Sciences pliysicpies (prix du liuciget) pour l'année i><99 : MM. Milne-Ednards, Van. Ticgheni , Cornu, Perrier, liornet 937 Commission chargée de présenter une ques- tion du prix Bonlin (Sciences physiques) pour l'année 1899 : Js\M. Mitne-Edwards, Cornu, Mascart, de Lacaze-Duthiers, Berthelot 9'*7 Commission chargée de présenter une ques- tion de prix \aillant pour l'année 1900 : iM.M. Moissan, Troost, Eriedel,Schiilzen- berger' Armand Gautier 937 Commission chargée de présenter une (|ues- lion de prix Gay pour l'année 1.S99 : M.M. Grandidier, Van Tieghem, Milne- EdwardSj Burnct, Bouquet de la Grye . . 937 Commission chargée de présenter une ques- tion de prix Pourat pour l'année 1899 '■ MM. Marey, d'Arsonva/, Chauveau, Ou- claux, Boucliard 9^7 MÉMOIUES PIIESEIVTES. M. F. GoNNEssiAT. — Sur la loi des variations de latitude. 93s CORRESPONDANCE . M. le Secrétaire riaîPÉTUEi, présente un Ouvrage de M. llinrichs, intitulé: «Intro- duction to gênerai Cheniistry >■ 94" M. S. Zabemba. — Sur le problème do Di- richlet 9'!" M. Cu. Lallemand. — Sur la précision com- parée de divers mo yi'j K 18. Srr/TE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages. JVI. A. Bach. — Du rôle des peroxydes dans les phénomènes d'owdalion lente 90 1 MM. 11. Haiukiny et I'. Uivai..s. — litude de l'action du perinanganatede potassium sur le bromure cuivrique 9515 M. Gkohuks Cii.Mirï. — Sur la constitution des alliages métalliques 967 MM. Albert Lévy et Félix Mauboutix. — Dosage de l'oxygène dissous dans l'eau de mer 939 M. D. ToMBKCii. — Sur les combinaisons des sels métalliques avec les bases organiques. 961 M. K. J.yniiY. — Sur une combinaison de chlorure d'argentetde mononiélliylamine. 9G3 MM. Alhkiito u'.\iiUiAii et \Vi:.\ci;slau da SiLVA. — Sur la recherche du jaune de naphtol S et des colorants analogues dans les vins blancs et dans les litiuonrs 9G5 M. Louis Lkokh. — Le cycle évolutif des Coccidies chez les .\rthropodes 966 Pages. M. J.-P. MonAT. - Les origines des nerfs vaso-dilalalenrs; leurs centres Irophiques. 9119 M.J. V'allot. — Sur les plis parallèles qui forment le massif du mont Blanc 97? MM. J. lîi-viLot J. Vivien. — Sur la Tecto- nique de la chaîne Nivollct-Kevard 976 M. lî. Klkuhknt. —Sur la détermination de la composition immédiate du gluten des farines de blé 97'* MM. J. Sahuazks et P. Hivièrk. — Hc- cherclies sur l'action biologique dos rayons X «179 M. Léon Fabiu; adresse un Mémoire ayant pour litre; <• Les postulats de la Géométrie démontrés >> 98.! MM. L. lioos et K. CiiABEHT adressent une Note intitulée: « Influence de la tempéra- ture des fermentations sur la teneur en azote des vins » 9^;i PARIS.— IMPKIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Auguslins, 55. /.f (irrant .* GjiuTlllKii-ViLtAiifc JU. 2 1897 ^^^^ . PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR JtlK. liES SECRÉTAIRES PEBPÉTUEtiS. TOME CXXIV NM9 (10 Mai 1897). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1897 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1 8G2 ET 24 MAI 1875. Les Comptes rendus hehdumadairi's des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentes par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits dos IMémoires présentés par un Membre ou parunAsîociéétranger de l'Acadcmie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Ccmptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. I.es Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. ' Les Rapports et Instructions demandés par le Cou- >ernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne re])roduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'd en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'im])ression de ces Notes ne préjudicie on rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les l'rogrammes des prix proposés par l'Acadéii sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Ri ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aut; que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance 1; blique ne font pas j)arlie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personn qui ne sont pas Membres ou Corresjjondants de l'Ac demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un r sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les IMembres qui présentent ces Mémoires so tenus de les réduire an nombre de pages requis. 1 Mondjre qui fait la présentation est toujours nonim mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extr; autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fo pour les articles ordinaires de la correspondance ol cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, jeudi à 10 heures du matin ; (iUite d'être remis à tcmp le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rem actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu .su vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à ])art des articles est aux frais des ai leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports « les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fai un Rapport sur la situation des Comptes rendus i\\m l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré sent Règlement. ..tr,.rT^t/rIfZn * ';^"/*^',*' T ^i""'""' "'" P"'""*" ''"" ^^^one, par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de le déposer au Secrétariat an plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 6' . Autrement la présentation sera remise à la séance suivant. ^ JU: 2 1887 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 10 MAI 1897, PRÉSIDENCE DE M. A. CHATIN. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. INI . le PnÉsiDENT prononce les paroles suivantes : « Mes chers Confrères, » J'ai la douleur de vous faire connaître une seconde et grande perte pour la présente année : plaise à Dieu que ce soit la dernière. » Une lettre de M"* la vicomtesse d'IIérouvilie nous a appris que son père, notre éminent Confrère M. Des Cloizeaux, vient de s'éteindre à la suite de la cruelle maladie qui le tenait depuis trop longtemps éloigné de nos séances. » A l'intrépide et savant explorateur de l'Abyssinie succède, sur la liste funèbre, un éminent minéralogiste, lui aussi non étranger aux voyages. » Né en 1817, le 17 octobre, M. Des Cloizeaux, élu en 1869 Membre de notre Compagnie, où il occupa le fauteuil laissé vacant par le très regretté comte d'Archiac, était l'un de nos plus anciens Confrères. )) Les travaux qui lui ouvrirent nos portes sont principalement, avec C. R. , 1897, '" Semestre. { T. CXXIV, N" 19.) ' 28 (984 ) ses savants voyages en Islande, dans les pays Scandinaves et en Russie, ceux qu'il consacra à la Cristallographie et aux propriétés optiques des minéraux. » L'Académie, attristée de sa perte, gardera de M. Des Cloizeaux un pieux souvenir. « Un autre deuil, grand deuil s'étendant sur toute la France, vient de nous atteindre. » M^"" le duc d'Aumale, frappe au cœur à la nouvelle de la terrible catastrophe delà rue Jean-Goujon, oii sa nièce bien-aimée, M""" la duchesse d'Alençon, avait reçu la mort en héroïne, a succombé dans sa belle terre de Zucco, en Sicile. » Leduc d'Aumale, qui appartenait à trois de nos Académies, a compris tout l'Institut dans la donation, par laquelle il lui concède, avec ses do- maines et d'importants revenus, Chanlilly, l'ancienne et somptueuse rési- dence de ces princes de Condé, dont il fut le digne héritier et savant histo- rien ; Chanlilly restauré, encore agrandi, enrichi des livres les plus rares, des œuvres d'art les plus merveilleuses, constituant un musée sans égal au monde. )) C'est ainsi que l'intrépide soldat du col de ftlouzaïa, le vainqueur d'Abd-el-Kader dans le légendaire combat de la Smala, le correct Gouver- neur général résignant ses hautes fonctions quand la France l'a ordonné, le Général patriote qui eut la douleur de présider le procès du traître Bazainc, l'organisateur de notre armée, fut encore l'honneur et le bienfai- teur des Lettres, des Sciences et des Arts. » L'Académie des Sciences gardera du duc d'Aumale un pieux souvenir et lui voue une reconnaissance éternelle. » La séance est levée en signe de deuil. PHYSIQUE. — Explication de quelques expériences de M. G. Le Bon. Note de M. Hexri Bkcquerel. « Les Comptes rendus d'une de nos dernières séances (') contiennent une Note de M. Perrigot dans laquelle, pour rendre compte de certaines (') T. CXXIV, p. 867, 20 avril 1897. (985) expériences de M. G. Le Bon, l'auteur, après des remarques très judicieuses, invoque la transparence de l'ébonite })our la lumière blanche. Le fait de la transpai-ence des lames d'ébonite employées dans ces expériences, pour des radiations actives, est indéniable, mais je me propose de montrer que les phénomènes observés ne sont pas dus à ce que nous appelons la lumière blanche, c'est-à-dire aux radiations utilisées le plus généralement pour la Photographie, mais aux radiations rouges de l'extrémité la moins réfran- gible du spectre et à des radiations infra-ronges pour lesquelles l'ébonite est très transparente. » Une expérience que M. G. Le Bon ( ' ) a décrite, en réponse à la Note de M. Perrigot, ne m'a laissé aucun doute à cet égard, et, dès lundi dernier, j'ai indiqué l'explication qui va suivre à nos Confrères MM. d'Arsonval, ijippmann et Poincaré. J'en ai vérifié l'exactitude le lendemain par diverses expériences. » Voici d'abord en quoi consiste essentiellement l'expérience de M. LeBon à laquelle je viens de faire allusion : on prend une surface recouverte de sulfure de zinc phosphorescent, on l'expose à la lumière, puis on la couvre d'une lame d'ébonite sur laquelle on dispose, comme écrans, des objets divers, par exemple une pièce de monnaie, et l'on expose le tout au soleil pendant quelques secondes. En examinant ensuite, dans l'obscurité, la surface primitivement phosphorescente du sulfure de zinc, on trouve qu'elle est presque éteinte, sauf sous la pièce métallique où la phospho- rescence est encore très visible. M. Le Bon a cru pouvoir conclure de cette expérience que le métal envoyait des rayons qui excitaient la phospho- rescence. » L'explication est toute différente. Ces rayons rouges e"^ infra-rouges, envoyés par le Soleil, traversent l'ébonite, et, comme on le sait depuis long- temps, éteignent la phosphorescence sur toute la surface lumineuse, sauf aux points qui sont protégés par l'écran métallique; en ces points, la phos- phorescence obtenue par l'illumination préalable ne tombe que lentement, comme elle le fait à l'obscurité, de sorte que l'observation finale montre la silhouette de l'écran se détachant lumineuse sur un fond très notable- ment obscurci. » J'ai répété l'expérience non seulement avec une lame d'ébonite, mais encore en substituant à cette lame un verre rouge; les résultats sont exac- tement les mêmes, et plus intenses avec le verre rouge qu'avec l'ébonite. (') T. CXXIV, p. 892, 26 avril 1897. (986) » Je me suis proposé ensuite de déterminer quelles étaient les radia- tions transmises au travers de i'cbonite. Je rappellerai qu'il résulte des expériences fort anciennes de mon_"])ère, et de celles que j'ai eu l'occasion de publier, que les rayons rouges cl infra-rouges dcLerminent une extinc- tion rapide de la phospliorescence des corps préalablement illuminés, extinction'généralement précédée d'une excitation temporaire qui n'est pas visible'avec le sulfure de zinc phosphorescent ou blende hexagonale. Si l'on projette un spectre sur la surface d'un sulfure phosphorescent, la ré- gion infra-rouge y apparaît en noir sur le fond lumineux, par suite de l'ex- tinction provoquée par les radiations correspondantes, et j'ai montré que cette extinction présentait des maxima et des minima, variables, non seu- lement avec la nature de la source, mais encore avec la nature de la sub- stance phosphorescente dont ils figurent le spectre d'absorption dans cette région. » Pour la blende hexagonale, le spectre d'extinction s'étend depuis le rouge de la région visible jusque vers la longueur d'onde 1^,9, présentant un minimum vers ii^, i et i'^,2, et un fort maximum entre 11^,3 et i^,l\. )) Si l'on projette sur un écran de blende hexagonale, préalablement illuminée, un spectre obtenu avec les radiations solaires ayant traversé une lame d'ébonite de o'°"',6 d'épaisseur, on constate l'apparition immédiate de la bande d'extinction infra-rouge de i'^,3 à i'*-, 8 ; puis, au bout de quelques instants, on voit apparaître, un peu moins intense, l'extinction entre les longueurs d'onde 1^,2 et le rouge extrême visible, près de A. » En concentrant la lumière solaire avec une lentille, l'œil perçoit des rayons rouges voisins de l'extrémité visible du spectre solaire. •a I/ébonile est donc transparente pour les radiations qui éteignent la phosphorescence du sulfure de zinc, et l'explication de l'expérience de M. Le Bon est bien celle que j'ai donnée plus haut. » Si, dans cette expérience, on forme l'écran avec une substance arrê- tant les rayons infra-rouges, comme les rayons rouges transmis sont très affaiblis, la silhouette de l'écran apparaît en clair sur un fond éteint; si l'écran est formé d'une substance diathermane telle que le sel gemme, la totalité de la surface phosphorescente est éteinte, et la présence de l'écran ne se révèle que par les points où il a pu v avoir des réflexions totales. Ainsi que je lui dit plus haut, un verre rouge, ou toute substance laissant passer les rayons infra-rouges et arrêtant les rayons lumineux, bleus, violets et ultra-violets, qui excitent la phosphorescence de lu blende, don- nera les mêmes résultats si on la substitue à Tébonite. ( 987 ) M Cette transparence, bien démontrée, permet de rendre compte dans tous leurs détails des expériences photographiques de M. Le Bon au travers de l'ébonite. » On sait que mon père à montré, dès 1840, qu'une plaque photogra- phique, insensible aux rayons jaunes et rouges, devenait sensible à ces rayons et même aux rayons infra-rouges lorsqu'elle était exposée pendant un temps très court à la lumière, c'est-à-dire légèrement voilée. Les rayons rouges et infra-rouges continuent l'aption commencée par la lumière blanche, bleue ou ultra-violette. » Ce phénomène de continuation, découvert avec les plaques daguer- riennes, se manifeste avec la plupart des couches photographiques sen- sibles et, en particulier, avec les plaques au gélatino-bromure d'argent. » Dans les expériences de M. Le Bon, une plaque photographique préa- lablement voilée (c'est la condition essentielle de réussite des expériences) est exposée sous une lame d'ébonite à l'action des rayons solaires ou autres. Des écrans métalliques placés sur l'ébonite marquent leur silhouette lors- qu'on vient à développer la plaque. Dans ces conditions, la plaque photo- graphique subit au travers de l'ébonite l'action continuatrice des rayons rouges et infra-rouges; les écrans métalliques protègent la plaque contre cette action; si la pose a été relativement courte, le fond apparaît, au déve- loppement, plus foncé que la silhouette des écrans; si la pose a été très prolongée, il arrive que, par suite d'un phénomène de renversement bien connu, le fond parait moins altéré que ne l'a été, dans la région protégée par les écrans, la plaque elle-même au moment de la production du voile préalable. M Les rayons actifs, dans ces expériences de continuation, sont les rayons rouges extrêmes, voisins de A, car les plaques même voilées ne sont sen- sibles dans l'infra-rouge qu'à une petite distance de la raie A. Comme ces radiations sont très affaiblies par l'ébonite, les poses doivent être relative- ment très longues, et les phénomènes ne sont aussi nets que grâce à la grande sensibilité des plaques au gélatino-bromure. )) Les mêmes phénomènes s'obtiendraient en substituant à l'ébonite un verre rouge. )) J'ajouterai qu'une lame d'ébonite de o"™,6 d'épaisseur, étudiée avec l'appareil de Melloni, laisse passer environ o,o4 de la chaleur obscure émise par une lame de cuivre à 4oo°, et arrête presque complètement le rayonnement d'une soiirce à 100°. » En résumé, les ])liénomènes que, d'après des expériences un peu com- (988) plexes, M. G. Le Bon s'était empressé d'attribuer à une prétendue lumière noire, de nature inconnue, sont simplement des effets produits par les rayons rouges ou infra-rouges, dont les propriétés principales sont bien connues depuis plus de cinquante ans. » MÉCANIQUE CHIMIQUE. —Sur les dissolutions d'acétylène et sur leurs propriétés explosives; par INTM. Iîertiielot et Vieille. « Nous nous sommes proposé d'étudier les propriétés explosives des dissolutions d'acétylène, telles que celles de ce gaz dans l'acétone, récem- ment préconisées pour atténuer les dangers de l'emploi de ce gaz dans l'éclairage. Présentons d'abord quelques données relatives à ces dissolu- tions; puis nous examinerons l'aptitude à la détonation et à Tinflammation de l'acétylène dissous, ainsi que celle de l'atmosphère gazeuse qui surmonte cette dissolution : elles donnent lieu à des observations fort intéressantes pour la Mécanique chimique, comme pour les applications industrielles. I. — TE^•sI0^s de l'acétylène dissous. » Le Tableau suivant renferme les pressions développées, par centimètre carré, dans un récipient de 824'''', renfermant 3oiR'(37G™) et SiSR' (3f)'i<''') d'acétone, qui a été saturé à une température de i5° et sous des pressions initiales de 7''s(i"= série); 12''"^, 5 (2* série); ao''^, 5 (3^ série), environ. » Voici les résultats observés, en faisant croître progressivement les températures : Observations. Les tensions normales ne s'établissent à chaque tempé- rature que par une agitation énergique du récipient. Cet étal limite ne paraît pas avoir été coniplùlemenl atteint aux températures les plus élevées des deuxième et troisième séries (nombres entre parenthèses). Première série. Deuxième série. Tempe- Pressions Troisième série. Tempé- Pressions Tempe- Pressions rature, T. absolues. rature. absolues. rature. absolues. 0 7.8 5,60 0 6,4 ks 10,34 " kf 2,8 16,17 i't,o 6,74 i4,o 12,25 l3:0 19,98 23,3 8,70 '9,9 i4,i6 19,9 22,63 35,7 10,55 36,0 '9,46 25,0 2ii,76 5o,i 11,94 (5o,.5) (22,6',) 36, 0 3o,^9 59,6 iG,3o (60,1) (28,36) (r.o,.-.) (33,21) 74,5 20,52 )) » » » Poids d'acétone. Poids A l'acétone. Poids d'acétone. 3o iSr 3 l58- 31 5s- Poids d'acétylène. Poids d' acétylène. Poids d'acétylène. 69 6f I iSb' 2o3e'- ( 989) » observons d'abord que le volume d'acétylène dissous, par litre d'acé- tone et par kilogramme de pression absolue (P) à 1 0°, a varié, dans ces trois séries d'expériences, de i3 à 24,6 volumes environ; ce qui fait à peu près 28^' X P par litre initial d'acétone, ou 35s''x P par kilogramme d'acétone; le coefficient le plus élevé correspondant aux pressions maxima. » Ces nombres mettent en évidence un fait déjà indiqué par MM. Claude et Hess, à savoir que le volume dissous croît à peu près proportionnelle- ment à la pression (Comptes rendus, t. GXXIV, p. 62G), du moins entre les limites de o et de 35°; mais ils conduisent à des conséquences d'un ordre plus général et d'un intérêt théorique considérable. » Les nombres de la première série, qui a été la plus étendue, sont très exactement représentés par une formule simplifiée à trois constantes, la même que celle que Regnault a ap|)liquée à la représentation des ten- sions de vapeur saturée d'un nombre considérable de corps volatils, logF = «H- bx', F étant évalué en millimètres de mercure; il suffit de prendre, dans le cas présent : a = 5, 1 i34o, i = j,53i8, log a = 7,99696. » Or voici, en particulier, les valeurs données par Regnault pour l'acé- tone : b, =-2,85634 1 < = T — 22. loga, = 7,997 I » Nous citons ces derniers chiffres à titre d'exemple; car les tensions altribuablesau dissolvant dans nos expériences, c'est-à-dire à l'acétoncC), ne forment qu'une petite fraction de la tension totale. Soit, par exemple, dans la première série, où la dose d'acétone est la plus considérable : vers 36°, les 4,2 centièmes; vers 5o", les 5,8 centièmes; vers -jS", les 12 centièmes. » Dans la deuxième série, la dose relative du dissolvant étant environ (') Rfgnault, Relation des expériences, etc., l. II, p- 470. ( 99» ) double, la tension de l'acétone, comparée à la tension totale, en forme : vers 36°, les 2,4 cenlièmes ; vers 5o°, les 3,6 centièmes. » Dans la troisième série, la dose relative du dissolvant étant triplée, la tension de l'acétone, comparée à la tension totale, en forme : vers 36", les 1,5 centièmes; vers jo°, les ij\ centièmes. » On voit que les tensions observées sont attribuables, presque en totalité, à Tacétylène; circonstance qu'il im|)orte de mettre en évidence, pour établir la loi des tensions propres à un gaz dissous dans un liquide, sous différentes pressions. Or il est très remarquable de voir que ces ten- sions de dissolution obéissent à la môme loi générale que les tensions des vapeurs saturées d'un liquide homogène. En effet, nous retrouvons, dans la circonstance présente, pour loga la valeur 1,997, signalée par Regnault comme une constante commune à tous les corps. II. — Aptitude a la détonation bi: l'acétylène dissous. » Une bouteille métallique de 700'' de capacité, renfermant 320*^ d'acé- tone, a été chargée de 132^"' d'acétylène : soit 4i.25 pour 100 du poids d'acétone; le tout sous une pression initiale de i3''''' environ, et à la tem- pérature de iS". » La bouteille était munie, à sa partie inférieure, d'une douille métal- lique à parois minces, pénétrant dans le liquide et pouvant recevoir une amorce au fulminate renforcée, de iS'',5. L'explosion de cette amorce n'a donné lieu qu'à un bruit sec, accompagné d'une fuite de gaz, sans explosion ni inflammation. » Le tube amorce a été cependant pulvérisé par l'action du détonateur et la bouteille a été fêlée, par la violence du choc transmis par le liquide à la paroi. Rappelons qu'une expérience identique, effectuée sur l'acétv- lène liquéfié, avait entraîné la rupture en menus fragments de la bouteille defer ('). » Le choc explosif de l'amorce de fulminate, exercé sur l'acétylène dissous, dans ces conditions, n'en a donc pas déterminé l'explosion. Il s'est comporté, à cet égard, comme la nitroglycérine dissoute dans l'alcool méthvlique, lors des essais faits autrefois pour atténuer les |)ropriétés ex- plosives de cette redoutable substance. Mais la stabilité d'un semblable liquide i/est assurée que jusqu'à une certaine proportion relative du com- (') Voir la figure dans les Annales de Chimie el de Physique, l. XI, p. \?t. ( 991 ) posé explosif. En effet, nous montrerons plus loin qu'une dissolution ren- fermant un poids d'acétylène égal à 64 pour 100 du poids de l'acétone, sous une pression initiale de 2o''s, à 13°, fait explosion par simple inflam- mation. ni. — Aptitude a l'inflaihiation de l'atmosphère saturée, es cotact avec les dissoll-- TIONS d'acétylène, ET DE LA DISSOLUTION COEXISTANTE. » Une éprouvette en acier, munie de manomètres crushers enregis- treurs, éprouvette de So"" de capacité (' ), a été chargée avec des poids d'acétone, lels qu'ils remplissaient 56 pour 100 de cette capacité, dans une première série d'expériences, et 33 pour 100, dans une deuxième série. L'acétone a été saturé d'acétylène à la température ordinaire, sous des pressions de 10''^, ou de 2.0^^, par centimètre carré. » L'inflammation interne a été provoquée par un fil fin de platine ou de fer, porté à l'incandescence et maintenu immergé : tantôt dans l'acétone, tantôt dans l'atmosphère gazeuse superposée. Dans ces conditions, l'inflam- mation explosive de l'acétylène gazeux a toujours été obtenue, et parfois celle de l'acétylène dissous, ainsi qu'il va être spécifié. » Il y a lieu de distinguer divers cas, suivant la valeur de la pression initiale et le mode d'inflammation : » 1° Lorsque la pression initiale n est pas supérieure à io''5et que l'in- flammation est provoquée par un fil métallique rougi au sein de l' atmo- sphère gazeuse, les pressions observées ne diffèrent pas de celles qui cor- respondent à la combustion de l'acétylène pur, sous la même pression. On peut en conclure que la portion d'acétylène dissous dans l'acétone a été entièrement soustraite à la décomposition : celle-ci ne s'est pas propagée au sein du liquide. » 2° Dans les mêmes conditions de pressions initiales de 10''^, si l'inflam- mation est produite au sein de l'acétone, — ce qui exige l'incandescence énergique d'un fil de platine, — une portion de l'acétylène dissous se dégage par réchauffement de la dissolution et les pressions produites s'élèvent sensiblement au-dessus des pressions normales, qui correspondraient à la décomposition explosive de l'acétylène gazeux, envisagé sous sa tension initiale avant cet échauffement. Mais la décomposition parait limitée au gaz dégagé du sein de la dissolution; en effet, les pressions produites n'ont (' ) Annales de Chim. et de Pltys., 7° séiie, t. XI, p. 6. C. K., l^97, 1" Semestre. (T. CXMV, N° 19.) '29 ( 992 ; pas dépassé le'double de la pression qui serait produite au sein du gaz, pris sous sa tension initiale. » D'après ces observations, l'acétylène dissous sous une pression initiale de lo'^s est presque entièrement soustrait à la combustion. Aussi, les pres- sions maxima observées ont-elles été à peu près dix fois plus faibles que celles qui correspondraient à la décomposition explosive de la totalité de l'acétylène contenu, tant à l'état gazeux qu'à l'état dissous, dans la capa- cité intérieure de l'éprouvette. » 3° Il en est autrement si le rapport entre le poids de l'acétylène dissous et le poids de l'acétone est accru par une saturation accomplie sous des pressions initiales notablement siipériciires à lo''^. Dans ces conditions, la dissolution participe à la décomposition de l'atmosphère gazeuse et l'on retombe sur un fonctionnement explosif analogue à celui de l'acétylène pur, liquide. Voici les résultats observés, lorsque nous avons opéré sous une pression initiale de 20''^, à la température ordinaire. » L'éprouvette en acier, de So'"' de capacité, avait été remplie au tiers d'acétone pur, puis le liquide saturé d'acétylène. » Soit d'abord l'inflammation provoquée à l'aide d'un fil de platine incandescent, au sein de V atmosphère gazeuse. Elle a donné lieu à des pres- sions dépassant parfois le double de la pression qui eût été développée par le gaz pur, se décomposant sous la même pression initiale : au lieu de 111^^ obtenus avec le gaz pur, nous avons obtenu SoS'^s et 558''^, dans deux expériences. » 4° La pression initiale étant toujours de 20''^, les choses se passent tout aulrement lorsqu'on provoque l'inflammation : soit au sein de l'acé- tone (la bombe étant maintenue verticale), soit à la surface du liquide (la bombe étant tenue horizontale). Dans ces conditions, trois expériences nous ont fourni des pressions de plusieurs milliers d'atmosphères : c'est- à-dire que l'acétylène, même dans la portion dissoute, a fait explosion. Cette explosion est accompagnée de circonstances très remarquables. Exa- minons-en de plus près la marche et les résultats. » Dans le dernier essai, l'enregistrement de la loi de combustion a été recueilli au moyen du cylindre tournant. La pression maximum a atteint 5ioo''s, par centimètre carré. Or cet enregistrement montre que la pres- sion développée résulte d'une réaction relativement lente, sensiblement uniforme, et qui s'est effectuée en près de -*- de seconde, soit o%387i. Ce temps est relativement énorme pour une réaction explosive : il rap- pelle la durée de combustion d'une poudre qui fuse. Pour citer un exemple ( 993 ) opposé, l'onde explosive, provoquée par la détonation du mélange ton- nant d'acétylène et d'oxvgène (C-H- + O'), parcourrait la longueur de la même éprouvette en ttitH) ^^ seconde; c'est-à-dire que sa vitesse est gooo fois plus considérable. Dans la décomposition précédente de l'acéty- lène, le tracé s'étend sur plusieurs tours de cylindre et la pression s'élève avec une vitesse moyenne qui répondrait à un accroissement de i3 tonnes par seconde. A la vérité, la vitesse de développement de la pression a d'abord été plus rapide (répondant à ii4 tonnes par seconde au début); mais l'accroissement est tombé à 22'°°°*% 5, après ^-^ de seconde; pour se maintenir entre des vitesses répondant de 10 à 12 tonnes par seconde, pendant le temps 20 fois plus considérable de la période principale de la combustion. » Les phénomènes chimiques sont particulièrement importants. En effet, non seulement l'acétylène est décomposé ; mais l'acétone qui le tenait dissous se détruit simultanément. On n'en retrouve plus trace dans l'éprouvette, après la décomposition explosive. Celle-ci donne naissance à une masse compacte de charbon, moulée dans la capacité intérieure de l'éprouvette. » Les gaz formés sont constitués par de l'hydrogène et de l'oxyde de carbone, mélangés d'acide carbonique. L'acétone a été, on le répète, totale- ment décomposé; résultat extrêmement intéressant pour la Mécanique chi- mique, ainsi que nous le montrerons dans une Note spéciale. I) Le Tableau ci-dessous renferme les résultats observés. Bombe cylindrique de 5o« : 22'""' de diamètre, 120""» de longueur. Pression de saturation, lo^f. Pressions Rapport du volume observées eu de l'acétone kilogrammes à la capacité de par l'éprouvette. cent, carré. Observations, kg Bombe droite. Inflammation dans le gaz. 0,56. 89,5 142,4 Bombe horizontale. Inflammation à la surface de l'acé- 123,0 lone. i55,4 i4i,o Bombe droite. Inflammation inférieure dans racétone. 0,33. 90,0 Bombe droite. Inflammation dans le gaz. 117,4 ) Bombe horizontale. Inflammation à la surface de l'acé- 106,9 ( tone. ii5 Bombe droite. Inflammation inférieure dans l'acétone. ( 99'i ) Pression de saturation, lo'''- Pressions Kapport du volume observées en de l'acétone kilogrammes à la capacité de par l'éprouvetle. cent, carré. Observations 3o3 Bombe droite. Inflammation dans le gaz. 558 0,33 ' >200o Bombe droite. Inflammation dans l'acétone. I >2000 ) Bombe horizontale. Inflammation à la surface de l'acé- 1 5ioo j tone. » Il a paru utile de contrôler les résultats obtenus dans de petits réci- pients, par des essais portant sur des réservoirs de dimensions analogues à celles qui pourraient être utilisées dans la pratique. » Une grande bouteille de fer, de i3''', 5 de capacité, telle que les réci- pients employés pour l'acide carbonique liquide, a reçu 7'" d'acétone. Cet acétone a été saturé d'acétylène, sous des pressions qui ont atteint G''^ environ dans un premier essai, et S^^,2 dans une deuxième expérience (poids de l'acétylène dissous, 1 170^') : on s'est placé ainsi dans les limites où l'atmosphère gazeuse seule est susceptible de faire explosion; à l'exclu- sion de l'acétylène dissous. » Le feu était mis à la partie supérieure de la bouteille, maintenue verti- cale, par le moyen d'un fil métallique porté à l'incandescence. L'inflam- mation n'a donné lieu, dans les deux expériences, à aucune fuite par la fer- meture. La bouteille est devenue brûlante à la main, sur la moitié supé- rieure de sa hauteur, c'est-à-dire dans la partie qui renfermait l'acéty- lène gazeux; tandis que la partie inférieure, dans laquelle se trouvait l'acétone saturé d'acétylène, est demeurée froide. La bouteUie a pu servir ensuite à des essais d'éclairage exécutés avec l'acétylène non décomposé. En l'ouvrant postérieurement pour la vider, on y a trouvé un volumineux dépôt de charbon, en poudre impalpable, délayée dans l'acétone et oc- cupant, après repos, un volume apparent de plusieurs litres. « Cette expérience montre que des récipients commerciaux de sem- blable nature (timbrés à 2Jo atmosphères) peuvent supporter sans rup- ture, aux températures ambiantes de 10° à iS", les pressions qui résul- teraient d'une inflammation interne fortuite de l'atmosphère gazeuse surmontant des dissolutions d'acétone, saturées d'acétylène sous des pres- sions initiales de G^s à gkg. Ce résultat s'explique, la pression développée n'ayant pas dépassé ijj'^s dans les expériences précédentes, exécutées ( 995 ) sous une pression initiale inférieure à lo'^s, et la hoiUeille de fer employée ayant été essayée sous une pression presque double. Mais celte sécurité relative cesserait si la pression initiale surpassait notablement lo'-s.En effet, avec une pression de 20'"^, l'inflammation provoquée au sein de l'atmo- sphère gazeuse a été susceptible de développer une pression de SôSi^s, double de celle sous laquelle la bouteille actuelle a été essayée. Enfin, quand l'inflammation a été provoquée dans le liquide même, la pression s'est élevée à 5ioo''s. Il est évident que, dans ces conditions, aucun réci- pient industriel n'est susceptible de résister. » Ce n'est pas tout : au point de vue du risque d'explosion, même avec une pression initiale de 6'"S à 8"*^, il importe de tenir compte de l'in- fluence qu'exerce la température sur les tensions d'acétvlène correspon- dant à une dissolution donnée. En effet, nous avons montré plus haut qu'un récipient ayant été rempli d'acétone saturé d'acétylène, sous une pression initiale de 6'^^, 74, à la température de i!\°; si ce récipient vient à être porté ensuite à 35°, 7, il subit une pression de lo''^, 55; et cette pres- sion s'élève à t4''^ vers So"; à 2o''s, 5 vers 74°. 5. Un récipient, inexplo- sible par inflammation à la température de 14°. peut donc le devenir, s'il vient à être porté à des températures supérieures à 35°, par un échauffement dû soit à la chaleur solaire, soit au voisinage de sources de chaleur industrielles. Cette possibilité doit être signalée d'autant plus que toute élévation de température accroît, et même fort vite, l'aptitude à la décomposition des matières explosives, en général : la limite de lo^^, qui suffit à i5°, deviendrait certainement dangereuse à une température notablement plus élevée. » Ces réserves étant formulées, il convient d'insister sur le fait établi par nos observations, à savoir que l'acétylène, dissous dans un liquide tel que l'acétone, devient moins dangereux, attendu que le carbure dissous cesse d'être explosif par inflammation intei'nc, non seulement sous une pression de 2'"^^ mais jusqu'à une pression initiale de io'~s au moins, tou- jours vers la température de iS". » Bref, l'acétylène gazeux est susceptible de faire explosion par inflam- mation interne lorsqu'un récipient d'un litre contient a^^a, ou plus, de ce composé; tandis que l'acétylène dissous dans l'acétone, étant soumis à la même cause d'inflammation interne, n'est exposé à faire explosion, vers 15", que si la pression initiale surpasse 10 atmosphères. Or, un tel récipient pourrait contenir 100'''^ à 120»'' d'acétylène, c'est-à-dire 5o fois plus, avant que le risque commençât, dans ces conditions. » Observons toutefois que, même dans ces conditions favorables, la ( 996 ) portion gazeuse qui surmonte la dissolution conserve ses propriétés explo- sives et la faculté de développer par là des pressions voisines du décuple de la pression initiale. Pour y résister, il faudra employer des récipients suffisamment épais, de l'ordre de ceux où l'on a coutume de renfermer l'acide carbonique liquéfié. » Enfin, si la pression initiale de dissolution atteint 20''^ (et sans doute déjà au-dessous de cette limite), on est exposé à réaliser, en cas d'inflam- mation interne, les conditions d'une explosion totale de l'acétylène, avec développement d'une pression de plusieurs milliers d'atmosphères et rup- ture des récipients métalliques. Ce risque existe également si le récipient, même rempli sous une pression initiale inférieure à lo'^s^à Ja température ordinaire, vient à subir l'influence d'tme température notablement plus élevée. Il sera essentiel de tenir compte de ces diverses circonstances dans les applications industrielles des dissolutions d'acétylène, au sein de l'acé- tone, ou d'autres liquides. » MÉCANIQUE CHIMIQUE. — Remarques sur la décomposition explosive des dissolutions d'acétylène; par MM. Bertuelot et Vieille. « Dans les expériences que nous venons de rapporter, tantôt l'acétylène dissous dans l'acétone n'éprouve aucune décomposition, tantôt il subit une décomposition explosive. Or, dans ce dernier cas, le dissolvant, c'est- à-dire l'acétone, se décompose en même temps en ses éléments, le carbone et l'hydrogène étant misen liberté, du moins en majeure partie; tandis que l'oxygène se trouve régénéré sous forme d'acide carbonique et d'oxyde de carbone : ce dernier est corrélatif sans doute d'une certaine proportion d'eau, car l'acide carbonique est en partie réduit par l'hydrogène dans les réactions opérées à haute température. 5C + 12 11 +CO-, 5C + ioH-i-CO-)-H=0. 2C'H''0 = » Cette décomposition totale du dissolvant est très digne d'intérêt, en tant que provoquée par le choc explosif qui résulte de la destruction de l'acétylène, accomjilie à volume constant. Elle rentre dans la catégorie des réactions par entraînement (' ) et elle donne lieu au phénomène excep- tionnel de la destruction totale et brusque d'un corps formé avec dégage- (') Essai de Mécanique chimique, t. II, p. 3o. ( 997 ) ment de chaleur, tel que l'acétone. Il paraît utile d'en approfondir le mé- canisme. » Ce qui fait la différence entre la stabilité de l'acétylène dissous et sa décomposition en éléments, d'après nos expériences, c'est la pression ini- tiale du système : sous une pression de lo atmosphères (ou kdogrammes) l'acétylène est stable, à l'égard des agents d'inflammation interne. Tandis que sous une pression de 20 atmosphères, il se détruit complètement et il provoque la décomposition simultanée du dissolvant. » Cette différence s'explique par la Thermochimie, ainsi qu'il va être dit. Observons d'abord que, d'après les résultats consignés dans la Note précédente, sous une pression P (exprimée en kilogrammes), i''^ d'acétone dissout sensiblement à 10° un poids d'acétylène égal à 3jS''xP : soit SSo^"", sous une pression de lo"*^, et yco^"", sous une pression de 20''^. » Or, la décomposition de 26^'' d'acétylène gazeux en ses éléments, carbone amorphe et hydrogène, dégage + 5i^'',4- L'acétylène dissous dégagera en moins sa chaleur de dissolution, que nous admettrons égale à la chaleur de dissolution du même gaz dans l'eau, soit 5^*', 3, donnée qui peut être acceptée comme suffisamment approchée. Sa chaleur de décomposition sera ainsi réduite à -|-46*^''',3. La chaleur de vaporisation d'une molécule d'acétone (sous la pression normale) étant exprimée par 7^"', 5, on voit que la décomposition d'une molécule d'acétylène serait susceptible de vaporiser à cette pression 6 molécules d'acétone, c'est- à-dire à peu près i3 fois son poids : tel serait l'effet produit dans une disso- lution renfermant 77^'' d'acétylène par kilogramme d'acétone. Encore fau- drait-il y ajouter la chaleur nécessaire pour échauffer au même degré le carbone et l'hydrogène résultant de la décomposition de l'acétylène. Il est clair que l'on ne saurait atteindre, dans ces conditions, les températures élevées nécessaires pour la destruction totale de l'acétylène. Il faut évi- demment employer une dose notablement plus forte de ce composé endo- thermique. On s'explique dès lors que les dissolutions d'acétylène dans l'acétone ne soient décomposées que lorsque la proportion du carbure est beaucoup plus considérable. )) Faisons le même calcul pour les dissolutions saturées sous les pressions initiales de lo'^s et de 20''^. Nous l'exécuterons, afin de simplifier, avec les données relatives à la pression normale, les seules qui aient été observées; elles fournissent d'ailleurs une approximation suffisante pour l'objet que nous nous proposons. » Sous une pression de lo'^f", les 350"^ d'acétylène dissous dans i"^»^ d'acé- tone dégageraient, par leur décomposition propre : 623^"', 3; ( 998 ) » Sous une pression de 20^', les 700^'" d'acétylène dissous dégageraient 1246^^"', G. » Acceptons, pour la chaleur spécifique moléculaire de l'acétone gazeuse à volume constant, la valeur 29, déduite des expériences de Regnault, valeur calculée pour la température de 100° environ et qui croît certainement beaucoup au delà avec la température; soit encore 43 pour la chaleur spécifique de H- ; soit 6 pour celle de C-, à haute température. Envisageons la dissolution de l'acétylène dans l'acétone, saturé sous une pression de lo**^, et supposons que l'acétylène dissous soit décomposé en ses éléments, nous trouvons, la chaleur de vaporisation de l'acétone déduite, que le mélange d'acétone (supposé inaltéré), de carbone et d'hydrogène (C- + H^) atteindrait au plus une température de 730°, à volume constant. La tem- pérature serait même notablement moins élevée, si on la calculait à l'aide des chaleurs sjiécifiques réelles. Or, cette température est insuffisante pour résoudre l'acétylène en .ses éléments. M Le calcul, effectué pour l'hypothèse d'une décomposition simultanée de l'acétone, c'est-à-dire du dissolvant, en ses éléments et acide carbonique, conduirait seulement à une température voisine de lioo". Ces chiffres rendent bien compte de l'impossibilité d'une semblable décomposition, lorsqu'on opère avec les proportions relatives d'acétylène et d'acétone répondant à une pression initiale de lo'^s, ou moindre. » Pour le liquide saturé sous une pression de 20"'^, un calcul semblable indiquerait i3oo°, à volume constant; ce chiffre répondant à la décompo- sition de l'acétylène seul. Or, nous atteignons ici la température de décom- position effective de l'acétylène; c'est-à-dire que la dose d'acétylène mise en jeu est capable de produire les effets observés, en raison de la chaleur qu'elle dégage en se décomposant. )) Ce n'est pas tout : nous avons constaté qu'en élevant ainsi la tem- pérature du système, la destruction de l'acétylène dissous détermine en même temps un effet nouveau, à savoir la décomposition du dissolvant, l'acétone, en éléments et acide carbonique; décomposition qui absorbe pour son propre compte une dose de chaleur considérable, soit SaS^"' en- viron pour 1^^. Etablissons le calcul de ces nouveaux effets, d'après les équations données plus haut. Comme elles sont à peu près équivalentes au point de vue thermique, nous nous bornerons à la première. Dans ce calcul, il suffit de remplacer la chaleur spécifique de l'acétone par celle de ses produits, laquelle est, d'ailleurs, mieux connue. » On trouve ainsi, pour la chaleur dégagée : 919^^"', nombre qui peut être regardé comme assez exact; et pour la température développée : 1 160". Ce ( 999 ) dernier chiffre n'est qu'approché, en raison des variations de la chaleur spécifique du carbone et de celle de l'acide carbonique. » Ces valeurs rendent bien compte des phénomènes et notamment 'de la diversité des effets observés avec les dissolutions d'acétylène, saturées sous les pressions de io'^b et de 20^^ : spécialement de la décomposition propre de l'acétone, laquelle accroît singulièrement la pression finale des gaz produits par l'inflammation du mélange. Dans ces conditions de haute pression initiale, la présence de l'acétone, au lieu d'atténuer le phénomène, risque au contraire d'en augmenter l'intensité. » En effet, la décomposition de l'acétone en carbone, hydrogène et acide carbonique remplace un volume gazeux, mesuré sous la pression normale, par 3 ~ volumes ; c'est-à-dire qu'à température égale et à volume constant, la pression attribuable à la présence de l'acétone est accrue dans le rapport de 3 ^ : i , tandis que la température s'abaisse seulement de 1300" à 1 160°. Si l'on tient compte de la décomposition simultanée de l'acétylène et de ses produits, on trouve, en calculant d'après les lois ordinaires des gaz, que les pressions développées à volume constant, aux températures produites par les quantités inégales de chaleur dégagées, — soit par le système où l'acétone subsisterait, soit par le système où l'acétone serait résolu en carbone, hydrogène et acide carbonique, — sont entre elles comme 47 est à 83 ; c'est-à-dire que la décomposition de l'acétone, malgré l'absorption de chaleur qu'elle entraîne, doublerait à peu près la pression due à la décomposition isolée de l'acétylène.- » A un point de vue plus général, les conditions théoriques des réac- tions par entraînement se trouvent nettement définies par les explications qui viennent d'être données ('). Ces réactions portent, dans la plupart des cas, soit sur des combinaisons endothermiques, dont la décomposition dégage de la chaleur, soit sur des transformations exothermiques, dans l'enchaînement desquelles les phénomènes chimiques' qui absorbent de la chaleur doivent être compensés et au delà par les phénomènes qui en dégagent. Cette condition est surtout essentielle dans les cas où il ne paraît exister aucune liaison d'ordre chimique entre le phénomène exothermique, tel que la destruction explosive de l'acétylène, et le phénomène endother- mique simultané, tel que la décomposition de l'acétone. » Il y a plus : la comparaison entre les chiiïres calculés dans l'hypothèse de la décomposition totale de l'acétone, saturé d'acétylène sous des pres- (') Voir aussi Essai de Méc. c/tini., l. II, p. 3o cl 3i. G. R., 1897,. 1" Semestre. (T. CXXIV, N« 19.) ' ^" ( lOOO ) sions de lo''^ et de 20"*^, montre que, pour déterminer cette décomposition, il est nécessaire que la destruction simultanée de l'acétylène fournisse une quantité de chaleur susceptible, non seulement de compenser la chaleur absorbée par l'acétone, mais en outre de porter tout le système final à la température de la décomposition totale du dernier composé. Ainsi, dans les conditions de nos expériences, l'explosion de l'acétylène, étant accompa- gnée par un développement de chaleur et de pression énorme à volume constant, produit un ec/iaiij/'cfnent interne el insianlané du système, compa- rable par ses effets chimiques à celui qui résulte de la compression brusque d'un gaz; tel que réchauffement instantané à l'aide duquel l'un de nous a décomposé autrefois le protoxyJe d'azote, en le comprimant subitement à 5oo atmosphères, par la chute d'un mouton (' ). » Remarquons, en terminant, que nos expériences montrent une fois de plus que la pression, si grande qu'elle soit, n'empêche pas l'accomplis- sement des réactions exothermiques, en dehors des cas d'équilibre ou de dissociation (-). Elle tend, au contraire, à en accroître la vitesse et à abais- ser la limite d'inflammabilité (''). » MÉCANIQUE CHIMIQUE. — Sur quelques conditions de propagation de la décomposition de l'acétylène pur; par MM. Bertuelot et Vieille. « Nous avons montré, dans une précédente Communication {''), que l'acétylène ne propage pas, sous la pression normale, la décomposition excitée en un de ses points; mais il reprend, sous des pressions plus éle- vées et dès le double de la pression normale, les propriétés des mélanges explosifs usuels. » Sous une même pression, celte aptitude à la propagation dépend des conditions d'excitation et des influences extérieures de refroidissement. Entre les conditions où l'explosion se produit à coup sûr et celles où elle (') Annales de Chimie el de Physique, 5= série, l. IV, p. i44- (*) Annales de Chimie et de Physique, [f série, t. XVIII, p. g.ï ; 5" série, t. XII, p. 3io, etc. (') Berthelot, Sur la force des matières e.cplosifes d'après la Tliermochimie, l. I, p. 78; t. 11, p. iG3, el passim. ('') Annales de Chimie et de Physique, 7" série, t. XI, p. 5. { lOOI ) ne présente point de probabilité sensible, il existe un intervalle, correspon- dant à la mise en train de la plupart des machines et réactions ( ' ) : c'est cet intervalle que nous allons chercher à définir. En effet, il nous a paru utile de préciser, en vue des applications pratiques actuellement à l'étude, les valeurs limites des pressions, à partir desquelles les propriétés explosives de l'acétylène sont susceptibles de prendre une importance dangereuse. » Nous avons étudié deux modes d'excitation : » Excitation par l'incandescence d'un fil métallique ; » Excitation par une amorce au fulminate de mercure. » Le premier mode correspondrait, en pratique, à réchauffement in- tense et localisé, qui peut se produire : soit dans l'attaque d'une masse de carbure en excès par de petites quantités d'eau ; soit par des frictions éner- giques entre des pièces métalliques en contact avec le gaz (serrage d'écrou ou de pointeaux de fermeture). » Le deuxième mode d'excitation peut se trouver réalisé par la déflagra- tion de petites quantités d'acétylures très explosifs, tels que ceux dont se recouvrent, au contact de l'acétylène, les pièces de cuivre ou de ses alliages, dès que l'ammoniaque ou ses sels, et même divers autres composés salins, se trouvent en demeure d'intervenir. » Pour mettre en évidence l'influence du refroidissement sur les phé- nomènes de propagation, nous avons expérimenté : tantôt sur des masses de gaz, renfermés dans des vases de diamètre sensiblement égal à la hauteur, la capacité des vases variant de 4"' à 25'"; tantôt sur des tubes métalliques de 22™'" de diamètre et de 3"" de longueur, dans lesquels l'influence des surfaces de refroidissement était considérable. PROPAGATION DANS DU LARGES RÉCIPIENTS. » Les Tableaux suivants résument les résultats observés. )) Pour chaque expérience, on faisait le vide dans le récipient, puis on laissait rentrer le gaz acétylène, provenant d'une bouteille métallique où il était liquéfié ; le vide était fait une deuxième fois, et une nouvelle intro- duction de gaz permettait d'établir une pression, mesurée cette fois par un manomètre à mercure. L'excitation était produite successivement par un double dispositif de mise de feu, formé d'un boudin de fil métallique porté à l'incandescence, et par une amorce au fulminate, disposée vers le centre de la capacité. (') Voir aussi Essai de Mécanique chimique, t. II, p. 6 et surtout p. 39-42. Force des matières explosives, t. I, p. 187. Pression initiale du gaz en centimètres de mercure. cm cm 76+17 76 + 24 76 + 30,5 764-38 764-46 76 + 5-2 76 + 61 76+70 ( J002 ) Récipient de 4 litres, en acier. Amorçage 76 76+ 7: ,5 76+ 10; ,5 76+ 16, ,8 76+24 76+38 par fil incandesccnl par une cliarge rie cis',i do funiinale de mercure au centre du rccipicnt. placée au centre du rciipicnt. 10 expériences. Sans propagation. I expérience. Pas d'inflammation. 4 expériences. Une inflammation. I expérience. Pas d'inflammation. 3 expériences. Deux inflammations. 4 expériences. Pas d'inflammation. 3 expériences. Deux inflammations. 4 expériences. Pas d'inflammation ; deux fils de fer, deux fils de platine. 6 expériences. Pas d'inflammation. 5 expériences. Une inflammation. 7 expériences. Quatre inflammations. Flacon de 2ÔJitres, en verre. I expérience. Pas d'inflammation. 3 expériences. Pas d'inflammation. a expériences. Pas d'inflammation. I expérience. Pas d'inflammation. 1 expérience. Pas d'inflammation. 1 expérience. Pas d'inflammation. 2 expériences. Pas d'inflammation. 2 expériences. Pas d'inflammation. I expérience. Inflammation et rup- ture du récipient. » Ces essais montrent qu'il n'est pas possible, pour un mode d'excitation déterminé, de définir une pression critique absolument fixe, au-dessous de laquelle la propagation serait impossible ; tandis quimmédiatement au- dessus la propagation serait certaine. » I^e passage se fait progressivement, suivant une échelle de pressions, auxquelles correspondent des probabilités croissantes d'explosion. )) Ce fait d'ailleurs n'est pas particulier à l'acétylène. Pour tous les explo- sifs, les phénomènes de propagation, par choc ou par influence, présentent le même caractère, et les conditions qui assurent l'explosion certaine sont toujours largement séparées de celles qui assurent l'insensibilité certaine : dans l'intervalle, il existe par des zones dangereuses, où l'on ne peut définir autre chose que la probabilité de l'explosion. » Toutefois, la loi rapide de décroissance de ces probabilités conduit à regarder comme sans danger probable, dans le cas qui nous occupe, une surpression de 52''™ de mercure (7™ d'eau), lors de l'inflammation provo- quée par un point en ignilion,et la surpression de 17"° de mercure (2'", 3o ( ioo3 ; d'eau), pour l'inflammation provoquée par l'amorce au fulminate. L'un des modes d'excitation est donc ici trois fois plus énergique que l'autre. » Les essais effectués dans le flacon de 20''' n'ont pas mis en évidence une influence appréciable de la capacité du récipient. » L'inflammation donne lieu, sous toutes les pressions, h la production de volumineux flocons de charbon, d'une extrême ténuité, qui tapissent les parois du récipient et le remplissent partiellement. En même temps, le récipient métallique devient brûlant. Lorsque l'inflammation ne se propage pas, on n'observe que des fumées, qui se déposent sous forme d'une légère buée transparente, visible seulement dans les récipients en verre. » Observons enfin que, dans ces essais, le poids de l'amorce a été choisi assez faible pour ne pas modifier d'une façon sensible la pression générale du récipient, tout en assurant une excitation initiale violente. PnOPAGATION BANS LES TUBES MtTALLlQLES. » Il était difficile de prévoir l'influence qu'exercerait sur le phénomène de propagation la forme tubulaire donnée au récipient. Si l'on devait ad- mettre, en effet, dans le cas d'une excitation par fil incandescent, que le refroidissement tendrait à s'opposer à la propagation; au contraire, il y avait lieu de penser que l'influence de l'amorce serait accrue, en raison des pressions locales énergiques, développées au sein de la région de ca- pacité réduite occupée par la charge fulminante. « Les essais ont été effectués dans un tube en acier de 22™"" de diamètre et de 3™ de longueur, fermé à l'une de ses extrémités par un tampon mé- tallique, et à l'autre par une cloche en verre fort, mastiquée elle-même dans un raccord. Ces essais n'ont fourni que des résultats négatifs, pour des surpressions initiales de 76""° de mercure, trois fois plus élevées que celles qui avaient permis d'observer la propagation dans des capacités de même ordre, dont la largeur était considérable. La capacité du tube em- ployé était de i'"' environ et les premiers essais furent effectués avec une charge amorce de o^^, 025; de façon à conserver le rapport du poids de la charge amorce au volume total, tel que ce rapport avait été admis lors des expériences exécutées dans un récipient de 4'''. La propagation ne se produisant pas, on a employé alors, malgré le volume réduit du tube, la même amorce de o^', i précédemment expérimentée. Cette fois encore, avec des surpressions ne dépassant pas i atmosphère, soit 2''^, 06 absolus par centimètre carré, aucune propagation n'a été observée. L'explosion de l'amorce, produite soit contre l'une des extrémités du tube, soit à une ( ioo4 ) distance de 3o"°, n'a entraîné qu'une légère buée charbonneuse dans son voisinage immédiat. » Les résultats de ces essais sont relevés dans le Tableau suivant : Tube en acier de 22™"' de diamètre et de 2™, 89 de longueur. Capacité : i''',098. Observations. 1 expérience. Pas de propagation ; buée cliarbonneuse sur le bouclion. I expérience. Pas de propagation; buée cliarbonneuse sur le bouchon. I expérience. Pas de propagation; buée charbonneuse sur le bouchon. I expérience. Pas de propagation; buée cliarbonneuse sur le bouchon. I expérience. Pas de propagation; buée cliarbonneuse sur le bouchon. I expérience. Pas de propagation ; buée charbonneuse sur le bouchon. I expérience. 3 expériences. Pas de propagation; buée charbonneuse sur le bouchon. » Dans les trois dernières expériences, l'inflammation par fil rougi, sous la pression de "jG""', a été préalablement essayée sans résultat. » Pression initiale. Amorçage. cm 76 + cm •7 OjOaS fulminate. 76 -h 3o,5 O; ,025 fulminate. 76 + 38 0, ,0254fulminale. 76 -+- 24 0, i amorce 76 + 38,8 0, I j placée au \ voisinage 76 -1- 61 0, I l de 1 l'extrémité, 76 -1- 76 0, I ' 76 4- 38 0, I ) amorce 76 H- 76 0, I ? à 30"='» de ' l'extrémité, CORRESPONDAIVCE. GÉOMÉTRIE. — Sur l'emploi de V espace à quatre dimensions dans l'étude des surfaces algébriques admettant plusieurs séries de coniques. Note de M. Eugène Cosseuat, présentée par M. Darboux. « La surface F, lieu d'un point dont les coordonnées homogènes x,,x„, a.\, X,,,, exprimées au moyen de doux paramètres 1 et v., sont définies par les formules (0 ?Xi = («A' + b^l + c,)[A- + (a'.l- + l/.l + c'.)ibu.la, Sopra iina famiglia di sitijerficie dell' ottavo ordine : Nota prima {Giornale di Matematiche, t. XXXV, p. i-ai; 1897). C. R., 1897, I" Semestre. (T. CXXIV. N" 19.) '^' ( ioo8 ) ment appliquée par M. Corrado Segre et par d'autres géomètres italiens, trouve encore ici son application. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une formule d' Analyse relative à certaines intégrales de fonctions elliptiques par rapport à leur module. Note de M. F. DE Salvert, présentée par M. Hermite. « La notion des intégrales elliptiques envisagées comme fonctions de leur module joue, comme l'on sait, un rôle considérable en Analyse. Aussi tous les traités complets de cette Science rapportent-ils, dans cet ordre d'idées, plusieurs formules importantes déduites de la différentiation des dites fonctions par rapport à leur module; mais, par contre, la plupart ne font mention d'aucune formule explicite qui provienne de l'intégration des mêmes fonctions par rapport à ce module. Nous avons donc lieu de penser que l'on ne jugera pas dénué d'intérêt, à ce point de vue, deux formules très simples, appartenant à cette catégorie, auxquelles nous avons été conduit, dans nos recherches sur V Attraction du Parallélépipède Ellipsoïdal, par une intégration directe opérée à l'aide d'un changement de variables, et que nous demanderons la permission d'énoncer, pour plus de clarté, sous la forme d'un théorème d'Analyse, dans les termes suivants : » Si l'on convient de représenter par les symboles F, (s, /•) et F.^{z, k) les deux intégrales elliptiques normales de première et de seconde espèce, savoir (i) F,(:;,^-)= r , i^ =, T,(z.,k)^f'— '•'''''^' _, et, conformément à l'usage, parTl(f, h, k) la fonction elliptique de troisième espèce, on aura la formule de quadrature \ f\j-k)^=mL=^- rFj-,k)—àÉ^£tML= = 2i\Ji — g''[n( en appliquant celte transformation aux deux fonctions II, et IIj, pour laquelle on a, d'après les définitions (3), l'on trouvera, X", et h, étant indépendants de ce, et k., et h., de k, simplement an, _ A'J sn(/i,,A|)cn(/i, ,/.-,) dn(/i,, /.-,) ' àa; d:v ~ i — k]sn-(hi,ki)tl y/(, _ ^j)(i _ A-jfff) ' dïi^ A-^sn(/i2, A-.2)cn(/i2, /i2)dn{/i2, A-2) ' d/c àk ~ i~k\iv}{h^,k^)tl ^i^i_tl){i — kltl) valeurs dont le calcul explicite est facile en partant des définitions (3) et (6); et dès lors celui de leurs dérivées premières -jr (-y^ ) ^'' T^ (")f)' ou plus exactement de la différence de ces dernières dérivées, devient ainsi praticable effectivement en vue de la substitution dans l'expression (5) de ) tandis que le calcul des mêmes quantités eût été enfuit irréalisable, pa^excès de complication, si ç,. A,, X,, ou ç., h.,, k^, eussent dépendu à la fois, soit de x, soit de k. Et c'est ainsi qu'on peut parvenir, pour la dérivée seconde précitée -j — -rr» à une expression identique à celle que l'on obtient immédiatement pour la dérivée analogue -^ — jr, en désignant par I le pre- mier membre de la même formule : d'où l'on conclut ensuite très aisé- ment la condition nécessaire 1 = J, c'est-à-dire précisément la formule (2) qu'il s'agissait d'établir. » Les formules limites (4) ou (4 bis) se démontreraient de même, à l'aide d'un calcul analogue, mais beaucoup plus simple. » ( loii ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'intégration algébrique des équations différentielles linéaires du troisième ordre. Note de M. A. Boulanger, pré- sentée par M. Emile Picard. « Soit l'équation à coefficients rationnels (i) y"-f-3aj'"4-3è/ + ej = o. » Les quotients u = -^, v = -^, de trois intégrales linéairement distinctes de (i) vérifient un système de deux équations différentielles du quatrième ordre, système formé autrefois par M. Painlevé {Comptes rendus du 27 juin 1887) et que j'écris ainsi : / .(d'y of/"-+-D . „ , i\ I af'^'Y r^'(^"-t-3D) D' ,. / « ,x o , ,, , ( ^\d) ~^~^^ ^ + 9^ = 27[-2a(a='4-a')-t-3a6 + 6'-cl. en posant d = U' V" - U" V, D = U" V" - U'" V". » On a d'ailleurs y^gS/arfx^COjjSt. » La condition nécessaire et suffisante pour que l'intégrale générale de (i) soit algébrique est que a n'ait que des pôles simples à résidus commensurables et que l'intégrale générale de (2) soit algébrique. » Si l'intégrale générale de (2) est algébrique, les diverses valeurs de U(a7) et y (^x), pour x donné, forment un groupe fini de substitutions linéaires; et si l'on remplace, dans les fonctions fondamentales invariantes d'un tel groupe, les variables par U(;r) et V(a;), on obtient deux fonctions rationnelles de x, soit /(U,V) = P(^), ^(U,V) = Q(^); la réciproque est exacte (Painlevé, lac. cit.). )) Si dans le système {1) on exprime V et V en /onction deP et Q à l'aide de ces relations, on obtient un système de deux équations différentielles du quatrième ordre en P ei Q, à coejficients rationnels en V et Q] j'ai formé ce (3) ( IOI2 ) système que j'écris d'une manière très analogue 0(2): en posant S z= P'Q"- P"Q'+ 3P'Q'(NQ' - MF') + JQ" - IP'% (P"+-MP'= - 2]VP'Q' - JQ'-) TQ'-t- qNQ'Q"- 3IP'P" + 3 (^ + 3N=) Q- + (3 § + IJ) P'Q" -. (^_3N1)P'=Q'-(|J,^3M1)P-] - (Q"-4-NQ'=-2MP'Q'- IP'-)rP"'+9MP'P"- 3JQ'Q" ^ =^ _h3(^H-3M^)p- + (3^ + Ij)p'=Q' - (§ - 3MJ) P'Q- - (^ + 3Nj) Q-] S r3(MP"+ NQ") + ("SM^ - 3 IN -1- 3^ - j|) P'- + 2(3MN-IJ)P'Q'+(3N^-3JM-h3^-^)Q-]; A, =P"Q" — Q"P" + .... (Je ne transcris pas cette dernière expression qui est encore plus com- pliquée que A.) )) Dans ces équations (3), I, J, M, N sont quatre fonctions rationnelles de P et Q, invariants spéciaux à chaque groupe linéaire fini, et que j'ai calculées en particulier dans le cas du grou|)e de Hesse. » La condition relative à a supposée remplie, pourque l'intégrale géné- rale de (i) soit algébrique, il faut et il suffit que le système (3) ait une intégrale (P, Q) rationnelle. La méthode des coefficients indéterminés permettra de reconnaître s'il existe une telle intégrale rationnelle et de la déterminer dès que les degrés de P et Q seront limités. Or, en étendant certaines considérations données par M. Rieia dans le cas de l'équation du second ordre {Cours auto graphie (\g 1894), je suis arrivé aux résultats sui- vants : » Le point ac étant rendu point ordinaire de (i), et les termes quadratiques ( ioi3 ) delà décomposition en éléments simples de la fonction rationnelle 3(b — a' — a^) étant y M,- I les degrés de P et Q sont respectivement inférieurs à 82s/2(M,+ i)-i2(m-2), i 12^^2(^7+7) — i8(;?z— 2), i dans le cas du groupe Gaio de Hesse, et à 82 V2(M7+T) - i2(/n - 2), i 92\/2(M, + i) — i4(m - 2), dans le cas du groupe G,^g de M. Klein. Dans ces expressions, m désigne le nombre des points singuliers de (i). » Dans un Travail qui paraîtra prochainement, j'indique de plus la marche à suivre pour calculer exactement ces degrés et la formation de l'intégrale générale de (i) connaissant P et Q, intégrale rationnelle de (3) ; je développe aussi tous les résultats correspondants relatifs à l'in- tégration algébrique du système complet r=a,p-\-b,f/-i-c,z j s =^ a^p -\-b2q -\- c^z. ' (Notations de Monge), t = a^p -\-b^q -h c^z ) à coefficients rationnels en x et y. » PHYSIQUE. — Sur la solubilité des liquides. Note de M. A. Aigxajî. « Pour étudier la solubilité des liquides, Alexejew (') recommande la méthode suivante : Dans un tube de verre, on introduit des poids P„, l*j (') Annales de Wiedemann, t. XXVIII, p. 3o5. ( ioi4 ) des deux liquides A et B à examiner, on scelle le tube et l'on chaufTe au bain-marie jusqu'à ce que l'on obtienne un mélanse liomos^ène; puis, re- froidissant lentement, on note la température / à laquelle le mélange commence à se troubler. A cette température, les deux masses liquides P„ et Pj forment" une dissolution saturée. On fait varier le rapport des deux quantités P„, Pj, et l'on représente graphiquement l'ensemble des résul- tats en portant en abscisses les températures ^ et en ordonnées le tant pour cent de l'un des liquides dans le mélange qui s'est troublé à celte tempé- rature t. » D'après les résultats ainsi obtenus par Alexejew, on peut conclure qu'à la température / la solubilité du premier liquide A dans le deuxième B est caractérisée par le nombre P« et la solubilité du liquide B dans le liquide A par le nombre y — Y ■ a car, dans le tube scellé servant à faire l'expérience, rien ne distingue les deux liquides, qui forment un mélange homogène, et l'expérience prend fin au premier indice de trouble. » Il n'est pas probable qu'il existe la relation générale I entre les deux coefficients de solubilité, définis comme nous l'avons fait plus haut. Et l'on ne voit pas, apriori, la nécessité d'adopter uniquement celui de ces deux nombres qui est inférieur à l'unité, ce qui revient à sup- poser que, dans tous les cas, c'est le liquide pris en plus grande quantité qui dissout l'autre. )) Afin d'élucider ce qui pourrait rester incertain dans rinterprctalion des résultats fournis par la méthode d'Alexejew, je propose une méthode différente. » Dans un tube gradué, on introduit des volumes V„ et V^ des deux liquides A et B; dans un deuxième tube semblable on introduit des volumes V^et V^; les tubes fermés, l'on agite et l'on mélange à plusieurs reprises les deux liquides, afin de faciliter leur dissolution réciproque. Après quelques instants de repos, on observe dans chaque tube deux couches distinctes. Et si l'on suppose que A soit le liquide le plus dense, à la partie ( ioi5 ) inférieure de chaque tube nous aurons une dissolution de A saturée de B, à la partie supérieure une dissolution de B saturée de A. Désignons par V, et V2 les volumes des couches liquides dans le premier tube, par V, et V'„ les volumes correspondants dans le deuxième tube; l'indice i se rapporte à la couche inférieure. )) Nous aurons, pour exprimer à la température de l'expérience les coef- ficients de solubilité a, du liquide A dans le liquide B, et p, du liquide B dans le liquide A, les formules v,v;-v,v;' ""^ V2v;-v„v;" » Portant les deux tubes ainsi préparés à des températures différentes, on pourra déterminer la loi de variation des coefficients a et p avec la tem- pérature. Nous avons pris, pour définir le coefficient de solubiluè d'un liquide dans un autre, le volume de liquide solubledissous par l'unité de vo- lume du liquide dissolvant. » Remarque. — On a supposé, dans le calcul des expériences, que le phénomène observé n'était accompagné d'aucun changement de volume, contraction ou dilatation, c'est-à-dire que l'on avait v„-t-v, = v. + v, et v;-+-v; = v; + v:. » Or il n'en est pas ainsi. Les phénomènes de dissolution produisent, en général, une légère diminution de volume et l'élévation de température une dilatation. Il convient, par conséquent, de faire éprouver aux volumes V,, Va, V'|, V!, une correction et de les remplacer respectivement par 7,(1 + 6,). v,(i + e,), v;(i + e,), v;(i + E,). )) Les coefficients de correction s, et Ej sont donnés par les formules '•- v,v;-v,v', ' '-- v,v'.-v.v, avec A(v = (v„+v,w(v, + v,) et A(v' = (v; + v;)-(v; + v;). )i On éviterait les corrections relatives aux variations de volume si l'on remplaçait la mesure des volumes V par des évaluations en poids P. On aurait alors p,p:.-p.p'. p,p^-p,p; °'-p.Pi,-p,p;' '^-p.p:,-p.p; G. R., 1897, I" Semestre. (T. CXXIV, N» 19.) ' '^- ( ioi6 ) » IMais le coefficient de sohibiliié ainsi calculé représenterait le poids de liquide sohible dissous dans f unité de poids de liquide dissolvant. » Pour appliquer celle méthode à Voryde d'éthyle et à Veau, on a pris, à la température de 12", 5, V„=3o«, V,= 7o- V:=70-, v; = 3o-. » On a obtenu après agitation V, ==3i™,i, V, = 68'''-,2, v; =^77^S6, v;=2(«%4 avec A(P — o'''',7, A^^''=I™, £, = 0,0012, e, = o,oo5 et l'on a calculé a = o,o33, ,8 = o,i32. » 1''' de l'élher examiné peut dissoudre 33'^'^ d'eau, tandis que i''' d'eau peut dissoudre i32'''= de ce même élher. A l'aide d'expériences directes, eflfectuées sur les mêmes produits, j'ai pu vérifier ces résultats d'une manière satisfaisante. » Or, on admet (') que l'eau dissout -^ environ de son poids d'éther pur et l'éther ^ de son poids d'eau. Si l'on prend 0,723 pour densité de l'éther à -H 12", 5, on en déduit que i'''d'éther pur dissoudrait 12'^'^ d'eau et que i'" d'eau pourrait dissoudre iSS*^"^ d'éther pur. L'écart, très grand, entre le résultat que j'ai trouvé pour la solubilité de l'eau dans l'éther et celui qui est admis, doit vraisemblablement être attribué à quelque impu- reté de l'éther qui a servi à mes expériences. Une petite quantité d'alcool contenu dans cet éther suffirait à expliquer l'accroissement du coefficient de solubilité a considéré. » ÉLECTRICITÉ. — Sur la résonance multiple. Note de M. L. Décombe, présentée par M. Lippmann. « Dans l'explication de la résonance multiple, proposée à peu près simultanément par MM. Poincaré (') et Bjerknes ('), on admet, ce qui a d'ailleurs été vérifié par M. Bjerknes, que l'amortissement de l'excitateur ( ' ) Troost, Traité de Chimie. {■) Poincaré, Électricité et Optique, G. Carré, édil. ; 1891. (') Wied. Ami., t. XLIV, p. 70. ( ÎOÏ7 ) est considérable par rapport à celui du résonateur; cela permet d'expli- quer pourquoi la longueur d'onde observée dépend toujours et seulement du résonateur. » Je me suis proposé de rechercher si, en renversant les conditions d'amortissement, on pourrait rendre la longueur d'onde indépendante du résonateur employé. » Deux choses sont à réaliser : l'augmentation du décrément du réso- nateur et la diminution de celui de l'excitateur. K On peut augmenter le premier en donnant pour self-induction, au résonateur, un fd de grande résistance. Le décrément logarithmique est, en eflet, d'après la théorie de Thomson. )) Le décrément de l'excitateur est généralement considérable par suite de la présence de l'étincelle explosive qui constitue la partie la plus forte de sa résistance; j'ai employé un dispositif dans lequel cette étincelle est supprimée; l'excitateur étant d'ailleurs constitué par une tige de laiton du diamètre de y"""', la résistance était faible, et par suite le décrément. » Description des appareils. — Un premier oscillaleur Oj est directement actionné par la bobine d'induction B; l'étincelle éclate en E, dans de l'huile de vaseline. Un deuxième oscillateur O.,, en tout semblable au premier, sauf qu'il ne présente pas de solution de continuité analogue à E, est mis en vibration par l'induction électrosta- tique que le premier exerce sur lui. Cette induction s'exerce par l'intermédiaire des petites plaques métalliques Ci et C'j jouant le rôle de capacités et séparées des plaques semblables Cj et C, par un diélectrique mince (une lame de verre). Fig. i. R rrrr c... P; » La période d'un excitateur étant Indépendante de la résistance de cet appareil, ainsi qu'il résulte de la formule de Thomson T = 2 7îv'LG et que l'a d'ailleurs montré Feddersen ('), les deux oscillateurs précédents émettent des vibrations de même pé- (') Feddersen, Ann. de C/iiin. et de Phjs., 3"^ série, t. LXIX, p. 178; i863. ( ioi8 ) riode, condition nécessaire pour que les oscillations de Oj ne soient pas troublées par celles de 0,. » L'oscillateur O2 agit sur un fil métallique très voisin dont il est seulement séparé par l'épaisseur d'un tube de caoutchouc qui l'enveloppe; il y induit des oscillations de même période que les siennes et qui se propagent ensuite dans les fils parallèles _//. (Ces fils se prolongent sur une longueur d'environ i5™.) » Le résonateur R, pour lequel j'ai employé le dispositif utilisé par M. Nils Strind- berg ('), est placé perpendiculairement à la direction des fils parallèles. Il est muni d'un micromètre qui fonctionne par le moyen d'une vis difl'érenlielle dont les pas sont respectivement i™'",25 et i™™ ; comme la tète de vis porte 180 divisions égales, chaque division correspond à yij de millimètre. » Au lieu de déplacer le résonateur le long des fils, on le laisse au repos et l'on fait mouvoir un pont mobile P placé sur ceux-ci; on détermine la distance explosive au micromètre pour une série de positions équidislantes du pont et l'on construit une courbe dont les abscisses sont proportionnelles aux chemins abcd parcourus le long des fils et les ordonnées aux distances explosives correspondantes. » La distance de deux maxima consécutifs, mesurée à l'échelle de la courbe, donnera la longueur d'onde cherchée. » Les expériences ont été faites avec des résonateurs de même capacité, mais de self-indiiclions différentes. Celles-ci étaient formées par un fil de fer du diamètre de ^ de millimètre disposé en rectangle. Voici les dimen- sions de ce rectangle pour chacun des quatre résonateurs employés : Résonateur. Dimensions. cm cm 1 60 sur 46 II 5o « 38,3 III 4o » 3o,7 IV 3o » 23 » Le dessin ci-dessous reproduit les courbes correspondantes. » On peut se borner à considérer le premier ventre et à multiplier par deux la distance qui le sépare de l'origine pour obtenir la longueur d'onde correspondante 1. » D'un autre côté, en se basant sur la longueur d'onde donnée par le premier résonateur, on peut calculer ce que seraient celles des autres si elles ne dépendaient que de leurs dimensions. Ces longueiu's V seraient entre elles comme les racines carrées des self-inductions qui sont elles- mêmes sensiblement proportionnelles aux longueurs des rectangles qui les constituent. On peut ainsi dresser le Tableau suivant : (') Nils Strindberg, Arch. de Genèt'e, 3" série, t. XXXI, p. 129; 1894. ( ÏOI9 ) Résonateur. \. W. I i5,44 15,44 II i5,36 '4)09 III i5,i6 12,60 IV i4,8o 10,91 )• On voit que \ peut être regardé comme sensiblement constant, c'est- à-dire que, dans les conditions des expériences, la longueur d'onde ob- servée est à peu près indépendante du résonateur. Il reste cependant une Fig. 2. légère influence du résonateur qui se traduit par une diminution lente de la longueur d'onde; s'il était possible de mieux réaliser les conditions d'amortissement que l'on a cherché à remplir, on arriverait, sans doute, à la constance absolue de)i. Tous ces résultats sont entièrement conformes à la théorie émise par MM. Poincaré et Bjerknes ( ' ). » (') La première idée de ce travail remonte au mois d'avril 1894 (voir Rapport sur l'École pratique des Hautes Études, 1893-1894). II n'a pu être exécuté, faute d'espace, que l'année suivante, dans la galerie de 60™ du nouveau laboratoire des Recherches physiques à la Sorbonne. ( I020 ) PHYSIQUE DU GLOBE . — Sur la variation diurne de la direction du vent. Noie (le M. Alfred Angot, présentée par M. Mascart. « Dans un travail déjà ancien sur la variation diurne de la pression ( ' ), j'ai déduit, de l'étude du terme diurne de cette variation, qu'il devait se pi'oduire chaque jour un mouvement oscillatoire de l'air de l'éqiialeur vers les pôles et inversement. Aux latitudes moyennes, et dans les couches basses de l'atmosphère, ce mouvement augmenterait la fréquence relative des vents de sud pendant la première partie du jour et celle des vents de nord pendant la seconde. » Pour étudier la variation diurne de la direction du vent, il faut dis- poser de stations où cette direction ne puisse aucunement être affectée par les reliefs du sol. Les observations faites depuis six ans au sommet de la tour Eiffel sont peut-être les seules qui satisfassent à cette condition d'une manière parfaite; j'ai donc cherché si elles indiqueraient une variation diurne régulière. » J'ai calculé la résultante géométrique de tous les vents qui ont été observés, à une même heure, dans chacun des mois de la période consi- dérée. Cette résultante est représentée, en grandeur et en direction, ])ar un vecteur OA ; l'extrémité A de ce vecteur décrit, dans le cours de la jour- née, une certaine courbe, qui représente la variation diurne de la direc- (' ) Annales du Bureau central météorologique pour 1887, t. I, p. B. 3o5 ; Paris, 1889. ( I02I ) lion du vent. L'exemple cité ici se rapporte à la moyenne des trois mois d'été (juin, juillet et août) pendant les six années 1890-1895. Les points marqués o'', 3^, G"", etc., joints au point O donnent la direction du vent aux différentes heures de la journée, comptées depuis minuit. » D'antre part, la direction moyenne du vent pendant la journée en- tière (VVNW dans l'exemple cité) est représentée, de la même manière, par le vecteur OM. » La direction OA du vent à une heure quelconque peut être consi- dérée comme la résultante du vent moyen OM et d'une composante diurne MA qui décrit, dans le cours de la journée, une rotation complète autour du point M. Sans entrer, pour le moment, dans le détail du phénomène, qui sera étudié autre part, il suffira de faire remarquer que, d'accord avec les prévisions rappelées plus haut, la composante diurne est méridionale dans la première partie de la journée, de S"* à ly*", et septentrionale le reste du temps. » Le Tableau ci-dessous donne, pour chaque mois, de trois en trois heures, les valeurs de la composante de MA suivant le méridien, le signe + correspondant à une composante septentrionale, et le signe — à une composante méridionale. Janv. Février. Mars. Aviil. IMai. Juin. .luillet. Août. Sept. Ocl. Nov. Dec. h o(minuil). — 14 — 3i — 4 —16 -{-4o -i- 87 -+-107 -t-i20 -t-ii — 3 — 5o —21 3 +-4 —27 — 3o — 3o +19 4-44 +42 +39 -+-3 — 9 H- .5 —43 6 -37 --23 —4.5 —38 -i5 -57 - 4o -18 -35 -i3 -■- 7 —26 g -i-23 —57 —43 —18 —48 —109 —127 —123 —Si — 3i — 2 --2r 12 (midi).. - 4 -14 -^10 —17 —54 —102 — 136 —121 — 5i — 8 -i-i6 —17 i5 — 4 -i-76 -h37 1- 4 — 14 — 43 — 65 — 69 -H16 4-34 4-39 4-5i ,8 — 13 4-54 4-48 4-60 4-i5 4-60 -1-72 -1-36 4-74 4-i3 4- 3 -1-70 2, — 3i -1-21 4-26 4-55 4-56 4-120 4-i46 4-137 -4-63 4-17 —19 4-6 )) Dans toute la saison chaude, le phénomène est très net : les nombres qui représentent la valeur probable, ou, plus exactement, le poids de la composante considérée, sont très grands et suivent une marche régulière. « En hiver, les heures d'inversion doivent se déplacer un peu, ce que l'on vérifie encore; l'amplitude de la variation est bien moindre; enfin, cette variation est souvent masquée ou renversée par le passage des dé- pressions barométriques. Il faudrait donc un nombre d'années beaucoup plus grand pour déterminer, en cette saison, la loi du phénomène. Cette loi reste cependant encore apparente : dans tous les mois, sauf janvier et novembre, la projection de la composante diurne sur le méridien est ( 1022 ) franchement née^ative (sud) à G** et q*" tlu matin; elle est, au contraire, positive (nord) à G'' et g*" du soir. » CHIMIE MINÉRALE. — Sels basiques de cadmium. Note de M. Tassilly, présentée par M. Troost. « L'action des oxydes métalliques sur les sels lialoïdes correspondants m'a fourni deux nouveaux composés du cadmium, un oxybromure et un oxyiodure. » Ces corps ont été obtenus en chaulTant à 200", en tube scellé, une solution concentrée de bromure ou d'iodnre en présence d'oxyde de cad- mium. )) Les rendements sont extrêmement faibles. Les corps obtenus sont nettement cristallisés et agissent sur la lumière polarisée. L'analyse a donné, pour l'oxyiodure, la formule CdI-Cd0.3H-0. Trouvé. Calculé. T^J„ ( 46,43 ) ,n o- lode \ ,r r ■ 46,0.) ( 46,62 ) Cadmium 4 1,07 40,87 1) Ce corps est peu attaquable par l'eau. A 120", il ne varie pas de poids ni dans un courant d'azote ni dans un courant d'air, privé d'acide carbo- nique et de vapeur d'eau. » En lumière parallèle, les cristaux présentent une extinction parallèle à l'axe longitudinal. En lumière convergente, on observe une lemniscate. Le cristal est biréfringent à axes très écartés. » L'oxybromure se présente en cristaux très petits, répondant à la for- mule CdBr'Cd0.3H-0 et agissant sur la lumière polarisée. Trouvé. Calculé. Brome 36,44 35,2 Cadmium 48,90 49,3 M Je rappellerai que M. de Schulten ( ' ) a obtenu vers 200", en tube scellé, par l'action du marbre sur le chlorure ou le bromure de cadmium, un oxychlorurc et un oxybromure, tous deux cristallisés et répondant res- (') Comptes rendus, t. CVl, p. 1674- ( I023 ) peclivement aux formules CdCl-CdO.H-O et CdBr-CdO.IFO. Leur stabi- lité à chaud lui a fait attribuer à ces corps les constitutions Cl Br Cd( et Cd( ^OII ^OH » M. Habermann (') a obtenu un oxycblorure amorphe de même formule en ajoutant de l'ammoniaque à une solution froide de chlorure de cad- mium, tant qu'il se fait un précipité. On porte ensuite à l'ébullition, on laisse reposer, et l'on sépare le précipité qu'on sèche sur chaux vive sous cloche. » En opérant de la même façon sur le bromure et sur l'iodure, j'ai ob- tenu deux composés répondant à des formules définies, mais la préparation de ces corps exige quelques précautions. En effet, si l'on verse de l'ammo- niaque concentrée dans des solutions de chlorure et bromure au | et d'io- dure au {, on obtient en même temps un sel basique et un sel ammoniacal dont la séparation est difficile. En opérant sur des solutions plus étendues (j„) et en ajoutant de l'ammoniaque également diluée (ammoniaque à 22° étendue de son volume d'eau), on obtient d'abord un précipité de sel ba- sique, et, après décantation, il se forme dans l'eau-mère des cristaux de sel ammoniacal. On peut même éviter la formation des sels ammoniacaux en limitant strictement la proportion d'ammoniaque. » Les sels ammoniacaux obtenus dans ces conditions répondent aux formules CdCl-2AzH», CdBr==2AzH% CdI-2AzH'. » Ces corps sont identiques à ceux obtenus par dissolution des sels de cadmium correspondants, dans l'ammoniaque. » Les sels basiques obtenus par ce procédé sont du même type que l'oxychlorure de M. Habermann, ils sont formés à molécules égales et ren- ferment également une molécule d'eau. » L'oxybromure CdBr'CdO. Il-O et l'oxyiodure CdPCdO.Il-O ont donné à l'analyse : Trouvé. Calculé Bromure 37,i4 38,29 Cadmium 54,23 53,58 Trouvé. Calculé. Iode A9>77 49,63 Cadmium 43,54 43,75 » Les sels basiques de cadmium obtenus par précipitation sont décom- posables par l'eau. (') Monatshefle, t. V, p. 432, et Bull. Soc. chim., 2° série, t. XLIV, p. 123. C. R., 1897, i" Semestre. (T. CXXIV, N» 19.) ^^^ ( «024 ) » Je ferai remarquer que, dans l'action de l'ammoniaque sur les sels de cadmium dissous, les proportions de sels basiques obtenues vont en dé- croissant de l'oxychlorure à l'oxyiodurc tandis qu'au contraire les propor- tions de sel ammoniacal vont en croissant du chlorure à l'iodure. » Le chlorure paraîtrait donc donner plus facilement un sel basique qu'un sel ammoniacal, l'inverse aurait lieu pour l'iodure. L'étude thermo- chimique de ces divers corps dont je m'occupe actuellement donnera sans doute la raison de ces faits. » En terminant, il y a lieu de faire observer que les sels basiques de cadmium sont toujours formés à molécules égales, contrairement à ce qui se passe pour les sels de zinc, qui sont susceptibles de fixer un nombre variable de molécules d'oxyde pour donner naissance à des sels ne répon- dant pas à un type général, comme cela existe pour un certain nombre de métaux. » CHiMili: MINÉBALE. — Recherches sur le sulfure de strontium et méthode pour V obtenir très phosphorescent.. Note de M. José Rodriguez Mouriîlo. « H y a déjà quelques années, M. Verneuil {Comptes rendus, t. Gif, p. 600, et t. CIV, p. 5oi) démontra l'influence que diverses substances exerçaient sur l'intensité de phosphorescence du sulfure de calcium. En m'appuyant sur des résultais de ces excellents travaux, j'ai étudié d'assez près les conditions de phosphorescence du sulfure de strontium, en em- ployant les méthodes préconisées pour obtenir ce corps dans ces conditions, et voici les résultats, faciles à contrôler, auxquels j'ai abouti : » 1° Obtention du sulfure de strontium en réduisant le sulfate artificiel par le charbon. — Nous avons mélangé aSoS"- de ce sulfate avec [\0i' de noir de fumée purifié et une suffisante quantité d'emijois d'amidon pour former une pâle épaisse. Celle pâle, nous la réduisons en boulettes de la grosseur d'un pois, que nous avons placées dans un creuset de terre et recouvertes d'une couciie de charbon; après quoi nous avons, durant cinq heures, chauffé le creuset au rouge vif, dans un fourneau à gaz système Flechter. Par ce moyen, nous avons obtenu un sulfure blanc, assez dur et absolument dépourvu de pouvoir phosphorescent : pulvérisé, mêlé avec de l'amidon et calciné dans les conditions ci-dessus exposées, après une exposition d'une demi-seconde à la lumière directe, mais sans insolation, il acquit une certaine phosphorescence d'un blanc ver- dàtre. Ce produit contenait une faible quantité de sulfate de strontium. » 2° loos'- de carbonate de strontium commercial, qui contenait des carbonates al- calins, furent soigneusement mélangés avec SiS"- de fleur de soufre; nous mîmes ce mélange dans un creuset de terre, et nous le couvrîmes d'amidon pulvérisé. Le tout C 102.') ) fut exposé, durant six heures, à une haute température, comme nous l'avions fait dans la première expérience. » Il en résulta un sulfure de strontium blanc, granulé, beaucoup plus phosphorescent que le premier, obtenu en réduisant le sulfate par le charbon; la couleur de cette phosphorescence était vert bleu très clair, et une très courte exposition au jour suf- fisait pour la provoquer: la lumière électrique et le gaz suffisaient à produire la phosphorescence, mais avec une moindre intensité que ne le faisait la lumière du jour. » 3° Dans un tube de porcelaine, nous plaçons 50"" de carbonate de slronliura com- mercial et nous laissons passer à travers ce tube un courant lent d'acide sulfhydrique sec. Ce tube est exposé petidanl trois heures à une haute température et refroidi au moyen d'un courant aussi lent d'hydrogène, que nous faisons passer à l'intérieur. Le sulfure de strontium, que nous obtenons ainsi, est blanc, granulé, et dépourvu de pouvoir phosphorescent et presque pur. Calciné durant quatre heures, à la tempéra- ture du rouge très vif, dans un creuset de terre, il acquiert, après une exposition de trois secondes à la lumière diffuse, une phosphorescence verdùtre intense et persis- tante. L'aspect extérieur du sulfure n'avait changé en rien après la calcination. » 4° Nous avons voulu voir si la méthode de Verneuil était applicable dans le cas qui nous occupe. Nous avons pris i45k'' de carbonate de strontium en poudre et nous les avons arrosés de So"^" d'eau distillée, contenant en dissolution ■2"'' de carbonate de sodium et oS'',i2 de chlorure de sodium; après avoir séché cette pâte à l'air, nous l'avons calcinée à une haute température dans un creuset de terre pourvu d'orifices latéraux. La strontiane impure, ainsi préparée, nous l'avons mêlée à Sib' de fleur de soufre et 0^,2 de sous-nitrate de bismuth et nous avons chauffé ce mélange pendant quatre heures à une haute température, dans un creuset de terre enfermé dans un fourneau à gaz. Après que le creuset se fut refroidi, nous avons obtenu une matière de couleur peu homogène, d'un blanc tirant sur le vert, granulée et peu résistante à la pression. Ce sulfure de strontium est beaucoup plus phosphorescent que les anté- rieurs, et la couleur vert bleu de sa phosphorescence est beaucoup plus intense. Une courte exposition à la lumière diffuse ou à la lumière artificielle suffit pour que la phosphorescence soit déjà très visible dans l'obscurité, et une seconde d'insolation directe produit une phosphorescence qui dure longtemps et dont la durée dépasse parfois une heure. » 5° Après plusieurs essais, j'eus l'idée de modifier la méthode antérieurement employée et je recourus à un procédé qui permet d'obtenir un sulfure de strontium doué d'une phosphorescence magnifique, d'un vert bleu, et si intense qu'après moins d'une seconde d'insolation elle est déjà perceptible à l'ombre, sans qu'il soit néces- saire de mettre le corps dans l'obscurité. J'ai pris 2858'' de carbonate de strontium commercial impur, 62s'' de fleur de soufre, 4°'" de carbonate de sodium cristallisé, 2S'',5 de chlorure de sodium et oS'',4 de sous-nitrate de bismuth : le mélange bien pul- vérisé, je l'ai mis dans un creuset de terre en l'y comprimant et le recouvrant d'une couche d'amidon en poudre grossière; cette couche ne dépasse pas 2"^°". Le creuset placé dans un four est chaulTé au rouge vif, par un feu de coke, durant cinq heures et ensuite on le laisse se refroidir lentement, pendant dix ou douze heures, après quoi l'on tire du creuset un agglomérat presque blanc, granulé et friable, doué d'un ( 1026 ) puissant pouvoir pliospliorescent que la moindic lumière suffit à provoquer. La lumière dilliise du laboratoire siilfil à faire briller le sulfure de strontium dans l'ob- scurité et derrière les vitres de l'armoire où se trouve placé le flacon qui le contient, produisant, dans ce cas, une clarté blanchâtre. » Comme l'avait déjà remarque M. Verneuil, j'ai pu observer que la plupart de tous les sulfures de strontium que j'ai préparés perdent leur pouvoir phosphorescent lorsqu'on les pulvérise, mais que, dans certains cas, ces sulfures pulvérisés, mélangés avec de l'amidon et chauffés au rouge très vif pendant cinq heures, peuvent redevenir susceptibles de phosphorescence. » J'ai l'intention de faire connaître, dans desNotes semblables à celle-ci, les résultats des nombreuses expériences que j'ai faites sur les sulfures métalliques phosphorescents. L'élude de celte curieuse propriété m'est facilitée parla quantité déjà considérable de produits obtenus, à l'examen desquels je me consacre actuellement ( ' ). » THERMOCHIMIE. — Étude thermique des acétylènes mono et disodé. Note de M. Camille Matigxo.\. « J'ai indiqué récemment (^Comptes rendus, p. 775) le mode opératoire à suivre pour obtenir à l'état pur le carbure de sodium et l'acétylène mono- sodé. Ces deux corps sont décomposés par l'eau ou les acides étendus avec mise en liberté d'acétylène; j'ai utilisé cette réaction pour déterminer leur chaleur de formation. )) Ces substances en poudre tombant à la surface de l'eau du calorimètre éprouvent toujours une décomposition explosive avec mise en liberté de charbon. On réussit à régulariser la décomposition en plaçant l'acétylure comprimé dans une petite cloche en verre renversée, maintenue dans l'eau du calorimètre. Avant l'expérience, la partie inférieure de la cloche plonge dans un petit godet de mercure qu'il suffit d'abaisser au moment conve- nable pour mettre en contact la substance et le liquide; la réaction se produit alors régulièrement. » Acétylène monosodé C-HNa. — Dans trois expériences, l'acétylène monosodé est décomposé par une solution étendue d'acide chlorhydrique C'HNa sol. -h 11 Cl diss. — GUI^gaz.-t- NaCl diss +28'-", 3 (') Travail fait au laboratoire de l'École centrale des Arts et Métiers h Madrid. ( I027 ) )) Dans une quatrième expérience, on opère avec l'eau pure C^HNa sol. + H^O = C^H^gaz. + NaOH diss 4-i4*^"', 5 )) En tenant compte de la chaleur de neutralisation de l'acide chlorhy- drique, la dernière expérience donne C^ HNa sol. + H Cl diss. = C^ H'- gaz. + NaCl diss +28^-1, 2 qui concorde avec le premier résultat. » On déduit, pour la chaleur de formation calculée d'après la chaleur de combustion de l'acétylène ('), C2diam.-f-ll4-Nasol.=:C-HNasol —29'^^', 2 » Carbure de sodium C'^'^s.- . — Une seule expérience a donné CNa^ sol. + 2HCldiss. — C^W gaz. + 2]NaCl diss H-64c^',96 d'où l'on déduit C'-Na^ sol. + 2IPO = CnV- gaz. + 2NaOII diss +37C=',6 nombre identique à la valeur obtenue par M. de Forcrand (^). » La chaleur de formation correspondante est de — 8^"', 8, G- diam. + Na^ sol.= C^Na^ — 8^^', 8 » Les résultats précédents permettent de calculer les réactions de sub- stitutions suivantes : C^H^gaz. + Na r= C^NaH sol. -t- H +i%<--^\<^ C-H2gaz.-+-Na2 = C2Na2sol. + H^ +49'^"', 3 » La première acidité de l'acétxlène est tout à fait comparable à celle des alcools tertiaires, la seconde est notablement plus faible ; aussi les alcools sont-ils décomposés par le carbure de sodium avec mise en liberté d'acétylène et formation d'alcoolates. » Les acétylènes sodés sont endothcrmiques, ils conservent l'un et l'autre une portion de l'énergie interne accumulée dans la molécule d'acé- tylène ; aussi, quand on élève leur température sans précaution spéciale, ils se décomposent l'un et l'autre avec mise en liberté de charbon. Ils (') Berthelot et Matignon, Comptes rendus, t. CXVI, p. i333. (^) Comptes rendus, t. CXX, p. 1216. ( 1028 ) n'ont aucune sensibilité au choc ou au frottement et peuvent être maniés sans (langer. Mélangés avec des agents oxyilanls, ils forment des mélanges très fortement exjjlosifs, la plupart très sensibles au frottement ('). » CHIMIE ORGANIQUE. — Contribution à l'étude de la préparation de l'éther ordinaire. Note de M. L. Prusier, « Dans l'élude de la préparation de l'éther ordinaire au moyen de l'acide sulfurique et de l'alcool, les différents observateurs se sont préoc- cupés du rôle de l'acide sulfurique, de l'acide sulfovinique et, accessoire- ment, de celui de l'élher sulfurique neutre (sulfate diéthylique), mais on ne faisait pas entrer en ligne de compte la présence des acides sulfoniques et des dérivés sulfonés. » 1. Ce groupe de corps se rencontre pourtant en quantité déjà notable dans l'éther ordinaire du commerce, où de simples lavages à l'eau suffisent à le séparer du produit, et, plus abondamment encore, dans les résidus de fabrication de cet éther. w 2. On les trouve aussi, en proportion considérable, dans les huiles qui ont servi à la rectification du produit brut. Ils existent, par consé- quent, dans le liquide complexe, connu sous le nom d'huile douce de vin, dans lequel on a noté déjà la présence des carbures polvéthyléniques et celle du sulfate neutre d'élhyle. )) 3. Par expérience directe on peut vérifier la production de plusieurs dérivés sulfonés, aux dépens de l'acide sulfovinique, ou encore dans la préparation de l'élher, surtout vers la fin de l'opération. )) Pour écarter les dérivés formés à partir de l'acide sulfurique propre- ment dit, il suffit, par exemple, de chauffer vers -t-i/jo" de l'acide sulfovi- nique avec de l'acide sulfurique suffisamment dilué (trois ou quatre molé- cules d'eau) pour ne plus se prêter à la formation de l'acide sulfovinique, puis on ajoute un peu d'alcool. » On constate alors la formation d'une petite quantité d'éther ordinaire et de plusieurs dérivés sulfonés, de volatilité variable. Quelques-uns sont assez volatils pour passer avec l'élher à la distillation. » 4. Les dérivés sulfonés se produisent en plus grande abondance quand la température dépasse 4-j4o" et surtout quand on prend l'acide sulfu- rique non dilué. (') Institut de Chimie de Lille, laboratoire de Chimie générale. ( I029 ) » C'est le cas de la préparation classique de l'éthylène. En se plaçant dans les conditions habituelles, si Ton vient à arrêter l'opération quand la liqueur se fonce et va virer au noir (température : +i65°à +175° envi- ron), ce qui a lieu précisément avant le dégagement de l'éthylène, un trai- tement approprié permet de constater à ce moment la présence d'une forte proportion de composés sulfonés qui existent dans la liqueur à côté de l'acide sulfurique en excès, avec des traces d'acide sulfovinique, d'cther sulfurique neutre, de composés polyéthyléniques, et aussi d'acide sul- fureux. » 5. Pour caractériser les acides sulfoniques et les dérivés sulfonés en présence de l'acide sulfurique et des élhcrs sulfuriques, mono et diéthy- lique, on commence par éliminer l'acide sulfureux, s'il en existe à l'état libre, par ébullition en liqueur aqueuse acide, et l'on prolonge l'ébuUitiou de manière à décomposer en totalité l'acide sulfovinique et l'élher sul- furique neutre, puis on sature par l'eau de baryte. » La liqueur fdtrée retient les dérivés sulfonés. On évapore presque à sec et l'on attaque le résidu par le permanganate et l'acide nitrique qui oxy- dent les composés sulfonés dont le soufre passe à son tour à l'état d'acide sulfurique, facile à reconnaître et même à doser sous forme de sulfate de baryte. » 6. Cette production de dérivés sulfonés, constatée dans la préparation de l'éthylène et dans celle de l'éther ordinaire, pour laquelle leur rôle ne paraît pas négligeable, nous semble offrir quelque intérêt, notamment à propos de la théorie générale de la formation de l'éther ordinaire et des éthers mixtes. » C'est ce que nous nous proposons de montrer dans une seconde Note qui sera prochainement présentée à l'Académie. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action dc V hydrate de cJdoral sur la phénylhydra- zine. Diphénylglyoxazol et ses dérivés. Note de M. II. Cacsse, présentée par ?.î. Armand Gautier. « M. Reisseneyger a étudié, il y a quelques années ('), l'action de l'hy- drate de chloral sur la phénylhydrazine. Sans descendre dans les détails, il conclut que la combinaison obtenue n'est pas analysable, tant la dé- composition spontanée est rapide. De fait, la réaction donne d'abord naissance à un corps cristallisé très instable, le trichloréthylidène-diphc- (') Derichl. D. cliem. Gesel. ( io3o ) nylhydrazine, mais aussitôt formé, il abandonne l'clémcnt halogène, et suivant la nature tlti milieu, la perte est partielle ou totale. Le départ du chlore rappelant dans ce cas la décomposition subie par Ihydrate de chloral en présence des phénols polyvalents, et en particulier de la résor- cine qui donne l'acétal glyoxyliquc ('), nous avons envisagé les composés obtenus comme des dérivés d'un noyau spécial, le diphénylglyoxazol. Il résulterait lui-même de l'union de deux molécules de phénylhydrazine avec une molécule d'aldéhyde glyoxylique, union suivie d'élimination d'eau. H CHO /C\ CHO \C/ 1 H Aldéhyde Phcnjlhydrazinc. Diphénylglyoxazol. glyoxylique. » Triciiloréthylidène-diphényliivdrazine : H C''H\HAz - AzH - C - HAz - AzII.CH». C-CP Ce composé, pivot des dérivés que nous décrivons plus loin, se forme lorsque la phénylhydrazine est mise au contact de l'hydrate de chloral; on obtient le plus souvent des cristaux dont l'existence est passagère. Au sein de l'eau, ou à l'air, ils perdent le chlore sous forme d'acide chlorhy- drique et deviennent amorphes. Cette circonstance ne nous a pas permis d'établir la composition desdits cristaux, mais celle-ci se déduit aisément de ses produits de dédoublement, le chloro- ou l'hydroxydipliénylglyoxazol. » Pour l'obtenir, on introduit 208'' de phénylhydrazine dans i''' de solution de chlorure d'ammonium au 4, le mélange est porté à l'ébullition et maintenu quelques minutes à cette température pour transformer la phénylhydrazine en chlorhydrate; on laisse refroidir et l'on ajoute avec précaution loS'' d'hydrate de chloral dissous dans 100" d'eau distillée. » 11 se forme un liquide laiteux; en quelques heures, le fond du vase est garni de cristaux incolores. L'eau-mère est alors enlevée, le précipité est lavé, séparé et essoré; de blanc qu'il était, il passe immédiatement au jaune, en même temps appa- raissent les vapeurs d'acide chlorhydrique ; lorsque le dégagement a cessé, il reste une masse solide, friable, ayant l'aspect du noir d'aniline; mélange fort complexe de pro- duits chlorés et hydroxylés. (') A/ui. de Phys. et de Chiin ; 1890. ( io3i ) H » Chlorodiphénylglyoxazol. CH^HAz — Az C i /Az — AzH.C'H-. I Cl. — On le prépare par l'action de l'hvdrale de chloral sur le phosphate de phénylhydrazine en solution hydroglycérique, réactif que nous avons déjà décrit ('). » On en prend un litre, et on l'additionnepar petites portions de loo"" d'une solution d'hydrate de chloral au ^. Il se forme d'abord des cristaux, bientôt suivis d'un dépôt floconneux brun qui peu à peu passe au rouge; l'eau-mère est décantée, le précipité est lavé, séparé et séché à l'air. » Le chlorodiphénylglyoxazol constitue une poudre cristalline d'un rouge intense, insoluble dans l'eau froide ou chaude, soluble dans l'alcool, l'éther et le chloroforme. Il abandonne très facilement l'atome de chlore qu'il contient lorsqu'on le traite par les alcalis ou par l'anhydride acétique. L'eau de baryte alcoolisée, ou une solution alcoolique d'acétate de plomb, donnent, dans le premier cas, un précipité orangé; dans le second, rouge intense, ne contenant pas de chlore. A l'analyse, il a fourni des nombres s'accordant avec la formule adoptée: Calculé Trouvé. pour C"H"Az'CI. C 61,9 — 61,8 61,6 Cl 12,2 — 12,3 12,6 H I /C\ » Hydroxydiphénylglyoxazol. CH'.HAz— .4z( i ; Az — AzH.CH'. OH Le dérivé hydroxylé s'obtient de la même manière que le composé chloré, mais en remplaçant le phosphate par la solution hyposulfitique de phényl- hydrazine, dont nous avons donné antérieurement la préparation ( -). » Les phénomènes sont identiques, cependant il se dépose rarement des cristaux, le plus souvent on obtient une substance brun-rouge, mélangée de composé chloré et hydroxylé, qui perd rapidement l'élément halogène pour laisser un dépôt orangé. » L'hydroxyphénylglyoxazol, lavé à l'eau chaude et séché à l'air, est / (') Comptes rendus; 1897. (') Comptes rendus; 1897. l.. K., 1897, I" Semestre. (1. GXMV, N" 19.) '^4 ( io32 ) une poudre cristalline de couleur orangée, avant les mêmes propriétés que le dérivé chloré. Il fond à i46° et donne à l'analyse les nombres suivants : Calcule Trouvé. pour C"H"A7.'0. C 65,9 — 65,8 66,1 Az 21,2 — 21,4 21,8 » Antimonite d'oxydiphénylglyoxazol. C'-'H-'Az'O'Sb. — Il s'obtient par l'yctionVle l'hydrate de chloral sur le lartrate double d'antimoine et de phénylhydrazine. » On dissout 256'' de lartrate dans un litre d'eau distillée, on chaufTe au bain-marie ol l'on fait arriver une solution de chloral au yo, environ loo". Il seforme, à la surface du liquide, un anneau rouge semi-fluide qui par refroidissement se solidifie. Après l'avoir détaché, il est pulvérisé, lavé à l'eau distillée, enfin séché à l'air. » L'antimonite se présente sous la forme d'une poudre cristalline rouge écarlate, insoluble dans les solvants usuels, et facilement dédoublée parles acides ou les alcalis en oxyde d'antimoine et hydroxydiphénylglyoxazol. Analyse : Calculé Trouvé. pour C"H"A2'0'Sb. Sb 18,5—18,4 18,8 /C* H'^ Az* O C ' H" \z* .. DÉRIVÉ BAHYTiQCK. ^^'i ^^M H' = Az' _ O - C"H"Az'" ~ ^' '^ ^°''"''' par l'action de l'eau de baryte, additionnée de son volume d'alcool, sur une solution alcoolique de chloro, ou d'hydroxydiphénylglyoxazol. Cristaux microscopiquesljaune orangé, insolubles dans presque tous les dissolvants. Analyse : Calculé Trouvé. pour C"H'°Az'0'Ba. Ba il, 6— 11,7 — 11,5 11,2 CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l' intervention du ruanganèse dans les oxydations provoquées par la laccase. Note de M. Gabriel Bertra.\d, présentée par M. Duclaux. « Comme j'ai déjà eu l'occasion de le faire remarquer ('), le ferment soluble oxydant de l'arbre à laque, la laccase, donne par incinération des cendres relativement riches en oxyde de manganèse. (') Comptes rendus, l. CXXII, p. 1182; 1896. ( io33 ) » En combinant l'emploi du colorimètre avec la réaction de Hoppe-Seyier, réaction qui consiste à transformer le manganèse en acide permanganique par le bioxyde de plomb et l'acide nitrique, j'ai trouvé qu'un gramme de iaccase, extrait de la laque annamite, contenait : Eau d'hydratation 0,072 Cendres o,o46 Manganèse o. 001 1 1 soit une proportion de manganèse voisine de 2,5 pour 100 du poids des cendres. » Depuis, j'ai soumis une solution aqueuse de cette Iaccase à une préci- pitation fractionnée par l'alcool, et j'ai obtenu ainsi deux nouveaux échan- tillons de ferment dont l'un était plus actif et l'autre moins que la Iaccase primitive. Or, en comparant entre eux tous ces échantillons, j'ai observé que leur activité oxydante variait dans le même sens que leur teneur en manganèse. » Ainsi, le volume d'oxygène fixé en une heure et demie, par 5o°"= de solution d'hy- droquinone à 2 pour 100, en présence de o6'',2oo de produit, supposé sec, a été : ce Avec l'échantillon n° 1 19,1 n<'2 i5,5 » n" 3 io,6 tandis que les dosages de manganèse donnaient respectivement : N°1. N°2. N» 3. 0,159% 0,126% 0,098% » Y avait-il là une simple coïncidence ou bien l'activité du ferment so- luble était-elle due à la présence du manganèse ? C'est ce qu'il m'a paru important d'établir. 11 Dans ce but, j'ai d'abord essayé d'éliminer tout le manganèse de la Iaccase dont je disposais. Mais, le problème étant sans doute trop délicat, je n'ai pu le résoudre encore d'une manière satisfaisante. Dans certains cas, la séparation du métal était trop incomplète (et l'on verra plus loin jus- qu'où elle doit être poussée); dans les autres, le réactif modiBait en même temps la matière organique très altérable. » Heureusement, j'avais une autre méthode. On sait que la Iaccase, ou tout au moins des substances très voisines, se rencontrent chez la généra- lité des plantes vertes ('). J'en ai donc extrait d'une série d'espèces diffé- rentes, en variant un peu le mode opératoire, et, vraisemblablement à la faveur d'une composition spéciale du suc cellulaire, j'ai pu obtenir, avec la (') G. Bertrand, Complex rendus, t. CXXI, p. i(J6; iSgâ. ( 'oV, ) luzerno, un produit très pauvre on manganèse, pen actif dans ces condi- tions, mais qui reprenait son activité par addition d'une quantité minime d'un sel de manganèse. Ce produit a été préparé de la manière suivante : » Plusieurs kilogrammes de luzerne ordinaire {Medicago .latii'a h.), récoltée au début de la floraison, ont été aussitôt broyés au mortier et soumis à la presse. Le jus, saturé de cliloroforme, a été abandonné à la coagubilion, dans l'obscurité. Après vingt- quatre heures, le suc a été filtré, puis additionné de deux volumes et demi d'al- cool; le précipité, égoutté et repris par peu d'eau, a donné, par filtralion, un liquide limpide, jaune pâle, d'où un excès d'alcool (environ .5 volumes) a séparé des flocons presque blancs, faciles à recueillir et qu'on a rapidement desséchés dans le vide. » Cet échantillon de laccase, extrait de la luzerne, renfermait alors : Eau d'hydratation (dosée à -hi lo") 12, 4 pour 100 Matières organiques 42,4 " Cendres 45 , 2 » et une proportion de manganèse fort petite, inférieure à ^„l„^. » En le dissolvant, à la dose de o^"', 100, dans So'^'' de solution d'hvdro- qninone, on n'observe, même après vingt-quatre heures d'agitation conti- nue au contact de l'air, qu'une couleur rouge. Au contraire, si l'on ajoute à la même solution i™^'' de manganèse (par exemple à l'état de sulfate), il suffit de deux heures environ pour voir apparaître les premiers cristaux de quinhvdrone, témoins évidents de l'oxydation ('). » L'expérience peut d'ailleurs être conduite quantitativement; on opère alors suivant la méthode que j'ai déjà décrile (') et l'on mesure l'oxygène absorbé. On trouve ainsi, pour les proportions de substances indiquées ci-dessus, et une agitation uniforme de six heures, à la température oi-di- naire (vers i5"): ce 1° Avec le manganèse seul (expérience témoin) o,3 2° Avec la laccase seule (de la luzerne) 0,2 3° Avec la laccase additionnée de manganèse 6,3 )) J'ajouterai que le manganèse ne paraît remplaçable, d'une manière utile, par aucun autre métal, même par le for. J'ai essayé, toujours à la dose de i^b"^ de métal, pris sous forme de sulfate : » Le for, l'aluminium, le cérium, le zinc, le cuivre, le calcium, le ma- gnésium et le potassium. » Dans aucun cas, le volume d'oxygène absorbé n'a dépassé quelques dixièmes de centimètre cube. Encore, cette légère oxydation peut-elle être (') Comptes rendus. I. C,\X. p. 266; iSgS. ( .o35 ) attrilîiiée à la très petitp proporlioii ùe manganèse qui restait dans la laccase mise en expérience. )) Ces faits font ressortir l'importance plnsiologique du manganèse et définissent le rôle qu'il remplit chez les végétaux. La circonslance que le manganèse existe seulement en faible quantité chez les êtres vivants aug- mente, d'ailleurs, la portée de cette conclusion : elle dirige en effet l'atten- tion sur toute une série de corps qui pouvaient passer jusqu'ici comme se- condaires, parce qu'ils sont peu abondants, comme le manganèse, et qu'on ignore leur signification physiologique; par exemple: le zinc, illustré par l'expérience de Raulin ; le bore, dont les recherches de Passerini (') et surtout de Jay (') ont démontré la présence si générale chez les plantes, etc. )) Mais ces faits comportent encore d'autres conséquences. J'ai démontré, avec Mallèvre, que la pectase est incapable de transformer la pectine quand elle a été complètement débarrassée du calcium qui l'accompagne dans les sucs cellulaires; qu'en essayant de séparer ce ferment soluble du jus de carottes, à l'aide de l'alcool, on n'obtenait qu'un produit à peu près inerte, non seulement parce que l'alcool avait altéré en partie la substance organique, mais encore parce qu'il avait séparé celle-ci du principe mi- néral sans lequel elle est impuissante : il suffisait d'ajouter une trace d'un sel soluble de calcium à la solution de pectase pour lui rendre son acti- vité (^). Aujourd'hui, j'arrive à des résultats analogues avec la laccase. C'est donc une nouvelle notion qui s'affirme et qui doit être étendue. Désor- mais, il faudra tenir compte, dans l'étude des ferments solubles, non seule- ment de cette substance, organique et très altérable, à laquelle nous atta- chions jusqu'ici toute l'idée du ferment soluble, mais encore de celles qu'on pourrait uppeler co-ferments (ici minérales, là peut-être organiques), qui forment avec la première le système véritablement actif. » Dans une prochaine Communication, j'apporterai des faits nouveaux qui, joints aux précédents, permettront d'interpréter la constitution chi- mique des oxydases ^ ). » (') Staz. Sper. Affrar.. t. XX, p. 4?! ; l- XXI, p. 20 et 565; iSgS. (-) Comptes rendus, l. CXXI, p. 896; iSgS. (') Comptes rendus, l. CXIX, p. 1012; 1894, et t. CXX, p. iio; 1895. (') Travail du laboratoire de Chimie du Muséum. ( io3fî ) ZOOLOGIE. — Sur la/aune des étants de (a côte orientale de la Corse. Note de M. Louis Rocle, présentée par M. Milne-Edwards. « La côte orientale de la Corse est parsemée, sur la moitié de sa lon- gueur environ, depuis Bastia jusqu'à laSolenzara, d'étaners assez nombreux- qui communiquent avec la mer par le moven d'étroits goulets. Ces étangs correspondent, pour la plupart, à d'anciens golfes, que la mer a barrés peu à peu, sur une étendue variable, à l'aide de dunes, grâce à la faible décli- vité du littoral et à la nature des roches qui le forment. Ces dernières appartiennent au miocène, au pliocène, ou aux alluvions quaternaires; elles se composent surtout de grès, de poudingues et de marnes. La Corse possède encore, à cet égard, deux golfes-témoins, celui de Porto-Vecchio et le fiord de Bonifacio, qui ne se ferment point, car ils sont situés dans une région montagneuse, et leurs profondeurs se trouvent trop grandes pour permettre la production d'une barre. La manière d'être de ces golfes, sous le rapport de leur faune, autorise à concevoir comment les associations animales des étangs sont arrivées à se constituer. » Les plus vastes et les plus importants de ces étangs sont au nombre de trois : celui de Biguglia, non loin de Bastia; ceux de Diana et d'Urbino, dans la région d'Aleria. Les autres, plus petits, ne diffèrent des premiers que par leur étendue moindre; les conditions de milieu et la faune sont identiques, sauf quelques particularités secondaires. Ces trois étangs prin- cipaux appartiennent à deux types. L'un est représenté par l'étang de Biguglia; entouré de plages basses, mesurant environ ii'"'" de longueur sur i"*™ à a"^™ de largeur, sa profondeur ne dépasse guère i™,5o; sa cuvette, peu variable, est constituée, sauf plusieurs zones sableuses ou à cailloux roulés, par une vase d'odeur fétide, pétrie de coquilles vides, quelques- unes à derai-fossilisées. L'autre type est montré par les étangs de Diana et d'Urbino, semblables quant à la faune, mais différents par leur étendue, le premier avant une surface moyenne de 800''^, et le second de 2000''*. Ces deux nappes d'eau sont circonscrites par des falaises assez élevées, gré- seuses pour la majeure part, laissant entre elles quelques plages sablon- neuses; leurs plus grandes profondeurs atteignent 12" à 14™. Aussi la cuvette setrouve-t-elle de nature diverse; sablonneuse ou rocheuse sur les bords et au pird des falaises, elle est vaseuse, comme à Biguglia, devant les ravins qui aboutissent à l'étang, et dans les parties les plus profondes. ( io37 ) » Ces étangs possèdent une faune composée de deux sortes d'animaux : ceux qui y sont établis en permanence, et ceux qui y pénètrent en venant de la mer. Ces derniers consistent surtout en Poissons, appartenant aux espèces littorales ou à celles qui remontent des grandes profondeurs pour se rapprocher des côtes et vivre à la surface : des Muges, des Loups, des Dorades, des Anguilles, des Athèrines, etc. Parfois, des bandes de Sardines et A' Anchois entrenl également, mais n'y demeurent pas très longtemps. Un choix se fait alors parmi ces espèces. Les unes restent non loin du goulet, dans les points proches de la mer, où la salure est la plus forte. Les autres, notamment les Muges, les Loups et les Anguilles, vont dans l'étang entier; des bordigues, ou des dragages avec des chaluts spéciaux, permettent de les recueillir en grande quantité. » Les animaux, vivant d'une manière constante dans les étangs et capables de s'y reproduire, sont plus nombreux et plus variés; ils appar- tiennent à tous les groupes principaux, depuis les Poissons jusqu'aux Spongiaires. Il est même, parmi eux, des Méduses, dont la plus fréquente est le Rhizostoma Cuvieri, à tous les états de développement, depuis quelques millimètres jusqu'à 25 et So''" de diamètre. Les Lamellibranches et les Gastéropodes des eaux saumàtres, semblables à ceux des étangs lit- toraux de la Provence et du Languedoc, dominent de beaucoup; les plus abondants et les plus caractéristiques sont des Cardium, des Venus, des Oslrea, etc. En outre, les étangs, se trouvant dissemblables comme manière d'être, diffèrent entre eux, malgré cette uniformité générale, sous le rap- port des animaux qu'ils contiennent. Ainsi, celui de Biguglia, dont la pro- fondeur est très faible, renferme beaucoup d'Anguilles, et, en revanche, manque d'Huîtres. Par contre, ceux de Diana et d'Urbino, plus profonds et moins vaseux, sont moins riches, mais contiennent des Huîtres nom- breuses. Ces dernières (Ostrea lamellosa) se fixent les unes sur les autres et composent de véritables petits bancs; un élevage à l'aide de collecteurs rendrait de grands services, en permettant de se fixer à toutes les larves qui essaiment, et, par là, en augmenter la production dans des proportions considérables. » Une telle richesse de la faune est d'autant plus remarquable que les conditions de milieu, et notamment le degré de salure, changent beaucoup suivant les saisons. Pendant l'hiver et le printemps, les petits ruisseaux, qui aboutissent aux étangs, leur déversent en abondance de l'eau douce et les rendent saumàtres sur la plus grande part de leur étendue. Au con- traire, durant l'été, ces apports d'eau douce sont moins considérables de ( io38 ) beaucoup, même nuls; l'évaporation étant très forte, à cause de la vaste surface et de la minime épaisseur, le degré de salure augmente, pour deve- nir plus élevé que celui de la mer. La plupart des animaux continuent à vivre, pourtant, et ne disparaissent pas. Il leur faut donc une grande plas- ticité pour résister à de pareilles alternatives, auxquelles les animaux ma- rins, et ceux des eaux douces, sont soustraits. » Il sera intéressant de comparer sur ce sujet, et je me propose de le faire dans mon travail définitif, la faune de ces étangs aux conditions va- riables à celle des golfes, comme ceux de Porto-Vecchio et de Bonitacio, où les conditions sont constantes. La première de ces faunes découlant de la seconde par une série d'éliminations successives des espèces trop déli- cates, accomplies à mesure que le golfe primitif se barrait, se transformait en étang, et que les circonstances extérieures devenaient plus changeantes, cette comparaison donnera lieu à des considérations intéressantes sur la capacité de résistance des diverses espèces à cet égard. Elle permettra de comprendre les procédés employés pour convertir une faune marine en une faune d'étangs alternativement saumàtres et sursalés. » NOSOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur une maladie des Orchidées causée par le Gloeosporium macropus Sacc. Note de M. Ma.xgin, présentée par M. Gui- gnard. « J'ai été consulté, il y a quelques mois, sur les causes du dépérissement d'un certain nombre d'Orchidées de serre appartenant aux genres Cauleya et Lœlia, et j'ai reconnu qu'il était du à l'action de divers parasites dont deux surtout sont redoutables : l'un est une espèce encore indéterminée dont je n'ai pu obtenir que des scléroles, sans trace de fructification, l'autre est le Glœosponum macropus Sacc. qui fera seul l'objet de cette Note. » Les parties malades sont presque exclusivement les liges, très rarement les feuilles. La maladie apparaît ordinairement à la base des pousses et s'étend progres- sivement de bas en liant : elle est caractérisée par une décoloration des tissus qui deviennent jaunâtres, puis fauves; en même temps la lige devient molle ; elle cède sous le doigt, et si l'on déchire l'épiderme très résistant qui la protège, elle laisse exsuder un liquide' incolore. A cet état, les feuilles portées par les tiges malades jaunissent et tombent, mais on n'aperçoit encore aucune fructification. » Les sections pratiquées dans les tissus permelteiU seulement d'observer un mvcé- lium cloisonné, incolore, dont les filaments cheminent dans les espaces intercellu- ( io39 ) laires et provoquent peu à peu la destruction des cloisons mitoyennes de pectate de chaux qui unissent les cellules entre elles; bientôt il ne reste plus, de la substance unissante, que les bords des cadres formes par les composés pectiques; le parenchyme s'éraiette et, quand on colore par le rouge de ruthénium, les cadres pectiques appa- raissent comme un réseau persistant au milieu des tissus dissociés. » C'est quand la plante hospitalière est morte, et en voie de dessiccation, que les fructifications apparaissent; sous l'épiderme on aperçoit, çà et là, de petites proémi- nences tantôt isolées, tantôt groupées, qui noircissent et déchirent l'épiderme en lais- sant sortir, à travers la déchirure, un bouquet de filaments fixés sur un stroma déve- loppé entre la cuticule et la paroi externe des cellules épidermiques ; ces filaments, cloisonnés, forment des basides et leurs raniifications, appliquées les unes contre les autres, se terminent chacune par une conidie cvlinrlrique un peu arquée. » La dimension des spores m'avait fait d'abord rapporter cette espèce au Gl. cinctum. En l'absence d'échantillons de cette dernière espèce, qui manque dans les collections du Muséum, j'ai prié M. Saccardo de vou- loir bien comparer les fructifications que j'ai obtenues à celles qu'il a dé- crites. Il résulte de l'examen auquel il a bien voulu se livrer que la forme obtenue serait le Gl. macropus, trouvé par lui sur les feuilles de Hoya car- nosa et de Citrus Auranlium et sur les hampes à'Aloês. Le Gl. cinctum B et C, trouvé sur les feuilles d'Orchidées non spécifiées, dans le Massa- chussets, ne paraît pas en différer beaucoup; mais l'absence d'échantil- lons, d'une part, et l'insuffisance de la diagnose, d'autre part, ne permet- tent pas de se prononcer avec certitude. » D'ailleurs, les dimensions des basides, la forme des fructifications sont variables. Dans un milieu sec, les basides, assez courtes, ne dépassent pas Soju.; si l'atmosphère est humide, elles atteignent ioo[jl et i5o[a; enfin, quand l'air est saturé d'humidité, elles s'allongent démesuréinent de ma- nière à figurer des filaments mvcélicns et développent, en divers points de leur longueur, de courts filaments insérés perpendiculaireinent à leur axe et se terminant par une conidie. )) Cette dernière forme de fructification s'observe exclusivement quand on enlève l'épiderme sur les régions malades; la surface des tissus, mise à nu, se revêt d'un feutrage de filaments courts, anastomosés, colorés en brun ou en brun verdàlre, d'où se détachentdc longs filaments cloisonnés, portant, de distance en distance, de courts rameaux terminés chacun par une spore. » J'ai réussi à reproduire la maladie par inocidalion sur une des liges de Caltlcya, et j'ai obtenu successivement les mêmes altérations et les mêmes fructifications que sur les plants malades. c. R., 1897, I" Semestre. (T. CXXIV, N" 19.) ï35 ( TO/jO ) » Les conditions de l'infection peuvent être précisées par l'examen ana- fomique et la germination des conidies. Tandis que les fenilles, rarement atteintes, présentent de nombreux stomates, les tiges, qui sont le siège ordinaire de la maladie, ne présentent pas ces ouvertures et possèdent un épiderme à cuticule très épaisse; il paraît difficile d'admettre une pénétra- tion du parasite par la perforation de l'épiderme. En effet, tous les essais d'inoculation réalisés en déposant les spores dans une goutte d'eau à la surface des tiges ont été négatifs. Je n'ai pu réussir qu'en introduisant les spores à travers une déchirure de l'épiderme. C'est donc par les blessures que le Glœosporium est introduit. » Lps tiges situées au contact des Spha^num, d'autre part les blessures faites en arrachant les hampes florales sont les régions où l'humidité se maintient longtemps et où les spores peuvent germer, on conçoit alors que les blessures accidentelles faites en nettovant les plants ou en les dédou- blant constituent les voies d'accès du parasite; il suffit alors de quelques semaines pour que des serras entières soient ravagées, comme je l'ai observé aux environs de Paris. » La germination des conidies est lente à lo" et ne se produit qu'au bout de vingt-quatre heures; à 20° elle est plus rapide et n'exige plus que huit ou neuf heures; elle ne se produit pas dans l'eau qui renferme des sels de cuivre à un état de dilution qui n'atteint pas 7^^, elle n'a pas lieu non plus dans l'eau chargée de naphtol p. )) Pour enrayer cette affection, qui a déjà causé chez les horticulteurs des pertes considérables, on peut prendre les précautions suivantes. On enlèvera avec soin toutes les [)arties mortes, et toutes les branches malades en badigeonnant les sections avec la bouillie bordelaise, puis on pulvé- risera toute la serre avec fin naphtol [î en poudre mis en suspension dans l'eau, à raison de 4^"^ p^'' litre; tous les plants seront pulvérisés à la bouillie bordelaise. On visitera avec soin tous les pieds de Lœlia ou de Catdeya pour enlever et brûler toutes les parties qui présenteraient les petits points noirs formant les fructifications du Glœosporium. Enfin, il serait utile, pour éviter l'euvalùssement des serres par les parasites, de disposer l'une des serres ou une partie des serres en une sorte de lazaret destiné à conserver en quarantaine toutes les espèces nouvelles venues du dehors et ne les introduire, au bout de quelques mois, qu'avec patente nette, c'f'st-à-dire indemnes de toute affection parasitaire. Il arrive souvent en elïèt qu'un parasite, peu redoutable j)our une espèce donnée, trouve dans d'autres espèces ou d'autres genres un milieu très favorable à son extension. >) ( io4i ) GÉOLOGIE. — Sur le mode de formation des dunes primaires de Gascogne. Note de M. E. Dirègxe, présentée par M. Fouqiic. « L'exploration détaillée des principaux groupes de dunes primaires, dont j'ai donné la définition et l'énuméralion d;ins une précédente Com- munication ('), permet de ramener à une formé générale caractéristique le tracé de chacun des éléments de ces massifs. » Une constatation doit être faite tout d'abord : c'est que, soit en consi- dération de l'échelle adoptée, soit à cause des difficultés du cheminement dans une région uniformément boisée, les topographes chargés du levé de la Carte du Dépôt de la Guerre n'ont donné du terrain qu'un figuré par trop approximatif. Tout travail théorique sur la question doit, en consé- quence, être précédé d'une étude complètement nouvelle des reliefs. » Qu'il s'agisse des dunes primaires de la Teste de-Buch (Gironde) ou de celles de Messanges (Landes), on doit, en premier lieu, faire dispa- raître de la Carte les chaînes continues qui y sont figurées. En réalité, le terrain est recouvert d'un réseau d'éléments en forme de boucles allon- gées, s'insérant les unes dans les autres et circonscrivant des espaces rela- tivement plans. » Le (racé de chacune de ces branches peut être assimilé à une para- bole réduite, à son sommet, aux régions voisines et à une seule de ses branches infinies. M L'axe de ces paraboles est toujours la ligne est-ouest, le sommet est situé à l'est et c'est généralement en ce point que la dune atteint son maximum d'élévation. )) Les topographes n'ont considéré, en général, que les éléments sensi- blement rectilignes de la courbe et sont arrivés ainsi à supposer, conti'ai- rement à la réalité, l'existence de crêtes continues à |)cu près orientées suivant un parallèle; j'ai partagé cette erreur dans ma première Note, basée en plusieurs points sur l'étude des Cartes. » En second lieu, la portion de branche infinie de chaque parabole peut avoir sa courbure tournée soit vers le nord, soit vers le sud. En général, cette courbure, qui correspond à la pente la plus déclive, est méridionale dans les dunes de la Teste et septentrionale dans celles de Messanges. (') Voir Comptes rendus du 22 décembre i8yo. ( I0',2 ) w Bien entendu, la foinie théorique de chaque clément a reçu des dé- formations pkis ou moins sensibles; certaines branches sont sinueuses et tout changement de courbure entraîne un changement dans le rapport des pentes. Comme conséquence de celle loi, toute dune recliligne est dirigée suivant un parallèle et ses deux talus sont égaux. » Les dunes élémentaires paraboliques paraissent caractéristiques des formations primaires, on ne les rencontre pas dans les ondulations mo- dernes. » Ces constatations, qui résultent de levés détaillés poursuivis pendant |)lusieurs années, amènent aux conclusions suivantes : » 1" Les dunes primaires de Gascogne ne proviennent pas d'un déjila- cement de matériaux légers dans le sens du méridien ; )' 2° Elles ont été loimées sous l'action de vents orientés en moyenne de l'ouest vers l'est; » 3° Elles paraissent avoir reçu leur figure d'équilibre sous la seule influence des courants atmosphériques par la déformation continue d'on- (lulalions primitivement parallèles au méridien; » 4" Lors de leur fixation dans la forme qu'elles ont conservée jusqu'à ce jour, elles échappaient complètement à l'influence des apports litto- raux. » Je revendi([ue, en conséquence, pour les dunes primaires le carac- lère de dunes conti/ienlales, les assimilant, au point de vue topographique, aux dunes de toutes les régions désertiques (Sahara, Pampas, Thar). » Le plateau lanilais fournit d'ailleurs des arguments à l'appui de ma thèse : la Carte du Dépôt de la Guerre indique, en un très grand nombre de points de cette région sablonneuse, des mouvements du sol affectant, en général, l'orientation générale est-ouest. 1 Je signalerai entre autres les doues de Cazalis, au nord-ouest de Cap- lieux, une double ligne entre Lipostey el Pissos, toute une zone entre Labouheyre et Labbon, enfin, les groupes d'Arengosse, Beylongue, Car- cen, etc., à la limite méridionale des Laiules. » J'ai exploré les doues de Cazalis et les dunes intérieures de Lipostey. Ces massifs d'importance secondaire, qui ne dépassent pas de plus de 20"" le niveau des landes voisines, sont constitués par des éléments parabo- liques, de proportions réduites, il est vrai, mais assimilables d'une façon complète à ceux de la région littorale. )) Les dunes primaires reposent partout sur le sol aliotique des landes, comme l'ont fait reconnailre récemment les érosions de la côte sud des ( I043 ) passes d'Arcachon. Elles sont donc certainement postérieures à la for- mation du sable des landes et aux dépôts de sables et de graviers qui y sont assimilés. » Ce sont les dunes primaires qui ont barré les thalwegs de cette région et ont ainsi formé les lacs littoraux. La flore et la faune de ces nappes profondes indiquent d'ailleurs l'ancienneté de leur formation. » J'estime, en conséquence, que si les dunes modernes ont pu obstruer les émissaires de certains lacs (Hourtin et Lacanau au xvii'= siècle, Cazaux et Parentis vers le xiv^ siècle), ces lacs n'en existaient pas moins, au ni- veau près, au commencement de l'époque historique. Ils doivent être portés sur les Cartes de restitution de la Gaule antique. » GÉOLOGIE. — Sur l'allure générale de la dénudalion glaciaire. Note de M. Stanislas Meunier. « Plus on étudie les phénomènes si actifs auxquels donne lieu la progres- sion des glaciers, avec la collaboration nécessaire des actions météorolo- giques qui font à ceux-ci comme une large auréole, et plus on est frappé de leur analogie avec ceux dont s'accompagne la dénudalion fluviaire. J'ai déjà étudié un certain nombre de faits concernant cette grande question et je désire compléter la série de mes observations en montrant que le phé- nomène dit de capture (maintenant bien admis pour les rivières, et qui, transporté aux torrents, m'a fourni l'explication de singularités apparentes dans la situation de beaucoup de matériaux détritiques) a joué un grand rôle dans la distribution des formations morainiques. » Pour bien faire saisir le trait essentiel du phénomène que je signale, je rappellerai l'exemple de capture, devenu classique grâce à M. Morris Davis, de la Maurienne par la Superbe, et je supposerai, pour un moment, que la première de ces rivières charrie des matériaux faciles à distinguer d'un coup d'oeil de ceux que déplace l'autre. Ceci posé, on reconnaîtra que, dans la vallée actuelle de la Superbe ayant capturé la Maurienne, se trouvent, en deux niveaux superposés, des matériaux détritiques corres- pondant, le plus ancien, à l'époque où la Superbe travaillait seule, et le plus récent au temps où la Maurienne a été contrainte de fournir sa colla- boration. » Maintenant, transportons-nous dans un pays de montagnes, où deux glaciers seront dans la situation relative où se trouvaient la Superbe et la ( 1044 ) Maurienne avant la capluie. Le glacier correspondant à la Superbe, en provoquant la clénudalion du sol, subit une régression analogue à celle de la rivière, mais qui, à cause de son état solide, fait reculer sa moraine frontale en même temps que son cirtjue d'alimentation, et sans que sa lon- gueur totale soit nécessairement modifiée; il laisse devant lui une région morainique où se fera, si l'on veut, un lac autour duquel la végétation s'établira et pourra même devenir florissante; la dénudation atmosi)hé- riqiie s'y établira et pourra y accumuler îles débris de tous genres. Mais le voilà qui réalise la capture aux dépens du glacier plus élevé correspondant à la Maurienne et qui peut être plus considérable qu'il n'a jamais été; à ce moment, un nouvel afflux de glace se fait jour dans la vallée du glacier Superbe; le voilà qui reprend le terrain qu'il avait abandonné, qui envahit le lac et la forêt établis devant lui sur son ancienne moraine, et qui re- couvre d'une seconde moraine les débris végétaux destinés à se transfor- mer en liquide. » Ce second glacier lui-même, en conséquence de l'abaissement pro- gressif des cirques d'alimentation, régressera et pourra même disparaître, et il restera, comme témoignage de son existence, une assise tle lignite pincée entre deux formations morainiques. On aura bien raison de dire, en présence de cette disjiosition, qu'il y a eu dans la région deux extensions successives du glacier, mais on se trompera quand on rattachera ces vi- cissitudes à une cause générale de refroidissement. » Or, la structure que je viens de supposer dans les produits morai- niques est précisément celle des célèbres gisements de lignite intergla- ciaire de Durntein, d Ulznach et de Wetzikon; on la retrouve dans la slrialion des conglomérats d'Hotlingen et dans un très grand nombre d'autres cas. Le mécanisme de sa production ne saurait donc manquer d'intérêt. » PHYSIOLOGIE. — Expériences montrant que le foie détruit l'hémoglobine dissoute et qu'il en garde le fer. Note de i\L Louis Lapicque, présentée par M. Armand Gautier. « Ces expériences ont été faites sur des chiens. On doit prendre un animal d'environ un an, c'est-à-dire ayant sa denture complète et intacte. A cet âge, le foie présente des caractères assez constants pour qu'on puisse par une série d'observations établir une normale. Ces caractères sont, au point de vue qui nous importe ici, la coloiation et la teneur en fer. ( I045 ; » I,a coloration du foie, débarrassé de son snng (aussitôt après avoir sacrifié l'animal, on fait passer dans l'organe en place, en les injectant par la veine-porle, plusieurs litres d'eau salée physiologique, puis on laisse égoutter), cette coloration est fauve. Pour la noter d'une façon objective el assurer la valeur des comparaisons d'une expérience à une autre, je me suis servi du Tableau chromatique de Broca, usité en Ethnologie ('). La teinte qui correspond le mieux à celle du foie tombe régulièrement sur le n° 30. » La teneur en fer, exprimée en millièmes du poids de l'organe frais, est le plus souvent voisine de o,io;eIle peut atteindre 0,12 ou o,i4; ce n'est qu'exceptionnellement qu'on trouve une valeur plus élevée. Mes do- sages ont été effectués par le procédé colorimétrique que j'ai décrit il y a déjà plusieurs années ('). Les quelques chiffres que j ai trouvés dans la Science (Zalesky, Gottlieb) s'accordent avec les miens. )) J'ai injecté à des chiens d'un an des solutions d'hémoglobine dans les veines. Les solutions étaient préparées de la façon suivante : du sang de chien est recueilli directement de l'artère dans une solution d'oxalate de soude, puis centrifugé; le plasma est décanté, et l'on enlève aussi la couche de globules blancs; la bouillie de globules rouges est alors reprise par i^°',5 d'eau distillée; on obtient ainsi une solution d'hémoglobine encore impure, mais aussi près que possible de l'état physiologique. » L'injection intra-veineuse de cette solution, à la dose de 10" à i5" par kilogramme, n'est suivie d'aucun phénomène toxique. Dans les vingt- quatre heures qui suivent, les urines passent très chargées en hémoglobine ; elles le sont beaucoup moins le jour suivant et plus du tout le troisième jour. Si l'on dose colorimétriquement l'hémoglobine dans la solution injectée, d'une part, et dans les urines, de l'autre, on trouve que la quantité totale éliminée par le rein est en moyenne le dixième de la quantité injectée. » Après avoir fait à un même chien deux injections de ce genre à huit jours d'intervalle, je le sacrifiais après quelques jours de repos et je lavais le foie comme précédemment. La couleur de ce foie est beaucoup plus foncée que dans le cas normal; elle est loulre et correspond au n" 28 et au n" 43 de l'échelle de Broca. » La teneur en fer s'est élevée à plus du double de la normale. Pour (') Mémoires de la Sociétt' d'Anthropologie, t. II, PI. V. (') Société de Biologie, 1889. - Thèse de la Faculté de Médecine de Paris, iSgS. • ( ro^j(> ) des quantités d'Iicmoglobinc injectée correspondit nt à peu près i\ io™s>- (]e fer par kilogramme d'animal, la teneur en fer pour loooa atteint, dans trois expériences, respectivement o,34. o,3o, o.Sa. Ces trois cas comprennent deux chiens et une chienne; dans l'un d'eux, l'animal a été gardé vingt- cinq jours après la seconde injection. » En dehors de ces trois expériences, parfaitement concordantes, j'ai eu un résultat négatif sur un vieux chien. » Cette augmentation de la teneur en fer, 1res nette au point de vue qualitatif, prend une signification toute particulière si l'on considère que, dans mes recherches antérieures, expériences ou observations cliniques, j'ai trouvé que les accumulations de fer se faisaient dans la rate et non dans le foie, si ce n'est très rarement, et seidement s'il y a surcharge de la rate. Dans une série de cinquante-trois cas palhologirpies, étudiés avec M. Guillenionat, nous n'avons pu reconnaître, pour la teneur en fer du foie, aucune variation systématique en rapport avec les maladies, tandis que la teneur en fer de la rate était nettement augmentée, par exemple dans la tuberculose. Le contrôle expérimental, réalisé avec la collabora- tion de M. Charrin, a montré que, sous l'influence d'injections répétées de toxines, les lapins s'anémient considérablement sans que le fer augmente dans leur foie, tandis que le fer de la rate augmente parfois beaucoup. Enfin, dans des recherches actuellement en cours, j'ai vu, avec Ausclier, que l'injection dans le péritoine de sang frais d'animal de même espèce produit toujours une augmentation du fer de la rate, et que le fer ne commence à augmenter dans le foie que lorsque l'injection a été très abondante. M Ici, au contraire, les chiffres de fer trouvés pour la rate, à savoir 0,75, 0,80 et 0,52, montrent une augmentation relativement faible. )> Il faut admettre qu'il existe deux mécanismes hémalolytiques : l'un s'appliquant aux globules (par exemple, aux globules extravasés) et dépo- sant du fer dans la rate; l'autre, à l'hémoglobine dissoute dans le plasma et déposant le fer dans le foie. Le mécanisme normal, c'est-à-dire celui qui s'exerce constamment à l'état physiologique, est-il le premier ou le second? C'est une question qui demande de nouvelles expériences ( ' ). » (') Travail du laboratoire de Physiologie de la Sorbonne. ( '017 ) PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Pliiralilé des principes morbifupies engen- drés par un microbe pathogêne. Note de M. A. Charrin, présentée par M. Bouchard. « Les microbes, pour faire naître les accidents, les lésions morbides, utilisent avant tout les produits solubies qu'ils engendrent; personne ne conteste aujourd'hui celte donnée. — L'accord est moins parfait, quand on cherche à préciser la nature de ces produits; après avoir soutenu qu'ils appartenaient au groupe des substances alcaloïdiques, on a une grande tendance actuellement à les classer parmi les albuminoïdes : peut-être chacune de ces opinions contient-elle une part de vérité? » A ces considérations se rattache la question relative au nombre des principes sécrétés par un agent pathogène pour agir sur l'organisme attaqué. )) Dès 1888, le professeur Bouchard a enseigné qu'une même bactérie est capable de fabriquer des composés multiples; aux preuves fournies par cet auteur j'ai ajouté des expériences établissant que, si l'on sépare les éléments inclus dans une culture pyocyanique en éléments volatils, en élé- ments solubies dans l'alcool, en éléments insolubles, on détermine des désordres spéciaux avec chacun de ces trois extraits. » Plus récemment, j'ai repris ces expériences; j'ai obtenu des résultats qui prouvent cette pluralité des substances morbifiques. — Je crois devoir les signaler, soit en raison de leur importance, soit parce que beaucoup d'auteurs paraissent supposer qu'un microbe agit sur l'économie par un produit unique, par sa toxine, pour employer les expressions usitées. » Lorsqu'on injecte dans le sang les matières que l'alcool précipite dans les cultures du bacille pyocyanique ('), on provoque de l'amaigris- sement, de l'entérite, de la fièvre, etc. ; on augmente également, comme je l'ai vu avec M. Gley, le pouvoir excito-moteur de la moelle. » Si l'on se sert des matériaux dissous par l'alcool, on reconnaît que les phénomènes prédominants intéressent le cœur qui, suivant les doses, la rapidité de l'injection, offre des modifications de vitesse, de rythme; le plus (') Cultures faites dans aoos"' de bouillon de veau, utilisées au dixième jour. —Il faut employer l'extrait de 3o" à Ç>o'^ pour avoir des effets marques, effets qui, pour être toujours absolument distincts, demanderaient des séparations plus parfaites. C. R., 1897, I- Semestre. (T. CXXIV, N» 19.) ^-^^ ( lo/jS ) souvent, après une accélération, il se ralentit, devient irrégnlier, quand on fait pénétrer assez vite l'extrait correspondant à ^o'''^ on an delà; si, au contraire, on a introduit de petits volumes, le myocarde continue à battre, mais il s'arrête assez facilement sous l'influence de diverses excitations : j'ai observé ce fait avec M. Bardier. » L'odorat indique clairement l'existence de substances volatiles; elles sont si manifestes qu'elles avaient valu à ce sperme du pus bleu la dénomi- nation de bacille aromatique. — Ces substances injectées isolément, dans trois cas, ont paru exercer sur les capillaires une action de constriction. » A ces résultats, je puis ajouter la mise en évidence d'un ferment propre à dédoubler l'asparagine; j'ai reconnu la réalité de ce ferment en 1890, avec le professeur Arnaud; nous avons dit qu'il était fixé sur le corps des bactéries, opinion que semblent confirmer de récents travaux. » Il est également permis de rema?-quer que les analyses poursuivies pour fixer le mode de nutrition du bacille pyocyanique nous ont amené à constater qu'il consomme beaucoup d'oxygène; or, ce fait peut ne pas être indiflerent, lorsque cet oxygène est puisé dans nos tissus. — Nous avons aussi établi que cet agent fabrique des composés ammoniacaux abon- dants, composés dont on sait la toxicité; nous avons découvert des traces de mélhylamine. » On pourrait encore invoquer le rôle des pigments bleu ou verL; s'ils n'ont pas tous une toxicité excessive, des recherches nombreuses placent leur action hors de doute. Toutefois, rien ne prouve que ce bacille engendre ces pigments dans l'intérieur de l'économie. » Quoi qu'd en soit, même sans tenir compte des composés capables de provoquer l'immunité, les faits indiqués démontrent qu'un agent patho- gène peut agir sur l'organisme par des sécrétions multiples. A coup sur, cet agent engendre une toxine spéciale, un corps généralement albumi- noïde beaucoup plus important que les autres : la chose est certaine. Il n'en est pas moins vrai qu'il existe d'autres substances morbifiques. » Ces données permettent de comprendre plus aisément la multiplicité, la variété des symptômes, leur prédominance du côté de tel ou tel appareil. Assurément, dans l'état de ces appareils, divers facteurs entrent en ligne décompte; mais les sécrétions d'une bactérie varient, et si, par hypothèse, dans le cas choisi comme exemple, les éléments solubles dans l'alcool sont particulièrement abondants, on verra se développer des troubles du cœur, une forme cardiaque du mal. » Peut-cire encore, ces données pourront-elles un jour éclairer la thé- ( IO/19 ) rapeutiqne. — Depuis qu'on connaît le rôle des toxines, on s'efTorce de combattre leurs effets; or, il est clair qu'on n'opposera pas aux poisons que l'alcool dissont les moyens utilisés pour neutraliser ceux que cet alcool précipite, qu'on ne s'adressera pas aux mêmes émonctoires pour conduire au dehors les substances stables ou les corps volatils, etc. » ÉCONOMIE RURALE. — Sur l'orge. Note de M. Balland. « 1. I.a culture de l'orge, en France, s'étend sur environ 890 milliers d'hectares. Elle occupait une plus grande surface il y a une cinquantaine d'années, mais la production totale a peu varié : le rendement moyen à l'hectare, qui était de i/j hectolitres en 1840, s'est élevé depuis à 19 hec- tolitres. La récolte pour 1893 a été de 17 millions d'hectolitres, représen- tant près de 11 millions de quintaux. Il a été importé un peu plus de 1600000 quintaux, dont 1246600 d'Algérie ou de Tunisie, et 23oooo de Russie; le reste vient de la Roumanie, de la Turquie, de la République Argentine, de la Belgique et de l'Autriche. Les exportations n'atteignent pas 35oooo quintaux. » 2. Les analyses, pratiquées sur un centaine d'échantillons de diffé- rentes récoltes, ont donné : Eau Matières sucrées et Cellulose Cendres Poids moyen de p. 100. azotées. . grasses. amylacées. p. 100. p. 100. 100 srains Ail minimum. . . 9,20 7>98 1,28 66,70 2,96 1,66 3b-', 12 Au maximum. . . i5,6o i3,27 2,20 72,58 6,16 2,82 /•,8'-,72 » Ces résultats généraux, en dehors du poids de la cellulose, qui est plus fort, se rapprochent beaucoup de ceux que nous avons obtenus pour les blés. L'excès de cellulose vient des glumelles, qui restent étroitement adhérentes au grain ; celles-ci, d'ailleurs, .sans valeur alimentaire, con- tiennent en effet jusqu'à 3o pour 100 de cellulose résistante. » 3. Le rapport des glumelles à l'orge nue est loin d'être constant, car les décortications ont fourni de 7,5 à 16 pour 100 de glumelles, et de 84 à 92,5 pour 100 d'amande (orge nue). Dans les orges de France et de Roumanie, on a gcnéralenieut de 8 à 9 pour 100 de glumelles, rarement 12 pour 100; dans les orges de Russie, la moyenne se rapproche de ce dernier chiffre; dans les orges d'Algérie et de Tunisie, elle est comprise ( 1000 ) entre i3 et i4 pour loo, et dans les orges de la République Argentine elle atteint i6 pour loo. Malgré ces écarts, on retrouve une certaine fdia- tion entre les orges et les blés de ces divers pays. De même que pour le froment, c'est dans les orges de Russie que le poids moyen des grains est le plus faible ; la matière azotée y tient aussi le premier rang. )) 4. Les |)ropriétcs nutritives de l'orge étaient autrefois tellement accré- ditées que le pain d'orge était la principale nourriture des gladiateurs (lior- dearii). Cette très ancienne céréale n(! sert plus aujourd'hui, en France, qu'à l'alimentation des animaux et à la fabrication de la bière. Pour ce dernier emploi, les orges les plus recherchées, par exemple les orges de Beauce, dites Chevalier, sont les moins azotées, les plus minces d'écorce (les moins ligneuses) et, par suite, les plus riches en matières amylacées. » 5. L'orge entière se conserve pendant plusieurs années sans éprouver d'autre changement dans sa composition chimique qu'une légère diminu- tion des matières grasses. L'orge concassée subit des altérations de même nature que celles que l'on observe dans les vieilles farines de froment : transformation et disparition des matières grasses, augmentation des ma- tières sucrées et de l'acidité (cette dernière, qui est au début de o,o5o pour loo, atteint o,i5o pour loo après trois ans). » 6. Dans l'orge comme dans les autres céréales, c'est au centre du grain que l'on trouve le plus d'amidon; les matières azotées, grasses et miné- rales, y sont en très faible quantité et vont en augmentant à mesure que l'on se rapproche de la zone extérieure. Il en résulte que l'orge inondé, obtenu mécaniquement, diffère notablement de l'orge nue décorticpiée à la main; la difiérence apparaît mieux encore avec l'orge perlé beaucoup plus arrondi par les meules que l'oige mondé. Et, en effet, ces divers produits, ramenés à l'état sec, donnent à l'analyse : Eau Matières azotées » grasses » sucrées et amylacées,. Cellulose Cendres Orge nue décorliquée Orge Orgo à la main. mondé. pcrlù. o,oo 0,00 0,00 10,70 10,47 7,09 '.71 1,28 0,70 84,07 84,93 90,55 1,43 1,56 0,90 2,09 1,76 0,71 100,00 I 00 , 00 100,00 ( io5i ) ÉCONOMIE RURALE. — Sur la dialyse des humâtes alcalins. Note de M. J. Dumoxt, préserilée par M. Dehérain. a Les matières organiques du sol et du fumier, quand elles revêtent cer- taine forme, peuvent exercer une influence heureuse sur le développement des végétaux. C'est ce qui ressort des expériences effectuées par M. Dehé- rain sur les exigences comparées du trèfle et du ray-grass ; la matière noire du fumier, à richesse égale en principes fertilisants, a donné de meilleurs résultats que les engrais chimiques, pour la culture du trèfle. M. Bréal a pu faire absorber des humâtes à différentes plantes cultivées. » Ces faits, qui sont loin d'être isolés, viennent à l'appui de l'opinion de Tlî. de Saussure, sur l'assimilation directe des matières organiques; ils sont une éclatante confirmation de cette opinion que I^iebig, malgré son incontestable autorité, ne put empêcher de prévaloir. » De nos jours, tous les agronomes reconnaissent la grande puissance fertilisante de l'engrais de ferme ; mais tous n'admettent pas au même titre que les plantes puissent, absorber directement les composés humiques que cet engrais apporte au sol. La question est d'autant plus difficile à résoudre que le rôle du fumier est plus complexe et mal défini; l'humus peut mo- difier les propriétés physiques et les propriétés chimiques de la terre arable et agir ainsi, à la fois, comme amendement et comme engrais. » Dans l'hypothèse où l'on envisage les substances dialysables ou cris- talloïdes comme pouvant intervenir directement dans l'alimentation des végétaux, il suffit de montrer, pour dissiper les doutes, que les matières organiques de l'humus peuvent traverser les membranes parcheminées. Cette expérience, effectuée successivement par M. Grandeau et par M. Pe- termann, a donné des résultats tout opposés qui ont permis d'accentuer davantage encore les divergences d'opinions. » Les humâtes solubles sont-ils réellement dialysables? Les essais que nous avons exécutés nous permettent de répondre alfirmativemenl. Sans doute, dans les conditions ordinaires ces composés mal définis traversent difficilement et avec une extrême lenteur les membranes parcheminées; mais il suffit, pour rendre le phénomène plus sensible, de diminuer la pres- sion de l'air à l'intérieur du dialyseur. On tend ainsi à se rapprocher des conditions dans lesquelles s'effectue le passage des liquides d'une cellule à l'autre, dans les tissus vivants, en vertu de différences de pression. ( io52 ) » En opérant (le cette m:inière. nous avons pn reciipillir une quantité appréciable d'humale en quelques heures On trouvera, au reste, dans un des Tableaux, les volumes de liquide obtenus en des temps différents. » L'appareil que nous avons employé, pour ces essais, est très simple. Le dialyseur se compose essentiellement d'une cloche à douille, de o,25 de diamètre, rodée à la partie inférieure; on applique très solidement, sur le fond de cette cloche, le papier parcliemin vérifié par un mouillage préalable; on verse ensuite, à l'inlérieur du dia- lyseur ainsi construit, 100" ou i5o" d'eau distillée et l'on ferme la douille avec un bouchon muni d'un manomètre à air libre et d'un tube recourbé relié, à un aspira- teur à deux flacons, par un caoutchouc à vide. La cloche est placée dans une cuvette contenant un volume connu d'humate. Avant de provoquer l'aspiration, il faut s'as- surer que les flacons de l'aspirateur se trouvent à une différence de hauteur conve- nable suivant la diminution de pression que l'on veut obtenir. Quand le manomètre accuse la dénivellation voulue, on arrête l'écoulement de l'eau; la pression intérieure se maintiendra constante pendant assez longtemps si l'appareil est bien construit et si l'atmosphère extérieure ne subit pas de trop sensibles variations. Volumes du liquide recueilli dans différents essais (la quantité d'eau, i5o", ajoutée dans le dialyseur est défalquée). Essai I. Essai II. Essai II. Durée Pression intérieure Liquide dii de l'expérience. (en millim.). (en cent, eu 3o minutes. 700 4,8 I heure. 700 7,4 2 heures. 700 12,5 4 heures. 700 21,0 10 heures. 700 53,0 3o minutes. 64 0 l3,2 I heure. 64o 25,0 I heure et demie. 64o 37,3 3 heures. 64o 62,0 6 heures. 680 20,0 12 heures. 680 4o,o 36 heures. 683 90,0 48 heures. 685 125,0 » Dans chacun de ces essais, nous avons employé des membranes diffé- rentes; c'est pourquoi on observe des écarts assez sensibles entre les pro- portions de liquide obtenu. Il est manifeste que, pour des membranes de même nature et d'égale surface fdtranle, le volume de liquide dialyse, qui mesure 1 intensité du phénomène, sera fonction du temps, de la pression intérietu'e et de la concentration des solutions. » Il pouvait être intéressant de rechercher la composition des solutions, ( io53 ) extérieure et intérieure, pour s'assurer si des modifications ne s'opèrent pas pendant la dialyse. Nous avons consigné les résultats analytiques dans le Tableau suivant; les chiffres se rapportent à loo'^'^ de liquide noir : Solution Solution extérieure. intérieure. Matière sèche. . . , 0,272 0,286 Cendres 0,075 o, i38 Matières organiques et volatiles o, 197 0,098 Azote organique o,oo5 o,oo33 Chlore 0,008 0,012 Sesquioxyde de fer et d'aluminium 0,012 o,oi5 Acide sulfurique 0,011 0,018 Potasse o,o38 o,o43 )) On voit tout d'abord que les matières dissoutes ne traversent pas également la membrane; les matières minérales sont plus abondantes dans la solution dialysée, dans le liquide intérieur moins riche pourtant en matières organiques. On constatera en outre, et cette constatation a son intérêt, la richesse plus grande en azote de la substance organique dia- lysée par rapport à l'autre : le rapport °' g„ est supérieur au rapport ^'^^g- • Il semble qu'une sorte de séparation s'effectue dans le mélange complexe obtenu en traitant les terres humifères par les dissolutions alcalines (' ). Il est fort probable que la matière humique, comme le pense M. Dehérain, doit contenir des substances organiques azotées à l'état colloïdal, mélan- gées à des composés azotés cristalloïdes que la dialyse sépare. » Outre les éléments dosés, nous avons trouvé dans les cendres de la silice, de la chaux et de l'acide phos|)horique en faibles proportions. » M. BouFFARD rappelle à l'Académie les « Observations sur quelques propriétés de l'oxydase des vins », relatives au mode d'action de l'aciile sulfureux sur l'oxydase des vins cassants, qu'il a présentées dans la séance du 29 mars dernier, et signale leur analogie avec la Note que M. le D"" Ca- zeneuve a communiquée le 5 avril sur le même sujet. (') L"humale de potassium qui nous a servi dans ces expériences a été préparé en traitant loos'" d'une terre humiférc (dosant i3,2 d'a/.ote par kilo) par une dissolution de carbonate de potassium à 2i' par litre. La terre était lavée à chaud, pour éliminer les sels solubles, et traitée ensuite. ( io54 ) M. A.vTONio José da Cruz Maualiiaes adresse une Note ayant pour titre: « Hecherclie du caramel. Confusion possible avec les couleurs déri- vées de la houille ». A 3 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. COMITE SECRET. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nominalion d'un Cor- respondant dans la Section d'Astronomie, pour remplir la place laissée vacante par le décès de M. Gytdcn. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 5i, M. Souillart obtient 43 suffrages, M. Ch. André 7 M. Trépied i M. Souillart, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, est élu Correspondant de l'Académie. La séance est levée à 4 heures. J. B. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLA RS ET FILS, Quai des Grands-Augusiins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche, lis forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4" Deux blés, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel part du i" janvier. Le prix ite Pabonnemenl est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, gers. chez Messieurs : en Michel et Médan. iChaix. Jourdan. Ruir. tiens Courtin-Hecquet. Germain et Grassin. Lachèse. yonne Jérôme. lançon Jacquard. j Feret. rdeaux Laurens. ' Muller (G.). urges Renaud. iDerrien. F. Robert. J. Robert. Uzel firres. en Massif. ambery Perrin. . ( Henry. bourg .. ■^ irniont-Ferr.. . ( Marguerie. i Juliot. ( Ribou-Collay. !Laniarche. Ratel. , Rey. Lauverjat. Degez. ( Drevel. enoble. ...,..._ _ ( Gratier et G". Hochelle Foucher. Havre . ... le. Bourdignon. Dombre. Thorez. Quarré. Lorient. Lyon. chez Messieurs : Baumal. M"' Texier. Bernoux et Cumin. Georg. Cote. Chanard. Vitle. Marseille Ruât. i Calas. Montpellier j ^^^,^^ Moulins Martial Place. / Jacques. Nancy ] Grosjean-Maupin. ( Sidol frères. \ Loiseau. ( Veloppé. I Barma. ( Visconti et G''. Nîmes Thibaud. Orléans Luzeray. Blanchier. Maiclic. Bennes Plihon et Hervé. Rocheforl Girard ( M"" ). i Langlois. Rouen ! , . . ) Leslringant. S'-Étienne Chevalier. ( Bastide. Nanties Nice Poitiers.. Toulon . Toulouse.. { Ruiiiébe. ( Gimct. ( Privât. . Boisselier. Tours i Pérical. ( SuppligeoD. \ Giard. ! Lemaitre. Valenciennes. On souscrit, à l'Etranger, .imsterdam. Berlin. Bucharest. chez Messieurs : Feikema Caarelsen et C". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. [ Asher et G'*. Dames. Friedlander et fils. I Mayer cl Muller. Pgpng \ Schmid, Francke et Bologne Zaniohclli. iLamerlin. MayolezelAudiarte. Lebégiie et G'*. \ So.tchcck et C°. / Maller ( Carol). Budapest Kilian. Cambridge Deighlon, BellelG». Christiania Cainmeriiieyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hosl et fils. Florence Seeber. Gand Hosle. Gênes Beuf. / Cherbuliez. ] Georg. ( Stapelmohr. Belinfante frères. I Benda. i Payol Barth. Brockliaus. Lorentz. Max Rube. Twielmeyer. ( Desoer. I Gnusé. Genève. . . La Haye. Lausanne.. Leipzig.... Liège chez Messieurs : iDulau. Hachette et G". Nutt. Luxembourg . ... V. Buck. iLibr. Gulenberg. Romo y Fussel. Gonzalés e hijos. F. Fé. Milan S''°«" f''*"'"- I Hoepll. Moscou Gautier. / Prass. Naples j Margliieri di Glus. ( Pellerano. I Dyrsen et Pfeiffer. Neiv-i'ork J Slechert. ' Leiuckcet Duechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et G'- Palernie Clausen. Porto Magalhaés et Moniz. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. „ i Bocca frères. Borne 1 , , „ ( Loesclieret G". Botterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallin. I Zinserllng. ( Wolff. I Bocca frères. Brero. Clausen. RosenbergelSeilitr. Varsovie Gebethner et Wollf. Vérone Drucker. ( Frick. ( Gerold et C". Zurich Meyer et Zcller. S'-Petersbourg. Turin. Vienne . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes !•' à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume 10-4°; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (1" Janvier 1866 à 3i Décembre 18S0.) Volume in-4'' ^i 889. Pi'ix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : 'omel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DtRBÈsel A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les nètes, par M.Hansen.— Mémoire sur Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières sses, par M. Claude Berkard. Volume 10-4°, avec Sa planches; i856 15 fr. 'ome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vas Benedex. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences ir le concours de i853, et puis remise pour celui de i856, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- nenlaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée.— Rechercher la nature les rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bros». In-4°. avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. i la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Science». W 19. TARLE DES ARTICLES. (Séance du 10 mai 1897.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIOIVS f)RS MRMRIIRS BT DBS CORRESPONDANTS DB L'ACADÉMIE. M. le Président annonce laiiinri de M. Des Cloizcntix cl de M. le «lue d'Aumale cl prononce leur éloge funèbre M. Hemu Ueoqueuel. — lixplicalion de queliincs expériences de M. G. Le Bon . . . MM. lîi:uiiii:i,oT i-t V1EII.1.K. — Sur les dis- -oliitions d'acclylène cl sur leurs proprii'- 983 >j^ï Pages. lés cxpIosiM'S MM. liEiiTiiELOT el Vieille. — Remarques sur la dcconiposilioii explosive des disso- lutions d'aciH) Icne \)'f> MM. Ueiitiiklot cl Vieille. — Sur quelques conditions de propafialion de la décompo- sition de l'accl ylcnc pur mon COIUIESPONDANCE. M.E. CossKRAT. — Sur l'emploi de l'espace à quatre dimensions dans l'étude des sur- faces algébriques admettant plusieurs sé- ries de coniques looi M. F. de S.\lveut. — Surunc formule d'Ana- lyse relative à certaines inlégraU-s de fonc- tions elliptiques par rapport à le\ir mo- dule lOoS M. A. BoiLANOER. — Sur l'inlégration algé- brique dos éipiat ions différentielles linéaires du troisième ordre ion M. k. AloN.vN. — Sur la solubilité des li- quides 10 13 M. L. Dkcombe. — Sur la résonance mul- tiple loiO .M. .Vlfred Anoot. — Sur la variation diurne de la direction du vent lOio M. fASsiLLY. — Sels basiques de cadmium., lo:;'! M. José Hodiîiuuez Mourelo. — Kecberclies sur le sulfure de strontium el méthode pour l'oblenir très phosphorescent loa.'i M. CAMILLE .M.VTIONON. — Éludc thcrmiquc des acétylènes mono et disodés 1056 -M. L. Pri'mer. — Contribution à l'élude de la préparation de l'élber oniinaire 1028 M. 11. Causse. — Action de l'hydrate de chloral sur la pliénylhydraziue. Diphényl- glyoxazol el ses dérivés 1039 M. Gariiiel Bertrand. — Sur l'inlcrvenlion du manganèse dans les oxydations provo- quées par la laccase loSa M. Loins Hoi'LE. — Sur la faune des étangs de la Cote orientale de la Corse ui3C .M. Manoin. — Sur une maladie des Orchi- dées causée par le Gtœosporium macro- pus Sacc io38 M. E. DtRÈGNE. — Sur le mode de forma- tion des dunes primaires de Gascogne... lo'ji M. Stanislas Meunier. — Sur l'allure gé- nérale de la dénudation glaciaire io'|3 M. Loi'is Lai'icqi'E. — Expériences montrant que le foie détruit J'bémoglobine dissoute et qu'il en garde le fer lo'i'i M. C11ARIUN. — Pluralité des principes mor- bifiques engendrés par un microbe pa- thogène '0^7 M. Balland. — Sur l'orge jo^g M. J. DiMoNT. — Sur la dialyse des humâtes alcalins loSi M. Bolffard rappelle à l'.Vcadémic ses «.Ob- servations sur quelques propriétés de l'oxydasc des vins > io.î3 M. .Vntonio Jo.sé da Cruz Magalhaes adresse une Note ayant pour titre : « Recherche du caramel. Confusion possible avec les couleurs dérivées de la houille » ioj4 C03IITE SECRET. M. Souillart est élu Correspondant dans la Section d'.Xstronomie, pour la place va- tanlc par le décès de M. Gyldén loâ) PARIS.— IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-.'Vuguslios, 56. 1^ titrant .* (i JUllHICB-VlLLA... 18Q7 JUN 16 1887 3ùZQ PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR nn, tiK» SECRÉTAIRES PERPÉTUEEiS. TOME CXXIV, N° 20 (17 Mai 1897). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusliiis, 55. ' "^ 1897 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté DANS les séances des 23 jlin 1862 et 24 mai 1875. I^s Comptes rendus hebdomadaires d^ séances de l'Acadimie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants cirangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou G feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article i". — Impressions des travaux de l'Acadcmie. Lf s extrait s dos Mémoires j)réscntcs par un Membre ou par un Asf ociéélranger de l'Acadcmie comprennent au plus 6 pages par numéro. Lu Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Ccmples rendus, qu'aulant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. I.es Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pagf s accordées à chaque Mf mbre. LesRapporIs et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. I.es extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages'par numéro. L'n Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris ] art désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Irogrammes des prix proposés par l'Acadt sont imprimés dans les Comptes rendus, mais 1(^1 ports rc lalils aux prix décernés ne le sont qu'au que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance blique ne font pas partie des Comptes rendus. I Article 2. — Impression des travaux des Savan étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou prcsenfés par des perse qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1' demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'u sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoire tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nomi mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet ExI autant qu'ils le jugent convenable, comme ils lel pour les articles ordinaires de la correspondance* cielle de l'Académie. Article 3. Le Ijun à tiierilv. chaque Membre doit être rem l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus lard jeudi à 10 heures du malin ; finile d'être remis /i tcir le lilre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rei actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu i ^allt et mis à la fin du cahier. Article 4. — - Planches et tirage àpart. Les Comptes tendus n'ont^pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative! un Rapport sur la situation âes Comptes rendus ap] l'impression de chaque volume. Les Secrétaires scnl charges de l'exécution du pi sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter ifeurs Mémoires par KM. les Secrétaires perpétuels sont priés de déposer au Secrétariat su plus tard le Ssinedi qui précède la séance, avant B' . Autrement la présentation sera reaise à la séance suivai JUN 16 1887 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 17 MAI 1897, PRÉSIDENCE DE M. A. CHATIN. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Sur l' Atlas photographique de la Lune publié par i Observatoire de Paris (second fascicule); par MM. Lœwy et Pcisecx. « L'accueil bienveillant que le premier fascicule de l'Atlas photogra- phique de la Lune a rencontré dès son apparition nous imposait le devoir d'en poursuivre l'achèvement sans interruption, et d'en accroître, autant qu'il dépendait de nous, la valeur documentaire. Nous avons aujourd'hui l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie le second fascicule du même Ouvrage. Nous espérons qu'il pourra figurer convenablement à côté du premier, et que la comparaison fera même ressortir quelques progrès dans les procédés de reproduction. » On trouvera, dans les Notices descriptives qui accompagnent chaque feuille, l'énumération des objets les plus intéressants qui s'y rencontrent. C. R., 1897, "■" Semestre. ST. CXXIV, N« 20.) '-^7 ( io56 ) De ces objels, quelques-uns attirent l'attention par leur étendue et la régu- larité de leur forme. D'autres possèdent des caractères exceptionnels, observables seulement sur un petit nombre de spécimens; d'autres encore ont été signalés par divers observateurs comme ayant subi des changements récents. Il en est, enfin, qui nous paraissent accuser avec une netteté par- ticulière la nature et l'ordre de succession des forces physiques qui les ont formés. Les idées que nous avons émises sur ce sujet dans nos Communi- cations antérieures à l'Académie nous semblent trouver ici des confirma- tions nombreuses et ne se heurtent à aucune contradiction qui oblige à faire intervenir une explication nouvelle. La surface de la Lune n'est pas, à coup sur, une copie de celle de la Terre. Mais tous les traits qui lui sont propres se prêtent bien, en définitive, à une classification logique, si l'on tente d'y retrouver les étapes nécessaires du refroidissement d'un globe incandes- cent. Cette manière d'envisager l'histoire passée de notre satellite a été développée dans le Mémoire qui accompagne le premier fascicule, et notam- ment dans les pages qui lui servent de conclusion. Nous n'entreprendrons pas ici de retracer à nouveau cette théorie dans son ensemble. Toutefois nous signalerons certaines questions où les nouvelles Planches paraissent apporter des renseignements complémentaires et autoriser des inductions plus précises. Quelques mots sur le caractère propre des régions figurées dans chaque feuille aideront à comprendre dans quelle direction celle recherche peut être effectuée avec profil. )) La PL VI correspond à une phase voisine du premier quartier, et s'étend à partir du pôle Sud jusque dans le voisinage de Maurolycus. Cette partie de la Lune a toujours présenté aux dessinateurs des difficultés presque insurmontables, en raison de l'extrême multiplicité des objets, et de l'enchevêtrement des cirques de toute dimension qui s'y rencontrent. Seule la Photographie permet d'aborder avec succès la représentation simultanée d'une aussi grande masse de détails. Les formations grandioses, larges de plus de 5o''™, profondes de 5 à Gooo"", sont ici presque la règle. En dehors de celles qui sont cataloguées, figurées sur les Cartes ou dési- gnées par des noms d'astronomes célèbres, la libration permet d'apercevoir ici plusieurs cirques anonymes d'une importance à peine moindre, elles dentelures du bord accusent, à l'extrême limite de l'hémisphère visible, de fortes dénivellations. Projetées sur la direction du centre de la Lune, ces irrégularités s'élèvent couramment à o™,oo3. Elles représentent, à l'échelle de cette feuille, des différences de niveau de 4000"; elles peuvent entraî- ner des erreurs de 2" dans la mesure du diamètre de la Lune, et modifier ( io57 ) l'instant d'une occultation de 4 secondes-temps et davantage, si l'étoile rencontre le bord du disque sous un angle quelque peu aigu. On voit par ces chiflPres combien la détermination du diamètre de notre satellite est un problème délicat. Les observations méridiennes ne sauraient y suffire : il convient de faire concourir à cette recherche de nombreuses occultations d'étoiles et des mesures micrométriques faites suivant différents diamètres. L'intérieur des cirques voisins du pôle sud est, en général, une plaine assez unie. Peu d'entre eux possèdent, comme Lilius ou Pentland, une montagne centrale comparable par son altitude à la dépression totale. La plupart du temps la plaine intérieure n'a que de faibles excroissances, ou même ne montre d'accidents d'aucune sorte. Son aspect tranche nette- ment, en tout cas, sur celui des hauts plateaux interposés entre les cirques. Ces plateaux sont, en effet, rugueux, plissés et criblés d'innombrables ouvertures circulaires. On est donc fondé à croire qu'il y a eu envahisse- ment des parties déprimées par des épanchements liquides qui n'ont point recouvert les parties élevées. » Les petits cirques, aussi bien que les grands, se distribuent suivant un petit nombre d'alignements, mais ceux-ci sont peut-être mieux visibles dans la feuille suivante, où leur continuité est moins souvent brisée par des formations plus récentes. Il n'est pas rare de voir ici trois ou quatre périodes d'activité distinctes se manifester par la création, sur le même em- placement, d'autant de cirques successifs, dont le dernier seul a subsisté dans son entier. Malgré ces remaniements répétés, la calotte australe de la Lune demeure l'une des parties les plus intéressantes à étudier, si l'on veut chercher à se rendre compte de l'état primitif de l'écorce solide. Il est clair, en effet, qu'elle est demeurée indemne des affaissements étendus qui ont amené, dans bien d'autres régions de la Lune, l'apparition des mers et l'effacement presque total du relief antérieur. » Si nous passons à la feuille suivante (Pi. Fil), relative à une phase plus avancée et à une latitutle moyenne moins élevée, nous verrons s'y détacher avec une extrême vigueur les enceintes grandioses de Clavius, de Longomontanus et de Tyclio. La première est remarquable par son étendue, qui pourrait presque la faire ranger au nombre des mers, par sa grande profondeur, par l'abondance des cirques parasites semés sur sa pé- riphérie ou sur sa plaine intérieure. De ces derniers, les plus importants sont clairement distribués sur un même cercle, et leurs dimensions vont en croissant avec régularité. Longomontanus semble plus profond encore, à cause de la proximité du terminaleur. Sa plaine intérieure est très unie ( io58 ) et contraste avec l'aspect tourmenté des hauteurs voisines. Tyclio paraît devoir être rangé dans une autre classe. La netteté de ses contours, que n'interrompt aucun cirque parasite, l'élévation de sa montagne centrale, la saillie dn rempart, qui présente une déclivité manifeste vers le dehors comme à l'intérieur, accusent l'intervention de forces éruptives et relati- vement récentes. Plus au sud nous trouvons dans Pitatus et Wurzelbauer deux représentants d'une catégorie très peu nombreuse, celle des cirques dont l'intérieur est comme boursouflé et isolé du rempart par un fossé plus ou moins profond. Hésiode se distingue par la présence d'un cratère cen- tral et sert de point de départ à une longue crevasse, que l'on peut consi- dérer comme le résultat d'une dislocation de l'écorce, due à raffaissement de la mer des Nuages. On voit sans peine que, dans la submersion qui a suivi cet affaissement, un grand nombre de formations importantes ont été envahies ou démantelées. Tel est le cas, notamment, pour la vaste en- ceinte, comparable en étendue à Clavius ou à Ptolémée, qui embrasse à la fois Hell et Lexell. Les parties inondées se distinguent aujourd'hui des ré- gions intactes par une teinte plus sombre, avec quelques exceptions sur le trajet des traînées blanches qui rayonnent autour de Tycho. » Mais ce qui caractérise surtout cette région, c'est la netteté des ali- gnements qui se révèlent, soit dans la distribution des cirques, soit dans la limitation irrégulière et polygonale de leurs contours. Cette dernière cir- constance est due à la présence de digues saillantes que l'on voit s'étendre sur de vastes espaces, et qui, dans tout leur parcours, contrarient la for- mation et le développement des cirques. Il n'y a guère lieu de douter, d'après cela, que les cirques n'aient apparu dans une croûte déjà hétéro- gène, et composée de fragments assemblés. La même disposition apparaît dans les cirques qui forment ceinture autour de Maginus et de Tycho, et qui s'encadrent, pour l'un et l'autre, dans un quadrilatère. » La PL VIII est la reproduction partielle d'un cliché du 23 avril 1896. A cette date, la Lune, déjà âgée de dix jours, ne présente plus un relief aussi énergique qu'aux environs de la quadrature. D'ailleurs la place occupée par les mers devient ici prépondérante. La moins étendue de ces plaines, la mer des Humeurs, accuse bien ici une forme générale circu- laire; la même disposition concentrique est reconnaissable dans les veines saillantes qui courent à sa surface et dans les trois crevasses d'Hippalus, dirigées parallèlement à la limite de la mer, dans la région montagneuse qui lui fait suite. Il est intéressant de noter, au sujet de l'âge de ces fissures, qu'elles franchissent sans s'interrompre le rempart de quelques grands ( 10^9 ) cirques placés en travers de leur parcours, et qu'elles sont au contraire coupées par des cônes éruptifs, formés ultérieurement sur leur trajet. » Quelques-uns des cirques visibles à la surface des mers sont entière- ment comblés à l'intérieur, et leur emplacement n'est plus indiqué que par un cordon d'une faible saillie. D'autres, un peu mieux conservés, ont subi cependantdes dégradations importantes. Il en est enfin, comme Bouillaud, qui surgissent isolément dans une plaine unie, mais dont la cavité inté- rieure présente une conformation normale, avec des bourrelets concen- triques et une montagne centrale. Ici encore on pourrait admettre que le cirque est antérieur à l'épanchement liquide qui a constitué la plaine, et que la saillie exceptionnelle du rempart a opposé une barrière efficace à l'envahissement des laves. Toutefois, la grande dépression de la cavité in- térieure nous paraît rendre cette opinion peu probable. )) Les mêmes remarques s'appliquent à la PI. IX, où nous voyons réunis Stadius, grande enceinte régulière presque totalement effacée; Eratostlîène, cirque profondément déprimé, mais surgissant brusquement du milieu d'une plaine; enfin, Copernic, qui paraît être le centre d'un sou- lèvement étendu, et qui prolonge sur un vaste espace ses pentes exté- rieures, sillonnées de ravins divergents et de fossés concentriques. On ne saurait dire avec une certitude absolue si cette formation grandiose est postérieure aux mers. Mais il n'est pas douteux que des actions éruptives très énergiques ne se soient fait jour ici jusqu'à une époque relativement moderne; plus récente, tout au moins, que la solidification des mers. Dans un rayon étendu, la teinte aussi bien que le relief du sol se montre en re- lation visible avec le centre. » La phase actuelle met bien en lumière la triple montagne centrale, les bourrelets intérieurs, les dépressions semées concentriquement au pied du rempart, les sillons dirigés suivant les lignes de plus grande pente, et que l'on peut interpréter, soit comme des vallées d'érosion, soit plutôt' comme des coulées de lave. Un éciairement plus normal ferait mieux voir les traînées blanches qui divergent en grand nombre autour de Copernic. On vérifie cependant ici qu'elles ne disparaissent pas au passage des mers et qu'elles franchissent sans déviation les montagnes interposées. ■» A quelque distance vers le sud-ouest, Lalande forme un autre centre d'émanation de traînées blanches entrecroisées avec les premières, mais la teinte des deux systèmes est trop semblable pour que l'on puisse dire lequel s'est superposé à l'autre, et leur relief est trop faible pour fournir à cet égard une indication. Si l'on continue à s'éloigner de Copernic, on tra- ( io6o ) verse une région de plateaux élevés, intéressante par le nombre, la grande étendue et le parallélisme des sillons rectilignes qui la traversent. Plusieurs de ces sillons franchissent les remparts d'Alphonse et de Plolcmée et quelques-uns se prolongent même sur le fond des cirques, excluant ainsi rhypothèse qu'il y ait eu, sur ces points, fusion totale de la croûte affaissée. » On sait que, d'une manière générale, les teintes claires appartiennent aux sommets, les teintes sombres aux dépressions. Cette règle n'est pas absolue, et l'on relève, à cet égard, des différences notables entre les ré- gions de plaine. Ainsi l'espace compris entre Ératosthène et Copernic, semé de très nombreux orifices qui s'enchaînent comme les grains d'un chapelet sur certaines lignes déterminées, diffuse bien mieux la lumière que la surface sombre et dénuée d'accidents du Sinus /Estuum. Cette feinte sombre et cette absence de cirques caractérisent aussi la région montagneuse qui limite le Sinus yEstuum à l'ouest et le sépare de la mer des Nuages. Ces deux faits peuvent être également vérifiés sur la Pi. X, qui représente la même région sous un jour différent. » Cette même feuille donne une représentation d'ensemble des Apen- nins, le massif montagneux le plus important de la Lune et celui qui rap- pelle le plus les chaînes de montagnes terrestres. La ressemblance, toute- fois, est superficielle, comme le montre un examen attentif. Partout où de grandes différences de niveau se manifestent sur notre globe, le travail d'érosion qui se poursuit encore sous nos yeux a complètement effacé la physionomie primitive, et les montagnes actuelles ne représentent guère que les linéaments ou le squelette des massifs anciens. Ici, au contraire, aucun système de vallées ramifiées n'a pu se former. Le bloc résultant de l'action ignée est demeuré presque intact, et l'on voit qu'il a été constitué à l'état d'isolement par les trois grands affaissements circulaires qui ont formé les mers des Vapeurs, des Pluies et de la Sérénité. Ln pente générale 'est douce vers la mer des Vapeurs, abrupte vers la mer des Pluies, comme si le plateau avait éprouvé dans son ensemble un mouvement de bascule tendant à déprimer la partie sud et à redresser la partie nord. Les cre- vasses, que l'on voit courir parallèlement au pied des Apennins, indiquent une marche progressive dans l'affaissement de la mer des Pluies. Elles montrent aussi par leur seule présence que l'érosion n'a pas été un facteur important dans le relief actuel du sol et qu'il n'y a pas eu, des sommets vers la plaine, un transport bien appréciable de matériaux solides. Le massif des Apennins, de même que son voisin le Caucase, est, en somme, assez pauvre en cirques. Mais la partie contiguë de la mer des Pluies renferme ( io6i ) quelques formations de premier ordre. L'une d'elles, Aristillus, repro- duit sur une échelle moindre, mais avec une égale netteté, les traits prin- cipaux de Copernic et porte, comme lui, tous les indices d'une activité volcanique longtemps prolongée. » C'est encore la mer des Pluies qui occupe la plus grande partie de la feuille suivante (Pi. XI). On peut se rendre compte ici de la transforma- tion profonde amenée dans l'aspect de notre satellite par ces vastes affais- sements, qui ont provoqué l'épanchement à la surface d'une si grande quantité de laves. Plus encore que dans la région équatoriale, le relief antérieur a été complètement submergé, et c'est seulement vers la lisière des mers que l'on en voit réapparaître quelques vestiges. Ces vastes plaines, d'un aspect uniforme, font ressortir, par un violent contraste, le caractère abrupt des masses montagneuses qui les limitent vers le nord. Cette barrière franchie, on retrouve, en s'avançant vers le p(Me, les carac- tères généraux de la calotte australe: sol tourmenté, cirques enchevêtrés, nombreux sillons rectilignes respectés par les affaissements. Ces carac- tères, toutefois, se développent sur une étendue moins grande qu'au voi- sinage du pôle sud, et il semble que, au point de vue de l'aspect physique, l'hémisphère visible de la Lune offre une symétrie approchée par rapport à une ligne située au nord de son équateur géométrique. » Dans une prochaine Communication, nous nous permettrons d'indi- quer les points sur lesquels les nouvelles feuilles de notre Atlas de la Lune nous semblent particulièrement propres à compléter les anciennes et per- mettent d'énoncer des conclusions plus arrêtées, d BOTANIQUE. — Signification de l'existence et de la symétrie des appendices dans la mesure de la gradation des espèces végétales; par M. Ad. Chatin. « Comme l'axe, dont j'ai fait précédemment l'étude ('), et avec lui, car leur existence est solidaire, les appendices symétriques apparaissent au milieu du groupe des Hépatiques marquant d'infériorité leurs espèces thallophytes, pour remonter, par leurs représentants acrophytes et les Mousses, vers les Cryptogames vasculaires et les Phanérogames. » Leur signification est nette; là où ils manquent, l'infériorité est manifeste. » Les feuilles, appendices de végétation, et les organes floraux, appareil (' ) A. Ghatin, Comptes rendus, l. CXXII. ( 1002 ) de la reproduction, fournissent de concordantes données au point de vue de la gradation des espèces. » D'une part le type spirale, attribut le plus général des feuilles ; d'autre part le type verticillé, le plus ordinaire dans les fleurs, d'une fonction plus élevée, celle de la reproduction, sont les facteurs essentiels de la présente étude. FEUILLES. » Les feuilles affectant communément la disposition spiralée, il y a lieu de rechercher les exceptions par lesquelles cet état fait place au type ver- ticillé de l'appareil floral. » Or, un coup d'œil sur l'ensemble de la série végétale fait bientôt reconnaître que les feuilles opposées (ou verticillées) font défaut aux Monocotylédones et se montrent, au contraire, dans chacune des grandes classes de Dicotylédones, embranchement supérieur; on les trouve, en effet : » Dans les CoroUiflores, chez les Acanthacées, Apocynées, Asclépiadées, Bignoniacées, Ericacées, Gentianées, Gesnériacées, Jasminées, Labiées, Personnées et Verbénacées; chez les Gamopétales périgynes : dans les Caprifoliacées , beaucoup de Composées, les Dipsacées', Rubiacées et Valérianées. » En dehors de ces importantes familles de Gamopétales, tant hypo- gynes que périgynes, des feuilles opposées se voient encore : » Chez les Cornées, Calycanthées, Garryacées, Granatées, Lythrariées, Myrtacées, Mélastomées, Oliniées, Philadelphées, dans quelques Onagra- riées, Rhamnées et Staphyléacées, Dialypétales périgynes ; » Dans les Clématidées, Caryophyllées, Cistacées, Coriariées, Acéri- nées, Géraniacées, Guttifères, Hypocastanées, Hypéricées, Malpighiacées et Rutacées, Dialypétales hypogynes ; » Chez les Amaranthacées, Chloranthées, Euphorbiacées, Eléagnées, Loranthacées,Monimiées,Nyctaginées, Polygonées, Pipéracées, Protéacées et Urticées, plantes Nonochlamidées. » Les Monocotylédones, avons-nous dit, manquent de feuilles opposées. Cependant on constate la présence : » Dans le Paris, d'un verticillé de quatre ou cinq feuilles au-dessous des enveloppes florales, auxquelles il forme une sorte de calycule rappe- lant celui des Anémones; » Chez le Convallaria verlicillala, d'un cercle de feuilles, sorte de spire raccourcie à rapproclier de riudorescence du Fnlillaria imperialis. ( io63 ) » Parfois le verticille, au lieu d'être seulement de deux feuilles, en comprend un plus grand nombre : trois dans le Laurier rose et le Westrin- gia verticillata, quatre chez les Westringia rosmarinifolia, Galium cruciatum et quelques Asperula où il peut s'élever, comme en d'autres Rubiacées- Étoilées, à six, huit, ou même plus, pour atteindre à quinze, vingt dans VHippuris. FLEUR. » Les appendices floraux, qui déjà ont été mis à contribution, sous divers points de vue [multiplicité, variété, localisation des organes (')], dans mes recherches sur la gradation organique, sont considérés ici sous le rapport tout spécial de leur symétrie. « A cet égard, deux dispositions : le verticille et la spire; le premier, attribut de l'appareil de la reproduction, la seconde, apanage de l'appareil inférieur, de la végétation, sont à comparer dans leur signification. » La recherche des deux états, verticille et spirale, est faite : " a. Pour le calice et la corolle, dans l'ordre de naissance et la préflo- raison ; » b. Pour l'androcée et le gynécée, dans l'ordre de naissance et celui des développements. )) L'évolution des quatre parties de l'appareil floral : calice, corolle, androcée et pistil, a lieu d'après deux modes de signification différente. » Dans l'un de ces modes, l'évolution se produit en suivant l'ordre spi- rale (sépales, étamines et carpelles en nombre indéfini), comme cela a lieu pour les appendices de l'appareil de végétation. « Dans le second mode, cachet de l'appareil de reproduction, l'évolu- tion a lieu par verticilles proprement dits, chacun des éléments du cercle, pétales, étamines et carpelles en nombre défini, se montrant, en général, à la fois sur tout son pourtour. » Voici, sommairement, ce qui se passe pour le calice et la corolle : » Calice. — IjCS très petits mamelons, premiers indices des sépales, apparaissent toujours dans l'ordre alterné ou spirale même quand, par suite des développements ultérieurs, ces sépales se réuniront en verticille ou cercle parfait pour constituer les calices dits valvaires. « Corolle. — C'est par la corolle, dont tous les mamelons pétalaires se montrent simultanément sur le disque floral, intérieurement aux sépales (') Comptes rendus, t. CXIII, CXVI et CXVIl. C. R., 1897, I" Semestre. (T. CXXIV, N° 20.) l38 ( io64 ) et après eux, que s'affirme le pur type verticillé dans l'appareil de la repro- duction par opposition au type spirale, se maintenant ici jusque dans le calice. PRÉFLORAISON DES ENVELOPPES FLORA.LES. » Calice. — I>es sépales naissant les uns après les autres dans l'ordre spirale, il est naturel que, pendant leur évolution, cet ordre se conserve, ce qui a lieu le plus souvent et aboutit aux préfloraisons quinconciales et imbricatives. )) Cependant la préfloraison valvaire, qui représente un verticillé par- fait, bien qu'acquis et non congénital, n'est pas rare chez les Dicotylédones. On les trouve notamment dans les familles suivantes : » Genlianées, Convolvulacées (Dickondra) et Ébénacées, Corolliflores; » Campanulacées, Combretacées, Granatées, Lythrariées, Mimosées, Myrtacées, Onagrariées, Philadelphées, Rhamnées, Tetragonia et Trapa, Caliciflores; » Anonacées, Frankéniacées, Limnanthées, Malvacées, Simaroubées, Sterculiacées et Tiliacées, Thalamiflores. » Aristolochiées, Balanophorées, Hydnorées, Loranthées, Olacinées, Pa- rielaria, Protéacées, Santalacées et Daphnacées, Monochlamidées. » On voit que le calice valvaire, verticillé parfait, résultat d'évolution, se répartit dans toutes les classes de Dicotylédones, un peu plus rare toute- fois dans les Corolliflores où prédomine, en compensation, la préfloraison tordue de la corolle. » Le calice valvaire, inconnu dans les Monocotylédones, y marque, comme les feuilles toujours alternées, un certain abaissement. » Corolle. — Bien que les pétales apparaissent tous à la fois; ils affectent le plus souvent, par fait d'évolution, des dispositions imbricatives. Toute- fois, le pur type verticillé se maintient dans bon nombre de familles, savoir : » La préfloraison tordue : dans les Apocynées, Asclépiadées, Bolivariées. Convolvulacées, Gentianées, Gesnéracées, Jasminées, Primulacées, Sola- nées et Staticées, Corolliflores; » Dans les Mélastomées, Onothérées et Rubiacées, Caliciflores; » Chez les Byttnériacées, Malvacées, Géraniacées, Linées et Oxalidées, Thalamiflores. » La préfloraison tordue n'a été vue dans aucune Monocotylédone, bien que le verticillé interne du périanthc soit une corolle. ( io65 ) » La disposition valvaire de la corolle, caractéristique, comme la préflo- raison tordue, du pur verticille, non dévié, de l'ordre de naissance, existe dans plus ou moins d'espèces des familles suivantes : )) Gentianées, Apocynées,~Cestrinées, Lagoniarées, Oléinées et Styra- cées, Corolliflores; » Campanulacées, Caprifoliacées, Ruhiacées, Solanées et Synantliérées, Gamopétales périgynes; M Araliacées, Cornées, Mimosées, Ombellifères et Rhamnées, Dialypé- ' taies périgynes; )) Ampélydées, Clématidé'es et Hydrangées, Dialypétales hypogynes. » Les corolles valvaires, réparties entre toutes les classes de Dicotylé- dones pétalées, sont donc assez nombreuses; on remarque qu'elles sont en particulier l'attribut de la plus considérable des familles, les Synantlié- rées (à corolle régulière), et du très important groupe des Ombellifères. )> La préfloraison valvaire de la corolle est inconnue, comme celle du calice chez les Monocotylédones, même pour le verticille interne du pé- rianthe, lequel naît, comme la corolle des Dicotylédones, en une seule fois. » On ne remarque pas d'ailleurs sans quelque surprise que, dans toutes les Monocotylédones et le plus grand nombre des Dicotylédones, les pré- floraisons imbricatives succèdent, par suite d'une sorte d'évolution spi- ralée, au verticille pur résultant de l'ordre simultané de naissance. » Au résumé, la préfloraison tordue élève les Corolliflores entre les Dicotylédones; l'absence de préfloraisons tordues et valvaires abaisse les Monocotylédones. » Androcée. — Deux états, de signification fort différente au point de vue de la gradation organique, se présentent, dans la naissance et dans l'évo- lution des étamines, comme ils se sont présentés pour le calice et la corolle, comme ils se présenteront pour le gynécée. » Quand les étamines sont en nombre défini, égal (Apocynées, Borra- ginées, etc.) ou double (Rhododendrées, Caryophyllées, etc.) de celui des pétales, elles naissent toutes à la fois sur chaque cercle, comme cela a lieu pour les pétales. Peu importe que chez les Diplostémones les deux cercles se succèdent dans l'ordre normal progressif (Limnanthées, Cassiées, Papi- lionacées), ou dans l'ordre régressif centrifuge, que j'ai dénommé obdiplo- stcmone, ou diplostémone renversé (Rhododendrées, Rutacées, Caryo- phyllées, Géraniacées, Oxalidées). » C'est encore simultanément et en cercle régulier qu'apparaissent les mamelons staminaux, au nombre de cinq, de l'androcée, ainsi originai- rement isostémone, des Scrofulacées, Gesnéracées, Acanthacées, etc., ( io66 ) plantes où, par suite d'inégalité de développement ou même d'avor- tements consécutifs à la naissance, l'androcée est réduit de cinq à quatre ou même à deux étamines, par l'avortement des deux petites élamines de l'androcée didyname. )) A citer, comme exceptions, l'androcée des Labiées et des Verbénacées, qui naît en deux fois, d'avant en arrière (sans que jamais apparaisse, con- trairement à l'assertion de Payer, l'étamine dont la place vide est devant la lèvre supérieure de la corolle); ceux de la Gratiole, où il apparaît en trois fois; du Justicia et du Veronica, réduits congénitalement à deux éta- mines ; de la Capucine, où les huit étamines naîtront, comme elles mûri- ront, successivement. » C'est par l'avortement du verticille oppositipétale, dernier-né, que l'androcée obdiplostémone des Géraniacées, Rutacées, Etrassulacées, Rhododendrées, Tamariscinées, est réduit à l'isostémonie dans les Eru- dium, Diosma, Crassulo, Azalea et Tamarix. )) Quand les étamines sont multiples (Renonculacées,Papavéracées, etc.), elles naissent dans l'ordre spirale, marquant une double dégradation, et par la multiplicité des organes homologues, et par le retour à la symétrie foliaire. » Comme pour les androcées diplostcmones, l'ordre de naissance peut être ou progressif (Renonculacées, Magnoliacées, Nymphéacées), ou ré- gressif (Tiliacées, Malvacées ('), Cistacées). » Chez les androcées polystémones, des avortements peuvent se pro- duire, comme chez les diplostémones, portant aussi sur les étamines dernières nées. Telle est l'origine des staminodes de YAquilegia et du Sparmannia, le premier à naissance centripète, le second à formation centrifuge. » Il peut cependant se faire que l'avortement porte sur les étamines premières-nées : c'est lorsqu'il y a, consécutivement à la naissance, inver- sion entre le développement secondaire et la formation première; inver- sion qui se manifeste : dans Y Anémone hepalica, où l'androcée est de formation centripète, puis à développement et maturation de l'anthère centrifuges; dans le Mesenibryantherniim, où la naissance est, au contraire, centrifuge, comme dans les Cactus, groupe voisin, mais à évolution secon- daire centripète. » Les Monocotylédones supérieures ou à double périanthe présentent. (') DiCHARTRE {An?i. des Se. nat., 3= série, l. IV) admel l'évolution progressive des élamines et la naissance de celles-ci avant les pétales. ( 1067 ) comme les Dicotylédones, les deux types : verticillé défini, spirale et indé- fini, d'androcée, avec cette différence, que la polystémonie y est beaucoup plus rare (Sagittaire, Pandanées). » Le type verticillé, presque toujours diplostémone, rarement isosté- mone par l'avortement, soit du verticillé externe ( Burma n niée s), soit du verticillé interne (Iridées), est l'état commun des Monocotylédones, où il a plus de fixité que chez les Dicotylédones. » Je n'ai vu le type obdiplostémone proprement dit, savoir avec éta- mines oppositisépales, formant le verticillé interne, chez aucune Monoco- tylédone. » Dans le Tradescanlia et VEriocaulon, toutefois, c'est le second verti- cillé, l'oppositipétale, qui naît le premier, représentant l'androcée iso- stémone des Burmanniées, et le seul verticillé fertile de VEriocaulon. n La rareté de l'androcée polystémone, la fixité relative du type diplo- stémone et son évolution généralement centripète ou normale, sont autant de points par lesquels les Monocotylédones se relèvent de leur infériorité générale. )) Gynécée. — Les carpelles se présentent, comme les étamines, ou en nombre défini et sur un seul, très rarement sur deux verticilles, ou en nombre indéfini, et alors disposés en tête (Ranunculus, Malope), ou en épi allongé (^Magnolia, Myosurus), parfois en grand cercle {Mediola). » En nombre défini, ils naissent, comme les étamines et les pétales, simultanément; nombreux, ils se montrent le plus souvent aussi en ordre spirale. » Aucune Corolliflore, aucune Gamopétale périgyne, même aucune Dialypétale périgyne n'a de carpelles multiples et en ordre spirale, signe d'infériorité qui se rencontre, avec les androcées polystémones, chez les Thalamiflores (Magnoliacées, Renonculacées) . M Dans quelques Malvacées {Mediola, Lavaiera), les carpelles, bien que nombreux, forment un seul verticillé sur lequel ils naissent simultané- ment, comme sur un verticillé isocarpellé. » Dans les Monocotylédones, les carpelles forment, plus souvent que chez les Dicotylédones, un verticillé isocarpellé, régulier et complet (Li- liacées, Narcissées, Colchicacées, Iridées, Joncées, Palmiers, etc.). M Quant aux carpelles multiples, ici aussi rares que la polystémonie, ils sont en tête (Sagittaire, Alisma ranunculoides, Pandanus), ou en cercle ÇAlisma Plantago). ■» La rareté de la polycarpie a ici, comme celle de la polystémonie, une signification de relèvement. ( io68 ) RESUME. « Parmi les aperçus qui se dégagent des faits nombreux cités dans la présente étude, on peut retenir les suivants : » L'existence, ou l'absence d'appendices, classe, comme l'existence ou l'absence d'un axe, les végétaux en deux grandes séries, nettement subor- données l'une à l'autre. » Le fait que, dans les Dicotylédones seules, à l'exclusion des Mono- cotylédones, sont de nombreuses familles à feuilles opposées, familles com- prises surtout dans les Gamopétales, ajoute à leurs caractères de supério- rité. » C'est aussi chez les Dicotylédones seules que la corolle présente les préfloraisons tordue et valvaire, répondant au verticille parfait, congénital, où tous les pétales naissent simultanément. M La préfloraison valvaire du calice, résidlatde l'évolution spéciale d'un verticille, né cependant en plusieurs fois, et, par suite, en sépales d'abord inégaux, est encore un attribut des Dicotélydones. » Les Dicotylédones forment par le nombre, ou limité, ou indéfini, des étamines et des carpelles à symétrie, verticillée dans le premier cas, spi- ralée dans le second cas, comme deux grands étages, dont l'un, supérieur, a son axe dans les Corolliflores, l'étage inférieur ayant son centre chez les Thalamiflores. )> Les Monocotylédones, inférieures par leurs feuilles en spirale (et à faisceaux du pétiole multiples) par leurs nombreux groupes sans pé- rianlhc, etc., se relèvent par le nombre, communément défini, des étamines et des carpelles. » Dans aucune Monocotylédone n'a été observé d'androcée franche- ment obdiplostémone ou centrifuge, avec verticille oppositisépale le plus interne. » PATHOLOGIE. — Quatrième Noie sur les applications de la radioscopie au diagnostic des maladies du thorax; par M. Cu. Bouchard. « Dans trois Notes précédentes ('), j'ai prouvé par des exemples que la radioscopie peut rendre à la Médecine interne des services aussi précieux et plus multipliés qu'à la Chirurgie. Elle permet de découvrir les épanche- (') Comptes rendue, l. CXXIII; 7, 14 cl 28 décembre 1896. ( 'o69 ) ments pleuraux, de délimiter le liquide, de suivre son retrait graduel; on peut reconnaître même la pleurésie sèche et les épaississements de la plèvre consécutifs aux inflammations de cette membrane; on constate les rétractions qui surviennent à la suite de la pleurésie. J'ai pu, grâce à ce moyen d'exploration, diagnostiquer, même dans les périodes initiales, la tuberculose pulmonaire, suivre sa marche, reconnaître l'existence des ca- vernes. J'ai diagnostiqué l'adénopalhie trachéobronchique, l'ectopie car- diaque, l'hypertrophie du cœur avec battement des oreillettes à droite du sternum, les dilatations et l'anévrisme de l'aorte. Aux notions précédentes, j'ajoute deux ordres de faits nouveaux. » Chez un homme de quarante-cinq ans, atteint depuis deux mois de dysphagie progressive avec accès de spasme, qui en était arrivé à ne plus pouvoir ingérer que les liquides et chez lequel on avait porté le diagnostic de rétrécissement de l'œsophage sans que rien autoris.ât à se prononcer avec certitude sur la nature de ce rétrécissement, j'ai pu constater et faire voir aux élèves une tumeur bilobée siégeant à gauche de la quatrième vertèbre dorsale. Je pouvais, dès lors, affirmer qu'il s'agissait d'un cancer de l'œsophage. Neuf jours plus tard, le malade ayant succombé à un pyo- pneumothorax gangreneux, l'autopsie permettait de vérifier dans tous ses détails notre diagnostic. » Les faits suivants ont trait au diagnostic de l'insuffisance aortique. >) Un homme, âgé de trente-quatre ans, qui a souffert de fièvres inter- mittentes, de fièvre typhoïde et de plusieurs accès de rhumatisme aigu, est actuellement atteint d'aortite avec accès angineux. On constate chez lui un double souffle systolique et diastolique à la base. La crosse aortique et la sous-clavière sont soulevées. » J^a radioscopie faite en avant montre à droite du sternum, au niveau de la deuxième côte, une ombre formant flux et reflux isochrones aux battements du pouls. L'examen fait par le dos permet de constater les bat- tements d'une autre ombre qui se détache chaque fois de la colonne ver- tébrale et s'avance vers la gauche au-dessus de l'ombre portée par le cœur, jusqu'à l'ombre de la clavicule. On arrive à constater les mêmes batte- ments aortiques à gauche de la colonne par l'examen fait en avant. » Une jeune fille de dix-huit ans qui, à la suite de deux attaques de rhumatisme aigu, a vu survenir aux pieds et aux mains les déformations du rhumatisme chronique est atteinte aussi d'insuffisance avec rétrécissement aortique. » La radioscopie fait constater également chez elle, en avaut, une ( 1070 ) ombre piilsatile dans le premier espace intercostal et dans le deuxième à droite du sternum. On voit d'autres battements à gauche. A l'examen par le dos, on retrouve très nettement ces mêmes battements à gauche de la colonne, au niveau des troisième et quatrième vertèbres dorsales. » Chez un homme de 68 ans qui se plaignait d'accidents dyspnéiques et qu'on eut l'occasion d'examiner à l'aide de l'écran phosphorescent avant d'avoir eu encore le loisir de le soumettre à une exploration régulière, on porta le diagnostic d'insuffisance aortique d'après la constatation de batte- ments d'une ombre en avant, à droite du sternum, et d'autres battements en arrière à gauche de la colonne vertébrale. L'examen clinique ordinaire vérifia le diagnostic et permit en particulier de constater le souffle diasto- lique à la base avec extension vers l'appendice xyphoïde. )) Dans l'insuffisance aortique, la chute brusque de la tension vasculaire due à l'impossibilité d'occlusion des valvules aortiques et le reflux du sang qui en est la conséquence mettent l'aorte dans un état de vacuité relative auquel succède brusquement une réplétion quand survient la systole sui- vante du ventricule. C'est ce qui donne le pouls bondissant dans l'insuffi- sance aortique; c'est ce qui permet de constater à l'œil les battements des artères sous la peau; c'est aussi ce qui fait que, grâce aux rayons de Rcint- gen, on voit battre dans le thorax, chez les malades atteints d'insuffisance aortique, l'aorte ascendante à droite du sternum, l'aorte descendante à gauche de la colonne vertébrale. Quand l'aorte est normale, on ne la voit pas. Quand l'aorte est simplement dilatée, on la voit, mais on ne distingue pas ses battements. L'existence, dans les sièges indiqués, d'une ombre qui bat en avant en s'écartant et se rapprochant des deux bords du ster- num, qui bat en arrière en s'écartant et se rapprochant du bord gauche de la colonne vertébrale, est caractéristique de l'insuffisance aortique. '> CHIRURGIE. — Démonstration par les rayons de Rontgen de la régénération osseuse chez l'Homme à la suite des opérations chirurgicales. Note de M. Ollier. « J'ai, dans ces vingt dernières années, pu recueillir assez de pièces anato- miques sur d'anciens réséqués, morts accidentellement, pour que la régé- nération osseuse, à la suite des opérations chirurgicales, ne puisse plus être contestée. Mais la démonstration de ce qu'on peut obtenir chez FHomme par les résections sous-périostécs est encore incomplète, à cause de la rareté ( I07I ; des auLopsies portant sur des cas suffisamment probants. Aussi ai-je mis à profit les rayons de Rontgen pour me rendre compte de la forme et des dimensions réelles des masses osseuses de nouvelle formation. Grâce à l'application de cette méthode, on n'a plus à attendre la mort de ses opérés pour prouver, d'une manière irréfutable, la réalité de la régéné- ration osseuse et en déterminer le degré. C'est ce qui me permet de pré- senter aujourd'hui à l'Académie les résultats de deux opérations excep- tionnelles dans lesquelles j'ai enlevé la presque totalité de la diaphyse du tibia avec l'épiphyse inférieure de cet os (c'est-à-dire toute la portion arti- culaire) et l'astragale correspondant. » L'ablation simultanée de ces deux os superposés donne un intérêt spé- cial à ces observations, car lorsque l'ostéo-myélite suppurée du tibia s'est pro- pagée aux os du tarse en amenant la suppuration des articulations péri- aslragaliennes, l'amputation de la jambe apparaît généralement aux yeux des chirurgiens comme une indication pressante à remplir. Or, dans les deux cas en question, l'amputation a pu être évitée par l'extraction de toutes les portions osseuses malades, et les opérés ontconservé un membre solide et régulier déforme, quia recouvré toute son aptitude fonctionnelle au point de vue de la marche et de la station. La palpation des membres opérés et la vue deleur forme etdeleurfonctionnementsuffisentsansdoute à prouver la valeur de l'opération au point de vue orthopédique et fonc- tionnel, mais la radiographie seule nous donne la forme exacte de l'os reconstitué et la notion précise de ses rapports avec les os voisins. Elle nous donne en outre sur sa structure, sa compacité, des données qui, quoique encore incomplètes, me paraissent du plus haut intérêt. Pour faciliter l'interprétation des résultats obtenus et réduire à leur minimum les causes d'erreur, je soumets à l'Académie les radiographies du membre opéré et du membre sain et des pièces osseuses enlevées. Je dois ces radio- graphies à M. le D'' Mondan, mon chef de laboratoire. » Voici le résumé de ces deux observations ('). La première opération a été pratiquée en octobre 1889, chez une fille âgée alors de quinze ans et demi, atteinte depuis six mois d'ostéo-myélite suppurée du tibia, avec invasion des articulations astragaliennes et suppuration tarsienne persis- tante. J'enlevai un fragment de tibia, long de aS"^"", et comprenant toute son épiphyse avec sa malléole. L'os était nécrosé en haut et en avant et (' ) Les détails chirurgicaux de ces deux observations, intéressantes au point de vue pratique, ont été publiés en août dernier dans la Revue de Chirurgie. C. R., 1897, I" Semestre. (T. CXXIV, N- 20.) l39 ( 1072 ) séparé de son périoste à ce niveau. Partout ailleurs il était encore adhérent, quoique recouvert de couches osseuses sous-périostiques nouvelles que je fus forcé d'enlever sur une partie do la longueur de l'os, à cause de leur infiltration par le pus. Je ne conservai à ce niveau qu'un périoste épaissi ou renforcé par des couches osléoïdes encore souples. L'astragale, infiltré de pus et déjà soudé par des adhérences osseuses au calcanéum et au scaphoïde, fut enlevé complètement à l'aide du ciseau. Le péroné, quoique atteint d'ostéite, fut seulement abrasé,jnais, comme il était plus long que le tibia et faisait tourner le pied en dedans, j'en excisai la malléole externe. » Cette vaste perle de substance osseuse a été réparée comme le repré- sente la radiographie prise le i*'" mai dernier, c'est-à-dire huit ans et demi après l'opération. Le nouveau tibia est manifestement plus épais que le tibia normal dans une grande partie de son étendue. Débordé dans son tiers inférieur par le péroné hyperostosé, son bord externe n'est pas net à ce niveau. Il est presque aussi long que le tibia normal, 38'=™ contre 40"™ pour l'os sain. Sa surface extérieure est un peu bosselée, inégale; sa teinte foncée indique un tissu compact. Sa malléole est très nettement dessinée ; la reproduction de cette apophyse avait ici un intérêt particulier pour la constitution de la nouvelle mortaise tibio-larsienne. L'astragale, comme on devait s'y attendre, d'après mes expériences sur cet os, n'est représenté que par une production osseuse insignifiante comme masse, peu appré- ciable, du reste, dans la radiographie. C'est le calcanéum qui est remonté dans la mortaise. )) Au point de vue orthopédique el fonctionnel, le résultat est aussi heureux que possible. Le pied est dans une bonne direction, mobile sur la jambe. L'opérée ne porte plus d'appareil tuteur. Elle marche et danse sans fatigue, et peut faire des marches de 10 à 12''". " La seconde observation a beaucoup d'analogie avec la première. La nécrose du tibia était plus complète, le cylindre diaphysaire, long de i83°"", était presque entièrement séparé; la portion spongieuse juxta-épiphv- saire et l'épipliyse étaient infiltrées de pus. Je les ai enlevées, sauf la mal- léole que j'ai évidée seulement, sa couche périphérique m'ayant paru suffisamment saine pour continuer de vivre. Le tarse était plus gravement atteint; j'ai dû abraser le scaphoïde et évider le calcanéum à la profondeur de i"° en moyenne. La perte de substance du tibia représentait aa'^™. Le périoste était épaissi, mais souple. La malade, âgée aujourd'hui de 16 ans, avait II ans au moment où je l'ai opérée. » Le tibia de nouvelle formation est ici manifestement plus gros que le ( I073 ) tibia sain dans toute sa longueur. Il est plus court de 3'^'". Il est moins droit et présente deux sinuosités qui répondent à deux points hyperos- tosés. Au niveau de l'épaississement supérieur, qui correspond à peu près à la jonction de l'os ancien et de l'os nouveau, la radiographie nous montre un vide, une perforation longitudinale dans la substance de l'os. Il y a eu là simplement production d'un tissu fibreux qui ne s'est pas infiltré de sels calcaires, probablement par suite de la destruction des éléments ostéogènes par la suppuration elle-même au moment de la période aiguë de l'ostéo- myélite. » Le péroné ne présente pas, dans ce cas, l'hyperostose que j'ai signalée dans la première observation. Je n'avais trouvé, au moment de l'opération, qu'un foyer de suppuration au niveau de la portion juxla-épiphysaire, contre le cartilage de conjugaison. Je l'ai évidé et l'ostéite n'a pas conti- nué. Pensant que le cartilage de conjugaison aurait été altéré dans son acti- vité par le voisinage de l'abcès qui siégeait à sa face supérieure, je ne résé- quai pas la malléole comme dans le premier cas. » Le résultat orthopédique et fonctionnel a été aussi satisfaisant et plus rapidement obtenu que dans la première observation. )) L'opérée marche sans claudication, se tient debout ou se promène pendant plusieurs heures de suite et danse sans fatigue. Elle ne porte pour tout appareil qu'une chaussure avec un liège intérieur épais de deux cen- timètres. Comme elle n'a pas encore achevé sa croissance, elle devra encore être surveillée pendant quelque temps au point de vue de l'allon- gement du péroné. M Ces deux opérations, exceptionnelles en ce que les portions enlevées représentent la plus grande partie du squelette de la jambe et l'astragale qui le supporte, m'ont paru des plus propres à montrer la puissance de régénération des os que possèdent les gaines périostiques, et la recon- stitution des articulations intermédiaires quand les os adjacents ont été si- multanément enlevés. Nous pouvons nous rendre compte des dimensions et des rapports des masses reproduites. Grâce aux rayons de Roatgen, nous voyons clair dans la profondeur des tissus dont nous ne pouvions jusqu'ici apprécier la nature que par leur résistance et dont il était impos- sible de débrouiller la complexité. J'ajouterai seulement qu'il faut que le tissu osseux de nouvelle formation ait acquis son organisation définitive et toute sa compacité pour pouvoir être nettement délimité. Les cals récents et toutes les formations osseuses nouvelles se laissent facilement traverser par les rayons X et, malgré la solidité qu'ils ont acquise, sont vaguement ( I074 ) indiqués dans la radiographie. Dans nos deux observations, les ossifica- tions nouvelles, datant de huit ans et de cinq ans, se sont trouvées dans les meilleures conditions possibles pour faire voir l'utilité de ce nouveau moyen de démonstration. )j Dan^ une prochaine Communication, j'aurai l'honneur de soumettre à l'Académie d'autres radiographies qui montreront ce qu'on peut obtenir par d'autres opérations, sur les résultats ostéogéniques desquelles on manque encore de documents positifs. » IVOMINATIOIVS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant dans la Section de Géométrie, pour remplir la place laissée vacante par le décès de M. Sylvesler. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 37, M. Klein obtient 34 suffrages, M. Cremona 2 Il y a un bulletin blanc. M. Klein, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est élu Corres- pondant de l'Académie. aiÉMOIRES LUS. PHYSIQUE DU GLOBE. — Seiches des lacs et ouragan-cyclone. Note de M. F. -A. Forel. tt Les seiches des lacs sont des vagues d'oscillation fixe, vagues de ba- lancement uninodales, binodales ou plurinodales. A l'origine de chaque série de seiches, nous trouvons toujours une perturbation atmosphérique, variation rajiide de la pression, vent descendant, ouragan, trombe, cyclone, à laquelle nous jjouvons rattacher l'impulsion initiale qui a provoque le mouvement pendulaire. (Voir F. -A. Fokel, Le Léman, t. II, p. 39 et suiv. Lausanne, i8g5.) » Les plus grandes seiches connues sont celles du 3 octobre 1841 [Seiches de Veinié (Comptes rendus, l. 111, p. 829 : Paris, i84i)j; observée ( Ï075 ) dans le port de Genève, la dénivellation entre le maximum et le minimum de hauteur de l'eau a dépassé i™,87. La plus forte variation barométrique à moi connue, inscrite par un appareil enregistreur, est celle del'ouragan- cyclone du lo septembre 1896, observée par le bârographe Richard, à la tour Saint- Jacques de Paris : 6""" de mercure en quelques minutes. » Y a-t-il moyen de relier ces deux valeurs l'une à l'autre? Une variation barométrique de 6°"" peut-elle causer une oscillation de seiche de i™,9 à Genève? » I. Une baisse barométrique de 6°"" de mercure,, agissant sur l'extré- mité d'un lac, y causerait une crue locale de l'eau de 82""" (6 x i3,6). L'action perturbatrice terminée, l'eau retomberait à son niveau, puis, grâce à l'impulsion acquise, descendrait d'autant au-dessous de ce niveau. La dénivellation totale entre le maximum et le minimum serait donc de 163°"" (81,6 X 2). » IL L'expérience nous a appris que, sur le Léman, il y a très fréquem- ment production simultanée de seiches uninodales et de seiches binodales. Suivant les conditions de l'interférence, les deux mouvements s'addition- nent ou s'annulent. Au moment favorable, il peut y avoir doublement de l'amplitude de la seiche simple; dans le casque nous discutons, production de seiches de 326"™ de hauteur (i63 x 2). » IIL Faisons intervenir les circonstances locales. Genève est à l'extré- mité occidentale du Léman, au fond d'un golfe long, étroit et peu profond; de ce fait, l'anl^ilitude des mouvements d'oscillation y est exagérée. De même qu'au fond de la baie de Fundy, la marée de l'Océan prend des di- mensions extraordinaires, de même l'amplitude des mêmes seiches est, à Genève, quatre fois plus haute qu'à l'extrémité opposée du lac, à Chilien. C'est prouvé par l'observation simultanée d'appareils enregistreurs aux deux bouts du lac. Donc les seiches, qui auraient eu à Chillon 33'='" de hau- teur, auraient atteint à Genève i™,3o (326 x 4)- » IV. Mais l'observatoire de Genève (M. Ph. Plantamour, à Sécheron), qui nous a permis de constater ce rapport de grandeur de 4 à i entre les seiches de Genève et celles de Chillon, est situé à plus de i*^"" en amont du point où Veinié observait ses seiches, en i84i. Entre deux, le lac est ré- tréci par divers obstacles, et, en particulier, par un banc de sable qui mo- difie notablement l'impulsion des seiches. D'après les observations de M. Ed. Sarasin, les seiches du port de Genève (pont de la Machine) ont une amplitude une fois et demie plus grande que celles de Sécheron. En ( '076 ) multipliant la valeur trouvée à Sécheron, i"',3o, par i,5, nous obtenons » Les mêmes seiches qui, causées par une variation barométrique de G™*" de mercure, auraient eu, au moment le plus favorable de l'iiiterté- rence des uninodales et des binodales, à ChiUon 33*^"\ à Sécheron i'",3o, auraient atteint i",95 au limnimètre de la machine hydraulique où Veinié faisait ses observations, le 3 octobre iS^i. » Donc, les variations barométriques connues suffisent à expliquer l'am- plitude extraordinaire des plus grandes seiches observées avec précision. » MEMOIRES PRESENTES. M. SiTANATH CiiAKRABARTHY soumct au jugcuient de l'Académie un Mé- moire ayant pour titre : « Converse theory of binomial theorem ». (Commissaires : MM. Darboux, Picard.) M. Lewis Germain adresse un Mémoire sur les propriétés médicinales de VOEnothera biennis. (Renvoi à la Section de Botanique.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i" Les QEuvres mathématiques à'Évariste Galois, publiées sous les aus- pices de la Société mathématique de France. (Présentées par M. Picard.) 2° La liste des souscriptions recueillies en Portugal pour le monument de Lavoisier. (Adressée par M. A. -J. Ferreira da Silva, au nom de la Com- mission portugaise.) M. SoDiLLART, nommé Correspondant pour la Section d'Astronomie, adresse ses remerciments à l'Académie. ( 1077 ) GÉOMÉTRIE . — Sur les courbes dont les tangentes appartiennent à un complexe. Note de M. A. Demokliiv, présentée par M. Darboux. « Soient D une droite appartenant à un complexe quelconque, et O un point pris arbitrairement sur cette droite. Considérons les courbes C dont les tangentes font partie du complexe et qui touchent en O la droite D. » Il existe, en général, la même relation linéaire entre la courbure et la torsion de chacune de ces lignes, au point O. )) Pour le démontrer, soit/(a, (3, y, p, q,r) = o l'équation du complexe par rapport à trois axes rectangulaires Ox, Oy, Os, l'axe Oz coïncidant avec la droite D. Exprimons les coordonnées d'un point quelconque de l'une des courbes C en fonction de l'arc s de cette courbe; les coordonnées de la tangente en ce point seront c. = x', p=/, r = 2', p = yz'—^y'^ q = zx' — xz , r = xy' — yx' , et l'on aura f{x', y, z, yz' — zy , zx — xy' , xy' — yx') = o. )) Prenons les dérivées première et seconde de cette équation, il viendra » A l'origine des coordonnées, ic^ = o,v|, = o,s^ = I, s'^ = o, (^j = et les équations ci-dessus se réduisent à (=)(af)<-ai)/>(i).<-(i'/-i)/:-(i). » Envisageons maintenant les divers cas qui peuvent se présenter. .. \° La droite D n'est pas singulière. — L'équation (i) montre que toutes les courbes C ont, au point O, même plan osculateur, ce qui est bien x„ — o. ( 1078 ) connu. Prenons ce plan pour plan des ccz ; il en résultera d'abord y'n = o. (§()o = ^' P"'' {i fX = (^)o ^»- L'équation (2) devient, par suite, d^'Jo ' \d?JoK ' \dq » Or, la courbure - et la torsion - de la courbe C, au point O, sont res- pectivement égales à œl et^^- On a donc finalement. A, B, C étant des constantes, 1 H- C = o. P -t 1) Celte relation peut s'écrire (A) PJL + I^=i, p X si l'on désigne par p^ le rayon de courbure de la courbe du complexe située dans le plan .rOs et par t„ l'expression k -+- '7-, dans laquelle k est le paramètre de l'un quelconque des complexes linéaires tangentes relatifs à la droite D et r la distance du point O à l'axe central de ce complexe. » La formule (A) conduit au théorème suivant : » Un point M efant pris arbitrairement sur une courbe te'traédrale symé- trique, considérons la cubique gauche tangente (-r-) seraient nuls. » La formule (A) doit être substituée à un théorème que nous avons énoncé dans une Note insérée aus. Comptes rendus (séance du i"aoùt 1892) et en vertu duquel deux courbes appartenant par leurs tangentes à un complexe, et tangentes en un point, auraient, en ce point, même torsion. Cet énoncé se trouve également dans l'Ouvrage récent de M. Sophus Lie, Geo/ne trie der Berûhrungstransfurmalionen, p. 3o8. » GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur quelques applications de la théorie des systèmes cycliques. Note de M. C. Gcicuard, présentée par M. Dar- boux. « Je rappelle d'abord quelques définitions : Deux réseaux de courbes conjuguées, tracées sur des surfaces S et S', sont dits parallèles si les tan- gentes aux courbes correspondantes, aux points correspondants, sont pa- rallèles. On peut supposer que la surface S' se réduise à un point fixe O; on fera correspondre, à chaque point M de la surface S, deux droites me- nées par O parallèlement aux tangentes conjuguées qui passent par M. Le système ainsi défini est ce que j'appelle le réseau-point, correspondant au réseau conjugué de S. » Deux congruences sont dites parallèles, si les développables se corres- pondent, et si les droites correspondantes sont parallèles. » Un réseau de courbes et une congruence sont harmoniques, si les dé- veloppables de la congruence correspondent aux courbes du réseau et si fes foyers de la congruence sont placés sur les tangentes aux courbes du réseau. » On démontre facilement la propriété suivante : » Si deux réseaux sont parallèles, toute congruence harmonique à l'un est parallèle à une congruence harmonique à l'autre. » Ce théorème subsiste si l'un des réseaux est un réseau-point. » Inversement : » Si deux congruences sont parallèles, tout réseau harmonique à l'une est parallèle à un réseau harmonique à l'autre. » Un réseau est dit cyclique, s'il reste conjugué sur une déformée de la surface sur laquelle il est tracé. c. K., 1897, I" Semestre. (T. CXXIV, N» 20.) ï4t» ( io8o ) » Une congruence est cyclique, si elle est formée par les axes de cercles normaux à une infinité de surfaces. » Il résulte de tous les travaux qui ont été faits jusqu'ici les propriétés suivantes : » La propriété caractéristique d'un réseau cyclique est d'être harmonique à une congruence de normales. » La propriété caractéristique d'une congruence cyclique est d'être harmo- nique à un réseau de lignes de courbure. » Cela posé, soient (C) un système cyclique, (O) le système cyclique point correspondant, AB une congruence de normales harmonique à (C); (O) sera harmonique à une congruence RS parallèle àAB; RS sera donc une congruence de normales. D'où le théorème suivant : » Les réseaux cycliques points s' obtiennent en joignant un point fixe aux centres de courbure d'une surface. » Je vais indiquer deux applications de ce théorème : » 1° Trouver les surfaces dont les centres de courbure sont vus d'un point fixe sous un angle droit ( ' ). » Soient O le point fixe, R et S les centres de courbure d'une surface cherchée, Oj et O:; les droites OR et OS, Ox la normale au plan jO^. Le réseau point jO^ est à la fois cyclique et orthogonal : donc (théorème de Bonnet) Ox est la représentation sphérique d'une surface à courbure totale constante. » La congruence RS, étant harmonique au réseau orthogonal yO:;, est une congruence cyclique; elle est d'ailleurs, par hypothèse, congruence de normales. Donc, d'après le théorème de Bonnet : )i Les surfaces cherchées ont même représentation sphérique que les surjaces à courbure totale constante. » Inversement, si O^r est la représentation sphérique d'une surface \\ courbure totale constante, il existera dans le plan jO:; un cercle (il y en a même une infinité, mais ils se déduisent de l'un d'eux) normal à une série de surfaces. Toutes ces surfaces satisfont à la question posée. On les obtient par la résolution d'une ! équation de Riccati. Si donc l'une d'elles est connue, les autres s'en déduisent par quadratures. j) Remarquons maintenant que la congruence polaire réciproque de RS par rapport à une sphère de centre O jouit des mêmes propriétés que cette congruence. On voit alors comment, d'une surface satisfaisante, on peut, (') Dabbolx, Leçons sur la Théorie des surfaces, \\^ Partie, n° 1073. ( io8i ) par des quadratures, en déterminer d'autres. La transformation qui se présente ici est identique, au point de vue analytique, à la transformation Bianchi-Ribeaucour pour les surfaces à courbure totale constante. » 2° Trouver les surfaces telles que les plans menés par une droite fixe et les centres de courbure soient rectangulaires. » Soient O^ la droite fixe, O un point fixe de cette droite, R, S les centres de courbure d'une surlace satisfaisante; ORS est un réseau cyclique point qui se projette sur un plan perpendiculaire à O^ suivant un réseau orthogonal. » J'ai déterminé ces réseaux cycliques particuliers dans mon Mémoire Sur la déformation des surfaces (^Journal de Mathématiques, 1896, voir p. i65, et la Théorie des surfaces 1, p. 189 et i49)- » Comme dans l'application précédente, si l'on connaît une surface satisfaisante, on pourra, par quadratures, en déterminer une infinité d'autres ayant leurs centres de courbure dans le plan ORS. On pourra ensuite en déduire d'autres en déplaçant le point fixe O sur O:;. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur un procédé d'intégration graphique des équations différentielles. Note de M. Michel Petrovitch, présentée par M. Appell. « Concevons un appareil, construit de la manière suivante. Deux cylindres verticaux E et D, de même diamètre, tournent, par l'action d'un mécanisme d'horlogerie, avec une vitesse uniforme autour de leurs axes. A l'extrémité y d'une tige ef, pouvant glisser verticalement, est fixé un corps solide prismatique M. Supposons que l'on fasse immerger ce corps M plus ou moins profondément dans le mercure, contenu dans un vase B, ( io82 ) ayant deux faces parallèles au plan de figure, deux autres faces cylin- driques, perpendiculaires à ce plan, et la face inférieure plane et horizon- tale. Imaginons qu'en même temps le mercure s'écoule à travers un orifice O, pratiqué sur la face inférieure du vase B, dont on peut régler la largeur à volonté. )) Le niveau du mercure montera ou s'abaissera suivant que le corps M y est immergé plus ou moins profondément. La forme du corps M, celle du vase B et la largeur de l'orifice O une fois fixées, la loi de variation de la hauteur y du niveau (comptée à partir d'un plan horizontal fixe, par exemple à partir de la face inférieure du vase B) avec le temps t dépendra de la façon dont on fait immerger le corps M, c'est-à-dire de la loi de variation de la distance x entre l'extrémité e de la tige e/et la face infé- rieure du vase B avec le temps. » Or on peut assujettir a- à être une fonction /('), donnée à l'avance, du temps t, de la manière suivante. Supposons que sur le cylindre E soit enroulé un papier, sur lequel est tracée la courbe r\ =y"(^), l'abscisse ï, étant comptée le long de la périphérie de la base du cylindre, et l'ordonnée r le long des génératrices, à partir du plan fixe de la base du vase B. En prenant pour l'unité de longueur celle de l'arc, parcouru par un point quelconque du cylindre dans l'unité de temps, on aura r, = f(t). » Assujettissons l'extrémité e de la tige ef à se trouver à chaque instant sur la courbe r, ^f(t), par exemple en la guidant par la main, à mesure que le cylindre tourne; on aura alors à chaque instant X --KO- ») Désignons par a l'aire de la section horizontale du corps M; par z la distance entre la base du cylindre E et le plan du niveau du mercure; par '^(y) l'aire de la section horizontale du vase B à la hauteur y au-dessus de sa face inférieure. Si, dans l'intervalle de temps dt, on fait immerger le corps M de sorte que x se change en x — dx, el y en y -{- dy, la quan- tité du liquide qui s'est élevé au-dessus du niveau y sera my)-a\dy. )) Cette quantité est égale à la différence de la quantité du liquide dé- placé par le corps M, quand celui-ci sera immergé de dz, et celle qui s'est ( io83 ) écoulée par l'orifice q pendant le temps dt. On en tire l'équation [$( j) — a] dy ^= adz — 'k\jy dt où (jx étant le coefficient de contraction du mercure, £2 l'aire de l'orifice O et g la constante de gravitation). Et, comme l'on a à chaque instant z = x-y=J{t) -y, l'équation différentielle du problème sera (,) $(^)^+Xs/j-a/(0-o. L'intégrale y = o{l) qui, pour ^ = o, prend la valeur y = h, égale à la valeur initiale de la hauteur du niveau, représente la loi de variation de cette hauteur avec le temps. L'extrémité r de la tige rs, qui, munie à son extrémité inférieure s d'un flotteur, glisserait verticalement à travers un tube /' à mesure que le niveau monte ou descend, tracera cette intégrale sur le papier enroulé sur le cylindre D. » On a ainsi l'intégration graphique de toutes les équations de la forme (i) et de celles qui s'en déduisent par les changements de la forme t = W{l), 7 = 9(m); il n'y a, pour cela, qu'à choisir convenablement les fonctions (j) el/(t), c'est-à-dire la forme du vase B et celle de la courbe tracée sur le cylindre E. » En donnant, par exemple, au vase B une forme telle qu'on ait et en traçant sur le cylindre E la courbe correspondant à /{t) = aJ'/Xt)dt, la courbe (/, /), tracée par l'extrémité r de la tige rs sur le cylindre D, sera telle, qu'à chaque instant la valeur \ly{t) est égale à la valeur correspon- dante de l'intégrale a(/) de l'équation de Riccati du ,. . ., ( io84 ) qui pour ^ = o prend la valeur y/Â, h désignant la hauteur initiale du niveau. » Des principes analogues s'appliquent à bien d'autres tvpes d'équations. On conçoit facilement la possibilité de construire plusieurs espèces de nouveaux intégrapbes de consLruclions simples, fondées sur le principe précédent. Enfin, on aura de nouveaux types d'équations intégrables gra- phiquement, en donnant au corps M des formes différentes ou en faisant varier l'aire de l'ouverture O avec le temps, suivant des lois données. » PHYSIQUE — Sur les rayons cathodiques cl quelques phénomènes dans les tubes à vide. Note de M. C. 3Ialtkzos, présentée par M. A. Cornu. « Nous avons fait des observations (' ) dans les tubes à vide, dont nous demandons à l'Académie la permission de lui communiquer les plus inté- ressantes. » Le tube utilisé avait la forme d'une poire, les électrodes se Icrminant à deux disques en ahiminium, dont l'un était placé à l'extrémité étroite du tulie, tandis que l'autre était dans la partie renflée, les surfaces des deux disques étant perpendiculaires entre elles. A l'anticalhode se forment un anneau lumineux et une tache centrale. » Si le disque, dans la partie étroite, sert comme cathode, voici les phénomènes que nous avons observés : » 1. Si nous touchons, avec le doigt, le tube près du disque catho- dique, on observe attraction des rayons cathodiques; alors le verre sous le doigt est rendu plus phosphorescent , et tout le faisceau cathodique se dévie vers la main. On voit en même temps que, sur l'anneau anticathodique , la phos- phorescence devient plus forte vers le doigt, et la tache centrale subit une transformation comme si elle était soumise à une pression, de circulaire étant devenue elliptique, dont le petit axe se dirige vers le doigt. La concentration de la phosphorescence suit la main, se déplaçant avec elle dans le même sens. En même temps, se déplace le foyer des rayons X; car, sur l'écran phosphorescent de Rôntgen, on voit une partie plus brillante se déplaçant avec la main. » Il n'y a attraction des rayons cathodiques que dans le cas où la main, ou im corps conducteur communiquant au sol, touche le tube autour de la (') Les expériences ont été exécutées au laboratoire de Physique de l'Université d'Athènes, avec l'assistance de mon aide, à l'Ecole militaire, M. le D' C. Bolsis. ( io85 ) cathode, si la distance du point de contact et l'intensité du courant sont convenables. » Le phénomène a aussi lieu si l'on y touche avec une des armatures d'une bouteille de Leyde, dont l'autre armature communique au sol. La bouteille se remplit d'électricité que nous avons trouvée être positûe. Cela indique que tout conducteur, touchant la paroi externe du tube, s'électrise par influence, et que l'électricité qui influe est négative. Le corps électrisé négativement se trouve dans le tube, et, comme on sait, d'une expérience de M. J. Perrin, que les rayons cathodiques portent de l'électricité néga- tive, on peut en conclure l'existence de matière, le long des rayons catho- diques, qui influe. » 2. Si le phénomène précédent est dû, sans contredit, à l'influence électrostatique, on ne peut pas attribuer à la même cause le phénomène du même ordre que voici : » Si le fil conducteur qui va de la cathode à la bobine est posé près du tube, ou en contact avec lui, le faisceau s'attire aussi vers le fil ; et si une série d'étincelles éclate entre le fil et le tube, le faisceau cathodique s'at- tire et revient à sa position primitive alternativement. Il faut ici noter que l'électricité du fil est aussi négative; par conséquent, si le phénomène était dû à l'influence électrostatique, on aurait répulsion. » Le phénomène est dû à l'action électromagnétique entre le courant qui part de la cathode suivant le fil et le courant de la matière cathodique ; en effet, les deux courants sont de même sens, si on les considère comme pa- rallèles, ou s'éloignant en même temps du point de leur rencontre. » Le premier phénomène montre que, dans le phénomène cathodique, il y a de la matière électrisée influant; le second montre aussi que cette matière chemine le long des rayons cathodiques, partant de la cathode. » 3. Le premier phénomène se complète ainsi. Il y a devant l'anode une lumière bleuâtre qui, examinée au spectroscope, donne le spectre li- néaire de l'azote. Si donc on touche le tube avec le doigt à un point de la partie renflée, la lumière anodique subit une répulsion énergique (' ). La même ( ' ) La répulsion de la lumière anodique a toujours lieu, tandis que pour l'altrac- tion caliiodique il faut, comme on a vu, des conditions spéciales. Gela peut être ex- pliqué par le peu de mouvement que doit posséder la matière dans la lumière ano- dique. Les stratifications, dans les tubes Geissler, subissent aussi de la répulsion par la main ou jiar un conducteur communiquant au sol. Une bouteille de Leyde, touchant ( io86 ) chose a lieu si l'on intervertit le sens du courant, quand toute l'étendue étroite se remplit par la lumière anodique. Cette lumière ne paraît pas être en contact avec la paroi. )) Cette répulsion pourrait être expliquée en supposant qu'aux parties dont il s'agit de la paroi externe du tube le corps communiquant au sol prend de l'électricité négative. Mais cela n'est pas vrai. La lumière anodique est donc constituée de matière portant de l'électricité positive. Or l'électricité que prend la bouteille de I.eyde provient par influence. Il existe donc dans le tube de la matière électrisèe négativement, et elle ne peut pas être celle qui entre dans ta lumière anodique. Cette matière doit être gazeuse, placée près de la paroi du tube, et il est naturel que l'électricité négative pénètre aussi dans la paroi du tube. )) 4. Si, maintenant, on examine le système anticathodique, on voit qu'il se compose d'une tache centrale, peu lumineuse, et d'anneaux alternative- ment obscurs et brillants, et que la même chose s'observe sur l'écran phosphorescent de Rontgen, ce qui montre que le foyer principal des rayons X a la même forme, se composant, sur le verre, d'anneaux alternati- vement très actifs et moins actifs. » Pour mieux examiner ce phénomène, nous avons cherché aussi ce qui se passe dans les tubes à vide de forme sphérique, où les électrodes sont des fils d'aluminium, de longueur double l'un de l'autre. » Quand le long /il sert comme cathode, nous n'avons pas sur la paroi du tube toute une zone phosphorescente, de hauteur égale à la longueur de l'élec- trode, mais des bandes parallèles au fd alternativement brillantes et obscures. )) J'ai mesuré, pour l'un des tubes, plus de vingt bandes I-riliantes. La même chose a lieu avec le court fd comme cathode, avec la différence qu'il y a aussi des circonférences lumineuses dont le plan est perpendiculaire aux bandes. Ces bandes lumineuses ne s'observent que sur le verre, con- trairement à ce qui arrive pour les stratifications dans les tubes Geissler. » Ce phénomène montre que toute la surface de la cathode n'est pas le lube tout près de ta cathode, prend de l'électricité négative, tandis que là où commencent les couches de lumière stratifiée la bouteille prend de l'électricité positive. La matière des couches est donc électrisèe positivement. Dans la partie renflée du tube Geissler contenant l'anode j'ai fait l'observation curieuse suivante : sous le doigt en contact avec la paroi interne, il y a concentration de lumière et répulsion de la couche, comme s'il y avait, entre la matière des couches et le verre, d'autre matière électrisèe négativement. ( '087 ) centre de rayons cathodiques, ou du moins des plus énergiques, mais seu- lement des régions ou plutôt des lignes de celles-ci (ayant la forme des lignes nodales). Sur la cause ou l'origine de ce phénomène, je ne me pro- nonce pas. » 5. Enfin, si l'intensité du courant augmente, le diamètre des anneaux lumineux diminue (mesurés : de 22°"" à iq»"" et de 39™™ à 35""). Ce phé- nomène peut être expliqué par la visibilité de nouvelles bandes avec l'aug- mentation de l'intensité (phénomènes de M. Birkeland), ou par l'augmenta- tion de la vitesse des rayons cathodiques et, par conséquent, de l'attraction électrodynamique des rayons. »> PHYSIQUE. — Sur la transparence de l'ébonite. Note de M. Perrigot, présentée par M. Mascart. « Dans une Note communiquée à l'Académie le 20 avril dernier, nous avons montré que les plaques d'ébonite sont transparentes et que les phé- nomènes attribués à la lumière noire s'expliquent par le fait bien connu de l'inversion photographique. )) Nous avons repris ces recherches, en nous entourant des précautions les plus minutieuses, avec des lames d'ébonite de o"'",5 d'épaisseur parfai- tement polie et des pellicules Carbutt. L'ébonite paraît agir à la façon d'un écran coloré. Si, en effet, on examine une plaque d'ébonite mince inter- posée sur un faisceau intense de lumière blanche, l'œil aperçoit un éclai- rement faible dans lequel dominent les radiations rouge orangé. En repre- nant alors les expériences relatées dans notre première Note, mais en nous servant de plaques orthochromatiques particulièrement sensibles au rouge et au jaune (plaques Lumière, série B), nous avons obtenu toujours les mêmes résultats, mais notablement plus marqués. M Les lames de 2™" d'épaisseur ne paraissent pas transparentes pour l'œil, mais elles transmettent encore l'impression photographique, parti- culièrement quand on fait usage de plaques sensibles au rouge. En outre, si l'on reprend les expériences qui ont fait l'objet de notre première Com- munication avec des plaques d'ébonite de 2""" et qu'on fasse usage d'une lumière intense comme la lumière solaire ou la lumière électrique, on ob- tient encore les mêmes résultats, soit inverses, soit directs, suivant que la plaque photographique a reçu ou non une exposition préalable. » La conclusion à laquelle nous sommes parvenu est ainsi en parfaite C. R., 1S97, I" Semestre. (T. CXXIV, N° 20.) l4l ( io88 ) concordance avec les expériences signalées par M. H. Becquerel, dans la dernière séance. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Nouvelles déterminations de la pesanteur. Note de M. .1. Collet, présentée par M. Lœwy. « Tl va plus d'un an que, poursuivant mes recherches sur !a distribution de la pesanteur le long du parallèle moyen, j'ai déterminé la gravité en trois nouvelles stations situées dans le voisinage de ce parallèle : Aurillac et Saint-Pierre-le-Chastel dans le Plateau central, et, de l'autre côté des Alpes, Turin, où j'ai reçu le précieux concours de M. Francesco Porro, directeur de l'observatoire royal de cette ville. M Saint-Pierre-le-Chastel, qui est un peu au nord du parallèle moyen, a été choisi en raison de sa situation sur le parallèle de Clermont où Biot et Mathieu avaient opéré en 1808. » Si j'ai différé jusqu'à ce jour la publication de mes derniers résultats, c'est que je me proposais de les compléter par quelques observations inter- médiaires faites notamment sur le plateau des Cévennes, à Saint-Agrève, dans l'intervalle Aurillac- Valence, et, ailleurs, au col du Lautaret, au centre des Alpes, pour contrôler le résultat que j'ai obtenu en 1893 à la Bérarde, et relier les stations de Grenoble et de Turin. Cela m'aurait fourni, le long du parallèle moyen, de l'océan à Turin, au travers du Plateau central et des Alpes, une chaîne de stations assez rapprochées pour mettre en évi- dence les particularités présentées par la distribution de la pesanteur. » Mais la permanence du mauvais état de l'atmosphère pendant les vacances de 1 896 ne m'a pas permis d'effectuer les expériences projetées et préparées; d'autre part, le défaut actuel de ressources m'obligeant d'ajourner à une époque indéterminée la réalisation de mon programme, je me décide à publier aujourd'hui les résultats de mes expériences dans les trois stations de Saint-Pierrc-le-Chastel, Aurillac et Turin, en les accompa- gnant de quelques renseignements sommaires. » SaiiU-Pierre-le-Chaslel (16-18 août iSgj) (longitude : o''3o'i3"E; latitude : 45°48'; altitude : ySS™) ('). — Les appareils pendulaires, grâce à l'obligeance du (') J'ai constaté à Sainl-Pierre-le-Chastel une anomalie magnétique considérable, en mesurant la déclinaison pour laquelle jai trouvé une valeur qui surpasse de 2° 12' celle qui serait déduite de Y Annuaire du Bureau des Longitudes. ( io89 ) curé, ont été installés dans l'église même, où la température est demeurée sensible- ment constante pendant toute la durée des expériences. Les observations astrono- miques étaient faites dans le cimetière, contigu à l'église. Quant au sol sous-jacent, dont la constitution intervient dans la réduction au niveau de la mer, il est formé d'une coulée basaltique horizontale (d=2,ç)) recouvrant des micaschistes (d ^= 2,6q) qui s'enfoncent à une grande profondeur. La densité moyenne du sous-sol, jusqu'au niveau de la mer, a été évaluée à 2,73. Fig. I. J]^ioe4H^ tie-ùt,rn£i Chupe, t/iiarùpcc', suivant/ Ic^ parallèle', âio Tiw ■ de^-Dôme/, d'après Jlf? YShm\. . Ec/uJle- des lonnucurs Hauteurs mànUcplées . » Aurillac (25-27 août iSgj) (longitude : o''6'22" E; latitude : 44''55'43"; altitude : 640™). — Les expériences ont été faites dans le lycée. Le sous-sol est formé d'épan- chements trachytiques (c?=:2,75) d'une épaisseur de 200™ environ, recouvrant des granités ((/= 2,70). Densité moyenne, 2,78. » Turin (i-3 avril 1896) (longitude : 5''2i'3o"E; latitude : 43°4'8"; altitude : 282™, 7). — Les expériences ont été faites au Palais-Madame qui renferme l'observa- toire royal. Les vastes et profonds souterrains du palais ont fourni, pour les appareils pendulaires, des conditions parfaites d'installation avec une température constante. Les observations astronomiques ont été obligeamment faites par M. Porro, assisté du D'' Balbi. Je ne saurais assez les remercier l'un et l'autre pour leur précieux concours. Quant au sous-sol, il est formé d'alluvions quaternaires d'une épaisseur inconnue, supérieure à loo", recouvrant des formations teriiaires. La densité moj-enne de l'en- semble, jusqu'au niveau de la mer, a été estimée égale à 2. Tableau résumé des observations. T. S'-Pierre-le-Chaslel . . 7ii365o Aurillac 711 4026 Turin 711 3o46 T — T'. 1062 985 1075 Altilude. Latitude. S'-Pierre-le-Chastel. . 768 45 48' Aurillac 64o 44 •55.46 Turin 233 45. 4- 8 71 15229 711549^ 7 1 1 4645 Densité. 16.8 19.62 9.3 g.- 2,78 9,80705 2,78 9,80661 2 9,80687 T à 15°. 7110112 7115191 71 1 5oi55 9,80559 9,80537 9,8o585 9,80752 — 0,00047 9,80682 — 0,00021 9,80694 — 0,00057 ■=00 «0) I ( logi ) » Dans ce Tableau, g désigne la gravité observée à la station, g^ la gra- vité réduite au niveau de la mer et g^ la valeur normale de la gravité, au niveau de la mer, calculée par la formule Defforges. On voit que, dans chacune des stations, on a constaté un déficit de pesanteur. » Relativement à Saint-Pierre-le-Chastel, qui est sensiblement sur le parallèle de Clermont (latitude de 45''46' 46"), il est intéressant de rappro- cher notre résultat de celui obtenu, les 18-21 octobre 1808, par Biot et Mathieu, dans cette ville (Préfecture, altitude 4o6™). Ils ont trouvé, pour la longueur du pendule centésimal, / = o™, 74161 16, ce qui donne, à la sta- tion, g = 9™, 80614, 6" se servant de la valeur 9", 81000 de la gravité dé- terminée par M. le lieutenant-colonel Defforges, à l'Observatoire de Paris (rez-de-chaussée), et de la longueur o™, 7409012, déterminée par Biot et Mathieu pour le pendule centésimal (salle méridienne de l'Observatoire). Pour le sous-sol de Clermont, composé, pour 200™, d'alluvions (c?= 2) recouvrant des granités (c?^2,69), on peut adopter «^^^2,35, ce qui donne, pour la gravité au niveau de la mer, ^0 = 9"> 80699, ^^ 1"'' com- paré à la valeur normale au même lieu o-, = 9", 80758, accuse un déficit g^ — ^, = — 0,00059, un peu supérieur à celui que j'ai obtenu à Saint- Pierre-le-Chastel. » Quant au déficit de Turin, sa grandeur a lieu de surprendre, malgré le voisinage immédiat du colossal massif des Alpes; et, à ce sujet, il n'est pas hors de propos de rappeler, comme l'a fait Elle de Beaumont, dans son Eloge de Jean Plana, que Turin, qui est le centre de l'accident orogra- phique le plus puissant de l'Europe, est aussi le siège de l'une des anoma- lies les plus considérables qui soient connues jusqu'à ce jour dans la direc- tion de la pesanteur. On voit donc qu'à l'importante anomalie de direction antérieurement constatée vient s'adjoindre une anomalie non moins remarquable affectant l'intensité même de la pesanteur. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur le borate de lit liium. Noie de M. H. Le Ghateliër, présentée par M. A. Carnot. » Le lithium présente des analogies multiples : par sa chaleur spécifique et la fusibilité de ses composés, il se rapproche des métaux alcalins; par l'insolubilité du carbonate, du phosphate, du fluorure et par l'hydratation du chlorure et de l'azotate, il se rapproche plus des métaux alcalino- terreux. J'ai pensé que l'examen de ses borates pourrait, par leur compo- ( «oga ) sition, établir des analogies plus précises, en raison des variations considé- rables que l'on observe d'un métal à un autre dans le nombre et la composition des borates de chacun d'eux. » Examine à ce point de vue, le lithium se confond avec les métaux alcalins. L'acide borique fondu, avec des proportions quelconques de carbo- nate de lithium, donne seulement le borate monobasique, comme cela a lieu avec le sodium. Ce borate monobasique fondu Bo-0', Li- O se pré- sente en lamelles nacrées du système triclinique. Au moment de la solidi- fication, il se produit un rochage énergique amené par le dégagement de gaz dissous dans le sel fondu. » Par voie humide, l'acide borique ne déplace qu'un demi-équivalent d'acide carbonique en donnant naissance à un biborate analogue au borax. Mais ce sel est tellement soluble qu'il m'a été impossible de l'isoler par cristallisation. » Bo-0% Li-0, 16H-O. — Le borate monobasique hydraté peut s'ob- tenir par l'action de l'eau sur le borate anhydre. A l'ébuUition, il se dissout rapidement et, par refroidissement lent, la liqueur laisse déposer de beaux cristaux du sel hydraté. Sa composition répond à la formule donnée ci-dessus, comme le montre l'analyse suivante : Observé. Calculé. H'^0 0,745 0,7^1 Li'O 0,077 0,078 Bo^ O' (par différence) 0,178 0,181 I , 000 I , 000 » Le sel présente, au point de vue de sa solubilité, quelques particula- rités intéressantes qui m'ont engagé à faire l'étude de ses principales pro- priétés. » La densité du sel est 1,397 ^ i4".7- » Il cristallise, d'après l'examen que M. Termier a bien voulu en faire, dans le système rhomboédrique et est nettement uniaxe. » J'ai mesuré les chaleurs de formation suivantes : Chaleur d'hydratation, BoîO'.Li20(ioos% sol.) -Hi6H20(liq.)=sel solide -hAS^^"',/* Chaleur de dissolution. Bo^O^LJ-0.i6H-0 dans lo'" d'eau — 28c«',/i ( '«93 ) Chaleur de combinaison. Bo'0'(diss.)-t-2LiHO(diss.) dans lo"' 2 x g'^-'.S Bo=0'(diss.)+ LiHO(diss.) dans lo''» 9'», 8 » Les chaleurs de combinaison sont un peu inférieures à celles données par M. Berthelot pour les composés correspondants du sodium; cela peut s'expliquer par la dissociation plus avancée des borates de lithium en raison de la dilution des liqueurs nécessitées par la faible solubilité du sel neutre. » Le sel hydraté fond à 47° dans son eau de cristallisation, sans laisser aucun résidu solide, comme le font également Thyposulfite de soude et l'un des hydrates du chlorure de calcium. A l'ébullilion, ce sel fondu perd progressivement son eau et la dissolution devient de plus en plus vis- queuse jusqu'à permettre de retourner le vase sans qu'elle s'écoule. Pen- dant cette évaporation, on ne voit aucun nouvel hydrate se déposer. » L'abaissement moléculaire du point de congélation des solutions di- luées est de 100. En effet, os',5 du sel anhydre dissous dans loo^"' d'eau donnent un abaissement de o°,d. La solution eutectique du sel (cryohy- drate) renferme o, 6 pour 100 de sel anhydre et se solidifie entièrement à la température de — o°,6. sn --^ N y ^^ 20 30 Températures. » La solubilité du sel croît d'abord lentement avec la température, puis de plus en plus rapidement à mesure que l'on se rapproche davan- tage du point de fusion du sel. Pour les solutions renfermant moins d'eau que l'hydrate cristallisé, le point de cristallisation de ce sel s'abaisse de nouveau et redescend jusqu'à 34°; mais les solutions sont tellement vis- queuses, qu'il est impossible de faire des mesures précises jusqu'à cette température. On observe seulement que la dissolution se solidifie en tota- hté à la température fixe de 34°, ce qui indique le point de rencontre ( 1094 ) d'une nouvelle branche de la courbe de solubilité correspondant vraisem- blablement à la cristallisation du sel anhydre. » Voici les résultats de mes mesures. La colonne s donne le poids de sel anhydre dissous dans loo^"^ d'eau, et la colonne t les températures. On a séparé les résultats relatifs à la cristallisation de la glace et à la cristallisa- tion du sel pour les concentrations inférieures ou supérieures à celles qui correspondent à la composition du sel. Glace. Sel. s. t. i. t. i. t. 0 0 0 G 0 0 33,3 47 0,25 -»o,27 0,85 I 37,3 47>' o,5o — o,5o i>77 «4 5. ,7 4i,7 Euleclique — o,6o 1,9' 3,7 5,28 9>' i4,3 20 23, I 27,3 33,3 i5 27,5 3i,5 37,5 43 45 45,8 46,5 47 Point double 34 » La courbe est donc continue avec une tangente verticale au voisinage de la concentration correspondant à la composition du sel. C'est là un phé- nomène analogue à celui que M. Roozeboom a signalé le premier dans les solutions de chlorure de calcium et dont j'ai donné depuis de nombreux exemples dans mes recherches sur les mélanges de sels fondus et les alliages métalliques. » Au point de vue des propriétés chimiques, le borate de lithine cristal- lisé s'effleurit lentement quand il est abandonné au contact de l'air et absorbe en même temps de petites quantités d'acide carbonique. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur les alliages du groupe argent-cuivre. Note de M. F. Osmond, présentée par M. Troosl ('). » J'ai montré antérieurement que les aciers, refroidis lentement à partir d'une température suffisamment élevée, laissaient d'abord s'isoler dans (') Travail fait au laboratoire de Chimie générale à la Sorbonne. ( logs ) leur masse solide soit du fer pratiquement pur, soit le carbure Fe'C, sui- vant leur teneur en carbone ('). La liquation du fer, sauf dans les aciers extra-doux, suit la transformation allotropique supérieure du métal, la- quelle joue précisément ici le rôle de la solidification dans les solutions li- quides et les alliages. Quand la concentration du carbure a atteint une certaine valeur, par suite de la séparation de celui des composants qui se trouvait en excès, le feret le carbure s'isolent simultanément à température constante (recalescence d&Barrett) et donnent ainsi naissance au mélange de lamelles alternantes, découvert par Sorby, que l'on désigne couramment aujourd'hui sous le nom minéralogique de perlite. Si l'on figure graphique- ment ces faits en prenant pour abscisses les proportions de carbure ou de carbone et pour ordonnées les températures initiales des liquations, on obtient une courbe formée de deux branches inclinées qui se coupent sur la branche horizontale représentative de la recalescence. La perlite est donc l'eutectique de la dissolution solide réciproque de l'une des formes allotropiques du fer et du carbure Fe'C. 1) C'est ce que j'ai indiqué dans une Communication envoyée en Amé- rique à la fin de l'année dernière pour le Meeting de février 1897 des Mi- ning Engineers. » Plus récemment, M. Charpy, en examinant sous le microscope diffé- rents groupes d'alliages, a constaté que la structure des eutectiques rappe- lait généralement celle de la perlite des aciers et la comparaison était, comme on le voit, justifiée à tous les points de vue (^). » L'étude micrographique des alliages argent-cuivre fournit un nouvel exemple analogue qui paraît mériter l'attention, en raison des nombreux travaux auxquels ces alliages ont donné lieu et des questions d'intérêt géné- ral qui s'y rattachent. » Levol (^) avait trouvé que le seul alliage qui ne se liquate pas en se solidifiant correspond à la formule Ag'Cu'. J'ai constaté que la surface de ce même alliage montrait des cristallites très nettement formées, et M. Behrens (') décrit comme homogène un alliage très voisin (^5 pour (') Comptes rendus, t. CXIX, p. 829, et t. CXXI, p. 684; Bull, de la Soc. d'Encouragement, p. lSo\ iSgS. (-) Bull, de la Soc. d' E ncouragenient, p. 384; 1^97- (^) Annales de Chimie et de Physique, 3" série, t. XXXVI, p. 198. (') Das mikrosk. Gefiige der Metalle und Legierungen, p. 43. C. R., 1897, I" Semestre. (T. CXXIV, N" 20.) iV-' ( 1096 ) loo d'argenl au lieu de 72 que demande la formule). C'étaient là autant de caractères qui sembleraient caractériser un composé défini. » D'autre part, les |)oints de solidification des alliages argent-cuivre ont été déterminés, dès 1875, par M. Roberts-Austen (') et, dans ces derniers mois, par MM. Heycock et Neville (-), avec la précision que comportent les progrès de la pyrométrie. La courbe de fusibilité se compose de deux branches inclinées, partant des points de fusion des deux métaux et se cou- pant à 777" pour une composition qui répond exactement à celle de l'alliage de Levol Ag'Cu^. Une troisième branche, horizontale, passe par le point de rencontre. Il résulterait de là que les alliages argent-cuivre sont de simples mélanges des deux métaux (après solidification, bien entendu), et que l'alliage de Levol est un eutectique. L'existence réelle de Ag^Cu* comme composé défini serait, si elle était prouvée, en contradiction avec la théorie. 5) La question est facilement résolue par l'examen microscopique. Il suffit de préparer une coupe bien polie, sur laquelle les deux métaux com- posants se reconnaissent à leurs couleurs respectives; on peut d'ailleurs, par un recuit aux couleurs d'oxyde, donner au cuivre une patine, orangée ou pourpre par exemple, tandis l'argent reste blanc. On voit ainsi que l'al- liage de Levol n'est nullement homogène, comme l'avait cru M. Bebrens, qui a probablement observé, sous un grossissement trop faible, un bouton refroidi trop vite. La structure est identique à celle de la perlite des aciers : le métal jaune est distribué soit en fines mouchetures, soit en lamelles courbes alternant avec des lamelles blanches, comme Fe'C dans le fer, et donne lieu en lumière oblique, après une légère oxydation superficielle qui crée des différences de niveau, aux effets connus d'irisation que rap. pelle le mot perlite. Les grains de première consolidation ne peuvent être convenablement résolus que sous un grossissement de 1000 diamètres; mais, bien que la température de solidification soit pratiquement con- stante, ils sont englobés dans un réseau de seconde consolidation, dont la structure, d'ailleurs semblable, est plus grossière. Si l'on hâte le refroidis- sement en coulant dans une lingotière, les lamelles alternantes restent en- core indiquées par les jeux de lumière, mais ne se résolvent pas d'habitude aux plus forts grossissements ; la séparation des deux métaux est restée (') Proc. of ihe Royal Society, p. 48 1; 1875. (-) TraiisacUons of thc Royal Society, t. CLXXXIX, p. 25. ( I097 ) imparfaite et la coloration générale semble uniforme. C'est exactement, ici encore, ce que l'on observe avec les aciers refroidis rapidement, mais non assez rapidement pour prendre la trempe. » Tous les autres alliages argent-cuivre, abstraction faite de ceux qui ne contiennent qu'une faible proportion de l'un des métaux, sont formés, suivant leur composition, soit de cristallitcs jaune de cuivre, soit de cris- tallites blanc d'argent enveloppées, plus ou moins complètement, par l'al- liage de Levol (c'est-à-dire par l'eutectique) sous une épaisseur variable. » La micrographie confirme donc absolument les indications de la courbe de fusibilité et ne laisse subsister aucun doute sur la non-existence de Ag^Cu" comme composé défini. » D'autres problèmes, qui peuvent être abordés par la même méthode, restent à résoudre et feront l'objet d'un travail ultérieur. » CHIMIE MINÉRALE. — Recherches sur la coloration des verres par la péné- tration directe des métaux ou sels métalliques. Note de M. Léon Lëmal, présentée par M. Troost. « Le procédé généralement employé pour obtenir un verre de couleur consiste à fondre ensemble le verre et l'oxyde colorant. » Le verre est alors coloré uniformément dans toute sa masse. )) Les expériences suivantes ont eu pour objet de colorer le verre direc- tement et d'y produire des dessins, en faisant pénétrer les métaux ou oxydes colorants, par des procédés analogues à ceux de la cémentation. » Appliquons sur un verre un sel d'argent et élevons la température vers 5oo° ou 55o°; le verre, refroidi et débarrassé par un lavage de l'excès de sel, se trouve coloré en jaune. La nuance obtenue peut aller du jaune paille au jaune orangé rouge, selon la composition du verre employé. » En elTet, le verre ordinaire ne prend que la coloration jaune clair, tandis qu'un verre composé comme suit : Sable 100 Carbonate de soude 5 Calcaire 4o Arsenic o , 5 Sel marin 3o Alumine 3 Sulfate de soude 34 Charbon i,5 donne une coloration pouvant atteindre le rouge orangé pour la même composition de matière colorante, soit los'' de sulfure d'argent mélangé à loo?'' d'ocre rouge. faibl ( 1098 ) )) La quantité de sel d'argent mise en présence du verre peut être très e. » Ainsi, une dentelle de fil plongée dans une solution ;» ytjïï ^^ nitrate d'argent, puis dans une solution de sulfure de potassium, appliquée sur une plaque de verre et cliauflTée, laisse l'empreinte de son image en jaune foncé. » Un cliché photographique sur collodion, traité dans les mêmes conditions, laisse également son impression en couleur jaune. » Cette dernière expérience m'a permis de constater que la coloration, pour un même temps d'exposition à la chaleur, est proportionnelle à la quantité de sel d'argent mise en contact avec le verre, car l'image photo- graphique est reproduite avec ses noirs et ses demi-teintes. » La pénétration est d'autant plus profonde que la température est sou- tenue pendant un temps plus long. » Prenons, par exemple, une plaque de verre jaunie à l'argent pendant cinci mi- nutes de cuisson; mesurons l'épaisseur de verre traversée par la couleur, nous trou- vons environ 17 centièmes de millimètre. » Remettons au feu de nouveau, et cela pendant une heure, sans ajouter de nou- velle composition colorante; nous trouverons que la pénétration de la couleur a atteint une épaisseur de 82 centièmes de millimètre. » Enfin, par une exposition à la chaleur d'une durée de dix-huit heures, et en renou- velant de six heures en six heures la composition colorante, une plaque de verre de de i°"",57 d'épaisseur a été complètement traversée. » Dans cette dernière expérience, le vorre avait un peu perdu de sa transparence; mais j'attribue ce fait plutôt à la dévitrification qui se pro- duit toujours dans les longues recuissons qu'à la couleur elle-même. » Les verres ainsi colorés présentent les phénomènes du dichroïsme : toujours jaunes par transparence, ils ont, par réflexion, des teintes d'as- pect fluorescent allant du vert jaunâtre au violet bleuâtre. » On obtient le dichroïsme siirement en mélangeant à la composition d'argent quelques parcelles de cuivre en poudre, réduit d'une dissolution de sulfate par le zinc. » Ainsi un cliché photographique, exécuté sur une plaque de verre rou"e coloré par l'oxyde cuivreux Cu-0, laisse son image après passage au feu. Cette image, par transparence, est invisible, la couleur jaune se trouvant perdue dans la nuance très intense du rouge; mais, par réflexion, l'image dichroïque est nette et parfaitement visible. » Ceci m'a conduit à rechercher si les verres colorés dans la masse ( I099 ) se laissaient pénétrer comme les verres blancs, et j'ai reconnu que la plu- part de ces verres se laissent traverser à l'exception toutefois des verres colorés en rose par l'oxyde de manganèse. » On obtient les mêmes phénomènes de pénétration et de coloration avec d'autres métaux : l'or, le cuivre et le fer donnent des résultats ana- logues. » M. Armand Gautier, à propos de la Note précédente de M. Lémal, pré- sentée par M. Troost, fait remarquer que, en collaboration avec M. Hélier, il a déjà observé la pénétration du verre par l'argent métallique, déposé à la surface intérieure d'ampoules de verre pleines de gaz hydrogène ou de gaz tonnant, à des températures voisines de 45o° prolongées quelques heures seulement. L'argent disparaît, et le verre reste seulement opa- lescent; il redevient transparent. Ces observations ont été publiées par M. Hélier, dans sa Thèse de doc- torat es Sciences, en 1896. CHIMIE MINÉRALE. — Action de l'eau sur te chlorure de phosphoryle. Note de M. A. Besson, présentée par M. Troost. « Dans une récente Communication {Comptes rendus, 5 avril 1897) sur la préparation de l'oxyde phosphoreux P^O, par réaction de PlfEr sur POCP, j'ai eu l'occasion de signaler la formation, comme produits secon- daires, des chlorures de pyrophosphoryle P-O'Cl* et de métapliosphoryle PO='Cl. » J'avais d'ailleurs été déjà antérieurement frappé de retrouver d'une façon constante le chlorure de n>étaphosphoryle comme résidu de la réac- tion d'un grand nombre de corps sur POCl'; le chlorure de pyrophospho- ryle formé simultanément avait longtemps échappé à mon observation à cause de la difficulté qu'on éprouve à l'isoler. )) En recherchant les conditions dans lesquelles ces corps avaient pu prendre naissance, j'ai été amené à penser qu'ils pouvaient provenir de l'action, sur POCl% d'humidité introduite accidentellement. » Pour m'en assurer, j'ai fait passer un courant lent d'air humide pen- dant plusieurs jours à travers du chlorure de phosphoryle et ai constaté la formation, dans ces conditions, des chlorures dont il vient d'être question accompagnés d'acide orthophosphorique. ( I I oo ) » Ils se forment encore dans l'action directe de l'eau sm- POCP ; quand on fait tomber de l'eau goutte à goutte dans POCl', agité et maintenu re- froidi par un courant d'eau froide, l'oau somhle d'abord se dissoudre dans POCl' et ce n'est qu'au bout de quelques minutes que la réaction se déclare avec dégagement d'acide clilorhydrique. » Si l'on distille aussitôt sous pression réduite, on ne trouve qu'une petite quantité de P^O'Cl"; mais les rendements sont améliorés si. après l'addition d'eau à POCP, l'on a soin de chauffer au bain-marie d'abord, en tube ouvert, pour chasser la majeure partie de H Cl, puis en vase clos, pendant quelques heures, vers ioo°. » Le produit ainsi traité est chauffé ensuite progressivement dans un appareil distillatoire sous pression très réduite, vers loo" (ébidlition d'une solution saline saturée), jusqu'à ce qu'il ne passe plus rien à la distillation. La cornue renferme un résidu important d'un mélange de PO" Cl et d'acide orthophosphorique, et le liquide qui a distillé est formé de P-O' Cl', souillé dcPOCP. » Après plusieurs tentatives, faites en vue de séparer ces deux corps par distillation à pression ordinaire, ou sous pression réduite, au cours des- quelles la majeure partie de P-O'Cl* se décomposait, j'ai dû me borner à éliminer, du produit qui a passé à la jjremicre distillation, le chlorure de phosphoryle par volatilisation dans le vide, à 25°-3o°, pendant une dou- zaine d'heures. Cependant Geutbcr et Micliaelis, qui ont les premiers ob- tenu le corps P-O'Cl' (action de Az-0^ sur PCP), signalent qu'il passe à la distillation, sous pression ordinaire de 2oo°-23o'', avec décomposition partielle suivant l'équation 3P=0'Cl* = 4POCI' + P=0'. » L'expérience m'a prouvé que, si l'on chauffe du chlorure de pyro- phosphorvle à iio° sous pression de i"" environ, la moitié environ du produit passe indécomposé à la distillation, accompagne de chlorure de phosphoryle, et la cornue renferme un résidu de chlorure de métaphos- phoryle ; à cette température de iio°, la décomposition peut donc se formuler : P-O'Cl* = POCP -l- PO-Cl ; à une température plus élevée, PO- Cl pourra, à son tour, se détruire eu vertu de l'équation 3P0=C1 = P0CP + P=0*; de sorte que l'ensemble de ces deux équations reproduira celle donnée par Geuther et Michaelis. La première des deux dernières équations de Théorie pour II. P=0=CI-. 54,65 56,34 ( 'lol ) décomposition explique le fjiible rendement en P-O^Cl*, qui passe à la distillation quand on chauffe à iio°, sous pression réduite, le produit de l'action ménagée de l'eau sur PO Cl', tandis que la cornue renferme un résidu important formé en grande partie de PO^Cl ; Soo"'' de POCP, addi- tionnés de 3oS'' d'eau, ont donné environ S^'^deP^O'CP sensiblement pur, qui a donné à l'analyse : 1. Cl pour loo 54,55 » Ce corps ne se solidifie pas à — 5o°; projeté dans l'eau, il s'y dissout instantanément en produisant un léger trouble, qui disparaît presque aussitôt. » En résumé, l'action ménagée de l'eau sur PO Cl' fournit en proportion variable, suivant les conditions de l'expérience , la série des produits P=0'C1% PO-CI et PO*H', en vertu des réactions 2POCI' -\- H=0 = 2HCI -h P^'O'CP chlorure de pyrophosphoryle correspondant à P-0'(OH)% POCP + H=0 = 2HCi + PO-CI chlorure de métaphosphoryle correspondant à PO^(OH), PO Cl + 3H-0 = 3HC1 ■+- PO(OH)' acide orthophosphorique. )) Comme PO Cl' est lui-même un produit de l'action ménagée de l'eau sur PCP, il en résulte immédiatement que cette action pourra fournir simultanément les différents termes de la série : POCl% P-O'CP, PO^Cl, PO^H'. » En terminant, je me permettrai de rappeler que j'ai étudié récem- ment l'action de H^ S sur POCP (Comptes rendus, 18 janvier 1897) qui m'a permis d'isoler d'abord Toxysulfure solide P-O'S', produit régulier de substitution totale du soufre au chlore dans POCP avec formation de HCl, puis un liquide distillable sans décomposition sous pression réduite et auquel l'analyse m'a conduit à assigner la formule P-O^SCl'; en rappro- chant cette formule de celle du chlorure de pyrophosphoryle P^O'CP, on ( I I02 ) voit qu'il peut être considéré comme un chlorure d'un radical thiooxvpyro- phosphoryle (P-O'-S)'^ correspondant à (P-0')'^ pyrophosphoryle. » La formation des corps P=0'C1* et P-0=SCl* dans l'action sur PO Cl' deH-0 et H' S est parallèle et, en vertu de la similitude de ces réactions, il paraît vraisemblable que le résidu de cette dernière réaction, qui retient encore une forte proportion de soufre et de chlore, renferme d'autres dérivés sulfurés de P-O'Cl* ou de PO' Cl, qui ne seraient pas sublimables ou distillables même dans le vide, vers 3oo° ( ' ). m CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques urées symétriques aromatiques nouvelles. Note de MM. P. Cazeneuve et Moueau, présentée par M. Friedel. « Dans une Note précédente, nous avons signalé la formation très facile de la diphénylurée et des crésylurées déjà connues, par réaction de l'ani- line et des toluidines en excès sur l'éther carbonique du gaïacol ('). )> Cette même réaction, appliquée à la pseudocumidine fondant à 63°, aux xylidines, aux cumidines ortho et para, nous a donné très facile- ment des urées symétriques dont quelques-unes sont nouvelles. » Parmi les xylidines, nous avons spécialement fait intervenir les deux orthoxylidines v et a, amino 3, xylène 1.2 et amino 4, xylène 1.2; puis la paraxylidine amino 5, xylène i.l\\ enfin, les métaxylidines amino 4. xylène i.3 et amino 5, xylène i.3. Les urées de ces deux dernières xyli- dines sont déjà décrites. )) Toutes ces urées ont été obtenues en faisant bouillir pendant une heure environ le carbonate de gaïacol avec un excès de ces bases, soit une partie en poids de carbonate de gaïacol pour trois parties de bases aroma- tiques, c'est-à-dire avec ces dernières en excès, » Généralement l'urée cristallise en masse, par refroidissement, au sein de la base en excès. Il suffit de laver avec l'alcool à gS", froid, qui dissout mal ces urées, puis de faire cristalliser deux fois dans un grand excès d'alcool bouillant, pour obtenir ces urées pures. Toutes ces urées sont insolubles dans l'eau et peu solubles dans l'alcool froid. » Dans ces expériences, la paraxylidine a offert une particularité. Chauffée avec le carbonate de gaïacol dans les proportions précitées, elle (') Laboratoire de Chimie de l'Université de Caen. (') Comptes rendus, t. CXXII, p. ii3o; 1896. ( "o3 ) s'est prise en masse solide au bout d'une demi-heure. Nous avon< arrêté ropération, d'ailleurs terminée. » Quant à l'ortlioxylidine t'-amino 3-xylène r .2, garantie pure par Schu- chardt, elle a donné deux urées symétriques isomériques différentes l'une et l'autre de celle donnée par l'ortlioxylidine a. Il est à supposer que l'une des deux urées est constituée par la soudure au CO de deux groupes xyli- diqiies différents qui ne peuvent être que AzH.C°H'(CH') et AzH.CMi=(CH'). 3 1.-2 i 1.2 )) Pour confirmer la véritable nature de ces corps, nous avons chez tous dosé l'azote, puis constaté chez tous la décomposition régulière par l'acide sulfurique concentré à chaud, qui dégage de l'acide carbonique avec for- mation généralement de dérivés sulfoconjugués. Nous décrirons les corps nouveaux suivants : /AzH.C«H2(CH')' » I. Dipseiidociimyliirée : CO"^ ^ r6H2/rim3'"~ Corps blanc cousliliié de ^ |5) 1.S.4 petites aiguilles, insoluble dans l'eau, le benzène et l'alcool froid, un peu soluble dans l'éther elle chloroforme, cristallisable dans un grand excès d'alcool fort bouillant. Se volatilise à 280° sans fondre. /AzH.C«H^(CH^)-^ /dérivée delaxylidîne a\ .. "•^-J^7'---°C0/ - 3 -3 AzH^C^II3(CH3)= -Corps \ ,i, ^ 11,,, ' \ -4 n.2, blanc crislallisé en belles aiguilles de l'alcool bouillant, soluble et cristallisable dans le chloroforme et le benzène, soluble dans le nitrobenzène, insoluble dans l'eau et dans l'éther. Fond à 234''-235°. ^AzH.C«H'(CH')-^ /AzH.C«H'(CH3)2 " "° ^%AzH.C=H'(CH3)^'^^^*^\AzH.OH3(CH^p(-) f'^'^'''^'^' ''" '^ ^"^•'- \ (•>) (i.îi ^ V n.i) dine c AzH2.C«H3(CH')-]. — Corps blanc cristallisé dans l'alcool bouillant et sépa- (31 11.21 I rable par cristallisation fractionnée. Le produit de la première cristallisation est so- luble dans l'alcool, le chloroforme, le benzène et le nitrobenzène. Il est insoluble dans l'eau et l'éther. Il fond à 24o°-24i''. Le produit de la seconde cristallisation est plus soluble dans l'alcool et assez soluble dans l'éther; il fond à 207°-209''. .AzlI.C6lI3(ClI3)2 " 2° ^^{ A u ^f.V3rnu3^- R'^'-ivé de la paraxylidine AzH2.C=IP(CII')n. - \ Azti.C'rl (CH )- t ID ii.n ) ^ (2) 11.41 Corps insoluble dans l'eau, l'alcool froid, le benzène, l'éther; très peu soluble dans le chloroforme, plus soluble dans le nitrobenzène. On l'obtient cristallisé en fines ai- guilles d'un très grand excès d'alcool bouillant. CliaulTé à 285°, il se volatilise sans fondre. C. R., 1897, '" Semestre. (T. CXXIV, N» 20.) ' V^ ' ( llo'l ) .Azll C«H'(OCH^) 'dérivée de la paraanisidineX » \[l. Diparaanis)lurée:CO( { a, 112 r'e iucnrH3\ )• ' -^ \AzH.cqi'(0CH')V ^^V, ■ ^ !.P / — Celte série cristallise dans l'alcool bouillant sous forme de petites aiguilles blanches, peu solubles dans le benzène et le chloroforme, insolubles dans l'éther, assez solubles dans le nitrobenzène. Elle fond à 23i''-232". » Nous avons préparé également l'urée symétrique déjà connue de l'orthoanisidine, mais nous avons trouvé qu'elle fondait à iSao-iSS" et non pas à ly'i", point de fusion indiqué par Mulliàuser. » Les deux métaxylidines : amino 4j xylène i.3 et amino 5, xylène i.3, nous ont donné facilement les deux dimétaxylvlurées connues. )) Les naphtylamines a et p nous ont également donné les urées correspondantes et connues. » Ces résultats donnent à penser que toutes les bases primaires, donnant avec le carbonate de gaïacol des urées symétriques correspondantes, sont très faciles à obtenir. Nous avons reconnu également que les carbonates de naphtol a et [î se comportaient de même. » M. Reverdin avait d'ailleurs cru reconnaître avec raison la formation de la diphénylurée, en chauffant ces carbonates avec l'aniline ('). Rappe- lons que Eckenroth avait signalé la formation de la diphénylurée et des dicrésylurées par l'action des bases sur le carbonate de phényle ( -). » (iCS observations étaient restées isolées. Généralisant la méthode , nous concluons que le meilleur mode de préparation des urées symétriques consiste à faire réagir les bases primaires sur les éthers carboniques de phénols et en particulier sur le carbonate de gaïacol. » Les aminés de la série grasse en solution aqueuse à 33 pour 100, monométhylartiine, monoéthvlamine, etc., réagissent également très bien. La réaction a lieu sans chauffer plus énergiquement qu'avec l'ammo- niaque. » Nous avons constaté, d'autre part, que les aminés secondaires et les aminés tertiaires ne donnaient pas d'urées avec les carbonates phénoliques. Les bases pyridiques ou quinoléiques n'en donnent également pas. M Les hydrazines primaires, au contraire, donnent des urées que nous décrirons bientôt. » (') Bullelin de la Société chimique ; i8g6. (-) Bullelin de la Société chimique, t. \LV, p. 618; 1886. i ( IIOT ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur des amidines amidées. Noie de M. Charles Lactii, présentée par m. Schiitzenberger. « T/analogie qui existe entre la constitution des amidines et celle des corps thiazoliques C'''ir(^j, ^C — R, dont j'ai fait connaître récemment quelques dérivés, m'a fait rechercher si les amidines seraient aptes, comme ces derniers, à donner des matières colorantes intéres- santes. » Hubner et Stœver ont montré, en [874, qu'en nitrant la benzényl- phénylène-amidineC''H'(^ .^J^C— CH' et en réduisant le produit nitré on obtient une base amidée. Sa constitution est incertaine; on n'a pas déterminé dans quel noyau s'est opérée la nitration. » J'ai préparé une amidine analogue, mais de constitution certaine, en chauffant à loo^-ioS", pendant six heures, iv^\[\ d'orthonitraniline avec 32S'' de chlorure de benzoïle paranitré; le produit de la réaction, lavéavec de l'eau bouillante acidulée, puis avec de l'eau ammoniacale, est repris par le toluène bouillant, d'où il se dépose en très belles lames jaunes (p. f. 216"^), peu solubles dans l'alcool et la ligroïne. C'est la benzanilide , • . • . ,„„,/AzH - CO.C«H\AzO^ „ ... orthonitrée, paranitréeCH'C , ^., w ■ Pour réduire ce f^ \Az()- (1) corps, on en chauffe 3oS'' avec 3oo'=<= H Cl et yS^-- d'étain; après une heure, la réduction, assez violente au commencement, est terminée; on ajoute 3'" d'eau et on élimine l'étain par l'hydrogène sulfuré; par évaporation on obtient des prismes du chlorhydrate de la nouvelle base qu'on purifie par une recristallisalion et dont on isole la base en précipitant la solution par l'ammoniaque. « La paramido-benzényl-phénylène amidine COH'^f^^V-ClPAzfP \Az ^ (1, se présente sous la forme de beaux prismes, incolores; ils sont un peu so- ( iioC) ) lubies dans l'eau bouillante, très solubles dans l'alcool, fusibles à 240". » Or tel est presque identiquement (240°) le point de fusion donné pour la base de Hubncr et Stœver. J'ai répété les expériences de ces sa- vants, mais, tout en suivant strictement leurs indications, j'ai obtenu un corps fondant non à 245° mais bien à 281". Les deux bases diffèrent non seidement parleur point de fusion, mais encore par leurs propriétés : la base para que j'ai préparée cristallise en longs prismes; sa solution alcoolique est dichroïque en violet; son chlorhydrate, peu soluble dans l'eau, cristallise en prismes; la base de Hubner et Stœver de ses solu- tions en cristaux grenus, groupés en sphères; sa solution alcoolique est dichroïque en vert; elle est beaucoup moins soluble dans l'eau que la base para; son chlorhydrate, très soluble dans l'eau, cristallise en lames. » Les chlorhydrates de ces deux amidines se diazotent aisément; les dia- zoïques obtenus donnent, par copulation avec les phénols et les aminés, des colorants azoïques teignant directement le coton, et dont la nuance varie du jaune au rouge et au noir, selon la nature des phénols et aminés em- |jloyés; ils résistent assez bien à l'action des agents chiniiques ('), mais sont peu solides à la lumière. )) Lt s deux amidines donnent des colorants de nuances très voisines. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Rôle des tannins dans les plantes et plus particulièrement dans les fruits (^). Note de M. C Gerber, présentée par M. A Chatin. « Les savants sont loin de s'accorder sur la signification physiologique des tannins qui existent dans les plantes. Pour ne citer que quelques auteurs, tandis queGubler(') admet la transformation du tannin en sucre dans les végétaux et en particulier dans les feuilles de thé, M. Chatin (') ne croit pas à cette transformation. Enfin M. W. Gardiner (*) dit que « le » tannin est vm produit de rebut et, connue tel, n'est pas utilisé parla » plante ». » Ces divergences d'opinions s'expliquent, car, comme le dit M. Brœ- (') Collège de France. Laboratoire de M. Schutzenberger. (-) Travail fait à la Faculté des Sciences de Marseille. (') Bull. Soc. bot./r., t. XI, p. 181-182. Discussion entre Gubler et M. Chatin. (*) Proceedings of the Cambridge physiological Society, vol. IV, p. 893. ( II07 ) mer ('), « avant qu'il puisse être question d'une histoire physiologique » (les tannins, il faut que les relations des corps confondus sous ce nom » soient définies », et elles sont loin de l'être; de plus, il est difficile de suivre l'évolution des tannins dans les divers organes des végétaux, tant que ceux-ci restent fixés à la plante, à cause de l'apport constant de sub- lances nouvelles, tant par la sève que par l'assimilation chlorophyllienne. Mais, en s'adressant à une portion de plante capable de vivre d'une vie indépendante, il est facile de suivre les modifications chimiques dont elle est le siège, puisqu'il n'y a plus apport de substances étrangères, si l'on opère à l'obscurité ; le problème devient ainsi moins complexe et l'on peut l'aborder avec plus de chances de succès. Tel est le cas des fruits charnus sucrés. » Depuis longtemps on a observé que ces fruits, en mûrissant, perdent leur tannin; c'est ainsi que les sorbes et les nèfles blettes sont douces et sucrées alors que les mêmes fruits verts possèdent une âpreté considérable. » Si nous en croyons Buignet (^), le tannin dans ces fruits se transforme en substance sucrée; au contraire, M. Chatin (') admet que la destruction des matières tannoïdes se fait par oxydation complète et que c'est à cette oxydation qu'il faut attribuer le gaz carbonique formé, pendant le blettis- sement, aux dépens de l'oxygène de l'air. . » Nous nous sommes demandé si la méthode que nous avions adoptée pour l'étude de la transformation des acides organiques dans les fruits ne pourrait pas nous aider pour la recherche de la transformation des tannins ; aussi nous sommes-nous proposé : M i" D'étudier à diverses températures la respiration des fruits conte- nant des tannins et de rapprocher les résultats trouvés de ceux que nous fournit l'analyse du péricarpe; » 2" D'étudier la respiration du Slerigmatocystis nigra cultivé sur une solution de tannin, où il développe abondamment son mycélium, et de com- parer cette respiratioivà celle des fruits. » Nos expériences ont porté sur les kakis, parce que ces fruits des Dio- spyross ont dépourvus d'acides, dont l'oxydation compliquerait notre étude, et contiennent, lorsqu'ils sont verts, une grande quantité de tannin. (') Les tannoïdes, Toulouse; 1S90-1891. (') Ann. de C/iim. et de Pliys., 3= série, t. LXI, p. 3o8; 1861. (') Comptes rendus, t. LXVIII, p. 679; 1864. ( iioH ) » Le but de celte Note est d'iiKlifiiier les principaux l'csiiUals ()l)tcnus qui sont les suivants : » Les fruits charnus sucrés contenant des tannins respirent, quelle que soit la température à laquelle ils sont soumis, en dégageant moins de gaz carbonique qu'ils n'absorbent d'oxvgène, tant que le tannin n'a pas disparu complètement. Dès que le tannin a disparu, on observe la production de pectine dont le gonflement fait disparaître les méats intercellulaires et diminue, par suite, la quantité d'oxygène qui peut arriver jusqu'aux cel- lules. A partir de ce moment, si la température est suffisamment basse pour que l'activité cellulaire peu intense se contente de l'énergie dégagée dans les combustions produites par l'oxygène libre, la respiration continue à présenter un quotient inférieur à l'unité. Mais, si la temjjérature est suffi- samment élevée pour que l'activité cellulaire exige une quantité d'énergie supérieure à (;elle qui est fournie par l'oxygène libre, les cellules emprun- tent l'énergie qui leur manque à la fermentation alcoolique des matières sucrées; le dégagement de gaz carbonique qui en résulte vient s'ajouter à celui de la respiration ordinaire pour déterminer un quotient supérieur à l'unité. Nous pouvons donc penser qu une des principales fonctions des tannins est d'empêcher les transformations pectiques de se produire dans les fruits et de s'opposer ainsi à la fermentation de leurs matières sucrées. » Il nous reste à chercher maintenant de quelle façon ces tannins dis- paraissent. Des kakis {Dyospyros kaki), cueillis eu môme temps, arrivés au même stade de leur développement et voisins de la maturité, mais conte- nant encore beaucoup de tannin, sont analysés, les uns immédiatement, les autres après avoir été placés à 3o° jusqu'à ce que, le tannin ayant disparu , le quotient soit devenu supérieur à l'unité. Ils ne présentent pas de varia- tions sensibles dans la quantité des substances sucrées : les tannins se détruisent donc dans les fruits sans qu'ils paraissent donner naissance à des matières sucrées. » L'expérience suivante vient à l'appui de cette manière de voir. » Plaçons-nous dans des conditions telles que l'on puisse constater la production d'hydrates de carbone aux dépens du tannin. Pour cela il suffit de cultiver, sur une solution de tannin de la noix de galle, le Sterigmatocystis nigra qui donne, dans ces conditions, une abondante production de mycélium (hydrates de carbone). On constate alors que le quotient respi- ratoire de cette moisissure est supérieur à l'unité (i,io environ). Ce quo- tient devrait avoir une valeur supérieure à la valeur 1,17 du quotient ( II09 ) d'oxydation complète de l'éther digalliqne C'^H'»0»+ 120== i^|CO= + 5H-0, ^ = 7^ =1,17. Mais le tannin de la noix de galle préparé à l'éther contient toujours une certaine quantité de matières sucrées. Celles-ci, en donnant par oxydation un quotient au plus égal à l'unité, abaissent le quotient de formation d'hy- drates de carbone. » Le fait capital qui ressort de cette étudeest que le tannin, pour donner naissance à des hydrates de carbone, dégage plus de gaz carbonique qu'il n'absorbe d'oxygène. Or, dans tous nos kakis, le tannin a disparu sans que le sucre ait sensiblement diminué et comme, pendant ce temps, les fruits dégageaient une quantité de gaz carbonique inférieure à la quantité d'oxy- gène absorbé, c'est la preuve qu'il y a une fixation d'oxygène par le tannin beaucoup plus forte que dans les moisissures, c'est-à-dire un quotient d'oxydation complète de l'éther digallique ou du corps voisin qui constitue le tannin des kakis. Comme il n'existe dans ces fruits mûrs, en dehors des matières sucrées et cellulosiques, que des substances poétiques dont l'origine est connue, nous devons conclure que dans les fruits contenant des tannins, tels que les kakis, ces tannins disparaissent par oxydation com- plète sans donner naissance à des hydrates de carbone. » Celte seconde conclusion est la confirmation des opinions si souvent émises par M. Chatin, opinions que nous avons résumées au début de ce Mémoire. » NOSOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur le Pseudocommis vitis Debray et sur de nou- velles preuves de l'existence de ce Myxomycète. Note de M. E. Roze, pré- sentée par M. Chatin. u L'existence de ce Champignon muqueux, signalée d'abord par MM. Viala et Sauvageau, comme étant la cause de la maladie de la Brunis- sure sur la Yigne, |juis par M. Debray sur beaucoup d'autres végétaux, a été mise en doute par plusieurs mycologues. La simplicité de cet orga- nisme, réduit à un mucus plasmodique qui s'enkyste dans de certaines conditions, le rend discutable en effet si l'on n'en fait pas une étude spé- ciale, afin de le distinguer nettement des états de dégénérescence des cellules végétales auxquels on a le tort de le comparer. Or il sutfit de le ( mo ) placer dans des conditions favorables pour lui permettre d'affirmer lui- même son existence. J'avais déjà réussi, en rinoriilaiit à des Pommes de terre saines, aie voir se développer dans les radicelles, puis dans la tige et dans les feuilles des germes en voie de développement. Ces résultats, que j'avais aussi obtenus dans d'autres cultures faites dans les mêmes condi- tions avec des tubercules naturellement envahies par le Myxomycéte, c'est- à-dire avec un sol très humidifié et dans un air très humirle, lorsque je les ai répétées dans un air très sec, n'ont plus été les mêmes. Dans ce cas, la tige et les feuilles n'ont plus décelé la présence du parasite, mais ce der- nier est venu affleurer sur la terre humide, entourant de ses plasmodes d'un jaune orangé les petits fragments de silice qui s'y trouvaient, ou for- mant çà et là des kystes. )) En lui reconnaissant ainsi celte faculté de traverser le sol des cultures, j'ai pensé qu'il me serait facile d'en profiter pour essayer de lui f;iire con- taminer diverses plantules. J'ai donc arrosé un assez grand nombre de germinations avec de l'eau tenant en suspension des débris de cellules de Pommes de terre qui renfermaient des plasmodes. Au bout de quelques jours, le parasite m'est apparu sur les tigelles ou les cotylédons de plan- tules sorties de graines de Chicorée, I^aitue, Radis, Colza, Navet, Chou, Chou-Rave, Chou-Navet, Lin, Soleil, Betterave, Pavot, Reine-Marguerite, OEillet d'Inde, Sarrasin, Sainfoin, Trèfle, Luzerne, Lupin, Pois, Dolique. Haricot, Soja, Lentille, Vesce, Pois de senteur. Salsifis, Tomate, Maïs, Sorgho, Panais, Carotte et Fève. Le Blé, l'Orge, l'Avoine et le Seigle ont manifesté plus tardivement qu'ils avaient été également envahis par le parasite. » Convaincu de l'existence de ce Myxomycéte, je l'ai cherché sur diverses plantes cultivées : je l'ai rencontré sur nombre de nos plantes de jardins et de serres, qu'il enlaidit en brunissant et desséchant soit une partie seulement, soit la totalité des feuilles. Tout ce que les jardiniers appellent brûlures et coups de soleil trouve son explication dans les effets que produit l'action de ce parasite. C'est certainement lui qui cause le dé- périssement de nos Cerisiers et Abricotiers, ainsi que de nos Pêchers de plein vent. Je me suis assuré que c'était aussi à ce Myxomycéte qu'il fallait attribuer la rouille de nos Asperges, les taches noirâtres épaisses des feuilles de l'involucreet du réceptacle des Artichauts, le brunissement de la marge des feuilles de nos salades et les taches brunâtres que pré- sentent, assez souvent, les grains de Haricots et Flageolets. Enfin, cette maladie de la Brunissure, qui n'avait été signalée sur la Vigne que dans le ( I"I ) Midi de la France, vient de faire son apparition aux environs de Paris. C'est ce que je viens récemment de vérifier sur de jeunes feuilles de Vigne, tout aussi maculées de taches brunâtres que celles de nos Cerisiers. Il est à craindre que l'humidité de celte saison printanière ne soit favorable au développement du parasite et à son extension. » SYLVICULTURE. — La lunure du Chêne. Note de M. Emile Meh, présentée par M. Dehérain. « On aperçoit parfois sur les sections transversales des troncs de Chêne rouvre et pédoncule un ou deux anneaux d'une teinte plus claire, assez souvent d'un brun roux, intercalés dans le duramen. Ces anneaux sont appelés amures, terme importé d'Allemagne vers i83o (Mondring, anneau lunaire). Buffon et Duhamel, qui paraissent avoir les premiers signalé ce tissu, le désignaient sous le nom de double aubier ou faux aubier. La nature et l'origine des lunures étaient restées jusqu'ici assez obscures. A la suite de mes recherches sur la formation du bois parfait, j'ai été amené à les étudier. Voici ce que j'ai constaté : » Très rarement le bois luné a, comme on le croyait, les caractères complets de l'aubier. S'il renferme toujours de l'amidon, c'est en quantité fort variable, parfois même assez faible. Sa teneur en tanin est loin aussi d'être constante; mais elle est généralement plus forte que dans l'aubier, tout en restant inférieure à celle du bois parfait. De plus, ce tanin est presque exclusivement localisé dans les parenchymes ligneux et radial; rarement on le trouve fixé sur les parois des fibres. Enfin, les vaisseaux sont fréquemment pourvus de thylles. La constitution d'une lunure est, on le voit, intermédiaire entre celle de l'aubier et celle du duramen, mais se rapproche plus de cette dernière. M La cause qui produit la lunure a donc pour effet d'entraver la trans- formation de l'aubier en bois parfait et d'arrêter cette transformation à un stade plus ou moins avancé de son développement. Dans une même zone lunée on trouve souvent des couches plus duraminisées les unes que les autres, se distinguant entre elles par des variations dans l'intensité des teintes. Elles ressemblent d'autant plus à l'aubier qu'elles sont moins fon- cées; même on y remarque parfois des places que rien ne différencie de ce tissu. Le nom de double aubier donné à la lunure est donc impropre; celui à^faux aubier serait plus juste, à la condition d'entendre par là qu'au lieu C. a., 1S97, I" Semestre. (T. CXXIV, N» 20. j '44 ( II 12 ) d'être inférieur à l'aubier, comme le croyaient Buffbn et Duhamel, le bois luné lui est, au contraire, supérieur par ses propriétés, du moins tant qu'il n'est pas altéré, qu'il n'a pas passé à l'état de lunure rousse. » Mais cette altération ne tarde pas à se produire, parce que le tissu malade meurt prématurément. La mort arrive d'autant plus tôt et la dura- minisation est, par suite, d'autant moins avancée que l'atteinte a été plus forte. Il se forme ainsi un séquestre, Iccjuel ne tarde pas à subir la série des dégénérescences qui le font passer à l'état de bois rouge, comme cela arrive dans tous les cas où, soit par accident, soit par les progrès de l'âge, le bois meurt enclavé dans du tissu vivant. )) Quelle est l'origine de cette maladie? Bulï'on et Duhamel attribuaient à diverses causes les lunuros qu'ds avaient examinées, mais surtout aux froids excessifs de l'hiver de 1709. Cette opinion prévalut par la suite, corroborée qu'elle fut par l'examen des lunures produites postérieurement et qu'on regarda comme dues aux hivers de 1789, 1794 et 1829. Toutefois, il ne pouvait y avoir ù cet égard qu'une présomption, parce que, le plus souvent, les couches formées dans les années ayant immédiatement pré- cédé celle d'un grand hiver ne paraissent pas être lunées. Cette circon- stance aurait dû suffire à ne pas faire considérer comme démontrée l'in- fluence des basses températures. )) J'ai pensé que, si les lunures étaient bien produites par les grands froids, je devais en rencontrer dans les chênes qui se trouvaient sur pied pendant l'hiver de 1 879-1880. En effet, il n'est pas très rare de rencontrer, parmi ceux qui sont livrés journellement à l'exploitation, des sujets dont le duramen périjdiérique correspondant aux douze ou quinze années anté- rieures à 1880 se distingue par une teinte plus pâle que celle du bois inté- rieur. Il présente à l'examen microscopique les caractères, plus ou moins accusés, des lunures. Assez souvent, les couches, au nombre de 2-j, pré- cédant immédiatement celle de 1880, semblent constituées par un duramen normal. Mais je me suis assuré que, néanmoins, elles doivent être regar- dées comme faisant partie de la lunure, car elles renferment une certaine quantité d'amidon et sont relativement pauvres en tanin. La duraminisa- tion y est donc incomplète. Au contraire, les couches immédiatement postérieures à celle de 1879 sont généralement dépourvues d'amidon et offrent tous les signes d'un duramen normal, au début de sa formation. C'est donc bien à la couche de 1880 que s'arrête le bois luné. » Mais ce n'est pas tout. Les couches formées postérieurement à celle de 1879 sont bien plus étroites que celles qui l'ont précédée. Dans les ( i'i3) sujets vigoureux cette réduction d'accroissement est limitée à quelques années; sur ceux dont la végétation était languissante, elle n'a pas encore cessé. De cette observation, jointe à la précédente, il résulte que les lunures constatées sont bien dues à une cause accidentelle qui s'est mani- festée entre la période végétative de 1879 *^'- celle de 1881. On est, par suite, autorisé à les attribuer au grand abaissement de température du mois de décembre 1879. » Les caractères que je viens de signaler ne se rencontrent pas seule- ment dans les bois portant des lunures apparentes. Même dans les Chênes où la duraminisation des couches antérieures à i88o a été assez complète pour qu'on n'aperçoive aucun changement de coloration, celles-ci ren- ferment encore un peu d'amidon,. surtout dans les cellules de bordure des gros rayons, fait qui ne se remarque pas sur les échantillons recueillis avant cette époque. On observe aussi la réduction d'épaisseur des couches 1880-1882. Ce caractère est même plus général encore que le premier. Je l'ai constaté pour la plupart des Chênes des environs de Nancy que j'ai examinés. C'est une preuve que ces arbres aussi ont été touchés. 11 Cette réduction des accroissements montre que, dans les cas de lu- nure, l'assise cambiale est également atteinte par le froid et que son acti- vité végétative se trouve ralentie pendant plusieurs années. Ainsi s'explique une anomalie apparente, qui déjà avait frappé Buffon. On comprenait dif- ficilement que le cambium et les couches les plus rapprochées de lui fussent épargnées, alors que celles qui étaient situées plus profondément, mieux protégées par conséquent, ne l'étaient pas. En réalité, tous ces tissus sont atteints, seulement avec moins d'intensité que les couches plus internes, parce que les premiers, étant plus jeunes, sont plus vigoureux et que la vigueur de constitution est une cause de résistance au froid ('). » Les lunures n'avaient été observées jusqu'ici que sur d'assez gros Chênes. Elles atteignent aussi les plus petits sujets. Ainsi, beaucoup de ba- liveaux et de rejets de souche qui, en 1879, n'avaient que quelques années, ont été frappés et même avec plus d'intensité et de généralité que les indi- vidus âgés, sans doute à' cause de la faible épaisseur de leur écorce. La partie centrale de leur duramen est amylifère, il s'y trouve peu de tanin et les vaisseaux y sont souvent dépourvus de thylles. Parfois même, elle commence à devenir rousse, prélude de plus graves altérations qui se ter- mineront par la carie. (') Ce fait résulte d'observations sur de jeunes Sapins atteints parles froids du mois de février iSgS, observations qui seront publiées incessamment. ( ii'4 ) n On voit quels désastres aura occasionnés dans les forêts l'hiver de 1879-1880. Jusqu'à présent, on les croyait limités à ceux qu'on avait con- statés au printemps de iSBo ou dans le cours des années suivantes (nécroses partielles ou totales). On ne comptait pas avec ceux qui ne se feraient sen- tir qu'à longue échéance. Non seulement cet hiver aura produit une dimi- nution énorme dans In production ligneuse, fait qu'on ne soupçonnait même pas, mais encore il aura exercé une très fâcheuse influence sur la qualité des bois. » PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Les troubles physiologiques et trophiques dus aux rayons X. Note de M. Destot, présentée par M. Bouchard. « Tous les auteurs qui ont essayé de poursuivre des recherches un peu longues avec les rayons X ont signalé des troubles trophiques allant de l'érythème simple à l'abcès en passant par les phlyctèncs, l'ulcération de la peau avec perte des phanères. » On a cru trouver une analogie entre ces faits et ceux du coup de soleil. Ils en différent à divers points de vue : » i" Les rayons ne sont pas perçus au moment de l'application; » 2" Entre le moment d'application et l'apparition des troubles il s'écoule un laps de temps considérable quelquefois, de quarante-huit heures à vingt jours, et il est difficile d'admettre une action directe immé- diate sur les tissus, amenant des changements physiques et chimiques capables d'entraîner une nécrobiose au bout d'une pareille période; )i 3" La dislance du tube à la peau joue un très grand rôle ; au delà d'une certaine limite, que nous aurons à préciser, les troubles ne se ma- nifestent plus; » 4" On les empêche en interposant une feuille d'aluminium, reliée au sol, qui laisse cependant passer les rayons X; » 5" Enfin, ces troubles n'apparaissent pas, ainsi que nous l'avons signalé le premier, avec l'emploi de la machine statique comme source d'électricité. Dans ce cas pourtant, les rayons X possèdent les mêmes qua- lités physiques. Notre observation a d'ailleurs été contrôlée par les obser- vations de Frei {Electrical Engineer; février 1897). )) Il s'agit donc de troubles ayant pour point de départ le système nerveux sensitif inconscient, réagissant sur la moelle et amenant secon- dairement les troubles signalés, par l'intermédiaire des vaisseaux. » L'étude du pouls devait donc permettre de vérifier cette hvpothèse. ( "i5) puisqu'elle permettait, d'une part, d'affirmer un retentissement sur tout l'appareil cardio-vasculaire, incompatible avec l'idée d'une action locale, et, d'autre part, de préciser l'origine des troubles trophiques. » Aussi avons-nous opposé l'étude du pouls avec la machine statique à l'étude du pouls avec la bobine servant de générateur, puisque dans un cas les troubles trophiques n'existent pas. Le tube était le même, dirigé sur la main à o'",o5 de la peau ; la séance d'exposition a duré une heure ; le pouls était inscrit au sphygmographe à cylindre de Marey, et pris sur le bras opposé à celui exposé aux rayons. » Avec la machine statique, on voit, au bout de dix minutes, le dicro- tisme disparaître, le pouls se tend, mais il n'y a pas de modification dans le nombre de pulsations. )) Au bout d'une heure, le tube est arrêté, et le pouls reprend presque immédiatement sa forme et son allure normales. » Avec la bobine, le pouls montre d'abord une tension passagère, qui est bientôt suivie d'une chute considérable, accusée par l'exagération du crochet et du polycrotisme; puis survient de l'arythmie avec pulsations avortées. » Le tube étant arrêté, le pouls ne reprend pas sa forme, si bien qu'au bout d'une seconde heure il est aussi modifié que si le tube fonctionnait. L'expérience n'a pas été poussée plus loin. » Dans les deux cas, des plaques photographiques ont été impression- nées et l'on ne peut y trouver de différence d'intensité. Les ravons X avaient donc la même intensité et les mêmes qualités phvsiques. Seuls les générateurs électriques différaient et l'on doit leur imputer les différences de tracé. )i L'onde électrique et sa forme sont donc la cause des troubles, et non les rayons X eux-mêmes. Il se développe en effet, autour du tube, une at- mosphère électrique, qui cale le radiomèlre (Gossert et Chevalier), qui est positive (Rydbery),,qui détermine des actions particulières sur l'aiguille de déclinaison (Korda et Oudin), et c'est elle qui agit sur les extrémités nerveuses sensitives, inconscientes du sympathique. Le champ électrosta- tique ainsi créé ne dépasse pas une certaine limite variant avec les appareils employés (ordinairement 0,20 en moyenne) et que l'on peut déterminer dans l'obscurité avec le radiomètre qui s'éclaire sous son influence : ce qui explique pourquoi les troubles ne se montrent pas au delà d'une certaine distance et pourquoi une lame métallique mise à la terre les empêche de se produire. (11,6) » Les expériences sur les animaux ne prouvent rien. En effet, leur peau a une physiologie, une anatomie et une pathologie trop différentes de la peau glabre de l'homme, et elle n'est pas organisée pour résister et réagir aux vibrations extérieures de la même façon. Le cobiiye, par exemple, fait de la sclérose cutanée où l'homme fait de l'ulcération. Aussi les expériences de MM. Genoud etLortet ne sont pas applicables à l'homme ; elles ont eu toutefois le mérite de créer une méthode de radiothérapie qui, si elle n'a pas eu au point de vue thérapeutique les résultats qu'on espérait, a fait naître des troubles trophiques, dont la physiologie est intéressante à beau- coup d'égards. Mais le rayon X n'est pour rien dans ces singulières mani- festations; la forme et la fréquence de l'onde électrique génératrice sont seules en cause. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Recherches sur les causes des troubles de la croissance, à l'aide des rayons de Rôntgen. Note de MM. Maurice Springer et D. Serbanesco, présentée par M. Potain. « En examinant, à l'aide des rayons Rôntgen, au niveau du genou, le cartilage de conjugaison du tibia et du fémur, on constate qu'il se pré- sente sous l'aspect d'une zone claire et transparente. Celle-ci diminue à mesure que la croissance progresse; elle disparaît complètement quand le cartilage qui fait croître en hauteur, infdtré de sels calcaires et ossifié, arrête définitivement la croissance. » Nous avons recherché quel était l'état de ce cartilage dans différents troubles de croissance attribuables à des causes diverses. » Le fait le plus remarquable nous est fourni par le myxœdèrne. Dans cette affection la radiographie révèle que le cartilage de conjugaison per- siste longtemps sans s'ossifier; et, en effet, le traitement thyroïdien peut faire grandir, même à trente-quatre ans. » Cette persistance de l'état infantile de certains organes concorde bien avec le fait, récemment mis en lumière par le D"^ H. Vaquez : la présence de globules rouges nucléés révélant la persistance du processus fœtal de l'hématopoièse. » Dans la syphilis héréditaire l'arrêt de développement paraît dû à une tendance à l'ossification précoce, mais le cartilage persiste. )) Chez les enfants d'alcooliques, le cartilage est mince, irrégulier et s'ossifie prématurément. ( ITÏ? ) » Par contre, dans la tuberculose héréditaire ou acquise, le cartilage persiste et son ossification paraît ralentie. » Un grand nombre de maladies produisent des altérations dans la disposition de ce cartilage et dans son mode d'ossification. » La radiographie ajoute à l'étude des troubles de la croissance un nouveau signe physique aisément appréciable et fort utile pour le diagnostic. Cette recherche pourra désormais guider le traitement, puisque, tant que le cartilage présente une zone transparente, on peut combattre les arrêts de croissance, tandis que, lorsque le cartilage est opaque, tout traitement dans le but de faire croître est inutile, la croissance étant définitivement arrêtée. » M. Teguor adresse une Note ayant pour titre : « Règle pour servir à la résolution de deux équations numériques d'un degré quelconque à deux inconnues ». La séance est levée à 4 heures trois quarts. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 3 mai 1897. Annales de Chimie et de Physique, par MM. Berthelot, Friedel, Mascart, MoissAN. Mai 1897. T. XL Paris, Gauthier-Villars et fils, 1897; i fasc. in-8°. Bulletin des Sciences mathématiques, rédigé par MM. Gaston Darboux et Jules Tannery. Deuxième série. Avril (897. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1897 ; i fasc. in-8°. Annales de l' Obsetvatoire de Nice, publiées sous les auspices du Bureau des Longitudes par M, Perrotin, Correspondant de l'Institut et du Bureau des Longitudes, Directeur. Tome YL Paris, Gauthier-Villars et fils, 1897 ; I vol. in-4°. (Présenté par M. Faye.) Ministère des Travaux publics. Routes nationales. Recensement de la circu- lation en 1894. Paris, Imprimerie Nationale, 1896; i vol. ia-4°. ( '!'« ) Lavoisieret les Sciences médicales, par A. Pannetier, ex-interne des hôpi- taux de Paris. Commentry (Allier), 1^95; i broch. in-8°. Mémoires et Bulletins delà Société de Médecine et de Chirurgie de Bordeaux, 3° et4«fasc. 1896. Paris, Masson et O*, 1897. i vol. in-8". Éloge historique de Nicolas-J. Lobalchevsky, prononcé dans la Séance solennelle de l'Université Impériale de Razan, le 11 octobre iSgS, par M. le Professeur A. V.vssilief, Président de la Société physique et mathé- matique de Razan. Traduit du russe par M"* A. Fichtenholtz. Paris, A. Hermann, 1896. broch.; in-8°. (Présenté par M. Hermite.) Introduction to gênerai Chemislry, a graded course of one hundred Lec- tures, by GusTAVus Detlef Hinhiciis, N. D., L. L. D. London, H. Grevel and C°, 1897; I vol. in-8°. De doi'stumme i norge, af V. Ucheumann, Professeur ved Rristiania, Univeristet. Rristiania, 1896; 2 vol. in-8°. Astronomical and magnetical and meteorological obsen'aiions made at Royal Observatory Grcenwich, inthe year 1879. London, 1881 ; i vol. 'm-l\°. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLA RS ET FII^, Quai des Grands-Auguslins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièremenl le Dim.wr/,^. Ils fonneiit, à la fin de l'année deux volumes in i« Deui Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre al|,l,ab6llque de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du i" janvier. Le prix lie Pabonnemrnt est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. - Départements : 30 fr. - Union postale : 34 fr. - Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, Agen... A tger . , Amiens. Angers.. tiayonne Hesançon . . . . Bordeaux. Bourges... . Brest. Caen Chunibery.. Cherbourg Ctermont-Ferr... Dijon. Douai Urenoble j La Rochelle Le Havre ! Lille.. chez Messieurs : Michel et Médan. Chaix. Jourdan. RuIT. Court in-Hecquet. Germain etGrassin Lachèse. Jérôme. Jacquard. Fcret. Laurcns. Muller (G.). Renaud. Deirien. F. Robert. J. Robert. Uzel frères Massif. Perrin. Henry. Marguerie. Juliot. Ribou-Collay, Lamarche. Ratel. Rcy. Lauverjat. Degez. Drevel. Gralier et C'». Foucher. Bourdignon. Dombre. Tiiorcz. Quarré. Lorient. Montpellier . chez Messieurs : i Baiimal. j M°" Texier. Bernoux et Cuiiun Georg. Lyon ,' Cùte. Chanard. Ville. Marseille. ....... Ruât. I Calas. \ Coulet. Moulins Martial Place. / Jacques. Nancy j Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. j Loiseau. ( Veloppé. I Barnia. \ Visconti et G". Nimes Thibaud. Orléans Luzeray. Blanchier. Marrlie. Hennés Plihon et Hervé. Boche/ort Girard (M""). Langlois. Lestringanl. S'-Élienne Chevalier. I Bastide. ( Huuièbe. Toulouse „ . ( Privât. iBoisselier. Péricat. Suppligeon. ( Giard. ! Lemailre. .Vantes Nice. Poitiers.. Rouen. Toulon. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam. chez Messieurs Feikema Caarelsen ( Feikema j et C". Valenciennes. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et C*. Dames. Friedjander et fils ' Mayer et Muller. Berne \ Schniid, Francke et Buchareit . Berlin. Bologne Zaniclielli. 1 Lamerlin. Bruxelles j Mayolezet.\»diarte. I Lebègue et C''. ( Sotcheck et C°. ■ ' Millier ( Carol). Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BellelC" Christiania Cammermeyer. Conslantinople. . Ollo Keil. Copenhague Hdst et fils. Florence Seeber. Gaiid Hosle. Gènes Beuf. , Cherbuliez. Genève Georg. I Stapelruohr. La Haye .. Belinfante frères. < 1 Benda. Lausanne „ ; Payot Barlh. I Brockliaus. Leipzig ' Lorentz. Max Rube. Twietmeyer. \ Desoer. I Gnusé. Liège. chez Messieurs : Londres l Dulau. 'Nutl. Luxembourg . . . V. Buck. Libr. Gutenberg. Romo y Fussel. Madrid . . ) Gonzalès e hijos. ( F. Fé. Milan Bocca frères. Hœpli. • Gaulicr. Moscou / Prass. Naples . Marghieri di Gius. Pellerano. ^ Dyrsen et Pfeiffer. Ne^v-rork . 1 Siechert. LcmckeetDuechner Odessa Rousseau. Oxford . Parker et €'• Palerme . Clausen. Porto Rio-Janeiro Garnier. Rome Bocca frères. Loescheret C'v Rotterdam . Kramcrs et fils. Stockholm Samson et Wallin. S'-Petersbourg. \ Zinserling. ( VVoKT. Bocca frère». Turin .... Brero. Clausen. RosenbergetSeilitr. Varsovie . Gebelhneret Wolll. Vérone Vienne ( Frick. \ Gerold et C". ZUrich MeyerelZeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes !•' à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre 1 865.) Volume 10-4°; i8;o Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier i866 à 3i Décembre iSSo.) Volume in-4°;;i889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points delà Physiologie des Algues, par MM. A. DE«BEseL.\.-J.-J.SouLB.- Mémoire surle Calcul des Perturbations qu'éprouvent 1*5 Comètes, par M. Hansen.- Mémoire sur Pancréas et sur le rôle du suc pancrcauque dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4% avec 32 planches; i856 je f Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vas Be:,eden. - Essai dune réponse à la question de pVi'x'propoVéè'enVsô'o'pà'r'l'Académ'ié" des" Sciences pour le concours de i853, et puis remise pourcelui de i85fl, savoir : « litudier les lois delà distribution descorpsorganisès fossiles dans lesdifférents terrains sédi- . mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. - Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée - Rechercher la nature > des rapports qui existent entre l'étatactuel du régne organique et ses états antérieurs ., par M. le Professeur Bronn. ln-4''. avec 27 planches; 1861.. . 15 fr, A la même Ubrairie les Hémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N° 20. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 17 mai 1897.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MRMBItHS BT DBS CORnESPONDANTS DB L'ACADÉMIE. Pages. MM. Lœwv et Plisel'X. — Stir l'Atlas pho- lograplii l'épaisseur de 2™" environ. La partie inférieure se termine par un biseau tranchant, aplati suivant un plan passant par l'axe du ciseau et parallèle aux faces les plus minces; ce biseau aplati a environ 5""° à 6™" de large sur autant de longueur; il se termine par un tranchant, qui devait être fort aigu dans son état primitif; actuellement, quoiqu'on partie ébréché et oxydé, son épaisseur ne dépasse guère ^ de millimètre. » Le métal est constitué par du cuivre à peu près pur (industriellement parlant), sans étain ; mais il est recouvert de vert-de-gris et d'une série de points ou granules saillants, composés par du protoxyde de cuivre, résul- tant de l'altération du métal; aussi l'objet est-il devenu fragile, en raison de cette désagrégation. » La tranche du métal, examinée sur une fracture fraîche, décèle le pro- cédé de fabrication. L'ouvrier a pris une lame de cuivre épaisse de i™" en- viron et de la longueur convenable, il y a tracé deux sillons parallèles distants de 4""'? sur la longueur destinée à former l'outil. A droite et à gauche de ces sillons, il a coupé la lame parallèlement, à une distance de 2""" du sillon; puis il a rabattu les deux côtés sur la portion centrale, jusqu'à ce qu'ils se fussent rejoints de façon à constituer un barreau ou tige quadrangulaire des dimensions signalées plus haut; peut-être a-t-ilbrasé ensuite la jonction. En tout cas, on en aperçoit parfaitement la trace recti- ligne et parallèle à l'axe du barreau, sur la partie centrale de l'une des deux larges faces de ce barreau, à l'exclusion des trois autres faces. Cette ligne subsiste sur toute la longueur; mais en se recourbant sous forme d'hélice de façon à passer sur la face étroite adjacente, jusque vers le point où l'on arrive au biseau, point auquel se produit une légère déviation; ce biseau étant constitué par la réunion des lames, aplaties l'une sur l'autre pour former le tranchant. » En somme, ce ciseau a été fabriqué par le même procédé que l'ai- guille décrite précédemment: la réduction du métal en lames minces. Le travail de celles-ci était sans doute plus facile que la fabrication directe d'une barre massive, pour les ouvriers de celte époque. ( '«24 ) » V. Cependant, un procédé de fabrication un peu différent, quoique toujours fondé sur l'emploi des lames minces de cuivre, nous est révélé par l'examen d'un autre objt>t de même origine, que j'ai trouvé parmi ceux qui m'ont été remis et dont la composition est également celle du cuivre industriellement pur. Cet objet a la forme d'une aiguille canali- culée, longue de 55""°, d'un diamètre de i""". Il est constitué par une lame étroite et très mince, tordue en spirale, formant plusieurs tours sur sa longueur. Sa disposition rappelle la fabrication des canons de fusil rabanes et celle du tube hélical, en acier fondu laminé à froid, employé aujourd'hui dans la fabrication des cadres de certaines bicyclettes. » VI. Un objet similaire, long de 85™"" et épais de 2"" est constitué aussi par une feuille métallique étroite, tordue en spirale, mais dont les parois n'ont pas encore été rapprochées en un système régulier. Elle paraît représenter le début de la fabrication. Elle est composée de cuivre, avec une trace d'arsenic. » VII. L'envoi de M. de Morgan renferme encore divers débris de cuivre, dont il n'est pas possible d'assigner la destination originelle, mais qui offrent ce caractère commun de représenter tous des lames ou frag- ments de lames, savoir : » 1° Un fragment triangulaire, irrégulier, en forme de triangle rec- tangle équilatéral, de So"" sur 3o"™, épais d'un demi-millimètre : cuivre fortement arsenical ; )) 2" Un fragment plus grand, rappelant la forme de la hache ci- dessus, mais non troué; de 60™" au dos, sur 44'"'° en largeur maxima et jmm d'épaisseur : cuivre avec trace d'arsenic ; » 3° Trois fragments semblables irréguliers; )) 4° Deux longues rognures de cuivre; » 5° Une très petite lame régulière, ou fragment de feuille. » VIII. Je signalerai enfin une lame longue de 85'°™, large de 5 à 6™™, à bords irréguliers, épaisse d'un demi-millimètre : cuivre avec trace d'ar- senic. Ce qui la distingue, c'est l'existence de deux trous de clous, l'un de i'"'", l'autre de o™",3. Ces trous ont été percés avec une pointe et portent l'empreinte de la tête des clous, rivée au marteau. Si j'insiste sur ces cir- constances, c'est qu'elles contrastent avec le procédé employé pour fabri- quer le chas de l'aiguille (III) que j'ai décrite plus haut. » La lame dont il s'agit ici a dû être fixée autrefois comme garniture sur un objet de bois ou analogue, tel qu'un coffret, qui a disparu. » Tels sont les objets soumis à mon examen. Ils sont tous constitués. ( II2f) ) je le répèle, par du cuivre à peu près pur, renfermant parfois de l'arsenic, mais ne contenant ni étain, ni plomb, ni zinc. Cette composition est carac- téristique. » Ce n'est pas que la fabrication de lames et objets en cuivre pur n'ait eu lieu à toute époque et ne subsiste même aujourd'hui; mais on a cessé depuis longtemps de fabriquer des outils, tels que des aiguilles ou des ciseaux, et des armes, telles que des haches, avec le cuivre pur. Le bronze d'abord, puis le fer, l'ont remplacé, pour tous les emplois qui exi- gent un métal dur et résistant. L'existence des objets précédents et leur mélange avec des lames de silex paraissent donc se rapporter à une popu- lation qui en était encore à l'âge du cuivre pur proprement dit. » HISTOIRE DES SCIENCES. — Sur divers liquides contenus dans des vases antiques. Note de M. Berthelot. « J'ai eu occasion d'examiner récemment des liquides trouvés dans des vases et tombeaux antiques; il paraît utile d'en donner ici l'analyse. A. Liquides provenant d' un flacon Irou^'é près de Reims. » Deux de ces liquides m'ont été remis par M. Th. Habert, conserva- teur du Musée archéologique et céramique de la ville de Reims. Ils ont été extraits par lui d'un flacon de verre trouvé dans les environs, et qu'il regarde comme appartenant à l'époque gallo-romaine. » Ce flacon, à panse arrondie et à goulot un peu large, muni d'une anse, avait une capacité d'un demi-litre environ. Il renfermait un liquide aqueux, surmonté par une matière grasse, en grande partie fluidifiée. I. — Matière grasse. » On a d'abord analysé la matière grasse. On a décanté la portion li- quide et isoléla portion solide, par une série de compressions ménagées. » Portion solide. — Sur une portion on a titré l'acide libre, par un essai alcalimétrique, fait au moyen de la potasse et avec le concours de l'alcool. Je demande la permission de rappeler que le principe de ce procédé, au- jourd'hui fort usité, a été signalé par moi, en i855('), pour le dosage volumétrique, par le tournesol et un alcali, des acides gras mélangés aux corps gras neutres. (') Journal de Pharmacie, 3"= série, l. XX\ II, p. 3o. ( II26 ) » Une iuitre portion a été délayée dans un lait de chaux et traitée aussitôt par i'éther. On a trouvé ainsi : Acide gras calculé comme acide slcarique. palmitique. Acide libre 88,3 79,6 Corps gras neutre ij,& i7)6 io5,9 97,2 » D'après ce calcul, sur 100 parties, l'acide gras libre actuel était formé de deux tiers environ d'acide stéarique (mêlé d'acide oléique), et d'un tiers d'acide palmitique. » Portion liquide. — Elle est beaucoup plus abondante, très visqueuse, jaunâtre, douée d'une odeur rance fortement prononcée, jaunâtre, très soluble dans l'alcool, qu'elle rend fluorescent. Le titrage alcalimétrique répond à un acide dont le poids, évalué suivant l'équivalent de l'acide oléique, représenterait 79 centièmes du total. Mais ce chiffre est trop fort, d'après les résultats obtenus dans un essai spécial pour doser la matière neutre; essai, d'ailleurs, que la solubilité de l'oléate de chaux dans I'éther a empêché de fournir un résultat précis. » Quoi qu'il en soit, cette analyse montre que la matière grasse con- tenue dans le flacon était, en majeure partie, acidifiée et oxydée : une certaine portion demeurant à l'état de matière neutre. Ces résultats répondaient probablement à l'existence primitive, dans le flacon, d'une matière grasse neutre, telle qu'une huile végétale. Une graisse animale aurait fourni une matière concrète à la température ordinaire ; en raison de la prépondérance des glycérides provenant des acides gras solides dans une semblable graisse. » Les altérations subies sont d'ailleurs semblables à celles que M. Friedel a signalées récemment pour des matières grasses trouvées dans des tombes égyptiennes (Comptes rendus, t. CXXIV, p. 648). » Toutefois, celles que j'examine en ce moment ont éprouvé, de la part de l'eau, des réactions spéciales, dont il va maintenant être question. II. — Liquide aqueux. » En effet, le flacon renfermait, dans sa partie inférieure, une couche aqueuse. Ce dernier liquide contient des matières organiques et îles ma- tières minérales. » La matière organique est constituée par un mélange d'acides volatils avec la vapeur d'eau (C"H'"0^) et d'acides fixes (CH'"- O'), mélangés ( '127 ) d'acides C"H-""^0'?. L'acidilé totale répond à un quart d'équivalent d'acide au litre : pour en préciser le poids, il faudrait savoir à la fois la nature spécifique de ces acides et le volume total du liquide aqueux, lequel m'est inconnu. On a seulement constaté que la proportion équivalente des acides volatils répondait sensiblement au tiers du titre acide total, dans le liquide aqueux. » Ce rapport mérite attention. En effet, il répondrait à une formation simultanée des deux systèmes équivalents formés en proportion égale. Ces deux systèmes résultent en effet de la métamorphose, par oxydation, d'un acide gras monobasique, à la fois en un acide bibasique, de même richesse en carbone, et d'un acide monobasique homologue immédiatement inférieur : C«H-«--0* + H^O, Qn-, Jl2«-2 Q2 _^ QQ2 4. H' O. C"H="0= + 0' = Ce mécanisme est précisément celui qui préside à l'oxydation graduelle des acides gras par les réactifs ordinaires, ainsi que je l'ai constaté spécia- lement, en oxydant les acides acétique et butyrique par le permanganate de potasse ('). L'oxygène de l'air, par son action lente, opérerait de la même manière. » Après neutralisation, ce liquide a été évaporé au bain-marie et traité par l'alcool mêlé d'éther. Ce dernier, évaporé à froid, a laissé une dose très notable de glycérine, presque pure. » Les matières minérales contenues dans ce liquide aqueux consistaient en de petites quantités de chlorures et d'azotates. Il n'y avait pas d'ammo- niaque sensible. » Ces résultats montrent que le liquide aqueux n'était pas constitué par une saumure, placée au fond du flacon à l'origine, en même temps que l'huile, conformément à certaines pratiques des anciens. » L'orifice du flacon étant demeuré ouvert, je pense que le liquide aqueux n'est autre que de l'eau d'infiltration, provenant du terrain où ce vase était enfoui, et dont l'action chimique s'est ajoutée à celle de l'oxy- gène pour produire l'altération lente de la matière grasse. On doit seule- ment noter deux choses: savoir la persistance d'une certaine proportion de (') Annales de Chimie et de Physirjue, k" série, l. XV, p. 367; 1868. G. R., 1897, '" Semestre. (T. CXXIV, N° 21.) l46 ( II28 ) corps gras neutres, même après une quinzaine de siècles, et surtout celle (le la glycérine. Les glucoses et sucres dissous auraient probablement dis- paru dans ces conditions. B. Liquide provenant d'urt tombeau syrien. )) Ce liquide a été adressé, par un Maronite, au Président de la Répu- blique, comme étant, d'après l'expéditeur, le liquide dont les Phéniciens se seraient servis pour conserver les corps; la lettre ne contenait d'ailleurs aucun détail sur les conditions de la trouvaille. Mais im examen plus approfondi de ces conditions m'a paru inutile, le liquide n'étant autre que de l'eau, avec de petites quantités de bicarbonate de chaux, de chlorures et des traces d'azotates. C'est sans doute de l'eau d'infdtration, comme la précédente. » J'ai déjà signalé plusieurs exemples de ce genre, lors de mes recherches sur un vin antique contenu dans un vase gallo-romain scellé à la lampe ('). Ainsi le liquide contenu dans un baluslre creux, provenant d'un verre à boire, conservé au Musée de Rouen, n'était autre que de l'eau. De même un liquide contenu dans un vase de verre bleu, du Musée du Louvre. )) En général, les observateurs doivent se tenir en méfiance contre l'in- troduction accidentelle d'mfiltration de l'eau dans les vases antiques. » CHIMIE. — Action de la limiière sur les mélanges de gaz dont elle provoque la combinaison, en particulier, sur les mélanges de chlore et d'hydro- gène; par MM. Armand Gautier et H. Hélier. « L'étude de l'action de la chaleur sur les mélanges de gaz aptes à se combiner nous a conduits à cette conclusion que, pourvu qu'on empêche l'élévation de température résultant du dégagement de chaleur provoqué par la combinaison elle-même, à partir du moment où celle-ci commence, elle atteint en quelques minutes, quelquefois en une fraction de minute, un maximum qui, pour chaque température, n'est plus sensiblement dé- passé, quelque soit le temps durant lequel les gaz réagissent (^). Nous (') Ann. de Chim. et de Phys., S"' série, t. XII, p. 4i5. (-) Nous rappellerons qu'en 17 secondes i ,6 pour 100, seulement, du mélange ton- nant H--1-O, s'unissent à 2(3o°; 9,78 j)0ur 100 à 3Si°; y'\ pour 100 à [\2Ô", etc., sans f(ue ces proportions puissent être dépassées sensililement quand, opérant dans la por- celaine de Berlin, on maintient constantes les températures. A 82.>,9G pour 100 du mélange tonnant se combinent presque instantanément, mais sans explosion. (Voir ( II 29 ) avons donc été amenés à nous demander si la même loi régit l'union des gaz entre eux lorsque cette union se fait, sans combinaison explosive ni élévation sensible de température, sous l'influence de l'influx lumineux. » Dans ce but, nous nous sommes adressés particulièrement aux mé- langes de chlore et d'hydrogène. » Les anciennes recherches de Bunsen et Roscoë sur les vitesses de com- binaison du chlore à l'hydrogène sous l'action de la lumière (') ne pou- vaient permettre de résoudre la question précédente. D'une part, dans ces expériences, les quantités de lumière qu'on faisait agir sur les mélanges gazeux étaient restées indéterminées; d'autre part, on ne pouvait savoir si, pour chaque intensité lumineuse, la combinaison se limitait grâce à l'acide chlorhydrique qui se forme. Ces savants opéraient, en effet, en présence de l'eau et sur des gaz humides ; dans ces conditions, l'acide chlorhydrique formé se dissout instantanément, et par conséquent échappe à la réaction. Us remarquèrent même qa'après avoir rapidement atteint un maximum, la production d'acide chlorhydrique devient constante sous l'action du flux lumineux, observation dont on pourrait déduire que, si l'acide chlorhydrique n'eût pas été absorbé à mesure qu'il se forme, le phénomène eût été limité. De plus, la présence de l'eau dans le mélange gazeux illuminé ne permet pas d'affirmer qu'il ne se fait pas un peu d'acide hypochloreux ou d'oxygène naissant qui interviennent dans la réaction. » Nous nous décidâmes donc à opérer sur des gaz secs et purs. » La préparation de l'hydrogène pur ne fait naître aucune difficulté imprévue (^). Celle du chlore pur est plus délicate. Le bioxyde de manga- nèse naturel donne du gaz carbonique et parfois des oxydes de l'azote. Les hypochlorites et l'électrolyse de l'acide chlorhydrique ou des chlorures fournissent, à chaud ou à froid, un gaz mêlé d'oxyde de chlore, comme on peut s'en assurer en le faisant passer, après dessiccation préalable, dans un tube de porcelaine chauffé au rouge : en recueillant dans une éprou- Comptes rendus, t. CXXIl ; p. 566; et Thèse pour le doctorat es Sciences de M. H. Hélier, p. 28, 3i et suivantes; Paris, i8g6.) (') Annales de Chimie et de Physique, 3" série, t. LV, p. 352. (*) On peut l'obtenir avec du sodium et de l'eau, ou plus simplement, avec du zinc laminé qu'on décompose par l'acide chlorhydrique pur dans un appareil préala- blement rempli d'eau que déplace d'abord le gaz qui se forme. Ce gaz est ensuite successivement lavé dans du permanganate de potasse chaud, du brome, de la potasse, de la ponce imprégnée de nitrate d'argent, enfin dans une lessive alcaline. L'électrolyse de la potasse en solution donne aussi de l'hydrogène pur, mais plus difficilement. ( ii3o ) veltc pleine de potasse les gaz dégages, il reste toujours de l'oxygène ral- lumant les corps en ignition. » Pour obtenir le chlore exempt d'oxydes de chlore et de produits nitreux, nous nous sommes adressés au bioxyde de manganèse précipité de son bichlorure par de l'acide nitrique étendu. Cette jjoudre bien lavée, mélangée de 6 fois son poids d'acide cldorhydrique pur, ne donne, à froid, qu'un peu de chlore. La majeure partie se transforme en tétrachlorure de manganèse dont la solution, chauffée au bain-marie, se dissocie facilement et régulièrement en chlore et bichlorure MnCl". loo^"" de ce bioxyde four- nissent ainsi, pratiquement, 14'" de chlore pur. Ce gaz est exempt d'acide hypocbloreux, car, desséché et chauffé au rouge, il est totalement absorbé ])ar la potasse. Il l'est aussi entièrement par le chlorure ferreux. Il ne contient donc pas de bioxyde d'azote, qui d'ailleurs aurait traversé la potasse. C'est du ciilore pur. » Action réciproque du chlore et de Vhydrogène, secs ou humides, à l'obscurité. — Au préalable, nous avons voulu savoir si ces deux gaz qui paraissent s'unir si facilement lorsqu'ils sont exposés ensemble à la lu- mière, ne réagissent pas à la longue, plus ou moins, l'un sur l'autre en dehors de toute action lumineuse et à la température ambiante. Pour cela, il fallait d'abord préparer et conserver leur mélange à l'obscurité absolue. » Dans ce but, le chlore pur était produit comme il est dit plus haut, dans une petite tourie de grès; il en sortait par un tube de plomb qui le conduisait, après que tout l'appareil avait été purgé d'air, dans un gazo- mètre en verre rempli d'eau bouillie, installé dans une cave. Le chlore arri- vant à la partie supérieure du gazomètre en chassait l'eau eu s'y dissol- vant partiellement. Quand la moitié de l'eau du gazomètre s'était écoulée (') on mtroduisait de même l'hydrogène pur. L'appareil de grès producteur de chlore était placé dans un couloir obscur des sous-sols de la Faculté de Médecine; le tube en plomb à dégagement passait de ce couloir dans la cave, absolument noire, à travers deux portes de chêne, formant une sorte d'antichambre entre le couloir et la cave. Par excès de précaution on avait installé entre les deux portes un épais rideau noir qui permettait aux ex- périmentateurs de pénétrer dans la cave sans qu'aucune lumière s'y glissât avec eux. Dans cette obscurité complète les gaz s'emmagasinaient, comme on l'a dit, dans le gazomètre. On assurait leur mélange par agitation. » Dans nos premières expériences, les gaz II -+- Cl ainsi introduits à (') On la conduisait, au moyen d'un lube de jjIouiIj, hors la cave pour faire la lec- ture du volume. ( îi3i ) volumes sensiblement égaux clans le gazomètre placé dans l'obscurité absolue étaient ensuite déplacés au moyen d'eau à demi saturée de chlore, lavés, desséchés ou non, suivant les cas, sur du chlorure de calcium, puis sur de l'acide sulfurique, enfin envoyés dans un chapelet de tubes d'une contenance de 35'^'' à l\o'"', effilés aux deux bouts réunis entre eux par des caoutchoucs étroits préalablement désulfurés à la potasse chaude. Quand on avait fait circuler dans les tubes effilés 20 à 3o fois leur volume du mélange gazeux, on les fermait successivement en en trempant les deux points dans du mastic Golaz fondu. Toutes ces opérations étaient exécu- tées dans l'obscurité complète. » L'expérience a démontré que les gaz hydrogène + chlore, ainsi mé- langés à volumes égaux, ou presque égaux, secs ou humides, pouvaient se conserver indéfiniment sans réagir. Pour le démontrer il ne suffisait pas de casser la pointe des tubes dans de l'eau ou dans de l'eau chlorée, et d'ob- server que, le volume gazeux ne variant pas sensiblement, il ne se formait pas d'acide chlorhydrique. Cette expérience est assez difficile à réaliser dans l'obscurité absolue, et, quoique nous ayons trouvé plus tard que la lumièie d'une bougie peut être utilisée sans inconvénient, la lecture des volumes absorbés, lorsqu'on agit sur de faibles quantités, et en présence de gaz eux-mêmes solubles dans l'eau, n'a pas assez de précision pour qu'il soit possible d'affirmer, dans ces conditions, que i à 2 pour 100 du mélange n'ont pas été transformés en acide chlorhydrique. » Nous avons donc eu recours à la recherche chimique de cet acide. Dans ce but, un des tubes précédents, d'une capacité de 4o™ environ, fut dans l'obscurité réuni par un de ses bouts effilés, dont on cassait ensuite la pointe, avec un appareil à trois boules en partie plein d'eau. Au moyen d'une trompe on aspirait alors lentement les gaz du tube; une partie du chlore et de l'hydrogène, et l'acide chlorhydrique tout entier, s'il y en avait, se dissolvaient ainsi dans l'eau. On versait alors cette solution aqueuse dans un petit flacon à l'émeri, contenant de la feuille d'argent pur pulvérisée. Dans ces conditions, le métal enlève totalement le chlore dis- sous sans toucher en rien à l'acide chlorhydrique étendu, ainsi que nous nous en sommes assurés. Toutes ces manipulations terminées dans l'obscu- rité, on pouvait alors sortir de la chambre noire et titrer, au moyen d'une liqueur de soude décime l'acide chlorhydrique formé. L'expérience a dé- montré que, dès la première goutte d'alcali, la phtaléine rougit et que, par conséquent, la liqueur ne contient pas la moindre quantité de gaz chlorhydrique. On s'en est du reste assuré qualitativement. ( Il32 ) » Nous avons fait la même constatation volumélriquement, mais en agis- sant sur de plus grandes masses de gaz hydrogène et chlore et les laissant au contact durant très longtemps. » Le 9 décembre 1890, un ballon de io8o<='=, jaugé et terminé par un tube effdé semi-capillaire de o™, 20 de long, fut lavé intérieurement à l'acide chlorhydrique bouillant, pour éviter toute action alcaline pouvant venir des parois, puis à l'eau, enfin, séché dans le vide et rempli, dans l'obscu- rité, du mélange gazeux sec et à volumes égaux, chlore -\- hydrogène {*). Pression, 760""", i; / = 10°. — Ce ballon fut fermé en en plongeant la pointe effdée dans le mastic fondu. Il fut conservé à l'obscurité absolue et ouvert sur l'eau le 22 mars 1897, c'est-à-dire quinze mois et demi après. — Pression du jour, 761""'", 9; /= 10". — On y fit pénétrer, par refroidissement, 3'*^ d'eau et, après équilibre de température, ou relut le volume. Les gaz s'étaient dilatés de S"". En tenant compte de la tension de la vapeur d'eau à 10°, on trouve que le volume gazeux occupé, après absorption par l'eau, diffère du volume primitif de i"='',5 en moins, ce qui représente environ la quantité de chlore dissous, dans ces conditions, par le volume d'eau introduit. Durant ce contact de quinze mois à l'obscurité complète, il n'y a donc eu aucune combinaison des deux gaz, ou, du moins, la quantité qui pourrait s'être combinée est inférieure au millième du volume gazeux total; elle est de l'ordre des erreurs possibles d'expérience. Nous avons dit que l'essai qualitatif répond aussi négativement. » Même résultat pour les gaz humides. Un ballon de plus d'un litre, à parois préalablement humectées d'eau, fut rempli du mélange H -+- Cl et laissé soixante-douze heures dans l'obscurité. Après introduction d'un peu d'eau saturée à moitié de chlore, aucune variation de pression, aucune absorption ne fut observée. » On peut donc conclure qu'il ne se fait pas d'acide chlorhydrique dans l'obscurité par le contact, même très prolongé, du mélange de chlore et d'hydrogène purs, qu'ils soient secs ou humides. » Action d'une faible illumination sur les mélanges de chlore et d'hydro- gène. — Des tubes effilés aux deux bouts, remplis du mélange de cesgajj à volumes égaux, ou presque égaux, et fermés à l'obscurité ainsi que nous (') Après avoir sçclié le ballon et fait plusieurs fois le vide pendant qu'il est encore à l'éluve, puis laissé rentrer de l'air sec, on vide une dernière fois et on laisse pénétrer l'hydrogène, puis le chlore sec en se servant, pour calculer les volumes, d'un tube manoniétrique latéral qui détermine les pressions gazeuses en chaque cas. ( ii:i3 ) l'avons dit plus haut, étaient suspendus verticalement rlans une cave obscure, les uns à 4'"5 les autres à i" autour d'une bougie de Y Étoile (') brûlant nuit et jour. Dans ces conditions, il ne se manifeste aucune com- binaison.L'eau, introduite dans les tubes en faible quantité, ne fait pas varier les volumes gazeux. Le dosage direct de l'acide chlorhydrique, par la méthode que nous indiquions plus haut, ne donne, même après dix jours d'éclairement continu, que des traces d'acide chlorhydrique si les gaz sont secs et purs. » Cette observation simplifiait beaucoup nos manipulations en nous per- mettant d'agir à une lumière artificielle peu intense. Elle montrait que nous pouvions faire nos mélanges, et lire directement les volumes, dans une pièce éclairée par une bougie, remarque qui nous a permis d'étudier plus facilement l'action de lumières plus intenses et étalonnées. » Nous donnerons les résultats de cette série nouvelle de recherches dans une prochaine Note. » MÉTÉOROLOGIE. — Nouvelle étude sur les tempêtes et les trombes ou tornados; par M. H. Fate. En présentant ce Livre à l'Académie, l'auteur s'exprime ainsi : « L'histoire des Sciences nous apprend comment on arrive à la vérité. Elle nous montre aussi que l'esprit humain s'attache parfois à certaines erreurs et les défend pendant des siècles entiers avec une unanimité éton- nante, bien qu'elles soient singulièrement nuisibles aux progrès. » En Astronomie, on avait la conviction que les orbites des planètes devaient être des cercles parfaits, parcourus d'un mouvement uniforme. Cette opinion a régné jusqu'à Kepler. » En Chimie, la conviction que l'agent d'universelle transformation était le phlogistique a régné jusqu'à Lavoisier. M En Physique, le système de l'émission de la lumière a régné jusqu'aux temps d'Young et de Fresnel. » En Météorologie, la croyance que les tempêtes naissent au ras du sol règne encore de nos jours. » La question des tempêtes impliquant toute la Météorologie dyna- mique vaut bien qu'on s'attache à combattre l'erreur de ceux qui placent au ras du sol l'origine de ces épouvantables météores. Et, quoique celte opinion soit celle de tous les météorologistes, je n'ai pas hésité. (') Cette bougie vaut ^ de careel. ( i'34 ) » De là les publications suivantes qui se sont succédé depuis vingl- cinq ans : » Constiliit ion physique du Soleil (Ann. du Bureau des Longitudes), iS^S; )) Défense de la loi des tempêtes id. 1876 ; M Orages et production de la grêle id. 1B77 ; » Les grands fléaux de la nature id. 1 884 ; » Les treize tornados des 29 et 3o mai 1877 id. 1886. » Puis une série d'articles à^n%X American meteorologicalJournal, que jyjme ]\/[ark Harrigton a bien voulu traduire en anglais, et de nombreuses Notes dans les Comptes rendus de l'Académie. » Enfin, j'ai publié un petit Volume Sur les tempêtes (Gauthier-Villars, 1887), où j'ai principalement discuté les objections qui avaient été élevées contre ma théorie par MM. Weylier, Colladon, Pictet, Schwedoff et Lasne. » Ce n'était pas trop, ce n'est pas encore assez de vingt-cinq années pour déraciner cette erreur. » Afin de compléter mon œuvre, je viens d'écrire, dans ma quatre-vingt- troisième année, une nouvelle Elude sur les tempêtes et les trombes ou tor- nados. J'ose l'offrir à l'Académie tout en sollicitant son indulgence pour les fautes, difficilement évitables à cet âge, quand on se hasarde à exposer des idées neuves, même avec la plus entière conviction. )) En voici une idée succincte : » Trombes ou tornados. — Tourbillons de première et de deuxième espèce. Hypothèses de Hirn et de l'auteur. » On démontre par les faits que les trombes ou tornados sont descen- dants. Explication des mouvements alternatifs de descente et de retrait des trombes. » Elles n'exercent aucune aspiration, si ce n'est sur l'air supérieur. Vide intérieur. Foudre en boules. » Fausses trombes que les météorologistes ont prises pour les vraies. » Tempêtes. — Lois des tempêtes. Défense de la règle des huit points (90°) pour la navigation. » Calme central des cyclones tropicaux, formant des colonnes de plu- sieurs lieues de diamètre. » L'air de ces vastes colonnes de calme est descendant. Chute d'oiseaux et de papillons sur le pont des navires pendant la traversée du calme. » Origine des cyclones tropicaux : Olho de 6oi (œil de bœuf) des navi- gateurs portugais. » Intervention de M. Hann, directeur du Bureau météorologique de Vienne, pour les cyclones d'hiver. » ( ii33 ) MEMOIRES LUS. HISTOIRE DES SCIENCES. — Sur le séjour du général Poncelet à Saratow. Note de M. Germai\ Bapst. « Le maréchal Canrobert parlait souvent du général Adolphe de Marbot, le frère du célèbre auteur des Mémoires. » Adolphe de Marbot avait fait le tour du monde ; il s'était battu en Chine, dans les Indes, en Océanie, en Afrique australe et sur tous les champs de bataille de l'Europe ; dans presque toutes les parties du globe, il avait été blessé ou fait prisonnier. La dernière fois, ra avait été à la bataille de Vitepsk, où, atteint de sept coups de lance, des Cosaques s'étaient emparés de lui et l'avaient emmené en captivité à Saratow avec M. Octave de Ségur et M. de Saint-Marc. » Il y avait déjà six mois que ces trois officiers étaient internés, quand un nouveau détachement de prisonniers vint les rejoindre, au plus fort de l'hiver de 1812. Au nombre des nouveaux arrivants se trouvait un jeune officier du génie, nommé Poncelet, que l'Académie des Sciences devait plus tard compter parmi ses Membres. » Marbot a souvent raconté au maréchal Canrobert avec quelle ardeur Poncelet, dans l'affreuse petite cabane qui lui servait de prison, s'absorba dans ses travaux de Mathématique, durant les deux années que dura sa captivité sur les bords du Volga. » Ces travaux, ajoutait le maréchal Canrobert, m'ont souvent été signalés par mes camarades d'armes spéciales ou par des savants qui étaient mes collègues au Sénat, comme des œuvres de découverte et d'in- venhion extraordinaire, des œuvres qui honorent le génie humain. » Pour ma part, appelé à recueillir les souvenirs du maréchal Canrobert et à les publier, il m'a été donné, en recherchant des documents sur la captivité de Marbot et de ses compagnons d'infortune à Saratow, de re- trouver une lettre écrite à Metz, le i3 septembre 1814, dans laquelle le jeune Poncelet donne au général baron de Caux, inspecteur général du génie, les détails les plus circonstanciés sur la bataille de Rrasnoï, où il fut fait prisonnier. C. R., 1897, I" Semestre. (T. CXXIV, N« 21.) ^47 ( Ti36 ) » Voici celte lettre : « Metz, le i3 septembre i8i'|. » A monsieur le baron de Caux. » Mon Général, » J"ai riionneur de vous prévenir que je suis arrivé le 12 de ce mois dans ma famille, revenant des prisons de Russie où j"ai resté vingt-deux mois. J'ai été fait pri- sonnier à l'afTaire du 10 novembre, près de Krasnoï. Je me trouvais alors sous les ordres du colonel du génie Bouvier qui avait été chargé de la démolition de Smolensk et était resté dans cette place avec l'arriérc-garde de l'armée. Il reçut l'ordre, à notre sortie de cette ville, de prendre le commandement des troupes du génie qui formèrent l'avant-garde du maréchal Ney, arrivé à la position de Krasnoï que les Russes occu- paient avec 3o ou 40000 hommes et 3o pièces de canon. Le maréchal Ney nous fit charger à la baïonnette afin d'enlever les batteries de l'ennemi. Ce fut là que mon colonel et deux autres capitaines furent tués par la mitraille. Quant à moi je n'eus que mon cheval tué sous moi; mais, ce qui est pis pour un militaire, je tombai entre les mains des Russes au moment où le maréchal Ney se retirait avec les débris de son corps d'armée, sur la droite de la position, pour passer le Dnieper. Le maréchal nous ayant caché son mouvement, afin de donner le change aux Russes, en leur faisant accroire qu'il se trouvait toujours là avec le gros de l'armée, nous nous sommes trouvés isolés et enveloppés de toutes parts et forcés de nous rendre après avoir fait mille tentatives infructueuses. On nous a fait partir de là quelques jours après pour nous diriger sur Saratow, capitale du gouvernement du même nom, qui est située sur le Volga, à plus de 1000 lieues de Paris. Je ne vous dépeindrai pas, mon Général, toutes les misères et toutes les vexations que j'ai souffertes, dans une aussi longue route faite à pied, mal vêtu, dans une saison d'une rigueur inconnue. HélasI j'en ai vu périr tant de plus malheureux encore! )) 11 en est tant qui vivent et ^\\.n ont été aussi malheureux que moi, que mon sort, quelque triste qu'il ait été, se confond avec celui de tous ceux qui ont été enveloppés dans cette triste retraite. » Il est inutile de vous dire que j'ai tout perdu, effets, équipage, argent : cela peut se réparer avec le temps, mais ce qui ne se réparera jamais, ce sont les rhumatismes dont je suis couvert et qui proviennent de ce que j'ai été gelé dans plusieurs parties du corps, et ce sont deux liernies qui proviennent de cette terrible campagne. » Je me retrouve enfin de retour dans ma patrie el je souhaite d'être employé à la Direction de Metz. Je viens donc vous demander, etc. » Ce document est d'abord intéressant, parce que, si l'énergie indomp- table du général Poncelet n'est plus à démontrer, on le voit arrivant exté- nué à Saratow, accablé de souffrances physiques, presque paralysé, le corps couvert de plaies, et, malgré les peines morales qui viennent encore accroître sa triste situation, il ne pense qu'à l'étude et il a l'esprit assez libre pour faire ces admirables découvertes scientifiques qui ont illustré sa vie. ( ii37 ) » En outre, cette lettre nous apprend un fait militaire ignoré jusqu'ici. » C'est au dévouement des sapeurs du génie de la garnison de Smolensk que Ney dut son salut el celui de ses troupes. » Ces sapeurs du génie formaient la tête de colonne du corps du maréchal Ney. Jetés sur les batteries russes et ne pouvant s'en emparer, ils tinrent ferme contre la mitraille, sans reculer. Leur petit nombre, dissimulé par la fumée, la neige et le brouillard, fit croire aux Russes que tout le troi- sième corps était contre eux. » Profitant de la ténacité des sapeurs et de la façon dont ils attiraient l'attention des adversaires, le maréchal Ney ramène alors son corps en ar- rière, hors de la portée des batteries, et lui faisant faire un à droite, gagna le Borysthène, le franchit sur la glace et rejoignit la grande armée après une marche de quatre jours, sans arrêt, au milieu de plus de looooo Puisses. » Ainsi, grâce à la mort héroïque des sapeurs du génie, le maréchal Ney, le brave des braves, quoique cerné de toutes parts par des troupes victo- rieuses, ramena ses aigles, ses canons et les débris de ses régiments sans laisser un seul trophée à l'ennemi, évitant d'être détruit ou pris et conser- vant intact l'honneur de la Grande Armée. )) Il m'a semblé qu'il importait de faire connaître ce fait glorieux à votre Compagnie, qui compte Poncelet parmi ses Membres, pensant qu'elle serait heureuse de rendre hommage à la sublime conduite de cet officier et de ses compagnons. » PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Nouveau perfecllonnemenl du grisoumètre ('). Note de M. IV. Gkéuaxt. (' Le grisoumètre que j'ai décrit dans le Volume intitulé Les Gaz du sang, de V Encyclopédie scientifique de M. Léauté, Membre de l'Institut, était mo- bile et devait être soulevé hors de l'eau pour la lecture des volumes de gaz ramenés à la preâsion atmosphérique; il y avait là un inconvénient, car la température de l'air était presque toujours plus élevée que celle de l'eau et le grisoumètre fonctionnait comme un thermomètre à air. » Dans le nouveau modèle, qui a été construit avec beaucoup d'habi- leté par Golaz et que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie des Sciences, l'instrument est fixé invariablement au milieu d'une cuve métallique pré- (') Travail du laboratoire de Physiologie générale du Muséum d'Histoire naturelle. ( ii38 ) sentant deux glaces parallèles, qui est traversée par un courant d'eau; en outre, le robinet inférieur qui est mis en mouvement par deux longues bielles communique, par un tube horizontal qni traverse l'une des parois métalliques et par un tube de caoutchouc, avec une petite allonge de verre que l'on fait monter ou descendre à l'aide d'un treuil muni d'une roue à rocbet. En fixant sur le robinet pointeau un manomètre à eau, on obtient facilement l'horizontalité des deux niveaux et on est sûr que le volume de gaz est mesuré exactement à la pression atmosphérique. » Dans un de mes grisoumètres, i'^' d'oxyde de carbone produisait une réduction de 7,4 divisions; i" de formcne donnait une réduction quatre fois plus grande, égale à 29,6 divisions. » Un mélange d'air et de formcne à i pour 100 donnait une réduction de i4 divisions, après quatre cents passages du courant électrique à tra- vers la spirale de platine. » PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — La Surface extérieure de la fonte portée au rouge transforme l'acide carbonique en oxyde de carbone ('). Note de M.. N. Gréhant. « J'ai fait installer dans une salle de mon laboratoire dont la capacité est de 85™*^ environ un poêle dit de corps de garde, que j'ai fait chaudér au rouge avec du coke; j'ai appliqué sur la surface extérieure un cône de tôle ayant aS''™ de diamètre uni à un long tube réfrigérant conduisant au dehors les gaz, que j'ai fait l'espirer à un chien ; aS™ de sang normal ont donné, dans le vide, des gaz qui, après l'absorption de l'acide carbonique, ont produit, dans le grisoumètre, une réduction égale à une division; après une demi-heure de respiration, la réduction des gaz extraits du sang est devenue 2,5; par suite, i,5 division correspondait à l'oxyde de carbone, dont la proportion dans l'air respiré était égale à ~t. » Cette proportion est inférieure à celle que j'ai trouvée en faisant res- pirer directement à un chien les produits de la combustion du coke, pris à l'extrémité supérieure du tuyau du poêle; j'ai obtenu ^';^, ou à peu près quatre fois plus d'oxyde de carbone. » Si, comme l'a démontré II. Sainte-Claire Deville, la fonte devient perméable aux gaz du foyer à la température rouge, cette expérience (') Travail du laboratoire de Physiologie générale du Muséum d'Histoire naturelle. ( "39 ) indique qu'une faible partie de l'oxyde de carbone contenu dans les pro- duits de la combustion du coke traverse le métal. » Me plaçant à un autre point de vue, j'ai fait l'hypothèse que l'oxyde de carbone, fixé par le sang de l'animal, pouvait provenir en partie de la décomposition de l'acide carbonique de l'air ambiant par la surface rouge du carbure de fer; cette hypothèse a été vérifiée par les expériences sui- vantes : » 1° Le poêle étant chaufîé au rou^e par le coke, j'ai fait arriver dans l'entonnoir, par un tube métallique, un courant d'acide carbonique provenant d'un récipient à acide liquide; le gaz barbotait dans une ampoule de Cloëz : un chien a respiré pen- dant une demi-heure les gaz de l'entonnoir et j'ai trouvé, pour 100'^"= de sang, une ré- duction au grisoumètre de 24,4 di^'isions, 'î'-'' correspondait à une proportion d'oxyde de carbone dans l'air égale à Ygiî- » 2° J'ai fait fixer autour du poêle une enveloppe cylindrique de tôle munie d'une porte à coulisse et d'une tubulure supérieure; le poêle a été maintenu au rouge. Par la tubulure et par un long tube, un chien placé à l'extérieur respirait l'air additionné d'acide carbonique : 25"" de sang normal ont donné au grisoumètre une réduction égale à i ,4; au bout d'une demi-heure, le même volume de sang a donné une réduc- tion beaucoup plus grande égale à i5,2 divisions, qui correspondait à 11"" d'oxyde de carbone dans 100"" de sang, ou à —-^ d'oxyde de carbone dans l'air analysé. » 3° Une autre expérience tout à fait semblable a été faite sur un chien; le poêle était rouge et le courant d'acide carbonique a été un peu plus rapide; l'animal s'est agité, il a présenté une forte dyspnée; au bout de vingt-cinq minutes, il y eut arrêt respiratoire, extension des pattes, ariêt du cœur; l'animal étant mort, on prit dans la veine cave inférieure du sang qui contenait 19"", i d'oxyde de carbone pour 100, pro- portion évidemment toxique. » 4° En faisant passer lentement un courant d'acide carbonique sur de la fonte chaufTée au rouge dans un tube de porcelaine, j'ai recueilli dans un sac de caoutchouc un mélange d'acide carbonique et d'oxyde de carbone; en absorbant le premier gaz par une solution de potasse, j'ai isolé le second gaz, qui a été recueilli dans une éprouvette et qui a brûlé avec une belle (lamme bleue. » Je conclus de mes recherches, qu'il faut abandonner le chauffage des chambres ou des appartements par des parois de fonte chauffée au rouge; il est nécessaire d'envelopper ces parois d'un cylindre de tôle communi- quant avec l'extérieur par un tuyau spécial, ou il faut les recouvrir de faïence ou d'autres substances réfractaires, les parois rouges transformant en oxyde de carbone l'acide carbonique de l'air ambiant. » Je suis porté à croire que les accidents qui ont été occasionnés par des calorifères de cave étaient dus à cette'décomposition de l'acide carbonique par la fonte rouge. » ( ii4o ) MEMOIRES PRESENTES. MM. F. GossoT et R. Liouvii.le adressent un Mémoire sur les vibra- tions élastiques et la résistance des canons. (Renvoi au concours du prix extraordinaire de Mécanique.) M. CoxsTAXT Dubois soumet au jugement de l'Académie un Mémoire intitulé : « Mélanges scientifiques ». (Renvoi à la Section de Physique.) M. Sarrazi\ adresse, de Rayes, dans le Soudan français, un Rapport relatif à une liane à erutta-percha. b' -pen (Renvoi à l'examen de M. Bonnier.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées do la Correspondance : 1° Un Ouvrage de M. Ed. Prillieux ayant pour titre : « Maladies des plantes agricoles et des arbres fruitiers et forestiers, causées par des para- sites végétaux ». (Présenté par M. Guignard.) 2° Un Ouvrage de M. A. Julien sur le terrain carbonifère marin de la France centrale. (Présenté par M. Marcel Bertrand.) M. F. Klein, nommé Correspondant pour la Section de Géométrie, adresse ses remercîments à l'Académie. M. Mascart présente un Catalogue, extrait des Annales du Bureau cen- tral météorologique, renfermant l'indication des observations météorolo- giques faites en France depuis l'origine jusqu'en i85o ('). Ce Catalogue, établi par M. A. Angot, comprend 241 stations. (' ) Annales du Bureau central météorologique de France pour iSgS, t. I, p. B.89 à i46; 1897. ( ii4i ) M. Mascart insiste sur l'intérêt que présentent, pour l'étude du climat de la France, les observations anciennes, beaucoup plus nombreuses qu'on ne pouvait le présumer. La plupart sont contenues dans des manuscrits qui courent le risque d'être égarés on détruits, comme on en signale plusieurs parmi les plus intéressants, quand ils ne sont pas conservés dans une biblio- thèque publique. Il serait très utile que ces documents anciens fussent recherchés partout où ils peuvent exister et déposés, soit dans les archives du Bureau central météorologique, soit dans des bibliothèques publiques, afin d'assurer leur conservation et de les mettre à la disposition des tra- vailleurs. GÉODÉSIE. — Sur quelques doutes émis au sujet des lois du colonel Goulier relatii'es aux variations de longueur des mires M. Cil. Lallemand, présentée par M. A. Cornu relatives aux variations de longueur des mires de nivellement. Note de « A. Lois du colonel Goulier. — En i883-i884, le colonel Goulier a dé- terminé, par de minutieuses expériences, l'action de la température et de l'humidité sur la longueur de quarante-deux règles formées de quatorze différentes essences de bois, étudiés, soit à l'état naturel, soit après ébulli- tion dans l'huile de lin, soit recouverts de trois couches de peinture au blanc de céruse (' ). Ces essais ont abouti aux conclusions suivantes : » 1° Les variations de longueur sont minima dans le sens des fibres du bois; 2" l'action de la température est sensiblement la même pour chaque espèce de bois, qu'il soit à Véialnaturel, peint, ou AMj7e.L'allongement est pro- portionnel à l'accroissement de la température entre les limites ordinaires de la pratique. Pour le sapin ordinaire, peint, aux trois quarts sec, dont on fait les mires, le coefficient de cet allongement varie avec l'état hygrométrique, comme l'indique la courbe moyenne du diagramme ci-après {fig. i); 3° les bois les moins sensibles à l'action de l'humidité sont les bois ré- sineux; 4° dans les conditions ordinaires de la pratique, l'allongement des règles est proportionnel à l'accroissement de l'état hygrométrique, sauf pour les bois résineux ; 5° les règles peintes varient moins et surtout (') A ce sujet, voir : i" Comptes rendus de l'Association géodésique internatio- nale {Conférence de Bruxelles), Berlin, iSgS; 2" Études sur les instruments et les niétlwdes des nivellements de prccision, par le colonel Goulier, revues et annotées par Ch. Lallemand, Imprimerie nationale, Paris, 1897. 10- ( ii42 ) moins vite que les règles naturelles ou huilées. L'huilage n'a qu'un effet minime; 6** sous l'influence d'une humidité croissante, le bois des mires Kig. >. Coefficient' ' iJtermi^ue il 'ailongement 15—1 rx 1 Légende Epicéa seo Epiceu demi -sec \^ t Pitchpin -•..—^ Sapin ^..— . Sâfryewie Etat huqrùmetnaue Variation du coefficient thermique J'allongement de divers bois résineux peints avec l'humiditc-. s'allonge d'abord, jusqu'à un certain degré hygrométrique, puis se con- tracte au delà. Le maximum de longueur correspond à des états hygromé- Fig. 2. - X - r^ ">^^ - ■^ > 1 111 1 \ 1 / ,<^ ' i^ Légende -< / '7 EpiecA seo ■'/ ^ "• ■ ■ ■^, , Epicéa demi'Seo T ■' 4^ r / Pitchpins / / Safiin. / V / '/ / 1 & i •; 10 0* EUtt hygronUirùpze' Allongement de divers bois résineux peints, sous l'influence d'une humidité croissante, à la température de ■.îo*. triques voisins de 85**, 8o''ou 75'' (' ), pour des températures respectivement (') La graduation adoptée ici est celle de riiygroniètre de Saussure où la sécheresse extrême et riiiimidité absolue sont respectivement caractérisées par les valeurs o'' et 100'^. VOIS ( II43 ) iines de 0°, + 20" ou + 40". Pratiquement, on peut admeltre que le bois des mires s'allonge suivant une loi linéaire entre io<" et 70*^ d'humidilé relative, puis garde une longueur constante entre 70'' et 100'' {fig. 2). Le coefficient hygrométrique de variation, à peu près constant entre 10'' Mars Avril 10 20 Août |1891 Variations de longueur d'une paire de mires bavaroises. Variations correspondantes de la température et de rhuinidité de l'air. et 70'', a sensiblement les valeurs Cx^-, iS'' et 141* par mètre et pour 1 , aux températures respectives de o", -I- 20" et + L\çP . C. R., 1897, i" Semeslre. (T. CXXIV, N° 21.) '4° ( 1.44) » B. Observations du D' OErlel. — récemment, à propos du nivelle- ment bavarois, IcjD'jOErlel (') a déterminé, pendant une période de cinq mois, les variations nioyennes de longueur d'une paire de mires employées à cette opération. Les résultais de treize étalonnages successifs, et les tem- l)ératurcs corresj)ondantes, sont traduits graphiquement ci-contre (/fg- 3, diag. I et II). Ou y constate d'abord un raccourcissement de o'"™, i, cor- rélatif d'un refroidissement de 1 1° ; puis un allongement d'environ o""", 35 pour un échauffement de 20" seulement, insuffisant à expliquer cette di- latation. Les diagrammes III et IV figurent les variations correspondantes de V humidité relative et de Y humidité absolue de l'air, relevées dans les sta- tions météorologiques les plus proches du cheminement. » Constatant un certain parallélisme des lignes I et IV, alors que le diagr. III dénote un état hygrométrique sensiblement constant, le D"" Oertel, et, après lui, MM. l'amiral autrichien Von Kalmar (-) et le D' Hel- mert (^) de Berlin ont cru pouvoir admettre que, contrairement aux con- clusions du colonel Goulier, les variations de longueur des mires dépendraient plutôt de l'humidité absolue que de r humidité relative de l^air. M Celte opinion nous semble infirmée par les remarques suivantes : » i" Si l'on calcule les températures moyennes de l'air, correspondant aux tensions indiquées de vapeur, on obtient le diagr. V (Jig. 3), présen- tant, lui aussi, la même allure que la ligne I, ce qui confirmerait la loi du colonel Goulier, d'après laquelle l'état hygrométrique restant voisin de yS"", comme c'est le cas ici, les variations de température influent seules sur la loneueur des mires. » 2° Les mires en question avaient passé l'hiver dans un endroit très sec; par suite, à leur entrée en campagne, elles étaient très avides d'humi- dité; une bonne partie de l'allongement constaté doit tenir à cette cause. » 3" Les lois du colonel Goulier supposent les mires en parfait équilibre d'humidité avec l'air ambiant, ce qui exige de longues semaines passées dans un milieu d'état hygrométrique constant. Or tel n'était pas le cas ici. » 4° Les données invoquées, touchant rhumidilé de l'air, se rapportent, non pas, comme il conviendrait, aux locaux mêmes des étalonnages, mais a des slations'parfois^éloignées de 4o'>'" de ceux-ci et plus élevées de 400". (') Bas Piâcisions-nn'ellement in Bayer n, reclus des Rheins, par le D-- Cari OErlel, pages 5 à 8. Munich; 1898. (') Comptes rendus de l'Association géodésiquc internationale, Conférence de Bruxelles, p. 100, Berlin;. 1898. (') Id., Conférence d'Inspruck, p. 82, Berlin; 1894. ( ii45 ) » C. Obsen'aiions du lieutenant-colonel Fr. Lehrl. — A propos d'un nivel- lement exécuté près d'Agram en i885, M. le lieutenant-colonel F. Lehrl ('), ayant noté les variations de longueur (/ig. 4, diagr. 1) de l'unique mire Fig. 4. Avril Mai Juin Juillet -^ Aoîif Septembre Octobre 1885 10 ^O 10 20 t 'O 20 10 20 I 10 20 0 20 I tO 20 «Tî ■0 60 50 l'air I I l- 70 Variations de longueur d une mire autrichienne. Variations correspondantes de la température et de l'humidité de lalr. employée à ce nivellement et les variations correspondantes de l'humidité aô^Me de l'air (diagr. IV), a cru, lui aussi, voir un certain parallélisme entre les deux phénomènes, au moins pour les quatre premiers mois. « Or un coup d'œil jeté sur les diagrammes II et III, ajoutés par nous, (') Milthcilungen des K. ii. K. mililàr-geographischcn Insliluls, vo!. XV, p. 78 à 78; 1895. ( ii.^|6 ) montre que l'allongement systémalicjiie de la mire, d'avril à novembre, correspond à im accroissement parallèle de l'état hygrométrique; les varia- tions accidentelles, d'autre part, étant liées à de brusques changements de la température on de l'humidité relative. » En résumé, loin de contredire les lois du colonel Goulier, les faits en question ne font, au contraire, que les confu'nier. » OPTIQUE. — Sur la rèjlexion de la lumière par une surface longue et étroite. Note de M. GouY. « MM. Nichols et Rubens ('), en opérant avec des rayons calorifiques de grande longueur d'onde (^4'^), ont constaté qu'une bande d'argent longue et étroite {&) réfléchit ces radiations en les polarisant perpendicu- lairement à la longueur de la bande; de là résulte un rapprochement intéressant avec les ondes électriques. » Je dois faire remarquer que j'avais déjà signalé un fait analogue en 188G, pour les ondes lumineuses, comme le montre, entre autres, ce pas- sage de mon Mémoire sur la diffraction : » Une lame d'acier à lianchant très fin est placée horizontalement, et l'on fait réflé- chir la lumière naturelle sur le tranchant; cette lumière est ensuite reçue dans le mi- croscope. Le tranchant est ainsi placé dans le plan qui contient le rayon incident et le rayon rélléchi. Dans ces conditions, la réflexion ordinaire donnerait une polarisation partielle dans le plan d'incidence, et c'est ce qui arrive en eiïet, lorsque le tranchant n'est pas très fin et très régulier. Mais, avec un tranchant très parfait, la polarisation est perpendiculaire au plan d'incidence, c'est-à-dire perpendiculaire au tranchant, et le rapport des composantes principales peut aller jusqu'à |. Ainsi, l'action parlicii- lière qu'exerce une surface réfléchissante très étroite, qui tend à polariser la lu- mière perpendiculairement à la longueur de cette surface, peut aller jusqu'à changer entièrement le sens de l'action polarisatrice ordinaire de la réfction. » Ce phénomène est essentiellement le même que celui qu'ont observé les savants américains; mais ici la largeur de la surface réfléchissante doit être extrêmement petite, en raison de la petitesse i\&\; aussi l'expérience exige-t-elle des tranchants d'acier d'une grande perfection. » ( ' ) Physical review, 1 897 . (-) Ann. de Chim. et de Pliys., G° série, t. W\\, p. 187. ( ii47 ) OPTIQUE. — Sur un système phosphorescent antianodique et les rayons anodiques. Note de M. C. Maltézos, présentée par M. A. Cornu. « 1. On a vu (') que, dans le tube-poire à vide, quand on prend pour cathode l'électrode de la partie étroite, il se montre devant l'anode de la lumière diffuse bleuâtre de peu d'étendue. Le fait curieux est que toujours, quand l'intensité du courant n'est pas très forte, il se montre à l'anli- anode (-), une tache semblable à la tache cathodique, mais moins lumi- neuse, se composant d'un cercle obscur et d'un anneau brillant. Cette tache devient plus nette, si l'on touche le tube avec la main, et elle ne provient pas du passage du courant inverse, car, dans ce cas, on aurait devant la cathode de la lumière anodique, ce qui ne se réalise pas. » Si l'intensité du courant est un peu forte, ce système antianodique manque; à la place de la tache noire centrale, on a une tache phospho- rescente comme les autres parties voisines du tube, mais le premier anneau brillant du système antianodique est remplacé par un anneau obscur ( ^). Cela s'explique par la fatigue du verre, mais il montre en môme temps que le système antianodique est un phénomène du même ordre que le système anticathodique, quant aux résultats sur le verre. '» Si l'on touche le tube à la partie renflée, la lumière anodique se re- pousse; mais il y a en même temps, sur i anneau lumineux du système anti- anodique, concentration de phosphorescence en sens contraire du doigt; c'est- à-dire vers la lumière anodique. Et, si l'on promène le doigt sur le tube, la concentration lumineuse se meut aussi sur l'anneau en sens contraire. Nous en concluons que le système antianodique est intimement lié à la lumière anodique. » 2. Ce système est l'origine d'un curieux phénomène dû à la conden- sation d'électricité par le tube à vide. En effet, si nous tenons le doigt sur le tube pendant son fonctionnement, et si, interceptant le courant, nous ôtons de suite le doigt, nous observons dans le tube un éclair; si l'on fait (') Comptes rendus, t. CXXIV, p. 1084. (-) Juste à la partie de la paroi où se montre le système anticatliodique, quand on intervertit le sens du courant. (^) Si pourtant on touche le verre, surtout à l'antianode, on voit apparaître de nou- veau le système antianodique. ( n48 ) ntlention, on voit que cet éclair a pour origine le système anlianodique qui devient très phosphorescent à l'instant où l'on retire le doigt. » Il y a plus, si l'on tient le doigt juste sur l'antianode et que l'on inter- cepte le courant, on obtient de même un éclair, un nouvel éclair, si l'on touche de nouveau au même endroit; un troisième, quand, après éloi- gnement, on y touche de nouveau et ainsi de suite. On peut ainsi obtenir cinq à six éclairs. » 3. Si le système anti-anodique est un phénomène du même ordre que le système anticathodique, comme la fatigue du verre porte à le croire, est-ce que l'analogie ne se continue pas jusqu'à l'émission de la phospho- rescence invisible, qui constitue le phénomène de Runtgcn? Pour m'en convaincre, j'ai exécuté trois radiographies de clefs et d'autres pièces mé- talliques prenant pour foyer la région antianodique. La première a été faite avec un courant très fort et le système antianodique existait par le toucher du tube par le doigt; la seconde, avec la même intensité et sans apparilion du système antianodique; dans les deux cas, on a obtenu des clichés très réussis, mais le premier l'est beaucoup mieux. Enfin, j'ai ob- tenu un cliché assez réussi avec une intensité très faible, le système anti- anodique étant visible, seulement la pose a été très longue (plus de quinze minutes). » Cela indique, pensons-nous, l'existence, sous certaines conditions, des rayons anodiques, qui provoquent la phosphorescence visible et invisible du verre, et cjui se diffusent ou n'arrivent pas jusqu'au verre dans la plu- part du temps. » OPTIQUE. — Sur (es propriétés de certaines radiations du spectre. Réponse aux objections de M. Becquerel. Note de M. Gustave Le Box. « Dans une Note récente, M. le professeur Becquerel explique mes expériences par la transparence de l'ébonite pour les radiations de l'ex- trémité la moins réfrangibic du spectre. Ce serait par suite de l'action bien connue de ces radiations sur la phosphorescence et sur la plaque photo- graphique voilée que se produiraient les images que j'obtiens sous une feuille d'ébonlte recouverte d'étoiles métalliques. )) Dès le début de mes expériences j'avais eu à me préoccuper de cette explication que plusieurs savants, et notamment M. Lippmann, m'avaient présentée. Voici les observations qui m'ont conduit à admettre que cette ( "49 ) interprétation ne saurait rendre compte de tous les phénomènes observés : » 1° Si ce sont les rayons rouges qui agissent en traversant l'ébonite, il suffira d'appliquer sur la plaque d'ébonite un corps arrêtant ces rayons, par exemple une lame de verre vert vérifié au spectroscope ( ' ), pour empê- cher la formation d'une image. Or, cette formation un peu ralentie avec le sulfure de zinc ne l'est pas du tout avec la plaque photographique voilée. On obtient des résultats à peu près identiques avec une lumière mono- chromatique quelconque. » 2" Si les radiations photogéniques passaient uniquement à travers l'ébonite et si l'étoile métallique formait simplement une réserve protec- trice, tous les corps placés sous l'étoile ne modifieraient pas l'impression. Or, certains corps placés sous cette étoile pendant la pose, le mica notam- ment, donnent une image photographique sous la partie métallique si la pose a été d'une durée convenable. » 3° La présence de radiations actives sous l'étoile métallique se prouve encore simplement en prolongeant la pose. Si l'on a eu soin de choisir des plaques sensibles à nos radiations, ou constate que l'image de l'étoile, d'abord plus foncée que le voile produit par l'exposition à la bougie, pâlit, disparaît progressivement, et qu'il n'en reste finalement que quelques portions. Il est donc certain que quelque chose provenant du métal a agi sur la plaque. » 4° On peut, comme je l'ai dit précédemment, remplacer l'ébonite par un corps opaque quelconque, une feuille de papier noir, par exemple, ou même une feuille de métal. Il suffit, pour avoir une image, que les corps superposés présentent des opacités différentes à nos radiations et cette opacité est sans rapport avec l'opacité optique. C'est ce qui permet à des corps aussi transparents que le quartz et le mica de donner une image. Je donne ailleurs (-) la technique de l'expérience de l'impression à travers un métal, les détails étant trop longs pour être exposés ici. » Dans toutes les expériences photographiques soit avec l'ébonite, soit (') Le verre vert laisse un peu passer l'infra-rouge, c'est-à-dire les radiations obscures du spectre voisines de la raie A, mais, comme le fait justement observer M. Becquerel, les plaques voilées ne sont sensibles qu'aux rayons rouges extrêmes. Il est donc évident que les radiations infra-rouges ne peuvent exercer qu'une action photograpliique très faible. Or, l'expérience démontre que, sur une plaque photographique voilée, l'impres- sion est aussi rapide dans une partie protégée par un verre vert arrêtant le rouge que dans une partie non protégée par un tel verre. (-) Jîei'ue scientifique, n° 22. ( I i5o ) avec un métal, on constate, en prolongeant beaucoup la j^ose, que si une moitié seulement de la plaque a été exposée à la lumière, l'autre moitié restant dans l'ombre, l'action des radiations s'étend sous la partie non éclairée et présente parfois des sortes de fusées fort régulières, ana- logues à celles que donne l'impression électrique. M. de Heen, professeur de Physique à l'Université de Liège, qui a répété et développé mes expé- riences, a consacré plusieurs Mémoires à tâcher de démontrer, en se basant surtout sur le fait de la propagation de l'impression sur la partie placée dans l'ombre, que les radiations auxquelles j'ai donné le nom de lumière noire sont une espèce particulière d'électricité. .T'esj)ère bientôt pouvoir montrer que ce mode d'énergie, possédant plusieurs propriétés de la lu- mière et de l'électricité, il est aussi difficile de le classer dans l'électricité que dans la lumière. Il occupe vraisemblablement une place intermédiaire et se caractérise probablement par de très grandes longueurs d'onde. J'ai déjà fait voir dans une Note précédente, et au moyen d'expériences très faciles à répéter, que tous les corps frappés par la lumière donnent nais- sance à des radiations dont l'action sur l'électroscope est semblable à celles des rayons X et des rayons uraniques. » Quant à la destruction de la phosphorescence et de l'impression pho- tographique par la lumière rouge, mes recherches m'ont conduit depuis longtemps à m'occuper de ce phénomène. On sait que, dès le début de la Photographie, Fizeau et Foucault avaient montré qu'une plaque daguer- rienne insolée revient à son état primitif si l'on fait tomber à sa sur- face de la lumière ronge. Plus tard Edmond Hecquerel a fait des obser- A'ations analogues pour les sulfures phosphorescents. J'ai moi-même repris ces expériences et constaté que pour certains sulfures, le sulfure de zinc par exemple, ce n'est pas seulement le rouge et l'infra-rouge, mais bien une couleur quelconque du spectre jus(ju'aux enA irons de la raie F, qui éteignent la phosphorescence. Pour certaines qualités de plaques photographiques voilées, une couleur isolée quelconque, du rouge au violet, détruit le voile et ramène la plaque à son état primitif, ce qui semblerait indiquer que l'action d'une lumière monochromatique tend tou- jours à détruire l'effet produit par l'action de la limiière blanche, c'est- à-dire de toutes les radiations réunies. L'électricité détermine parfois le même résultat, c'est-à-dire une action inverse de celle de la lumière ('). (') L'expérience a élé faite en exposant, pendant denv heures une plaque sensible voilée au souffle électrique très puissant fourni par une tige terminée en pointe en rc- ( i'5i ) » Tout ce qui précède n'a pas pour but de contester les résultats obte- nus par M. Becquerel en faisant usage de feuilles d'ébonite quatre à cinq fois plus minces que celles dont j'ai indiqué l'emploi dans ma dernière Note. L'ébonite, comme d'ailleurs un corps quelconque, même un métal, devient optiquement transparente quand on réduit suffisamment son épaisseur. Tous les corps laissent alors passer des radiations en rapport avec leur constitution et leur couleur, ainsi qu'on l'observe pour l'or, par exemple. Mais il est évident que de la translucidité d'un corps en lame mince on ne peut rien conclure relativement à sa transparence en lame épaisse. Or l'ébonite, sous des épaisseurs de 2™™ à 3'"'°, est absolument opaque pour la lumière ordinaire, comme je l'ai prouvé par les expériences comparatives consignées dans ma dernière Note ('). On peut, d'ailleurs, avec des ébonites bien pures, porter cette épaisseur à un demi-centimètre. Un objet quelconque, enfermé dans une boîte d'ébonite de cette épaisseiu-, donne, en quelques secondes au soleil, son image sur un écran de sulfure de zinc phosphorescent placé sous la boîte. » Mais alors même que l'on constaterait que l'ébonite épaisse ou un corps opaque quelconque se laisserait, contrairement à tout ce qui a été admis jusqu'ici, traverser par des rayons rouges, ce fait ne toucherait en rien les résultats que j'ai obtenus, puisque ces résultats peuvent être pro- duits à travers des substances ne laissant passer aucune trace de lumière rouge. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur la précipitation du sulfure de zinc pour le dosage de ce. métal. Note de M, J. Meunieu, présentée par M. Troost. » Tous les chimistes qui se sont occupés du dosage du zinc connaissent les difficultés que l'on éprouve quand on veut recueillir sur un filtre du sulfure de zinc précipité par le sulfure d'ammonium. Le liquide filtré est trouble et la filtration s'arrête bientôt ; il est impossible de recueillir com- lalion, par un conducteur de plusieurs mètres de longueur, avec une grande machine statique de Wimhurst à quatre plateaux. On évite, par cette méthode, la produc- tion d'aigrettes lumineuses et d'étincelles dont l'action photographique spéciale est bien connue. (') Si l'on avait une trace d'image sous la partie de la plaque sensible non voilée, c'est qu'on aurait involontairement voilé la plaque pendant sa manipulation devant la lanterne rouge du laboratoire ou pendant sa fabrication. G. R., 1897, I" Semestre. (T. CXXIV, N° 21.) l/|9 ( Il52 ) plètement le précipité et de le purifier par des lavages convenables. Pour éviter ces inconvénients, on a conseillé d'ajouter à la liqueur de zinc cer- taines substances qui améliorent la précipitation, tels que le chlorure mer- curique et le dilhionate ilc potassium. Cela n'est pas nécessaire, car les inconvénients précédents ne tiennent qu'à l'emploi d'un excès de réactif. En opérant de la manière suivante, on obtient un précipité de sulfure de zinc dont le traitement ultérieur ne donne lieu à aucune difficulté. » A la solution zincique qui peut être froide, mais qu'il est préférable de faire tié- dir, on ajoute de l'ammoniaque et, quand le précipité d'oxyde de zinc s'est formé, on continue à ajouter ce réactif, mais avec précaution, et en agitant pour n'emplojer que la quantité nécessaire à la redissolution du précipité. On fait ensuite passer le courant d'hydrogène sulfuré bulle à bulle, en ayant soin de l'arrêter aussitôt que la formation du sulfure de zinc est complète. Voici comment on arrive à ce résultat : » Dés que le précipité de sulfure de zinc ne paraît plus augmenter d'une manière sensible, on prélève quelques gouttes du liquide et on les applique sur une goutte de sulfate de fer placée sur une soucoupe de porcelaine; dès qu'il existe la moindre quan- tité d'hydrogène sulfuré libre dans la liqueur, il se forme des flocons noirs de sulfure de fer. Cette épreuve indique la lin de la j)récij)ilation du zinc; car c'est un fait connu, sur lequel est basé le dosage volumélrique du zinc, que le sulfure de fer ne prend pas naissance, tant que le sulfure de zinc n'est pas complètement formé, et que, dans une dissolution contenant du fer et du zinc, la coloration noire du sulfure de fer fait place à la coloration blanche du sulfure de zinc. » A partir de ce moment, on peut recueillir le précipité de sulfure de zinc sur le filtre, et efléctuer les lavages sans que l'écoulement du liquide filtré se ralentisse. Ces opérations se font plus rapidement avec des liqueurs chaudes. » Ou aurait pu croire que la présence d'une grande quantité de sub- stances étrangères dans la solution aurait mis en défaut le procédé. Il n'en est rien. C'est ainsi que moins d'un décigramme de zinc métallique a été mis en solution dans ^ litre d'eau avec So^' d'acide sulfurique et lo'^'^ d'acide chlorhydrique; on a traité par l'ammoniaque et par l'hydrogène sulfuré, connue il est dit plus haut, et l'on s'est arrêté dès que la liqueur a donné des flocons noirs avec le sulfate de fer. » A la filtration le liquide était absolument limpide, et cette opération s'est effectuée aussi rapidement qu'on peut le désirer et sans présenter la moindre difficulté. » ( ii53 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Remarques relatives à la chaleur de formation des acétylènes sodés. Note de M. de Forcrand. « M. Matignon, ayant imaginé récemment un procédé simple et ingé- nieux pour préparer les acétylènes sodés purs('), devait naturellement être amené à mesurer la chaleur de formation du dérivé monosodé et à reprendre aussi la détermination de celle de l'acétylène disodé que j'avais obtenue il y a deux ans, en partant d'un corps encore mélangé de car- bone (-). i> Pour l'action de l'eau en excès sur ces deux composés, il vient de publier les deux nombres +14*^"', 5o et +37*^^',6o ('), ce dernier concor- dant avec celui que j'avais déterminé (+37, 77). » En prenant +43^"', 08 pour la réaction Na -f- Aq, on déduit des expé- riences de M. Matignon : C^H^gaz -hNa sol. ^G^HNasol. + Hgaz +28,58 C-H-gaz +Na2sol. =C2Na^sol. + H^ gaz +48,56 C^HNasol. + Na sol.r=C-Na=sol. + H gaz +19,98 nombres peu différents de ceux que donne M. Matignon ( + 28,9, +49,3 et +20, 4) en partant sans doute de Na + Aq = + 43,45. » Comme il le fait remarquer, ces noxnhrQS, paraissent établir une assez grande différence entre les acidités, mesurées successivement, des deux hydrogènes. >i Cependant, il ne me semble pas correct de rapprocher le premier (+28, 58) de la valeur thermique des alcools tertiaires, parce que ce serait négliger la chaleur de solidification de l'acétylène et je crois qu'examinés de plus pi'ès, ces nombres se prêtent à deux remarques intéressantes : )) I. Dans un Travail récent, M. P. Villard ('') a publié, pour la cha- leur de formation de divers hydrates de gaz, les résultats suivants : C0^ + 6H^0 ^ +i4?94 ) Az^O + GH^O +i5,o4 à partir du gaz et de 6\\'0 lia. C'H^+ÔH^O +i5,38 C=H* + 6H-^0 -1-15,39 ) (') Comptes rendus, t. CXXIV, p. 775. (^) Comptes rendus, t. CXX, p. 121 5. (^) Comptes rendus, t. CXXIV, p. 1026. (') T/ièse de Doctorat es Sciences, Paris, 1896. ( t'54 ) » Or, nous connaissons la chaleur de solidification de CO- gaz (+6^"',! d'après Favre). Si l'on retranche ce nombre, ainsi que la chaleur de soli- dification de GH'Oliq. (+8,58) de i4.94. il reste 4-o*^''',26 qui représente la très faible chaleur de combinaison de CO^sol. -t-6H-0 sol. pour former les cristaux d'hydrate. » D'autre part, ces hydrates sont tellement semblables qu'il est impos- sible de ne pas admettre que ce même nombre +o^^',26 (très petit, mais positif) représente sensiblement la chaleur de formation de chacun d'eux à partir des composants solides. » Dès lors, il suffit de retrancher des trois autres résultats de M. Villard (+i5,o4, +i5,38 et -t-15,39) la somme -f-0,26 + 8,58, pour obtenir la chaleur de solidification des trois gaz : Az-0, C*H*, C-H'. On trouve ainsi : Az'O -1-6,20 C2H= -+-6,54 C'H* -+-6,55 nombres très voisins, et presque identiques à -f- G, i (C0-)('). » Si la chaleur de solidification de C^H'- gaz est -h(>,54, on peut écrire : C-H^ sol. -h Na sol. =: C-HNa sol.-h H gaz +22,04 C^H^sol. +Na= sol. =:DNa^ sol. -t-I-P gaz +42,02 C'HNasol. + Na sol. =C^Na-sol. -4- H gaz +19.98 sol. -1- Na sol. = sol. + H gaz -(-21 ,01 2 2 » Ce dernier nombre donne la valeur acide moyenne de l'acétylène avec une approximation qui, cette fois, doit être très satisfaisante. Il est naturellement un peu inférieur à celui que j'avais admis provisoirement, il y a deux ans : + 22,65, en admettant, pour la chaleur de solidification de l'acétylène, le tiers de celle du benzène. Toutefois, cela ne change pas le (') Il est certainement remarquable de trouver ces quantités presque identiques pour quatre gaz qui, sauf les deux premiers, ne présentent j)as de grandes analogies physiques ou chimiques. La chaleur de liquéfaction de Az-0 gaz étant connue ( + 4'^"', 4)- 'a chaleur de solidification de Az-0 liq. serait donc + i'^''',8. Enfin, il existe d'autres gaz qui ont aussi une chaleur de liquéfaction voisine de + 4,4> pa'' exemple AzH'( -t- 4>4)i AzO^(+4,3), auxquels on pourrait joindre H^S dont la chaleur de dissolution connue (+4>75) doit dépasser très j)eu la chaleur de liquéfaction, son hydrate étant assez instable et de l'ordre des précédents. 11 est donc probable que le passage de tous ces composés de l'état gazeux à l'état solide dégagerait une quantité de chaleur voisine de + 6,1 à -1-6,5 pour une molécule. ( ii55 ) sens de mes conclusions précédentes ; on voit notamment qu'il est inférieur d'un peu moins de 7^*' à la valeur thermique de l'alcool tertiaire. ' » II. En outre, lepremier et le troisième de ces nombres montrent que le premier hydrogène de l'acétylène paraît plus acide que l'autre (-f- 22,04 et +19,98). >) La différence, de plus de 2 calories, dépasse certainement toutes les erreurs d'expérience et de raisonnement possibles. Ce fait est général ; tous les diacides (en prenant ce mot dans le sens le plus général) donnent deux nombres dont le premier est plus élevé que l'autre; de plus, sauf pour les diacides à carboxyle, la première valeur est plus forte et la seconde plus faible que s'il s'agissait d'un monoacide et de la même quan- tité. Beaucoup d'auteurs pensent que la seconde fonction intervient seule- ment par son caractère électronégatif, généralisant ainsi un fait bien connu, tandis que je crois qu'il se forme, en outre, une combinaison intra- moléculaire entre le sel formé et la fonction qui n'a pas réagi ('). De là l'exagération apparente de la première acidité et aussi la diminution appa- rente (de la même quantité) de la seconde. » L'explication donnée communément m'a toujours paru expliquer la première différence, mais non la seconde, qui est pourtant certaine; dans le cas du glycol, par exemple. En outre, les valeurs de ces différences ne sont pas en rapport avec celles du caractère électronégatif (-h 3, 6 pour l'acide oxalique, -f- 8,7 pour le glycol). » Quoi qu'il en soit, il me paraît difficile de faire appel ici au caractère électronégatif du corps fixé sur le second carbone de l'acétylène, puisque c'est lui atome d'hvdrogène, pour expliquer une différence de plus de 2 calories; et c'est pourquoi je désirais dégager cette conséquence des résultats obtenus. » CHIMIE ORGANIQUE. — Nouvelles coTïihinaisons de la pyridine, de la pipéridine et de la quinoléine avec les sels métalliques. Noie de M. Raocl Varet. « Dans de précédentes Communications (Comptes rendus, 1891, p. 92 et 93), j'ai eu l'honneur de soumettre à l'Académie les résultats que j'avais obtenus en étudiant l'action des bases organiques sur les sels mélal- (') Comptes rendus, t. CXIV, p. i23. ( ir56 ) liques. J'ai poursuivi ces recherches qne j'avais (hi négliger, sans les aban- donner pour cela, occupé que j'étais par mes expériences sur les combi- naisons du mercure. Ce sont quelques-uns des nouveaux corps que j'ai préparés afin d'en faire l'étude thermochimique, que je veux seulement signaler dans la présente Note. « I. Bromocuivritc de pyridine. — Dans de la |)vri(liiu' maintenue à l'ébullilion, on dissout du bromure cuivreux bien pur, jusqu'à saluralion, et en évitant l'accès de l'air. La liqueur additionnée de p\ridiiie bouillante et (illrée sur un entonnoir chaud, tou- jours à l'abri de l'air, abandonne par refroidissement des cristaux jaune vert qui, séchés très rapidement entre des doubles de papier, répondent à la formule C.n'-Y^^^.[^CH¥k^. » C'est un corps très soluble dans la pjridine, surtout à chaud. 11 abandonne toute la pyridine qu'il contient, sous l'influence de la chaleur. Il est très altérable à l'air, il devient vert puis brunit. » II. lodozincale de pyridine. — L'iodure de zinc se combine à la pyridine en dégageant une quantité de chaleur assez considérable. On obtient dans cette réaction de fines aiguilles prismatiques dont la composition est exprimée par la formule ZnP.aC^H'Az. » III. Cyanozincate de pyridine. — Le cyanure de zinc ne semble pas se dissoudre en quantité notable dans la pyridine. Si l'on abandonne ces deux corps au contact à l'abri de la lumière et dans un endroit froid, on obtient une masse gélatineuse dont la composition oscille entre les deux formules suivantes : ZnCy^aC'H^Az et n'LnCf .ZOW kz. Ce corps perd toute sa pyridine quand on le chaufTe à une température bien inférieure à celle de la décomposition du cyanure. » W . Brornocadmiates de pyridine. — L'action d'un excès de pyridine agissant à basse température sur le bromure de cadmium desséché, fournit comme je l'ai montré {Comptes rendus. i6 février 1891) le composé CdBr^6CMPAz. Ce corps, dissous dans l'eau bouillante chargée de pyridine, donne naissance par refroi- dissement de la liqueur à de longues aiguilles prismatiques qui essorées entre des doubles de papier répondent à la formule CdBr^2C=H=Az. » V. Bronionickelates de pyridine. — L'action de la pyridine sur le bromure de nickel m'a fourni outre le composé NiBr*.4C^H°.\z, que j'ai déjà décrit {Comptes rendus, aS mars 1891), des cristaux verts qui essorés entre des doubles de papier répondent à la formule NiBr^2C5HsAz, ( i"57 ) corps très soluble dans la pjridine. H devient jaune quand on le chauffe et perd toute sa pyridine. )) J'ajouterai que j'ai préparé des combinaisons de la pyridine, de la pipéridine et de la quinoléine avec les sels halogènes d'aluminium, de fer; avec les iodures de baryum, de strontium et de calcium, avec le bromure et l'iodure de manganèse. » J'ai aussi étudié l'action de la pipéridine sur les chlorures, bromures et iodures de zinc, de cadmium, de nickel et de cobalt. » J'ai aussi réussi à combiner la quinoléine aux sels de mercure, à l'acé- tate et au sulfate d'argent, avec les sels de cuivre, etc.; j'aurai bientôt terminé l'étude de ces diverses combinaisons, et j'aurai l'honneur d'en .soumettre les résultats à l'Académie dans de prochaines Notes. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la préparation du furfiirane. Note de M. P. Freundler, présentée par M. Friedel. " \jQ furfurane on furane HC CH Il 11 HCX/CH O qui se trouve en petite quantité dans les produits de la distillation de cer- tains bois (pins, sapins, etc. )(' ), n'a été obtenu jusqu'à présent qu'eu très petite quantité et avec de faibles rendements; aussi ne connait-on presque aucun de ses dérivés. MM. Limpricht et Schwanert (^) ont pré- paré ce corps en distillant le pyromucate de baryum avec de la chaux so- dée. M. Henninger (') l'a obtenu en faisant agir le perchlorure de phos- phore sur son dihydrure. » J'ai repris la distillation du pyromucate de baryum en l'effectuant dans toutes les conditions possibles, et j'ai pu constater que la formation du furfurane est accompagnée d'une autre réaction qui donne naissance à des produits gazeux. Ces produits gazeux sont: un carbure C^H\ de (') Atïerberg, Ber., t. XIII, p. 281. (2) Ann. Chem., t. CLXV, p. 281. (^) A. Ch. Ph.{&), t. VII, p. 217. ( ii5.S ) Voxyde de carbone et, clans certaines conditions, de Vhydrogène; de sorte qu'on peut représenter la décomposition du pyromucate de baryum par les deux équations suivantes : (C^H'O.CO-)=Ba + 2NaOH = BaCO'+ NaH:0'+ 2C/H'0, (C*H'O.CO-)-'Ba+2NaOH = BaCO' + Na-CO»+2C'H* + 2CO. » Le furfurane peut être condensé complètement dans deux tubes en U refroidis dans un mélange de glace et de sel. Les gaz passent successive- ment dans des flacons laveurs renfermant, les premiers une solution chlo- roformique de brome égnlement refroidie, les suivants de la potasse et les derniers du chlorure cuivreux acide. Dans d'autres opérations le mélange gazeux a été recueilli dans un gazomètre en verre préalablement jaugé; j'ai pu déduire du volume total obtenu que les deux réactions précédentes s'effectuent dans la même proportion. » La décomposition du pyromucate commence vers 220", et devient très rapide à 3oo°. Elle est accélérée si l'on fait le vide dans l'appareil, tandis qu'elle s'arrête très rapidement lorsqu'on opère dans une enceinte fermée, même à 350°. Si l'on chauffe le pvromucate de barvum seul, il se décompose brusquement, en donnant principalement du turfiirane (|) et peu de gaz T^) (')■ En employant la quantité calculée de chaux sodée ou de baryte déshydratée à 70°, la proportion de furfurane diminue et les gaz sont constitués par un mélange, à volumes égaux, de carbure et d'oxyde de carbone. Un grand excès de chaux sodée a pour effet de fixer ce dernier gaz, qui est alors remplacé par de l'hydrogène CO -+- 2NaOH = Na-CO» + H-. » Le carbure C'H\ dont je n'ai pas encore terminé l'étude, est un car- bure éthylénique, car il ne précipite ni le chlorure cuivreux, ni l'azotate d'argent. Il donne un tétrabromure C'H'Br' très difficile à purifier, qui bout à 162°, sous 20""", et qui se décompose rapidement à la température ordinaire, en perdant de l'acide bromIivdrii|uc. Il paraît être différent du bromure d'allène, avec lequel je n'ai pu l'identifier jusqu'à présent. » Le furfurane obtenu dans la décomposition du pyromucate est coloré en noir; de plus, on en obtient peu, et l'on en perd beaucoup en le trans- vasant. )) On obtient, au contraire, du furfurane pur et avec un rendement (') Il ne se forme jamais que des traces de la cétone C'i-PO.CO.C'H'O. ( "59 ) théorique en chauffant l'acide pyromuciqne à 260°- 275°, en vase clos, pendant deux heures C/H'O.CO-H = CO 4- C/H'O. » La pression intérieure des tubes ne permet d'opérer que sur 6^^ à 'j^ de matière à la fois ; mais on obtient encore, avec S^"" d'acide, plus du double de furfurane de ce qu'on peut avoir en distillant de 80^"^ à looS"^ de pyromu- cate de baryum. » Cette décomposition quantitative des acides non saturés, lorsqu'on les chaufife en vase clos au-dessus de leur point d'ébullition, paraît être générale. En chauffant de l'acide cinnamique à SSo", pendant quatre heures, on obtient un mélange de stvrolène et de métastyrolène. » Cette réaction pourra être utilisée pour préparer certains carbures, dans le cas d'un acide qui bout, sans décomposition, à la pression ordi- naire ('). M CHIMIE ORGANIQUE. — Solubilité de l'ecgonine. Note de M. OEchsner de Conixck. « L'ecgonine qui m'a servi dans ces expériences avait été préparée par le procédé classique, et se présentait sous la forme de cristaux blancs, d'ap- parence cubique. M Ces cristaux ont été triés, et les solubilités dans différents milieux ont été déterminées avec les plus petits d'entre eux, en assez grand nombre d'ailleurs, pour que les expériences fussent toutes comparables (-). » L Eau distillée. Pour dissoudre \^ d'ecgonine, à +17°, il faut 4"') 6 d'eau pure. » 2. Alcool à 95°. Pour dissoudre iS' d'ecgonine, à +17°, il faut 67" d'alcool. » 3. Ether ordinaire. Ce véhicule, dont l'action a été essayée à -1-16°, dissout des traces d'ecgonine. » 4. Ether absolu. A 16°, l'éther absolu n'a pas dissous d'ecgonine. » 5. Acétone rectifiée. Expérience faite à -f-i5°,6; l'ecgonine ne s'est pas dissoute. » 6. Acétone du bisulfite; à la même température, même résultat. » 7. Ether acétique. A -i-2o'',6, il faut 77'^'' d'éther acétique, pour dissoudre !§■■ d'ecgonine. (') Travail fait au laboratoire de Chimie organique de la Faculté des Sciences. (^) En outre, j'ai fait venir un très bel échantillon d'ecgonine, préparé spéciale- ment, et j'ai pu m'assurer par comparaison de la pureté de l'alcaloïde que j'employais. G. R.,1897, i" Semestre. (T. CXXIV, N° 21.) l5o ( ii6o ) » 8. Ligroine (bouillant de 32» à '■>o°)\ Teogunine ne s'y dissout pas {t^=i-\- i6°). » 9. Ligrnïne (bouillant de 50" à 65°); même résultat négatif pour la même tem- pérature. » 10. Chloroforme ; l'ecgonine est insoluble (< = 4- là"). » 11. ^romoyorwe; l'ecgonine est insoluble (i =+ i3", 5). » !2. Benzine ordinaire : l'alcaloïde n'est pas soluble (i = -t- 16"). » 13. Benzine cristallisablc: t^=-\- 16"; même résultat. >) 14. Toluène ordinaire ; < = -i-i5",4; même résultat négatif. M 15. T'o/wè/ie />«/•./ =r + i5°, 4 ; l'ecgonine ne se dissout pas. » 16. Alcool isobulyliquepur; < =: -h 16°, 3 ne dissout pas l'alcaloïde. » 17. Alcool méthy ligue rectifié; à +19°, a, il faut iS'^ô d'alcool métliylique, pour dissoudre iS'' d'ecgonine. » 18. Alcool élhyliijue à 66"; à + 19°, 6, il faut i-"' pour dissoudre iS' d'ecgonine. » 19. Alcool étkjlique à 'ji"; t=:+ig°,8\ il faut 21"'^, 3 de ce véhicule pour dis- soudre 16'' de l'alcaloïde. » 20. Bromure d'clliylène; < = + i4°i8; l'ecgonine ne se dissout pas. » 21. Sulfure de carbone pur ; /=r-)-i4°; l'ecgonine ne s'est pas dissoute. » 22. Tétrachlorure de carbone pur ; < =-)- i3°,7; même résultat négatif. » 23. Térébenthine ordinaire; /rz:-Hi4°,2; même résultat négatif. » 24. Térébenthine pure : i=-+-i3°,6; alcaloïde insoluble. » 25. Paraldéhyde pure: à +17°, 7, il faut i33'^%4 «le paraldéliyde pure pour dis- soudre 18'' d'ecgonine ('). » CHIMIE VÉGÉTALE. — Élude comparée des quotienls d'acides el des quotients de fermentation observés pendant la maturation des fruits (^). Note de M. C. Gerber, présentée par M, A. Chalin. « Nous nous proposons de donner dans cette Note les résultats généraux d'une étude que nous venons de poursuivre sur les phénomènes physiques et chimiques qui s'accomplissent dans les tissus au cours du développe- ment et de la maturation des fruits. » Nous avons d'abord démontré que les fruits charnus sucrés présentent souvent, pendant leur maturation, un quotient respiratoire supérieur à l'unité, quotient qui offre une origine et des allures dilTérentes suivant le degré de la maturation et les princij)es chimiques que ces fruits contien- (') Ces recherches ont été faites dans mou Service, ù l'Institut de Chimie de la Fa- culté des Sciences de Montpellier. (■-) Travail fait à la Faculté des Sciences de Marseille. ( ii6i ) nent. Nous avons été ainsi amené à distinguer deux catégories de quotients supérieurs à l'unité : » Les uns, que nous appellerons quotients d'acides, sont dus à la pré- sence des acides; » Les autres, que nous appellerons quotients de fermentation, sont dus à l'insuffisance de la quantité d'air qui parvient aux cellules et à la produc- tion d'alcool qui en est la conséquence. » Les quotients diacides se présentent toutes les fois que les fruits qui contiennent des acides (citrique, tartrique, malique, etc.) se trouvent à une température supérieure à un certain degré. La limite inférieure à partir de laquelle se manifeste le quotient d'acides est assez élevée (23° à So") pour les fruits à acides citrique et tartrique; elle est moins élevée (i5° environ) pour les fruits à acide malique. Il est à remarquer que nous avons obtenu les mêmes quotients supérieurs à l'unité en cultivant ( ') le Sterigmatocystis nigra sur des solutions ne contenant que les acides précé- dents. Il est ainsi prouvé que l'élévation du quotient respiratoire, signalé plus haut dans les fruits acides, est due à la présence de ces acides. Mais, en plus de cette expérience, et pour nous placer dans des conditions tout à fait comparables à celles que présentent les fruits, nous avons cultivé le même champignon dans des solutions contenant un mélange de sucre et d'acide. Or, dans ce cas, nous avons trouvé les mêmes quotients supérieurs à l'unité que dans les fruits acides, et le même écart entre les limites infé- rieures de température où apparaissent, pour les diflérents acides, les quotients supérieurs à l'unité. » Les quotients d'acides se rencontrent également chez les plantes grasses ; cela nous permet de rapprocher leur respiration de celle des fruits acides et d'apposer ces deux respirations à celle des plantes ordinaires dont le quotient est toujours inférieur à l'unité, comme l'ont établi MM. Bonnier et Mangin. » Les quotients de feniientation se produisent toutes les fois que l'oxy- gène de l'atmosphère n'arrive plus aux cellules en quantité suffisante. Ce manque d'oxygène est dîi à la formation de pectine, formation qui, d'une part, est accompagnée d'une augmentation de l'activité cellulaire et qui, d'autre paît, détermine une diminution dans l'apport de l'oxygène aux cellules par suite de l'occlusion des méats intercellulaires par le gonflement de la pectine (-). (') Comptes rendus, 18 janvier 1897. (') C. Gerber, Comptes rendus; mai 1897. ( Il62 ) » Grâce à ces transformations pectiques qni se produisent clans certains fruits (kakis, prunes, sorbes, nèfles, etc.), ceux-ci se trouvent donc, bien que plongés dans une atmosphère contenant de l'oxygène, placés dans les mêmes conditions que les fruits plongés dans des gaz dépourvus d'oxygène par MM. Lechartier et Bellamv et ils se comportent de la même façon. » Le quotient de fermentation dit! ère du quotient d'acide : » 1° Par V époque à laquelle on le constate. — Il se manifeste à la fin de la maturation tandis que le quotient d'acides apparaît au début. » 2° Par la température minima à laquelle il se manifeste. — On peut l'observer aux basses températures, même à o°, tandis que le quotient d'acides n'apparaît guère qu'à 23° ou So". )) 3" Par sa valeur. — Cette valeur est souvent supérieure à 3, tandis que le quotient d'acide est généralement plus petit que i, 5o. » l[° Par l'intensité respiratoire correspondante. — Cette intensité est bien moins forte quand on constate le même quotient de fermeutation qu'avant son apparition, tandis qu'elle est bien plus forte quand c'est le quotient d'acide qui se manifeste. » 5° Par les modifications qu'il éprouve sous V influence du sectionnement. — Le sectionnement diminue légèrement de valeur et augmente à peine l'intensité respiratoire correspondante, tandis qu'd élève considérablement le quotient d'acide, en même temps que l'intensité respiratoire s'accroît fortement. )> 6" Par les changements chimiques qui se produisent dans les fruits : » (a) Chaque fois que l'on observe le quotient de fermentation, les substances sucrées des fruits se transforment partiellement en alcools et acides volatils. Il en résulte des éthers qui constituent le parfum de ces fruits. » L'absence d'hydrogène, dans les gaz dégagés pendant la fermentation produite par les cellules des fruits, différencie cette fermentation de celles qui déterminent le bacille amylozyme de M. Perdrix et le hacyllus orthobu- tylicus de M. Grimbert, et la rapproche de la fermentation alcoolique ordi- naire. >) {b) Chaque fois que l'on observe le quotient d'acide, les acides des fruits se transforment partiellement en hydrates de carbone. Nous avons établi ce fait de la façon suivante : » i" Les moisissures, cultivées sur un milieu nutritif ne contenant que des acides, forment des hydrates de carbone (mycélium). En même temps, elles présentent un quotient respiratoire supérieur au quotient que l'on obtiendrait en oxydant complètement la molécule des acides. Un quotient ( ii63 ) supérieur au quotient d'oxydation complète de ceux-ci indique donc la formation des hydrates de carbone. Les fruits, ainsi que les moisissures cul- tivées sur un milieu nutritif qui contient un mélange de sucre et d'acide, présentant, tant que les acides dominent, un quotient supérieur au quo- tient d'oxydation complète de ceux-ci, nous pouvons dire qu'il se forme, dans ces conditions, des hydrates de carbone aux dépens des acides des fruits. Cette formation se produit encore dans les fruits contenant une très faible quantité d'acide et une grande quantité de sucre; mais la combus- tion de ce sucre, qui se produit avec un quotient au plus égal à l'unité, abaisse la valeur très élevée du quotient de formation des hydrates de car- bone au-dessous de celle du quotient d'oxydation complète des acides. )) 1° Dans les pommes cueillies, nous avons constaté que la quantité de substances sucrées qui se forment aux températures élevées est supérieure à la quantité d'amidon disparu et correspond à peu près à la somme de l'amidon et de l'acide disparus. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Sur la dénaturation de l'alcool. Note de M. Erxest Barillot, présentée par M. Troost. « La dénaturation de l'alcool est une opération d'une très grande im- portance, tant au point de vue fiscal qu'à celui de l'hygiène publique; car le fraudeur, en revivifiant l'alcool dénaturé, cherche à échapper aux droits de la Régie; mais, ne pouvant le plus souvent arriver à le bien purifier, il y laisse des matières nocives, qui contribuent au développement de l'al- coolisme. » Un bon dénaturant doit être difficilement éliminable, et son élimina- tion, en tout cas, ne doit pouvoir être faite avec profit. » On a proposé de remplacer le dénaturant actuel par des huiles sulfu- rées (mercaptans, huile neutre de Zeiss, etc.); l'odeur infecte de ces produits, lacide sulfureux dégagé dans leur combustion, les font a priori rejeter. » On préconise la dénaturation par les huiles d'acétone, procédé em- ployé en Suisse (D"" Lang). » Ces huiles sont dérivées de la calcination de l'acétate de chaux; elles accompagnent l'acétone dans sa préparation; on les extrait aussi des produits de décomposition pyrogénée des sels alcalins terreux, prove- nant d'acides gras supérieurs formés dans l'oxydation violente des fusels (Dr Lang). ( Ii6/4 ) )) Ce mode de dénaturation est illusoire. Nous allons indiquer par quels procédés simples et peu coûteux on peut revivifier les alcools ainsi dé- naturés. » Les huiles d'acétone se composent de carbures benzéniques et paraf- féniqiies et d'une partie kétonique (méthvléthyl-acétoue, éthyl, butyl, etc. acétone). En solution dans l'alcool, à y3°, ces acétones supérieurs sont précipités presque intégralement par le bisulfite de soude (D = i,i35), exempt d'acide sulfureux en excès; il suffit, par filtration, de séparer le liquide de la combinaison bisuifitique; ce liquide, fractionné dans un appa- reil convenable (Le Bel-llenninger, Durin, Monnet, Anderlini, etc.), donne en tête les carbures légers benzéniques, au milieu l'alcool parfaite- ment consommable, en queue l'alcool dilué à rectifier. » Le composé bisuifitique, distillé sur un excès d'alcali, rend les ké- tones. » loo" d'alcool dénaturé suisse (aulhentique d'origine) ont donné : » 1° Poids du composé bisuifitique 9s'", 200; » 2° Distillation fractionnée (tube Monnet à grains de plomb), hauteur o'", 3o après saturation par un alcali : » Tête {a), 10'^'= contenant les benzols que l'addition d'eau met en liberté. » Tête {h), 10'^" d'alcool à gS" ne troublant pas l'eau, doués d'odeur et saveur désa gréables. » Milieu (c), 70'^'^ d'alcool à g^", odeur et saveur permettant la consommation par la bouche. » Queues (d), laiteuses, infectes, forte odeur pyridique et quinoléique. » On arrive donc à renaturer 70 pour 100 du volume initial d'une façon suffisante pour la consommation et il est facile de pousser plus loin la pu- rification. » Bien qu'enlevant la plus grande partie des kétones, ce procédé laisse encore quelques traces d'acétones qui permettent de constater la fraude, et qui sont le corpus delicti, mais ces o, o5 à o, 01 pour 1 00 d'acétones supé- rieiu's sont facilement éliniinables par le chlore ou l'iode en solution alca- line; et la renaturation devient parfaite, elle échappe tant à nos organes qu'aux réactifs chimiques. i> Il y a lieu de tenir compte des constatations précédentes dans le choix d'un bon dénaturant, question dont se préoccupent en ce moment les pou- voirs publics, tant au point de vue fiscal qu'à celui de la santé publique. » ( ii65 ) ZOOLOGIE. — Sur la coquille embryonnaire ou prodissoconque des Lamelli- branches. Note de M. Félix Bernard, présentée par M. Edmond Perrier. « On sait que la coquille des Lamellibranches, au premier stade, après sa calcification, est formée de deux valves à charnière rectiligne, dépour- vues d'ornements de formations cardinales et de fossette ligamentaire. J'ai dénommé ce stade Protostracum. C'est celui auquel éclosent les Nayadés, et la larve Glochiclium représente, à mes yeux, non pas la prodissoconque définitive, mais le stade protostracum, traversé par tous les autres Lamel- libranches. Effectivement, j'ai réussi à retrouver le protostracum au som- met de toutes les prodissoconques étudiées. Dans la majorité des cas l'ac- croissement de la coquille se fait de telle sorte que la ligne cardinale du protostracum ne s'accroît pas pendant la durée de la prodissoconque, et cette ligne sert ainsi de charnière soit pendant tout ce stade, soit au moins pendant la plus grande partie. » Il est rare que la prodissoconque se présente avec le même degré de simplicité que le protostracum, sans différenciation cardinale (quelques Leplon, Erycina). Chez tous les Anisomyaires et les Taxodontes se déve- loppe un type uniforme de charnière que Dali, d'après mes recherches, a désigné du nom, que j'accepte, de Proçinculum. Il consiste en un épaissis- sement de la charnière, orné de crénelures perpendiculaires au bord car- dinal. Au centre, c'est-à-dire vers le milieu de la ligne cardinale du proto- stracum, cetépaississementest creusé de la fossette ligamentaire primitive. J'ai décrit antérieurement les formes variées que prend cette prodisso- conque dans les diverses familles. La prodissoconque des Ostrea semble au premier abord d'un type différent (' ). Elle montre, en effet, constamment une seule rangée de crénelures, occupant toute la charnière primitive, le ligament étant en avant. Or une forme actuelle, 0. Cochlear, chez laquelle la dissymétrie dans tout le cours du développement, s'accuse beaucoup moins que chez les autres Huîtres, permet d'expliquer l'anomalie : il existe en effet, en avant du ligament, une courte bande de quatre crénelures. Dans d'autres espèces on trouve aussi sporadiquement des traces de cré- nelures antérieures, nombreuses, mais peu marquées. Cela montre qu'il s'est opéré chez l'Huître une torsion précoce d'arrière en avant, par suite (') Bulletin de la Société géologique de France, 3" série, t. XXIII, i8g5, et t. XXIV, 1896. ( it66 ) de laquelle la moitié antérieure du provinrulnm, reportée sur le côté, a été frappée d'avorteinent. » Hélérodontes . — Les prodissoconques des Hétérodontes sont en gé- néral de petite taille, et très simples. Elles ne dififèrent du protostracum que par leur forme plus bombée, déterminant des rudiments de sommet. Leur évolution est si rapide que les crénolures n'ont, en général, pas le temps de se former. Les dents définitives apparaissent en effet d'une ma- nière très précoce, au moment où va commencer à se développer la disso- conque et sur le contour même de la prodissocouque. Il y a cependant des exceptions. Certains Canlium et Donav montrent le provincnlum normal avant les dents. Il en est de même de deu\ genres à coquille interne : Ch/a- myàoconcha Dali et Scioberetia F. B. qui n'ont pas de dents véritables. D'autres formes incubatrices, dont la prodissoconque affecte des formes bizarres, montrent les crénelures, très nettes, seulement après les dents {Condylocardia, Thccalia). Enfin j'ai cru reconnaître des rudiments de cré- nelures chez quelques individus de Lutelia et de Modiolarca. » Le cas des formes incubatrices est des plus intéressants. Chez toutes celles de ces formes que j'ai étudiées, sTmî Ostrea, la charnière est toujours rectiligne, sans crochet. Les Mytilidés, où l'embrvon est mis en liberté à une petite taille, ont le type normal de prodissoconque ; mais dans les formes qui suivent, les prodissoconques atteignent de grandes dimensions et deviennent très spéciales. Un Arcidé(^Aca vwipara F. B.) et toutes les espèces d'un Aviculidé ÇP/iilobrya) ont une prodissoconque à très longue charnière rectiligne, où les crénelures a[)jiaraissent très tard, quand la taille maximum est atteinte. Dans certaines espèces, l'ornementation est tout à fait extraordinaire. Chez quelques Erycinacés (Modiolarca, Fm- sœa, etc.), la prodissoconque est lisse et n'a pas trace de crénelures, et c'est seulement quand la taille maximum est près d'être atteinte qu'il apparaît de chaque côté, à chaque Aalve, une dent qui, d'ailleurs, n'est pas homo- logue dans les divers types. Les genres de Carditacés Condylocardia et The- calia ont de grandes prodissoconques des plus bizarres, où les dents sont bien moins précoces et ont une évolution bien plus lente que chez les Carditidés normaux ('). » Ce n'est pas directement au fait de l'incubation qu'il faut attribuer ces singularités dans le développement des formes qui précèdent, mais plutôt à la grosseur de l'œuf, à la présence d'une grande quantité de vitellus et au mode particulier de développement qui en résulte. La (') Journ. de Conchyoliologie, juillet 1896. ( i'67 ) segmentation très inégale aboutit à la constitution tardive d'un embryon déjà très évolué. Cet embryon est très protégé et peu mobile, soit par le fait de l'incubation, soit par la présence d'une forte coque. Dès lors on conçoit que les formations cardinales, dont l'apparition n'est plus excitée par les nécessités mécaniques du fonctionnement des valves, se développent tardivement. Au contraire, plus la valve devient libre de bonne heure, plus les productions cardinales seront précoces, et nous aurons à constater chez les Hétérodontes les progrès de l'accélération embryogénique. » A quoi correspond l'existence constante de la prodissoconque, pour- tant si variable dans ses caractères? Il est manifeste que la fin de ce stade correspond à un temps d'arrêt dans la croissance. Fréquemment, ce temps est utilise à l'épaississement total ou partiel delà coquille, au perfectionne- ment du provinculum, et môme souvent à la constitution des dents qui se montrent le long du bord épaissi de la prodissoconque. » Or, j'ai pu vérifier sur les formes incubatrices qu'un travail analogue s'opère pour l'ensemble des organes. Le temps de la formation de la pro- dissoconque est une phase de croissance rapide de l'embryon, dont les organes sont encore rudimentaires. Au stade de la prodissoconque défini- tive, la spécialisation des cellules et la délimitation plus précise des organes s'opère, si bien qu'à la fin la coquille est habitée par un animal. complet, pourvu d'organes aptes à fonctionner. Je n'ai pu vérifier ces faits pour les larves libres, mais ils me semblent s'accorder avec ce qu'on sait de leur développement. Dans cette bvpothèse, les formes, où une faible différence distingue la prodissoconque du stade suivant, seraient celles où un court arrêt de croissance interviendrait et où le développement tendrait à être continu. » Bien que le nombre des Lamellibranches dont l'animal est connu à ce stade soit encore peu considérable, il me semble cependant se dégager, des recherches des divers auteurs et des miennes, une importante induction. Quoique les formes étudiées appartiennent à des tvpes très éloignés et à mode de développement différent, l'animal, au stade prodissoconque, peut se ramener facilement à un type très simple et très schématique de Lamel- libranche : cette larve est pourvue de deux muscles adducteurs (même chez Oslrea et Philohrya, qui sont monomyaires à l'état adulte), de muscles pédieux, de trois paires de ganglions, d'un pied propre à la reptation, d'un manteau à lobes libres, sans siphon; de branchies situées très en arrière, et, en outre, du vélum caractéristique de toute larve de Mollusque. Divers points d'anatomie restent encore à échiircir au sujet de cette larve, comme la structure du cœur et des branchies, mais néanmoins on peut C. R., i8y7, I" Semestre. (T. CXXIV, N° 21.) ^5' ( ii68 ) tout au moins voir là un stade commun à tous les Lamellibranches, con- stitué de manière à pouvoir vivre en liberté, et, par conséquent, rcprcsen- laut visiblcuicnt la forme anceslrale. C'est de ce stade qu'on devra partir pour reconstituer la phylogénie des Lamellibranches ('). » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Maladie des branches des Mûriers dc la Turquie d'Europe. Note de MM. Prillieux et Delacroix, présentée par M. Guignard. « Le Laboratoire de Pathologie végétale a reçu de M. Kitabiai, d'Andri- nople, des rameaux morts de Mûriers attaqués par une maladie qu'il signale comme causant des dommages importants dans la région et qui a été tout spécialement observée à Mistapha-Pacha depuis 1894- » Les premiers symptômes du mal apparaissent au printemps. En 1896, ils se sont manifestés le 25 mai. Ils consistent en un très léger changement dans la couleur des feuilles des rameaux attaqués; le point d'attaque du mal se trouve toujours à un bourgeon axillaire situé à une hauteur quel- conque sur le rameau. Toutes les feuilles nées au-dessus de ce point, jus- qu'à l'extrémité du rameau, souffrent, tandis que les parties situées au- dessous, jusqu'au tronc, restent saines. Au bout de deux jours, le rameau ou la partie du rameau qui est au-dessus du point attaqué meurt. Le bour- geon et la base de sa feuille-mère, qui sont le foyer du mal, sont déjà dés- organisés et l'on y distingue souvent une sorte de moisissure blanche. » Sur les rameaux secs que nous avons reçus de Turquie, l'altération s'est étendue souvent à une assez grande distance autour du point d'at- taque initiale. Là, l'écorce est entièrement détruite jusqu'au bois; il n'en reste plus que des fibres, formant une sorte de revêtement de filaments de filasse à la surface du bois nécrosé et désorganisé lui-même dans ses couches superficielles. M En outre, et c'est le caractère le plus précis du mal, sur le bois altéré, au dessous des fibres, se trouvent des corps noirs et durs, adhérant souvent soit aux fibres, soit au bois. Ce sont des sclérotes encore entourés, en cer- tains endroits, des filaments du parasite qui a corrodé le bois et l'écorce et causé cette maladie des branches du Mûrier. » Ces sclérotes, de forme variable, tantôt isolés, tantôt contigus et plus ou moins soudés plusieurs ensemble, présentent une structure identique à (') Ce travail a élé fait au laboratoire de Malacologie du Muséum. ( '169) celle des sclérotes du Sclerotinia Lihertiana qui attaque les Topinambours, les Carottes, les Haricots, les Fèves, etc. » Dans les parties attaquées des rameaux du Mûrier, il ne reste plus rien ni du parenchyme cortical, ni du liber mou; dans les couches superfi- cielles du bois, les vaisseaux seuls résistent à la corrosion qui détruit les fibres et les cellules ligneuses. Dans ces vaisseaux et à la surface corrodée du bois, on distingue très bien les filaments cloisonnés et ramifiés du mycé- lium. Les sclérotes se moulent sur le bois corrodé; ils se collent par leur écorce noire aux gros vaisseaux isolés, qui font saillie et s'enfoncent dans les petites dépressions produites par les rayons médullaires. » Parfois, on trouve dans l'intérieur même de ces sclérotes des débris des tissus non complètement détruits, et, particulièrement dans ceux qui se forment sur la place même des bourgeons, on reconnaît des trachées déroulables très nettement distinctes. )) Ces sclérotes isolés ou adhérant encore aux branches, placés sur du sable humide, à l'abri d'une cloche, ont produit dans le courant du mois d'avril des fructifications d'une petite Pézize de couleur fauve, qui, par ses caractères extérieurs, la forme et la taille de ses asques et de ses spores, nous a paru ne différer en rien du Sclerotinia Liberliana, dont le développe- ment et l'histoire entière ont été étudiés d'une façon si complète par de Bary. » Des spores provenant des apothécies nées des sclérotes du Mûrier ont germé avec la plus grande facilité. Au bout de vingt-quatre heures, elles avaient produit des filaments de mycélium cloisonnés et ramifiés. Placés à la surface d'un liquide nutritif, ils l'ont bientôt couverte d'une sorte de peau feutrée d'un blanc vif, dans laquelle se sont ensuite formés des sclérotes. » Les filaments mycéliens provenant de spores semées dans ime goutte de liquide sur une lame de verre ont produit, dès le troisième jour, de ces crampons qui ont été décrits et figurés par Brefeld et de Bary ; mais, pas plus que de Bary, nous n'avons vu apparaître dans ces germinations de ces petits corps globuleux qui ont été signalés et figurés par Brefeld dans le Scleroliiùa Lihertiana. •a Les filaments mycéliens provenant des semis de spores du Sclerotinia du Mûrier, placés sur des Carottes, les ont attaquées et décomposées ra- ])idement en présentant exactement tous les phénomènes décrits par de Bary. Placés sur de jeunes pousses de Mûrier, dans les i^remiers jours de mai, il en ont causé l'infection. » De jeunes boutures de Mûrier, mises sous cloche à la fin d'avril, quand ( ii7« ) les feuilles commençaient à se développer, auprès d'un rameau de Mûrier provenant de Turquie et couvert d'apotliécies de Srlerotinia, ont élé in- fectées; des feuilles naissantes et de jeunes pousses qui commençaient à s'allonger ont été atteintes et tuées. » De tous ces faits il résulte que la maladie des branches des Mûriers de la Turquie d'Europe est très certainement produite par le Sclcrotinia Liher- tiana, comme la maladie à sclérotes des Haricots, des Fèves cl des Topi- nambours. » On a signalé en France, maintes fois, une maladie des branches du Mûrier. Dans bien des cas, on a reconnu que les arbres qui se couvrent de branches mortes ont les racines attaquées par un Pourridié, dû, soit au liosellmia aqidki, soit au Dematophora nccalrix, soit à \' Armillaria mellea; mais il n'est pas du tout certain que le dessèchement des branches ne soit jamais que la conséquence du dépérissement général de l'arbre. Il serait tout particulièrement intéressant de rechercher si la maladie des branches du Mûrier n'est pas parfois, en France comme eu Turquie, due au parasitisme du Sclcrotinia Liberiiana. » GÉOLOGIE. — Sur l'hydrographie soûl en aine cl les chouruns du Bèvoluy {Hautes-Alpes). Note de M. E.-A. Maktel, présentée par M. Albert Gaudry. « Le grand cirque naturel du massif du Dévoluy possède un double sys- tème hydiographique dont une partie, toute souterraine, n'a fait jusqu'à présent l'objet d'aucune étude. » A la surface du sol, les dépôts éocènes et miocènes imperméables des deux vallées de Saint-Élienne-en-Dévoluy et d'Agnières ont permis à deux petites rivières, la Souloise et la Ribière, de se créer un cours aérien pé- renne. Mais, en dessous de ces dépôts tertiaires, ainsi que dans les flancs des montagnes qui les entourent, les crevasses de l'urgonien et du séuo- nien recèlent une active circulation d'eaux intérieures, pareille à celles de toutes les formations calcaires fissurées. » Les fentes rocheuses du Dévoluy, ses cavernes, ses puils naturels, qui portent le nom local de chouruns ('), absorbent les pluies et les neiges fon- dues, exactement comme les avens des Causses et les Irichler du Karst. Eu dehors de la zone tertiaire, toutes les ravines sont généralement à sec. (') D'après M. David Martin, ce mot dériverait de l'ariibc choiirlntn. abîme. ( "71 ) » A l'extrémité nord du massif, un seul émissaire connu ramène au jour les eaux ainsi englouties, c'est la double source des Gillardes, créée par une disposition géologique et topographique analogue à celle qui a produit la fontaine de Vaucluse. » Le jeu des plis synclinaux (') semble avoir infléchi le sous-sol du Dé- voluy en fond de bateau, avec une inclinaison marquée vers le Nord; et au point même où la Souloise superficielle s'échappe du massif, par l'étroite et grandiose cluse de la Baume, un relèvement subit de calcaires argileux oxfordiens délivre les Gillardes des galeries souterraines qu'elles se sont creusées dans le crétacé sénonien. » Tout pareillement le siphon de sortie de Vaucluse s'est établi entre l'urgonien fendillé et le néocomien marneux ou même la mollasse ma- rine (^). La seule différence consiste en ce que les Gillardes ne sont pas des sources ascendantes à bassin siphonnant comme le Loiret, la Touvre, Vaucluse, le Shannon d'Irlande, l'Onibla de R;iguse, etc., mais bien des sources aveuglées, c'est-à-dire filtrant à travers les interstices d'éboulis chao- tiques, qui ont bouché l'issue de leurs aqueducs, comme à la Sorgues d'Aveyron, au Pêcher de Florac (Lozère), la Foux de la Vis (Hérault), la Bosna (Bosnie), etc. Les Gillardes, complèleraent impénétrables à l'homme, sextuplent instantanément le débit moyen de la Souloise. )) Du 3i juillet au 2 août 189G, j'ai visité, avec MM. P. Lory, Martin, Tabouret, Vésignié, L. Armand, etc., plusieurs de ceschouruns ouabîmes, dans lesquels on n'avait jamais tenté de descendre ('). » Deux ont présenté un intérêt tout spécial. L'un situé à l'ouest du village d'Agnières, par 1^40'" d'altitude, s'appelle le cliourun Clôt. C'est une glacière naturelle fort originale. Un entonnoir plein de neige, long à l'ouverture de 18"" et large de 4™)50) naène, par une pente de 45°j à aS" de profondeur, au bord d'un trou vertical de i5'" à pic et de i™ à 2" de diamètre. Ce puits, rempli de stalactites de glace, aboutit à une galerie inclinée de i5° à 5o", entièrement revêtue d'une épaisse couche de glace; au début, on peut descendre en taillant des pas, puis l'inclinaison' devient telle qu'il faut se laisser glisser sur la glace au bout d'une corde. A 70™ de profondeur totale se trouve une petite salle que la glace ferme presque entièrement, ne laissant que d'étroites fentes où passe la main; au delà, un suintement d'eau dé- (') Voir P. Lory, Sur la Tectonique du Dé^oluy [Comptes rendus, lyaoût 1896). (-) Voir mes Abîmes, p. SSg; Leenhardt^ le Mont Ventoux, p. i85; Carte géolo- gique au 80000°, feuilles de Forcalquler et d'Avignon. (^) Voir le récit détaillé de ces recherches avec plans et coupes, dans V Annuaire de la Société des touristes du Dauphiné pour 1896 (sous presse, Grenoble). ( i'72 ) nonce une prolongation, mais il faudrait démolir à coups de pioche l'épaisse banquise. Ce travail ferait peut-être découvrir d'autres galeries, conduisant vers le grand col- lecteur des Gillardes les eaux de fonte de cette glacière, que j'ai trouvée toute suin- tante de dégel à la température de -|-o"',5C. » Le second chourun, dit chourtin du Camarguier ou de Pré de Laup, s'ouvre à côté de cinq ou six autres, au pied oriental du Grand Ferrand, par i55o™ d'altitude; son ouverture est une crevasse de 5"' de longueur sur o™,Co à i"" de largeur; l'intérieur (temp. S^iaC), excellent type d'abîme normal creusé par les eaux engoufl'rées, dé- bute par un premier puits d'érosion de Sa™ à pic. Un second puits conduit, à 55" de profondeur totale, à une étroite lucarne impénétrable, par où les pierres jetées tombent au moins 20™ plus bas. Comme à .Iean-?s'ouveau (Vaucluse), Combelongue (Aveyron), Hures (Lozère), etc., le pic et la pioche permettront seuls de connaître cet étage inférieur. Il recueille aussi les eaux de suintement infiltrées parmi les strates calcaires de la montagne, et les dirige certainement vers les Gillardes. » Voilà donc deux gouffres, qui, assez cxceplionnellement, ne sont pas, comme la plupart de leurs semblables, bouchés par les matériaux détri- tiques, et où des travaux d'élargissement présenteraient les plus granties chances de succès. » Il n'en est pas de môme de Tintarelle, le chountn le plus redouté du Dévoluy, sur le plateau d'Aurouze. M. Vésignié y est descendu au mois de septembre et l'a vu complètement obstrué, à 5o™ de profondeur, par les pierres et l'argile de transport. » Le fameux puits jaillissant des Bancs, où nous n'avons pu pénétrer que de quelques mètres, sert tout simplement de trop-plein à l'une des veinules souterraines inconnues du Dévoluy; ses dernières éruptions datent de i885 et 1891. » Il est bien manifeste que les chouruns sont les drains alimentaires de la grande source de la contrée. La provenance élevée de l'eau des Gillardes est d'ailleurs prouvée par sa basse température ((')", 5C.), puisque, à qoo™ d'altitude environ, elle n'est que d'un demi-degré plus chaude qu'une pe- tite fontaine (6°C.) située vers 1.540" d'altitude à côté du chourun de Pré de Laup ('). Le problème hydrographique souterrain du Dévoluy reste exactement le même que pour tous les plateaux calcaires du monde, dé- pourvus d'eau courante à leur surface et dotés de puissantes sources à leur base. L'énigme n'est résolue que par en haut, poiu-les puits naturels seuls; ( ' ) Ce qui démontre une fois de plus que la température des sources ne correspond pas toujours à la température moyenne annuelle du lieu (voir Comptes rendus, i3 janvier 1896). ( ''73 ) ce sont bien eux qui, en absorbant les pluies, vont constituer les rivières souterraines aboutissant aux grandes fontaines; l'autre partie du problème, la concentration de toutes ces veines capillaires en une seule artère, à l'image de la circulation du sang, de la sève des arbres et des cours d'eau aériens reste à résoudre presque partout. » Mais les véritables confluents souterrains déjà reconnus à Bramabiau (Gard), à Marble-Arch (Irlande), aux cavernes d'Adelsberg (Autriche), etc., permettent dès maintenant de conjecturer comment cette concentration s'opère : exactement comme celle des ruisseaux, rivières et fleuves à la surface du sol. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Troubles trophiques consécutifs à la section des racines postérieures médullaires. Note de M. J.-P. Morat, présentée par M. A. Chauveau. « Dans une précédente Note, j'ai indiqué des faits physiologiques dé- montrant l'existence d'éléments nerveux centrifuges dans les racines po^/e- rieures médullaires. J'ai insisté sur les caractères un peu particuliers de la dégénération de ces éléments après section. Je désire aujourd'hui attirer l'attention sur des phénomènes de l'ordre trophique qui se produisent dans le champ de distribution de ces nerfs. » Sur la face plantaire des orteils du membre correspondant aux racines sectionnées apparaissent, après un temps variable (rarement moins d'un mois) des ulcérations qui vont grandissant en largeur et en profondeur; il y a chute des poils, chute des ongles, épaississement des os, infiltration et induration du derme et du tissu conjonctif sous-cutané. Ces lésions rap- pellent celles décrites en clinique sous le nom de mal perforant du pied. » I.a relation entre ces troubles, dits trophiques, et les altérations ori- ginelles des nerfs est connue depuis longtemps. On a même produit des observations de lésions des racines postérieures les ayant provoquées, et, dans ce cas, on a incriminé généralement l'altération du ganglion spinal. Mes expériences montrent clairement que cette condition n'est pas néces- saire. La section des racines ayant été faite entre le ganglion et la moelle, le nerf sensitif reste sain du côté de la périphérie. Les troubles trophiques de la peau ne sont donc pas une extension à celle-ci de la dégénération du nerf sensitif, pas plus, du reste, que de tout antre nerf. Jja condition de ( "7l ) leur apparilion est à rechercher dans hi paralysie fonctionnelle d'élé- ments nerveux dont la condiiclihilifc a été interrompue; qnels sont ces éléments ? » Contrairement à l'opinion, encore très en faveur, que ces troubles de la nutrition seraient liés à la perte de la sensibilité du membre innervé, il me paraît impossible de les rattacher à la paralysie des éléments sensitifs. Il n'y a, en effet, aucune concordance entre l'anesthésie et l'altération concomitante de la nutrition. L'anesthésie est immédiate, la déviation tro- pliique est, au contraire, tardive. Les ulcérations se forment parfois sur des surfaces dont la sensibilité est intacte; bien plus, il m'est arrivé de les observer dans des régions qui étaient le siège d'une vive hypereslliésic, laquelle aurait dû pourtant être une protection plus que suffisante contre les traumatismes ordinaires, cause présumée de ces lésions. » Mais, en plus des nerfs sensitifs, la section des racines postérieures interrompt, comme on l'a vu, la continuité d'un certain nombre d'éléments vaso-dilatateurs. Est-ce à la paralysie de ces derniers qu'il faut rapporter les altérations nutritives? Cette seconde explication n'a pas plus de va- leur que la précédente. La circulation dans le membre n'est pas en souf- france, assurée qu'elle est par les vaso-moteurs (dilatateurs et constric- teurs) qui procèdent de la région dorso-lombaire de la moelle par la chaîne du grand sympathique et vont rejoindre les gros troncs nerveux des plexus lombaire et sacré. » Par voie d'exclusion, nous sommes conduit à admettre comme pro- bable l'existence de nerfs centrifuges commandant directement aux tissus de la peau et gouvernant, sans appareil intermédiaire, le mécanisme in- time encore si peu connu de la fonction de ceux-ci, nerf dont la paralvsie amène, à la longue, l'altération de structure de ces tissus, comme celle des nerfs moteurs entraîne celle des muscles correspondants. » Ces nerfs particuliers, dont l'existence a besoin d'être appuyée par des preuves plus directes que toutes celles fournies jusqu'ici, ne seraient cependant pas des nerfs trophiques, comme on les entend ordinairement, pas plus du reste que les nerfs musculo-motcurs ne sont trophiques ou doublés d'éléments trophiques distincts d'eux-mêmes. Ce sont simplement des nerfs fonctionnels qui étendent le champ d'action du système nerveux à des éléments anatomiques que l'on suppose, sans raison bien valable, devoir lui être soustraits. Les nerfs sécréteurs ont été niés tout d'abord en vertu de fin de non-recevoir de ce genre; puis ils ont été appelés, eux ( 1^75) aussi, des nerfs trophiques, avant de devenir les nerfs moteurs glandulaires que nous admettons aujourd'hui. Dans l'extension que nous tentons de donner au système nerveux, le pas qu'il reste à franchir est moins grand entre les épithéliums de revêtement et le tissu glandulaire qu'il n'était autrefois entre ce dernier et le tissu musculaire; mais l'expérience vrai- ment décisive, qui emportera la conviction, est encore à trouver. » PHYSIOLOGIE. — Influence du poids tenseur sur la chaleur dégagée par le muscle pendant la contraction. Note de M"^ M. Pompilian, présentée par M. Marey('). « Depuis les recherches de Heidenhain sur les muscles de grenouille, on sait, et le fait a été vérifié par d'autres physiologistes (Fick, Dani- lewsky, etc.), que, si l'on charge un muscle avec des poids de plus en plus forts, le travail mécanique et la chaleur dégagée pendant la contraction augmentent, et cela seulement jusqu'à une certaine limite au delà de laquelle ils diminuent et réchauffement plus vite que le travail (Heiden- hain, Mechanische Leistung, p. i4i; 1864). » Il n'en est pas de même chez les Homéothermes. Les recherches ther- mométriques faites sur le chien par Meade Smith (^Arch. f. A. und Phys., p. io5; 1881) et Lukjanow (Arch. f. A. und Phys., p. 117; 1886) aussi bien sur des muscles à circulation intacte qu'anémiés, n'ont pas donné des ré- sultats concordants; ces auteurs en concluent que la chaleur dégagée est. indépendante du poids. M. Chauveau (Comptes rendus, t. CV, p. 3oo; 1887), dans ses recherches thermo-électriques sur le releveur de la lèvre supé- rieure du cheval, a vu que réchauffement de ce muscle est plus grand quand il se contracte à vide, c'est-à-dire quand son tendon est coupé, que quand son tendon est intact. » Nous avons repris l'étude des phénomènes thermiques de la contrac- tion par la méthode thermo-électrique. Nos expériences ont été faites sur le cobaye chloralisé. Dans des conditions identiques d'excitation du nerf sciatique, les aiguilles se trouvant fixées dans les deux gastro-cnémiens, étant bien assurée que nul déplacement des aiguilles n'était possible, la (') Travail des laboratoires de Physiologie et de Physique de la Faculté de Méde- cine de Paris. C. R., 1897, 1" Semestre. ,( T. CXXIV, N» 21.) iSs ( '176) sensibilité du galvanomètre étant presque toujours de o°,ooi2^ pour i"™ de l'éclielle, nous avons vu que : » i" Dans le cas d' excilation neuro-musculaire directe, à mesure que le poids augmente, la chaleur dégagée va en diminuant. » Voici quelques exemples pris parmi beaucoup d'autres. Durée de l'excitation : i5' Chaleur. ( p Durée de l'excitation : 3o'. ( P=: 0 '9>4 P = 5o 5,8 ( P=IOO 3,9 Durée de l'excitât ion : (P= o i4 P = 5o 4,5 "••• P=.oo 1,8 P= o 3,8 t CotUtt-tttt Chaleur. O cm '4 5o 3,2 o 7,2 IV ( P= 5o I P= 20 oo 5,3 l4-2 5 Température : 37"'-38<'. Durée de l'excitation : 6^ ;55o P= 5o P= o 1,6 (I=<5) 2,3 (I = .o) 2,2 (I = i3) 5,9 4 (1=10) 44 VI Température : 3o°-'î-]''. Durée de l'excitation : 6^ P = 5oo P= o P = 200 Pz= o P = 5oo P= o I .3,7 ',9 8,5 0,5 4,6 » Voici deux expériences faites immédiatement après la mort. Durée de l'excitation : 6'. Durée de l'excitation : 6^ VIL. Chaleur P= 100 cm 0,4 P= o 2,7 P= lOO 0,35 P= o 2,2 P= 100 o,3 VIII, P= O P = lOO p- o P = 3oo P=: O Clialeiir cm 3,4 o,8 2,5 0,5 » 2" Cette |)roportionnalité inverse ne se retrouve pas dans le cas de contraction réflexe. Dans ce cas, la contraction est d'autant plus forte et la chaleur dégagée d'autant plus grande, que le poids à soulever est plus fort. ( 'Ï77 ) » // en est de même dans le cas de contraction volontaire, comme d'ail- leurs M. Chauveau l'a vu sur le muscle biceps (Le travail musculaire et V énergie qu'il leprésente, p. io3). Fis. I. Influence de la charge. Fig. ■^ / y / / / ^^ / p-d // V 5 P--50 7r \s \ _. 20 y 15 10 P'IOO / Influence de la charge el de l'in- tensité de l'excitation. La hauteur des ordonnées re- présente le degré d'échauffe- iiient. L'intensité de l'excitation est re- présentée sur l'abscisse par les chiffres 20, i5, 10 et 5; elle va en augmentant de 20 à 5. » Dans ces deux cas, ce n'est plus une excitation de même intensité et d'égale durée, comme dans le cas d'excitation neuro-musculaire directe, qui détermine la dépense d'énergie dans le muscle, mais le système nerveux intervient et proportionne, par une action réflexe immédiate, l'énergie dé- pensée au travail gui est à effectuer. » CHIRUKGIE. — Sur l'ancienneté du tatouage employé comme mode de traitement. INote de M. Fouqcet (du Caire), présentée par M. Lan- nclongue. « Depuis bien des années, mon attention avait été attirée par des ta- touages d'un aspect très particulier. Composés uniquement de lignes ou de points, placés dans les régions les plus variées et souvent les moins ap- ( "78 ) parentes, ils n'avaient aucun des caractères des tatouages que l'on observe habituellement et dont M. le professeur Lacassagne a fait et poursuit en- core une si remarquable étude. » Les malades interrogés cherchaient presque toujours à faire une ré- ponse évasi\ e ; je finis pourtant par savoir que ces raies et ces points étaient le fait d'un traitement presque toujours destiné à combattre, soit une pé- riostite, soit l'inflammation chronique d'une séreuse, gaine de tendon ou articulation. Le plus souvent, sans autre résultat qu'une trace indélébile d'un traitement inutile. Trois fois seulement j'observai des lignes parallèles tatouées au creux épigastrique pour des affections chroniques de l'es- tomac; six fois deux larges points bleus ou noirs aux tempes, comme trai- tement de la migraine. Cinq fois des tatouages en forme de gril sur l'arti- culation du poignet ou sur les malléoles; une fois des points et des raies sur le genou d'une femme de cinquante-quatre ans, atteinte de rhumatisme chronique. » La plus grande fréquence de ces pratiques chez les Coptes m'avait bien donné à penser qu'il s'agissait de la persistance d'un U!^age de l'an- cienne Egypte, mais le hasard de mes recherches sur l'embaumement de- vait m'en donner une éclatante et irréfutable preuve, grâce à la momie d'une prêtresse d'Hator, la dame Ament, qui vivait à Tlièbes sous la xi* dy- nastie, il y a cinq mille ans, et trouvée en 1891 par M. Grébaut, dans une tombe inviolée. Le corps est exposé au musée de Ghizeh, dans la salle XVI, sous le n° 1 10 ('). » Cette intéressante momie fut développée par mes soins le 8 octobre 1891, avec l'aide de MM. Daressy, conservateur adjoint du musée, et Hervé Bazil, chef du service administratif. » Lorsque la momie fui mise à nu, nous nous trouvâmes en présence d'une femme, jeune encore, d'une maigreur extrême, aux traits tirés et contractés, la bouche ouverte et tordue par la souflVance. Le ventre, creusé en bateau, porte, d'une façon très visible, trois séries de tatouages et de scarifications, ces dernières faites assez longtemps avant la mort pour avoir laissé des cicatrices apparentes se détachant en blanc sur le ton jaunâtre de la peau et formant une légère saillie : » 1° Dans le creux épigastrique, un tatouage composé de trois lignes verticales et parallèles, formées de trois traits chacune; » 2° Un peu au-dessous du nombril, un tatouage moins apparent formé de sept lignes entrecoupées, comme les précédentes, et longues de 5'^"' environ; » 3° Toute la région sous-ombilicale est recouverte de lignes courbes parallèles (') Catalogue du Musée de Ghizeh, p. 3;; éd. 1892. ( II79 ) entrecoupées, à concavité supérieure, formées de tatouages et de scarifications plus apparentes sur les fosses iliaques qu'au voisinage de la ligne médiane et dépassant de i'^™,5 environ le niveau des épines iliaques antérieures et supérieures. » Ces petits traits, colorés en bleu foncé, ont la plus grande analogie avec les tatouages observés sur les Coptes de notre époque. Ils sont formés de points très rapprochés les uns des autres, les lignes colorées ayant sen- siblement la même longueur que les espaces de j)eau saine qui les séparent. Leur examen chez la dame Ament ne peut laisseraucun doute dans l'esprit; il s'agit du traitement d'une affeclion du petit bassin et très probablement d'une pelvi-péritonite. )) N'est-il pas intéressant de constater presque sans A'ariations, après une longue série de siècles, l'existence de cette pratique médicale. Sur quinze malades qui ont bien voulu répondre franchement à mes questions, sept étaient très affirmalifs et déclaraient en avoir ressenti rapidement les bons effets; six ne se rappelaient pas en avoir tiré un grand soulagement, deux enfin paraissaient regretter d'avoir dii subir ce traitement. Pour douze des malades, le traitement datait de la seconde enfance, c'est-à-dire d'une période de la vie dans laquelle la volonté des parents avait été domi- nante. Dix de mes sujets étaient des femmes. Ce sont des femmes aussi qui, le plus généralement, font l'opération. Elles traversent les quartiers indigènes en criant à haute voix leur industrie : « Faire les tatouages, » percer les oreilles et couper les clitoris. » La langue arabe, comme le latin, n'a point les pudeurs du français. — Malgré mes recherches sur les momies de femme, il ne m'a pas été possible de savoir si cette dernière opération était déjà pratiquée aux époques pharaoniques. On peut le supposer, car la circoncision, chez l'homme, existait déjà sous la iv'' dy- nastie. » PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Appréciation médico-légale des lésions trauma- tiques et détermination de l'identité individuelle par les rayons X. Note de M. FovEAu de Cour.melles, présentée par M. d'Arsonval. « Un ouvrier couvreur, victime d'un accident dans l'exercice de sa pro- fession, a pu, ces temps derniers, faire reconstituer sa lésion osseuse remontant à plus d'un an. La visibilité du cal et la forme des fragments rapprochés ont décelé l'infériorité professionnelle et lui ont permis d'ac- tionner son patron en justice. ( ii8o ) » Ce procédé de reconstitution des lésions osseuses, longtemps après l'accident, peut également être un moyen de reconnaître les individus dont on retrouverait, par suite de crimes ou de catastrophes, des membres isolés. )) L'âge des lésions et l'identité individuelle peuvent être ainsi révélés par les rayons X. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur les trois ascensions françaises de la troisième expérience internationale. Note de MM. Hebmite et Besançon. « Dans ces trois ascensions, la première était la seule qui remplît les conditions arrêtées par la Commission internationale pour l'expérience du i3 mai 1897. Elle a été exécutée par nous, assistés des aéronautes atta- chés à notre établissement, le i3 mai dernier, à l'usine à gaz de la Villette, à 3"^ 33" du matin. Nous n'avions d'autre public que deux employés de la Compagnie du gaz et deux agents de police, qui nous ont aidés lors du lùcher-tout. Le vent était presque nul, le ciel absolument pur et la lumière de l'aube était déjà suffisante pour que les opérations aient pu être exé- cutées d'une façon très régulière. Cependant, au dernier moment, en reti- rant la corde de manœuvre, un des aides l'a laissé tomber de telle façon, que l'extrémité a frôlé le panier para-soleil et détaché une tranche ver- ticale du papier argenté. Cet incident a nui considérablement aux obser- vations thcrmoniétriques, en permettant aux rayons solaires de pénétrer dans le cylindre d'osier oi!i les instruments sont suspendus. » Outre le baro-lhermographe situé dans le panier para-soleil, nous en avions disposé un semblable dans l'intérieur de l'aérostat, oii il a donné des indications excellentes. » La température, au départ, était de -f-i°, 5, et cependant le ballon était couvert d'une couche de glace. La pression barométrique était très voisine de ^ôo™"". Le poids du matériel était de 02'*^^ 5. Le nombre de mètres cubes de gaz employés pour le gonflement a été de 458""=, et la force ascensionnelle déterminée par une expérience directe a été de 3 12'*^, sans tenir compte du poids de glace formé par la radiation nocturne. » D'après les formules, l'aérostat pouvait s'élever à la pression de go""" de mercure et nous avons obtenu, d'après l'enregistreur, une pression de 90""" : cette bonification est due au délestage produit par l'évaporation de l'humidité accumulée sur l'enveloppe; cette pression correspondrait, ( 'i8i ) d'après la formule de Laplace, sans tenir compte des corrections, à une altitude de 17000™ en chiffres ronds. » A 3''45™, temps moyen de Paris, l'aérostat a atterri sur le territoire de la commune de Castelletto-Villa, en Italie, dans les parages de Novare, à environ 600''™ à vol d'oiseau de son point de départ. » A peu près une demi-heure après l'atterrissage, il a été aperçu un peu à l'ouest de Crevacuore, à une altitude d'environ i5oo™ en dessus de cette localité. Il venait probablement de passer au-dessus du mont Rose dont l'altitude atteint 4638*". Cette direction est exactement celle de Paris et conforme aux observations faites à terre lors du départ. De la Villette, on l'a suivi à l'œil nu pendant une vingtaine de minutes. Il a commencé à se diriger au sud-ouest et on l'a vu se rapprocher progressivement de la direc- tion du sud-est. » Un peu avant l'atterrissage, lorsqu'il se trouvait à une centaine de mètres d'altitude, on l'a vu ramené très rapidement du côté de l'est sous l'influence d'un courant superficiel, provenant probablement d'une cause locale. » Les paysans ont averti M. Antonio Motto, le syndic, qui, sortant de sa mairie, n'a eu que Soo™ à parcourir pour arriver au point où le panier para-soleil était accroché dans les branches d'un arbre. M. Antonio Motto, connaissant parfaitement le français, a compris l'instruction et l'a suivie ponctuellement, de sorte que les instruments sont parfaitement intacts ainsi que le ballon. » Après la première demi-heure de marche, le cylindre du baro-ther- mographe du panier para-soleil a subi un arrêt que nous attribuons à la congélation des huiles fournies par M. Richard. A ce moment, le thermo- mètre enregistrait — 44°C., température probablement beaucoup en dessus de celle de l'air, à cause de l'admission des rayons solaires due à la dé- chirure du papier argenté. Cet arrêt du cylindre n'a pas empêché le ther- mographe et le barographe de fonctionner comme appareils à minima ; c'est ainsi que ce dernier a donné la pression de 90°"" signalée plus haut. )) Si nous examinons les diagrammes du barothermographe renfermé dans l'intérieur du ballon, nous voyons que la courbe barométrique est sensiblement pareille à celle du baromètre extérieur, mais elle est magni- fique et n'a subi aucune interruption. Elle indique que le maximum d'alti- tude a été obtenu vers 8^ du matin. Cette courbe, qui est très curieuse et très régulière, note un point d'arrêt dans l'ascension, et ce point est suivi d'une réascension lente d'une très longue durée. C'est ce qui devait arriver C 1182 ) par suite de l'action des rayons du Soleil commençant à se produire à partir du moment où sa hauteur a été suffisante. » La marche du thermomètre dans l'intérieur du ballon n'est pas moins intéressante à examiner. » Au commencement de l'ascension, la température intérieure est sen- siblement plus basse que la température extérieure, ce qui s'explique par la détente du gaz. Elle est tombée à —60°; puis, lorsque le ballon eat arrivé à sa couche d'équilibre, la source de froid disparaît et le gaz se réchauffant d'une manière prodigieuse se maintient à + 28", tandis qu'eu dehors la température doit être bien inférieure à celle que nous avons enregistrée d'une façon incomplète, par suite de la brèche pratiquée dans le papier argenté. » Quoique les deux autres ascensions françaises ne fassent point partie du concours international, nous ne pouvons nous dispenser d'en dire quelques mots : » Nous avons lancé une nouvelle fois l'aérophile en baudruche de 180""^ dont nous ne nous étions pas servis depuis plusieurs années. Parti à V' du soir, il atterrissait à Egreuil (Nièvre) à 6''4o'", à 240'-"" S.-E. de Paris. La pression minima a été de o'",i7 de mercure et la vitesse moyenne de 90'"" à l'heure. Un excellent thermomètre enregistreur a marqué 5o". » Trente-cinq minutes plus tard, on a lancé un petit aérophile de 40™*^ qui est descendu, au bout d'une heure vingt-cinq minutes de voyage, à Dicy (Yonne), à 120'"" S.-E. de Paris, ayant marché à raison de 84''"', 720 à l'heure. » Ce ballon portait un appareil triple, baro, thermo, hygromètre. Malgré un arrêt du mouvement d'horlogerie que, cette fois, on ne peut imputer au constructeur parce qu'on ne pouvait espérer qu'il atteindrait une altitude aussi élevée et l'on ne redoutait point la congélation de l'huile pour le graissage, il a donné des résultats fort intéressants. Il a donné une température de —28" au point culminant de l'ascension (hau- teur du baromètre 32i'"'"). I^a marche de l'hygromètre a constaté, comme on devait s'y attendre, une diminution rapide de l'état hygrométrique qui est tombé de 60° à terre à 32", 5 au point culminant. Cet appareil a montré un accroissement homologue dans la phase descendante. La courbe offre d'autres particularités, sur lesquelles nous nous réservons d'appeler ulté- rieurement l'attention de l'Académie lorsque nous présenterons un travail d'ensemble. » ( ii83 ) M. le Secrétaire perpétcel annonce, à la suite de la Communication précédente, que M. le général Venukoff vient de recevoir, de Saint- Pétersbourg, une Lettre de laquelle il résulte que le ballon-sonde a été lancé à 1 1"" du soir, dans la nuit du 1 1 au 12 mai. Ramassé par des paysans le 12 dans la matinée à Wouoksa, en Finlande, au nord-ouest de Saint- Pétersbourg, il s'est élevé à 1 1 000" ; le thermomètre marquait —'j5° C. M. Abrabari IVetter adresse à l'Académie une Instruction pratique pour l'emploi de la poudre de camphre dans le traitement des plaies compliquées de pourriture d'hôpital, Instruction qui résume une Note publiée par la Gazette des Hôpitaux ( Paris, 1 87 1 ) . M. îtESGOLL adresse, d'Odessa, un Mémoire « Sur les lois du mouve- ment de l'Univers ». M. Gaudet adresse une Note sur la formation de l'acide acétique dans une pile à gaz. M. Ghastrcsse transmet l'énoncé de plusieurs découvertes scientifiques dont il est l'auteur. M. BuRGAL adresse une Note « Sur un moyen de supprimer une voie d'eau par l'extérieur d'un navire ». La séance est levée à 5 heures. J, B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçds bans la séance du 10 mai 1897. Bulletin de la Société d' encouragement pour l'Industrie nationale, publié sous la direction des Secrétaires de la Société, MM. Collignon et Aimé Girard. Avril 1897. Paris, Chamerot et Renouard ; 1 fasc. in-4". c. R., 1897, «" Semestre. {T. CXXIV, N» 31.) l53 ( iiS4 ) Traité général des projections, par Eugène Trutat, directeur du Musée d'Histoire naturelle de Toulouse, etc. Tome I : Projections ordinaires. Paris, C. Mendel, 1897 ; i volume gr. in-8°. Mémoires de l' Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon. Sciences et Lettres, 3" série. Tome IV. Paris, Baiilière et fils ,1896; i vol. gr. in-8°. Annales de la Société d'Agriculture, Sciences et Industrie de Lyon. 7* série. Tome IV. 1896. Paris, Baiilière et fils, 1897; i vol. gr. in-8°. Revue maritime. Couronnée par l'Académie des Sciences. Tome CXXXII. Mars 1897. Paris, L. Baudoin; i vol. in-S". Les Menhirs de Brunoy, par M. Emile Rivière. Congrès de Bordeaux, 1895. (Extrait du Bulletin de l' Association française pour l'avancement des Sciences.) Paris, 1 fasc. in-S". (Hommage de l'auteur.) Le Menhir de Boussy-Sainl- Antoine et nouvelles recherches à Brunoy, par M. Emile Rivière. Congrès de Carthage, 1896. (Extrait du Bulletin de V Association française pour V avancement des Sciences.) V&r'is, i fasc. in-8°. (Hommage de l'auteur.) Georges Pouchet, 1 833-1 894. par Georges Pennetier, directeur du Muséum d'Histoire naturelle de Rouen, etc. (Extrait des Actes du Muséum d'Histoire naturelle de Rouen.) Fasc. VI. Rouen, J, Leclerc, 1897 ; i fasc. in-8°. (Hommage de l'auteur.) L' emphysème sub-cutané aigu généralisé, parle D'Mello Barreto. 1897. Saint-Paul (Brésil), Riedel etLemmi; i broch. in-8°. Transactions of the American Society of Mechanical Engineers. Vol. XVI- XVII. New-York city, 1896; 2 vol. in-8°. Ouvrages reçus dans la séamce du 17 mai 1897. Contribution à l'étude micro graphique des terrains sédimentaires , par Lucien Cayeux, préparateur aux Ecoles nationales des Mines et des Ponts et Chaussées, etc. Lille, Le Bigot frères, 1897; i vol. in-4°. (Présenté par M. Marcel Bertrand.) Annuaire géologique universel, par L. Garez, Docteur es Sciences. Avec le concours de M. A. Péron, pour l'Algérie et la Tunisie. Année 1896. T. XIII. Paris, 1897; i vol. in-8°. (Présenté par M. Gaudry.) Cours supérieur de Manipulations de Physique, préparatoire aux certificats d'études supérieures et à la Licence, par M. Aimé Witz, Docteur es Sciences. Paris, Gauthier- Villars et fils, 1897. (Présenté par M. Cornu.) Œuvres mathématiques d'Évariste Galois, publiées sous les auspices de la ( ii85 ) Société mathématique de France, avec une Introduction par M. Emile Picard, Membre de l'Institut. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1897; i fasc. in-8°. (Présenté par M. Emile Picard.) Bulletin de ta Société mathématique de France, publié par les Secrétaires. Tome XXV, n° 3. Paris, Gauthier-Villars et fils; i fasc. in-8°. Mémoires de la Société zoologique de France pour Vannée 1896. Tome IX. Lille, Le Bigot frères; i vol. in-S". Bulletin de l'Académie de Médecine, publié par MM. Bergeron, Secrétaire perpétuel. Cadet de Gassicotjrt, Secrétaire annuel. Séance du 1 1 mai 1897. Paris, Masson etC'*; i fasc. in-8''. Bévue scientifique. Directeur: M. Charles Richet, 4* série. Tome VII. iSmai 1897. Paris, Chamerot et Renouard, 1896; i fasc. in-4°. Bureau 0/ statistics oflabor of the State of New-York for the year iSqS. vol. I-II. New- York, 1896; 2 vol. in-8°. Ouvrages reçus dans la séance du 24 mai 1897. Nouvelle étude sur les tempêtes, cyclones, trombes ou tornados, par H. Faye, Membre de l'Institut et du Bureau des Longitudes. Paris, Gauthier-Villars et fils; 1897; I vol. in-8°. (Présenté par l'auteur.) Le terrain carbonifère marin de la France centrale, par A. Julien, Profes- seur à l'Université de Clermont-Ferrand. Paris, Masson et C'*, 1 896 ; i vol. in-4°. (Présenté par M. Marcel Bertrand.) Toxicologie africaine, par A. -T. de Rochebrune, Docteur en Médecine, Assistant au Muséum, etc., précédée d'une préface de M. le professeur Brou.ardel, Membre de l'Institut. 2" et 3* fasc. Paris, O. Doin, 1897 ; 2 vol. in-8°. (Présentés par M. Edm. Perrier.) Premier Catalogue des observations météorologiques faites en France depuis l'origine jusqu en i85o, par Alfred Angot. Paris, Gauthier-Villars et fils; I brochure in-4°. (Présentée par M. Mascart.) Maladies des plantes agricoles et des arbres fruitiers et forestiers, causées par des parasites végétaux, par Ed. Prillieux, Professeur à l'Institut national agronomique. Paris, Firmin-Didot et C'^; 2 vol. in-8°. (Présenté par M. Guignard.) Laboratoire d'études de la soie, fondé parla Chambre de commerce de Lyon. Rapport présenté à la Chambre de commerce par la Commission adminis- trative, 1895-1896. vol. VIII. Lyon, H. Rey, 1897; i vol. in-4°. Notice sur les Travaux scientifiques de M. Alfred Aisgot, Professeur à l'In- ( ii86 ) slilut national agronomique et à l'iicole des Hautes Études de la Marine. Paris, Gautliier-Villars et fils, 1897; i vol. in-4°. L'Anthropologie. Rédacteurs en chef: MM. Boule, Verneau. Tome VIII, 1897. n° 2. Paris, Masson et C'^; i vol. in-B". Nowelks moyennes pour les principaux éléments météorologiques de Genève de 1826 rt 1895, par Emile Gautieix et Raoul Gautier, Directeurs de l'Ob- servatoire. (Extrait des ^rc/jiVef rfe* Scjertcei/?Ax.«7we5e/na^«re//e*). Genève, Rey Pt Malavallon, 1897; i fasc. in-8". Transactions of the south african philosophical Society . Vol. VÏI. Part. 2, 1896; I vol. in-8". ERRATA. (Séance du 10 mai 1897.) Note de M. F. deSalvert, Sur une formule d'Analyse relative à certaines intégrales de fonctions elliptiques, etc. : Page ioo8, au second terme du premier membre de l'équalion (■>.), au lieu de tisez M' ,/.-... d/., (Kî ■^, /•) ... dA. W 21. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 2/1 mai 1897.) MEMOIRES ET COM9IU1V1CATI01XS DES MRMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. 'il. Behtiielot. — Outils et armes de l'ige du cuivre en ICgypte : procédés de f.ibri- cation. Nouvelles reclierches l'ig M. Bertuelot. — Sur divers li([uides conte- nus dans des vases antiques 1 125 MM. AnsiAN'D Gautier et H. IIélier. —Action Page de la lumière sur les mélanges de gaz dont elle provoque la combinaison, en particu- lier sur les mélanges de chlore et d'Iivdro- gènc 1 1 28 M. II. Paye. — Nouvelle étude sur les tem- pêtes et les trombes ou lornados ii33 3IEM0IRES LUS. M. Germain Bapst. — Sur le séjour du gé- néral Poncclet à Saratow 1 135 M. N. Gréiiant. — Nouveau perfectionne- ment du grisoumétre 1 107 M. jN. Gréiiant. — La surface extérieure de la fonte portée au rouge transforme l'acide carbonique en oxyde de carbone ii3s MEMOIRES PRESENTES. MM. F. GossoT et lî. Liouville adressent un Mémoire sur les vibrations élastiques et la résistance des canons 11 'jo M. Constant Di:dois adresse un Mémoire in- titulé : « Mélanges scicntlllques » 1 1 '|o .M. Sakbazin adresse un Kapporl relatif à une liane à gutta-percha 1 1 '|o CORRESPONDANCE . .M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées delà Correspondance, divers Ouvrages de M. Ed. Pri/lieiuz; et de M. /l. Julien 1 1 ^ o M. F. Klein, nommé Correspoudant pour la ' Section de Géométrie, adresse ses remerci- ments à l'Académie i i^o .M. ^^ASl■.ART présente un Catalogue des Ob- servations météorologiques faites en France ticpuis l'origine jusqu'en iSôo.... ii^o ^I. Ch. Lallemand. — Sur quelques doutes émis au sujet des lois du ccdonel Goulier relatives aux variations, de longueur des mires du nivellement ii^i M. GoLTY. — Sur la réflexion de la lumière par une surface longue et étroite 1 1.^() -M. C. Maltézos. — Sur un système phos- phorescent anlianodique et les rayons ano- diques 1 147 M. GusT.iVE Le Bon. — Sur les propriétés de certaines radiations du spectre. Réponse aux objections de .M. Becquerel 1 1 '|8 M. J. .AfEUNiER. — Sur la précipitation du sulfure de zinc pour le dosage de ce métal. (i5i M. DE FoRCRAND. — Kcmarques relatives à la chaleur de formation des acétylènes sodés u53 M. Kaoul Varei. — Nouvelles combinaisons de la pyridinc, de la pipéridinc et de la quinoléinc avec les sels métalliques ii55 M. I'. Freundler. — Sur la préparation du furfurane M. OKcHSNER DE CoNiNCK. — Solubilité de l'ec^onine M. C. Gerber. — Étude comparée des quo- tients d'acides et des quotients de fermen- tation observés pendant la maturation des fruits M. Ernest Barillot. — Sur la dénaturation de l'alcool M. Félix Bernard. — Sur la coquille em- bryonnaire ou prodissoconque des Lamel- libranches M.M. l'RiLLiEOx et Delacroix. — Maladie des branches des Hlùriers de la Turquie d'Europe M. E.-A. .Martel. — Sur l'hydrographie souterraine et les chouruns du Dévoluy (Jlautes-Alpes) M. J.-P. MoRAT. — Troubles Irophiqucs con- sécutifs à la section des racines posté- rieures médullaires} iMllo M. PoMPiLlAN. — Inlluence du poids tenseur sur la chaleur dégagée par le muscle pendant la contraction AL FûiQUET (du Caire). — Sur l'ancienneté du tatouage employé comme mode de traitement M. FovEAU DE CouR.MELLES. — Appréciation médico-légale des lésions lraumati(|ucs et 11J7 "jg nO'o I i(i:i I iG5 iififS , I J70 I I -3 1 17J K 21. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages, tléterminalion de l'idenlilc individuelle par les rayons X 1 170 MM. IliiuMiiE cl BiîSANçoN. — Sur les trois ascensions françaises de la troisième ex- périence internationale i iSo M. le .Seoukt.viue ri;npi;TUEL communique ([ucli|ues renseignements de M. le général ViiNUKnrr an sujet d'un ballon-sonde lancé à Sainl-Pctcrsbourg le 11 mai M. ABn.\ii.\M Nettiîr adresse une « Instruc- tion pratique pour l'emploi de la poudre de caniplire dans le Iraiterainl des plaies Bulletin bibliographioub liniiATA M 83 Pages compli()uées de pourriture d'hôpital »... 1 iS'i M. Kksooi.l adresse un IMémoire « Sur les lois dii mouvement de l'Lnivers >> 83 .M. G.vUDKT adresse une Note sur la forma- lion de l'acide acétique dans une pile à gaz 1 1 8:i M. CuASTiuissR transmet l'énoncé de plu- sieurs (Iccouverlcs scientifiques dont il est l'auteur 1 183 M. liuitu.^i. adresse une Note « Sur un moyen de supprimer une voie d'eau par l'exté- rieur d'un navire > 1 183 ii83 ii8f) PARIS.— IMPHIMElîIE GAUTIIIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 55. fe Gérant ; GAUlulEB-ViLLARb UUL 2 1897 1897 ^02jQ premier semestre. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR niffl. IiBS S»BCnÉTA.IRE9 PEBPÉTVEIiS. T03IE CXXIV. N° 22 (31 Mai 1897). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. "1897 RÈGLEMENT RELATIF ALX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 2^ JUIN 18G2 ET 24 MAI lS']5. Les Cnmples rendus hebdomaclaiies des séances de l'Académie sp composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analvsc des Mémoires ou Notes présentés par des savants cirangers à rAcadémie. Cliaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1^' . — Impressions des travaux de l'Académie. LesextrailsdesMcnioiresprésenlés par un Membre ou par un Associéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications vei baies ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne re])roduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris jiart désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces IMembres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadl sont im|)rimés dans les Comptes rendus, mais les 1 ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au que l'Académie l'aura décidé. ; Les Notices ou Discours prononcés en séance»; blique ne font pas partie des Comptes rendus. '! Article 2. — Impression des travaux des Sa{>affi étrangers à l'Académie. \\ Les Mémoires lus ou présentés par des persoi qui ne sont pas Membres ou Correspondants de V.i demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires ,1 tenus de les réduire au nombre de pages requis» Membre qui fait la présentation est toujours nomi mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Exi autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le.j pour les articles ordinaires de la correspondance! cielle de l'Académie. ^ Article 3. 1 Le bon à tirer de chaque Membre doit être rerr l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au pins tare jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à ten le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte re actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu" vant et mis à la fin du cahier. | Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. i Le tirage à part des articles est aux frais desi teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapport les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. ; Tous les six mois, la Commission administrative un Rapport sur la situation des Comptes rendus a\ l'impression de chaque volume. J,es Secrétaires sont chargés de l'exécution du| i sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés cU déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant &'. Autrement la présentation sera remise à la séance suit COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SÉANCE DU LUNDI 51 MAI 1897, PRÉSIDENCE DE M. A. CHATIN. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Préside\t annonce à l'Académie que, en raison des fêtes de la Pentecôte, la séance du lundi 7 juin sera remise au mardi 8. ASTRONOMIE. — Nouvelles études concernant l'histoire du sol lunaire. Note de MM. Lœwy et Puiseux. (c Nous avons eu dernièrement l'honneur de présenter à l'Académie le second fascicule de V Atlas photographique de la Lune, publié par l'Obser- vatoire de Paris. Nous avons tenté, à cette occasion, d'énumérer et de décrire brièvement les principaux objets qui s'y trouvent représentés. Le but de cette deuxième Note est d'indiquer quelques points où les nouvelles feuilles nous semblent appelées à compléter utilement les anciennes et à jeter un jour nouveau sur l'histoire de la formation de l'écorce lunaire, c. R., 1897, I" Semestre. (T. CXXIV, N'" 22.) '54 ( ii88 ) » Nous avions cherché précédemment à nous rendre compte de la den- sité de l'atmosphère qu'il est possible de concéder à la Lune. Cette densité étant très faible, il s'ensuit que la surfoce de notre satellite doit être aujourd'hui à une température basse, au moins au voisinage des pôles. Il y a donc lieu de se demander si elle n'est pas occupée par un revêtement de glace total ou partiel. La représentation plus complète de la région australe, qui nous est donnée par la PL VI, nous fait pencher pour la négative : c'est-à-dire que la présence d'accumulations de glace impor- tantes doit être considérée comme improbable, aussi bien pour les calottes polaires que pour la zone équatoriale. On est ainsi amené à croire que toute l'humidité libre de la surface a dû disparaître, sans doute par péné- tration dans l'intérieur du globe, avant que les régions polaires ne soient tombées d'une manière permanente au-dessous du point de congélation. Il nous semble assez facile de se rendre compte de cette grande capacité d'absorption de l'écorce lunaire pour les liquides. Le refroidissement de notre satellite, plus rapide que celui de la Terre, a abrégé la période de condensation des vapeurs. L'eau s'est infiltrée au fur et à mesure de sa formation dans les innombrables orifices volcaniques qui semblaient pré- parés pour la recevoir, La Pi. VI nous donne une idée de l'abondance de ces entonnoirs au voisinage du pôle, et l'on est porté à croire que la même constitution devait prédominer sur|.toute la Lune, antérieurement à la formation des mers. » Les premières feuilles de V Atlas nous ont offert en assez grand nombre des sillons rectilignes courant sans déviation à travers des aires monta- gneuses et soumis, dans chaque région, à une ou deux orientations princi- pales, de manière à constituer une sorte de réseau. Nous avons vu que ces sillons pouvaient, à titre exceptionnel, être remplacés par des lignes sail- lantes, offrant la même disposition. Cette apparence devient, au contraire, très fréquente dans les Pi. VI et VII, ^[m font partie du présent fasci- cule. Nous y voyons l'indice d'une forte pression latérale, qui a obligé deux fragments de l'écorce, amenés en contact, à redresser leurs bords ou à empiéter l'un sur l'autre. Il est aisé de vérifier que les bourrelets ainsi formés par un accroissement local d'épaisseur ont opposé, par la suite, une barrière efficace à la formation et à l'expansion régulière des cirques. Nulle part, ou ne peut mieux suivre leur tracé que dans la région australe, qui est la mieux conservée de toutes et n'a point participé aux affais- sements généraux du reste de l'écorce. » Ces affaissements, qui ont donné naissance aux mers, se révèlent par ( ii89 ) des crevasses qui en délimitent à peu près le contour, et qui deviennent visibles pour nous dans des conditions favorables. La Pi. VIII montre un curieux exemple de parallélisme entre ces crevasses et les veines sail- lantes que l'on voit courir sur de grandes étendues à la surface des mers. Ce fait, rapproché de quelques autres, nous amène à considérer ces acci- dents, en quelque sorte inverses, comme ayant une commune origine. » Enfin, nous observons dans les PL IX et X des régions monta- gneuses modelées sur le même plan que leurs voisines, offrant au point de vue du relief une continuité parfaite avec elles, mais s'en distinguant nettement par une teinte plus sombre. La situation de ces taches en bor- dure des mers nous donne lieu de croire qu'elles ont été occupées tempo- rairement par des nappes liquides, et que celles-ci se sont retirées, avant de se solidiBer, dans des limites plus restreintes. Il y aurait eu ainsi, dans la région inondée, changement de teinte sans altération appréciable du relief. Vu la grande sensibilité de la Photographie pour les différences d'intensité lumineuse, il ne semble pas impossible, avec son secours, de distinguer des périodes successives dans le retrait des mers de notre satellite, comme les paléontologistes l'ont fait avec succès pour notre globe. » Toutes les variétés de cirques que nous avons rencontrées jusqu'ici possèdent des représentants dans ce second fascicule. Nous en voyons qui, comme Gassendi ou Eratosthène, montrent un intérieur accidenté, et où les mouvements du sol qui les ont amenés à leur état actuel ont par- tout laissé des traces bien visibles. D'autres, tels qu'Archiuiède ou Platon, ont été envahis par des épanchements intérieurs qui en ont exhaussé et nivelé le fond. Ailleurs, comme dans Stadius ou Guerike, le rempart a été rongé et partiellement détruit. Copernic et Aristillus, dont les enceintes s'élèvent notablement au-dessus des mers, otfrent un intérêt exceptionnel par l'intensité du soulèvement dont ils paraissent avoir été le centre, par la violence et la longue durée des éruptions qui se sont produites dans leur enceinte, et qui ont modifié autour d'eux, dans un rayon très étendu, la couleur du sol. » Si grande que soit la variété des caractères ofFerts par les cirques, ils ne suffisent pas toujours à nous éclairer complètement sur leur âge et leur origine. Nous ne sommes à même de constater dans chaque cas que le dernier terme d'une série de métamorphoses. L'état plus ou moins parfait de conservation des cirques est cependant un indice toujours précieux à recueillir. Les cirques éruplifs, doués de rebords élevés et de montagnes ( "9'^ ) centrales, ne peuvent guère être les témoins d'iui âge très ancien. Cette intégrité relative est déjà une présomption en faveur d'une date plus mo- derne et d'autres indices viennent s'y ajouter. Nous voyons, par exemple, les formations saillantes, isolées au milieu des mers, offrir habituellement une grande régularité, comme si elles s'étaient créées dans une croûte rendue déjà plus homogène par des épanchements liquides. L'absence de cirques parasites sur leur contour paraît montrer qu'à l'époque de leur soulèvement l'apparition d'orifices volcaniques était déjà devenue chose exceptionnelle. La grande dépression de leurs plaines intérieures au-des- sous du niveau environnant indique une solidification plus tardive que celles des mers. Les traînées blanches qui s'en écliappent et se prolongent, en demeurant visibles, sur la surface des mers, désignent notamment Tycho, Copernic, Aristillus, comme ayant été le siège de fortes éruptions, alors que toutes les parties de notre satellite étaient fixées à leur niveau actuel. » Les grandes enceintes affaissées en totalité, partiellement détruites ou comblées, ont chance de remonter plus haut dans le passé, par cela même qu'elles ont subi des modifications plus profondes. Les deux prin- cipales causes de ruine ont été pour elles la formation d'orifices parasites et l'envahissement de la cavité intérieure par les laves. La seconde cause est sans doute celle qui a produit les effets les plus intenses. Par elle, nombre de grandes enceintes sont arrivées à se confondre avec les mers et à ne plus posséder qu'une individualité obscure. Cette lente destruction, reconnaissable à tous ses degrés, nous autorise à considérer la majorité des cirques comme plus ancienne que les mers. Mais le rôle des actions éruptives locales a sans doute embrassé une période plus longue que l'épanchement des laves. L'abondance des petits orifices entourés d'au- réoles blanches, aussi bien sur les plateaux élevés que sur le lit actuel des mers, nous fait envisager ces éruptions violentes comme un des phénomènes les plus persistants de l'histoire lunaire. » Peut-être les traits linéaires de la surface de la Lune, bien négligés des sélénographes au profit des cirques, offriraient-ils, autant que ceux-ci, une base solide à l'établissement d'une chronologie. Nous mettrions en première ligne les bourrelets saillants, visibles notamment aux environs de Clavius, qui ont déterminé le contour polygonal des cirques et opposé une résistance presque invincible à tous les mouvements ultérieurs du sol. A côté d'eux se placeraient les sillons rectilignes de la région d'Albaté- gnius, représentant, comme les bourrelets, des soudures plus ou moins ( "9' ) intimes, entre les fragments disjoints d'une écorce primitive, mais plus ai- sément interrompus ou masqués par des éruptions récentes. Les vallées spacieuses qui se rencontrent près d'Herschel, de Bode, en travers des Alpes, sont des sillons analogues, élargis par un mouvement de dérivation de l'un des fragments en présence. Les profondes crevasses rectilignes d'Ariadseus et d'Hyginus, progressivement amincies à leurs extrémités, in- diquent des dislocations survenues dans une croûte déjà plus épaisse et plus cohérente. Les systèmes entrecroisés, comme ceux de Triesnecker et deRamsden, révèlent l'influence antagonistede la pesanteur et des soulève- ments éruptifs. Les fissures parallèles qui courent à la limite des régions montagneuses correspondent aux affaissements successifs des régions oc- cupées par les mers. L'obstruction de ces fissures par des épanchements de lave a donné h la plupart d'entre elles l'aspect de ces veines saillantes que l'on voit se ramifier à la surface des mers ou traverser la partie médiane de quelques grands cirques. Mais, parmi les crevasses concentriques aux mers, celles qui sont demeurées ouvertes ont dû accompagner les mou- vements les plus modernes du sol. » Si maintenant nous essayons de juxtaposer et de faire concorder en- semble ces deux ordres de faits parallèles, souvent associés, du reste, dans les mêmes régions de la Lune, nous serons ramenés par une voie un peu différente à la même chronologie que nous avons déjà indiquée comme la plus probable. » Les sillons rectilignes, transformés en bourrelets par une forte pres- sion latérale, ou, au contraire, en larges vallées par une disjonction gra- duelle, se rattachent tous pour nous à la première période, celle où l'écorce possède encore un certain degré de mobilité dans le sens hori- zontal. » La seconde période est celle des efforts de soulèvement qui agissent sur des aires étendues, irrégulièrement délimitées. Alors commencent à se dessiner des massifs montagneux. Il y a peu de formes bien caractérisées que l'on puisse faire remonter à cette époque obscure de transition. Tou- tefois les régions élevées, pauvres en cirques, hérissées de scories dont l'accumulation s'est faite sans aucune régularité, peuvent donner une idée de ce que devait être alors l'aspect général de notre satellite. Le massif des Apennins est sans doute le vestige le plus considérable qui nous reste de cette époque. Nous voyons apparaître dans line troisième période des intumescences coniques, premiers linéaments de cirques. Ceux-ci acquiè- ( "92 ) rent leur physionomie actuelle par l'affaissement progressif et la submer- sion partielle de leur région centrale. » La quatrième période, la plus grandiose et la plus durable dans ses effets, entraîne la destruction d'une grande partie du relief antérieur et donne à l'ensemble du globe lunaire un aspect très peu différent de celui que nous lui voyons aujourd'hui. Des affaissements, provoqués par la con- traction générale du fluide intérieur, embrassent à la fois les vastes régions que nous désignons sous le nom de mers et font refluer à la surface, en nappes uniformes, d'immenses quantités de lave. Des plateaux monta- gneux se constituent à l'état de massifs isolés, et dans les intervalles une foule de sillons et de cirques disparaissent par submersion. On se fera une idée de l'importance du changement opéré en comparant les régions polaires et équatoriales, si dissemblables aujourd'hui, et qui, sans doute, offraient auparavant le même aspect. )i Les premiers traits nouveaux qui se montrent dans les plaines uni- formes ainsi créées sont des crevasses qui suivent leurs bords et s'agran- dissent avec les progrès de l'affaissement, jusqu'au jour où un nouvel épanchera ent de lave s'y fait jour, les obstrue ou les transforme en cordons saillants. Les fissures les plus récentes peuvent cependant demeurer ou- vertes ou se révéler par la différence d'altitude qui existe entre leurs deux rives. Cette quatrième période ramène l'écorce lunaire à un état plus stable, dont il ne paraît pas possible actuellement de prévoir le terme. Toutefois, des éruptions locales se font encore jour à travers la croûte déjà solidifiée et remplissent la cinquième période. Dans les parties monta- gneuses, elles créent des orifices parasites, qui dégradent et rendent par- fois méconnaissables les formations anciennes. Dans les mers, les forces volcaniques, obligées de traverser une croûte plus épaisse et plus homo- gène, provoquent l'apparition de cônes réguliers, ordinairement transfor- més en petits cirques par l'affaissement de leur centre. Quelques grandes formations, (elle que Copernic, ont même pu apparaître de cette manière. Le plus grand nombre des cirques ainsi créés aux époques relativement récentes se distinguent par leur situation isolée au milieu d'une plaine, par la régularité de leur figure, par les auréoles blanches qui les entourent et qui témoignent d'éruptions violentes survenues dans le voisinage de leur centre. » Ces inductions ne peuvent évidemment acquérir une force probante que si l'on a sous les yeux les objets dont il est question, ou tout au moins ( "93 ) leur image exacte. Lorsque Béer et Mâdler firent paraître, en 1887, leur grand Ouvrage sur la Lune, ils se limitèrent au simple énoncé des faits. De leur propre aveu, ils ont cherché à éliminer de leurs descriptions tout ce qui aurait pu trahir une tendance théorique et favoriser certaines vues particulières concernantjl'état actuel de la Lune et l'histoire de ses méta- morphoses. Il nous a semblé que l'éditeur d'un document photographique n'était pas tenu à la même réserve. L'authenticité des faits sur lesquels il s'appuie peut être vérifiée d'une manière absolue. Mis en présence d'une reproduction fidèle et impartiale, le lecteur est en état de juger par lui- même et de se faire une opinion indépendante. Ce n'est pas lui manquer d'égards, mais faciliter sa tâche que de chercher à formuler les problèmes si variés que suggère l'examen de la Lune, de signaler les faits les plus cu- rieux et les exemples les plus propres à déterminer le choix entre les di- verses théories possibles. Nous avons tenté de le faire dans la Notice qui accompagne le second fascicule de l'Atlas et dont les lignes qui précèdent résument les idées principales. » MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur la désagrégation des comètes. Rôle de Jupiter à l' égard des comètes à courte période. Note de M. O. Callandreau. « Les découvertes mémorables de M. Schiaparelli et les travaux récents de M. Bredikhine ont familiarisé les astronomes avec le fait de la désagré- gation des comètes. Tout le monde se rappelle la grande comète de 1882, qui a présenté, après le passage au périhélie, plusieurs noyaux dus sans doute à l'action du Soleil. Mais je désire insister surtout sur un fait impor- tant, mis en lumière dans les dernières années par M. Schulhof et auquel a conduit l'application répétée du critérium de Tisserand : on constate de plus en plus, parmi les comètes à courte période, l'existence de groupes qui paraissent provenir de la désagrégation de comètes, dans le voisinage de Jupiter, principalement vers l'aphélie de cette planète. » Les recherches que j'ai l'honneur de résumer devant l'Académie ont eu pour objet d'apprécier, d'une manière générale, l'influence de la tra- jectoire décrite par le noyau et de mesurer, en quelque sorte, l'étendue de la sphère de stabilité de la comète aux différents points de son orbite, soit en présence du Soleil seul, soit lorsque Jupiter ajoute son action à celle du Soleil. » A l'exemple de MM. Charlier et Picart, auxquels on doit d'avoir abordé ( '>90 l'éliide de la question sous le point de vue dynamique (' ), il n'est tenu compte dans ce qui suit ni de l'action calorifique du Soleil, ni de la force répulsive. Une comète est assimilée à un essaim de particules de forme sphérique, la densité restant partout la même ou variant seulement avec la distance au centre de l'essaim. Lorsque les équations diiïérentielles du mouvement d'une particule ne sont pas sous une forme telle que les conditions de stabilité puissent être trouvées sans faire d'hypothèse sur la nature de la trajectoire, le rayon limite d'une particule, que l'on suppose décrire une orbite très peu différente d'une circonférence, sert à définir la sphère de stabilité de la comète. » Il va sans dire que pour faciliter les développements on n'a eu égard qu'aux termes principaux, comme il est d'usage dans une première approximation. » I. La stabilité du mouvement d'une particule intérieure à l'essaim entraine l'inégalité (îJ>3 + 5.., a' et e' demi grand axe et excentricité de l'orbite de la comète; M et jz pro- duits des masses du Soleil et de la comète par la constante do l'attraction; Pu rayon de Tessaim. » La valeur limite de p„ diminue quand e' augmente. On en conclut que la forme elliptique de l'orbite facilite la désagrégation (-). » II. Près de l'aphélie et du périhélie, la trajectoire elliptique du noyau, si elle n'est pas très aplatie, peut être assimilée à deux arcs de circonfé- rences ayant le Soleil pour centre. » Soient, en considérant le mouvement du noyau sur une circonférence, r' la distance du noyau au Soleil ; «V sa vitesse; a le rayon limite de l'orbite d'une particule extérieure; M et 7. les mômes quantités que tout à l'heure. (') Edouard Roche s'est occupé de la figure des comètes en ramenant la question à un problème de Statique, la matière de la comète étant assimilée à un fluide qui tend à prendre, à chaque instant, la figure avec laquelle il pourrait être en équilibre en vertu des forces appliquées. Après avoir exposé dans le tome IVdu Traité de Méca- nique céleste les travaux remarquables deRoche, et ceux plus récents de MM. Charlier et Picart, Tisserand a fait une comparaison des résultats. (') Comptes rendus, 2 novembre 1896. ( ii95 ) » On U'oiive s/m < iM ' + 9--V- » I.a distance du noyau au Soleil et sa vitesse de translation inter- viennent à la fois comme facteurs dans le résultat. De là suivent quelques conséquences : » i" La distance du noyau restant la même, l'étendue de la sphère de slahilité augmente avec la vitesse du noyau. » 2" Le rapport des rayons des sphères de stabilité à l'aphélie et au / , g' périhélie est sensiblement égal à ( -^ — -, » Le rôle des deux facteurs dont on parle : distance au Soleil du noyau et sa vitesse, apparaît aussi dans une Thèse intéressante récemment sou- tenue par le D'' W. Ebert('). L'auteur étudie la stabilité d'un système tel que le système planétaire sous l'influence d'une étoile (de masse égale à celle du Soleil) arrivant dans le système en ligue droite et avec une grande vitesse; il trouve (p. 68) que l'action perturbatrice de l'étoile sur le sys- tème est proportionnelle au produit de Ui racine carrée de la distance périhélie par l'inverse de la vitesse. » IIL Pour évaluer l'influence combinée du Soleil et de Jupiter, on suppose que la planète garde sa position relative par rapport à la comète, qu'elle reste en conjonction; ce qui se rapproche de la réalité quand Jupiter et la comète sont en même temps près de leurs aphélies. Il faut alors multiplier le rapport des rayons des sphères, indiqué plus haut, 2 1 -H "î^j- f - I ; -jTj- est le rapport de la masse de Jupiter à celle du r' Soleil; —est le rapport des distances de la comète au Soleil et à Jupiter. » Il suffit que la coniéte rase la sphère d'attraction de Jupiter, dont le rayon est les ^ du rayon de l'orbite terrestre, pour que le facteur dépen- dant de — prenne des valeurs assez grandes et que l'influence combinée du Soleil et de Jupiter pour désagréger la comète, près de l'aphélie, dépasse (') In Wiciveit kann ein Stem mit grosser Geschwindigkeit die Stabililât eine^ P la ne le as j s teins beeinjlussen? Stockholm, 1896. G. R., if97, I" Semestre. (T. CXXIV, ^•' 22 ) I 55 ( "9^ ) notiiblcment celle du Soleil près du périhélie; cela a lieu surtout sic' n'est pas grand. » Ce résultat me paraît devoir être rapproché des constatations de M. Schulhof signalées au commencement de cette Note. » IV. La condition de stabilité conduit, dans le cas d'une particule e.i7c- rieure, à une limite supérieure de la combinaison v/^f ^) ^''■' lorsqu'on prend constant le rayon a dans la portion de trajectoire considérée. C'est un résultat analogue à celui (!) indiqué plus haut. M A l'égard de la méthode suivie, je me bornerai à dire que j'ai utilisé les mêmes procédés que dans un Mémoire Sur r/uel(/iies cas particuliers de commensurabilitè des moyens mouvements ( ' ). » Les remarques qui précèdent ne |)euvcnt donner qu'un léger aperçu des circonstances que des observations prolongées et des calculs rigoureux mettront seuls en lumière. Il faut suivre les comètes « par le calcul )) jusque dans la sphère d'attraction des planètes, en attendant que nos » instruments soient assez puissants pour observer les grandes perturba- )) tions qu'elles éprouvent alors, non seulement dans leur route, mais dans » leur constitution physique ("). » HYDRODYNAMIQUE. — Écoulement graduellement varié des li(juides dans les lits Cl grande section; équations fondamentales . Note de M. J. Boussixesq. « L La jiublication, par M. Bazin, de ses Expériences sur la distribution des vitesses dans les tuyaux ('), fournit en ce moment aux hydrauliciens les premières données précises, acquises à la Science, touchant l'établissement du régime uniforme à l'entrée et dans la première partie amont des lits cylindriques allongés où ce régime existe. En effet, dans ces expériences, faites sur un tuyau en ciment lissé de 8o'^'°de diamètre et 80" de longueur, le mesurage des vitesses des fdets fluides, à travers les trois sections situées au quart, au milieu ou aux trois quarts de la longueur, a permis de recon- naître que ces vitesses u étaient pareilles aux points homologues sur les (') Annales de l'Observatoire de Paris, Alénioircs, t. XXII. C) Le Vkruieb, Rapport sur l'Observatoire de Paris, p. 37. (') Mémoires présentés par divers savants à l' Académie des Sciences de l'Institut de France, l. XXXII, n° ti; voir la page i4 Të) '> avait respectivement les valeurs Yy=i,i2o5, 1,1190, i,io65, 1,0970, 1,0820, 1,0670, 1,0120, 0,9295, 0,8600, 0,7300, tandis que, plus en aval, dans la seconde moitié du tuyau, ce rapport était (en moyenne, avec des écarts de sens divers, pouvant aller, entre les deux sections considérées de cette moitié, jusqu'à 0,0 [2:5) : =j =1,1675, t,i6o5, 1,1475, 1,1258, 1,0923, 1,0473, 1,0008, 0,9220, 0,8/465, o,74i5. » L'uniformité emploie donc à s'établir une assez grande longueur, supérieure, comme on voit, à cinquante fois le rayon, dans le cas d'un tuyau circulaire à parois polies, puisque les vitesses n'y étaient pas réglées après un parcours de vingt-cinq diamètres; et il y a lieu d'étudier le régime graduellement varié qui règne, sur cette longueur, entre la première section amont où les filets fluides, ayant terminé leur rapide épanouissement consé- cutif à la contraction de l'entrée, sont désormais presque parallèles, sans courbure sensible, mais encore beaucoup trop rapides près de la paroi, beaucoup trop lents sur l'axe pour se conserver tels, et la section, relative- ment très distante, où même le filet le plus central a pris enfin toute sa vi- tesse, après s'être accéléré jusque-là à mesure que se ralentissait le fluide extérieur plus retenu par la paroi. )) Tel est le genre de régime graduellement varié, non considéré jusqu'ici dans les grandes sections ou dans les mouvements tourbillonnants, qiù fera le principal objet de la présente étude. Toutefois, je rattacherai cette étude à la théorie générale, que je reprendrai d'abord, des autres modes d'écoulement graduellement variés, permanents ou non permanents, bien plus fréquents dans les cours d'eau découverts : savoir, de ceux où il se pro- duit soit d'iui point à l'autre de la longueur, soit sur place, des cliange- ments de section fluide et de vitesse moyenne, assez bien amenés pour laisser subsister partout, avec quelque approximation, la distribution des ( frn» ) vitesses carnctéristiqne du régime uniforme, altérée seulement dans une mesure comparable à ces changements eux-mêmes. Leur théorie, très facilitée par i'emi)loi immédiat, qu'elle comporte, de la méthode des approximations successives à partir des formules du régime uniforme, a été indiquée, il est vrai, dès 1871 (' ) et publiée in extenso dans un Mémoire de l'année suivante 1872 (^); mais je lui ai trouvé depuis des sim|)lirications et des com|)léments qui permettei\t d'en abréger beaucoup et d'en mieux synthétiser l'exposition. )) II. J'ai déjà donné la définition et les équations fondamentales des régimes graduellement variés, dans mon étude de l'année dernière sur l'écoulement tourbillonnant et tumultueux (" ). Les composantes transver- sales (', w de la vitesse moyenne locale V y sont assez petites, ainsi que les dérivées, par rapport à l'abscisse a; ou au temps l, soit de la composante longitudinale u, soit de la section normale fluide g, soit de la vitesse moyenne de débit U à travers cette section, pour que les produits de toutes ces quantités, entre elles ou par le petit coefficient e du frottement inté- rieur, soient négligeables dans les équations du mouvement. De plus, les dérivées successives en x ou t des mêmes petites quantités sont d'ordres de grandeur de moins en moins sensibles, en sorte que l'on doit n'en tenir compte qu'à des degrés d'approximation de plus en plus élevés; et même la dérivée de e gwx, comparable au produit de s par certaines des petites dérivées précédentes, peut être supposée nulle. » III. Cela posé, les deux éipiations indéfinies du mouvement où figurent les doux très petites accclcrations latérales v' , w\ se trouveront débarrassées, comme on a vu par mon étude de l'année dernière {''), des termes en s; et elles exprimeront que la pression moyenne p varie, à l'in- térieur de chaque section c normale à l'axe des a^, comme dans un (luide sans frottements, sa différcnliellc suivant un petit chemin y/rfy^ + dz- y égalant sa valeur statique moins le produit p{v' dy -+- w' dz). M Celui-ci, par unité de longueur du chemin suivi, est, comme r' elw', du second ordre de petitesse; on pourra donc, à peu près toujours, le né- (') Comptes rendus, t. LXXIII, p. 34 cl loi ; 3 el 10 juillet 1871. (-) Essai sur la théorie des eaux courantes, aux t. XXIII et XXIV du Recueil des savants étrangers ou des Mémoires présentes etc., §§ VI, IX, X, XI, XII, XXVI, XXXVI. Voir surtout le § XL, rédigé en 1878, et, au Tome XXIV, uae Addition, p. âg. (') Comptes rendus, 22 et 29 juin 1896; t. CXXII, p. i449 ^' lôij. (') Comptes rendus, t. CXXII, p. iSao. ( "99 ) gliger. Mais sa présence clans l'expression de dp entraîne évidemment la condition d'intégrabilité » Ce sera une des ccjuations indéfinies du problème; et il faudra, par conséquent, malgré l'extrême petitesse de ses termes, v avoir recours, sauf dans les deux cas simples de sections rectangulaires d'une grande largeur constante et île sections circulaires, où d'évidentes considérations de symé- trie en tiendront lieu. Elle servira à déterminer les petites composantes transversales v, w de la vitesse, concurremment avec la condition de con- tinuité ou de conservation des volumes fluides / s dv d(X' du (o) _) ^:zz ■ — . ^ ^ dy dz dx » IV. L'expression de /?, ainsi formée pour l'époque actuelle / et à partir de Vaxe hydraulique actuel où elle est appelée p^, c'est-à-dire à partir du point où cet axe perce la section a comprenant le point considéré (a7, j, z), aura donc la partie non hydroslatique — f ?(^' dy ■+■ w' dz), due aux forces centrifuges du fluide ( — pt', — pip' par unité de volume) au moins dans la mesure où la vitesse V est normale au plan des yz ou de a. Mais cette partie sera du second ordre de petitesse, et, dans la dérivée de p en x figurant au premier membre de l'équation indéfinie en «', elle ne fournira, par suite, que des termes du troisième ordre, négligeables, même quand on poussera jusqu'à la seconde approximation le calcul du régime graduellement varié. L'équation indéfinie principale de ce régime sera donc la relation (aS) de ma Note du 29 juin 1896 ('), ou, par suite, en ])renant comme variables y), 'C les coordonnées homologues de y, z dans une section semblable à a, mais de rayon moyen i, la formule (aS) de la même Note, savoir (3) ,ih».o-^]+j^[F(..o'i^] A" al k c II' )) Dans cette formule, I désigne la pente motrice actuelle, F(-/;, 'Q une fonction censée donnée pour chaque forme de la section et «„ 'a vitesse u sur une génératrice convenue du fond, par exemple, sur la génératrice (') Comptes rendus, l. CXXII, p. iSsi. ( 1200 ) équklistante des deux bords. Il s'y joint la condition (26) spéciale au con- tour de «7 et qui est d^ (4 ) (sur le contour) F(r„ 'C) —^ = - X-s^„/(r„ O, 6?v désignant toujours une petite normale menée au contour dans la sec- tion de rayon moyen i, à partir de chaque point intérieur (yi, '() infiniment voisin, et f(-r,,'C) 'me fonction donnée sur tout le contour, généralement voisine de i le long du contour mouillé y , mais nulle aux surfaces libres. » On a vu d'ailleurs qu'il résulte de ces deux équations, pour détermi- ner la vitesse «« au milieu du fond, la formule notée (27), qui, on appe- lant,m /"la moyenne des valeurs de/Çr, '() le long du contour mouillé / et, finalement, Oltu' la valeur moyenne de u sur toute l'aire c, est /^\ 1-. ■> /• ' /r /'"' ''l'j\ mesurée le long d'un axe hydraulique généralement variable d'un instant à l'autre, mais dont les éléments ds ne feront avec Taxe des x que des angles ayant leurs carrés négligeables. )) VI. Si, après avoir divisé (3) et (4) par /ty/B^, l'on élimine I de (3) par la relation (5), il vient, pour déterminer le mode de distribution des vitesses à travers la section a, le svstème suivant d'équations, où nous II avons pris comme inconnue la même fonction — ,;- ( i ) que dans le (7) dri\ d-n u,ks/Wj di,y dt^ii^fc^fBj "^ ~ 7. ^tSo«o (au contour) F-; =^ = — /, (au milieu du fond)— pL = o. C) Comptes rendus, 6 juillet 1896, t. CXXIII, p. 7. ( i-Jto-1 ) » Posons F, clant la fonclion, déjà considérée, qui dcfiiiit pour chaque toraïc île section la distribution des vitesses dans le régime uniforme et que déter- mine le système . . d7X'~dr:)-^d,{^-dt)^-'^^^=^^' i dF / (au contour) F -.y = — /, (au milieu du fond) F, = o. » Les formules (7) deviendront évidemment, en F,, / d /■T.dP,\ d /„f/F,\ ( 10 ) < i dF, I (au contour) F -y = o, (au milieu du fond) F. = o ; et il est clair que celles-ci, une fois l'accélération «' connue aux divers points (y, =)on (/], ^)(Ie'7, détermineront complètement la fonction F^, qui dépendra non seulement de r,, 'C, mais aussi des autres quantités entrant dans II'. » Quand la fonction Fj sera ainsi trouvée, la relation (8) donnera, pour exprimer dans toutes les sections semblables le rapport de la vitesse u en un |)oint quelconque à la vitesse w„ au milieu du fond, la formule (■0 ;='+'^v''^F.(.,04-^^^F,(.,o. .. CHIMIE MINÉRALE. — Sur la Uquéfaclion du fluor. Note de MM. H. 31oissA\ et J. Dewak. « Les propriétés physiques d'un grand nombre de composés fluorés minéraux et organiques faisaient prévoir théoriquement que la liquéfaction du fluor ne pouvait se faire qu'à très basse tempéralnre. » Tandis que les chlorures de bore et de silicium sont liquides à la tem- pérature ordinaire, les Huoruriîs sont gazeux et bien éloignés de leur point de liquéfaction. La différence est la même pour les composés organiques : ( '2o3 ) le chlorure d'éthvle bout à 4-12° et le fluorure d'éthvle à — 32"('); le chlorure de propyle bout à +45° et le fluorure de propyleà —2" (■). Des remarques semblables avaient été indiquées antérieurement par Paterne et Oliveri (') et par Vallach et Heusler (*). On peut rapprocher de ces faits les expériences de Gladstone sur la réfraction atomique (^). » Enfin par certaines de ses propriétés, bien que le fluor reste nette- ment en tête de la famille du chlore, il se rapproche aussi de l'oxygène. » L'ensemble de ces observations paraissait bien établir que le fluor ne pourrait que difficilement être amené à l'état liquide. L'un de nous avait démontré qu'à — 93", à la pression ordinaire, il ne changeait pas d'état ("). » Dans les nouvelles expériences que nous publions aujourd'hui, le fluor a été préparé par électrolyse du fluorure de potassium en solution dans l'acide fluorhydrique anhydre. Le gaz fluor était débarrassé des vapeurs d'acide fluorhydrique par son passage dans un petit serpentin de platine refroidi par un mélange d'acide carbonique solide et d'alcool. Deux tubes de platine remplis de fluorure de sodium bien sec complétaient cette puri- fication. » L'appareil à liquéfaction se composait d'un petit cylindre de verre mince, à la partie supérieure duquel était soudé un tube de platine. Ce der- nier contenait, suivant son axe, un autre tube plus petit de même métal. Le gaz à liquéfier arrivait par l'espace annulaire, passait dans l'ampoule de verre et ressortait par le tube intérieur. » Cet appareil était réuni, par une soudure, au tube abrlucteur qui amenait le fluor. » Dans ces expériences, nous avons employé l'oxygène liquide comme substance réfrigérante. Cet oxygène était préparé par les procédés décrits (') H. MoissAN, Propriétés et préparation du fluorure d'éthyle (Ann. de Chiin. et de Phys., 6" série, t. XIX,' p. 266). C) Meslans, Comptes rendus, t. GVIU, p. 352. (^) Paterno et Oliveri, Sur les trois acides Jluobenzoïques isomères et sur les acides Jluotoluidique et jluoanisique {Gazzetta cliimica italiana, t. XII, p. 85; 1882, et t. XIII, p. 583). (') Vallach et Helsler, Annales de Liebig, t. CCXLIII, p. 219; 1887. (j") J.-H. Gladsto.ne and g. Gladstone, Refraction and dispersion of Jluoroben- zene and allied compounds {Phil. Mag., 5= série, t. XXXI, p. 1). («) IL MoissAN, Nouvelles recherches sur le Jluor [Annales de Chimie et de Phy- sique, 6'= série, t. XXIV, p. 224). C. K., 1897, I" Semestre. (1. CXXIV, N» 22.) 1-56 par l'un de nous, et ces recherches ont exigé la consommation de plusieurs litres de ce liquide ('). » L'appareil étant refroidi à la température d'ébullition tranquille de l'oxygène (— i83°), le courant de gaz fluor passait dans l'ampoule de verre sans se liquéfier. Mais, à cette basse température, le fluor avait perdu son activité chimique, il n'attaquait plus le verre. » Si l'on vient alors à faire le vide sur l'oxygène, on voit, aussitôt que l'ébullition rapide se produit, un liquide ruisseler à l'intérieur de la petite ampoule de verre, tandis qu'il ne sort plus de gaz de l'appareil. A ce moment, on bouche avec le doigt le tube de sortie du gaz pour éviter toute rentrée d'air. L'ampoule de verre ne tarde pas à se remplir d'un liquide jaune clair possédant une grande mobihté. La couleur de ce liquide rappelle bien la teinte du fluor vu sous une épaisseur d'un mètre. D'après cette expérience le fluor se liquéfie aux environs de — 185". » Aussitôt que le petit appareil de condensation est retiré de l'oxygène liquide, la température s'élève et le liquide jaune entre en ébullilion en fournissant un abondant dégagement de gaz présentant bien les réactions énergiques du fluor. » Nous avons profité de ces expériences pour étudier quelques-unes des réactions du fluor sur les corps maintenus à très basse température. » Le silicium, le bore, le carbone, le soufre, le phosphore et le fer réduit, refroidis dans l'oxygène liquide, puis projetés dans une atmosphère de fluor, ne deviennent pas incandescents. A cette basse température, le fluor ne déplace pas l'iode des iodures. Cependant, son énergie chimique est encore assez grande ])our décomposer avec incandescence la benzine ou l'essence de térébenthine aussitôt que leur température s'élève au- dessus de — i8o°. Il semble que l'affinité j)uissante du fluor pour l'hydro- gène soit la dernière à disparaître. )i Enfin, il est une autre expérience que nous devons mentionner. Lorsque l'on fait passer un courant de gaz fluor dans l'oxygène liquide, il se produit rapidement un dépôt floconneux de couleur blanche qui ne larde pas à se réunir au fond du vase. Si l'on agite le mélange et qu'on le jette sur un filtre, on sépare le précipité qui possède la curieuse propriété de déflagrcr avec violence aussitôt que la température s'élève. » Nous poursuivons l'étude de ce composé ainsi que celle de la liqué- (') .1. Dewar, New reseci relies on liquid air {Jioyal Insliliilion «f Greal Brilain: 1896 el Proc. lioy. Insl.: iSgS). ( I20^ ) faction et de la solklificalion du fluor qui exigent encore de nouvelles expériences. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur le rôle que joiienl les matières hiimiques dans la fertilité des sols. Note de M. Ar.>ia.vd Gautier. « Une Note insérée dans un des précédents numéros des Comptes rendus ( ' ) m'oblige à revenir sur le rôle que jouent les matières humiques dans la fertilisation des sols et, en particulier, dans l'assimilation de l'azote, rôle qui ne paraît pas encore, à cette heure, avoir été bien compris. » Dans un long Travail publié en collaboration avec M. R. Drouin (-), j'ai établi, en i(S88, que l'humus et même l'acide humique préparé chimi- quement avec le sucre et les acides, confère aux sols naturels, ou composés artificiellement de silice, calcaire et kaolin, ensemencés ou non de végé- taux, la propriété de s'enrichir en azote assimilable. Les sols nus pourvus de matières organiques, et ceux-là seulement qui en sont pourvus, fixent l'azote, libre ou ammoniacal, de l'atmosphère, et la matière humique est une con- dition nécessaire de cette fixation ('). Nous avons montré aussi que, dans les sols ensemencés, la végétation constitue un mode de fixation de l'azote qui s'ajoute au précédent si ces sols sont munis de matière organique, et qui peut, jusqu'à un certain point, suppléer à celle-ci dans les sols qui n'en contiennent pas initialement. Avant que personne eût songé au rôle des algues dans la fertilisation des terres, nous avons montré que les algues monocellulaires, et certainement d'autres êtres aérobies, jouent un rôle dans la fertilisation du sol par fixation d'azote et que, quelle que soit l'ori- gine de cet élément, il passe à l'état d'azote assimilable dans le sol pourvu d'algues et d'humus, et devient dès lors définitivement utilisable par les végétaux supérieurs (''). » Cette fixation de l'azote par le sol lorsqu'il est muni à sa surface d'or- ganismes monocellulaires et qu'il contient les microbes fixateurs de l'azote libre, conformément aux découvertes de M. Bcrthelot, et surtout le rôle (') Voir, p. io5i de ce Volume, la Note de M. J. Dumont. (-) Comptes rendus, t. CVI, p. 754, 863, 944, 1098, w.-]'^, \iZi et 1600; t. CXIII, p. 820. ( = ) Ibid., t. CVI, p. 866 et i253; t. CXIII, p. 820. (') Ibid., t. CVI, p. 1098 et 1174. ( I2o6 ) secondaire, mais nécessaire cependant, que jouent, dans ce phénomène, les matières himiiques s'expliquent, pensons-nous, par un mécanisme très simple. » Les algues, aussi bien que les microbes fixateurs d'azote, trouvent, dans l'humus du sol, et en général dans les substances organiques des fumures, un aliment qui permet leur développement rapide cl, par consé- quent, leur foiiclionncmeut et leur efficacité sensible. Dans un sol dépourvu de toute matière organique chimique, mais qui contient cependant les organismes fixateurs de l'azote, ceux-ci ne peuvent arriver à se développer suffisamment et, par conséquent, ne peuvent enrichir continuement le sol en azote. De là, même en dehors des |)hénomènes d'oxydation, de nitrifi- cation et d'excitation des autres actions chimiques, ce rôle de la matière humique, reconnue depuis longtemps comme favorable par la plupart des agronomes, sinon des chimistes, mais dont l'absolue nécessité, aussi bien que le mode d'action indirect, sont restés douteux ou méconnus jusqu'à nos expériences. )) Je ne pense donc pas que ce soit surtout grâce à l'absorption directe par les végétaux des matières organiques, ternaires ou quaternaires, de l'humus que les sols doivoit leur fertilité. Ce n'est point là le mécanisme principal par lequel les matières humiques des terres et du fumier fertili- sent le sol arable; quoiqu'il soit impossible de mer, a priori, que quelques- unes (les matières humiques du sol ne puissent être directement assimilées par les plantes. » PHYSIOLOGIE. — Recherches physiologiques sur te muscle sphincter ani ; par- ticularité alerte par son innervation et sa contraction réflexes. Note de MAI. S. Arloing et Edocaro Chantre. <( I. Le muscle rouge à fibres striées qui entoure l'orifice terminal du tube dieestif chez l'homme et les Vertébrés a fixé maintes fois l'attention des physiologistes. » Depuis l'expérience de i\Iarshull-Hall sur la tortue, on a particulière- ment étudié la tonicité et la conlraclilité de ce muscle dans leurs rapports avec les centres réflexes et les centres volontaires, avec les centres dyna- mogéniques et inhibiteurs. Assez souvent, on a rapproché, dans la même étude, le sphincter île l'anus et celui de la vessie. Nous citerons principa- lement les travaux de Masius, Glugc, Brondgeest, Budge, Gollz, Chauveau, ( 1207 ) Lauder-B raton, Gianiizzi et Nawroski, Cayrade, Gowers, Féré, Coiirtade et Guyon. )) Les connaissances importantes que nous devons à ces auteurs, loin de résoudre foutes les questions, ont soulevé sur la physiologie des sphincters des problèmes dont il faut chercher la solution. Quoi qu'on ait fait jusqu'à ce jour, le sphincter continue à se présenter avec des caractères un peu exceptionnels. Sous ce rapport, une présentation de Goltz et Ewald, au Congrès international de Physiologie, tenu à Berne en iSgS, est extrême- ment suggestive. Ces deux expérimentateurs ont montré à leurs confrères une petite chienne sur laquelle ils avaient enlevé, depuis quelque temps, une partie de la région dorsale et toutes les régions lombaire et sacrée de la moelle épinière. Malgré la disparition du centre ano-spinal, l'orifice de l'intestin était maintenu fermé, l'expulsion des fèces était intermittente; le sphincter répondait aux excitations électriques directes, présentait même, bien qu'exceptionnellement, des mouvements rythmés; enfin, avait gardé à peu près son volume normal, contrastant avec tous les muscles du train postérieur qui, eux, étaient profondément atrophiés. » Que deviennent, en présence de ce cas, un certain nombre des notions classiques sur ce muscle, soumis à la fois d'une façon si remarquable à l'influence des centres nerveux volontaires et involontaires? » A partir du Congrès de Berne, nous avons compris la nécessité d'en- treprendre de nouvelles recherches, en visant particulièrement les points négligés par nos prédécesseurs. )> Un muscle rouge volontaire, qui semble différer des autres muscles rouges volontaires, doit être étudié comparativement avec ces derniers. C'est la règle que nous avons suivie. Aujourd'hui, nous ferons connaître une des particularités principales de la contraction du sphincter; elle nous fournira des démonstrations intéressantes sur l'innervation de l'organe. » II. Nos expériences comparatives ont porté sur le sphincter ani et le faisceau intérieur du muscle court péronier latéral an chien. La contraction de ces muscles était provoquée par l'excitation de leur nerf et enregistrée à l'aille de myographes à transmission. Le nerf du court péronier latéral forme un rameau isolé très facile à découvrir à la partie supéro-externe de la jambe. Celui du sphincter est associé à des fibres sensitives pour les téguments des régions anale et périnéale; il forme, sur quelques sujets, deux rameaux parallèles cachés profondément sous les muscles fessiers, à la face externe du ligament sacro-sciatique. Il faut être averti de la dupli- cité du nerf, afin de ne pas s'exposer à en laisser subsister une partie ( I208 ) lorsqu'on se propose une section complète. Il ne faut pas oublier non plus que ce nerf se répète du côté opposé, et que le sphincter, muscle impair et médian, apparaît comme s'il était formé de deux moitiés symétriques, arciformes, soudées bout à bout. » Le myographe à transmission, utilisé pour enregistrer le raccourcisse- ment du court péronier latéral était le myographe ordinaire. Quant à l'ap- pareil qui nous a servi à recueillir les contractions du sphincter, nous en dirons quelques mots. » Il se composait d'un explorateur cylindroïde, dont les parois étaient formées d'un tube de caoutchouc mince et souple, tendu sur deux pièces semi-olivaires fixées, l'une à l'extrémité, l'autre sur le trajet d'une tige creuse en laiton, percée de quelques trous à la hauteur de l'explorateur. » La forme et les dimensions de ce dernier permettaient de l'introduire dans l'anus. Au dehors, la tige creuse se terminait par un récepteur com- posé d'un doigt de gant en caoutchouc mince enfermé dans un cylindre de verre, à la manière d'un sphvgmoscope. Entre l'explorateur et le récepteur était branché à angle droit un tube élastique, par lequel on insuKlait de l'air dans rajjpareil, afin de tendre l'ampoule exploratrice et de la mettre en état de subir les moindres pressions résultant de la contraction du sphincter. Grâce à cette disposition, le tambour à levier, mis en rapj)ort avec la cavité du cylindre de verre précité, travaillait sous la pression or- dinaire, ce qui augmentait sa sensibilité et l'exactitude de ses indications. » III. Les résultats ont varié suivant les conditions de l'expérience. Nous avons coupé les nerfs et agi sur le bout périphérique, mais tantôt le second nerf du sphincter était intact, tantôt il était également sectionné. » Supposons le premier cas. En excitant le bout i)ériphéri(|ue par de faibles courants induits de fermeture et d'ouverture très espacés les uns des autres, le court péronier latéral donne une secousse de forme classique (ligne ascendante presque verticale, sommet aigu, portion descendante un peu plus oblique que la première, regagnant promptement la position neutre ou indifférente); le sphincter répond d'abord par un faible resser- rement, analogue à une secousse lente, et ensuite par un resserrement plus considérable et plus prolongé qui se montre au moment où la ligne descendante de la secousse arrive vers la moitié de sa course. Sous l'influence de courants induits plus forts, les réactions présentent plus d'amplitude, débutent avec plus de brusquerie, mais ne changent pas de caractère, c'est-à-dire qu'après la secousse initiale le sphincter présente un resserrement secondaire; seulement ce dernier suit la secousse de plus |}rés. La succession des deux ( l'-^og ) phénomènes est d'autant plus rapide que l'excitation du nerf est plus vive. Quand le nerf commence à se fatiguer, le graphique reprend peu à peu l'aspect de ceux qui succèdent à des excitations faibles. » Le tracé fourni par le sphincter, si différent de celui qui est donné par le court péronier latéral, nous a rappelé d'une façon générale les tracés myographiques obtenus chez la grenouille par l'excitation des nerfs non sectionnés. Nous en avons conclu qu'une influence centrale agissait consé- cutivement sur le sphincter. )) En effet, ayant coupé le nerf intact du côté opposé et renouvelé les excitations des bouts périphériques, nous avons obtenu de part et d'autre des réactions analogues; le resserrement secondaire du sj)hincter était supprimé. » Nous en avons encore conclu que l'influence centrale était provoquée par une cause d'origine périphérique, et, en conséquence, que les nerfs du sphincter renfermaient des fibres centripètes capables d'être excitées par la contraction de l'organe ou les phénomènes qui l'accompagnent, et des fibres centrifuges. » Il nous a été permis de démontrer directement la présence des fibres centripètes, par l'excitation du bout central d'un nerf, l'autre étant intact. Dans ces conditions, on provoque la contraction du sphincter, mais la secousse est unique, plus lente à se produire qu'après l'excitation du bout périphérique et analogue par ses caractères graphiques à la contraction secondaire signalée précédemment. )i Nous pouvions nous demander, malgré de nombreuses raisons con- traires, si cette réaction secondaire ne se rattachait pas à la volonté. Nous avons répété nos expériences sur un chien dont la moelle était tranchée en arrière du bulbe; elles ont donné les mêmes résultats. Donc la réaction secondaire est bien liée à l'activité d'un centre médullaire. Il est intéres- sant, croyons-nous, de montrer que la réflectiAilé de ce centre est provo- quée par la contraction tlu sphincter à peu près aussi bien et aussi sûre- ment que l'excitation mécanique des téguments de la région anale. » Jusqu'à présent on n'avait pu prouver expérimentalement l'existence des nerfs musculaires centripètes que sur le cheval, grâce à des dispositions anatomiques exceptionnelles. I.à, effectivement, le rameau sensitif destiné au muscle sterno-maxillaire et à la portion cervicale de l'œsophage est distinct du rameau moteur. Si, après l'avoir coupé, on en excite le segment central, on provoque la contraction réflexe (Chauveau). Désormais, toutes les espèces pourront fournir cette preuve. On ne trouvera pas toutefois ( I2IO ) les fibres centripètes distinctes des fibres centrifuges; mais, grâce à la pa- rité des nerfs du sphincter, en interrogeant les premières d'nn côté, on verra la réaction motrice cheminer par les fibres centrifuges de l'autre. On verra, en outre, l'excitation d'un nerf centrifuge déterminer une contrac- tion réflexe, phénomène qui n'avait pas encore été signalé, du moins à noire connaissance. » En résumé, le muscle sphincter est relié à la moelle par deux branches nerveuses paires, comprenant chacune des neurones centrifuges et des neurones centripètes. » Ces derniers puisent dans le muscle en contraction une excitation ordinairement capable de mettre en jeu le centre moteur réflexe de l'or- gane. » Une contraction du sphincter entraînera donc une contraction subsé- quente plus ou moins prompte, plus ou moins énergique. Sous ce rapport, le sphincter diffère des autres muscles chez lesquels une secousse provo- quée par l'excitation du nerf moteur n'entraîne pas de réaction appa- rente. » Cette particularité nous rend compte de l'existence des mouvements spontanés rythmiques du sphincter signales par Goitz et Chauveau. )) L'a])pareil sphincléricn peut fournir, chez tous les Manmiifères, un excellent objet d'étude pour la démonstration physiologique des nerfs ceutripètes musculaires. » ]M. Bouquet de la Grye annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire en la personne de M. Lèojmld Manen, Correspondant pour la Section de Géographie et Navigation, et ajoute les paroles suivantes: « M. Manen laisse dans la Marine le souvenir d'un hydrographe de grand mérite et d'un travaillevu' consciencieux. » Au siège de Sébastopol aussi bien qu'à celui de Paris, dans les expé- ditions de (]hine et de Cochinchine, partout il a mérité les éloges des com- mandants en chef. Sa mort presque subite à un âge peu avancé a surpris et contristé tous ceux qui le connaissaient. » ( I^ll ) NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Com- mission de deux Membres qui sera chargée de la vériTication des comptes pour l'année 1896. MM. Maurice Lévy et Mascart réunissent l'unanimité des suffrages. RAPPORTS. ÉLECTRICITÉ. — Rapport sur les précautions à prendre dans l'installation des conducteurs électriques au voisinage des magasins à poudre. (Commissaires : MM. Berthelot, Cornu, Mascart, Lippmann, Deprez, Becquerel, Potier, d'Arsonval ; Yiolle, rapporteur.) « Par une lettre du 21 janvier 1897, rappelée par dépêche du 4 niai dernier, M. le Ministre de la Guerre demande à l'Académie de lui faire savoir les précautions qui doivent être prises dans l'installation des con- ducteurs d'énergie électrique au voisinage des magasins à poudre. » L'Académie a été saisie autrefois de la question relativement aux fils télégraphiques, et, dans sa séance du 16 août i858, elle a, sur un Rapport de Pouillet, formulé certaines règles que le Ministère de la Guerre a transmises aux directeurs des établissements de l'Artillerie, par une cir- culaire en date du 28 décembre i858. » Les progrès réalisés depuis cette époque dans le domaine de l'électri- cité, semblant nécessiter aujourd'hui une revision des dispositions alors adoptées, M. le Minisire de la Guerre demande particulièrement l'avis do l'Académie sur les points suivants : » 1° Quelles modifications peut-on apporter aux dispositions de la cir- culaire du 28 décembre i858, pour simplifier, dans la mesure du possible, l'établissement des conducteurs télégraphiques et téléphoniques dans le voisinage des magasins à poudre ou à explosifs ? )) 2° Quelles sont les dispositions à adopter, d'une façon générale, pour l'installation des conducteurs d'énergie électrique autres que les précé- dents, passant à proximité de ces magasins ? C. R., 1897, '" Semestre. , (T. CXXIV, N» 22.) IJT ( I2I2 ) » 3° Peiit-on, sans inconvénient, assurer, au moyen de lampes à incan- descence, l'éclairage des locaux composant les mêmes magasins? » 4° Dans quelles conditions pourrait-on installer des sonneries élec- triques permettant aux factionnaires, qui gardent les magasins à poudre, de donner l'alarme aux postes dont ils dépendent, lorsque ces postes sont à grande dislance des magasins? On peut admettre que les guérites de ces factionnaires sont toujours à une distance d'au moins /( mètres de l'en- droit où est déposée la poudre. » Voici les réponses que la Commission soumet à l'approbation de l'Académie : )) i" et 2" Il n'y a pas lieu de distinguer des conducteurs d'énergie élec- trique les conducteurs téléphoniques ou télégraphiques, qui, exposés à des coups de foudre, peuvent transmettre momentanément des quantités énormes d'énergie, et que l'on a vus aussi plus d'une fois amener par leur chute des enchevêtrements funestes. Les mômes prescriptions doivent s'appliquer dans tous les cas. » Une ligne transporlant de l'énergie électrique ne constitue par elle- même aucun danger pour les objets qui ne sont pas situés dans son voisi- nage immédiat : une distance de lo mètres paraît suffisante pour écarter tout risque. » On ne laissera donc pas les lignes souterraines approcher à moins de 10 mètres des poudrières. » La même distance de lo mètres sera également imposée aux conduites d'eau ou de gaz, à cause des défauts possibles de conductibilité qui les ren- draient dangereuses. » Les lignes aériennes, exposées à être déplacées par diverses causes mécaniques ou météorologiques imj)ossibles à éviter, devront être tenues à une distance plus grande, mais que l'on ne saurait définir simplement par un nombre. La véritable condition de sécurité sera, en effet, que la ligne ne puisse, en aucun cas, tomber dans le voisinage immédiat de la poudrière; ce qui dépendra pratiquement de la configuration du sol, de la hauteur et de la solidité des poteaux, de la fixité générale de la ligne. Ce- pendant, une distance minimum de 20 mètres paraît devoir être exigée dans tous les cas. » Mais le service des magasins à poudre réclame l'introduction de cer- caines lignes à côté ou dans l'intérieur même des locaux. Comment alors disposer les choses pour éviter autant que possible les accidents? C'est ce ( I2l3 ) que nous devons maintenant examiner suivant les questions 3" et 4"- » 3° S'il est nécessaire d'éclairer artificiellement un local contenant des matières explosibles, le luminaire de beaucoup le moins dangereux, parmi tous ceux qui sont actuellement connus, est certainement la lampe à incandescence électrique. Les dangers que pourrait présenter ce mode d'éclairage seront singulièrement atténués, si le courant est amené par un câble souterrain ; si, dans l'intérieur de la poudrière, les conducteurs sont constitués par des fils revêtus d'abord d'une couche isolante continue, d'épaisseur suffisante au point de vue électrique, protégés ensuite contre toute détérioration mécanique ou chimique par une enveloppe en métal étanche et résistante; si, en outre, les clefs ou boutons d'allumage, ainsi que les interrupteurs ou plombs fusibles, sont placés à l'extérieur des lo- caux. On aura d'ailleurs soin de ne faire usage que de courants à basse tension, en s'astreignant à ne pas dépasser iio volts dans toute la distri- bution intérieure. On renoncera aussi absolument aux lampes mobiles, et l'on ne fera usage que de lampes fixes, protégées par une seconde enve- loppe en verre. » 4° Pour les sonneries électriques, qui n'emploieront jamais que de faibles courants et des fils de petit diamètre, et qui, d'ailleurs, d'après le programme qui nous est soumis, aboutiront à des guérites situées tou- jours à une distance d'au moins 4 mètres des poudrières, il n'y aura pas de précautions spéciales à prendre lorsque la ligne sera souterraine : cependant, en certains cas, un parafoudre dans la guérite pourrait ne pas être inutile. Si l'on emploie une ligne aérienne, dont on aura soin d'assurer la solidité, on la munira d'un parafoudre à chaque extrémité et de para- tonnerres, analogues à ceux qu'emploie l'Administration des télégraphes, placés tous les loo mètres sur les poteaux supportant la ligne. Bien entendu, les parafoudres et ces paratonnerres devront être établis, suivant les règles en usage, dans de bonnes conditions de communication avec le sol. » D'après ce que nous venons de dire, la circulaire du 28 décembre i858 devrait être modifiée comme il suit, quant aux trois prescriptions qu'elle éilicte, relativement aux lignes téléphoniques ou télégraphiques (nous (lirons relativement aux lignes quelconques de transmission d'énergie élec- trique). » §1. — N'admettre dans le voisinage des magasins à poudre que des lignes en parfait état d'installation. Rejeter toute ligne étrangère à 20 mètres au moins si elle est aérienne, à 10 mètres au moins si elle est souterraine. Imposer la même limite de 10 mètres aux conduites métalliques souterraines ( 12.4 ) (eau, gaz, etc.). S'astreindre, pour les lignes de service inlérieur. aux pré- cautions recommandées plus haut (3" et 4")- » § 2. — Le paragraphe 2, d'ordre administratif, découle immédiate- ment de ce qui précède. » § 3. — Le paragraphe 3 est inutile à maintenii'. » Nous proposons à l'Académie d'approuver ces prescriptions, qui assureront la sécurité des poudrières et donneront toute la liberté possible à l'Administration des télégraphes et à l'induslrie privée. » Les conclusions du Rapport sont mises aux voix et adoptées. MEMOIRES PRESENTES. M. R. CoLSON soumet au jugement de rAcadémic un Mémoire ayant pour titre : « Action du zinc et d'autres métaux sur la plaque photogra- })hique ». (Commissaires .'MM. Cornu, Mascart, Becquerel.) CORRESPONDANCE. M. le Ministre des Affaires étraxcères transmet une invitation au Congrès géologique international de Saint-Pétersbourg que le Gouverne- ment russe a chargé M. le baron de Mohrenheira d'adresser en son nom à l'Académie des Sciences. Ce Congrès s'ouvrira au mois d'août |)rochain sous la présidence de Son Altesse Impériale le Grand-Duc Constantin Constantinovilch. Des excur- sions géologiques seront organisées dans diverses régions de la Russie, du mois de juillet à la fin de septembre. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Un Ouvrage de M. Ad. Minet ayant pour titre : « Electromctallurgie, voie humide et voie sèche; phénomènes électrothermiques ». j\I. Pli. Hatt prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les ( I2l5 ) candidats à la place laissée vacante, dans la section de Géographie et de Navigation, par le décès de M. d'Abhadie. (Renvoi à la Section de Géogra))hie et Navigation.) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les équations aux dérivées partielles du second ordre, dont les deux systèmes de caractéristiques sont confondus. Note de M. E. von Weber, présentée par M. Darboux. « Soit (i) F(x-,Y,z,p,q,r,s,t) = Q une équation aux dérivées partielles du second ordre. Supposons que la relation (2) 4RT-S=' = o(') soit une conséquence de (i) ; celte équation n'admettra qu'un seul système de caractéristiques défini par les relations dy = Adx, dz = p -h qA, dp = r -\- s A, dq ^ s + tA, /o^ ) fd^\ à ( (J>- . f^-5\ /^\ r^ ( ds dt\ \ = s:2R. » Nous nous proposons de chercher toutes les caractéristiques du troi- sième ordre passant par une caractéristique donnée du second ordre. Pour cela, nous tirons des équations dr = udx + i'r(y, ds = vdx ■+- {vdy, dt = wdx -i- (ody les valeurs des dérivées troisièmes u, c, (P et les substituons, dans une (^) des équations définissant les caractéristiques du troisième ordre, par exemple dans la suivante : d'-'P\ V, /da- . fteX (') Nous employons les notations de M. Goursat {Leçons sur f intégration des équations aux dérivées partielles du second ordre . Cliap. IV). (-) Goursat, loc. cit., p. 182. ( I2l6 ) » On aura une relation de la forme M, N, P étant des fondions de r, y, z, p, . . . , t. En cherchant de même les caractéristiques du quatrième ordre passant par une caractéristique donnée du troisième ordre, etc., on obtiendra une infinité d'équations de la forme (5) _ d\ , dF dF\ ^dH„ (Lr dp ()'/ ) dx' = ^' « = :>, 4, . les termes non écrits dépendant de x,y^ z, p, q, £„, -~ et, en outre, de r, j, /, û, £^, . . ., £„_, et de leurs dérivées totales par rapport à x. » Par suite, si l'on n'a pas identiquement en vertu des relations (i), (3), une caractéristique du second ordre choisie arbitrairement appartiendra à une seule caractéristique du troisième, qua- trième, ... ordre, c'est-à-dire à une seule surface intégrale de l'équation (i); ce qui a lieu, par exemple, pour l'équation r-=q. » Supposons maintenant que la relation (6) soit une conséquence de (i) (3). L'équation (4) donne (7) r£-hm(*V + N^+P=„. dx- \dx 1 djc » Donc, l'ensemble des caractéristiques du second ordre appartenant à des surfaces intégrales non singulières ne dépend que de sept paramétres ; c'est le nombre de constantes arbitraires introduites par l'intégration du sys- tème (3) (n) d'équations différentielles ordinaires, en ayant égard à la condition (i). Les relations (5) montrent d'ailleurs que pour « = 3, 4, ... il y a une double infinité de caractéristiques d'ordre n, passant par une caractéristique donnée d'ordre n — i, de sorte que l'ensemble des carac- téristiques d'ordre n, situées sur des surfaces intégrales non singulières, dépend de 2/i -h 3 paramètres. Pour les équations (t) de cette catégorie, la solution du problème de Cauchy n'exige évidemment que l'intégration com- plète du système (3) {^'j') et de simples éliminations. » On peut, sans restreindre la généralité, supposer l'équation (i) ré- ( 1217 ) solue (le la manière suivante : (8) — r + ii^^x, y, z,p,q, s, l) = o; la relation (2) devient (9) 4?.+ ?' = "('). » Pour que la condition (6) soit remplie en vertu des relations (1) (3), il faut et il suffît qu'on ait identiquement (,o) I + (^ ~ ^ '?0 ?'.'* "•" ?■'» ('?^- "^ y'r'^ + ■*?/' +" ' ?ï) " '?P''' 20,. » Les équations linéaires en r, s, t, appartenant à cette catégorie, sont identiques à celles dont les caractéristiques du premier ordre admettent trois combinaisons intégrables (-). L'équation (8) la plus générale, satis- faisant à la condition (9), s'obtient par l'élimination de x entre les deux équations d\ , dA , ÔB r-h 2AS + A- 1 -+- 'J-U — o, -^s -h A-r- i -h ^r = o, A, B désignant des fonctions i\ex,y, z,p, q, ot.. De la condition (10), on lire pour les inconnues A, B trois équations différentielles partielles du second ordre aux variables indépendantes a;, j, z,p,q, a, dont l'intégra- tion générale paraît assez compliquée, mais qui conduisent facilement à un grand nombre de solutions particulières. Si l'on prend, par exemple, A^a, on parvient à des équations de la forme (8), admettant un seul système de caractéristiques du premier ordre, mais ne rentrant pas, en général, dans la catégorie étudiée par M. Goursat ('). » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les syslèmes de nombres complexes. Note de M. E. Cartax, présentée par M. E. Picard. « 1. On sait qu'on appelle système de nombres complexes d'ordre r, dans le sens le plus habituellement attribué à cette expression, un système (') On pose 'is= -/> et que le produit des deux mêmes nombres est formé de r formes bilinéaires des x et des/. Cela permet de mettre un nombre quelconque sous la forme x,e,-\- X2e.,-i-.. . + x,.e,., les X étant des nombres ordinaires et les e des nombres du système qu'on appelle unités et qui ne sont au fond que r nombres particuliers de ce sys- tème. La loi de multiplication est alors définie par les produits de ces unités deux à deux. » On dit qu'un système u est un sous-système de i si tous les nombres de T font partie de 1. » On dit qu'un système 2 esl/ormé de deux sous-systèmes t, et c^ si ces deux sous-systèmes n'ont aucun nombre commun et de plus si tout nombre de 1 est la somme d'un nombre de n, et d'un nombre de c.,. On dit que le système 1 se décompose en ces deux sous-systèmes a, et o.^ si, en outre, le produit d'un nombre de a, par un nombre de t^ est constamment nul. T> A ces définitions bien connues on peut ajouter les suivantes : » Un sous-système g de i est invariant si le produit, à droite ou à gauche, d'un nombre quelconque de 2 et d'un nombre quelconque de a appartient à c. Nous étendrons même cette définition aux sous-systèmes qui n'ont pas de module. )i Un système est dit simple s'il n'admet aucun sous-système invariant; il est dit semi-simple s'il se décompose en systèmes simples. » 2. Étant donné un nombre x d'un système, l'équation qui a pour ra- cines les nombres ordinaires co, tels qu'd existe un nombre complexe y satisfaisant à la relation ( I2I9 ) peut être appelée l'équation caractéristique du système. L'étude de cette équation m'a fourni des résultats très généraux que j'énonce rapidement : » Tous les systèmes simples rentrent dans un même type; ils sont d'ordre p", p étant un entier quelconque ; on peut choisir les p^ unités d'un tel système, de façon qu'en les désignant par e^, on ait eijCjh = e/A ('.y. X- =. 1 , 2, . . . . p), les produits non écrits étant tous nuls. » En ce qui regarde les systèmes qui ne sont ni simples, ni semi-simples, on peut énoncer un théorème très général, mais qui nécessite une défini- tion préliminaire. » Un système sans module est dit pseudo-nul si aucun nombre de ce sys- tème ne peut se reproduire par multiplication avec un autre nombre du même système; on peut démontrer qu'on peut affecter chaque unité d'un système pseudo-nul d'un indice, tel que le produit de deux de ces unités ne dé- pende que des unités dont l'indice est supérieur à chacun des indices des deux premières. » On a alors le théorème suivant : » Tout système, qui n'est ni simple ni semi-simple, est formé d'un sous-sys- tème incariant pseudo-nul et d'un sous-système simple ou semi-simple. Le sous- système invariant pseudo-nul est parfaitement déterminé et s'obtient, par exemple, en annulant les dérivées partielles du coefficient de w''~^ dans le premier membre de l'équation caractéristique. » Les systèmes, pour lesquels le sous-système semi-simple se décompose en sous-systèmes simples d'ordre i, ont été sppe\és intégrables ou systèmes sans quaternion (les quaternions étant les systèmes simples d'ordre 2- ^ 4)- Si l'on appelle e,, e^, .... e^ les unités des sous-systèmes simples, et-/),, ■n„, . . ., T,k celles du sous-système invariant pseudo-nul, on peut supposer ces dernières unités choisies de telle façon : » 1° Que, pour chacune de ces unités, il existe deux nombres a, [î, in- férieurs ou égaux à A, constituant le caractère de cette unité, et tels que l'on ait tous les autres produits e^r„ ■f,ej étant nuls; le caractère de l'unité e^ est alors (a, oc); » 2° Que le produit d'une unité de caractère (a, ji) par une unité de caractère (y, S) soit nul si ^ est différent de y et soit de caractère (a. S) si p est égal à y ; G. K., tS.)7, 1" Semestre. (T. CXXIV, N» 22.) 130 ( I220 ) » 3° Que le produit de deux unités r„. Xj ne dépende que des unités ■r\ dont l'indice est supérieur à la fois à i et y. » Ce théorème relatif aux systèmes intégrables est dû à M. Scheffers ( * ). D'ailleurs le choix canonique de ces unités est possible en général d'une infinité de manières. » Les systèmes non intégrables ou à qualernions sont ceux pour lesquels le sous-système semi-simple se décompose en sous-systèmes simples, dont l'un au moins est d'ordre supérieur à i.On voit qu'ils contiennent des sous- systèmes simples d'ordre l^, c'est-à-dire des quaternions. J'ai démontré à l'égard de ces systèmes le ihéorkme fondamental syù\an\. : )) Tout système non intégrable ^ peut se déduire d'un système inlégrable i' de la manière suivante : » Imaginons qu'on ait choisi des unités canoniques e,,e.,, . . . , c/ pour ce système 1', chacune d'elles ayant un caractère déterminé (a, p). Désignons par p,, p.,, . . . , des nombres entiers. Tout nombre de 2 pourra être regardé comme de la forme X, e, -^ X^e. -+-... + Xr-Cr, les X étant, non des nombres ordinaires, mais des nombres complexes ; le coef- ficient X d'une unité e de caractère (a, ^) sera de la forme X = lXijiij (j= i,2,...,;j„;y=i,2,...,/5p), où les Xij sont des nombres ordinaires arbitraires et les ijj des symboles soumis à la loi de multiplication Cela revient en somme à faire correspondre à cluique unité e de caractère (x, p) de l' un certain nombre paP^ d'unités de 1 désignées par les symboles iije = ei,j. .. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la convergence des substitutions uniformes. Note de M. E.-M. Lémeray, « I. Soit a un point racine de l'équation/j:? — a; = o,fx étant une fonc- tion holomorphe au voisinage de a. Désignons par /"a?, la /('"'■'' itérative (') ScHEFFEDS, Zuruckfithiuiig complcxer Zatilensysteme au/ lypische Fonnen (Miilli. yin/ialcn, l. XXXIX; 1891). ( I22I ) ùe fx ; par p un multiple de Ji ; par a,, a.,, a.^, ... les valeurs que prennent en a les dérivées de /a' par rapport à a; ; parAi.Aa.A,, ... les valeurs que prennent en a les dérivées de la fonction /"x — x par rapport à la même variable. Une quelconque de ces dernières, A, par exemple, est en général une fonction, que l'on sait former, de a,, a.^, . . ., «;_,, a,. Supposons que les p premières dérivées de/" a- — x soient nulles en a, ce qui arrivera s'il existe entre les a,, a.,, a,, ... certaines relations de condition. Cela posé, si l'on joint à ces dernières, supposées remplies, une nouvelle équation de condition, telle que la dérivée d'ordre p + i def"x — x s'annule en a, les dérivées d'ordre p -i- 2, p + 3, . . , /? 4- « de la même différence s'annu- leront aussi en a. Autrement dit, pour que les p premières dérivées de /"x — X s'annulent pour x = a, il faut et il suffit qu'il existe, entre les a,, flo, . . ., - relations convenables. n » Soit, par exemple, n — 2., pour avoir A, = o. A, = o, il faut et il suffit que l'on ait a, + I = o. » Si, de plus, l'on veut avoir A3 = o, A4 = o, il faut et il suffit que l'on joigne, à la relation précédente, la relation 3al + 2 «3 = o. » Si l'on veut encore avoir A5 = o, A^ = o, il faut joindre, aux deux relations précédentes, la relation 2a^-h i5a^aji — 3oal = o, .... » Soit encore « = 3. La relation a, = e ^ entraîne A, = o, A^ = 0, A, = o. Jointe à celle-ci, la nouvelle relation (3a4— iSa;; — 2ao«3) + c " (3rt., — 3a^+ i/ja^a.,) = o entraîne A., = 0, A- = o, A„ = o, — » II. On sait que la substitution [^,yj:] répétée indéfiniment fournit, pour une valeur donnée de x, des valeurs qui peuvent, dans certains cas, converger vers une racine a de l'équation/x" — x = o. Désignons encore par p un multiple de n, et considérons le cas où les p premières dérivées de/"x — X sont nulles pour o; = a, la dérivée d'ordre/» -t- i de cette diffé- ( 1222 ) rence étant supposée difTcrenle de o en ce point et égale à Re"^'~' . Décri- vons autour de a comme centre un cercle de rayon infiniment petit, ce cercle se décompose en ip secteurs de même amplitude, ces secteurs sont alternativement régions de convergence, et régions de divergence pour la substitution considérée. Pour déterminer les secteurs de convergence, il suffit d'en connaître un; or l'un d'eux est compris entre les demi-droites qui font, avec la parallèle à l'axe réel menée par a, les angles 7. et » III. Si la fonction ya; satisfait à l'équation fonctionnelle f"x — a; = o, il ne peut y avoir a /?/Yori convergence puisque après n itérations on retombe sur la valeur initiale. En effet, la première dérivée de/"x — x qui ne s'an- nule pas au point racine est d'ordre infini, le cercle se décompose en une infinité de régions de convergence et de régions de divergence alternatives, infiniment petites; ou ne peut plus dire que x soit pris dans une région de convergence, ou dans une région de divergence. » MÉCANIQUE. — Sur les petits mouvements périodiques des systèmes. Note de M. P. Pai.nlevê, présentée par M. Picard. « Dans le premier Tome de sa Mécanique céleste (p. i56-i 39), M. Poin- caré a discuté sommairement les mouvements périodiques d'un système dans le voisinage d'une position d'équilibre. Dans son Traité d' Analyse (t. III, p. i8o-i85), M. Picard a donné à cette discussion une forme très simple. Mais les solutions périodiques ainsi mises en évidence peuvent être réelles ou imaginaires. De plus, la discussion, quand on l'approfondit, prêle à une objection assez sérieuse, ainsi que je vais le montrer. Je me propose, dans cette Note, de lever ces difficultés : j'établirai notamment que, dans le voisinage d' une position d'équilibre stable, il existe, en général, une infinité de mouvements périodiques réels. » Considérons le système différentiel ('^ -^=«.,y^. -*-«i,>'^i.-t-- • • +««,;^«+ ■ •• (y= I, 2, .. .,rt), C 1223 ) OÙ les seconds membres sont nuls et holomorphes pour Cherchons s'il existe des solutions périodiques (V amplitude aussi petite qu'on veut et dont la période oj reste inférieure à une limite finie ( ' ). » La méthode de M. Poincaré montre que oj diffère très peu de -y-» m désignant un entier et i\ une racine de l'équation «.,( — •? «2,1 ••• «rt.l (2) 0 = A(5)=EE ^\,it ^-2,11 • • • ^n,n » Admettons donc que l'équation (2) possède un couple de racines pu- rement imaginaires ± il, qui soient simples. Supposons de plus qu'aucune racine de (2) ne soit nulle, ni égale à ipl, p désignant un entier plus grand que I. » En transformant linéairement les x et en changeant / en r) on ramène le système (i) à la forme (d.i'i djc^ Hf--^-' lit— -•^■•+---' ^^^ l dj- [ -^ =a,jx,-h...+ a„jœ„ + ... (j = 3, 'u ■ • -, n). » Si l'on exprime que pour / ^ 2- -)- t, les x^ reprennent leurs valeurs initiales x°, on obtient n équations en x^, ..., x^, t, dont les (n — 2) der- nières sont résolubles en a?", . . ., x^, et dont les deux premières (une fois xl, ..-, xl remplacées en fonction de t, a?", a;") ont la forme (3) T«;+...) + PK,a7;;) = o, (4) .«+...) -f-Q(.r:,^D = o. p et Q commençant par des termes du second degré, au moins en xi, a;". Les deux courbes (3) et (4) du plana:"., xl ont pour t ^ o une intersection simple à l'origine, et pour t = o une intersection multiple. Le point essen- tiel de la méthode, c'est que les deux courbes (3), (4) ont par suite, pour T voisin de zéro, des points communs (réels ou imaginaires) voisins de l'origine. Mais (et c'est cela l'objection que je signalais) la chose n'a pas (') La discussion n'apprend rien sur les solutions périodiques, dont la période croî- trait indéfiniment lorsque l'amplitude tend vers zéro. ( 1224 ) lieu nécessairemenl , comme le montre l'exemple tj: + ^- — y- = G, TV H- X- — y- = o. » Pour lever l'objection, j'établis que P et (^ (s'ils ne sont pas nuls identiquement) commencent respectivement par un terme de la forme axl{x'''^-{-x''l)P, ia;X,< + .-. » Si l'on étudie maintenant les solutions de (i)' dont la période est voi- sine de 2m-, on trouve les mêmes que plus haut, à moins que l'équation A = o n'admette une racine de la forme — • m » Conclusion. — Si V équation A = o admet des racines purement imagi- naires qui soient toutes simples et n admet aucune racine nulle, le système ( i ) possède une infinité de solutions périodiques réelles et distinctes qui diffèrent peu de la solution a^, 3E£2 j-^es . . . ^ a;„ = o. » D'une façon précise, à toute racine simple iX de l'équation A = o telle qu'aucune autre racine ne soit de la forme ip\ (p désignant un entier po- sitif) correspond un faisceau de solutions périodiques, réelles et distinctes, dont la période diffère peu de -r^- » Si les équations (i) définissent le mouvement d'un système S dans le voisinage d'une position d'équilibre stable, toutes les racines de A = o sont purement imaginaires ou nulles. Si ces racines sont distinctes et différentes de zéro, le théorème précédent s'applique. » Un cas où A = o a une racine nulle et qui se rencontre souvent en Mécanique est le suivant: soit (pour fixer les idées) S un système qui dépend de trois paramètres x, y> ^; supposons que la force vive et la fonc- ( 122.') ) tion de forces U ne renferment pas z explicitement. Il convient alors de regarder comme périodique tout mouvement tel qu'au bout d'un temps fini, x,y, x',y, s' reprennent leurs valeurs initiales, :; ayant augmenté d'une constante h. Les mouvements pour lesquels h est nul seront les mouvements périodiques proprement dits. Ceci posé, j'admets que U(x,y) soit maxima pour x = o, y = o et qu'il existe une intégrale première de la forme z' = F (x, y, x', y', z', a) où F est nul et holomorphe pour X ^y = x' ^ y = a = o. » Je montre qu'il existe alors en général une infinité de mouvements périodiques, réels et distincts, dépendant de deux constantes arbitraires, dont une infinité (à une constante arbitraire) de mouvements périodiques proprement dits : dans ces mouvements, x, y, x' , y , z' restent voisins de zéro. Ce théorème s'applique notamment au mouvement d'un solide pesant fixé par un point : il existe une infinité de mouvements périodiques réels dans lesquels le centre de gravité du solide G reste très voisin de sa position la plus basse (en particulier, dans lesquels G décrit un petit cercle autour de la verticale). » Le seul cas où la discussion soit en défaut, c'est (en outre des cas d'Euler et de Lagrange) le cas oij l'on a vi = o, - — i / „ . _ ^ » ^,r,, Cdé- signant les coordonnées de G par rapport aux axes d'inertie et A, B, C les moments principaux d'inertie (A^B>C). » MÉCANIQUE. — Sur le rendement des engrenages. Note de M. L. Lecornu, présentée par M. H. Léauté. « Dans le fonctionnement d'un engrenage quelconque, le frottement intervient de deux manières : d'une part, au contact des dents en prise; de l'autre, à la surface des tourillons tournant dans leurs coussinets. Les divers auteurs, tels que Poncelet, Coriolis, Combes, Resal, etc., qui ont étudié la question, ont volontairement laissé de côté le frottement des tourillons pour ne s'occuper que de celui des dénis. Mais on ne peut ainsi se faire une idée exacte de la valeur économique d'une transmission. En effet, la réaction des dents, intimement liée à leur forme, influe sur la pres- sion et, par conséquent, sur le frottement des tourillons. On n'a donc pas le droit d'admettre a y3r;on que deux transmissions différant uniquement par la forme de la denture consomment aux tourillons des quantités de travail équivalentes. ( 1226 ) » Cette criliqne a été formulée en 188G, clans V Amei-icon macfiinist, par M. Smith, qui n'a d'ailleurs pas cherché à soumettre la chose au calcul. En reprenant la question à ce point de vue, j'ai obtenu un résultat bien simple. Considérons un engrenage plan extérieur, formé de deux roues, dont l'une est actionnée par un couple moteur, tandis que l'autre doit surmonter l'effort d'un couple résistant. Les deux mouvements de rotation étant supposés uniformes, on sait que le travail perdu s'estime, abstraction faite du frottement des tourillons, par une formule où figure, entre autres élé- ments, la longueur /j de la ligne joignant le point de contact des dents en prise avec le point de contact des circonférences primitives. Ceci posé, pour tenir compte du frottement des tourillons, il suffit, dans la formule usuelle, d'ajouter à la longueurp le rayon p des tourillons. » Cet énoncé suppose que les tourillons des deux roues ont mêmes dia- mètres et que les coefficients de frottement sont partout les mômes. Si cette condition n'est pas remplie, appelons R, et R^ les rayons des circon- férences primitives, p, et pj ceux des tourillons correspondants, i^ et t, les angles de frottement de ces tourillons, i l'angle de frottement des dents. Il faut alors, dans la formule usuelle, remplacer ^ par e" (/^ + • — ^ pi ) ^^ ép^''R;( p -+- -r^ p.. » Pour un engrenage intérieur, la même règle s'applique en changeant simplement le signe de celui des deux rayons, p, et po, qui correspond aux tourillons de la grande roue. » J'ai étudié également le cas des engrenages coniques. Si l'on appelle a, et a, les angles que forment les axes des deux cônes primitifs avec la génératrice de contact, ç l'angle formé par cette génératrice avec la ligne de contact des dents, et si l'on néglige d'abord le frottement des tou- rillons, les rapports ^ et ^^ qui interviennent dans la formule relative aux engrenages plans se trouvent remplacés par simpcota, et sincpcota^. Pour tenir exactement compte du frottement des tourillons, il faut ajouter à sin-p, dans chacun de ces produits, des termes correctifs qui ne sont pas constants. Mais, avec une approximation suffisante pour les besoins de la pratique, on peut se bornera remplacer ces deux produits par (siu?+;-^^ — ] cotoc, et ( sino -f- ,— ^^^ ) cota.,, en appelant /la distance du sommet des cônes au point d'application de la ( 1227 > résultante des pressions exercées entre les dents en prise. Ceci suppose que les angles de frottement sont égaux; il est d'ailleurs aussi facile de traiter le cas général. Pour les engrenages coniques intérieurs, il faut, comme dans le cas des engrenages plans, changer le signe de l'un des rayons ?i, f2- » Il est naturel de chercher quelle est, pour un pas donné, la forme de dents qui consomme en frottement le moins de travail possible. En se bornant au cas des engrenages plans extérieurs, ayant partout même coeffi- cient de frottement, et appelant p le rayon commun des tourillons,

On tlissout à chaud, dans l'acide azotique, les oxydes provenant de la calcination modérée des oxalates. Il y a réduction partielle, dégagement (') Nous considérons le cérium comme bivalent dans son ovyde inférieur, et nous donnerons prochainement les raisons qui nous forcent à nous ranger à l'ancienne opinion de Berzeliu^. ( laSa ) d'oxygène et formation de l'oxyde intermédiaire. On évapore la solution à consistance sirupeuse pour chasser l'excès d'acide. La masse se dissout facilement dans l'eau eu donnant une solution jaune, limpide, qui doit être étendue ( 'i pour loo d'oxyde environ). Si à celte solution chaude on ajoute assez de nitrate d'ammoniaque pour qu'elle en contienne 5 pour loo, l'oxyde intermédiaire se dissocie complètement ; la totalité de l'oxyde Ce'b* se précipite à l'état de sel basique : (Ce''0")*Az=0' et les protoxydes restent dans la liqueur, qui prend la teinte violette des sels de didynie. Le précipité, qui se dépose et se lave très bien avec du nitrate d'ammoniaque à 5 pour loo, renferme du cérium rigoureusement exempt, aussi bien du di- dyme et du lanthane, que des terres de l'ytlria. Ces terres ne peuvent s'atta- cher au cérium que lorsque celui-ci est à l'état d'oxyde Ce' O^ . 3Ce(), et le nitrate d'ammoniaque, eu insolubilisant le sel de Ce'0\ rend l'existence de cet oxyde impossible. Il est vrai qu'on n'a ainsi que 73 pour 100 environ du cérium existant, mais rien n'empêche de répéter l'opération en précipi- tant la liqueur fdtrée par l'acide oxalique, calcinant les oxalates et les rcdissolvanl dans l'acide nitrique. » Dans le cas où le mélange des oxydes renferme plus de 5o pour 100 de cérium, il n'est plus intégralement soluble dans l'acide nitrique. Il faut alors dissoudre les oxalates dans l'acide azotique, ajouter de l'eau oxygénée et de l'ammoniaque. On fait bouillir pour transformer le peroxyde brun formé en hvdroxyde céroso-cérique jaune; cet hydroxyde, après lavage, est dissous dans l'acide azotique, et l'opération se continue comme nous venons de l'expliquer. Le cérium ainsi obtenu n'est cependant pas encore pur; il renferme la totalité de la thoriue qui pouvait exister dans le mé- lange des oxydes. Nous remarquerons pourtant que la thorine n'existe que dans les ^5 pour 100 de cérium de la première opération. Si donc on voulait avoir, sans autre purification, du cérium complètement exempt de thoriue, il suffirait de répéter l'opération sur les oxydes restés dans la liqueur après la première précipitation, lin tous cas, on sfe débarrasse faci- lement de la thorine en traitant les oxalates, ou mieux les nitrates, aussi neutres que possible, par une solution concentrée de carbonate d'animo- niacjue additionnée d'ammoniaque caustique. La thoriue se dissout facile- uicnt eu même temps qu'une portion des autres terres; après deux épuise- ments, il ne reste que i pour 100 de thorine. l*our enlever cette dernière trace, on cristallise le sulfate à 60" dans une liqueur bien exempte d'acide sulfurique libre; la thorine s'accumule dans les eaux-mères, formant avec le cérium un sidlale doidde excessivement soluble. ( 1233 ) » Il ne reste plus qu'à débarrasser le cérium du fer qu'il relient avec une très grande ténacité. Pour cela, il faut précipiter deux ou trois fois son nitrate ou son chlorure par de l'acide oxalique en liqueur chaude et acide ; on peut réiiminer aussi en déshydratant le sulfate à une température élevée, 400" à 45o° : le fer reste ainsi à l'état insoluble. » Le cérium, ainsi purifié, est toujours identique à lui-même, et son poids atomique est invariable, ainsi que nous le montrerons dans une prochaine Note. Son oxyde, calciné à très haute température, est absolument blanc à froid. Toute teinte jaune, chamois ou rose indique la présence d'impu- retés qu'on peut toujours éliminer par les procédés connus (' ). » M. MoissAN ajoute, à propos de la Communication de MM. Wyrouboff et Verneuil : « Sur la préparation de l'oxyde de cérium », les remarques suivantes : « Les importantes recherches de MM. Wyrouboff et Verneuil me con- duisent à indiquer par quel procédé j'ai obtenu l'oxyde de cérium tout à fait blanc qui m'a servi à préparer le carbure de cérium. » Je suis parti d'un oxyde de cérium ne donnant plus en solution con- centrée aucun spectre d'absorption. Je l'ai transformé en carbure au four électrique. » L'attaque par l'eau froide, pure ou légèrement acidulée, m'a fourni un mélange complexe de carbures d'hydrogène dont la composition n'était pas constante pendant toute la durée de la réaction. )) 3oos^ de ce carbure en poudre fine ont été alors traités par une solution très étendue d'acide nitrique, de façon à ne produire qu'une attaque limitée. Le carbure restant est repris par une nouvelle quantité d'acide étendu, mais sans aller jusqu'à la disparition totale du carbure. J^a solution obtenue dans ce deuxième traitement fournit, par une simple calcination, de l'oxyde de cérium absolument blanc. Le fer se trouve dans le liquide du premier traitement et le thorium dans le résidu de carbure non attaqué. » Ce procédé de préparation m'a donné un oxyde de cérium blanc, tan- dis que la première attaque fournissait une poudre rose et la dernière un produit vert jaunâtre. » (') Laboratoire de Chimie du Muséum d'Histoire naturelle. ( iiiV, ) CHIMIE MINÉRALE. — Sur tes alliai^es du s^roupe argent- cuivre. ISfole de M. F. Osmond, présentée par M. Troost ('). « Dans une Note précédente, j'ai montré que les alliages de l'argent avec le cuivre (réserves faites pour ceux qui ne contiennent l'un des corps qu'en faible proportion) sont des mélanges de deux composants présen- tant respectivement, sous le microscope, l'aspect des deux métaux pri- mitifs. » Si ces deux composants sont purement et simplement de l'argent et du cuivre, les alliages considérés devraient, scmble-t-il, posséder des propriétés intermédiaires entre celles de ces métaux. I) En fait, ce n'est pas du tout ce qui a lieu. » La résistance électrique, notamment, a été déterminée par'plusieurs physiciens. Elle augmente, rapidement d'abord, quand on ajoute à l'un des métaux de petites quantités de l'autre; puis, de plus en plus lentement pour des additions croissantes. Le maximum correspond à peu près, selon Matlhiessen ("), à l'alliage de Levol et, selon MM. Barus et Strouhal (^), au mélange à volumes égaux. MM. Barus et Strouhal ont également mesuré les variations complexes du pouvoir thermo-électrique. Enfin, d'après M. A. Le Chatelier ("), l'addition de i pour loo de cuivre à l'argent pur élève de i8'*e,6 à 23"*^, 7 la résistance à la traction prise à i5° sur fils recuits. » Il est donc au moins douteux que les constituants blanc et jaune des alliages soient respectivement de l'argent pur et du cuivre pur. » Pour résoudre la question, j'ai préparé, par fusion, sous une couche de borax recouvert lui-même de charbon de bois en poudre, deux séries d'alliages contenant respectivement 0,2; o,5; i; 2; 4 pour 100 d'argent ou de cuivre. Les boutons, refroidis lentement, ont été sectionnés vers l'axe, polis et chauffés aux couleurs de recuit pour donner au cuivre une patine (') Travail fait au laboratoire de Chimie générale à la Sorbonne. (^) Phil. Trans. 0/ the Jtoyal Soc, l. CL, p. 170. 0 Bulletin of the U. S. Geological Survey, n" li, i885. (*) Mémorial du Génie militaire, 1890. ( 1235 ) orangée. Les coupes ont été dessinées à la chambre claire et les compo- sants ont été dosés par la mesure de leurs aires. On trouve ainsi : Alliages à base d'argent. Cuivre pour loo en poids réclIcmciU ajoulù. visible. O, 2 0,5 i,o 2,0 4,0 O oo 0 00 traces o 12 0 S5 Alliages à base de cuivre. Argent pour loo on poids réellement ajouté. visible. 0,2 0,00 o,5 0,00 1,0 traces 2,o o, i5 4,0 0,82 » Le métal allié visible est partout inférieur à celui qui est réellement présent : une partie reste invisible au microscope. » Deux explications paraissent possibles : ou bien le métal dominant, en .se solidifiant, a entraîné, dans un état d'extrême division, une certaine pro- portion de l'autre, comme certains précipités font pour les corps dissous, ou bien le métal invisible est resté en dissolution solide, et le cas serait comparable à celui de deux liquides non miscibles en toutes proportions, comm.e l'eau et l'éther. )) Les expériences suivantes sont une contribution à l'étude de la ques- tion. » Pour les alliages à base d'argent, on obtient une série d'indications nouvelles en élevant un peu la température du recuit des coupes polies, de façon que le cuivre se colore en pourpre ou mieux en bleu. Dans ces conditions, l'argent pur réduit du chlorure, puis fondu comme il a été dit, montre en lumière oblique (grossissement de 20 diam.) des cristallites cubiques relativement claires englobées dans ce qu'on pourrait appeler un cimenl plus sombre, c'est-à-dire que le recuit a dépoli les cristallites plus fortement que leur enveloppe ('). Une addition de 0,2 à o,5 pour 100 de cuivre ne change rien à cet aspect. Avec i pour 100 de cuivre, on voit (grossissement de 200 diam.) des taches brunes à bords estompés se former dans les grosses épaisseurs du ciment, le plus loin possible des cristallites. Ces taches brunes, qui ne se produisent pas sur l'argent plus pur, indi- quent la présence locale du cuivre. Avec 2 pour 100 de ce dernier métal, (' ) Ce manque d'homogénéilé est à noter. En fait, la courbe de refroidissement de l'argent pur, enregistrée par M. Roberts-Austen (Proc. Mecli. Eng., oct. 1891), ne montre pas de palier vraiment horizontal au moment de la solidification. C. K., 1897, ■" Semestre. (T. CXXIV, N« 22.) l6o ( 1236 ) elles s'agrandissent, se soudent et se rapprochent des crislallites, en même temps que de petits grains de cuivre liquaté s'isolent vers le centre des plus grandes d'entre elles. Avec 4 pour loo de cuivre, ces grains liquatés sont devenus plus gros; les taches brunes ont envahi tout l'intervalle entre les crislallites. Enfin, si l'on atteint, par exemple, i5 pour loo de cuivre, les cristallites elles-mêmes brunissent et montrent (grossissement de looo diam.) des dessins qui rappellent ceux des eutectiques. » Les alliages du cuivre avec de petites quantités d'argent présentent des phénomènes analogues. Ces alliages ont été étudiés par M. Behrens ( ' ) dont les observations sont, en général, confirmées par les miennes, sauf quelques divergences attribuables aux conditions expérimentales. Jusqu'à o, 5 pour loo d'argent, je trouve que le cuivre est formé de grains polyé- driques striés de raies parallèles. A partir de o, 5 apparaissent des cristal- lites analogues à celles de l'argent, pareillement englobées dans du cuivre d'organisation dilTérenle. C'est là que se concentre l'argent en excès; il commence à s'y liquater, le plus loin possible des crislallites, à partir et au-dessus d'une teneur égale à i pour loo. » Ces résultats me paraissent supposer la solubilité mutuelle du cuivre et de l'argent solides. A l'appui de cette interprétation, m'inspirant des travaux de M. Colson (-) et, plus directement, de ceux de M. Roberls-» Auslen ('), sur la diffusion des solides, j'ai chauffé pendant une heure dans l'hydrogène, entre 65o° et 675°, une surface polie de cuivre pur au contact d'une surface polie d'argent pur. Après refroidissement, les deux surfaces adhéraient suffisamment pour qu'on ne pût les séparer avec les doigts. La surface du cuivre montrait, en dehors de la région de contact, les polyèdres slriés normaux et, sur la région de contact, l'organisation cristallitique supposant la présence superficielle de o,5 pour 100 d'argent environ. La surface de l'argent, de son côté, présentait un résaau |)oly- gonal qui n'apparaît pas sur l'argent pur. La pénétration n'avait d'ailleurs eu lieu que sur une profondeur infiniment faible. » Eu résumé, la conception de Matthiessen, qui voyait, dans certains alliages, des solutions solidifiées de formes allotropiques, tout en ayant certaines restrictions à subir, paraît rester vivante el féconde. Je ne vois pas qu'elle soit en opposition avec les travaux de M. H. Le Chalelier dont (') Mikrosk. Gefiige der Metalle and Legierungen, p. 43. (-) Comptes rendus, l. XCIII, p. 1074, el XCIV, p. 26. (') Pliil. Trans. of tlic Royal Soc, t. CLXXXMI, p. 383. ( 1237 ) les conclusions, en s'étendant aux solutions solides, prendraient, au con- traire, un caractère de plus grande généralité. » CHIMIE MINÉRALE. — La phosphorescence du suljure de Strontium. Note de M. José Rouriccez Mochelo. « Même après avoir été longuement exposés à la lumière solaire directe, les sulfures de baryum, calcium et strontium purs ne sont pas phosphores- cents; c'est là un fait prouvé. Les polysulfures ne sont pas davantage doués de cette qualité. Seuls les monosulfures sont susceptibles de phosphores- cence, quand ils répondent à la formule MS; M étant égal à Ba — Ca — Sr, à condition cependant de contenir des composés alcalins (carbonate et chlorure de sodium) en très faible quantité et du subnitrate de bismuth, ainsi que l'a montré M. Verneuil pour le sulfure de calcium et comme j'ai eu moi-même l'occasion de le vérifier pour le sulfure de strontium. Les conditions de phosphorescence de ce dernier corps présentent des particu- larités dignes de remarque, que j'ai pu observer au cours de mes récentes expériences. » Je réduis le sulfate de strontium par le charbon, je soumets la strontiane à l'ac- tion de l'acide sulfhydrique, au rouge vif, ou bien en la cliaufTant avec du soufre, et l'on obtient ainsi des monosulfures de strontium très purs et non phosphorescents; cette opération doit être faite à l'abri des courants d'air, surtout lorsque les creusets se refroidissent. Ces monosulfures peuvent devenir phospliorescents si l'on a soin de les chauffer, durant quelque temps, seuls ou mêlés à de l'amidon dans un four à flamme oxydante, car alors il se forme un peu de sulfate, corps dont la présence paraît nécessaire pour provoquer la phosphorescence. Tous les sulfures de strontium phosphorescents que j'ai obtenus de cette manière contenaient une petite quantité de sulfate, bien que la proportion de ce corps n'ait jamais dépassé o,o5 pour loo, sans qu'on puisse déterminer une relation fixe entre la quantité de ce corps et l'in- tensité de la phosphorescence, ce qui prouve que cette propriété n'est pas unique- ment due au sulfate. » Pour démontrer la nécessité d'un principe d'oxydation pour l'obtention du sul- fure de strontium avec pliosphorescence, j'ai chauffé pendant sept heures, dans un fourneau à gaz, iooB'' d'un sulfure très blanc, obtenu par réduction du sulfate et chauffé de nouveau au rouge vif avec un mélange d'amidon pour lui faire acquérir une phosphorescence intense de couleur vert bleu. Lorsqu'il fut refroidi, je pus observer qu'il avait perdu la propriété sus- indiquée, et qu'il contenait plus de ( 1238 ) 6o pour 100 de sulfate de sironlium. Après avoir ajouté du charbon à la sulislance ainsi obtenue, le mélange fui remis au feu et cliaud'é au rouge très vif durant trois heures, après quoi le creuset qui le contenait fut refroidi lentement à l'abri de l'air. Le résultat fut l'obtention d'une matière giis foncé, pliospliorescente, qui contenait du charbon très divisé, du sulfure el du sulfate de strontium, ce dernier dans une pro- portion de 0,042 pour 100. » En oxydant à une haute température le sulfure de strontium préparé p;ir réduction du sulfate, ou en chauffant un mélange de strontiane et soufre, ou encore chauffant le sulfure o1)1(miu en traitant la strontiane par l'acide sulfbydrique, je suis parvenu à diminuer par degrés rintcnsité de la phosphorescence et jusqu'à la perte complète de cette propriété et même jusqu'à convertir ces sulfures en sulfates de strontium. Dans beaucoup de cas, j'ai pu leur rendre la phosphorescence en les exposant, avec un sup- plément de charbon, à une température élevée; mais alors les substances prenuent une teinte grise ou brune. » Si l'on se sert du sulfure de strontium préparé suivant la méthode que M. Verneuil a indiquée pour le sulfure de calcium, ou si l'on adopte la mo- dification que j'ai proposée, on arrive à des résultats différents de ceux que produisent les méthodes ordinaires. » Le sulfure de strontium que j'ai obtenu est fort complexe et contient, lui aussi, un peu de sulfate de strontium, mais il résiste à l'oxydation, peut-être à cause même de sa structure particulière. Il est formé de petits grains, à surface fondue et comme vernie, qui ressemblent fort à une sub- stance qui commence à cristalliser; ils sont brillants et l'on pourrait croire la surface des grains enveloppée d'une couche protectrice destinée à em- pêcher leur altération. Ces petits grains, adhérant les uns aux autres, for- ment ainsi des masses irrégulières, rugueuses et grincent lorsqu'on les pul- vérise. Ils s'attirent mal dans l'eau. Si l'on humecte cette masse granuleuse en l'exposant à l'air, l'odeur sulfbydrique tarde à se répandre, et môme l'action des acides sur ce corps est moins rapide. Ce sulfure est le plus phosphorescent de tous ceux que j'ai préparés, car il supporte d'être lon- guement chauffé sans que l'intensité de sa phosphorescence diminue. » En résumé, nous voyons qu'un principe d'oxydation est nécessaire, ainsi qu'une structure particulière, pour que le sulfure de strontium soit susceptible de phosphorescence, sans omettre les substances dont l'in- fluence sur la propriété que nous éludions est directe et positive ('). » (') Travail fait au laboratoire de l'Ecole centrale des Arts el Métiers, à Madrid. ( 1^39 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Contribution à l'élude de la préparation de l'éther ordinaire. Note de M. L. Prunier. « 1. Dans une Note précédente (voir Comptes rendus, lo mai i8f)y, p. 1028) nous avons établi la présence des dérivés sulfonés dans les divers produits recueillis au courant de la préparation de l'éther ordinaire, ou encore dans celle de l'éthylène. Ces résultats semblent devoir entrer en ligne de compte dans la théorie de la formation des éthers mixtes (éthers- oxydes). » On connaît la théorie, justement célèbre et basée sur des expériences capitales, désignée couramment sous le nom de théorie de Williamson. » Habituellement l'opération est représentée en deux phases successives formant un cycle complet de transformations indéfiniment renouvelées. » Depuis longtemps on sait que la continuité n'existe pas en pratique: l'opération se limite d'elle-même; et, d'autre part, l'interprétation d'en- semble, notamment en ce qui concerne la présence de l'acide sulfurique considéré comme incessamment régénéré en nature, et non hydraté au contact de l'eau, paraît susceptible d'être modifiée. » 2. Il convient tout d'abord de noter la réserve si remarquable avec laquelle Williamson, dans son Mémoire, parle du mécanisme inconnu grâce auquel l'alcool ramènerait l'acide sulfovinique à l'état d'acide sulfu- rique libre. La réaction se passe bien en milieu fortement acide, mais l'acide sulfuri(jue libre n'est pas indispensable. L'éthérification peut se faire en son absence, l'acidité étant due à l'acide sulfureux, à l'acide sulfovinique ou à ses dérivés. Il suffit pour cela d'opérer en présence d'un excès de sulfovinate de baryte qui élimine l'acide sulfurique. )) D'autre part, si, une fois libre, l'acide sulfurique s'hydrate, la produc- tion ultérieure de l'acide sulfovinique devient impossible et la réaction devrait s'arrêter presque aussitôt. Le véritable mécanisme est donc autre. » 3. A première vue, il semblerait naturel d'admettre que, en présence de l'alcool, l'acide sulfovinique donne successivement I. C^H'O.SO-.OH + C^H'.OH = H-O + C^'H^O.SO^.C^H'O, Acide sulfovinique. i" molécule Éther sulfurique neutre, d'alcool. II. C='H'O.SO\C^H=0-+-C=H=.OH = CMP.O.C='H«4-C-H'O.SO\OH. Sulfate diéthylique. 2° molécule Éther ordinaire. Acide sulfovinique. d'alcool. ( I24o ) » L'acide siilfurique n'est pas libéré en nature; il ne se trouve pas en présence de l'eau, et, par conséquent, ne s'hydrate pas forcément (sauf la proportion qui résulte de l'action do Teau sur l'acide sulfovinique, ce qui conduit progressivement à la limitation de l'opération, ainsi qu'on le dira plus loin). L'interprétation des faits serait déjà plus satisfaisante; mais, dans cet ordre d'idées, on ne tient pas compte de la présence des dé- rivés sulfonés. » 4. Ils existent pourtant, et en quantité notable. Dès lors il faut com- pléter les données précédentes. L'expérience montre nettement que l'acide sulfovinique et l'éther sulfurique neutre, isolés ou mélangés, fournissent des dérivés sulfoniques quand on les soumet à l'action de la chaleur entre loo" et i^o" ou au delà. » Rappelons maintenant que dans la préparation de l'éther le dégage- ment de l'acide sulfureux, et aussi celui de l'éthylène ou de ses dérivés polymérisés, apparaît vers + i3o° ou -t-i/io". » L'acide sulfovinique donnant naissance, au moins transitoirement, à l'éther sulfurique neutre instable, lui aussi, à la température i3o"-i4o° de l'opération usuelle, il suffira, pour tout expliquer, d'admettre le dédouble- ment, au moins partiel, de l'acide sulfovinique en alcool et acide anhydre C^H'O.SO^.OH = C-H'.OH + SO'. » L'acide anhydre, en présence d'alcool, fournira de l'acide iséthio- nique, par exemple, dont la stabilité est supérieure (i 6^*') à celle de l'acide sulfovinique (i4*^"'''), ou, mieux encore, à son clher éthyliquc neutre, puisque l'alcool est en excès. L'acide isélhionique étant représenté par OH.CH^CH^SO^OII, son éther élhylique neutre sera On.CH=.CH-.SO=. OCMP. Il C'est un corps instable qui distille vers 120" et se dédouble à +i4o" en acide sulfureux et alcool (d'après les expériences de M. Marja-Mazu- rowska), dédoublement partiel qui explique le dégagement d'acide sulfu- reux constaté expérimentalement, en même temps que la volatilité rend compte de l'entraînement des produits sulfonés passant à la distillation. Mais, de plus, l'éther iséthioniquc neutre, en présence d'une molécule d'alcool, fournit de l'éther avec régénération d'acide isélhionique OH.CH^cn--so^-oc=I^• + c»H^OH=?c^H^o.c='I^■-f-oIICII^cII^so^oH, Élhcr iséthioniquc iiculic. Étlicr ordinaire. Acide isélluuiiiquc. et le cycle des réactions est à nouveau fermé. ( I24l ) » 5. L'acide iséthionique et ses dérivés ont été pris ici comme type de groupe, à cause de leurs propriétés, connues de longue date, et parce que le mécanisme ne peut être précisé davantage, puisque, jusqu'à présent, dans nos expériences, les dérivés sulfonés ont été caractérisés par groupes et non par espèces distinctes. Mais il se pourrait notamment que l'acide iséthionique soit accompagné de l'acide éthylsulfonique C* H'^ . SO- . OH de MM. Lœwig et Weidmann, corps également stable et comparable à l'acide iséthionique. L'interprétation d'ensemble resterait la même. » Et cette interprétation reçoit une confirmation expérimentale directe de la fabrication, actuellement assez répandue à l'étranger, de l'éther ordi- naire au moyen des acides sulfonés aromatiques, tels que l'acide benzène sulfonique C^H^SO^OH. » D'après les recherches de M. F. Rrafft, en effet, il suffit, pour obtenir l'éther ordinaire (ou ses homologues), de faire arriver l'alcool dans de l'acide benzène sulfonique, maintenu à température convenable. » On a, comme précédemment, L CH'.SO^OH -hC-H=.OH = H='0 + CH^.SO^.OC^'H^ II. c«H^so^oc=H= + c-ip.oh = c-ii'.o.c-h= + c«H^so^OH. » 6. Erifin ou sait que, dans la fabrication habituelle par l'acide sulfu- rique et l'alcool, l'éthérification n'est pas indéfinie. Les considérations qui précèdent rendent facilement compte de la hmite imposée à l'opération. En effet, d'une part, l'acide sulfurique s'élimine peu à peu du champ de la réaction. Il se sépare progressivement par saponification de l'acide sulfo- vinique ou de l'éther diéthylique neutre, en présence de la vapeur d'eau. Une fois suffisamment hydraté, il ne rentre plus en réaction. » D'autre part, le dégagement d'acide sulfureux, aux dépens des élhers sulfonés dissociables, diminue continuellement aussi la proportion des composés indispensables à la réaction qui fournit le produit cherché. » L'opération doit doîic forcément s'arrêter. » 7. En résumé, dans la préparation usuelle, l'éther se dégage, en vertu de sa grande volatilité, au sein d'un milieu hétérogène, instable et en perpétuelle transformation, mais la théorie de l'opération est plus com- plexe qu'on ne l'avait cru d'abord. » Au lieu de prendre comme base la régénération continuelle de l'acide sulfurique à l'état libre, il paraît préférable d'admettre que l'action de l'alcool, ajouté peu à peu, porte principalement sur les deux éthers sulfuriques, et surtout sur leurs produits de décomposition, les dérivés ( 1242 ) sulfonés, acides et neutres, qui constituent en grande partie les résidus et permettent d'expliquer l'ensemble des phénomènes connus. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques combinaisons de la phènylhydrazine avec les chlorures mclalliques. Note de MM. J. Ville et J. Moitessier, présentée par M. Friedel. « Au cours de recherches concernant l'action réductrice de la phènyl- hydrazine sur les sels réductibles (sels merciiriques, cuivriqnes, fer- riques, etc.), recherches dont les résultats seront ultérieurement décrits, nous avons été conduits à étudier la manière dont se comporte ce corps en présence des sels mclalliques en générai. Nous avons pu ainsi constater que la phénylhy(h'azine donne avec ces sels des combinaisons analogues à celles que fournissent l'ammoniaque et les bases organiques (aniline, to- luidines, xylidines, etc.) ( '). Nous décrirons dans cette Note les composés obtenus avec quelques chlorures métalliques. » a. Chlorure de zinc phénylhydrazinùjue. — Quand on verse une solution alcoo- lique de phènylhydrazine au dixième dans une solution alcoolique de chlorure de zinc à 5 pour loo, de manière à faire réagir ces deux corps dans les proportions de 2,5 molécules environ de jjhénylhydrazine pour i molécule de sel de zinc, on obtient immédiatement un abondant précipité blanc cristallin, lequel apparaît au microscope sous la forme de lamelles disposées en rosaces. Ce précipité, recueilli sur un filtre^ lavé à l'alcool concentré et essoré sur plaques poreuses, est desséché dans le vide sec. » On obtient un produit mieux cristallisé, quand on opère en liqueur aqueuse. A cet effet, on verse, par petites portions et en agitant, 6s'' de piiénylhydrazine (i ,5 molé- cule environ) dans une solution étendue et bouillante de chlorure de zinc [Se'' de sel de zinc (i molécule) dans looos"' d'eau]. Il est nécessaire d'opérer en solution très diluée, sinon une partie du jiroduit formé se sépare, même dans le liquide bouillant, sous la forme d'une masse blanche butyreuse confusément cristallisée. La liqueur fil- trée bouillante et concentrée au tiers environ donne, par le refroidissement, un beau produit cristallisé en groupes radiés d'aiguilles prismatiques. » Le corps obtenu dans les deux cas est anhydre, sa composition répond à la for- mule ZnCI' (C''IF.AzII .AzII-)^, comme l'indiquent les nombres suivants fournis par l'analyse en centièmes : (') IL Scherning a décrit des combinaisons de celle nature formées par la phènyl- hydrazine avec les sulfates de la série magnésienne (Joiir/i. pra/U. Ch., t. XLVIL p. 8o). ( 1243 ) Trouvé. Calculé. Zn i8,85 18,47 Cl 19,97 20,17 Az 16, 38 i5,9i G 4o,64 40,91 H 5,12 4j54 » Peu soluble dans l'eau froide, ce corps se dissout assez facilement dans l'eau et dans l'alcool bouillants, ainsi que dans l'eau acidulée par quelques gouttes d'acide chlorhydrique ou d'acide azotique. Par le refroidissement, il se sépare de sa solution alcoolique bouillante sous la forme de lamelles prismatiques. » Quand on le chauffe, il se décompose sans fusion préalable; vers 18.5° il devient pâteux, brunit, puis se boursoufle et se décompose en bouillonnant. Chauffé sur une lame de platine, il se charbonne et laisse, par incinération, un résidu d'oxyde de zinc. » En solution dans l'eau acidulée par de l'acide azotique, ce corps donne, avec le nitrate d'argent, un précipité de chlorure argentique. Sa solution aqueuse réduit à froid le réactif cupro-potassique et l'azotate d'argent ammoniacal; elle donne en outre les réactions des sels de zinc. » b. Chlorure de nickel phénylhydrazinique. — Le chlorure de nickel se com- porte comme le chlorure de zinc vis-à-vis de la phénylhydrazine. L'addition d'une solution alcoolique de phénylhydrazine (2,5 mol.) à une solution de chlorure de nickel (i mol. environ), dans de l'alcool, donne un précipité vert pâle formé par des granulations cristallines. En opérant en liqueur aqueuse, étendue et bouillante (48"' de phénylhydrazine pourôs^ de sel de nickel dissous dans 5oo6'' d'eau), on obtient, par concentration de la liqueur et refroidissement, un produit nettement cristallisé en faisceaux de fines aiguilles. Le corps ainsi obtenu est anhydre; il répond à la formule NiCr-(C*IP. AzH. AzH')^, comme l'indiquent les nombres suivants: Trouvé. Calculé. Ni 17,20 17,05 Cl 20,28 20,52 Az 16, 4i 16,18 C 41,80 41,62 H 4,92 4,63 » Ce corps, peu soluble dans l'eau et l'alcool à froid, se dissout plus facilement en liqueur bouillante et dans l'eau acidulée. Il commence à se décomposer vers 200° sans fondre et sans devenir pâteux; incinéré sur une lame de platine, il laisse un résidu d'oxyde de nickel. Ce sel donne les réactions de la phénylhydrazine et du chlorure de nickel. » c. Les chlorures de cobalt, de cadmium et de magnésium donnent avec la phé- nylhydrazine des combinaisons analogues. » Le chlorure de cobalt phénylhydrazinique CoCl^(C*H^. AzH. AzH-)-, obtenu en liqueur alcoolique, se présente sous la forme d'un magma volumineux de couleur rosée. En liqueur aqueuse, on l'obtient nettement cristallisé en groupes de fines ai- guilles colorées en rose pâle. r. R., 1897, i" Semestre. (T. CXXIV. N» 22.) 161 ( I2i1 ) » \.e chlorure de cadmium phénvUiydraziniijuc C<1C1-(C'''IP. AzU. Azil-)- cris- tallise en lamelles prisiriali(]ues mieux formées en liqueur ar|ucu5e qu'en liqueur al- coolique. » Le chlorurcde magnésium phénylhydrazi iiiqucMs^CX"- {Q.'^'W^ . K-lW . kiW)"- ,(^^- lenu en liqueur aqueuse, cristallise, par concentration et refroidissement, sous la forme de lamelles prismatiques. » En résumé, la phénylhydrazine se combine à ces différents chlorures métalliques et donne des composés formés par la combinaison d'une mo- lécule de chlorure avec deux molécules de phénvihydrazine. » L'un de nous se propose de poursuivre celle étude, en l'étendant aux autres sels métalliques, et de rechercher en même temps si l'hydrazine donne avec ces sels des combinaisons du même genre. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Appareil pour V analyse industrielle des gaz. Note de M. Léo Vio.von. « L'appareil que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie comprend essentiellement, suivant le croquis ci-joint, un mesureur, des laboratoires d'absorption et un eudiomètre à mercure. Ces différents organes commu- niquent avec un tube de distribution débouchant dans l'atmosphère. /^ A Y L -^f^-— « A ) t » R est une rampe en verre munie d'un robinet à trois voies /•,, pourvue de tubu- lures latérales aboutissant à un mesureur M gradué en divisions d'égale capacité, à des laboratoires d'absorption L, L' contenant des réactifs convenables, et à un eudiomètre à mercure E. » M, entouré d'un manchon rempli d'eau, est en communication par un tube de caoutchouc avec un flacon de pression F rerajjli d'eau acidulée. E communique par un tube de caoutchouc avec un llacon de pression G rempli de mercure. ( 1245 ; » Les laboratoires d'absorption peuvent être au nombre de deux, trois ou quatre (pour les cas usuels, deux suffisent), chacun d'eux permettant d'absorber, suivant le réactif qu'il contient, un ou plusieurs gaz déterminés. » L'adjonction de l'appareil eudiométrique relié au système des laboratoires et du mesureur permet de doser dans un mélange les quatre gaz Az, CO, H, CH', le premier restant comme résidu : CO, H, CH* se déduisant des trois équations que donnent le volume du mélange, résidu déduit, la contraction après détonation, et l'acide carbo- nique formé. » Un appareil à deux laboratoires, par exemple, permet de doser, dans un mélange gazeux, l'acide carbonique, l'oxygène, l'hydrogène, l'oxyde de carbone, les carbures d'hydrogène (comptés en méthane) et l'azote, à la condition que ces gaz existent seuls dans le mélange. » Prenons le cas de cet appareil renfermant enlj nne solution de soude caustique (c^= i,3o), en L' une solution de iS^"' d'acide pyrogallique dans loo*^*^ de potasse caustique (f/= i,25). » Les opérations à effectuer pour l'analyse comprennent : r° mise en état; 2° détermination des espaces nuisibles; 3° introduction du gaz dans l'appareil ; 4° absorption de l'acide carbonique ; 5° absorption de l'oxvgène; 6*^ introduction de l'oxygène pour la détonation; 'j" détonation dans l'eu- diomètre; 8° mesure de la contraction; 9° absorption de l'acide carbonique et de l'oxygène ; 10° calculs. » 1. Pour la mise en état, les niveaux des liquides sont amenés aux traits t par le jeu des flacons dépression et des robinets. Les robinets étant fermés, les liquides en t, la rampe et ses tubulures jusqu'aux traits t sont remplies d'air. Cet air occupe l'espace nuisible. » 2. Par une analyse préalable de l'air atmosphérique, on trouvera par absorption en L' une certaine proportion d'oxygène qui correspondra à l'air du mesureur et à celui de l'espace nuisible. En comparant cette pro- portion d'oxygène à la proportion normale, on trouvera l'espace nuisible £ exprimé en divisions du mesureur; posons e"^ a (oxygène) -H p (azote). » Le gaza analyser sera ensuite introduit dans l'appareil (3), on me- surera l'acide carbonique (4) et l'oxygène absorbés (5) en L et L'. » Puis on expulsera du mesureur un certain volume de gaz, et l'on y introduira une quantité d'oxygène (6) et, au besoin, de gaz tonnant (H--1- O), préalablement analysé, et une quantité suffisante pour la déto- nation. On fera détoner ensuite (7) par fractions successives et détendues, au moyen de l'étincelle d'induction. On mesurera la contraction de ( 12.16 ) volume (8), l'acide carbonique formé (par absorption en L) et l'oxygène restant (par absorption en L') (f)). On procédera ensuite aux calculs (lo). » L'espace nuisible étant plein d'air, £ = a (oxygène) -h p (azote), soit A le volume du gaz à analyser dans le mesureur, nous aurons au total dans l'appareil A + e = A-+-a + P; l'action de la soude et du pyrogallatc produisent des diminutions de volume (',, (\, ; l'espace nuisible contenant a d'oxygène, le gaz analysé en renfermait i'., — a. » Le volume restant après ces absorptions est A + £ — (',— (^2 OU A — (r, -+- Co — a)+[i. » Avant de faire détoner, on ramène par expulsion ce volimie à B sur le mesureur. A ce moment, le gaz occupe B + s; il y a dans ce volume une certaine proportion d'azote des espaces nuisibles qui sera PA-(,-,+ r,-a)-H|3 ^• » Le volume du gaz soumis à la détonation est V = B + £ — y; on l'additionne d'un volume convenable d'oxygène dosé. Si cet oxygène a laissé un résidu N sur le mesureur, l'azote qu'il contient est N + a, l'oxy- gène de l'espace nuisible étant remplacé par de l'azote. Dans le mélange B -+- £ + O (oxygène), il y aura donc un résidu d'azote étranger au gaz qui sera N + a •+■ y. » Après détonation, appelons Â- la contraction, n l'acide carbonique formé, R le résidu d'azote lu au mesureur. Si l'on aR-4-e = N-Ha + y, le gaz ne contient pas d'azote. Si R 4- £ est > N + a + y, la différence repré- sente l'azote qu'il faudra, pour les calculs, retrancher du volume V. » D'autre part, dans un mélange d'hydrogène (h) de méthane (m'), d'oxyde de carbone (c), la contraction étante-, l'acide carbonique formé n, on tire des équations volumétriques de combustion de ces gaz : V ^ c -h m -h h, d'où A z= V — n, n ^ C + m, c ^ ir — y 5- ' , c 3 A 2 « , , 2 /. k = - + 9.m -\ , m = -~ V + -^• 22 à 6 Du volume V on passe à B, puis au volume initial A. » ( i2/i7 ) CHIMIE AGRICOLE. — Sur les produits de décomposition du carbure de calcium et sur remploi de celui-ci comme phylloxéricide. Note de M. E. Chcard. (Extrait.) « En mai 1896, dans une Note publiée par la Chronique agricole (organe de l'Institut agricole de Lausanne), j'attirais l'attention sur les faits sui- vants : » 1. L'acétylène brut, dégagé par l'action de l'eau sur le carbure de calcium, ren- ferme constamment, entre autres impuretés, une faible proportion d'ammoniaque. » 2. Le dégagement d'ammoniaque continue après le départ complet de l'acétylène, pourvu que la masse résiduelle soit maintenue dans un état d'humidité convenable. La proportion d'ammoniaque fournie ainsi par les résidus est très supérieure à celle dégagée en même temps que l'acétylène. Pour 100 parties de carbure, on trouve, dans l'acétylène 0,089 et o,o6r, et dans les résidus 0,210 à o,348 d'ammoniaque. » 3. Les résidus de la fabrication de l'acétylène par le carbure de calcium sont, par conséquent, d'un emploi efficace comme engrais et amendement. Des expériences directes ont montré qu'ils ont également une action insecticide. » Il était intéressant de pratiquer des essais de traitement contre le Phylloxéra au moyen du carbure de calcium, sinon le traitement d'extinc- tion, pour lequel le sulfure de carbone présente une absolue sécurité, du moins le traitement cultural, dans lequel on se propose de fortifier la plante pour assurer sa résistance au terrible parasite. » Des essais dans cette direction ont été faits, paraît-il, en Espagne, avec succès au cours de l'année dernière. J'ai pu les entreprendre, quoique tardivement, à Veyrier (Haute-Savoie), où la station viticole de Lausanne dispose d'une vigne d'essais. Sans être encore positifs, leurs résultats sont néanmoins encourageants; la vigne traitée a montré plus de vigueur que le témoin non traité et le, Phylloxéra n'a pas été retrouvé sur 34 ceps pour 102 traités. » En étudiant avec plus de détail la nature des produits de décompo- sition du carbure de calcium industriel sous l'action de l'eau, j'ai observé la présence, dans l'acétylène brut, de l'hydrogène phosphore signalé par C. Willgerodt, et provenant d'une faible proportion de phosphure de cal- cium. L'hydrogène sulfuré accompagne aussi l'acétylène brut : ce qui, avec l'ammoniaque, constitue trois impuretés principales. » L'hydrogène phosphore gazeux est un toxique très actif. C'est aussi ( 12^8 ) un insecticide puissant. On est donc fondé à attribuer à la présence de ce gaz les propriétés insecticides du carbure, pour une part importante tout au moins. C'est pourquoi j'ai fait préparer, à l'usine de Vernayaz (Valais), un produit spécial, riche en phosphure de chaux, en incorporant aux ma- tières premières usuelles du phosphate de chaux en diverses proportions. On obtient ainsi un phospliucarbiire doué effectivement de propriétés insec- ticides puissantes. Le gaz qu'il dégage, au contact de l'eau, n'est pas assez riche en hydrogène phosphore, pour être spontanément inflammable, si l'on a soin de limiter la proportion de phosphate. Le produit demeure donc aisément maniable et sans danger. Des essais de traitement contre le Phyl- loxéra se font actuellement, en plusieurs points, avec ce nouveau produit; on peut espérer qu'ils ne seront pas négatifs, étant donné les résultats des premiers essais, au laboratoire. » PALÉONTOLOGIE. — Nouveau genre d' Insectivores du Miocène moyen de la Grive-Saint- Alban (Isère). Note de M. Claude Gaillard, présentée par M. Albert Gaudry. « Sous le nom de Dimylidès, M. Schlosser (') a réuni deux genres de petits Insectivores éteints, les genres Dimylus (j) et Cordylodon (') du Mio- cène inférieur de Weissenau, près Mayence, se distinguant des autres In- sectivores par la présence, aux mâchoires supérieure et inférieure, de deux arrière-molaires seulement. » En 1892, M. Depéret signalait (*), dans les Archives du Muséum de Lyon, d'après ipielques fragments de mandibule appartenant à la collection Faculté des Sciences de Lyon, le Dimylus paradoxus parmi la faune de la de la Grive-Saint-Alban. » Le Muséum de Lyon, qui ne possédait alors aucun reste de ces Insec- tivores, a eu la bonne fortune de récolter depuis plusieurs mâchoires et fragments de mâchoires supérieures et inférieures très bien conservés d'un nouveau genre de cette curieuse famille. (') ScHLOSSEii, Die Ajfen, Lemuren, Cliiroptereii des curopàischen Terliàrs, V" Partie, p. io3. (') II. V. Meyeh, Neues Jahrbuch fiir Minéralogie, i846, p. 4/3; i865, p. 217. (^) Ibid., 1809, p. 174. (*) Dei'éret, Mammifères miocènes de la Grh'e-Saint-Allian {Isère) (Arc/i. du Muséum de Lyon, vol. V, p. 47). ( 1249 ) » Ces fossiles présentent, en effet, très nettement, les caractères dislinc- tifs des Dimylidés et se rapprochent, par la grande arrière-molaire supé- rieure, du genre Dimyliis; mais ils ne peuvent être rapportés ni à ce der- nier genre, ni au genre Cordylodon. » Plesiodi.hylus, nov. gen. — Ce genre est caractérisé, à la mâchoire supérieure, par la présence d'une canine et de quatre prémolaires. La dernière prémolaire a deux denticules; la première arrière-molaire est très grande, en forme de quadrilatère irré- gulier; la deuxième arrière-molaire est triangulaire et a trois tubercules. » La série dentaire de la mâchoire inférieure n'est pas complètement connue; elle se différencie de celle des deux autres genres de Dimylidés par ses arrière-molaires étroites, allongées, toutes deux de même longueur. » Dans le genre Plesiodimylus, la dentition présente un état de différenciation beau- coup plus avancé que dans les genres Cordylodon et Dimylus. La seconde arrière- molaire, qui est quadrangulaire chez le Dimylus paradoxus, n'est plus que triangu- laire dans le genre Plesiodimylus; de plus, la première molaire atteint chez celui-ci, par rapport aux autres dents, un développement bien plus considérable que dans les deux genres déjà connus. La grande arrière-molaire du genre Cordylodon ne res- semble en rien, avec son principal denticule conique et massif, à celle du Plesiodi- mylus.ha quatrième prémolaire n'est plus à une seule pointe, comme chez le Dimylus paradoxus ou le Cordylodon Haslachensis; elle est triangulaire et à double denti- cule et très voisine, par sa forme, de la prémolaire correspondante trituberculée des Hérissons. » La dentition du Plesiodimylus offre plusieurs autres rapports de forme avec la dentition des Hérissons. Les deux arrière-molaires supérieures, entre autres, ressem- blent beaucoup aux première et seconde molaires de VErinaceus europœus. 1) En résumé, la série des prémolaires supérieures est plus spécialisée et réduite chez le Hérisson que chez le Plesiodimylus; au contraire, la série des arrière-molaires supérieures de ce dernier genre occupe, par la très grande surface de la première mo- laire, par la réduction avancée de la seconde et la disparition de la troisième, le degré de spécialisation le plus élevé de tous les Insectivores. » Par suite de la rareté et de la conservation défectueuse des restes de ces petits Insectivores, la formule dentaire des genres Dimylus et Cordylodon est très im- parfaitement connue. D'après M. Schlosser {loc. cit., V" Partie, p. io5), la for- mule dentaire probable du genre Dimvlus serait la suivante : -i - c. ^pm. -m. La formule dentaire du genre Cordylodon est, d'après le même auteur (^loc. cit., „,3.„o4 2 3.o4 2 p. lot) ), :=i'.-c.t: pm. - m. ou - i - c. t: pm. - m . 6 O i 2 2l32 » Les fossiles nombreux et en bon état, récoltés ces dernières années par lé Muséum de Lyon, viennent heureusement combler cette lacune en faisant connaître d'une façon précise et sûre la formule dentaire du troisième genre de cette famille. » Formule dentaire du genre Plesiodimylus : - i - c. -x pm. - m. " "' 2 I 3*^ 2 ( I25o ) » Plesiodimylus Chantrei, /(. sp. — Cette espèce est représentée, dans les collections du Muséum de Lyon, par do nombreuses dents isolées, plusieurs fragments de mâ- choires supérieures et inférieures, puis surtout par la partie antérieure de trois crânes brisés en arrière de la rangée dentaire et montrant les os de la face complètement soudés, ainsi que la voûte palatine. Ces trois crânes ont en place la double rangée den- taire, moins les incisives, dont on ne voit plus que les alvéoles. » Les mandibules ne portent, le plus souvent, que les deux arrière-molaires; quelques-unes ont encore en place la dernière prémolaire et la canine. » Mâchoire supérieure. — Les trois incisives ne sont connues que par les alvéoles. L'incisive interne était grande, son alvéole est aussi grand que les alvéoles réunis des deux autres incisives. » La canine est liante, aiguë et biradiculée. Les trois premières prémolaires ont à peu près le même volume et la même forme ; elles sont petites, coniques, à une seule pointe et deux racines. » La quatrième prémolaire est grande, triangulaire, à deux denlicules inégaux, le grand du côté externe ; elle est triradiculée. » La première arrière-molaire est très grande, de forme quadrangulaire, à quatre côtés inégaux, la muraille externe formant le plus grand côté. » La deuxième molaire est de forme triangulaire, elle est triradiculée. » Mâchoire inférieure. — Les deux incisives inférieures étaient fortes. Les alvéoles sont grands ; celui de l'incisive externe est un peu plus grand que l'alvéole de l'inci- sive interne. » La canine inférieure est biradiculée, elle est courte, épaisse dans le sens trans- versal et de même longueur que la canine supérieure. » Les deux premières prémolaires, très petites, ont une seule racine. » La dernière prémolaire est biradiculée, grande, de forme triangulaire, à une seule pointe^ avec un talon en arrière et en dedans. » Les deux arrière-molaires sont allongées d'avant en arrière. La couronne se com- pose de cinq tubercules, dont quatre sont réunis deux h deux par des crêtes tran- chantes, transversales et parallèles. Le cinquième tubercule est situé en avant sur la face interne ; il est bas et réuni à la crête transversale antérieure par une crête re- courbée allant de l'angle antéro-interne à la face externe de la dent. » Longueur de la rangée dentaire supérieure (C à M'^)rr 8°"", 5. » Longueur de la rangée dentaire inférieure (C à M')= 7"™. » PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Balance enregistrante. Note de M. G. Weiss, présentée par M. Marey. « Le problème que j'ai cherché à résoudre était de construire un appa- reil permettant de tracer la courbe de variation de poids d'un corps à l'aide d'une balance quelconque. En général, les balances enregistrantes ont leur système inscripteur solidaire de la balance même, leur usage est par ( I25l ) suite très limité; car, ou bien elles ne peuvent supporter de corps lourd, ou bien elles manquent de sensibilité pour les variations faibles. D'ailleurs, il y a presque toujours des résistances passives du fait du mécanisme d'in- scription. Le dispositif auquel je me suis arrêté est absolument indépen- dant de l'instrument de pesée, il lui est relié électriquement et se prête à tout poids et à toute sensibilité. Pour réaliser ce but j'ai utilisé le principe d'Archimède déjà employé par Rédier. La balance de Rédier offrait les inconvénients signalés plus haut, elle ne pouvait guère servir que pour l'homme; de plus, les transmissions mécaniques se faisant par des intermé- diaires très délicats, il y a de fréquents arrêts dans le fonctionnement de l'enregistreur. « Pour tracer la courbe des variations de poids d'un corps, je place ce corps dans le plateau d'une balance de sensibilité appropriée et je fais la tare approximative à l'aide de grenaille de plomb et d'un vase contenant de l'eau. Un plongeur cylindrique partiellement immergé dans l'eau du vase achève d'établir l'équilibre. Si, par suite des variations du poids du corps, cet équilibre est rompu, le fléau s'incline légère- ment, établit un contact et un moteur électrique immerge ou soulève le plongeur jusqu'à ramener un nouvel équilibre. Il suffit d'inscrire les déplacements du plongeur pour avoir la courbe des variations de poids du corps. Dans chaque cas, il faudra choisir convenablement le diamètre du plongeur et établir l'échelle des ordonnées à l'aide d'une expérience préalable. Afin d'éviter les grandes oscillations du fléau, on le cale de façon à ne lui laisser qn'un déplacement à peine perceptible. » On voit qu'à l'aide des appareils courants de laboratoire on peut réaliser cet enregistrement. J'ai de plus fait construire, par M. Richard, un modèle très soigné où tout le système enregistreur est disposé sur un plateau de dimensions assez res- treintes et qui peut par suite s'adapter rapidement à une balance quelconque. » L'application la plus intéressante que j'aie faite de cet appareil est l'enregistrement des gaz de la respiration, phénomène dont je me suis beaucoup préoccupé depuis un an. » Ce n'est que par la pesée que l'on peut arriver à une certaine préci- sion dans ces dosages, mais généralement on n'a, de cette façon, que l'acide carbonique ou la vapeur d'eau totale pendant un laps de temps dé- terminé. » Si, au contraire, on place les appareils d'absorption sur une balance munie de mon enregistreur, on a la courbe continue du phénomène pen- dant toute la durée d'une expérience, » Suivant que les tubes d'absorption contiendront de la potasse ou de la ponce sulfurique, on aura l'acide carbonique ou la vapeur d'eau. » Pour faire arriver le gaz aux tubes d'absorption sans exercer de frotte- C. R., 1897, I" Semestre. (T. CXXIV, N" 22.) ï62 ( 1232 ) ment sur les plateaux de la balance, on peut se servir d'un joint hydrau- lique. Un autre dispositif m'a paru plus simple. Il suffit de réunir les tubes à absorption placés sur la balance aux appareils fixes par des tubes en caoutchouc très longs et très flexibles. Par suite de l'extrême petitesse des déplacements du fléau, il ne s'introduit aucune erreur du fait de ces tubes. Les courbes obtenues ainsi montrent cpielle est l'extrême sensibilité de ce procédé; de plus, on a l'avantage considérable de pouvoir suivre la marche du phénomène pendant toute la durée de l'expérience. » Obsenaiions de M. liotcuAnn à propos de la prcsenlalion falle par M. Marcy. « Si j'en juge par l'exposé verbal que vient de faire M. Marey, l'appareil de M. Weiss serait la bascule enregistrante de Rédier où les mouvements d'horlogerie seraient remplaces par des appareils électriques. J'utilise de- puis six mois à l'étude des changements du poids de l'homme cette bascule enregistrante à équilibre constant et ai imaginé un dispositif qui la rend apte à l'étude des phénomènes physiologiques de la respiration chez l'homme, notamment à l'élimination de l'eau par la peau et par les pou- mons, à l'élimination de l'acide carbonique, à la consommation de l'oxy- gène, aux changements du poids du corps pendant la période correspon- dante. Cet appareil peut également renseigner sur la proportion qui appar- tient à la combustion et à la déshvdratationdans le poids de l'eau éliminée. Il peut être également utilisé pour chercher ce qui, dans la masse de l'acide carbonique éliminé, doit être attribué au dédoublement ou à l'oxyda- tion. » EMBRYOLOGIE. — Sur la vésicule ombilicale du Marin. Note de M. Matbias DcvAL, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « La vésicule ombilicale des Chéiroptères, et particulièrement du Murin, présente, dans sa morphologie et dans son histologie, quelques particularités qui ont donné lieu à des interprétations erronées. En suivant stades par stades, sans lacunes, le développement de l'embryon et de ses annexes, il nous a été facile, chez le Rlurin, de rétablir la véritable signifi- cation des faits. » D'abord, au point de vue morphologique, ce développement est ( 1253 ) remarquable par la formation tardive de l'allantoïde d'une part et, d'autre part, la grande étendue de l'aire vasculaire de la vésicule ombilicale, laquelle est, pendant un certain temps, le seul organe vasculaire parmi les annexes, et se trouve, précisément par sa partie vascularisée, immédiate- ment sous-jacente au placenta (ectoplacenla) en voie de formation. En présence des aspects qui en résultent, Ercolani, en 1880 ('), avait été amené à conclure que le placenta est d'abord vascularisé par la vésicule ombilicale, et que plus tard seulement, « le vrai placenta est vascularisé » par les vaisseaux allantoïdiens et succède au placenta, pour ainsi dire » provisoire, recevant les vaisseaux de la vésicule ombilicale ». Cari Vogl, en 1881 (-), était allé plus loin : « La vésicule ombilicale, dit-il, joue un » rôle très considérable chez toutes les chauves-souris insectivores, » Les vaisseaux sont portés vers le placenta par la vessie ombilicale et en » aucune façon par l'allantoïde. » Puis, après avoir indiqué la formation de la vésicule allantoïdienne, cet auteur ajoute : « Elle s'atrophie très vite » et il n'en reste plus qu'un recessus en communication avec l'intestin, )) tandis que la vésicule proprement dite disparaît complètement. L'allan- » toïde ne prend donc aucune part, ni directe ni indirecte, à la formation » du placenta, qui est dû uniquement à la combinaison des vaisseaux » omphalo-mésenlériques de l'embryon et de ceux de la muqueuse de » l'utérus. » )) Des dispositions si paradoxales pour des Mammifères aussi élevés que les Chéiroptères, l'existence d'un placenta ombilical et non allantoïdien, méritaient des recherches attentives de contrôle. Cette étude m'a été facile au cours de mes recherches sur l'embryologie des Chéiroptères, car je suis parvenu à obtenir tous les stades du développement, sans aucune lacune. J'ai vu alors que la vésicule ombilicale, par son aire vasculaire très étendue et très riche en vaisseaux, double pendant longtemps la face inférieure ou intérieure de l'ectoplacenta ; mais elle en est toujours séparée par la fente cœlomique, par la cavité étroite et linéaire (sur les coupes) du cœlome externe ou interannexiel. Jamais les capillaires de la vésicule ombilicale ne pénètrent dans le placenta, ni dans aucune formation choriale, pas plus que normalement, chez un sujet adulte, les capillaires de l'intestin ne pénètrent dans la paroi abdominale, quelque intimes que soient les rap- (') B. Ercolani, Nuove ricerche siilla placenta, p. 8i3. Bologne, 1880. (^) Carl Vogt, Recherches sur l'embryogénie des Chéiroptères {Associât, pour l'avanc. des Sciences, Congrès d'Alger, p. C99; 1881). ( 12-^4 ) porls d'accolement entre cet intestin et cette paroi. Plus tard, l'allantoïde apparaît, se développe rapidement dans ce coelome externe qu'elle envahit, s'interpose entre la vésicule ombilicale et les formations choriales, adhère à ces dernières, c'est-à-dire à l'ectoplacenta, et vascularise celui-ci. » En même temps, la vésicule ombilicale se rétracte et se réduit à un sac irrégulièrement plissé, libre dans la large cavité du cœlome externe. C'est alors qu'elle jjrésente des détails histologiques qui ont paru problé- matiques aux quelques embryologistes qui les ont constatés, à leur état achevé, sans pouvoir suivre leur développement successif. L'épithélium de sa surface externe, épithélium primitivement plat, du type endolhélial (feuillet interne de la séreuse du cœlome), forme de longues villosités et ses cellules s'allongent, devenant cylindriques, quatre à cinq fois plus hautes que larges. A. Robin a signalé ces dernières dispositions observées par lui à la fin de la gestation ('). Après avoir décrit l'endothélium du cœ- lome externe, il ajoute : « Je n'ai pu, malgré des essais répétés de nitra- » lation, en déceler l'existence à la surface de la vésicule ombilicale. Peut- » être, s'est-il transformé pour constituer l'épithélium externe à grandes » cellules prismatiques de cette membrane. Je ne puis cependant donner » cette opinion, fondée sur des observations négatives, que comme une » hypothèse et je désire qu'un plus habile que moi vérifie l'exactitude de » mes observations. » » Point n'est besoin d'une habileté particulière, mais seulement du soin de réunir d'abondants matériaux d'étude, de manière à avoir sous les yeux tous les stades d'une évolution et transformation cellulaire; alors les faits parlent d'eux-mêmes, sans qu'il v ait lieu à faire d'hypothèse pour combler une lacune d'observation. C'est la méthode laborieuse, mais sûre que je me suis efforcé d'employer dans toutes mes recherches d'embryologie. Ici, elle m'a montré toutes les phases de transformation de l'endothélium d'une séreuse en un épithélium cylindrique semblable à celui d'une muqueuse; c'est un nouveau fait qui vient confirmer ceux déjà connus, pour montrer que la morphologie des épithéliums est indépendante de leur origine blastodermique, et que, par exemple, les épithéliums mésodermiques peuvent affecter le type cylindrique aussi bien que ceux qui dérivent de l'ectoderme ou de l'endoderme. » (') H. -A. Robin, Recherches analomiques sur les Mammifères de l'ordre des Chéiroptères, p. 172. Paris, 1881. ( 1255 ) MÉDECINE. — Sur la statistique médicale du corps d'occupation de la Cochinchine. Note de M. Bowafy, présentée par M. Lannelongue. « Conformément à la loi du 22 janvier i852, et à ce qui se fait à la Guerre, la Marine publiera, à partir de cette année, la statistique médicale de ses forces militaires (flotte et troupes). » En attendant, je signale à l'Académie une Étude qui vient de paraître dans les Archives de Médecine navale et qui nous donne la statistique du corps d'occupation d'une de nos colonies les plus importantes : la Cochin- chine. » Ce travail embrasse une période de vingt-huit années, de 1861 à 1888. » La mortalité, qui était de ii5 pour 1000 au début, en 1861, l'année par excellence de l'action militaire, a régulièrement baissé jusqu'à des- cendre à 16,9 pour 1000 comme moyenne des dix dernières années. )) Si on la compare, pendant cette même période de dix années, à celle des corps d'occupation d'autres puissances stationnées dans des pays inter- tropicaux, c'est-à-dire l'Inde anglaise et les Indes orientales néerlandaises, nous avons, comme mortalité comparée, le Tableau suivant : Cochinchine 16,9 pour 1000 Inde anglaise 16,2 » Indes orientales néerlandaises 3o,3 » )) Notre mortalité, bien inférieure à la mortalité des Hollandais, est légè- rement plus élevée que celle des Anglais. Mais il est juste de tenir compte des considérations topographiques suivantes : » La Cochinchine est un pays absolument plat tandis que, dans l'Inde, les Anglais possèdent et utilisent des altitudes précieuses pour l'établisse- ment de stationnements et de sanatoriums. » Quant à la morbidité comparée pour cette même période, les résultats sont particulièrement à notre avantage; nous avons, en effet, comme Tableau : Cochinchine 907 pour 1000 Inde anglaise 1621 » Indes orientales néerlandaises 2606 » » De son travail l'auteur tire deux conclusions : d'abord, l'âge minimum ( I 256 ) auquel le soldat peut servir utilement aux colonies serait vingt-deux ans. » Il est à remarquer que c'est précisément la limite fixée pour les soldais anglais servant dans l'Inde. » En second lieu, l'auteur estime qu'il serait bon de promulguer dans les colonies, et spécialement dans l'Indo-Chine tlont le corps d'occupation est actuellement de 20000 hommes, la loi du 7 juillet 1877 sur l'hospilalisa- tion des militaires dans les établissements civils, loi par laquelle les soldats sont placés dans des salles spéciales, dites salles militaires, et traités par leurs médecins militaires, ordinairement les médecins rcgimentaires de la garnison. » Si l'on tient compte des bons résultats qu'a produits cette loi dans la métropole et du fait que, par un décret de mai 1896, elle a été promulguée en Algérie, on peut se demander, en effet, pourquoi on n'en ferait pas profiter les troupes de la marine stationnées aux colonies. » MÉDECINE. — Sur des cas d'érythème radio graphique des mains. Note de MM. Paul Riciier et Albert Londe, présentée par M. d'Arsonval. « Nous désignons, sous ce nom, une affection cutanée spéciale, produite sous l'action longtemps prolongée des rayons X, et qu'il nous a été donné d'observer récemment chez deux sujets. » Dans les deux cas, la peau de la face dorsale des mains n'a subi l'al- tération spéciale que nous signalons ici qu'à la suite d'une exposition pro- longée aux rayons X, exposition durant plusieurs heures par jour et se ré- pétant pendant plusieurs mois consécutifs. Il faut ajouter que les rayons employés étaient toujours d'une grande intensité. Ces circonstances vrai- ment exceptionnelles ne se sont rencontrées que parce qu'il s'agit de deux électriciens de profession qui, dès le début de la découverte de RiJntgen, se sont livrés avec ardeur à l'étude des nouveaux rayons. » C'est peu à peu que ces Messieurs ont vu la peau de leurs mains subir une altération qui, en deux ou trois mois, a atteint le degré de (K'vcloppe- ment que nous observons aujourd'hui, et qui les obligent à interrompre leurs travaux ou, tout au moins, à prendre des précautions spéciales. » L'affection siège exclusivement aux mains, parce que les mains, ser- vant, par leur interposition, à comparer les divers degrés de fluorescence des écrans, ont surtout été exposées à l'action des rayons X. ( 1257 ) » Cette affection cutanée présente les caractères suivants : » La peau est lisse, luisante, rouge, violacée, offrant un peu la coloration des engelures. » La surface en est durcie, comme parclieminée. La peau paraît un peu épaissie et se laisse plus difficilement déplacer sur les parties profondes. » Les plis, rides et sillons sont très accentués; et le fond des plis, d'aspect blan- châtre s'ulcère quelquefois. Il se produit alors quelque chose d'analogue aux crevasses survenant sous l'influence du froid. » L'épiderme s'écaille et s'enlève par places. La face palmaire, chez l'un de nos su- jets, présente le même aspect de sécheresse, de dureté et de plis blanchâtres. » Les poils de la face dorsale de la main et des doigts ont complètement disparu, et leur place est marquée d'un point noir correspondant au bullje pileux. Sur un de nos sujets, l'annulaire muni d'une grosse bague en or a conservé à ce niveau, à l'en- droit circulaire recouvert par le bijou, l'aspect normal de la peau. A la face dorsale existe encore une petite loufl'e de poils, les seuls qui persistent sur toute la main. » Les ongles n'ont pas subi une altération moins profonde. Ils sont aplatis, amincis, friables, striés comme plissés longitudinalement et douloureux à la pression. On est en droit de se demander si, comme les poils, ils ne finiraient pas à la longue par dis- paraître. » Les mouvements des doigts et de la main, dans leur ensemble, sont gênés par la raideur de la peau. On observe un léger degré de tremblement. La force musculaire n'a pas paru diminuée et il n'y a pas d'émaciation. » Il n'existe pas de douleurs, à proprement parler, mais une sensation de gêne et, par instants, à l'extrémité des doigts, une sensation de serrement analogue à celle produite par des gants trop étroits. » En même temps, le sens du toucher est légèrement obscurci. Par contre, chez l'un de nos sujets, le plus gravement atteint, il se serait développé une sensibilité spé- ciale. Il prétend, en effet, qu'il peut reconnaître la présence et l'intensité des rayons X à une sensation de chaleur spéciale sur sa main, sensation qu'il dit ne pas confondre avec les picolemenls des effluves électriques. » La marche lentement mais nettement progressive de l'affection nous a conduits à donner à nos deux sujets le conseil d'interrompre, tout au moins momentanément, leurs travaux dans la crainte que ce qui n'est maintenant qu'une gêne et une incommodité ne devienne, en s'aggravant, une affection sérieuse, d'une guérison difficile et peut-être incertaine. » MM. LuYs et David adressent une Note « Sur l'application de la Photo- graphie à l'enregistrement des effluves qui se dégagent des êtres vivants à l'état normal et pathologique ». ( 1258 ) M. E.-M. Pozzi adresse une Note « Sur les aurores boréales » . M. G. Perry adresse une Noie relative à une équation générale des fluides. M. Marècaux adresse la description d'un procédé pour la destruction des criquets. La séance est levée à 4 heures et demie. M. B. ERRATA. (Séance du 2Zi mai 1897.) Note de M. ff. Paye, Nouvelle étude sur les tempêtes et les trombes on tornados : Page 1 134, ligne 9, au lieu de M™= Mark Harriglon, lisez M'"'= Mark Ilarringlon. N" 22. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 51 mai 1897.) MEMOIRES ET COMMUIVIGATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. le PitEsiiiKNT annonce à l'Acailéniie que, en raison des fêtes de la Penlecote, la séance du lundi 7 juin sera remise au mardi 8 11S7 MM. Lœwy et PuiSEiix. — Nouvelles études concernant l'histoire du sol lunaire 1 187 M. 0. C.VLL.iXDRKAU. — Sur la désagrégation des comètes. Uùle de Jupiter à l'égard des comètes à courte période 1 igS ,M. J. Bou.ssiNESQ. — Écoulement graduelle- ment varié des liquides dans les lits i grande section ; équations fondamentales. iigG M.M. H. Moi.sSAN et J. Dewar. — Sur la li- Pages. (luéfaclion du lluor 1303 .M. Arm.ind GAUTiEn. — Sur le rôle que jouent les matières humiques dans la fci'- tilité des sols ,2„5 MM. S. Arloing et Edouard Chantre. — Recherches physiologiques sur le muscle sphincter ani ; particularité offerte par son innervation et sa contraction ré/lexes. i3o6 M. Bouquet de la Grye annonce à l'Acadé- mie la perte qu'elle vient de faire en la personne de M. Leopold Manen, Corres- pondant pour la Section de Géographie et Navigation 1210 IV03IL\.VTI0IVS. M.M. Maurice Lévy el Mascaut sont nom- més membres de la Commission chargée de la vérification des comptes pour l'année ■S96 RAPPORTS. M. ViOLi.E. — Rapport sur les précautions à prendre dans l'installation des conduc- teurs électriques au voisinage des maga- sins i\ poudre 1211 MEMOIRES PRESENTES. M. H. CoLsoN soumet an jugement de l'.V- cadémie un .Mémoire ayant pour titre: i.Vclion du zinc et d'autres métaux sur la plaque photographique» 1214 CORRESPONDANCE. M. le Ministre des Affaires ÉTRANGÉnES transmet une invitation au Congrès géo- logique international de Saint-Pétersbourg adressée par le Gouvernement russe à l'.V- cadéniio des Sciences i2i4 .M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance: un Ouvrage de M. Ad. Minet, intitulé: «Electrométallurgie» 1214 M. Ph. Hatt prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante dans la Section de Géographie el de Navigation par le décès de M. d'Abbadie i2i'| M. E. VON Weber. — Sur les équations aux dérivées partielles du second ordre, dont les deux systèmes de caractéristiques sont confondus 121 J M.E. Cartan. — Sur les systèmes de nombres complexes 1217 M. E.-M. LÉMER.n-. — Sur la convergence des substitutions uniformes 12211 M. P. Painlevé. — Sur les petits mouve- ments périodiques des systèmes 1222 M. L. Lecornu. — Sur le rendement des engrenages 1235 M. PoNSOT. — Sur un moyen de reconnaître une bonne méthode cryoscopique 1227 -MM. Wyroubofk et A. Verneuil. — Sur la purification du cérium 1 23o M. Moissan. — Remarques à propos de la Communication de M.M. Wyroubojf' el Verneuil 1 233 M. V. OsMOND. — Sur les alliages du groupe argent-cuivre 1 j3.!) .^I. José Rodriguez Mourelo. — La phos- phorescence du sulfure de strontium 1237 M. L. Prunier. — Contiibution à l'étude de la préparation de l'éther ordinaire r>3() M. J. Ville et J. MoiTESsiEU. — Sur quelques combinaisons de la phcnyihydrazine avec les chlorures métalliques \i'\ï "SI. LÉO Vignon. — Appareil pour l'analyse industrielle des gaz i^'il N" 22. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. M. K. CiiiAUD. — Sur les produits de décom- posilimi du carbure de calcium el sur l'emploi (le celui-ci comme pliylli)\criride. .M. Claudk Gaii.laud. — Nouveau genre d'In- scclivorcs du miocène mujeu de la Grive- Sainl-Alban ( Isère) M. G. Weiss. — Balance enregistrante.... M. BoiciiARD. — Observations à propos de la présentation précédente , faite par M. Marcy M. Matiuas Uuval. — Sur la vésicule om- bilicale du Murin M. lîoNNAFY. — Sur la statistique médicale du corps d'occupatiûl» de la Cochinchine. KllH\TA Pages. K,',7 ,y,s Pages . MM. l'Afi. HiciiKii et ALnruT LoxDE. — Sur des cas d'èrytlième radiograpliique des mains i^JG MM. Li'Ys cl David adresse une Note «Sur l'application de la l'Iiotograpbic à l'enre- f;islreiiienl des eflluves qui se dégagent des êtres vivants à l'état normal et patho- logique» 1357 M. K.-M. l'ozzi adresse une Note «Sur les aurores boréales» 12'M M. G. PniinY adresse une Note relative à une équation générale des fluides 12 jS M. Mauixaux adresse la description d'un procédé pour la destruction des criquets. i258 ia58 PARIS.— IMPIUMEKIE G.\UTHIER-VILLARS .ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 5ô. i^ Cet-ant .' G*uTBiEB-ViLLAtl. JUL 2 1897 « , ^ ^ PREftIIER SEMESTRE. 3ûlQ COMPTES RENDUS HEBDOxMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR TETI. IiBS 9ECBÉTAIRE9 PERPÉTUEIiS. TOME CXXIV. N^ 23 (8 Juin 1897). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DiïS SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1897 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les sÉA^XES des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des cxlrails des travaux de ses Membres et de l'aiialysc des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Cliaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 2G numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*'. — Impressions des travaux de V Académie. Les exlrailsdesMcmoires présentés par un Membre ouparunAssociéétranger de l'Académie comprennent an plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les JMémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- ^ernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au j)lus 4 pages par numéro. Un Correspondant de'l'Académie ne peut donner |)lus de Sa pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académ sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Ra ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autai que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pi bliquc ne font pas partie des Comptes rendus. Articlk 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personn< qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ae demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un n sumé qui ne dépasse pas 3 pages. les INIembres qui présentent ces Mémoires soi tenus de les réduire au nombre de pages requis. I Membre qui fait la présentation est toujours nomme mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extra autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le foi pour les articles ordinaires de la correspondance olï cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, 1 jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temp: le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rend actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu su vaut et mis à In fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports e les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fai un Rapport sur la situation des Comptes rendus aprè l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré sent Règlement. les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires far MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de le déposer au Secrétariat su plus tard le Samedi qui précède la séance, arant 5' . Autrement la présentation sera remise à la séance suivante JUL 2 1897 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SÉANCE DU MARDI 8 JUIN 1897, PRÉSIDENCE DE M. A. CHATIN. MEMOIRES ET COMMUXICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur les pèrioles des intégrales doubles et le dévelop- pement de la fonction perturbatrice . Note de M. H. Poinxaré. « On sait que le développement de l'expression (X) ^ ^ ' ,, ( «^ — 2a a' cos (5 — a'^Y suivant les cosinus des midtiples de o, a été très bien étudié. Les coeffi- cients de ce développement, qui sont connus sous le nom de coefficients de Laplace, jouissent de propriétés curieuses. » Ce sont des fonctions transcendantes du rapport — ; mais ces transcen- C. R., 1897, '" Semestre. (T. CXXIV, N° 23.) l63 ( 1200 ) dantes sont liées par des relations de récurrence, de telle façon qu'elles s'expriment à l'aide de deux transcendantes dislinctes seulement. » D'autre part, chacune de ces transcendantes satisfait à une équation différentielle linéaire à coefficients rationnels. » L'expression (i) n'est autre chose (pour 5 = i) que la fonction per- turbatrice dans le cas où les deux excentricités et l'inclinaison sont nulles. » La théorie des périodes des intégrales doubles montre que le déve- loppement de la fonction perturbatrice, dans des cas plus généraux, peut encore jouir de propriétés analogues. » Supposons d'abord les deux excentricités nulles, mais l'inclinaison différente de zéro. » On verrait que les coefficients de développement sont des fonctions transcendantes des éléments, mais ces fonctions sont liées entre elles par des fonctions de récurrence, de telle façon qu'il n'y a que cinq transcen- dantes distinctes. » Si les excentricités ne sont pas nulles, il y a j)lus de difficulté. Mais supposons que, au lieu de dévelojiper suivant les sinus et cosinus des mul- tiples des anomalies moyennes, on développe suivant les sinus et cosinus des multiples des anomalies excentriques. (Dans le cas précédent, les excentricités étant nulles, l'anomalie excentrique se confondait avec l'ano- malie moyenne.) Les coefficients de ce développement sont encore des fonctions transcendantes des éléments, mais entre lesquelles il y a des relations de récurrence, de telle façon qu'il n'y ait au plus que seize transcendantes distinctes. )) D'autre part, ces coefficients satisfont à des équations différentielles linéaires à coefficients rationnels, de telle façon que leurs dérivées partielles des divers ordres puissent s'exprimer à l'aide d'un nombre fini d'entre elles. » Revenons au développement procédant suivant les multiples des ano- malies moyennes. Il n'y aura plus entre les coefficients de relations de ré- currence à coefficients rationnels, ou du moins je n'en ai pas trouvé. Mais les coefficients du dé^cloppement, considérés comme fonctions des élé- ments, satisfont encore à des équations différentielles linéaires, de telle façon que les dérivées partielles des divers ordres de l'un de ces coefficients puissent s'exprimer à l'aide d'un nombre fini d'entre elles. » ( 1201 ) HYDRODYNAMIQUE. — Théorie générale des régimes graduellement i^ariés dans l'écoulement tourbillonnant des liquides : formules de première approximation; par M. J. Bolssixesq. « I. Le rapport de la vitesse moyenne U à la vitesse u^ au milicni du fond s'obtiendra, par suite ('), en prenant la moyenne des valeurs du second membre de (i i) sur toute l'aire n de la section fluide; ce qui donne, comme généralisation de notre formule (3i) de régime uniforme ("), si Olt-Fa désigne la valeur moyenne de la fonction Fo (-/i, C), (.2) i! = i+(;l-,„,F,)v/B:+-7|.-^3r.F,. » On voit qu'il suffirait de connaître Olt-Fo pour pouvoir tirer de (12) la vitesse u^, au milieu du fond, en fonction de la vitesse moyenne ou de débit U; après quoi, la substitution de cette valeur de «„ dans l'équa- tion (5) donnerait, entre la vitesse moyenne, le rayon moyen, la pente motrice et l'accélération moyenne OIlm', une relation, propre à jouer dans les régimes graduellement variés le rôle capital de l'équation usuelle - I = MJ° dans le régime uniforme. Or l'expression désirée de 3IVF2 se déduit aisément des équations (9) et (10) définissant F, et F,, sans qu'on ait, à beaucoup près, besoin de les intégrer. » II. Ajoutons, en effet, les premières équations (g) et (10), respecti- vement multipliées par F^ drj et par — F, «/t; et observons que drj, ou dydz, est le produit du carré du rayon moyen par l'élément d'aire c/nr/C dans la section semblable de rayon moyen i. Puis intégrons les résultats dans toute l'étendue de celle-ci, après avoir remplacé les différences paraissent ces différences se transformeront, à la manière ordinaire, en intégrales de contour, que les secondes relations (9), (10) simplifieront et réduiront à la partie mouillée du contour. Revenons enfin à la section (') Voir le ]jrécédent Compte rendu, p. 1 196. (^) Comptes rendus, 6 juillet 1896, t. CXXIII, p. 8. ( 1202 ) efTectivc c et à son contour mouillé /, en multipliant les différentielles sous les signes/ par les facteurs convenables. Alors, si ;")ll (F)'') désigne la valeur moyenne du produit F, (r,, ^)u' dans toute l'étendue t, nous aurons, après avoir divisé par o, ( l3) - ffl'., ^- 4- .m/.DITLFa = OltF, .on «' - 311 (F, u). » Dans cette relation, le premier terme égale évidemment le produit de ;^ri./ par une valeur de F^ intermédiaire entre la plus petite et la plus grande que prenne cette fonction le long du contour mouillé /. Or, si les vitesses, aux divers points de la paroi, étaient réparties dans le mouve- Qient varié comme dans le mouvement uniforme, on y aurait, d'après (8), I<\,= o, le |)remier membre de (8) s'y réduisant à F,(r,,^). Sans avoir besoin d'admettre qu'il en soit rigoureusement ainsi, il est clair, par ana- logie avec ce qui a lieu dans le régime uniforme, que les écarts relatifs de vitesse, propres au mouvement varié, seront bien moindres le long du contour mouillé que dans tout l'intérieur de la section. Autrement dit, la fonction F^ se maintiendra, le long de /, beaucoup plus voisine que dans l'aire c de sa valeur zéro réalisée au milieu du fond. Donc le premier terme de (i3) est négligeable devant le deuxième, et cette relation donne .mF,.ma'-3K(F.»') (i4) jnF,= ^^ » III. Telle est l'expression deOILFo à substituer dans (12). Remplaçons ensuite le binôme i + Xv/B„;)k F, par sa valeur, i/ ° , ' contenant le coef- ficient usuel b qui entre dans la formule du régime uniforme ( ' ), et mettons d'ailleurs celte valeur en facteur commun au second membre. Nous aurons , ., U /f3„31V/-r , /"ft" a Ori.F,31Lj<'-3TL(F,«')l ('5) û, = \/-T^V+''\/m7. FÏV^PV J' expression où le terme qui suit l'unité dans la parenthèse sera très petit et aura son carré négligeable, puisque nous admettons ici un mode de distribution des vitesses voisin de celui du régime uniforme. Comme on veut avoir u\ en fonction de U", il reste à renverser cette valeur du quo- tient de U par ;/„ et à l'élever au carré, en employant d'ailleurs la formule du binôme et en substituant à BoMoOlt/, dans le terme en «', sa valeur de (') Comptes rendus, t. CXXIII, p. 8; 6 juillet 1896, formules (82) el (33). ( 1263 ) première approximation blJ". Il vient, pour représenter (au facteur près p^) le frottement extérieur moyen B„wî;3ri.y" par unité d'aire, la formule / r\ B -.,-/• 7IT2 , /~6~cT ;iltF,3H-M'-01L(F,M') (i6) B,u;D)^/=bV'-2ks^—- ^ L^-i. »■ On donne au second membre une signification plus intuitive en obser- vant que F, et Ai /——.reviennent, d'après (8) et (i5), dans les petits i . / . r V , if — ie„ , "iiv/Bo , ^ j . " — lia termes ou u est en tacteur, a r-^> k , , , et ont pour produit — i-;— ■ «„/>VBo ^ ' ^ ^ Alors ;/(, s'élimine du dernier terme de (i6) ; et, en indiquant finalement par (m-)' la dérivée complète de lû' relative au temps, c'est-à-dire sa dérivée iiiu! prise en suivant une même particule, par Olt(w-)' la valeur moyenne de («■)', il vient (17) B,w-3lv/=/^U=+--[^— ^ -20rLi/J. Telle est la valeur de V)f^u\'y^f qu'il faudra porter dans l'équation (5), où figure la pente motrice I, Résolue par rapport à I, cette équation sera (.8) i=èu^z.^i[qp:-.w]. » IV. Il manque encore à son dernier terme et à celui de (17) d'être reliés le plus simplement possible à la vitesse moyenne U ou à ses dérivées partielles en x et f. » Pour y parvenir, démontrons d'abord la formule générale suivante, où il s'agit de tout courant fluide, permanent ou non permanent, dont les particules, d'une densité p constante ou variable, possèdent des vitesses V ayant, à l'époque t, les composantes m, t^, tv suivant des a?, y, s fixes et où, U étant la vitesse moyenne (de débit) suivant l'axe des x, à travers les sections n normales à cet axe et fonctions, comme elle-même, de x et de t, T désigne d'ailleurs toute fonction continue des quatre variables t, x, y, z, enfin, t', sa àér'wéQ complète par rapport au temps, ou dérivée prise en suivant durant l'instant û?^ la particule venue en {x,y,z)'A l'époque/ : (19) ^Pt'J. = I fj^da + ^ ^P"-^^-- » Considérons, en effet, à l'époque i, la somme I/tit', pour toutes les dx I de, que limitent les sections a, a ayant deux abscisses voisines et constantes x, ( 126/4 ) X + Ax; et soient t, la valeur, à l'époque / -+- dt, de la fonction t pour la particule m, t, la section fluide correspondant, pour la même époque i -t- f//, à chaque abscisse intermédiaire entre x et a; -h Ar. Il est clair que (20) V,»-' = ^^(2/7iT, - ImT), et, d'autre part, que l/nr', i/nr ont les deux expressions respectives / dx I ^z'dn et / dx 1 ^■:(In. » Pour évaluer iwiT,, observons que la masse ^m comprend, à l'époque t -i- dt, la tranche fluide limitée par les deux sections <;, d'abcisses a", a;+ Aa:, oii les particules m se grouperont en éléments de volume dxdn^ donnant les éléments d'intégrale dx-^-dr,^, moins le fluide, pÇudl)d': à fort peu près, entré par chaque élément de la première sec- tion durant l'instant dt, et donnant l'élément d'intégrale — dl'^itzdiy, plus enfin le fluide analogue p(;/rt'^)û?'7' sorti dans le même instant par chaque élément de la dernière section a' et fournissant à l'intégrale l'élément dtpu-dn'. La somme Im-, sera donc / dx I fzd'j, -hdt( I fuzdi' — jpu-drA = j drf TpT di, +- dt^ 1 fUxdn » Divisons par dt son excédent sur l'expression de Im-, et nous aurons évidemment, d'après (20), ce qui, en supposant Ar infiniment petit, revient bien à la formule (19). » V. Une première application, indispensable, de (ig) s'obtient en posant T = I, de manière à exprimer la conservation de la masse fluide Im. Dans le cas auquel nous nous bornons d'un liquide, il vient ainsi, après su|)pres- sion du facteur alors constant p, et en observant que U est la valeur moyenne de u sur toute l'aire a, Véquation de continuité en U et c, savoir » Posons maintenant, dans (19), - = soit u, soil w°; et faisons d'ailleurs ^-) /(«■?=— m ( 1265 ) où Y] désigne ainsi l'excédent sur l'unité, toujours positif, du rapport du carré moyen des vitesses u à travers une section au carré de leur moyenne U, et ou a, peu différent, comme on sait, de i -+- Sv), est, suivant l'usage des hydrauliciens, le rapport analogue du cube moyen des vitesses u au cube de la vitesse moyenne. La formule (19), divisée par pc, donnera , „, , iVdUrr rf(i+Ti)U2a-1 ^^ , ,,, I rrf(l + r,)U2cT d^\]^ i^ (23) oiL«'= ^ [^ + J J. 0K(«-)'= - [ — dt — -+- -iLr\- Dédoublons les termes où figure une dérivée en x, en y considérant (1 + •/]) U'a, y-U'a comme produits de U't par (i + Yi)tl ou par xU^; puis éliminons, grâce à (21), la dérivée de Ut en x. Il vient, après quelques réductions évidentes, (24) d\] -,ûr.(l + ïi)U u c?a f/i dx a c(< 3K(,r)'=_L_^ +U-^^-(a-,--,)-^. » Enfin ces valeurs, portées dans (18) et (17), donneront aisément les expressions désirées de la pente motrice et du frottement extérieur moyen par unité d'aire (au facteur près p^) : (25) 4-(2a — I -.) d U^ dx ig 8 2ï( dVi a ■ — I — 2rj U rf=r _^ U / dr,\ dl S a f/< ' 8\ dt) >^f= ■.h\}- + 2 (oc — I - ,a d -■'^ydl^ ^7 + 2-fi 6° cr rfU i+3ïi — a Urfa a ÏI/ n^-V' ^ df) + H — - + 8 y dt 7. ^^ ^ rta- dt (26) » YI. Les coefficients 2 7. — i — •/), 1 + 2-/1, a — i — 2y), 2(0. — i — •o),2-o, I + 3 Y) — oc, calculés par les relations (22) qui définissent v) et a, pourront être réduits à leurs valeurs sensiblement constantes de régime uniforme, dans tous les écoulements assez graduellement variés pour que le mode de distribution des vitesses diffère peu de ce qu'il est dans ce régime; car ces coefficients multiplient des dérivées de U ou de o petites du premier ordre, et les parties de r,, a ajoutées par de pareilles variations de régime n'apporteraient aux termes considérés que des corrections non linéaires, supposées négligeables. )) De plus, dans les écoulements graduellement variés auxquels nous voulons nous borner d'abord, et où se feront assez lentement les change- ( 1266 ) ments (le/orme de a influant sur les valeurs de régime uniforme de y] et a, les petites parties variables de ces coefficients seront, comme celles mêmes que contiendra le rapport de u à U et d'où elles proviendront, de l'ordre des dérivées parliellcs premières de U ou de c; et leurs dérivées en x ou en / atteindront, par suite, comme les dérivées secondes de U ou de t, le deuxième ordre de petitesse. C'est dire qu'ri une première approximation, le dernier terme, double, de chacune des équations {iS) et (26) sera négligeable. » Les deux équations (25) et (26) auront ainsi leurs seconds membres réduits aux quatre premiers termes; et les quatrièmes, aiïectés des coeffi- cients a — I — 2r,, I + 3r, — a, très petits par rapport aux coefficients pré- cédents, seront même peu sensibles. On pourra dire, en particulier, que la pente motriee ï se divise en trois parties principales, employées respectivement, l'une, bX]^~, à vaincre le frottement extérieur de régime uni/orme; la deuxième, (2x — i — 'I ) ;j~ ("";;) ' ^ accélérer d' amont en aval le mouvement, en y accroissant la hauteur due à la vitesse moyenne U; enfin, la troisième, ' "^ ^^ —j-, à accélérer le mouvement sur place. D'après la formule (26), le g dt frottement extérieur moyen par unité d'aire comprend pareillement trois parties principales, dont les deux dernières, dépendant des mêmes varia- tions du mouvement, montrent que, à égalité de vitesse moyenne U, la vitesse au fond u„ croît quand le mouvement s'accélère ainsi soit d'amont en aval, soil sur place. Ces accélérations tendent donc à égaliser les vitesses à travers chaque section. » Vil. L'hvpothèse, faite ici, d'un mode de distribution des vitesses peu différent de celui du régime uniforme, astreint évidemment, dans la formule (26), les termes qui suivent h\]^ h être notablement moindres que iU"; sans quoi le rapport de ?/„ àUenserait trop altéré. Mais, heureusement, les coefficients 2(00 — i — y,), 2ri, i + 3-/) — a de ces termes sont de petites fractions des coefficients correspondants 2a — i — r,, i -I- i-f\, ot — i — 2v) dans la formule (23 ); car n ne dépasse guère 0,02 ou o,o3 (sauf dans le cas de parois très rugueuses) et « égale i -l-3vi, à un écart près de l'ordre de r,\r,. Aussi le terme b\]- pourra-t-il, dans (26), être, comme on l'admet, très supérieur à ceux qui le suivent, sans que, dans (2 j), les termes corres- pondant à ceux-ci, ou dus à la variation du mouvement, soient tenus d'être moindres que le terme en b. Autrement dit, grâce aux inégalités modérées des vitesses à travers chaque section dans les écoulements tourbillonnants, le régime peut y être graduellement varié tout en différant beaucoup d'un régime ( 1^67 ) uniforme. De là, le cliamp clendu d'application et l'utilité de l'équa- tion (aS) M. CHIMIE. — Action de la lumière sur les mélanges de chlore et d'hydrogène ( ' ) ; par MM. Armand Gactier et H. Hëlier. « L'expérience nous ayant montré que l'union du chlore à l'hydrogène, secs ou humides, ne se fait pas à l'obscurité, et qu'avec une excessive len- teur sous l'action des lumières artificielles faibles, telles que celle d'une bougie ('), nous avons eu recours à des lumières artificielles plus intenses et, dans quelques cas, au rayonnement solaire, eu agissant sur des volumes gazeux assez grands pour pouvoir mesurer exactement les faibles quantités d'acide chlorhydrique produit. Le mélange chlore et hydrogène était intro- duit, tantôt sec, tantôt humide, dans des ballons de verre d'un peu plus d'un litre, munis d'une tubulure semi-capillaire de o'",2o de long, réunie à un tube plongeant dans le mercure. Une tubulure latérale permettait, après avoir fait le vide ("), d'introduire successivement les deux gaz. On opérait dans une pièce à température constante. On connaissait chacun des vo- lumes de gaz introduits en mesurant la température et la dépression mer- curielle correspondant à leur introduction. Le ballon plein, on détachait le tube trempant dans le mercure et l'on approchait de la tubulure effilée un peu de mastic fondu qui la fermait. On soumettait aloi's le mélange gazeux à la lumière. » Après qu'elle avait agi, on réunissait par un bon caoutchouc la tubu- lure du ballon à un long tube à robinet de verre plein d'eau plongeant dans le mercure, et l'on cassait la pointe effilée de la tubulure du ballon. En en refroidissant légèrement la surface avec quelques gouttes d'cther, l'eau du tube, de volume connu, pénétrait dans le ballon, absorbait l'acide chlorhydrique formé, ainsi qu'un peu de chlore, et le mercure montant dans le tube indiquait, après que la température s'était rétablie, la pres- sion intérieure des gaz résiduels. Avec ces données, et en tenant compte de la tension de la vapeur d'eau qui pénètre dans le milieu gazeux préala- (') Voir même Volume, p. iiSa. (') On a dit que les ballons avaient été, au préalable, lavés à l'acide bouillant, à l'eau, puis séchés très exactement dans le vide à 1 10° lorsqu'il le fallait. C, R., 1897, I" Semestre. (T. CXXIV, N» 23.) I 64 ( I2G8 ) blement sec, il était facile de décUiire la diininulion de volume repondant à raI)sorption de l'acide chlorliydriquc et à la dissolution d'nn peu de (hlore dans le volume d'eau introduit. On absorbait ensuite le chlore résiduel en faisant pénétrer dans le ballon de la potasse en excès, et l'on analysait enfin le résidu inabsorbable, généralement formé d'hydrogène mêlé d'un peu d'air. » Voici maintenant nos résultats : » Influence de l'humidité sur la combinaison des gaz chlore cl hydrogène ilhiminés. — Un ballon sec et un ballon semblable humide, d'un litre environ de capacité, remplis d'un mélange à volumes égaux de chlore et d'hydrogène et exposés côlc à côte à la lumière diffuse du laboratoire durant une journée de novembre et par temps couvert, furent examinés en même temps par la méthode qu'on vient de décrire. Dans le ballon à gaz secs, la proportion de H Cl formé était de 2,55 pour loo. Dans le ballon humide, cette proportion atteignait Go,o3 pour loo. Le ballon à gaz secs, devenu humide après introduction d'un peu d'eau, fut laissé encore dix heures à la même himière difl'iise; après ce temps, une nouvelle lecture donna 32,9 d'acide chlorhydrique formé pour 100 de mélange de gaz. M Des résultats semblables furent observés sur des ballons exposés en plein air au rayonnement direct d'un soleil un peu embrumé et par une froide après-midi d'automne : U Cl furmé pour uio (lu mélange U + Cl. ijallon de 1077"^' rempli du mélange chlore + Itydrogcnc secs à volumes égaux, exposé une heure au soleil 6,7 Hallon de noS'^': rempli du mélange chlore -H hydrogène hu- mides à volumes égaux, exposé une heure au soleil 9'^''^ » On voit l'influence remarquable qu'exerce la vapeur d'eau à la lumière diffuse du jour ou par un soleil voile. » Ces expériences ont été maintes fois répétées toujours avec mêmes résultats. Elles montrent que la présence de l'eau active singulièrement la combinaison du chlore à l'hydrogène qu'on illumine, d'une part, en dimi- nuant considérablement la tension de l'acide chlorhydrique qui tend à se former, de l'autre, et surtout en vertu de réactions intermédiaires d'oi'i résultent, à l'état naissant, des composés oxygénés du chlore qui tendent à se former chaque fois que la lumière, même iliifuse, agit sur les solutions aqueuses de ce gaz. Ces composés se réduisent ensuite en présence de l'hy- ( «269 } drogène ( ' ) : 1° CP + H=0 = C1H0 + HC1, et, 2" Cln0 4-2H = H-0 + HCl. » On sait, en effet, que la lumière seule tend à dissocier l'acide hypo- chloreux qui, en présence de l'hydrogène en excès, reproduit de l'eau et donne de l'acide chlorhydrique, et ainsi de suite continûment. » Action de lumières étalonnées sur les mélanges de chlore et d'hydrogène. Influence du temps et de V acide chlorhydrique formé. — De nos premières expériences il résultait que, pour agir sensiblement sur les mélanges de chlore et d'hydrogène secs et purs au moyen de lumières artificielles, il convient de s'adresser à une source lumineuse assez intense, continue et constante. )) Dans ce but, après avoir pris l'avis de M. Violle, nous nous sommes adressés à une lampe spéciale dite à Valbocarbon, lampe à huit becs où l'on brûle, à pression constante, le gaz ordinaire carburé dans de la naphtaline fondue maintenue à une température presque invariable (-). Ces lampes donnent une lumière brillante et très égale qui répondait, pour la nôtre, à i4,5 carcels ou à il\S bougies de l'Étoile. Les mesures photométriques que nous en avons faites, avec l'aide de M. P. Broca, nous ont montré que les variations d'intensité n'atteignaient pas, dans les vingt-quatre heures, 3,5 pour loo. » Les ballons scellés, pleins du mélange chlore et hydrogène, furent suspendus à i™ de la source lumineuse et soumis à son action durant des temps variables. Le mélange gazeux était ensuite analysé par la mé- thode indiquée ci-dessus. » Voici d'abord nos résultats avec des gaz secs : (') M. E. Becquerel avait déjà vu que l'eau a une influence dans les explosions de chlore el d'hydrogène qui peuvent se faire, même à l'obscurité, lorsque le chlore humide a été insolé préalablement, explosions que Draper avait attribuées à un état allotropique du chlore. (-) Les lampes à acétylène que l'on possède aujourd'hui n'existaient pas au moment où nous faisions ces expériences; mais jiourvu que le gaz d'éclairage reste à la même pression et que l'on maintienne la naphtaline à une température constante, les lampes à l'albocarbon ont une blancheur de lumière et une fixité d'éclat tout à fait compa- rables à celles des lampes à l'acétylène. ( 1270 ) Kapporl Durée Durée ik- H CI formé ilr chaque exposition N" totale Cumposllion MCI il 100 vol. divisée des trcxposiliiin initiale total 11 + Cl en ballons ('). à la luuiiùc. ihi mélange. formé. éclairé. périodes successives. 1!» 20 et 15 2''3o" Cl ^ 47,33 ; II = 48,53 I air=: 4,20 5''3o"' IGelC 2el7 i6'' 237!' 100,06 Cl =: 47-0 11 = 47.3 air =; 5,7 100,0 Cl r= 47>2 Il r^ 47'0 iur ^^ 6,0 1 00 , s Cl = 4-, 8 11 = 46,8 air =: 5,9 5,06 .2,7 48,4 85, o 5,3 .3,7 5i ,65 100, y 92,0 i" période (2''3o'") I" période (2''3o'") z' période (3*") i" période (2''3o"') 2° période ( 3'' ) 3° période (40'' 30" ) ■ '■'••période (2''3o™) 2' période (3'') 3'' période (4o''3o'") 4" période (196'' 30"') Quantité de H Cl formé, ralcuice par lieure et pour 100 parties de 11 + Cl existant au début de chacune des périodes successives. 2,1 2 , I 2,8 2,1 2,8 0,94 2,1 2,8 0,94 0,205 » Des observations analogues ont été faites en se servant de la lumière du jour. Ces expériences peuvent se |)ratiquer sans danger, même au soleil, pourvu que les gaz soient parfaitement secs et purs, du moins par un soleil d'automne. Voici nos nombres pour des volumes de gaz M + Cl sensiblement égaux : N" Volumes Il Cl formé Il Cl formé des ballons. des ballons. Temps total d'exposition au soleil. Mode d'exposition. pour de 11 luo parties -f- Ci initial. par heure. 5 ce ..44 o''3o'" Soleil d'automne 4,7 9.4 9 1077 l''3o'" Même exposition, même jour 10, 1 6,7 U 1047 Du 3o octobre au 9 novembre Même exposition 74,0 o,3i ), Il résulte de ces observations que, dans les mélanges de chlore et d'hydrogène secs et purs, faits à volumes égaux ou presque égaux, la (') Tous ces ballons étaient d'une capacité de io5o« à 1200"^ ( '^71 ; quantité de gaz qui se combinent sous l'aclion d'un vif éclairement répon- dant à près de i5 carcels placés à i mètre, et pour une source riche en rayons photochimiques, ne dépasse pas, par heure, 2 à 3 pour 100. Cette quantité va rapidement en croissant dès hi première demi-heure au soleil, dans les quatre à cinq premières heures à une lumière artificielle intense, atteint alors son maximum et diminue ensuite très sensiblement, en tendant vers zéro à mesure que l'acide chlorhydrique formé augmente. Après deux cent cinquante heures d'éclairement de 14, 5 carcels à i mètre, la quantité de HCl formé a été de 9^1,0 pour 100 parties de gaz- hydrogène et chlore mélangés à volumes égaux. Mais, même après ce temps, le phénomène ne se limite pas, il se continue, quoique avec une vitesse décroissante à mesure qu'augmente la proportion relative du gaz HCl produit. » On pourrait penser qu'à mesure que la densité D du mélange de II -t- Cl résiduel diminue, l'influx lumineux, de valeur constante, tout en agissant avec la même intensité c sur l'unité de volume de H + Cl non com- binés, produit un effet qui reste proportionnel au nombre de molécules d'hydrogène et de chlore libres qu'il influence, c'est-à-dire projiortionnel à la densité D du mélange H -f- Cl existant à chaque instant par unité de volume. De telle sorte que, en exprimant par M la quantité d'hydrogène et de chlore qui se combinent dans un tem|)s /, on aurait, pour chaque période, si c restait constant. De/ = M. » Les choses se passeraient, en effet, ainsi si l'influence retardatrice de l'acide chlorhydrique formé ne se faisait pas sentir de plus en [)lus à me- sure que sa quantité augmente. Dans l'hypothèse de la proportionnalité de l'effet produit par une source lumineuse donnée au nombre de molécules H -I- Cl rencontrées, sans action inhibiloire de gaz chlorhydrique, c devrait rester constant. Or il n'en est rien. En effet, si l'on tire c de l'équation ci- dessus, on a M et, en remplaçant M, D et / par les nombres que nous avons trouvés à chaque période, nous aurons, en prenant pour D sa valeur moyenne durant chaque période donnée par nos expériences : 5 3 Première période : c^ , ' ^ ^0,0217, 8 ^ Deuxième période: c' ■= — ^ — .> =o,o3f, ' 90,5 X 3 ( >272 ) Troisième période: c"= ^ — y-^. — = =o,oi^, ^ 67,4x40,0 Quatrième période : c"'= -^ '"* - ■ = o.oot. M On voit que le coefficient c de vitesse de combinaison du mélange hydrogène -+- chlore, c'csl-à-dire la quantité qui, pour un même cclairement et un môme nombre de molécules 11 + Cl traversées, se combine dans l'unité de temps, augmente d'abord ('), puis décroît à mesure que s'accroît la quantité de II Cl formé. Mais, tout en diminuant à mesure qu'augmente le produit de la réaction, le coefficient c de combinaison ne devient pas nul, même après deux cent trente-sept bcurcs d'éclaircment, et rexj)é- rience démontre que l'union des gaz finit par être complète ou presque complète; en un mot la réaction ne se limite pas. » Influence d'un excès des deux gaz. — Les expériences ont été faites en même temps que les précédentes et avec le même éclairement. » 1° Excès de chlore . Rapport Durée Composition de H Cl formé d'exposition initiale ù iim volumes N«' des à la du mélange H CI de H + Cl ballons. lumière. gazeux. 1 CI = 62,3 ) total formé. éclairés. 17 l8h H = 33,7 ( air ^ 3,9 ( Ci = 54,8 ( ) \ \ 62, r 92,3 8 Si" j H = 42,8 8.5,. 5 too ( air= 2,6 » On voit que, sous l'influence d'un excès de chlore, le mélange hydro- gène + chlore .secs tend à se combiner plus rapidement que quand ces deux gaz sont à volumes égaux. Il atteint le terme de sa combinaison théorique complète avant la trente-et-unième heure, alors que ce terme n'était pas atteint dans des conditions identiques, môme en deux cent cinquante heures, si le mélange des mêmes gaz était fait à volumes égaux. » 2" Influence de l'excès d'hydrogène. — L'excès d'hydrogène agit dans le même sens; mais nos expériences ont été faites, dans ces cas, non à la (') On a vu que dans le cas de l'insolation ce coefficient augmente durant les trente premières minutes, et que dans celui de l'éclairage à l'albocarbon (i45 carcels) il arrive bien plus lentement à son ma\imuu). ( '273 ) lumière artificielle étalonnée, mais à celle d'un soleil voilé, et à deux jours différents, quoique avec des éclairemenls semblables. Elles nous ont donné, dans le cas du mélange sec H + Cl, à volumes égaux, 6,80 pour 100 combinés en deux heures, et pour un mélange de trois volumes d'hydro- gène avec un volume de chlore, 20,1 pour 100 dans le même temps. » Conclusions. — La lumière blanche agit sur les combinaisons de chlore et d'hydrogène, et probablement sur toutes les combinaisons gazeuses qu'elle est apte à exciter, d'une manière tout autre que la chaleur. A la con- dition qu'on ne laisse pas la température s'élever sensiblement par le fait de la réaction elle-même, la chaleur provoque dans les gaz des combinaisons dont la limite est rapidement atteinte, souvent en moins d'une demi- minute. La lumière, lorsqu'elle agit, abaisse considérablement le point de réaction; mais pour des éclairements relativement forts, et même pour la lumière solaiie, la combinaison, si elle n'est pas explosive, n'arrive à son summum d'activilé qu'après plusieurs minutes, quelquefois après plusieurs heures si l'éclairement est plus faible, puis décroit rapidement. » La réaction provoquée par la lumière dans le mélange de chlore et d'hydrogène n'est pas limitée par la présence de l'acide chlorhydrique qui se forme. La combinaison se rapproche lentement de la combinaison totale et finit par être complète. » A mesure que l'acide chlorhydrique se produit, la vitesse de la réaction diminue, mais sans que le phénomène de la combinaison des deux gaz se limite. » La présence d'un excès de chlore ou d'hydrogène (mais surtout du premier) active singulièrement la réaction. » La lumière fait naître l'affuiité réciproque des deux gaz, car l'hydro- gène et le chlore purs et secs, placés aux mêmes températures dans l'ob- scurité, ne contractent entre eux aucune combinaison, même au bout de plus de quinze mois. » La présence d'un peu d'humidité excite singulièrement la réaction que provoquent les lumières solaire ou artificielles. » Observations présentées sur la limitation des réactions chimiques, à l'occasion de la Communication de M. A. Gautier, par M. Berthelot. « Les expériences de notre Confrère, M. A. Gautier, sur la combinaison des gaz, chlore et hydrogène, de même que celles qu'il avait présentées précédemment sur les débuts de la combinaison de l'oxygène et de l'hy- ( 1^74 ) drogènc, sont très intéressantes et embrassent des questions extrêmement variées. On ne peut qirapi)laiulir à ce grand travail. Cependant, je lui demande la |)crmission de faire quelcjnes réserves sur l'interprétation de quelques-uns des faits relatifs à la combinaison de l'hydrogène avec l'oxy- gène. » Sans prétendre nous prononcer en principe sur la limitation d'une réaction non réversible, opérée dans un système gazeux homogène, il convient de remarquer que certaines des observations relatives à l'union de l'hvdrogène et de l'oxvgène appartiennent en réalité à un ordre de piiénomènes différents; car elles comportent l'intervention des parois des vases et celle de réactions chimiques bien connues, entre la matière même de ces parois et les produits de la combinaison gazeuse; or ces réactions sont susceptibles de déterminer et de régler le phénomène. » Il est incontestable qu'en théorie on doit envisager ici, au lieu d'un svstème gazeux homogène, un svsième hétérogène, formé de gaz et de solides, et de tenir compte des réactions qui se développent nécessairement à la surface de ces derniers; celles-ci sont susceptibles de déterminer la formation de composés, tels que l'eau, dans des conditions où ils ne pren- draient pas naissance sous la seule influence des composants gazeux. Sans doute, dans un système gazeux homogène, tel que le mélange d'hydrogène et d'oxygène, envisagé à une température et à une pression données, les réactions seraient uniquement déterminées par les attractions mutuelles des molécules de ces deux gaz ; c'est-à-dire par l'énergie potentielle mise enjeu lors de leur combinaison, donnant naissance à de l'eau. » Tandis que l'intervention desparoisy ajoute les attractions et l'énergie potentielle correspondantes aux réactions de la matière propre de ces parois; laquelle est susceptible, suivant les cas, de former des hydrures avec l'hydrogène, des oxydes avec l'oxygène: ce qui est le cas des parois métalliques; ou bien encore, de réagir sur les produits possibles de la combinaison de ces gaz, tels que l'eau: ce qui est le cas des parois de verre ou de porcelaine vernie. Pour préciser davantage, dans le dernier cas, l'énergie potentielle totale, exercée à la surface des vases, répond à la somme de la chaleur dégagée par l'union des deux gaz, engendrant de l'eau, et de la chaleur dégagée par la réaction de cette eau sur les silicates alcalins qui constituent les parois des vases, avec formation d'un hydro- silicate alcalin. » Il ne s'agit donc pas d'envisager une formation d'eau, préalable et indépendante, qui réagirait ensuite sur le verre : les deux réactions sont ( 1275 ) produites simultancmenf, par la somme des énergies présentes, conformé- ment à l'explication générale que j'ai donnée des faits attribués autrefois aux affinités prédisposâmes. » On doit également tenir compte, dans une certaine mesure, de la couche des gaz condensés à la surface des vases; couche dont l'influencf sur les équilibres du système peut être toute différente de celle de l'atmo- sphère dilatée et libre située au delà. 1) Ajoutons d'ailleurs que ces diverses actions de surface sont suscep- tibles d'être exercées par le verre dépoli préalablement à l'aide d'un agent chimique, tel qu'un acide ou un alcali; cet agent tendant à créer une sur- face poreuse et pénétrable par les gaz jusqu'à une certaine profondeur C'est ce que confirmeraient, s'il en était besoin, les expériences de M. Gau lier sur la pénétration graduelle du verre par l'argent réduit et sur la ré- duction du silicate de plomb du cristal par l'hydrogène. » Or il arrive souvent que l'addition d'une énergie complémentaire abaisse la température initiale d'une réaction chimique : Soit que cette énergie et les produits transitoires qui en résultent disparaissent dans le calcul de l'état final, ce qui est le cas du platine, formant un hydrure (') et déterminant à froid l'union de l'hydrogène et de l'oxygène; soit que l'énergie complémentaire donne naissance à des produits spéciaux qui sub- sistent dans l'état final, ce qui arrive pour les hydrosilicates alcalins ré- sultant de l'action de la vapeur d'eau. En tout cas, Dnlong et Thenard ont signalé autrefois cette influence de nombreux corps solides pour abaisser la température de combinaison de l'hydrogène avec l'oxygène (^Ann. de Chim. et de Phys., 2^ série, t. XXIV, p. 38 1; i823). » La réaction de l'eau sur les parois des vases, réaction facile à constater, a pour effet de substituer à une combinaison simple, opérée sur toute la masse d'un système homogène, un ensemble de réactions accomplies sur les parois seulement, et dans lesquelles interviennent des équilibres spé- ciaux. Ceux-ci sont régis par un principe différent, le principe des surfaces de séparation dans un système hétérogène, principe dont j'ai signalé le rôle capital dans les équilibres chimiques (Ann. de Chim. et de Phys., 4* série, t. XXYI, p. 408; 1872; et Essai de Mécan. chimique, t. II, p. 96). Tels sont notamment ceux qui se manifestent lorsqu'un silicate alcalin est attaqué par l'eau, lors de la décomposition du verre, ou de la porcelaine vernie. » Ces équilibres tendent à déterminer un rapport fixe entre la propor- tion d'eau libre, susceptible d'exister au contact de la surface solide con- (') Annales de Chimie et de Physique, 5= série, t. XXX, p. 5i9-538. C. R., 1897, I" Semestre. (T. CXXIV, N° 23.) l65 ( 1276 ) stituée par les silicates, et la proportion d'eau combinée dans les hydro- silicates : par là même, ils limitent la proportion d'eau dont la formation est susceptible d'être déterminée par les énergies présentes sur cette même surface. Ils sont d'ailleurs, en vertu même du principe qui y préside, fonc- tion de la densité relative des divers gaz présents dans l'atmosphère am- biante; attendu que cette densité en fait varier la masse relative dans la couche superficielle qui touche les parois du vase. A partir du moment où l'équilibre est établi, au contact de ces parois, entre la vapeur d'eau et les hydrosilicates alcalins, l'énergie potentielle qui a déterminé cet équilibre, cesse d'intervenir et, par conséquent, d'ajouter ses effets à l'énergie mise en jeu entre l'hydrogène et l'oxygène, tendant à former de l'eau. Dans les conditions où cette dernière énergie serait insuffisante pour provoquer la formation de l'eau, au sein de la masse gazeuse proprement dite, cette for- mation doit donc s'arrêter. n Est-il nécessaire d'ajouter que la réaction entre l'oxyde de carbone et l'oxygène subit l'influence des parois, au même litre que la réaction entre l'hydrogène et l'oxygène? )) On voit comment l'équilibre est déterminé par les réactions accomplies sur la paroi solide : c'est de ces réactions que dépend la limitation du phénomène dans les conditions actuelles : bref il s'agit, non d'une action de masses, mais d'une action de surfaces, c'est-à-dire d'un problème qui dépend de lois différentes de celles des équilibres développés en systèmes gazeux homogènes, d'après les théories de la Mécanique chimique. » Réponse de M. Arm. Gautier à M. Berthelot. (( Les observations que vient de formuler M. Berthelot portent, non sur nos éludes relatives à l'action de la lumière sur les combinaisons gazeuses, action complexe dont nous avons essayé d'examiner quelques conditions, mais sur nos expériences antérieurement publiées (') et visées dans la présente Note, expériences ayant pour objet l'étude des lois qui règlent l'union des gaz entre eux, spécialement en fonction des tempéra- tures, lorsque celles-ci sont maintenues à peu près invariables malgré la combinaison. Ces recherches nous ont amenés à conclure que sous l'action de la chaleur les combinaisons gazeuses se limitent, pour chaque tempé- rature, et dans des conditions où l'on ne saurait invoquer les phénomènes classiques de dissociation. M. Berthelot pense que si les combinaisons du gaz tonnant, par exemple, se produisent et se limitent dans le verre ou la (') Comptes rendus, t. CXXII, p. 566. ( 1277 ) porcelaine, c'est grâce à l'action des parois des vases. Ceux-ci, formés de silicates, se transformeraient superficiellement en hydrates dont la tension limitée réglerait la quantité d'eau finale trouvée dans le gaz résiduel. D'après cette explication même, M. Berthelot admet donc implicitement que la combinaison se limite, ce qui est le point principal de nos recherches. Il admet aussi que lorsqu'on chauffe le gaz tonnant vers i8o°-200°, dans la porcelaine dure vernissée à des températures très inférieures à celles auxquelles on pensait que commence le phénomène de la combinaison, il se forme de l'eau, ce qui est aussi l'un des faits inattendus dont nous re- vendiquons la découverte. » Cette eau formée, l'hydrate alcalin se produirait et la réaction s'éta- blirait, non dans la masse totale du gaz, qui serait à peu près comme n'exis- tant pas, mais entre la couche très mince qui se trouve au contact des parois hydratées du verre ou de la porcelaine et ces parois elles-mêmes. » Tout en ayant reconnu avec tous ceux qui se sont occupés de cet objet, en particulier Van t'Hoff, l'influence réelle des parois, nous croyons qu'elle intervient dans notre cas, non pour limiter, mais pour régler la chaleur et la vitesse de la combinaison. Remarquons, en effet, que, dans l'hypothèse de M. Berthelot, s'il se fait un hydrate ou hydrosilicate déjà vers 200°, c'est qu'il y a formation d'eau à cette température, et avant que l'eau, qui n existait pas dans les gaz, ait pu réagir sur les parois. Je ne pense pas que M. Berthelot veuille dire que ces parois interviennent grâce aux éléments du verre ou de la porcelaine, pour réunir les deux gaz hydrogène et oxygène, préalablement à toute production d'eau, sous la forme de com- binaisons hypothétiques, telles que seraient des peroxydes ou des hydrures de sodium ou de calcium, comme on pourrait l'admettre pour le platine ou d'autres métaux. A moins d'accepter qu'il se forme ces composés extraor- dinaires, il faut donc, puisqu'il se fait de l'eau, qu'il y ait union de l'hydro- gène à l'oxygène à ces basses températures, en dehors de l'action spéci- fique des parois, c'est-à-dire dans la masse du mélange gazeux lui-même, et dès lors, si celte action existe, la combinaison devrait, s'il n'y avait pas limitation même en dehors de l'action des parois, se poursuivre plus ou moins rapidement dans toute la masse du gaz ; or, c'est ce qui n'a pas lieu. « Si les parois réagissaient sensiblement en ajoutant à l'énergie poten- tielle représentée par l'affinité des gaz celle qui répond à la formation d'un hydrate formé aux dépens des silicates de la paroi, il faudrait également tenir compte, dans le calcul, du potentiel de valeur inverse représenté par la décomposition des silicates du verre ou de la porcelaine. Mais il nous semble suffisant de rappeler simplement que nous maintenions nos parois à une température constante. ( 1278 ) » D'autre part, si la tension de dissociation de l'hydrate hypothétique formé sur les parois limitait le phénomène, cette tension dépendrait uni- quement des températures. Or, nous avons montré que, pour chaque tcnipéralure, la limite de combinaison varie avec les masses relatives de gaz hydrogène et oxygène en présence. » Enfin, le même phénomène se produit avec l'oxyde de carbone et l'oxygène placés dans les mêmes conditions, et l'on ne saurait invoquer ici la formation d'hvdrates ni de toute autre combinaison précédant celle de l'acide carbonique qui ne peut agir que s'il est préalablement formé; je ne pense pas d'ailleurs que M. Berthelot puisse invoquer la dissociation du carbonate de soude à Soo". » Du reste, nous avons essavé de tenir compte autant que possible de l'influence des parois eu étudiant les phénomènes de combinaison des gaz dans les vases les plus variés : les porcelaines de Bayeux et de Berlin, les verres, le cristal, le verre lavé à l'acide chlorhydrique bouillant pour en- lever les alcalis superficiels, le verre chauffé à 400" avec le gaz chlorhy- drique, le verre argenté, enfin le quartz fondu lui-même, dont l'un de nous est parvenu à faire des tubes. Dans tous ces cas, chaque fois qu'il n'a pas subsisté de doute dans l'expérimentation, en particulier chaque fois qu'on empêche les parois de s'élever par points à une temjiérature supé- rieure de 5" à 6" à la lempératui-e à laquelle on opère, on arrive à un phé- nomène de limitation sans que la dissociation classique de l'eau puisse être invoquée à des températures inférieures au rouge. » Les parois de nos vases ne pouvant ni s'échauffer ni se refroidir sensi- blement par le fait de la combinaison, ce qui est le principe même de notre méthode, cette condition lépond à l'une des préoccupations les plus im- portantes de M. Berthelot. » On voudra bien remarquer enfin que je n'ai pas cru devoir aborder, ni dans cette Note ni dans les précédentes, l'étude du mécanisme intime. qui hmite, accélère ou retarde les combinaisons gazeuses, mécanisme très complexe que ces expériences contribueront, je l'espère, à éclaircir. » THERMOCHIMIE. — Note de M. Iîfrthelot accompagnant la présentation lie son Ouvrage sur la « Thermochimie w . « L'Ouvrage que j'ai l'honneur d'offrir aujourd'hui aux savants et à l'Académie, sous le titre de Thermochimie, Données et Lois numériques ('), (') Deux volumes in-8°, l'un de xvi-728 pages : Lois numéri'/ues ; l'aulre, de 878 pages: Données expérimentales. Chez Gaulhier-Villars el fils; 1897. ( 1279 ) a pour objet l'exposition des lois numériques et données de la Thermo- chimie. Ces données et ces lois jouent un rôle fondamental dans la Science pure, comme dans ses applications à la Physiolosfie, à l'Agriculture, aux Arts militaires, aux Industries électriques et métallurgiques : en effet, elles fournissent la mesure des travaux moléculaires accomplis pendant les transformations chimiques, travaux qui constituent l'une des bases indis- pensables de toutes nos théories, et, je le répète, de leurs applications. » La connaissance de ces travaux est la substance même de la Méca- nique chimique, indépendamment des conceptions et formules atomiques, ou algébriques, que l'on peut y faire intervenir; c'est le fond nécessaire et le point de déjiart de l'interprétation rationnelle de tous les phénomènes. 1) J'ai consacré, depuis l'année 1864, un grand nombre de Mémoires et d'expériences à l'étude de ces lois et données numériques, et j'ai résumé les résultats obtenus jusqu'en 1879 dans le Livre III de mon Essai de Méca- nique chimique. Traité auquel le public a bien voulu faire un favorable accueil et que l'Ouvrage actuel n'est pas destiné à remplacer : il conserve son originalité et sa signification générale. Mais, en ce qui concerne les données numériques, il est aujourd'hui devenu insuffisant. Dès l'origine, il avaitparu trop sommaire à cet égard, ayant dû être ramené aux propor- tions du cadre principal, consacré à des questions plus générales. Or depuis lors, et sous l'impulsion des idées qui s'y trouvaient développées, les recherches expérimentales de Thermochimie ont pris une extension tous les jours plus considérable, dans mon laboratoire et dans ceux des autres savants, français et étrangers. En effet, j'ai poursuivi mes travaux sans relâche, et de nombreux élèves les ont continués et développés sous ma direction. » L'emploi de mes méthodes calorimétriques s'est généralisé ; celui de la bombe calorimétrique et des combustions par l'oxygène comprimé, en particulier, a permis de donner aux mesures relatives à la Chimie orga- nique une facilité et une précision inconnues auparavant. J'ai pris soin, en 1893, de résumer ces méthodes dans un Traité pratique de Calorimétrie chimique, qui a été aussitôt traduit en allemand et en russe. 0 Cependant, un grand nombre de savants, en France, en Allemagne, en Angleterre, en Russie, en Danemark, en Italie, se sont livrés de leur côté aux mêmes études et y ont introduit leurs vues propres et une multi- tude de données nouvelles. Bref, la Thermochimie n'a cessé de progres- ser; malgré cette paresse naturelle à l'esprit humam, qui a porté certains chimistes à résister à l'introduction des doctrines nouvelles et à lâcher d'en contester l'intérêt, pour se dispenser de les comprendre. ( I28o ) » Les expérimentateurs qui ont consenti à entrer dans les voies de la nouvelle Mécanique chimi(]np, qui s'ouvraient à leurs yeux, ont été aussitôt frappés de la clarté apportée par celle-ci dans la conception des phéno- mènes, ainsi que de la fécondité des prévisions et des recherches originales. qui en étaient la conséquence. La confiance et la foi leur sont venues en marchant devant eux, comme il arrive dans les Sciences; c'est-à-dire à mesure qu'ils comprenaient mieux l'étendue et la profondeur de la lévo- Intion scientifique, dont ils étaient les promoteurs et que l'avenir dévelop- pera de plus en plus. i » Toutefois, par une conséquence presque inévitable, cet agrandisse- ment rapide delà Thermochimie a fini par amener une certaine confusion, qui va jusqu'à compromettre et obscurcir la suite de ses études. L'en- semble des données qu'elle embrasse n'ayant pas été l'objet de publications nouvelles depuis dix ans et |)lus, il est devenu nécessaire de les réunir et d'en reprendre tous les calculs, afin de les coordonner d'une façon méthodique. » Non seulement ces résultats sont épars dans les recueils spéciaux, journaux, comptes rendus de Sociétés chimiques, annuaires, etc., impri- més en divers pays et dans des langues différentes ; mais une difficulté, plus grande peut-être, est née de cette circonstance que les chiffres relatifs à la chaleur de formation des combinaisons n'ont été que rarement mesurés directement. Dans la plupart des cas, on est obligé de les déduire par le calcul d'expériences indirectes, où interviennent des données multiples. Or ces calculs ont été exécutés par des auteurs différents, en partant de valeurs fondamentales qui ne sont pas les mêmes et c]ui ont subi certains changements et perfectionnements, comme il est inévitable dans l'ordre des Sciences expérimentales. )) Par exemple, en 1879, la chaleur de formation des composés azotés était déduite de celle de l'ammoniaque, fixée à -f-aG^^',^, d'après les expé- riences de M. Thomsen, acceptées à ce moment de tout le monde. Or, j'ai reconnu que ce chiffre était tout à fait inexact et devait être remplacé par -f- 1 2*^"', 2 ; rectification que M. Thomsen n'a pas tardé à adopter avec pleine sincérité. De là la nécessité de revoir les chaleurs de formation des oxydes et autres composés de l'azote; ce que j'ai fait aussitôt par des méthodes directes et indépendantes, mes résultats ayant été confirmés ensuite d'autre part. Je citerai encore les changements apportés par M. Nernst à la cha- leur d'oxydation du mercure. » Ces erreuis, de même que celle que Dulong avait faite autrefois dans la mesure de la chaleur de combustion du carbone, et qui a pesé si long- temps sur les évaluations des physiologistes relatives à la chaleur animale, ( 128l ) montrent la nécessité de reviser de temps à autre les calcids thermochi- miques ; alors même que les mesures calorimétriques directes des auteurs seraient parfaitement exactes et incontestées. » Il était donc indispensable de revoir toutes ces valeurs. Bref, deux ordres de rectifications étaient nécessaires : les unes directes, telles que les précédentes; les autres, non moins im|)ortantes, mais plus cachées : ce sont celles qui interviennent dans le calcul des combinaisons servant de base à l'évaluation des chaleurs de réactions non mesurables directement. Dès lors, il fallait refaire tous les calculs, en suivant un plan uniforme et un svstème régulier; afin d'obtenir des données homogènes et coordon- nées, comparables entre elles. J'ai dii entreprendre ce pénible travail, en même temps que je formais le vaste Recueil des mesures ihermochimiques etïectuées depuis dix-huit ans. )) J'ajouterai qu'il faut se garder d'exécuter de semblables recherches comme on le fait trop souvent, d'après les résumés incomplets, presque toujours mutilés et souvent travestis par l'esprit de système, tels qu'ils sont imprimés en divers pays. Sans doute, on abrège ainsi une tâche par- fois écrasante ; mais on risque d'être confiné dans des notions insuffisantes et parfois complètement erronées. C'est pourquoi j'ai regardé comme un devoir de relire moi-même les Mémoires originaux, — sauf les très rares exceptions où je n'ai pu me les procurer, — d'en extraire les données di- rectement et d'en reprendre personnellement tous les calculs : c'est là une besogne immense, qui m'a pris plusieurs années. Je me la suis im- posée par respect pour la vérité et j'espère que ceux qui consulteront le présent Ouvrage en recueilleront le fruit. M J'ai cru utile, non seulement de donner les valeurs rectifiées, telles que je viens de les signaler, mais aussi d'exposer à propos de chaque nombre quelle était l'expérience spéciale dont il est déduit et quelles étaient les autres données expérimentales, à l'aide desquelles le nombre déduit de cette expérience a été calculé. En procédant ainsi, nous rendons service à nos successeurs ; en effet, si quelque rectification ultérieure vient à être faite dans les données auxiliaires, le calcul principal sera désormais facile à restituer. M En outre, la connaissance de ces données permettra à chacun la cri- tique expérimentale des résultats et l'évaluation de leur degré de certi- tude; ce que de simples Tableaux ne permettent pas de faire. Pour plus de netteté, j'ai joint à toute valeur la citation précise des Mémoires et Traités auxquels les données du présent Ouvrage ont été empruntées. » J'ai choisi de préférence les résultats obtenus par une même méthode ( 1282 ) générale, de façon à former un système homogène de nombres compa- rables entre eux. Dans un semblalilc choix, j'ai dû naturellement préférer les déterminations exécutées, soit par moi-même, soit par mes élèves et sous ma direction. En effet, suivant un mot de Descartes, il est malaisé d'arriver à des résultats accomplis en ne travaillant que sur les ouvrages d'aulrui. » Parmi les données qui n'ont pas été mesurées dans mon laboratoire, j'ai choisi les plus exactes, telles (juc celles do M. ïhomsen en Chimie mi- nérale, dans les trois premiers Volumes de son précieux Ouvrage intitulé : Thermochemische Uniersuchungen, et celles de M. Stohmann, dont il sera question tout à l'heure. » Mais je ne rendrais pas justice aux autres savants qui ont concouru au rapide développement de la Thermochimie, si je ne rappelais pas leurs travaux. Ainsi, en Chimie minérale, des contributions considérables à ces études ont été apportées par les recherches exécutées au laboratoire du Collège de France, telles que celles de M. Sabatier sur les sulfures, de M. Ch. Fabre sur les séléniures et les tellurures, de M. Gûntz sur les fluo- rures, de M. Joannis sur les cyanures et les amidures, de M. Recoura sur les sels de chrome, de M. Ilosvay sur les sels doubles, de M. Varet sur les composés du mercure. Je rappellerai également les recherches de MM. Be- ketof, Alexeieff et des autres savants russes, celles de MM. Ditte, Joly, Amat, Péchard, Pigeon, Metzner et autres élèves du laboratoire de M. Troost, pour ne citer que les plus générales : on en trouvera ici les ré- sultats consignés. M En Chimie organique, les études thermochimiques ont pris également une très grande extension. A côté des expériences accomplies dans mon laboratoire, isolément ou en collaboration, j)ar MM. André, Ogier, Jung- fleisch. Vieille, Tscheltzow, Petit, Matignon, Werner, Fogh, Rivais, Le- moult, Delépine, et de celles de MM. Louguinine, Chroustchoff, de For- crand, Colson, Massol, Genvresse, Guinchant et autres savants, j'ai été heureux de rencontrer les mesures très nombreuses et très exactes de cha- leurs de combustion de M. Stohmann et de ses élèves, exécutées en Alle- magne à l'aide de la bombe calorimétrique, fondée sur l'emploi de l'oxy- gène comprimé. Ce savant, avec une parfaite sincérité scientifique, est venu étudier lui-même à Paris, en 1887, les nouvelles méthodes. » Telles sont les données recueillies pour former le présent Ouvrage. » Voici la marche adoptée : » L'Ouvrage forme deux Volumes; le premier embrasse l'exposé des lois numériques, le second celui des données expérimentales. ( 1283 ) » Le Tome I (lois numériques) comprend deux Parties : la première re- lative à la Chimie générale, la seconde à la Chimie organique. » Dix Chapitres sont consacrés à la Chimie générale. J'y compare d'abord les conséquences du principe du travail maximum avec celles de l'entropie. Puis je présente les notions et les données fondamentales, relatives aux chaleurs spécifiques des gaz, des éléments chimiques et de leurs composés gazeux, ou solides. Je montre comment la chaleur de combinaison, pour conduire à des lois régulières, doit être rapportée à un même état de tous les corps réagissants : gazeux, liquide, dissous, solide. » Ici trouvent leur place les relations constatées entre la masse chi- mique des éléments et la chaleur dégagée dans leurs combinaisons ; ainsi que les résultats relatifs à l'isomérie, aux substitutions, à la formation des sels, etc. » La seconde Partie, relative à la Chimie des composés carbonés, en- visage les relations thermiques générales qui ont été reconnues par l'étude des diverses fonctions : carbures, alcools, aldéhydes, acides, corps azotés. » Telles sont les matières développées dans le premier Volume. « Le Tome II (données expérimentales) est également formé de deux Parties : Chimie minérale et Chimie organique. » La Chimie minérale comprend deux Livres, le premier consacré aux métalloïdes, le second aux métaux. » La seconde Partie du Tome II est formée par le Livre III, destiné à exposer les résultats relatifs à la Chimie organique, sous cinq titres ou divisions, savoir : >) i" Carbures d'hydrogène, partagés en Chapitres d'après le nombre d'atomes de carbone ; » 2" Alcools, subdivisés en alcools proprement dits, selon le degré de leur atomicité; hydrates de carbone et phénols, ces divers corps étant dis- tribués selon le nombre d'atomes de carbone ; » 3° Aldéhydes, subdivisés en aldéhydes proprement dits, monoato- miques, polyatomiques et mixtes; acétones; camphres et quinons; » 4" Acides, subdivisés en acide à fonction simple, monobasiques ou polybasiques, et en acides à fonction mixte. Les sels et les éthers sont com- pris parmi les dérivés de l'acide correspondant; )) 5" Enfin, composés azotés, subdivisés en Amides à fonction simple. Aminés ou alcalis à fonction simple. Aminés et Amides à fonction mixte, spécialement les uréides; enfin composés azoïqucs, comprenant entre autres les dérivés de l'hydroxylamine et de l'hydrazine, etc. C. R., 1897, I" Semestre. (T. CXXIV, N° 23.) '66 ( 1284 ) » La clinlenr (le formation des composés ori^aniqiies, (lomeurée incon- nue et réputée inaccessible jusqu'en ï865, a été calculée dans presque tous les cas, d'après une règle que j'ai donnée à cette époque, et qui permet de la déduire de la chaleur de combustion. Aussi ai-je pris soin de reproduire celle-ci comme donnée fondamentale, dans les Chapitres que je viens d'énumércr. » Les trois Livres formant le Tome II sont suivis par des Tableaux, des- tinés à en grouper et à en résumer les résultats numériques. « Le cadre entier de la Chimie se trouve ainsi parcouru, de façon à mettre sous les yeux du lecteur les connaissances acquises en Thermo- chimie, tant au point de vue des classes générales de composés qu'à celui des corps individuels. » En présentant de cette façon la science acquise actuellement, j'ai pris soin d'en faire ressortir, soit dans le détail, soit par le caractère même des exposés, les lacunes spéciales ou générales; c'est-à-dire les recherches à faire et les découvertes certaines qui attendent les inventeurs de l'avenir. -) Je me suis attaché dans le présent Ouvrage à mettre en évidence les lois et relations numériques qui ressortcnt de l'ensemble des résultats ac- quis. Dans la partie relative à la Chimie générale, on verra quel jour la Thermochimie jette sur la constitution des corps simples et des corps com- posés, ainsi que sur la caractéristique des fonctions et des réactions fonda- mentales. Elle manifeste ainsi l'extrême fécoiidilé de cette science dans les diverses études de la Chimie pure et appliquée. Selon mon habitude, je me suis abstenu de développer des conceptions purement hypothétiques; me bornant à déduire, des chiffres observés, leurs conséquences les plus di- rectes et les plus manifestes. )) Je crois essentiel de prévenir le lecteur qu'il ne s'agit pas ici des lois fondamentales de Statique, sujet que j'ai développé dans le second Volume de mon Essai de Mécanique. Certes, l'étude méthodique des équilibres chi- miques, inaugurée par mes recherches sur les éthers et sur l'état des sels dans les dissolutions, ainsi que l'étude de la dissociation, découverte par H. Sainte-Claire Deville, ont pris une importance de plus en plus consi- dérable dans la Science, et elles sont devenues depuis lors le point de dé- part de théories et de calculs thermodynamiques fort étendus; dont il serait intéressant de montrer les origines et la connexion avec les données expé- rimentales, ([ui les ont suscitées et qui n'ont pas cessé d'en former le sup- port le plus solide. Mais cette partie de la Science ne rentrait pas dans le cadre essentiellement numérique du présent Ouvrage. J'aurai sans doute occasion d'y revenir plus tard. ( 1285 ) » En terminant cette Préface, il ne me reste plus qu'à réclamer l'indul- gence des lecteurs, pour les omissions et erreurs, inévitables dans un si vaste travail, et à prier les personnes qui voudraient bien me les signaler, d'agréer l'expression de ma reconnaissance. » Je remercierai également M. Gauthier-Villars qui a exécuté cette œuvre avec la perfection accoutumée de sa maison; c'est ici sans doute le dernier Ouvrage considérable que je serai appelé à publier. Je touche au terme d'une carrière scientifique déjà bien longue, soutenue depuis un demi-siècle par un travail continu et attesté par des publications inces- santes. J'ai tâché de remplir de mon mieux mes devoirs de savant, de citoyen et de philosophe de la nature, et je poursuivrai, tant que mes forces ne seront pas épuisées : toujours poussé à marcher en avant par le désir passionné d'être utile à mes contemporains et à l'humanité! » BOTANIQUE, — Un nouveau Terfâs (Terfezia Aphroditis) de l'île de Chypre; par M. Ad. Chatin. » Je viens de recevoir de M. Gennadius, l'éminent Directeur de l'Agri- culture de Chypre, qui déjà m'avait envoyé de cette île le Terfezia Claveryi, et du Pcloponèse, avec le Terfezia Leonis et sa variété minor, une espèce nouvelle dont je fis le Terfezia Gennadii, un Terfàs exceptionnellement noir récolté à Morphon, près des ruines du célèbre temple élevé à Vénus. » J'extrais ce qui suit de la lettre de M. Gennadius : » Je suis heureux de vous annoncer que j'ai trouvé une nouvelle TrufTe. Elle s'ap- pelle ici i/.o'jpovuxvov, c'est-à-dire Truffe noire, de la couleur de sa chair (qui est d'ailleurs marbrée). Elle n'est pas si répandue que l'autre TrulTe (votre Terfezia Claveryi), que je vous envoyai il y a deux ans. » La TrufTe noire {Terfezia. . .?) est considérée comme la ])lus savoureuse. On la trouve aux environs de Morphon, ville au nord-est de l'île, en terrains sablonneux et pendant le printemps (mars-avril). >i La TrulTe noire est ordinairement volumineuse; on assure qu'en iSyS on en a récolté une du poids de SSS?'. 1) Dans cette même année, il y en eut une telle abondance qu'on la vendait, par toute l'île, à 5 (cinq) centimes le kilogramme. Cette année on la vend, au marché de Nicosie, à lo piastres (i'^'', lo) le kilogramme. » Morphon est l'ancienne ville Mop'f.io où l'on adorait Vénus sous le nom de Mopifj {Morphô). Si la Truffe, regardée comme de qualité supérieure, qu'on y trouve est une espèce nouvelle, ne serait-il pas à propos de l'appeler Terfezia Morpho ou Aphrodite? » » Or, le Terfàs de Morphon étant, comme il va être établi, une espèce ( 1286 ) l)ion dislincle de toutes celles actuellement connues, je lui donne, confor- mément au désir exprimé par M. Gennadius, le nom de Terfezia Aphroditis. » Les caractères tlu Tcr/czia Aphroditis sont les suivants : )) Tubercules figiformes ou arrondis, assez gros (du poids de 3o^''à So^''), munis à leur base d'un caudicule court, assez fort, conoide. » Périderme d'un brun noir, à région corticale épaisse, recouvert d'un fin tomentum (reste du mycélium?) englobant et retenant de fins grains de sable, ce qui fait paraître ce périderme comme verruqueux, lui donnant ainsi une ressemblance éloignée avec le périderme des Juèer diamantés. » Gleba ou chair d'un noir fuligineux ('), irrégulièrement marbrée, d'odeur sensible, agréable, ayant quelque analogie avec celle du raisiné (?), de consistance moins charnue, plus friable que dans la généralité des ïerfâs. » Sporanges irrégulièrement ovoïdes, à 6, 4> rarement à 2, jamais (?) à 8 spores. » Spores d'un brun noir fuligineux, ou même noires, non violacées comme dans notre Tuber melanosporum , assez grosses (28-32 p., les plus grosses dans les thèques à deux seules spores), relevées de verrues à som- met arrondi. » Les affinités du Terfezia Aphroditis sont principalement avec les Terfàs du groupe Boudieri, par les variétés arabica elpeduncitlata. » Mais l'arabica diffère notablement par la moindre épaisseur du cor- tex, la non-coloration du périderme et de la chair, par celle-ci plus char- nue que friable, par les spores plus petites et les verrues encore moins saillantes, quoique plus proéminentes que dans le type Boudieri. M Plus intimes sont les analogies de V Aphroditis avec le Terfezia Boudieri pedunculata Pat., des environs de Gabés, qui se rapproche par la colora- tion fuligineuse de sa chair. » Riais y Aphroditis a le périderme noir, lomcnteux et noir glabre, la chair plus noire cl friable, les spores notablement plus grosses (en moyenne 3o[7. au lieu de 25 (x); enfin, le caudicule des tubercules court, conoïde et non cylindroïde. » Par l'épaisseur de la région corticale du périderme, le Terfezia ( ' ) La chair, encore à peine cendrée quelque temps avant la maturité, passe rapide- ment au noir au contact de l'air, sans doute en absorbant de l'oxygène et exhalant de l'acide carbonique, comme nous l'avons constaté dans le noircissement des Rinan- tliacées pendant leur dessiccation. ( «287 ) Dejlersii Pat. touche à Y Aphrodids, mais il s'en éloigne par la non-colo- ration de la chair, par des spores plus petites, etc. » Le Terfezia Gennadii (Quiza du Péloponèse), qui diffère, avec le Boudieri pedunculata, de la généralité des Terfezia, par la coloration de sa chair, relie dans une certaine mesure, par cette coloration même, les Ter- fezia incolores au noir Aphroditis, mais s'en éloigne par les sporanges allongés, rappelant ceux des Tuber magnalum et Borchii et seulement bispores, par ses énormes spores de 45-5ou, et à réseau au lieu d'être verruqueuses. » Le Terfezia Aphroditis représente, en somme, au milieu des Terfâs, un type spécial par la forte coloration des tubercules, leur arôme assez prononcé, etc. » Il reste comme caractères à tous les Terfezia, V Aphroditis compris, qu'ils croissent dans les pays chauds-tempérés, autour du l\o'' degré de latitude nord, sont habitants des sables, ont pour nourrices des herbes au lieu d'arbres et mûrissent en mars-avril. )) A quelques points de vue, l'Aphrodite correspond, dans les Terfezia, à la Truffe du Périgord dans les Tuber. w Comme celle-ci, le Terfàs deMorphon est noir, plus parfumé que ses congénères et tenu pour être de qualité alimentaire supérieure. » Si la Truffe du Périgord est la meilleure des Tuber, le Terfàs de Mor- phon est, à son tour, le meilleur des Terfezia. » ASTRONOMIE. — Mesures micromètriqaes d' étoiles doubles faites à Saint-Péters- bourg et à Domkino par M. le Professeur S. de Glasenapp, directeur de l'observatoire de l'Université impériale de Saint-Pétersbourg. Note de M. Lœwy. « M. S. de Glasenapp vient de publier la quatrième série de ses « Mesures d'étoiles doubles » dont il me charge de faire hommage à l'Aca- démie. •» Cet astronome, qui s'est tout particulièrement occupé de la détermi- nation des orbites des systèmes binaires, a pu se rendre compte des grandes lacunes qui existaient dans les observations de ces astres. Pour combler ces lacunes, il a pris, il y a quelques années, la décision d'évaluer avec la plus grande exactitude les coordonnées relatives des couples les plus intéres- sants et de fournir ainsi le moyen de reconnaître si ces systèmes sont liés ( 1288 ) physiquement ou si leur proximité apparente n'est due qu'à un voisinage purement accidentel. » Dans la première série de ses recherches, M. de Glascnapp a eu sur- tout pour objet la revision de positions australes et, pour exécuter cette étude dans les meilleures conditions, il a entrepris une expédition au sud de la Russie, à Hourzouf, où il a mesuré 435 couples jusqu'à 35" de déclinai- son australe. » La seconde série a été également obtenue dans un climat particulière- ment favorable, à Abastouman, oii les observations se sont étendues sur 6oo autres étoiles doubles. » Les deux dernières séries, faites en grande partie à Domkino, à i5o'*"' au sud de Saint-Pétersbourg, ont porté respectivement sur 6i4 et 270 de ces objets. » L'auteur a, comme on le voit, reconnu la nécessité qui s'impose aux astronomes contemporains de ne rien négliger pour se placer dans les con- ditions climatériques les plus propices et de ne pas reculer, au besoin, devant de longs déplacements et les difficultés qui s'attachent aux installa- tions nouvelles. Bien que M. de Glasenapp n'ait employé que des lunettes d'une puissance moyenne, il s'est souvent attaqué avec succès à des couples serrés. Presque tous ces travaux ont été effectués à la campagne, dans un air transparent et calme et à l'aide de méthodes perfectionnées; leur ensemble constitue un document d'une haute valeur, destiné à servir à des applications multiples. » PHYSIQUE. ~ Examen de quelques spectres. Note de M. Lecoq de Boisraudran. « MM. Eder et Valenta ('), ayant trouvé des différences entre cer- tains de leurs spectres et les miens, pensent que j'ai commis des erreurs assez importantes sur les spectres de Cu, Ag, K et Au. » Il me semble que ces savants spectroscopistes ne se sont pas tout à fait assez préocccupés des différences qui existent entre leurs procédés et les miens. Dans les conditions où je me suis placé, on voit souvent le spectre d'une solution comprendre des raies du métal et des raies de ses com- posés. (') Uber die Spectren von Kupfer, Silber und Gold. Wien, 1896; et Vbcr das Spectrum des Kaliums, Nalriums und Kadmiums, elc. Wien, 1894. ( 1289 ) » Je vais examiner mes spectres de Cii, Ag, K. et Au, en appelant l'at- tention sur les quelques raies faibles dont l'origine pourrait être contro- versée. )) Cuivre (P/. XXIV. Spectres lumineux). — Toutes les raies mélalligues de mes dessins ont été vues par MM. Eder et Valenta. Mes autres raies et bandes paraissent être toutes dues à des composés du Cu et se retrouvent (sauf 641,9) dans mon dessin du spectre de flamme deCuCl*. » La petite bande 641,9 se voit aussi avec du nitrate de cuivre, mais elle est alors bien plus faible qu'avec CuCl"; il en est de même de la bande 63 1,8. Les intensités relatives de ces deux bandes m'ont paru être conservées de part et d'autre. Avec CuCP, dans la flamme, 641,9 ne se voit pas ; elle y serait d'ailleurs masquée par le dégradé de la bande 63 1 , 8, dégradé qui s'étend jusque vers 645. « MM. Eder et Valenta citent ma raie Cu 4^7,5; je n'ai cependant rien vu là avec CuCl"; les bandes masquent sans doute, dans ce cas, la raie métallique qu'on observe au contraire facilement avec la solution de nitrate cuivrique; j'ai trouvé alors 427,49 (Angstrôm), 427,55 (Rowlaud). MM. Eder et Valenta ont 427, 536 (Rowland). » En résumé, je ne relève pas d'erreur dans mon spectre du CuCl-. » Argent (/*/. XXV). — Je ne trouve pas de corrections à faire à mon spectre de AzAgO'. Les raies métalliques ont été vues par MM. Eder et Valenta. Quant aux raies et bandes diffuses, non enregistrées par ces sa- vants, celles qui tombent dans le bleu violet paraissent bien être les mêmes que celles de M. Hartley, observées par lui dans la flamme oxhydrique. Les différences de position, chez M. Hartley et chez moi, dépendent, je le crois, de la diversité des procédés plutôt que des erreurs de mesures. » Ces bandes se produisent aussi avec AgFl dans CO' : aucune d'elles n'appartient donc à Az. « Restent la bande verte et ses raies : 5o2,2; 499>7 et 496,8. J'avais déjà signalé (^Spectres lumineux, p. 168) une différence de position entre Ag499,7 et la forte raie Az; j'ai vérifié l'existence et la grandeur de cette différence. » Avec le nitrate cuivrique ou l'acide nitrique, je n'ai vu ni les raies 5o2,2 et 496,8, ni la bande; mais celle-ci et ses trois raies sont très dis- tinctes avec AgFl dans CO^. n Potassium (/V. V). — MM. Eder et Valenta ont raison de penser que la faible raie 563,8 n'est pas au K. J'avais fait observer (^Spectres lumineux, p. 49) que cette ra ie se voit avec R^ SO* , mais non avec K- CO' . Je n'avais pas ( 1290 ) recherché son origine, mais M. de Gramont a montré qu'elle est due an soufre. » L'assez faihle raie 6ii,6 n'a pas été vue par MM. EderetValenta. Ce- pendant M. de Gramont l'a observée avec les sels de R fondus. » Ma raie 5o5, o4 \A) est-elle la même que celle de MM. Eder et Valenta 5o5,74 (R'') (5o5,66AJ? J'ai repris la mesure et j'ai trouvé, avec mon Cd pour base, 5o4,97 \^/ ^^ ^^^^ ^^ ^^ Rayseret Rungo, 5o5,o5 \A j. On voit bien cette raie avec R^SO" et R^CO' (mais non avec Na^SO'), et cela dans l'air ou dans l'hydrogène. )) MM. Eder et Valenta voient une raie passablement visible à5oo,68 (R'') (5oo,6o AJ. Mon dessin porte une raie bien marquée à 5oo, 20 \A). Est-ce la même? » Vu le voisinage de la raie Az, j'ai réexaminé R 5oo,2o. J'ai trouvé 5oo,20 (a) avec mon Cd pour base et 000,28 ( Âj avec le Cd Rayser et Runge. 1) Cette raie conserve son intensité relative avec R-SO* (ou R-CO'). dans l'air, dans CO" et dans H ; mais je ne l'ai vue ni avec Na^SO', ni avec Na^CO' : elle n'est donc pas due à Az. » MM. Eder et Valenta ont une raie à 494.38 (R**) et MM. Rayser et Runge à 494' 3 1 (R'')- Mon dessin porte une assez faible raie à 493,55 \A.) (493,65 R**). Est-ce la même? De nouvelles mesures m'ont donné ^^3,5i\A) avec mon Cd pour base et 493, 59 ( A j avec le Cd de Rayser et Runge. Celte raie se voit avec R'SO* (ou R^CO') dans l'air, dans CO- et dans H ; je ne l'ai pas observée avec les sels de Na. H En résumé, sauf la petite raie 563,8, que l'on voit avec R^SO', mais non avec R^CO', et qui est au soufre, toutes les raies de mon dessin se voient avec R-SO^ et R^CO^ et n'ont pas été observées avec les sels deNa. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Commission qui sera chargée de présenter une liste de candidats pour la place d'Associé étranger, laissée vacante par le décès de M. TchehiclwJ . Cette Commission doit comprendre trois Membres choisis dans les Sec- ( I29I ) lions de Sciences mathématiques, trois Membres choisis dans les Sections de Sciences physiques et le Président de l'Académie. Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants : Pour les Sections de Sciences mathématiques : MM. Bertrand, Hermite, Mascart ; Pour les Sections de Sciences physiques : MM. Berlhelot, Bouchard, Marey. En conséquence, la Commission se composera de M. Chatin, Président en exercice, et de MM. Bertrand, Hermite, Mascart, Bertiielot, Bou- chard, Marey. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. H. Grasset adresse, de Nogent-sur-Marne, un Mémoire intitulé : « Étude théorique et pratique sur le poumon, ses fonctions et ses mala- dies. La tuberculose et sa guérison clinique ». (Commissaires : MM. Bouchard, Potain.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel donne lecture d'une lettre par laquelle M. le général de Tillo annonce à l'Académie l'envoi d'une somme de vingt- cinq mille francs, provenant de la souscription effectuée en Russie, avec l'autorisation de S. M. l'Empereur Nicolas II, pour l'érection d'un monu- ment à Lavoisier. Il remercie les savants et le Gouvernement russe de ce témoignage de confraternité scientifique. GÉOMÉTRIE. — Sur les surfaces ayant même représentation sphérique. Note de M. A. Pellet. « Faisons correspondre les points d'une surface et d'une sphère de manière que les plans tangents soient parallèles aux points correspon- dants; rapportons la surface et la sphère au système de coordonnées formé par les lignes orthogonales qui se correspondent sur les deux surfaces, C. R., 1897, I" Semestre. (T. CXXIV, N" 23.) 167 ( 1292 ) d'après un théorème de M. Tissot. Soient A- dt- -+- n-dii\ A>-cll- -+- \\\r cl el- les carres des éléments linéaires de la surface et de la sphère; i(aAV/^-f- 2cABr//r/M + bWiltr) la partie principale de la distance du point / + d(, u -hn du au plan tangent en /, u (voir ma Note du 5 avril) : on aura (aAdt ~hcBdt(y- + (cAdt-hb]idu)- = X^ dl- + x^c-dir; d'où k-{a- + C-) = .X>-, B^(c- + h') = ^l^^ c{a + />)AB = o. » Ainsi ^ et « sont les paramètres des lignes de courbure de la surface, lorsqu'elle n'est pas minima, a + & :^ o; si la surface est minima, le mode de correspondance réalise une représentation conforme de la surface sur la sphère et l'angle des éléments correspondants ne change pas lorsqu'on fait tourner l'un d'eux autour d'une de ses extrémités. » Donnons-nous le système orthogonal sur la sphère et supposons c = o. Ona ô 11!,; d cl,;, ()t rX, ()u iti. A'„ _ .K B; _ iiV, R_'_A R_i_B "B " "ÛÎT'  ~ .1, ' ^ "" rt ~ Jl,' "' - 6 ~ 11!.' R et R, étant les rayons de conrbure principaux de la surface. » Si l'une des dérivées Jl,'„, iftj^ est nulle, A.^= o par exemple, on pourra faire ,1, ^^ i , et l'on aura tP., = - ^fî,;,= Ue'•'^-U,^-'■^ A = T, B = j U fie'' dl- iV, fie- " dt + \]^, T étant une fonction arbitraire de t, U, U,, Uj des fonctions arbitraires de u. )) Supposons ol,|,, iPo^ différents de o. Les fonctions^ = ),, — -^ = ;;. sa- tisfont à deux équations aux dérivées partielles du quatrième ordre. On pourra prendre pour A une solution quelconque de l'équation Ka- ^/A„-AaA = o; ( 1293 ) la valeur correspondante de B, -^> satisfera à l'équation B;„-f B;->.aB-o. » Si R et R| sont fonctions d'un paramètre v, A, B, ,1,, ifti pourront s'ex- primer à l'aide de ce paramètre. » Supposons ol> et i)l> donnés; v devra satisfaire à l'équation , „ d II!.' , à rW , X', lit' désignant les dérivées par rapport au paramètre. Il viendra, C et C, étant deux constantes : » Ce sont les surfaces de Weingarten. Pour que, parmi elles, il s'en r^' il')' trouve d'isothermiques, il faut que — = — = i; d'où K K A = Cd\, 4- C,.l,, B = C-jl, + C.Dl,, R = C^+C,, R, = cj4-C,, (R-C,)(R.-C,) = C% surfaces parallèles à une surface à courbure moyenne constante, ot^ du- A = Ce-^+C,e\ B = -Ce-'+C,e', R=Ce--'+C,, R,=^ -Ce--'-i-C,, surfaces parallèles à une surface minima. » Supposons que, v ne satisfaisant pas aux équations des n*" i° et 2", on •aitX = v^^, [;, = v^. Alors X et dî, seront déterminés par les équations qui devront être compatibles. Puis A, B par (2) a;=Bv;, b, = Av;. ( 1294 ) » On pourra faire Il viendra B = - Ce-^ + C, f" 4- Caift,, R^cÇ + c.J + a. R. = -cÇ+c,|+a. » Remarquons que si, dans un système de solutions des équations (i) et (2), V, ,.1,, ift>, A, B, on remplace t par / cash -\- usinA, u par l sin/« — iicosh, on obtient un nouveau système de solutions de ces équations. Il en ré- sulte que, pour une fonction v et un système de solutions des équations (i) et (2), on a une infinité de surfaces correspondant aux diverses valeurs de h, applicables les unes sur les autres, ayant mêmes courbures princi- pales aux points correspondants; mais les lignes de courbure de l'une font avec les courbes correspondant aux lignes de courbure de l'autre un angle h, la correspondance étant établie par les équations t = tfCosh + ;/,sin//, u ^ t, sinA — //,cos/t. Une propriété analogue subsiste évidemment pour les surfaces correspon- dant aux valeurs de ). — v^,, [j. = av^ , a étant constant. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Remarques sur une Note récente de M. E. von Weber. Note de M. E. Goubsat, présentée par M. Darboux. « Le dernier numéro des Comptes rendus (3i mai 1897, p. 129J) ren- ferme une Note intéressante de M. E. von Weber, relative à une classe d'équations aux dérivées partielles du second ordre dont les deux systèmes de caractéristiques sont confondus; je ne puis laisser sans réponse l'assertion qui termine cette Note. Les équations étudiées par M. E. von Weber sont absolument identiques aux équations que j'ai d'abord signalées dans une courte Note (Comptes rendus, t. CXII; 19 mai 1891) et étudiées plus en détail dans un Mémoire des Acla mal/iematica (t. XIX) et dans mes Leçons sur les équations aux dérivées partielles du second ordre (t. I, Chap. IV, p. 2o5-2l5). » Remarquons d'abord que les équations obtenues en éliminant a entre ( 1295 ) les deux relations ^ '^ 5 + y./ + -.- = O (j '% sont aussi générales que les équations obtenues en éliminant oc entre les deux relations r+ 2A^ + A-/ + 2B = o, -t-i -h A-T-/-+- -r- = o, OÙ A, B désignent des fonctions de x, y, z, p, q, a. On peut donc partir des formules (i) pour définir les équations dont les deux systèmes de caracté- ristiques sont confondus. Soit (2) r—o(a-,y,z,p,q,s,t)=o l'équation obtenue par l'élimination de a. entre les deux équations (1). Si l'on remplace les dérivées partielles y^- ■ • •> -y^^ • • • par leurs valeurs dans la condition (10) de M. E. von Weber, on trouve une seule relation, qui est précisément identique, aux notations près, avec l'équation (67) de mes Leçons (p. 207). Ce qui a pu donner lieu à l'erreur de M. E. von Weber, c'est qu'd y a justement une faute d'impression dans cette équation (37); on doit lire, sur la première ligne, — u ^,7^ au lieu de — m^^ j^ > et le terme u — - -^ — ^ de la seconde ligne doit être supprimé. Cette faute avait ou- au (7x5 ° pu passer inaperçue, car je ne me sers pas de la formule (57) dans la suite des raisonnements. » Je rappellerai aussi que, dans une Note récente (Comptes rendus, 2 novembre 1896), j'ai annoncé que les équations précédentes étaient les seules équations du second ordre, ayant leurs deux systèmes de caractéris- tiques confondus, intégrables par la méthode de M. Darboux. La démonstra- tion,qui exige d'assez longs calculs, est développée dans le Tome TI de mes Leçons sur les équations du second ordre, qui paraîtra prochainement. » Les remarques qui précèdent ne diminuent point l'intérêt de la Note de M. E. von Weber, qui achève d'accuser une différence profonde entre les équations aux dérivées partielles du second ordre, qui admettent deux systèmes distincts de caractéristiques, et celles qui n'en admettent qu'un seul. Tandis que, dans le premier cas, toute caractéristique appartient à une infinité d'intégrales, dans le second cas, en dehors des équations, dont ( 1296 ) il est question dans celte Note, une caractéristique ne peut appartenir à plus d'une surface intégrale. » ANALYSE MATHÉMAïiQUï: . — Sur ks systèmes réels de nombres complexes. Note de M. E. Cautan, présentée par M. Picard. « Dans une précédente Note j'ai énoncé quelques théorèmes généraux sur les systèmes de nombres complexes à addition commulative et asso- ciative, à multiplication distributive et associative, lorsque chaque nombre complexe du système est l'ensemble dex nombres ordinaires réels ou ima- ginaires quelconques. On peut se ])roi)oser aussi d'étudier les systèmes réels de nombres complexes, chaque nombre étant dans ces systèmes l'ensemble de r nombres essentiellement réels. » Toutes les définitions données subsistent évidemment pour ces sys- tèmes, de même que la plupart des théorèmes énoncés. Néanmoins, il y a un changement en ce qui regarde les types de systèmes simples. » lly a trois types de systèmes réels simples : » Le premier est formé de systèmes à p" unités e^j avec la loi de multipli- cation » Le second est formé de systèmes à 'xp"^ unités e^j, e\j avec la loi de multi- plication ^ij ^ji^ = — ^'ij ^-jk = <^M. eu Cji, = e\j Cji, = e\^. » Le troisième est formé de systèmes à Ixp"^ unités e^j, e]j, é\-, c]- avec la loi de multiplication «ij Cjk = - - ^3..0^ ) naissance chaque année et qui diminuent de taille el de grosseur; celte sorte de dcijénérescence ne peut guère avoir de causes physiques, car on reproduit dans les serres toutes les conditions de culture auxquelles sont soumis ces végétaux à l'état naturel ; il ne restait probable que le fait d'une alimentation défectueuse qui amènerait une modification dans la composi- tion chimique et qui aurait pour effet d'affaiblir les plantes et de les em- pêcher de fleurir. Pour vérifier celle hypothèse, il convenait d'examiner, au point de vue chimique, les Callleya au début et à la fin de leur période de dégénérescence, pour constater si la différence de composition était sensible ; on devait avoir vraisemblablement en même temjis l'indication de la nature des engrais à ajouter pour maintenir ces piaules dans un état de culture satisfaisant, sinon prospère. » Des Cattleyn, importés en 1891, ont été analysés à celte époque, puis au mois de février dernier, quand ces végétaux étaient parvenus à un état tel que leur exploitation ultérieure semblait peu profitable. » Le Tableau suivant donne les résultais de ces deux séries d'analyses; pour la facibté de l'interprétation, nous y rapportons les proportions des éléments à i''s de matière végétale normale. iS()i. '897- DilTérenccs. sr sr Br Eau 908179 939,03 -i-3o,24 Matière sèche 91,21 60,97 — 3o,24 Cendres 4 , ' 3o 3 , 204 — o , 896 Matière organique 87,06 ^7,72 — '-9,34 Azote 1,10 o,5ii — 0,589 Silice 0,124 0,2.53 -\- 0,129 Clilore Traces. 0,109 +0,109 Acide suifurique Traces. 0,180 -t- 0,180 Acide phospliorique 0,080 o,o65 — o,oi5 Oxyde de fer el alumine . . 0,008 0,109 "^ 0,101 Chaux 1 ,58o 0,879 — 0,701 Magnésie 0,^290 o,i49 — o,i4i Potasse i,o4o 0,372 —0,668 Soude Traces. o,o35 -1- o,o35 Oxyde de manganèse Traces. » » » Ces chiffres montrent que les Crt/z/rj'a dégénérés contiennent moins de matière sèche, de substances organiques et azotées et de cendres ; parmi celles-ci, la diminution i)orle sur la potasse, la chaux, la magnésie et l'acide phospboriquc, c'est-à-dire sur les principaux éléments fertilisants. M Les Callleya étant cultivés dans un sol à peu près incrie, leur allai- ( i3i3 ) blissement doit être attribué à l'exportation des fleurs pour lesquelles ils sont cultivés. Pour le vérifier, nous avons procédé à l'analyse de ces fleurs et nous avons déterminé, d'après leur quantité (35o^'') correspondant à la floraison de i**^ de Cattleya entiers, de 1891 à 1897, les pertes en éléments fertilisants que ces végétaux subissent de ce fait. Elles sont exprimées par le Tableau ci-dessous : Eau 321, 3o Matière sèche 28,70 Cendres 3,384 Matière organique 25, 3 16 Azote G, 364 Silice o, 1106 Chlore o,25g3 Acide sulfurique 0,0619 Acide phosphorique o, i386 Oxyde de fer et alumine o,o336 Chaux o,58io Magnésie o, 2800 Potasse 1 , 1025 Soude traces Oxyde de manganèse » y On peut constater que la matière organique des fleurs renferme une quantité assez importante d'ozote et que les cendres sont particulièrement riches en potasse, en chaux, en magnésie et en acide phosphorique; l'ap- pauvrissement des Cattleya, relativement à ces éléments, s'explique donc d'une façon évidente, ces résultats indiquant bien que la dégénérescence de ces végétaux doit être attribuée à la production et à l'exportation des fleurs. » Au point de vue pratique horticole, on doit conclure de cette étude que les Cattleya devront recevoir, si l'on veut entraver leur affaiblissement, un mélange d'engrais appropriés renfermant principalement de l'azote, de l'acide phosphorique, de la potasse, de la chaux et de la magnésie. Des ex- périences sont déjà commencées depuis quelque temps dans ce sens et semblent bien confirmer nos conclusions. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Essai des ustensiles en aluminium. Note de M. Balland. « Plusieurs procédés ont été proposés, dans ces dernières années, pour doser les impuretés contenues dans l'aluminium du commerce. Ces pro- cédés, et en particulier celui de RI. Moissan (^Comptes rendus, 9 décembre 1895), peuvent donner de bons résultats, mais ils exigent beaucoup de temps. J'ai cherché un moyen plus pratique pour m'assurer, au moment de leur réception, si les divers ustensiles en aluminium aujourd'hui ( i3.4 ) en usnge dans l'armée (bidons-gourdes, quarts, gamelles individuelles, gamelles et marmites pour quatre hommes, tambours) remplissaient exac- tement les clauses des cahiers des charges. Le métal employé est l'alumi- nium seul ou l'aluminium allié au cuivre. Dans le premier cas, l'alumi- nium doit être au titre de -^^ avec une tolérance de -^-^ en moins, c'est- à-dire qu'il doit contenir 99 a 99,5 pour 100 d'aluminium pur. Dans le second cas, la proportion de cuivre doit être comprise entre j— et j-j^, soit 2 à 3 pour 100. Les ustensiles ne doivent pas subir de décapages à la soude. » C'est après avoir étudié l'action sur ces aluminiums, à froid et à chaud, de l'acide chlorhydriquc, àdesdegrésde dilution allant de i'"''à 25'''' d'acide pour loo'^'^ d'eau, que j'ai adopté la marche suivante : » Aluminium seul. — On met dans une fiole d'atlaque o^,^ du métal coupé en menus morceaux, on ajoute 5o'='" d'eau distillée et 10'"'" d'acide clilorhydrique pur. L'ac- tion ne tarde pas à se manifester et à s'affirmer de plus en plus à mesure que la liqueur s'échaufTe. Dès que le dégagement de gaz commence à se ralentir, on porte la fiole à l'étuve à une température inférieure à 100° et on ne la retire que lorsque tout déga- gement a cessé. Dans ces conditions, le silicium, le carbone et le cuivre ne sont pas attaqués; ils sont recueillis sur filtre, lavés et pesés après calcination. » Pour doser le fer, on ajoute à la moitié de la liqueur filtrée, comprenant les eaux de lavage un excès de potasse à lo pour 100, suffisant pour dissoudre l'alumine, et on laisse à l'étuve pendant une demi-heure. On recueille, sur un petit filtre sans plis, le dépôt ocracé qui s'est rassemblé au fond du vase; on le lave à l'eau distillée chaude, on verse sur le filtre quelques centimètres cubes d'acide chlorhydrique pur à 5 pour 100, de façon à dissoudre entièrement le contenu. On recueille à part la liqueur acide qui a traversé le filtre, puis, comme précédemment, on ajoute un excès de potasse; on met à l'étuve et, lorsque le dépôt d'oxyde de fer, ainsi exempt d'alumine, s'est bien rassemblé, on le sépare par le filtre, on lave pour enlever toutes traces de potasse et l'on pèse, après calcination sur une lamelle de platine préalablement tarée. » Dans l'autre moitié de la liqueur primitive, on dose à la fois l'aluminium et le fer, suivant les indications classiques, en ajoutant, à chaud, un léger excès d'ammo- niaque pure. En retranchant du poids trouvé le poids de l'oxyde de fer obtenu plus haut, on a le poids de laluinine seule et, par le calcul, la jtroporlion d'aluminium pur. » L'industrie française livre actuellement des aluminiums qui se dissolvent presque entièrement à froid dans l'acide chlorhydrique à 20 pour 100, ne laissant même sou- vent qu'un très léger dépôt noir, à peine appréciable à la balance. Le silicium, le carbone et le cuivre ont, à peu près, disparu. Le fer, qu'il y a non moins d'intérêt à voir disparaître, a beaucoup diminué; mais les progrès réalisés ont été moins marqués que pour le silicium : de )K'',ao pour 100 que je trouvais en 1891, il n'est encore tombé qu'à os'',5 pour 100. )) Aluminium rillic au cuii-re. — On met dans deux fioles d"alla(|ue o"',r> du ( i3i5 ) métal coupé en morceaux, on ajoute So'^'^ d'eau distillée et seulement 5'^'' d'acide chlor- liydrique pur. L'attaque se produit plus rapidement qu'avec l'aluminium seul. Quand le dégagement de gaz commence à se ralentir, on porte les fioles à l'éluve à une température inférieure à ioo° et on les retire lorsque l'on ne voit plus de bulles gazeuses. Les opérations durent moins d'une heure. Le cuivre reste absolument intact sous la forme d'un amas rougeàtre, spongieux. On verse sur un filtre sans plis le con- tenu de l'une des fioles, on lave le dépôt à l'eau distillée chaude, on calcine et l'on pèse. Dans la liqueur filtrée, on dose, comme ci-dessus, le fer et l'aluminium. » L'autre fiole permet de s'assurer s'il j a du silicium ou du carbone. A cet efiet, on ajoute 2.5 à 3o gouttes d'acide nitrique pur et l'on chaufle modérément à feu nu. En quelques minutes, tout le cuivre disparait et il ne reste que le silicium et le car- bone que l'on peut recueillir sur filtre et peser après lavage et calcination. » PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — Les Ractériacées des Bogheads. Note de M. B. Rexault, présentée par M. Pli. Van Tieghem. « Dans une Note récente, insérée dans les Comptes rendus ('), nous avons annoncé l'existence, dans la Houille, de nombreuses Bactériacées ; aujourd'hui nous allons établir leur présence dans les Bogheads, un autre genre de combustible fossile. » On sait que les Bogheads sont dus à la houillification (^) de végétaux spéciaux, d'Algues microscopiques, à l'exclusion presque complète d'autres plantes. » Les Bogheads se diflérencient entre eux par l'espèce d'Algue qui les constitue; rarement on y rencontre plusieurs espèces; ils se sont formes dans des lacs de peu d'étendue, occupés par des eaux tranquilles. Ces conditions de dépôt permettaient déjà de supposer qu'on pourrait y ren- contrer des Bactériacées. A ce point de vue, nous avons examiné les Bogheads caractérisés par des genres divers d'Algues et appartenant aux terrains permiens de France et d'Australie, aux terrains moyens d'Ecosse et d'Angleterre, au Culm de Russie. » Nous avons l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie une série de photographies faites d'après nos préparations, avec des grossissements (') Séance du 3o novembre 1896. (2) Le mot de houillificalion doit comprendre l'ensemble des transformations chi- miques et physiques qui ont amené les végétaux à présenter la composition et la constitution des combustibles fossiles tels que l'Anthracite, la Houille, le Boghead, le Cannel, etc., transformations dont nous ne pouvons pas encore préciser les causes. C. lî., 1897, •" Semestre. , {T. CXXIV, N" 23.) 1 70 ( j3iG ) variant de 45oà 1200 diamètres; elles montrent toutes, avec la plus grande netteté, la présence et les divers modes de distribution des Bactèriacées à Y intérieur des Algues. » Les tluiUes qui composent, la masse des Bogheads se trouvent à des stades divers de décomposition : tantôt ce sont des corps d'aspect gélatineux, ou floconneux, sans structure apparente, de couleur jaune clair; tantôt on y distingue plus ou moins nettement les cellules qui les composent. » Dans le premier cas, les Bactèriacées, qui toutes alFectent la forme coccoïde, sont disséminées sans ordre dans le milieu amorphe, et souvent fort difficiles à mettre en évidence, quand il ne s'est pas établi, grâce à quelque matière étrangère, une légère différence de coloration entre elles et la masse environnante. » Dans le second cas, au contraire, les Bactèriacées sont rangées sui- vant les parois des cellules, dont elles marquent exactement la forme et la disjjosition ('). Un exemple suffira pour en donner une i>lée ; nous l'em- prunterons au Boghead d'Autun. » Les Algues qui ont donné naissance à ce combustible étaient sphé- riques, creuses, formées d'une rangée de cellules toutes semblables, pris- matiques cl dont la grande longueur était dirigée suivant le rayon de la sphère. Sur une coupe tangentielle passant dans l'épaisseur de la rangée des cellules, les parois de ces dernières, qui sont détruites, sont cependant indiquées très nettement par des lignes polygonales de Microcoques; la plupart occupent la place de la membrane moyenne; quelques-uns se sont un peu écartés, mais le réseau est néanmoins d'une grande régularité. « Sur des coupes intéressant leur longueur (-), les parois sont dessi- nées par des bandes rayonnantes de Microcoques. Après la houillificalion des cellules, les cocc/ sont donc restés en place, malgré la déformation du thalle qui s'est aplati. » TNous avons donné le nom de Micrococcus pelrolei aux différents Micro- coques des Bogheads, les distinguant en plusieurs variétés désignées par les lettres A, B, ..., F ('). (') Les piiotographies G à 9 el 1 à 5 nionlrciit très claireiuenl le= deux clals sons lesquels les thalles peuvent se présenter. C) Photographies k et 5. (') Le nom spécifique de [.elrolei Ao'iX. rajipeler seulement que les Microcoques en question se trouvent dans un combustible produisanl, quand on le distille, des bulles ( >3t7 ) )) La diagnose de l'espèce est : cellules sphériques mesurant oi^,4 à o'^,5 à parois visibles sous lin grossissement de i ooo à i 200 diamèîres, inco- lores ou faiblement colorées quand elles n'ont pas fixé quelques matières étrangères, apparaissant souvent comme de petites sphères brillantes plus réfrinçenles que le milieu environnant, ou bien par une mise au point dif- férente, comme une cavité hémisphérique de même diamètre. » Les cellules sont tantôt isolées, tantôt contiguës, réunies par deux ou en chaînettes. » Les dimensions du Micrococcns petrolei sont sensiblement les mêmes que celles du Micrococcns Cnrho de la houille, et cette espèce rentre dans la section des Hymenophagus. » Nous avons pu suivre le mode de cheminement des Microcoques à l'intérieur de ceux des thalles qui ont conservé quelques traces d'organi- sation. Il est évident que l'envahissement ne pouvait se faire que par la périphérie; on rencontre, en effet, des formes coccoïdes variées et nom- breuses, soit dans la masse fondamentale qui entoure les thalles, soit à leur surface même. » Les Micrococcus petrolei pénétraient dans les Algues en suivant les arêtes longitudinales communes à plusieurs cellules contiguës (') et par leurs divisions successives formaient bientôt des lignes rayonnantes conti- nues de Microcoques; un certain nombre de ceux-ci, en se multipliant dans l'épaisseur de la membrane moyenne, perpendiculairement à l'arête, pro- duisaient des lignes transversales allant rejoindre l'arête opposée. Plusieurs de nos photographies montrent nettement ces bandes transversales qui donnent aux cellules une sorte d'aspect scalariforme (^). Ces bandes d'ail- leurs se résolvent souvent, avec un grossissement suffisant, en chaînettes de Microcoques; on distingue en outre, dans leur voisinage, de nombreuses sculptures produites par un travail microbien. Ce sont ces bandes transver- sales qui, sur les sections langcntielles, produisent le réseau polygonal que nous avons mentionné plus haut, )) En résumé : » i" Les Algues houiHiOées qui constituent les Bogheads renferment de grandes quantités de Microcoques, souvent difficiles à distinguer à cause de analogues aux pétroles. Nous 11e pouvons ici entrer dans la description de toutes ces variétés. (') Pliotograpliies i et o. (■-) Pliotograpiiie 3. ( i3i8 ) leur petitesse et du peu de différence entre leur coloration cl celle du milieu où ils se trouvent. » 2" Les Microroques sont tantôt dispersés sans ordre dans les thalles écrasés ou désorganisés, tantôt, au contraire, orientés suivant la direction des membranes moyennes. » 3° Nous n'avons décrit dans cette Note que celle des espèces qui nous paraît la plus importante au point de vue de la formation des Bogheads, c'est-à-dire le Micrococciis prtrolei, mesurant o^,l\ à o'', 5. » 4° L'invasion des thalles s'effectuait de la périphérie au centre et de proche en proche, par la multiplication des Microcoques dans l'épaisseur des membranes moyennes, où maintenant on peut encore les observer, en même temps que les résultais de leur travail. » ANATOMIE PATHOLOGIQUE. — Étude Sur les lésions infectieuses de la peste. Note de M. Gustave Nepveu, présentée par M. Bouchard. « Les pièces anatomiques qui sont le point de départ de cette étude sont dues à l'extrême obligeance du D"^ Childe, de Bombay. » Elles proviennent d'un Iiidou, de trente ans, pris subitement de fièvre le i5 février, mort le 19. La peau, le cœur, le cerveau n'avaient rien; seuls le foie, la rate, les reins étaient congestionnés ; les poumons étaient de ])lus œdémateux et présentaient quelques nodosités piriformes de broncho- pneumonie. Quelques-uns des ganglions inguinaux, iliao ) » 2" Dlapèdètiques : Ils sont légèrement marqués dans notre cas, mais se prcsenlcrit clans tous les organes. » ?)° Pyogéniques : On connaît les bubons, les anthrax, les pneumonies catarrhales et antres suppurations. » 4" Dégénèralifs : 1° Sur le protoplasme celhilaire Çi\é^énére9,cence gra- nulo-graisseuse (rein), vacuolaire (foie); i° sur les noyaux (nécrose), état vésiculeux. » 5" Congcstifs, hémorragiques et œlémaleux : Par la création de tant d'obstacles à la circulation, hyperleucocytose. coagulations diverses, alté- rations des cellides endolhéliales des vaisseaux. » 6° Coagulants : Formation de caillots dans le cœur, de fils de fibrine entremêlés de bacilles dans le foie. » La mvocardile, que j'apjjellcrais yo\ovi\X&v?> fihrillalre pour désigner la désagrégation com|)lète des fibrilles, paraît être une suite des effets mul- tiples de cette infection. » Le bacille rie la peste, agent spécial de cette infection, est ubiquiste; on le trouve dans le sang, la lymphe, le péritoine, l'espace sous-arachnoïdien, dans le protoplasme des cellules rénales, hépatiques, dans les fibres mus- culaires ramollies du cœur, dans leurs novaux très rarement, dans les urines et les crachats. (]e bacille ne produit |)as d'indol; en faisant agir l'acide nilreux ou l'acide picrique et la benzine suivis de l'ammoniaque sur le liquide de macération des pièces histologiques on n'obtient pas d'indol. Ce bacille est partout en quantité colossale, sous trois formes : cocci, court ta, allongé 4;-'-; rarement en chaînettes dans les tissus. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Recherches sur les Ostioles. Note de M. J.-J. AxDEEn. » Il y a près de trente ans que, en faisant des auto-nécropsies pour la Polyclinique au cimetière de Wurzbourg, je me suis demandé : si le liquide d'ex- et Iranssudation, si fréquemment trouvé dans la cavité péritonéale (les cadavres, est un produit de diosmose ou de filtration. La théorie de diosmose, émise surtout par les Allemands, me répugnait alors; mais comment démontrer le procédé de filtration ou même de sécrétion par des voies prcformées, dont on ignorait alors l'existence? Dans l'impossi- bilité de trouver la base de ce phénomène, et de son appareil anatoinique, ( l32I ) j'ai essayé de la découvrir par une méthode convenable jjour l'ex- et transsudation artificielle, et je l'ai trouvée. Je la montrerai sur la gre- nouille. Par analogie avec le procédé de Claude Bernard, j'ai essayé, en 1887, et j'ai réussi à la produire par une lésion cérébrale sur le cochon, sur la chèvre et sur le cheval. Cette méthode d'obtenir le phénomène d'ex- et transsudation artificielle m'a réussi d'une manière encore plus démon- strative que sur la grenouille. » Mais mes recherches ont été interrompues par mes travaux sur la résorcinc, aujourd'hui entrée en Thérapeutique, et aussi sur sa congénère la phloroglucine, introduite aussi dans lu Technique microscopique, à cause de la propriété qu'elle possède par excellence de ramollir les os. » Ce n'est que l'été dernier que j'ai réussi à observer, d'abord dans le péritoine des Batraciens, et puis dans celui de tous les autres animaux vertébrés examinés, l'appareil d'ex- et transsudation, décrit dans les Comptes rendus de V Académie des Sciences du 9-1 5 mars dernier. » A l'état normal, ces ostioles sécrètent seulement le liquide nécessaire pour humecter les surfaces des organes dans la cavité péritonéale et pour lubréfier leur frottement mutuel dans les mouvements péristal tiques des intestins, si indispensable pour l'action chvlopoïétique. Sans ces micro- appareils ostioliques, tous ces mouvements sui generis seraient difficiles, souvent même impossibles, comme les mouvements de la langue dans la bouche sans salive. Il en serait de même de la déglutition et de la péristal- tique œsophagienne et intestinale, s'il y avait rétention de la sécrétion de l'appareil ostiolique. / » Lorsque cette sécrétion ostiolique est normale, elle se montre, lors- qu'on ouvre la cavité abdominale, surtout à basse température, sous forme de vapeur, comme celle par exemple qui s'échappe de la bouche lorsqu'il fait froid ou de la peau d'un cheval qui, en hiver, vient d'accomplir une course à erande allure. » Lorsqu'elle est anormale par hypersécrétion, elle apparaît dans la cavité péritonéale sous forme de liquide d'abord limpide, soit localisée ou déjiochéc, soit généralisée. On apj)elle ordinairement en médecine cette hypersécrétion ex — et Iranssudation. C'est analogue à la ptvalorrhée ou hypersécrétion des glandes salivaires ou mucipares. Ce liquiile, comme on l'a déjà dit, est au début tout à fait limpide et contient peu de leucocytes, d'épithéliums, etc.; il devient déplus en plus riche en éléments morpho- tiques incolores. Si cette hypersécrétion segélatinise sous forme d'ex — et transsudation, le liquide qui était d'abord limpide devient fibrineax, puru- ( l322 ) lent et même hémorragique, ainsi que je l'ai observe à différenles rejjrises chez la grenouille. Cet état gélatineux, s'il ne disparait pas par résorption, détermine les adhérences ou soudures des différentes lames et plis du pourtour péritonéal. » Nous venons de voir quelles sont les conséquences de la sécrétion osliolique avec ses différentes modalités; il est un autre aspect intéres- sant de l'appareil ostiolique : c'est celui qui consiste à observer la marche inverse de la fonction. » De même que l'ostiole est une porte de sortie, d'excrétion d'un liquide qui peut cire normal on anormal, elle peut aussi être une porte d'entrée, d'absorption d'un des ennemis du corps animal — c'est dans l'état de paralvsie de l'ostiole que l'on observe facilement cette propriété. » .l'ai conservé les préparations microscopiques que j'ai faites après avoir injecté dans la cavité péritonéale un liquide infectieux; elles montrent cette marche des bactéries vers et par les oslioles. En les examinant on se rendra compte de l'intérêt de cette observation où l'on voit d'une manière frappante l'itinéraire suivi par l'infection intra péritonéale. » Le liquide infectieux a été répandu dans la cavité; les bactéries se sont propagées et ont cherché des voies de pénétration. Elles ont trouvé les ostioles, s'y sont présentées, et, la paralysie aidant, ont pénétré dans ces appareils dont la fonction n'était plus normale. Elles y ont trouvé les orifices, les canaux lymphatiques qui leur ouvraient une voie facile vers l'intérieur des tissus, se sont glissées par ces portes ouvertes et ont pénétré, comme on peut le voir facilement, avec le grossissement à immersion. » D'ailleurs lorsqu'on connaît, d'une part, l'existence des ostioles, d'autre part, l'expérience que je viens de rapporter; que, par suite, on s'est rendu compte de la fonction d'absorption, il est facile de réaliser une autre expérience qui permet de voir à l'œil nu l'invasion de la totalité d'un corps organique par des particules colorantes contenues dans un liquide approprié. » Il suffit de faire l'injection, comme précédemment, dans la cavité péritonéale de l'animal vivant, et l'on trouve ensuite, à l'autopsie, que la coloration s'est répandue jusqu'aux extrémités du corps. C'est bien là le résultat de la marche ascendante suivie par les particules colorantes absor- bées par les oslioles, et, par suite, par toutes les voies d'invasion ; et ce résultat est apparent sans le secours du microscope. » I^a plèvre étant l'analogue du péritoine au point de vue ontologique et phyllogénique, comme au point de vue du frottement avec les organes et ( i323 ) les membranes voisines (plèvre pulmonaire, péricardiale et costale), il était naturel, après mes premières expériences sur le péritoine, de rechercher si elle n'était pas pourvue de l'appareil ostiolique. J'ai réussi à le trouver, malgré une plus grande difficulté d'investigation. » Une fois trouvé, j'ai pu l'étudier comme j'avais fait pour le péritoine, et je suis arrivé à la conviction qu'au point de vue ostiologique, comme aux autres précédemment énumérés, la plèvre possède les mêmes propriétés que le péritoine. » Les préparations microscopiques que j'ai conservées, choisies parmi un grand nombre, permettent d'observer, c'est le fait particulièrement intéressant, les ex- et transsudations identiques dans l'état morbide. » Avec leurs différentes formes et nuances pathologiques, ce sont des hydro, pyo- ou hémato-thorax, soit dépochés (par exemple empyème), soit généralisés. » Il en est de même pour le péricarde, où se montrent les mêmes phé- nomènes pathologiques, hydro-, pyo-hémopéricardites, et où j'ai retrouvé ce jeu anormal des ostioles avec leurs ex- et transsudations, hypersécré- tions, et, par suite, j'ai pu reconnaître, parce caractère anatomique, les don- nées de l'observation embryogénique, qui nous apprennent que le péricarde est une plèvre modifiée, en forme de poche ou fourreau. Il en est de même de la plèvre diaphragmatique, thoracique ou péritonéale. La constatation de la présence d'ostioles dans ces membranes est en quelque sorte un contrôle permettant de reconnaître que péritoine, plèvre pulmonaire et costale, péricarde, plèvres diaphragmatiques sont bien un seul et même tissu primitif adapté postérieurement par l'évolution naturelle à diverses fonc- tions organiques. » M. Jules Andrade adresse une Note « Sur l'impossibilité mécanique de la géométrie de Lobatschewsky ». A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures trois quarts. J. B. C. R., 1897, I" Semestre. (T. CXXIV, N" 33.) I7I ( «324 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 3i mai 1897. Bulletin des Sciences mathématiques, rédigé par MM. Gaston Darboux et Jules Tankery. Tome XXI. Mai 1897. Paris, Gauthier-Villars et fils; 1897. I fasc. in-8°. Chim.ie des matières colorantes artificielles, par A. Seyewetz et P. Sisley. Paris, G. Masson; 1896. 5 fasc. in-8°. (Présenté par M. Friedel.) La vie privée d'autrefois. Les animaux, par Alfred Franklin. Paris, Pion, Nourrit et C'*'; 1897. i vol. in-12. (Présenté par M. Perrier.) Annales agronomiques, publiées sous les auspices du Ministère de l'Agricul- ture, par M. P. Dehérain, Membre de l'Institut, Professeur de Physiologie végétale au Muséum d'Histoire naturelle, etc. Tome XXIII. 20 mai 1897. Paris, Masson et G'*'; i fasc. in-8°. Electroinétallurgie ; voie humide et voie sèche; phénomènes clectrother- miques, par A. Minet, Ingénieur-Chimiste. Paris, Gauthier-Villars et fils, Masson etC'*; i vol. in-12. (Hommage de l'Auteur.) Vade-mecum de l'officier d'infanterie de marine, par P.-L. Monteil, Capitaine d'infanterie de marine. Paris, Baudoin et C'*; 1884. i vol. iu-12. Bulletin de V Académie de Médecine, publié par MM. Bergeron, Secrétaire perpétuel, Cadet de Gassicourt, Secrétaire annuel. Séance du 18 mai 1897. Paris, Masson et C'^; i fasc. in- 8°. Annales de la Faculté des Sciences de Marseille. Marseille, Berthelet et C* ; 7 fasc. in-4°. Revue scientifique. Directeur : M. Charles Richet. Tome VII. 29 mai 1897. Paris, Chamerot etRenouard; i fasc. in-4''. Ouvrages reçus dans la séance du 8 juin 1897. Thermochimie ; Données et Lois numériques, par M. Berthelot, Sénateur, Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences, Professeur au Collège de France. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1897; 2 vol. in-8°. (Présenté par l'Auteur.) Société d' Histoire naturelle d'Autun. Neuvième Bulletin. Autun, Dejussieu ( i325 ) père et fils, 1896; i vol. in-8°. (Offert par la Société d'Histoire naturelle d' Autan.') Annales du Conservatoire des Arts et Métiers, publiées par les Professeurs. 2' série, tome VIII. Paris, Gauthier- Villars et fils, 1896; i vol. in-8°. Réunion du Comité international permanent pour l'exécution de la Carte photographique du Ciel, tenue à l'Observatoire de Paris en mai 1896. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1896; i fasc. in-4''. Notice pour servir à l'étude de la Carte des Établissements français du Sénégal (ixvec Carte); par P.-L. Monteil. (Manuscrit.) Bévue de Mécanique, publiée sous le patronage et la direction technique d'un Comité de Rédaction. Paris, P. Vicq-Danod et C'^, 1897 ; i fasc. in-8°. Paléontologie, Monographies, par A. Pomel, Correspondant de l'Institut. Alger, P. Fontana et C'*, 1897; i broch. in-4°. Atti délia reale Accademia délie Scienze fisiche e mathematiche. Vol. VIII. ISapoli, E. de Rubertis fu Michèle, '897; i vol. in-4°. Memorie délia reale Accademia délie Scienze di Torino. T. XLVI. Torino, Carlo Clausen, 1896; i vol. in-4°. Report on crime, pauperism, and benevolence ; eleventh census; 1890. Part I. Washington, Government printing office, 1896; i vol. in-4'*. Report on insurancebusiness ; &\eyGnÛ\cew?,ViS; 1890. Part. II. Washington, Government printing office, 1895; i vol. in-4°. Seventeenth annual Report of the United States geological Survey to the Secretary of the Interior, 1895-96; Washington, Government printing office, 1896; 2 vol. in-8°. Transactions of the New-York Academy of Sciences. Vol. XV. 1 890- 1896. New-York, published by the Academy, 1896; i vol. in-S". Geschichte der darstellenden und projcctiven Géométrie. Von Professor Ferdinand Jos. Obenrauch. Briinn,Carl Winiker, 1897; i vol. in-8°. Comptes rendus des séances de la Commission permanente de l' Association geodésique internationale, par A. Hirsch, Secrétaire perpétuel; Neuchâtel, Attinger frères, 1897; i vol. in-4°. Mesures micrométriques d'étodes doubles faites à Saint-Pétersbourg et à Domkino, parle professeur S. de Glasenapp. Saint-Pétersbourg, imprimerie de l'Académie impériale des Sciences, 1897; i fasc. in-4°. Bulletin de la Société physico-mathématique de Kasan. T. VII; n" 1. Rasan, 1897. T" — OtJIT^ On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLA RS ET FILS, Quai des Grands- A ugusiins, n° 55, Depuis 1835 les COMPTES RENDDS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forn^enl, à la fib de l'année, deux yolumes in-i- Deux Jandu" ïïvief ''P''^''^'"'"^'^^"»^^'^^^^' '^""-^ P^-- -<^- ^'Phabélique de aoms d'Auteurs, terminent chaque volume L'abonnement est annuel Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. - Départements : 30 fr. - Dnion postale : 34 fr. - Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : •n Michel et Médan. iChaix. Jourdan. Rufr. iens Courtin-Hecquet. Germain etGrassin. Lachèse. onne Jérôme. inçon Jacquard. ; Feret. ieaux j Laurens. ' Muller (G.). rges Renaud. iDcrrien. F. Robert. J. Robert. Uzel frOres. ^ Massif. mbeiy Perrin. 'bourg ,/"'^^' . ( Marguerie. Juliot. Ribou-Collay. i Lamarche. '« Rate!. 'Rey. • j Lauverjat. I Degez. oble î^""^^^'- ( Gratier et C". 'ochelle Foucher. Bourdignon. Dombre. Thorez, Quarré. Lorient. Lyon. mont-Ferr. chez Messieurs : I Baumal. ( M"' Texier. j Bernoux et Cumin 1 Georg. i Cote. l Chanard. ( Ville. Marseille Ruât. \ Calas. \ Coulet. Moulins Martial Place. / Jacques. Nancy ' Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. Loiseau. On souscrit, à l'Étranger, Montpellier . Nantes Nice. Veloppé. Barnia. Visconti el C". Nimes Thibaud. Orléans Luzeray. „ ... ( Blanchier. Poitiers ,, ( Maiche. Rennes Plihon et Hervé. Rochefort Girard ( M"- ). „ ( Langlois. Rouen , °. ( Leslnnganl. S'-Élienne Chevalier. ( Bastide. Toulon . . Toulouse { Rumébe. i Gimct. ■ " ( Privai. . Boisselier. Tours Péricat. ( Suppligeon. Valenciennes , I Lemaitre. A msterdam. . Bucharest. chez Messieurs : I Feikema Caarelsen ( et Ci'. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. ( Asher et C'*. Berlin ) Dames. Friedlander el fils. Mayer et Muller. Berne ' Schmid, Francke el I C". Bologne Zanichelli. l Lamertin. Bruxelles ! Mayolezet Audiarte. ( Lebégue et C'*. ( Solcheck el C». I .Millier ( Carol). Budapest K i I i a n . Cambridge Deighton, BellelG". Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otio Keil. Copenhague Hijsl et' fils. Florence Seeber. Gand Hosle. Gênes Beuf. Cherbuliez. Georg. ' Stapelmohr. La Haye Belinfanle frères. , ( Benda. Lausanne „ ( Payot Barth. Brockhaus. Leipzig ( Lorenlz. i Max RUbe. \ Twielmeyer. ( Desoer. ( Gnusé. Londres Luxembourg . Madrid . Milan . . Moscou N a pies. New- York. Odessa Oxford Paternie Porto Prague Rio-Janeiro . Genève. Liège. Rome . Rotterdam. Stockholm.. S'-Petersbourg . . Turin . Varsovie. Vérone. . . Vienne . Ziirich. chez Messieurs : !DuIau. Hachelle et C'«. Nuit. V. Buck. / Libr. Gutenberg. 1 Romo y Fussel. j Gonzalès e hijos. IF. Fé. i Bocca frères. ( Hœpli. Gautier. iPrass. Marghieri di Gius. Pellerano. j Dyrsen et PfeifiTer. j Stechert. ' LemckeetBuechner Rousseau. Parker et C* Clausen. Magalhaés el Moniz. Rivnac. Garnier. Bocca frères. Loescherel C'V Kramers el fils. Samson et Wallin. Zinserling. Wolff. Bocca frères. Brero. Clausen. RosenbergelSellitr. Gebethner et WolCf. Drucker. Frick. Gerold et C". Meyer el Zeller. FABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.- (I" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4''; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.^ (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 18.S0.) Volume in-4'';;i889. Prix 15 fr." JDPPLÉMENT ADX COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : De I : Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Derbès el A.-J.-J. Solie». - Mémoire sur le Calcul des Perturbations qa'éprouven i le» tes, par M.Hanses.- Mémoire sur Pancréas et sur lo rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières !s, par M. Claddb Bebnard. Volume in-4», avec Ss planches ; i8o6 .5 f ae II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Be:,edem. - Kssa. d une réponse à la quesiionde Prix proposéeen '1860' par' iAcadémVe' des Sciences le concours de i8d3, et puis remise pourcelui de i85<5, savoir : « Etudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- lUires, suivant Tordre de leur superposition . - Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. - Rechercher la nature rapports qui existent entre l'étal actuel du règne organique el ses états antérieurs ., par M. le Professeur Brosn. In-4°. avec 27 planches; 1861.. . 15 fi. ï môme Ubrairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savant» à l'Académie des Sciencet. N° 23. TARÏ.K DES ARTICLES. (Séance du 8 juin 1897.) ^> MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DBS MEMBllKS BT DES CORRESPONDANTS DB L'ACADÉMIE Pa.ucs, M. 11. PoiNc.vnF.. — Sur les périodes des in- lésralcs (Imibles et le développemenl de la foDilion perturbatrice M. J. limssiM :sQ. — Tliéurie générale des régimes graduclleiiicnl variés dans l'écou- Icnienl lourhillunnant des liquides : for- mules de première approximation MM. AiiMAXi) Gaitieu et II. IIi;l[eu. — Ac- tion de la lumière sur les mélanges de chlore cl d"liydrogcnc 12(17 M. BKnTllELOT. — Observations présentées à l'occasion de la Couimunicalion de 1339 ri6l Pages. iMM. A. Gautier et //. I/élier 127:1 M. AnMAKU Galtieu. — Héponsc aux obser- vations de M. /Jer^/ic/oi 127') M. Beutiiei.ot prcsenlc son Ouvrage sur la « Thermochimic » 1278 M. Ad. CiiATiN. — Un nouveau Tcrfàs ( Ter/esta Aphioditis ) de l'ile do Chypre. 1283 M. Lœwy. — Mesures microméiriqucs d'é- toiles doubles faites à Saint-Pétersbourg et à Domkino par M. 5. de Glasenapp. 1287 M. Lecou de lioisBAUDRAN. -■ Examcn de qucUiues spectres '288 N03II1VATI0IVS. MM. CmaTIX, liEItTItANTl, IlEinnTE, Masiiaut, [tEitTiiELoT, BouciiAKD, Makey sont nom- més membres de la Commission chargée de présenter une liste de candidats pour la place d'Associé étranger, laissée va- cante par le décès de M. Tchébychef i2()0 MÉMOIRES PRESENTES. M. II. GiiAssET adresse un Mémoire intitulé: «. Étude théorique et pratique sur le pou- mon, SCS fonctions et ses maladies. La tuberculose cl sa guérison clinique»' i2ç)i CORRESPONDANCE . ,M. le SECiiÉTAinE perpétuei. donne lecture d'une lettre de M. le général de riZ/o annon- çant à r.'Vcadémie l'envoi d'une somme de 25 000 '', provenant de la souscription eiïec- luée en lîussic pour l'érection d'un inonu- raent à Lavoisicr 1291 M. A. Pellet. — Sur les surfaces ayant même représentation sphérique 1291 M. li. GoLMisAT. — lieniarques sur une Note récente de .M. E. von Wcber 129!} .M. E. Caiwan. — Sur les systèmes réels de nombres complexes 1296 M. II. I>ESL.\NDRES. — Propriétés des rayons cathodiques simples. Relations avec les oscillations électriques simples 1297 MM. Wyuouboff et A. Vernelil. — Sur le poids atomique du cérium i3oo M. W. LOL'OL'ININE et IV. KABI.fKOV. — Sur la chaleur dégagée dans l'addition du lil'I.LETIX BIBI.IOGnAPlIIQl'B brome à ([uchiues substances non saturées. M. .1. MoiTESsiEU. — Combinaison de la phé- nylliydrazine avec les bromures métal- liques MM. Pir. BARBiEn et G. Léser. — Sur un raenthoglycol MM. Alex. Hébert et G. ïrlffaut. — Ltude chimique sur la culture des Cattleya . . . M. Ball.vnd. — Essai des ustensiles en alu- minium '. M. B. Henali.t. — Les Bactériacées des Bogheads M. Gustave Nei'Veu. — Etude sur les lé- sions infectieuses de la peste M. J.-J. Andekr — Kcchcrches sur les Ostioles M. Jui.es .Vndrade adresse une Note « Sur l'impossibilité mécanique de la géométrie de Lofbatschew sky n i3o3 i3o6 i3o8 i3ii i3i3 i3i5 i3i8 l330 i323 i324 PARIS.— IMPRLMEIUK GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-.\ugustins, 55. /,r (icrnnt ; Gautbier-Villaiis. UUL 2 1887 Iggr^ 1^ PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR itlin. IiBS SECRÉTAIRES PERPÉTUEIiS. T03IE CXXIV. N^ 24 (14 Juin 1897). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 55. ^"^ 1897 RÈGLEMEM RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des Q.'^ juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Noies présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. AniiCLE 1". — Impressions des travaux de T Académie. LesexlrailsdcsMcnioires présentés j)ar un Membre ou par unAssociéétranger de l'Académie comprennent ;iu plus G pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. l,es communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, cju'aulant cju'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les exlraiu ' Mémoires lus ou communiqués par les Correspont. .s de l'Académie comprennent au plus /| pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de Sa pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les IMcmbrcs qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les l'rogranimes des prix proposés par l'Acadéi sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les P ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au! que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savant étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des person qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les ]Membres qui présentent ces Mémoires s tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est loujotirs nomi mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Ext autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le 1 pour les articles ordinaires de la correspondance ( cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rem l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard jeudi à lo heures du matin ; faute d'être remis à teir le litre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rei actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu ^ vanl et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage àpart. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des leurs; il n'y a d'exceplion que pour les Rapports les Inslruclions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative! un Rapport sur la situation des Comptes rendus ap; l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution dup sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent laire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant &'. Autrement la présentation sera remise à la séance suiva tlUL - 1897 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 14 JUIN 1897, PRÉSIDENCE DE M. A. CHATIN. ME3I0IRES ET COMMUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. HYDRODYNAMIQUE. — Vérification expérimentale de la théorie de V écoulement graduellement varié dans les canaux découverts ; par jM. J, Boussixesq. (' I. La pente motrice I est liée, dans un tuyau plein, à la dérivée en x de la pression/)^ le long de l'axe (') : dans un canal découvert, elle l'est à la dérivée analogue de la section fluide g, car elle se confond alors avec la pente de superficie, dont l'excédent sur la pente donnée du lit est le quo- tient, par dx, de la hauteur de la bande supérieure, — da, qui manque actuellement à la section fluide d'abscisse x ■+- dx pour égaler la section a d'abscisse x. En joignant la condition (21) de conservation des volumes fluides à la relation (20), on aura donc deux équations aux dérivées par- (') Voir le précédent Compte rendu, p. 1261. C. R., 1897, 1" Semestre. (T. CXXIV, N" 24 ) • 7'-i ( i328 ) tielles, en U et/)„ dans le cas du tuyau où la section a est connue, en U et a clans le cas du canal découvert où p^, pression à la surface libre, est ou constante, ou, du moins, donnée. S'il s'agissait d'un tuyau élastique, à sec- tion T variable avec/),,, cas dans lequel ces deux équations (21), (25)con- tiendraient les trois fonctions inconnues distinctes U, u, /»« t'e x et de /, la théorie de l'élasticité fournirait, entre n et/;^, la troisième équation néces- saire. » On aura donc les formules indispensables pour rattacher, dans le cas général d'un régime non permanent, les états successifs du courant fluide à son état initial, et pour déterminer, dans le cas plus particulier d'un ré- gime permanent, où les équations deviendront simplement différentielles en X, les variations, d'amont en aval ou d'aval en amont, soit de la pres- sion/>„ sur l'axe, soit de la section fluide n. » II. Ces équations expliquent facilement, comme on peut le voir dans mon Mémoire cité de 1872 ('), les principales circonstances qu'offrent les cours d'eau découverts, soit parvenus à un état sensiblement permanent et étudiés dans leurs longues parties à variations graduelles de chaque sec- tion aux suivantes, soit considérés dans des états de crue ou de décrue survenant, les uns, assez vite, les autres, avec une certaine lenteur. Mais l'observation de tels phénomènes ne comporte guère le degré de précision qu'il faudrait pour contrôler, dans l'équalion (aS), les coefficients 23C — I — "lî I +• 2ï], a — I — 2T| des termes dus à la non-uniformité du régime, en tant qu'ils diffèrent, le premier, de l'unité, qu'il excède sensi- blement de 5r,, le deuxième, aussi de l'unité, et le troisième, de zéro, qu'il surpasse de r, euAiron. Or il n'en est pas tout à fait de même de la propa- gation de Vondc ou intumescence que produit une variation assez rapide, mais momentanée, de la hauteur d'eau et de la vitesse moyenne, à une des deux extrémités du cours d'eau, onde descendante, ou dirigée suivant le courant, qtujnd elle survient à Ventrée ou exlrémilô amont, onde ascen- dante, allant contre le courant, quand elle survient à V embouchure ou extrémité aval, et que la vitesse U du courant est insuffisante pour arrêter sa progression vers l'amont. Dans ces deux cas, la vitesse de propagation, calculable par les équations (21) et (■•«5), se trouve dépendre assez des petites parties des coefficients en question, pour que sa mesure effective les mette en évidence, du moins dans les cours d'ca,u torrentueux et à fond (') Essai sur la théorie des eaux courantes, §§ XIII à WI, XXVII, et XXXVI à XXXIX. ( i329 ) non poli où la rapidité m„, des filets superficiels excède fortement la vitesse moyenne U. Il y a donc lieu d'évaluer ici cette vitesse de propagation, en vue de vérifier expérimentalement l'équation générale ( 25) des écoulements graduellement variés. » III. Supposons qu'il s'agisse d'un canal rectangulaire de pente con- stante et d'une très grande largeur également constante, où se trouve établi, avant la perturbation constituant l'onde étudiée, un régime uni- forme, à vitesse moyenne U pour la profondeur d'eau, également donnée, H. Soient U + U' et H -4- A les nouvelles valeurs de ces quantités lors du pas- sage de l'onde, ou U' et h les petites variations, fonctions de x et de t, qu'ont subies celles-ci à partir des valeurs primitives constantes U, H. » La pente initiale de superficie, donnée par la formule du régime uni- forme ou par l'équation (25) réduite à ses deux premiers termes, est le quotient de h\]'- par H, vu la valeur primitive H du rayon moyen. A l'état non permanent, chaque section se relevant de h, cette pente I devient évi- demment ^TT — -r-.'i et, en même temps, le second membre de (25), réduit, comme il a été dit, par la suppression de son dernier terme (double), prend l'expression ^' II-f-/i -^K"^"^ ^ '">) g- dx^ g dt g \\ + hdt' » k une première approximation, l'on pourra négliger les termes non linéaires en U' ou h et même, à cause de la petitesse du coefficient h, les produits de b par U' ou par A. L'équation (sS) deviendra donc , V -i -\- i-t\ dW 2 o( — I — T, dV dh 'J. — I — 2 t; U dli ^^7) —^ Tl^' '^ ~ 'dl '^ 11; '^ ÏÎ777^°- » D'autre part, l'équation (21) donnera, au même degré d'approximation, / o\ " dh -.-.dXi' -,,dli (^-8) ^ + Hl^-^U^ = o. » IV. On peut tirer de (28) la valeur de la dérivée de U' en x, pour la substituer dans la relation (27), différentiée préalablement par rapport à X. Il vient ainsi l'équation en li, ^"•^^ dt- |_ 2(i-t-2T|) J dxdl 1-1-27) dx'' = o. » Décomposons son premier membre en deux facteurs symboliques du premier degré, ou, autrement dit, adoptant comme inconnue provisoire la ( i33o ) fonclion auxiliaire , dh ri h mettons l'équalion (29) sous la forme (3.) ^-"•S="- » Les deux constantes u, u' auront respectivement pour somme et pour produit les coefficients des second et troisième termes de (29); d'où (32) L 2(1 +2T,) J y ' + 2T, L 2(l+2Tl) J ^ Vu- 2-n K désignant le nombre positif dont le carré est (33) R- = ,+ja-.-2. + [^— J \ r:^^]-ii- » Nous prendrons le radical, dans (32), avec les signes supérieurs s'il s'agit d'ondes descendantes, avec les signes inférieurs s'il s'agit d'ondes ascendantes. Dans le premier cas, en plaçant l'origine des x à l'entrée du canal, on n'aura le long de celui-ci que des abscisses x positives; et l'on pourra convenir de compter le temps à partir (riiii moment où l'expres- sion (3o) de ij/ sera encore nulle pour x'^o. Dans le second cas, en pla- çant l'origine des x a l'embouchure, l'on n'aura, au contraire, que des abscisses x négatives; et l'on comptera de même le temps t à partir d'une époque où ij* = o tout le long du canal, savoir pour x <^o. » V. Cela posé, formons les intégrales du problème pour la région du cours d'eau située cw avant du plan x =0//, c'est-à-dire ayant des abscisses plus grandes que w'/, dans le cas d'ondes descendantes où l'on a w'<^w, mais plus petites que io' t dans le cas d'ondes ascendantes, ou 0/ est ^ w. Cette région comprendra évidemment tout le canal si tu et w' ont signes contraires ; ce qui arrivera dans les cours d'eau franchement tranquilles (non torrentiels), où \g\i excède notablement U. Même dans un cours d'eau torrentiel, elle sera assez étendue j)our que la différence x — i.ot, inférieure ou supérieure kx — 10 t suivant que les ondes descendent ou remontent le courant, y varie de part et d'autre de zéro, et finalement dans d'aussi larges limites que l'on voudra, une fois t devenu assez grand. » La région considérée donnant, suivant les cas, x — i^'t^o ou ( i33i ) x — ii>'t32, 5,75. » Or, avec ces données (et ^5- = 9'",8o9), il vient seulement, pour U -+- ^gH, les valeurs très insuffisantes : U-hv'^H = 4,824, 3,937, 4,999' tandis qu'on trouve, "par les formules combinées (37), (33) et (32), les valeurs théoriques, sensiblement exactes, comme on voit, w = 6,i9o, 4,3ii, 5,555. » La formule approchée (38) donnerait les résultats plus forts : (o = 6,5ii, 4,327, 5,589. » L'erreur, insignifiante sur les deux derniers, atteint un vingtième sur le premier; c'est que, dans l'expérience correspondante, le nombre d'or- dinaire très petit Yi avait pris la valeur énorme 0,166. Ce nombre, encore fort grand dans les deux autres expériences, s'y réduisait cependant, respec- tivement, à 0,009 ^^ '* 0,075. » PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — Forêt fossile r/e Calamités Suckowii, Identité spécifique des Cal. Suckowii Hr., Cistii Dr., Schatziarensis St., foliosus Gr., Calamocladus parallelinervis Gr., Calamostachys vulgaris Gr. Note de M. Grand' Eury. « Des circonstances exceptionnellement favorables viennent de m'offrir le moyen de restaurer, en entier, des racines aux feuilles, une des espèces (') Comptes rendus, iSjuin i885, t. C, p. 1492. ( i334 ) fossiles les plus caractéristiques du terrain houiller, le Cal. Suckowii ïonAc sur la base de tiges dont le Cal. Cistii représente la partie aérienne; il s'agit d'une forêt fossile du Treuil, composée uniquement de Cal. SuckowU enracinés, au mur de la deuxième couche, dans un schiste argileux où celte espèce sociale a vécu et a laissé, sans mélange d'autres fossiles, tous ses débris attachés les uns aux autres ou reliés entre eux par des intermé- diaires qui ne laissent subsister aucun doute sur leur identité spécifique. Les échantillons recueillis seront déposés au Muséum. » En attendant qu'ils soient décrits et figurés, voici, en quelques mots, comment se présentent les organes souterrains et aériens du Cal. Suckowii : ses racines, rhizomes, liges, branches, feuilles et chatons. » Organes souterrains. — Le système souterrain comprend des tiges dressées de Cal. Suckowii, de la base desquelles s'échappent de longs rhi- zomes traçants, et i-ayonnent de nombreuses racines étalées; les rhizomes, à leur extrémité, se renflent et se relèvent sons forme de nouvelles tiges verticales émellant d'autres rhizomes et des racines, et ainsi de suite. » Le système souterrain est complet, toutes les parties sont allachées les unes aux autres, les tiges et rhizomes sont entourés d'une écorce, tandis que les organes aériens se rencontrent dissociés et rompus, les liges et branches ordinairement dépouillées de leur écorce et de leurs feuilles, et les fragments dispersés par les eaux courantes. » La conservation intégrale de tous les organes souterrains, des tiges jusqu'aux plus fines radicelles, dans leur véritable position décroissance; la répolilion, dans plusieurs plans, des racines, rhizomes et tiges qui ont visiblement pénétré, tracé et troué le sol de végétation, et propagé la plante sur une grande surface : tout témoigne de son développement sur place. » Les racines réduites, par la destruction des tissus internes, à l'épiderme affaissé sur lui-même jusqu'au contact, se [)résenlenl comme de longs ru- bans larges de o",oi, émettant tout autour de nombreuses radicelles sub- perpendiculaires dont la pointe est toujours dirigée vers l'extrémité libre de la racine principale, où les railicellcs plus longues se ramifient elles-mêmes et se terminent par des fibrilles ayant tout à fait l'allure et l'aspect d'organes qui ont poussé dans la vase. » Les rhizomes aplatis et larges de o"',o3 à o™,o4, sortant des liges par une base fort mince, s'avancent plus ou moins loin entre les feuillets du schiste, avant de se redresser en tiges ascendantes. » Leur moule calamiloïde, articulé à courts intervalles, est entouré d'un épiderme cuticulaire rappelant, quoique moins simple, celui des ra- ( i335 ) cines. Ils partagent les caractères des véritables tiges souterraines gisant à l'endroit natal; car, bien que, le plus souvent, ils soient fixés au sol par des racines perpendiculaires, ils sont assez fréquemment garnis d'écaillés foliaires libres, carénées, dressées, qu'on n'avait pas encore constatées. Les côtes du moule, plus étroites et moins plates que celles des tiges, sont dépourvues de tubercules à leur extrémité, et il est à supposer que les ra- cines et feuilles écailleuses des rhizomes tirent leur origine des points saillants qui se remarquent sur l'articulation chaque deux ou trois côtes. » Les rhizomes, à leur extrémité, s'élargissent et se relèvent sous la forme de tiges verticales de Cal. Suckowii, rondes, d'un diamètre de o™, 07 à o'",i5, représentées par trois cylindres concentriques que la décompo- sition des tissus conjonctifs a séparés, savoir : i" une enveloppe corticale restée jusqu'à présent inconnue parce que, en collectionnant le moule, elle demeure engagée dans la roche ; 2° im cylindre fibro-vasculaire médian, cannelé et articulé; 3" un endoderme membraneux circonscrivant avec les diaphragmes, dont on aperçoit quelques restes tendus au niveau des arti- culations, les cavités internes des tiges fistuleuses qu'étaient les Calamités. Limitées en dedans et en dehors par un épiderme et un endoderme très rapprochés d'un cylindre fibro-vasculaire très mince, ces tiges ne paraissent pas avoir eu une épaisseur de paroi de plus de 5'"™, ce qui dénote une plante herbacée. )) L'enveloppe corticale est fibreuse, l'endoderme et les diaphragmes cellulaires. Quant au cylindre fibro-vasculaire, il est caractérisé par des côtes plates, de nature fibreuse, séparées par des sillons doubles, de nature vasculaire; au-dessous des articulations, les courbes sont toujours surmon- tées de tubercules ronds, apparaissant comme des canaux qui auraient mis la moelle en communication avec l'écorce; les côtes sont, en outre, pour- vues en bas, mais irrégulièrement, de tubercules plus petits dont je ne connais pas la destination, les racines tirant leur origine, des tiges comme des rhizomes, de petits boulons existant sur les articulations chaque trois, quatre ou cinq côtes. D'autres boutons, notablement plus gros et d'ailleurs situés immédiatement au-dessus des articulations, correspondent aux rhi- zomes. » Organes aériens. — Les organes aériens, tiges, branches, feuilles et chatons, gisent couchés à plat, en plus grande quantité que les organes souterrains, à plusieurs niveaux, entre les tiges dressées de Cal. Suckowii et au-dessus de leur sol de végétation. C. R., 1S97, I" Semestre. (T. CXXIV, N» 24.) ' 7^ ( i336 ) » Lorsque l'on peut suivre de bas en haut le Cal. Suckowii sur une cer- taine hauteur, on voit la tige se rétrécir un peu, et les articulations s'éloi- gner; les côtes plus étroites deviennent plus saillantes, les tubercules s'allongent en même temps; bref, le moule revêt peu à peu un ensemble de caractères nouveaux qui le rapprochent du Cal. Cistii et l'identifient au Cal. Schatzlarensis Stur. » Au Treuil, ces Calamités, que les mêmes caractères morphologiques et des transitions ménagées relient absolument au Cal. Suckowii, se présentent sous la forme de longues tiges larges de o'",o8 à o'",i2, articulées à inter- valles de o"", lo à o'",i5, et portant constamment sur les articulations, chaque trois côtes, la marque des faisceaux vasculaires qui ont alimenté les feuilles. Ces tiges, lorsqu'elles sont bien conservées, sont recouvertes d'un épidémie fibreux orné de cicatrices de feuilles tombées, ou encore garnies de feuilles, comme le Cal.foliosus Gr. Celles-ci sont libres jusqu'à la base et, ce qui les distingue avant tout, striées sur presque toute leur largeur par des nervures fines, égales et parallèles. » Au Cal. Cistii sont parfois attachées des branches de force et de lon- gueur très inégales, tantôt isolées, tantôt groupées en vcrticille; ces branches, elles-mêmes irrégulièrement ramifiées, ont été décrites séparé- ment comme Asterophyltites viliculosus Gr. et Calamocladus parallclinervis Gr. Leur moule reproduit naturellement, en plus petit, les traits distinctifs du Cal. Cistii. )) Les branches et rameaux de Cal. Cistii sont souvent pourvus de feuilles libres jusqu'à la base, longues de o™,io, larges de o", 002, planes, minces, retombantes, parcourues de stries égales et parallèles. » Pêle-mêle avec les rameaux et fixés à eux, se trouvent de nombreux petits chatons représentant à eux seuls l'organe de reproduction. Ces cha- tons, longs de o"", 025, larges de o'",oo4, légèrement pédoncules, ligneux et charbonnés, sont, suivant toute apparence, formés de disques sporan- giophores sans bractées, comme le Calamoslachys vulgaris Gr. w S'il en était réellement ainsi, ces épis accentueraient les affinités que, malgré des dissemblances importantes, l'ensemble de la plante révèle avec les Equisetum. ( i337 ) MEMOIRES PRESENTES. M. J. Andrade soumet au jugement de l'Académie deux Notes ayant pour titres : » La Géométrie de Ijobatchefsky et la Statique « et « Applica- tion de la méthode de Poinsot à la Statique non euclidienne ». (Commissaires : MM. Picard, Appell.) M. P.-E. Touche adresse un Mémoire « Sur le calcul de la résistance de l'air à un disque, pour une vitesse de 20"" par seconde ». (Renvoi à l'examen de M. Boussinesq.) M. Y. Le Guex adresse une Note « Sur un projet de système propulseur de bateaux ». (Commissaires^ MM. Maurice Lévy, Cornu, deBussy.) M. Raradcc adresse un Mémoire ayant pour titre : « Sur la force courbe cosmique. Photographies et vibrations de l'éther ». (Commissaires : MM. Becquerel, d'Arsonval.) CORRESPONDANCE. GÉOMÉTRIE. — Sur les sur/aces isométriques. Note de M. A. Pellet. « Nous qualifierons A' isométriques les systèmes de coordonnées curvi- lignes orthogonales donnant pour le carré de l'élément linéaire d'une sur- face une expression de la forme A'-dt'- ■+- h- du-, A et B pouvant s'exprimer à l'aide d'une seule fonction v (en choisissant convenablement les variables t et 7/), réservant le terme isothermique pour le cas où A^=B^. Si l'on divise la surface en petits rectangles en attribuant aux variables indépen- dantes t élu des accroissements dt, du égaux, les rectangles situés sur les courbes correspondant à une même valeur de v sont égaux; les rectangles ( i338 ) sont semblables sur toute la surface lorsqu'elle est isothermique. Nous dirons qu'tme surface est isométrique lorsque les lignes de courbure for- meront un système isométrique. » Cela posé, supposons que t et a soient les paramètres des lignes de courbure et soit A.>^dt- + il\,V/a* la partie principale du carré delà distance des points de la sphère de rayon i où les plans tangents sont parallèles respectivement aux plans tangents en t, u et en / -f- dt, u -+- du. On a R et R, désignant les rayons de courbure principaux. » Si la surface est isométrique ou si la représentation sphérique est isométrique, / et // étant les variables isométriques, on a » Sur la sphère, il y a une infinité de systèmes isométriques, et la loi de variation des petits rectangles est arbitraire. /(») étant donnée, il suffira, en effet, de satisfaire aux trois équations X' = OP... ^' = ^f{v), Xll'o = _ ^ _ ^^ [f{^) v\^, les accentuations sans indices indiquant les dérivations par rapport à r. » Les surfaces correspondant à une fonction y^(^') donnée peuvent se diviser en deux classes : )) i" La représentation sphérique est isométrique en même temps que la surface ; A,, i)!». A, B sont fonctions de r. On peut prendre pour .\, une solu- tion quelconque de l'équation X" — /(c)'^' ^= ^ » P"i^ ""^ ^ !)>, = x' , XX' — — fv'l, — v'I, — /'('j'"; la dernière équation détermine les valeurs de v possibles. Puis A = C.l/^ + C, .(.„ B = A' = C ( j + .<•■/$) + C, .C, les surfaces sont parallèles ; ce sont les surfaces de Weingarten. » 2° La représentation n'est pas isométrique ; ni X, ni o!. ne sont fonc- tions de V. ( ï339 ) » X, ift), i' sont un système de solutions des équations simultanées (i) x'„ = '\s\,ii, x%\=f.xv\, ,^^ = _(/;,_/(.;; _/v;-. » On a, A, étant une solution de l'équation a;-/a, = o, a = c,a, + CA, I"^, E = A', R = C, -fi 4- C A, rdv V » Les surfaces ne sont pas parallèles; les rayons de courbure ne sont pas fonctions l'un de l'autre. Quelle que soit la fonction/(('), il y a tou- jours de ces dernières surfaces simplement isométriques. On le voit en cherchant à satisfaire aux équations simultanées (i) en prenant pour v une fonction de la forme F (/) + u, ou de la forme t 4- F (?<). » J'ai dit, dans ma dernière Note, que certaines surfaces étaient appli- cables les unes sur les autres avec conservation des rayons de courbure principaux ; mais de telles surfaces ne peuvent être différentes, contraire- ment à une opinion reçue (Darboux, Leçons sur la Théorie des surfaces, p. 383 et suiv.). En effet, pour toute surface admettant l'élément linéaire k-dt- + V>'^du'^ (^voir ma Note du 5 avril), on a Aa„-h {a — l')K=- B.?; -t- 2cB;, Bl>',-h(h - a)B; = Ac'„ + 2cA'„, AB(a/.-c-)=-^-^---j^. )) Par hvpothèse, on pourrait faire c := o et prendre pour second système de solution les valeurs de a, b, c a-h b a — b a -h b a — b a — b . 1 cos2(p, cosaç, smaç; d'où 1 (a^b): (a — Z*)[Bcos2)„ — Bsin2ç (a — i)[Bsin2cpo^ + Acos2ç'p'„] = — Bsin=o(a — b)'^ -|- Asin 29 )) Ces équations n'admettent la solution 9 = coust. que dans le cas de la sphère. » ( i34o ) MÉCANIQUE AXALTTIQUE. — Sur les petits mouvements périodiques des systèmes à longue période. Note de M. P. Painlevé, présentée par M. Picard. « Dans une Note antérieure {Comptes rendus, 3 1 mai 1897) j'ai étudié les petits mouvements périodiques d'un système dans le voisinage d'une posi- tion d'équilibre stable x, = x„ = . . . = x^= o. Si la fonction de forces \]{x ccn) est nulle et holomorphe pour x ^ — x., = . . . — x^= o Gl si son développement commence par des termes du second degré en x , Xn, j'ai montré qu'il existe en général, dans le voisinage de la position X —...— Xn=o, une infinité de petits mouvements périodiques réels, dont la période tend vers une limite quand l'amplitude tend vers zéro. » Qu'arrive-t-il si le développement de U commence par des termes de degré supérieur au second? Il est facile de voir qu'il ne saurait alors exister de petits mouvements périodiques dont la période reste finie lorsque l'ampli- tude tend vers zéro. Mais si U est maxima pour .r, = . . . = a?„ = o, «/ existe en général une infinité de petits mouvements périodiques réels, dont la période croît indéfiniment lorsque V amplitude tend vers zéro. » L'exemple le plus simple où apparaissent des solutions périodiques de cette nature est celui de l'équation —r- = — k-X^ . (il- Mais il semble, au premier abord, que l'existence générale de telles solu- tions doive être difficile à démontrer. » En effet, les méthodes de Poincaré exigent que la période des mouve- ments considérés reste inférieure à une limite a : pour | ^ |< a, les dévelop- pements qu'il faut employer convergent uniformément tant que les para- mètres et constantes qui interviennent dans la question sont, en modules, inférieurs à une certaine quantité p, et c'est là le fondement de la méthode; mais, quand a croît indéfiniment, p tend en général vers zéro. Dans le pro- blème qui nous occupe, un artifice bien simple permet néanmoins de sur- monter cette difficulté. » Tout d'abord, si U est maxima pour a;, = 3^2 = ... = a;„ = o, son dévelop- pement commence par des termes de degré pair : soit ir ce degré (r> 1). De plus, une transformation linéaire réelle effectuée sur a-, x^ ramène ( i34i ) les équations du mouvement à la forme a;; = X,4-a;,X,,,+...-t-a;„X„,,+n,(a- ,x^,x\,...,x[,), xl = a^aX,,, + . . .+ a7„X„,,, + Ho (a; x^,x\,. ..,<), ^1= a;.Xo,„4-... + ^„X„,„-Hn„(a;,, ...,x^,x\, ...,x\^), où les X,j sont des fonctions de ^,, ..., x„ qui commencent par des termes de degré (ar — 2); X, est une fonction de x^ qui commence par un terme de la forme — Px\''~^ ; les H,- sont des formes quadratiques en x\ x,^. » Ceci étant, posons '=-jj7i=i' x^ = l^?l^, x^=zit}l.^, ..., x^=[x^l^, [A désignant une constante. Les équations (i) deviennent ( 'W' = ^r'(«^,y^2 +• •• + ««jH„) +. . . (/ = 2, 3 «), les termes non écrits s'annulant avec ;/,. Pour j^. = o, les équations (2) admettent une infinité de solutions périodiques définies par les égalités (3) 0= /•'__£l^, ^,^0, .... 1=0, vA^^ où c est une constante arbitraire. Soit co(c) la période de la fonction ^, = 9i(^. <^) définie par (3). Pour [J. = o, l'intégrale générale de (2) s'ob- tient en remplaçant l^ par cp, (0, c) dans les (n — i) dernières équations (2) qui deviennent alors (« — i) équations linéaires (2)' en ^2, ..., E,j, à coefficients périodiques. Si je me borne au cas général, je puis admettre qu'aucun des exposants caractérisliques de (2)' n'est nul identiquement pour toute valeur de c (' ). » Donnons maintenante [a de petites valeurs : le système (2) admettra- t-il des solutions périodiques de période w 4- -: (t désignant une quantité très petite)? Si l'on exprime que, pour û = oj + t, les variables ^,, . . ., ^„, C) i\ous supposons, en définitive, que A^ et les exposants caractéristiques de (2)' sont différents de zéro : ces conditions ne sont en défaut que dans des cas excep- tionnels. ( i342 ) et les dérivées ^' = ç', ,..., — = E), reprennent leurs valeurs initiales, on obtient 2/i conditions dont les {in— 2) dernières sont résolubles par rapport à E", ^^ , ..., E", E^" [et ceci, en vertu de la restriction faite sur les exposants caractéristiques de (2)'] : on est ainsi ramené à discuter deux conditions de la forme (4) A(^:,t;,^,T) = o, B(E:,E';.T,y.) = o. dont une au moins (soit A = o) ne se réduit pas à une identité pour p. = o, mais qui, pour \i. — o, ne sont pas distinctes. Toute la difficulté est de dé- montrer que pour jj. =^ o, -r étant quelconque, les deux conditions (4) ad- mettent une infinité de solutions réelles. Celte difficulté (qui autrement serait très sérieuse) se lève aisément dans l'hypothèse oii nous nous sommes placé, à savoir que les forces dérivent d'un potentiel. En tenant compte de l'égalité des forces vives, on voit aussitôt qu'on peut ne con- server que la condition A =: o. En revenant alors aux variables a-,, . . ., x,„ t, on obtient bien ce théorème : » Si la fonction de forces U(a;,, ..., a-„) est nulle et maxima pour a;, = ajj = . . . ^ a;„ = o, e/ si son développemenl commence par des termes de deqré supérieur au second, il existe dans le voisinage de la position d'équilibre une infinité de petits mouvements périodiques, réels et distincts; mais la période . de ces mouvements tend vers F infini quand leur amplitude tend vers zéro. » ÉLECTRICITÉ. — Interrupteur à mercure pour les fortes bobines de Ruhmkorff. Note de MM. E. Dkcbetet etL. Lejeune, présentée par M. A. Cornu. « L'interrupteur à lame vibrante de Neef ne peut être employé avec les fortes bobines de Ruhmkorff; les étincelles de rupture (jui jaillissent d;ms l'air au point où le contact est périodiquement établi et rompu produisent un échauffement suffisant |iour détériorer rapidement les surfaces métal- liques et empêcher la marche régulière de la bobine. L'interrupteur de Foucault convient pour produire l'interruption périodique du courant dans le circuit primaire des fortes bobines, mais il est lent ; de plus, les mouve- ments obliques de la tige interruptrice dans le mercure, la forme et les dimensions données généralement au godet à mercure et alcool provoquent la projection de ces deux li(|uidcs, de tous côtés en dehors du godet, salis- sant tout et amenant fréquemment rinflammation de l'alcool. Ces mau- ( 1^43 ) vaises conditions de fonctionnement ne permettent pas l'emploi de l'inter- rupteur de Foucault pour les expériences de longue durée et on ne peut obtenir les variations de vitesse qu'exigent les opérations radiographiques et la fluoroscopie. » Le modèle que nous avons créé, représenté par la figure ci-dessous, obvie à tous ces inconvénients; il dérive de ceux décrits par MM. Gordon et Londe. » La forme de son godet Hg, étroite à la partie inférieure qui reçoit le mercure, évite les mouvements latéraux du mercure; la partie large, de hauteur convenable, reçoit l'alcool. Dans ces conditions les liquides ne sont plus projetés au dehors du godet et l'alcool ne s'enflamme pas. La disposition de la tige interruptrice concourt à ce résultat des pins satisfai- sants. Cette tige /T a un mouvement alternatif parfaitement rectiligne, sans masse excentrée; elle n'a aucun mouvement latéral fouettant dans le mercure, ce qui serait mauvais. Elle est équilibrée; on peut, par suite de cet ensemble, lui donner une très grande vitesse, variable dans des G. R., 1897, I" Semestre. (T. CXXIV, N- 24.) '7 1 ( iM4 ) limites très élendiies par le jeu d'un rhéostat si le mouvement est donné par un petit moteur électrique M, suivant la figmc ei-conlre. » Le godet Mg, avec sa monture à crémaillère, peut être amené aisé- ment au réglage convenable pendant la marche du trembleur et de la bobine. " Un inverseur IN complète cet interrupteur indépendant. " Pb est un plomb fusible nécessaire lorsque l'on fait usage d'accumu- lateurs. » CHIMIE. — Sur la dynamique des réactions chimiques homogènes avec dégagement ou absorption de chaleur. Note de M. Michel Petkovitch. « Envisageons une réaction chimique, exothermique ou endothermique, se passant entre m liquides A,, A^ A,„, donnant naissance à «produits B,, B,, . . . , B„, sans réactions secondaires et sans changements d'état dans un intervalle de temps considéré de / ^ /, jusqu'à / = /;.. Je me propose : 1° d'indiquer ici une toi approchée de variation de la température du mélange avec les quantités dépensées des corps actifs A,; 2° de calculer le temps néces- saire pour que le mélange acquière une température donnée T ; 3" de calculer le temps nécessaire pour qu'une quantité donnée des corps actifs soit dépensée dans l'intervalle de temps compris entre t ^ t^ et / = t.^. » A cet effet, désignons par : » a,-, Xj, c,(^' = I, 2, . . ., m) les quantités initiales, les quantités dépen- sées jusqu'au moment considéré t et les chaleurs spécifiques des liquides A, ; » X,, kj les quantités au moment / et les chaleurs spécifiques des liquides B,; » L et K la quantité et la chaleur spécifique d'un li([uide neutre, par lequel le mélange est dilué. » Désignons ensuite parF(T) la quantité de chaleur produite ou dé- pensée dans rnitcrvalle de temps de t jusqu'à / -f- dl par la dépense de l'unité de quantité du Ticpiide A,, à la tempéi-ature T. La quantité de cha- leur, correspondant à la dépense de dx^ du corps A,, sera (i) dq = V{l)dx,. « Elle est généralement employée : 1° à élever la température du mé- lange de T jusqu'à T -t- r/T; 2" aux changements d'état des corps actifs ou des produits de réaction. Celle-ci étant supposée sans changement d'état ( i345 ) sensible dans l'intervalle de temps considéré, on aura donc l'équation <^q = [(«I - -ï-.)'-, +• • ■+ («„, - or,„)r,„] dT + [X,k, +. . .+ X,,/-,,] dT, qui, en vertu des proportionnalités X; = nif-r, , X, = n^x, existant entre les quantités dépensées des corps actifs et les produits de réaction, se transforme en (2) dq = (M-h^œ,)dT, où " En comparant (i) et (3), il résulte l'équation différentielle dT dr, (4) F(T) ~ M + N.r, » Or la fonction F(T) a été étudiée par M. Berthelot dans sa Mécanique chimique et l'on trouve, dans le cas qui nous occupe, en suivant la marche de M. Berthelot, que F(T) est de la forme (5) F(T) = P — NT. oii N est la constante définie par (3), P une autre constante, facile à déter- miner expérimentalement. )) En le remplaçant dans (4) et en intégrant, on obtient (6) (P- NT) (M -^Na;,):=MF(T„) = const., T„ désignant la température initiale du mélange; la constante d'intégration sera donc positive ou négative suivant que la réaction est exo- ou endo- thermique. Remarquons que si les chaleurs spécifiques variaient sensi- blement dans l'intervalle de temps considéré, on aura F(T) par une qua- drature et .r, en fonction de T par deux quadratures. n La formule (G) résout le problème i"; il est facile de construire la courbe représentant la loi de variation cherchée et d'en discuter les divers cas. » Pour traiter les problèmes 2° et 3°, rappelons-nous la loi fondamen- ( i346 ) taie de Dynamique chimique, d'après laquelle on a à chaque instant (l r (7) -fi = C(/i,-x,)(a,— m,a-,)...{a,„-m„x,), le coefficient C variant avec la température T du mélange à l'instant t. M. Van t'Hoffa trouvé par des considérations thermodynamiques, et l'expé- rience l'a vérifié, que la loi de variation de C avec T est (au moins approxi- mativement) représentée par l'équation (8) idC _ F(T) C dT ~ TT^' où F(T) est la quantité de chaleur produite ou dépensée par la réaction, correspondant à la dépense de l'unité de quantité du corps A,, T étant la température absolue. En remplaçant cette fonction par sa valeur précé- dente et en intégrant l'équation ainsi obtenue, on trouve P N (9) C = Re ^^T" " Des formules (6), (7), (g), on tire ( , o) t^H r T^e} (P-f^T)'"-^ i^ '■ ^ "I.. ^' (a,-3,T)...K,-3„,T)''A' T, ou 11, a,, fi, sont des constantes, connues dans chaque cas particulier donné, To étant la température initiale du mélange. » L'intégrale se calcule approximativement pour une valeur donnée de T, pourvu que cette valeur soit admissible; il en sera ainsi lorsque l'intégrale ( i o) est finie, positive et comprise dans l'intervalle entre ^ et ^ • H ri » On calculera d'une manière analogue t à l'aide de jc, . » CHIMIE MINÉRALE. — CoiUnbution à V histoire des ioduics de phosphore. Note de M. A. Besso.v, présentée par M. Troost. K On connaît d'une façon certaine deux combinaisons définies de phos- phore et d'iode : le Iniodure PP et le biiodure P-I'. » Les iodures PI' et P- V s'obtiennent habituellement par combinaison directe des éléments, au sein d'une solution sulfocarbonique; mais, si ce mode de préparation est recommandable pour p-P, qui, peu soluble dans CS^, y cristallise facilement, il n'en est pas de même pour l'I', qui est ex- ( i347 ) trêmement soluble dans ce dissolvant; pour l'en retirer il faut évaporera sec ou à consistance sirupeuse et refroidir ensuite énergiquement, ce qui conduit à obtenir un produit d'une pureté relative. » Pour avoir PP à l'état chimiquement pur, j'ai eu recours à l'action de HI sec sur PCl', soit seul, soit en dissolution dans CCI*; la réaction s'établit même au sein d'un mélange réfrigérant, sans formation apparente de chloroiodure intermédiaire entre PCI' et PP. n Le triiodure de phosphore pur ainsi obtenu a donné à l'analyse les nombres : Théorie pour PP. I pour loo 92j43 92,(47 P pour 100 7,70 7 ,53 " Il se présente sous forme de cristaux rouge foncé fusibles à 61° et est entièrement décomposable par l'eau, sans mise en liberté de trace d'iode libre, sans formation de dépôt solide. » La sublimation de PP, sous pression réduite à 15""", commence à se produire au-dessous de 100" et devient active vers 120°; température qu'il ne faut pas dépasser sous peine de voir de l'iode mis en liberté. » La solution sulfocarbonique de PP est réduite par le mercure à froid, le premier terme de la réduction étant P-P; mais, en présence d'un excès de mercure, la solution se décolore complètement par agitation : le phos- phore et l'iode se trouvent tous deux dans le précipité à l'état d'iodure raercureux vert et d'iodure double de phosphore et de mercure. » Cette propriété du mercure permet de détruire totalement, sans élé- vation sensible de température, les iodures de phosphore et de dégager ainsi d'autres corps qui seraient dans la même solution. L'argent réduit réagit aussi à froid sur PI^, mais ne le ramène qu'à l'état de P"'P. » Le biiodure de phosphore P^P fond à 1 10" et semble éprouver déjà à cette température une trace de décomposition; chauffé progressivement, sous pression réduite à iS""", il donne déjà au-dessous de 100", et plus rapi- dement vers 120°, un sublime, formé exclusivement de triiodure, et il reste finalement, au fond du matras, du phosphore amorphe tle couleur jaune rougeàtre. » M. Gautier avait tenté d'obtenir un chlorure de phosphore P-CP cor- respondant à P-P', en faisant réagir sur ce dernier corps du chlorure d'ar- gent pulvérulent; la réaction s'est effectuée conformément à l'équation 3P-P-M2AgCl = 4PCI^ -H 12 Agi + P-. ( 1348 ) )) Le pliosnhore ainsi mis en liberté a été considéré comme du phos- phore bhmc, parce que JM. Gautier l'a retiré à cet état par distillation tlu résidu de la réaction à aSo^-Soo", mais ce phosphore blanc pouvait provenir de la transformation allotropique du phosphore amorphe en phosphore blanc par distillation. L'expression suivante semble confirmer cette manière de voir : elle a été faite en rem|)laçant AgCl par Hg^Cl- et s'effectue déjà lentement à froid, plus rapidement en chauffant au bain-marie. Les résul- tats peuvent se formuler 3P=r + GHg'^Cl- = 4PC1' + 6Hg=l- -4- 2P. » Le phosphore mis en liberté dans cette réaction esta l'état amorphe, car le résidu, épuisé au sulfure de carbone, ne cède pas de phosphore à ce dissolvant, et, chauffé avec précaution sous pression très réduite, il donne un sublimé de mercure et de chloro-iodure mercureiix, tandis que ihi phosphore amorphe de couleur ocreusc reste au fond du matras. » La transformation du phosphore blanc, fondu ou en dissolution dans es-, en phosphore rouge sous l'action d'une petite quantité d'iode, a été sififnalée par Corenwinder et Brodie. Pour éclaircir le mécanisme de cette transformation, j'ai employé CCI*, dans lequel le phosphore est relative- ment peu soluble (i4^'",8 par litre à i3°). » Le phosphore blanc, préalablement fondu sous une couche de (XI* pur, est additionné de CCI* saturé à froid par de l'iode; la coloration de l'iode disparaît rapidement pour faire place à une teinte jaune semblable à celle de la solution chlorocarbonique de P^I*. )i On voit alors le phosphore solide excédant se recouvrir peu à pou, dans l'espace de quelques jours, d'une couche superficielle de phosphore rouge retenant toujours un peu d'iode que les procédés phvsiques (épuise- ment par es- bouillant, volatilisation sous pression réduite) ne peuvent lui soustraire totalement. Quant au liquide qui le baigne, d'abord limpide, il laisse déposer avec le temps, lentement à froid et à l'obscurité, plus rapidement à chaud ou à la lumière, du biiodure de j)hosphore cristallisé et un précipité amorphe rouge ayant les mêmes propriétés que le produit de la transformation du phosphore solide. » La solution doit donc renfermer à la fois du phosphore simplement dissous et du phos|)hore combiné à l'iode, la combinaison de phosphore et d'iode étant destructible par l'eau. J'ai effectué d'inic part le dosage du phosphore total et de l'iode contenus dans un certain volume de la solution primitive et, d'autre part, le phosphore simplement dissous sur une autre ( î349 ) fraction de la solution débarrassée des éléments combinés par agitation avec de Teau privée d'air; la différence entre le phosphore total et le phosphore dissous donnait le phosphore combiné à l'iode dosé. L'expé- rience a fourni pour valeur moyenne du rapport de phosphore et d'iode combinés au sein de la solution chlorocarbonique d'iode, en présence d'un excès de phosphore, la valeur Théorie pour P'I*. P 23,6 P 23, o l 127 1 127 » La solution paraît donc renfermer une combinaison instable P'I* qui serait le pivot de la transformation apparente du phosphore blanc en phosphore rouge par action Ae présence de l'iode ('). Cette combinaison se détruit sous l'action de la lumière, de la chaleur, ou par concentration en vertu de l'équation PT =: P-P -j- P rouge, et se reforme en vertu de l'équation P^I'-f-P blanc = P'r. .. CHIMIE. — Sur un procédé d' oxydation et de chloruration. Note de M. A. Yilliers, présentée par M. H. Moissan. « L Lorsqu'un corps oxydable se trouve dans un milieu susce|)tible de fournir de l'oxygène, mais dans des conditions telles que l'oxydation ne commence pas encore ou ne se produise que très lentement, l'addition d'une trace d'un sel de manganèse, dans un grand nombre de cas, déter- mine ou accélère très notablement la réaction. » Ce fait peut être montré très nettement par l'expérience de cours suivante : » Si l'on chauffe, à volumes égaux, une solution saturée d'acide oxalique, de l'acide chlorhvdrique à une dilution correspondant à 2.5 pour 100 en volume et de l'acide azotique également dilué, il ne se produit pas, même après un temps assez long, de dégagement gazeux. Si, au contraire, après avoir porté le mélange à l'ébullition, on ajoute une trace d'un sel quelconque de manganèse, par exemple quelques gouttes d'une solution de sulfate, la réaction se développe en quelques instants ; même si l'on cesse de chauffer, il se produit de l'acide carbonique et de l'azote, et ces deux gaz se dégagent régulièrement, surtout si l'on a introduit dans le ballon quelques fragments de charbon de cornue, delà surface desquels naissent les bulles gazeuses; ils sont à peu (') Laboratoire de Cliiiiiie de l'L'niversité de Caen. ( i35o ) près purs si l'on se sert d'acides suffisammenl dilués, et l'on pourrait même fonder sur cette réaction un procédé facile de préparation de l'azole, si le M)luino d'acide carbo- nique mélangé à ce gaz n'était pas considérable. Si l'on recommence à cliaufTer, on peut ainsi détruire en ([iielques minutes la totalité de l'acide oxalique, quelle qu'en soit la proportion, sans aucune addition de manganèse. Il sufdt d'introduire de temps en temps de l'acide azotique, s'il n'y en a pas un excès dès le début, afin de remplacer celui qui a fourni son oxvgéne dans l'ox^'dation. Ce procédé de destruction de l'acide oxalique est d'une application très commode dans certains cas d'analyse. » Si l'on fait usage d'acides |ilas concentrés, l'acide oxalique, dans l'expérience précédente, peut être légèrement attaqué à chaud, en l'absence du manganèse. Mais l'action de ce métal ne s'en manifeste pas moins par la rapidité du dégagement gazeux, aussitôt après son introduction. » 2. Celte action des sels de manganèse peut être expliquée par la production des sels facilement décomposables, tels que ceux dont on admet généralement la formation dans la préparation du chlore (perchlo- rure de manganèse, d'après Nicklès et d'après Fischer; chlorhydrate per- chloré de manganèse, d'après Berthelot). Dans celte préparation, ces sels, après avoir, par leur décomposition, donné naissance au chlore, sont trans- formés en chlorure de manganèse, qui ne joue plus aucun rôle actif. Dans la réaction précédente, au contraire, leur formation et leur décomposition successive permet d'obtenir, à l'aide d'une quantité extrêmement faible, une action indéfinie, comparable à celle d'un ferment. A ce point de vue, la coexistence du manganèse et des ferments oxydants, signalée récem- ment, paraît constituer un fait d'un très grand intérêt. T^es recherches de M. Bertrand démontreront peut-être que le manganèse, dont la dissémi- nation est si grande, joue un rôle beaucoup plus important qu'on ne le soupçounnit. dans la physiologie des végétaux et même des animaux, que sa présence est une condition nécessaire pour l'oxydation des hydrates de carbone et des corps azotés, et que les essais faits, en Thérapeulique. des préparations de manganèse comme succédanés des préparations de fer, doivent être repris d'une manière plus approfondie et à im autre point de vue, dans le traitement des maladies |»rovenant d'oxydations incom- plètes, telles cpie le diabète sucré et l'arthrite. » La présence de traces de manganèse, en effet, et cela en l'absence de tout ferment organisé et de toute matière organique étrangère, peut non seulement déterminer des oxydations dans des milieux contenant des réactifs oxydants spéciaux, mais encore, dans un certain nombre de cas, faciliter l'absorption directe de l'oxygène de l'air. » .3. De même que l'acide oxalique, beaucoup de composés organiques de ( i35i ) la série grasse sont oxydés dans les condilions de l'expérience cilée plus haut, et l'on peut reproduire cette dernière, par exemple, presque aussi nettement avec le glucose et le sucre de canne. Suivant la nature des corps à oxyder, on fera usage d'acides plus ou moins concentrés. » 4. Avec les corps de la série aromatique, même lorsqu'ils renferment des groupes de la série grasse, il parait se former, en général, non plus des produits d'oxydation, mais des produits de substitution, et l'on obtient des composés chlorés. » Si, par exemple, à un mélange d'acide chlorhydrique, d'acide azotique et d'eau sans action sur la benzine et le toluène, on ajoute une petite quantité d'un sel de man- ganèse, on ne tarde pas à constater que cette addition permet au mélange de réagir sur ces carbures. Même à froid, au bout de quelques jours de contact, la couche de benzine ou de toluène, qui surnage au début, a été attaquée assez profondément pour que l'augmentation de densité qui en résulte la fasse tomber au fond, en partie ou en totalité, et l'on y constate la production d'une grande proportion de produits chlorés. » Ce procédé pourra surtout être utilisé, soit à froid, soit à chaud, dans le cas des corps de cette série, pour préparer certains isomères dans les produits de substitution. Je pense qu'il sera susceptible de nombreuses applications dans les laboratoires et dans l'industrie. » 5. Les conditions dans lesquelles se produit l'oxvdation sous l'in- fluence des sels de manganèse, par exemple dans le cas de l'acide oxa- lique, sont fort curieuses. Le dégagement gazeux peut être observé même à troid. Il peut durer plusieurs semaines, probablement même plusieurs années. Ces réactions, dont on connaissait déjà quelques exemples, mais dont l'étude n'a pas été faite d'une manière générale, et que les sels de manganèse permettent de réaliser si facilement, présentent les caractères des fermentations produites j^ar les ferments chimiques; il y a donc lieu de distinguer parmi ces derniers une classe spéciale, les ferments minéraux . Je reviendrai prochainement sur les caractères des phénomènes qu'ils peuvent produire. » CHIMIE. — Dédoublement de la bande fondamentale des chlorophylles. Note de M. A. Etaru, présentée par M. Henri Moissan. (c Dans une précédente Communication {Comptes rendus, t. CXXIll, p. 824) j'ai insisté sur ce point que, les chlorophylles étant très nombreuses, aucun travail ne pouvait être considéré comme valable si une espèce chi- C. R., i8y7, I" Semestre. (T. CXXIV, N° 24.) l']5 ( i352 ) miqiie n'était choisie et définie parmi celles que contient nne même espèce botanique. Cela fait, s'il s'agit d'une constante spectrale à prendre, il faut encore, pour avoir des résultats qui puissent être reproduits, observer une solution de concentration définie dans un dissolvant déterminé sous une longueur connue. )) Cette méthode qui s'impose cependant à l'esprit n'a pas été appliquée jusqu'à ce jour parce qu'on n'était pas arrivé à séparer les diverses chloro- phylles toujours présentes dans une même plante. » En poursuivant mes études dans cette voie, après avoir rendu les re- cherehcs spectrales comparables, je me suis préoccupé de les rendre plus sensibles, afin que les petites différences dues à l'espèce ou causées par l'action des réactifs fussent capables de frapper nettement les veux. Dans ce but deux colonnes de solution chlorophyllienne, en toutes choses sem- I)lables sauf la nature de la chlorophvlle, envoient la lumière blanche qui les traverse sur la fente d'un spectroscope muni d'un petit prisme de renvoi à réflexion totale. La raie du sodium, projetée en même temps, sert de repère permanent; elle traverse les deux spectres superposés et le micro- mètre. Les plus petites différences, entre deux bandes chlorophylliennes, deviennent ainsi visibles à l'œil par suite d'un décalage appréciable et in- discutable puisque la raie D ne le subit pas et que pour deux solutions identiques les bandes sont aussi dans le prolongement les unes des autres. » Cette méthode rend de grands services, car les bandes d'absorption des chlorophylles sont toujours estompées, à ce point que les mesures qu'elles ont permises n'ont souvent servi qu'à obscurcir ces délicates (pieslions. Voici quelques déterminations qui ont été effectuées sur une chlorophylle extraite du gazon en culture pure (Lolium perenne; Gra- minées). » La plante sèche extraite par le sulfure de carbone donne une matière verte qu'on redissout dans de l'alcool à 9 )°. Le résidu de la solution alcoo- lique se dissout en partie dans la potasse aqueuse à ~^. De la liqueui- alcaline on régénère par un acide étendu une chlorophvlle acide qui est lavée avec un excès de pentane. Cette loliophylle, insoluble dans le pen- tane, est une matière des plus colorantes, solide, amorphe, à cassure con- choïdale, semblable aux dérivés tinctoriaux de la houille. Son analyse sera donnée ultérieurement. Il suffit de dire qu'elle est exempte de tout ce qui est insoluble dans le sulfure de carbone (gommes, sucres, tannins, acides et extraits végétaux solubles dans l'eau). Venant d'une solution aqueuse alcaline étendue, lavée à l'éther, on n'a pas à craindre les cires, les graisses, les huiles, les essences, le carottène, les alcaloïdes. Lessivée ( i353 ) au pentane elle ne contient pas d'acides gras libres. Je ne crois pas qu'on ait encore poussé aussi loin la purification d'une chlorophylle par le jeu de diverses catégories de dissolvants excluant, avec certitude et méthode, des groupes complets d'impuretés. » La loliophylle, définie ci-dessus par sa préparation, a été étudiée sur une colonne de o",i5 de longueur en solution sidfocarbonique. Au j^ 1^ coloration est telle qu'on ne peut faire de mesures. Pour 77^ on compte les bandes X = •729-635; ôSS-SgS; 58o-564; 559-549 et 528-507 dont les axes moyens calculés seraient 682,616,5, 572, 554, Siy. Ces nombres, pour des images diffuses, peuvent être critiqués. Comment reconnaître l'axe véritable d'une bande à bords nébuleux, comprise entre 729 et 635, et fixer des valeurs positives? J'y suis arrivé par une série de dilutions successives. Au ^^lo^ les ombres 5i7 et 616, 5 ont disparu; 559-049, réduite à son bord le plus foncé, a pour axe définitif 549; 58o-564 est aussi devenu une ombre étroite dont l'axe 564 n'est plus douteux. Au ^g„\gg , 564 a disparu, mais 549, devenu sensiblement linéaire, se confirme. Donc 564 et 549 sont définitivement acquis comme les milieux-axes des deux bandes secondaires. On porte au r~j_ et une seule ombre étroite reste visible dans tout le spectre au point X = 681, 5 milieu de la bande la plus noire et la plus uniforme de la série. » Les énormes bandes obscures que possèdent les chlorophylles dans le rouge orangé du spectre, ces sortes de fenêtres ouvertes pour recevoir l'énergie extérieure sont-elles simples? Puisqu'il y a dans les pectre continu lumineux des bandes sombres d'absorption sélective n'y a-t-il pas aussi, dans ces espaces qui semblent uniformément obscurs, des choix plus déli- cats de radiations recherchées par les molécules. C'est ce que j'ai pu dé- montrer. Ce que l'on nomme « la bande principale de la chlorophylle », d'après Chautard, n'est pas une bande simple; en l'examinant de près, j'y trouve une preuve de la diversité des chlorophylles qui ne saurait être contestée. » I^a large bande de 729-685 est intacte au j-;—, dans le sulfure de car- bone sur o'",i5. Aux environs de j^^, il se produit un phénomène remar- quable. Dans l'intervalle précédemment noir mesurant g\ \ apparaissent /ro/^ bandes, l'une fine 713-704, axe 708, 5; une autre un peu plus forte, celler qui persistera à ^„^'^^^, axe 68t,5; enfin, une dernière bande plus dé- licate 859-630, axe 654,5. La bande principale est un faisceau susceptible d'être dédoublé et comme disséqué. » Ainsi, on ne peut voir à la fois toutes les bandes d'absorption d'une ( i354 ) chlorophylle déterminée; les unes, trop fortes, nous apparaissent en bloc si le milieu est concentré; les autres, tro|i faibles, disparaissent dès qu'on étenil. Il faut faire le relevé des traits qui ne se manifestent que pour une ouverture de fente et une concentration convenables. Dans ce cas seule- ment, on connaît les ouvertures du spectre chlorophyllien visible, et pour la loliophvUe, on relève sept ouvertures dans le champ lumineux du spectre, ce sont : >. = 708,5, 682, 654, 616, 572, 554 ^^ 517. Avec les plages sombres qui empiètent sur le rouge et le violet, sans se détacher toutefois, on doit porter à neuf au moins les brèches lumineuses d'une des chlorophylles de lolium. Dans tout le reste du champ s'exerce une absorp- tion diffuse qui n'est pas nulle et contribue à faire entrer dans le végétal l'énergie nécessaire à son évolution et à l'accumulation de ses réserves. » La méthode de dilution successive et de coïncidence des spectres permet d'observer bien des détails dans les chlorophylles inaltérées et aussi de constater l'action spéciale des réactifs sur chaque chlorophylle. Dans l'exemple que j'ai choisi comme particulièrement net, la bande noire principale a été détriplée d'une façon irréversibleparla potasse à apour roo; le centre de sa bande fondamentale est à 681, 5, reporté de 20 >. vers le rouge. La même chlorophylle, non touchée par la potasse et un acide, donne, à la dernière dilution, une bande non coïncidente décalée vers le jaune par rapport à la précédente. A aucun instant la dilution ne peut ré- soudre en trois autres cette bande primitive. » La scission de la bande principale par des réactifs faibles ou spontané- mont n'est pas un fait isolé. Je me bornerai à citer le dédoublement de la bande principale de deux espèces : Chanvre ), = 670 et 61 3 Laurier-cerise ). = 68i et 657 » Conc/iislofis. — Le nombre des bandes chlorophylliennes et la lon- gueur d'onde de leur axe moyen peuvent, par la méthode des dilutions limites, être comptés exactement et servir à caractériser l'espèce chimique. » La diversité des chlorophylles se démontre par la longueur d'onde des axes de leurs bandes préexistantes ou provoquées par l'action des réactifs. » La bande fondamentale des chloropiiylles n'est pas toujours unifor- mément obscure, elle peut être double ou triple. » ( i355 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'action oxydante des sels manganeiix et sur la constitution chimique des oxydases. Note de M. Gab. Bertrand, présentée par M. Duclaux. " Au cours de mes recherches sur l'intervention au manganèse dans les oxydations provoquées par la laccase (' ), j'ai été conduit à rechercher si les sels manganeux n'avaient pas par eux-mêmes une action oxydante, s'ils n'étaient pas capables de fixer l'oxygène gazeux sur certains corps organiques. )) Pour cela, j'ai d'abord préparé ou purifié un certain nombre de ces sels, tant minéraux qu'organiques, et j'v ai dosé le manganèse. Je pouvais ainsi employer, dans chaque expérience, une quantité de sel correspon- dant toujours au même poids de métal. » J'introduisais alors, dans un ballon à robinet de 250*"^ environ de ca- pacité, en suivant une technique que j'ai déjà eu plusieurs fois l'occasion de rappeler (') : Hydroquinohe iS' Eau joo" Manganèse (sous forme de sel). . loo'"?'' puis le tout était souuiis à une agitation continue, à l'aide d'uue roue hy- draulique. Après un temps convenable, l'extraction et l'analyse des gaz contenus dans le ballon permettaient de constater et de mesurer la réac- tion oxydante. » Tous les sels manganeux que j'ai essayés possèdent, en effet, la pro-" priélé de fixer l'oxygène libre sur l'hydroquinone. Ils se comportent de même vis-à-vis du pyrogallol, du paramidopliénol, de la résine de gayac (acide gayaconique) et d'autres corps voisins. La solution prend une colo- ration dilférente, en rapport avec le composé organique mis en expérience, et l'intensité de cette coloration varie elle-même suivant l'acide du sel utilisé; dans certains cas, il se produit un précipité cristallin (quinhydrone, purpurogalline, etc.); mais toujours le phénomène général est le même: le sel manganeux agit par sa présence, et c'est l'oxvgène gazeux, contenu dans le ballon, qui se porte sur la substance organique. (') Comptes rendus, t. CXXIV, p. 1082; 1897. (2) Il>id.. t. CXX, p. afi6; iSgS. ( i356 ) » Le Tableau suivant résume les résultats obtenus avec l'hydroquinone. Après vingt-quatre heures d'agitation, le volume d'oxygène absorbé était : ce Avec l'azotate de manganèse, de i ,5 » le sulfate i ,6 1) le chlorure i ,S » le forniiale 7' 4 » le benzoate 1 5 , 3 11 l'acétate 1 5 , 7 11 le salicylate 16, 3 11 le laclate '7 16 11 le gluconate 21 ,6 (') >i le succinate 22,1 » Si l'on veut admettre que les sels de manganèse, en solution aqueuse, sont partiellement hvdrolysés, c'est-à-dire transformés par fixation d'eau en un mélange d'acide libre et de protoxyde de manganèse, RMn-f-H-0= RH-+MnO, on se rendra très bien compte du rôle des sels manganeux dans les expé- riences précédentes. » Le protoxyde de manganèse, on le sait, s'oxyde spontanément au contact de l'air. Cette propriété est même exploitée industriellement, tlans le procédé Weldon, pour la régénération du bioxyde servant à préparer le chlore. Au cours de cette oxydation, la molécule d'oxygène libre O' est nécessairement scindée en deux atomes, atomes non saturés et par con- séquent plus actifs; l'un d'eux se porte sur une molécule de protoxyde de manganèse pour donner du bioxyde MnO -1-0-= MnO=-+-0, tandis que l'autre peut se fixer indifi"éremment sur une nouvelle molécule de protoxyde ou sur un autre corps oxydable, tel que l'hydroquinone, qui, seul, résisterait au contact de l'oxygène moléculaire. » L'expérience montre, en effet, cpi'u ne solution d'iivdroquinone, con- (') Des cristaux de quinhjdrone ont apparu après deux heures (2 expériences; <=-l-i8°). Le salicylate détermine aussi la production de quinhydrone, mais beau- coup plus lentement; avec les autres sels, même le succinate, il ne s'en est pas formé. La nature de l'acide semble donc agir à la fois sur l'intensité et sur le sens de l'oxy- dation. ( '357 ) tenant du protoxyde de manganèse en suspension, donne à la fois, au contact de l'air, du bioxyde et de la quinone. » Celte réaction doit donc tout d'abord se passer quand on ajoute un sel manganeux à une solution d'hydroquinone. Mais alors, il y a en pré- sence de l'acide libre, du bioxyde de manganèse et un excès de corps oxy- dable. Grâce à ce dernier, dont la chaleur d'oxydation s'ajoute à celle de formation du sel manganeux, il y a réaction entre l'acide et le bioxyde RH- + MnO= = RMn + O; un second atome d'oxygène se fixe sur une nouvelle quantité d'hydroqui- none et le sel primitif est régénéré. » J'ai constaté, à l'appui de cette manière de voir, que le bioxyde de manganèse, stable dans l'eau acidulée, s'y réduit aussitôt, en donnant un sel manganeux, quand on ajoute de l'hydroquinone. En même temps, cette dernière se transforme en quinone. » Il suit de là qu'un poids déterminé de sel manganeux doit oxyder, aux dépens de l'air, un poids illimité d'hydroquinone, ou de tout autre corps pareillement oxydable, si, comme on l'a admis plus haut, sa solution aqueuse est partiellement hydrolysée. Je puis ajouter maintenant qu'une telle hydrolyse n'est pas douteuse, il suffit, pour s'en convaincre, d'aban- donner à l'air une solution diluée d'un sel de manganèse : on voit se for- mer à la longue un précipité brun de bioxyde. La réaction, très lente à la température ordinaire, est beaucoup plus rapide à l'ébuUition. En outre, ce sont les sels dans lesquels l'affinité de^l'acide pour le métal est la plus faible, c'est-à-dire les sels à acides organiques et surtout ceux à acides organiques de poids moléculaire élevé, qui sont les plus hydrolysables et qui donnent le plus aisément un précipité de bioxyde. Ce sont aussi ceux qui agissent le plus rapidement sur l'hydroquinone. » Le principal intérêt de ces observations est de compléter, en ce qui concerne la constitution chimique et le mode d'action des oxydases, une notion qui découlait déjà des recherches que j'ai publiées sur l'interven- tion du manganèse dans les oxydations provoquées par la laccase ('). » Les unes et les autres nous font concevoir les oxydases comme des combinaisons spéciales du manganèse dans lesquelles le radical acide, pro- bablement de nature protéique et variable suivant le ferment considéré, (') Loc. cit. ( i358 ) aurait juste l'affinité nécessaire pour maintenir le métal en dissolution, c'est-à-dire sous la forme la plus propice au rùle qu'il doit remplir. Le manganèse serait donc, dans cette conception, le véritable élément actif de l'oxydase, celui qui fonctionne à la fois comme activeur et comme con- voyeur de l'oxygène; la matière albuminoïde, de son côté, apporterait au ferment les autres caractères, ceux qui se manifestent par l'analyse élé- mentaire, l'action des réactifs (alcool, sels) et des agents physiques (cha- leur, dialyse) ( ' ). » CHIMIE ORGANIQUE. — Action du nickel sur l'éthylène. Synthèse de iélhane. Note de MM. Paul Sabatier et J.-B. Senderens. (( I. Dans une Note antérieure (Comptes rendus, t. CXXIV, p. 6iG), nous avons indiqué que le nickel obtenu en réduisant l'oxvde par l'hydrogène réagit sur l'éthylène au-dessus de Soo"; il se dépose du charbon très volu- mineux qui peut obstruer entièrement le tube. Si la colonne de métal est un peu longue, tout l'éthylène disparait : il ne passe que des carbures forméniques et tie l'hydrogène. » Nous avons cherché à préciser les conditions du phénomène. 11 L'oxyde de nickel était disposé en couche mince sur une longueur d'environ So*^"" dans im tube de i5""° de diamètre, qui pouvait être chauffé graduellement à l'aide d'une grille bien réglée. La réduction ayant été opérée au-dessous de 3oo", on laisse refroidir dans un courant d'hydrogène, puis on remplace ce dernier par un courant d'éthylène sec bien purgé d'air. La réaction n'a pas lieu à froid et n'apparaît nettement qu'au-dessus de 3oo°; elle est nette à 32o° et va de plus en plus vite à mesure que la température s'élève. Au sortir du tube, les gaz traversent un laveur à brome qui absorbe les traces d'éthylène non transformé, puis sont re- cueillis et analysés. » Dans ces conditions, la vitesse moyenne du courant d'éthylène étant d'environ Go'^'^ par minute, nous avons trouvé que les gaz formés sont constitués par un mélange d'éthane, de formène et d'hydrogène; ils ont d'ailleurs, au sortir du tube à nickel, une odeur de pétrole, qui indique la présence de traces non dosables de carbures forméniques supérieurs. )) L'analyse précise d'un tel mélange est fort délicate : vis-à-vis des (') Travail du laboratoire de Chimie du Muséum. ( i359 ) déterminations eudiométriques, il équivaut à un mélange d'élhane et d'hydrogène. En le considérant ainsi, on trouve pour loo volumes : Éthane. Hydrogène. A 325 75 25 3^0 60 4o 375 48 52 400 34 66 » Vers 390°, le gaz avait une composition voisine de celle du formène pur (mélange à volumes égaux d'éthane et d'hydrogène). » La présence de l'hydrogène dans le mélange a pu être établie avec certitude, soit eu faisant passer les gaz à travers une longue colonne d'oxyde cuivrique maintenu entre 220° et aSo" qui ne retient que l'hydro- gène ('), soit en traitant les gaz; par l'alcool absolu qui dissout le formène et surtout Télhane beaucoup plus que l'hydrogène. )) Nous avons pu ainsi établir que la proportion d'hydrogène, faible dans les gaz obtenus aux températures les plus basses, ne s'accroît nota- blement qu'au-dessus de 390°. » Pour les gaz préparés à 325°, il n'y avait guère que 10 pour 100 d'hy- drogène libre; la composition était : Hydrogène 10 Formène 3o Elliane 60 » La proportion d'éthane diminue rapidement quand la température croît : au-dessous du rouge sombre, il n'eu reste [)lus que des traces. » La réaction produite par le métal est donc complexe : celle qui pré- domine d'abord vers 325*^ est le dédoublement en carbone et éthane : , aC-H'^C^ + aC-H". » Mais déjà à celte température, l'éthane commence à se dédoubler en méthane et charbon : 2C=H'= = 3Cri' + C, et le formène lui-même est lentement décomposé en carbone et hydrogène libre. (') Nous avons constaté que les carbures ne donnent aucune réduction appréciable de l'oxyde cuivrique au-dessous de 270°. C. n., 1897, '" Semestre. (T. CXXIV, N° 24.) I7G ( i36o ) » Nous avons, en effet, constaté directement que l'élliane (préparé comme on le verra plus loin) se dédouble avec augmentation de volume au contact du nickel à 325". Nous avons aussi vérifié la destruction lente du formène pur, notable surtout au-dessus de Sgo". » Ces deux transformations de l'éthane et du formène ont lieu d'autant plus vite que la température est plus haute : il en résulte que le gaz obtenu à partir de l'éthylène sera de plus en plus riche, d'abord en formène, puis en hydrogène. » Avec une colonne assez longue de nickel réduit, ou un courant suffi- samment lent d'éthylène, on peut arriver dès SaS" à une transformation à peu près complète eu formène, mêlé d'un peu d'hydrogène. Il serait beau- coup moins aisé d'atteindre la décarburation totale du formène, celle-ci n'étant pas encore très rapide au rouge sombre, où les réactions pyro- gênées décrites par M. Berthelot interviennent en produisant de nom- breux carbures, dont quelques-uns sont fort résistants à la destruction calorifique. » II. Synthèse de Véthane. — Si l'on dirige un mélange de volumes égaux d'éthylène et d'hydrogène sur du nickel récemment réduit et très légèrement chauffé (3o° à 4'J° suffisent), on constate une élévation notable de température due à la formation d'élhane. Cette production se poursuit très longtemps sans qu'il soit nécessaire de chauffer. » Pour préparer par ce procédé de l'éthane pur, il suffit de faire arriver sur une colonne un peu longue de nickel réduit, maintenu au-dessous de i5o°, de l'hydrogène mêlé avec un excès d'éthylène : le gaz, après avoir traversé un flacon à brome, puis des laveurs à potasse, est constitué par de l'éthane sensiblement pur. Avec quelques grammes de nickel, l'opé- ration peut être poursuivie pendant plusieurs heures. On retrouve le nickel à peu près inaltéré : il est entièrement soluble dans l'acide chlorhydrique, quoique un peu carburé. » Nous rappellerons qu'une formation analogue d'éthane a été réalisée par Wilde (fier, der Deiitsch. Chem. Ces., p. 353; 1874) à l'aide du noir de platine. Nous avons constaté que l'action de ce dernier commence à froid, mais ne tarde pas à s'épuiser : elle ne peut être utilisée pour la production d'un courant continu d'éthane. » Nous avons observé que la mousse de platine peut aussi la réaliser, mais seulement pendant un temps assez court. » Le cuivre, le fer, le cobalt réduits ne peuvent servir à effectuer cette synthèse, qui doit être certainement attribuée à la formation temporaire ( i36i ) d'une combinaison directe et spécifique du nickel et de l'éthvlène. » Nous avons vainement essayé d'obtenir par un mécanisme semblable là fixation sur l'éthylène des éléments de l'eau ou de l'ammoniaque : il n'a été formé ainsi aucune trace d'alcool ni d'éthylamine. » Dans une prochaine Communication, nous indiquerons l'action de l'éthylène sur divers oxydes. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'acide isolauronolique. Note de M. G. Bi.anc, présentée par M. Friedel. « Action de l'acide suijurique concentré sur l'acide isolauronolique. — L'acide isolauronolique se dissout aisément dans l'acide sulturique con- centré avec dégagement de chaleur. L'eau le précipite intact de cette solution. Mais, si l'on chauffe la solution sulfurique au bain-marie, on constate un très léger dégagement d'acide sulfureux à peine sensible à l'odorat; le mélange jaunit sensiblement et, au bout d'une heure environ, une prise d'essai montre que la masse est entièrement soluble dans l'eau. On traite alors le tout par l'eau, on sature par le carbonate de baryum et l'on décompose par l'acide sulfurique en excès le sel formé. L'acide obtenu, essoré sur une plaque poreuse et dissous dans l'éther acétique, se sépare en cristaux très nets appartenant au système triclinique et fondant à 165". L'analyse conduit à la formule ^ " \SO'H' ^^ ^- » Il est très soluble dans l'eau, l'alcool et l'éther, moins soluble dans l'acide sulfurique étendu. Il perd une molécule d'eau à iio° et donne l'acide C^H'^^gQ^JJ. ^ » Ce sont bien là les caractères de l'acide sulfocamphorique. Frappé de ce résultat, j'ai préparé les sels de baryum, de cuivre, les sels acides de plomb et d'argent, ainsi que l'éther mélhylique neutre. » J'ai pu identifier tous ces produits avec les dérivés correspondants obtenus en partant de l'acide sulfocamphorique. L'action de l'acide sulfu- rique concentré sur l'acide isolauronolique fournit donc de l'acide sulfo- camphorique. -) Or MM. Kœnigs et Hœrlin (Ber., t. XXVL 1, p- 814) ont obtenu ( i362 ) l'acide isolaiironolique par l'action de la vapeur d'eau surchauffée sur l'acide sulfocamphorique; j'ai moi-même obtenu cet acide par l'action du chlorure d'aluminium sur l'anhydride camphoriquo. Il est donc légitime de conclure que, sauf transposition moléculaire, l'cfTet du chlorure d'alumi- nium a été de provoquer le départ d'un groupe d'oxyde de carbone préci- sément à la même place que le fait l'acide sulfurique dans sa réaction sur l'anlivilride camphorique. » 11 reste encore dans tout ceci un point assez obscur. » L'acide isolauronolique C'H"CO-H renferme une double liaison mise en relief par la formation d'un déiivé bibromé. L'acide sulfoné qui en CO^H dérive C H'-, ' „, devrait renfermer la même double liaison à la même ^ SO'H place. Or on constate que l'acide sulfocamphorique, même séché à iiS", ne possède point les caractères des corps incomplets. C'est un fait que j'ai vainement cht-rcbé à m'expliqner. Il méritait néanmoins d'être signalé, ainsi que l'obtention de l'acide sulfocamphorique à parlir de l'acide isolau- ronolique. » Poursuivant l'étude de ce dernier acide j'ai obtenu quelques dérivés que je vais décrire. » Action de l'élher maloniqae sodé sur Ir. chlorure d'isolauronolyle. — On chauffe au réfrigérant ascendant le chlorure d'acide avec du sodomalonate d'éthyle en suspension dans du toluène sec. Au bout de trois à quatre heures, la réaction est terminée. On isole un produit liquide bouillant à iSS^-iQo" (H =^ i'7'""') qui devrait correspondre au composé » Néanmoins, les chiffres d'analyse -concordent avec la formule C''H'^C0.CH-\C00C'H% ce qui indique qu'il y a eu décomposition partielle. » C'est un liquide mobile, d'odeur agréable, insoluble dans l'eau; il pourrait donner des dérivés intéressants, parce qu'il fonctionne comme acide par le groupe CH-; malheureusement, il est très instable. Ainsi, avec une solution aqueuse de potasse, il donne un produit gélatineux, qui est vraisemblablement le sel C'H'^CO.CH.COOCMP ; mais il y a une K prompte décomposition et l'on retrouve l'isolauronolate de potassium; ( i363 ) lorsqu'on le fait bouillir avec de l'alcool, on retrouve l'éther éthylisolau- ronolique. C'est ce qui arrive quand on essaie de préparer l'oxime. » Cette fragilité de la liaison — CO — avec un radical électronégalif se retrouve également dans le cvanure d'isolauronolyle. » Cyanure d'isolauronolyle : C*H"COCAz. — On chauffe en tubes scel- lés, pendant quatre heures, à ioo°, poids égaux de cyanure d'argent sec et de chlorure d'isolauronolvle. » La réaction terminée, on extrait le produit par l'éther et l'on frac- lionne dans le vide. M Le liquide ainsi obtenu, est mobile, d'odeur pénétrante, insoluble dans l'eau. Il bout à 120° (H = 23™"'). )) Nous pensions que la saponification de ce cyanure aurait donné l'acide C* H' ^ CO CO" H, et, avec départ de C0^ l'aldéhyde C* H' ^ CO H, déjà décrite {Comptes rendus, t. CXXIV, p. l\ij%), tout comme la saponification de l'éther isolauronolylacétique aurait fourni la cétone C*H"COCH' éga- lement obtenue par un procédé différent [Comptes rendus (ibid.)]. » Il n'en a rien été. Avec la potasse, même aqueuse, on obtient immé- diatement du cyanure et de l'isolauronolate de potassium, et avec l'acide chlorhydrique en solution alcoolique on trouve du chlorhydrate d'ammo- niaque, de l'acide formique et de l'éther éthylisolauronolique. Cette pro- priété rapproche l'acide isolauronolique de l'acide campholique, avec lequel, du reste, il a déjà bien des points communs. » NitrUe isolauronolique C^ IV ^CXz. — Quand on prépare l'amide isolau- ronolique par un des procédés indiqués (Comptes rendus, t. CXXIII, p. 7/Î9), on n'obtient que de l'amide si l'on opère en petit. En traitant de plus grandes quantités de matière, on constate que le produit renferme de notables quantités d'un liquide d'une odeur très pénétrante et qui est con- stitué par le nitrile. » Ce composé se produit surtout dans l'action du gaz ammoniac sur la solution éthérée de chlorure d'acide (on peut en retrouver jusqu'à lo^"^ pour So^"' d'amide), mais on l'obtient même en solution aqueuse, en ver- sant le chlorure dans l'ammoniaque aqueuse en excès. » Dans le premier cas, le chlorure a agi comme déshydratant et l'on recueille une notable quantité d'acide. » Nous avons obtenu ce nitrile régulièrement par déshydratation de l'amide au moyen du chlorure d'acétyle ou du pentachlorure de phos- phore. Le deuxième procédé est bien préférable. ( i364 ) » Le procUiil (le la réaction, projeté dans la glace et soigneusement lavé, passe entièrement à 2oj" (p[ = ■760'"'"). » Liquide incolore, mobile, d'une odeur camphrée très pénétrante; insoluble dans l'eau; miscible avec tous les solvants organiques. Il est saponifié aisément par la potasse alcoolique ou par l'acide chlorhydrique en solution également alcoolique, en redonnant l'amide. » Quant à celle-ci, elle est presque insaponifiable et résiste très long- temps. » Le nitrile isolauronolique, traité par l'hydrogène naissant, donne une base particulière que nous décrirons dans ime prochaine Communica- tion ('). » CHIMIE ORGANIQUE. — Action (le l'acétylène sur l'azotate d'argent. Note de M. R. Chavastei-on, présentée par M. Duclaux. « Les divergences qui existent encore dans la Sci'ence, au sujet des combinaisons argentiques de l'acétylène, m'ont engagé à reprendre l'étude dos réactions de l'acétylène sur l'azotate d'argent en solution aqueuse ou alcoolique et en solution ammoniacale. y> \. A et ion d'un courant d' acétylène sur un volume déterminé d'une solution aqueuse et titrée d'azotate d'argent. — J'ai observé les faits suivants : » 1° La liqueur neutre devient acide par la mise en liberté d'acide azotique avec formation d'un précipité blanc, fait déjà signalé à plusieurs reprises par ]\L Berthelot comme pouvant conduire à des eri'eurs dans la reconnaissance du chlore des composés organiques. » 2° L'acidité croît très vite jusqu'au moment où la liqueur ne contient plus d'azotate d'argent libre, très lentement ensuite; dans 5o*^'' d'une solu- tion à 4^'^>83 pour 100, il existe encore une faible quantité d'acide azotique combiné après quarante heures, avec un courant de gaz de i 2''' à l'heure. » 3" En présence d'azotate d'argent en excès, le poids d'acide azotique libre est toujours supérieur à celui qui correspondrait à l'azotate d'argent disparu. » Or, comme dans ces conditions le titre d'une solution d'acide azotique reste constant, il faut admettre qu'une partie du sel est fixée sans alté- ration par le composé argentique. (') Travail fait au laboratoire de M. Friedel,à la Faculté des Sciences. ( i3f)5 ) » 4° Avec des solutions d'azotate d'argent aux titres de 2,96, 4.83 et 10, 36 pour 100, on trouve, déduction faite de l'azotate d'argent en excès, pour le rapport, 5 > du poids d'azotate d'argent fixé, au poids d'azotate d'argent transformé et calculé d'après l'acide azotique libéré ^ — 1 B ~ 2* » En d'autres termes, sur trois molécules d'azotate d'argent, une molé- cide entre dans la constitution du composé formé avec les deux autres. A » 5" Le rapport ^ a la même valeur au moment précis où il n'y a plus d'azotate d'argent libre dans la liqueur. » Les résultats précédents peuvent èlre exprimés par l'une ou l'autre des relations (i) C=H'-H3AzO^Ag = C=Ag-.AzO'Ag + 2AzO'H (2) (C-H=)-+3AzO'Ag = (C-HAg)=.Az0^4g + 2AzO'H, correspondant à la mise en liberté d'un même poids d'acide azotique, mais dans lesquelles interviennent une ou deux molécules de C^H-. » Chacun des composés contient G»Ag=.AzO'Aff o ■ As pour 100. 79 (C2HAg)\AzO^Ag 74,3 » Les proportions d'argent ne sont pas très différentes; aussi, au lieu de demander au dosage de l'argent la certitude suffisante pour assigner telle ou telle formule à la combinaison argentique, est-il préférable de dé- terminer expérimentalement si une ou deux molécules d'acétylène inter- viennent dans la réaction. )) IL Action d'un volume déterminé d'acétylène sur un poids connu d'une solution aqueuse titrée d'azotate d'argent. — On opère dans l'eudiomètre à absorption de M. Raoult. Comme précédemment, on dose l'azotate d'ar- gent en excès et l'acide azotique libre. Connaissant, d'autre part, le vo- lume, la température et la pression du gaz, il est facile de ramener les ré- sultats à une molécule d'acétylène. » On trouve ainsi : I, T i A I » i" Le rapport — = -; ( i366 ) M 2" Une molécule d'acétylène réagit sur trois molécules d'azotate d'ar- gent, en décompose deux et fixe la Iroisicnie. )) La formule du composé est donc, d'après l'équation (i), C-Ag=.x\zO'Ag et M = 410. » r.a moyenne de six expériences a conduit, pour le poids moléculaire, au cliilf're très approché de 408. » Dans les mêmes conditions, une solution alcoolique d'azotate d'ar- gent donne des résultats identiques. » Si, enfin, comme contrôle, on dose l'argent dans le précipité parfaite- ment lavé à l'eau glacée et sec, on a Calculé Trouve. pour C'Ag'.AïO'Ag. Ag pour 100 78,4 79 « Par l'action prolongée de l'acétylène, ou celle de l'ammoniaque à chaud sur le composé précédent, on élimine AzO'Ag de la molécule et le résidu est du carbure d'argent C=Ag=. )> Le même corps prend immédiatement naissance lorsque l'acétylène réagit sur une solution ammoniacale d'azotate d'argent, ainsi que l'a an- noncé M. Keiser. » En résumé, C" H" forme avec l'azotate d'argent, suivant la nature du dissolvant, C=Ag=.AzO'Ag, C^Ag% résultats qui complètent et confirment ceux obtenus, avec les carbures acètyléniques substitués, par MM. Bruylants et Béhal. » Dans des Communications ultérieures, je décrirai un procédé de do- sage de l'acétylène, applicable dans un grand nombre de cas; j'étudierai des combinaisons cristallisées de l'acétylène avec le chlorure cuivreux et le chlorure mercurique. » ( ^^^7 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Détermination de l huile de résine dans l'essence de térébenthine ; par M. A. Aignas. (Extrait.) « J'ai publié précédemment ( ' ) un pi-océdé permettant de déceler dans l'essence de térébenthine la présence de l'huile de résine et même de do- ser approximativement la quantité de ce produit frauduleusement mélangé. Mais la méthode n'est applicable que si la proportion d'huile dans l'essence est supérieure à 2 pour 100; elle est fondée sur la variation très sensible qu'éprouve le pouvoir rotatoire lévogyre de l'essence de térébenthine pro- venant du pinusmaritima, quand on y introduit de petites quantités d'huile de résine, produit dextrogyre. » Je vais faire connaître un procédé qui j)ermet de déceler, dans tous les cas et sans ambiguïté, la présence de i pour 100 et même de i ^ pour 100 d'huile de résine mélangée à l'essence de térébenthine commerciale des Landes. )> I. Quand on distille l'essence de térébenthine pure, à mesure que l'opération avance, on constate que le pouvoir rotatoire du liquide recueilli diminue. Il en est de même quand on opère sur l'essence de térébenthine fraudée avec de l'huile de résine; mais alors, tandis que les premières por- tions distillées donnent sensiblement les mêmes rotations que les portions correspondantes obtenues avec l'essence pure, l'huile qui s'accumule dans le résidu lui communique un pouvoir rotatoire de beaucoup inférieur à celui que peut présenter le résidu correspondant de l'essence pure. Nature de l'essence. Essence pare Essence S"/, d'iniile . Essence S'/o d'iiuile . » Si l'on introduit n pour 100 d'huile de résine dans l'essence de téré- benthine, la rotation w,,, présentée sous une épaisseur de 20''™ parle résidu d'une semblable distillation, est affaiblie (au-dessous de 5o° environ) de n X 5°3o' au moins. Les résultats du Tableau se rapportent à celle des diverses huiles de résine examinées qui produit la moindre variation. (') Comptes rendus, t, CIX. C. R..1897, i"5em£s(re. (T. CXXIV, N» 24.) 177 Prise 1. Prise 1. Prise 3. Prise 4. Résidu. (250".) (50".) (50«.) (50".) (30".) (70".) — 61.26 —68 .20' -66°. 9 -65.44 -64. 8 — 5i. 5 -ây. 2 -■68.20 — 66.21 -64-46 -63. 7 —36.21 -54 —68. 6 —66.19 —65.21 -64-45 —28. 6 ( i368 ) » II. Bien plus, il est possible, même en rectifiant à 1 00°, sous une pression rcfliiite vers o'",o6, une essence ne renfermant que o,5 pour 100 (l'huile de résine, d'obtenir un résidu dexlrogyre, et c'est là un caractère décisif, car l'essence pure, traitée de la même manière, ne donnera jamais que des résidus présentant une rotation lévogyre. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur les principes actifs de quelques Aroidées. Note de M*"* J. CiiAULiAGUET, MM. A. Hébeut et F. Heim, présentée par M. A. Gautier. « Les études poursuivies jusqu'à ce jour sur les principes contenus dans les Aroïdées sont peu nombreuses et les résultats auxquels elles ont conduit restent pour la plupart incertains. Nous avons entrepris une série de re- cherches chimiques et physiologiques relatives à la nature et à l'action des principes actifs de ces plantes. Nous avons particulièrement étudié jus- qu'ici les Aroïdées indigènes : Arum maculaturn L., A. Italicum Mill. et Arisarum vulgare Targ. Tozz. Les dernières analyses exécutées ont indiqué chez les Arum indigènes la présence de : » 1° Une saponine (£'/2G, i858;^/ca, i88.j; Waage, 1892); » 2° Une base volatile indéterminée (^j/y/, SyOi'ca, i885); » 3° Une faible quantité d'acide cyanhydrique (yormen, i885), signalé aussi dans quelques Aroïdées exotiques .■ Lasia Cyrtosperma (Gres- hoff, 1890). » Nos recherches ont eu pour but de vérifier la présence de ces trois corps et de les caractériser d'une façon plus précise qu'on n'avait pu le faire avant nous. )) Un glucoside, présentant les caractères d'une saponine, a pu être isolé des espèces ci-dessus en traitant les divers organes par l'alcool bouillant et filtrant à chaud; le résidu déposé par le refroidissement rend l'eau facile- ment mousseuse et donne naissance, par hydrolyse acide, à un corps réduisant la liqueur de Fehling, tout en laissant, après l'action des acides étendus, une substance insoluble correspondant vraisemblablement à la sapogénine. » Cette saponine existe dans les portions souterraines et dans les feuilles, en proportion variable selon l'époque de la végétation; la quantité maxima (tubercules au repos) ne dépasse guère i pour 1000 du poids de la plante fraîche. Elle semble migrer au printemps des parties souterraines vers les organes aériens en voie d'épanouissement. ( «369 ) » Nous avons étudié son action physiologique à l'aide d'un extrait al- coolique de fruits iVArum, extrait riche en saponine et privé par ébuUition de la base volatile signalée ci-dessous. Une réelle analogie existe entre les symptômes déterminés par l'injection de cet extrait et ceux que l'on observe après l'injection des sapotoxines : anesthésie locale, propriétés phlogogènes, phénomènes toxiques surtout du côté de la moelle, et présentant deux phases : la première d'excitation, avec agitation, tremblements musculaires, respiration accélérée, pouls plein et fréquent; la deuxième, de dépression puis de coma, avec disparition progressive de la sensibilité et de la motilité, ralentissement du rythme respiratoire et finalement arrêt du cœur et de la respiration. Cependant, les sapotoxines mises en contact avec les nerfs et avec les muscles striés en abolissent instantanément l'irritabilité, ce qui ne se produit pas avec l'extrait d'Arum, qui jouit d'ailleurs de propriétés toxiques bien moins accusées que les sapotoxines types, et dont l'action est presque nulle sur la contraction cardiaque. » Tous les auteurs sont d'accord pour signaler, chez la plupart des Aroidées, la présence d'un principe volatil facilement destructible, auquel ces plantes devraient, au moins en partie, leur âcreté. Ce principe, que per- sonne n'était parvenu à caractériser, ni même à extraire en quantité appré- ciable, est un alcaloïde liquide qui se trouve dans tous les organes en quan- tité très faible (environ o,oo5 pour looo). Cette base volatile peut être isolée par les méthodes ordinaires. » Après traitement de loo'''^ environ de plantes fraîches, nous avons pu réunir /\^'^ a 5^"' de base encore bien impure. Elle présente les caractères suivants : c'est un liquide brun, facilement altérable, très volatil, de saveur acre, communiquant à toutes ses solutions une odeur spéciale et carac- téristique d'urine de souris. Récemment isolée, elle produit des fumées par l'approche d'une baguette de verre imprégnée d'acide chlorhydrique; elle est peu solublc dans l'eau, soluble dans l'alcool, l'alcool amylique, l'éther, le chloroforme, l'éther de pétrole, la benzine; sa solution aqueuse est alcaline, elle se trouble par l'ébullition et se clarifie à nouveau par le refroidissement. Dissoute dans l'acide sulfurique étendu, elle donne avec l'iodure de potassium iodé un précipité brun et se trouble par l'iodure double de bismuth et de potassium. « Cette base, dissoute dans l'éther de pétrole et évaporée sur un verre de montre imbibé d'acide chlorhydrique, donne un dépôt qui, à l'examen microscopique, se montre cristallisé en aiguilles facilement déhquescentes, à odeur de souris, solubles dans l'alcool; enfin, elle coagule l'albumine d'œuf ; ce dernier phénomène est particulièrement net au microscope. ( i'^7o ) » Tous ces caractères correspondent à ceux de la conicine de ciguë; nous avons, du reste, ei/eclué comparativement les mêmes réactions avec de la conicine ATaie ; elles se sont montrées identiques. » L'alcaloïde d'Arum est toutefois moins actif que la conicine de ciguë, ce qui s'explique en admettant que notre base, bien que très analogue à la conicine vraie, n'est peut-être qu'un dérivé, un isomère, ou l'un des homo- logues supérieurs de cette base. Son action physiologique et sa toxicité sont de même nature, quoique plus faibles que celles de la conicine. De même que pour cette dernière, l'intoxication par la base à' Arum, par voie sous-culanée, produit la paralysie immédiate ilu membre dans lequel elle est injectée, avec anesthésie au point d'inoculation, phénomène curarique, arrêt de la respiration. Portée dans la circulation générale, elle détermine la mort par paralysie musculaire et action sur le bulbe. A l'autopsie, les lésions des animaux qui succombent à l'intoxication par cet alcaloïde sont bien celles de l'intoxication par la conicine : sang noir et fluide, taches pé- téchiales, congestion des méninges et des viscères. » La présence dans un groupe végétal naturel, aussi éloigné des Ombel- lifères que celui des Aroïdées, d'un alcaloïde, sinon identique, au moins très voisin de la conicine, est d'un réel intérêt au point de vue de la Chimie végétale et de la Biologie générale. Si, dans certains groupes, l'identité des principes chimiques révèle des affinités dues à une communauté d'ori- gine phylogénique, dans certains autres, cette identité n'est que le résultat d'une convergence physiologique entre types très éloignés. » Un alcaloïde volatil, présentant les mêmes caractères que la base ci-dessus, existe dans les tubercules du Cnladium bulbosum el d'Amorpho- phallus Rivicri, qui renferment également de la saponine. » Nous n'avons pu mettre en évidence la présence de l'acide cyanhy- drique, libre ou à l'état de combinaison, dans aucun organe des Arum maculalum et ilalicum, et d' Arisarum vulgare. La réaction du bleu de Prusse s'est toujouis montrée négative et permet de conclure à l'absence, au moins en quantité appréciable (supérieure à i^er par kilogramme de plantes), de cet acide dans les Aroïiiées indigènes. Les svmptûmes de l'intoxication par les 4rum, et les lésions constatées à l'autopsie, ne sont d'ailleurs en rien ceux que déterminent l'acide cyanhydrique ou ses com- posés (' ). » (') Travail des laboratoires des Travaux pratiques d'Histoire naturelle et de Chimie de la Faculté de .Médecine de I^aris. ( '371 ) CHIMIE BIOLOGIQUE. — Action des aJbumoses et des peptones en injections intravasculaires. Note de M. E. Fiquet, présentée par M. Arm. Gautier. « On admet généralement que les peptones et les albumoses, introduites directement dans la circulation, sont toxiques à des doses qui varient entre oK'',3o etoS^,8o par kilogramme d'animal. Nous pensons pouvoir démon- trer dans ce travail que cette toxicité est due à la présence d'albumotoxines, deptomaïnes.etc, dans les peptones ou albumoses insuffisamment purifiées. » Pour obtenir les peptones pures, nous empruntons le procédé de M. Armand Gautier : après avoir obtenu les peptones ordinaires par action directe de la pepsine sur les matières albuminoïdes, en présence d'acide clîlorhydrique affaibli, on dissout ces peptones brutes dans une petite quantité d'eau et l'on sature par le sulfate d'ammoniaque qui précipite les matières albuminoïdes, albumoses et albnmotoxines; on ajoute alors la quantité d'alcool nécessaire pour amener le titre alcoolique de la liqueur à 68°-70°C.; un nouveau précipité se produit, il est rejeté comme le pré- cédent. On évapore la liqueur au bain-marie pour chasser l'alcool et pré- cipiter la plus grande partie du sulfate d'ammoniaque : on reprend par l'eau et l'on dialyse au dialyseur continu de M. A. Gautier pour enlever les principes cristallisables. La solution séparée de ses sels est additionnée d'une grande quantité d'alcool à 98°-99°; les peptones se précipitent sous forme d'un liquide sirupeux jaunâtre; les ptomaïnes ont dialyse ou restent en solution. » Les albumoses obtenues par l'action du suc pancréatique sur la viande constituent, suivant Kûhne, un mélange de quatre corps dont deux solubles dans l'eau et précipitables par le chlorure de sodium, les protalbiimoses et les deuteralbumoses. C'est le mélange de ces deux produits, qui ont d'ail- leurs des propriétés très voisines, que nous avons purifié. A cet effet, nous mettons à profit la solubilité de ces albumoses dans l'alcool à 5o°C. On fait dissoudre ces albumoses dans une petite quantité d'eau de volume connu; on ajoute la quantité d'alcool nécessaire pour obtenir oo^C; un précipité se produit, il est rejeté. On filtre et l'on ajoute alors à la liqueur claire la quantité d'alcool nécessaire pour obtenir le titre de 66°-88°. Dans ce liquide les peptones sont solubles et les albumoses insolubles. » Les peptones et les albumoses sont considérées comme ayant la pro- priété d'entraver la coagulation du sang chez certains animaux, d'amener de la narcose, des tremblements des membres, de la dyspnée et la mort si la dose a été suffisante. ( '372 ) )) Nous avons fait une série d'expériences avec des peptones et des al- bumoses que les procédés ci-dessus permettent d'obtenir dans un état de pureté très satisfaisant. » Expériences avec les albumoses. — i° h avril 1897. — Un lapin du poids de iSSob"- a reçu en injection, dans les vaisseaux de l'oreille, durant l'espace de vingt jours, i5b' d'albumoses réparties de la façon suivante : Poids de l'animal. t<: gr 1 1 avril. 2 de solution au tiers i83o 12 » 4 » » 1 3 » 4 » » 1 4 » 4 » 1 990 27 » 2 » ), 28 » 6 » 2 [55 29 » 6 » » 30 » 9 » » i"' mai. 9 » 2225 » 5 mai. — Le raênae lapin reçoit, dans les mêmes conditions, en l'espace de trois heures, ao""" de solution d'albumoses au tiers, soit 3s'', 64 par kilogramme d'animal. Son poids était de 23208''. » 2° 8 mai. — Un lapin pesant iSooB"', n'ayant encore servi à aucune expérience, a reçu en une seule fois, en injections inlravasculaires, 42''' de solution d'albumoses au tiers, soit 76'', 7 par kilogramme d'animal. )) 3° 3o »ia«.— Deux lapins, pesant l'un 22006"' l'autre 2400S'', ont reçu, en injections intravasculaires, le premier lo'" de solution d'albumoses au tiers, l'autre 18'^'=. » Du sang prélevé chez ces animaux au bout de vingt-deux minutes s'est coagulé en moins de deux minutes, comme le sang témoin. » 1" juin, 4''43'°. — Un autre lapin, pesant 253oS'', a reçu ao*^"^ de solutions d'albu- moses au tiers dans les mêmes conditions. A S'-iS"", 3'^'^ de sang ont été prélevés; la coagulation s'est faite en deux minutes. » 2 Juin. — Un lapin de 244oe'' a reçu en injection dans les vaisseaux de l'oreille, en une seule fois (comme dans les expériences précédentes), 20'''= de solution au tiers. Du sang prélevé en grande quantité par la section de l'artère carotide, au bout de trente minutes environ, s'est coagulé entre la première et la deuxième minute. '> Donc, 25'",70 d'albumoses jiar kilogramme d'animal n'entravent pas la coagulation. » Tous les lapins ayant servi aux expériences sur la non toxicité et la non coagu- lation, excepté le dernier, se portaient bien le lendemain et les jours suivants. » 4° 3o mai. — Un chien pesant 75ooS'' a reçu en une seule fois, en injection dans la veine saphène, 65'='= d'albumoses en solution au tiers, soit 226"' en tout, ou environ 3s'' par kilogramme d'animal. Aucun trouble n'est survenu. Le lendemain et les jours suivants, son étal de santé était très satisfaisant. L'animal avait reçu préalablement, en injection sous-cutanée, iS'',5o de chloral hydraté et oS"',oi de chlorhydrate de mor- phine. » 5° Un autre chien pesant 1 i3ooS'' a reçu, en injection dans la veine saphène, gS'^'^ de ( i373 ) solution d'albumose au tiers avec le même succès que dans l'expérience précédente; l'animal n'avait pas été anestliésié. Ce chien avait donc supporté sans trouble 2S'",83 d'albumose par kilogramme. Son sang était incoagulable. » 6° g Juin, 3''i5". — Un chien de 8''8, non anesthésié, a reçu, en une seule injection dans la jugulaire externe, gC"^ de solution d'albumoses au tiers, soit 3e'', 7.5 par kilo- gramme d'animal. Température, quinze minutes après l'injection : 87°, 2. 1) Du sang prélevé par l'artère carotide à 3^5i^, i^Sj^, S'^^A'", 3''5o", 3''55'", A*" i", 4'' 12™, ne s'est coagulé que le 11 juin, vers 5*", après avoir subi un commencement de putréfaction. » 7° Nous rapporterons aussi l'expérience suivante qui semble contradictoire. )> ig Juin, 5"^. — Un chien de 76oo''s a reçu en injection dans la veine saphène, i52'^'= d'albumoses au tiers, soit ô'', 58 par kilogramme d'animal. Celui-ci a été trouvé mort le lendemain. Mais d'autres animaux semblables ont reçu des doses plus fortes sans manifester de troubles sérieux. Ce chien, au moment de l'expérience, était en pleine digestion et il avait déjà reçu quelques jours auparavant 326'' d'albumoses en injec- tion dans la saphène. A l'autopsie, nous avons trouvé un épanchement séreux dans la cavité péritonéale et de la congestion des viscères. » Aucun de ces animaux n'a Jamais présenté de troubles sérieux, mê?ne immé- diatement après l'expérience. Ceux dont nous n'ai'ons pas signalé la mort sont encore bien portants dans notre laboratoire et la plupart ont augmenté de poids. )i ExpÉRiEXCES AVEC LES PEPTONES. — Nous avons fait avec les peptones des expé- riences analogues. » 1° II avril 1897. — Un lapin du poids de iggosi'areçu en injection dans les vais- seaux de l'oreille, dans l'espace de vingt jours, i5s'' de peptones réparties de la façon suivante : Poids de l'animal. ce _ Br 1 1 avril. 2 de solution au tiers 1990 12 » 4 » i3 » 4 » i4 " 4 " 27 » 2 » 28 » 6 » 21 15 29 » 6 » 30 » 9 » i"mai. 9 » 2175 » 5 mai. — Le même lapin a reçu dans les mêmes conditions, et dans l'espace de trois heures, 20'^'' de solution de peptoneau tiers, soit 28'', 64 par kilogramme d'animal. Son poids était monté à 24908''. » 2° 7 mai. — Un lapin pesant 1670e'', n'ayant encore servi à aucune expérience, a reçu en une fois, en injection intravasculaire, 42" de peptone au tiers, soit Se'', 4 par kilogramme d'animal. L'injection terminée, l'animal n'a ressenti aucun malaise, l'état général était très bon. Pas de fièvre, un peu d'hypothermie seulement immédiatement après l'injection. Les jours suivants, il se portait bien, ainsi que les lapins des expé- riences précédentes. ( i37l ) » 3° 20" de solution de peptone au tiers ont été injectés à un lapin. Vingt minutes après, le lapin a été sacrifié; son sang a coagulé dés les premières minutes. « 4° 'o juin, 4''4o". — Un chien de io''s a reçu, en injection dans In jugulaire externe, loo"^" de solution de peptone au tiers. Immédiatement après l'injection, la pression artérielle prise dans la carotide était de sC"'. Des prises de sang ont été faites à 4''5o'", 4'' 57™, 5''7"', o'm5"\ Ce sang a coagulé en moins de trois minutes. Température après l'expérience 38°, 4 Pression artéiielle lo"^"' » Pas de narcose sensible; le chien, aussitôt après le pansement, à 5''3o"', s'est mis à courir et à jouer. » Comme contrôle et confirmation de ces expériences, nous avons injecté à un lapin les portions des peptones brutes éliminées par nous dans les préparations que nous leur avons fait subir pour purification. 2"" de so- lution au tiers de ce produit ont été injectes dans les vaisseaux de l'oreille d'un lapin, le lendemain une escarre s'était produite, le surlendemain de la suppuration, puis des infarctus et des svmplômes fébriles. » Nous poursuivons ces expériences (' ). » MINÉRALOGIE. — Sur les relations de certains gisements de plomb carbonate avec des grottes et d'anciens lits de n\'iéres souterraines. Note de M. De Launay, présentée par M. Michel-Lévy. « Parmi les phénomènes d'altération superficielle et de remise en mou- vement des gîtes métallifères que nous avons étudiés d'une façon générale dans une Communication antérieure (-), il n'en est peut-être pas de plus nets et qui aient donné lieu à des résultats plus curieux que ceux relatifs aux gisements de plomb sulfuré, encaissés dans les terrains calcaires et transformés superficiellement en plomb carbonate. La difficulté relative avec laquelle s'est opérée cette altération, par suite du [)eu de solubilité dti sulfate de plomb, a eu, en effet, pour conséquence la conservation, même dans les parties les plus niétamorphisées du gîle, de fragments de galène intacts montrant de la manière la plus claire l'origine première des car- bonates voisins. M Les gisements industriels de cénisite sont assez nombreux, bien que (') Laboratoire de M. Armand Gautier, Faculté de Médecine de Paris. (') Séance du 22 mars 1897. Ces idées seront développées prochainement dans les Annales des Mines. ( ^375 ) la plupart des Ouvrages sur les gîtes métallifères les aient passés sous si- lence; mais nous n'examinerons ici que ceux où la circulation des eaux souterraines dans les calcaires, cause première de l'altération des sulfures, a été assez notable et assez prolongée au voisinage des gisements pour creu- ser de véritables grottes, dans lesquelles a pu se redéposer ensuite du car- bonate de plomb, soit à l'état de précipité chimique en enduits sur les pa- rois, soit, plus souvent, à l'état de dépôt sédimentaire plus ou moins stratifié sur le sol. » Les phénomènes spéléologiques ne sont pas spéciaux aux contrées de gîtes plombifères, et l'on en retrouve fréquemment l'équivalent auprès des amas calaminaires, notamment au Laurium (en Grèce), aux Malines (dans le Gard), ou même le long de certains amas da carbonate de fer, par exemple à Rancié; mais, dans tous les cas, il nous semble qu'on en a tiré des conclusions tout à fait inexactes quand on en a conclu l'âge extrême- ment récent de l'ensemble des gisements métallifères considérés et leur formation par descensum, en se fondant sur ce que ces dépôts, purement secondaires et de remise en mouvement dans les grottes, englobaient des ossements d'animaux actuels, et c'est ce que l'examen des quelques gîtes de plomb carbonate, que nous allons rapprocher les uns des autres, nous paraît particulièrement bien démontrer. » A Eurêka (Nevada) on a exploité, dans une zone de broyage en forme de prisme triangulaire coincée entre deux failles, des amas de carbonate de plomb argentifère et aurifère disjjosés dans un calcaire dolomitique. » Ces amas, provenant de sulfures : galène, blende, pyrite, mispickel, etc., rencon- trés en profondeur, présentaient, au-dessus du niveau hydrostatique : cérusite, anglé- site, galène, mimétèse et wulfènite ('), avec du fer hydroxydé formant la masse de la gangue et une proportion relativement forte d'argent et d'or. » On a observé fréquemment à Eurêka, à la partie supérieure d'un grand amas de carbonate de plomb, une cavité ouverte renfermant un lit de sable et de galets, au- dessus de minerais remaniés; ceux-ci ont subi une véritable sédimentation, et seule- ment, à une certaine profondeur, ils passent au minerai inaltéré. D'autre part, les sels de plomb ont visiblement pénétré par suljstitulion dans le calcaire, dont ils conservent souvent la structure. On a là, sans conteste, des gîtes antérieurs au creusement des grottes, qui, produit par la circulation des eaux souterraines, a accompagné la remise en mouvement des minerais. ■)) A Leadville (Colorado), à environ 3000" d'altitude, les carbonates de plomb (') On peut noter en passant combien se font concentrées, par relie altération superficielle, des substances, telles que le phosphore, l'arsenic, l'antimoine, le molybdène, etc., qui semblent disparaître quand on s'enfonce. C. R., 1897, I" Semestie. (T. CXXIV, N° 24.) '7'^ C 1376 ) argentifères et aurifères, accompagnés d'hématite, constituant un des gîtes de plomb et d'argent les plus importants du monde, se trouvent, en général, sous des microgra- nulites qui forment un toit continu et homogène, dans des calcaires irrégulièrement corrodés et entamés par les eaux suivant les plans de joint et les cassures préexistantes qu'elles ont agrandies. Outre le carbonate de plomb et la galène, les minerais y ren- ferment de l'anglésite, de la pvromorphite, du sulfate de fer, des chlorures, chloro- bromure, etc.. d'argent, des silicates de fer et de manganèse, de la baryline, de la strontianite, etc. » Là encore on a aflTaire à la remise en mouvement, par des eaux superficielles, de gîtes sulfurés retrouvés en profondeur et qui avait dil déjà choisir, comme chenal d'intrusion, le plan de plus facile pénétration situé au contact des deux terrains d'iné- gale résistance. » A Minerai-Point (Wisconsin), on a signalé une grotte où des os d'Eléphant et de Chauve-Souris avaient été trouvés imprégnés de galène et cérusite et reposant sur un dépôt sableux qui prouvait que le creusement de la grotte avait été antérieur à l'ap- port et à la sédimentation de ces minerais. » Enfin, à Bulgar Dagh {Taiirus cilicien), d'après une obligeante Communication inédite de M. Brisse, des phénomènes semblables ont pris un développement extraor- dinaire entre 2000°' et 2400™ d'altitude. Là, comme à Leadville, les gisements sulfurés primitifs se sont déposés au contact de calcaires et de filons-couches de porphyres à quartz globulaire, intercalés dans les calcaires ; mais, postérieurement, ils ont été mo- difiés et déplacés par la circulation de véritables' rivières souterraines qu'un change- ment (très fréquemment constaté dans les recherches spéléologiques) de régime hy- drographique a fait aujourd'hui disparaître, et il en est résulté, sur l'ancien parcours des eaux, des successions de grottes béantes où, parfois, se sont stratifiées des couches de minerai apporté mécaniquement et oxydé. )> Certaines de ces grottes, qui paraissent présenter une remarquable analogie avec celles d'Eureka, ont, sur les voûtes, des revêtements de stalactites calcaires et, sur le sol, un dépôt boueux ou sableux composant des couches de carbonate de plomb avec oxvde de fer jaunâtre, rougeâtre, verdâtre, noirâtre, etc.; en profondeur, on rencontre |)arfois d'importants dépôts de carbonate de plomb, produits par place par l'altération de la galène. » Ailleurs on trouve, au-dessus des carbonates stratifiés, un revêtement stalagmi- lique de carbonate de chaux. » Parfois même on arrive à cette conclusion que les rivières souterraines ont dû couler à niveau plein; car, au lieu d'offrir les formes habituelles de stalactites, le revê- tement du toit des galeries est formé d'aiguilles et de gerbes entrelacées, ayant l'aspect du produit d'une cristallisation opérée lentement dans un liquide au repos. » Dans tous ces exemples, et dans nombre d'autres relatifs à des gîtes carbonates de plomb, de zinc ou de fer que nous pourrions en rapprocher, on constate d'aillciars, en s'enfonçant an-dessous du niveau hydrostatique ou en pénétrant dans l'intérieur du massif montagneux conLcnant ces gise- ments, que la proportion des sulfures augmente et, tout particulièrement, ( ï377 ) celle de la galène qui est généralement le minerai sulfuré ayant le mieux résisté à l'altéralion; et, comme, d'autre part, le creusement des grottes voisines rentre dans une série de phénomènes dus à la circulation des eaux souterraines, sur l'origine et le mode d'action desquels les travaux de M. Martel ne laissent plus de doutes, on a là une preuve très manifeste des modifications considérables que des gîtes métallifères ont pu, très long- temps après leur dépôt, subir par altération superficielle et par remise en mouvement. » GÉOLOGIE. — Caractérisliques du charbon humîque de Broxburn, près Balhgale (Ecosse). Note de M. C-Eg. Bertrand. « Les caractérisliques du charbon désigné sous le nom de Brnwn odshale curley or contorted variety dans la région de Broxburn sont les sui- vantes : )) 1. L'accumulation de matière organique qui a produit le Brown oilshale résulte d'un dépôt plus abondant de la gelée brune fondamentale, qui forme la trame ordinaire des schistes organiques. Le rôle de cette gelée humique n'étant masquée par aucun autre fait, cette roche réalise l'état le plus simple d'un charbon organique. Elle doit être rangée parmi les charbons humiques. Elle peut servir de type à cette classe de charbons. » 2. Le Brown oilshale de Broxburn est de la gelée brune, solidifiée, chargée de matières minérales tardivement individualisées. Bien que cette charge soit considérable, puisqu'elle s'élève à 67,18 pour 100, optique- ment la matière minérale reste complètement subordonnée à la gelée orga- nique : la roche conserve ainsi la caractéristique essentielle des charbons. Les spores, les grains de pollen, les menus débris végétaux humifiés et les corps flottés n'interviennent que pour une proportion inférieure à 0,001. Les fleurs d'eau sont représentées par quelques thalles d'Epipolaia Boweri. Je n'ai rencontré que de loin en loin une écaille ou un fragment d'os. Le bitume qui imprègne la roche est peu coloré et peu condensé. Elle ne con- tient ancune parcelle minérale élastique. » 3. Les corps jaunes de ce charbon sont d'une part certaines zones de la gelée fondamentale et d'autre part des corps figurés. Parmi ceux-ci, certains sont d'origine cellulosique comme les spores, d'autres sont de nature gélosique comme les thalles d'Epipolaïa, les troisièmes sont de na- ture osseuse ou cartilagineuse comme les écailles ganoïdes et les fragments squeletliques. ( i378 ) « 4. La gplce fonclanienlale est hétérogène zonée, finemeiil stratifiée. La gelée bi-iine ordinaire des schistes organiques est mêlée ici d'une pro- portion variable de matière jaune qui faisait prise comme la gelée brune et qui acquérait par degré tons ses caractères. C'est de la gelée brune à un état d'humification moins avancé. La gelée brune et la gelée jaune sont déposées en lits. La gelée brune est plus chargée de menus débris et de corps bactériformes que la gelée jaune. Elle est également beaucoup plus chargée en cristaux. Elle a localisé l'argile plus fortement que la gelée jaune. JMême dans les points oij elle est le plus colorée, la charge de la gelée rousse en bactérioïdes est ici extrêmement faible par rapport à ce qu'elle est dans les autres charbons. La coloration de la gelée est très faible. Sa réfringence est un peu inférieure à celle des corps cellulosiques qu'elle contient. La réfringence des parties jaunes est plus forte que celle des parties rousses. La consistance de la gelée fondamentale au moment du dépôt était déjà forte, car les corjjs qu'elle contient v sont incomplète- ment affaissés. La consistance des lits jaunes était plus forte que celle des bandes rousses. » 5. Pendant son premier retrait la gelée fondamentale s'est contractée massivement avec tendance à décoller les lames jaunes des bandes rousses là ou l'opposition des deux états de la gelée était le plus accusé. Quand la gelée s'est rompue, elle a été découpée en massifs par de grandes fentes très obliques. Les massifs ont glissé les uns sur les autres sans s'érafler ou s'écraser. Ce travail s'est fait sous l'eau, les seules forces agissantes étant le retrait et la pesanteur relative. Par suite des déplacements qui se sont pro- duits dans sa masse une section verticale du charbon de Broxburn montre toutes les figures de plissements et de glissements qu'on ])eut observer dans un système découches sédimentaires. Le fond des fentes demeurées entr'ouvertes est comblé jiar du bitume. La gelée fondamenlale était encore parfaitement plastique lors de ces glissements. » 6. Les corps bactériformes de la gelée fondamentale sont des sphé- rules simples ou couplés en diplocoques de o"^, 5 à oi^, 8 de diamètre. 11 y a linéiques bâtonnets bacilloïdes de 2V-,5'd 41^,6 suroi^,8. Les corps en bâ- tonnets et en diplocoques sont couchés à plat. Les corps coccoïdes ont l'aspect de spores de bactéries, mais cet aspect est aussi celui sous lequel se présentent de très fines inclusions. A part leur forme, l'aspect des bacil- loïdes est celui des coccoïdes. Les plus gros bacilloïdes contiennent des cristaux. J'ai trouvé les corps bactérioïdes dans un très grand état de pu- reté sur la surface muqueuse des ihallts à'Épipolaïa. Ces corps sont forte- ( i379 ) ment individualisés par rapport à la gelée fondamentale. Ils s'en séparent par la taille. On les voit isolés dans les cristaux tardifs. » 7. Les corps enfermés dans la gelée fondamentale ont tous agi comme corps durs par rapport à celle-ci. Près d'une écaille ganoïde la con- traction verticale de la gelée a été trouvée de 2,5. Ce nombre n'indique que la contraction relative de la gelée par rapport à l'écaillé. » 8. Il a été reconnu sept espèces de spores, dont cinq proviennent de Cryptogames vasculaires. Il n'a pas été possible de reconnaître si le pollen provenait d'une ou de plusieurs espèces végétales. » 9. Les menus débris végétaux humifiés sont très fragmentaires : ce sont des lambeaux de parois, la plupart colorés en brun noir. Ils ne sont pas affaissés ; leurs cavités sont comblées par du bitume. J'ai observé quelques lambeaux cuticulaires. » 10. Il n'y a ni Diatomées, ni spicules de spongiaires, ni coquilles d'ostracodes, ni coprolithes. Les canalicules osseux des écailles ganoïdes ne contiennent pas de bactéries, leur plaque d'émail n'est pas taraudée. » 11. La pénétration du bitume a été tardive, elle s'est faite par une sorte de fdtration générale. » 12. Les cristaux d'argile, tardivement individualisés, sont très petits et placés horizontalement dans les lits jaunes. Ils sont beaucoup plus nom- breux, plus gros et dressés dans la gelée rousse. Parmi les matières miné- rales tardives, la plus importante est la pyrite qui est uniformément répar- tie en petits cristaux à travers toute la masse. Près de quelques fissures elle est plus abondante et forme des traînées. » 13. Le Brown oilshale de Broxburn se présente sous l'aspect d'écaillés schisteuses à surface noire vernissée. Leur section verticale faite à l'émeri est brun clair, stratifiée, mais à stratification disloquée. » PALÉONTOLOGIE. — Classification et phylo génie des Goniatites. Note de M. Emile Hacg, présentée par M. Albert Gaudry. « Les anciennes classifications des Goniatites, proposées par Beyrich et les frères Sandberger, sont basées exclusivement sur les caractères de la cloison ; il en est de même de la classification plus récente de M. Hyatt. Les groupes et les familles de ces auteurs constituent des subdivisions hétéro- gènes, réunissant des formes qui se trouvent dans le même stade de dé- veloppement, mais appartiennent à des séries parallèles, issues de souches différentes. » L'étude de l'évolution individuelle ayant fourni, en ce qui concerne ( i38o ) les Ammonites jurassiques, des résultats très satisfaisants sur la filiation des genres, j'ai pensé qu'il y avait lieu d'appliquer la même méthode ontogé- nique aux Ammonoïdés paléozoïques et mes recherches m'ont permis de reconnaître plusieurs types d'enroulement qui se retrouvent d'une manière constante dans les stades jeunes de toutes les Goniatites et qui persistent souvent jusque dans l'adulte. Chacun de ces tvpes caractérise un groupe naturel, un phylum, dans chacun desquels la forme du péristome, le déve- loppement du goulot siphonal, la plus ou moins grande complication des cloisons suivent une évolution parallèle. Le caractère du mode d'enroule- ment est en corrélation avec un caractère de premier ordre, celui de la longueur de la loge d'habitation, dont la valeur a été établie, il y a plus de trente ans, par M. Suess, tandis qu'il est entièrement négligé dans la classification de M. Hyatt. M. E. von Mojsisovics lui a assigné un rôle très important dans la classification des Ammonites du Trias, mais il l'a subordonné aux caractères de l'ornementation. Je propose de le remettre au premier plan et j'établis dans les Ammonoïdés paléozoïques deux grandes subdivisions, comprenant chacune plusieurs phylums distincts et caractérisées: la première, par une loge d'habitation très longue; la seconde, par une loge d'habitation courte. Les genres Anarcesles Mojs. et AphyllUes Mojs. {A goniatites Meek) ont précisément été basés par M. E. von Mojsisovics sur ce même caractère et ils constituent les chefs de file des deux subdivisions. A. Gonialiles à loge d'habitation longue (i tour à i i tour). » Dans le puylum des Anarcestidés, partant du genre A.narcestes, où il n'existe qu'une seule selle latérale («selle externe» des auteurs), on s'élève successive- ment à des genres dans lesquels les cloisons présentent une complication croissante, mais qui conservent la section semi-lunaire des tours et l'accroissement lent du genre initial. Pauodoceras llyatt {P. cur^ispina Sandb., globosuni Miinst.) est caractérisé par l'apparition, au-dessus de l'ombilic, d'une deuxième selle très large; dans Me- neceras Ilyatt, la première selle se divise en deux selles secondaires inégales, qui s'égalisent et s'individualisent dans Sporadoceras llyatt, et dont la première se divise à son tour en deux selles secondaires dans Goniatites hercynicus Giimb. Tandis que, dans les genres précédents, la difTérenciation porte sur la première selle et que la deuxième reste intacte, dans Dimeroceras Hyatt, cette dernière est divisée en deux parties par un deuxième lobe latéral. Knfin, dans Pharciceras llyatt, qui présente jusqu'à cinq selles latérales, la diflerencialion de la suture paraît avoir porté à la fois sur la première et sur la deuxième selle. En même temps que la partie externe de la cloison se complique graduellement, un lobe latéral interne apparaît de chaque côté du lobe interne médian ; chez Parodoccras ce caractère n'existe pas encore, mais il se rencontre chez Prionoceras Hyall (/V. lineare Munst., Belialianum Kon.), qui, parla partie externe de la cloison, ne diffère en rien de Parodoccras et appartient ( i38i ) certainement, parla longueur de sa loge d'habitation et la section semi-lùnaire de ses tours, au phylum des Anarcestidés. » Le PHYLiM DES Glypiiiocératidés est caractérisé par l'apparition d'une selle mé- diane, qui divise le lobe externe, entier chez les Anarcestidés, en deux branches; il dérive certainement (TAnarcesies, soit directement, soit par l'intermédiaire de Paro- doceras et de Prionoceras, et possède, en commun avec le phylum des Anarcestidés, la grande longueur de la loge d'habitation, qui dépasse un tour de spire, et — au moins dans le jeune âge — • la section semi-lunaire des tours. Le genre Glyphioceras Hyatt comprend des formes qui, dans le jeune âge, sont très ornées et présentent des tours très peu embrassants, à section trapézoïdale, tandis que, dans l'adulte, leur ornemen- tation s'atténue, en même temps que les tours deviennent plus embrassants et prennent une section ovale. » Il semble que Glyphioceras ait évolué dans trois directions dilTérentes, donnant naissance aux genres Goniatites Mart. s. str., dans lequel le stade des jeunes Glyphio- ceras se trouve supprimé et dont les représentants ont, dès le jeune âge, une forme globuleuse; Pericyclus Mojs., caractérisé par la prédominance de l'ornementation transversale et par la division en deux parties de la deuxième selle latérale; Gastrio- CERAS Hyatt, enfin, dans lequel la selle médiane atteint une grande hauteur, en même temps que la première selle latérale s'étrangle légèrement à la base et que l'unique lobe latéral prend une forme acumlnée. » Gastrioceras est le premier terme d'une série progressive caractérisée par l'aug- mentation graduelle du nombre des selles latérales, aux dépens de la large deuxième selle. Cette deuxième selle est encore entière chez Gastrioceras; elle est divisée, chez Paralegoceras Hyatt, en deux parties, dont la première est étroite et semblable à la deuxième selle de Gastrioceras ;\dL troisième selle se dédouble à son tour chez Agathi- CERAS Gemm., qui possède trois selles étroites et une selle large dans le voisinage de l'ombilic; enfin, dans Adriamtes Gemm., ce dernier élément se subdivise encore; de sorte qu'il y a maintenant jusqu'à sept selles latérales dans la partie extérieure de la cloison. B. Goniatites à loge d'habitation courte {\ à i tour). » Le PHYLUM DES Agoniatitidés comprend des genres caractérisés par une loge d'habi- tation très courte, d'une longueur variant entre 1 et | de tour, et par des tours aplatis, s'accroissant rapidement et présentant une section plus ou moins ogivale. L'évolution de la cloison suit un développement parallèle à celui de la cloison des Anarcestidés. Le terme Agomaiites correspond au terme Anarcestes; Tornocehas Hj'att {Torn. discoideuni Hall, simplex Buch) correspond à Parodoceras ; Aganides Montf. (^Brancoceras Hyatt non Steinm.), à Prionoceras. On ne connaît pas, dans le phy- lum des Agoniatitidés, de genres correspondant à Meneceras, à Sporadoceras, à Pharciceras. En revanche, le genre Munsteroceras Hyatt {M. parallehun Hall) coa- respond à Glyphioceras et présente comme lui une selle médiane qui divise le lobe externe en deux branches; il semble donner naissance à une série, comprenant les genres Dimorphoceuas Hyatt, Thalassoceras Gemm. et UssiniA Diener, et caractérisée par une progression dans le degré de découpure des lobes et des selles. » C'est dans le voisinage du phylum des Anarcestidés qu'il convient peut-être de ( l382 ) plarer un plivluin iiidépenflani, .'liulii- avec beaucoup rie succès par M. Karpinsky et comprenant plusieurs genres à loge d'habitalion courte (| à f do tour) et à lobes dirranidiens, qui, dans le jeune âge, traversent tous un stade indiquant leur descen- dance du genre iBERfiicERAS (A lelragonum A. Rœm.), caractérisé par la section rec- tangulaire de ses tours. » Tous les types de Goniatites que j"ai passés en revue jusqu'ici possèdent nn lobe externe médian simple ou peuvent être ramenés sans difficulté à un ty|)e initial pré- sentant ce caractère. Il n'en est pas de môme du piiylim des GÉnivnoclîRATiDlîs. l'an- cien groupe des Primordiales, dont les plus anciens représentants sont tous pourvus d'un lobe externe divisé en deux branches par une selle médiane très développée. Dans le genre Gepiivroceras Hyatt {G. calcidiforme Reyr.), ce lobe externe est accompagné d'une très grande selle latérale unique, à hniuclle fait suite un lobe latéral uni(|ue. Les tours possèdent, dès le jeune âge, une section presque circulaire et s'accroissent d'abord très lentement; ils prennent ensuite une section ovale et s'accroissent plus rapidement. Dans le genre Timamtes Mojs., une seconde selle laté- rale et un second lobe naissent en dehors de l'ombilic; en même temps, les tours ont une tendance à s'aplatir et la partie externe devient quelquefois tranchante. Gephy- roceras semble avoir donné naissance au genre Nomismoceras Hyatt, et c'est proba- blement aussi à vin rameau latéral des Géidiyrocératidés qu'il convient de rattacher le genre Beloceras Ilyatt. )) En résumé, les Goniatites peuvent être groupées en plusieurs phylums indépendants, caractérisés chacun par un mode d'enroulement particulier et dans chacun desquels l'évolution de la cloison suit une marche progres- sive parallèle, si bien cpie l'examen du stade de développement auquel se trouve une espèce d'un phylum doiuié permet souvent de délermiiicr le niveau du Dévonien ou du Carbonifère auquel appartient cette espèce. » Plusieurs phylums apparaissent brusquement dès le début du Dévo- nien, mais il est vraisemblable, comme l'a admis M. Hyatt, que leiu' forme anccstrale coitimune était voisine du genre Gyroceras II. v. Meyer (Mimn- cerai Ilyatl), le type le plus primitif des Ammonoïdés. » PALÉONTOLOGIE. — Sur les Dicéralincs du Tillioniqite coral/igrne des Cévennes et du Dauphinè. Note de MM. V. Paqlikr et F. Romax ('), présentée par M. Albei t Gaudry. « Jusqu'à ce jour on avait, sous la désignation d' Helerodiceras Luci, Dcfr. sp., confondu toutes les formes de Dicératinés du Tithonique coral- (') Dans celte Note, la partie paléonlologique est de M. l'aquier et les indications straligraphiques, pour les Cévennes, sont dues à M. Honian. ( i383 ) ligène de l'Échaillon (Isère), des gisements du Gard et de l'Hérault. A. l'aide des séries recueillies au bois de RIonnier et à la Serrane (Gard), ainsi qu'à Mûries, près Montpellier, par ALM. CoUot, Jeanjean et par nous- mêmes, il nous a été possible de précisera la fois les déterminations de ces Chamidés et leur répartition. » Contrairement à ce que l'on avait annoncé, llelei odiceras Luci, Defr. sp., n'existe qu'à l'état d'extrême rareté dans le gisement de Mûries qui est d'âge tithonique inférieur ('). Sur vingt-deux exemplaires de Diccra- tinés en provenant, nous avons rencontré vingt et un Diceras Dtyrichi, var. communis Boehm, forme fréquente à Stramberg, parfaitement recon- naissable à la large impression musculaire de la lame myophore posté- rieure de la valve oc, ainsi qu'à l'allongement transversal de la dent anté- rieure. Une seule valve p, incomplète, doit, à cause de l'absence de lames myophores, être rapportée à Eeterodiceras Luci. » Au bois de Rîonnier, près Saint-Hippolyle-du-Fort (Gard), les cal- caires blancs qui affleurent sur une grande surface, immédiatement recouverts par les calcaires berriasiens à Hoplites occilanicus, Pict. sp., sont d'âge tithonique supérieur et c'est Heterodiceras Luci, Dcfr. sp., qui do- mine; on y rencontre surtout la variété commuais V>ad\\m. et aussi la variété ovalisVtœhm. Avec cesformes, dans les bancs supérieurs, l'un de nous a recueilli une valve |î âe Diceras Ucyrichi, var. porrecta Bœhm. Cette associa- lion est celle de l'Échaillon où H. Luci est représenté par ses variétés com- munis et mirabilis Bœhm. Enfin, les énormes Dicératidés conservés dans les collections de la Faculté des Sciences de Grenoble, considérés à tort comme Heterodiceras Luci, se rapportent tout à fait à Diceras Deyrichi, var. porrecla Bœhm. Ils proviennent du niveau supérieur du calcaire blanc jurassique et leur présence dans ces assises complète le parallélisme avec le bois de Monnier. » Dans les gisements du Tithonique supérieur coralligène du Gard (Monnier, La Serrane), existent, à côté des Dicératidés, deux curieux types cantonnés dans les bancs supérieurs, et qui, par leurs caractères, s'éloignent beaucoup des Diceras pour prendre place à côté des Requienies (sensu lato). » Le premier d'entre eux, qui peut être considéré comme un précurseur des Ala- Iheronia, se rapproche de ce genre par l'aspect de sa valve supérieuie, operculifornie; (') Eu elTet, on y rencontre Periaphiiicles conLi^ntus, Cort. sp., forme caractéris- tique de ce niveau; de même, le bois de Monnier renferme Hoplites microcanlhus, Opp. sp., espèce du Tithonique supérieur. — (F. Rojias ) G. R., 1897, I" Semestre. (T. CXXIV, N» 24.) '79 ( i384 ) la valve inféiieuie, par sa forme générale, complète assez cette analogie. Le test, tout à fait pareil à celui îles Réijuienies, moutre une épaisse couche externe, fibreuse, brun jaunâtre. Les caractères internes confiriuent le rapprochement indiqué plus haut. A la valve inférieure les muscles s'inséraient direclenieiU sur la paroi de la coquille; la cliarnière, quoique plus développée que chez les Mathcronia, l'est cependant moins que chez les Heterodiceras et établit, tant par ses dimensions intermédiaires que par ses caractères mixtes, le passage entre les deux genres. On y observe une large et profonde fossette cardinale postérieure, comme chez Heterodiceras, puis une dent médiane assez forte, délimitant la fossette antérieure encore assez marquée. A la valve supérieure, la dent antérieure est petite et la fossette médiane relativement assez dé- veloppée; quant à la dent postérieure, plus puissante que chez Malheronia, elle se déverse déjà suffisamment pour dépasser le bord postérieur de la valve. » D'après ces caractères, celte forme représente un type archaïque de Malheronia qui aurait conservé, dans son appareil cardinal, certains carac- tères (ï Uetcrodiccras confirmant l'hypothèse dans hiquelle M. Douvillé faisait dériver Mal'ieronia iV Heterodiceras . » Le second Ij'pe possède une valve inférieure comprimée, dont le crochet est bien plus développé que dans la forme précédemment décrite. Son apparence rajjpclle celle des Toucasia, et cette ressemblance est complétée par la forme de la valve libre qui est carénée et déjetée du côté postérieur. A la valve inférieure, le muscle antérieur s'insérait directement sur la face interne du test, mais l'impression postérieure est, au contraire, délimitée dans sa région antérieure par un cordon saillant de section obtuse qui se présente avec tous les caractères d'une lame myophore rudimenlaire, dont le trajet est d'ailleurs indiqué à l'extérieur j)ar une dépression longitudinale comme chez les Toucasia. La charnière se compose d'un plancher assez développé, d'une cavité cardinale postérieure et d'une dent médiane, de dimension moyenne, délimitant la fossette antérieure. A la valve supérieure, le muscle antérieur s'insère sur une surface légèrement convexe, l'impression postérieure prolonge vers l'avant la dent cardinale et surplombe considérablement le cavité umbonale dans toute sa lon- gueur. Tel qu'il vient d'être décrit, ce fossile dilTère totalement àa Heterodiceras, notamment ])ar la position fies impressions musculaires de la valve [3; d'autre part, il ne saurait davantage être jilacé à côté des Matheronia, à cause de la forme déversée de sa valve supérieure et do la présence d'une lame myophore postérieure à la valve inférieure. )i Si, maintenant, on prend en considération l'existence de celte même lame et la forme générale de la coquille, un rapprochement avec les Toucasia semble indiqué. » Les conclusions énoncées dans ce qui précède peuvent être résumées comme suit : » Dans le Tithonique inférieur, c'est Diceras Beyrichi, var. comrnnnis Bœhm, qui douiine; Helerodiceras Luci, Defr. sp,, ne s'y rencontre que très rarement. ( i385 ) » Dans le Tithonique supérieur, c'est au contraire //. ÎMci qui abonde, D. Beyrichi esl alors représenté par sa forme géante D. Deyrichi, var. pnr- recta Boehm. » Avec //. Luci, on trouve, dans le Tilhoiiique supérieur du Gard, deux Dicératmès à test fibreux extérieurement, dont l'un, à valve supérieure operculiforme, doit être rapproché des Matheronia dont il représente un précurseur, tandis que l'autre, à crochet plus développé et à valve supé- rieure surélevée et déjetée, rappelle les Toucasia, tant par son aspect exté- rieur que par la lame myophore postérieure de sa valve inférieure. » GÉOLOGIE. — Sur la Cueva del Drach (Grotte du Dragon) dans l'île Majorque. Note de M. E.-A. Martel, présentée par M. Albert Gaudry. « Du 9 au i3 septembre 1896, sous les auspices de S. A. I. l'Archiduc Louis Salvator d'Autriche, et avec MM. de los Herreros, Moragues et L. Armand, j'ai fait dans la Ciieva del Drach (à 12'"" est de Manacor, île Majorque), des recherches qui en ont porté l'étendue de 800™ à 2'"", révélé un des plus grands lacs souterrains connus (lago Miramar, longueur 177™, largeur So" à 40™, profondeur 4" à 9™) et fourni les résultats suivants : » I. Géologie. — La grotte est dans le calcaire "miocène à Clypeaster : je ne connais aucune caverne aussi vaste parmi les terrains tertiaires. » II. Topographie. — Elle s'ouvre entre la mer et la baie de Porto- Cristo, par une voûte effondrée, sous un plateau de 20™ à 22™ d'altitude. Ses parties inférieures, au niveau de la mer, sont toutes, sauf une, occu- pées par des lacs ou bassins d'eau stagnante. » III. Hydrographie. — Il n'y a aucune trace de rivière souterraine. Toute l'eau du plus grand lac est salée et a donné : extrait sec par litre, io^'",55o; chlore, 5s^,5i5, « ce qui correspond approximativement à un )) mélange de i partie d'eau de mer et 3 parties d'eau douce ('), ayant » apporté environ o^',5oo de carbonate de chaux pour i''^ de mélange » (analyse de l'École des Mines). » Le sable blanc de la grotte est salé aussi : Carbonate de chaux 99) 18 Silice 0,45 Chlorure de sodium o, 87 I 00 , 00 (') La Méditerranée contient en moyenne 43^'' à ^i""" pour i"*? de matières salines; la mer Noire, 17^' à iSs'' seulement, etc. ( i386 ) » On avait déjà remarqué que le niveau des petits lacs subit des varia- lions de quelques dccimèlres, conformes aux oscillations de la Méditer- ranée et subordonnées au régime des vents. » La caverne du Dragon est donc une grotte marine, unique par ses dimensions, en Europe tout au moins. » Nous avons reconnu deux points d'accès possible pour la mer, indé- pendamment des étroites crevasses des falaises. » Le premier est la grotte aux Colombes, qui a une ouverture de 4o'" de largeur et lo™ de hauteur, mais qui, an bout de 5o", devient un simple coidoir étroit, ne laissant plus passer l'homme, mais seulement les flots, quand la mer est grosse. La grotte du Dragon est distante d'au moins /Joo". Sous la voûte de la Cova des Coloms, un grand gour calcaire sinueux, long de 2j™, pareil à ceux que l'on trouve dans les cavernes à niveau d'eau variable, prouve qu'après les tempêtes les eaux de la grotte du Dragon refluent au dehors par la grotte des Colombes; mélangées sous terre à l'eau douce d'infdtration, elles ont échangé leur sel contre son carbonate de chaux : celui-ci se dépose et accroît le gour, qui est le corollaire de la salure des lacs de la grande grotte. » L'autre point est une source sous-marine à 700™ à l'ouest de la Cova des Coloms, beaucoup moins salée et plus froide que la mer (en été du moins): à 1™ sous l'eau 2o"5, la Méditerranée étant à 24° C. » Cette source doit être un échappement du lac Miramar. » Par une mer calme, un siphon produit ici le jaillissement, quand le niveau du lac Miramar est de quelques décimètres plus élevé : soit qu'il n'ait pas écoulé tout l'excédent apporté par les dernières tempêtes, soit que les eaux d'infiltrations accroissent sa hauteur. » l^ors des gros temps, le jeu du siphon se renverse, si la mer, gonflée, s'élève assez pour pénétrer, à son tour, dans le lac Miramar, en refoulant la source sous-mariue des jours calmes. Quand j'ai vu la source sous- marinc, le lac était très haut et la mer tranquille. » IV. Formation de la caverne. — Les couches de terrain à Porto-Crislo ont subi de légers plissements ; les falaises montrent les strates contournées en petits synclinaux et anticlinaux. De place en place, les plans de stratifi- cation plongent dans la mer sous une inclinaison de 5" à 25° environ ; les grosses tempêtes introduisent, le long de ces plans inclinés, les vagues qui élargissent les fissures delà roche; par ])lusiciMs d'entre elles, la mer a dû franchir la crête de plusieurs convexités et retomber au delà dans les con- cavités, où elle aura formé, de tempête en tempête et de proche en proche, des poches d'eau ccn situant les lacs intérieurs; ultérieurement ( «3«7 ) le toit des convexités s'est effondré et a formé des dômes. Les plans et coupes que j'ai relevés (') indiquent clairement ce processus; géologique- ment ce travail n'est pas terminé, les grands coups de mer le continuent, le calcaire, très durci à l'air extérieur, étant excessivement tendre dans l'in- térieur de la grol te. » V. Concrétions calcaires. — A leur tour, les eaux de pluie corrodent énergiquement ce calcaire et dissolvent, en traversant le plafond de la caverne, une quantité considérable de carbonate de chaux; cela explique l'extrême abondance des stalagmites et des stalactites, ainsi que des rascles ou lapiaz extérieurs du plateau. » VI. Météorologie. — L'eau des lacs souterrains est d'autant moins salée qu'ils sont plus éloignés de la mer, et deux petits bassins, plus haut placés que le niveau de la mer, et uniquement alimentés par les suin- tements des voûtes, sont en excellente eau douce. » Or, la température de toutes ces eaux s'abaisse, en même temps que s'affaiblit leur degré de salure, comme le montre le Tableau suivant des températures prises du 9 au 12 septembre. Eau. Air. Porlo-Cristo 20" à 24° 20° à aS^.G Vestibule de la caverne » 20" Lacs souterrains de la Grande-Duclies«e,Miramar, etc. (salés). 19°, 3 20° Lac des Délices (eau presque douce) 18°, 8 | ^ Lago Negro « . >8'',3 ) Fontaines de Bethléem et de Jéricho (eau tout à fait douce). i8°,o » » Cela est tout naturel parce que la mer, à 20" ou 24" (en été), a une teiTipérature plus élevée que la moyenne annuelle qui est de 18" à 19" C. » En effet, les eaux douces de suintement de la caverne, tombant du plafond après avoir traversé 5'" à 10™ d'épaisseur de terrain, sont à 18", et quand cette eau prédomine dans les lacs, au point de les dessaler complè- tement, elle les refroidit en même temps. » Un des derniers jours de janvier 1897, M. Moragues a observé : Vestibule Lac Porto-Crislo. de la grotte. C'-Duchessc. Lac Délices. Lac Noir. Eau » » 20° 19", 5 19° Air 9", 5 19", .5 22° 20°, 5 20° » La différence avec les chiffres que j'ai donnés plus haut est, au maximum, de 2" pour l'air et d'à peine i" pour l'eau. (') Voir V Annuaire du Club Alpin français pour 1896. (Sous presse.) ( i388 ) )) Cette température, un peu plus élevée en hiver qn'en été, confirme l'observation, faite àlirnxclles, que, « à lo'" de profondeur, les saisons sont » renversées... et que l'oscillation annuelle n'est que de i°à 8'" de pro- » fondeur» (H. î\Ioh>-, Phénomènes de l'atmosphère, \>. 102, 188/)). Il est intéressant de rencontrer celte confirmation dans une grotte dont la voûte n'a, justement, que 5"" à 10™ d'épaisseur. » yil. Faune. — J'ai recueilli un certain nombre d'insectes aveugles, actuellement soumis à l'examen de M. A. Viré. Nos essais de pèche dans les lacs sont tous demeurés infructueux. » PHYSIOLOGIE. — Action des rayons X sur la rétine. Note de M. G. Bardet, présentée par M. d'Arsonval. « On a nié jusqu'ici l'action des ravons X sur la rétine, quoique quelques observateurs aient affirmé avoir constaté chez certains sujets une impression lumineuse quand l'œil se trouvait placé dans l'axe des radiations. On a dit aussi que les milieux optiques étaient opaques pour ces rayons, le cristallin particulièrement, et Brandès a affirmé que des sujets opérés de la cata- racte éprouvaient nettement une impression lumineuse par les radiations d'un tube de Crooltes; ce fait a ensuite été nié par Darieix. » La vérité est que toutes les personnes que j'ai observées éprouvent une sensation lumineuse quand leur œil se trouve dans le champ d'action d'un tube éclairé par la lumière cathodique, et que les milieux optiques, s'ils présentent une résistance, n'empêchent pas l'action lumineuse. Mais, pour que le phénomène se manifeste, il faut que le sujet se trouve dans des conditions d'expérimentation favorables, car l'action est très faible et ne peut se manifester que dans une obscurité absolue. » La bobine et le tube doivent se trouver placés en dehors d'un cabinet noir où se tient l'observateur, celui-ci percevant les radiations à travers une cloison en planches, le bois étant, comme on le sait, perméable aux rayons X. Les murs du cabinet noir doivent être tendus de rideaux noirs épais, et surtout ne doivent pas être peints, car un grand nombre de cou- leurs deviennent fluorescentes par les rayons X. » Dans ces conditions, un œil placé à quelques centimètres du champ d'action du tube ressentira une impression lumineuse assez vive, analogue à celle d'une personne devant les yeux fermes de laquelle on fait remuer une bougie. L'interruption du courant supprime le phénomène, qui se reproduit dès que le tube est ranimé. » Un gros registre, une plaque d'aluminium, placés entre l'œil et le ( i389 ) tube, laissent persister la sensation lumineuse, mais celle-ci disparaît si le diaphragme est une plaque de fer, ou de cuivre, ou de plomb. Une plaque de verre diminue fortement la luminosité, mais il faut la placer en dehors de la chambre noire, car elle devient fluorescente, ce qui rend l'expérience impossible. » En résumé, la sensation lumineuse est faible, mais nette; elle est synchrone des vibrations du tube. Si l'on tourne l'axe de celui-ci de ma- nière à diriger dans un autre sens les radiations, le phénomène disparaît, ce qui ne permet pas de supposer que l'impression soit due à l'action du champ électrique. Tous les milieux qui laissent passer les rayons X per- mettent au phénomène lumineux de se produire, tandis qu'il est empêché par les milieux opaques à ces rayons. » Il n'y a donc pas de doute pour moi que les radiations du tube de Crookes exercent une action lumineuse directe sur la rétine. Une seule objection n'a pas encore été résolue par moi, c'est celle qui supposerait une illumination fluorescente des milieux optiques. » M. d'Arsoxval ajoute, à l'occasion de cette Communication, les re- marques suivantes : « On peut provoquer des sensations lumineuses par des ondes d'une tout autre nature, par exemple au moyen d'un champ magnétique alter- natif, ainsi que je l'ai signalé il y a une année environ à la Société de Biologie. Si l'on place la tempe près d'un électro-aimant, animé par un courant alternatif (de l\2 périodes dans mon cas), on perçoit très net- tement des éclairs lumineux dont la période est de 3 à 4 P"i' seconde. Parfois on a une image très nette du fond de l'œil. Enfin les tissus vivants placés dans un pareil champ sont le siège de phénomènes intéressants que je communiquerai à l'Académie ultérieurement. Si l'on n'avait obtenu que très peu d'effet avec le champ magnétique constant, cela tenait à ce que le champ magnétique agit comme tous les excitants physiologiques, non par son intensité absolue, mais par ses variations. » PHYSIOLOGIE. — Sur la constitution du grand sympathique; ses centres trophiques. Note de M. J.-P. JMorat, présentée par INI. A. Chauveau. « IJans une précédente Communication, j'ai montré que les nerfs inhi- biteurs des vaisseaux (vaso-dilatateurs) ont des centres trophiques dans ( ï^9o ) la moelle crinière. I/cxpérience qui suit nioiilre que la moelle allongée en renferme également. » Sur un chien on fait la section intracranienne du facial, du nerf inter- médiaire (le Wrisberg el de l'auditif (ces trois nerfs étant étroitement accolés, on ne saurait les couper séparément). Après six jours écoulés on peut s'assurer que les éléments dilatateurs de la corde tympani([uc el du lingual sont en grantle partie dégénérés. Leur excitation ne produit en effet plus qu'une vaso-diiatation atténuée, mais néanmoins encore bien recon- naissable sur la partie antérieure de la langue. De même la sécrétion de la sous-maxillaire est très diminuée, mais se produit encore partielienient. J'ajoute que la persistance de ces effets résiduels vaso-moteurs et sécréteurs ne tend nullement à di.sparaître ou à s'atténuer quand on allonge le délai qui est laissé à la dégénération pour se produire; ils sont tels, après vingt- cinq jours, qu'après six jours. La proportion entre les éléments détruits et ceux conservés reste la même. » La section avant été faite sur les origines mêmes du facial et du nerf de Wrisberg, nous sommes fondés à ad mettre que les fibres dégénérées, quiue répondent plus à l'excitation, ont leurs centres trophiques au-dessus de cette section, tandis que celles qui ont échappe à la dégénération et con- servé leur excitabilité les ont au-dessous du lieu d'interruption dans un ou plusieurs points qu'il reste à préciser. Les premiers sont des centres bul- baires (analogues aux centres médullaires dont il a déjà été question); les auti'es sont des centres ganglionnaires épars dans le nerf ou plus ou moins condensés. » La méthode des dégénérations, appliquée à l'étude du grand sympa- thique, nous montre des faits du même genre et tendant à la même conclu- sion. Je citerai le suivant qui concerne, lui aussi, les vaso-moteurs de la langue. » On sait que, tandis que les éléments inhibiteurs des vaisseaux linguaux proviennent du bulbe par le nerf de Wrisberg et le lingual, leurs éléments constricteurs, ou moteurs proprement dits, proviennent de la moelle cer- vicale par la chaîne sympathique et l'hypoglosse. Or, si l'on coupe le sympa- thique cervical, on provoque la dégénératiou des vaso-moteurs de la langue, dégénération totale dans la chaîne jusqu'au ganglion cervical supérieur, dégénéralion partielle seulement dans l'hyjjoglosse; c'est ce dont on peut juger par les effets de l'excitation de ce nerf (après curarisation à la limite), laquelle amène encore un léger degré de pâleur de lu langue quand elle porte sur l'hypoglosse. Mais, si l'on fait cette épreuve sur un animal ( i39i ) auquel on a enlevé le ganglion cervical supérieur quelques jours aupara- vant, on ne trouve plus dans l'hypoglosse trace d'éléments vaso-moteurs ré- pondant à l'excitation. )) Tous ces nerfs (vaso-moteurs, vaso-inhibiteurs et sécréteurs) se com- portent, en somme, delà même façon; ils ne dégénèrent que partiellement et le nerf de Wrisberg (qui, du reste, est un nerf mixte puisqu'il contient des éléments sensitifs) se présente à nous, ici, comme l'une des ori- gines bulbaires du grand sympathique. Tous ces nerfs nous présentent ce caractère important de n'avoir pas un trajet direct et ininterrompu depuis la moelle et le bulbe jusqu'aux vaisseaux et aux organes viscéraux auxquels ils se rendent, mais d'être coupés par des interruptions marquées par ces centres échelonnés. Par contre, ce caractère établit une différence essen- tielle entre eux et les nerfs moteurs qui se rendent aux muscles du sque- lette; ces derniers étant constitués par des fibres de toute longueur qui ont leurs centres trophiques dans la moelle rachidienne et allongée. « Mais cette différence, qui nous paraît essentielle quand nous compa- rons entre eux les nerfs moteurs squelettiques et les nerfs moteurs viscé- raux, disparaît à son tour quand on rétablit la véritable équivalence qui existe entre les uns et les autres, et cela en se fondant non plus exclusive- ment sur les apparences morphologiques extérieures mais sur la disposi- tion structurale des systèmes auxquels ils appartiennent et sur les fonc- tions des éléments qui les composent. Pour établir cette équivalence sur des bases légitimes, il faut comprendre que les uns (moteurs squelet- tiques) sont de simples nerfs, tandis que les autres (moteurs et inhibiteurs vasculaires et viscéraux) sont des systèmes complexes formés par l'asso- ciation et la superposition des neurones échelonnés. » Malgré leur voisinage dans le myélaxe, les centres trophiques bul- baires et médullaires des éléments moteurs et inhibiteurs du grand sympa- thique ne sont donc pas les équivalents de ceux des nerfs moteurs squelet- tiques situés plus ou moins près d'eux. Les noyaux moteurs du bulbe et de la moelle sont, en réalité, représentés dans le grand sympathique par les ganglions d'où partent des neurones allant sans coupure jusqu'aux viscères et aux vaisseaux. Quant aux neurones qui procèdent du myélaxe et qui aboutissent à ces ganglions, ils sont les équivalents de ceux qui, dans le système moteur et inhibiteur squelettique, se rendent de l'écorce cérébrale au myélaxe; ils représentent donc, pour employer un terme usité déjà, de \éri\.d\i\es fibres de projection étendues de la moelle aux gan- C. R., 1897, 1" Semestre. (T. CXXIV, N° 24.) I^O ( '392 ) çlions, mélangées aussi vraisemblablement de Jfîhres cnmmissurales éten- dues d'un étage ganglionnaire à l'autre. » Ainsi compris, le grand symi)alhique est formé d'au moins deux par- ties, l'une inférieure, l'autre supérieure, superposées et dont le plan de partage est dans les ganglions. Seulement, ce plan de séparation n'est ni dans les ganglions de la chaîne, ni dans les plexus terminaux, ni dans les ganglions intermédiaires, à l'exclusion les uns des autres : il est tracé irré- gulièrement dans tous ces noyaux ganglionnaires qui, comme on sait, pré- sentent tous des fibres terminales et tous des fibres dites de passage qui les traversent sans s'y arrêter. Une section, portant sur la chaîne fondamentale ou sur les nerfs qui en partent avant qu'ils aient atteint leurs ganglions terminaux, coupera donc et des fibres de projection et des neurones pri- mitifs de ce système. Par là s'expliquent les résultats des expériences relatées plus haut et les effets résiduels dus à la conservation des fibres non dégénérées. Par là aussi s'expliquent maintenant les doutes, les hésita- lions et les contradictions entre expérimentateurs sur la question tant et si souvent débattue de la dépendance ou de l'indépendance du grand sympa- thique, question depuis longtemps soumise à l'épreuve de la méthode de la dégénération. Le grand sympathique a la même constitution fondamen- tale que les autres ensembles nerveux auxquels on l'oppose d'habitude; mais, au point de vue morphologique comme au point de vue fonctionnel, on ne saurait nier qu'il garde une physionomie spécifique assez accusée puisqu'elle a pu si longtemps masquer les traits généraux qui le rapprochent des autres systèmes de nerfs. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Expériences sur l' excitation des nerfs par les rayons électriques. Note de jM. B. Danilewsky, présentée par M. A. Chauveau. « Toutes les tentatives qui ont été faites jusqu'à présent pour trouver le moyen d'exciter le nerf par la voie purement inductive ou d'influence, c'est-à-dire sans l'intervention d'aucun conducteur intermédiaire, ont échoué. Dans mes études sur un procédé artificiel de charger le nerf par l'induction électrique j'avais pris pour point de départ la pensée suivante : en appliquant cette charge électrique à l'état d'oscillation et supposant celle-ci tlouée d'une fréquence et d'une force suffisante, nous devions observer la production d'une excitation par influence. L'expérience a par- ( i'i93 ) faitement justifié cette supposition. On peut même y parvenir par un pro- cédé très simple : en utilisant la charge électrique du nerf produite par un champ électrique oscillant. » Dans la suite de cette courte Communication, je me permets de pré- senter quelques-uns des résultats de mes observations. J'ai présenté les expériences qui s'y rapportent à la Société médicale de Kharkofî en no- vembre 189G. » 1. Le champ oscillant électrique, développé par l'appareil d'induction ( Rtihm- korff), le circuit de la spirale secondaire étant fermé ou ouvert, produit dans cer- taines conditions la charge électrique de la préparation neuro-musculaire isolée. En établissant ensuite la communication avec un conducteur quelconque ou directement avec le sol, on peut provoquer une série de contractions {provoquées) qui s'affaiblis- sent peu à peu jusqu'à ce que la charge électrique s'épuise jusqu'au minimum. Si la force électro-inductive est suffisante, les contractions se manifestent déjà sans qu'aucun conducteur soit mis en contact avec la préparation neuro-musculaire : il suffit pour cela d'approcher la main de la préparation, par derrière, et l'on aperçoit aussitôt les contractions induites {induction secondaire). » 2. Si la tension du champ oscillant électrique est beaucoup plus grande, il s'y produit des contractions induites sans même qu'on en approche un conducteur quel- conque (savoir : la main, la plaque métallique reliée au sol par un fil métallique, etc.). Au lieu d'augmenter le courant dans la bobine, il suffit d'approcher la préparation neuro-musculaire au bout libre d'un des pôles de la spirale secondaire (sous forme de plaque métallique plus ou moins large), l'autre pôle communiquant avec le sol. » 3. Si nous réunissons le bout central du nerf avec le muscle au moyen d'un con- ducteur collatéral formant ainsi de ces trois parties un circuit fermé, nous constatons que l'excitation induite s'affaiblit jusqu'au zéro et que le muscle, dans les conditions ci-dessus, ne se contracte pas. Un affaiblissement analogue d'irritation s'observe aussi quand le nerf lui-même est appliqué au muscle dans toute sa longueur. » k. Ces excitations induites s'observent également quand la préparation neuro- musculaire se trouve parfaitement isolée dans un vase de verre bouché ou quand elle est plongée tout entière dans de l'huile de vaseline. Dans ce cas, il se produit le même phénomène que celui qui a été signalé plus haut. L'approche de la main provoque ou augmente indubitablement'les contractions induites, surtout si cette approche se fait à distance par en haut vers le bout central du nerf (avec une partie de la colonne ver- tébrale). » 5. Ces contractions induites subissent un affaiblissement considérable et même une cessation complète si nous plaçons entre la plaque de l'électrode libre de la spirale secondaire {irritation unipolaire) et la préparation neuro-musculaire, soit notre main, soit une plaque métallique reliée au sol. » Un pareil écran opaque retient les rayons électriques, c'est-à-dire anéantit l'électro-induction de l'excitation nerveuse. Le même résultat s'observe naturellement lorsque nous approchons la main ou quelque autre conducteur de l'électrode excita- trice par derrière, ou du fil de cuivre, ou simplement du pôle correspondant de la ( 1394 ) bobine secondaire; c'est ce qui détourne le flux électrique et par cela afTaiblit l'action irrilalive sur le nerf. Or, si nous plaçons entre la plaque de l'électrode et la prépara- lion un non-conducteur, par exemple une plaque de verre, de caoulcliouc ou de parat- fine, nous verrons que l'excitation se produit quand même. 1) 6. L'irritation induite du nerf peut s'obtoiiii-, non seideinenl de la plaque termi- nale de l'électrode, mais aussi du fil qui l'unit au pôle de la bobine. Je me servais d'un fil de cuivre isolé, long de lO"" à lô"", et en passant la préparation neuro-musculaire le long du fil, à o™, 20-0"", 25 de distance, j'obtenais la contraction du muscle sur toute la ligne du fil. » 7. Un moyen facile d'observer le pliénomènc intéressant de Vinlerférence de l'action des deux pôles de la bobine est le suivant : chacune des deux électrodes se termine par une jjlaque métallique de forme et de grandeur identiques; nous les pla- çons parallèlement l'une à l'autre à 5o'^"'-7D'^'" de distance ou même davantage, selon la force de la bobine. La préparation neuro-musculaire est placée juste au milieu d'eux ou à côté, mais toujours en gardant une disposition symétrique. Dans ces conditions, les contractions induites n'ont point lieu; l'irritation du nerf tombe à zéro à cause de l'interférence ou mieux de la neutralisation des rayons électriques positifs et né- gatifs (sit venia verbo). Mais il suffit de déranger un peu la symétrie et de rappro- cher la préparation de lune des électrodes pour que les contractions apparaissent aussitôt. Le même résultat peut être atteint si, dans l'état primitif de symétrie, nous plaçons, entre la préparation et l'une des électrodes, un écran opaque; l'elTet irrilatif de l'autre électrode prévaut et une excitation se produit. Le même efl'et s'observe de même lorsque nous détournons, par un conducteur accessoire, le fluide électrique de l'une des électrodes (voir n° o). » 8. La préparation neuro-musculaire de grenouille est un électroscope très sen- sible (Volta); elle réagit, c'est-à-dire répond par ses contractions à un champ oscil- lant électrique à travers les portes fermées et même une muraille en briques. » 9. L'excitation induite du nerf peut aussi bien se produire si le circuit de la spi- rale secondaire de la bobine d'induction est tout à fail fermé, l'our cela, on intro- duit dans ce circuit une spirale accessoire en fil de cuivre soigneusement isolé, et on le place à une assez grande distance de l'inductorium. La préparation de grenouille est placée (au milieu) à l'intérieur de cette spirale ou bien à côté d'elle. Dans ces cas, les contractions induites sont très fortes. Nous pouvons obtenir une excitation induite analogue du nerf, mais d'ordre supérieur, au moyen de spirales isolées tertiaire, quaternaire, etc., n'ayant aucune communication entre elles. En plaçant en un lieu quelconque, entre ces spirales, l'écran opaque, nous remarquerons que les contrac- tions induites cessent d'avoir lieu. » 10. D'une façon parfaitement analogue, nous pouvons obtenir l'excitation induite d'un nerf à travers plusieurs 'personnes (4-8 et davantage), placées sur des tabourets isolants, l'une à côté de l'autre, entre l'électrode libre de Ruhmkorff {excitation unipolaire niulliple par influence) et la préparation neuro-musculaire et complè- tement séparées l'une de l'autre par une couche d'air. Dans des conditions favorables, on obtient des contractions induites spontanées; dans le cas contraire, on n'obtient ces contractions qu'on touchant la préparation (colonne vertébrale par exemple) avec un conducteur quelconque. ( i395 ) » 11. Il est 1res facile, avec une spirale accessoire introduite dans le circuit secon- daire, interrompu ou non, de Riihmkorjf, de provoquer l'excitation induite àe^ nerf s sensili/s de la main, par exemple, si on l'introduit dans cette bobine accessoire (voir n° 9). Selon les conditions diverses dans lesquelles se fait l'expérience (la force du courant, la communication avec le sol, l'isolation), on peut obtenir diverses sen- sations, comme, par exemple, celle de chaleur, de diaphorèse, de souffle, d'ondu- lation. . . jusqu'aux piqûres douloureuses et aux secousses convulsives. » 12. Si nous plaçons un animal entier (une grenouille, un lapin ou un cobaje) dans la même spirale accessoire qui entoure le vase en verre {Vautoconduclion d^ M. d'Aisomal), nous remarquons que l'animal reçoit une grande charge électrique; le doigt approché en fait sortir des étincelles; jusqu'à ce moment l'animal peut rester tranquille. Mais si nous mettons d'avance le corps de l'animal en communication avec un grand conducteur (condensateur) ou mieux avec le sol, nous constatons une agi- talion spontanée considérable de l'animal. » MÉDECINE. — Sur un cas très grave de dermalile consécutive à deux applica- tions de rayons X. Pathogénie et traitement. Note de M. G. Apostoli, présentée par M. d'Arsonval. « Il s'agit d'un très Aaste sphacèle de la paroi abdominale qui, en février dernier, mesurait encore 17''™, 7 sur i3'^",6 et était consécutive à deux applications de rayons Rontgen faites à Dublin les 22 et 28 mai 1896. » Dans la première séance, d'une durée de quarante minutes, le tube de Çrookes avait été distant de iS""" de la peau ; dans la seconde, d'une durée de quatre-vingt-dix minutes, le tube avait été rapproché à 9^^*". » Suites immédiates : Quelques nausées consécutives après chaque séance, mais sans vomissement. » Suites éloignées : Apparition, deux jours après la dernière séance, d'un érylhème progressif qui a été en s'aggravant. » Vésicules et phlyctènes consécutives avec écoulement séreux abon- dant. » Formation progressive d'une eschare. » Amélioration notable en juillet. » Rechute, avec nouvelle mortification en août, et avec apparition de brûlure et de douleur intense au niveau de la surface mortifiée. » Application successive de toutes les lotions, de tous les topiques, de tous les caustiques connus, en y ajoutant même la greffe épidermique et le raclage pratiqué après anesthésie, le tout avec le même insuccès con- stant et absolu pendant huit mois. » Depuis la fin d'octobre 1896, l'applicaLiou locale et quotidienne d'un ( i396 ) courant d'oxygène sur la plaie, pendant cinq heures tous les jours, est le seul Irailement qui paraît avoir été favorable et a arrêté l'agrandissement croissant de la plaie, sans toutefois la faire rétrocéder sensiblement. » Le g février 1S97, début du traitement électrique, appliqué avec l'as- sistance du docteur Planet, et qui peut se résumer ainsi : » Bains statiques quotidiens avec effluvation sur la partie malade pen- dant toute la séance d'une durée moyenne de vingt à trente minutes. )) Fin mars, association au bain statique de l'application des courants de haute fréquence sons la forme de lit condensateur. » Depuis avril 1897, emploi bi-hebdomadaire de bains hydro-éleclriques avec le courant ondulatoire. )) Amélioration progressive depuis le début du traitement électrique et en particulier depuis l'association de l'efiluvalion statique aux ap]>!ications polaires du courant ondulatoire. » Détachement très lent, mais toujours progressif, de l'eschare sèche et adhérente, et réduction actuelle de plus de la moitié de la surface totale primitivement sphacélée. » Le malade est aujourd'hui (juin 1897) présenté en pleine voie de guérison et le traitement se poursuit sans nouvel incident à signaler. » Voici les conclusions sommaires que ce cas permet de formuler : )) 1° L'application des rayons Riinlgen peut provoquer, dans certaines circonstances, une dcrmalite avec nèvrile consécutive plus ou moins grave, caractérisée soit par un érythème simple, soit par une eschare plus ou moins profonde pouvant intéresser la peau jusqu'au tissu cellulaire sous-cutané. » 2° Cette dermatite, variable suivant son siège (peau, ongles, poils), variable également dans une certaine mesure suivant l'état constitutionnel du sujet en expérience, est assimilable sous plusieurs rapports à une brû- lure électrique ordinaire et présente, comme cette dernière, les mêmes caractères généraux iX asepsie, à' apyrexie, (ï évolution très lente vers la répa- ration et d'intensité à peu prés égale dans toute son étendue. » 3" Celte dermatite est toujours le résultat d'une faute opératoire commise soit, et avant tout, par le rapprochement trop grand de la peau du tube de Crookes, soit par la durée trop longue d'une séance unique, soit enfin par des séances trop multiples et trop rapprochées. ') /(" Le D'' Apostoli propose comme traitement efficace de cette derma- tite rebelle le courant électrique, qui devra comprendre les modes sui- vants, que l'on pourra associer à intensité et à durée variables, suivant les indications cliniques : ( i397 ) » a. Vejjlm'ation statique simple qui, par son action directe et locale, aidée de son influence générale, hâte le travail de réparation et de cicatri- sation des ulcères. » b. L'application polaire d'un courant galvanique, ou mieux d'un cou- rant ondulatoire, pour accélérer la chute de l'eschare et favoriser ainsi l'action topique et trophique ultérieure de l'effluve statique, » c. L'action générale d'un courant de haute fréquence (par le lit conden- sateur) destiné, comme l'a démontré le professeur d'Arsonval, à relever le coefficient de la nutrition générale et à apporter à l'économie un supplé- ment de force et de vitalité. » MÉDECINE. — Action thérapeutique locale des courants à haute fréquence. Note de M. Oudiîï, présentée par M. d'Arsonval. « On connaît les recherches physiologiques du professeur d'Arsonval sur les courants de haute fréquence, et les modifications que l'autoconduc- tion amène dans les phénomènes de combustion et de nutrition générales. On sait aussi que le D'' Apostoli a porté sur le terrain de la clinique ces ré- sultats expérimentaux et a confirmé les faits physiologiques du professeur d'Arsonval. » J'ai, pour ma part, étudié plus particulièrement l'action locale de ces mêmes courants, et je suis arrivé à des résultats que je crois assez inté- ressants pour être signalés. » Par action locale, j'entends l'application sur un point déterminé des téguments, peau ou muqueuse, d'une électrode communiquant avec les bornes de l'appareil, le corps du patient étant relié, soit à l'autre pôle, soit, plus simplement, à la terre. Dans ces conditions, la région sur laquelle on opère, et même le malade tout entier, sont soumis à des oscillations extrêmement rapides; et, de toute la surface du corps, on peut, en appro- chant la main, tirer des étincelles. « Cette action générale met l'organisme dans des conditions un peu analogues à celles de l'autoconduction (ce que je serais tenté de croire en raison des modifications de l'état général présentées par certains malades : ainsi, par exemple, j'ai vu des migraines chroniques s'espacer et finir par disparaître à peu près complètement chez des femmes soignées pour des affections cutanées concomitantes). A côté de cette action générale, l'action locale à proprement parler est due à une pluie d'étincelles criblant la partie malade à proximité de l'électrode. ( '398 ) » Si l'on se sert, pour produire cet effet, d'électrodes reliées directement au pôle du solénoïde primaire de haute fréquence, les étincelles sont dou- loureuses, supportées difficilement par une peau saine et intolérables par une peau malade. En élevant la tension du courant par un solénoïde secon- daire plongé dans l'huile, ou à l'aide du résonateur que j'ai fait connaître, l'étincelle est facilement supportée par des téguments sains, mais est en- core douloureuse s'ils sont enflammés. Elle devient tout à fait inoffeusive et supportée par les muqueuses les plus délicates, comme celles des fosses nasales, par exem])le, si comme électrode on emploie une sorte de conden- sateur formé par un fil métallique engainé dans un tube de verre. Entre le verre et la partie malade éclate, formant autour de celui-ci comme un manchon lumineux, une pluie de petites étincelles très fines et absolument indolores. En promenant quelques minutes cette électrode sur des régions malades on produit, au bout de quelques séances, des modifications pro- fondes dans l'état local, permettant de supposer qu'on a ainsi une action troj)honévrotique et parasiticide. » Dans les affections cutanées deux éléments essentiels entrent en jeu, l'élément nerveux trophique et l'élément infectieux. Ils peuvent agir sépa- rément ou ensemble et, dans ce dernier cas, l'action de l'un d'eux peut dominer celle de l'autre. Je suis persuadé que les courants de haute fré- quence agissent également bien sur ces deux éléments. L'élément nerveux esta coup sûr profondément modifié, puisque, de quoi qu'il s'agisse, on voit toujours et très rapidement disparaître les démangeaisons. Les troubles de circulation vasomolrice, comme les congeslions de l'acné rosacée, s'atténuent et disparaissent en peu de temps. Les maladies d'origine fran- chement nerveuses, comme certaines variétés de séborrhée, se modifient avec la plus grande rapidité. D'autre part, l'action parasiticide est incon- testable, car toujours, après une ou deux séances, on voit se flétrir et dis- paraître le moUuscum contagiosum dont la nature exclusivement parasi- taire est indiscutable. J'ai vu aussi, chose plus intéressante, une guérison complète, au bout de deux mois, à raison de deux applications par semaine, d'une large plaque de lupus traitée isolément chez un malade qui en était couvert alors que les autres continuaient leur évolution. J'ai, en bonne voie de guérison, un autre malade atteint de lupus hypertrophique qui, on le sait, est beaucoup plus actif que le lupus vulgaire. J'ai obtenu de la même façon des guérisons relativement rapides de pelades. » J'ai fait connaître antérieurement les résultats très intéressants obte- nus dans l'eczéma et le psoriasis, avant pu, par ce procédé, voir disparaître ( i399 ) des psoriasis anciens et presque généralisés qui, jusqu'alors, avaient été réfractaires à toute médication. )) La même action curative se rencontre dans certaines affections des muqueuses en apparence les plus dissemblables. C'est ainsi qu'on voit se flétrir rapidement des végétations adénoïdes du pharynx, se cicatriser beau- coup plus vile que par tout autre moyen les ulcérations du col de l'utérus, et se modifier le catarrhe gonococcique de la même région. )) Quant à l'action trophoncvrolique sur les muqueuses, elle me semble démontrée par un cas de leucoplasie buccale très ancienne, qui avait résisté à toute espèce de traitement et qui a été guéri en quelques semaines. » En résumé, je crois qu'on peut demander aux courants de haute fré- quence une action locale de même ordre que celle qui est donnée par la franklinisation mais, à mon avis, plus active et plus rapide. » PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — La forme saprophytique de la tuberculose humaine el de la tuberculose aviaire. Note de MM. Bataillon et Terre, présentée par M. Duclaux. « Dans une Note présentée récemment à la Société de Biologie nous avons annoncé la découverte d'un bacille évoluant très bien à la tempéra- ture ordinaire et ayant les réactions du bacille de Koch. Nous ne reviendrons pas sur la morphologie de ce germe qui a été isolé d'une tumeur de la carpe. » ]^a carpe résiste bien à l'inoculation intrapéritonéale. Des sujets sacri- fiés au bout d'un mois montraient une abondance de bacilles dans le foie el dans le rein. Mais l'un d'eux reste vivant après plus de trois mois sans que son aspect puisse faire soupçonner l'évolution d'une tumeur semblable à l'originelle. » La grenouille résiste quelquefois; mais, avec une dose suffisante de culture jeune, elle meurt généralement dans un délai qui varie de quinze jours à un mois et demi. On constate une culture généralisée sur toute l'é- tendue des feuillets périlonéaux. Exceptionnellement, nous avons eu des poumons couverts de granulations tuberculeuses; et, par une inoculation à l'abdominale antérieure, nous avons obtenu, après six semaines, une magnifique tuberculose du foie. » Le lézard, à la température ordinaire, succombe généralement à l'ino- culation intrapéritonéale au bout de huit jours. A 30°, des lézards non ali- C K., 1897, I" Semestre. (T. CXXIV, N" 24.) 1^1 ( i4oo ) mentes ont résiste plus d'un mois et sont morts sans édification de tumeur visible, alors que les sujets maintenus à une température plus basse mon- traient à l'autopsie des granulations généralisées au péritoine, comme la grenouille. » Les animaux à sang chaud (pigeons et cobayes) semblent réfractaires à des inoculations massives et répétées, qu'il s'agisse de cultures à tempé- rature basse, de cultures à 27°, ou même de cultures à 36°. Sur certaines exceptions à cette règle, il y aura lieu de revenir. » Ce germe ayant été extrait de tumeurs volumineuses développées sur la carpe, et certains faits nous portant à le considérer comme une tubercu- lose tranformce, nous avons tenté la réalisation expérimentale du même changement. » Des carpes ont été nourries avec des viscères de cobayes tuberculeux. Au bout de huit à neuf jours les bacilles pullulaient dans le foie et, après un passage de onze jours sur la grenouille, nous avons réussi à les isolera la température ordinaire, identiques, morphologiquement, à ceux que nous avions décrits. Ajoutons que trois cobayes, injectés à la cuisse avec la pulpe de foie de carpe qui fourmillait de bacilles, sont en parfaite santé, après plus d'un mois, et n'ont pas gardé trace de l'inoculation. M Pour éliminer une action possible des sucs digestifs, nous avons pro- cédé à l'inoculation intrapcritonéalc de tuberculose humaine virulente : même résultat. » Parallèlement, des inoculations ont été faites, sur deux lots de gre- nouilles isolées, avec les tuberculoses humaine et aviaire. » La tuberculose humaine paraît résister beaucoup moins sur la gre- nouiile et nous n'avons pu réussir jusqu'ici à isoler des cultures. JMais nous avons obtenu de très beaux développements avec la tuberculose aviaire après un passage de quinze jours. » Aucun caractère morphologique ne nous permettrait de distinguer ces colonies de celles fournies par la tuberculose humaine ayant passé sur la carpe. )> Ainsi, la forme que nous avons décrite nous paraît être une forme sa- prophylique de la tuberculose, forme à laquelle on pourrait revenir par passage sur les animaux à sang froid, aussi bien avec la tuberculose aviaire qu'avec la tuberculose humaine. » ( i4oi ) MÉDECINE. — De V influence au sommeil hypnotique sur les gastralgies du tabès dorsal. Note de M. Ed. Spamkowski. « On connaît les crises gastralgiques terribles auxquelles sont sujets les ataxiques dans ce que l'on est convenu d'appeler la première période du tabès, bien que, dans le cas dont je m'occupe, ceci ait eu lieu dans la seconde période! » Jusqu'ici les moyens thérapeutiques usités restaient sans efficacité : la morphine étant un remède trop dangereux, surtout chez les névropathes. » Je me suis donc décidé à employer le sommeil hypnotique, qui m'a donné d'excellents résultats. » Il s'agit d'une dame de quarante-six ans, atteinte de tabès dorsal depuis dix ans; elle a éprouvé tous les symptômes classiques de la première période, et, de plus, elle souffre au moment de ses règles, qui se montrent régulièrement encore, de violentes crises gastriques qui durent de cinq à dix minutes et se répètent généralement toutes les six heures pendant deux ou trois jours. Je m'empresse d'ajouter qu'il, n'existe chez cette malade aucun symptôme d'hystérie. » Les crises étaient si douloureuses, au début, que la patiente déchirait ses draps et tout ce qu'elle rencontrait sous sa main. J'ai donc essayé de l'endormir à l'aide de passes, et le sujet est devenu tellement sensible que, maintenant, il me suffit de présenter devant ses yeux les deux doigts index et médius de la main droite, étendus et écartés, pour que le sommeil ait lieu. » C'est ce que j'ai fait à chaque crise gastrique. M La suggestion aidant, les crises avortaient; elles sont devenues de plus en plus rares, et, aujourd'hui, la malade n'a plus que de légères crampes que le sommeil hypnotique suffit à calmer aussitôt. >' JjB traitement a duré trois mois. » Il est impossible de méconnaître l'influence bienfaisante de la sug- gestion; elle a amélioré considérablement l'état de la malade, et je suis d'avis qu'on peut commencer une série de recherches basées sur les effets de l'hypnose dans le tabès. « ( l402 ) MÉTÉOUOLOGIE. — Sur ks résultats d'observations météorologiques faites en Mandchourie et dans les pays limitrophes. Note de M. Miciiei, Ve\ukoff, présentée par M. Mascart. « Le ministère des finances russes, ayant entrejjris la publication de la (( Description de la Mandchourie » dans le but de faciliter la construction du chemin de fer transmandchourien, a réuni, dans cet Ouvrage, une série de résultats d'observations météorologiques faites dans la contrée même (2), et surtout dans les pavs limitrophes (16). Mais ces résultats, numériques et |)lus ou moins exacts, ne sont pas encore généralisés, peut-être parce que le rédacteur en chef de l'Ouvrage est un orientaliste et non un phy- sico-géographe. Faisons donc des calculs convenables pour déterminer, d'abord, les températures moyennes annuelles. En voici la Table, par ordre descendant des températures : Nombre des années Latitude Longitude d'obs. boréale. Greenw. l'ays. 1 . 4o.4o 0 ' 122. 12 Mandcli 4... 42.39 i3o.48 Russie. 1. . 4i.5o 122. 17 Mandcli 7. .. 42.48 .30.44 Russie. 7. . . 45.40 .11.24 Chine. 23... 43. 7 .3.. 54 Russie. 21. . 43.44 .35.20 Russie. 10... 44.46 .32.24 Itussie. 43.47 5.. 44.46 3i .22 Russie 5.. 47.50 29.30 Russie 13. 48.28 35. 7 Russie 28. 50..5 27.30 Russie 3.. 40.59 .5. .8 Cliine. 2.. 5i .3o [17.46 Russie 57.. 51.19 19.37 Russie 3. 53.2. 24. 8 Russie 11. 5.. 58 16.35 J^ussie 31.57 Russie. Thermo- Lieux d'observations. mètre C. o In-tré, à rembouchui-e de la Lian-lié. . . . +6,6 Possiet, port dans le golfe du même nom. +0.7 Moukden, capitale du pays +5,5 Novo-Kiev, village H 5,2 Oudé, village -1-4)8 Vladivostok, ville et port +4)4 Sainte-Olga, village et poil +4 , 4 Kamén-Ribolov, village au bord du lac Hanka -1^-3 , 5 Nicolskoé, village dans la vallée de Suui- foun +2,8 Atamanovo, village de cosaques russes. . . +a , i Calhérino-Nicolaévskoé, surl'.Vmour. ... +i,o Khabarovsk, chef-lieu des prov. russes. . . -i-o, i Blagoviéslchensk, à la jonction del'Amour et de la Zéva — 2,0 Si-wan-tzé, village dans les montagnes. . . — 2,6 Akatoui, mines -2,9 Nertchinsky-Zavod, usine — 3,7 Albazine, \iilago ;ui bord de lAniour. . . . — [\,o Nertchinsk-ville — 5,7 ( i4o3 ) » Ces chiffres nous prouvent que la Mandchourie, qui a pour limites au nord et au sud les mêmes parallèles (53^-4o*) que la France, y compris la Corse, jouit à peine du climat de la Finlande et des provinces Baltiques (70°-53°) en Russie. Mais, si les froids de janvier sont même plus grands sur les bords de l'Amour et du Soungari qu'en Finlande, on a, pendant l'été, en Mandchourie, des chaleurs suffisantes pour faire mûrir la vigne, ce qui est impossible aux bords de la mer Baltique. L'isotherme de 24° C. passe au mois de juillet, en France, par Perpignan {[\lf lat.) et en Mand- chourie par Bédouné (45" lat.), c'est-à-dire un peu plus au nord. Jeciterai encore les chiffres suivants, qui montrent que la Mandchourie jouit d'un climat tout à fait continental, avec des amplitudes énormes entre les tem- pératures moyennes de janvier et de juillet ; Minimum Maximum en en Latitude. janvier. juillet. Amplitude, o ' 0 o AIn-lzé,sous ;4o./lo —18,2 +20,8 44°C. A Moukden 4i-5o —26,7 +28,5 55,2 A Khabarovsk 48.28 —27,2 +22,0 49,8 A Blagoviéstchensk 5o.i6 — 3o,7 -1-24,0 54,7 » La caractéristique du climat mandchourien par le mot continental n'exclut pas l'humidité considérable de l'atmosphère du pays, en été comme en hiver. Voici la quantité d'eau qui tombe sur la terre, sous forme de pluie et de neige, tous les ans, dans quatre localités différentes, déjà nom- mées : Latitude. o mm Blagoviéstcliensck 5i.i5 4^6 ) ,, ^ , „ nr 1 " I /fl Q dx Moyenne : 524»'"'. Nord. Khabarovsk 48-28 555 \ Possiet 42 • 3q 653 ) ., „ „,„ _ , ... ,r, t Moyenne : 571"'"'. Sud. Si-wan-lzé 40.59 489 1 Ou bien, prenant les mêmes quatre lieux par ordre des longitudes : Latitude. 0 mm Blagoviéstchensk 127.88 l\()& } .. , ^^ „ „. ^ , i ,^ ,1. \ Moyenne : 492"". Ouest. Si-wan-tzé 110.48 489 1 ^ ^ Khabarovsk i35. 7 553 ) ., r o , r^ . „ . .y ,i ^~ t Moyenne : 6o3™™. Est. Possiet 180.48 oaa ) Ce qui prouve l'influence prépondérante de la mer du Japon dans la distri- ( i4o4 ) billion de l'humidilé dans l'air de la Mandchourie. On peut dire que plus on est à l'est, et plus l'/iumiditê est grande. » La liste de jours de pluie et de neige, insérée dans la « Description de la Mandchourie », confirme ce même résultat; notamment, elle montre qu'il pleut et neige tous les ans : Jours. A Blagoviéslchensk (N.-O. du pays) 45 | Qtiest. A Si-wan-tzé (S.-O. du pays) 63 A Khabarovsk (N.-E. du pays) 102 ) ^^^ A Possiet (S.-E. du pays) 9^ ! » La fréquence des pluies et des neiges, dans diverses parties de la Mandchourie, dépend beaucoup de la saison et de la direction des vents, deux phénomènes qui y coïncident. Car il y a des moussons en Mandchourie : en hiver, c'est le vent du nord-ouest qui domine; en été, c'est le sud et le sud-sud-est. Or, le premier est froid et sec, le second chaud et humide. Nous avons, par exemple, par mois : En janvier, En juillet, joins jours du vent du vent N. ou N.-O. S. ouS.E. A Blagoviéslchensk 26 19 A Vladivostok 28 3o par mois. » Mais, dans la partie méridionale de la Mandchourie proprement dite, à In-tzé, la règle du changement de mousson n'est pas la même que dans la plus grande partie du pays. Ici, en hiver, prédomine le vent S. ou S.-E. ; en été, le N. ou le N.-O., comme le prouvent les chiffres suivants : Nombre de vents observés. E., S.-E., S. et S.-O. N.-O., N., N.-E. et E. Janvier 67 , 8 22,6 Juillet 9,9 83,5 » Cette différence entre In-tzé et Vladivostok s'explique par l'existence, entre deux villes, de la chaîne de montagnes Tchang-pé-chan et de ses ramifications, qui mettent obstacle à l'influence de la mer du Japon sur le climat du sud-ouest de la Mandchourie. Au nord, In-tzé est ouvert. » ( i4o5 MÉTÉOROLOGIE. — Sur la variation de la température à la sur/ace de sols de différentes natures. Note de M. Joseph Jaubert, présentée par M. Mas- cart. « Afin de déterminer la variation de la température à l'air libre, au- dessus de différents sols, nous avons fait établir, dans une partie très découverte et convenablement exposée du parc de Montsonris, des sols analogues à ceux formant les principales chaussées de Paris : » 1° Un sol dénudé, recouvert d'une couche de sable de rivière de o", 20 d'épaisseur ; » 2° Un sol bitumé; l'enduit emplové est formé d'un mélange de 85 parties de roche asphaltique pulvérisée, pour 20 de bitume minéral et 60 de sable (en poids); » 3° Un sol recouvert de pavé de bois, en pin des Landes non gommé; » 4" Un sol pavé en grès, pavés dit de l'Yvette complètement siliceux. » Sur ces sols, d'une surface de 4"''> ainsi que sur un sol gazonné pris comme base de comparaisons, ont été placés des thermomètres à minima et maxima, lus chaque jour depuis le 1 5 avril iSgôC). » Une première série de douze mois d'observations nous a donné les résultats suivants : )i Moyenne annuelle. — En moyenne annuelle (i""' mai 1896 au 3o avril 1897)13 température, qui est sensiblement égale sur les difTérents sols, présente un excès de 0°, 2 à G", 3 sur la moyenne au-dessus du sol gazonné. » Moyennes saisonnières. — En été, sur le pavage en bois, la température est beau- coup plus élevée que sur le gazon; l'écart moyen pour les mois de juin, juillet, août atteint i°,4; en hiver, au contraire, la difTérence est presque nulle. On a d'ailleurs re- marqué qu'en hiver la neige persiste aussi longtemps sur le sol pavé en bois que sur le gazon. Le sol bitumé, un peu moins chaud que le pavage en bois, présente sur le gazon, en été, un excès de i®, 2. En hiver sur ce sol, il y a encore un excès, mais seule- ment de 0°, I. Sur le pavage en grès et le sol dénudé, la température en été n'est supé- rieure que de o'',9 à celle du gazon; en hiver, le grès présente la même moyenne. Seul le sol dénudé se refroidit encore à 0°, i ou o°,2 plus bas que le sol gazonné. » En automne, les différences sont faibles; mais au printemps, tous ces sols à peu près à la m'ème température sont plus froids que le sol gazonné de 5 à 6 dixièmes de degré. » Amplitude moyenne. — C'est en toute saison, sur le sol pavé en grès, que l'am- plitude de la température est la plus faible : 5°, 3 en janvier et 18", 5 en juillet. L'ampli- tude maximum s'observe sur le pavage en bois pendant les mois chauds (2i",i en (') La cuvette de ces thermomètres est à 3'™ au-dessus du sol. ( i4o6 ) juillet) el sur le sol bitumé pendant les mois froids (5", 7 en janvier); puis, vers la fin de riiiver, on constate quelquefois l'ainpliturle maximum à la surface du sol dénudé. » liln toute saison. Técarl entre les extrêmes diurnes est heauroup plus grand sur le sol gazonné que sur 1rs auties; la difTérence est surtout considérable au printemps en raison du retard avec lequel le récliaufremenl se pioduit sur ces sols artificiels. » Ej:trênies absolus. — Les extrêmes absolus ont été, pour l'été 189G, en juillet : sol gazonné, 38°, 6; sol dénudé, 40°, o; sol bitumé, 89°, 3; sol pavé en bois, 4i",4 et sol pavé en grès, 38°, 8. Les plus basses températures de l'hiver 1 896-1 897, en janvier : sol gazonné, — 8°, 3; sol dénudé, — 7°!o; sol bitumé, — 10°, 3; sol pavé en bois, — 7°, 2 ; sol pavé en grès, — 7°, 9- » Jours de gelée. — Pendant la période d'octobre 1896 à avril 1897, la température est descendue à 0° ou au-dessous ira fois sur le sol gazonné, alors qu'elle ne s'est abaissée au point de gelée que 77 fois sur le sol dénudé, 76 fois sur le sol pavé en bois, 75 fois sur le sol bitumé el seulement 62 fois sur le pavé en grès. Les proportions res- pectives de la fréquence des gelées sur ces différents sols par rapport au sol gazonné (celui-ci étant i) varient donc de 0,54 à o,G8. n Effet d'une pluie. — Une ondée donnant de i à 2™" d'eau, au moment où la température au-dessus du sol est de 22° à 25°, détermine presque aussitôt un refroi- dissement de 3" à 4° sur les difTérents sols. Si l'averse est plus importante, 4 à 5""" en quelques minutes de chute, l'abaissement de la température peut atteindre 5° à 6° sur le pavage en bois ou en grès et 6° à 7° sur le sol bitumé ou dénudé. » La trace d'une petite pluie d'été disparaît en général sur le bitume assez rapide- ment, elle persiste quelques instants de plus sur le pavage en grès et, sur le pavage en bois elle est encore visible souvent une heure après la fin de l'ondée. » A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret. COMITE SECRET. La Section de Géographie et Navigation présente, |)ar l'organe de son Doyen, M. Bouquet de la Grye, la liste suivante de candidats à la place vacante, dans cette Section, par le décès de M. d'Abbadie : En première ligne, el à l' unanimité M. ÏIatt. i M. DE Be;r.\ardières. En deuxième ligne, par ordre alphabétique En troisième ligne, et par ordre alphabétique. . j Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à G heures et demie. M. lÎKIlTIN. M. Caspari. M. AXGOT. M. Lali.e.mand. M. B. W 24. TABLE DES ARTICLES. (Séance du lA juin 1897.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. J. BoussiNESQ. — Vérilication expérimen- tale de la théorie (le l'écoulement gra- duellement varié dans les canaux décou- verts i^>i-j M. Ghand' Eury. — Forêt fossile de Cala- Pages, mites Suckoivii. Identité spécifique des Cal. Suc/iowii Br., Gystii Br. .Schatz- larensis Sl.^/oliosus Gr., Calamocladus parallelinervis Gr., Calanwslachys vnl- garis Gr , 33.S MEMOIRES PRESENTES. M. J. .\XDRADE adresse deux Notes ayant pour titre : « La Géométrie de F^obat- chefsky et la Statique » et « Application de la méthode de Poinsot à la Statique non euclidienne » \I. P.-E. ToLCUE adresse un Mémoire « Sur le calcul de la résistance de l'air à un 33- disque, pour une vitesse de 30'° par se- conde > i33- M. Y. Le Guen adresse une Note « Sur un projet de système propulseur de bateaux». i337 ^I. Baraduc adresse un Mémoire ayant pour titre : « Sur la force courbe cosmique. Photographies et vibrations de l'étlicr » . \X'<- CORRESPONDANCE . i3',o .3i> M M. A. Pellet. — Sur les surfaces isomé- triques 1337 M. P. Painleve. — Sur les petits mouve- ments périodiques des systèmes à longue période MM. E. DucRETET et L. Lejeune. — Inter- rupteur à mercure pour les fortes bobines de Ruhmkorfr M. .Michel Petrovitch. — Sur la dynamique des réactions chimiques homogènes avec dégagement ou absorption de chaleur M. A. Besson. — Contributicm à l'histoire des iodures de phosphore .M. .\. \1LI.IERS. — Sur u~n procédé d'oxyda- tion et de chloruration M. A. ÉiARD. — Dédoublement de la bande fondamentale des chlorophylles i35i M. Gae. Bertrand. — Sur l'action oxydante des sels mangaueux et sur la constitution chimique des oxydascs i3.')3 MM. Paul Sabatier et J.-B. Sendere.vs. — .\etion du nickel sur l'éthylène. Synthèse de l'éthane i3.')8 .M. G. Blanc. — Sur l'acide isolauronolique. i3(ii M. R. Cuavastelon. — Action de l'acétylène sur l'azotate d'argent i36 ( M. A. Aionan. — Détermination de l'huile de résine dans l'essence de térébenthine.. i3t">7 M"" J. Chauliaguet, mm. A. Hérert et V. Heim. — Sur les principes actifs de quelques Aroïdées ijOS M. E. l'iQUET. — Action des albumoscs cl des pcplones en injections intravascu- laires ,3-, M. De Launay. — Sur les relations de cer- tains gisements de plomb carbonate avec des grottes et d'anciens lits de rivières souterraines i3-îj M. C.-Eo. Bertrand. — Caractéristiques du charbon humiquc de Broxbnrn 13-7 M. Ému.k Haug. — Classification et phylo- génie des Goniatites 1379 MM. V. Paquier et F. Roman. — Sur les Dicératinés du Tithonique coralligène des Cévennes et du Dauphiné iSSi M. E.-.\. Martel. — Sur la Cueva del Dracli (Grotte du Dragon) dans lile Ma- jorque :385 M. G. Bardet. — Action des rayons X sur la rétine i388 M. d'Arsonval. — Observation au sujet de la Communication de M. G. Bardet i3Sg M. J.-P. .MoRAT. — Sur la constitution du grand sympathique: ses centres trophi- ques i3S(| M. B. Danilewsky. — Expériences sur l'ex- citation des nerfs par les rayons élec- triques 1 392 M. G. ArosTOLi. — Sur un cas très grave de dermatite consécutive à deux applica- tions de rayons X. Pathogénie et traite- ment i3().ï M. OuDiN. — Action thérapeutique locale des coulants à haute fréquence 1397 MM. Bataillon et Tkure. — La forme sa- prophytique de la tuberculose humaine et N° 24. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. l'agcs. de la tubcrculuse iniuli'i* liigg M. ICd. SrALIKOWSKI. — De rintlncnrc du sommeil liypnuliquc sur les gastnilgics ilu liibes dorsal '|0 1 ,M. MicTiEL Vkni.koi'P. — Sur les résullats Pages, d'observations météorologiques faites en Mandchourie et dans les pays limitioplies. i'|o:! M. JosiM'ii jAiiBKitT. — Sur la variation de la température à la surface de sols de diffé renies natures i/ior) COMITE SECRET. Liste des candidats présentés pour la place vacante, dans la Section de Géosrapliicct Navigation, par le décès de M.d'Al/baf/if : 1° M. //atl ; :•." MM. de Bernardièrcs, Ber- lin, Ca.ipari; 3" MM. Angot cl Laile- nmiid 1 5o6 PARIS.— IMPIUMEKIE GAUTIIIER-VILL.VRS ET FILS, Quai des Grands-.\ugustins, 55. /.« Gérant .' G*t;TBi8ii-V[LLABt. ^ .. 1897 I PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS L'L 2397 HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAK nilTI. EiBS SBCBÉTJlIRES PERPÉTUEIiS. TOME CXXIV. N^ 25 (21 Juin 1897). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des exlrails des travaux de ses Membres et de l'analyse des IMémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a /|8 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*^'. — Impressions des travaux de r Académie. Les exlrails des Mémoires présentes par un Membre ou par un Associéétrnnger de l'Académie comprennent ;iM plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les comniiinicalions verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- jM-is dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- \ernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. l"n Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de Sa pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les IMembres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nojnbre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. dét^serTsLÏS^^^',';fc'f '."i' r "i"""' ''■" P^'""*" •*"" .Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qu. précède la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. '0'L:'7 1697 SÉANCE DU LUNDI 21 JUIN 1897, PRÉSIDENCE DE M. A. CHATIN. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les fondions abéliennes. Note de M. H. PoixcARÉ. » Toute fonction uniforme de p variables, o.p fois périodiques, est le quo- tient de deux fondions 0. » Ce théorème fondamental dans la théorie des fonctions abéliennes paraît avoir été connu de Riemann. Weierstrass en a découvert la démon- stration, mais ne l'a pas publiée. » M. Picard et moi nous avons publié dans les Comptes rendus, en colla- boration, une démonstration de ce théorème fondamental; mais nous de- vions nous appuyer sur un théorème auxiliaire, que nous admettions et qui peut s'énoncer ainsi : » Entre p + 1 fonctions uniformes de p variables, 2 p fois périodiques, sans C. R., 1897, ■" Semestre. (T. CXXIV, N« 25.) 1^2 ( «4o8 ) point singulier essentiel à distance finie, il y a toujours une relation algé- brique . » Ce théorème auxiliaire semble avoir été connu de Weierslrass, qui n'en a pas non plus publié la démonstration. » Depuis, M. Appel! a publié, dans le Journal de Liowille (1891), une démonstration du théorème fondamental, londée sur les propriéLcs d'une certaine équation fonctionnelle, et où il s'appuyait également sur un théo- rème relatif aux fonctions de deux variables que j'ai démontré dans le Tome n des Acta malhematica. )) Je voudrais aujourd'hui : » i" Démontrer le théorème auxiliaire ; » 2° Donner une troisième démonstration du théorème fondamental. » La démonstration du théorème auxiliaire se divise en trois parties : » 1° Soient/^ fonctions périodiques F",, F.^, ...,F^,; les zéros communs à ces/) fondions qui sont à l'intérieur du prismatoïde des périodes sont en nombre fini, à moins qu'elles ne forment une infinité continue. » La démonstration est calquée sur celle qui montre que les zéros d'une fonction analytique d'une variable sont isolés. » 2° Si les fonctions F,, Fo, . . ., F,, dépendent de plusieurs paramètres, et si l'on fait varier ces paramètres d'une manière continue, le nombre des zéros communs, s'il reste fini, demeure constant. M On se sert, pour la démonstration, de l'intégrale de Rronecker, de la même façon que je m'en suis servi pour montrer que les zéros communs à p fonctions 0 sont au nombre de p\ (Bull, de la Soc. math, de France, t. XL) » Comme conséquence immédiate, si^ quelconques àes p + i fonctions F,, Fj, . . ., F^, F^, , ont des q zéros communs, alors p polynômes entiers en F,, Fo, . ..F^,, ,, l'un de degré K, les autres du premier degré, auront \\.q zéros communs, à moins que leurs zéros ne forment une infinité continue. » Soit /j = 3 pour fixer les idées. » 3° Soit S un polynôme d'ordre R en F,, F., Fj, F, ; il contient ^(K-+-.)(R+2KK + 3)(K-f-4) coefficients arbitraires. Soient ensuite P P P n polynômes du premier degré en F,, F^, F3, F^. Considérons une combi- ( i4o9 ) naison quelconque de ces Ji ])oIynomes deux à deux P, et Py. Considérons (Kg' + i) zéros communs à P, cl à Py. Nous pourrons disposer des coeffi- cients de S de façon que, pour chacune des combinaisons P,-, Py, ces (Ky H- i) zéros annulent également S; cela sera possible pourvu que (K+i)(K-f 2)(K+-3)(K + 4) ^ /;(/i-i)(K7 + i) )) Alors S, P, et Py ayant plus de Ky zéros communs en auront une infi- nité. Il résulte de là que, si Q, est un polynôme quelconque du premier degré en F,, F,, F3, F^, les quatre polynômes S, P,, Py et Q, auront au moins un zéro commun. » Mais alors S, P,- et Q, auront au moins n — i zéros communs, et, si (2) n-.>K^, ils en auront une infinité. )) Donc si Qa est un polynôme quelconque du premier degré, S, P,, Q, et Q2 auront au moins un zéro commun. Donc S, Q, et Q^ en auront au moins n et, par conséquent, une infinité. n Donc le polynôme S présente une triple infinité de zéros; donc c'est une fonction uniforme qui s'annule, ainsi que ses dérivées de tous les ordres. Elle est donc identiquement nulle et il y a une relation algébrique entre les F. » Il est facile de voir cju'on peut choisir R et n de façon à satisfaire aux inégalités (i) et (2). » Le théorème auxiliaire est donc établi; passons à la démonstration nouvelle du théorème fondamental. J'ai dit que M. Appell s'était appuyé pour le démontrer sur une proposition que j'ai établie dans le Tome II des Acla. Mais il suffit de changer peu de chose à la démonstration de cette pro- position elle-même pour que le théorème fondamental s'en déduise immé- diatement. » Supposons p = 1 pour fixer les idées. Soit F une fonction périodique. » Soient x = l^-\- il.,, j=Ç3 + îç,, et considérons les l comme les coordonnées d'un point dans l'espace à quatre dimensions. Il y aura une variété V à deux dimensions le long de laquelle F s'annulera. Soient diù' un élément de cette variété; E, , l'., ^^ i\ le centre de gravité de cet élément; soit rla distance des deux points l^, L, ^3, H, etT,, Z^, l'.„ l\- Développons -^ suivant les puissances des \ et soit H ce qui reste de ce développement ( i4'o ) quand on a supprimé les termes de degrés o, i et 2. On aura AH = o. » Soit maintenant l'intégrale oîi [/ est une fonction des ç' convenablement choisie et où l'intégrale est étendue à tous les éléments de la variété V. » i" Cette intégrale est finie. » 2° Elle satisfait à l'équation A — log I F I est finie. » 3° Quand les variables augmentent d'une période, la fonction $ aug- mente d'un polynôme du premier degré par rapport aux ï,. » Pour que 0 puisse être regardée comme la partie réelle d'une fonction imaginaire, il ne suffit pas que A^ soit nulle, mais '!> doit satisfaire à plu- sieurs autres équations du même genre » Cela n'a pas lieu; mais, d'après le Mémoire cité (Ac(a, t. Il), nous aurons '' D,=:g,, où gt, g.], sont des fonctions entières satisfaisant à l'équation de Laplace. Nous verrions ici que g,, g„, . . sont périodiques et nous en conclurions que ce sont des constantes. » Les équations sont d'ailleurs compatibles et il existera un polynôme G du second degré, tel que D,G=-^,. T),G = g, » Alors 4> — G sera la partie réelle d'une fonction imaginaire $ — G -t- iW. M On verrait aisément qu'en augmentant les variables d'une période on augmente 4> — G, et I'",de même que ^, d'un polynôme du premier degré par rapport aux c,. ( i4.i ) » La fonction ^•t -^r. + .W esl donc une /onction intermédiaire. c. q. f. d. » HYDRODYNAMIQUE. — Expression des petites composantes transversales de la vitesse dans les écoulements graduellement variés des liquides. Note de M. BOUSSIXESQ. « I. Notre première approximation donne la même célérité to à toutes les parties d'une intumescence quelconque. Donc le problème important de leur lente déformation requiert une approximation plus élevée; et celle-ci exige généralement l'évaluation, dans (23) (p. i26j), des termes de a — -/i et r, qui dépendent de la variation du mouvement ('). Alors l'intégration du système (10) et, par le fait même, le calcul des accélérations u' devien- nent inévitables. » Nous poserons, pour définir le mode de distribution des vitesses aux divers points (y, z), ou (v,,^), de la section c d'abscisse x, (3g) -j = «p -i- c7, ou M = U(cp + ct), (f étant la fonction de yi, *C et de la forme de a, qui exprimerait le rapport de u à U si le régime uniforme existait à la traversée de cette section, et cî, fonction à déterminer de r, ^, x et /, représentant le petit écart dû à la variation du mouvement. Si nous désignons par le symbole d^ la diffé- rentielle complète de la quantité écrite à la suite, c'est-à-dire sa différen- tielle prise en suivant, durant l'instant dt, une même particule fluide (dans son mouvement moyen local), nous aurons successivement, vu que if =z U(cp -T- cj), quej',3 ne figurent pas dans U, enfin que les termes non linéaires par rapport à v, (v, m et aux dérivées de u, U, ç en ,r et / sont négligeables, M =(

ï ■ dt dt dm dx f c/U y, dXJ ., . fdo . d's do dii\ -., /dm -, dm\ (') Comptes rendus, 8 juin, p. i265. ( «4'2 ) » A une première approximation du calcul de u' , on ponrar même, ici, supprimer le dernier terme double, où figurent les deux dérivées de ct en i cVx. Eu effet, dans le régime graduellement varié que nous considérons actuellement, la perturbation, rs, apportée parla variation de l'écoulement au mode de distribution des vitesses, est censée liée aux changements de n et de U avec x et /, au point de n'être pas d'un ordre de grandeur plus élevé que les dérivées premières de 17 ou U en .t et /; ce qui réduit les dé- rivées analogues de nr à l'ordre de petitesse supérieur des dérivées secondes de c ou de U. Ainsi l'on aura » II. Le calcul de u' exigera donc l'emploi non seulement de la fonction connue cp, mais aussi des deux petites composantes transversales c, w de la vitesse; et il faut préalablement déterminer celles-ci. » Nous avons donné, à cet effet (p. i r99), la condition d'intégrabilité(i) et l'équation de continuité (2). Il faudra y joindre la relation exprimant que les particules situées à la surflice-limite du fluide et supposées s'y mouvoir avec les vitesses moyennes locales, y seront encore à l'époque i -\-df^ et ce sera même cette relation qui, étudiée la première, nous suggérera la marche à suivre pour traiter la question. » Celte partie du problème, savoir, la recherche de cet»', étant très distincte de la précédente, nous ne nous y astreindrons pas à considérer des sections n dépendant d'un seul paramètre fonction de x et /, dans le genre du rayon moyen. Nous y admettrons deux tels paramètres distincts a, h; ou, autrement dit, nous prendrons, comme équation de la surface limite du fluide, une relation de la forme (4--) 'K-^.^^-^o, "vec r. = ^il% ^-^-i. a, h étant deux fonctions lentement variables, mais quelconques, dexeli, ctyo, z-a les coordonnées, par rapport aux axes fixes âesy et z, du point où l'axe hydraulique perce la section 1 d'abscisse x, coordonnées que nous ne pourrons jias toujours supposer nulles et qui seront, en général, comme a et h, des fonctions lentement variables de x et /. Ainsi, les coordonnées transversales relatives r,, 'Ç seront les quotients de y — j\,, z — z^ par deux longueurs distinctes, a, h, réductibles, il est viai, au rayon moyen dans le cas de sections toutes semblables. Néanmoins, quand il s'agira, même dans ce cas, de sections rectangulaires très larges, nous appellerons a la demi- ( i4i3 ) largeur qui, alors, deviendra non pas égale, mais seulement proportion- nelle au rayon moyen h. » Enfin, nous admettrons que la fonction ç donnée, exprimant le mode de distribution des vitesses dans le régime uniforme, soit de la forme simple ç (-/;, X,) ; ce que nous savons être vrai tout au moins dans le cas de sections semblables, avec coefficient de frottement extérieur B pareil aux poinls homologues, et aussi dans le cas de sections rectangulaires très larges, où 9 dépend seulement de 'C. » m. Exprimons, conformément à la condition énoncée, que i( ne cesse pas de s'annuler quand, à partir de valeurs actuelles de l, x,y, z donnant i|/ = o, on fait croître l de di et x, y, z de udl, vdl, wdl, ou, très sensible- ment, deU(pf//, vdt, wdt. Il viendra (43) d'h > — '- dy d'h = o. » Or, les formules (42) . d'il /Il 1 (49) t:^ ^- + 7? r*- = o (1^ 'ong du contour). » V. Transportons actuellement les valeurs (4G) de c, iv dans l'équation de continuité (2), où le second membre aura, vu l'expression Ucp -t- Uct de u, une première partie, —, que nous transposerons au premier membre. Si nous observons que la dérivée de ç en a? a sa formule pareille à (44)» et, de plus, que l'aire (t des sections est proportionnelle au pro- duit ah, d'une part, les dérivées de 9 s'élimineront du premier membre, ainsi que a, h, et, d'autre part, les termes en 9 s'y réduiront immédiatement, en vertu de (21) [p. 12G4], à — - -7-- En appelant enfin Aoy la somme des deux dérivées secondes directes de y en vi et en 'C, il viendra (50) xA,y - _ - (^9 _ I ) + U (^ + ^ ) = - -^ =. - U -^-. » Achevons de déterminer les fonctions x et y en annulant la somme des deux premiers termes. Il nous faut, pour cela, rappeler l'expression de

= o (sur le contour de la section u). )) D'ailleurs, cette petite fonction «t (de l'ordre de grandeur de \, ]j.), défi- nie dans chaque section et existant par suite dans toutes, aura sa valeur variable avec x et t, mais assujettie à s'aunnier, comme on voit, sur toule la surface limite du cours d'eau. c. R., 1897, '" Semestre. (T. CXXIV, N° 25.) l83 ( i4i6 ) » "VII. Avant de développer la condition d'intcgrabilité (i), qui nous reste comme équation indéfinie pour achever de déterminer , observons que cette fonction 'P sera identiquement nulle dans les deux cas simples : 1° d'un courant à section rectangulaire d'une très grande largeur con- stante ia et de rayon moyen h, cas où y„ est une constante et où 6, F, dépendent uniquement de ^; 2° d'un courant recliligne à section circulaire variable (^de rayon K), cas où jy — s„ = o, a = A = ^R et où r,, X, n'entrent dans F,,i} que par le rapport, t = 5\/r,--+- ^-, de la distance r à l'axe au rayon R. » Alors, en effet, le mouvement se faisant dans les plans ou normaux aux y, ou menés suivant l'axe des a:, et de la même manière dans tous, V, Mf sont les produits respectifs d'une même fonction soit de s. soit det, par zéro et ^, ou par r, et ^; et ce sont par conséquent, dans les deux cas, les dérivées en -^ et en C d'une même fonction, dépendant soit de "C. soit de t. En outre, les équations (Sa) et (4^) ne font aussi, par raison de symétrie, dépendre y que de (^ ou de t. Dès lors. À, ;j., tirés de (46), appa- raissent également comme étant deux telles dérivées, en ti et !^, d'une même fonction soit de ^, soit de t. Dans le cas de la section rectangulaire large, \ étant ainsi nul, la première équation (54), combinée avec la con- dition (55) au contour, donne tl> = o. Dans le second cas, l'égalité des deux dérivées respectives de >. en C et de [a en r, entraîne, vu (54). l'équa- tion A2$ = o, revenant bien à (I> = o par suite de la condition au con- tour (55). » Dans les doux cas si importants dont il s'agit, les petites composantes transversales v, w de la vitesse seront donc complètement représentées, à une première approximation, par les formules (46), prises avec )., [>. nuls, et où y,, y auront les valeurs définies par (4^) et (02). » VllI. Même dans les autres cas, les parties de c, u' dépendant de ne donneront, dans la formule de l'accélération longitudinale u', que des termes nuls en moyenne sur l'étendue de la section c, et y restant tels après avoir été multipliés par une puissance quelconque 9'"' de la fonction La spécification de ce genre est encore entourée de bien des Incerti- tudes, à la suite de matériaux incomplets, et les fossiles ne sont guère mieux connus. Il y a cependant des différences dans les nombres et la disposition des cylindres accessoires des molaires pour faire admettre que le fossile était spécial et je le désigne sous le nom de Mauritaniens ; il est probable qu'une autre espèce à cylindres des molaires plus comprimés montre un autre type que je nomme Phacocherus harbarus. Ces animaux ont laissé leurs dé- bris dans des stations les plus récentes. » NOMIiVATIOxNS L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Membre dans la Section de Géographie et Navigation, pour remplir la place laissée vacante par le décès de M. d' Abhadie. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 09, M. Hatt obtient 28 suffrages, M. Bertin » iq » M. de Bernardières » 11 » M. Caspari » i » Aucun candidat n'ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, il est procédé à un second tour de scrutin. ( i423 ) Au second tour du scrulin, le nombre des votants étant 5g, M. Hatt obtient 3i suffrages, M. Bertiii » 2G » M. de Bernardières -> 2 » M. Hatt, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la République. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. F.-E. Paumier soumet au jugement de l'Académie un Mémoire « Sur le Déluge universel ». (Renvoi à la Section de Géologie.) CORRESPONDANCE. La Municipalité de Neciixy invite l'Académie des Sciences à se faire représentera l'inauguration de la statue de Perronet,({m aura lieu à Neuilly le 4 juillet, à S*" de l'après-midi. L'Académie désigne M. Maurice Lévy et M. Léauté pour la représenter à cette cérémonie. M. Bertiielot annonce à l'Académie la perte que la Science vient de faire en la personne de M. le Professeur R. Freseniiis, l'un des doyens de la Chimie, si connu par son Laboratoire et ses Ouvrages d'Analyse. Il rappelle le concours prêté par M. Fresenius à la souscription pour le monument Lavoisier, dont il a été le promoteur en Allemagne. ASTRONOMIE. — Sur le mouvement des périhélies de Mercure et de Mars, et du nœud de Vénus. Note de M. Simonin, présentée par M. Poincaré. « Nous nous proposons, dans cette Note, d'expliquer, à l'aide d'une hypothèse simple, les différences entre les valeurs observées et théoriques C. R.. 1897, 1" Semestre. (T. CXXIV, N» 25.) '84 ( r/j24 ) des longitudes des périhélies ou des nœuds de certaines grosses pla- nètes. » Il suffit, pour cela, d'admettre que le centre de gravité G du Soleil diffère de son centre de figure O. » Soient x, j, z les coordonnées du contre d'une planète, rapportées ati centre de figure O du Soleil. En prenant la constante de Gauss égale à l'unité, et en désignant par R la fonction perturbatrice, on obtient œ, y, z en intégrant les équations suivantes, dans lesquelles les notations sont bien connues : df "^ r' ~ dx ' . , I d'-y ^ y dR (0 Vdë-^7^-7i^' d'-z £ _ ^ df "*" r^ ~ dz ' » Admettons que les différences tx, Sj, "^z, entre les coordonnées ainsi obtenues et les coordonnées véritables, correspondent à des variations inexpliquées des longitudes du périhélie ou du nœud, et cherchons à calculer ^x, Sy, S:;, en supposant que G décrit une courbe plane autour deO. » Soient a'^jj,,, :;„ les coordonnées de G par rapport aux axes précé- dents, et x' , y', z' les coordonnées du centre de la planète relatives à dos axes passant par G et parallèles aux premiers. » Nous avons / x' = X -h ^x — x„, (2) 1 y ==r+^j- jo. z' = z -+- ^z — ;;„. » Les équations qui définissent x', y', z' sont (3) » Si nous retranchons membre à membre les équations (i) et (3), et que nous négligions les carrés et les produits deux à deux de ^x, '^y, iz. d'-x' di' x' dR + /" - dx'' d^r' dt^ + y ^àR ^ r" df d^z' dt^ ^ /•" ~ dz' C 1425 ) ^o> Jo> "^i ("^(' lïiasse d'une planète troublante), nous obtenons des équa- tions telles que la suivante : Dans cette équation (4), nous négligeons x'^x ^yty -\- z%z ou /-Sa, parce que nous supposons nuls Sa et Se. » En adoptant les notations ordinaires, nous avons l X = rcos^v + ra) cos J^ — rsin(i^ -h î3)cosi sin Q , (5) ■ y = rco^{v -r- v->) sin Q + /•sin(t' + tj) cosj cos JJ , ( ; = rsin(ç' -f- rj) sin/. Si nous dérivons ces expressions et que, ensuite, nous supposions que l'axe des x passe par le nœud de la planète, il vient, en remplaçant v par ni et en négligeant le produit de Scj et de SQ par sint ou sin'- -> / Sa:: = — asin(«< -+- cj)(Scj -I-BQ ), (6) \^y— acoi{nt-\-r->){lT3 + lÇl), ( â- = o, » Cherchons si l'on peut vérifier l'équation (4) en admettant pour x^, y^i des expressions de la forme ( Xo = Acos(a^ -+- (î), 1 j8 = Asin(ai-1- p)," (7) où A, a, p sont des constantes. » L'équation (4) devient kx-cos{clt + .B)— 2aacos(n/-+-cî) (-J^ -+- Q-^) ^^^ ^ A 3A j COs(a^ + ?) "T cos(rt/! + nT)cos(n — a^-f-cr— P)=0. » La relation (8) se vérifie identiquement si l'on prend (9) 3 /( V rf^ ( i426 ) •» Si l'on adopte, pour les variations séculaires des cléments de Mercure, de Venus et de Mars, les nombres donnés par M. Newcomb (voir Comptes rendus, t. CXIX, p. 984), les valeurs de A, exprimées en kilomètres, sont : km A Mercure 2,94 A Vénus 3 , 39 A Mars 17,60 » Elles sont vues de la Terre, sous des angles respectivement égaux à o",oo8, o",oo9 et o",o49. )) Si l'on admet que le mouvement de G par rapport à O est la résul- tante des trois mouvements considérés ci-dessus, on remarque qu'à l'aide du premier on explique la variation séculaire du périhélie de Mercure, tandis qu'il en résulte pour les autres planètes une perturbation périodique tout à fait négligeable; on le voit aisément en intégrant l'équation (4), où ^o> }'o sont supposés connus. De même les deux autres mouvements expliquent les variations du nœud de Vénus et du périhélie de Mars. » GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur les surfaces qui peuvent, dans plusieurs momcments différents, engendrer une famille de Lame. Note de M. Edgène CossERAT, présentée par M. Darboux. « La question, posée par M. Darboux dans son Cours de 1890-91, de déterminer toutes les surfaces qui peuvent, dans plusieurs mouvements différents, engendrer une famille de Lamé a fait, comme on sait, l'objet de plusieurs travaux; mais ces recherches n'ont, en somme, conduit jusqu'ici qu'à des résultats négatifs et n'ont pas donné de surfaces nouvelles en dehors des solutions évidentes telles que le plan, la sphère, les cylindres, les cônes et les surfaces de révolution. » Il y a donc peut-être intérêt à montrer que les solutions précédentes ne sont pas les seules satisfaisant à la question qui revient, ainsi que l'a montré M. Darboux, à la recherche des intégrales communes à certaines équations aux dérivées partielles du troisième ordre à une inconnue. » Une solution nouvelle et qui, au premier abord, semble plus cachée, est mise en évidence par la proposition suivante : » Toute cyclide de Dupin peut, dans deux mouvements différents, engen- drer une famille de Lamé; parmi les mouvements qui résultent de la compo- ( '427 ) sition des deux premiers et qui jouissent de la même propriété à l'égard de la surface, se trouvent deux rotations autour des deux droites rectangulaires D et A, par lesquelles passent respectivement les plans des deux séries de lignes de courbure circulaires de la cyclide de Dupin considérée. » La propriété des deux axes de rotation D et A est manifestement une conséquence immédiate de ce que la figure inverse de toute cvclide de Dupin, par rapport à un de ses points doubles, est un cône de révolution; le reste de la proposition est ensuite une application évidente des recherches de M. Darboux. » On peut d'ailleurs faire résulter aussi la même proposition de ce que les centres de courbure géodésique des deux stries de lignes de courbure d'une cyclide de Dupin décrivent deux droites rectangulaires, savoir les droites D et A; il suffit, à cet effet, d'adjoindre cette remarque à l'élégant théorème de M. Petot. » On observera, à l'égard de chacune des familles de Lamé engendrées par la cyclide de Dupin en tournant autour des droites D et A, que les familles qu'il faut leur adjoindre pour composer un système triple ortho- gonal sont : l'une, composée de sphères qui ne sont pas égales, l'autre de surfaces qui, à une exception près, sont toutes identiques entre elles, mais de nature transcendante. » Cette observation particulière est bien conforme à des remarques générales qu'il est facile d'énoncer à l'égard des familles de Lamé, com- posées de surfaces toutes égales. » Considérons, par exemple, une surface S, qui, en tournant autour d'une droite D, engendre une famille de Lamé et supposons que les lignes de courbure de S ne soient pas indéterminées, en sorte que S ne pourra être ni une sphère, ni un plan. Il est clair qu'une surface 2 des deux autres familles de Lamé associées à la famille engendrée par S restera, en tour- nant autour de D, orthogonale aux différentes positions de la surface S qu'elle coupera suivant des lignes de courbure. Deux cas sont alors à distinguer selon que la surface 2 glisse ou non sur elle-même ; si le second Las se présente pour deux surfaces appartenant respectivement aux deux familles orthogonales aux positions de S, on voit que les trois familles du système orthogonal seront chacune composées de surfaces qui, en exceptant peut-être quelques surfaces prises parmi elles, seront toutes identiques. Si, au contraire, le premier cas se présente pour toutes les surfaces 2 d'une famille, cette dernière sera composée de sphères ayant leurs centres sur D ( i428 ) ou de plans perpendiculaires à D, puisque nous avons exclu le cas où la surface S se réduirait à lia plan. » Observations de M. Dakboux, relatives à la Communication précédente. « On peut rattacher l'élégant résultat obtenu par M. Cosserat à la pro- position générale suivante : » Considérons une famille de sphères ayant leurs centres sur une ligne droite (D), il existe une infinité de surfaces coupées à angle droit et, par conséquent, suivant des lignes de courbure, par les sphères précédentes. Ces surfaces ont été étudiées pour la première fois par Joachiuisthal et elles peuvent être aussi définies par la propriété d'admettre comme lignes de courbure toutes les sections par des plans contenant la droite (D). Cela posé, il est très aisé de démontrer la ])roposition suivante : » Considérons une surface quelconque de Joachimsthal; elle engendre une famille de Lamé si on la fait tourner autour de la droite (D), par laquelle passent les plans de toutes ses lignes de courbure planes. Pour compléter le svstème triple orthogonal dont fait partie cette famille de Lamé, il faut adjoindre à la famille des sphères qui coupent la surface pro- posée à angle droit une seconde famille engendrée par une autre surface de Joachimsthal, tournant autour de la droite (D). Pour cette seconde sur- face, comme pour la première, les lignes de courbure planes sont contenues dans des plans passant par (D). On l'obtient par une simple quadrature. » Les cyclides de Dupin peuvent être envisagées de deux manières dif- férentes comme des surfaces de Joachimsthal, ce qui conduit immédiate- ment au théorème de M. Cosserat. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une classe de fonctions hyperahélicnnes. Note de M. H. Bocrget, présentée par M. E. Picard. « 1. On sait, d'après M. Hermite, que les transformations du premier ordre effectuées sur les périodes d'un système de fonctions abéliennes de genre deux conduisent à un groupe très intéressant de substitutions, rela- tives aux périodes des intégrales normales t, ,, t,., Too, et que ces substi- tutions ne sont pas linéaires. ( i429 ) 1) Dans son Mémoire sur les fonctions hyperabéliennes {Comptes rendus, 17 mars 1884 ei Journal de Liouville. i885), M. Picard a fait la remarque importante, que, en fixant la valeur du déterminant tJ, — -, ,^22 é2;ale à un nombre entier positif D, on isolait du groupe, un sous-groupe composé de substitutions linéaires et a démontré qu'en posant '^,,=' — ^.2=V^f ^ + : les substitutions correspondantes sur les paramètres Ç, y) sont de l'une des formes (A) ç.-n; rt ? + 6 lr\ + m c\ p-T) i)-. w ( 2. En étudiant ce groupe hyperabélien, nous avons établi que, en dé- signant la transformation du premier ordre par (0 d^ a, un a. b, h. h. c, C-, c. d, d. d. les substitutions (A) et (B) sont (A) p,,.; (B) km; («0 («0 h, v/D) î + (ft, + 63 v/D) ' (^'o + b, v/D) r, + (6, - b, v'D) J '' «2V/d)t, +(«1 — 173 \/d) («0— a^y/'^)?— (rti-f-Ojv'D)] (bi + /;, \,fD) r, + (b, - 63 \/L>) (^'0 - *2 i/d) ? '- (^1 + ^3 v/D) _ les déterminants de chacune de ces deux substitutions étant, en outre, égaux à + I . » 3. Les substitutions (A) et (B) forment un groupe dans lequel les substitutions (A) constituent un sous-groupe d'indice 2. Nous avons dé- montré directement que ce groupe est proprement discontinu pour toutes les valeurs de ^ et -/i dont la partie imaginaire n'est pas nulle. Ce résultat est identique à celui qu'a obtenu M. Picard en utilisant la réduction con- tinuelle des formes quadratiques quaternaires. Si D est un carré, la pro- priété est évidente, cnr le groupe se réduit à la superposition de deux groupes fuchsiens. » 4. Nous avons établi également qu'on pouvait prendre pour substitu- ( i43o ) tions fondamentalos du groupe les cinq substitutions suivantes S,, S^, S,, S,, S, : \l,r.;i-h i,r, — i], [c„-rt;l — \/D,r, — \'D\, H,r,;— ^, — - , l- ? ''i J [l,r,; {n — c\'D)l, (rt + cv/'D)r,], [ç.-o; n,^], (a, c) désignant la plus petite solution entière de l'équation de Pell x" — Dy- = r . » 5. M. Picard a démontré que le groupe en question est isomorphe au groupe des substitutions semblables entières de la forme quadratique qua- ternaire ti)' — Doi', Partant de là, nous avons retrouvé la forme des substitutions (A) et (B), donné une interprétation géométrique non euclidienne de ces substitutions, et montré que le domaine fondamental du groupe ne peut avoir qu'w« point commun avec le domaine dans lequel ^ et r) sont réels. » 6. Enfin, étudiant l'effet des substitutions fondamentales sur les dix fonctions Sr paires à arguments nuls, nous voyons que ces fonctions se per- mutent à des facteurs constants près, lesquels sont de deux sortes : des ra- cines huitièmes de l'unité et des constantes dépendant des sommes de Gauss à deux variables. Les Tableaux suivants, dans lesquels les fonc- tions S sont représentées par leurs indices, résument les lois de ces permu- tations. D>2. Siilist. r,. 01. •'.. 2.3 0. 14. 12. • o:i. 3'i. 2. Consl. S,... 5 01 23 4 12 o3 0 • 4 34 2 1 S,... 9. 34 - e?%3 — e~ "4 /TT e' 12 e' ".4 in e* 0 o3 01 .5 C, s,.-. 5 \ 01 23 0 i4 34 2 12 o3 1 s,... 5 01 4 23 0 i4 12 o3 34 2 C4 s,... 5 01 4 23 0 D 2. •4 12 o3 34 2 1 Subst. 5. 01. 1. n. n- 1.'i. 12 0.3. 34. 2. CODSt. s,... 5 01 23 4 12 o3 0 14 34 2 I s,... Ol 5 /7l e=4 e in "^0 e in '» .4 in 12 in - e ' o3 2 34 c. S3... 5 01 ■.>.3 0 14 34 2 12 o3 1 s»... 5 01 4 23 0 ■ 4 12 o3 34 2 c. s»... 5 01 4 23 0 >4 12 o3 34 2 1 ( i43i ) « Laissant de côlé le cas particulier de D = 2, il résulte, du Tableau ci-dessus, que les fonctions S se partagent en deux groupements formant chacun comme un système fermé : le groupement (Sr^, "è.,, &„,, r,^), qui est d'ailleurs le quadruplet de Gôpel, et le groupement (Soi. S'a», &4, 2?, o.&aa.^fo)- On peut donc obtenir une infinité de fonctions invariables par les substi- tutions du groupe, en prenant deux fonctions symétriques quelconques des puissances huitièmes des fonctions & d'un même groupement ou des deux groupements, en les élevant à des puissances convenables et en en prenant le rapport. » Nous réservons pour une seconde Note, si l'Académie veut bien le permettre, les résultats obtenus dans l'étude des fonctions de ce groupe voisin du groupe modulaire. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur certaines équations analogues aux équations différentielles. Note de M. C. Bourlet, présentée par M. Appell. « Soit 5 le symbole opératif d'une transmutation additive Q) donnée; dé- signons par G-, e*, ... les puissances symboliques de cette opération, de sorte que G''m = 5(g«), g'm = G(5-h), Si l'on se donne une équation de la forme (i) PotL"'u -hp, G'"-' u + .. . 4-/J,„_, CM +/>,„ii = o, on a là une sorte d''équation opérative pour déterminer la fonction incon- nue u, de la variable x, analogue à une équation différentielle linéaire. Les propriétés des équations (i) sont, en tous points, semblables à celles de ces dernières. En pariiculier, dans le cas où les coefficients po . . .p,n sont constants, on obtient m intégrales de l'équation (i), des qu'on connaît une fonction •i^{x, r) vérifiant l'équation (2) 5-]/=/-^, (') Voir à ce sujet : ma Note des Comptes rendus, du i5 février 1897, et mon Mémoire : Sur les opérations, en général, paru dans les Annales de l'École Nor- male supérieure, avril-mai 1897. C. R., 1897, 1" Semestre. (T. CXXIV, N° 25.) l85 ( l432 ) en donnant à r les m valeurs racines de l'équation p,r"'+p,r"'-' + . . . + p,n-, r -+- p,n = o. » Il est facile de donner une expression de ^ qui vérifie formellement l'équation ( 2) ; car, soit a^ {x) une fonction de x et construisons une suite infinie dans les deux sens .. ., «_o, a_,, t/o' ^1' ^2) • •• de fonctions telles que l'on ait, pour toutes les valeurs de i, la série, infinie dans les deux sens, (3) '{'=2 '^'i-^)'-' répond à la question. Il reste, évidemment, dans chaque cas particulier, à montrer qu'on peut choisir o„(a;) de façon que la série (3) soit conver- gente ('). » J'ai appliqué ces généralités au cas où la transmutation e est une sub- stitution, c'est-à-dire où l'on a Gu(x) = u\'^(x)\, (p(x') étant une fonction de substitution donnée, on a ainsi les équations fonctionnelles étudiées par M. Grévy, dans sa Thèse, et l'équation (2) n'est autre chose que l'équation de Schroder intégrée par M. Kœnigs. Je suis ainsi parvenu à la proposition intéressante que voici, qui fournit un nouveau procédé (^) d'intégration d@ l'équation de Schroder : » S'il existe une racine a de l' équation ç(a;) — X =.0 pour laquelle 1 9' (a) | est différent de l'unité, on peut trouver, dans un domaine (') Un premier cas particulier intéressant est celui considéré par M. Pincherle [Suite opérât, distrib. commutabili con una op. data ( R. C. delV Ace. R. d. Se. di Torino, i895)],où il existeau moins une fonction a„{u:) vérifiant l'équation Goo^o; dans ce cas, les «,à indices négatifs sont toutes nulles et Ton n'a plus qu'une série in- finie dans un sens. (^) Ce procédé avait déjà été indiqué par M. Appell dans deux cas particuliers : Comptes rendus, 21 avril et 19 mai 1879. ( I/I33 ) convenable, une fonction a^^Çx), contenant une fonction arbitraire, telle que la série ( 3 ) soit convergente : pour\r\■ i , lorsque \ i. on en déduit facilement, dans tous les cas, une inté- grale de l'équation (2) pour toute valeur de r. » Les équations (i) ne sont qu'un cas très particulier d'équations opé- ratives plus générales où l'on se donne une relation de forme quelconque entre a:*, u, 5m, ..., E"'w. Je me suis demandé quelles sont les transmuta- tions additives s pour lesquelles on pourrait établir une théorie analogue à celle des équations différentielles ordinaires, et un examen approfondi de la question m'a montré qu'il fallait, pour cela, que cette opération G soit telle que la transmuée d'un produit î^uv de deux fonctions arbitraires puisse s'exprimer, uniquement, au moyen de u, c, su et Gc. J'ai pu déterminer toutes ces transmutations et je suis arrivé à la conclusion qu'il n'y a que les deux classes suivantes, déjà signalées par M. Pincherle ( ' ), qui répon- dent à la question : » 1° Si l'on a du , ^u^ a-j — h ou; » 2" Si l'on a Gm = CM[(p(a;)] + ku, où a, b, c, k désignent des fonctions de x, et (p(^) une fonction de substi- tution. La première catégorie donne les équations différentielles et la seconde les équations fonctionnelles itératives citées plus haut. Donc, les seules équations opératives dont la théorie puisse présenter des analogies avec celle des équations différentielles ordinaires sont les équations fonctionnelles itératives. Le parallélisme frappant qui existe entre les théories de MM. Grévy, Leau et des auteurs qui se sont occupés de ces équations fonctionnelles et celles des équations différentielles s'explique ainsi tout naturellement. » Observations sur la Communication précédente, par M. Appela. « Dans la Note qu'il a présentée à l'Académie le i5 février 1897, et dont il développe aujourd'hui quelques conséquences intéressantes, M. Bourlet poursuit ses recherches dans une voie que M. Pincherle, professeur à (^) S. PiNcnEHiE, Rendiconti délia /?. Ace. dei Lincei, 2 mai 1897. ( i434 ) l'Université de Bologne, a eu le mérite d'ouvrir par une série d'importants Mémoires (' ). C'est ainsi que les propriétés générales des opérations que M. Bourlet appelle, dans sa première Note, transmutations additù'cs, avaient déjà été étudiées par M. Pincherle, puis étendues, par M. Calo (-), au cas de plusieurs variables. En particulier, le fait intéressant que toute trans- mutation additive, uniforme, continue et régulière, peut être représentée par une série de la forme e?w d" ti ■^ rt" u avait été signalé par M. Pincherle. L'application que M. Bourlet a faite de ce résultat à la dérivée d'indice fractionnaire, positif ou négatif, avait été déjà donnée par M. Pincherle pour le cas d'une dérivée d'indice entier négatif ('). )i II nous est impossible d'indiquer ici tous les points de détail sur les- quels M. Bourlet s'est ainsi rencontré, à son insu, avec M. Pincherle dans sa première Note et le ÎNIémoire qui l'accompagnait, ni de faire connaître les parties qui appartiennent en propre à M. Bourlet. » MÉCANIQUE RATIONNELLE. — Sur une classe de ds'- à trois rnriahlcs. Note de M. Levi-Civita, présentée par M. Appell. K On ne connaît jusqu'ici, f;\isait remarquer il y a quelques mois M. Appell, aucun type de force vive, dont les géodésiques possèdent une intégrale quadratique, et qui ne soit pas réductible par un choix conve- nable des variables aux formes de M. Staeckel ou de M. Painlevé. (') S. Pincherle, Acta Mathematica, t. X, p. i53-i82. — Rendiconti délia R. Ac- cademia dci Lincei, 17 février iSgS el la avril 1896. — Delta validila e(fecth-a di alcuni siiliippi in série di funzioni {Rendiconti d. R. Ace. dei Lincei; 1896). — Suite operazioni distributive commutabili con una operazione data {Accad. R. d. Se. di Torino; 1895). — Le op. distrib. e le omograjie {R. C. del R. Ist. I^omb. di Se. cl Lell., 1" série, t. XXIX; 1896). — Op. distrib. le equazioni diffcrenziali lineari non omogena (R. C. d. R. Accad. dei Lincei, 29 avril 1896). — Salle equa- zioni di(f. lineari non omogena {R. Accad. délie Se. d. Ist. di Rologna; 1896). — Cenno sulta geometria dello spazio funzionale {R. Ace. d. ht. di Rologna, i4 fé- vrier 1897). (') Calo, Rendiconti délia R. Ace. dei Lincei, t. IV, 2" scm., p. Sa; 1893. (') M. Pincherle m'informe qu'il a traité également le cas d'un exposant fraction- naire dans un Mémoire non encore publié, envoyé aux Mathematische Annalen en février 1897. ( i435 ) )) Je vais indiquer une classe assez étendue de forces vives (ou, ce qui est le même, de ds-) à trois variables, qui ne sont pas réductibles à la forme de M. Staeckel, ni à la forme (forme de M. Painlevé), quoique leurs géodèsiques admettent une inté- grale quadratique. M Prenons des variables canoniques x\ , x- , x'-^^, x',^ (i = i, 2, 3), et cher- chons les forces vives R^e^^ a<"'/?,./?„ telles que H,^e2/7,/72= const. 1 soit une intégrale pour les géodèsiques. En exprimant que le crochet (HH,) s'annule identiquement, on trouve pour les a^'^^ des équations qui s'intè- grent immédiatement et donnent 1 a(") = (pa-; + 9, + 'î, a''--^ = ^xl-ho,x,~h^, «''=" = ?3, / a!'2> = — fx,x.,— -(o.x, +9,^0)4-90, où l'on désigne par 9, i}-, 9i, •••- ?g. '^. ^ des fonctions de la variable a;,. » Il s'agit de prouver que [les a"""' ayant les valeurs (2)] H ses ^ a^"''PrPs 1 ne peut pas, en général, acquérir la forme (i) : il suffira évidemment de développer la démonstration pour un cas particulier de (2); je prendrai H =(cx; -!- 'i:)p] -+- {cxl + •^)pl +p\ — icx,x,p,p.,, c étant une constante. » Faisons voir avant tout que les géodèsiques de H n'admettent ( lorsque les fonctions (i? et ^de x^ demeurent indéterminées) aucune intégrale qua- dratique distincle de H = const., H, = const. Pour cela, nous partons de 3 l'hypothèse que Ho^^^ oc'"'/?,./j, = const. soit une intégrale. On doit avoir 1 (HH2)^^o, c'est-à-dire (5) ^=K---'""-^^)' ( i436 ) (7) ^ = — :r-,(A - 2c)a'^')- 2^^^ + ^'a'^", (8) a;,(/^ + 2c)a('"— <î^^ H-roc"'^* = o, (9) - ^,(A - 2c)oc'"'- ^^ + ^'a'") = o, (10) _2^,Ay.f"-'+a:-.(A-2c)a'=='-2^^-œ^ + t'^(<"=o, (il) 237, Aa('=)-a-o(A+2c)o-.('"— 2®^-^^ +$'a'"' = o, (12) ^ = --.(A + cy-. + .,(A + .y-._^^_ç^. où 1 ai écrit Ç, 9 , au lieu de-r— , -5-^, A, au heu de —ex, -^-^, +0X2-. — » Des équations (3), (4), (6), (8) on déduit que a'^'' est une constante. En effet, dérivons la (8) par rapport à 373, ayant égard aux valeurs (3), (4), (6) de ^^'^)^'^^;»l Viendra ra"»' + [a:,(A + 2c)]=a('-^'-2fa-,(A + 2c)^'— Ç^[a7,(A + 2e)x""] » Convenons de représenter par A-,, aft),, s,, (D,, Ci des polynômes à coefficients constants en (P, Ç', ..., $''*; par W,- des expressions différen- tielles en a,'"', dont les coefficients dépendent de <î et de ses dérivées jusqu'à l'ordre i. Il est aisé de vérifier que, lorsqu'on élimine -^j- entre la dernière équation et sa dérivée par rapport à x^, le résultat est de la forme cll,3 0t<")+ ill4a;,(A + 2c)] = a""+ Soa:,(A H- 2c)^^ + (D2^[cr,(A -f-2c)]oc<''' H- <^'2-^jï- + W^ = o, où oAoj n'ejf pas indépendant de $". )) Des dérivations répétées permettent, en employant toujours la for- mule (4) d'éliminer ^, ^K(A + 2c)J.<-', ,r.(A-^2c)î^, [^,(A+2c)r.' (13) ( i437 ) et donnent successivement ^,oc"" + 'U],3[A-,(A4-2c)]^oc('^'+£3a?,(^-t-2c)^ + ®3^['^.(A + 2c)]ûc(")-HW3 = o, Jl=5«""+ aft„[a7,(A + 2c)] = a"^'+ e,x,(A + 2c) ^ + W, = o, chaque Xi contenant assurément la dérivée d'ordre i de ^S. » Dérivons encore une fois l'équation a'"' = — -^; il viendra, à cause de (4), » Comme a''*^' est indépendant de x.,, les coefficients des diverses $<" doivent s'annuler séparément, ce qui exige, par exemple, Wj = o ; il reste alors a',Aa('"-'f^ = o, d'où^ ^,Aa('^)=o, ^=0; » D'après cela, en appliquant aux équations (4), (6), (8) f dont la pre- mière se réduit à -^ — = o ) un procédé tout à fait analogue, mais bien plus simple, on obtient «.''"'^o; de môme, les (5), (7), (9) conduisent à a'*') = o, Dès lors, on achève sans peine la détermination des a'"' et l'on trouve que H, se présente nécessairement comme une combinaison linéaire (à coefficients constants) de H, H,. » Observons maintenant que les invariants algébriques du couple H, H., c'est-à-dire les racines '^^''''f^J^^S^^^T^^' ° '^^ Xéc,u^^:^on — S(ca7^-l- a') \+$cx^x.i o \-\- ■ècx^x^ — S(ca;^-i-^) o =0, G O - S sont distinctes. » Nous pouvons désormais démontrer que H n'est pas réductible à la forme (i). En effet, lorsqu'une force vive admet une telle forme, ses géo- désiques possèdent une intégrale quadratique du type indiqué par M. Pain- levé (' ), et alors deux des invariants algébriques coïncident, pendant que ( ' ) Comptes rendus, i " février 1 897 . ( i438 ) les intégrales )^H ■+- yAi, de noire cas donnent lieu à des invariants distincts ou coïncidents tous les trois, si ;x = o. » La force vive H n'est pas non plus réductible à la formedeM. Staeckel, car à une telle forme correspondent trois intégrales quadratiques indépen- dantes et nous avons prouvé qu'il y en a deux seulement. » Je termine en remarquant qu'on pourrait, sans aucune difficulté, généraliser ce résultat dans plusieurs directions. » PHYSIQUE. — Application de la Photographie à la mesure des indices de réfraction. Note de MM. Auguste et Louis Lumière, présentée par M. Mascart. « La méthode que nous proposons est basée sur le phénomène de pro- duction des halos sur les couches sensibles photographiques. » Lorsqu'on éclaire un point d'une plaque photographique d'une façon un peu intense, on constate ( ') au dévelop|)ement que l'image ne se limite pas au point éclairé, mais que ce point est entouré d'une couronne prove- nant de la réflexion totale, sur le dos de la plaque, de la lumière émise par le point éclairé. Cette couronne est d'autant mieux limitée à l'intérieuf que le diamètre du point éclairé est plus petit. » Nous avons remplacé le verre ordinaire qui sert de sujjport à la couche sensible par une glace à faces planes et parallèles et avons réduit beaucoup l'épaisseur de la couche sensible. Une pareille lame éclairée en un point par un trou de o™'°,i pratique dans une feuille mince d'acier donne, après développement, un halo d'une grande netteté dont le diamètre est parfai- tement mesurable et permet de compter sur l'exactitude du chilïre des millièmes dans l'évaluation de l'indice de la substance qui forme la lame, l^our obtenir celte approximation, il suffit d'opérer avec une glace de 5™'° environ d'épaisseur, avec une erreur maximum de ii^sur celte épaisseur et de 20^ sur le diamètre du halo (il convient d'effectuer la mesure du dia- mètre sur la circonférence d'opacité maxima, à l'aide d'un comparateur, et de diminuer le nombre obtenu du diamètre de l'orifice). On a soin, d'ail- leurs, do sensibiliser la couche impressionnable pour la région du spectre dans laquelle on fait la dcterminaliou et d'éclairer l'ouverture en faisant tomber sur l'écran un spectre dont la position a été repérée par rapport à l'ouverture. (') Bullelin de la Société française de Photographie, année J890, p. 182. ( i439 ) )) Dans les conditions énoncées ci-dessus, le diamètre de la couronne atteint 17°"" à i8""°. » Pour appliquer cette méthode à la mesure des indices des liquides, il nous semblait, tout d'abord, qu'il fût suffisant de déposer sur le cote de la glace en contact avec l'air une couche mince du liquide à étudier; mais il n'en est point ainsi. En effet, les rayons lumineux qui tombent sur la face postérieure de la glace sous l'angle limite du verre continuent kir marche à travers la couche liquide, puis viennent se réfléchir totalement sur la surface libre du liquide et donnent alors naissance à un halo sensiblement peu différent de celui qui serait produit dans le cas du verre seul; ce halo devient à son tour un centre de production de nouvelles couronnes confuses qui empêchent de voir avec netteté la couronne intéressante, d'un diamètre toujours plus grand, le temps de pose nécessaire pour l'obtention de cette dernière étant beaucoup plus considérable que pour la première. )) Nous avons tourné cette difficulté de la manière suivante : » Après avoir versé sur le dos de la glace quelques gouttes du liquide à étudier, on y applique un morceau de velours (ou de drap) noir imbibé du même liquide. Dans ces conditions, le premier halo disparaît et la glace donne, après développement, le cercle correspondant à la réflexion totale sur la surfiice de séparation des deux milieux (verre et liquide) avec une grande netteté. » Si l'on désigne par : n l'indice du verre qui constitue la glace; e l'épaisseur de la glace ; R le demi-diamètre de la couronne ; X l'indice du liquide étudié, on a X =: V'Ae'-hR^ ■» Nous avons applique cette formule à différents liquides; nous donnons ci-dessous les résultats correspondant à l'eau et à la glycérine pour le jaune : Glycérine. Eau. Indice du verre i , 627 Épaisseur de la glace. . . . 5'""", 928 Rayon de l'anneau 21™™, 25 Indice de Teau i ,334 1 C. a., 1897, i" Semestre. (T. CXXIV, N" 25.) Indice du verre i ,527 Epaisseur de la glace. . . . 5°"°, 962 Rayon de l'anneau 43'""'>5o Indice de la glycérine ... i ,47^2 186 ( i44o ) » Pour des indices élevés, il y a avantage à prendre comme support un flint lourd, d'une épaisseur convenablement choisie. )) Les é|)reuves qui accompagnent la présente Note permettent de se rendre compte de la netteté du phénomène servant de base à la méthode ci-dessus décrite. » A'^. B. — Pour éviter les erreurs qui pourraient résulter des variations de l'indice dans des lames de glace différentes, il peut y avoir avantage à déterminer sur le même échantillon l'indice du support et celui du liquide que l'on étudie. A cet effet, on forme successivement deux couronnes sur la même glace, en prenant les précautions ci-dessus indiquées, les durées d'exposition pouvant différer de beaucoup; et l'on décale, au besoin, l'un des centres par rapport à l'autre. » ÉLECTRICITÉ. — Sur un nouvel appareil enregistreur pour câbles sous-marins. Note de M. Ader, présentée par M. Léauté. i( Les signaux télégraphiques sont transmis à travers les câbles sous- marins sous forme de courants d'une très courte durée, qui, lorsqu'ils cir- culent dans tm sens déterminé, représentent des points de l'alphabet Morse, dans le sens contraire, des traits. Les apparcilsemjdoyés à recueillir de tels signaux sont, à peu d'exceptions près, le récepteur à miroir et le siphon recorder. Tous deux sont dus à Lord Kelvin. Le premier diffère peu des galvanomètres à réflexion : une grosse bobine traversée par le courant du câble en constitue la partie fixe; la partie mobile est une aiguille aimantée collée au dos d'un miroir et suspendue à un fil de cocon très court; le tout étant placé dans un tube de cuivre au centre de la bobine. A l'état de repos, l'aiguille mobile est fixée dans une direction constante par un aimant enveloppant l'appareil et disposé de telle façon que les lignes de force qui lui sont dues coupent à angle droit celles que la bobine est susceptible d'engendrer suivant son axe. Dans ces conditions, l'aiguille tend a chaque instant à se fixer suivant la résultante du champ fixe de l'ai- mant et du champ variable de la bobine; elle oscille donc sous l'action du courant. Un observateur, à l'aide d'un rayon lumineux qui tombe sur le miroir, suit de l'œil ses mouvements et lit la dépêche. » Dans le recorder une bobine plate et très légère est suspendue entre les pôles d'un puissant électro-aimant, de façon que son plan soit parallèle aux lignes de force. Lorsqu'elle est parcourue par le courant du câble. ( i44i ) elle tend à prendre la position pour laquelle le flux qui la traverse est maximum; elle tourne donc sur elle-même tantôt à droite, tantôt à gauche. Ses mouvements sont transmis, par l'intermédiaire d'un jeu de leviers formés de fils très minces, à un petit siphon en verre dont la branche courte plonge dans un réservoir d'encre et dont l'autre branche se déplace dans le sens de la largeur d'une bande de papier qui se déroule devant son extrémité. Grâce à un artifice spécial, et malgré l'étroitesse du passage offert par le siphon, l'encre tombe sur la bande en fines gouttelettes dont la succession dessine une ligne sinueuse irrégulière que traduisent les télégraphistes. )) Les deux appareils précédents, bien qu'ayant constitué un immense progrès lorsqu'ils ont paru, sont loin de tirer d'un câble tout ce qu'il peut donner, et, en fait, on se trouve, pour plusieurs raisons, fort limité dans la vitesse de transmission des signaux. Il faut tout d'abord tenir compte de la fatigue qu'éprouve l'œil humain à lire les récepteurs à miroirs : un bon observateur dépasse difficilement six cents signaux par minute. D'autre part, les parties mobiles des appareils que j'ai cités, ayant des masses relativement grandes, présentent des résistances d'inertie très sensibles ; aussi n'obéissent-elles pas instantanément aux forces qui les sollicitent. Si des signaux de signes contraires, même très nets comme ceux que don- nent les câbles courts, se succèdent trop rapidement, l'aiguille aimantée ou la bobine restent au zéro, et on ne lit rien; si ce sont des signaux de même signe, ils se confondent en un seul de grande durée. Je rappellerai enfin que les câbles sous-marins un peu longs déforment, par l'effet de leur capacité, les courbes des courants alternés qui les traversent. Ces courants déterminent au départ une succession d'ondes électriques, qui s'étalent au fur et à mesure qu'elles avancent, en même temps que leur amplitude diminue. Ces ondes, à l'extrémité du câble, entrent les unes dans les autres, et les différences de valeur entre les maxima et les minima du courant deviennent plus faibles. Cet effet est d'autant mieux marqué que les ondes se suivent de plus près. Il faut choisir une vitesse de trans- mission telle que les amplitudes des ondes résultantes soient encore suffi- santes pour faire obéir les récepteurs et rendre les lectures possibles. » J'ai réussi à reculer considérablement les limites de vitesse obtenues jusqu'ici au moyen d'un nouvel appareil enregistreur fondé sur le principe de l'action d'un champ magnétique sur un élément de courant. Le champ magnétique est fourni par un aimant permanent très puissant, entre les pôles duquel passe un fil conducteur parcouru par le courant du câble et ( i442 ) tendu à l'une de ses extrémités par un minuscule dynamomètre réglable à volonté. Selon le sens du courant, le fil, d'après les lois connues, tend à se déplacer parallèlement à lui-même en avant ou en arrière. Comme il est maintenu aux deux bouts, il oscille et ses oscillations représentent en quelque sorte l'image des ondes électriques qui lui parviennent. Le fil que j'ai employé, grâce à son petit diamètre de deux centièmes de millimètre, suit très docilement les variations de la force qui lui est appliquée. Pour porter cette force à son maximum, j'ai adopté un entrefer très court, ne dépassant pas o°"°,ooo5. J'ai ainsi un circuit magnétique presque fermé; il V a peu de dispersion, le flux est bien concentré; j'utilise, en un mot, l'ai- mant dans les meilleures conditions. Les oscillations du fil sont enregis- trées par la photographie : les rayons lumineux d'une lampe ordinaire tra- versent l'une des pièces polaires par une petite ouverture qui y est ména- gée, tombent sur le fd, puis, aussitôt après, sur une paroi opaque appliquée contre l'autre pièce polaire et portant une fonte longue et élroite, perpen- diculaire à la direction du fil. Derrière cette fente se déroule une bande télégraphique, préparée au gélatino-bromure d'argent, que balaie donc un plan lumineux, interrompu à l'endroit où les ravons ont été interceptés par le fil. Celui-ci détermine là un point d'ombre, qui oscille avec lui, et trace sur le papier une courbe siiuieuse semblable à celle que donne le siphon de Lord Kelvin. En fait, le fil est trop mince pour que la diffrac- tion ne fnsse pas disparaître son image; aussi, dans la partie frappée parles rayons, l'ai-je entouré d'une petite gaine en moelle de plume qui, sous un volume relativement grand, présente une très faible masse. La bande télé- graphique, immédiatement après qu'elle a été impressionnée, passe dans des bains fixateurs et sort prête à être lue. )) L'appareil, ainsi disposé, est beaucoup plus sensible que ceux qui l'ont précédé. Combiné avec un mode de transmission bien compris, il a été essayé sur le câble transatlantique de Brest à Saint-Pierre et sur les câbles Marseille-Alger. Sur le premier, il a fourni très facilement 600 si- gnaux par minute : le recorder n'en donne guère plus de 4oo. Sur les se- conds, on pouvait encore lire aisément les signaux transmis à la vitesse de 1600 par minute, alors qu'on ne peut dépasser Goo avec les autres récep- teurs. » ( i443 ) ÉLECTRICITÉ. — Sur un nom-eau condensateur èleclrolytique de grande capa- cité et sur un redresseur électrolytique de courants. Note de M. Cn. Pollak, présentée par M. Lippmann. « Le phénomène de la formation d'une couche sur l'ahuninium employé comme électrode positive dans de l'eau acidulée avec de l'acide sulfu- rique et présentant au passage du courant continu une grande résistance a été observé par Ducretet ('). » Avant lui encore, Winkelmann (-) faisait la même observation, en opé- rant avec les courants alternatifs, dans une dissolution acide, sur deux électrodes d'aluminium dont celle qui, à en moment donné, devient néga- tive ne présentait aucune résistance au courant; mais sa couche diélec- trique ne se dissolvait cependant pas complètement. )) Dans les deux cas la tension de 20 volts n'a pu être dépassée à cause de la dissolution acide où l'on a opéré. » En employant des dissolutions alcalines, je suis arrivé à faire un con- densateur et un redresseur de courants alternatifs pouvant servir jusqu'à une tension de i4o volts par appareil. » L'uniformité de la couche d'oxydes qui se forme sur la plaque d'alu- minium, et qui joue ici le rôle de lame isolante, étant une des conditions essentielles de la hauie capacité de ce condensateur, je la prépare, ou plutôt la forme d'abord d'une façon spéciale. » La plaque d'aluminium ainsi formée, mise dans une dissolution alca- line et réunie avec le pôle positif d'une source de courant électrique continu, se couvre d'une couche uniforme d'oxydes, à l'état cristallin et extrêmement mince, présentant cependant au passage des courants une résistance si grande que, même à la tension de i4o volts, un courant ne peut pas traverser celte couche. « Nous obtenons ainsi un condensateur, dans lequel le liquide électro- lytique et la partie métallique de la plaque constituent les deux armatures, tandis que la couche d'oxydes joue le rôle de lame isolante (diélectrique). Son extrême minceur est une autre source de la grande capacité de ce con- densateur. (') Comptes rendus, t. LXXX, p. 280. (*) Wiedem. Annal., t. XX, p. 91; i8S3. ( 1444 ) » En prenant des plaques poreuses iraluminium, on obtient, sous un petit volume, une grande surface, c'est-à-dire on augmente encore sa capacité. » Il est bien entendu que, en mettant ce condensateur dans le circuit des courants alternatifs, les deux électrodes doivent être en aluminium, tandis que, pour le circuit des courants continus, l'éleclrode négative peut être en un autre métal, insoluble dans la solution élcctrolytique, par exemple du plomb. » I.e condensateur à une seule électrode d'aluminium, mis dans le cir- cuit des courants alternatifs, n'en laisse passer qu'une phase ; ainsi, il peut être employé comme un redresseur de courants. » Pour utiliser les deux phases des courants alternatifs, il faut réunir un ensemble de quatre de ces appareils, combinés d'une façon analogue, aux quatre soupapes d'une pompe à double effet. « ÉLECTRO-OPTIQUE. — Lignes doubles et triples dans le spectre, produites sous l'influence d'un champ magne'lir/ue extérieur. Note de M. Zeemax, pré- sentée par M. Poincaré. « Dans le paragraphe 19 de mon Mémoire « Sur l'influence du magné- tisme sur la nature de la lumière émise par une substance «, il a été remarqué déjà que la théorie de Lorentz exige que le mouvement d'un ion dans un champ magnétique donne naissance, clans des circonstances choisies, à trois groupes de vibrations : une ligne du spectre primitif en donnera trois. Mais on peut préciser un peu plus tout cela. J'ai l'honneur de présenter à la haute attention de l'Académie un résumé succinct de mes dernières expériences, concernant la constitution intime des raies spec- trales magnétisées. » Supposons la ligne du spectre primitif infiniment fine, et les lignes de force magnétique horizontales. Alors nous devrons nous attendre à ob- server dans la direction des lignes de force une ligne double, l'une des composantes étant polarisée circulairement dans un sens, l'autre dans l'autre sens. Dans une direction perpendiculaire aux lignes de force, une ligne triple doit devenir visible. Les extrêmes seront polarisées rectili- gnement, le plan de polarisation étant horizontal, tandis que la ligne qui occupe le milieu sera polarisée rectiligncmcnt aussi, avec celle différence que le plan de polarisation est vertical (cf. aussi l'article de M. Poincaré, dans \' Eclairage électrique du 5 juin 1897). ( 1445 ) » Cependant, la largeur des raies primitives est finie. Une ligne double ne peut se manifester que pour une variation magnétique de la période supérieure à celle correspondant à la moitié de la largeur de la ligne pri- mitive. Il est aisé de voir que la ligne triple, au contraire, exige une valeur de la force magnétique double de celle nécessaire pour la ligne double. Or supposons que la force magnétique dépasse de très peu la valeur suffisante pour la production de la ligne double. On doit s'attendre que la ligne triple sera incomplète, tranformée en effet dans une ligne élargie, d'une constitution particulière; le centre de la raie élargie sera polarisé rectili- gnement, les bords tous de même, mais avec le plan de polarisation per- pendiculaire à celui du centre, tandis que les bords et le centre seront séparés les uns de l'autre par des bandes dont le milieu émet de la lumière non polarisée. » Mes expériences ont vérifié ces vues. Dans un champ très intense la ligne double et la ligne triple incomplète se manifestent, d'une manière très nette, avec la ligne bleue du cadmium (>, = 480 [j.7.), et d'une manière moins satisfaisante avec le sodium. Tout cela est en harmonie complète avec la théorie de Lorentz. » Du temps de la publication du Mémoire cité plus haut, j'avais observé seulement les polarisations circulaire et rectiligne des bords des raies dans les deux cas principaux de la magnétisation. » Le fait que l'action spécifique du magnétisme sur la période de la lu- mière émise se manifeste aussi, dans le cas du cadmium, avait été observé déjà par MM. EgoroffeX. Georgiewsky dans leur Note intéressante {Comptes rendus, 3 mai 1897). )> Quant à la méthode de mes expériences, elle était la même, dans les traits principaux, que celle décrite dans le Mémoire cité. Cependant le réseau concave de Rowland était plus petit (rayon de courbure, 180*=™) que celui dont j'ai fait usage dans le laboratoire de Leyde. )) Un exposé plus complet du contenu de cette Note sera publié bientôt ailleurs, m CHIMIE MINÉRALE. — Sur les sulfoantimonites de potassium. Note de M. Poucet, présentée par M. Troost. « Le sulfure d'antimoine anhydre ou précipité se dissout facilement dans les sulfures alcalins. En évaporant ces dissolutions dans le vide sec. ( i4'i6 ) M. Ditte(') a obtenu deux corps cristallisés : Sb-S'R', en partant d'une dissolution concentrée; Sb^S'K'', 3H-0, en partant tl'une dissolution étendue. » Ces corps peuvent être considérés comme des produits de condensa- tion d'un sulfoantimonite normal SbS^K' d'après les équations 2SbS'K'- K-S =Sb=S'K*, 4SbS'K^— 3K=S=Sb\S'K=. M J'ai repris l'élude de ces dissolutions dans le but de préparer le sulfo- antimonite normal SbS'K' qui jusqu'ici n'avait pas été obtenu. » Pour préparer ce corps, on dissout du sulfure d'antimoine dans une dissolution concentrée de sulfure de potassium, en proportions correspon- dantes à Sb-S^ -+- 3lv-S. On évapore ra|)idement à chaud en évitant le contact de l'air; pour cela il suffit de couvrir imparfaitement le vase où se fait l'évaporation. De petits cristaux blancs ne tardent pas à se former, on lis essore et on les sèche sur une plaque poreuse dans le vide sec. » L'analvse leur assigne la formule SbS'lv'. Ces cristaux sont solubles d ns l'eau, très déliquescents; ils s'altèrent rapidement à l'air comme les dissolutions de sulfoantiuionites elles-mêmes. » A ce sulfoantimonite normal correspond un métasulfoantimonite SbS"K qui on difière par K-S en moins. Ce corps a été signalé par M. Ditte, qui l'a obtenu jku- voie sèche. Je l'ai préparé en parlant d'une dissolution décomposition Sb'-S' + 2R-S, c'est-à-dire Sb-S'K\ C'est ce dernier corps qui se forme si l'on évapore à froid et dans le vide. jMais, si l'on chaulle à l'abri de l'air, ce sel complexe, en dissolution, se décompose d'après l'équation Sb=S=R' = SbS-R + SbS'Iv\ » Le premier se dépose d'abord, sous la lorme de petits cristaux ronges; puis, lorsque la concenlralion est suffisamment avancée, la liqueur aban- donne uniquement des cristaux blancs du sel normal SbS'R^ décrit plus haut. » Les premiers cristaux obtenus ont pour composition SbS-R. Ils sont rouges, à reflets noirs; sous un faible grossissement, on dislingue nette- ment leur forme : ce sont des octaèdres allongés. Ils sont inaltérables à l'air, insolubles dans l'eau froide, qui les décompose à peine, mais ils sont (') DiTTE, Comptes rendus, t. Cil, p. 168. ( 1^7 ) décomposés par l'eau bouillante, qui leur enlève du sulfure de potassium. » En résumé, le sulfure d'antimoine forme avec le sulfure de potassium des combinaisons parfaitement cristallisées : Un sulfoantimonite normal SbS'K' Un pyrosulfoantimonite Sb-S'K' Un métasulfoantimonile SbS^K et enfin un composé renfermant encore moins de sulfure de potassium Sb*S^R^ )) Le sulfoantimonite normal SbS'K' n'avait pas été obtenu, le méta- sulfoantimonite avait été préparé par un procédé un peu détourué : j'ai montré qu'on pouvait les obtenir facilement comme les deux autres par l'union directe des constituants (') ». CHIMIE. — Sur lajluidité du nickel fondu. Note de M. Jules Garnier. « J'ai eu l'occasion de constater un fait qui démontre que le nickel est d'une extrême fluidité, quand il est fondu à très liante température. Dans une usine de Cleveland (Ohio), de la Canadian Copper C°, en 1892, je réduisais de l'oxyde noir de nickel, provenant du grillage d'un sulfure arti- ficiel, dans un four à cuve à circulation extérieure d'eau froide et muni d'un garnissage intérieur de magnésie, permettant donc des températures bien plus élevées que le point de fusion du nickel; l'air était chauffé à 4oo° C. sous une pression de 6*^"" de mercure, et une addition de calcaire fournissait une chaux fondue, à peu près pure, qui protégeait le bain de nickel du creuset contre l'oxydation. » Le combustible employé était du charbon de bois, et quelques frag- ments de celui-ci, empâtés dans la chaux du lit de fusion, pénétraient dans le creuset au moment de la coulée et y restaient collés aux parois, où nous les retrouvions à chaque mise hors. Ces charbons n'étaient point déformés ; toutefois, les canaux du bois qui servent au passage de la sève étaient comblés par du nickel métallique sous la forme de fils aussi minces que des cheveux, très flexibles et très malléables. Sous cette nouvelle forme le char- bon de bois était d'une conservation très difficile et s'émiettait au moindre mouvement; je pus toutefois en conserver quelques fragments corres- (' ) Travail fait au laboratoire de Chimie de la Faculté des Sciences de Rennes. C. R., 1897, I" Semestre. (T. CXXIV, N' 25.) 187 ( «448 ) pondant à des nœuds du bois et qui avaient, par suite, conservé plus de cohésion; j'ai l'honneur de les soumettre à l'Académie. Cet exemple de la grande fluidité du nickel fondu peut servira expliquer l'augmentation de résistance qu'il donne aux fers, en remplissant, comme le ferait un gaz, tous les vides intermolécnlaires de ces fers, de façon qu'ils ne forment plus qu'un tout compact, et c'est ainsi, d'ailleurs, que j'ai déjà expliqué l'influence bienfaisante du nickel, même en faible proportion, sur les aciers, dans un Congrès de ïlron and stcel Inslilute, à Londres (1891), mais sans avoir pu alors fournir le document qui fait l'objet de la présente Note et qui confirmerait mes présomptions. « CHIMIE MINÉRALE. — Combinaisons des iodure et bromure tellariques avec les hydracides correspondants. Note de ]\I. R. Metzner, présentée par M. Henri Moissan. « I. lodhydrate d' iodure lellurique. — D'après Berzélius : « En saturant » l'acide iodhydrique avec la quantité d'iodure tellurique qu'il peut dis- » soudre, et en faisant évaporer la solution dans le vide sur de l'acide sul- » furique et de la chaux éteinte, on obtient, vers la fin, de longs prismes » quadrilatères, en apparence rectangulaires, d'un bel éclat métallique, qui » paraissent être une combinaison d'acide iodhydrique et d'iodure tellu- » rique ('). » » En procédant de cette manière, j'ai obtenu, en effet, vers la fin de l'évaporation, des cristaux différents de ceux qui se produisent tout d'abord ; mais on a manifestement un mélange duquel il est difficile de les séparer; aussi ai-je cherché, pour isoler le composé dont Berzélius regarde l'existence comme probable, à opérer de la façon suivante : » J'ai traité 20^^"" d'acide tellureux par une dissolution saturée à froid d'acide iodhydrique; la liqueur devient rajjidement brun foncé, et la ma- tière solide noircit et s'agglutine en se changeant en iodure. Si alors on fait passer un courant d'acide iodhydrique dans la liqueur, on constate qu'elle s'échauffe, et il ne larde pas à se former de beaux cristaux noirs à reflets d'iode qui sont, en effet, des aiguilles quadratiques. En refroidissant de manière à dissoudre davantage de gaz acide, la solution se remplit d'im feutrage épais constitué par les aiguilles précédentes; celles-ci, séparées (') Berzélils, Traité de Chimie, a" édition française, t. IV, p. /J/S. ( 1449 ) de l'eau-mère, peuvent être séchées sur des plaques poreuses et donnent une matière ne fumant pas à l'air, dans laquelle j'ai dosé successivement l'iode et le tellure. » 1° Dosage de l' iode. — La substance est pesée dans un petit tube bouché, puis traitée par de l'eau qui la transforme d'al)ord en une matière noir verdàtre; celle-ci se dissout ensuite lentement en donnant une liqueur jaunâtre louche, qu'on éclaircit complètement avec quelques gouttes d'acide nitrique ('). On évalue ensuite la teneur en iode au moyen d'une liqueur titrée d'argent. » 2° Dosage du tellure. — Il a été effectué par deux méthodes : dans la première, les cristaux étant dissous, on en sépare le tellure par l'acide sulfureux en présence de l'acide chlorhydrique; le précipité, bien lavé, est oxydé par l'acide nitrique dans une capsule de platine, et l'on pèse l'acide tellureux. » Le deuxième procède consiste à transformer le tellure en sulfate d'acide tellureux et à peser celui-ci : je décrirai ultérieurement les détails de cette méthode, qui est de beaucoup la plus précise de celles que j'emploie pour le dosage du tellure. » Voici les résultats de trois analyses qui ont porté sur des poids de matière variant de o^, 6 à oS"", 7 : I. II. m. Moyeane. Tellure 13,67 i3,9i i4,o3 13,87 Iode 69 , 57 69 , 47 69 , 62 69 , 55 Eau (par différence) '6,77 16,62 16, 35 i6,58 100,00 100,00 100,00 100,00 » Ces nombres correspondent, abstraction faite de l'eau, à un atome de tellure pour cinq d'iode. La formule TeP.HI, 8H-0 exigerait Tellure i3,82 Iode 70 , 24 Eau i5,94 100,00 » L'iodhydrate ainsi- obtenu est déliquescent : abandonné à l'air, il se transforme rapidement en un liquide visqueux brun foncé; placé sin- une assiette poreuse, sous une cloche, à côté de fragments de potasse caustique, il s'elfleurit lentement à la surface en donnant naissance à une poudre qui ressemble à de l'oxyde violet de chrome; l'altération se produit assez len- tement pour qu'au bout de vingt-quatre heures la portion superficielle de la matière soit seule altérée, celle qui est au-dessous restant intacte : l'ana- (') Le premier effet de l'acide nitrique est de précipiter une matière noire qui se redissout ensuite lentement. ( i45o ) Ivse III a précisément été faite avec de la substance prise dans ces condi- tions; elle donne, comme on le voit, 1res sensiblement le même résultat que les deux autres analyses elTectuées sur la matière prise au sortir de la liqueur mère. » Chauffés ;'i l'abri de l'air, les cristaux fondent très régulièrement à 55° et se reforment par refroidissement; si l'on chauffe davantage, il se dégage de la vapeur d'eau, puis de l'acide iodhydrique, dont une partie se décompose en donnant de l'iode, et finalement il reste de l'iodure tcllurique gris métal- lique. Quant il la matière pulvérulente et effleurie obtenue dans le vide sec, comme il est dit plus haut, elle ne contient plus d'acide iodhydrique : c'est encore de l'iodure Tel', comme le montre l'analyse suivante : Trouvé. Calculé. Iode 80,00 80,27 Tellure 20,02 i9>73 100,02 100,00 » Cet iodure conserve la forme des cristaux d'iodhydrate qui lui ont donné naissance. Quand on le chauffe, il se décompose avec flamme en donnant de l'iode et de l'acide tellureux; il est insoluble dans l'eau, peu soluble dans l'acide nitrique; ces différentes propriétés expliquent ce qui se produit lors de son analyse. » II. Bromhydrate de bromure tellurique. — J'ai préparé le bromure lellu- rique comme l'iodure, en arrosant de l'acide tellureux avec de l'acide bromhvdrique concentré ; on obtient ainsi une matière jaune, qui se dissout dans l'acide bronihydrique en excès avec un grand dégagement de clialeur, en produisant une liqueur rouge brun foncé. » Si l'on refroidit vers 0° la solution saturée de bromure tellurique dans l'acide bromhydrique concentré, il se dépose de fines aiguilles pris- matiques rouges associées en houppes; on les obtient sinlout en abon- dance quanti on dirige dans la liqueur un courant du gaz acide en empê- chant la température de s'élever avec un mélange réfrigérant. Les cristaux sont alors très beaux et ronge orangé; l\ — i5", j'ai j)u en séparer de grandes quantités et les sécher ensuite, sans difficulté, sur des assiettes poreuses à — 5° (température ambiante), celles-ci étant placées à l'abri de l'humidité sous une cloche qui se remplit peu à peu d'acide bromhy- drique. » Les cristaux secs, enfermés dans un tube, fondent à + 20°, en émet- tant de l'acide bromhydrique ; exposés à l'air humide, ils fument et tombent ( i45i ) en déliquescence. Leur analyse a été faite avec les mêmes précautions que pour l'iodliydrate; elle a conduit aux résultats ci-dessous : I. II. III. Moyenne. Tellure 20, 33 20,90 20,60 20,61 Brome 63,75 64, 3o 64, 00 64,03 Eau (par diderence). 15,92 i5,8o i5,4o '5,37 » Nous avons encore ici un atome de tellure pour cinq de brome. La formule TeBr\ HBr,5H-0 représente les résultats obtenus; elle exigerait théoriquement : Tellure 20 , 29 Brome 64 , 93 Eau i4)78 » Les analyses donnent une proportion de brome un peu faible; cela s'explique par la facilité avec laquelle la substance perd son acide bromhv- drique, en sorte que, l'eau étant dosée par différence, l'incertitude qui semble régner sur le nombre des molécules d'eau n'est qu'apparente. Ce- pendant, dans la crainte d'être en présence d'un mélange de plusieurs hy- drates, j'ai préparé et analysé des substances obtenues à des températures variant entre — t5" (I) et 0° (II). » Le bromhydrate se conserve bien dans une atmosphère d'acide brom- hydrique; une certaine quantité de ce corps, abandonnée clans ces conditions pendant plusieurs jours, n'a pas subi d'altération sensible; elle avait tlurci, en diminuant légèrement de volume. L'analyse III exprime la composition de la substance ainsi préparée ('). » CHIMIE ANALYTIQUE. — Analyse de^ bronzes et des laitons par voie èlectroly- tique. Note de M. A. Hollard, présentée par M. A. Gautier. « Cette Communication a pour but moins de faire connaître des mé- thodes, à proprement parler, nouvelles, que de donner le détail de procédés permettant le dosage rigoureux et facile du cuivre, de l'étain, du zinc, etc., entrant dans la composition des bronzes et des laitons. I. — Bronzes. » Dosage du cuivre {électrolyse en solution acide). — 5s"' d'alliage sont atta- qués, dans un verre de Bohème, par un mélange de 20" d'acide nitrique à 36°B., et (') Travail fait au laboratoire de M. A. Ditle, à la Sorbonne. ( 1452 ) i5" d'acide sulfurique concentré ('). En présence d'une aussi grande proportion d'acide sulfurique, l'étain se dissout, au moins en partie. On étend à SSC"^, et l'on cliaufle le liquide à une température voisine de l'ébullilion, en le maintenant à celte température jusqu'à ce que la partie insoluble, qui contient l'étain, se soit bien ras- semblée au fond du vase. Dans ces conditions, on obtient une liqueur parfaitement claire dans laquelle on peut plonger, sans la troubler, le cône et la spirale de j)latine servant d'électrodes. On suivra, pour la marcIie de l'électrolyse, les indications que nous avons données dans une précédente Note ('-). » Dosage de l'étain [éteclrolyse en solution clilorhrf/rii/iie, additionnée d'oxa- late d'nmnionium(^)]. — Le liquide, exempt de cuivre, est éva])oré au bain de sable jus- qu'à ce qu'il ne reste plus que quelques gouttes d'acide sulfurique. On reprend par de l'acide chlorhjdrique et de l'eau, et l'on précipite l'étain par un courant d'hydro- gène sulfuré dans les conditions ordinaires. Le sulfure d'élain, lavé comme d'iiabi- tude avec une dissolution de chlorure de sodium, est dissous dans du sulfhydrate jaune d'ammoniaque, et cette solution est évaporée à sec au bain-marie. Le résidu obtenu est attaqué ])ar gs' de chlorate de potasse en dissolution dans l'eau, et un excès d'acide chlorhjdrique. La solution d'élain ainsi obtenue est évaporée de nou- veau à sec au bain-marie, et le résidu repris par 3o'"^ d'acide chlorliydrique pur ordi- naire et de l'eau. f)ii filtre cette nouvelle solution et l'on y fait dissoudre Sosi^ d'oxa- late d'ammonium pur; enfin, on l'électrolyse après l'avoir chaullée à go" environ. Le courant employé est de 0,7 ampère. Au bout de douze heures, le dépôt est générale- ment complet. Les électrodes que nous employons sont toujours le cône et la spirale que nous avons décrits dans la précédente Note ci-dessus visée. Le dosage est tout à fait exact et le dépôt très adhérent ('). (') On devra suivre les procédés que nous avons indiqués dans une précédente Note {Comptes rendus, t. CXXIII, p. ioo3). Si l'on désire opérer sur un poids d'alliage différent de Ss'', on prendra les quan- tités d'acide suivantes ; er ce Pour 1 d'alliage, 20 d'acide nitrique à 36°B. et G"<^ d'acide sulfurique concentré. » 2 » 21 n » 10 » 3o » (') Comptes rendus, t. CXXIII, p. ioo3. (') L'emploi de l'oxalale d'ammonium pour l'électrolyse de l'étain a déjà été indiqué par M. Classen; mais cet auteur recommande d'opérer en solution aussi neutre que possible : nous avons reconnu que, dansées conditions, le bain peut arriver à se trou- bler, pendant l'électrolyse, par des combinaisons insolubles d'élain. (*) Pour avoir des déjiôts complets et adhérents, il esl nécessaire de dépolir la sur- face des cônes servant d'électrodes. Voici le procédé que nous employons à cet efifet : nous recouvrons le cône d'une petite couche de zinc par le procédé électrolvtique in- diqué dans la présente Note; nous enlevons ensuite le zinc par immersion dans de l'acide nitrique, enfin nous plongeons dans du bisulfate de potasse fondu. Cette opé- ration doit être répétée jusqu'à ce que le cône ait complètement perdu son poli. ( 1453 ) » Dosage du zinc par électrolf se {'). — La liqueur, exempte de cuivre et d'étain, est débarrassée par la chaleur de tout l'hydrogène sulfuré dissous, puis évaporée à sec au bain de sable jusqu'à ce qu'il ne reste plus que quelques gouttes d'acide sulfu- rique. On reprend par l'eau le sulfate de zinc ainsi formé; on neutralise par l'ammo- niaque et l'on ajoute à la dissolution i5'"de citrate d'ammoniaque au y'j, 9''% 4 d'acide acétique cristallisable, et de l'ammoniaque jusqu'à neutralisation (soit i3s',8 d'acétate d'ammoniaque sec), enfin 3'^' d'acide acétique cristallisable. )) Le bain ainsi obtenu contient, outre le zinc à l'état de sulfate, de l'acétate d'am- moniaque, du citrate d'ammoniaque et de l'acide acétique (-). On soumet ce bain à un courant de 0,6 ampère pendant douze heures environ. Au bout de ce temps, tout le zinc s'est déposé sur le cône en dépôt très adhérent. Le dosage est très exact. » Le zinc déposé dans ces conditions peut facilement être retiré du cône par simple immersion dans de l'acide nitrique à la température ordinaire. » Si le bronze contenait du/er, celui-ci se déposerait, ati moins en par- tie, avec le zinc; on retranche dans ce cas du poids du zinc trouvé celui du fer entraîné qu'on dose facilement par le permanganate de potasse (''). » Le plomb, que l'on rencontre souvent dans les bronzes, est dosé par èlectrolyse, en solution nitrique sur une nouvelle prise de l'alliage, comme nous l'avons indiqué précédemment (voir Comptes rendus, t. CXXIII, p. ioo3). Il n'est pas nécessaire de filtrer le bioxyde d'étain qui résulte de l'attaque de l'alliage par l'acide nitrique; en chauffant le liquide pendant un certain temps, presque à l'ébuUition, puis le laissant refroidir, le bioxyde d'étain se rassemble très bien au fond du vase et ne gène pas le dépôt électrolytique du plomb. IL — Laitons. )> Le dosage du cuivre se fait d'après les indications données à propos de l'analyse du cuivre industriel {Comptes rendus, t. CXXIII, p. ioo3). » Le dosage du zinc et des impuretés s'effectue suivant les procédés in- diqués plus haut. » (•) On retrouvera dans ce procédé de dosage quelques éléments de la méthode de M. Riche {Comptes rendus, t. CXXXV, p. 226). (2) Ainsi que du sulfate de soude provenant du chlorure de sodium contenu dans les eaux qui ont servi à laver le sulfure d'étain; ce sulfate de soude ne gène pas l'éleclrolyse. (') Nous avons observé que le fer peut se déposer au fond du vase pendant l'élec- Irolyse à l'état de sel basique, si le courant dépasse 0,6 ampère, ou même si l'on fait passer le courant avec une intensité de 0,6 ampère pendant très longtemps. ( '454 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Ahlvhydc formiquc : action de la potasse. Note (le ftl. Deli':i>ixe. « L'action de la potasse sur l'alcléliyde formique dissous ne donne pas de combinaison définie, mais elle est intéressante, car elle permet d'établir que les solutions traldéhyde dont la teneur varie entre i,5 et 3o pour loo possèdent une chaleur de formation très voisine, si elles sont faites depuis un temps suffisant: vingt-quatre heures suffisent. » Le fait a besoin de démonstration, car on admet que les solntio7is con- centrées contiennent non raldéhydc simple, mais des polymères nCIl-Q solubles (paraformaldéhyde), et cela d'après des expériences cryoscopiques. De plus, j'ai constaté que la dilution d'une solution concentrée d'aldéhyde formique présente ce phénomène singulier : dégagement instantané de chaleur, suivi d'un refroidissement lent; la chute de température atteint à l'origine lo, 20 et 3o fois la valeur d'un refroidissement normal et s'atténue graduellement tout en étant fort longtemps plus grande. Le premier phé- nomène peut être mesuré; du moins, on |)eut lire un maximum, mais il est jirobable que déjà les causes du refroidissement ont pu agir en sens inverse. Voici deux de ces mesures : CIl-0 (i mol. =; o''', i) 4- eau (o''',9) dégage aussitôt o'^"',45 CH-0 (i mol. n: o''', i) + eau (o''',4) dégage aussitôt o'^°',33 » Une solution concentrée que l'on dilue perd donc momentanément de l'énergie, et d'autant plus que la dilution est plus forte; elle en récu- père ensuite, mais la longue durée d'atteinte de l'équilibre ne permet pas de suivre le phénomène entier au calorimètre. » Au contraire, l'addition d'aldéhyde formique concentré ou dilué à une solution de potasse donne des élévations de température instantanées, sans action secondaire ultérieure sensible. Ce fait permet de résoudre le |)robIème à la condition d'admettre que la solution potassique est à un état final identique, que la solution d'aldéhyde primitivement employée soit concentrée ou diluée. » Voici un Tableau des résultats obtenus avec des solutions diluées, faites depuis plusieurs jours : mol lil mol lit Cal 1. Ctr-0 (i = o,o)-^K01i (i:=o,5) dég 3,io(') 2. cn'O (1 = 1, o) + kOH (1 = 1,0) .. 2,54 (>) Les solutions de potasse, à partir deJvOII, i5H-0, ne donnent que de très faibles phénomènes thermiques par leur dilution. ( 'V'^> ) mol lit ni'>l lit Tal 3. aCIPO (i — i,o) I KOH (i-_: r,oi ., 3,85 4. CIPO (i = 2,o) + K0H (t-^2,0) » ''97),,,oci 5. CFPO, K01I(i-=/;,o)4-KOH (.--2,o) » o,45 'Q'', G. CIPO, 2KOH(i=^6,o) + CH=0(i=:z2,o) « 1,55) -2x1^98 )) On a trouvé encore, en les ajoutant successivement (à la diUilion de I mol. = 2'"), que CH-0 + KOH + CH-0 + KOH dégagent 1^^1,3', _,.. 0,74 + iC^'.oq soit aussi 2 x i^^SqS. » Ces résultats, conformes à ceux que M. Berthelot a trouves pour l'aldéhyde ordinaire, montrent que la chaleur dégagée diminue au fur et à mesure de la dilution, et qu'un excès de potasse ou d'aldéiiyde l'aug- mente, l'aldéhyde agissant ici plus énergiquement que la potasse. » Enfin, les dilutions'ont donné : Solution 1, portée à 12''', dégage — 2*^"', 08 » 2 » dégage — '"^'i^g )) On aurait alors, pour la chaleur de réaction à la dilution totale de 1 2'" : 3^^^'', I o — 2'^''',o8 = iC»',o2 d'u ne part, et 2^^', 54 — 1 c»', 49 = i^ai^oS d'autre part. Il y a concordance. )) Si l'on emploie des solutions concentrées d'aldéhyde, telles que j.noi __ qIu , (^3o|)our 100), et que le Aokune final soit comme dans les expériences 1 ou 2, on a : 7. CH=0(i mol. =o''',i) -)- KOH (i mol. =o'i',9) dégage 3c-'i,i3 8. CH-0(i mol. =ro'i',i) -I- KOH (i mol. = iii',9) dégage 2C'i,6i » De plus, les dilutions de 7 et 8 au volume de 12'" absorbent respecti- vement 2^^', II et i^*',58. » Les chiffres sont sensiblement identiques à ceux que fournit l'aldéhyde diluée à l'avance; c'est donc que l'énergie des solutions de concentration o'",i, o'", 5 et i'" est la même. Par conséquent, l'énergie récupérée lors du refroidissement est sensiblement égale à celle perdue au moment de la dilution. » Je rappellerai seulement, à propos de la nature di's solutions d'aldé- hyde formique, que ToUens et Grassmann, par la cryoscopie immédiate de solutions provenant de la dilution d'une solution concentrée, observèrent que celles-ci avaient un point de congélation qui baissait d'autant plus que la solution était plus ancienne. Au bout de plusieurs heures, l'abaissement devenait sensiblement constant et se maintenait tel. Or, si l'on se reporto G. li., i8y7, I" Semestre. (T. C.WIV, iN' 25.) 188 ( «456 ) à ce qui vient d'être dit, on voit que leurs déterminations crvoscopiques ont été faites non sur une solution arrivée à l'état d'éciuilibre, mais en voie de refroidissement par une cause interne. » Ces résultats concordent cependant avec les miens, en ce sens qu'ils établissent que l'état stable ne s'atteint que lentement après la dilution. » La calorimétrie montre ce fait de plus : l'énergie de la solution n'a pas changé, si on la mesure quelque temps après sa dilution. » Les solutions alcalines ne sont j)ourtant pas en équilibre définitif. En effet, si l'on dilue une solution un |)cu concentrée, vingt-quatre heures après le mélange on observe une absorption de chaleur moindre qu'aussitôt après : ainsi, la solution 7 portée aussitôt à 12''^ avait absorbé 2^'', 11; le lendemain, elle n'a plus absorbé que i^^^^S. Ceci est dû à ce que l'al- déhyde se transforme en formiate et alcool : 2CH-O -I KOH = CH'O : CHRO-, réaction fortement exothermique. Sous la forme 2CH = 0-^H-0== CH^On-CH^OS elle dégage, les corps étant dissous, 2 x S^"*', i. Il faut y ajouter, dans l'état actuel, la différence des chaleurs dégagées dans l'action de l'acide formique sur la potasse (soit i3*-"',/|) et de l'aldéhyde sur la même base, celte der- nière valeur variant avec la dilution. » J'ai suivi longtemps, pas à pas, cette transformation par un titrage alcalimétriquc, espérant qu'en raison de sa simplicité elle se prêterait à une des expressions mathématiques connues, mais je n'ai pu trouver aucune relation simple. On observe les grandes lignes suivantes : transformation se ralentissant beaucoup plus que d'après les lois des masses réagissantes, très rapide en solution concentrée, très lente en solution diluée, activée par un excès d'un des corps. Exemples : Aldéhyde Coui|Joâiliuu. Dilution. Temps. Uausforméc. CH'O + KOH i'" 42' 0,395 » » 70 0,520 » H 1 080 0,970 CH=0-,-KOH 2 144 0,264 1224 0,7-6 » » aCH'O-hKOH 2 18 o, 100 » CH=0-hKOH 13 io56 142 0,402 0,190 ( i457 ) » On voit que dans l'action de l'aldéhyde sur la potasse, même aux con- centrations les plus fortes, l'influence de celte réaction secondaire peut être négligée pendant les quelques minutes nécessaires pour atteindre l'équilibre dû à la réaction immédiate de l'aldéhyde sur la potasse. )) Lorsqu'on opère à chaud, l'aldéhyde donne avec la potasse une colo- ration jaune, en même temps qu'il se fait le méthylénitane de Bouttlerow (formosede Lœw). Cette réaction ne se produit pas à froid aux dilutions employées et l'on n'a pas à craindre les polymérisations ou résinifications que M. Berthelot a observées avec l'aldéhyde ordinaire. En admettant que la chaleur de formation du méthylénitane se rapproche de celle des glu- coses, on a une transformation fortement exothermique, comme l'a fait observer dernièrement M. Berthelot. » CHIMIE ORGANIQUE. — Destruction des matières organiques en Toxicologie. Note de M. A. Vilhers, présentée par M. H. Moissan. « On peut fonder sur l'emploi des sels de manganèse comme ferment minéral un procédé très commode pour la destruction des matières orga- niques dans les recherches de Toxicologie. » Dans un ballon dont le bouclion esl traversé par un tube à entonnoir, qui se pro- longe jusque près du fond, et par un tube aboutissant dans un vase contenant de l'eau, on introduit les matières avec de l'acide clilorhjdriqae pur étendu de deux ou trois volumes d'eau. Dans certains cas, on peut faire usage d'acide chlorhydrique moins étendu, mais cette concentration suffit généralement. On ajoute par le tube à enton- noir quelques gouttes d'une dissolution d'un sel de manganèse et un peu d'acide azo- tique que l'on remplace ensuite par petites portions, à mesure qu'il est détruit par l'oxydation des matières. On chaufl'e le mélange à une température modérée que l'on régie d'après la vitesse du dégagement gazeux. Il est bon de mettre dans le ballon quelques débris de charbon de cornue. » Les gaz produits sont constitués par de l'acide carbonique et de l'azote presque purs, et l'opération se poursuit ainsi d'une façon très régulière et sans dégagement de produits odorants. )) Les résultats auxquels on arrive sont à peu près de même ordre que ceux obtenus par le procédé au chlorate de potasse et à l'acide chlorhy- drique, mais l'opération est plus facile à conduire. » Les organes, tels que le foie, la rate, les poumons, sont dissous en quelques minutes. Les fibres musculaires sont d'abord désagrégées, puis ( i458 ) dissoutes au bout d'une heure environ. îl ne reste qu'un résidu graisseux qui résiste à l'action oxydante du mélange et paraît contenir des produits de substitution. » On termine l'opération comme dans le procédé au chlorate. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'acide cafèlannique. Note de MM. P. Cazenecve et IIaddon, présentée par j\I. Friedel. (I On attribue à l'acide cafèlannique du café la formule C'H'^O* depuis les travaux de îllasiwetz, et l'on admet qu'il est un glucoside résul- tant de la soudure de l'acide caféique et de la mannitane avec perte d'eau. Le dédoublement aurait lieu suivant l'équation très simple C'H'^O^ +H=Or=C"IPO' + c"ir-o\ De nouvelles recherches basées sur l'action de la ])hénylhydrazine, soit sur l'acide cafèlannique lui-même, soit sur son sucre de dédoublement, nous ont démontré que la formule adoptée pour l'acide cafèlannique est absolument erronée et que le sucre provenant de son dédoublement est un sucre nouveau qui ne peut être confondu ni avec la mannitane, ni avec aucun sucre coniui. » Tout d'abord, l'acide cafèlannique donne une osazone cristallisée, très pure, qui nous a permis de fixer sa formule. Cette osazone s'obtient dans les conditions suivantes : » On extrait l'acide cafèlannique en suivant les indications d'IIlasiwctz. On précipite partiellement une décoction de café par le sous-acétale de plomb. On sépare ce premier précipité qu'on rejette, puis on achève la précipitation. Le précipité plombique, de couleur jaune, est décomposé par l'hydrogène sulfuré. On filtre et l'on concentre au bain-marie jusqu'à la densilé de i l'^o. » Cent parties de celte solution sirupeuse d'acide cafèlannique sont traitées par douze parties de phénylhydrazine pure. On acidulé légèrement par l'acide acétique cl l'on chauffe au bain-marie. Tl se précipite un corps jaune cristallisé eu aiguilles, très peu soluble dans l'alcool, fondant à 180". Des lavages à l'alcool à 85" puis à 95° laissent les aiguilles très pures. » L'analyse élémentaire, après dessiccation dans le vide, a donné I. II. m. C 62,8 » » H 5,9 » » A/. „ ,3,28 i3,o4 ( 1459 ) » Ces résultats d'analyse concordent très sensiblement avec une formule rationnelle résultant de la soudure de l'acide caféique ( CH = CH - COOH CH' ! OH OH avec deux molécules de sucre en C"F^'-0''' combinées elles-mêmes, comme dans les osazones, avec deux molécules de phénylhydrazine avec élimina- tion d'eau. » L'acide cafétannique serait j CH = CH — COOH C*H' ! OCH-'O' OC«H"0' » Son osazone aurait pour formule / CH = CH ~ CO OH ( OCH'OM Az- Az( ^j » Cette formule rationnelle correspond en centièmes à C 62,7 'H 5,5 ÂZ l3,02 chiffres remarquablement concordants avec les données de l'expérience. Cette osazone est insoluble dans la plupart des dissolvants; elle se dissout dans le phénol et dans la naphtaline, mais en proportions insuffisantes pour pouvoir prendre, au sein de ces solvants, son point cryoscopique et déter- miner son poids moléculaire très élevé. » L'étude du sucre, produit de dédoublement de l'acide cafétannique, sucre nouveau que nous décrirons dans une prochaine Note, nous permet de le rapporter très sûrement à la formule CH'-O". L'acide cafétannique est donc très probablement, puisque la fonction acide est persistante, un ( '46o ) dicther sucré de l'acide caféique, corps diphénolique, de la formule CH = CH - COOII C''H'|OC°H"0' ou C-'H^^'O". OC«H"0' La solution aqueuse d'acide cafétannique, traitée par le sous-acélate de plomb en fractionnant le précij)ité, donne d'abord un corps blanc, puis un corps jaune, avant même que tout soit précipité. Ce précipité jaune re- cueilli correspond, à i pour loo près, à la formule Pb 2PbO. C = 'H='0'V ' La première partie, précipitée en blanc, est le corps monoplombique, sans doute, qu'on ne peut obtenir suffisamment pur pour l'analyser. » CHIMIE ORGANIQUE. — Le coléoptérine, un pigment rouge dans les élylres de quelques Coléoptères. Note de M. A.-B. Griffiths. « J'ai déterminé la composition chimique d'un pigment rouge dans les élvLres des Coléoptères suivants : Pyrocliroa coccinea, Lina populi, et Coc- cinella septempunctata. » C'est toujours le même pigment qui a été fourni par chacun de ces insectes. » On traitait d'abord les élytres par l'alcool bouillant et l'éther : le pig- ment est soluble dans ces réactifs. La solution fdtrée est évaporée à sec. Le résidu est dissous dans l'alcool, et la solution estencore évaporée à sec. Cette opération est répétée plusieurs fois. » Le pigment rouge est une substance amorphe. » Les analyses de ce pigment ont donné les résultats suivants : / Substance employée 05'', 462 I. CO"- oôr,777 ( II'O OS"-, ii4 / Sul)slance employée os^, 3o3 \ Volume d'azote 19''', 68 ' ' " ' îrométriqiie 770°" " i5' (Pression baro Température , Trouvé. Calculé I. II. C'II'.^zO'. Carbone 43)86 » 45, 90 Hydrogène 2,74 » 2,73 Azote » 7,7 7 , 65 Oxygène » a 43 > 72 » Ces résultats répondent à la formule C' H^AzO'. » Ce pigment est dissous par l'alcool, l'éther, le sulfure de carbone et l'acide acétique. Dans l'état isole, ce pigment est décoloré par la lumière; et les .solutions de ce pigment ne donnent pas au spectroscope de bandes caractéristiques d'absorption. Je lui ai donné provisoirement le nom de coléoptérine , c'est une luléine ou lipochrome. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur la casse des vins; i/iterprétalion nouvelle basée sur le rôle du fer. Note de M. H. L.4r.ATii, 'présentée par M. Miintz. (( i" Si à un vin de bonne tenue on ajoute un sel ferrique (en quantité cependant assez faible pour que la teneur en fer ne dépasse ]ias celle trouvée dans nombre de vins naturels), on observe un précipité d'aspect en tous points comparable à celui qui caractérise les vins cassés. » 2" Si à un vin de bonne tenue.on ajoute, toujours en même quantité, un sel ferreux, le liquide reste clair en vase clos, mais casse à l'air, en présen- tant une succession de phénomènes semblables à ceux qu'on observe dans la casse naturelle. » 3° Si enfin on ajoute à la fois cette même quantité de sel ferreux et de l'acide sulfureux (dans les proportions indiquées pour remédier à la casse naturelle), la casse artificielle ne se produit jjIus, même après exposition prolongée à l'air. » Il y a donc, entre la casse naturelle et cette casse qu'on peut appeler synthétique, une complète analogie dans les caractères apparents et dans les moyens de l'entraver. Ces observations conduisent à penser que la casse naturelle peut être due à une suite de réactions analogues à celles qu'on provoque par addition de sels de fer. M L'examen analytique de vins spontanément cassables, avant et après la casse, apporte ù cette hypothèse une importante confirmation. Des échantillons de vins cassables, qui nous ont été fournis par M. Roos, nous ont permis de constater qu'après exposition à l'air la presque totalité du fer que contient le vin passe dans le précipité. ( ' i'"'-^ ) » D'après ces faits, une théorie de la casse des vins pourrait être résumée comme suit : un vin cassable contient un excès de fer ferreux qui, à l'air, se translorme en fer forric[ue, a^■ec ou sans le secours d'une diaslase oxydante; sous la modification ferrique, le métal est précipité par les tannins parmi lesquels on comprend la matière colorante. On voit que cette interprétation nouvelle n'est pas contradictoire avec l'influence, actuellement admise, d'une oxydase; mais dans les cas que j'ai étudiés, le lôle de cette diastase, s'il a existé, n'a pas consisté à insolubiliser la matière colorante, mais à favoriser un phénomène d'oxydation qui s'observe tou- jours sur les solutions étendues de sels ferreux; l'insolubilisation de la matière colorante devient une conséquence de la formation d'un composé ferrique. Cette théorie permet de ramener à des faits bien connus l'in- fluence plus ou moins favorable de certains ,icides organiques (acides citrique, tartrique...) sur la casse, ces acides engageant le fer dans des combinaisons sur lesquelles les tannins ont peu d'action ; elle s'applique à certaines altérations des vins blancs; elle soulève d'intéressantes ques- tions sur les relations possibles entre la tenue des vins et la pratique des badigeonnagcs au sidfate de fer. Je me propose de l'appuyer bientôt sur de nouveaux faits par une étude entreprise en collaboration avec M. Roos. » ZOOLOGIE. — Sur les capsules surrénales, les reins, le tissu lyrnphoïde des Poissons lophobranches. Note de M. E. Huot, présentée par M. Edmond Perrier. « Les capsules surrénales des Poissons lophobranches apparaissent chez l'embryon, dans les premiers stades où j'ai pu les observer, sous forme de deux vésicules closes, situées à la face ventrale du rein, à droite et à gauche, à |îeu près à la hauteur de l'orifice anal. » Elles sont alors formées par une seule assise de cellules dont les noyaux fixent énergiquement la plupart des matières colorantes : carmin, safranine, etc. Chez l'adulte, elles ont l'aspect de deux petites masses sphé- riques entourées par une mince enveloppe fibreuse, et sont formées d'un plus ou moins grand nombre de vésicules closes dans les intervalles des- quelles circulent des vaisseaux sanguins. Elles gardent chez les Syngnathi- niens adultes la place qu'elles occupaient chez l'embryon ; chez les Ilippo- campinicns, elles peuvent s'enfoncer plus ou moins profondément dans le tissu rénal. ( i4fi3 ) » L'étude de jeunes Acanthias vulgaris, longs de 20*^™ environ, me monti'e, avec la plus grande évidence, que la structure du corps interrénal est la même que celle des capsules surrénales des Poissons lophobranclies. Les corps pairs suprarénaux diffèrent d'autre part de ces mêmes capsules surrénales et n'ont en outre que des relations de contiguïté avec les gan- glions sympathiques. » Le système urinaire des Lophobranches paraît, au premier abord, quand on ouvre la cavité viscérale, représenté par deux reins symétrique- ment disposés et également développés. Une étude plus approfondie, faite au moyen de coupes en séries, montre que du côté gauche se trouve une veine cardinale unique, entourée par le rein qui n'est développé que de ce côté. » Du côté droit, le long de la colonne vertébrale, se trouve l'aorte en- tourée jiar un tissu lymphoïde très développé. Ce tissu lymphoïde se retrouve à la face dorsale du rein, mais prend là un faible développement. Sa coloration ne permet pas de le distinguer au premier abord du tissu rénal. Il débute dans la région céphalique, pour se continuer dans toute l'étendue du corps, presque jusqu'à l'extrémité caudale. Dans la région postanale, il entoure l'artère et la veine caudales, et prend un très grand développement dans la région correspondant à la poche chez les Syngnates. Il existe chez le mâle et la femelle, sans présenter de différences appré- ciables. )) Chez les Lophobranches, dont les embryons sont fixés dans la région abdominale, le tissu lymphoïde est moins abondant dans la région caudale mais est néanmoins très visible. » Au point de vue histologique, il est formé par des amas de cellules qui, à la périphérie, se disposent parfois en rangées columnaires. Les veines, qui viennent des différentes parties du corps, forment un réseau très serré de capillaires sanguins, dans le tissu lymphoïde, avant d'aboutir dans la veine caudale ou dans la veine cardinale unique. Il y a donc là un système porte. Le tissu lymphoïde des Lophobranches doit être rapproché des deux traînées cellulaires qui se trouvent, chez les Rhipnoïques, à la face dorsale des reins, et des amas de cellules lymphoïdes qui se trouvent répandus très irrégulièrement dans tout le parenchyme rénal de la plu- part des Téléostéens. Il se développe de très bonne heure chez l'embryon et n'est comparable ni au corps interrénal, ni aux corps suprarénaux des Élasmobranches. » Le rein impair du Lophobranche est composé de tubes urinifères G. R., 1897, i" Semestre. ( T. CXXIV, N" 25.) 1 89 ( i464 ) ramifiés et entourant la veine cardinale unique. On n'y trouve aucun cor- puscule de Maipiglii. Dos capillaires sanguins circulent entre les tubes uri- naires, dont la plupart sont accolés intimement à la paroi de la veine cardi- nale. L'excrétion doit donc se faire directement par osmose, l'urine passant à travers la paroi des vaisseaux sanguins pour pénétrer dans les canaux excréteurs. » La veine caudale débouche à plein canal dans la veine cardinale; on ne trouve donc ])as, chez les Poissons lophobranches, de système porte rénal aussi bien caractérisé que chez la plupart des Téléostéens. » En résumé : i° Les capsules surrénales des Poissons lophobranches sont formées par deux amas de vésicules closes situées à la face ventrale du rein, au niveau de l'anus, et sont comparables, au point de vue de leur structure, au corps interrénal des Élasmobranches. )■ 2° Un tissu lyniphoïde, très développé dans la région caudale, forme une longue traînée du côté droit, dans la cavité abdominale, autour de l'aorte, et remplace le rein absent de ce côté. » 3° Le rein impair est développé seulement du côté gauche, autour de la veine cardinale unique, et ne présente pas de corpuscule de Malpighi. » ZOOLOGIE. — Sur un Copépor/e nouveau (Saccopsis Alleni, nova species, parasite de Polycirrus aurantiacus Grube). Note de M. Emile BnuMPr, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « Cette nouvelle espèce, du genre Saccopsis Levinsen, que je propose de dédier à M. E.-J. Allen, directeur du laboratoire de Plymouth, vit eu parasite sur un Polychète sédentaire, le Polycirrus aurantiacus, très com- mun dans les ca\ités des scories du fond du |iort de l'Ivmouth. Dans cette Note préliminaire, je me bornerai à une description purement morpholo- gique, me réservant de traiter plus tard en détail la structure histologique et l'anatomie de ce parasite. » Comme matériaux pour cette étude, plusieurs dragages m'ont per- mis de récoller et d'observer pendant |jlusieurs jours trois femelles vivantes ; l'une d'elles m'a fourni un nombre considérable de Nauplius, dont je n'ai |)u, malheureusement, poursuivre l'étude bien longtemps. De son côté, M. Ilodgson, assistant de la station de Plymouth, ayant trouvé deux nou- veaux exemplaires (émelles fixés sur le même ver, peu de temps après mon départ, eut l'obligeance de me les envoyer. ( i4«'^ ) » Description. — Le corps de la femelle est sacciforme, dépourvu de segmentation ; la partie postérieure légèrement renflée porte à sa portion tout à fait terminale deux sacs ovigères cvlindriques, faiblement courbes vers l'extérieur et d'une longueur égale ou dépassant même généralement celle du corps; la partie supérieure, légèrement rétrécie, est fixée à la face dorsale du ver (tout au moins chez les cinq exemplaires que j'ai examinés). Cet animal est absolument dépourvu d'appendices et la paroi de son corps entièrement lisse. On y distingue cependant à droite et à gauche du tiers inférieur un petit renflement circulaire correspondant au trajet interne de la partie inférieure de l'oviducte (canal translucide de M. Levinsen). Lon- gueur du corps, 4""; plus grande largeur, 2™"'; largeur au point d'inser- tion, 1""°. Sacs ovigères : longueur, 4"'" î' 6™'"; largeur, o™"^,']j. » Orientation. — Le Copépode est fixé sur le corps de l'Annélidc de telle façon que son plan sagittal soit perpendiculaire à l'axe du corps de celle-ci (voir Jig. I : A partie antérieure du tronçon de ver, P sa partie posté- Corps du P(j3'vt:imi& Tubes utcinns" Heure). Cet animal étant dépourvu d'appendices thoraciques, de pièces buccales, d'antennes, il est très difficile de dire, à un simple examen super- ficiel, où sont respectivement situées la face ventrale et la face dorsale. Des coupes parallèles au j^lan sagittal (que je dois à l'obligeance du D'' Ra- govitza) ont seules pu me renseigner. L'ovaire, qu'il est facile de distinguer, se trouve, en effet, toujours placé sur la face dorsale {Jig. 5). » Chez l'exemplaire que j'ai particulièrement étudié au point de vue de ( 1.166 ) ses rapports avec le Polyciirus, la partie dorsale se continuait avec le côté gauche du ver, la ventrale avec le côte droit (voir Jîg. i et 3). » Rapports cnec l'hôle. — Le Copépode s'insère directement suivant un rebord circidaire sur la face dorsale de son hôte; il y occupe la longueur d'un anneau ou d'un anneau et demi. Je n'ai distingué aucune solution de conlinuité sur le pourtour de cette insertion, soit à la loupe, soit sur des coupes; je puis donc affirmer que cet animal n'a pas d'ouverture buccale. L'cpidermc du ver et celui du crustacé sont si intimement accolés qu'il m'a clé impossible de les séparer, même par des tractions assez énergiques, après plusieurs heures de macération dans la potasse concentrée (voir Corps dn PolYcirrus sonlubc diôcsUf Cotœc transvcranlc du vtr Tube di&CKlif Ijy^ C;ni-Uo du t/f/ V. ^ Corps du fl'i,' ^y^ Copcpodc 0 - Prrtion .lu- Jcisns de AJj v) plas fortement ^ossic § Copcpoclc oTi^'crt nai' la face ventrale Ovûii ^ Coopc sagittal dn Copcpodc luplins fg. G). Cet animal, qui n'a ni pièces buccales, ni bouche, ne possède pas davantage d'anus, et une question ititéressanlc se pose de suite ici : com- ment se nourrit-il? Quand on examine un de ces animaux vivants (je l'ai constaté sur les trois échantillons que j'ai observés pendant plusieurs jours), on aperçoit dans son coi-ps, de couleur ambrée, une masse rou- geàtre dont le volume varie et qu'il devient, à certains moments, difficile de distinguer : c'est ce que je pris d'abord pour son tube digestif. La dis- section d'un exemplaire me montra qu'il en était tout autrement. Celte masse rouge, de volume variable, qui se trouve dans la cavité générale du Copépodc, n'est autre chose que le tube digestif du ver, faisant hernie, par l'ouverture autour de laquelle se trouve fixé le parasite. La portion de tube digestif ainsi invaginée, qui doit avoir une importance si grande pour la nutrition du Saccopsis, présente des modifications plus accentuées que celles représentées par \^Jîg. 4; l^s anneaux du tube digestif sont plus ( i'|67 ) élargis vers la parlie inférieure. Celte disposition indique donc que cette hernie, qu'elle soit normale ou accidentelle, devait déjà dater d'assez long- temps. Ce fait, que j'ai constaté sur quatre exemplaires et que je croyais général, il m'a été impossible de le retrouver sur le cinquième spécimen, que j'avais à ma disposition, et qui est précisément celui que j'ai étudié par des coupes, ♦ « Les organes de la reproduction se composent : )) 1° D'un ovaire assez petit, rempli de cellules polyédriques, fortement colorées par le picro-carmin; sans le secours des coupes, il est impossible de le distinguer des autres parties; ') 2° D'un grand nombre de c;ecums ramifiés (7 à gauche, 6 à droite), remplis d'oeufs entourés d'un vitellus abondant; » 3" D'un oviducte renflé à sa parlie inférieure (canal translucide de M. Levinsen) ; sa structure rappelle celle des glandes cémentaires; » 4° D'une glande (?) impaire volumineuse, présentant un sillon sur la ligne médiane, et dans laquelle semblent venir se jeter les deux glandes cémentaires; elle présente une structure histologique très intéressante; ])eut-être est-elle l'homologue du réceptacle séminal des autres Copépodes. » En résumé, cette nouvelle espèce, que je fais rentrer dans le genre Saccopsis Livinsen, diffère de l'espèce unique (Saccopsis Terehelhdis) décrite par cet auteur par des caractères bien tranchés, tirés : » 1° De la forme générale du corps, de la largeur des sacs ovigères, etc. ; « 2° De son mode de fixation, qui est absolument spécial; » 3° De l'absence de l'orifice médian (vulve?), que l'on trouve dans Saccopsis Terebellidis . » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Action des sels minéraux sur le développement et la structure de quelques Graminées ('). NoLe de M. Cii. Dassoxville, présentée par AI. Gaston Bonnier. (i L'influence des divers milieux sur les plantes a déjà été étudiée par MM. Bonnier, Costantin, Dufour, Gain, Jumelle, Lhotelier, Landel, Molliard, Russell. Je me suis proposé de rechercher les variations déforme et de structure que les Graminées préseiîtent, suivant qu'elles ont vécu dans l'eau distillée ou dans une solution saline. (') Ce Travail a élc fail au laboraloirc de Biologie végétale, dirigé par M. Gaston Jîonnier. ( 1 '.68 ) » IvCS cultures ont été faites dans des ('proiivctles entourées de ]iapier noir, afin d'enipèclier le développement des algues; ces éprouveltes étaient ]ilacées les unes à côté des autres, dans les mêmes conditions de température et d'éclairement, de façon à ne différer entre elles que par la présence ou Tabsencc de certains sels. » La solution saline employée était la liqueur de Knop, que l'on obtient en dissol- vant dans un litre d'eau : is'' de nitrate de chaux, oS'',2Jo de phosphate de potasse, oB'',25o de nitrate de potasse, os^aoc de sulfate de magnésie, des traces de peroxyde de fer. » Je vais résumer les dilïérences que j'ai observées sur le Seigle, le Blé, l'Avoine el le Maïs. I. — Morphologie externe. » Dans l'eau tlislillée, les racines ont acquis un tliamclrc un peu plus grand que dans la solution saline, mais elles sont restées extrêmement courtes. Le développement des parties aériennes a été très limité : au bout de quelques semaines, la croissance a cessé; toutefois, les plantes ont vécu plus longtemps que dans la solution saline. » Dans la solution saline, les plantes ont pris dès le début un grand développement. Les racines, grêles et longues, se sont abondamment ra- mifiées. Vers le soixantième jour de végétation, l'Avoine et le Blé ont fléchi au niveau du deuxième entrenœud de la base, sous l'influence du poids trop considérable des parties supérieures. En un mot, ces plantes ont versé; puis elles se sont décolorées. Le Maïs a poussé vigoureusement, mais il s'est rapidement décoloré. Au degré de concentration que j'ai in- diqué, la solution a fait périr le Seigle vers le quarantième jour. » D'autres Seigles, semés dans la liqueur de Knop étendue de son poids d'eau, se sont parfaitement développés el ont donné des graines. II. — MonrnoLor.iE interne. » A. Racine. — Chez toutes ces Graminées, on constate, en l'absence des sels, une lignitlcation intense dont le siège varie avec les espèces : » Chez le Seigle, cette lignification porte sur les cellules de la troisième et de la quatrième rangée comptées depuis l'assise pilifére. « Chez le Blé, elle porte sur toutes les cellules de l'écorce. » Chez le Maïs, les parois internes et latérales de l'endoderme et de l'assise subé- reuse sont très lignifiées. 1) Enfin, chez l'Avoine, les éléments de l'écorce restent minces; mais le conjonctif du cylindre central est entièrement sclérifié. ( '469 ) » De toute cette lignification, celle de l'endoderme du Maïs est la seule qui persiste quand les plantes ont été cultivées dans la liqueur de Knop; encore est-elle incompa- rablement moins intense que dans l'eau distillée. » Quand les sels font défaut, l'écorce est dépourvue de méats. En leur présence, au contraire, l'écorce de la racine du Seigle présente de nombreux méats; celle des ra- cines d'Avoine, de Blé et de Maïs possède de larges lacunes aérifères. » Enfin, les faisceaux affectent des dispositions différentes suivant que les plantes ont vécu dans l'eau distillée ou dans la solution saline. » Dans le premier cas, la racine d'Avoine possède un gros vaisseau axile placé au milieu du conjonctif sclérifié et cinq vaisseaux de petit diamètre appuyés contre l'en- doderme; tandis que, dans la liqueur de Knop, on observe quatre ou cinq gros vais- seaux, répartis irrégulièrement dans le conjonctif, et dix vaisseaux périphériques dont les éléments les plus externes ne présentent pas trace de lignification. » Les différences sont moins fortes chez les autres espèces, mais elles sont de même ordre. Elles se résument en une augmentation, en présence des sels, du nombre et du calibre des vaisseaux, avec lignification moins accusée de leurs parois. » Dans la solution saline, la lignification est beaucoup moins grande, mais le liber est plus abondant, surtout chez le Blé. M B. Tige. — Dans la liqueur de Knop, le méristème du cylindre cen- tral de la tige se cloisonne abondamment et différencie un grand nombre de faisceaux. )) Au quarantième jour de végétation, au niveau du troisième entrenœud inférieur, on comj)te 1 5 faisceaux chez le Blé, 1 6 chez le Seigle et l'Avoine. Ces faisceaux sont répartis sur deux circonférences concentriques et sont séparés les uns des autres par de grandes cellules ayant l'aspect des élé- ments de la moelle. La lignification des vaisseaux et celle des cellules de l'assise-limite de chacun d'eux sont extrêmement faibles, et font complète- ment défaut chez le Blé. Le liber est abondant. L'épiderme est mince. » Dans l'eau distillée, le méristème du cylindre central limite de bonne heure ses cloisonnements. Ses cellules restent petites; elles lignifient très fortement leur membrane et forment un véritable manchon d'éléments lignifiés englobant les faisceaux qui sont disposés sur un seul cercle. On compte II faisceaux chez le Seigle, 12 chez l'Avoine et chez le Blé. Les parois des vaisseaux et de l'assise-limite de chacun des faisceaux sont très lignifiées. Le liber est peu abondant. L'épiderme est fortement cutinisé, sauf chez le Blé. )) C. Feuille. — Dans l'eau distillée, l'épaisseur des feuilles est faible, le nombre des nervures est très réduit. » Chez l'Avoine, le Seigle et le Blé, les faisceaux les plus volumineux sont reliés à l'épiderme supérieur et <à l'épiderme inférieur par une bande ( ï47" ) de cellules qui, toutes, ont leurs parois lignifiées. Les feuilles présentent sur leur bord des bandes de fdjres sclcreuses. Le mésophylle est coUen- chvmateux. L'cpidcrmc de l'Avoine est cutinisé, sauf au niveau des cel- lules buUifonnes. Celui du Blé et celui du Seigle restent minces, mais ils portent de nombreux poils lignifiés. » En présence des sels, le nombre des nervures est beaucoup plus grand. La plupart des cellules constituant la bande qui va des faisceaux à l'cpi- derme supérieur et à l'épiderme inférieur gardent leurs parois minces et non lignifiées. Le mésophylle est formé de très larges cellules de paren- chyme; il est très abondant au-dessus de la nervure médiane. » En résume, des faits qui viennent d'être exposés on peut conclure • » x° Morphologie externe. — Dans la solution saline, les Graminées acquièrent, tant pour leurs racines que pour leurs organes aériens, un plus grand développement; mais un degré de concentration en apparence peu considérable est souvent nuisible. » Dans les conditions de l'expérience, les sels ont provoqué la verse du Blé et de l'Avoine et ont exercé, à la longue, une action destructive sur la chlorophylle. » 2° Morphologie interne. — Les sels de la solution de Knop modifient la structure du Seigle, de l'Avoine, du Blé et du Maïs : i° la lignification est entravée dans tous les organes. Cette action expli(jue le défaut de résistance de la lige à sa base et la verse que nous avons constatée dans nos cultures; 2° les dimensions des cavités aérifères de la racine sont fortement augmen- tées; 3" le cloisonnement du méristème vasculaire de la tige est plus consi- dérable, d'où il suit que le nombre des vaisseaux augmente dans tous les organes; le calibre des vaisseaux est plus grand. » En l'absence des sels, la lignification est beaucoup plus accentuée; il se forme des bandes scléreuses au voisinage des nervures et sur le bord de la feuille; le tissu assimilateur est très réduit. » l']n somme, les Graminées étudiées présentent, lorsqu'elles sont cultivées dans l'eau pure, un plus faible développement de tous les tissus, mais, par contre, une lignifœation beaucoup plus grande. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la propagation au Pseudocommis Vitis Debray. Note de M. E. ÏIoze, présentée par M. Chatiu. « L'existence de ce Mvxomycètc ne me paraissant pas laisser de doute, ainsi que je l'expliquais dans une Note précédente, j'ai cherché à connaître ( '471 ; quels étaient les moyens dont il disposait pour se propager. D'après mes expériences cultiirales, je suis porté à croire que, tant que son plasmode est vivant, dans les cellules qu'il a envahies, il a la faculté d'en sortir, lors- qu'il se trouve placé dans des conditions favorables, pour aller contaminer d'autres végétaux. Ces contaminations peuvent se faire, soit dans le sol, soit par l'air. M. Debray avait déjà dit : « Les feuilles de Vigne atteintes, » tôt ou tard tombent; les milliers de kystes qu'elles renferment sont mis » en liberté par la destruction de leurs tissus et pourront j)orter ailleurs » l'infection. » 1) Cette année, les Cerisiers et les Abricotiers, dans les branches desquels le Pseudocommis est très souvent hospitalisé, ont subi les effets de son développement peu ordinaire. Certains de ces arbres malades ont beaucoup de leurs fruits attaqués et presque toutes leurs feuilles sont parsemées de nombreuses taches d'un brun rougeàtre ou noirâtre: on peut remarquer facilement que le plus grand nombre de ces taches, qui sont isolées ou parfois conniventes, s'entourent à la périphérie d'une zone plus foncée que le milieu de la tache, ce qui résulte d'une plus forte concentration des plasmodes dans celte zone; il se produit un retrait dans la tache même et cette particule de tissu plasmodique, souvent discoïde, se détache et tombe, laissant la feuille trouée. Que deviennent ces particules de tissu plasmo- dique? J'avais cru d'abord qu'elles allaient contaminer les feuilles d'antres végétaux. Mais placées, dans une serre, sur les feuilles mouillées de diverses plantes susceptibles d'être infectées, elles n'y ont causé aucune altération. Il n'en a pas été de même lorsque je les ai mises en terre, autour de graines en germination : celles-ci ont été attaquées et plusieurs morti- fiées. » Le rôle de ces particules de tissu plasmodique est donc d'aller conta- miner le sol des cultures ou d'y développer les kystes et plasmodes libres dont je vais parler. Je puis ajouter que les Amygdalées sont toutes plus ou moins attaquées par le Pseudocommis. Les feuilles des Merisiers, Pruniers et Pêchers présentent les mêmes productions de particules de tissu plasmo- dique que celles des Cerisiers et Abricotiers. Mais ces deux derniers arbres sont plus sérieusement atteints dans noire région. » D'un autre côté, les feuilles de Poiriers et Pommiers, très sains, offrent aussi des taches de Brunissure. J'ai cherché à me rendre compte de ce qui produisait ces taches sur les feuilles des Pommiers. Elles débutent par une ou deux cellules de l'épiderme, ce qui prouve que le Pseudocommis ne les attaque que sous une forme extrêmement petite. Or, en raclant des feuilles C. R., 1897, I" Semestre. (T. CXXIV, N» 25.) '90 ( "'172 ) qui commençaient à se tacher, j'ai pu observer, au microscope, que dans ces raclures se trouvaient soit des kystes libres, soit des poussières sili- cieuses entourées de plasmodes. Si Ton veut bien se rappeler que j'avais déjà constate (jue, sur la terre des pots dans lesquels germaient des Pommes de terre, le Myxomycète, hospitalisé dans les tubercules, était venu former des plasmodes et des kystes semblables, on pourra se faire une idée de cette formation spéciale destinée à servir à une contamination aérienne. D'après mes observations, la plupart des taches de brunissure qui appa- raissent sur les feuilles de nombre de plantes arborescentes ou vivaces seraient dues à ce mode de contamination. » Enfin j'ai remarqué que des Pommes de terre avaient été, dans un champ, contaminées par des débris, enfouis dans le sol, de branches de Pêchers qui étaient eux-mêmes très attaqués par le Pseudocommis. » De tout ce qui précède, il me semble qu'il y a lieu de craindre d'intro- duire, dans certaines cultures, d'abord les Cerisiers, puis les autres Amyg- dalécs, qui, dans les années humides, soit par leurs feuilles infectées, soit |)ar les débris de leurs branches malades, peuvent singulièrement faciliter la propagation du parasite. » PALÉONTOLOGIE. — Sur la découverte de nouveaux gisements de Mammifères fossiles dans l'île de Corse. Note de M. Charles Depéret, présentée par M. Albert Gaudry. " M. le commandant Caziot a profité d'un séjour prolongé en Corse pour étudier l'histoire naturelle de cette grande île, et il a bien voulu me communiquer une intéressante série d'ossements fossiles recueillis aux environs de Bastia et de Bonifacio. » Les brèches osseuses de Bastia sont bien connues depuis Cuvier {Oss.foss., t. VI, p. 394) qui a décrit les poches argilo-ferrugineuses des carrières deToga à Lagomys corsicanus, Arvicola, Lepus, ruminant de la taille du Daim. Ce gisement et quelques autres des environs de Bastia ont été, plus tard (i8()2), explorés par M. Locard, qui a enrichi le Muséum de Lyon d'une belle série d'ossements étudiés par M. Lortet. Ce savant a reconnu : Lagomys corsicanus, Myoxus glis, Mus sykalicus, Canis vulpes, Ovis musimon, Lepus, Perdix, Lacerta, Testudo, associés à des fragments de crâne et de maxillaires humains (Arch. Mus. Lyon, t. I). Le gisement de Toga est aujourd'hui détruit par les progrès de l'exploitation des calcaires. ( '473 ) ainsi qu'il résulte d'une Note récente de M. ï{Ar]é(Bull.Soc. géol.,l. XXII. p. T07). » Aussi faut-il enregistrer avec intérêt la découverte, faite par M. le capitaine Ferton, d'un nouveau gisement de même nature, dans le sud de l'île, aux environs de Bonifacio. Le gisement se trouve à i5oo"' de cette ville, sur la route de Porto-Veccliio; en ce poiut, le talus de la route est formé de bancs de mollasse miocène entre lesquels se montre une assez vaste poche de 7" de longueur, remplie d'une terre argilo-sableuse riche en ossements; la disposition du gisement rappelle tout à fait celle des poches sidéroUthiques. Dans les fossiles que m'a adressés M. Caziot, j'ai reconnu : Lagomys corsicanus Cuv., plusieurs mandibules et des os des membres; Cennis, fragment de mandibule avec la première prémolaire, identique au Cerf décrit ci-dessous, du gisement de Nonza; Chiroptêre, extrémité de radius; fragments indéterminables d'Oiseaux et de Batraciens. » Dans le nord de l'île, M. Caziot a observé sur le versant occidental du cap Corse, entre Nonza et Farinole, une série d'excavations creusées dans les roches serpentineuses qui forment une falaise à pic sur le bord de la mer, et au-dessus de laquelle passe la route en corniche qui fait le tour du cap. Il a exploré deux de ces excavations auxquelles on ne peutaccéder qu'à l'aide d'une barque; l'une d'elles contient un limon argilo-ferrugi- neux de i™ environ d'épaisseur, accumulé dans le fond de la grotte. Ce dépôt argileux, compact renferme beaucoup d'ossements disséminés. M. Caziot a exploré sommairement cette couche et m'a adressé une série d'ossements d'un Cervidé de la taille du Daim; les caractères de ses bois sont très particuliers : la perche, ronde à la base, s'aplatit un peu plus haut; elle porte, à 8*^^'" de la meule, un premier andouiller anté- rieur et un deuxième andouiller antérieur à 8*^™ au-dessus du premier. Ces deux andouillers s'insèrent à angle droit sur la perche, le premier semble même avoir été légèrement déclive; le bois s'aplatit deplusenpius vers le haut qui est brisé à b"^ au-dessus du deuxième andouiller. M Ce bois diffère totalement de celui du Cervus corsicanus actuel (race régionale de l'Elaphe) |)ar la forme aplatie de la perche et surtout par la position du premier andouiller, très élevé au-dessus de la meule au lieu d'être basilaire. Il ne présente d'affinités qu'avec deux espèces fossiles d'Angleterre : le Cervus Falconeri Dawk, du Crag de Norvvich, et le C. Sedg- wicki Falconer, du forest-bed, espèces auxquelles le bois de Corse res- semble par la position élevée du premier andouiller, par la forme de la ( «474 ) perche, ronde à la base, aplatie au-dessus du maître andouilier, enfin par l'insertion à angle droit des andouillers sur le bord antérieur de la perche. Mais le Cerf de Nonza diO'ère du C. Falconeri dont les deux andouillers inférieurs sont placés dans deux plans à angle droit au lieu d'être dans un même plan, et du C. Scdgwicki dont les andouillers s'élargissent rapide- ment dès leur base pour donner naissance à des bifurcations secondaires, tandis qu'ils semblent avoir été simples dans le Cerf fossile de Corse. Je pense donc qu'il s'agit d'une forme nouvelle se rapprochant du groupe pliocène des C. ramosus, Sedgwicki, dicranius (s. g. Eucladocerus Falc), et que je propose de désigner sous le nom de Cervus Cazioti. » Considéralions générales. — Les découvertes d'animaux terrestres fos- siles dans les lies présentent un intérêt exceptionnel, parce qu'elles sont la source de renseignements la plus sûre sur les vicissitudes de rattachement ou de séparation de ces terres d'avec les continents voisins. 1) En ce qui concerne l'archipel tvrrljénien, on sait déjà que l'isolement définitif de la Sarclaigne, de l'île d'Elbe, de Pianosa, de la Corse est de date fort récente, comme l'indique la présence dans ces îles d'animaux ter- restres, tels que V Ursus spelœus , le Cheval, l'Ane (île d'Elbe), le Mus. sylva- ticus, le Mustela vulgaris, à Pianosa, etc. ; pour la Corse, la liste des ani- maux deToga, indiquée plus haut, ne laisse guère non plus de doute sur l'âge récent (sans doute quaternaire) des effondrements qui ont isolé cette grande île. Si je rappelle ces hypothèses déjà connues, c'est pour porter l'attention sur deux faits qui me paraissent établir l'existence de commu- nications entre la Corse et le continent dans la dernière moitié des temps pliocènes. Le premier a trait à l'identité spécifique que j'ai été amené à constater entre le Lagomys corsicanus de Corse et le Lagoniys du pliocène * moyen du Roussillon. Le deuxième, entièrement nouveau, résulte de l'existence, à Nonza et sans doute à Bonifacio, d'un Cerf (C Cazioli) qui se rattache de très près au groupe des Cerfs du pliocène supérieur d'An- gleterre et du val d'Arno. Ce Lagomys et ce Cerf, dont l'origine pliocène n'est pas douteuse, semblent donc avoir été, vers la fin du pliocène, isolés de leurs proches parents européens, auxquels ils paraissent avoir survécu en Corse pendant au moins une |)artie de la période quaternaire. » ( i475 ) PHYSIOLOGIE. -~ Sur quelques localisations de la morphine dans V orga- nisme. Note de MM. A. Axtiieaume et A. Mouneyrat, présentée par M. A. Gautier. 0 Le petit nombre d'observations relatives à la question de la localisation de la morphine dans l'organisme des malades soumis à ce médicament, et les résultats contradictoires des divers auteurs nous ont engagés à étudier de près le cas suivant, que nous avons pu observer à l'asile Sainte-Anne, dans des conditions particulièrement favorables à cette recherche. » Il s'agit d'un homme de quarante-deux ans, atteint depuis huit ans de morphinisme thérapeutique. Quatre ans après le début de l'intoxication, ce malade était arrivé progressivement à prendre chaque jour, en injections sous-cutanées, la dose considérable de quatre grammes de morphine et de trois grammes de cocaïne. » A son entrée à l'asile, il avait renoncé totalement, depuis deux ans, à l'usage de la cocaïne, mais il prenait encore quotidiennement deux grammes de morphine et présentait les symptômes habituels du morphi- nisme chronique. La privation progressive de morphine put être pratiquée de suite, sans incident notable, par la méthode demi lente; au bout d'un mois, on cessa toute injection de morphine. Cette suppression parut d'abord bien sup- portée ; mais quatorze jours après, sans que rien pût le faire prévoir, le malade mourait subitement. C'est dans ces conditions que nous avons recherché la morphine dans le cerveau, le foie et les reins. » La méthode que nous avons suivie est celle de Dragendorff légère- ment modifiée. Chacun des organes, finement divisé, est délayé avec de l'eau alcoolisée jusqu'à consistance très fluide, puis additionné du dixième de son volume d'acide sulfurique au cinquième. Après digestion pendant douze heures, à 44"-47''. o" sépare le liquide par décantation et le résidu subit un nouveau traitement. Les deux liquides ainsi obtenus sont réunis, évaporés à consistance sirupeuse, puis épuisés à l'alcool et à la benzine. Ces deux derniers dissolvants, après évaporation, laissent un résidu dans lequel on ne trouve pas trace d'alcaloïde. La liqueur acide est alors reprise par la benzine, portée à 35''-4o" et additionnée d'ammoniaque jusqu'à réaction franchement alcaline. Il est à noter que l'ammoniaque a été ajoutée par petites portions et que chaque addition a été suivie d'agitation ( i476 ) rapide, afin de prévenir la transformation de la morphine amorphe en morphine cristallisée, qui est à peu prés complètement insoluble dans la benzine. » Après repos et décantation, la matière est soumise à un nouveau trai- tement. On réunit les deux solutions benzéniques et l'on évapore ; le résidu coloré est repris par l'acide chlorhydriquc dilué. Un dernier traite- ment par la benzine ammoniacale donne, après évaporation, un résidu manifestement cristallisé qui, examiné au microscope, laisse voir des prismes ortliorhombiques incolores. » Pour les caractériser, on les redissout dans l'eau chlorhydriquc. La liqueur, ainsi obtenue, précipite par les réactifs généraux des alcaloïdes. Elle donne instantanément, avec les sels de sesquioxyde de fer, une colo- ration bleu foncé; avec l'acide azotique une coloration rouge jaunâtre; avec le réactif de Frohde une coloration violette qui passe au rouge et au brun verdàtre. Elle rédinl immédiaiemenl l'acide iodique, et, par addition de sulfure de carbone et agitation, on obtient une belle coloration violette. )) De l'ensemble de ces réactions nous nous croyons autorisés à con- clure à la présence de la morphine ou de l'un de ses dérivés immédiats dans les organes que nous avons examinés : cerveau, foie, reins. . Il résulte de ces observations que, quatorze jours après toute injection de morphine, on peut retrouver cet alcaloïde chez un morphinique ancien, soumis à la démorphinisation progressive. )) Nous ajouterons enfin que, d'après Vinlensité des réactions, c'est sur- tout du foie que nous avons retiré de la morphine; ensuite, en moindre proportion, du cerveau et des reins ('). ■> PHYSIOLOGIE.— Nouvelles expériences sur l' irritation des nerfs par des rayons électriques. Note de M. B. Danu.ewskv (de Kbarkoff), présentée par M. A. Chauveau. « Dans une Communication précédente j'ai eu l'honneur de présenter des faits qui démontrent la possibilité d'exciter les nerfs par les rayons électriques sans le concours de conducteurs intermédaires. » Dans ma Communication présente je crois utile, comme suite indispen- sable, de citer plus loin les faits fjui peuvent servir à l'explication des (') Ce travail a été fait dans le service de M. RIagnan à l'Asile Sainie-Aiiiie. ( i477 ) phénomènes neuro-électriques que j'ai décrits (excitation par l'influence ou l'induction). » 13. Dans tous les cas où la préparation neuro-musculaire de grenouille est excitée par voie d'induction à distance, on peut renforcer l'excitation, si l'on réunit le bout central du nerf avec un conducteur (A) quelconque d'une électro-capacité suffisante ( un morceau de la colonne vertébrale, un morceau de papier mouillé, etc.). Au con- traire, si l'on éloigne ces condensateurs et même si l'on coupe le nerf tout près du muscle, les contractions s'alTaiblissent notablement. » Du reste, le muscle peut être excité aussi par voie d'induction sans la participa- tion du nerf. n 14. La signification physique du condensateur accessoire (A) mentionné ci-dessus ressort du fait suivant : l'approche de la main ou d'un autre conducteur relié au sol renforce l'excitation induite (voir la première Communication), même quand la main n'est approchée que du condensateur A. Pour que l'expérience réussisse mieux, il faut placer la préparation de grenouille de telle façon que le bout central du nerf ( avec A ) soit plus éloigné de l'électrode irritante de la bobine de Ruhnikorff {m&Ûioàe unipolaire). » 15. La seconde condition importante de l'irritation unipolaire à distance consiste en la grandeur de la plaque métallique de l'électrode de la bobine qui sert d'excitateur unipolaire. Si, toutes choses égales, la petite plaque est remplacée par une grande, la force de l'excitation s'accroît. » 16. Un pareil accroissement d'irritation s'observe dans le cas où Vélecirode exci- tante de la bobine est doublée. La préparation neuro-musculaire est placée entre deux placiues métalliques qui terminent cette électrode (l'irritation toujours unipo- laire). » 17. Les rayons électriques qui sortent de la plaque de l'électrode excitateur {ani- polaire) ont une direction précise et forment ensemble le flux rayonné électrique. Sa forme et sa direction sont certainement déterminées aussi par la proximité du sol et d'autres masses voisines des conducteurs et des diélectriques. Si l'on place la prépa- ration neuro-musculaire à des distances diverses de l'électrode et à diverses hauteurs du sol, nous pouvons examiner jusqu'à un certain point le cours des rayon» pliysiolo- giquement actifs. Dans ce cas, le nerf joue le rôle d'éleclroscope sensible pour le champ électrique oscillatoire. Apparemment, le llux des rayons électriques ci-dessus mentionné est incliné vers le sol, la plaque de l'électrode étant verticale. 1) 18. L'action excitante des rayons électriques dépend de leur quantité. Sous ce rapport, le résultat de l'irritation unipolaire dépend beaucoup du voisinage des masses, conducteurs accessoires (M), près de la préparation neuro-musculaire. En général, leur présence accroît l'excitation (voir première Communication), s'ils ne se trouvent pas sur le parcours des rayons, entre la plaque de l'électrode et le nerf. Cependant, on peut obtenir un résultat contraire (dépression) si l'on relie préalablement la prépara- tion neuro-musculaire par un fil de cuivre avec le sol. ') Une pareille dépression de l'excitation induite du nerf s'obtient plus simplement en approchant l'un de l'autre les fils des deux électrodes de la bobine, l'irritation étant toujours unipolaire {par injhience). ( '478 ) » 19. Si l'on fixe les bouts libres des fils MÉTÉOROLOGIE. — Sur la trombe du iS Juin 1897 à Asnières, et les phéno- mènes orageux observés le même jour. Note de M. Joseph Jaubert, pré- sentée par M. Mascart. « La trombe qui, dans l'après-midi du vendredi 18 juin 1897, a sévi sur la banlieue nord et nord-ouest de Paris, a causé de grands ravages, princi- palement sur les territoires des communes de Colombes, Asnières, Gcnne- villiers, Saint-Ouen et la plaine Saint-Denis. » Cette trombe présente beaucoup d'analogie avec celle qui a sévi sur ( i/iSi ) Paris le lo septembre dernier; sa trajectoire affecte une ligne presque droite, de l'ouest à l'est, longue de plusieurs kilomètres, mais ne se déve- loppant que sur une largeur très faible, à peine une centaine de mètres sur quelques points. )> Le Service météorologique de l'observatoire municipal de Paris pos- sédant à Asnières une station correspondante, et celle-ci s'étant trouvée sur le passage du centre du phénomène, les instruments enregistreurs ont pu en accuser les diverses phases. » La pression barométrique, qui était à ^So™" (altitude : Sa™), est descendue brusquement à 740™™, 5 pour remonter aussitôt; ce phéno- mène, qui s'est produit au moment du passage du centre du tourbillon (exactement 4"" 54), n'a pas été ressenti très loin, car sur la rive droite de la Seine, c'est-à-dire à une distance d'environ 600"", perpendiculairement au bord extérieur du tourbillon, le barographe du Service de l'assainisse- ment n'a pas enregistré de baisse subite, il a marqué seulement le crochet ordinaire des mouvements orageux. » Le vent est passé brusquement du sud-sud-ouest à l'ouest-nord-ouest par l'est. La vitesse du vent s'est maintenue presque constante, de 7" à 8"" par seconde; toutefois, avant le passage du tourbillon, il y a eu un calme absolu de l'atmosphère (à la surface du sol) pendant 4 à 5 minutes, puis un à-coup brusque du vent a fait sortir de ra|ipareil enregistreur le stylet inscripteur : la vitesse maximum enregistrée à 4*^ 54 n'a donc été que de 3o™ par seconde (l'appareil ne pouvant marquer un effort supérieur), mais il est bien évident que la vitesse réelle a été beaucoup plus considé- rable. » Les personnes qui se sont trouvées dans le passage du tourbillon af- firment avoir entendu un bruit analogue à celui de plusieurs fourgons d'artillerie, lancés à toute vitesse sur une route mal pavée. Lors de la trombe du 10 septembre 1896 (Paris), nous avons fait remarquer qu'une dépression brusque ressentie pouvait influer suffisamment sur la caisse tympanique pour expliquer la sensation d'un pareil bruit ( '). Toutefois, au bruit produit par la détente subite de l'air vient s'ajouter celui causé par le choc des nombreux objets que la trombe entraînait avec elle. » Le nuage tourbillonnaire, d'après des témoins oculaires, était peu élevé; il ressemblait à une lourde colonne de fumée qui montait lentement, la tête en avant, inclinée sous un angle d'environ 65°; le temps du passage (') Comptes rendus, t. CXXIII, p. 46i. ( 14^2 ) (lu phénomène ne paraît pas avoir excédé six à huit secondes, mais l'opa- cilc de l'atmosphère avait clé rendue telle qu'il a fallu plusieurs minutes pour dissiiîer C()ni|)!cteincut cette sorte de brouillard ou fumée. » Celte trombe a été précédée et suivie de pluie, avec éclairs et ton- nerre. La quantité d'eau recueillie à Asnières, pendant une douzaine de minutes, a été de 5"'™ à 6""". )) Cette trombe est rattachée aux manifestations orageuses qui se sont produites pendant celte journée, sur toute la région de Paris. » Observée de la tour Saint-Jacques, la masse nuageuse, qui venait de l'oucst-sud-ouest, s'est divisée nettement à partir du plateau de Saint- Cyr : une branche s'est dirigée sur la vallée de la Seine et la banlieue nord de Paris, où elle a donné naissance à la trombe d'Asnières, et l'autre branche s'est étalée sur la vallée de la Bièvre et de là s'est dirigée vers la presqu'île Saiiit-Maur. Sur le passage de celle seconde branche de l'orage il y a eu de très fortes averses dont quelques-unes mêlées de grêle. » Sur Paris, à certains moments, les nuages s'étaient tellement abaissés qu'à 5''2™ leur base inférieure n'était qu'à environ 280™ au-dessus du sol. >' Le premier éclair a été observé à 4'' 46™ suivi, quinze secondes après, du coup de tonnerre, et les autres à 4'' 52™, 4'' 58™, 5'', 5'' 5™ et 5'' 7'". 1' Nous donnons ci-après la courbe barométrique obtenue à Asnières, et que nous avons rapprochée de celle qui avait été enregistrée, le 2 octobre 2 0ct ms"» 10 Sept 1896 18 Juin 1897 ' t-rutredi ]iil 3 * o s wSt: ? • 6 — -— 7S0 «^ m_ - Tue - t- t- ih ■+- ■V- i- i lu\H 2 » 6 a wM n o loSI ^ <^ 6 8 wjHf -r-iiea EE^i^EEE UTTU ROCK lArhanusI. TOUR STJA£guE.S. Alt ''.<': All^.eoTjS ASNItRtS. All».«:37T i8c)4. à Lillle-Rock (Arkansas) ('), et de celle enregistrée à la tour Saint- Jacques le 10 septembre 189(1. Dans ces trois observations, on verra que l'abaissement instantané de la pression barométrique y est accusé de la même manière. » (') Annales du Bureau central météorologique, t. I, p. i52; 1898. ( i4«3 ) MÉTÉOROLOGIE. — Sur la trombe du i8 Juin 1897. Note de M. Léox Teisserenc de Bort, présentée par M. Mascart. « La trombe ou tornade qui s'est produite aux environs de Paris, vers le nord, le vendredi 18 juin, a suivi une trajectoire orientée presque exacte- ment de l'ouest à l'est avec quelques inflexions passagères. Ce phénomène, comme celui de Dreux dont j'ai eu l'honneur d'entretenir l'Académie en 1890, était le satelh'te d'une dépression barométrique passant au nord et accompagnant des phénomènes orageux beaucoup plus étendus que la bande étroite, variant de quelques mètres à 3oo"", où la trombe a exercé ses ravages. Les masses orageuses, que nous avons pu observer à Trappes entre 4''i5" et 4''3o, se sont séparées : les unes suivant la vallée de la Bièvre, les autres remontant plus au nord pour traverser la région de Nan- terre à Saint-Denis. Le nuage, à 4'' 35™, présentait un renflement inférieur assez marqué, mais ce phénomène se voit dans bien d'autres orages sans qu'il y ait production de trombe dans les basses régions. Le tourbillon a laissé sur le sol des traces bien visibles à partir de Chatou. D'après deux témoins oculaires, il avait, vers 4'' 5o™, l'aspect d'une colonne de fumée tournant sur elle-même et se dirigeant vers l'est. » A Nanterre, un mur de o'",4o d'épaisseur, de moellon appareillé, a été renversé; à Charlebourg, les maisons ont eu à souffrir sur une largeur de plus de 250™; les toits ont été endommagés; les mêmes dégâts se pour- suivent avec plus ou moins d'intensité à la Garenne; après quoi une accal- mie se montre dans les champs situés entre celte ville et celle de Co- lombes, soit que l'intensité du tourbillon ait diminué, soit que ses effets ne soient pas perceptibles à cause de l'absence d'obstacles, murs, grands arbres, etc., dans cette plaine. « Les dégâts reprennent ensuite à Colombes et se poursuivent à As- nières, Saint-Ouen, dans la plaine Saint-Denis avec des alternatives d'ac- calmie; les effets du tourbillon vont en s'atténuent, mais sont encore vi- sibles à Draincy. « L'heure du passage du phénomène est donnée assez exactement à la Garenne, où la pendule du bureau télégraphique s'est arrêtée à 4'' 55™. Les effets dynamiques du vent sont variés et se sont produits dans des direc- tions qui indiquent sûrement un mouvement tourbillonnaire. La plupart des pilastres des murs des jardins, ceux même qui étaient peu élevés, ont ( i4H4 ) été renversés, ce qui suppose un effort considérable. Plusieurs arbres sont manifestement tordus et en particulier, à Saint-Ouen, en face des docks, un arbre a été tordu de plus d'un tour complet dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Il faut encore mentionner ce fait qu'à la Garenne, au 33 du boulevard de la République, un morceau de bois a été implanté dans le montant de chêne de la porte. Le mouvement de ce singulier pro- jectile a eu lieu vers une façade regardant le nord-est, c'est-à-dire du côté presque opposé à celui par lequel est arrivé le tourbillon en cet endroit. » J'ai retrouvé sur le passage de ce météore, comme à Dreux, des vitres perforées de trous presque circulaires qui présentent cette particularité curieuse que l'un des bords est à angle vif pendant que l'autre est arrondi et semble avoir subi un commencement de fusion. D'autres excavations, plus ou moins coniques, qui n'atteignent pas 2'"™ de diamètre, se voient aussi dans des glaces de magasin qui ne sont pas complètement perforées. Les mêmes effets ont été constatés, dans le palais de justice de Dreux, sur des portes vitrées intérieures. Une vitre perforée d'un trou circulaire a pu être recueillie à la Garenne, 44» boulevard de la République, chez M. Du- chêne, qui m'a assuré avoir retrouvé la circonférence de verre enlevée, brisée en deux morceaux dans son magasin; la perforation s'est produite pendant qu'il travaillait à deux mètres de la fenêtre et sans qu'aucune ma- nifestation électrique se produisant près de lui ait attiré son attention. » A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. COMITE SECRET. La Section de Minéralogie présente, |iar l'organe de son Doyen, M. FouqitP, la liste suivante de candidats à la place devenue vacante, dans cette Section, par suite du décès de M. Des Cloizeaux : En première ligne . M. nv. Lapparent. En seconde ligne. .M. Karrois. [ M. DOUVILLK. En troisième ligne, par ordre alphabétique . / M. Lacroix. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. ( M. Mu.VIER-CllAI.MAS. ( 1485 ) La séance est levée à 5 heures et demie. J. H. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du i4 juin 1897. La Navigation sous-marine, par G.-L. Pesce. Paris, Librairie de Sciences générales, 1897; i vol. in-S". (Hommage de routeur.) Roues et turbines à vapeur, par K. Sosnowski. Paris, Baudry et C'*, 1897 ; I vol. in-8°. (Présenté par M. Maurice Lévy.) Actes de la Société linnécnne de Bordeaux. Vol. L. 5* série, t. X. Bordeaux, J. Durand, 1896; i vol. in-8". Z>ere/e^^mc/ie 0/ê/i, von Henri MoissAN, Berlin, M. Rrayn, 1897; i vol. in-S". Géologie des Calauda, von Chr. Piperoff. Bern, Buchdruckerei Stàmpfli etC'*, 1897; I broch. in-4». Meteorology and the laws of storms, by G. A. de Penning. Calcutta, P. S. D., Rozario and Co, 1897; i vol. in-8°. The collected mathematical Papers of ARTHVRCknLEy. Vol. XIL Cambridge, University press, 1897; i vol. in-4°. Annales de l'Institut météorologique de Roumanie pour l'année i8q5, pu- bliées par Stefan C. Hepites. Tome XL Bucarest, F. Gobi fils, 1896; i vol. in-4°. (Offert par l'Institut météorologique de Roumanie.) Rapporta annuale deW Osservatorio astronomico-meteorologico di Trieste, per Vanno 1894, redatto da Ed. Mazelle. XI" vol. Trieste, tipografia del Lloyd Austriaco, 1897; 1 vol. in-4°. Die gesetze der Rotalionselemente der Bimmelskôrper, von Carl August LiLJE. Stockholm, central-Tryckeriet, 1897; i broch. in-8°. Ouvrages reçus dans la séance du 21 juin 1897. Cours élémentaire de Chimie, par M. A. Joannis, Professeur à la Faculté des Sciences de Bordeaux, chargé de cours à la Faculté des Sciences de Paris. Paris, Baudry et 0% 1897; i vol. in-8°. (Présenté par M. Berthelot.) Sur la génération de la voix et du timbre, par Auguste Guillemin. Paris, ( '486 ) Société d'études scientifiques, 1897; i vol. in-8». (Présenté par M. VioUe. Hommage de l'Auteur.) Annales de l'observatoire de Bordeaux, publiées par G. Rayet, Directeur del'observatoire. T.VII. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1897; i vol. in-4°. (Présenté par M. Lcewy.) Les températures quaternaires, par Jules Péroche. Paris, Félix Alcan, 1897; I broch. in-4'\ (Présenté par M. Gaudry.) Graminées, par T. Husnot. 2° livraison. Cahan, T. Husnot, 1897; i fasc. in-4°. ERRATA. (Séance du 3i mai 1897.) Note de M. 0. Callandreau, Sur la désagrégation des comètes. Rôle de Jupiter à l'égard des comètes à courte période. /M/a\» ,. Page 1 195, ligne 2, au lieu "^ \/ ~\ "p j ' " " V (Séance du i4 juin 1897.) Note de M. Gab. Bertrand, Sur l'action oxydante des sels manganeux, etc. Page 1357, ligne 8, au lieu de RH^-hMnO==:RMn^O, Usez ÏIH» f MnO«-RMn - H^O-i-O. N^ 25. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 21 juin 1897.) MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. I Pages. M. H.PoiNCAm:.— Surlesfonctionsabélicnncs i/io- I dcuiix» l'iiT M. BoussiNESQ. — Expression des peliles ! M. Lecoq de Boisbaudran. — Examen de composâmes transversales de la vitesse | quelques spectres i^iii dans les écoulements graduellement variés ' .M. Pcuiel. — Note accompagnant la présen- dcs liquides i'|ii I tation de son Ouvrage sur les«Mammi- M. LcE^VY. — Note sur le septième Volume | féres quaternaires fossiles algériens; mo- des «Annales de l'observatoire de lior- I nographie des Porcins» 1421 NOMINATIONS. M. IIatï est élu .Membre dans la Section de Géographie et Navigation, pour remplir la place laissée vacante par le décès de M. dAbbaclle i\i MÉMOIRES PRESENTES. M. K.-E. Paumier soumet au jugement do l'Académie un Mémoire « Sur le Déluge vcrsel I i',-.3 CORRESPONDANCE. La Municipalité de Neuilly invite l'Acadé- mie des Sciences à se faire représenter à l'inauguration de la statue de Perio- net, qui aura lieu à Neuilly le 4 juillet : HM. Maicicc Liivy elLéaulù sont désignés pour représenter l'Académie à celle céré- monie i i ^i M. Bertiielot annonce la mort de M. Jl. Frcsenius 1 '|2.'i M. Simonin. — Sur le mouvement des péri- hélies de Mercure et de Mars, et du nœud de Vénus l'^i'i M. CossEiiAT. — Sur les surfaces qui peuvent, dans plusieurs mouvements dill'ércnts, cngoildrer une famille de Lamé \\iV> M. Dauboux. — Observations relatives à la Communication précédente 1 '(îS M. II. I50URGET. — Sur une classe de fonc- tions hypcrabéliennes i^^*^ M. C. boL'RLET. — Sur certaines équations analogues aux équations diU'ércnticIlcs. . . i'|>i -M. .\rrELL. — Observations sur la Commu- nication précédente 1 i i i ^^. Levi-Civita. — Sur une classe de ds- à trois variables i\i\ iMM. AuocsTE et Lni:is Lumilre. — .appli- cation de la PUotoi;raplue à la mesure des indices de rèrraetion 1 1 i^^ ^Ifc .\DEK. — Sur un nouvel appareil enre- gistreur pour 1 Ables sous-marins i.'i'io M. Cii. PoLLAK. — Sur un nouveau conden- sateur électroljtique de grande capacité et sur un redresseur électrolytique de cou- rants M. Zeeman. — Lignes doubles et triples dans le spectre, produites sous l'inlluence d'un champ magnétique extérieur M. PmciET. — Sur les sulfoanlimonites de potassium M. .Il ILS C.AUNiEii. — Sur la fluidité du nickel fondu Al. I!. Metznek. —Combinaisons des iodure et bromure telluriques avec les liydra- cides correspondants M. \. IloLLARU. — Analjse des bronzes et lies laitons par\oie électrolytique M. Delei'Ine. — .Aldéhyde formique ,: action do 1.1 potasse . . .M. .V. ViLLiERS. — Destruction des matières organiques en Toxicologie MM. P. P. Cazenelve et IIaddon. — Sur l'acide cafétannique .\I. .\.-l!. Grii-fiths. — Le coléoplérinc, un pigment rouge dans les èljlres de quelques Colécq)lcres M. U. I.agaïl. — Sur la casse des vins: in- tcrpiélalion nou\olle basée sur le rôle du t.- M. 1;. IlLoT. -- Sur les capsules surrénales, les reins, le tissu lyni|dioïdc des Poissons lojdiobranclies ■ .'. M. Emile Bbumit. —Sur un Cupépodc uou- >4'(7 144s .40. .404 ■4J7 i45S l'iCo i46i 1462 K 25. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages, vcaii {Saccopsis Alleni, nova specics. pa- rasite de Polycirrus aurantiacus di iibe).. i.'i'i'i M. Cil. DAS30NVILLF.. — Aclioii clcs scN mi- néraux sur le (lévcloppemcnl cl la struc- ture (le quelques Graminées l 'fi-j M. E. KozK. — Sur la propagation du l'seii- docommis vitis Dcbrav c 'i7n M. Charles Depéiikt. — Sur la découverte de nouveaux ;;isenients de l\l a m ni if ères fos- siles dans l'ile de Corse i '17! M.M. A. Antiikaime et \ AlulNliYItAT. - Sur (|uelqn)'-^ localisai ioeis de la ni'H'phine Pages, dans Torganisme 1475 M. 15. Danilewsky. - iNouvclles expériences sur l'irritation des nerfs par des rayons électriques ' '170 M. le P. M. Decuevrens. — Le mouvement oscillatoire diurne de l'atmosphère l'iTO AI. Jo.sEPii Jaubert. — Sur la trombe du iSjuin iSf)7 à Asnières, et les phénomènes orageux observés le même jour i^So ■M. Léon Teisserenc de Bort. — Sur la tor- nade du 18 juin 1897 i'(83 COMITE SECRET. Liste des candidats présentés pour la place 1 zeaux: 1" M. de Lapparenl; 1" MM. Bar- devenue vacante, dans la Section de iMi- | rois:'i° MM. Douvillc, Lacroix, Murticr- . néralogie, par le décès de M. Des Cloi- I C/ialmas i48'i BlXLETIN IIIIIMOGRAPIIIQIE I 485 EnllATA ; i486 PARIS. — IMPIUMEUIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-.Vugustins, 56. Ar Gérant : CiALiurEn-VitLAits. 1897 I PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES 2687 DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES P.%K Iflin. IiBS SECRÉTAIRES PERPÉTUEEiS. TOME CXXIV. N^ 26 (28 Juin 1897). PAIUS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉ.MIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1897 \ RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JL'IN 1 8G2 ET 2^ MAI iSyS. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de \ l'Académie se composent îles extraits des travaux de SCS Membres cl de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a /|8 pages ou 6 feuilles en moyenne. 2G numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires j)résentcs par un Membre ou parunAssocicétranger de l'Académie comprennent au plus G pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. ' Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Programmes des prix proposés par l'Acadér sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les R ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aut que l'Académie l'aura décide- Les Notices ou Discours prononcés en séance ] blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savant étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des person qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1'/ demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires s tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nomi mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Ext autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le ; pour les articles ordinaires de la correspondance 1 cielle de l'Académie. Article 3. Le //o], considérons une aire limitée par deux courbes C et C, et soit une intégrale continue u s'annulant en tous les points de C, et prenant sur C des valeurs comprises entre — ^ M et 4- M. On peut, étant donné un point A à l'inté- rieur de l'aire, trouver un nombre q inférieur à l'unité, tel que l'on ait |"a!\ (56) ,, = _ç + U^?- + Ux.(^^^ + ^ç-Jj+U^(;-^-^^--) . )) Or, si l'on multiplie le dernier terme, dépendant de la fonction , par ç™" Vc, et qu'on intègre dans toute l'aire c ou plutôt dans l'étendue de la section type ayant r,, ^ comme coordonnées y — /o. ^ — ^o. l'intégrale obtenue est (à un facteur constant près), même pour une section autre que la section type, fm %-Tlê.h^ =fM b" S) - â (^~?)] ^-'^- » Transformons, à la manière ordinaire, cette intégrale de surface, à parties intégrables une fois, en une intégrale prise le long du contour y'. L'élément de celle-ci aura évidemment le facteur ( -^ ces [î — y- sin p ) dy' , identique à la différentielle f/ prise le long du contour/' et nulle en vertu de (55). )) Ainsi, la partie de ?/' qui dépend de la fonction a bien son produit par ç'""' nul en moyenne. » II. Quant à la partie précédente, où figure y, la valeur moyenne de son produit par çp"'~' s'obtient aisément, en observant que cette valeur moyenne est celle de '-'—A^y. En effet, le produit considéré, ajouté à — '—A^y, donne, au facteur près — > rf.q>"' d-f d.ti'" d; dr^ dri d'C, '^'! u- r,"' \ V — '^ (r,'" ''A ■ '^ frr,"' ^'^ ^ (') Voir le précédent Compte rendit, p. i^n ( i493 ) M Or, on voit que celte dernière quantité, multipliée par ^/yîé^ et intégrée dans toute l'étendue de la section type, se convertit en une intégrale de contour, à élément nul en vertu de ( 48 ). Elle a donc bien zéro pour valeur moyenne; et, comme il résulte, d'autre part, de ( 5i) et (12), ou de l'an- nulation de l'ensemble des deux premiers termes de (5o), que la valeur moyenne considérée devient celle de (57) - ^/ic(r- '- 9"'y » Par suite, l'expression (56) de u' donne immédiatement, en désignant encore par le symbole 3HL la valeur moyenne, sur toute l'étendue c, de la quantité écrite à la suite, (58) or.(cp"'-' u') ^ ^011./' + u;^Dii.'/"- - iL ^;(oiu."-' - 01^.?'"). )) Dans les deux cas où m = i et où m = -2, les valeurs moyennes de ç'" et \ tifdh y , d'P (09) , = uU-cp^ + a^j, ,v=U(^^-9!:-/^^ ( '4!)'. ) H' , , .. clh Ç a dh z , » Sans les termes en <^, le rapport - égalerait ^ - ou ^ ^ -' c est- à-dire simplement le rapport même - des coordonnées correspondantes dans le cas, que l'on a particulièrement en vue, desections toutes semblables où a et A varient avec a; proportionnellement à leurs valeurs. La vitesse transversale résultant de c, w produirait donc un mouvement cenlnfuge ou centripète par rapport à l'axe hydraulique ( j = o, z = o), mais nulle- ment rotaloire autour de celui-ci. Donc la fonction $ exprime ce qu'on peut appeler le mouvement transversal tournant du fluide. Et, en effet, les parties de v, w qui dépendent de $, étant entre elles comme •^— > — ^ (a la traversée de sections semblables), représentent des vitesses dirigées suivant les courbes $ = consl., qui entourent bien l'axe hydraulique, puisque la plus extérieure d'entre elles, celle qui a l'équation = o, se confond avec le contour mouillé de la section. » La différentialion de c, w par rapport à x s'effectuera en ne regardant comme variable, dans chaque terme des expressions (og), que son petit facteur; car tout autre facteur que l'on y ferait varier introduirait à sa place une dérivée très petite, dont le produit par le facteur déjà iielil du terme serait de l'ordre des quantités que l'on néglige. Si, pour abréger, nous désignons au moyen d'accents les dérivées en ic de a, A et $, il vien- dra, après multiplication par Ucp, (60) ç''=:U^(a"9^r, + 005^), tP''=U^(A"'=o (le long du contour). En effet, s'annulant sur toute la surface enveloppe du fluide, l'on a (/ = o, le long du chemin que suit toute particule de la couche superfi- cielle, c'est-à-dire quand, à partir d'un point de la surface, ce, y, z croissent deudt, vdl,wdt. Mais les produits par r, w des dérivées en j, = de la petite ( î495 ) quantité <î> sont de l'ordre des termes non linéaires que l'on supprime; et l'équation c/<^ =-- o rend ainsi négligeable la dérivée ' de ^P en .v à la sur- face limite. » IV. Les équations (6i), (62) déterminent complètement $' quand a, h et, par suite, le second membre de (61) sont censés donnés pour toutes les valeurs de œ. Car, si l'on remplace $' par O'-I-'I'', , il vient, pour déter- miner ', , la condition (i>\ = o au contour, avec une équation indéfinie ayant son premier membre pareil à celui de (rti), mais zéro comme second membre. Or celle-ci, multipliée par «î)' ^y)û?^, puis intégrée dans toute la section après qu'on a remplacé donne deux termes, intégrables une fois, que réduit à zéro l'annulation de $' sur le contour, avec deux autres termes, à somme dés lors nulle, («) -//[?,(Sv-Kï) o d-n (fC - - o . Comme on a évidemment 7>o partout, celle-ci, (63), oblige d'annuler les deux dérivées en n et '( de la fonction (I'',, dès lors nulle elle-même à l'intérieur non moins que sur le contour, » Quand l'intégration du système (61 ), (62) aura fait connaître 0', il viendra «J) = f^Vilx, valeur déterminée, à une fonction arbitraire près de 71, 'C- Or, celle-ci se déterminera elle-même par la condition que 'P s'an- nule aux endroits où a, h, et, par suite, r;, U deviennent constants : car le régime qu'on étudie est supposé devenir uniforme dès que c, U ne varient plus; et (% w, $ même, d'après (Sg) et (55). se réduisent alors à zéro. » V. Les sections où <î) et par suite $' s'annuleront dans l'état perma- nent seront, d'après (61), celles où l'on aura (G/i) --..- -V^ -^^^r. -o. I d'f 1 d-i aa"'-n dn ~ hk"l di n L'intégration, immédiate, de cette équation aux dérivées partielles en 71, Ç, montre que 7 est alors, dans chaque section en particulier, fonction de VI, ^ par l'intermédiaire de la variable unique «a" 71- -h hh"'C'- Supjjosons d'abord que cette fonction ne se réduise pas à une constante, c'est-à-dire, d'après (5i), que le coefficient de frottement extérieur B„ ne soit pas infi- niment petit. Alors les courbes o - const., d'égale vitesse dans le régime uniforme, devront donc être des coniques semblables et semblablemeut c. R., 1897 1°- Semesrri'. (T. CXXIV, N" 26.' '9 ' ( '496 ) placées, à centre commun situé sur l'axe hydraulique (•/) = 0,^ = 0) du courant, ellipses ou h\perboles suivant que les deux dérivées secondes de a et h en .r auront ou n'auront pas même signe. » On ne connaît, pour les écoulements tourbillonnants étudiés ici, que les deux cas de sections circulaires (ou demi-circulaires) et de sections rec- tan£;ulaires larges, où les courbes d'égale vitesse dans le régime uniforme soient ainsi des coniques; et même, dans le second cas où (p ne dépend effectivement que de ^ ou de "Q , la variable de ç exigée par (64), qu'on peut supposer être X,^ 4- 'rjrrri^ ■, ne se réduit à X? que si le produit aa!' égale une fraction négligeable de hh' , c'est-à-dire seulement dans l'hypothèse d'une largeur 2a très sensiblement constante. Ainsi, dans un canal à lar- geur très grande, mais variable, les expressions (Sg) de v, w ne se rédui- sent pas à leurs premiers termes, simples, comme on aurait pu l'es- pérer ('). » Mais il reste le cas extrême de parois assez polies pour qu'on puisse écrire approximativement 9 = 1, c'est-à-dire supposer tous les filets fluides à peu près également rapides; cas où l'équation (61), ayant son second membre négligeable, admet pour solution = o et, par suite, ', iv', devenaient assez petites pour que leur influence s'abaissât à l'ordre de petitesse des termes non linéaires négligés dans notre analyse, tous les résultats basés sur nos équations (i) et surtout (61) seraient évidemment illusoires, la vraie équation en * devenant beaucoup plus compliquée. (') Dans le cas opposé de parois assez rugueuses (ou d'une valeur de B„ assez grande) pour annuler t< et ç à la paroi comme dans les mouvements bien continus, l'éciuation (61), développée en cfTectuant les diflerentiations indiquées à son premier membre, ne laisse subsister aux parois que les deux termes où figurent les dérivées premières de

'=o, d^'=:o, le long du contour, y donne en tous sens «?' = 0, puis * = o, au sein de la couche mouillant la paroi. Autrement dit, et vu les formules (Sg), les deux conditions distinctes r = o, (*■ r= o se trouvent d'elles-mêmes vérifiées dans cette couche, comme il le fallait bien physi- quement. ( '^>97 ) tangles larges, a été établie la formule (5i) de 9 — i. Alors, afin d'em- brasser aussi ce cas particulier dans lequel a représente la demi-largeur, évitons de poser a = A, et admettons seulement que a soit le produit du rayon moyen h par une constante. Le second membre de (61) deviendra plus symétrique en y faisant, comme on le peut évidemment. 2 a 2« a a h h"\ a hjV a a" _^ h"\ h a ' Il I a » Portons en même temps dans (Gi) l'expression de 9 fournie par ('îi) et posons enfin (65) h d ' a dt^ » L'équation indéfinie (tJi) deviendra, en T, dv k v/B„ -^F f/r, a d ïidl I = -^ + F, h ^ dF, a di) a rfF, relation où a, h n'entrent que par leurs rapports, indépendants de x; de sorte que x n'y figure pas plus que dans la condition spéciale au contour, devenue r = o. La nouvelle fonction r dépend donc uniquement de •/), X,, du paramètre k\fW^ et de la forme de la section. C'est ce que nous spéci- fierons, en écrivant r(ri, "C^y/lio) au lieu de T. » Enfin l'équation (65), multipliée par dx et intégrée, donnera pour $ la même formule que pour ', avec simple remplacement de a", h" par a', Il \ car, dans la différentiation de celle-ci par rapport i\x, la mise en compte de la variation des dénominateurs a, h n'introduirait que des termes non linéaires et négligeables. Il n'y aura pas, d'ailleurs, à ajouter une fonction arbitraire de -/i, C, puisque . 1 -t-Av/BoOI^Fi " (f^ { >49« "> IV03IL\AT10NS. L'Académie procc . j)ar la voie du scniliii, à la nomination d'un Membre dans la Secl n de Minéralogie, pour remplir la jîlacc laissée vacanle par le décès de .M. Des Cloizcaux. Au premier lour de scrutin, le nombre des votants étant 56, M. de Lapparent obtient 4^ suffrages M. Barrois » 5 » M. Municr-Chalmas » . 2 » M. Lacroix » i » M. DE Lai'parext, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la République. Sur la demande de la Commission du prix de Statistique de la fondation Montyon, M. Brouaudel est prié de s'adjoindre à cette Commission. MÉMOIRES PRESENTES. MÉDECINE. — Sur le Psoriasis; ses rapports avec la syphilis. Note de M. F. Bouffé, présentée par M. Guyon. (Commissaires : MM. Bouchard, Guyon, Potain.) « J'ai l'honneur de communiquer à l'Académie les résultats de mes recherches sur le psoriasis dans ses rapports avec la syphilis, » Déjà, dans des Communications antérieures aux Congrès de Caen, de liyon, de Bordeaux (1894 et iSqS), j'ai établi l'origine nerveuse du pso- riasis, et, sur des photographies prises avant le traitement, pendant celui- ci et après la gucrison, j'ai démontré l'efficacité de la méthode que j'ai instituée, en m'attaquant directement au système nerveux, que j'envigorai ( i499 ) parla voie des injections iiitra-miisculaires à'orchiline (liquide testiculaire) à doses progressivement croissantes de lo*"" à lo''^ pro die, les seules vrai- ment efficaces et capables de vaincre le psoriasis. » Le grand nombre de malades que j'ai pu suivre pendant ces dernières années et qui ont été guéris par ma méthode (74,75 pour 100), c'est-à-dire sans avoir présenté de récidive depuis deux, trois et quatre ans qu'ils sont guéris, alors qu'auparavant ils ne passaient guère six mois sans pré- senter une poussée, et que d'autres étaient depuis des années, trois, six, huit, dix, vingt ans et plus (trente-huit dans un cas) couverts de psoriasis quand ils me sont venus, m'autorisent à considérer l'orchitine comme le remède de choix dans les alfections cutanées d'ordre nerveux, et comme le plus puissant modificateur connu, à l'heure actuelle, contre certaines infections microbiennes telles que la lèpre, où elle donne les résultats les plus encourageants, en relevant l'état de la nutrition nerveuse et en s'op- posant, par suite, à la pullulalion du bacille de Hansen, ce qui permet d'obtenir la guérison d'une maladie réputée incurable jusqu'ici (voir m> Note à l'Académie des Sciences, i3 juillet 189G). » Ces faits de première importance rappelés, je désire, dans cette IN^ote, soumettre à l'Académie quelques particularités observées sur certains ma- lades, au cours du psoriasis. » C'est ainsi que la syphilis et le psoriasis peuvent coexister chez le même sujet ; mais le psoriasis masquera presque constamment la syphilis, la comprimera en créant une sorte à'élat talenl de la syphilis, dont l'évolu- tion sera retardée jusqu'à la disparition du psoriasis. » La syphilis éclate alors, affectant une forme sévère, grave parfois, à allures rapides, comme je l'ai constaté dans deux cas, les sujets ayant ten- dance à tout rapporter au psoriasis et niant, de bonne foi, une syphilis pour laquelle ils ont consulté des spécialistes, et qui n'a pas été diagnos- tiquée telle, comme je ra,i observé dans deux circonstances. » L'un de ces deux sujets était syphilitique depuis douze ans. Fort du diagnostic jiosé, vu qu'il n'avait pas la syphilis, il ne s'inquiéta pas d'acci- dents tertiaires, tels que le rupia, dont ses jambes étaient affectées, après la disparition de son psoriasis, et ce n'est qu'en présence d'une perforation du voile du palais que la syphilis fut reconnue par le médecin précédem- ment consulté. » L'erreur étant possible, il m'a paru nécessaire d'appeler l'attention sur cette modalité du psoriasis compliqué de syphilis. » Existe-t-il des signes objectifs qui permettent de diagnostiquer à la- ( I Voo ) quelle des deux alFections l'on a afTaire? On a cherché à rattacher à la sy- philis les formes circinées et la couleur yam^on de l'éruption cutanée. Sans nier la valeur de ces symptômes qui est réelle, nous croyons l)ien plus à l'importance du siège des lésions cutanées qu'on rencontre dans la syphilis, de préférence à la face, à la tête, au cou, quelquefois sur la poitrine, sous les clavicules; d'autres fois sur les membres inférieurs, où l'on observe du rupia, notamment aux extrémités palmaires ou plantaires; à l'absence de symétrie de l'éruption, plus particulière à la syphilis dans laquelle le teint est bistré; à la dépression des forces, tous caractères qui n'existent pas dans le psoriasis. » Il existe un autre caractère différentiel important révélé par Vétude du sang, lequel laisse voir, sous le microscope dans la syphilis, des spores et une leucocytose, alors qu'on rencontre dans le psoriasis des cellules èosinnphiles, dont le nombre est augmenté au point d'être parfois quadruplé, comme je l'ai signalé dans ma première Communication (^^Caen, iSg/j). » On rencontre également, dans une certaine forme de psoriasis que j'ai appelée lymphatique, de la leucocytose; mais cette forme se reconnaît à un ensemble de symptômes tels que le tempérament lymphatico- nerAeux, la longue durée des accidents qui récidivent sans cesse, et enfin la résistance qu'elle oppose pendant un certain temps, même à l'orchitine appliquée à hautes doses; 'io^' pto die, en une circonstance, injectés régulièrement, ne m'ont donné de résultais qu'après six mois; et dans un autre cas, onze mois d'injections ayant été nécessaires pour vaincre le psoriasis. » Enfin, lorsque, au cours du traitement d'un psoriasis, on voit, après la diminution marquée de l'éruption cutanée, c'est-à-dire l'atténuation du psoriasis, survenir une i)ériode où, malgré l'augmentation des doses, la maladie reste stationnaire d'abord ; puis procéder par légères poussées qui augmentent graduellement ensuite (le siège des lésions affectant de préfé- rence les surfaces indemnes jusque-là : face, cou, jambes, etc.) on doit soupçonner la syphilis, et instituer un traitement énergique ad hoc, non par l'iodure qui est insuffisant, mais avec le mercure, les accidents se succédant parfois avec une rapidité qu'il: faut combattre d'autant ])lus vite que la situation est grave et que le malade souvent désespéré est sur le point, comme je l'ai constaté, d'abandonner tout traitement. » Conclusions. — i° Le psoriasis est justifiable, dans tous les cas, de l'orchitine. ( i5oi ) » 2" La durée des injections d'orchitine sera, en moyenne, de trois mois environ. » 3° Dans le cas de psoriasis compliqué de syphilis on devra toujours commencer par l'orchitine, le psoriasis non guéri comprimant la syphilis et la masquant. » 4° Il y a intérêt à débarrasser l'organisme du psoriasis, afin de traiter la syphilis. » 5° Les injections intra-musculaires de sels mercuriques, suivies de l'administration de l'iodure de potassium, à la dose de 3^^ à fi^"", et q^"" dans les cas graves, donnent, après une cure par l'orchitine, les meilleurs ré- sultats. )i 6° Les malades ainsi traités (orchitine, puis injections mercuriques et ensuite préparations iodurées), guérissent constamment. 1) 7° Nous n'avons pas constaté de récidive chez les malades guéris, c'est-à-dire chez ceux qui avaient suivi un traitement d'une durée suffi- sante. » M. Charles Chardijî adresse une Note relative à un traitement, par l'ozone, du cancer et de plusieurs maladies infectieuses. (Commissaires : MM. Chauveau, Potain.) M. BouRcouD adresse diverses observations « Sur les causes de la diffé- rence du timbre dans les cordes harmoniques ». (Commissaires : MM. Cornu, Mascart.) CORRESPONDANCE. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observations du Soleil, faites à l'observatoire de Lyon {équaiorial Brunner), pendant le premier trimestre de 1897. Note de M. J. Guillaume, présentée par M. Mascart. « Ces observations sont résumées dans les Tableaux suivants, dont l'ex- plication a été donnée p. 449 du tome CXXIV des Comptes rendus. » Il y a eu 45 jours d'observation pendant ce trimestre. ( rno-j ) Tableau I. — Taches. Dates Nombre Tass. Lalilmli-s moycnnts Surfoccs flilrt^mos «i'obser- au aicr, — —— * — ^- — «^ moyennes d'obsort. Tatiuns. central. S. N. réduites. Janvier 0,00 4- 9 3 4,2 - -i3 4- ■"' ■>. 6,3 "' 7 ( «,7 -lO 4-i3 D 9,3 ' 7 ( 10,0 -^ 9 1 1 I 10,9 I 3-20 2 '9,^ — 19 l3-20 2 19, « — 7 ao I 20, a 20 I 22, ) — [ 2 28 I 2-^,9 -18 28-21) 2 29,0 28- 4 3 3o,9 " J- Fé\ rier i S97. 0 4- 6 2 1,5 aq- 6 3 2,6 — 2 6 I 3,2 — 10 '-9 4- 9 '9 9 '9 3 6 4,2 5,4 i5,6 16,8 - 12 - 4 17- 19 3 19,^ Tableau II -;- 9 -^18 -i4°,8 -i-io°,o -i3 ii3 45 ro5 i7"i 43.. 255 61 55 7 2 16 23o ^- 8 - 5 .16 382 118 34 668 9.90 3 Dates Nfiniliro l'nsa. extrômos d'obsor- nu mér. d'ob-icrv. Totiun». eoniral. Latltuilrs moyennes Surfares S. N. réilultes. Février 1897 (suilc) 0,00 22-5 1 1 1 i5j. 20,9 28,3 ,0 Mars 1897 0 23- 6 I I ',' — i 24- 6 0 1,8 — 5 ■^7- 9 9 4,3 26- t) 10 4,- -. 8 5- 6 2 5,6 - i3 9-12 3 7,8 8 1 «,7 - 3 II 1 10,4 -27 q-l6 1 ..,3 16-17 2 11,9 - 4 8-. 7 6 '4,7 17 1 .8,2 22 I 23, I -12 25 I 25,4 -42 23-27 4 27,8 22-3(1 8 '•7,9 — 2 2 12 394 io°.8 '47 94 - 2 io3 228 8 5 44 8 3 9 i5 5 278 1 1 3 2 i3 21 67 '9J- 6°, 5 Distribulion des lâches en Uuilude. Sud. Janvier. Février. Mars — TolaiiN " 4 i 7 ]) I 4 5 1 2 6 10 - — 1 - 13 22 Somme, o". 10 4 3 I 5 2 3 6 4 2 \-) 9 6 Tolaui 00°. oionsucU. 10 i6 37 Surracoi moyennes réduites. 3o3o 1903 io3o âges Tableau III. — Distribution des faeules en latitude. Sud. 1897. Janvier Février Mars Totaux. . . ', 40". 30 so- lo" . 0-. Somme -^.~^ ■ — - —.-.^ )) » )) 5 5 10 » 1 4 4 6 i5 " I 2 3 9 1 j 6 12 20 40 uoie. 0*. lO" 20" 30- . 40' 00". Totaux mensuels 4 1 2 I »> )1 '4 8 4 2 0 2 )> 23 12 8 2 2 •1 1, 27 24 i3 6 3 ■ 64 Surfaces niojronnos rt-dulles. 17,5 • 7,9 '•7,9 63,3 ( I H)j ) » Taches. — Le nombre de groupes est moindre que celui du précédent trimestre, 3; au lieu de 37, mais la surface totale a plus que doublé: on a, en effet, 6963 millionièmes au lieu de 2890. Cette augmentation anor- male est due au grand groupe austral de janvier, qui figure à lui seul pour plus de 2200 millionièmes. La tache principale de ce groupe, qui se voyait très bien à l'œil nu, a traversé le méridien central du disque solaire le 9,3 à la latitude de — 7°. » On remarque que riicmisphère austral continue à montrer plus de taches que l'autre hémisphère et qu'en aucun des jours d'observation le Soleil n'a été vu sans taches ('). M Facules. — Des lacunes dues au mauvais temps ont encore fait manquer l'observation de quelques groupes, et les résultats de ce trimestre sont peu différents de ceux du précédent; on a, effectivement, 64 groupes et une surface totale de 63,3 millièmes au lieu de 68 groupes avec 63,9 '"''* lièmes. » Le nombre des groupes de facules entre les deux hémisphères est toujours, conmie celui des taches, plus élevé au sud qu'au nord de l'équa- teur. GÉOMÉTRIE. — Sur les lignes geodèsiques des surfaces à courbures opposées. Note de M. Hadamard, présentée par M. E. Picard. « Dans un travail récent (-), j'avais énoncé un résultat relatif aux geo- dèsiques des surfaces à courbures opposées ayant la forme générale de l'hyperboloïde à une nappe. » Une étude plus approfondie de la question m'a permis d'établir une discussion complète des lignes géodésiques sur toute surface à courbures opposées, sans singularité à distance finie. Les résultats dépendent, d'ail- leurs, essentiellement du nombre des naj)pes infinies ou, plus exactement, de l'ordre de connexion de la surface au [)oint de vue de V arialysis sjlus {\q.^ nappes infinies étant considérées comme autant de bords). (') Errata. — Ajouter un groupe ).G,i p -t- 23" surface 2 au Tableau I de jan- vier 1896. {Comptes rendus, t. CXXII.) Supprimer le groupe X i5,3 ^ — 28° surface go au Tableau 1 d'avril iSijG. {Comptes rendus, t. CXXIII.) (') Mémoire couronné par rAcadémie (prix Bordin de 189G). C. W., I.S.J7, I"' Hcmcslrc. (1. C.WIV, N 2G.) '9'! ( i5o', ) » Il existe, eneffel, des surfaces jouissanl des jiropriélés que nous ve- nons d'indiquer et possédant un nombre quelconque de nappes infinies. Si ce nombre est égal à un on à deux (en supposant que l'ordre de connexion de la surface ail la même valeur), la distribution des gcodésiques est la même que sur le paraboloïdc hyperbolique ou riiyperboloïdc à une nappe. Mais il en est tout autrement quand l'ordre de connexion est supérieur à deux, la surface admettant alors une infinité de types de contours fermés ir- réductibles les uns aux antres par déformation continue. On arrive alors à des conséquences extrêmement curieuses que nous allons résumer, en sup- posant toutefois que les nappes à l'infini sont évasées, c'est-à-dire présen- tent la forme générale d'une nappe d'hyperboloïde (et non, par exemple, d'un cylindre). » La méthode repose sur l'impossibilité de mener entre deux points deux géodésiques réductibles l'une à l'autre et, d'un point à une géodésique, deux géodésiques normaIes[^réductibles l'une à l'autre. » Ce point acquis, on constate qu'à chaque type de contours fermés corres]>ond une géodésique fermée (la plus courte ligne du type) vX une seule, de sorte que les géodésiques fermées forment une infinité dénom- brable. » Une seconde catégorie de géodésiques est formée de lignes asymptotes aux géodésiques fermées. » Une troisième catégorie comprend les lignes qui s'éloignent à l'infini, ce qu'elles font d'ailleurs régulièrement, c'est-à-dire sans alternative de retour à distance finie ('). M II existe des géodésiques qui ne rentrent dans aucune des catégories précédentes : les lignes qui appartiennent à cette quatrième espèce s'ap- prochent d'une géodésique fermée I.,, avec apparence asymptotirpie, puis s'en éloignent à nouveau pour faire de même avec une autre géodésique fermée plus compliquée L., et ainsi de suite indéfiniment. )i Avec cette quatrième catégorie, la classification est complète : elle comprend toutes les géodésiques possibles. » Si maintenant nous envisageons les géodésiques qui parlent d'un point déterminé O de la surface, nous constaterons que les tangentes à celles qui s'en vonl à l'infini forment une infinité d'angles, tous extérieurs les uns aux autres et, bien entendu, de plus en plus petits. (') Pour expliquer plus clairement noire locution, la fonction y^kx est dite dans cette manière de s'exprimer, augmenter indûfîniment régulièrement avec x, par opposition avec la fonction y — /.xsin.r ou autres analogues. ( i5o5 ) » Cette disposition fait prévoir la conclusion, assez extraordinaire, à laquelle nous arrivons : les tangentes aux géodésiques issues du point O et qui restent à distance finie forment un ensemble parfait qui n'est nulle part continu. » En particulier, dans le voisinage immédiat de toute géodésique, il existe des géodésiques qui s'éloignent indéHninient. » On peut même ajouter que, dans le voisinage immédiat de toute géo- désique qui reste à distance finie, il existe des géodésiques qui s'éloignent indéfiniment sur telle nappe que l'on veut et, plus généralement, des géo- désiques affectant l'une quelconque des formes générales précédemment ènumérées. » En un mot, dans le cas d'une géodésique qui reste à distance finie, la plus légère modification apportée aux conditions initiales suffit à pro- voquer, à volonté, tous les changements possibles dans l'allure finale de la courbe. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'énumération des groupes primitifs dont le degré est inje'rieur à 17. Note de M. J.-A. Miller, présentée par M. Jordan. « La détermination des groupes transitifs de degré n présente un grand intérêt, car cette question n'est autre que la suivante : Trouver tous les types des équations irréductibles de degré n. Cauchy et Mathieu ont fait l'énumération des ordres possibles de ces groupes quand n dont Mathieu a prouvé l'existence pour chaque degré de la forme yo + i, p étant un nombre premier quelconque. » Puisque les groupes { + ahcdef).,,, (abcde/),^, {abcdefg),,,^, {abcdefgh),.,,, sont sous-groupes maxima qui ne contiennent pas un sous-groupe invariant autre que i dans les groupes (^abcdef)^os,., (^abcdef)d\\., (abcde/g) \-)0s. , (abcde/gh) pos. , il y a 4 groupes primitifs de degré 1 5 (jui sont isomorphes, sans mériédrie des 4 derniers groupes. » Les 2 autres groupes primitifs de ce degré contiennent le grou|)c alterné. » Tout groupe primitif de degré iG, cpii ne contient pas le groupe alterné, contient le groupe abélien (H) d'ordre iG qui a i.^ sous- groupes d'ordre 2, comme sous-groupe invariant. Le groupe des isomor- phismes (-) (G j de II est évidemment deux fois transitif et d'ordre 1 5, 14, (') \ûir JoiiuAN, Comptes rendus, t. LXXV, p. 1707. (-) lIuLUËit, Malhematisclie Aniialcn, t XLIll, p. 3i4- ( 1^107 ) 12, 8 = 8! : 2. Donc G est isomorphe sans mériédrie du groupe alterné de degré 8 (K). » A chaque sous-groupe de G ou K correspond un sous-groupe transitif de degré i6 qui contient H comme sous-groupe invariant. Le sous-groupe, qui contient toutes les substitutions de ce groupe transitif, qui ne con- tiennent |)as une lettre donnée, est isomorphe sans mériédrie au sous- groupe correspondant dans G. Je me borne aux groupes primitifs. A un sous-groupe d'ordre 5 de G correspond un groupe d'ordre 8o. Il est pri- mitif, parce qu'il n'est pas isomorphe sans mériédrie à un groupe transitif de degré 8 et il ne contient aucun sous-groupe invariant, autre que H et I. Donc à tous les sous-groupes de K dont les ordres sont divisibles par 5, correspondent des groupes primitifs de degré i6. » Le Tableau suivant donne tous ces sous-groupes de K : (abcde) cyc, (abcde)^^, (abcde) cyc. (/gh')cyc. , [(abcde).,^(/g)\pos., (abcde),^(/gh) cyc, (abcde)Tpos., {abcdef)^a< [{abcde)2o (fgh)a\l.] pos., \(abQde) Sill. (/g)\ pos., [(abcde/)^.,^(gh)] pos., (abcde) pos. (/gh)cyc., (abcdef)pos., [(abcde) ail. {fgh) ail.] pos., [(abcdef) a\\.( gh) pos., (abcde/g) pos. , (abcde/gh) pos. » Puisque tous les sous-groupes de K, qui sont semblables à un de ces groupes, sont conjugués, il n'y a pas plus de i6 groupes primitifs de degré i6 dont les ordres sont divisibles par 5 et qui contiennent H comme sous-groupe invariant. Il est facile de voir que tous ces i6 groupes pri- mitifs sont distincts. » En effet, les deux groupes d'ordre qGo qui correspondent à (abcde)pos. et {abcde/)^ç, dans A ne contiennent aucun sous-groupe invariant autre que H et I. Ils ne sont pas isomorphes sans mériédrie parce que les substitutions d'ordre 3 dans l'un permutent i5 substitutions de H et ceux dans l'autre ne i)ermutent que 12. Le troisième groupe de cet ordre contient plus de 2 sous-groupes invariants. On peut voir de la même manière que les deux groupes d'ordre 1920 et les deux autres d'ordre 5760 sont distincts. » Puisque les groupes {aeb/cg)(abc)cyc.(efg)cyc., (alb/cg)\(abc)a\\.(e/g)al\.][>os., (a/becg)[(abc)a\\.(efg)M.]pos., {alb/cg)(abc)A\.(c/g)A\. sont des sous-groupes maxima qui ne contiennent aucun sous-groupe in- ( i5o8 ) variant autre que i des groupes {aeb/cg)(abcd)pos.(('/gh)pos.., (aeh/cg)\(ahcd)-A\.(rfg/i);\\\.][ws., (a/becg)[(abcd)aL\\. (e/gh)n\\.]pos. , (aeb/cg)(ahcd)a\\.{e/gh)i\\\., il y a 4 groupes primitifs de degré i6, qui sont isomorphes sans mériédrie aux /} derniers groupes. Ces groupes contiennent évidemment H comme sous-groupe invariant. Donc il y a 22 groupes primitifs de degré 16. Le Tableau suivant donne le nombre de groupes primitifs dont le degré est inférieur à 17 ('). Degré 345678 9 10 11 12 i3 i.'i i.5 16 Nombre 225/17711 9 8 6 9 4 6 22 » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la détermination des intégrales de certaines équations aux dérivées partielles non linéaires par leurs valeurs sur une sur/ace fermée. Note de M. E, Le Rot, présentée par M. E. Picard, « Soit l une constante positive. Soit f{\J,!r,y, z) une fonction crois- sante avec U et nulle pour U = o. Considérons l'équation (i) M] = l/(\],3e,y,z) -h'^^(x,y,z), et cherchons-en une intégrale continue qui s'annule sur une surface fermée S limitant un domaine T. » Appelons G la fonction de Green relative au domaine T et au point {x,y, z). Désignons par (.v',y', z') les coordonnées du centre de gravité d'un élément d- de T et posons •^ -'(Tl .Supposons que l'inégalité | U | ^ 2^a entraîne les inégalités |/| "^L et -T^. <^ p. Enfin, prenons $L-<«. » La méthode des approximations successives de M. Picard est appli- cable. Si U,- désigne une des fonctions intermédiaires qu'elle amène à considérer, on a |U,l<2^a. (') Voir aussi Jordan, Comptes rendus, I. L\XV, p. 1757. ( ï5o9 ) Soit T, la difTérence U, — U,^,. La formule des accroissements finis donne, «, étant une quantité comprise entre U, et U,_, : At,- = l T,-^, 5u ^"'-" '^' -X' ^)- La convergence des approximations successives est donc assurée, si eL-]G; 1889). Dans une huile lithar- girée ou manganésée, le |>lomb ou le manganèse jouent le rôle d'intermé- diaires, prenant à l'air son oxygène pour le céder, d'une manière continue, à l'huile qui s'oxyde ainsi plus rapidement qu'elle ne le ferait sans ces intermédiaires (Vernis et huiles siccatives, p. 181 ; 1896). (') Travail fait au laboratoire de Chimie de la Faculté des Sciences de Rennes. ( l52I ) » C'est très probablement une réaction identique qui se produit avec les oxydases et, comme l'a indique M. Gab. Bertrand (^Comptes rendus, t. CXXIV, p. i355), le manganèse serait le véritable élément actif de l'oxydation, « celui qui fonctionne <à la fois comme activeur et comme convoyeur de l'oxygène ». CHIMIE MINÉRALE. — La couleur de la phosphorescence du, sulfure de strontium. Note de RI. José Rodriguez Mourelo. « Une des plus curieuses propriétés du sulfure de strontium et certaine- ment la plus constante est la couleur vert bleu de sa phosphorescence, couleur qui ne varie qu'en intensité et qui s'obtient par n'importe quel procédé. J'ai pu, dans les nombreuses expériences que j'ai faites, modifier presque toujours à volonté l'intensité de la phosphorescence. Il m'a été possible d'établir une relation entre le procédé employé pour l'obtention du sulfure, la structure du corps obtenu et le degré de phosphorescence. Jamais je n'ai pu changer la couleur de la phosphorescence et cela est d'au- tant plus frappant que le sulfure de calcium (même alors qu'il est préparé par le même procédé) présente une phosphorescence variée suivant que l'on a, pour peu que ce soit, modifié les conditions d'obtention. M C'est le sulfure de strontium le plus compliqué dans sa composition, préparé suivant la plus compliquée dès méthodes exposées, qui présente la plus grande intensité de phosphorescence : cette préparation, on s'en souvient, se composait de carbonate de strontium, carbonate de sodium, chlorure de sodium et sous-nitrate de bismuth. La phosphorescence ainsi obtenue n'est pas seulement la plus lumineuse, c'est aussi la plus franche- ment verte. » Le moins phosphorescent de nos sulfures de strontium est celui qui a été obtenu par la réduction du sulfate par le noir de fumée, et sa couleur est d'un blanc vert plus ou moins bleuâtre. » Le sulfure de strontium obtenu par la réaction de l'acide sulfhydrique sur la stronliane donne une phosphorescence vert bleu. » Le sulfure produit par l'action du soufre sur la strontiane, chauffée au rouge, présente une phosphorescence plus nettement verte que la pré- cédente. » La moins bleue des phosphorescences énumérées ici est celle que l'on obtient en appliquant le procédé de Verneuil. ( 1322 ) » La Icmpcratiire seule, encore qu'elle soit influente, n'est pas la cause exclusive de l'intensité non plus que de la couleur de la phosphorescence; pour le démontrer, j'ai entrepris une série d'expériences qui me paraissent décisives. » Ce n'est qu'après une exposition de cinq ou six heures à une haute température que l'on obtient la réduction complète du sulfate de strontium par le charbon très divise; |)c)nr rendre plios])horesceut le sulfure ainsi obtenu, il est nécessaire de le cliauffer encore durant cinq heures au ronge vif. Eh bien, j'ai souvent essayé d'augmenter l'intensité de la phosphores- cence ou d'en varier la couleur en chauffant nouvellement hors du contact de l'air, et jamais je n'ai pu y arriver. » Le sulfure résultant de l'action de l'acide sulfhydrique sur la stron- tiane a été préparé en trois heures, chauffant au rouge cerise, et sa phos- phorescence verte s'est produite au bout du même temps. Après une expo- sition de cinq ou six heures, dans un four chauffé au rouge, et à l'abri de l'air, je ne pus -observer d'altération de phosphorescence ni de couleur. » Quand je travaillais avec le sulfure de strontium préparé au moyen du soufre et de la strontiane, il était indifférent d'exposer la masse au feu durant six heures où durant trois heures seulement; dans les deux cas la phosphorescence et la couleur étaient les mêmes. » Pour le sulfure obtenu par le procédé de M. Verneuil, il suffit d'une chauffe de trois heures pour l'obtenir très phosphorescent, et le sulfure produit ne se modifie en rien après une chauffe supplémentaire de cinq fois six heures, si l'on a soin, naturellement, de le tenir à l'abri des oxydations. M Le sulfure de strontium, doué d'une magnifique phosphorescence verle, que nous avons préparé, se produit au bout de trois heures de chaude au maximum et sans qu'il soit nécessaire pour cela d'une température extraordinairement élevée et, après l'avoir obtenu, on peut le chauffer longtemps et plusieurs fois de suite sans qu'il soit possible d'observer une modification quelconque de la phosphorescence ni de sa couleur. » Les résultats de mes expériences démontrent qu'alors que l'on a obtenu un sulfure de strontium phosphorescent, la propriété d'émettre de la lumière persiste et ne se modifie, ni dans sa couleur, ni dans son inten- sité, même sons l'action violente de la température. Mes expériences prou- vent encore que la température où se forment les sulfures n'a pas, à ce qui semble, une grande influence sur la phosphorescence, car les sulfuzes ( i523 ) les plus phosphorescents ne sont pas ceux dont l'obtention demande le plus fort échauffement, ni la plus longue exposition au feu. » Le sulfure de strontium présente toujours une phosphorescence d'un vert plus ou moins pur et intense, et cette propriété (autant que j'ai pu le voir jusqu'ici au cours de mes expériences) paraît étroitement liée aux procédés d'obtention et aux substances qui altèrent la pureté des corps employés, peut-être parce que l'état d'agrégation physique et la structure des sulfui'es se trouvent aiusi modifiés (' ). » CHIMIE ORGANIQUE. — Observations sur les volumes moléculaires à o" de divers hydrates de carbone cristallisés. Note de M. Pioxciio.\. (Extrait.) « Le volume occupé à o° par une masse donnée de saccharose C'2H"0" = 342K% soit 2 1 5'='', I , est égal au volume qu'occuperait, à l'état de glace, l'eau dont cette masse renferme les éléments, soit 21 5", 6. » La même particularité se présente pour le lactose ou sucre de lait C'='H=='0"-+-Il-0 = C'^H-''0'-. On a, en effet, dans ce cas, volume de C' = H-'0'^'= ^ = 235<^%2, et volume de i2(H-0) à l'état de glace = „, = 235^", 2. V ^ ° 0,9184 » Cette curieuse remarque, faite par Joule et Playfair dans le cours de leurs intéressantes recherches sur les poids spécifiques et les volumes mo- Itculaires des corps solides (-), a appelé mon attention sur les volumes moléculaires des hydrates de carbone cristallisés. )) S'agit-il là d'une propriété générale des hydrates de carbone et faut-il, sur la foi de la remarque précédente, dire, avec Joule et Playfair, que le carbone contenu dans le sucre de canne ne compte pas au point de vue du volume, ce qui serait bien étrange; ou ne s'agit-il pas plutôt d'une particu- larité accidentelle, d'une de ces coïncidences numériques moins rares qu'on (') Travail fait au laboraloire de Chimie de l'École centrale des Arts et Métiers à Madrid. (^) .h)inl scicnlific papcrs of J.-P. Joule. — Joint / ajicrs ^villi sir Lyon Play- fair, p. 11-116. ( '52.4 ) ne pourrait le croire et qu'il faut se garder d'ériger impriulemment eu lois? Telle est la (]ucslioH qu'il m'a paru intéressant d'examiner. » Il fallait, pour la résoudre, considérer les volumes moléculaires d'un aussi grand nombre que possible d'hydrates de carbone cristallisés. Cette recherche m'a entraîné à des déterminations expérimentales, en raison de l'ignorance oi'i les grands dictionnaires de Chimie tant français qu'étrangers, ainsi que l'important Ouvrage de Tollens sur les hydrates de carbone, me laissaient touchant les densités de la plupart des hydrates de carbone à examiner. » J'ai opéré par la méthode du flacon, en employant comme liquide auxiliaire le toluène, dans lequel les matières à étudier étaient absolument insolubles. Hydrates Densités de carbone. à o». Xylose I , 535 Lévulose 1 , 555 Mélézitose 1 , 5565 Raffinose i ,f\65 De là résulte le Tableau suivant : DilTérenccs entre les densités Volumes Vdlumcs Densités observées Formules Densités moléculaires dep(II-O) qu'exigerait et Hydrates moléculaires à o° CH-'Hj? à l'état ia relation les densités de carbone. C«n-PO?. d. d déglace. de Joule. calculées. Xylose C^H'^O* i,535 97,7 97>90 '>53 o,oo5 Glucose C^H'^O" i ,538 Macckc, 117,0 117,6 i,53 0,008 Lévulose C^H'^O' i,555 ii5,7 117,6 i,53 0,0025 Saccharose C'Ml--0" i.Sg 2i5,i 2i5,6 i,586 o,oo4 Lactose C'^H^^O" -hII'^0. . . . i,53 235,2 235,2 i,53 0,000 Mélézitose C'«lF=0'«-t-2lP0... i,5565 347,7 352,8 i,53 0,026 Raffinose CIP^qx! + 5 IPQ. . . i,465 /io5,4 4ii,58 i,443 0,022 » Aucun des nombres de ce Tableau ne s'opposerait formellement à la généralisation de la remarque de Joule et Playfair, le plus grand écart entre les densités observées et les densités calculées en admettant l'exac- titude de la relation en question ne dépassant pas -— en valeur relative. Mais il paraît préférable d'évaluer le volume moléculaire des hydrates de carbone d'après la somme des volumes supposés des atomes de leurs élé- ments, conformément à des idées développées depuis trois quarts de siècle par un grand nombre de physiciens et de chimistes, principalement par ( i525 ) Ropp, et dans ces derniers temps par M. Traube('), idées applicables soit aux solides, soit aux liquides, soit aux corps dissous. » L'application de ces idées ne se vérifie pas d'ailleurs en attribuant des valeurs constantes aux volumes atomiques de tous les éléments. Si l'on peut adopter pour le carbone le volume 9,9 et pour l'hydrogène le volume 6,2, on a été conduit à attribuer à l'oxygène les trois valeurs 5,5, 2,3 et 0,4, selon que l'oxygène appartient à la fonction acide, alcool, ou aldéhyde, chacune de ces fonctions étant isolée ou associée à d'autres. Il faut en outre ajouter une constante. Ainsi, pour un hydrate de carbone solide V,„ = 9,9a. + (^alî + 5,5y + 2,3y' -I- o,4y"-i- ?4,6. » Cette formule se vérifie en effet pour les hydrates de carbone anhydres, tels que le saccharose, le xylose, le lévulose. D'après mes données : Trouvé. Calculé. Xylose ig^ji 193,4 Lévulose 23[,4 282,8 » Mais il existe un écart plus ou moins considérable pour le mélézitose, le raffino.se et le lactose hydratés. J'ai reconnu que cet écart disparaît si l'on attribue une quatrième valeur à l'oxygène de l'eau d'hydratation, en prenant le volume de celle-ci comme égal à celui de la glace, ainsi que la chose a été proposée d'ailleurs en Chimie minérale. On a, en effet, Trouvé. Calculé. Mélézitose 3o8,5 3o8,2 (eau déduite) Raffinose 3o7,4 3o8,2 (eau déduite) Lactose 2i.5,6 216,0 (eau déduite) CHIMIE ORGANIQUE. — Trioxyméthylène et parafomialdéhyde. Note de M. Delépixe. « TnoxyTnéthylène. — C'est le nom que l'on donne généralement au produit de condensation de l'aldéhyde gazeux sec ou à celui qui se pré- cipite lorsqu'on déshydrate par l'addition d'acide sulfiu'ique une solution concentrée d'aldéhyde formique. Le produit que j'ai utilisé fondait à i^yi" et provenait de cette dernière source. Après m'être assuré qu'il répondait bien à la formule CH^O, je l'ai briilé dans la bombe calorimétrique. Les (') Ueber das molekulare Lôsungsi,oliimen and molekulari.'olumen organischer Verbinditngcn {•on J. Traiihe {Liebigs Ann. der Chem., H. 890, p. 43-122; 1896). ( r526 ) chaleurs de combustion ont été trouvées par gramme, de 4091''''', 76, 4'o4''''''iOi, 4o9r''',87; moyenne... .logS''^', 88 Soit, à volume constant et à pression constante pour un poids de So^', et pour chaleur de formation, C + IP4- O =: CIPO ( trloxym.) + /ioC-'i,/,. » La chaleur de combustion du produit de condensation de l'aldéhyde formiquc liquide, à — 20°, m'a conduit au même chiffre. » Le Irioxyméthylène bouilli avec de l'eau ne se dissout pas instantané- ment (s'il est rigoureusement sec et anhydre), ni même après ])l(isienrs heures; il faut employer des tubes scellés et chauffer à i3o°. On voit que cette transformation en aldéhyde dissous est isotherme, puisque ce (loraicr a aussi, pour chaleur de formation, 40*^"', /J- Mais les deux réactions simultanées que j'ai signalées antérieurement, savoir : la production d'acide formique, d'alcool méthylique et d'acide carbonique, sont forte- ment exothermiques : aCH^Odiss.-i-H^O— CH'O diss.-i- CH^^O^ diss +2X 8'-^', i 3 Cir^O diss. -f- 11=0 =; oCII'O diss. 4- CO' gaz -t- 3 x 1 1'="',3 et l'on conçoit que, dans ce dernier cas, l'aldéhyde formique devienne un agent de mélhylation. » On a, pour chaleur de polymérisation du gaz, «ClPOgaz = (Cll-0)''(liioxym.) +i5c»'x n M ParafonnaUéhyde {Cli'^ Oy -{- W- Q) . — Le nom de paraformaldéhyde a été donné par Tollens au produit soluble dans l'eau obtenu par évapora- tion d'une solution d'aldéhyde formique. C'est l'existence de ce corps dis- sous dans les solutions concentrées qui donne, d'après Tollens et Gross- mann, leurs particularités cryoscopiques aux dilutions de ces solutions concentrées. » C'est encore le paraformaldéhyde qui se dépose sous forme de flocons blancs dans les solutions concentrées. Losekann a montré que cette sub- stance séchée à l'air n'est pas une simple modification de l'aldéhyde, mais un hydrate (CII=0)%H'0 (hexaoxyméthylène.) » En plaçant une solution amenée en consistance de gelée ferme dans le vide de la machine Carré (2""" Ilg) au-dessus de baryte caustique, j'ai obtenu, après trois mois d'exsiccalion, xnie masse dont la composition, après pulvérisation, mélange et tamisage, répondait à : C pour 100, 36,82, ( '^27 ) 37, o3; H pour 100, 7,09, 6,97, alors que la formule ({]H-0)'H^O exige: C pour 100, 37,20, et H pour 100, 6,97. Le produit n'avait donc pas été déshydraté complètement ; il se dissolvait d'ailleurs instantanément dans l'eau chaude et avait conservé l'odeur de l'aldéhyde. Sa chaleur de com- bustion, par gramme, a donné 3739"', 8, 3743'^''i,6, 3739-»i,8, soil en moyenne 'à-j[\T\^ et, par conséquent, pour 32^% 20 d'hydrate, répondant à CH^O = 3o^\ Chaleur de combustion à volume et pression const i2o'^''',8 » D'où C + II'h-0 = C1P0 (paraformaldéhyde) + 42^", 5 » La formule (CH-0)%H'-0 ne prétend nullement exprimer la consti- tution, ou la condensation moléculaire du produit; elle représente les chiffres de l'analyse, mais elle exprime avant tout que le produit est hy- draté. Le paraformaldéhyde n'est probablement qu'un des termes d'une série de déshydratations de l'aldéhyde hydraté Cli-(On)= : nCH=^|J|| = (CH='0)«,H^O-h(«-i)H=0. » Cet hydrate fondamental et les premiers termes se déshydrateraient par la concentration ; les nouveaux termes, moins solubles, se déposeraient et même une fois isolés de la solution mère continueraient à perdre de l'eau, mais sans devenir anhydres, restant toujours solubles. Ceci est en accord avec les données thermochimiques, car la transformation du paraform- aldéhyde en trioxyméthylène absorberait 42,5 — 4o, 4 = 2^"', i; on voit pourquoi c'est lui qui prend naissance et non le trioxyméthylène; ce der- nier n'apparaissant qu'en présence des déshydratants, comme l'acide sul- furique. )) Comme conséquence de la chaleur de formation du paraformaldé- hyde, on a Paraformaldéhyde -f- eau := aldhéyde formique dissous. . . — a^ai^ j )) Inversement, si on connaît la chaleur de dissolution du paraform- aldéhyde, on aura les données nécessaires pour évaluer la chaleur de formation de l'aldéhyde dissous et contrôler la valeiu' déjà trouvée. » C'est ce que j'ai fait, mais en employant le même artifice que dans l'étude de la dilution des solutions concentrées, car si le paraformaldéhyde G. R., 1897, I" Semestre. (T. CXXIV, N» 26.) 197 ( i528 ) finement pulvérisé abaisse neltemcnt la température du dissolvant, ce phénomène est lent et progressif; au contraire, la potasse donne une dis- solution instantanée. Il n'y a qu'à tenir compte de son action propre d'après les données antérieures. J'ai trouvé : Cal CIPO(paraf.)-t-IvOM(i™°'=iii') dégage 0,67 CH50(paraf.)4-K0H(i-"»'=2'^') dégage 0.12 CtPO(paraf.)H-KOII(i™<"=4ii') dégage -o,4i » On trouve alors, pour chaleurs de dissolution respectives dans ces trois expériences, — a''"', 53, — a^^'j^j, — 2C»i,39, soit en moyenne : — î^^i^^S et, par conséquent, pour chaleur de formation de l'aldéhyde dissous, d'après les données relatives au paraformaldéhyde, /r^<:"',5 — ai^-Viâ = 40'^"', o5, chiffre voisin de celui adopté auparavant. » Il me semble que l'on peut maintenant envisager les solutions d'al- déhyde formique plus nettement, et par la Thermochimie en expliquer les propriétés curieuses : » i" L'union du gaz avec l'eau n'est pas un simple phénomène de dis- solution; il se forme des hydrates (on peut en isoler par le froid du chlorure de méthyle traversé par un courant de gaz). » 2" La chaleur ne chasse pas le gaz de sa dissolution en raison de la grande chaleur de dissolution de ce gaz, soit ■+- i5^^' pour CH-O. » 3° La distillation de cette solution donne un mélange d'eau et d'al- déhyde, mais celui-ci se concentre dans le récipient sans distiller en raison de la formation du paraformaldéhyde, terme le plus stable. » 4° Si l'on concentre une solution, il se fait un dépôt blanc constitué par un terme de déshydratation, un premier paraformaldéhyde, si l'on veut. Ces termes condensés ne se résolvent pas instantanément, par disso- lution, en le terme simple CI[-0 ou CII= (^ , mais graduellement; la cryoscopie le démontre et les phénomènes thermiques si curieux qui se produisent par la dilution peuvent s'expliquer facilement en supposant l'existence simultanée de formaldéhyde simple dont la dilution dégat^e in- stantanément de la chaleur et de paraformaldéhyde dont la dilution en absorbe graduellement; l'absorption de chaleur par la dissolution du paraformaldéhyde solide étant un fait expérimental. » ( 1329 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques combinaisons de la phénylhydrazine avec les iodures métalliques. Note de M. J. Moitessier. « La phénylhydrazine se combine avec les iodures des métaux de la série magnésienne eu donnant des composés analogues à ceux qu'elle forme avec les chlorures (') elles bromures (-) correspondants. Ces com- posés présentent les réactions de la phénylhydrazine, des iodures et des sels du métal qui entrent dans leur constitution. On peut y doser assez exactement la phénylhydrazine par la méthode de E. von Meyer, basée sur la formation de i molécule d'iodobenzine et de 3 molécules d'acide iodhy- drique par l'action d'un excès d'iode sur i molécule de phénylhydrazine. » Iodures de zinc phénylhydraziniques : a. ZnI-.2(C'^H', Az^H^). — Ce composé s'obtient en versant de la phénjlhydrazine (2 molécules) dans de l'iodure de zinc (i molécule) en solution alcoolique à 20 pour 100. Il se fait un précipité cristallin, apparaissant au microscope sous forme de prismes et de lamelles rhomboïdales allon- gées; le liquide qui surnage, réduit par évaporation au bain-marie à la moitié de son volume, donne encore de beaux cristaux prismatiques par refroidissement. Le com- posé ainsi obtenu, lavé à l'alcool, essoré et desséché dans le vide, est anhydre; sa com- position répond à la formule ZnP.2(C^lI^, Az^H') : Calculé. Trouvé. Zinc 12,17 1 2 , o4 Iode 47)38 4? > 27 Carbone 26,97 26,98 Hydrogène 2,99 3,38 Azote 10,49 10,65 » L'iodure de zinc phénylliydrazinique est soluble dans l'eau et dans l'alcool, légè- rement soluble dans le chloroforme. Il fond vers 175° et se décompose à partir de 180° en se boursouflant; il laisse à l'incinération un faible résidu d'oxyde de zinc. » Additionné d'une quantité d'alcool insuffisante pour le dissoudre et traité par un excès de phénylhydrazine, il se dissout en donnant un nouveau dérivé phénylhydrazi- nique, plus riche en phénylhydrazine ('), de formule ZnI-.5 (C^H^, Az-H^). (*) J. Ville et J. Moitessier, Comptes rendus, t. CXXW, p. 1242. (^) J. Moitessier, Comptes rendus, t. CXXIY, p. i3o6. (') Cette propriété est commune à presque toutes les combinaisons phénylhjdrazi- niques des sels halogènes de la série magnésienne de formule MH'.2(C^H^, Az^ II'); je reviendrai prochainement sur les nouveaux composés qui se forment dans ces conditions. ( i53o ) » b. ZnP.5(C''IH, Az'H'). — Ce nouveau composé s'oblient en versant la quantité théorique de pliényllivdrazine dans de l'iodure de zinc en solution alcoolique à 5o pour loo et refroidissant le mélange au-dessous de o° pendant quelques heures. Il se fait un abondant précipité cristallin en masses agglomérées, qu'on égoutte et qu'on lave rapidement à l'alcool refroidi à o°. Le précipité est repris par un volume de chlo- roforme égal à celui du mélange primitif; il s'y dissout à peu près entièrement. Par concentration de la solution chloroformique, il se dépose des masses cristallines blanches, formées par un feutrage serré de prismes et de lamelles quadrangulaires. » Le composé ainsi obtenu est soluble dans l'eau, très soluble dans l'alcool, dans l'éther et dans le chloroforme. 11 fond vers 70° et se décompose vers 90°. Les dosages de l'iode et de la phénylhvdrazine ont donné respectivement 29,50 et 62,8 pour 100; les nombres calculés pour Zn P.5{C«H% AzMP) étant 29,49 et 62,9.'',. » loditre de cadmium phénylliydrazinique CdP. 2(C*'H', AzMP). — Pour pré- parer ce composé, on verse peu à peu de la phénylhvdrazine (i molécule), en solution alcoolique à 5 pour 100, dans de l'iodure de cadmium (2 molécules) en solution alcoo- lique à 5 pour 100. On obtient un volumineux, précipité blanc, cristallin (formé de fines aiguilles microscopiques), qu'on lave à l'alcool, qu'on essore et qu'on dessèche dans le vide. Le composé ainsi obtenu est anhydre et a pour formule CdP.2(C'IP,AzMI3). CjiIiuIc. Trouve. Cadmium 19,24 19, i3 Iode 43,57 43,54 Azote 9,64 9,97 » Il est très peu soluble dans l'eau et dans l'alcool à froid, plus soluble à chaud; il ne se dissout pas dans le chloroforme. Chaufl'é jusqu'à 260°, il ne fond pas et ne subit aucune altération apparente; il laisse à l'incinération un résidu brun d'oxvde de cad- mium. » lodure manganeux phénylhydraziniqiie I\InI^2(C'''H=, Az'IP). — En ajoutant la quantité théorique de phénylhydrazine à de l'iodure manganeux en solution alcoo- lique à 20 pour 100, l'iodure phénylhydrazinique se dépose sous forme de petites masses cristallines, mais très lentement et en faible quantité. On obtient un meilleur rendement en ajoutant au mélange son volume d'éther à 65°, après avoir préalable- ment versé un léger excès de phénylhydrazine (o,5 molécule) pour éviter la précipi- tation d'iodure manganeux. Il se forme alors un précipité de fines aiguilles prisma- tiques, qu'on lave avec un mélange d'alcool et d'éther, puis avec de l'éther, qu'on essore et qu'on dessèche dans le vide. » Le composé obtenu est anhydre; sa composition répond à la formule -Mnl=.2(C"H=, Az=IP) Calculé. Trouvé. Manganèse 10, 48 10,66 Carbone 27,49 27,68 Hydrogène 3,o5 3,66 ( i53i ) » Très soluble dans l'eau et dans l'alcool, l'iodiire manganeux phén ylliydrazinique est presque complètement insoluble dans l'èther et le chloroforme. CliaufTé à l'air, il noircit sans fondre vers 220°, puis se ramollit et se décompose en donnant des va- peurs d'iode et en laissant un résidu noir d'oxyde de manganèse. » lodure de nickel phénylhydrazinique NiP.6{C'H^, Az^H'). — Quand on ajoute à de l'iodure de nickel (i molécule), en solution alcoolique à 10 pour 100, 2 molécules de pliénjllijdrazine, il ne se forme pas de précipité, même au bout de plusieurs jours. En versant peu à peu 4 molécules de phénylhydrazine de plus, on obtient un précipité bleu gris très abondant, cristallisé en lamelles microscopiques. Ce corps, lavé à l'alcool et essoré, s'altère et brunit dans l'espace de quelques heures. On le rend moins altérable en le faisant recristalliser dans l'eau, où il est très soluble à chaud et d'où il se dépose par refroidissement en beaux cristaux bleus (prismes et lames rectangulaires). Les cristaux ainsi obtenus, essorés et desséchés dans le vide, se conservent pendant plusieurs jours ; leur composition répond à la formule l\iP.6(C»H% Kl'W) Calculé. Trouvo. Nickel 6,11 6,2g Carbone 45,02 45, 06 Hydrogène 5, 00 5,42 » L'iodure de nickel phénylhjdrazinique est soluble dans l'eau et dans l'alcool, beau- coup plus à chaud qu'à froid, légèrement soluble dans l'élher et dans le chloroforme. Il se décompose au-dessous de 100°, ce qui ne permet pas de déterminer directement s'il renferme de l'eau de cristallisation. Il est probable qu'il n'en contient pas, car le nombre trouvé pour le carbone (45, 06 pour 100) concorde bien avec celui calculé pour le composé anhydre (45,02 pour 100) et non avec celui calculé pour le composé contenant une molécule d'eau de cristallisation (44, •§ pour 100). Chauffé à l'air, il se décompose en donnant des vapeurs d'iode et un résidu d'oxyde de nickel. » Les azotates des divers métaux de la série magnésienne donnent avec la phénylhytlrazine des combinaisons cristallisées. L'étude de ces composés fera l'objet d'une |)rochaine Note. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les combinaisons des sels métalliques avec les bases organiques homologues de l'aniline el leurs isomères. Note de M. D. Tom- BECK, présentée par M. Troost. « Dans une Note précédente (' ), j'annonçais que les bases homologues de l'aniline m'avaient fourni des combinaisons avec certains sels métal- (') Complet rendus, t. CXXIV , p. 961. ( i532 ) liques. J'indiquerai aujourd'hui quelques-uns de ces composés formés par la toluidine. » Une dissolution de chlorure de zinc dans l'alcool, mélangé d'un cin- quième de son volume d'eau, cLant versée dans une dissolution alcoolique d'orlhotoluiiline, il se forme un précipité abondant, totalement soliible, quand on élève la température. Par refroidissement, toute la liqueur se prend en une masse feutrée cristalline qui, séchée par compression entre des feuilles de papier buvard, fournit de très fines aiguilles dont la compo- sition répond à la formule (C'H»Az)-,ZnC12. » Il est nécessaire d'employer des liqueurs alcooliques, à cause de la très faible solubilité que présentent dans l'eau, même chaude, la toluidine et les composés qu'elle donne avec les sels considérés. » Le bromure et l'iodure de zinc donnent, dans des conditions sem- blables, des aiguilles analogues qui contiennent : :(C'H»Az)^ZnBr^ (CH^Az)-, ZnP. Ces cristaux, blancs et opalins tant qu'ils sont j>urs, se colorent rapidement à l'air; ils s'altèrent et perdent de la toluidine ])ar une faible élévation de température. » Le cadmium donne des composés du même ordre : (C'H'Az)^ CdCl% (C^H»Az)% CdBr-, (C'H\V/.)=, CdF. » Ce dernier étant plus soluble que les autres, on peut se dispenser d'employer des liqueurs alcooliques quand il s'agit de l'iodure de cad- mium. » M. Destrem a montré, en i 878 (' ), que l'aniline donne, avec le chlo- rure cuivrique, le composé (CH' Az)*, CuCl=; la toluidine m'a fourni, avec les chlorures, bromures et iodures de cuivre, des substances ana- logues excessivement altérables à l'air. » La xylidine forme, avec le chlorure de zinc, par le mélange de disso- (•) Bull. Soc. c/iim., t. Il, p. 482; 1878. ( i533 ) lutions alcooliques, des cristaux dont la composition peut être exprimée par la formule (CH" Az)-, ZnCl", et qui sont d'apparence tout îi fait sem- blable au composé de la toluidine dont il a été question plus haut; des matières cristallines de même genre se produisent avec le chlorure de cadmium et avec les bromures et iodures de zinc et de cadmium. » Ces différentes combinaisons se forment avec un notable dégagement de chaleur, ce qui fait qu'elles possèdent un certain degré de stabilité. )) La picoUne, base homologue supérieure de la pyridine et isomère avec l'aniline, m'a fourni des produits intéressants avec les chlorures, bromures et iodures de plusieurs métaux; une dissolution très concentrée de l'un de ces sels, faite dans l'alcool faible, mélangée à une dissolution alcoolique de picoline, donne immédiatement un précipité d'apparence amorphe, et partiellement soluble quand on élève la température; on filtre la liqueur chaude, on l'évaporé lentement et, au bout de quelques jours, on voit se déposer des cristaux volumineux. Avec ZnCl- etCdT^, ils peuvent atteindre plusieurs millimètres de côté; ils sont incolores et biréfringents. )) Leur composition répond à la formule (CH' Az)-, MR^ » On trouve, par exemple, pour le composé formé par le chlorure de zinc : TrouYé. Calculé. Picoline 57 , 27 67 , 86 Zn 20, 38 20,19 Cl 22,26 22, o5 99,91 100,00 » Il est à remarquer que le composé de chlorure de cadmium est très peu soluble dans les liqueurs au milieu desquelles il se forme, ce qui le rend difficile à obtenir cristallisé. M La lutidine, homologue de la picoline et isomère des toluidines ; la collidine, homologue de la picoline et isomère des xylidines, donnent lieu aussi à la formation de combinaisons très bien cristallisées; mais elles ne se forment pas instantanément, et il faut parfois plusieurs semaines pour qu'il se dépose des cristaux dans les solutions alcooliques préparées comme on l'a dit plus haut. » Tous ces corps sont peu solubles dans l'eau; ils perdent leur base dès la température ordinaire, et plus rapidement à température plus élevée. La tension de la vapeur qu'ils émettent peut être mise en évidence en les laissant tomber à la surface d'eau tiède; ils prennent des mouvements de gyration comme le font des fragments de camphre. Abandonnés à l'air, ils ( i534 ) deviennent opaques en s'allérant. J'indiquerai ailleurs quels sont les pro- duits de leur décomposition. » Les bases subslitiices dérivées (]c l'aniline se comportent de la même manière qu'elle; je décrirai, dans une autre Note, les produits que j'ai obtenus avec ces corps (' ). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'aclion de l'acèlylène sur iazotalc d'argent. Note de M. G. Autii, présentée par M. Friedel. « A propos de la Communication de M. Cliavaslelon (^Comptes rendus, 1897, p. i3(')/() je demande à l'Académie la permission de présenter quel- ques observations touchant la réaction de l'acétylène sur l'azotate d'ar- geut; je m'en étais occupé afin de déterminer les conditions dans lesquelles certaines particularités se présentent. » I. Beilstcin, d'après Blochmann (^AnnaL, t. CXIII, p. 177), 3 7- ib 3,14 N » Avec la solution -7 la couleur jaune apparaît, les expériences ne sont plus nettes, car le liquide reste longtemps trouble et filtre mal ; si la liqueur est encore plus étendue, le trouble jaune persiste davantage et le dépôt ne s'effectue souvent qu'après plusieurs jours, Dans ces liqueurs diluées, il se produit donc un mélange de C^Ag-.AzO'Ag et de C-Ag-, la proportion de ce dernier croissant avec la dilution, ou bien un composé intermédiaire. On pourrait croire, en résumé, que, dans l'action de l'acétylène sur l'azo- tate d'argent neutre, il se forme d'abord C'Ag^AzO'Ag; ce composé paraissant'se transformer ultérieurement en C^Ag^, en passant par l'in- termédiaire d'un produit jaune de composition encore inconnue qui prend également naissance en présence de l'ammoniaque. » in. Les dosages d'argent se font très facilement dans ces produits par électrolyse. En effet, le composé G^Ag^ se dissout aisément dans une solu- C. H., 1897, I" Semestre. (T. CXXIV. N» 26.) '9^ ( i536 ) lion suffisamment concentrée de cyanure de potassium en dégageant de l'acétylène C''Ag' + 4KCy + 2H=0 = 2(AgCy.KCy)+ 2R0H + C=H=. )) Le composé C^Ag^. AzO'Ag réagit de la même manière. » Je me propose d'étudier la réaction de ces composés argentiques sur un certain nombre d'autres substances. » ZOOLOGIE. — Sur la régénération télramerique du tarse des Phasmides. Note de M. Edmond Bordage, présentée par M. A. Milne-Edwards. « A la séance du 2J janvier dernier, j'ai eu l'honneur de communiquer, à l'Académie des Sciences, quelques-uns des principaux résultats que j'avais précédemment obtenus relativement aux phénomènes d'autotomie chez les Phasmides. En concluant, je parlais du processus de régénération des membres amputes chez les larves et chez les nymphes et j'annonçais que, très souvent, les membres régénérés ne présentaient que quatre articles à leur tarse. » Je dois dire que je n'avais alors pu faire qu'un nombre limité d'expé- riences et que je ne pensais pas me trouver en face d'une règle générale. Depuis, j'ai multiplié mes observations et j'ai nettement établi que l'expres- sion trèssom'ent devait être remplacée par toujours. Je dois aiissi faire con- naître le détail curieux qui, en premier lieu, m'avait surtout fait douter de la généralité de cette règle. » Dans les collections du Musée d'Histoire naturelle de l'île de la Réu- nion (établissement dont j'ai la direction), j'avais remarqué une femelle de Monandroplère dont les membres de la deuxième paire me paraissaient égaux entre eux, tout en étant relativement plus courts que les autres. De plus, l'un d'eux possédait cinq articles tarsiens, tandis que l'autre n'en présentait que quatre. Ma première idée fut que, pour les deux membres, il y avait eu régénération après autotomie. Cela semblait alors impliquer que cette régénération se faisait, tantôt avec cinq, tantôt avec quatre articles tarsiens. » Mais des mensurations, établiesavec le plus grand soin, me permirent de constater que le membre à tarse pentamère avait parfaitement la lon- gueur normale, ce dont, au début, m'avait fait douter la position donnée aux pattes de la deuxième paire par la personne qui avait préparé l'insecle. ( i'3; ) Tandis que les pattes antérieures étaient complètenienl allongées dans la direction de l'axe du corps et les postérieures perpendiculairement à cet axe, celles de la deuxième paire, entièrement repliées, affectaient la forme d'un V renversé, et c'est précisément ce raccourci qui m'avait fait croire à des dimensions plus faibles. Si le membre à tarse pentamère avait les dimensions normales, le membre à tarse tétramère, qui lui paraissait égal, était cependant plus court de près de 4™"- Je fus alors amené à conclure que ce dernier était le seul qui eût autrefois subi l'autotomie. » Pour expliquer une différence aussi minime dans la longueur des deux membres et la coloration absolument semblable qu'ils présentaient, il fallait nécessairement admettre que l'amputation spontanée avait eu lieu lorsque l'insecte n'était encore qu'une larve à peine sortie de l'œuf. » Pour m'assurer du fait, je recueillis un certain nombre d'œufs de Monandroptera inuncans et en surveillai l'éclosion. A leur naissance, les larves mesurent i^'" environ de longueur sur i™™ de largeur. Leur colo- ration est jaune pâle avec des bandes couleur de rouille formant autour du corps et des pattes des anneaux équidistants. Les membres atteignent une longueur moyenne de 8""". On serait alors tout d'abord tenté de supposer que la plus petite différence existant entre les longueurs de deux membres faisant partie d'une même paire, l'un normal, l'autre régénéré après auto- tomie, ne puisse pas être inférieure à ce nombre de millimètres. Dans ces conditions, comment admettre qu'un membre a été régénéré après auto- tomie, parce que sa longueur est inférieure, de 3'°'" à 4'"°' à peine, à celle du membre correspondant? J'ai cependant pu m'assurer expérimentale- ment que la chose était possible. Pour cela, j'ai provoqué l'autotomie chez une larve venant de naître. La patte amputée mesurait 8™™ et était absolu- ment de même longueur que le membre opposé. A priori on pouvait donc supposer que le membre régénéré serait toujours plus court d'au moins ymm qyg |g QTiembrQ demeuré intact. Cependant, immédiatement après la première mue, lorsque la larve venait de quitter son enveloppe, j'aperçus le membre régénéré formant une petite spirale qui se déroula au bout de quelques jours et prit l'aspect des autres pattes. La longueur de ce membre régénéré était comprise entre 7™™ et B""", de sorte que le membre opposé n'ayant augmenté que de 3""" et possédant alors une longueur de 1 1'""", la difïérence entre les deux membres n'était guère que de 3""™. Il y a donc une différence entre la vitesse de croissance du membre normal et la vitesse de croissance du membre en voie de régénération; ce dernier croissant plus rapidement. C'est certainement dans ce phénomène que se ( i538 ) trouve l'inlcrprétation du cas douteux que je signale au début de cette Communication. » On peut se demander si la variation dans le nombre des articles du tarse est toujours consécutive à l'amputation par aulotomie, ou si elle est quelquefois congénitale. Bien que, jusqu'ici, je n'aie jamais vu de tarses tètramères chez des larves de Phasmides examinées aussitôt après leur naissance, il se pourrait très bien, cependant, que la tètramèrie pût être observée sur les jeunes dès leur sortie de l'œuf, et par conséquent sans avoir été précédée de la moindre mutilation. » Loin de voir dans l'autolomie un perfectionnement relativement récent, je serais au contraire disposé à admettre que certains groupes d'Jnsectes des temps primaires bénéficiaient déjà des avantages de cette fonction protec- trice. Si, en effet, on examine attentivement quelques-uns des dessins donnés par M. Ch. Brongniart dans son beau travail sur les Insectes pri- maires {Recherches pour servir à l'histoire des Insectes fossiles des temps primaires, 1898) et notamment les figures de la PI. XLIX et la //g. i de la PL XXXVII, on remarque, dans les membres, une disposition de la hanche, du trochanter et du fémur rappelant beaucoup celle que j'ai indiquée chez les Phasmides, dans ma Communication du i5 février 1897 à l'Académie des Sciences. Ce détail m'a surtout frappé à l'inspection de la dernière figure citée qui représente cependant un insecte se rapprochant beaucoup plus des Névroptères que des Orthoptères, puisque M. Ch. Brongniart l'a rattaché aux premiers. » MM. Bateson et Brindiey, après avoir signalé de nombreux cas de iêtramérie chez les Blaltides, ont conclu qu'il fallait voir là un cas de variation brusque et expliquant, jusqu'à un certain point, comment une espèce à tarses tètramères pouvait descendre, brusquement pour ainsi dire, d'une espèce à tarses pentamères (Materials for the studyof variation, 1894, p. 63 etp. 4i5-42i). Il est une interprétation philosophique qui me semble bien plus logique : celle qui consiste avoir au contraire dans ces faits inté- ressants un cas d'atavisme, de retour à une disposition ancestrale semblable à celle que l'on observe encore chez les Locustides ('). » (') Cf. A. GiARD, Comptes rendus de la Société de Biologie, 1897, n" 12, p. 3i5. ( ï539 ) BOTANIQUE. — Le N'(^jembo, liane à caoutchouc du Fernan-Vaz. Note de M. Henri Jumelle, présentée par M. Gaston Bonnier. « On sait qu'une grande partie des caoutchoucs qui nous sont envoyés de la côte occidentale d'Afrique est produite par de nombreuses espèces de lianes du genre Landoïpliia, de la famille des Apocynées; et il n'est pas ignoré non plus que, quoique provenant de plantes voisines, tous ces caout- choucs n'ont pas néanmoins la même valeur; il en est d'excellents et d'inu- tilisables. Mais à quelles espèces doit-on rapporter les uns et les autres? Dans l'état actuel de nos connaissances sur ce sujet, il nous est à peu près impossible de le dire, car non seulement beaucoup de Landolphia sont encore incomplètement décrits, mais même, parmi les mieux connus, on ne sait au juste, sauf pour quelques rares espèces, quelles sont celles qui fournissent les meilleures gommes et qu'il y aurait, par suite, lieu de con- server et de cultiver dans nos colonies françaises, et celles, au contraire, qui doivent être rejetées, et que les nègres n'exploitent que pour mêler en fraude leurs latex aux latex de qualité supérieure. )) Nous pensons cependant pouvoir contribuer à éclaircir peu à peu cette question en décrivant successivement, plus complètement qu'on ne l'a fait jusqu'alors, quelques-unes de ces lianes, dont nous possédons en même temps les produits d'origine et de pureté certaines. Ces lianes ont été en- voyées au Musée colonial de Marseille par M. Foret, administrateur au Fernan-Vaz, qui, depuis deux ans, s'est mis, avec un véritable dévouement, sur la demande de M. Heckel, à la recherche des plantes utiles de la ré- gion du Congo français où il réside. » La première espèce que nous décrivons aujourd'hui est connue au Fernan-Vaz sous le nom de N'djembo (qui, en idiome n'coumi, signifie petit singe). » La tige de celte liane est brun rougeâtre, couverte de lenticelles jaunes, et toujours glabre; les feuilles, également dépourvues de poils, même à l'état jeune, sont ovales, avec un fort acumen au sommet, très grandes, atteignant 35'^'» de longueur sur ao'^"' de largeur; elles sont arrondies à la base et portées sur des pétioles courts ( iS"™). La nervation est pennée; il y a, en moyenne, 12 à i4 paires de nervures secondaires alternes, un peu obliques, bien saillantes à la face inférieure, et unies entre elles, à l'extrémité, ytar une nervure marginale. La plante se soutient à l'aide de fortes vrilles axillaires ramifiées. » Les fleurs, en cymes denses, sont petites, d'un blanc mat, sans odeur. Les fruits. ( i54o ) (lui im'ii'isscnl en janvier, sont de volumineuses baies globuleuses, brunes à l'élal sec; les ])lus gros que nous ayons vus mesuraient iS*"" do diamètre et contenaient une soixantaine de graines comprimées, arrondies à l'une de leurs extrémités, plus poin- tues à l'autre, un peu plus grosses qu'une fève des marais, et plongées dans une pulpe abondante qui est formée par les poils, nombreux et gorgés de substances, que porte le tégument séminal. Cette pulpe, qui est comestible et recherchée des noirs, est sucrée et acide; le sucre est réducteur, l'acide présente les réactions indiquées par MM. Berg et Gerber comme étant celles de l'acide malique. » Les graines, enveloppées par un tégument brun très mince, papyracé, ont un al- bumen corné, dont les deux moitiés présentent, sur leurs bords, des ondulations par lesquelles elles s'engrènent. Les cotylédons sont foliacés et médians, ils sont incolores. La tigelle et la radicule, au contraire, empruntent une coloration brune à une sub- stance qui remplit leurs cellules corticales. Cette tigelle et cette radicule correspon- dent à l'extrémité amincie de la graine; elles sont, là, logées dans un étroit canal axile, dont l'ouverture n'est recouverte que par le mince tégument. » Le terme de N'djembo nous avait fait penser un moment que notre niante n'était autre que le Z.n«r/o/jo/»'rt o(rar/e««i Pal. de Beauv., l'espèce la plus anciennement connue du genre et qui, d'après M. Dewèvre ('), est ap- pelée N'dernbo au Gabon. Et il y a, certes, quelques points de ressem- blance entre noire espèce et celle décrite par Palisot de Beauvois. Dans l'une et l'autre, les fleurs sont petites et les feuilles on! à peu près les mêmes caractères, si l'on n'attache pas plus d'importance qu'il ne convient à leurs dimensions qui dépassent, dans notre espèce, celles indiquées pour le L. owariensis (lo*^"' de longueur sur 3"", 5 à 5*^'" de largeur). » Mais sur deux autres points, il y a une différence très nette. Le L. owariensis \enne a une tige couverte de poils; or, nous avons réussi à faire germer des graines de N'djembo, que nous avons donc pu observer à tous les âges, et il est constamment glabre. D'autre part, le fruit du L. owariensis est décrit par tous les auteurs (P. de Beauvois, de Candolle, De^vèvre, etc.) comme de petites dimensions, à peu près de la grosseur d'une prune, et ne renfermant qu'un petit nombre de graines ; nous avons, au contraire, décrit, tout à l'heure, un fruit volumineux, avec de très nombreuses graines. )) Par ce dernier caractère, notre N'djcrnbo se rapprocherait alors davantage d'une liane Malumba du Congo belge, dont parle RL Dewèvre, et que cet auteur tend à considérer comme une variété à gros fruits de L. (') A. Dewèvke, Élude monographique des lianes du genre Landolphia{ Annales de la Société scientijîque de Bruxelles, iSgS). ( i54i ) owariensis, sans, du reste, la décrire de façon plus précise, en l'absence de matériaux complets. » Mais M. Dewèvre ajoute que la liane Malumba fournit un caoutchouc de très mauvaise qualité. Tout au contraire, le produit de l'espèce ici décrite nous semble un des meilleurs que puissent donner les Landolphia. Du latex, blanc, acide, et qui coagule spontanément, on extrait un caoutchouc qui, malheureusement, renferme une assez forte proportion de matières étrangères (3o pour loo environ) comme tous les caoutchoucs de Landolphia, mais qui se résinifie peu. Or, on sait que la résinification, qui, peu à peu, rend poisseux les caoutchoucs, est la cause principale pour laquelle les gommes de certains Landolphia sont inutilisables. » Des nombreux caoutchoucs, appartenant à diverses espèces du même genre, que nous avons reçus, celui du N'djembo, qui est très élastique, était parmi les moins résineux à l'arrivée (5 à 6 pour lOo de résine envi- ron) ; et, depuis dix-huit mois, sa proportion de résine n'a pas sensi- blement augmenté, alors qu'il n'en est pas de même de beaucoup d'autres échantillons du même envoi. » La plante dont nous nous occupons ici ne paraît donc pas correspondre non plus à la variété Malumba du L. owariensis ; et, comme elle s'éloigne également, à divers titres, des autres espèces de Landolphia à petites fleurs et à grandes feuilles (L. senegalensis D. C. ; L. Beudelotii D. C; L. tomentosaDew'., etc.), soit par les feuilles, soit parles dimensions du fruit, nous pensons pouvoir la considérer comme espèce nouvelle, la diffé- rence qu'il y a entre le volume de son fruit et celui de L. owariensis nous paraissant, outre l'absence complète de poils, comme suffisante pour en faire plus qu'une simple variété ( ' ). » Nous l'avons dénommée Landolphia Foreti. » Et c'est, comme on l'a vu, par la qualité supérieure de son caoutchouc, une des espèces de Landolphia qu'il y aurait lieu d'entretenir et même de cultiver dans nos colonies africaines. Peut-être, du reste, aurons-nous occasion de revenir sur ce point, des semis ayant été faits en Guinée fran- çaise avec quelques graines que le Musée colonial a pu donner. » (') Il n'y a pas lieu, du reste, de sétonner que deux espèces portent le même nom indigène; le terme de N'djembo nous semblait employé par les noirs pour désigner, d'une manière générale, les Landolphia qui donnent de bons caoutchoucs. C'est d'un N'dettibo que M. A. Girard a retiré autrefois la dambonite que nous avons retrouvée dans un autre Landolphia, VOkouenclé n'gowa. ( 1^42 ) BOTANIQUE. — Nouvelle hnuillie contre le Mildiou ei le BlacJc Rot. Noie de M. Gastox Lavekgxe, présentée par M. Guignard. « Quelques praticiens avaient déjà proposé d'ajouter, dans la compo- sition des bouillies cupriques à base de chaux (bouillie bordelaise) et de soude (bouillie bourguignonne), une certaine quantité de savon de Mar- seille; ils affirmaient avoir obtenu ainsi une adhérence plus grande et une distribution plus complète sur les organes végétaux : on sait, en effet, que les mixtures cupriques ordinaires mouillent difficilement les parties coton- neuses des feuilles et des rameaux de certains cépages. M J'avais expérimenté celte modification en 189G sans pouvoir attribuer luie efficacité plus grande contre les Cryptogames aux bouillies savon- neuses comparées aux autres. » Cette année, j'ai compris au programme des essais officiels que je dirige sur le domaine du Mirail, près Mézin (Lot-et-Garonne), chez M. Faulon, une bouillie composée simplement de sulfate de cuivre, de savon et d'eau. » Je m'empresse d'ajouter que jusquà présent elle m'a donné des résultats excellents, indéni;djles, en ce qu'elle a protégé admirablement les feuilles et les autres organes verts de la Vigne dans un milieu des plus infestés par le Black Rot et le Mildiou. M Mais la formule du remède nouveau que je propose aux essais des viticulteurs et dont j'ai fait déjà trois applications, deux en mai, une en juin : Sulfate de cuivre 5ooS'' Savon vert ou noir (') loooB'' Eau lOû''' » On fait dissoudre le sel de cuivre dans quelques litres d'eau ; d'autre part, on incorpore de Teau (tiède de préférence) au siwon, par petites quantités à la fois, en s'aidant d'une spatule de bois; la pâte, d'abord très (') J'ai employé non pas le savon de Marseille à base de soude el d'ijuiles, mais le savon noir ou vert qui est préparé avec la potasse caustique liquide el l'huile de colza, de navette, de cliènevis, ... ; le produit se trouve dans le commerce sous forme de pille éjiaisse, il offre sur le savon de Marseille le double avantage d'être meilleur marché el de se dissoudre plus facilement. G. L. ( 1^43 ) épaisse, devient de plus en plus fluide et, en peu de temps, la dissolution est complète ; on la verse alors peu à peu dans la liqueur cuivreuse en agi- tant constamment le mélange avec un petit balai, puis on complète l'hec- tolitre avec de l'eau. » La bouillie ainsi obtenue est d'un beau vert ; tamisée à travers le filtre qui accompagne tout pulvérisateur, elle se répand très bien. )) Il n'est pas inutile d'ajouter que son prix de revient ne dépasse pas soixante centimes l'hectolitre, ce qui constituerait déjà, à activité égale, sur les anciennes bouillies à 3 pour loo de sel de cuivre, une économie des deux tiers environ. » On ne saurait préjuger en rien des résultats finaux ; les grappes com- mencent seulement à être attaquées, ce n'est qu'aux vendanges qu'il sera possible de donner des conclusions définitives. J'aurai l'honneur de les soumettre alors, quelles qu'elles soient, à l'examen de rxicadémie des Sciences. » GÉOLOGIE COMPARÉE. — Observation sur une météorite française dont la chute, survenue à Cloharsen 182.2, est restée inaperçue. Note de M. Stanislas Meunier. « Je viens d'acquérir, pour les collections du Muséum, un très petit fragment de météorite accompagné d'une petite étiquette à moitié effacée sur laquelle on déchiffre : Aérolithe tombé dans la commune de Clohars- Fouesnon le 21 juin; donné par M. BezierÇ!). « Bien que mes efforts soient restés infructueux pour trouver quelque document relatif à cette chute, qui a passé inaperçue, sa réalité n'en reste pas moins établie. Il se trouve en effet que l'échantillon, dont la nature météoritique ne peut d'ailleurs pas être contestée, appartient à un type lithologique très rare et qui ne peut être confondu avec aucun autre. » Ce type, c'est la Parnallite, représentée dans la collection du Muséum par dix chutes seulement, dont aucune n'est française et qu'il est intéres- sant d'énumérer. Ce sont celles de : » 1° Sigéna (Aragon, Espagne), le 17 novembre lyyS; » 2° Serès (Macédoine), le 18 juin 1818; » 3° Mezc-Madaras (Transylvanie), le 4 septembre iSSa; » 4° Bremerworde (Hanovre), le i3 mai i855; » S° Trenzano (Lombardie), le 12 novembre i856; C. R., 1S97, I" Semestre. (T. CXXIV, N» 26.) IQy ( .544 ) » 6° Parnalléc (Indes anglaises), le 28 février 1837; » 7° Sall-Lake-Citv (États-Unis), /rowee en 1869; » 8° Cvnthiana (États-Unis), le 23 janvier 1877; » 9" Ile de Tysne (Norwège), le 20 mai 1884 ; » 10° Bislnimpiir (Indes anglaises), le 2G avril 1895. » On retrouve, dans la météorite de Clohars, que j'ai examinée non seulement macroscopiquenient, mais encore en lames minces au microscope, tous les caractères de la Parnallite, et l'on est même frappé de sa ressem- blance avec le fragment jirovenant de Mezo-Madaras. On peut dire que cette ressemblance deviendrait l'identité, si la pierre bretonne n'était un pou altérée et rendue rougeàtre par une légère imprégnation ocreuse. » PHYSIOLOGIE. — Les nerfs du cœur et la glande thyroïde. Note de M. E. de Cyon. « Dans un Mémoire communique, en 1870, à l'Académie des Scicncesde Saint-Pétersbourg, sur le nerf dépresseur du cheval, j'avais attiré l'atten- tion sur une troisième racine de ce nerf, qui forme anastomose avec le ganglion cervical supérieur ('). » Je me proposais alors d'examiner la destination physiologique de cette racine et d'étudier également, à cette occasion, le rôle d'une autre racine du même nerf qui provient du nerf laryngé supérieur. Je viens tout récemment d'entreprendre cette étude par une série d'expériences faites sur le lapin, le chien cl le cheval, dont voici les principaux résultats acquis : » 1. L'excitation de la troisième racine du nerf dépresseur qui commu- nique avec le ganglion cervical supérieur provoque une diminution do la pression artérielle, accompagnée, le plus souvent, d'une accélération des bat- tements du cœur, surtout si les deux pneumogastriques sont préalablement sectionnés. En même temps, se produit un léger mais persistant rétrécis- sement des deux pupilles. » 2. La racine du nerf dépresseur qui provient du laryngé supérieur (la plus forte chez les lapins) sert à mettre le cœur en communication directe avec la glande thyroïde et permet au crenr d'intervenir dans le fonctionnement de cette glande. Très j)rubablcment, les filets cardiaques (lu laryngé inférieur ont la même destination physiologique. (') Voir mes Gesaininelle pliysiologisclie Arbeilen, p. 127; Berlin, 1888. ( i545 ) » 3. L'iodothyrine de Baumann, introduite dans la circidatiori du sang, exerce une action prononcée sur les nerfs du cœur et des vaisseaux, et particulièrement sur le fonctionnement des nerfs dépresseurs. » Dans certaines phases de cette action, l'excitation du nerf dépresseur provoque parfois une si forte baisse de la pression sanguine que l'animal succombe par l'impossibilité pour le cœur de faire remonter cette pression. » En résumé, mes nouvelles recherches démontrent l'existence, dans le nerf dépresseur, en dehors des fibres nerveuses centripètes déjà connues, encore d'autres susceptibles d'agir par voie réflexe sur les nerfs accéléra- teurs et l'appareil oculomoteur, et par voie directe sur les glandes thy- roïdiennes. Celle diversilè de fonctions physiologiques du nerf dépresseur, ainsi que l'influence réciproque que le cœur et la glande thyroïdienne peuvent exercer l'un sur l'autre par V intermédiaire de ce nerf permettent d'expliquer les principaux symptômes de la maladie de Basedow, le goitre, l'exophtalmie, les symptômes du côté du cœur ainsi que la diarrhée persistante (paralysie des nerfs splanchniques), par les diverses actions qu'exerce le dépresseur sur le système du grand sympathique. » Dans bien d'autres affections de la glande thyroïde, dont l'origine peut être attribuée principalement au surmenage du cœur, les désordres dans le fonctionnement du nerf dépresseur doivent jouer un rôle prépondérant. » Je reviendrai plus longuement sur ces questions pleines d'intérêt dans l'exposé détaillé de mes recherches. » Mes expériences ont été exécutées dans le laboratoire de Physiologie du professeur Rronecker, à Berne; celles faites sur le cheval, dans l'école vétérinaire de cette ville, dirigée par M. Berdez. » ANATOMIE. — Recherches sur les Ostioles des muqueuses. Note de M. J.-J. Andeer. (Extrait.) « Les observations qui ont été insérées dans les Comptes rendus du i5 mars et du 8 juin étaient relatives aux Ostioles des séreuses, c'est-à-dire du péritoine, et des différentes plèvres de la cavité thoracique. A mesure que mes recherches spéciales à cet appareil me conduisirent à pénétrer plus profondément dans ces régions nouvelles, j'ai été amené à examiner si les différentes muqueuses possédaient, comme les membranes séreuses, l'appareil ostiolique? » Après avoir -passé en revue au microscope tout le trajet muqueux. ( l^^e ) soit sensoriel, soit digestif, soit respiratoire, soit génito-urinaire, j'ai été conduit à conclure que les Oslioles se retrouvent partout sans exception. » Elles ont toutes la forme précédemment décrite, et il est certain qu'une des fonctions du liquide ostiolique est d'accroître la liquidité de la sécrétion des glandes mucipares et de rendre ainsi plus doux les frotte- ments des différentes muqueuses. » En suivant l'ordre des premières observations sur les Ostioles, on peut affirmer que partout où il existe une muqueuse on rencontre les Ostioles, soit à la tête, soit sur le trajet gastro-inleslinal d'une extrémité à l'autre, soit sur le trajet respiratoire depuis le nez jusqu'à l'alvéole terminale, soit dans le trajet génito-urinaire, où elles sont le plus abondamment réparties, soit sur les trajets biliaire, glandulaire, clc. » Je commencerai par la muqueuse des organes sensoriels et je décrirai mes plus récentes observations en suivant toujours la méthode qui consiste à donner d'abord les aperçus généraux et à les faire suivre des travaux spéciaux relatifs à chacun des organes. » On remarque dans les muqueuses de l'reil une grande richesse d'Os- tioles qui lubréfient le frottement et les diverses rotations du globe oculaire. Les conjonctives, les paupières, même la troisième ou nictitans et la caron- cule, sont particulièrement dotées de l'appareil ostiolique. » De l'œil, les muqueuses du canal et du sac lacrymal se continuent eu portant toujours des Ostioles qui se poursuivent dans les narines, dans la trompe d'EusLache, dans la cavité tympanique et dans l'oreille interne, surtout pour sécréter l'endo- et périlymphe de l'appareil terminal acous- tique. )) Pour empêcher la dessiccation les Ostioles se rencontrent dans toutes les cavités tapissées de muqueuses, depuis les plus petites, comme celles du processus mastoïdien, jusqu'aux plus grandes, comme celles des sinus maxillaire, ethmoïdal, frontaux, etc. » Je les ai observés encore sur toute la muqueuse buccale, et même linguale, pharyngienne, comme aussi dans leurs grands et petits recessus et plis; elles se présentent en abondance aux amygdales, à la luette et aux arcs pharyngo-palatinaux, qui sont exposés à des mouvements si fréquents, et qui semblent demander au corps mucosique une aussi grande richesse d'Oslioles qu'aux parties génitales les plus exposées aux frottements. » Les hislologisles les |)lus récents ont vu, sous leur microscope, sortir de ces organes, par exemple des amygdales, qu'ils ont prises pour une sorte de glande lymphatique, des corpuscules lymphoïdes 'et même de véri- ( i^>47 ) tables leucocytes, mais ils n'ont pas soupçonné que celte ex- ou transsuda- tion n'était possible qu'à travers les Ostioles de la muqueuse amygda- lienne. Ils confirmeront, j'espère, mes assertions lorsqu'ils auront observé à leur tour les Ostioles in loco avec leurs sécrétions normales et anormales. » Et, à ce propos, je crois devoir faire remarquer à ceux cjui s'intéressent à ces études qu'il faut absolument commencer par observer les Ostioles des séreuses avant d'aborder l'examen des mêmes appareils dans les mu- queuses oîi, sans une pré|)aration convenable, il est si facile de faire con- fusion et de ne pas distinguer-les Ostioles des microcryptes ou des orifices multiples appartenant aux diverses glandes, contenues dans la membrane muqueuse étudiée. » Et ces Ostioles parcourent sans interruption tout l'arbre respiratoire jusqu'à la simple vésicule terminale, où on les observe encore çà et là dans la lame endotliélique, entre les cellules endolhéliales de cette vésicule élé- mentaire terminale. » Et ces Ostioles interendothéliques du poumon entrent en combi- naison avec les Ostioles de la plèvre et du péritoine pour former une cir- culation microlympbatique dans un appareil clos analogue à la circulation de l'eau dans un thermo-siphon. » A partir de la cavité pharyngienne les Ostioles se montrent sur la lame muqueuse de l'œsophage et sepoursuivent jusqu'à celle du rectum toujours de la même façon, dans toutes les ramifications possibles jusque dans les muqueuses capillaires des glandes salivaires, et des autres fonctions, du canal et de la vessie biliaires, du canal et des canalicules du pancréas, etc. » Comme pour la séreuse il en est de même pour les macro- et micro-mu- queuses des organes génito-urinaircs et jusqu'à leur terminaison élémen- taire, de sorte qu'une description ostiolique plus détaillée des organes de ces systèmes serait superflue. Je préfère ajouter d'autres observations sur la combinaison des Ostioles séreuses avec les Ostioles muqueuses. » Ce sont les Ostioles qui, par leur système lymphatique clos, commu- niquent entre elles et relient ainsi la muqueuse avec la séreuse en restant toujours eu action réciproque ou alternante selon le besoin. Les unes par exemple, celles de la muqueuse, reçoivent les liquides (absorption); les autres les dépensent (sécrétion) ou inversement selon que la fonction est normale ou que l'on est en présence d'un cas pathologique ou expérimental inverse. Ce sont ces Ostioles qui, par leur énorme quantité et leur qualité de voies préformées, ont j)our but de conserver l'équilibre entre la quantité normale du liquide blanc ou lymphatique pour les différentes fondions de ( i548 ) ces deux membranes ou lames végétatives, et leurs microappareils inter- médiaires automatiques. » Il suffira de donner des dessins schématiques pour démonlrer la combinaison des Ostioles séreuses avec les Ostioles muqueuses. Pour Dessins typiques de l'appareil ostvoliquc schématique. Communications des Endostioles et Exostioles ou des Ostioles séreuses et muqueuses. Fig. I. X.^^ MxartioU. j> >» Plèvre- /v Eccostiole, ''.TtKTtiolc- '"'^nz^ ^Péritoine . Plèvre putm. r- \ pulm / \ / / X S.niLxttiulc. \. JkS.costioU Pôritotne Bronchiole . Diagramme pulmonaire et alvéolaire. fi/!esentere . Diagramme intestinal. Fis. mniPiiiiim!iiM;iininuiiiiiiiiiimiiiii.iijvi!nii'iHiMiii-n muqueuse 'SPIévre Osti^flc Osliote- Lame pulmonaire. Ostùjla 0.rfù^U OstioU. Ostiole. Osûale- ::nn,iiiidiilllllin:iiiii:.'inini Muqueuse. USéreuse. O.HÛ3le. OjtiotA Ojttole. H/tiot£. Lame intestinale. donner les exemples les plus typiques pour n'importe quel tube ou mem- brane séreuse et muqueuse, il est préférable de prendre une coupe ver- ticale (transversale) de l'unité pulmonaire, c'est-à-dire de l'alvéole ou vésicule terminale, et une coupe verticale du tube digestif. De chacun on donne, sous les formes (I), forme naturelle ou sphérique pour l'alvéole pulmonaire, qui sera ensuite montrée en forme de lame rectilignc (II), et forme cylindrique pour le tube digestif aussi en lame déroulée ou repassée. » ( i549 ) MÉTÉOROLOGIE. — Effets d'une grêk. Extrait d'une liettre de M. A. FoREL, présentée par M. Mascart. « ... Le 2 juin de cette année, une grosse grêle est tombée sur notre ville. Nombre de vitres ont été cassées; j'ai compté jusqu'à 55 trous dans les vitrages de mon jardin, dont les grêlons, fort gros, jusqu'à 5"^" à G*"", avaient une grande force de projection. J'ai trouvé, dans la serre d'un de mes voisins, une vitre de verre de 2™'", 5 d'épaisseur, percée d'un trou rond, presque régulier, de 5*", 5 de diamètre: un vrai trou de balle. Or, ce trou présente, sur son bord inférieur (le trou de sortie du projectile), le même adoucissement de l'angle vif qu'a signalé M. Teisserenc de Bort ; il semble qu'il aurait été passé à la flamme du chalumeau. » J'ai retrouvé ce même caractère d'émoussement de l'angle du verre sur un trou plus irrégulier de la marquise de ma maison, puis sur plusieurs morceaux de verre, dans le las de débris provenant des dégâts de l'orage. Le bord du verre cassé est parfaitement mousse, et l'on peut y passer le doigt sans risquer une coupure. » Ne pouvant, dans les circonstances de l'accident, trouver une cause d'élévation de température qui aurait amené la fusion locale du verre, j'ai étudié la cassure elle-même à la loupe d'abord, et je n'y ai pas vu traces de fusion de masse vitreuse; puis, tout simplement à l'œil nu, et j'ai constaté que, partout où le bord du verre présente ce caractère d'émoussement du bord tranchant, il y a une cassure typique. Une écaille de i*^™ et plus de largeur intéresse la table inférieure du verre. » Toutes les vitres où j'ai trouvé cette coupure caractéristique sont en verre double (de 2""" à 3™""); les verres plus minces avaient tous la cassure ordinaire à angles vifs et coupants. » Cet orage de Morgès du 2 juin nous a offert plusieui's particularités in- téressantes, entre autres : » a. Grande durée de la chute de grêle. Sur une maison la grêle peu serrée a duré plus de dix minutes. » b. Enorme dégagement d'électricité; éclairs continus, plus d'un éclair par seconde, mais sans tonnerre. Les éclats du tonnerre, très dé- chirants avant l'orage de grêle, très serrés et très bruyants après le passage de la colonne de grêle, avaient entièrement cessé pendant que les éclairs continus embrasaient le ciel au-dessus de ma tête. ( i55o ) >i c. Grosseur considérable des grêlons, jusqu'il la grosseur d'un petit œuf de poule. » cf. Forme extraordinaire de quelques grêlons. Tandis que la grande généralité avaient la forme typique de plaques ovales, aplaties, à noyau central opaque ou translucide, entouré de couches concentriques alterna- tivement translucides et opaques, à bords mammelonnés, j'vn ai vu quelques-uns composés d'un véritable agrégat de glaçons soudés ensemble par un ciment de glace. Ce ciment avait la même consistance que les gla- çons; mis clans l'eau tiède il ne s'est pas fondu plus vite que les glaçons qu'il soudait entre eux. » M. LiiEL'REux adresse une Note relative au mouvement d'une circonfé- rence qui roule sur un plan. A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. I^a séance est levée à 4 beures trois quarts. M. B. BUM.ITI\ DIBi.lUCRAl'IlIQUE. Ouvrages reçus dans la séance nu m juin 1897. {S iule.) Description de la Mandclwurie, avec une Carte. T. I et H. Saint-l'étcrs- bourg, 1897; 2 vol. in-8°. (Présentés par M. J. Bertrand. Offerts par M. ^'énukof.) Twelflh and thirtecnth annuals reports of the bureau of animal induslry. 1895-1896. Washington, govprnment j)riiiting office, 1897; i vol. in-8°. Pinlosophy of phenomena, by George M. Ramsay, M. D. Boston, Banner of light publishing Co, 1897; i vol. in-S". Nova aeta regiœ Socielatis Scientiarum upsalicnsis. Vol. XVII, fasc. I, 1 896. Upsalia>, Excudit Ed. Berling, 189G; i vol. in-4". Waters /Fit/an ihe earlh and Laws of llainjhnv, by V\'. S. Aiciiincloss, C. E. Philadelphia, Copyright W. S. Auchincloss, 1897; i broch. in-8°. Allas geologiczny galicyi. Prof. A. M. Lomnicki. Krakow, 189.), 2 broch. in-S». ( i55i ) Ouvrages reçus dans la séance du 28 juin 1897. Bulletin de la Société philomathique de Paris. 8° série. T. VIII. iSgS-iSgG. Paris, Société philomathique, 1896. i vol. in-8°. Annales du Commerce extérieur. Année 1897. 5* fasc. Paris, Imprimerie nationale, 1897; i vol. in-4°- Les procès du Bec Auer, jugements et arrêts, Paris, Journal la Loi, 1897 ; I vol. in-S''. Travaux du laboratoire de Léon Frédéricq. T. V. 1893-1895. Liège, H. Vaillant-Carmanne, 1896; i vol. in-8°. (Hommage de l'Auteur.) Bulletin de la Société belge de Géologie, de Paléontologie et d'Hydrologie. T. IX et X. Bruxelles, Polleunis et Ceuterick, 1895-1896; 2 vol. in-8°. La alquimia en Espana, par D. José Ramon de Luanco. T. I et II. Barce- lona, imprenla de Fidel Giro, 1889; 2 vol. in-8°. (Présentés par M. de Lacaze-Duthiers.) Acta et commentationes imp. universitatis jurievensis. 1897 ' ^ ^°'- in-8°. Regenwaarnemingen in Nederlandsch-Indië, 1893. Batavia, Landsdruck- kerij, 1896; i vol in-8°. Observations made at the magnetical and meteorological observatory al Batavia.NoX. XVIII. iSgS. Batavia, printed at the Government printing Office, 1896; 1 vol. in-4''. C. R., 1897, I" Semestre. (T. CXXIV, N» 26.) iOO 1 ( i552 ) i ERRATA. (Séance du 21 juin 1B97.) Noie de M. A. Hollard, Analyse des bronzes et des laitons par voie élec- trol) tique : Page 1452, lignes 29, 3o et 3i, au lieu de Pour is' d'alliage, 20" d'acide nitrique à SG^B. et 6" d'acide sulfurique concentré, » 26'' » 21'^'= » » 106'' » 3o" » lisez Pour is"^ d'alliage, 2o« d'acide nitrique à 36" B. et 6"= d'acide sulfurique concentré, » loc « 3o" 20" FIN DU TOME CENT VINGT-QUATRIÈME. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augusiins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Deux blés, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel part du i" janvier. Le prix de P abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : jen Michel et Médan. ÎChaix. Jourdan. Ruff. itiens Courtin-Hecquet. 1 Germain etGrassin. * I Lachése. lyonne Jérôme. aançon Jacquard. ( Feret. ^rdeaux Laurens. ! Muller (G.). iurges Renaud. iDerrien. F. Robert. J. Robert. Uzel frères. len Massif. hambery Perrin. ( Henry. ( Marguerie. ( Juliot. I Ribou-Collay. iLamarche. Ratel. Rey. Lauverjat. Degez. Drevet. Gratier et C'". I Rochelle Foucher. herbourg.. ermont-Ferr.. jon. '•enoble. I Havre. Ile.. Bourdignon. Dombrc. ) Thûrez. ( Quarré. Lorient. chez Messieurs i Bail mal. ( M"' Texier. Bernoux et Cumin. Georg. Lyon ( dite. Chanard. Viue. Marseille Ruât. (Calas. ^""'Z'^"'^'- Icoulet. Moulins Martial Place. i Jacques. Nancy ( Grosjean-Maupin. ' Sidot frères. Loiseau. Veloppé. Barma. Visconli et G". Nimes Tliibaud. Orléans Luzeray. Blanchier. iMarclie. Bennes Plibon cl Hervé. Rochefort Girard ( M"" ). 1 Langlois. Rouen , ,°. ( Lestnngant. S'-Étienne Chevalier. { Bastide. .Vantes . Nice. Poiriers.. Toulon. Toulouse. l Rumèbe. ) Gimct. ■" j Privât. , Boisselier. Tours... .". I Pérical. ( Suppligeon. . i Giard. Valenciennes , Lemaltre. On souscrit, à l'Étranger, chez Messieurs : ( Feikema Caarelsen I et C-. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. 1 1 Amsterdam . Berlin. , .\sher et G''. I Dames. Berne '. Friedlander et fils. f Mayer et Muller. l Schniid, Francke et i C-. Bologne Zaulcbelli. I Lanicrlin. Bruxelles ] MayolezetAudiarte. I Lebégue et G'". \ Solcbeck et C°. Bucharest i \f tn t n w I .Millier ( CaruI ). Budapest Killan. Cambridge Deighton, BellelC". Christiania Camnicrmeyer. Conslantinople. . Otto Keil. Copenhague Hiisl et fils. Florence Seeber. Gand.: Hosle. Gènes Beuf. Cherbuliez. Georg. I Stapelmohr. Belinfante frères. ^ Benda. \ Payot Barth. \ Brockhaus. Lorentz. Ma.\ Riibe. Twielmeyer. ( Desoer. ) Gnusé. Genève . . La Haye. Lausanne. Leipzig. Liège. chez Messieurs : iDulau. Hachette et C". Nutt. Luxembourg . ... V. Biick. iLibr. Gutenberg. Romo y Fussel. Gonzalès e hijos. F. Fé. Milan i'^'^'^'^^ f'*"'- I Hœpli. Moscou Gautier. j Prass. iVaples Marghieri di Gius. ' Pellerano. I Dyrsen et Pfeiffer. A'eiv-Kor* i Stechert. ' Lenickeet Biiechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et G- Palerme Clausen. Porto Magalhaés et Moniz. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnler. _ i Bocca frères. Bome , ( Loescheret C*. Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallin. S'-Petersbourg. Turin . i Zinserling. ( Woiir. I Bocca frères. Brero. j Clausen. ( Rosenberi bergelSellitr. Varsovie Gebethiier et Wollf. Vérone Drucker. ( Frick. ( Gerold et C". Zilrich Meyer et Zeller. Vienne. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91. ~ (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4°;;i889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DeRBEset A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbation» qu'éprouvent les imètes, par M. Hansen.— Mémoire sur Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières asses, par M. Claode Bernard. Volume in -4°, avec 32 planches; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Science! ur le concours de i853, et puis remise pour celui de iSS'i, savoir : « lUudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses étaft antérieurs », par M. le Professeur Bbonn. In-4°. avec 37 planches; 1861.. . 15 fr. A la même Librairie les Hémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Science»- N° 26. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 2» juin 1897.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PilgCS. M. le PnÈsiDF.NTannonccla moililo.M. .Sf/i;V^- zenbcrgcr, Moinlirc de la Section de Clil- luie i'|S^ .M. Émilk PicaiîI). — Sur l'intégration de l'équation Ah = l"( i/, a:, y) i'|>*8 M. E.MiLK l'iKAitD. — Sur les funrtions Pages, uniformes <|uadru|)les et périodiques de deux variables ,... i^|i|o M. J. linus.siNESQ. — Parties tournantes des composantes transversales de la vitesse, ilans un écoulement permanent graduelle- ment varié I îçia NOMIIVATIOIVS. M. DE Lai'Iwuent est élu Membre de la Sec- tion de Minéralogie, pour reniplii- la place vacante par le décès de M. Des Cloizeati.v. '198 M. BnoL'AliDEL est prié de s'adjoindre à la Commission du prix de Statislii|ue de la fondation Montyon i '|(|S MEMOIRES PRESENTES. -M. !•■. UoUFFÉ. — Sur le psoriasis; ses rap- ports avec la syphilis i.'(Ç)8 M. CuAiiLKS Chaudin adresse une Noie rela- tive à un traitement, par l'ozone, du can- cer et (le plusieurs maladies infectieuses, lïoi M. Bouiu.ouD adresse diverses observations «Sur les causes de la dilVérence du timbre dans les cordes harmoniques » ijoi CORRESPONDANCE. M. J. Giii.i.AiTME. — Observations du Soleil, faites à l'observatoire de Lyon (équato- rial Hrunner), pendant le premier irimeslre de iS'|j ■54!) i5"jo I J5i PARIS.— IMPRLMKRIE G.AUTHIEK-VILLARS ET FILS, tjuai des Grands-.\uguslins, 5ô. i /.« 6'cra/i/ .'GACtaiER-VtLLABt. FEB 2 im .^' ^^^^^^^^^^.-^^ TABLES \ DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PREMIEIt SEMESTRE 1897. TonE CXXIV. FFP 2 1H5? COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES. TABLES ALPHABETIQUES. JANVIER — JUIN 1897. TABLE DES MATIERES DU TOME CXXIV. l'aies. Académie. — État de l'Académie au i" janvier 1897 3 — M. ff^o/f esl élu Vice-Président pour l'année 1 897 33 — M. J. Cor/m, Président sortant, fait connaître à l'Académie l'état où se trouve l'impression des Recueils qu'elle publie, et les changements survenus parmi les Membres et les Correspondants pendant le cours de l'année iSqG i4 — Allocution de M. Chatin, en remettant à M. Faye la médaille frappée à l'oc- casion du cinquantième anniversaire de sa nomination à l'Académie iio — Réponse de M. Fine à cette allocution. 167 Acétylène. — M.fl.-L. Lec/iap/ie adresse diverses Notes relatives à un appareil générateur et distributeur du gaz acé- tylène 22, i32 et 21S — Sur un nouveau mode d'emmagasine- raentde l'acétylène; par M.M. Georges C. R., 1897, i" Semestre. ( T. CXXIV.) Pages. C /(Il/de et J/bert ^o,> 626 Préparation du carbure de sodium et de l'acétylène monosodé; par M. C. Matignon 775 M. /.échappe propose un perfectionne- ment pour la production de l'acéty- lène au moyen du carbure de calcium. 794 Sur les dissolutions d'acétylène et sur leurs propriétés explosives; par M.M. Berthelot et Vieille 988 Remarques sur la décomposition explo- sive des dissolutions d'acétylène; par MM. Berthelot et Vieille 996 Sur quelques conditions de propagation de la décomposition de l'acétylène pur ; par MM. Bi-rthtlot et yieilte 1000 Action de l'acétylène sur l'azotate d'ar- gent; par M. k. Cliamstelon. i36.'iel iâ34 Étude thermique des acétylènes mono etdisodés; par M. Camille Matignon. 1026 Remarques relatives à la chaleur de formation des acétylènes sodés; par 175 ( i;ii«' ) Pages. M. 3 Pages. M. Delniiiiey adresse une Noie sur les « Périhélies ries planètes » 602 M. Dclmincy adresse une Note sur les distances des étoiles à Sirius 79 i M. Delauney adresse une Note portant pour titre : « Mouvement propre du Soleil » 869 M. Scrf^e Socnlniv adresse une Note sur les grandeurs des rayons des orbites planétaires 794 M. L. Mirinny adresse une n Notice complémentaire sur le premier méri- dien universel » 274 M. G. Betlini adresse un Mémoire in- 43 ) Pagps. titulé : Cl Cosmo subsolare » 5-2-2 — M. linbinenu soumet au jugement de l'Académie une Note relalive à l'heure et à la circonférence décimales 669 Voir aussi Mécnniqtœ céleste, Génde'sie, Lnlitudes, Comètes, Etoiles, Nébu- leuses, Lune, Pltinèlcs, Soleilel Obser- vntnires. Azote. — Sur l'absorption électrique de l'azote par les composés carbonés; par M. Berthelnt 5?.8 — Action des oxydes d'azote sur le chlo- rure et le bromure ferreux ; par M. P^. Tlininns 366 B Balances. — Balance enregistrante; par M. G. fVeiss i25o — Observations à propos de la présen- tation de la Note précédente, faite par M. Marey; par M. Bouchard. . . 1262 Baro.mktres. — M. /^. Durla adresse la description de divers baromètres à air 347 — M. T'. Ducla adresse une Note sur un « Baromètre horizontal à air raréfié sans glace fondante » 837 Bière. — Sur les hydrates de carbone restant dans la bière; psiTM. P. Petit. 5io Blés. — Sur les principaux blés con- sommés en France; par M. BidUind. 40 — Recherches sur la composition des blés français et étrangers; par MM. Jimé Girtird et E. Fleurent Go — Sur la diminulion de la matière azotée dans les blés du département du Nord; par M. B/dliind 1 58 — Recherches sur la eomposilion des blés et sur leur analyse; par^ M. Jimé Girard 87G et 99.G — Sur la détermination de la composition immédiate du gluten des farines de blé; par M. E. F/eurent 978 Botanique. — Sur les Phanérogames sans graines, formant la division des In- séminées; par M. Pli. van Tie^liem . âgo — Sur les Inséminées sans ovules, for- mant la subdivisien des Inovulées ou Loranlhinées; par M. P. mm Tiit- ghem 655 — Sur les Inséminées à ovules sans nu- celle, formant la subdivision des Innu- cellées ou Santalinées; par M. Ph. van Tie^liem 723 Sur les Inséminées à nucelle nu, for- mant la subdivision des Integminées ou Anthobolinécs; par M. Pli. van Tiegliem 8o3 Sur les Inséminées à nucelle pourvu d'un seul tégument, formant la sub- division des Unitegminées ou kaci- niiiées; par M. Ph. van Tiegliem ... 839 Sur les Inséminées à nucelle pourvu de deux téguments, formant la sub- division des Bitegminées; par M. /'/;. vart Tiegliem 871 Classification nouvelle des Phanéro- games, fondée sur l'ovule et la graine; par M. Pli. van Tiegliem. . . 919 Nouvelles recherches sur les Aniyh- trngus; par M. E. Roze 248 Un nouveau type générique de Myxo- mycètes; par M. E. Roze 4'7 Signification de l'existence et de la sy- métrie des appendices dans la mesure de la gradation des espèces végé- tales; par M. Ad. Cliatin loGi Interprétation des parties de l'anthère ; l'ovaire dans le genre Lepidoeerns ; par M. D. Clos 808 Errata se rapportant à cette Commu- nicalion 870 Sur la greffe de V Heliantlius anniuis et de \' Heliantlius lœtijlorus ; par M. L. Daniel 8G6 M. .Sarrazin adresse un Mémoire « Sur une liane à gutta-percha ».. 811 et 1140 Le N'djembn, liane à caoutchouc du ( i34'. ) Fernan-Vaz; par M. Henii Jumelle . . Voir aussi Anatomie végétale. Pallio- logie vége'lalc, Physiologie végétale , Tniffes . Botanique fossile. — Forêt fossile de CiiliiiiiitesSiic/iou-ii. lûcniilC'^[^éc\{ique (les Cril. Surkotvii Br., Gyslii Br. SclitiIzUirensis St., foliosii.s Gr., Co- laiiiorltitliis piirallelinervis Gr., Cnla- moilacliys viilgnris G r . ; par M . Grand'- Eury Brome. — Action du brome et de l'acide broniliydrii|ue sur l'acétate d'ùtliyle ; par M. Br)lr\l(is Epstein — Séparation du clilore et du brome; par i539 r}33 C88 Hu(»«;S. MM. //. Btmbignr cl P. Rivah 839 Bulletins iiihliogiiapiiioues. 55, uo, v>55, 42G, 522, 588, OSg, 711, 794, 837, 869, 917, 1117, ii83, i3>.4, i485, i55o. BviiEAU DES Longitudes. — M. le Ministre tle l'/risiriictinii puliliijiir invite l'Aca- démie à lui présenter une liste de deux candidats, pour la place de Membre du bureau des Longitudes laissée vacante par le décès de M. Fizcau.. . 170 — Liste de candidats présentés à M. le Ministre de l'Instruction publique, pour cette place : 1" M. Jinssot ; •?." M. Lippiiitinn fiyo Cadmium. — Sels basiques de cadmium: par M. Tiissillr 1022 Calorimétrie. — Remarques sur les cha- leurs spécifiques des gaz élémentaires et leur constitution atomique; par M. Berthelot 119 — Sur le rapport des deux chaleurs spéci- fiques de l'élhylène; par MM. G. Ma- neurrier et /. Four nier i83 — Sur les chaleurs latentes de vaporisa- tion et la loi de Van der Waais; par M. Georges Dtirzens 610 Camphres et leurs dérivés. — Dimor- phisme des succinates de camphols a et a; isomorphisme des succinates de camphols a et a et des succinates d'isocamphols p et p; par M. J. Miti- giiin 86 — Action du chlorure d'aluminium sur l'anhydride camphorique; par M. G. Blanc 4(58 Candidatures. — M. Ed. Bureau prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à une place vacante dans la Section de Botanique 3y2 — M. de Bcrnardières prie l'Académie de le comimndre parmi les candidats à \me place vacante dans la Section do Géc'iaphie et Navigation 855 - M. /-■/;. //"// prie l'.\cadémie de le com- prendre parmi les candidats à une place vacante dans la Section de Géo- graphie et Navigation iîi4 Carboxi;. — Une réaction de l'oxyde de carbone; par HL ./. Mermet ........ (121 — Sur la transiormation du diamant on graphite dans lo tube de Crookes; par M. Henri Moisson 653 Carrures. — M. £. J/««/«r-wadres?e une Note « Sur les gaz dégagés dans l'eau par les carbures métalliques » 212 - Préparation du carbure de fer par union directe du métal et du carbone; par M. Henri Mnissan 716 - Préparation du carbure de sodium et de l'acétylène inonosudé; par M. Camille Matignon 873 - Sur les produits de décomposition du carbure de calcium et sur l'emploi de celui-ci comme |)liyllo.\éricide; par M. E. Clmanl " 1 247 'érium. — Sur la purification du cériuin; par M.M. fFyrou/jo(f' et J. Verneuil.. i>.3o - Remarques île M. Moissan à propos de celte Communication i233 — Sur le poids atomique du cérium; par M. Wjriiubo^ni A. f'irnciiil i3oo Chaleurs spécifiques. — Voir Calirime- Irie. (Chemins de fer. — M. G. Cc/w/jv adresse une Note relative à un « frein il vis, à action verticale sur rail » 170 — M. .V. Bnidteroi iidresse un projet d'em- ploi de signaux de nuit, iilinsphores- cents, sur les lignes de chemins de fer ". 218 (^Hi.MiE. — Action exercée sur les solutions de sels halo'ides alcalins par les bases ( i3, Pa(;es. qu'elles renfermenl; par M. A. Ditle. 79 — M. Armand Gautier présente à l'Aca- démie son Ouvrage « Leçons de Chi- mie biologique, normale et patholo- gique n 63 — M. Bcrtlielot piésente à l'Académie un Volume intitulé : « Scrilti intornoalla teoria molecnlare ed atomica ed alla notazione chimica, di S. Canizzaro ». tîj — Remarques sur les chaleurs spécifiques des gaz élémentaires et sur leur con- stitution atomique; par .M. Berllielm . 1 19 — Classification des éléments chimiques; par M. Lecoq de Boisbnudnin 127 — Sur le principe d'Avogadro-Anipère, considéré comme loi limite; par M. ^4. Leduc 285 — Sur quelques réactions colorées; par M. E. Pinerua 291 — Action des bases libres sur les sels; par M. Albert Colson boi | — Du rôle des peroxydes dans les phéno- i mènes d'oxydation lente; par M. A. I Bach g ) j I — Sur les combinaisons des sels métal- j liques avec les bases organiques: par M. i). Touibecq 961 et i53i — Sur un procédé d'oxydation et de chlo- ; ruration; par M. A. Villiers 1 3,(9 I — Observations sur les volumes nioléru- | laires à 0° de divers hydrates de car- i bone cristallisés; par M. Pioncltnii.. . lâaS ] — M. le Secrétaire perpétuel ■préienie un I Ouvrage de M. Hiriric/i\, intitulé : I « Introduction to gênerai chemistry ». 9^0 Voir aussi les articles spéciaux Gaz, Therniocliiinie, Aciers, Allingis, Alii- mhiiuiii, Antimoine, Azote, Cadmium, Carbnne, Carbures, Cériuni, CId'ire, Chlorures, Clirnme, Cuivre, Cyano- gène, Etain, Fluor, Hélium, Iode, Li- thium. Nickel, Nitrates, Or, Ozone. ■Séle'nium, .Silicium. .Soufre, .Sulfures, Tellure, 7,inc. Chimie agricole. — La réduction des ni- trates dans la terre arable; par M. P--P. Drliérain 269 — M. Ballriml adresse une Note portant pour titre « Marrons et châtaignes ». 274 — Sur la dialyse des humâtes alcalins: par M. /. Durnnnt io5 1 — Sur le rôle que jouent les matières hu- miques dans la fertilité des sols; par M. Armand Gautier 1 2o5 '.5 ) Pages. — Étude chimique sur la culture des Catt- leya; par MM. Alex, Hébert et G. Trujfaut 1 3 1 1 Voir aussi Economie rurale, Chimie vé- gétiile. Blés. Orges. .Seigles, Vins. Chimie analytique. — Recherches sur les terres contenues dans les sables mona- zités; \fàrWA.Schutzenbergera\, Bou- douard 4^ ' — Recherches sur les sables monaziiés: pa r .\LM . G . Urbain et T. Budischnvsfy. 6 1 8 — Sur des matières grasses trouvées dans des tombes égyptiennes d'Abydos; par M. C. Friedel 648 — Sur la séparation du chlore et du brome; par M.M. H. Baubigny et P. Rivais . . Sig — Séparation du nickel d'avec le cobalt et le for, et du cobalt d'avec l'alumi- nium ; par M. E , Pinerua 862 — Dosage de l'oxygène dissous dans l'eau de mer ; par MiM . Albert Lévj et Félix Marboutin 939 — Sur la précipitation du sulfure de zinc pour le dosage de ce métal ; par M. J. Meunier 1 1 5 1 — Appareil pour l'analyse industrielle des gaz ; par RL Léo Pignon 1244 — Analyse des bronzes et des laitons par voie électroly tique; par M. A. Hol- lard 1 4 5 1 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 1 552 Voir aussi Cryoscopie. Chimie animale. — La coléoplérine, un pigment rouge dans les élytres de quelques Coléoptères; par M. A.-B. Griffiths 1460 Voir aussi Cholestérine, Lait, Sang, Urées. Chimie industrielle. — De l'assainisse- ment de l'industrie des allumettes; par M. Magitot 293 — Transformation industrielle de l'acide oléiciue en sléarolaclone et acide mo- noxystéarique ; par M. David 466 — Sur un nouveau procédé de stérilisation par la chaleur sous pression; par M. fV. Ku/in 4:" - Sur un procédé de dosage ou d'extrac- tion de l'or d'un minerai aurifère; par M. Em. Serrant 48o — Détermination de l'huile de résine dans l'essence de térébenthine; par M. A. Aignan 1 367 - il. Léon Malo adresse une réclamation ( i346 ) de priorité à propos d'un procédé de dosa.i,'e de l'asplialte par le sulfure de carbone 7\)^ Voir aussi Bière, Vins, Lei'iircs, Grismi, Poteries, Verres. CuiuiË oiiGAMQUiî. — Action du chlorure d'élhyloxalyle sur le pseudncumène et le niésilylène; par M. £. BoiweauU.. i56 — Sur l'acide isolauronolique; par M. G. Blanc 624 et 1 36i — Destruction des matières organiques en Toxicologie; par M. A. Filliers 1457 Voir aussi les articles spéciaux Acéty- lène, Alcaloïdes, Alcools, Aldélmles, Aminés, Anéthol, A ratine, Antipy- rine. Camphres. Cresol, Et lier, Etliy- lène, Eugénol, Ecj^onine, Furjitrane, Glycols, Laccase, Lipa\e, Oliclcs, Phénylhydrazine, Pyridine, Siicci- nates, Sucres, Tannin, Urées. Chimie végétale. — Sur l'essence de ba- silic indigène; par MM. Dupont et Guerlain 3oo — Sur les principes actifs de quelques Aroïdées; par M"" J. Cimuliaguet, MM. A . Hébert, et /'. Heim 1 368 — Sur l'acide cafétannique; par MM. P. Cazeneuve et Haddon i4 jS Voir aussi Chlorophylles, Blés, Orges, Seigles, Fanilline. CuiRunoiE. — Ouverture d'un pli cacheté, déposé par M. B. Heine, en i844, et relatif à diverses questions de Chi- rurgie ''4 — Rapport verbal de M. Guyon sur le contenu de ce [ili, ouvert sur la de- mande des héritiers de M. B. Heine. iCnj — Du rôle physiologique des leucocytes, à propos des plaies de la cornée ; par M. L. Ranvier 386 — Sur le mécanisme hislologique de la cicatrisation et sur les fibres nou- velles, fibres synoptiques; par M. L. Âanvier 444 — De la cure radicale des hernies par les injections de chlorure de zinc; par M. Dcmars 908 — Note de M. Lannelongue sur le traite- ment des hernies, à propos de la Communiciilion de .M. Demars 911 — Démonstration, par les rayons de Rdnl- gen, de la régénération osseuse chez l'Homme à la suite des opérations chirurgicales; par M. OlUer 1070 — Appréciation médico-légale des lésions traumatiques et détermination de l'identité individuelle par les rayons X; par M. Fot'cau de Cournielles — M. Abniham JSctler adresse une « In- struction pratique pour l'emploi de la poudre de camphre dans le traitement des plaies compliquées de pourriture d'hôpital » Chlore. — Sur la séparation du chlore et du brome; par MM. Baubigny et Ki- vais — Action de la lumière sur les mélanges de chlore et d'hydrogène; par MM. Arm. Gautier et H. Hélur I liS et — Observations de M. Bertheht à l'occa- sion do celte Communication — Réponse de MM. Arm. Gautier CiiLonopiiYLLEs. — Dédoublement de la bande fondamentale des chloro- phylles ; par ^. A . Etard Chlorures. — Action des hydrogènes sé- lénié et sulfuré sur le chlorure de phosphoryle; par M. A. Besson — Sur le chlorure de pyrosulfuryle ; par M. A. Besson — Action de l'eau sur le chlorure de phos- phoryle; par M. ./. Besson — Sur les chlorures d'argent ammonia- caux ; par M. R. Jarry — Action des oxydes d'azote sur le chlo- rure et le bromure ferreux; par M. r. Thomas — Sur les chlorobromures stanniques; par M. A. Besson — Sur le chlorure de métastannyle; par M. R. Engcl Cholestérine. — Sur la cholestérine; par M . Cloèz CiiRO.ME ET SES co.Mi'osÉs. — Sur la vitesse de la réduction de l'acide chromique par l'acide phosphoreux; par M. G. Viard — Sur les phosphures de chrome et de manganèse; par M. A. Grangcr. . . . Cobalt. — Séparation du nickel d'avec le cobalt et le fer, et du cobalt d'avec l'aluminium; par M. E. Pinerua.. . . C0.MÈTES. — Observations de la nouvelle comète Perrine (8 déc. i8y6), faites à l'observatoire d'Alger (é(iuatorial coudé de o^iSiSj; par MM. Rambaud clF. Sy rages. "79 ii83 859 1267 1-^73 1276 i35i 401 '09'J 288 366 683 765 864 190 862 ( '3^17 ) 6i i35 , ! iTo3 i486 I i Pajps. ._ Observations de la comète périodique do Brooks (1889, e-i8ç)0. c), des comètes de Giacobini (1896,^/), Brooks-Spéra (1896,^), Pernne (1896, /■), Perrine (1896, g-), lailesau L'iand équalorial de l'observatoire (io Bordeaux; par MM. G. Haye/, L. !'•- c/irt et F. Court)- ,■■■■" _ Observations de la comèie Perrine (1896 déc. 8) faites à l'observatoire de Toulouse (équatorial Brunner de o'",25) ; par M. F. Rossant _■ ■ — Sur la désagréi^alion des comètes. Rôle de Jupiter à^l'éyard des comètes a courte période; par M. O. Callnn- ilreau _ Frrata se rapportant à cette Commu- nication ■ C0.MMISS10NS SPÉCIALES. - MM. Bornri et Darboux continueront à faire partie de la Commission centrale administra- tive de 1 897 ■ • ■ — MM Bcrthelol. Cornu, Miisciirt, Sar- rau, Maurice Lévy. sont nommés membres d'une Commission chargée de désigner un savant français auquel tera accordé l'encouragement fondé par la Suciéto royale de Londres, en mémoire du phvsicien Joule - Commission chargée de juger le con- cours du prix Francœur de 1897 : MM. Darboux. Henni te, J. Bertrand. H Poinraré, Picard _ Commission chargée de juger le con- cours du prix Poncelet de 1897 : MM. Hermite. J. Bertrand, Darboux. Poincarc, Sarrau _ Commission chargée de juger le con- ■ cours du prix extraordinaire de six mille francs de 1897 •• MM. ^Z'- Bn.^^f, Gujoa, de Jonquièrcs, Sarrau. Bou- quet de la Grye .- _ Commission chargée de juger le cou- cours du prix Montyon (Mécanique) de 1897 : MM. Maurice Lévy, Bous- ùnesà. Sarrau, Beauté, Sebert _ Commission chargée de juger le con- cours du prix Plumey do 1897 : UV[.deBu.ssy, Sarrau, Guyou, jVan- rire Bé^'Y. Marcel Deprez _ Commission chargée de juger le con- cours du prix Lalande (Astronomie) de 189- : MM. Fare, fFolf, Lœay, Callaudrea'i. Janssen l'aj'os 64 5.5 1 55 1 55 1 55 1 Commission chargée de juger le con- cours du prix Val/, (Astronomie) de 1897 : MM. Lœ^vy, F'iyr, Callan- drrau, Wolf, Janssen Commission chargée de juger le con- cours du prix La Ca/e (Physique) de 1897 : MM. Bertrand. Beitla-lot. Carl- letct sont adjoints aux Membres de la Section dePlivsique . Commi^sion chargée de juger le con- cours du pi^lonlyon (Slalistuiue) de i8<)7 : MM. H<"<>" '''■ '" <^""/'''- lière,' de Jonquières, J. Bertrand, de FreYcinet, Bouche - Commission chargée de juger le con- cours du prix Jecker de 1897 : ^\yi.Friedel, Trnost, Sciiûtzerdjerger. Armand Gautier, Moi.'isan , G ri- maux - Commission chargée de juger le con- cours du prix La Caze (Chimie) de 1897 : MM. Berthelot, Scidœ.sing, Hautefeuille sont adjoints aux Mem- bres de la Section de Chimie -- Commission chargée de juger le con- cours du prix Delesse de 1897 : MNL Fouqué, Des Cloiseaux, Gnudry, Hautefeuille, Marcel Bertrand ^- Commission chargée de juger le con- cours du prix Desmazières de 1897 : MM. yau Tieglieni, Bornet, Cliatin, Guignard, Bonnier _ Commission chargée de juger le con- cours du prix Montagne de 1897 : MM. f^an Tieg/wni, Bornet, Chatin. Guignard, Bannie 55i 6G0 666 666 666 6GC> _ Commission chargée de juger le con- 1897 : Blan- C. R.. iSq:, Semestre. (T. CWIV.) cours du prix Thore de PiUL Van Tieghem, Bornet, rliard, C/iatin, Guignard Commission chargée de juger le con- cours du prix Savigny de 1897 : MM. Milne-Edwanls, de Lacaze-Du- thiers. Blanchard. Edni. Perrier, Grandidier . Commission chargée de juger le con- cours du prix da Gama-Machado de 1897 : MM. J- Mdne-Edwards. Blan- chard, Edm. Perrier, Banvier. de Lacaze-Duthiers - Commission chargée de juger le con- cours du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) de 1897 : MM. Marey, Bouchard, Polain, Gayon, Cliauveaa, 176 066 606 666 { i3_',8 ) Pag.-.. Jiroiitirdel, Lunncloiigue , iV Arsonval, Diicltiiix 006 Commission chargée de juger le con- cours du prix Bridant de 1897 : MM . Marey, Baiichurd , Patiii/i, Giiyon, Chotweiiu, Brininnlcl, Lnniie- ton^iiif. d' A r.miiml , Ditclaux (360 Commission chargée de jui;er le con- cours du prix Godard de 1897 : M.M . Guyon , Bouchard, l'olaiii . Liiiiriidongnr, d' Arsiiu\'(d 7.29 Commission cliargi^ de juger le con- cours du prix Parkin de 1897 • M-M. Bouchiird. Puliiiii, d' Arsiiiivid. Quyoïi, Ducldiix 729 Commission chargc^o de juger le con- cours du prix Barbier de 1897 : MM. Bouchard. Cluiliii, Politiii, Lnnneloiigue 7^9 Commission churgéi^ de juger le con- cours du prix l.idlemand de 1897 : MM. Bouchard. .Mtiny. Raiivier. Po- lairi. Mdnc-Eihx nnls 7:^9 Commission chargée de juger le con- cours du prix du baron Larrey de 1897 : MM. Cuyiiit. Laiinehngur, Bouihiiril. Potinti. Marey 7-29 Commission chargée de juger le con- cours du prix Bellion do 1^*97 : MM. Bouchard. Putain. Brouardrl. Guyon. LanncUmgue 729 Commission chargée de juger le con- cours du prix Mège de 1897 : MM. Bouchard, Polain, Guyon, Brouardcl, Lantielonguc -29 Commission chargée de juger le con- cours du prix Monlyon (Physiologie expérimentale) de 1897 : MM. Mari y, Bouchard, Chauveau. Ducinur, Pu- tain ■^■iC^ Commission chargée de juger le con- cours du prix La Caze (Physiologie) de 1897 : MM. Cham'coK, Diiclaux, Hani'irr sont adjoints aux Membres de la Section de Médecine et de Chi- rurgie -p-fi) r.ommission chargée de juger le con- cours du prix .Martin-DamoUfelle de 1897 : MSI. Bouchard, Gujron, Marcy, Potain, d' A rsonvnt 729 Commission chargée de Juger le con- cours du prix Phillppeaux (Physio- logie expérimenlale ) de 1897 MM. Marey. d'Arsomi i Pages. Constructions makitimes. — Le Comité de récrplinn r/rv 0 Ntivnl Arcliilrcls » d' Angleterre invite l'Académie à se faire représenter au Congrès interna- tional des Ingénieurs et Architectes s'occupant de constructions mari- times, qui sera tenu à Londres i37. CRÉsor,. — Sur quelques sels et quelques dérivés de l'orthocrésol dinitré; par M. P. Cnzeneuve 1 54 Cristai-i-ographie. — Nouveau mode de production de cristaux transparents; par ^L Cil. dr H'alte^'ille 400 Cryoscopie. — Sur l'emploi de la cryosco- pie dans l'analyse du lait; réponse à une Note de i\l. Winter; par MM. Bonl/is et Grnin jo8 — Observations sur la température de congélation du lait; par M. J . IVinicr. 777 - Détails sur la méthode suivie dans les recherches cryoscopiques précises; par M. F.-M. Rannlt S5i — Influence de la surfusion sur le point de congélation des dissolutions rie chlorure de sodium et d'alcool ; par M. F.-M. Ranult 885 — Sur un moyen do reconnaître une bonne méthode cryoscopique; par M. Pon.'^nt. \-i.r>- CiivRR et ses co.mposés. — Action de l'oxyde cuivreux sur les solutions d'azotate d'argent; par M. Paul Saba- tier 363 — Élude de l'action du permanganate de potassium sur le bromure cuivrique; par M. //. Baubigny et P. Bivnh.. . 954 Cyanogène et ses composés. — Sur la polvmérisiition de quelques composés cyanicpies (.Rectification à la précé- dente Note sur le Cy^CI'); par M. P. Lenioult 81 — Sur la formation du cyanure d'ammo- nium et sa fabrication; par M. Denis Lance 819 D DÉCÈS T)E Membres et Correspondants DE l'Académie. — M. le Secrétaire perj>éliicl annonce à l'Académie la mort de M. Goulil. Correspondant de la Section d'Astronomie — Notice sur l'œuvre scientifique de Ben- jamin Apthorp Gnuhl ; par M. Lœaiy. 57 — Notice sur le général Favé; par M. Sar- rau 321 — M. le Secrétaire pnpéluel annonce à l'Académie la mort de M. IVeierslrass, Associé étranger 429 ( i35o ) l'agcs. Notice sur M. IVeierslm.'.!. ■ par M. Cli. Heniiilr 4 ^" SI. le Pn-.iiilcnc annonce à rAcadémie la mort de M. Antoine d' JbhiuUe, Membre de la Section de G''oi,'ra|)hio et Navii,'ation, et retrace biièvement sa vie cl, ses travaux 58o M. le Président annonce la mort de M. De.i Cloisi-titix et do M. le duc (PAuiimlc et se fait l'interprèle des sentiments de l'Académie 983 M. Bouquet de la Cire annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire en la personne de M. LéopoUt Malien^ Correspondant |iour la Sec- tion de Géographie et Navigation. ... 1210 M. Bertlielot AXWionÇQ. la mort de M. R. Freseiiiiis I ^aS M. le J'réiident anjwnce la mort de M. SrliittzcnbiT^er, iMembre de la Sec- l'agi's. tion de Chimie i4î<7 DÉCHETS — M. \c Ministre de V Instruction /wMV/»(" adresse amiilialion du Décret approuvant l'élection de j\l. FiUiol . . . «iS — M. le ministre de l'hislriirlion j)ul/liijUC adresse amplialion du Décret approu- vant l'élection du général Scbert .... Su — M. le Ministre dr l' Instruction pubti(iiic adresse ampliation du Décret approu- vant l'élection de M. f'iolle .'129 — M. le Ministre de l'Instruction ])id>li53 EcGOMNE. — Solubilité de l'ecgoniiie; par M. (lEclisiwrde Coninek i '^9 Économie iiirale. — M. MarértiuxA^xni&c la description d'im procédé pour la destruction des criquets 1 >i)8 Voir aussi : Cliiniie ngricole, T'iticul- tnie. Électricité. — Sur un électromètre ab- solu destiné à la mesure des petites différences de potentiel; par .MM. J. Pérot et Ch. Fidiiy 1 So — Courants à intermittences rapides. Gé- nérateur. Effets physiques; effets phy- siologiques ; effets thérapeutiques : par M. Iloissenu du Rocher iS5 — Sur la conductibilité moléculaire des sels en dissolution étendue; par M. P. Joubin 2'2S — Sur un nouveau procédé d'électrisa- tion ; par M. Charles Henry 307 — M. Bieton demande l'ouverture de deux plis cachetés relatils à « l'emploi des courants alternatifs simples diphasés et triphasés à la production des rayons X 1) et à une « am[)oule ladiograpliique à refroidissement de i'anticathode()ar un courant d'eau froide » 391 — Sur la décharge des conducteurs à capacité, résistance et coefficient de self-induction variables; par M. Mi- cliel Petriivilrh ^^'yi. ■ Existence de rayon.-< anodiques analo- gues aux rayons cathodiques de Lé- nard et de Crookes; par M. P. de Heen 438 Photographie des radiations électriques du Soleil et de l'atmosphère de cet astre; par M. P. de Heen qjg Application des rayons de Kontgen à la mesure des forces électromotrices de contact; par M. Jean Perrin 496 Sur la déch^irge par étincelle et le fonctionnemrnl de l'excitateur de Hertz; par M. Swyngediiiia' 556 De l'action de l'eflluvo électrique sur les gaz; par M. Emile Vlllari 558 ■ M. Henri Moisson l'ait hommage à l'A- cadémie d'un Volume (ju'il vient de publier sous le litre de : « Le four électrique « CG5 Sur un appareil complet pour les recherches relatives aux ondes élec- tromagnétiques; par M. Jagadis Ciiun- der Rose (S-Q, Actions mutuelles des électrodes et des rayons cathodiques dans les gaz raré- fiés; par M. //. Desliimlres G78 Oscillograplie à induction: par M. //. Abrnluini -58 Propriété nouvelle des rayons ratho- ( i3.^. ) cliques, qui décèle leur composition complexe; par M. H. Deslandres. . . . 945 — Sur la résonance multiple; par M. L. Décombe .' i o 1 6 — Sur les rayons cathodiques et quelques phénomènes dans les tubes à vide ; par M. C. Maltpzns icî^î — Sur un système phosphorescent anti- anodique et les rayons anodiques; par M. C. Mnltézos u47 — Propriétés des rayons cathodiques simples. Relations avec les oscillations électriques simples; par M. H. Des- Inmlres 1 297 — Interrupteur à mercure pour les fortes bobines de Ruhmkorff; par MM. E. Ducrctet et L. Li-jeune i342 — Sur un nouveau condensateur éleclro- lytique de grande capacité et sur un redresseur électrolytiquedecourants; par M. Ch. Pnllak i443 — M. L. Rnze adresse une Noie « Sur la formation de la fondre et le bruit de l'explosionparladéchargeélectrique ». 522 — M. C/uilninanil adresse un Mémoire rela- tif à diverses questions d'Électricité . 552 — M. C. Gros adresse une Note sur un « Commutateur électrique manœu- vrable à dislance » 602 — M. Grt/a/?(«Wadresbe une Noie relative à deux tourniquets électriques 711 Voir aussi : Rayons X. Électrothérvpie. — Courants à intermit- tences rafiides; effets thérapeutiques; par M. Boisseau du Rocher i85 — M. Dnnion écrit pour rappeler les pu- blications faites par lui, dès 1887, sur le « Traitement des affeclions articu- laires par l'électricité » 321 — Action thérapeutique locale des cou- rants à haute fréquence; par M. Om////. IJ97 Électiucité AT.MOSPHÉRIQUE.- — Sur la Pages. variation de l'état électrique des hautes régions de l'atmosphère, par beau temps; par M. G. Le Cadet ... 761 Errata. — 56, 164, 428, 524, 796, 870, 1186, 1258, i486, i55i. Essences. — Sur l'essence de basilic indi- gène ; par MM. Dupont et Guerlain. . 3oo — Détermination de l'huile de résine dans l'essence de térébenthine; par M. A. Aignan 1 867 Étain. — Sur les chlorobromures stan- niques; par M. ^. Bcsson. 683 — Sur le chlorure de métastannyle; par M. R. Enael 763 Éthers. — Élhers phosphoriques de l'al- cool ailylique; par M. J. Cmudier. .. 91 — Contribution à l'étude de la prépara- lion de l'élher ordinaire; par M. L. Prunier 1028 et riSg Éthylèxe. — Sur la détermination des deux chaleurs spécifiques de l'élhylène; par MM. G. ManeM>ricr et /. Fournier 1 83 — Action du nickel sur l'élhylène; par MM. Paul Sabatier et J.-B. Sende- rens . . 6 1 6 — Action du nickel sur l'élhylène. Syn- thèse de l'éthane; par MM. Paul Sa- batier et J.-B. Senderens 1 358 — Action du brome et de l'acide bromhy- drique sur l'acétate d'éthyle; par M. Boleslas Epstein 688 Étoiles. — Mesures micrométriques d'é- loiles doubles, faites à Saint-Péters- bourg et à Domkino par M. S. de Gla- senapp ; Note de M. Lccivy 1287 Étoiles filamtes. — Observation des étoiles filantes du 12 décembre 1896; par M. D. Eginitis 68 EuGÉNOL. — Sur la Ir.insformalion de l'eugénol en isoeugénol ; par M. Cli. Gassinann 38 Fer et ses composés. — Action des oxydes d'azote sur le chlorure et le bromure ferreux; par M. V. Tliomas. 366 — Préparation du carbure de fer par union directe de ce métal et du car- bone ; par W . H. Moissan 716 — Séparation du nickel d'avec le cobalt et le fer ; par M. E. Pineruii 86-'. Ferme.nts. — Sur une différence entre les levures hautes et basses; par M. P. Petit 93 — Contribution à l'étude du frrment coa- gulateur du sang ; par .MM. A. Dastre et N. Floresco 94 Fluor. — Sur la liquéfaction du fluor; par MM. H. I\I(iissan et J. Deuar.. 1202 ( tS/îa ) t'oNDATIONS DK PHl\. — M. Brrthelu comniiiniiiuo iinr Icllre de M. //. Wilclv. qui ofTre ii rAradémip la somme fie quatre mille francs pour la fondation d'un prix nnnuel I*ai;es. 7'Î4 Fi ni'iiiiANK. — Sur la préparation du fur- furane; par M. P. Ficundlrr 1 167 FosioN. — Sur la variation de la tempé- rature de fusion avec la pression; par M. n. Dimrrliac 7 > Ga/.. — Remarques sur les chaleurs spéci- fiques des gaz élémonlairos et sur leur constitution atomique; par M. Jirr- tllHot M r) — Nouvel appareil pour l'application do l'analvse spectrale à la reconnaissance des gaz ; par M. Jii'rtlirht "1 >. î — Sur un récipient de sûreté, destiné X>- — Observations de M. Bfrihnlnt à l'oc- casion de la Communication de MM. A. Gautier et II. Hélier 1^73 — Réponse aux observations de M. Ber- thelot; par M. Armand Gnutier .... 1176 GÉODKSlE. — M. N. Vrsnlni-ilch adres.ee deux .Mémoires relatifs a un procédé pour la détermination rapide des dis- tances S9 1 — Sur quelques doutes émis au sujet des lois du colonel Goulier relatives aux variations de longueur des mires du nivellement; par M. Cli. Ijdlcmnnd . 11 ji Géoghai'iiii:. — Le Rhc'ine suisse tributaire du Rhin ; par Maurice Liigenn 109 — Travaux exécutés par le Service géo- graphique du corps expéditionnaire de Madagascar, pendant la campagne de 1895; Note de M. R. Bourgeois.. . 636 — M. Botif/iirt de la Grjre présente les Cartes de la Corse, faites sous la direction de MM. Hatt et Bmiillet . . . 891 Gkologii:. — Sur l'histoire géologique des Vosges ; par M. 'l^ Lapparcnt 1 1 Sur l'époque de formation des sables phosphatés à la surface de la craie brune; par M. Stnnisinx Mruniir . .. 5i Sur le Crétaciquo de la région de Mondégo; (lar M. Paul Clinffat 42' Parallélisme entre le Crétacique du Mondégo et celui de Lisbonne. Le Garumnien en Portugal; par M. Paul Chnffat ") 1 9 Sur la constitution géologique des mas- sifs do la haute Bléone et du haut Var; par M . Kilinn 5 1 r. Sur quelques points de la géologie des environs de Bourganeuf (Creuse); par M. PU. V,lan«;raud 585 La loi de formation des vallées trans- versales des Alpes occidentales; par M. Maurirr Liigenn 78) Sur les plis parallèles qui forment le massif du mont Blanc; par M. /. f^nl- Int 97'/ Sur la Tectonique de la chaîne Nivollel- Revard ; par M. J.Rrvilel J. Vivien. 97(1 Sur le mode de formation des dunes primaires de Gascogne ; par M. E. Dii- ri'one \n\\ Sur l'allure générale de la dénudation glaciaire; par M. Slani'itas Meunier. 10.^ 3 Sur l'hydrographie souterraine el les chouruns du Dévoluy (Hautes-Alpes) ; par ^^ E.-A . Martel 1 170 Sur la Cueva del Drach (Grotte du Dragon) dans l'île Majorque: par M. E.-A. Martel 1 385 • Sur les relations de certains gisements de plomb carbonate avec des grottes el d'anciens lits de rivières souter- raines; par M. De Launay 1374 ■ Caractéristiques du charbon humique do Broxburn; par M. C.-E^. Ber- trand 1 377 • M. F.-E. Pnumier soumet au jugement de l'Académie un Mémoire « Sur le Déluge universel n 1 (^3 l'uges. Voir aussi : Minénito^ie, Patén/ito- /"gic, Pélro^idjjliie. Géométrie. — Sur la tlicorie des surfaces ; par M . A . l'cllet 4â i — Sur les centres de gravité des surfaces piirallèles à une suiface fermée; par M. Errirsl Duporctj 49'* — Sur la théorie des surfaces algébriques au point de vue de la Géométrie de situation et sur les intégrales de dif- l'éientielles totales; par M. liiiiUe Picard 53'/ — Sur les systèmes de surfaces orthogo- nale? et isothermes: par M. yJ. Pcllit. 5'jj- — Sur les quadratures mécaniques: par M . £. BaiUaiiil ; 787 — Sur lu théorie générale des surfaces; par M. A. Pt-tlct 739 — Sur la déformation de certains piarâbo- loïdes et sur le Ihéorènie de M. Weiii- giirWn; par AI. Eugène Cos.scriil. ... 7 ji — Sur l'emploi de l'espace à quatre di- mensions dans l'étude des surfaces algébriques admettant plusieurs séries de coniques; par M. E. Casserai. .. 1004 — Sur les courbes dont les tangentes appartiennent à un complexe; par M. A. Dfinoidiii 1077 — Sur quelques applications de la théorie des systèmes cycliques; par M. G. Guichiird i 1071) — Sur les surfaces ayant même représen- 353 ) Pages. tation sphérique; par M. A. PMet. iv.91 — Sur les surfanes isométriques; par M. A. Pellet 1337 — M. Jutes Aniinide adresse une Note « Sur l'impossibilité mécanique de la géométrie de Lobatchefsky » i323 — M. /. Aiidrade adresse deux Notes I ayant pour litre ; « La Géométrie de Lobatchefsky et la Slalique » et (c Application de la méthode de Poin- I sot à la Slalique non euclidienne i> . . i337 ' — Sur les surfaces qui peuvent, dans plusieurs mouvements ditlerents, en- gendrer une famille do Lamé; par M . Cosse rat I j /G I — Observations de M. Darboiix relatives à la Communication précédente i l/S — Sur les lignes géodésiques des surfaces à courbures opposées; par M. Hada- iimrd 1 5o3 M. Lédii Fiilire adresse un Mémoire ayant pour titre : « Les postulats de la Géométrie démontrés » 98 « — .\L Ldbergère adresse un Mémoire sur (c la géométrie du triangle « Gov. M. Llieureux adresse une Noie relative au mouvement d'une circonférence qui roule sur un plan i5Jo Glycols. — Sur un nienthoglycol ; par AL Pli. Barbier et G. Léser i3oS Giiisoi). — Nouveau perfeclionnemenl du grisoumèlre: par .AL N. Grélmui... 1137 H HÉLIUM. — Heclierches sur rhéliuiu; par M. Berllœht u 3 HiSTOïKt: DKS SciE.NCES. — M. le .Secrétaire perjjétuel communique à l'Académie une lettre de .M. Schering, signalant quelques errata dans les "« Ûliuvres de Oauss » 1 70 — L'âge du cuivre en Chaliiée ; par .\l. J!er- lliebjl 'yi% — Outils et armes de l'âge du cuivre en Egypte : procédés de fabricahon. Nouvelles recherches, par iM. Ber- thildt 1119 — Sur divers licpiiiles contenus dans des vases antiques; par M. Bcrtlielnt . . . iiaj — Sur le séjour du général l'uiicclet à Saratow; par NL Gcrniai/i Mn/jst. ... 1 13:) — M. le .Secrétaire pc/pétittd slgHiilè, parmi les pièces imprimées de la Cor- respondance : deu.\ années et Tables décennales du « Journal d'histoire des Mathématiques «, de M. Gustave Enestrôin 8 1 r — .\L Constant Dubois adresse un Mémoire intitulé : « Mélanges scientifiques )j . 11 4" HvDRODY>'A.MlgUE. — Écoulemeut graduel- lement varié des liquides dans les lils à gninde section; équations fon- damentales: par .M. J. Bnussinesi/... 1 19IJ — Théorie générale des régimes graduel- lement variés dans l'écoulement lour- billnnnant des liquides ; formules de première iipproXimation; paf M. J. Boiissi/iesi/ 1 i>\i — Vérification è.vpérimentalede là théorie dé l'éèouletliettl gràdliellèméht varié ( i354 ) Pages. dans los canaux dc^couverls: parM. /. Jioitssinrsti I i'~ expression des petites composantes transversales de la vitesse dans les écoulements s.'raducllemrnt variés des liquides; par M. J. Jimissi/icsq 1411 l'arlics tournantes des composantes transversales de la vitesse, dans un écoulement permanent graduellement varié; par M. /. Boussincscj i \\y>. M. /. Riiintinct adresse un projet PjlJ.es d'utilisation des vaf;ues comme force motrice 1 1)4 — M. G. /"crr/ adresse une Note relative à une équation générale des fluides., iv.58 Hygiène i-ubliquk. — Sur les accidents que peuvent produire les calorifères de cave; par M. N. Grrliimt j-tg — La surface extérieure de la fonte portée au rouge transforme l'acide carbo- nique en oxyde de carbone ; par M. N. G relKiiit t I 18 I Infectieuses (Maladies). -Étude sur les lésions infectieuses de la peste ; par M. Giixiare JVfpieii i3i8 — M. Chartes Cliiirrlin adresse une Note relative à un traitement, par l'ozone, du cancer et de plusieurs maladies infectieuses iSoi Voir aussi : Mirnécs, Tuberculfisr. loDiî ET SES COMPOSÉS. — De la fixation de l'iode par les amidons de blé et de riz ; par M. G. Hntwier — Contribution à l'histoire des iodures de phosphore; par M. ./. liessnn. . . 565 134.) Laccase. — Sur l'intervention du manga- nèse dans les oxydations provoquées par la laccase; par M. GahrifL lin- triinil I o3'2 Lait. — Sur l'emploi de la cryoscopie dans l'analyse du lait. Réponse à une Note de M. W'inter ; par V^W.Jiordiis et Oé- tiin 5o8 — Observations concernant la tempéra- ture de congélation du lait. Réponse à lMi\l. Bordas et Génin; par M. /. lyinlf.r 777 LATiTrDES. — Sur la loi des variations de latitude; par M. /•'. Gnnncssiut gîS Levures. — Sur une différence entre les levures hautes et basses; par M. P. Petit 93 LiPASK. — Sur le dosage de la lipase; par MM. liaiiriot et L. Cfimus aSi — Sur une lipase végétale extraite du Pe- riirillhun f^triiicum ; par M. /;". Gérard. 370 — Sur la non-iilcntilé des lipases d'ori- gines différentes: par M. Hmiriot . . . 778 LiTHiu.M. — Combinaisons du gaz ammo- niac et de la inétliylamino avec les sels halo'ides du litliiuni: par M. J. Bnnni'jni 771 — Sur le borate de lilhine; par M. //. J.r Chili et ter 1091 Locomotion. — Sur l'action locomotrice des membres antérieurs du cheval; par M. P. Le Hcllo 913 LiNE. — Sur l'Atlas photographique de la Lune publié par l'Observaloire de Pa- ris; par MM. Lœwy et Piiiseiix io55 — Nouvelles études concernant l'histoire du sol lunaire; par MM. Lœwy et Piii.teiix 1 1 87 Machines a vapklk. — Étude expérimen- tale sur la consommation d'eau des lo- comotives ; par M. E. Vicaire Magnétisme teiuiestre. — Sur la valeur absolue des éléments magnétiques au RI I i'"^ janvier 1897; par M. Th. Mmi- reiinjc 23 Manganèse. — Sur les phosphores de chrome et de manganèse; par M. //. I Granser 190 ( '3 Pages. — Sur l'intervention du niiini^anèse dans les oxydations provoquées par la lac- case ; par M. G. Bertrand io53 — Sur l'action oxydante des sels manga- neux et sur la constitution chimiiiue desoxydases; parM. Cnb. Beitrnnd. i3J5 — Errata se rapportant à cette Communi- cation i486 — Du rôle du manganèse dans certaines oxydations; par M. Ach. Livarhc. . . ij-2o MÉCANIQUE. — Sur le mouvement d'un so- lide dans un liquide indéfini; par M. 7?. Liniti'i/lc 77, — M. le Secrétaire perpétuel si^^nale, parmi les pièces imprimées do la Cor- respondance, le premier numéro de la " Revue de Mécanique » 397. — Sur une propriélé des moteurs asyn- chrones: par M. A. Palier 538 — Sur les moteurs asynchrones; par M. A. Potier . . ^\>. — Les solutions périodiques et le principe de moindre action; par M. Poincaré . 713 — ~ Sur les petits mouvements périodiques des systèmes; par JM. /-•. Puintevé. . . \y,2J. ■ - Sur les petits mouvements périodiques des systèmes à longue période; par M. P. Paiidevé 1 340 Voir aussi Ujdn>dYiuinn ( i356 ) — RI. fi. -M. /"o:;/ adresse une Noie « Sur les aurores boréales » i'2'i8 — ElTels d'une grêle; par M. A. Fnrel . . i^lg Voir aussi Physiriiie flu<;!nbe. MiCROBKs. — Action des couranis de haute fréquence sur la virulence du strepto- coque ; piir M. Louis Dubois 7SS — Sur la forme arlinomycosique du ba- cille do la tuberculose; par MM. ^'. Bnbès et C. Lev/itlili 71)1 — Pluralité des principes morbifiques en- gendrés par un microbe pathogène; par M. Cliarritt 'o47. Voir aussi Infectieusex (Maladies). MiNÉRALOGiR. — Sur Un appareil permet- tant de mesurer les indices de réfrac- tion des minéraux des roches ; par M. Fréd. Widlcraiit i 1 î — Sur le minéral crislallisé formé dans Papes- un cercueil de plomb aux dépens du cadavre; par M. A. Lncrnix 419 — P.lude minéralogique de l'action des fu- merolles volcaniques sulfurées sur la serpentine; par M. A . Lacroix j i3 — Sur la constitution minéralogique do l'île de Polycandros ( Archipel V, par M. A . Lacroix fij8 Sur le rôle des phénomènes d'altération superficielle et de remise en mouve- ment dans la constiUition des gise- ments métallifères; par M. L. de Laiinay 6S0 — Sur la forme profonde des amas lilo- niensde fer; par M. L. de Latinay. . 689 Voir aussi Pétrof;rfij>liie. Morphine. — Sur quelques localisations de la morphine dans l'organisme : par MM. A. Anlhetiunie et .4 . Mouneyrat. 1 Iji Navigation. — Sur les eflels du filage de l'huile ; par M. Bnret^e 2J3 — M. Bi(rgal adresse une Note « Sur un moyen de supprimer une voie d'eau par l'extérieur d'un navire « i iSJ — M. Y. Le Ciie/i adresse une Note « Sur un projet de système propul- seur de bateaux » 1 î'iy Navigation aérienne. — MM. G. Besan- con et E. Aimé adressent une Note relative à un projet de « traversée aérienne de l'Europe centrale » 64 — M. O. Jidieii adresse un Mémoire in- titulé : « De la raréfaction de l'air dans les ballons » G4 — M. Aug. Corel adresse le projet d'un instrument destiné à apprécier les mouvements d'ascension ou de des- cente des aérostats. .. . i32, 7.18 et x-^ — M. Z)//f7/r/>. - M. de Lapparent est élu Membre de lu Section de Minéralogie, en remplace- ment de M, Des Chnicaiix 1 J98 o Observatoires. — Listes de candidats présentés à .M. le Minisire de l'Ins- truction publique pour trois places d'Astronomes, vacantes à l'Observa- toire de Paris : première place : 1° M. Paul Henry, 2° M. Bnsscrt; deuxième place : 1° M. Bigourdan, 2° M. Renan; troisième place : 1° M. Cidlnndreau, 2° M. P. Pidseiix. 1C.7 — Note sur la troisième Partie du « Cata- logue de l'Observatoire de Paris » ; par M. Lœwy 827 — Note sur le sixième Volume des « An- nales de l'observatoire de Bordeaux »; par M. Lœwy 3.S j — Sur rob.-iervatoire de l'Etna, d'après les observations de M. Ricco; Note de M. Fare 797 — Présentation du sixième Volume des « Annales de l'observatoire de Nice »; piir M. Faye 93.5 — Note sur le septième Volume des « An- nales de l'observatoire de Bordeaux»; par M. Lœixy 1417 Oléique (Acide). — Transformation in- dustrielle de l'acide oléiqiie en stéa- rolactone et acide monoxystéarique; par M. Dai'id 466 OnDES. — Action du cyanure de potas- sium sur les olides 1-4 ; par M. Ed- ninnd Ill/iise 89 OeTiQtJE. — Variation de la bin'fringence accidentelle du quartz avec la direc- tion de la compression; par JI. R. Dnngier v(i | — Appareil d'optique, au moyen duipiel on voi en relief, et dans leur sens norma les objets moulés ou gravés en creux; par M. Ernest Monssard. 182 Influence de la température sur le pou- voir rotaloire; par M. Pli.-A. Giiye et M'" E. Aston 194 Isomérie de structure et pouvoir rola- toire; par MM. PU.-A. Gitye et /. Giu'rchgorlne Sur la polarisation partielle de radia- 2'3o tions émises par quelques sources lu- mineu,-es, sous l'influence du champ magnétique; par M. N. Egoroff et TV. Génrgieivsk)- 74^ Nouvelle lampe à cadmium pour la pro- duction des franges d'interférence, à grande différence de marche; par M. Maurice Hamy 749 Sur la polarisation partielle des radia- tions émises par quelques sources lumineuses sous l'influence du champ magnétique; par .MM. N. Egnrcff et N. Génrgiea'sky 9 19 Sur la réflexion de la lumière par une surface longue et étroite; parM. Gouy. 1 1 i(i ■ Nature des diverses espèces de radia- tions produites par les corps sous l'influence de la lumière; par M. Gus- tat'e Le Bon 7 .'j ". - Sur la lumière noire; par M. Prrrigot. 8.^7 - Explication de quelques expériences de M. G. Le Bon: par M. Henri Bec- querel . 9!; i - Sur la transparence de l'ébonite; par M. Perrignt 1087 - Sur les propriétés de certaines radiations du spectre. Réponse aux objections de M. Becquerel; par M. Gustave Le Bon 1 1 4 II - Application de la Photographie à la mesure des indices de léfrartion; p.ir MM. Aiif^iislc et L'Hiis Luniièrc - U. Miriiiny iulresse une Noie tendiuit à déinonlrer que les viljralions lumi- neuses soul longitudinales V'uir aussi : Rayons iirai!i(]iii:\ et Jinyorix X . Ok. — Sur un proc(?dé de dosage ou d'ex- tiaclion de l'or d'un minerai aurifère; |iar Al. Lin. S.-iiiini — Sur l'action du phosphore ^url or; par .M . A. Gniiigrr OiicE. — Sur l'orge; par M. Bulltind. . . ( i:^5« ) il3S i()4 480 498 1049 OxvnAsiîs. — Observations sur quelques propriétés do l'exydase des vins; par M. P.oiilfard 7o) ; par M. E. Hii'ièrc 73i — M. Cil. 6'wAj' adresse un Mémoire re- latif à « La deslinalien des monu- ments mégalithiques ■> S3G i^ALKONToi.oiJiE. — Sur les Diatomées Con- tenues dans les (iliospliates de chaux surssoniens du sud de la Tunisie; par M. y. Tempère 38| — L'évolution animale, fonction du refroi- dissement du globe; par JL7i.Ç:.7>/r"n. 83 1 — Monogiaphie des Carnassiers fossiles quaternaires de l'Algérie; par M. A. Pniiirl .' 889 — Nouveau genre d'Ins'xtivores du mio- cène moyen de la Grive-Saint-Alban (Isère); par M. Cliuulc Giiillnril . . . . 1248 — Les Bactériacées des Uogheads; par M. £. Rrmiiill i3i5 — Classilicatioii et phylogénie des Gonia- tiles; par M. EiiiUr Hiiiig '379 — Sur les Dicératinés du Tillionique co- ralligèiie des Céveunes et du Dau- phiné ; par MM. V. Pniiiiicr et /♦". Romiin 1 382 — Sur la découverte de nouveaux gise- semenls de Mammifères fossiles dans l'île de Cor>e; |iar M. Charles- De- pércl '47^ — Note de .\l. Pnnirl aecompagnaut la présentation de son Ouvrage sur les (c Mammifères quaternaires fossiles algérien.-; momigra[iliie oe.- Porcins ». 1421 Voir aursi : Jiotaini/iic jossile. Paufi'.ms. — Sur un nouveau modi; d'ob- tenlion du parfum des fleurs; par M. Jacques Passy Pathologie. - M. Giiynii fait hommage il l'Académie du troisième Volume de ses « Leçons sur la séméiologie, le diagnostic, la pathologie et la tliéra- [leulique générales des maladies des voies urinaires » - Raliographie des extrémités, recueillies chezdes sujets allectés de goutte ou de rhumatisme chronique; |)ar M.M. Po- tnin et Scrbanesm - Action des rayons X sur le cœur; par MM. G. Scgiiy et £. Qitenissrt - Sur l'action [ihysiologique et patholo- gique des rayons X; par M. Sorrl. . . — Observations complémentaires de M. Lainiihtii^ac ■ Sur l'action physiologique des rayonsX; |iar I\l. yy . Crmilii-s — Recherches sur l'action biologique des rayons X; par .MM. 7. Sabrazès et P. Rivière - Quatrième Note sur les applications de la radioscopie au diagnostic des ma- ladies du thorax; par !\L Ch. Bou- chard — Les troubles pliysiologii|ues et Iro- phiques dus aux rayons X; par M. Dfslor — Sur des casd'érylliéme radiographique des mains; par .MM. /'. Hirlicr et A. Loiidc — Sur un cas très grave rie dermatite, CuU^éculive à deux applications de r.iyons X. l'athogénie et traitement; par M. G. A;>osloli — Sur l'ancienneté du tatoua--e employé -83 i3o 790 8jG 8-28 85.5 979 10G8 j 1^ 1256 139J ( '3% ) comme mode de traitement; par M. FoiKjuct ( du Caire) • 117; Voir :iussi : C/iin/rgic et Pliysinlogie piitk'ddf^itliii'. Pathologie végétale. — Sur la maladie de la gomme chez le Cacaoyer; par M . Louis Mangin 3 1 a — Nouvelles rechrrches sur les Aniyh- tro^iis; par M. E. Roze 2 j8 — Un nouveau type générique de Myxo- mycètes; par M. E. Roze 417 — Le Psriidncomniis vilis Debray dans les l\ibercules de Pommes de terre; par M . E. Rozc 70/1 — Sur le Pseudncnmmis vitix Debray, et sur de nouvelles preuves de l'existence de ce Myxoniycèle: par M. E. Roze. iioij — Sur la propagation du P.seudoconunis vilis Debray; jiar M. E. Rnze i47" — Sur une prétendue maladie vermineuse des Truffes; par M. Joiinnes Chatin. go3 — Sur une maladie des Orchidées causée par le Glœosj)oriuin nuicropiis Sarc; par M. Miingin io3S — Maladie des branches des Mûriers de la Turquie d'Europe; par MM. Pnl- liciix et Delacroix 1 1 (jcS Voir aussi : Viticulture. Pendule. — Méthodes pour comparer, à l'aide de l'étincelle électrique, les durées d'oscillation de deux pendules réglés sensiblement à la même pé- riode; par M. G. Lippinanit lu) — Sur la comparaison des durées d'oscil- lation de deux pendules réglés sen.-i- blement à la même période; par W. Bignurddii 27g — Appareil enregistreur de la vitesse dans les mouvements pendulaires ; par MM. Jean et Louis Leciirme 3")() Pesa.nteuk. — Nouvelles déterminations de la pesanteur; par M. 7. Collet. . . loXS PÉTiiOGRAPiiii:. — Sur le granité du Pel- voux ; par M. P. Teniner 317 — Su^ le graduel appauvrissement en chaux des roches éruptives basiques de la région du Pelvoux; par M. P. Tcrinier 0 ; ! — Analyse lilhologique de fonds marins provenant du golfe de Gascogne; par M . y . Thoulel 382 Voir aussi -. Muwrido.^ie. j Phénvlhydrazlne et sics dérivés. — Sur ( deu\ Iriélhylène-diphénylhydra/.iiu'» | Pages. isomériques a et ^ ; par M. H. Causse 197 - Sur un nouveau dérivé, le phénylisinda- n'i|, obtenu par l'action de l'acide sa- licylique sur la phényihydrazine; par M . //. Causse 5o.") — Sur l'action de l'hydrate de chloral sur la pliénylliydrazino ; diphénylglyoxa- lol et ses dérivés; |)ar M. H. Causse, iuay - Sur quelques combinaisons rie la phé- nvlhydrazlne avec les chlorures mé- talliques; par M.M. /. f'ilie et /. Afoi- tessicr 1 242 — Combinaisons de la phényihydrazine avec les bromures et les iodures mé- talliques;par ^\. J .Moitessier. iio% et 1 529 Phosphore et ses composés. — Vitesse de réduction de l'acide chromique par l'acide phosphoreux; par M. G. Viard 148 — Action des hydrogènes sulfuré et séié- nié sur le chlorure de phosphoryle; par M . A. Bessoii 1 5 1 — Nouvelles recherches sur le dosage de l'acide pyrophosphorique; par MM. lierllielot et G. André 261 — Faits pour servir à l'histoire de l'acide metaphosphorique; jiar MM. licrlhe- lol et G. André 265 — • Sur les phosphures de chrome et de manganèse; par M. A. Cranter . ... ujo Action ilu phosphore sur l'or; par W. A. Grani^er 49** " Sur le biphosphure d'argint; par M. A . Granger 89G — Sur un nouvel oxyde de phosphore, l'oxyde phosphoreux P-0; par M. A. Besson 7G3 — .action de l'eau sur le chlorure de phos- phoryle; par M. -/. Be.\so/i '099 — Contribution à l'histoire des iodures de phosphore; par M. A. Besson i34G Photographie. — M. A. Gra/y- adresse la description d'un procédé photogra- j)hi(pie permettant d'obtenir, sans passer par un cliché, des positifs en deux couleurs 392 - .M. R. Colson adresse un .Mémoire inti- tulé : « Action du zinc et d'autres mé- taux sur la |)la(iue pliolographiciue ». 1214 :';iYSi0L0GiE AN1.MALE. — ElTels de la va- riation combinée des deux facteurs de la dépense énergétique du muscle sur la valeur des échanges respiratoires, / ( ,36o ) Pagps. témoins de cette dépense, dans le cas de conlrac'tion sl:itique. Confirmation des rensi'ignemcnls donnés par l'éludo isolée de ces deux facleiirs ( poids de la charge, degré do raccourcissement du muscle) sur les rapports de la dé- pense avec la valeur de la force élas- licpie qui en résulte ; par MM. A . Chiiit- venu et J . Ti.ssnt iTi • Méthode nouvelle pour s'assurer si, dans li's milieux vivants, comme dans le monde inanimé, le travail positif « prend » do l'énergie au moteur et si le travail négatif lui en « donne » ; par M. A. ClHiiiveati 540 • M. ^. Cliiiiu'riiii fait hommage à l'Aca- démie d'une Brochure intitulée « Cri- tique des expériences de Hirn sur la Thermodynamique et le travail chez les êtres vivants » 546 • Du travail mécanique de cause pure- ment extérieure, exécuté autûmatii|ue- ment, sans dépense supplémentaire d'énergie intérieure, par des muscles en état de contraction slali(|ue. Le travail positif diminue et le travail négatif augmente l'échautTement mus- culaire résultant de cette dépense in- térieure; par M. A. Chniu'eiiu .içjt) • Influence des différents processus psy- chiques sur la pression du sang chez l'homme: par MM. A. Binct et iV. Vasvltidc (4 Période réfractaire dans les centr(\s nerveux; par MM. André Brnca et Charles Ricliet i|(; Période réfractaire dans les centres nerveux, ondulations nerveuses, et conséquences qui en résultent au point de vue de la dynamique cé- rébrale; par MM. Andra' liracn et Chnrlci Riclwt 5-3 Période réfractaire et synchronisation des oscillations nerveuses: par M.M. André Brocn et Chu ries Hichrl .... 697 Démonstration de l'existence de nerfs vaso-sensitifs régulateurs de la pres- sion sanguine ; par M. C. Delrzenne . 700 .4ction de la bile et des sels biliaires sur le système nerveux ; par M. Aihlf Bickel -(lA Détermination de la surface, do la cor- pulence et de la composition chimique du corps de l'homme: par M. Cli. Page». Bdiicliard 844 - Expériences montrant que le foie dé- truit l'hémoglobine dissoute et qu'il en garde le fer; par M. Louis Lii- f'ieque io44 — Influence du poids tenseur sur la cha- leur dégagée par le muscle pendant la contraction; par M"" M. Ponipi- liari 1 1 - 5 - Recherches physiologiques sur le muscle sphiniler uni ; particularité offerte par son innervation et sa contraction ré- flexes ; par MM. S. Arloing et Edouard Chantre 1 206 — Sur la régénération tétramérique du tarse des Phasmidcs; par M. Edmond Bordure r 5't() - MM. Liiys et Dnril adressent une Note « Sur l'application de la Photograiihie à l'enregistrement des ellluvcs qui se dégagent des êtres vivants à l'élat nor- mal et patljologi(|ue » 1257 Voir aussi: Lnmmilion^ Vision, Stm^. Physiologie EXi'iiiii.MENrM.ic. — Iniluonce du système nerveux sur les elfets ob- tenus par l'injection des sérums d'ani- maux vaccinés: par M.M. Chunin et de 'Suiis 42 — De l'intluencede la section de la moelle épinière, dans sa région cervicale, sur la réplélion du cœur paralysé par l'électrisation; par M.M. f'rémst et C. Radzi/iows/ii iCo — Influence do la diète et de l'inanition sur les effets de certaines toxines mi- crobiennes; par M.M. /. Teissier et L. Guiniird J- 1 — De l'inniicnce de la franklinisation sur la voix des chanteurs; par M.M. A. Moiitirr et Graiiier -8-- — De l'action des courants de haute fréquence sur la virulence du strepto- coque; par .M. Liais Dubois 788 — Sur l'immunité des Gallinacés contre la tuberculose humaine ; par M.M. Lanne- loni^ue et Achiird 88S — Troubles truphiques consécutifs à la section des racines postérieures médu- laires ; par M . /. •/'. Moral 1 1 73 — Action des all)umoses et des peptones en injections intravasciilaires; par M. E. Firjuet r{7 1 Physiologie patholouioik. — Du rôle physiologique des leucocytes, à propos ( I Pages. des plaies de h cornée; par M. L. Rant'icr 386 — Sur le mécanisme histologique de la cicitrisation et sur les fibres nou- velles, fibres synapliqites; par M. L. Rnni'ier i4 i Recherches expérimentales sur le mé- canisme de l'hyperémie cutanée; par MM. L. Jacquet et Hutte i i<> — Procédé de vaccination contre l'empoi- sonnement par le ricin. Introduction consécutive des graines et des tour- teaux de ricin dans la ration des animaux immunisés; par M. Ch. Cor- nevin . . 835 — Recherches sur les causes des troubles de la croissance, à l'aide des rayons deRontgen; par MM. Maurice Spriii- ger et D. Serhancscn i i i G — De l'influence du sommeil hypnotique sur les gastralgies du tabès dorsal; par M. Ed. Spalikowski 1401 Voir aussi Infectieuses (Maladies). Pbvsiologie végétale. — Influence de la température et de l'aliment sur le quo- tient respiratoire des moisissures; par M. C . Gcrber iO-.! — Rôle des tannins dans les plantes et plus particulièrement dans les fruits; par Û. C. Gcrber 1 io() — Étude comparée des quotients d'acides et des quotients de fermentation ob- servés pendant la maturation des fruits; par M. C. Gerber i 160 — Vie latente et plasmatique de certaines Urédinées; par M. J. Erilaon . . . . 475 — Contribution à la physiologie de la greffe. Influence du porte-greffe sur le greffon; par M. Gustai'e Rivière ei G. Baillinche ^-~ — Emission d'eau liquide par les végé- taux. Méthode nouvelle pour cette étude; par M. Maxime Cnrnu Ctiti — La lunure du Chêne; par M. Emile Mer un — .4ction dns sels minéraux sur le déve- loppement et la structure de quelques Graminées; par M. Cli. Dassnrwillc. 1467 Physique. — M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièc s imprimées de la Correspondance, les trois premiers numéros d'une « Revue mensuelle de Physique et do Chimie et de leurs applications industrielles ». i iv. 36« ) Pages. — Remarques sur la publication précé- dente: par M. Schiitzenbcrger i32 — Sur une nouvelle mesure du coefficient de viscosité de l'air; par MM. Ch. Fabry et J . Peiot 281 l'iiTSiQUE DU GLOBE. — Sur Ics fausses trombes; par M. H. Paye 257 — Sur les appareils employés pour recueil- lir l'air à grande hauteur, dans l'ascen- sion de VAérnp/iilr du 18 février 1897. Analyse de l'air recueilli, par .M. L. Caillctet 486 — Observations de M. A. Muntz au sujet de la Communication de M. Cailletet. . 488 M. A. Poincaré adresse un Mémoire ayant [lour titre : « Discussion des hauteurs barométriques de la zoneio"- 3o°N. en i883 » 811 — Sur les attractions locales observées dans la Fergana ; par M. Vénuknff . . . 8i5 — L'action du Soleil et de la Lune sur l'at- mosphère et les anomalies de la pres- sion; par M. P. Garrignu-Lagrange. gi4 — Seiches des lacs et ouragan-cyclone; par M. F. -A. Forel 1074 — Nouvelle élude sur les tempêtes et les trombes ou tornados; par M.W^. Frye. ii33 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 1258 — Lemouvementoscillatoirediurnede l'at- mosphère; par le P. M. Dcclievrens. . 147g — Sur la trombe du 18 juin 1897 à As- nières, et les phénomènes orageux ob- servés le même jour: par .M. Joseph Jaubert 1480 — Sur la tornade du 18 juin 1897; par M. Le'on Teisserenc de Bort r483 Voir aussi : Electricité atmosphérique. Magnétisme terrestre, Météorologie. Physique m\thém.\tique. — Généralisa- tion de formules d'Ëlectromagnélisme; pa r M. Vaschf 226 — Étude de variations d'énergie; par M. Faschy 284 — M. Baraduc adresse un Mémoire ayant pour titre : « Sur la force courbe cos- mique. Photographies et vibrations de l'éther » 1337 Piles électriques. — M. C. Gaudet adresse une Note relative à un nou- veau modèle de pile à gaz, pouvant servir d'accumulateur 869 — M. Gaudet adresse une Note sur la for- mation de l'acide acétique dans une ( 1362 ) Pages, pile à gaz 1 1 83 PLViVÈTES. — Sur la planète Mars; par M. Pcrrnlin 3 'to — Remarques sur la Note de M. Perrotiii : par M. Jitnssen 346 Voir aussi : Mécnniiiiie céleste. PoTËRiKs. — Sur la composition d'an- ciennes poteries indiennes du Vene- zuela : par .M. /•'. Gr/iy 'i'j'i. Pages. PRonAuii.iTÉs (CALCUL DES). — M. l'abbi^ C. Moze adresse une Note intitulée « Généralisation d'une formule de probabilités « 37.o Pybidini;. — Nouvelles combinaisons do la pyridine, do la pipéridine et de la (piinoléme avec les sels métalliques; par M. Ranal f'arct 1 1 55 R Rayons uhamques. — Recherches sur les rayons uraniques; par M. Henri Bec- querel 438 — Sur la loi de la décharge dans l'air de l'iiraniiim électrisé; par M. Henri Iicc(jucrel 8oo — La thermoluminescence provoquée par les rayons de RI. Riintgcn et les rayons de M. Becquerel ; par M. J .-.T . Hor^inann Sg5 Havons X ou Rayons Rontgen. — Loi de t rans|iarence des gaz pour les rayonsX; par AL L. Bennist i4t> — Fluorescence des matières vitrifiées, sous l'action des rayons Rijntgen; par M. Rndiauct 179 — De la radiopliotographie des parties molles de l'hoinme et des animaux; par MM. Remy et Cniilremoulin .... lai) — Sur l'influence des rayons Rbntgen sur la distance e.xplosivc de l'étincelle électrique; par M. (jii^ofnlwinicr. . . 359 — M. (le Sandenutl adresse une Noie ac- compagnée de photugra|ihiesobtenues au travers de placjues métalliques. . . 392 - Décharge par les rayons de Rontgen. Kôle des surfaces frappées; par M. Jeun Perrin 4 '■* — Application des rayons de Rontgen à la mesure des forces éleciroiuotrices de contact; par M. Jeun Perrin .... 496 j — Radiographie d'un homme et d'une femme; par M. /'. Gnrrigmi 709 | — M. Potain présente, au nom du D' Mar- tin-Dur, deux photographies du tho- rax entier, obtenues à l'aiilo des rayons X 710 — Action des rayons X sur le cœur; par iMM. Gaston Scf^iiy et F. Que'nissel . . 790 - Expériences faites sur un nouvel ap- pareil cathiiilique, générateur de rayons X et à [)lusiours ampoules grelfées sur un môme circuit gazeux ; par MM. Foveau rie Coitrnicllcs et G. Seffiiy 81 i Sur l'action physiologique et patholo- gique dos rayons X; par M. Sorel . . H/(> M. Licnnclongue présente des obser- vations à ]iropos de la Communica- tion de M. Sorel et ajoute quelques remarques relatives à l'action des rayons X sur l'économie 87.8 Sur l'action physiologique des rayons X; par M. W. GrnoAcs 8'>5 Comparaison de l'absorption, par les milieux cristallis.s. des rayons lumi- neux et des rayons Rontgen ; par M. P'. Jgnfnnoff 855 Sur les propriétés électriques des ra- diations émises par les corps sous l'influence de la lumière; par M. Gus- tave Le Bon 892 La thermoluminescnce provoquée par les rayons de M. Runtgeii et les rayons de M. Becquerel; par M. J.-J. Bori^- mnnn 89 5 Recherches sur l'action biologique des rayons X; (lar MM. J. S/ibrazès elP. Rivière 979 • Les troubles physiologiques et tro- phiques dus aux rayons X: par -M . Dr s tôt 1 1 I i - Sur des cas d'éry thème radiographiqoe des mains; par MM. Paul Ric/icr et Albert Lnncle 1 i J6 - Action des rayons X sur la rétine; par M. G.Bardet i388 - Observation de M. (•/'--//■.?'//;(■(■;/ au sujet de la Communication de .M. G. Bardel. 1 389 - Expériences sur l'excitation des nerfs par les rayons élcclricpies: jiarM. B. niiniteivsky 1)9.». et I (76 Sur un cas très .srave de dermatite con- ï^écutive à deux applications de rayons X. Palhogénie et traitement; par M. G. J//oslo/i M. le D' Briduu adresse une Note inli- ( i363 ) Payes. 1395 tulée : « Synthèse des forces élémen- taires, à propos des rayons X » 387 M. Fnveclu de Cour nielle adresse une Note sur « l'Autoradioscopie » 6o-;'. Sang. — Contribution à l'étude du fer- ment coagidateur du sang ; par MM. A. Da.stre et N. Floresco gjj — L'argon et l'azote dans le sang ; par MM. P. Renard et Th. Scltlœsing fil^ 302 — Absûr|)tion de l'azote et de l'hydro- gène par le sang; |)ar M. Christian Bohr 414 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 5-24 SECTIo^s DE l'Académie. — Lisie de can- didats présentés par la Section de Zoologie, pour la place vacante parle décès de M. Sappey : 1° MM. H. Filhol el L. Faillant; 2° MM. Jounnes Chatin, Dareste, Matldas Dinid, Giard 1 09 — Liste de candidats présentés par la Sec- tion de Mécanique, pour la place va- cante par le décès de M. Resal : 1° M. Bazin ; 2" M. le s^énéral Sebert; 3° MM. ATœw/o'.y, Lecornu, Félix Lucas , Vicaire, Vieille 254 — Liste de candidats présentés par la Sec- tion de Physique, pour la place va- cante par le décès de M. Fizeau : 1° M. Vinllc; 2° MM. Amagat, BoiUr, Cernez, Pellat 384 — Liste de candidats présentés par la Sec- tion de Botanique, pour la place va- cante par le décès de M. Tre'cul : 1° M. G. Bonine.r; 2° MM. Bureau, Maxime Cnrnu, Prillieux, B, Re- nault, Zeiller 480 — Liste de candidats présentés par la Sec- lion d'Astronomie, pour la place va- cante par le décès de M. Tisserand : l'MM. Bignurdiin, Perrotin, Railau ; ï" MM. Dcslandres, Hanij {Maurice), Puiseux 711 — M.\I. Chatin, Bertrand, Hermite, Mas- cari, Berth.elot, Bouchard, Marey sont nommes membres de la Commis- sion chargée de présenter une liste C. R., 1897, 1" Semestre. (T. CWIV.) de candidats pour la place d'Associé étranger, vacante par le décès de M. Tc/iebichrf. 1 290 ~ Liste de candidats présentés par la Sec- tion de Géographie et Navigation, pour la place vacante par le décès de M. d'Abhadie : 1° M. Hatt ; 1° MM. de Bernardières, Berlin, Casj/nri; y MM. Angot et L/dleninmt i4oG — Liste de candidats présentés par la Sec- tion de Minéralogie, pour la place va- cante par le décès de M. Des Cloi- zeaux : i" M. de Lappiirent ; 2" MM. Barrois; 3° MM. Doueillé, Lacroix, Munier-Chalmas 1484 Seigle. — Sur le seigle; par M. Balland. 709 Sélénium et ses composés. — Action de l'hydrogène sélénié sur le chlorure de phosphoryle; par M. A. Brsson .... i5i — Sur les faux équilibres de l'hydrogène sélénié ; par AI. H. Pélabnn 36o Silicium. — Spectres des métalloïdes dans les sels fondus : silicium; par M. A. de Grainnnt 192 Soleil. — Photographie d'une protubé- rance extraordinaire: par M. De.<:- landres 171 - Résumé des observa tiens solaires, faites à l'observatoire royal du Collège ro- main pendant le second semestre 1896; par M. P. Tacchini 274 — Observations du Soleil, faites à l'ob- servatoire de Lyon, pendant le qua- trième trimestre de 1896; par M. J. Guillaume 449 — Observations faites pendant le premier trimestre de 1897; par M. J. Guil- laume IJOl — Photographie des radiations électriques du Soleil et de l'atmosphère de cet astre; par M. P. de Ueen 4^9 Solennités scientifiques. — M. le D/- recteur de l'Jicolefr(inçaiie

3G4 ) F'aiies. tenaire de letle École î.'iR — M. DnrI/niix iirésente le Compte rendu de l'inauguration du monument de N. Lobat^clievsky à Kazan et l'éloge hislorir|ùè du savant rnsse, prononcé par M. A. Vassilief 93G — M. \& Alinistrc des Ajjitires ctrnngèrcs transmet une invitation au Congrès géologique international de Saint-Pé- tersbourg, adressée par le Gouverne- ment russe à l'Académie des Sciences. i?.i.'l — La Miiiiicipdlilt- df Nciiillj invite l'Aca- démie i'i se faire représenter à l'inau- guration de la statue de Perronet . . . i4a3 SoLiniLiTÉ. — Sur la solubilité des li- (|uides ; par ^l. A. Aigna/i i o 1 3 SoiFHE. — Sur l'absorption de l'Iiydro- gène sulfuré par le soufre liquide; par M. H. Pétnhou 35 — Sur les conditions de la combinaison directe du soufre et de l'hydrogène; par M. H. Pélabim 086 — Action de l'hydrogène sulfuré sur le chlorure de phosphoryle; par M. A. Jirssnii I "i I Si'ECTRoscopiE. — Spectres des métal- lo'ides dans les sels fondus : silicium; pai' M. A. de Gr/iniont igvi — Nouvel appareil pour l'application de l'analyse spectrale à la reconnaissance des gaz; par M. Bertlielot 525 — Examen de quelques spectres; par W. Lecoq de Bi>ishaudran. 1288 et i4 i() — Lignes doubles et triples dans le Pagej. spectre, produites sous l'influence d'un champ magnétique extérieur; par M. Zecman i444 Stérkoscopie. — Stéréoscopie de préci- sion appliquée à la Uadiographie; par MM. T. Marie et H. Ribaiit 61 3 SicciNATEs. — Dimorphisme des succi- -f ~ nates de camphols a et a ; isomor- + phisme des succinales de camphols a et a et des succinates d'isocam|)liols P et p ; par M. ,/. Mins^iiin 86 Sucres. — Sur les transformations des sucres et sur l'acide lévulique; par MM. Bertlielot et André 64 5 Si'LKi'REs. — Décomposition des sulfures métalliques par l'aciile clilorliydrique; par M. Albert Culson 81 — - De l'action d'une haute température sur les sulfures de cuivre, bismuth, ar- gent, étain, nickel, cobalt; par M. A . Moiirlot 768 — Recherches sur le sulfure de strontium et métliode pour l'obtenir très phos- phorescent; par .M. José l\n Sur l'oxydation et la casse dos vins; par M. F. Martinand 5 12 M. C. Mestre adresse une Noie " Sur l'emploi de l'acide carbonique dans le soutirage des vins cassés » 5 J2 ( ' Pages. De la sulubililé delà m. iio;e colorante rouge du raisin, et de ]a stérilisalion des moûts de fruits; par M. y^. lin- si-nstiehl 5GG Sur les vignes japonaises el chinoises acclinialéesà Damigny (Orne), et sur la composition des vins qu'elles pro- duisent ; par M. L. Lindet 569 Observations sur quelques propriétés de l'oxydase des vins; par M. Bouf- fai d 70G Sur quelques propriétés du ferment do laçasse des vins; par M. P. Caze- neiivf ^81 Sur la recherche du jaune de naphiol S et des colorants analogues dans les vins blancs el dans les liqueurs; par M.M. .4lbcrto d'^guinr et If'enceslitu (la Si/l'a g65 MM. 2,. Jiixjs et /^. Cluibcii adressent une Note intitulée : « Influence de la température des fermentations sur ja teneur en azote des vins » 982 M. i)o((//«/ï/ rappelle à l'Académie ses « Observations sur quelques proprié- lés de l'oxydase des vins ■> i o j3 M. Antonio Jo.se da Criiz Magalliae.i adresse une Noie ayant pour titre : 0 Recherche du caramel. Confusion possible avec les couleurs dérivées de la houille » io54 Sur la casse des vins; interprétation 366 ) l'oges. nouvelle, baséesur le rôle du fer; par M. H. Lngntii 1 40 1 Viscosité. — Sur une nouvelle mesure du coefficient de viscosité de l'air; par MM. Ch. Fabry et A. Perot . ... 281 Vision. — Sur les couleurs d'irradiation dans les excitations lumineuses brèves; par M. Aug. Clinrpcnticr 3o5 — Changements de couleur des lumières brèves, suivant leur durée; par M. Atig. Cluirpcnlier 356 — Rôle des images récurrentes dans l'ir- radialion des lumières brèves; par M. Aug. Charpentier 4 ''■* ViTicuLTiiiE. — Sur h' développement du Rot blanc de la Vigne [Cluirrinia di- plodiella); par M. P. Viola io5 — Les formes du parasite du black rot, de l'automne au printemps; par M. J. Priinit 230 — Emploi du sulfate de fer pour la des- truction des Cryptogames parasites de la vigne; par M. Croquevielle. . . 418 — Sur l'emploi du carbure de calcium coMiuK! phylloxéricide; par M. K. Clmard 1 2^7 — Nouvelle bouillie contre le mildiou et le black rot; parM. Gaston Lavergnc. 1542 VovACES SCIENTIFIQUES. — M. le Prési- dent souhaite la bienvenue à M. Nan- seri, Correspondant de l'Académie. . . C41 Zinc. — Sur la précipitation du sulfure de zinc pour le dosage de ce métal; par M. J. Meunier i i5i Zoologie. — Sur les Spirorbis; asymétrie de ces Annélides el enchaînement phy- logenique des espèces du genre; par il.\l. Maurice Caullerj et Félijc Mesnil 48 — Remarques de JI. Edmond Perrier à l'occasion de cette Note jo — Évolution des Monstrillides (Uœnio- eera n. g., Danae Clpd. el Hœnio- cera Jitigraitaruin n. sp.); par JJ. A . Maluquin yg — Sur les rapports du Discopoma conuita Berlese avec le Lasius mijctus Ny- laiider; par M. Cliartes Janet \oy. — Sur la biologie de l'ilylésine brillant; par MM. A. Meiiegaux elJ. Cochon. 206 — Sur l'accouplement pseudo-larvaire de quekpies Sarcoptides plumicoles; par M . S. Jourdain 209 — Phénomènes d'autotomie observés chez les nyni()iies de Monandroptera inun- cans Serv. et de liaplUdcrus scii- brosus Serv.; par M. Edmond Bor- dage 210 — Sur une méthode de préparation des Rotateurs; par }\. Nicolas de Zograj . 24» — Le castoréum du Gardon ; par M. Jules Gai 240 — Recherches ,-ur l'évolution des Urnes; par iM.M. J. Kunstler el A. Gruvel. . 309 — Nouvelles observations sur les Sésamies, Lépidoptères nuisibles au ma'i's, à la canne a sucre, au sorgho, etc. Les ( >367 Pages, générations aiitomno-hivernales de Sesamia nionngriotdes Lefèvre; par M. y. Kunckcl d'Herciilais SjS Phénomènes d'aiilotomie chez les Phas- mides appartenant aux genres Monan- droptera et Rhaphiderus; par M. Ed. Bnrdage 878 ■ Sur la régénération tétramérique du tarse des Phasraides: par M. Edm. Bordage i536 Sur la larve de Tlirixion Halidnynnum lîond., Insecte diptère de la tribu des Tachininœ. parasite de Le pt y nia hhpanica Bol., Insecte orthoptère de la famille des Pliasmidre. Stades lar- vaires et biologie; par M. /. Pautel. 472 ■ Sur les rapports de V Antennûpliorus Uhlmanni Haller avec le Lasias mix- tux Nyl. ; par M. Charles Janet 583 La clasmatose chez les Lamellibranches: par ^L Joannes Cluitin GgS Sur l'organisation et les affinités des Pleurotomaires; par MM. E.-L. Bou- ) PaRCs. vier et H. Fischer GgS ■ Errata se rapportant à cette Commu- nication 796 Classification des Orthoptères, d'après les caractères tirés de l'appareil di- gestif; par M. L. Bordas 821 ■ Coccidies nouvelles du tube digestif des Myriapodes; par lU. Louis Lfgtr. . . 901 • Le cycle évolutif des Coccidies chez les Arthropodes; par M. Louis Léger. . . 966 Sur la faune des étangs de la côte orientale de la Corse; par M. Louis Roule I o36 Sur la coquille embryonnaire, ou pro- dissocorupie, des Lamellibranches; par M. Fetix Bernard 1 165 Sur un Copépode nouveau {Sacropsis Alleiii, nova species, parasite de Po- ly cirrus aurantiacus Grube); par M. Emile Brunipt (464 Voir aussi Analomie animale et Pa- léontologie. TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. ABBADIE (Antoine d'). — Sa mort est annoncée à l'Académie SSg ABRAH.\M (H.). — Oscillographe à in- duction 758 ADER. — Sur un nouvel appareil enregis- treur pour câbles sous-marins i4 |0 AGAFONOFF (V.). — Comparaison de l'absorption, par les milieux cristal- tallisés, des rayons lumineux et des rayons Rijntgen 835 AGUIAR ( Alberto D' ). — Sur la recherche des colorants de la houille dans les vins blancs et la différence de ces coloianls avec les couleurs du cara- mel. (En commun avec M. II'. Da Silva.) 4oS — Sur la recherche du jaune de napiitol S et des colorants analogues dans les vins blancs et dans les liqueurs. (En commun avec M. IF. Da Silva.) gGJ AIGNAN (A.). — Sur la solubilité des li- quides ICI 3 — Détermination de l'huile de résine dans l'essence de térébenthine 1867 AIMÉ adresse une Note relative à un pro- jet de « traversée aérienne île l'Europe centrale » 64 AMAGAT (E.-H.) est présenté par la Sec- lion de Physique, comme candidat à la place de M. Fizeau 384 — Sur les relations exprimant que les di- vers coefficients considérés en Ther- modynamique satisfont à la loi des états correspondants 547 AMAUDItUT (Ai.EXANUiiE). — Structure et mécanisme du bulbe chez les Mol- lusques a43 ANDEER (.1. -.!.). — Sur un nouvel appa- MM. Haîjcs. reil anatomique observé dans le péri- toine .-, 577 — Recherches sur les Ostioles i32o — Recherches sur les Ostioles des mu- queuses r545 ANDRADE (.Iules) adresse une Note « Sur l'impossibilité mécanique de la Géo- métrie de Lobatschefsky » i323 — Adresse deux Notes ayant pour titres: « La Géométrie de Lobalchefsky et la Statique » et « Application de la méthode de Poinsotàla Statique non euclidienne » 1337 ANDRÉ (G.). — Nouvelles recherches sur le dosage de l'acide pyrophosphorique. (En ciimmun avec M. Bcrthilot.). . . -261 — Faits pour servir à l'histoire de l'acide métapliosphorique. (En commun avec M. Berlhclot. ) -265 — Sur les transformations des sucres et sur l'acide lévulique. (En commun avec M. Berthelot. ) 64.'; ANGOT (Alfred). — Sur la variation diurne de la direction du vent lo^o — Est présenté parla Section de Géogra- phie et Navigation, pour la place va- cante par le décès de M. d'Jbbmlie. ijoG ANTI1EAU.\IE(A.). — Sur quelques loca- lisations de la morphine d.ms l'orga- nisme. (En commun avec M. Mou- iieyrat . ) 1 4 7 APOSTOLl (G.). — Sur un cas très grave de dermatite, conséculive à deux ap- plications de rayons X. Pathogénie et traitement i3(ji APPELL (Paul.) — Sur un mode d'inver- sion des intégrales multiples 2i3 — Remarque sur une Conuuunication de ( i37 MM. Pagr's. M. A,."i7-C/(7Vfl relative aux inti'grales quadratiques des équations de la Mé- canique SgS — Observations sur une Communication de M. liiturtet relative à certaines équations analogues aux équations dif- féreniiellcs i433 AULOINU (S.). — Recherches physiolo- giques sur le muscle .sphincter uni; particularité otlerte par son innerva- lion et sa contraction réflexe. (En commun avec M. F.douard Cliniitrc.). laoli AUSONVAL ( n). — Observations au sujet d'une Communication de M. G.Bardct, relative à l'action des rayons X sur la rétine iSSij — Est élu Membre de la Commission chargée de juger le concours du prix Monlyon (Médecine et Chirurgie). . . 6t)G — Et de la Commission du concours du prix Bréant 66C o) MM. Pages. — Et de la Commission du prix Godard.. 729 - Et de la Commission du prix l'arkin. . 72g - Et de la Commission du |irix .Martin- Damourelle 729 - Et de la Commission du prix Philip- peaux (Physiologie expérimentale). . 810 - Et de la Commission du prix Pourat. . 957 — Et de la Commission du prix Pourat de 1 899 937 ARTll (G.). — Sur l'action de l'acétylène sur l'azotate d'argent i53-i ASTON (M"" E. ). — Influence de la tem- pérature sur le pouvoir rotatoire (En commun avec M. Ph.-A. Gitye.). . . . 194 AUGE adresse ses remercîments à l'Aca- démie pour la distinction accordée à ses travaux 22 AUTONNE. — Sur les pôles des fonctions uniformes à plusieurs variables indé- pendantes 1 39 B B.\BÈS (V.). — Sur la forme actinomyco- sique du bacille de la tuberculose. (En commun avec M. C. Levaditi. ). 791 BACH (A.). — Du rôle des peroxydes dans les phénomènes d'oxydation lente... 9'Ji BAGARD (H.). — Errata se rapportant à sa Communication du 28 décembre 1896 5G BA1LH.\CI1E (G.). — Contribution à la physiologie de la greffe. Influence du porte-greffe sur le greffon. (En com- mun avec M. Gustiwc Rivière . ) 477 BAILLAUD (B. t. — Sur les quadratures mécaniques 737 B.\LLAND. — Sur les principaux blés con- sommes en France 40 — Sur la diminution de la matière azotée dans les blés du département du Nord i58 — Adresse une Note portant pour titre : n Marrons et châtaignes » 27 j — Sur le seigle 709 — Sur l'orge 1049 — Essai des ustensiles en aluminium.. . . i3i3 BAPST (Germain). — Sur le séjour du gi'néral Poncelet à Saratow 1 13 j BARADUC adresse un Mémoire ayant pour titre : « Sur la force courbe cos- mique. Photographies et vibrations de l'éther » i337 BARBIER (Pu.). — Sur un menthoglycol. (En commun avec M. G. Léser.). . . . i3o8 BARDET (G.). - Action des rayons X sur la rétine i388 BARRTGE. — Sur les elTets du filage de l'huile 253 B.A BILLOT (Ernest). — Sur la dénatura- tion de l'alcool 1 163 BARBOIS. — Est présenté par la Section de Minéralogie pour la place vacante |)ar le décès de M. Ue.i Cloizeaux.. . 1484 BASSOT. — Est présenté à M. le Ministre de l'Instruction publique, pour rem- placer M. Fizcau au Bureau des Lon- gitudes 890 BATAILLON. — La forme saprophytiipie de la tuberculose humaine et de la tuberculose aviaire. (En commun avec M. Terre.) iSgg BAUBIGNY ( H. ). — Sur le dosage de l'an- timoine à l'état de peroxyde 499 — Action des hautes températures sur le peroxyde d'antimoine 56o — Sur la séparation du chlore et du brome. (En commun avec M. P. Hi- v'ds. ) 359 — Étude sur l'action du permanganate de potassium sur le bromure cui- ( • MM. Pa;;es. vrique. (En commun avec M. P. Ri- l'f/s.) 95 i BAZIN. — Est |)résenlé par la Section de Mécaniiiue pour la place vacante par le flécès de M. Rssal 254 BECQUEREL (Henri). — Recherches sur les rayons uraniqiies 438 — Sur la loi de la décharge dans l'air de l'uranium éleclrisé 800 — Explication de quelques expériences de M. G. Le Bon 984 — Est élu membre de la Commission du prix Gaston Planté 810 BELLINI (G.) adresse un Mémoire inti- tulé : « Cosmos subsolare » 522 BENOIST (L.). — Loi de transparence des gciz pour les ravons X i4(> BERNARD (Feux)! — Sur la coquille embryonnaire ou prodissocoriqiie des Lamellibranches 1 165 BERNAUDIÈRES ( de) prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante par le décès de M. d' Abbndk- 855 — Est présenté, par la Section de Géo- graphie et Navigation, comme candidat à cette place 140G BERTHELOT (M.). — Recherches sur l'hélium 1 13 — Remarques sur les chaleurs spécifiques dos gaz élémentaires et sur leur con- stitution atomique i ig — Nouvelles recherches sur le dosage de l'acide pyrophosphorique. (En com- mun avec M. G. André .) a6i — Faits pour servir à l'histoire de l'acide motaphosphorique. (En commun avec M. G. André. ) 265 — L'âge du cuivre en Chaldée 328 — Nouvel appareil pour l'application de l'analyse spectrale à la reconnaissance des gaz ^ 525 — Sur l'absorption électrique de l'azote par les composés carbonés 528 — Sur les transformations des sucres et sur l'acide lévulique. (En commun avec M. G. André.) 645 — Communique unelettredeM.//. Wilde, qui offre à l'Académie une somme pour la fondation d'un prix annuel do quatre mille francs 734 — Sur les dissolutions d'acétylène et sur leurs propriétés explosives. (En com- mun avec M. FieÛle.) 988 C. R., 1897, 1" Semestre. (T. CXMV.) 371 ) MM. Pages. — Remarques sur la décomposition explo- sive des dissolutions d'acétylène. (En commun avec M. l^irdle. ) 996 — Sur quelques conditions de propagation de la décomposition de l'acétylène pur. (En commun avec M. Fieille.). . 1000 — Outils et armes de l'âge de cuivre en Egypte : procédés de fabrication. Nouvelles recherches 1 1 19 — Sur divers liquides contenus dans des vases antiques 1125 — Observations à l'occasion d'une Com- munication de MM. A. Gautier et H. He'//>r relative à l'action de la lumière sur les mélanges de gaz dont elle pro- voqua la combinaison 1278 — Est élu membre de la Commission du prix La Caze (Physique) 55 1 — Et de la Commission du prix La Caze (Chimie) 666 — Et rie la Commission du prixTrémont. 810 — Et de la Commission du prixGegncr.. 810 — Et de la Commission du prixCahours. 810 — Et de la Commission du prix Saintour. 810 — Et de la Commission du prix Bordin (Sciences phy?iques) pour 1899 937 — Et de la Commission chargée de pré- senter une liste do candiilats pour le remplacement M. Tihcbicitef. . . . . 1290 — Est nommé membre d'une Commission chargée de désigner un savant auquel sera accordé l'encouragement fondé par la Société Royale de Londres, en mémoire du physicien Joule 64 - Présente à l'Académie un Volume in- titulé : « Scrilti intorno alla teoria molecula ed atomica ed alla notazione chimica, di S. Canidzznm » 65 — Présente à l'Académie son Ouvrage sur la «Thermochimie» 12-8 — M. le Secrétaire peri>étuel annonce à l'Académie la mort de M. lFciir.ura.<.s, Associé étranger 429 — Annonce la mort de M. R. Fre.senius. 1423 — M. le Secrétaire perpétuel signale , parmi les pièces impri:i:ées de la Correspondance, les trois premiers numéros d'une « Revue mensuelle de Physique et de Chimie et de ses ap- plications industrielles », i32. — Le 4" volume de n l'Aérophile », divers Ouvrages de M. Malcnlm .4.-C. Fra- ser et (le M. PainUvé, 218. — Divers Ouvrages de M. Adolphe Minet, de ( '37 Al M. Faces. M. C. (te l'enndil, 552. — Un Ouvrage de M. Hi/iric/i.f, intitulé : « Introduc- tion to gênerai Clieniislry », 9io. — Les Œuvres ma lliéma tiques d'^"c'a/-M'ie C.iilnis; la liste des souscriptions re- cueillies en Portugal pour le inonu- iiiont de Lavoisier, 107G. — Un Ou- vrage de M. Ad. Minet, intitulé : « Éleclrométallurgie » 1214 BKRTUAND ( I)') adresse ses remerctments à l'Académie pour la distinction accor- dée à ses travaux 22 BEKTHAND (C-Ec). — Caracléristiques du charbon liumique de Broxliurn. . . 1377 liliRTRAND (Gahriel). — Sur l'interven- tion du manganèse dans lesoxydalions Ijrovuquécs par la laccase roiv. — Sur l'action oxydante des sels manga- neux et sur la constitution chimique des oxydases i355 BERTRAND (Joseph). — Est élu membre de la Commission du prix Fr.incœur. 55i — Et de la Commission du prix l'oncelet. 55 1 — Et de la Commission du prix La Caze ( Physique ) 55 1 — Et de la Commission du prix Montyon (Statistique) 55i — Et de la Commission du prixTrémont. 810 — Et de la Commission du prix Cogner. . — El de la Commission du prix Saintour. — Et de la Commission chargée de pré- senter une liste de candidats pour le remplacement de M. Tchebiclief. . . . .M. le Secrétaire periiéliul communic|ue à l'Académie une lettre de M. Scltering, signalant quelques errata dans les « Œuvres de Gauss » 1 70 — Signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, le premier numéro de la (c Revue do Mécanique », Sya. — Un Ouvrage de M. E. Aricx, inti- tulé : c< Chaleur et Énergie », 602. — Un Ouvrage de M. Micliel Strpha- nidès ; deux années et Tables décen- nales du op//;7(f. (En commun avec -M. Her- mile.) 424 — Sur les trois ascensions françaises do la troisième expérience internationale. (En commun avec M. Hermite.). ... 1 180 liE-^SON (A.). — .Action des hydrogènes sulfuré et sélénié sur le chlorure de phosphoryle i5i — Sur le chlorure de pyrosulfuryle 4oi — Sur les chlorobromures slanniijues . . . 683 — Sur un nouvel oxyde de phosphore, l'oxyde phosphoreux PU) 763 -- Action de l'eau sur le chlorure de phos- phoryle 1099 — Contribution à Ihistoiie des ioduresde phosphore i346 BEUDON (Jlles). — Sur les singularités des éi|uations aux dérivées partielles. 671 BICKEL ( Adoi.k). — Action de la bile et des sels biliaires sur le système ner- veux 702 ilGOUKDAN (G.). — Nébuleuses nou- velles, découvertes à l'Observatoire de Paris ( suite) 65 — Nébuleuses nouvelles, découvertes à l'Observatoire de Paris {suite) i33 — Sur la comparaison des durées d'oscil- lation de deux ijcndules réglés .sensi- blement à la môme période 279 — Est présenté à AL lo Ministre de l'In- struction publique pour une place d'Astronome, vacante à l'Observatoire de Paris 167 — Est présenté par la Section d'Astrono- mie, pour la place vacante par le dé- cès de M. Tisserand. 711 ( .3 MM. Pagfls. I BINET (A.)- — Influence des différents processus [isvcliiques sur la pression du sang chez l'homme. (En commun avec M . l'nscliide ) 41 \ BLAISE (Eomond). — Action du cyanure j de [lotassium sur les olides I -4 89 BLANC (G.). — Action du chlorure j d'aluminium sur l'anhydride campho- : rique 468 | — Sur l'acide isolauronolique. .. . G24 , '36i 1 BLANCHARD (Emile) est élu membre de la Commission du prix Thore 66G ! — Et de la Commission du prix Savigny. 666 — Et de la Commission du prix daGama- .Machado 666 — Et de la Commission du prix Cinier . . 810 — Et de la Commission du prix Polil- d'Ormoy (Sciences naturelles) 810 BOISSEAU nu ROCHER. — Courants à intermittences rapides. Générateur. Effets physiques; effets physiologi- ques; effets thérapeutiques i8J BOHR ( Christian ). — Absorption de l'a- zote et de l'hydrogène par le sang . . 414 — Erriita se rapportant à cette Commu- nication . 524 BOLESLAS EPSTEIN. — Action du brome et de l'acide bromhydriquesur l'acé- tate d'éthyle 688 BONNAFY. — Sur la statistique médicale du corps d'occupation de la Cochin- chine i255 BONNEFOI (J.). — Combinaisons du gaz ammoniac et de la mélhylamine avec les sels halo'ides du lithium 771 BONNIER (Gaston) est présenté par la Seclion de Botanique, pour remplacer M . Trccul 480 — Est élu membre de la Section de, Bota- niiiue , en remplacement de feu M . Trécul '\\)0 — Est élu membre de la Commission du prix Bornet 666 — Et de la Commission du prix .Mon- tagne 666 — Et de la Commission du grand prix des Sciences mathématiques 937 — Et de la Commission du prix Gay 937 BORDAGE (Edmond).— Phénomènes d'au- totomie. ol)>ervés chez les nymphes de Munnnilrnplrrd iniincans Serv. et de Fuipliidcnis .ic/iOrostis Scrv v.io — Phénomènes d'autotomie chez les Phas- mides appartenant aux genres Mo- 73 ) MM. Pa[;es. nnndrnptera et B/inp/iidrriis 378 — Sur la régénération télramérique du tarse des Phasmides i536 BORDAS (F. ). — Séparation de la glycé- rine dans les vins, par entraînement au moyen de la vapeur d'eau. (En commun avec M. Sig. Hnczhnivslii .) . . 240 — Sur l'emploi do la cryuscopie dans l'analyse du lait. Réponse à une ^ote de M. ff'intcr. ( En commun avec M. Ge'jiin.) 5o8 BORDAS (L.). — Les tubes de Malpighi des Orthoptères 4^ — Morphologie des appendices de l'ex- trémité antérieure de l'intestin moyen des Orthoptères 376 — Classification des Orthoplén-s d'après les caractères tirés de l'appareil di- gestif 821 BOREL (EMILE). — Sur l'interpolation.. 673 BORGMAN (J.-.T.). — La thermoliimines- cence provoquée par les rayons de M. Rontgen et les rayons de .\I. Bec- querel 89') BORNET est élu membre de la Commis- mission centrale administrative pour 1897 '4 — Et de la Commission du prix Desma- zières 666 - Et de la Commission du prix Montagne. 666 - Et de la Commission du prix Thore. . . 666 - Et de la Commission du prix Petit- d'Ormoy 8io - Et de la Commission du grand prix des Sciences physiques (prix du Budget) pour 1899 937 — Et de la Commission du prix (jay. . . . 937 BOSSERT est présenté à M. le .Ministre do l'Instruction publique pour une place d'astronome vacante à l'Observatoire de Paris 168 BOUCHARD (Ch.). — Détermination de la surface, df la corpulence et de la composition ciiimique du corps de l'homme 844 — Quatrième Note sur les applications de la radioscopie au diagnostic des maladies du thorax 1068 Observations à propos de la présenta- tion, faite par M. vlin/e>, d'une balance enregistrante de M. G. fVcisx i25v. — Est élu membre de la Commission du prix.Montyon (Médecine etChiruigie). 666 — El de la Commission du prix Bréant. . 666 ( ' MM. Pages. — El de la Commission du prix Godard.. 729 — lU de la Commission du prix Parkin.. j/ç) — Et de la Commission du |)rix Barbier. 729 — Et de la Commission du i.rix I.alle- mand 729 — Et de la Commission du prix du baron Larrey 729 — Et de la Commission du prix Bellion.. 729 — lU de la Commission du prix Mi>2;o. . . 729 — Et de la Commission du prix Moiilyon (Physiologie expérimentale) 729 — Et de la Commission du prix .Marlin- Damourette 729 — El de la Commission du prix Pliélip- peaux (Physioloa;ie expérimentale).. 810 — El de la Commission du prix Pourat. . 937 — Et de la Commission du prix Pourat pour l'année 1899 9Î7 — Et de la Commission chargée de pré- senter une liste de candidats pour le remplacement de M. Tclirliiclicf. . 1290 BOUDOU.\UD. — Becherches sur " les lerres conlenup.s dans les sables monazités. (En commun avec M. P. Sc/iiitZf/ibergrr. ) JS i nOUFFARD. — Observations sur quelques propriétés de l'oxydase dos vins 706 — Ra|i|)elle à l'Académie ces observations. io53 BOUFFÉ (F.). — Sur le psoriasis : ses rapports avec la syphilis 1498 BOULANGER (A.). — Sur l'intégralion algébrique des équations différentielles linéaires du troisième ordre loi 1 BOULLEROT (A.) adresse un projet d'em- ploi de signaux de nuit, pliospliores- cents, sur les lignes de chemins de fer 218 BOUQUET DE LV GRYE présente les Carte< de la Corse, faites sous la di- rection de MM. Hall et Boni/tel .... 891 -- Annonce à l'Académie la mortdeM.i,e'o- pnld Mn/ie/i, Correspondant pour la Section de Géographie cl Navigation. 1210 — Est élu membre de la Commission du prix extraordinaire de six mille francs. 55 1 Et de la Commission du prix Tchihat- chefl" 810 — El de la Commission du prix Gay P'""' 1899 ". 937 BOURCOUD adresse diverses observations Il Sur les causes de la ditlérenco du timbre dans les cordes harmoniques». i5oi BOURGEOIS (R.). — Travaux exécutés par le Service géographique du corps ex- 374) MM. P.igfiS. péditionnaire de Madagascar, |-iendant la campagne do 1895 636 ;0UHGI-:T (il.). — Sur une classe do foncliiins hyperabéliennes 1428 lOURLET (C). — Sur les opérations en général 348 - Sur certaines équations analogues aux équations différentielles i43i OUSSINESQ est élu membre de la Com- mission du prix Montyon (Mécanique). 55i - Et de la Commission du prix Four- neyron 937 - Écoulement graduellement varié dos liquides dans les lits à grande sec- tion; équations fondamentales 1196 Théorie générale des régimes graduel- lement variés dans l'écoulement tour- billonnant des liipiides : formules de première approximation 1261 - Vérificalion expérimentale de la théorie de l'écoulemonl graduellement varié dans les canaux découverts 1827 -- Expression des petites composantes transversales de la vitesse dans les écoulements graduellement variés des liquides 14 11 — Parties tournantes des composantes transversales de la vitesse dans un écoulement [leiniaiu ni graduellement varié 1492 30UTY est présenté par la Section de Physique pour la place vacante parle décès de M. Fizcaii 384 BOUVFAULT (E.). — Action du chlorure d'élhyloxalyle sur le |)seudocuniéne elle mésitylène i56 BOUVIER (E.-L.). - Sur l'organisation et les aflinilcs des Plourotomairi's. (En commun avec M. Fischer.) G95 — Errata se rapportant à celle Conmiii- nicdtion 796 BRETON demande l'ouverture de deux plis caclielés relatifs à » l'emploi des courants alternatifs simples diphasés et triphasés à la production des rayons X » et à une « ampjoule ra- diographique à refroidissement de l'anlicalhode par un courant d'ea\i froide » 391 DlUnOU (Le D') adresse une Note inti- tulée : Il Synthèse des forces élémen- taires, à propos des rayons .\. ». . . . 587 BRIOSCHL — Sur la lran>formcititn des équaticins algébriques G61 ( ■ MM. Pages. BROCA (André). — Période réfraclaire dans les centres nerveux. (En com- mun avec M. Cliarlcs Bichct.) yG — Période réfraclaire dans les centres nerveux, ondulations nerveuses, et conséquences qui en résultent au point de vue de la dynamique céré- brale. (En commun avec M. Charles Hichet.) 573 — Période réfraclaire et synchronisation des oscillations nerveuses. (En com- mun avec M. Ch. Ricliet.) 697 — Influence de l'intensité sur la hauteur du son 1 5 1 2 BROUARDEL est élu membre de la Com- mission du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) G66 — Et de la Commission du prix Bréant. . 6G6 -- Et de la Commission du prix Bellion.. 7U9 — Et de la Commission du prix Mège. . . 79.9 — Et de la Commission du prix de Stati- stique de la fondation Montyon 1 198 BRUMPT (EMILE). — Sur un Copépode I VIM. Pages. I nouveau (Sarcnpis Alleni, nova spe- cifs), parasite de PoLycimis aiiran- 1 liacus Grube 1 464 ; BUpiSCHOVSKY (T.). - Recherches sur j les sables monazilés. (En commun I avec M. G. Urbain.) 618 \ BUREAU (Ed.) prie l'Académie de le com- ! prendre parmi les candidats à la place vacante dans la Section de Botanique. 392 — Est présenté comme candidat par la Section de Botanique 480 BURGAL adresse une Note u Sur un moyen de supprimer une voie d'eau par l'extérieur d'un navire » Ji83 BUSSY ( DE ) est élu Membre de la Commis- sion du prix extraordinaire de six mille francs 55t — Et de la Commission du prix Plumey. 55i BUTTE. — Recherches expérimentales sur le mécanisme de l'hyperémie cu- tanée. (En conmiui) avec M. L. Jac- quet.) 410 c CAILLETET est élu membre de la Com- mission du prix La Caze (Physique). 55i — Sur les appareils employés pour re- cueillir l'air à grande hauteur, dans l'ascension de X Acrophilt: du 18 fé- vrier 1897. .Vnalyse de l'air recueilli. 4^'> CALLANDREAU (0.). — Sur la désagré- gation des comètes. Rôle de Jupiter à l'égard des comètes à courte période. 1193 — Est [irésenté à M. le iMiuistre do l'In- struction publique (lour une place d'.\strononie vacante à l'Ob.servaloire de Paris 1G7 — Est élu membre de la Commission du prix Lalande (Astronomie) o5i — Et de la Commission du prix Valz( As- tronomie) OSi i — El de la Commission du prix Damoi- j seau 937 , CAMPS (G.) adresse une Noie relative à | un « frein à vis, à action verticale ' sur rail » 170 , CAMUS (L.). — Sur le dos.ige do la li- | pase. (En commun avec M. //rt«//w/.). 235 1 C ARLES ( P.) adresse un Mémoire intitulé : | l'alrool allyliqne 91 CAZENEUVE (P.)- — Sur quelques urées svméiriqnes aromatiques nouvelles. (En roinmun avor M. IMurenii.) — Sur l'acide cafétannique. (En commun avec M. Hnddnn.) — Sur quelques sols el quelques dériv(?s de l'ortliocrésol dinitré — Sur le ferment solulile oxydant de la casse des vins — Sur quelques propriétés du ferment de la casse des vins CHABERT ( E.) adresse une Noie intitulée : i( Influence de la température des fermentations sur la teneur en azote des vins ». (En commun avec M. L. Rnos.) CHALAM.\ND adresse un Mémoire relatif à diverses questions d'Électricité. . . CHANTllE (Édoiard). — Recherches phvsioIogi(]ues sur le muscle sphinc- ter uni; particularité offerte par son innervation el sa contraction réflexes. (En commun avec M. .V. Jrlning.). . 1206 CHANTRON adresse un « Essai de théorie de l'aviation « 891 CHAPPAT (Paul). — Sur le Ciétacique de la ro:.;ioTi de Mondégo 422 j CHARDIN (Chaules) adresse une Note j relative à un tr.iitement, par l'ozone, i du cancer et de plusieurs maladies | infectieuses 1 5oi i CHARPENTIER (Aie). — Sur les cou- leurs d'irradiation dans les excitations I lumineuses brèves 3o5 — Changements de couleur des lumières j brèves, suivant leur durée 356 — Rôle des images récurrentes dans l'ir- | radiation des lumières brèves 4'« ! CHARPY (Georges). — Sur la constitu- i tion des alliages métalliques 957 CHARRIN. — Influence du système ner- veux sur les etlcts obtenus par l'in- jeclioii des sérums d'animaux vac- cinés. (En commun avec M . dr Nillis.). 42 — Pluralité des principes morbifiques en- gendrés par un microbe pathogène. . lo.j" CHASTRUSSE transmet l'énoncé de plu- sieurs découvertes scientifiques dont il e.-^t l'auteur 1 183 CHATELIER (H. Le). — Sur le borate de MM. Pa;;rs. lithine 1091 CHATIN (Ad). — Signification de l'exis- tence et de la symétrie des appendices, dans la mesure de la gradation des espèces végétales 1061 — Un noiivp.iu Terfûs ( Terfexia Jphro- tlitis^ de l'ile de Chy()re iîSS Est élu membre de la Commission du prix Desmaziéres fiGG - Et de la Commission du prix Montagne. GG6 — Et de la Commission du prix Thnre.. G6G — Et de la (Commission du prix Pelit- d'Ormoy (Sciences naturelles) 810 — Et de la Comrai.ssion du prix Gay. . . . 937 — Et de la (>)mmission chargée de pré- senter une liste de candidats pour remplacer M. Tcliehichrf lotgo — Allocution prononcée en remettant à M. Fine la médaille frappée à l'occa- sion du cinquantième anniversaire de sa nomination à l'Académie ifiS M. le Président annonce à l'Académie la mort do M. Antninc d' Abhadie, et retrace brièvement sa vie et ses tra- vaux 589 -- Souhaite la bienvenue à M. JSanscn, Correspondant de l'Académie 641 - Annonce la mort de M. Des Cloizcaiij: et du (hicd'Jiimnlc et se fait l'inter- prète des sentiments de l'Académie.. 983 Annonce la mort de ^\.Sclnitzenl>ergrr, et se fait l'interprète des sentiments de l'Académie 1487 CHATIN (JoANNEs). — Est présenté par la Section de Zoologie, comme candi- dat à la place de M. Snjipry 109 — La clasmatose chez les Lamellibranches. G93 — Sur une prétendue maladie vermineuse des Truffes 9o3 CHAULLIAGUET ( M'" J .). — Sur les prin- cipes actifs de (pielques Aroïdées.( En commun avec iMM. J. Hvbert et F. Hi-im.) i3G8 CHAUVEAU (A.). — Effets de la variation combinée des deux facteurs do la dé- pense énergéti(pie du muscle sur la valeur des échanges respiratoires, té- moins de cette dépense, dans le cas de contraction statique. Confirmation des renseignements donnés par l'étude isolée de ces deux facteurs (poids de la charge, degré de raccourcissement du muscle) sur les rapports de la dépense avec la valeur de la force ( '3 MM. Fages. éla.'tique qui en résulte. (En commun avec M. J . Tissât.) 16 — Méthode nouvelle pour s'assurer si, dans les milieux vivants, comme dans le monde inanimé, le travail po- sitif « prend u de l'éner.^^ie au moteur et si le travail négatif lui en a donne ». 54o — Du travail mécanique de cause pure- ment extérieure, exécuté automati- quement, sans dépense supplémen- taire d'énergie intérieure, par des muscles en état de contraction sta- tique. Le travail positif diminue et le travail négatif augmente réchauffe- ment musculaire résultant de cette dépense intérieure 596 — Fait hommage à l'Académie d'une Bro- chure intitulée : « Critique des expé- riences de Hirn sur la Thermodyna- mique et le travail chez les êtres I vivants » 546 — Est élu membre de la Commission chargée de juger le concours du prix ] Montyon (Médecine et Chirurgie). . . 666 j — Et de la Commission du prix Bréant. . 666 — Et de la Commission du prix Montyon ( Médecine et Chirurgie) 72g [ — Et de la Commission du prix Lacaze ( Physiologie ) 7^9 — El de la Commission du prix Philip- peaux (Physiologie expérimentale). . 810 — Et de la Commission du prix Pourat.. 937 — El de la Commission du prix Pourat pour 1899 937 CHAUVET (A.). — Anéthol et homologues de l'anéthol. (En commun avec M. C/i. MnurcK.) 404 CHAVASTELON (R.). — Action de l'acé- Ivléne sur l'azotate d'argent i364 CHOFKAT (Paul). — Parallélisme entre le Crétacique du Mondégo et celui de Lisbonne. Le Garumnien^n Portugal. 519 CHUARD (E.). — Sur les produits de dé- com[posilion du carbure de calcium et sur l'emploi de celui-ci comme phyl- loxéricide '247 CLAUDE (Georges). — Sur un nouveau mode d'emmagasinement de l'acéty- lène. (En commun avec M. Albrrt Hfss.) 6ï6 CLOEZ (Ch.). — Sur la choleslérine 864 — Sur la nilrosoinéthyldiphénylamine. . . 898 CLOS (D.). — Interprétation des parties de l'anthère; l'ovain' dans le genre 77 ) MM- Pages. Lepifloceras 808 COCHON (J.). — Sur la biologie de l'Hy- lésine brillant. (En commun avec M. ^. Mcnegaux. ) 206 COLLET (J.). —Nouvelles déterminations de la pesanteirr 10S8 COLOMBIER (Th.) adresse une Noie sur n le problème de l'aviation » 689 COLSON (Albert). — Décomposition des sulfures métalliques par l'acide chlor- hydri(|ue 81 - Action des bases libres sur les sels. . . 5o-2 COLSON (R.) soumet au jugement de l'A- cadémie un Mémoire ayant pour titre: « Actionduzinc et d'autres mé- taux sur la plaque photographique ». 1214 CONTRExMOULLN. — De la' radio|ihoto- graphie des parties molles de l'homme et des animaux. (En commun avec M. Reitiy.) 229 (]ORET (AuG.) adresse le projet d'un instrument destiné à apprécier les mouvements d'ascension ou de des- cente des aérostats.. . . 182, 218 et ■.>.74 — Adresse un Mémoire relatif à unajipa- reil auquel il d(mne le nom de kuiéo- mètre 638 — Adresse une Note relative à une expé- rience d'un « cône mis en rotation sur l'eau » 711 CORNEVIN (Ch.). — Procédé de vaccina- tion contre l'empoisonnement par le ricin. Introduction consécutive des graines et des tourteaux de ricin dans la ration des animaux immunisés 835 CORNU (A.), Président sortant, fait con- naître il l'Académie l'état où se trouve l'impression des Recueils qu'elle pu- blie, et les changements survenus parmi les Membres et les Correspon- dants pendant l'année 1896 14 — Est nommé membre de la Commission chargée de désigner un savant français auquel sera accordé l'encouragement fondé par la Société Royale de Londres, en mémoire du physicien Joule 64 - Est élu membre de la Commission du prix Trémont 810 — Ec de la Commission du prix Gaston Planté 810 — Et de la Commission du prix Bordin 1897 937 - Et de la Commission du grand prix des Sciences physiques pour l'aimée ( '378 ) MM. Papes. ■ 9<7 '899 ■ — Et de la Commis^;ion du prix Bordin (Sciences physiques) pour l'iinnée 1899 9^7 CORNU (Maxime) est présenté par la Sec- tion de Botanique, comme candidat à la place de M. Tréciil 480 — Émission d'eau liquide par les végétaux. Méthode nouvelle pour cotte élude.. 6CG COSSERAT (Eugène). — Sur la déforma- tion de certains paraboloïdes et sur le théorème de .M. Wcingarlen 741 — Sur l'emploi de l'espace à quatre di- mensions dans l'étude des surfaces algébriques admettant plusieurs séries de coniques 1004 — Sur les surfaces qui peuvent, dans plu- MM. Paget. sieurs mouvements différents, en- gendrer une famille de Lamé 1426 COTTON. — Sur les éipiations linéaires aux dérivées partielles du second ordre à deux variables 744 C;R00KES (W.). — Sur l'action physiolo- gique des rayons X 855 CROQUEVIELLE. — Emploi du .sulfate de for pour la destruction des Crypto- games parasites de la Vigne 4 18 CRUZ MAGALIIAES (Antomo Josk da) adresse une Note ayant pour titre : « Recherche du caramel. Confusion possible avec les couleurs dérivées de la houille » io54 CYON (E. de). — Les nerfs du cœur et la glande thyroïde i544 D DANIEL (L.). — Sur la greffe de l'//f//««- thiis annimis èl de \' Heliantlms lœli- flnrits DAMLE\\'SKV (B.). — Expériences sur l'excilation des nerfs par les rayons électriques i47 et DANION (le D' ) écrit pour rappeler les publications faites par lui, dès 1887, sur le « Traitement des affections articulaires par l'éleclricité ....... DARBOITX (Gaston) présente le Compte rendu de l'inauguration du monument de N. Lobatschefsky à Kazan et l'éloge historique du savant russe, prononcé par M. A. Vassilief — Observations relatives à une Communi- cation de M. Casserai, sur les surfaces qui peuvent, dans plusieurs mouve- ments différents, engendrer une fa- mille de Lamé — Est élu membre de la Commission cen- trale administrative pour 1897 — Et de la Commission du prix Francœur. — Et de la Commission du prix Poncelet. — Et de la Commission du prix Gegner.. — Et de la Commission du prix Petit- d'Ormoy (Sciences malhémaliques). . DARESTE (C.) est présenté par la Sec- tion de Zoologie, comme candidat à la place de .M. Sappey DARZENS( Georges). — Sur quelques dé- rivés de l'anéthol — Sur les chaleurs latentes de vaporisa- 86G 1392 521 936 1428 14 5Ji 55i 810 810 109 563 lion et la loi de Van der Waals 610 DASTRE (A.). — Contribution à l'étude du ferment coagulaleur du sang. (En commun avec M. N. Ftnrrscn.) 94 DASSGNVILLE (Cii.). — Action des sels minéraux sur le développement et la structure de quelques Graminées... 1167 DAVID. — Transformation industrielle de l'acide oléique en stéarolactone et acide monoxystéarique 4^6 — Adresse une Noie i< Sur l'application de la Photographie à l'enregistrement des effluves qui se dégagent des êtres vivants à l'état normal et patholo- gique. » (En commun avec M. Liiys.) 1257 DECHEVRENS (Le P. M.). — Le mouve- ment oscillatoire diurne de l'atmo- sphère 147 DÉCOMBE (L.). — Sur la résonance mul- tiple 1016 DEFACQZ (Ed.). — Errata se rapportant à sa Communication du 28 décembre 1 896 56 DEHÉR.UN (P.-P.). — La réduction des nitrates dans la terre arable 269 DELACROIX. — Maladie des branches des .Mûriers Af la Turquie d'Europe. (En commun avec M. l'rillirux.) 1 168 DELAUNEY. — Distances du système so- laire 7T — Adresse une Note intitulée : « Relation entre les masses du Système solaire ». 254 — .\dresse une nouvelle Note relative ( 13- MM. Pages. iiux relations numériques qu'il a ob- tenues entre les masses des pla- nètes 521 — Adresse une Note sur les « Périhélies des planètes » 6oa — Adresse une Note sur les dislances des étoiles à Sirius 794 — Adresse une Note portant pour litre : '( Mouvement propre du Soleil ». . . . 869 DELÉPINE (Marcel). — Sur une nouvelle méthode de préparation des aminés primaires 292 — Chaleurs de formation de l'aldéhyde formique, dissous et gazeux 816 — Aldéhyde formique : action de la po- tasse 1454 — Trioxyméthylène et paraformaldéhyde. i525 DELEZENNE (C). — Démonstration de l'existence de nerfs vaso-sensilifs régu- lateurs delà pression sanguine 700 DEMARS. — De la cure radicale des her- nies par les injections de chlorure de zinc 908 DEMERLIAC (R.). — Sur la variation de la température de fusion avec la pres- sion 73 DEMOULIN (A.). — Sur les courbes dont les tangentes appartiennent à un complexe 1077 DEPÉRET (Charles). — Sur la décou- verte de nouveaux gisements de Mam- mifères fossiles dans l'île de Corse... 1472 DEPREZ ("Marcel) est élu membre de la Commission du prix Plumey 5 Ot DES.4INT. — Sur les zéros de certaines fonctions analytiques 276 — Sur les propriétés des fonctions m- tiéres 746 j DES CLOIZEAUX est élu membre de la \ Commission du prix Delesse f)C6 — Sa mort e.-.t annoncée à l'Académie... 983 | DESLANDRES (H.). — Photographie d'une j protubératice extraordinaire 171 1 — Actions mutuelles des électrodes et j des rayons cathodiques dans les gaz I raréfiés 678 — Propriété nouvelle des rayons catho- ] diques, qui décèle leur composition î complexe 9(5 — Propriétés des rayons cathodii|ues simples. Relations avec les oscillations électriques siniple.s 1297 — Est présenté par la Section d'.Astro- nomie, comiiie candidat à la place de C. R., 1S97, I" Semestre. (T. CWIV.) 9) MM. i'.ir-tf . ^^. Tisstriind 711 DESTOT. — Les troubles physiologiques et Irophiques dus aux rayons X. . . . ii i4 DEWAR (J.). — Sur la liquéfaction du fluor '202 DHEUTTE adresse la description d'un aérostat dirigeable 347 DITTE (A.). — Action exercée sur les solutions de sels halo'ides alcalins par les bases qu'elles renferment 29 DONGIER (R.). — Variation delà biré- fringence accidentelle du quartz avec la direction de la compression 26 DOUVILLÉ est présenté par la Section de Minéralogie, comme candidat à la place de M. Des Clnizentix 1484 DUBOIS (Constant) adresse un Mémoire intitulé ; « Mélanges scientifiques » . . i i4o DUBOIS (Louis). — De l'action des cou- rants de haute fréquence sur la viru- lence du streptococque 788 DUCLiV (V.) adresse la de.scription de di- vers baromètres à air 347 — Adresse une Note sur un « Baromètre horizontal à air raréfié sans glace fon- dante » 837 DUCRETET (E.). — Interrupteur à mer- cure, pour les fortes bobines de Ruhmkorff. (En commun avec M. L. Lrjeune.) i3'i2 DUCLAUX est élu membre de la Commis- sion du prix Montyon (Médecine et Chirurgie ) 66(1 — Et de la Commission du concours du prix Bréant 666 — Et de la Commission du prix Parkin. . 729 — Et de la Commission du prix Montyon (Physiologie expérimentale.) 729 — Est adjoint à la Commission du prix La Caze ( Physiologie) 72g — Et de la Commission du prix Pourat pour 1S99 937 lUMONT (J.). — Sur la dialy.-ie dps humâtes alcalins io5i DUPONT. — Sur l'essence de basilic indi- gène. (En commun avec .M. Guer- lain. ) 3oo DUPORCQ (Ernest). — Sur les centres de gravité des surfaces parallèles à l'ne surface fermée 492 DURÈGNE (E.). — Sur le mode de for- mation des dunes primaires de Gas- cogne 1 04 I 180 ( i38o ) MM. H:.1;l' DUVAL (Mathias) est présenté par la Section de Zooloeie, comme candidat MM. Pages. à la place de M. Sappey 109 — Sur la vésicule ombilicale du Murin. . . 1252 ÉCOLE FRANÇAISE D'ATHÈNES (M. LE DIRECTEUR OE L') invite l'Académie à se (aire représenter aux fêles du Jubilé cinquantenaire de cette École. EGIMTIS (I).)- — Observation des étoiles filantes du 12 décembre 189(3 EGOROFF (N.). — Sur la polarisation partielle de radiations émises par quelques sources lumineuses, sous l'inllucnce du champ magnétique. (En commun avec M. N. Génr- t,''eiv\f.i.) 748 et 949 348 I ENGEL (R.). — Sur le chlorure de méta- stannyle 765 GS ERIKSSON (J.). — Vie latente et plasma- tique de certaines Urédinées 475 ÉTARD (A.). — Ué.loublementdela bande fondamentale des chlorophylles i35i FABRE (Léon) adresse un Mémoire ayant pour titre : « Les postulats de la Géo- métrie démontrés » 982 FABRY (Ch). — Sur un électroniètre absolu, destinéà la mesure des petites différences de potentiel. (En commun avec M. J. Pérot . ) 1 80 — Sur une nouvelle mesure du coeflicienL de viscosité de l'air. (En comnmn avec M. A. Pérot. ) 281 FABRY ( E.). — Sur les séries de Taylor. 142 FAUKIE (G. -A.). — Sur les déformations permanentes des métaux lâio PAYE. — Réponse à M. le Président, en recevant la médaille frappée à l'occa- sion du cinquantième anniversaire de sa nomination à l'Académie 167 — Sur les fausses trombes 267 - Sur l'observatoire de l'Etna, d'après les observations de ^L Rirco 797 — Présentation du sixième Volume des « Annales de l'observatoire de Nice ». 935 — Nouvelle étude sur les tempêtes et les trombes ou tornades 1 1 33 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 1258 — Est élu membre de la Commission du prix Lalande (Astronomie). 55i Et de la Commission du prix Valz (Astro- nomie) 55i — El de la Commission du prixTrémont. 810 — Et de lu Commission du prix Damoi- seau g37 Fll-IK^L cat présenlé par la Section de Zoologie pour remplacer M. Saiificy. 109 — Est élu Membre de la Section d'Anato- mie et Zoologie, en remplacement de M . Sappry. , 1 3 1 FIQUET (E.). — Action des albumoses et des peptones en injections intravascu- laires 1371 FISCHER (H.). — Sur l'organisation et les affinités desPleurotomaires. (En com- mun avec M. E.-L. Bouvier. ) G95 FL.\GET adresse des remercîments à l'A- cadémie pour la distinction accordée à ses travaux 171 FLEURENT (E.). — Recherches sur la composition des blés français et étran- gers. (En conunun avec M. Girimt.). Co — Sur la détermination delà composiliun immédiate du gluten des farines do blé " 978 FLORESCO (N.). — Contribution à l'élude du ferment coagulateur du sang. (En commun avec M. A. Dustre 94 FORCRAND (de). — Remarques relatives à la chaleur de formation des acéty- lènes sodés 1 1 53 FOREL (F.-A.). — Seiches des lacs et ou- ragan-cyclone 1 074 — Effets d une grêle 1549 FOUQUÉ (F.) est élu membre de la Com- mission du prix Delesse 006 — El de la (Commission du prix Cuvier .. 810 -- Et de la Commission du granil prix des Sciences mathématiques 937 — El de la Commission du prix fiordin. . 937 FOL\)UET (du Caire). — Sur l'ancienneté du tatouage employé comme mode de ( > MM. Pages. traitpment 1177 FOURNIER (J.). — Sur un récipipnt de sûreté, destiné à contenir di'S gaz liqué- fiés 353 — Sur la détermination du rapport des deux chaleurs spécifiques de l'acéty- lène. (En commun avec M. G. Maneit- vrier . ) 1 8 3 FOVEAU DE COURMELLE adresse une Note sur « l'Autoradioscopie » 609. — Expériences faites sur un nouvel iip[ia- reil cathodique, générateurde rayonsX et à plu.sieurs ampoule-s .creffées sur un même circuit gazeux. (En commun avec M. G. Scguy.') 81/, — Appréciation médico-légale des lésions traumatiques et détermination de l'identité individuelle par les rayonsX. 1 17g 38i ) :MM. P;iges FREMONT (Cil.). - Enregistrement du pliage dans l'essai des métaux 398 FRESEMUS. — Sa mort est annoncée à l'Académie 14^3 FREUNDLER (P.). — Sur la préparation du furfurane 11^7 FREYCINET (de) est élu membre de la Commission du prix Monlyon (Statis- tique) 55 1 FRIEDEL (C). — Sur des matières grasses trouvées dans des tombes égyptiennes d'Abydos «48 - Est élu membre de la Commission du prix Jpçker 666 — Et de la Commission du prix Cahours. 810 — Et de la Commission du prix Sainlour. 810 - Et de la Commission du prix Vaillant pour 1900 937 G GAILLARD (Claude). — Nouveau genre d'Insectivores du miocène moyen de la Grive-Sain t-Alban (Isère) 1248 GAL (JiLEs). — Le castoréum du Gardon. 246 GARNIER (JiiLEs). — Sur la fluidité du nickel fondu i447 GARRIGOU (F.). — Radiographie d'un homme et d'une femme 709 GARRIGOU-LAGRANGE (P.). — L'action du Soleil et de la Lune sur l'atmo- sphère et les anomalies de la pression. 9r4 GASSMANN (Ch.). — Sur la production de vaniUineà l'aide de l'acide vanilloyl- carbonique 38 — Sur la transformation de l'eugénol en isoeugénol 38 GAUDET (C.) adresse une Note relative à un nouveau modèle de pile à gaz, pouvant servir d'accumulateur 8C9 — Adresse une Note sur la^ formation de l'acide acétique dans une pile à gaz.. it83 GAUDRY (Albert) est élu membre de la Commission du prix Delesse 666 — Et de la Cijmniission du grand prix des Sciences physiques 987 GAUTIER ( Armand ) présente à l'Académie son Ouvrage « Leçons de Chimie bio- logique, normale et pathologique ».. 03 — Remarques au sujet d'une Communica- tion (le M. Lémal, relative à hi colo- ration des verres par la pénétration directe des métaux ou sels nwj'alliques. loyg — Est élu membre de la Commission du prix Jecker 666 — Et de la Commission du prix Monlyon (Arts insalubres) 810 — El de la Commission du prix Vaillant pour 1 900 937 — Action de la lumière sur les mélanges de gaz dont elle provoque la combinai- son, en particulier sur les mélanges de chlore et d'hydrogène. (En commun avec M. H. Hrlier) 1 128 — Sur le rôle que jouent les matières humiques dans la fertilité des sols.. . 1205 — Action de la lumière sur les mélanges de chlore et d'hydrogène. (En com- mun avec M. H. Hélier.) 1267 — Réponse aux observations de JI. £er- tlirlot sur ce sujet 1276 G.\UTIER (Henri). — Sur le dosage du bilartrate de potasse dans les vins . . 298 GAVOT ( L.-A.). — Recherches sur l'em- bryogénie de l'archégone chez les iMuscinées 784 GEAY ( F.). — Sur la composition d'an- ciennes poteries indiennes du Vene- zuela 572 GÉNIN. — Sur l'emploi de la cryoscopie dans l'analvse du lait. Réponse à une Note de M. ff'hilcr. (En conimim avec M. Bordna.) 5o8 GEORGIEWSKV (N.). — Sur la polarisa- tion partielle de radiations émises par ( i38 M .M . Ha|{es. (jnelques sources lumineuses, sous l'in- fluence du champ m;i£:iiotique. (En commun avec M. N. Z:^' ra//.) 748 et 949 GÉRARD ( E.). — Sur une lipase végétale extraite du PtniciUhtin giniicuin .... 870 GEHBKR ^ C). — Influence de la tempéra- ture et rie l'aliment sur le quotient respiratoire des moisissures 162 — Rôle des tannins dans le» plantes et plus particulièrement dans les fruits 1 106 — Élude comparée des quotients d'acides et des quotients de fermentation observés pendant la maturation des fruits 1 160 GERNEZ (D.) est présenté par la Section de Physique, comme candidat à la place de M . Fizcau 384 GI.4RD est présenté par la Section de Zoologie, comme candidat à la place de M . Sappry 1 09 GIRARD (Aimé)". ~ Recherches sur la composition des blés français et étrangers. (En commun avec IM. E. Fleurent.') 60 — Recherches sur la composition des blés et sur leur analyse 876 et 926 GLANGEAUD (Ph.). — Sur quelques points de la géologie des environs de Bourganeuf (Creuse) 585 GODEY (Ch.) adresse un Mémoire relatif à « La destination des monuments mégalithiques u 836 GONNESSI.VT (F.). - Sur la loi des va- riations de latitude 938 GOSSOT (F.) adresse un Mémoire sur les vibrations élastiques et la résistance des canons. (En commun avec M. R. LioiLviUe.) 1 1 4o GOULD. — Sa mort est annoncée à l'Aca- démie 57 — Notice de iM. Loewy sur Benjamin- Aptliitrp Gould 57 GOURSAT (E.). — Sur les différentielles successives d'une fonction de plu- sieurs variables indépendantes 676 — Remarques sur une Note récente de M. F., von IFeher 1 294 GOUY. — Sur la réflexion de la lumière par une surface longue et étroite ... 1 146 GRABY (.\.) adresse la description d'un procédé photographique permettant d'obtenir, sans passer par un cliché, des positifs en deux couleurs Sga GRAMONT (A. de). — Spectres des mé- ■^ ) MM. P.ines. talloïdes dans les sels fondus : sili- cium 192 GRAND'EURY. - Forêt fossile de Cn/«- /«i/c.v Suckoivii. Identité spécifique des Cal. Surk(HK'ii Br., Gystii Br. Situitzlarensi.s St., folio.'.us Gr., Cn- laniijclndii.K pnrallcUnen'is Gr., Cala- Diri.slacY.'' vittffari.sQr 1333 GRANDIDIÉR (Alfhed).— Est élu membre de la Commission du prix Savigny.. . 666 - Et de la Commission du prix Tclii- hatcheff 810 ■ Et de la Commission du prix Bordin. . 937 — - Et de la Commission du prixGay pour 1899 937 GRANGER (A.). — Sur les phosphures de chrome et de manganèse igo -- Sur l'action du phosphore sur l'or . . . 498 — Sur le biphospliuie (l'argent 896 GRANIER. — De l'inlluence de la frankli- nisation sur la voix des chanteurs. (En commun avec M. A. Moutier.).. 787 GRASSET (H.) adresse un Mémoire inti- tulé : Élude théorique et pratique sur le poumon, ses fonctions et ses maladies. La tuberculose et sa guéri- son clinique « 1291 GRÉUANT (N.). — Sur les accidents que peuvent produire les calorifères de cave 729 -- Nouveau perfectionnement du grisou- mètre 1137 — La surface extérieure de la fonte portée au rouge transforme l'acide carbo- nique en oxyde de carbone 1 138 GRIFFITHS (A.-B.). — Le coléoptérine, un pigment rouge dans les élytres do quelques Coléoptères 1 460 GRLMAUX est élu membre de la Commis- sion du prix Jecker 66 GROS (C.) adresse une Note sur un « Commutateur électrique manœu- vrable à distance » 602 GRUVEL (A.). — Recherches sur l'évo- lution des Urnes. (En commun avec ^L J. Kuiisller.) 309 GUERCHGORINE (J.). — Isomérie de structur(! et pouvoir rotatoire. (En commun avec iM. Pli.-A. Giire.).. . . 280 GUERLAIN. — Sur l'essence de basilic indigène. (En commun avec M. Du- P'inl.) 3oo GUGGENHELMER. — Sur linQuence des rayons Ronigen sur la distance ox- ( MM. PaRes. plosive de l'étincelle électrique SSg GUICHARD (C). — Sur les congruences associées 669 — Sur quelques applications de la théorie des systèmes cycliques 1079 GUIGNARD. - Est élu membre de la Commission du prix Desmazières . . . 666 — Et de la Commission du prixMontagne. 666 — Et de la Commission du prix Thore. . 6''() — Et de la Commission du prix Gay .... 937 GUILLAUME (Cn.-Ec). — Sur la dilata- tion des aciers au nickel 176 — Recherches sur les aciers au nickel. Propriétés métrologiques 752 — Recherches sur les aciers au nickel. Propriétés magnétiques et déforma- tions permanentes 1 5 1 5 GUILLAUME (J.). — Observations du Soleil, faites à l'observatoire de Lyon (équalorialBrunner), pendant le qua- trième trimestre de 1S96 449 — Observations du Soleil, faites à l'ob- servatoire de Lyon (équatorial Brun- ner), pendant le premier trimestre de 1897 i5oi GUILLERMINET adresse la description d'un appareil auquel il donne le nom de niultirépartitiuir angitUiire Goz GUINARD (L.). — Influence de la diète et de l'inanition sur les effets de cer- taines toxines microbiennes. (En commun avec M. /. Teissier.) 371 GUNTZ. — Adresse ses remercîments à l'Académie pour la distinction accor- dée à ses travaux ai — Action de l'acide carboniciue et de l'oxvde de carbone sur l'aluminium 383 ) : MM. P.i(;es. (En commun avec M. Masson.) .... 187 GUYE (Ph.-A.). — Influence de I.i tem- pérature sur le p'iuvoir rotatoire. ( En commun avec M"" E. Aston.). . . 194 — Isomérie rie structure et pouvoir ro- taloire. (En commun avec M. /. Gitt-rc/igori/ic.) aSo GUYON. — Rapport verbal sur le contenu d'un pli cacheté, ouvert sur la demande des héritiers de M. Heine, et relatif à diverses questions de Chirurgie 169 — Fait hommage à l'Académie du troi- sième Volume de ses « Leçons sur la séméiologie, le diagnostic, la patho- logie et la thérapeutique générales des maladies des voies urinaires »... 44s — Est élu membre de la Commission chargée de juger le concours du prix Montyon (Médecine et Chirurgie). . . ('66 — Et de la Commission du prix Bréant. . 666 -■ Et de la Commission du prix Godart. . 729 — Et de la Commission du prix Parkin. . 729 -- Et de la Commission du prix Barbier. 729 — Et de la Commission du prix du baron Larrey 729 ~ Et de la Commission du prix Bellion.. 729 — Et de la Commission du prix Mège. . . 729 - Et de la Commission du prix Martin- Daraourette 729 — Et de la Commission du prix Pourat. . 937 GUYOU. — Est élu membre de la Com- mission du prix extraordinaire de six mille francs 55 1 — Et de la Commission du prix Plumey. 55i — Et de la Commission du prix Tchihal- cheff 810 H HADAMARD. — Théorème suY les séries ! entières 49,1 i — Sur les lignes géodésiques des surfaces i à courbures opposées 1 5o3 HADDON. — Sur l'acide cafélannique. (En commun avec M. P.-P. Caze- neuve.) 1 4 58 HAMY (Maurice). — Est présenté par la Section d'Astronomie, comme candi- dat à la place de MM. Tisserand. ... 711 — Nouvelle \Mu\)a à cadmium pour la production des franges d'interfé- rence, à grande différence de marche. 749 HANRIOT. — Sur le dosage de la lipase. (En commun avec M. L. Camus.). . . 235 — Sur la non-identité des lipases d'ori- gine différente 778 H,\TON DE LA GOUPILLIÈRE. — Est élu membre de la Commission du prix .Montyon (Statistique) 55i il ATT (Pu.) prie l'.Académie de le com- prendre parmi les candidats à la place vacante dans la Section de Géographie et de Navigation par le décès de M. iV .-ibbadic 1214 — Est présenté comme candidat à celle ( i38 MM. Pages. place 1 4oG — Est élu .Membre de la Section de Géo- i;rap!)ie et Navisalion, en remplace- ment de M. d' Abbadie 1 4'.» HAUTEFEL'ILLE. — Est élu membre de la ConmiiiisioM du prix La Caze (Chimie). 066 — El de la Commission du pri\ Delesse . (!66 H\UG (Émii.e). — Classification et phy- loG;énic des Goniatites 1379 IlÉBEKT (Ai.Ex.). —Étude chimique sur la culture des Cutdcya. (En com- mun avec M. G. Truffant. ) 1 3 1 1 — Sur les principes actifs de quelques Aroïdées. (En commun avec M"' /. Clmiitin^iirt et M. F. Hcim.) i 368 HEEN (P. DE) adresse deux Noies in- titulées: 0 Existence de rayons ano- diques analogues aux rayons catho- diques » et « Photographie des radia- tions électriques du Soleil et de l'at- mosphère solaire » 3ç)i — Existence de rayons anodiques ana- logues aux rayons cathodiques de Lé- nard et de Crookes 458 — Photographie des radiations électriques du Soleil et de l'atmosphère de cet astre 4 59 HEIM (F.). — Sur les principes actifs de quelques Aroïdées. (En commun avec M'" y. Chnuiia^Ket nm. A. Hébert.). i3li8 HEINE (B.). — Ouverture d'un pli ca- cheté, déposé en 1844 et relatif à diverses questions de Chirurgie 64 — Rapport de M, Guyon sur le contenu de co pli 1 69 HÉLIEK (H.). — Action de la lumière sur les mélanges de gaz dont elle provoque la combinaison, en particu- lier sur les mélanges de chlore et d'hydrogène. (En commun avec M. ^r- ^ ) MM. Papes. ninnrl Ciluticr. ) 1 1 ^8 HENRY (CiiARLiis). — Sur un nouveau procédé d'électrisation 307 HENRY (P.vuL). — E.st pré.«ento à M. le Ministre de l'Instruction publique, pour une place vacante à l'Observa- toire de Paris 167 HEIiMlTI'. (Cil.).— Notice sur M. W'ùcr- .itrn.is 4 3o — Est élu membre de la Commission du prix Francœur S.*)! — El de la Commission du prix Poncelet. O-îr — Et de la Commission du prix Gegner. . 810 — Et de la Commission du prix Petit- d'Oruioy (Sciences mathématiques). . 810 — Et de la Commission chargée de pré- senter une liste do candidats pour remplacer M. Tclicbichcf 1290 HERMITE (G.). — Deuxième ascension internationale de V Jéro///iile.(En com- mun avec .M. Besançon.) 4i4 — Sur les trois ascensions françaises de la troisième Conférence internatio- nale. (En commun avec M. Besan- çnn.) 1 180 HESSE (Albert). — Sur un nouveau mode d'emmagasinement de l'acéiy- lène. (En commun avec M. Geori;r.i Ctnudr.) 606 IIOLI.AUD (A.). — Analyse dis bronzes et des laitons par voie électrolytique. i45i — Errata se rapportant à celte Commu- nication I Wi HOUSSET (G.) adresse une Note sur un projet de « Moteur hydro-pneuma- tique » 837 HUOT (E.). — Sur les capsules surré- nales, les reins, le tissu lymphoïde des Poissons lophobranches 1 46'^ 'ACQUET (L.). — Recherchi s expérimen- tales sur le mécanisme de l'hyperé- mie cutanée. (En commun avec M. Biittr.) (10 J.4GADIS CHUNDER ROSE. — Sur un ap- pareil complet pour les recherches relatives aux ondes électromagné- tiques 676 JANET (CH.\nLEs). — Sur les rapports du Discnpomn comata Burlese avec le Ltisius mixtus Nylander 102 — Sur les ra()porls de X Antcnnnplinrus VIdmanni Haller avec le Lasiu.i iniX' tus Nyl 583 JANSSEN. — Remarques sur une Note do M. /Vrro///;, relative à la planète Mars. 3 (6 — Est élu membre de la Commission du [irix I.alando 1 .Astronomie) J5i — Et de la Commission du prix Valz ( Astronomie 1 53 1 ( ^ MM. Pages. JARRY (R.). — Sur les chlorures d'ar- gent ammoniacaux '288 — Sur une combinaison de chlorure d'ar- gent et de monomélhylamine gOS JAUBERT (Joseph). — Sur la variation de la tcm|iéralure à la surface de sols de différentes natures 1 4o5 — Sur la trombe du 18 juin 1897 à Asnières, et les phénomènes orageux observés le même jour 148 JONQUIÈRES (de). — Sur certains points de la théorie des résidus des puissances. Caractères dislinctifs des nombres, ou racines, d'où proviennent les résidus générateurs 334 — Errntd se rapportant à cette Commu- nication 428 — Est élu membre de la Commission du 385 ) MM. p prix extraordinaire de six mille francs. — Et de la Commission du prix ilontyon { Statistique) JORDAN (Camille). — Est élu membre de la Commission du prix Petit-d'Ormoy (Sciences mathématiques) de 1897.. JOUBIN (P.). — Sur là conductibilité moléculaire des sels en dissolution étendue JOURDAIN (S.). — Sur l'accouplement [ir^endo-larvaire de quelques Sarro- ptidea plumicoles JULIEN (0.) adresse un Mémoire intitulé: « De la raréfaction de l'air dans les ballo:is )) JUMELLE (Heniu). — Le N\/Je/>ibo, liane à caoutchouc du Fernan-Vaz. . . âges. 55i 55i 810 228 209 fil 539 K KABLUKOV (Iv.). — Sur la chaleur dé- gagée dans l'addilion du brome à quelques substances non saturées. (En commun avec M. /•f. Lnugni- /li/ic.) 1 3o3 KILL\N. — Sur la constitution géologique des massifs de la haute Bléone et du haut Var ii6 KLEIN (F.) est élu Correspondant dans la Section de Géométrie, en remplace- ment de M. Syh'cster "1074 — Adresse ses remercîments à l'Aca- démie 1140 KŒMGS est présenté par la Section de Mécanique, comme candidat à la place (le M. Rrsnl 25i KUHN (W .). — Sur un nouveau procédé de stérilisation par la chaleur sous pression 47" KUNCKEL D'HEUCULAIS (J.). - Nou- velles observations sur les Sésamies, Lépidoptères nuisibles aux maïs, à la canne à sucre, au sorgho, etc. Les générations automnu-hivernales de Sesamiii ino/ioffrioïdes Lefèvre 373 KDNSTLER (J.). — Recherches sur l'évo- lution des Urnes. (En commun avec M. A. Gruvel) Sog LABERGÈRE adresse un Mémoire sur « la géométrie du triangle » 602 LAC.VZE-DUTHIERS (ui:) est élu membre de la Commission du prix Savigny. .. G66 — Et do la Conuuission du pri.^ da Gama- .Machado (ÎGG Et de la Comndssion du piix Cuvier. . 810 — Et de la Commission du grand prix des Sciences malliénialiques 937 — Et de la Conuuission du prix Bordin (Sciences physiques) pour 1899 .... 937 LACERER (K.) adresse une Note sur un projet de « Gouvernail intérieur pour navire aérien » .... 811 LACROIX (A.). - Sur le minéral cristal- lisé formé dans un cercueil de plomb aux dépens du cadavre 419 — Étude minéralogique de l'action des fumerolles volc.uiiques sulfurées sur la serpentine 5i3 — Sur la constitution minéralogique de l'ile de Polycandrus (Archipel ) G28 — Est présenté par la Section de Minéra- logie, comme candidat à la place de M . Des Cloizeaux '484 LAU.VTU (H). — Sur la casse des vins; interprétation nouvelle l,asée sur le rôle du fer 1461 ( I MM. Caiics. LALLEMANO (Ch.). — Sur la pr('>cisioii comparée de divers modes de repi- rage de la verticale dans les obsrr- valions astronnmiqnps , jit'odésiques ou topo2;rii[)liiques 94' — Sur quelcjues doutes émis au sujet des lois du colonel Gudier, relatives aux variations de longueur des mires du nivellement iiii Est présentt^ par la Section de Géo- gra[)hie et Navigation, comme oandi- dai à la place de .M. d'Abbrulir 1/109 Lance (Denis). — Sur la formation du cyanure d'ammonium et sa fabri- cation 819 LANNELONGUE présente des observa- tions à propos d'une Communication de M. Sorel el ajoute quelques re- marques relatives à l'action des rayons X sur l'économie 8-/8 — Sur l'immunité des Gallinacés contre la tuberculose humaine (En commun avec M. Achiird.) 883 — Note sur le traitement des hernies, à propos d'une Conmiunication de M . Dr mai s g n — Est élu membre de la Commission du pri.x Montyon (Médecine et Chi- rurgie) GG6 — Et de la Commission du [irix Bréant. . GGG — ■ El de la Commission du prix Godard . 7/9 — Et (le la Commission du |)rix Barbier. 729 — Et de la Commission du prix du baron Lai'rey 7>9 — Et de la Conniiission du prix Bellion. . 729 — Et de la Commission du prix Mège . . . 729 LAPIC(^UE (Lons). — Expériences uion- Iraut que le foie détruit l'hémoglobine dissoute et qu'il en garde le fer lojj LAPPAUEM (A. de). — Sur l'histoire géologique des Vosges ii Est présenté par la Section de Miné- ralogie, comme candidat à la place de M. Dex Chizeaux 1484 -- Est élu .Membre de la Section de Miné- ralogie, en remplacement de M. Des Cloizciiiix • 1 498 LAUNAY (L. DE). — Sur le rôle des phé- nomènes d'altération superficielle et de remise en mouvement dans la con- stitution des gisements métallifères.. 63o Sur la forme profonde des amas filo- niens de fer 689 - Sur les relations de certains gisements 3f<6 ) ' MM. Pages. de plomb carbonate avec des grottes el d'anciens lits de rivières souter- raines 1^74 LAUTII (CiiAHLKS). -- Sur des amidines amidées 1 io5 LAVEUGNE (Gaston). - Nouvelle bouillie contre le .Mildew <'t le lilai'k Rot. .. . i549. LÉAUTft est élu membre de la Commis- .■-ion du prix Montyon (Mécaiii(]ue). . . 55i — Et de la Commission du prix Four- neyron 9}7 LEBEAU (P.) adresse ses remerciments à l'Académie pour la distinction accor- dée à ses travaux 1 32 LE BON (Gustave). — Nature des di- verses espèces de radiations produites par les corps sous l'influence de la lumière 755 — Sur les propriétés éleelri(jues des ra- diitihns émises par les corps sous l'influence de la lumière 892 — Sur les propriétés de certaines radia- tions du spectre. Réponse aux objec- tions de M. H. Beaiucrcl 1 148 LE CADET (G.). — Sur la variation de l'état électrique des hautes régions de l'atmosphère, par beau temps. . . 761 LECARME (Jean). — Appareil enregis- treur de la vitesse dans les mouve- I ments pendulaires. (En commun avec M. Louis Lfcanne.) 356 LECARME (Louis). — Appareil enregis- treur de la vitesse dans les mouve- ments pendulaires. (En commun avec ! }t\. Jean Lecnrme .) 356 LECHAPPE ( H.-L.) adresse diverses Notes I relatives à un appareil générateur et distributeur du gaz acétylène. 22,132,218 - Profiose un perfectionnement pour la production de l'acétylène au moyen du carbure de calcium 794 LECOQ DE BOLSBAUDRAN. — Classifi- cation des éléments chimiques 127 — Examen de quelques spectres. 1288 cl 1410 LECORNU (L.) esl présenté par la Sec- i lion de Mécanique, comme candidat à la place de M. Kesul 254 j — Sur le rendement des engrenages. . . . i2'>,5 { LEDUC (A.). — Sur le principe d'Avo- [ gadro-Ampère. considéré comme loi limite 286 LÉGER (l.oiis). — Cocciilies nouvelles du tube digestif des Myriapodes ... 901 1 — Le cvcle évolutif des Coccidies chez les MM. Pages. .4rthropodes 966 LE GUEN (Y.) adresse une Note « Sur un projet de système propulseur de bateaux » 1 337 I.E IlELLO (P.). — Sur l'action loco- motrice des membres antérieurs du cheval giS I.EIDIEIi adresse un Mémoire relatif a un « paratonnerre automatique pour lignes téléphoniques et télégra- phiques ) 274 I.EMAL (LÉo.N I. — Kecherclies sur la co- loration des verres par la pénétration directe des métaux ou sels métal- liques 1097 LÉMERAY (K.-M. 1. — Sur la convergence des subslitutions uniformes 1-220 LEMOULT (P.). — Sur la polymérisation de quelques composés cyaiiiques (Rec- tification à la précédente Note sur le Cy3C|3) 8_i LE ROUX. — bur I équaiion des télégra- phistes i.i3 LE ROY (Ë.). — Sur la détermination des intégrales de certaines équations aux dérivées partielles non linéaires par leurs valeurs sur une surface fermée. i5o8 LiiSER (G.). — Sur un menthoglycol. (En commun avec M. Ph. Barbier.). i3o8 LEVADITI (C). — Sur la forme actino- mycosique du bacille de la tubercu- lose. (En commun avec M. F. Bnbf-x.). 791 LEVAT (L.-A.). — Contribution à l'étude de l'action du zinc sur les vins rouges. 242 LEVI-CIVITA. — Sur les intégrales qua- dratiques des équations de la Méca- nique 392 — Sur une classe de ds- à trois variables, i ,3 i LÈVY ( Albert ). — Dosage de l'oxygcne dissous dans l'eau de mer. (En com- mun avec M. FélU Marboiitin.). . . . 959 LÉVY ( Mauiiu;e ) est nommé membre d'une Commission chargée de désigner un savant français auquel sera accordé l'encouragement fondé par la Société Royale de Londres, en mémoire du physicien Joule 04 — Est élu membre do la Commission du prix Montyon ( Mécanique) 55i — Et de la Commission du prix Plumev.. .Oii — El de la Commission du prix Four- neyron i) ;7 — Et de la Commission chargée de la vé- rification (les comptes pour l'année C. B., -"g;, 1" Seniei(re. (T. C.WIV.) ( 1^87 ) iMiM. 1896. 21 1 LEWIS (Gehmain) adresse un Mémoire sur les propriétés médicinales de \'(Xnnt!irra birnni.'! io"6 LHEUREUX adresse une Note relative au mouvement d'une circonférence qui roule sur un plan i55o LIGONDÉS (du). — Sur la formation du système solaire 396 LIOUVILLE (R.). — Sur le mouvement d'un solide dans un liquide indéfini.. 72 — Adres.se un Mémoire sur les vibrations élastiques et la résistance des canons. ( En commun avec M. F. Gos.iol.).. . 1 i^'o LINDET (L.). — Sur des Vignes japo- naises et chinoises acclimatées à Da- migny (Orne), et sur la composition des vins qu'elles produisent J69 LIPPMANN (G.). — Méthodes pour com- parer, à l'aide di' l'étincelle électriijuc, les durées d'oscillation de deux pen- dules réglés sensiblement à la même période 1 25 — Est élu membre de la Commission du prix Gaston Planté H 10 — Est présenté à M. le Ministre de l'In- struction publique pour remplacer M. Fizeaii au Bureau des Longi- tudes 890 LIVACHE (AcH.j. — Ou rôle du manga- nèse dans certaines oxydations i320 LCEWY. — Notice sur l'œuvre scienti- fique de lienjninin- A}>(horp Goiild . . '>- — Noie sur la troisième Partie du « Ca- talogue de l'Observatoire de Paris » . 327 — Note sur le si.xième Volume des 0 An- nales de l'observatoire de Bordeaux ». 385 - Sur r.Mlas pliotographique de la Lune publié par l'Observatoire de Paris. (En commun avec M. l'iii.iciix.) .... io55 Nouvelles études conceinant l'histoire du sol lunaire. (En commun a\ec M . Pui.fciix.) 1187 — Noie sur les mesures microiuétriques d'étoiles doubles faites à Saint-Péters- bourg et à Domkino, par M. .S', de Glaseniipp 1 287 - Note sur le septième V^olume des « An- nales de l'observatoire de Bordeaux ». 1^17 - Est élu membre de la Commission du prix Lalande (Astronomie) 55 1 — Et de la Commission du prix Valz (.4s- tronoinie ) 55 1 — Et de la Commission du [irix Saintour. 810 181 ( T3d8 ) MM. Pagei. — Et de la Commission du prix Damoi- seau 9^7 LONDE (Albert). — Sur des cas d'ét In- terne radiogiaphique des m;iins. (En commun avec M. Piiul liiclier.) i-j56 LOUGUININE (\V.). — Sur la chaleur dégagée dans l'addition du brome à quelques substances non saturées. (En commun avec M. /i'. Ktiblukov.). i3o3 LUCAS est présenté par la Section do Mécanique, comme candidat à la place de M. Hesid 254 LUGEON (Maurice). - Le Rhône suisse tributaire du Uliin 106 — La loi de formation des vallées Irans- MiVI. Pages. \er?ales des Alpes occidentales 786 LU.MIÉUE iAigvste). — Application de la Pliotogiaphie à la mesure des in- dices de réfraction. (En commun avec M. Lnids Lumière.) i438 LUMIÈUE (Louis). — Application do la Photographie à la mesure des indices de réfraction. (En commun avec M. Au^usle Lumière.) i/i38 LUYS adresse une Note » Sur l'application de la l'holographie ii l'enregistrement des effluNOS qui se dégagent des êtres vivants à l'état normal et patholo- gique. » (En communavec M. Dnrict.\ iiSj M MAL.\QUIN (A.). —Évolution des Mons- trillides (Hœmocera n. g., Dunuc Clpd. et Hœmocera Jiligninarum n. sp.) 99 .MALU (Léon) adresse une réclamation de priorité à propos d'un procédé de do- , sage de l'asphalte par le sulfure de carbone 79^ MALÏÉZOS (C). — Sur les rayons catho- diques et quelques phénomènes dans les tubes à vide 1084 — Sur un système phosphorescent anti- anodique et les rayons anodiciues. . . 1147 M AN EN (LÉOPOLD). — Sa mort est an- noncée à r.\cadémie i-*[o MANEUVRIER (G.). — Sur la détermina- tion du rapport des deux chaleurs spécifiques (le l'acétylène. (En com- nnin avec M. /. toumier.) i83 MANGIN (Loiis). — Sur la maladie de la gomme chez le Cacaoyer 3 12 — Sur une maladie des Orchidées, causée par le Glœospurium iiiacropu.s SSlW . . io38 MAKAGE. — Photographie des flammes de Kœnig 8 ri M.VUBEC adresse ses remcrcîments à l'Académie pour la distinction accor- dée à ses travau.\ 22 MAUBUUTIN ( Fklix ). — Dosage de l'oxy- gène dissous dans l'eau de mer. (En commun avec M. Albert Levj.) gSg .MARCIUS (L.). — Sur les déformations permanentes du verre et le déplace- ment du zéro des thermomètres. . . . 49^ .MARÉCAUX adresse la description d'un procédé pour la destruction des cri- quels ia58 .MAUEY est élu membre do la Commission du prix Monlyon 1 .Médecine et Chi- rurgie) 666 — Et de la Commission du prix Bréanl. . C66 — Et de la Commission du prix Lallemand. 729 — Et de la Commission du prix du baron Larrey 729 — Et de la Commission du prix Monlyon (Physiologie expérimentale) 729 — Et de la Commission du prix Marlin- Damourette 729 — Et de la Commission du prix Phili- peaux (Physiologie expérimentale). . Xio — Et de la Commission du prix Fourney- ron 937 — El de la Commission du prix Pourat pour l'année 1899 937 — Et de la Commission chargée de pré- senter une liste de candidats pour remplacer .M. Tchebiclief. 1/90 MARIE (T.). — Stéréoscopie de précision appliquée à la Radiographie. (En com- mun avec M. H. mbaul.) 6i3 MARINESCO (G.). - Recherches sur l'hislologie de la cellule nerveuse avec quelques considérations [ihysioln- giqiies 823 MAROTTE (P.). — Sur la détermination du groupe de transformations d'une équation ddîérentielle linéaire 608 MARTEL (E.-A.). — Sur l'hydnigraphie souterraine et les chouruns du Dévo- luy (Hautes-Alpes) 1170 { .389 ) ii4o 64 8ro 93; MM. Pafjos. — Sur la Cueva (iel Drarh (Groltp du Dragon ) dans l'île Majorque i385 MARTINAND (V.). — Sur l'oxydation cl la casse des vins '>'"> MAUTY (J.) adresse une nouvelle Noie relative à diverses queslions de Mé- canique céleste 7.54 MASCART présente un Catalogue des Ob- servations météorologiques faites en France depuis l'origine jusqu'en i85o. — Est nommé membre d'une Commission chargée de désigner un savant français auquel sera accordé l'encouragement fondé par la Société Royale de Londres, en mémoire du physicien Joule — Et de la Commission du prix Gegner.. -- El de la Commission du prix Gaston Planté — El de la Commission du prix Bordin (Sciences physiques,) pour 1899.... — Et de la Commission chargée dé la vériScation des cffmptos pour l'année 1 896 1211 — Et de la Commission c' argée de pré- senter une liste de endidals pour remplacer M. Tcliebichcf l'-sgo MASSON. — Action do l'acide carbonique et de l'oxyde de carbone sur l'alumi- nium. (En commun avec M. Giintz.) MATIGNON (Camille). — Préparation du carbure de sodiuir, et de l'acétylène monosodé — Élude thermique des acétylènes mono et disodés MAU.MENÉ (E.) adresse une Note « Si' r les gaz dégagés dans l'eau par les carbures métalliques » 217 M.4ZE (l'abbé C.j adresse une Note inti- tulée « Généralisation d'une formule de probabilités » 320 MELNIKOFF-R.\SVÉDENKOFF (le D'N.). — Sur une nouvelle méthode de pré- paration des pièces anatomiques. .. . ■j.'i'A MENEGAUX (A.;. — Sur la biologie de I Hylésine brillant. ( En cr /imun avec M. J . Coclioii.) 20(1 MENGIN. — Sur la propagation des dé- formations dans les métaux soumis à des efforts 08 1 MER (Emile). — La lunurr du Chêne. . . nu MER.MET iS.\ - Une réaction de l'oxyde de carbone (iu MESNIL (FÉLIX ). — Sur les Spirorbis ; asymétrie de ces Annélides et enchaî- i«: 10-.' (j M\(. Pnoes. nemenl phylogénique des espèces du genre. (En commun avec M. Mnii- rhe Cniiller) .) 4** MESTRE (C.) adresse une Note « Sur l'emploi de l'acide carbonique dans le soutirage des vins cassés » 55t .METZNER (René). — Action de l'ammo- niaque sur le bichlorure de tellure. . 3? — Combinaisons des iodure et bromure telluriques avec les hydracides corres- pondants i44^ AÎEUMER (J.). — Sur la précipitation du sulfure de zinc pour le do^age de ce métal 1 1 ">i MEUNIER (Stanislas). — Sur l'époque de formation des sables phosphatés à la surface de la craie brune 34 — Sur l'allure générale de la dénudatiou glaciaire io4i — Observation sur une météorite française dont la chute, survenue à Cluhars en 189.2, est restée inaperçue i54i MILLER ( J.-A.). — Sur l'éniimération des groupes primitifs dont le degré est inférieur il 17 iio> MILNE-EDWARD.S (Alphonse) esl élu membre de la Commission du prix Savigny 660 - Et de la Commission du prix daGama- Machado . 666 Et de la Commission du prix Lallemand. 729 - Et de la Commission du prix Cuvier. . 810 - El de la Commission du prix Petit- d'Ormoy (Sciences naturelles i 810 - Et de la Commission du prix Tchihat- chef 810 - Et de la Commi.-sion du prix Sainlour. 810 - El de la Commission du grand prix des Sciences mathémati(pies gS" — Et de la Commission du prix Bordin. . gSy - Et de la Commission du grand prix des Sciences physiques pour l'année 1899. 987 — Et de la {Commission du prix Bordin (Sciences physiques) pour l'année 1899 937 — El de la Commission du prixGay pour l'année 1899 937 .MINGUIN (J.). — Dimorphismedessucci- +- — nales de camphols a et a ; isomor- phisme des succinales de camphols -*- — a et a et des succinales d'isocamphols p et p 86 ( •% MM. Pages. MIMSTRK DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE (M. le) invite l'Académie à lui pré- senter une liste de deux candidats, pour une place de Membre titulaire du Bureau des Longitudes, laissée va- cante par le décès de M. Fizi-ou . ... 170 — Adresse amplialion du Décret approu- vant i'élei'iion de M. Filhnt, dans la Section d'Anatoniie cl Zoologie 21 3 — Adresse amplialion du Décret approu- vant l'élection de M. le général Sibrrt dans la Section de Mérapique 3/i — Adresse amplialion du Décret approu- vant l'éleclion de M. Viollc dans la Seclicm de Pliysi(|ue 429 — Adresse ampliation du Décret a|iprou- vanl l'éltctinn de M. G. Bonniir Aawa la Section de Bolaniiiue 5-25 — Adresse ampliation du Décret approu- vant l'élection de M. Badnu dans la Seciion d'Astronomie 797 MINISIRE DE LA GUERRE (M. le) invite l'Académie à lui donner son opinion sur les modifications à apporter aux prescriptions en vigueur pour l'éta- Islissemenl des lignes télégraphiques dans le voisinage des magasinsd'exfild- sifs I 71) MINISTRE DES AFF.^IRES ÉTRANGÈllES (M. le) transmet une invitation au Congrès géologique international de Sidnt-I'étersbo'jrg, adressée par le Gouvernement russe à l'Académie des Sciences ; . . 121 4 MIRINNY adresse une Note tendant à dé- montrer que les vibrations lumineuses sont longitudinales 1G4 — Adresse une « Notice complémentaire sur le premier méridien imiversel u. 274 MOISS.VN (Henri) est élu membre de la Commi^sion du |)rix Jecker 066 — El de la Commission du prix Montvon (Arts insalubres) 810 — El de la Commis>iiin du prix Cahours. 810 — El de la Commis>ion du prix Vaillant pour 1900 987 — Sur la transformation du diamant en graphite dans le tube de Crookes 653 — Fait hommage à l'Académie d'un Vo- lume qu'il vient de publier sous le titre de : « Le four électrique » 665 — Préparation du carbure de fer par union directe du métal et du carbone 716 — Sur la liquéfaction du fluor. (En com- MM. Pajîcs. mun a\ec .M. ./. Drtvttr.) 1202 — Remarques à propos d'une Communica- tion de MM. IFyrimhoJf et T'crru'iiit, relative à la purilication du cérium. . 1233 MOITESSIEK (.1.). — Combinaison delà pliénylliydrazine avec les bromures mêlai liques i3o6 — Sur ()uelques combinaisons de la phé- nylhydrazine avec les iodures métal- liques 1 529 MON TEL (ENitico de). — Sur les lois de l'intérêt 224 .\IORAT (J.-P. ). — Les origines des nerfs vaso-dilatateurs: leurs centres tro- phiqoes 969 — Troi.bles trophiques con.ïécutifs à la section des racines postérieures mé- dullaires 1 173 — Sur la constitulion du grand sympa- thique : ses centres trophiques 1889 MOREAU. — Sur quelques urées symé- triques aromatiques nouvelles. (En commun avec M. P. Cazcnetwc.). . . 1102 MOUNEVRAT (A.). — Sur quelques loca- lisations de la morphine dans l'orga- nisme. (En commun avec M. An- iheanmc) 1 4/5 MOUREAUX (Th.). — Sur la valeur ab- solue des éléments magnéliques au i'"' janvier 1897 77 MOURELO (José ' Rodriguez). — Re- cherches sur le sulfure de strontium et méthode pour l'oblenir très phos- phorescent . 1 024 — La phosphorescence du sulfure de strontium 1237 — La couleur de la phosphorescence du sulfure de strontium 1321 M0UREU(Ch.). —Anéthol et homologues de l'anélhol. (En commun avec M. y/. Cliniivet.) 40 i MOURLOT (A.). — De l'action d'uiie haute température sur les sulfures de cuivre, bismuth, argent, étain, nickel, cobalt. 768 MOUSSARD (Ei-iKST). — Appareil d'op- tique, au moyen duquel on voit en relief, et dans leur sens normal, les objets moulés ou gravés en creux.. 18/ MOUTARD. — Sur les dill'érentiellcs suc- cessives d'une fonction de plusieurs variables 6o3 MOUTIER (A.). — De linfluence de la franklinisalion sur la voix des chan- teurs. (En commun avec M. Gra- MM. nier.) 787 MUNICIPALITÉ DE NEUILLY invile l'Aca- déinie des Sciences à se faire repré- senter à l'iiiaugurntion de la stahie de Perroiiet 1 4 23 MUNIEK-CHALMAS est présente piir la Section de Minéralogie, comme candi- ( '%)! ) Pa|;es. 1 MM. PaRO.i dut à la place de M. Dex Cli)isenii.v . i484 MUNTZ (A.). — Élude sur la vinification dans les régions méridionales 33i — Observations au sujet d'une Communi- cation de M. Caîtlcifl, relative aux appareils employés pour recueillir l'air dans l'ascension de \ Aéropldlc . ^88 N NAVAL ARCHITECTSf COMITÉ DE RÉ- CEPTION DES) D'ANGLETERRE in- vite l'Académie à se faire représenter au Congrès international des Ingé- nieurs el Architectes s'occupant de constructions maritimes, qui sera tenu à Londres an mois di- juillet pro- clirdn 1 3 > NEPVEU (Glstave). — Étude sur les lé- sions infectieuses de la peste i3i8 NETTER (Abkaha.m) adresse une « In- slruclion pratique pour l'emploi de la poudre de camphre dans le traitement des plaies comjdiquées de pourriture ri'hô|iital >> NITTIS (nE). — Influence du système nerveux sur les effets obtenus par l'injection dessérums d'animaux vac- cinés. (En commun avec M. CharrUi.) 18.3 ^ï o CECHSNER DE CONINCK. — Sur un homologue supérieur de l'urée 200 — Action du tannin sur quelques alca- lo'i'des 5o6 — Action du tannin el d'autres dérivés aromatiques sur quelques alcalo'ides et urces com|)Osées ' 56'2 — Action du laimin et de l'acide gallique sur quelques alcaloïdes 7/3 — Solubilité de l'ergonine 1 i5i) OLLIER. — Démonstration par les rayons deRfintgen de la régénération osseuse chez l'homme à la suite des opérations chirurgicales 1070 OSMOND (F.). — Sur les alliages du groupe argent-cuivre 1094, >ï34 OTTO (Marii^s). — Sur la densiié de l'ozone 78 OUDIN. — Action thérapeutique locale des courants a haute fréquence 1897 PAINLEVÉ (P.). — Sur les intégrales pre- mières des systèmes différentiels. . . . l'i'i — Sur les intégrales premières de la Dy- namique et_^ sur le problème des « c'irps 17 ' — Sur les intégrales quadratiques des équalions de la Dynamique 2^1 — Sur les petits mouvements périodiques des systèmes iix. — Sur le:, petits mouvements périodiques des systèmes à longue période i34i> PANTEL (J.;. — Sur quelques particula- rités anatomiques observées dans la larve de Tlirwxlon Halidayanum. . . 58o PAQUÉ adresse ses remercîments à l'Aca- démie pour la dislini't'nn accordée à SCS travaux >•>. PAQUIER (V.). — Sur les Dicératinés du rilhouique coralligène des Cévennes et du Dauphiné. (En commun avec M. F. Rfiimii.) i3K/ PARENTY adresse des remercîments à l'Académie pour la distinction accor- dée à ses travaux 171 PASSY (Jacques). — Sur un nouveau mode d'oblenlii.n du parfum des fleurs 783 PATEIN (G.). — Constitution des combi- naisons de l'antipyi ine avec les pht^- nols iVi ( »392 ) MM. Pages. P.VUMIER (F.-E.) soumet au jugement de l'Académie un Mémoire «Sur le Déluge universel n i4;!3 IWUTEL ( J.). — Sur la larve de Thrixùm HaliiUirnnunt Rond., Infecte do la Iribii de^s 'l'achimncv, parasite de Lep- tjni/i liispnnicd Bol., Insecte ortlio- ptère de la famille des Pluismiilœ. Stades larvaires et biologie 47'-'- PÉLABON (H.). — Sur l'absorplion de l'hydrogène sulfuré par le soufre liquide 'J5 — Sur les faux équilibres de l'Iiydroijénc sélénié*. 36o — Sur les conditions de la combinaison directe du soufre et de l'hydrogène. . 68G PELLAT (H.). — Au sujet d'une Note de M. DcUnl, intitulée : « Sur une machine thermique « 73 — Est présenté par la Section de Phy- sique, comme candidat à la place de M. Fizrnn 3S4 PELLKT (A.). — Sur la théorie des sur- faces 45 1 - Sur les systèmes de surfaces orthogo- nales et isothermes 55^ — Sur la théorie générale des surfaces.. . 739 — Sur les surfaces ayant même représen- tation sphérique 1291 — Sur les surfaces isométriques i3:J7 PEKCHOT (J.V — Remarques sur la mé- thode (le Gauss pour la détermination des orbites des petites phinèles 69 PÉROT (A.). — Sur un électromélre absolu destiné à la mesure des petites différences de potentiel. (En commun avec M. Ch. Fnbry » ]8o - Sur une nouvelle mesure du coetTicient de viscosité de l'air. fEn commun avec M. Ch. Fnbry) 281 PKRRIER (Edmono). — Remarques à l'oc- casion d'une Note de MM. Cmdlery et Mi'snil sur les Spimrhh 5o — Est élu membre de la Commission du prix Savigny f)6fi — Et de 1.1 Commission du prix da Gama- Macliado 6ii6 — Et de la Conlmis^ion du grand prix des Sciences physiques pour iSgg 937 PERRIGOT. — Sur la lumière noire 837 — Sur la transparence de l'ebonite 1087 PERRIN (Je\n). — Décharge par les rayons de Rbntgen. Rôle des surfaces frappées 455 340 93 MM. Pagei. — Application des rayons de Rontgen à la mesure des farces électromotrices de contact PERItOTlN. — Sur la planète Murs — Est présenté par la Section d'Astrono- mie, comme candidat à la |ilace de M . Tii.'ifrnriil PERRY (G.) adresse une Note relative à une équation générale des fluides . . . PETIT (P.). — Sur une différence entre les levures hautes et basses — Sur les hydrates do carbone restant diins la bière jro PEI ROVTTCll (MicmeO.— Sur la décharge des conducteurs à capacité, résistance et coefficient de self-induction va- riables 45'< - Sur un procédé d'intégration graphique des équations dilférentielles 1 08 1 — Sur la dynamique des réactions clii- niiques homogènes avec dégagement ou absorption de chaleur 1 34 i PICARD ( Emile 1. — Sur l'intégration de certaines équations différentielles par des séries a 1 4 — Sur les résidus des intégrales doubles de fonctions rationnelles 433 - Sur la théorie des surfaces algébriques au point de vue de la Géométrie de situation et sur les intégrales de dif- férentielles totales i3a - Sur l'intégration de l'équation ^u = V{ii,j:,y). ii«8 — Sur les fonctions uniformes quadruples et périodiques de deux variables .... 14911 — Est élu membre de la Commission du prix Francœur ',Sx ■ - Et de la Commission du prix Pelit- d'Ormoy (Sciences mathémati(|ues).. 810 l'ICAUD. — Sur la toxicité des alcools. . . 829 : INERUA (E.). — Sur quelques réactions colorées agi — Séparation du nickel d'avec le cobalt et le fer, et du cobalt d'avec l'alu- minium 862 PIONCIIO.N. — Observations sur les vo- lumes moléculaires à 0° do divers hydrates de carbone cristallisés liaS POINCARÉ (A). —Adresse un Mémoire ayant pour litre : « Discussion des hauteurs barométrii)ues de la zone io"-3o° N, en i883 « 811 POINCARÉ (H.). — Les solutions pério- ( I MM. Faces. diqueset le principe de moindre action 713 — Sur les périodes des intégrales doubles et le développement de la fonction perturbatrice i25o — Sur les fonction.-; abéliennes 1407 — Est élu membre de la Commission du prix Francœur 55 1 — Et de la Commission du prix Poncelet. 55 1 — Et de la Commission du prix T'etit-d'Or- mny (Sciences mathématiques) 810 POLLAK (Ch.). — Sur un nouveau con- densateur éleclrolylique de grande cafiacité, et sur un redresseur électro- lylique de courants t443 VOMEL (A.). — Monographie di'S Carnas- siers fossiles quaternaires de l'Algérie. 889 — Note accompagnant la présentation de son Ouvrage sur les « .Mammifères quaternaires fossiles algériens; mono- nop;raphie des Porcins » 1421 POMPILIAN (M.). — Influence du poids tenseur sur la chaleur dégagée par lo muscle pendant la conlraition 1 175 PONSOT. — Sur un moyen de reconnaître une bonne méthode cryoscopique. . . 1227 POTAIN. — Radiographies des extrémités, recueillies chez des sujets affectés de goutte ou de rhumatisme chronique. (En commun avec M. Serbancscn.).. i3o — Présente, au nom du D' Martin-Dur. deux photographies du thorax entier obtenues à l'aide des rayons X 710 — Est élu membre de la Commission du prix Montyon(Médecine et Chirurgie). 666 — Et de la Commission du prix Bréant. . 666 — Et de la Commission du prix Godard.. 729 — Et de la Commission du prix Parkin . . 729 — Et de la Commission du prix Barbier.. 729 — Et de la Commission du prix Lallemand. 729 — Et de la Commission du prix du baron 393 ) MM. Larrey - Et de la Commission du prix Bellion. . — Et de la Commission du prix Mège . . . — Et de la Commission du prix Montvon ( Physiologie expérimentale > - Et de la Commission du prix Martin- Damourette POTIER (A.). — Sui' une propriété des moteurs asynchrones — Sur les moteurs asynchrones POUGET. — Sur les sulfo-antimonites de potassium — Sur les sulfo-antimonites d'argent. . . . POZZI (E.-M. ) adresse une Note « Sur les aurores boréales » PKÉVOST. — De l'influence de la section de la moelle épinière, dans sa région cervicale, sur la réplélion du cœur paralysé par l'électrisation. ( En com- mun avec M. Rachnvski.) PRILLIEUX est présenté par la Section de Botanique, comme candidat à la place de M. Trcnd — Maladie des branches des Mûriers delà Turquie d'Europe. (En commun avec M. Drliicroix .) PRUNET (A.). — Les formes du parasite du black rot, de l'automne au prin- temps PRUNIER (L.). — Contribution à l'étude de la préparation de l'élhor ordinaire. — Contribution à l'étude de la préparation de l'éther ordinaire PUISEUX ( P.) est présenté à M. le Ministre de l'Instruction publique pour une place d'Astronome, vacante à l'Obser- vatoire de Paris — Est présenté par la Section d'Astrono- mie, comme candidat à la place de M. Tisserand Page*. 729 729 7-*9 7'9 7-«9 538 642 '445 r5i8 160 480 1168 25o 1028 1 239 167 Q QUÉNISSET (F.;. — Action desravonsX sur le coeur. (En commun avec M . Gaston Segiiy. ) 790 QUINTON (R.). — L'évolution animale, fonction du refroidissement du globe. 83i R RACKOWSKI (Sic. de;. — De l'influence de la section de la moelle épinière, dans sa région cervicale, sur la réplé- tion du cœur paralysé par l'électrisa- tion. (En commun avec M. Prévost ). — Séparation rie la glycérine dans les vins 160 ( '394 ) MM. P par entraînement au moyen de la vapeur d'eau. ( En commun avec M. F. Bordas.) R.\DIGUET. — Kluol•e^C(■ncc des matières vitrifiée.'!, sous l'action des rayons Riinlgen RAD.4U est présente par l.i Siction d'.\s- Irononiii', comme candidat à la placi- de M. Tisserand — Est nommé Membre de la Section d'As- tronomie, à la place laissée vacante par le décès de M. Tisserand — Est élu membre de la Commission du prix Damoiseau RÂMBAUD. — Ob.-iervaliuus de la nou- velle coTiièle Perrine (8 déc. 1896) faites à l'observatoire d'Alger (équa- torial ciHidé de o'".3i8) . .\ RANVIEK (U.j. — Du rôle physiologique des leucocytes, à propos des plaies de la coriiéi' — Sur le mécanisme liislologique de la cicatrisation et sur les fibres nouvelles, Jîhrcs sj naptiques — Est élu membre de la Conimission du prix da Gama Machado — Et de la Commission du prix Lallemaiid. — Et do la Commission du prix La Caze (Physiologie) — Et de la Commission nu prix l'hilipeaux (Physiologie expérimentale) K AOULT (F. -M .). — Détails sur la méthode suivie dans lis recherches cryosco- piques précises — Influence de la surfusion sur le point de congélation des dissolutions de chlorure de sodium et d'alcool K.\.YET(G.).— Observai ions de la comète périodique de Brooks (1889, ^'—1896, c), des comètes de Giacobini(i89(),rtf), Brooks-Spéra (1896,?), PerrineCiSgG, /), Perrine (189G, ,ï), faites au giand équatorial de l'observatoire de Bor- deaux ; par MM. G. Harel. L. Picarl et /'. Coiirtj REGNAKD (P.i. - L'argon' et VaVoté dans le sang. (En commun avec M. Th. Scidœsing fits .) RÉMY. — De la radiophotugraphie des parties molles de l'homme et des animaux. (En commun avec M. Con ■ treinoulin . ) RENAN enl présenté à M. le Ministre do l'Instruction publique, pour une place 38C, 444 666 729 729 85i 883 iaJ6 9i-rl.) iji 1 TSr,HER.MAK est nommé Correspondant pour la Section de Minéralogie, en remplacement de M. Prattvich 168 - Âdressei5esreraercimentsà r.\cadémie. 274 u URBAIN (G.)- — Recherches sur les sables monazités. (En commun avec M. T. BudischnvskyA Gi! URSALOVITCH (N.) adres-se deux Mé- moires relatifs à un procédé pour la détermination rapide des distances. . 891 VAILLANT (L.) est présenté par la Sec- tion de Zoologie comme candidat à la place de M. Sappey 109 VALLOT (J.). — Sur les plis parallèles qui forment le massif du mont Blanc. 972 VAN TIEGHEM (Ph.). - Sur les Phané- rogames sans graines, formant la divi- sion des Inséminées 5go — Sur les Inséminées sans ovules, formant la subdivision des Inovulces ou Lo- ranthinées 65;1 — Sur les Inséminées à ovules sans nu- cellc, formant la subdivision des Innu- cellées ou Santalinées 7.!3 — Sur les Inséminées à nucelle nu, for- mant la subdivision des Integminées ou Antliobolinées 8o3 Sur les Inséminées ii nucelle pourvu d'un seul tégument, formant la subdi- vision des Unilegminées ou Icacini- nées 839 Sur les Inséminées à nucelle pourvu de deux téguments, formant la sub- division des Bitegminées 871 Classification nouvelle des Phanéro- games, fondée sur l'ovule et la graine. 91g Est élu membre de la Commission du prix Desmazières 66("> Et de la Commission du prix Montagne. 666 • El de la Commission du prix Thore. . . 666 ( I MM. PaBL-â. — Et de la Commission du prix Petit- d'Ormoy 810 — lit de la Commission du (iiix Bordin.. 987 — Et do la Commission du prix Gay. . • . gSj -- Et de la Commission du grand prix des Sciences pliysi(|ues ( prix du (Budget ) pour l'année 1899 93; — Et de la Commission du prix Gay pour l'année 1899 937 VARET ( Haoul ) adresse ses remcrcimeiits à l'Acudémie pour la dislinclion accor- dée à ses travaux 171 — Nouvelles combinaisons de la pyridine, de la pipéridine et de la quinoléine avec les sels métalliques 1 1 55 VASCHIDE (N.)- — InQucnce des diffé- rents processus psychiques sur la pression du sang clie^ l'homme. (En commun avec M. A. Binet.) 44 VASCHY. — Généralisation de formules d'Électromagnétisme ti(> — Étude des variations d'énergie 284 VfiNUKOFF (Michel). — Sur les attrac- tions locales observées dans la Fer- gana SkS — Sur les résultats d'observations météo- rologiques faites en Mandchourie et dans les pays limitrophes \\o'. VERNEUIL (A.). — Sur la puritication du cérium. (En commun avec Af. J. ^Fyroubo^'. ) 1 y'io — Sur le poids atomique du cérium, (En commun avec M. IVyrnubnlf.) i3o() VIALA (P.). — Sur le développement du Rot blanc de la 'Vigne {Charrinia di- plodiiUa ) I o 'i VIARI) (G.). — Sur la vitesse de la réduc- tion de l'acide chromique par l'acide phosphoreux 148 VICAIRE (E.). — Étude expérimentale sur la consommation d'eau des loco- motives 23 — Est présenté par la Section de Méca- nique, comme candidat à la place de 398 -) MM. M. Rcsal VIEILLE. — Est présenté par la Section de Mécanique, comme candidat à la place de M . Resal — Sur les dissolutions d'acétylène et sur leurs propriétés explosives. (En com- mun avec M. Bertlidot.) Remarques sur la décomposition explo- sive des (lissolulioiis d'acétylène. (En commun avec M. Bi-rtlielat. ) — Sur quelques conditions de profiagation do la décom|)osition de l'acétylène pur. (En commun avec M. Bcr- ihclnt.) VIGNUN (LÉO). — Appareil pour l'ana- ly.